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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
TOME SIXIÈME
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TYP0GR4HtlË DE H. FIRMIN DIDOT, — MESfflL (KLRE).
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
ET
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA MUSIQUE
ox»;»»
DEUXIÈME ÉDITION
BNTièREHKFfT RRFONDt'E ET AUGMENTÉE DE PIXS DE MOITIÉ
PAR F. J. FÉTIS
«AÎTtH DB CIIAPBI.UI DU ROI DKS BBL6M
OlftBCTBUB DU CONSBRVATOIBB BUYAL DB HUSIQUB VB BRUULLBS . BTC.
TOMt: SIXIEME
PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C"
IMPRIMEURS DE l'iNSTITUT, RUE JACO», 56
1864
Tous «Iroili refer*è«
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20 1955 ,
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
M
MAUTINI (le p. Jea5 -Baptiste), religieux
cordelier, a été le musicien le plus énidit du
dtx*httiUème siècle, en Italie. Il naquit à Bo-
logne, le 25 avril 1706. Son père, Antoine-
Marie Martini, Yioloniste qui faisait partie d*une
troupe de musiciens appelés / FrcUdU, lui
enseigna les éléments de la musique, et lui mit
en main Parchet, lorsquMl était encore dans
sa première enfance. Ses progrès furent si ra-
pides, que son maître n*eut bientôt plus rien
à lui apprendre, et qu*on fut obligé de lui en
chercher un plus savant et plus habile. Confié
d*abord aux soins du P. Predieri {voyez ce
nom), pour le chant et le clavecin, il prit en-
suite des leçons de contrepoint chez Antoine
Riccieri, sopraniste, né à Yicence, et savant
compositeur. Martini fit ses études morales et
religieuses sous la direction des Pères de
Toratoire de Saint-Philippe de Néri. Fort
jeune encore, il prit la résolution d*entrer
dans un cloître, et ce fut Tordre des grands
cordeliers qu*il choisit. Il prit Phabit de cet
ordre dans le couvent de Bologne, en 1731, fut
envoyé à Lago pour y faire son noviciat, et fit
sa profession le 11 septembre de l*année 1722.
De retour dans sa Tille natale, il s*y livra avec
ardeur à Tétude de la philosophie, et acquit
des connaissances si étendues dans la musique
théorique et pratique, que la place de maître
de chapelle de Téglise Saint-François lui fut
confiée en 1735, quoiquMl ne fût âgé que de
dix-neuf ans. Ses liaisons d*amitié avec
Jacques Perti, maître de chapelle de Saint-
Pétrone, n'eurent pas une médiocre influence
sur ses travaux; les conseils de ce maître lui
furent particulièrement utiles iMur ses com-
■lOCR. 051V. DES ■OSLCICSS. T. VI.
positions religieuses. Dans le même temps, il
étudiait aussi les mathématiques sous la di-
rection de Zanotti, médecin et géomètre d*un
grand mérite, et la lecture des traités anciens
et modernes sur la musique remplissait une
grande partie du temps quMl n*employait pas
à composer. Sa collection de livres, de ma-
nuscrits précieux et de musique de tout genre,
composait la bibliothèque la plus nombreuse
qu*un musicien eût jamais rassemblée : plus
de cinquante années de recherches et de dé-
penses considérables avaient été nécessaires
pour parvenir à ce résultat. Beaucoup de per-
sonnes de distinction, qui avaient été ses
élèves, avaient pris plaisir à enrichir sa col-
lection de tout ce qu*el]es avaient trouvé de
rare et de curieux ; et plusieurs princes étran-
gers avaient contribué par leurs dons à aug-
menter toutes ces richesses. On assure même
que le célèbre Farinelli lui fournit les moyens
de faire d*importantes acquisitions qui n'étaient
point à la portée de ses ressources person-
nelles. On lit dans le Lexique des mugiciens
de Gerber que Boltrigari, ami du P. Martini,
lui avait légué sa riche bibliothèque de mu-
sique ; Choron et Fayolle, la Biographie uni-
verselle et le Dictionnaire historique des
musiciens, publié à Londres, en 1824, n*ont
pas manqué de répéter ce fait, dont la fausseté
est pourtant évidente ; car le maître de cha-
pelle de Saint-François était né en 1706, et
Botlrigari était mort en 1612. Au surplus,
il parait certain que, par des circonstances
inconnues, les livres et les manuscrits de ce
dernier devinrent plus tard la propriété de
Martini.
1
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MARTINI
Ce maître avait ouvert à Bologne une école
de composition, où se formèrent plusieurs
musicien, devenus célèbres. Parmi ses meil-
leurs élèves, on remarque le P. Paolucci,
maître de chapelle à Venise, et auteur du livre
intitulé : Jrte pratiea di contrappunto ; le
P. Sabbatini, de Padoue, qui, plus tard, étudia
la doctrine de Valotti; Ruttini, de Florence;
Zanotti, fils du médecin et maître de chapelle
de Saint-Pétrone; Sarti; Pabbé Ottani, qui
mourut maître de chapelle à Turin, et Tabbé
Stanislas Matlei qui ne quitta jamais son
maître, et qui lui succéda dans la direction de
son école. Partisan déclaré des traditions de
Tancienne école romaine, admirateur sincère
des grands musiciens qu'elle a produits, Mar-
tini s'attacha particulièrement à propager
les doctrines qui avaient formé de si habiles
maîtres, et à donner à ses élèves la pureté du
style et une manière élégante de faire chanter
les parties. L'excellence de sa méthode pra-
tique, et le mérite de ses élèves donnèrent à
son école une renommée européenne. Les
plus célèbres musiciens se faisaient honneur
de recevoir des conseils du franciscain de Bo-
logne, et presque toujours il dissipa leurs
doutes sur les questions qu'ils lui soumet-
taient.
La renommée dont il jouisait le fit souvent
prendre pour arbitre dans des discussions éle-
vées snr différents points de Tart et de la
science, et pour juge dans des concours. C'est
ainsi qu'il fut prié de prononcer un jugement
entre le P. Fritelli, maître de chapelle de
l'église cathédrale de Sienne, qui enseignait le
solfège d'après la méthode moderne, rejetant
les muances, et le P. Provedi, autre savant
musicien, qui attaquait cette innovation, ad-
mise alors en France, en Espagne et dans les
Pays-Bas. C'est ainsi également que Flavio
Chigi, de Sienne, l'invita, en 1745, à donner
son avis sur le nouveau système de solmisa-
tion qu'il voulait mettre en usage. Appelé à
juger le concours ouvert pour ' la place de
maître de chapelle à Sainte - Marie délia
Scala, à Milan, il se prononça en faveur de
Fioroni, et ramena à son avis les autres juges
qui, déjà, avaient fait choix de Palladino.
Après la mort de Fioroni, ce fut encore le
P. Martini qu'on chargea de désigner son suc-
cesseur. Grégoire Ballabene, après avoir écrit
sa fameuse messe à quarante-huit voix réelles,
la soumit à l'approbation de ce maître, qui a
écrit sur ce sujet une dissertation spéciale.
Le P. Martini fut quelquefois engagé dans
des discussions de doctrine ou d'application
pratique dfe ses principes : il y porta toujours
autant de itolitesse que de savoir. Il n'était,
âgé que de vingt-six ans lorsque la première
polémique de cette espèce fut soulevée, à l'oc-
casion d'un canon énigmatique à trois par-
ties, de Jean Animuccia, qui se trouvait à la
maîtrise de la cathédrale de Lorette. Les deux
premières parties de ce canon sont régulières,
mais la troisième, où le maître n'avait point
mis de clef, a une étendue de deux ocUves,
et ne pouvait être résolue qu*au moyen des
deux clefs d'uf (troisième ligne) et de fa (qua-
trième ligne). Le P. Martini envoya sa réso-
lution au vieux Redi, maître de chapelle de
l'église cathédrale de Lorette, qui, n'ayant
jamais vu de partie vocale écrite avec deux
clefs, déclara la résolution mauvaise, et en fit
une autre, qui était fausse. Martini envoya les
deux résolutions du problème à Pitoni ,
maître de Saint-Pierre du Vatican, et à Pac-
cbioni, de Modène, et ces savants musiciens
approuvèrent le travail de Martini et rejetè-
rent celui de Redi. Le vieux maître, qui ne
voulait pas être vaincu par un jeune homme,
fit une amère critique de la décision des juges ;
mais le P. Martini termina la discussion par
une savante dissertation , datée du 124 octobre
1733, où il prouvait, par des exemples pris
dans les œuvres de Soriano, de Festa, de
J.-M. Nanini, et d'autres maîtres du seizième
siècle, qu'on a quelquefois écrit des parties
vocales sur deux clefs différentes. On trouve
une relation de cette discussion dans un ma-
nuscrit de la bibliothèque de la maison Gor-
sini, à Rome, intitulé : Controvenia fra il
P, M. F, Gio. Sattista Martini, ed ilSig.
D. Tomtnaso Redi, da Siena, maettro di
eapp. di Loreto.
Eximeno avait attaqué la science des com-
binaisons harmoniques et du contrepoint dans
son livre DeW origine delta musica; Martini
défendit la science qu'il enseignait dans son
Essai fondamental pratique de contrepoint
fugué, et cette réponse provoqua une réplique
du jésuite espagnol (voye% Exibkho). Saverio
Mattel, Manfredini (voyez ces noms), et quel-
ques autres attaquèrent aussi le savant pro-
fesseur de Bologne, considérant sa science
comme surannée, et ses compositions comme
dépourvues de génie : mais il ne leur répondit
pas, et son prudent silence fit tomber les hos-
tilités dans l'oubli.
La simplicité, la douceur et la modestie
composaient le caractère du P. Martini. Son
obligeance et son empressement à satisfaire à
toutes les questions qui lui étaient adressées
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MARTINI
3
concernant la théorie ou Tbistoire âe Tart; le
soin quMl mettait à éviter ce qui pouvait
blesser Tamour-propre des autres musiciens,
et le bienveillant accueil qu*il faisait à ceux
qui le visitaient, Pavaient rendu Tobjet de la
vénération et de Testime universelle. Il entre-
tenait une correspondance avec beaucoup de
savants, de princes et de personnages de dis-
tinction qui lui témoignaient de rattachement
et de la déférence. Le roi de Prusse, Frédé-
ric II, à qui il avait envoyé son ffistoire de la
musique, lui écrivit une lettre de remerct-
ments, et lui fit présent d*une tabatière ornée
de son portrait et enrichie de brillants.
L*électeur palatin, la princesse de Saxe Marie-
Antoinette, Frédéric-Guillaume, prince héré-
ditaire de Prusse, et le pape Clément XIV, lui
écrivaient aussi et lui faisaient de riches pré-
sents. Peu d'étrangers visitaient Bologne sans
l*a]ler voir, et sans admirer son profond sa-
voir et les richesses scientifiques qu'il avait
rassemblées autour de lui. Un grand désordre
régnait dans sa cellule, et dans les chambres
qu*il avait remplies de musique et de livres.
On trouvait ces objets empilés sur son clave-
cin^ sur sa table, les chaises et le parquet, et
ce n'était pas sans peine qu'il parvenait à
offrir un siège à ceux qui allaient le voir. Cette
immense collection d'objets d'art et de science
inspirait à tous les étrangers autant d'étonné-
ment que d'intérêt, «e Dans mes voyages, dit
« Burney {The présent^ state of Musie in
« France and Itaîy, p. â03), j'avais souvent
« étonné des libraires du continent avec la
« liste de mes livres sur la musique,* mais à
« mon tour j'éprouvai la plus grande surprise
« en voyant la collection du P. Martini. Il a
« une chambre pleine de traités manuscrits ;
« deux autres sont remplies de livres impri-
« mes, et une quatrième est encombrée de
« musique pratique, tant imprimée que ma-
*■ nuscrite. Le nombre de ses livres s'élève à
« dix-sept mille volumes (1), et il en reçoit
« encore de toutes |es parties du monde. »
Dans les dernières années de sa vie, le
P. Martini fut tourmenté par un asthme, par
une maladie de la vessie, et par une plaie
douloureuse à la jambe. Sa sérénité n'en fut
jamais altérée, ses travaux ne se ralentirent
(1) Il faat entendre ici par les parole^ de Bamej non-
seulement les traités de musique manuserlts et impri-
més, mais toute la musique pratique; car il n*eziste
pas même aujourd'hui un nombre asscs considérable
de traités de musique pour en former une collection
<ie dix-sept mille volumes. La collection de musique
ancienne du P. Uartini était immense.
point, etjusqu'au dernier moment il s'occupa
de recherches pour la publication du qua*-
trième volume de son ffistoire de la musique.
Son élève, le P. Stanislas Mattei, lui donna des
soins jusqu'à ses derniers moments, et reçut
s«n dernier soupir le 3 octobre 1784 (l). Mar-
tini éUit parvenu à l'âge soixante-dix-huit
ans. De magnifiques funérailles lui furent
faites, et l'on y exécuta une messe de Requiem
.composée par Zanotti. Le 2 décembre suivant,
les membres de l'Académie philharmonique,
réunis aux élèves de l'illustre maître, firent
faire un service funèbre dans l'église des
chanoines de Lateran de Saint-Jean in monte^
où l'on y chanta une messe composée par
treize maîtres de chapelle, membres de l'aca-
démie. Après la messe, Léonard Yolpi, acadé-
micien philharmonique, prononça l'éloge de
Martini en langue latine -, on distribua ensuite
aux assistants plusieurs compositions poéti-
ques dont le célèbre historien de la musique
éUit l'objet, et deux épitaphes en style lapi-
daire par le P. Louis Tomini, moine francis-
cain. Le 14 décembre de la même année,
l'ouverture des écoles publiques des PP. Bar-
nabites de Sainte- Lucie fut faite par le P. Pc*
draxzini, professeur d'humanités, avec un dis-
cours dont l'éloge du P. Martini était le sujet,
et le l<r janvier 1785 , un antre éloge de ce
maître fut prononcé dans une séance des aca-
démiciens Fervidi. Le P. Pacciaudi avait fait
insérer dans le n« XX de son Jntologia,
publié à Rome, en 1784, une longue épitaphe
du même, et le P. Guillaume Délia Yalle avait
récité, le 24 novembre de la même année, une
élégante oraison funèbre dans le service so-
lennel qui avait été fait à l'église des SS. Apô-
tres, à Rome : ce morceau fut inséré dans le
Giornale de' Letterati di Pisa (ann. 1785,
t. 57, p. 979 et suiv.). Le même P. Délia Yalle
publia aussi dans VAntologia (Rome, 1784 et
1785) une analyse de V ffistoire de la musique
du P. Martini. Enfin il fit paraître dans l'année
suivante des Mémoires historiques de Martini,
on il réunit son analyse de V ffistoire de la
musique, et beaucoup de lettres de ce savant
musicien ou relatives à lui. Son portrait fût
gravé plusieurs fois, et Tadolini frappa une
(f ) M. Farrene remarque, dans la noiiee sur le P. Mar-
tini, qu'il a placée dans le troisième volume de son Tré"
»or de* ]iiant«f««,que cette date est donnée par Moreschi
(Oroztone in Iode del Padr§ maestro Martini/ Bologne,
1786), Gaetino Gandini {Elogio di Gio. Bûttista Mar^
tinii Bologne, 1813), et par délia Vallc {Menorie etoriche
del P, M. Giambattista Martini; Naples, 178K) ; Fantuui
seul fixe la date de la mort de ce grand musicien au
4 août.*
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MARTINI
médaille qui offre d*un côlé soa effigie, et de
Tautre des instruments do musique, avec ces
mots pour exergue : Fama super mthera no-
tut MDCCLXXXIIII, C'est par ces hon-
neurs multipliés que Tltalie témoigna ses re-
grets de la pei'te d*un si célèbre musicien.
Martini avait été agrégé à TAcadémie de Tin-
stitut de Bologne et à celle des Philharmoniques
en 1758. En 1776, il fut élu membre des
Arcades de Rome, sous le nom académique
à^Aristoiwno Anfioneo,
Le P. Martini a composé, pour Téglise, des
messes et des motets, non dans Tancien style
otservato de Pécole romaine, comme je Pai dit
dans la première édition de ce dictionnaire,
mais dans le style concerté, en usage à Tépoque
où il vécut. Ce renseignement résulte d^une
lettre écrite par M. Gaspari {voyez ce nom) de
Bologne à M. Farrenc. La plupart de ces ou-
vrages sont restés en manuscrit, et se trouvent
en grande partie au lycée musical de Bologne.
M. Gaspari croit que les messes du maître
existent au couvent des Mineurs conventuels
de cette ville. On a imprimé les compositions
suivantes : 1* Litanix atque antiphorue
finales B. Firginis Mariœ 4 vocibus cum
organo et instrum. ad libitum. Bononix
apud Lelium a Folpe, 1734, in-4«, op. 1.
2» Sonate {\%) d'intavolatura per l'organo
e cembalo, opéra 3", chez Le Cène, à Amster-
dam, 1742, in-folio. 5" Sonate (6) per l'or-
gano ed il cembalo di P. Gio. Battista Mar-
tini, minor conventuale ; Bologna, per Leiio
délia Volpe, 1747, op. 3a. J'ai dit, dans la
première édition de la Biographie universelle
des musiciens, que les sonates de Martini
sont d*un style original, qu*elles offrent de
grandes difficultés, et qu'elles sont estimées
comme des productions d^un ordre fort dis-
tingué. Ceci n'est applicable qu*à l'œuvre de
douze sonates publiées à Amsterdam ; quant
aux six sonates imprimées à Bologue, M. Far-
renc les considère comme peu dignes d'un si
grand maître. 4<* Duetti da Caméra a di-
versi voci] Bologna, per Lelio délia Volpe,
1763, op. 4*. La bibliothèque du lycée com-
munal de Bologne possède en manuscrit les
compositions suivantes du P. Martini : 1® «San
Pietro, oratorio. 2<* Le même avec une autre
musique. Z^ L'Assunzione di Salomone al
trono d'JsraellOy oratorio. 4* La Dirindina,
farsetta. 5» L'Imprésario délie Canarie, in-
termezzo. 6« Il Don ChisciottOy intermezzo.
7** // Maestro di musica, intermezzo.
Qiioi<|ue les compositions de Martini soient
dignes d'un maître de si grand mérite,. c'est
surtout comme musicien érudit et comme
écrivain sur la musique qu'il s'est fait la répu-
tation européenne qui est encore attachée à
son nom. Son ouvrage le plus considérable a
pour titre : i7^ Storia délia musica. Tomo I** ;
Bologna, 1757, per Lelio délia Volpe. Tom.II;
ibid., 1779. Tom, II J; 1781, in-4«. Il a été
tiré quelques exemplaires de cet ouvrage en
format in-folio, encadré de vignettes en bois ;
ces exemplaires sont très-rares. Une vaste
érudition, une lecture immense, se font re-
marquer dans ce livre, fruit du travail le plus
laborieux ; mais on ne peut nier queTesprit de
critique et la philosophie de la science y man-
quent absolument, et que le plan est défec-
tueux. Quoique Martini avoue dans sa préface
(p. 3) que l'on manque de monuments et de
descriptions suffisantes pour 4a musique des
premiers âges du monde, il ne s'attache pas
moins à traiter, en dix chapitres du premier
volume de son Histoire : 1<* De la musique de-
puis la création d^Adam jusqu'au déluge;
2» Depuis le déluge jusqu'à Moïse ; 3® Depuis
la naissance de ce législateur des Hébreux
jusqu'à sa mort ; 4<> Depuis la mort de Moïse
jusqu'au règne de David y-^^ Depuis ce règne
jusqu'à celui de Salomon ; 6<> Depuis la fonda-
tion du temple jusqu'à sa destruction ; 7« De
la musique des Hébreux dans les repas, les
funérailles et les vendanges ; 8" De la musique
des Chaldéens et des autres peuples orientaux;
9® Delà musique des Égyptiens. Trois disser-
tations viennent ensuite remplir le reste du
volume, et n'occupent pas moins de trois cent
soixante pages, oii Martini examine quel est le
chant naturel aux hommes, de quel chant les
anciens firent usage, et quels furent le chant
et les instruments dont les Hébreux se ser-
vaient dans le temple. Une multitude de
choses curieuses, de citations pleines d'intérêt
et de rapprochements utiles sont confondus,
dans ces bizarres recherches, au milieu de
divagations interminables qui rendent la lec-
ture du livre de Martini fatigante, ou plutôt
impossible ; car je ne crois pas quM y ait de
courage humain capable d'afl'ronter la lecture
d'un tel ouvrage ; mais le musicien studieux
le consultera toujours avec fruit. Les deuxième
et troisième volumes, traités de la même ma-
nière, sont entièrement remplis par des re-
cherches sur la musique des Grecs, ou par des
objets qui s'y rapportent d'une manière plus
ou moins indirecte. Au commencement et à la
fin des chapitres de tout Touvrage, le P. Mar-
tini a fait graver des canons énigmatiqucs,
parmi lesquels on en trouve de fort diiriciics.
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MARTINI
Cherubioi les a tous résolus, et eo a formé un
recueil fort curieux. Le quatrièipe volume de-
vait renfermer des recherches sur la musique
du moyen âge jusqu'au onzième siècle. On voit
dans un fragment d^une lettre qu'il écrivait au
P. Sabbatini, le 12 mars 1783 (Memor. stor,
deL S. G, B. Martini, p. 120) qu'il se propo-
sait d*y examiner surtout le mérite des tra-
vaux de Guido d'Arezzo. Il y parle de la né-
cessité de rechercher toutes les copies qu'il
pourra se procurer des ouvrages de ce moine
célèbre, quoique, suivant le témoignage de
Burncy (The présent state of music in
France and Italy, p. 302), il eût déjà, en
1 771 , dix copies du Micrologue dans sa biblio-
thèque.
Suivant une tradition répandue à Bologne,
le manuscrit de ce quatrième volume existe-
rait chez les Mineurs conventuels de cette
ville. Désireux que j'étais de l'examiner pen-
dant le s^our que je fis dans cette ville, en
1841, je priai Rossiui de m'en fournir l'occa-
sion ; il eut l'obligeance de me présenter au
bibliothécaire du couvent de Saint-François,
et j'obtins l'autorisation de voir le manuscrit
et de le parcourir; j'acquis bientôt la convic-
tion qu'il ne contient pas une rédaction défi-
nitive du quatrième volume de VHi$toire de
la musique de Martini, et qu'il ne peut être
considéré que comme un recueil de matériaux
dans lequel le R. P. franciscain, fidèle à ses
habitudes, fait de longues excursions dans des
questions qui ne se rattachent au sujet que
d'une manière indirecte. L*époque de Gharle-
magne y est traitée d'une manière lrès-pro«
lixe, mais sans ordre et avec des lacunes sur
des choses importantes, telles que la notation
et les premiers essais de l'harmonie, bien que
l'auteur y touche au onzième siècle et y com-
mence l'examen de la doctrine de Guido
d'Arezzo. Avec beaucoup de patience, on
pourrait tirer quelques bonnes choses de ce
manuscrit; mais tel qu'il est, on ne peut
songer à le publier, ni même à le mettre en
ordre et le compléter. Ce n'est qu'un monu-
ment curieux du désordre des idées de Martini,
et de sa méthode laborieuse de travail.
Après V Histoire de la musique, l'ouvrage
le plus considérable du P. Martini est celui
qui a |>our titre : Esemplare o sia saggio
fondamentale pratieo di contrappunto ; in
Bologna, 1774-1775, per Lelio délia Volpe,
deux volumes in-4<*. Le premier volume est
relatif au contrepoint sur le plain-chant; le
second, au contrepoint fugué. De courts élé-
ments de contrepoint précèdent dans la pre- 1
mière partie les exemples tirés des œuvres
des maîtres célèbres de l'ancienne école, tels
que Palestrina, C. Porta, Morales, J. Ani-
muccia et autres qui, suivant le titre {£sem^
plare)y remplissent cet ouvage. Après avoir
expliqué la nature et la constitution de chacun
des tons du plain-phant, le P. Martini montre
par des morceaux extraits des œuvres de ces
maîtres la manière dont ils doivent être traités
dans le contrepoint; et il accompagne ces
exemples de notes non-seulement remar-
quables par l'érudition, mais où brille le mé-
rite d'une parfaite connaissance pratique de
l'art d'écrire. Ce mérite ne me semble pas
avoir été apprécié à sa juste valeur par quel-
ques critiques français. Ces critiques ont fait
preuve de beaucoup de légèreté lonqu'ils ont
reproché à Martini d*avoir basé son ouvrage
sur une tonalité qui n'est plus en usage : il
suffisait, pour mettre le savant maître à l'abri
de ce reproche,. de lire le titre du premier vo-
lume de son livre; ce titre dit clairement l'ob-
jet que l'auteur s'est proposé : £ssai fonda^
mental pratique de contrepoint sur le
plain-chant. Le but qu'il s'est proposé est
d'autant mieux atteint, que les exemples
choisis par Martini sont tous excellents, et
qu'il ne pouvait offrir aux jeunes musiciens
de meilleurs modèles pour le style dont il
s'agit. On a dit aussi que les pièces fuguées du
second volume sont plutôt des ricercari que
de véritables fugues, et que la plupart de ces
pièces, étant écrites également dans la tona*
Il té du plain-chant, sont aussi peu utiles que
celles du premier volume. Ces reproches ne
me semblent pas mieux fondés que les autres;
car Martini n'annonce point dans le titre de
cette partie de son ouvrage qu'il se propose de
faire un traité de la fugue suivant les formes
modernes, mais une analyse scientifique d'un
certain nombre de pièces en contrepoint fugué
de l'ancien style. L'erreur fondamentale des
critiques consiste à avoir voulu transformer le
livre du P. Martini en un traité de composi-
tion auquel il n'avait i>oint pensé.
Il est certain aussi que ceux qui nient l'uti-
lité de l'étude de l'ancien contrepoint de l'école
italienne, objet du livre du P. Martini, n'ont
aucune connaissance de cette partie de l'art, et
sont incapables d'en apprécier le mérite. On
ne voit pas trop, dans les monstruosités har-
moniques des compositeurs de notre époque, ce
qu'on a gagné à l'abandon de cette étude.
Les autres productions imprimées de ce sa-
vant maître sont : 1' Ragioni di F, G. B»
Martini sopra lo risoluzione del canone di
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MARTINI
Giovanni Jnimauia contro le opposisioni
faUegli dal iignor D. Tommaâo Hedi, etc.,
in-4<*,daté du S4 octobre 1735, mais sans nom
de lieu. 2* AUeitaii in difeta del sig. D. Ja-
topo Jntonio Jrrighi, maestro di capeUa
délia cattedrale di Cremona; in Bologna,
perLelio délia Yolpe, 1746, in-4<> de six feuil-
lets. 8» Giudizio di un nuovo sistema di âol-
feggio dal signor Flavio Chigi Sanese, 1746,
in -4*, sans nom de lieu. 4^ Giudizio di
4poUo contro D, Jndrea Menini da Udine,
€h' ehbe l* ardire di manomettere il famoeo
Adoramus te del ceiebre Giaeomo Perti ; Na-
ples, Cesari, 1761 , in-4<». 5» Lettera del padre
maestro Gio, Battista Martini alV ahate
Gio. Battista Passeri da Pesaro, etc., im-
primée dans le deuxième TOlume des œuvres
de J.-B. Doni. 6« Qnomasticum seu synopsis
musicarum grxcarum atque obscuriorum
W)eum,eum earum interprétations ex operi-
bus Joan. Baptistx Doni. Bans le même vo-
lume; p. 268-276. 7» Dissertatiodeusupro-
gressionis geometrieas in musica, auetore
Joanne Baptista Martini ordinis minorum
eonventualium ^ in-fol. de vingt-cinq pages,
sans date, nom de lieu et d*imprimeur, mais
publié à Bologne par Lello della Volpe, en
1766. Celte dissertation, d*après les rensei-
gnements fournis à M. Farrenc par M. Gas-
pari, fut écrite en italien par Martini, en
1764, avec Taide de son ami le docteur Baibi
qui, vraisemblablement, la traduisit en langue
latine pour la faire insérer dans les Mémoires
de V Institut des sciences de Bologne, t. Y,
deuxième partie, p. 572-394, édition de Bo-
logne, par Lelio della Volpe, 1767, in-4». Des
exemplaires ont été tirés séparément, et on
trouve à la suite Touvrage suivant : 8<* Com-
pendio della Teoria dé* ntimert per uso del
musico da Gio. Battista Martini min. con-
i>ent,y 1769, sans nom de lieu ni dMmprimeur,
mais imprimé par Lelio della Volpe. in-4<'de
quinze pages. ^ Regole per gli organisa
per accompagnare il canto fermo] Bologna,
per Lelio della Volpe, sans date, une feuille,
in-fol., gravée. Par une lettre qui se trouve
au Lycée musical de Bologne parmi la corres-
pondance de Martini, et qui est datée de Ve-
nise, le 15 janvier 1757, le P. Paolucci deman-
dait à son maître deux exemplaires de ces
Regole, dont la publication a conséquemment
précédé cette date. lO" Descrixione, e appro-
vaiione dei Chirie e Gloria in excelsis del
Signor Gregorio Ballabene, composti a 48
t70Ct in dodici cori. Cette description et appro-
bation se trouve dans une Lettera diGiuseppe
Heiberger romano academico flarmonico
che serve dipreludio alla Bescrizione ed ap-
provazione fattasi daW Jcademia de* Fi-
larmonici di Bologna ad una eomposizione
musicale a 48 voet^ del Signor Gregorio
Ballabene, maestro di cappella romano, in
Roma, 1774, nelUi stamperia del CasaUtti a
S. Eustachio, in-8* de quinze pages. W^ Cin-
quanta due canonia due, tri e quattro vodr
Venise, sans date, format in-B*". M. Gaspari
pense que ces canons ont été publiés peu de
temps avant ou après la mort de Martini. Mar-
tini est aussi Tauteur anonyme du catalogue des
membres de TAcadémie des Philharmoniques
de Bologne, intitulé : Série eronologica de'
Principi deW Jcademia de Filarmoniei di
Bologna j e degli Uomini in essa fioriti per
nobiltà, dignité, e per le opère date aile
stampe; in-24, sans date et sans nom de lieu
(Bologne, 1777). Le père Martini a laissé en
manuscrit, outre les matériaux pour la conti-
nuation de son Histoire de la musique :■
11® (bis) Giudizio ragionato sopra il con-
corso di vari maestri alla cappella impériale
de S. Maria della Scala in Milano. 12« Giu-
dizio nel concorso della cappella del Duomo
di Milano. 13® Sentimento sopra una Salve
Regina delsig. G.-Jndrea Fioroni. 14»/?a-
gioni esposte in confirmazione degli attes-
tatiprodotti alV aeademia Filarmonica di
Bologna in difesa del sig. D.-Jacopo Ar-
righi, maestro di cappella di Cremona.
15<» Correspondance littéraire avec plusieurs
savants, concernant diverses questions relatives
à la musique. On conserve aussi dans la
bibliothèque du Lycée musical de Bologne les
opuscules inédits de Martini dont voici les
titres : 16*» Ragioni diF. Gio. -Batta Martini
sopra la risoluzione del Canone di Giovanni
Animuccia esistente nella canturia di
S. Casa in Lorelo, in difesa délie opposi-
zioni fatte del sig. D. Tomaso Redi, maestro
di cappella de detto santuario, manuscrit
in-4*, de Tannée 1733. 17® Controversia frà
il padre G.-B Martini ed il sig Gio.- An-
tonio Riccieri, per un soggetto di fuga da
questo al padre suddetto, con varie opposi-
zioni fatte dallo stesso Riccieri e risposte
dal P. Martini, manuscrit in-8®, de Pan née
1740. 18® Belle proporzioni o ragioni, ma-
nuscrit in-fol. 19® Regole per accompagnare
sul cembalo ed organo, manuscrit auto-
graphe. 20® Duetti buffi per caméra col
basso continua, manuscrit in-fol. obi.
On peut consulter, sur la personne du
P. Martini et sur ses travaux : 1® Notizie degli
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MARTINI
Scrittori Bologneti, par Fanliizii, t. V,
pp. 343-353. 2« £logio del Padrt Giambat-
tista Martini, minore conwetifvafe, par le
P. Délia Valle ; Bologne , 1784, in-S»; on
trouve aussi cet éloge dan^ Vuintologia Ro-
mana, tom. XI; dans le Giomaîe de' Lette-
rati diPita, 1785, tom. LVII, pages 279-305,
et il y en a une traduction allemande insérée
dans la Correspondance musicale de Spire,
1791, pag. 217 et suiv. 3® Memorie storicke
del P. M, Giov. Baitista Martini, etc., par
le môme; Napies, 1785, Simoni, in-8<>. A^Ora-
zione in Iode del P. M. Giamhattista Mar-
tini, reeitata nella solenne ac€idemia de*
Fervidi l'ultimo giorno deW anno 1784,
par Moreschi; Bologne, 1786, in-8<*. 5« Elogio
di Gio. Battista Martini letto nella grande
aula del Liceo armonico, nella solenne dis-
tribuxione de' premi musicali l'anno 1809,
par Gandoiro, docteur en médecine; Bologne,
cbe2 les frères Masi, 1813, in<8« de vingt-
trois pages. 6<* Elogio del R, P. Giamb. Mar-
tini, par le P. Pacciaudt, dans le journal
littéraire du P. Contini. 7» Voir aussi les Me-
morie per le belle arti, oti Tabbé Gherardo de
Rossi a fait insérer une notice sur ce savant
musicien.
MARTHHI (JBAif-PAUL-ÉGioE), dont le
nom véritable était iS'cfttvarfjseiuior/'; naquit le
l*** septembre 1741, à Freistadt, dans le Haut-
Palatinat. Il apprit de bonne heure le latin et
la musique ; ses progrès dans cet art furent
assex rapides pour qu*il fût employé comme
organiste, à Page de dix ans, au séminaire des
jésuites de Neubourg sur le Danube, où il
était allé faire ses études. En 1758, il se rendit
à Tuniversité de Fribourg en Brisgaw, pour y
faire un cours de philosophie. Pendant son
séjour en cette ville, il remplit les fonctions
d*organlste au couvent des Franciscains. Ses
études terminées, il retourna à Freistadt;
mais des désagréments quMl éprouva dans la
maison de son père, nouvellement remarié, le
firent retourner à Fribourg, décidé à voyager
et à chercher des ressources dans ses connais-
, sances en musique. Incertain de la route
qu^il devait suivre, il monta sur un clocher et
jeta dans Pair une plume dont il examina la
directioh; le vent Payant poussée vers la
porte de France, ce fut par là qu*il sortit, et,
sans argent, il s*achemina vers Nancy, s^arré-
tant le soir dans des couvents où son costume
d'étudiant lui faisait trouver un gfte conve-
nable. Arrivé dans la capitale de la Lorraine,
en 1760, sans savoir un mot de français, et
d«nué de toute ressource^ il éprouva d'abord
d'assez grands embarras; mais quelques con-
naissances élémentaires qu'il possédait sur la
facture des orgues le firent accueillir chez le
facteur Dupont, qui le logea et lui procura les
moyens de se faire connaître. Son premier
soin (ni de se livrer à l'élude de la langue
française, et par le conseil de son prolecteur,
il changea son nom de famille, dont la pro-
nonciation paraissait difficile en France,
contre celui de Martini. Longtemps il ne fut
connu des musiciens que sous le nom de
Martini il Tedesco (Harlini l'Allemand), et
ses premières compositions furent gravées
sous ce nom. Son instruction dans l'harmonie
elle contrepoint avait été négligée; il profila
du loisir dont il jouissait dans le commence-
ment de son séjour à Nancy pour se livrer à
la lecture de quelques traités de ces sciences
et de plusieurs partitions de grands maîtres,
où il puisa tout son savoir. Quelques compo-
sitions légères le firent connaître à la cour de
Stanislas et le mirent en crédit. Ce prince,
qui goûtait sa musique, lui donna un emploi
dans sa maison. Martini profita de sa nouvelle
position pour se marier; mais, en 1764, le
prince mourut, et le jeune musicien s'éloigna
de Nancy pour aller se fixer à Paris. Il arriva
dans cette ville au moment où un concours
venait d'être ouvert pour la composition d'une
marche à l'usage du régiment des gardes
suisses. Aussilèt il se mit à l'ouvrage; sa
marche fut exécutée à la parade dans la cour
du château de Versailles, et le prix lui fut ad-
jugé par le duc de Choiseul, qui le prit sous sa
protection. Un des premiers effets de la faveur
de ce ministre fut de faire nommer Martini
officier à la suite du régiment des hussards de
Chamboran, ce qui lui assurait les honneurs
et les avantages du service militaire, sans
l'obliger à aucune fonction, et lui laissait la
liberté de se livrer à ses travaux de composi-
teur. Il en profila pour écrire une très-grande
quantitéde morceaux de musique militaire, où
il introduisit le goût allemand, jusqu'alors
Inconnu en France. II publia aussi, à cette
époque,des symphonies, desquatuorsde violon
et de piano, des trios, et d'au 1res morceaux de
musique instrumentale. En 1771, son premier
opéra, intitulé : VJmoureux de quinze ans,
fut représenté au théâtre italien, et y obtint
un succès d'enthousiasme. Martini se relira
alors du service militaire, et enlra chez le
prince de Condé, en qualité de directeur de sa
musiqucv Quelques années après, il eut le
même litre chez le comte d'Artois, et peu de
temps avant la révolution, il aclicla lasuivi-
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MARTINI
vance de la charge de surintendant de la ma-
sique du roi, pour le prix de seize mille francs.
A répoque où le théâtre Feydeau fût ouvert
sous le nom de Théâtre de Monsieur , pour la
réunion de Topera bouffe iUlien et de Topera-
comique français, Martini fut chargé de la
direction de la musique ; mais après les événe-
ments du 10 août 1793, il perdit cet emploi
avec ses autres charges et les pensions qu*il
tenait de la cour. Persuadé que son attache-
ment à la famille royale TexposeraU à des
persécutions , il sortit ^secrètement de Paris
et se rendit à Lyon, où il publia dans la même
année sa Mélopée, dont il avait emprunté la
plus grande partie au Traité du chant de
Hiller. Cependant, convaincu bientôt qu'on ne
songeait point à Tinquiéter, Il revint à Paris,
écrivit la musique de quelques chants pa-
triotiques, et acheva son opéra de SaphOy qui
fut représenté en 1794. Quatre ans après, il
reçut sa nomination de membre du conrtté
d'instruction du Conservatoire de musique et
d'inspecteur de cette école. Compris ensuite
dans la réforme de Tan X, il conserva pendant
le reste de sa vie un sentiment de haine et de
colère contre ceux qu'il considérait comme
auteurs de sa disgrAce , particulièrement
contre Méhul et Catel.
Après la restauration, Martini fit valoir les
droits que lui donnait à la place de surinten-
dant de la musique du roi l'acquisition qu'il
avait faite, avant la révolutlan, de la survi-
vance de cette plaqe, et elle lui fut accordée
le 10 mai 1814. Le 91 janvier 1816, il fit
exécuter à Saint-Denis une messe de Requiem
qu'il avait composée pour l'anniversaire de la
mort de Louis XVI ; quelques jours après, le
roi lui accorda, en récompense de cet ouvrage,
le grand cordon de l'ordre de Saint-Michel ;
mais il ne profita pas longtemps de cet hon-
neur, car il mourut le 10 février suivant, à
l'âge de soixante-quinze ans et quelques mois.
Martini était né avec du talent : V Amoureux
de quinze ans, le Droit du Seigneur, et la
RataiUe d'Ivry, renferment des morceaux
d'une naïveté charmante. Ses mélodies étaient
expressives et dramatiques j ses romances, qui
ont précédé celles de Garât et de Boieldieu,
peuvent être considérées comme des modèles en
leur genre, et l'on citera toujours celle qu'il a
écrite sur les paroles : Plaisir d'amour ne
dure qu*un moment, comme un chef-d'œuvre
de grâce et de douce mélancolie. La musique
d'église de Martini a eu beaucoup de renom-
mécj mais elle a été trop vantée : son caractère
est plus brillant que religieux } d'ailleurs, elle
manque de simplicité et de netteté dans Thar-
raonie. Martini avait lu beaucoup de traités de
composition publiés en Allemagne; mais sa
première éducation musicale avaitété négligée,
et les anciens maîtres italiens, modèles admi-
rables pour la pureté de style, lui étaient à
peu près inconnus. Je me souviens que lors-
que j'étudiais l'harmonie au Conservatoire de
Paris, sous la direction de Rey, Martini vint
inspecter la classe de notre maître, et qu'il cor-
rigea une leçon que je lui présentai. Je Ini fis
remarquer que dans un endroit sa correction
n'était pas bonne, parce qu'elle donnait lien à
une succession de quintes directes entre Talto
etiesecond violon. «Dans le cas dont il s'agît,
« on peut faille des quintes consécutives, me dit-
« il. — Pourquoi sont-elles permises? — Je
« vous dis que dans ce cas on pent les faire. —
« Je vous crois, monsieur; mais je désire sa-
« voir le motif de cette exception. — Vous êtes
« bien curieux !» A ce mot, dont le ridicule
n'a pas besoin d'être commenté, tous les élèves
partirent d'un éclat de rire, et la grave figure
de notre professeur même se dérida. Depuis
ce temps^ chaque fois que je rencontrais Mar-
tini, il me lançait des regards pleins de cour-
roux. Au surplus, il aurait été difficile de de-
viner, à la brusquerie, à la dureté de ses
manières et au despotisme qu'il affectait avec
ses subordonnés, l'auteur d'une multitude de
mélodies empreintes de la plus douce sensi-
bilité.
Parmi les premières productions de cet ar-
tiste, devenues fort rares aujourd'hui, on re-
marque : !• Six quatuors pour flûte, violon,
alto et basse, op. 1; Paris, Heina, 17(>5.
^ Six trios pour deux violons et violoncelle,
op. 2; ibid. 3* Quatre divertissements pour
clavecin, deux violons et basse, op. 3; ibid,
40 Six nocturnes pour les mêmes instruments,
op. 4; ibid. 5* Six quatuors pour deux vio-
lons, alto et basse, op. 5; ibid. 6« Six trios
pour deux violons et basse, op. 6; ibid. 1769.
Mengal a arrangé en harmonie pour neuf
instruments à vent un choix des anciennes
pièces composées par Martini i)our l'usage des
régiments français ; ces pièces ont été publiées
à Paris, chez Naderman. Les œuvres de mu-
sique d'église que Martini a publiés, ou qui
ont paru après sa mort, sont : 1« Messe solen-
nelle à quatre voix et orchestre; Paris, Le
Duc. 2« Deuxième messe solennelle à quatre
voix et orchestre; Paris, chez l'auteur. 3« Six
psaumes à deux voix et orgue; Paris, Le Duc.
4» Messe de Requiem à quatre voix et 01-
chcslre ; ibid. 5» Deuxième messe de Requiem,
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MARTINI — MARTINIUS
9
exécutée i Saint-Denis, le âl janvier 1816;
Paris, Porro. 6^ Te Deum à quatre voix et or-
chestre; Paris, Le Duc. 7* Dominé êolvum
fae regem, à qoatre voix et orgue; Paris,
Érard. 8<> O âolutaris hostia, à cinq voix et
orgue ; ibid, Martini a donné au théâtre :
\^ Vuémoureux de quintûéim, en trois acles,
à la comédie italienne, 1771. 3« Le Fermier
eru sourd, en trois actes, 1773 (joué sans
succès). 3« Le Rendes-vous nocturne, en un
acte, écrit pour Versailles, en 1775, puis re-
présenté au théâtre lyrique et comique.
4<' Menri IV, ùu la BataiUe d*Ivry, en trois
actes, â la comédie italienne, en 1774. L^ou-
verture de cet opéra a eu longtemps de la cé-
lébrité. 5* Le Droit du Seigneur, à la comé-
die italienne, en 1783. Cet opéra, considéré
ajuste titre comme une des meilleures pro-
ductions de Martini, a eu on succès de vogue,
qui s^est soutenu pendant plusieurs années.
6<» L'Jmant sylphe^ en trois actes, représenté
â Versailles, en. 1785. 7« Sapho, drame
lyrique en deux acles, représenté au théâtre
Louvois, en 1794. 8« jénnette et Lubin,en un
acte, â la comédie italienne, en 1800. Quoique
Martini eût mis beaucoup de grâce et de naï-
veté dans cette nouvelle musique d*un ancien
opéra , son ouvrage obtint peu de succès.
9"* Ziméo, grand opéra en trois actes, réduit
en opéra dialogué et représenté au théâtre
Feydeau, en 1800. Opébas non bephésentés :
10« Sophie, ou le Tremblement de terre de
Messine, en trois actes. Il» Ze Poitesup^
posé, en trois actes. Cet ouvrage avait été
écrit en 1782; mais le même sujet ayant été
traité par Laujon et Ghampeio, et leur pièce
ayant été représentée le 33 avril de la même
année, Martini fut obligé de garder la sienne
dans son portefeuille. 13« La Partie de cam-
pagne, en trois acles. Les partitions de
l'amoureux de quinze ant, de la Bataille
d'Ivry, du Droit du Seigneur, de Sapho et
de Ziméo, ont été gravées à Paris, et le Droit
du Seigneur, traduit en allemand, a été pu-
blié â Leipsick, en partition pour le piano. On
connaît aussi, sous le nom de Martini, une
cantate intitulée : ^réabonne, avec accompa-
f^nement d*orchestre ou de piano; Paris,
Ërard ; et six recueils d^airs, romances, chan-
sons, avec accompagnement de piano ; Paris,
Naderman. Enfin, il a écrit, en 1810, une
grande cantate à quatre voix et orchestre pour
le mariage de Napoléon et de Marie-Louise.
Cet artiste est le premier qui a publié, en
France, des romances et des airs détachés
avec un accompagnement de piano; avant
lui, tous les morceaux de ce genre étaient
gravés avec une basse simple ou chiffrée.
Comme écrivain didactique, Martini a pu-
blié : 1<> Mélopée moderne, ou V Art du chant
réduit en principes; Lyon, 1793, in-4<>^ et
Paris, Naderman. Les principaux matériaux
de cet ouvrage ont été puisés dans le Traité du
chantée Hitler. 3* Partition pour accorder le
piano et i*orgue ; Paris , 1794. 3« École
d'orgue, divisée en trois parties; résumée
d'après les ouvrages des plus célèbres orga*
nistes de r^Uemo^ne; Paris, Imbaolt, in-fol.
Ce titre n*est point exact, car on ne trouve
dans Pouvrage de Martini qu*une traduction
de VOrgelschuU de Knecht (voyez ce nom),
où le livre allemand est bouleversé sans que le
traducteur y ait mis plus d'ordre. Marlinr a
aussi coopéré â la rédaction des solfèges du
Conservatoire de Paris. Il a laissé en manu-
scrit un Traité élémentaire d^harmonie et de
composition, ainsi qu*une volumineuse col- •
lection d*extraits et de traductions d*ouvrages
allemands sur les mêmes sujets.
BIARTIIHI (AiioRÉ)', célèbre sopraniste,
surnommé IL SENESITHO, naquit à Sienne,
le 30 novembre 1761. Élève de Paul Salulini
pour le chant, il débuta avec succès au théâtre
de Lucques, en 1782. Un extérieur agréable,
une voix pure et métallique, une excellente
méthode de chant et beaucoup d'expression
le firent rechercher par les entrepreneurs des
principaux théâtres de l'Italie. Après avoir
brillé à Rome, Parme, Venise et Milan, il
chanta à Londres, à Madrid et â Lisbonne, et
partout le public raccueillit avec beaucoup de
faveur. De retour en Italie, il cbapla à Milan
pendant le carnaval des années 1793 et 1795,
puis i Gênes, Turin, Venise et Naples. En
1799, il se retira à Florence où le grand-duc
de Toscane l'attacha à sa chapelle. Il y vivait
encore en 1812. Ami de Canova et du célèbre
graveur Morghen, il partageait ses loisirs
entre une bibliothèque choisie, une précieuse
collection d'estampes, elsa belle villa de Scan"
dicei.
MARTIPTI (Joseph et Jean -Baptiste
SAN). Foyez SAMMARTIBil, ou SAIV
mautii^i.
MARTINIUS (Mathias), né à Freyen-
hagen, en 1573, fut d'abord professeur au col-
lège de Herborn, puis paslcur â Embden, et
enfin professeur de théologie et recteur au
Gymnase de Brème, où il mourut en 1650,
dans sa cinquante-liuitième année. Il est au-
teur d'un Lexicon philologicum, in quo la-
tina! et a latinis auctoribus usurpatx tum
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HO
MARTINIUS — MARTIUS
purx tum barharaf voees ex originibut de-
clarantur, tic; Brômc, 1623, in-fol. Il y a
tiDC édition plus estimée de cet ouvrage^ Am-
slerdam, 1701, deux volumes io-fol., et une
autre d'IKrecht, 1697, deux volumes iu-fol.
Mariiolus y explique les termes de musique
employés par les écrivains grecs.
MARTÏIV1\ (Jacques -Joseph-Balteaïar),
dont le nom véritable était MARTIN, était
fils d*uD musicien de la Bohême, maître de
musique du régiment du prince de Ligne. 11
naquit à Anvers, le 1*' mai 1775, et apprit la
musique, comme enfant de chœur, à Téglise
collégiale de Saint-Jacques, en cette ville.
A rage de dix ans, il commençait déjà à
écrire pour Téglise : il fit entendre, en 1793,
une messe solennelle de sa composition. Peu
de temps après, il se rendit à Paris, où il entra
à Torchestre du théâtre du Vaudeville, puis à
celui de TOpéra italien. Après Torganisalion
des lycées impériaux, il Tut choisi comme pro-
fesseur de violon pour celui de Charlemdgne,
à Paris. Cet artiste estimable est mort dans la
même ville, le 10 octobre 1856. Il s'est fait
connaître comme compositeur de musique in-
strumentale par les ouvrages suivants: 1<> Pre-
mière symphonie concertante pour deux
flûtes et basson; Paris, Frey. 2* Deuxième
symphonie concertante pour flûte, hautbois,
cor et basson; Paris, chez Tauteur. 3° Trois
quatuors iK)ur deux violons, alto et basse,
op. 1 ; Paris, Pleyel. 4° Trois idem^ op. 5;
Bonn, Simrock. S^ Un idem; Paris, Janet.
6° Duos pour deux violons, op. 2, 6, 7, 8, 13,
14, 15, 16, 17, 1», 19, 21, 22, 23, 24, 29, 30,
31, 47, 48; Paris, chez tous les éditeurs de
musique. 7° Sonates faciles pour violon,
op. 20 ; Paris, Frey. 8» Trios pour flûte,
violon et violoncelle, op. 25 ; Paris, Le Duc.
O^Duos pour flûte et violon, op. 55; Paris, Du-
faut et Dubois. lO^" Méthode élémentaire de
violon ; Paris, Frey. 11® Grande méthode de
violon ; Paris, Hentz-Jouve. 12o Méthode élé-
mentaire pour alto ; Paris, Frey.
MARTIWS (Frawçois), maître de chapelle
à Elvas, en Portugal, naquit à Evora, au com-
mencement du dix-septième siècle, et entra au
séminaire de musique de cette ville, en 1620.
Ses études terminées, il fit un voyage en Es-
pagne, puis il obtint la place de maître de
chapelle de Téglise cathédrale d'Elvas. Il a
laissé en manuscrit des messes, psaumes,
hymnes et motets qui étaient estimés de son
temps.
MARTINS (JEAW). royez MAUTII^EZ.
MARTIUS (ContTiE:i-ER?fEST), cantor à
Weyda, dans le duché de Saxe-Weimar, vers
le milieu du dix -huitième siècle, est auteur
dUin livre qui a pour titre : Jieweii, da$s eine
tDohUingerichtete Kirchenmusik Gott wohl-
gefjBlUg, angênehm und nUtsU'ch sei (Dé-
monstration qu'une musique d'église bien
faite est agréable à^ieu, etc.); Piauen, 1762,
in-8«.
MARTIUS ou MARZIUS (Jacques*
FAinéaic), cantor à Erlangen, naquit dans
cette ville en 1760. Destiné à Téut ecclésiasti-
que, il suivit d'abord les cours du Gymnase, puis
étudia la théologie à l'université. Dès son en-
fance, il avait appris le chant et le clavecin.
Son goût le portait vers la musique; mais ne
voulant pas contrarier le vœu de ses parents,
il acheva ses études académiques, et ce ne fut
qu'après avoir pris ses degrés à l'université
qu'il se livra en liberté à la culture de Part,
objet de sa prédilection. En 1782, il se fit cod-
naître comme compositeur, par une collection
de pièces de piano. Son habileté sur cet in-
strument et sur l'orgue lui fit obtenir la place
d'organiste de l'église principale d'Erlangen ;
mais il la quitta, en 1812, pour l'emploi plus
lucratif de cantor et de maître d'école de la
ville. On lui doit un almanach musical inti-
tulé : Tatchenbiich fiir Freunde und Freun-
dinnen derMusik (Almanach pour les ama-
teurs de musique); Nuremberg, 1786, in-S^*.
Ce petit ouvrage, qui fut continué pendant
quatre ans, contenait de petites pièces pour le
piano, des dissertations sur la musique, et des
notices sur quelques artistes. On y trouve les
biographies de Seendel et de Graun. On a
aussi de ce musicien : \^ Recueil de chants re-
ligieux, chœurs et duos, avec un texte pour Tu*
sage de l'église; Erlangen, 1792, în-8«. 2<» Mé-
lodies à Tusage des enfants; ibid, , 1806.
3» Liederbuch fiir Schulen (Livre de chant
pour les écoles) ; Nuremberg, deux petits vo-
lumes in-8o. 4'^ Mélodies pour des chansons de
fêles, à l'usage des écoles et des églises; Nu-
remberg, 1824, in-8o. Martius a été un des
collaborateurs de la petite méthode de chant
par chiffres, à l'usage des écoles, publiée par
Stephani, à Erlangen, en 1815, grand in-8<^.
On lui doit aussi un article inséré dans la Ga-
zette musicale de Leipsicky en 1815, où il
soutient que l'air anglais God save the king,
n'est pas ancien, mais qu'il a été composé par
l'abbé Vogler, erreur aujourd'hui démontrée
{voyex ButL, John), et un autre qui a paru
dans l'écrit périodique intitulé CxcHia (an-
née 1820), où il prétend que la jolie chanson
allemande f'ergiss mein nicAr (ne m'oublie*
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MARTIUS — MARX
iï
pas), attribuée à Mozart, est du maitre de
chapelle Frédéric Schneider, qui Ta écrite
en 1792.
MARTORELLI (Jules-César), marchand
de musique à Rome, a publié, en 1809, le
commencement d^un journal relatif à la mu-
sique dramatique de Tltalie, qui n^a pas été
continué. Ce journal a pour titre : Foglio pe-
riodicoj e ragguaglio de' spettacoli musi-
cali; Rome, in-12. On a aussi, du même, un
almanach de spectacles intitulé : Indice, ossia
catalogo de* teatraïi spettacoli italiani di
tutta V Europe in cominciando dalla quare-
sima 1819 a tutto il carnevale 1820; Rome,
1820. Cet almanach a été continué jusqu'en
1825. On y trouve le catalogue de tous les
chanteurs, compositeurs, petites, etc., avec les
titres des pièces représentées sur les divers
théâtres d'opéra italien.
MARTORETTA (GiÀir-DosENico), com-
positeur italien, vécut vers le milieu du sei-
zième siècle. Il a publié plusieurs livres de
madrigaux, dont je ne connais que celui-cî :
Libre' terzo di Madrigali a quattro voci, con
cinque Madrigali del primo lihro da lui no-
vamente corretti et dati in luce, eo'l titolo
di coloropereui H ha eompostij Fenezia,
appresto d'Antonio Gardane (sans date),
in-4» oblong.
MARX (Joseph-Mattebk), pianiste et vio-
loncelliste, naquit à WUrzbourg, en 1792, et
y fit ses études musicales. Il commença sa
carrière d'artiste dans Torchestre du théâtre
de Francfort; mais il y resta peu de temps,
ayant pris la résolution de voyager pour se
faire connaître comme virtuose sur le violon-
celle. Vienne fut la première grande ville
qu'il visita : il s'y fit entendre avec succès dans
les concerts, après avoir reçu des leçons de
Merk. Plus tard, il fut attaché à la chapelle de
Stuttgard ; puis, la place de premier violoncelle
de la cour de Garlsruhe lui ayant été oflTerte,
il l'accepta. En dernier lieu, il y était direc-
teur de musique lorsqu'il mourut, le 11 no-
vembre 1836. On a publié de cet artiste :
jtdagio et polonaise pour violoncelle et or-
chestre, et des chants pour quatre voix
d'hommes.
La fille de Marx, Pauline, a brillé comme
cantatrice dramatique à Dresde, à Berlin et à
Darmstadt. Les rôles où elle se faisait applau-
dir étaient ceux de YalentinCi dans les Hu^
guenots;de Fidès, dans le Prophète; de Ca-
therine, dans V Étoile du Nord; de Norma;
de Donna Anna, dans Don Juan; de FiddiOj
et de Léonorc, dans la Favorite.
MARX ( Adolphe-Berrard ) , docteur et
professeur de musique, est né à Halle, le
27 novembre 1799. Après avoir appris les élé-
ments de la musique et du piano, il reçut des
leçons de Tttrk pour la basse continue ; mais
dans les premiers temps, Il ne cultiva Tart que
d'une manière incomplète, parce qu'il était
obligé de se livrer à l'étude de la jurispru-
dence. Après que ses cours universitaires
furent terminés, il obtint un emploi au tri-
bunal de Halle, mais le quitta bientôt pour un
plus important au collège de Naumbourg. Ce-
pendant le désir de se livrer d'une manière,
plus absolue à la culture de la musique, pour
laquelle il se sentait un goût passionné , le
décida à se rendre à Berlin, où il espérait de
réaliser dans cet art le but de sa vie. Il ne fal-
lait pas moins que la ferme volonté qui le
poussait dans cette carrière pour vaincre les
obstacles qui l'environnaient de toutes parts.
D'abord, il lui fallut chercher des moyens^
d'existence dans des leçons particulières, et
pendant ce temps, la lecture des œuvres des
grands maîtres, particulièrement de Jean-Sé-
bastien Bach, et l'étude des meilleurs traités
de théorie et d'histoire de la musique, complé-
tèrent son instruction dans l'art et dans la
science. Toutefois, si j'en crois des renseigne-
ments qui me sont parvenus de Berlin^ la vé-
ritable connaissance pratique de l'art n'est
point devenue familière à S. Marx. En 1823,
la rédaction de la Gazette mMicale de Berlin
lui fut confiée par l'édileur Schlesinger; la
manière honorable dont il remplit cette tâche
pendant sept ans, c'est-à-dire pendant toute
la durée de cette entreprise, le fit connaître
avantageusement, et lui procura, en 1830, la
place de directeur de musique à l'université
de Berlin, qu'il ar occupée depuis lors. Posté-
rieurement, l'uiiversité de Marbourg lui a
délivré le diplôme de docteur en musique. Il
a déployé une grande activité dans ses tra-
vaux pendant plus de trente ans, et a acquis
de l'autorité parmi les artistes de l'Allemagne
par ses ouvrages; mais sa doctrine n'a point
obtenu de succès à l'étranger.
Parmi les productions de M. Marx, on re-
marque celles dont les titres suivent : 1" /?»>
Kunst des Gesanges , theoretisch'praktisch
(l'Art du chant théorique et pratique) j Berlin,
Schlesinger, 1820, in-4« de trois cent cin-
quante-sept pages. Cet ouvrage est divisé en
trois parties : la première contient les princi-
pes de la musique; la seconde traite de la théo-
rie de la voix et de sa formation ; de la troisième
renferme des observations irès-déiaillées sur
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12
MARX
rapplicalion de l'art du chant dans les divers
styles de musique. 2<» Ueber Malerei in der
Tonkun$t. Ein Maigruss an die Kun$(phi'
losophen (Sur la peinture dans la musique :
Salut de mai à la philosophie de Tart); Berlin,
G. Fink, mat 1838, in-8* de soixante-sept
pages. 5® Die Lehre von der musikalisehen
Komposition^ prakUsch-theoretisch , %um
Selhstunterricht (la Science de la composition
musicale, théorique et pratique, pour s'in-
struire soi-même), premier ?olnme, de quatre
cent quarante-cinq pages ; Leipsick, 1837,
Breitkopf et Hœrtel; deuxième volume, de
cinq cent quatre-vingt-trois pages, ibid,,
1838, in-8»; troisième volume, de cinq cent
quatre-vingt-quatorze pages, ihid., 1845 j
quatrième et dernier volume, de cinq cent
quatre-vingt-quinze pages, avec trente pages
de musique pour exemples de dispositions de
la partition. Dans son introduction, M. Marx
expose Fobjet général de Touvrage. Le pre-
mier livre renferme les éléments harmoniques
de la composition, considérés dans la forma-
tion de l'échelle des sons et dans la constitu-
tion des accords. A l'égard de l'harmonie, il
l'examine d'abord dans la réunion de deux
vojx, non pas seulement en ce qui concerne la
nature et la classification des intervalles, mais
dans leurs mouvements, et dans la significa-
tion formate que leurs successions peuvent
avoir. Il semblerait, d'après cela, que l'au-
teur s'est proposé de commencer l'étude de
la composition par le contrepoint simple à
deux voix, dont l'objet répond à ce point de
vue de la science; mais il n'en est point ainsi :
ce que M. Marx établit dans cette division de
son ouvrage n'est autre chose que la compo-
sition libre en accords de deux sons et en con-
sonnances. Il y fait entrer des conditions de
rhythme, parce qu'il n'a pas fait de la rhyih-
roique l'objet d'une division particulière du
livre.
Après l'harmonie de deux sons, M. Marx
aborde les accords de trois et de quatre sons
dans le mode majeur,' mais en restreignant
ses considérations aux accords naturels, c'est-
à-dire aux accords parfait et de septième,
ainsi qu'à leurs dérivés. Il y a excès de déve-
loppements dans cette section de son livre.
Quant aux autres combinaisons harmoniques,
Tordre manque absolument dans leur géné-
ration et dans leur classification. La méthode
de l'auteur est tout empirique dans celte
^lartie importante de l'art.
Le second livre, qui complète le premier
«olume de la Science de la composition^ con-
cerne l'harmonie comme accompagnement de
la mélodie. M. Marx y traite avec beaucoup
d'étendue de l'accompagnement du chant
choral, et des rapports de la tonalité de ce
chant avec les modes de la musique antique.
La troisième division de ce livre est consacrée
à l'accompagnement de la mélodie dans la to-
nalité moderne.
Dans le troisième livre, M. Marx traite des
formes mélodiques et harmoniques de la pé-
riode musicale. Dans les développements de
ce sujet important, il suit des tendances plus
instrumentales que vocales. Le quatrième
livre est entièrement consacré aux imitations
libres et aux divers genres de fugues. Celle
partie de l'art est traitée dans la Sciencede la
composition suivant les principes de Marpurg
et dans le style instrumental. Sous le titre de
Formée d*inver^on ou de renversement
{Ifmkehrungsformen)^ il traite, dans le cin-
quième livre, des contrepoints doubles (qui
auraient dû précéder ce qui concerne les
fugues, dont ils sont le principe fondamental),
et des canons, qui n'y ont qu'un rapport in-
dii^ect, et sont une des formes du contrepoint
simple. Il est vrai que M. Marx ne parle pas
de celui-ci, et qu'il n'a point vu qu'en ce
genre de contrepoint repose tout l'art d'écrire
en musique.
Les sixième et septième livres, contenus
dans le troisième volume, traitent des formes
des pièces instrumentales et vocales, et le qua-
trième volume, qui renferme les livres hui-
tième, neuvième et dixième, a pour objet la
connaissance des instruments et de l'instru-
mentation dans tous les genres de composi-
tions. L'ouvrage de M. Marx est parvenu
jusqu'à ce jour à sa cinquième édition.
4» Allgemeine Musiklehre. Ein Hiilfshuch
fiir Lehrer und Lernende in jedem zweige
musikalischer Untenceitung (Science géné-
rale de la musique, etc.)j Leipsick, 1830,
Breitkopf et Hœrlel, In^S*» de trois cent cin-
quante-huit pages. Ce manuel ou Aide-mé-
moire est un résumé de toute la science de
la musique. 5*» Berliner allgemeine musika-
lische Zeitung (Gazette musicale de Berlin)^
1823-1828, sept volumes in-4»; Berlin, Schle-
singer. 6» Ueber die Geltung Hxndelscker
Sologesxnge fiir unsere Zeit. Ein Nachtrag
zur Kunst des Gesanges (Sur la valeur des
solos de chant des œuvres de Htendel à noire
époque. Supplément à r^/rt dw cAan() î Berlin,
1829, Schlesinger, ln-4«. 7« Die alte Musik-
lehre im Streit mit.unserer Zeit (rAncicnne
doctrine de la musique en opposition à notre
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MARX — MARXSEN
13
temps); Leipsîck/Breilkopr et liaertel, 1841,
jn-8«. Ce litre dit clairement quel est Tobjet
du livre; on ne trouve dans cet ouvrage qu*er-
reurs et pétitions de principe. M. Marx y
attaque sans ménagement la théorie de la gé-
nération des accords exiwsée par Dehn dans
son Traité de Vharmonie, bien qu'elle soit
infiniment préférable à la sienne. Gollfried-
Guillaume Finie a Tait une juste et sévère réfu-
tation de ce livre dans son écrit intitulé : J}er
neumusicalische Lehrjammer^ oderBeleuch-
tung der Schrift : Die aile Musiklehre im
Streit mitunserer Zeit (la Nouvelle méthode
déplorable de musique,' ou examen de récrit
de Marx, etc.) ; Leipsick, G. Wigand, 1842,
in-8». 8» Die Mutikdes 19/en Jahrhunderts
und ihre Pflege (la Musique du dix-neuvième
siècle et la direction); Leipsick, 1855, in-S».
0^ Zudwig von Deethoven, Zeben und
Sehaffen (Louis Van Beethoven. Vie et tra-
vaux); ibid., 1858, deux volumes in-8«.
10» Betrachtung iiber den heutigen Zu$tand
der deutschen Oper, etc, (Considérations sur
Tétat actuel de ropéra allemand), dans récrit
périodique intitulé Cxcilia (1828), t. VII,
p. 155-183. 110 Plusieurs articles biographi-
ques et autres dans le Lexique unirersel de
musique, publié par Schilling, entre autres,
Bach, Beethoven, Gluck, Fasch, Grétry,
J. Haydn, Hœndel, sur la musique grecque,
les tons du plain-chant, le contrepoint, la
fugue, etc.
M. Marx est éditeur de la grande Passion de
J.-S. Bach, de la Messe en si mineur, et de
six grands morceaux d*église du môme com-
positeur, publiés à Berlin, chez Schlesinger.
Comme compositeur, il s*est fait connaître
par les ouvrages suivants : 1° Jery et Bately,
drame musical, représenté au théâtre royal
de Berlin, en 1825. 2<* La musique du mélo-
drame : la Vengeance attend, joué au théâtre
de Kœnigstadt, en 1827. 3» Le Salut d'On-
dine, avec une symphonie de fête, exécuté
au théâtre de Kœnigstadt, pour le mariage
du prince Guillaume , en 1829. 4<> Sym-
phonie imitative sur la chute de Varsovie (en
manuscrit). IS^ Livre de chant choral et
d'orgue; Berlin, Reimer. On y trouve environ
deux cents préludes depuis les formes les plus
simples jusqu'aux plus compliquées du contre-
point, du canon et de la fugue. 6<* Nahid^
couronne de chants composés sur les poésies
de H. Stieglilz (en manuscrit). 7^ Saint Jean-
Baptiste , oratorio, exécuté deux fois, en
1855, dans l'église de la Trinité, par le chœur
académique, avec accompagnement d'orgue
et de trombones. 7^ (bis) Jffose , oralorio.
8° Quelques cahiers de chansons à voix seule et
de chants religieux et profanes en chœur.
]IIARXSE1\ (ÉooDARD), né le 23 juillet
1806, à Niendsiœdten, près d'Altona, où son
père était organiste. Celui-ci lui enseigna la
musique dans son enfance; cependant le jeune
Harxsen était destiné à l'état ecclésiastique;
mais lorsqu'il entendit à Hambourg, à l'âge
de dix-huit ans, un opéra pour la première
fois, le plaisir qu'il éprouva décida de sa
vocation de musicien. Dès ce moment il s'ap-
pliqua â l'étude du piano, sous la direction
de Clasing,-et apprit de ce maître les principes
de l'harmonie. Quoiqu'il eût à parcourir un
espace de deux milles d'Allemagne pour aller
prendre ses leçons, îl ne mit pas. moins de
persévérance â suivre ses éludes. Obligé de
rempUcer son père dans ses fonctions pendant
trois ans, il ne pouvait cependant donner à
«es travaux artistiques qu'un temps fort limité.
En 1850, son père mourut, et devenu libre,
Marxsen partit pour Vienne où il étudia le
contrepoint chez le maître de chapelle Sey-
fried, et le piano avec M. Bocklet. Après un
séjour de seize mois à Vienne, il retourna à
Hambourg, où il donna avec succès un con-
cert le 15 novembre 1854, et y fit entendre
un choix de dix-huit œuvres qu'il avait écrits
dans la capitale de l'Autriche. Depuis ce
temps il s'est fixé à Hambourg, où il donne
des leçons de piano et de composition. On a
publié de cet artiste : l" Des marches pour
piano à quatre mains, op. 1 et 2 ; Hambourg,
Bœhme et Christiani. 2** Variations brillantes
idem, op. 3, Olfenbach, André. 3« Divertisse-
ment tdem, op. 4; Hambourg, Cranz. 4** Va-
riations pour piano seul, op. 5 et 6; Hambourg,
Bœhme. 5<> Sonates idem, op. 7 et 8 ; Ham-
bourg, Melder. Ô" Rondo brillant idem, op. 9;
ibid, 7<> Plusieurs autres rondeaux, variations
et recueils de pièces pour piano à deux ou à
quatre mains, grarés à Vienne, Dresde et
Brunswick. Le nombre des œuvres publiés
jusqu'à ce jour par M. Marxsen s'élève à peu
près à soixante et dix. Il a écrit aussi des sym-
phonies et des ouvertures pour l'orchestre,
parmi lesquelles on remarque : Ouverture de
Phèdre, exécutée à Hambourg ^ en 1845;
rOmbre de Beethoven, tableau musical et
caractéristique pour orchestre avec quatre
violoncelles obligés, op. 60, arrangé pour
piano à quatre mains, Hambourg, Schuberth ;
Symphonie â grand orchestre, exécutée dans
les concerts de cette ville, en 1844 et 1845. On
, a aussi des chants pour des chœurs d'hommes,
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14
MARXSEN — MASCHEK
œuvres 53 et 58; AUona, Weibc, et Hambourg,
Bœhme.
IttARZOLA (PiBr*\c) , compositeur de
récole romaine, était maître de chapelle à
Viterbe, en 1700. Il a beaucoup écrit pour
réglise, mais toute sa musique est restée eo
manuscrit. L*abbé Santini, de Rome, possède
de cet artiste : 1*» Deux Kyrie et Gloria à
quatre voii avec des instruments à cordes et
orgue. 20 Fexilla régis, idem. 3» Feni Sancte
SpiriiuSj idem. 4* Niii />ominti« à six voix,
avec quatre voix de ripieno, 5^ Les Psaumes
laudate Dominum et Beati omnes, à quatre
voix avec instruments. 6<> Quatuors fugues
pour deux violons, alto et basse. 7« Des so-
nates de clavecin.
lUASA€ONI (Pierre), musicien florentin
qui vécut dans la première moitié du seizième
-siècle, n*est connu que par le madrigal à cinq
Toix Èeco Signor FolUrra, imprimé dans le
rarissime recueil qui a pour titre : Musiche
fatu nellt Nosze dello iUuttri$timo Duca
di Pirtme , il Signor Coiimo de Mediei et
délia iUustrissima coneorte $ua Mad, Leo^
nora da Tolkto. In Fenetia nella stampa
•d'Jntonio Gardane nell anno (sic) dell Si-
ijnore 1539^ petit in-4«.
MAS APTELLI (Paul), organiste de la cour
du duc de Mantoue, vécut dans la seconde
moitié du seizième siècle. Le premier livre de
ses madrigaux à cinq voix fût publié à Ve-
nise, en 1586. On trouve aussi quelques ma-
drigaux de cet artiste dans le recueil intitulé :
De' floridi Firtuosi d'Italia il terzo libro
de* madrigali a cinque voei nuo^amente
<:ompotti et dati in luee; Venise, J. Vincenzi
et Richard Amadino, 1586, in-4*.
MASCARA (Florent), né à Crémone,
dans la première moitié du seizième siècle,
fut organiste à Brescia, et se distingua aussi
par son talent sur la viole. Suivant Arisi {Cre-
mona litterata), il fut un des premiers artistes
qui firent entendre sur Porgue des Canzoni
alla francese. Ce biographe cite de Mascara :
Canxoni a quattro, libro primo; Venise,
Gardane; mais il n*en indique pas la date.
MASGARDIO (Guillaume). Je suis obligé
de placer ici ce nom, a6n de dissiper une
erreur reproduite dans divers traités d'his-
toire, de bibliographie et de biographie mu-
sicale, depuis environ soixante ans. Arteaga,
habitué à défigurer les noms, dans son livre
sur les révolutions de Topera italien, cite le
Commentaire de Prosdocimo de Bendemaido
(pour Prodoscimo de Beldomandis) concer-
nant les livres de Jean de Mûris, où il est
parlé, dit-il, de Guillaume Jlascardio, chan-
teur célèbre du temps du commentateur, dont
les œuvres et les opinions ont été avec tant
d'autres soiAStraites d la connaissance hu-
maine, etc. (Le Rivoluzioni del teatro mus.
itcU., t. I, p. 110). Forkel a copié exactement
Arteaga dans la traduction allemande de son
livre, et Gerber a tiré de cette traduction
Particle Mascardio (Wilhelm)àQ son premier
Dictionnaire des musiciens. Choron et FayoUe
ont copié cet article dans leur Dictionnaire, et
Tabbé Bertini a copié Choron et Fayolle. L*au-
teur de Tarticle Mascardio, du Lexique uni-
versel de musique publié par M. le docteur
Schilling, a bâti un petit roman sur ce person-
nage supposé. Son véritable nom, dit-il, est
Guillaume de Mascaredio; il fut un des an-
cêtres des célèbres imprimeurs Mascardi, de
Rome, Puis il cite Taulorité de Belmandis
(Beldomandis) concernant le mérite de ce
Mascaredio. Or, il n'y a pas le moindre fonde-
ment dans tout ce qu*on a dit sur ce musicien
depuis Arteaga. L'artiste dont il s*agit n*a pas
vécu dans le quinzième siècle, mais dans le
quatorzième; il ne s'appelait pas (7u///atime
Mascardio, mais Guillaume de Machau
{voyez ce nom), en latin Guillermus ou Guil-
helmus de Mascandio; c'est ainsi qu'il est
nommé dans un traité de musique manuscrit,
daté du 1â Janvier 1375,- que je possède, dans
la copie de Prodoscimo de Beldomandis qu'on
m'a envoyée de Bologne, d'après le manuscrit
de l'Institut de cette ville, et par Gafori. Enfin
les ouvrages de Guillaume de Machau ne sont
point perdus, car il s'en trouve plusieurs
copies dans la seule bibliothèque impériale de
Paris, et dans divers recueils.
MASCUEK (Vincent), virtuose sur le
piano et l'harmonica, compositeur et maître
de chapelle h l'église Saint-Nicolas de Prague,
naquit le 5 avril 1755, à Zwilcowitz, en Bo-
hême. Dussek lui donna des leçons de piano,
et il apprit à Prague l'harmonie et le contre-
point, sous la direction du célèbre organiste
Segert. Lorsque son éducation musicale fut
terminée, il visita les principales villes de l'Al-
lemagne, et se fit entendre avec succès à
Berlin, Dresde, Halle, Leispsick, Hambourg,
et plus tard à Copenhague. Le 21 mars 1791,
il donna un grand concert au théâtre national
de Prague, et s'y fit applaudir autant par le
mérite de ses compositions que par son talent
sur le piano et sur l'harmonica. En 1794, il
obtint la place de maître de chapelle de
l'église Saint-Nicolas. Deux ans après, il fut
chargé, par la députalion des États de Bohême,
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MÂSCHEK
15
de composer une cantate qui fut exécutée au
théâtre national, en Phonneur du prince
Charles, généralissime des armées autri-
chiennes. Vers 1803, cet artiste estimable se
fit éditeur de musique. Il est mort à Prague,
le 15 novembre 1831 . On connaît de sa compo-
sition : lo Ze Navigateur aux Indes orien-
tales, opéra en langue bohème, représenté à
Prague au théâtre national. 3* Der Spiegel-
ritter (le Chevalier du Miroir), opéra repré*
sente au même théâtre, le 7 mars 1794.
Z^ Sentiment de reconnaissance de la Bo-
hême pour son libérateur, Tarchiduc Char-
les , exécuté au théâtre national de Pra-
gue, par cent musiciens, le 18 novembre
1796. Publié i Prague par souscription, en
1797. 4« Poèmes de Sophie Albrecht, mis en
musique avec accompagnement de piano;
Prague, 1791. 5<» Huit messes solennelles et
trente-quatre motets, à quatre voix et or-
chestre (en manuscrit). 6<> Chant du matin
pour toutes les religions raisonnables; Prague,
1790. 7* CanUte exécutée le 10 février 1808,
à Toccasion du mariage de Pempereur Fran-
çois I» avec Marie Béatrix (en manuscrit).
8<* Plainte et consolation sur la tombe d'un
ami, cantate à voix seule, avec accompagne-
ment de piano; Prague, 1803. 9o Chansons à
voix seule, avec accompagnement de piano ;
ibid. 10* Symphonies à grand orchestre (en
manuscrit). 11« Concertino à quatre mains
pour le piano, avec deux flûtes, deux clari-
nettes, deux cors et deux bassons ; Leipsick,
Breitkopf et Hsrtel. 12* Grand concerto pour
le piano, avec orchestre complet, quatre cors,
trompettes et timbales (en manuscrit). 13<> Qua-
tuor concertant pour piano, flûte, violon et
violoncelle; Prague, Berra. 14« Sonate pour
piano, à quatre mains ; Leipsick, Breitkopf et
Hœrtel. 15<> Grande sonate pour piano et
violon; ibid,, 1807. 16<» Beaucoup de sonates
pour piano seul (en manuscrit). 17* Douze
variations pour piano sur un air allemand;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. 18« Dix varia-
tions sur un air de danse d^Mceste ; Prague,
Haas, 1803. 19<» Six petits rondeaux faciles
pour le piano, Bonn, Simrock. âO^» Plusieurs
cahiers de danses pour le piano; Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. âl« Sonate pour Tharmo-
nica, avec un écho pour des instruments à
vent (en manuscrit). 3S« Variations pour har-
monica et piano (idem), â3<» Fantaisie pour
harmonica et orchestre (idem). 34<> Duo pour
deux harmonicas (idem), 35<> Plusieurs re-
cueils de chansons avec accompagnement de
piano; Prague et Leipsick.
MASCHEK (Paul), frère du précédent,
naquit en 1701 à ZwikowiU, en Bohême. Son
père, qui était instituteur, lui enseigna les
éléments de la musique. Il était encore dans
sa première jeunesse lorsquMl commença à
écrire quelques petites compositions, Appelé,
dans sa quinzième année, à Kreziecz, en qua-
lité d'instituteur adjoint, il y trouvâtes moyens
de continuer ses études musicales : plus tard
il étendit ses connaissances à Zlonitz et â Jar-
meritz, en Moravie, où il remplit pendant
quelque temps les fonctions de sous-chantre.
Vers cette époque de sa vie, il écrivit des
messes, des litanies et plusieurs autres mor-
ceaux de musique d^église qui le firent con-
naître avantageusement. Son talent sur Tor-
gue et le clavecin le faisait rechercher par
beaucoup d*amaleurs ; mais il trouva un pro*
tecteur zélé dans le comte de Nadasdi, qui le
prit dans sa maison pour donner des leçons à
ses filles. Pendant yCinq ans, il fut attaché à
cette famille et fit avec elle des voyages à
Stuhlweissenbourg, en Hongrie, puis à Vienne.
Attaché ensuite au comte Georges de Niczky,
il le suivit en Croatie. En 1793, il retourna à
Vienne 'et s*y fixa. Cette époque de sa vie fut
la plus brillante et la plus active. U se fit en-
tendre plusieurs fois avec succès à la cour im-
périale et dans des concerts publics. L*époque
de sa mort n'est pas exactement connue; mais
on croit qu'il avait cessé de vivre avant 1815.
On connaît en manuscrit, sous le nom de cet
artiste, des messes, des moteu et d'autres
morceaux de musique d'église, les opéras
der Riesenkampf (le Combat), et TFaldraf
der Wandertr (Waldraf le voyageur); une
cantate pour la société des musiciens; six
symphonies à grand orchestre pour le théâtre
national; six pièces à huit parties pour des
instruments à vent; des quatuors, quintettes
et sextuors pour violons, violes et violoncelles.
Parmi les morceaux de sa composition qui ont
été publiés, on remarque particulièrement :
!• Wiener Aufgebot (Appel aux armes),
grande sonate de piano dédiée au prince Fer-
dinand de W^urtemberg , sous les ordres de
qui Maschek avait servi en qualité de premier
lieutenant; Vienne, 1799. 2» Trois sonates
pour piano, flûte ou violon et violoncelle;
Vienne, Artaria. 3» Trois trios idem; ibid,
4<> Sonate facile pour piano, flûte ou violon,
Brunswick, Spehr. 5<» Trois duos pour piano
et violon; Vienne, Artaria. 6« Marche de la
bataille de Leipsick, pour piano; Vienne,
Haslinger.
MASCHEK (A.), fils de Vincent, est né à
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16
MASCHEK - MÂSINI
Prague, vers 1802, et a fait ses études musi-
cales sous la direction de son père. En 1834,
il était directeur du chœur de Péglise Saint-
Nicolas de cette ville. Il y fit exécuter dans la
même année un Requiem, à quatre voix, qui
a été publié à Prague, chez Berra. Quelques
années après, il s'établit à Bftle en qualité de
directeur d'une société chorale. Il y éuit en-
core en 1841 et dirigea, dans la même année,
la fête musicale de Lucerne. De là, il se rendit
à Lausanne, ou sa femme était engagée comme
canUtrice, et, en 1843, il alla se fixer à Fri-
bourg, où il fut chargé de la direction du
chœur de Péglise des jésuites.
MASCITI (Hicbbl), violoniste napolitain,
né dans les dernières années du dix-septième
siècle, se fixa à Paris, après avoir voyagé en
Italie, en Allemagne et en Hollande, et fut
attaché au service du duc d'Orléans, régent du
royaume. On a gravé de sa composition, à
Amsterdam : 1<* Six sonates de violon avec
basse continue pour le clavecin. ^^ Quinze
sonates idem, op. 2. 3<* Douze sonates idem,
op. 3. 4^ Douze sonates à violon seul, op. 4.
5« Douze sonates pour violon et violoncelle,
op. 5. 6<> Douze idem, op. 6. 7*> Concertos
pour violon principal, deux violons de ripieno
et basse continue, op. 7. Blasciti est mort à
Paris vers 1750. On a aussi de ce musicien
des trios pour deux violes et basse, avec basse
continue pour Torgue.
MASECOYIUS (Chrétien), docteur et
professeur de théologie, conseiller du Consis-
toire royal, et pasteur de l'église de Kneiphof,
à Rœnigsberg, au commencement du dix-hui-
tième siècle, a fait imprimer un sermon
d'inauguration pour le nouvel orgue de son
église, sous ce titre ; DieKneiphœffitche laute
Orgelstimme welche in diesem 1721 Jahre,
am XIF Sonntage nach Trinitatit, etc.;
Kœnigsberg, 1721, in-4« de quatre feuilles.
MASI (le P. FéLix), né à Pise, dans la pre-
mière moitié du dix-huitième siècle, entra jeune
dans Tordre des cordeliers appelés Mineurs
conventuels, fut agrégé au collège des chape-
lains chantres de la chapelle pontificale, en
1753^ et obtint à Rome la place de maître de
chapelle de l'église des Douze-Ap6tres. Il
mourut le 5 avril 1772, d'un coup d'apoplexie
foudroyante, après avoir dit sa messe. Masi a
laissé en manuscrit beaucoup de compositions
religieuses, qui se trouvent dans les archives
de l'église des Douze -Apôtres. En 1770, il fit
chanter dans cette église, en présence du pape,
un Te Deum à deux chœurs, de sa composi-
tion. Burncy, qui entendit ce morceau, donne
des éloges aux solos, mais dit que les chœurs
étaient au-dessous du médiocre. Gerber, qui
attribue au P. Masl un opéra bouffe, repré-
senté en 1768 au théâtre Tordinone, Ta con->
fondu avec le compositeur suivant.
MASI (JcAïf), maître de chapelle de l'église
Saint-Jacques des Espagnols, à Rome, dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle, se fit
d*abord connaître comme compositeur drama-
tique. On a sous son nom : Lo SposcUizio per
puntiglio, opéra bouffe représenté à Rome,
en 1768. 2» Il Govemo deW isola Pana.
L'abbé Santini, à Rome, possède de ce maître :
l" Une messe à quatre voix avec orchestre.
2« Trois motets idem. S^ Litanies courtes à
huit voix. 4* In virtute ftia, à quatre voix.
5* Des études de solfège sur la gamme, et une
messe de Requiem à cinq, avec orchestre.
MASUHI (Antoirx), compositeur de l'école
romaine, né en 1639, fut d'abord attaché à la
musique particulière de la reine Christine de
Suède, et obtint, le 1^' mai 1674, la place de
maître de chapelle de la basilique du Vatican.
Il mourut à Rome le 20 septembre 1678, et
fut innumé dans l'église Sainte-Marie In Pos-
terula. L'abbé Santini possède de ce musicien :
1» Deux motets à quatre, en fugues. '2o Six
motets à huit. 3<^ Le psaume f^oee mea, à
quatre. 4^ Dixit à quatre, avec orchestre.
MASII^I (Louis), docteur en philosophie,
membre et secrétaire de l'académie des Phil-
harmoniques de Bologne, naquit en cette ville
et y vivait au commencement de ce siècle. Le
22 août 1812, il prononça un éloge du compo-
siteur bolonais Jacques-Antoine Perti i^oyex
ce nom), à l'occasion de la distribution des
prix du Lycée musical de Bologne. Ce discours
a été imprimé sous ce titre : Elogio di Gia^
como jintonio Perti Bolognese, prof essore
di contrappunto, recitato nella gran* sala
del Liceo filarmonico; il giorno 22 Jgosto
1812. Bologna, tipografia Masi ec. 1813,
in-8« de trente* neuf pages.
MASII^I (Faançois), né i Florence dans
les premières années de ce siècle , s'y livra,
dans sa jeunesse, à la culture de la musique et
du chant. Fixé à Paris depuis 1830, il s'y est
fait connaître par la composition de jolies ro-
mances françaises, où l'on trouve quelque
chose du goût des mélodies italiennes. L'har-
monie dont elles sont accompagnées est suffi-
samment correcte. Cependant les légères pro-
ductions de cet artiste n'ont pas obtenu chez
les amateurs le succès de vogue qu'ont eu des
choses du même genre qui ne les valent pas.
Parmi ses meilleurs morceaux, on remarque :
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MASINI — MASSAINI
47
La Sœur des anges; Il Lamento; Dieu ni*a
conduit vers vous ; Ou va mon âme f ; Chan-
son bretonne; Ton image, etc. Les paroles
de la plupart des romances de Masini sont
d^Émile Barateau, qui s^est distingué par la
grâce etrélégance de sa poésie.
mASLON (Wencbslas), vicaire etdirecteur
du chœur de Téglise de Pelplin (Prusse occi-
dentale), est né en 1805, dans la Silésie. Il a
publié un livre qui a pour titre : Lehrbuch
des gregorianiscken Kirehengesanges (Doc-
trine du cbant ecclésiastique grégorien) ;
Breslau, Georges-Philippe Aderhol^, 1839,
gr. in-4<*, contenant quatre feuilles de titre,
dédicace, préface, index, et deux cent vingt-
sept pages de texte. Cet ouvrage n^est qu*un
extrait non déguisé de V Histoire générale de
la musique de Forkel, et du livre d'Antony
(voyez ce nom) qui porte le même titre.
MASLOWSKI (....), horloger à Posen,
inventa vers 1800 un instrument à clavier
auquel il donna le nom de Clavecin harmo-
nique {ffarmonischen Clavier). Il le fit con-
naître à Berlin en 1805. La Gazette générale
de musique de Leipsick a rendu compte du
système de cet instrument dans son septième
volume (pages 110, 227, 490, 520 et 594).
Comme la plupart des instruments de fantai-
sie qui ont fixé Tattention publique à leur
apparition, celui-là est ensuite tombé dans
roubli.
MASON (William), pocie et philologue
anglais, naquit à Saint-Trinity-Hall, dans le
duché d'York, en 1725. Doué des plus heu-
reuses dispositions, il fit de brillantes éludes
au collège de Saint- Jean, à Cambridge, prit
ses degrés de bachelier en 1745, et ceux de
maître es lettres en 1749. Il fut ensuite cha-
noine d*Tork, puis de Driffield, et enfin cha-
pelain du roi d'Angleterre. Il mourut à Aston,
le 4 avril 1797. Poète distingué, Mason possé-
dait aussi des connaissances assez étendues
en musique ; il a composé un Te Deum^ plu-
sieurs hymnes et d'autres pièces pour le chœur
d'Tork. Dans le supplément de l'Encyclopédie
britannique, par le docteur Gleich, on lui
attribue des perfectionnements faits au pianO;
à l'article sur cet instrument. Il a publié :
Acopious Collection ofthose portions of the
psalms of David, Bible and liturgy, which
hâve been set in Musie, and sung as An-
them» in the cathedral and collégiale chur-
ches of England, To which is prepxed a cri-
tieal and historical Essay on cathedral
Jifusie (Collection nombreuse de parties des
psaumes de David, de la Bible et de la liturgie
BIOCI^. U!<1V. DES HDSIGIEM. T. VI.
qui ont été mises en musique, et chantées
comme antiennes dans les églises cathédrales
et collégiales de l'Angleterre; précédée d'un
Essai historique et critique sur la musique
d'église), York, 1782, in-4». L'introduction
historique de cet ouvrage a été réimprimée et
publiée sous ce titre : Essay historical and
critical on English Church-music^ Londres,
1795, in-8».
MASOIV (JoHif), littérateur et atnateur de
musique anglais, vécut à Londres vers le mi-
lieu du dix-huitième siècle. Auteur de divers
ouvrages concernant le rhythme et la proso-
die, il y traite par occasion du rhythme mu-
sical. Ces ouvrages ont pour titres : 1° Essay
on the Power ofNumbers and the Principles
of Harmony in poeticdl compositions ; Lon-
dres, 1749, in 8«. 2« Essay on the Power and
Harmony of prosaic Numbers; Londres,
1749, in-8».
BIASOTTI (Jules), compositeur de ma-
drigaux, naquit à Castro-Caro, dans les Etats
romains, vers le milieu du seizième siècle. Il
a publié trois livres de madrigaux à cinq voix
de sa composition, le premier, à Venise, chez
Ange Gardane, en 1583, le deuxième, en 1580,
et le dernier, en 1588, chez le même éditeur.
MASSAIPil (Tibvrce), moine augustin,
^né à Crémone, dans la première partie du
seizième siècle, fit ses vœux à Plaisance, où il
demeura pendant plusieurs années, puis il
obtint la place de maître de chapelle de
l'église Sainte-Marie delpopolo, à Rome. En
1580, il fut appelé à Prague comme musicien
de l'empereur Rodolphe II ; mais il retourna
ensuite à Rome, oti il vivait encore en 1605,
car il dédia des motets à quatre chœurs au
pape Paul V, qui ne fut élu que le 16 mai de
cette année. On connaît de la composition de
ce maître: 1» Sacri modulorum eoncentus
qui 6-10 eM2 vocibus in duos tresve choros
coalescentes concini possunt ;yeneiuSy 1567,
in-4». 2» Madrigali a quattro voci, lib. 1 ;
Venezia, app. Antonio Gardane, 1569, in-4*'.
3» Madrigali a 5 voct, lib. 1 ; ibid., 1571.
4» Madrigali a 4 voci, lib. 2; ibid., 1573.
5» Concentus quinque vocum in universos
psalmos in Fesperis omnium festorum per
totum annum frequentatos, cum tribus Ma-
gnificat quorum uUimum 9 vocum modula-
tione copulatur; Venctiis, 1576, in-4«>. 6«^o-
tectorum cum quinque et sex vocibus liber
primus; Venetiis , apud Josephum Guiliel-
mum, 1576, in-4''. 7<» Missa? quinqtie et sex
vocum; ibid., 1578, in-4*. 8« Salmia 6 voci,
lib. Ij ibid., 1578. 9» Moletti a 5 voci,
2
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18
MÂSSÂINI — MASSÉ
W6. ///; ibid., 1580, in-4». 9» (his) Liber
primut eantionum eeeletiixsticorum ut vulgà
Jtfoteeta voeant quatuor voeum; Pragae^
typisGeorgi Negrini, \^%0^ in-4« obi. Une
autre édition du même ouvrage a paru chez le
même éditeur, en 1592. Ces motets sont dé-
diés à Philippe de Mons, chanoine et tréso-
rier de la cathédrale de Cambrai, maître de
chapelle de Tempereur. L^épttre dédicatoire
est datée de Prague, aux calendes de juin
1580 : Massai ni y donne à Philippe la qualifi-
cation de Senex venerandus; ce qui fait voir
que Vàge de ce maître célèbre était dès lors
fort avancé. 10» Jl quarto lihro di Madri-
gali a 5 voct'; ibid., 1594, in-4«. Il» Musica
super Threnot Jeremiw prophet» 5 vocibus
cône.! ibid., 1599, in-4«. 12« Misse a olto
voci; ibid., 1000. 13« Motets à quatre chœurs,
dédiés au pape Paul Y (j^ignore le lieu et la
date de Timpression de cet ouvrage). 14« Sa-
erarum eantionum 7 vocibus lib. 1 ; Vene-
tiiSt 1607, in-4«. Cet ouvrage est indiqué
connue Tœuvre 33« de Tauteur. Il est vrai-
semblable que les titres cités en latin par
Draudiuft ont élé traduits par lui de Titalien,
suivant sa oiétbode habituelle. On trouve des
madrigaux de Massaini dans la collection in-
titulée : MeXodia Oh'mpiea di diversi eecel-
lentissimi musici; Anvers, 1594, in-4» obi.,
et dan» le Paradiso musicale di Madrigali
et canxoni a cinquevoci; ibid., 1596, in-4"
oblong ; mais DIabacz etGerber ont été induits
en erreur par Walther lorsqu'ils ont dit qu'il
se trouve aussi des morceaux de la composi-
tion de ce maître dans la collection publiée
par Hubert Waelrant sous le titre de : Sym-
phoniaAngeliea;csiV ce recueil n*en contient
pas un seul. D'ailleurs, la date de 1583, citée
par Walther, est fausse; la Symphonia An-
gdica n'a été imprimée qu'en 1594. L'abbé
Santini, de Rome, a de Massaini en partition
manuscrite : 1* Les Lamentations à cinq voix.
3<» Des psaumes et Magnificat à huit voix, pu-
bliés à Venise, en 1576. 3<» Vingt-deux motets
à huit voix. 4<> Vingt et un motets à cinq voix.
5«Des messes i quatre et cinq voix.
9IASSART (Lambert-Joseph) , professeur
de violon au Conservatoire de Paris, est né à
Liège, le 19 juillet 1811. Dans son enfance,
il fut amené à Paris et confié aux soins de
Rodolphe Kreutzer, dont les leçons dévelop-
pèrent ses remarquables dispositions. Il
u*avait pas atteint sa dix-huitième année
lorsqu'il se fit entendre dans un concert à
rOpéra, en 1829, et y produisit une vive im-
pression par le charme de son jeu, la justesse
de son intonation et la variété de son archet.
Dans la même année, il fkit admis comme
élève de composition au Conservatoire; il sui-
vit le cours de contrepoint et de fugue de Pau*
teur de cette notice jusqu'au mois de juiD
1839. Le talent de Massart s'était perfectionné
par la persévérance de ses études ; malheureu-
sement, il se faisait rarement entendre en
public et vivait retiré dans la famille de
Kreutzer, où il avait trouvé une affection dé-
vouée. Il en résulta que sa timidité naturelle,
loin de diminuer avec le temps, ne fit que
s'accroUre ; car pour l'artiste exécutant, l'exhi-
bition fréquente de son talent devant le public
est de nécessité absolue, s'il ne veut perdre la
confianceen lui-même. Si j'ai bonne mémoire,
un concert de la société du Conservatoire,
donné le 23 mai 1841, fut la dernière occasion
où Massart donna des preuves de son talent,
dans la sonate de Beethoven pour piano et
violon, œuvre 47, qu'il exécuta avec Liszt. Il
reçut sa nomination de professeur de violon
au Conservatoire, le 24 janvier 1843. Au
nombre des bons élèves de cet artiste, on dis-
tingue en première ligne Henri V^ieniawski.
M. Massart a publié quelques compositions
pour le violon, parmi lesquelles on remarque
une fantaisie avec orchestre sur la romance de
madame Malibran, le Réveil du beau jour;
P^Ms, Brandus, et les transcriptions des .Soi-
rées musicales, de Rossini, pour violon et
piano ; ibid.
MASSÉ (Télix-Mahib-Victoh) , composi-
teur dramatique, né à Lorient (Morbihan), le
7 mars 1822, fut admis comme élève au Con-
servatoire de Paris, le 15 octobre 1834. Il j
obtint l'accessit du solfège au concours de
1836, et le second prix lui fut décerné dans
l'année suivante. Élève de Zimmerman pour
le piano, il eut le deuxième prix de cet in-
strument, en 1838, et le premier prix en 1889.
Lé premier prix d'harmonie et d'accompagné»
ment lui fut décerné en 1840. Comme élève
d'Halévj, il se présenta au concours de com-
position de l'Institut de France, en 1842, et j
obtint le premier second prix, et dans l'année
suivante, il eut, au Conservatoire, le premier
prix de contrepoint et de fugue; enfin, ses
brillantes études furent terminées en 1844,
par l'obtention du premier grand prix de com-
position à rinstitut. Devenu pensionnaire du
gouvernement français, à ce titre, il se rendit
à TAcadémie de France, à Rome, et y passa
deux années; puis il voyagea en Italie et en
Allemagne. De retour à Paris, il s'y fit con-
naître par des romances et par des mélodies
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MASSE — MASSET
19
dont la distinction fut remarquée, particuliè-
rement sur tes Orientales de Victor Hugo. Son
début à la scène se ût en 1853, au théâtre de
rOpéra -Comique, par la Chanteuse voilée,
joli ouvrage en un acte qui donna aux connais-
seurs une opinion favorable de l'avenir du
compositeur. Il fut suivi des Noces de Jean-
nette (1853), dont la musique élégante et fa-
cile obtint aussi du succès; puis vinrent
Galathée, en deux actes (1854), Tune des
meilleures partitions de Tartiste ; la Fiancée
du diable, en trois actes, et JUiss Fauvette,
en un acte (1855); les Saisons, en trois actes
(1856); tous ces ouvrages furent joués au
théâtre de TOpéra-Comique. La Reine Topaze,
en trois actes (1856), et la Fée Carahosse,
en trois actes (1859), ont été représentés au
Théâtre -Lyrique. Bf. Bfassé a écrit aussi à
Venise, la Favorila e la Schiava (1855), et
le Cousin Marivaux, en deux actes (1857),
pour le théâtre de Bade. Tout n*a pas été pro-
grès du talent du compositeur dans cette série
de compositions dramatiques, parce qu'il y a
eu trop de hâte dans ses travaux. M. Massé ne
s*est pas pénétré d'une vérité incontestable,
à savoir que Texpérience de la scène et le mé-
tier ne tiennent lieu de Timaginalion qu'aux
dépens de la renommée d'un artiste. Quelques
hommes privilégiés par la nature ont pu
écrire avec rapidité un grand nombre d*opéras
dans l'espace de quelques années et y jeter
d'heureuses inspirations; mais ces organisa-
tions d'élite sont des exceptions. M. Massé a
succédé à M. Dietscb, en 1860, dans la place
de chef du chant à l'Opéra.
M ASSEI^ZIO (DoxmiQiiE) , compociteur
du <iix- septième siècle, naquit à Ronciglione,
dans les États romains. 11 fut d'abord cha-
noine de réglise collégiale de cette ville, puis
doyen des bénéficiés de l'église de Sainte-
Marie in ViaLata, à Rome, et enfin maître de
chapelle de la congrégation des nobles, dans la
maison professe des jésuites. Ses compositions
connues sont : 1<> Six livres de motets à une,
deux, trois, quatre, cinq et six voix ; Rome,
Zanetti, depuis 161!2 jusqu'en 1624. Massenzio
est un des premiers auteurs de motets â voix
seule ou à deux voix avec accompagnement de
basse continue pour l'orgue, ainsi que le
prouve le recueil qu'il a publié sous ce titre :
Sacrarum modulationum singuHs, duabus,
trilms, quatuor, quinque vocibus irt^ariis
SS, solemnitatibus cum basso ad organum
eoneinendarum auctoreDominico Massentio
Roncilionens. Illustriss. Sodalium B. V,
Aisumptx in xdibus professorum Soc. Jes,
Romx musicœ prxfecto ; Romœ , 1618.
2« Trois livres de psaumes â quatre et cinq
voix; Rome, Zanetti, 1618 à 1623. S*» Complu'
torium integrum cum Ave Regina et Motecti
duo octonis vocibus, opusS; Rome, Masotli,
1630. 4<> Quatre livres de psaumes à huit voix;
Rome, Masottt, 1630 à 1634. 5<> Psalmodia
Fespertina tam de Dominicis quam de apo-
slolis cum Regina Cœli, Salve Regina et du-
plici Magnificat, octonis vocibus cum basso
ad organum concinenda ; Romx , apud Pau-
lum Masottum, 1631, in-4®. 6° Motetti, e
Litanie a più voci, libri due; ibid., 1631.
7° Sept livres de psaumes à quatre voix;
Rome, Grignani,1632 à 1643.
]IIASS£T (Nicolas-Jear-Jacqdes) , vio-
lonisjte et chanteur, né â Liège, le 27 janvier
1811, fut admis comme élève au Conserva-
toire de Paris, le 31 janvier 1828, y reçut
des leçons d'Habeneck pour le violon, et fit,
sous la direction de Seuriot et des Jelen-
sperger, des études de composition qu'il ter-
mina avec Dourlen et Benoist. Après avoir
été, pendant deux ans, premier violon au
théâtre des Variétés, il entra â l'orchestre du
Théâtre-Italien, puis à celui de l'Opéra ; enfin,
il retourna aux Variétés, pour y prendre la
position de chef d'orchestre. Ce fut à cette
époque qu'il publia divers ouvrages pour le
violon, parmi lesquels ou remarque des fan-
taisies dédiées à Habeneck, â S. M. Léopold I^',
roi des Belges; trois fantaisies faciles avec
accompagnement de piano, op. 3; Paris,
Brandus; six caprices, op. 5; un concerto
pour violon et orchestre, exécuté aux concerts
du Conservatoire par M. Dancla ; quelques
morceaux pour la flûte, joués par M. Dorus, et
un grand nombre de romances, dontquelques-
unes ont obtenu du succès. Possédant une belle
voix de ténor, il suivit le conseil de ses amis ,
qui le pressaient d'embrasser la carrière de
chanteur dramatique, et débuta au théâtre de
rOpéra-Comique, le 19 septembre 1839, par
le rôle de Marcel, dans la Reine d*un jour,
qu* Adolphe Adam avait écrit pour lui. La
Dame Blanche, Zampa, le Chaperon rouge,
Gulistan, le Concert à la cour, Adolphe et
Clara, enfin, Richard Cœur-de-Lion, furent
pour lui autant d'occasions de succès et prou-
vèrent la flexibilité de son talent. En 184^, il
quitta l'OpéraComique pour se rendre en
Italie, où il fit de nouvelles études de chant.
Il débuta au théâtre de la Scala de Ailan,
au carnaval de 1845-1846, par le rôle du
Bravo, de Mcrcadante, et brilla dans cet
ouvrage ainsi que dans Ricciardo e Zo-
2.
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20
MASSET — MASSONEAU
raidCf de Rossini ; puis il chanta au théâtre
ducal de Parme et au théâtre communal de
Crémone. La révolution de 1848 le ramena
à Paris y où Tadministration de POpéra lui
olTrit un engagement avantageux pour les
rôles de premier ténor de Jérusalem^ la Fa-
voriie, Don Sébastien, Lucie de Lammer-
moor et Freyschiitz. En 1850, un bel en-
gagement fut ofTert à Masset pour le théâtre
royal de Madrid: il y joua avec succès les
rôles d*OteUo, d''Emani et d^autres ouvrages
du répertoire italien. Toutefois, il n*avait ja-
mais pu vaincre le dégoût que lui inspirait le
théâtre; en 1852, il prit la résolution de se
retirer de la scène, et de se livrer à rensei-
gnement. De retour à Paris, il réalisa ce des-
sein et donna des leçons de chant; tlans
Tannée suivante, il reçut sa nomination de
directeur de musique de la maison impériale
de Saint-Denis. Depuis lors, il a publié un
recueil de vocalises de soprano ou de ténor
pour ses élèves, quelques airs détachés et un
recueil de mélodies.
]M[ASSI]IIIIHO(FaBoÉii]c), professeur de
chant à Paris, est né à Turin, en 1775, et a
appris la musique et le chant sous la direction
de Tabbé Ottani (voyez ce nom). Arrivé à
Paris vers 1814, il y établit, deux ans après,
un cours d*enseignement collectif de la mu-
sique d*après un système dont il était Tinven-
teur, et dont on peut voir Tanalyse dans le
premier volume de la Revue musicale (ann.
1827). Il a écrit pour ce cours un ouvrage qui
a pour titre : Nouvelle méthode pour Ventei-
gnement de la musique. Première partie,
contenant l'exposition des principes y le
mode d'organisation d'un cours d'après la
nouvelle méthode; l'indication des moyens
d'enseignement mutuel, et une première
suite de solfèges avec accompagnement de
piano; Paris, chez Tauteur, 1819, iufolio.
Deuxième partie, contenant une série de
solfèges à deux voix principales et une basse j
avec accompagnement de piano; ibid., 1820,
in -fol. On a aussi de cet artiste : Chœurs
français à deux voix avec accompagne-
ment de deux pianos à quatrei mains , d
Vusage des pensionnats et des écoles d'ensei-
gnement mutuel, liv. I et II; Paris, Pacini.
Massimino fut attaché à Tinstitution royale de
Saint-Denis, en qualité de professeur de chant
et de solfège. Il est mort à Paris, en 1858.
MASSON (GoARLEs), fut maître de mu-
sique de la cathédrale de Châlons-sur-Marne,
vers 1680, et se rendit ensuite à Paris, où il
remplit les mêmes fonctions dans la maison
professe des jésuites de la rue Saint-Louis. Il
est auteur d*un Nouveau traité des règles
pour la composition de la musique, par le-
quelon apprend facilement à faire un chant
sur des paroles, à composer à deux, trois et
quatre parties, et à chiffrer la basse con-
tinue; Paris, 1694, in-S». Dans cette première
édition, presque tous les exemples sont ma-
nuscrits, et quelques-uns gravés. La deuxième >
édition est de 1699, in-S»; la troisième de
1705, et la quatrième, aussi in-8», a été pu-
bliée en 1738, chezKoger,à Amsterdam. Dans
la Théorie des beaux-arts, de Sulzcr, on trouve
rindication d^une autre édition datée de Ham-
bourg, 1797, in-A'*, L^ouvrage de Masson ne
manque pas de méthode, et les exemples en
sont assez bien écrits. II parait que ce musi-
cien avait cessé de vivre en 1705, car PépUre
dédicatoire de la troisième édition est signée
par rimprimcur Ballard.
MASSON (rabbé), vicaire de Téglise d* Ar-
gentan (Orne), s*est fait connaître par une
Nouvelle méthode pour apprendre leplain-
ehant; Paris, imprimerie de Duverger; Ar-
gentan, Surène, 1839, in-12 de quarante-
huit pages.
JUASSONEAU (Louis), violoniste distin-
gué, né à Cassel, dans la seconde moitié du
dix-huitième siècle, a reçu des leçons de
violon de Heuzé, maître de concert du land-
grave de Hesse, et apprit la composition sous
la direction de Rodewald. Massoneau avait été
admis depuis peu de temps dans la musique du
prince, quand celui-ci mourut; le licencie-
ment de la chapelle et de TOpéra Tobligea
alors â chercher ailleurs une position. Pendant
quelque temps il vécut à Gœttingue, où il rem-
plissait les fonctions de directeur du Concert
académique. En 1792, il obtint un emploi à
la petite cour de DetmoId;mais avant qu^il s'y
rendit le prince mourut, et Massoneau fut
obligé de reprendre sa position à Tuniversité
de Gœttingue. En 1795, il fut appelé à Franc-
fort-sur -le-Mein en qualité de premier violon
du théâtre; deux ans après, il alla à Altoua
remplir la même place qu'il quitta en 1798,
pour entrer dans la chapelle du duc de Des-
sau. Enfin, en 1802, il entra au service du
ducdeMecklembourg-Schwerin et n'en sortit
plus. Cet artiste conserva longtemps les qua-
lités d^son talent, car on voit dans IsiGazette
générale de musique de Leipsick (20« année,
coll. 715), qu'il étonna les artistes dans une
fête musicale donnée à Hambourg en 1818,
par la puissance de son exécution. Au mois
d'octobre 1819, il était encore à Ludwigslust et
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MASSONEAU — MATERN
SI
s'y faisait admirer (ibid; âl« ann. col. 777).
Cette mention est la dernière qu'on trouve de
cet artiste ; après cette époque, les journaux de
musique se taisent sur lui, et ce qu'on trouve
chez les biographes allemands ne va pas au
delà de 1802. Parmi les compositions de Mas-
soneau, on remarque : 1^ Symphonies à
grand orchestre, op. 3, n^ 1 et â; OfTen-
bach, André. 2° La Tempête et le Calme,
symphonie imitative, op. 5; ibid. Z^ Con-
certo pour violon, op. 6; ibid. A? Trois qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, op. 4 ;
ibid. 50 Duos pour deux violons, op. 1 ;
Brunswick, Spehr. 6<> Trois duos pour violon
et violoncelle, op. 9; Hambourg, Bœhme.
7" Airs variés pour violon et alto, op. 10;
Brunswick, Spehr. S^ Idem pour violon e,t
violoncelle, op. 11 ; ibid. 9« Symphonie con-
certante pour deux flûtes et orchestre ; ibid.
lO» Chansons allemandes avec accompagne-
ment de piano, op. 7; OlTenbach, André.
MASTIAUX (Gasparo-Artoirb DE), fils
aîné d'un conseiller de l'archevêque de Co-
logne, grand amateur de musique, naquit à
Bonn, en 176G. Après avoir achevé ses études
de théologie, il obtint du pape Pie VI un ca-
nonicat à Augsbourg, en 1789, et fut prédi-
cateur de la cathédrale. En 1803, il Tut fait
conseiller de l'électeur, et l'année suivante,
directeur général des affaires provinciales à
Munich. Après l'organisation du royaume de
Bavière, en 1806, il conserva le titre de con-
seiller privé du roi. Amateur distingué, il
cultiva la musique avec passion, et ne négligea
rien pour en rendre l'usage populaire en Ba-
▼ière. Indépendamment de ses messes et de
ses motets, qui sont considérés comme de
bonnes compositions, il publia à Augsbourg,
en 1800, un livre de chants à l'usage des
églises catholiques, pour toutes les fêtes de
l'année, en trois volumes ; puis il rassembla
les meilleures mélodies anciennes et mo-
dernes, pour le même usage, et les fit paraître à
Leipsick en six cahiers, depuis 1819 jusqu'en
1817. On volt dans \^ Lexique universel de
musique y publié par le docteur Schilling
que M. de Masliaux a donné à Munich, en
1813, un livre sur le chant choral et sur le
plain-chant j mais on n'y trouve pas le titre de
cet ouvrage. On a aussi, du même auteur, un
livre de chant pour les écoles élémentaires de
Munich (Landshut, 1817). Depuis 1818 jus-
qu'en 1825, il a continué la publication de la
Gazette littéraire jk l'usage des prêtres catho-
liques qui s'occupent d'instruction religieuse.
On y trouve de bons articles sur la musique.
AI ATAUSCHEK (A.), ecclésiastique, né
en Bohême vers 1770, vécut à Vienne depuis
le commencement du dix-neuvième siècle jus-
que vers 1810. Il s'est fait connaître par beau-
coup de comi>ositions pour le piano, dans la
manière de son compatriote Gelinek. Ses
jirincipaux ouvrages sont : 1» Sonates pour
piano seul, op. 14, 37, 37; Vienne, Haslinger.
^ Sonates pour piano et flûte, op. 33, ibid,
3** Rondeaux pour piano seul, n<^ 1 et 2;
Maycnce, Schott. A^ Airs variés pour piano,
op. 17, 29, 38 \ Vienne, Artaria et Haslinger.
5« Plusieurs recueils de polonaises, ibid.
L'abbé Matauschek a aussi beaucoup écrit pour
la flûte.
MATELART (Jean), compositeur belge,
vécut à Rome, vers la fin du seizième siècle,
et y fut maître de chapelle de l'église collégiale
deSaint-Laurent m ^amaso. Il était Flamand,
suivant le titre du seul ouvrage de sa compost •
tion connu aujourd'hui ; mais on n'a de ren-
seignements ni sur le lieu de sa naissance ni
sur le commencement de sa carrière. On con -
naît de lui une collection de répons, d'hymnes
et d'antiennes intitulée : Responsoria, Anti-
phoruB et Hymni in processionibus per an-
numquaterniset quinis voeibus concinendo,
auctore Joanne Matelarto Flandren. Colle'
giate eeelesix S. Laurentii in Damaso de
urbe eapelljg magistro. Roms, ex typogr.
Nicolai Muta, 1596. Matelart a ajouté à ses
propres compositions dans ce recueil six mo-
tets de Palcstrlna.
JUATELLI (....), compositeur italien,
était maître de chapelle à Munster en 1784.
II s'est fait connaître par beaucoup de com-
positions instrumentales et par les opéras
dont les titres suivent : 1« Die Reisenden
naeh Holland (les Voyageurs en Hollande).
2« Der Brauttag (le Jour des noces). Z^ Der
Tempel der Dankbarkeit) le Temple de la
Reconnaissance). 4<> Der Kœnig Rabe (le Roi
corbeau). Ces ouvrages sont restés en manu-
scrit. On ignora l'époque de la mort de cet ar*
tiste.
WATER]\ ou MATTEUN (A.-W^.-F.),
violoncelliste distingué, fut attaché au servie;^
du duc de Brunswick, dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle. On dit qu'il n'eut ja-
mais d'autre guide que lui-même pour ses
études. On a de cet artiste des symphonies,
des concertos et des solos de violoncelle, en
manuscrit. Le douzième supplément du cata-
logue thématique de Breitkopf indique un
concerto de Malern pour violoncelle, deux
violons, alto et basse. Un fils de ce virtuose,
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MATERN — MATHIEU
directeur de musique à Liegnilz, en Silésle, et
professeur de composition à Tacadémie de
celte ville, a publié à Breslau des pièces pour
le piano. Il est mort à Liegnilz le 5 décembre
1820.
inATHALIN ou BIATHELIN (Gaii-
Liao). Foyex TAILLASSON.
MATllER (Samuel), fils d*un organiste de
Sbeffield, en Angleterre, naquit dans cette
ville en 1771 . Élève de son père, Samuel Mather
fut nommé organiste de Téglise Saint-Jacques
en 1799. En 1808, il succéda à son père dans
la place d'organiste de Saint-Paul. En 1822, on
lui a confié Torgue de la loge provinciale des
Francs'Maçons. Ce musicien a publié de sa
composition un livre de psaumes et d*hymnes,
ainsi qu'un Te Deum et des chansons avec ac-
compagnement de piano.
MATHIAS (MilTBE). Foyez MAT-
THIAS.
MATHIAS (Ueumahh), surnommé VER-
REGORENSIS^ d'un nom latin de lieu in-
connu, à moins qu'il n'indique Ferrés, bourg
de la Sardaigne; mais il est plus vraisemblable
qu^I/ermann Maihia$ était un musicien alle-
mand du seizième siècle. Quoiqu'il en soit, on
trouve des chansons latines à quatre et cinq
voix de sa composition dans le recueil intitulé :
Selecli$$\mai nec non familiarissinue cantio-
nés ultra centum vario idiomate vocum,
tam muUiplicium quam etiam paucarum.
Fugx quoque ut vocantur, à sex usque ad
duos voces, elc. Augusiœ Vindelicorum, Mel-
cbior Kriesstein excudebat, 1540, pelit in-8*>
obi.
MATQIAS (Georces-Ahédée Sai5T-Clair),
comi)ositeur et professeur de piano, né à
Paris, le 14 octobre 1826, montra dès son
enfance une heureus'e organisation pour la
musique. Admis au Conservatoire, le 4 avril
1837, il n'y resta qu'une année et se retira,
le 18 avril 1838, pour se livrer à l'étude du
piano sous la direction de Ralkbrenner, dont il
reçut les leçons pendant plusieurs années.
Rentré au Conservatoire, le 18 novembre 1842,
il y devint élève d'Halévy pour le contrepoint
et de Bertoo, pour la composition. En 1848,
le second grand prix lui fut décerné au con-
cours de l'Institut. Il reçut aussi des conseils
de Chopin pour le style du piano. Doué de dis-
tinction dans les idées, M. Mathias débuta par
des succès dans ses compositions pour l'or-
chestre. Ses principaux ouvrages en ce genre
sont : 1» Symphonie, exécutée deux fois par
l'orchestre de la société de Sainte-Cécile et
vivement applaudie par l'auditoire. S^ Ouver-
ture à'Hamlet, exécutée aux concerts de la
même société. 3« Camp de Bohémiens , fan-
taisie dramatique idem. Il y a lieu de s'éton-
ner que, après de si beaux commencements,
cet artiste se soit, depuis plusieurs années,
condamné au silence, ou du moins se soit
borné à la production d'œuvres de musique de
chambre. Parmi, les vingt-cinq on trente ou-
vrages qu'il a publiés, on remarque : 1'' Trio
pour piano, violpn et violoncelle, op. 1 ; Paris,
Brandus; ^Jdem,o^ 15; Paris, Richault;
Allegro appassionato, op. 5j Feuilles de
printemps, pièces pour piano seul, op. 8 et
17; dix études dédiées à HaWvy, op. 10 ; Paris,
Brandus; Romances sans paroles, op. 18;
Paris, Lemoine ; Sonate, op. 20; Paris, Meis-
sonnier. M. Mathias a en manuscrit des quin-
tettes pour instruments à cordes et une messe
solennelle. Il a été nommé professeurde piano
au Conservatoire de Paris, en 1802.
mATHIEU (Michel), né à Paris, le 28 oc-
tobre 1689, entra dans la musique du roi en
1728, et obtint sa vétérance en 176). Il mou-
rut le 9 avril 1708, à l'âge de soixante-dix-
neuf ans. Mathieu a laissé en manuscrit deux
motets, des morceaux de musique instrumen-
tale, quatre cantatilles, deux divertissements,
et le ballet de ia Paix exécutés au concert de
la reine, en 1737. La femme de ce musicien,
Jacqueline-Françoise Barbier, née le 20 mai
1708, chanta longtemps les solos de premier
dessus aux concerts de la reine. Elle mourut
le 17 avril 1773.
HIATUIEU (Jclicn-Ahable), fils aîné des
précédents, né à Versailles le 1" février 1734,
fut premier violon de la chapelle du roi de-
puis 1761 jusqu'en 1770, puis succéda à l'abbé
Blanchard, dans la place de maître de musique
de la même chapelle. Il a publié de sa com-
position, à Paris, deux livres de sonates de
violon, deux livres de trios pour deux violons
et basse, un œuvre de quatuors, et a laissé en
manuscrit des symphonies, des concertos de
violon, quarante-cinq motets à grand chœur
et une messe avec orchestre.
MATHIEU (Michel -Julien), connu sous
le nom de LËPIDOR, était frère du précé-
dent et naquit à Fontainebleau, le 8 octobre
1740. Il composa quelques opéras qui sont
restés en manuscrit, ainsi que des motets,
neuf sonates à violon seul, (rois quatuors, six
trios, et six pièces de clavecin. On a publié
de sa composition plusieurs recueils d'airs et
de chansons, gravés à Paris, en 1765 et 1766.
Mathieu écrivit aussi la musique de plusieurs
scènes et d'actes, pour d'anciens opéras qui
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MATHIEU — MATHONDELACOLR
2a
n^ont pas été joués avec ces changements, ou
qui o^oot pas eu de succès. Parmi ces ouvrages,
La Borde cite V École des filie», Marthésie,
ancienne tragédie lyrique, les Amours de
Pspléej ancien opéra-ballet, qui fut essayé au
théâtre du Magasin de TOpéra, en 1778 ; le
Départ des matelots, intermède joué une
seule fois au théâtre italien (novembre
1778), etc.
MATHIEU (Léonard), professeur de mu-
sique et de piano, né en 1752, mourut â An-
gouléme au mois d'août 1801. Il a publié plu-
sieurs romances avec accompagnement de
piano, entre autres celle qui commence par
ces mois : J^entends sonner le trépas. Cet
artiste avait annoncé un nouveau système de
langue musicale, dont il était inventeur, et qui
devait paraître sous ce titre : Nouvelle mé-
thode télégraphique musicale, ou langage
exprimé par les sons sans articulation .•
mais cet ouvrage n*a point paru (voyez Suore).
MATHIEU (Jean-Baptiste), né le 2 Jan-
vier 1762, à Billone, en Auvergne, a eu pour
premier maître de musique Gardot, maître de
chapelle de cette ville. En 1779, il entra dans
la musique du régiment des gardes françaises,
en qualité d'élève : il y jouait du serpent.
Pendant une longue maladie qui le retint près
de six mois à Thôpital militaire, il apprit seul
à jouer de la guitare, et devint assez habile
sur cet instrument pour pouvoir en donner
des leçons et assurer ainsi son existence. Bientôt
après, il sortit des gardes françaises pour
entrer â Téglise Saint -Eustache, de Paris,
comme serpentiste. Lorsque le Conservatoire
de musique fut institué, Mathieu y fut ap-
pelé pour enseigner le solfège. Dans le même
temps, il avait aussi été chargé de renseigne-
mens de la musique à Tlnslilut des aveugles :
il écrivit pour ses élèves un opéra intitulé:
la Buse d* Aveugles ^ qui fut représenté rue
Saint-Victor, le 2 niv6se an V. Appelé à
Versailles, en 1809, comme maître de chapelle
de Péglise cathédrale, il en a rempli les fonc-
lions avec zèle pendant trente ans, et a écrit
beaucoup de motets et cinq messes solennelles.
Ouclques-unes de ces compositions ont été
«xéculées avec succès dans diverses églises de
Paris. Mathieu a composé aussi près de dix
mille leçons de solfège pour ses élèves de la
maîtrise. On, lui doit un des meilleurs et des
plus instructifs traités de plain-chant qui exis-
tent; cet ouvrage a pour titi-e ; Nouvelle mé'
thode de plain-chant à Vusage de toutes les
églises de France, traitant de tout ce qui a
rapport à Voffice divin, à l'organiste, aux
chantreSy aux enfants de chœur ; contenant
un abrégé du plain-chant ancien; précédée
d'une notice historique, etc.; Paris, Auge,
1838, un volume in-12. Mathieu a traduit
en français le Dodecachordon de Glaréan, et
a mis en partition toutes les pièces de mu*
sique que renferme cet ouvrage. Un pareil
travail n*a 4>u être fait que par un musicien
très-instruit. Cet artiste est mort à Versailles,
en 1847.
MATHIEU (Adolphe- Cbaries-Gbisiaiii),
conservateur des manuscrits de la Biblio-
thèque royale à Bruxelles, est né à Mons
(Belgique), le 22 juin 1804. D*abord membre
de la société des arts, sciences et belles-lettres
du Halnaut, il en a été nommé ensuite secré-
taire. Auteur de plusieurs poèmes, M. Mathieu
en a publié un, intitulé : Roland de LtUtre
(Orlando di Lasso); Mons, 1838, in-18 de
soixante - seize pages. Une préface histo-
rique, extraite de la notice de Delmott«
{voyez ce nom), sur ce célèbre musicien, pré-
cède le poème, qui est suivi de notes. Une
deuxième édition de cet ouvrage a ^té publiée
à Mons, chez Piérart, es 1840, gr. in-8<» de
soixante et quatorze pages.
MATHO (Jeah-Baptistb), né dans un vil-
lage de la Bretagne, en 1660, entra dans la
chapelle du roi de France, en 1684, pour y
chanter la partie de ténor, puis fut nommé
maître de musique des enfants de France. Il
était âgé de cinquante-quatre ans lorsqu*ihfil
représenter, en 1714, àTAcadémie royale de
musique, Arion^ tragédie lyrique en cinq
actes, de sa composition. Il mourut à Ver-
sailles, en 1746, à Tâge de quatre-vingt-six ans.
MATHOPr DE LA COUR ( J ac^^oes ) ,
membre de TAcadémie des lettres et des
sciences de Lyon, naquit dans cette ville, en
1712, et y mourut en 1770. Cet académicien
s*occupait spécialement de la théorie de Thar-
monie, que les écrits de JR.ameau avaient mise
en vogue. Il reprochait cependant à ce grand
musicien d^avoir manqué de méthode, de
clarté et de précision dans Texposé de sa doc-
trine. Dans un premier mémoire qu^il lut à
TAcadémie, il s*est proposé de faire connaître
les vrais principes de la composition, c*est-
à-dire, de la formation et de remploi des ac-
cords. Un second mémoire de Mathon de la
Cour a pour objet de faire voir que les accords
et les beautés de Tharmonie sont le produit de
la nature, et que c^est par le calcul qu^on en a
fait la découverte : vieilles erreurs que ne peut
admettre une saine philosophie, et dont j*ai
démontré la fausseté en beaucoup d^endroits.
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24
MATHON DE LA COUR — MATEl
Malhpn de la Cour cherche, à la fin de son se-
cond mémoire, la solulion d'un problème qu'il
énonce ,en ces termes : Trouver un »on qui
fasse accord avec tous les tons d'une modu-
lation donnée. Il ne s'est pas aperçu que
c*es( l'inverse de cette donnée qui est le pro-
blème véritable, à savoir : Trouver des for-
mules harmoniques par lesquelles un son
donné puisse se résoudre dans les deux
modes de tous les tons. Les Mémoires de 91a-
thon de la* Cour sont en manuscrit à la Bi-
bliothèque de Lyon, dans un recueil d'autres
mémoires sur la musique^ d<* 965, in-fol.
MATHOJX DE LA COUR (Charles-Jo-
seph), fils du précédent et littérateur, naquit
à Lyon, en 1738, et périt sur l'échafaud, au
mois d'octobre 1793, après la prise de cette
ville i/ar l'armée révolutionnaire. Auteur de
plusieurs écrits médiocres, il a été aussi ré-
dacteur de VMmanach musical pour les
années 1775, 1776, 1777 et 1778. Interrompu
pendant plusieurs années, cet almanach fut
ensuite rédigé par Luneau de Boisgermain
{voyez ce nom). Mathon de la Cour a travaillé
au Journal de musique publié à Paris, de-
puis le mois de juillet 1764 jusqu'au mois
d'août 1768. Ce recueil fut ensuite continué
par Framicourt, puis par Framery.
MATIELLI (Jea5-Antoi?(e), claveciniste
et compositeur, élève de Wagcnseil, vivait à
Vienne dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle, et y avait de la réputation pour
sa méthode d'enseignement. En 1783, il a pu-
blié dans cette ville six sonates pour le clave-
cin. On connaît aussi, en manuscrit, sous son
nom, plusieurs concertos pour cet instrument.
HIATTEI (Savbrio), avocat et littérateur
distingué, né dans la Calabre, en 1742, habita
longtemps à Padoue, et mourut à Naples, en
180S. Des idées originales et un slyle élégant
se font remarquer dans le livre qu'il a publié
sous ce titre ; Dissertazigni preliminari
alla traduzione de' Salmi; Padoue, 1780,
huit volumes in-8«. Cet ouvrage est divisé en
un certain nombre de dissertations sur des
sujets relatirs aux psaumes. La neuvième du
premier volume a pour titre : JDella Musica
antiea, e délia nécessita délie notizie alla
musica appartenente, per ben intendere e
tradurre i Salmi, La douzième du second vo-
lume traite de la psalmodie des Hébreux. La
dix-huitième du cinquième volume est inti-
tulée : La Filosofia délia musica, o sia la
musica de' Salmi, Le huitième volume de cet
intéressant ouvrage renferme une correspon-
dance de Maltei avec quelques-uns de ses amis,
et surtout avec Métastase, concernant la mu-
sique ancienne, qu'il considère comme supé-
rieure à la moderne. En 1784, Matlei fit
paraître à Naples une dissertation in^^', inti-
tulée : Se imaestri di cappella sonocompresi
fra gli artigiani (Si les maîtres de chapelle
sont compris parmi les artisans). Enfin, on a
du même écrivain des Mémoires pour servir à
la vie de Métastase, où l'on trouve l'éloge de
Jomelli. Cet ouvrage, qui n'a pas de nom
d'auteur an frontispice, a pour titre : Aned-
doti secreti délia vila deW ab. Pietro Me-
tastasio, colla storia del progresso délia poe-
sia e musica teatrale, memoria storico-sati-
rico curiosa; Çolle-Ameno, sans date (1785),
in-8°. A la page 39 commence VElogio di
Jomelli, 0 sia il progresso délia poesia e mu-
sica teatrale. C'est en télé de cet éloge que
Mattei a placé son nom. Il a publié aussi une
dissertation intitulée : Memoria per la biblio-
teca musica fondât a nel Conservatorio délia
Pietà; in-8<', sans nom de lieu et sans date
(Naples, 1795).
MATTEI (l'abbé Stanislas), compositeur
de musique d'église, et professeur de contre-
point au Lycée communal de musique^ à Bo-
logne, naquit dans cette ville, le 10 février
1750. Son père, simple serrurier, l'envoya aux
écoles de charité pour y apprendre les élé-
ments du calcul et de la langue latine. Le ha-
sard l'ayant conduit à l'église des cordeliers,
afipeUs Mineurs conventuels i où l'on exécutait
chaque jour l'ofllce en musique, son penchant
pour l'art se développa rapidement et le ra-
mena si souvent dans cette église , que le
P. Martini le remarqua, prit de l'intérêt à lui,
et le fit entrer dans son couvent comme no-
vice. Dès ce moment, le jeune Mattei reçut son
instruction musicale de l'illustre maître de
chapelle du couventde Saint-François, pendant
qu'il se livrait à l'étude de la philosophie et de
la théologie. A seize ans, il prononça ses
vœux, et lorsqu'il eut atteintsa vingt et unième
année, il fut ordonné prélre. Une tendre affec-
tion l'attachait à son maître, dont il était
devenu le confesseur; il ne le laissa presque
jamais seul dans ses dernières années, l'aida
dans ses recherches d'érudition, devenues pé-
nibles à cause de ses infirmités, et lui prodi-
gua les soins d'un fils dans sa dernière ma-
ladie. Je sais, disait le P. Martini en mourant^
en quelles mains je laisse mes livres et mes
papiers. Je ne sais pourtant si l'abbé Mattei
justifia la confiance de son maître, dans le
sens qu'il y attachait; car un tel legs ne pou-
vait être fait que dans le but de la cooiinua-
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MATTEI
25
tion de ses travaui, et surtôat du quatrième
TOlume de VMistoire de la musique, dont le
P. Martini {voyex ce nom) s'occupa jusqu'à
se$ derniers moments; or, son élève, qui
peut-être comprenait son insuffisance pour un
semblable travail, n'en a pas publié une ligne,
quoiqu'il ait survécu trenle-neuf ans à son
maître.
Le P. Mattel succéda au P. Marlini dans
les fonctions de maître de chapelle de Saint<
François : déjà, depuis 1770, il en avait pris
possession. Vers 1776, il commença à faire
entendre ses propres compositions pour
l'église, et depuis lors il écrivit un grand
nombre de messes, de motels, d'hymnes,
de psaumes et de graduels, dont on trouve
quelques copies à Rome, mais dont la plupart
se conservent en manuscrit dans la Biblio-
thèque de Saint-Georges, à Bologne. Lorsque
les couvents furent supprimés, en 1798,
époque où Pllalie était envahie par les armées
françaises, Mattei se retira dans un mojleste
logement avec sa vieille mère, et trouva des
ressources pour .son existence dans l'ensei-
gnement delà composition. C'est depuis cette
époque qu'il a été connu sous le nom de
l'abbé Mattei, De nombreux élèves fréquen-
tèrent son école, et bientôt il acquit de la cé-
lébrité comme professeur. Son atlach'ement
|)our la ville où il avait vu le jour lui avait fait
refuser plusieurs places de maître de chapelle
qui lui avaient été offertes ,* mais il accepta
avec plaisir celle de Saint-Pétrone, à Bologne,
et en remplit les fonctions jusqu'à la fin de
sa vie. Le Lycée communal de musique ayant
été organisé en 1804, il y fut appelé pour ensei-
gner le contrepoint, et forma un grand nombre
d'élèves, dont les principaux sont Rossini,
Morlacchi, Donizetti, J.-A. Perotti, Robuschi,
L. Palmerini, Bertolotli, G. Corticellî, Man-
cini, Tadolini, Tesei et Pilotti. Ce dernier lui
a succédé dans ses fonctions de maître de cha-
pelle à Saint-Pétrone. Retiré, après la mort de
sa mère, chez son ami D. Batistini, curé de
Sainte-Catherine, il passa ses dernières années
dans le calme d'une vie uniquement remplie
par des travaux de cabinet et par les soins
qu'il donnait à ses élèves. Le 17 mai 18S5, il
termina son honorable carrière, dans la
soixante-seizième année de son âge. La so-
ciété des Philharmoniques et le conseil com-
munal de Bologne lui firent de magnifiques
obsèques, et lui élevèrent un tombeau, où l'on
a placé son buste. L'abbé Mattei était membre
de la société Philharmonique de Bologne; il
en fut le président en 1701 et 1704. A l'époque
de la formation de l'Institut des sciences,
lettres et arts du royaume d'Italie (1808), il
fut choisi comme un des huit membres de la
section de musique, et l'Académie des beaux-
arts de rinstilut royal de France le nomma
run de ses membres associés, le 24 janvier
1824. Les compositions de Mattei, qui toutes
sont restées en manuscrit, se trouvent aujour-
d'hui dans la Bibliothèque Saint-Georges^ des
Mineurs conventuels; elles consistent en un
grand nombre de messes, psaumes, introlls,
graduels, hymnes, motets et symphonies pour
offertoires.
Comme la plupart des maîtres italiens des
meilleures écoles, Mattei possédait une bonne
tradition pratique de l'art d'écrire ; c'est par là
qu'il s'est distingué comme professeur et qu'il
a formé de bons élèves : mais il n'y avait en
lui ni doclrine, ni critique, ainsi que le
prouve son ouvrage intitulé : Pratica d*ac-
compagnamento sopra bassi numerati, e
contrappunti a più voci sulla scala ascen-
dente e discendente, maggiore e minore, con
diverse fughe a quatlro e otto (Pratique d'ac-
compagnement sur des basses chiffrées, et
contrepoints à plusieurs voix sur la gamme
ascendante et descendante majeure et mineure,
suivis de fugues à quatre et à huit parties) ; Bolo-
gne, Cipriani, 1825-1850, trois parties in-fol.
Toute la théorie de Mattei surTharmonie est
renfermée en six pages dans cet ouvrage : elle
se borne à l'exposé de la forme de l'accord
parfait, de celui de la septième dominante et
de leurs dérivés, avec quelques notions des
prolongations. Bu reste, les faits particuliers
n'y sont rattachés par aucune considération
générale; nulle philosophie ne se fait aperce-
voir dans l'ensemble de ces faits. Quelques
règles de contrepoint, avec les exemples qui y
sont relatifs, composent toute la théorie de celle
partie de l'art dans le livre de Mattei. Ces règles,
contenues dans huit pages, sont présentées
d'une manière empirique et sans aucune dis-
cussion de principes ; mais elles sont suivies
de bons exercices en contrepoint simple, de-
puis deux jusqu'à huit parties réelles sur la
gamme diatonique montante et descendanle,
dans les modes majeur et mineur. Ces exer-
cices, quoique bien écrits, ont le défaut de
n'être pas bien gradués, car, dès les premiers
pas, on y voit dans les contrepoints simples à
trois et à quatre, des imitations et des canons,
bien qu'aucune notion de ces formes ne soit
donnée dans l'ouvrage. Il parait que l'ensei-
gnement oral de Mattei était tout aussi dé-
pourvu de raisonnement et de critique que ce
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26
MATTEI — MATTU/EÏ
qu*on a publié de lui sur Tbarmonie et le
conlrepoint , car Aossini me disait à Bologne,
en 1841 : « J*aurais eu du penchant à cultiver
« les formes de la musique sévère, si j'avais
<t eu dans mon maître de contrepoint un
« homme qui m'eût expliqué la raison des
« règles ; mais lorsque je demandais à Mattei
« des explications, il me répondait toujours :
« C'est Vutage décrire ain$i. Il m'a dégoûté
« d'une science qui n'avait pas de meilleures
« raisons à me donner des choses qu'elle en-
« seignâit. »
Je ne connais des compositions de Malte!
qu'une messe à quatre voix sans instruments ;
une messe solennelle avec orchestre, et une
messe à Miit voix avec orgue. On cite de sa
composition un intermède,intitulé : ilLibrajo,
composé pour le séminaire de Bologne, et un
oratorio de la Passion, qui fut exécuté dans
rhiver de 1793. Les partitions de ces ouvrages
paraissent être perdues. La collection musi-
cale de l'abbé Santini, de Rome, renferme une
messe pour deux ténors et basse, avec orgue
et deux cors /obligés; deux messes à quatre
voix, avec orchestre; un Tantum ergo pour
deux voix de soprano et basse ; Kyrie, Gloria
et Credoconcertésàhuitvoix. Le portrait de ce
professeur a été gravé (in-folio) par Câpuri, et
publié à Bologne. On a sur lui une. biographie
i n ti tu lée : Fita di Stanislao Idattei, scritta da
Filippo Canuti, avvocato , ail* Jcademia
FilarmoHica di Bologna dedicata; Bologna,
1829, in-8o,avec un portrait gravé parRoma-
gnoli. Adrien De La Fage a publié une notice de
Mattei dans le sixième volume delà Revue et
gazette musicale de Paris (année 1839). Il en
existe un tiré-à-parl,.et elle a été reproduite
dans les Misceltanées du même auteur.
MATTEI (GiovAHRi), chapelain de l'église
de S. Coslanlino, et professeur de chant à
Parme, né vers la fin du dix-huitième siècle,
à Castelnuovo-di'Garfagnana, dans le duché
de Modène, est auteur d'un livre intitulé :
EUmenti di canto ferma o sia gregoriano;
Parme, de l'imprimerie de Bodoni, 1834, gr.
in-8».
MATTEUCGI (Mattbo), célèbre chanteur
sopraniste, naquit à Naples en 1649. Son nom
véritable serait ignoré si un passage d'un
livre fort obscur ne nous l'avait révélé; ce
livre a pour titre : Memorie deW abate
D, Bonifacio Pecorone délia citlà di SapO'
nara, musico délia real cappella diNapoli;
Naples, 1729, in-4«. On y lit ce passage
(p. 77) : Oltre finalmente i forti impulsi del
sig. J/archese Matteo Sassani, volgarmente
Afatteuccij famosissimo catitor di voce so-
prano ^ mi esortarono di ricorrerne a dirit^
tura al sig. Ficerè, etc. Ce passage nous ap-
prend à la fois que Sassani était le nom du
chanteur, et son prénom Matteo; de plus,
qu'il avait le titre de marquis, quoiqu'il soit
appelé chevalier par tous les biographes. La
circonstance dont il s'agit dans ce passage se
rapporte à l'année 1708. Après avoir été long-
temps au service de la cour de Madrid et y avoir
acquis des richesses considérables, il était re-
tourné à Naples, où il vivait encore en 1750.
Mancini nous apprend (A J/p.praft'cA« sopra il
canto figur., p. 18) que, par dévotion, il avait
l'habitude de chanter alors dans les églises
tous les samedis, et que sa voix avait conservé
tant de fraîcheur, quoiqu'il fût âgé de plus de
quatre-vingts ans, que ceux qui l'entendaient
sans le voir se persuadaient qu'il devait être
dans la fleur de l'âge. On ignore l'époque de
la mort de cet artiste extraordinaire.
MATTHiCI (Gon&ad) , ayocat & Bmns-
wick , y naquit dans la première moitié
du dix-septième siècle, et fit ses études à
Kœnigsberg, où il fut reçu docteur en droit.
Il a fait imprimer un livre intitulé : Kurtzer
doch ausfUhrlicher Bericht von den Modis
musicis, welcfien aus den hesten, xltesten^
berufimtesten und bewahrtesten autoribus
der Musik zusammen getragen, au f den un-
beweglichen Grund der Messkunst gesetzî
und mit Beliebung der lœblichen philoso-
phischen FacuUst Churf, Br, Pr, univer-
sitxt zu Kœnigsberg, herausgegeben, etc.
(Avis court mais suffisamment détaillé sur les
modes musicaux, etc.); Kœnigsberg, 1652,
in-4<'. Bien que cet ouvrage porte le nom de
Mallh'sei au frontispice, cependant il avoue,
dans la seconde préface, qu'il n'en est que le
rédacteur, et qu'il en doit le fond à un nommé
Grymmius on Grimmius^ dont il ne fait con-
naître ni la patrie ni la profession; mais il le
cite (p. 15) comme auteur d'un traité allemand
sur le monocorde. Il est vraisemblable que
l'auteur dont il s'agit est Henri Grimm (voyez
ce nom), cantor à Magdebourg au commen-
cement du dix-septieme siècle. L'ouvrage de
Matthœi a pour objet de comparer les modes
de l'ancienne musique grecque, suivant la
doctrine de Ptolémée, avec les tons du plain-
chant. On y trouve (p. 65) d'anciens vers
techniques latins qui indiquent d'une ma-
nière beaucoup plus claire que la plupart des
traités du chant ecclésiastique les répercus -
sions des notes principales des tons de ce
chant suivant le système des muanccs.
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MATTIL-EÏ — MATTIIEIS
MATTHiEI (He9ihi-Ad€1)Ste), violoniste
et compositeur, naquit à Dresde le ôO octobre
1781, et se livra dès son eofance à Télude de
la musique. Quoiqu^il fât parvenu à jouer avec
habileté de plusieurs instruments, le violon
était celui qu*il préférait et sur lequel il flt les
progrès les plus rapides. Dans un voyage qu'il
fit à Leipsick en 1805, il oblint un si brillant
succès au concert hebdomadaire, qu'il fut im-
médiatement engagé comme violon solo à
Torchestre du théâtre et du concert. L'intérêt
que sa personne et son talent inspiraient dé-
cida quelques amateurs à lui fournir les
moyens de se rendre à Paris pour y perfec-
tionner son Jeu d'après les conseils d'un grand
maître. Rodolphe Kreutzer fut celui qu'il choi-
sit, et cet artiste célèbre lui prodigua ses soins.
De retour à Leipsick, au mois de janvier 1806,
Matlhœi étonna ses protecteurs par le brillant
de son exécution, et justifia leurs bienfaits par
les succès qu'il obtint dans les concerts. Dans
l'automne de 1809, il se réunit à ses collègues
Campagnol!, Voigt et Dolzauer pour former
une société de quatuors. Les séances où ces
artistes faisaient entendre les productions de
Haydn, de Mozart et de Beethoven excitèrent
l'admiration de tout ce qu'il y avait d'amateurs
à Leipsick, et réunirent un auditoire nombreux.
Le SI juin 1810, Matihaei exécuta à la grande
fêle musicale de la Thuringe une symphonie
concertante pour deux violons avec Spohr, et
se montra digne de se mesurer avec un tel
athlète. Le 16 décembre de Tannée suivante,
il donna un concert à Berlin et y justifia la
réputation qui l'avait précédé dans cette
ville. Après avoir fait un brillant voyage
dans le nord de l'Allemagne, il retourna à
Leipsick où il succéda à Campagnoli comme
maître de concert en 1817. Depuis cette épo-
que jusqu'à sa mort, arrivée le 4 novembre
18o5, il a rempli cette place avec distinction,
et a montré beaucoup de talent dans la direc-
tion de l'orchestre. M. Ferdinand David lui a
succédé dans cette position. On a gravé de la
composition de cet artiste : 1<» Quatre concertos
pour le violon, op. 2, 9, 15 et 20 j Leipsick,
Peters et Hofmeister. 2<» Fantaisie pour violon
et orchestre, op. 8; Leipsick, Peters. ô<» Rondo
idem, op. 18; Vienne, Haslinger. 4^ Quatuors
brillants, op. 6 et 12; Leipsick et Hambourg.
5' Variations |K>ur violon et quatuor, op. 7,
10, 21 ; Leipsick, Breitkopf et Haertel, Hof-
meister. 6<* Duos pour deux violons, op. 3 ;
Leipsick, Peters. 7<» Chants joyeux pour deux
sopranos, ténor et basse, op. 19; ibid.fi^ Airs
et chants allemands k voix seule et accomi>a-
gnement de piano, op. 1, 4,5, 11, 13, 17;
tbid.
MATTHEIS (Nicolas), violoniste italien,
se fixa à Londres vers la fin du règne de
Charles II. Sa pauvreté était extrême lorsqu'il
arriva en Angleterre, mais sa fierté égalait sa
misère. Il parvint à se faire entendre à la
cour, mais il n'y plut pas, parce qu'il se plai-
gnait avec hauteur du bruit que faisaient les
conversations pendant qu'il jouait. Quelques
personnes qui estimaient son talent parvinrent
à lui faire comprendre qu'il ne réussirait pas
de celte manière à se faire des amis : il écouta
leurs conseils, et bientôt il eut beaucoup
d'élèves dans les familles nobles. Il composait
pour eux des leçons qui eurent beaucoup de
succès et dont on recherchait les copies, ce
qui le décida à les faire graver sur cuivre. Il
en présentait des exemplaires reliés aux per-
sonnes riches qui les lui payaient cinq ou six
guinées. Ce fut le commencement de la musi-
que gravée en Angleterre. Matlheis publia
quatre recueils de ces leçons, sous ce titre :
j4yres for the violin to voit : préludes j fugues,
allemandes, sarabands, courants, gigues,
fancies, and likexctse other passages^ intro»
ductions for single and double stops, etc.
Mattheis fit aussi graver des leçons pour la
guitare, dont il jouait fort bien, et un traité
de composition et de basse continue dont les
exemplaires sont devenus d'une rareté exces-
sive. Il avait composé plusieurs concertos et
des solos qui n'ont pas été publiés. Les leçons
qu'il donnait et la vente de ses ouvrages lui
avaient procuré des richesses considérables :
elles lui firent contracter des habitudes d'in-
tempérance qui le conduisirent en peu de
temps au tombeau.
JUATTHEIS (Xicolas), fils du précédent,
né à Londres, fut aussi violoniste et composi-
teur de mérite. A peine au sortir du berceau,
il reçut de son père des leçons de violon : ses
progrès furent rapides. Vers 1717, il se rendit
à Vienne, où il occupa pendant quelque temps
la place de premier violon dans la chapelle
impériale. Plus tard, il vécut en Bohême, et
l'on a la preuve qu'il était encore à Prague en
1727, par les airs de danse qu'il écrivit pour
l'opéra intitulé : Costahza e Fortezza, que le
maître de chapelle Fux avait composé pour le
ccuponnement de Charles Vi; car on lit au
titre de cet ouvrage : Con le arie per i balU
dal sign. Nicola Mattheis^ direttore délia
musica instrumentale di S. lif. Ces. e Catt»
Peu de temps après, il retourna en Angleterre.
Le docteur Burney fil sa connaissance à
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MATHEIS — MATTHESON
Shrewsbury, en 1737, et reçut de lui des le-
çons de musique et de langue française. Mal-
theis resta dans cette ville jusqu^à la fin de ses
jours et mourut en 1749. Burney assure que
Matlheis exécutait les sonates de Gorelli avec
une grâce remarquable et une admirable
simplicité. On a gravé de sa composition, à
Amsterdam, cinq livres de solos pour le vie*
Ion, sous ce titre : ^rte cantabUi a^violino
solo e violoncello o basso conlinuo.
MATTHESON (Jeau) , compositeur et
surtout écrivain sur la musique, naquit à
Hambourg, le 28 septembre 1G81. Son père,
ayant remarqué ses heureuses dispositions
pour la musique, lui donna les meilleurs
maîtres pour les développer. Tour à tour, il
reçut des leçons de HanfT, de Woldag, de
Brunmtlller, de Prœlorius et de Kœrner. Dès
rage de neuf ans, il jouait déjà de Torguedans
plusieurs églises, et chantait dans les con-
certs des morceaux de sa composition en s*ac-
compagnant de la harpe. Il apprit aussi à
jouer de la basse de viole, du violon, de la
flûte et du hautbois. £n 1690, on lui fit com-
mencer ses études littéraires. Après avoir ter-
miné ses humanités, il fit un cours de juris-
prudence et apprit aussi les langues anglaise,
italienne et française.. Pendant ce temps,
Brunmtlller, Prœtorius et Kœrner lui ensei-
gnaient la basse continue, le contrepoint et la
fugue, et le maître de chapelle Conradi lui
donnait des leçons de chant. Pendant les an-
nées 1696 et 1697, il chanta les parties de so-
prano à rOpéra de Riel ; puis il retourna à
Hambourg, où il donna, en 1699, à Tàge de
dix-huit ans, son premier opéra intitulé : les
Pléiades. Vers le même temps, il entra au
théâtre de cette ville, en qualité de ténor, et,
pendant plusieurs années, il y joua les pre-
miers rôles. On ignore sMl eut quelque talent
dramatique. En 1703, il se lia d'amitié avec
Hœndel qui venait d*arriver à Hambourg. Ils
firent ensemble le voyage de Lubeck, dans le
but de concourir pour le remplacement du cé-
lèbre organiste Buxtehude; mais celui-ci ne
consentait à se retirer qu^à la condition que
son successeur épouserait sa fille ; obligation
qui ne plut ni à Uœndel ni à Mattheson,etqui
les fit renoncer à un eqiploi qu*ils avaient mé-
rité par leur talent. On peut voir,àrarticIede
Hsndel, les circonstances d'une brouillerie et
d*un duel entre ces deux artistes. Ils redevin-
rent pourtant amis, et pendant leur longue
carrière ils conservèrent des relations bien-
veillantes, ce qu'il faut, sans doute, attribuer
à la difl'érence de la direction qu*ils prirent
dans leurs travaux. Mattheson ne pouvait
lutter avec Uœndel dans la composition. Celui-
ci lui était aussi supérieur comme organiste,
mais Mattheson avait plus de grâce et d'élé -
gance sur le clavecin.
En 1705, il quitta la scène et alla à Bruns-
wick, où il écrivit un opéra français intitulé :
le Retour de VAge d'or. Déjà il ressentait les
premières atteintes d^une surdité qui s*accrut
progressivement, et qui finit par devenir com-
plète. De retour à Hambourg, il y fut nommé
gouverneur du fils de Tambassadeur d'Angle -
terre, avec qui il fit plusieurs voyages à Leip-
sick, à Dresde et en Hollande. A Harlem, on
lui offrit la place d'organiste avec quinze
cents florins d'appointement; mais il la re-
fusa. A son retour à Hambourg, le père de son
pupille lui fit obtenir remploi de secrétaire de
la légation anglaise. En 1709, il épousa la
fille d'un ecclésiastique anglais. Les négocia-
tions où il fut employé ayant fait reconnaître
en lui autant d'habileté que de prudence, il
obtint, en 1712, la place de résident par inte^
rim, après la mort de M. liVirtb, qui en avait
rempli précédemment les fonctions. Depuis
plusieurs années, il occupait la place de
maître de chapelle de Téglise de Saint-Michel à
Hambourg; mais sa surdité l'obligea à de-
mander sa retraite en 1798 ; elle lui fut accor-
dée avec une pension dont il eut la jouissance
jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant trente-six
ans. Il cessa de vivre le 17 avril 1764 à l'âge de
quatre-vingt-trois ans. Par son testament, il
avait légué à l'église Saint-Michel une somme
de quarante-quatre mille marcs, pour la con-
struction d'un orgue qui fut exécuté par Hilde-
brand, d'après le plan de Mattheson.
Peu d'hommes ont déployé dans leurs tra-
vaux autant d'activité que ce savant musicien.
Nonobstant, ses occupations multipliées, ses
places d'organiste et de maître de chapelle,
ses fondions de secrétaire de légation et de
résident, enfin, les leçons qu'il donnait à un
grand nombre d'élèves, il a composé beau-
coup d'opéras, d'oratorios, de cantates, de
pièces instrumentales et vocales, a écrit une
quantité prodigieuse de livres et de pamphlets
relatifs à la musique, et a été éditeur ou tra-
ducteur de beaucoup d'autres ouvrages. Sa
correspondance était d'ailleurs si étendue^
que le nombre de personnes dont il recevait
des lettres et à qui il écrivait, s'élevait à plus
de deux cents. Ses compositions ont de l'ana-
logie avec le style de Keiser, en ce qui con-
cerne l'harmonie et la modulation ; mais on
n'y trouve pas, à beaucoup près, autant d'ima^
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MATTHESON
S9
gination. Cest surtout comme auteur didac-
tique et comme musicien érudU que Matlheson
est maintenant connu, quoique ses ouvrages
niaient plus aujourd'hui qu*une valeur hislo-
rique pour la littérature musicale. Sa lecture
était immense; son savoir, étendu dans la
théorie et dans la pratique ; mais son esprit
manquait de portée, et sa manière d*exposer
ses idées était absolument dépourvue de mé-
thode. Dans la polémique, il ne gardait point
de mesure contre ses adversaires, et dans son
style grossier, les épithètes blessantes et les
injures étaient prodiguées à ceux qui ne par-
tageaient pas ses opinions.
Les ouvrages de Matlheson sont devenus
rares, et peu de bibliothèques en possèdent
la collection complète. Parmi ses composi-
tions on cite les suivantes: 1* Les Pléiades,
opéra (allemand) en trois actes; Hambourg,
1699. ^Porsenna, idem; ibid., 1702. 3» La
Mort de Pan, idem; ibid., 1703. 4» C/eo-
pdlre, idem ; ibid,, 1704. 5« Le Retour de
VAge d'or; Brunswick, 1705. 6<* ^orts; Ham-
bourg, 1710. 7» ^etirt' IF, roi de Castille;
ibid., 1711. On a publié les airs choisis de cet
opéra ; Hambourg, 1711 . 8« Prologo per il re
Lodovico XF; 1715. 9« Vingt-quatre orato-
rios composés et exécutés à Téglise Mainte-
Catherine de Hambourg, antérieurement à
1728. 10« Pièces de musique d^église pour le
jubilé de 1717, en commémoration de la ré-
forme luthérienne. 11* Messe à quatre voix et
orchestre, exécutée à ses funérailles en 1764.
120 Différentes pièces de musique funèbre, ou
de noces, ou pour d^autres occasions, au
nombre d*environ quinze morceaux. IS» Epi-
eedium, musique ftinèbre pour la mort du
roi de Suède, Charles XII, achevé le 20 fé-
vrier 1719. 14** Douze sonates pour deux et
trois flûtes; Amsterdam, 1708, trois parties
in-fol. 15« Sonates pour le clavecin; Ham-
bourg, 1713. 16» Monument harmonique,
consistant en douze suites pour le clavecin;
Londres, 1714. Ce recueil, gravé sur cuivre,
l>orte sur un certain nombre d*exemplaires cet
autre titre : Pièces de clavecin en deux vo-
lumes, contenant des ouvertures, préludes,
fugues, allemandeSy courentes (sic), Sara-
bandes. Gigues et Aires (sic); Londres,
J.-D. Flelcher, 1714, in-fol. 17« Le Lan-
gage des doigts, recueil de fugues pour le
clavecin, première partie ; Hambourg, 1735;
td.^ deuxième partie; ibid., 1737. IS"* Odeon
morale, Jucundum et vitale (Recueil de
pièces de chant), paroles et musique de
Mattheson; Hambourg, 1751. 10» Sérénade
pour le couronnement du roi d*Ang1eterre
Georges f , publiée à Londres, en 1714.
Les écrits de Matlheson sur la musique se
divisent en théoriques, didactiques, historir-
ques et polémiques. Dans la première classe
on trouve les suivants : 1» Aristoxeni Ju-
nior, Phtkongologia syslematica. Fersuch
einer syttematischen KlangLekre noider die
irrigen Begriffevon diesem geistigen fFesen,
von dessen Geschlechten, Tonarten, Drey-
klangen, und auch vom malhematischen
Musikanten, nebst einer For-Erinnerung
wegen die der behaupteten himmlischen
Musik (Phthongologie systématique d'Ans-
loxène le jeune, ou essai d'une théorie systé-
matique du son opposée aux idées erronées
sur cet objet, ses espèces, etc. ; avec une préface
relative à la prétendue musique céleste (harmo*
nie des sphères); Hambourg, 1748, in-8<^de cent
soixante-sept pages. Forkel dit {Altgem, Lit-
ter, der Musik, p. 230) que cet ouvrage ren-
ferme des observations acoustiques beaucoup
plus ingénieuses que ce qu'on trouve chez les
autres auteurs. Il me semble que ce jugement
manque de solidité. La théorie de Matlheson
n'est que le développement de cette proposi-
tion de Bacon de Verulam : Aer nuUum pro •
créât sonum {NovumOrgan, scient., lib. II) ;
base de la théorie reproduite depuis lors par
quelques philosophes , notamment par Azaïs,
qui a voulu substituer au principe de la réson<
nance de l'air, dans la production du son, sa
doctrine de l'expansion des corps dans un
fluide sonore {voyex ia Revue musicale^sinn.
1 832) . 2« Réflexions sur l'éclaircissement d'un
problème de musique pratique; Hambourg,
1720, iu-4« de trente-trois pages. Ce petit ou-
vrage a pour objet la constitution de la gamme
dans les modes majeur et mineur. L'éclaircis-
sement du problème est d'un auteur anonyme ;
les réflexions seules sont de Mattheson qui les
a écrites en français, parce que l'éclaircisse-
ment est dans cette langue. Mattheson a aussi
traité assez louguement des proportions mu-
sicales dans sa Grande École de la basse con-
tinue, surtout dans la deuxième édition. Dans
la classe des livres didactiques de cet écrivain,
on remarque : 3» Exemplarische Organisten-
Probe im Artikel vom General- B ass ; welche
mittelst 24 leichter und eben so vieletwas
schwerer Exempel, aus allen Tœnen, etc.;
nebst einer theoretischen Forbereitung iiber
verschiedene musikalisehe MerkwUrdigkeiten
(Science pratique de la basse continue ou ex-
plication de la basse continue mêlée de vingt-
quatre exercices, etc.; précédée d'une inlro-
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80
MATTHESON
duc(ion théorique concernanl difTérenles par-
lles importantes de la musique) ; Hambourg,
1719, in-4». L'introduction théorique de cet
ouvrage, en cent yingl-buit pages, contient
des principes d'harmonie, mêlés de calculs
sur les proportions numériquesdes intervalles,
et sans indication de la génération des ac-
cords qui ne se trouve dans aucun traité de
basse continue publié antérieurement à 1729,
où parut le livre de Rameau sur ce sujet. Le
reste du livre est composé de vingt-quatre
exercices de basse chiffrée où Ton ne remarque
aucun ordre progressif; chaque exercice est
suivi d*nne explication plus ou moins étendue
sur les diverses circonstances harmoniques
qui s'y rencontrent. Cette partie de l'ouvrage
est composée de deux cent soixante-quatorze
pages. La seconde édition du livre de Matlhe-
son a- pour titre : ^roiie General- Bau-
Schule, Oder exemplarischen Organisten-
Probe (Grande École de la basse continue, ou
la science pratique de l'organiste) ; Ham-
bourg (sans date), in-4<> de quatre cent
soixante pages. Il y a un second tirage de la
même édition qui porte la date de 1751, avec
un supplément qui élève le nombre des pages
à quatre cent quatre-vingt-quatre. Celte édi-
tion est très-différente de la première; elle
contient des additions considérables, particu-
lièrement dans l'introduction théorique. Ce-
pendant, il est très*remarquable que Mattbe-
son n'y fait aucune mention du Traité de
l'harmonie de Rameau, ni de l'importante
théorie qui y est exposée. Au surplus, il est
évident par ^analyse qu'il a donnée du Traité
de Vharmonie^ dans sa Critica mtuiea (t. II,
p. 7-11), qu'il n'avait compris ni cet ouvrage,
ni la théorie du renversement des accords qui
immortalise le nom de Rameau. 11 existe une
traduction anglaise de ce grand traité d'har-
monie et d'accompagnement, intitulée : Corn-
plete Treatise of Thorough-Bass, contain-
ing the trne Bules, v>itk a Table of ail the
figure and their proper aecompany-
ments, etc.; Londres (sans date), in-fol.
4* Kleine General-Bass-Schuley worin nieht
ntir Lernende, sondern vomemlick Leh-
rende^ etc. (Petite École de la basse con-
tinue, etc.); Hambourg, 1735, de deux cent
cinquante-trois pages; avec celte épigraphe :
Utilia, non subtilia. Ce livre n'est pas, comme
on pourrait le croire, un abrégé du précédent,
mais un ouvrage absolument différent. Celui-
ci est un véritable traité d'harmonie, précédé
des éléments de la musique et de la connais-
sance du clavier. Matthcson y explique la forme
et l'emploi des accords ; puis, il les applique
dans des exemples. Il ne parle pas de la géné-
ration de ces accords, et garde un profond
silence sur la théorie de cette génération pu-
bliée par Rameau ; mais son ouvrage n'est pas
moins le plus méthodique de ceux qui avaient
été publiés en Allemagne jusqu'à cette époque,
quoique la deuxième édition du livre de Hei-
nichen {voyex ce nom), soit plus riche de faits
harmoniques. 5" Kern meiodisehê» ff^iteen»
schaft , bestekend in dur aueerkeeneten
Haupt'Und Grund-Lehren der muiikalie^
ehen Set%'kvn$t oder Copiposition, ah ein
VorUtuffer der Folïkommenen KapeUmeis-
ters , etc. (Base d'une science mélodique,
consistant dans les principes naturels et fon-
damentaux de la composition ; Introduction
au Parfait Maître de chapelle, etc.); Ham-
bourg, 1787, tn-4« de cent quatre-vingt-deux
pages. Après une explication des intervalles
et de leurs proportions, Mattheson traite dans
cet ouvrage des divers styles de musique
d'église, de madrigaux, de théâtre et de
chambre, puis des successions d^inlervalles
favorables ou défavorables aux voix, de la
forme des phrases et de la ponctuation musi-
cale, des pièces de musique vocale ou instru-
mentale en usage de son temps; enfin, du
style fugué et canonique. En 1738, il fit im-
primer à Hambourg des lettres remplies
d'éloges sur cet ouvrage qu'il avait reçues de
quelques musiciens, entre autres de Kunxen
et de Scbeibe. Ces lettres, qui forment quinze
pages in-4<', ont pour titre : GUltige Zeug-
nisse iiber dieJUngite Matthe$onisch-musi^
ealieehe Kern-Schrift, aie ein FUglieher
Anhang dersélben (Témoignages authenti-
ques en faveur du dernier écrit musical de
Mattheson, etc.). 6<* Der Follkommene Kapell-
meister^ das ist grundliehe Anzeige aller
derjenigen Saehen, die efner ioissen^kœnnen,
und vollkommen inné haben muss, die einer
Kapelle mit Ehren und Nutsen voretehen
will, etc. (le Parfait Maître de chapelle, etc.) ;
Hambourg, 1730, in-fol. de quatre cent quatre-
vingt-quatre pages. Une bonne préface sert
d*inlro<luction à ce( ouvrage qui renferme un
bon traité de Tart d'écrire et de toutes les con-
naissances nécessaires à un compositeur et à
un maître de chapelle. Le Parfait Maître de
chapelle est incontestablement le meilleur
livre sorti des mains de Mattheson. Dans la
classe de ses écrits historiques se rangent :
7» De Eruditione muiica, sehediasma epi-
stolicum. Accédant Liters ad V, C. Christo-
phorum Friedericum Leisnerum de eodem
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MATTHESON
3t
argumento scriptas; Hamburgi, 17S2, seize
pages io-4<*. Forkel ainsi que Lichtenlhat
et H. Becker ont rangé cet écrit dans une
section de VE^héliqw musicale; mais la lec-
ture de ce même opnscnle fait voir qu^il est
purement historique. Une deuiiôme édition
de la dissertation de Mattheson a été publiée à
Hambourg, en 1753, deux feuilles in ^«.8«JF<-
was neues tinter der Sannenl oder das tiit-
î$nrdi$che Klippen-Concert in Nortoegen,
au$ gîaubwUrdigen Urkunden aufBegehren
angexeigi (Quelque chose de nouveau sous le
soleil ; ou détails sur les «concerta souterrains
de la Norwége, diaprés des documents authen-
tiques); Hambourg, 1740, huit pages in>4«. Ce
morceau a été publié aussi dans la BihUO'
thique musicale de Mizler (t. II, part. III,
p. 151). Mattheson n'est auteur que de quel-
ques notes dans ce morceau qui contient des
lettres écrites de Christiania sur de prétendus
concerts souterrains qu'on aurait entendus
dans les montagnes de la Norwége, le jour de
No«l. Un voyageur français, qui avait envoyé
ces lettres à Mattheson, s'exprimait ainsi dans
la sienne : « Yoici, mon maître, deux récits
a avérés de la musique souterraine en Nor-
« wége, que je vous envoie ci>inclus. Tout
« cela est très- véritable. Vous autres, philoso-
« phes, examinez ce prodige ; faites-le impri-
« mer; dites>en votre sentiment publique-
« ment. Pourquoi ce concert se fait-il presque
« toujours à Noel ? Ces musiciens des monta-
« gnes, pourc|Uoi ne font-ils de mal à per-
tt sonne, quand on les laisse en repos? Pour-
« quoi se taisent-ils et s'évanouissent lorsqu'ils
M sont observés et questionnés? T a-t-il de
« la musique dans l'enfer? Je crois qu'il n'y
« a là que des hurlements et des grincements
« de dents, n 9<* GrundlageeinerÈhrenp forte
woran der tuchtigsten Capellmeister, Corn-
ponisten, Musikgelehrten, Totikiinstler, etc.^
Leben, Werke, f^erdienste, etc., erschienen
sollen (Base d'un arc de triomphe où se
trouvent la vie, les œuvres et le mérite des
plus habiles maîtres de chapelle, compositeurs,
savants, musiciens, etc.); Hambourg, 1740,
un volume in-4° de quatre cent vingt-huit
pages. Ce volume contient des notices sur un
certain nombre de musiciens plus ou moins
célèbres, diaprés des renseignements auto-
graphes fournis à Mattheson, ou d'ajirès des
extraits de ses lectures. lO^ Die neueste Un-
tersuehung der Singspieîe, nehst beygefugter
musikalischen Gesmacksprobe (Nouvelles re-
cherches sur le drame en musique, suivies
d'un examen du goût musical, etc.); Ham-
bourg, 1744, in-8» de cent soixante-huit
pages. Quelques bonnes choses mêlées à beau-
coup d'inutilités et de divagations se trouvent
dans cet ouvrage, comme dans la plupart des
écrits de Mattheson. 1 \'>Da» erlauterie Setah ;
nébst einigen anderti niitxHchen Anmer-
kiingen, underbautlichen Gedankenuber Lob
und Liebe, als einer Fortsetzung eeiner ver-
mischten TFerke, etc. (Le Selah éclairci, suivi
de quelques autres observations utiles, etc.);
Hambourg, 1745, in-S^ de cent soixante-
quatre pages. Après avoir examiné les opi-
nions des divers auteurs qui ont écrit sur
l'expression hébraïque Selah qui se trouve
dans l'inscription placée en tète de quelques
psaumes, et qui a donné la torture aux éru-
dits, Mattheson établit que ce mot devait indi-
quer la ritournelle du chant de ces psaumes.
19« Behauptung der himmlischenMusik aue
den Griifiden der Femunft, Kirchen-Lehre
und heiligen Schrift (Preuve de la musique
céleste tirée de la raison naturelle, de la théo-
logie et de l'Écriture sainte) ; Hambourg, 1747,
in-8« de cent quarante-quatre pages. Ce n'est
pas sans étonnement qu'on volt un musicien
instruit tel que fl^itlheson, s'occuper de re-
cherches sérieuses sur la nature de la musique
que font les anges dans le ciel. Il est encore
revenu sur ce sujet dans un autre de ses écrits
dont il sera parlé plus loin. \^^ Philologisches
Treseepiel, aie ein kleiner Beytrag xur kri-
tischen Geschichte der duitschen Sprache^
vomehmlich abermitteUt geschenter Jneoen-'
dung, in der Tonwissenechaft niitstlich zu
gebrauctten (le Jeu philologique des Treize,
pour servir à l'histoire critique de la langue
allemande, et principalement de son usage
dans la science de la musique); Hambourg,
1752, in-8<» de cent quarante-deux pages. Cet
écrit est composé de treize dissertations, dont
quelques-unes seulement sont relatives à des
objets de l'histoire de la musique. Mattheson
y a réuni des anecdotes et des épigrammes
contre les musiciens français de son temps,
particulièrement contre Rameau (p. 05). Il ex-
plique dans un passage de son livre, entrepris
pour la défense d'un autre ouvrage qu'il avait
publié longtemps auparavant, le titre bizarre
qu'il a donné à celui-ci, et pour lequel il a
forgé le mot Tresespiel, qui n'est pas aile-
mand; par analogie avec un jeu de cartes ap-
pelé les treize, parce qu'il devait donner la
solution de treize difficultés. Tout cela est fort
ridicule. C'est à la suite de ce petit ouvrage que
se trouve la deuxième édition de la disserta-
tion De Eruditionc muaica. 14« Gcorg.Irtc-
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32
MATTHESON
derich Hxndel» Lehen Beschreibung , nebst
einem Ferzeichnisse uintr yiusiibungswerke
und derer Beurtkeilung ilbersetze, etc. (His-
toire de la vie de Georges-Frédéric Hœodel,
suivie d'un catalogue de ses ouvrages, etc.);
Hambourg, 1761^ in-8« de dix feuilles. Mat-
theson avait donné précédemment une notice
sur Hœndel dans sàBased'un are de triomphe.'
il y a quelques contradictions entre ces deux
morceaux.
Il y a un livre de Mattheson qui n^appar*
lient proprement à aucune des classes précé-
dentes, ni à celle de la critique, quoiqu'il par-
ticipe de tous; car c'est à la fois un livre
didactique;, historique, philosophique et cri-
tique. Il est composé de trois volume» qui ont
paru dans l'espace de huit années, à des dis-
tances égales, et qui portent chacun un titre
différent. Le premier est intitulé : IS» Va»
Neu-Erœffnete Orchestre , oder universelle
und griindliche Ànleitung, wie ein Galant
homme einen vollkommennen Begriff von
der Hoheit und Wiirde der edlen Music er-
langen, seinen Goût damach formiren, die
Terminos technicos verstehen und gesehick^
lich von dieser vortrefflichen JFissenschafft
raisonniren mœge (l'Orchestre nouvellement
ouvert, son instruction universelle et fonda-
mentale dans laquelle un galant homme
pourra acquérir une idée complète de la gran-
deur et de l'importance de la noble musique,
entendre les termes techniques, et raisonner
de cette science excellente avec habileté) ;
Hambourg, 1715, tn-8« de trois cent trente-
huit pages. Le volume est terminé par des re-
marques de l'illustre compositeur K.eiser, qui
commencent à la page 530. C'est dans un but
semblable à celui de Mattheson, que cent dix-
sept ans après lui J'ai écrit la Musique mise à
la portée de tout le monde. Le deuxième vo-
lume a pour titre : Das Beschulzte Orchestre,
Oder desselben zweyte £rœ/fnung, worinn
nicht nur einem umscklichen Galant homme,
dereben kein Professions- Terwandter, son-
dern auch manchem Musico selbst die aller-
aufrichtigste und deutlichste Forstellung
musikalischer JFissenschafften trie sich die-
selbe vom Schulstaub tuchtig geswubert,
eigentlich und wahrhafftig verhalten erthei-
let, etc. (rOrchestre protégé, ou deuxième ou-
verture de cet orchestre, dans lequel on donne,
non-seulement à un galant homme étranger
h la profession, mais aussi à plus d'un musi-
cien, la connaissance la plus exacte et la plus
claire des sciences musicales, et où l'on ex-
plique dans quel rapport elles sont Tune à
l'égard de Tautre, après qu^on en a séparé U
poussière de Pécole, etc.); Hambourg, 1717,
in-8<» de cinq cent soixante et une pages. La
plus grande partie de ce volume est employée
k la réfutation du livre de Buttstedt {voyez ce
nom), intitulé : Ut, ré, mi, fa, sol, la, toia
musiea et harmonica xterna. Il y a dans
cette réfutation de la solidité mêlée à beau-
coup de p<^antisme et de divagation. On re-
connaît la tournure d'esprit de Mattheson dans
la partie du titre de son livre où il dit: Ut,
ré, mi, fa, sol, la, todte {nicht tota) Musiea
(Non rotife la musique, mais la musique
morte ûans ut, ré, mi, fa, sol, la) (1). Le troi-
sième volume de cet ouvrage est intitulé :
\7^Das Forschende Orchestre, Oder desselben
dritte Erœffnung darinn Sensus vindiciae et
Quartx blanditix, das ist der beschirmte
Sinnen-rang und der Schmeichelnde Quar-
ten-klang, etc. (l'Orchestre scrutateur, ou sst
troisième ouverture, dans laquelle on trouve
les droits des sens et les flatteries de la
quarte, etc.); Hambourg, 1721, in-8«desept
cent quatre-vingt-neuf pages, non compris les
tables. La première partie de ce volume, divi-
sée en quatre chapitres, est un traité de la phi>
losophle de la musique considérée dans Tac-
tion des sens relativement à la perception, au
Jugement artistique, et dans la construction
rationnelle de la science. Mattheson, suivant
sa méthode, y conclut plus souvent par auto-
rité que par raisonnement. La seconde partie
est curieuse : elle contient de savantes recher-
ches sur la quarte et sur les opinions de quel-
ques savants, notamment de Calvisius, de
Werclcmeisler et de Baryphonus {voyez ces
noms), à l'égard de cet intervalle. \7^ (bis) Der
Reformirende Johannes, am andem Luthe-
BiscHEN Jubelfeste, dem \7\7, musikalisch
aufgefiihret; Hambourg, 1717, in-4*. Ce
petit écrit a été pubHé par Mattheson à l'occa-
sion de la fête séculaire de la réformation.
Dans la classe des écrits polémiques et cri-
tiques de Mattheson, on trouve : 18<» Critica
Musiea, dass ist : Grundriehtige Untersuch^
und Beurtheilung vicier, theils vorge-
fasslen , theils einfœlligen Meinungen, Ar^
gumenten und Eintvurffe, so in alten und
neuen, gedruckten und ungedrttckten musi-
calischen Schrifften zu finden (Musique cri-
tique, c'est-à-dire, examen et jugement ra-
tionnel de beaucoup d'opinions, d'arguments et
d'objections solides ou futiles, qu'on trouve
(1) Il y a un jeu de mots dans rodjcclif todti sab-
•tUtté à toia*
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MATTHESON
33
dans les livres sitr la musique anciens et mo-
dernes, imprimés et manuscrits] ; Hambourg,
1723-1725, deux volumes in-4«, divisés en
huit parties de trois numéros chacun. Ce jour-
nal, le premier qui ait été publié spécialement
sur la musique, contient quelques bonnes cri-
tiques, et même des théories complètes de cer-
tains oljtjeU de rart; par exemple, la qua-
trième partie est entièrement consacrée aux
canons, et ce sujet y est traité en plus de cent
vingt pages ; mais il y a peu de sens et de goût
dans le choix de plusieurs objets de la cri-
tique. Mattheson y donne d'ailleurs tout au
long des écrits relatifs à la musique, au lieu
de les analyser; c'est ainsi qu'il a réimprimé
dans le premier volume tout le Parallèle de la
musique italienne et de la musique française,
de l'abbé ]&aguenet, et jusqu'à l'approbation
du censeur. lO^* Der musil^liscke Palriot,
welcher $eine griindliche Betrachtungen,
iiber Geist-und WeltL-Ifarmonien, «fc. (le
Patriote musicien et ses principales médita-
tions sur l'harmonie spirituelle et mon-
dains, etc.); Hambourg, 1728, in-4o de trois
cent soixante-seize pages. J'ignore ce qui
a pu engager Forkel, copié par Licbtenthal et
M. Becker, à placer ce livre parmi les écrits
relatifs à l'histoire de la musique des Hébreux,
parce qu'il s'y trouve plusieurs morceaux sur
ce sujet; car le volume n'est formé que de la
réunion des numéros d*un journal de musique
où il est traité de différents sujets, et où Ton
trouve entre autres V Histoire de V Opéra de
Hambourg. Les bonnes choses qui se trouvent
dans cet écrit périodique sont malheureuse-
ment gâtées par le ton de critique acerbe et
même brutale qui se rencontre dans la plupart
des ouvrages de Ofallheson. Elles lui attirèrent
cette fois une rude attaque dans un pamphlet
anonyme intitulé : Ein paar derbe musica-
Usch'patriotische Ohrfeigen dem nichts ire-
niger als muticalischen Pairioten und
nichts weniger ali patriotiêchen Musico,
salv. venta Hn. Mallheson, welcher zum
neuen Jahre,eine neue Probe seiner gewohn-
ten Calumnianten^Streiche unvertchivmter'
toeise an der Tag geleget luit, zu IVieder-
kersttllung seines verlohmen gehœres und
verâlandes und au Hezeugnung schujdiger
Vankbarkeit auff beyde Haeken in einem
zufjpUigen Discours iroA/meynend ertheilet
von zween Brauchbahren Firtuosen, Mu-
sandern undHarmonio (Une Paire de vigou<
reux soufflets musicaux et patriotiques admi-
nistrés, avec sa permission, sur les deux joues
de H. Mattheson, qui n'est rien moins que pa-
BlOCn. II2I1V. DES aiISICIE^tS. T. VI.
triote musicien, et rien moins que musicien
patriote, et qui a mis au jour, au commence-
ment de l'année, un nouvel exemple de ses
traits calomnieux, suivant son habitude; ser-
vant à rétablir son ouïe et son esprit perdus,
et comme une marque de la gratitude qui lui
est due) ; une feuille in-4«, 1728 (sans nom de
lieu). 20® Der neue Gœtiingische aber viel
sehlechier, als die alten Lacedxmonisehen^
tirtheilende Ephorus, wegen der Kirchen-
Music eines andern belehret (Le nouvel
Éphore de Gœttingue, juge beaucoup plus mau-
vais que l'ancien de Lacédémone, à propos de
la musique d'église, etc.); Hambourg, 1727,
in-4^ de cent vingt -quatre pages. Cet écrit
est une critique fort dure de l'ouvrage de
Joachim Meyer, concernant la musique des
peuples de l'antiquité et de l'église. On peut
voir, à l'article de celui-ci, des détails sur la
polémique que fit naître la critique de Mat-
theson. 210 Mithridai wider den Gift einer
welsehen Satyre, genannt : La Musica (Mi-
thridate contre le poison d'une satire italienne,
intitulée : La Musica)\ Hambourg, 1740,
in-8ode trois cent quarante pages. Cette satire,
réimprimée par Mattheson, avec une traduc-
tion allemande au commencement du volume,
est composée d'environ sept cents vers. Elle
avait été publiée avec d'autres morceaux de
poésie à Amsterdam, en 1719. Mattheson a
montré peu de sens en faisant un long com-
mentaire sur ce morceau de poésie cynique, où
la musique est appelée : Arte sol da putana
e da bardasse: une telle production ne méri-
tait que le mépris. 22<> Hewxhrte Panacetty
als eine xugabe su das musicalischen Mi-
thridaty iiberaus wider die leidige Kacfàxie
irriger Lehrer, schwermiithige Ferœchter
und gottloser Schxnder der Tonkunst, Er-
ster Dosis (Panacée certaine, comme un
supplément au Mithridate musical y très-
salutaire contre la fâcheuse cachexie d'un
faux savant, d'un détracteur atrabilaire et
d'un impie profanateur de la divine musique.
Première dose); Hambourg, 1750, quatre-
vingt-quatre pages in-8<*. Cet écrit est une
critique amère du pamphlet de Biedermann
intitulé : Programma de vita musica, où se
trouvent rassemblés quelques passages des an-
ciens contre la musique et les musiciens.
23« ÏVahrer Begrijf des harmonischen Le-
bens. Der Panacea xwote Dosis. Mit beyge-
fiigter Beantwortung dreyer EinwUrffe wi-
der die Behauptung der himmlischen Musik
(Idée véritable de la vie harmonique ; avec une
i réponse péremptoire à trois objections contre
5
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34
MATTHESON — MATTHIAS
l*asserlion de la musique célcsle. Deuxième
dose de la Panacée); Hambourg, 1750, in-8«
de cent dix-neuf pages. 24» Sieben Gesprxche
der JFHsheit undMfisik samt ztDO lieylagen;
als die drilte Dosis der Panacea (Sept dialo-
gues de la sagesse et de la musique, etc. ;
comme troisième dose de la Panacée) ; Ham-
bourg, 1751, in-8» de deux cent sept pages.
25» Die neu angelegte Freuden Académie,
zum lehrreichen Forechmack unbetchreibli-
cher Herrlichkeit in der Feste gattlicher
Macht (la Nouvelle et intéressante Académie
joyeuse, pour donner dans les fêles rcli<
gieuses un instructif avant-goût d*une inét-
primable grandeur); Hambourg, 1751, in-8°
de trois cent deux pages. Deuxième volume du
môme ouvrage, ibid., 1755, in-8« de trois
cent vingt-deux pages. Sô" Plus-Ultra, ein
Stuckwerek von neuer und mancherley Art
(Plus -Ultra, ouvrage composé de morceaux de
différentes espèces) ; Hambourg, 1754, in -8"
de six cent six pages, divisé en trois parties,
appelées provisions (Forrxthe). Maltheson
traite dans cet ouvrage de la musique dans le
culte, de la mélodie et de Tharmonie, de
Teffet de la musique sur les animaux, etc. Un
des meilleurs morceaux est une analyse du
Tentamen notJC théorise musica? d^Euler.
On trouve à la fln du deuxième volume de la
Critica musica de Mattheson une liste de dix
ouvrages concernant la littérature, Tbistoire
et les sciences qu'ail a 'publiés, et dont la plu-
part sont traduits de Tanglais, de Titalien ou
du français. On dit quMl a écrit aussi un livre
concernant les longitudes en mer. Enfin, il a
donné de nouvelles éditions du Traité de
Niedt, sur la basse continue et le contrepoint,
et de celui de Raupach (voyez ces noms) sur
la musique d^église, avec des préfaces et des
notes.
Bode assure, dans le troisième volume de la
traduction allemande des voyages musicaux de
Burney (p. 178), que Mattheson a laissé en
manuscrit soixante et douze ouvrages prêts à
être imprimés : il y a peut-être de Pexagéra-
tion dans ce nombre ; mais il est certain que
ce laborieux écrivain n*a pas fait imprimer
tout ce qu^a produit sa féconde plume. Forkel
et Gerber citent de lui les ouvrages suivants
qui, selon eux, existent dans la Bibliothèque
de Hami>ourg et dans d*autres lieux : !•> Der
Bescheidene musikalische Diclator^ mit
einen Intermezzo fur den sogenannten
Memehen (le Dictateur musical modeste, etc.).
2«» Eloquentia vertieordia sonora. 3» Die
Thorheit den Augenorgelj welche sichanjetzt
von neuem regel (la Folie de Torgue oculaire
(du P. Gastel), etc.). A^Rechte mathematische
Form der Tonkunst, mit den wohlbestellten
Paukenspiel (Véritable forme mathématique
de la musique, etc.). 5* Nothtoendige Ferbes-
serung der Sprache undReime im denge-
uDohnlichen Kirehenliedem (Amélioration
nécessaire du langage et de la rime dans les
cantiques de Péglise).
On a gravé deux beaux portraits de Mat-
theson : le premier (in-4<>) se trouve à la tête
des deux éditions de la Grande École de ta
basse continue; Pautre (in-fol.) est placé au
commencement du Parfait Maître de cha-
pelle.
MATTHIAS (MaItre ou Mcstre), ou M A-
THIAS, musicien belge du seizième siècle, a
été placé par Wallher et par Gerber, dans
leurs dictionnairas, sous le nom de />e ^6t>-
tre .' je crois qu^ils ont pris pour le nom de
cet artiste la qualification de mattre qui se
donnait autrefois aux ecclésiastiques qui culti-
vaient la. musique, et que le nom véritable de
celui dont il s'agit était réellement MAT-
THIAS. Je suis conduit à cette conjecture
par un de ses ouvrages oti il est appelé M. Mat-
thias, Fiamengo, et où l'on voit qu'en 1551 il
•était maître de chapelle de l'église cathédrale
de Milan. Après la mort de Hans Walrher, il
fut appelé pour le remplacer à la cour de
Dresde parTélecteur Maurice de Saxe ; mais il
n'arriva dans cette ville qu'après la mort de
ce prince; Auguste, successeur de celui-ci, le
garda à son service, en qualité de maître de
chapelle. Il retourna vraisemblablement en
Italie après avoir publié à Dresde, en 1577,
ses chansons allemandes et latines à trois voix;
car on voit dans le Catalogué script. Florent.,
qu'il était organiste à Florence, en 1589. On
connaît sous son nom : 1« LaBattaglia Ta-
gliana composta da M, Matthias ^ Fiamengo,
maestro di cappella del duomo di MilanOy
con alcune villotte piacevoli^ nuovamente
con ogni diligenza stampata e corretta, a
quattro voci; in Venezia, G. Scolto, 1551,
in-4'' obi. La bataille contenue dans ce re-
cueil est une Imitation de celle de Marignan,
par Clément Jannequin. 11 y a une autre édi-
tion de cet ouvrage, publiée un an après celle
de Scollo; elle a pour titre: Bataglia Taliana
aggiontevi anchora une Fillotta a la Pado-
vana con quattro voci; in Fenczia^ app.
d* Antonio Gardano, 1552, in-4"obl. J'ai vu
un exemplaire de cette édition dans la Biblio-
thèque royale de Munich. 2<» Magnificat veto
tonorum; Dresde, 1557, in-fol. o" Cate-
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MATTHIAS — MAUDUIT
3K
ehesis tribus vocibus composita; Nuremberg,
1563, in-4<>. Geistliche %md tceUliche Ce»
saenge mit Aund ^ Stimmen (Chants religieux
et profanes, à quatre et cinq voix); Witten-
berg, 1566, 10-4». 4» Motteti a 5 voci, lib. I ;
Dresde, 1570. 5» Offieia de Nativitate et As-
cmsioiM Chriiti 5 vocum; ibid. , 1574.
6» Teutsehe und Latiniêcke Lieder von
3 Stimmen (Chansons allemandes et latines
â trois voix); Dresde, 1577. On trouve, dans
la Bibliothèque royale de Munich, des offices
de Matthias en manuscrit, sous les n«' 28,
42 et 43. Dans le recueil intitulé : Motetti
del fiore, dont il y a des éditions de Venise,
de Lyon et d^Anvers, on trouve un motet de
Matthias.
MATTIOM (le P. André), cordeller, né à
Faenza, vers 1617, fut d'abord attaché à la
cathédrale d'Imola, en qualité de mansionaire
et de directeur du chœur, puis il devint cha-
noine et maître de chapelle du duc de Man-
toue. Il occupait encore cette dernière position
en 1671. De ses compositions pour Téglise, je
ne connais que les ouvrages dont voici les
litres : l*» Inni sacri concertati al, 2, 3, 4,
5 e 6 voei, con stromenti e èenza, op. 2; Ve-
nise, Alex. Vincenti, 1646; c'est une réim-
pression. 2® Salmi a otto voei pieni ebrevi
alla modema, op. 4 ; Venise, François Ma-
gni, 1641. C'est au titre de cet œuvre qu'on
voit que Mattioli occupait alors la place de di-
recteur du chœur d'Imola. Une deuxième édi-
tion de cet ouvrage, dédiée à Cosme III de
Médicis, grand-duc de Toscane, a été publiée
sous ce titre : Al ierenissimo Cosimo Terzo
gran duca di Toscana, ete, Salmi a otto
pieni e brevi alla modema del canonico An-
drea Mattioli ^maestro di cappella del serenis-
simoduca diMantova, opéra quarta; in Ve-
netia, 1671 , appresso Francesco Magni detto
Cardano, in>4<>. Suivant l'usage del'époque où
il vécut, sa profession de prêtre régulier n'em-
pêcha pas le P. Mattioli d'écrire pour le
théâtre. En 1650, il donna, h celui deFerrare,
VEsilio d'amore; dans l'année suivante,//
Ratto di CefalOj au même théâtre; en 1656,
Didone, k Bologne; en 1665, Perieo, à Ve-
nise ; en 1666, la Palma d'amore, cantate, à
Ferrare, et, dans la même année, Gli Sforxi
deldesideriOj au même théâtre.
JUATTUCCI (Pierre), sopraniste, né dans
un village des Abrnzzes, en 1768, fit ses
éludes musicales au Conservatoire de la
Fieià, sous la direction de Sala. Dans sa jeu-
nesse, il chanta i>endant plusieurs années à
Rome, sur le théâtre Argentina, les rôles de
prima donna. V\m tard, il parcourut l'Italie,
chanta partout avec succès, visita Londres,
l'Espagne, la Russie, et revint en Italie vers
1806. Deux ans après, il se fit entendre à Milan,
pendant la saison du carnaval. Vers 1811, il
se retira à Naples. Depuis celte époque, on n'a
plus eu de renseignements sur sa personne.
Gervasoni dit qu'il possédait une voix fort
étendue et fort égale.
AI AUCLERC (Pierre), duc de Bretagne,
était fils de Robert II, comte de Dretix. Il
mourut en 1250. Comme tous les princes de
sa maison, il cultivait la poésie et la musique.
Les manuscrits de la Bibliothèque de Paris
nous ont conservé une chanson notée de sa
composition.
MAUCOURT (Louis-Charles), fils d'un
musicien français, naquit à Paris, vers 1760,
et y fit ses études musicales sous la directiori
de son père. Plus tard, il reçut des leçons de
violon de Harranc, qui le fit débuter au Con-
cert spirituel, en 1778, dans un concerto de
Somis. D'après les conseils de son maître, Mau-
court voyagea; il visita d'abord la cour de
Manheim; puis, il fut attaché à ia chapelle
du duc de Brunswick, vers 1784. Il publia
alors un œuvre de trios pour deux violons et
basse, op. 1, chez André, à Offenbach. A cet
ouvrage succédèrent ceux-ci : Concerto pour
le violon, avec accompagnement d'orchestre,
op. 2; Darmstadt, Bossler, 1793; Deuxième
concerto pour le violon, idem., op. 3; Bruns-
wick, 1796; Sonates pour violon seul et basse,
op. 4; ibid., 1797. A l'époque de la formation
du royaume de Westphalie, Maucourt fut ad-
mis dans la chapelle de Jérôme Napoléon. Une
attaque de paralysie dont son bras gauche fut
frappé en 1813, Tobligea de prendre sa re-
traite et lui fit obtenir une pension de ce
prince. On n'a pas de renseignement sur les
dernières années de Maucourt. On connaît de
cet artiste, outre les ouvrages cités précédem-
ment, un quatuor brillant pour deux violons,
alto et basse, dédié à l'empereur de Russie,
Alexandre !«'; OfTenbach , André, et deux
solos de violon avec basse, op. 6; Brunswick,
Mayer.
Le j^ère de Maucourt, claveciniste à Paris,
y a publié, en 1758, des Pièces pour le cta-
vecin, avec accompagnement d'un violon.
MAUDUIT (Jacques), musicien français,
issu de noble famille, suivant le P. Mersennc
(Harmon. universelle, liv. VII, p. 63), na-
quit à Paris, le 16 septembre 1557. Après avoir
fait ses études dans un collège de cette ville,
il voyagea dans plusieurs con liées de TEuropcy
3.
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MAUDUIT - MAUPIN
Dotamment en Italie, puis revint à Paris, où
il succéda à son père dans la charge de garde
du dépôt des requêtes du palais. Il était fort
instruit dans les langues anciennes, savait
l'italien, l'espagnol, Tallemand, et possédait
des connaissances étendues dans la musique.
Il mourut à Tdge de soixante et dix ans, le
31 août 1627. Ami de Ronsard, il Ht exécuter,
au service funèbre de ce poète, une messe de
Requiem à cinq voix, de sa composition, qui
fut chantée ensuite i Tanniversaire de la mort
de Henri IV, puis à celui de Mauduit lui-
même, dans réglise des Minimes de la place
Royale. Mersenne a publié le dernier Requiem
de cette messe dans son Harmonie univer-
selle (liv. 7«, p. 66 et suivantes), et M. Cb.-
Ferd. Becker Ta donné en partition dans la
quarante-quatrième année de la GaieUe géné-
rale de musique de Leipsick. On trouve deux
autres morceaux de cet artiste dans les Ques-
tions sur la Genèse du même auteur. Dans sa
jeunesse, Mauduit avait obtenu, en 1581, le
prix de Vorgue d*argent, au concours appelé
Puy de musique, d'Évrcux, pour le motet j¥f-
ferte Domino, de sa composition. Son talent
sur le luth était considéré comme extraordi-
naire. Il a laissé en manuscrit un grand
nombre de messes, vêpres, hymnes, motets,
fantaisies et chansons. Le ))orlraitde Mauduit
a été inséré par Mersenne dans son Traité
de l'harmonie universelle (liv. 7*, p. 63). On
peut voir dans la notice de Lejeune (Claude),
une anecdote qui fait honneur au caractère de
Mauduit.
BIAUGARS (Avoe), prieur de Saint-
Pierre d'Esnac, vivait à Paris, dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Les his-
toriettes de Tallemant des Réaux, publiées
par M. de Monmerqué, fournissent sur ce
musicien des renseignements curieux mêlés
d*anecdotcs assez fades (t. IIl, p. 108-114).
u Maugars, dit-il, était un joueur de viole le
w plus excellent, mais le plus fou qui ait
u jamais été. Il était au cardinal de Riche-
u lieu. Bois-Robert, pour divertir Téminentis-
u sime, lui faisait toujours quelque malice. »
Après une longue etsotte histoircsurune mys-
tification faite à Tabbé Maugars, Tallemant
rapporte cette anecdote : « Un jour, M. le
i( cardinal lui ayant ordonné de jouer avec
tt les voix en un lieu où était leRoi (LouisXlII),
tt le Roi envoya dire que la viole emportait les
u voix (c^est-à-dire, qu^elle jouait trop fort).
i« — Maugré bieu de Pignorant! dit Maugars,
a je ne jouerai jamais devant lui. — DeNiert,
« qui le sut, en fit bien rire le Roi. d Cette
aventure fit sortir Maugars de chez le cardinal
de Richelieu. Plus tard, il alla à Rome, à la
suite d*un grand seigneur. « Je Pai vu à Rome
u (dit Tallemant). A la naissance de M. le
u Dauphin (Louis XIV, en 1658), il joua de-
tt vant le pape Urbain VIII, et disait que Sa
tt Sainteté s'étonnait qu*un homme comme lui
« pût être mal .avec quelqu*un Maugars
tt revint en France et mourut quelques années
tt après. »
11 était allé en Angleterre Tcrs 1623, et en
avait rapporté le Traité de Bacon De Aug-
mentis scientiarum qu^W traduisit en français
sous ce titre : le Progrès et avancement aux
sciences divines et humaines; Paris, 162-i.
Plus tard, il donna aussi la traduction du petii
traité anglcis du même auteur : Considéra-
tions politiques pour entreprendre la guerre
d'Espagne; Paris, Cramoisy, 1634, in-4«.
Celte traduction, dédiée au cardinal de Ri-
chelieu, lui valut le titre de conseiller secré-
taire interprète du roi en langue anglaise.
C'est cette même traduction que Buchon a
insérée dans la collection des œuvres de Bacon
(Panthéon littéraire). Parmi ses écrits, on re-
marque celui qui a pour titre: Response faite
à un curieux sur le sentiment de la musique
d'Italie y écrite à Rome, le 1*' octobre 1639;
Paris (sans nom d*imprimeur), 1639, in-8*.
Dans cet opuscule, Tabbé Maugars parle avec
admiration du talent de Frescobaldi, qu^il
avait entendu à Rome. On a réimprimé ce
morceau, sous ce titre : Discours sur la mu-
sique d'Italie et des opéras, dans le Recueil
de divers traités d'histoire, de morale et
d'éloquence ; Paris, 1672, petitin-13.
MAULGRED (Put), maître du chant à
réglise collégiale de Saint-Pierre, à Lille, au
commencement du dix-septième siècle, a
composé un recueil de motets publié sous le
titre de Cantiones sacrx 4, 5, 6«8 vocum;
Anvers, 1603, in-4«. On a aussi de sa compo-
sition : Chansons honnestes, à 4 et 5 parties;
Anvers, 1606, in-4<>.
MAUPIN (M»'), née vers 1673, était
fille d'un secrétaire du comte d*Armagnac^
nommé d'Auhigny. Mariée fort jeune, elle
obtint, pour son époux un emploi dans
les aides , en province. Pendant son ab-
sence, ayant fait connaissance d*un pré-
vôt de salle, nommé Séranne, elle s^en-
fuit avec lui à Marseille, où elle apprit à
faire des armes. Bientôt après, pressés par le
besoin, les deux amants s*engagèrent comme
chanteurs au théâtre de celte ville ; mais une
aventure scandaleuse obligea mademoiselle
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MAUPIN — MAURER
37
naupin de quitter le théâtre et de s^éloigoer
de Harseille. Les parents d'une jeune personne,
s*étant aperçus de la passion que cette actrice
avait conçue pour elle, le hâtèrent de renvoyer
ilans un couvent à Avignon. Mademoiselle
Maupin alla s*y présenter comme novice. Peu
de jours après, une religieuse mourut; Tac-
trice porta le cadavre dans le lit de son amie,
mit le feu à la chambre, et dans le tumulte
causé par Tincendie, enleva Tobjet de ses af-
fections. Après quelques aventures en pro-
vince, elle vint à Paris et débuta à TOpéra par
le rôle de PaZ/aj dans Cadmus, en 1605. Elle
y fut fort applaudie ; pour remercier le public,
elle se leva dans la machine, et salua en
^tant son casque. Après la retraite de made-
moiselle Rochois, en 1698, elle partagea les
premiers rôles avec mesdemoiselles Desmatins
et Moreau.
Née avec des inclinations masculines, elle
s^habillait souvent en homme, pour se divertir
ou se venger. Duménil, acteur de TOpéra,
i*ayant insultée, elle Pattendit un soir à la
place des Viclotres, habillée en cavalier, et
lui demanda raison Pépée à la main ; sur son
refus de se battre, Maupin lui donna des
coups de canne, et lui prit sa montre cl sa ta-
batière. Le lendemain, Duménil raconta à ses
camarades qu'il avait été attaqué par trois vo-
leurs, qu*il leur avait tenu té(e, mais qu'il
n'avait pu empêcher qu'ils ne lui prissent sa
montre et sa tabatière. — « Tu mens ! » s'écrie
Maupin, « tu n'es qu'un lâche j c'est moi
a seule qui t'ai donné des coups de bâton, et
u pour preuve dece que je dis, voici ta montre
<( et ta tabatière que je te rends. « Dans un
bal donné au Palais-Royal, par Monsieur, elle
osa faire à une jeune dame des agaceries indé-
centes. Trois amis de cette dame lui en de-
mandèrent raison : elle sortit sans hésiter,
mit ré|>ée à la main, et les tua tous trois.
Rentrée dans la salle du bal, elle se fit con-
naître au prince, <|ui lui obtint sa grâce.
Peu de temps après , elle partit pour
Bruxelles, où elle devint la maîtresse de l'élec-
teur de Bavière. Ce prince l'ayant quittée
pour une comtesse, lui envoya quarante mille
francs avec ortirede sortir de Bruxelles. Ce fut
le mari de la dame lui-même qui fut chargé
de porter Tordre et le présent. Maupin lui jeta
l'argent à la télé en lui disant que c'était une
récompense digne d*un m... tel que lui. De
retour à Paris, elle rentra à l'Opéra, qu'elle
quitta tout â fait en 1705. Quelques années au-
paravant, elle avait eu la fantaisie de se rac-
commoder avec son mari, qu'elle fit venir de
la province ; on dit qu*elle vécut avec lui dans
une parfaite union jusqu^à la mort de ce der-
nier, arrivée en 1701. Elle-même mourut vers
ia fin de 1707, âgée de trente-trois ans. On
trouve dans les Anecdotes dramatiques j
t. III, p. 333, une lettre que lui adressa le
comte Albert sur le projet qu'elle avait conçu
de se retirer du monde. Elle avait peu de ta-
lent dans l'art du chant, mais sa^voix était fort
belle.
MAUREU (JosEPn-BERifARD), né à Co-
logne, en 1744, s'est dislingué dans la mu-
sique par des connaissances théoriques et
didactiques très-solides. Il jouait bien de
plusieurs instruments, particulièrement du
piano et du violoncelle. Bon professeur, il a
compté parmi ses meilleurs élèves Bernard
Klein et son frère Joseph, Bernard Breuer et
Zucalmaglio {voyez ces noms). Maurer dirigea
plusieurs sociétés musicales de sa ville natale
et fut longtemps un des plus fermes soutiens des
progrès du goût de la musique dans le cercle
où il vivait. Il a écrit des cantates religieuses,
des messes et d'autres œuvres pour l'église,
ainsi que des compositions instrumentales.
Cet artiste estimable, est mort, à l'âge de
quatre-vingt-dix-sept ans, à la fin d'avril
1841.
MAUREU (TnAifcois-AifTOiNE) , chanteur
allemand, naquit à Pœlten, près de Vienne,
en 1777. Ayant été admis fort jeune au sémi-
naire de celte ville, il y fut remarqué par le
baron YanSwieten, qui lui fit donner une édu-
cation musicale, et lui fil apprendre les lan-
gues italienne et française. La composition et
le chant devinrent ensuite les objets particu-
liers de ses études. A peine âgé de quinze ans,
il se faisait remarquer par de légères com-
positions. En 1706, il débuta au théâtre de
Schikaneder par le rôle de Sarastro, dans la
Flûte enchantée, où il obtint un brillant suc-
cès. L'étendue de sa voix dans le grave était
extraordinaire : on assure même qu'il descen-
dait jusqu'au tontre-laj ce qui était presque
sans exemple, sauf en Russie où se trouvent
des voix de basse-contre qui descendent jus-
qu'au contre-fa. Ses discussions avec son
protecteur, qui voulait qu'il ne cultivât que
son talent de compositeur, se terminèrent par
des scènes désagréables qui l'obligèrent à
s'éloigner de Vienne. Il se rendit d'abord à
Francfort-sur>le-Meln, où il avait un engage-
ment pour le Théâtre-National. II y joua avec
succès jusqu'à la fin de l'année 1800; puis il
fut appelé à Munich, dont les habitants ne l'ac-
cueillirent pas moins bien; mais il ne jouit
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3S
MAURER
pas longtemps des avantages de sa nouvelle
position, car une fièvre ardente le conduisit au
tombeau, le 19 avril 1B03. Comme composi-
teur, il s*est fait connaître par la musique
d*une traduction allemande de Topera comique
intitulé: Maison à vendre, et par un autre
petit opéra dont David Teniers était le sujet.
On connaît aussi de loi de petites pièces pour
le piano; Vienne, Weigl; des airs détachés et
des scènes avec accompagnement de piano;
Offenbach, André.
MAURER (LoDis-GuiLLAirMB), violoniste
et compositeur, né à Potsdam, le 8 février
1789, est élève de Haak, maître de concert de
Frédéric II, et violoniste distingué. A Tâge de
treize ans, il se fit entendre pour la première
fois à Berlin, dans un concert : de vifs applau-
dissements accueillirent son talent précoce, et
cet heureux début décida de sa carrière d*ar-
tiste. Attaché d*abord à la musique de la
chambre du roi de Prusse, il y' puisa, dans la
fréquentation de musiciens de mérite, des
conseils et des modèles qui hâtèrent ses pro-
grès. En 1800, la chapelle du roi ayant été
dissoute après la bataille de Jéna, Maurer dot
chercher des ressources en voyageant. D'abord,
il se rendit à Kœnigsberg, où il fut bien ac-
cueilli, puis à Riga, où il connut Rode et
Baillot, qui lui donnèrent des conseils^ et en-
fin à Mittau, d*où il se rendit à Pétersbourg.
Les concerts qu^il y donna améliorèrent sa
position, et le firent connaître avantageuse-
ment. De là, il se rendit à Moscou, où il re-
trouva Baillot, qui lui fit obtenir la place de
directeur de musique chez le chambellan Wso-
wologsky, riche amateur de musique qui avait
formé un orchestre attaché à sa maison.
Maurer resta chez ce seigneur Jusqu^en 1817,
et le suivit dans ses terres, aux frontières de
la Sibérie, à Pépoque de Pinvasion de Par-
mée française. De retour à Berlin, en 1818, il
y resta peu de temps, et fit un voyage à Paris,
où il eut des succès comme violoniste. L'année
suivante, il accepta la place de maître de con-
certs à Hanovre, et il resta dans cette ville
Jusqu*en 1833, époque où il reçut de M. de
Wsowologsky iMnvitation de se rendre à Pé-
tersbourg, en qualité de directeur de sa mu-
sique. Il y jouissait de beaucoup d'estime
comme virtuose et comme compositeur. En
1845, il a entrepris un nouveau voyage dans
lequel il a visiléStockholm, Copenhague, Ham-
bourg, Leipsick et Vienne; puis, il s'est fixé à
Dresde, où il vivait encore en 1859. Parmi ses
ouvrages, ceux <|ui ont eu le plus de succès
sont sa symphonie conccrianie pour «luaire
violons, qu'il a exécutée pour la première fois
avec Spohr, Muller et Wicb, et qui a été en-
tendue à Paris, en 1858, dans un concert
donné par Uerz et Lafont, et son œuvre 14%
qui consiste en trois airs russes variés pour
violon, avec orchestre. Il a écrit aussi quel-
ques opéras et ballets, entre autres Alonxo,
la Fourberie découverte et le IS'ouveau PdriM,
dont on a publié les ouvertures à grand or-
chestre; mais il n'a point réussi dans ces com-
positions. Ses ouvr4iges publiés sont : 1« Les
ouvertures citées ci-dessus. 2« Symphonie
concertante pour quatre violons, op. 55;
Leipsick, Peters. 3<» Symphonie concertante
pour deux violons, op. 56; Leipsick, Uof-
meister. 4<^ Romance de Joseph variée pour
deux violons et violoncelle principaux, avec-
orchestre, op. 25; Leipsick, Peters. 5" Varia-
tions pour deux violons principaux et or-
chestre, op. 30 ; Leipsick, Breitkopf et Hœr-
tel. Q« Jdem, op, 47; Leipsick, Hofmeister.
7^ Concertos pour violon principal et or-
chestre, n»» 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8; Leipsick,
Peters. 8« Concerti nos idem, n" 1 et 2; Bruns-
wick, Meyer. 9^ Fantaisies pour violon prin-
cipal et orchestre, op. 60 et 62; Leipsick, Hof-
meister. 10° Airs variés idem, op. 2, 14, IG,
23, 35, 37, 51, 53, 59, 70; Leipsick, Hanovre
et Brunswick. U^' Idem, avec accompagne-
ment de quatuor. 12o Quatuors pour deux
violons, alto et violoncelle, op. 17, 28; Bonn,
Simrock; Hanovre, Bachmann. Id*" Duos con-
certants pour deux violons,- op. 61 ; Leipsick,
Peters. 14*^ Chansons allemandes, avec accom-
pagnement de piano.
Maurer a eu deux fils, JFsevolod et Alexis,
nés tous deux à Pétersbourg; le premier,
élève de son père pour le violon; l'autre, vio-
loncelliste. Ils ont voyagé ensemble, pour
donner des concerts, à Kœnigsberg, Leipsick
et Berlin, en 1832 et 1833: puis ils sont re-
tournés en Russie, où ils se trouvaient encore
en 1848.
MAURER (J.-M.)'fut chef d'orchestre du
théâtre de Strasbourg, depuis 1829 jusqu'en
1830. Il ajécrit la musique pour la tragédie de
Bélisaire, qui fut représentée dans cette ville
en 1830. Dans la même année, il y fit exécu-
ter son oratorio de la Jeunesse de David,
Ces renseignements sont les seuls que j'ai pu
me procurer sur cet artiste. Peut-être est-ce
le même Maurer qui était chef d'orchestre à
Bamberg, et qui y fit représenter, en 1837, un
mélodrame intitulé : jllazeppa, et qu'on re-
trouve, en 1842, à Langenschwalbach, diri-
geant une société de chant.
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MAURICE-AUGUSTE -- MAXANT
r,j
MAURICE-AUGUSTE, landgrave de
Hesse-Cassel, né le 25 mai 1572, fut un des
princes les plus instruits de son temps, et joi-
gnit à ses connaissances littéraires du talent
pour la musique. Il composa des mélodies
pour quelques psaumes de Lobwasser, et des
motets i plusieurs voix dont quelques-uns ont
été insérés dans les Florilegium Portenêe de
Bodenschatz. D^autres compositions à plusieurs
voix de ce prince ont é(é insérées dans le No»
vum et insigne OpuSj continens textus me-
tricos taeros de Yalentin Geuck {voyez ce
nom); Cassel, 1604. Fatigué du monde, il ab-
diqua, passa les dernières années de sa vie
dans la retraite, et mourut le 15 mars 1632.
MAURO (le père), religieux de Tordre des
Servîtes, né à Florence en 1493, mourut le
27 septembre 1556, à l'âge de soixante- trot s
ans, et fut inhumé dans Téglise de Vyénnun-
siata de sa ville natale, couvent où il avait
passé la plus grande partie de sa vie et dans
lequel il termina sa carrière. Ce moine était
versé dans les lettres, la philosophie et les
sciences: telle était retendue de ses connais-
sances, que, suivant Negri (1), il était appelé
Bibliothèque scientifique (TArchivio délie
scienze). En 1532, il ftit admis au nombre des
théologiens de Tuniversité. On le désignait
quelquefois pac le nom académique de Philo-
panofYfo; maisTAcadémie à laquelle il ap-
partint sous ce nom n*est pas Indiquée. Ne-
gri a écrit une nolice sur ce moine (2), sous
le nom de Maure di Fiorenxa, et donne la
liste de ses ouvrages, parmi lesquels il s*en
trouve un indiqué de cette manière : Corn-
pendio delV una e delV altra Musiea. Ce
livre exista en manuscrit dans la Bibliothèque
du couvent de VAnnun%iata jusqu'au com-
mencement du dix -neuvième siècle; mais,
après la suppression des monastères, qui fut
la conséquence delà domination française en
Italie, rouvrage disparut. On ignorait ce qu'il
était devenu, lorsque M. Casamorata, avocat
et amateur distingué de musique à Florence,
Ta retrouvé dans la Bibliothèque Mediceo-
Laurenziana de cette ville, parmi les livres
des couvents supprimés (armoire B, n^ 149) ;
il en a donné une analyse dans le tome 7« de
la Gazzetta musicale di Milano (1848, p. 5).
Le titre latin de l'ouvrage de Mauro est ce-
lui-ci : UtriusqueMwicesepitome, M, Mauro
Phonaseo ac Philopanareto autore / il est
suivi du titre italien : Dell' una a deW altra
(I) htorla Je Fiorentini Scritiori, pog. 409.
(i) Loc. cit.
musica, piana e misurata, prattica e spe-
cnlativa, brève epitome, etc. En traitant des
intervalles et de leur nature, Mauro fait celte
remarque (pp. 37*38), bien digne d'attention
et qui renferme une grande vérité, méconnue
par tous les théoriciens, jusqu'au moment où
j'en ai donné la démonstration tonale, à sa-
voir que le demi-ton majeur ne l'est que de
nom, mais non en fait, car « l'oreille le juge
mineur. » Cette observation de Mauro s'ap-
plique aux demi-tons constitutifs de toute
gamme de modes majeurs ou mineurs, parce
que, contrairement à la théorie vulgaire des
géomètres, ils sont dans la proportion |||.
Le vrai demi-ton majeur j^ n'existe qu'entre
deux sons qui n'appartiennent pas à la même
gamme, comme ut-ut dièse, fa- fa dièse, etc.
Dans le demi-ton mineur, les sons ont entre
eux de l'attraction, comme mi- fa, si-ut, etc.;
dans le demi-ton majeur, les sons se repous-
sent réciproquement. Sur cette simple base
repose toute la théorie de la tonalité.
SIAYIUS (CuàRLEs), professeur de mu-
sique à Leicester, né à Bedford en 1800, est
fils d'un musicien allemand qui résidait à
Kettering en 1824. Élève de son père, il fit de
si rapides progrès dans la musique, qu'à l'âge
de quatorze ans il obtint la place d'organiste
à Kettering. Plus tard, il est devenu élève de
Griffln pour le piano, et de King pour l'har-
monie et le chant. En 1820, il est fixé à Lei-
cester. On a gravé de sa composition quelques
morceaux de piano qui ont paru à Londres
depuis 1817.
MAX (Maxihiuek), violoniste habile, né à
Winterberg, en Bohême, le 27 décembre
1769, fit ses études musicales comme enfant
de chœur à l'église cathédrale de Passau, où
il fit aussi ses huftianités et son cours de phi-
losophie. Plus tard, il alla étudier la théolo-
gie à Pragne. En 1792, il entra dans l'ordre
des Prémontrés à Tepel. Après la suppression
de son couvent, il alla à Neumark. En 1815,
il remplissait les mêmes fonctions à Czihana.
Non-seulement il a été un des meilleurs vio-
lonistes de la Bohême, mais il jouait aussi fort
bien du piano et de la viole d'amour. On a
gravé de sa composition, à Prague, six trios
pour deux violons et violoncelle.
MAXAIST (Jean-Népomdcèwe-Adaliebt),
organiste distingué et compositeur, naquit vers
1750, dans la seigneurie de Rossenberg, a
DiwicZ; en Bohême. D'abord élève d*un très-
bon organiste, nommé Rokos, il reçut ensuite
des leçons de Koprziwa, un des meilleurs
élèves du célèbre organiste Segert. Après
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40
MAXANT - MAYER
avoir étudié peDdant plusieurs années sous la
direction de ce maître, il voyagea dans la
haute et basse Autriche, fut attaché successi-
vement comme musicien au service de plu-
sieurs couvents, et enfin fut nommé, en 1776,
recteur du collège et' directeur du chœur à
Friedberg, où il vivait encore en 1817. Cet
artiste a formé un nombre considérable (Vex-
cellents élèves, dont la plupart ont été ou sont
organistes en Bohême. Il a publié, à Linz, une
messe à quatre voix et orchestre composée
pour les académiciens de cette ville. Il avait
en manuscrit: 1<> Dix-huit messes solennelles.
2o Six motets. 5<> Six messes de Requiem.
A^ Beaucoup de chants détachés. 5<> Des pré-
ludes et pièces d^orgue. 6® Des sonates et va-
riations pour le piano.
mAXIMILIEN-JOSEPH m, électeur
de Bavière, naquit à Munich, le 28 mars 1727,
et succéda à son père Charles-Albert, en 1745.
Une instruction solide dans les sciences et
dans les arts, un esprit droit et le désir sin-
cère de rendre ses sujets heureux, en firent
un des princes les plus accomplis du dix-
huitième siècle. On le surnomma le Bien-
Mméy dénomination mieux méritée par lui
que par son contemporain Louis XV, roi de
France. Il mourut à Munich, le 30 décembre
1777. Ce prince Jouait bien du violon, du vio-
loncelle, et surtout de la basse de viole. Ber-
nasconi avait été son maître de composition.
Lorsque Thistorien de la musique Burney vi-
sita la Bavière, le duc lui fit présent d*uD
Stabat mater de sa composition, quele célèbre
chanteur Guadagni considérait comme un fort
bon ouvrage. Précédemment, une copie de ce
Stabat avait été poKée i Venise à Tinsu du
prince, et le morceau avait été gravé sur des
planches de cuivre ; informé de cet événe-
ment, Maximilien fit acheter toute Tédition et
la supprima. On cite aussi de sa composition
des litanies et une messe qui fut exécutée par
les musiciens de sa chapelle.
HIAXV^XLL (Fhahçois KELLY), doc-
teur en théologie et chapelain de rhôpital
d*Édimbourg appelé Atylum , naquit en
Ecosse, vers 1730, et mourut à Edimbourg, en
1782. Il a fait imprimer un livre qui a pour
titre : y4n Essay upon tune; being an at-
tempt to free the scale of musie, and the
tune of instruments, from imperfections
(Essai sur la tonalité, ou tentative pour af-
franchir de leurs imperfections Téchelle musi-
cale et la consiructionlonale des instruments);
Edimbourg, 1781, in-S», de deux cent quatre-
vingt-dix pages, avec dix-neuf planches. Le
frontispice de cet ouvrage a été renouvelé,
avec» r indication de Londres et la date de
1704. Le livre est divisé en deux parties, dont
chacune est subdivisée en sept chapitres : la
première est relative à la construction ration-
nelle des intervalles; la seconde, à la con-
struction des gammes majeure et mineure de
tous les tons. L'objet du livre de Maxwell est
un Âes plus importants de la philosophie de la
musique ; il contient de curieuses recherches
sur ce sujet, dont les difficultés sont considé-
rables : malheureusement, Tauteur part d^une
donnée fausse, en considérant le système égal
comme le dernier terme de la perfection dans
la construction des gammes, et comme le seul
moyen de rendre régulière la conformation de
celles-ci. Quoi qu'il en soit de Terreur de Max-
well à cet égard, on ne peut nier qu'il ne fasse
preuve de beaucoup de savoir, et d'un esprit
élevé. Son livre, traité sous la forme la plus
sévère, n'a point eu de succès en Anjgleterre ;
l'édition a été anéantie, et les exemplaires en
sont devenus d'une rareté excessive ; ce n'est
pas sans peine que j'ai pu m'en procurer un à
Londres même.
MAXYLLEWICZ (Vihcert), composi-
teur polonais, né en 1685, était depuis six ans
maître de chapelle de la cathédrale de Craco-
vie, lorsqu'il mourut subitement, i l'âge de
soixante ans, le 24 janvier 1745. Ces rensei-
gnements sont fournis par une notice contem-
poraine, écrite en latin, laquelle a été publiée
par M. Sowinski, dans son livre intitulé : les
Musiciens polonais (1 ), p. 390. Quelques com-
t>osilions de Maxyliewicz sont conservées
dans la Bibliothèque de la cathédrale de
Cracovie.
BIAYEIi (jEAM-FaÉoÉaic), savant théolo-
gien, né à Leipsick, le 6 décembre 1650, en-
seigna la théologie à Wittenberg, à Ham-
bourg, à Greifswald et à Kiel. Nommé,
en 1701 , surintendant général des églises
de la Poméranie, il occupa ce poste jusqu'à
sa mort, arrivée à Stettin, le 30 mars 1712.
Parmi ses nombreuses dissertations, on en
trouve une : De hymno .• £rhaU uns Herr
bey deinem IFort, etc.; Riel, 1707, in-4« de
vingt-quatre pages. Dans soa Muséum minis-
tri wcfesia? (1600, in -4»), Il traite, au deuxième
chapitre, p. 27, de l'origine, de Vantiquité
et de la construction primitive des orgues.
MAYER (GooEFaoïD-DAVio), docteur en
médecine, et membre de l'Académie des scru-
tateurs de la nature, à Breslau, naquit dans
cette ville, le 9 novembre 1659, et y mourut
le 28 novembre 1719. On a de lui unedisser-
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MAYER
41
(niion inlilnlée : Jpologia pro observatione
soni cujusdam in pariete dubii inviiibilis
autojnati; Brcsiau, 1713, in-4<>. Elle a été
aussi insérée dans les Jeta ertiditorum de U
même année.
MAYER (CenÉTiEn), professeur de philo-
sophie, naquit à Mesrzitz, en Moravie, le
âO août 1719, entra chez les Jésuites, à
Mayence, le 26 septembre 1745, après avoir
terminé ses éludes avec distinction à PUniver-
sllé de Wtlrzbourg, puis sortit de cette société,
et devint professeur de philosophie à Heidel-
herg, où il mourut le 16 avril 178?. La plupart
de ses travaux sont relatifs à Tastronomie. Ce
savant a introduit dans Tharmonica des per-
fectionnements dont il a donné la descriplion
avec des planches dans le journal intitulé f o?i
und fur Deutschland (de PAIlemagnc et pour
elle). Ce morceau D*a paru qu*aprcj sa mort,
au mois de juillet 1784.
MAYEU (Antoiiib), compositeur drama-
tique, né à Libioz, en Bohême, vers le milieu
du dix-huitième siècle, vécut quelques années
à P^ris, puis à Londres et, enfin, à Cologne,
où il fut maître de chapelle. Il vivait dans
cette dernière ville en 1793. Il a fait repré-
senter à rOpéra de Paris : !« Damèle et Zul-
mis, en 1780. 2® jipoUon et Dapkné, en un
acte, 1782. VAlmannch théâtral de Gotha
indique de lui les opéras allemands : Z^ Da$
Irrlicht (le Follet). 4« Die Lufthagel (POura-
gan; et les ballets : 5« Marlborough, 6« Die
Becher(\e Boulanger). On a gravé de lacompo-
sition de cet artiste : Trois tq^os brillants pour
deux violons et liasse, op. 1 ; Bonn, Simrock.
MAYER (Jean-Bernard), professeur de
harpe, né en Allemagne vers le milieu du dix-
huitième siècle, se rendit à Paris en 1781, et
y publia une méthode pour son instrument,
en 1785, et quelques compositions parmi les-
quelles on remarque : 1** Divertissement pour
harpe et flûte ; Paris, Janet. 2» Duos pour
«ieux harpes, n»" 1 et 2; Paris, Naderman.
3*» Divertissement pour harpe seule; Paris,
Pacini. A^ Deuxième idem; Paris, Érard.
5* Sonates pour harpe seule, n*« 1 et 2; Paris,
Naderman. Plus tard, il s'est fixé à Londres,
où il a été attaché comme harpiste à Torchestre
•le rOpéra italien. Il est mort dans celte ville
en 1820. Des variations, des fantaisies et des
Iiots-pourris pour la harpe ont été aussi pu-
bliés sous le nom de cet artiste.
MAYEIi ou BIAYR (Jean-Sihoh), "com-
positeur, est né le 14 juin 1763 à Mendorf,
petit village de la haute Bavière. Son père, or
ganiste de Pendroit, lui enseigna les éléments
de la musique, pour laquelle il montrait
d'heureuses dispositions. Enfant de chœur à
Page de huit ans, il fut bientôt en état de
chanter à vue toute espèce de musique, et à
dix ans il exécutait sur le clavecin les sonates
les plus difficiles de Schobert et de Bach. Vers
cette époque, il entra au séminaire d'Ingol-
stadt pour y faire ses études, et, pendant tout
le temps qu'il fréquenta cette école, il négligea
Pétude de la musique et du piano ; mais à sa
sortie de Puniversité, il se livra de nouveau à
la culture de cet art et apprit à jouer de plu-
sieurs instruments. Conduit, en 1786, par
différentes circonstances dans le pays des Gri-
sons, il y demeura deux ans, se livrant à Pen-
seignement de la musique, après quoi il se
rendit à Bergame pour y étudier Pharmonie
et Paccompagnement sous la direction du
maître de chapelle Carlo Lenzi. Déjà, sans
autre guide que son instinct, il avait composé
quelques morceaux, entre autres des chansons
allemandes qui avaient été publiées à Ratis-
bonne. Lenzi, maître médiocre, ne pouvait
conduire fort loin son élève dans Part d'écrire,
et les ressources de Mayer ne lui permettaient
pas d'aller chercher ailleurs les conseils d'un
harmoniste plus habile. La difficulté de pour-
voir à son exislence l'avait même décidé à re-
tourner dans son pays; mais les secours géné-
reux du comte Pesenti, chanoine de Bergame,
vinrent le tirer d'embarras, et lui fournirent
les moyens d'aller continuer ses éludes à Ve-
nise auprès de Ferdinand Bertoni, maître de
chapelle de Saint-Marc. Mayer ne trouva pas
dans ce maître les ressources qu'il avait espé-
rées pour son instruction. Soit que Bertoni le
crût plus avancé qu'il n'était réellement, -soit
qu'il n'eût point l'habitude de l'enseignement
et qu'il n'en connût pas la marche progres-
sive, au lieu d'exercer son élève, sur les di •
verses espèces de contrepoints, de canons et
de fugues, il se contenta de le guider de ses
conseils dans la facture des morceaux de mu-
sique, et de corriger partiellement les fautes
qu'il remarquait dans ses ouvrages. Cette édu-
cation pratique fut la seule que reçut Mayer
dans Part d'écrire j il y joignit de lui-même la
lecture de quelques bons livres didactiques et
des partitions de plusieurs grands maîtres.
Apres avoir écrit quelques messes et des
vêpres, il composa, en 1791, l'oratorio Jacoh
a Labano fugiens, pour le Conservatoire des
Mendicanti, à Venise; cet ouvrage fut exé-
cuté en présence du roi de Naples, du grand-
duc de Toscane, et de Parchiduc, vice-roi de
Milan. Trois autres oratorios (David, Tobias
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42
MAYER
matrimonium, et Sisara) furent ensuite de-
mandés àMayerpour Venise, et il écrivit pour
Forli la Passion et Jepkté. Le brillant succès
de toutes ces productions avait justifié la pro-
tection accordée au compositeur par le cha-
noine Pesenli : ce noble ami des arts rappela
près de lui son protégé, dans le dessein de passer
avec lui ses dernières années; mais à peine
quelques dispositions avaient-elles été prises
pour la réalisation de ce projet, que le comte
mourut, et que Mayer resta livré à ses seules
ressources. Cet événement le jeta dans la car-
rière de la composition dramatique, où il ne
fût peut-être jamais entré si son protecteur
eût vécu. Il fut déterminé à écrire pour le
théâtre par les conseils de Piccinni, qui se
trouvait alors à Venise. Son premier opéra fut
SaffOy 0 sia I riti d*JpoUo Leucadio ; on le
représenta au théâtre de La Fenice, à Venise,
en 1794. Depuis cette époque jusqu'en 1814,
c'est-à-dire pendant l'espace de vingt années,
le nombre des opéras et des cantates théâ-
trales composées par Mayer s'est élevé à
soixante-dix-scpt. La plupart ont été favora-
blement accueillis par les amateurs des villes
principales de l'Italie, et pendant cette pé-
riode, le nom de ce compositeur a joui d'une
célébrité supérieure à celle des meilleurs ar-
tistes italiens. Quoiqu'il ne fût pas précisément
doué de facultés créatrices, il y avait assez
de mérite dans ses ouvrages pour qu'on les
considérât comme le type du style drama-
tique de son temps. L'aurore de la carrière de
Rossini marqua la fin de celle de Mayer. Ce-
lui-ci n'avait été qu'un homme de transition;
son jeune rival était destinée faire une trans-
formation de l'art. L'activité productrice de
Mayer avait été prodigieuse dans les premières
années; plus tard, elle se ralentit. £n 1801,
on lui donna le titre de membre honoraire du
Collège philharmonique de Venise; dans l'an-
née suivante, la place de maître de chapelle
de la basilique de Sainte-Marie-Majeure à Ber-
game lui fut confiée, et depuis lors il n'a cessé
d'en remplir les fonctions. Diverses autres po-
sitions lui ont été ofTertes postérieurement à
Londres, à Lisbonne et à Dresde ; mais son
attachement à la ville de Bergameet son goût
pour l'existence paisible qu'il y trouvait lui
firent refuser les avantages qu'on lui offrait
ailleurs. C'est par les mêmes motifs qu'il n'ac-
cepta pas la place de censeur du Conservatoire
royal de Milan, à laquelle il avait été appelé
par un décret du vice-roi d'Italie, daté du
29 avril 1807. Lorsqu'il eut cessé d'écrire
pour le théâtre, il ne s'éloigna plus de- Bcr>
gamc et ne composa plus que pour l'église.
Partageant son temps entre ses élèves et la
littérature de la musique, il s'est en quelque
sorte isolé pendant vingt-cinq ans du mouve-
ment musical qui l'environnait, et n'a cher-
ché de délassement à ses travaux que dans le
plaisir de former et d'augmenter chaque jour
une collection de partitions de grands maîtres
et de livres relatifs à la théorie et à l'histoire
de la musique qu'il a rassemblée pendant près
de quarante ans. La direction de l'Inslitui
musical de Bergame, fondé par un décret du
18 mar^ 1805, et réorganisé par celui du
6 juillet 1811, lui a été confiée depuis son
origine. Il y enseignait la composition, et y a
formé quelques bons élèves, parmi lesquels on
compte Donizetli. En 1841, j'ai visité à Ber-
game cet homme respectable, aussi intéressant
par sa simplicité, par sa bonté parfaite, que
distingué par son talent. Il avait alors perdu
la vue depuis plusieurs années; mais sa cécité
n'avait point altéré sa douce*gaieté naturelle.
Nous causâmes près de deux heures, et je lui
trouvai beaucoup d'instruction dans la littéra-
ture et l'histoire de la musique, particulière-
ment en ce qui concerne l'Italie. VUnion
philharmonique de Bergame venait de faire
frapperen sonhonneurune médaillequ'il m'of-
frit avec autant de plai«ir que j'en eus à l'ac-
cepter. Elle représente d'un côté son eflîgie, et
porte de l'autre cette inscription :
AL SUO ISTITCTORE
L'i'MONE FILARXOHICA
*0I BEAGAHO
MDCCCXLI
XIV. GIUG.IO
Mayer a cessé de vivre le â décembre 1845,
à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Des obsè-
ques magnifiques lui ont été faites par la ville
de Bergame.
La liste des ouvrages de cet artiste se divise
de la manière suivante : I. Musique d'église :
1*^ Dix-sept messes solennelles avec orchestre.
2» Quatre messes de hequiem, idem.5<' Vingt-
cinq psaumes. 4<* Jacob a Lahano fugiens^
oratorio; Venise, 1791. 5^ Sisara, idem;
ibid., 1793. 6® Tqbisp matrimoniumy idem;
ibid., 1794. 7» la Fâuione, à Forli, 1794.
8» Davide^ idemj^%Venfsej 1795. 9«7/ Sacri-
fizio di Jtftty Aem, à Forli, 1795. 10« Tous
les psaumes à quatre et cinq voix et orgue.
11» Vêpres complètes avec orchestre. 12* Six
IHiserere. 13» Trois Benedictus. 14" Un Sta-
bat, II. Musique tiéatrale : 15» Femio, os-
sia la musica custode delta fede maritale.
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MAYER
43
caolale à trois voix, à Venise, en 1791.
]0^ £ro, cantale à voix seule, pour la canta-
trice Bianca Sacbetti, en 1704. \T^ Saffo, os-
sia I riti d'ApoUo Leucadio, opéra séria, à
Venise, 1794. 18« Ternira edAristOj cantate
pour le théâtre de La Fenice, à Venise, 1795.
19<> Lodoiska, opéra séria, ibid,, 1796.
20« Un Pazzo ne fà cento, opéra bouffe, au
théâtre Saint-Samuel, à Venise, 1797. 21» Te-
lemacco, opéra séria, à La Fenice, 1797.
sa*// Segreto, farce, au théâtre de San-Mosè,
à Venise, 1797- 23» rintrigo délie Lettere,
ibid., 1797. 24® Le Sventure di Leandro,
cantate en deux parties pour le comte Car-
cano, de Vienne. 25*> Avvi$o ai maritati,
opéra bouffe, au théâtre Saint-Samuel, à Vc-
nise, 1798. 26*^ Zauso e Lidia, opéra séria,
pour le ibéâtrede La Fenice, 1798. ^T^Adriano
in Sin'a, idem, pour le théâtra San-Bene-
delto. 28» Che originali! farce, pour le même
théâtre, 1798. 29" L'Amor.ingegnoso, â Ve-
nise, 1799. 30® Z'Ubbidienza per astuzia,
farce, pour le théâtre San-Benedetto, tWd.,
1799. 31» Adelaide di Guesclino, opéra séria,
pour le théâtre de La Fenice, ibid., 1799.
ô'2°L'Avaro, farce, au théâtre San-Benedetto,
1799. 33» Sabino e CarloUa, ibid. 34» L'Aca-
demiadimusica, idem, ibid.j 1799. 35» Lo-
doiska, avec une musique' noavelle, pour le
théâtre de la Scala, à Milan, 1800. 36» Gli
Scitti, opéra séria, pour le théâtre de Xa Fe-
nice, à Venise, 1800. 37» La Locandiera,
opéra bouffe, pour Touverture du théâtre ^e-
rico, à Vicence, 1800. 38» // Carretto del
venditor d'aceto,tdLrcej pour le théâtre Saint-
Ange, â Venise, 1800. 39» L'Equivoco,
opéra bouffe, pour le théâtre délia Scala, à
Milan, 1800. 40» L'Imbroglione ed il Casti-
gamatti, farce, pour le théâtre San-Mosè, à
Venise, 1800. 41» Ginevra di Scozia, opéra
séria, pour Touverture du théâtre de Trieste,
1801 . 42» Le Due Giomate, opéra semi-seria,
pour le théâtre de la Scala, à Milan, 1801.
43» 7 Firtuosiy farce, pour le théâtre Saint-
Luc, à Venise, 1801. 44» Argene , opéra
séria, pour le théâtre de La Fenice, à Venise,
1801 . 45» / Mitteri Eleusini, opéra séria, au
théâtre de la Scala, à Milan, 1802. 46» Ercole
in Lidia, opéra séria, â Vienne, 1803. 47» Le
Finti rivalif opéra boulTe, au théâtre de la
Scala, à Milan, 1803. 48» Alfonso e Cora,
ibid., 1803. 49» Amor non ha ritegno, opéra
bouffe, ibid.j 1804. 50» EUsa, opéra semi-
seria, an théâtre San-Benedetto, à Venise.
51» L*Ero9 délie Indie, pour Pouvcrtiire
du théâtre de Plaisance, 1804. 52» Eraldo ed
Emma, opéra séria, à la Scala, à Milan, 1805.
53° Di locanda in locanda, farce, pour le
théâtre de San-Mosè, à Venise, 1805.54» L'A-
mor conjugale, opéra semi-seria, à Padoue,
1805. 55» La Roceia di Fakenstein, opéra
semi-seria, au théâtre de La Fenice, à Venise,
1805. 56» GHAmericani, opéra séria, ibid.,
1806. 57» Ifigenia in Aulide, opéra séria, à
Parme, 1806. 58» // picciol Compositore di
musica, farce, au théâtre de San-Mosè, de
Venise, 1806. 59» Adelasia ed Aleramo,
opéra séria, pour le théâtre de la Scala, à
Milan, 1807. 60» Le Due GiornaU, avec une
nouvelle musique, pour le théâtre de La Fe-
nice, à Venise, 1807. 61» Ne Vun neVallro,
opéra bouffe, pour le théâtre de la Scala, à
Milan, 1807, et dans la même ville une cantate
pour la paix de Tilsit. 62» Belle ciarle e tristi
fatti, opéra bouffe, pour le théâtre de La Fe-
nice, â Venise, 1807. 63» / Ckerusci, opéra
séria, pour le théâtre Argentina, à Rome,
1808. 64» Il Fero originale, opéra bouffe, au
tréâtre Falle, 1808. 65» Il Hitornod'Ulisse,
opéra séria, pour le théâtre de La Fenice, à
Venise, 1809. 66» Il Raoul di Crequi, opéra
séria, au théâtre de la Scala, à Milan, 1810.
67» Amore non soffre opposizione , opéra
bouffe, au théâtre de San-Mosè, à Venise,
1810. 68» Cantate en deux parties, pour le
mariage de Tempereur Napoléon, exécutée à
rinstitut musical de Bergame.69» Ifigenia in
Aulide, opéra séria, avec une nouvelle mu-
sique, pour Touverture du théâtre de Brescia,
1811. 70» Il Disertore o$sia Amore filiale,
opéra semi-seria, au théâtre de San-Môsè, à
Venise,1811.71»^/édea;Opéra séria, au théâtre
de La Fenice, à Venise, 1812.72» Tamerlano,
idem, au théâtre de la Scala, â Milan, 1813.
73» Le Due Duchesse, opéra bouffe, ibid.,
1814. 74» Rosa bianca e Rosa rossa, opéra
séria, à Rome, 1814. 75» Atar, opéra séria,
au théâtre de la Scala, à Milan, 1815. 76» Elena
e Costantinoy opéra séria, ï6id., 1816. 77»^/-
cide al Rivio, cantate, à Bergame. 78» En-
viron dix cantates à plusieurs voix, sans or-
chestre, pour rusage de rinstitut musical de
cette ville. Les ouvertures à grand orchestre
d^Adelasiay de VEquivoco et de Médée, ont
été gravées à Offenbach et â Paris. Mayer a
composé aussi plusieurs morceaux de mu-
sique instrumentale pour Pécole de musique
qu'il dirigeait.
Comme directeur de rinstitut musical de
Bergame, il est auteur de plusieurs ouvrages
relatifs à renseignement, entre autres de
ceux-ci : laDotlrina degli elemenli musicali,
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44
MAYER
en manusci'ii; Brève metodo d' accompagna-
mento, idem. On cite aussi de lui un alma-
nach musical, et une noUce sur J. Haydn
inLitulée : Brevi tiotizie isloriche délia vitae
délie opère di Giuseppe Ifaydn; Bergame,
1809, iu-8« de quatorze pages. Ennn, il a
écrit une notice intitulée : Cenni biographici
di Antonio Capuzzi, primo violonista délia
chiesa di S, -Maria Maygiore di Bergamo,
Ce morceau se trouve dans le recueil intitulé :
Poésie in morte di Ant, Capuzzi; Bergame,
1818, in-8°.
MAYER (Charles), pianiste et composi-
teur, est né en 1792, à Ciauslhal, dans le
Harz, suivant VUniversal Lexikon der Ton-
fcunst, de Schilling, lequel ajoute que son
premier maître de musique fut Torganiste
Rolirmann,que son père le destinait à Tétudc
du droit, qu*il ne le laissa se livrera la mu-
sique qu*aux heures de récréation, de manière
à ne point interrompre ses travaux, et que,
parvenu à Tâge de la conscription, Mayer
Tut enrôlé dans un régiment et ne fit point
d*autre service militaire que celui de secré-
taire de son colonel; enfin, que, conduit en
Russie dans Texpédition française de 1812, il
y fut accueilli dans la maison d'un grand sei-
gneur, où il resta pendant la retraite. D'autre
part, M. Bernsdorf dit, dans son Unicersal
Lexikon der Tonkunst, que Charles Mayer
est né à Kœnigsbcrg, en 1802; ce qui le ra-
jeunirait de dix ans. Je pense que ces deux
notices sont également erronées, et j*ai pour
garant de mon opinion une lettre écrite de
Francfort à la Gazette générale de musique
de Leipsick (1816, p. 8), dans laquelle il est
rendu compte d'un concert donné, au mois
d'octobre 1815, dans cette ville, et où le jeune
Charles Mayer, dgé de seize ans, avait exé-
cuté, d'une manière remarquable, un con-
certo de Dussek et un ^Tand rondo de Field,
son maître. Charles Mayer est donc né en
1799.
Ou voit, dans le même compte rendu,
que son père, né à Francfort, avait été vir-
tuose clarinettiste dans sa jeunesse; qu'il fut
attaché pendant neuf ans, en cette qualité, à
l'orchestre du théâtre de sa ville natale; qu'il
fut ensuite engagé dans la musique d'un régi-
ment français avec lequel il fut en Russie dans
la campagne de 1 81 2 ; que sa femme et son ais
l'y accompagnèrent; que madame Mayer, née
lévéque, était une cantatrice de quelque ta-
lent, et «iu'elle s'établit à Pétcrsbourg, comme
professeur de musique élémentaire et de chant.
C'est alors que son fils commença des études
sérieuses de piano. Ensuite, il s'établit à Mos*
cou et y devint élève de Field. Par les leçons
de ce professeur et par un travail assidu il est
devenu lui-même un pianiste très- distingué.
Je l'ai connu à Paris, en 1818, et lui ai trouvé
un talent remarquable. S'étant rendu en Bel-
gique iK>ur y donner des concerts, en 1819,
il résida à Bruxelles pendant près d'une an-
née. Après avoir voyagé en Allemagne, il est
retourné à Moscou, où il jouissait de beaucoup
de considération comme professeur, et d'une
position fort heureuse. Plus tard, il s'est établi
à Pétersbourg, où il se livrait avec succès à
l'enseignement, sans négliger ses propres
études, particulièrement dans la composition.
Quelques-unes de ses œuvres les plus impor-
tantes se font remarquer par le mérite de la
facture et par une instrumentation pleine
d'eflTet. En 1845, Charles Mayer fit un grand
voyage dans lequel il visita la Suède, le Dane-
mark, Hambourg, Leipsick, la Belgique, l'Al-
lemagne rhénane. Vienne, la Hongrie, Dresde,
où il était en 1846, et qu'il revit dans l'année
suivante, après avoir passé six mois à Péters-
bourg. Depuis longtemps il éprouvait du dé-
goût pour l'habitation en Russie; il m'en
parlait souvent et avait même désiré obtenir
une place de professeur au Conservatoire de
Bruxelles. Vers 1650, il s'est fixé à Dresde,
où il est mort, le 2 Juillet 1862.
Le nombre des œuvres publiées de Charles
Mayer s'élève à plus de deux cents. Les plus
importantes sont : 1« Grand concerto (en re)
avec orchestre, op. 70; Berlin, Paei. 2» Con-
certo symphonique (en re), op. 89 ; Hambourg,
Schuberth. 5** Grand rondo brillant avec or-
chestre, op. 28; Leipsick, Peters. 4« Premier,
deuxième et troisième allegro de concert avec
orchestre; Leipsick, Uofmeister. 5<> GraïKies
variations (sur un thème de Cenerentola)
avec orchestre; Leipsick, Kistner. 6<> Grandes
études mélodiques et de concert, en plusieurs
recueils ou détachées. 7<* Des toccates. 8« Des
caprices. 9<>Des nocturnes. 10** Des romances
sans paroles. 11° Des fantaisies sur des thèmes
d'opéras. 12» De grandes valses. IS^'Des varia-
tions. \A^ Des morceaux de fantaisie. 15<» Des
rondeaux pour piano seul, n«' 1, 2, 5, 4.
16® Des exercices.
MAYER (Edouard DE), amateur distin-
gué de musique, né à Rotterdam, dans les der-
nières années du dix-huitième siècle, était,
vers 1825, l'âme de l'activité musicale dans
celte ville. 11 vécut quelque temps à Vienne,
et y publia un grand concerto pour le piano,
avec orchestre, op. 6 (en mi mineur), chcx
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MAYER — MAYSEDEPi
45
'WiUendorf. Ses autres coinposUions ont été
publiées en Hollande.
Un autre artiste, nommé Edouard Maynr^
était, en 1848, directeur de musique à
lîeu-Strelitz, où il publia : 1** Cinq chants
pour soprano, contralto, ténor et basse, op. 5,
chez Barnewitz. ^ Cinq chants pour quatre
voix d*horomes, op. G, ibid, 3*^ Trois Lieder
pour soprano ou ténor, avec-accompagnement
de piano, op. 7, ibid.
On ne trouve rien sur ces artistes chez les
biographes allemands, ni sur Augutte Mayer,
de Cassel, chanteur qui remplit les rôles
de basse à TOpéra allemand de Dresde, de-
puis 1819 jusqu*en 1826 ; qui y fit représenter,
en 1823, le drame musical en deux actes de
sa composition : die Burgschafl (la Caution),
d'après la ballade de Schiller, et qui publia à
Leipsick, chez Hormeister, en 1820, sïxZieder
pour voix de basse avec accompagnement de
piano ; ni sur un autre Auguste Mayer, de
Hanovre, qui perfectionna VjEolodicon de
Ickler, et qui le jouait à Brème, en 1827; ni
sur Louis Player, violoniste, qui publiait à
Leipsick, chez Hofmeister, en 1841^ douze
compositions brillantes pour le violon^ avec
accompagnement de piano, ctuvres 80 et 81 ;
ni, enfin, sur J?fnt7e Mayer, qui faisait jouer
à Linz, en 1848, Topera de 9a composition
DonRodrigue, ou le Cid. Le biographe Ernest-
Louis Gerber n'était pas un aigle; mais il
était plus soigneux de son travail que ses
successeurs d'outre-Rhin.
MAYIVARD (Jean), musicien anglais et
luthiste habile, vivait à Londres au commen-
cement du dix-septième siècle. On a de lui un
recueil intitulé : The twelve Wonders of the
World, set and composed for the vioU da
gamba, the Iule and the voyce, to sing the
verse, ail threejointly and none several, etc.
(les douze Merveilles du monde, composées
l>our la basse de viole, le luth et la voix, etc.) ;
Londres, 1611, in-fol.
MAYA (Jéar), musicien bavarois qui vi-
vait vers la fin du seizième siècle, naquit à
Frisinge, et fut curé à Jahrz, près de Munich.
On connaît de sa composition : Cantiones sa-
crx trium voeum elaboratje; Munich, 1596,
in-4».
HIAYR (Rupert-Igrace), en dernier lieu
maître de chapelle de Tévéque de Frisinge,
naquit, vers le milieu du dix-septième siècle,
à Schardingen, en Bavière. Après nvoir été
successivement musicien de cour à Aichstaedt,
à Ratisl>onne, et violoniste de la chapelle élec-
torale de Munich, il entra, en 1706, au ser-
vice de révéque de Frisinge, et mourut, en
1716, dans cette position. Il a fait imprimer
de sa composition : 1» Palestra musica, con-
sistant en treize sonates à deux, trois et
quatre parties, et un Lamento à cinq parties ;
Augsbourg, 1674, in-folio. 2<' Vingt-cinq Of-
fertoria dominiccUia, ou motets à quatre et
cinq voix concertantes, deux violons, trois
trombones ou violes et basse continue. 3« Sa-
cri concentus psalmorum, antiphonarum,
piarum cantionum, ex sola voce et diversis
instrumentis compositi; Ralisbonne, 1681,
in-4®. 4" Psalmodia brevis ad vesperas to-
tius anni, à quatre voix, deux violons, trois
violes ou tromi)ones et basse continue pAugs-
bourg, 1706, in-4».
JUAYIi (Tobie-Gabriel), né en Souabc,
était étudiant de runiversilé d'AUdorfT, lors-
qu'il soutint, pour obtenir le <ioclorat en phi-
losophie, une thèse qu'il a fait imprimer sous
ce titre : Disputatio musica de divisione
monocordi et deducendis inde sonorum con-
cinnorum speciebus\ Altdorfli, 1662, in-4<^.
MAYSEDEU (Joseph), violoniste distin-
gué et compositeur élégant, est né à Vienne,
le 26 octobre 1789. Les éléments de la musique
et du violon lui furent enseignés par un
maître obscur; mais plus tard il devint élève
de Schuppanzigh qui le choisissait toujours
pour jouer la partie de second violon dans ses
matinées ou soirées de quatuors. Un son pur,
une exécution brillante dans les traits, enfin,
une certaine élégance de style, forment le ca-
ractère de son talent d'exécution, qui laisse
seulement désirer un peu plus de variété d'ar-
chet et plus d'énergie. Ses compositions, par-
ticulièrement ses rondeaux brillants, ses airs
variés pour violon, et ses trios iK>ur piano,
violon et violoncelle, ont obtenu des succès
européens. Ces ouvrages se font moins remar-
quer par le mérite de la facture que^ par un
heureux instinct de mélodie, et beaucoup de
goût dans les détails. Mayseder a toujours
vécu à Vienne et n'a fait aucun voyage pour
se faire entendre en Allemagne ou à l'étran-
ger. Successivement nommé virtuose de la
chambre impériale, premier violon solo de
l'église de Saint-Étienne et du théâtre de
la cour , il a été chargé en dernier lieu
de la direction de l'orchestre de la cha-
pelle impériale, où il a montré du talent.
Cet artiste a publié environ soixante œuvres
de musique instrumentale, parmi lesquelles
on remarque : l'^ Concertos i>our violon, n° 1
(œuvre 22), 2 (œuvre 26), 3 (œuvre 28);
Vienne, Berlin et Paris. 2« Concerto varié
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4G
MAYSEDER - MAZAS
idem, op. 43; Yienne, Diabelli. 3« Grand
morceau de concert, op. 47; t&td. 4* Polo-
naises pour violon principal, avec accompa-
prnement d^orcheslre ou de qualuor, n«' 1 à 6 ;
Vienne, Àrlaria, Diabelli et Hasliuger.5<> Ron-
deaux brillanls pour violon principal et or-
chestre ou quatuor, op. 21 , 27, 29 et 36; ibid.
€<* Airs et thèmes originaux variés pour violon
principal avec orchestre ou quatuor, op. 18,
23, 33, 40 et 45; ibid. 7» Thèmes variés, avec
accompagnement de second violon, alto et
violoncelle, op. 1, 4, 15; ibid. 8« Quintettes
pour deux violons, deux altos, violoncelle et
contrebasse ad libitum, d°» 1 et 2, op. 50 et
51 ; ibid. 9° Quatuors pour deux violons, alto
et basse, op. 5, 6, 7, 8, 9, 23; ibid. 10« Trios
pour piano, violon et violoncelle, op. 34 et
41; ibid. 11<> Sonates pour piano et violon,
op. 16 et 42; ibid. Beaucoup de morceaux de
moindre importance. Celle musique est en
général agréable, mais elle n*indique pas une
forte conception dans le développement des
idées.
MAZAS (JACQDES-FiRBOL), né à Besiers,
Je 23 septembre 1782, fut admis, le 16 floréal
an X (1802), au Conservatoire de musique de
Paris, oii il devint élève de Baillot pour le
violon. Le premier prix lui fut décerné, en
1805, au concours public, et bientôt il se fit
remarquer par la manière large et suave en
même temps dont il exécuta, aux concerts de
rOdéon, quelques concertos de Viotti, et par
son jeu élégant et gracieux dans le concerto
(en re) que M. Auber avait écrit pour lui, et
qu'il joua dans les concerts du Conservatoire,
en 1808. D'abord attaché à Torchestre de
rOpéra italien, il quitta cette position, en
1811, pour voyager en Espagne. De retour à
P^ris, vers la fin de 1813, il visita TAngleterre,
Tannée suivante, revint à Paris par la Hol-
lande et la Belgique, et partout se fit entendre
avec succès. En 1822^ il s'éloigna de nouveau
pour voyager en Italie, puis en Allemagne et,
enfin, en Russie. Il ne parait pas que cette
longue excursion ait été avantageuse à sa for-
tune, car plusieurs années après on le re-
trouve en Pologne dans une situation fâcheuse.
Des liaisons intimes avec une femme peu digne
d'un artiste si distingué vinrent encore aggra-
ver sa position. Vers la fin de 1826, il élait à
Lemberg, sur les frontières de la Pologne,
malade et presque dénué de ressources. Des
jours plus heureux vinrent enfin pour lui.
En 1827, il reparut en Allemagne et obtint de
brillants succès dans les concerts qu'il donna à
Berlin et dans quelques autres grandes villes.
De retour à Paris en 1820, il se fit entendre
dans les concerts du Conservatoire; mais il n*y
retrouva plus les vifs applaudissements qui
l'accueillaient autrefois. Ses meilleurs amis ne
purent se dissimuler que son talentavait pefdu
quelque chose des qualités qui en faisaient
autrefois le charme. En 1831, l'administratioa
du théâtre du Palais-Royal l'engagea comme
premier violon; mais il ne garda pas long-
temps cette position, à laquelle il préféra celle
de professeur et directeur des concerts à Or-
léans. Après plusieurs années de séjour en
cette ville, il accepta la place de directeur
de l'école communale de musique à Cambrai,
en 1837, qu'il a aussi abandonnée en 1841.
Depuis cette époque, je n'ai plus trouvé de
renseignements sur cet artiste, si ce n'est qu'il
fit jouer au théâtre de l'Opéra-Comique , au
mois de novembre 1842, un ouvrage en un
acte, intitulé: le Kiosque, dont le livret étaiC
de Scribe et Paul Duport. Il y avait peu d'in-
térêt dans le sujet de cette pièce qui n'obtint
qu'un médiocre succès. La Revtu et Gazette
musicale de Paris a annoncé la mort de
Mazas en 1840, mais sans indiquer le lieu ni
la date du décès.
Blazas a beaucoup écrit pour le violon et
pour l'alto : ses compositions ont été bien
accueillies par le public. Ses principaux ou-
vrages sont : 1<> Premier concerto pour violon
et orchestre ; Paris, Naderman. 2* Premier
air varié pour violon et quatuor, op. 2 ; Paris,
Frey. S** Première fantaisie pour violon et or-
chestre, op. 5; ibid. 4^ Barcarolle firançaise,
tdem, op. 6; Paris, Pacini. 5<> Fantaisie espa-
gnole, idem, op. 19 ; ibid. 6<> Fantaisie sur la
quatrième corde, op. 20 ; ibid, 7« Le Retour
du printemps, idem, op. 27; Paris, Pleyel.
8* La Babillarde, scène-caprice, avec qua-
tuor, op. 37 ; Mayence, Schott. 9" Trois qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, op. 7 ;
Paris, Pacini. 10® Trois trios pour deux vio-
lons et allô, op. 4; Paris, Frey. 11<> Duos |H>ur
piano et violon, sous le tilre de Récréations,
op. 8, 9, 10, 3i; Paris, Pacini; Leipsick,
Peters. 12<> Trois duos concertants pour deux
violons, op. 34 ; Bonn, Simrock. 13o Collection
de duos faciles pour deux violons, op. 38;
Mayence, Scholt. 14» Idem, op. 39; ibid.
15» La Consolation, élégie pour l'alto, avec
accompagnement d'orchestre, op. 29; Paris,
Pleyel. 16» Méthode de violon, suivie d'un
traité des sons harmoniques en simple et
(louble corde; Paris, Frey; Bonn, Simrock.
170 Méthode pour l'alto; ibid. Ces ouvrages
ont clé traduits en allemand. IS^ Romances
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MAZAS — MAZZAFERRATA
•n
avec accompagnement de piano; ihid. Mazas
a composé quelques pièces charmanles en et
genre. Il a écrit la musique d'un grand
opéra, intitulé: Corinne au Capitale, dont
la musique fut reçue avec applaudissement
après Taudition qui en fut faite à la scène, au
mois d'octobre 1820, mais qui n'a jamais été
représenté. L'ouverture de cet ouvrage fut
exécutée au concert de la Société philharmo-
nique de Londres, eo 1822, et à Berlin, dans
Tannée suivante. Dans un concert qu'il donna
à Vienne, en 1826, Mazas flt jouer l'ouverture
de Mustapha, opéra comique de sa composi-
tion, et y exécuta un concerto héroïque pour
le violon, qui obtint un brillant succès.
MAZIBiGUË (Jean-Baptiste), né à Sa-
méon, canton d'Orchies (Nord), le 50 sep-
tembre 1809, y apprit les éléments du plain-
cbant et de la musique. Admis ensuite comme
élève au Conservatoire de Lille (1823), il y re-
çut des leçons d'harmonie d'un professeur de
quelque mérite, nommé Baumann^; mais plus
occupé de plain-chant que de musique, et
en quelque sorte étranger à la tonalité de la
musique moderne, il fit peu de progrès dans
cette science, quoique son instinct fût remar-
quable. On peut dire que pour lui il n'y eut
jamais de mode majeur ou mineur ; il ne
connaissait que les huit tons du plain-chant;
il ne comprit jamais autre chose et ne fut
sensible qu'à cette tonalité. Sorti du Con-
servatoire, il fut d'abord simple chantre de
paroisse; plus tard, il fut nommé maître
de chapelle de Téglise Saint-Étienne, à Lille,
et conserva celte position jusqu'à sa mort,
arrivée le 26 juin 1860, à l'âge de près
de cinquante et un ans. Sous sa direction, le
plain-chant harmonisé fut exécuté dans le
chœur de Saint-Étienne avec une perfection
qu'on chercherait vainement dans les autres
églises de France. Lui-même composa une
grande quantité de messes et de psaumes en
plain-chant, dans lesquels on remarque un
sentiment religieux comparable au caractère
des plus belles pièces de l'Antiphonaire. Il pu-
blia ses productions en ce genre soûs ce titre :
Recueil de plain-chant et de musique reli-
gieuse; Paris, 1845, deux volumes in-4«. La
lievue de la musiqw religieuse de M. Danjou
(troisième année, 1847, p. 75-77), contient
une analyse de cet ouvrage. On a aussi de Ma-
^«"gue : les Psaumes en faux-bourdon;
Lille, 1855, un volume grand in-8<>. Cet ou-
vrage n'est qu'une nouvelle édition améliorée
€t presque entièrement refondue du précédent.
MAZOUYEU (Nicolas), maître des en-
fants de chœur de la cathédrale d'Autun, en
Boui^ogne, né vers le milieu du seizième
siècle, obtint au concours du Puy de musique
d'Évreux, en 1582, le prix de la lyre d'argent,
pour la composition de la chanson française à
plusieurs' voix, commençant par ces mots :
Mon Dieu, mon Dieu que j*aime,
MAZZA (Arge), abbé, professeur de grec,
né à Parme, le 21 novembre 1741, est mort
dans celte ville, le 11 mai 1817. Il est auteur
de trois odes qu'il a, publiées sous ce titre :
Gli effetti délia musica; solennixandosi il
giorno di Santa Cecilia da' signori Filar^
monici; Parme, 1776, in-8<^. Ces petits poèmes
relatifs à la musique ont été réimprimés avec le
litre suivant : Sonnetli sulV armonia; Parme,
1801 , in-4*'. On a aussi de l'abbé Hazza des vers
remplis d'enthousiasme, qu'il improvisa en
quelque sorte à l'occasion de la représentation
de VAgnese de Paer (voyez ce nom), à Parme,
et qui ont été publiés sous ce titre : MV aura
armonica, versi estemporanei rappresentan-
dosi nel teatro del Sig, Fahio Scotti /'Agnese
di Ferdinando Paer; Parma, nella stampe*
ria imper., 1809, petit in-4«. Ces vers ont été
réimprimés dans le tome III des œuvres de
l'auteur (Parme, 1819, cinq volumes in-8«).
AIAZZA (Joseph), de la même famille, né
à Parme, dans les premières années du dix-
neuvième siècle, s'est fait connaître, comme
compositeur dramatique, par les opéras dont
voici les litres : 1» La Figilanna delusa, à
Turin, en 1827. ^°L*Mbergo incantato, opéra
bouffe, à Florence, en 1828 ; le même ouvrage
a été joué à Naples, avec succès, en 1855.
5«£/ena e Malvino, à Rome, 1855. 4«Xa
Dama irlandese, à Naples, en 1856. 5» Cat-
terina di Guisa, à Trévise, en 1858. 6« Z'Or*
fantlla di Lancia, à Milan, dans la même
année. 7^ Leocadia, à Zara, en 1844.
La femme de cet artiste, Adellna Mazza,
était cantatrice dramatique et chanta, depuis
1855 jusqu'en 1846, à Naples, à Rome, à
Trieste et à Ferrare, mais surtout dans les
villes de second et de troisième ordre.
MAZZAFERRATA (Jean - Baptiste ) ,
compositeur, né à Como (suivant les Notizie
de* contrappuntisti d'Ottavio Pitoni), et
maître de chapelle de V Académie de la Mort,
à Ferrare, s'est fait connaître, dans la seconde
moitié du dix-septième siècle, par plusieurs
compositions vocales et instrumentales, dont
les plus connues sont: \^ Il primo lihrodé*
Madrigali a due e tre voci, amorosi e mo-
ralij opéra «econda; Bologne, Jacques Monti,
1GG8. Il en a été fait une seconde édition qui a
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4S
MAZZAFERRATA — MAZZOCCHl
été imprimée dans la même ville, eo 1685, chez
le même éditeur. Le second livre parut en 1 G75:
il en fut fait une autre édition, en 1083, à
Bologne, chez Monii. ^ Canzonette a due
voci, op. 4 ; ibid. 3<> Canzonette e cantate a
due voci,^ op. 5. On a fait de cel ouvrage une
première édition en 1668 ; deux autres éditions
ont été publiées en 1677 et 1683. 4« Cantate
da caméra a voce sola,- Bologne, 1677, in-4^
La deuxième édition est datée de Bologne,
1683, in-4'». 5» Sonate a due vioUni, con un
baisetto di viola se piace, opéra quinta;
Ulrechl, 1682, in- fol. 6*» Salmi concertati a
3 e 4 t70Ci^ con violini, op. 6; Venise, 1684,
10-4*». 7'* Cantate morali e spirituali a due e
trevoci, op. 7; Bologne, 1690, in-4*.
MAZZAl^TI (Ferdinaro), comi>ositeur,
violoniste et chanteur distingué, né i Rome,
vivait dans cette ville, en 1770, lorsque Burney
la visita. Il possédait une bibliothèque consi-
dérable de livres imprimés et de manuscrits
où se trouvaient la plupart des compositions
de Paleslrina. Il montra à Burney un traité de
musique qui était à peu près achevé. Parmi
ses compositions, on remarquait des opéras,
motets, quintettes, quatuors et trios pour le
violon. L^abbé Santini,de Rome, possède sous
son nom des canzoneltcs avec accompagnement
de piano.
IHAZZINGHI (Josepd), planiste et com-
positeur, naquit à Londres, de parents Italiens,
en 1765. Son père, organiste de la chai>elle
portugaise, lui enseigna les éléments de la
musique et du piano : le jeune Hazzingbi re-
çut ensuite des leçons de composition de Jean-
Chrétien Bach, puis de Bortolinl, de Sac-
chini et d'Anfossi. A dix ans, il était déjà
assez avancé pour remplacer son père comme
organiste à la chapelle portugaise; à dix-neuf
ans, il était accompagnateur et directeur de
musique à TOpéra italien. On rapporte que
lorsque le théâtre dn Roi fut brûlé, en 1789,
on venait de jouer Topera de Paisiello la Lo-
canda, qui avait obtenu un succès d*eothou-
siasme, et tous les amateurs regrettaient
qu'on Qe pût plus représenter cet ouvrage
avant d*avoir fait venir de Naples une autre
partition; mais Mazzinghi, sans autre secours
que sa mémoire et les rôles des acteurs, écrivit
toute rinstrumentation en quelques jours.
C'est ver« le même temps qu'il composa lui-
même l'opéra italien // Tesoro, qui fut bien
accueilli du public. £n 1791, il commença à
écrire, pour le théâtre anglais, des opéras,
ballets et mélodrames. Le nombre de ses ou-
vrages en ce geiire est considérable : on a re-
tenu particulièrement les titres de ceux-ci :
\^ j^ Day in Turkey (une Journée en Tur-
quie), opéra comique, au théâtre de Covenl-
Gai-den. 3» The Magician (le Magicien), idem.
Z^Le Siège de Bangalore, mélodrame, idem,
A'' Paul et Virginie, ballet, au théâtre de Hay-
Market. 5« Les Trois Sultanes, idem. , ibid. y au
môme théâtre. 6« Sapho, idem, ibid. 7» Za
Belle jirsène, opéra comique. 8» Le Bouquet,
divertissement, idem. d^EUsa, ballet pastoral.
10» Ramah-Droog, grand opéra, en société
avec Reeve, au théâtre de Covent-Garden.
11» The Tumpikegate (la Barrière), opéra
comique, avec Reevc, au même théâtre.
12o Blind Girl (la Fille aveugle), idem.
13« fFifeoftwo Husbands (la Femme à deux
maris), mélodrame. 14« L'Exilé , opéra co-
mique. 15» Free Knights (les Chevaliers cr-"
rants). On a gravé en partition pour le piano:
Paul et Virginie, les Trois Sultanes, la
Belle Arsène et Sapho. Hazzinghi a été long-
temps professeur de piano à Londres, et a ac-
quis des richesses assez considérables dans
Pexerctce de cette profession. Ayant étéélové
au rang de comte, par le roi Georges IV, il se
retira à Bath, où il fit un noble usage de sa
fortune. Il y est mort à l'âge de quatre-vingt-
neuf ans, le 15 janvier 1844. On a imprimé
de sa composition soixante-sept sonates de
piano, divisées en vingt-deuX œuvres, publiés
chez démenti, Dalmaine, Broderip, etc.;
trois quatuors pour piano, flûte, violon et
alto, op. 3, ibid.; une méthode de piano pour
les commençants, intitulée: Tyro-Musicus ,
being a complète introduction to the piano^
forte; Londres, Clementi; une symphonie
concertante pour deux violons, flûte, alto et
basse, op. 41 ; des pièces d'harmonie pour
quatre clarinettes, deux petites flûtes, deux
bassons, deux cors, trompette, serpent et
trombone, op. 33; et beaucoup de petites
pièces |)our différents instruments'.
MAZZOCCHl (DoHiifiQUE) , compositeur
de l'école romaine et docteur en droit civil et
canon, naquit à Clviia-Castellana, vers la fin
du seizième siècle, et passa la plus grande
partie de sa vie à Rome, où il se lia d'amitié
avec Jean-Baptiste Doni, qui lui a dédié son
livre intitulé: jinnotasioni sopra il corn-
pendio de' generi e de' modi délia musica.
Pitoni, dans ses notices manuscrites sur les
compositeurs, attribue à Mazzocchi la musique
d'un drame, intitulé : le Catene d'Adone. Il a
écrit aussi les oratorios : // Martirio de*
SS. AbbundioedJbbitndanzio;Kome, 1631,
cl Maziano e Giovanni; ibid. Parmi ses com-
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MAZZOCCHI — MAZZUCATO
49
posilions imprimées, oo connaît : 1* Jlfusiche
morali a 1, â, 3 voci; Rome, Zanetti, 1695.
2*ifotem" a 2, 3, 4, 5, 8, 9 ^oei; ibid., 1628.
5* Madrigali a 4 « 5 vœi concertati con [in-
strumenti; ibid., 1640. 4'* Madrigali a 5 voci
inpartitura; ibid., 1658. C'est dans la pré-
face de cet ouvrage qu'on trouve Texplication
des signes d'augmentation et de diminution de
rintensité des sons < > > < <iui, depuis
lors, sont restés en usage, et que Mazzocchi
employa le premier. 5<* Tutti H versi latini
del Som. Pont. Urbano FUI, posti in
musica a â, 3, 4, 8 voct; Rome, Zanetli,
1638.
MAZZOCCHI (Virgile), frère putné du
précédent, naquit à Civila-Gastellana, vers la
lin du seizième siècle. Après avoir été maître
de chapelle de Saint-Jean-de-Latran, depuis
le mois de juin 1628 Jusqu'à la fin de sep-
tembre 1629, il passa à Saint-Pierre du Vati-
can, en la même qualité. Il mourut au mois
d'octobre 1646, dans un voyage quMl fil à
Cîvila-Castellana. Pitont dit, dans ses notices
manuscrites sur les compositeurs, que Vir-
gile Mazzocchi introduisit dans la musique
d'église un style plus agréable et plus brillant
que celui de ses devanciers. Il établit aussi à
Rome une école de chant et de composition
où se formèrent d'excellents artistes. Enfin,
e'est à Mazzocchi qu'on attribue les premières
améliorations considérables qui furent intro-
duites dans le rhythme régulier de la musique.
On n'a imprimé qu'un petit nombre de ses ou-
vrages : les plus connus sont deux livres de
motels à quatre et à huit voix, publiés à
Rome, chez Grignani, 1640. Après sa mort, un
de ses élèves publia un de ses derniers ouvrages
sous ce titre : Firgilii Mazzocchi in Fat.
basiL musies prxfecti psalmi vespertini
biniê ehoris coneinendi; Rom», Grignani,
4648. Mazzocchi a laissé aussi en manuscrit,
dans les archives de la chapelle du Vatican,
des messes, psaumes, offertoires et antiennes,
mais en petit nombre.
MAZZOIil^I (Jacques), compositeur de
l'école romaine, vivait à Rome vers la fin du
dix-septième siècle, et y a fait représenter avec
succès, en 1694, l'opéra intitulé: to Cottansa
in amor vin.ce l*inganno.
M AZZOI^I (Jacques), professeur de philo-
sophie à l'Université de Plse, naquit à Césène
«n 1548, et mourut dans la même ville, le
10 avril 1598. On a de lui un traité philoso-
phique intitulé : De Triplici hominis vita :
activa, contemplativa ac religiosa; Césène,
1576, in-4*. Il y a plusieurs autres éditions de
■ lOCa. UlflV. DESXUSICIEXS. T. VI.
ce livre, où Mazzoni traite de la musique de-
puis la question 2684 jusqu'à la 2777*.
]llAZZOPlI(AiiT0i?iE), compositeur de mu-
sique dramatique et religieuse, naquit à Bo-
logne en 1718. Élève de Predieri, il étudia sous
ce maître le contrepoint et le style drama-
tique. Très-jeune encore, il remplit les fonc-
tions de maître de chapelle de plusieurs
églises à Fano, particulièrement de celle des
Oratoriens ou PP. Filippini, et dans d'au-
tres villes de la Marche d'Ancône. De retour
à Bologne, il fut agrégé à l'Académie des phil-
harmoniques, en 1743 ; dans l'année suivante,
il partit pour l'Espagne et composa plusieurs
opéras pour les théâtres de Madrid et de Lis-
bonne. On le retrouve en Italie, en 1752, où
il écrivait à Parme et à Naples. Dans les an-
nées suivantes, on joua aussi plusieurs de ses
ouvrages à Venise, à Bologne et dans d'autres
villes. L'Académie des philharmoniques de
Bologne le désigna comme prince, c'est-à-
dire, président, en 1757. Appelé à Pélcrsbourg,
dans l'anuée suivante, Mazzoni composa, pour
le Théâtre-Impérial, des cantates ctdes opéras
dont les titres ne sont pas connus; puis il vi-
sita la Suède et le Danemark. Après son retour
à Bologne, en 1761 , il fut choisi comme maître
de chapelle de Saint-Jean in 3îonte, église
des chanoines de Lalran; puis, en 1767, il
fut désigné comme substitut de Caroli, pour
la place de maître de chapelle de la cathédrale
de Saint-Pierre. En 1775, il fut prince de
l'Académie des philharmoniques pour la qua-
trième fois. II avait écrit en 1756, pour le
théâtre de Parme, l'opéra bouffe intitulé : /
Fiaggiatori ridicoli. A Naples, il donna
Achille in Sciro. En 1754, il écrivit, à Mo-
dène, le A$tuzie amorose, opéra bouffe, et,
en 1756, Ifigenia in Tauride, à Trévise.
En 1770, il se trouvait à Bologne, où il fit en-
tendre un Magnificat à huit voix réelles. Dans
la Bibliothèque royale de Copenhague, on
trouve une messe â huit voix réelles de la
composition de Mazzoni, et un Laudatepueri
à voix seule avec orchestre. Le catalogue de la
Bibliothèque du Lycée communal de musique
de Bologne indique, sous le nom de Mazzoni :
Musica sacra manoscritta, mais sans aucune
désignation des œuvres qui y sont contenues.
MAZZLIGATO (Albert), compositeur
dramatique, professeur de chant au Conserva-
toire de Milan, et littérateur musicien, est né
àUdine (Frioul), le 20 juillet 1813. Dès son
enfance, il fit à la fois des éludes littéraires et
musicales ; sa mère lui donna les premières
leçons de solfège et de chant ^ puis il suivit les
4
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so
MAZZUCATO — MECKENHEUSER
cours de rUniversité «le Padoue et y acheva
ses études de mathématiques en 1834. Ce fut
alors qu'abandonnant la carrière des sciences,
il résolut de suivre son penchant pour la cul-
ture de Tari vers lequel il se sentait un pen-
chant irrésistible. Bresciani, élève de Calegari
(voyez ce nom), lui donna quelques leçons de
composition ; cependant son instruction mu-
sicale était peu avancée lorsqu'il écrivit la
musique du drame : la Fidanzata di Lam-
mermoor, qui fut représenté avec succès,
d'abord à Padoue, puis à Milan. La bonne
opinion que cet essai avait donnée de l'avenir
du jeune compositeur, lui procura bientôt
l'accès du théâtre de la Canobbiana, dans cette
dernière ville, où il fil représenter son opéra
bouffe : il Don ChiscioUo. Celle fois Marzu-
cato fut moins heureux, bien qu'on eût distin-
gué dans son ouvrage deux airs, deux duos et
plusieurs chœurs oii se faisait remarquer le
sentiment dramatique. Pende temps après, il
fit un vovage à Paris, où ses idées se modi-
fièrent à l'audition des symphonies de Beet-
hoven, exécutées par l'orchestre delà Société
des concerts, et par l'impression quC'firent sur
lui les opéras de Meyerbeer et la Juive, d'Ha-
lévy. Grâce à sa rare intelligence, la lecture
des parlilions de ces ouvrages lui tint lieu
d'études plus régulières, et lui fit faire de ra-
pides progrès dans l'art d'écrire. De retour en
Italie, il y donna, dans son Esmeralda, la
preuve de ses progrès : cet opéra réussit éga-
lement à Mantoue, à Udine et à Milan. / Cor-
sari, opéra composé dans le slyle déclamé du
précédent, eut une chute éclatante au théâtre
de la Scala, de Milan, dans l'année 1839, et le
compositeur, découragé, garda le silence pen-
dant près de deux années. Au carnaval de
1841, il donna, au théâtre i?e, le drame lyrique
i Due Sergenti, ouvrage dans lequel il avait
modifié de nouveau sa manière, et dont quel-
ques morceaux furent chaleureusement ap-
plaudis à Milan et à Gènes, luigi F, re di
Francia, que Mazzucato fit représenter le
25 février 1843, fut aussi bien accueilli ,* mais
déjà Verdi avait fixé l'attention du public mi-
lanais; dès ce moment, il n'y eut plus de
vogue que pour lui, et les autres compositeurs
ne marchèrent qu'à sa suite. Ernani, dont
Mazzucato osa refaire la musique pour Je
théâtre de Géncs, tomba tout à plat en 1844.
Dès 1839, cet artiste distingué avait suc-
cédé à Mauri dans le position de professeur de
chant des jeunes filles, au Conservatoire de
Milan. Il a été, depuis l'origine de la Gazetta
musicale di JUitano, un de ses meilleurs ré-
dacteurs, et l'un des plus actifs. On a de lut
une traduction iUlienne de la Méthode de
chant de Garcia, ainsi qu'une version, dans
la même langue, du traité d'harmonie de
l'auteur de cette biographie, laquelle a été
publiée sous ce titre : Traitato compléta délia
Teoria e délia pratica delV Armonia ; Mi-
lano, Ricordi, un volume grand in-8«, sans
date (1845). Plusieurs autres éoriu et traduc-
tions d'ouvrages relatifs à la musique sont
dus à M. Mazzucato; mais Je n'en ai pas les
titres exacts.
MAZZLCHELLI (Jeah-Mahie, comte
DE), né à Brescia, le 28 octobre 1707, mort le
19 novembre 1765 des plus savants écrivains
de son temps, en Italie. Après avoir fait ses
études à Bologne, il se livra à d'immenses re-
cherches sur la biographie des savants et des
littérateurs italiens. Ses Scrittori d'Jtaiia,
cioè notizie storicheecritiche intomo dUe vite
ed agli scritti dei Letterati italiani (Brescia,
1753-1763, six volumes in-fol.) sont l'ouvrage
le plus complet et le plus savant de tous ceux
du même genre. Il n'est point achevé; il était
même impossible qu'il le fût par un seul
homme, les forces-humaines étant insuffisantes
pour un travail conçu sur un plan si' vaste.
On y trouve d'excellentes notices sur quelques
écrivains qui ont traité de la musique, parti-
culièrement sur Guido, au mot jiretino.
MEAD (Richard), médecin célèbre, né le
i août 1675, à Stepney, près de Londres, fit ses
études à Ulrecht, où son père s'était retiré
pour de causes politiques, et obtint le titre de
docteur à l'Université de Padoue. Il mourut à
Londres, le 24 février 1754. Au nombre de ses
écrits, on trouve une dissertation intitulée :
De Tarentulis deque opposita ii$ Musica ;
Londini, 1702, in-S».
IMECHËLIIM (J'U.), né en Finlande,
dans la première moitié du dix- huitième
siècle, était étudiant à l'Université d'Abo, lors-
qu'il a fait imprimer une thèse : De Usu mu^
sicei morali; Abo, 1763, in-4».
HIEGIII ( Jea!(-Baptiste) , organiste à
l'église Saint-Pétrone, de Bologne, au com-
mencement du dix-huitième siècle, a publié
de sa composition: Moteltia^y 6, 7 e 8 voeiy
Venise, 1611, in-4«.
MECK (Joseph), violoniste de la chapelle
de l'archevêque de Mayence, vers 1730, a fait
imprimer : AJIJ Concerti per il violino a
5 e 6 srromenf»; Amsterdam, Roger. Il a laissé
aussi en manuscrit quelques concertos et des
sonates de violon.
MLGHEIMIELiSER (Jacqoes-Geojiges),
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MECKENHEUSER — MEDERITSCH
51
organiste de la cour et de Téglise de Saint- ,
Wipert, à Quedlinboarg, né à Goslar, vers
1660, était, en 1688, organiste au couvent de
Hammersieben, où il s^appliqua à Télude des
maihématiques^ particulièrement au calcul des
proportions des interyalles et du tempéra-
ment. Longtemps après, il a publié sur cet
objet un livre intitulé : Die Sogenannte al-
Umeuesie musikalische Temperatur , oder
die von den Herrn Kapellmeistem BUmlem
und Mattketon communicirte 12 rational
gleiehe T'ont minores oder semitonia (le Tem^
pérament musical le plus nouveau, etc.), (sans
nom de lieu), 1797, in-4o de huit feuilles. Cet
écrit renferme une critique sévère des prin-
cipes de Matlheson concernant les proportions
des douze demi -tons de Téchelle chroma-
tique.
MEDA (Blancbe), religieuse du couvent
de San-Martino del leano, à Parme, vers la
fin du dix-septième siècle, s*est fait connaître
par la composition d*un œuvre de motets, in-
titulé : MoteUi a una , due, tre e quattro
voci, eon violini e senza; Bologna, J. Monti,*
1691,in.4«.
MÉDARD (Nicolas), luthier lorrain, vé-
cut à Nancy dans les dernières années du dix-
septième siècle. Contemporain des Amatî ftls,
il prit leurs instruments pour modèles. Ses
violons, comme ceux des Amati, sont d*un
petit patron, et n*ontqu*un son peu intense;
mais ils sont moelleux et argentins. On les a
souvent confondus avec ceux des Amati. Mé-
dard se fixa à Paris, en 1701 . J*ai vu à Lon-
ders an violon fait par lui, et qui portait la
date : Pariêiis, 1709.
MEDEGK (Madame), née dans la Lilbua-
nie, en 1791, fut conduite fort jeune à Paris,
où elle fit ses éludes musicales au Conserva-
toire. Élève de Louis Adam, elle acquit par
ses leçons un talent distingué pour le piano,
et commença à se faire connaître vers 1814.
Deux ans après, elle épousa Medeck, violon-
celliste allemand, et voyagea avec son mari
dans le midi de la France et en Espagne.
Après avoir vécu quelque temps à Valence,
eUe s'est fixée à Madrid, oii son mari était en-
gagé pour la chapelle du roi. A la suite des
événements de 1823, la chapelle ayant été sup-
primée, Medeck et sa femme ont continué de
résider dans la capitale de TEspagne où le ta-
lent de celle-ci, et son mérite comme profes-
seur, Tont mise en vogue. Sa maison est le
rendez-vous de tousies amateurs de cette ville,
et Ton y entend chaquesemaine de bonne mu-
sique. Madame Medeck a écrit quelques mor-
ceaux pour le piano, qui sont restés en ma-
nuscrit.
MEDEIRA (Edouard), savant Portugais,
a fait imprimer un recueil de dissertations
sous le titre : Novaf philosophie et tnede*
cirue; Lisbonne, 16Î50, in-8«. On y trouve
deux morceaux dont Tun a pour titre : /nati-
dita philosophia de Firibus musicx^ et
l'autre : De Tarentula.
BIEDËll (jEAff-YALERTi»), maître de cha-
pelle à Dantzick, naquit dans la Franconle, en
1650. Jusqu'à TAge de quarante ans, il fut at-
taché au service de plusieurs princes d'Alle-
magne, en qualité de musicien. En 1788, il
se rendit à Dantzick, et y fut employé comme
maître de chapelle; douze ans après, il se
rendit à Riga, où il parait avoir terminé ses
jours. Quoiqu'il eût beaucoup écrit, on n'a pu-
blié de sa composition qu'un recueil de pièces
instmmentales^ intitulé : Capricci a due vio^
Uni col hasso per Vorgano; Dantzick, 1098,
in-fol. ^
MEDER (jEAN-GAsaiEL), fils d'un institu-
teur du duché de Gotha, vécut dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle, et parait avoir
voyagé en Hollande. Il a publié : 1« Six sym-
phonies à huit parties, op. 1. 2<* Deux idem,
ibid. Z^ Trois symphonies à douze parties,
op. 3 ; Berlin, 1783. 4<^ Symphonie à grand
orchestre, op. 4; Berlin, Hummel. 5<» Six
marches pour deux clarinettes, deux cors et
deux bassons ; ibid. 6« L'Illusion du prin-
temps, sonaie pour clavecin avec violon et vio-
loncelle, op. 6; ibid. 1797. 7» Principes de
musique pour le chant avec douze solfèges et
basse continue; ibid., 1800. On connaît sous
le même nom un Mestandro neW Indie ,
opéra sérieux.
MEDERITSCH ou MEBRITSCH
(Jeau), surnommé GALLUS, mais dont le
véritable nom bohémien est MEGDRZIGIiY,
qui signifie Coq, était fils d'un bon orga-
niste, et naquit à Nimbourg, sur l'Elbe, vers
1765. Après avoir commencé ses éludes mu-
sicales à Prague, il allâtes terminer à Vienne.
Pianiste habile et compositeur élégant, il eut
des succès vers la fin du dix-huitième siècle et
dans les premières années du siècl«j suivant.
En 1794, il fut appelé à Ofcn, en Hongrie, pour
y remplir les fonctions de directeur de mu-
sique ; mais il ne garda pas longtemps cet em-
ploi. De retour à Vienne, en 1796, il s'y éta-
blit, et composa pour l'église et pour le théâtre.
On connatl de lui les pelils ouvrages suivants^
qui ont élé représentés à Vienne avec succès :
1<» le Marin. 2» Les Recrues j en 1794. 3» La
4.
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2^2
MEDERITSCH — MEERTS
Dernière Débauché de l'ivrogne. 4» Lee
Ruines de Bahylone, Mederi(&cb a composé
seulemenl le premier acte de cet ouvrage ; le
second a été écrit par Wioler. La parlition,
réduite pour le piano, a été gravée à Vienne,
à OfTenbacli, à Leipsick et à Brunswick. Cette
pièce a été représentée pour la première fois,
ao théâtre de Scbikaneder, le 23 octobre 1797.
5<> Musique pour la tragédie de Macbeth.
6<> Des ouvertures et des chœurs pour quelques
drames. On a publié de la composition de cet
artiste : l** Deux sonates pour le piano, n«* 1
et 2; Vienne, 1791. 2<* Deux quatuors pour
piano, violon, alto et basse j t6t<l.; et OfTen-
bach, André. 3<> Vingt-quatre variations pour
piano ; Vienne, 1792. 4« Trois sonates pour
piano et violon j Vienne, Artaria,1707. 5«Six va-
riations pour piano j ibid. Q°Six idem sur un
thème des Ruines de Babylone, Ibid. 7<' Neuf
variations sur un autre thème du même opéra,
ibid' B<* Trois sonates dialoguées pour piano
et i^olon ; ibid. On trouve aussi en manuscrit
dans le catalogue de Traeg (Vienne, 1799) :
9^ Six concertos pour le piano avec orchestre.
10° Six sonates faciles pour clavecin. 11<> Trois
trios pour deux violons et violoncelle, op. 12.
12<* Trois caprices faciles |)our le piano.
130 Stabat Mater à quatre voix et orchestre.
\A^ Messe solennelle (en ri) à quatre voix et
orchestre. IS" Autre idem (en ut). \&* Chœur
de Bandits ^. à quatre voix 17« Chœur de
Chevaliers du Temple^ à quatre voix, deux
flûtes, deux clarinettes, deux bassons, deux
trombones et orgue. L^époque de la mort de
Mederilscb n*est pas connue ] il vivait à Lem-
bei^, en 1830, et éuit âgé de soixante-six
ans.
HIEDICIS (LAURE5T), prêtre et noble de
Crémone, vécut dans la première partie du
dix-septième siècle. lia écrit plusieurs œuvres
de musique d'église. Arisi (Cremona litte-
rata, t. III, Jppendix) ne cite que celui qui
a pour litre : Missarum octo vocibus liber
primus, op. IF. Nuper editum cum parte
organi. Sub signo Gardani , Fenetis, 1619.
Gerber a confondu ce prêtre avec Laurent de
Médicis, dit le Magnifique, qui naquit le
l^"** janvier 1448, et qui succéda, en 1469, à
son père Pierre, dans le gouvernement de la
république de Florence. La méprise est un peu
forte.
lUEERTS (Lambert- Joseph), professeur de
violon au Conservatoire royal de musique de
Bruxelles, est né dans cette ville en 1802. Des-
tiné au commerce, il nVtudia d'abord la mu-
si<iue que comme art d'agrément j mais plus
lard, des revers de fortune obligèrent ses pa-
rents à lui faire chercher des ressources dans
son talent précoce. A Page de quatorze »nt, il
était répétiteur des rôles et premier violon au
théâtre d'Anvers. Vers cette époque, il devint
élève deFridzeri, qui lui lit faire des progrès
par rélude des sonates et des concertos des an-
ciens maîtres italiens. Plus tard, M. Meerts fit
â diverses reprises des séjours plus ou moins
prolongés à Paris et y reçut des leçons de La-
font, d'Habeneck et des conseils de^aillot. De
retour â Bruxelles, il s'y est livré i l'enseigne-
ment. Entré à l'orchestre de celte ville, en
1828, il y a été nommé premier violon soloeo
1832, et s*est fait entendre avec succès pendant
quatre ans dans cette position. La composi-
tion occupait ses loisirs, et sans autre guide
que son Instinct, aidé seulement de quelques
notions élémentaires d'harmonie, il écrivait
des concertos, des fantaisies et des airs variés
qui obtenaient du succès dans les concerts de
cette époque.
Au mois d'avril 1833, Je vins prendre la di-
rection du Conservatoire de Bruxelles; l'un
de mes premiers soins fut d'y créer un en-
seignement fondamental et rationnel de l'har-
monie et du contrepoint, seules bases de l'art
d'écrire en musique, par lequel se sont formés
les plus illustres compositeurs. Rien de sem-
blable n'était connu en Belgique avant que j'y
revinsse. M. Meerts, ayant entendu parler par
mes élèves des progrès que leur faisait faire
cet enseignement, si nouveau pour eux, vint
me voir et me prier de lui donner des leçons
décomposition par ma méthode, c« que je lui
accordai sans peine. Il fit avec moi un cours
complet de la science; mais il tira de mes
leçons un fruit auquel je n'avais pas songé.
En me voyant commencer son instruction par
les simples relations de deux voix qui chantent
â notes égales de simples consonnances, lui
expliquant la raison de chaque règle, et le con-
duisant ainsi pas à pas du connu à l'inconnu,
et de conséquence en conséquence, jusqu'aux
combinaisons les plus ardues d'un grand
nombre de parties, il s'était dit que tout art,
exigeantchez celui qui le cultive un mécanisi^e
complet d'exécution et de rendu de la pensée,
ce mécanisme, quel qu'il fût, ne pouvait être
bien enseigné qu'en le décomposant jusqu'à
ses éléments les plus simples, et allant, comme
dans le contrepoint, jusqu'à la réunion d'un
tout complet et parfait. Donc, se disait-il, il
doit en être ainsi de l'art déjouer du violon,
et les véritables bases de l'enseignement de
cet art sont encore à poser. Dès ce moment,
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MEERTS
53
il s'opéra dans M. Meerls une complète trans-
formation d'idées et de vues.
Je lui avais fait remarquer qu'il y a dans la
composition deux choses également nécessaires
pour la production de beaux ouvrages, à sa-
voir, la faculté de création qui réside dans
l'organisation de l'artiste à des degrés divers,
et l'acquit dans l'art de réaliser la pensée par
le mécanisme de ce même art. J'enseigne, lui
dis-je, les éléments de l'art d'écrire; quant à
la production des idées, quant à l'originalité
de formes sous lesquelles elles se manifestent,
c'est à la nature qu'il appartient de faire son
œuvre. M. Meerts avait parfaitement saisi
cette distinction et en avait conclu qu'il y a
quelque chose de vicieux dans l'enseignement
des instruments,, particulièrement du violon,
lorsqu'il se fait par la transmission pure et
simple de l'exemple, en supposant même que
cette transmission soit faite par les plus grands
artistes ; car ce que le maître veut faire passer
alors dans le jeu de son élève, c'est sa propre
nature : au lieu d'un talent original, il ne
peut faire qu'un copiste. Ce qui fait le grand
artiste ne se peut enseigner; mais celui que
la nature a doté des facultés les plus heureuses
n'en tirera pas tous les avantages dont elles
sont susceptibles, si l'étude régulière et persé-
vérante de toutes les difficultés de mécanisme
ne lui a fourni le moyen de rendre toujours
avec perfection ce que lui dictent ses inspira-
tions. Mais quels sont les éléments du méca-
nisme du violon ? Comment peut-on les classer
d'une manière méthodique, ainsi qu'on l'a
fait pour ceux du contrepoint? Enfin, comment
peut-on formuler un système d'étude régulière
de ces éléments? Tels furent, depuis 1835,
les sujets des méditations de M. Meerts et des
ouvrages remarquables qu'il a publiés depuis
lors.
Divisant d'abord l'art de jouer du violon en
ses deux parties principales qui sont : 1* la
main de l'archet ; ^ la main du manche de
riDstrument, c'est-à-dire la main gauche, il
s'occupa en premier lieu de l'archet, prin-
cipe du son, de l'accent, de la nuance et du
rbytbme, laissant à traiter séparément de la
main gauche, de laquelle dépendent la Jus-
tesse des intonations, la division des positions,
le doigté, la sûreté dans l'exécution des
traits et les combinaisons de double corde.
L'archet, comme producteur du son, est in*
dépendant des doigts ; le premier élément de
l'art de jouer du violon consiste donc à faire
mouvoir l'archet sur les cordes à vide. N'ayant
pas à s'occuper de justesse d'intonations, et
n'ayant pas à faire fonctionner les doigts de
la main gauche, l'élève porte toute son atten-
tion sur la tenuo de l'instrument ainsi que sur
la direction de son bras droit, en tirant et
poussant l'archet. L'action de tirer et de
pousser l'archet sur les cordes, dans la mu-
sique, répond à l'un de ces deux sentiments,
le vif ou le lent. Décomposant tous les traits
qui peuvent correspondre à l'un ou à l'autre f
de ces deux sentiments, M. Meerts trouva que
tous ont pour principes six coups d'archet
fondamentaux qui constituent tout l'art de
l'archet, et son premier ouvrage, intitulé:
Études pour violon avec accompagnement
d'un second violon, divisées en deux suites
(Mayence et Bruxelles, Schott), eut pour objet
de montrer l'application de ces six coups d'ar-
chet dans tous les genres de difficultés, en
mettant sous les yeux, par un dessin figuré de
l'archet, le point d'attaque dans chacun des six
coups fondamentaux. Pour se livrer au grand
travail d'analyse exposé dans cet ouvrage,
M. Meerts, ayant été nommé professeur au
Conservatoire de Bruxelles, en 1835, donna sa
démission de la placede violon solo du théâtre.
Il fallut quelque temps pour que la valeur con-
sidérable du nouveau système d'enseignement
qu'il venait de produire fût comprise et appré-
ciée à sa juste valeur; mais les résultats évidents
que le maître obtint dans son cours au Conser-
vatoire, et l'opinion de quelques artistes étran-
gers ayant fait connaître l'excellence de cette
méthode, plusieurs éditions de l'ouvrage de
M. Meerts furent épuisées en quelques années.
Sous le titre de Mécanisme du violon, ce
maître donna, en deux suites d'études, les dé-
veloppements transcendants de sa méthode
analytique et progressive.
Après avoir épuisé les applications des six
coups d'archet fondamentaux, M. Meerts porta
son attention sur le mécanisme de la main
gauche et publia sur ce sujet important deux
ouvrages remplis de vues neuves concernant
les difflcullés des changements de position,
particulièrement en descendant, et sur la
double corde ; ces ouvrages ont pour titres :
1<> Douze études considérées comme introduc-
tion à la seconde partie du mécanisme du
violon en ce qui regarde la double corde.
20 Trois livraisons sur l'étude de la deuxième,
de la quatrième et de la sixième position.
Les avantages du mécanisme des six coups
d'archet fondamentaux ont ensuite été mis en
évidence par M. Meerts dans ses suites d'étu-
des sur les difficultés des divers genres de
rhylbmes, particulièrement dans ses Douze
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MEERTS — MEES
livraisons d'études de rhythmes sur des mo-
tifs de Beethoven ; car à chaque rhythme cor-
respond une articuialion particulière de Par-
chet qui lui donne son caractère spécial. Il
vient de compléter celte partie de son œuvre
par des éludes de rhythme sur les motifs de
Mcndeissohn.
Enfin, un des objets les plus importants de
la musique moderne, Part de rendre toutes les
nuances de piano, de forte, de crescendo,
de diminuendo, sans faire intervenir Paction
du bras sur Parchet, cet art si riche d^accen-
tuation est devenu facile par une découverte de
M. Meerts, qui complète tout ce qui concerne
le mécanisme du viol<^n. Les violonistes savent
que rien n'est plus difllcile que de soutenir un
son fortissimo, soit en tirant, soit en {toussant
Parchet, parce que l'éloignemeni plus ou
moins grand où se trouve le poignet de la
eorde qui résonne diminue progressivement
la puissance sonore, laquelle devient presque
nulle près de la pointe de Parchet, tandis
qu'elle est très-intense près du talon.
M. Meerts a démontré que Péquilibre de la
force ne peut s'établir sur tous les points de la
longueur de Parchet qu'en augmentant pro-
gressivement la pression des doigts sur la ba-
guette de Parchet en raison de la diminution de
la force musculaire au fur et à mesure que le poi -
gnet s'éloigne de la corde ; en sorte que cette
pression, presque nulle près du talon de Par-
chet, est considérable vers la pointe. Cette loi de
la pression balancée fournit les moyens d^exé-
cution des nuances les plus délicates et les plus
accentuées. H. Meerts, après avoir expliqué
les règles de Part de nuancer par ce procédé,
a publié trois études spéciales sur cet objet.
C'est ainsi qu'a été accomplie la mission
que s'est donnée dans son enseignement ce
professeur digne de la plus haute estime. Ne
voulant rien laisser dans le doute pour les ap-
plications de son système de mécanisme de
Pinstrumeut, à quelque point de vue que ce
soit, il a fait lui-même ces applications daùs
quelques ouvrages supplémentaires, parmi les-
quels on remarque: Trois études pour le style
fugtté et le staccato; le Mécanisme de Var-
chet en douze études pour violon seul; le Tra-
vail journalier des jeunes solistes ; Six
fugues à deux parties pour violon seul;
Trois études brillantes, etc. Tous ces ouvrages
ont été publiés par les maisons Schott, de
Mayence et de Bruxelles.
L'enseignement de M. Meerts au Conserva-
toire de Bruxelles a porté ses fruits en donnant
aux jeunes violonistes de cette école une sû-
reté de mécanisme qui s'applique à tous les
effets de l'instrument, et l'unité d'archet qu*on
admire dans l'orchestre de ses concerts. Ce
sont ces mêmes qualités des instruments à
cordes, qui, réunies à l'excellence dès instru-
ments à vent, ont placé cet orchestre au
rang des deux ou trois plus célèbres de l'Eu-
rope. C'est là surtout que se fait sentir le mé-
rite de l'enseignement analytique créé par le
digne professeur. Les solistes, dominés par
leurs facultés personnelles, ne se soumettent
pas aux conditions d'un mécanisme raisonné ;
ils s'attachent aux choses dans lesquelles ils
réussissent, en font le caractère individuel de
leur talent, et s^abstiennent de celles où ils
sentent qu'ils seraient faibles. Ce sont des ar-
tistes d'exception, à rnoin^ qu'ils ne soient
complets, ce qui est une exception beaucoup
plus rare.
Parmi les virtuoses violonistes qui ont pour
les travaux de M. Meerts la plus haute estime,
on peut citer les noms de Vieuxtemps, Joa-
chim, Léonard, Sivori, Laub et beaucoup d'au-
tres. Le violoncelliste BockmUhl, de Franc-
fort, a fait une application de ses principes .
dans ses Études pour le développement du
mécanisme du violoncelle (Offenbach, André) ;
Servais a transcrit pour le même instrument
huit de sei études de rhythme, et MM. Warot,
professeur de violoncelle du Conservatoire de
Bruxelles, et Bernier, professeur de contre-
basse à la même institution, ont appliqué
d'une manière très-heureuse les mêmes prin-
cipes dans leurs méthodes de violoncelle et de
contrebasse. M. Meerts est chevalier de
POrdre royal de Léopold.
MEES (Henri), né à Bruxelles, en 1757,
fut attaché au théâtre de celle ville, en qua-
lité de première basse-taille. Un extérieur
agréable, une belle voix, la connaissance de la
musique et de Part du chant, lui Drcnt obtenir
de brillants succès à la scène. En 170G, il éta-
blit un opéra français à Hambourg; mais son
entreprise ne réussit pas, et il fut obligé de
s'éloigner de cette ville pour se rendre à Pé-
tersbourg, où il fut employé au théâtre de la
cour. En 1810, il se retira â Varsovie, avec
une pension de l'empereur de Russie. Il est
mort dans cette ville, le 31 janvier 1820. L'es-
time dont il jouissait fit assistera ses obsèques
tout ce qu'il y avait de plus distingué parmi
les habitants de Varsovie.
MEES (JosEPH-HcNRi), fils du précédent et
pctit-fils deWitzthumb {voyez ce nom), est né '
à Bruxelles, en 1779. Ses études musicales
furent dirigées par son aïeul. En 179G, il sui-
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MEES - MÊIICL
iz
vit SOD père à Hambourg ] qiioiqu*il ne fût âgé
que de dix-sept ans, il dirigeait déjà Tor-
chestre avec la partition. Deux ans après, il
fût engagé au service du duc de Brunswick
pour remplir les mêmes fonctions. Depuis lors,
il a visité rAHcmagne, la Suède, la France et
rAnîçlclerrc. De retour à Bruxelles, en 1810,
il y a établi une école de musique d*après ta
méthode du Méloplaste, sous le titre A'jicadé'
miej et Ta dirigée conjointement avec Snel
(voyez ce nom) jusqu^en 1830; mais les évé-
nements de la révolution ayant porté alors
atteinte à Texistence de cet établissement,
Mees s^est mis de nouveau à voyager, a visité
Paris, ritalie, l'Angleterre et en dernier lieu
la Russie. II avait établi d*abord une école de
musique à Varsovie; mais la guerre et les
événements de 1851 Tobligèrent à s'éloigner
précipitamment de cette ville et à se réfugier
à Kiew. II y ouvrit une école, dans laquelle
il enseignait la musique par la méthode du
Méloplaste. Apr«s avoir passé plusieurs an-
nées dans cette situation peu satisraisante, il
se rendit à Pétersbourg, où il remplissait
encore les fonctions de chef d^orchestre de
rOpéra, en 1858 (voyez la Gazette générale
de musique de Leipzick^ 40«»« année, p. 483).
Il est mort dans cette ville, peu de temps après
cette époque. Comme compositeur, Mees a
donné au théâtre du Parc, à Bruxelles, le />r-
mier belge, opéra-comique en un acte, paroles
•de Lesbroussart, en 1810, et a fait exécuter à
Aix-la-Chapelle une grande cantate pendant
le congrès de 1818. On connaît aussi de lui
rOratorio Esther, dont des fragments ont été
-exécutés- à Bruxelles en 1893, un trio comique
intitulé Les Mirlitons j qui fut chanté en Italie
par madame Malibran, le ténor Masi et La-
blache. Enfin, il a écrit plusieurs composi*
tions pour alto principal. On a de cet artiste :
1" Méthode raisonnée pour exercer la voix
et la préparer aux plus grandes difficultés;
Bruxelles, 1838, in-4<^ de quarante et une
pages. 2® Tableaux synoptiques du Mélo-
plaste; ibid., 1827, in-4'». 3» Explication de la
basse chiffrée; ibid., 1827, in-4'>. 4" Théorie
'le la musique mise en canons, à Vusage
des écoles de musique, et disposée pour les
classes; ibid., 1828, quatre parties in-4'». Mecs
a publié une nouvelle édition du Diction^
naire de musique moderne, par Castil-Blazc
(Bruxelles, 1828, un volume in-8<*), et y a
ajouté une préface, un abrégé historique de
la musique moderne, et une Biographie des
théoriciens, compositeurs, chanteurs et mu-
siciens célèbres qui ont illustré l'école fia*
mande, et qui sont nés dans les Pays-Bas,
Ces additions sont de peu de valeur. Enfin, on
doit à Mees une nouvelle édition des Mémoires
ou Essais sur la musique, par Grétry, avec des
notes; Bruxelles, 1829, trois volumes in-18.
MEGELIN (Henri), violoncelliste à la
chapelle de l'électeur de SaTte, vivait à Dresde
postérieurement à 1774. Il était alors consi-
déré en Allemagne comme un des artistes les
plus habiles sur son instrument. Il a laissé en
manuscrit plusieurs concertos cl d'autres mor-
ceaux pour le violoncelle.
MEGEIILE ( Abraham ) , chanoine de
Saint-Marc ad nives et maître de chapelle de
l'église cathédrale de Salzbourg, vivait dans
cette ville vers le milieu du dix-huitième
siècle. Il a publié de sa composition un recueil
d'offertoires, sous ce titre : yira musica, seu
offertoria 1-10 voc, tom. J, II,IIIy cum
instrumentis;Si\zÏMUtgj 1740.
MEGL'O (A.-B.), régleur de papier et
typographe à Paris, est auteur d'un livre qui
a pour titre : VJrt de la réglure des registres
et des papiers de musique; méthode simple
et facile pour apprendre à régler, contenant
la fabrication et le montage des outils fixes
et mobiles, la préparation des encres, et dif-
férents modèles de réglure; Paris, Audot,
1828, un volume in-18, avec une planche et
des modèles.
M EflRSCIIEIDT (...) ; on a sous ce nom,
qui est probablement celui d'un musicien alle-
mand, un ouvrage intitulé : Table raisonnée
des principes de musique et d'harmonie,
contenant ce qui est le plus essentiel à ob-
server dans la musique pour ceux qui veulent
travailler à la composition, arrangée d'une
manière aisée pour que chaque musicien
puisse voir d'un seul coupd'œil tout ce qu'il
peut et doit faire concernant l'harmonie;
Paris, 1780. ,
MÉULX (ÉTiEifiiE-HEKRi) , l'un des plus
grands musiciens qu'ait produits la France,
naquit à Givet, petite viUe du département des
Ardcnnes, le 24 juin 1703. Jamais circon-
stances ne parurent moins propres à dévelop-
per un talent naturel que celles qui accompa-
gnèrent la naissance et les premières années
de la vie de cet artiste célèbre. Fils d'un cui-
sinier (1) qui ne put fournir qu'avec peine à
(I) M. Quatremére de Qainey, dans une Notice histo-
rique eur la vie et le» outfragea de Atihul, o écrit qae le
père de ce grand musicien aTait servi dans le génie et
avait éié inspecteur des fortifications de Cliarleniont. Le
fait est inexact. Le père de Méliul n'avait aucune instruc-
tion : il ne dut la place subalterne dont il a^agit qu^à
I rinOucnce de son fils.
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56
MÉllUL
son enlretien et aux frais de son éducalion ;
n*ayant pour s'instruire dans la musique
d*aulre ressource que les leçons d'un orga-
niste pauvre et aveugle -y habitant un pays oit
Ton n'entendait jamais d'autres sons que ceux
du plain-cbant de l'église ou du violon des
ménétriers; tout semblait se réunir pour
éloufTer dès sa naissance le germe d'un grand
talent, et pour faire un marmiton de celui que
la nature destinait à devenir le chef de l'école
française. Mais quels obstacles peuvent arrêter
l'homme supérieur dans sa carrière? A défaut
de maîtres, Méhul avait son instinct, qui le
guidait à son insu. Sans être un artiste fort
habile, l'organiste de Givet eut du moins le
talent de deviner le génie de son élève, de lui
faire pressentir sa destinée, et de le préparer
à de meilleures leçons que celles qu'il pouvait
lui donner.
Méhul avait à peine atteint sa dixième an-
née quand on lui confia l'orgue de l'église des
Récollets à Givet. BienlAt le talent du petit or-
ganiste fut assez remarquable pour attirer la
foule au couvent de ces pauvres moines, et
faire déserter l'église principale. Cependant,
il était difficile de prévoir comment il s'élè-
verait au-dessus du point où il était arrivé,
lorsqu'une de ces circonstances qui ne man-
quent guère à ceux que la nature a marqués
du sceau d'une vocation particulière, se pré-
senta, et vint fournir au jeune musicien l'oc-
casion d'acquérir une éducation musicale plus
profitable que celle qu'il avait reçue jus-
qu'alors. Le fait mérite d'être rapporté avec
quelque détail.
Non loin de Givet, dans les montagnes des
Ardennes, se trouvait, avant la révolution de
1789, une communauté des Prémontrés qu'on
appelait l'abbaye de Lavaldieu, En 1774,
l'abbé de ce monastère, M. Lissoir (qui fut de-
puis lors aumônier des Invalides et qui mou-
rut en 1808), reçut du général des Prémon-
trés la commission de visiter plusieurs maisons
de cet ordre. Arrivé au couvent de Schussen-
ried, en Souabe, il y trouva Guillaume Hanser
(voyez ce nom), inspecteur du chœur de cette
abbaye et musicien distingué, surtout pour le
style de la musique sacrée et celui de l'orgue.
Charmé de ses talents, M. Lissoir l'invita à sa
rendre à Lavaldieu, pour y passer plusieurs
années, ce qui fut accepté. Ilanser y arriva en
1775. A peine se fut-il fait entendre sur l'orgue
de l'abbaye, que sa réputation s'étendit dans
tout le pays. Méhul, alors âgé de douze ans,
pressentit toute l'importance du séjour de
Hanser à Lavaldieu pour ses études; il n'eut
point de repos qu'il ne lui eût été présenté, el
que le bon Allemand ne l'eût adoplé comme
son élève.
La musique est un art difficile, singulier,
unique en ce qu'il est à la fois un art et une
science. Comme art, la musique est plus que
la peinture dans le domaine de l'Imagination ;
sa fantaisie est moins limitée, son allure est
plus libre, et les émotions qu'elle éveille sont
d'autant plus vives, que ses accents sont plus
vagues el rappellent moins de formes conven-
tionnelles. Comme science, elle est aussi d'une
nature particulière. Plus morale, plus méta-
physique que mathématique, elle appelle à son
secours le raisonnement plutût que le calcul,
et repose bien plus sur des inductions que
sur des formules rigoureuses. De là, la té-
nuité des liens qui, dans cette science, ratta-
chent les faits entre eux; de là, les imperfec-
tions de sa théorie, l'obscurité de son langage
et la lenteur de ses progrès; de là, enfin, la
difficulté qu'on éprouve à l'enseigner et à l'ap-
prendre. Outre le talent naturel qui, pour la
pratique des arts, est une condition indispen-
sable, il faut, pour apprendre la musique, un
professeur habile, de la patience et de longues
études. Il ne suffisait donc pas que Méhul eût
trouvé un guide, il fallait qu'il pût profiler à
chaque instant de ses conseils, et qu'il passât
sa jeunesse sous ses yeux. Mais l'éloignement
où l'abbaye de Lavaldieu était de Givet ne per-
mettait point à l'élève de faire tous les jours
un double voyage de plusieurs lieues pour re-
cevoir les leçons du maître. D'un autre côté,
les ressources bornées du père de Méhul s'op-
posaient à ce qu'il payât une pension pour son
fils. Le digne abbé dont il a été parlé leva
toutes ces difficultés, en admettant le jeune
artiste au nombre des commençaux de la
maison. Plus tard, Méhul, devenu habile, s'ac-
quitta envers l'abbaye, en remplissant pendant
deux ans les fonctions d'organiste adjoint.
Rien ne pouvait être plus favorable aux
études du jeune musicien que la solitude où il
vivait. Placée entre de hautes montagnes, de
l'aspect le plus pittoresque, éloignée des
grandes routes et privée de communications
avec le monde, l'abbaye de Lavaldieu offrait
à ses habitants l'asile le plus sûr contre d'im-
portunes distractions. Un site délicieux, sur
lequel la vue se reposait, y élevait l'âme et la
disposait au recueillement. Méhul, qui con-
serva toujours un goût passionné pour la cul-
ture des fleurs, y trouvait un délassement de
ses travaux dans la possession d'un petit jar-
din qu'on avait abandonné à ses soins. D'ail-
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MÉIIUL
57
leurs, il n*y «prouvait pas la priyation de
toute société convenable à son âge. Hanser,
qui aimait à parler de Tart qu^il cultivait et
enseignait avec succès, avait rassemblé près
de lui plusieurs enfants auxquels il donnait
des leçons d'orgue et de composition (1), cir-
constance qui accélérait les progrès du jeune
MéhuI par Témulation, et qui lui procurait un
délassenient utile. Il a souvent avoué que les
années passées dans ce paisible séjour furent
les plus heureuses de sa vie.
Tout semblait devoir Ty fixer : Tamitié des
religieux, rattachement qu'il conserva tou-
jours pour son maître, la reconnaissance, une
perspective assurée dans la place d'organiste
de la maison, et, de plus, le désir de ses pa-
rents, qui bornaient leur ambition à faire de
lui un moine de Tabbaye la plus célèbre du
pays, telles étaient les circonstances qui se
réunissaient pour renfermer dans un cloître
l'exercice de ses talents. Il n'en fut heureuse-
ment pas ainsi. Le colonel d'un régiment, qui
était en garnison à Charlemont, homme de
goût et bon musicien, ayant eu occasion d'en-
tendre Méhul, pressentit ce qu'il devait être
un jour, et se chargea de le conduire à Paris,
séjour nécessaire à qui veut parcourir en
France une brillante carrière. Ce fut en 1778
que Méhul quitta sa paisible retraite pour en-
trer dans l'existence agitée de l'artiste qui
sent le besoin de produire et d'acquérir de la
réputation. Il était alors dans sa seizième an-
née. Un an après il assistait à la première
représentation de VIphigénie en Tauride de
Gluck, et s'enivrait du plaisir d'entendre ce
chef-d'œuvre ainsi que de l'éclat du succès.
A peine arrivé dans cette grande ville, il
s'occupa du choix d'un maître qui pût perfec-
tionner à la fois son talent sur le piano et ses
connaissances dans l'art d'écrire la musique.
Sdelmann, claveciniste habile et compositenr
instruit, fut celui qu'il choisit. Les leçons qu'il
donnait lui-même fournissaient à son entretien
et lui procuraient les moyens de se produire
dans le monde. Il avait de l'esprit, n'était pas
étranger à la littérature, et samit mettre à,
profit ses relations avec les hommes distin-
gués qu'on appelait alors les philosophes.
Ses premiers essais, qui avaient eu pour
objet la musique instrumentale , donnèrent
naissance à des sonates de piano, dont il pu-
blia deux œuvres chez La Chevardière, en
(I) Aprvs Bf^liul, ttax qui se sont distingués sont
Frerard, de Bouillon, qui, plus lard. Tut organiste &
^lais,ei Georges Sehejrermann, de Monttiermét habile
eiaiceinîsic, qui est mort i Nantes, au mois de juin 1627.
1781 . Ces productions étaient faibles et n'indi-
quaient pas que le génie de leur auteur fût
dans la roule qu'il devait parcourir avec
gloire. Méhul parait l'avoir senti, car il re-
nonça bientôt à ce genre de composition. La
musique vocale, et surtout le style dramatique
lui convenaient mieux; aussi s'en occupa -t-il
avec ardeur. Le bonheur qu'il eut d'être pré-
senté à Gluck et de recevoir ses conseils fut,
sans doute, l'événement qui influa le plus sur
la direction qu'il donna dès lors à son talent.
La régénération, encore récente, de l'opéra
français par Gluck; les vives discussions qui
agitaient toute la nation à ce sujet, et qui la
partageaient en deux partis ennemis (les pic-
cinnistes et les gluckistes) ; l'importance que
chacun attachait au triomphe de ses opinions;
les épigrammes, les bonnes ou mauvaises plai-
santeries (2), tout prouvait que la véritable
route de la renommée était le théâtre. La con-
viction de cette vérité fortifia Méhul dans ses
résolutions. Il préluda à ses succès par une
ode sacrée de J.-B. Rousseau qu'il mit en mu-
sique, et qu'il fit exécuter au Concert spirituel,
en 1783. L'entreprise était périlleuse; car s'il
est utile à la musique que la poésie soit rhylh-
mée, il est désavantageux qu'elle soit trop har-
monieuse et trop chargée d'images. En pareil
cas, le musicien, pour avoir trop à faire, reste
presque toujours au-dessous de son sujet.
Loin de tirer du secours des paroles, il est
obligé de lutter avec elles. Il parait cependant
que Méhul fut plus heureux ou mieux inspiré
que tous ceux qui, depuis, ont essayé leurs
forces sur les odes de Rousseau ; car les jour-
naitx de ce temps donnèrent des éloges à son
ouvrage.
Sous la direction du grand artiste qui
l'avait accueilli avec bienveillance, il écrivit
trois opéras, sans autre but que d'acquérir
une expérience que le musicien ne peut at-
tendre que de ses observations sur ses propres
fautes. Ces ouvrages étaient la Psyché, de
Voisenon ; VÂnacréon, de Gentil-Bernard^ et
Zausus et Lydie, de y SiUàdier, Lorsque Méhul
se crut en état de se hasarder sur la scène, il
composa Alonzo et Cora, et le fit recevoir à
l'Opéra. II. était alors dans sa vingtième année.
Bien que son ouvrage eût été favorablement
accueilli par l'administration de l'Académie
royale de musique, six ans se passèrent inuti-
lement dans l'attente de la représentation.
Irrité de ce qu'il considérait comme une
[% On sait que les déiracleursde Gluck indiquaient
son adresse rue </m Grand- Il urltur^ et que ceux do Pic-
cinnl le logeaient dans la vm des Pelits-Chantt,
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zs
MÉIIUL
iujiislicc, mais non découragé, Méhii! songea
à se frayer une route sur un autre ihéàire.
L'Opéra-Convique lut offrait Tespoir d'une
mise en scène plus prompte ; cette considéra-
tion le décida, et le drame d'Euphroiine et
Corradin vit le jour. C'était en 1790 : ainsi,
(elles sont les conditions désavantageuses de
la carrière du musicien en France, qu*un
homme né pour opérer une révolution dans la
musique dramatique, ne put se produire en
public qu'à l'âge de vingt-sept ans, et après
neuf ans d^efforts pour arriver à la scène. S'il
fût né en Italie, vingt théâtres lui eussent ou-
vert leurs portes, et vingt ouvrages auraient
signalé son génie avant qu'il eût atteint l'âge
où il put débuter dans sa patrie.
Quoi qu'il en soit, on peut affirmer que la
mission de Méhul se trouva accomplie tout
d'un coup par sa partition d''£uphro8ine.
Celait le produit de longues éludes et de mé-
ditations profondes; aussi,y trouvet-on toute
la maturité du talent. Les qualités de son génie
et quelques-uns de ses défauts se montrent
dans cet ouvrage, tels qu'il les a produits de-
puis lors dans beaucoup d'autres. Un chaut
noble, mais où l'on désire quelquefois un peu
plus d'élégance; une instrumentation beau-
coup plus brillante et plus fortement conçue
que tout ce qu'on avait entendu en France
jusque-là, mais trop d'attachement à de cer-
taines formes d'accompagnement qui se repro-
duisent sans cesse; un sentiment juste des
convenances dramatiques; mai? surtout une
grande énergie dans la peinture des situations
fortes : voilà ce que Méhul fit voir dans son
premier opéra. Tout le monde connaît le beau
duo: Gardez 'VOUS de la jaloxisie; il n'y avait
pas de modèle pour un semblable morceau :
c'était une création ; et quoiqu'on pût désirer
d'y trouver plus do mélodie, les connaisseurs
avouèrent que jamais la vigueur d'expression
n'avait été poussée si loin.
On se doute bien que le succès ayant cou-
ronné le début de Méhul, la représentation de
Cora ne se fit pas attendre ; car s'il est des dé-
goûts pour l'artiste inconnu, tout sourit à celui
dont les premiers pas ont été heureux. Néan-
moins, cet opéra réussit peu et ne prit point
place au répertoire de l'Académie royale de
musique. A Cora succéda (en \79^) Stratonice,
l'une des produciions de Méliul qui onl le plus
conlribué à sa brillante réputation. Un air
admirable (Versez tous vos chagrins), et un
quatuor, oni surtout rendu célèbre cet opéra.
Ce quatuor, olvjel de l'admiration de beaucoup
d'à r listes et d'amateurs^ est, en effet, remar-
quable par sa physionomie originale ; c^cst
une empreinte du talent de son auteur avec
tous les développements qu'elle com|>orte. On
y trouve une manière large, une noblesse, une
' entente des effets d'harmonie, dignes des plus
grands éloges. En revanche, les défauts de
Mébul s'y font aussi remarquer. Rien de plus
lourd, de plus monolone que celte gamme de
basse accompagnée d'une espèce de contre-
point fleuri qui se reproduit sans cesse ; rien
de plus scolastique que ces accompagnements
d'un seul motif (d'un solpasso) qui poursui-
vent l'auditeur avec obstination. L'ensemble
du morceau offre le résultat d'un travail fort
beau, fort estimable sous plusieurs rapports,
mais ce travail se fait trop remarquer et nuit
à l'inspiration spontanée. Toutefois, le qua-
tuor de Stratonice aura longtemps encore le
mérite de signaler HéhuI comme l'un des plus
grands musiciens français, parce que les qua-
lités sont assez grandes pour faire pardonner
les imperfections.
Horatius Codés j le Jeune Sage et le Vieux
Fou, Doria, sujets peu favorables à la mu-
sique, ou mal disposés, n'inspirèrent point
heureusement l'auteur d^Eupkrosine; non-
seulement, ces pièces ne réussirent pas, mais
de toute la musique qu'on y trouvait, rien n'a
survécu, si ce n'est l'ouverture d''fforatius,
morceau du plus beau caractère, qui depuis
lors a servi pour Adrien, autre opéra du même
auteur, écrit et reçu avant les autres, mais
joué seulement en 1799, par des causes poli-
tiques. Phrosineet Mélidor aurait dû irouver
grâce devant le public par le charme de la
musique, où règne un beau sentiment, plus
d'abandon et d'élégance que Méhul n'en avait
mis jusqu'alors dans ses ouvrages; mais un
drame froid et triste entraîna dans sa chute
l'œuvre du musicien. Toutefois, la partition a
été publiée, et les musiciens y peuvent trou-
ver un sujet d'étude rempli d'intérêt.
La rivalité qui existait alors entre Tancien
Opéra-Comique et le théâtre de la rue Fcy-
deau, rivalité qui fut si favorableàla musique
française, donna naissance, en 1795, à la
Caverne, opéra de Méhul qu'on voulait oppo-
ser à l'ouvrage du même nom que Lesucur
avait fait représenter au théâtre Feydeau
deux ans auparavant. Ce dernier seul est
resté : on ne connaît rien aujourd'hui de
l'autre partition. Adrien, autre composition
du même temps, était digne en tous points du
génie de Méhul. On y trouvait une multitude
d'effets nouveaux, des chœurs admirables et
un récitatif qui n'était point inférieur à celui
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MËliUL
de Gluck; ttiais par une sorte de fatalité, les
divers gouvernements qui se succédèrent
proscrivirent l^ouvrage à chaque reprise qu^on
en fit. En 1797, un événement unique dans les
annales du théâtre illustra la carrière du
grand artiste. II s'agit du Jeune Henri,
opéra comique dont Touverlure excita de tels
transports d'enthousiasme, qu'on fut obligé de
Texécuter deux fois de suite. Le sujet de
l'ouvrage était un épisode de la jeunesse de
Henri IV, roi de France. Ce fut une affaire de
partis : les royalistes espéraient un succès,
mais les républicains, indignés qu'on osât
mettre en scène un prince, un tyran, et de
plus un tyran qui avait fait le bonheur de la
France, sifflèrent la pièce dès la première
scène, et firent baisser le rideau avant qu'elle
Tùi finie; cependant, voulant donner au com-
positeur un témoignage^de son admiration,
le public demanda que l'ouverture tùt jouée
une troisième fois. L'usage de faire entendre
ce beau morceau entre deux pièces s'est con-
servé longtemps au théâtre de l'Opéra -Co-
mique. *
La tragédie de Timoléon, par Chénier,
fournit à Méhul, vers le même temps, l'occa-
sion d'écrire une autre ouverture et des
chœurs du plus grand effet. Depuis Esther et
Mhalie, on n'avait point essayé de joindre
les accents de la tragédie à ceux de la musique;
le style sévère et grave du grand* artiste était
plus convenable pour celte alliance que celui
d'aucun autre. Malgré le peu de succès de la
pièce de Chénier, l'ouverture et les chœurs
ont laissé des traces dans la mémoire des con-
naisseurs.
Un silence de près de deux ans suivit ces
travaux. Les soins qu'entraînait l'organisa-
tion du Conservatoire en occupèrent tous les
moments. Méhul avait élé. nommé l'un des
quatre inspecteurs de cette école ; les devoirs
de sa place l'obligeaient à surveiller l'admis-
sion dès élèves, à concourir â la formation des
ouvrages élémentaires destinés â l'enseigne-
ment; enfin, à prendre une part active â tout
ce qui concernait l'administration d'un grand
établissement naissant. Il est vraisemblable
que ce fut alors que Méhul commença à s'aper-
cevoir de ri nsu Aisance de ses premières
études. Le compositeur dramatique a plus be-
soin d^nspirations que de science ; mais celle-
ci est indispensable au professeur. S'il ne la
possède pas, il éprouve â chaque instant les
embarras d'une (losition fausse. Les discussions
«les comités, les instructions qu'il faut élre
toujours prêt à donner, les exemples qu'il faut
écrire à l'appui du précepte, obligent celui qui
est revêtu de ce titre à ne pas craindre
l'examen de sa capacité; or, Méhul eut plus
d'une fois occasion de remarquer l'avantage
qu'avaient sur lui , dans le Conservatoire,
des hommes qui étaient loin de le valoir
comme compositeurs. Les leçons qu'il a écrites
pour le solfège du Conservatoire sont même
plus faibles que celles de ses collègues Gossec
et Martini, bien que le génie de ceux-ci fût in-
férieur au sien.
Ce fut par Jrioàant que Méhul reparut sur
là scène, en 1790. Cet ouvrage contient des
beautés dramatiques ; on y trouve un duo et
plusieurs autres morceaux qui sont devenus
classiques, et qu'on a chantés longtemps dans
les concerts. Toutefois, la similitude du sujet
avec celui de Montano et Stéphanie^ opéra
célèbre de Berton, nuisit au succès de la nou-
velle production de Méhul. Sans parler de la
disposition du poëme, qui n'est point heu-
reuse, ^riodantj il faut le dire, ne se fait
point remarquer par la fraîcheur d'idées, la
grâce du chant, ni la variété de couleurs qui
brillent dans Montano, bien que la partition
de Méhul fût mieux écrite et plus riche d'in-
strumentation que l'autre. Cette production
était une de celles pour lesquelles Méhul mon-
trait le plus de prédilection. A la même époque
où Ariodant fut joué à rOpéra-Comique,
l'administration du Grand -Opéra obtint du
directoire l'autorisation de faire enfîn repré-
senter Adrien, belle composition d'un style
sévère qui obtint un succès d'estime, mais qui,
dépourvu de spectacle et de danse, ne put se
soutenir à la scène. Bion , opéra comique
qui suivit Ariodant, était faible et ne réus-
sit pas parce que la pièce d'Hofman était
froide et monotone. Èpieure trompa Tatlenle
des artistes et du public, qui espéraient un
chef-d'œuvre de l'association de deux maîtres
tels que Méhul et Cherubini. Un duo délicieux
{Ah! mon ami, de notre asile, etc.) fil, du
moins, reconnaître l'auteur de JHédée et de
Lodotêka; mais la muse du chantre tVEih
pkrosine et d"* Adrien le laissa sans inspira-
tion.
Nous arrivons à une des époques les plus
remarquables de la carrière de Méhul. Des
critiques lui avaient souvent reproché de man-
quer de grâce et de légèreté dans ses chants.
L'arrivée des nouveaux bouffes, qui s'établirent
au théâtre de la rue Chanlereine, en 1801,
avait réveillé, parmi quelques amateurs, le
goût de cette musique italienne si élégante,
si suave, qu'on devait aux inspirations de Pai-
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MÊHUL
siello, de Gimarosa et de Guglielmi. On fai-
sait entre elle et les productions de Técole
française des comparaisons qui n^étaient point
à ravantage de celle-ci. L^amour-propre de
MéhuI s*en alarma ; mais une erreur singulière
lui Bt concevoir la pensée de détruire ce qu*i]
considérait comme une injuste prévention, et
de lutter avec les maîtres que nous venons de
nommer.
Méhul , persuadé qu*on peut faire à vo-
lonté de boilne musique italienne, française
ou allemande, ne douta pas quMl ne pût écrire
un opéra boutTe, où Ton trouverait toute la
légèreté, tout le charme de la Molinara et
du Matrimonio tegreto; et sa conviction
était si bien établie à cet égard, qu'il entre-
prit Virato pour démontrer qu'il ne se trom-
pait pas, et quMl fit afficher la première re-
présentation de cette pièce sous le nom d*un
compositeur italien. II faut Tavouer, la plu-
part de ceux qui fréquentaient alors les spec-
tacles, étaient si peu avancés dans la connais-
sance des styles, qu'ils furent pris au piège,
et qu'ils crurent avoir entendu, dans Virato,
des mélodies enfantées sur les bords du Tibre
ou dans le voisinage du Vésuve. Certes, rien ne
ressemble moins aux formes italiennes que
celles qui avaient été adoptées par le compo-
siteur français. Méhul a eu beau faire, il n*y
a rien dans son ouvrage qui ressemble à la
verve bouffe des véritables productions scé-
niquesde Tllalie. £h! comment aurait-il pu
en être autrement ? Il méprisait ce qu'il vou-
lait imiter; il ne se proposait que de faire une
satire. N'oublions pas toutefois que le quatuor
de Virato est une des meilleures productions
de l'école française, et que ce morceau vaut
seul un opéra. Le succès que cet ouvrage avait
obtenu dans la nouveauté détermina son au-
teur à traiter des sujets moins sérieux que ceux
de ses premières productions. Une Folie et le
Trésor supposé succédèrent à Virato en 180â
et 1803. Plusieurs morceaux d'une facture
élégante et facile, qu'on trouve dans le pre-
mier de ces ouvrages, le firent réussir; le
deuxième est très-faible : on peut même dire
qu'il n'est pas digne du talent et de la ré-
putation de Méhul. Joanna, V Heureux mal- \
gré lui, Héléna et Gabrielle d'Estrées n'ont !
laissé que de faibles traces de leur pas- j
sage sur la scène; il n'en fut pas de même
d'(/(Aa{. Ce sujet ossianique, rempli de situa-
tions fortes, ramenait Méhul dans son do«
maine. Il y retrouva son talent énergique :
il est vrai qu'on y désirerait plus de mélodie,
et que la couleur en est un peu trop uni-
forme (1) ; mais malgré ses défauts, cet ou-
vrage n'a pu être conçu' que par un homme
supérieur. Un joli duo est à peu près tout ce
qu'il y a de remarquable dans les aveugles
de Tolède; toutefois cette bouffonnerie spiri-
tuelle, jouée en 1806, eut un certain succès,
auquel ne fut pas étranger le caractère ori-
ginal de quelques mélodies espagnoles, intro-
duites par Méhul dans sa partition.
C'est vers le temps où ce dernier opéra fut
composé, que Chérubin! se rendit à Vienne
pour y écrire son opéra de Faniska, Les
journaux allemands exprimèrent alors une
admiration profonde pour l'auteur de cette
composition, et le proclamèrent le plus savant
et le premier des compositeurs dramatiques
de son temps. Méhul, qui jusqu'alors avait été
considéré comme son émule et son rival,
souscrivit à ces éloges; mais quiconque l'a
connu sait combien lui coûta un pareil
aveu : il ne le fit que par ostentation fie
générosité et pour cacher son désespoir. Dès
ce moment, il prit la résolution de ne rien
négliger pour acquérir cette science des
formes scolastiques qui lui manquait, etdontle
nom l'importunait. Il ne voyait pas que la vé-
ritable science en musique consiste bien moins
dans des connaissances théoriques dont oo
charge sa mémoire, que dans une longue ha-
bitude de se jouer de ses difficultés, habitude
qu'il faut contracter dès l'enfance, afin d'élre
savant sans y penser et sans gêner les inspi-
rations du génie. Quoi qu'il en soit, Méhul se
mit à lire des traités de fugue et de contre-
point, et à écrire des formules harmoniques,
comme aurait pu le faire un jeune élève. Il en
résulta qu'il perdit la liberté de sa manière,
et que ses compositions s'alourdirent. Ses ac-
compagnements, surchargés d'imitations ba-
sées sur la gamn^e, prirent une teinte de mo-
notonie qui se répandit sur ses ouvrages.
Joseph f qui n'obtint d'abord qu'un succès
d'estime à Paris (le 17 février 1807), réussit
beaucoup mieux dans les département» et en
Allemagne. C'est que, malgré le défaut qui
vient d'élre signalé, il y a dans cet ouvrage
d'admirables mélodies, un grand sentiment
dramatique, enfin, une couleur locale excel-
lente. Après Joseph, Méhul garda le silence
pendant cinq ans, peut-être à cause des succès
(I) Ce rat i Toecasion de cet oavrage, où les violons
sont remplacés fiar des altos, que Gréiry dit un mot asses
plaisant : Uélial lui ayant demandé ce qu*il en pensait,
A la fin de la répélilion générale. Je pense, répondit le
malin vieillard, fue ;e donnerais volontiers six franc%
pour SHttndrc une c/ta»ieretle.
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MÉHUL
61
jusqtt*a1ors sans exemples de la Festale et du
Fernand Cor tez, de Si^onlinï : dans cet inter-
valle. De 1807 à 1812, Méhul n*écrivU que la
musique des ballets le Retour d* Ulysse, et
Pertée et Andromède, Bans les Amazones,
qiron joua à TOpéra, en 1813, et dans f^a-
lentine de Milan, qui ne vit le jour que plu-
sieurs années après la mort de BLébul, le dé-
faut de lourdeur est plus saillant que dansées
ouvrages précédents, et les qualités sont
afTaiblies : ces opéras n^ont pu se soutenir
au théâtre. Les symphonies de ce maître furent
exécutées dans les concerts du Conservatoire
qu^on appelait modestement des exercices.
Elles étaient le résultat de cette idée domi-
nante dans respi'it de Méhul, qu*il y a des pro-
cédés pour Taire toute espèce de musique. Il
ne voyait dans les symphonies de Uaydn
qu*un motif travaillé et présenté sous toutes
les formes. Il prit donc des thèmes, les tra-
vailla avec soin, et ne procura pas une émotion
à son auditoire. C'était un enchaînement de
formules bien arrangées, mais sans charme,
sans mélodie, sans abandon. Le pe|i d^effet
produit par ces symphonies sur les habitués
«les concerts du Conservatoire fut la cause
d'un des plus vifs chagrins de Méhul. En 1815,
il donna à TOpéra-Comique le Prince trou-
badour, qui disparut bientôt de la scène.
Découragé par ces échecs,' Méhul sentit sa
santé s*aUérer sensiblement. Une affection de
poitrine que les secours de Tart adoucirent
pendant plusieurs années, le livrant à une
mélancolie* habituelle, ôtait à ses travaux
Tagrément qu'il y trouvait autrefois. Il tra-
vaillait encore, mais plutôt entraîné par la
force de Thabitudeque par une vive impulsion
de son génie. Les langueurs d'une caducité
précoce le forçaient à suspendre ses travaux,
et lui laissaient à peine la force de cultiver
des fleurs, dans le jardin d'une petite maison
qu'il possédait près de Paris. Situation déplo-
rable! s'écrie l'académicien qui fut chargé de
prononcer son éloge, dont l'effet le plus fâ-
cheux est que l'affaiblissement des facultés
morales n'accompagne pas toujours celui des
facultés physiques, et que l'âme, encore de-
bout dans la chute de ses organes, semble pré-
sider i leur destruction.
la Journée aux Aventures, dernier ou-
vrage de sa main débile, brillait encore de
quelques éclairs de son beau talent : cet opéra
eut un grand succès. Le public semblait pres-
sentir qu'il recevait les adieux de celui qui
avait consacré sa vie â ses plaisirs, et vouloir
lui montrer sa reconnaissance.
Cependant la maladie empirait : Mébul prit
enGn la résolution de quitter Paris, pour
aller en Provence respirer un air plus favo-
rable à sa guérison. Mais, comme il arrive
toujours, cette résolution était prise trop tard.
Sorti de Paris le 18 janvier 1817, il n'éprouva
dans le voyage que les incommodités du dé-
placement, dit M. Quatremère de Quincy, et
dans son séjour en Provence, que le déplaisir
de n'être plus avec ses élèves et au milieu de
ses amis. L*air qui me convient encore le
m^etio;^ écrivait-il â ses collègues de l'Institut,
est celui que je respire au milieu de vous.
Le 20 février de la même année, il écrivait
aussi à son intime ami, et l'un de ses bio-
graphes : Pour un peu de êoleilj J'ai rompu
toutes mes habitiuies, Je me suis privé de
tous mes amis et me trouve seul, au bout du
monde, dans une auberge, entouré de gens
dont je puis à peine entendre le langage.
On le revit à une séance de l'Académie des
beaux-arts, mais ce fut pour la dernière fois.
Il mourut le 18 octobre 1817, à l'âge de cin-
quante-quatre ans. Dans l'espace de quatre
ans, la France avait perdu quatre compo*
siteurs qui avaient illustré la scène lyrique,
savoir : Grétry, Martini, Monsigny et Méhul.
Les regrets qui accompagnèrent la perte du
dernier de ces artistes célèbres prouvèrent
que sa personne était autant estimée que son
talent ,éuit admiré. Il méritait cette estime
par sa probité sévère, son désintéressement
et son penchant à la bienveillance. Enthou-
siaste de la gloire, jaloux de sa réputation,
mais étranger à l'intrigue, il ne chercha ja-
mais à obtenir par la faveur les avantages
attachés à la renommée. Sa délicatesse à cet
égard était poussée à l'excès; en voici un
exemple : Napoléon avait songé â le faire son
maître de chapelle, en remplacement de Pai-
siello qui retournait en Italie ; il lui en parla,
et Méhul, par une générosité fort rare, pro-
posa de partager la place entre lui et Chéru-
bini ; l'empereur lui répondit : Ne me parlez
pas de cet homme-là (1) ; et la place fut don-
née à Lesueur, sans partage. Lors de l'in-
stitution de la Légion d'honneur, Méhul en
avait reçu la décoration; il ne cessa de solli-
citer pour qu'elle fût accordée aussi à son
illustre rival ; mais ce fut toujours en vain.
Méhul avait beaucoup d'esprit et d'instruc-
tion; sa conversation était intéressante. Son
caractère, mélange heureux de finesse et de
(I) On sait quelles étaient les préventions de Napoléon
contre Chérubioi.
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6â
MÉHUL — MEHWÂLD
bonhomie, de grâce et de simplicité, de sérieux
et d*eiijoiiemeat, le rendait agréable dans le
monde. I^éanmoins, il D*était pas heureux :
toujours inquiet sur sa renommée, sur ses suc-
cès, sur le sort de sies ouvrages dans la posté-
rité, il se croyait environné d*ennemis conju-
rés contre son repos, et maudissait le jour on
il était entré dans la carrière dramatique.
Dans ses moments de chagrin, il se plaisait à
dire avec amertume qu^après tant de travaux,
il ne tenait du gouvernement qu^une place de
quatre mille francs. Il savait cependant que
la moindre solliciution de sa part lui aurait
procuré des pensions et des emplois lucratifs;
mais il ne demanda Jamais rien : il voulait
qu'on lui offrit.
Son opéra de Faîentine de Milan ne fut
représenté qu'en 1833, cinq ans après sa mort.
Il avait été terminé par son neveu H. Daus-
soigne, aujourd'hui directeur honoraire du
Conservatoire de Liège, qui avait été aussi son
élève. Tous les littérateurs et les musiciens qui
avaient travaillé pour l'Opéra-Comique assis-
tèrent à la première représentation de cette
pièce, pour rendre hommage à la mémoire du
chef de l'école française. Ils étaient au balcon
et se levèrent lous lorsque le buste de Méhul
ftit apporté sur la scène et couronné par les
acteurs. Ce ne fut pas seulement en France
qu'on rendit des honneurs à ce grand musi-
cien ; l'Académie royale de Munich avait déjà
fait exécuter un chant funèbre en son honneur
dans une de ses séances, et les journaux de
l'Allemagne s'étalent empressés de donner à
son Calent les éloges qu'il méritait à tant de
titres.
Outre les opéras cités précédemment, Xéhul
avait composé : HypsipiU, reçu à l'Opéra, en
1787; Arminiusy idem, en 1794; Scipion,
idem, en 1795; Tancrède et Clorinde, idem,
en 1796; Sé$ottri$; j4gar dans le désert.
Aucun de ces ouvrages n'a été représenté. Il
en fut de même de la tragédie d'Œdipe roi,
pour laquelle il avait écrit une ouverture, des
enir'actes et des chœurs. On lui doit aussi la
musique de quatre grands ballets, le Jugement
de Paris (1793); la Dansomanie (1800); le
Retour d'Ulysse (1809); Perses et Andro-
mède(\^\\)\ nn opéra de circonstance, inti-
tulé : /e Pont de Lodi (1797) : le petit
opéra comique de : la Toupie et le Pa-
pillon, joué au théâtre Montansier, dans la
même année, elles Kussites, mélodrame, re-
présenté au théâtre de la Porle-Saint-lttartin,
en 1804. 11 a aussi travaillé au Baiser et la
Quittance, opéra comique, en collaboration
avec Berton, Kreutzer et Nicolo Isouard, ainsi
qu'à VOrifiamme , grand opéra de circon-
stance, avec Berton, Paer et KreuUer. Enfin,
Méhul a écrit une multitude d'hymnes, de
cantates et de chansons patriotiques pour les
fêtes républicaines, entre autres : le Chant
du départ, le Chant de victoire, le Chant du
retour et laChanson de Roland pour la pièce
d^irconstance, intitulée: Guillaumele Con-
quérant; de plus, une grande cantate avec
orchestre, pour l'inauguration de la statue de
Napoléon dans la salle des séances publiques
de l'Institut. Ce dernier ouvrage a été gravé
en grande partition. Les opéras écrits par
Méhul sont au nombre de quarante-deux.
Cet artiste célèbre a lu, dans des séances
publiques de l'Institut, deux rapports dont il
était auteur; le premier Sur l'état futur de
la musique en France; l'autre, 5ttr (e« tra-
vaux des élèves du Conservatoire à Rome.
Ces deux morceaux ont été imprimés dans le
cinquième volume du Magasin encyclopé»
dique (Paris, 1808). M. Vieillard, ami intime
de M(ihul, a écrit une notice biographique
remplie d'intérêt sur ce grand artiste : elle^a
été imprimée à Paris, en 1859, tn-12 de
50 pages ; Quatremère de Quincy en a lu une
autre dans la séance publique de l'Académie
royale des beaux-arts de l'Institut (octobre
1818), à Paris, imprimerie de Ftrmtn Didot,
1818, in-4o.
MEHYKALD (FAéDÉRiG), et non RIEY-
WALD, comme il est écrit dans le Lexique
universel de musique publié par le doc-
teur Schilling, est né en Silésie, vers 1803. Il
a fait ses études au Gymnase catholique de
Breslau, et dans le même temps a été employé
comme premier dessus au chœur de l'église
cathédrale de cette ville, où il apprit la mu-
sique, le chant et la composition sous la. di-
rection de Schnabel. Vers 1835, il a été ap-
pelé à Inner, en Silésie, pour y remplir les
fonctions de chantre de l'église paroissiale ca-
tholique et d'organiste; mais il aquttté cet em-
ploi pour retourner à Breslau, où il se livre à
l'enseignement. Il a publié quelques cahiers
de chants à voix seule et à plusieurs voix, à
Breslau, chez Leukart, et on lui doit une bonne
biographie de son maître Schnabel, publiée
sous ce titre : Biographie Hernn Joseph-
Ignatz Schnabel's, Weiland kœnigL Uni-
versitxts-Musikdireetors , Domkapellmeis-
ters, Lehrers an katolischen Seminario^ etc.;
Breslau, 1851, deux feuilles in-8» avec le
portrait de Schnabel. M. Mehwald a été ré-
dacteur de la Gazelle musicale de Silésie, qui
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MEHWALD - MEl
u
a éié publiée dans les années 1853 et 1834, à
Breslau, chezCranU.
mi^ (Jêaôhe), noble florentin, savant dans
les langues grecque et latine, dans la philo-
sophie, les mathématiques et la musique,
naquit vers le milieu du seizième siècle, et fit
ses études sous la direction de Pierre Yeltori,
à qui il a dédié son traité de Modis musicis.
Il ftit membre de T Académie del Piano, sous
le nom de Decimo Corinello da Peretola.
Aussi bizarre qu^érudit, il se montra toujours
peu sociable (voyez Negri, Jêtoria de' Fio-
reniini scriUori, p. 305). Une lettre inédite
du P. Mersenne, datée du jour de la Purifica-
tion de Tannée 1635, et que j*ai extraite de la
collection de Peiresc (Bibliothèque impériale
de Paris) pour la publier dans la Revue mu-
sicaie (ann. 1832, p. 349 et suiv.), contient un
passage où il est dit que Hei était mort depuis
peu ; Mersenne tenait ce renseignement de
J.-B. Donl. Il y a à oe sujet une difficulté
assez grande; car Possevin, qui écrivait sa
Bibliothèque choisie vers 1593, parle de Jé-
rôme Mei comme d'un homme quni connais-
sait bien, et dit qu*il avait alors environ
soixante-dix ans (In argumentolib. XF Bi-
bliotheete sélectif, p. 213, t. II). En supposant
que par les mots mort depuie peu Mersenne
entende depuis dix ans, Mei aurait cessé de
vivre à Tâge de près de cent ans : ce qui, au
surplus, n'est pas impossible. Il est bpn de re-
marquer que Passertion de Poesevin s*accorde
avec le temps où Mei a pu étudier sous la di-
rection de Vettori. M. Gaffi (voyex ce nom)
semble attribuer à Mei (dans son Hittoire de
la musique de ta chapelle de Saint-Marc de
Venise^ t. I, p. 216) les lettres publiées sons
le pseudonyme de ^roeetno da Todi, contre
les inventions musicales de Monleverde (voyez
ce Dom) : s'il en était en effet Tauieur, il se-
rait mort postérieurement à 1608, car la
deuxième de ces lettres fut imprimée à Venise
dans cette aiéme année (voyez BaACCino). Au
reste, je ne connais aucun témoignage con-
temporain qui confirme cette conjecture. Mei
est connu des philologues par ses travaux sur
la Poétique et sur le traité de la République
d'Aristote, et par des corrections faites à
y'Agamtmnon d'Eschyle. Il a écrit un traité
iniiiulé : Consonantiarum gênera, qui se
trouve en manuscrit à la Bibliothèque du Va-
tican. Il y traite des espèces et des genres de
consonnances suivant les doctrines des an-
ciens et des modernes. Pierre Del Nero a tra-
duit en italien et abrégé ce même ouvrage
«lu'il a publié sous ce titre : ûiseorso topra
lamusiea antiea e modema^ Venetia, 1602,
in-4^. Draudius en cite une édition antérieure
publiée à Venise, en 1600, appretso Giotti,
in-A'^^Bibliot, exoliea); mais il faut se tenir
en garde contre les fautes de ce bibliothécaire.
Negri (loe» cit.) et d'après lui plusieurs biblio-
graphes ont cité aussi un autre livre dont il est
auteur, et qui a pour titre : Tractatue de
Modis musicis, ad Petrum Fictorii prx*
eeplorem; mais aucun d'eux n'indique où se
trouve cet ouvrage. Je puis fournir à cet égard
un renseignement plus positif, car ce traité
est en manuscrit à la Bibliothèque impériale
de Paris (n« 7200, in-fol.), sous le titre de
Tractaius de Musica* Il contient cent quatre-
vingt-quinze pages , est divisé en quatre
livres, et commence par ces mots : Quod tibi
perjuGundum futurum putavi, to libentius
totam hane, Fictori, de Modis musicis,
qtuestionem explicandam suscepi, etc. Ce
traité est relié avec un autre en langue ita-
lienne, intitulé : Traltato di musica fatto
dal signer Hieronymo Mei gentHuomo fio •
rentino, et qui commence ainsi : Corne po-
tesse tanto la musica appresso gli antichi.
Ce n'est pas la traduction de Pierre Del Nero
qui a été imprimée à Venise. Enfin, dans le
même volume, on trouve un autre traité de
Mei Del verso toscane, en cent cinquante et
une pages in-folio. Ce dernier ouvrage est
étranger à la musique. Tout ce qui concerne
Mei et ses ouvrages a été i peu près inconnu
des bibliographes.
MEI (Horace), né à Pise,en 1710, eut pour
maître de composition le célèbre Jean-Marie
Clari, et devint excellent organiste et bon com*
positeur. Ses études terminées, il obtint la
place d'organiste à l'église cathédrale de Pise
et la conserva jusqu'en 1763. A cette époque,
il fut appelé à Livourne pour y remplir les
fonctions de maître de chapelle de la cathédrale.
Il est mort en celte ville, au mois d'octobre
1787, à rage de soixante-huit ans. Le carac-
tère sérieux, mélancolique et timide de cet
artiste ne lui permit pas de se faire connaître
de ses contemporains comme il aurait dA
l'être ; mais depuis sa mort, les copies qui se
sont répandues de ses ouvrages l'ont signalé
comme un homme de rare talent. Ses fugues
pour l'orgue et le clavecin méritaient d'être
publiées comme des modèles pour les jeunes
organistes. On connaît de lui : l^ La Circon-
cision, oratorio à quatre voix et instruments.
2° Douze messes concertées à quatre et cinq
voix, avec instrumenta. Ô^ Deux messes solen-
nelles à quatre voix, orgue et orchestre.
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64
MEl — MEIBOM
4« Douze messes brèves à quatre voix, deux
vioIoDS, viole et orgue. 5<* Huit messes à cinq,
six et huit voix, a Cappella, avec orgue.
€<> Deux messes de Requiem Avec toutes les
prières des morts, à quatre voix et orchestre.
J*» Stabat mater à quatre voix concertaoles et
instruments. Krause, qui entendit ce mor-
ceau à Livourne, le considérait comme un
chef-d*aeuvre et en fit faire une copie. 8<» Te
Deum à deux chœurs et orchestre. 9<* Des
hymnes, introUs et graduels. lO^ Des vêpres à
quatre, cinq et huit voix concertées avec or-
chestre. 11<^ Deux suites de litanies à quatre
voix avec orchestre. 12<> Des motets à quatre
voix avec accompagnement obligé. 15° Deux
idem à voix seule et orgue. lA^ Lamentations
de Jérémie pour la semaine sainte. 15<^ Can-
tate pour voix de soprano et orchestre, inti-
tulée : La Musica, 16° Trois concertos pour
le clavecin. \7^ Six sonates pour , clavecin et
violon. 18° Suites de fugues pour Torgue et le
clavecin. Tous ces ouvrages sont restés en
manuscrit.
91ËI (RiiMORo), né à Pavie, en 1743, a été
longtemps maître de chapelle dans cette ville,
et y a écrit beaucoup de messes et de motets.
£q 1776, il s'est établi à BLarseille où il se
trouvait encore en 1812.
INlEIBOilI ou mEYBAUM, en latin MEl-
BOJIIIUS (MiBc), savant philologue, naquit
en 1626, à Tœnningen, dans le duché de Sles-
wig. Holler, qui lui a consacré un long article
dans sa Cimbria Litterata^ n'indique pas où
il a fait ses éludes. Après les avoir terminées,
il voyagea et habita quelque temps en Hol-
lande où il publia, en 1652, le texte grec de
sept anciens traités sur la musique avec une
version latine et des notes. Il offrit la dédi-
cace de celle coIlecUon à la reine de Suède,
Christine, qui rengagea à se rendre à sa cour
et lui assigha une pension. Bourdelot, méde-
cin de cette princesse, lui suggéra la pensée
de faire chanter par Meibom un des airs de
rancienue musique grecque en présence de
ses courtisans ; ce savant, dont la voix était
aussi fausse que Toreille, ne se tira pas trop
bien de cette épreuve. Furieux du ridicule
qu'il s'y était donné, il se vengea par de mau-
vais traitements contre Bourdelot, puis il
s'éloigna de Stockholm et se rendit en Dane-
mark, où le roi Frédéric III l'accueillit avec
bienveillance. La proleclion de ce prince lui
fit obtenir une chaire à l'univcrsilé d'Upsal,
et le roi le nomma son hibliolhécaire. Cette
position semblait devoir fixer le sort de iMei-
liomj mais par des motifs inconnus, il Taban-
donna quelques années après, et retourna en
Hollande, où il s^occupa de la découverte qu'il
croyait avoir faite de la forme des vaisseaux à
trois rangs de rames des anciens, se persua-
dant qu'il en iiourrait faire adopter Tusage,
et qu*il en retirerait de grands avantages pour
sa fortune; mais il ne trouva, ni en Hollande
ni en France, quelqu'un qui roulût lui acheter
son secret. En 1674, il fit un voyage en An*
gleterre pour s'y livrer à des recherches phi-
lologiques, et dans l'espoir qu'il y pourrait
publier une édition de l'Ancien Testament,
dont il avait corrigé le texte hébreu ; mais il
échoua encore dans celte entreprise, et revint
un troisième fois en Hollande plus pauvre
qu'il n'en était parti. Il y passa le reste de ses
jours dans une situation peu fortunée, ne vi-
vant que des secours qu'il recevait des li-
braires : Vers la An de sa vie, il fut même
obligé de vendre une partie de ses livres pour
subsister. Il mourut à Utrecht. en 1711, dans
un âge avancé.
Ce savant n'est ici placé que pour ses tra*-
vaux relatifs à la musique. Parmi ceux-ci, on
remarque : t'* Des notes dans la belle édition
de Vitruve publiée par J. de Laei; Amster-
dam, 1649, in-fol. Oh y trouve de bonne
choses concernant la musique des anciens ;
particulièrement sur l'obscure description de
l'orgue hydraulique donnée parl'auteur latin.
3° Jntiqtup muêicsf auctoret septem, grxce
et latine, Mareus Meibomius rettituit ac
notiê expUcavtl; Amstelodami, Ludov. Elze-
virium, 1652, deux volumes in-4<*. Les au-
teurs dont les traités de musique se trouvent
dans cette collection «ont : Aristoxène, Eu-
clide (Introduction harmonique) , Nico-
maque, Alypius, Gaudence le philosophe,
Bacchius l'ancien et Aristide Quintlllien (voyej:
ces noms). Meibom y a joint le neuvième
livre du Satyricon de Martianus Capella
(voyez Capella), qui traite de la musique
d'après Aristide. Cette collection, dont l'uti-
lité ne peut être contestée, est un service im-
portant rendu à la littérature musicale par
Meibom. Toutefois son travail a été trop
vanté par des critiques qui n'ont considéré
que le mérite littéraire de l'œuvre. La manie
de ce savant était de voir des altérations dans
les manuscrits, et d'y faire des corrections
qui n'étaient souvent que des conjectures ha-
sardées. C'est ainsi que, d'après ses vues par-
ticulières sur le mètre hébraïque, il fil des
changements considérables dans le texte ori-
ginal de quelques psaumes et d'autres parties
de la Bible; entreprise qui lui attira de rudes
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MËIBOM
65
attaques de quelques sivanis allemands, an-
glais et hollandais. Les mêmes idées Tont con-
duit à mettre du désordre dans quelques
parties des traités de la musique grecque qu'il
a publiés. On peut voir, aux articles d*Ari8-
loxène, d*ilrislide Quintillien et de Bacchius,
des éclaircissements sur quelques-unes de ses
principales erreurs à ce sujet ; on consultera
aussi avec fruit les savantes remarques conte-
nues dans un article de Perne sur la musique
grecque, inséré dans le troisième volume de
la Revue ^muMicaU (pp. 481-491). Pour ne
citer qu'un fait qyi pourra donner une idée de
la légèreté portée par Meibom dans cerUioes
parties de son travail, il suffit de dire qu'ayant
trouvé, dans le premier livre du traité d'Aris-
tide, une série de caractères de musique anté-
rieure à la noution attribuée à Pytbagore,
dont on trouve l'exposé dans le livre d'Aly-
pius, et n'ayant pu en trouver l'eiplication,
il s'est, suivant son habitude, élevé contre les
fautes des copistes, et a substitué à cette an-
tique notation celle d'Alypius. C'est à Perne
qu'on doit cette observation. 3« De Propor-
tionihus dialogui; Copenhague, 1655, in-fol.
Dans ce dialogue sur les proportions, les inter-
locuteurs sont Euclide, Arcbimède, Apollo-
nius, Pappus, £ulocius, Théon (d'Alexandrie)
et Hermotime. Meibom y traite, entre au-
tres choses, des proportions musicales, d'après
la doctrine des anciens, dont il rapporte en
plusieurs endroits les textes avec une version
latine. Mais il n'a pas toujours saisi le sens de
cette doctrine : ainsi, il s'égare complètement
(p. 77) dans l'analyse de la valeur réelle du
comma |^, et suivant son habitude il pro-
|H)ie, en plusieurs endroits de son livre, des
corrections inadmissibles dans certains pas-
sages dont il avait mal saisi le sens. Il avait
attaqué dans cet ouvrage la latinité d'un livre
de Guillaume Lange, professeur de mathé-
matiques à Copenhague : celui-ci répondit
luir une critique solide des erreurs de Mei-
bomius, dans son Traité intitulé : Deverita-
tibu» Geomeiricis Libri II , quorum prior
contra Seeptieos et SextumEtnpiricum, pot-
terior autem contra M, Meihomii disputât. ;
Copenhague, 1656, in-4«. Ce livre est suivi
d'une lettre à Meibom que celui-ci fit réim-
primer avec une réponse remplie de gros-
sièretés, où il dit en plusieurs endroits que
son adversaire l'a calomnié impudemment.
La lettre de Lange avec la réponse de Mei-
bom a été publiée sous ce titre : JFilhelmi
langii epistola, Acees$it Marci Meibomii
retponêio; Copenhague (sans date), in-fol. de
BI06E. Umv. DES MUSICIE.^S. T. VI.
quarante-huit pages en quatre-vingt-seize co-
lonnes. Ce morceau est ordinairement ajouté
aux exemplaires du Traité des pro|>orlioiîs.
Le P. Fr.-Xav. Aynscom, jésuite d'Anvers,
fit aussi paraître, dans le même temps, une
réfutation de ce livre : elle avait pour titre :
LibeUum de natura rationum , contra
M. Meibomium; Anvers, 1655, in-4®. Meibom
ne traite pas mieux cet adversaire que Lange
dans sa réponse à celui-ci, car il en parle en
ces termes (col. 9) : Tux et Jesuitx stupi-
dietimi impudentim atque ignorantis di-
catOy toti literato orbi ante oeulos ponam.
Mais il trouva dans Wallis un adversaire plus
redoutable qui, examinant ses erreurs en ma-
thématicien de premier ordre et en helléniste
consommé, le pressa de raisonnements et de
citations sans réplique dans un écrit intitulé :
Traetatu elenchlico advenus Marci Meibo-
mii Dialogum de proportionibus; Oxford,
1657, iD-4<». Cet écrit a été réimprimé dans
le premier volume des œuvres mathématiques
de Wallis (Oxford, 1695, quatre volumes in-
fol.). Jamais l'illustre savant ne s'écarte des
règles de la plus stricte politesse dans sa cri-
tique : la seule expression un peu vive qu'on
y remarque, après avoir rapiK>rté les opi-
nions erronées de Meibom concernant l'in-
tervalle minime de musique a^ipeléZimma^
est que ce sont absolument des rêveries :
Omnino somniasse videtur fWallis, Opéra,
t. I, p. 263). Il termine aussi par cette propo-
sition accablante : Faha denique sunt ea
omnia qua, in suo de Proportionibus Dia-
logoj noveprotulit Meibomius (p. 288). Mei-
bom comprit qu'il ne pouvait lutter contre
un pareil athlète : il garda prudemment le si-
lence.
Moller place parmi les écrits inédits de Mei-
bom {Cimbria Literata, t. III, fol. 451) :
l» Le Traité des harmoniques de Ptolémée,
en grec, avec une version latine et des notes.
2* Les éléments harmoniques de Manuel
Bryenne, texte grec, version latine et annota-
tions. 3« Le dialogue de Plutarque sur la mu-
sique, idem; mais il n'avait d'autre autorité
pour l'existence de ses écrits que ce que Mei-
bom en dit lui-même dans la préface de son
recueil des sept auteurs grecs, cité précédem-
ment, et dans sa lettre à Gudius sur les écri-
vains de musique. Il y a lieu de croire que ces
ouvrages, ainsi que le travail sur la seconde
partie de Bacchius {voyez ce nom) et le traité
grec anonyme sur le rhylhme, qu'il avait éga-
lement promis, n'étaient qu'en projet, car
parmi les manuscrits qu'on a retrouvés dans
5
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66
MEICOM — MEIIlR
ses papiers, il ne s^en est rien renconlré. Pos-
térieurement, Wallis a publié de bonnes édi-
tions des harmoniques de Ptolémée, du com-
mentaire de Porphyre sur ces harmoniques,
du Traité de Manuel Bryenne (voyez WaIlis),
et Burette (voyes ce nom) a publié le texte du
dialogue de Piutarque avec une traduction
"" française et beaucoup de notes excellentes.
On a de Meibom un petit écrit intitulé :
Epislola de Scriptoribua variis muêieis, ad
Marquardum Gudium. Cette lettre, datée du
14 avril 1667, a été insérée dans le recueil des
Épttres de Gudius publié à Utrecht, en 1607
(p. 56).
MEIER ( Fa£DÉRic-SÉBASTiE!c ) , né le
5 avril 1775, à Benedict-Bayern, était fils
d*un jardinier. Destiné par ses parents à Tétat
monastique, il alla faire ses humanités à Mu-
nich, et y apprit la musique comme enfant de
chœur ; puis il fut envoyé à Salzbourg pour y
suivre un cours de philosophie t Hais le goOt
de la vie d*artiste s'était emparé de lui et lui
faisait négliger ses études scientiDques. Il
jouait de plusieurs instruments et y trouvait
des ressources, en faisant sa partie dans les
orchestres de danse. A Tâge de dix-huit ans,
il débuta au théâtre de Munich ; parcourut en-
suite une partie de PAllemagne avec une
troupe de comédiens ambulants, et enAn entra
au théâtre de Schikaneder, à Vienne, vers la
fin de 1703. Longtemps il y brilla dans les
rôles de première basse. Plus tard, il réunit i
cet emploi celui de régisseur en chef du
théâtre, et profita de Pinfluence que lui don-
nait celte place pour opérer un changement
dans le goût du public, en faisant représenter
les plus beaux opéras de Gbérubini, de Méhul,
de Berlon et d*autres célèbres compositeurs
français : ce fut lui aussi qui, dans ses con-
certs, fit entendre à Vienne pour la première
fois quelques-uns des oratorios de Hsndel.
À Tépoque de la réunion des trois théâtres
principaux de la capitale de PAulrtche ,
Meier entra au théâtre de la cour; mais
lorsque M. de Metternicb y appela Topera ita-
lien, le chanteur allemand comprit quMl ne
pouvait lutter avec son ancien répertoire
contre la vogue des opéras de Rossini, ni
contre des chanteurs tels que Lablache; il
demanda sa retraite et obtint la pension qu*il
avait méritée par de longs services. Déjà il sen-
tait les premiers symptômes d*une ossification
du larynx, qui fit de rapides progrès et le mit
au tombeau, le 0 mai 18*35.
BIEIFIIED (Joseph-Éhile), né le 23 oc-
tobre 1703, apprit dans sa jounesse la musique
et le cor, et fut d''al)ord élève de Técole des
arts et métiers de Châlons. Il était déjà âgé
de vingt et un ans lorsqu'il se rendit à Paris et
entra au Conservatoire, où il fut admis comme
élève, le 30 juin 1815. Il y reçut des leçons de
Dauprat. Peu de temps après, il entra à l'or-
chestre du Théâtre-Italien comme second cor;
mais, en 1823, il abandonna cette place pour
entrer à Porchestre de POpéra. Il était aussi
cor basse à la chapelle du roi lorsqu'elle fut
supprimée après la révolution de 1830. Lors-
que le cor à pistons fut introduit en France,
M. Meifred perfectionna cet instrument en
ajoutant de petites pompes particulières aux
tubes qui baissent Pinstrument dans le jeu des
pistons, et en appliquant ces pistons aux
branches de Pinstrument au lieu de les placer
sur la pompe, afin de donner à celle-ci plus
de liberté, et de conserver les tons de re-
change. 11 fit exécuter ces perfectionnements
en 1837, par Labbaye, facteur d'instruments
de cuivre à Paris. L'étude spéciale que
M. Meifred avait faite des ressources dn cor à
pistons, lui fit obtenir, en 1833, sa nomina-
tion de professeur de cet instrument au Con-
servatoire pour la formation de cors-basses
nécessaires aux orchestres. Il occupe encore
(1861) cet emploi, ainsi que celui de chef de
musique de la troisième légion do la garde
nationale de Paris. Cet artiste a publié :
i^ Douze duos faciles pour deux oors, op. 1 ;
Paris, Zeiter. 3« De l'étendue, de l'emploi' el
des ressources du cor en yéniral, et de ses
corps de rechange en particulier, avec quel-
ques considérations sur le cor à pistons;
Paris, Launer, 1830, in-4«. 3« Mélodies en
duos faciles et progressifs pour deux cors ;
Paris, Brandus. 4« Méthode pour le cor à
deux pistons, à l'usage du Conservatoire de
Paris f Paris, Ricbault. 5<> Méthode de cor
chromatique à trois pistons ; ibidr, 6* Notice
sur la fabrication des instrumente de cuivre
en général, et sur celle du cor chromatique
en particulier; Paris, de 8oye et C«, 1851,
in-8* de 16 pages avec 3 planches. 7» Quel-
ques mots sur les changements proposés pour
la composition des musiques d'infanterie.
Paris, 1853, in-16 de 14 pages (Extrait du
journal la France musicale). M. Meifred a pris
part à la rédaction de la critique musicale
dans plusieurs journaux. On a publié de lui
trois opuscules en vers sous les titres sui-
vants : 1^ Commentaire du chantre Jérôme
sur la première représentation des Hugue-
nots, opéra (Paris), 1836, in-8«. 3*» Foyage
et retour, silhouette en vers, à l'occasion du
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MEIER - MEILAND
67
banquet donné à ffabeneck a{né, par les ar-
tistes de l'orchestre de l'Opéra, le ^Juil-
let 1841. Paris; 1841, iD-8^ S« le Café de
l'Opéra, Poème diéUtctique (en vers libres),
dédié aux amateurs du jeu de dominos;
Paris, 18Ô3, iii-8<> de trente-deux pages. Ces
trois écrits sont attribués à M. Meifred par
Quérard {France littéraire, t. VI, p. 19), et
par les auteurs de la littérature française
contemporaine (L V., p. SIS6).
MEILA^ID (JAC9VBs),et non ME YLÀI^D,
comme Pécril Samuel Grosser, dans ses Cu-
riosités de la lusace {\), ni MAILAIND ou
HAYLAND, variantes données par les Lexi-
ques de Schilling, de Gassner et de Bernsdorf,
fût un compositeur allemand de mérite. Il na-
quit en 1542, à Senfteuberg, dans la Haute-
Lusace, et non dans la Misnie, comme le pré-
tend Nicodème Frischlin (2). Il fit ses études
musicales, comme enfant de chœur, dans la
chapelle électorale de Dresde. Ayant été
nommé maître de chapelle de la petite cour
d*Anspach, il obtint de son maître la permis-
sion de faire un voyage en Italie, visita Rome
et Venise, et y étudia le contrepoiot sous la
direction des meilleurs maîtres. De retour à
Anspacb, en 1565, il publia daos Tannée sui-
vante son premier ouvrage, composé de mo-
tets, sous ce titre : Cantiones sacrsf quinque
et sex vocum, karmonicis numeris in gra^
tiam musieorum composite etjam primum
in lueem editx; Noriberg^, excudebat Ul*
ricus Neuberus et fœredes Joan. Montant,
1564, in-4<* obi. Ce recueil, qui renferme
dou2e motets à cinq voix, et cinq à six voix,
a été inconnu à tous les biographes et biblio-
graphes : il s^en trouve un exemplaire dans la
Bibliothèque de Leipsick. On a cru qu*il entra
au service du landgrave de Hesse, lorsqu^il eut
obtenu son congé du landgrave d'Ans pach, en
1575, et qu*il mourut à Cassel, en 1607. Je
me suis conformé à ces renseignements dans
la première édition de cette biographie des
musiciens; mais ils sont inexacts. L*erreur
provient de- ce qu*il a dédié un de ses ou-
vrages, en 1575, à Guillaume, landgrave de
Hesse, parce que ce prince posséda ej com-
mun le duché de Brunswick avec Guillaume,
fils d'Ernest, duc de Zell et de Luoebourg, au
service de qui Meiland était entré, après avoir
quitté la cour d'Anspach. Il semble que Mei-
land n*alla pas directement d'Anspach à Zell,
et qaUl vécut quelque temps à Francfort où il
(1) LsLusilziêchen Merkwunliyheitenf part. iV,p. 179.
^ Orationts tHsignioret aliquot. Strasbourg, 1609,
in-go.
a publié plusieurs ouvrages. M. de WInter-
feld croit que, dans ses dernières années, il ne
fut que simple cantor (voyez Des Evang.
Kirchengesang , t. I, p. 339-540). Ce ne fut
donc pas à Cassel, mais à Zell, ou Celle (au-
jourd'hui dans le royaume de Hanovre), que
Meiland mourut, non en 1607, comme le dit
Samuel Grosser, ni en 1592 ou 1593, suivant
les Lexiques de Schilling et de Gassner, mais
en 1577, à Page de trente-cinq ans. Ces ren-
seignements positifs sont fournis par la pré-
face d'Eberhard Schell, de Dannenberg (Ha-
novre), éditeur de Tœuvre posthume de Meiland
intitulé ; CygnesB Cantiones latinje et ger-
manicm.
Après Tœuvre de motets publié à Nurem-
bergy en 1564, on ne trouve plus de composi-
tions de Meiland publiées avant 1572; il est
vraisemblable cependant qu'il n^est pas resté
huit années sans publier quelque ouvrage dont
Texistence a été ignorée jusqu^à ce jour.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé à la Bibliothèque
royale de Berlin (fonds de Pœlchau) un recueil
de motets de cet artiste, intitulé : Sclects
cantiones quinque et sex vocum; Noribergx,
1573, cinq volumes petit in-4^'. Aucun bio-
graphe ou bibliographe n'a connu cet ouvrage,
après lequel viennent ceux-ci : Zf* Cantiones
sacra quinque et sex vocum; Nuremberg,
1573, cité par Walther. On y trouve dix-huit
moteu. A'' XXXI II Motetten mit deutschen
auch lateinischen Text; Francfort, chei
Sigmund Feyerabend, 1575, in-4<> obi. C'est
cet ouvrage qui est dédié à Guillaume, mar-
grave de Hesse. On y trouve dix-neuf motets
latins et quatorze motets allemands. M. de
Winterfeld en a extrait un morceau à cinq
parties sur une mélodie populaire du quinzième
siècle, et l'a publié en partition parmi les
exemples de musique de son important ou-
vrage sur le chant évapgélique (t. I", u9 43).
50 XVIII tceltliche teutsche Gesxnge %>on
4 und 5 Stimmen (Dix-huit chansons alle-
mandes et mondaines à quatre et cinq voix) ;
Francfort, de l'imprimerie de Rab et chez
Feyerabend, 1575, in-4o obi. On trouve à la
Bibliothèque royale de Munich un exemplaire
du même ouvrage avec cet autre titre : Dfeue
auserlesene teutsche Gesdng , mit vier und
fiinf Stimmen su singen^ und auf allerley
Instrumenten zu gebrauchen (Chants alle-
mands nouvellement publiés, pour chanter à
quatre et cinq voix, et pour l'usage de toutes
sortes d'instruments) ; Francfort, Graben et
Sigmund Feyerabend, 1575, in-4« obi. Ce re-
cueil offre un intérêt rbythmique qu'on ne
5.
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68
MEILAND — MEINEKE
trouve pas cacz les compositeurs allemands de
cette époque (à Texception du chant choral),
en ce que toutes les parties sont astreintes à
un rbythme identique, dont on voit d'intéres-
sants exemples dans les villanelles de Bonati
et dans les œuvres de Croce et deGastoldi.
M. de Winlerrelil en a extrait un chant à
quatre voix qu*i] a publié en partition dans
les exemples de musique (n» 44) de Pou v rage
cité ci-dessus. %"> Sacrx aliquot cantiones'la-
tinx et germantes^ quinque et quatuor vo-
cum; Franco furti per Georgium Corvinum
et Sigismundum Feyerabend, 4575, in-4»
obi. Ce recueil, qui contient vingt-deux mo-
tets, est à la Bibliothèque royale de Munich.
7« Caniionee aliquot novx, quae vulgo mo-
tetas vocant quinque vocibua eompositx;
quibus adjuntta eunt officia duo de S. Joanne
Evangelùta et Innoeenlibus ; Prancofurti
per Georgium Corvinum et SigismunduiA
Feyerabend, 1576, in-4« obi., à la Biblio-
thèque royale de Munich. C'est le même ou-
Trage qui a été reproduit à Erfurt, en 1588,
sous le titre de Harmonix sacrx quinque
vocum. Cette édition se trouve aussi à la Bi-
bliothèque royale de Munich ; je Tai comparée
avec rautreetj*ai constaté ridentité de Pœuvre.
8<* Cygneâf Cantiones latinx et germanicx
Jacobi Meilandi Germani, quinque et qua-
tuor vocibus, in iUustrissima aula CeUensi
(de Zell), paulo ante obitum summa diligen^
tia ab ipsomet composita. Nunc primum in
lucem editx opéra et studio Eberhardi Sehe-
lii Dannenbergii. Cum prxfatione ejusdem;
ïyittebergwy excudébat Matthsue ÏFelack^
1500, in-4<* obi. Je possède un exemplaire
complet de cet ouvrage très-rare. Le portrait
gravé en bois de Meiland,' dans Tannée de sa
mort, se trouve au frontispice de chacun des
cinq volumes. Ainsi qu'on le voit par le titre,
les pièces qui composent ce recueil, au
nombre de vingt -deux, ont été composées peu
de temps avant le décès de l'auteur, c'est-à-
dire dans l'année 1577. Elles consistent en
neuf motets latins à cinq voix, six à quatre
voix, quatre cantiques allemands à cinq voix,
et trois à quatre voix. A la fin de l'ouvrage on
trouve un chant latin et un allemand, tous
deux à cinq voix, avec ce titre : Typographus.
Sequentes cantiones ex psalmo XÏIJ de-
sumptas, atque in honorem Dn. Eberhardi
Schelii, per Petrum Heinsium Brandebur-
gensetn; in Academûe TFitebergensis templo
ad arcem cantorem, quil^que vocibus com^
posilas^ ne pagelltf vaearent, fttfc adjicere
libent, vale et fruere. La préface de Schell,
qui est fort longue, est digne des commen*
taires de Malhanasius sur le chef-d'antvre^
d'un inconnu; à l'exception de quelques ren-
seignements sur Meiland, l'éditeur y parle de
tout, sauf de l'ouvrage qu'il publie. Il y est
question d'Aristote, de Cicéron, de Marsile
Ficio, de la politique et des tyrans qui nais-
sent pour le malheur de l'humanité. Le rédac-
teur du catalogue de la musique de la Biblio-
thèque, royale de Munich y a inscrit, comme
un ouvrage de Meiland, un fragment intitulé :
Teutsche Gesànge mit fiinf und vier Stim-
men, bei dem fUrstlicken LUneburgischen
ffofflagear zu Zell {s'int loco et anno). Il n'a
pas vu que ces chanU ne sont que la deuxième
partie des Cygne» cantiones dont il vient
d'être parlé.
Walther nous apprend qu'à la sollicitation
de quelques-uns des amis de Meiland, il prit
part à la composition du chant du psautier
allemand de Luther. Gerber pense que le tra-
vail dont il s'agit consistait à mettre le chant
choral à quatre parties; mais M. de Winter-
feld croit que Meiland a écrit seulement quel-
ques mélodies chorales pour le Gesangbuck
de Wolf, publié à Francfort, en 1569.
MEII^CKE (CiABLEs). Foyez ci -après
MEINEHE.
MEUNDIIE (L'abbé £.), maître de chapelle
de la cathédraled'Agen, et professeurde chant
ecclésiastique au petit séminaire de cette ville,.
est auteur d'un ouvrage intitulé : Méthode
élémentaire et complète pour V accompagne^
ment du plain-chant. Dijon, 1858, in-13.
MEII^EKE (Cbabi.e$). Il y a beauébuf^
d'obscurité sur la personne de cet artiste, sh
toutefois il n'y en a qu'un seul. Suivant VUni-
versal Lexikon der Tonkunst de Schilling,
Charles Meineke est un pianiste et organiste,
né en Allemagne, qui, en 1836, occupait lar
position d'organiste à l'église Saint-Paul de
Baltimore, dans les États-Unis d'Amérique.
C'était alors, dit le rédacteur de l'article, un
homme d'environ quarante-cinq ans. Jus-
qu'en 1810, il avait vécu en Allemagne, mais,
en 1822, il était déjà à Baltimore, et il avait
fait exécuter, en 1833, un Te />eufn pour vois
solo avec chœur el accompagnement d'orgue }
cet œuvre avait été publié à Philadelphie»
EnOn, avant d'arriver en Amérique, M. Mei-
neke avait vécu quelque temps en Angleterre.
De plus, il avait publié en Allemagne des^
œuvres diverses pour le piano et i)onr l'orgue.
D'autre part, on lit dans la trente sixième an-
née de la Gazette générale de musique
(p. 57-58) une notice sur la situation Uc U
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MEINEKE — MEISSNER
musique i Oldenbourg, datée de celte ville, le
10 décembre 1833, où Ton voit que M. Pott,
niattre de concert et élève de Kiesewetter et
de Spobr, venait de prendre la direction de la
société de chant qui, Jusque-là et pendant
douze ans, avait été dirigée par M. Meineke,
organiste et, précédemment, musicien de
-chambre {Welcher (Singverein) hier ieit
ZMoctlf Jahren^ bis Jetzt unter Leitung des
Hm, OrganisUn, friiher Kammerfnusikus,
Meineke besteht). Or, le prénom de cet orga-
niste d*Oldenbourg est aussi Cari (Charles)
«ur les morceaux de sa composition, et en par-
liculier sur une messe à quatre voix et orgue,
publiée à Leipsick. Il est évident qu'il ne peut
y avoir identité entre Torganiste de Baltimore,
habitant cette ville depuis 183S jusqu*en 183G,
et Torganiste d'Oldenbourg, qui y dirige une
«ociété de chant depuis 1891 Jusqu'en 1833,
bien que tous deux aient les mêmes noms et
prénoms. Je pense que cette confusion ne
provient que d'une faute d'impression au nom
de Meineke, dans le Lexique de Schilling, et
qu'il y faut lire Meineke; car on trouve dans
la Gazette générale de musique de Leipsick
<ann. 1833, p. 574) l'analyse d'une composi-
tion qui a pour titre : A Té Deum, in four
yoeal'PartSy voith an aceomp. for the Or^
ijan or Piano- forte, comp. by C. Meineke,
Organist of St, Paul' s ehurck Baltimore;
Baltimore, publ. by Jobn Cole. Bien que
l'adresse de l'éditeur. soit ici à Baltimore, on
voit dans l'analyse que l'ouvrage a été gravé
à Philadelphie. Il résulte de cet éclatrcisse-
fuent que tous les ouvrages publiés en Alle-
magne sons le nom de Meineks {€.) appar-
tiennent à l'organiste d'Oldenbourg. On
connaît de cet artiste : 1^ Six chansons maçon-
niques pour voix solo avec choeur d'hommes et
accompagnement de piano; OfTenbach, An-
dré. 9« Messe à quatre voix et orgue, op. 35;
Leipsick, Siegel. o« Variations pour le piano,
sur divers thèmes; op. 13, Leipsick, Peters;
«p. 13, Bonn, Simrock; op. 14, Mayence,
«chott; op. 30, Leipsick, Kistner. 4« Gammes
«l préludes pour le piano, dans tous les tons;
OfTenbach, André; chants détachés à voix
seule, avec piano; quelques pièces d'orgue.
MEINËllS (...), nis d'un employé du
gouvernement autrichien à Milan, a fait ses
études musicales au Conservatoire de celle
ville. Comme premier essai de son talent, il a
écrit, en 1841, le second acte de l'opéra /rafi-
eesea di Rimini. Dans l'année suivante, il
donna, au théAtrede la Scala, à Milan, t7 Di-
sertore Sviziero, dans lequel le public re-
marqua plusieurs beaux morceaux qui le
firent considérer comme un artiste d'avenir.
Cependant rien n'est venu Justifier depuis lors
les espérances que son début avait fait naître.
En 184G, M. Meiners a été nommé maître de
chapelle de la cathédrale de Vercell. Il parait
n'avoir écrit, depuis lors, que de la musique
d'église. .
Un autre compositeur du même nom
{G. de Meiners), amateur de chant à Dresde,
s'est fait connaître par des chants pour quatre
voix d'hommes, et par des Lieder à voix seule
avec accompagnement de piano, au nombre
d'environ huit recueils. Ces ouvrages ont été
publiés depuis 1833 jusqu'en 1840. Depuis
plus de vingt ans (1861), il n'a rien paru de
M. de Meiners, ce qui peut indiquer que cet
amateur est décédé.
MEOERT (Jeah-Heiibi), facteur d'or-
gues à Lahn, vers le milieu du dix-huitième
siècle, a construit, en 1740, celui de l'église
évangélique de Freystadt,' composé de cin-
quante-trois Jeux; en 1748, celui de llerms-
dorff, de vingt-six Jeux; en 1753, un bon in-
strument de trente-six registres à Goldberg,
et vers le même temps un autre à HarpesdorfT,
de vingt-six jeux.
MEISBfER (Joseph), chanteur dlslinguéy
naquit à Salzbourg, dans la première moitié
du dix-huitième siècle. Dans sa jeunesse, il
visita l'Italie, y apprit l'art du chant, et brilla
sur les théâtres de Pise, de Florence, de Na-
ples et de Rome, puis retourna en Allemagne
et chanta avec succès à Vienne, Munich, Wurz-
bourg, Stultgard, Cologne et Liège. De retour
à Salzbourg, il y entra au service de l'arche-
vêque; mais, en 1757, il fit un second
voyage en Italie et chanta à Padoue et à Ve-
nise. Dans l'étendue extraordinaire de sa voix,
ce chanteur réunissait les sons graves de la
basse aux sons les plus élevés du ténor.
MEISSPIER (PaiLiPPB), virtuose clari-
nettiste, naquit le 14 septembre 1748, àBurg-
preppach, dans la Franconie. A l'âge do sept
ans, il commença ses* études au collège de
Wurzbourg et y montra de rares dispositions
pour la musique, particulièrement pour la
clarinette. Lorsqu'il eut atteint sa douzième
année, son père consentit enfin à lui donner
un bon instrument, et le confia aux soins d«
Ilessler, clarinettiste de la cour. Dès ce mo^
ment, le jeune Meissner se livra avec ardeur à
l'étude, et quatre ans lui suffirent pour être en
état de se faire entendre devant le prince, à
Wurzbourg. Il reçut en récompense une
somme considérable pour voyager, ci su mit
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70
MEÏSSNER — MEISTER
en route au mois de mai 1760, se dirigeant
vers Mayence, HaDheim, Bruchsal et Stras-
bourg. Arrivé dans cette dernière fille, il y
fut attaché au service du cardinal, prince de
Rohan qui, bientôt après, le conduisit à Paris,
la clarinette était alors peu connue en
Prance : Meissner, quoique fort jeune, eut la
gloire de faire comprendre aux musiciens
français lés beautés de cet instrument, et les
ressources qu*on en pouvait tirer dans Tin-
strumentation. Plusieurs fois il se fit entendre
avec succès au Concert spirituel et à celui des
amateurs. Gerber dit que Meissner fut alors
attaché à l'Opéra : c*est une erreur, car il n*y
eut de clarinettes fixées dans Torchestre de ce
théâtre qu'en 1775, et les deux artistes qu'on
engagea pour cet iustrument étaient deux
musiciens allemands, nommés Ernst et Scharf.
Maïs Meissner fut engagé par le marquis de
Braneas pour la musique des gardes du corps.
Séduit par les offres avantageuses du prince
Potocki, iVcoosentit à le suivre en Pologne et
quitta Paris ayee lui. Arrivé à Francfort, Il ne
put résister au désir de revoir sa famille, dont
il était séparé depuis dix ans, et il se rendit à
Wûrzbourg, où il arriva au mois de mai 1776.
Ayant appris son arrivée, le prince régnant le
fit venir à sa résidence de Weitshœchheim et
fut si satisfait de son talent, qu'il l'engagea
immédiatement à son service. Depuis cette
époque, l'artiste ne s'éloigna plus de Wttrz-
bourg, si ce n'est pour un voyage qu'il fit à
Munich, à Dresde et dans la Suisse. Il se livra
à l'enseignement et forma un grand nombre
d'élèves, parmi lesquels on remarqua quel-
ques artistes distingués tels que Behr, de
Vienne, Gœpfert, les deux frères Viersnickel
et Kleinfaans. On peut donc considérer Meiss-
ner comme un des premiers fondateurs de la
belle école de clarinette qui se distingua au-
trefois en Allemagne. C'est à cette école
qu'appartiennent Béer, mort à Paris, et
M. Bender, directeur de musique du régiment
des guides, en Belgique. Meissner a composé
beaucoup de concertos pour la clarinette, des
quatuors, des airs variés et d'autres pièces de
différent genre. Il a publié : 1« Pièces d'har-
monie pour des instruments à vent, liv. I et II ;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. f^ Quatuors
pour clarinette, violonj alto et basse, n<»l
et 2; Mayence, Schotl. 3" Duos pour deux cla*
rinettes, op. 3; ibid. 4<> idem , op. 4; ibid.
Cet artiste est mort à Wurzbourg, vers la fin
de 1807.
MEISSIHEIl (AVGUSTE-GOTTLIEB OU Tréo-
»bile), né à Baulzen, en 1753, fut d'abord
archiviste à Dresde, puis professeur à Prague.
Il mourut à Fulde, en 1807. On a de lui un
livre intéressant, intitulé : Bruehsiiicke zur
Biographie /. G. Nauman's (Fragments
pour la Biographie de J.-G. Naumann);
Prague, 1803-1804, deux volumes in-8*.
MEISSOnniER (Artoihe), né à Mar-
seille, le 8 décembre 1783, était destiné au
commerce par ses parents ; mais son goàt pour
la musique lui fit prendre la résolution de se
rendre en Italie i l'âge de seize ans. Arrivé à
Naples, il y reçut des leçons d'un maître
nommé Interlandi, tant pour la guitare que
pour la composition. Il y écrlTit un opéra
bouffe, intitulé : la Donna eorretta, qui fut
représenté sur un théâtre d'amateurs. Après
plusieurs années de séjour à Naples, il rentra
en France, et alla s'établir à Paris où il a pu-
blié une grande sonate pour la guitare, trois
grands trios pour guitare, violon et alto;
Paris, chez l'auteur; des Tariations, divertis-
sements et fantaisies pour le même instru-
ment ; une Méthode eimpliftée pour la lyre
ou guitare (Paris, Sieber), et un grand
nombre de romances. En 1814, il a établi â
Paris une maison de commerce de musique
qu'il a conservée pendant pins de vingt ans.
MEISSONrriER (JosBra), frère du pré-
cédent, connu sous le nom de JIIEI8SON-
NIER JEUNE, est né â Marseille, vers 1790.
Élève de son frère pour la guitare, il a donné
longtemps des leçons fe cet instrument à
Paris, puis y a succédé â un ancien marchand
de musique nommé Corhaux. Depuis 1824,
il a été éditeur d'un nombre considérable
d'œuTres de musique de tout genre. Il a ar-
rangé pour la guitare beaucoup d'airs d'opé^
ras et d'autres morceaux. On a gravé de sa
composition : 1« Trois duos pour guitare et
violon ; Paris, Hanry . 3« Trois rondeaux tdem,
ibid. 8<* Des recueils d'airs connus pour gui-
tare seule, op. S et 4; Paris, Ph. Petit. 4* Des
airs d'opéras variés ; Parts, Hanry, Pb. Petit,
Dufaut et Dubois, et chez l'auteur. 6^ Des re-
cueils de contredanses ; idem, Ibid. ^^ Deux
méthodes de guitare. Dans son catalogue gé-
néral de la musique imprimée, 'Whistling a
confondu les ouvrages des deux frères Meis-
s<tnnier.
Joseph Meissonnier eut un fils qui lui suc*
céda comme éditeur de musique, et qui, après
avoir fait une fortune considérable dans son
commerce^ s'est retiré en 1855, à cause de sa
mauvaise santé.
IIIEISTER (jEAN-FRÉDéaic), né â Ha*
novre, dans la première moitié du dix-sep-
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MEISTER — MEJO
71
tlème siècle, ftit d^abord attaché à la musique
du duc de Brunswick, puis entra au service de
révéque de Lubeclc, à Eutin, et, enfin, devint
organiste de Téglise Sainte-Marie, à Flens-
bourg. Il mourut en cette ville, le 38 octobre
1697. On a publié de ta composition : 1° Une
suite de morceaui de chant à Tusage des habi-
tants du Holslein, intitulée : Fiirstliehe ffol-
stein-GltickburgischeJiiusikaliacheGemuthS'
Beluêtigungen ; Hambourg , 169r5 , douze
parties in-fol. 9<> RaecoUa di diversi fiori
fnu$icali per Vorgano osêia gravicetnhalo,
corne MonaUy fugue, imitaxioni , ctcic-
cône, etc.; Leipsick, 1695.
MEISTER (Mickel), caneor à Halle (Saxe),
a donné une édition améliorée du Compen-
diutn mu$ic3f de Henri Faber, avec la version
allemande de Helchior Yulpius, et y a ajouté
une petite préface, à Leipsick, en 1694, petit
in-8».
MEISTER (Aubet-Fr£d£ric-Loi)is), lit-
térateur allemand, né en 1724, à Weichers-
heim, dans la principauté de Hohenlohe, fit
ses études à Gœttingue et à Leipsick. Après les
avoir terminées, il fut d^abord instituteur,
puis professeur de philosophie à TUniversité
de Gœttingue. Il mourut dans cette position,
le 18 décembre 1788. On trouve dans les nou-
veaux mémoires de la Société royale de Gcpt-
tingue (t. II, p. 159 et suiv.) un discours qu^il
prononça, en 1771 , concernant Torgue hy-
draulique des anciens, intitulé : De Feterum
hydraulo. Ce morceau se fait remarquer par
de Péruditlon et des considérations nouvelles.
On a aussi de ce savant une dissertation sur
rharmonica, insérée dans le Magasin de Ha-
novre (ann. 1766, p. 59), et dans les Noticee
hebdomadaires àeYLXWer (ann. 1766, p. 71),
sous ce titre : Naehricht von einem neuen
musikalischen Instrumente Harmonica ge-
nannt.
MEISTER (Jeak-Georgcs), organiste de
Téglise de la ville, professeur au séminaire
de Hildburghausen et organiste de Téglise
principale, né le 30 août 1793, à Geltershau-
sen, près de Heldbonrg, dans le duché de
Saxe-Meiningen, est auteur d*un livre qui a
pour titre: FoUstxndige Generalbass-Sckule
und Einleitung %ur Composition. Ein Lehr-
huch %um Selbstunterricht fur diejenigen,
welehe die gesammts theoretisch Kenntniss
und praktische Fertigkeit im Generalbass
erlemen, regelmmssig und mit Leichtxgkeit
moduliren und Forspiele und Fantasien
componifen lernen woUen (École complète
de la basse continue et introduclion à la
composition. Méthode pour sMnslruire soi-
même, etc.); Ilmenau, Yoigt, 1834, in -4" de
quatre-vingt-dix pages. On a aussi du môme
artiste plusieurs cahiers de pièces d*orgue,
parmi lesquels on remarque : l» Six pièces
d^orgue à Tusage du service divin, op. 11;
Schleusingen, Glaser. ^ Six nouvelles pièces
faciles pour Torgue ; €obourg , Reimann.
3« Douze pièces d*orgue d*une moyenne force,
en deux suites ; ibid. L^œuvre quatorzième,
renfermant soixante pièces d'orgue faciles
pour jouer avec ou sans |)édale, a été publié
en 1841, à Erfurl, chez Kœrner. Cet éditeur a
inséré des pièces d*orgue de Meister dans les
deuxième et troisième livres de son Postlu-
dien-Buch fiir OrgélspieUr; Erfurt, sans
date.
MEISTER (Charles -SE VERIN), de la même
famille et vraisemblablement iils du précé-
dent, fut d^abord professeur adjoint du Sémi-
naire de Hildburghausen et organiste d'une
des églises de cette ville, puis a été nommé
professeur de musique au séminaire des insti-
tuteurs, à Montabaur. Il occupait déjà cette po-
sition en 1844. On a de cet artiste une petite
fnéthode pratique d*orgue, à Pusage des com-
mençants, sous ce titre : Kleine practische
Forschule fiir angehende Orgelspieler, op. 5 j
Xayence, Schott. Ses autres ouvrages les plus
imiH>rtant8 sont: Douze préludes pourPorgue,
op. 3; Bonn, Simrock; douze ^dem^ op. 4;
Neuwied, Steiner; Singwxldleinder Kleinen,
collection de chants pour les enfants, op. 2;
Bonn, Simrock. L*œuvre sixième consiste en
Cent soixante cadences et petits préludes
pour l'orgue, dans les tons majeurs et mi-
neurs les plus usités j en deux suites ; Erfurt,
Kcerner.
MEJO (Auguste- Guillaume), directeur de
musique à Chemnitz, est né en 1793, à Nos-
sen, en Silésie. Il commença son éducation
musicale à Oederan, et Tacheva à Leipsick,
où il fut pendant sept ans attaché à Torchestre
du concert. Plus lard, il alla s*établir à Do-
manzi, en Silésie, en qualité de directeur de
musique d*une chapelle particulière. Après y
avoir demeuré pendant onze ans, il fut appelé
à Ghemnitz, en 1833. On dit qu*en peu d'an-
nées son activité et sa connaissance de la mu-
sique ont fait faire de rapides progrès à Part
dans celte ville, où il dirige de bons concerts.
M. Mejo est également habile sur la clarinette,
sur le violon et dans la composition. Il a pu-
blié : 1» Variations à grand orchestre; Leip-
sick, Breitkopf et Hserlel. 2" Plusieurs re-
cueils de danses de différents caractères, à
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n
MEJO - MELCHER
grand orchestre. 3** Des variations en harmo-
nie, n«» 1 , 2, 3, 4 ; ibid. 4» Rondo pour cor et
orchestre ; t6id. En 1840, il a fait représenter
à Brunswiclc un opéra intitulé : Ver Gang
nach dem Etsenhammer (le Mouvement du
martinet), qui a obtenu du succès.
M£LAIHI (Alexandre), né à Pistoie, ou,
suivant d'autres indications, à Modène, d'abord
maître de chapelle à Saint-Pétrone de Bologne
(en 16G0), puis maître de chapelle de Téglise
Sainte Marie Majeure, à Rome, le 16 octobre
1667, quitU cette place, en 1672, pour entrer
en la même qualité à Téglise Saint-Louis des
Français. Il occupait encore ce poste en 1682,
cardans le Mercure galant du mois d'octobre
de cette année (deuxième partie, p. 280),
où Ton rend compte d'une messe que le duc
d'Estrées Ot chanter dans l'église Saint-Louis,
le 25 août, à l'occasion de la naissance du duc
de Bourgogne on lit : « Le sieur Melani y fit
« entendre une musique excellenle et des
« symphonies admirables. » Ce compositeur
vivait encore en 1698, comme on le voit par
la dédicace de son œuvre quatrième, contenant
des Moteltia una, due, tre e einque voct;
Rome, 1698, in-4<'. Melani est connu aussi
par divers opéras, dont un représenté à Flo>
rence, en 1681, et à Bologne, au théâtre Mal-
vezzi, en 1697, sous le titre : il Carceriere di
se medesimo, et qui fut fort applaudi. Le se-
cond opéra de ce maître est intitulé : Amori
di Lidia e Clori : il fut représenté au théâtre
de Bologne, en 1688, et il fut Joué de nouveau,
en 1691, dans la villa Bentivoglio di Fog-
gianova nel Bolognese. L'abbé Qua^lrio, qui
nomme ce musicien (t. Y, p. 517), dit qu'il
mit aussi en musique le Ruberlo d'Adtmari.
6u voit aussi par les livrets de deux oratorios
que Melani en avait composé la musique. Le
premier a pour titre : Giudizio diSalomone,
Oratorio per musica data in luce da Bona-
Ventura jileotti^ min. Convent,; Bologna,
1686, in-12. L'autre est intitulé : Oloferne,
oratorio da recitarsi nella Cappella del cae-
tello di Ferrara,la sera del Natale di N, S. ;
ibid., 1689, inl2. Mais c'est surtout par ses
motets à trois et à quatre chœurs que ce
maître s'est fait connaître. On les trouvait
autrefois en manuscrit dans l'église Sainte-
Marie Majeure. L'abbé Sanlini possède sous le
nom de Melani : V Deux Crucifixut à cinq
voix. 2'» Le psaume Dilexi quoniam, à huit
voix. 5» Deux Magnificat, deux Benedictus,
et deux Miserere à huit voix. 4^ Les psaumes
Bixit Dominus, Mémento Domine et In
£xitu Israël^ à douze voix. 5» Credo, et In
Veritas mea, â huit voix. 6^* Deux litanies à
neuf voix. L'œuvre troisième de Melani a pour
titre : Concerti spirituali a due, tre, e einque
voci; Roma, Mascardi, 1682.
Malgré les éloges qui ont été donnés à ce
musicien par quelques-uns de ses contempo-
rains, c'était un artiste médiocre, qui écrivait
d'une manière Incorrecte, suivant ce que j'ai
vu dans quelques-uns de ses morceaux en par-
tition, chez l'abbé Santini. Un de ses ouvrages
a pour titre : DeUctus sacrarum cantionum
binis, ternis, quaternis quinisque vocibtts
coneinendus; RomtB, typis Mascardi, 1673,
in-4'.
BIELAIHI (AaToiNe), musicien italien an
service de l'archiduc d'Autriche Ferdinand-
Charles, a fait imprimer de sa composition :
Scherzi musicali ossia capricci, e balletti
da suonarsi ad uno, 2 violini e viola;
Inspruck, 1659, in-4*>.
MKLAl^IPPÈDE, poète -musicien, né
dans l'Ile de Mélos, l'une des Cyclades, était
fils de Criton, et vivait vers la soixante-cin-
quième olympiade. Plutarque (De Musica) dit
qu'on lui attribuait l'invention du mode ly-
dien i mais d'autres ont accordé l'honneur de
cette invention à un autre musicien nommé
Anthippe (t^oyejsce nom).
MELGAUI^E (Jérôme), surnommé IL
MOINTESAUDO, parce qu'il éUit né dans
le bourg de ce nom (royaume de Naples, dans
la terre d'Otrante) fut maître de chapelle à
Lecce (Calabre), au commencement du dix-
septième siècle. Il a fait imprimer de sa com-
position : Il Paradiso terrestre eon motetti
diversie capricciosi, a 1^ 2, 3, 4 0 5 voci;
Venise, 1619, in-4^
MELCHER (Joseph), directeur de 1* Aca-
démie de chant, à Francfort-snr-rOder, pia-
niste et compositeur de mélodies vocales, a
commencé à se faire connaître vers 1834. On
a de lui des recueils de Lieder à voix seule,
avec accompagnement de piano, op. 5 (Lieder
et romances de divers poètes) , Eislcben,Rein-
hardt; op. 6 (Lieder et chants), Berlin, Paez,*
op. 7 (trois chants pour soprano ou téoor).
ibid,; op. 9 (trois chants td^m), Berlin, Ende;
op. 12 (cinq Lieder pour soprano), Berlin^
Bote ctBocke;op.l3(chants religieux), Berlin.
Challier; chants à quatre voix, à l'usage des
écoles, op. 8; Berlin, Paez; six chants à
quatre voix, op. 14, en deux suites; Berlin,
Bote et Bocke; chant pour quatre voix
d'hommes, sur un poème de Ubiand; ibid,
Melcher a publié aussi quelques petite; pièces
pour piano.
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MEIXIIERT - MELLE
!(IELGIIEIIT (Jules), professeur de piano,
el compositeur pour son instrument et pour le
chant, fixé à Hambourg, a publié quelques
peliles choses pour les pianistes amateurs,
tels que deux rondeaux agréables, op. 7]
Hambourg, Crauz ; deux morceaux de salon,
op. 11; ibid.; valse d^^deVaïde; ibid.; mais
c'est surtout par ses compositions pour le
chant quMI s^est fait une honorable réputation
en Allemagne. On remarque parmi ses ou-
vrages de ce genre : !• Liederkranz (collec-
tion de Lieder)y en deux suites, pour voix
seule avec piano, op. 3; Hambourg, Nie-
mcyer. ^ Deux poèmes de Reinick, pour con-
tralto et piano, op. 16; ibid. 3<» Quatre
Lieder pour baryton, op. 22, i5id. 4» Trois
Lieder pour soprano, op. 27 j ihid. ; el une
multitude de chants détachés, dont la Nuit,
pour ténor, op. 17, ihid. ; le Chant du prin-
tempg, pour soprano, op. 21, ibid; Maria,
de Novalis, op. 26; ibid, Melchcrt a publié
aussi des chants à quatre voix; ibid.
MCLDERT (LÉ05AIID), musicien belge, né
dans la province de Liège, vers 1535, a fait un
voyage en Italie. Pendant son séjour à Ve-
nise, il publia le premier livre de ses madri-
gaux à cinq voix, chez les héritiers de Scotto^
,lo78,in-4«.
IWELETIUS, moine grec du dixième
siècle, vécut au couvent de la Trinité, à
Slrumizza, dans la Bulgarie (en latin Tiberio-
polis). Dans la Bibliothèque du collège de
Jésus, à Cambridge, on trouve, sous le nu-
méro 212, un traité manuscrit, en grec, con-
cernant la musique et le chant de TÉglise
grecque, sous ce titre : Meletius monachus,
de jllusied et canticiê ecelesias grxex, cum
hymnis musicis. A la suite des règles du
chant, on a placé un recueil d'hymnes et de
cantiques notés, dont les auteurs sont indiqués
par leurs noms. Je pense que les règles seules
du chant doivent être de Meletius, car le re-
cueil des hymnes date évidemment d'un temps
postérieur à celui où vivait ce moine, comme
le pouvent les noms de Jean Lampadaire,
Manuel Chrysaphe, Jean Kukuseli, Georges
'Stauropole, etc.
3IELFIO (Jean-Baptiste), compositeur né
à Bisignano, en Calabre, dans la première
moitié du seizième siècle, a fait imprimer : //
primo libro de' Madrigali a quattro voci;
Venise, 1556, in.40.
MELGAZ ou IVIELGAÇO (Diego -Dus),
moine portugais, né à Cubao, le 11 avril 1658,
fut nommé maître de chapelle à Péglise ca-
thédrale d'Evora, et moiurut dans cette ville, le
0 mai 1700. Ses compositions, Irès-nom-
breuscs, sont restées en manuscrit dans la
chapelle qu'il a dirigée : on y remarque des
messes, lamentations. Miserere, psaumes,
répons, hymnes, et un recueil dédié à l'arche-
vêque d'Evora, en 1694, où se trouve Messa .
ferial a 4 voses, motetos de defuntos a 4,
Gloria, lauset honor a S roses.
MELISSA (Matthieu), organiste de réglisc
des Jésuites à Goritza, dans le Frîoul, vers le
milieu du dix -septième siècle, a publié de sa
composition un recueil de psaumes intitulé ;
Salmi concertati a 2, 3, 4 e 5 voci; Venise,
1653, in-4».
MELLAHA (Crari.es), compositeur dra-
matique, né i Parme, en 1782, a étudié l'har-
monie et le contrepoint sous la direction de
Fortunatiet de Ghiretti. A l'âge de vingt ans,
il fit exécuter à Parme une messe solennelle
qui fut considérée comme un bon ouvrage.
Depuis lors, il a donné, à Vérone, La Prova
indiscretta, opéra bouffe; à Venise, Il Bi-
zarro capriccio, idem ; à Parme, Zilia, idem ;
à Brescia, / Gauri, opéra serai-seria; et à
Ferrare, La Nemiea degli uomini. Ce der-
nier ouvrage a aussi été joué à Milan, en 1814.
On connaît un très-grand nombre de mor-
ceaux de musique vocale et instrumentale,
sous le nom de M. Mellara.
MELLE (Renact {sic) DE), ou DE IIIELL,
en italien Rinaldo del Mêle, musicien belge
du seizième siècle, est né vraisemblablement
dans le pays de Liège, où il y a encore des
familles de ce nom. D'ailleurs, dansl'épltre
dédicatoire de son recueil de madrigaux à six
voix, datée de Liège, le 14 juillet 1587, et
signée Rinaldo del Melle, il dit que sa famille
a été attachée au service du duc Ernest de
Bavière, archevêque de Cologne et évéque de
Liège. Cependant, au titre de ce même ouvrage,
imprimé à Anvers, en 1588, 14 est appelé
gentiluomo fiamengo, ce qui semble iadi-
quer qu'il était de la Flandre ; car bien que
les Italiens aient appelé en général flamande
tous les artistes des Pays-Bas, on ne donnait
ce nom, dans les ouvrages imprimés en Bel-
gique, qu'à ceux qui étaient nés dans les deux
Flandres, ou dans le duché de Brabant, et
dans le marquisat d'Anvers. Quoi qu'il en
soit, Renaut de Melle fut un musicien distin-
gué du seizième siècle. Walther, dans son /
Lexikon, a placé vers 1538 l'époque où il flo-
rissait, et son erreur à cet égard a mis Buroey
en doute si ce n'est pas Renaut de Melle, et
non Goudimel (voyez ce nom), appelé Gaudio
Mell par les Italiens, qui a été le maître de
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74
MELLE — MELLINÏ
Preiluigi de Palestrina (Al Général history of
3Iusic, t. III, p. 18C)î Hawkins dit iwsUi-
Tement, dans son Histoire de la musique, que
ce fut, en efTet, Renaut de Mell qui cul Thon-
neur dMosUruire cet illustre musicien. Mais
Tabbé Baiai a fort bien prouvé dans ses
Mémoires sur la vie et les ouvrjges de Pales-
trina, diaprés les notices manuscrites dePiioni
sur les compositeurs, qui se trouvent dans la
Bibliothèque du Vatican, que Renaut de Melle
se rendit à Rome vers 1580, environ six ans
avant la mort du maître célèbre dont on vou-
lait faire son élève, et que lui-même y conti-
nua ses éludes, quoiqu*iI eût déjà été maître
de chapelle en Portugal ; qu'il y fut attaché au
service du cardinal Gabriel Paleollo, et que
lorsque ce cardinal fut fait évéque de Sabina,
en 1591, il nomma Renaut de Melle maître de
chapelle de son église, et professeur de mu-
sique du séminaire. L'abbé Baini fait remar-
quer enfin (t. I, p. 25) que le cinquième livre
de motels de ce compositeur est dédié à ce
même cardinal Paleollo, et que Tépllre dédi-
catoire est datée de Magliano in Sabina, le
l^'mars 1595. Il est nécessaire de faire ob-
server, toutefois, que Renaut de Melle quitta
rilalie, en 1587, après avoir publié à Venise
le quatrième livre de ses madrigaux à cinq
voix, pour faire un voyage dans sa patrie,
ainsi que le prouve Tépllre dédicatotre de son
livre de madrigaux à six voix publié à Anvers,
en 1588.
L'abbé Baini nous apprend {loc. cit.) que
Renaut de Melle a publié de sa composition i
Venise, chez Gardane : 1" Quatre livres de
madrigaux à trois voix, en 1582 et 1583. Ils
ont été réimprimés en 1593, à Venise, chez
le même. Une autre édilion fut faite dans
la même ville, en 1596. â« Quatre livres de
madrigaux à quatre et cinq voix, depuis 1584
jusqu*en 1586. 3** Cinq livres de madrigaux à
cinq voix, depuis 1587 jusqu'en 1590. 4<> Deux
livres de madrigaux à six voix, en 1591. Le
premier livre de ceux-ci est une réimpression
de celui que Phalèse avait imprimé à Anvers,
eii 1588, sous ce tilre : Madrigali di Rinaldo
del Melle, gentiluomo fiamengo, a sei voei^
in-4^ obi. 5<* Litanie délia B. V. a cinqu%
voei; Anvers, 1589, in-8^ 6<> Cinq livres de
motels à cinq, six, huit et douze voixj Ve-
\ nise, Gardane, 1593 à 1595. Le cinquième
livre a pour titre : Liber quintus motectorum
Reynaldi del Mel, chori ecclesix cathedralis
ac Seminarii Sahinensi praifecti, qux par-
tim senis, partimque octonis ac duodenis
vocibusconcinantur; Fenetiis ap. Angelum
Gardanum, 1595, ln-4«obj. L'épUre dédica-
toire, au cardinal Gabriel Paleollo, est datée
de Manloue, aux calendes de mars 1595. Ce
recueil conlient dix-sept molets à six voix,
deux à huit voix, et un à douze voix. L'abbé
Baini ajoutée ces renseignements qu'il existe
beaucoup d'autres compositions manuscrites
de Renaut de Melle dans les archives de quel-
ques églises de Rome.
MELLI ou ]n[ELII(PiEnBE-PAVL), luthiste
et compositeur, né à Reggio, dans la seconde
moitié du seizième siècle, fut connu générale-
ment sous le nom de MELLI REGGIAI\0,
à cause du lieu de sa naissance. Il fut attaché
au service de Pempereur Ferdinand II, qui
régna depuis 1619 jusqu'en 1637. On a de lui
trois recueils intitulés : Prime musiche, cioè
madrigali, arie, scherzi, etc., a più voci;
in Fenetia, Gia. Fincenti, 1608, \n -A -^se-
conde musiche^ )etc., ibid.^ 1609, in -4 ; terze
musicke, etc., i6tdf.; 1609, in-4°. La collec-
lion des œuvres de Melli pour le luth, ou plu-
l6t Varchiluth, a pour tilre : Jntavolalura di
Liulo attiorbato di Pietro Paolo Melii du
Reggio lautenista e musico di caméra di
S. M. Cesarea^ libri cinque; in Fenezia,
per Giacomo Fincenti^ 1625 et années sui-
vantes, in-4«.
]IIELLI1\ET (Camille), né à Nantes, vers
1780, exerça la profession d'imprimeur, et
mourut dans cette ville, au mois d'aoûl 1843.
Il était amateur de musique et jouait de plu-
sieurs instruments. On a de lui un écrit qui a
pour tilre : De la musique à Nantes; Nantes,
1837, in-8«. Mellinet était membre de la So-
ciété académique de sa ville natale, dont les
volumes de mémoires renferment plusieurs
de ses écrits.
MELLINI (le P. Alessardro), moine ser-
vite, né i Florence dans la seconde moitié du
quinzième siècle, fui appelé à Rome par le
pape Léon X, non comme maître de la cha-
pelle ponti6cale, comme le disent Arch.
Giani (j^nnal. Servorum, part. II, cent. 4) et
Negri (/*(ono de' Fiorentini scriU,, p. 22),
car celle charge n'exislail pas alors, mais
comme chapelain chantre. Le P. Mellini mou-
rut à Rome, en 1554, suivant Negri, ou deux
ans plus tard suivant Giani. Ces deux auteurs
et Poccianti (Catal. Script, illustr. Fiorent.)
disent que Mellini a fait Imprimer beaucoup
de madrigaux à plusieurs voix, des motets,
des hymnes, et des psaumes pour les vêpres,
mais ils n'indiiuent ni le lieu, ni les dates de
l'impression de ces ouvrages, dont je n'ai pas
trouvé d'exemplaires jusqu'à ce jour. Il est à
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MELLINI — MELONE
remarquer que le nom de Mellini ne figure pas
dans le catalogue des chapelains chantres de
la chapelle pontificale, donné par Adamt de
Bolsena dans ses Osservaxioni per ben rego-
lare ileoro délia eappeUa ponti/leia (Rome,
1711,la-4<').
MELOINE (Akiiibal), musicien, né à Bo-
logne, dans la première moitié du seizième
siècle, était, en 1579, doyen dea musiciens de
la seigneurie de cette ville. La discussion de
Nicolas Vicentino et de Yincent Lusitano,
concernant la connaissance des genres de la
musique, et le livre que Vicentino publia en-
suite sur cette matière {voyex Yicbutiiio)
avaient fixé Tattention des musiciens de toute
ritalie sur la question des trois genres. Plu-
sieurs anDées après que le traité de Vicentino
eut paru, Melone écrivit à son ami Botlrigari
{voyex ce nom) une lettre sur ce sujet : Se le
eanzoni muiieali moderne eommunemenle
dette madrigali o motetti, $i possono ragio-
nevolmente nominaxe di uno de' ire puri e
semplici generi armonici, e quali debbono
esserle veramente tali. Cette lettre, publiée
par Bottrigari, fut Poccasion de l'écrit de ce-
lui-ci, intitulé : Il Melone, dieeorso armo-
nico, ete.
Le nom du musicien dont il s*agit et Ton*
vrage de Bottrigari // Vesiderio ovvero de'
concerti di varii Stromenti mueicali-, etc,
ont donné lieu à une cumulation d'erreurs
vraiment plaisantes. Apostolo Zeno, qui pos-
sédait une médaille de bronze frappée en
rhonneur de Bottrigari, où Ton voyait divers
emblèmes, crut y apercevoir la figure d*un
melon, et se persuada que ce melon représen-
tait un instrument de musique dont Bottrigari
aurait été Tlnventeur, et dont il aurait donné
la description dans son Melone. Il exposa
toute cette rêverie dans ses notes sur la Biblio-
thèque de ¥ontanini (t. I, p. 349); Salfi,
continuateur de V Histoire littéraire d'Italie
de Gioguené, voulant corriger Zeno (t. X,
p. 420), dit que ce melon désignait, selon
toute apparence, Annibal Melone, son ami (de
Bottrigari). Jfne//ef(ajouie-l-il),c'e«lMW ton
nom anagrammatique d'*Altmanno Bonelli
(Benelli) que Bottrigari fit paraître son ou-
trage j intitulé :\.EÏÏÈsiti. Or, le melon de
Zeno est le dos d*un luth, et Ton ne comprend
pas ce que veut dire Salfi avec sa désigna-
tion d'Annibal Melone par un melon. Mais le
plus plaisant est Touvrage intitulé : le Désir,
suivant celui-ci. Il est très-vrai que Botlrigari
»'est caché sous le nom d'Alemanno Benelli,
anagramme d'Annibal Melone; mais en inti-
tulant son dialogue sur les concerts d'instru-
ments de son temps // Desiderio, il a voulu
honorer son ami Grazioso Desiderio, Tun
des interlocuteurs du dialogue, et non expri-
mer un <f^str quelconque. Le Dictionnaire
historique publié à Paris, en vingt volumes
in-8<>, par Prudhomme, a renouvelé rhistoire
du melon. Gerber, dans son premier Lexique
des musiciens , dit que M«lone s'est rendu
utile à rhistoire de la musique par son ou*
vrage : Desiderio diJllemano BeneUi, ana-
gramme d'Annibal Melone. Il ajoute : v On
tt crut d'abord que Bottrigari en était l'auteur,
« et cette opinion acquit encore plus de vrai-
« semblance, parce que, loin de la contredire,
tt ce derpler fit publier sous son nom une se-
a conde édition de l'ouvrage. » Voilà donc
Bottrigari dépossédé de son livre*, mais voici
bien autre chose .* Haym a placé dans sa no-
tice des livres rares, sous le nom de Benelli, le
Desiderio, dont il donne tout le titre, en
citant l'édition publiée à Venise, en 1594, par
Richard Amadino. Forkel, cofvant Haym, a
placé (Allgem. Litteratur der Musik, p. 443)
l'article Benelli après celui de Bottrigari, et a
fait deux ouvrages différents du même livre
portant le même titre; enfin, dans son se-
cond Lexique, Gerber ajoute ce supplément à
son article Melone : u II s'appelait ordinaire-
« ment Alemanno Benelli, anagramme de' son
a véritable nom. Il n'était pas seulement com-
« positeur, comme il est dit dans l'ancien
« Lexique, mais aussi théoricien, comme le
« prouve l'écrit polémique suivant dirigé
tt contre François Patrixio .* Il Desiderio,
« ovvero de' concerti, ete. » Or, l'écrit polé-
mique dirigé contre Patrizio, ou Patrizi, sa-
vant italien, zélé platonicien qui avait attaqué
Aristoxène dans un de ses écrits, n'est point
intitulé n Desiderio, mais /{ Patrizio,
owero de' tetracordi armonici di Jristos-
seno, et ce n'est point Melone, mais Bottrigari
{voyez ce nom) qui en est l'auteur. Choron et
Fayolle ont copié aveuglément le premier
Lexique, de Gerber dans leur Dictionnaire
historique des musiciens (Paris, 1810-1811),
et le Dictionary of mueicians (Londres,
1824) l'a abrégé en quelques lignes. Fantuzzi,
dans l'article i?o«riVari de ses notices sur les
écrivains de Bologne (t. II), dit que Bottrigari
avait donné son ouvrage à Melone avec la per-
mission de le faire imprimer sous l'ana-
gramme de son nom; mais que plus tard
Melone divulgua le secret du pseudonyme et
se donna pour r.)uteur du livre. OfTensé de ce
procédé, Bottrigari publia alors une autre
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76
MELONE — WENDEL
édition de ce même livre sous son nom. Il
esl au moins singulier que Licblenthal et
M. Becker, qui ont cité ce passage de Fanluzzi,
aient fait, comme Forkel, deux articles pour
le même livre, et qu'ils aient répété ses er-
reurs sur le Patriiio.
Melone, qui, suivant ce qui était convenu
entre Botlrigari et lui, avait fait imprimer, à
Venise, Jl Desidèrio, sous Tanâgramme de
son nom Memanno BeneW, puis avait révélé
le secret de cet anagramme à quelques amis,
laissant croire qu*ii était le véritable auteur
de Pouvrage, Helone, dis-je, voyant que Bot-
trigari avait fait faire une nouvelle édition du
livre à Bologne, sous son propre nom, eut un
moment d^bumeur qui le poussa à faire pa-
raître ce qui restait d'exemplaires de Tédition
de Venise de 1594, avec un nouveau fronti-
spice portant ce titre : // Desidèrio, ovvero
de' eoncerti mwieali^ etc. Dialogo di jinni-
baie Meîone; Milano, appresso gli Slampatori
Arcieplscopali , 1001. Mais bientôt après, il
sentit ce qu'il y avait d'indélicat dans ce pro-
cédé, et il se réconcilia avec son ami. C'est
alors qu'il lui écrivit la letlre qui donna nais-
sance à l'écrit de Botlrigari : Jl Melone, dis-
corso armontco, tffc. (conférez cet article avec
celui de Bottai g ari).
Melone était compositeur. On trouve quel-
ques-uns de ses motets à quatre voix dans
les Mutetx $acrx publiés par Lechner, en
1583.
MELTON ( GniLLAUMB ) . cbancelier du
ducbé d'Tork, au commencement du'seizième
siècle, a laissé en manuscrit un traité De Mu-
sied ecclesiastied.
MELYIO (François- Marie), maître de
chapelle à Castello,dans l'État de Venise, vers
le milieu du dix -septième siècle, a fait impri-
mer, à Venise, La Galatea, recueil de chants
à voix seule, en 1648. On a aussi de lui un re-
cueil de motels intitulé : Cantiones tacrm
2-5 voeibus concinendâs ; Venise, 1650.
MËLZEL (Georges), chanoine régulier de
l'ordre des Prémontrés, à Strahow^ naquit i
Tein, en Bohême, en 1634. Dans sa jeunesse,
il étudia la musique comme enfant de chœur,
et acquit des connaissances étendues dans cet
art. En 1663, on le chargea de la direction de
la musique à l'église de Saint-Benoit, à
Prague. En 1660, il quitta cet emploi et fut
curé à Teising, ensuite à Saatz et à Muhlhausen ;
puis 11 alla chercher du repos au couvent de
Slrahow, où il mourut le 51 mars 1693, à l'âge
de soixante- neuf ans. Il a laissé en ma-
nuscrit des vêpres et des motets qui ont été
considérés en Bohême comme des modèles en
leur genre.
MENAULT (PiERRE-RicnARD), prêtre cl
chanoine de Châlons, naquit à Beaune, où il se
trouvait, en 1676, comme maître des enfants
de chœur de l'église de Sainte-Marie. Il fut
ensuite maître de musique de l'église collé-
giale de Saint-Élienne de Dijon, où il se trou-
vait en 1691. On a de lui : P Missa quinque
vocibus ad imitationem moduli 0 felix pa-
rens; Paris, Christophe Ballard, 1676, in-fol.
2« Missa sex vocibus ad imitationetn mo-
duli Tu es spes mea; ibid., 1686, in-fol.
3' Missa quinque vocibus ad imitaiionem
moduli Ave senior Stéphane; ibid., 1687,
in-fol. Â^ Missa sex vocibus Ferle rosas;
ibid., 1691, in-fol. 5« Missa sex vocf6us Date
lilia; ibid., 1692, in-fol. Meuault a fait aussi
imprimer des vêpres qu'il a dédiées au père
Lachaise, confesseur de Louis XIV. Il est mort
en 1694, âgé d'environ cinquante ans.
]IIE^DE(Jeaii-Gottl6b), facteur d'orgues,
à Leipsick, né le 3 août 1787, à Siebenlehn, près
de Freyberg, a construit, en 1846, l'orgue de
l'église Sainte-Pauline, à Leipsick, et, en 1847,
celui de l'église Neuve, dans la même ville.
MEi^DEL (Jeak), directeur "de musique,
pianiste et organisle de l'église principale, à
Berne; professeur de piano et compositeur,
est né i Darmsladt, et a fait ses études musi-
cales sous la direction de Rink (voyez ce nom).
Ayant obtenu, en 1831,1a place d'organiste à
Berne, il y ajouta bientôt celle de directeur de
musique et devint en peu de temps l'àmcde
l'activité musicale de celte ville. Il y organisa
des concerts et dirigea l'orchestre avec lalent.
En 1840, il voulut revoir le lieu de sa nais-
sance et son vieux maître, et le 0 octobre
1840, il donna un concert d'orgue dans
l'église de Darmstadt, et y Fit admirer son
habilelé. Cet artiste a publié: !« Vingt-quatre
chants à deux voix pour les écoles de garçons
et de filles, op. 5; Berne, Dalp, 1833. 3« Vingt-
quatre idem^ op. 6, ibid. S" Theoretische
prdktiscke Jnleitung %um Schulgesange
(Introduction théorique et pratique au chant
pour les écoles); ibid., 1836, in-13. 4» lieder
à quatre voix pour un chœur d'hommes,
op. 9; ibid., 1837. 5« Jdem, op. 10 ; idid.,
1838. O" Douze préludes d'orgue, op. 11;
ibid., 1840. 7<> Lieder àyec accompagnement
de piano, op. 13; ibid., 1841. 8« Lieder â
h voix seule avec piano, op. 14; Mayence,
Schott. Ç^ Idem, op. 15; ibid. 10« Chants
|H)ur quatre voix d'hommes; Berne, Uuber.
Quelques œuvres pour le piano.
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MENDELSSOHN - MENDELSSOIIN-BARTUOLDY
BIEiMDELSSOUN (ittosES ou Moïse), ce-
Jèbre philosophe et littérateur Israélite, naquit
à Dessau, le 9 septembre 1739. Fils d*UD écri*
vain puMic employé à faire des copies de la
Bible pour les synagogues, il passa une partie
de sa jeunesse dans une situation voisine de
Ja misère; mais il trouva des ressources en
lui-même pour son instruction, et son génie,
qui se maniresta de bonne heure, Téleva au-
dessus de tousses coreligionnaires, et le ren-
dit un des hommes les plus remarquables de
son temps. Après une vie consacrée à des tra-
vaux qui illustrèrent son nom et qui exercé*
l'eut une influence bienfaisante sur la situa-
tion des Juifs en Allemagne, il mourut k
Berlin, le 4 janvier 1786. La plupart des
écrits de Mendelssobn sont étrangers à Tobjet
de ce dictionnaire : il n'y est cité que i)Our ce
qu'il a écrit concernant TEsthétique de ta
musique dans la dissertation sur les prin-
cipes fondamentaux des beaux-arts et des
sciences insérée dans le deuxième volume de
ses œuvres philosophiques (p. 95-153, édition
de Berlin, 1761). On trouve aussi des vues éle-
vé^ concernant cet art dans ses Lettres sur les
sentimenU (Berlin, 1755).
JUEI^DELSSOUIN-BARTUOLDY (Fé-
lix), compositeur célèbre, petit-lils du précé-
dent et flls d*un riche banquier, naquit à
Hambourg (1), le 5 février 1809. Il n^était
âgé que de trois ans lorsque sa famille alla
s'établir à Berlin. Dans ses premières années,
Mendelssobn montra de rares dispositions
lK)ur la musique. Confié à renseignement de
Berger, pour le piano, et de Zeller, pour Thar-
monie et de contrepoint, il fit de si rapides
progrès, qu'à Tâge de huit ans il était ca-
pable de lire toute espèce de musique à pre-
mière vue, et d'écrire de l'harmonie correcte
sut* une basse donnée. Une si belle organisa-
lion promettait un grand artiste. Le travail lui
était d'ailleurs si facile en toute chose, et son
iulelligence était si pronple, qu'à l'âge de
seize ans il avait terminé d'une manière bril-
lante toutes ses études littéraires et scienti-
litiues du collège et de l'univeisilé. Il lisait
les auteurs latins et grecs dans leurs langues;
à dix-sept ans, il fit une traduction en vers
allemands de VJndrienne de Térence, qui fut
imprimée à Berlin sous les iniliales F. M. B.
Enfin, les langues française, anglaise et ita-
lienne lui étaient aussi familières que celle de
(I) J'ai dit. dam la premicre édition de cctfe Diof/ra'
Vhie des Mmiciens, que Mendelssobn était né à Berlin;
!e Lexique nniwtritt de musique^ publié par Schilling,
n'avaii fourni ce renseignement inexact (T. IV, p. C54).
sa patrie. De plus, il cultiva aussi avec succès
le dessin et la peinture, et s'en occupa avec
plaisir jusqu'à ses derniers jours. Également
bien disposé pour les exercices du corps, il
maniait un cheval avec grâce, était habile
dans l'escrime et passait pour excellent na-
geur. Obligé de satisfaireà tant d'occupations,
il ne put jamais donner à l'étude du piano le
temps qu*y consacrent les virtuoses de profes-
sion ; mais ses mains avaient une adresse na-
turelle si remarquable, quMI put briller par
son habileté partout où il se fit entendre. Il
n*y avait pas de musique de piano si difficile
qu'il ne pût exécuter correctement, et les
fugues de J.-S. Bach lui étaient si familières,
qu'il les jouait toutes dans un mouvement ex-
cessivement rapide. Son exécution était ex-
pressive et pleine de nuances délicates. Dans
un séjour qu'il avait fait à Paris à l'âge de
seixe ans, il avait reçu de madame Bigot
{voyez ce nom) des conseils qui Ini furent
très-utiles pour son talent de pianiste; jus-
qu'à la fin de sa carrière, il conserva pour la
mémoire de cette femme remarquable un sen-
timent de reconnaissance et d'affection.
On a vu ci-dessus que l'éducation de Men-
delssobn pour la composition fut confiée à
Zelter (voyez ce nom), qui parle de son élève
avec un véritable attachement dans ses letlres
à Gœlhe; le jeune artiste resta longtemps
dans son école; trop longtemps peut-être, car
la science roide et scolastique du maître ne
parait pas avoir laissé à la jeune imagination
de rélève toute la liberté qui lui aurait été né-
cessaire. En 1831, Zelter fit avec Mendelssobn
un voyage à Weimar et le présenta à Goethe,
qiU, dit-on, s'émut en écoutant le jeune mu-
sicien-né. Déjà il jouait en maître les pièces
difficiles de Bach et les grandes sonates de
Beethoven. Quoiqu'il n'eût point encore atteint
sa treizième année, il improvisait, sur un
thème donné, de manière à faire naître l'éton-
nement. Avant l'âge de dix-huit ans, il avait
écrit ses trois quatuors pour piano, violon, alto
et basse ; des sonates pour piano seul ; sept piè-
ces caractéristiques pour le même instrument ;
douze Lieder pour voix seule avec piano;
douze chants tdem, et l'opéra en deux actes,
intitulé : les Noces de Gamache, qui fut repré-
senté à Berlin quand l'auteur n'avait que seize
ans. S'il y avait peu d'idées nouvelles dans ces
premières œuvres, on y remarquait une facture
élégante, du goût, et plus de sagesse dans l'or-
donnance des morceaux qu*on n^eut pii l'at-
tendre d'un artiste si jeune. Plus heureux que
d'autres enfants prodiges, à cause do la i)o$i-
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78
MENDELSSOHN-BARTHOLDY
tioQ de fortune de ses parents, il ne voyait
pas son talent exploité par la spéculation, et
toute liberté lui était laissée pour le dévelop-
pement de ses facultés. Le succès des Noce$ de
Gamache n^ayant pas répondu aux espé-
rances des amis de Mendelssobn, il relira son
ouvrage de la scène, mais la partition, réduite
pour le piano, fut publiée.
En 1829, Mendelssobn partit de Berlin pour
voyager en France, en Angleterre et en Ita-
lie. Je le trouvai à Londres au printemps de
cette année, et j'entendis, au concert de la So-
ciété philharmonique, sa première symphonie
(en ut mineur). Il éuit alors âgé de vingt ans.
Son extérieur agréable, la culture de son es-
prit, et rindépendance de sa position le firent
accueillir avec distinction, et commencèrent
ses succès, dont Téclat s'augmenta à chaque
voyage qu'il fit en Angleterre. Après la saison^
il parcourut TÊcosse. Les impressions qu'il
éprouva dans cette contrée pittoresque lui
Inspi lurent son ouverture de concert connue
sous le titre de Fingalkœhle (la Grotte de
Fingal) . De retour sur le continent, il se rendit
en Italie par Munich, Salzbourg, Linz et
Vienne, en compagnie de Hildebrand, de
Hubner et de Bendemann, peintres de l'école
de Dusseldorf. Arrivé à Rome, le 2 novembre
1830, il y trouva Berlioz, avec qui il se lia d'ami-
tié. Après cinq mois de séjour dans la ville
éternelle, qui ne furent pas perdus pour ses
travaux, il partit pour Naples, où il arriva le
10 avril 1831. Il y passa environ deux mois,
moins occupé de la musique italienne que de
la beauté du ciel et des sites qui exercèrent
une heureuse influence sur son imagination;
puis il revint par Rome, Florence, Gènes, Mi-
lan, parcourut la Suisse, et revit Munich au
mois d'octobre de la même année. Arrivé à
Pans vers le milieu de décembre, il y resta jus-
qu'à la fin de mars 1832. On voitdans ses lettres
de voyage (1) qu'il n'était plus alors le jeune
homme modeste et candide de 1820. Il se fait
le centre de la localité où il se trouve et se pose
en critique peu bienveillant de tout ce qui
l'entoure. Parlant d'une des soirées de musique
de chambre données par Baillot, à laquelle il
assista, et dans laquelle ce grand artiste avait
exécuté le quatuor de Mendelssobn en mi ma-
jeur, il dit : jéu commencemetU on joua un
quintette de Boecherini, une perruque (Den
Anfang machte ein Quinlelt von Boecherini,
cine Perrucke) ! Il ne comprend pas que sous
(I) Reisebriefe von Félix Mendelttohn-Dartholdy, aui
den Jahren 1830 bi$ 1832. Lcipsick, Herraann Mendels-
sobn, 18CI, 1 vol. ia-8«.
cette perruque il y a plus d*idées originales et
de véritable inspiration qu'il n'en a mis dans
la plupart de ses ouvrages. Mécontent, sans
doute, de n'avoir pas produit à Paris, par ses
compositions, l'impression quMl avait espérée,
il s'écrie (2), en quittant cette ville : Paris
e$t le tombeau de toute* les réputations (Pa-
ris sel das Grab aller Beputationen). Le son-
venir qu'il en avait conservé fut, sans aucun
doute, la cause qui lui fit prendre la résolution
de ne retourner jamais dans cette grande
ville, tandis qu'il fit sept longs séjours en An-
gleterre, pendant les quinze dernières années
de -sa vie, parce qu'il y était accueilli avec
enthousiasme. En toute occasion, il ne par-
lait de la France et de ses habitants qu*avec
amertume, et affectait un ton de mépris pour
le goût de ceux-ci en musique.
Un des amis de Mendelssobn ayant été
nommé membre du comité organisateur de la
fête musicale de Dusseldorf, en 1833, le fit
choisir pour la diriger, quoiqu*il n'eût pas
encore de réputation comme chef d^orcbestre;
mais le talent dont il fit preuve en cette cir-
constance fut si remarquable, que la place de
directeur de musique de cette ville lui fut
offerte : il ne l'accepta que pour le terme de
trois années, se réservant d'ailleurs le droit
de l'abandonner avant la fin, si des circon-
stances imprévues lui faisaient désirer sa
retraite. Ses fonctions consistaient à diriger
la Société de chant, l'orchestre des concerts et
la musique dans les églises catholiques, non-
obstant son origine judaïque. C'est de cette
époque que date la liaison de Mendelssobn
avec le poète Immermann, beaucoup plus 4gé
que lut. Des relations de ces deux hommes
si distingués résulta le projet d'écrire un
opéra d'après la Tempête de Shakespeare. Les
idées poétiques ne manquaient pas dans le
travail d'Immermann; mais ce littérateur
n'avait aucune notion des conditions d'un
livret d'opéra: son ouvrage fut entièrement
manqué sous ce rapport. Mendelssobn jugea
qu'il était impossible de le rendre musical,
et le projet fut abandonné. Cependant le désir
de donner au théâtre de Dusseldorf une meil-
leure organisation détermina les deux artistes
à former une association par actions; les ac-
tionnaires nommèrent un comité directeur, qui
donna au poêle Immermann l'intendance pour
le drame, et à Mendelssobn pour l'opéra. On
monta Don Juan de Mozart, et les Deux Jour-
nées de CherubinI; enfin , Immermann ar-
(2) Lcllrc du 31 mari 1832, i6iV/., 328.
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MENDELSSOHiN-BARïIIOLDY
79
rangea pour la scène allemande un drame de
Galderon, pour lequel Mendeissohn composa
de la musique qui ne fut pas goûtée et qui n'a
pas été connue. De mau?ais choix d'acteurs et
de chanteurs avaient été faits, car ces deux
hommes, dont le mérite, chacun en son genre,
ne pouvait être contesté, n*entendaient rien à
Part dramatique. Des critiques désagréables
furent faites; Mendeissohn, dont Tamour-
propre n'était pas endurant, sentit qu'il
n'était pas à sa place, et donna sa démission
de la place de directeur de musique, au mois
de juillet 1855. Je l'avais retrouvé, en 1834, à
Aix-la-Chapelle, où il s'éUit rendu à l'occa-
sion des fêtes musicales de la Penlec6te. Une
sorte de rivalité s'était établie entre lui et
Ries, parce qu'ils devaient diriger alternati-
vement ces fêles des villes rhénanes. Malheu-
reusement, il n'y avait pas dans cette rivalité
les égards que se doivent des artistes distin-
gués. Mendeissohn parlait de la direction de
son émule en termes peu polis qui furent rap-
portés à celui-ci. Ries me parla alors des cha-
grins que lui causait le langage inconvenant
de son jeune rival.
Mendeissohn avait écrit à Dusseldorf la
plus grande partie de son Paulus, oratorio:
il l'acheva, en 1835, à Leipsick, où il s'était
retiré, après avoir abandonné sa position.
Ayant été nommé directeur des concerts de la
Ualle-aux-Draps (Getcandhatu), dans la même
ville, il prit possession de cet emploi le 4 oc-
tobre, et fut accueilli, à son entrée dans l'or-
chestre, par les acclamations de la foule qui
remplissait la salle. Dès lors, la musique prit
un nouvel essor, à Leipsick, et l'heureuse
influence de Mendeissohn s'y fit sentir non-
seulement dans les concerts, mais dans les so-
ciétés de chant et dans la musique de chambre.
Lui-même se faisait souvent entendre comme
virtuose sur le piano. Par reconnaissance pour
la situation florissante où l'art était parvenu,
grâce à ses soins dans cette ville importante
de la Saxe, l'université lui conféra le grade de
docteur en philosophie et beaux-arts, en 1836,
et le roi de Saxe le nomma son maître de
chapelle honoraire. En 1837, Mendeissohn
c'pousa la fille d'un pasteur réformé de Franc-
fort-su r-le-Mein , femme aimable dont la
bonté, l'esprit etla grâce firent le bonheur de
sa vie.
Appelé à Berlin en qualité de directeur gé-
néral de la musique du roi de Prusse, il alla
s'y établir et y écrivit pour le service de la
cour la musique intercalée dans les tragédies
antiques VJntigone, VŒdipe roi, ainsi que
dans j^thalie. Ce fut aussi à Berlin qu'il com-
posa les morceaux introduits dans le Songe
d'une nuit d'été de Shakespeare, dont il
avait écrit l'ouverture environ dix ans aupa-
vant. Cependant les honneurs etla faveur dont
il jouissait 'près du roi ne purent le décider à
se fixer dans la capitale de la Prusse, parce
qu'il n'y trouvait pas la sympathie qu'avaient
pour lui les habitants de Leipsick. Berlin a
toujours, en effet, montré peu de goût pour
la musique de Mendeissohn. Nul doute que ce
fut ce motif qui le décida à retourner à Leip-
sick, où, à l'exception de quelques voyages à
Londres ou dans les villes des provinces rhé-
nanes, il se fixa pour le reste de ses jours. Les
époques de ses séjours en Angleterre furent
1832, 1833, 1840, 1842, 1844, 1846, où il fit
entendre pour la première fois son Elie, au
festival de Birmingham, et, enfin, au mois
d'avril 1847. Celte fois, il ne resta à Londres
que peu de jours, car il était de retour à Leip-
sick à la fin du même mois.' 11 avait formé le
projet de passer l'été à Yevay ; mais au mo-
ment où il venait d'arriver à Francfort, pour y
retrouver sa femme et ses enfants, il reçut la
nouvelle de la mort de madame Hansel, sa
sœur bien-aimée. Cette perle cruelle le frappa
d'une vive douleur. Madame Mendeissohn,,
dans l'espoir de le distraire par les souvenirs
de sa jeunesse, l'engagea à parcourir la
Suisse : il s'y laissa conduire et s'arrêta
d'abord à Baden, puis à Laufen, et, enfin, à
Interlaken, où il resta jusqu'au commence-
ment de septembre. Peu de jours avant son
départ, il improvisa sur l'orgue d'une petite
église de village, sur les bords du lac de
Brienz : ce fut la dernière fois qu'il se fit en-
tendre sur un instrument de cette espèce. Peu
d'amis se trouvaient réunis dans l'église : tous
furent frappés de l'élévation de ses idées, qui
semblaient lui dicter un chant de mort. Il avait
eu le dessein d'aller â Fribourg pour connaître
l'orgue construit par Moser; mais le mauvais
temps l'en empêcha. L'hiver arrive, dit-il
à ses amis^ i7 est temps de retourner à nos
foyers.
Arrivé àLeipsick,ily reprit ses occupations
ordinaires. Bien que l'aménité de son cacac-
lère ne se démentit pas avec sa famille et ses
amis, on apercevait en lui un penchant à la
mélancolie qu'on ne lui connaissait pas autre-
fois. Le 9 octobre, il accompagnait quelques
morceaux de son Elie chez un ami, lorsque le
sang se porta tout à coup avec violence à sa
télc et lui fit perdre connaissance; on fut
obligé de la transporter chez lui. Le médecin,
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MENDELSSOIIN-BARTHOLDY
qu'on s'était empressé d'aller chercher ,
n'hésita pas à faire usage des moyens les plus
énergiques dont l'heureux effet fut immédiat.
Rétabli dans un état de santé satisfaisant, du
moins en apparence, vers la fin du mois,Men-
delssohn reprit ses promenades habituelles,
soil à pied, soit à cheval; il espérait même
être bient6t assez fort pour se rendre à Vienne^
pour y diriger l'exécution de son dernier ora-
torio et il s'en réjouissait ; mais le 38 du même
mois, après avoir fait une promenade avec sa
femme et dtné de bon appétit, il subit une
seconde attaque de son mal, et le médecin dé-
clara qu'il était frappé d'une apoplexie ner-
veuse et que le danger était imminent. Les
soins qui lui furent prodigués lui rendirent la
connaissance. Il eut des moments de calme et
dormit d'un sommeil tranquille ; mais, le 3 no-
vembre, l'attaque d'apoplexie se renouvela, et
dès ce moment il ne reconnut plus personne.
Entouré de sa famille et de ses amis, il expira
le lendentfain , 4 novembre 1847, à 0 heures
du soir, avant d'avoir accompli sa trente-neu-
vième année. On lui fit des obsèques somp-
tueuses, auxquelles prit part toute la popula-
tion de Leipsick, en témoignage du sentiment
douloureux inspiré par la mort prématurée
d'un artiste si remarquable. L'Allemagne tout
entière fut émue de ce triste événement.
Si Mendeissohn ne posséda pas un de ces
génies puissants, originaux, tels qu'en vit le
dix-huitième siècle; s'il ne s'éleva pas à la
hauteur d'un Jean-Sébastien Bach, d'un
Ilœndel, d'un Gluck, d'un Haydn, d'un Mo-
zart, d'un Beethoven ; enfin, si l'on ne peut le
placer au rang de ces esprits créateurs, dans
les diverses déterminations de l'art. Il est hors
de doute qu'il tient, dans l'histoire de cet art,
une place considérable iAimédiatement après
eux, et personne ne lui refusera jamais la qua-
lification de grand musicien. Il a un style à
lui et des formes dans lesquelles se fait recon-
naître sa personnalité. Le scherzo élégant et
coquet, à deux temps, de ses compositions in-
strumentales, est de son invention. Il a de la
mélodie; son harmonie est correcte et son in-
strumentation colore bien ses idées, sans
todiber dans l'exagération des moyens. Dans
ses oratorios, il a fait une heureuse alliance
de la gravité des anciens maîtres avec les res-
sources de l'art moderne. Si son inspiration
n'a pas le caractère de grandeur par lequel les
géants de la pensée musicale frappent tout un
auditoire, il intéresse par l'art des dispositions,
par le goiU et par une multitude des détails
qui déccicnl un sentiment fin et délicat. Mal-
heureusement il était préoccupé d'une crainte
qui doit avoir été un obstacle i la spontanéité
de ses idées ; cette crainte était de tomber dans
certaines formes habituelles par lesquelles les
compositeurs les plus originaux laissent re-
poser de temps en temps l'attention : il la poi^
tait jusqu'à l'excès. Bans la plupart de ses
compositions, on sent qu'elle lui fait éviter
avec soin les cadences de terminaison, et faire
un constant usage de l'artifice de Vinganno,
appelé communément cadence rompue; aux
conclusions de phrases, qui sont de nécessité
absolue pour la clarté de la pensée, il substitue
avec une sorte d'obstination ce même artifice,
et multiplie, par une conséquence inévitable,
les modulations incidentes. De là un enchevê-
trement incessant de phrases accessoires et
surabondantes, dont l'effet est de faire perdre
la trace de la pensée première, de tomber dans
le vague, et de fiire naître la fatigue. Ce dé-
faut, remarquable surtout dans les œuvres in-
strumentales de Mendeissohn, est un des traits
caractéristiques de sa manière. Il y a de belles
pages dans un grand nombre de ses composi-
tions ; mais il est peu de celles-ci où l'intérêt
ne languisse en de certaines parties, par l'ab-
sence d'un rbythme périodique bien senti.
Parmi les œuvres de musique vocale de
Mendeissohn, ses oratorios Paulusei Elie ne
sont pas seulement les plus importantes par
leurs développemeiAs ; elles sont aussi les plus
belles. Ses psaumes 42«, 05«, 98* et 114% avec
orchestre, renferment de belles choses, prin-
cipalement au point de vue de la facture. Il a
fait aussi des chœurs d'église avec orchestre,
qui sont d'un beau caractère, ainsi que d'au-
tres psaumes sans instruments, composés pour
le Dom-Chorâe Berlin ; enfin, on a de lui des
motels pour une, deux ou quatre voix avec
orgue. Sa grande cantate de Walpurgische-
nachtadt la réputation en Allemagne; elle y
a été exécutée dans plusieurs grandes fêtes
musicales. Pour moi, après l'avoir entendue
deux fois, j'en ai trouvé le style lourd. Men-
deissohn avait écrit cet ouvrage à Rome, dans
le mois de décembre 1830, à l'âge d'environ
vingt-deux ans ; mais il le changea presque en-
tièrement quatre ou cinq ans avant sa mort.
C'est sous sa dernière forme qu'il est mainte-
nant connu. A l'égard de la musique de l'^n*
tigone et de VŒdipe àColone, de Sophocle^
ainsi que de VAthalie de Racine, écrits à la
demande du roi de Prusse, Frédéric-Guil-
laumc IV, on ne les a publiés qu'en partition
pour le piano. Ces ouvrages sont peu connus;
cependant VŒdipe a été essayé au théâtre de
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MENDELSSOHN-BARTHOLDY
81
rOdëon, à Parts, mais sans succès. Ainsi qu'il
a été dit danscette notice, le génie de Mendels-
sohn n^était pas essentiellement dramatique;
il avait lui-même conscience de ce qui lui
manquait pour Tintérét de la scène, car son
goût ne se portait pas vers ce genre de com-
position. On sait que les Noces de GamacHe,
ouvrage de sa première jeunesse, n*ont pas
réussi. Après cet essai, la plus grande partie
de sa carrière d'artiste s'écoula sans qu'il pro-
duisit rien pour le théâtre. Il écrivit pour sa
Tamille une sorte d'intermède, intitulé : Die
Jfeimkehr aus der Fremde (le Retour de
voyage à l'étranger); il ne le destinait pas à la
. publicité et l'avait gardé dans son porlereuille;
mais ses héritiers l'ont Tait graver au Nombre
de ses œuvres posthumes. On y trouve qua-
torze morceaux é(rits d'un style gracieux et
léger, dont une romance, six Lieder pourdir-
Térenles voix , un duo pour soprano et con-
tralto, deux trios, un chœur et un finale.
Celte composition, à laquelle Mendelssohn ne
parait pas avoir attaché d'importance, est
néanmoins une de ses meilleures productions,
au point de vue de l'inspiration originale. Il
est un autre ouvrage mélodramatique de cet
artiste qui a droit aux éloges, non-seulement
des connaisseurs, mais du public , et qui fut
écrit dans le même temps que celui qui vient
d'être mentionné : je veux parler de la mu-
sique composée pour la traduction allemande
du drame si original de Shakespeare, le Songe
d'une JVuit d'été {Ein Summernachts-
traum). L'ouverture inspirée par ce sujet
était écrite dès 1829; mais le reste de la par-
tition ne fut composé que longtemps après,
pendant le séjour de Mendeissohn à Berlin,
comme directeur général de la chapelle du
loi de Prusse. Tout est bien dans cet ouvrage :
les pièces instrumentales des entr'acles, la
partie mélodramatique des scènes, la chanson
avec le choeur de Temmes, la marche ; tout
est plein de verve, de fantaisie et d'élé-
gance.
Mendeissohn a peu réussi dans la sympho-
nie, une seule exceptée. La première (en ut
mineur) n'est quele travail d'un jeune homme
en qui Ton aperçoit de l'avenir. Le Chant
dt louange (Lobgesang), ou Symphonie can-
tate (op. 53), comptée par le compositeur
comme sa seconde symphonie, n'est pas une
heureuse conception : on y sent plus le travail
Mue l'inspiration. Les essais qu'on en a faits
à Paris et ailleurs n'ont pas été satisfaisants.
La troisième symphonie (en la mineur) est la
meilleure production de l'artiste en ce genre.
BlOCn. VM\. DES MUSICIENS. T. VI.
Le premier morceau est d'un bon sentiment;
il est écrit avec le talent connu du maître.
Le vivace, ou scherzo, à deux temps, est une
de ces heureuses fantaisies dans lesquelles sa
personnalité se manifeste quelquerois. Dans
VadagiOj la pensée est vague, diffuse, et l'ef-
fet en est languissant. Le mouvement final a
de la verve; il est traité de main de maître;
main la malheureuse idée qu'a eue Mendeis-
sohn de terminer cette partie de son ouvrage
par un thème anglais qui ne se rattache en
rien au reste ^de l'œuvre, lui enlève la plus
grande partie de son effet. La quatrième sym-
phonie (en la majeur), œuvre posthume, ne
fait apercevoir dans aucun de ses morceaux
le jet de l'inspiration Cette symphonie n'a eu
de succès ni en Allemagne, ni à Paris, ni à
Bruxelles.
Dans le concerto, sorte de symphonie avec
un instrument principal, Mendeissohn a été
plus heureux; sou concerto de violon, parti-
culièrement, et son premier concerto de piano
(en sol mineur), ont obtenu partout un succès
mérité et sont devenus classiques. Le second
concerto de piano (enrc mineur), dont le carac-
tère général n'est pas exempt de monotonie,
a été beaucoup moins joué que le premier.
Parmi ses œuvres les plus intéressantes de ce
genre, il faut citer sa Sérénade et Mlegro
giojoso pour piano et orchestre, composition
dont l'inspiration se fait remarquer par l'élé-
gance, la délicatesse et par les détails char-
mants de l'instrumentation. Il ne faut pas
plus chercher dans ces ouvrages que dans les
autres productions de cet artiste ces puissantes
conceptions, ni cette originalité de pensée qui
nous frappent dans les concertos de quelques
grands maîtres, de Beethoven en particulier;
mais après ces beaux modèles, Mendeissohn
tient une place honorable.
Les ouvertures de ce maître ont été beau-
coup jouées en Allemagne et en Angleterre ;
mais elles ont moins réussi en France et en
Belgique. Elles sont au nombre de cinq, dont
les titres sont : le Songe d'une Nuit d'été,
qui est. incontestablement la meilleure; la
Grotte de Fingal (ou les Hébrides)^ en si mi-
neur, bien écrite et bien instrumentée, mais
monotone et languissante; la Mer calme et
VHeureux retour (Meeresstille iind gluck-
liche Fahrt), en ré majeur; la Belle JHélti"
sine, en fa majeur, et Ruy Blas, Il y a de
l'originalité dans ces comiiositions, mais on
sent, à l'audition comme à la lecture, qu'elle
est le fruit de la recherche; la sponlanéilé y
manque.
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MENDELSSOHN-BARTHOLDY
La musique de chambre est la partie la plus
riclicilu domaine instrumental de Mendelssoha;
la plupart de ses compositions en ce genre, soit
pour les instruments à archet, soit pour le piano
accompagné, ou seul, ont de Tintérôt. La dis-
tinction de son caractère 8*y fait reconnaître.
II y est plus à Taise que dans la symphonie, et,
pour qui sait comprendre, il est évident qu*il y
porte plus de confiance dans la suffisance de
ses forces. Un otteCto pour quatre violons,
deux altos et deux violoncelles; deux quintettes
pour deux violons, deux altos et violoncelle,
et sept quatuors (œuvres 12, 13, 44, 80 et 81)
composent son répertoire dans cette catégorie
de musique instrumentale. VotUUo, qui est
une des productions de sa jeunesse, était une
de celles quMI estimait le plus dans son œuvre ;
il s*y trouve des choses intéressantes; mais le
talent s*y montre inégal. Son second quin-
tette (en si bémol, œuvre posthume), et les
trois quatuors de Tœuvre 44« sont, à mon
avis, les plus complets et ceux où Tinspira-
tion se soutient sans effort. Dans la musique
pour piano accompagné, on trouve d*abord
trois quatuors pour cet instrument, violon,
alto et violoncelle (op. 1, en tif mineur; op. 2,
en /a mineur; op. 3, en si minçur). Si Ton
songe à la grande jeunesse de Tartiste au
moment où il écrivit ces ouvrages, on ne peut
se soustraire à Tétonnement qn*un pareil dé-
but n*ait pas conduite des résultats plus beaux
encore que ceux où son talent était parvenu à
la On de sa carrière. De ses deux grands trios
pour piano, violon et violoncelle, le premier,
en ré mineur, op. 49, a eu peu de succès ; son
caractère est monotone; lès mêmes phrases $*y
reproduisent fréquemment sans être relevées
par des traits inattendus; enfin, ce n*est
qu*un ouvrage bien écrit; le second, en ut
mineur, op. 66, est beaucoup mieux réussi ;
on y trouve de la verve et de Toriginalité.
On ne connaît de Mendelssohn qu*une sonate
pour piano et violon (en fa mineur, op. 4) ; ce
n*est pas un de ses meilleurs ouvrages ; mais
ses deux sonates pour piano et violoncelle ren-
ferment de belles choses.
Je me suis souvent demandé pourquoi, avec
un talent si distingué, Mendelssohn n^apu évi-
ter une teinte d'uniformité dans Teffet de sa
musique Instrumentale; en y songeant, j*ai
cru pouvoir attribuer cette impression au pen-
chant trop persistant du compositeur |>our le
mode mineur. En effet, sa première sympho-
nie est en ut mineur; la troisième, en la mi-
neur; Touverlure intitulée: la Grotte de
Fingal est en si mineur; le premier morceau
du concerto de violon est en mi mineur; le
premier concerto de piano est en sol mineur;
le second, en ré mineur; la sérénade pour
piano et orchestre est en si mineur; le pre-
mier quatuor pour piano, violon, alto et
violoncelle est en ut mineur, le second en fa
mineur, le troisième en si mineur; la sonate
pour piano et violon est en fa mineur; le pre-
mier trio pour piano, violon et violoncelle est
en ré mineur; le second, en nt mineur. Son
deuxième quatuor est en la mineur; le qua-
trième, en mi mineur, et le sixième, en fa mi-
neur. Sur quatre caprices qu'il a écrits pour
piano seul, trois sont en modes mineurs ; sa
grande étude suivie d'un JcAerzo pour le même
instrument est en fa mineur; deux de ses fan-
taisies sont également en mode mineur; sou
premier scAerzo est en si mineur; le second,^
en fa dièse mineur; enfin, de ses Lieder satis
paroles, seize sont en mineur. Si Ton voulait
faire une récapitulation semblable dans la mu-
sique de chant de Mendelssohn, on constate-
rait la même tendance. Je viens de parler de
ses Lieder sans paroles; il est créateur dan^
ce genre de petites pièces instrumentales, dont
il a publié sept recueils; celui qui porte le nu-
méro d'œuvre 38 me parait supérieur aux au-
tres. J'en ai donné l'analyse dans le quator-
zième volume de la Bibliothèque classique des
pianistes (Paris, Schonenberger).
Les chants à voix seule avec piano, de Men-
delssohn, et ses Lieder à deux, trois et quatre
voix, ont de la distinction, quelquefois même
de la franche originalité ; cependant son ima-
gination ne s*élève jamais dans ce genre à la
hauteur de François Schubert. Comme tous les
compositeurs allemands du dix - neuvième
siècle, Mendelssohn a écrit un grand nombre
de ces chants, soit pour les quatre genres de
voix de femmes et d'hommes, soit pour quatre
voix d'hommes sans accompagnement.
Le cWalogue systématique des œuvres de ce
compositeur est formé de la manière suivante:
J. Musique pour orchestre: 1^ Symphonie eu
ut mineur, op. 11 ; Berlin, Schlesinger.
2» Symphonie cantate {Lobgesang)fOp. 53;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. ô° Troisième
symphonie en la mineur, op. 56; ibid.
40 Quatrième symphonie en la majeur,
op. 00; ibid. 5® Ouverture du Songe d'une
Nuit d*été {Summernachtstraum) y op. 31;
ibid. Co Idem de la Grotte de Fingal (les
Hébrides), op. 26; ibid. 7° La Mer calme et
VHeureux retour {Meeresslille und gluck-
licheFahrt), op. 27; ibid. 8° La Belle Mélw
sine (idem), op. 52 ; ibid. 0® Idem de Rug
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MENDELSSOHN-BARTHOLDY
83
BlaSy op. 95; Leipsick, Kistner. 10* Concerto
pour violon et orchestre en mi mineur et ma-
jeur, op. 64; Leipsiclc, Breitkopf et Hœrtel.
11<* Premier concerto pour piano et orchestre
(en sol mineur), op. 25; ihid. 12<> Deuxième
concerto idem (en ré mineur), op. 40; ibid.
15"» Capriccio brillant pour piano et or-
chestre (en si mineur), op. 22; ibid. 14» Ron-
deau brillant idem (en mi bémol), op. 29 ;
ibid. 15*» Sérénade et allegro giocoso idem
(en 5t' mineur'et en r0), op. 43; Bonn, Sim-
rock. 16^ Ouverture pour des instruments à
vent (en ut), op. 24; tôtd. -ff. Musique de
CHAMBRE : a. Pour instruments à archet :
17° Ottetto pour quatre violons, deux altos et
deux Tioloncelles, op. 20 ; Leipsick, Breitkopf
et Haeriel. IS^ Premier quintette (en la ma-
jeur), pour deux violons, deux altos et violon-
celle, op. 18; Bonn, SimrOck. 19» Second
quintette idem (en si bémol), op. 87; Leipsick,
Breitkopf elHœrtel. 20o Premier quatuor pour
deux violons, alto et basse (en mi bémol),
op. 12; Leipsick, Hormeister. 21<» Deuxième
idem (en la), op. 13; Leipsick, Breitkopfet
Hsertel. 22» Trois quatuors idem (en ré, en
mi mineur et en mi bémol), op. 44 ; ibid.
2o<» Sixième quatuor idem (en fa mineur) ,
op. 80 ; ibid. 24<» Septième idem, Jndante,
Scherzo, Capriccio et Fugue, op. 81 ; ibid.
b. Pour piano accompagné : 25* Premier
quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle
(en ut mineur), op. 1 ; Berlin, Schlesinger.
26* Deuxième idem (en fa mineur), op. 2;
ibid. 270 Troisjème^d^m (en fi mineur), op. 3 ;
Leipsick, Hofmeister. 28<» Premier grand trio
pour piano, violon et violoncelle (en ré mi-
neur), op. 49; Leipsick^ Breitkopf et Hœrlel.
29* Deuxième idem (en ut mineur), op. 66;
ibid. 30« Sonate pour piano et violon (en fa
mineur), op. 4; Leipsick, Hofmeister. 31 "Pre-
mière sonate pour piano et violoncelle (en si
bémol), op.45; Leipsick, Kistner. 52° Deuxième
idem (en ré majeur), op. 58 ; ibid. 33° Varia-
tions concertantes pour piano et violoncelle
(en ré majeur), op. 17; Vienne, Mechelli.
c. Pour piano à quatre mains : 34° jéndante
et variations (en si bémol), op. 83; Leipsick,
Breitkopf et Hœrlel. 35° Allegro brillant (en
'a majeur), op. 92; ibid. d. Pour piano
sml : 36* Andante cantabile et Presto agitato
(en si mineur); ibid. 37° Capriccio (en fa
fiièse mineur), op. 5 ; Berlin, Schlesinger.
08° Trois caprices, op. 16; Vienne, Mechelti.
Ô9° Fantaisie (en fa dièse mineur), op. 28;
Bonn, Simrock. 40° Pièces caractéristiques,
Oi». 7; Leipsick, Hofmeister. 41° Étude et
Scherzo (eu fa mineur); Berlin, Schlesinger.
42° Fantaisie (en mt majeur), op. 15; Vienne,
Mechetti. 43° Six morceaux d*enfanls, op. 72 ;
Leipsick, Breitkopf et H8ertel.44°Sepi recueils
de romances ou Lieder sans paroles, op. 19,
30, 38, 53, 62, 67, 85; Bonn, Simrock. 45° Six
préludes et six fugues, op. 35; Leipsick,
Breitkopfet Hœrtel. 46* Rondo capriccio (en
mi majeur), op. 14; Vienne, Mechetti. 47° So-
nate (en mi majeur), op. 6 ; Leipsick, Hof-
meister. 48° Dix-sept variations sérieuses,
op. 54; Vienne, Mechetti. 40° Variations sur
des thèmes originaux, op. 82 et 83 ; Leipsick,
Breitkopf et Hsertel. C Mvsiqvb poub obgue :
50* Trois préludes et fugues, op. 37; Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. 51* Six sonates, op. 63;
t6td. />. Obâtokios, cantates, psaumes, etc. :
52* Paulus, oratorio, op. 36; Bonn, Simrock.
53* Élie (Elias), idem, op. 70 ; ibid. 54° le
Christ, oraiorio non archevé, fragments,op. 97;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. 55° Musique pour
VAntigone de Sophocle, op. 55; Leipsickj^
Kistner. 56° Musique pour VAthalie de Ba-
cine, op. 74; Leipsick, Breitkopf et Hœrtel.
57* Musique pour VŒdipe à Colone de So-
phocle, op. 93; ibid. 58* Musique pour le
Songe d'une Nuit d'été de Shakespeare ,
op. 61 ; t6td. 59* Lauda Sion, hymne pour
chœur et orchestre, op. 73; Mayence, Scbolt.
QO'* La première nuit de Sainte- 7F alpurge
{Die erste Walpurgisnacht), ballade, op. 60;
Leipsick, Kistner. 61* Chant de fêtes. Aux
artistes, diaprés le poëme de Schiller, pour
chœur d^hommes et instruments de cuivre,
op. 68 ; Bonn, Simrock. 62* Chant pour la qua-
trième fête séculaire de Tinvention de Tim-
prlmçrie , pour chœur et orchestre ; ibid.
63* Hymne pour contralto, chœur et orchestre,
paroles anglaises et allemandes, op. 96 ; Bonn,
Simrock. B4° Hymne pour soprano, chœur et
orgue; Berlin, Bote et Bock. 65* Trois chœurs
d'église avec solos et orgue, op. 23; Bonn,
Simrock. 66* Trois cantiques pour contralto,
chœur et orgue; t6id. 67* Trois motets pour
des voix de soprano et contralto et orgue,
op. 59; ibid, 68* Trois motets en chœur avec
des solos pour le Dom-Choràe Berlin, op. 78;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. 69* Psaume 1 15«
pour chœur, solo et orchestre, op. 31 ; Bonn,
Simrock. 70* Psaume 42« pour chœur et or-
chestre, op. 42; Leipsick, Breitkopfet Hœrlel.
71* Psaume 95« idem, op. 46 ; Leipsick, Kist-
ner. 72* Psaume 114^ ))our chœur à huit
voix et orchestre, op. 51 ; ibid. 73° Trois
psaumes pour voix solos et chœur, op. 78;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. 74° Psaume OS*"
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MENDELSSOHN-BARTIIOLDY - MENESTRÏÉR
pour un chœur à huit voix et orchestre,
op. 91 ; Leipsicit, Kistner. E, Opéras : 75» £«
ISoces de Gamache, opéra comique en deux
actes, op. 10; partition pour piano ; Leipsiclc,
Uofmeister. 76" Le Retour de voyage à
V étranger {ffeimkekr ans dem Fremde), opéra
de salon en un acte, op. 89; Leipsick, Breit-
kopf et Ilœrtel. 77« Loreley, opéra non ter-
miné, op. 98; ibid. Le finale du premier acte
seul a été publié en partition pour le piano.
78° Air pour voix de soprano et orchestre,
op. 94 ; ibid. F, Chauts à plusieurs toix :
a. Chants pour soprano, alto, ténor et basse,
op. 41, 48^ 59, 88 et 100; Leipsick, Breitkopf
etilaerlel. 6. Chants àquatre voix d'hommes,
op. 50, 75, 76; Leipsick, Kistner. c. Chants^
à deux voix, op. 63, 77 ; ibid, G. Chants a
Toix SEULE AVEC piAifo (recucils de Lieder),
op. 8, 9, 34, 47, 57^ 71, 84, 86, 99; Berlin,
Schlesinger; Leipsick, Breitkopf et llaerlel.
Il existe aussi un certain nombre de com-
positions de Mendelssohn, sans numéros
d'oeuvres.
MEIXDES (Manuel), écrivain sur la mu-
sique et compositeur portugais, né à Evora,
vers le milieu du seizième siècle, fut d'abord
maître de chapelle à Portalegre, puis alla
remplir les mêmes fonctions dans sa ville
natale, où il mourut en 1605. Quelques bons
musiciens portugais ont été instruits par lui.
II a laissé en manuscrit : \^ Arte de'canto
cAad (Science du plain-chant). â<> Messes à cinq
voix. 3" Magnificat à quatre et cinq voix.
4° Motets à plusieurs voix, et diverses autres
compositions qui se trouvaient autrefois à la
bibliothèque royale de Lisbonne.
MEINDES (Jacques FRAPfCO-). ^oyez
FRAl^CO-MEI^DES (Jacques).
lUEIXDES (Joseph FRANCO-), royex
FRAIXCO-MENDES (Joseph). .
DIENEGHELLI (Pabbé Antoine), vicaire
de réglise du Saint, à Padoue, a prononcé
dans cette église, le 6 mai 1841, un éloge de
Zingarelli, à Poccasion d'un service solennel
célébré, le même Jour, en mémoire de ce com-
positeur. Ce discours a été imprimé sous ce
titre : Per le solenni Ëtequie del Cav. Nicolo
Zingarelli, celebrate nell* insigne BasHica
delSantoil di 6 Maggio del 1841. Discorso
deW Ab. Antonio Meneghelli; Padova,
coi tipi di A. Sicca, 1841 , in-8<> de vingt et une
pages.
AIENEHOU (MiCBEL DE), maître des en-
fants de chcBur de Péglise Saint-Maur-des-
Fossés-lcz-Paris, vers le milieu du seizième
siècle, est auteur d*un livre qui a pour litre :
Instruction familière en laquelle sont con-
tenues les difficultés de la musique, avec le
nombre des concordances et des accords, en-
semble la manière d'en user; Paris, Nicolas
Du Chemin, 1555, in-4® oblong. La deuxième
édition est intitulée : Nouvelle instruction
familière en laquelle sont contenues les dif-
ficultés de la musique, avec le nombre des
concordances et accords, ensemble la ma-
nière d*en user, tant à deux, à trois, à
qtiatre et à cinq parties; Parh, Nicolas Du
Chemin, 1558, in-4<* oblong. Il y a une troi-
sième édition du même ouvrage qui a pour
titre : Nouvelle instruction des préceptes et
fondements de musique; Paris, 1571. Ce
livre est remarquable en ce qu'il est le pre-
mier publié en France où l'on trouve le mot
accord employé pour indiquer l'harmonie de
plusieurs sons réunis : cependant on se trom-
perait si, sur le titre de l'ouvrage et ceux de
quelques chapitres, par exemple du dix-neu-
vième (Règles générales pour les accords
parfaits), on se persuadait qu'on y trouve un
véritable traité de l'harmonie qui enlèverait à
Viadana et à quelques autres musiciens du
commencement du dix-septième siècle, la
priorité de considération des accords isolés;
car les accords dont parle Michel de Menehou
ne sont que des intervalles, et ses règles gé-
nérales pour les accords parfaits ne sont que
celles qui défendent de faire des octaves et des
quintes consécutives. Il est vrai que les cha-
pitres 2â« et 23* enseignent à faire un accord
à trois et à quatre parties; mais on n'y
trouve que les règles du contrepoint à trois et
à quatre, connues depuis longtemps ; règles
dont la plupart étaient arbitraires, et ont
cessé d'être admises dans les traités modernes
de l'art d'écrire. Il faut cependant remarquer
que Michel de Menehou est le premier qui a
parlé des cadences parfaites et imparfaites
(cbap. 23, â4et25).
BIEIf ESTRIER (Claude Fiia!«çois) , sa-
vant jésuite et laborieux écrivain, naquit à
Lyon, le 10 mars 1631, d*une famille origi-
naire de la Franche-Comté. Après avoir fait
ses études, il professa les humanités à Cham-
béry, Vienne en Daupbiné et Grenoble, puis
fut rappelé à Lyon pour y enseigner la rhéto-
rique, et succéda, en 1667, au P. Labbe dans
l'emploi de bibliothécaire. Il mourut à Paris,
le 21 janvier 1705, à l'âge de soixante-qua-
torze ans. Au nombre de ses ouvrages, qui
presque tous ont un intérêt historique, on re-
marque : l^ Des ballets anciens et moderties,
selon U$ règlesdu théâtre ;V iris, 1082, in-12.
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MENESTRIER - MENGAL
8d
2° Des Heprésentalions en musique, an-
ciennes ei modernes; Paris, 1687, in-12. Si
l*on a recueilli depuis le P. Meneslrier ud
plus grand nombre de faits concernant les
objets de ces deux livres ; si Ton a mis plus
de critique dans la discussion de ces faits, on
ne peut nier que ce savant religieux a le
mérite d*avoir ouvert la voie à ces recherches,
et que ses ouvrages renferment de curieux
renseignements.
MEIHGAL (Martix- Joseph), connu sous le
nom de MENGAL .\IPIÉ, directeur du Con -
servaloire de musique à .Gand, est né en cette
ville le 27 janvier 1784. Son père fut son pre-
mier maître de musique, puis il reçut des
leçons de plusieurs artistes, particulièrement
pour le cor, sur lequel il fit de rapides progrès.
A Vàge de douze ans, il composait des morceaux
pour cet instrument et d*autre musique, sans
connaissances d^harmonie et sans autre guide
que son instinct. En 1804, il entra comme
élève au Conservatoire de Paris : il y eut pour
professeur de cor Frédéric Duvernoy; Catel
lui enseigna Tharmonie. En 1808, il obtint, au
concours, le second prix de cette science, et le
premier prix de cor lui fut décerné Tannée
suivante. Devenu ensuite élève de Reicha, il
fit, sous sa direction, un cours complet de
composition. Entré dans la musique de la
garde impériale au mois de décembre 1804, il
servit dans les campagnes d*Autriche en 1805
cl de Prusse Tannée suivante. De retour à
Paris en 1807, il obtint sa retraite, reprit ses
éludes et dans le même temps entra en qua-
lité de premier cor, à Torcbestre de TOdéon,
d*oîi il passa à celui du théâtre Feydeau,
eu 1813. Après treize années de service
à ce théâtre, il donna sa démission pour re-
tourner à Gand comme directeur du théâtre.
Cette entreprise ne fut point heureuse ; Mcngal
Vabandonna bientôt après, pour prendre les
fonctions de directeur de musique. Il remplit
celles-ci jusqu*à la révolution de 1830, puis
il alla prendre une position semblable au
théâtre d'Anvers, et retourna à Gand en 1832.
Bes propositions lui furent faites alors pour
aller diriger Torcbestre du théâtre de La
Haye ; il les accepta et occupa cette nouvelle
position pendant deux ans. De retour à Gand
en 1835, il y fut nommé directeur du Conser-
vatoire de musique établi par la régence de
celle ville, ttengal est mort à Gand, des suites
(i'une apoplexie, dans la nuit du 2 au 3 juillet
1831.
Cet artiste a écrit pour le théâtre : 1» Une
^'wi< au château, opéra-comique en un acte,
joué au théâtre Feydeau avec succès , en
1818, et resté pendant plusieurs années au
répertoire des théâtres lyriques. La partition
a été gravée à Paris, chez Dufaut et Dubois.
2*^ L^Ile de Bahilary, opéra-coroiqùe en trois
actes, au même théâtre, en 1819, qui n*a
point réussi. 3*> Les Infidèles, drame en trois
actes, représenté au théâtre de Gand avec un
brillant succès, en 1825. 4° Un Jour à Fau-
cluse, opéra-comique en un acte, au même
théâtre, en 1828. Les compositions instru-
mentales de Mengal sont au nombre d'environ
cent œuvres ; on y remarque : 5"» Harmonie
militaire, plusieurs suites; Paris, Naderman,
Dufaut et Dubois. 6*^ Trios pour deux violons
et basse, op. 1 -, Paris, Leduc. 7^ Trois qua-
tuors pour deux violons, alto et basse. 8° Trois
quintettes pour flûte, hautbois, clarinette,
cor et basson ; Paris, Pleyel. 9« Trios pour flâie,
violon et alto; Paris, Naderman. 10^ 1" et
2' concertos pour cor et orchestre, op. 20 et
27; Paris, Dufaut et Dubois. 11<> Trois qua-
tuors pour cor, violon, alto et basse, op. 8;
Paris, Naderman. 12® Duos pour cor et harpe,
n"» 1, 2, 3; Paris, Janet. 13"» Idem pour cor
et piario, n<« 1, 2, 3, 4; ibid. 14« Idem,
ti^ 5 et 6; Paris, Frère. IS® Fantaisies pour
piano et cor, n®' 1, 2, 3; Paris, Dufaut et
Dubois. 16® Quatuors pour instruments â
vent, plusieurs œuvres. 17® Beaucoup de ro-
mances avec accompagnement de piano, entre
autres U Chevalier errant (Dans un vieux
château de TAndalousie) qui a obtenu un
succès populaire. Mengal a laissé en manu-
scrit beaucoup de morceaux d*harmonie pour
instruments à vent; ouverture à grand or-
chestre, composée à La Haye; quintettes pour
cinq cors; trios pour les mêmes instruments ;
plusieurs morceaux de chant, entre autres un
chœur à cinq voix sans accompagnement, sou-
vent exécuté dans les concerts.
MEPiGAL (JEAW), frère du précédent, est
né à Gand, au mois de mai 179G. Son père lui
a donné les premières leçons de musique, puis
il a étudié le cor sous la direction de son
frère. Admis au Conservatoire en 1811, il
y est devenu élève de Domnich , et quinze
mois après son entrée dans celte école, il y a
obtenu le premier prix de cor. Après avoir été
attaché pendant plusieurs années à Torcbestre
du Théâtre-Italien, il est entré, en 1820, à
l*Opéra en qualité de premier cor solo. Il a
été aussi, pendant plusieurs années, membre
de Torcbestre de la Société des concerts. On a
gravé de sa composition : 1® Fantaisies pour
cor et piano, n®« 1, 2, 3, 4, 5, 6; Paris, Scho-
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86
MENGAL - MENGOZZl
nenberger. 2« Plusieurs solos idem. 3* Fan-
taisie hrillanle pour cor et orchestre, sur des
motifs de Donizetti, op. 30; Paris, Richault.
4» Fantaisie pour cor à pistons, avec accompa-
gnement de piano, sur des motifs de Guido et
Ginevra, op. 23 j Paris, Schleslngcr. 5» Duos
pour deux cors, etc.
BIEIXGEL (Georges), né à Bamberg, au
commencement du dix-septième siècle, apprit
la musique dans son enfance, puis entra au
service militaire, dans les troupes de l'électeur
de Bavière, et parvint au grade de capitaine.
En 1640, il donna sa démission et entra chez
révéque de Bamberg, en qualité de maître de
chapelle. Il a fait imprimer de sa composition
des psaumes avec des motets sous ce titre :
Quinque limpidissimi Lapides Davidici,
seuPsalmi 151 cum Moteita eentupHci va-
rietate; WUrzbourg, 1644, in-fol. On connaît
aussi sous son nom : Sacri concentus etdia^
logi 1, â, 3, 4, 5 et 6 voe. cum motetta
A t'0C.c(2 instrument. y 0^. 4 ; Inspruck,1662,
in-4».
MENGELIUS (Philippe), professeur de
belles-lettres et docteur en médecine à Tuni-
versilé d'Ingolstadl, dans le seizième siècle,
fut instruit dans la musique et habile luthiste.
Il se maria en 1562 et mourut à Ingolstadt,
en 1594. Après sa mort, on recueillit ses poé-
sies latines, et elles furent publiées en cette
ville en 1596. Parmi les pièces de ce recueil
on trouve un éloge de la musique, et deux au-
tres morceaux, intitulés : In Organum mu-
sicum monasterii Benedicto Burani; In
effigiem Philippi de Monte muitci , etc.
BIEI^GOLI (Pierbe), géomètre, né à Bo-
logne en 1625, reçut des leçons de mathéma-
tiques du P. Gavalierl, considéré comme le
premier inventeur du calcul infinitésimal, et
^*appliqna aussi à Pélude de la jurisprudence,
de la philosophie et de la théologie. Dans sa
Jeunesse, il enseigna publiquement, à Bologne,
les doctrines de Zarlino et de Galilée, concer-
nant la théorie mathématique de la musique.
Plus tard, il embrassa Tétat ecclésiastique,
obtint un bénéfice et fut chargé d'enseigner
les mathématiques dans le Collège des nobles.
Il mourut à Bologne, le 7 Juin 1686. Au
nombre de ses écrits sur diverses branches des
inalhématiques, on remarque celui qui a pour
litre : Speculazioni di Musica; Bologne,
1670, in-4». En 1673, le frontispice a été
changé, et le livre a reparu comme une
deuxième édition. Dans la première partie de
son ouvrage, Mengoli expose Panatomie de
rorcille, et trouve dans sa conformation le
principe des combinaisons de la musique et
des sensations qu'elle développe. C'est cette
idée fausse qui, longtemps après, est devenue
la base du livre de Morel (i?oy«a ce nom), inti-
tulé : Principe acotutiqw nouveau et uni"
versel de la théorie musicale,
IIIEI^GOZZI (Berhard), chanteur et com-
positeur distingué, né à Florence en 1758, fit
ses premières études de musique en cette ville,
puis alla étudier le chant sous U direction de
Pasquale Potenza, chanteur de la chapelle de
Saint-Marc, à Venise. U brilla ensuite sur plu-
sieurs théâtres d'Italie. En 1786, il se rendit à
Londres avec sa femme, connue auparavant
sous le nom d'Anne Benini. L'année suivante,
il vint à PaRis et se fit entendre avec succès
dans les concerts donnés à la cour par la reine
Marie- Antoinette. Lorsque l'excellente trouiw:
d'opéra italien du théâtre de Monsieur fut
organisée, il y entra et sut se faire applaudir
à côté de Mandini et de Viganoni. Après les
événements révolutionnaires qui disi>ersèrent
celte réunion de chanteurs d'élite, Mengozzi
resta à Paris, et y vécut en donnant des leçons
de chant et écrivant de petits opéras pour les
théâtres Feydeau et Montansier. A l'éiwque
de l'organisation du Conservatoire de musique,
il y fut appelé comme professeur de chant et'
y forma plusieurs élèves, parmi lesquels on cite
Batiste, qu'on a longtemps entendu à l'Opéra-
Comique, et qui, plus tard, a quitté le théâtre
pour la place d'huissier de la chambre des
Paiis^ qu'il occupait encore en 1839. Mengozzi
a surtout contribué aux progrès de l'art du
chant en France par les matériaux qu'il avait
préparés pour la rédaction de la méthode du
Conservatoire, et qu'il n'eut pas le temps
d'achever, parce qu'il mourut au mois de
mars 1800, des suites d'une maladie de lan-
gueur. Ce fut Langlé qui rédigea cet ouvrage.
Les opéras connus de Mengozzi sont: 1<* Gti
Schiavi per amorej opéra bouffe eil deux
acti s, au théâtre de Monsieur, en 1790. Quel-
ques morceaux de cet opéra ont été gravés en
partition avec les parties d'orchestre. ^L'Isola
disabitata j au même théâtre, en 1790.
3« Les Deux Fiiirs, au théâtre Montansier.
4» Une Faute par amour ^ au théâtre Feydeau,
1793. ^^Aujourd'hui, opéra en trois actes,
au théâtre Montansier, 1791. O** Isabelle de
Salisbury^ en trois actes, au même théâtre,
1791, en collal>oraiion avec Ferrari. 7** Le
Tableau parlant^ en un acte, au même
théâtre, 1792. Cette pièce avait été mise en
musiiiue par Grétry, dont elle est un des meil-
leurs ouvrages; la nouvelle musique delUen-
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MENGOZZI - MENTER
87
gozii n*eu( point de succèi.S» Pourceaugnac,
en trois actes, au même théâtre, 1793.
9«» L'Amant Jaloux, en trois actes, au
Théâtre national, rue de Richelieu, 1793.
10« Selico,€n trois actes, au même théâtre,
1793. W La Journée de V amour, Ballet en
un acte, 1793. 12» Brunet et Caroline, en un
acte, au théâtre Montansier, 1799. 13« La
Dame voilée, en un acte, au théâtre Favart,
1799. 140 Les habitants de FauclusCy en
deux actes, au théâtre Montansier, 1800. Men-
gozzi avait introduit quelques morceaux de sa
composition dans les opéras italiens qu*on
Jouait au théâtre de Monsieur; on cite parti-
culièrement un trio de Vltaliana in Londra,
et le rondo Se m'abhandoni, qu^il chantait
avec une expression touchante, et qui eut un
succès de vogue.
]lt£]^0]\ (TUTTOTALO ou TUTTUAIB?), mu-
sicien français, vécut dans la première moitié
du seizième siècle. Il fit, comme beaucoup
d'autres artistes français et belges, un voyage
en Italie et séjourna à Corregio (1). Il fut le
premier maître de musique du célèbre orga-
niste et compositeur Claude Merulo. On a de
lui un ouvrage intitulé : Madrigali d'Amore
a quaitro voci composti da Tutlovale Menon.
Et nuovamente stampati, et con diligenlia
corretti. In Ferrara nella stampa di Gio-
vanni de Bulghat et Antonio Stuchercom-
pagni del 1558.
MEI^SGUIIVG (B.-L.), étudiant en droit
de Puniversité de Francfort-sur-rOder, dans
les premières années du dix -huitième siècle,
cultiva la musique et fut compositeur, ainsi
qu'on le voit dans un volume qui a pour litre :
Secularia sacra académie regix Fiadrinx ;
Francofurti ad Fiadrum (s. a.), in-fol.
Parmi les pièces séculaires en vers et en prosfe,
faites à Toccasion de Panniversaire de la fon^
dation de Puniversité etde la présence, à Franc-
fort, de Frédéric 111, duc de Brandebourg et
premier roi de Prusse, se trouvent vingt pages
de musique en parlttion, dont le titre particu-
lier est ainsi conçu : Sérénade présentée à
S. M. B, (Sa Majesté Royale) de Prusse par
les étudiants de Franc fort-sur-VOdre (sic),
la veille du jubilé, composée par B.-L, Men-
sching, étitdiant en droit, le ^^ d'avril 1700.
La sérénade renferme une ouverture et un
air chanté alternativement avec les instru-
nuntsj suivi de Sarabande, allemande et
gigue.
(1) Vojfx la notice de H. Angelo Catelani inliiuUe :
Mtvnoru délia viia t itllt opère di Ctnudio Merulo (>li-
Jiiao^ Tito de Cio. Ricordi), p. 16, note 8.
ME^SI (Frauçois), ecclésiastique de la
Bohême, naquit le 27 mars 1755, à Bistra, où
son père, Vénitien de naissance, était gouver-
neur chez le comte de Hohenems. 11 apprit les
éléments de la musique dans ce lieu, puis à
Clamecz et àRrzinecz. Ayant suivi ses parente
à Prague, il y fit ses humanités chez les jé-
suites, et étudia la philosophie et la théologie
à Puniversité. Ce fut aussi dans cette ville qu'il
prit des leçons de violoncelle de Joseph Rei-
cha, et de composition chez Cajetan Vogel.
Bientôt il fut considéré en Bohême comme un
habile violoniste et violoncelliste, et comme
un compositeur distingué. If a écrit une très-
grande quantité d*oft*er(oires, graduels, an-
tiennes, litanies, messes, symphonies et qua-
tuors, dont une partie se trouvait au couvent
de Strahow. Après avoir été vicaire à Smeczo
pendant onze ans, il fut nommé curé â Hro-
beziez, puis à Pher, où il se trouvait encore
en 1808.
MEI^TA (François) musicien qui vécut
à Rome, était né à Venise, dans la première
moitié du seizième siècle. Il s^estfalt connaître
comme compositeur par les ouvrages suivants:
1« Madrigali a quattro voci; Roma, app.
Antonio Barré, VàW.'i^ Madrigali a cinque
voci, libro primo; in Fenezia, app. Ant.
Gardane, 1564, in-4'' obi.
MEI^TE (jEAif-FnéoÉaic), naquit le 9 no-
vembre 1698, à Rolhenbourg, sur POder. Fils
de Samuel Mente, bon organiste en cette ville,
il apprit de son père les éléments de la mu-
sique, puis, en 1715, il alla à Francfort-sur-
POder, et y continua ses éludes musicales chez^
Simon, professeur de musique de PuniversitC.
En 1718, il visita Dresde et Leipsick, puis se
rendit à Glaucha, où il étudia le contrepoint
sous Meischner. Après avoir été organiste
dans plusieurs petites villes, il fut appelé, en
1727, à Liegnitz, en la même qualité. II mou-
rut vers 1760, après avoir rempli son emploi
l^endant trente-trois ans. Le nombre de ses
compositions pour Péglise et pour les instru-
ments est considérable, mais on n*a imprimé
qu*un concerto pour la basse de viole, à Leip-
sick, et six trios pour flûte, basse de viole et
basse continue pour le clavecin. Le reste de
ses ouvrages consiste en sonates et concertos
pour.Ie clavecin et pour la basse de viole.
MEI^TEIi (Joseph), violoncelliste dis-
tingué, est né, le 18 janvier 1808, à Teys-
bach, près de Landshut (Bavière). Les pre-
mières années de son enfance se passèrent
dans les villes de Salzbourg, puis de Ralls-
bonue, et enfin d^Etchslœdt, où son père.
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MENTER — MERCADANTE
employé de TadixiiDistralion des fioances, l^t
envoyé tour à tour. Le premier instrument
qu^on lui mit dans les mains fut le violon;
maiSj plus tard, il devint élève de Moralt, à
Munich, pour le violoncelle. En 1829, il fut
admis dans la chapelle du prince de Hohen-
zollern-Hechingen, et, en 1835, il eolra dans
la chapelle royale à Munich. Cet artiste a
voyagé avec succès dans TAllemagne du Nord,
en Autriche, en Hollande, en Suisse, en Bel-
gique et en Angleterre. Il est mort jeune en-
core, le 18 janvier 1856. Ses œuvres pour son
instrument ont été publiées après son décès,
à O/fenbacb, chez André. Il avait publié pré-
cédemment, à Vienne, chez Haslinger, 'ses
premiers ouvrages, parmi lesquels on remar-
que un thème varié pour violoncelle et piano,
op. 4, et une fantaisie pour violoncelle et or-
chestre, op. 5.
IttEINZEL (Igrage), habile facteur d*or-
gues à Breslau,' vécut au commencement du
dix-huitième siècle. Ses principaux ouvrages
sont : \^ L*orgue de Téglise Notre-Dame, à
Breslau, en 1712, composé de trente-six jeux.
2° Celui de Téglise Côrporis Chrisli, dans la
même ville, de vingt et un jeux. S^ Celui de
Sainte-Barbe, tdetn, de vingt et un jeux. 4® Ce-
lui de réglise Saint-Pierre et Saint-Taul, à
LiegnitZjde trente et un jeux, en 1722. 5* Celui
de Niemtsch, en Silésie, en 1725, composé de
vingt jeux. 6« Celui de Landshut, en 1729,
composé de quarante-sept jeux.
]IIEUBACH(Geoages-Fréoéaic), directeur
de la justice à Altdœbern, dans la Basse-
Lusace, vers la fin du dix-huitième siècle,
vécut d*abord à Leipsick. On a de lui une
méthode de piano pour les enfants, intitulée :
Claviersckule fur Kinder; Leipsick, 1782,
in-fol. obi. de soixante et une pages. On voit par
sa dédicace à Homilius et à Uiller qu*il était
élève de ces deux savants musiciens. En 1783,
il a paru un supplément à cet ouvrage, dont
l'auteur, qui a gardé Tanonyme, était inconnu
à Merbach lui-méme(voyex Petscbke).
MERCADAI^TE (Sayehio), compositeur
dramatique de Pépoque actuelle, n'est pas né
àNaples, comme il est dit dans plusieurs re-
cueils biographiques, mais à Altamura, dans
la province de Bari, en 1797. A Page de douze
ans, il fut envoyé à Naples et; y entra au col-
lège royal de musique de Saint-SébasUcp. Ses
premières études semblaient le destiner à être
instrumentiste; il jouait du violon et de la
flûle; beaucoup de morceaux de sa composi-
tion pour ces instruments furent publics à
Naples, et, peodant plusieurs années, il tint
remploi de premier violon et de chef d'or-
chestre à ce conservatoire. Zingarelli, direc-
teur de Pécole, qui était son maître de compo-
sition, rayant surpris un jour occupé à mettre
en partition des quatuors de Mozart, le chassa
impitoyablement. Il fut alors obligé de cher-
cher des ressources dans la composition dra-
matique, et il essaya ses forces dans une caa -
tate qu'il écrivit pour le théâtre Del Fonda,
et qui fut exécutée en 1818. L'année sui-
vante, il composa pour le théâtre Sainl-Cbarle»
VApoteosi d'Ercok, qui fut représenté avec
succès, et dont on applaudit surtout un beau
trio qui a été publié avec accompagnement de
piano. Cet ouvrage fut suivi, dans la même
année, de l'opéra bouffe FioUnza e Costanzar
représenté au théâtre Nuovo. Applaudi de
nouveau dans cette production, Mercadantc
fut engagé, en 1820, pour donner à Saint-
Charles Anacreonte in Samo, dont le succès
surpassa celui de ses premiers ouvrages. Dès-
ce moment, son nom commença à retentir ea
Italie, et l'administration du théâtre Falle,
de Rome, lui envoya un engagement. Il partit
pour cette ville, et y fit représenter l'opéra
bouffe IlGeloso ravvedulOf qui fut suivi, dans-
la saison du carnaval, de l'opéra sérieux :
Scipione in Cartagine, au théâtre Argen-
tina de la même ville : ces deux ouvrages
furent accueillis avec faveur. Au printemps
de 1821, Mercadante alla à Bologne écrire
Maria Stuarda, qui n'eut qu'un médiocre
succès; mais il se releva brillamment à l'au-
tomne de la même année en donnant, à Milao,
son Eli*a t Claudio j le meilleur de ses ou-
vrages, et celui qui a trouvé partout le meil-
leur accueil. Telle fut la fortune de cette par-
tition, que les journaux parlèrent d'un rivât
trouvé à Rosini : jugement téméraire comme
on en porte dans le monde, où le mérite se
mesure au succès.
Chargé des lauriers quNl avait cueillis à
Milan, Mercadante arriva à Venise pour y
écrire VAndronico, qui fut représenté, pen-
dant le carnaval de 1822, au théâtre de la
Fenice. Là commença pour le compositeur
une suite de revers mêlés de quelques succès.
A la chute d'Andronico succéda, à Milan, celle
de l'opéra semi-seria Adèle ed Emerico, et,
dans l'automne de la même année (1822), la
chute plus humiliante encore de VAmleto, La
réussite équivoque d'Alfonso ed Elisa, re-
présenté à Mantoue au printemps de 1823, ne
put indemniser Mercadante de ses revers pré-
cédents; mais l'enthousiasme que fit éclater
sa Didone à Turin, dut ranimer son courage.
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MERCADANTE
S9
De retour à Naples après ces vicissiludes, il y
écrivit, à Tautoinne de Tannée 1823, Gli Sciti,
opéra sérieux qui fut représenté au théâtre
Saint-Charles, el qui ne réussit pas ; mais il
se releva à Rome, au carnaval de 1824, par
GHJmiei di Siraeusà, Tout semblait conspi-
rer à assurer la fortune dramatique de Merac-
dante, car, depuis un an, Kossini avait quitté
rilalie pour s*établir à Paris, Itforlacchi était
à Dresde, et les autres compositeurs italiens
avaient vieilli, ou n*avaient point de crédit
près du public -y mais il manquait à Mercadante
la qualité essentielle ; je veux dire Poriginalité
qui crée le style, qualité indispensable pour
exercer à la scène une domination non con-
testée, et pour éviter les alternatives de succès
et de chutes. Au mois de juin 1824, il arriva à
Vienne et y débuta par la mise en scène de son
jElisa e Claudio, que suivirent de près Dora-
lice, en deux actes, le Noxze di Telemacco
ed Antiope, drame lyrique, et // Podestà
di Burgos, Écrits avec trop de rapidité, et
conséquemment avec négligence, ces ouvrages
ne réussirent point à la scène et furent mal-
traités dans les journaux. En 1825, Merca-
dante donna, à Turin, la A'tïocrt'; opéra sérieux
qui fut applaudi; mais£rod«o«5taJ!farïanna
tomba à Gènes. Vipermestra, où il y a de
belles choses, ne réussit pourtant pas au
théâtre Saint-Charles de Naples, mais la
Donna Caritea^loMée au printemps de 1826,
à Venise, eut un succès d*enlhousiasme.
Ce fut à cette époque que Pentrepreneur
du théâtre italien de Madrid engagea Merca-
dante pour sept ans, aux appointements an-
nuels de deux mille piastres, sous la condition
qu'il écrirait deux opéras nouveaux pour ce
théâtre. On ne connaît pas les circonstances
qui empêchèrent ce contrat de recevoir son
exécution; mais il estceVtain que Mercadante
revint à Turin â la fin de la même année pour
y écrire VEzio, qui n'obtint qu'un succès
douteux, puis // Montanaro, au printemps
de 1827, pour le théâtre de la Scala, à Milan.
De là il retourna en Espagne. Il passa à Ma-
drid les années 1827 et 1828 et y fit jouer
quelques-uns de sts anciens ouvrages. On le
trouve à Cadix au printemps de 1829 : il y
donna Topera bouffe intitulé : La Rappre-
siMçlia, dont le succès fut brillant, puis il fit
un voyage en Italie pour y engager des chan-
teurs qu'il emmena à Cadix. En 18aO, Merca-
dante retourna â Madrid, y prit la direction
de la musique du théâtre italien, et y composa
la Testa di bronzo. De là il alla à Naples, en
1831 1 où il fit représenter la Zaïra, qui reçut
un bon accueil. L'année suivante, il donna à
Turin / Normanni a Parigi, ouvrage qui
réussit; puis alla à Milan écrire l'opéra ro-
mantique Ismala ossia Morte ed A more,
dont le succès fut contesté.
Vers ce temps, la mort de Generali avait
laissé vacante la place de maître de chapelle
de la cathédrale de Novare; Mercadante se
présenta pour la remplir et l'obtint au com-
mencement de Tannée 1833. Depuis lors il a
écrit à Milan Jl Conte d'Etsex, qui a été joué
sans succès, et qui a été suivi du drame
/ Briganti, d'Emma d*Antiochia, de La
Gioventii di Enrico V, de II Giuramento,
mélodrame et belle composition, où le mal-
heureux Nourrit se fit applaudira Naples, el
de Le due illustri Rivali, à Venise, au car-
naval de 1839. L'opéra / Briganti avait été
composé pour Paris; Mercadante vint le
mettre en scène lui-même, el Touvrage fut
joué au mois de mars 1836. Mais bien que les
chanteurs fussent Rubini, Tamburini, La-
blacheet mademoiselle Grisi, l'opéra n'eut
point de succès. Dans l'opéra Le due illustri
BivaUj Mercadante transforma son style, y
mit plus de verve, plus-d^^Jéyatioo, et se plaça
au premier rang des compoH^eurs de cette
époque. Cet oun^age a été com^iosé dans des
circonstances pénibles, car uiïe alTeclion
ophthalmique .aiguë menaçait te compositeur
de le priver entièrement de la vue. Retiré à
Novare pendant ce temps, il était obligé de
dicter sa musique en l'exécutant au piano. Du
malheur qu'on craignait pour Mercadante, la
moitié seulement se réalisa alors : il perdit
un œil. L'artiste trouva un adoucissement à ce
cruel accident dans lè succès éclatant de sa
partition. Postérieurement il a écrit Gabriela
di Fergi, Elena di Feltre, La Festale, Jl
Bravo, Jl Fatcello di Gama, Leonora, Gli
Orazzi ed i Curiaci , Il Proscritto , Il
Régente, Il Signore in viaggio, la Soli-
taria délie Asturie, et quelques autres ou-
vrages.
Des nombreux ouvrages de Mercadante, on
a gravé en partition de piano, Elisa e Claudio,
la Donna Caritea, Il Giuramento, Ismalia,
J Normanni a Parigi, des choix de mor-
ceaux de Vipermestra, I Briganti, Emma
d'Antiochia, La Gioventik di Enrico F, Le
due illustri Rivali, Il Bravo, Elena di
Feltre, Il Giuramento, La Festale, et Gli
Orazzi ed i Curiaci, ainsi qu'une immense
quantité d'airs et de duos détachés, à Milan,
chez Ricordi, à Paris, chez Bernard Latte et
ailleurs. On connaît aussi de ce compositeur ;
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90
MERCADANTE — MERCADIER
1° Deux recueils de six ariettes italiennes;
Vienne, Arlaria. S* Virginia, cantate;
Vienne, Mechelti. ^"^ Sorge in vano, cantate ;
Milan, Ricordi. 4* Soirées italiennes, col-
lection de huit ariettes et de quatre duos;
Paris, Bernard Latte.
Considéré dans Tensemble de sa carrière,
Mercadantc fait regretter qu'il ait mis trop de
précipitation dans ses travaux et â*ait pas
icalisé ce qu^on pouvait attendre de lui. Le
don d*invention, qui fait subir à Tari des
transformations, ne lui avait pas été accordé;
mais il y avait en lui assez de mélodie natu-
relle, de sentiment de bonne harmonie, d'ex-
périence de rinstrumentation et de connais-
sance des voix, assez même de sentiment
dramatique, pour qu^on pût espérer de voir
sortir de sa plume un plus grand nombre
d'ouvrages complets, dignes de Testime des
connaisseurs.. Toutefois, il est certain que cet
artiste est le dernier maître italien qui con-
serva dans ses ouvrages les traditions de la
bonne école. Ses partitions sont bien écrites,
et Ton y trouve un sentiment d'art sérieux qui
a disparu après lui. Malheureusement il aimait
trop le bruit et les effets de rhylhme. Bon bar-
moniste, il a donné, dans ses messes et autres
ouvrages de musique d'église, les preuves d'un
savoir qui l'a fait choisir, en 1840, pour la
direction du Conservatoire royal de Naples,
qu'il a conservée jusqu'à ce jour (1862).
L'Académie des beaux-arts de l'Institut de
France l'a choisi pour un de ses membres
associés. En 18G9, cet artiste distingué est
devenu complètement aveugle.
MERCADIER (Jcam-Baptist^ est com-
munément surnommé DE BELESTAT,
parce qu'il était né, le 18 avril 1750, dans le
bourg de ce nom) au département de l'A-
riége. Destiné à l'état ecclésiastique, on lui fit
faire des éludes pro]>res à le préparer à cet
étal, particulièrement celle des langues an-
ciennes ; mais au moment d'entrer au sémi-
naire, il déclara à sa famille que son goût pour
les mathématiques ne lui permettrait pas de
donner à la théologie l'attention qu'elle exi-
geait, etqu*il ne se sentait aucune disposition
pour être prêtre. De retour à Mirepoix, où de-
meurait son père, il s'entoura de livres d'al-
gèbre et de géométrie, et dès lors, il ne s'oc-
cupa plus que des sciences exactes.
Après avoir rempli, depuis 1784, l'emploi
d'ingénieur de la province du Languedoc, il
fut nommé dix ans après ingénieur en chef du
dêparl^ent de l'Ariége. Il est mort à Foix,
le 14 janvier 1816, à l'âge de soixante-six ans.
La théorie de la musique occupa les loisirs de
ce savant, et après avoir étudié les systèmes
par lesquels on avait cru Texpliquer, il se
persuada qu'il en avait trouvé un meilleur,
et l'exposa dans un livre intitulé : Nouveau
système de musique théorique et pratique;
Paris, Valade, 1776, un volume in-8» de trois
cent quatre pages et huit planches, avec un
discours préliminaire de lxvi pages. La cri-
tique que fait Mercadier, dans son discours
préliminaire, des systèmes de Rameau et de
Tartini, qui étaient en vogue de son temps,
ou du moins dont on parlait beaucoup, est en
général assez juste; mais il est moins heureux
lorsqu'il essaye d'établir son propre système;
car, après avoir attaqué Rameau dans ses prin-
cipes, il lui emprunte l'idée de la génération
de la gamme par des cadences de sons fonda-
mentaux, celle de l'identité des octaves, enfin,
il fait dériver comme lui les successions mélo-
diques de l'harmonie. Les principes qui servent
de guide à Mercadier, pour la recherche de la
base de son système, sont en partie empi-
riques, en partie arbitraires. C'est par le té-
moignage de l'oreille qu'il vérifie la justesse
des successions dans la multitude d'intervalles
que lui donnent toutes les divisions possibles
d'une corde tendue : il ne remarque pas que
ce témoignage, pris comme critérium, n'a pas
besoin de tout cet échafaudage; il suffit pour
la construction de la gamme à priori, mais
il ne peut conduire à une démonstration ri-
goureuse de la justesse des sons.
MERCADIER (P.-L.), fils du précédent,
né dans le département de l'Ariége, en 1805,
fut élève de l'École militaire de Saint-Cyr.
Après y avoir terminé ses études, il fut nommé
ofllcier, en 1831, dans le 20« régiment de
ligne, et servit jusqu'en 1838. Fixé depuis ce
temps h Paris, il fut décoré de l'ordre de la
Légion d'honneur pour son honorable conduite
dans les rangs de la garde nationale pendant
l'insurrection des journées de juin. Comme
son père, il s'est occupé de la musique, mais
au point de vue de la recherche d'une méthode
pour son enseignement élémentaire. Le résul-
tat de ses travaux a été publié sous ce titre :
Essai d'instruction musicale à l'aide d 'un
Jeu d'enfant ; Varis^ J. Claye, 1855, un vo-
lume tn-8«de cent cinquante-sept pages, avec
un tableau mécanique, et une botte divisée par
cases où sont classés des dés qui portent les
noms des notes avec les divers signes qui les
modifient, pour la formation des gammes dans
tous les tons : c'est ce que M. Mercadier nomme
un jeu d'enfant. Sa méthode n'est pat des-
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MEKCADIEU — MERCY
91
(inée aux écoles d*artistes, mais à renseigne-
ment privé.
MERGHI (...), guitariste et joueur de
mandoline, naquit à Nazies yers 1730 et vint
à Paris, en 1753^ avec son frère. Tous deux
se firent entendre dans des duos de eaku-
cione, sorte de guitare à long manche eu
usage autrefois chez le peuple napolitain.
Très-habile aussi sur la guitare ordinaire et
sur la mandoline, Merchi fut longtemps en
vogue à Paris comme maître de ces instru-
ments. Il vivait encore et enseignait en 1789.
Chaque année, il publiait un recueil d*airs
avec accompagnement de guitare, de préludes
et de petites pièces dont il avait paru vingt- six
volumes en 1788. Le nombre de ses ouvrages
l>our guitare ou pour mandoline est d*environ
soixante. On ne connaît plus aujourd'hui de
toute cette musique, que des trios pour deux
violons ou deux mandolines et violoncelle,
œuvre 9 : Le Guide des écolier* pour la gui-
tare, ou préludes aussi agréables qu'utiles,
avec des airs et des variations, op. 7, et Me-
nuets et allemandes connus et variés, op. 33.
Merchi a aussi publié un Traité des agré-
ments de la musiqtie exécutée sur la guitare,
contenant des instructions claires et des
exemples démonstratifs sur le pincer, le
doigter, V arpège, la batterie, l'accompagne-
ment, la chute, la t&ade, le marteliement,
le trille, la glissade et le son filé; Paris,
1777, in-8«.
JMEIICIER (Albebt), professeur de mu-
sique à Paris, vers la fin du dix-huitième
siècle, a fait imprimer un petit ouvrage inti-
tulé : Méthode pour apprendre à lire sur
toutes les clefs; Paris, 1788. On a aussi gravé
de sa composition, à Berlin, un air varié pour
lé violon.
MERCIER (Jules), violoniste et composi-
teur, est né à Dijon, le 25 avril 1819«Bès Page
de quatre ans, il reçut de son père des leçons
de violon qui lui furent continuées jusqu*à
Ilarrivée, àDijon,d*un bon violoniste nommé
Lejeune, qui devint son maître. ATâge dedix-
sept ans, Mercier se rendit à Paris et fut ad-
mis au Conservatoire comme élève de Guérin,
puis désigné pour suivre le cours de Baillot ;
mais il ne reçut jamais de leçons de ce grand
maître, parce qu*une grave maladie lui fit sus-
pendre ses éludes et Tobligea à retourner
dans sa ville natale. Sa santé chancelante fut
toujours un obstacle à la manifestation pu-
blique de son talent, mais n*a point empêché
ce talent de se développer et d'acquérir toutes
les qualités qui font Tartisle distingué, à sa-
voir, la beauté du son, la justesse de Tinto-
nation, le mécanisme de Tarchet, et le senti-
ment juste de Tart. Mercier s'est fait entendre
avec succès dans les villes les plus importantes
de la Bourgogne, de la Franche-Comté, de
l'Alsace et de la Lorraine, ainsi qu'à Carlsruhe,
à Wurzbourg et à Sluttgard. Arrivé à Franc-
fort, il y fut atteint de nouveau par une longue
maladie qui le fit renon^r à ses projets de
voyage et le ramena à Dijon. On a publié de
cet artiste : 1<^ Fantaisie pour le violon sur la
Favorite; Paris, Brandus. â<^ Fantaisie sur
Robert le Diable; idem, ibid. 3« Fantaisie
dramatique sur les Huguenots; idem, ibid,
4*> Idem sur Charles VI; ibid. 5« Idem sur
Robin-deS'Bois. 6« Idem sur le Pré-aux-
Clercs. 7« Caprice sur VElisir d*amore.
8^ Symphonie concertante pour deux violons
sur Norma. Cet artiste a aussi en ma-
nuscrit : 9^Concerto pour violon et orchestre.
10« Pastorale idem. 11» Trois, airs variés
idem, 12» Trois morceaux de salon : J^%te^
Saltarelle, Fillanelle. 13* L'Orage, avec or-
chestre. 14^ Six prières pour deux violons.
15* Duos pour piano et violon. 16<» Fantaisie
caprice pour violon. 17«» Divers morceaux pour
musique militaire; quadrilles, pas redou-
blés, etc. On trouve une appréciation du talent
de Mercier dans les Souvenirs de la musique,
par M. Nault (Dijon, Loireau-Feuchot, 1854,
in-8«).
MERCKER (Matthias), cornettiste et
compositeur du comte de Schaumbourg, na-
quit en Hollande et florissait au commence-
ment du dix-septième siècle. Ses compositions,
qui consistent toutes en musique instrumen-
tale, sont les suivantes : \^ Fantasia seu
Cantiones gallics A vocum accommodatas
cymbalis et quibuscunque aliis instrument,
musical. ; Arnheim, 1004, in-4o. â" Concen-
tus harmoniei 2, 3, 4, 5,0 vocum et instru-
mefttorum variorum; Francfort-sur-le-Mein,
1013, in-4*. 3** Neue kunstliche mus. Fugen,
Paduanen, Galliarden und Intraden, auf
allerley Instrum. zu gebrauchen, mit 2,
3, 4, 5 t^nd 0 Stimmen; Francfort, 1014,
in-4«.
niERCY (L'ouïs), né en Angleterre, d'une
famille française, dans les premières années
du dix-huitième siècle, se distingua par son
talent sur la flûte à bec, à laquelle il fil des
améliorations conjointement avec le facteur
d'instruments Stanesby, de Londres; mais il
ne put remettre en faveur cet instrument, que
la flùtc traversière avait fait abandonner. On
connaît de la composition de cet artiste :
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92
MERCY - MEUEAUX
1<* Six solos pour la flûle à bec; Londres,
Walsh. 2*» Six idem, op. 2j t6icl. 5« I>ou2e
solos pour la flûte aoglaise (flûte à bec eu ul)^
«ivec une préface instructive sur la gamine;
ibid.
MEREAUX (Jean-Nicolas LE FAOID
DE), compositeur, naquit à Paris, en 1745.
Après avoir terminé ses études de musique
sous divers maîtres français et italiens, il fut
organiste de Tégiise Saint-Jacques-du-Uaut-
Pas^ pour laquelle il écrivit plusieurs motets,
ïn 1775, il. fit exécuter, au Concert spirituel,
l*oratorio VEsther, qui fut fort applaudi. La
cantate à^ Aline, reine de Golconde, fut le
premier ouvrage qu'il publia en 1767. II fit
représenter à la comédie italienne les opéras
suivants : !<> Le Retour de la tendresse, le
1" octobre 1774. 2« Le Duel comique, le
16 septembre 1776. Z'^Laurette, en 1782. Il a
donné aussi à TOpéra : 4*^ Alexandre aux
Indes, (1785), dont la partition a été gravée.
5® Œdipe et Jocaste, en 1791. Mereaux a
laissé en manuscrit : les Thermopyles, grand
opéra, et Scipion à Carthage, Il est mort à
Paris, en 1797.
MEREAUX (JosEPB-MicoLAsLE FROID
DE), fils du précédent, né à Paris, en 1767,
fut élève de son père. £n 1789, ce fut lui qui
joua de Torgue qu*on avait élevé ou Champ-
de-]!jfars pour la fêle de la Fédération du
14 juillet. II entra ensuite comme professeur
à Técole royale de chant attachée aux Menus-
Plaisirs du roi. Depuis lors, il a été professeur
de piano et organiste du temple protestant de
rOratoire, quoiqu*il fût catholique. Il com-
posa, à Toccasion du couronnement de Napo-
léon I«r, une cantate à grand orchestre, qui
fut exécutée dans ce temple, en 1804. Parmi
les compositions de Uereaux qui ont élé pu-
bliées, on remarque : 1» Sonates pour piano
et violon ou flûte; Paris, Pacini. 2<> Nocturne
pour piano et flûte, op. 35; Paris, Richault.
3« Sonate pour piano seul, op. 5; Paris,
Omont. 4*> Grande sonate, idem; Paris, Le-
duc. 5* Plusieurs fantaisies pour piano. Il a
laissé en manuscrit une grande méthode de
piano non terminée. M. de Mereaux a ïormé
quelques élèves distingués, au nombre des-
quels on compte son fils et mademoiselle Au-
guste Compel de Saujon, amateur qui brilla
par son talent d'exécution, et qui a écrit de
jolies fantaisies pour le piano.
MEREAUX (Jeak Améoée LE FROID
DE), fils du précédent, est né à Paris, en
1805. Élève de son père pour le piano, il fit
Je rapides progrès sur cet instrument, ce qui
ne Tempécha pas de faire de bonnes éludes
an Lycée Charlemagne, et d'obtenir un pre-
mier prix au grand concours de Tuniversité. Sa
mère était fille du présidentBlondel, qui, jeune
avocat, avait plaidé la cause de mademoiselle
crOliva, dans la fameuse affaire du collier de
la reine, puis fut secrétaire des sceaux sous
Lamoignon de Malesherbes, et qui devint
enfin président de la Cour d'appel de Paris.
Cette dame voulait que son fils suivit la car-
rière du barreau ; mais Torganisalion musi-
cale du jeune Mereaux en décida autrement.
A Vàge de dix ans, il fit avec Reicha un cours
complet d'harmonie; il était à peine parvenn
h sa quatorzième année lorsque son père fit
graver, chez Richault, ses premiers essais de
composition. Après avoir terminé ses éludes
de collège, il apprit de Reicha le contrepoint
et la fugue, dont il avait étudié auparavant
les premiers principes avec le vieux Porta
{voyex ce nom). Devenu artiste, Mereaux se
livra à l'enseignement et publia un grand
nombre de compositions pour le piano. En
1838, son ancien camarade de collège et ami,
l'archéologue Charles Lenormant, lui fil avoir
le titre de pianiste du duc de Bordeaux, sinécure
qu'il ne garda pas longtemps, car, moins de
deux ans après, la révolution de 1830 changea
la dynastie régnante. Après cet événement,
Mereaux parcourut la France en donnant des
concerts; puis il se rendit à Londres, en
1833, et y séjourna pendant deux saisons
comme virtuose, professeur et compositeur
|)our son instrumenta Au nombre des élèves
qu'il forma à cette époque, on compte made-
moiselle Clara Loveday, qui, plus tard, acquit
une certaine renommée. Fixé à Rouen vers
1835, Mereaux s'y est livré à renseignement
jusqu'à ce jour (1862), et y a formé beaucoup
de bons élèves, parmi lesquels on remarque
mademoiselle Charlotte de Malleviile, connue
plus tard sous le nom de madame Amédée
Tardieu, et qui a mérité l'estime des connais-
seurs par la manière dont elle interprétait
les œuvres classiques. Bien qu'absent de Paris
pendant une longue suite d'années, Mereaux
M'y fut pas oublié, parce qu'il y fit mettre au
jour plus de quatre-vingt-dix oeuvres, iiarmi
lesquels on compte cinq livres de grandes
études pour le piano, qui furent publiés e»
1855, et qui, après avoir reçu l'approbatioD
de la section de musique de l'Institut de
France, ont élé adoptés pour renseignement
au Conservatoire de Paris. Au nombre d» ses
compositions de musique vocale, on compte
une messe solennelle à quatre voix, chœur cl
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MEREAUX - MERK
93
orchestre qui a été exécutée à la cathédrale
de Rouen, en 1852, des cantates pour diverses
circonstances, dont une a été publiée à Paris,
chez Maurice Scblesinger, et une autre, écrite
pour le chantenrBaroilhet,etqui a paru chez les
frères Escudier. Il a écrit des pièces chorales
à huit voix en deux chœurs, pour les Orphéo-
nistes de Paris. Reçu membre de F Académie
impériale des sciences, belles-lettres et arts
de Rouen, en 1858, Mereaux a prononcé, à la
séance publique de cette société, un discours
sur la musique et sur son influence sur Tédu-
calion morale des peuples. Après avoir été
publié dans les mémoires de cette académie,
ce morceau a été reproduit dans divers jour-
naux. Comme littérateur musicien, cet artiste
a pris part à la rédaction de plusieurs jour-
naux, et a fait, pendant plusieurs années, la
critique musicale dans le journal principal de
Rouen. Plusieurs fois Mereaux s*est fait en-
tendre à Paris comme virtuose et y a obtenu
des succès. En 1844, il a donné, dans la grande
salle du Conservatoire, un concert au bénéfice
de r Associa lion des musiciens, et y a exécuté le
concerto en ré mineur de Mozart. En 1855, il
fit entendre, pour la première fois à Paris, dans
un concert donné à la salle Pleyel, avec made-
moisellede Malleville,son élève, le concerto en
tni bémol pour deux pianos du même maître,
et écrivit pour cet œuvre un grand point
d*orguequi a été publié chez l'éditeur Richault.
MEIIELLE (....). On a, sous ce nom, une
méthode de harpe, divisée ei^ trois livres, et
intitulée : New and complète instmction
for the Pedal Harp; Londres, 1800.
MERIC-LALAINDE (Hekriette). Foyez
lALAISDE (HEnKlETTE-Ci.iMEIITlllB M£-
MC-).
MERK (Daniel), musicien bavarois^ né
vers le milieu du dix-septième siècle, fut
instituteur, chantre et directeur de musique à
Augsbourg après la mort de Georges Schmetzer.
11 a publié une méthode de musique instru-
mentale intitulée : jànvoeiiung zur Instru-'
tnentalmusik; Augsbourg, 1695. Mcrk est
mort en 1713.
BIERH. (Joseph), violoncelliste distingué,
naquit à Vienne, le 18 janvier 1795. Il était
encore dans ses premières années quand on
lui fit commencer Tétude du violon ; à Tàge
•de quinze ans, il possédait déjà un talent re-
marquable sur cet instrument et se faisait
entendre avec succès dans les concerts; mais
«n accident, qui pouvait avoir les conséquences
les plus graves, Tobligea d*abandonner le
violon et de prendre la violoncelle : mordu
par un chien de grande taille, aux deux bras,
il reçut au bras gauche des blessures si pro-
fondes, qu*il lui devint désormais impossible
de le tourner pour tenir le violon dans sa
position ordinaire. Merk éprouva beaucoup de
chagrin de cet événement; mais son goût
passionné pour la musique lui fit prendre im-
médiatement la résolution de se livrer à
Pétude du violoncelle. Le nom du maître qui
lui donna les premières leçons de cet instru-
ment (i^o^t'ndtooJker) est à peine connu parmi
les artistes : cependant ce dut être un homme
de talent, car il At faire à son élève de si
grands progrès, que Merk put être engagé,
après une année d*éludes, comme violoncel-
Nsle de quatuors chez un magnat de Hongrie.
Il vécut deux ans chez ce seigneur; puis il
entreprit un voyage pour se faire connaître et
se fit entendre dans les villes principales de
la Hongrie, de la Bohême et de TAutriche.
Après cinq années de cette vie nomade, il re-
tourna à Vienne et entra comme premier vio-
loncelle à rOpéra de la cour (1816). Admis à
la chapelle impériale, en 181 0, il vit sa répu-
tation de virtuose violoncelliste s*étendre dans
toute TAUemagne. Lorsque le Conservatoire
de Vienne fut institué (en 1823), Merk y fut
appelé en qualité de professeur de son instru-
ment. En 1834, Pempereurlui accorda, con-
jointement avec Mayseder, le titre de virtuose
de la chambre impériale ; distinction qui ne
pouvait être accordée à un artiste plus digne de
Pobtenir. Dans ses voyages, il fit admirer son
talent à Prague, Dresde, Leipsick, Brunswick,
Hanovre et Hambourg^ d*où il se rendit à
Londres. De retour à Vienne, en 1839, Merk
y reprit ses fonctions de professeur, dans les-
quelles Il s^est particulièrement distingué,
ayant formé un grand nombre de bons violon-
cellistes répandus en Allemagne et dans les
pays étrangers. Ce digne artiste est mort à
Vienne, le 16 juin 1852. On a publié de sa
composition : 1<> Concerto pour violoncelle et
orchestre, op. 5; Leipsick, Breitkopf et Hœrlel.
3<^ Concertino idem (en la), op 17; ibid,
5^ uédagio et rondo idem (en ré), op. 10;
Vienne, Mechetti. 4® adagio et polonaise (en
/a)^op. 12; ibid. 5« Variations sur un thème
original (en sol), op. 8; t6t'd. 6<> Variations
sur un thème tyrolien (en soQ, op. 18; Bruns-
wick, Meyer. 7« Divertissement sur des
thèmes hongrois (en ré mineur), op. 19; ibid.
80 Introduction et variations (en ré), op 31 ;
Vienne, Mechetti. ^ Vingt exercices pour le
violoncelle, op. Il ; Vienne , Uaslingcr.
10* Six éludes idem, op. 20 ; t6id.
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»*
MEHKEL — MERKLIN
MERH.ËL (Daiikb«ott-£mmaiiijel), lilté-
raleur allemand, naquit à Scbwarizenberg,
au pied des montagnes du Harz, le 1 1 juin
1765, ût ses études à Zittao et à Leipsick, puis
se fixa à Dresde, oCi il mourut le 4 octobre
1708, à rage de 33 ans. Il cultiva la musique
comme amateur, et publia un recueil de pièces
intitulé : Quelques compositions pour le
piano et léchant; Dresde, Hilscher, 1791.
MEBKLIPi (Joseph), habile facteur d^or-
gués, est né, le 17 janyier 1819,à Oberbausen,
dans le grand-duché de Bade. Fils de
J. Merklin, facteur d*orgues à Freibourg,
dans la même principauté, il fit ses pre-
mières études sous la direction de son père^
puis il compléta ses connaissances par ses
voyages en Suisse, en Allemagne, et travailla
chez M. Walker, à Louisbourg, puis chez
Korf mâcher, à Linnich. Arrivé en Belgique,
M. Merklin posa les premières bases de son
établissement à Bruielles, en 1843. En 1847,
Texposition nationale belge lui procura Toc-
casion de se faire connaître avec avantage par
les bonnes qualités de Torgue qu*il y fit en-
tendre : une médaille de vermeil lui fut dé-
cernée en témoignage de la satisfaction idu
jury. Dans la même année, M. Merklin appela
près de lui M. F. SchOUe, son beau-frère,
facteur très-habile, particulièrement pour la
mise en harmonie dts jeux. Ce fut peu de
temps après que Pauteur de cette notice, par
un rapport lu à (* Académie royale des sciences,
des lettres et des beaux-arts de Belgique,
appela Paltenlion des facteurs d*orgues belges
sur la nécessité de perfectionner leurs instru-
ments en ce qui concerne les divei-ses parties
du mécanisme, et d*étudier les découvertes
qui avaient été faites à ce sujet en Angleterre
et surtout en France. De tous les facteurs
d*orgues du pays, M. Merklin fut le seul qui
comprit Timportance des considérations ex-
posées dans ce rapport ; sans perdre de temps,
il examina avec Taltention la plusscruiHileuse
les améliorations introduites récemment dans
la facture deTorgue par les artistes étrangers,
adopta celles qui lui parurent résoudre des
problèmes foftdamentaux de son art, et en
puisa d^autres dans son propre fonds pour la
production/de timbres caractérisés et variés ,
fit disparaître de Pinstrumeot les anciens jeux
qui forment double emploi avec d^aulres et
compliquent la machine sans utilité pour
PefTet; enfin, il réunit dans ses orgues tous
les éléments d*une perfection relative, au fur
et à mesureque Pexpérience Péclairail, et par-
vint ainsi, par degrés, en peu d*années, à se
placer au premier rang des facteurs, et à pro*
duire des orgues de toutes les dimensions, qui
sont aujourd'hui considérées comme des mo-
dèles achevés, tant pour les détails de la
construction mécanique que pour la richease,
Parapleur et la variété des sonorités.
En M58, Merklin, dans le dessein de donner
plus de développement à ton industrie, fonda
une société par actions, tous la dénomination
Merklin, Scbttlze et compagnie. En 1855,
cette société acheta la fabrique d*orgues de
Ducroquet, à Paris. Dans la même année, elle
obtint des récompenses très-honorables à
Pexposition universelle de celte ville. En
1858, la société fut transformée en Société
anonyme pintr la fabrication des or»
gués, etc.; établissement Merklin-SchUtze.
Celte nouvelle organisation permettait à une
administration composée d*hommes hono-
rables et expérimentés d'apporter son concours
dans les travaux de Pétablissement. Par la
bonne gestion de cette administration ; par la
réunion des deux grandes maisons de Bruxelles
et de Paris ; par les travaux qui y sont exé-
cutés; enfin, par le talent incontestable de
MM. Merklin et Schutze, cet établissement est
devenu sans égal en Europe. Les orgues les
plut remarquables qu'il a produites depuis
1845 sont (en Belgique) : 1<» Le grand orgue
de S. Barthélemi, à Liège; 9» Celui de Pab-
baye de Parc, près de Louvain ; 3» Porgue du
collège des Jésuites, i Namur; 4* Celui de
PInstitut des aveugles, faubourg de Schaer-
beek, à Bruxelles ; 5** Le grand orgue de trente-
deux pieds pour le Conservatoire de Bruxelles,
dans la grande salle du palais des beaux-
arts : instrument magnifique, à quatre claviers
manuels, clavier de pédales, cinquante-quatre
registres, avec tous les accessoires de pédales
de combinaisons, d'accouplement et d'expres-
sion. (En £spap[ne) : 6« Le grand orgue de la
cathédrale de Murcie. (A Paris) : 7» Le grand
orgue de Saint-Eustache; 8» celui de l'église
Saint-Eugène; 9^ celui de S. Philippe du
Roule. (Dans les départements de la France) :
10» Le grand orgue de la cathédrale de Rouen;
1\^ celui de la cathédrale de Bourges; 19<* ce-
lui de la cathédrale de Lyon; 13o idem de la
caihéiiralede Dijon ; 14<* idem de la cathédrale
d'Arras; IS^ l'orgue de l'église Saint-Ni-
colas, à Boulogne -sur -Mer; 16* celui de
PégliseSaint-Sernim, à Toulouse,grand trente-
deux pieds.
Par SCS travaux dans la construction des
harmonium, M. Merklin a porté cet instru-
ment à la plus grande perfection obtenue jus-
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MERKtlN - MERSENNE
95
qu'à ce jour (1865) ; perfeclion qui ne semble
même pas pouvoir élre dépassée, taol pour le
fini el la solidité du travail, que par la beauté
du son et la variété* des timbres des divers
registres. La société anonyme dont il dirige les
ateliers a construit de grands instruments de
cette espèce dont la puissance sonore frappe
d*étonnement les connaisseurs : ils tiennent
lieu d*orgues dans un grand nombre' de petites
localités, et ont sur celles-ci Pavantage d'oc-
cuper peu de place.
niERLE (Jear-Toussairt), littérateur, né
à Montpellier, le 10 juin 1785, Gt de bonnes
études à récole centrale du département de
THérault, puis se fixa à Paris, en 1803.
D'abord employé au ministère de l'intérieur,
il quitta cette place pour le service mili-
taire, et ne revint à Paris que vers la fin
de 1808. Tour à tour attaché à divers jour-
naux, il le fut en dernier lieu à la Quoti-
dienne^ en qualité de rédacteur pour la lit-
térature. Il a fait représenter aux théâtres du
Vaudeville, des .Variétés et des Boulevards
beaucoup de pièces dont quelques-unes ont
obtenu du succès. Depuis 1823 jusqu'en 1836,
il eut la direction privilégiée do théâtre de la
Porte-Saint- Martin. On a de lui deux petits
écrits, dont le premier a pour titre : Lettre à
un compositeur français, sur l'état actuel
de l'Opéra; Paris, Barba, 1837, in-8o de
quarante -quatre pages, et l'autre : De
rOpérai Paris, Baudouin, 1837, in-8<> de
trente-deux pages. J'ai donné, dans la Revue
musicale ( 1. 1" ), des analyses de ces opus-
cules. Merle est mort à Paris, le 18 fé-
vrier 1853.
MERLIIX (...), mécanicien anglais, a in-
venté à. Londres, en 1770, une machine pour
noter la musique, qu'il a envoyée au prince de
Ga1it2iD, à Pétersbourg; mais les difflcuKés
de la traduction des signes firent renoncer à
cette machine, sur laquelle on trouve une no- :
tice dans le Correspondant musical dé Spire,
année 1703, p. 308.
]IIERLOG(JoLEs), professeur de musique
â l'école supérieure des filles, à Magdebourg,
est auteur d'un livce d'enseignemen^iémen-
taire, intitulé : Theoretisch-praktisches Ge-
sangS'Cursuê (Cours de chant théorique et
pratique); Magdebourg, Heinrichsbofen, 1855.
Ce cours est divisé en quatre degrés : le pre-
mier, pour les enfants de huit à neuf ans j le
second, d'enseignement moyen, pour ceux de
dix à onze ans; le troisième, également d'en-
seignement moyen, pour l'âge de douze à
treize ans, et le dernier, pour l'enseignement
supérieur, de treize à quinze ans. A cet ou-
vrage, M. Merling en a fait succéder un autre
qui a pour titre ; Der Gesang in der Schule,
seine Bedeutung und Behandlung, etc. (le
Chant dans les écoles, son importance, et l'ap-
plication qu'on peut en faire, etc.); Leipsick,
1856, un volume in-8«. Ce livre est l'œuvre
d'un esprit distingué, dont les vues sont philo-
sophiques. Ainsi que le dit M. Merling (p. 7),
c'est le commentaire du Cours de chant théo-
rique et pratique. Je n'ai pas de renseigne-
ment sur l'auteur de ces ouvrages.
MERIHET (l'abbé Louis-FaiRçois-EavA-
ruel), né le 35 janvier 1763, â Desertin,
bourg du hameau de Rouchoux (Jura), a été
d'abord professeur de belles-lettres â l'école
centrale du département de l'Ain, puis au
Lycée de Moulins, membre de l'Académie dé
Montauban, et de la Société des sciences et
arts de Grenoble. Il est mort à Saint-Claude,
le 37 août 1335. Ce littérateur a publié : ZeN
tres sur la musique modernes Bourg, 1797.
in-8».
MEIIMET (Lovis BOLLIOUD DE).
^oyejsBOLUOUB DE MERIHET (Louis).
MEIIIIIGK(Abrolo), organiste de l'église
paroissiale de Cirencester, dans le comté de
Glocester, occupait cette position avant 1836.
II est mort dans celte ville, en 1845. Cet ar-
tiste s'est fait connaître par la traduction an-
glaise des œuvres didactiques^ d' Al brechts-
berger, dont la deuxième édition, augmentée
d'une préface nouvelle, de notes et d'un vo-
lumineux index, a été donnée par M. John
Bishop, de Cheltenham, sous ce titre : Method
of ffarmony, figured Base and Composi
tion, adapted for self instruction, etc. ; Lon-
dres, Rob. Cocks et C« (sans date), deux volumes
gr. in-8«.
MERSEIVIVE (le P. Mabir). Si la persé-
vérance et l'activité dans le travail suflisaient
pour conduire un écrivain â la gloire, nul
n'aurait plus de droits â la célébrité que le
P. Mersenne, religieux minime de la Place-
Royale de Paris, sous le règne de Louis XIII.
Malheureusement ce bon moine, fort savant
d'ailleurs, n'était pas de trop bon sens,
selon l'opinion d'un critique, et l'on ne peut
nier que le critique ait raison. Le P. Mer-
senne a laissé beaucoup d'ouvrages volumi-
neux qui attestent son courage et sa patience :
mais les choses utiles qu'on y trouve sont
noyées dans une multitude d'extravagances
plus étonnantes encore que l'étendue des con-
naissances de celui qui les a imaginées. Au
reste, ses défauts tiennent un peu de son
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96
MERSENNE
temps, où la philosophie des sciences n'existait
point encore, en dépit du génie cl des efforts de
Bescai'tes. Le jugement qu'on porte aujour-
d'hui des ouvrages du P. Mersenno n'était pas
celui de ses contemporains. Le P. Parran le
considère comme un excellent théoricien de
musique (1), et dit qu'il ne laisse rien à désirer
sur la partie spéculative de son art. Le jésuite
Kircber, qui fait son éloge en quatre mots (2),
Fir interpaucos summus, ajoute que son
ouvrage intitulé : Harmonie universelle est
justement estimé, mais que Pauteur s'y est
plus attaché à la philosophie des sons qu'à la
pratique de la musique. La Molhe Le Vayer,
ce sceptique si peu complimenteur, a donné
aussi de grands éloges au P. Mersenne, en lui
envoyant son Discours sceptique de la mu-
sique (3) : « Je reconnais, dit-il, que vous
« avez eu- des pensées si relevées sur la mu-
« sique, que l'antiquité ne nous en Tournit
« pas dépareilles... Vos profondes réflexions
u sur celte* charmante partie des mathéma-
« tiques ne laissent aucune espérance d'y
tt pouvoir rien ajouter à l'avenir, comme elles
u ont surpassé de beaucoup tout ce que les
« siècles passés nous avaient donné, n
La vie simple, uniforme et tranquille du
P. Mersenne ne fournit guère de matériaux
pour une biographie; c'est de lui qu'on peut
dire avec jus|^sse que son histoire n'est autre
que celle de ses ouvrages. Né au bour^d'Oizé,
dans le Maine, le 8 septembre 1588, il fil de
bonnes éludes au collège du .Mans, et alla les
achever à La Flèche. Entré dans l'ordre des
Minimes, il en prit l'habit dans le couVenl
Notre-Dame-de-Grâce , près de Paris, le
17 juillet 1611, fit son noviciat à Meaux, re-
vint à Paris suivre des cours de théologie et
de langue hébraïque, et fut ordonné prêtre
par Mgr de GondI, en 1613. Plus lard, ses su-
périeurs l'envoyèrent à Ne vers pour y ensei-
gner la philosophie dans le couvent de son
ordre, dont il fut nommé supérieur. De retour
à Paris, il se livra à de grands travaux sur la
philosophie, les mathématiques et la musique.
Trois fois il visita ritalie et y fréquenta les sa-
vants les plus distingués. On place les époques
de ces voyages en 1640, 1041 cl 1645. Lié
d'amitié avec Descartes, Pascal le père, Rober-
val, Peiresc, cl la plupart des savants et des
hommes célèbres de son temps, il prit part
aux découvertes les plus imiiortantcs qui
furent faites à celte époque, et entretint une
(I) Musique lliéor. et pral., p. 6.
Ci; Musurg. univers, prœf. ï, p. 4.
O) T. IV de SCS œuvres, p. 22. Paris, IGCO.
active correspondance avec Doni, Huygens et
beaucoup d'autres savants hommes de l'Italie,
de l'Angleterre et de la Hollande. Se livrant k
des expériences multipliées sur des objets de
la physique, il passait une partie de son temps
dans les ateliers ou dans le cabinet des artistes
puis prenait des notes sur tout ce qu'il avait
recueilli de faits et d'observations. La douceur
de son caractère, sa bienveillance habituelle,
disposaient tous ceux qui le connaissaient à
élre de ses amis et à l'aider dans ses travaux.
C'est ainsi qu'il passa sa vie, et qu'il arriva au
terme de sa carrière, à l'âge de soixante ans.
Il mourut, le l*' septembre 1648, des suites
d'une opération douloureuse.
L'un des premiers ouvrages de Mersenne
relatifs à la musique est celui qui a pour ti^re :
La Vérité des sciences (Paris, 1625, in-4o);
ce livre est le moins connu de tous ceux qu'il
a publiés. Il roule presque tout entier sur la
certitude des principes de la musique, et tend
à prouver que cet art repose sur une science
réelle. C'est surtout à l'examen àe l'objection
suivante que le P. Mersenne se livre : a La
« musique n'est rien qu'apparence, puisque
a ce que je trouve agréable, uû autre le trouve
« détestable. L'on ne donne aucune raison
« pourquoi l'octave, la quinte et la quarte
u sont plutôt consonnances qu'une septième
a ou une seconde. Peut-être que celles-ci sont
« les vraies consonnances, et que les autres
u sont les dissonances; car si ce nombre-là
« convient à l'un, celui-là plaira à l'autre. «
Le P. Mersenne, pour répondre à celle objec-
tion, entre dans une longue discussion sur les
nombres, les rapports des intervalles et les
proportions. Du milieu d'un fatras de paroles
inutiles surgit cependant une idée dont Euler
et d'autres grands géomètres se sont enaparés,
savoir : qu'un intervalle est d'autant mieux
consonnant que les rapports des sons qui le
constituent sont plus simples. Le calcul des
longueurs des cordes et du nombre de leurs
vibrations lui sert à démontrer cette vérité
dont on attribue la découverte à Pythagore,
mais qui ne se trouve établie d'une manière
positive, pour la première fois, que dans l'écrit
de Mersenne. Ce moine est revenu sur le même
objet dans la deuxième de ses Questions har-
moniques (Paris, 1654, in-8«), p. 80 : elle est
ainsi énoncée : j^ savoir si la mtisique est
une science j et si elle a des principes certains
et évidents; mais il y abandonne le calcul
pour se livrer à l'cxiiosé de quelques faits his-
toriques où il fait preuve de plus de crédulité
que de critique.
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MERSENNE
97
Le projet d*un grand ouvrage qui devait
embrasser toutes les parties de la musique oc-
cupait le P. Mersenoe. Ce livre devait avoir
pour titre : Traité de l'harmonie universelle.
En 1637, II en publia un premier essai en un
▼olume in-8«, sous ce titre : Traité de Vhar-
tnonie universelle, où est contenue la musique
théorique et pratique des anciens et ma-
demesj avec les causes de ses effets : enrichie
de raisons prises de la philosophie et de la
musique (Paris, Guillaume Baudry). Ce vo-
lume, divisé en deux livres, renferme quatre
cent quitre -vingt-sept pages , non compris
les épltres, les sommaires et les préfaces. On
n'y voit pas le nom du P. Mersenne au fronti-
spice, mais il se trouve au bas de TépUre dédi-
catoire du premier livre, à monsieur du Re-
fuge, et de celle du second, à monsieur Cou tel,
conseiller en la Cour des aides. Après la pre-
mière épltre, on trouve une préface générale,
puis le sommaire des seize livres dont Tou-
vrage devait être composé. Ce .sommaire est
suivi de la préface du premier livre et de la
table des théorèmes de ce livre, au nombre de
trente. Vient ensuite le texte du premier livre,
Qui contient ce qu'enseignent Euclide, Pto-
lémée, Bacchius, Boèce, Guy Aretin, Faher,
Glarean, Folian, Zarlin, Satinas, Galilée,
Zé'Illuminato, Cerone, etc. , et plusieurs
autres choses qui n'ont point été traitées
jusques à présent. Dans ce premier livre, le
P. Hersenne a donné une assez mauvaise tra-
duction française^ de l'Introduction à la mu-
sique de Bacchius, et de la musique d'Euclide.
Après répUre du second livre, on trouve la
préface et la table des théorèmes, au nombre
de quinze. Le texte de ce second livre com-
mence à la page 305.
Je possède un exemplaire de ce volume qui
est terminé par Tapprobation manuscrite et
autographe de François de la Noue, et de
F. Martin Hérissé, théologiens de Tordre des
Minimes, approbation qui se trouve imprimée
dans les autres exemplaires : il y a donc
lieu de croire que celui-ci est Texemplaire
de Hersenne , formé des bonnes feuilles
d'épreuves.
Il y a des exemplaires de cet ouvrage qui
portent, comme celui-ci, la date de 1637 et
qui sont évidemment de la même édition,
quoiqu'il s'y trouve des différences assez re-
marquables, dont voici l'indication :
1« Après ces mots du titre : De la philoso-
phie et des mathématiques f on trouve ceux-
ci : par le sieur de Sermes. C'est le nom sous
lequel s'est caché plusieurs fois le P. Mersenne.
BfOCR. OHIV. DES BUSICIEXS. T. TI.
20 Au lieu de l'épUre à monsieur du Re-
fuge, on trouve une épltre dédicaloirede Vùdï-
leur G. Baudry à Pierre d'Alméras, conseiller
d'État.
30 La préface générale n'y est pas, mais
après Tépllre à Pierre d'Alméras vient le
sommaire des seize livres de la musique ,
la préface ^du premier livre, la table des
théorèmes, puis, enfin, le corps de l'ouvrage.
4° Le titre du second livre porte aussi le
nom du sieur de Sermes.
5<> On ne trouve pas dans ces exemplaires
l'épltre dédicatoire à M. Coutel; mais immé-
diatement après le titre, viept la table des
théorèmes du second livre suivie de la préface
au lieu d'en être précédée. Après cette préface,
vient l'extrait du privilège du roi qui n'est
dans les autres exemplaires qu'à la fin de
l'ouvrage. Enfin, le texte du livre suit celte
pièce, et ce texte se termine, à la page 477, par
ces mots : la lumière de la gloire. Tout ce
, qui suit dans les autres exemplaires manque
d^n^ ceux-ci. On n'y trouve pas non plus
l'avertissement au lecteur, où le P. Mersenne
se plaint des critiques qu'on a faites de son
ouvrage ; d'où il parait que les exemplaires au
nom de de Sermes sont les premiers qui ont
été publiés et qu'on a mis des cartons aux
autres.
Forkel n'a pas connu cet ouvrage du
P. Mersenne; quant à Lichtenthal, il a défi-
guré le nom de de Sermes en celui de F, de
Sermisi (BibL délia mus., t. IV, p. 220), et il
n'a pas su quelle est la matière traitée dans le
livre dont il s'agit.
Rien n'était plus difficile pour le P. Mer-
senne que de se renfermer dans le sujet qu'il
voulait traiter; son esprit ne pouvait s'accom-
moder de l'ordre dans les idées, et toujours il
se laissait entraîner à parler de choses qui
n'avaient qu'un rapport fort éloigné à l'objet
du livre qu'il écrivait. C'est ainsi qu'on lui
voit proposer, dans le second livre de l'ouvrage
dont il vient d'être parlé, une multitude de
questions oiseuses ou qui n'ont qu'un rapport
éloigné avec l'objet de son ouvrage.
C'est encore celte divagation de l'esprit du
P. Mersenne qui l'a conduit à écrire, comme
préliminaires de son grand Traité de l'harmo-
nie, deux petits livres, dont l'un a pour titre :
Q^testions harmoniques, dans lesquelles sont
contenues plusieurs choses remarquables
pour la physique, pour la morale et pour les
autres sciences (Paris, Jacques Yillery, 1634,
in-8<>), et l'autre : Les Préludes de l'harmonie
universelle, ou questions curieuses, utiles
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MERSENNE
aux prédicateurs , aux théologiens, aux as-
trologues, aux médecins et aux philosophes,
composées par le L. P. M. M. (Paris, Henri
Guenon, 1634, in-8<>). Dans le premier de ces
livres, le P. Mersenne examine en deux cent
soixante-seize pages les questions suivantes :
l» A savoir si la musique est agréable, si les
hommes savants y doivent prendre plaisir,
et quel jugement Von doit faire de ceux qui
ne s'y plaisent pas, et qui la méprisent ou
qui la haïssent, à*» A savoir si la musique est
une science, et si elle a des principes cer-
tains et évidents. 5» A savoir s'il appar-
tient plutôt aux maîtres de musique et à ceux
qui sont savants en cette science déjuger de
la bonté des airs et des concerts, qu^aux
ignorants qui ne savent pas la musique.
i^ A savoir si la pratique de la musique est
préférable à la théorie, et si l'on doit faire
plus d'état de celui qui ne sait que composer
ou chanter que de celui qui sait les raisons
de la musique.
Le livre des Préludes de l'harmonie est en-
core plus ridicule, car on y voit le P. Mer-
senne traiter sérieusement des questions telles
que celles-ci : \^ Quelle doit être la constitu-
tion du ciel, ou V horoscope d'un parfait
musicien? ^ Quels sont les fondements de
l'astrologie judiciaire par rapport à la mu-
sique? 30 A savoir si le tempérament du
parfait musicien doit être sanguin, phleg-
matique, bilieux ou mélancolique, pour pou-
voir chanter ou composer les plus beaux airs
qui soient possibles, etc., etc. On pourrait
croire que Phomme qui employait son temps
à écrire sur de pareils sujets était incapable de
rien Taire de sérieux : on se tromperait néan-
moins; le grand Traité de Vharmonie uni-
verselle de Mersenne est un vaste répertoire
où Ton trouve une multitude de renseigne-
ments fort utiles, qu*on chercherait vainement
ailleurs, sur des objets d*ua haut intérêt, sous
le rapport de rhistoire de la musique. Ces
bonnes choses, à la vérité, sont mêlées à
beaucoup de futilités; mais avec de la patience
on parvient à écarter ce qui est sans valeur et
à faire profit de ce qui concerne Part.
On a aussi deux autres petits traités de
Mersenne, où il y a quelque chose sur la mu-
sique; le premier a pour titre : Questions
théologiques, physiques, morales et mathé-
matiques j Paris, 1034, in-8*. L'autre : Les
mécaniques de Galilée, avec plusieurs addi-
tions, traduites de l'italien; Paris, 1634,
in-8°.
Tel que Mersenne Tavait'conçu ca 1637,
son grand ouvrage devait être composé de
seize livres, ainsi que le prouve le sommaire
qui se trouve dans le volume dont j*ai donné
la description. De ces seize livres, il n*en fut
publié que deux, dans le format de ce volume;
et, à Texceplion des deux petits traités des
Questions harmoniques et des Préludes de
l'harmonie universelle qui parurent en 1634,
Mersenne ne publia plus rien de son grand
ouvrage projeté jusqu'en 1635, où il donna
un livre du même genre, sous ce litre :
F. Marini Mersenni ordinis Minim, Har-
monicorum libri XI J. Lutetix Parisiorum,
Pétri Ballardi typographi regii charade^
ribus harmonicis , sumptibus Guillielmi
Baudry ; infol. de cent quatre-vingt-quatre
pages pour les huit premiers livres, et de cent
soixante- huit pages pour les quatre suivants,
sans y comprendre huit pages de préface,
d'avertissement et d'errata. II y a des exem-
plaires de cet ouvrage et de la même édition
qui portent là date de 1636, et dans lesquelles
il n'y a d'autre différence que l'addition de
quatre propositions avec leurs démonstrations
relatives au mouvement de la lumière, dans
la préface.
Bien que cet ouvrage n'ait été publié qu'en
1635, on voit par le privilège et par l'appro-
bation des théologiens que le manuscrit était
terminé en 1629. Peut-être y a-t-il des exem-
plaires dont le frontispice porte cette date,
mais je n'en ai jamais vu, et aucun auteur
n'en a parlé. En 1648, Mersenne, après avoir
refondu quelques parties de son livre, d'après
son Traité français de l'harmonie universelle,
en donna une édition nouvelle sous ce titre :
ffarmonicorum libri XII, in quibus agitur
de sonorum natura, catisis et effectibus : de
consonantiis, dissonantiis, rationibus, ge-
neribus, modis, cantibus, compositione,
orbisque totius harmonicis instrumentis.
Lutetiœ Parisiorum, Guill. Baudry, in-fol.
Il parait que cette édition fut faite aux frais
de Baudry, de Gramoisy et de Robert Ballard,
et qu'ils s'en partagèrent le tirage, car on en
trouve des exemplaires avec le nom de chacun
de ces trois éditeurs. Dans quelques-uns, le
frontispice est noir; dans d'autres, il est en
caractères alternativement rouges et noirs.
Forkel (Litterat. der Musik, p. 407) et Lich-
tenlhal (/>ûcton. e Bibliog. délia musiea,
t. IV, p. 310) disent qu'on a donné, en 1659,
comme une troisième édition du même livre
corrigée et augmentée {editio nova, auda et
eorrecta) des exemplaires dont on n'avait
changé que le frontispice ; je doute de l'exis-
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MERSENNE
99
tence de ces exemplaires ainsi changés, car le
P. Mersenne ayant cessé de vivre peu de mois
après la publication de la deuxième édition,
il était évident quMl n*avait point eu le temps
de la corriger pour en préparer une troisième,
et personne n*aurait été assez hardi pour ha-
sarder cette fausseté littéraire.
Je ne dois point passer sous silence une
autre erreur à laquelle le Traité des ffarmO"
niqws de Mersenne a donné lieu. On dit,
dans le deuxième volume du Dictionnaire
4es mu9icien$, publié à Paris, en 1810-1811,
que ce traité latin est une espèce d*abrégé du
grand traité français de VBarmonie univer^
selle du même auteur. Il suffit de comparer
les deux ouvrages pour se convaincre que Tun
n*est pas Tabrégé de Tautre; il y a dans le
latin beaucoup de choses qui ne sont pas dans
le français. D'ailleurs, on vient de voir que
le Traité des ffartnoniqties éUit écrit en
1629, et la lettre de Mersenne à Peiresc, qui
a été publiée dans la sixième année de la
i^et^ue mtwica/e; démontre qtt*en 1635 il tra*
vaillait concurremment à la rédaction et à
rimpressioD de son grand ou?rage français et
latin. Lichtenthal dit {loeoeit,) que de son livre
ce dernier contient seulement quelques livres
de V Harmonie universelle française; cette
assertion n*est pas plus'vraie que Tautre ; au-
cun livre de Tun de ces ouvrages n*est inté-
gralement dans rautre. Sans doute il s*y
trouve des choses communes à Tun et à Tautre,
car il était impossible qu'il n*y en eût pas ;
mais c'est le même fonds d'idées traité de
manière différente.
Le Traité de VNarmonieuniverselle, publié
en 1627, ne contient que deux des seize livres
qu'il devait renfermer. Voici comme Mersenne
donne le sommaire de ces livres.
tt Le premier livre contient les définitions,
« divisions, espèces et parties de la musique,
« explique la théorie et la pratique des Grecs
« et des modernes, les huit tons de Téglise,
« les douze modes de musique, et le genre
« diatonic, chromatic et enharmonie.
« Le second compare les sons, les conson-
« nances, et ce qui appartient à la musique,
« aux diverses espèces de vers, aux couleurs,
« aux saveurs, aux figures, et à tout ce qui se
« rencontre dans la nature, dans les sciences
« et dans les arts libéraux, et déclare quelle
« harmonie font les planètes quand on con-
« sidère leurs distances, leurs grandeurs ou
« leurs mouvements. »
Aucune des choses du premier livre ne se
irouve ni dans le traité latin des Harmoni-
ques, ni dans le grand ouvrage de V Har-
monie universelle ; en sorte qu'il est néces<-
saire de joindre à ces deux livres celui qui a
été publié en 1627. Quant au contenu du se-
cond livre de celui-ci, on en retrouve quelque
chose, mais, dans un autre ordre et expliqua
d'une autre manière, dans le grand traité fran-
çais, au dernier livre intitulé : De l'utilité de
l\harmonie.
Le troisième livre de l'ouvrage dont les deux
premiers ont été publiés en 1627 devait traiter
de la nature et des effets de toutes sortes de
sons; cette matière est celle du premier livre
du traité latin des Harmoniqws, et du grand
traité de V Harmonie universelle qui parut en
1636 ; mais, dans le premier plan de Mer-
senne, il devait établir la comparaison de la
théorie de l'écho avec celle des rayons lumi-
neux, et traiter de l'optique, de la catoptrique
et de la dioptrique ; or il n'y a pas un mot de
cela dans le Traité des Harmoniques, et l'on
ne trouve, dans le grand Traité de l'Harmonie
universelle, que la vingt-neuvième proposition
du premier livre où les rapports des rayons
sonores soient établis. Quant aux sommaires
des autres livres indiqués dans le Traité de
l'Harmonie universelle publié en 1627^ il
n'en a été conservé que peu de chose dans les
deux autres grands ouvrages, et l'on voit avec
évidence, par la comparaison de ces trois
traités, que les idées de Mersenne se modi-
fiaient sans cesse sur un sujet qui l'occupa
toute sa vie. Ainsi, ce qui, dans le premier
plan, devait fournir la matière du treizième
livre, est devenu l'objet du petit traité d'as-
trologie judiciaire connu sous le nom des
Préludes de Vharmonie universelle. Il est
vraisemblable que les conseils de Doni auront
déterminé Mersenne à renoncer au projet des
quinzième et seizième livres. Le premier de-
vait montrer que la philosophie morale est
l'harmonie de l'esprit, dont les cordes sont
kauuées ou baissées par les vérité ou par les
vices, et qu'on peut arriver à la perfection
de la vertu par la musique; et le dernier
était destiné à expliquer l'harmonie des bien-
heureux et à examiner si on se servira de la
musique des voix et des instruments en Pa-
radis quand les saincts auront repris leurs
corps au jugement général. Ce sont ces idées
bizarres qui faisaient dire à Saumaise, dans
sa vingt-neuvième lettre à Peiresc : « Pour le
« Père Mersenne, je n'attends pas grand'chose
tt de lui ; il est homme de grande lecture, mais
« il ne me semble pas écrire avec trop de ju-
tt gement. »
7.
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100
MERSENNE
Le (l'ailé latin des Jlarmoniques est le
plus satisfaisant des ouvrages de Mersenne,
sous le rapport de Tordre des idées et sous
celui de la convenance des détails p^Tr rapport
au sujet. Les propositions y sont énoncées
avec netteté et développées avec précision.
Le style en est d*aiHeurs bien préférable à
celui des ouvrages du même auteur écrits en
français. Le premier livre traite de la nature
et des propriétés du son ; le second, des causes
du son et des corps qui le produisent; le troi-
sième, des cordes métalliques et autres; le
quatrième, des consonnances ; le cinquième,
des dissonances; le sixième, des diverses
espèces de consonnances qui déterminent les
modes et les genres ; le septième, des chants
ou mélodies, de leur nombre, de leurs parties
et de leurs espèces ; le huitième, de la compo-
sition, de i*art du chant et de la voix. La
seconde partie de Pouvrage traite des instru-
ments, en quatre livres : le premier est relatif
aux instruments à cordes ; le second, aux in-
struments à vent ; le troisième, à Torgoe, et le
quatrième aux cloches, aux cynibales, tam-
bours et autres instruments de percussion.
Dans ce Traité des Harmoniques du P. Ker-
senne, il se trouve plusieurs choses assez
remarquables^ auxquelles les écrivains sur la
musique des temps. postérieurs ne me sem-
blent pas avoir fait assez d'attention. La pre-
mière est une proposition du deuxième livre
(prop. 8, page 12, édit. 1635), dans laquelle
Hersenne dit que pour qu'une corde passe
d'un son à un autre plus aigu, il faut qu*elle
soit tendue par une force qui soit en raison
plus que double de l'intervalle auquel on veut
faire arriver le son. Par exemple, pour faire
arriver une corde tendue par un poids d*nne
livre à l'octave du son qu'elle produit et dont
l'intervalle se représente par 2, il ne faut
pas seulement un poids de quatre livres, double
de deux ; mais il faut y ajouter un quart de livre,
c'est-à-dire un seizième en sus du poids total.
Sans connaître le théorème de Mersenne,
Savart est arrivé aux mêmes résultats par
des expériences multipliées et délicates sur
les poids tendants, sur les longueurs des
cordes, sur les colonnes d'air vibrant dans des
tuyaux ouverts par les deux bouts, et sur les
dimensions des plaques mises en vibration
par le frottement. Il en a déduit des théories
^nouvelles. L'abbé Roussier, qui ne parait pas
avoir lu le livre de Mersenne, avait cependant
quelque notion de cela {voyez Roussier).
C'est aussi dans le même ouvrage que Mer-
senne a fait remarquer (liv. IV, page 60} que
Jean de Murs ou de Mûris est le premier de»
écrivains du moyen âge sur la musique qui a
soupçonné que les tierces majeures et mi-
neures, ainsi que leurs multiples, sont de»
consonnances ; celte remarque est fort juste,
car on sait que, par une singularité de leurs
habitudes, les musiciens des onzième, dou-
zième et treizième siècles ne considéraient
comme consoûnances que les quintes, les
quartes et les octaves ; leur plaisir à entendre
ces intervalles était si grand, qu'ils n'hési-
taient pas à en faire de longues suites dans
leur diaphonie.
Enfln, le Traité des Jlarmoniques de Her-
senne me parait être le plus ancien ouvrage
où l'on trouve le nom de si pour la septième
note de la gamme. Il nMgnorait pas l'exis-
tence de la hocédisation des Flamands dans
laquelle cette note était appelée ni, car il en
parle clairement ; mais il ajoute que Le Maire^
vir admodum eruditus, dit-il, assurait, de
son temps, avoir inventé le nom de si depuis
trente ans (c'est-à-dire vers 1605), quoique les
autres musiciens ne voulussent point en con-
venir. A l'égard de l'usage de nommer la
septième note si quand elle était par bécarre,
et sa quand elle était par bémol, Mersenne
dit, dans son Harmonie universelle (avertis-
sement du 5« livre de la composition), qu^eile
a été inventée ou mise en pratique en France
par Gilles Granjan, maître écrivain de la Tille
de Sens, vers 1630. Il est donc évident que
Jacques Bonnet se trompe lorsqaMl dit {Hist^
de la Mus. ^ 1. 1, p. S4) que l'usage du si pour
la septième note fut introduit en France, ea
1675, par un cordelier de l'^t7e Maria, et
qu'un écrivain cité dans le Journal de Tré*
voux (sept. 1757, p. 1564) n'est pas plus
fondé à attribuer l'invention du nom de cette
note à Métru, organiste et maître de chant de
Paris, en 1676. Tel est ce Traité des Harmo-
niques du P. Mersenne, dont beaucoup d'au-
teurs ont parlé sans l'avoir lu et sans l'avoir
comparé aux autres ouvrages du même écri-
vain sur le même sujet.
Il est difflcile de comprendre comment, à
l'époque où Mersenne écrivait, il s'est trouvé
un libraire assez hardi pour faire les dépense»
énormes occasionnées par l'impression du
grand ouvrage médité depuis longtemps par
cet auteur, et qui parut enfin en 1656, sous ce
titre : Harmonie universelle^ contenant la
théorie et la pratique de la musique, où il est
traité de la nature des sons, et des mouve^
ments, des consonnances, des dissonances,
des genres, des modes, de la composition, do
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MERSENNE
101
ia voix, des chants, et de toutes sortes d'tn-
struments harmoniques, In-fol. (Paris, Se-
baslien Gramoisy), Cet éDorme volume, dont
la seconde partie fut publiée en 1637, contient
plus de 1500 pages et renferme une immense
quantité de planches gravées, d'exemples de
musique et de gravures en bois dont la fabri-
cation a dû coûter beaucoup d'argent. De nos
Jours, le nombre de personnes qui font de la
musique une étude particulière est peut-être
cent fois plus considérable qu'au temps de
Mersenne; cependant ia publication d'un livre
aussi volumineux que le sien serait à peu près
impossible aujourd'hui ; il ne se trouverait pas
un libraire assez hasardeux pour l'entre-
prendre.
VHarmonie universelle est divisée en dix-
neuf livres qui forment plusieurs traités.
Le Traité de la nature des sons et des mou-
vements de toutes sortes de corps renferme
trois livres : l^ De la nature et des propriétés
xies sons; â<>Des mouvements de toutes sortes
4le corps î 3» Du mouvement, de la tension, de
la force, de la pesanteur et des autres pro-
priétés des cordes harmoniques et des autres
«orps. Ces trois livres sont suivis d'un Traité
de mécanique, qui n'est pas du P. Mersenne,
mais de Roberval. L'introduction de ce traité
de mécanique dans VJÏarmonie universelle
est une de ces idées bizarres qui ne se sont
rencontrées que dans la tête du P. Mersenne.
Le Traité de la voix et des chants vient
ensuite; il est composé de deux livres dont le
premier traite de la voix, des parties qui ser-
vent à la former, de la définition de ses pro-
priétés et de l'auXe : le second livre traite des
cliants proprement dits. Le quatrième traité,
divisé en cinq livres , a pour objet ; l» les
consoanances, 3^ les dissonances, 3^ les genres
et les modes, 4» la composition, S*» le con-
trepoint. Un sixième livre, relatif à VJrt de
bien chanter, termine ce traité.
Le Traité des instruments est divisé en
sept livres. Le premier traite du monocorde,
de ses divisions, de la théorie des intervalles
et des tensions des cordes. Là se trouve encore
une de ces choses qui peuvent faire douter du
l)on sens du P. Mersenne; c'est la onzième pro-
position ainsi conçue : Déterminer le nombre
des aspects dont les astres regardent la terre,
£t les consonnances auxquelles ils répondent.
Le second livre traite des diverses espèces de
Jutbs, de guitares et de cistres; le troisième,
de r^pittctle, du clavecin et de plusieurs
instruments du même genre. On y trouve cette
prot)osiiion singulière : Un homme sourd
peut accorder le luth, la viole, Vépinette, et
les autres instruments à chordes, et trouver
tels sons qu'il voudra, sHlcognoist la lon-
gueur et grosseur des chordes.
Le quatrième livre traite des instruments
-à archet tels que le violon et les diverses
espèces de violes. Quelques morceaux de
musique instrumentale du commencement du
dix-septième siècle, à cinq et à six parties, se
trouvent dans ce livre ; ce sont des monuments
assez curieux de l'art. On ne sait pourquoi
Mersenne y a placé aussi la description des
instruments de la Chine et de l'Inde dont il
s'était procuré des figures.
Le cinquième livre traite de tous les instru-
ments à vent en usage au temps où Mersenne
vivait. Outre la figure de ces instruments, on
y trouve une pavane à six parties pour être
Jouée par les grands hautbois, bassons, cour-
tauts et cervelats (sortes de bassons et de
hautbois de cette époque).
Le sixième livre est relatif à toutes les
parties de l'orgue. Le septième traite des in-
struments de percussion. Le dernier livre de
l'ouvrage est celui qui a pour titre De Vutilité
de Vharmonie, C'est là que le P. Mersenne
donne carrière à son imagination, et se livre
sans réserve à toutes ses rêveries. Mille choses
étrangères à la musique s'y trouvent. Par
exemple, la septième proposition a pour objet
d'expliquer plusieurs paradoxes de la vitesse
des mouvements en faveur des maîtres ou
généraux de l'artillerie, A la suite de ce
livre, on trouve des observations phjrsiques et
mathématiques dont quelques-unes sont rela-
tives à la musique, mais dont le plus grand
nombre est étranger à cet art.
Malgré ses défauts, qui sont considérables,
V Harmonie universelle du P. Mersenne sera
toujours considérée comme un livre de grande
utilité sous le rapport de l'histoire de la mu-
sique, et particulièrement de la musique du
dix-septième siècle. Sans doute, elle est bien
inférieure à l'ouvrage que Céronc a publié en
espagnol; à Naples, en 1GI3, sous le rapport
de la théorie et de la pratique de l'art; mais
on y trouve une immense quaniitc île rensei-
gnements historiques qu'on chercherait vaine-
ment dans le livre de Cerone, soit sur les in-
struments, soit sur les artistes et les autres cu-
riosités musicales du dix-sepiième siècle. Sans
lui, on ne saurait rien de beaucoup de musiciens
français de son temps dont les ouvrages se sont
perdus, ou dont les talents d'exécution sont
tombés dans l'oubli. Nul auteur, par exemple,
n'a parlé de la méthode de chant de Des Ar-
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402
MERSENNE - MERULA
gués, géomètre contemporain de Hersenne^
Houlinié, Picot et Formé, maîtres de musique
de la chapelle et de la chambre du roi, ne se-
raient pas connus comme des compositeurs
renommés de leur temps si le P. Mersenne
D*en avait parlé ; sans lui, on ne saurait pas que
Roquette, organiste de Notre-Dame, et Vin-
cent, ont été d^babiles maîtres de composition;
Frémaut, maître de musique de la cathédrale
de Paris, Bousignac et plusieurs autres au-
teurs de musique d*église seraient inconnus,*
on ne saurait pas que dans les premières an-
nées du dix-septième siècle les plus célèbres
luthistes furent Jean Yosmény et son frère,
Charles et Jacques Hedington, Écossais, le
Polonais et Julien Périchon, de Paris, ni qu*ils
eurent pour successeurs TÊnclos, père de la
belle Ninon , Hérande , ]es Gautier, et plu-
sieurs autres. Ce n*est pas seulement sur les
musiciens français que H ersenne nous fournit
une foule de renseignements utiles; nous lai
sommes aussi redevables de détails intéres-
sants sur plusieurs artistes célèbres de ritalie.
Ainsi il est le seul auteur qui nous apprenne
Texistence d*un Traité de Part du chant, pu-
blié à Florence, en 1621, par Jules Caccini,
auteur de VEuridice; et, chose singulière,
aucun bibliographie n'a parlé, d'après Mer-
senne, de ce livre qui serait aujourd'hui d'un
haut intérêt et qui parait être devenu d'une
rareté excessive. Toutefois, il se peut qu'il
n'ait voulu parler que de la préface placée
par Caccini en télé de ses JVuove musiche
{voyez CACCiRi),dans ses éditions de Florence,
1601; de Tenise, 1607; de la même ville,
1615, ou peut-être encore d'une autre édition
du même ouvrage publiée à Florence, en 1614,
avec de grands changements, particulièrement
en ce qui concerne l'art du chant, et dont on
doit la connaissance à M. Gaétan Gaspari ,
bibliothécaire du Lycée musical de Bologne.
Dans cette hypothèse, le traité dn chant de
Caccini, imprimé à Venise, en 1621, serait
une réimpression, en totalité ou en partie, de
l'édition de Florence, 1614. C'est eucore à
Mersenne qu'on doit les premiers renseigne-
ments sur le livre si rare et si curieux de La
Fontegara de Sylvestre Ganassi del Fontego,
dont l'abbé Baini a donné, depuis, une notice
plus étendue dans ses mémoires sur la vie et
les ouvrages de Palestrina.
C'est sans doute aux qualités du livre du
P. Mersenne, jointes à sa grande rareté, qu'il
faut attribuer le prix élevé qu'il a conservé
dans les ventes. Toutefois De Bure s*est lour-
dement trompé quand il a dit que ce livre est
le plus rare de tous ceux qui ont paru sur la
musique {Bibliog. tnsfruct.); car on pourrait
en citer cinquante qu^il serait plus difficile de
se procurer. De Bure n'entendait rien à U lit-
térature de la musique.
Outre les ouvrages dont J*at parlé précédem-
ment, on a encore du P. Mersenne un travail
relatif à la musique dans son livre volumi-
neux, intitulé : Quxstiones ceUberrimaf in
Genesim (Paris, 1623, in-folio). A l'occasion
de ce passage de l'Écriture: Et nomen fratris
ejus Jubal, Ipse fuit pater eanentium ci-
thara et organo, Mersenne traite de la mu-
sique en général, et particulièrement de celle
des Hébreux. Ce travail est celui ou cet auteur
s'écarte le moins de son sujet. Ugolini a inséré
toute cette partie de l'ouvrage du P. Mersenne
dans le trente-deuxième volume de son Trésor
d'antiquités sacrées (p. 407). Enfin, la col-
lection de traités concernant les sciences ma-
thématiques, qu'il a publiée quatre ans avant
sa mort, renferme aussi une partie sur la mu-
sique. Cet ouvrage a pour titre : Cogitata
physico-mathematiea, in quibus tam na--
turas quam arlis effectus admirandi^ certis-
simis demonstrationibus explicantur; Paris,
1644, trois volumes in-4o. Parmi les traitas
que renferme le premier volume (p. 261 à
370), on. en trouve un sur les harmonies^ di-
visé en quatre livres. Le volume a pour litre :
Hydraulica pneumatica ; arsquenavigandi.
Harmonia theorica, practica ef mechanica
phxnomena. Le premier livre est relatif aux
proportions musicales des intervalles et des
corps sonores ; le second, à la tonalité ; le
troisième, à la composition ; le dernier, aux
instruments. C'est une espèce d'abrégé du
Traité latin des Harmoniques. On peut consul-
ter sur cet écrivain laborieux : Fie du R. P.
Mersenne, par HUarion De Coste; Paris,
1649, in-8», et Éloges historiques de Pierre
Selon, du P, Marin Mersenne, de Bernard
Lamy, et du P, Bouvet; Le Mans, 1817, un
volume in-8®.
MEIITEL (ÉLiE), luthiste, vécut à Stras-
bourg, au commencement du dix-septième
siècle. Il a fait imprimer un recueil de pièces
pour le luth, intitulé : Hortus musicalis;
Strasbourg, 1615, in-fol.
niEUULA (Jean-Aictoiiib), musicien de
l'école romaine, vécut dans la secondé moitié
du seizième siècle et fut admis comme chape-
lain chantre de la chapelle pontificale, sous te*
pape Paul IV. Après la bulle de Sixte V pour
la réorganisation de cette chapelle, Merula en
fut nommé le premier maître, en 1587 (voyex
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MERULO
108
le livre d^Adami de Bolsena : Osservaz. per
ben regolare il coro délia Cappella pontifi-
eia, p. 166). Les archives de la Chapelle siX'
tine reDferment des messes et des motets de ce
maître.
MEHULA (Tarqvihio), chevalier de TÉpe-
ron d*or, naquit à Bergame dans les dernières
années da seizième siècle, et ftat d^abord
maître de chapelle de Péglise cathédrale et
organiste de Sainte- Agathe, à Crémone: il
occupait encore cette place en 1698. Plus tard,
il fut appelé dans sa ville natale pour y rem-
plir les fonctions de maître de chapelle et
d'organiste de la cathédrale. Il vivait encore
en 1640, car il fit imprimer un de ses ouvrages
dans cette même année. Merula était membre
de la Société philharmonique de Bologne. Ce
maître est un des compositeurs italiens qui
ont le plus abusé des formes de mauvais goût
du contrepoint conditionnel qui succéda aux
belles et nobles formes de Tancien contrepoint
de récole romaine, dans le commencement du
dix-septième siècle, et dont on trouve les
règles et les exemples dans les Doeumenti
armoniei de Berardi {voyez ce nom). La plu-
part de ses ouvrages sont remplis de morceaux
établis sur un trait qui se répète sans cesse
(contrapunto d^un sol passo), ou sur une
basse contrainte (hasso ostinato)^ et sur
d'autres fantaisies semblables qui n*ont point
de but réel dans Part. On cite de sa composi-
tion des fugues sur les déclinaisons de hic,
hitc, hoc, et de quiSj vel qui, nominativo,
qui, quêp^ quod^ qui sont des morceaux plai-
sants dans rexéculion. Carissimi et d'autres
musiciens du même temps ont écrit aussi des
compositions de ce genre. Les ouvrages con-
nus de Merula sont les suivants : \^ Motetti a
due e tre ton violette ed organo, lib. 1 ; Ve-
nise, 1633. 2« Coneerti spirituali, Ub, 1 ;
Venise, 1626, in-4«». 3» Coneerti epirituali,
, eon alcune sonate o 2, S, 4 e 5 voci, lib. 3';
Jbid., 1628. 4"* Messe e salmi a 2, 3, 4-12 voct
* eon istromenti, e senza sepiace; ibid., 1631,
jn-4«. 5« Musiehe eoneertate ed altri madri-
galia^voei; Venise, 1633. 6« lib. II délie
musiehe eoneertate eon ritomelle a viol, e
hasso; Venise, 1635. 7^ Canxoni ovvero so-
nate eoneertate per ehiesa e eamera, a 2 e 3
stromenti, lib, 1, 2, 3 e 4; Venise, 1637.
%• Curxio preeipitatOy eantata burlesca;
ibid., 1638. 9« Missae salmi aZe voci, eon
violini e senza; ibid. 10» // Pegaso musi-
cale, eioè salmi, motetti, sonate, litanie
délia B, V, a 2-5 voei, op. XI j Venise,
1640. Il» Arpa Davidica, salmi e messe
eoneertate a 3 e 4 voei, op. 16^ eon alcuni
eanoni nel fine; Venise , Alex. Vincenti ,
1640. Il y a une autre édition de cet œuvre,
imprimée à Venise, en 1652. Ce recueil con-
tient un Confitebor qui a eu de la célébrité en
Italie.
MERULO (Claude), organiste et compo-
siteur du seizième siècle. Colleoni, dans ses
notices sur les écrivains de Correggio(p. XLV)
et Tiraboschi, dans sa Biblioteca Modenese
(t. VI, p. 590), établissent, d'après des actes
authentiques, que son nom de famille était
Merlottiy mais que l'artisle se servait de pré-»
férence du celui de Jtferulo. Ce nom provenait
de ce que les armoiries de la maison des Mer-
lolti étaient figurées par un merle, en latin
Merula ou Merulus, et dans l'ancien italien
Merulo. Il naquit à Correggio, de Bernardino
Merlotti et de sa femme Jeanne Gavi, et fut
baptisé à l'église S. Quirino, le 8 avril 1533.
La dextérité qu'il montra dès son enfance
dans le Jeu de plusieurs instruments, et ses
heureuses dispositions pour la musique, furent
causes qu'après qu'il eut appris les premiers
éléments de la littérature, ses parents le des-
tinèrent à la culture de l'art musical, et lui
donnèrent pour premier maître un musicien
français de mérite, nommé Menon, qui habi-
tait alors à Correggio, suivant Ortensio Landi
{Isette libri di Catalogi a varie cose appar-
tenenti, p. 512). Un peu plus tard il devint
élève de Girolamo Donati, maître de la collé-
giale de S. Quirino. Le désir de faire des pro-
grès dans son art conduisit ensuite Merulo à
Venise, oii se trouvaient alors une réunion
d'artistes distingués et de savants musiciens.
Cependant, avant d'aller à Venise, il parait
avoir été organiste à Brescia, car Antegnati le
cite parmi ses prédécesseurs, dans son Arte
organica (feuillet 5, verso), et dit de \u\ilsig.
Claudio Merulo, uomo tanto famoso (1). Ce
serait donc après avoir rempli cet emploi, qu'il
se serait rendu à Venise. Ce fut dans celte ville
qu'il changea son nom de famille en celui de
Merulo, et l'on voit par les registres de l'église
Saint-Marc qu'il était déjà connu sous ce nom
lorsqu'il succéda à Parabosco dans la place
d^rganisle du premier orgue de cette église,
le 2 juillet 1557, à l'âge de vingt-quatre
ans (2). Il y jouit bientôt de toute la faveur
(I) Costanio Antegnati, VArte organiea, Breccia, 1606.
It) Bien que M. Catelani ne veuille pas mettre en
doute Texactitude de ce fait mentionné par Tirabosclii
• et par M. Cafil {Storta delta musica sacra nella giu
Cappella Uaeale di S. Marco di Venesia, t. I, p. 119),
il rapporte tcxtuellemeoi le eontcna des registres des
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104
MERULO
publique par son talent, suivant ce que nous
apprend Sansovlno (1), qui était son contem-
porain et qui écrivait en 1571. L*estinie dont
jouissait Merulo était si grande, que lorsque
Henri III passa à Venise, en 1574, se rendant
de la Pologne en France, le doge Louis Moce-
nigo fit composer par Frangipani une pièce
qui fut représenté devant ce prince dans la
salle du grand conseil, sous le titre de Tra-
gedia^ bien que ce ne fût pas une tragédie, et
Merulo fut chargé d*en composer la musi-
que (3), quoiqÙNl y eût alors à Venise d*autres
musiciens d'un grand mérite. Cette musique,
sans aucun doute, était du genre madrigales-
que, le seul qui fût alors en usage dans le style
mondain.
J*ai dit, dans la première édition de cette
Biographie des musiciens, que Merulo établit
à Venise, en 1500, une imprimerie de musi-
que et qu'il publia quelques-uns de ses propres
ouvrages, ainsi que ceux de plusieurs autres
compositeurs, mais qu'il ne parait pas qu'il
ait continué ces publications après 1571,
parce que le troisième livre de madrigaux à
trois voix, de divers auteurs, qui porte cette
date est le dernier qui parait être sorti de ses
presses; d'où l'on voit que le savant Antoine
Schmid s'est trompé en bornant aux années
1500 à 1508 l'activité de ces mêmes presses
{Oitaviano dei Petrucci da Fossombrone,
p. 150). M. Calelani établit (Memorie délia
Fita e delîe opère di Claudio Merulo ,
p. â2 et 23) que le célèbre organiste de Cor-
reggio s'associa pour celte entreprise avec un
certain Fausto Betanio, et que le premier pro-
duit de leur imprimerie fut, selon toute appa-
rence, le premier livre de madrigaux à cinq
voix de Guillaume Textoris, lequel porte la
date du l^** avril 1500. li ajoute que le premier
livre de madrigaux à quatre voix d'Aurelio
Roccia de Venafro, qui fut corrigé par Me-
rulo, a été imprimé, en 1571, par Georges An-
gelieri, ce qui démontre que Merulo avait
cessé d'imprimer dans le cours de la même
procnrateuri de cette église pour démontrer que l«
date de la nomination de Meralo h la place d'organiste
de cette église n^y est pas mentionnée. (Vo^ei Texcel-
lente notice de M. Catelani intitulée : Mtmorie dettn
viia et délia opère di Claudio Meralo, pag. 17-21.)
(I) Et la (in Venezia) honora mollo Claudio Merulo*
musieo et organisia di conosciuta eccelenza, il qaaie
liabitando in Venezia e grossamente salarîalo dalla
Jtepnblica Veneiiana pcr lo scrvilio délia cliiesa di
S. Marco, et il quale lia scriUo in quclla professione
diverse cose elette, essendo molto bcne amato e abbra-
cialo dalla nobiitâ venetiana. {Hitratû délie Ciità
d'hnlia, p. £>.)
(2; Allacci Dranatargia, éd. Vcn, 175:», p. 777.
année. On voit donc que rien ne contredit ce
que j'ai avancé à ce sujet.
Charmé par les talents d'organiste et de
compositeur de cet artiste, le duc de Parme,
Ranuccio Farnese, obtint de la République de
Venise, en 1534, de l'avoir à son service, et
les avantages offerts à Merulo furent si consi-
dérables, qu'il consentit à quitter sa belle
position pour se rendre ^ la cour de Parme. It
était alors âgé de cinquante et un ans. Il n'eut
pas à regretter toutefois la résolution qu'il avait
prise, car il ne trouva pas moins d'honneurs
et de considération à Parme qu'à Venise. Il y
vécut encore vingt ans dans l'exercice de son
art. Le dimanche 95 avril 1004, après avoir
joué les vêpres à la Steceata, il se promena
jusque vers le soir. Rentré chea lui , il fat
saisi d'une fièvre violente qui ne le quitta plus
pendant dix jours, et il mourut le mardi
4 mai, à l'âge de soixante et onze ans. Le duc
de Parme lui fit faire de magnifiques obsèques
dans la cathédrale; une messe à deux chœurs
fut chantée, les restes de l'illustre artiste
furent placés à côté du tombeau de Cyprien
Rore, près de la chapelle Sainte- Agathe, et
l'on mit sur sa tombe l'épi la phe suivante, rap-
portée par M. Catelani (p. 54) :
ClAUDII. MERDLI. COBAIGIEX :
oacAfr : pvlsatohis. exihii.
ET. 01?IIVM. ARTIS. MUSIC :
PROFESSOa : SViE. iETAT : FACILE.
PRINCIPIS. QUI. SERElfISS : PRIIUM.
VEICET : a. p. DEf.lDE. INCLTT : PAHM :
AC. PLAC : DVCIB : OMRIB : LIBBBAX.IB :
ABTIB : OBNAMEST : PRJIBIT :
TEL. CABISS : EXSTIT : ET. ARA :
iET : LXXir. C13. 13. C. lY.
RANVTIVS. FABRES : PARM : ET. PLAC l
DirX. IV. CASTBI. V. S. B. £. YEXILLIP :
FEBP : ILLIUS. VIBTVT : ADXIBATOB.
■onvB : HOC. foui, babbavit.
Une autre inscription, en langue italienne,
est gravée sur une pierre scellée dans le mur,
au-dessous du pupitre de l'oratoire de Saint-
Claude, à Parme : elle est ainsi conçue :
QUESTA FV PABTE DE-
LLA CASA DI CLAUDIO
MEBULI DA COBBEGGIO
E PEB ANTORIO SVO
niPOTE DEDICATA
ALLO OBATOBIO DI
SANTO CLAVDIO E
DONATA COR LORCA-
KO DI DETTO CLAVDIO
ALLA CORPAGRIA <
DELLA SORTE 1G17
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MERULO
lOft
Celte îDscription rappelle deux faits relatifs
à Texistence de Claude JHerulo à Parme ; le
premier est que cet artiste avait acquis une
maison dans cette ville, laquelle était située
dans un quartier connu aiCJourd'hui sous le
nom de ^or^fo délia morte, où elle portait le
no 3; Tautre fait, plus intéressant, et qui n'a
été signalé que par M. Calelani dans la notice
précédemment citée, est que Merulo avait
construit un petit orgue, donné, treize ans
après sa mort, par son neveu Antoine, à la
confrérie délia morte, et que cet instrument,
composé de quatre registres, dont une flûte
de huit pieds, une de quatre, une doublette et
un flageolet, existe encore dans la tribune de
roratoire de Saint-Claude (fondé par Merulo
pour honorer la mémoire de son patron), et
dans un parfait état de conservation. Le cla-
vier a quatre octaves d'ut en ut. Les tuyaux
sont en étain tiré et soudés avec beaucoup
d'habileté ; les quinze plus grands forment la
façade. L'instrument est alimenté par deux
soufflets. Le sommier et les soupapes sont
construits avec une grande précision, et l'ar-
ticulation des notes se fait avec beaucoup de
promptitude. Le mérite de Merulo, comme
facteur d'orgue, a été ignoré de la plupart de
ses biographes.
Les fonctions de ce maître à la cour de
Parme étaientcellesd'organisle de la «fteccata,
église royale, et son traitement étaU de deux
cent vingt-cinq écus d'or, de huit livres par
ccu. Il ne parait pas s'être éloigné de Parme
depuis son entrée au service de la cour, sauf un
voyage qu'il fit à Rome pour traiter de la pu-
liHcation de ses Toccate d'intavolatura
d'organo, dont le premier livre parut en
1598.
Les plus grands éloges ont accordés à Merulo
poui* ses talents d'organiste et de compositeur
parZarlino, dans ses Dimoetrazioni armo-
niche; par Loreozo Penna, dans ses Primi
nlbori musicali; par le P. Camille Anglerla,
dans sa Regola del contrappunto ; par Jean-
Paul Cima^ dans une lettre insérée au même
ouvrage ; par Bottrigari, dans son Desiderio ;
par Pietro délia Valle, dans son opuscule
Bella musica dell* età nostra, inséré au
deuxième volume des œuvres de J.-B. Doni;
par Doiri lui-môme; par Jean-Marie Artusi,
dans V artusi ovvero délie imper fettioni délia
moderna musica; par Banchieri, dans les
Conclustoni* del suono deW organo^ et sur-
tout par Vincent Galileo, dans son Dialogo
délia musica antiea e moderna. Celui-ci ne
reconnaît dans toute l'Italie que quatre orga-
nistes, dignes successeurs d'Annibal de Pa-
doue, à savoir : Claude de Correggio (Merulo),
qu'il place au premier rang, Joseph Guami,
Luzzasco de Luzzaschi, et un quatrième qu'il
ne nomme pas, mais qui est vraisemblablement
Jean Gabrieii. Ces éloges sont justifiés par ce
qui nous reste des œuvres de cet artiste. Si
l'on compare, en elPet, les Toccate d'intavo-
latura d'organo de Merulo .ivec les pièces
d'orgue de ses prédéces^eurs vcu.ies jusqu'à
nous, on voit immédiatemem ^u'il fut inven-
teur en ce genre, car il ne se borne pas, comme
les organistes antérieurs, à l'arrangement de
motets de divers auteurs pour l'instrument
avec des broderies plus ou moins multipliées :
sa forme est nouvelle; c*est celle de la pièce
d'invention, perfectionnée par les Gabricll,
qui sont évidemment de son école. Merulo fut
donc, à l'égard des organistes du seizième
siècle, ce que Frescobaldi fut parmi ceux du
dix-septième. Dans sa musique vocale, il a
moins de hardiesse. Son harmonie est correcte,
mais il n'invente ni dans la forme, ni dans le
caractère soit des motels, soit des madrigaux.
Merulo a formé de bous élèves, qui, plus
tard, prirent rang parmi les artistes de
mérite. Les plus connus sont Diruta, Camill^e
Angleria, François Stivori, Jean-Baptiste
Moslo, Florent Maschera, Jean-Baptiste Con-
fort! et Vincent Bonizzi (voyez ces noms).
On ne pourrait ciler d'artiste dont le por-
trait ait exercé le pinceau d'un si grand nom-
bre de peintres que Merulo : M. Catelani ne
compte pas moins de sept de ses portraits,
dont les deux plus beaux, dit-il, ont été peints
par le Parmesan et par Jean de Bruges (1).
Le premier existe au lycée communal de mu-
sique, à Bologne, et l'autre dans la Bibliothè-
que ambrosienne, à Milan. Le portrait du
même maître, gravé sur bois, se trouve dans
plusieurs de ses ouvrages, particulièrement
dans une édition du second livre de ses ma-
drigaux à cinq voix, publiée par Angelo Gar-
dano, à Venise, en 1604. Il y est représenté
avec la télé chauve, couronnée de lauriers; sa
barbe est longue, et l'on voit sur sa poitrine
la chaîne d'or que le duc de Parme lui avait
donnée, en le faisant chevalier. Ce même
portrait a été reproduit, également gravé sur
bois, par le neveu du compositeur, Hyacinthe
(1) M. CateUni a sans doute été mal inrormé, car
Jean Van Eyck, appelé par les étrangers Jean it
Bruges, ne fut pas contemporain de Merulo, puisqu'il
mourut en 1441. L'école des peintres de Rruges a iraiU
leurs cessé d'exister dans la première partie du seîxiému
siècle.
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406
MERULO
Merulo, qui Ta placé en léte d*un recueil de
deux messes de son oncle, Pune à huit voix,
l^autre à douze. Ce recueil a été publié en
1609.
Les œuvres imprimées de Merulo ont été
publiées dans Tordre suivant : 1« 72 primo
libre de madrigali a einqiu voei di Claudio
da Correggio nuovamente posti in luce. Con
privilégia ; in Yenetia, appresso Claudio da
Correggio et Fansto Betanio compagni, 1566.
I)*autres éditions de cet ouvrage ont été pu-
bliées h Venise, en 1579 et 1586. ^ Liber pri-
mu$ sacrarum ,Cantionum quinqu» vocum
Claudii MeruH Corrigientis organittw S.
Marci, a Domini nostriJesu Chri9tiNativi'
tate, usque ad primo (sic) Kalendas Jugusti.
Cum privilégia s Venelijs apud Angelum Gar
danum, 1578, in-4* obi. Des exemplaires de
celte édition se trouvent avec le titre italien
// primo libre de* Motetti a cinque voci da
Claudio Merulo di Correggio^ organista di
San Marco; in Venezia, appresso Angelo
Gardano, 1578. 3° liber secundus Cantionum
quinque vocum Claudii Meruli Corrigiensis
organista? S. Marci, a primo calendas y/u-
gusti usque ad Domini nostri Jesu Christi
Nalivitatem, Cum privilégia, ibid., 1578.
4" // primo libro de Madrigali a quatlro
voci di Claudio Merulo da Correggio, orga-
nista délia illustrissima Signoria di Fe-
netia in S. Marco, nuovamente composti et
dati in luce; in Venetia, appresso Angelo
Gardano, 1579. 5« Di Claudio Merulo da
Correggio organista délia Serenissima si-
gnoria de Fenetid in S. Marco, il prima
libro de Madrigali a tre voci. Novamente
composti et dati in luce; in Venetia, ap-
presso Angelo Gardano, 1580. UépUre dédi-
catoire de cet œuvre à Marc-Antoine Mar-
tinengo, comte de Villachiara, est datée du
20 novembre 1580. Une autre édition de cet
ouvrage, avec un titre identique, mais sans
éptlre dédicaloire, a été publiée à Milan, chez
les héritiers de Simon Tint, en 1586. 6<> Di
Claudio Merulo da Correggio organista
délia Sereniss. Sig. di Fenetia in S. Marco.
Il primo libro de Mottetti a sei voci nova-
mente composti et dati in luce ; in Venetia,
appresso Angelo Gardano, 1583. Le même
imprimeur a donné une autre édition de cet
œuvre, avec le même titre, en 1595, mais avec
le mot ristampato au lieu de composti et dati
in luce. 7^ Di Claudia Merulo da Correggio
organista del Sereniss. Signor Duca di
Parma et Piacenxa, etc. Il seconda libro de
Motetti a sei voci, con giunti di moUi a
setlejper cancer ti, etper cantare. Novamente
da lui dati in luce; in Venezia, appresso An-
gelo Gardano, 1595. 8** Toccate d'intavola-
tura d'organo di Claudio Merulo da Cor-
reggio organista del Sereniss. Signor Duca
di Parma et Piacenza etc. Nuovamente da
lui dati in lucê, et con agni diligensa cor-
rette. Libro primo; in Roma, appresso Si-
mone Veruvio, in-fol. gravé sur cuivre. 9«» />«
Claudio Merulo da Correggio j organista del
Sereniss. di Parm<u II seconda libro de
Madrigali a cinque voei. Dedicati a Mon-
signor illustrissima di Raccanigi. Nova-
mente dall' autare dati in luce; in Venetia,
appresso Angelo Gardano, 1604. Bien que la
dédicac'e soit datée du 30 juin de cette année,
il est certain que Merulo était décédé avant ce
jour; on peut donc affirmer que cette même
date a été changée par Timprimeur. 10<» iToc-
cate d'intavolatura d'organo. Di Claudio
Merulo da Correggio organista del Sereniss.
Sig. Duca di Parma et Piacenza etc. Nuo-
vamente da lui date in luce, et con agni di-
ligenza corrette : libro seconda; in Roma,
appresso Simone Verovio, 1604. Con licenza
de* Superiori. 11*» Hicercari d'intabolatura
d'organo di Claudio Merulo già organista
délia Serenissima Signoria di Fenetia.
Novamente con agni diligenza ristampati.
Libro primo; in Venetia, appresso Angelo
Gardano, 1605. Le mot rûrami^aft démontre
qu^il y a eu une édition antérieure; M. Gate-
lani croit qu^elle a paru dans la même année ;
sMi en est ainsi, il est vraisemblable qu^elle a
été faite à Rome. Quant à une troisième, qui
porterait la date de 1607, il est à peu près
certain que ceux qui Tout citée ont confondu
les Hicercari da cantare avec les ricercari
d'organo. 12» Di Claudio Merulo da Cer-
reggio organista del Serenissima Signor
Duca di Parma, il terzo libro de Motetti a
sei voci; in Venetia, appresso Angelo Gar-
dano, 1606, in-4<». Un exemplaire de cet
œuvre posthume existe incomplet à la Biblio-
thèque royale de Berlin. 13" Ricercari da
cantare a quattra voci di Claudio Meruli
da Correggio organista del Serenissima di
Parma, novamente dati in luce per Gia-
cinto Meruli Nipote delV autore, Libro st'
condo ; in Venetia, appresso Angelo Gardano
et Fratelli, 1607. 1^° Ricercari da cantare a
quattra voci. Di Claudio Merulo da Cor»
reggiOj organista del Serenissima Signor
Duca di Parma. Novamente dati in luce
per ffiacinta Merulo nipote deW autare.
Libro terzo; in Venetia, appresso Angelo
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MERULO — MESSEMACKERS
i07
Gardaoo et FratelU, 1608. 15« Claudii Meruli
Corrigtensis Jffisse due cum octo et duodecim
voeibus eoncinende <idditeq. Litanim Beatw
Mari» Firginis octo voeum. Nuperrime
impresse. Cum parte orflfonico; Vcneliis apud
ADgelum Gardanum et fratres, 1609. lO» Can-
zoni alla france*e di Claudio Merulo. Cet
ouvrage est cité par le P. Martini, diaprés ua
catalogue de la libraire musicale d'Alexandre
Tincenti publié en 1602, mais sans autre indi-
cation. Merulo lui-même parle de cet œuvre
dans une lettre imprimée au Tran$ilvano
de Diruta (page 4), et déclare positivement
quMl a composé ces chansons et les a impri-
mées. Aucun exemplaire n*en a été signalé
jusqu*à ce jour (1861).
Des madrigaux de cet artiste sont répandus
dans an grand nombre de recueils publiés en
Italie, dans la seconde moitié du seizième
siècle et au commencement du dix-septième,
particulièrement dans ceux-ci : 1° madrigaux
de Cyprien Rore et d'Annibal de Padoue
(Venise, Gardane, 1561); 2<* chansons à la
napolitaine de Bonagiunta (Venise, Scotto,
1561); 5» dans les Fiamme a 5 eC 6 voct,
raccolte di G. Bonagiunta (Venise, Scotto,
1567) ', 4« dans la Corona délia morte d'An-
nibal Caro (Venise, Scotto, 1568); 5° dans les
Dolci frutti à cing voix, libro 1» (Venise,
Scotto, 1570); 6"* dans la Musica di tredici
aulori illustri, k cinq voix (Venise, Gardano,
1576 et 1589); 7" dans il Primo flore délia
ghirlanda musicale, à cinq voix (Venise,
Scotto, 1578); 8» dans U Corona di diversi,
à six voix (Venise, Scotto, 1579); 9« dans il
Trionfo di musica, à six voix (Venise, Scolto,
1579); 10^ dans les Amorosi ardori, à cinq
voix (Venise, Gardano, 1583); 11» dans il
Gaudio di diversi, kirois voix (Venise, Scolto,
1586); 12« dans VJmorosa Ero, publiée par
Harsolino (Brescia, Sabbio, 1588); 13o dans
la Spoglia amorosa, à cinq voix (Venise,
Scotto, 1590); 14° dans un autre recueil, sous
le même titre (Venise, Gardano, 1592);
15» dans ilLauro secco, à cinq voix, lib. 1"
(Venise, Gardano, 1596) ; 16» dans la /'il-
toria amorosa, à cinq voix (Venise, Vincenti,
1598); 17« quatre Canzoni da sonare, re-
cneillie par Raverij, (Venise, Raverij, 1608);
enfin, dans la Melodia olympica di diversi
eecellentissimi musici (Anvers, P. Phalèse,
ia-4«obl.).
Herulo composa une partie de la musique
qui fut exécutée au mariage de François de
Kédicis, grand-duc de Toscane, avec Rianca
CjppcUo, en 1579. Cette musique n'a pns été
publiée, mais elle est mentionnée dans le
livret qui a été publié sous ce titre : Feete
nelle nozxe del Serenissimo Don Francesco
Medici Gran Duca di Toscana ; et délia Se-
reniss. tua consorte la Sig. Bianca Cap-
pello. Composte da M. Ha/faello Guatte-
rotti, etc; in Firenze, nella Stamperia de*
Giunti, 1579. On y lit : « L'inventione eradel
« conte Germanico, le stanze del chiarissimo
« signor Mafflo Veniezo, la musica di messer
« Claudio da Correggio; e fatta da tali
« maestri non poteva essere se non eccellente,
tt essendo essi eecellentissimi. » Les autres
compositeurs de la musique étaient Alexandre
Strigio et Pierre Strozzi ; parmi les chanteurs
se trouvait Jules Caccini (voyez ces noms) (1).
MERULO (Htacintie), neveu du précé-
dent, et second fils de Barlholomé Merulo.
M. Catelani dit (Memorie délia Fita et, délie
Opère di Claudio Merulo , p. 51 ) qu'Hya-
cjnthe naquit en 1598 : il y a sans doute une
transposition de chiffres dans cette date, car
il n'aurait été âgé que de neuf ans lorsqu'il
publia le second livre des Rieercari da can-
tare de son oncle ; je crois qu'il faut lire 1589,
ce qui lui donnerait dix-huit ans dans l'année
1607, où parut cet ouvrage. Hyacinthe Merulo
fut élève de Christophe Bora, qui succéda k
Claude dans la place d'organiste du duc de
Parme. M. Catelani a découvert un ouvrage
intitulé : Madrigali a 4 voci in stile moderno
di Giacinto Merulo. Libro primo con una
canzone a 4 sopra quella bella Amor, da
sonare con gli istrumenti. Al ser. Principe
Ferdinando Gonzaga Duca di Mantoua, di
Monferrato, etc. Nuovamente composti et
dati in luce. con Privilegio. Stampa del
Gardano. In Fenetia, 1625, Appresso Bar-
tolomeo Magni.
MESSAUS (Geouge), musicien belge, vé-
cut à Anvers au commencement du dix-sep-
tième siècle. On trouve deux motets de sa
composition dans le Pratum musicum^ col-
lection publiée à Anvers en 1634, in-40. Ces
motets sont : 1° Beata regina, pour deux
ténors et basse (sous le n^* 16) ; 2» O quam
suaviter^ pour trois voix de dessus, ou trois
ténors en écho (sous le n" 25).
M£SSE]»IACKERS (Henri), né à Venloo
le 5 novembre 1778, fit voir d'heureuses dis-
positions pour la musique dès son enfance.
(I) Je suis redevable des principaux renseignements
qui ont servi pour la rédaction de celle notice au livre
de II. CalS sur la chapelle de Saint-Marc de Venise et
»oi Ncmoires de U. Catelani sur la vie et les auvres de
Claude Merulo.
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i03
MESSEMACKtRS — MESTRhXO
11 reçut de son père les premières leçons de
musiqae el de piano. A Tâge de seize ans, il
enseignait le piano; deux ans après, le baion
d'Hoogbvorsl le fit venir en Belgique pour
donner des leçons à ses enfants' C'est depuis
cette époque quMI s*e8t livré à des études
sérieuses de Part, sans autre maître que lui-
même. Lorsque Steibelt vint à Bruxelles,
M. Messemackers obtint qu'il lui donnât quel-
ques conseils. Depuis lors, jusqu'en 1848, il
s'est livré sans relâche à l'enseignement. On a
gravé^de sa composition : l"» Trois quatuors
pour deux violons, alto et basse, Paris, Garli.
3<> Concerto pour piano et orchestre, Bruxelles,
Messemackers. 3<» Sonates pour piano et vio-
lon, n«* 1 et 2, Bruxelles, Weissenbruch.
4<» Trois idem, op. 3, Bruxelles, Messemac-
kers. 5° Trois idem, intitulées Les Souvenirs,
op. 9, ibid, 6* Divertissement pour piano à
quatre mains, ihid. 7^ Trois pots-pourris pour
piano seul, Bruxelles, Weissenbruch. 8<> PIu^
sieurs fantaisies, airs variés, etc., pour piano,
Bruxelles, chez l'auteur. 9<* Deux morceaux de
salon, dédiés aux jeunes princes de Ligne, ses
élèves. En 1821, M. Messemackers a écrit la
musique d'un opéra en trois actes, intitulé
La Toison d'or, ou Philippe de Bourgogne,
qui a été joué avec succès au Grand Théâtre
de Bruxelles. Le poCme de cet ouvrage était de
M. le baron de ReifTenberg. Quelque temps
après, M. Messemackers a fait représenter au
Théâtre royal les Deux Pièces nouvelles,
opéra-cojiique en un acte. M. Messemackers
est parvenu aujourd'hui (1862) à l'âge de
quatre-vingt-quatre ans.
MESSEJIIACKEIIS (Lovis), Hls du pré-
cédent, est né à Bruxelles, le 30 août 1809.
Après avoir reçu de son père des leçons de
musique et de piano, et avoir joué quelquefois
avec succès dans les concerts, il s'est rendu, à
l'âge de dix- huit ans, à Paris, où il a reçu des
leçons de Liszt pour le piano et de Reicba
pour la composition. Il a publié environ
soixante-dix œuvres pour le piano, consistant
en fantaisies, airs variés, rondeaux, etc. Fixé
depuis longtemps à Paris, cet artiste s'y livre
(1863) à l'enseignement du piano.
MESSËR (Fbauçois), né en 1811, à Hof-
heim, dans le duché de Nassau, fit ses études
musicales sous différents maîtres, à Mayence
et à Francfort, et reçut particulièrement des
leçons d'harmonie de Schelble, dans cette der-
nière ville. Sa première position fut celle de
directeur de musique de la Liedertafel^ et
d'une société de chant de dames, à Mayence.
Il dirigea ensuite les concerts de la Sociélé
Cœcilia^ de la même ville. En 1837etl840j il
y dirigea avec talent les grandes fêtes musi-
cales de Guttenberg. Après la mort de Gubr,
Messer fut appelé à Francfort, en 1848, pour
le remplacer dans la direction des concerts du
Muséum, En 1857, il en remplissait encore
les fonctions. On connaît de cet artiste esti-
mable plusieurs recueils de Zteder à deuxToiz,
avec accompagnement de piano, des quatuors
de voix de diverses espèces, une sonate pour
le piano (en /a), une grande cantate de fête,
une ouverture pour orchestre, des recueils de
chants pour voix d'hommes, etc.
MESTIIIIHO (Nicolas) n'est pas né à
Meslri, en 1750, dans l'État de Venise, comme
le disent Choron et Fayolle dans leur Dic-
tionnaire historique des musiciens^ copié par
les auteurs du Dictionnaire anglais publié
en 1834, et même par Gervasoni {Nuova
teoria di musica, p. 186) ; mais il a vu le Jour
à Milan, en 1748, ainsi que le prouve la lettre
qu'il écrivit au prince Charles de Lorraine et
à l'archiduchesse Marie-Christine, gouver-
neurs des Pays-Bas, lorsqu'il passa à Bru-
xelles en 1786. Voici cette lettre, que j^ai
trouvée dans les archives du royaume de Bel-
gique {Pièces du ci-devant conseil des do-
maines et finances, carton n* 1251) : « ^ leurs
« Altesses HoyaUs : Nicolas Mestrino, né à
« Milan, âgé de trente-huit ans, exitose avec
tt le plus profond respect qu'il a été attaché
tt au service du prince régnant d'Esterhazy,
a comme premier violon, et ensuite à celui de
« feu le comte Ladislas d'Erdœdy; que ses
a voyages en Italie, en Allemagne et dans
tf d'autres pays ne l'ont pas seulement per-
a fectionné, mais ont encore établi sa repu-
« talion, tant pour la composition que pour
tt l'exécution. Et comme il possède aussi les
tt langues allemande et française, il ose croire
u pouvoir remplir, à la satisfaction de Vos AI-
u tesses Royales, la place de maître de mu-
tt sique, vacante par le décès de N. CroCs, si
u elles daignent la lui accorder. C'est la
« grâce, etc. Bruxelles, le 18 août 1786. «
Cette pièce est authentique et nous donne
toute la biographie de l'artiste jusqu'au mo-
ment où 11 arriva à Paris. Il n'obtint pas la
place de maître de musique de la chapelle des
arohiducs, qu'il demandait dans sa reiiuéte;
elle fut donnée à Wilzlhumh, et Mestrino se
rendit à Paris. Tout l'article du Dictionnaire
historique des musiciens est évidemment
rempli de fautes grossières, car si Mestrino
était né en 1750, il était âgé de plus de trente-
deux ans lorsqu'il se fit entendre en 178G, à
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MESTRINO - METUFESSEL
409
Paris. Le fait est quMl était né en 1748 etqu^il
était parvenu à I^àge de trente-huit ans lors-
qu'il exécuta^, au concert spirituel, un de ses
concertos, le 17 septembre 1786. On ne sait pas
non plus d'où viennent ces assertions impru-
dentes des compilateurs du même ouvrage,
que Mestrino joua longtemps dans les rues,
qu'il parvint ensuite à se former, et qu'il tra-
vailla surtout en prison. Le peu de solidité des
^ premiers renseignements fait voir le cas qu'on
doit faire de ceux-ci. Des faits si graves ne
devraient pas être jetés à la légère ; des calonii-
nies semblables ont pourtant été renouvelées
sur Paganini. Mestrino était grand musicien,
comme le prouva sa manière de diriger l'or-
cheslre du théâtre de Monsieur; ce n'est
point en jouant dans les rues qu'on acquiert
des connaissances de ce genre. Le fait qui
concerne la prison a sans doute son origine
dans l'ignorance où l'on était des circonstances
de la vie de l'artiste lorsqu'il arriva à Paris
et fixa sur lui l'attention ; mais cette igno-
rance résulte du long séjour que Mestrino
avait fait au fond de la Hongrie, d'abord chez
le prince Eslerhazy, ensuite chez le comte
Ladislas d'Erdœdy, qui mourut au mois de
février 1786, et dont la chapelle fut congé-
diée.
Après les succès que Mestrino obtint au
concert spirituel, Il s'établit à Paris, où il
forma quelques bons élèves, parmi lesquels on
cite mademoiselle de la Jonchère, connue
plus tard sous le nom de madame Ladurner.
L'Opéra italien ayant été établi à Paris en 1789,
par les soins de Yiolti, Mestrino fut choisi
pour diriger Torcheslre excellent qu'on avait
formé, et justifia la confiance qu'on avait en
ses talents par la parfaite exécution de cet
orchestre. Il nf jouit pas longtemps des
avantages de sa position, car il mourut au
mois de septembre 1790, et fut remplacé par
Puppo (voyez ce nom). Les œuvres gravées de
Mestrino sont : 1^ Concertos pour violon prin-
cipal et orchestre, n~ 1 à 12, Paris, Sieber.
Le 12* concerlo (en st bémol) a été arrangé
pour le piano par Mozin et gravé chez Nader-
nian. ^ Duos pour deux violons, œuvres 2, 3,
Paris, Sieber; œuvre 4, Paris, Leduc; œuvre 7,
Paris, Naderman. Z° Éludes et «aprices pour
violon seul, Paris, Leduc. 4<> Sonates pour
violon et basse, op. 5, Paris, Sieber. Les au-
tres ouvrages gravés sous le nom de cet artiste
ne sont pas originaux.
MESUmUCCI (LiBORio), amateur de mu-
sique à Palerme, né en Sicile, a publié^ à
l'occasion d'un voyage de Bellini dans sa pa-
trie, un opuscule intitulé : Paraîello ira i
maestri Rossini e Bellini; Palerme, 1834,
in-8<^. Le patriotisme de ce dilettante le porte,
dans cet écrit, à placer l'auteur de Norma au-
dessus de celui de Guillaume Tell, et les Sici-
liens accueillirent avec beaucoup de faveur
cette extravagance, qui fut réfutée victorieu-
sement par le marquis de San'Jacinto (voyes
ce nom).
METALLO (GftAMMàTio), compositeur ita-
lien, vécut vers la fin du seizième siècle et dans
la première moitié du dix-septième. Parmi
les ouvrages de sa composition, on connaît :
1^ Canzoni alla napoletana a 4 e 5 voci,con
3 canzoni alla franceee per sonate, libro 4® :
Venise, 1594, in-4<*. On voit par le frontispice
de cet œuvre que Métallo fut maître de cha-
pelle à la cathédrale de Bassano. S** Ricercari
a eanto e tenore; Venise, 1595, in-4<'. La date
de 1665, donnée par Wallher, est une faute
d'impression qui a trompé Gerber. Une
deuxième édition de cet ouvrage a été publiée
sous ce titre : Dal Métallo Ricercari a due
voci per sonare e cantare, accresciuti e cor-
retti da Prospero Chiocchia da Poli; Roma,
1654^ in -40. Il y a une troisième édition du
même œuvre, laquelle a pour titre : Ricercari
a due voci per sonare e cantare; novamente
ristampati, accresciuti e corretti da Franc.
Giannini; Rome,Mascardi, 1685, in-4». 3« Il
primo libro di Motetti a tre voci con una
Messaa quattro;in Fenezia, appresso Gia-
como Fincenti, 1602, in-4o. Le catalogue de
Breitkopf indique aussi en manuscrit un mo-
tet (Sanctus Dominus), à quatre voix, de la
composition de Métallo.
METBIFESSEL ( Albbbt - Théophile ) ,
compositeur allemand, est né le 30 septembre
1786, à Stadtilm, dans la principauté de
Schwarzbourg-Rndolstadt, où son père était
maître d'école et cantor de la paroisse. Ses
études commencèrent sous la direction de son
père , et furent continuées au Gymnase de
Rudolstadt. Ses dispositions pour la musique
furent si précoces, qu'à peine arrivé à sa dou-
zième année, il avait déjà composé plusieurs
morceaux que son père fit exécuter. En 1807,
il alla passer une année à Leipsick ; puis la
princesse de Rudolstadt lui accorda une pen-
sion pour aller terminer ses études musicales
à Dresde. Il y passa deux années, puis, en
1810, il entra comme chanteur au service de
la cour de Schwarzbourg. Déjà alors, il avait
publié quelques chants allemands dans les-
quels il montrait un talent spécial et remar-
quable. Il était aussi chanteur distingué,
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110
METHFESSEL - METKE
pianiste et guitariste. Ayant quitté son service
à Rudolstadt vers 1815, il s'établit à Bruns-
wick et s*y livra à renseignement Jusqu'en
1824, époque où des propositions lui furent
faites pour se fixer à Hambourg, en qualité de
profesjseur de chant. Il y établit une de ces so-
ciétés de chanteurs répandues en Allemagne
sous le nom de Liedertafel .• cette société
existe encore. Rappelé à Brunswick, en 1831,
pour y remplir les fonctions de maître de cha-
pelle, Methfessel entra immédiatement en pos-
session de cet emploi. Cet artiste 8*est parti-
calidrement distingué comme compositeur de
ballades, de chansons et de romances; mais
on a de lui beaucoup.d*autres ouvrages, parmi
lesquels on compte : i^ Grande sonate pour
piano à quatre mains , op. 6 ; Leipsick ,
Hofnieisler. â» Sonates faciles, idem; ibid.
Z* Valses, idem, op. 8 j ibid. 4« Marches
idem, op. 70 ; Hambourg, Granlx. 5<* Six so-
nates faciles pour piano seul, op. 13; Leipsick,
Hofmeister. 6^ Variations idem, op. 7 et 9 ;
ihid. 7« Environ douze recueils de danses et
de valses ; idem. 8« Six chorals avec des pré-
ludes et des conclusions pour Torgue ; Rudol-
stadt. 9^ Plosieurs cahiers de danses et de
valses à grand orchestre; Dresde et Leipsick.
10<» Le chant de Schiller Es tanen die Nœr^
ner pour trois voix et trois cors, op. 23 ; Leip-
sick, Hofmeister. ll^ Collection de chants à
plusieurs voix, publiée sous le nom de Lieder-
buch, dont il a été fait quatre éditions, toutes
épuisées. 12<» Autre collection, intitulée :
Liederkranz, en trois cahiers, dont il a été
fait deux éditions. 13« Environ vingt-cinq re-
cueils de chants et de romances à voix seule
avec accompagnement de piano; Leipsick,
Hofmeister et Peters ; Bonn , Simrock ;
Mayence, Schott; Hambourg, Crantz, etc.
Parmi ces chants, on remarque surtout les
œuvres 11, 12 et 27, le Désir langoureux, de
Schiller, et l*^rmtnio, de Tiedge.
JMETHFESSEL (Feéoébic), frère aîné du
précédent, licenciéen théologie, naquit à Stadt-
ilm, le 27 août 1771. Quoiqu'il fût destiné à
Félat ecclésiastique, il trouva assez de temps
au milieu de ses études spéciales pour faire de
grands progrès dans la musique, et pour deve-
nir habile sur le piano, la guitare, le violon et
dans le chant. Ayant achevé ses éludes théo-
logiques à runiversilé de Leipsick, en 1796, il
fut obligé d'accepter une place de précepteur ;
mais mécontent de son sort, il changea sou-
vent de position et s'arrêta tour à tour à Als-
bach, Rheno, Ratzebourg, dans le Mecklem-
bourg, Probsuello, Saalfcld, Cobourg ,
£isenach,et^ enfin, il retourna dans le lieu de
sa naissance, ne trouvant de satisfaction que
dans la culture de la musique. Bans les der-
niers temps de sa vie, il entreprit la composi-
tion d'un opéra sur le sujet de Faust; mais
déjà atteint par la maladie qui le conduisit aa
tombeau, il ne put Tachever, et il mourut à
Stadtilm, au mois de mai 1807, à Page de
trente -six ans. On a de lui quatorze recueils
de chansons à voix seule, avec accompagne-
ment de piano, publiés à Rheno; douze chan-
sons avec accompagnement de guitare; Leip-
sick, Breitkopf et Hœrtel; des ballades idem,
ibid. ; douzechants à trois voix, avec accompa-
gnement de piano ; Rudolstadt, 1800, et trois
chants de l'opéra de Faust; ibid.
mETHFESSEL (Esif est), parent des pré-
cédents, né à Mulhausen, dans la Thuringe
(les biographes allemands Ignorent en quelle
année il a vu le jour). Un malire obscur de
cette ville lui enseigna les principes de la mu-
sique et lui apprit à jouer de plusieurs in-
struments. Le hautbois devint particolièrenient
l'objet de ses études, et il fit beaucoup de
recherches pour le perfectionnement de cet
instrument difficile. Après avoir occupé pen-
dant plusieurs années une place de hautboïste
dans l'orchestre de Mulhausen, il voyagea
pour faire connaître son talent, parcourut la
Suisse, l'Italie, visita Milan, Bergame, Na-
ples, Francfort, Berlin, et s'y fit applaudir.
Après avoir donné un concert à VITinterthur
(Suisse), il y fut engagé, en 1857, en qualité
de directeur de musique et de chef d'orchestre.
Il occupe encore celte position au moment où
cette notice est écrite (1860). Les compositions
de cet artiste sont les suivantes : i^ Première
et deuxième fantaisie pour hautbois, deux vio-
lons, alto, violoncelle et contrebasse, op. 6 et
7; Leipsick, Hofmeister. 2^ Goncertino pour
hautbois et clarinette, avec accompagnement
de piano, op. 8 ; Bâle, Knop. 3° Vingt-quatre
exercices pour le hautbois, op. 11; ibid,
4^ Album pour le chant à voix seule avec
piano, op. 9; Winlerthur, Studer. H^ Chanson
de soldats, à voix seule avec piano ; Mayence,
Schott. 6« Duo à deux voix de soprano, avec
piano, op. 12; ibid. 7« Six chants à voix seule
avec piano, op. 10 , ibid.
niETKE (ADOLPne-FaéDÉRic), né à BerliL/,
le 8 avril 1772, entra à l'âge de quatorze ans
comme hautboïste dans le deuxième régiment
d'artillerie, sous la direction de son frère, et
fit de rapides progrès sur le hautbois, la flûte,
le violon et le violoncelle. Dans l'été de 1789,
il partit avec son régiment pour Breslau, où
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METKE - MITTENLEITER
Hi
il étudia la composition près du directeur de
musique Fœrster. Pendant le s^iour de Fré-
déric-Guillaume II à Breslau, Hetke eut Thon-
oeur de jouer deux fois du violoncelle devant
ce prince, habile violoncelliste lui-même, et
d'en être applaudi. En 1796, le duc de Bruns-
wick-Oels le nomma directeur de la musique
de son ibéâlre. MellLe fit la coonaissance de
Dillersdorf, dans la résidence du prince, et
continua avec lui ses études de composition. Il
fit représenter peu de temps après un opéra
comique intitulé : le Diable hydraulique, et
écrivit un prologue pour la fête du prince,
quatre concertos, trois sonates et quelques
variations pour la violoncelle. Après la mort
du prince, en 1806, la chapelle fut congédiée,
et Metke retourna à Breslau, où il se livra à
renseignement, et organisa quelques con-
certs. Il vivait encore dans cette ville, eu 1830.
On a publié de sa composition *. 1<> Variations
pour le violoncelle sur le thème Sehmne
Afinka; Breslau. 2<» Symphonie concertante
pour deux violoncelles; ibid.Z^ Concerto pour
violoncelle (en 5o/ majeur); t6td.
AIETIIAG (A.). On a sous ce nom une dis-
sertation, intitulée; Sur Vart musical de»
anciens , dans la Revue Encyclopédique
(1820, t. VI, p. 466-480).
SIETROPH APIES (GHaiSTOPOULo), moine
grec du mont Alhos, garde-sceaux de Téglise
patriarcale dé Constaniinople , né à Berœa,
en 1590, mourut, en 1658, à Tâge de soixante-
neuf ans. On a de lui une épltre sur les
termes usités dans la musique ecclésiastique
grecque, que Pabbé Gerbert a insérée dans le
troisième volume de ses Seriptores eecUsias^
lici de musica sacra, avec une version latine
(p. 398-402). Cette épttro, écrite le 14 mai
1626, avait été déjà publiée à Wittemberg.
METRU (Nicolas), organiste, maître de
chant à Paris, vivait vers le milieu du dix-
septième siècle. Gantez, dans sa lettre sur les
maîtres de cliapelle de Paris,- ne dit rien de ce
musicien, et Le Gallois, à qui nous devons de
bons renseig^nemeots sur les artistes de la fin
(lu règne de Louis XIII et du commencement
àt celui de Louis XIV, dans sa Lettre d ma"
demoiselle Regnault de Sollier touchant la
musique, garde le même silence à Tégard de
Meiru. Celui-ci a publié, à Paris, en 1663,
oue messe à quatre voix, ad imitationem
fnoduli Brevis oratio, in-fol. Il fut un des
maîtres deLully.
METSCII (le P. Placidb), moine bénédic-
tin, né en Bavière, se distingua comme orga-
niste. Il a fait tmpripder deux recueils de
pièces pour Porgue, où Ton trouve de bonnes
choses dans Tancien style; ils ont pour titres:
1<» Litigiosa digitorum unio, id estpream-
bula duo organica cum fugis. Part. 1 e< 2 ;
Nuremberg, 1759, in-fol. ^° Organœdus Ec'
elesiasticO'Aulieus, Aulico - Ecclesiculicus,
exhibens prxludiis et fugis; Nuremberg ,
1764, In-fol.
JttETTEPÎLEITER (Jeau-Geobges) ,
chantre et organiste à la cathédrale de Ratis-
bonne, naquit le 6 avril 1812, à Satnt-Ulricb|
près d'Ulm. Après avoir fait de solides études
musicales à Ulm et à Augsbourg, il se fixa à
Ratisbonne, où il obtint les places de directeur
du chœur et d'organiste à la cathédrale.
Homme d*un rare mérite, possédant de Pi n-
struction littéraire, une connaissance pro-
fonde du chant ecclésiastique, et bon compo-
siteur, aussi modeste que savant, Mettenleiter
consacra toute sa vie au travail, sans en reti-
rer d*autre avantage que le plaisir qu*il y
trouvait. Il est mort à Ratisbonne, le 6 octobre
1858, à Page de quarante-six ans. Ses ou-
vrages imprimés sont ceux-ci : 1^ Enchiri^
dion Chorale, sive selectus loeupletissimus
eantionum liturgicarum juxta ritum S\ Ho*
manx ecclesim per totius anni circttlwn
prxscriplarum, Redegit ao comitante or-
gano edidit J. Georgius Mettenleiter. Jussu
et approbation» illustr. et reverendiss. Do-
mini Falentini episcopi Ratisbonensis ; Ra-
tisbon» , typis et commissione Frederici
Pustet, 1853, un volume in-8<> de sept cent
soixante-huit et ccxr pages. 9" JUanuale brève
eantionum ac precum liturgicarum juxta
ritum sanetsf Romatue Ecelesix. Selegit ac
comitante organo edidit, etc., ibid., 1852. —
Z^ Der fUnfundneunsigste Psalm fiir sechs
Mànnerstimmen , partition, in-fol., ibid.,
1854. Cet artiste a laissé en manuscrit : l^* Une
collection de Lieder allemands pour une, deux
et trois voix avec accompagnement de piano.
2« Chants à quatre voix d'hommes. Z"* Lied de
Saphir pour deux chœurs d*hommes. 4' Le
Retour du chanteur, chœur de voix d'hommes
avec orchestre. 5« Environ dix chants pour un
chœur d'hommes à quatre et cinq voix. 6<> Va-
riations à quatre mains, sur un air allemand,
pour le piano. 7<* Grande pièce de concert pour
le piano, avec accompagnement d'instruments
à cordes. 8« y^ve Maria pour quatre voix
d'hommes. 9<> Jve Maria pour un et deux
chœui's. 10(* Ave Maria pour une double
chœur composé chacun de soprano, contralto,
ténor et basse, W Graduel pour la féic de
Saint-Michel à quatre voix. 12<> Crux fidélisa .
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ll!2
METTENLEITER - METZGER
huit voix. 13« Jdoramus pour quatre voix
d^hommes. 14<* Btnedieite, inlrolt |)our U
fête de Saint-Michel, à quatre voix d*hommes,
dans le style de Palestrina. IS** Ecee crucem
Dcmini, à six voix. 16» O quam tristis, à
quatre voix. IT» Prope e$t Dominui, à huit
voix. 18* Da paeem^ à quatre voix. 19» O
sacrum convivitim, à quatre voix. ^^Pange
lingna sur le plain-chant. i\** De profundii
du quatrième ton. 9â« Ftxilla régit pour
quatre voix d*honime$. 93* Z>ofntnii5 /eiti«
(in Cœna Domini), à six voix. 24* Messe pour
la fêle de la Sainte-Trinité, à six voix, avec
orchestre ad h'bt'ltim, S5* Stabat Mater pour
un double chœur avec instruments. 26* Deux
Miserere: le premier k quatre voix ; Tautre, à
six voix. 27* Le psaume 67* pour un double
chœur avec instruments ad libitum, 28* Deux
Miserere du troisième et du quatrième tons
pour un double chœur. 29* Le psaume 46% à
plusieurs voix. 30* Le psaume 50* pour un
double chœur. 31* Messe pour deux chœurs de
voix d*hommes. 32* Autre messe pour un
chœur de voix mêlées. 33* Recueil de psaumes
dans le style ancien, en contrepoint.
METZ (Jules), professeur de musique au
Gymnase de Berlin, 1838, a publié plusieurs
cahiers de chants pour qnatre voix d*hommes,
à Berlin, chez Wagenfuhr, el à Leipsick, chez
Hofmeister.
METZELIUS (JiiÔBB), né à Ilmenao,
dans la Thuringe, au comté de Schwarzbourg,
dans la première moitié du dix-septième siècle,
fut eantor et maître d*école à Stade. On a de
lui un manuel des principes de musique en
dialogues latins et allemands, intitulé : Com-
pendium musices tam ehoralis quam figu-
ralis , certis quibusdam observationibus
iisque rarioribus exomatum, in studium
juventutis, etc.; Hambourg, 1660, in -8* de
cinq feuilles.
METZGER (maître Ambroisb), professeur
au collège de Saint-Égide, à Nuremberg, na-
quit en celte ville dans la seconde partie du
seizième siècle, et fut promu au grade de ma-
gister, à Altdorf, en 1603. Quatre ans après,
il abandonna ce poste pour celui de professeur
à Nuremberg, quMI occupa jusqu^à sa mon,
arrivée en 1632, dans un âge avancé. On con-
naît sous le nom de Metzger plusieurs recueils
de chants intitulés : 1* renusblumlein, etc.
(Petites fleurs de Vénus, première partie de
nouvelles et gaies chansons profanes à quatre
voix); Nuremberg, 1611, in-4*. 2* Idem,
deuxième partie, à cinq voix; i&td., 1612,
in-4*. S* Le psautier de David, restitué dans
les tons les plus usités de Téglise et orné de
cent mélodies nouvelles; ibid., 1630, iu-8*.
METZGER (Jear-Gbokges) est appelé
simplement {reor^ea parGerber^qui a ignoré,
ainsi que Pauteur de Tarticle du Lexique uni-
verset de musique y publié par Schilling,
les circonstances de la vie de cet artiste. Metz-
ger naquit le 15 août 1746, à Philipsboui^,
oii son père était conseiller du prince évêque
de Spire. La mort lui ayant enlevé son père,
le 20 février 1746, avant qu*il vit le jour, sa
famille tomba dans Tindigence, et la musique
fut la seule chose que sa mère put d'abord lui
faire apprendre. Plus tard, la recommandation
de quelques amis le At recevoii^u séminaire
du prince électoral, à Manheim , où il conti-
nua ses éludes de musique. Il montrait de
rares dispositions pour la flûte; son talent
précoce snr cet instrument lui procura la
protection de' Pélecteur palatin Charles-
Théodore, qui le confia aux soins du célèbre
flûtiste Wendiing. Les leçons de cet habile
maître développèrent rapidement son talent,
et bientôt Metzger fut compté au nombre des
virtuoses de l'Allemagne sur la flûte. Admis
en 1760 comme surnuméraire à Torchestre de
Manheim, il en fut nommé flûtiste solo cinq
ans après. En 1778, il suivit la cour i Munich,
oti il brilla pendant quinze ans par ses compo-
sitions, la beauté du son qu'il tirait de son
instrument, et le brillant de son exécution.
Il mourut jeune encore, le 14 octobre 1793.
Parmi ses ouvrages, on remarque : 1* Six con-
certos pour la flûte, n** 1 à 6, Berlin, Hummel.
2* Six trios pour deux flûtes et basse, op. 2,
ibid, 3* Six duos pour deux flûtes, op. 3, ibid.
4* Trois symphonies concertantes pour deux
flûtes, op. 4, ibid. 5* Six quatuors pour flûte,
violon, alto et basse, op. 5, ibid. 6* Six so-
nates pour flûte et basse, op. 6, ibid. 7* Trois
concertos pour flûte, op. 7, n*» 7, 8, 9, ibid.
METZGER (Ghables-Théodore), fils atné
du précédent, naquit à Manheim, le 1^ mai
1774. Gerber, qui s*est trompé sur la lettre
initiale du prénom de cet artiste, Ta indiqué
par F. Junior, et Tauteur de Tarticle du
Lexique de Schilling n'a pas hésité à en
faire un Frédéric Metzger, qui aurait été
très-habile flûtiste et qui aurait succédé à son
père, en 1793, dans la chapelle de Munich.
Mais je crois pouvoir assurer qu*il n*y a jamais
eu de Frédéric Metzger, et que tout ce qu'on
en a dit s'applique k celui qui est Tobjet de
l'article présent. Charles-Théodore, élèvede son
père, devint aussi un flûtiste très-distingué. Il
n'était âgé que de dix ans lorsqu'il fut admis
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METZGER — MEURSIUS
113
comme surnuméraire à la chapelle de la cour,
en 1784; en 1791 il fut titulaire delà place de
seconde flûte, et en 1793 il succéda à son
père comme flûtiste solo. Bans ses fréquents
voyages, il a visité Manheim, Francfort,
Prague^ Leipsick, Dresde et la Suisse : partout
il a recueilli des applaudissements. On a
imprimé de la composition de cet artiste :
1<* Six trios pour flûte, alto et violoncelle,
op. 1 ; Manheim, Heckel. S» Variations pour
flûle avec accompagnement de piano, n*** 1
à 6 ; Augsbourg, Gombart. S» Études ou ca-
prices pour flûte seule; Vienne, Haslinger.
4® Études ou exercices ûlem; Munich, Falter,
et Mayence, Schott. S® Variations idem sur une
chanson allemande; t'dt'd.
Joseph Metzger, second fils de Jean-Georges,
né à Munich, en 1789, a été élôve de son frère
Charles-Théodore pour la flûte, et a été con-
sidéré aussi comme un artiste distingué. Il a
^lé admis dans la chapelle royale de Munich
en 1804.
METZGER-TESPERlIIAl^N (madame
Claba), fille de Charles-Théodore, naquit à
Munich, en 1800. Élève de Winter pour le
chant et la composition, elle se fit entendre
pour la première fois en public dans Tannée
1817, et fut considérée comme une cantatrice
de grande espérance. Quelque temps après elle
devint la femme de Tacteur Vespermann, et
visita avec lui. Vienne, Dresde et Berlin où
elle eut des succès. De retour à Munich, elle y
obtint un engagement à vie ; mais elle n*en
jouit pas longtemps, car elle mourut à la fleur
de rage, le 6 mars 1827. On a gravé de sa
composition un air avec variations qu^elle
avait chanté à Vienne, arrangé pour le piano,
de trois manièresr différentes, par Diabelli ,
Leidesdortfet J. Schmid.
METZCrER (J.-C), pianiste et composi-
teur, vivait à Vienne vers 1840. Il a fait gra-
ver de sa composition : Trio pour piano,
violon et violoncelle, op. 1 ; Vienne, Muller.
9IETZG£R(FBAiiqois).^oyes]!IEZGER.
MEUDE-MONPAS(le chevalier J.-J.-O.
RE), mousquetaire noir, sous le règne de
Louis XVI, cultiva la musique et la littéra-
ture comme amateur. Élève de La Houssaye
pour le violon, et de Tabbé Giroust pour la
composition, il publia, en 1786, six concertos
pour cet instrument, avec accompagnement
de deux violons, alto, basse, deux hautbois
et deux cors. Il prétendait être élève de
J.*J. Rousseau, parce quMl avait adopté la
plupart des opinions de cet homme célèbre,
et qu'il affectait une profonde sensibilité.
BiOCn. l):ilV. DES vusicie-^s. t. vi.
ATaurore delà première révolution française^
il s'éloigna de son pays, comme la plupart des
personnes attachées à la cour, et servit quel-
que temps dans le corps d'émigrés commandé
par le prince de Condé. Plus tard, madame de
Genlis le trouva à Berlin , où il faisait im>
primer de mauvais vers français (voyez Mé-
moires de madame de Genlis, t. V, p. 28). Il
avait publié précédemment un Dictionnaire
de musique, dans lequel on simplifie les ex-
pressions et les définitions mathématiques
et physiques qui ont rapport à cet art ; avec
des remarques impartiales sur les poètes
lyriques, les versificateurs, Us compositeurs,
acteursy exécutants, etc.; Paris, Knapen,
1787, in-8<* de deux cent trente-deux pages.
Rien de plus mal écrit, de plus absurde et de
plus entaché d'ignorance que cette rapsodic,
jugée avec autant de sévérité qiie de justesse
par Framery, dans un article du Mercure de
France (ann. 1788, n^ 36). On connaît aussi
du chevalier de lUeude-Monpas un écrit qui a
pour titre : De Vinfiuence de l'amour et de
la musique sur les mœurs, avec des réflexions
sur l'utilité que les gouvernements peuvent
tirer de ces deux importantes passions;
Berlin (sans date), in-8<*.
BIEURSIUS (Jea:«), ou DE MEURS, sa-
vant philologue et antiquaire, naquit en 1570,
à Loosduin, près de La Haye, en Hollande. Il fit
ses éludes à Tuniversité de Leyde, et ses progrès
furent si rapides, qu'à l'âge de douze ans, il
composait des harangues latines et faisait des
vers grecs. Après qu'il eut achevé ses études,
le grand pensionnaire de Hollande, Barnevelt,
lui confia l'éducation de ses fils et le chargea
de les accompagner dans leurs voyages. Arrivé
à Orléans, Meursius s'y fit recevoir docteur en
droit en 1608. De retour dans son pays, il fut
nommé professeur d'histoire et de littérature
grecque à l'université de Leyde. Plus tard, le
roi de Danemark lui confia la place de pro-
fesseur de droit public et d^bistoire, à Sora,
où Meursius mourut de la pierre, le 20 sep-
tembre 1639, à l'âge de soixante ans. Ce sa-
vant est le premier qui a publié le texte grec
des traités sur la musique d'Aristoxêne, de
Nichomaque et d'Alypius, d'après un manu-
scrit de la bibliothèque de Leyde dont Meibom
s'est servi plus tard. Le volume qui renferme
ces trois traités a pour titre : Jristoxenus,
Nichomachus, Mypius , auctores musices
antiquissimi, hactenus non editi, Joannes
Meursius nunc primus vulgavit , et notas
addidit. Lugduni Batavorum, Lud. Elze-
virOf 1616, in-4" de cent quatre -«^ingt-seize
8
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il4
MEURSIUS — MEYER
paf^es. Gerber, induit en erreur par Waltber,
a cru que chacun des traités forme un volume
Séparé : il a élé copié par Choron et Fayolle.
Le manuscrit dont Bleursins 8*est servi pour
son édition renfermait beaucoup de fautes, et
le traité d*Aristoxène particulièrement y était
en désordre comme dans tous tes autres ma-
nuscrits ; lui-même le déclare en ces mots : Dt-
tcripsi ex codieeBibUothecâs nostrs Lugduno
Batavx illo tatis certè eorrupto, et mutilo
etiam loco non tino, etc. ; mais il a cherché
à corriger ces fautes et à expliquer tes endroits
obscurs dans des notes qui s^élendent depuis
la page 137 jusqu'à 105. Il y propose des cor-
rections, dont quelques-unes sont plus hasar-
dées qu'utiles. Ce qu'il a publié d'Alypius ne
peut être d'aucune utilité, car n'ayant point à
sa disposition des caractères de musique
grecque pour faire imprimer les signes, il les
a tous supprimés, et n'en a conservé que la
description. On a réimprimé le travail de
Meursius avec le texte grec et la version latine
de Heiboîn, dans les œuvres complues du
même Meursiys publiées par L. Lami, Flo-
rence, 1741-1763, douïe volumes in-folio. On
a aussi de ce savant ira traité des danses
grecques et romaines intitulé : Orchestra,
sive de saltationibut veterum; Leyde, 1618,
in-4''. Ce traité a élé réimprimé dans le
huitième volume du Trésor des antiquités
^cqtMS de Gronovius (fol. 1-16).
MEURSIUS (Jbar), fils du précédent, né
à Leyde en 1615, accompagna son père à
Sora, et y mourut en 1653^ à l'âge de qua-
rante ans. Au nombre de ses ouvrages, on en
trouve un intitulé : CoUeetanea de Tibiis ve-
terum; Sora, 1641, in-8<». Cet opuscule ne
consiste qu'en une collection incomplète de
passages des auteurs grecs et latins relatifs
aux flûtes des anciens. Gronovius a inséré ce
morceau dans son Thésaurus antiq. Grxca-
rum, t. VIII, p. 2453. On le trouve aussi dans
le Trésor des antiquités sacrées d'Ugolini,
t. XXXIl, p. 845.
MEUSCUEL (Jeau), fabricant de trom-
bones à Nuremberg, vers 1520, s'est acquis de
la célébrité par la bonté de ses instruments,
qu'on appelait Alors saquebutes en France, et
busaun (posaune) en Allemagne. Le pape
Léon X l'appela à Rome, lui fit faire plusieurs
trombones en argent pour des fêtes musicales,
et le récompensa magnifiquement. Meuscbel
mourut à Nuremberg, en 1535.
JUEUSEL (J EAU Georges), docteur en phi-
losophie, naquità£yrichshof,1e 17 mars 1743,
fut d'abord professeur à Erfurt, puis à £r- I
langen, et conseiller de cour h Quedlînbourg.
Il est mort à Erlangen, le 19 septembre 1820.
On trouve des renseignements sur la musique
et sur les artistes dans les ouvrages suivants
qu'il a publiés : 1» Deutsehes KUnstler^Lexi-
kon, Oder FerxHchniss der jetztlebenden
Â'uf»ir/er (Dictionnaire des artistes allemands,
ou catalogue de tous les artistes vivants, etc.);
Lemgo , 1778-1789 , deux volumes in-8«.
Deuxième édition, 1808-1809, avec un troi-
sième volume publié en 1814, servant de sup-
plément aux deux éditions. On y trouve des
notices sur quelques-uns des principaux mu-
siciens de l'Allemagne, et sur divers objets de
la musique. ^ Miscellaneen artistisehen In-
halts (Mélanges concernant les arts) ^ Erfurt,
1779-1787, trente cahiers formant cinq vo-
lumes in-8<*. Différentes notices sur des musi-
ciens s'y trouvent aussi. S^ Deu^ches Muséum
fur Kiinstkr und KUnstliebhaber (3luséun>
allemand pour les artistes et les amateurs) ;
Manheim, 1787-1792, dix-huit cahiers for-
mant trois volumes in-8«. Suite de l'ouvrage
précédent, continuée dans lei>^ottueau Muséum
(1793-1794), quatre cahiers en un volume
in-8« ; dans les Nouveaux mélanges (Leip-
sick, 1795-1803, quatorze cahiers in-8«); en-
fin, dans les archives pour les artistes et Us
amateurs (Dresde, 1805-1808, huit cahiers en
deux volumes ïn-S°).
MEUSr^IER DE QUERLON (Autowe-
Gabkibl). f'oi/ez QUERLON.
m EVES (Auguste), professeur de piano et
compositeur, né à Londres, en 1785, est fils
d'un peintre en miniature qui, par son (aient
distingué et son économie, acquit une fortune
honorable. Encouragé par flummel,qui l'avait
entendu jouer du piano, le jeune Meves fil des
progrès remarquables. Il se livra d'abord à
renseignement, à Edimbourg ; mais après la
mort de son père, il a cessédedonnerdes leçons.
On a publié de sa composition, à Londres :
1<> Sonate pour piano seul. 2« Rondo brillant
tdf^m. 3'' Air allemand varié. 4*> Deux duos pour
piano et harpe. S*» Marche de la flûte en-
chantée, variée. O^Divertissementdramatique.
Un violoniste nommé METES (W.) éUit à
Leipsick, vers 1840, et y a publié des varia-
tiens pour deux violons avec orchestre,
op. 1 1 ; Leipsick, Ktstner.
MEYER (Grécoike), organiste à Soleure
($uisse),vers 1530,esl cité par Glaréan, dans son
Dodecachordon (p. 354), comme auteur d'un
canon à la quinte inférieure. Cet auteur rap|K>rlc
encore d'autres morceaux de cet organiste,
p. 280, 296, 502, 504, 512, 558, 540 et 454.
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MEYER
4ii(
MEYER ou MEIER (Jeah), bon facteur
dVgues allemand, vécut dans la première
moitié du dix- septième siècle. Ses principaux
ourrages sont : 1* L*orgue de Téglise princi-
pale de Francfort-sur-le-DIein. ^ La répara-
tion complète de Torgue de Téglise cathédrale
d^UIm, en 1630.
MEYER (Piebbb), musicien allemand, né
à Hambourg, vers 1705, suivant Moller (Ctm-
bria literata^ t. I, fol. 403), fut musicien de
ville dans le lieu de sa naissance. Il parait
s'en être éloigné vers 1055, pour se fixer en
Hollande. Il était à Amsterdam, en 1650.
On cite de sa composition : V Der Edlm
Daphnis au$ Cimhrien Betungene Flora-
bella, Oder 50 weUliche Lieder, mit neuen
Melodien; Hambourg, 1651. II y a une se-
conde édition de cet ouvrage, publiée dans
'la mémo ville, en 1666, in-8«. S« Phi-
lippi a Zotm Diehterischen Jugend und L te-
bes/Iamme» mU Mehdien; ibid. , 1651.
3» ChristïicheMueiealiteheKlag'und Trott*
Spriiche von S und A Stimmen und einem
B, C. (Maximes chrétiennes et musicales de
complainte et de consolation à trois Ou quatre
voix, avec basse continue) ; Hambourg, 1653,
in-4». 4«» Geistliehen Seelenluet, oder ÎFeeh-
telgesangeti xwitchen dem himmïischen
Braiitigen und seiner Braut; Amstelodami,
1657, in-12. 5« Danses françaises et anglaises
00 airs de ballets en duos pour viole et basse,
basse de viole ou autres instruments; Am-
sierdam, 1660.
MEYER (Berhaii»), organiste et musicien
de chambre à Zerbst, dans la seconde moitié
du dix-septième siècle, est cité avec éloge par
Prinz„ dans son Histoire de la musique
(cap. 13, § 63). Gerber possédait de cet ar-
tiste, en manuscrit : 1« Kurzer JJnterrieht,
trte man den Generalbass traktiren soll
(Courte instruction sur la manière de traiter
la basse continue). S* Différents morceaux
pour Torgue dans un recueil manuscrit daté
de 1673.
MEYER (Rupeit-Igracé) , né à Schœr-
ding, en 1648, fut d'abord attaché à la mn-
lique de l'évéque de Freysing, puis entra au
service du prince-évéque d'Eichstadt, d'où il
passa dans la chapelle électorale, à Munich, en
qualité de violoniste, et, enfin, retourna à '
Frising, comme maître de chapelle. Il a fait
imprimer de sa composition : 1* Palestra
musicff, consistant en treize sonates à deux,
trois et quatre parties, suivies d'une com-
|>lainlc à cinq voix; Augsbourg, 1674. 2«Psa/-
modia 6 revis * ad vesperas lotius anni.
S"* XXY offertoria dominicalia, ou motets à
quatre et cinq voix concertantes, deux violons
et trois saquebutes ; Augsbourg, 1704.
4^ Psaumes à trois, quatre, cinq et six voix;
ibid., 170^.
MEYER (Joachih), né à Perleberg, dans
le Brandebourg, 1^ 10 août 1661, fit ses
études musicales au collège de Drunswick, où
il remplit, pendant trois ans, les fonctions de
directeur du chceur, continua ensuite ses
études à Slarbourg, et, après un voyage qu'il
fit en Allemagne et en France, comme pré-
cepteur de deux gentilshommes, obtint la
place de cantor au Gymnase de Gcettingue,
en 1686, y fût nommé professeur de musique
^n 1695, et, enfin, eut, en 1717, les titres de
docteur en droit et de professeur d'histoire et
de géographie au même gymnase. Plus tard,
il se livra à la profession d'avocat; mais, en
1790, il eut une attaque de paralysie, à la
suite de laquelle il languit pendant deux ans,
et mourut, le 3 avril 1733. L'usage des can-
tates religieuses s'étant établi de son temps,
il s'en déclara l'adversaire, les considérant
comme peu convenables pour la majesté du
culte divin, à cause de leur effet dramatique,
et leur préférant l'ancienne forme des mo-
tets. Il établit à cçt égard son opinion dans
l'écrit % intitulé : Unvorgreifliche Gedanken
uber die neulieh eingerissene theatralische
Kirehenmusikjund von den darinnen bishero
iiblick gewordenen Cantaten mit Ferglei^
ehung der Musik voriger Zeiten %ur Verbes-
serung derunsrigen vorgestellt (Pensées non
prématurées sur la musique théâtrale intro-
duite depuis peu dans l'église et sur les can-
tates qui y sont devenues à la mode, avec une
comparaison de la musique des temps précé-
dents ; écrites pour l'amélioration de celle de
l'époque actuelle); Lemgo, 1736, soixante et
dix pages in-8<». L'ouvrage est divisé en quatre
chapitres. Hattheson (voyez ce nom) attaqua
les opinions de Meyer avec sa rudesse ordi-
naire, dans un pamphlet intitulé : Der neue
Gœttingische, aber viel schlechter, als die
alten Laeedxmonisehen, urtheilende Epko-
rus, etc. (le Nouvel ÉphoredeGœttingue, etc.).
Meyer répondit à son adversaire avec vivacité,
par cet écrit, beaucoup plus étendu que le
premier : Der anmassliche Hamburgische
Criticus sine Crisi, entgegengesetzt dem
sogenannten GoHtingischen Ephoro Joh.
Malihesons, und deistn vermeyntlicher Be-
lekrungS'Ungrund in Ferlkeidigung der
theatralischen Kirehenmusik gewiesen (le
Critique prétentieux de Hambourg sans au-
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il6
MEYER
lorilé , opposé à VEphore de Gœitingue ,
par Jean Mattheson, etc.); Lemgo, 173G,
cent quatre-vingts pages In -8*. Fuhrmann prit
la dérense de Matlbeson dans un pamphlet
^ aussi dur que mal écrit, dont le litre fort long
commence par ces mots : Gerechte JFag-
schal, darin Tit. Herrn Joachim Meyers,
J. U. doctorxSj etc., sogenannte anmasslieh
ffamhurgUcher Critieut sine Crisi, etc. (la
Balance impartiale, dans laquelle le Critique
prétentieux de Hambourg, etc., et le nouvel
Éphore de Gœttingue, du maître de chapelle
J. Matlheson, sont exactement pesés, etc.) ;
Altona, 1728, in-8« de quarante-huit pages.
Une réplique anonyme, attribuée à Meyer,
termina la discussion ; elle a pour titre : Dei^
abgetcurdigte JFagemeister, oder der fœhch'
lick genannten gerechlen JFag$chale eines
verkapten, etc, (le Commissionnaire déprécié,
ou rinjustice et la tromperie reconnues de la
balance faussement appelée impartiale, etc.),
sans nom de lieu, 1729, in-S® de soixante et
une pages. Il y a dans tout cela beaucoup plus
d'injures et de divagations que de bons rai-
sonnements. Au fond, Meyer avait raison : le
style dramatique des cantates d'église était
moins convenable iK>ur le culte que les formes
graves des anciens motets.
MEYER (JBAny, maître de chapelle et orga-
niste à Anspach, au commencement du dix-
huitième siècle, fut élève de Bumler, puis
voyagea en Italie et y étudia la composition.
Il y brilla aussi comme chanteur sur plusieurs
théâtres.* Il a laissé en manuscrit plusieurs
oratorios, concertos et symphonies.
MEYER (Sibraud) ; on a sous ce nom une
dissertation intitulée : Gedanken von den
sogenanntenWennder-Jffom de» GrafenOtto
ensten von Oldenhurg (Pensées sur le cor ap-
pelé merveilleux du comte Othon I*' d'Olden-
bourg) ) Brème, 1757, in-8''.
MEYER (Philippe- Jacques); professeur de
harpe, naquit à Strasbourg, en 1757. Destiné
à l'état ecclésiastique dans la religion pro-
testante, il étudia la théologie dans sa jeu-
nesse, mais les leçons de musique qu'il recevait
de l'organiste avaient |H>ur lut plus d'attrait
que les cours de l'université. A vingt ans, il
trouva par hasard une vieille harpe allemande
sans pédale, et se livra à l'étude de cet instru-
ment avec tant de persévérance, qu'il parvint
bientôt à un degré d'habileté peu commun à
celte époque. Ses succès comme virtuose le
décidèrent à quitter ses études théologiques,
pour ne s'occuper que de la musique. Il se
rendit à Paris.. On n'y connaissait point alors
la harpe à pédales ; les trois premières furent
indiquées à un facteur par Meyer, qui s^cii
servit pour jouer dans les tons de fa, d'u( et
de sol, les seuls qui fussent en usage pour la
harpe. Après avoir publié sa Méthode pour
cet instrument et quelques sonates, Mayer re-
tourna à Strasbourg, où il se maria, puis re-
vint à Pari^ mais pendant son absence, de
nouveaux harpistes plus habiles que lui
s'étaient fixés dans cette ville ; il comprit que
la lutte ne lut serait pas avantageuse, et il
partit pour Londres, en 1780. Les succès qu'il
y obtint l'engagèrent à s'y établir avec sa
famille, et il s'y Axa définitivement quatre
ans après. Depuis lors, il s'est livré à l'en-
seignement et à la composition. Il est mort
en 1819, à l'âge de quatre-vingt-deux ans,
laissant deux fils harpistes et professeurs de
harpe comme lui. On connaît de cet artiste : «
1^ Méthode sur la vraie manière de Jouer de
la harpe J avec les règles pour Vaceorder;
Paris, Janet et Cotelle. S« Sonates pour la
harpe, op. 1,2, 5; Paris, Bailleux; Londres,
Broderip. 3<» Deux grandes sonates pour harpe
et viuion ; ibid. 4« Six fugues pour harpe seule,*
ibid. 6^ Six canzonettes avec accompagne-
ment pour la petite harpe ; Londres.
MEYER (P.), fils du précédent, né à Stras-
bourg, fut d'abord élève de son père, puis re-
çut des leçons de madame Rrumpbolz, et fut
longtemps établi à Londres comme professeur.
Il y est mort en 1841. Il a publié des airs
variés pour la harpe ; Londres, Clemenlî.
MEYER (FaéoBaiG-CiARLEs), second ftls
de Philippe- Jacques, fut aussi professeur de
harpe à Londres. Il a publié : 1<> Trois œuvres
de sonates pour la harpe; Londres, Clementi.
2» Deux divertissements tdem; ibid. 5« Intro-
duction et solos t'dem/ibid. 4» Fantaisie tctem;
ibid.
MEYER (jEAN-HERii-CHiBriBii), lieute-
nant au régiment hanovrien de Saxe*Gotha,
né à Hanovre, le 18 mai 1741, mourut à Gœt-
tingue, le 16 novembre 1785. Il a publié des
Lettres sur la Auâste (Gœttingue, 1779, deux
volumes in-S^*) , où l'on trouve des rensei-
gnements sur la situation de la musique dans
ce pays.
MEYER (Charles-Hburi), chef du corps
de musique des Montagnes, à Clausthal, est
né à Nordhausen, dans la Thuringe, en 1772.
Élève de Willing, célèbre tromboniste et vir-
tuose sur divers instruments, il fit plusieurs
voyages, puis fut quelque temps attaché au
corps de musique de la ville de Nordhausen.
En 1800, il obtint U place de chef du
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MEYEU
117
corps de musique des Monlagnes pour lequel
il a composé beaucoup de morceaux de diffé-
renfs genres. Bans les dernières années de
Texercice de son emploi, il a été atteint
d'une surdité complète qui Ta obligé à solli-
citer sa retraite ; elle lui a été accordée, avec
une pension, en 1830. Les principaux ou-
vrages de cet artiste sont : 1* Fantaisie con-
certante pour flûte, clarinette, cor, basson et
orchestre, op. 20; Leipsick, Hofmeisler.
2«» Journal d'harmonie, op. 15, liv. I et II ;
tbid. 3^ Plusieurs autres recueils d'harmonie ;
Leipsick, Peters. 4^ Environ vingt recueils de
danses pour Porchestre. 5<» Beaucoup de con-
certinoset morceaux détachés pour clarinette,
cor ou trombone. 6^ Des fantaisies et airs va-
riés pour piano.
JHËYER (Louis), violoniste et planiste, né
le 6 octobre 1816, à Gross-Schwechten, près
du Stendal, dans la Vieille-Marche, n'était
âgé que dix-neuf ans lorsqu'il s'établit à Mag*
debourg, en 1835, comme professeur de mu-
sique. Depuis lors, il ne s'est pas éloigné de
cette ville. Il a publié de sa composition quel-
ques morceaux pour le violon, et quatre trios
faciles pour piano, violon et violoncelle, à
l'usage des élèves. lia en manuscrit quelques
compositions pour l'orchestre,, des Lieder,h
voix seule avec piano, et des chants pour
quatre voix d'hommes.
MEYER (LÉOPOLD I>£), virtuose pianiste,
fils d'un conseiller de l'empire d'Autriche, est
né à Vienne^ en 1816. Il était âgé de dix-sept
ans lorsqu'il perdit son père, au moment où il
venait de terminer ses études de collège : il
prit alors la résolution de se livrer à la cul-
ture de la musique. Son premier maître de
piano fut François Schubert, qui lui donna
<)es leçons pendant deux ans; puis il devint
Olévc de Charles Czerny , et enfin passa
pendant quelques mois sous la direction de
Fischhof. La méthode classique et patiente de
ces maîtres n'avait pas d'attrait pour Léopold
de Heyer, dont le caractère excentrique ne se
plaisait qu'aux tours de force sur le clavier,
li se décida, toutàcoup, àn*avoir plus d*autre
guide que son instinct, et à se faire une ma*
nièredont le but était de causer plus d'éton-
nement que de plaisir. A l'âge de vingt ans,
il se rendit à Bucharest près de son frère aîné ;
mais il quitta bientôt cette ville pour aller à
Jassy, où il donna deux concerts avec succès;
puis il se rendit i Odessa. La protection du
prince Nicolas Galitzin et de la comtesse Wo-
ronzovr, femme du gouverneur général de la
Petite Russie, l'arrêta dans cette ville pendant
trois mois. Il y brilla dans un concert donné
au bénéfice des pauvres, sous le patronage de
la comtesse. A la suite de ce concert, le gêné*
rai en chef de la cavalerie russe, comfe de
Witte, lui proposa de l'accompagner à Péters-
bourg, ce qui fut accepté avec empressement
par l'artiste. Protégé par la noblesse de cette
grande ville, il donna, au théâtre impérial, un
concert dont le produit fut de 13,000 roubles.
Il Joua aussi plusieurs fois à la cour et reçut
de beaux cadeaux de la famille impériale».
Après avoir visité Moscou, il parcourut quel-
ques provinces de la Russie, d'où il passa dans
la Valachie, puis à Constantinople. Accueilli
avec faveur par l'ambassadeur d'Angleterre,
sir StrafTord Canning, il fut logé dans son
palais et y passa plusieurs mois, pendant les*
quels il fut admis à Jouer chez la sultane
Validé, mère du Grand-Seigneur. Au commen-
cement de 1844, Léopold de Meyer retourna
à Vienne et y donna sept concerts, à la suite
desquels il fut nommé membre du Conserva-
toire die cette ville. Au mois d'octobre de la
même année, il partit pour Paris et s'arrêta
quelque temps à Francfort pour y donner des
concerts. Arrivé dans la capitale de la France,
il y étonna par sa fougueuse exécution, mais
il eut peu de succès dans l'opinion des artistes
et des connaisseurs. A Londres, il réussit
mieux ; mais il n'y resta que deux mois, farce
que la saison était avancée lorsqu'il y arriva.
Dans l'automne de 1845, il s'arrêta à Bruxelles
et y donna plusieurs concerts. En 1846, il
visita Alger et l'Egypte. Dans l'année sui-
vante, il était k la Nouvelle-Orléans; puis il
visita la plupart des villes des États-Unis, et
donna des concerts â New- York, Boston, Phi-
ladelphie, Washington et Baltimore. De retour
en Europe, vers le mois de juin 1847, il se
dirigea vers l'Allemagne et vécut quelque
temps à Vienne. En 1856, il fit un nouveau
voyage en Belgique et à Paris, mais il y fut
peu remarqué. Léopold de Meyer a des doigts
fort brillants, mais il tire un mauvais son do
l'instrument, et Ton reproche avec Justesse à
son exécution de manquer de goût et de
charme. Étranger à la musique classique, il ne
connaît guère que ses propres œuvres, si cela
peut s'appeler des ouvres. Dans le catalogue
de ces productions, on voit une Marche maro-
caine, qui a eu eu beaucoup de retentissement,
un Mr guerrier de* Turcs, un Air national
des Turcs, la Marche triomphale d*Is1y^ une
Étude de bataillCy une Fantaisie orientale
sur des airs arabes, la Danse du Sérail, une
Fantaisie sur des airs russes, des ^trj
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118
MKYER — MEYERBEER
russes variés, une Fantaisie sur un air 5o-
hémien^ une Grande fantaisie sur des airs
américains, des Variations sur le Carnaval
de Fenise, etc.
MEYER DE KNONOW (Charles-Ah-
DRÉ), fadeur d'instruments, naquit à Schneli-
Turthel, dans la haute Lusace, le 30 octobre
1744. En 1759, il alla à Leipsick pour y suivre
les cours de Tuniversité, et après y avoir passé
trois années il revint chez son père, en 1762.
Deux ans après, il s'établit à Rothenbourg, où
il cultiva les sciences et la musique. En 1785,
il vendit ses biens et alla se fixer à Gœrlilx, où
il se livra entièrement à la facture des instru-
ments, particulièrement des harpes éoUennes
et des harmonicas. Ses recherches le condui-
sirent à faire, en 1794, un piano à archet dont
on trouve la description dans la Feuille men-
suelle de la Lusace (1795), avec une figure de
rinstrument. Deux ans après, Meyer inventa
un nouvel instrument du genre de PEuphone
de Chladnl, auquel il donna le nom d^Har-
monikbn. II est mort à Gœrlitz, le 14 jan-
vier 1797.
MEYERBEER (Giaooho), compositeur de
musique dramatique et chef d'une école nou-
velle, est né à Berlin, le 5 septembre 1794 (1),
d'une famille riche et honorable dont plu-
sieurs membres ont cultivé les sciences et les
arls'tvec succès. Guillaume Béer, second frère
de l'artiste qui est l'objet de cette notice, est
compté parmi les bons astronomes de l'Alle-
magne, et s'est fait connaître au monde savant
par une carte de la lune, qui a obtenu le prix
d'astronomie à l'Académie des sciences de
Berlin. Michel Béer, autre frère du célèbre
compositeur, mort à la fleur de l'âge, était
considéré comme un des jeunes poètes alle-
mands dont le talent donnait les plus légi-
times espérances. Sa tragédie du Paria et son
drame de Struensée ont eu du retentissement
dans sa patrie.
Dès l'âge de quatre ans, Tintelligence musi-
cale de Meyerbeer se manifestait déjà par des
signes non équivoques : saisissant les mélo-
dies des orgues ambulantes, il les transpor-
tait sur le piano et les accompagnait harmo-
nieusement de la main gauche. Étonné de
voir de si heureuses dispositions dans un
(1) I.a Gazette géniraU de muiique de Leip*ig (38« tD-
née, page 876] et le Dictionnaire de la Conversation,
suîtIs par Schilling, Gassner et d'autres, ont fixé Pannée
de la naîssanee de ll«yerbeer en 1791 ; cette erreur pro-
vient de ce qae, dans le compte rendu d'un coneerl
donné k Berlin,, le 14 octobre 1800, où Mcycrbecr avait
fait admirer son habileté sur le piano, on le dît âgé de
neuf ans, quoiqu'il ne fût que dans sa scpticnie année.
enfant de cet âge, son père résolut de ne
rien négliger pour en bàler le développe-
ment. Lauska, élève de démenti et pianiste
distingué, fut le premier maître auquel il le
confia. Aux principes rationnels de mécanisme,
puisés dans l'école de son illustre professeur,
Lauska unissait l'art de bien enseigner. Ce fut
vers cette époque qu'un ami intime de la fa-
mille Béer, nommé Meyer, et qui avait voué à
cet enfant une affection toute paternelle, lui
laissa par testament une fortune considérable,
sous la condition qu'au nom de Béer il ajou-
terait celui de Meyer, d'où est venu le nom de
Meyerbeer, Déjà, la Gazette générale dé mu-
siquey de Leipsick, rendant compte d'un con-
cert donné à Berlin, le 14 octobre 1800, où le
jeune artiste s'était fait entendre |H)ur la pre-
mière fois en public avec un succès extraordi-
naire, avant d'avoir accompli sa septième
année, l'appela de ce nom. Les renseigne-
ments recueillis sur les lieux par l'auteur de
cette notice prouvent que les progrès de cet
enfant avaient été si rapides, qu'à l'âge de six
ans il étonnait déjà les professeurs, et que
dans sa neuvième année il était compté parmi
les pianistes les plus habiles de Berlin. La
même Gaiette musiccle dit, dans l'analyse de
deux concerts donnés au théâtre de cette ville,
le 17 novembre 1803 et le 3 janvier 1804,
que Meyerbeer y avait fait preuve d'une habi-
leté et d'une élégance de style remarquables.
L'abbé Vogler, organiste et théoricien alors
fort renommé en Allemagne, l'entendit à celte
époque. Frappé de l'originalité qu'il remar-
quait dans les improvisations de l'enfant, il
prédit qu'il serait un grand musicien. Plus
tard, démenti visita Berlin, et l'exécution de
Meyerbeer lui inspira tant d'intérêt que,
malgré son aversion plus prononcée chaque
jour pour l'enseignement, il lui donna des
leçons pendant toufe la durée de son séjour
dans la capitale de la Prusse.
A peine âgé de douze ans^ et quoiqu'il n'eût
jamais reçu de leçons d'harmonie, Meyerbeer
avait déjà, sans autre guide que son instinct,
composé beaucoup de morceaux de chant et
de piano. Des amis éclairés y reconnurent le
germe d'un beau talent, et décidèrent ses pa-
rents à lui donner un maître de composition.
Celui qu'on choisit fut Bernard-Anselme We-
ber, élève de Vogler et chef d'orchestre de
l'Opéra de Berlin. Admirateur enthousiaste de
Gluck, passionné pour la belle déclamation
musicale de ce grand artiste, fort expert d'aiN
leurs en matière de style dramatique, Weber
pouvait donner d'utiles conseils à son tlcva
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MEYERBEER
<ta^
«ur la coupe de« morceaux, sur riostrumcn-^
lation et sur les applications esthéliques de
Tari d*écrire ; mais faible harmoniste et man-
quant d'instruction dans la didactique des
divers genres du contrepoint et de la fugue, il
lui était impossible de le guider dans ces
éludes difficiles. Pendant quelque temps,
Meyerbeer 01, un peu à Paventure, des efforts
|)our s'instruire. Un jour, il porta une fugue à
«on maUre : émerveillé de ce morceau, Weber
le proclama un chef-d'œuvre, et s'empressa de
l'envoyer à l'abbé Vogler, aûn de lui prouver
qu'il pouvait aussi former de savants élèves.
La réponse se fit longtemps attendre; enfin
arriva un volumineux paquet qui fut ouvert
avec empressement. 0 surprise douloureuse!
au lieu des éloges qu'on espérait, on y trouva
«ne sorte de traité pratique de la fugue, écrit
Hic la main de Vogler et divisé en trois parties.
Dans la première, les règles pour la formation
de ce genre de morceaux de musique étaient
exposées d'une manière succincte. La seconde
partie, intitulée la Fugue de Vélève, contenait
celle de Meyerbeer, analysée dans tout son
développement : le résultat de l'examen prou-
vait qu'elle n'était pas bonne. La troisième
partie, qui avait pour titre : la Fugue du
maUre, était celle que Vogler avait écrite sur
Je thème et les contre -sujets de Meyerbeer.
Elle était aussi analysée de mesure en mesure,
et le maître y rendait compte des motifs qui
lui avaient fait adopter telle forme et non telle
autre (1).
Weber était confondu ; mais pour Meyerbeer
la critique de Vogler fUt un trait de lumière.
Après la lecture des deux analyses compara-
tives, un bandeau lui tomba des yeux. Tout
<:e qui, dans l'enseignement de Weber, lui
avait paru obscur, inintelligible, lui devint
clair et p resque facile. Plein d'enthousiasme,
il se mit à écrire une fugue à huit parties,
d'après les principes de l'abbé Vogler, et la
lui envoya directement. Ce nouvel essai ne
fut plus accueilli de la même manière par le
maître. « Il y a pour vous un bel avenir dans
<* l'art, écrivait-il à Meyerbeer. Venez près de
« moi; rendez-vous à Darmstadt; je vous
» recevrai comme un fils, et je vous ferai
(1) Ce travail a été imprimé après la mort de Vogler,
sous ce litre : System fUr den Fugenbau^ al$ Einleiittug
2»r harwonigehen Gestmg^ VerbtHdungs Lehre (Système
•de la eonuruclion de la fugue, comme introduction & I»
Micnee da chant harmonique concerte). OITcnbach,
André, în-8o de 7S pages de texte avec 35 pages de mu-
*><iue. Malheureusement l'analyse du maître manque
auvent de justesse, et sa propre fugue n'est pas des
«meilleures.
» puiser à la source des connaissances musi-
» cales. »
Après une invitation si flatteuse et si for-
melle, le jeune musicien n'eut plus de repos
qu'il n'eût obtenu de se^ parents la permission
d'en profiter; enfin, il fut au comble de ses
vœux. Il avait quinze ans lorsqu'il devint
élève de l'abbé Vogler. Ce maître, qui jouis-
sait alors de la réputation du plus profond
musicien de l'Allemagne, avait fondé une
école de composition où s'étaient formés autre-
fois des artistes de mérite, parmi lesquels on
remarquait Winter, Ritter, Rnecht et plu*
sieurs autres. Dans la nouvelle école établie à
Darmstadt, Gansbacher, qui fut plus tard
maître de chapelle de l'église Saint-Étienne,
à Vienne, était le condisciple de Meyerbeer.
Incessamment occupés d'études sérieuses, les
élèves de Vogler avaient chez lui une exis-
tence tout artistique et scientifique. Après sa
messe, le maître les réunissait et leur donnait
une leçon orale de contrepoint; puis il les
occupait de la composition de quelque mor- '
ceau de musique d'église sur un thème donué,
et terminait la journée par l'examen et l'ana-
lyse de ce que chacun d'eux avait écrit. Quel-
quefois Vogler allait à l'église principale, où
il y avait deux orgues. Là, ils improvisaient
ensemble, sur les deux instrtlments, chacun
prenant à son tour le sujet deTugue donné, et.
le développant. C'est ainsi que se fit pendant
deux ans l'éducation technique de l'auteur de
Robert le Diable, Au bout de ce temps, Vogler
ferma son école et se mit en route avec ses
élèves pour visiter les villes principales de
l'Allemagne, puisant dans ce qu'ils enten-
daient des sujets d'entretien et de leçons.
Avant de quitter Darmstadt, Meyerbeer, alors
âgé de dix-sept ans, fut nommé compositeur
de la cour. Le grand-duc lui accorda cette
distinction après avoir entendu un oratorio
{Dieu et la nature) que le jeune artiste venait
d'achever, et qui fut exécuté à Berlin, le
8 mai 1811, dans un concert donné par Weber,
au Théâtre Royal. Les solos furent chantés
par Eunike, Grell et mademoiselle Schmalz.
On trouve une analyse thématique de cet
ouvrage dans la Gazette musicale de Leipsick
(1 S*' année, p. 570), où l'on voit que déjà
Meyerbeer cherchait des formes nouvelles et
des effets inconnus. Cette partition n'était pas
la seule qu'il eût écrite dans l'école de Vogler,
car il avait comi>osé beaucoifp de musique
religieuse qu'il n'a pas fait connaître jusqu'à
ce jour (1862).
Le temps de la production active était arrivé
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420
MEYERBEER
pour Heyerbeer. A dix-huit ans, il fit repré-
seoler à Munich son premier ouvrage drama-
tique, intitulé : la Fille de Jephté, Le sujet,
développé en trois actes, était plutôt un
oratorio qu*un opéra. Encore tout saturé des
formes scolastiques, Meyerbeer avait mis peu
de charme mélodique dans cette composition :
elle ne réussit pas. Jnsqu*alors il avait obtenu
de brillants succès comme pianiste et comme
improvisateur; il résolut de se rendre à
Tienne, la ville des^ianistes, et de s'y faire
connaître comme virtuose. Le soir même de
son arrivée, il eut occasion d^eutendre Hum-
mel, alors dans tout Téclat de son talent. Ce
talent n*avait ni le caractère majestueux, ni
réclat qui se faisaient remarquer dans Texé-
cution de démenti et qui se reproduisaient
avec plus de jeunesse et de feu dans le jeu de
Heyerbeer; mais c*était une émanMion pare,
claire et d*un charme inexprimable. Le jeune
artiste comprit tout d'abord l'avantage
qu^avait, à cet égard, sur lui Técole viennoise,
et ne voulant pas être vaincu, il prit la réso-
lution de ne se produire en public qu'après
avoir réuni aux qualités propres de son talenf,
celles de ses rivaux. Pour atteindre le but
qu'il se proposait, il s'enferma pendant dix
mois, se livrant à de continuelles éludes sur
Tart de lier le jeu harmoniquement et faisant
subir à son doigter les modifications néces-
saires. Après ces efforts, dont une conscience
dévouée d'artiste était seule capable, Meyer-
beer débuta dans le monde élégant et fit une
impression si vive, que le souvenir s'en est
longtemps conservé. lfoscbelès,qui l'entendit,
m'a dit plusieurs Tois que si ce grand artiste
s'était posé alors uniquement comme virtuose,
peu de pianistes auraient pu lutter avec lui;
mais déjà d'autres vues occupaient son esprit.
C'est ici le lieu de mentionner une idée bi-
zarre qui tourmenta sa jeune tête à celte
époque (1813). Frappé du succès que l'origi-
nalilé de ses compositions et la nouveauté de
ses traits brillants avaient obtenues, il se per-
suada que les pianistes voulaient s'en em-
parer, et pour échapper à ce danger imagi -
naire, il se décida à relarder de quelques
années la publication de sa musique de piano.
]>ans la suite, préoccupé de ses travaux pour
le théâtre, il cessa de se faire entendre et même
de jouer du piano, en sorte qu'il finit par
oublier la plus grande partie de sa musique
instrumentale, dont il n'avait rien écrit, et
que celte musique-fut perdue pour Part. Ce-
pendant il a dû écrire certains ouvrages dont
les journaux ont parlé avec de grands éloges,
él dont les manuscrits se retrouveront peut-
être quelque jour; par exemple, des variations
sur une marche originale, exécutées par
l'auteur dans un concert donné à Leipsick,
ainsi qu'une symphonie concertante pour
piano, violon et orchestre, composée par
Meyerbeer, et exécutée par lui et le violonisle
Weit, à Berlin, le -4 février 1813.
Je viens de dire que Meyerbeer cessa de
jouer du piano comme virtuose ; mais il lui
est resté de ses études sur cet instrument le
talent le plus parfait d'accompagnateur que
j'aie entendu. Je ftis frappé de la beauté de ce
talent dans les concerts de salon donnés par
le roi de Prusse aux châteaux de BrUhl, de
Stolienfels et à Coblence', en 1845, pour la
famille royale de Belgique et i>our la reine
d'Angleterre. En sa qualité de premier maître
de chapelle, l'auteur des Huguenots avait or-
ganisé ces concerts et y tenait le piano. Par
les nuances fines, délicates et poétiques de sa
manière d'accompagner, je compris alors la
multiplicité des répétitions exigées par lui
pour la mise en scène de ses opéras. Je doute
qu'il soit jamais complètement satisfait des
chanteurs et de l'orchestre.
L'éclat qu^avaient eu à Vienne les succès de
Meyerbeer, comme pianiste et comme auleur
de musique instrumentale, enfin, les beautés
qu'on avait remarquées dans un monodrame
avec chœurs, intitulé : les Amours de Thece'
linde, lequel fut chanté par mademoiselle
Harlas, i Vienne, en 1813, inspirèrent la
pensée de lui confier la composition d'un
opéra comique pour le théâtre de la cour. U
était intitulé : AbimeUek, ou les deux Califes.
La musique italienne était seule en faveur
alors près de M. de Metternich et des cour-
tisans auxquels il donnait le ton ; or, la par-
tition 6:*Abimeleck était écrite d'un slyle
absolument différent, et dans un système
assex semblable à celui de la Fille de Jephté;
elle fut accueillie avec beaucoup de froideur,
et le résultat de la représentation dut être
considéré comme une chute. Salieri, qui avait
pour le jeune musicien une tendre affection,
le consola de cet échec en lui donnant Passu-
rance que, nonobstant la coupe vicieuse de
ses chants, il ne manquait pas d'heureuses
dispositions pour la mélodie, mais qu'il n'avait
pas assez étudié le mécanisme de la vocalisa-
tion, et qu'il écrivait mal pour les chanteurs»
Il lui conseilla d'aller en Italie s'instruire
dans Part de composer pour les voix, et lui
prédit des succès quand il aurait appris cet
an difficile.
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MEYERBEER
121
Jusqii*a1or5 la musique italienne avait eu peu
d*attraits pour Meyerbetir. II faut avouer que
la plupart des opéras de Micolini, de Fari-
Dellt, de Pavesi et de quelques autres, qu^on
jouait alors aux théâtres de Vienne et de Mu-
Dich, étaient peu Taits pour plaire à une
oreille habituée à Pharmonie allemande. Le
jeune artiste ne comprenait donc pas bien la
portée des conseils deSalieri ; cependant, plein
de conAance en ses lumières, il partit pour Ve-
nise, où il arriva lorsque Tanc^-edijdéWcieuse
production de la première manière de Rossini,
jouissait du succès le plus brillani. Cette musi-
que le transporta d^admiration, et le style ita-
lien, qui lui inspirait auparavantunc invincible
répugnance, devint Tobjetde sa prédilection.
Dès ce moment, il fit subir à sa manière une
complète transformation, et, après plusieurs
années d*études sur Tart de donner de Télé-
gance et de la facilité aux formes mélodiques,
sans nuire au sentiment d^une harmonie riche
et puissante, il fit représenter à Padoue, en
1818, Romilda e Costanza, opéra semi-
séria, écrit pour la Pisaroni. Les Padouans
firent un brillant accueil à cet ouvrage, non-
seulement à cause de la musique et du talent
de la cantatrice, mais parce que Meyerbeer
était considéré par eux comme un rejeton de
leur école, en sa qualité d^élève de Vogler, qui
Tavail été du P. Valotti, maître de chapelle
de Saint-Antoine. Romilda e Costanza fut
suivi, en 1819, de la Semiramide riconos^
ciuta, écrite à Turin pour Texcellenle actrice
Caroline Bassi. En 1820, Emma di Resburgo,
autre partition de Meyerbeer, fut jouée à
Venise et y obtint un succès d^enlhouslasme,
peu de mois après que Kossini y eut donné
Eduardo e Cristina. Ce fut le premier pas
remarquable de Meyerbeer dans une carrière
quMI devait parcourir avec tant de gloire.
Son nom retentit bientôt avec honneur dans
toute ritalie : Emma fut jouée sur les
théâtres principaux; on traduisit cet ouvrage
en allemand, sou^ le titre d*^mma Fon Lei-
tester, et partout il fut considéré comme une
des bonnes productions de Técole moderne.
Cependant les opinions n*étaient pas toutes
favorables, en Allemagne, au changemeqt qui
s'était opéré dans la manière de Meyerbeer.
Ce n*était pas sans une sorte de dépit qu*0D le
voyait délaisser les traditions germaniques
pour celles d'une école étrangère. Cette dis-
position des esprits, qui se manifesta quelque-
fois par des paroles amères, augmenta à
chaque nouveau succès de l'auteur d*^mma.
Charles-Marie de YTeber, depuis longtemi>s
son ami, partagea ces préventions, et peut-
être agirent-elles sur lui plus que sur tout
autre. Il ne pouvait en être autrement, car
Weber, artiste dont le talent puisait sa force
principale dans une conception de l'art tout
absolue, était moins disposé que qui que ce
soit à l'éclectisme qui fait admettre comme
également bonnes des déterminations opposées
par leur objet. La hauteur de vues, qui con-
duit à l'éclectisme, est, d'ailleurs, une des
qualités les plus rares de l'esprit humain. J'ai
vu presque toujours les génies capables des
plus belles inspirations se convertir en esprits
étroits lorsqu'ils portaient des jugements sur
les productions d'une école difFérenle. On ne
doit donc pas s'étonner de voir Weber con-
damner la direction nouvelle où Meyerbeer
s'était engagé. Il ne comprenait pas la mu-
sique italienne : on peut même dire qu'elle lui
était antipathique, comme elle Pa été à Beet-
hoven et à Mendeissohn. C'était donc une op-
position de conviction qu'il faisait à la trans-
formation du talent de Meyerbeer, et ce fut,
en quelque sorte, pour protester contre les
succès obtenus par son ancien ami dans sa
voie nouvelle, qu'il fit représenter à Dresde,
avec beaucoup de soin, sous le titre allemand
Virth und Gast (Hôte et Convive), Topera
des Deux Califes, si frolàement accueilli par
les habitants de Vienne. Au reste, son amitié
pour Meyerbeer ne se démentit jamais. On le
voit heureux d'une visite qu'il en reçut, dans
ces passages d'une lettre qu'il écrivait à Golt-
fried Weber, leur ami commun : a Vendredi
tt dernier, j'ai eu la grande joie d'avoir Meyer-
« béer tout un jour chez moi : les oreilles
tt doivent t'avoir tinté î C'était vraiment un
tt jour fortuné, une réminiscence de cet ex-
« cellent temps de Manheim.... Nous ne nous
a sommes séparés que tard dans la nuit,
tt Meyerbeer va à Tries le pour mettre en
u scène son Crociaio. Il reviendra, avant un
« an, à Berlin, où il écrira peut-être un opéra
a allemand. Dieu le veuille ! J'ai fait maint
« appel à sa conscience. » ^
Weber n'a pas assez vécu pour voir réaliser
ses vœux : huit ans plus tard, il eût été com-
plètement heureux-. Quoiqu'il eût déjà écrit
de belles choses, et qu'il eût goûté le charme
des succès de la scène, Meyerbeer était encore,
en 1824, à la recherche de son individualité^
circonstance dont il y a plus d'un exemple
dans l'histoire des grands artistes, particuliè-
rement dans celle de Gluck. Comme il était
arrivé à cet homme illustre, un éclair est
veau, tout à coup, illuminer Meyerbeer; et,
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I2â
BIEYERBEER
comme Gluck, c'est à la scène française qu'il
a trouvé Paliment de son génie. Quoiqu'il
désapprouvât la route que Meyerbeer avait
prise, Weber connaissait bien la porlée de
son talent; car, lorsqu'il mourut, il exprima
le désir que ce Tût son ami qui terminât un
opéra qu'il laissait inachevé.
Le succès d^EmmadiBesburgo avait ouvert
à Meyerbeer l'accès des scènes principales de
l'Italie, parmi lesquelles le théâtrede to 5ca/a,
de Milan, est au premier rang. Il écrivit pour
ce théâtre, en 1836, JUargherita d* Anjou j
drame semi -sérieux de Romani, qui fut re-
présenté le 14 novembre de la même année,
et dont les rôles principaux furent chantés
par Tacchinardi, Levasseur et Rosa Mariani.
Les préventions peu favorables qu'un artiste
étranger inspire presque toujours aux Italiens
cédèrent cette fois au mérite de la musique, et
le succès fut complet. Une traduction fran-
çaise de cet opéra a été faite plusieurs années
après, pour le théâtre de POdéon, et a été jouée
sur tous les théâtres de la France et de la Bel-
gique. A MarguerUe succéda VE$uU di Gra-
nata, opéra sérieux de Romani, dont la pre-
mière représentation eut lieu au même théâtre,
le 13 mars 1833. Les rôles principaux furent
chantés par Adélaïde Tosi, madame Pisaroni,
Caroline Bassi-Manna, Lablache et le ténor
Winler. Déjà le nom de Meyerbeer avait ac-
quis assez de retentissement pour que l'envie
fût éveillée : elle essaya de faire expier à
l'auteur d'Emma et de Margherila d'Anjou
les applaudissements obtenus par cet ouvrages.
VEsuU di Granata fut mis en scène avec
beaucoup de lenteur, et ne put être joué qu'aux
derniers jours de la saison. La même influence
qui avait retardé l'apparition de l'ouvrage en
prépara la chute par mille ressorts cachés.
Tout semblait en effet la présager. Le premier
acte échoua, et le second paraissait destiné au
même sort, quand un duo, chanté par Lablache
et la Pisarooi, enleva tout l'auditoire. Aux
représentations suivantes, le triomphe ne fut
pas un moment douteux.
La saison terminée, Meyerbeer se rendit à
Rome pour y écrire Jlmansor, opéra sérieux
en deux actes, dont Romani avait écrit le
libretto; mais (lendant les répétitions, le
maître fut atteint d'une maladie grave et ne
pût achever sa partition pour l'époque déter-
minée. Il ne retrouva la santé qu'en allant
passer l'année 1833 à Berlin et aux eaux.
Pendant ce temps de repos, il écrivit l'opéra
allemand intitulé : la Porte de Brandebourg,
Il était destiné vraisemblablement au théâtre
de Kœnigstadt, où l'on jouait habituellement
ces sortes d'ouvrages ^ mais, par des motifs
inconnus, cet opéra, auquel le compositeur
attachait, sans doute, peu d'importance, ne
fut pas représenté. Ici finit ce qu'on pourrait
appeler la seconde époque de Meyerbeer : elle
avait eu pour lui d'heureux résultats; car,
d'une part, elle avait marqué ses progrès
dans l'art d'écrire pour les voix, et il avait
acquis rexpérience des conditions' de la mu-
sique dramatique ainsi que des effets de la
scène, qu'on n'apprend qu'en s'y hasardant.
D'autre part, la confiance dans son talent
s'était accrue par le succès. Sa réputation
n'était pas celle d'un maître vulgaire. Emma
di Resburgo avait paru avec éclat et avait été
reprise plusieurs fois i Venise, à Milan, à
Gênes, à Florence, à Padoue; elle avait été
traduite en allemand sous le titre d'Emma
vonLeieester, et jouée à Vienne, à Munich, à
Dresde , à Francfort , sous ce titre, taudis
qu'une autre traduction, intitulée : Emma de
Roxburg, était chantée à Berlin et à Stutt-
gart. Marguerite d'Anjou était jouée avec un
succès égal à Milan, Venise, Bologne, Turin,
Florence et Trieste; ep allemand, à Munich
et à Dresde; en français, à Paris et sur pres-
que tous les théâtres de France et de Belgique;
à Londres, en anglais et en italien. Toaiefois
l*ar liste n'avait pas encore découvert sa propre
personnalité; il marchait dans des voies qui
n'étaient pas les siennes ; il était devenu plus
habile, mais il n'était pas encore original ; il
avait du savoir et de l'expérience, mais Tau-
dace lui manquait.
Remarquons cependant cette année 1825:
elle est significative dans la vie de Meyerbeer,
comme artiste. Nul doute que, méditant alors
sur ce qu'il avait produit depuis son arrivée
en Italie, et faisant un retour sur lui-même,
il n'ait senti ce qui manque à ces ouvrages
pour en compléter les qualités esthétiques;
car on verra, dans la suite de cette notice, ses
efforts tendre incessamment vers une mani-
festation de plus en plus prononcée de son
individualité. C'est à la même époque qu'il fit
à W^ebcr la visite dont il est parlé dans la
lettre de l'auteur du Frey$chutz, citée pré-
cédemment, et sans doute celle journée de
causerie intime de deux grands musiciens
n'a pas été perdue pour l'auteur de Robert,
des Huguenote, de Struensée et du Pro-
phète. <
De retour en Italie, Meyerbeer y donna son
Crociato, non â Trieste, comme le croyait
W'ebcr et comme l'avaient annoncé plusieurs
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MEYERBEEU
423
Journaux allemands, mais à Venise, où il fut
représenté le 20 décembre 1824. Les rôles
principaux avaient été écrits pour madame
Meric-Lalande, alors dans tout Téclat de son
talent, et peur Veluti et Lablache. L'exécution
fut bonne, et le succès surpassa Tattente du
compositeur, qui fut appelé plusieurs fois et
couronné sur la scène. Toutes les grandes
villes de TlUlie accueillirent avec la même
faveur le Crociato, et Ton ne peut douter
que, si Meyerbeer eût fait succéder quelques
opéras à cette partition, il ne se fût placé à la
tête des musiciens qui écrivaient au delà des
Al|)es ; mais déjà d'autres projets occupaient
son esprit.
Si Ton examine avec attention la partition
du Crociato, on y découvre des signes non
équivoques de la réaction opérée dans la ma-
uière du compositeur, et de sa tentative d'une
fusion de ses tendances primitives avec le style
iUlien qui caractérise Emma diReiburgo et
i¥arjjrueri7e d'Anjou. L'individualité du talent
«le Meyerbeer tendait à se prononcer, et son
heureux penchant pour l'expression énergique
des situations dramatiques se faisait aperce-
.voir. Pour se développer, son talent n'avait
plus qu^à se livrer à Tétude de la scène fran-
çaise; une circonstance favorable se présenta
<lans rinvitation reçue par Meyerbeer de la
part de M. de la Rochefoucault, pour qu'il di-
rigeât à Paris la mise en scène de son Cro-
ciato ; car ce fut à Paris même que s'acheva la
transformation des idées de l'artiste.
Le Crociato n'eut point à Paris le succès
d^enihousiasme qu'il avait obtenu à Venise,
à Rome, à Milan, à Turin, dans toute l'Italie,
enfin, et qu'il eut plus tard en Espagne, à
Lisbonne, à Londres ainsi qu'en Allemagne.
Les circonstances ne le favoiisaient pas.
A Paris, on ne partage pas les couronnes :
elles tombent toutes sur une seule tête. £n
1826, les habitués du Théâtre-Italienne vou-
laient pas qu'il y eût d'autre compositeur pos-
sible que Rossini^ ni d'autre musique que la
sienne. Trop sérieuse pour la plupart des di-
lettanus, la musique du Crociato ne fut ap-
préciée à sajuste valeur que par un petit
nombre de connaisseurs, qui firent avec im-
partialité la part des beautés et celle des dé-
fauU. Personne même, il faut l'avouer, ne de-
vitaa la portée du Ulent de l'auteur de cet ou-
vrage; personne n'aperçut dans le Crociato
le génie qui devait produire les opéras dont
les larges conceptions régnent sur toutes les
«cènes des deux mondes depuis 1851 . Ceux qui
estimaient cette partition, ia considéraient
comme le degré le plus élevé du talent de
l'auteur; en quelque sorte comme son dernier
mot. Le silence gardé par Meyerbeer pendant
plusieurs années sembla justifier leur juge-
ment. Son mariage et la perte douloureuse de
deux enfants avaient suspendu ses travaux ; il
y revint, enfin, en 1828; mais lorsqu'il reprit
sa plume, sa nouvelle route était tracée ; mûri
par plusieurs années de méditations, son génie
s'était transformé, et son talent avait le carac-
tère qui lui est propre. Tout le monde sait
aujourd'hui quels ont été les résultats de mo-
difications si radicales.
L'achèvement de Robert le Diable, retardé
par de fréquents voyages, fut enfin complet
vers la fin de juillet 1830, et cette partition,
écrite pour le grand Opéra de Paris, fut dé-
posée, par Meyerbeer, à l'administration de ce
théâtre, vers la même é|K>que. La révolution,
qui venait de s'achever en trois jours à Paris,
en avait fait naître une autre dans les cou-
lisses des théâtres. A la direction royale de
rOpéra succéda bientôt une entreprise parti-
culière qui, dans les clauses et conditions de
son contrat, n'admit que comme une charge
onéreuse Pobligationde faire jouer l'ouvrage de
Meyerbeer. Ce ne fut qu^au mois de novembre
1831 que cet opéra fut représenté ; en dépit
du dénigrement dont il avait été Tobjet, avec
lui commença la fortune de ce qu'on appe-
lait alors VJcadémie royale de musique. Les
dernières répétitions générales se signalèrent
par des incidents fort curieux. Une multitude
de ces critiques de profession, sans connais-
sances suffisantes de l'art, qui abondent à
Paris plus qu'en aucun autre lieu, s'y trou-
vaient et immolaient l'œuvre du musicien le
plus gaiement possible. C'était à qui dirait le
mot le plus plaisant, ou ferait l'oraison fu-
nèbre la plus spirituelle et la plus grotesque
delà partition. Au résumé, la pièce ne devait
pas avoir dix représentations. L'entrepreneur,
dont roreille avait été frappée de ces tristes
présages, aperçutdans la salle l'auteur de cette
notice, et alla lui confier ses craintes, a Soyez
« sans inquiétude, lui dit celui-ci ; j'ai bien
« écouté, et je suis certain de ne |>as me
« tromper. Il y a là dedans beaucoup plus de
« beautés que d'imperfections. La scène est
« saisie ; l'impression sera vive et profonde.
« Cela ira aux nues et fera le tour du monde. «
L'événement a prouvé que ce jugement était
le bon : jamais œuvre dramatique ne fut plus
|M>puIaire ; jamais succès ne fut plus univer-
sel. Ajoutons avec certitude qu'il n'en est pas
dont l'heureuse fortune ait eu une durée
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424
MEYERBEER
comparable; car elle sVst soutenue pendant
plus de trente ans Jusqu^au moment où ceci
est écrit (1862), et traisemblablement elle
n^est pas près de finir. Avec Robert le Diable
ont commencé, àPOpéra, les recettes de dix
mille francs, qui y étaient auparavant incon-
nues. Traduit en italien, en allemand, en an-
glais, en hollandais, en russe, en polonais, en
danois, cet opéra a été joué partout et vingt
fois repris dans les petites villes comme dans
les grandes; partout il a excité le même en-
thousiasme; son succès n*a pas été limité à
TEurope seule : à la Nouvelle-Orléans, Robert
le Ùiable a été joué pendant plusieurs mois
sur les deux théâtres anglais et français; la
Havane, Mexico, Lima, Alger, ont aussi
voulu renlendre, et Tout salué par d*unaniroes
applaudissements.
Un homme nouveau s^est révélé dans cet
ouvrage. Ce D*est plus le Heyerbeer de TAlle-
magne, élève roide e( guindé de Vogler ; ce
n^est plus celui de Tltalie, se jetant violem-
ment hors de ses habitudes d*école pour ap-
prendre, par imitation de Rossini, Tart de
faire chanter les voix et de colorer les efTets
de rinstrumentalion ; ce n*est pas même la
fusion des deux manières pour arriver à des
effets variés ;c*est une création tout entière,
où il ne reste à Tartiste, de ses premières
époques, que Texpérience acquise dans ses
travaux. Six années de repos, ou plutôt
d*études, six années de méditation, d*observa-
tlon et d^analyse ont enfin coordonné en
un tout complet, original et puissant, ce que
la nature a mis de sentiments énergiques
dans son âme, ce que Taudace donne de nou-
veauté aux idées, ce que la philosophie de
Tart prête d*élévalion au style, et ce qu*un
mécanisme exercé procure de sûreté à Partiste
dans les effets qu*il veut produire.
Après réclatant succès de Robert le Diable,
radministratlon de TOpéra avait compris que
les productions de Meyerbeer exerceraient dé-
sormais une heureuse influence sur son entre-
prise ; elle ne négligea rien pour le déter-
miner à écrire un nouvel ouvrage, et le livret
des Huguenots lui fut confié; mais, afin
d^avoir la certitude que le compositeur ne
mettrait pas trop de lenteur dans son travail,
un dédit de trente mille francs fut stipulé
pour le cas où la partition ne serait pas livrée
dans un délai déterminé. Pendant que Meyer-
beer était occupé à écrire cet ouvrage, la
santé de sa femme, sérieusement altérée par
une affection de poitrine, l'obligea, d'après
ravis des médecins, à fixer monenlanémcnt
son séjour en Italie. Dans cette situation, il
demanda un délai de six mois pour la mise en
répétition de son opéra ; mais cette juste de-
mande fut repoussée ; alors Meyerbeer retira
sa partition, paya le dédit et partit. Bientôt,
cependant, l'entrepreneur comprit la néces-
sité de donner les Huguenots, pour empê-
cher le public de s'éloigner de son spec>
tacle ; il rendit le dédit, et le nouvel opéra
de Meyerbeer fut représenté le 21 février
1836.
Les dispositions du po«me des Huguenots
n'ont pas d'analogie avec celles de Robert le
Diable; l'action s'y développe aveclenteur,
et l'intérêt ne commence que vers le milieu du
troisième acte; jusque-là, c'est de l'opéra
de demi -caractère, où le musicien seul adA
soutenir l'attention dans des scènes vides d'ac-
tion. Un talent supérieur pouvait seul triom-
pher de ces difficultés. Au premier abord, ni
le public, ni la plupart des critiques ne com-
prirent le mérite que Meyerbeer y avait dé-
ployé. Quoiqu'on avouât que le duo de Clé-
mentine et de Marcel, au troisième acte, la
scène du duel, tout le quatrième acte et une
partie du cinquième, ont des beautés de pre-
mier ordre, et bien qu'on déclarât qu'on
ne connaissait rien d'aussi pathétique que la
dernière scène du quatrième acte, il fut con-
venu que la partition des Huguenots était
inférieure à celle de Robert le Diable, Plus
tard, les gens désintéressés ont abjuré leur
erreur; pour eux, la valeur de l'ouvrage s'est
accrue d'année en année, et les plus récalci-
trants ont dû se rendre à l'évidence d'an suc-
cès constaté par plusieurs milliers de repré-
sentations, données pendant vingt-cinq ans
dans toutes les parties du monde. Après les
deux premières années de ce grand succès, uo
parti, qui avait des intérêts contraires, a
exercé la rigueur et l'injustice de sa critique
avec plus d'acharnement que dans la nou-
veauté de l'œuvre. Qu'en est- il résulté? La
partition des Huguenots, avec les quelques
défauts et les beautés inhérentes au talent du
maître, s'est maintenue dans tpute sa re-
nommée.
Après les Huguenots , un intervalle de
treize années s'écoula sans que Meyerbeer fit
représenter aucun ouvrage nouveau sur la
scène française. Ce long silence eut plusieurs
causes. La première parait avoir été dans les
modifications du personnel chantant de
l'Opéra, et dans son affaiblissement pro-
gressif. Une autre cause explique l'éloigné-
ment où l'illustre maître resta du théâtre de
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MEYERBEER
i25
sa gloire pendant une période si longue;
elle se troufe dans Tintérét que le roi de
Prusse lui témoigna, à l^époquedeson avène-
ment au trône, et dans les fonctions actives
que Meyerbeer eut à remplir près de ce
prince, après sa nomination de premier
maître de chapelle. La composition d^un
grand nombre de psaumes et de cantates reli-
gieuses, avec ou sans accompagnement d*or-
chestre, de musique d'église et de mélodies de
différents genres, dont il sera parlé plus loin,
avait occupé une partie de ce temps. Le pre-
mier ouvrage oiBciel qu*il écrivit pour la cour
de Berlin fut une grande cantate avec tableaux,
intitulée : la Pttta nella eorte di Ferrara,
pour une fête donnée par le roi, en 1845. Le
7 décembre 1844, le maître At représenter,
pour rinauguration du nouveau théâtre royal
de cette ville, un opéra allemand en trois
actes, intitulé : £in Feldlager in SchlesUn
(un Camp en Silésie). Cet ouvrage de circon-
stance ne produisit tout Teffet que s*en était
promis Heyerbeer que lorsque la célèbre can-
tatrice Jenny Lind tut chargée du rôle prin-
cipal. Il eut surtout un brillant succès lors-
qu'elle le chanta à Vienne, sous le titre de
JFielka, avec beaucoup de changements et
d'augmentations, en 1847.
L'année 184G fut marquée par une des
plus belles productions du génie de Meyer-
beer; œuvre complète dans laquelle il n'y
a pas une page faible : je veux parler de
la musique composée par le maître pour
Struensée, drame posthume de Michel Béer,
frère de l'illustre artiste. Cette belle con-
ception, 0(1 l'originalité des idées du compo-
siteur se révèle dans toute sa puissance, ren-
ferme une ouverture magnifique, du plus grand
développement, quatre entr'actes où tout
le drame se peint, et neuf morceaux qui s'in-
tercalent dans le dialogue, à la manière des
mélodrames. Quelques-uns des motifs de ceux-
ei sont traités dans l'ouverture et développés
avec cet art de progression d'effet dans lequel
Meyerbeer n'a |H)int d'égal. Les artistes, qui
ne jugent pas la musique sur des impressions
fugitives, comme le public, et qui sontcapa-
l)les d'analyser, savent, en effet, que le talent
du maître prend par celte qualité son carac-
tère le plus élevé. Le plan de cette ouverture
«si à lui seul un chef-d'œuvre en ce genre :
tout y est disposé de main de maître et avec
une connaissance profonde de l'effet que doit
produire le retour des idées par la variété des
formes. On dit que ce morceau capital n'a pas
êlc compris par le public de Paris : j'ai bien
peur qu'il ne l'ait pas été non plus par l'or-
chestre auquel l'exécution était confiée; car,
lorsque je l'ai fait jouer par l'orchestre du
Conservatoire de Bruxelles, un auditoire de
deux mille personnes a été jeté dans des trans-
ports d'admiration.
Il faudrait faire le résumé de tout le drame
pour faire comprendre ce qu'il y a de poésie
dans les entr'actes et dans les morceaux de
musique dont Heyerbeer a fortifié l'ouvrage
de son frère. Chaque morceau est un tableau
scénique,ou exprime un sentiment particulier
avec une puissance, une originalité de con-
ception, de moyens et d'accents, dont l'effet
est irrésistible. Cette admirable composition a
été exécutée pour la première fois à Berlin, le
10 septembre 1846.
Dans la même année, Meyerbeer écrivit,
pour le mariage du roi de Bavière avec la prin-
cesse Guillelmine de Prusse, une grande pièce
intitulée FttckeUanz (danse aux flambeaux),
pour un orchestre d'instruments de cuivre.
Cette danse prétendue est une marche pour
un cortège d'apparat qui se fait le soir aux
flambeaux, à l'occasion du mariage des
princes de Prusse, et qui est traditionnel
dans cette cour. Le caractère de cette compo-
sition est d'une originalité remarquable : elle
est riche de rhythmes et d'effets nouveaux.
Une autre pièce du même genre a été com-
posée par le maître pour le mariage de la
princesse Charlotte de Prusse et, en 1853, il
en a écrit une troisième pour le mariage de la
princesse Anne.
Après une longue attente, le Prophète,
souvent annoncé sous des noms différents, fut
enfin représenté, le 10 avril 1849. C'était le
troisième grand ouvrage écrit par Meyerbeer
pour l'Opéra de Paris : là, l'illustre composi-
teur se retrouvait sur le terrain qui lui est
nécessaire pour la production de ses puissants
effeU. Ainsi qu'il était arrivé pour Robert et
pour les Huguenote, il y eut d'abord de l'in-
certitude, non-seulement dans le public, mais
aussi parmi les artistes et les critiques de
profession, concernant le jugement qui devait
être porté de la partition du Prophète: mais
à chaque représenUtion , l'ouvrage, mieux
compris, produisit de plus en plus l'effet sur
lequel le compositeur avait compté. L'incerti-
tude provenait de ce qu'on cherchait dans le
troisième grand ouvrage du maître des beautés
analogues à celles qui avaient fait le succès
des deux premiers; mais Meyerbeer est tou-
jours rhomme de son sujet. Dans Robert, il
avait eu à exprimer le combat des deux prjn-
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425
MEYERBEER
cipes, bon et maaraif , qui agissent sur la na-
ture humaine ; dans les ffuguenots, il a?ait
opposé les nuances délicates et passionnées de
ramonr aux fureurs du fanatisme religieux.
Bans le Prophète, c*est encore le fanatisme,
mais le fanatisme populaire mis en opposition
avec les ruses de la politique, et celles-ci, par un
concours inouï de circonstances, arrîTant par
degrés à la plus haute expression de la gran-
deur. Uélémenl principal de ces trois ouvrages
est la progression de l*intérél, mais d^un
intérêt de nature très-différente. Les beautés
de sentiment et les beautés de conception
constituent les deux grandes divisions esthé-
tiques de la musique théâtrale; car sMl y a un
art de sentiment, il y a aussi un art de
pensée. Trois facultés de Torganisation hu-
maine, i savoir, Timagination, la sensibilité
et la raison, correspondent aux trois condi-
tions qui, tour à tour, dominent dans les pro-
duits de Part dramatique, c*est-à-dire, Tidéal,
le passionné et le vrai relatif au sujet. L*ima-
gi nation s'allie tantôt an sentiment, tantj^t à
la raison : dans le premier cas, elle nous
émeut d^une impression vive, mais vague dans
son objet et en quelque sorte indéfinissable ;
dans Pautre, elle s*élève Jusqu'au grandiose
et nous saisit de Tidée de puissance. Or, c^est
le premier de ces effets qui domine dans la
scène d*amour du quatrième acte des ffugnê-
nots, c'est Tautre qui se produit dans la con-
ception du Prophète. De ces deux formes de
Part, Pune n*a pas d'avantage sur l'autre ;
leur mérite relatif consiste dans une juste
application au sujet. Ému par l'exaltation de
l'amour qu'il avait à exprimer, le grand mu-
sicien a trouvé, pour le sentiment dont les
amants sont pénétrés, des accents de ten-
dresse, de passion et même de volupté, dont
le charme est Irrésistible; mais placé en face
des caractères vigoureux du seizième siècle,
ainsi que de la rudesse des mœurs de ce temps,
et ayant i colorer le tableau d'une des époques
les plus saisissantes, par le merveilleux accord
de circonstances extraordinaires, l'artiste
s'est pénétré de la nécessité de donner à son
œuvre le grand caractère qui s'y développe
progressivement, afin de frapper l'imaghia-
tion des spectateurs et de saisir leur esprit de
la vérité objective du sujet représenté. Cette
œuvre est donc le fruit de ralliance de l'ima-
gination et de la raison, et non celle de la
première de ces facultés avec la sensibilité.
Rien ne peut mieux faire naître l'idée de la
grandeur et de la puissance du talent que le
développement du motif si simple : Le voilà
le roi propfiète, chanté par les enfants de
chœur, dans la cathédrale de Munster, au qua-
trième acte, et qui, transformé de diverses
manières dans les scènes suivantes, finit par
devenir le thème principal des formidables
combinaisons du finale. Meyerbeer seul par-
vient à ces effets de progression foudroyante.
Après le succès du Prophète, Meyefbeer
retourna à Berlin et y écrivit, sur une poésie
du roi Louis de Bavière, une grande cantate
pour quatre voix d'hommes et chœur, avec
accompagnement d'instruments de cuivre,
sous le titre de Bayetiecher SchUtxen M(irteh
(Marche des archers bavarois). Cet ouvrage
Ait suivi d'une ode au célèbre sculpteur
Raucb, à l'occasien de rinauguration de la
statue de Frédéric le Grand, composition de
grande dimension avec solos de chant, chœur
et orchestre, qui fat exécutée, le 4 juin 185j,
à l'Académie royale des beaux-arts de Berlin.
Dans la même année, l'illustre compositeur
écrivit un hymne de fête à quatre voix et
chœur (a Capella), qui fut exécntée au palais
pour le vingt-cinquième anniversaire du ma-
riage du roi de Prusse, Frédéric- Guil-
laume IV.
L'altération sensible de la santé de Meyer-
beer, vers la fin de 1851, l'obligea à suspendre
ses travaux. Au commencement de l'été de
l'année suivante, il alla prendre les eaux de
Spa, dont l'usage lui a toujours été favorable.
Il s'y condamna à l'observation rigoureuse
du régime indiqué par les médecins, faisant
de longues promenades solitaires le malin et
le soir, tantôt à pied, tantôt monté sur an 4ne.
Dans les longs séjours qu'il a faits i Spa, pen-
dant plusieurs années consécutives, le maître
est resté presque continuel fement isolé, n'ap-
prochant jamais des salles de réunion et de
jeu, prenant du repos après ses promenades
et ses repas, travaillant menulement pendant
qu'il marche, ne recevant pas de visites pour
n'être pas interrompu quand il écrit, mais
allant voir lui-même ses amis lorsqu'il y a de
l'amélioration dans sa santé, se promenant
avec eux et causant volontiers de tout autre
chose que de musique. Meyerbeer est la grande
figure de Spa pendant la saison des eaux,
lorsqu'il s'y rend : on se le montre de loin,
et l'on entend dire de toutes parts : Aoez^
voue vu Meyerbeer? Chaque ouvrage nouveau
qu'il met en scène lui rend nécessaire l'air
pur des montagnes qui entourent ce séjour,
ou bien les solitudes de Schwalbach, le calme
de ses promenades et l'effet salutaire des eaux
cl du régime ; car chacun de ses succès amène
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MEYERBEER
il!
une altération sensible de sa santé. Les répé-
tilions qu*il fait faire avec des soins incon-
nus aux autres compositeurs, et les morceaux
nouveaux qu^il écrit avec rapidité pendant
les éludes de Touvrage, lui occasionnent une
grande fatigue. A voir son exquise politesse
envers les artistes de la scène et de Porchestre
pendant les répétitions, on nMmaginerait pas
ce quMI y a de souffrance et dMmpatience dans
son âme, lorsque les fautes de Texécntion
gâtent l'effet qu'il s'est proposé et qu'il' veut
obtenir à tout prix. Cette contrainte agit
d'une manière pénible sur son organisation
nerveuse. Quand la première représentation
l'a affranchi de ces douloureuses étreintes, de
nouveaux soins viennent le préoccuper; car
alors commencent les luttes de ses convictions
et de sa conscience d'artiste avec les jugements
de la critique qui rarement, il faut le recon-
naître, possède les connaissances nécessaires
pour se placer au point de vue de sa philo-
sophie de l'art, et qui, parfois aussi, subit les
influences peu bienveillantes des coteries, dont
les colères ne manquent Jamais d'éclater contre
l'auteur toujours heureux. Des maux aigus, ou
tout au moins l'aballeroent des forces, .«succè-
dent à ces crises ; c'est alors que Meyerbeer
éprouve le besoin impérieux de se séparer du
monde, de se retremper et de puiser dans le
calme et dans les soins donnés à sa santé,
l'énergie nécessaire pour des luttes nouvelles.
Depuis longtemps, il s'était proposé d'a-
Iwrder la scène de l'Opéra Comique et d'es-
sayer son talent dans le domaine de la
comédie. A cette pensée s'était associée celle
de trouver un cadre à la scène française pour
y introduire une partie de la musique du
Camp de Silésie; mais, ainsi qu'on l'a vu
pour d'autres ouvrages, le sujet de VEtoile
du JYord, choisi dans ce but, a fini par trans-
former les idées du compositeur, et, de toute
la partition du Camp de Silésie, il n'est resté
que six morceaux dans la partition française.
VÈtoile du Nord fut représentée à Paris,
le 16 février 1854. Dès le premier soir, le
succès fut décidé ; les tnorceaux principaux de
la partition furent accueillis avec des trans-
l>orts d'enthousiasme; deux cent cinquante
représentations n'en ont pas diminué l'effet.
Cependant, l'entreprise avait été hasardeuse
pour le maître; car ce ne fut pas sans un vif
déplaisir que les compositeurs français lui
virent aborder une scène qui semblait devoir
lui être interdite par la nature même de son
talen^. Depuis longtemps, l'opéra comique est
considéré avec raison comme l'expression
exacte du goût français eo musique. Pour y
obtenir des succès, il y faut porter des qualités
plus fines, plus élégantes, plus spirituelles
que passionnées ; qualités qui ne paraissaient
pas appartenir au talent de Meyerbeer, dont
l'expression dramatique eit éminemment le
domaine. En voyant ce talent s*engager dans
une voie qui n'avait pas été la sienne jus-
qu'alors, il n'y eut pas seulement du mécon-
tentement parmi les artistes : l'espoir conso-
lant d'une chute s'empara de leur esprit. Cer-
tains journaux s'aceocièrentàces sentiments;
ils atténuèrent le succès autant que cela se
pouvait, affectant de le considérer comme le
résultat de combinaisons habiles, et prédisant,
comme on l'avait fait pour les autres ouvrages
du maître, la courte durée de ce même succès*
Cette fois encore, les prédictions se trouvèrent
démenties ]Nir le fait, de la manière la plus
éclatante. En général, la critique n'a pas été
favorable à Meyerbeer; pendant trente ans
environ, elle s'est exercée sans ménagement
sur son talent et sur ses productions ; mais il
est remarquable que la plupart de ses juge-
ments ont été cassés par le public. J'entends
ici par le public les habitants* de tous les
pays ; car la légitimité des succès n'est inat-
taquable qu'autant que le suffrage universel la
constate.
Les mêmes dispositions des artistes et de la
presse, les mômes circonstances, le même ré-
sultat, se reproduisirent lorsque Meyerbeer fit
représenter à l'Opéra-Comique de Paris, le
4 avril 1859, un nouvel ouvrage Intitulé : le
Pardon de Ploërmel. A vrai dire, il n'y a pas
de pièce dans cette légende bretonne mise sur
la scène : tout le mérite du succès appartient
au musicien. Ce succès n'a pas eu moins
d'éclat que les précédents obtenus par l'illustre
compositeur. Son talent n'y avait pas trouvé,
comme dans les ouvrages précédents, à faire
usage de ses qualités de grandeur et de force ;
c'est par un certain charme mélancolique, la
grâce et l'élégance, qu'il y brille ; mais, bien
que le style soit différent, le maître [s'y fait
reconnaître par mille détails remplis d'intérêt
dont lui seul a le secret.
Dans le conflit d'opinions diverses qui s'est
produit depuis le premier grand succès de
Meyerbeer, une seule chose n'a pas été con-
testée, à savoir, l'originalité de son talent. Ses
antagonistes les plus ardents ne la lui ont pas
refusée. On a dit qu'il n'a pas d'inspiration
spontanée ; que ses mélodies manquent de na-
turel et qu'il se complaît dans les bizarreries;
enfin, on lui a reproché de faire apercevoir
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lâS
MEYERBEER
partout dans sa musique Tesprit de combi-
naison et d^analyse au lieu de l^essoi* d*une
riche imagination ; mais personne n^a pu lui
refuser celte qualité précieuse d^une manière
si originale qu^elle ne rappelle rien de ce
qu*ont fait les autres maîtres. Tout cequMI a'
mis dans ses ouvrages lui appartient en propre;
caractère, conduite des idées, coup^ des
scènes, rhylhmes, modulations, instrumen-
tation, tout est de Meyerbeer et de lui seul,
dans Robert le Diable, dans les Huguenots,
dans le Prophète, dans Struensée, dans
V Étoile du Nord et dans Us Pardon dePloër-
mel. Que faut-il davantage pour être compté
au nombre des plus grands artistes mention-
nés dans rhistoire de la musique? Qu'on
ajoute à cela ses succès universels et prolon-
gés, et qu'on Juge de ce qui reste de l'opposi-
tion que ses adversaires lui font depuis si
longtemps !
Un dernier ouvrage de Meyerbeer est attendu
depuis longtemps ; il eut d'abord pour titre :
^Africaine; mais les auteurs du livret ayant
refait la pièce, lui ont donné le nom de Fasco
de (?ama. L'affaiblissement progressif du per-
sonnel chantant du théâtre de l'Opéra de
Paris, depuis 1845, a décidé le compositeur à
relarder la représentation de son œuvre jus-
qu'au moment oit celte notice est écrite (1862).
Membre de l'Institut de France, de l'Aca-
démie royale de Belgique, de celle des beaux-
arts de Berlin, et de ! a plupart des académies
et sociétés musicales de l'Europe , Meyerbeer
est premier maître de chapelle du roi de
Prusse. Il est décoré de l'ordre du Mérite de
Prusse, qui n'a qu'un seul grade; et comman-
deur des ordres de la Légion d'honneur, de
Léopold, de Belgique, et de la Couronne de
Chêne, de Hollande ; chevalier de l'ordre du
Soleil, de Brésil, de l'Étoile Polaire, de Suède,
de l'ordre de Henri de Brunswick, et de plu-
sieurs autres.
La liste générale des œuvres de ce maître se
compose de la manière suivante : Opêbas et
MVSiQUB DRAMATIQUE : \^ Lcs Amourt de The-
velinde (en allemand), monodrame pour so-
prano, chœur et clarinette obligée, dont l'in-
strumentiste figurait comme personnage du
drame, exécuté à Vienne, en 1815, par made-
moiselle Harlass etBaermann. ^^ jibimeleck,
ou les Deux Califes (en allemand Wirth und
Gast)^ opéra bouffon en deux actes, au théâtre
de la cour de Vienne, en 1813. 3® Bomilda c
Costanza, opéra sérieux italien, représenté,
le 10 juillet 1813, au théâtre Nuovo de Pa-
doue. 4? Semiramide riconosciuta, opéra sé-
rieux de Métastase, représenté au théâtre
royal de Turin, pour le carnaval de 1819.
5<> Emma di Resburgo, opéra sérieux, repré-
senté, pendant la saison d'été, au théâtre San
Benedetlo de Venise, et traduit en allemand
sous le titre d^Emma di Leicester. ^ Mar-
gherita d* Anjou, opéra semi-seria, de Ro-
mani, représenté au théâtre de la Scala, à
Milan, le 14 novembre 1890, puis traduit en
allemand et en français. 7« L'Esule di Gra-
nata, opéra sérieux de Romani, représenté
an même théâtre, le 13 mars 1833. 8« M-
manzor, opéra sérieux de Romani, écrit â
Rome dans la même année, mais non terminé,
à cause d'une maladie sérieuse du maître,
9^ La Porte de Brandebourg y opéra alle-
mand en un acte, écrit i Berlin, en 1835,
mais non représenté. 10* Jl CrocicUo in
Egitto, opéra héroïque, de Rossi, représenté
au théâtre de la Fenice, â Venise, au carna-
val de 1834. 11« Robert le Diable, opéra faa-
tastique en cinq actes, par Scribe etBelavigae,
représenté à l'Académie royale de musique de
Paris, le 31 novembre 1831. En 1839, Meyer-
beer y a ajouté une scène et une prière pour
le ténor Mario, dans la traduction italienne.
13« Les Huguenots, opéra sérieux en cinq
actes, de Scribe, représenté au métdt théâtre,
le 21 février 1836. Le r6le du page, chanté
par l'Alboni, à Londres, en 1848, a été aug-
menté d'un rondo, par Meyerbeer. 13« Le
Camp de Silésie, opéra allemand de Rellstab,
représenté le 7 décembre 1840, pour l'ouver-
ture du nouveau théâtre royal de Berlin.
14* Struensée^ musique pour la tragédie de
ce nom, composée d'une grande ouverture,
de quatre entr*actes très-développés, dont un
avec chœur, et de scènes de mélodrame, exé-
cutée â Berlin, le 10 septembre 1846, pour
l'ouverture du théâtre royal. 15» Le Prophète,
opéra sérieux en cinq actes, représenté à
l'Académie nationale de musique, le 16 avril
1849. 16* L'Étoile du Nord, opéra de demi-
caractère, en trois actes, de Scribe, représenté
au théâtre de l'Opéra-Comique de Paris, le
16 février 1854. 17* Le Pardon de Ploërmel,
opéra comique, représenté à Paris, le 4 avril
1859. 1^^ L'Africaine, grand opéra en cinq
actes, refait sur un sujet nouveau, et non en-
core représenté. — Obatoaios: 19* Dieu et la
Nature^ oratorio allemand, exécuté à Berlin,
le 8 mal 1811. 20* Ze Fœude/ephtë, ora- '
torio en trois actes et en action, représenté au
théâtre royal de Munich, le 37 janvier 1813.
— Cantates : 21* Sept cantates religieuses de
Klopstock, à quatre voix sans accompagnc-
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MEYERBEER — MEYNNE
129
ment. ^'^ A Dieu, bymne de Gubitz à quatre
voii. 23« Le Génie de la muiique à la tombe
de Beethoven, solos avec chœ^Ms. 24*» Cantate
à quatre voix avec chœur pour Tinauguration
de la statue de Guttenberg, à Mayence, exécu-
tée, en 1838, par un chœur de douze cents
Toix d^hommes. 35® La Fête à la cour de
Ferrare, grande cantate, avec des tableaux,
• composée pour une fête donnée par le roi de
Prusse, à Berlin, en 1843. 36'' Marie et son
génie, cantate pour des voix soloi et chœur,
composée pour les fêtes du mariage du prince
Charles de Prusse. 27® La Fiancée conduite
à sa demeure (sérénade), chant à huit voix
(a capella), pour le mariage de la princesse
Louise de Prusse avec le grand-duc de Bade.
38® Marche des archers bavarois y grande
cantate, poésie du roi Louis de Bavière, à
quatre voix et chœur d^hommes, avec accom-
pagnement d*instruments de cuivre, exécutée
à Berlin, en 1850. 30® Ode au sculpteur
Rauch, pour voix solos, chœur et orchestre,
exécuté à TÂcadémie des beaux-arts de
Berlin, le 4 juin 1851, à Toccasion de Tinau-
guralion de la statue de Frédéric le Grand.
50® Hymne de fêle à quatre voix et chœur,
chantée le 4 juin 1851, au palais royal de Ber-
lin, pour le vingt-cinquième anniversaire du
mariage du roi de Prusse. 31 ® Amitié, quatuor
pour voix d'hommes. — Hdsiqub relicieuse :
32® Le 91® psaume à huit voix, composé pour le
chceur de la cathédrale de Berlin, et publié en
partition, à Paris, chez Brandus et C®.
53® Douze psaumes à deux chœurs sans accom-
pagnement, non publiés. 34® Stabat Mater
(inédit). 35® Miserere (idem). 36® Te Deum
(idem). 37® Pater Noster (a capella). — Mélo-
dies (avec accompagnement de piano) : 38® Le
Maine, pour voix de basse. 39® La Fantaisie.
40® Le Chant de mai. 41® Le Poëte mourant.
42® La Chansofi de Floh, 43® Le Cantique
du Dimanche. 44® Ranx des Fâches d'Jp-
peniell, à deux voix. 45® Le Baptême. 46° Le
Cantique du Trappiste, pour voix de basse.
47® Le Pénitent. 48® La Prière des Enfants,
à trois voix de femmes. 49® La Fille de Vair.
50® Les Souvenirs. 51® Suleïka. 52® Le Si-
rocco. 53® Le Premier Amour. 54® Elle et
Moi. 55® La Sicilienne. 56® A^ une jeune
Mère. 57® Nella. 58® Printemps caché.
59® La Barque légère. 60® La Mère^grand*,
à deux voix. 61® Ballade de la reine Mar-
guerite de Falois. 62® Le Fotu pendant
l'orage. 63® Les Feuilles de rose. 64® Le
Fou de Saint- Joseph. 65® Bachelà Nephtali.
66® La Marguerite du poêle. 67® La Séré-
BIOCK. VRIV. DES HDSICIERS. T. TI.
nade. 68® Sur le balcon. 60® La Dame invi-
sible^ à deux voix. 70® Chanson des Moisson-
neurs vendéens. 71® Le Délire.' 7^ Seul.
73» C'est eUe. 74® Guide au bord ta nacelle.
75® Le Jardin du ccntr. 76® Mina, chant
des gondoliers vénitiens. Tous ces morceaux
ont été réunis avec le Génie de la musique
au tombeau de Beethoven, dans le recueil in-
titulé : Quarante Mélodies d une et plusieurs
voix, etc.; Paris, Brandus, 1849, un volume
gr. in-8®. 77® Neben dir (Près de toi), Lied
pour ténor avec violoncelle obligé. 78® Der
Jàger Lied (le Chant du chasseur), pour voix
de basse, avec des cors obligés. 79® Dichters
fFahlspraeh (Devise du poète), canon à trois
voix. 80® A Fenezia, barcarolle. 81® Des
Schafers Lied (Chanson du berger), pour
ténor avec clarinette obligée. 82® Trois chan-
sons allemandes, Murillo, les Lavandières,
Jaundnein (Oui et non). 83® Beaucoup de
pièces vocales pour des albums, et autres
choses de moindre importance. — Musi(^iie
insTBUMEiiTALE ; 84® Première danse aux
/lambeaux pour un orchestre d*instruments
de cuivre, composée pour les noces du roi de
Bavière avec la princesse Guillelmine de
Prusse, en 1846. 85® Deuxième danse aux
flambeaux', pour les mêmes instruments,
composée pour les noces de la princesse Char-
lotte de Prusse, en 1850. 86® Troméme danse
aux flambeaux, pour les mêmes instruments,
composée pour les noces de la princesse Anne
de Prusse^en 1853. 87® Plusieurs morceaux de
piano, composés à Page de dix-sept ans, pen-
dant le premier voyage de Tauteur à Vienne,
f Plusieurs biographies de Meyerbeer ont été
publiées ; celles qui offrent de Tintérêt, soit
par les faits, soit par le mérite du style, sont ;
1® i!f. Meyerbeer, par un homme de rien
(M. Louis de Loménie) ; Paris, 1844, in-8®.
2® Notice biographique sur la vie et les tra-
vaux de M. Meyerbeer; Paris, 1846, in-8®.
3® Pawlowski (W.), Notice biographique sur
G. Meyerbeer; Paris, 1849, in-8®. (Extrait de
VEurope thédtrale.) 4® J.-P. Lyser, Giaeomo
Meyerbeer. Sein Streben, sein Wirken und
seine Gegner (Giaeomo Meyerbeer, sa force
(de production), son influence et ses adver-
saires). Dresde, 1838, in-8® de 61 pages.
]|I£YIV]^£ (Guillaume) , compositeur et
professeur de piano à Bruxelles, né à Nieu-
port, le 6 février 1821, reçut les premières
leçons de musique d'un maître d'école de cette
pelitp ville, puis il alla les continuer chez
M. Berger, organiste à Bruges. A Page de
treize ans, il fut admis comme élève au Con-
0'
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130
MEYNNE — MEZGER
servaloire de Bruxelles et y reçut des leçons
de piano de Michelol : l^auteur de cette no-
tice lui enseigna le contrepoint. En 1854, il
obtint le second prix de piano au concours;
deux ans après le second prix de composition
lui fut décerné, et le premier lui fut donné en
1857. Peu de temps après, il se rendit à Paris,
pour Y perfectionner son talent de pianiste,
et pendant le séjour d*une année qu*il y fit,
il jreçut des conseils d*Halévy. De retour à
Bruxelles, il s*y livra à renseignement et cul-
tiva la composition dans les moments de
loisir que lui laissaient ses nombreux élèves.
Doué d^une heureuse organisation musicale,
que rétude des belles œuvres classiques a
perfectionnée, cet artiste distingué commença
à se faire connaître par des compositions pour
le chant et le piano, dont on a publié : 1® Duo
pour ténor et basse ; Bruxelles, Lahon. ^ Air
pour basse avec accompagnement de piano;
ibid. 3« Première, deuxième et troisième fan-
taisie pour piano; Bruxelles et Mayence,
Schott frères. 4* Huit valses pour piano; ibid.
5<* Le Rêve, romance; ibid. 6<» Dix morceaux
pour piano, sous différents titres; Bruxelles,
Meynne aîné. 7^ Recueil dVxercices et de
gammes pour piano; ibid, 8*> Duo pour piano
et violoncelle ; ibid. 9<> Diverses romances avec
accompagnement de piano; ibid. 10<* Quinze
morceaux faciles pour piano, sous le pseudo-
nyme de Novarre, Ces légères productions
ont obtenu un succès de vogue. 1 1« Tarentelle
pour^ piano; Paris, Brandus. IS^ Duo sur
Martha, pour piano et violoncelle; ibid. Une
cantate avec chœur et orchestre {Marie-
Stuart)j composée par H. Meynne, fut exé-
cutée, en 1837, au concert de la distribution
" des prix du Conservatoire, sous la direction
derauteur de cette notice. En 1841 , M. Meynne
concourut pour le grand prix de composition
institué par le gouvernement belge, et obtint
le second prix pour la cantate intitulée Sar-
danapale. La cantate intitulée MoiSBy qu^il
composa quelques années plus tard, fut exé-
cutée au Temple des Augustins. En 1845, il
écrivit, en collaboration de Théodore Jouret,
une musique sur Topera comique le Médecin
Turc, et Touvrage fut représenté avec succès
sur un théâtre de société : le célèbre violoniste
de Bériot dirigeait Torchestre. M. Meynne a
en manuscrit plusieurs morceaux de piano et
de chant; deux trios en quatre parties pour
piano, violon et violoncelle; compositions
d'un ordre très-distingué ; un duo pour piano
et violoncelle sui^ des motifs de Joseph, de
Méhul ; une romance sans paroles pour
violoncelle et piano ; mais ses ouvrages les
plus importants sont : \^ Une première sym-
phonie à grand orchestre ; ^ une ouverture
idem; 3<* un grand morceau de concert pour
flûte et orchestre. Ces trois œuvres, qui font
le plus grand honneur au talent du composi-
teur, ont été exécutés dans les concerts du
Conservatoire de Bruxelles, et y ont obtenu
de véritables succès, par PoriginalUé des idées *
et par le mérite de la forme. 4« Deuxième
symphonie (en wii), inédite.
lUEYSEI^BERG (Charles), fils d'un fac-
teur de pianos de Paris, naquit en 1785, et fut
admis comme élève au Conservatoire, eo
1799. Élève d*Adam pour le piano, il obtint
le premier prix de cet instrument au concours
de 1805; puis il étudia la composition, sous
la direction de Méhul. Après s*étre livré pen-
dant plusieurs années à renseignement du
piano, il établit une maison pour le commerce
de musique; mais il mourut peu de temps
après (vers 1838). On a de cet artiste : 1° Ron-
deau militaire pour piano et flûte; Paris,
Langlois. 2« Trois sonates pour piano seul;
Paris, Louis. 5« Concerto pour piano et or-
chestre, op. 3 ; ibid. 4° Grande sonate pour
piano et violon; ibid. 5<> Rondeau pastoral
pour piano, op. 5; Paris, Richault. 6^ Douze
morceaux faciles et brillants, op. 6; ibid.
7° Quadrilles et valses tirés du Solitaire;
Paris, Langlois. 8« Nouvelle méthode de
piano ; ibid.
31EZGËR (Fbarçois), pianiste allemand,
s'établit à Paris, vers 1785. On voit par
répUre dédicatoire de son œuvre quatrième de
sonates, à la duchesse d'Aumont, quHl était
né à Pforzheim, et que la protection de celle
dame le fixa en France. Il vivait encore à
Paris, en 1808; mais je crois qu'il est mort peu
de temps après. Les compositions de cet ar-
tiste ont eu du succès dans leur nouveauté :
elles le durent principalement à leur genre
facile et mélodique. Ses ouvrages les plus
connus sont : 1° Sonates pour piano et violon,
op. 4, 5, 6, 7, 9, 13, 17, ââ, au nombre de
trente; Paris, chez Tauteur; Offenbach ,
André. 2« La Bataille de Fleurui, idem, ibid.
S» Trio pour piano, violon et violoncelle,
op. 14; ibi(jl. 4« Sonates faciles pour piano
seul, op, 18 ; ibid. 5« Airs variés, op. 10, 12,
16; ibid. 6<* Divertissements pour piano seul
n»» 1 à C; ibid. 7* Pots-pourris, n®» 1, 2, 3;
ibid.S^ Préludes dans tous les tons; ibid.
9« Le Hadeau^ ou VEntrevue de» empereurs
Napoléon et .Alexandre, pièce historique,
ibid. lO» Quelques morceaux détachés.
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MÉZIÈRRS — IVUCHAEL
131
MÉZIERES. (ËtcÈNE-ÉLÉOKORE DE BÉ-
TMIZY, marquis DE), lieutenant général,
mort, au mois de juillet 1782, à Longwy, dont
il était gouTemear, se distingua par sa bra-
voure et ses talents militaires à la bataille de
Fontenoy et dans les guerres de Hanovre. Sa
bienfaisance et ses autres qualités l'avaient fait
Fobjet de la vénération des habitants de son
gouvernement. Les arts et la littérature occupè-
rent ses loisirs. Au nérabre de ses écrits , on
trouve celui qui a pour titre : Effets de Voir sur
le corps humain , considérés dans le son, ou
discours sur la nature du chant ; Amsterdam
et Paris , 1760 , in-12 de soixante et onze pages.
Faible production qui ne contient que des
opinions vagues sur la théorie de la musique,
ou sur les OBUvres des compositeurs français
du temps de Tantenr, et dans laquelle on ne
trouve rien sur les effets de Tair ni sur le
chant. II ne faut pas confondre cet opuscule
avec un autre qui a pour titre : Essai des
effets de Vair sur le corps humain, traduit
de l'ouvrage anglais d'Arbuthnot, par Bayer
de Perrandié; Paris, Barrois, 1742, in-ia.
MEZZOGORl (Jean-Nicolas), maître de
chapelle à Comachio (Lombardie), au com-
mencement du dix-septième siècle, a publié
^e sa composition : 1*» Missa, Motetti e un Mi-
serere a quattro voci; Venetia, Ricc. Ama-
dino, 1614, in-4<*. — 2* La céleste sposa, Terzo
libro degli concerti con motetti a 2, 3 « 4
i^oci,' ibid, 1616. J'ignore les dates de publi-
cation des antres livres. — 3* Salmi festivi
vespertifU concert ati a 4 voci; in Venezia,
app. Bart. Magni, 1623, in-4''.
lilARI ( ANTOINE comte DE ) , d'une an-
cienne famille de Bel lune , est né dans cette ville
le 12 juin 1787. Son père , amateur de musique
zélé, encouragea ses disposition!» pour cet art ,
et lui donna à l'âge de dix ans le Vénitien Mus-
cbietti pour mattre de piano. Il apprit seul le
violon, et lorsqu'il eut atteint sa dix-septième
année il obtint de son père la permission d'aller
étudier à Padoue la compositlom près du P. Sab-
batini. Pendant deux ans il resta sous la direc-
tion de ce maître, puis il aciieva ses études à
Venise avec Ferdinand Bertont et son élève Va-
lesi. Peu de temps après son retour dans sa ville
natale, il y écrivit Seleno, opéra dont il flt exé-
cuter avec succès des morceaux à Venise. En-
couragé dans ce premier essai par Maycr et Pac-
cliierotti, il se hvra depuis lors avec ardeur à la
composition , et écrivit plus de cent soixante ou-
vrages de tout genre, parmi lesquels on remar-
que sept opéras intitulr^s : 1° la Mojlie indiana;
— 2" H Prigioniero; — 3° VAvaro; —
4* Don Quisciotte; ^ S"* La Prova in amore;
— 6" La Hotte perigliosa ; — T* Fernando e
Adélaïde, Les compositions du comte de Miari
pour l'église renferment six messes solennelles ,
deux messes a capella, quatre Requiemy deux
vêpres complètes avec orchestre, six Miserere,
une messe à huit voix réelles, VAgonie du Savr-
veursur la croix, oratorio. Fleurs de meU à
la Vierge Marie, huit répons , une litanie , trois
motets, cinq Lamentations de Jérémie,le 61*
psaume et dix-sept graduels. Ses autres ouvrages
consistent en cinq cantates grandes et petites ,
des airs détachés, deux concertinos pour or-
chestre complet, trente symphonies , six con-
certos pour divers instruments, douze sonates
pour le piano , des variations et fantaisies pour
le même instrument , dont quelques-unes ont été
publiées à Milan, diez Ricordi et ailleurs, six qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, six trios
pour les mêmes instniments, etc. Le comte
Miari est membre des sociétés philharmoniques
de Bologne , Bergame , Turin, Vérone et Venise.
Il réside habituellement dans celte dernière ville,
ob il a rempli les fonctions de député du royaume
lombardo-vénitien.
MICHAEL (Roger), mattre de chapelle
de l'électeur de Saxe, naquit dans les Pays-Bas
vers le milieu du seizième siècle. Après la mort
du maître de chapelle Georges Fœrster, il fut ap-
pelé à Dresde, en XbS7, i)our lui succéder. Ses
ouvrages imprimés sont : 1° Jntroitus Domi-
nicorum dierum ac prœcipuorum festorum
electoratus Saxonici ecclesiis usitatissimorum
ad modum moieiarum, quinque vocibus
expressi, Leipsick, 1599, in-4° — 7? Introilus
anniversaruvi, 5 roc, ibid., 1004, in-4".
MICHAEL (ToBie), fils du précédent,
mattre de chapelle à Sondershausen, puis can^or et
directeur de musique à Leipsick , naquit à Dresde
le 15 juin 1592. En 1601 il fut admis dans la cha-
pelle de l'électeur de Saxe, qui le fit entrer en 1609
àTécole de Schulpforte pour le préparer aux cours
de l'université. Quatre ans après , son père le
retira de ^ette école et renvoya à Wiltenberg
pour faire un cours de théologie : il s'y fit éga-
lement remarquer par son aptitude aux sciences,
et par ses connaissances dans la musique. De
Wittenberg il alla à Jôna, où il passa quelques
années. Le 18 septembre 1619 la place de maître
de chapelle de IVglise de la Trinité, nouvellement
construite à Sondershausen, lui fut confiée; mais
à peine arrive dans celte ville, il vit réduire
en cendres cette église avec l'orgue excellent qui
s'y trouvait, et une partie de la ville. Ayant
perdu sa place par cet événement , il ne trouva
de ressources que dans un minime emploi à la
9.
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132
MICHAEL — MICHAELIS
chancellerie. En 1631, on rappela, comme mâUre
de cliapelle, à Leipsick : cette place améliora sa
situation et lui fit passer le reste de ses jours à
Tabri du besoin : il ne connut plus diantre mal
que la goutte, dont il souffrit beaucoup, et qui
le conduisit au tombeau le 26 juin 1657, à T&ge
de soixante-cinq ans. Son occupation comme
compositeur consista principalement 'à mettre en
musique les textes moraux de la Bible. On a re-
cueilli les morceaux de ce genre qu'il a écrits,
en deux volumes qui ont pour titre : Mtisika-
lische-Seelenlust, etc. ( Joie musicale de l'âme,
où se trouvent 50 morceaux allemands de con-
cert à plusieurs voix et basse continue) ,
l""" partie, Leipsick, 1635; 2* idem, ibid., 1637.
MICHAEL ( Samuel), de la même famille
que les précédents, naquit à Dresde vers la fin
du seizième siècle, et fut organiste à Téglise
Saint-Micolas, de Leipsick. On a publié de sa
composition : f" Psalmodia regia, ou Maximes
de vingt-cinq psaumes de David, à 2, 3, 4 et
5 parties, tant pour les voix que pour les
instruments (en allemand); Leipsick^ 1632,
in-4**. — 2*^ PaTanes et gailiiardes pour divers
instruments, f et 2* partie, ibid.
MICHAELIS (Daniel ) , compositeur, né à
£isleben dans la deuxième moitié du dix-sep-
tième siècle , a publié un recueil intitulé : Musi-
calienvonschœnen wohlriechenden Blumlein^
so m Lustgarten des heil. Geistes getoacïisen,
mit 3 Stimmen ( Musique' composée de fleurs
odorirérantes venues dans le parterre du Saint-
Esprit, à 3 voix); Rostock, 1616, in-4*.
MICHAELIS (Chrétiem- Frédéric), fils
d*un musicien de Leipsick, naquit dans cette
ville en 1770. Élevé en 1793 au grade demagister,
il ouvrit un cours particulier de philosophie.
En 1801 il accepta une place de précepteur chez
le chambellan de Rochow , à Plessow, près de
Potsdam. En 1803 il alla remplir des fonctions
semblables à Dresde,' puis il retourna à Leipsick,
où il reprit son cours de philosopiiie , particu-
lièrement sur l'esthétique musicale , à laquelle
il s'efforçait de donner le caractère d'une science
systématique. Ses dernières années furent trou-
blées par des souffrances aiguës qui développè-
rent en lui une hypocondrie habituelle. Il est
mort à Leipsick le 1*' ao6t 1834, à Tâge de
soixante-quatre ans. Amateur passionné de mu-
sique , il avait étudie le piano et Tharmonie sous
la direction de Yeidenhammer, de Burgmiiller et
de Gœrneck , et Ruhr lui avait donné des le-
çons de violon. Quelques petites compositions
pour le violon, la flûte et la guitare lui sont at-
tribuées dans le Manuel ou Catalogue de toute
la mnsitiue imprimée, de Whistling; mais je crois
que c'est par erreur, et que ces morceaux ap-
partiennent à un autre musicien du même nom
qui parait avoir demeuré à Brunswick. C'est
surtout comme écrivain sur la musique que Mî-
chaelis s'est fait connaître, par une multi-
tude d'écrits, de traductions et d'articles de
journaux. A l'époque où il fit ses études , U
philosophie de Kant jouissait dHin grand crédit
dans les universités d*Alleoaagne, malgré les
adversaires redoutables* qu'elle avait rencon-
trés dans Herder, Mendelasohn, Jacobi et au-
tres. Micliaelts, adoptant les principes de
cette philosophie critique , voulut les appliquer
à une estliétique spéciale de la musique. Le pro-
gramme de la première partie de son livre. Sur
V esprit de la musique , se trouve dans ce pas-
sage de PesUiétiquetranscendentalequi forme une
des divisions de la Critique de la raison pure
de Kant ( $ I ) : « La capacité de recevoir des
« représentations par la manière dont les objets
« nous affectent s'appelle sensibilUé. Cest au
« moyen de la sensibilité que les objets nous sont
c donnés ; elle seule nous fournit des intuitions;
<c mais c'est par Tentendement qu'ils sont conçus,
« et c'e«tt de là que nous viennent les concepts. »
L'objet de Michaells était donc de découvrir le
principe du concept transcendental du beau en
musique, et de le séparer de l'intaition empi-
rique des divers genres de beautés; mais cette
tAche difficile s'est trouvée au-dessus de ses
forces, comme elle Ta été à l'égard de la plupart de
ceux qui ont voulu aborder ce sujet. U est juste
cependant de dire qu'il aperçut une erreur de
Kant qui , parlant de la musique , dit qu'elle est
un jeu régulier des affections de Vdme , et
en même temps une langue de pure sensa-
tion, sans aucune idée intellectueHe(i).DAnB^
la première partie de son ouvrage , Michaells
fait voir que le principe du Jugement esthétique
de la philosophie critique est applicable à la mu-
sique comme aux autres arts , ci que ce même
art serait réduit en quelque sorte au néant» s'il
était inabordable à l'analyse, et si l'esprit ne-
pouvait porter de jugement sur les sensations de-
Touïe. £n un mot, il établit la nécessité d'un in-
tellect musical, sans lequel, en effet, l'oreille ne-
percevrait que des séries de sons qui n'auraient
aucune signification. Mais lorsqu'il faut arriver à
l'explication de la nature des jugements portés
par cet Intellect , et surtout des jugements à
priori de la beauté formate, Micliaelis se trouve
faible en face des difficultés signalées plus haut.
Ce furent sans doute ces difficultés qui le rame-
Ci) Beobaehtunçen HOer doi Gtfahl des Schanen uud
ErhaifeMn , lUgSt 17' 1.
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MIGHAELIS — MICHAUD
tS3
Dèrent, dans la seconde partie do son livre, i
la considéralioa de Tanalogie de la musique avec
la poésie et les arts du dessin , quoique cette
analogie n*euste que dans les parties accessoires
de Tart. Considérée comme art de peindre et
d'exprimer certaines choses qui sont du do-
maine de la poésie, de la mimique et de la pein-
tare , la musique offre bien moins de difficultés
que dans sa partie purement idéale , et Michaelis
's'y trouvait plus à Taise; mais on comprend
qu'en le limitant ainsi , il ne pouvait proposer
d'autre règle pour )uger de la beauté de ses pro-
duits, que celle de la fidélité du rendu, et c*est ,
en effet, à peu près à ce résultat que se borne
sa tliéorie, où il retombe malgré lui dans la
doctrine empirique, quoiqu'il fasse des efTorts
pour âever l'art jusqu'à l'idéalisme.
Dans la liste nombreuse des livres et articles
de journaux de Michaelis sur la musiqne, on
trouve : J*' Veber den Geist der Tonkunstmit
Ewiksickt aufKants Kritih der œsthetischen
VrtheiUkraft ( Sur l'esprit de la musique , en
égard à la critique du jugement e6thétiqne par
Kant ) ; Leipsick, l'« partie, 1795, in-S^'de 134
pages; 2Be partie, Leipsick , 1800, in-8*' de
IGO pages. Il est revenu à plusieurs reprises sur
le même sujet dans les articles suivants : —
2* JSfUwurf der AestheUh, eUs Leltfaden bey
akademische Vorlesungen ( Projet d'esthétique,
ponr servir de guide dans les leçons académi-
ques), Angsbourg, 1796. -^ 3" Sur le sublime
dans la musique ( f «' cah. de la Feuille menr
meUe pour les Allemands, 1801 ). —4" Quel-
ques idées sur la nature esthétique de la mu-
sique (dans VSunofUa; Berlin, mars 1801 ). ^
5^ Supplément anx idées sur la nature esthé-
tique de la musique ( ibid;, avril 1801 ). — 6® Sur
llntéressant et le touchant dans la musique
(ibid., août 1804) ; Pensées d'un Français (Re-
veroni Saint-Cyr ) sur l'analogie qu'il y a entre
les représentations de la vue et de l'ouie, entre
la peinture et la musique ( Gazette musicale de
Leipsick, ann. 1804, n'' 21). — 8" Sur l'esprit de
U musique ( ibid., 1804, n^' 50 ). — 9'' Essai ten-
dant à développer la nature intime de la musique
( ibid., ano. 1806 , n<* 43 et 44 ). — 10*» Sur la
partie Idéale de la musique (ibid., 1808, n*' 29 ).
— U*» Quelques articles concernant l'EsUiétique
dans ta Gazette musicale de Berlin publiée par Rei-
chardt (ann. 1805, 1806 ); — 12'' et enfin dans le
livre publié par Michaelis, sous ce titre : Mitthei-
hngen zu Befcerderung der Bumanitœt und
des guten Geschmachs (Communications sur Ta-
vsncementde l'humanité et du bon goût ; Leipsick,
UOO), on trouve une section sur la peinture mu-
sieale. Les autres travaux de ce savant concernant
la musique, lesquels ont été insérés dans les jour-
naux, consistent en analyses de compositions ou de
livres relatife à cet art (Gazette musicale de Leip-
sick, 1806, n" 26 ; 1807, n** 26 ; 1808, n*« 1, 2, 3,
4,5; 1810, n*^ 17), et en articles sur divers sujets
historiques ou de critique pure (Gazette musicale
de Leipsick , 1802, n<» 13 ; 1804 , n<^ S, 46 ; 1805,
n""' 4, 6, 7, 15, 29, 31, 33, 34, 35, 36, 38, 45 ; 1806
n''»4,21,24,26,27,35;1807, n*«l6, 17,36; 1810,
n** 17; 1814,n<'>31, 32; le Libéral, publié par
Kohn, à Berlin, 1811, 2 articles; Gazette musi-
cale de Vienne, ann. 1818, p. 770-776, 783 ;
1820, p. 465-468, 478-484, 497-399; Cxcilia,
t. 10, p. 56-64; t. 12, p. 357-262; t. 15, p. 179-
183 ). On a aussi de ce savant : Katechismus
iiber J. B. Logier*s System dem Musikwissenr
sehaft und der musikalischen Composition
{ Catéchisme sur le système de la science musi-
cale et de la composition de Logier ) ; Leipsick,
1828, in-8^ de 96 pages. Michaelis a traduit en
allemand différents ouvrages relatifs à la mu-
sique, entre autres : l'Histoire de la musique de
Busby, qu'il a enrichie de notes et qu'il a pu-
bliée sous ce titre : Allgemeine Geschichte der
Musik; Leipsick, 1821, 2 volumes in-8''; les
Anecdotes sur la musique , de Burgh , réduites
en un volume et publiées sous ce titre : Arvec-
doien und Bemerkungen die Musik betref-
fend ; Leipsick, 1820, in-8% et le Mémoire de
Yilloteau sur la musique des anciens Égyptiens ,
extrait de la grande Description de l'Egypte,
et intitulé : Abhandlung ûber die Musik des
alten jEgyptens; Leipsick, 1821, in-8^ de
190 pages.
MICHAELIS (F. A. }, professeur de violon
à Breslao , vers 1830, vécut aussi quelque temps
à Rostock, puis à Stettin, et en lin retourna à
Breslau vers 1840. II a écrit environ cinquante
œuvres de différents genres , parmi lesquels on
remarque : 1" Praktische Violinschule (Mé-
thode pratique de violon ) ; Breslau , C. Wein-
liald. — 2* Der Lehrer und seine Schiller
( Le Maître et son élève , collection de morceaux
faciles et progressifs pour 2 violons); ibid. —
y* Variations faciles pour violon seul avec ac-
compagnement de piano, op. 50; ibid. —
4^* Sechs schwedische Lieder (Six Chansons sué-
doises, avec accompagnement de piano, op. 25;
Rostock, J. M. Ueberg, 1835. — 5" Herzog
Magnus (Le duc Magnus et la mer agitée, bal-
lade traduite du suédois, avec accompagnement
de piano), op. 30; Stettin, M. Bôhme. — e^ Secks
Seelieder ( Six Chants de mer avec ace. de
piano , op. 32 ; ibid.
MICHAUD (André-Remi), violoniste, fof
attaché à Torchestre de l'Opéra en 1770 , et j
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134
MICHAUD — MICHELI
resta jusqu*à sa mort, en 1788. Il a publié : l°SiK
duos pour 2 violons, op. 1 ; Paris, BaiUeux. —
2° Six idem, deuxième livre, Paris, La Chevar-
dière. —'3^ Quatre Recu/ells d'airs arrangés en
solos pour le violon ; Paris, Naderman.
MICHEL (Guillaume), maître de cbant à
Paris, vers le milieu du dix-septième siècle, fut
attaché au service du cardinal Mazarin, suivant
ce quil dit dans la dédicace du second livre de
ses chansons à M. de Latour-Lanzon. Il a publié
trois livres de Chansons récréatives à voix
seule avec Ifl basse; Paris, Bailard, 1641-1643,
m-8<» obi.
MIC BEL ou MICHL (François-Louis), fils
d'un flûtiste distingué de la cour de Hesse-Ca^sel ,
naquit à Cassel le 8 janvier 1769, et fut lui-même
un virtuose sur la flftte. 11 succéda à son père
dans la chapelle du prince en 1786. Deux ans
après, il 6t un voyage à Paris et à Londres, où
il se fit enteudre avec succès. On n^a pas de
renseignements sur la suite de sa carrière. On a
gravé de sa composition : 1^ Trois Concertos
pour flûte ; Paris, Frey ; Londres, Longman. ^
2° Nouvelle Méthode de flûte ; Paris, Leduc.
MICHEL (Joseph). Voyez MICHL.
MICHEL (Francisque-Xavier), philologue,
né à Lyon, le 18 février 1809, a fait ses études
dans cette ville» puis sVst rendu à Paris , où il
6*est livré à l'élude de la littérature du moyen
âge. Dans les années 1833 et 1837, il a été chargé
par les ministres de llnstrucliou publique,
MM. Guizot et de Salvandy, de faire des reclier-
ches de documents relatifs à Thistolre de France en
Angleterre et en Ecosse. En 1846 il a été nommé
professeur de littérature étrangère à la faculté
des lettres de Bordeaux. M. Francisque Michel
est correspondant de llnstitut de France ( Aca-
démie des Inscriptions), membre des Académies
de Vienne , de Turin , et des Sociétés des Anti-
quaires de France et de Londres. Indépendamment
de beaucoup de travaux étrangers à l'objet de ce
dictionnaire, on lui doit une édition complète des
Chansons du châtelain de Coucy, revues sur
tous les manuscrits, suivies de Vancienne mu-
siqtte, mise en notation moderne, avec ac-
compagnement de piano, par M, Peme; Paris,
de l'imprimerie de Crapelet, 1830, grand in-8°.
Cette édition, imprimée avec luxe, est précieuse
par ses éclaircissements sur la vie du châtelain
de Coucy, par la description des manuscrits où
se trouvent les chansons de ce trouvère, ainsi que
par les corrections du texte de ces chansons, et
surtout, pour l*hi.sloire de la musique, par le tra-
yait de Peme sur les mélodies dans leur véritable
caractère. 11 est fâcheux seulement que Peme ait
eu Pldée d'ajouter à ces mélodies un accompa-
gnement de piano et des harmonies qui n*appar-
tiennent ni à leur tonalité , ni à Tépoque de ce»
monuments de Fart. L^édition donnée par M. Mî*
chel sera un jour fort rare, n*ayant été tirée qii*à
120 exemplaires, numérotés à la presse. Le mien
porte le n"* 19. On a aussi de M. Francisque Michel :
Le Pays basque; sa population , ses moBurs^
sa littérature et sa musique; Paris, Firmin Di-
dot frères, fils, etc. ; 1857, 1 vol. petit \th9*, vo-
lume qui offre de l'intérêt et qui renferme plo-
sieurs chants basques avec les mélodies origi-
nales.
MICHEL- YOST, célèbre clarinettiste.
KoycsYOST (Michel).
MICHEL ( Ferdinand ), professeur de musi-
que à Rouen, naquit dans cette ville verslS05. On
connaît de lui : Principes appliqués à la mU"
sique vocale, à Vusage des écoles primaires ;
Rouen, Bonnel, 1838, in-8'' de 12 pages.
MICHELI (OomiaQCE), compositeur, né à
Bologne , suivant le titre d*un de ses ouvrages,
vécut dans la seconde partie du seizième siècle.
On a sous ce nom : 1* MadrigaU di Domenieo
Micheli da Bologna , a sei voei, dati in luce
da Claudio di Correggio, libro terto; Venise,
1567, in-4'' obi. — 7? MadrigaU a cinque voci ;
Venise, 1581, in-4°. On trouve aussi des madri*
gaux de ce musicien dans le recueil qui a pour
titre : De' floridi ViriuoH dltalia il terto
Ubro de' madrigali a cinqv^ voci; Venise,
J. Vincenti et R. Amadino, 1586, in-4*^.
MICHEL! (D. Romain), compositeur distin-
gué, naquit à Rome en 1575, car dans la préface
d'un de ses ouvrages, imprimé à Rome, 1650 ,ildit
qu'il était alors âgé de soixante-quinze ans. Après
avoir fait ses étu<les musicales sous la direction des
célèbres maîtres Soriano et Manini,il fut fait prê-
tre et obtint un bénéfice dans Téglise d'AquiJée,
après quoi il entreprit de longs voyages dans
les principales villes dltalie. Dans la préface
de son recueil de motets intitulé Musica vaga
ed arti^ciosa, il donne Thistoire de ces voyages
et fournit des renseignements sur de savants mu*
siciens qu*il a rencontrés, et dont il reconnaît
avoir appris quelque chose concernant Tart et U
scienoe, notamment Jean Gabrieli et Jean Croce,
à Venise, Pomponius Nenna, Jean de Macque,
Rocco-Rodio et Cerreto, à Naples, Luzzasco-Luz-
zasclii et Fioroni à Ferrare, Fulgence Valesî à
Milan, etc. Pendant un certain temps il s*arrèta
à Concordia, ville du duché de Mirandole, pour
y enseigner la musique ; puis il fut rappelé à
Rome par le cardinal de Savoie, qui lui fit ob-
tenir en 1625 la place de maître de chapelle de
Saint- Louis-des-Français. Micheli vécut jusqu'à
un âge très-avancé , car M. l'abbé Baiui cite de
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MICHELI — MICHELOT
135
lui un manifeste adressé aux musiciens compo-
sîleurs dltalie, et terminé par ces mois : Romano
Micheli prête di Romadi etàd* anni 84 (Voy.
Mem. Stor. crit. délia vita e délie opère di
Plerluigi da Palestrina, t. II, p. 34 , noie 473.)
Micheli fut engagé dans des discussions rela-
tives à son art, la première avec Paul Syfert
( voyez ce nom ), à l'occasion de la querelle éle-
vée entre celui-ci et Marc Scacchi, dans laquelle
Syrert avait écrit que les musiciens italiens n'é-
taient capables que de composer des opéras et can-
zonettes, et que pour Part d'écrire, ils pourraient
tous rapprendre de lui et de Fœrster^ à Pécole de
Dantzick. Micheli prit la défense de Scacchi, et
envoya à Syfert ses propres compositions pleines
de recherches et de canons, qui fermèrent ta
bouche à l'organiste de Dantzick. L'autre discus-
sion eut lieu entre Micheli et ce même Scacchi
dont H avait pris la défense. Micheli avait envoyé
à celui-ci son œuvre intitulé : Canoni musicali
composa sopra le vocali di ptù, parole da
Romano Micheli romoTio, del quai modo di
comporre egli è inventore ; Rome, 1645, în-
fûl.; ayant reçu cet ouvrage, Scacchi fit impri-
iner à Varsovie une brochure, datée du 16 mars
1647, dans laquelle il s'efforçait de démontrer que
Micheli n*était pas, comme il le disait, l'inventeur
de ce genre de canons, et que celte invention
était beaucoup plus ancienne. Micheli fot très-
sensible à cette impolitesse , et composa un re-
cueil intitulé : La potestà ponti/îcia diretla
'dalla sanctissima Trinità, composé entière*
ment de canons à 3, 4, 5 et 6 voix, remplis d'ar-
tifices très-ingénieux, et y ajouta à la fin une ré-
ponse péremploire et pleine d'érudition à Scac-
chi. Cet ouvrage toutefois ne fut pas publié en
entier, Fauteur n'en ayant fait imprimer que
quelques feuilles détachées contenant les mor-
ceaux dont l'exécution était la plus facile ; mais
le manuscrit original et entier a été donné par
lui à la bibliothèque de Saint-Augustin, où il se
trouve encore en un volume coté D; 8. 4., sons
ce titre : Canoni musicali di Romani Micheli,
' On y lit au commencement : Exdano auctoris,
qui etiam donavit kuie Bibliotkeca Angelicx
ratnum cum facultale accomodandi propter
impressionum.
Les autres ouvrages de Micheli qui ont été pu-
bliés sont : t<* Musica vaga edartéficiosa, con-
ienente moietti eon oblighi, et canoni diversi,
tanio per quelli cke si dilettano sentire varie
eurlositày qvanto per quelli che vorranno
professare d*hitendere diversi studii délia
vtusica; Venise, 1613, in-fol. Ce recueil con-
tient cinquante canons remplis de recherches
corieuses. — 5** Compléta a sei voci, con tre
ienorl, conceriata alV uso modemo, con il
hasso continua per Vorgano, e con un altro
basso pariicolarepcrlo maestro di cappella,
et per suonare sopra esso il violone accampO'
gnaio on altri stromenti; Venise, 1616, in-4*.
— 3*^ Beaucoup de canons en feuilles volantes,
imprimés à Venise en 1618, 1619 et 1620. —
4* Madrigali a sei voci in canoni; Rome,
Soldi, 167.1. — 5* LiSalmi a 4; Rome, 1638.
— 6** Messe a quattro voci ; ibid.% 1650. — 7*
Responsorl a cinque voci, îbid., 1658. Il y a
un petit écrit de Romani, concernant Tinvention
des canons énigmatiques sur les syliat)es dé-
tachées de phrases données , dont il était au-
teur ; il a pour titre : Lcttere di Romano Mi-»
cheli romano alli musici delta cappella di
N. S. ed altri musici romani; Venise, 1618.
MICHELI ( Benedetto ), naquit à Rome,
suivant la Dramaturgia d'Allacci ( Édit. de 1755^
p. 208 ). Il est vraisemblable qu'il vit le jour dans
les dernières années du dix-septième siècle, car
j'ai vu dans la bibliothèque de l'abbé Santini, à
Rome, un volume manuscrit qui portait ce litre :
Componimento cantato in Roma nel giorno
del gloriosissimo Nome delta 5. C, C. R.
Maesta delta impératrice Elisabetta Cris-
tina, etc; Poesia di Tiberlo Pulci, musica di
Benedetto Micheli; 1724. Ce musicien a dû pro-
duire beaucbup d'autres ouvrages, depuis cette
époque jusqu'en 1746, où il fit jouer à Venise
son opéra intitulé Zenobia.
MICHELOT (JBAN-BAPnsTE- Aimé ), profes-
seur de piano au Conservatoire de Bruxelles, na-
quit à Nancy en 1796. Après avoir appris dans
son enfance les éléments de la musique, Il alla
terminer, dans les années 1804 et 1805, son édu-
cation musicale à Strasbourg, où Dumonchau
se trouvait alors. Pendant une longue maladie
de celui-ci, Michelot fut chargé de la direction
de l'orchestre des opéras allemands et français.
Ce fut aussi vers la même époque qu'il écrivit
pour ces IhéAtres la musique d*environ 50 mélo-
drames, et plusieurs opéras, dont un seul, inti-
tulé : Les deux Tantes, a été joué avec succès.
En 1817, Michelot vint s'établir à Bruxelles, et
depuis ce temps il y fut considéré comme un
professeur de piano de beaucoup de mérite. At-
taché au Conservatoire de cette ville depuis son
organisation en 1832, il a formé de jeunes ar-
tistes qui, devenus eux-mêmes de bons maîtres,
ont propagé dans la Belgique une bonne école
de mécanisme d'exécution, auparavant inconnue
dans ce pays. Il a écrit pour le théâtre de Bruxelles
ffélolsej monodrame, joué avec succès. Ses
compositions pour le piano consistent en :
Exercices pour le doigté ; Études pour les
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136
MICHELOT — MICHL
enfants, et plasicors chants sans paroles,
morceaux distingués où Ton remarque totant de
nouveauté dans les idées que de sentiment de
mélodie et d'harmonie. Tous ces ouvrages ont
été publiés chez rautear,à Bruxelles. On connaît
aussi de Michelot plusieurs jolies romances, parmi
lesquelles on remarque particulièrement Gène'
viève de Brabant, En considérant le mérite
réel du peu d'ouvrages que Michelot a donnés au
public, je ne 4>uis m^empèdier de regretter que '
Tobligation de fournir à Texistence d'une nom- '
breuse Tamille n'ait pas ^rmis à cet artiste esti-
mable de donner un plus large développement
aux heureuses facultés qu'il avait reçues de la na-
ture. Ce professeur est mort à Bruxelles, le pre-
mier mai 1852.
MICHËROUX ( N. Chevalier De ) , fiU
d*un ministre du roi de Naples ( Murât ), né en
France, servit dans l'armée napolitaine en qua-
lité d'officier supérieur. Aprèft la chute de Murât,
M. de Micheroux^ qui avait cultivé la musique
avec amour depuis son enfance, particulièrement
l'art du chant, sons la direction des meilleurs
maîtres italiens, se relira à Milan, où il se livra
avec succès à l'enseignement de cet art. Il y fit
de bons élèves, au nombre desquels fut la célèbre
cantatrice PaUa. Dans ses dernières années , il
se fixa à Venise où il était recherclié pour l'a-
grément de sa conversation et son amabilité. Une
blessure grave qu'il avait reçue en 1815 lui fai-
sait souvent éprouver de vives douleurs. Il
mourut k Venise vers 1S40. On a de cet inté-
ressant artiste des mélodies d'un sentiment dis-
tingué qui ont été publiées à Milan, chezRicordi,
sous ce titre : Ariette per canto con piano-
forte, dedicaie alla célèbre Signora Pasta,
!•' et 2roe recueils.
MICHEUX ( G. ), pianiste et compositeur
d'œuvres légères pour son instrument, naquit en
Styrie et vivait à Vienne en 1829. 11 s'y trouvait
encore en 1840. Depuis plusieurs années il est
fixé à Paris. On connaît sous son nom environ
cent œuvres d'études, fantaisies, thèmes variés,
mazourkes et polkas pour le piano.
fiilGHL ( JosEPH-lLDEPHONSB ) , violooiste et
compositeur, naquit à Neumarkt, dans la Ba-
vière, en 1708. Wagenseil, maître de chapelle de
la cour impériale de Vienne, lui donna des le-
çons de composition. Après que son éducation
musicale fut terminée, Michi fut maître de cha-
pelle chez le duc de Sulzbach, et après la mort
de ce seigneur, en 1733, il fut appelé à la cour
du prince de la Tour et Taxis, à Ralisbonne. Ha-
bile violoniste et compositeur de mérite, Michl a
écrit pour diverses cours des opéras et des ora-
torios; mais dans un accès de méiancoliey il
brûla toute cette musique et ne conserva que six
concertos de violon qui sont en manascrit chez
le prince de la Tour et Taxis. Il mourut è Ratis-
l)onneenl770.
MICHL ( FERDIN4M0 ), frère du précédent,
naquit à Neumarkt en 1713. Après avoir appris
dans ce lieu les éléments de la musique et de la
langue latine, il entra an séminaire à Munich et
y termina ses études, puis il obtint la place d'or-
ganiste à l'église des jésuites , dite de Saint-Mi-
chel. Son talent distingué sur l'orgue et sur le
violon le mit en faveur près du duc de Bavière, qui
le fit entrer dans sa chapelle et lui donna le titre
de second maître de concerts. Miclil mourat
jeune à Munich en 1753. Il a écrit le mélodrame
spirituel ( Gelstliches Singspiel ) qui a été repré-
senté chez les jésuites de Munich en 1747. On a
imprimé de sa composition : XI F symphonigs tri-
bus concertanltifus instrumentis , scilicetvio»
Uno iet2 ac bassocontinuo, op. 1 ; Augsbourg;
1740, in-folio.
M iCHL ( JoeePH ), neveu des précédents,
naquit en 1745, à Neumarkt, où son père était
directeur du chœur. Cet artiste est désigné dans
les catalogues sous le nom de Michel; Gerber,
Choron et FayoUe et leurs copistes ont fait deux
articles pour le même artiste, le premier sous
le nom de Michel, le second sous celui de MichL
Admis au séminaire de Munich, il y fit ses études
littéraires et musicales, et, jeune encore, il se lit
remarquer par une rare habileté sur i^oigoe.
Ses premières compositions furent des messes,*
des litanies, des vêpres et des méditatioiis pou
Téglise des jésuites. Déjà la plupart de ces ou-
vrages étaient écrits lorsque l'électeur de Bavière,
Maximilien lil l'envoya chez le maître de clia-
pelle Camerlober à Freisingen , pour y faire un
cours de contrepoint et de composition. Pendant
son séjour à Freisingen, il composa un oratorio
qui lui mérita la protection de l'évéque. De re-
tour à Munich il y écrivit l'oratorio Gioas re
di Giuda : cet ouvrage produisit une si vive
impression sur les artistes et sur le public, qea
l'électeur choinit immédiatement après son exéea-
tion Michl comme compositeur de sa chambre.
Son opéra intitulé II Trionfo di CleUa, repré-
aeaié an théAtre de la cour en 1776, justifia la
confiance du prince en ses talents. Lorsque Bur-
ney visita .Munich en 1772, il entendit un quin-
tette instrumental composé par Michl, qui lui
parut égal en mérite à ce qu'on connaissait de
mieux en ce genre. Après la mort de l'électeur,
eu 1778, ce compositeur agréable reçut sa dé-
mission, et se retira au couvent de Veiem, dont
un de ses parents était supérieur. Il y occupa
ses loisirs k la composition de la musique d'é-
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MICHL — MIEKSCH
187
glise, qu'il dirigeait lui-m6me. Il y écrivit aussi
un opéra de Regulus, qui fut représenté avec
Ijeaocoup de succès à FreisiDgeu, en 1782. Après la
• suppression du couvent de Veiern, en 1803, il
retourna à Neumarkt, oii il mourut en 1810.
Plusieurs messes, litanies, motets , oratorios,
symphonies et quatuors pour divers instru-
ments de cet artiste sont restés en manuscrit.
)l a fait représenter an tliéAtre de Municti les
opéras dont les titres suivent : l^ H Triwifo di
Clelia, opéra sérieux en S actes. — 2** IlBarùne
di Torre forte, opéra bouffe. — 3° Elmire et
MUton, joué aussi avec succè^ à Mayenc« et à
Francfort. — 4* Fremor et MeUne , drame. —
5' Le Roi et le Fermier, —6** La Foire annuelle,
qui obtint un brillant succès à Vienne, à Dresde,
à Varsovie, à Ratisbonne, à Mayence et à Franc-
fort— 7"* Il Re alla Caccia, cantate drama-
tique. — 8<» // Cacciatore, idem. On a publié
en Allemagne plusieurs morceaux de sa compo-
sition pour divers instruments.
MICH^ A. ( Adam d*Oltrodowigz ), excellent
organiste et com()ositeur, naquit à Nenhaus, en
Bohème , et y vécut vers le milieu du dix -sep-
tième siècle. On a imprimé de sa composition :
l'^Un livre de cantiques àThonneur delà Vierge,
•n langue bdième, à quatre voix, intitulé:
Laut na Maryanska; Prague , 16G7, in-4^ —
2"* Cantiques pour tontes les fêtes des saii^ts, dédié
an magistrat de Prague , sous le titre : Swato-
Roçnj Musika, aneb swanteçnj Kancyonal;
ibid. 1661, in-8o. — 3** Cantiones sacrx pro
festis totius anni 1,2, 3, 4 , 5 «^ 6 vocib. cum
1, 2, 3, 4 instrumentis ad libitum.
HiCHU (Louis), acteur de l*Opéra-Gomi-
que, appelé alors Comédie Italienne, na-
quit à Reims, le 4 juin 1764 (1) et débuta
sur le tliéAtre de Lyon, d'où il fut appelé
au Théâtre Italien de Paris. Il y joua pour
la première fois, le 18 janvier 1775, dans le
Magnifique , de Grétry. D'Origny , contempo-
rain de cet acteur, dit , dans ses Annales du
Théâtre Italien ( tome 2, page 94), qne Michu
réunissait les avantages de la jeunesse , de la
figure, de la taille et les qualités qui font le bon
comédien et le chanteur excellent. Toutefois ce
dernier éloge ne parait pas avoir été mérité :
comme la plupart des anciens acteurs de la Co-
médie italienne de son époque, Michu était ab-
solument ignorant en musique et dans Part du
cbant; comme eux, il chantait d'instinct et par
(1) Le registre C des ancienne! archUet de l'Opéra-Co-
nUioe m'a foural iine faasae IndicaHon pour la première
MUlon de celte Biographie , en faisant naître Mlebn à
NooUu, en I7ts.
routine. Après avoir été en possession de la fa-
veur du public pendant vingt-cinq ans, cet ac-
teur se retira le 27 février 1799 , sans avoir ob-
tenu la pension qu'il avait gagnée par ses longs
services (1). 11 prit alors la direction du théfttre de
Rouen ; mais cette entreprise n'ayant pas réussi ,
Mtcbu se jeta dans la Seine, et y périt en 1801.
MIËDKE (FniDéiUG-GEORGES-LÉONAnD), un
des meiUenrs chanteurs dramatiques de t'Alie-
magne, est né à Nuremberg en 1803. Fils d'un
régisseur de théâtre, il fut transporté à Stuttgard
à PAge de deux ans , et son éducation eut pour
objet d'en faire un acteur. Après avoir chanté
quelque temps dans les chœurs, il joua de petits
rétles. £n 1822 il s'éloigna de Stuttgard, et s'en-
gagea au tliéatre d'Augsbourg , d*où il alla en
Suisse. Trois ans après il. prit la direction du
théfttre de Saint-Gall; mais il y perdit beaucoup
d'argent et fut obligé de fuir secrètement pour
se soustraire à ses créanciers; ceux-ci obtinrent
contre lui un arrêt qui le condamnait à passer
trois mois dans une forteresse du Wurtemberg.
Remis en liberté, il alla à Wûrzbourg.où il a.
dirigé le théfttre jusqu'en 1836. Il s'est alors re-
tiré pour ne s'occuper que de la peinture. On dit
4]ue cet aclenr offrait le modèle de la perfec-
tion dans Don Juan, Figaro et le Vampire.
MIEKSCH (Jejin-Aloïs) (2), chanteur et
compositeur de mérite, naquit le 19 juillet 1765
à S. Georgenthal , en Bohème , où son père jetait
cantor et instituteur. Dès l'ftge de sept ans il
reçut les premières leçons de musique. En 1777,
on l'envoya à Dresde^ où il entra dans la chapelle
électorale, en qualité d'enfant de choeur, et y eut
pour maître de solfège Cornélius , chantre de
cette chapelle. Le piano et l'orgue lui furent en-
seignés par Eckersberg et Binder; Zich, musicien
de la chambre^ lui donna des leçons de violon,
et pendant plusieurs années il fit des études de
composition sous la direction du maître de
chapelle Joseph Schneter. En 1787, il succéda
au chanteur de la cour Stephan; mais le travail
qu'il fit pour changer sa voix de baryton en
ténor lui occasionna une inflammation de poi-
trine qui faillit le priver de son organe vocal , et
même de la vie. Ph» lard , il devint élève de
Vincent Caselli, bon chanteur de l'école bolonaise
de Bernaeclii, et acquit un talent distingué sous
cet habile maître. En 1799, Mieksch débuta
(1) On a dft, dans plusieurs Biographies générales, que
MIcbu ne put obtenir d'être admis dans la réunion des
deux troupes d'opéra -comique des tMfttres Favart et
Feydeau ; mais II n'était pas quesUon de cette réunion quand
il se reUra.
(1) cet artisie est le même qui est appelé Mikseh dans
In première édition de cette Biographie.
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138
MIEKSCH— MIKULI
eomme chanteur an théâtre de la cour pour l'o-
péra italien. En 180I, il reçut sa nomination de
professeur de chant des enfants de la chapelle
électorale ; et en 1620 on lui confia la direction
des chœurs des opéras allemand et italien. En
1824, le roi de Sa%e lui accorda sa retraite et le
chargea de la garde de sa bibliothèque particu-
lière de musique. Mieksch est mort à Dresde au
commencement d'octobre 1845, à TAge de quatre-
vingts ans. Ses compositions consistent en
LiedêTy airs arec accompagnement d'orchestre,
cantates, messes, Requiem et offertoires. Comme
professeur de chant, il a formé des élèves distin-
gués, au nombre desquels on remarque les
cantatrices Funk, Hase, Schroeder-Devrient ,
Schebest, Beltheim, le ténor Bergmann» et les
basses chantantes Z^i et Misse.
MIEL (EDVE-FRA!(çois-A!rroiNB-MAiUE ), fils
d'un organiste , naquit à Chàtillon'Sur-Seine, le
6 avril 1775.' Après avoir fait de bonnes étodes
an collège de Sainte- Barbe, il voyagea, puis il
entra k TÉcole polytechnique et y resta deux
années. Miel avait atteint l'Age de vingt-cinq
ans, lorsque Frochot, préfet du département de
la Seine , son concitoyen et son ami , lui donna
un emploi dans le service des contributions di--
rectes de la ville de Paris. En 1816, il obtint le
titre de clief de division de cette partie de l'ad-
ministration , et pendant vingt ans il en remplit
les fonctions. Cultivant les arts, particulièrement
la musique , comme délassement de ses travaux
administratifs , il prit dans plusieurs joumaui la
posifion de critique et fit paraître un assez grand
nombre de morceaux sur les arts du dessin et
sur la musique dans le Moniteur universel,
dans le Journal général de France , dans le
Constitutionnel et dans la Minerve. Il fut aussi
un des collatrarateurs de la Biographie univer^
selle des frères Michaud, et y lit insérer des
notices, qui ne sont pas sans mérite , sur Viotti ,
M""* Bigot et Baillot. Elles ont été tirées à part ,
en brochures in-S". Fondateur de la Société libre
des beaux- arts de Paris, Miel fut chargé de la
direction des Annales de cette société pendant les
années 1830-1840, et y publia des notices sur
Gluck , Garât , Adolphe Nourrit et plusieurs au-
tres musiciens. Ces morceaux ont été imprimés
séparément. On a de cet amateur une brochure
intitulée: Delà symphonie^et de Beethoven;
Paris, 1829, in-8°. Dans les dernières années de
sa vie. Miel s'occupa d'une Histoire de l'art
français considéré dans la peinture , la sculpture,
la gravure et la musique ; mais il n'eut pas le
temps d'achever cet ouvrage : une maladie de
poitrine le conduisit au tombeau le 28 octobre
1842. Les travaux de ce littérateur, relatifs aux
arts du dessin , sont indiqués dans le supplément
de la Biographie universelle de Michaud. La cri-
tique de Miel , en ce qui concerne la muAque,
est en général judicieuse; mais elle a peu de
portée dans les aperçus et manque d'originalité.
Miel était chevalier de la Légion d'honnenr,
membre de la société des enfants d'ApoUon , et
de la société d'Émulation de Cambrai. M. Hittorf,
membre de l'Institut de France , a prononcé aux
funérailles de Miel , au nom de la société libre
des arts de Paris , un éloge de celui qui en avait
été le fondateur : ce discours a été publié avec
une notice biographique dans les Annales de la
société libre des beaux-arts (Puis, 1845, in-4*).
n en a été tiré des exemplaires séparés.
MIGENT (Jean-Pibrrb), bon facteur d'or-
gues allemand, a construit l'orgue de l'église Saint-
Pierre, à Berlin, en 1748. Cet instrument est
composé de cinquante registres , trois claviers
à la main et pédale.
MIGLIORUCCI (VmcENT), compositeur,
né à Rome en 1788 , a eu pour maître de com-
position Zingarellt , alors maître de chapelle de
Saint-Pierre du Vatican. Cet artiste s'est fait
connaître par une messe solennelle chantée à
Rome , un oratorio , une cantate exécutée au
tliéAtre Délie Dame , pour le couronnement de
Napoléon comme roi d'Italie , une autre cantate
chantée au Capitule, à l'occasion de l'installation
de l'école des Beaux-Arts , l'opéra Adriano in
SiriOf représenté à Naples en 1811 , et Paolo e
Virginia, opéra semi-seria, au théâtre Carcano,
à Milan, en 1813. On connaît aussi de Migliorucci
quelques morceaux de musique instrumentale et
des Ctnizani.
MIGNAUX (Jacques- Antoine DE), pro-
fesseur de musique à Paris , dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle , dont le nom vé-
ritable était Demignaux, a publié : i^ Trofs
trios pour clavecin, harpe et violon; Paris,
1774. w 2® Trois quatuors pour clavecin, iiarpe,
violon et alto ; ibid. — 3^* Sonates pour clavecia
ou harpe, avec accompagnement de violon ; ibid.
rignore si ce musicien est le même qui était
contrebasse au concert spirituel et à la chapelle
du roi en 1768.
MIGiVON (...), musicien français qui
vivait à Paris , vers le milieu du dix-septième
siècle, n'est connu que par un recueil publiéchex
Robert Ballard en 1064, sous ce titre : Airs à
quatre parties , par M, Mignon, compositeur
à Paris, in- 12 obi. Les morceaux contenus
dans ce recueil sont au nombre de vingt-deut.
On n'y trouve ni dé<licace , ni préface.
MIGNOT. Votj. Lk Vote Micnot.
MIKULI (Chari.es), musicien distingué, né
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MIKULI — MILANOLLO
189
à Ciernowitz dans la MoIdaTîe , vers 1820, a
vécu quelque temps à Paris, puis s'est fixé à
Lemberg, où il s*est livré à l'enseignement du
piano et à la composition. Au nombre des ou-
Trages intéressants qu'il a publiés , soit pour le
chant, soit pour le piano, on remarque une
collection de quarante- huit mélodies populaires
de sa patrie, en quatre suites de douze chacune ;
lesquelles ont pour titre : Doute airs nationaux
roumains ( Ballades , chants des bergers , airs
de danse, etc.) recueillis et transcrits pour le
piano par Charles MikuU : Léopol, Kallen-
bach , et Jassy , chez Bereznicki. Les arrange-
ments de ces mélodies par M. Mikuli ne ressem-
blent pas à cenx par lesquels on a dénaturé le
caractère des airs nationaux de toutes les na-
tions : la tonalité bizarre des chants de la Roumanie
y est conservée intacte , et Tartiste intelligent n'a
pas entrepris d'Iiarmoniser certains passages des
airs appelés Doina et Ilora qui n'auraient pu
être accompagnés d'accords qu'aux dépens du
sentiment original qui les a inspirés.
MILAN (don Loois), gentilhomme, ama-
teur de musique, né à Valence, en Espagne,
dans les premières années du seizième siècle, est
auteur d'un traité de la viole, intitulé : El
Maestro y o musica de viguela de mono; Va-
lence, 1534, in-fol.
MILANDRE (....}, musicien attaché à la
musique delà chambre de Louis XV pour la viole,
a fait exécuter, au concert spirituel, en 1768, un
Confitebork voix seule et orgue. £n 1776 il a fait
graver à Paris une symphonie À sept parties. On
a aussi de lui une Méthode facile pour la viole
d'amour; Paris, 1782, in-4^
MILANl (François), né à Bologne, vers les
premières années du dix-septième siècle, fut
maître de chapelle de l'église San*Petronio , de
cette ville, et membre de l'Académie des Filaschi,
où il était appelé il soUiario. On a imprimé de
sa composition : 1^ Vespri per tutto Vanno a qua-
tro voci con Vorgano e senza. In Venezia, app.
Vincenti, 1635. — 2° Litanie e Motetli a 2 chori
da concerto e da capella; ibid. 1638, in-4*.
MILANO ( Jacques- FRA^çoIs), marquis de
San-Giorgio et prince d'Ardore, naquit le 4 mai
1700 à Polistina, ten*e appartenant à sa famille,
dans la Calabre ultérieure. Après avoir achevé
ses études littéraires, il voulut développer les dis-
positions naturelles qu'il reconnaissait en lui pour
la musique, et devint élève de Durante. Dès
l'âge de vingt-trois ans, le prince d'Ardore était
devena le meilleur claveciniste de Naples. Il com-
mença alors à composer des exercices pour le
clavecin , mais bientôt il voulut s'essayer dans
des productions plus importantes et mit en mu-
sique plusieurs drames de Métastase, parmi les-
quels on distingue Gioasre di Giuda, la Beiulia
Uberala^ Angelica e Medoro, de plus, des can-
tates et des messes. Ces ouvrages sont conservés
dans la Bibliothèque du collège royal de musique,
à Naples. Arrivé à Paris en qualité d'ambassadeur
de sa cour près du roi de France (Louis XV),
le prince d'Ardore y fit naître l'admiration par
son talent Jean-Jacques Rousseau dit de cet
amateur distingué (1) : « C'est par le grand art
« de préluder que brillent en France les excel-
K lents organistes, tels que sont maintenant les
■ sieurs Calvière et Daquin, surpassés toutefois
« l'un et l'autre par M. le prince d'Ardore, am-
« bassadeur de Naples, lequel, pour la vivacité
« de l'invention et la force de l'exécution, efface
a les plus illustres artistes, et fait à Paris Tad-
« miration des connaisseurs. » Le prince d'Ar-
dore mourut dans sa terre de San-Paolo, le 30
novembre 1780.
JMILAIVOLLO (Dohbmica-Maria-Tbresa) ,
aujourd'hui M** Pariie?(tier, célèbre violoniste,
est née le 28 août 1827 à Sayigliano, près de
Turin, et non à Milan comme le dit Gassner (2).
Son père était un pauvre menuisier, dont la famille
était composée de treize enfants. La vocation
de Teresa se manifesta d'une manière assez
extraordinaire. Elle n'avait que quatre ans lors-
qu'on la conduisit entendre une messe en mu-
si<iue à l'église de Savigliano : il y avait dans
cette messe un long solo de violon. En sortant de
l'église, Milanollo dit à sa fille : £h bien ! Teresa,
as'tu bien prié Dieu ? — Non, papa , répondit-
elle, fat toujours écouté le violon. Cet instru-
ment avait agi de telle sprte sur elle, qu'elle s'en
occupait sans cesse> et demandait à chaque ins-
tant qu'on lui en donn&t on. Cette idée fixe de
l'enfant inspira des craintes à son père : il crut
devoir satisfaire au désir de sa fille, lui acheta
un petit violon et lui fit apprendre les éléments
delà musique. Bientôt après elle fut confiée aux
soins de Giovanni Ferrero, assez bon violoniste
établi à Savigliano. Une année d'études suffit pour
lui faire faire de si grands progrès, que des amis
de la famille conseillèrent à M. Milanollo de
conduire cet enfant-prodige à Turin. Teresa
avait moins de s\\ ans quand sa famille quitta
Savigliano. A Turin, Teresa prit des leçons de
GebbarOf violoniste de la chapelle du roi Char-
les-Albert, puis de Afora, artiste de la même cha-
pelle. Après six mois d'études , et avant d'avoir
atteint l'Âge de sept ans, elle débuta à Turin dans
quelques réunions particulières et chez des moi-
(\) Dictionnaire de musique, ait. Préluder,
[i) Vniversai - Lexlkon dtr Tonkunst, p. ci s.
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140
I^IILAIVOLLO
nés, puis elle alla se faire entendre à Savigliano
et dans plusieurs autres petites villes des en-
virons. A Mondovi, elle excita un vif intérêt, et
l'on y fit son premier portrait. Ces succès ne chan-
geaient cependant pas la position de sa famille, qui
végétait dans la misère. Milanollo prit alors la réso-
lution d'aller en France tenter la fortune. Cette
expatriation fut triste, et ce fut un spectacle tou-
chant de voir un père et une mère entreprendre ce
voyage sans aucune ressource, portant leurs deux
petites filles dans leurs bras, traversant à pied les
Alpes et souffrant de froid et de fatigue, roai^ sou-
tenus par l'espérance et pleins de confiance dans
le génie d*un enfant de sept ans. La plus jeune des
filles. Maria Milanollo, dont il sera parlé plus
loin , n'était alors Âgée que de trois ans. Dans ce
long et pénible pèlerinage, la pauvre famille passa
par Barcelonette, Digne,-Aix,et ne s^arrétaqu^à
Marseille.
Ce fut dans cette ville que Teresa se fit en-
tendre en France pour la première fois : elle y
donna trois ou quatre concerts et y produisit une
vive impression. Son père y rencontra un ami
de Lafont qui lui conseilla d^aller directement à
Paris, et lui donna une lettre pour ce célèbre vio-
loniste. Arrivée dans la capitale de la France en
1837, Teresa fut conduite immédiatement chez La-
font, qui, charmé de sa belle organisation, lui donna
des leçons et la fit entendre cinq fois à TOpéra-
Comique; puis il proposa à son père de l'em-
mener en Belgique et en Hollande, ce qui fut ac-
cepté. A Bruxelles elle joua dans un concert où
se faisait entendre Servais et y inspira beaucoup
d^intérét par sa précoce habileté. Lafont pré-
senta la jeune fille comme son élève dans les
villes principales de la Hollande et la fit entendre
dans des solos et dans des duos concertants avec
lui. Une maladie grave, dont la durée fut de deux
mois, la saisit à Amsterdam, et l'empêcha de
suivre Lafont dans le reste de son voyage. Après
qu'elle eut retrouvé la santé, Teresa joua à La
Haye devant le {f rince d'Orange, qui, charmé de
son talent, lui fit cadeau d'un beau diamant.
Milanollo conduisit alors sa fille en Angleterre.
A Londres, elle se fit entendre quatre ou cinq fois
au théâtre de Covent-Garden et y joua une sym-
phonie concertante avec le violoniste Mon, qui
lui donna quelques leçons ; puis elle parcourut
une partie de l'Angleterre, visita Liverpool, Piy-
mouth, et tout le pays de Galles avec le harpiste
Bochsa qui, spéculant sur le talent de cette enfant,
la fit entendre dans quarante concerts en moins
d'un mois et s'empara de tout le produit des recet-
tes. Une fatigue excessive fut le seul résultat de
cette tournée pour la jeune fille. La famille Mila-
nollo revint alors en France, et dès ce moment le
père de la virtuose prit la résolution de s'occuper
lui-même des intérêts de sa fille.
I A son retour en France, Teresa donna un con-
; cert à Boulogne : elle y fit entendre sa sœur,
Maria, alors Agée de six ans dont elle avait été
le professeur, et qui ne reçut jamais d'autres
j leçons que les siennes. Maria était aussi douée
! d'une rare et belle organisation, il n'y eut jamais
dans son talent le sentiment et la déUcatease qui
distinguaient le jeu de sa sœur ; mais elle eut plus
de brillant et d'énergie dans les difficultés. Après
ce séjour à Boulogne, la famille Milanollo se rendit
à Paris, où les deux sœurs donnèrent des concerte,
puis elles allèrent produire de vives émotions i
Rouen, au Havre, à Caen, à Dieppe, Abbeville,
Amiens, Arras, Douai, Lille et Dunkerque. A
Lille, une médaille fut frappée en l'iMMineur des
deux sœurs. Rentrée de nouveau à Paris en 1840,
dans l'intention d'y perfectionner son talent par
les leçons d'un bon mattre, Teresa voulut que
son séjour dans cette ville ne fût connu de per-
sonne. £lle se présenta donc chex Habeneck sous
un nom supposé : étonné de trouver tant de
talent dans un enfant, cet artiste célèbre lui de-
manda qui avait été son maître : elle nomma La-
font. Habeneck se souvint alors que cet artiste
lui avait parlé de son élève avec entliousiasme à
son retour de la Hollande, et il ne douta pas que
ce ne fût le même enfant; mais il respecta l'in-
cognito qu'elle voulait garder. Après quelques
mois d'études, Teresa s'éloigna de Paris sans s'y
faire entendre, n'y voulant revenir que précédée
d'une 'renommée justement acquise. Les deux
sœurs allèrent se faire entendre à Rennes , à
Nantes, puis passèrent par Rochefort et se ren-
dirent à Bordeaux où elles donnèrent douze con-
certs qui eurent un grand retentissement; puis
elles revinrent à Paris , au commencement de
1841, en passant par Angoulème, Poitiers, Tours
et Oriéans , où elles eurent de nouveaux et bril-
lants succès. Elles se firent entendre ensembledans
les salles Herz, Pieyel, Érard, et eurent l'honneur
de jouer devant la famille royale à Neuilly. Ce fut
alors qu'Habeneck, charmé des prodigieux pro-
grès} de son élève, résolut de la faire jouer dans
un concert du Conservatoire. II éprouva quelque
résistance à son désir dans le comité de ces con-
certs ; maïs son énergie parvint à la vaincre, et
le 18 avril 1841, Teresa joua dans une de ces
séances la grande polonaise de son maître : elle
y eut un succès d'enthousiasme, et les plus grands
artistes, au nombre desquels étaient Chérubiai
et Auber, lui adressèrent des félicitations. M>i« Mi-
lanollo a obtenu depuis lors d'éclatants triom-
phes ; mais aucun ne lui a fait éprouver un plaisir
aussi vif que celui-là.
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MILANOLLO — MILANUZIO
141
En quittant Paris peu de temps après, Teresa
se rendit à Boulogne, où elle fit la connaissance
du célèbre Tioloniste de Btfriot, qu'elle suivit à
Bruxelles , et dont elle reçut des leçons pendant
plusieurs mois. Elle donna ensuite avec sa sœur
environ soixante concerts dans les dirférentes
villes de ia Belgique, à Aix-la-Cbapelle, Cologne
et Bonn; puis elles eurent l'honneur de jouer de-
vant le roi de Prusse au cli&teau de Bruhl. Ar-
rivées à Francfort, elles y donnèrent douze con-
certs, sans épuiser la curiosité publique. A Stutt-
gard, à Carlsrube, elles n*eurent pas moins de
succès, et, enfin; elles arrivèrent à Vienne, où
leurs concerts s'élevèrent au nombre de vingt-
cinq, au commencement de 1843. Dans cette
même année, les deux sœurs retournèrent dans
leur patrie et se firent entendre à Turin, à Milan
(théâtre de la Scala), à Vérone, Padoue et Ve-
nise. Parties de cette dernière ville, elles retour-
nèrent en Allemagne par Trieste, où elles donnè-
rent un concert au mois de décembre; puis elles
jouèrent à Prague, Dresde et Leipsick. Arrivées
à Berlin dans l'hiver de 1844, elles y donnèrent
un grand nombre de concerts et jouèrent plu-
sieurs fois à la cour. De Berlin, la famille
MilanoUo se rendit à Hambourg, où les deux sœurs
donnèrent onze concerts jusqu'au mois de juillet,
après quoi elles allèrent prendre quelque repos
en Belgique. Dans Thiver suivant elles allèrent
en Hollande où leur succès eut tant d'éclat ,
qu'elles donnèrent dix-huit concerts à Amsterdam.
Au printemps de 1845, elles firent un voyage à Lon-
dres ; mais elles n'y donnèrent qu'un seul concert,
où il y eut peu d'auditeurs. Depuis cette époque
jusqu'en 1847» la même activité se fit remarquer
dans la carrière de ces jeunes artistes, qui visi-
tèrent les provinces rhénanes, la Bavière, les
Tilles principales de la Suisse el le midi de la
France, recueillant partout les témoignages d'in-
t<^rét dans l'immense quantité de leurs concerts.
Arrivées à Nancy au mois de juillet 1847, elles
s'y arrêtèrent, et M. MilanoUo acheta une belle
propriété à Maleze ville, près de cette ancienne
capitale de la Lorraine. Au mois de décembre
saifaot, les deux sœurs furent rappelées à Lyon,
où elles donnèrent encore dix concerts* Lors-
que la révolution du mois de février 1848
éclata, la famille MilanoUo se trouvait à Paris,
où les jeunes virtuoses étaient engagées pour
jouer à ropéra : elles prirent la résolution
de se réfugier à Maiezeville. Elles y goûtaient
1^ charmes du repos depuis quelques mois
lorsque Maria fut atteinte d'une maladie grave :
OQ la conduisit à Paris pour la confier aux soins
de médecins célèbres ; mais leur art fut impuis-
«*nt: Maria mourut le 21 octobre 1848, avant
d'avoir accompli sa seizième année, et fut inhu-
mée au cimetière du père Lachaise.
A près ce malheur, Teresa qui, depuis plusieurs
années avait donné tous ses concerts avec sa sœur,
passa plusieurs mois dans ia retraite et ne voulut
pas paraître en public. Plus lard elle ne reprit ses
voyages que pendant l'hiver et passa chaque
année la saison d'été à Maiezeville. Dans les der-
niers temps de sa carrière d'artiste. Tannée 185t,
fut une des plus remarquables. Au mois de jan-
vier elle donna plusieurs concerts à Strasbourg et
y eut des succès d'enthousiasme. Le 1'*^ février
elle quitta cette ville pour aller à Munster, puis
elle parcourut une partie de la Suisse et donna
cinq concerts à Bâle. Au mois de mars elle donna
des concerts à Manbeim et à Heidelberg, et le
mois d'avril fut employé à donner huit concerts
au théâtre de Francfort. Le dernier fut pour le
bénéfice des membres de l'orcliestre, qui firent
frapper une médaille en son honneur. Repassant
à' Strasbourg pour retourner à Maiezeville, elle
donna le 10 mai un concert au bénéfice de l'or-
chestre du théâtre. Ce fut dans ce voyage de 1851
que la célèbre artiste joua pour la première fois
des fantaisies de sa composition, dont une sur
les motifs de la Favorite, et l'autre sur des mé-
lodies de Guillaume Tell. Elle en avait écrit
l'accompagnement pour le piano : un artiste de
talent (M. Liebe) en fit l'instrumentation pour
l'orcliestre. Depuis lors M"" MilanoUo a composé
des ou VI âges pins importants , au nombre des-
quels est un concerto.
Ayant épousé M. Parmentier ( voyez ce nom ),
officier supérieur du génie, elle a cessé de pa-
raître en pubUc et ne s'est plus fait entendre que
de quelques amis. Après avoir habité à Paris
pendant plusieurs années, M"* Parmentier est
établie à Toulouse depuis 1860.
MILANTA (JBAn-FRANçois), musicien Ita-
lien du dix-septième siècle, né à Parme, fut
maître de cbapeUe et organiste de la cathédrale
d'Asola. 11 est connu par un recueil de compo-
sitions religieuses intitulé : Missa, salmi e mo-
ietti con sinfonie a 1, 2, 3, 4, 5 e 8 t;oci con-
ceriati, op, 1; Venezia, Aless. Vincenti; 1649,
et par un autre ouvrage qui a pour titre : Il se-
condo lihro de Motelti a 2, 3, 4 e 5 voci con
violini e Litanie a quattro délia beaia Vir-
gine Maria, e 4 Tanium ergo, ibid. 1651,
in-4".
MILANUZIO ou MILANUZZI (Char-
les), moine augustio de Santa Mataglia, dans
l'État de Venise, fut organiste à l'église Saint-
Étienne de cette ville vers 1615, et plus tard à
Sainte-Euphémie de Véione. Ses compositions le
placent parmi les musiciens distingués de l'Italie
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142
MILANUZIO — MILDER-HAUPTMANN
à cetle époque. On connaît de lui les oavrageft
suivants : 1" Messe concertate a quaitro voci,
op, 2; in Venezia, Âless. Yincenti^ 1G18. —
2"* Litanie délia Madonna a^eS voci, op. 5;
ibid. 1620. Il y a une deuxième édition de cet ou-
vrage, publiée chez le même éditeur en 1642. —
3° Armonia sacra di concerii, cioe Messe e
CanzoïU a cinque voci con il suo basso con-
tinuo per Vorgtmo di Carlo Milanuzii da
Santa Nataglia, maestro di capella in Santa
EitfenUa di Verona, opéra sesta , novamente
composta e data in liice^ ibid. 1622, in-4^ On
voit par ce titre que le P. Milanuzio était déjà
attaché à Téglise Sainte-Euphémie de Vérone en
1622. L'épltre dédicatoire, au P. Léonardo Zorzi,
premier organiste de la même église, est datée de
Venise, te 10 mars 1622. Il y a une autre édition
du même ouvrage, publiée à Venise, chez le même
éditeur, en 1632. — > 4° Sacra cetra, concerti
con affetii eeelesiasticia S, 3, 4 « 5 voci, con
Vaggiunta di sel Motetti commodi per il basso
solo, lib, 1 e 2. op. 12 e 13; ibid, 1625. ^
5° Ariose vaghezse a voce sola, libri 1, 2, 3,
4, 5, 6, 7, 8. ibid ; 1625. — 6*» Salmi e Vesperi
intieri a 2 0-3 voci con il basso per Vorgano;
ibid, 1628, in -4° — 7* Messe a tre concertate
chesipossono cantare a7 e ii voci. op. 16;
ibid, 1629, in-4^ — 8° Compléta concertate
con le antifonie e litanie, ai, 2, 3 c 4 voci;
ibid. — 9*» BalUtti, saltarelli, e correntine
alla francese, lib, 1. — 10* Concerti sacri di
salmi a 2 e 3 voci , con il basso continua ,
lib, 1 . op. 14 ; ibid, 1636. C^est une réimpression.
Idem, lib, 2 . —Il'» Hortus sacer deliciarum,
seu motetti, litaniœet missa 1^ 2 e 3 vocum,
lib. 3. op. 19; Venise, Vincenti, 1636. Les autres
ouvrages de Milanuzio me sont inconnus.
MILGHMEYER ( Philippe- Jacques ), pro-
fesseur de harpe et de clavecin, né à Francfort-
sur-le-Mein, en 1750, était fils d^un horloger. Il
fut d'abord attaché à la musique de Télecteur de
Bavière, vécut à Paris depuis 1770 Jusqu'en 1780,
puis se fixa à Mayence en qualité do mécanicien
de la cour. Il y inventa un piano mécanique, dont
on trouve une description assez obscure dans le
Magasin musical de Cramer ( t. 1, pag. lo*24
et suiv.). Cet écrivain prétend que cet instru-
ment avait trois claviers, et qu'il pouvait produire
deux cent cinquante variétés de sonorités, ce qui
est fort difficile à croire. On pouvait aussi diviser
cet instrument en plusieurs parties, pour qu'il
pût être joué par différentes personnes à la fois.
Milchmeyer parait avoir vécu quelque temps à
Dresde dans les dernières années du dix-huitième
siècle, car il y a publié un traité de l'art de jouer
du piano, sous ce titre : Anfangsgrilnde der
Muzik um des Pianoforte sotvohl inRucksich
des Fingersatzes, als auch des Manieren , des
Ausdrucks und richtigen spielen zu lemen
vonP. /. Milchmeger, Hofmusikus Sr. Durchl.
des Churfiirsten von Baiem; Dresde, chrz
Tauteur, 1797, in-fol.' On trouve une analyste
favorable de cet ouvrage dans la première année
delà Gazette miMk;aZedeLeipBick (pag. 117 et
135). Vers 1803 Milchmeyer alla s'éUblir à Stras-
bourg, comme professeur de piano : il avait été
frappé d'apoplexie et ne pouvait plus marcher
quand il arriva dans cette ville. Il y donnait des
leçons chez lui, assis dans un fauteuil à roatettes,
et avait la réputation d'être bon maître, particu-
lièrement pour la tenue de la main et le doigté.
M. Parmentier (voye^cib nom ), qui a fait des re-
cherches sur cet artiste dans les registres de Tétat
civil, à Strasbourg, a trouvé qu'il est décédé dans
cette ville le 1 5 mars 18 13, à PAge de soÎKante-troîa
ans. On ne connaît pas aujourd'hui de compositions
de Mildimeyer.
MILDE (Tn. ). On a publié sous œ nom :
Uebe^' dos Leben und die Werke der belieb-
testen deuischen Dichier und Tonsetser ( Sur
la vie et les ouvrages des meilleurs poètes et mu-
sictens allemands) ; Meissen, 1834, 2 parties in-8^
Il y avait un chanteur de ce nom à Wamar en
1848 ; il est peu vraisemblable que ce soit l'auteur
de cet ouvrage.
MILDER-HAUPTMANIV (M** PiiuuMB
Anne), célèbre cantatrice allemande, fille d'un
courrier de cabinet de la cour impériale de Vienne,
est née en 1 785 h Constantinople, où son père était
en voyage. Conduite ensuite à Vienne, la mort
de son père l'obligea d'entrer chez une dame
de condition, comme femme de chambre. Scbika-
neder, directeur de spectacle à Vienne, Tavant
entendue par hasard, fut frappé de la beauté de
sa voix, et l'engagea à se vouer au théâtre, offrant
de faire les .frais de son éducation musicale. Elle
accepta ses propositions, et devint l'élève d'un
maître de chant nommé Tomascelli, pois de
Saiieri. Il parait toutefois qu'elle fit peu de
progrès dans i'art du chant, et qu'elle dut sur-
tout ses succès à la beauté remarquable de son
organe. Cet avantage si rare lui fit obtenir presque
à ses débuts im engagement au théâtre de la cour
impériale. Sa réputation s'étendit bientôt dans
toute l'Allemagne, et des offres lui furent faîtes
de plusieurs villes pour l'attacher à leurs théâtres.
Elle brillait surtout dans la musique tragique,
particulièrement dans les opéras de Gluck. 5^
haute stature et la beauté de ses traits semblaient
d'ailleurs l'avoir destinée à ce genre dramatique.
En 1608 elle visifa quelques grandes villes. De
retour à Vienne après un voyage couronné de
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MILDER-HAUPTMANN — MILLER
148
succès, elle eut un nouf el engagemeot à la cour
en qualité d« première cantatrice En 1810 elle
devint la femme d'un riche bijoutier nommé
Hauptmann. Deux ans après elle fit un voyage à
Berlin, où elle débuta dans Vlphigéme enTauride,
de Gluck. Les connaisseurs ne lui trouvèrent
pas un talent égal à sa réputation , mais le
public, diarmé par ses avantages naturels,
Tapplaudit avec transport. Ses succès furent
semblables dans quelques autres capitales de
l'Allemagne où elle se fit entendre. En 1816,
elle contracta un engagement fixe avec le tbMtre
royal de Berlin, où elle brilla pendant douze ans
dans tous les grands rôles du répertoire. Vers la
TiQ de 1829, de vives discussions avec Spontini
Tobligèrent à se retirer. Elle visita alors la Rassie,
la Suède et le Danemark ; mais raffaiblissement
de son organe ne lui permit plus de se faire en-
tendre que dans des concerts où elle ne chantait
que des airs simples de Haendel et de Mozart.
Elle n'était plus que Tombre d'elle-même lors-
qu'elle chanta à Vienne en 1836. Ce fut la der-
nière apparition qu'elle fit en public. Depuis lors
elle vécut dans la retraite. Les rôles à^fphigéfUe,
d'Àrmide, d'Elvire dans Don Juan, de Médée,
et de Statira dans Olympie, ont été ceux où
elle a particulièrement brillé. Mme Milder-Haupt'-
mann est morte à Berlin, le 29 mai 1838.
MILDNËR (Maorice), né en 1812 à Tur-
dUz , en Bohême , a reçu son éducation mnsi-
cale au Conservatoire de Prague, et est devenu
un des violonistes distingués de Tépoque actuelle
en Allemagne, sous la direction de Pixis, profes-
seur de cette école. En 1828, ses éludes scolasli-
qoes étant terminées , il est entré à Torchestre
du tlié&tre royal de Prague, en qualité de pre-
mier violon solo. U a composé quelques mor-
ceaux pour son instrument, maïs aucun n'a
été publié jusqu'à ce moment. M. Mildner a été
nommé professeur du Conservatoire de Prague
en 1842. Ses meilleurs élèves sont Laub et Drey-
schok, frère do pianiste de ce nom.
MILET ( Jacques), cordelier de la stricte ob-
servance, né à Drogheda en Irlande, vers 1590,
vécut au couvent des cordeliers irlandais appelés
de Saint-Isidore, à Naples, et y mourut en
1639. Il a écrit un traité de musique intitulé :
DeW Arte musica ossia metodo di canto,
%les, 1630, in 8".
MILHESC Isidore), professeur de chant et
compositeur, né à Toulouse vers 1806, apprit à
jouer du violon à l'âge de douze ans, et com-
mença l'étude du chant en 1824. Admis au Con-
servatoire de Paris comme pensionnaire, il y
compléta ses études musicales. Après avoir dé-
^té comme baryton au théâtre de Marseille, il
se rendit à Milan avec une lettre de reeomman-
ëation de Rossini pour le professeur de ehant
Banderali, avec qui Milh^ travailla quelque
temps. De Retour en France , il a chanté au
théâtre des Nouveautés les traductions dV
péras italiens; puis, en 18S5, il fut attaclié an
théAtre de Ntnies, et danà Tannée suivante, U
donna des représentations à celui de Toulouse.
Rentré à Paris vers la fin de 1836^ il débuta à
l'Opéra-Comique dans le rôle de Zampa ; mais
n'y ayant pas eu d'engagement, il se rendit en
Amérique. £n 1840 il revint en £urope et fat
engagé dans une compagnie italienne pour l'Ea-
pagne. Fixé enfin à Paris , il a quitté la scène
et s'est Uvré à Teuseigneraent du chant. Comme
compositeur, il a publié un grand nombre de ro-
mances, de duos pour le chant, d'airs, et d'hymnes
religieuses. On a de lui une méthode de chant.
MILHËYRO ( Antoine ), compositeur por-
tugais, né à Braga, était, au commencement du
dix -septième siècle . maître de chapelle à la ca-
thédrale de Coimbre, puis fut appelé à Lisbonne,
où il obtint un canonicat. On a de lui : Mituale
romanum Pauii V Jussu editym, subjuncta
missa pro defunctis à se musicis numeris
adapiata, cantuque ad gêneraient re^ con-
suetiidinem redada ; Coimbre» 1618, in 4*^. Mil-
heyro a laissé aussi en manuscrit un traité con-
cernant la théorie de la musique.
MILIONI ( Piebre), musicien du seizième
siècle, né à Rome, a publié dans cette ville un
livre de tablature de guitare sous ce titre : Il
primo , seconde e ierso Ubro d'inlavolatura,
sopra i quali ciascuno da se medesimo puà
imparare a suonare di chitarra spagnuola,
accordare , fare il irillo, il ripicco, e anco
trasmutar sonate da una lettera ail* aUra
corrispondente, Mersenne en cite une édition
publiée à Rome, en 1624 {Harmon. wUv.
Traité des instruments^ livre U, p. 96 verso).
La quatrième édition de cet ouvrage est datée de
Rome, 1627, in-8'* oblong. £.-L. Gerber en cite
une de 1638, sous le titre de Corona del primo,
seconda e teno Ubro dHntavolatura, etc«
C'est probablement la dnquiènie.
MILIZIA (François) , littérateur itatien , a
fourni des rensdgnements sur les théâtres de
ritaliedans un écrit intitulé : Del Teatro, Rome
1771. IL en a été publié une deuxième édition à
Venise^ 1773, in-4'' de 100 pages.
MILLER ( Le P. Jean-Pierre), recteur et
sous-prieur du monastère de Marienthal, vers
le milieu du dix-huitième siècle, est auteur d'une
dissertation intitulée : De fatis artis musiae
brevisacsuccinctaprolusio qua ad déclama^
tiones aliquot A. D, VI,,» Apr. bénigne au*
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144
MILLER
diendas patrones et fauiores decenter invitât
etc. Helmstadii, Midi. Gunther Leuekart^
1764, in-4», de 16 page».
MILLER (ÉnooARD) , docteur en masiqoe,
naquit en 1731 , à Doncaster, et fit ses études
musicales sons la direction de Bumey, auteur de
THistoire de la musique. A TAge de Yingt-cinq
ans il fut nommé organiste dans sa ville natale,
et pendant cinquante ans il occupa cette place.
Jusqu'à ses derniers jours, il donna aussi des
leçons de piano. Il mourutàDoncasterle 12 sep-
tembre 1807, à l'Age de soixante-seiie ans.
On a publié de cet artiste : r Six solos pour la
flûte allemande , sous ce titre : Solos for ihe
German flûte wUh remarks on double ton-
guing ; Londres, 1752 . — 2*^ Six sonates pour le
clavecin ; ibid., 1768. — 3*» Élégies avec accom-
pagnement de clavecin^ 1773. — 4^ Douze chan-
sons anglaises ; idem, ibid. — 5** Sélection of
psalms (choix de psaumes mis en musique);
ibid., 1774. Cette collection a été si favorable-
ment accueillie du public, que le noml>re des
souscripteurs s'est élevé à cinq mille. — 6^ Quel-
ques psaumes de Watts et de Wesley à 3 voix,
à l'usage des méthodistes; Londres, 1801.
— 7** Institutes of Music for young beginners
on the A^rp^yiortf( Principes de musique pour
les clavecinistes commençants); Londres, 1771.
Cet ouvrage a obtenu un si brillant succès, qu'il
en a été fait seize éditions. — 8^ Letters in he-
halfofprofessorsof music residing in the coun-
iry ( Lettres en faveur des musiciens de la campa-
gne) ; Londres, 1784, in-4^ — Q"* Eléments of
ihe Thoroughbass and composition (Éléments
de la basse continue et de la composition ) ; Lon-
dres, 1787^ in-fol. Miller a traduit en anglais le
Dictionnaire de musique de J.-J. Rousseau,
mais sa traduction, dont dix- huit feuilles envi-
ron avaient été imprimées, n*a point été publiée.
Il en existe trois ou quatre exemplaires formés
de bonnes feuilles qui avaient été fournies à Paur
teur pendant l'impression : c'est une rareté bi-
bliographique fort recherchée en Angleterre.
^MILLER (Jules), chanteur et composi-
teur, est né à Dresde en 1782. Dès l'Age de huit
ans, ses dispositions pour la.musique étaient re-
marquables. Il possédait 'aussi une voix de so-
prano si belle, qu'il fut emmené à Prague en
1794 pour chanter au couronnement de l*empe
reur. Cependant il ne recevait point de leçons
de musique et ne s'instruisait dans cet art que
par instinct. Vers cette époque il commença ce-
pendant l'étude du violon sous la direction d'un
maître obscur : il parvint sur cet instrument à
une assez rare habileté. En 1799 il entreprit un
voyage et donna, comme violoniste , uu con-
cert à Halle, qui fut dirigé par TArk. De la il
alla à Amsterdam, et y débuta comme ténor au
théAtre allemand. Il y joua le rôle de Tamino
dans la Flûie enchantée. Cet essai fut heureux.
Miller chanta ensuite à Flensbourg et ao tliéâ(re
de la cour, à Schlesvrig. Ce fut à celui ci qu'il
fit représenter en 1802 son premier opéra intitulé:
Der Freybrief(heFrm\é$e), qui lut applaudi
avec chaleur. L'année d'après il fut attaché an
théAtre de Hambourg : c'est là que s'établit
sa réputation comme chanteur dramatique , et i
cette époque il fut considéré comme le meilleur
ténor de l'Allemagne. A Breslau , où il alla en
quittant Hambourg, il se lia avec Berner et Ch.
M. Weber. L'amitié de ces deux hommes re-
marquables en des genres difTérents, exerça une
heureuse influence sur la direction de Miller
dans la composition, et les connaisseurs cons-
tatèrent ses progrès dans l'opéra qu'il fit repré-
senter à Breslau sous ce titrée : Die Verwand-
lung (La Métamorphose). Cet ouvrage fut joué
avec succès dans plusieurs grandes villes de
l'Allemagne, entre autres à Hambourg et à Ber-
lin. Après avoir joué dans celle-d, à Vienne, à
Dessau et à Leipsick, il fut attaché à une troupe
ambulante depuis l'année 1810 jusqu'en 1813;
situation peu convenable pour un artiste si re-
marquable, mais que son .esprit de désordre el
d'indépendance lui faisait trouver agréable. C'est
dans cette période qu'il fit jouer à Leipsick son
Officier cosaque, devenu populaire en Alle-
magne. 11 avait pris la résolution de se rendre en
Russie , et déjà il était arrivé à Varsovie lors-
qu'il reçut de Kotzebue une invitation pour se
rendre à Kœnigsberg, où il fut engagé pour le
théfttre. Il y écrivit son opéra intitulé : Die AI-
penhUtte (La Chaumière des Alpes) , et J7er-
mann et Thusnelda : les livrets de ces deux ou-
, vrages avaient été composés pour.lui par Kofase-
bne. En 1816 il se fit entendre de nouveau à
Berlin, puis à Francfort-sur-le-Mein, où le pu-
blic l'accompagna en triomphe jusqu'à sa de-
meure après une représentation de La Clé-
mence de Titus, de Mozart. Le grand-duc de
Hesse-Darmstadt l'engagea ensuite pour son
théfttre où les conditions les plus avantageuses
lui furent faites. Cependant il n'y resta que
Jusqu'en 1818, et de là il alla à Hanovre. En
1820 on le retrouve i Amsterdam où il passa
plusieurs années, quoiqu'il lit de temps en temps
des voyages en Allemagne pour y faire représen-
ter ses ouvrages, entre autres sa Mérope, que
Spohr considérait comme une des bonnes pro-
ductions de l'époque. En 1627, Miller lit bo
voyage à Paris ; l'année suivante il était à Bruxelles,
où il donnait des concerts avec Drouet. De là il
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MILLER — MILLEYILLE
145
alla donner des représentations à Riga, Péters^
bourg et Moscou. De retour à Liibeck et à Ham-
l)oarg en 1830, il ne s'y arréU pas longtemps ,
car Tannée d'après il était à Berlin, où il don-
nait des leçons de chant En 1833, il prit la direc-
tion da théâtre de Dessao. Depuis ce temps le
désordre de sa conduite le jeta dans une sorte
d^abrolisaement où il ne lui resta plus même le
souvenir de sa gloire passée. Séparé de sa femme
et de ses enfonts qui languissaient à Dessau dans
une protonde misère , il traîna de ville en Tille
une existence dégradée. II est mort à Chariot*
tenbourg, près de Berlin, le 7 avril 1851. Outre
les opéras de cet homme singulier, cités plus
haut, on connaît aussi de lui les petits opéras
iutitulés : Julie ou le Pot de (leurs , le Bou^
quel rendu, et Michel et Jeannette. Son dernier
ouvrage dramatique est un opéra-comique inti-
tulé : Perruque et musique , qui fut représenté
à Dresde, en 1846. On a gravé de sa composition :
1° La partition de VOf/icier cosaque, réduite
pour le piano ; Dresde, Hilscher. — 2® Plusieurs
recueils de chants à trois et à quatre voix , des
canons, et des chansons à voix seule avec ac-
compagnement de piano. Il avait en manuscrit .
des messes à grand orchestre, des motets, le
Paier noster de Klopstock, et des ouvertures
de concert. On connaît aussi de lui Six Chants à
voix seule et à 4 voix avec accompagnement
de piano, op. 28; Leipsick , Hofmeister; Six
Chants à 4 voix d'hommes;- Demandent réponse
pour 4 ténors et 4 basses. — Une fille de Miller,
cantatrice, a été attachée aux théâtres de Dus-
seldorf, Cassel, Berlin et Vienne, depuis 1835
jusqu*en 1846.
MILLET (Jban), chanoine et premier chantre
à la cathédrale de Besançon, naquit vers 1620, à
Fondremand, bailliage de Yesoul, de parents sim-
ples cultivateurs. Après avoir été attaché comme
enCsnt de chœur à la musique de la cathédrale
de Besançon, et y avoir terminé ses études, il
embrassa l'état ecclésiastique, et resta attaché à
la même église. L^archevêque Antoine-Pierre
deGrammont, qui protégeait Millet, le chargea
de publier de nouvelles éditions des Livres de
chœur. Il mourut vers 1682. On a de lui : ZX-
redoire du chant grégorien f Lyon, 1666,
fo-4^ de 176 pages ; bon ouvrage où il y a de
curieuses observations sur ies rapports des
tnodes anciens avec les huit tons du plaincLant.
Oo lui attribue aussi l'itr^ de bien chanter en
musique, ou la Belle Méthode, qu'on dit avoir
été gravé par Pierre de Loisy ; mais l'existence
de ce dernier ouvrage n'est pas bien prouvée;
à moins que ce ne soit le précodent présenté
sous un autre titre; ce qui est vraisemblable ,
BIOCB. UNIV. OBS MUSICIENS. — T. VI.
car le P. Martini cite ce dernier ouvrage dantf le
premier volume de son Histoire de la musique,
sous la date de Lyon , 1666.
MILLEVILLE ( Jean DE ) , musicien
français, vécut dans la première moitié du sei-
zième siècle , et fut attaché au service de Renée
de France , fille de Louis XII, qui avait épousé
Hercule II d^Este , duc de Ferrare. Parmi les ma-
nuscrits de la Bibliothèque impériale de Paris, on
trouve, dans un volume coté F 540 du supplé-
ment, une pièce qui a pour titre : BoUe des genr
tilshommes, dames et damoiselles, et officiers
de la maison de très-haute et très-puissante
dame Benée de France, duchesse de Ferrare,
dressé par maure GuiUcnmie Barbet, commis
de ses finances i on y lit à Particle de la cha-
pelle : « Jean de Milleville, que monseigneur le
« duc de Ferrare amena de France chantre en
e sa chapelle , envoyé quérir par madite dame
« aTeeque promesse de gaiges qu'il eust, et de-
« puis ayant ledit sieur laissé sa chapelle, elle l'a
« accepté et retenu aux mêmes gages et estais. »
On trouve dans le huitième livre de motets
publiés par Pierre Attaignant, sous le titre de
Liber octavus XXmttsicales motetos quatuor,
quinque, vel sex modulos habet ( Paris, 1534,
in-4^ obi. gothique), un Scce nos reliqyUmus
à quatre voix, indiqué sous le nom de Jean de
Ferrare .* il y a quelque vraisemblance que cette
composition est du Jean de Milleville dont il
s'agit ici , car il était d'usage alors de désigner
les artistes par quelque sobriquet, parle lien
de leur naissance , ou par celui de lenr habita-
tion ajouté à leur prénom. Jean de Milleville
dnt aller à Ferrare vers 1630, car le mariage du
souyerain de cette ville avec Renée de France
n'eut lieu qu'à la fin de Juin 1528 , et l'on voit
que cette princesse ne l'emmena pas avec elle ,
mais qu'elle Venvoya quérir.
MILLEVILLE ( ALEXANnas), excellent or-
ganiste, était fils du précédent. Il naquit en 1521,
non à Ferrare, comme il est dit dans la première
édition de la Biographie universelie des mu-
siciens, mais à Paris. Il était Agé de neuf ans .
lorsque son père alla se fixer à la cour de Fer-
rare. J'étais alors dans le doute s'il était fils ou
petit-fils de Jean, parce que j'avais trouvé dans
un catalogue un ouvrage impriiné sous le nom
de Milleville en 1629; mais on Terra dans
l'article suivant que cet ouvrage appartient à son
fils , François Milleville, dont aucun biographe
n'a parlé. D'autre part, on voit dans VApparato
degli uomini illuslri di Ferrara (p. 130),
. qu'il mourut à l'âge de soixante-huit ans, ainsi
que l'indique son tombeau placé dans l'église
de Saint-Roch à Ferrare. Enfin , un recueil da
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146
MILLEVILI.E — MILLIN
Madrigaux d^Alexandre Milleville ayant été im-
primé à Venise en 1575, je disais qu'en.8upposant
quMl ne fût âgé que de tingt ans lorsqa'U écrivit
cet oQYrage, il serait né en 1555, et n'anrait pas
eu soixantb-bttit ans en 1629, mais soixante et
quatorze. Tous les doutes sont dissipés aojour-
d'itui à ce sujet, car Frizzi établit d^une ma*
nière certaine dans ses Memorie per la Storia
di Perrara (T. IV, p. 414) qu'Alexandre Mil-
leville mourut ie 7 septembre 1589, à Tège de
soixante-buit ans : il était donc né en 1521,
et était fils de Jean. Il fut grand organiste pour
son temps et compositeur de mérite. Il ne fut
pas le maître de Frescobaldi, comme on l'a cru
jusqu'à ce moment, car celai-d ne naquit qu'en
1587 ou 1588, comme je l'ai démontré. Tout le
reste de la biographie d'Alexandre MiUeviUe qui
se trouve dans la première édition de mon livre
appartient à son fils François. On ne connaît
d'Alexandre MiHeville que dea MadrigaU a
eimque vod, imprimés à Venise, en 1575,
in-4».
MILLEVILLE ( François ), fils du précé-
dent, naquit à Ferrare, Traisemblablement
Ters 1565. Tout ce qu'on trouve dans les ou-
vrages d'Augustin Superbi et de Quadrio, con-
cernant Alexandre Milleville, ne peut lui appar-
tenif, parce que la date de sa mort, donnée dans
l'artide précédent, ne peut se concilier avec les
faits rapportés par ces anteurs : il est donc évi-
dent q«e ces faits concernent le fils de cet ar-
tiste, ce fut donc François Milleville qui , après
avoir été au service du roi de Pologne, passa
i celui de Rodolphe II, et qui revint en Italie
en 1612, après la mort de ce monarque, et y re-
trouva son ancien élève Frescobaldi (1), avec
qui il se rendit à Rome en 1614. Postérieurement
é cette date, il eut la place de maître de chapelle
de la catliédrale de Volterra; mais il la. quitta
quelques années après pour celles de maître de
chapelle et d'organiste de la cathédrale de
Chioggia, dans l'État vénitien, ainsi qn'on le
voit par les frontispices de ses derniers ouvrages.
Il y vivait encore en 1639, et était alors âgé d'en-
viron soixant&quinze ans. On a de cet artiste :
V* Harmonidfiori, madrigàU a due, ire et
quat(ro vod, en six livres. Le premier a paru
en 1614, à Venise, et le dernier en 1624. — 2'^ Il
primo Ubro d^ MadrigaU in caneerio aA,be%
voci in occazicne délie nosse del Sig, Conte
(1) Daof la notlof! de Frescobaldi, Yt\ raltl la tradition
et yat dit qnll fut élère d'Alexandre HlUevtlle, mais les
renselgnemenu qoe vient de me fournir le livre de Frlzxi,
cité dansTarticle précédent, m'ont éclairé. Frescobaldi, né
en 1SS7 ou itst, n'a pa être i'élére d'on homme moft
tnlM»
Vineenso Cantalamai, op. 3; in Venezia app.
Giac. Vincenti, 1617, in-4<». — 3» Mesta t»
concerto. Domino, Dizit, Magnificat a oiio
vod, e un motettoa 9, op. 5 ; ibid, 1626, in-4*^.
Cest une deuxième édition. — 4^ Il seconda
Ubro deile Messe , una a 4 vod in concerto , e
due a Otto voci^ op. 6; ibid, 1617, in-4^ —
5^ MotetU a 2, 3, 4^ 6 et 6 vodj en sept livres ;
le dernier a paru en 1626. — 6^ Letanie ddla
B, V. con le sue antifone a 8 vod, op. 8; in
Vene%iaapp. Aless. Vincenti, 1619. — 7*iffase
e Salmi a 3 vod, op. 17; ibid, 1620. —
8'' Concerta spirituali a 1, 2 , 3 , 4 vod , Ub. I.
ibid. — 9^ Gemme spirituaU a2 e 3 voct;
ibid., 1622. — 10'' LdarUe delta B,V,aZ vod
concert, op. 19. et 20; ibid., 1639.
MILLICO (Jwbpb), compositeur et chan-
teur distingué, naquit en 1739 à Terlixzi,
ville de la Pouille, et non à Milan, coname
le prétend l'abbé Bertini. On manque de ren-
seignements sur sa jeunesse et ses études ; oa
sait seulement qu'il subit fort jeune la castra-
tion, et que sa voix devint un fort beau soprano.
Gluck, qui l'avait entendu en Italie, le considé-
rait comme un des plus grands chanteurs de
cette époque. Lorsque Millico visita Vienne
en 1772 et y fut attaché au théâtre de la cour,
cet illustre compositeur le choisit pour donner
des leçons de chant à sa nièce. En 1774 Millico
s'éloigna de Vienne et se rendit à Londres, où il
chanta pendant les années 1774 et 1775, pois il
alla à Berlfn. De retour en Italie vers 17ao, il
fut attaché à la musique du roi de Naples , et y
jouit d^nne faveur décidée dont il abusa qoelque-
fois, dit-on, pour opprimer d'autres artistns qui
excitaient sa jalousie. Parmi les compositions de
Millico, on remarque: 1" La Pietà d'amore,
opéra semi-séria , représenté à fiaples on 1785.
— 2'' La ZeUnda, opéra séria, ibid., 1787.
— i^ Nonna per fore dormire i Bambini;
Naples , 1792. — 4^ Cantates avec instruments :
Ilpianto d'Erminia; La morte di Clorinda,
La JSutrice d'Vbaldo, — 5'' Ariettes iU-
Hennés , avec accompagnement de harpe , f^^
%mt et 3"** recueils , chacun de six aiieltes ;
Vienne, Artaria. ~ 6^ 12 Canzooeltes avec ac-
compagnement de piano et violon; Londres, 1777.
— V Duos nocturnes pour deux ténors, deux
violons et piano, en manuscrit.
MILLIN ( AoBiK-Lovis ), connu particulière-
ment sous le nom de MiUinde Grandmaison,
naquit à Paris le 19 juillet 1759. Après avoir ter-
miné ses humanités, il se livra à l'étude des
sciences, do la philologie, et à des recherches
littéraires. A Pépoque de l'organisation dos écoles
centrales, il fut nommé professeur d'histoire à
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MILLIN — MIMNERME
147
celle de Paris; pois il succéda à Pabbé Bartbë-
Jemy en qualité de conseiratenr du cabinet des
antiques de la Bibliothèque nationale. Il con-
serva cette place jusqu'à sa mort, arrivée le
14 août 1818. Au nombre des ouvrages de ce sa-
vant infatigable on trouve nn Dictionnaire des
Beaux-Arts; Paris, 1806, 3 vol. in-8'' ; ouvrage
recherché et devenu rare , qui n*est qu'une tra-
duction de la Théorie des Beaux-Arts de Suizer,
avec l'addition d'un certain nombre d'articles
concernant les antiquités, mais où Millin n'a
pas fait entrer Timportant supplément de Blan-
kenburg. On y trouve de bons articles relatifs
à la musique.
MILLOT (Nicolas) était en 1575 un des
maîtres de la chapelle de musique de Henri ni,
roi de France. Il obtint, dans cette année , le
prix de la lyre d'argent au concours du Puy de
musique, à Évreux , pour la composition de la
chanson à plusieurs voix qui commençait par
les mots : Les espicz sont à Cérès, ( Yoyex ré-
crit intitulé Puy de musique érigé en Vhonneur
de Madame sainte Cécile^ publié d'après un
manuscrit du seizième siècle, par M. Bonninet
Chassant, pi. 53. ) On trouve dans le Septième
livre de chansons nouvellement composées
en mtLsique par bons et excellents musiciens
(Paris, Nicolas Dnchemin, 1557, in-4''), trois
chansons françaises à 4 voix, lesquelles sont de
Millot, sous les noms de Nicolas , et Nicolas M.
Le diX'neuvième livre de chansons nou-
vellement composées à quatre et cinq parties
par plusieurs autheurs^ imprimé à Paris,
en 1567, par Adrien Le Roi et Robert Ballard,
contient trois chansons de Millot , dont les pre-
miers moto sont : Ma Maîtresse ; Je Vay si
bien; Le Souvenir. Enfin, la chanson à trois
voix du même. Je m*en allais , se trouve dans
le premier livre des chansons à 3 parties, com-
posées par plusieurs auteurs; ibid., 1578.
MILTITZ (Ghablbs-Borbomêb DE ), cham-
bellan du roi de Saxe , conseiller intime et
gouverneur du prince royal, naquit i Dresde
le 9 novembre 1781. Un penchant décidé
pour la poésie et plus encore pour la musique ,
se manifesta en lui dès son enfance. A l'âge de
onze ans il étonnait déjà par sa manière déjouer
sur le piano les morceaux difficiles de cette
époque. Le plaisir qu'il eut alors à entendre la
FliUe enchantée, de Mozart, lui inspira le vif
désir de composer aussi , et sans autre guide
que son instinct , U se mit à faire quelques es-
sais. Destiné à la carrière des armes , il entra au
service & l'âge de seize ans ; mais la vie de gar-
nison n'interrompit pas ses études poétiques et
musicales. Plus tard il entra dans la garde royale
, à Dresde et y passa cinq années pendant les-
: quelles il perfectionna son instruction près d'un
I maître de composition et par sa correspon-
' dance avec R.ochlitz. En 1811 il demanda sa
: retraite de la garde, et alla s'établir dans une
maison de campagne à Scharffenberg , près de
I Meissen, dans Pespoir de se livrer en liberté aux
I arts qu'il aiïectionnait ; mais la guerre qui se
déclara l'année suivante vint l'arracher à sa re-
traite, et l'obligea à reprendre du service. La
paix Je rendit à ses travaux en 1814; il pro-
fita du repos qu'elle lui laissait pour recom- >
mencer ses études de composition avec Wein-
iig, élève de Pabbé Mattei , et en 1820 il fit un
voyage en Italie pour achever de s'instruire dans
l'art. Pendant un séjour de huit mois à Naples,
il écrivit un opéra boufie pour un des théâtres
de cette ville; mais cet ouvrage ne fut pas re-
présenté. De retour à Dresde en 1823, il y fut
élevé aux dignités de cliambellan du roi et de
gouverneur du prince royal , mais cette haute
position ne l'empêcha pas de cultiver les arts
comme il le faisait auparavant. Il est mort à
Dresde le 18 janvier 1845. Ses principales pro«
duetions sont one messe solennelle ( en sol mi-
neur) dont on parle avec éloge en Allemagne,
une ouverture de concert inspirée par les poé-
sies d'Oesiao , et l'opéra de Saul , joué avec
succès à Dresde en 1833, et dont la partition, ar-
rangée pour le piano, a été publiée à Leipsick, chez
Breitkopf et Hœrtel. Les autres opéras de M. de
Miltits sont AUboin et Bosamunde, composé
e& 1835, et Csemi Georges^ représenté à Dresde
en 1839. Parmi ses compositions religieuses , on
remarque un Stabat Mater, exécuté à Dresde
en 1831, et un Requiem qui fut entendu dans la
même ville en 1836. Son ouverture pour le drame
de Schiller, la Fiancée de Messine^ a obtenu du
succès en Allemagne. M. de MiUitz a écrit aussi
beaucoup de morceaux pour le piano et des chan-
sons allemandes dont on a publié quelques-unes
k Meissen et à Leipsick. On a aussi de lui de
bonnes observations sur la situation de la musi-
que en Allemagne et en Italie , dans les Oranien-
blsetter (Feuilles d'oranger), qui parurent de-,
puis 1822 jusqu'en 1826,en trois volumes in-8^
Enfin, il a fourni quelques articles concernant
la musique à VAbendzeitung (Gaz. du soir ) de
Dresde, à la Gazette musicale de Leipsick, et
an recueH intitulé CxciUa ( t. 16, p. 282 et suiv.,
et t. 17, p. 180 et suiv.).
MIMIliîEBJIIE. joueur de flûte et poète élé-
giaqne, était originaire de Colophon , de Smyrne
on d'Astypalée. U fut contemporain de Selon, et
se distingua surtout par ses élégies, dont il ne
nous reste que quelques fragments conservés par
10.
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148
.MIMNERME — MINGOTTI
Stobée. Horace préférait MimnermeàCallimaque,
et Properce dit qa*en matière d*aniour ses vers
Talaient beaucoup mieux que ceux d^Homère : ,
Plus in amore valet Mtomerml versut Homcro. I
iUb.I,£b9. 9,vers.ll.) I
On peut consulter sur ce poète musicien : ,
1^ Scbœnemann (Pbilippe-Christtan-Cbarles), |
Commentatio de vita et carmitUbus Mimtiermi;
Gottiogue» 1823, iD-4^2<» Marx (Christian),
Dissertatio de Mimnermo; Coesfeld, 1831,
■iu•4^
MIIVÉ ( Jacques-Clàcde-Adolphe), organiste
du chœur de l'église de Saint-Roch, à Paris,
est né le 4 novembre 1796. Admis le 5 sep-
tembre 181 1 comme élève au Conservatoire de
musique, il y a étudié le violoncelle et Thar-
monie. Miné était neveu de Perne , ancien ins-
pecteur de rÉcole royale de chant et de décla-
mation. Après avoir rempli ses fonctions d'or-
ganiste et s'i&tre livré à l'enseignement pendant
plus de vingt ans , Miné a obtenu la place d'or-
ganiste de la cathédrale de Charlres. Il est mort
dans cette ville en 1854. Il a publié : i*" Fan-
taisie pour piano et violon, op. 1 ; Paris, A.
Meissonnier; op. 16; Paris, Simon Gaveaui.
— 7.^ Moctarne; idem, op. 15 ; Paris , Hanry. —
3*" Fantaisie pour piano et violoncelle , op. 25 ;
Paris , A. Meissonnier. — 4' Concerto de so-
ciété pour le piano ; ibid. — ô° Plusieurs trios
pour piano, violon et violoncelle. — 6^ Sonates
faciles pour piano seul , op. 4 ; Paris, Frère. —
T* Beaucoup de morceaux de différents genres
pour piano et d'autres instruments , seul ou en
société avec d'autres artistes. — V* Méthode de
violoncelle; Paris, A. Meissonnier. — 9" Idem
pour la contrebasse ; ibid. — 10* Livre d*orgue
contenant Voffice de Vannée, tout leplainr
chant arrangé à trois parties, et suivi de
pièces d'orgue, op. 26 ; Paris , A. Meissonnier.
Cet ouvrage a pour base le pUin^ihant parisien,
et ne peut plus être utile. Miné a été col-
laborateur de Fessy, dans la collection de
messes, hymnes, proses, etc., arrangées pour
l'orgue, et publiée» sous le titre de Guide de
Z'Or^OTiifto; Paris, Troupenas, 1839, 12 livrai-
sons in-folio. Enfin, on connaît sous son nom
un journal de pièces d'orgue, dont il a paru
ô années, sous le titre de L'Organiste français
( en collaboration avec Fessy ); Paris, Richault,
et des Pièces Sorgue^ en 2 suites, op. 54; ibid.
Miné a écrit aussi pour la collection des Manuels
de Roret un traité de plain-chant sous ce titre :
Plain-Chani ecclésiastique romain et fran*
çais; Paris, Roret, 1837, 1 vol. in-ie. C'est un
livre très-défectueux et rempli d'eneurs. Enfin, ^
on a de cet artiste : Cinquante Cantiques -à voix
seule avec accompagnement de piano ou
orgue, à Vusage des confréries; Paris, 1848,
I vol. in- 18.
MINELLl (Pierbe-Marie), né à Bologne
vers 1666. En 1684 il devint élève de Jean-Bap-
tiste Mazzaferrata, célèbre compositeur de cette
époque. Après que ses études furent terminées,
il obtint la place de maître de chapelle de l'é-
glise Sainte- Lucie , dans sa ville natale. L'Aca-
démie des philharmoniques l'admit au nombre
de ses membres en 1695; il en fut prince (pré-
sident) pour la seconde fois en 1699, pour la
troisième en 1704, et pour la quatrième en 1709.
II mourut en 1712. On trouve dans la biblio-
thèque de l'abbé Santini, à Rome, une collection
de motets à voix seule avec 2 violons et basse
continue pour l'orgue, de Pierre-Marie Mi-
nelli, en manuscrit.
MINELLl (Jean-Baptiste), un des pins
savants chanteurs sortis de l'école de Pistocchî,
naquit à Bologne en 1687, et fut sonmis fort
jeune à la castration. Sa voix était un contralto
de la plus belle qualité. Il excellait surtout dans
le chant d'expression, quoiqu'il ne manquftt pas
d'agilité dans les traits et qu'il eftt un trille
excellent. Il brillait à Rome Ters 1715.
MlNELLI (Le P. Angiolo-Gabbielb),
moine de l'ordre des Franciscains appelés Mi-
neurs conventuels , vécut au couvent de Bo-
logne vers le milieu du dix -huitième siècle. Il
est connu par un petit traité de musique qui a
pour titre : Rislretto délie regole piû essen-
ziali délia musica; in Bohgna, neUa stam-
peria di Lelio deUa Volpe., 1732, in-i*» de
32 pages. Il a été fait unie deuxième édition
de cet opuscule chez le même libraire, en 17 é 8,
in-4».
MINGOTTI ( RécniE) (1) , célèbre canU-
trice du dix-huitième siècle, dont le nom de
famille était Valentini, naquit & Maples en
1728, de parents allemands. Elle n'était Agée
que de dix mois lorsque son père , officier au
service de l'Autricbe, reçut l'ordre de se rendre
à Graetz, en Silésie, et l'emmena avec lui. Restée
orpheline, elle eut pour tuteur un oncle qui
la mit au couvent des ursulines à Gnctz. La mu-
sique qu'on y chantait au chœur fit sur elle une
impression si vive , qu'elle supplia l'abbesse de
lui donner quelques leçons de chant, afin qu'elle
pût faire aussi sa partie. L'abbesse fit ce qu'elle
(t) Elle est appelée Catherine par Gerber, Ctaoroa et
FayoUe, et tout les copiâtes de ces auteora ; mais Min-
cloi. coDtemporaln deli MlDgotti, lui donne aon véritable
prénom.
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MINGOni — MINGUET
149
dëâirait et lui enseigna les éléments de la musique
et du solfège; mais avant qu'elle eût atteint sa
quatorzième année y son oncle mourut, sa pen-
sion cessa d*êlre payée au couvent , et elle re-
tourna près de sa mère et de ses sœurs. Inha-
bile aux soins du ménage , elle fut en butte aux
railleries de sa famille ; sa voix et son goût pour
le chant excitaient surtout la mauvaise humeur
de ses seeurs. Pour se soustraire à des tracasse-
ries sans cesse renaissantes, Régine épousa Min-
gotti , Vénitien déjà vieux qu'elle n'aimait pas ,
mais qui avait à ses yeux le mérite de l'arraclier
à de mauvais traitements. Cet homme était
directeur de lapera de Dresde : il comprit le
parti qu'il pouvait tirer de la ieUe voix de sa
femme, et la conûa aux soins de Porpora , alors
maître de chapelle de la cour, et le plus célèbre
professeur de chant de cette époque. Sous la di-
rection d^un tel maître , la jeune Mingotti fit de
rapides progrès. Attachée au théâtre de Télec-
teur, elle n'eut d'abord que des appointements
peu considérables ; mais bientôt ses ^ccès lui
procurèrent des avantages plus dignes de son ta-
lent. Ses succès eurent tant d'éclat, que la cé-
lèbre cantatrice Faustine Bordoni , alors au ser-
vice de la cour, ne put dissimuler sa jalousie , et
qu'elle s'éloigna de Dresde pour aller en Italie.
La réputation de la Mingotti se répandit bientôt
jusqu'en ce pays, et des propositions lui furent
faites pour le grand théâtre de Naples. Elle y
parut avec éclat en 1748, dans V Olympiade de
Galuppi, et n'étonna pas moins les Italiens par
la pureté de sa prononciation que par la beauté
de sa voix et de son chant. Après un pareil
triomphe, elle reçut des propositions d'engage-
ment de tontes les grandes villes de l'Italie ; mais
elle les refusa parce qu'elle en avait un avec la
cour de Dresde.
De retour en cette ville, elle y chanta son rôle
de VOlimpiade avec un succès prodigieux. Hasse
et sa femme ( Faustine ) étaient alors revenus dané
la capitale de la Saxe; ce compositeur y remplis-
sait les fonctions de maître de chapelle. Burney,
qui a connu la Mingotti à Munich, en 1772, rap-
portie, d'après elle , l'anecdote suivante : Dans la
crainte que la jeune rivale de sa femme ne la fit
oublier, Hastte écrivit pour la Mingotti, qui devait
jouer un n&ledans son DemofooniCy un air dif-
ficile qui n'était accompagné que de quelques
notes pincées parles violons, espérant que, n'é-
tant point soutenue par l'harmonie, son intona-
tion s'égarerait. Séduite par la beauté de cet air
( Se tutti i maU miei), elle s'empressa de l'é-
tudier; mais bientôt elle reconnut le piège, et
mit tant de soin dans Texécution du morceau,
qu*il devint pour elle Toccasion d'un nouveau '
triomphe. M. Farrenc me fait remarquer quMl a
trouvé dans le Demofoonte de Hasse (scène
6ine du 2me acte) un air de mezzo soprano
sur les paroles se sapessl i mali miei, et non se
tutti i mali miei; cet air, facile d'ailleurs, et dont
l'étendue vocale n'est que d*ut grave à fa sur la
cinquième ligne de la clef de sol , n'a pas d'ac-
compagnement j><S£ica/o ; en sorte que l'anecdote
parait plus que douteuse. Il est possible toute-
fois qae Hasse ait changé cet air pour faire dis-
paraître les traces de sa ruse malveillante. Il est
difficile de croire que la Mingotti Inventa cette
histoire vingt-quatre ans après la date de l'événe-
ment. En 1751, elle s'éloigna de Dresde pour
aller à Madrid, où elle chanta avec Gizziello,
sous la direction de Farinelli. Charmé par la
beauté de sa voix , celui-ci mettait tant de prix
à la réserver uniquement pour les spectacles et
les concerts de la cour, que non -seulement il
loi défendait de se faire entendre ailleurs , mais
qu'il ne voulait même pas qu'elle étudiât dans une
chambre où elle pouvait être entendue de la rue.
Après deux ans de séjour en Espagne, elle se ren-
dit à Paris, puis à Londres, à l'automne de 1754,
et ses succès n'eurent pas moins d'éclat dans
ces villes qu'à Madrid, â Dresde et à Naples.
Plus tard elle chanta dans les villes principales
^de l'Italie, et partout elle causa autant d'étonne-
ment que de plaisir. Cependant elle resta atta-
chée à la cour de Dresde tant que le roi Auguste
vécut : après sa mort, en 1763, elle s'établit à
Munich , où elle jouissait de l'estime générale.
Lorsque Burney visita cette ville en 1772, la Min-
gotti avait conservé la beauté de sa voix , et
parlait delà musique avec une connaissance pro-
fonde de l'art. Sa conversation était animée ; elle
pariait également bien l'allemand, le français,
ritalien , et pouvait suivre une conversation en
anglais et en espagnol. Elle chanta devant Burney
pendant plusieurs heures en s'accompagnant
elle même au piano. En 1787 elle se retira à
Neubourg, sur le Danube, où elle est morte en
1807, à l'âge de soixante- dix-neuf ans. Son por-
trait, peint au pastel par Rosalba, est dans la
galerie de Dresde.
MINGUET ( Pacl ), musicien espagnol, fut
attaché à la chapelle royale de Philippe V et de
Charies 111. 11 est auteur de deux traités de
musique dont le premier a pour titre : Beglas,
y advertencias générales^ que ensenan el
modo de taner iodos las instrumentos majo-
res, y mas usuales , come son la guitarra^
tiple, vendolUf cythara, clavicordis, organo,
harpa^psalterio, bandurria, violin, flauta
traversa, y la flaufilla^ con varias (anidos,
danzas, contradamas, y otras cosas semejan-
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150
MINGUET — MIRABELLA
tes, etc.; Madrid, Joaqam Ibarra, 1752-1754.
Le second ouvrage est intitulé : Quademillo
niievo, que en ocho Laminas firuis demues'
Iran y explican el arte de la musica , con
todos sus rudimentos para saber solfear, mo-
dular, transportar, yotras curiosidades, wuy
utiles^ Madrid, Manuel Marlinsgrave, sans date.
Forkel présume que ce livre a paru en 1774 ;
M. Soriano-Fuertes confirme cette conjecture
( Historia de la musica espanola , tome IV ,
p. 193 ).
MINOJA ( ÂMBRoiSB )f compositeur et pro-
fesseur de chant, naquit le 21 octobre 17â2 à
VOspitalettOf près de Lodi. 11 dtait Agé de qua-
torze ans lorsqu'il commença à cultiver la mu-
sique pour son amusement : plus tard il en fit
sa profession, moins par nécessité que par goAt,
car il était né dans l'aisance. Après avoir fait,
sous la direction de Sala , un cours de composi-
tion , il alla demeurer à Milan, où il succéda à
Lampugnani dans la place d^accompagnateur de
l'opéra, au théâtre de la Scala. En 1787, il écrivit
pour ce théâtre l'opéra sérieux intitulé Tito nelle
Gallie. L^année suivante il alla à Rome, où il
composa pour le théâtre Argentina la Zenobia.
De retour à .Milan , il y fut nommé maître de
chapelle à l'église des PP. de la Scala, et dès
lors il n'écrivit plus que de la musique reli-
gieuse. Lorsque les Français entrèrent en Italie'
sous la conduite du général Bonaparte , Minoja
concourut pour une marche et une symphonie
funèbre en l'honneur du général Hoche , et ob-
tint le prix, qui consistait en une médaille de la
valeur de cent sequins. La société italienne des
sciences, arts et belles-lettres ayant été organisée
avec le royaume d'Italie , Minoja fut un des huit
membres de la section de musique de cette aca-
démie, et obtint la place de censeur du Con-
servatoire de Milan. Il écrivit, pour le couronne-
ment de Napoléon à Milan, un Veni Creator et
un Te Deum à trois voix et orchestre , qui fu-
rent exécutés à la cathédrale, par deux cent cin-
quante musiciens. Il écrivit aussi une cantate
pour le théâtre de la Scala, à Toccasion du
mariage d*Ëugène Beauharnais, vice- roi dltalie.
Minoja est mort à Milan le 3 août 1825. Outre les
compositions précédemment citées de cet ar-
tiste , on connaît de lui des quatuors pour deux
violons, alto et basse, intitulés : / divertimenti
délia Campagna ; des sonates de piano, publiées
à Brunswick; un Deprofundis à 3 voix et or-
chestre, qui se trouve dans les archives de la
société des arts et des lettres de Livourne, et
qui a été publié à Milan, chez Ricordi; une
messe de Requiem conservée à Milan et chez
Pabbé Santini , à Rome ; un De profundis à 4
voix en langue italienne; des leçons de Job à 3
voix ; d'autres leçons pour voix de soprano et
chœur ; un Sanctus à 3, et une messe solennelle
à 4. Minoja a publié : Leltere sopra il canio ;
Milan, Mussi, 1812, in-8^ de 26 pages. On a
fait une traduction allemande de cet écrit; elle
est intitulée : Minoja, iiber den Gesang , ein
Sendschreibcn an B. Asioli ; Leipsick , Breit-
kopf et Hsertel, 1815, tn-8'' de 29 pages.
I MINORET (Gcilladme), maître de mu-
I sique de Saint-Victor, fut aussi un des quatre
I maîtres de chapelle de Louis XIV. Il mourut à
I Paris en 1717, dans un âge avancé. En 1682, il
'■ composa le Te Deum qui fut chanté à Saint-
I Victor pour la naissance du duc de Bourgogne.
I On connaît de lui en manuscrit plusieurs rjotets
1 parmi lesquels on cite comme les meilleurs :
I 1° Lauda Jérusalem Dommuwi — 2* Quemad-
\ modum desiderai. — 3* Venite exuUemus, —
I 4'' /Vfsi Dominus. On trouve en manuscrit, à
la bibliothèque impériale de Paris une messe de
Minoret sur des mélodies de Noël.
MINOZZI (Marcel), maître de chapelle
de Téglise cathédrale de Car pi , dans la première
moitié du dix-septième siècle, est connu par
un recueil de compositions intitulé : Salmi per
vespri, Sinfonie e Litanie a 3, 4 6 5 voci, con
violini; Venise, Alex. Vincenti, 1638, in.4^
MION ( Jean-Jacques-Henri )^ maître de
musique des enfants de France, obtint sa
charge en 1743. 11 vivait encore en 1761 ; maïs
il ne parait plus dans un état des officiers de
la maison du roi pour l'année 1765, que j^aî
consulté. En 1741 if a fait représenter i l'Opéra
de Paris Nitétis, tragédie lyrique en cinq act«5,
de sa composition. Il a écrit aussi la musique de
L* Année galante, ballet représenté à Ver»iilles
le 14 mars 1747 , et, à Paris, le 11 avril suivant
AUQUEL (J.-E.) jeune, professeur de
musique à Montpellier, est auteur d'un système
de notation de la musique dont il a donné l'ex-
plication dans un ouvrage Intitulé : Arithmo-
graphie musicale , méthode de musique sim»
plifi^ée par l'emploi des chiffres ; Paris, 1842,
in-S** de 48 pages , avec 26 pages de musi<iue.
UArithmographie musicale est une tablature
numérique produite par la combinaison des
chiffres avec certains signes de la notation mo-
derne, et avec la portée réduite à une seule
ligne , telle qu*on la voit dans certains manus-
crits du moyen âge.
MIRABËLLii (Vincent), noble sicilien
et savant antiquaire , né en 1570 à Syracuse ,
s'appliqua dès sa jeunesse à l'étude des mathé-
matiques, de la géographie, de l'histoire el cul-
tiva la musique et la poésie. Il mourut à Modica
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MIRABELLA — MIROGLIO#
«n 1624. ËD 1606, il a publié à Palerme le pre*
mier livre de ses madrigaui à quatre toîx.
Daas ua ?olume qu'il a fait paraître en 1603 à
Salerne , sous le titre de Infidi Luvii , concer-
nant les antiquités, on trouve quelques disser-
tations relatives à la musique.
MIREGKI (François), né à Craoovie en 1794.
A l'âge de quatre ans il jouait déjà du piano. Il
n'en avait que ù\ lorsqu'on lui fit donner un
concert, dans lequel il exécuta un concerto de
Haydn et une sonate de Beethoven avec accom-
pagnement de Tioloncelle. Après avoir fait ses
études littéraires au collège , à l'école normale
et à Tuniversité de sa ville natale , il se rendit k
Vienne en 1814. Des artistes célèbres, tels que
Beethoven, Salieri, Hummel, Moscheles et Pixis,
s'y trouvaient alors réunis , et l'on y entendait
^6 bonne musique bien exécutée. Mireckl s'y lia
avec la plupart de ces hommes d 'élite ^t y forma
son goût pour Tart sérieux. Il reçut des leçons
•de Unmmel pour le piano et pour la composi-
tion , tandis que le professeur Preindl Ini ensei-
gnait la théorie de l'harmonie. Cependant ses
études furent interrompues par la proposition
que lui fit le comte Ossolinski de raccompagner
dans sa terre : il y passa environ deux années,
pendant lesquelles il écrivit ses premières com-
positions. En 1816, Mirecki se rendit à Venise:
il y demeura environ une année, pendant laquelle
il étudia la méthode italienne de diant et se livra
à des travaux littéraires; pais il alla à Milan avec
une lettre de recommandation pour l'éditear
Ricordi, qui lui fit bon accueil et publia quel-
ques-uns de ses ouvrages. Vers la fin de 1817 ,
le jeune artiste arriva à Paris, où son existence
fnt assez pénible dans les premiers temps. Ce-
pendant quelques œuvres de sonates et un bon
irio pour piano, yiolon et violoncelle, qu'il y
publia commencèrent k le faire connaître, et
lui firent trouver des élèves pour le piano. L'é-
diteur Carli , qui , à la recommandation de Ri-
oordi, avait fait paraître ces ouvrages, l'em-
ploya à donner des éditions des psaumes de
Marcello, des duos et trios de Clan et des duos
de Dorante , avec accompagnement de piano.
Pendant son séjour à ^aris, Mirecki écrivit un
opéra polonais intitulé Cygunia (les Bohémiens )
qui fut représenté à Varsovie en 1820. En 1823
il retourna à Milan et écrivit la musique des
4)aUeU OUavia, le Château de Kenilwarth,
et / BaccanaU aboliU , qui eurent du succès.
Ces ouvrages furent publiés pour le piano , chez
Ricordi, ainsi que des sonates iadies pour le
piano et on traité d'instrumentation en langue
italienne. En 1824, Mirecki écrivit pour le
thé&tre de Gènes Evandro in Pergamo , opéra
151
sérieux, qui ne put être représenté qu'au mois
de décembre de cette aimée, à cause de la mort
du roi de Sardaigne. Dans l'intervalle il fit un
Toyage dans le midi de tltalie et visita Florence,
Rome et Naples. De retour à Gènes » il y donna
son opéra qui fut accueilli avec faveur et obtint
vingt-six représentations consécutives. Après
ce succès, il accepta la direction du théAtrede
Lisbonne et s'y rendH ayec une compagnie de
clianteurs et de danseurs. Au mois de mars 1826
il y donna son opéra / due Fonati , qui fut
accueilli avec firoideur. Il y écrivait Adriano in
Stria lorsque la mort du roi de Portugal, Don
Juan VI, interrompit les représentations et fit
cesser son entreprise. En quittant Lisbonne, il
visita l'Angleterre, puis retourna à Gènes, où
il s'était marié ; il y vécut pendant douze ans
dans la position de professeur de chant. En
1838, le sénat de la ville libre de Cracovie l'ap-
pela pour diriger dans cette ville une école de
chant dramatique : il s'y rendit et depuis lors,
il ne s'en est éloigné pendant quelques mois que
pour aller faire représenter à Milan, en 1844,
Comelio BenHvogUo, opéra sérieux qui ne
réussit pas. Dans l'année suivante il fit jouer à
Cracovie, par les élèves de son école, on opéra
polonais dont le titre était Une nuit dans VApen*
nin. Depuis lors , Mireckl a écrit deux messes,
des oratorios et une symphonie. Les principaux
ouvrages de cet artiste estimable sont deux
trios pour piano, violon et violoncelle, op 14 et
36; des sonates pour piano seul, op. 18, 21 et
24 ; sonates pour piano et violon , op 22 ; adagio
et allegro pour piano, 2 violons, alto, violon-
celle et contrebasse op. 38 ; des rondeaux pour
piano, op, 7, 12 et 26 ; plusieurs suites de varia-
tions ; une fantaisie avec variations, op 13 ; plu-
sieurs recueils de polonaises et de mazourkes ;
des divertissements et tarentelles. Son traité
d'instrumentation a pour litre : Traltato intorno
agU stromenti, ed alCistrumentasione ; Milan,
Ricordi, 1825, in-fol. Mirecki vivait encore à
Cracovie en 1858.
MIREGOURT ( Eugène de), pseudonyme*
Voyez JACQUOT ( Cqarles-Jean-Baptistb ).
MIRO (...), compositeur portugais, né à Lis-
bonne, y fit ses études musicales sous la direc-
tion de Bontempo.Il y prit la direction du théâtre
d'opéra en 1836 et y fit représenter en 1837 Atar,
opéra sérieux. En 1840,11 y a donné aussi Vir-
ginia,
MIROGLIO (Pierre-Jean), fils d'un viokn
niste italien établi i Paris comme marchand de
musique, naquit dans cette ville vers 1750 , et
fut élève de son père pour ;ie violon. Il a fait
graver de sa composition cinq livres de sonates
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152
MIROGLIO — MITHOBIUS
pour violon et basse, et plusieurs livres de duos
pour deux violons.
MIRUS ( AoAM-EBDXàim ), magister et rec-
teur adjoint au g]rmnase de Zittau, naquit à Adorf
(Saxe) le 26 novembre 1656, et mourut à Zittau le
3 juin 1727. Ce savant est auteur d'un livre rem-
pli de détails curieux^ qu'il a publié sous ce titre :
KurzeFragen ans derMusica sacra worinnen
den JUebkabem bey Lesung der biblischen
Historien, etc. ( Ck>nrtes questions sur la mu-
sique sacrée, dans lesquelles on donne aux ama-
teurs qui lisent les histoires bibliques des rensei-
gnements spéciaux, avec des tables nécessaires ) ;
Gœrlitz, 1707 , in-12. Deuxième édition; Dresde,
1715, in-s**. On trouve aussi des renseignements
sur la musique des lévites dans le Lexique des
antiquités bibliques du même auteur ( Leipsick,
1714, in-S^"), pages 32, 164, 240, 345, 750 et £68.
M I R Y (Charles) , professeu r de composition et
cbcf d'orchestre au Conservatoire de Gand , est
né dans cette ville, le 14 avril 1823. D'abord élève
de la même école, il y reçut de Mengal {voyet
ce nom) des leçons d'harmonie et de contre-
point. Ses premiers essais de composition ayant
excité l'iniérét de ses concitoyens, l'administra-
tion communale de Gand lui accorda pendant deux
années un subside pour qu'il allât terminer son
éducation musicale à Paris. De retour daus sa
patrie, M. Miry a voulu témoigner sa reconnais-
sance aux magistrats en dédiant à la ville de
Gand une symphonie qu'il venait de terminer,
et qui fut exécutée avec succès. Devenu sous-
chef d^orchestre du tliéAtre, directeur de la so-
ciété des Mélomanes de sa ville natale , et di-
recteur du Cercle musical, il a écrit beaucoup de
musique de daube, des chœurs, des composi-
tions pour l'orchestre, des pièces d'harmonie
pour les instruments à vent, des fanfares et des
romances. Son premier essai de musique drama-
tique fut un opéra flamand en 3 actes , intitulé
Brigitta, qui fut représenté en 1847 au théâtre
Minard, de Gand. £n 1851 une médaille et une
prime lui furent décernées dans un concours ou-
Yert par la Société royale des beaux-arts de sa
Tille natale par la composition d'une ouverture
et d'un chœur, et deux ans après, l'association
dite r^ederduitsch Taelverbond, de Gand, lui
accorda une mention et une prin^ pour trois
chœurs flamands, genre dans lequel il réussit.
Ses chants pour des voix d'hommes Vlaemsche
Lieuw ( Lion flamand ) et La Belgique , sont
devenus populaires. En 1854 M. Miry a fait re-
présenter au grand théâtre de Gand La Lanterne
magique , opéra en 3 actes qui a été joué aussi*
avec succès à Bruxelles et à Louvain. Son ou-
Trage dramatique le plus important est son
Charles-Quint , opéra en 5 actes joué au grand
théâtre de Gand, et qui a reçu un accueil favorable
dans les villes principales de la Belgique. Ce fut
au succès de cet opéra que M. Miry fut rede-
vable de sa nomination de professeur de compo-
sition au Conservatoire de la ville en 1857. Poa-
térieurement, il a publié des collections de cliants
flamands pour une et plusieurs vois sur des
paroles de M. Destanberg, lesquels sont destinés
aux écoles primaires. Ces chants se font remar-
quer par le naturel des mélodies et par le carac-
tère rtiythmique.
MISGIA ( Antoine ), virtuose sur la viole ,
sur la guitare à sept cordes et sur Vaccordo,
grand instrument à archet monté de onze cordes.
Il vivait à Napics en 1601 ( voyez la Praiica
musica de Cerreto, p. 157).
MISEAIUS ( Ggorges-Théooore ) , cantorii
Meissen, tians la seconde moitié du seizième
siècle, a publié un manuel des principes de mu-
sique sous ce titre : Quxstiones musicx in
usum scholas Meisnensis; Gœrlitz, lô73,in-8^
MISEROCCA ( BàSTiEN ), maître de cha-
pelle et organiste de l'église St.-Paul, à Massa,
naquit à Ravenne, dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il a fait imprimer â Venise, chez
Vincenti, en 1609 et 1611, plusieurs messes, vê-
pres et motets. On connaît aussi de lui / pie-
tosi affetti a una, due , tre et quattro voci
con Letanie délia Beata Virgine a set voci,
libri 1, 2, 3, in Venezia, appresso G. Vincenti,
1614-1618, in-4^
MISL1WE€ZEK ( Joseph ). Voy, MYS-
LIWECZEK.
MITFORD ( Jean ) , écrivain anglais de
la seconde moitié du dix-huitième siècle, a pu-
blié un livre qui a pour titre : Essay on the
harmony of Language, etc. ( Essai sur Pbar-
monie du langage ) ; Londres, 1774, in-8''. On y
trouve des observations sur l'union de la poésie
et de la musique.
MITHOBIUS ( Hector ), docteur en théo-
logie, surintendant général du pays de Meck-
lenbourg, et pasteur primaire à Ratzebourg, na-
quit i Hanovre en 1600, et mourut en 1655. Dix
ans après sa mort on a publié un ouvrage de sa
composition intitulé : Psalmodia Christiana,
das ist grundliche Gewissens-Belehrung , was
von der christlichen Mi^ca sowohl vocali
aU instrumentali zu halten, allen aUen und
neuen Music-finden , absonderlich aber des
meinung Sel. h. m. Theophili Grossgèbauers
hiseinerneulich edirten WxchterstimmeCap.
XI, entgegen gesetzet ( Psalmodie chrétienne,
ou éclaircissement fondamental/ dans lequel il
est traité de la musique chrétienne, tant vocale
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MITHOBIUS — MIZLER DE KOLOF
153
qDMnstromeDtale ) ; Jéna, 1665, m-4*'. Il y a
aussi des exemplaires de la même date portant
^indication de Brfiine et de Wittenberg. Ce livre
contient trois sermons, une dédicace, une préface
et un appendix où l'on trouve des choses fort
carieuses pour Tbistoire de la musique.
MITSGHA ( Le chevaiier Frànqois-Aoaii
DE), compositeur, né le 11 janvier 1746 à
Jaromeritz ou Jaromerz (Bohème) mourut à
Graetz, où il était conseiller impérial, le 19 mars
1811. En 1790, il fit représenter à Vienne Topera
intitulé Adraste et Isidore, qui eut quelque
succès. On connaît en manuscrit de cet amateur :
1*" Douze symphonies pour orchestre ; <- 2** Onze
nocturnes pour sept et neuf instruments ; —
3" six quatuors pour deux violons, alto et base ; —
i^ un trio pour deux violons et violoncelle, et des
pièces d'harmonie pour 2 liautbois, 2 clarinettes,
2 cors et 2 bassons.
MITTAG ( Jean-Godefroid ), directeur de
musique à Ueizen , naquit à Leipsick au com-
mencement du dix- huitième siècle. A l'occasion
de l'inauguration du nouvel orgue de Ueizen ,
constniit pas Jean-Georges Stein , il a publié un
écrit qui a pour titre^ ; Historisch'Abhandlung
pon der Er/indung, Gebrauchy Kunst und
YollkommenheU der Orgeln, mUAnmerkungen
erlxuteri und bei Gelegenheit der solewnen
Einweihung des neuen Orgelwerks in der Ma-
rienkirche zu Ueizen herausgegeben ( Traité
historique de l'invention, de l'usage, de l'art et
de la perfection des orgues, éclairci par des no-
tes, et publié à l'occasion de \a dédicace solen-
nelle de l'orgue nouvellement construit dans l'é*
glise de Sainte-Marie à Ueizen ) ; Lunebourg,
17à6, in-é" de 15 pages.
MITTENRÊYTTER ( Jean ) , facteur
d'orgues & Leyde, a construit en 1765 l'orgue de
l'église luthérienne de Delft, composé de 23 re-
gistres, 2 claviers à la main et pédale, et l'orgue
de i'égUse catholique de Leyde.
ftllTTËRMA YER ( Georges }, né le 3 jan-
vier 1783 à Fûrtb, près de Ratisbonne, apprit la
musique au couvent de Windberg^ près de
Slraubingy et fit ses premières études littéraires
à Landshut , puis entra au lycée de Munich où
il reçut des leçons de chant de Winter. La
beauté de aa voix de basse et sa bonne méthode
le firent engager en 1805 en quaUté de chanteur
de la cour; Tannée suivante, il débuta au
théâtre royal de Munich avec succès. Il y brilla
panicuiièrement dans les opéras de Paër et de
Picnsini. Retiré avec la pension, après vingt-
huit ans de service , il s'est hvré à l'enseigne-
ment du chant. Il est mort à Munich, le 16
janvier 1858 , à l'âge de soixante^uinze ans. On
a gravé de lui des variations pour le chant, sur
le thème Nel cor piû non dU sento; Munich,
Faiter. Les membres deiaLiederkranz de Munich,
ayant mis en musique quelques poésies du roi
Louis de Bavière , les chantèrent en présence de
ce prince le 25 mai 1829, et les publièrent
sous ce titre : Gedichie Seiner Majestxt des
Kœnigs Ludwig von Bayem in Musik gesetzt
und gesangen von den Mitgliedem des Lie-
derkranzes, etc. ; Munich , Faiter, et Mayènce ,
Schott. On trouve dans ce recueil le Lied an die
Liebende pour 4 voix d'hommes, composé par
Mittermayer.
Un fils de cet artiste (Edouard), né à Mu-
nich, en 1814, a été violoniste distingué,
membre de la chapelle du roi de Bavière, et
professeur au Conservatoire de Munich. Il avait
reçu, à Paris, des leçons de Baillot pour son
instrument et se faisait remarquer par la beauté
du son et la pureté du style. Il est mort à
Munich le 21 mars 1857, à Page de quarante-
trois ans.
Le second fils de Georges Mittermayer (Lotis)
bon violoniste aussi, fut d'abord attaché à la
chapelle du roi de Bavière , puis est entré au
service de la cour, k Carlsruhe , en qualité de
premier violon.
MIZLER ( ETIENNE- André ) ^ né à Greitz
(Saxe), dans la seconde moitié du dix-septième
siècle, a fait imprimer une thèse académique sous
ce titre : De campanis in electorati ad AWim
academiaXVI Calend. Novemb. A.O.R. 1695.
(Magistn) Stephanus Andréas Mizler et
Joannes Christophorus Senfftem Greilshei-
mio, et VirobergaFranci publiée disputabant
in audit. philosoph.jU^iief 1696, m-4^ de
16 pages.
MIZLER DE KOLOF ( LAURENT-CnRis-
tophe), fils du bailli de Wettelsheim, près d'Ans-
pach, naquit en ce lieu le 25 juillet 171 1. Ayant
été envoyé au gymnase d'Anspach , il y apprit la
musique et le chant sous la direction d'Kbren-
mann; Cari fut son maître de violon, et sans
autre guide que lui-même Mizler étudia la flûte. En
1735 il se rendit à l'université de Leipsick: trois
ans après il y fut gradué magister, Entraîné vers
la culture des sciences et des arts , il alla ensuite
à l'université de Wittenberg pour y suivre un
cours de jurisprudence, puis il retourna à Leip-
sick et y étudia la médecine. En 1736 il ouvrit
dans cette ville des cours publics de mathémalfr-
ques, de philosophie et de musique. Son goût
pour cet' art s'était développé par les occasions
qu'il avait d'entendre souvent l'illustre J. S. Bach
et les concerts de Leipsick, ainsi que parla lecture
des écrits de Maltheson et d'autres théoriciens»
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154
MIZLER DE KOLOF — MOCRER
Préoccupé de la pensée dVlever la musique à la
dignité d'une science philosophique , il publia , en
1736, une dissertation intitulée: Quod musica
scientia sit Deux ans après il fonda, avec le
comte Lucchesmi et le maître de chapelle
Bumler, une société centrale de musique dont il
fut nommé secrétaire, et qui avait pour objet
de résoudre les problèmes et les questions qui
pourraient être proposés concernant cet art-
science. Pour atteindre ce but, la société devait
publier, sous la direction de Mizler, une sorte
de journal paraissant par cahiers à des époques
indéterminées. Ce journal eut le titre de Biblio-
thèque musicale : il en fut publié trois volumes
et un cahier dans l'espace de dii-huit ans. Les
statuts de la société musicale fondée par Miiltr
se trouvent dans le deuxième cahier du troi-
sième volume de la Bibliothèque musicale. La
rédaction d'une grande partie de cet écrit pério-
dique lui appartient (1). Musicien érudit , mais
sans génie, il voulut cependant faire des essais
de composition, dans des études d'odes pour
le clavecin dont la médiocrité excita Thilarité
des artistes. Il en parut un éloge ironique dans
VEhrenp forte de Mattheson; Mizler prit cet
éloge au sérieux, et y fît, dans sa Bibliothèque,
une réponse qui augmenta le nombre des rieurs.
Appelé en 1745 à Konskie, en Pologne, pour
enseigner les malhématiques aux fils du comte
Malakowski , il fît, avant son départ de Leipsick,
quelques dispositions pour assurer l'existence
de sa société, et même il conserva la librairie
quMl y avait établie , afin de faciliter la publi-
cation de la suite de la Bibliothèque musicale ;
mais il ne put empêcher que cette publication ne se
ralentit et que la société ne fût dissoute par le fait,
quelques années après. £n 1747 , il fut gradué
docteur en médecine i Erfurt. Plus tard il alla
s'établir à Varsovie, et le roi de Pologne lui
accorda des titres de noblesse. C'est depuis ce
temps qu'il ajouta le tilre de Kolof à son nom
de Mizler. Vers 1754 il transporta à Varsovie sa
librairie et y établit une imprimerie. Il mourut
dans cette ville au mois de mars 1778 , à l'Age
de soixante-sept ans.
Les ouvrages publiés de Mizler sont : 1^ Dis-
sertatio quod musica scientia sit et pars eru-
ditionis philosophiez; heipslckf 1734, in-4«;
(I) 1^ membres de cette société de musique étalent :
!• le comte de Luecbeslol; t* UUIer; )• George Henri
Bumier , maître de chapelle à Anspach ; 4» Christophe -
Théophile Schroetel, organiste à Nurdhausen ; S* Henri
Bockmeyer, cantor à Wolfenbuttet ; <• Klemann. mattre
de chapelle a Hambourg; 7* Stoeizer , maître de cha-
pelle à Gotha i S* G. F. Lingke; »• Spleas, compositeur et
auteur d'un traité de composition } iO*> Hsndcl ; il* W.
Webs. '
Une deuxième édition a paru en 1736 , in-4*' à%
24 pages. — 7? Lustu ingenii de prxsetUi
bello augu^iss. aique invictiss. imperaloris
Caroli VI, cum fœderatis hostibus, ope to-
norum musicorum illustrato; Wiltenberg,
1735. — 3** iseu erœffnete Musikalische Bi-
bliothek oder gi'undliche rfachricht ndst
unpartheischen Vrtheil von musikalischen
Schriften und Bûchem ( Bibliothèque musi-
cale nouvellement ouverte, ou notices exactes et
analyses impartiales d'écrits et de livres sur la
musique, etc, .) premier volume, composéde 6 par-
ties publiées séparément, depuis 1736 jusqu'ca
1738, avec le tilre général donné ci-dessus, i Leip*
sick, 1739, in-8^. Deuxième volume, en quatre
parties publiées depuis 1740 jnsqu*en 174S, avec
le titre général; Leipsick, 1743^ in 8^. Troisièiue
volume, divisé en quatre parties formant 778
pages, non compris les tables, depuis 1746
ju&qu*en 1752, avec le titre général; Leipsk^k,
1752, in-8''. Quatrième volume, dont la pre-
mière partie seulement, renfermant 182 pages,
a été publiée à Leipsick , en 1754. — 4** Mmi-
kalischer Staarstecher, in welcheni redit-
schaffener Musikverstxndigen Fehler bexhei-
den angemerckt, etc. ( L'oculiste musicien qui
découvre et annote modestement les fautes de
musique, et persifle les folies des soi-disant
compositeurs); Leipsick, 1740, in-8^. Ce jour-
nal n*a pas été continué. — 5^ Die AnfangS'
grande der Generalbasses, nach ^nathema-
tischer Lehrart abgehandeU^ etc. (ÉlémeDls
de la basse continue, traités d'après la méthode
mathématique, et expliqués au moyen d*une
machine inventée à cet effet ) ; Leipsick , 1739,
in-8°. La description de cette machine se trouve
dans la Bibliothèque musicale. — ô'* La traduc-
tion allemande du Gradus ad Parnassum , on
traité de composition de Fux , sous ce titre :
Gradus ad Parnassum oder Ànfuhrung sur
regelma'ssigen musikalischen Composition,
etc. i Leipsick, 1742, iD-4**. Misler a publié de
sa composition : Odes morales clioisies pour
Tutilité et Famusement des amateurs de cla-
vecin, etc. ; Leipsick, 1740-1743. Trois suites,
et quatre sonates pour la flûte traversière, le
hautbois ou le violon, arrangés de manière
qtt*on peut aussi les exécuter snr lexlavecin;
Leipsick, in- fol.
MOGKER (....}, professeur de musique et
première clarinette du grand théâtre à Lyon,
en 1790 et années suivantes, a publié de sa
composition : i* Duos pour deux clarineltes,
op. 1 ; Lyon . Arnaud. — 2* Nocturne pour
basson et piano, op 3; ibid. — 3"* Fantaisie
concertante pour clarinette et piano , op. 4 ; ibld.
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MOCKER — MODERNE
155
MOCKER (Ernest), fils dn précédent,
pianiste et compositeur, professeur à Lyon, a
publié : 1* Grande sonate pour piano ; Paris ,
Dufaut et Dubois (Schœnenberg). — 2« Quatre
divertissements pour piano seul, op 2; ibid. —
4^ Fantaisie sur des airs de la Dame blanche;
ibid.
MOCKERT (. . . ,), facteur d'orgues à Hal-
bersladt, vers ta fin du dix-septième siècle,
naquit à Langenstein, près de cette yille. Après
avoir construit plusieurs instruments renommés
de son temps, il s'est retiré en 1717 au courent
de Rossieben.
MO€KERT (Christophe), fils dn précé-
dent, habile facteor d'orgues^ né k Halber-
stadt, en 1689, s'est fait connaître ayantageuse-
ment par dix-huit instruments qu'il a constnrits
en différentes yilles. Après avoir Yécii trente-
six ans à Rossieben , il y est mort en 1753.
MOCKERT ( Jr.Aif-CHRi8T0PnB), fils de
Christophe , né à Rossieben , s'est fait connaître
aussi comme un bon facteur par les orgues
qu'il a construites vers le milieu du dix-hui-
tième siècle à Erfnrt, à Rossieben , à Rehmusen
sur la Saale, k Niemstadt et à Naumbourg.
MOCKWITZ (IFréoéric), arrangeur de
musique pour le piano, naquit en 1773, à Lauter-
bach, près de Stolpen (Saxe), où son père était
prédicateur. Après avoir étudié le droit à Wit-
tenberg, il s'adonna particulièrement à la cul-
ture de la musique, qu'il enseigna à Dreade pen-
dant une longue suite d'années. Il mourut dan»
cette ville, au mois de décembre.1849. Il a ar-^
rangé à quatre mains pomr le piano des sympho-
nies , ouvertures et quatuors de Haydn, Mozart
et Beethoven. On a de sa composition des Ueder
avec piano et des danses allemandes.
MODELLICJS (J.-G.) était étndiani à Tu-
niversité de Wittenberg lorsqu'il publia une
tlièse intitulée : An campanarum sonitus etc. ;
Wittenberg, 1703, in-4^
MODERNE (Jàgqobs), musicien français du
seizième siècle, surnommé GrandJacques,k cause
de sa taille élevée, fut maître de chapelle de Notre-
Dame du Confort, à Lyon, et établit dans la même
^lle une imprimerie de musique. Sur les ouvrages
sortis de ses presses , il prend le nom de Jacques
Moderne de Pinguenio aUfts Grand Jacques.
Gessoer cite de sa composition (Bibliothèque
nnivers.,\ib. VII) les ouvrages suiTants : r Chan-
sons françaises à quatre parties. — 2^ Motets à
cinq et à six voix, lib. 3. Le plus ancien recueil
de motets imprimé par Jacques Moderne porte
l«dale de 1532; le dernier est de l'année 1556.
l^ premier de ces recueils a poar titre général :
Moteiti del Fiore, parce qu'on y voit au fron-
. tispice une fleur gravée sur bois. Bien que ce titre
' soit en italien, chaque livre en particulier en a un
I en latin, par exemple : Liber primus cum qua-
' tuor vocibus. Le premier livre, le troisième, le
I quatrième et le cinquième contiennent les motets
I à quatre voix ; le deuxième livre ne renferme que
des motets à cinq. Le premier et le second livre
ont paru en 1532; le troisième parait avoir été
réimprimé en 1539, et les quatrième et cinquième,
en 1542. La plupart des auteurs dont les motets
remplissent les cinq livres de cette collection,
dont la rareté est maintenant excessive, sont
français, mêlés de quelques noms belges et espa-
gnol. Ces artistes sont : Hilaire Penet, Loiset
Piéton, André de Silva, Lupus, Hesdin, Nie. Gom-
bert, F. de Layolle, Claudin, J. Courtois, Adrien
Willaert, Ricliâfort, L'HériUer, Verdelot, Archa-
delt, Jaqiiet; A. Momablc, N. Fauchier, Bene-
dictus, Hottinet Bara, P. Mancliicourt, Hnglier,
Jo. de Billon, Carette, Gardane, P. de Yillers ,
F. du Lys, C. Daibi, Consilium-, H. Fresneau,
P. Colin, P. de la Fasge, Robert Nacèle, Laurens
Lalleman, Jan des Boys, Hugues de la Chapelle,
Claudin, Jo. Preiau, Louis Narbays, Jacques Ha-
neuze, Mord, ËrnouU, Caussia, N. Benoist, Mor-
tera, Lupi, Morales, et Pierre Moulu.
Les livres premier, troisième, quatrième et
cinquième sont complets à la Bibliothèque royale
de Mnnicti; le deuxième livre est à la Biblio-
tlièqnc impériale de Vienne.
Quatre autres volumes très-rares sont sortis des
presses de Jacques Moderne; le premier a pour
titre : Liber decem Missarum, à prxclaris et
maximi nominismnsicis contextus ^nuperrime
adiunctis dtuibus viissis nunquam hactenus
in lucem emissis, etc. Jacobus Modemus à
Pinguento excudebai ; Lugduni, 1540, petit-in-
fol. Ce recueil contient des messes de Moulu, de
Layolle, de Richafort, de J. Mpoton, de Guil-
laume Prévost, de Gardane, de Lupus, de Janne*
quin, de Jean Sarton et de Villers. Les autres
volumes contiennent les messes de Pierre Colin
et de Morales (voyez ces noms ). Jacques Mo*
derne a publié une collection en onze livres sous
le titre : Le Parangon des chansons, contenant
plusieurs nouvelles et délectables chansons
que oncques ne furent imprimées au singulier
prouf/lt et délectation des musiciens; im*
primé à Lyon, par Jacques Moderne dit Grand
Jaques f etc. 1 538-1 543, in-4° obi. Le premier livre
contient 26 chansons, le second livre 31, le troi-
sième 26, le quatrième 32, le cinquième 28, le
sixième 25, le septième 27, le huitième 30, le
neuvième 31, le dixième, 29, le onuème 29.
Quelques-uns de ces livres ont été réimprimés,
car il existe à la bibN»thèque royale de Munich
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256
MODERNE — MOERS
UD exemplaire des quatre premiers ]i?re8 qui
portent les dates de 153S'1539, et un autre
exemplaire des dix premiers livres imprimés
en 1540-1643; enfin, le premier livre de
l'exemplaire du dernier catalogue de la biblio-
f thèquft Libri, dont la vente s*est faîte à Londres
au mois de juillet 1862 , était sans date. Cet exem-
plaire , qui renfermait les neuf premiers livrés,
reliés en un volume , a été vendu deux mille
francs. Les quatre parties de chaque chanson
sont imprimées en regard et opposées les unes
aux autres, en sorte que le chanteur du mperius
est en face du ténor, et Valtus en face du bas^
sus. L'existence du onzième livre a été inconnue
jusqu'à ce jour : un exemplaire de ce livre ap-
partient à M. Farrenc. Enfin , M. Brunet cite ,
dans son Manuel du Uhraire : Le Dif/icne
des chansons , livre contenant des chansons
nouvelles à quatre parties, en quatre livres,
de la composition de plwieurs maures;
Lyon, Jacques Moderne , 1555-1556, petit in-4''
obi.
liOEHRIIVG (FERDm4Hn), pianiste et com-
positeur, né à Berlin, vers 1816, a fait ses études
musicales à r Académie des beaux -arts de cette
▼ille^ sous la direction de Rungenhagen. Vers la
fin de 1839, il s'établit h Sar/'ebrock comme pro-
fesseur; mais, en 1845, il fut appelé à Nenrup-
pin, en qualité de directeur de musique. Une
ouverture et une symphonie de sa composition
ont été exécutées à Berlin et à Leipsick en 1837
et 1840, et l'Académie royale de chant de la pre-
mière de ces villes a fait entendre, en 1840, un
psaume qui obtint Tapprobation des connais-
seurs. Postérieurement M. Moehring s'est parti-
culièrement livré à la composition de JUeder à
voix seule avec accompagnement de piano, ou
pour plusieurs voix, de chants pour des voix
d'hommes, et d^ petites pièces telles que des noc-
turnes pour piano.
liOELLER (J.-C), claveciniste et compo-
siteur allemand, vivait vers 1780. Il a fait impri-
mer à Francfort et à Spire des quatuors pour
piano, violon, alto et basse, des préludes, des
quatuors pour violon, et quelques bagatelles pour
le chant.
MOELLER (JBATi-GoniFBom), professeur
de piano à Leipsick, au commencement du dix-
neuvième siècle, étudiait la théologie à l'uni ver-
sité de cette ville, en 1797. Il fut élève du célèbre
• organiste Kiltel, à Erfurt. On a gravé de sa com-
position : 1** Sonate pour piano à quatre mains;
Leipsick, 1797. — 2* Douze variations pour piano
seul ; ibid. — 8» Seize variations ; idem, îbid. —
4"^ Fantaisie et fugue, idem; ibid. 1805. Gerber
paraît incertain, dans son nouveau Lexique des
musiciens, s'il n'y a pas identité entre cet artiste
et le précédent, et si les initiales de prénoms de
celui-ci ne sont pas une fante d'impression; mais
si la date de 1780, donnée par lui, comme étant
celle où J. C. Moeller vivait à Francfort et j
publiait des quatuors pour piano et pour violon,
si, dis-je, celte date est exacte^ ce musicien ne
peut être le même que celui qui étudiait la mu-
sique et la théologie à Leipsick <;n 1797, et qui,
sur le titre de la sonate à 4 mains publiée à Leip-
sick dans cette année, plaçait ces mots après son
nom : studiosus theoL et musices.
MOERING ( Michel ), né à Hildburghausea,
le 11 octobre 1677, fréquenta le collège de cette
ville jusqu'en 1C95, puis entra au gymnase de
Cobourg, et alla achever ses études à l'unÎTer-
sité de Jém en 1698. En 1704, le duc de Hild-
burghausen le nomma première basse-taille de
sa chapelle, puis gouverneur de ses pages. Ei
1712, l'emploi de cantor à Sddenstadt lui fut
contié ; mais il le quitta Pannée suivante pour aller
remplir les mêmes fonctions dans le lieu de sa
naissance, et enfin il fut appelé à Cobourg, en 1720,
comme cantor et magister. Il y a écrit beau-
coup de morceaux de musique d'église qui ont
eu de la réputation dans le première moitié
du dlx-huilième siècle, et qui sont restés en ma-
nuscrit.
HOERING (Jean-Pierre), né à Ilild-
burghausen, en 1700, était attaché à la chapelle
du prince d'Anhalt-Zerbsl, en 1756, comme vio-
loniste. Il a laissé en manuscrit plusieurs mor-
ceaux de musique instrumentale. Il est incertaio
si cet artiste est le même qui était directeur de
musique, en 1765, à Œhringen, dans le royaume
de Wurtemberg.
MOERL (GcsTAVE- Philippe), né à Nurem-
berg, le 26 décembre 1673, y devint prédicateur
à Saint-Sébald en 1724, puis fut président do
Consistoire, bibliothécaire de la ville, et profes*
seurde théologie. Il mourut le 7 mai 1750. Ad
nombre de ses écrits, on tronve deux sermons,
le premier prononcée l'occasion de TinstalIatioD
d*un nouvef orgue, h l'église de Saint-Égide, et
publié sous le titre : Das rein gesiimmte Or-
gelwerk unsers Herzens, oder chrlstUche Etn-
weihungspredigt eines neu verfertigten Orgel-
werks, welches vor die allbereit 13 Jahr w
Ascke Uegende Egidien-Kirche angeschaf-
fet, etc.; Nuremberg, 1709, in-4*. L'autre, à
l'occasion de Pinauguration du nouvel orgue de
Péglise des Dominicains, }nt\iu\é: Eingeweihungs-
Predigt der neuen Orgel in der Dominicaner-
Kirche; ibid., 1709, in.4*.
MOERS (Marc), organiste et facteur d'ins-
truments à Lierre, dans la Campine (Belgique),
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MOERS — MOHAMMED BEiN AHMED EL-HADDEL
157
est itfentionné dans le registre n^ F 195 de la
otiambre des comptes, aux archives du départe-
ment du Nord, à Lille, comme ayant reçu, an
mois d'août 1508| trente et une livres cinq sous
pour rachat d'ungmanicor ( Manichordium ) que
Monseigneur (Parchiduc Charles, plus tard em-
pereur Charles-Quiot) a fait achetter de lui
pour son desduit et passetemps.
MOESGHL(Cbrisante), moine franciscain,
naquit à Neubourg, dans la Bavière, près de la
forêt de Bohème, en 1745. A Tâge de dix-neuf
ans, il entra dans son ordre, et fut nommé orga-
niste de son couvent. Kamerlober lui lit faire,
vers cette époque, un cours de composition.
Mœsclil vivait encore en 1812, au couvent d'In-
golstadt. Il a laissé en manuscrit plusieurs com-
positions pour Téglise, entre autres un oratorio.
On a gravé de sa composition à Berlin, vers 1730,
un recueil de pièces intitulé : Unterhaltung beym
Clavier (Amusements pour le clavecin).
MŒSER (CHARLEs-FnÉnÉRic), violoniste
et chef d'orchestre du théâtre royal de Berlin,
naquit dans cette ville, le 24 janvier 1774. Dès
ses premières années, il montra d*henreuses dis-
positions pour la musique : son père, trompette-
major du régiment de hussards de Ziethen, lui
donna les premières leçons de violon dès qu'il eut
atteint sa sixième année. 11 n^était Agé que de
huit ans lorsqu'il se fît entendre avec succès dans
un concert public. Le roi de Prusse, Frédéric-
Guillaume II , l'ayant entendu , le prit sous sa
protection, et le fît entrer à l'âge de quatorze ans
dans la chapelle du margrave de Schwedt. Après
la mort de ce prince, Mœser retourna à Berlin et
7 entra bientôt après dans la chapelle do roi. Ce
fat alors qu'il reçut des leçons de Haake pour le
Tiolon, et qu'il étudia le mécanisme de cet ins-
trument d'après une méthode régulière. Ses pro-
grès furent rapides; mais une intrigue amoureuse
avec la comtesse de la Marck, fille naturelle du
roi, le compromit, et vint arrêter le cours de ses
études en le faisant exiler de Berlin. Le roi eut
la bonté de lui envoyer cent ducats pour les frais
de son voyage. Moeser se dirigea vers Hambourg
par Brunswick, se fit entendre dans plusieurs
villes, et commença sa réputation de virtuose.
Les liaisons qu'il eut le bonheur de former à
Hambourg avec Rode et Viotti l'initièrent aux
principes d'une école de violon qui sera toujours
le modèle delà pureté et de l'élégance. Les voya-
ges qu'il fit en Danemark , en Norwége et sur-
tout à Londres furent avantageux à sa fortune,
et l'auraient été davantage si une liaison avec une
cantatrice italienne ne lui eût fait oublier à Go-
peoliague un engagement que Salomon lui avait
envoyé pour ses concerts. Après la mort de
Frédéric-Guillaume II, il lui fut permis de re-
tourner à Berlin, et dès lors commença pour lui
une carrière d'artiste plus sérieuse. Admis dans
l'intimité du prince Louis-Ferdinand, il y connut
Dussek, et reçut du beau talent de ce grand ar-
tiste une salutaire impulsion. En 1804, il alla à
Vienne et reçut de Haydn et de Beethoven des
éloges flatteurs sur sa manière d^exécuter leurs
quatuors. La suppression de la chapelle du roi
de Prusse, après les événements de la guerre de
1806, troubla l'existence de Mceser, comme celle
de beaucoup d'autres artistes, et il dut alors cher-
cher des ressources dans des voyages en Pologne et
en Russie. Son séjour dans ce dernier pays se
prolongea pendant plus de quatre ans. De retour
à Berlin en 1811, il y donna des concerts où sou
talent excita les plus vifs applaudissements. La
réorganisation de la chapelle royale l'attacha an
service du roi en qualité de premier violon, et en
1823 il eut le titre de maître de concerts. Dix ans
après il a fait on voyage à Parts avec son fils (Au-
guste) qui annonçait d'heureuses dispositions pour
le violon. A son retour, il a visité Bruxelles et m*a
remis une lettre de recommandation que Chem-
bini lui avait donnée. Il ne se faisait plus enten-
dre dès lors qu'en accompagnant son fils. Il se
proposait de faire avec celui-ci un nouveau voyage
en Hollande et en Belgique, maii» je ne l'ai plus
revu. En 1841, le roi de Prusse lui a accordé le
titre de maître de chapelle lionoraire, en consi-
dération de ses longs services. 11 est mort à Ber-
Hn,le 27 janvier 1851, à l'âge de soixante-dix-sept
ans. La vie de cet artiste est, dit-on, rempûa
d'aventures romanesques. On connaît de Mœser
une Poltmaise qui a eu de la vogue, et quelques
morceaux de salon.
iUOESER (Adgcste), fils du précédent, né à
Berlin, le 20 décembre 1825, montra dès ses pre-
mières années les plus heureuses dispositions pour
le violon. Son père lui donna sa première instruc-
tion sur cet instrument A l'âge de dix ans, il
étonnait déjà les professeurs par son habileté
précoce. Ce fut alors que son père me le présenta
etjeradroiB au Conservatoire de Bruxelles comme
élève de Bériot. Ses progrès furent rapides et en
peu d'années il devint un virtuose remarquable,
particulièrement pour les difficultés vaincues de
mécanisme. Sorti du Conservatoire à l'âge de dix-
huit ans, il voyagea en, Allemagne, en France, en
Angleterre, et partout se fit entendre avec de
brillants succès. Malheureusement, la vie de ce
jeune artiste fut courte; il mourut en 1859, dans
une tournée en Amérique.
MOHAMMED BEN AHMED EL*
HADDEL» Arabe d'Espagne, vécat k Grenade
et mourut l'an 561 de l'hégire (1165 de Tère
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158
MOHAMMED BEN AHMED EL-HADDEL — MOITESSIER
chrétienne). Il est auteur d'un traité de mu-
sique dout le manuscrit est à la bibliothèque
royale de Madrid, et qui est mentionné dans
la Bihliotheca arabico-hispana de Casiri^
t. H , 73.
MOHAMMED BEN AHMED BEN
HABR^ écrivain arabe des Alpuxarres, dans le
royaume de Grenade, vécut dans la première
moitié du quaiorzième siècle, et mourut Tan de
l'hégire 741 (1340 de Tère chrétienne). On a de
lui un traité de musique dont le manuscrit est à
la bibliothèque de l'Bscurial (voy. Casiri, t. Il,
80). Casiri a traduit le titre arabe par De musica
sacra ; mais le baron Hammer Purgstall est d'avis
que l'ouvrage est plut6t un Abrégé des principes
de la musique mondaine.
MOHAMMED BEN ISA BEN ASSAH
BEN Kerinsa ebn àsùkujm Hossameddin ben-
FGTBEUDUf EL Hamberbi (1) , pbiloso|»lie et juris-
eonaulte, né l'an681 de l'h^ire (1282 dePère chré-
tienne), vécut au Caire et y fit des cours publics
de musique. Il mourut en 763 (1361). L'auteur du
grand recueil biographique arabe, Ehel Mehusin
Jussufel Fa§hrikerdif qui a écrit la vie de Mo-
hammed, dit avoir suivi ses leçons pendant Vàu-
née 745 (1344). Mohammed a laissé un traité
de musique dont le titre arabe signifie : Le but
désiré dans la science des sons et des temps
rhyihmiques. Il en existe an roanuaerit au Mu-
séum britannique.
MOHAMMED BEN ADOLMED-
SCHID, écrivain arabe sur la musique, né à
Latahié, dans la Syrie, eat moit dans l'année
deriiégire 848 (I448de J.-C.). Son traité, intitulé
Fethidjet, est le plus complet et le plus renommé
des livres arabes concernant la musique mo-
derne. 11 est divisé en deux parties, dont la pre-
mière traite de la composition des modes, et le
second, du rhpthme. Il est dédié, suivant le
. baron Hammer PurgstalU au sultan Bajasid, ou
Bajazet II : s'il en est ainsi , Moliammed ben
Adolmedschid n'est pas mort en 1444, car Ba-
jazet n'a succédé à son père Mahomet II qu'en
1481. L'ouvrage de cet écrivain se trouve parmi
les manuscriU de la Bibliothèque impériale h
Yienne.
MOHNIKE ( TnéOPRlLB-CBRÉTIEN-FBlÊDé-
Bic), né le 6 janvier 1781, k Grimmen, dans la
Poméranie dtérienre, commença ses études au
gymnase de Stralsund , et les acheva aux univers
sites de Oreifswalde et de Jéna. Après avoir rem-
ci) Ce nom. suivant l'usage des Arabe», indique tonte one
généalogie : il signifie : Mohammed ^Jlls ^Isa, fils dVf-
sah,/Usd« Kerima, nevéM di: Abdallah eouameddin, fUs
de Fetheddtn, etc.
pli pendant sept années les fonctions de précep-
teur dans une famille particulière, il obtint, en
1811, une place de professeur à Técole de Greifs-
walde, et fut nommé deux ans après recteur du
même établissement. Devenu, en 1818, pasteor
de la paroisse Saint-Jacques, de Stralsund, il
résida dans cette ville jusqu'à sa mort, qui ar-
riva le 6 juillet 1641, à la suite d'un violent accès
de goutte. Au nombre des ouvrages de ce sa-
vant, on remarque celui qui a pour titre :
Geschichte des Kirchengessenges in Neuvor-
pommemvon der Reformaiion bis aufunsere
Tage (Histoire du chant de Péglise dans la Kou-
velle-Poméranie citérieure, depuis la rëforniation
jusqu'à nos jours ) ; Stralsund, 1831, 1 toL in-S*.
La première partie de ce livre renferme des ren-
seignements pleins d'intérêt sur le sujet dont elle
traite.
MOITA (Jean- Baptiste), compositeur ita-
lien, né dans la seconde partie du seizième siède,
a publié iMadrigali a sei voci; Anvers, 1600,
in■4^
MOITESSIER (Prosper-Antoike), fac
teur d'orgues, né à Carcassonne (dépt de l'Aude)
en 1607, apprit dans sa jeunesse Tart du luthier,
puis reçut en 1819 et 1820 les premières no-
tions de la facture des orgues d'un ouvrier des
Vosges nommé Pilot. Désirant augmenter ses
connaissances dans cet art, il alla trayailler
dans les ateliers de Mirecourt ; puis il se rendit
à Paris et y entra comme ouvrier chez M. ISéte
( Voyez ce nom). Cependant la facture des or-
gues ne paraissant pas présenter d'avenir en
France à cette époque^ Moitessier retourna dans
sa ville natale en 1826, ety pi^ssa plusieurs an-
nées dans une sorte d'oisiveté forcée. Fatigué de
cette situation, il alla s'établira Montpellier, vers
1830, et n'y fut pas d'abord plus heureux ; noais
enfin on lui proposa, en 1836, d'entreprendre la
restauration de l'orgue du temple protestant,
construit autrefois par le grand -père de M. Aris-
tide Cavaillé. Son succès dans cet ouvrage loi
fit confier la restauration de l'orgue de Saiot-Fol-
crand à Lodève (Hérault), fait parL'Épineen 1750.
Vers 1837 il imagina d'appliquer à l'orgue les
claviers transposi leurs semblables à ceux dont on
faisait usage pour les pianos : ce qui déjà avait
été fait en 1829 par Lété au petit orgue d*ac-
compagnement de Saint-Leu. Depuis, M. Moites-
sier a construit ou réparé les instrumenta dont
voici la liste : 1^ Orgue de 8 pieds avec pé-
dales à la chapelle Salnte-Marie , à Montpdiîer,
en 1840.^ 2^ Grand 8 pieds à 4 daviers avec
pédales de 16 pieds ouverts et bombarde pour
Sainte- Madeleine, à Bézier8,en 1841. — s*" Be-
construction du grand orgue de Saint* Yiacent,
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MOITESSIER — MOLIEa
lôu
à Garcassonne, en 1S42. >— 4^ Grand 8 pieds à
8 claviers et pédales, à l'église paroissiale de Saiot-
Remy ( Bouclies-do*Rb6ne ), en 1842. —5^ Or-
gne de 8 pieds à trois clariers, à Téglise parois-
siale de Sainte*Afrrique(A.Teyron)y en 1843. —
6° Grand huit-pieds à 3 claviers, à Cette ^Hé-
ranlt), en 1843* — T Huit-pieds pour la cha-
pelle des Pénitents-Blancs, en 1844. — S"" Huit-
pieds pour la paroisse Bainte- Anne, en 1845. —
9*" Restauration de Torgue de Notre-Dame à
Montpellier. Cet oiigne, construit par le célèbre
D. Bédos pour l'abbaye de Sainte - Uibérie, en
1751, ayait été replacée Montpellier en 1806.
Cette restauration fat faite en 1846. — 10<^ Grand
buit-pieds à l'église Sainte-Marthe de Tarascon,
en 184e. >- 11° Grand huit-pieds pour Téglise
de Fcnrcalquler (Basses- Alpes), en 1847 — 12'
Grand seiie-pieds en montre, de quarante-six
jeux^ à l'église de la Dalbade, à Toulouse, en
1847.
MOJON (BbnoIt), médecin iUUcn^ est né
à Gènes en 1770, et a fait ses éludes à Montpel-
lier. D'abord professeur d'anatomie et de physio-
logie à l'université impériale de cette yille, puis
médecin en chef de rh6pital , il se fixa à Paris
vers 1814, et y exerça la médecine. Il y
est mort au mois de juin 1849. Il était mem-
bre de beaucoup de sociétés de médecine et
de sciences naturelles. An nombre des écrits
de ce savant, on remarque : 1^ Mémoire sur
lés effets de la castration dans h corps hu-»
main; Montpellier, 1804, in-8^ La troisième
édition de cetledissertation aété publiée k Gênes^
chez Gravier, 1813» in-4^ de 40 pages. Il y eu
a une traduction italienne intitulée : Disserta-
zione suUi effetti délia etutratura nel corpo
umano ; Milan, Pirotto, 1822, in- 8^ de 55 pages.
— 2'' Memoria suW vtilità délia mttsica, si
nello stato di soluté, tome in queUo di ma-
lattia ; Gènes, 1802, in-8*. Une traduction fran-
çaise de ce morceau a été faite par le professeur
de médecine Mugetti, et publiée suus ce titre :
Dissertation sur l'utilité de lamusique; Paris,
Foumier, 1803, in-8*.
MOLCK ( JEAN-HB!faf-Coc«RAD ), organiste et
professeur du collège de Peina, dans le Hanoyre,
naquit le 24 avril 1798 à Hoheneggelsen, dans la
province de Hlldesheim, où son père était cantor.
Après avoir appris dans la maison paternelle
les premiers principes de la musique, le jeune
Moick alla continuer ses études au gymnase de
Hlldesheim, et y reçut quelques leçons d'harmo-
nie d'nn organiste de cette ville. En 1815, son
I^re le At entrer à l'école normale des institu-
teurs d'Alfeld : il y fit de bonnes études de con-
trepoint sous la direction d'un organiste de mé-
rite, nommé Schœp|)e. Après avoir passé trois
années dans cette école, MoIck obtint en 1818
les places d*organiste et de cantor à Peina. Plus
tard, il fut chargé de la direction de l'école su-
périeure des filles de cette ville , et obtint la
place d'organiste de l'église principale. Il dirigea
la fête des professeurs de chant , à Hlldesheim,
en 1840 et 1841. On connaît sous son nom en-
viron ving-cinq œuvres de Liederà voix seule
avec piano et de chants à plusieurs voix de dif-
férents genres ou pour un chœur d'hommes. La
plupart de ces ouvrages ont été gravés h Ha-
novre et à Brunswick. MoIck a aussi publié des
mélodies chorales pour le royaume de Hanovre,
en 1837. Molck est le frère puîné du clianteur
Moltke (voyez ce nom) de Weimar^ qui a changé
l'orthographe de son nom.
MOLDENIT ( JoÀCHiM DE), gentilhomme
danois, amateur de musique, naquit à Gluck-
stadt dans les premières années du dix-huitième
siècle. En 1733, il publia à Hambourg : Set So-
nate a /lauto traversa e basso conUnuo, con
un discorso sopra la maniera di sonar il
/lauto traverso. L'art de jouer de la flûte était
si peu avancé à l'époque où parut cet ouvrage,
que Moldenit blâme Quantz pour avoir introduit
le coup de langue dans le jeu de cet instrument.
La flûte pour laquelle il a écrit ses sonates des-
cendait jusqu'au la grave : il attachait beaucoup
de prix à cette invention, qui a été renouvela
de nos jours. Je possède un autre écrit de Mol-
denit sur le même svyet, qui prouve l'existence de
deux autres discours relatifs aux six sonates de
sa composition; il a pour titre : Dritter neuester
und letzter Discours uber sechs Sonaten fur
die Querflœte und Bass ( Troisième nouveau et
dernier discours sursis sonates pour la flûte tra-
versière et basse), da Gioacchino Moldenit,
nobile danese da Glûckstadt, dilettante in
Hamburgo, 2 feuilles iu-4<^, sans nom de lieu et
sans date; mais le chronogramme formé parles
noms Gioacchino Holdenit indique 1753. Après
une introduction où l'auteur rapporte les félicita-
tions qu^il a reçues sur l'invention de sa flûte,
on trouve une épttrc en vers allemands au lec-
teur sur les sonates dont il s'agit, pois des éloges
en vers du même ouvrage par diverses personnes, .
et eofin un chant de remerclment sur un air
connu.
MOLIER, ou MOLLIER (Louis DE ), dit
DE IIULIÈRE, musicien français, était en
1642 gentilhomme servant ou écuyer de la com-
tesse de Soissons, mère du comte qui fut tué à la
Marféc. Après la mort de cette princesse, Moller
fut admis dans la musique de la chambre du
roi. Il y fut employé particulièrement à la corn*
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leo
MOLIER — MOLINET
position des airs de ballets de ia cour, où il pa-
rait avoir assez bien réussi. En 1654, il fit avec
Jean-Baptiste lîoesset la musique du Ballet du
Temps, Au sujet de la réception de la reine
Christine de Suède, dans le ch&teau de Chante-
Merle, près d^Essone, Jean Loret, auteur d'une
espèce de Journal des événements de ce temps,
en mauvais vers, s^exprime ainsi :
Le lendeauin k son réveil,
HesieUn, esprit uns parell,-
Poor mieux féliciter sont eêUê
La noble et glorteoae hoslene.
Lai fit ouïr de Jolis rers
Animés pat de forts beaux airs
Que Sune façon singuUéri
Avait fait le sieur de MoUère,
Lequel, outre le beau talent
Qull a de daoaeur excellent,
Met heureusement en pratique
La poésie et la musique.
Il paraît, d'après ces vers, que Molier n'était
pas seulement musicien du roi, mais un des dan-
seurs des ballets de la cour. C'est ce qu'on voit
d'ailleurs dans la .pièce composée pour une de
ces fêtes, sous le titre : Les Plaisirs de l'Ile en-
chantée, qui fut représentée le 7 mai 1664. Mo-
lière y jouait les rôles de Lyciscas et de Moron
de la Princesse d*Élide, et Molier y représen-
tait on des huit Maures qui dansent la seconde
entrée du Palais d'Akine, ballet On retrouve
son nom dans la plupart des divertissements de
cette époque, ainsi que celui de sa fille. II maria
cette fille, en 1664, à Ytier, célèbre théorbiste
de ce temps, attaché comme loi à la musique de
la cliambre du roi. Le 7 Janvier 1672 , une pièce
héroïque fut Jouée au thé&tre du Marais avec des
machines, des ballets et des airs chantés et dan-
sés, sous le titre Le Mariage de Bacchus et
d'Ariane. La pièce était de Visé, auteur du
journal Le Mercure galant, et la musique avait
été composée pour Molier. Ce même Visé, ren- j
dant compte de sa pièce, dans le Mercure ga-
lant, dit : « Les chansons en ont paru fort agréa-
bles , et les airs en sont fiu'ts par ce fameux M. ,
« de Molière dont le mérite est si connu , et qui a
« travaillé tant d'années aux airs des ballets du
« Roy. » Les mêmes auteurs avaient déjà donné
sur le même théâtre le ballet héroïque /^es Amours
du soleil. On ne sait plus le titre d'un autre ou-
vrage dont parie M^e de Sévigné dans une de
ses lettres. « Je vais ( dit-elle ) à un petit opéra
« de Molière, beau père d^ftier, qui se chante
R chez Pélissari; c'est une musique trèspar-
« faite; M. le Prince, M. le Duc et Mm« la Du-
« chesse y seront (5 février 1674). » L^habitude
qu'on avait de dénaturer le nom de Molier en
celui de Molière, a fait confondre souvent l'au-
teur de quelques airs de danse et de chansons
avec le grand poète; ce qui a fait croire que
rimmortel auteur du Misanthrope et de Tar-
tuffe était musicien. Molier mourut à Paris le
18 avril 1688.
MOLIN A ( BARTHOLOMé ), moine frandscain
espagnol, né dans la seconde moitié du quinzième
siècle, est auteur d'un traité du chant ecclésias-
tique intitulé : Arte de canto llano, Valladolid,
1509, in-folio.
MOLINARI ( Piebrb), compositeur et pré-
dicateur à Murano, lie de l'État de Venise, vers
le milieu du dix-septième siècle, a fait repré-
senter à Venise, en 1660, l'opéra intitulé : Ipsi-
eratea, et en 1664 Le Barbarie del Caso, à Mu-
rano. M. Caffi cite aussi du même La Venere
travestita, qui aurait été jouée en 1693; maè
Allacci n'en parle pas dans sa Dramaturgia.
MOLINARO ( SiHOH ), mattra de chapelle
de l'église cathédrale de Gènes, dans les pre-
mières années du dix-septième siècle, fat con-
sidéré comme un des luthistes les plus remarqua-
bles de son temps. Il naquit dans cette ville, car
il est appelé Genovese aux titres de ses ouvrages.
Il dit , dans l'épltre dédicatoire de son premier
livre de madrigani au prince de Piombino, qu'il
était neVeu de Jean-Baptiste Délia Gostena ( Voyei
Crostena ), qui fut comme lui serviteur de la
maison du prince, et composa des madrigaax
par Tordre du père de ce seigneur ( B perche
sd che quanto le sono io ServUor, altretianto
fà alla casa sua vivendo Gio. Baitista tieila
Gostena mio zio; vi hd inserito tre madri-
gaH da lui fatti a commando del Signer
suo padre ). Buraey cite de sa compositioii :
Concerti ecclesiastici ; Venise, 1605, in-i^. On
connaît aussi de cet artiste : 1* /Z primo liàro
de MadHgali a cinque voci ; in Milano, ap-
pressa Vherede di Simon Tini et 'Francesco
Besozzi, 1 599, in-40. -. 2o Motectorum quinque
vocibw et Missa 10 vocUms Uber primue ; in
Venetia,' app. Bicc, Amadino^ 1597 — 3® il
terzo libro di MotelU a 5 wci ; in Venetia,
app. Raveri, 1609, in-4**. — 4® Fatiche spiri-
ttuiliossia Moteitiasei voci; in VeneUaf app.
Ricc. Amadino, 1610, in-4^
MOLINE ( PiERRB-Louis ) , auteur drama-
tique, né à Montpellier vers le milieu du dix-hui-
tieme siècle, fut d'abord avocat au parlement,
et pendant la Révolution eut la charge de secré-
taire-greffier de la Convention nationale. Il est
mort à Paris en 1821. Auteur de beaucoup de
livrets d'opéras fort médiocres, il a écrit aassi
une brochure intitulée Dialogue entre lAMy,
Rameau et Orphée ( Gluck ), dam les Champs
Élysées; Amsterdam ( Paiis ), 1774, in-8^
MOLINET, nom d'un musicien da qoin-
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MOLINET — MOLIQUE
16]
ziàrae siècle, dont on trouve une chanson à quatre
yoix dans le livre C de la collection intitulée
narmonice M\mces OdhecatoUy imprimée par
Ottaviano Petrucci de Fossombrone, à Venise,
1501-1503. Ce lîTre C, qui est le troisième, a
pour titre particulier : Ccmti C, IP Cento
cinquanta . La chanson de Molinet, sur ces pa-
roles : Tariara mon cor, est le 124» morceau
du recueil. Quel était ce Molinet? Était-il Fran-
çais ou Belge? Cette chanson est la seule com-
position connue sous ce nom, auquel n*est joint
aucun prénom* Peut-être ne faut-il pas cher-
cher d'autre auteur que Jean Molinet, poète et
historiographe de la maison de Bourgogne, né
dans un village du Boulonais, vers 1420, et qui
eut un canonicat à Valenciennes. Il fut contem-
porain d'Okeghem et de Busnoyâ , leur ami, et
ieur adressa des vers. Il mourut à Valenciennes
en 1507 dans un âge avancé. Rien ne prouve
qu'il ait été musicien, mais rien ne s'oppose, dans
ce qu'on connaît de lui, à croire qu'il ait cultivé
la musique, bien qu'avec moins d'activité que la
poésie. II aimait cet art et en parle bien en plu-
sieurs endroits de ses écrits. Okeghem, Busnoys,
Régis, et autres musiciens belges qui vécurent de
son temps sont précisément ceux dont les pro-
ductions se trouvent avec la sienne dans le re-
cueil cité ci-dessus. Au surplus, il ne s'agit que
d'une simple conjecture.
MOLINEUX ( James), professeur de chant
à Londres, au commencement du dix -neuvième
siècle, s'est fait connaître par un traité élémen-
taire de Part du chant, intitulé : Singer's Syste ■
matic Guide in the science of Music, to the
formation and training of the varions classes
of voice; to the facture and application of
the Omamenis in Singing ; Londres, sans date,
3 parties in-fol.
MOLINO ( liOtis ), violoniste italien, élève
de Pugnani, lui a succédé en 1798 comme premier
violon de l'Opéra de Turin. En 1809, il fit un
voyage à Paris , et s'y fit entendre avec succès
sur le violon et sur la harpe , dont il jouait fort
bien. On a gravé de sa composition : l« ic^ con-
certo pour violon (en ré); Paris, Pleyel. —
2^ Trois duos concertants pour 2 violons, op. 8,
U, 13, Paris, Cousineau. — 3** Trois idem, lettre
A, Paria, Frey. —: 4* Concertos pour harpe et
orchestre, n**« 1, 2, 3, Paris, Cousineau. —
6* Grande sonate pour harpe seule, ibid. ^
6» Fantaisie idem , op. 10, îbid. — 7° Ariettes
italiennes , Milan, Ricordl. — 8^ Six romances
avec sec. de piano, Paris Leduc. On a confondu
l'artiste dont il s'agit ici avec celui qui est l'objet
de l'article suivant, dans le Catalogue général de I
la musique imprimée, publié par Whistling.
«lOCR. CKIV. DES MUSICIENS. —T. M.
MOLINO (Fhakçois), guitariste distin-
gué, né à Florence vers 1775 , s'est fixé à Paris
en 1820, après avoir longtemps voyagé en
Espagne. On considère cet artiste comme un de
ceux qui ont le mieux analysé le mécanisme de
la guitare : la méthode qu'il a publiée pour cet
instrument passe pour la plus savante et la
mieux raisonnée. Ses principaux ouvrages con-
sistent en : 1** Trios pour guitare, flûte et alto ,
op. 4, 19, 30; Leipsick, Breitkopf et Huîrtei;
Paris , chez l'auteur. — 2" Sonates pour guitare
et violon, op. 2,3,7, 10, 22, 29; Paris et
Leipsick. — 3'' Nocturnes idem, op. 30^ 38;
ibid. — 4^ Nocturne pour guitare et piano,
op. 44; ibid. — 5*' Sonates pour guitare seule,
op. 1, C, 15, ibid. —6° Rondeaux idem, op. 11,
28; ibid. — 7** Thèmes variés idem, op. 5,
9, 12, I8y 21, 31, 35;ibid. — 8*» Nouvelle
Méthode complète de guitare, texte italien et
français, 2* édition; Paris, Gambaro. li y a
une traduction allemande de cet ouvrage , Leip-
sick , Breitkopf et Hœrtel. Molino est mort à
Paris en 1847.
MOLINOS-LAFITTE (M™'), fille de
Boursault, ancien entrepreneur des jeux de Paris,
est née en cette ville vers 1798. Élève de Zim-
merman pour le piano, elle a brillé comme
amateur pendant plusieurs années. On a grave
de sa composition : Variations pour le piano
sur le pas de Zéphir; Paris, Leduc. Cette
dame a épousé M. Molinos, architecte à Paris.
MOLIQUE ( Bernahd ), violoniste et compo-
siteur pour son instrument, est né à Nuremberg
le 7 octobre 1803. Son père, musicien de ville, a
été son premier maître, et lui enseigna à jouer de
plusieurs instruments ; mais le violon était celui
que préférait le jeune artiste et sur lequel ses
progrès étaient rapides. A l'flge de quatorze ans
il fut envoyé à Munich et placé sous ia direc-
tion de Rovelli , premier violon de ta chapelle
royale. Deux ans après, il se rendit à Vienne ,
où il fut placé à l'orchestre du théâtre An der
Wien. En 1820 il retourna à Munich et y suc-
céda à son maître Rovelli en qualité de premier
violon de la cour, quoiqu'il ne fût âgé que de
dix-sept ans. Dans les deux années qui suivi-
rent, M. Molique s'attacha à donner à son
talent un caractère grandiose, énergique. En
1 822 , il crut être arrivé assez avant dans l'art
pour entreprendre des voyages et se faire en-
tendre dans de grandes villes. Il obtint un congé
et visita Leipsick, Dresde, Beriin, Hanovre et
Cassel • où il se fit entendre avec succès. £n 1826
il fut engagé à la cour de Stuttgard en qualité
de maître de concerts. Là il s'est fait conualtrc
par un nouveau talent où ses qualités de grand
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162
MOLIQUE — MOLITOR
musicien se sont développées : je veux parler de
la direction d^un orchestre, où il fait remarquer
autant de précision que de goût et de sentiment
des nuances. £n 1836, M. Molique a fait un
voyage h Paris , et a exécuté à la Société des
concerts du Conservatoire un de ses concertos
pour le Tiolon. Les journaux qui ont parlé de
PefTet de ce morceau , ont rendu justice h la
beauté de la composition ; mais suivant leur rap-
port, l'exécution n^a pas paru produire sur
i*auditoire l'impression qui semblait devoir ré-
sulter du talent de l'artiste. Au surplus , il est
bon de remarquer que pareille chose a eu lieu
pour la plupart des violonistes de Técolc alle-
mande qui se sont fait entendre à Paris, et que
Spolir et Lipinski , dont la réputation est grande
ailleurs, n'y ont pas produit d'effet. En 1849,
M. Molique a donné sa démission de la place
de maître de concerts à Stuttgard et s*est fixé à
Londres , où il s'est fait une honorable répu-
tation et une bonne position comme professeur
et comme exécutant. II a été nommé professeur
de composition à l'Académie royale de musique
en 1861. Les ouvrages publiés par M. Molique
ont étendu sa renommée d'une manière bril-
lante depuis plusieuris années; on y remarque :
1^ Concertos pour le violon : l"", op. 2, Leipsick,
Peters; 2* (en la), op. 9, Leipsick , Breitkopf
et Haertel; 3«(en r^ mineur), op. to, ibid. —
2^ Variations et rondo sur un thème original,
op. 11, ibid. — 3** Trois duos concertants pour
2 violons ; Mayence, Schott. — 4^ Duo concer-
tant pour flûte et violon, ibid; — 5** Concertino
pour violon et orchestre, op. i,ibid. —
6' Quatrième et cinquième concertos pour violon
et orchestre; Leipsick, Hofmeister. — 7^ Duos
concertants pour piano et violon, n"" 1 , 2 , 3 ;
Hambourg, Schuberih et C^". — 8^ Quatuors
pour 2 violons , alto et violoncelle , n^ 1 , 2 , 3 ,
4, 5, 6; Leipsick, KIstner. ^ 9® Trios pour
piano, violon et violoncelle, op. 27; Vienne,
Haslinger. — 10* Messe en si mineur pour 4 voix
et orchestre, op. 32; ibid. — 11'' Des fantai-
sies pour violon et orcliestre; Hambourg, Schu-
bertli. — 12^ Des morceaux de salon pour violon
et piano. 13** Des Ueder à voix seule, avec ac-
compagnement de piano. Une symphonie pour
l'orchestre de M. Molique a été exécutée aux
concerts de Leipsick, en 1837.
MOLITOR (Ingénu), moine franciscain,
organiste du couvent de Botzen, dans le
Tyrol, naquit à Habach; il vivait vers le
milieu du dix-septième siècle. Il a publié :
l^Six canzoneltes pour 2 violons, viole, basse
de viole et basse continue. — 2* XIX motets
pour deux voix de soprano, 2 violons et basse ;
Augsbourg, 1668, m-4®. — 3« FoKiculus mu-
s/ca(i$ ou Collection de motets ; Inspruck, 1668,
in-4°.
MOLITOR (FiDèLE), prêtre de l'ordre de
Ctteaux , dans un monastère près de Baden , fut
directeur de musique ' en Suisse, vers le milieo
du dix-septième siècle. H a fait imprimer de sa
composition : i<^ Prœgustus mtASicx , seu mo-
tetœ; Inspruck, in-fol. — 2° Cantianes sacrx a
voce sola unà cum 2 insirumentis ; Inspruck,
1664, in-folio.
MOLITOR (Valektim), moine de Saint-
Gall , dans la seconde moitié du dix-septième
siècle, a publié : 1** Odx GenetfiUacx adChrisii
cunas a 1, 2, 3,6 t-oc. cum 2 violim]
Kempten, 1668; in-folfo; 2'"*' édition, Uim,
1670 , in-fol. -^ 2^ UUsa cum tribus moteiis
in solemni iranslatione SS. MM, Sergii^Bac-
chl, Hyacinthi et BrasnU, ab odo vocibus
et 7 imtrumeniis; Saint-Gall, 16bl, in-4°. —
S** Directorium seu cantus et responsoha in
processionibus , in-8^.
MOLITOR (Jean-Georges ) , musicien alle-
mand du dix-huitième siècle, naquit à Donaues-
chingen, et fut attaché à une des églises
d'Augsbourg en qualité de directeur de musique.
On a publié dans cette ville, en 1736 » six trios
pour deux violons et basse de cet artiste. On
connaît aussi de sa composition : Sacra Har-
monia , consistant en huit motets pour offer-
toires à Yoix seule , 2 violons et orgue ; Augs-
boiirg, 1750.
MOLITOR (B.), autre musicien, vrai-
semblablement de la même famille , a fait im-
primer k Augsbourg, vers 1800, des chants à
trois voix sans accompagnement , puis il s'est
fixé à Vienne , où il a publié des danses pour
2 violons et basse , d'autres pour le piano, et des
pièces pour la guitare.
MOLITOR (SÉBASTIEN), guitariste ûxé à
Vienne depuis 1800 jusqu'en 1820 environ, était
né à Liège, suivant le Lexique universel de
musique de Schilling (tome IV, p. 730). U >
publié de sa composition : 1° Deux grandes
Sonates concertantes pour guitare et violon;
Vienne, Mechetti. — 2<* Deux Trios concertants
pour guitare, violon ou flûte et alto ; ibid. —
3"* Deux Sonates pour guitare seule; ibid. —
4* Uue suite de Variations pour le mémeiwfru-
ment; ibid. — 5^ Un Rondeau idem; IbM. —
6^ Des Lieder à 3 voix.
MOLITOR (Simon), nom sons lequel on
trouve, dans la quarantième année de la Gazette
musicale de Leipsick, une dissertation critique
sur l'anecdote concernant Francesco Conti ,
rapportée par Mattheson, dans son Parfait
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MOLITOR — MOLTKE
163
Mattre de chapelle, et que j'ai discutée dans
la nouvelle édition de eettc Biographie unioer-
selle des Musiciens. Deux articles biograpliiques
et eritiques sur le baron d'Astorga ont paru sous
le même nom dans la 4i" année de la même
Gazette musicale. Je crois ètie certain que
ce nom de Simon MoUtor est un des pseudo-
nymes sous lesquels Kiesewetter se cachaftquand
il voulait ro'attaquer sur quelque point de doc-
trine ou sur des faits qu'il croyait iti<eux con-
naître que moi.
MOLITOR (Loois), directeur d'une so*
ciété chorale d'hommes ( Liederiafel ) à Spire,
vers 1842 et années suivantes. On a de lui
quelques recueils de Lieder pour soprano ou
ténor avec accompagnement de piano; Spire,
Lang; et des chants pour quatre voix dMiom-
mes,, dont un a pour titre : Eine Liederkranz
Probe (La répétition d'une société de chant),
fantaisie burlesque; Mayence, Scliott.
MOLLE ( Henri) y musicien anglais qui
vécut à la fin du dix-septième siècle, n'est connu
que par deux Services du soir à quatre voix ; le
premier en r^, le deuxième en fa. On les trouve
dans une collection recueillie par le Dr Thomas
Tudway, professeur de musique à l'université de
Cambridge, et transcrite en six volumes , pour
Lord Harley dans les années i7l5>1719. Ce ma-
nuscrit est aujourd'hui au Muséum britannique ,
sons les n<" 11587 et liô89 du supplément
MOLLER (Jean), organiste de la cour à
Darmstadt, naquit dans la seconde moitié du
seizi^'m» siècle. Il a paru de sa composition :
1* tiewe Paduannen und darauff gehcerige
Galliarden von 5 Stimmen ( Nouvelles pavanes
avec leurs gaillardes à cinq parties ) ; Francfort,
1610 ; 2« édition, 1625, in-4*. — 2' Aewe Quod-
libet mit 4 Stimmen (Nouveaux quolibets à
4 voix); ibid., ICJO, in-4^ — 3° Teutsche
MoUetten von 5, 6 und 8 Stimmen ( Motets al-
lemands à 5, 6 et 8 voix); Dannstadt, 1611. —
A*» jitidere newe Paduannen, itcr Theil ( Au-
tres nouvelles pavanes, ir« partie); Darm&tadt,
1611, in-4**; 2* partie, ibid., 1613.
MOLLER (Je4n ),magister et recteur à l'é-
cole sénatoriale de Francfort-sur-l'Oder, vers le
milieu du dix-septième siècle, a rempli ces fonc-
tions pendant trente-six ans. Le 3 janvier 1667
il prononça, pour la réception d'un nouveau
chantre, nn discours latin De Musicd e jusque
excellent id , que son fils, Jacques Moiler, publia
avec un autre discours à Erlangen en 16S1, et qui
fut réimprimé dans les Dissertaliones MoUe-
rianx; Leipsick et Gœrlilz, 1706, in-8'' (p. 58-
W).
MOLLER (Olaus), pasteur à Flensbourg,
dana le duché de SchJeswig , puis recteur du col-
I lége de Husum , a fait imprimer un discours De
; enufi/j^mtisict^; Flensbourg, 17I&, in-4^
' MOLLER ( Jean ), savant philologue , na-
quit à Flensbourg en 1661. Après avoir fréquenté
les universités de Kiel, de Jéna et de Leipsick^
il fut nommé en 1685 régent du collège de sa
ville natale , puis recteur en 1701. 11 passa pai*
siblement sa vie entière dans l'exercice de ses
fonctions , uniquement occupé de recherches lit-
téraires^ et mourut le 26 octobre 1725. L'ouvrage
le. plus important de ce savant a pour titre : Cim»
Ma Litleraia seu historia scriptorum du-
cat^ utriusque Sleswicensis et Holsatiçi, qui-'
bus Lubecenseset Hamburgenses aceenseniur ;
Copenhague, 1744, 3 vol. in-fol. On y trouve
d'excellentes notices sur beaucoup de musiciens
et de savants qui ont écrit sur la musique dans
ces contrées septentrionales.
MOLLET ( Jacques ) , musicien français de
la première moitié du dix -septième siècle, est
connu par huit motets à deux , trois et quatre
voix , qui ont été insérés dans le Pratum mu*
sicum, Imprimé à Anvers en 1634, in-4^
MOLN AR ( Jean ) , prédicateur des églises
évangéliques de Pesth et d'Ofen , né en Hongrie
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,
mourut à Pe&th, le 28 novembre 18119. Il a pu-
blié un écrit qui a pour titre : Ueber die Kir-
ehen-Singchore , deren Nothwendigkeit, Be-
grundwig, Sinrichtung, Vervollkommnung ;
den Wort %u seiner Zeit, von Joh. Nia, For-
kel mit cinigen nothwendigen Abandcrungen,
Zusœtsen und Vorrede, etc. ( Sur les chœurs
chantants des églises , leur nécessité , leur fon-
dation, leur organisation et leur amélioration,
etc. ) ; Pesth , 1818, grand in-S** de 35 pages. Cet
écrit parut d'abord dans la neuvième année du
Nouveau Magasin de Hanovre (p. i437 et
suivantes ), sous ce titre : IJeber die Vetbesse'
rungen der Singechore (Sur les améliorations
des chœurs chantants ). Forkel a iuVroduit ensuite
cette dissertation dans le deuxième volume Je
sou Histoire de la musique ( p. 31 et suivantes),
et Moinar l'a repioduite avec des changements,
des additions, une préface et les notes de Forkel,
dans l'édition indiquée ci-dessus.
MOLTENI ( Bf.nedett\-Emilia ). Voyez
AGR1COLA ( Beneoetta-Emilia ).
MOLTKE ( Charles - iMELcaion- Jacques ),
chanteur et compositeur de Lieder, naquit le 21
juillet 1783 à Garmseu, près de IliUleshcim (Ha-
novre), où son père était maître d'école. Après
avoir fait ses humanités au Gymnase de Hildes-
heim, puis à Uruuswick, et y avoir appris la mu-
sique, il suivit un cours de théologie pour satis-
11.
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1G4
MOLTKE — MOMBELLÏ
faire à la TOlooté Je son père; mais son penchant
invincible pour la musique le décida à renoncer
à réglise et à s'établir à Brunswick, comme pro-
fesseurde musique. Il y resta jusqu'en 1806, épo-
que où les malheurs de la guerre dans laquelle PAl^
lemagne était alors engagée contre la France vin -
rent porter atteinte aux intérêts des personnes ai-
sées que Moltke comptait parmi ses élèves. Ce fut
alors qu'il prit la résolution de tirer parti de sa belle
TQi\ de ténor, et de suivre la carrière du théâ<
tre. Après avoir débuté au théâtre de Brunswick,
puis chanté à celui de Magdebourg, il fut engagé
à Weimar, vers la fmde 1806. Ce fut là que son
talent de chanteur se développa et acquit des qua-
lités dramatiques. Plus tard, sans abandonner
sa position de Weimar, il voyagea et se fit en-
tendre sur les théâtres de Hambourg, Leipsick,
Carisruhe, Sluttgard et autres villes. Étant à la
fête musicale d'Erfurt, qui eut lieu dans les jour-
nées du 2 au 5 août 1831, il y fut saisi d'une
fièvre nerveuse, et expira le 9 du même mois.
Ce chanteur a eu de la réputation en Allemagne
à cause de la beauté de sa voix et du caractère
dramatique de son talent. Comme professeur de
chant^ il a formé de bons élèves à Weimar. On
a de Moltke plusieurs cahiers de Ueder qui ont
obtenu des succès. Sa femme et sa fille étaient can-
tatrices à Weimar.
MOLTIVËR (Balthasar), professeur au
collège de Schleiisingen , dans les premières an-
nées du dix-seplième siècle , a fait imprimer de
sa conil)osition : Mofette /"uro Stimmcn, auf
den Tod der 'Fr. Lattcrmannin zu Eisfeld
( Motets à 6 voix sur la mort de Mme Lalter-
mannin d'Eisfeld ) ; Cobourg, 1614, in-4**.
MOLYiVEUX (Thomas), médecin, né à
Dublin vers 1660, mourut le 19 octobre 1733.
Parmi plusieurs mémoires qu'il a insérés dans les
Transactions philosophiques, on remarque ce-
lui-ci ; A Lctter io the Right licvcrend Saint-
Georges, lord bishop of Clogher in Ireland,
coniaining some Thoughts conceming ihe an-
dent Greek and Roman Lyre, and an Expia-
nation ofan obscure passage in one of Ho-
race's odes (Lettres au très-révérend Saint-
Georges , lord évêque de Clogher en Irlande ,
contenant quelques doutes sur l'ancienne lyre
des Grecs et des Romains, et l'explication d'un
passage obscur d'une des odes d'Horace), Philos.
Transact.f an. 1702, n° 282, p. 1267-1278. Il
s'agit des deux vers d'Horace :
Sonante mMum tiblU carnocn lyra ,
Hac Doriatn, lULi Barbanim.
qui depuis lors ont fait croire au P. Du Cerceau et
à Chabanon que les anciens ont connu l'harmonie.
MOMBELLÏ (DoMiNiQCB), célèbre diui-
teur, n'est pas né en 1755, comme on Ta écrit
dans quelques notices biographiques, mais le
17 février 1751, à Vilianova, près de VerceU. Il
apprit la musique à Casale-Monferralo, sous la
direction d'un mattie nommé Otlone, En 1775,
il obtint la place d'organiste dans la petite ville
de Crescentino, où il mit en musique la Didone
de Métastase, pour on théâtre de société. Quel-
ques contrariétés qu'il éprouva en ce lieu le dé-
cidèrent à le quitter. Il se rendit dans ta ville
natale, partagea son mini« patrimoine à ses
sœurs, et se lança sur la scène, où il se fit une
belle réputation comme ténor. Il débuta à Parme *
en 1779, puis se fit entendre avec succès à Bo-
logne, à Rome, et enfin à Naples» où il arriva
en 1783. Il fut engagé Tannée suivante au
théâtre de Saint-Charles , comme premier ténor,
et pendant six ans > brilla dans la plupart de»
ouvrages qui y furent représentés. A l'automne
de l'année 1790, il chanta à Livourne, et au car-
naval suivant à Padoue. A cette époque, jus-
qu'en 1800, il partagea avec Giacomo Davide la
gloire d'être considéré comme un des meilleurs
ténors de l'Italie. Dans les premières années du
dix-huitième siècle, il vécut à Madrid , où il
avait été engagé à des conditions avanta-
geuses. A son retour, on trouva sa voix af-
faiblie; mais il avait alors plus de cinquante
ans. Cependant il se main^nt encore honora-
blement au théâtre et brilla même à Vienne, où
il fut considéré comme un grand chanteur.
MombeUi a.vait épousé la cantatrice Louise
Laschi en 1782; mais ce mariage fut stérile. Sa
seconde femme fut Yincenza Vigano , sœur du
célèbre compositeur de ballets : il en eut douxe
enfants, dont sept vivaient encore en 1825.
Quoique âgé de plus de soixante ans , il chanta
encore en 1812 à Rome, avec ses deux filles
Esther et Annelte, dans le Demefrioe Polibio
de Rossiui, alors à l'aurore de sa carrière. Peu
de temps après il se retira à Bologne, où il vécut
dans l'aisance avec le bien qu'il avait acquis
par ses travaux. Le roi de Sardaigne lui avait
accordé le titre honorifique de premier chanteur
de sa chapelle. MombeUi est mort à Bologne le
15 mars 1835, à l'âge de qualie-vingt-quatre ans.
Cet arli.^te a composé beaucoup de musique d'é-
glise, l'oratorio irxWMé: La Gcrusolemme libc-
rata, et des opéras, parmi lesquels on remarque :
VAdriano in Stria, écrit pour l'onverlurc du
théâtre de Como. Il a publié : 1° 6 ariettes ila-
lienncs avec accompagnement de piano ou harpe ;
Vienne, Ariaria, 1791. — 2** 8 idem, op. 2;
ibid., 1794. — 3® G Duettini per 2 sopratù,
op. 3; ibid., 179). — Alexandre MombeUi, fils de
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MOMBELLÏ — MOMIGNY
^65
Dominique, était professeur de chant au lycée
communal de musique de Bologne» en I84i,
lorsque j'ai visité cet établissement. 11 avait au-
trefois clianté comme ténor sur plusieurs théâ-
tres de ntalie et à Lisbonne , mais sans y faire
une impression favorable.
MOMBELLI (Estmeb), fiiie du précédent,
née à Naple^t, en 1794, n'eut point d'autre maître
que son père pour Tart du chant. Elle parut pour
la première fois sur la scène au théâtre Valle,
k Rome, en 1812, dans le Demetrio e Polibio de
Rossini. Le succès qu'elle obtint dans cet ouvrage
la fit rechercher par les entreprises de plusieurs
théâtres. Elle était à Turin en 1818, et elle y
excita l'enthousiasme dans la Cenerentola, Ar-
rivée à Paris en 1823, elle y fut considérée comme
une cantatrice d'un rare mérite, surtout à cause
de l'énergie qu'elle déployait dans quelques-uns
de ses rôles. Ses qualités consistaient moins dans
une correction irréprochable que dans une verve
entraînante. Cependant, vers la fin de son séjour
dans cette ville, elle tomba dans une mélan-
colie habituelle. En 1826 elle chantait à Venise
avec de grands succès ; mais au printemps de
1827, elle épousa le comte Gritti et quitla la
scène.
MOMBELLI (Annettb), deuxième fille de
Dominique, est née à Naples en 1795. Élève de
son père, elle débuta avec sa sœur, à Rome, en
1812, dans le Demetrio e Polibio. L'année sui-
vante elle fit avec son père et sa sœur l'ouverture
du théâtre de Verceil dans VEvelina de Morlac-
chi. Depuis lors elle a chanté avec succès sur
plusieurs théâtres de l'Italie, parliculièrcnicnt
àMilan en 1814, 1815 et 1816. En 1817, elle dis-
parut de la scène, et depuis lors on n'a plus eu
de renseignements sur sa personne.
MOMIGAY (Jérôme-Joseph DE) , né à Phi-
lippeville, en 1766, apprit, dès ses premières
années, les éléments de la musique. Des revers de
fortune ayant ruiné ses parents , il fut conduit à
Saint-Omer^ où un oncle maternel prit soiu de
son éducation. A douze ans, il était organiste dans
cette ville. Appelé en cette qualité à l'abbaye
royale de Sainte-Colombe, il vécut plusieurs
années dans cette retraite religieuse, livré à l'étude
et à la méditation. C'est aussi à cette époque qu'il
fit ses premiers essais de composition. Cependant
la nécessité d'entendre et d'être guidé par des
modèles lui fit prendre la résolution de se rendre
à Paris. Il y arriva en 1785. M. de Monleynard,
ministre de Louis XVI, avait été prié par sa sœur,
abbesse de Saint-Pierre, à Lyon, de lui envoyer
■un organiste; il jetâtes yeux sur M. de Momigny,
et celui-ci accepta les propositions qui lui étaient
faites à ce sujet. Établi à Lyon, il se fit connaître
comme professeur de piano et. comme composi-
teur. Nommé en 1793 secrétaire de sa section, il
fut ensuite officier municipal au moment où Lyon
venait de se soustraire par la révolte au joug du
gouvernement révolutionnaire. Mis hors la loi,
après la prise de cette ville, Momigny parvint à
se réfugier en Suisse, où il vécut quelque temps
dans une position précaire. Arrivé â Paris en 1800,
après l'établissement du Consulat, il y fonda une
maison de commerce de musique, et s'y livra à
renseignement. La protection du comte de La-
cépède lui fut alors utile. C'est chez ce savant,
placé dans les hautes dignités de l'empire, qu'il
fit entendre ses compositions, particulièrement
ses quatuors de violon. Mais déjà à cette époque,
la composition n'était plus qu'un accessoire dans
les travaux de M. de Momigny ; toutes ses vues
s'étaient tournées vers une réforme de la théorie
de la musique qui lui paraissait nécessaire. L'i-
solement où il avait v<içu jusqu'alors à l'égard
des artistes célèbres, les éloges sans réserve de
ses amis , la faiblesse de ses études pratiques, et
son ignorance absolue de la littérature et de l'his-
toire scientifique de la musique dans les pays
étrangers, dans l'antiquité et dans le moyen âge,
lui avalent domié une confiance illimitée en lui-
même, un langage hautain, et lui avaient fait
considérer comme d'admirables découvertes de
son génie des opinions débattues depuis plusieurs
siècles. Il produisit sa théorie *pour la première
fois dans un livre intitulé : Cours complet
d'harmonie et de tomposition d'après une
théorie neuve et générale de la musique, basée
sur des principes incontestables, puisés dans
la nature, d'accord avec tous les bons ouvra-
ges pratiques, anciens et modernes, et mis par
leur clarté à la portée de tout le monde^
Paris, chez l'auteur, 1806, in-8% 3 volumes.
Se mettant au point de vue de Levens, de Bail-
1ère et de Jamard, pour la recherche des bases
de la constitution de la gamme, M . de Momigny
les trouve dans les divisions d'une corde sonore
d'après la progression arithmétique qui donne
pour résultat la gamme ut, ré, mi, fa, sol, la^
5< bémol; mais attendu que cette gamm&ji'eat
pas conformera celle delà musique européenne
moderne, et que le si bécarre ne se trouve qu'à
la quinzième division de la corde, M. de Momi-
gny, au lieu d'adopter comme Levens et ses
imitateurs une gamme de huit notes avec le si
bémol et le si bécarre, imagine de ne point con-
sidérer la corde ainsi divisée comme une toni-
que, mais comme une dominante, en sorte que
sa gamme est sol, la, si, ut, ré, mi, fa. U énu-
mère longuement les avantages qui résultent de
la position de la tonique au milieu de la gamme,
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166
MOMIGM
comme le soleil au centre des planètes^ par
exemple, de troo?er les deux demi-toDS dans
les sept notes, saos la répétition de la première
à Toetave, de diviser la gamme en deux quartes
justes, et d'avoir les demi-tons aux mêmes places
dans ces quartes ; car une des plus sévères ob-
jections de M. de Momigny, contre la forme de
la gamme commençant par la tonique, porte sur
la quarte majeure ou triton, que forment entre
elles la quatrième et la septième note ; ne remar-
quant pas que c'est précisément cette relation qui
est constitutive de la tonalité, et qui conduit h
la conclusion finale de toute mélodie et de toute
harmonie. Ainsi que la plupart de oeux qui ont
examiné ces questions, M. de Momigny se fait il-
lusion par des propriétés d^arrangement de notes
qui ne sont que des objets de curiosité et non
des produits directs des lois de tonalité. D'ail-
leurs, ces considérations de M. de Momigny n'é-
taient pas nouvelles : elles avaient frappé Levens,
qui, le premier, les a livrées à Tattention des
musiciens, et longtemps auparavant par Joachim
Thuring, parti d'un autre point de vue, dans son
Opusculum bipartiium de primordiis musids.
Quant à son système complet engendré par des
progressions de qointes'et de quartes, M. de Mo-
migny remprunte à l'abbé Roussier.
Les divisions d^une corde , considérée comme
dominante, conduisent M. de Momigny, en ce
qui concerne Tharmonie, aux mêmes résultats
que Catel avait obtenus par les mêmes moyens
dans sa théorie d'harmonie publiée en 1802. Quel-
ques aperçus qui ne manquent pas de justesse
sur la mesure et le rhythme, et à l'égard de la
partie esthétique de Tart, la musique considérée
comme une langue, avec l'application de ce prin-
cipe dans l'analyse de quelques morceaux de
musique, complètent cet ouvrage, que son au-
teur soumit h l'examen de la section de musique
de rinstitut en 1807. Ce corps académique, com-
posé d'artistes célèbres qui ne s'étaient jamais oc-
cupés de ces questions philosophiques, et qni
ne possédaient pas les connaissances nécessaires
pour les résoudre, voulut éviter de donner son
avis, en déclarant que son règlement s*opposait à
ce qu'on fit un rapport sur un ouvrage imprimé.
Mais la protection de M. de Lacépède lit revenir
6ur cette première décision, et il fut résolu que
M. de Momigny ferait Texposé de son système
dans une séance de l'Académie, le 17 décembre
1808, et que le rapport aurait pour objet cet
exposé. Cependant, grâce à l'adresse de MéhuI,
la décision ne fut pas ce que voulait l'auteur du
système i car le rapport disait que le public était
seul juge d'une tiiéorie livrée à son examen dans
QD ouvrage imprimé. M. de Momigny publia peu
de tero|>s après son Exposé succinct du seul
système musical qui soit vraiment bon et
complet, du seul système qui soit partovi
d'accord avec la nature, avec la raison et
avec la pratique ; lu à la classe des beaux-
arts de l'Institut, le 17 déc. 1808, Paris, Mo-
migny, 1809, in-8'' de 70 pages, avec 2 planclies.
Quoique blessé, non de ne pas obtenu un juge-
ment de sa théorie, mais le triomphe public qu'il
se décernait à lui-même, M. de Momigny adopta
les conclusions du rapport de l'Institut, en s'a-
dressant au public pour le faire juge de la ques-
tion, dans un cour» qu'il ouvrit à PAtbénée de
Paris. Il ne parait pas que ce cours ait rallié
beaucoup de partisans au système de réfomnation
de la théorie de la musique, car Pon n'en parla
pas et le cours finit bientôt. Mais ime occasion
se présenta pour répandre cette théorie lorsque
l'éditeur de V Encyclopédie méthodiqMC par
ordre de matières chargea M. de Momigny d'a-
chever le Dictionnaire de musique commencé par
Ginguené et Framery, puis par l'abbé Feytou, et
par Surremain de Missery, pour quelques articles
de théorie musicale, et dont la première partie
était publiée depuis près de vingt-cinq ans. Ce
monstrueux ouvrage, dont les différents rédac-
teurs étaient en contradiction perpétuelle d'opi-
nions, atteignit le comble du ridicule quand
M. de Momigny eut entrepris la rédaction de ce
qui restait à faire ; car tous les grands article?
de son travail furent employés à l'exposition de
son système, et à la critique de tout ce qui pré-
cédait. L'ouvrage fut achevé en 1816; il a pour
titre : Encyclopédie méthodique. Musique,
publiée par MM. Framery, Ginguené et de
Momigny, Paris, 1791-18(8, 2 vol. in-4% le
l«r de 760 pages, le 2' de 558, avec 114 plan-
ches.
Soit que l'effet de cette publication n^eût pas
répondu à l'attente de M. de Momigny , soit
qu'il pensât que le moment était venu d^occu-
|)er par tous les moyens possibles l'opinion pu-
blique de son système favori , trois ans après
que le Dictionnaire de munique de l'Encyclopédie
eut paru, il donna le livre qui a pour titre : La
seule vraie théorie delà musique, utile à ceux
qui excellent dans cet art , comme à ceux
qui en sont aux premiers éléments, ou moyen
le plus court pour devenir mélodiste, harmo-
niste, contrepointiste et compositeur. Ouvrage
dédié à ses collègues de la Société acadé-
mique des enfants d'Apollon, aux grands ar*
listes de l'Académie royale de musique , à
la tête desquels est le célèbre Viotti, et à tou^
les hommes de sens et de génie, par J.-J. de
Momigny j Paris, chez l'auteur (sans date)»
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MOMIGNY
167
ÎD-fol., gravé. Ce livre a été traduit en italien
sous ce titre : La sola e vera teoria délia mu-
sica delsignor G. G. de Momigiiy^ vcrsione
delfrancesedi E.M. E. Sanierre, accademico
fiUzmianico; Bologoa, 1823, Cipriaiii, {0-4** de
132 pages avec 84 pages d'exemples iilliogra-
pliiés. DaDS cet ouvrage, ie point de dé|)art
de la division d^ine corde par une progression
aritbnaétique est abandonné poar faire place à
des considérations de formules de notes qui
conduisent Tauteur au même résultat. M. de
Momigny pose en principe quMl n^y a que douze
demi-tons égaux dans Foclave , mais que les tou-
ches d'un instrument à clavier qui mettent sons
les yeux ces demi-tons, ayant une triple relation
intellectuelle, et nullement physique, à savoir, une
relation diatonique, une chromatique, et une
enharmonique , représentent vingt-sept touches
par octave, pour chaque ton , au lieu de douze,
ou 324 pour tous les tons. De là, il arrive à la
conclusion que la nécessité du tempérament e^t
une absurdité (1). Mais (dit-il) comment dé-
truire les preuves mathématiques qui établis-
sent la nécessité du tempérament? Sa ré-
ponse est curieuse et mérite d'être rapportée; la
voici : « Ces preuves n'en sont pas, ce qui se
« contredit ne pouvant êtie la vérité. L'expres-
A sion numérique de la quinte, prise du nombre
• de ses vibrations, étant -j, celle de Toc-
« tave ^, et celle de la tierce majeure j (2) , il
H est impossible qu'il ne résulte pas d'une part
« 81^ et de l'autre 80» car en triplant 3 on a
« 9 ; en triplant 9 , 27 ; et en triplant 27 on a
« 81 ; comme en doublant 20, 40, et en dou-
te blants on a 10, en doublant 10, 20; en dou*
« blaot 40, 80. Que s'ensuit-il de là? Que 6o
« est l'unisson parfait de 81, et que la diffé-
« renée de 80 à 81 est nulle de fait, malgré sa
« réalité en ce qui concerne les chilTres; cette
« différence étant un résultat nécessaire du
« tiiplé comparé au doublé : s'il en était autre-
« ment, il s'ensuivrait que la quinte ne serait pas
« la quinte, ou que i'octave ne serait pas l'octave;
« car la quinte d'tt^ ne peut être la quhite léelle
(1) Il est remarquable que ceUe conclusion tmpUqnc
contndtctlOQ ; car s'il n'y a qoe douze demi-tons égaux duns
une octave, comment te fatt-U que l'IntelligeDceaU besoin
de Tingt-aept touches par octave pour en comprendre
l'emploi daoA les trois genres? Et s'il esit en effet besoin
de vmgt-sept touches, comment concevoir le clavier
des Instruments où U n'y en a que douze sans le tempé-
rament ?
(î) Momigny tombe Ici dans de singulières erreurs,
qui prouTent qtt*en fainant la critique des proportions
numériques des Intervalles il parle de choses qu^il
Ignore. L'ezprcs&ion numérique de la quinte n'est pas -j
nala j, et celle de la tierce majeure n'est pas j. mais i
h du ton d'ti^ , qu'autant qu'elle s'accorde en
n tout avec la tonique et ses octaves et avec les
a autres intervalles de la gamme et de leurs oc-
« taves, sans quoi il n'y aurait pas d'unité dans
« le système musical, et par conséquent point
« d'échelle, de gamme ni de musique. » On voit
que M. de Momigny avait entrevu, mais d'une ma-
nière vague, les erreurs des géomètres à l'égard de
l'application des proportions à la musique moder-
ne ; mais dans son embarras pour discerner les li-
mites de cette théorie, il a trouvé plus commode
d'en nier la vérité. En réalité, il confond tout
dans cette prétendue critique, et mêle la tbéo -
rie delà progression triple avec la doctrine ordi-
naire des géomètres. Lt seule vraie théorie de
cet écrivain ne peut être d'ailleurs d'aucune
utilité pour former des harmonistes ; les exem-
ples sont en général fort mal écrits, et ce qui
concerne le contrepoint et la fugue indique une
plume inhabile dans ces formes de l'art d'écrire,
et une ignorance complète des principes de cet
art.
L'oovragede M. de Momigny fut critiqué avec
sévérité par Morel (voyez ce nom) dans des
Observations sur la seule vraie théorie de la
musique, de M. de Momigny (Paris, liachelter,
1822, in-8° de 66 pages } ; mais celui-ci tomba
dans les anciennes erreurs de son Principe
acoustique, en voulant réfuter celles de la
vraie théorie, et M. de Momigny fit très-bien
voir ces erreurs dans un petit écrit intitulé :
Réponse aux observations de M. Morel, ou à
ses attaques contre la seule vraie théorie de
la musique, ouvrage de M, de Momigny;
Paris (sans date), 16 pages in-8^ La persévé-
rance de celui-ci, malgré le mauvais succès de
ses ouvrages , de ses cours, de se^^ articles de
journaux relatifs à son système, malgré Tindif-
férence des artistes et du public pour cette théo-
rie qu'il proclamait la seule vraie, cette persévé-
rance, dis-je, n'était point encore lassée en 1831,
car il insistait à cette époque pour obtenir un
rapport de la classe des beaux-arts qui , sur la
demande du ministre de l'intérieur, s'occupa
de la théorie dont il s'agit, et posa à M. de Mo-
migny diverses questions auxquelles il répondit
par cet écrit : A l'Académie des beaux-arts,
et particulièrement à la section de musique ,
en réponse aux sept questions adressées par
celle-ci à M, de Momigny, le 25 avril de cette
année 1831 ; Paris, 1831, in-8° de 24 pages. De-
puis lors il a publié : Cours général de musi-
quCf de piano, d'harmonie et de composition
depuis A Jusqu'à Z, pour les élèves, quelle
que soit leur infériorité, et pour tous les mu •
siciens du monde, quelle que soit leur supé-
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iC8
MOMIGNY — MONCOUTEAU
riorité réelle ; divisé en douze parties théori-
ques et pratiques; par J,-J, de Momigny,
d'après ses découvertes nombreuses et incon-
testables de vérité , d'utilité et de nécessité
pour les enseignés et les enseignants ; Paris,
chez l'auteur, 1834, iQ-4^
Les composilions publiées par M.deMoniigny
sont : 1° Quatuors pour deux tîoIods, alto ^t
basse, op. l et 2 ; Paris, chez i'autenr. —
2"* Sonates pour piano, violon et violoncelle, op. 9
et 10; Paris, Pieyel. — 3** Idem, op. 14, 16, 18;
Paris, Momigny. — 4<* Trio idem, op. 22 ; ibid.
— 5^ Sonates pour piano et violon , op. 2 et 4 ;
Paris , Couperin. — 6^ Sonates pour piano seul,
op. 3 et 7 ; ibid. — 7** I%ntaisies et pièces diver-
ses, idem; Paris, Moooigny. — 8° Air varié,
idem; Paris, Hanry. — 9*" Cantates avec ac-
compagnement de piano ; Paris , Momigny. —
10° Sept recueils de romances avec accompagne*
ment de piano; ibid. On a aussi du même .*
Première année de leçons de piano'forte.
Oum-age élémentaire aussi utile à ceux qui
enseignent qu'à ceux qui veulent apprendre
à jouer de cet instrumeiit ; à Paris, (liez l'au-
teur. M. de Momigny s'est iixé à Tours depuis
longtemps. Il y vivait encore en 1855, et était
âgé de quatre-vingt-neuf ans.
MOMPOCR (F.-J.), organise de TégUse
Saint-Remi, à Bonn, a publié en 1830, À Francfort
sur-Ie-Mein, chez F. -F. Duust, une instruction
abrégée d'harmonie pratique sous ce titre :
Kurtzer Inbegriff der Atlgemeinen HarmO'
nielehre fiir angehende Tonkunsller. Le sys-
tème de basse chiffrée employé par cet auteur
est à peu près illisible, à cause de la multipli-
cité des signes.
MONARI (Bartholomé), compositeur, né à
Bologne vers 1604, fut surnommé il Monarino.
Élève de D. Augustin Filipuzzi ( voyez ce nom )
pour le contrepoint et Torgue, il devint compo-
siteur et organiste distingué. En 1670 il obtint
la place d'organiste de San-Petronio, et fut
agrégé à TAcadémie des Philharmoniques de
Bologne. Après la mort de son maître (Filipuzzi),
la place de' maître de chapelle de IVglise Saint-
Jean in Monte lui fut donnée. En 1088 il fit
représenter au théâtre Formagliari de Bologne,
l'opéra Catone H Giovane.
MONARI (Clément), maître de chapelle
de la cathédrale de Reggio , dans les premières
années du dix -huitième siècle, naquit dans le
duché deModène. En 1705, il fit représenter au
théâtre ducal de Milan VAretusay qui fut suivi
de VAmazona Corsara, Allacci n'a pas eu
connaisisance de ces deux ou\ rages : il cite seu-
lement Clément Monari comme compositeur du
second acte du drame musical II Teuzaane ,
dont le mattre de chapelle Paul Magni avait
écrit le premier, et qui fut représenté au théâtre
ducal de Milan, en 1706.
MONASTERIO (Jésus), virtuose violo-
niste et professeur de son instrument au Con-
servatoire royal de Madrid, est né en 1836 à
Potes, province de Santander ( Espagne ).
Doué des plus remarquables dispositions pour
la musique, il n'était âgé que de dix ans lorsqu'il
excita une véritable émotion dans le public par
son talent précoce en jouant, le 6 juin 184S, nn
concerto de violon dans on entr^acte au théâtre
del Principe f à Madrid. Recommandé aa direc-
teur du Conservatoire royal de Bruxelles, il
fut admis dans cette institution en 1849, et y
reçut les leçons de Charles de Bériot. Après trois
années d'études sous ce mattre, Monasterio ob-
tint le prix d'honneur au concours en 1852 en
partage avec M. Beumer, aujourd'hui ( 1862 ) pre-
mier violon solo du théâtre royal de Bruxelles , et
professeur adjoint au Conservatoire de cette ville.
De retour en Espagne dans Tannée suivante,
M. Monasterio a été nommé par la reine profes-
seur de violon au Conservatoire de Madrid, puis
premier violon solo de la chapelle royale et
de la musique de la chambre. A différentes
époques, il a voyagé en France, en Belgique et
en Allemagne pour s'y faire entendre dans les
concerts. Au mois de décembi^ 1861, il a joué
avec un brillant succès, h l'un des concerts du
Conservatoire de Bruxelles , un concerto de sa
composition, et s'est fait également applaudir à
Gand, Bruges, Anvers; puis il s'e^t rendu en
Allemagne. A Leipsick , il a produit une vive
impression, à l'un des concerts du Gewandkaus,
dans plusieurs morceaux de sa composition.
Les qualités du talent de cet artiste sont an beau
son, une parfaite justesse, de la sûreté dans les
traits d'exécution et du goût dans la manière de
chanter.
MONCOCJTEAU (Pierre- François), or-
ganiste de IVglise Saint-Germain-des-Prés,à Paris,
aveugle de naissance, est né, le 3 janvier 1805, à
Ville-Juif, près de cette ville. Admis à l'âge de
sept ans à ^institution des Jeunes -Aveugles fondée
par Valentin Haiiy, il y reçut son éducation lit-
téraire et musicale; pois, suivant l'usage de cette
maison, il y enseigna lui-même le calcul, la mu-
sique, la grammaire et la géographie. Il en sortit
en 1825, et commença à prendre position parmi
les organistes de Paris en jouant l'orgue de l'é-
glise des Missions-Étrangères ; puisil fut suppléant
de Séjan {voyez ce nom) à Saint-Sulpice et
aux Invalides. En 1841, il obtint au concours
l'orgue de Saint-Germain-des-Prés, et depuis cette
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MOr«COUTEAU — MONDONVILLE
169
(époque jusqu'à ce jour (1862) ii est resté eu pos-
session de cet emploi . Dès sa sortie de rinstitution
des Aveugles, M. Moncoiileau s'était proposé de
se livrer à l'enseignement de riiarmonie : ii s'y était
préparé par des études suivies avec persévérance
et avait même transcrit une partie du Traité decon-
trepointetde fugue de l'auteur de la Biographie
des Musiciens^ à l'aide d'une notation de la mu-
sique en points saillants de son invention. Pour-
suivant son dessein avec une ferme volonté,
M. Moncouteau s'est fait connaître, depuis 1845
environ, comme un des meilleurs professeurs
d'harmonie de Paris, et, dans la vue de popula-
riser cette science, il a publié les ouvrages soi«
rants, qui ont obtenu du succès : 1° Traité
dliarmome, contenant les règles et les exer-
cices nécessaires pour apprendre à bien ac-
compagner un chant , ouvrage dédié à M. Félix
Clément; Paris, Al. Grus. — 2^ Résumé des ac-
cords appliqués à la composition; ibid. »
3° Traité du contrepoint et de la fugue, pré-
cédé d^une récapitulation de toute Vharmonie;
ibid. -^ 4® ExpUcation désaccords, manuel des
éléments de Tharmonie; ibid.— ô"" Exercices
harmoniques et mélodiques; ibid. — 6' Re-
cueil de leçons d'harmonie; ibid. — 7** Ma-
nuel de transposition musicale; ibid. Cet ar-
tiste s'est fait connaître aussi comme compositeur
par quelques morceaux de musique d'église à
2 et 3 voix, et par de petits morceaux pour le
piano.
MOIVDO ( J.^. Dominique), professeur de
langue italienne à Niort, a traduit de rifalien :
r Les HaydineSy ou Lettres sur la vie et les
ouvrages du célèbre compositeur Haydn,
par Joseph Carpani; Paris, 1836, in- 8*. —
2^ Dictionnaire de musique par le docteur
licktenfhal; Paris, 1839, 2 volumes grand
in-S".
MONDODONO ( Jérôme: DE ), prêtre vé-
nitien du dix-septième siècle, a fait imprimer de
!^a composition : 1^ Missa , Salmi e falsi Bor-
doniacinque voci; Venise, 1657. — 2° Salmi
a quattro v<fi'i con una letania délia B. V.;
Venise , 1663.
MONDONVILLE (Jean-Joseph CASSA-
NEA DE), compositeur, naquit à Narbonne, le
24 décembre 1715 (1), ou 1711, selon les ren-
^ignemcnts de Beffara (2), d'une famille noble
mais pauvre , originaire de Toulouse et qui
•vait possédé la belleterre de Mondon ville , dont
(1) ta date da SI décembre qu'on a donnée dans quel-
ques biographies est une erreur; c'est celle du baptême
de MandooTlUe.
Il) Lot travaux de Beffara concernant tout ce qui a rap- |
port a l'Opéra de Paris l'emportent en général pour l'exao-
II prit le nom quoiqu'elle ne lui appartint plus.
Ses premières (études de musique enrent le
violon pour objet, et il fit de rapides progrès
sur cet instrument. Il était, à peine âgé de dix-
neuf ans lorsqu'il se mit à voyager. Arrivé à
Lille , dans la Flandre française, où il avait été
appeléif>oar y remplir l'emploi de premier violon,
il y écrivit trois grands motets qui furent goûtés,
et qu'il alla faire entendre au concert spirituel
de Paris, en 1737; ils y furent applaudis. Ce
succès et ceux qu'il obtint comme violoniste dans
les mêmes concerts, furent le commencement
de sa fortune , car ils lui procurèrent une place
dans la musique de la chambre du roi , et plus
tard ( 1744 ) sa nomination de surintendant de la
cbapellede Versailles, après la mort de Gervais.
Ces motets , qui depuis lors ont été imprimés
avec luxe, étaient un Magnus Dominus, un
Jubilate et un Dominus regnavit. Mondon-
ville fit aussi paraître des sonates et des trios
pour le violon, des pièces de clavecin avec
accompagnement de violon, et des concertos
d*orgue auxquels Balbètre procura une grande re-
nommée par sa manière brillante de les exécuter
au Concert spirituel. Il s'essaya aussi à l'Opéra ;
mais sa pastorale historique d^Isbé , jouée en
1742, n'y réussit point. Plus heureux dans son
Carnaval du Parnasse, jouée en 1749, il vit cet
ouvrage arriver à la trente-cinquième représenta-
tion : on le reprit en 1759 et en 1767. Complai-
sant et souple avec les grands, Mondon ville s'é-
tait fait à la cour de puissants protecteurs qui
exagérèrent son mérite et lui procurèrent des
succès de pen de durée. En 1752 une troupe de
chanteurs italiens était arrivée en France et avait
donné lieu à ces discussions connues sous le
nom de guerre des bouffons. On sait que la
cour s'était prononcée en faveur de la musique
française contre l'italienne : M^e de Pompadour,
particulièrement, s'était faite la protectrice des
compositeurs français. L'abbé de la M^re avait
laissé en manuscrit le poème de l'opéra intitulé :
Tiion et VAurore; Mondonville y fit mettre la
dernière main par l'abbé de Voisenon, le mit
en musique et le fit jouer en 1753. La première
représentation fut considérée comme décisive
dans la guerre des bouffons, et de part et d'autre
on se prépara à soutenir les intérêts de la mu-
sique italienne et de la française. Le jour de la
première représentation , le parterre de l'Opéra
fut occupé par les gendarmes de la maison du roi,
tltude sur tout ce qu'on a fait sur ce sujet. J'ai en de lot
cette date de 17ii ; mais le temps m'a manqué dana mes
voyages à Paris pour aller vérlûer dans ses manuscrits, à
la bibllotliéque de la ville , sur quelles données U avait
adopté celte date.
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170
MONDONVILLE — MOiNE
les mousquetaires et les clievau-légers : lesparli-
sans des bouffons , appelés le coin de la reine,
ne purent trouver de place que dans les corri-
dors. Grâce à ces précautions, la pièce réusait
complètement, et le parti vainqueur fit partir le
même soir un courrier pour porter au roi , qui
était à Choisy, la nouvelle de la victoire. Celle-
ci était complète', car le lendemain le renvoi des
bouffons fut décidé, et TOpéra français reprit
ses anciennes habitudes et les avantages de son
monopole.
L'année suivante , Mondonviile , parvenu par
son succès à la plus haute faveur, à la ville comme
à la cour, fit représenter sa pastorale de Daphnis
et Alcimadure en patois languedocien, dont
la douceur a beaucoup d'analogie avec la langue
italienne |K>ur la musique. Jéliotte, Latour et
M"c Fel , qui chantaient les principaux r6les ,
étaient nés dans les provinces méridionales de
la France et parlaient ce langage avec facilité.
Ils rendirent Pilhision complète et procurèrent
à l'ouvrage un succès d'enthousiasme. On en
contesta cependant la propriété à Mondonviile ,
et l'on prétendit qu'il était connu dans le Midi
sous le nom de l'Opéra de Frontignan, ei
que le fond en était pris dans les airs populaires
du Langifedoc. En 1768, Mondonviile remit au
théâtre cette pastorale traduite par lui-même en
français ; mais elle ne fut plus aussi favorable-
ment accueillie , soit que la naïveté primitive
fût , comme on Fa dit , devenue niaise dans la
traduction, soit que Legros et M"' Larrivéc,
qui avaient succédé à Jéliotte et à MHe Fel ,
eussent moins de grâce et d'abandon. On reprit
cependant encore la pièce en 1773. Les autres
opéras de Mondonviile sont : « Les Fêtes de
Paphos, composé de deux actes, Vénus et Ado-
nis, Bacchus et Érigone, écrits autrefois pour
le théâtre de Mme ae Pompadoor, à Versailles ,
et joués à Paris en 1758; Psyché, en 1762,
devant la cour à Fontainebleau , et en 1769 à
Paris; Thésée, sur le poëme de Quinault et
avec les récitatifs de Lully , qui tomba â la cour
en 1765, et à Paris en 1767 ; enfin. Les Projets
de V Amour, ballet héroïque en trois actes, re-
présenté en 1771.
Après la mort de Royer, Mondonviile obtint ,
au mois de janvier 1755, la direction du Con-
eert spirituel, où il fit exécuter ses motels avec
beaucoup de succès. Il fut le premier qui fit en-
tendre dans ce concert des oratorios imités de
ceux des maîtres italiens. Parmi ceux qu'il a
composés , on cite : Les Israélites au mont
Oreb, les Fureurs de SaûUi les Titans. Après
avoir administré ce concert avec beaucoup de
cèle pendant sept ans , il fut remplacé par Dau-
vergne en 1762. N'ayant pu s'entendre sur les
émoluments qui devaient être payéii à Mondon-
viile pour la possession de ses motels et de ses
oratoires, Dauvergne se vit enlever cette mn-
sique par son auteur ; mais les habitués du Con-
cert spirituel la demandèrent avec tant (Tin-
stances qu'il fallut traiter avec MondoRvilk'
moyennant une somme de 27,000 fr. pour pd
avoir la possession, à la condition qu'il en (iiii-
gérait lui-même l'exécution.
Mondonviile avait beaucoup de vanité, et al-
fichait la prétention de passer pour liomme de
lettres en même temps que compositeur; et la
plupart des poèmes de ses opéras étaient po-
bliés sous son nom , quoique l'abbé de \oi.«enofl
en fût le véritable auteur. En 1768, il obtint dh
pension de 1,000 francs sur l'Opéra. Contre ro^
diuaire des musiciens de son temps, il était avaiï
et avait acquis une fortune assez cm^-
rable (1). Sa répugnance à faire la moindre dé-
pense fut cause qu'il mourut sans aucun stcmn
de la médecine , dans sa maison de campagoî
de nelleville, le 8 octobre 1773. MondonTille
avait épousé M"' de Boucan, fille d'un gentil-
homme fort riche, en 1747, et en avait eu un
fils, objet di' la notice suivante.
MONDONVILLE (....)» fil* ^o P^^^^^^''
né i Paris en 1748, passait pour un habile tIo
loniste de son temps. Il n'était âgé que de dii
neuf ans lorsqu'on grava de sa composition sn
sonates pour violon et basse. Plus tard, il étuJi^
le hautbois et en joua dans les conceits. lie><
mort à Paris en 1808.
MONE (François-Joseph), savant littérateur
et archéologue, issu d'une famille hollandaise dont
le nom véritable éUit Moonen, est &éà Mingpk
heim près de Heidelberg, le 12 mai 1792. Apr^
avoir étudié le droit, la philologie et l'histoirf a
l'université de Heidelberg, il en devint lui-ntof
ensuite professeur et bibliothécaire. Appelé «>
1827 à l'université deLouvain, en qualité de pr(h
fesseur de politique et de statistique, il ^^^
cette position pendant trois ans; mais il la ^■
dit par la révolution de 1830. Defretourà Hei
delberg. il s'y occupa de profondes refi^erfhf^
archéologiques jusqu'en 1835. H f"t alors appe
à Carisruhepour y prendre la place dedueci^^^
des archives, qu'il occupe encore (1862)
partie des travaux historiques et archéologiq»
(1) D«Dson trûTaU *péclal wr MondonTlIlc, pubM^'^
la Revw et Gaxeite musicale de Parit. M- Arin ^ ^^ ^
a repoussé celte accaMtton contre le "" j,fBh
mostcteoi mMs J'ai snltl en cet» les "° l^pn
fournis par BeWara, qu\ doit arolr eo dr» ^°'^^^
ponraTancer au tel fa», car U était d'une eu
sévère.
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MONE — MONFERRATO
171
de ce savant ne concerne |>ns ce dictionnaire ;
iDHÏs il doit y Aire cité pour deux collections qui
ont de rintérdt pour riiistoîre du chant des di-
Teraes églises au moyen Age Le premier a f^our
titre : Lateinische tind Griechische Messen
aus dem zweiten bis sechsten JahrJ\undert.
Messes latines et grecques» depuis le deuxii^me
siècle jusqu'au sixième); Francfort-sur - le- Meiii,
C. B. IJlzius, 1850, 1 vol. in-4*'. lia première
division de ce volume renferme les dissertations
et les notes sur les messes gallicanes ou franci-
ques qui furent en usage dans les divers systèmes
liturgiques, depuis le quatrième siècle jusqu'au
sixième, et sur les manuscrits qui les contiennent,
puis les textes particuliers de onze de ces messes ;
enfin, des recherches sur la langue employée dans
ces messes jusqu'au tempe de Pépin et de Char-
lemagoe, et des remarques sur cette liturgie. Lé
seconde partie renferme des dissertations sur les
messes africaines de la fin du deuxième siècle
et du commencement du troisième , sur celles
de la seconde moitié du troisième siècle , du
quatrième et du commencement du cinquième, sui-
vies de recherches sur cette liturgie. Les messes
romaines remplissent la troisième partie, dans
laquelle se trouvent aussi de savantes recherches
sur les plus anciens manuscrits de ces monu-
ments. La quatrième partie est consacrée à la
liturgie grecque primitive et à ses diverses modi-
Gcations.
Non moins important, le second ouvrage de
M. Mone est une collection générale des hymnes
latines du moyen âge , publiées d'après les ma-
nuscrits et commentées (Lateinische Bymnen
des MitteltUien, aw Bandsckriften heraus-
geg9hen und erklaert) ; Fribourg en Brisgau,
Uerder, 1663-1855, 3 vol. gr. in 8**. Le premier
volume contient les cluints À Dieu et aux anges ;
le second volume, les chants à la Vierge Marie;
le troisième, les hynuies et les séquences des
saints. Les notes qui remplissent ces trois volu-
mes sont des modèles de savante et substantielle
critique.
MONELLl ( Fratiçois ) , compositeur au
service du duc de Plaisance, vers le milieu du
dix-septième siècle, n^est connu que par un
ouvrage intitulé : Ereole neW Erimanto per un'
halleito fatto in Piacenza dal Seren . Sig.
2>vca il camevcde dell* atmo 1651 . Invenziane
« poesia drammatiea del Cav B. M. ( Ber-
nardo Morando), posta in muslca da Fran-
cesco MonelU, Le livret de cet opéra-ballet a
été imprimé sons ce titre à Plaisance , chez Baz-
ncchi, 1«5I, 10-4».
MO\ETA ( JosRPB), n(^ à Florence en 1761.
fut atiadié au service du grand- duc de Toscane
en qualité de compositeur. Il occupait encore
cette place en 1811. On a donné, sur divers
tliéAtres de Tltalie, les opéras suivants de sa corn*
position : f" Il Capitano TenagUa, opéra
boufTe; à Livoume, 1784. — l"" La Muta per
amore; idem, à Alexandrie, 1785. — 3** Amar
vuol gioventù; h Florence, 1786. — k^ UEqui-
voco del nastro; Ibid., 1786. — 5* / due Tu-
tori, 1791, à Rome. — ù" Il Conte PolicrorUo,
opéra bouffe, à la résidence royale de Poggio,
en 1791.
MONFERRATO (P. NADAL ou NA-
TALE), prêtre vénitien, né dans les premières
années du dix-septième siècle , fut élève de Ro-
^vetta {vog. ce nom), pour Porgue et le con-
trepoint. Après la mort de Toiiganiste de Saint -
Marc, Jean-Baptiste Beiii, en 16S9, il prit part
au concours ouvert pour remplacer cet artiste ;
mais ce fut Cavalii {voy. ce nom) qui obtint la
place, le 23 janvier. Un mois après , c'est-à-dire
le VI février, Monferrato dut se contenter d'en-
trer dans la même chapelle en qualité de diantre;
mais lorsque son maître Rovetta fut appelé à la
position de maître de cette chapelle, il lui suc-
céda dans celle de vice-maitre , le 20 jan-
vier 1647. Trente années s'écoulèrent pendant
qu^il en exerçait les fonctions , et ce ne fut que
le 30 avril 1676 qu'il obtint la place de maître
titulaire, après la mort de Cavalii. 11 la conserva
jusqu'à son décès, qui eut lieu au mois d'a-
vril 1685. Outre les places qu'il occupa à L'é-
glise ducale de Saint- Marc, Monferrato en eut
plusieuis autres, parmi lesquelles on cite celles
de directeur du chœur des jeunes filles du Con-
servatoire des Mendicanti , et celle de maître
de chapelle de la paroisse Saint-Jean-Clirysos-
tome, dans laquelleil habitait. Il avait établi dans
ce quartier une imprimerie de musique, en so-
ciété avec un certain Joseph Scala, qui, en
mourant, lui laissa sa part de la propriété. De
plus , il donnait beaucoup de leçons de chant
et de clavecin dans les familles patriciennes.
Toutes ces sources de revenu procurèrent à
Monferrato des richesses considérables^ dont il
disposa en faveur de neveux et nièces , d'insti-
tutions religieuse* y et même de personnes de
haut rang , par un très-long testament écrit de
la main d'un notaire nommé Pietro Brachi, le
16 novembre 1684. Le buste en marbre de ce
maître fut placé au-dessus de la porte de la sa-
cristie de l'église Saint JeanChrysostome, avec une
inscription latine à sa louange. Les œuvres im-
primées et connues de Monferrato sont celles
dont voici les titrent : 1^ Salmi concertad a 5,
6^8 voci, con violini ed or^a7»o,,lib. 1 et 2 ;
Venise, Franc. Magni, 1647 et 1050. — 2" Afo-
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MONFERRATO — MOKOIN
ietti a quattro voci, con violini e violeita^ j
lib. 1. 2, 3;ibid., 1635, 1659, 1671. — 3' Mo-
tetii concertali a b e ù voci; ibid., 1660. —
4<» Moteiii concertati a le à voci , libro i° ;
ibid., 1660, in -4*». — 5° Motetii a voce sola, vio-
lini ed organo, op. 6 ; in Venezia, presso Ca-
millo Bartoli, 1666, în-4^ — 6*» .Vo^eWi conc^-
tati a 2 € 3 voci, lib. ir ; m Venezia , app.
Fr. Magni, 1669, in-4**. — 7** Salmi concertati
a 3^ 4, 5, 6, 7, 8 voci con stromenti e senzGf
;i7).ir,op.8,ibid., l669,in-4**.— 8° Salmi brevi
a Otto pieni , op. 9 ; ibid. 1675. C'est une
réimpression. — 9** Sacri concenti ossia Mo-
tetii a vocesola, con due violini et violetta,
lib. Il**, op. 10; ibid., 1675. — 10*» Salmi con-
certati a due voci con violini ^ op. il ; ibid.,
1 176.— 1 1 *» Salmi a vocesola con violini^ lib. 1 U",
op, 12; m Veneûa, app. Gins. Sc^te, 1677.
Il y a une autre édition de 1681. — 12* Missx
ad 'usum capellarum quatuor et quinque
vocum, op. 13 ; ibid., 1677. Celte date provient
d'un cliangement de frontispice. — tz^ Salmi
concertati a due voci con violini e senza,
op. 16 ; ibid., 1676. — 14** Ântifone a vocesola
con basso continuo ed organo ^ op. t7 ; ibid.,
1678 ib'^Mofettia 2 e Svoci, lib. IIP, op. 18;
ibid., 1681. Monrerrato fut un bon musicien
qui écrivait bien , mais inférieur pour l'invention
à son mattre Rovetla , et à ses contemporains
Cavalli , Legrenzi et Ziani.
'MOXGE (Gaspard), illustre mathématicien
a qui l'on doit la création delà géométrie descrip-
tive, naquit à Beaune le 10 mai 1747. Après
avoir fait ses études chez les PP. de l'Oratoire de
sa ville natale età Lyon, il fut employé à des tra-
vaux de fortifications, où il se fit remarquer par
son élégante manière de dessiner les plans , et
devint successivement professeur suppléant de
mathématiques et professeur titulaire de phy-
sique à l'école de Mézières. Mais bientôt , don-
nant l'essor à son génie, il jeta les premiers
fondements de la science qui l'a immortalisé , en
généralisant par des principes féconds les procé-
dés graphiques de la coupe des pierres , de la
charpente et des autres parties de constructions
géométriques qu'on enseignait alors dans les
écoles d'artillerie, du génie et de la marine.
Après avoir lutté longtemps contre la routine
qui repoussait ses découvertes , il attira sur lui
l'attention du monde savant , se fixa à Paris et
devint successivement professeur h l'école d'iiy-
drodynamiqae du Louvre, examinateur des
élèves de la marine, membre de l'Académie des
sciences, piiis^ après la révolution , ministre de
la marine,) professeur à l'École normale et à
l'École polytechnique, commissaire du gouverne-
ment en Italie, de la commission des sciences
de Texpédition d'Egypte , sénateur et comte de
l'empire. 11 mourut à Paris le 28 juillet 1818.
Comme la plupart des grands géomètres do dii-
huitième siècle , il s'occupa du problème de la
corde vibrante ; mais , suivant la direction de
son génie, il en donna la solution par une cons-
truction géométrique. Supposant qu'une corde
vibrante , placée horizontalement pour plus de
simplicité , soit pincée dans une direction verti-
cale , et que le plan se meuve selon une direc-
tion perpendiculaire , il a démontré que la corde
doit décrire , par son double mouvement de si-
bralion et de translation , une surface doot les
sections, faites par des plans parallèles ao pre-
mier, donnent pour chaque instant la figure de la
courbe. Monge a exécuté cette surface dont le
modèle se trouve à l'École polytechnique. Ama-
teur passionné de musique , il avait profité de
sa mission en Italie pour faire faire à Venise des
copies des œuvres de tous les anciens maîtres
de la chapelle de Saint-Marc , et en avait empli
des caisses qu'il confia aux soins du célèbre
violoniste Kreutzer, voyageant alors en Italie;
mais celui-ci négligea sa mission, et quand
l'armée française fut forcée d'opérer sa retraite,
les caisses tombèrent au pouvoir des alliés et
furent transportées en Angleterre.
MONGEZ (Antoine), né à Lyon, en
1747, entra fort jeune dans Tordre des GénoTé-
fains. Mommé, sous le gouvernement du direc-
toire, un des administrateurs de l'hâtel des
monnaies de Paris , il a conservé cette place
jusqu'en 1827. A l'époque de la formation de
rinstitnt, il fut appelé dans la classe de litté-
rature ancienne. Éliminé de ce corps en 1S16, 0
y e«t rentré deux ans après.Ii est mort le 30 juillet
1825. Au nombre des mémoires que ce savant a
fait insérer parmi ceux de l'Académie des inscrip-
tions et belles-lettres, on remarque ceux-ci :
1** Rapport sur les moyens de faire entendre les
discours et la musique des fiâtes nationales par tous
les spectateurs, en quelque nombre qu'ils puissent
être ( Anciens Mémoires de l'Institut nationalj
classe de littérature et beaux-arts, t. III,
1801). — 2^ Mémoire sur les harangues attri-
buées [>ar les anciens écrivains aux orateois,
sur les masques antiques, et sur les moyens
que l'on a cru avoir été employés par les ac-
teurs, chez les anciens, pour se faire entendre de
tous les spectateurs ( ibid., tome IV, 1803 ).
MONGIN ( CuABLES-FRAMçois-JoecPH), pro-
fesseur de musique à Besançon^ né dans le
département du Doubs en 1809, est auteur d'un
ouvrage intitulé : Nouvelle Méthode élémenr
taire pour V enseigne fiient duplain^chantel
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MONGIN — MONNAIS
173
thi chant musical , suivi d'im recueil de mo-
kfSi Paris, Hachette, 1836, in-S'' de 120 pages.
M. Mongin, qui a eu pourcolialroiateur M. Ber-
ikioty inconnu dans ie monde musical, est mort
à Besançon , au mois d^octobre 1861 , à Tàgedc
cinquante-deux an?.
MOKGIN (Mlle Marie-Louise), est née le
H juin 1841 à Besançon, où^on père exerçait la
profession d*aYocat . A Tâge de quatre ans sa mère
lui donna les premières leçons de musique et de
piano; elle eut ensuite pour professeur M. Ron-
canlio, organiste de Téglise Saint- Pierre. Une in*
telligcnced*élite ainsi que Tapplication aux éludes
fe manifestèrent de bonne heure chez la jeune
Marie, et ses progrès furent rapides. Elle était
À peine âgée de onze ans lorsque, par une heu-
reuse inspiration, ses parents se décidèrent à
venir habiter Paris pour qu'elle pût recevoir
1rs leçons des meilleurs professeurs. Au mois
de janvier 1853, Mli« Mongin entra au Conser-
vatoire, dans la classe de piano de M*"* Far-
renc, et dep«iis lors elle se distingua constamment
par la douceur de son caractère, son zèle et son
assiduité. Kn 1855 elle remporta le deuxième
prix de solfège et le premier Tannée suivante.
£n 1859 le premier prix de piano lui fut décerné,
et, enfm, en 1861, elle obtint le premier prix
d'harmonie, après quelques années d'études, dans
h classe de M. Bienalmé.
Habile virtuose, grande musicienne et lectrice
de premier ordre, cette jeune artiste a fait- une
itude approfondie des compositions des auteurs
Massiques et de celles des plus célèbres claveci-
nistes des seizième, dix-sepiièmc et dix-huitième
siècles. Toutes les fois qu'elle a fait entendre en
public les œuvres qui forment la belle collection
intitulée Le Trésor des pianistes, que publient
en re moment (1863) M. et M"* Farrenc,
M'ie Mongin a obtenu les plus brillants succès
d le suffrage' des connaisseurs.
MOIVIGLIA ( JE4ff-ANDRÉ), compositeur
dramatique, né à Florence dans la première
moitié du dix-septième siècle, est connu par les
opéras suivants -A'* Il Teseo^ représenté à Dresde,
en 1667. — 2" Giocasta, drame, à Dussel-
doff, en 1696.
MO^IOT (Jean), poète et musicien du
trezième siècle, était né à Arras et fut con-
temporain de saint Louis. On ignore si le nom
de MoTùot était celui de sa famille, on si c'est
un «obhquet qui signifie petit moine. Le ma-
nuscrit de la Bibliothèque impériale de Paris ,
(^)té 1172 (ancien fonds), contient quatorze chan-
sons notées de sa composition.
MOiKIOT (Jean ) , contemporain du pn^cé-
dtnt, est connu sous le nom de Moniot de
Paris, parce quMI était né dans cette ville. Il
était aussi poète et musicien. On trouve sept
chansons notées de sa composition dans un
' manuscrit coté 65 ( fonds de Cangé ), à la biblio-
thèque impériale.
MONN ( Matthied-Jean ) , compositeur, que
Gerber croit avoir vécu à Vienne vers la fin du'
I dix-huitième siècle, est connu par Tindication de
' nombreux ouvrages manuscrits, dans ie cata-
I logue de Traeg (Vienne, 1799). En Yoici la
I liste : 1** Instruction sur la basse continue —
I 2° Oratorio intitulé : Entretiens salutaires, —
j 3» Prières. — 4° Requiem à 4 voix , 2 violons et
; orgue. ^ 5^ Messe à 4 voix et 4 instruments.
— 6** Messe à 4 voix et à grand orchestre. —
I 7° Chœurs et motets à voix seule. — 8® Six
I symphonies pour l'orchestre. — 9"* Un concerto
, pour violon. — 10^ Un idem pour Tioloncelle. —
I 1 1 ^ Dix-huit quatuors pour 2 violons, alto et kuisse.
— 12**Quinzedivertissementspourles mêmes ins-
truments. —13° six trios pour 2 violons et basse.
— 14° Trois idem pour flûte, alto et t>asse. —
15° Trois idem pour flûte, violon et basse.— 16° So-
nates pour violon et basse. -* 17° Musique mili-
taire à 10 parties. — IS"" Douze concertos pour ie
clavecin avec accompagnement. — 19° Trente
divertissements pour clavecin seul. — 20° Six
sonates idem. — 21° Diana e Aviore , opéra.
MOîMNAIS ( Guillaume- ÉDouARD-DésiRÉ) ,
littérateur français et amateur zélé de musique ,
est né à Paris, le 27 mai 1798. Après avoir ter-
miné ses études et fait un cours de droit, il fut
reçu avocat en 1828; mais il préféra la littérature
au barreau, et les mémoires à consulter cédèrent
le pas aux vaudevilles et aux comédies. Ses pre-
miers travaux pour ie théàlre datent de 1826; il
eut pour collaborateurs dans ces légères pro-
ductions Dartois, Paul Dnport, Saint-Hilaire et
Vulpian. Les ouvrages donnés par lui à divers
théâtres sont : ^f^di ou l'Abdication d*une
femme. -— Le Futur' de la Grande Maman. —
La Première Cause. — La Contre-Lettre. —
Les Trois Catherine. — La Dédaigneuse. —
Le Chevalier servant. — Un Ménage pari^
sien. — Deux Filles à marier. —La Dame
d'honneur. — LeCent-Suisse (à l'Opéra-Comi-
que).— Sultana (idem). Dans une direction plus
sérieuse M. Monnaisprit partatlx ouvrages de Mar-
changy et de Tissot, de l'Académie française, et
dirigea les Éphémérides universelles (Paris,
1828-1833, 13 vol. in-8'), dont il fut aussi un des
principaux rédacteurs. Dès 1818, -M. Monnais
avait fait les premiers essais de sa plume dans
divers journaux auxquels il fournissait des ar-
ticles sans être attaché spécialement à aurun ;
maià au mois de juillet 1832 il entra au Cour-
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i74
MONNAIS — MONPOU
rier français^ comme rédacteur <hi feuilleton de«
théâtres. Au mois de novembre 1839, il fut nommé
directeur adjoint de POpéra. Depuis 1840 il a le
titre et les fonctions de commissaire du gonver-
nement près des théâtres lyriques et du Conserva-
toire ; comme tel, il a pris part À tous les travaux du
comité d^eoseignement de cette école. Depuis 1835,
M. Monnals est un des rédacteurs principaux de
la Revue et Qazette musicale de Paris, où ses
articles sonl signés du pseudonyme Paul Smith,
Il y a publié en feuilletons des nouvelles ou ro-
mans dont les sujets se rattachent à la musique,
et qui ont été réunis ensuite en volumes ; tels
sont : 1* Esquisses de la vie d*artiste (Paris,
1844, 2 vol. in-8^). — V PortefeuiHe de deux
cantatrices (Paris, 1845, in-8*). — 3*2^ sept
Notes de la gamme { Paris, 1846, in- 8*). Sous le
même pseudonyme paratt aussi cha()ue année,
dans le même journal, une revue annuelle de tous
les événements musicaux, de quelque genre que
ce soit. Enfin, M . Monnats y est chargé de rendre
compte des ouvrages représentés à TAcadémie
impériale de musique (TOpéra), ainsi qu'au
Théâlre Italien. Sa critique se distingue par la
l)ienveii lance, l'esprit et la politesse. M. Mounais
a fourni quelques articles de critique musicale à
la Revue contemporaine, sous le pseudonyme
de Wilhelm, Dans les années 1851, 1863, 1859
et 1862, ce littérateur distingué a été chargé d'é-
crire les poèmes des cantates pour les grands con-
<ours de composition musicale à TAcadémie des
beaux-arts de llnstitut; ces cantates ont pour ti-
tres : i^e Prisonnier; Le Rocher d'Appentel; Sa-
jazet et le Joueur de flûte,' Louise de Mézières.
MONNET (Jean), né à Condrieux ^ près
de Lyon , demeura jusqu'à l'âge de quinze ans
chez un oncle qui négligea son éducation au
point que, parvenu à cet âge, il savait à peine
lire. Il se rendit alors à Paris, et fut placé dans
la maison de la duchesse de Berry (fille du ré-
gent), qui lui donna quelques maîtres d'agré-
ment; mais ayant perdu sa bienfaitrice , le 20
juillet 1719, il se trouva sans ressources, et
mena pendant plusieurs années une vie dis-
sipée et orageuse. Enfin, en 1743, il obtint le
privilège de TOpéra- Comique , mais il ne le
garda pas longtemps. En 1745 il était directeur
du théâtre de Lyon, et, en 1748, d'un théâtre
français à Londres. De retour à Paris, il reprit, i
en 1752, la direction de l'Opéra -Comique, et la
garda jusqu'en 1758. Ce fut sous sa direction ,
que ce spectacle prit du développement, et cessa
d'être un théâtre de vaudeville. Favart, Se- |
daine, Dauvergne, Philidor et Duni préparè-
rent, par leurs ouvrages, les Français, à en-
tendre de la musique plu» forte et plus drama-
tique, et Ton ne peut nier que Monnet n'ait
beaucoup contribué à cette révolution. Il est
mort obscurément à Paris, en 1785. On a de
lui: Anthologie française, ou chansons
choisies depuis le treiûème siècle jusqu *à pré-
seni; Paris, 1765, 3 vol. in-8^y avecles sirs
notés. On trouve en tête du recueil une préface
ou Mémoire historique sur la chanson, qoi
est de Meusnier de Querlon. Ce recueil est esti-
mé. Un quatrième volume, donné comme sup-
plément, est intitulé : Choix de chansons
joyeuses; Paris, 1765, in-8''. On trouve des
renseignements sur la vie aventureui^ de
Monnet dans un livre intitulé : Supplément a\s
Roman Comique, ou Mémoires pour servira
la vie de Jean Monnet ^ Paris, 1722, 2 vol.
in-12 , avec le portrait. Cet ouvrage est éeiit
par Monnet lui-même.
MOXNIOTE (D. JBAif-FnAifçois), ouMO-
NIOT, bénédictin de Saint-Gerroain-des-Piés,
né à Besançon, en 1723, mourut à Figery, près
de Corbeil, le 29 avril 1797. Oo lui a attribué
VArt du facteur d^orgues, publié sous le nom
de Dom Bedos de Celles ; mats j'ai démontré, à
Tarticle de celui-ci, que cette tradition n'est
pas fondée.
MONOPOLI (Jacques). Voye». INSAN-
GUINE.
MONPOU ( Hippoltte) , compositeur dra-
matique, né à Paris le 12 janvier 1804 , entra
dans la maîtrise de Téglise métropoUtaioe de
cette ville à l'âge de neuf ans , conmie enfant
de chœur, et y apprit les éléments de la musique
sous la direction de Desvigne {vog. ce nom).
Plus tard, Choron l'admit au nombre des
élèves de l'école qu'il venait de fonder (1817),
et le choisit deux ans après pour remplir le
fonctions d'organiste à la catliédrale de Tours,
quoique Monpou fût à peine entré dans sa sei-
zième année. Incapable d'occuper cette place, il
fut bientôt cont^édié , revint à Paris, et rentra
dans l'école de Choron , où il eut l'emploi de
répétiteur- accompagnateur. Cependant lecteur
médiocre, pianiste inhabile, et fort ignorant
dans la science de l'harmonie , il nVait rien
de ce qu'il fallait pour un tel emploi ion-
qu'il lui fut confié; toutefois, incessamment en
exercice avec ses condisciples, parmi lesquels
on remarquait MM. Dnprex, Boulanger, Scudo,
Vachon, Renaut, Canaplcs, Wartel, et se li-
vrant sans relâche à Tétude des partitions des
grands maîtres italiens, allemands et français,
il acquit par degrés des connaissances pratiques
qui suppléaient à l'instinct, lent à se développer
en lui, et aux défauts d'une éducation première
mal fhite.
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MONPOU
175
En 1822, Taufeur de cette notice fut prié par
Clioron de faire dans son école un cours dMiar-
inonie pour les élèves qui viennent d'élre
nommés. Monpou en suivit ies leçons avec as-
siduité, mais ses progrès étaient aussi lents
et pénibles que ceux de Duprez étaient rapides.
Les concerts de musique ancienne qui com-
mencèrent en 1828 dans cette même école,
connue alors sous le nom d'Institution royale
de 7nusique religieuse , Tournirent à Monpou
de fréquentes occasions de remplir ses fonc-
tions d'accompagnateur devant le public , et lui
firent acquérir Taplomb qui lui manquait aupara-
vant. Les événements politiques de 1830 ne firent
pas seulement cesser ces intéressantes séances ,
mais ils compromirent Texistence de Pécole à
laquelle Choron avait consacré ses dernières
années , et finirent par en amener la dissolution»
Jeté tout h coup par ces événements dans un
monde qu'il ne connaissait pas , et passant de
la vie contemplative d'une sorte de Thél>aïde,
à TAge de près de trente ans, dans Peiis-
lence agjt^ d'un artiste qui cherche dn pain et
de la renommée, Monpou semblait à ses amis
i'Iiomme le moins propre à atteindre ce double
but. Son. extérieur ne prévenait pas en sa fa-
veur; ses manières incultes repoussaient la
sympathie. Néanmoins, au grand étonnement
de ceux qui le connaissaient , sa fortune d'ar-
tiste fut assez rapide. En dépit des études classi-
ques qui avaient occupé toute sa jeunesse , il se
passionna tout à coup pour le romantisme,
dont on fai&ait alors beaucoup de bruit, et
s'enrôla parmi les novateurs qui rêvaient une
transformation de l'art. Ses premiers ouvra-
ges furent des liallades et des romances. Dès
1828 il avait produit un gracieux nocturne à
trois voix sur les paroles de Béranger : Si
fêtais petit oiseau, et ce premier essai avait
été suivi de quelques jolies chansonnettes;
mais ce fut sa romance de VÀndalouse, pa-
roles d'Alfred de Musset, qui fut le signal de
la nouvelle direction donnée à ses idées, et
qui commença la popularité dont il jouit pen-
dant quelques années. Le lever, Sara la Bai»
gneuse, Madrid, la chanson de Mignon, le
Fou de Tolède , et beaucoup d'autres petites
P'èces se succédèrent rapidement , et eurent du
retentissement parmi les adeptes de Técoie h
laquelle il s'était affilié. Il y a dans tout cela
une originalité incontestable; mais une origina-
lité bizarre , qui ne connaît d'autres règles que
celles de la fantaisie. Des passages empreints de
grâce et de sensibilité y sont répandus , çk et là ;
mais Monpou se li&te d'abandonner ces idées
naturelles pour se jeter dans des extravagances.
, Il semble se persuader que le génie ne se mani«
feste que par l'insolite. Sa phrase e.st mal faite ;
son rhyllime est boiteux ; sa cadence tombe
souvent à faux. Soit par ignorance, soit par
système, il prodigue dans son harmonie des
successions impossibles , au point de vue <le la
^ résolution des dissonances , de lit modulation et
I de la tonalité. Mais ces défauts , qui révoltaient
le sentiment des musiciens, étaient précisément
. ce qui obtenait du succès dans le monde à part
I qui avait entrepris la déification du laid,
I En 1835 , Monpou osa aborder la scène et faire
représenter au théltre de rOpéra-ComIque Les
deux Reines, petit ouvrage en un acte dont
Soulié lui avait donné le livret. Cette témérité
ne fut pas justifiée par .le mérite de l'ouvrage ,
mais par le succès. Non-seulement tous les dé-
fauts de la manière du compositeur s'y trou-
vèrent réunis; non-seulement il y fit preuve
d'une impuissance complète à se servir de Tins-
trumentation ; non-seulement la forme de la
plupart des morceaux de son ouvrage était
défectueuse, mais Toriginalité qu'on avait par-
fois remarquée dans ses mélodies lui fit ici dé-
faut. Les réminiscences et les idées vulgaires
s'y présentaient à chaque instant Un joli chœur,
une romance ( iid^eu^ mon beau navire) furent
les seules choses qui échappèrent au naufrage
de cette informe production. Le Luthier de
Vienne , autre opéra en un acte, joué au même
théâtre, en* 18S6, fit voir dans la facture de
Monpou quelques progrès depuis son précédent
ouvrage. On y remarqua un joli duo et la
ballade du Vieux chasseur, que le talent de
M""* Damoreau rendit populaire. Piquillo,
œuvre plus importante, en 3 actes, fut jouée
vers la fin de 1837 , et fit constater de nouveaux
progrès dans le talent de Monpou. Alexandre
Dumas était l'auteur du livret de cet opéra. Le
compositeur n'y avait pas renoncé à ses habi-
tudes de décousu dans les phrases , et ^a ma-
nière d'écrire sentait toujours le musicien in-
complet; mais des idées originales étaient ré-
pandues dans les deux premiers actes. Les pro-
portions du finale du second acte s'étaient
trouvées au-dessus des forces de l'artiste, et
le troisième acte était faible et négligé. Un Conte
d'autrefois et le Planteur, joués à l'Opéra-Co-
mique en 1839, où Ton retrouvait les formes
mélodiques et les excentricités du compositeur,
parurent monotones, firent peu d'impression
dans leur nouveauté, et furent bientôt oubliés.
Vers la fin de la même année, Monpou donna
au théâtre de la Renaissance la Chaste Suzanne,
opéra en quatre actes. On y remarqua , comme
dans tous ses autres ouvrages, l'instinct du
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176
MON POU — MONSIGNY
compositeur de romances , et l'absence des qua-
lités du musicien férieux. Cependant un air de
basse et celui de Daniel, an troisième acte, sont
mieux conduits et développés que ce qu'il avait
écrit précédemment. L'instrumentation de cet
opéra était la partie faible, comme dans toute la
musique dramafique de Monpou.
Depuis longtemps il désirait obtenir un livret
d'opéra de Scribe, auteur aimé du public et
qui avait fait la fortune de plusieurs composi-
teurs. Il obtint enfin cet ouvrage ; mais en le lui
confiant, le directeur de ropéra«€omique lui im-
posa la condition d'un dédit de 30,000 francs
dans le cas où il ne livrerait pas le manuscrit de
sa partition à la fin du mois d'août 1841. Mon-
pou travailla avec ardeur, et déjà il avait écrit
deux actes; mais la fatigue se fit sentir, et bien-
tôt une inflammation d'entrailles et d'estomac se
déclara. Les médecins ordonnèrent le repos et le
changement de climat : l'artiste s'éloigna de Paris
et se dirigea vers la Touraine ; mais arrivé à La
Ciiapelle Saint-Mesmin, sur les bords delà Loire,
son état devint si alarmant^ que sa famille le ra-
mena à Orléans pour avoir le secours des méde-
cins. Leurs soins ne purent empêcher les progrès
du mal, et le 10 août 1841, Monpou mourut dans
celle ville, à Page de trente-sept ans. Sa veuve
voulut ramener ses restes à Paris ; une messe de
Requiem en musique fut célébrée à l'église de
Saint-Roch, et Tartisle fut inhumé avec pompe
au cimetière du Père-Lachatse. /
MOîKRO (Henri), fils d'un musicien de Lin-
coln^ est né dans cette ville en 1774. Apràs avoir
fait ses premières études musicales comme enfant
de chœur à l'église cathédrale, il reçut des le-
çons de piano d'Ashley^ puis .se rendit à Londres
où il devint élève de Dflssek et de Corri. En
1796 il fut nommé organiste à Newcastle, et
ne quitta plus celte ville, où il était encore en
1824. On a gravé à Londres plusieurs ouvrages
de sa composition : entre autres, ui\e sonate pour
piano ti violon, un air varié, et un rondo.
MONSERRATE (André DE) , né en Cata-
logne dans la seconde moitié du seizième siècle,
était en 1614 chapelain de l'église paroissiale
Saint- Martin, à Valence. On a de lui un bon traité
du cliantecclé.siastique en langue espagnole, sous
ce titre : Arts brève y compendiosa de los dif-
ficuUadesquese ofrecenen la musicapratica
del cantollano, Ditigidaala purissima Vir^
gen Maria madré de Bios y senora nuesira.
En Valencia, en casa de Pedro Patricia Mey,
1614, in-4^ de 124 pages.
MO\SIGKY (Pierre- Alexandre), compo-
siteur dramatique, issu d'une famille noble, na-
quit le 17 octobre 1729, à Faiiquemberg, bourg
du Pas-de-CalaiSj près de Saint-Omer. Son père
ayant obtenu un emploi dans celte ville, lui (il
faire ses études littéraires au collège des jésuites.
Doué d'un heureux instinct pour la musique, le
jeune Monsigny cultivait cet art dans tous les ins- !
tants de repos que lui laissait le travail des clas-
ses. Son instrument était le violon : il acquit plu>
tard une habileté remarquable sur cet instiumeut,
et s'en servit toujours pour composer. Il perdit
son père peu de temps après avoir achevé »€$
cours. La nécessité de pourvoir aux inorens
d'existence de sa mère, d'une sœur et de jeune»
frères,dont il était l'unique appui, lui imposa ro>
hligation d'embrasser une profession lucratire :
il se décida pour un emploi dans la finance qui,
alors comme aujourd'hui^ conduisait rapideioeol
à la fortune quand on y portait l'esprit des affaires.
En 1749 il alla s'éUblir à Paris, où il obtint une
position avantageuse dans les bureaux de la comp-
tabilité du clergé. L'amabilité de son caractère lui
avait fait de nombreux et puissants amis quiVai-
dèrent à placer ses frères, et à procurer à $&
mère, à sa sœur une aisance suffisante. Plus tard
ses protecteurs le firent entrer dans la maisoo
du duc d'Orléans, en qualité de maître d'iiùtel.
Il y passa paisiblement près de trente années,
et puisa dans la haute soci été qu'il y voyait noe
élégance de manières qu'i 1 conserva jusqu'à ses
derniers jours. Depuis son arrivéeà Paris, il avait
négligé la musique : ce fut en quelque sorte le
hasard qui le ramena vers l'art et qui fit de lai
un compositeur d'opéras. Il assistait enl7&4à
une représentation de la Servante inaùresie^
de Pergolèse ; l'effet que produisit sur lui cette
musique d*un style alors nouveau fut si vif,
que dès ce moment il se sentit tourmenté du
besoin d'écrire lui-même de la musique de théâ-
tre. Mais son éducation musicide avait été si faible,
si négligée, qu'il n'avait pas les plus légères no-
tions d'harmonie, d'instrumentation, et qu'il avait
même beaucoup de peine à faire le calcul dei
valeurs de notes pour écrire les mélodies que son
instinct lui suggérait. Cependant, entraîné par son
goût pour la musique d'opéra- comique, il prit on
maître de composition. Ce fut Gianotti {voy^'^
ce nom) qui lui enseigna les éléments de l'iiar-
monie par les principes de la basse fondamentale.
Cinq mois de leçons suffirent à Monsigny pour ap-
prendre ce qui lui semblait nécessaire pour écrire
les accompagnements d'un air d'opéra. Après
quelques essais informes, il parvint à écrire «a
partition des Aveux indiscrets, opéra-comique
en un acte, qu'il fil représenter au théâtre de la
Foire, en 1769. Il était alors âgé de trcnle ans.
Le succès de cet ouvrage l'encouragea; cependant
il crut devoir garder l'anonyme, à cause de m
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MONSIGNY
177
p:)3i(ion dans la inaiM>n d*Orléans. En 1760 il
donna au même théftlre le MaÛre en Droit et
le CacU dupé, La verve comique qui brille dans
ce dernier ouvrage fit dire au poëte Sedaine,
après avoir entendu le duo du Gadi et du Tein-
turier : Voilà mon homme! EnefTet, il se lia
avec Monsigny et devint son collaborateur dans
plusieurs drames et opéras-comiques, parlicu-
iièrement dans celui qui a pour titre : Onne $*a'
vise jamais de touty joli ouvrage de Tanden
style^ représenté à l'Opéra- Comique de la foire
Saint-Laurent, le 17 septembre 1761. Cette pièce
fut la dernière qu'on joua à ce théfttre, qui fut
fermé sur les réclamations de la Comédie italienne,
dont la jalousie avait été excitée parles succès de
Monsigny. Les meilleurs acteurs de TOpéra-Co-
mique, parmi lesquels on remarquait Clairval et
Laruette, entrèrent à la Comédie italienne. C'est
pour ces deux théâtres réunis en un seul que
Monsigny écrivit ses autres opéras, où sa manière
s'agrandit, le Roi et le Fermier^ en 3 actes, fut
joué en 1762. Dans cette pièce, le talent du com-
positeur pour l'expression pathétique se révéla
au public et à lui-même. Rose et Colas, opéra-
comique en un acte, parut en 1764. Aline, feine
de Golconde, en trois actes, fut joué à TOpéra
deux ans après; puis Monsigny donna à la Co-
médie italienne, en 1768, Vile sonnante, opéra-
comique en trois actes; en 1769, le Déserteur,
drame en trois actes, où son talent atteiguit sa
plus haute portée; le Faucon, en 1772; to Belle
Arsène ( 3 actes), en 1775; Ze Rendez-vous bien
employé (un acte), en 1776; et Félix ou V En-
fant trouvé, drame en 3 actes, en 1777. Ce fut
son dernier ouvrage. Toutes les partitions de ces
opéras ont été publiées à Paris.
Quoiqu'il n^eût connu que des succès, Monsigny
n'écrivit plus de musique après Félix. Il avait
en manuscrit deux^'opéras en un acte intitulés
Pagamm de Monègue^ et Philémon et Baucis ;
mais ces ouvrages étaient déjà composés vers
1770. J*ai connu cet homme respectable, et«ie
lui ai deoiandé en ISIO, c'est-à-dire trente-trois
ans après la représentation de son dernier opéra,
s'il n^avait jamais senti le besoin de composer
depuis cette époque : Jamais, me dit-il ; deptUs
le jour où j'ai achevé la partition de Félix,
la musique a été comme morte pour moi : il
ne m'est plus venu une tefe^. Cependant il avait
conservé une rare sensibilité jusque dans l'âge le
plus avancé. Choron nous en fou mit une preuve
singulière dans Tanecdote suivante : « Il faut que
« la sensibilité de ce compositeur ait été bien vive,
« pour qu'il en ait autant conservé à l'àgc de
« quatre- vugt-deux ans. Dernièrement, en nous
« expliquant la manière dont il avait voulu rendre
BIOGR. UNIV. DES MUSICIENS. — T. VI.
« la situation de Louise (dans le Déserteiiir),
« quand elle revient par degrés de son évanouis-
R sèment, et que ses paroles étouffées sont con-
« pées par des traits d^orchestre, il versa des lar-
« mes, et tomba lui-même dans Taccablement
« qu^il dépeignait de la manière la plus exprès-
«( sive. » Cette sensibilité fut son génie, car il lui
dut une multitude de nnélodies toudiantes qui
rendront dans tons les temps ses ouvrages dignes
de Tattention des musiciens intelligents. Grimm
a dit : M, de Monsigny n*ese pas musi'
cien (1). Non, sans doute, il ne l'est pas comme
nous; sa pensée h^est pas complexe; la mélodie
l'absorbe tout entière. Sa musique n'est pas une
œuvre de conception : elle est toute de sentiment
Monsigny est musicien comme Greuze est peintre.
Il est original, ne tire que de lui-même les chants
par lesquels il exprime le sens des paroles et les
mouvements passionnés des personnages; il y a
de la variété dans ses inspirations et de la vérité
dans ses accents. Des qualités si précieuses ne
peuvent-elles donc faire oublier rîuhabileté de cet
artiste d'instinct dans l'art d'écrire? Il ne man*
quaitpas d'un certain sentiment d'harmonie, mais
il ne faut pas chercher dans sa musique un mé-
rite de facture qui n'y existe pas, qu'il n'aurait
pu acquérir avec des études aussi faibles que les
siennes, et qui d'ailleurs ne se trouve dans les
productions d'aucun musicien français de son
temps, à l'exception de Philidor.
Monsigny, qui avait échangé depuis plusieurs
années sa position de maître d'hôtel du duc d'Or-
léans pour celle d'administrateur des domaines
de ce prince et d'inspecteur général des canaux,
avait perdu ces places à la Révolution, ainsi qu'une
partie de sa fortune. Connaissant l'état de gêne
où l'avaient jeté ces événements, les comédiens
sociétaires de l'Opéra-Comique lui accordèrent,
en témoignage de reconnaissance, pour les suc-
cès qu'il leur avait procurés, une pension via-
gère de 2,400 francs, en 1798. Après la mort de
Piccinni, en 1800, il le remplaça dans les fonctions
d'inspecteur de l'enseignement au Conservatoire
de musique : mais il comprit .bientôt qu'il lui
manquait les qualités nécessah'es pour cet emploi,
et deux ans aprè^i il s'en démit. Successeur de
Grétry à la quatrième classe de rinstitut,en 1813,
il obtinten 18161a décoration de la Légion d'hon-
neur; mais, parvenu à une extrême vieillesse,
il ne jouit pas longtemps de ces honneurs, car
il mourut à Paris le 14 janvier 1817, à l'âge de
quatre-vingt-huit ans. On a sur Monsigny une
notice biographique lue à la séance publique de
l'Académie des beaux-arts de l'Institut, le 3 oc-
(i) Correspondanco littéraire, Lellre du !«' déccmhre
17«2; tome III, p. 166, édit. de 1819.
12
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178
MONSIGNY — MONTANOS
tobre 1818, par M. Qiiatrfimère do Qaincy, et pu-
bliée sous le titre de Notice historique sur la vie
et les ouvrages de Monsigny (Paris, Firmin
Didot, 1818, in-4^ de U pages); une autre notice
par M. Bédouin (F. ce nom), sous le litre d*^-
loge de Monsigny (Paris, 1820, in-8''). Enlin,
M. Alexandre, littérateur peu connu, a publié un
Éloge historique de P. À. Monsigny, couronné
par V Académie d'Arras; Arras, 1819, in- 8**.
MONTAG ( Ernest), pianiste et compositeur,
néTers 1814 à Blankenhain, près de Weimar, a
fait son éducation musicale sous la direction de
Tœpfer ( voy. ce nom), organiste de Téglise prin-
cipale de cette Tille. De rares dispositions et de
bonnes études en firent un artiste distingué. Pen-
dant plusieurs années il se lina à l'enseignement
du piano à Weimar et 8*y fit ente.idre dans des
concerts, ainsi qu*à Jena. En l'846 il obtint le litre
de pianiste de la cour; mais il parait s*ètre fixé
postérieurement à Rudolstadt. Le docteur K.
Stein a publié, au mois de mars 1842, dans la
Gazette générale de musique de Leipsick, une
analyse élogieuse du talent de cet artiste, dont on
a publié : 1^ Capriccio pour le piano, op. i ;
Leipsick, Hofmeister. -^ 2^ Trois Lieder sur la
poésie de H. Heine, à toîx seule avec accompa-
gnement de piano, op. 2; Rudolstadt, Millier. —
3*^ Études pour le piano, op. 3 ; ibid. — 4** Mélo-
dies sans paroles pour le piano ; op. 4; ibid.
MONTAGNANA. (Rinaldo DA), musicien
italien du seizième siècle. Il est Traisemblable que
Montagnana est le npm du lieu de sa naissance;
soit qu^il ait vu le jour dans la ville ainsi appelée
des États de Venise, soit qu'il ait tiré ce nom d'un
bourg du duché de Modène. lïtna/elo n'est qu'un
prénom. L'artiste dont il s*agit était de noble ex-
traction puisqu'il est appelé Don Rinaldo au seul
ouvrage par lequel il est connu et qui , a pour
titre : Délie Canzone di Don Rinaldo da Mon-
tagnana con alcuni madrigali ariosi a quat-
tro voci libro primo, aggiuniovi anchora una
canzon di fra Daniele Vicendno, In Vine-
gia^ appresso Girolamo Scotto, 1555, in-4°obl.
MONTAGNAT ( ....), médecin, né h Am-
herieux , dans le Bugey, au commencement du
dix-huitième siècle, se rendit jeune à Paris et y fit
ses études sous la direction de Ferrein. Son pre-
mier écrit fut une thèse dans laquelle il exposait
le système de oe savant médecin concernant le
mécanisme do la voix humaine; elle a pour titre :
Quœstio physiotogicoy an vox Humana a fidi-
hus sonorisplectro pneumalico modsoriatur ;
Paris, 1744, in-4<*. On trouve une analyse de
celte thèse dans le Journal des Savants, de
la même année. Après que Ferrein eut expliqué
lui-même son système dans les Mémoires de
l'Académie des sciences, il fut attaqué par dciiv
autres médecins nommés Bertin et Burhn.
Montagnat prit avec chaleur la défense de sod
nuittre dans ces écrits intitulés : Lettre à
M. l'abbé Defontaines, en réponse à la criU-
que de M. BurUm du sentiment de M . Ferrein
sur la formation de la voix; Paris, 174à,
in- 12. — 2® Éclaircissements en formé de
lettres à M, Berlin^ au sujet des. découvertes
que M. Ferrein a faites du mécanisme de
la voix de Vhomme; Paris, David, 1746,in-i2.
MONTANARl (GcRMiNiANo), astronome et
professeur de mathématiques, naquit à Modèoe
en 1632. Après avoir fait ses éludes à Florence^
il voyagea en Allemagne, où il fut reçu docteur en
droit, puis retourna à Florence, et y exerça la
profession d'avocat. Plus tard il fut astronome
des Médias, professeur de mathématiques à Bolo-
gne, et enfin, en 1674, professeur d'astronomie à
Padoue. Il mourut dans cette ville le 13 octo-
bre 1697. Au nombre de ses ouvrages, on trouve
celui qui a ponr titre : La Tromba parlante;
discono accademim sopragli effetti délia
tromba da parlar da lontano, con altreconsi-
derazioni sopra la natura del suono e deïï
écho ; Guastalla , 1678, in-4'' {Voyez MoauiiP.)
MO\TAi\ARl (François), violoniste dis-
tingué, naquit à Padoue vers la fin du dix -sep-
tième siècle. En 1717 il se fixa à Rome et fut al-
taché à la basilique de Saint-Pierre du Vatican, en
qualité de premier violon solo. Ilmoorut enl730.
On a publié à Bologne de sa composition douze
sonates pour violon , qui ont été réimprimées à
Amsterdam', et qu'on a arrangées pour la flûte.
MONTANELLO ( BàRTOLOMEO ) , pseudo-
nyme. Voyez CALVI (Girolamo).
MONTANOS (François DE), musicien 4!S-
pagnol , né dans la seconde moitié du seizième
siècle, eut une charge ecclésUtsUque à l'église de
Valtadolid. On a de lui un traité de plain-cliant
intitulé : Artê de canto Uano; Salamanque,
I6é0, in-4''. Il a été publié nne deuxième édition
de cet ouvrage, avec des augmentations par
D. Joseph de Terres ; Madrid, 1728, in-4'*. U
troisième édition a pour titre : Arte de canio
llano , con enionaciones comunes dé coro, y
altar, yotras cosas diversas, como se vera
en la tabla, composta por Francisco de Mon-
tanos, y corregido y emendado por Sébastian
Lopes de Velasco, capellan de Su Mt^festad,
y maestro de su real capella de la Descalsas:
en Zaragoza (Saragosse), en la imprenta de
Francisco MorenOy anno 1756, în-4' de 166
pages. On a aussi de Monlanos un traité général
de la musique intitulé : Arte de Musicatheorica
y pratica ; Valladolid, 1592, in-4^
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MONTANUS — M(MTÉCLAIR
179
MONTANUS (IRENEUS). On a mos ce pseu-
donyme un traité curieux des cloches, de
leur origine, de leur composition métallique,
de leur asage et de l'abus qu'on en fait , sous
ce titre : Bistoriéche riachrichi von den
Glocken, oder allerhand curieuse Anmer'
kungen von Ursprung, Mateiie, Nutzen, Ge-
brauch und Missbrauch der Glocken; Chem-
nitz, 1728, in-8^ de 136 pages. Suivant une
notice de Pœlcliau, qui se trouve dans le cata-
logue manuscrit de la Bibliotlièque royale de
Berlin, Pauteur véritable de cette dissertation
serait Jean Godefroid Ifauck, carillonneur
de-Téglise de Saint-Pierre à FreybeVg. Il cite,
comme source de ce renseignement, le livre de
Martin Grulich intitulé -, HUiorisch Sabbath,
oder Betrachtung der Wege Gotfs (Le Sabbat
historique, ou Contemplation de la Voie de Dieu,
p. 338); Leipsick, 1753, in -4°.
MONTBUISSON (Victor DE), luthiste
du seizième siècle, naquit à Avignon. On trouve
quelques pièces de luth de sa composition dans
le Thésaurus harmonicus de Besard.
MONTDORGE (Antoine GAUTHIER DE),
né à Lyon vers la fin du dix- septième siècle, y
fut matlre de la chambre aux deniers du roi. II
est mort à Paris le 24 octobre 1768. On a de lui
un petit ouvrage intitulé Réflexions d^unpeintre
sur Popéraj Paris, 174i,in-12.
MONTECLAIR (Michel PIGNOLET DE),
né en 1666 , à Chaumonten Bassigny, d'une fa<*
mille noble, mais pauvre, entra fort jeune comme
enfant de chœur à la catfiérale de Langres, où
il fit ses études sous la direction de Jean-Bap-
tiste Moreau , qui y était alors maître de musi-
que. Après avoir été attaché à diverses églises de
province, il entra an service du prince de Vandé-
mont et le suivit en Italie, comme maître de sa
musique. Il est vraisemblable que son séjour à
Rome, avec ce seigneur, fut favorable à se^ pro-
grès dans l'art. De retour à Paris vers 1700, il
eebra à l'Opéra en 1707, en qualité de basse de
rorchestre d'accompagnement qu'on appelait le
petit chœur. Il fut le premier qui y joua la seule
contrebasse qu'on trouvait dans l'orchestre de
ce théâtre, et qui succéda à l'usage du violone ,
ou grande viole à' sept cordes. Mis à ia pension
le ter juillet 1737, il ne jouit pas longtemps du
repos acquis par ses longs travaux, car il mourut
au mois de septembre suivant dans sa maison
de campagne, près de Saint-Denis, à l'âge de
soixante et onze ans.Montéclaîr a fait représenter
â l'Opéra Les Fêtes de l'été , ballet-opéra, en
1716 , «t Jephté, grand opéra en 3 actes , en
1732. Le chœur de ce dernier ouvrage , Tout
tremble devant le Seigneur ^ a eu longtemps de
la réputation en France. On a aussi du même
artiste : i"" Cantates â voix seule et basse conti-
nue, ICT, 2« et 3« livres ; Paris, 1720. — T Six
concerts (duos) à 2 flûtes ; ibid. — 3^ Six con-
certs pour flûle et basse ; ibid. -^ 4*^ Quatre re
eneils de menuets anciens et nouveaux qui se
dansent aux bals de l'Opéra, contenant 77 menuets
de Plessis ( l^r violon de l'Opéra) , Montéclair,
Lardeau , Lemaire et Matthieu; ibid., 1728. —
5** Six trios en sonates pour deux violons et basse ;
ihid. — 6^ Premier recueil debrunettes pour
la flûte traversière et le violon. Ses motets sont
restés en manuscrit : on en trouve deux à la Biblio-
tlièque impériale à Paris (in-4% V, 276). Il a
aussi laissé une messe de Requiem qui a été
chantée à l'église Saint-Sulpice, à Paris, en 1736.
Le premier ouvrage qui fit connaître Montéclair
est intitulé : Méthode pour apprendre la musi-
que, avec plusieurs leçons à une et deux voix
divisées en quatre classes;Pwn9,\7O0y ln-4°. Une
deuxième édition de cet abrégé a paru à Paris en
1737. L'auteur le refondit en entier dans un autre
ouvrage plus considérable intitulé : Nouvelle
méthode pour apprendre la musique par êtes
démonstrations faciles, suivies d*un grand
nombre de leçons à \ et 1 voix, avec des
tables qui facilitent Phabitude des transpo-
sitions, dédiée à M. Couperin; Paris, 1709,
in-folio de 64 pages. Une deuxième édition
gravée du livre ainsi refait a paru en 1736, à
Paris. Cette Nouvelle Méthode est un bon ou-
vrage pour le temps où il a été écrit. Montéclair
s'y montre très-supérieur^aux musiciens français
qui écrivaient alors des traités élémentaires de
leur art. Sans s*écarter de renseignement ordi-
naire, il y introduit des procédés ingénieux qui ont
souvent été imités plus tard. Personne n'a mieux
traité de la transposition, et n'en a rendu l'in-
telligence plus facile. Montéclair a aussi publié :
Méthode pour apprendre à Jouer du violon,
avec un abrégé des principes de musique né-
cessaires pour cet instrument ; Paris, 1720,
infol. ; 2' édition, Paris, 1736.
Malheureusement pour sa mémoire, Montéclair,
jaloux de la gloire de Rameau, attaqua avec vio-
lence les bases du système de la basse fonda-
mentale, par une dissertation anonyme qui pa-
rut au mois de juin 1729 dans le Mercure de
France, sous le titre de Conférence sur la
musique. Rameau y fit une vive réponse intitulée :
Examen de la Conférence sur la musique : elle
fut insérée dans le Mercure d'octobre 1729.
Montéclair répliqua dans le même journal , en
1730, et ne garda plus de ménagements contre
son adversaire, l'accusant même de plagiat.
Une dernière réponse de Rameau, simple et
12.
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180
MONTÉCLAIR — MOJSTEVERDE
noble à la fois, qui parut dans le Mercure de
juhi 1730, mil tin à celte querelle.
MONTEIRO (Jean MëKDÈS) , composi-
teur, naquit à Ëvora , en Portugal, dans la se-
conde moitié du seizième siècle. Après avoir fait
ses études musicales sous la direction de son
compatriote Manuel Mendès, Il fut maître de
chapelle du roi d*Espagne. La plupart de ses
compositions consistaient en motets, qo*on
trouvait en manuscrits à la Bibliothèque royale
de Lisbonne^ à Tépoque où Macliado écrivait sa
Biblioiheca LusUana.
MOXTELLA (Jean-Dominique), composi-
teur napolitain, cité par Cerreto {Délia prattica
mv^ca vocale, et strumerUale, lib. 3, p. 166),
vivailàNaplesen 1601. Il était lutliiste excellent.
MONTESANO-DA-MA.1DA (Don Al-
phonse ) , gentilhomme espagnol attaché au ser-
vice du vice-roi deNaples, au commencement
du dix-septième siècle, cultivait la musique avec
succès, et a fait imprimer de sa composition :
MadrigaU a cirique voci , libro primo ; Na-
poli, par Octavio Beltrani, 1632, in-4**.
MONTESARDO (Jérôme), guiUriste du
commencement du dix -septième siècle , naquit
à Florence et vécut dans cette ville. 11 a fait
imprimer un traité de la tablature de la guitare,
par des signes particuliers de son invention, sous
ce titre : nuova inveiizione d'intavolatura per
sonore i balletti sopra la chitarra spagnuola,
senza numeri e note; Florence, 1606, in-4^
MONTE VENUTl (Charles), né à Faénza,
dans les dernières années du dix-septième siècle,
fut élu membre de l'Académie des philharmoniques
de Bologne, en 1721, et devint mattre de chapelle
de la cathédrale de Rovigo , en 1727. il mourut
dans cette ville en 1737. On a imprimé de sa
composition, à Bologne : Sonate da Chdesa a
più strumewti. Une antre édition de ces sonates a
été publiée à Amsterdam, cliez Roger (sans date) .
MONTE VERDE ( Cladds), compositeur
illustre, naquit à Crémone en 1568, suivant Arisi
( Cremona litterata, t. III ), qui dit que ce
grand artiste était &gé de soixante^iuinze ans
lorsqu'il mourut, en 1643. Cette date de 1568 est
aussi adoptée par M. Fr. Cafli, dans la notice de
Monteverde insérée au premier volume de sa
Storia delta musica sacra nella già cappella
ducale diSan-Marco in Venezia( page 215).
Dans la première édition de la Biographie uni-
venelle des Musiciens^ j'ai exprimé des doutes
sur l'époque précise de la naissance de Monte-
verde, parce que Gerber parle, dans son Nouveau
Lexique des Musiciens, d'un Recueil de Canzo»
Tiette à trois voix de ce musicien célèbre, im-
primé à Venise en 1584; depuis lors, j'ai vu cet
>;c ^
œuvre à la Bibliothèque royale de Munich : il est
en effet imprimé à Venise en 1584, cliez Jacques
Vincent! et Richard Amadino (1). Il n'y a donc
plus de doute possible : Monteverde n'était ftgé
que de seize ans lorsqu'il mit au jour ce premier
produit de son talent. Cinquante-huit ans après
cette époque, il écrivait encore pour la scène , et
donnait au thé&tre Saint-Jean et Saint-Paul de
Venise ( 1642 ) son Incaronazione di Poppea,
Fils de pauvres parenU, Monteverde parait
avoir appris lam'nsiqne dès ses premières années, \i.l4iv
car il était fort jeune lorsque son talent sur la i^^j
viole le fit entrer au service du duc de Mantoue ; i
mais bientôt son génie se révéla et lui fit oom- j ^'
prendre qu'il n'était pas né pour être un simple
exécntant, et qu'il était appelé k de pins hantes
destinées. Marc- Antoine Ingegneri, maître de
chapelle du duc, lui enseigna le contrepoint;
mais à l'examen de ses ouvrages, il est facile de
voir que son ardente imagination ne Ini laissa
pas le loisir d'étudier avec attention le méca-
nisme de l'art d'écrire, car les incorrections de
toute espèce abondent dans ses ouvrages ; heu-
reusement elles sont rachetées par de si belles in-
ventions, que ces défauts se font oublier. Monte-
verde parait avoir succédé à son maître dans la
direction de la musique du duc de Mantoue; car
on voit par le frontispice du cinquième livre de ses
madrigaux, imprimé à Venise en 1604, pour la pre-
mière fois, qu'il avait alors le titre de maître declia-
pelle de ce prince. Le 19 août 1613 il succéda à
Jules-César Martinengo, dans la place de mattre
de cliapelle de Saint-Marc de Venise, et garda cet
emploi jusqu'à sa mort. On voit dans le livre
intitulé : Le Glorie delta poesia e delta musica
contenute delV esaita noUzia de* teatri délia
città di Venezia, qu'il écrivit en 1630 l'opéra
intitulé Proserpina rapita : il devait être alors
âgé de plus de soixante ans.
Arisi ( toc, cit. ) dit que Monteverde entra
dans l'état ecclésiastique après la mort de sa
femme, dont il n*indique pas la date. La source
où il a puisé ce renseignement est un éloge du
grand artiste, fort mal écrit et rempli de niaise-
ries, par Matteo Caburloiio , curé de l'église
San - Tommaso de Venise; cet éloge se trouve
en tête d'un recueil de poésies à la louange de ce
mat Ire qui fut pubi ié immédiatement après sa mort,
et qui est intitulé Fiori poetici. Au surplus, le fait
dont il s'agit n'est pas douteux, cart Monteverde
eut deux fils : l'abié ( François), prêtre comme
(i) J'ignore sar quelle autorité H. Caffi fait remonter à
1592 les premières compositions de Monteverde. dont U
n'indique pas le titre.
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MONTEVERDE
181
soD père, et chanteur habile^ entra comme ténor
à ia chapelle de Saint-Marc, le 1*'' juillet 1623 ;
Tautre (Maximilien) exerça la médecine à
Venise. Le décret de l'élection de Monteverde en
qiialUé de premier maître de la chapelle ducale
de Saint-Marc est rempli de témoignages de la
plus haute considération. Les procurateurs de
cette cathédrale lui accordèrenf, de leur propre
mouvement, 50 ducats comme indemnité de ses
dé|)eDses de voyage de Mantoue à Venise ; le trai-
tement de ses prédécesseurs était de 200 ducats :
Je sien fut porté immédiatement à trois cents,
et le 24 août 1616, Il fut élevé k 400 ducats,
outre plusieurs gratifications de cent ducats
quMl reçut à diverses époques. Enfin, par une
exception, qni ne fut faite que pour lui, on lui
donna pour habitation une maison située dans
l'enclos canonial, et qui fut restaurée et ornée
convenablement pour son usage. Monteverde se
montra digne des honneurs qu*on loi rendait et
des avantages qui Ini étaient faits par la bonne
organisation qu'il donna à la chapelle ducale, et
par la perfection relative d'exécution quMI y in-
troduisit. La gloire que Monteverde avait ac-
quise par ses ouvrages était si grande, quMl n'y
avait pas de solennité soit à Venise , soit dans
les cours et les villes étrangères, où il ne fût ap-
pelé pour y produire quelque composition nou-
velle. C*est ainsi qu'en 1617 il fut demandé par
le duc de Parme pour écrire la musique de qaatre
intermèdes sur le sujet des amours de Diane et
d'Endymion ; qu'en 1621 il composa une messe
de Requiem et un De profundis pour les ob-
sèques du duc de Toscane Gosme de Médicis II ;
qu'en 1627 la cour de Parme rappela de nou-
veau pour écrire cinq intermèdes sur les sujets
de Bradamctnle et de Didon ; enfin, qu'en 1629
la ville deRovigo, pour fêter la naissance d'un fils
de son goiiTemeur, Vito Morosini, lui demanda
la faveur d« composer la musique d'une cantate
intitulée II Rosajo fiorito, qui fut exécutée à
l'Académie di Concordé scienUftco-Uiteraria,
Monteverde avait été appelé à la position de
mattre de chapelle de la cour de Mantoue en
1603; car on a vu précédemment qu'il passa de
cette place à celle de mattre de la chapelle ducale
de Saint-Marc au mois d*août 1613 ; il dit dans
la dédicace dn septième livre de ses Madrigaux
à la duchesse de Mantouo, Catherine de Médicis
Gonzague, sous la date du 13 décembre 1619 :
Ces compositions , telles qu'elles sont, seront
un témoignage public et authentique démon
affection dévouée à la sérénissime maison de
Gonzague, que j'ai servie avec fidélité pen-
dant dix ans (l). Il parait qu'il lit un voyage à
(1) Questi mUi componimenti ^ quali fi iieno ,/aranno
Rome, qu'il y séjourna quelque temps, et qu'il y
fut présenté au pape, non Pie V, comme le dit
M. Caffi, car ce souverain pontife mourut en 1572,
mais gémeniyiLI, qui gonverna l'Église depuis
le 30 janvier 1592 jusqu'au 5 mars 1605. Ce
voyage, entrepris à l'occasion des chagrins que
donnèrent à l'illustre compositeur les critiques
amères de ses ennemis, à la tête desquels s'é-
taient mis Artusi de Bologne, et Jérôme Mei de
Florence, a dû se faire entre les années 1600 et
1603. L'éclat des succès de Monteverde à la cour
de Mantoue dans VAriane de Rinuccini, et dans*
VOrfeo du même poète , qu'il mit en musique,
ainsi que dans le ballet délie Ingrate, imposa
silence à ses détracteurs ; enfin, après son entrée
si honorable dans la chapelle de Saint-Marc de
Venise, il n'y eut plus pour Ini que de l'admi-
ration. Bologne même, d'où étaient venues les
plus rudes attaqoes contre ses ouvrages dans ia
première année du dix-septième siècle, voulut
les lui faire oublier vingt ans après, lorsqu'il se
rendit en cette ville sur l'invitation qu'il avait
reçue. Un cortège des habitants les pins distin-
gués et des artistes les plus renommés le reçut
à son arrivée et l'accompagna à San- Michèle in
Bosco f ou des harangues furent prononcées à son
honneur et suivies de musique ; enfin, pour que
rien ne manquât aux témoignages de respect pro-
digués au grand artiste, VÀcademia Floridains-
crivit solennellement son nom parmi ceux de ses
I membres, le 1 1 juin ( 1^20 ).
I En 1630, Monteverde écrivit la musique d'une
, nouvelle action dramatique de Jules Strozzi, in-
* titnlée Proserpina rapita, pour les noces de la
I fille du sénateur Mocenigo avec Lorenzo Gius-
! tiniani. L'effet de cette représentation surpassa
I tout ce qu'on avait entendu jusqu'alors, et les
' chants, les chœurs, les danses et l'instrumenta-
tion de cet ouvrage firent naître le plus vif en-
I tliousiasme. Jusqu'à cette époque, les représen-
tations théâtrales en musique avaient été réser-
vées pour les palais des princes et des grands :
en 1637, les poètes et musiciens Ferrari et
ManelU conçurent le projet d'ouvrir à Venise 4e
premier théâtre public d'opéra ( voy, leurs
noms ) ; Monteverde avait été leur modèle pour
ce genre de spectacle : lui-même, en dépit de son
âge avancé, comprit bientôt que celte voie était
la véritable ponr les progrès de l'art, ainsi que
pour la gloire de l'artiste, et que le moment était
venu d'abandonner les succès de palais pour
ceux du grand public. Son opéra VAdone, joué
au théâtre Saint-Jean et SainlrPanl en 16M,
pubblico ed mitentieo testimonio del tnio divoto (tf/etiç
verso la Ser. eaia Coniaça, da me scrvita eon ogni
fedeltà per dectne cToiini.
V
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182
MONTEVERDE
occupa la scène pendant Tautomne de cette
année et le carnaval de 1640. Immédiatement
après, rourerlure du théâtre San'Mosé se fit
avec son Ariana. En 1641 il fit représenter le
Nozze (PEnea con Lavinia, et dans la même
année il donna II Ritomo d' Ulisse in patria.
Enfin, en 1642, il termina sa glorieuse carrière
par Vlneoranazione di Poppea. Ce fut le
chant du cygne, car l'illnstre nnaltre mourut dans
les premiers mois de 1643. Des obsèques magni-
fiques lui furent faites par la chapelle ducale de
Saint-Marc. Sa perte fut un deuil pour la ville
de Venise, et tous les arlistes de l'Italie expri-
mèrent des regrets honorables pour la mémoire
de ce grand homme.
Dans les deux premiers livres de ses Madri-
gaux, Monteverde ne montra la hardiesse de son
imagination que par les nombreuses irrégula-
rités du mouvenoent des voix et de la résolution
des dissonances de prolongations. A vrai dire, on
y remarque plus de négligences que de traits de
génie ; il est évident que ce grand artiste éprou-
vait un certain embarras dans le placement des
parties de son harmonie, car on y voit à chaque
instant toutes ces parties monter ou descendre
ensemble par un mouvement semblable, et pro-
duire des successions dont l'aspect est aussi peu
éli^gant que l'effet est peu agréable k Toreille.
Rendous grâce pourtant à cette sorte d'inhabileté
du compositeur dans ses premiers travaux, car
elle fut sans doute la source de l'audace qu'il
mit dans Texploration d'une harmonie et d'une
tonalité nouvelles, devenues les bases de la mu-
sique moderne. Le génie du maître se manifesta
d'une manière plus large et plus nette dans le
troisième livre de ses Madrigaux à cinq voix ,
publié en 1598. Il parait hors de doute que les
idées de Gàlilei, de Corsi , de Péri et de quelques
antres musiciens distingués de Florence, qui
vivaient vers la fin du seizième siècle, concer-
nant la nécessité d'exprimer par la musique le
sens des paroles, au lieu d'en faire, comme la
plupart des anciens maîtres, le prétexte de con-
trepoints bien écrits, mais dépourvus d'expres-
sion, il paraît, dis-je, que ces idées avaient fixé
l'attention de Monteverde et lui avaient révélé la
portée de son génie ; car, à l'exoepUon de négli-
gences harmoniques, on ne retrouve presque rien
de l'auteur des deux premiers livres de Madri-
gaux à cinq voix dans celui du troisième. Le
P. Martini a rapporté dans son Bsemplare di
confrappurUo/ugalo ( t. Il, p. 160 et suiv. ) le
madrigal Stracciami pur il core, extrait de ce
livre : on le trouve aussi dans le troisième vo-
lume des Principes de composition des écoles
d'Italie, publiés par Choron, et dans le troi-
sième volume de l'Histoire de la musique de
Bumey ( p. 237 ). C'est vraiment une intéres-
sante conception que celle de ce morceau, sous le
rapport historique. Sonrhythme a plus de mou-
vement ; sa prosodie est meilleure que ce qu'on
trouve dans les ouvrages de la* plupart dea pré-
décesseurs de Monteverde ; la cadence tonale,
si rare chez les maîtres dn seizième siècle, se
fait sentir à cliaque instant dans ce moroean :
mais ce qui le rend surtout digne d'attention, ce
sont les nouveautés harmoniques qui 9*y trouvent
en abondance. Monteverde n'y attaque point en-
core les dissonances naturelles sans préparation,
mais il y fait entendre la prolongation de nen-
vième avec l'harmonie de la sixte, condamnée
par les anciens compositeurs, parce qu'elle doit
*se résoudre sur l'octave de la note mférieure du
demi-ton qu'ils appelaient ml, et que cette octave
est obligée à faire un monvementde soccession
qui traliit la tonalité; c'est enfin dans ce même
morceau que se trouvent pour la première fois,
sur les mots non pu^ morir d'amore, les dis-
sonances doubles, par prolongation, de neuvième
et quarte, de neuvième, septième et quarte, de
quarte et sixte réunies à la quinte : celle-ci pro-
duit un des effets les plus désagréables qu'on
puisse entendre, car il en résulte trois notes si-
multanées placées à la distance d'une seconde
l'une de l'autre. L'audace de Monteverde lui fait
braver toutes les règles dans cet ouvrage : c'est
ainsi que dans la quatrième mesure du madrigal
cité précédemment, il réalise dans la partie du
ténor une dissonance de passage pour en faire
une prolongation ; c'est encore ainsi qu'en plu-
sieurs endroits il donne à des notes placées à des
intervalles de seconde le caractère de neuvièmes
par prolongation.
Si Monteverde n'attaquait point encore sans
préparation les dissonances naturelles de la do-
minante, lorsqu'il écrivit son troisième livre de
Madrigaux à cinq voix, il y déterminait néan-
moins le caractère de la tonalité moderne par le
fréquent usage du rapport harmonique du qua-
trième degré avec le septième, et par là il cons-
tituait celle-ci en véritable note sensible qni trou-
vait toujours sa résolution sur la tonique. Or, ce
sont précisément ces rapports du quatrième de-
gré et de la note sensible, et ces appellations de
cadences qui distinguent la tonalité moderne de
celle du plain chant, où il n'y a jamais d'autres ré-
solutions nécessaires que celles des dissonances
facultatives produites par les prolongations (1).
(1) Pour comprendre ce que Je dis M conceraant tes
différences de la touallté des madrigaux composés par
ies anciens maîtres, et celle des pièces du même genre
contenues dans le troisième UTre de Monteverde, il suffit
de comparer le beau madrigal de Palestrina ^éUa riva.
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MOINTEVERDE
18S
Dans son cinquième livre de Madrigaux à dnq
voix^Monteverde donna le dernier essor à ses
hardiesses en attaquant sans préparation la sep-
tième et la neuvième de la dominante, le triton,
la quinte mineure et sixte, et la septième dimi-
nuée. Par là il acheva complètement la transfor-
mation de la tonalité, créa Taccent expressif et
dramatique ainsi qu'un nouveau système d'har-
monie. ]L trouva même dès le premier pas et Thar-
roonie naturelle de la dominante , et le principe
de la substitution ; car on sait que la neuvième
de la dominante et la septième diminuée ne sont
pas autre chose que des substitutions. On peut
voir dans VEsemplare du P. Martini, et dans
les Principes de composition des écoles d'I»
talie, compilés par Cboron, toutes ces nouveau-
tés réunies dans le madrigal Cruda Amarilli.
Deux ans après la publication du troisième
livre de Madrigaux de Monteverde, Àrtusi ( toy.
ce nom ), clianoine régulier de Saint-Sauveur à
Bologne, se fit Torgane de Tindignation des mu-
siciens contre les nouveautés de cet ouvrage, et
publia à ce sujet le Jivre intilulé V Artusi, ovvero
délie imperfezzioni délia modema musica
( Bologne, 1600 ). On ne peut nier que ce savant
musicien u^eût pour lui la raison dans ses at-
taques contre les nombreuses imperfections qui
déparent cette importante production ; mais sa
critique des découvertes harmoniques de Monte-
verde prouve qu'il n'en avait compris ni les avan-
tages ni le but. Au reste, Monteverde lui-même
ne parait pas avoir aperçu la portée de ses inven-
tions ; car dans Tépltre au lecteur qu'il a placée
en tète de son cinquième livre de madrigaux, pour
sa défense, et qui a été reproduite par son frère
(Jules-César Monteverde) au commencement des
Scherzi musicali a tre voci (Venise, 1607), il
n'aborde ftas la grande question des tran forma-
tions de rharmonie et de la tonalité, et ne se doute
pas de l'importance de ce qu'il a fait. Monteverde
avait été dirigé è son insu par son génie dans
toutes ces innovations^ et sans aucune direc-
tion philosophique. Ce qui n'est pas moins cu-
rieux, c'est que ces transformations ne furent
aperçues que longtemps après. II n'est pas inutile
de remarquer, pour l'explication de ce fait sin-
gulier, que les musiciens n'étaient pas encore
arrivés , à cette époque , à la considération de
l'harmonie par accords isolés, quoique longtemps'
auparavant Zarlino eût entrevu le mécanisme du
renversement des intervalles. (Voy. Zarlino./
Plusieurs critiques ont essayé de contester la
réalité des innovations harmoniques de Monte-
del Ttbro «tcc celui du maître de Crémone Straeciami
pure il cmty dans le^ ouvrages cités de Martini et de
Choron.
verde» et de l'origine de la tonalité moderne que
je lui ai attribuée. Je crois avoir mis au néant ces
objections dans mon Traité complet de Vhar-
monte. On avait prétendu que les maîtres de
l'école romaine antérieure avaient fait usage de
ces harmonies longtemps avant lui : j'ai fait voir,
par l'analyse de morceaux entiers de Palestrina,
qui avait été cité en particulier, que l'harmonie
et la tonalité, dans les œuvres de ce grand maître,
n'ont aucun rapport avec les hardiesses de l'iU
lustre auteur d'Or/eo et à'Ariana. Je défie en
effet qui que ce soit de trouver dans toute la
musique religieuse ou mondaine du seizième siè«
cle, un seul exemple de ces harmonies de neu-
vième et de septième de la dominante qu'on ren-
contre dans ce passage du madrigal de Monteverde
Cruda Amarilli :
m
-tv-
i
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:sx:
jg=j>r^^— -f^^
xiSz
^m
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UrJ^^^Z^ 1^
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Boar abi
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184
MOÎNTEVERDE
Et dans cet autre passage rliythmique de
VOrfeo : j
^m
Qui le na-pee Te»-
^
Qui le na-pee tcx •
m
* ■
Si les critiqaes qui ont cru pouvoir attaquer
les ▼érités fondamentales par lesquelles j*ai dis-
sipé les ténèbres de Tiilstoire de la musique mo-
derne avaient connu le livre d'Artusi , princi-
pal adversaire de Monteyerde et son contempo-
rain, ils y auraient lu ces paroles décisives dans
la question dont il s'agit : Nos aticiens n'ensei*
gnèrerU jamais que les septièmes se dussent
employer d'une manière si absolue et à dé-
couvert (I).
Des découvertes aussi belles que celles dont*
il vient d'être parlé sembleraient devoir rem-
plît la vie d'un artiste : néanmoins Monteyerde
s'est créé bien d'autres titres à l'admiration
de la* postérité. J'ai dit dans le Résumé philoso-
phique de Vhistoiredela musique (pag. ccxvm
et ccxix (2) > et aux articles de Caccini et de Ca-
valière, quels furent les commencements du drame
lyrique, dans les dernières années du seizième
siècle, et dans les premières d» suivant : Monte-
Terde, s'emparant aussitôt de celte nouveauté, y
porta toutes les ressources de son génie. On vient
de voir qu'en 1607 il écrivit pour la cour de
Mantoue son opéra d'Ariana. Bien supérieur à
Péri, à Caccini, et même à Emiliodel Cavalière, >
pour l'invention de la mélodie, il mit dans cet
ouvrage des traits dont l'expression pathétique
exciterait encore aujourd'hui l'intérêt des artistes.
fi) Le nostrl recehl non IniegnaroDO mal, che le settline
•Idoveuero n»are cotl auolute et scoperte (VjirtuH,
9vero delk imperfettiùnl de// 1 moéërna musica, p. kk).
|f) Au l«r TOluroe de la première édUton de la Biogra-
phie un^cerielte de$ Mviicielit.
Je citerai comme exemple le chant à* Ariane :
Lasciatemi morire, La basse incorrecte et Tliar-
monie heurtée et bizarre dont le compositeur a
accompagné ce morceau ne nuisent point au câ>
ractère de mélancolie profonde qu'on y remarque.
Dans son Orfeo, il trouva de nouvelles formes
de récitalM^, inventa le duo scénique, et «ans au-
cun modèle, imagina des variétés d'instrumenta-
tion d'un effet aussi neuf que piquant ( voyez au
f volume de la f* édition de la Biographie uni-
terselle des Musiciens le Résumé phUosophi"
que, page ccxix). Ses airs de danse, particulière-
ment dans son ballet délie Ingrate, représenté
à Mantoue en 1608, pour les noces de François de
Gonzagueavec Marguerite de Savoie, sont remplis
de formes trouvées et de rliythmes nouveaux et
variés. C'est lui qui, le premier, y a introduit une
modulation de quarte en quarte et de quinte en
quinte, qu'on a beaucoup employée depuis lors, et
dont il avait fait le premier essai dans le madrigal
Cntda Amarilli. Enfin l'i^pisode du combat de
Tancrède et de dori ode, qu'il fit exécuter en 1624
dans la maison de Jérdme Mocenigo, à Venise, lui
fournit l'occasion d'inventer les accompagnements
de notes répétées à tous les instruments dans un
mouvement plus ou moins rapide : système d'ins-
trumentation conservé par les compositeurs de-
puis cette époque jusqu'à nos jours, et qui fut
l'origine du trémolo, Monteverde rapporte, dans
la préface de son huitième livre de madrigaux,
qu'il eut beaucoup de peine à faire exécuter ce
nouvel effet par les musiciens ; ceux ci s'obsti-
nèrent d'abord à ne faire entendre qu'une seule
note par mesure, au lieu de la répéter autant de
fois qu'il était nécessaire : plus tard ils avouèrent
que cette nouveauté était d'un grand effet.
Tel fut l'artiste prédestiné qui contribua plus
qu'aucun antre à la complète transformation de
la musique , aiusi qu'à la création des éléments
de l'art moderne ; génie fécond dont la portée
ne fut pas comprise par ses contemporains , ni
peut-être par lui-même; car ce qu'il dit de aes
inventions dans les préfaces de quelques-uns de
ses ouvrages ne prouve pas qu'il ait vu qu'il avait
introduit dans l'harmonie et dans les résolutions
harmoniques un système nouveau de tonalité ,
absolument différent de celui du plain-chant , et
qu'il avait trouvé le vcritabie élément de la
modulation. Ce qu'il s'attribuait, avec juste
raison, était l'invention du genre expressif et
animé ( concitalo ) ; personne , en efTet , ne peut
lui disputer la création de cet ordre immense de
beautés où réside toute la musique moderne,
mais qui a conduit à l'anéantissement de la
véritable musique d'église ^ en y introduisant le
dramatique. Il est remarquable que cette création
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MONTEVERDE
185
de la tonalité moderne et de tontes ses consé-
quences, due à Monteverde, n*a été aperçue
par aucun historien de la musique.
Le nombre des œuvres de Monteverde parait
peu considérable pour un génie si actif, si puis-
sant, et pour sa longue carrière; mais j*ai
appris de Monge qu'il avait trouvé dans les ar-
chives de Saint-Marc une grande quantité de
musique d*église sous le nom de ce grand ar-
tiste, et qu'il en avait fait faire des copies dont la
perte est d'autant plus regrettable , quMl ne se
présentera peut-être plus de circonstance favo-
rable pour en obtenir d'autres. ( Voy. Monge.)
De toute la musique d'église ^e Monteverde,
on n'a publié que les œuvres suivants : 1** Selva
morale e spirituale nella quale si trova
Messe , Salmi, Hymni, Magnificat, Motetti,
Salve Regina e Lamento , a 1,2,3,4, 5,6,
8 voci con viollni ; Venise, R. Amadino, 1623 ,
iD-4**. Il y a une deuxième édition de ce recueil
publiée par Bartliolomé Magni, à Venise, en
1641, in-4^ La dernière pièce est une complainte
de la Vierge à voix seule sur le chant de VA'
rianna du conipositeur ( Pianto délia M adonna
sopra il lamenio de l'Àrianna ) — 2* Missa
senis vocibus , ad ecclesiarum choros , et veS'
perx , plufibus decantanda:^ cum nonnullis
SQcris concentibtu, ad sacella, sive prmcipum
cvbicula accommodaiis. Opéra a Claudio
Monteverde nuper effecta, et sanctissimo
Patri Paulo V consecrato; Venetiis, apud
Riccardum Àmadinum , 1610. — 3* Messe a
quatlro voci , e salmi a una, due, tre, quat-
tro y cinque, sei , seite e otto voci concertate e
parte a cappella, con le Litanie délia B, F.,
di Claudio Monteverde, glà maestro di
cappella délia Sereniss, republica di Venezia,
op. postvBma ; in Venezia appresso Àlessandro
Vincenti, 16&0,in•4^ Parmi les œuvres théA-
Iralesde Monteverde, on trouve l'indication des
opéras dont les titres suivent: '-^'* Artanna^
opéra sérieux , à la cour de Mantoue, en 1607.
La plainte d'Ariane ( Lasciatemi morire ), ex-
traite de cet ouvrage, a été publiée plusieurs
fois, notamment dans le livre de M. de Winter-
teld sur Jean Gabrieli (2« partie, p. 226). VA-
Tian-ML fut reprise à Venise en 1640, et fut le
premier opéra représenté au théâtre San-Mosè.
* &° OrfeOf opéra sérieux, à Mantoue, en
1608. Cet opéra a été publié à Venise en 1609 ,
et réimprimé en 1615 avec quelques change-
DKnls. La première édition est dans ma biblio-
tlièque; l'autre se trouvait dans la collection de
Umlsberg, en 1S41. Selon les notes manuscrites
de Boisgelou , suivies par Choron et Fayolle ,
cet ouvrage aurait été composé dès 1600: c'est
une erreur. On trouve des extraits de VOrfeo dans
le troisième volume de l'ilistoirede la musique de
Hawkins (p. 433), et dans le quatrième de
l'Histoire de Borney ( pag. 32 ). — 6" Le ballet
dette Ingrate, représenté à Mantoue en 1808.
M. de Winterfeld a donné quelques extra iU
d'ail s de danse de ce ballet, fort remarquables
par le rhythme, et un passage de récitatif où les
accords de lierce, quarte et sixte, du mode
mineur, et de septième diminuée sont employés
de la manière la plus heureuse (/. Gabrieli und
sein Zeitàlter, 3'' partie, p. 108 et 109 ). —
7" Proserpina rapita^ opéra sérieux, joué dans
le palais de Jérôme Mocenigo, i Venise, en
1630. — S"" L'Adbne, pastorale , au théâtre
Saint-Paul et Saint-Jean de Venise, en 1639.
— i)<» Il Ritorno d^Ulisse in patria , au théâtre
San-Mosè à Venise, en 1641. — 10* Vlncoro-
nazione di Poppea, au théâtre San-Mosè, en
1642. Cet ouvrage fut repris en 1646^ au même
théâtre. Les œuvres de musique de cluimbre
qui ont été publiés sont : — 1 r Canzonelte a
tre voci; Venise, Jacques Vincenti et Richard
Amadino, 1584, in-4*. — il.'' Il primo libro
dé* Madrigali a 5 voci; Venise, 1587, m •4''.
— 13" /^ seconde libro de» M€uirigali a 5 voci ;
ibid., 1593, in-4°. Le premier et le second
livre de Madrigaux de Monteverde furent ré-
imprimés à Venise, chez Raverj, en 1607,
in-4*». — 14*». Il terzo Ubro de* Madrigali a
5 voci; Venise, Richard Amadino, 1594, in-4^;
la deuxième édition a été publiée par le même
en 1598. Il en a été lait une troisième chez le
même, en J600, in-4% et une quatrième en 1611,
in-4''.— 15*» // quarto libro d^ Madrigali a
5 voci ; in Venezia, app. Ricciardo Amadino,
1597, iD-4''. Autres éditions, ibid., 1615; Anvers,
Pierre Phalèse, 1615, et Venise, 1621. —
16" Scherzi musicali a tre voci ; Venise , 1607 ,
in^^. Cet ouvrage a été publié par les soins de
Jules-César Monteverde, frère du compositeur.
Il en a été fait une deuxième édition à Venise ,
en 1615. Il y a aussi une édition des mêmes
Seherù musicali en partition publiée par Ricc.
Amadino, en 1609 , petit in* fol. ~ 16"* ( bis) Il
quinto libro de Madrigali a bvod; in Vene-
zia, presso Ricc. Amadino, 1599 , in.4''. Il y a
d'autres éditions de Venise, 1604 , 1608 , 1612 ,
1615; Anvers, Phalèse, 1615, et Venise, 1620,
toutes in- 4'.— trilsesto libro de Madrigali
a 5 voci, con un dialogo al', in Venezia^
app. Ricc. Amadino, 1614, in-4*. 11 y a des
exemplaires de cette édition qui ont un nouveau
frontispice avec la date de 1615. Une autre édi-
tion a été publiée par le même imprimeur, en
1620 in-^". — 18<» Concerto, Il settimo Ubro
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186
MONTEVERDE — MONTGEROULT
de* Madrigali a una^due, tre, quattro et sei
voeit can altri generi di canti; in Venetia,
app. Barlolomeo MagrUf 1619, ia-4^ Une
autre édition de cet ouvrage a paru chez le même
imprimeur, en 1641. Les cinq premiers livres
ont été publiés à Anvers , chez Pierre Phalèse ,
en 1615, ùi-4'' obi. 11 a été feit une nouvelle
édition des sept premiers livres à Venise, en
1621. — 19® Madrigali guerrieri eamorosi,
con alcuni (^uscoU in génère rappresenta-
tivo f che serviranno per brevi episodii fra
i canti senza geslo, lib. 8; Alexandre Vin-
centi , i63S , 10-4**. CTest dans ce recueil que se
trouve le combat de Tancrède et de Clorinde ,
dont M. de Winterfeld a donné des extraits dans
la troisième partie de son livre sur Jean Ga-
briel! (pages 109 et suiv.). Un choix de madri-
gaux et de canzoni de Monteverde a été publié à
Venise, en 1615, dans la collection qui a pour
litre MadrigaU de setto autori a einque voci.
On trouve aussi quelques-uns de ses madrigaux
dans le Parnasse des musiciens bergamasques ,
publié à Venise en 1615, et dans la collection de
Profe.
Monteverde lut un des premiers membres de
r Académie des philharmoniques de Bologne. Dans
une lettre écrite en 1620 , le P. Andrien Ban-
chieri félicitait cette académie d*une si glorieuse
acquisition.
MONTFAUGON (bebnaroDE), savant
bénédictin de la congrégation de Saint-Maur,
naquit le 17 janvier 1655 , au chAteau de Sou-
lage , dans le Languedoc, d'une famille noble et
ancienne. A l'Age de dix- sept ans il entra cobame
volontaire dans le régiment de Languedoc, et
6t deux campagnes sous les ordres de Turenne ;
mais après la mort de ses parents il prit la
résolution de renoncer au monde , et entra à
Toulouse dans l'ordre de Sàint-Benolt. Ce fut
alors qu'il recommença ses études, ft>rt négli-
gées dans son enfance: il ne dut qu'A ses
propres efforts le savoir qu'il acquit dans les
langues anciennes et dans Tarchéologle. Appelé
A Paris par ses supérieurs, en 1667, il visita
ritalie trois ans après. De retour A Paris, il s'y
livra A de grands travaux liltéraires , et mourut
presque subitement le 21 décembre 1741 , A
rigede quatre-vingt-sept ans. Au nombre des
ouvrages qu'on doit A ce savant infatigable, on
remarque ceux-<n: 1^ PaUeographia grxca,
live de ortu et progressa litteratum grœca-
rum; Paris, 1708, in-fol.; il y traite de ia no-
tation de la musique dans la division intitulée :
De notis musicis tant veteribus quam recen-
tioribus carptim. — 2^» L'Antiquité erpfiquée
et représentée en figures; Paris, 1719-24,
16 volumes in-fol. On trouve dans le troisième
volume et dans le supplément les figures de
beaucoup d'instruments anciens avec les expli-
cations : mais il faut se défier de ces représes-
talions de nionumoits, qui sont^en général peu
exactes.
MONTFORT (Comcillb DE). Voyez
BllOCKLAlSD.
MONTFORT ( Alexandre ) , né A Paris m
1803, fit toutes ses études d'harmonie et de coetre-
point au Conservatoire, sous la direction de Tau-
teur de ce Dictionnaire ; puis il reçut des leçou
de Berton pour le style dramatique. Admis aa
concours de i*Institut« il y obtint le deuxième
prix de composition en 1829, et le premier ea
1830. Pensionnaire du gouvernement A titre de
lauréat, il visita l'ilalie, séjourna A Rome, à
Maples, puis parcourut rAUemagnc. De retour à
Paris, il fit exécuter des ouvertures et d'autres
morceaux dans plusieurs concerts. Au mois
d'octobre 1837 il fit représenter A rOpéra le
ballet de La Chatte métamorphosée en femme,
dont il avait composé et arrangé la musique. Âu
mois de juin 1839 il fit jouer avec succès PoU'
chinelle, opéra-comique en un acte. A cet ou-
vrage succédèrent : La Jeunesse de Charles-
Quint^ opéra en deux actes, joué avec succès au
théâtre de l'Opéra-Comiqne, au mois de dé-
cembre 1841. — Sainte Cécile, opéra eu farois
actes, représenté au mois de septembre 1844. —
La Charbonnière , opi^a en trois actes, joué au
mois d'octobre 1845. — L'Ombre d'Argentine,
opéra bouffon en un acte , représenté le 28 avril
1853. — Deucalion et Pyrrha, opéra-comique
en un acte, joué le 8 octobre 1855. Cet artistes
aussi publié quelques morceaux pour le piano,
parmi lesquels on remarque un Jtondoleito,
Paris, Lemoine, et des valses brillantes, ibid. Le
ballet de La Chatte métamorphosée a été
gravé pour le piano, et PotichineUe , en grande
partition. Montfort, dont le talent était gracieux,
élégant et correct , est mort , après une courte
maladie, le 13 février 1856.
MOrjTGEROULT ( M»* hélèke DE
NERVODE), comtesse DE CHARNAY, née à
Lyon, le 2 mars 1764, eut pour premier
maître de piano llulmandel, et reçut des le-
çons de Dussek lorsque cet artiste célèbre visita
Paris en 1786. Les conseils de ce grand pianiste
et de Viotti , qui conserva pour M?** de Montge-
roult des sentiments d'amitié jusqu'A la fin de ses
jours, développèrent l'heureux talent qu'elle afsit
reçu de la nature. Douée d'un sentiment exquis et
de l'esprit d'analyse, elle acquit sur le piano le
plus beau talent qn'urie femme ait possédé de son
iemps. Sortie de France pendant les troubles de
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MOiSTGEROULT — MOINTONA
187
la Révolution , elle se rendît à Berlin, où elle pu-
blia, en 1796, une sonate de piano; mais vers
la fin du gouvernement du Directoire, elle
obtint sa radiation de la liste des émigrés et re-
vint à Paris, où elle forma quelques bons
élèves , parmi lesquels on remarque Pradher et
fioëly. Dans un âge avancé , elle avait conservé
toute Pénergie de son sentiment musical. Au
mois d'octobre 1835 , elle fit un voyage en Italie
et passa l'hiver à Florence. Elle mourut dans
cette ville le 20 mai 1836, à Tâge de soixante
ans. Son tombeau est placé dans le clottre de
l'église délia SnrUa Croce, à Florence; on y
voit une inscription qui fournit les dates pré-
cises de sa naissance et de son décès. On a
publié de la composition de M*"* de Montge-
rouit : 1° Trois sonates pour piano seul, op l ;
Paris, Troupenas. — T^^Troisiclem, op. 2; ibid.
'~'3f* Sonate en fa mineur; Berlin, Lischke.
— 4" Pièces détachées pour piano seul , op 3 ;
Paris , Érard. -- ô^ 3 sonates pour piano seul,
op. 5 ; ibid. — 6* Fantaisies, idem, n'» l , 2 , 3 ;
Paris, Janet et Cotelle. — T* Six nocturnes ita-
liens et français à deux voix avec accompagne-
ment de piano, op. 6 ; Paris, Érard. On doit aussi
à Mo>« de Montgeroult un ouvrage intéressant
pour les artistes, intitulé : Cours complet pour
Venseignement du forté-piano, conduisant
progressivement des premiers éléments aux
plus grandes difficultés, Parjs, Janet et Co-
telle, 3 parties in-folio.
MONTI ( Gaétan }, compositeur dramatique
né à Fusignano , près de Ferrare , vers 1 760 ,
est connu par les ouvrages suivants : 1° La Cork'
ladina accoria y opéra bouffe, représenté à
Dresde en 1782. — 2* jCo StudentCf opéra
booMè, à Naples, en 1784. — 3^ Le Donne
vendicate, idem, ibid., 1784. Mon ti était frère
akié du célèbre poëte Vincent Monti. Il est
mort à Naplesen 1816.
MONTI (Henri D£), professeur de musique ,
naquit à Padoue vers 1758. Dans ^ jeunesse il
se rendit en Autriche, vécut quelque temps à
Vienne, puis à Prague, et enfin se fixa à Glas-
cow (Ecosse), où il vivait encore en 1830. Il se
rangea dans le parti des maîtres de musique
anglais contre Jean-Baptiste Logier, à Toccasion
de sa Nouvelle Méthode d'enseignement de la
nuMqne et du piano , et écrivit contre ce
système im pamphlet intitulé : Strictures on
M, Logiefs System of musical éducation ( Voy,
Lociek) ; Glascow, 1817, gr. in-8*».
MOKTICELLl ( Ange-Marib), né à Milan
vers 1715, chanta à Naplea avec la Mingotti , en
1746, puis Ik Vienne et à Londres. En 1756,
Hasse rengagea pour le théâtre de Dresde. Il
mourut dans cette ville en 1764. Monticcili
était, dit-on, aussi remarquable comme chanteur
que comme acteur.
]lfONTl€HIARO (Jean), luthier, né à
Brescia vers la fin du quinzième siècle, est cité
par Lanfranco, son concitoyen et contemporain
(Scintille di Musica; Brescia, 1533, p. 143 ),
ainsi que Jean- Jacques Dalla Coma , pour la
bonne fabrication des luths, lyres et violons ou
petites violes. On peut donc considérer Monti-
ckiaro comme un des fondateurs de la lutherie
bresclane où se sont formés les maîtres renom-
més Gaspcwd de Salo et Jean-Paul MaginU
MONTILLOT ( Moblot DE }, musicien qui
vivait à Paris vers 1786, y a fait graver six sym*>
phonies pour l'orchestre. On ne sait rien de cet
artiste, qui ne figure dans aucune liste de
musiciens de cette époque.
MGNTOiVA (André ANTICO DE). An-
iico est le nom véritable du personnage dont il
s'agit dans cette notice; celui de Montona, qui
y est joint, indique la ville où il reçut le Jour,
laquelle est située en latrie et appartint autrefois
à la république de Venise. M. Catelani ( voyez
ce nom ) conjecture avec beaucoup de vraisem-
blance qu* André Antico de Montona est identi-
(juement le même mi* Andréa db Antiquis
VenetuSy compositeur et auteur de frottole pu-
bliées par Petrucci de Fossombrone, dans ses
recueils de pièces de ce genre en 1504, 1&05, 1507
et 1508 (1). Antico fut le premier qui établit à
Rome une imprimerie de musique ; il obtint à
cet effet un privilège du pape Léon X, imprimé
en tète du seul ouvrage connu pour être sorti de
ses presses. Ce volume est une collection de
messes composées par Josquin Deprès, Brumel,
Pipelare, etc., qui a pour titre : Liber qudndecim
missarum electarum quœ per excellentissimos
musicos composite fuerunt ; Rome, 1516, in- fol.
max. gothique. Un exemplaire de cette rarissime
collection se trouve à Paris, dans la Bibliothèque
Mazarine. Le titre qu'on vient de lire est celui
de cet exemplaire. M. Catelani en rapporte un
autre qui se trouve dans le volume au-dessous
du bref de Léon X, et qui est ainsi conçu : Misse
quindecim a diversis opiimis et exquisitissimis
aucioribus édite per Andream Aniiquum de
Montona sociorum sumptibus emendafissime
atque accuratissime ; Rome Impresse Anno
Domini. M. D. XVI. Die nana mag. ponti/i'
catv>s sanctissimi Domini nostri Leonis de-
cimi anno quarto, in-fol. L'exécution typogra-
phique du volume de ces messes est magnifique,
(1) GazzHta musicale di Miîano, anno XIX, n. 8f,
ta diTcembre IMI.
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188
WOINTONA — MOJNZA
et a dà occasionner de grandes dépenses et
d*imnienses travaux. C'est le premier exemple
de grands caractères pour l'impression de la
musique. Toutes les voix sont placées en regard.
Un passage des Institutions harmoniques 6e
Zarlino (p. 327, édition de 1573) semble in-
diquer qu'André Antico établit une imprimerie
de musique à Venise , sans doute après que le
privilège obtenu dans cette ville par Octavien
de Petrucci fut arrivé à son terme.
MOIMTU (BENotT), né à Turin, en 1761, se
livra dès sa jeunesse à Pélude des matliématiques
et vint à Paris, oh il trouva un protecteur dans
son illustre compatriote Lagrange. La recom-
mandation de.celui-ci fit obtenir à Montu une
place de proresseur de matliématiques dans les
écoles centrales de Paris , puis dans un lycée.
11 est mort dans celte ville en 1814. Montu avait
conçu le plan d*un grand instrument destiné à
donner la mesure exacte des intervalles des sons,
. et à faire voir leurs rapports avec les dislances
et les mouvements des astres, suivant le système
de Keppler. Cet instrument, appelé Sphère hnr-
moniquCf était fort compliqué. Une commission,
nommée par le ministre Cliaptal pour en faire
l'examen, le fit déposer dans Tancienne galerie
de la bibliotbèque du Conservatoire, où il était
encore en 1S27 : lorsque cette bibliothèque fut en-
levée de sa salle pour être transportée dans un
autre local, l'instrument de Mon tu disparut. M. de
Pontécoulant ( voy^s ce nom) Ta retrouvé depuis
lors dans un grenier. La commission chargée de
Texamen de celte machine, et composée de Lacé-
pède, Prony, Charles, Gossec et Martini , fit en
1799 un premier rapport sur les plans que Montu
lui avait communiqués , et conclut à ce qu'une
avance de 3,000 fr. fiU faite à Tauteur pour
l'exécution de son projet. En 1802, elle en fit
nn autre sur l'instrnment même qui était achevé,
et l'estima à la somme de 12,000 francs, qui fut
payée à Monlu par le gouvernement. La descrip-
tion de la Sphère harmonique se trouve dans
\es Archives des découvertes (Paris, 1809, n** 14).
Montu avait inventé un nouveau sonomètre, qui
a été soumis à l'examen de la même commission.
On a aussi de ce savant un mémoire intitulé :
numération harmonique, ou échelle d^ arith-
métique pour servir à ^explication des lois
de l harmonie ; Vw'is, 1802, in-4**.
MONTUCLA (Jear-Étienne), membre de
r Académie de Berlin et de l'Institut de France,
naquità Lyon le 5 septembre 1725, d'un négociant
qui le destinait à la carrière du commerce; mais
les progrèsqu'il fit dans ses études, et particulière-
ment dans celle des raatbématiques , révélèrent
sa vocation. Resté orphelin à l'âge de seize ans,
il alla finir ses études à Toulouse , et ne lard,
point à se rendre à Paris, où il se lia avec d'A-
lembert et plusieurs autres savants. Ce fut alors
qu'il conçut le projet de son Histoire des Mo-
thématiques, dont il publia denx volumes en
1758 (à Paris). On y trouve, pag. 122-136
du 1er volume, un précis de la mnsique grecque,
qui est très-superficiel. Montucla y parait abso-
lument étranger à la matière qu'il traite. Ce
qu^on trouve de mieux sur ce sujet dans cet
ouvrage consiste en détails purement liltéraires
ou philologiques sur les écrivains grecs qui ont
traité de la musique; mais tout cela est tiréilc
la Bibliothèque grecque de Fabricius. Il y a
une seconde édition augmentée de VHiitoire
'des mathématiques,' Paris, 1799-1S02, 4 vol.
in-4°. Montucla est mort à Versailles, le IS dé-
cembre 1799.
JHONTVALLON (André BARRIGUE m],
né à,Marseille en 1678, futun magistrat distingué
à qui Ton doit de savants ouvrages sur le droit
et la jurisprudence. Il eut la charge déconseiller
au parlement d'Aix, et mourut dans celle ville,
le 18 janvier 1759. Amateur de musique etcia-
veciniste habile, il a publié un livre qui a pour
titre : Nouveau systèîne de musique sur les
intervalles des tons et sur les pwpor lions des
accords, où Von examine les systèmes propo-
sés par divers auteurs i Aix, 1742 , in-S". Cet
ouvrage avait été soumis à l'examen de l'Aca-
démie des sciences. On en trouve un extrait dans
rhistoire de cette société savante (1742), et le
P. Caslel en a donné uneanalyse dans le Journal
d^ Trévoux de la même année. Cependant !e
livre ne se vendit pas, et Montvallon fut oblige
de le faire reparaître avec un nouveau frontispice
intitulé : Nouveau système sur la iranstiUS"
sion et les effets des sons , sur la proportion
des accords et la méthode d'accorder juste
les orgues et clavecins; Avignon, 1756,
in-8**.
MOXZA ( Charles-Antoine) , né à Milan,
vers la fin du dix-septième siècle, fut élu, eu
1735, dianoine et maître de chapelle de la
cathédrale de Verceil, où il mourut en 1739.
On a imprimé de sa composition à Turin : Pièces
modernes pour le clavecin,
MONZÂ. (Le chevalier Crarles), maître de
chapelle de la cour et de la cathédrale de Milan,
naquit dans cette ville en 1744. Élève de Fioroni,
il devint, sous la direction de ce maître, un des
musiciens les plus instruits de I Italie. I>oaé
d'une grande fécondité , il a écrit beaucoup de
messes, de vêpres et de motets pour diverses
églises de Milan, et a composé pour les th^ftlres
de cette ville, de Turin, de Rome et de Venise,
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MONZA — MORALES
189
plusieura opéras parmi lesquels od remarque :
]** Temistocle^ en 3 actes, À MUan, en 1766.
— 2" mteiti, à Venise, en 1776. — 3' Cajo Mor
riOf dans ta même ville, en 1777. — 4** T/igetiia
in Tauride, à Milan, en 1784. — 5* Ert^le, à
Turin, en 1786. Bnrney entendit à Milan, en
1770, dans l'église Santa-Maria sécréta , une
messe de Monza qu'il considérait comme une
œuvre de génie. On a gravé de la composition
de cet artiste : 1° Six trios pour deux violons et
violoncelle, op. 1 ; Londres, 1786. — 2'' Six
quatuors pour deux violons, alto et basse, op. 2
ibid., 1788. — 3° Six sonates pour clavecin
et violon , op. 3 ; ibid. Monza est mort à Milan,
aa mois d'août 1801.
MONZANI ( Tebaldo), né dans le duclié de
Modène en 1762, acquit fort jeune une grande
habileté sur la Aille. Vers 1783 il se rendit à Lon-
dres, où il se fixa et passa le reste de ses jours.
D'abord admis au théâtre italien comme première
flûte, il fut ensuite attaché aux concerts de la
musique ancienne et à ceux de Salomon. En 1800
il établit un magasin de musique et une fabrique
de flûtes : cette dernière est devenue florissante
par ses soins et ceux de son fils. Monzani est
mort à Londres le 14 juillet 1839, à l'Age de
soixante^ix-sept ans. On a gravé de sa compo-
sition : i° Six trios pour 2 flûtes et basse; Lon-
dres, Preston. — 2' Duos pour 2 flûtes, op. 5,
8, 10, 12 ; Londres, Longman, Preston. — 3^ Choix
de 90 airs écossais pour flûte seule. — 4** Pas-
iicciOy choix de préludes, airs, variations, etc.,
d"* 1, 2, 3; Londres, chez l'auteur; Bonn, Sim-
rock. — 5° Airs variés pour flûte, op. 4, 7, 1*1 ;
ibid. — 6" Préludes et airs, idem ( 3 recueils);
ibid. — 7* Trois divertissements, idem; ibid. —
»^ Douze nocturnes pour deux flûtes; ibid. — .
9" Trois sérénades, idem; ibid.— 10* histruction
Book, containing ihe rudiments ofMusic, ihe
^rt offingering, lipping and slurring tke notes
on ihe flûte, etc. ( Métliode contenant les élé-
ments de la musique , Tart du doigté, de Tem-
bouchure et du coup de langue sur la flûte, etc. );
Loudres, Monzani, 1'** et 2' parties. Il a été fait
quatre éditions de cet ouvrage.
MOORHEAD (Jean), compositeur, né en
Irlande, vers 1768, apprit la musique à Dublin,
el fut employé pendant quelques années comme
simple musicien d'orchestre dans plusieurs Tilles
<le province. £n 1798, il accepta une place dans
celui du théâtre de Covent-Garden, à Londres ;
«nais bientôt après il fut employé par l'entrepre-
neur de ce spectacle pour composer la musique
de plusieurs pantomimes et ballets, parmi lesquels
on cite : Le Volcan, ou le Rival d'Arlequin, le
^Het pantomime de La Pérouse, et une partie
de l'opéra intitulé Le Cabinet. Moorhead est mort
àXjondresen 1804.
MOOSËR (Aloys), facteur d'orgues, né à
Fribourg, en 1770, s'est également distingué dans
la construction des pianos et des orgues. On cite
comme un ouvrage achevé l'orgue qu'il a fait
pour le temple neuf, à Berne. Les Étrennes frU
bourgeoises àtVdiïmé^ 1810 contiennent une des-
cription d'un beau piano organisé qui venait de
sortir de ses mains, et qu'il appelait instrument
orchestre. Le chef-d'œuvre de cet artiste est le
grand orgue de Fribourg, dont on trouve une
description dans la Gazette musicale de Paris
(ann. 1838, n** 50). Mooser est mort à Fribourg,
le 19 décembre 1839, à i'&ge de soixante-neuf ans.
Le grand orgue de Fribourg est composé de
quatre claviers à la main, clavier de pédale, et
62 registres, non compris deux registres acces-
soires de copule et de tremblant. Cet instrument,
dont les qualités ne justifient pas la célébrité, est
mal construit quant à la partie mécanique. Les
tirages sont mal disposés et fonctionnent avec trop
de lenteur ; les claviers sont durs et ont trop
d'enfoncement ; la soufflerie manque d'égalité dans
sa pression et agit par secousse. L'harmonie des
jeux est la partie la plu^ satisfaisante : les jeux
de fond, particunèreinent ceux qui imitent les
instruments à ardiet , comme les gambes, sa-
licionaU et quintatones, sont de bonne qualité ;
mais les jexix d'anche ^ trop iieu nombreux, ont
une sonorité rauque et dure ; enfin, le timbre des
Jeux de mutation est criard. La voix humaine de
l'orgue de Fribourg a une réputation européenne,
qu'elle doit moins à sa quaUté spécifique qu'à la
place qu'elle occupe dans l'instrument, der-
lière tous les grands jeux, de telle sorte que ses
sons s'épurent dans le trajet avant d'être en-
tendus dans l'église.
MORAES (Jean DE SYLVA), maître de cha-
pelle de la caMiédrale de Lisbonne, y était né
eu 1689. £n 1727 il obtint son emploi, qu'il rem-
plissait encore en 1747. Il a laissé en manuscrit
beaucoup de motets, de répons, d'hymnes, de
messes, dont le catalogue remplit deux pages in-
fol. dans la Bibliotheca Lusitana de Machado
(t. If, p. 755et suiv.).
MORALES (Chbistophe), célèbre musicien
espagnol, naquit à Sévilledans les premières an-
nées du seizième siècle, fit ses études dans la
catiiédrale de cette ville, et se rendit d'abord à
Paris, où il publia un recueil de messes, puis à
Rome, où le pape Paul III le fit entrer Ters 1540
dans la chapelle pontificale, en qualité de cha|)elain
chantre. Son portrait existe dans cette chapelle.
On le trouve gravé à l'eau-forte dans les Osser-
vazioni per ben regolare il coro délia capella -
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MORALES — MORALT
pontificia , d'Adami ( p. 104 ), et Hawkins l'a re-
produit dans son Histoire de la musique. LVpo-
que de la mort de cet: artiste n'est pas connue.
Morales est un des compositeurs de musique d'é-
glise les plus distingués parmi les prédécesseurs
de Palestrina. Son style est grave ; sa manière de
faire chanter les parties, naturelle, et Ton peut
dire qu^il est un des prentiers qui ont secoué le
joug des recherches de mauvais goût dans la
musique religieuse. Adami cite le -motet de sa
composition Lamentabatur Jacob, qui se chante
à la chapelle pontificale le quatrième dimanche
de carême, comme un chef-d'œuvre d^art et de
science. On a publié de sa composition : 't** Liber
I Missarum quatuor vocum; Lugduni, 1&46,
in-fol. max. Il n'y a pas de nom d'imprimeur au
volume ; mais l'ouvrage est sorti des presses de
Jacques Moderne. Cest une seconde édition ; la
première a été imprimée à Paris { sans date ) par
Nicolas Ducbemin. —2*' Magni/Uat oeio tonorum
cum quatuor vocibus, liber prJmtM;Romc,
1541, in-fol.; Venise, i4n/ontoGar(fano, in-rol.
1542, ibid. 1 545. Ces Magnificat sont en deux sé-
riesy chacune des huit tons, 'dans le mèroe vo-
lume; à la suite, on trouve deux Magnificat à
quatre voix deCarpentras(ÉléazarC;enet), du pre-
mier et du huitième tons, un de Jachet (?), du
quatrième ton, et un de Richafortjdu cinquième ton,
ouvrage très-remarqnable, 1562, 1575, 1614, in-
fol. — 3** Moiettx 4 vocum^ lib. I et 11; Venise,
1543-154Q. —4* Motettia 5 roci, lib. I ; Venise,
1543, — 5* Lib. II Missarum cum quatuor et
quinque vocibus; Rome, lô4'i, in-fol.; Venise,
1544, in-4*; Lyon, 1552; Venise, 1563 6»Xff-
mentationi a quattro, dnque etsei voci; Ve-
nezia, oppressa d'Antonio GardanOf 15C4,in-4°
obi. — 7** Missa quatuor, cum quatuor vocibus;
Vendais apud Àlexandrum Gardanum, 1580,
in-4** obi. — 8° Moralis Hispani et multorum
eximix artis virorum Musica cum vocibus
quatuor, vulgo motecta cognominata, cujus
magna pars paribus vocibus cantanda est;
Venetiis apud Hieronymum Scottum, 1543, in-
4^ obi. On trouve aussi de lui les messes de
VHommearmëei De Beat a Virgine, dans le
recueil qui a pour titre : Quinque Missarum har-
monia Diapente, idest quinqtie voces referens;
Venise, Antoine Gardane, 1547, in -4^. Plusieurs
messes de Morales sont en manuscrit dans les
archives de la chapelle pontificale. Kirchcr
a placé un Gloria de ce musicien dans sa Musnr-
gie (lib. VIII, c. 7 ), et Ton trouve quelques mor-
ceaux de sa composition dans les Concenfus de
Sablinger (Augsbourg, I5ft5 ), dans VEsemplare
du P. Martini, et dans VArtepratica di Contrap-
-punto, de Paolucci (tome II). Plusieurs autres
collections renferment aussi des morceaux delà
chés de Morales. Les œuvres capitales de ce ooro-
positenr sont les Magnificat en deux suites des
iiuittons de l'Église, et son second livre de me^^^^es,
bien supérieur au premier sous le rapport du mé-
rite de la facture.
MORALT (tes frères), artistes longtemps
oélèbres à Munich piir leor manière parfaite
d'exécuter les quatuors de Haydn, étaient tous
musiciens au service du roi de Bavière; mais ils
moururent jeunes, et leur bel ensemble n*a été
remplacé que par les frères Mûller. Ils étaient cinq
frères. L'atné, Joseph, né à Schwetzingen, près
de Mannheim, le 5 août 1775, apprit avec ses
frères la musique chez le musicien de la ville
Geller, puis il reçut des leçons de violon de Lops,
et Winter, maître de chapelle du due de Bavière,
aciieva son éducation musicale. En 1797, il entra
dans la musique de la cour, et se fit reraarqoer
par son talent sur le violon. Trois ans aprè$, îi
entreprit un voyage en Suisse, se fit entendre
avec succès k Lyon, à Paris et à Londres, et re-
tourna en Allemagne en donnant des concerts i
Francfort et dans d'antres grandes villes. Le 10
mai 1800, il obtint sa nomination de maître de
concerts de la cour de Bavière ; quelque temps
après il entreprit un voyage avec trois de ses
frères» et parcourut l'Allemague, en donnant par-
tout des séances de quatuors où ils firent admirer
l'ensemble le plus parfait qu*on eût jamais en-
tendu à cette époque. Joseph Moralt est mort à
Munich en 1828.
Jean-Baptiste, frère puîné de Jos«pli, naquit à
Mannheim, en 1777. Après avoir appris les princi-
pes de la musiqne,il devint élèvedcCannabich. En-
tré comme surnuméraire de la chapelle àMuntcb,
en 1792, il reçut sa nomination définitive en 1798.
Bon violoniste, il jouait le second violon dans les
quatuors où son frère jouait le premier. Mais
c'est siiftoiit comme compositeur quil s*est fait
connaître avantageusement. Gfœtz loi avait en-
seigné l'harmonie et le contrepoint. On a graré
de sa composition : 1^ Symphonie à grand
orchestre, n' 1 (en wi) ; Bonn, Simrock. -
2* Deuxième idem (en sol); Leipsick, Breiikopf
et Hsertel. -— 3" Symphonie concertante pour deux
viotons; Mayence, Schott. — 4* Leçons métlio*
diques pour deux violons, liv. 1 et 2 ; MaTence,
Schott. — 5" Quatuor pour fiûte, violon, alto et
basse; Munich, Faiter. — 6* Deuxième idem, op. 6;
Munich, Sidler. Cet artiste estiinal)le est mort
le 7 octobre 1825, laissant en manuscrit one
messe allemande et plusieurs autres compositions
pour l'église. La perte d'un fils avait commenr*^
à déranger sa santé en 1823.
Jacques et Philippe Moralt, frères jumeaux de
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MORALT — MORARl
191
Joseph et de Jean-Baptiste, sont nés à Munich
en 1780, et non à Mannheim en 1779, comme il
est dit dans le Lexique universel de musique pu-
blié par Schilling. Le premier s'était livré à
l'élude du violon sous la direction d'un musicien
de la cour nommé Christophe Geitner. Il entra
dans la chapelle de la cour en 1797, et mourut
à Tflge de vingt-trois ans en 1803. Philippe reçut
les premières leçons de violoncelle de Virgili^
musicien de la chapelle, et acheva son éducation
musicale chez le violoncelliste Antoine Sdiwartz.
Il entra dans la musique de la cour en 1795. Il
est mort à Munich en 1829 (suivant le Lexique
de M. Bernsdorf), et seulement en 1855 (d'après
le Lexique portatif de M. Charles Gollmick ).
Georges, né à Munick en 1781, a été aussi at-
taché à U musique de la diapelle royale de Ba-
vière, pour la partie d'alto. 11 est mort danscetfe
position, en 1818.
Des descendants de cette famille ont été tous
attachés à la chapelle du roi de Bavière. L'un
d'eux, dont le prénom n'est pas indiqué, fut maître
de concert et directeur delà musique delà cour:
il fut pensionné en 1839; nn autre (Antoine)
fut corniste distingué. Le troisième ( Pierre) fut
violoniste de la cour de Munich, et se fit entendre
avec succès à Berlin, Hambourg, Leipsick, Wei-
mar et Erfurt, dans les années 1841 à 1847. En-
fin Joseph Moralt, violoncelliste, brilla dans
les concerts de Hambourg et de Leipsick, en
1847.
MORAMBERT (Antoine-Jacques LUB-
BOT, abbé de)^ né à Paris, en 1721, fut profes-
seur de musique et de chant dans cette ville.
Blankenbarg, dans son supplément à la Théorie
des beaux-arts de Suizer, et Barbier, dans sou
Dictionnaire des anonymes, lui attribuent, mais
à tort, l'écrit de PabbéLaugier intitulé: Senti-
ments d'un harmoniphile sur différents ou-
vrages de musique. Boisgelou, contemporain
de Laugier et de Morambert, et qui connaissait
la bibliographie et l'histoire anecdotique de la
musique française de son temps, attribue cet
écrit périodique au premier de ces auteurs, dans
son Catalogne manuscrit des livres de musique
de la bibliothèque impériale de Paris. ( Voyez
Laugier et Léris. )
MORAND (Pierre DE), poète médiocre,
née Arles en 1701, fut d'abord destiné au barreau^
mais son goAt décidé pour les arts et les lettres
lui fit abandonner l'étude du droit. 11 mit beau-
coup de zèle au rétablissement de l'académie de
musique d'Arles, et prononça un di.scoors pour
ton ouverture, qui eut lieu en 1729. Morand vint
à Paris en 1731, et fut admis aux rénnicnslit-
téraîpes du comte de Clermont et de la duchesse
du Maine. II se livra alors au théâtre, et donna
des tragédies et des comédies, qu^il n'est point
de notre objet d^examiner. Nous ne citerons de
lui qu'une brochure q^'il publia dans la polémi-
que occasionnée parla Lettre de J.-J. Rousseau
sur la musique française; elle est intitulée :
Justification de la musique française, contre
la querelle qui ItU a été faite par un Alle-
mand et un Allobroge, adressée au coin de
la ReinCf le jour de la reprise de Titan et
V Aurore; Paris, 1754, in-8*( anonyme) (1). L'au-
teur y attaque vivement Grimm et J.-J. Rousseau,
et accuse ce dernier d'avoir pris une grande partie
de ce qu'H a écrit sur la musique française dans
V Esprit des beaux-arts d'Estève : c'est un re-
proche auquel Rousiseau ne s'attendait pas sans
doute. Morand avait été malheureux dans tout
ce qu'il avait entrepris, et le dernier trait qui le
frappa ne fut pas le moins piquant : ses dettes
étaient payées, et 11 allait toudier le premier quar-
tier d'une rente de cinq mille francs qui lui res-
tait, lorsqu'il mourut le 26 juillet 1757. Ses re-
vers n'altérèrent jamais sa gaieté et n'abattirent
point son courage.
MORANDI (Pierre), compositeur, n'est
pas né à Sinigaglia, comme le prétend Gerber,
mais à Bologne, en 1739. Le P. Martini lui en-
seigna la composition. Il fut maître de chapelle à
Pergola, petite ville dss États-Romains. En 1764,
il avait été agrégé à l'Académie des Philharmo-
niques de Bologne. Il a écrit pour l'église beau-
coup de messes, de vêpres et de motets. En
1791^ il fit représenter à Sinigaglia rop<^ra bouffe
intitulé : Gli Usurpatori delusi, et l'année sui-
vante il composa pour le théâtre d'Ancône Vln-
glese stravagante. Vers le même temps 11 fut
nommé maître de cha|)elle dans cette ville : il y
vivait encore en 1812. On connaît sous le nom de
Morandl douze duos pour soprano ett>asse^ gravés
à Venise.
MORANGE (A. DE), chef d'orchestre du
théâtre des Jeunes Élèves à Paris, en 1800, a écrit
pour ce théâtre la musique de deux petits opéras-
comiques intitulés : 1^ Les Quiproquo noctur-
nes, en un acte. — 2° Les petits Auvergnats,
en un acte, 1799. Plus tard, il a écrit la musique
de plusieurs mélodrames pour les Uiéâtres des bou-
levards, entre autres La Bataille des Dunes,
et V Enfant prodigue, dont les ouvertures ont
été gravées pour le piano; Paris, Min« Duhan.
MORARl (Antoine), né à Bergame veas le
milieu du seizième siècle, fut directeur de la mu-
(1) Cet opuscule est mal à propos attribué au cheTalier
deMouhy, dans la correspondance de Griiun, tome. 1,
page lis, et i«ar d'autres à Bstéve.
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1U2
MORARI — MOKEAU
sique instrumentale da duc de Bavière. On a im-
primé de sa composition : Il primo libro de
madrigaU a qualtro voci ; Venezia, presse An*
gelo GardanOy 1587, in-é**.
MORATO (Jean Vaz Barrados Muito
Pamg ), compositeur portugais et écrivain sur la
musique, naquit à Portalègre en 1689. Les
circonstances de sa vie sont entièrement Igno-
rées. On connaît de lui les ouvrages suivants :
1^ Domingas da madré de Deos, e exercitio
quolidiano revelado pela metma Senhora ;
Lisbonne, 1733. Ce sont des prières et des
antiennes à la Vierge mises en musique. —
2" Preceitos ecclesiasticos de Canlo chdo para
beneficio e uzo commun de iodos ( Principes
de piain-chant à Tusage de tout le monde);
Lisbonne, 1733 , in-4'*. — 3° Flores musicaes
colhidas da jardim da milhor Liçao de
varios authores, Arte pratica de Canto de
orgad. Indice de cantoria para principiantes
con hum brève resuvio das tegras maes
principaes de Canto chdo, e regimen do coro
'c uzo romano para os subchantres, e orga-
nistas ( Fleurs musicales cueillies dans le jardin
des nteilleurs ouvrages de divers auteurs. Art
pratique du chant mesuré , et recueil de solfèges
pour les commençants, avec un abrégé des
règles du plain>chant, et la discipline du chœur,
à l'usage des sous-chantres et organistes ) ; Lis-
bonne, 1735 , in-4°. Une deuxième édition, avec
quelques changements dans le titre , a été pu-
bliée en 1738 , in-4'*. La partie qui concerne le
plain-chant a été publiée séparément , sous ce
titre : Brève resumo de Canto chdo com as
regras maes principaes, e a forma que dcve
guardar o director de coro para o susiantar
firma na corda chomada na cor al, o or-
ganista quando o acompariha; Lisbonne,
1738, in-é".
MORAVVETZ ( Jeam) , compositeur né en
Bohême, vers 1760, parait avoir vécu à Vienne,
et se trouvait en qualité de chef d^orchestre , en
1S09, à Pesth en Hongrie. Il a laissé en manuscrit :
l** Trois symphonies à onze et douze instruments.
— 2° Concertino à neuf instruments. — 3"* Huit
nocturnes pour flûte d'amour, flûte traver-
sière, deux violes, deux cors et basse. — 4** Sex-
tuor pour 2 violons , hautbois, flûte , alto et vio-
loncelle. — 5^ Plusieurs morceaux de musique
d'harmonie à 8 parties.
MORE ALI (Gaetano), Italien de naissance,
fut professetir de langue itah'enne à Paris , vers
1836, et s'établit à Rouen quelques années après.
On a imprimé de lui : Dictionnaire de musique
italien-français, ou Vinterprèto des mots
italiens omplojjés en musique, avec des
explications, commentaires et notices htstori'
ques; Paris, 1839, in- 10.
MOREAU (Jean-Baptiste), maître de
musique de la chambre du roi , naquit à Angers
en 1656, et reçut son éducation musicale
comme enfant de choeur à Téglise cathédrale
de cette ville. Ses études étant terminées, il
obtint la place de maître de chapelle k Langres,
puis à Dijon. Sans posséder aucune ressource et
sans recommandation , il vint, jeune k Paris poar
y chercher fortune. On ignore le moyen qu'a
employa pour pénétrer un jour jusqu'À la toi-
lette de la Dauphinc, Victoire de Bavière.-Sa-
chant que cette princesse aimait la musique, il
eut la hardiesse de la tirer par la manelie, et kii
demanda la permission de chanter un air de »a
composition. La princesse rit de sa naïveté , et
hii accorda ce qu*il désirait. Satisfaite de la
chanson do Moreau , elle en paria an roi, qui
voulut Tentendre, et qui l'admit à son service.
Un des premiers ouvrages de Moreau fut un di-
vertissement pour la cour, intitulé Les Bergers
de Marly; puis il mit en musique les chœurs de
Jonathas, tragédie de Duchéu Ce fntMui que
Racine choisit pour composer la première mu-
sique des chœurs d'Esther tt à* Àthalie. H mit
en musique plusieurs chansons et cantates do
poëte Lainez ; ces morceaux eurent du succès.
Enfin, on connaît de lui en manuscrit le psaume
In exitu Israël, et une messe de Requiem.
Titon du Tillet dit aussi, dans son Parnasse
français, qu'il a laissé un traité de la mualqne
intitulé VArl mélodique ; mais il ne parait pas
que cet ouvrage ait été publié. Moreau a formé
de bous élèves , parmi lesquels on remarque
Clérambault et Dandrieu. Il est mort à Paris, le
24 août 1733.
MOREAU (Jean), facteur d^orguea à
Rotterdam , vers le milieu du dix-huitième siècle,
s'est fait connaître comme artiste de mérite par
l'orgue qu*il a achevé à l'église de Saint- Jean, de
Gouda, en 1736, après y avoir employé trois
années de travail. Cet instrument est composé
de trois claviers à la main, pùdale et 52 registres.
MOREAU (Henri), né à Liège le 15 juillet
1728, et baptisé le lendemain à l'église Saint-
Nicolas-outre-Meuse , fut un des musiciens dis-
tingués de la Belgique dans le cours du dix-
huitième siècle , et dirigea avec talent la mu-
sique de la collégiale de Saint- Paul dans sa
ville natale , dont il était maître de chapelle. Oa
n'a pas de renseignements sur la manière dont
ses études avaient été dirigées; mais ce que
Grétry rapporte des premières leçons de com-
position qu*il reçut de Moreau, prouve que ce
maître connaissait la bonne méthode pour en-
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MOREAU — MOREL
193
seigner l'art d'écrire (1). On ne cUe de la corn-
posilion de Moreau que des chants de Ffoei ,
devenus populaires dans la province de Liège;
mais il est à (leu près liors de doute qull a,
pendant sa longue carrière, écrit plusieurs motets
pour ^e service de la collégiale de Saint-Paul.
C'est comme écrivain didactique , particulière-
ment, qu'il s'est Tait coimaltre ; son ouvrage a
pour titre: L'harmonie mise en pratique,
avec un tableau de tous les accords, la mé-
thode de s*efi servir, et des règles utiles à
ceux qui étudient la composition ou l* accom-
pagnement ; Liège , J. G. M. Loxhay, 1783,
in-S"* de 128 pages , avec 15 planches de musi-
que. A ia suite d'un rapport favorable fait à
Pinstitut de France par Grélry sur cet ouvrage,
en 1 797 , Moreau fut nommé correspondant de
cette Académie. M. le ctianoine de Vroye, de
Liège , possède le manuscrit original d'un ou-
vrage de ce maître , lequel a pour titre : Nou-
veaux principes d'harmonie , selon le système
d'Antoine Ximenès , précédés d'observations
sur la théorie de Rameau , et suivis de re-
morques sur plusieurs dissonances, ainsi
que des règles pour la composition de la mu-
sique à 2 , 3,4 parties et phis. Moreau est
mort à L.i^e le 3 novembre 1803 , à l'&ge de
soixante-quinze ans.
mOAl!: AU ( JEAif-AnoRÉ), né à Paris le 13
mai 1768, entra comme enfant de chœur à la
cathédrale d'Amiens, dès l'âge de six ans, et y
fut le condisciple de Lesueur. A l'âge de dix-
huit ans , il sortît de cette école , et obtint au
concours la place de mattre de chapelle à
Béthune. Deux ans après, il quitta cette place
pour celle d'organiste à la collégiale de Péronne.
Venu à Paris pendant les troubles de la révolu-
tion, il s'y livra d'abord à l'enseignement, puis se
maria, et acheta au Palais-Royal l'ancien caré du
CaveaUy où il eût pu acquérir des richesses con-
sidérables ; malheureusement Timportunité d'un
marchand de billets de loterie lui en fit un Jour
acheter on avec lequel il gagna une forte somme;
dès ce moment la passion de ce jeu dangereux
s'empara de lui; ses affaires se dérangèrent, et
la nécessité de payer ses créanciers l'obligea à
vendre sa maison. II obtint quelque temps après
ane place à la bibliothèque du Conservatoire;
mais le chagrin abrégea ses jours, et il monrut
vers 1828. Moreau a fait entendre dans les con-
certs de la rue de Grenelle plusieurs ouvertures
de sa composition, dans les années 1804 et 1806.
On a gravé de sa composition : 1"* Fantaisie pour
(f) Voyez les Mémoirei ou Essais sur la Wusique de
Gr«r7. l- 1, P- »•
BIOGR. Vmy, DES Ml'SiaE.>S. — T. VI.
piano sur les airs de Wallace; Paris, Laffilé.
— 2** Valse du ballet de Figaro, variée pour
le piano; Paris, Pliilip|)e PetiL — 3** Contre-
danses et valses, liv. 1 et 2; Paris, Leduc. —
4'^ Tlième varié pour piano et violon ; Paris,
Sieber. — ô^ Deux recueils de romances; Paris ,
Leduc. Moreau a laissé en manuscrit des qua-
tuors et des quintettes pour violon.
MOREL (Nicolas), né à Rouen, vers le
milieu du seizième siècle, fut mattre des enfants
de chœur de la cathédrale de cette ville. En 1584
il obtint, au concours du Puy de musique
d'Évreux, le prix de la lyre d'argent pour la
composition de la chanson française à plusieurs
voix commençant par ces mots : Je porte en
mon bouquet; et en 1586 il eut le prix du luth
d'argent , pour la chanson : D'où vient belle.
Un autre Morel (Clément), musicien français
d'une époque antérieure, a écrit des chansons
françaises à quatre parties ; il en a été publié
deux dans le douzième livre contenant XXX
chansons nouvelles , etc., publié par Pierre At-
taingnant, à Paris, en 1543 , petit in-4'' obi. , et
deux autres dans le XP livre contenant XXIX
chansons amoureuses à quatre parties^ etc ;
à Anvers, chez Tilman Susato , 1549, in-4^.
MOREL ( Frédéric), célèbre imprimeur de
Paris et l'un des plus savants hellénistes du sei-
zième siècle, naquit à Pitris en 15JS, et mourut
dans la même ville, le 27 juin 1630. Parmi ses
nombreux écrits on remarque une édition de
Vlntroduction à la musique, de Bacchius lo
Tieux, oii le texte grec est accompagné d'une
version latine dont il est auteur; Paris, 1623,
in*8°. La version de Morel est oubliée depuis
qu'on a celle de Meibom. Morel avait un tel
amour du travail, que rien n'était capable de le
distraire lorsqu'il était dans son cabinet. 11
s'occupait de la traduction des œuvres de Liba^
nius lorsqu'on vint lui annoncer que sa femme,
dangereusement malade, demandait à le voir.
» Je n'ai plus que deux mots , répondit- il ; j'y
serai aussitôt que vous. » Dans l'intervalle, sa
femtne expira. On se hâta de Ten prévenir.
Hélas! ùM'\\,f ensuis bien marri, c'était une
bonne femme; et il continua son travail.
MOREL (...), chanoine de Mont|)elIier, vé-
cut vers le milieu du dix-huitième siècle. On a
de lui un petit ouvrage intitulé : Nouvelle théorie
physique de la voix; Paris, 1746, in-12 de 32
pages. De l'Épine, doyen delà faculté de médecine
de Paris, dit, dans Tapprobation de cet écrit,
que l'auteur y a fait une application ingénieuse
du système de Fer rein (voyez ce nom ) ; mais
cela n'est pas exact, car la théorie de Morel n'est
nouvelle que parce qu'elle combine les deux
13
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194
MOREL — MORELOT
systèmes de Dodart ( voyez ce nom ) et <ie
FerreiD. £d erfct , le clianoine de Montpeiiii>r
suppose que l'appareil vocal est à la fois un
instrument à cordes et un instrument à vent
qui , tous deux , résonnent à Tunisson pour la
formation de chaque son de la voix de poitrine,
qu'il appelle voix pleine. Il donne le nom de
voix or4janisée à celle qui se produit par l'ac-
tion de Tair sur la glotte, et celui de voix lufhée
ik celle qui se forme par les cordes vocales. Dans
son système, les mouvements de la glotte cessent
dans les sons de la voix de iéte ou de fausset,
et la faiblesse des sons qu'elle produit pro-
vient de ce que les cordes vocales résonnent
seules.
MOREL (Alexandre- Je an), né à Loisey
( Meuse ), le 2C mars 1776, entra comme élève à
l'Ëcoie polytechnique, à l'époque de sa formation,
y devint chef de brigade, puis professeur de
mathématiques à Pécole d'artillerie de la garde
royale. Il est mort à Paris le 31 octobre 1825. Ama-
teur passionné de musique, il s'est livré particu-
lièrement à l'f^tude de la théorie. Persuadé qu'il
était appelé à faira une réforme dans cette science,
il crut trouver dans Ja structure de Toreille
le principe du sentiment de la tonalité , et sur
cette idée fausse, il établit un système qui ne
soutient pas le plus léger examen , et publia ses
vues à ce sajet dans un livre intitulé : Principe
aeousti(/ue nouveau et universel de la théorie
musicale, ou la musique expliquée; Paris,
Bachelier, 1816 , 1 vol. in-S^ de 506 pages, avec
des planches. Il est évident que les opérations
attribuées par Morel aux phénomènes de l'audi-
tion , sont des actes de ren(end«ment. Le peu
de succès qu'obtenait son livre , lui lit publier un
petit écrit où il donnait une analyse de ses prin-
cipes. Ce morceau, qui parut chez Fain, à Paris,
1821, in-8*^ de 28 pages, porte le même titre
que son livre; il est extrait du Dictionnaire des
découvertes. On a aussi de Morel : Observations
sur la seule vraie théorie de la musique de
M. de Momigny; Paris, Bachelier, 1822, in-8**
de 72 pages. M. de Momigny (voy, ce nom) lui
fit une rude réponse dans un écrit de quelques
pages. Morel a écrit aussi quelques articles con-
cernant la musique dans le Moniteur,
MORELLET (André), de l'Académie fran-
çaise, naquit à Lyon le 7 mars 1727, d'un mar-
chand papetier. Après qu'il eut fait ses premières
études au collège des jésuites , il vint a Paris
les terminer à la Sorbonne. 11 se livra dès lors
à des études sérieuses sur l'économie politique ,
et les entremêla de travaux plus légers sur la
littérature et les arts. Parmi ses ouvrages on
remarque unedis.sertation intitulée : De l'exprès-
, sion en musique, qui a été publiée dans le
Mercure de 1771, novembre, p. 113, et dans les
Archives littéraires, t. VI, p. 145. On y trouve
des idées ingénieuses. L'abbé Morellet s'était
I rangé parmi les picdnistes ; mais les partisans
de Gluck, qui connaissaient la finesse de son
esprit et la vivacité de ses reparties, n'osèreot
s'attaquer à lui. Dans sa vieillesse, le goût qu'il
^ avait toujours eu pour la musique s'accrut encore,
: et il cherchait avidement les occasions d^en
' entendre. Il est mort le 12 janvier 1819.
MORELLl (JosEPu), bon chanteur conlrat-
I tiste, naquit à Bisaccia eu 1726, commença ses
études musicales . à Naples ei les termina à
Rome. En 1750, il était attaché au service de
la cour à Lisbonne. Cinq ans après, il chanta au
théâtre de Madrid, puis il se ht entendre avec
un brillant succès au cxmcert spirituel de Pari».
£n 1757, il fut engagé au théâtre de Cassel ; mais
I le landgrave de Hesse-Cassel étant mort peu de
. temps dprèi:, Morclli fut appeléàHildburghausen,
I pour y donner des leçons de chant à la princesse
I régnante. Dans la suite il se retira avec une pension
i à Spangenbergj petite ville de la Hesse, où il
I mourut dans un âge avancé, en 1S09.
I MOUELLl (Jacques), célèbre bibliotlié-
I caire de Saint-Marc, à Venise, naquit dans cette
I ville le 14 avril 1745<Un goût prononcé pour le
travail, une aptitude rare et un éloignement
invincible pour les plaisirs du monde, tirent de
Morelli un critique habile, un bon archéologue et
un homme instruit dans Thistoire, les sciences
et les arts. Comme son savoir, ses travaux sont
immenses, et le nombre de ses ouvrages pu-
bliés est prodigieux. Parmi ceux-ci, ou remarque
Les fragments rhythmiques d'Aiistorèiw ,
qu'il avait découverts dans un manuscrit de la
bibliotli(''que Saint-Marc, et qu'il lit imprimer
avec d'autres opuscules, sous le titre de .4risiidis
Oratio adversus Leptinem, Libanii déclama-
I tio pro Socrate , Aristoxem rhythmicorum
elemcntorum fragmenta, ex bibtiotheca Ve-
nela D, Marci nunc primum édita, cum
annotationibus, grâce et latine; Venise, 178â,
in-8''. Morelli est mort le 5 mai 1819, k Page de
soixante-quatorze ans.
MORELOT (Stëphen), prêtre, né à Dijon
( Cûte-d'Or ), le 12 janvier 1820 , est iils d'un sa-
vant jurisconsulte qui remplit encore (1863) les
fonctions de doyen de la faculté de droit de celte
ville. Après avoir clé reçu licencié en droit et
avocat, M. Morclot se rendit à Paris et y de-
vint élève de l'École des chartes; puis il tut un
des fondateurs et membre de la société acadé-
mique formée par les anciens élèves de cetti'
école, a qui l'on doit la publication de mémoin*^
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MORELOT 195
remplis dMntérêt et remarquables par uu excettent , du Jara. Parmi ses publications, on remarque :
•esprit de critique ainsi que par une solide crudiliou. ^ 1° Du vamlttUs>ne musical dans les églises,
M. Morelot avait fait dans sa jeunesse des éludes \ lettre à M. le comte de Montalembert {Revue
de musique dont il a fait plus tard une applica- i de la musique religieuse, 1. 1 ). — 2** Ques-
tion spéciale au ciiant ecclésiastique , ainsi qu'aux ques observations sur la psalmodie ( ibîd.)* —
diverses parties de Tart qui sW rapportent. Lié ' 3** Sainie-Cécile ( ibid. ) — 4° Artistes contem"
d'amitié avec M. Danjon ( votjez ce nom), alors i porains. A. P. F.BoHg ( ibid., t. II ). — 5'*Z>tt
organiste de la métropole de Paris, il prit part chant de V Église gallicane (ibid., t. III). —
à la rédaction de la Revue de la musique reli- ' &* De la solmisaiion ( ibid. ). ~ 7° Du chant
gieuse , populaire et classique , que celui-ci ' ambrosien (ibid., t. IV). Ce dernier mor-
fonda eu 1845, et y publia de très-bons articles | ceau, fruit de recherches laites k Milan et au
<;iitiqucs et historiques. En 1847, M. Danjon fut | Dame, est d'une haute valeur, nonobstant le dé«
chargé par M. de Salvandy, alors ministre de < nueraent de livres où se trouvait Pauteur au
rinstruction publique, de faire un voyage en i moment du travail auquel il se livrait. Âu
Italie pour y faire des recherches relatives au i double point de vue de la. liturgie et de la
chant ecclésiastique et à la musique religieuse; | constitution du chant , il est également satisfai-
11 obtint de M. Morelot qu'il voulût bien Tac- sant. M. Morelot y dissipe beaucoup d'erreurs
compagner dans cette excursion archéologique. I au sujet de ce chant, sur lequel on n'avait que
€e fut en réalité une bonne fortune pour les , des renseignements vagues. Désormais, lorsqu'on
musiciens érudits, car M. Morelot déploya pen- i voudra s'occuper des origines et des variétés du
dant son séjour en Italie une prodigieuse acti- chant ecclésiastique, il faudra recourir à cette
vile de travail et fit preuve de grandes connais- ' source. — S^ Du caractère de la musqué
sauces dans la diplomatique, par la faciUté avec I d'orgue et des qualités de ^organiste, Let-
laquelle il lut un grand n'ombre de traités de ires ( au nombre de quatre) à un honwie
musique inédits, distingua c«ux qui étaient les | d'église (dans le Journal de musique reli-
pliis dignes d'attention , et les copia avec une gieuse intitulé la Maîtrise,!" et 2" année
rapidité qui tient du prodige; prenant d'ailleurs, i ]857-lttô8). — 9** Sainte Cécile et son pa-
siir tous les autres, des notes et des analyses , tronage sur la musique ibid., i'^'^ année),
c'est ainsi qu'il explora les bibliothèques de Rome, i —10^ Manuel de Psalmodie en faux-bour-
de ¥lorence, de La Gava, de Ferrare, deVe- , dons à 4 voix, disposé dans un ordre
liise, de Milan et autres lieux riches en monu- nouveau, clair et facile; Avignon, Seguin,
meuts littéraires. Cet immense travail), achevé | 1855, in-S** obi. M. d'Orligue, dans un court
dans moins d'une année avec M. Danjon, a paru j compte-rendu, inséré dans la Maîtrise ( fe an-
en partie dans V Histoire de Vharmonie au née, col. 79), déclare ne pouvoir admettre
moyen dge, de M. de Coussernaker , dont il est ' l'harmonie des faux -bourdons de M. Morelot,
la portion la plus intéressante. De retour à i parce qu'elle n'est pas conforme à la constitution
Paris , M. Morelot fut nommé membre de la ; de la tonalité ecclésiastique , telles que lui et
commission des arts et des édifices religieux au ; Nicdermayer l'ont comprise et exposée dans leur
ministère des cultes (1848), et chargé en cette Traité de l'accompagnement du plain-chani;
qualité de plusieurs réceptions d'orgues de ca- i mais c'est précisément ce système de tonalité
lliédrales. Cette commission cessa de fonction- et d'accompagnement qui est erroné , inadmis-
ner après 1852. sible et repoussé de toutes parts. Sans parier
Helire à Dijon vers cette époque, M. Morelot de la disposition nouvelle et très-ingénieuse de
continua ^le s'y occuper de la musique dans son ; la psalmodie imaginée par M. Morelot, je n'ai,
application religieuse , ainsi qu'au point de vue moi, que des éloges à donner à son système
iiislorique et archéologique. £n 1858, il se rendit d'harmonisation^ dicté par un très- bon senti-
à Rome, s'y livra à dos études théologiques, ment tonal. -^ il" De la musique au quin-
fut ordonné prêtre en 1860 et reçu bachelier en zïème siècle. ?iotices sur un manuscrit de la
droit canonique. Dans la même année, il fut ' Bibliothèque de Dijon; Paris, Y. Didron et
agrégé à TAcadémie et congrégation pontificale < Ulanchet, 1836, gr. in 4* de 28 pages avec un
de Sainte-Cécile, en qualité de maître honoraire | appendice de 24 pa^^es de musique, dans les-
de la classe des compositeurs. Après avoir fait, quelles M. Morelot a traduit en notation moderne
Ters la fin de la même année et au commence- { et en partition plusieurs motets et chansons de
ment de 1861, nu voyage en Orient , il est rentré i Dunstaple ou Dunslable^ de BitichoiSf et de
en France. Si je suis bien informé, M. l'abbé Hayne ( voyez ces noms ). Cette notice fut
Morelot habite maintenant dans le dopa.'^fement écrile pour être insérée dans les Mémoires de la
13.
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MORELOT — MORETTI
19C
commission archéologique de la Côle-d'Or, dont ^
rauteur est membre : on n'en a fait qu'un pelit |
nombre de tiréA à part. Le précieux manuscrit ;
qui y est analysé provient de la bibliothèque des ;
ducs de Bourgogne, cl a été séparé, par des cir-
constances ignorées, de la riche oollection placée
dans la bibliothèque royale de Belgique. Comme
tout ce que produit la plume M. Morelot, son
travail a le mérite de la clarté ainsi que celui
de rérudilion. Les aperçus qu'il y hasarde sur
plusieurs points d'histoire de la musique sont
d'une justesse parfaite» et ses traductions de la
notation difficile du quinzième siècle en nota-
tion moderne sont irréprochables. — 12* Le
dernier ouvrage publié jusqu'à ce jour par
M. l'abbé Morelot a pour titre : Éléments
d'harmonie appliqués à Vaccompagnement
du plain-chantf d'après les traditions des
anciennes écoles; Paris, P. Lethielleux , 18fil,
on vol. gr. in-8' de 196 pages. — De tous les
ouvrages publiés en France sur le même sujet ,
vers la même époque, celui-ci n'est pas seule-
ment le meilleur, car c'est le seul qui , sans
système préconçu , présente les vraies traditions
des écoles et des temps où IMiarmonie n'avait
pour base que la tonalité du plain-cliant. En
composant son livre, M. l'abbé Morelot est entré
dans la seule voie où le succès est possible. Les
organistes catholiques ne peuvent faiic de meil-
leure élude que celle de cet ouvrage, pour la
parlie de leurs fonctions qui consiste dans l'ac-
compagnement du chant. Ils y trouveront,
outre les principes et la pratique d'une harmo-
nie pure et bien écrite, une source d'instruction
profiuble sur des sujets importants relatifs à
leur art, ijinorés malheureusement de la plu-
part d'entre eux , et qui sont présentés ici avec
la méthode rationnelle et la lucidité par lesquelles
les travaux de l'auteur se distinguent. Le livre
de M. l'abbé Morelot est un service considé-
rable rendu à la restauration de l'art religieux.
MORESCIIl ( Jean-Baptiste-Alexandre) ,
membre de l'Académie des Fervidi, à Bologne,
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,
a lu dans cette académie, le 31 décembre 1734,
un éloge du P. Martini, qui a été publié sous ce
titre ; Orazione in Iode del P. G. B. Martini,
recitata nella solenne academia de' Fervidi
Vuliimo giorno delV anno 1784 ; Bologne, 1786,
in-8'^.
MORET ( Théodore) , jésuite, né à Anvers
en 1602, vécut quelques années à Prague, puis
à Olmutz , et enfin à Breslau, où il mourut le
6 novembre 1667, après avoir été professeur de
philosophie et de théologie, puis recteur du col-
lège de Klattau. On lui doit un traité assez cu-
rieux intitulé : De Magnitudine soni; Breslau,
1664, in-4**.
MORET-DE-LESCER ( Astoise-Chak-
LES), professeur^ de musique, né à Cliarlcvilte
en 1741, se fixa à Liège ver* 1765, et publia ua
solfège précédé de principes de musique sous ce
litre : Science de la musique vocale; Liège,
1768, in-4*». En 1775, il annonça, dans VEsprit
des Journaux (septembre 1775, p. 402), un
livre qu'il disait terminé, et qui devait être inti-
tulé : Dictionnaire raisonné, ou Histoire géné-
rale de la musique et de la lutherie, enrichi
de gravures en taille-douce , et d'un petit
dictionnaire de tous* les grands maîtres rfr
musique et musiciens qui se sont rendus
célèbres par leur génie et leurs talents ^ 13
vol. in-8^ de 400 pages chactin. Un ouvrage si
considérable, qui ne se recommandait point par
un nom connu, ne pouvait être accueilli avec fa-
veur : il Q> eut point de souscripteurs , et le
livre ne fut pas publié.
MORETl (Le chevalier ), général espaç^noi,
mort à Madrid en 1838, est auteur d'un traite de
musique intitulé : Grammatica razonadn
musical, compuesta en forma de dialo(jo$
para losprincipiantes; Madrid, en la impreola
deSancha, 1821, iu-8^
MORETTI (André), surnommé il macs-
trino délia cetera ( le petit maître de la citliarc,
ou plutôt de tous les instruments à cordes pin-
cées), naquit à Sienne (Toscane), vers le niilitu
du seizième siècle. Il jouait particulièrement
du hith et du violon, ctexcellait sur le grand m-
truraent appelé \At les Italiens cetarone, ou
chitarone, qu'il rapporta de Pologne après de
longs voyages suivant le P. Azzolini Ugurgieri
( dans ses Pompe Senesi ), et qu'il enrichit de
quatre cordes pendant un séjour qu'il lit à Bo-
logne. Moretti fut au service de Ferdinand de
Médicis, et concourut par son talent à Tédat
des fêtes somptueuses qui, pendant un mois entier,
eurent lieu à Florence et dans les autres ville*
de la Toscane, à l'occasion du mariage du duc
avec la princesse Christine de Lorraine, en 1589.
Ugurgieri rapporte que pendant un séjour de I*
cour à la villa de PrcUolim, celte princesse ac-
corda à Moretti le singulier honneur de pouïou
appuyer un pied sur le siège où elle était as-
sise , pendant qu'il jouait de son chitarone. Le
prince lui fit un avantage plus solide en le déco-
rant d'une riche chaîne d'or. Moiottl fut aussi aii
service de D. Antoine de Médicis, fils naturel
du duc François-Maric et de Bîanca Capcllo.
qui fut marquis de Capistrano. Il se livra a
renseignement, et forma beaucoup de bons oie-
ves ; enfin, dans la seconde moitié de sa Tie, il
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MORETTl — MORGENROTH
197
obtint un traitemeni annuel de ia cathédrale de
Sienne, à raison de son habileté dans Vart de
jouer du luth et dit ihéorbe. Il est Traisem-
l)Iable qu^il était emp1o>é dans cette église à
exécuter sur ces instruments raccompagne ment
de la basse continue» dont Tusage s*établit au
conunencement du dix-septième siècle.
MORETTI (Felice), compositeur napoli-
tain, fit ses études musicales au collège royal de
S. Pietro a MajeUa , et fut élève de Zingarelll.
Sorti de cette école, il fit le premier essai île son
talent dramatique dans un petit opéra intitulé II
Tcnente e il Colonelle, qui fut représenté à
Pavie, en 1830. Suivant La Miner va Ticinese,
journal de cette époque, la musique de Popérette
de Moretti était brillantissime et pleine de vie.
On y voit aussi que le compositeur fut rappelé
sur la scène par le public pendant plusieurs
soirées. Les espérances données par ce début
ne se réalisèrent pas, car tous les autres ouvragés
du niérae artiste, la plupart joués an théâtre
isuovo de Naples, n'ont pas réussi. // Prizio-
niera dl Colobrieno, représenté en 1831 , Xa
Famiglia indiana, dans la même année, VOs-
sesso itnaginario, en 1836, I due Forzati, en
1842, et VAdelina, en 18)6, n*ont eu que des
cliutes, ou une courte existence. Morelti était
professeur de chant à Naples.
MORGAGNl (Jean-Baptiste), un des
plus célèbres médecins du dix-huitième siècle,
naquit à Forli le 25 février 1682, étudia d'abord à
Bologne» puis à Venise, et enfin à Padone, où il
remplit plus tard la chaire de médecine, et celle d'a-
natomie. La plupart des sociétés savantes de l'Eu-
rope Padmirent au nombre de leurs membres. Il
mourut à Padouc le 6 novembre 1771. Parmi les
ouvrages de ce savant, on trouve vingt ériltres
anatomiqucs servant de commentaires aux
œuvres du célèbre médecin Valsalva, particu-
lièrement sur le traité De Aure humana. Ces
cpttres de Morgagni ont été réunies sous ce titre:
Joannis Baptisix Morgagni epistolx anaio*
viicœ dxiodeviginti ad script a pertinentes ccle-
brrrimi viri Antonii Mariœ Valsalvx; Venise,
1740, 2 vol. in-4'*. Les treize premières épitres
forment ie premier volume composé de 531
pa$;es : elles sont toutes relatives à Tanatouiiede
roreille. Ces dissertations réunies au travail de
Valsai va {Tradatusde Aure humana; Venise,
1740, in-4^ avec plusieurs planches), formaient
la monographie la plus complète de Touïe, avant
que le livre de M. Itard {voyez ce nom) eût
pani : elle est encore la plus savan^te.
MORGAN (Joun), né en 1711 à Ncwburgh,
dans nie d'Anglesey, fut le dernier barde du
pays de Galles qui ait joué de l'ancien instrir-
ment à archet appelé crouth ou cruth. Il vivait
encore en i771 , et, quoique âgé de soixante ans,
s'exerçait chaque jour sur ce vieil instrument,
;connu en Europe dès le sixième siècle, et vraisem-
blablement plus tôt (V. Archxolofjia ortniscelt.
tracts relating to antiquity ^ t. HT, p. 32 ).
MORGAN (T.-K.), professeur de musique
à Londres, au commencement du dix*neuvième
siècle , a fait graver un jeu de cartes pour ren-
seignement des principes de musique, et a pu-
blié ce petit ouvrage sous le titre de Harmonie
pasiimes, being cards consdtuted on ihe
principles of Music, but intended as well for
the amitsements of ihe musical World in ge^
neral, asof those who are totally unacquain-
tedwith the science ; Londres, 1806.
MORGENROTH {Frakçois-Antoine), mu-
sicien au service de la cour de Dresde, naquit le
8 février 1780 , à Ramslau , en Silésie. Son père
lui donna les premières leçons de musique et
de violon. Admis au gymnase de Breslau en
1792 Jl y a fait ses éludes pendant six ans , et
pendant ce temps a reçu des leçons de piano de
Torganiste Debisch. En 1798,41 se rendit à Var-
sovie, dans l'espoir d*y obtenir un emploi. Après
plusieurs années de surnumérariat, il eut en
1805 celui de contrôleur au d<^partement des
domaines.et de la guerre. L'indépendance et le
loisir que lui procurait cet emploi lui permirent
de se livrer à son penchant pour la musique,
dans laquelle il fit de grands progi'ès. La guerre
de 1800 vint troubler son bonheur et lui enlever
son emploi : il ne lui resta alors d'autre res-
source que Tart, où il n'avait cherché Jusqu'alors
que des jouissances, il se rendit à Dresde , et y
obtint un engagement pour la chapelle royale;
mais «près cinq années d'attente, pendant les-
quelles il étudia la composition sous la direction
de M. Weinlig^il fut obligé de donner des le-
çons pour vivre. Il obtint d'abord remploi de
second maître de concert de la cour, puis fut
nommé premier maître on premier violon solo
et chef d'orchestre en 1836. Morgenroth est mort
à Dresde le 14 août 1847. On a gravé de sa com-
position : 1*^ Thèmes variés pour violon principal
et quatuor, op. 1 et 2 ; Leipsick, Breitkopf et
Haortel. — 2** Deux polonaises pour piano i
quatre rnains; Damberg, Lachmuller. — 3** Trois
idem ; Cobourg , Biedermann. — 4^ Ouverture à
grand orchestre (en ré majeur), arrangée pour
le piano; Dresde, Uiischcr. —5^ Idem (en ut)
arran.:;ée à quatre mains; Dresde, Meinhold.
— 6*" Dix-huit chansons allemandes à voix seule
avec accompagnement de piano; Meissen,
Klein lieiclit. — 7** Six Liedcr h 4 voix, avec ac-
compagnement de piano ; Leipsick , Breitkopf.
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198
MORGENROTH — MORI
— 8^ Six chansons à voix seule; ibid. Morgen-
rotli A laissé en manuscrit : i° Àgnus Dei à
4 voix et accoRipagnement de piano. — 2" Sanc-
tus idem. ^ Z** Salve Regina à 4 voix etorclies-
trc. — k"* Ave Regina à 4 voix et piano. —
5"* Veni Sancte apiritus, idem. ^ 6^ Cantate
funèbre à 4 voix et orchestre. ~ ?• Deux con-
eertos |K>ur violon et orchestre. — 8^ Sicilienne
avec variations pour violon et orchestre. -*
9° Symphonie en ré majeur pour orclicslre.
— 10° Idem en mi mineur.
MOHGEl\ST£Ri\ (Charles DE), con-
seiller d^État en Russie, et professeur d'éloquence
et de belles- lettres , naquit à Magdebourg le 28
août 1770. 11 commença ses études dans cette
ville, et les termina à Tuniversité de Jéna. En
1797 , il fut nommé professeur de philologie
classique et de philosophie. L^année suivante, il
alla occuper la chaire d^éloquence à l'athénée
de DanUick ; et après y avoir enseigné avec dis-
tinction pendant quatre ans , il accepta la place
de professeur d'éloquence et de t)ellcs-lettres k
Tuniversité de Dori^t. Les travaux de ce savant
sur les œuvres de Platon jouissent en Allemagne
d'une estime méritée. Au nombre de ses écrits
on trouve : Grundnss eiiter £inleUung zur |
jEstheiik ( Projet d'une introduction à Pesthé- i
tique) ; Dorpat, 1815, in-4''.
MORGLATO ( MOREL LA), ancien luthier ;
italien , travailla à Mantoue , vers le milieu du
seizième siècle. Il était renommé pour ses violes
et ses luths. S. Agn. Maffeî parle avec éloge de
Morglato Morella et de la bonne qualité de ses
instruments, dans ses Annali di Alantova
(fol. 147).
MORGiVER(CHR.-G. ).0n a sous ce nom
un ouvrage intitulé : Vollsiœndige Gesang-
schule, JSin Bcitrœg zur Befœrderuny und
Yerhcsscrung des Gesanges in Stadt-und
Laivdschulen ( Ecole complète du chant. Essai
pour l'avancement et le perfectionnement du
chant dans les écoles des villes et des campagnes ) ,
Leipsick, Friese^ 1835, in -8° de 77 page», avec
58 chants à plusieurs voix. On ne trouve chez les
biographes allemands aucun renseignement sur
l'auteur de cet ouvrage.
MORBEIM ( rBÉDénic-CHRÉTiEN ), maî-
tre de chapelle à Dantzick, naquit à Neuroarkt, I
dans la Thuringe, où son père était cantor et j
maitre dY^cole. 11 fut le prédécesseur de Lœhlein, ;
à Dantzick, et mourut en 1780. On n*a gravé i
qu'une sonate de piano de sa composition : elle
a |)aru à Dantzick. Morheim a laissé en manu- |
scrit plusieurs morceaux pour le clavecin, tels |
que concertos et sonates,' des préludes pour 1
l'orgue, et la cantate do Dryden intitulée la ^
Fête d* Alexandre, à quatre voix et orcliestre.
MORHOF ( D4XiEiy-GE0RGEs ),l*un des ploi^
savants et des plus laborieux philologues de l'Al-
lemagne, naquit le 6 février 1639 à Wismar, dans
le duché de M ecklerobourg. Après avoir fait de
brillantes éludes à Stettin et à Rostock, il devint.en
1657,professeur de poésie dans celte dernière ville,
fut appelé à Kiel en 1673 pour y occuper la chaire
d'histoire, et fut nommé, en tnSO, bibliothécaire
de l'Académie. 11 mourut à Lubeck le 80 juillet
1601. Dans un voyage qu'il fit à Amsterdam,
Morhof ayant eu occasion de voir un marclMod
de vin qui rompait des verres à boire par la
seule force de sa voix, et l'expérience ayant été
répétée plusieurs fois en sa présence, il écrivit
sur ce sujei Epistolu ad Jon. Daniele majoro»
de Scypho vitreo per certum vocis hummi
sonum a ISicol, Pettero rupio, qu'il publia
d'abord en Hollande, 1672, et ensuite à Kit*!,
1673, in 4". Plus tard, il revit celte lettre, y joi-
gnit des observations physiques relatives à PefTet
du son sur différents corps, et refondit le tout
dans hi forme d'une dissertation, sous le titre de
SieiUor hyaloclastes sive de Scypho vitreo pcr
certum humanœ t^ocis sonum fracio ;Di$sey'
tailo qua soni natura non parum illustra-
tur* Editio altéra priori longe auctior; Ki-
liont, 1683, in -4**. H y a de cet écrit une autre
édition préférable^ laquelle a été publiée à Kiel,
en 1703, in-i". Morhof a traité de la musique en
plusieurs endroits de son Polyhistor Uterarius
philosophions et practicus ( Lubeck, iTii,
in-4" ).
Plusieurs biographies de ce sayant ont été pu-
bliées; les meilleures sont : 1^ Celle qu'il a écrilp
lui-même et continuée jusqu'en 1671, puis, qui a
été achevée et publiée par Gas|)ard Thurmann,
sous ce titre : D. G. Morkofii vita propria nb
anno natali 1639 ad 167i cnm anonymi con-
tinuatione usqne ad annnm mortnaleni 169';
Hambourg, 1699, in.4*\ — 2*romwKJn/fl//o ^^
vila, mcrilis scripiisque Dan. Geo. Morkofii f
auct /o. 3/0 //m ; Rostock, 1710, in-8**.
MORI ( J.vcijCES ), compositeur, né h Via-
dana, en Lombard ie, dans la seconde moitié ilu
seizième siècle, s'est fait connaître par un re-
cueil de motets intitulé : Concerti ecclesiastici
1 , 2, 3, 4 rociimy eu m bassogenerali ad organo ;
Anvers, 1623, in-4**. C'est une réimpression.
MORI ( PiKhRE), madré de chapelle de l'é-
glise collf'giale de San^Geminiano, en Toscane,
fut d'abord organiste de la cathédrale de Vollerre,
et vécut vers le mifieu du dix septième siècle. On a
imprimé de sa composition : l" Compietae lita-
nie délia B. V, a quattro voci in concerto ;
Venise, Alexandre Vinccnti, 1041, in-4^ —
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MORI — WORÏCHELLl
199
2"* Salmiaà vod conceriati ; op. 1° ; ibkl., I64d.
Une seconde édition de cet ouvrage a été publiée
chez le même, en 1647. —3" Vespertina psal-
modia concert ata quatuor vocibus ; ibfd. , 1 647.
— 4° 31 esse a quatlro e cinque in concerto,
op. 4;ibid.y 1651.
MORI ( François ), Tioloniste et compositeur
pour son îDstrument, est né à Londres, de pa-
rents italiens, en 1793. Son éducation musicale
commença sous quelques maîtres |)eu connus ;
mais il eut le bonheur de recevoir des leçons de
Viotti pendant quelques mois, et ses heureuses
t'acullés se développèrent rapidement sous les
conseils d'un tel maître. Très-jeune encore, il se fit
entendre dans les concerts, et y obtint des succès.
Il tirait un grand son de Pinstrument, et sa main
gauche avait une remarquable dextérité. De-
venu premier violon des concerts delà Société
philharmonique,, il dirigea souvent Pexécution
avec beaucoup de feroaeté et d'entrain; car il
était excellent musicien. On n*a gravé qu*nn pe-
tit nombre de morceaux de sa composition ; deux
concertos que je lui ai entendu jouer dans les
concerts de Londres sont restés en manuscrit.
Mori s'était fait éditeur de musique et avait suc-
cédé à Lavenu ; mais ses afTaires commerciales
ne prospérèrent pas. Cet artiste est mort à Lon-
dres vers 1S42. Il a laissé un fils, professeur de
chant à Londres, et compositeur de choses lé-
gères.
yv^f- Mori, sœur de François, née à Londres,
fut une cantatrice de la bonne école et posséda
une belle voix de contralto. Elle était très-bonne
musicienne; et chantait avec talent Tancienne
musique classique. En 1832, elle était attachée à
ropéra de Paris ; plus tard, on la retrouve en
Italie, où elle chanta jnsqu^en 1844 à Sienne, à
Spolète, à Yicence, à Vérone et h Mantoue.
MORIANI ( JosEPu ), violoniste, né à Li-
vourne le IGaoût 1752, eut pour premier mattre
Cambini, puisreçutdes leçonsde Nardini.II étudia
le contrepoint sous la direction de Charles Roc-
chinij et reçut ausài quelques conseils d'Horace
Mei, maître de chapelle de la cathédrale de Li-
vourne. Moriani n^était pas seulement un violo-
niste distingué, mais un bon chef d*orchestre. 11
excellait, dit-on, dans lexéctition des quatuors
de Haydn et des quintetti de Boccherini. On
connaît en Italie des sonates et des concertos
pour violon de sa composition. En 1812, il était
chef d*orchestre du théâtre de Livourne.
MORIANI ( NAPOLÉoiv ), ténor qui a eu de
la célébrité pendant quelques années, à cause
delà beauté de sa voix, est né à Florence vers
1S06. Appartenant à une famille distinguée, il
reçut une bonne éducation, et se livra à l'étude du
droit pour exercer la profession d*avocat. Culti-
vant la musiqtie comme amateur, il obtenait des
' succès dans les salons, où Ton admirait lu lieaoté
j de sou organe vocal, et ses amis lui prédisaient une
I belle carrière de chanteur sM prenait la résolu -
i tion d'aborder le théâtre. Les sollicitations fini-
rent par le décider à tenter un début dramatique :
il le fit au théâtre de Pavie en 1833. Le succès
couronna cet es.sai, et dès iors la route de Mo-
riani Tut tracée. En 1834, il chanta à Crémone, puis
à Gènes, à Florence, àLucqnes, à Livourne, à Bo-
logne, en 1837, et à Naples. Sa réputation, gran-
dissant chaque jour, le fit appeler k Rome en
1838, et dans la même année il chanta à la foire
de Sinigaglia. A Venise il excita l'enthousiasme
des dilettanti. Florence le revit en 1839, et dans
le même temps il brilla au théâtre de la Scala,
de Milan, puis à Trieste. Rappelé dans ces deux
villes %n 1840, il y mit le sceau à sa renommée
de premier ténor de l'Italie. Après avoir chanté
à Vérone, en 1841, il fut appelé à Vienne, où
Pempereur, charmé de. la beauté de sa voix, lui
donna le titre de chanteur de sa chambre. En
1842, Moriani clianta à Turin, puis à Venise et
de nouveau à Bologne, après quoi il se fit en-
tendre à Reggio, à Dresde et à Prague. Appelé
ensuite à Londres, il y chanta pendant les saisons
1844 et 1845. Déjà à cette époque, une altération
assez sérieuse commençait à se faire sentir dans
son organe vocal ; néanmoins il obtint ensuite de
grands succès h Lisbonne, à Madrid, à Barce-
lone, en 1 846, et la reine d'Espagne le décora
de Tordre dlsa belle la Catholique. De retour en
Italie , Moriani chanta encore h Milan pendant
Tautomne de 1847, mais la maladie, toujours incu-
rable, de sa voix, marqua immédiatement après
le terme de sa carrière théâtrale.
MORICUELLI (Anne BOSELLO), excel-
lente cantatrice, née à Reggio, en 1760, avait
reçu de la nature une voix pure et flexible. Gua-
dagni, un des meilleurs sopranistes de cette
époque, lui apprit à tirer parti de ce rare avan-
tage, et en fit la femme la plus remarquable des
théâtres de l'Italie, dans la dernière partie du
dix-huitième siècle. En 1779, elle débuta à Parme
avec le plus brillant succès . Au carnaval ''sui-
vant, elle brilla au théâtre de Venise, puis à
Rome, et dans l'automne de 1781, elle excita le
plus vif enthousiasme à Milan, où elle clianta
avec Mandini , dans le Falegname de CImarosa.
Appelée à Vienne après cette saison, elle y
brilla pendant les années 1781 et 1782 : ce ne
fut même pas sans peine qu^eile obtint de l'em-
pereur Joseph II la permission de s'éloigner de
cette ville pour aller remplir un engagement
qu'elle avait contracté à Turin. En 1785 , elle
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:oo
MORICHELLI — MORIN
r<itourna4i Milan, et y chanta pendant les saiaons
(iu carnaval et du carême. Naples voulut ensuite
^entendre, et Tapplaudit pendant les années
1786 et 1787. De retour à Mitan,à ^automne de
1788, elle s'y retrouva avec MandinI, et y resta
pendant le carnaval et le carême de t'789. Ce fut
après cette dernière saison que Viottt rengagea
pour le théâtre de Monsieur^ nouvellement ou-
vert è Paris. Elle fut un des plus beaux orne-
ments de la compagnie excellente de chanteurs
qui brilla à ce théâtre jusqu'au 10 aoAt 1792.
Garât, bon juge, qui l'avait entendue pendant
trois ans, m'a dit plusieurs fois que M"*' Mori-
chelli possédait le talent de femme le plus com-
plet et le plus parfait qu'il eAl entendu. Elle était
aussi remarquable par son jeu que par Tesprit
de son chant. Les événements qui lui Orent
quitter Paris en 1793 la conduisirent à Londres,
où elle brilla en 1793 et 1794. Le poêle Lo-
renzo d'Aponte, qui la trouva dans cette ville au
théâtre où lui-même était attaché , fait d'elle ce
portrait dans ses Mémoires: « La moitié de la
« saison théâtrale (1792) était écoulée lorsque
« arrivèrent à Londres deux actrices de renom ,
« rivales entre elles : la Baoti , qui , à celte
•« époque, était une chanteuse des plus célèbres en
« Europe dans le genre sérieux, et la Morichelli ,
« qui ne lut cédait en rien comme talent et qui
« brillait dans le genre opposé. Toutes deux n'é-
M talent plus de la première jeunesse et n'a-
« valent jamais été citées pour leur beauté :
« elles étaient très en vogue et se faisaient payer
« un prix exorbitant : la première pour le
m timbre de sa voix , seul don qu'elle eût reçu
« de la nature, l'autre pour sa tenue sur la
m scène et la noblesse de von jeu , plein d'ex-
K pression et de grâce. Toutes deux étaient
N l'idole du public et la terreur des composi-
n leurs, poêles, chanteurs et directeurs. Une
« seule de ces deux femmes aurait suffi pour
« porter le trouble dans un théâtre ; qu'on juge
« des difficultés que devait rencontrer le di-
M recteur qui les avait réunies toutes les deux.
n Quelle était la plus dangereuse et la plus à
« redouter n'est pas facile à dire. Égales en
«I vices, en passions et en fourberies, toutes deux
41 manquant de cœur, mais d'un caractère dia-
« métralement opposé, elles poursuivaient en
« sens contraire le même sysème pour la réali-
« sation de lears projets.
« La Morichelli, douée de beaucoup de
« fmesseet d'esprit, agissait avec ruse etdissi-
H mulalion , et tous ses actes s'accomplissaient
R dans l'ombre; elle prenait ses mesures à
« l'avance, ne se confiant à qui que ce soit, ne
« se laissant jamais emporter par la passion,
« et, bien que de mœurs dissolues , sa tenue était
■ si modeste et si réservée, qu'on l'eût prise
« pour une Ingénue ; plus amer était le fiel que
« distillait son cœur, plus angéliqiie était le sou-
« rire de ses lèvres. Elle était femme de
« théâtre. Ses dieux étaient ceux de toutes ses
« pareilles ; elle était dévote à leur culte. Ces
« dieux étaient l'intérêt , l'orgueil et l'envie. •
Retournée en Italie après la saison de 1794,
MB« Morichelli parait avoir quitté la scène peu
de temps après.
MORIGl (Piurre), chanteur excellent, né
dans la Romagne, au commencement du dix-
huitième siècle , fut soumis dans son enfance à
l'opération de la castration, et étudia Tari du
chant dans l'école de Pistocchi, à Bologne. De
tous les sopranistes de son temps , il fut celui
dont la voix eut le plus d'étendue vers les sons
aigus. Après avoir brillé sur plusieurs théâtres
de l'Italie , particulièrement à Rome, il fut en-
gagé à Pétersbourg en 1734. Bien qu'il fût âgé
d'environ cinquante-quatre ans lorsqu'il chanta
à Londres en 1768, il s'y fit encore admirer.
MORIGl (ANCfOLo) , né à lUmini en 1762,
reçut des leçons de violon de Tartini, et apprit
le contrepoint à Padoue, sous la direction de
Yalotti. En 1758, il fut engagea la cour de Parme
en qualité de premier violon, et quelques années
après il eut le titre de directeur de la musique du
prince. 11 mourut à Parme en 17S8. On a gravé
de sa composition, chez Joseph Patrini^ â
Parme : l'Six sonates pour violon seul, op. 1.
— 2** Six trios pour 2 violons, violoncelle, et
basse continue pour le clavecin^ op. 2. —
3* Six Cmxcerti grossi pour violon; Parme, 1758,
réimprimé à Amsterdam en 1762. — 4"* Six
idem, dédiés à rinfant D. Philippe, op. 4;
Parme, 1759. Morigi passait pour un bon nialtie
de composition. Parmi ses élèves, on remarque
B. Asioti. Celui-ci a publié, sans doute par
reconnaissance pour la mémoire de son maître,
un petit traité du contrepoint et de la fugue par
Morigi , ouvrage de peu de valeur , qui a fwur
titre : Trattato di conirappunto fugato;
Milan, Rlcordi, in-8'' de 35 pages. Michaeiis a
fait une traduction allemande de cet opuscule,
intitulée : Abhandlung iiber denfugirien Cofi'
trapunct ; Leipsick, Breitkopf et Haertel , 181C,
in-g" de 43 pages.
MORIN (Jcan-Baptiste), fils d'un tisserand,
naquit à Orléans en 1677. Après avoir fait ses
études musicales à la maîtrise de Saint-Aignan ,
il devint frère servant dans l'ordre équestre de
Saint-Lazare. Plus lard , l'abbcsse de Cliciles ,
troisième fille de Philippe d'Orléans, rrgcnt (tu
royaume, rattac!:a à sa maison en qualité de
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MORIN — MORLACCIII
2C1
maître de cliapeUe. Elle lui donna uue peasion de
500 livres sur sa cassette, puis une autre pension
de 1,500 livres sur rarchevéclié de Rouen, lui lit
doii de son médaillon gravé par Leblanc, ainsi
que de son portrait en pied, et eut pour lui d'au-
tres bontés (V. Les Hommes illustres de VOr-
léonais, tome^ T^ p. 74, et les notes manuscrites
deBoij^gelou). Morin mourut à Paris en 1745,
et fut enlerré au cimetière des Innocents. Ce
musicien a publié à Paris, chez Ballard, en 1707
et 1 709, deux livres de Cantates françaises à
\me et deux voix, mêlées de symphorûes de
violons et basse continue, en partition. Il fut le
premier musicien français qui écrivit des mor-
ceaux de ce genre , à Timitalion des Italiens ;
mais les cantates de Bernier tirent bientôt ou-
blier celles de Morin, quoiqu'elles ne valus-
sent guère mieux. On a aussi de Morin deux
livres de motets imprimés à -Paris, obez Bal-
lard.
MORIIVT (Ferdinand), compositeur et violo-
niste, né à Florence, fut attaché à la musique
particulière du grand-duc de Toscane, Léopold H,
jusqu'à la révolution de 1859, qui a produit Tor-
ganisalion du royaume d'Italie. Cet artiste labo-
rieux s'est fait connaître avantageusement par
le^ ouvrages dont voici la liste : 1° Symphonie à
grand orclicstre (en mi bémol ), en quatre mou-
vements , dédiée à Pauteur de cette notice. —
2" Ouverture ent*/, à grand orchestre. — 3" Ou-
verture en mi mineur idem, — 4"* Variations
(en mi ) pour violon et orchestre. — 5' Varia-
tions (en la) idem. — 6** Grand concerto mi-
litaire (en ut ) pour orchestre et chœur, divisé en
quatre mouvements. — V Quintette pour violon
principal , second violon , deux altos et violon-
celle. — 8* Il Trionfo delta gloria, cantate de
Métastase p4)ur ténor et orchestre. Admirateur
pa<isioDné du génie de Beethoven , M. Morini a
arrangé à grand orchestre sotis le titre de Con-
cnioni (grands concertos) : l** Le premier trio
(in mi bémol) pour piano , violon et violoncelle.
— 2"^ Le trio en sol du même œuvre. — 3* Le trio
m ut mineur, idem, — 4** La sonate en la pour
piano et violon dédiée à Kreutzer. — 5" La sonate
•'H mi bémoly oeuvre 12.-7 6*^ La sonnte en sol,
op. 36. — 7^ La sonate en la mineur, op. 23.
— 7** La sonate en ut mineur, op. 30. «- 8^ La
sonate en fa, op. 24. — 9* Le trio pour piano,
>iolon et violoncelle, op. 11. — 9° Le quintette
pour piano et instruments à vent, op. 16. —
10'' Les quatuors en si bémol , en fa et en ut mi-
netir, de l'œiivre I8<*. — 1 1" Les deux quintette
tn ut et en mi bémol pour instruments à cordes.
De plus, M. Morini a tiré de divers ouvrages de
6. ellioven 1 2 quintettes pour ilûte, 2 violons, alto
et basse , et c quintettes pour cbrinette et les
mêmes instruments à cordes.
MORITZ (C.-T.) , pianiiitcct compositeur al-
lemand de Tépoque actuelle (1850), n'estconnu que
par les ouvrages qu*il a publiés. Parmi ces com-
positions, on remarque : 1*" Sonates pour piano
et note ou violon, op. 2, 4, 8, 9 ; Leipsick, Breit-
kopf et Hœrtel, Pcters. — 2* Sonate pour piano,
flûte et violoncelle, op, 3 ; Leipsick, Breitkopf et
l^œrtel. — 3° Sonates pour piano seul, op. 13 et
14. — 4** Chanta à trois on quatra voix, op. 10
et 11 ; Leipsick, Peters. — ô^ChanU ttUeder à
voix seule, avec accompagnement de piano, op. 5,
6, 7, 12, 15 ; Leipsick et Hambourg.
Un facteur d'instruments de Berlin, nommé
Moritz (Jean-Gode froid), mort le 30 juillet
1840, fut le premier qui appliqua, en 1835, les
pistons aux instruments de basse en cuivre it
construisit le Èassiuba , qui a remplacé Tophi-
cléide avec avantage. (Voy. la Gazette générale de
musique de Leipsick, anuée 1840, page 1049.)
MORLA.GCHI (François), compositeur
renommé, naquit à Pérouse, le 14 juin 1784.
Son père, habile' violoniste, lui donna les pre-
mières leçons de musique et de violon dès Tâge
de sept ans. Jusqu^à dix-huit ans , il se livra
aussi à Tétude du piano, de Torgueet de Taccompa
gnement. Ses premiers maîtres turent Louis Ca-
ruso, compositeur napolitain, alors maître de
chapelle de la cathédrale de Pérouse, et direc-
teur de récole publique de musique de cette ville;
Louis Mazzetti, organiste de la cathédrale et
oncle de sa mérc, qui le dirigeait dans Tétude
du clavier de Torgue. Dans le même temps,
Morlacchi fréquentait les classes du Lycée
communal, et y faisait ses études littéraires. Son
penchant pour la composition s'était développé
de bonne heure, et avant d*avoir atteint sa dix-
huitième année il avait écrit Toratorio intitulé
Gli AngeU al scpolcro. Une production si im-
portante pour un jeune homme da cet Age fixa
sur lui Pattention de plusieurs amateurs, et sur-
tout du comte Pierre Baglioni, qui prit Morlacchi
sous sa protection, et l'envoya étudier Tart sous
la direction de Zingarejli , alors maître de cha-
pelle de la Santa-Casa à Loreto. Morlacchi avait
alors dix'huit ans; il était amoureux d'une
jeune fille nommée Anna Fabrizi, et ce fut avec
peine qu'il s'éloigna de Pérouse pour aller à
Lorette. L'enseignement de Zingarelli, tout de
tradition, était lent, timide même et peu fait pour
satisfaire une imagination impatiente. L*ennui
s'empara de l'esprit de Morlacchi ; il comprit
quMl ne ferait pas de progrès avec le maître qui
lui avait été donné, et sa résolution de retourner
près de lobjet de sa tendresse ne tarda paa
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202
!^I0RLACCH1
h Hte réalisée. Peu après son arrivée à Péroiise,
iidevÎDt répoux d'Anna Fabrizzi. Cependant, cod-
Taincu qu'il lui restnit encore beaucoup à ap-
prendre dans Part dNcrire la musique, il se ren-
dit à Bologne, en I805, pour y faire un cours
complet de contrepoint so;i5 ^a direction du
F. Stanislas Maltci, mineur conventuel, le
meilleur élève du P. Martini et son successeur
dans la savante école fondée par ce maître.
Dana la même année, Morlacchi fut chargé de
composer, à Tocçasion du couronnement de Na-
poléon Bonaparte comme roi dltalie, une can-
tate qui fut exécutée au théâtre de Bologne.
Pendant la durée de ses études, il écrivit, an mois
de décembre ld05, un Te Dcum qui fut exé-
cuté dans l'église de la Miséricorde, ainsi que
trois hymnes et un Pater noster, qui furent
snlvi*:, en 1806, de deux Tant u m ergo, chan*
tes à ri'glise de la Trimtéy d^une cantate à la
louange de la musique, et d'un psaume pour la
musique des Philharmoniques, à Saint-Jean in
Monte, ^i enfin du XXX1U™« chant de C Enfer
du Dante. En 1807 ( février) il donna avec suc-
cès au théâtre de la Pergola , de Florence,
la farce intilalce // Poêla in campagna» De
retour à Bologne , il y écrivit un Miserere à
16 voix, qui fut exécuté dans l'église de IVln-
nimziata et obtint Tapprobalion des connais-
seurs. La réputation que couimençaient à lui
faire ces divers ouvrages lui procura un engii-
gemcnt pour aller écrire à Vérone son premier
opéra bouffe intitulé il Rifratto, dont la réussile
fut complète. F.u 18U8, Ramhaldi, entrepreneur
du théâtre de Parme, appela Morlacchi pour y
composer la musique du mélodrame // Cor-
radlno : treize jours lui suffirent pour écrire la
partition de cet ouvrage, dont le succès fut
brillant. Le genre qu'il y avait adopté participait
du style de Paer et de celui de Mayer, alors les
deux compositeurs dramatiques les plus renom-
més de rita1ie\ Dans la même année, Morincchi
écrivit Enone e Paride , pour le théâtre de
Livourne, ainsi que VOreste, qui fut représenté
pour la première fois sur le théâtre de Parme.
En 180» parurent Rinaldo d'Asti, à Parme,
La Pîincipessa per ripicgo , à Rome, il S/-
monclTio, au théâtre Valle de la même ville, et
Le AiH'enture diunagiomata/a Milan. Ra|»-
pelé à Rome en 1810, U y composa |H)ur le
théâtre Argentina Topera sérieux le Danaide,
dont le succès éclatant détermina le choix que
fit de lui te roi de Saxe pour diriger la musique
du théâtre italien à Dresde. Ayant accepté les
propositions qui lui étaient faites, Tartiste arriva
dans cette ville le :> juillet 1810, à Tâgo de
Tingt-six ans. Un an plus tard, il fut engage |)our
toute sa vie avec un traitement considëiable,
et un congé de plusieurs mois chaque année
fut stipulé avec faculté d*en faire usage pour
écrire pendant ce temps partout où il voudrait.
Jusqu'à cette époque, Morlacchi avait fait loir
dans presque tous ses ouvrages des éclairs de
talent qui semblaient devoir donner à l'Italie un
de ces grands musiciens qui marquent une éfxt-
que du sceau de leur individualité. La plupart
de ses opéras contenaient des morceaux d une
heureuse conception ; ainsi le trio du souterrain
dans le deuxième acte de Corradino , produisit
une vive impression sur les habitants de Panne,
et le succès de l'ouvrage fut si grand, que le
buste du compositeur fut exécuté en martre,
pour être placé au théâtre, avec celte inscrip-
tion : Orphœa mutescii lyra , Morlacchiqt'e
Camamur svspiciunt gcnium. Mais la tapidile
du travail nuisait chez Morlacchi , comme cl)e/
la plupart des compositeurs dramatiques italiens,
aux soins qui seuls peuvent conduire à des pro-
ductions durables les artistes que la nature a
doués de plus de talent que de génie. Arri%e on
Allemagne , il y ressentit au bout de quelque
temps rintltience du pays où Pharmonie e^l na-
turellement plus forte et plus colorée , et .«es
ouvrages eurent, depuis cette époque, une p'os
grande valeur. Sa première composition écnte |
à Dresde fut une messe pour la cbapelledu roi;
on y trouve un Aqnvs d'un frand effet pour
des voix sans accompagnement. Au mois d'avril
1811, il écrivit son Raoul de Créqtii , le meii- j
leur do ses ouvrages. Chaque année lui vit pro-
duire une quantité considérable de musique tk
tout genre. Vers la fin de 1813, la domination
russe pesa d'un joug de fer sur la Saxe, long-
ten)p8 alliée de la France ; Morlacchi éprouva
les effets de cette oppression : car le prince
Repnin, lui ayant fixé un terme pour la compo-
sition d'une cantate destinée à Tanniversairp di-
la naissance de l'empereur de Ru««sie, le neciafa
de l'envoyer en Sibérie s^i l'ouvrage n'était pas
terminé au jour indiqué; mais la cantate fut
prête avant le temps, et k compositeur écrivit
aussi une messe pour deux voix, seules, en lan-
gue slavonne, suivant le rit grec, à Pusage de U
chapelle particulière du prince Kepnin. A la
même époqtie, la chapelle royale de Dresde dul
sa conservation au zèle de Morlacchi , car il fit
le voyage de Francfort pour y voir Tempereur
Alexandre, qui révoqua le décret di' suppres-
sion. Le retour du roi de Saxe (Frédéric) dans
.sa capitale, en 1814, fut salué avec enthousiasme
par ses sujets : Morlacchi ne fut pas des derniers
à témoigner la joie qu'il en ressentait. II écrifit
sa troisième messe solennelle, qui fut exécuté*
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MORLACCHI
203
en action de grâces à IVgii^e catlioltque de Dresde, .
et composa pour le tliéÂtre royal il Barbiere dl
Sivigliay qni précéda d'une année celui que
Rossini écrivit à Rome sur le même sujet ; celui
de Moriacclii obtint un brillant succès. Dans la
même année, il écrivit une cantate à l'occasion
de Centrée des alliés à Paris, le 3t mars. Parmi
ses diverses compositions écrites en 1815 on
remarque 25 morceaux de musique religieuse ,
tels que psaumes; offertoires, antiennes, «tc.^
pour le service de la chapelle catholique de la |
cour, SIX canzonette a?ec accompagnement de '
piano , et une cantate pour le jour de naissance |
de la comtesse Thérèse Lopuska , à Dresde. En
1S16, Morlacchi écrivit aussi l'Auroraj cantate
pour des voix seules , à Toccaston du jour de ,
naissance de la reine de Saxe : cet ouvrage Tut
exécuté à Pillnitz. Le 21 Juin de la même année, '
il Tut élu membre de T Académie des beaux -arL<
de Florence.
Souvent appelé en Italie poinr écrire de:i opéras
nouveaux, il mit dans ses travaux une activité peu
commune. Couronné en 1815 dans sa ville natale
après Texécution de ses Darutïdei et de son ora-
torio de la Passion, il obtint du pape la déco-
ration de rÉperon d*or pour ce dernier ouvrage.
Dans Vlsacco^ figura del Redeiiiore, que Mor-
lacchi composa après son retour à Dresde en! 817,
il fit Tessai d^un nouveau genre de chant rh>th-
mique, pour remplacer le récitatif; ce chant eut un
très-grand succès. Ce bel ouvrage fut suivi de
la quatrième messe solennelle du compositeur,
exécutée au mois de juillet à la chapelle royale,
et du mélodrame La Semplicetta di Pima,
représenté an mois d'août. Au mois de septembre
suivant, Morlacchi partit pour Naples, où il donna
aiilhéûtre Saint-Charles (janvier 1 81 8 )4a cantate
dramatique La Bodicea ; puis il alla écrire à
Milan Gianni di Parigi, l'un de ses plus beaux
ouvrages, dont la représentation fut pour lui un
véritable triomphe. Son retour à Dresde fut
niarqué par la composition de sa cinquième
messe solennelle, exécutée au mois de septembre
1818, pour célébrer le jubilé du règne du roi Pré-
déric-Auguiite, et pour la même occasion il écrivit
on hymne, une cantate solennelle et une épode
à deux chœurs, exécutées par 400 musiciens,
avec la coopération de Ch.- Marie de Weber, et qui
augmentèrent sa réputation en Allemagne. A Toc-
casion de la dédicace du nouveau temple de
Bischofswerda, -une députation du magistrat de
cette ville le pria de doouer ce morceau pour le
commencement du service divin, et le droit de
bourgeoisie lui fut accordé par le même magistrat
en témoignage de reconnaissance. Parmi ses der-
niers opéras, un de ceux qui obtinrent le plus de
succès fut celui de Tebaldo ed Isolina : il fut
joué sur la plupart des théâtres de Tltalie. En
1827, il écrivit pour Venise l Saraceni in Sici-
lia , et Tanui^e suivante , pour le théâtre Carlo-
Feîice de Gènes, Il Colombo, dont la musique fit
naître l'enthousiasme des habitants de cette ville
et procura au compositeur des ovations Inaccou-
tumées. De retour à Dresde , il reprit ses tra-
vaux de musique d*église et de tliéâtre. Ce fut
en cette même année que, dans l'espace de treize
jours, il composa sa messe de Requiem, consi-
dérée comme un de ses chefs-d'œuvre, et qui fut
exécutée le 32 mai dans la chapelle catholique,
avec une grande pompe, pour les obsèques du
roi Frédéric- Auguste 1''. A ce bel ouvrage succé-
dèrent une multitude de compositions de tout
genre. En 1829, il écrivit pour le théâtre royal
Topera bouffe II Disperato per eccesso di buon
cuore. Dans les années suivantes, ses messes so-
lennelles furent portées au nombre de dix, et dans
le même temps Morlacchi produisit son épisode
du Canie UgoUno, compté parmi ses plus belles
inspirations. Enfin, des vêpres de la Vierge, un
Magnificat, et beaucoup de petites œuvres dé-
tachées se succédèrent sans interruption. Cette
activité productrice se soutint jusqu'en 1840,
nonobstant une altération progressive de la santé
du compositeur. Son dernier ouvrage fut un opéra
de Francesca di Rimini, qu'il n^acheva pas.
Cependant l'état maladif de Morlacclii augiuentait
chaque jour, et la décroissance de ses forces ins-
pirait de vives Inquiétudes à ses omis. Après
une consultation de ses médecins, du mois de
septembre l841,Fartiste prit la résolution de se
rendre à PIse, accompagné du docteur Bierling;
mais arrivé à Inspruck (Tyroi), le 25 octobre,
une attaque de paralysie pulmonaire, occasion-
née par la fatigue, Tobligca do s'y arrêter, et il
y expira le 28 du même mois, à Tàge de cin-
quante-sept ans; il en avait passé trente et un
au service de la cour de Saxe. Des honneurs
furent rendus à sa mémoire à Dresde et à Pé-
ronse.
Il serait difficile de citer toutes les produc-
tions de Morlacchi ; les plus connues sont : I- Potit
l'église, 1® Te Deum, Pater noster, plusieiii^
Tantum ergo et un Miserere à seize voix, à
Bologne, ainsi que trois motets, à Parme, 1807.
_ 2° Première messe solennelle, à Dresde eu
1810. —3* Vêpres complètes ibid., 1811. —
4** La Passion, oratorio, 1812. — 5° Deuxième
messe, ibid. — 6* Miserere à trois voix, san.^i
accompagnement, morceau devenu célèbre en Al-
lemagne. — T* Troisième messe, à Dresde, en
1814.-8° Quatrième messe, en langue slavonne
suivant le rit grec, ibid. — 9° Psaumes à quatre
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I
20-1
MORLACCHÏ — MORLAYK
voix et orchestre, ibni., 1815. — 10* Antiennes,
f(l. ibid., 1S15.— iroffertoirea, id. Ibid., 1815.
— n*" Cinquième messe solennelle, ibid., 1818.
i3^/Ar/cco,oralorio,ibid.— 14* i« Morte d'A-
hele, oratorio, 1820. — lo** Messe de Reqxùcm^
composa en dix jours, pour les funérailles de
Frédéric-Auguste, roi de Sane. — 16* Sixième
messe solennelle, à Dresde, en 1825 — 17** Pla-
sieurj motets et antiennes pour des fôtes particu-
. lères. — \T bis Septième, huitième, neuvième et
d<xième messes solennelles, à Dresde, 1827àl839.
— iT* ter Vépreîi de la Vierge , Magnificat et
hymnes, ibid. — II. Poun letdéatre: iè^IlPoeta
in campagna, farce, à Florence (février 1807).
— 19** Il Bitratto, opéra l)ouffeen un acte, à Vé-
rone, dans U même année. ^ 20° Corradifw,k
Parme, 1808. — 21** Enone e Paride^ à Livourne,
1808. —22* Oreste, k Parme, 1808.— 23*iiinaWo
d'Asti, opéra bouffe, à Parme, 1809.— 24* Il Si-
moncino, farce, ibid. — 25* La Principessa per
i'impiego, à Rome, 1809. — 26* Le Avventure
d*una giornata^ Milan, 1809. — 27* Le Da-
naïde, à Rome, 1810. — 28* IlCorradino, avec
une musique nouvelle, à Dresde, en 1810. —
29* Raoul de Crequi, à Dresde, 181 1. — 30* la
Capricciosa pentita, ibid., 1812. — 31* //
Suovo Barbiere di Siviglia, ibid., 1815. —
32* La Bodicea, cantate dramatique, à Naples,
en 1818. — 33* La Semplicetta di Pirna, à
Pillnitz. — 34* Donna Aurora, opéra bouffe, à
Dresde, 1819. — Zb'^Tebaldo ed IsoWia/\b\d,,
\S20. -^ZG" La G ioventùdi Enrico V, ibid.
1821. — 37* Vllda d'Avenelle, ibid., 18î3. I
— 38* Laodicea, en 1825. — 39* / Saraccni
in Siciliafh Venise, 1827,— 40*. Il Colombo,
à Gênes, 1828. — 41* // Disperato pcr ec-
cesso di buon cuore^ à Dresde, 1829. —
42» Gianni di Parigi , à Milan, 1829. — 43* I
>:araceni in Sicilià, avec une musique refaite en
|)artie sur un livret allemand, 1830. — 44* Fran-
cesca da Riminiy pour Venise, mais non achevé.
— m. Musique dIveiise -. 45* Cantate pour le
couronnement de Napol('^)n, à Bologne, 1807.
^ 46* Idem , pour la naissance du roi de Rome,
à Dresde, 1811. ^47* Mem, pour le roi de
4^a\e, ihid., 181 1 — 48* Grande cantate pour l'as-
semblée des rois et de Napoléon à Dresde, juillet
a^l2. — 49* Dans la même année, cinq autres
«antates, à Dresde. — 50* Cantate |>our Tanni-
▼ersaire de la naissance de l'empereur Alexandre ,
à Dresde, 1813. — 51* Cantate de victoire pour
la prise de Paris, ibid., 1814. — 52« Cantate
pour le roi de Saxe, ibid., 1818. — 63* Épode h
1 chœurs ibid., 1818. — - 54* Fragment du
XX X* chant de V Enfer du Dante , pour voix de
basse. - 55* Trente-six ariettes et chahsons ita-
liennes à voix seule, avec accompagnement de
piano, en dix recueils; Leipsick , Breilkopf el
HiTrtcl. — 56* Quelques pièces instrumentales,
à Parme, en 1S08. — 57* Quelques sonates
d*orgi)e, h Dresde.
Morlacchi s'est fait estimer à Dresde par son
noble caractère. Il a toujours vécu avec ses col-
lègues Weber et Reissiger dans des relations d'a-
mitié et sans aucun sentiment de jalousie. M. An-
toine Mezzanottt , de Pérouse , a publié un
Elogio funèbre del cavalière Francesco Mor-
lacchi, Perugino ; Pérouse, 1842, in-4*, et M. le
comte Jean-Baptiste Rossi-ScotU, concitoyen du
célèbre compositeur, a donné une très-intétes-
santé notice intitulée : Délia vita e délie opère
delcav. Francesco Morlacchi di PerugiOf etc.;
Perugia, iipografia di VincenzQ BartelU^
1861, un volume in-4* de 140 pages, avec des
documents justiiicatifs et le portrait lithogra-
phie de Morlacchi. J'ai tiré de cet ouvrage les
moyens de rectifier quelques parties de la notice
qui avait paru dans la première édition de cette
Biographie universelle des Musiciens.
MORLAND (Samuel), baronnet, méca-
nicien anglais, naquit à Sulhammstead, vers iG2â.
Après avoir passé près de dix ans dans TunlTer-
site de Cambridge , où Tétude des mathémati-
ques l'occupa particulièrement , il fut employé
dans des missions diplomatiques en Suède et en
Piémont, sous* le gouvernement de Cromweli.
Retiré des affaires après la restauration à la-
quelle il avait contribué, il se livra uniquement
aux sciences. Il s'occupa surtout avec succès de
Phydraulique et de l'hydrostatique. C'est â lui
qu'on doit Tinvention du porte-voix , dont il a
donné la description et la figure dans un livre
en langues française et anglaise, intitulé : Des-
cription de la Tuba stentorophonica ou
porte- voir; Londres, 1761, in-folio. Les expé-
riences (ailes en préi^nce de Charles II prouvent
que Morland avait inventé cet instrument dans
le même temps que Kircher à Rome. On trouve
un extrait de Touvrage de Morland dans les
Transactions philosophiques (ancien recueil»
n* 70 , p. 3056). On croit aussi que la première
idée de l'usage de la vapeur comme force mo-
trice appartient à Morland. Il mourut pauvre
en 1697.
MORLAIVE (l'abbé DE), guilariote i
Paris, inventa en 1788 une nouvelle espèce de
guitare à sept cordes , à laquelle il donna le oon
de lyre. Cette guitare, exécutée par le luthier
PIron , n'eut fwint de succès d'abord ; mais plus
tard elle eut un moment de vogue après qu'on
l'eut réduite à six cordes.
MORLAYC (GiiLLAiME), luthiste français,
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IMORLAYE — xMORLEY
205
▼irait k Paris vers ie niilieu du seizième siècle.
Il a publié des recueils de pièces pour la gui-
tare et pour le luth. Ceux qu'on connaît ont
pour titres : 1*^ Tabulaiuredeguitenie (guitare),
01^5071^ chansonif gaillardes, pava9tes, braïu-
les, allemandes^ fantaisies, etc. ; Paris, Michel
Feiendat, 1 550 2** Tabulature de luth, cori'
tenant plusieurs chansons, fantaisies^ etc.
Livres /, //, ///; Paris, par Michel Fezen-
(lat, 1552-1555, in^** oblong. — 3* Premier
livre de psalmes mis en musique par Pierre
Ccrton; réduitz en tabulature de lent (luth)
par maure Guillaume âforlaye, réservé la
partie du dessus , qui est notée pour chanter
en jouant; Paris, par Michel Fezcndat, 15â4,
Jn-4'* obi.
MOBLEY (TuoMAs), musicien anglais du
seizième siècle, n'est connu que par ses ouvrages.
On sait seulement quMl fut élève de William Bird,
à qui il a dédié le meilleur traité de musique
publié en Angleterre; quMl avait été gradué ba-
chelier en musique à Tuniversité d'Oxford^ le 6
juillet 1588; que la re'me Elisabeth l'admit dans
sa chapelle le 25 juillet 1592 ; et .qu'il cessa de
vivre à Londres en 1604 dans un Age peu avancé,
et après avoir passé ses dernières années dans
un état de souffrance presque continuel. La ré-
putation de Morley, comme compositeur, n'égale
pas chez ses compatriotes celle de son maître;
toutefois il est certain que son harmonie est en
général mieux écrite; que sa mélodie est plus
gracieuse , et que par son élégante manière de
faire chanter les parties, il fait voir qu'il avait
étudié avec fruit les œuvres de Palestrina. Les
compositions connues de Moriey sont : l'' Can^
zonets, or Utile short songs for 3 voyees; Lon-
dres, Th. Este, 1593. Cet œuvre a été traduit
en allemand, et publié d'abord à Cassel, en 1612,
puisa Roslock, en 1G24. — 2*^ The first bookof
Madrigals to 4 voyees ; ibid., 1594, in-4". —
3» Canzonets, or short aires to five or six
voyees; ibid., 1595. — 4" The firsl book of
Canzonets for iwo voyees; ibid., 1595. Cet
ouvrage a été réimprimé en 1619. Une nou-
velle édition des madrigaux de Moriey, à trois
et quatre Toix , a été publiée sans date ( vers
1825) en partition par les RK. \V. W. Holland
et W. Cooke, à Londres. — 5" The first book of
ballets to 5 voyees; ïbïd., 1595, in-4*'. Une
traduction allemande de cet ouvrage a été publiée
par Valentin Haussmann, à Nuremberg, en 1609,
10-4°. Les Ballets , sortes de madrigaux d'un
niouvement animé, pour quatre on cinq Toix,
étaient destinés à être chantés, et quelquefois
aussi dansés aux accents de cette musique Tocale,
C'e«t ce que Moriey explique bien dans sa Plaine
and easie Introduction to practical Musick
(voyez ci-après), où après avoir parié de« Villa^
nelles, il dit : « Il y a une autre espèce (d'airs)
a d'une plus grande Taleur, laquelle est appelée
« ballets ou danses, sortes de chansons qui,
« étant chantées, peuvent être également dan-
« sées (1), etc. «Ainsi que le remarque aussi
Moriey, les ballets sont originaires de l'Itatie,
et Gasloldi (voyez ce nom) est le premier qui
écrivit des pièces de ce genre. M. le Dr. lulonard
Rimbault a donné une belle et correcte édition
en partition de la première suite des Ballets de
Moriey dans la précieuse collection de la société
des antiquaires musiciens; Londres, Chappell, 1 842
un volume in- fol. —6* Madrigalsto b voyees;
ibid., 1595,in-4*'.— 7** Canzonets, orUttleshori
ayres; Londres, 1597. — 8* The first book of
ayres or Utile short songs to sing andplay to
the lute with the basse-viole; ibid., 1000. Mor-
iey a laissé en manuscrit des antiennes et des
bymnes quiontété recueillies dans la collection de
lord Harlcy, en 1715 , et se trouvent aujourd'hui
au Muséum britannique, parmi les manu-
scrits de Harley, n»» 7337-73i2. Boyce a inséré
son service funèbre dans le recueil intitulé C'o-
thedral services. On a aussi de ce musicien des
pièces de clavecin on d'épinette dans le Virginal-
book de la reine Elisabeth. Moriey est é<iiteur
d'une collection de madrigaux italiens traduits
en anglais, sous ce titre: Madrigals to 5 voyees,
colleciedout ofthe bestitalian authors; Lon-
dres, lâ98. C'est aussi lui qui a publié un recueil
de madrigaux anglais composés à la louange d'E-
lisabeth par divers musiciens, et dont ilavait com-
posé les numéros 13 et 24. Ce recueil est intitulé
The Triumphs of Oriana to 5 and 6 voyees ,
composedby several authors ; honôrvs , 1601.
Ce titre fait allusion à Oriane,dame d^Ainadis
de Gaule, et miracle de beauté et de sagesse
comme était supposée Elisabeth. Les compositeurs
des chants à 5 et 6 voix réunis dans ce recueil
sont : Thomas Moriey » Michel Est , Daniel Nor-
comb, Jean Mundy, £lUs Gibbons, Jean Benat,
Jean Hilton, Georges Marson , Richard Carlton,
Jean Holmes, Richard Nicolson,Thomab Tomkinft,
Jean Farmer,Jean Wilbye , Thomas Weelkes,
Jean Milton, Georges Kirbye, Robert Jones, Tho-
mas Bateson, Gior. Croce et François Pilkîngton.
M. William Hawes a donné une bonne édition
en partition delà Collection The Triumphs of
Oriana; Londres (sans date), in-fol. Il est re-
(I) Tbere le aluo another Uadmore l(i;ht Ihan this {ni'
ianelle ) , whicb Uiej teann Ballets or danees, and are
songs, wbicli brlng aong to a dlttie ma; likcwlse bc danced,
etc. {The tkird part, p. 180.)
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206
MORLEY ~ MORNABLE
marquable que dans la même année où furent
imprimés Tke Triumphs of Oriana ( 1601 ),
Pierre Phalèse publia à Anvers : t^ Trionfo di
Dori, deseritto da diversi, et posti in mu-
sical da aUretanti auiori a sei roei ; in An-
versa, etc. Chose singulière! le nombre des
chants du Trionfo di Dori est de 29, comme
celui des triomphes d^Oriane ; celui des poètes et
celui des musiciens est le même dans les deux
collections ; enfin, dans celle d'Anvers on lit en
tète de ciiaque pièce : Viva la bella Dori ! et
chaque madi igal de la collection anglaise a aussi :
Long lïve fair Oriana, Laquelle de ces collec-
tions a été faite à rimitation de Tautre? Enfin,
Morley a été Téditeur d*ane collection de pièces
instrumentales pour un orchestre composé de luth,
pandore, guitare, basse de viole, flûte et dessus
de viole; cet ouvrage a pour titre : Consort Les-
sons, mode by divers exquisite authors, for
6 différent instruments to platj iogether^ viz :
ihe treble Iule, pandora^ citterne, base vioU,
flûte and treble violl, 2<ne édition ; Londres,
1011, in 4^
Les transformations subies par la musique de-
puis la fin fia seizième siècle ont fait tomber
dans Toubli les compositions de Morley; mais
son nom vivra longtemps dans Thisloire de la lit-
térature musicale, par le livre excellent qu'il a pu-
blié sous ce titre : A plaine and easie introduc"
iion to practical Mxisick , set downe in forme
ofa dialogue idividedinto three parles, ihe
first teachelh to sing with ail tkings necessary
for (lie ktwwledge of prichtsong ; the second
treatelh of discante, etc; tke third and last
pari treatelh of composition of three , fourc ,
fi ve or more part s^ etc. ( Introduction complète
et facile à ta musique pratique, en forme de dia-
logue ; divisée en trois parties , dont la première
enseigne à chanter, avec toutes les choses néces-
saires pour la connaissance du solfège; la .se-
conde traite du contrepoint ; la troisième et der-
nière partie renferme les règles de la composi-
tion à trois, quatre, cinq et un plus grand
nombre de parties,* etc.); Londres, imprimé
par Pierre Short, 1597, petit in-fol. Ce livre
renferme une multitude de choses relatives à
l'ancienne notation , à la mesure et à la tonalité,
qu'on ne trouve point dans les autres traités de
musique du même temps. La preuîière parîie
est terminée par de très-bons solfèges à deux et
trois voix, qui ont beaucoup d'intérêt sous le
rapport historique. La seconde partie contient
des exemples de contrepoint sur le plain-chant,
fort bien écrits*. On y trouve une table des dis-
positions de!« intervalles dans les accords de
tierce et quinte , et de tierce et sixte , qui peut
être considérée comme no des premiers essai»
de systèmes d'harmonie. La troiâième partie est
aussi un des meilleurs traités de 'Compbsilion
écrits au seizième siècle; c'est même celui où la
connaissance pratique de Part est la plus étendue.
A la suite de cette troisième partie, Morley a
placé des notes très-développées sur tout l'ou-
vrage , particulièrement sur ce qui concerne la
notation. Gerber, Uurney , Hawkins et WatU ,
dans sa BibUotheca Britannica, citent une
édition du livre de Morley publiée à Londres en
1608; mais cette édition prétendue, dont j'ai \u
des exemplaires, n'est antre que la première oà
l'on a changé le frontispice. Une deuxième édi-
tion réelle a paru à Londres en 1771, iQ-4^
chez W. Randall; elle est beaucoup moins rare
que la première.
MORLIÈRE ( Charles -Jacques - Locts-
AUGCSTE ROCHETTË DE LA }, né à GrcHahie
en 1701, fut d'abord mousquetaire, et devint,
on ne sait à quel titre , chevalier de l'ordre du
Christ de Portugal. Fixé l Paris , il s'y adonna
à la culture des lettres , mais ne produisit que
des ouvrages médiocres, parmi lesquels on
eompte une brochure qu'il publia à Toccasion
des querelles sur la musique française, sous le
litre de Lettre d'un sage à un homme respec-
table, et dont il a besoin, sur la musique ita-
lienne et française^ Paris, 1754, in-i2. La
Morlière est n^ort à Paris au commencement de
février 1785.
MORi\ABLE ( Antoine ) , musicien fran-
çais, vécut dans la première partie du seizième
siècle. 11 est connu par des motets et des clian-
sons à quatre parties, qui se trouvent dans plu-
sieurs recueils publiés à Paris , particulièrement
dans ceux qui ont pour titre : Liber septimus
XXII JI trium , quatuor, quinque et sex vo-
cum modulos domimci ad vent us, nativitatiS'
que ejus ac sanclorum, etc. Parisiis, apiid
Petrum Attaingnant, 1533, in-4* obi. Il s'y
trouve deux motets de Mornablc. Liber qiiintvs-
II trium primorum tonorum Magmficai
continet ; ibid , lo34,in-4°. Le Magnificat de Mor-
nahle est du 2'"e ton. — A7' livre , contenad
XXVII l chansons nouvelles à quatre parties;
en unvoUuneet en deux. Imprimées par Pierre
Attaingnant et Hubert Jallety 1542, petit io-
4^ obi. — Bicinia gallica, latina et germa-
nica, et qiuvdam fugx^ tomi duo ; Vitebenja:,
ajnid Georg. Rliav, 1545, petit iû-4° obi. -
Motetti del Fiore, Tertius liber cum quatuor
vocibus. Impressum Lugduni per Jacobum
Modernum de Pinguenlo. Anno Domini 1539,
iii-40 — Trente-cinq livres de Chansons nou-
velles à quatre parties, de divers auteurs, en
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MORNABLE — MORTABO
207
Àcux relûmes; Paris, par Pierre Attain'
(jiumt, 1539-1549, m-4'' obi. On y trouve des
chansons de Moroable dans les livres, 2, 5, 9,
II, 14,15. 16, 19, 24,26, 28, 29 et32. — QUAT^
livre de Chansons composées à qwitre par-
ties par bons et excellents musiciens; Paris,
1653, chez Adrien Le Roy et Robert Ballard,
iD-4*. — Quart livre de Chansons nouvelle-
ment composées en musique à quatre parties,
par M. Jacques Arcadet et autres autheurs;
Paris, Adrien Le Roy et Robert Ballard, 1561,
in-i". Un livre de motets de Mornable se trouve
à la bibliothèque royale de Munidi ( n"* 137,
D. à ) , sous ce titre : Motetorum musicaUum
fualuor vocum, liber primus; Parisiis, apud
Vetrum Atiaingnant (sans date), petit in-4°
obi.
MORO (Jy^CQUES), moine servite, né à
Viadana, dans la province de Mantoue, vécut
dans la seconde moitié du seizième siècle et au
commencement du dix -septième. On connaît de
lui les ouvrages dont voici les titres : 1** Can-
zoneUe alla napolitana; libro primo a tre
voci; con un dialogo e due canzonette a
qualtrovoci; Veneila, app. Angelo Gardano,
1581, in-4°.— 2*» Motetti, Magnificat e falsi
bnrdoni a 1, 2, 3, 4, 6 et 8 voci; una com-
pléta a 8 voci, con le antifone delta Beaia
Virgim ; — 3° Messe a otto voci , Letanie et
Canzoni a Quattro voci, op. 8,* in Veneùa,
Giac. Vincenti, 1604, in-4°. — 4' Il primo libro
dé* madrigali a 5 voci; Venezia, app. Teredc
di Bart. Magni, 1613, in-4''.
MORS (Antoine), facteur dVguesà Anvers,'
naquit dans cette ville vers 1480. 11 livra à la
cour (de Gand), en 1514, un orgue pour la
chapelle, qui lui fut payé 115 livres (1). Au
mois de juin 1516, il livra aussi une paire
d'orghes au roi Charles ( Charles-Quint ) pour
s en servir à son très-noble plaisir (2). Au mois
de mars 1516, il vendit on clavichordium à
Tarchiduchesse Éléonore, pour la somme de
16 livres, et à la^èine époque il reçut 146 livres
pour Vcstoffe et la fachon ( façon , travail )
d'unes nouvelles orcfhes que monseigneur
( Charles-Q(iint) lui avait fait acheter pour
servir journellement en sa chapelle (3). An-
toine Mors vivait encore en 1529, car il reçut
alors 20 livres pour sa peine et salaire d'avoir
refait et raccousiré les orgues de la chappelle
de madame (Marguerite d* Autriche, gouver-
(11 nfglstre n» F I09 d« la Chambre des comptes aux
Archiveii de UUe ( dëpartemeot du Nord).
(2) Registre F Mè, Ibid.
lî| Regislre F *3i , «bid.
nante des Pays-Bas ) et fait trois souf/leis avec
leurs contrepoids de plomb servant ausdicts
orgues (1). Si cet Antoine Mors est le même dont
il est parlé dans la Chronique de Schwerin, et qui
fournit, en 1559, à Jean Albert, duc de Mecklem-
bourg , un orgue destiné à être placé dans la ca-
thédrale de Schwerin , il devait être âgé d'environ
soixante-dix-neuf ans. 11 est dit dans la chro-
nique (2) qu*Antoine Mors était né à Anvers.
Cette même clironique mentionne un Jérôme
Mors , fils dudit Antoine , qui mourut à Schwe-
rin en 1593, à Tàge de soixante-dix-neuf ans, et
que le duc Albert appela près de lui lorsqu'il
n'avait encore que dix-sept ans, c'est-à-dire
en 1536. La^Chroniqne dit que ce Jérôme Mors
exerçait sa profession, aidé par ses lils Antoine
et Jacques et ftar ses vingt filles.
MOHS ( Henri ), facteur d'orgues, vraisembla-
blement de la même famille que le précédent, vé-
cut à Anvers,an commencement du seizième siècle.
On voit dans le registre n° ¥ 199 de la Chambre
des comptes , aux Archives du département du
Nord, à Lille , quMl reçut, au mois de mai 1517,
la somme de 62 livres 10 sous, pour avoir
vendu au roi Charles ( Charles- Quint ) , de
petites orgues, pour s'en servir en sa capelle,
et les porter avec lui en son pourckain
voyaige d'Espaigne , pour ce que celles que
Von jouait estoient trop grandes et trop pé'
santés.
MORT ARC ( Antoine ), moine franciscain,
né à Brescia vers le milieu du seizième siècle,
fut organiste des églises cathédrales d'Ossaro et
de Novare, puis remplit les mêmes fonctions an
couvent de son ordre, à Milan. 11 retourna en 1610
à Brescia, et se relira au couvent de Saint-Fran-
çois de cette ville, où il mourut en 1619. Coz-
zando cite {Libraria Bresciana, p. 46) les
ouvrages suivants de la composition de ce reli-
gieux : r Fiamelle amorose a tre voci, libri
1, 2, 3, 4, Venise, Amadino, 1599. Il y a une
édition antérieure publiée par le même en 1594,
in-4^ — 2° Messe , Salmi , Magnificat, can-
zoni da suonare, e falsi bordoni a 13 voci in
paWf7«ro; Milan, 1610. — 2° Canzoni a ^ voci
con il basso per suonare, Itb. II; Venise,
Alexandre Yindenli, 1611, réimprimé en 1623.
— 4^ Letanie a quattro voci con il basso per
Vorgano; Venise. On connaît aussi du P.
Mortara : — 5** Primo libro de canzoni da
soiuire a quattro voci; in Venetia, appresso
(i) Kcgistre n» 180S de la Chambre des comptes, aux Ar-
chives du royaume de Belgique.
(2) Voir le ChrnnieoH Swriuic, pnr Bernard Hedcziciis,
col. 1667 et 1681, et les lUiiletinxde la Commission royaie
d'histoire (de la Belgique) , U« aérke, t. IV, p. 861.)
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208
MORTARO — MORTIMER
niccardo Amndlnoy 1600, iii-4'*. Cet ouvrage
est dédié à Constant Antegnati, célèbre orga-
niste de Brescia. Diruta ( voy. ce nom ) a extrait
de ce premier livre le canzone intitulé VAlbfir-
gona, qu'il a inséré dans son TransUvano,
en partition des quatre parties , et en tablaïuie
pour être exécutée sur Forgue et sur le clavecin,
avec les diminutions ( variations ) qu'y a faites
le même Diruta. Celte pièce a pour litre , dans
le Transilvano : Canine d'Antonio Mortaro
delta VAlbergona, pardta et intavolala.
— C* Psalmi ad vespcras iriaque cantica
Ueatdc Virginis octo vocibus Antonii Mortari
Brixiensis in ecclesia divi Francisci Medio-
lani orgonistx; ibid., 1599, in-4*'. r
MORTËLLARl (Michel), compositeur
dramatique, né à Palcrmc en 1760, entra dans
son enfance comme élève an Conservatoire de*
FigliuoU dispersi de Muratori , puis fut envoyô
à Naples , où il reçut des leçons de Piccinnl. 11
n^était âgé que de vingt ans lorsqu'il écrivit à
Rome son premier opéra, intitulé Ti'oja dis-
trutta. Cet ouvrage fui suivi de Didone abban^
donata ; Naples, 1771. Il lit ensuile représenter :
Le Astuzie amorosCj Venise, 1775; Don
Gualterio in civeita, 1776; Ezio , à Milan,
1777; Annida, 1778; Troja distrutta^ avec
nne musique nouvelle, à Milan, 1778; Alessan-
dro nell' Indie, 1779; Il Barone di Lago
Kero, à Florence, 1780; Antigone , à Rome,
1782; la Fat a benc/icatk Varèse, 1784; Se-
miramide, k Milan, 1785 ; L'Infanta suppostOy
à Modène, 1785. Vers la fin de cette année,
Mortellari se rendit à Londres. Il y fit repré-
senter en 1786 son Armide, oîi la cantalrice
Mara chanta le premier rôle. Il parait qu'il se
fixa dans cette ville, car on ne le retrouve
plus en Italie après cette époque , et il eut un
fils qui était professeur do musique à Londres
en 1809. On a gravé dans le journal de musique
italienne à grand orchestre commencé par
Bailleux, treize airs extraits des opéras de Mor-
tellari, avec les parties séparées. On connaît
aussi sous son nom : 1** 6 canzonefs with an ac-
companiment for the piano forte or harp,
— 2" XVIII Italian catches and glees for
3 voices. — 3** VIII canzonets with an acconi'
paniînent for the piano forte or hàrp. Tous
ces ouvrages ont paru à Londres vers 1799. —
4* Six sextuors pour 2 violons , hautbois , flûte ,
alto et violoncelle ; Paris, Naderman.
MORTIMËR ( Pierre ) , littérateur musi-
cien , de la secte des frères moraves , naquit le
5 décembre 1750, k Putenham, dans le comté
de Surrey ( Angleterre), et fit ses études au col-
lège théologique de Niesky, village de la Silésie
dont la population est de la communion niorarp.
puis à Barby, petite ville de la Saxe qui est de
la même religion , et où se trouvait alors m
institution scientifique fondée par la Société.
Nommé professeur à Pécole d*£bers(lorf, ea
1774, il n'y resta qu'une année, ayant étésp-
pelé au pxdagogium de Niesky en i775. Deu\
ans après , il fut envoyé À Ncowied (lias-Rliio),
où il prit part à la rédaction du journal publié
par les frères de la communauté , jusqu'à re
que les infirmités de Page l'eussent oblig^^ a
cesser tout travail : alors il se retira à Hf^rm-
huit , ville de Saxe ( aux frontières de la Silôcie ,
dont tous les habitants appartiennent à cdlr
secte. Il passa ses dernières années dans lerepoi,
soit à Herrnhutt, soit à Dresde. Une alUque
d'apoplexie le frappa le 6 janvier 1828, et il
mourut le 8 (1). Doué d'un esprit supérieur,
Mortimer était un savant, dans toute TacceptioD
du mot : il excellait particulièrement dans h
mathématiques, la musique et la poésie lab'oe.
Il s'est fait connaître comme écrivain p«r nn:
Histoire de la Société des missions en Angleterre.
et par la traduction de l'Histoire des Églises, de
Millner. On a de lui un fivre excellent sur U
tonalité du chant choral de l'l^gli.<;e réformée.
où il examine les avantages des ancien» rood^
grecs sur la tonalité moderne , et es$a>edc(U^
montrer que les mélodies du chant choral ap-
partiennent toutes à trois de ces modes, savoir :
l'hypoionien, l'hypodoricn et rhypomixolydieo.
Quoique celte dernière partie de son système ne
soit pas clairement prouvée, il n'est pas moii»
vrai que le travail de Mortimer est digne du pio^
vif intérêt, et qu'il renferme des vues aussi noD^
▼elles que lumineuses. Il ne faut pas chercher dans
ce livre les bases de la tonalité dans les espèces
de quartes et de quintes qui constituent les Ions
du plain-cliant ; le but de l'auteur est riiarmonit*
que doit faire l'organiste dans raccompagnciueot
des psaumes et cantiques , en raison du rapp<Tl
de la mélodie avec le caractère hypoionien, hjpo-
dorien , ou hypomixolydien des modes grecs de
l'antiquité. Ce qu'il cherche, c'est l'onitc, |«3r
des règles fixes, de l'harmonie chorale, pour
l'usage de la secte religieuse dans laquelle il M
né. Tous ses exemples de chant des psaames ei
des cantiques sont pris dans le plus ancien li^i^
choral des frères moraves , descendants des lius-
sites, lequel a été imprimé en 1566, saos dow
de lieu, avec le portrait de Jean Huss, sous«
(I) Ces renseignements sont Urés d'onc notice ln«*rf
dans le Nouveau MsKasIn de la Lusace (^r«mM»'"-
titchen ÂtagaUn ) , laqucOe â été publiée par M. Uo-
pold Haupr, prédicateur à cœrllU , spcréiaîrc de U So-
ciety des sciences de la Lusaoe supérieure
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MORTIMER
209
tifre : Kirchengesetig darinnen die Heubtar-
iicket des christlichen glaubens kuriz gefasset
uiul ausgeleget sindU 1 vol. in 4° de 291 pages.
Le livre de Mortimer a pour titre : Der Cho-
ral-Gesang zur Zeit der Refomtation, oder
Versuch die Frage zu beantworten : tvoker
kommt es, dass in den Choral- Melodien der
Allen etwas, toas zu Tage nicht mchr erreickt
mrd? (Le Chant choral au temps de la Rëfor-
malion, etc.); BerliD, Georges Reimer, 1821,
in -4** de 153 pages, avec 112 pages d'exemples.
Alortimer avait annoncé la publication prochaine
de son livre par une lettre au rédacteur de la
Gazette générale de musique de Leipsick , qui fut
insérée dans les numéros 17 et 18 de Tannée 1819.
Il y donne un aperçu de la doctrine exposée
dans l'ouvrage. Une autre lettre » qui fait suite
à la première , a été publiée dans le même
journal , no« 3, 4 et 5 de Tannée 1821. L'auteur
de ce livre intéressant a vécu dans une si grande
4)bscunté, qu'en Allemagne', et a Dresde même,
il était à peu près inconnu. On ne saurait rien
sur sa personne si Zelter, dans sa correspon-
dance avec Gœtlie , ne nous avait fourni sur
lui quelques renseignements dans une lettre
•datée de Dresde, le 29 mai 1822. Je crois de-
voir rapporter ce qu'il dit :
<( Un littérateur de Herrnhutt, nomnté
« Pierre MorUmer, vieillard de soixante-douze
« ans , envoya à Berlin , il y a cinq ou six ans ,
< par rintermédiaire du vieux Kœrner, un rra-
<x nuscrit dans lequel il établit sur des bases
^ solifles la tonalité des modes dû chant d'é{;Iise,
«( considérés comme étant aussi les modes do la
« musique des Grecs. Depuis longtemps ce sujet
^< m^intcressait , et j'avais cherché à faire revivre
« ces modes , comme tu auras pu le remarquer
« dans quelques-unes de mes mélodies, entre
« autres Mahadok^ le roi de Thulé, et d'au-
« très. Avec le secours de notre ministre , je
«( suis parvenu à livrer à l'impression ce manu-
el scrit. Voulant me mettre en correspondance
« avec Tauteur, je lui envoyai de nouveaux es-
« sais comme des réalisations de sa théorie
^ fondamentale; mais il ne me répondit pas,
«I et me fît seulement dire un jour que ce que
<> j'avais fait était bon , ce qui me fâcha beau-
« coup contre lui.
« Cependant j'étais décidé à connaître cet
« homme. Notre ministre m'avait autorisé à
« voir Pierre Mortimer dans son herrnhuttoise
« demeure. Les renseignements pris- sur lui près
» des frères moraves résidant à Berlin et ailleurs
« ne s^accordaient pas. Les uns disaient quMI
« ne fallait pas y regarder de trop près avec
« lui , parce que c'était un vieillard rempli de
BIOGK. UNIV. DES UUSIQENS. — T. V|^
a bi7.arreries ; d'autres assuraient quil ne pou-
I « vait écrire parce quMl était perclus par la
« goutte; enfin j'appris qu'il demeurait à
«i Dresde, et lui seul fut l'objet de mon voyage
« en cette ville. Je le trouvai fort bon homme,
« plein de savoir ; beau vieillard dont les yeux
j a brillent comme la santé même , quoiqu*il ait
ff le corps courbé et qu'il marche pénible-
« ment.
« Il a passé sa vie à faire des vers latins pour
« des circonstances relatives à la communauté
« des frères moraves (on dit que ces vers sont
« fort beaux ) , à traduire de différentes langues
« des écrits de mission , et enfin à composer
« pour lui Touvragc précité sur le chant évan-
« gélique , avec le secours de quelques vieux H*
te Très de chant du seizième siècle.
« Mortimer est fort pauvre. Sa bonne femme
« m'apprit cela en me disant qu'elle regrettait
«i de ne pouvoir mWfrir à dîner, parce qu'ils
<i prenaient ce qu'ils mangeaient dans la maison
« des Frères. Or, il faut savoir qu'on fait dans
Il cette maison la cuisine pour tous ceux qui
« doivent vivre avec économie , à raison de 6,
« 8 ou 10 gros (75 centimes, un franc et un
« franc vingt-cinq centimes ) , non par jour, mais
« par semaine. Tu comprends facilement qu'on
« ne peut pas avoir des poulets rôtis pour ce
R prix. C'est cette pauvreté de Mortimer qui
« fut cause qu'il ne me répondit pas ; il n'osait
« prier personne de payer l'affranchissement de
« sa lettre, et lui-même ne possédait pas de
« quoi remplir cette formalité (t).
« Le premier jour de fête , je me suis rendu
« avec lui à la prière du matin. C^était à huit
« heures; à dix, le sermon était fmi. Je Tenga-
« geai alors à venir dans ma chambre , pour y
« causer de ce qui nous intéressait. Le vin
A ( que je lui servis) lui plut, et le rendit moins
« réservé. Je reconnus en lui un homme hon-
<i nête et bon. Il est si timide qu'il n'ose pas
« même s'ouvrir à sa femme ou à sa fille; il ne
a jouit point de considération dans la ville, et
« son mérite y est inconnu : on m'écoutait avec
Cl étonnement quand je disais qu'on pourrait
« faire quarante milles d'Allemagne (environ
« quatre-vingts lieues) pour voir un tel homme.
« Personne ici ne connaît son ouvrage sur le
« chant choral, dont il n'a lui-même qu'un
« exemplaire, seul salaire que le libraire lui
(c^ait donné pour son manuscrit. Il écrit birn
« en allemand ; son style est clair et facile. J'ai
(I) Le changement fréquent deA admlnlRtratlons de
postes en Allemagne est cause que tonte lettre doU Otre
affranchie. Sans cette précaution elle ne parviendrait
pas £ sa destination.
14
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250
MORTIMER — MOSCA
« obtenu de lui la promesse qu'il répondra à
n mes lettres. »
On 86 sent serrer le cœur lorsqu'on songe
que cet homme si peu connu, si misérable, est
Tauteur du meilleur li?re qu'on ait écrit sur une
matière obscure et difricile , et que cet éciit
renferme des recherches historiques qui indi-
quent un savoir d'une rare étendue. Lorsque
Mortimer est mort , pas un journal n'a dit un
mot de lui, et rindifTérence des hommes l'a pour-
suivi jusqu'au delà du tombeau. Ce n'est que
douze ans après son décès que M. Léopold
Haupt a rendu à sa mémoire l'hommage dont
son savoir et sa vertueuse existence le ren-
daient si digne , par une bonne notice biogra-
phique.
MORTIMER (Joseph ) ne parait pas avoir
été parent du précédent, quoiqu'il appartint
au$isi à la communion des frères moraves. Il
naquit le 21 octobre 1764, à Mouroa, dans le
nord de Tlriande , et fut élevé dans l'Institution
des Frères à Fulneck ( Moravie), puis k îïiesky
et à Barby. Il fut cantor et prédicateur à Neu-
wied, Fulneck et Sarepta (Russie). Ayant du
savoir comme organiste, il en remplit souvent
les fonctions, et se livra à renseignement du
piano et du chant. 11 mourut à Neuwied le
29 décembre 1837. Par une inadvertance bien
singulière, Touvrage de Pierre Mortimer est at-
tribué à Joseph , dans le supplément du grand
Lexique de musique de Schilling; Gassner n'a
pas manqué de copier dans son Uni versai-
Lexikon der Tonkunst , cette faute que
M. tiernsdorf a évitée dans le sien , en ne par-
lant ni de Pun ni de l'autre.
MORTOIV, ou MOURTOIV, ou MOR.
THOiV ( Messire Robert ) , clerc de chapelle de
Philippe le Bon , duc de Bourgogne , suivant un
état de celte chapelle dressé en 1464 (1), se
trouvait encore au tableau de cette chapelle
en 1478, suivant l'état qui en fut fait dans cette
même année, après la mort de Charles le Té-
méraire. H parait que Morton fut attaché parti-
culièrement au service de ce dernier prince pen-
dant la vie de Philippe le Bon , car on lit à côté
du nom de ce musicien, dans l'état de 1464,
l'observation suivante : Robert Morton, qui du
bon plaisir de Monseigneur a été devers et
au service de Monseigneur le comte de Cha-
rollai pour les mois de Juin , Juillet, aoust ,
septembre, octobre et novembre MIIIV
LX1III{2). J'ai dit, dans la notice de Charles le
(1) Registre lois, f» i.vu recto, aux Arciilves du royaume
de Belgique.
(?) Registre 1 Ht, /• aux recto, aux Arclilres de Bel-
gique,
Téméraire ( voy. ce nom ) , qu'il avait demand •
Morton au duc de Bourgogne, ponr apprendre
de lui à noter les chansons qu'il composait:
d'où l'on doit conclure que ce musieieu était
considéré comme un des plus Habiles dans cet
art. Néanmoins, Morton n'eut que le titre ik
clerc dans la chapelle de ces princes, parce qu'il
n'était pas ecclésiastique. Il parait y avoir quelque
contradiction, en ce qui le concerne, dans le»
états de la chapelle; car son nom figure dan«
les états de payement des officiers et geos de
l'hdtel des ducs de Bourgogne à a fin du mois
d'août 1474» mais il n'y est plus à la date da
9 avril 1475. Cependant on le retrouve dans ie
tableau de la chapelle en 1478. M. l'abbé Morelol,
dans sa Notice sur un manuscrit de la Bi-
bliothèque de Dijon (p. 16 ), a rapporté ks>
paroles d'une chan.son qui s'y trouve et qu^
commence ainsi :
La plus grant clilère de Jamais
Ont fait h Cambray la cité .
Morton et tlayne. En vérité,
On De le poarroit dire huy nwl*.
Cette clianson se rapporte au séjour fait à
Cambrai par les deux chantres de la cliaiielle
des ducs de Bourgogne, Hayne {voy. Giii-
seghem) et Morton, dans un voyage fait pour
le compte de la cour, et dont on trouve des
traces dans les registres de la Chambre des
comptes qui sont aux Archives du royaume de
Belgique. Il n'a pas été retrouvé jusqu'à ce jour
de composition de Morton , mais il n'est \>di
douteux qu'il en existe dans quelque mauuscril
encore inconnu.
MOSGxV (JosF.PH), né à Naples en 1772»
étudia le Contrepoint et l'accompagnement so»s \»
direction de Fenaroll, au Conservatoire de Loreto.
A l'âge de dix-neuf ans, il écrivit son premier
opéra, Silvia e Nardone, pour le théâtre Tor-
dinone, à Rome, puis il donna Chi si conlenUi
gode, à Naples; La Vedova scaltroy à Rome;
Il ToUetto, à Naples; / Matrimoni, à Milan,
en 1798; I/igenia in Àulide ( pour M™< Cata-
lani); VAppurenza ingann^ , à Venise; .4 r-
inida, à Florence ; Le Gare fra Limella e re la
ficco, farce en patois vénitien; Za Gastafda,(»T(i
dans le même patois, à Venise ; Ilsedicenie fUo-
so/b, à Milan, en l^Oi; La Ginevra di ScoisiO:
[ Ciarlatanif Tomiriregina d'Egitto (ballet),
à Turin ; La fortunata Combinazione, à Milas,
en 1802; Chi vuol troppo veder, dive)ita
cieco, ibid., 1803. En 1803, il aima à ?»•»«
en qualité d'accompagnateur au clavecin du
j Théâtre-Italien. Je l'ai connu alors ; c'était ui>
' musicien sans génie , mais doué d'ane prodi-
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MOSCA — MOSCIIELES
211
gieuse facilité. Il écrivit à cette époque beau-
coup de morceaux qui furent intercalés dans les
opéras qu'on représentait au Théâtre- Italien. Il
composa aussi pour ce tliéâtre II Ritomo inas-
pettato, et L'ImpoUwra; niais ces ouvrages
ne rénssirent pas. Lorsque Spontini prit la direc-
tion du Tliéàtre- Italien, en 1809, Mosca retourna
en Italie, et écrivit à Milan Con amore jion
sischerza, en 1811 ; IPretendenti delusi, ibid.,
1811; RomildOy à Parme; 1 tre Mariti, À
Rome ; Il finto Stanislao, à Venise ; Amore
ed armi, à Naples; Le Bestie in uomini, à
Milan, 1812 ;Xa Diligenza, k Naples; La Ga-
zetta, CarloUaed Enrico; Don Gregorio in
imharazzo; Awiso al publicOj à Milan^ 1814.
En 1817 Mosca fut nommé directeur de musique
au théâtre de Païenne. Il écrivit pour ce théâtre
H Federico secondo; La Gioventù d'En'
rico F/ Attila in Aquilea ; Il Marcotondo ossia
Vimpostore; V Amore e F Armi, k Florence,
en 1819 ; /£ Filosofo, k Yicence, dans la même
année. Les troubles qui éclatèrent en Sicile le
ramenèrent h Milan en 1821; il y écrivit de
nouveaux ouvrages , entres autres La Sciocca
per astuizia et Emiro. A Turin, il donna
en 1823 La Voce misterioia ; k Naples , en 1823,
La Principcssa errante , et en 1826 , VAbhate
ielV Epée, Rappelé en Sicile dans l'année 1823,
il fut nommé directeur de musique du théâtre
de Messine, il mourut dans cette ville le 14 sep-
tembre 1839, àTâgede soixante-sept ans. Mosca
employale premier dans ses ouvrages lecresceiuto,
dont Rossini a fait ensuite tant d'usage dafts quel-
ques-ans deses opéras. Le grand eiret qu'obtint
cet effet de rhylhme et de sonorité le fit crier
au plagiat : il fit imprimer et répandre partout
une valse de son opéra / Pretendenti delusi,
joué à Milan en 1811, oà se trouve cet effet, et
qui contient des phrases employées par l'auteur
du Barbiere di Siviglia; mais Rossini ne fit
que rire de tout ce bruit.
MOSCA ( Locis), frère du précédent, né à
Naples en 1775, a reçu aussi des leçons de Fe-
naroli. Pendant plusieurs années il fut attaché
ail Uiéàlre Saint-Charles, de Naples, comme ac-
compagnateur. Il se rendit à Palerme en 1806 et
j écrit it une messe solennelle pour la profession
d'une fille du duc de Luocliesi Palli. 11 y com-
posa aussi l'oratorio de Gio{u, qui fut exécnté
*u tliéâtre de Sainte-Cécile, et qui ent quelque
succès. De retour à Naples , Mosca fut nommé
professeur de chant au collège royal de ma-
nque de Saint-Sébastien , et second maître de
la chapelle du roi, Il est mort à Naples dans Tété
de 1824. Parmi les opéras de ce musicien, on
cite : 1° La Vaideita /emminina, à Naples,
en 180S. 2'' Vltaltana in Algeri , à Milan,
en 1808.— 3* V amoroso Inganno, —4° VAu-
dada delusa. — h*" I /inti Viaggiatori. —
0° VImpresario burlalo, — V GU Sposi in
cimento. — 8* Le Stravaganze d'amore, —
9** Il Salto di Leucade. Ces sept derniers ou-
vrages ont été représentés à Naples. On connaît
en Italie des messes et quelques autres composi-
tions religieuses de Louis Mosca.
MOSGHË (CuABLES), professeur de mu-
sique au gymnase de Lubeck, né dans cette
ville en 1809, s*est fait connaître comme com-
positeur par les ouvrages suivants : 1^ Le UO*'
psaume pour soprano, alto, ténor et basse,
avec accompagnement de piano, op. 1, Leipsick;
Friese, 1834. — 2* Dem Erloser ( Au Sauveur ),
motet pour les mêmes voix, avec piano, ou or-
gue ad libitum, op. 2; Leipsick, Scliuberth. —
3^ Six chansons allemandes avec ace. de piano,
op. 3. —4'' Six idem, op. 4; Lubeck, Hoffmann
et Knibel. On a inséré, sous le nom de cet ar-
tiste, dans le quinzième volume du recueil inti-
tulé Cxcilia ( pag. 149-176), un article concer-
nant les principes de Logier sur la classification
des accords. Cet article renferme une critique
raisonnée du s>stème.
MOSCHELËS (1) (Ignace), virtuose sur
le piano et com|K)siteur célèbre , doit être consi-
déré comme un des principaux fondateurs de
l'école moderne du piano. Fils d'un négociant
Israélite, il naquit à Prague le 30 mai 1794. Ses
premiers maîtres furent des musiciens obscurs,
nommés Zahradka et Zozalsky ; mais en 1804 il
reçut une éducation plus digne de ses heureuses
dispositions chez Denis Weber, directeur du
Conservatoire de Prague. Ce maître distingué
occupa les premiers temps de Tinstruction de
son élève en lui faisant exécuter les œuvres de
Mozart, qui furent suivies de celles de Hœndel et
de Jean-Sébastien Bach. La prodigieuse facilité
et le travail assidu de Moscheles eurent bientôt
triomphé des difficultés de ces compositions , et
la tête du jeune artiste s'accoutuma de bonne
heure aux combinaisons de leur vigoureuse har-
monie. C^est à cette éducation sérieuse qu'il faut
attribuer le style élevé qu'il prit lui- môme plus
tard dans ses propres ouvrages. Les sonates de
démenti devinrent aussi pour Moscheles l'objet
d'une étude constante , et contribuèrent à lui
donner le brillant et l'élégance qu'il fit admi-
rer dans son exécution. A peine parvenu à l'âge
de douze ans, il parut en 1806 dans les con-
certs publics de Prague, et y obtint des succès
qu'aurait enviés un artiste consommé. On re-
(1) On prononce MotckeUt,
14.
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212
MOSCHELES
connut alors la niîcessUé de renvoyer à Vienne ,
où les moyens d'instruction et le» beaux mo-
dèles se trouvent réunis Déjà il avait fait quel-
ques essais de composition sans autre guide que
son instinct; arrivé dans la capitale de rAutriche,
il y prit des leçons d^haridonie et de contrepoint
chez Albrecbtsberger, et fut dirigé dans la partie
esthétique de Tart par les conseils de Salicri ,
qui Pavait pris en affection. A peine âgé de
seize ans , il commença à fixer sur lui Tattention
des artistes à Vienne et à briller dans les con-
cerUî. Meyerbcer élait alors dans celte ville et
se faisait remarquer comme planiste. La rivalité
qui s^étabiit à cette époque (1812) entre ces
jeunes artistes n'altéra jamais les sentiments
d'amitié qu'ils s'étaient voués réciproquement,
mais aiguillonna le zèle de tous dciix et hftta
leur:; progrès. Infatigable dans l'étude , Mosciie-
les, qui se proposait de modifier l'art de jouer
du piano, et d'y introduire des hardiesses in-
connues à ses devanciers , s'attachait de préfé-
rence à des recherches sur les moyens de varier
tes accents et les qualités du son par le tact. Il
y trouva beaucoup d'effets nouveaux qui étonnè-
rent le monde musical lorsqu'il sortit de Vienne
pour parcourir l'Allemagne et les pays étrangers.
En 1810, il entreprit son premier voyage, et £e fit
entendre à Munich, Dresde, Leipsick, et dans
quelques autres grandes villes. Partout les applau-
disseinents les plus vifs l'accueillirent. De re-
tour à Vienne , il y reprit ses travaux, et perfec-
tionna, par un travail constant, les qualités spé-
ciales qui venaient de le signaler comme le
créateur d'une école nouvelle. Après avoir par-
couru, en tS20, l'Aliemagne du Rhin, la Hol-
lande et les Pays-Bas, il arriva à Paris, où la
nouveauté de son jeu produisit une vive sensa-
tion, et fut le signal d'une transformation dans
l'art de jouer du piano. Plusieurs concerts donnés
à ropéra par Moschelcs attirèrent une affluence
extraordinaire d'amateurs ; les applaudissements
furent prodigués à l'artiste, et les jeunes pia-
nistes s'empressèrent d'imiter les qualités les
plus remarquables de son talent. Ce n'était pas
seulement par sa brillante exécution que Mos-
cheles prenait dès lors une position élevée ; son
mérite comme compositeur le classait aussi
parmi les maîtres les plus distingués qui ont
écrit pour le piano. Si sa musique , trop sérieuse
pour les amateurs de cette époque, n*a point ob-
tenu de succès populaire, elle est considérée par
les connaisseurs comme des productions où l'ex-
cellence de la facture égale l'élégance et la nou-
veauté des idées. Bien des œuvres qui jouissent
maintenant de la vogue seront depuis longtemps
cublioes, quand plusieurs concertos, trios, et
études de Moschelea vivront encore avec hon-
neur dans l'estime des artistes.
Après un long séjour à Paris, Moscheies se
rendit à Londres, où ses succès n'eurent pas
moins d'éclat : il y devint un des maîtres fi.
voria de If haute société , et depuis ce temps
( 1821 ) , il s'y fixa , jouissant de l'estime pa-
blique, autant par ses qualités personnelles que
par ses talents. En 1823, il voulut revoir sa fa-
mille, et traversa TAIIemagne, se faisant entendre
à Munlcii, Vienne, Dresde , Lcipsick, Berlin et
Hambourg. Partout il fut accueilli par de vifs
applaudissements. Déjà une tendance nouvelle se
faisait apercevoir dans son jeu ; son style deve-
nait plus grand , plus mftie, et le genre de ses
nouveaux ouvrages participait de cette trans-
formation, qui 6*est complétée depuis lors, et
qui a fait de Moscheies le compositeur alle-
mand, pour le piano, le plus classique de son
époque. Les voyages qu'il a faits en Angle-
terre, en Ecosse, en Irlande, en Allemagne,
dans les Pays-Bas et à Paris, ont toujours
été pour lui des occasions de brillants saccès.
Il s^est distingué d'ailleurs de beaucoup de Tir-
tuoses de notre temps par des connaissances
étendues dans son art : il est dn peUt nombre
de pianistes qu'on peut appeler grands musi-
ciens, et sa mémoire' est meublée des œuvres
des maîtres les plus célèbres des époques anté-
rieures. Personne n'a connu mieux que lui
le style d'exécution qui convient à la musique
de chacun de ces maîtres, même des plus anciens,
et n'a su aussi bien varier sa manière à propos.
Il a fourni une preuve éclatante de cette apti-
tude dans d'intéressantes séances données à
Londres. Tour à tour il y a fait entendre des
pièces de Bach, de Scarlatti, de Ha?ndel, de
Haydn , de Mozart, de démenti , de Wœin, de
Beethoven , enfin des hommes les plus illustres
de tous les temps et de toutes les écoles, sans
oublier les jeunes et hardis novateurs de nos
jours ; et dans chaque chose il n'a pas excité
moins d'étonnement par son habileté à trans-
former son style, que par le goût et rexp(^rience
qui lui en faisaient saisir la propriété spéciale.
L'art d'improviser a été dans le talent de
Moscheies une rare faculté développée par le
travail et par la méditation : la ricliesse d'idées
qu'il y faisait paraître, les ressources qu'il y dé-
ployait étaient même si prodigieuses, que des
doutes ont quelquefois été manifestés sur la
spontanéité de ses Inspirations; quelques per-
sonnes ont cru que le cadre au moins des fan-
taisies qu'il improvisait était tracé d'avance ; mais
il suffit d^avoir entendu Partiste répéter plusieurs
fois oes opérations singulières de l'esprit, et de
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MOSCHELES
213
lui voir y jeter une remarquable Yariété, poar
acquérir la preuve du travail iustantané de son
imagination. L'ordre qu'il mettait dans ses id^es
pendant nmproviaation était sans doute te fruit
de l'étude et de Texpérience : on peut le comparer
à celui qu*un orateur ^e talent établit dans ses dis-
cours. Le sujet de Timprovisation étant donné,
fartistedouéde ce talent en saisit à l'instant les res-
sources, et y établit une gradation d*intérèt qui
se soutient jusqu'au bout : que du sein de cet
ordre parfait jaillissent à cliaque instant des éclairs
inattendus, c*est ce qui distingue la*musique im-
provisée de la musique écrite. Peu d'artistes pos-
sèdent un talent si précieux : aucun ne Ta porté
plus loin que Moscheles. Je Tai vu, à Bruxelles,
vers la fin de 1835, recevoir à la fois, dans un
concert , trois tbèmes parmi lesquels il devait
choisir celui de son improvisation : mais il les
traita successivement tous les trois , puis les réu- .
uit dans un travail exquis, les faisant passer al-
ternativement d^une main à l'autre , et se servir
mutuellement d'accompagnement , âans qu'il y
eût un seul instant d'hésitation, et sans que la
progression d'intérêt s'arrêtât. Ce triomphe du
talent fut accueilli par des applaudissements fré-
nétiques. Pour moi, j'avoue que je croyais à peine
a ce que je venais d'entendre. Pendant son long
séjour à Londres, Moscheles avait rempli les
fonctions de professeur de piano à l'Académie
royale de musique , et avait été uA des membres
directeurs des concerts de la Société philharmo-
nique. En 1846, cédant aux instances de Men-
Uelssohn , il accepta la position de professeur de
piano au Conservatoire de Leipsick , et depuis
lors il s'est fixé dans cette ville avec sa famille. An
nombre dfs lions élèves .qu'il y a formés on re-
marque M. Brassin.
Parmi les plus Mies compositions de Mos-
r.lieles, il faut placer en première ligne les con-
certos en sol mineur ( n** 3 ) , en mt ( n"* 4 ) , en
u< ( n^ 5 ) , le concerto fantastique et le concerto
pnlliétique; le grand sextuor pour piano , violon,
llùte, 2 cors et violoncelle (op. 35), le grand
trio pour piano, violon et violoncelle , l'excellent
duo pour deux pianos, la sonate caractérisa
tique (.op. 27 ), la Sonate mélancolique
(up. 49), les allégros de bravoure (dédiés à
Cramer ), les deux suites ô'Éludes, les études de
concert, op. 1 1 1 , ses sonates pour piano et
violon, et, dans un autre genre, la fantaisie
de^ Souvenirs (VlrtandCj morceau aussi remar-
quable par la fraîcheur et l'élégance que par le
mérite de la facture. Lorstfue Moscheles réunit
l'orchestre au piano, il sait lui donner un intérêt
soutenu, sans rien diminuer de l'importance et
du brillant de la partie principale : ce mérite
eot fort rare, et les pins célèbres artistes ont
souvent échoué devant les diflicultés du pro-
blème : car ou l'inslmment concertant résume
tout en lui , et laisse à Taccompagnemeut une
harmonie sans valeur, on l'instrumentation de-
vient une symphonie dans laquelle le piano
n'exécute que sa partie, comme le violon ou le
hautbois. Schlesinger a publié à Paris les œuvres
complètes de Moscheles pour le piano : celte
collection, souvent réimprimée dans les princi-
pales villes de l'Europe, renferme les ouvrages
suivants. Puno et orchestre : l*' Concerto de
société avec quatuor ou petit orchestre , op. 45.'
- 2" Deuxième concerto ( en mi bémol ) ,
op. 56. — 3"" Troisième idem ( en sol mineur } ,
op. 58. — 4** Quatrième idem ( en mi ) > op. 04.
— 5** Cinquième idem (en ut), op. 87. —
6* Concerto fantastique, n" 6 (en5i bémol,
op* 90. —V Concerto pathétique , n<» 7 (en ut
mineur), op. 93. — 7*^ ( bis) Concerto pastoral.
— 8** Marche d'Alexandre variée, op. 32. —
9^ Rondo français concertant, pour piano et
violon, avec orchestre, op. 48. — 10^ Fantaisie
et variations sur l'air : Au clair de la lune,
op. 50. — 1 !• Souvenirs d'Irlande , fantaisie,
op. 69. — 12" Fantaisie sur des airs de bardes
écossais , op. 80. — 13" Souvenirs de Dane-
mark, fantaisie sur des airs nationaux danois,
op. 83. — Puno avec divers instruments :
14" Sestetto pour piano, violon, flûte, 2 cors et
violoncelle, op. 35. — 15" Grandes variations
sur une mélodie autrichienne, avec 2 violons,
alto, violoncelle et contrebasse, op. 42. —
16" Grand rondo, brillant, idem, op. 43. -> 17*
Grand septuor pour piano, violon, alto, clari-
nette, cor, violoncelle et contrebasse, op. 88. •—
18" F^ntaisie sur un air bohémien, pour piano,
violon, clarinette et violoncelle, op. 46. —
19" Introduction et variations concertantes pour
piano, violon et violoncelle, op. 17. — 2" Grand
trio pour piano, violon et violoncelle, op. 81.
— 21^ Duos pour piano et divers instruments,
op. 34, 37, 44, 63, 78, 79, 82. — Piano seul :
22" Pièces à 4 mains, op. 30, 31, 32, 33, 47.
— 23" Sonates pour piano seul , op. 4, 6, 22,
27, 41 et 49. — 24" Rondeaux, op. Il, 14, 18,
24, 51, 52, 54, 61, 66. 67, 68, 74, 85. -—
25" Fantaisies, op. 13, 38, 57, 68, 72, 75, 87,
94, 114. — 26" Polonaises, op. 3, 19, 53, 108.
.^ 27" Divertissements , caprices et pièces di-
verses, op. 9, 25, 26, 28, 55, .58, 62, 65, 89.
— 28" Études, op. 70, liv. et 2, op, 95, 111, ou-
vrages remarquables en leur genre. — 29" 50 pré-
ludes , dans tous les tons majeurs et mineur<t,
op. 73. Moscheles a écrit des symphonies pour
l'orchestre, qui ont été exécutées à Londres,
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214
MOSCHELES — MOSEL
mais qui , je crois . n*ont pas été publiées. Il a
traduit de l*allemand en anglais le livre de Schind-
1er sur Beetiioven > auquel il a ajouté une pré-
face, des lettres de Tillnslre compositeur et de
ses amis, tirées de l'écrit de Ries et Wegeler,
ou de sources originales , de détails sur les der-
niers moments de Beethoven, xur ses funérailles,
et de notes. L^ouvrage a pour titre : The Life
of Beethoven including his correspondence
with hisfricnds, numerous oaracteristic traits,
and remarks on his musical tvorks; Londres
Henri, CoHuirn, t841, 2 vol, ln-8% avec le por-
trait de Beethoven lilhographié, un fac-similé
de sa notation et de son écriture.
MOSCHETTI (Charles), sopraniste, né
à Brescia, dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle, étudia la musique et le chant sous
la direction de Pellegrini, matlre de chapelle de
réglise cathédrale de cette ville, et acquit une
rare habileté dans Texécution des traits les plus
difficiles. 11 brilla sur plusieurs théâtres d'I-
talie et fut attaché comme chanteur, vers 1670,
à régli^e des ji^suites de Brescia.
MOSEL (JEA^i-FÉLix), né à Florence en 1754,
a brillé en Italie comme violoniste, dans la se-
conde moitié du dix-huitième siècle. Élève de son
père, qui Tétait lui-même de Tartini, il fit de ra-
pides progrès, et joua avec succès dans plusieurs
iïoncerls avant Tâge de quinze ans. Plus tard, il
reçut des leçons de Nardini. Il était fort jetme
encore quand le grand-duc Léopold l'admit dans
sa musique. En 1793, il succéda à son maître
dans la place de chef d'orchestre de la chapelle
du prince; en 1812, il était premier violon du
théâtre de la Pergola. Après ces renseignements
fournis par Gervasoni (1), on ne trouve plus
lien sur ^cet artiste. On connaît de sa compo-
sition : l^Six duos pour deux violons ; Florence,
1783; Paris, Pleyel. — 2° Six quatuors pour
deux violons, alto et basse; ibid., 1785. — 3" Six
duos pour 2 violons, op. 3; Venise, 1791. —
4** Sérénade pour llùtc, 2 violes et violoncelle;
ibid. Mosel a laissé en manuscrit des sonates
pour violon seul avec accompagneuient de basse,
des trios pour deux violons et violoncelle , et des
symphonies. J'ignore hi M. Eg. Mo^el , auteur
d'une symphonie dramatique intitulée VVltima
BattatjUa, exécutée à Floœnce en 1841, est
lils de Jejin-Félix.
MOSËL (Ignace-François DE), connu
sous le nom de Edler ( Noble ) de Mosel, con-
seiller en sirrvice ordinaire de la cour impériale,
et premier conservateur de la bibliothèque de
i'empereur, est né à Vienne le 2 avril 1772. A
(l) Nuova Teot'ia dl Musica, p. 193.
Page de sept ans , il commença Pélude du violon
sous la direction d'un bon maître, nommé Jo
seph Fischer, et quelques années de travail le
rendirent assez habile pour qu'il piH exécuter
des concertos de Viotti. Lorsqu'il eut atteint sa
douzième année, les travauiL du ooUége et lé-
tude des langues vivantes interrompirent ee'ie
de la musique; plus tard, la Uiéorie et l'esliié-
tique de Part détournèrent M. de Mosel de la
pratique. En 1788 il entra dans les emplois ci-
vils, quoiquMl ne fût âgé que de seize aQs,i!t
depuis lors il n*a cessé de remplir ses foncboDs
au service de la cour impériale. En 1811, il fit
son premier essai de musique dramatique dans
le petit opéra intitulé : Die Fener Probe ( TÉ-
preuve par le ftu), qui fut représenlc a«ec
succès sur le théâtre de la cour. Cet oaxnst
fut suivi de la cantate Herman et Flora, et de
la tragédie lyrique Salem ( paroles «le Gastelli ),
jouée aussi sur le théâtre de la cour. En 18 13, il
a publié son essai d'une esthétique de la com-
position dramatique sous ce titre .- Ven\i/di
einer jEsthelik der dramalischen Tonsetzes
' ( Vienne, Strauss , tn-S** de 83 pages ). Tnns ans
' après il acheva son grand Ofiéra Ctfrus et As-
' (y âges, qui ne fut joué qu^en 1818, et qui n'ob-
I tint qu'un succès d'estime. Ce fut dans celle
I même année que l'empereur lui accorda, en ré-
compense de ses services, des letlres de nohl««e
'■ pour lui et ses descendants. En 1821 il aobleou
' le titre de conseiller, et en 1829 celui de cini-
' servateur de la bibliothèque impériale. Cet ama-
teur distingué est mort à Vienne, le S aviil 1844.
M. de Mosel a traduit en allemand lesteitesan-
I glais de plusieurs oratorios de Ho'udel qui ont
: été exécutés à Vienne. .On a gravé de sa composi-
tion : l<* Ouverture de Cyrus et Astyages, à grand
orchestre , en partition ; Vienne, Haslinger. -
2^ Trois marches de l'opéra intitulé Les lins-
sites , arrangées pour piano à 4 mains; iin'd. -
3** Ouverture de la tragédie Oltokar, arrangée
I pour le piano; Vienne, Diabelli. ^ k"* Idem de
Salem ; Vienne, Meclietli. — 5** le 1 20«»e psanme,
à quatre ^oix; Vienne, Elaslinger. — 0** Trois •
hymnes avec orchestre , en partition; ihid. —
7" Plusieurs recueils d'airs allemands , -avec ac-
compagnement de iHano; ibid. Ou doit à M. de
Mosel une bonne biographie de Salieri , intitnk^ :
Uetter das Lcben und die Wcrke des Anton
Salieri, K. A'. Hofkapellmeisters, etc.;
Vienne, J. - IJ. Willishanser, 1827, in-«^ de
212 pases. Une analyse de la partition oîiginale
du Requiem de Mozart, qui se trouve à la bi-
bliothèque im|K^riale de Vienne, a été publiée
par M. de Mosel , sous ce titre : lft>er die
original partit ur des Requiem rvn \V, A. Mo-
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MOSEL — MOSEWIUS
2iS
zart; Vienne, 1829, in-8^. Le même liltërateur
musicien a fait insérer dans la Gazette viusl"
cale de Vienne (ann. 1818, pag. 437-443, et
449-452 ) des obser rations sur Tétat actuel de
la miisiqae dramatique en France, et dans le
même journal (ann. 1820, pag. 681-685, 689-
692, 607-701) des articles sur les difTérents
genres de pièces en musique. Il a donné aossi
dans récrit périodique intitulé Cœcilia (t. Il,
pag. 233-239 ) , un morceau sur Topera. Dans
son Histoire de la Bibliothèque impériale de
Vienne, il a placé (pag. 345-355) des notices
&ur quelques livres rares de musique qui s'y
trouvent.
MOSEL ( Cathekine DE), née LAMBERT,
deuxième femme da précédent , a vu le jour à
kloster-^eubourg , dans la Basse-Autriche, le
15 avril 1789. Élève de Schmidt, organiste du
couvent de ce lie» , elle fit de si rapides progrès
qu'à neuf ans elle exécuta un concerto d'orgue
dans la grande église du monastère. Plus tard ,
les leçons de Hummel en firent une pianiste dis-
tinguée. Plusieurs fois elle s'est fait entendre
avec succès dans les concerts de la cour.
En 1809 elle épousa M. de Mosel. On a gravé
de sa composition : Variations pour le piano sur
im thème de M. le comte de Dietriclistoin;
Vienne, Hasiingcr. Mme de Mosel est morte i
Vienne, le 10 juillet 1832.
AlOSEL (Prospeu), chanoine régulier de
Kloster-Neubourg , près de Vienne, vécut an
commencement du dix-neuvième siècle. Ama-
teur de musique et violoniste , il a publié de sa
composition : T Six variations et fantaisies
pour violon et alto; Vienne, Traeg, 1806. —
2" Six duos pour deux violons ; ibid. ~ 3* Grand
trio pour violon, avec accompagnement d*un
second violon et basse , op. 3, ibid.
MOSENGEL (Jean-Josué), facteur d'orgues
allemand, vivait vers la fin du dix-septième
siècle et au commencement du suivant. Il a
construit l'orgue do Lœbe , en Pnisse, composé
de 48 jeux , en 1698, et celui de Sackheim , de
14 jeux , en 1707.
MOSEIl ( P. Maurcs), religieux du roonas*
(ère de Benedicibeuern ( Bavière ) , et composi-
teur du dix-septième siècle, est connu par un re*
cneil de motets intitulé : Viridiarum mmicum,
seu Cantiones sacrx, tel 2 vocum, cura vio»
Unis; Ulm,1686.
MOSER (Frédéric), conseiller intime au
conseil des travaux publics de la Prusse , né à
Berlin en 1767, fut amateur de musique et bon
violoniste. Il est auteur d'un petit écrit en
langue française publié sous ce simple titre :
Pierre Rode; dédié à ses amis; Berim, 1831,
14 pages. On y trouve des dates ntiles pour la
biographie du célèbre violoniste Rode, dont
Moser avait été l'ami , comme il fut celui de
Mozart dans sa jeunesse.
MOSES ( Jean-Godeproid ) , organiste à
Âmerbach , dans le Voigtland , vers la fin du
dix-huitième siècle , a publié de sa composition :
1^ Odes et chansons à voix seule et clavecin,
1" 2" et 3« recueils; Leipsick, 1781-1783. —
2** Handbuch fiir Orgelspieler, etc. ( Manuel
de l'organiste ) dont la première partie renferme
des préludes et fantaisies; la deuxième, des
trios , et la dernière , des fugues de différents
genres; Dresde, 1783. Il avait aussi en manu-
scrit à cette époqne le psaume 84, des trios pour
le clavecin et quelques antres morceaux.
MOSEWIUS (Jean-Tuéodore), docteur
en musique à l'université de Breslau , est né à
Kœnigsberg, le 25 septembre 1788. Après avoir
fait ses études au gymnase et à l'université de
cette ville, il prit tout à coup, en 1807, la ré-
solution de se vouer au théâtre , et débuta par
le iOle de l'oracle dans VObéron de Wranitxky.
Dans sa première jeunesse, il avait joué du violon
et de la flûte; sa vocation pour le théâtre le
décida à reprendre ses études de musique. Car-
tellieri lui enseigna le chant , et Frédéric Uiiler
l'harmonie. Après avoir chanté à Berlin pendant
les années 18 il et 1813, il reçut de Kotzebue
un engagement pour diriger l'Opéra de Kœnigs-
berg, en 1814. Ses meilleurs rôles étaient ceux
de Leporello et de Figaro, dans les opéras
de Mozart. Sa femme, Wiuielmine Muller, était
également au théâtre comme cantatrice. Tons
deux se retirèrent ensemble de la carrière
dranuitique et jouèrent pour la dernière fois
en 1816, au théâtre de Kœnigsberg; cependant
Mosewins resta attaché à ce même théâtre, en
qualité de régisseur, jusqu^en 1825. Fixé ensuite
à Breslau , il y obtint la place de second profes-
seur de musique de Tuniverâité, au mois de
juillet 1827, après la mort de Berner, et il en
fut nommé directeur de musique : à cette place il
joignit la direction de l'Institut royal de Bres-
lau. Cet institut est une académie de chant
fondée par lui à l'imitation de Tacadémie de
Berlin, et destinée à l'exécution des grandes œu-
vres classiques, particulièrement de J. S. Bach et
de Hœndel. Mosewius a publié quelques petits
écrits concernant des oratorios exécutés dans
rinstitut royal , particulièrement sur le Moïse
de Marx , Leipsick , Breitkopf et Haertel ; Sur
le Paulus de Mendelssohn, ib\ô.; sur l'Ora-
torio Les Sept Dormants y de Lobe; Breslau,
Hainauer ; V Académie de chant de Breslau
pondant les vingt-cinq premières années de
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216
MOSEWIUS — IMOTZ
son existence (Die Breslanisclie Sing-Akade-
mie in den ersten 25 Jaliren ihres Bestehens ),
gr. in- 8", ibid. L'ouvrage 1« plus important de
Moscwius est son analyse des cantates d'église
de J.-S. Bacti, intitulée : Johann- Sébastian
Bach in seinen Kirchen-CantcUen und Cho-
ralgesœngen; Berlin, Guttentag, 1845, gr. in-4°
de 31 pages de texte et 26 pages de musique.
On counait de lui, à Breslau, beaucoup de com-
positions , notamment des cantates de circons-
tance, des chants pour des chœurs d'hommes
et des Lieder; mais il n'en a rien publié. Dans
un voyage que fit Mosewius en Suisse , il avait
pris place dans un omnibus qui faisait le trajet
de Zurich à Schaflhouse; il se plaignit d'une dou-
leur dans tous les membres. Arrive à Scliaff-
bouse, on le transporta dans sa chambre et un
médecin fut appelé ; mais un instant après Mo-
sewius, frappé d'apoplexie, mourut dans les bras
de sa femme, le 15 septembre 1858. Il était
membre de l'Académie des beaux-arts de Ber-
lin, et chevalier de l'ordre de TAigle Rouge de
Prusse.
MOSSl (Jean), violoniste et compositeur,
né à Rome vers la lin du dix-septième siècle, Tut
élève de Corelli , dont il imita le style dans ses
ouvrages. Mossi brillait à Rome vers 1720. Il a
publié : l'' Sonate a vlolino solo e continuo,
op. !. — 2' VIJI Concerti aZ e h stromenti,
op. 2. ^- 3" XI f Concerti a 3 e S, cioè viO'
Uni, viole, violoncello e continuo j op. 4. —
4° Sonate a violino solo e violoncello , op. 5.
Tous ces ouvrages ont été gravés à Amsterdan) ,
en 1730.
MOSSLER (Michel), habile constructeur
d'orgues, naquit à Nuremberg en 1626. Sa pro-
fession fut d'abord celle de souffleur d'orgues, à
Saint-Lienhart; en l'exerçant il étudia la cons-
truction de l'instrument qu'il voyait chaque
jour, et acquit des connaissances assez <ftendues
pour devenir lui-même bon facteur. On a gravé
son portrait en 1672, à l'Age de quarante-six ans.
MOSTO (Jean-Baptiste), maître de chapelle
de la cathédrale de Padoue, dans la seconde
moitié du seizième siècle, fut ensuite maître de
chapelle de Sigismond Battori, prince de Transyl-
vanie. 11 a publié de sa composition : MadriguU
a 5 voci, Ubro primo et secondo ; in Venczia,
pressa Giacomo Vincent i et Ricciardo Ama-
cfi/io, 1584, in-4° obi. Une édition de ces ma-
drigaux a été publiée à Anvers, chez Pier.e
Phalèse et Jean Bellere, en 1588, in-4" ohl. On
a aussi de ce compositeur. Di Giovan Battista
MqstOy maestro di capella del Serenissimo
Principe di TransUvantOy Madrigali a sei
voci , novamente composa et dati in luce.
In Venctia, pressa Ricciardo Amadino ^ 1598,
in-4*' obi. Pierre Phalèse en a donné une édition
à Anvers, 1600, in-4*' obi. Mosto fut un des
douze compositeurs qui mirent en musique une
collection de sonnets dédiée à la grande-ducties^^e
de Toscane, intitulée : Corona di dodici so-
nelti di Gio. Battista Zuccarini alla, gran du-
chessa di Toscana, posta in musica da dodià
eccellentissimi autori a cinque voci; Venise.
A. Gardane , 1 686.
Un autre musicien, nommé François Mosto ,
fut chantre de la chapelle de l'électeur de Ba-
vière , dans la seconde moitié du seizième siècle.
On trouve des madrigaux à 5 voix de sa compo-
sition dans le second livre d^m recueil publié
par un autre musicien de la roâme chapelle,
sous ce titre : Secondo Ubro de madrigali a
cinque voci conuno a dieci defloridi virixmt
del serenissimo Duca di Baviera, cioe : Or-
lando di Lasso, Giuseppe Guami, Ivo de
Vento, Francesco di Lucca, Antonio Ma-
rari, Giovanni ed Andréa Gabrielli, Antonio
Gossuino, Fraivcesco Laudis, Fileno Coma>
zani, Francesco Mosto, Josquino Salem ^
Cosimo Bottegari ; Vencziat appresso VHerede
(sic) rfi Girolamo Scotto, 1575, in-4^
lllOTIIE-LE-VAY£R (François DE
La), naquit à Paris, en 1588, d'une famille
noble, originaire du Maus. En 1625, il succéda à
son père dans Jes fonctions de substitut du pro-
cureur gônéral au parlement ; mais le goût de la
littérature l'emportant chez lui sur tout autre,!}
quitta bientôt la magistrature pour les lettres.
Peu de temps après son établissement, l'Aca-
démie française lui ouvrit ses porter, le
14 février 103U. Chargé d'abord de réducation
du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, on lui
confia aussi le soin de terminer celle de ce mo-
narque, qu'il ne quitta qu'après son mariage,
en 1060. Il mourut on 1672, à l'Age de quatre- '
vingt-cinq ans. A la suite d'un Discours pour
montrer que les doutes delà philosophie scep-
tique sont d'un grand usage dans les sciences ,
Pari.s ,1668, in-a", on trouve un Discours sur la
musique, adressé au père Mersenne, ami de l'au-
teur, qui l'avait consulté sur ce sujet. C'est un
écrit de peu d'intérêt et d'utilité. On le trouve
aussi dans les diverses collections des œuvrer de
I la Mothe-le-Vayer publiées à Paris, en 1654
I et 16ÔG, 2 vol. in-fol., 1662,3 vol. in-fol. cl à
I Dresde, 1756-59, 14 vol. in-8°.
I MOTZ ( Georges ) , chantre et maître d'école
; à Tilse, en Prusse, naquit à Augsbourg,
en 1663. Dès son enfance, il apprit U musique
I et reçut des leçons du chantre Schmetzcr jus-
qu'à TAge de seize ans. Alors il entra au collège
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MOTZ — MOUGIN
217
de Worms. qu*il ne quitta que pour aller à i*u-
nirersilé de GœttiDgne. Mais la nécessité de
donner des leçons pour \ivre lui laissait si peu
de temps pour fréquenter les cours , qu'il prit
la résolution de s*adonner exclusivement à la mu-
sique. 11 partit bientôt après pour Vienne, où il
entra dans la musique du prince d*£ggeiiberg.
Ce prince avait l'habitude de rester à Eggenberg
pendant Tété, et d'habiter Vienne chaque hiver.
Une partie de sa maison restait à Vienne chaque
année au moment du départ pour ICggenboiig;
Motz saisit cette occasion, en 1679, pour de-
mander à son maître de visiter Tltalie -• elle lui
fut accordée, avec une somme suffisante pour
les frais du voyage. Pendant quatre mois , Motz
visita Venise, Padoue, Ferrare, Bologne , Flo-
rence et Rome, et partout il augmenta ses con-
naissances par la musique qu'il entendit et par
ses conversations avec les musiciens instruits.
De retour à Eggenberg, il y fut atteint d'une
maladie grave , et obligé de demander sa dé-
mission, qui lui fut accordée en 1680. Il s'a«
cheminait vers sa ville natale, lorsqu'il apprit
qne Vienne était désolée par la peste; il se hâta
d'arriver à Linz [K>ur franchir le cordon sani-
taire avant que la route fût fermée ; mais déjà il
était trop tard. 11 ne lui resta plus d^autre res-
source que de se rendre â Krumlau, en Bo-
hème , où le frère du prince d*E)ggenberg le prit
à son service , en qualité d'organiste. Le sort qui
le poursuivait ne le laissa qu'un an dans cette
heureuse position, parce qu'un jésuite, qui n'a-
vait pu le convertir à la foi catholique, fit en-
tendre à son mattre que son salut ne lui per-
mettrait pas de garder on hérétique dans sa
maison. Motz visita, pendant toute l'année 1681,
Prague, Dresde, Witlenberg, Berlin, Brande-
bourg, Hambourg, Lubeck , Dantzick et Kœnigs-
berg, mais il ne parvint point à s'y placer. £nlin,
il arriva le 2 février 1682 à Tilse, où la place
de canior était vacante : il la demanda et Tob-
tint. Après en avoir rempli les 1 onctions pen-
dant trente-huit ans, il demanda, en 1719, à
être remplacé, et passa les dernières années
de sa vie dans la retraite, occupé de la rédac-
tion d'un livre sur la musique d'église, dont le
manuscrit était achevé en 1721. Mattheson,
il qui Ton doit ces détails, insérés dans son
Ehrenp forte , parle de Motz comme d'un
homme qui ne vivait plus en 1740; mais il ne
fait pas connaître la date de sa mort.
Molz avait écrit de la musique d'église; mais
il en parle lui-même avec (>eu d'estime. C'est
surtout comme écrivain polémique qu'il s'est fait
connaître, à l'occasion du livre où Chrétien Ger-
ber ( voy, ce nom ) , pasteur à Lockwilz , avait
attaqué r.vec une violence exagérée les abus dp.
la musique d'église. La réfutation que Motz fit
des opinions de Gerber est intitulée : Die ver-
theidigte Kirchen-Musickoder klarunddeui-
Ucher Beweis, welcher Gcstalien Hr, Ai.
Christian Gerber, pastor in Lockwits bel
Dresden, in seinen Bûche, etc. ( Apologie de
la musique d'église , ou démonstration claire et
précise que M. Chrélien Gerber, pasteur à Lock-
witz, près de Dresde, a erré dans le 81*^ cha-
pitre de son livre intitulé : Péchés inconnus
du monde, V>ù il traite de l'abus de la musique
religieuse et prétend qu'il faut abolir l'harmonie
musicale), sans nom de lieu, 1705, in-8^de-
264 pages. A la réponse que fit Gerber à cet
écrit, Motz opposa la réplique suivante : Ab'
genœthigte Fortsetzung der vertheidigten
Kirchen-Musik, in welcher Hrn. M, Chr,
Gerber, nochmalem auf sein LXXXI cap.
des Buchs dur unerkannten Sunden, etc.
(Continuation nécessaire de l'Apologie de la
musique d'église , où il est de nouveau répondu
au 8l« chapitre du livre de M. Chr. Gerber, etc. ),
sans nom de lieu , 170S, in-8^ de deux cent huit
pages. En 1721, Motz envoya à Mattheson le ma-
nuscrit d'un livre dont le titre allemand signi-
liait : De la grande et incompréhensible sa-
gesse de Dieu dans le don qu'il a fait à
l'homme, du chant et de la musique. xMat-
theson, qui accorde beaucoup d'éloges à Cet ou-
vrage dans son Ehrenpforte, ajoute qu'il n'a
pu trouver d'éditeur. Ë. L. Gerber croit que le
manuscrit a dû être déposé , avec les Uvres de
Mattheson, dans la bibliotlièque du conseil, à
Hambourg.
MOUGIN ( G.-J. ) , pianiste et compositeur,
est né en 1809 à Charquemont ( département
du Doubs). Après avoir suivi pendant quelques
années les cours du Conservatoire de musique de
Paris, il s'établit, en 1833, à Bourg ( Ain ), comme
professeur de piano. Au mois de mars 1835, il
obtint la place d'organiste de la cathédrale , et
dans l'année suivante, il reçut sa nomination de
professeur à l'école normale du département de
l'Ain. En 1840, il établit une école de chant, qui
fut transformée en école municipale dans l'aimée
suivante. M. Mougin occupa simultanément tous
ces emplois jusqu'à la On de septembre 1846, et
le 1'" octobre suivant il alla se fixer à Dijon.
Ses principaux ouvrages sont : V* Une cantato
avec chœur et orchestre, exécutée à Bourg le
24 août 1843 , pour l'inauguration de la statue
de Hichat — 2"" Une Messe à quatre voix avec
orgue, violoncelle, contrebasse et instrumenlsà
vent , exécutée à la cathédrale de Dijon, au rouis
de juin 1832. -^ Salve Regina pour voix seule
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21ft
MOUGIN — MOULU
et orgue. — 4*^ Quelques motets inédits. —
5* Recueil de huit pièces d^orgue, dont six of-
fertoires fugues; Paris, V* Canaux, 1847. —
C** Quelques morceaux pour piano , publiés à
Paris, cliez Lemoine. — 7° Journal classique
de l'Organiste, en dix livraisons; Paris, Girod.
MOULET { JosEPU-AcRicoLE ), né ii Avignon,
le 4 septembre 1766, fut admis à l'-Age de huit
ans comme enfant de choeur à l'église cathédrale
d'AIais, où son onde, Tabbé Ligou , était orga-
niste, et reçut de celni-ci des leçons de piano. A
VAge de dix-huit ans il s'engagea dans le régiment
de Turenne. Après y avoir servi pendant sept
années, il alla s¥tablir comme organiste k Va-
lognes, en 1792. Il y reçut des leçons de harpe
de M"»' Frick, et s'attacha particulièrement à
cet instrument. Arrivé à Paris en 1794, pour se
livrer à renseignement, ii n'a plus quitté cette
ville, et y a publié des petites pièces de harpe,
et près de cent romances. On lui doit aussi un
Cycle harmonique, tableau gravé et publié
en 1804, ainsi qu'un Tableau harmonique des
accords chiffres d^une nouvelle manière,
pour facdUer l'étude de l'accompagnement
(in-plano, 1805 ). Le goût passionné de Mouiet
pour le jeu d'échecs lui a fait abandonner insen-
siblement toutes ses leçons pour fréquenter le
Café de la Régence, où il restait chaque Jour
près de dou7.c heures , uniquement occupé de ce
jeu , quoiqu'il n'y parvint qu'à une habileté mé-
diocre. Ce penchant, pous$:6 à l'excès, le fil tom-
l)er dans Tindigcnce. Il est mort ignoré, vers la
tin de 1837, à l'âge de soixante-onze ans. C'était
un homme d'esprit, dont les saillies méridio-
nales étaient souvent fort plaisantes.
MOULINGHt:]!! ( Jkan-Uaitiste). né a
Harlem en 1751, apprit à jouer du violon à
Amsterdam, et se rendit à Paris, où il entra
comme violoniste à la Comédie italienne, en 1774.
Après trente-cinq ans de service , à rorchestre
de ce théâtre, il s'est retiré en 1809, avec la
pension, et a cessé de vivre peu de temps après.
Cet artiste a écrit la musique des Nymphes de
Diane, opéra-vaudeville représenté h la Co-
m(^die italienne, six qiiatuors pour deux violons,
alto et basse; Paris, Louis, 1775, et une sym-
phonie à grand orchestre, pour le concert des
amateurs; Paris Boyer, 1784.
MOULIIMGHëM (Louis-CiuRi.Es), frère
du précédent, né à Harlem, en 1753, apprit
aussi à jouer du violon à Amsterdam , et s'é-
tablit d'abord à Rriixelles, où il entra dans la
nmsique de la chafielle du prince Charles de Lor-
raine; mais des moti'^s de méconlenicment lui
firent quitter cette place pour la position du chef
d'orchestre de plusieurs troupes d'opéra en pro-
vince. En 1785 il arriva à Paris, et s'y livrai
l'enseignement. Depuis cette époque, on n'a |iiut
de renseignements sur sa personne. Il a composé,
pour des tiiéâtres de province, la musique d«$
opéras intitulés : Les Deux Contrats; U Mari
sylphe; le Vieillard amoureux; les Rmei
de l'amour; les Amants rivaux; les TalehU
à la mode; le Mariage malheureux,
MOULINIÉ ( ETIENNE ) , né en Languedoc,
dans les premières années du dix -septième siècle,
s'établit à Paris en 1626, et entra, non dan$ la
musique du roi , comme il a été dit dans la
première édition de ce dictionnaire, mais chez le
duc d'Orléans , en qualité de directeur de «a
musique. Après la mort de ce prince, il obtint
la place de maître de musique des États de
Languedoc. H a publié cinq livres d'airs de rour
avec une tablature de luth. Le cinquième lirre a
paru chez P. Ballard on 1635, ttt-4*' obi. Od
connaît aussi sous son nom Missa pro defûncds
quinque vocum ; Paris, P. Ballard, ifiaj.io-
I fol. max. Moulinié vivait encore en 1668, car il
i publia cette année : Mélange de sujets chré-
tiens à quatre et cinq parties. £nOu, dans la
même année il a donné 5ijr Livres d'AirshqmUt
parties avec la basse continue; Paris, Robert
Ballard, 1GG8, in- 12 obi. Les airs du premier
livre sont au nombre de vingt; les paroles do
dernier air sont en langue es|iagnole et com-
mencent ainsi :
Oorl sobr* ci lido dcl mar
Dczla conbos pledosa.
La dédicace de ce premier livre porte : à Mem-
gneurs des États de la province de Langue-
doc, convoquez en la ville de Monlpelier,
Van mil six cens soixante-sept. On y voit
qu'il avait offert à la même province des mo-
tets qu'on chantait à la cérémonie religiai^
avant l'ouverture des États.
MOULU (Pierre), ou MOLU, musiciea
français, élève de Josquin Deprés, vécut ao
commencement du seizième siècle. Les arciii^es
de la chapelle pontificale à Koroe contienneDt
plusieurs messes et motets, en manuscrit, de
ce compositeur, entre autres (vol. 39) la mes-^
Aima Redemptoris Mater, La rarissime et
précieuse collection intitulée Liber quindcà^
missanim a pncstantissimis musicis cow-
positarum , etc. ( Norimbergai , apud Jo. P^
treium, 1538), renferme la messe de P. Molu
qui a pour titre : Missa duarum facicruîHiti
qui est la dernière du recueil. C'est celle m^me
messe qui se trouve dans un manuscrit fl'3)
(\<i la Bibliothèque de Cambrai, sous le titre
iMissa sans pause , i*t qui porte le second titre
de la cîianson vulgaire A deux visaiges et pl^h
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MOULU — MOUTOJN
219
que M. de Coussemaker a lu : i4 devx villai"
ges (1). Celte messe est en elfet sans panses,
par une de ces recherches sans objet réel qui
étaient de mode parmi les musiciens des quin-
zième et seizième siècles. Une autre messe du
même maître se trouve dans un recueil non
moins rare qui a pour titre : Liber decetn
Missarum, a prxclaris et maxinii nominis
musicis amtexius : nuperrime ndjunctis dua-
btis missis nunquam hactenus in luccm
omissis, aucHor redditus, etc. (Jacobus Mo-
dernusà Pinguento excudebal Lugdum^ 1540. )
La messe de Moulu est la première du recueil ;
elle a pour titre : Stéphane gloriose ; elle est à
quatre voii. Le deuxième livre de motets à cinq
Toix, imprimé par le même Jacques Moderne» à
Lyon, en 1532, in^é**, contient deux motets de
Peirus MouUu ( sic), llans le dixième livre de
motets publiés par Attaingnant, à Paris, en 1534,
in-4'' obi., contenant les offices des dimanches
de la Passion , des Rameaux , et de la semaine
sainte , on trouve un In pace et un A> proji-
dos à cinq voix, de Moulu. Les trois livres de
motets k trois voix de divers auteurs imprimés
par Pierre Phalèse, à Louvain, en tb%9, sous
le titre Seteclissimarum sacrarum Canlionum
{((uas vulgo Molela vacant) Flores, etc.,
contiennent des motets de Moulu. Le livre de
Henri Faber ( voyez le premier des deux arti-
cles sous ces noms) intitulé : Àd musicani prac-
ticam introductio, etc., dont iJ y a plusieurs
éditions^ contient un morceau extrait d'un
motet de Moulu.
MOUiXT-EDGECUMBE (Le comte).
Voyez EDGECUMBE.
MOURA ( PiBRBE ALVAREZ DE ) , corn-
positeur portugais , naquit à Lisbonne vers le
milieu du seizième siècle, et fui chanoine à
CoUnbre, où il fil imprimer en 1694 nn livre de
motets à 4, 5, 6 et 7 voix. La Bibliothèque
royale de Lisbonne possédait autrefois une colr
lection manuscrite de messes à plusieurs voix
de sa com|H>sition.
MOUUET (Jean-Joseph ), compositeur, né
à Avignon, en 1662, était fils d'un marchand de
Boie, qui lui donna une bonne éducation. Dès
•on enfance , il montra un goût très-vif pour la
musique : quelques morceaux qu'il avait com-
posés avant Tâge de vingt ans ayant eu do la
vogue dans son pays» on le détermina à se rendre
à Paris, où il arriva en 1707. Un extérieur
Agréable, de l'esprit, de la gaieté, ses saillies pro-
vençales et une voix assez belle, le firent re-
(1) /Vol/ce sur Ut coHertUnu muiicale.i ât la MbHo-
thiqueit Cambrai, v. n.
chercher par la t>onne compagnie, et bientôt il
devint surintendant de la musique de la duchesse
du Maine. Ce fut alors qu'il composa la musique
de plusieurs divertissements pour les fêtes magni-
fiques que celte princesse donnait, et qui étaient
I connues sous le nom de IS'uils de Sceaux,
j Parmi ces bagatelles, on distin^^ue particulière-
, ment Hagotide, ou la Soirée de village', qui
I réussit également à TOpéra, en 1742. Il y avait
déjà donné six opéras et ballets , sous ces titres :
I Les fêles de ThaUe, 1714; Ariane, 1717;
j Pirilhoiis, 1723 ; Les Amours des Dieux, 1727 ,
j repris- ensuite en 1737, 1746 et 1757; Le
I Triomphe des Sens, 1732, repris en 1740, et
I Les Grâces, 1735. Les partitions de ces opéras
ont été imprimées à Paris. Outre ces ouvrages,
, il a com|H>sé et publié des cantates, des can-
tatilles, trois livres d'aire sérieux et à boire ^
j des sonates poundeux flûtes ou violons, des
1 fanfares f six recueil.) âe divertissements pour
I la Comédie italienne, et quelques divertisse"
> ments pour la Comédie française. Tout cela est,
! ajuste titre, complètement oublié aujourdMiuî.
I Le style de ses opéras est, comme celui de tous
I les compositeurs français qui ont précédé Ra-
I meau, une imitation servile de la manière de
I Lully, mais où l'on ne trouve .rien de son gé-
I nie. On aperçoit d*a illeurs dans la musique de
I Mouret Pabsence totale de bonnes éludes; la
disposition des voix, rinstrumentation , tout y
est gauche et embarrassé. Toutefois il est juste
de dire qu'on trouve dans les divertissements
de ce compositeur des airs où il y a du naturel
et de la facilité ; plusieurs ont été longtemps
populaires , et ont servi de timbres aux couplets
de Panard et de Favart : on cite particulièrement
ceux de Cahin-Cafia , et Dans ma jeunesse.
Mouret avait été successivement nommé mu-
sicien du roi, directeur du concert spirituel et
compositeur de la Comédie italienne; mais privé
tout à coup de ces deux dernières places,
en 1736, et la mort du duc du Maine lui ayant
aussi fait perdre la surintendance de la musique
de la ducliesse, il ne put résister à ces revero,
qui lui enlevaient environ 5,000 francs de re-
venu; sa raison s'aliéna et sa folie se déclara à
une représentation où il entendit chanter le
cliœur de Rameau, Brisons nos fers : il ne
cessa depuis lors , de chanter ce morceau , jus-
qu'à sa mort, arrivée le 22 décembre 1738, diez
les Pères de la charité , à Charenton , où Pon
avait été forcé de le transporter.
MOUTON (Jean), musicien célèbre du
seizième siècle, était né en France, suivant
Glaréan, qui le vil à Paris en 1521, et s'entre-
tint avec lui au moyen d'un interprète. Ce lé«
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220
Î^ÏOUTON
nioignage est plus certain que celui de GuJcciar-
dini , qui fait de Mouton un Beige. Willaert ,
élève de ce musicien , nous apprend . par Zar-
ïino, qu'il avait eu pour maître Josquin Deprès.
L'épttaptie de cet artiste fait connaître que son
nom était Jean de Hollingue, dit Mouton.
Toutefois il se peut que le nom de Hollingue
soit, non celui du musicien, mais bien celui du
lieu où il vit le jour; car on sait qu'il fut d'u-
sage, jusqu'au commencement du dix- septième
siècle, de désigner souvent les personnes par
leur prénom joint au nom du lieu de leur
naissance.. Or Hollingue^ où HolUng, est un
village situé dans le département de la Moselle,
à sept lieues de Metz. Tavoue qne l'igno-
rance où l'on a été jusqu'à ce jour du nom
de Jean de Hollingue ^ tandis que celui de
Mouton se trouve placé.sur loutes les œuvres
de l'artiste et dans nne multitude de recueils ,
me fait attacher quelqne importance à cette
conjecture, et que Jean de Hollingue dit
Mouton est, pour moi, Jean Mouton, né à
Hollingue'. Plusieurs auteurs ont fait de Jean
Mouton un maître de chapelle de Louis XII et
de François r% rois de France , et Kiesewetter
dit positivement, dans son Mémoire sortes mil-
siciens néerlandais , qu'il succéda à son maître
Josquin Deprès dans cette positron : cependant,
outre qu'il est à peu près certain que celui-ci
n'a pas eu l'emploi dont il 8'a.;;it à la cour de
Louis XII, l'épilaphe dont il vient d'être parlé
lève tous les doutes à cet égard et prouve que
Jean Mouton était chantre du roi ( sous les rè-
gnes de Louis XII et de François 1" ) , chanoine
de Thérouanne , qu'il mourut chanoine de la col-
légiale de Saint-Quentin, le 30 octobre 1522,
et qu'il fut inhumé dans cette église, près de
la porte du vestiaire. L'épitaphe mise sur sa
tombe , et rapportée par M. Ch. Gomart (1) , d'a-
près un manuscrit de Quentin Delafons, est
ainsi conçue : Cigist maistre Jean de Hol-
lingue dit Mouton, en son vivant ekantredu
Rotj, chanoine de Thèrouaneet de cette église,
gui trespassa le penultiéne jour d'octobre
M D XXn. Priez Dieu pour son âme. On
voit qne Glaréan était bien instruit lorsqu'il ne
donnait à Mouton que la qualilication de musi-
cien de François T"" {symphonela) dans son
Dodecackordon ( pages 16 et 296 ). Il est au
surplus remarquable que Mouton ne survécut
pas longtemps à l'époque où Glaréan le connut à
Paris, c'est-à-dire en 1521, car il mourut dans
Tannée suivante.
L'épitaphe n'indique pas Page de Mouton au
(1) Notes Httoriques sur la maitrisede Saint-Quentin
et svr les célébrités musicales de cette ville , p.ngc (l.
moment de sa mort, en sorte qu'on ne peut
fixer d'une manière certaine la date de sa nais-
sance; mais elle doit être placée au plus tard
en 1475, car il avait déjà de la oélébrité en 1^5,
I puisque Petrucci insérail deux morceani de sa
' composition dans le quatrième recueil des motels
! de divers auteurs, sorti de ses presses dans la
I même année. Or, dans ce temps de lentes com-
, mimlcations, Mouton ne pouvait avoir moins de
! trente ans avant que ses œuvres fussent conçues
' en Italie. Il est donc vraisemblable qu'il était âgé
d'environ 47 ans lorsqu'il mourut.
Le canonicat de Saint- Quentin fut donné sans
doute par Louis XI là Mouton, en dédommagement
delà iwrtede son bénéfice de Thérouanne, car celte
ville, alors considérable, avait été prise par les
Animais en 1513, et ne fut rendue à la France
qu'en 1527, cinq ans après la mort de l'artiste.
Glaréan nous apprend que ce compositeur
dédia des messes au pape Léon X, qui lui en té-
moigna sa satisfaction. Ces messes se trouTeot
sans doute parmi celles du même auteur quel'oo
conserve en manuscrit dans les archives de la
chapelle pontificale , à Rome. Octave Pelmcci
de Fossombrone a publié un livre de cinq messes
de Mouton, en 1508. Ces messes sont Intitulées:
1» Sine nomine, n» 1 . — 2"» il Ueluia, - 3" Mm
Redemptoris. —4» Sine nominef n° 2. — b^'Be-
gina mater. Une deuxième édition de ces messes
a été publiée par Petrucci, à Fossombrooe,.
en 1515, sous le litre : Missarum Joaim
Mouton liber primus. Le ténor seul de l'édi-
tion de 1508 est à la Bibliothèque impériale de
Paris ; mais des exemplaires complets de celle
de t5l5 sont au Muséum britannique, et à la
Bibliothèque impériale de Vienne. Le volume 39
des manuscrits de la chapelle pontificale contient
la messe sur la chanson française Dites-moi
toutes vos pensées. On trouve aussi des messes
de Mouton en manuscrit à la bibliothèque royale
de Munich (cod. 7 et 57 ); la messe Aima Be-
demptoris du recueil de Petrucci a <!té réim-
primée dans la collection publiée à Home, ea
1516 (un volume in-folio), par André Antiquo,
de Montons, avec la messe à quatre voix, Dites-
moi toutes vos pensées, qui est dans le voloroe
manuscrit de la chapelle pontificale Cne autre
messe de Jean Mouton, inUlulée Quamdicunt
homines , est imprimée dans un recueil qui *
pour titre : Liber dccem Missarum aprxstim-
Ussimis musicis contextus, etc.; Lyon , Jacques
Moderne, 1540, in-fol. Enfin, on trouve une
messe de. Mouton à cinq voix inUluIée, Ave Be-
gina cœlorww , dans le recueil iotil nié : ^^rcfta-
delt ( Jacobi ) Hegii musici et card. à loinor
ringio sacclli prscfecii Missx treit ^
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MOUTON — MOZART
22t
quatuor et quinque vocibus ad imitationum
moduloi-um Noe, ^œ; Parisiis, apud Adria-
Aum Le Boy et Robertum Batlardy 1S57, in-fol.
max. La messe de Mouton est la quatrième de
ce volame, où toutes les paiiies sont en regard.
On Toit par ces indications que M. de Coasse-
inafcer a été mal informé lorsqu'il a dit, dans
sa JSotice sur les collections musicales de Cam^
brai ( p. 27 et suiv. ) , qu'à Pexception des cinq
messes publiées par Pelrucd de Fossombrone
tontes les autres messes de ce maître sont iné-
dites. A regard des messes de Mouton non encore
publiées et qui sont connues jusqu'à ce jour, on
trouve dans un Tolume in-fol. manuscrit du
seizième siècle, de la Bibliothèque de Cambrai
< n^ 3), la messe à quatre voix intitulée Missa
sans cadence, et dans le manuscrit n** VII de
la BiblioUièqne royale de Munich la messe à
4 voix qui a pour titre De Aimanta, La messe
ii'me iwmifie , à 4 voix, qui se trouve dans le
volome manuscrit de la même bibliotbèqae
n"" LVlf, est le numéro 2 de la collection de
Petrucci. Le premier livre des Motetti de la Co-
rona, publié en 1514 par Octave Petrucci, con-
tient neuf motets à quatre voix du même ; le
second livre de la même collection , publié '
en 1519, onze motets; le troisième livre
( Fossombrone , 1519 ) , deux motets ; le qua-
trième livre des motets à cinq voix {fmpreS'
sum Venetiis per Ociavianum Petrutium
, Forosempronensem , 1505), deux motets. Le
motet Gaude Virgo Katarina, du même, se
trouve dans le Liber septimus XXI III trium,
quatuor, quinqucy vel sex vocum modulas
Dominici adoenius, Paris, P. Attaingnant, 1534,
in-4^ obi. gothique. Le huitième livre de la même
collection contient le motet Gloriosi principes ,
et le onzième ( Paris , Attainj^nant , 1534 ) , celui
qui commence par ces mots : Jeri, et si, etc.
Le motet, Gaude Virgo Kalarina avait déjà
été publié dans la collection intitulée : XII mo-
/etz à quatre et cinq voix composés jtar les
autheurs cy-dessoubz escripts. Imprimés à
Paris par Pierre Attaingnant demourant à la
rue de la Harpe, prés de l'église Saint-
CosmCf 1529 ; desquels la table s'ensuyt, etc.
Le recueil publié par J. Ott, de Nuremberg ,
sous ce titre : JSovum et insigne opus mttsicum,
ser,qyiinqueet quatuor vocum, etc. (Nurem-
berg, Jérôme GrafT, ou Graphœus, 1537 ) con-
tient trois motets de Mouton. On en trouve
quatre à quatre voix dans le premier tome de
la collection intitulée ; Evangelia dominicarum
et festorum dierum musicis numeris pulcher-
rime comprehensa et ornata quatuor, quiji-
que etsex vocum tomi sex, etc. (Xoribergas,
in of/icina Jo. Montant et L'irici Tieuberi ,
1554-1556, in-4** obi). Les motets de Mouton
sont les n*** 8, 1 1, 17 et 37. On trouve du même
le motet Pater peccavi , dans la collection des
Mottettorum a Jacobo Modemo alias Grand
Jacques in unum collecium liber primus
( Lyon , Jacques Moderne, 1532, in-4^ obi). Les
deux premiers volumes du recueil intitule :
Psalmorum selectorum a prxsiantissimis
musicis in fiarmonias quatuor et quinque
vocum redactorum libri quatuor (Norim-
bergae, apud Joli. Petreium), renferment trois
psaumes du même compositeur. Les sixième et
treizième livres des chansons nouvelles à 5 et
0 parties, publiés parTylman Sosatu, a Anvers,
en 1543-1547, renferment plusieurs pièces de
Jean Mouton , ainsi que les chansons musicales
à cinq parties , imprimées chez le même ( sans
date), in -8^ Glaréan a inséré dans son Dodeca'
chardon ( p. 300 ) un Domine salv um fac regem,
à 4 voix ( p. 322), on Miseremini, à 4 voix, et
( p. 464 ) un Salve Mater, à 4 voix. Ce dernier
morceao a été mis en partition dans le deuxième
volume de THistoire de la musique de Hawkins
( p. 482-484 ). Burney a aussi inséré dans son
Histoire générale de la musique (t. II, p. 537) le
motet à trois ténors et basse Quam pulchra es,
en partition. Il y a aussi des motets de Mou-
ton dans les Concentus de Salbiingcr ; Aiigs-
bourg, 1545, in-4°, et Gesner cite, dans sa Bi-
bliothèque universelle , des motets à trois voix
du même, mais sans eu indiquer la date. Enfin
Forkei a publié en partition , dans son Histoire
delà musique (t. H, pag. 660 et suîv. ), le
motet Confltemini, On cite aussi le motet rion
nobis Domine, composé par Mouton, en t509,
à Poccasion de la naissance d'une fille- de
Louis XII, et celui qu'il a fait, en 1514, pour la
mort de la reine Anne de Bretagne. Dans un
autre genre, on peut voir le madrigal û six voix.
Vrai dieu d* amour, composé par Mouton , qui
se trouve dans le premier volume de la collection
Ëler, à fa bibliothèque du Conservatoire de Paris.
MO Vins (Gaspard), sous-recteur de Pé-
oole de Straisund , naquit dans la Marche de
Brandel>ourg vers Tannée 1600. Il est auteur
d*une collection de chants d*église et de psaumes
à 6 et à 8 voix, publiée sous ce litre : Tiium'
phus musicus spiritualis , dos ist : Newe
geistliche deutsche Kirchengesxnge und Psal-
men , mit 6 und 8 Stimmen, sampt den Basso
continua: Rostock, 1640, in -4*.
MOZART (JEA7(-GEOHGES-LÉuroLD ), père
de riiluslre compositeur de oe nom, était fils df'un
relieur de livres ; il naquit à Augsbonrg le 14 no*
venibrc 1719. Après avoir fait ses études, parti-
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322
MOZART
culièreraent un cours de jurisprudence à Salz-
bourg, il entra chez le comte de Thurn, en
qualité de valet de cliambre musicien. Une
place de violoniste étant devenue vacante dans
la chapelle du prince évèque de Salzbourg, il
l'obtint en 1743. Peu de temps après, il se ma*
ria. Ses compositions le firent connaître avanta-
geusement en Allemagne; mais sa réputation
s'étendit principalement par la méthode de
violon qu'il publia en 1756, et qui .ftit considérée
comme le meilleur ouvrage de ce genre, pendant
cinquante ans. En 1762, Mozart obtint la place
de second maître de chapelle de la cour de Salz-
bourg. De sept enfanls qu'il eut de son mariage,
il ne lui re.<ita que le fils devenu si célèbre, et
une lilte dont les succès dans l'enfance annon-
çaient un talent qui ne s*est pas réalisé. L'édu-
cation musicale de ses enfants occupait tout le
temps que laissaient à Mozart ses fonctions et
ses ouvrages. Peu de temps après sa nomination
de second maître de chapelle , il commença de
longs voyages avec son fils et sa fille, visita
les principales cours de TAllemagne» la Hol-
lande, l'Angleterre, la France, et passa plusieurs
années en Italie. De retour à Salzbourg, riche
d'espérances pour l'avenir de son fils, mais
ayant dissipé dans de lointains voyages le faible
produit du talent de celui-ci , il ne quitta plus
la résidence de son prince depuis 1775. Cons-
tamment occupé du soin d'améliorer la situa-
tion de sa famille^ il ne parvint point à son but,
car il s'appauvrit de plus en plus ; mais les pra-
tiques d'une dévotion minutieuse, lui fournirent
des consolations daus ses chagrins et dans les
souffrances de la goutte dont il fut tourmenté
pendant ses dernières années. Il mourut à Salz-
boucg le 28 mai 1787. Léopold Mozart a laissé
en manuscrit beaucoup de musique d'église,
composée pour la chapelle de Salzbourg, parti*
culièrement un Offertorium de Sacramento, à
4 voix, 2 violons, basse, 2 cora et orgue ; une messe
brève ( en la majeur ) , idem , et des LHanisc
brèves (en sol, en si bémol et en ml bémol)
pour les mêmes voix et instruments avec des
trombones obligés; douze oratorios; les opéras
Sémiramis ,' la Jardinière supposée ( en alle-
mand); la Cantatrice ed il Poêla, intermède
italien à deux personnages; et un divertissement
mWUAéMusikalùiche Schlititnfàhrt (Promenade
musicale). Ce dernier ouvrage, arrangé pour le
piano, a été gravé à Leipsick, chez Kuhuel. En
1740, Léopold Mozart a publié aussi à Salzbourg
six trios pour deux violons et basse, et eu 1759,
douze pièces de clavecin , à Augsbourg , sous le
titre 5 Ver Morgen und der Abtnd ( Le Matin
et le Soir). On connaît aussi sous son nom des
pièces d'orgue , trente grandes sérénades pour
plusieurs instruments , des concertos pour diven
instruments à vent, et beaucoup de symphonies
pour l'orchestre; les tlifimes de dix-huit de
celles-ci se trouvent dans le Catalogue thémaliqœ
de Breitkopf( Leipsick, 1762, in-8''), et dans
les suppléments publiés en 1766 et 1774. Quel-
ques-unes de ces symphonies ont été attribuées
au fils de Léopold Mozart. La métliode de vidoo
publiée par ce musicien distingué a poor titre :
Versuche'mer grundlichen VioUnschule (Es-
sai d'une méthode (école) fondanoentale de
violon), Augsbourg, 1756, 35 feuilles in-r,
avec le portrait de l'auteur et 4 planches repré-
sentant les différentes positions de la tenue de
l'archet et du violon. Cet ouvrage, composé soi-
vanl la doctrine de Tartini, renferme d'excel-
lentes choses, et sera toujours lu avec fruit par
les violonistes qui voudront réfléchir sur leur
art. La 2*^ édition, perfectionnée, a para sons
ce titre : Griindlidie VioUnschuU ( École fon-
damentale du violon) , Augsbourg, Lotter, 1770,
in-4^ de 268 pages , 4 planches et un tableao.
Une troisième édition a été publiée dans la même
ville en 1785, in -4*; elle est absolument sem-
blable à la précédente. Les éditions subséquentes
ont paru à Vienne, citez Yoécke, en 1791, in-4*;
à Leipsick, chez Knhnei, en 1804, par les soins
de Neukomm, in-fol.; à Vienne, cliez Cappi;
dahs la même ville chez Wallishauser, arec des
additions de IMriinger, et au^si dans cette ville,
chez Hasiinger, par les soins de Scliiedernisyer.
Enfin, on en connaît des éditions publiées à
Hambourg , chez Boème, à Mayence, chez Sdiott,
et à Posen , chez Simon. Valentin Reeser a dooné
une traduction française du même ouvrage , soos
le titre de Méthode raisonnée de violon , pai
Léopold Mozart,' Paris, Boyer, 1770, in-folw;
et Woldeinar ( votjez ce nom ) a donné une
deuxième édition de celte traduction : elle estia-
titulée : Méthode raisonnée pour apjfrendre à
jouer du violon, par L, Mozart ; nouvelle édi-
tion enrichie des chefs'd*ceuvre de CorelU,
Tartini, Geminiani, LocatelU, etc.; Paris,
Pleyel, 1801, in-fol. Il a été fait aussi uneha-
duction hollandaise de la méthode de Mozart.
MOZART (Jean - Chry808Tohe-\Volfg4NC-
TnÉopiiiLE), illustre compositeur, fils du précé-
dent, naquit à Salzbourg le 27 janvier 1756. Il y
a eu de l'incertitude sur les prénoms de ce graod
ariiste ; lui-même a signé deux de ses lettres de
cette manière : Johamies Chrysostomvs SigiS'
mundus Amadeus Wolfgang. Ses premières
œuvres publiées à Paris, en 1764, portent sur
les frontispices : /.-C -Wolfgang ; enfin la plu-
part des lettres et des œuvres de Mozart sont si-
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MOZART
223
gnées Wolfgang-Amadr, on simplemeut W.-A.
Un document authentique qui a appartenu à Aloys
Fnchs , employé du gouvernement autrichien et
chanteur delà chapelle impériale, et que M. Otto
Jaim a publié dans sa grande monographie de
Mozart, a dissipé tous les doutes à cet éj^ard. Ce
document est Tacte de naissance du fils de Léo-
pold Mozart, délivré par Balthazar Schitter,
curé de la cathédrale de Salzbourg, le 16 dé-
cembre 1841 , et .duquel il résulte que Jeart'
Chrysostome- Wolf gang-Théophile ^ fils légitime
de noble M. Léopold Mozart, musicien de la cour,
et de Marie-Anne Perllin sa fenune, né le 27 jan-
vicr 1756 , à huit heures du soir, a été baptisé
suivant le rit catholique par M. le chapelain
de ville Léopold Lamprecht, le 28 janvier 1756,
À 10 heures avant midi, en présence de noble
M. Jean -Théophile Permayr, conseiller de justice
et négociant (i).
Jamais organisation ne fut plus heureuse pour
la musique et ne se manifesta par des signes plus
certains. Mozart était à peine âgé de trois ans,
lorsque son père commença à donner des leçons
à sa sœur aînée (Marie -Anne Mozart, néd le
29 août 1751) : dès ce moment toute son at-
tention se concentra sur le davecin. 11 y cher-
chait souvent seul des tierces, et quand il les
avait trouvées, il témoignait sa joie par une,
agitation excessive. Presque en jouant, il apprit
les éléments de la musique et les principes du
doigté. A peine arrivé à sa quatrième année,
il jouait {Cvec un goût et une expression remar-
quables de petites pièces qui ne lui coûtaient
qu'une demi-heure d'étude, et déjà il composait
des menuets et .d'autres petits morceaux que son
père écrivait sous sa dictée. Le conseiller de
Nissen a publié ces premiers essais dans sa
grande monographie de Mozart, d'après les ma-
nuscrits originaux, au nombre de vingt-deux.
Tous ont été composés dans les années 1760
à 1762 , c'est-à-dire depuis Tàge de quatre ans
jusqu'à six : on se sent frappé d'étonneroent à la
Vue de ces premières productions d'un génie qui
a toujours grandi jusqu'à la mort prématurée
de l'artiste. £n 1762, Léopold Mozart fit un
voyage à Munich avec ses enfants. Ils y excilè-
(1 ) Bezeagt ( Balthazar Schtlter, Domprarrer zu Salx-
^urg, etc.) aus deoi Taufbuche der Dompfarre zu Salz-
burg vom Jahr lise, p. î, dau Johannes Càrgsost. froff-
vangiu ThêophUus, ehrlicker Sohn des Edien Hcrm
Uopold Mozart, Hof-Mu.iikcrs , nnd der Maria Anna
Pmiio, dnscm Gattla, am l'ten Jânuar 17S6 uin 8 Uhr
Abeadi geboreo und am S8tcn JAnuar lise uin lO Uhr
VormlUagi Ira Beyscyn des Kdlen Merra Johann Théo-
Pbilua l'ergmayr, bûrgerlicben Rathes und Handelmannea
IP- (. tponsi)y vom Stadt-Kaplan Léopold Lamprecht
"ach KalUoUsdicn Ritus getauft worden acj. v
rent l'étonnement ; mais l'admiration fut tout
entière pour Wolfgang qui , à l'âge de six ans ,
exécuta un conœrto devant Téieçleur. Dans
l'automne de la même année, la famille Mozart
visita Vienne^ et y fit la même sensation qu^à Mu-
nich. L'empereur s^était approché du clavecin
où étail le virtuose enfant; mais celui-ci demanda
qu*on appelât Wagenseil, maître de chapelle de
la cour impériale. Monsieur, lui dit le jeune Mo-
zàrt, je Joue un de vos concertos^ ayez la bonté
de me tourner les feuilles. Cette assurance en
lui-même fut un des traits du caractère de Mozart
en toutes les circonstances de sa vie d'artiste.
Son père lui avait acheté, à Vienne, un petit
violon qu'il porta à Salzbourg, et dont il ne sem-
blait s'occuper que comme d'un joujou. Un jour
Weozel , musicien de la chapelle du prince,
étant venu consulter Léopold Mozart sur un nou-
veau trio qu'il avait écrit, on voulut en essayer
Tcffct : Wenzel prit la partie du premier violon,
Schachtner, autre musicien de la cour, se chargea
du second, et Léopold Mozart joua la basse. Pen-
dant les préparatifs des exécutants, l'enfant vint
se placer près de Schachtner avec son petit
violpn, et prétendit doubler sa partie, malgré les
remontrances de son père. Il fallut enfin céder
à son désir et l'on commença ; mais à peine
I eut-on joué quelques mesures, que les trois ar-
j listes se regardèrent avec étonnement en voyant
un enfant de sept ans, qui n'avait jamais reçu de
I leçons de violon, jouer sa partie avec exactitude.
Émerveillé de ce qu'il entendait, Schachtner
! cessa de jouer, et le jeune Mozart alla jitsqu'au
bout du trio sans hésiter.
Au mois de juillet 1763, Léopold Mozart en-
treprit un long voyage hors de l'Allemagne avec
ses enfants. Munich fut la première ville qu'ils
visitèrent. L'enthousiasme que l'enfant prodige
y avait excité précédemment se réveilla lorsqu'on
l'entendit jouer dans le même concert un concerto
de piano,un de violon^ et improviser sur des thèmes
qu'on lui donnait. Augsbourg, Manbeim, Mayence,
Franêforl, Coblence, Cologne, Aix-la-Chapelle et
Bruxelles, accueillirent ensuite les jeunes artistes
par de vifs applaudissements. Arrivée à Paris au
mois de novembre , la famille Mozart n'y trouva
d'abord d'appui qu'auprès du baron de Grimm,
qui a donné d'intéressants détails sur l'enfance de
l'illustre compositeur dans sa Correspondance liU
1er aire. De nos jours, malgré les prodiges qui ont
fatigué l'attention publique, un enfant aussi ex-
traordinaire que Mozart s'adresserait simple-
ment au public, et l'admiration générale assure-
rail à la fois sa fortune et sa renommée ; mais
alors il n'en était point ainsi. Le Concert spiri-
tuel possédait un privilège exclusif, et ce n'était
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224
MOZART
que par la cour qa*UD artiste pouvait réussir.
Grâce à la protection de Grimm, qui lui procura
celle du baroki d^Holbacli , du comte de Tessé,
du duc de Chartres et de la comtesse de Cler-
roont, la famille Mozart Tut invitée à se rendre
à Versailles , et eut IMionneur d'être présentée
au roi. Wolfgang joua du clavecin, improvisa et
reçut des témoignages unanimea d'admiration.
La faveur dont il jouissait près de la famille royale
était si décidée, que les princesses^ Tiilcs du
roi, et la daupliine, l'ayant rencontré dans une
galerie du chftteau , lui donnèrent leur main à
baiser et Tembrassèrent sur la joue, au grand
étonnement de toute la cour. Les duchesses et
les marquises ne manquèrent pas d'imiter ces
augustes personnages ; mais on était plus prodi-
gue de caresses que de dons avec le virtuose
enfant ; car Léopold Motart écrivait à sa femme :
« Si tous les baisers qu'on prodigue à Wolf^ang
o pouvaient se transformer en bons louis d*or,
H nous n'aurions pas à nous plaindre. Le mal-
« heur est que les aubergistes ni les traiteurs no
n veulent pas être payés en baisers : esj[>érons
« toutefois que tout ira bien, et, pour ne rien né-
« gliger à cette fin, ayez soin de faire dire -une
K mesÀC chaque jour, pendant une semaine. » Cet
âpre dé^rdu gain qui semble tourmenter lesous-
mattre de chapelle de la cour de Salzbourg dans
sa longue correspondance de dix années de
voyages, n'était pas, comme on pourrait le
croire, le résultat de calculs faits pour s'eniichir
aux dépens d'un enfant précoce; Léopold Mozart
croyait sincèrement qu'il préparait le bonheur et
la gloire de son fils en lui faisant parcourir l'Eu-
rope, dans le butd^exciter partout la même ad-
miration qu'il éprouvait lui-même pour le talent
de celui-ci. L'argent qu'il désirait n'était destiné
qu'à fournir aux dépenses de ses longues courses :
car lui-même mourut pauvre. Cependant, le fré-
quent exercice de ce talent aurait pu Pépuiser
avant Tâge, si la constitution morale de Mozart
eût été moins forte, et sMI n'y eût eu en lui assez
d'étoffe de grand homme pour effacer une mer-
veilleuse enfance. Avant de quitter Parts, c'est-
à-dire dans l'espace de quelques mois, le jeune
virtuose publia deux œuvres de deux sonat&s
chacun pour le clavecin avec accompagnement
de violon ; le premier était dédié à la princesse
Victoire, seconde fille du roi, et avait pour titre :
// Sonates pour le clavecin quipeuven e
jouer avec V accompagnement de violon ^ dé'
dices à Madame Victoire de France , par
J.-G. Wolfgang Mozart de Salzbourg, âgé de sept
ans , œuvre premier ; l'antre, à la comtesse de
Tessé, // Sonates pour le clavecin qui peu-
vent se jouer avec l'accompagnement deviO'
Ion, dédiées à Madame la comtesse de TeiU,
dame de Madame la Dauphine, par J.-G.
Wolfgang Mozart de Salzliourg, âgé de sept
ans, œuvre IL Les épitres dédicatoires avaient
été rédigées parGrimm , qui en fit quelque chose
de fort ridicule. Ainsi un enfant de sept ans dit à
M™« de Tessé : « Vous ne voulez pas , Madame,
« que je dise de vous ce que tout le public en dit;
a cette rigueur diminuera le regret que j'ai de
« quitter la France. Si je n'ai plus le bonheur
« de vous faire ma cour, j'irai daus un pays où
« je parlerai du moins tant que je voudrai et de ce
« que vous êtes, et de ce que je vous dois. » Laissant
à part les dédicaces , ces sonates, qu'on trouve
dans la collection de ses œuvres, sont charmanlcs,
et auraient fait honneur aux artistes ie^ pla^
renom mes de cette époque ; cependant leur au-
teur était à peine parvenu à sa huitième ann>S^.
Le iO avril 1704, Léopold Mozart s'emharqua
à Calais avec ses enfants pour se rendre à Lod-
dres. Wolfgang n'y excita pas moins d'étonné-
ment et d'admiration qu'à Paris. Après avoir joué
de l'oigue devant le roi (Georges III), il donna
plusieurs concerts où le public se rendit en foule.
La plupart des symphonies exécutées dans ces
concerts étaient de sa composition. Il y écrivit
aussi six [sonates de clavecin, formant son troi-
sième œuvre qu'il dédia à la reine (1). La sen-
sation profonde que produisit en Angleterre cet
enfant extraordinaire a été décrite dans la no-
tice anglaise de Daines Barrington, témoin ocu-
laire de l'engouement général pour un si rareplié-
nomène, et qui rapporte des traits de riiabileté du
jeune Mozart, qu'on serait tenté de croire fabu-
leux.
Le 24 juillet 1765, la famille Mozart s'éloigna
de Londres, où elle avait passé environ quinze
mois. Débarquée à Calais , elle visita les prin-
cipales villes de l'Artois et de la Flandre française,
puis se rendit en Hollande, parCourtrai, Gand
et Anvers. Partout Wolfgang joua sur les orgues
des églises cathédrales et collégiales. Arrivés à
La Haye, lui et sa sœur furent admis à se faire
entendre devant la princesse d'Orange , qui Ici
prit sous sa protection . Mais peu de jours après
la jeune fille fut atteinte d'une fièvre maligne, et
son frère éprouva bientôt les effets de cette ma-
ladie, qui les mit tous deux aux portes du tom-
beau. Désespéré par la crainte de perdre ces
enfants si tendrement aimés , le bon Léopold
(1) Ces sonates ont pour Utre : Six Sonata jtour /«
clavecin qui peuvent se jouer acte l'aecompttçHfmmt âf
violon ou flûte traversière, très -humblement dédiées à Sa
Majesté Charlotte, reine de la Grande' Bret'jgnef com-
posées jmr J.'-C-frol/gaitg Mozatt, 4ffé de huit ans,
OlMire lir.
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MOZART
225
Mozart écrivait à chaque instant à sa remme
pour lui enjoindre de faire dire des messes à
riionneur de tous les saints du calendrier. Enfin
ses vœux furent enaacés ; rendus k ia sanlé, ses
enfants donnèrent deux concerts à La Haye , et
Wolfgang y dédia un oeuvre de six nouvelles so-
nates de piano à la princesse de Nassau-Weil-
bourg. Après quatre mois de séjour en cette
ville, la famille se rendit à Amsterdam , où le
jeune Mozart composa des symphonies et d*au-
tres morceaux pour Tinstallation du statliouder.
Au mois de mai 1766, Léopold Mozart se mit en
route avec ses enfants pour retourner à Salzbourg
par Paris, Lyon, la Suisse et Munich.
Kentré dans le calme de la vie de famille, après
trois années d^absence^ Mozart reprit à Salzt)ourg
ses études de composition sous la direction de
son père (1). Les principaux ouYrages de Hsendel
qiril avait rapportés de Londres, et ceux de
Cliarles-Philippe-Emmanuel Bach, devinrent ses
modèles classiques. Dans l'année 1767, il lut aussi
les jtartitions de quelques anciens maîtres italiens
de la lin du dix-septième siècle et du commen»
cément du dix-huitième, qui, sans doute, lui
enseignèrent Tart de faire chanter les parties
d'une manière facile et naturelle jusque dans
les combinaisons les plus compliquées : qualité
par laquelle il est supérieur aux compositeurs
allemands de toutes les époques. Les premières
compositions vocales de cet enfant prodigieux
datent du même temps ; ou en trouvera Tindi-
cation dans le catalogue général de ses œurres
qui termine cette notice.
Ail mois de septembre de la même année , la
famille Mozart entreprit un nouveau voyage à
Vienne : il ne fut pas heureux dans ses résultats.
Peu de jours après l'arrivée dans la capitale de
rAutricbey et pendant que Léopold faisait des
démarches pour faire entendre son fils à la cour
impériale, nue archiduchesse, fiancée du roi de
Naples, mourut , et dans le mènkc moment , la
petite vérole fit de grands ravages parmi les en-
fants à Vienne. Léopold Mozart s'en éloigna en
toute hâte avec ses enfants et se réfugia à 01-
miitz (Moravie) , où , à peine arrivés, les deux
enfanU furent atteints de la cruelle maladie, dont
le caractère fut si grave pour Wolfgang, qu'il
fut privé de la vue pendant neuf jours. De retour
à Vienne an mois de janvier 1768; le jeune a^
tiste fut présenté à Tempereur Joseph II et à
rimpératrice. Comme partout, son prodigieux
(1) On a dit qu'EberlIo {oopei ce nom)» savant maître
de cbapelle à Salzbourg, dirigea à cette époque les éludes
de composttioa do )eane Mozart ; mais M. Otto Jaho a
remarqué avec beaucoup de Justesse que l'erreur est ma-
ol/esie, puisque Eberlln mourut en 1769.
BIOGR. URIV. OES MUSICIENS. — T. VI.
talent tran^portad'admiration toute la cour. L'em-
pereur lui dit qu'il désirait lui voir composer un
opéra et le diriger lui-même au clavecin. Mal-
heureusement Léopold Mozart prit cette de-
mande au sérieux et se persuada que la réputation
et l'honneur de son fils étalent attachés à la réus-
site de cet opéra. Le sujet choisi fut la Finta
smplice; mais il fallut attendre longtemps le
travail du poète. Dès qu'il eut son livret, Wolf-
gang se mit à l'ouvrage, et composa les airs avec
rapidité. Lorsque le bruit se fut répandu de son
entreprise, tous les compositeurs réunirent leurs
efforts pour nuire à cet enfant. Il est triste de
dire que Gluck fut au nombre de ses. ennemis,
suivant ce que Léopold Mozart écrivait en con-
fidence à un ami. On affirma d'abord que la
partition de l'opéra n'était pas l'ouvrage de l'en-
fant, mais de son père; il fallut, pour prouver le
contraire, que Wolfgang écrivit devant témoins un
air sur des paroles prises au hasard dans un vo-
lume des (Buvres de Métastase , et qu'il l'instru-
mentât dans la même séance. Puis les elianteurs
italiens dirent que leurs airs n'étaient pas chan-
tables, parce qu'ils étaient mal prosodies; on
demanda des changements; le poète, d'accord
avec les ennemis du jeune compositeur, fit long-
temps attendre les paroles de ces changements ;
de son côté, l'orchestre dit qu'il ne consentirait
pas à jouer sous la direction d'un enfant, et l'en-
trepreneur, nommé ii/)7f^io, usant de subterfuges
de toute espèce, ajournait incessamment les ré-
pétitions, et finit par décider que l'opéra ne se-
rait pas joué. C'est ainsi que se termina cette
malheureuse affaire, après quatorze mois |)assés
à Vienne |iar la famille Mozart avec des dépenses
et des pertes d'argent qui ia ruinaient : le pau-
vre Wolfgang écrivit, sans obtenir de résultat,
un ouvrage en trois actes dont la partition ori-
ginale a cinq cent cinquante-huit pages. La seule
consolation de Léopold et de son fils fut l'exé-
cution, au mois de décembre 1768, d'une messe
solennelle, à grand orchestre, composée par Wolf-
gang et exécutée sous sa direction. Au nombre
des ouvrages qu'il écrivit à cette époque, on cite
un concerto de trompette pour un jeune garçon
de son Age. Pendant son séjour à Vienne, il com-
posa aussi, au mois de janvier 1768, pour la mai-
son de campagne du docteur Mesmer, ami de
son père, le petit opéra JBastien et Bastiemic ,
traduit du français en allemand. Gerber a attribué
cet ouvrage à Léopold Mozart , dans son Nouveau
Lexique des Musiciens : M. de Nissen le restitue à
Wolfgang (i). M. Otto Jahn adopte la mêmeopi-
{\)AnhQng su ff'ol/çangjimaàeusMozorVsûiogr., p.i.
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MOZART
nioo^ et OolibichefT (1), ne trouvant aacun ren-
seignemenl sur ce sujet dans les lettres de Léo-
pold, croit devoir laisser la cbose indécise. Pour
DDoi , je crois pouvoir décider la question , car je
possède la partition manuscrite de Bastien et
Bastienne, que je considère comme originale et
qui porte ce titre : Deutsches opérette Bastien
und Bastienne von 3 Stimmen, soprano, tenore
und basso mit 2 violini, alto viola, 2 oboe,
^corni, 2 flauti und basso, del Sig. W. A,
Mozart. De retour à Salzbonrg, dans les derniers
jours de 1768, Mozart y passa toute l'année sui-
vante, et apprit la langue ilalienne pour se pré-
parer au \oyagc que projetait son père. Ils par-
tirent seuls, au mois de décembre 1769, et se
dirigèrent vers Tltalie par Inspruck. Dans un
concert donné chez le comte Kiînigl, le jeune
Mozart osa jouer à première vue tin concerto
-difficile, et eut un succès complet dans celle
•épreuve téméraire. Vérone, Mantoue, Milan,
Florence, Rome, Naples, l'entendirent et Fad-
inirèrent. Un enthousiasme, qu^on ne rencontre
que dans les contrées méridionales, ^accueillait
oe toutes parts. Le programme de la plupart des
concerts où il se faisait entendre était semblable
à celui qu'il donna à Mantoue le 16 janvier 1770,
et qui était composé de deux symphonies écrites
par lui, d'un concerto de clavecin qui lui serait
^onné à Timproviste et qu'il exécuterait à pre*
mière vue; d'une sonate qui lui serait également
donnée, et qu'il s'engageait de transposer immé-
diatement dans le ton qu'on voudrait lui indi-
quer; d'un air composé et chaulé par lui en s'ac-
compagnant au piano , sur des paroles qui lui
seraient données pendant la séance ; d'une sonate
et d'une fugue improvisée sur un thème donné ;
enfin d'une symphonie qu'il jouerait au piano
sur une seule partie de premier violon de l'ou-
vrage qu'on voudrait choisir ! On comprend l'en-
thousiasme que devaient inspirer de pareils pro-
diges réalisés par un enfant de treize ans et
demi; car quel musicien oserait entreprendre
une pareille tâche? Cependant cet enfant mer-
veilleux ne s'est pas épuisé dans de pareils ef-
forts ; il n'a pas môme eflleuré la vigueur de son
organisation morale , et il est devenu le plus
grand des musiciens. Les poètes le chantaient,
des médailles étaient frappées en son honneur,
les académies lui ouvraient leurs portes , et les
maîtres les plus savants des sévères écoles de
Bologne et de Rome le considéraient avec éton-
neinent. Il n'avait que quatorze ans, et l'antienne
à quatre parties qu'il écrivit pour le concours de
l'Académie philharmonique était un essai fort re-
(1} N0UV91U BiograpMe dâ Mozart, 1. 1, p. M.
marquable dans un genre de musique qui lui
était inconnu ; et le digne P. Martini l'appelait
illustre maure ; il n'avait que quatorze ans,
et deux auditions du Miserere d'Âllegri lui
suffirent pour écrire de raénooire ce morceau cé-
lèbre dont il était défendu de donner des copies;
il n'avait que quatorze ans , et le plus célèbre
des compositeurs dramatiques de ce temps,
Adolphe Hasse, surnommé par les Italiens k
divin Saxon, n'hésitait pas à dire , après avoir
entendu son Mitridate et sa cantate Aseanio
in Alba :Cet enfant nous fera tous oublier;
et la population milanaise tout entière s'écriait
transportée : Evviva il maestrino!
Mozart était à Milan au mois de février 1770 ;
il en partit vers le lô mars, après avoir obteoti
un engagement pour cohi poser le premier opéra
du carnaval de l'année 1771 ; il prit la route de
Bologne, où sa présence causa la plus vive émo-
tion. Je viens de parler du morceau qu*il y
écrivit pour obtenir le diplôme d*acadéniiden
philharmonique. Suivant les statuts, l'épreuve a
subir en pareille circonstance consistait à écrire
sur un plain-chant donné une composition i
quatre voix dans le style appelé osservato, on n
la Palestrina. Mozart écrivit, d'après les conseils
qu'il avait reçus du P. Martini, l'antienne deman-
dée ; mais ce n'est pas celle qui a été publiée
sous son nom par le conseiller De Nissen (1),
par Lichtenthal (2) , et par M. Otto Jalm (3), car
ce morceau est du P. Martini. Le savant M. Gas-
pari, maître de clia|)elle de la cathédrale de Bo-
logne et bibliothécaire du Lycée communal de
musique de cette ville, a trouvé, dans un recueil
manuscrit du dépôt qui lui est confié, l'original
de la composition de Mozart, suivi de celle que
Martini écrivit sur le même sujet pour rinslnic<
tion du jeune artiste. Il y a loin du travail d*oa
maître expérimenté tel que Martini à celui de
Mozart, écrit trop rapidement peut-être, et avec
une connaissance trop sommaire d'un genre de
musique qui lui était inconnu avant qu'il ar-
rivât en Italie; toutefois ce travail me pa-
rait intéressant. M. Gaspari a publié l'antienoe
de Mozart avec son excellent discours intitnié
la Musica in Bologna, qui a paru dans la
Gazette musicale de Milan , et dont il a été fait
des tirés-à-parl ( Milan, Ricordi, sans date, in-^^ }•
Je crois que les lecteurs de la présente nofice
verront avec inlérèt les deux morceaux sur le
même sujet, pour en faire la comparaison :
(1) BiographU ff^. A, »JozarVs , p. aî6-tI7.
(i) atozart e le luê creaziorU (Mitao, 1M1||^1^
(3) ff". A. Motait, 1. 1, p. eei^a.
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MOZART
ANTIENNE DU P. MARTINI
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Ici, toutes les coodi lions da genre sont res-
pectées; riiarmonie est celle du seizième siècle,
et la tonalité du premier ton y est toujours
sentie. Les parties chantent bien; tout enfin est
digne d*un maître. Une seule inadvertance s'y
fait remarquer à l'endroit marqué (a); la partie
du ténor y fait un retard de neuvième à la dis-
tance de seconde, ce qui est une faute capitale,
parce que la résolution de la dissonance n'est pas
sentie sur TunissoD.
ANTIENNE DE MOZART.
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!i) Tout ce long paisage préceote des aocceaslons d'har- ■ temps où se genre de musique était ie seul en usage : 0
monle et de tonalité modernes, inadmissibles dans ce I en est de même de l'altération de qointe augmentée da
stjle, ainsi qu'une anticipation de sepUéme, Inconnue au I ténor.
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MOZART
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' Mozart, âgé seulement de quatorze ans, et
récemment arrivé en Italie, ne connaissait pas
et ne pouvait connaître les règles et les tradi-
tions de Tancien style osservato dans lequel
on le faisait écrire : cela se voit au premier
abord dans les troisième et quatrième mesures
du soprano, parement instrumentales et non vo-
cales, dans lesquelle-s il fait arriver une partie
sur des quintes , par mouvement direct ; ce qui
est interdit dans le contrepoint.
Le 1 1 avril, Mozart arriva à Rome. Dans une
lettre de son père, écrite de cette ville ^ on
trouve Panecdote relative au Miserere d'Aï-
legri, A Naples , Jomelli , Majo , la célèbre can-
tatrice De Amicis, et tout ce qui s'y trouvait d'ar-
tistes de mérite l'accueillirent comme un com-
positeur déjà classé parmi les maîtres. En repas-
sant à Rome, Mozart, bien qu'Agé seulement de
quatorze ans , fut fait chevalier de l'Ëperon d^or
(1) La double note le troave atnsl dans le manuacnt
original : le «i on le la sont également défectueax. car
dans ce genre de contrepoint , les notes qui n'ont pas de
valeor réelle ne se répètent pas.
(I) Letrbjthmes boiteui detont ce passage da soprano
par le pape. Moins sensible que Gluck à ce genre
de distinctions, il ne se fit jamais appeler le
chevalier Mozart , et ne porta la croU dont il
avait' été décoré que dans les pays étrangers,
comme le voulait son père. De retour i Milao,
vers la fin du mois d^octobre ^ Mozart y écrifit
son Mitridaie, qui fut représenté, le K dé-
cembre de la même année , avec un succès dé-
cidé, et qui obtint vin^-deux représentations
consécutives. Quelques jours avant la première
répétition , la prima donna Bernasconi , peu
confiante dans le talent d'un pianiste de qua-
torze ans pour écrire des airs, demanda au jeune
compositeur qu'il lui fit voir celui qu'elle devait
chanter; il satisfit sur-le-champ à cette de-
mande. La cantatrice essaya immédiatement le
morceau et en fut charmée. Alors Mozart, piqué
de la défiance qu'on semblait avoir eue dans sa
jeunesse', lui en offrit un autre, puis un Iroi»
sont Inadmissibles dans le style cstervato des aBcieos
maures.
|8) Ces descentes sur la quinte par mouteneat direct
sont gancbes et Interdites dans ce style.
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MOZART
231
sième , et laissa la Bernaseoni stupéfaite de ren-
contrer un talent si rare et une imagination si
riche dans un âge si tendre.
Pendant une partie de Tannée 1771, Mozart
▼isila Vérone, qui lui aTait envoyé un diplôme
d'académicien , Venise , Padooe , où il étonna
le P. Valotfi en improvisant sur le grand orgue
du Saint ; puis il fit une course jusqu'à Inspruck.
Il retourna ensuite à Milan, pour y écrire sa can-
tate dramatique Ascanio in Alba, dans laquelle
Manzuoli chantait le rdle principal , et qui fut re-
présentée an mois de d^mbre. L'installation
d*im nouvel archevêque à SalslMorg rappela Léo-
pold Mozart dans cette ville en 1772. Le jeune
compositeur ftlt invité à écrire pour cette cir-
constance la sérénade dramatique intitulée : H
Sogno di Scipione; elle fut représentée le
14 mars 1772. Au mois d'octobre suivant, Mo-
ts rt retonrna à MHan , où il composa son op<^ra
iiérieox Lucio SUla, dont les rôles principaux
furent chantés par Rauzzini et la prima donna
De Amicis. Le public accueillit avec faveur cet
ouvrage, comme les précédents. Il fut suivi de
La^Finta Giardiniera, à Munich,. en 1774,
et de la pastorale en deux parties // Re pas^
tore , composée pour la cour de Salzbourg, et
représentée en 1775.
Mozart avait dix-neuf ans ; le prodige de Ten-
fance avait fini, le grand homme commençait;
mais quelle enfance que celle qui se terminait à
la seizième année après avoir produit un opéra
allemand, trois italiens, un oratorio, deux
messes solennelles , un Stabat , des oITertoires ,
hymnes et motets , une Passion , deux cantates
avec orchestre^ treize symphonies^ vingt-quatre
sonates pour le piano , gravées , ainsi que plu-
sieurs autres morceaux pour le même instm-
ment , des trios de violon , des divertissements
en quatuor pour toutes sortes d'instçunwnts ,
des pièces d'harmonie militaire , des marches ,
des fugues , des solos de violon , de violoncelle
et de flûte, des concertos pour divers instru-
ments ! L'étonnement s'accroît encore lorsqn^on
se rappelle que fauteur de tout cela avait em-
ployé la moitié de sa vie à voyager et à donner
des concerts.
De retour à Salzhourg en 1774, Mozart s*é-
tait persuadé que le prince , en récompense de
ses brillants succès , lui accorderait la place de
maître de chapelle ; mais après une vaine attente
de trois années , la misère l'obligea d'aller cher*
cher du pain ailleurs , et ce fut à Munich qu'il se
rendit d'aboi[d. Présenté h l'électeur, il lui de-
manda du service , offrant de composer chaque
année quatre opéras , et de jouer tous les jours
dans les concerts de la cour. Pour tout cela il
ne demandait qu'un traitement de 500 florins
(environ 1,050 fr. ); mais le prince répondait à
tons ceux qui le pressaient d'accepter les ofTres
du compositeur : // est trop tdt; qu'il aille en
Italie , quHl se fasse un nom. Je ne lui refuse
rien; mais il est trop tél. « Aller en Italie!
« disait Mozart ; mais j'y ai passé plusieurs an-
« nées , et j'y ai donné trois opéras. » Il ajou-
tait : « Que le prince rassemble tous les com-
« posileurs de Munich ; qu'il en fasse venir d'I-
« talie, de France, d'Allemagne, d'Angleterre et
n d'Espagne : je me mesurerai avec tous, m Ce
pauvre grand artiste , méconnu des princes qui
seuls pouvaient lui donner une existence , était
obligé de se redresser devant ceux qui voulaient
l'abaisser. Ce n'était pas l'orgueil , mais le sen-
timent de sa force et la Juste prévision de l'a-
venir qui lui faisaient dire : « Je suis aimé du pu-
« blîc de Munich : je le serai bien davantage
« quand j'aurai agrandi le domaine de la mu-
« siqne ; ce qui ne peut manquer d'arriver. Je
n brûle du désir d'écrire depuis que j'ai entendu
<c la musique vocale allemande. » Plus pauvre
en s'éloignant de la capitale de la Bavière que
lorsqu'il y était arrivé, il fut obligé de donner
un concert à Augsbourg pour fournir aux frais
de son voyage. Jamais, écrivait-il à son père,
je n*ai été accablé d*autant d'honneurs
qu'ici. Ces honneurs, et 90 florins de la recette
de son concert , furent tout le produit de son
séjour à Augsbourg. A Manheim , Télecteur pa-
latin le traita avec div^tinction et les musiciens se
prosternèrent ; mais il n'y avait point de places
vacantes : Cannabich et l'abbé Vogler les occu-
paient. Le seul fruit du voyage de Mozart fut
jtme montre dont le prince lui fit cadeau. Il prit
alors la résolution de se rendre à Paris, espérant
y retrouver un peu de la faveur qui l'y avait ac-
cueilli quatorze ans auparavant ; mais il y at-
tendit vainement pendant six mois le livret d'un
opéra qu'on lui avait promis, et le directeur du
Concert spirituel ne daigna pas même faire co-
pier une symphonie concerlante qu'il avait écrite
pour les célèbres artistes Ritter, Ramm et Punto.
Ce directeur, qui n'était autre que Legros, acteur
de l'Opéra, ne l'employa qu'à raccommoder un
Miserere de Holzbauer, qui ne réussit pas. Enfin
la mère de Mozart, qui t'accompagnait dans son
voyage, se félicitait après plusieurs mois qu'il
eût trouvé une écolière assez généreuse pour
lui payer trois louis d'or pour douze leçons. Le
découragement qui lui serrait le cœur se laisse
entrevoir dans ce passage d'une lettre à son père,
écrite de Paris le !•' mai 1778. « S'il y avait
(c ici qoelqu'an qui eût des oreilles pour en-
ci tendre, un cœur pour sentir, et seulement
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MOZART
« quelque idée de Tart, je me consolerais de
« toutes mes disgrâces ; mais les hommes avec
« qui je suis sont des brutes quant à la mu-
« sique; » Le grand homme oe comprenait pas
que, chez un peuple à peine sorti des Toies du
mauvais goût , et encore indécis sur la révolu-
tion récemment opérée par Gluck dans la mu-
sique dramatique , les créations de son génie ne
pouvaient être goûtées , parce que, trop hardies,
elles franchissaient tout à coup des phases de
transroruiation qui , dans Tordre ordinaire, au-
raient occupé plus d*uD demi-siècle. A peine l'Al-
lemagne, plus avancée, était-elle mûre pour tant
de nouveautés.
Un dernier malheur vint frapper Mozart à
Paris : il y perdit sa mère. Une lettre qu'il
écrivit le jour même du décès (3 juillet 1778) 4
un ami de sa famille, prouve Tisolement où il
se trouvait dans cette grande ville; car, lui dit-
il, un ami ( Heina ), Allemand de naissance, et
riiôtesse des Quatre Fils Aymon, où il était
logé, furent les seules personnes qui, non-seule-
ment assistèrent aux derniers naomenls de
M"' Mozart , noais qui formèrent son convoi
pour les fonérailles. Cet extrait des registres de
la paroisse Saint-Eustache n^a été connu d^aucun
des biographes de Mozart :
Samedi/^ Juillet 1T78.
« Ledit jour, Anne- Marie Pertt (Pertlin),
« Agée de cinquant^iiepl ans, femme de Léopold
> Mozart, maître de chapelle de Salzbourg, en
« Bavière, décédée d'hier, rue du Gros-Chenet ,
« a été inhumée au cimetière en présence de
K Wolfgang Amadi (Amédée) Mozart, son
« fils, et de François Heina, trompette de clie-
« vau-légers de la garde du roi.
« Signé : Moz\rt, Hbina , Trisson ( vicaire ). »
Après le malheur qui venait de le frapper, le
séjour de Paris devint insupportable à Mozart ;
il s'en éloigna rapidement et alla retrouver son
père. Dans ces circonstances, fatigué de ses efforts
infructueux pour se faire une |K>sition, il se vit
contraint d'accepter en 1779 la place d^organiste
de la cour, à Salzbourg , et Pannée diaprés , celle
dVganiste de la cathédrale. VoiU donc où était
arrivé, à TAge de vingt-troiè ans, le plus étonnant
des musiciens modernes , après quinze années
de succès inouïs I II ne lui était pas même
permis de prouver, par de nouveaux ouvrages,
que le passé de sa vie n'était que le prélude de
l'avenir.
Une heureuse circonstance vint le tirer pour
un instant de l'abattement où s^épuisaient ses
forces. Partisan enthousiaste de la musique de
Mozart, le prince électoral de Bavière, Charles-
Théodore, le fit appeler à Monicli an mois de
novembre 1780, et lui confia la composition
d'Idoménée, opéra sérieux en trois actes.
Parti de Salzbourg dans le mob de novembre
1780, Mozart se mit imnnédiatement k l'ou-
vrage, et par un prodige d^acti vite, il put faire
commencer les répétitions des denx premiers aclei
le l'** décembre suivant Cependant, cet ou-
vrage est une transformation complète de l'art :
c'est la création originale des formes et des
moyens de toute la musique dramatique venue
après lui. Le caractère mélodique de VIdo-
menée ne rappelle ni la musique purement ita-
lienne, ni la. musique allemande formée sous
rinfluence de celle-ci par Graun, liasse et
Benda, ni le style français, ni enfin la modifi-
cation de ce style par Gluclt. Mozart tire tout
de son propre fonds , et son oavrage devient le
type d'une musique aussi nouvelle dans son
expression , dans la disposition de la phrase,
dans la variété de développemenls de Tidée
principale , que dans la modulation , l'Iiamionie
et l'instrumentation. Rien de ce qai existait au-
paravant ne pouvait donner l'idée de Touverture
é^Itioménée, de l'air Padre, germani, de
celui d^ Electre f au premier acte, de celui dV-
lia, accompagné de quatre instruments obligée,
ni des cliœurs Pietà, Piumi !ti CorriamOf fvg-
giamo. Tout cela ouvre une époque nouvelle
de la musique dramatique , un monde d^inven-
tions; époque qui s'est développée jusqu'à nos
jours ; monde où tons les musiciens ont été clier-
cher la vie depuis quatre-vingts ans. La pre-
mière représentation de ce bel ouvrage eut lieu
le 29 janvier 1781, pour l'anniversaire de la
naissance de l'électeur de Bavière. Une œuvre si
nouvelle semblait ne devoir pas être comprise
à son apparition : cependant elle esdta l'eu-
thoosiasme de la population de Munich , et sur-
tout des musiciens, qui proclamèrent Motartie
plus grand artiste de son temps.
Flatté des éloges prodigués à l'organiste de sa
cour, l'archevêque de Salzbourg , qui était de U
famille de Colloredo, s'en fit suivre à Vienne,
au mois de mars de la même année, le logea
dans son hôtel , mais le confondit parmi ses
domestiques , et même l'obligea k manger arec
ses cuisiniers. Une lettre de Mozart, écrite k cette
époque , peint avec amertume riiumiliation qu'il
éprouvait d'un pareil traitement. La crainte de
compromettre son père et de lui faire perdre
sa place , unique ressource du vieillard , était le
seul motif qui le retenait dans cette siluation.
il ne pouvait même se faire entendre dans les
concerts où il était souvent invité, sans en
avoir obtenu Tautorisation de son maître. Enfin,
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MOZART
233
il se plaignit un jonr, et n^ayant reçu de Tarclie-
vêque que cette réponse : Cherche ailleurs^ si
tu ne veux pas me servir comme je V entends ,
il donna sa démission. Libre désormais , il ne
chercha plas de place et vécut de son travail
ainsi que des leçons qu'il donnait. Quelqnes du-
cats , produit de ses le^ns, furent pendant près
d'une année, sa seule ressource. L'empereur Jo-
seph II, qui n'avait de goût que pour la mu-
sique ilalienne , ne prenait pas garde au grand
musicien né dans ses États, et le laissait languir
dans la misère ; cependant la comtesse de Thun
et le prince de Cobentzel finirent par vaincre les
répugnances du monarque, et X Enlèvement du
Sérail fut demandé à son illustre auteur pour
le théâtre de la cour. Cet ouvrage, dont toutes
les formes étaient nouvelles , excita d'abord dans
le monde plus d'étonnement que de plaisir; mais
les musiciens le proclamèrent un chef-d'œuvre ;
Prague, Munich, Dresde, Berlin, Stuttgard,
Carlsruhe, confirmèrent Popiniondes artistes; et
les courtisans de Vienne , pour éviter le ridicule,
finirent par se ranger à Tavis do plus grand
nombre. Cependant, l'empereur n'aimait pas,
au fond, cette musique, trop forte pour son
oreille, et toujours il y eut quelque réticence
dans les éloges qu'il accordait à celui que les ar-
tistes plaçaient au-dessus de tous les musiciens
de l'Europe. Cela est trop beau pour nos
oreilles , disait-il à Mozart en parlant de l'En-
lèvement du Sérail ; en vérité^ fy trouve tt op
de notes. — Précisément autant qu'il en faut,
répondit le musicien. Joseph II ne fit donner k
Mozart que cinquante ilucats pour la composi-
tion de cet opéra. Plus tard il lui accorda une
pension de 800 florins avec le titre de composi-
teur de la cour; maiâ pendant plusieurs année<«
il ne lui demanda rien, k L'exception du petit
opéra intitulé : Le Directeur de spectacle^ qui
fut représenté au chAteau de Schœnbrunn
en 1786. Son obstination à cet égard fit dire un
jour par le compositeur à l'intendant qui lui
payait ses honoraires : Monsieur, c'est trop
pour ce qu'on me demande, et pas assez
pour ce que je pourrais faire. On a peine k
comprendre rattachement que Mozart montra
toujours pour un prince qui appréciait si mal et
récompensait si peu son mérite; cependant ce
fut cet attachement qui l'empêcha d'accepter les
offres séduisantes que lui fit le roi de Prusse Fré-
déric-Guillaume II, lorsqu'il visita Berlin.Ce prince
lui ayant demandé ce qu'il pensait de sacliapelle,
il répondit avec sa fraucliise ordinaire : « Sire ,
« votre chapelle possède beaucoup d'artistes dis-
■ tingués, et nulle part je n'ai entendu exécuter
« si bien des quatuors ; mais ces messieurs
« rénnis pourraient fairt mieux encore. — Eh
A bien, lui dit le roi, restez avec moi : vous
« seul pouvez faire ce changement : je vous
« oRTre pour voti« traitement annuel 3,000 écus
« (11,250 fr. ). —Quoi! me faudra-t-il aban-
«c donner mon bon empereur? » Le roi, touché
de cette marque d'attachement désintéressé,
ajouta : « Eh bien, pensez-y, mes offres subsis-
te tent, ne vinssiez-vous ici que dans un an. »
Préoccupé de cette conversation, Mozart retourna
k Vienne et consulta ses amis sur une circons-
tance si importante, qui devait décider de son
sort; ils le pressèrent pour quMI acceptât les
offres du roi de Prusse , et il se décida à de-
mander sa démission à l'empereur. Joseph II vit
d'un coup d'œil la tache qu'imprimerait à son
règne le départ d'un artiste si renommé , pour
passer au service d'une cour étrangère, et, dé-
cidé k le retenir, il lui dit de l'air le plus affable :
Eh quoi! mon cher Mozart, vous voudriez me
quitter? Interdit à ces paroles, Mozart regarda
le prince avec attendrissement et loi dit : Ma-
jesté, je me recommande à votre bonté... je
reste à votre service (1). Aucune amélioration
dans le sort du compositeur ne résulta de cet en-
tretien. Lorsqu'il revint chez lui , un de ses amis
lui demanda s'il n'avait pas profité de cette cir-
constance pour faire porter son traitement à
une somme convenable : Eh ! qui songe à cela ?
répondit Mozart avec colère. Cependant si la
crainte de voir abandonner son service par un
grand artiste pour passer dans une cour étran-
gère avait ému un instant l'empereur Jo-
seph II, il est certain qu'il ne goûta jamais
sa musique, trop forte pour son organisation
musicale. Rien de plus significatif à cet égard
que les révélations du poète d'A ponte, auteur
des excellents livrets des Aoces de Figaro et
de Don Juan. Je crois ne pouvoir mieux faire
que de rapporter quelques passages de ses Mé-
moires , pour faire connaître quelle était la vé-
ritable situation de Mozart à la cour de Vienne.
« Wolfgang Mozart, dit d'Ajionte^ quoique doué
(I par la nature d'un génie musical supérieur
a peut-étra à tous les compositeurs passés, prê-
te sents et futurs, n'avait pu encore faire éclater
« son divin génie à Vienne, par suite de la cabale
(1) RochIUz, qnl a rapporté cette anecdote dans la Ga- .
lette musicale de Leipslck, prétend que Joseph II aimait
passionnément la musique de Mozart, et qu'il lui dit i
P'oui savez cé quêje pente des Italiens, et cependant
vous voulez me quitter f Mais ces paroles sont en contra-
diction manifeste avec les faits connus. SI l'empereur eût
aimé la musique de Mozart, il aurait voulu en enlendre.
et Rochlitz avoue qu'il ne lui en demanda point. Quant aux
Italiens, Joseph II lul>mémelesavaltappelésjt son service;
il les comblait de faveurs, et n'aimait que l'opéra bouffe.
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MOZART
m de ses ennemis : il y demeurait obscur et mé-
« connu, semblable à une pierre précieuse qui ,
« enfouie dans les entrailles de la terre , y dé-
« robe le secret de sa splendeur. Je ne puis ja-
« mais penser sans plaisir et sans orgueil que
1 ma seule persévérance et mon énergie furent
« en grande |)artie la cause à laquelle TËurope
« et le monde durent la révélation complète des
« roerTeilles de œt incomparable génie.
« M*étanl rendu chez Mozart, je lui demandai
« sMl lui conviendrait de mettre en musique un
s opéra composé tout exprès pour lui. — Ce
« serait avec beaucoup de plaisir, me répondit-il,
« mais je doute d'en obtenir la permission. » Je
« me charge de lever toutes les difficultés. — £h
« bien, agissez....
« Causant un jour avec lui, il me demanda si
o je pourrais nœtlre en opéra la comédie de Oeau-
« marchais intitulée Les Noces de Figaro. La
« prdposition fut de mon goût. Je me mis à l'ou-
ft vrage, et le succès fut soudain et universel....
« Au fur et mesure que j'écrivais les paroles,
« Mozart composait la musique; en six semaines
« tout était terminé. La bonne étoile de Mozart
« voulut quMinc circonstance opportune se pré-
« sentât et me permit de porter mon manuscrit
<t à Tempereur. ^ Eh quoi ! me dit-il, vous savez
« que Mozart, remarquable pour la musique
« instrumentale, n'a jamais écrit pour le chant,
« sauf une seule fois, et celle exception ne vaut
« pas grand'chose! — Moi-mime, répliquai-je
•c timidement , sans la bonté de Tempereur, je
« n'eusse jamais écrit qu'un drame à Vienne.
« — C'est vrai ; mais cette pièce de Figaro ,
k je l'ai interdite à la troupe allemande. — Je le
« sais ; mais, ayant transformé cette comédie en
« opéra , j'en ai retranché des scènes entières ,
« et j'en ai abrégé d'autres , ayant soin de faire
« disparaître tout ce qui pouvait choquer les
a convenances et le bon goût; en un mot, j'en
« ai fait une œuvre digne d'un tlié&tre que Sa
« Majesté honore de sa protection. Quant à la
« musique, autant que je puis en juger, elle me
« semble un chef-d'œuvre. — Bien; je me fie à
a votre goût et à votre prudence : remettez la
« partition aux copistes. »
V Enlèvement du .Serai7 avait été représentée
Vienne, le 13 juillet 1782. Le 4 aoAt suivant,
. Mozart épousa Constance Weber, virtuose sur le
piano, dont il eut deux fils. Pour subvenir aux
Itesoins de va famille, il ne possédait que 9on
rcTenu fixe de huit cents florins, comme compo-
siteur de la cour : il trouvait le surplus dans le
faible produit de ses compositions, dans les
leçons de piano qu'il donnait chez lui, et surtout
dans les contredanses et les valses qu'il écrivait
pour les bals et les redoutes : ear c'est à ce ira-
Tail qu'était souvent condamnée la plume qui se
reposait en écrivant Von Juan , les !^oces de
Figaro, Cosi fan lutle, et la Flàte enchanln.
L'été, Mozart voyageait pour donner des concerts:
c'est pour ces voyages qu'il a composé la plu-
part de ses concertos de piano. En 1783 parut $od
Davidde pénitente, oratorio qui renferme des
morceaux de la pins grande beauté , particuliè-
rement un trio pour deux soprani et tenore qu'oo
peut mettre an rang de ses plus belles proiioc-
tiens. L'année suivante, sea travaux prirent une
activité prodigieuse qui se soutint jusqu'à u
mort. Les six beaux quatuors connus comme
son CMivre 10" parurent en i7S5 ; il les dédia à
Haydn. Dans son i^pltredédicatoire, écrite avec
une touchante simplicité, il dit au célèbre niailre
de chapelle du prince Esterhazy, que c'est de
lui qu'il a appris è faire des quatuors. Cest à
cette époque que le père de Mozart vint fisiler
son fils à Vienne, et pria Haydn de lui dire avec
sincérité ce qu'il pensait du ntérite de ce fiU,
objet des espérances et de Tambition paternelles:
Sur mon honneur et devant Dieu, répondit le
grand homme, je vous déclare que votre jih
est le premier des compositeurs de nosjoun.
Après le petit opéra du Directeur de spedaclf,
joué au palais de Schœnbrunn en 1786, vint dans
la même année la partition prodigieuse des
A'oces de Figaro , <îui renferme plus d'id^
nouvelles, de créations de tout genre et de véri-
table musique que ce qu'avaient produit toute
l'Allemagne et lltalie dans le genre dramatique
depuie un demi -siècle. Les proportions de la par-
tition des Noces de Figaro sont colossales : elle
al)onde en airs, duos, morceaux d'ensemble de
caractères différents, où la richesse des idées, le
gtiût et la nouveauté de Pharmonie , des mo-
dulations et de l'instrumentation se réonissint
pour former l'ensemble le plus parfait. Les deux
finales du deuxième et du quatrième acte sont
seuls des opéras entiers, plus abondants en
beautés de premier ordre qu'aucune autre pro-
duction dramatique. Rien de ce qu'on coq*
naissait avant les JSoces de Figaro ne pou-
vait donner l'idée d'un pareil ouvraise. Le succès
de cette admirable production de l'art le plus
élevé fut général en Allemagne dès son apparition;
partout il excita l'enthousiasme , et de tous les
opéras de Mozart, ce fut celui qui fut le miw»
compris à son origine.
Il y a beaucoup de contradictions en ce qui
concerne les ouvrages dramatiques de .Moiarl.
On vient de voir que, suivant d'Aponle , Mozart
composait la musique de Figaro au fur et à nie-
sure qu'il en rcrivait le livret ; Léopold Mcw'i
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MOZARl
2S5
au contraire, écrit à sa fille, le 11 novem-
bre 1785 : R La musique (des Noces de Figaro)
« ne me donne pas d'inquiétude : mais il aura bien
A des courses k faire et beaucoup de discussions,
a jusqu'à ce qu'il obtienne qu*on dispose selon
« ses Yues le liboetto, qui est tiré de la comédie,
« et qui a grand besoin d'être modifié. » Si l'on
en croit OulibicliefT, dont le guide est le con-
seiller de Nissen, la cabale des ennemis de Mozart
triompha à la représentation de Tourrage : « Le
« public, dit-il , écouta jusqu'au bout avec froi-
« denr : Figaro tomba tout du long et de long-
« temps il ne put se relever k Vienne. » d'Aponte
dit au contraire : « -Enfin le jour de la première
• représentation -de Topera de Mozart arriva;
A elle eut lieu à la grande confusion des maestri,
« .... Cet opéra eut un succès d'enthousiasme. »
Ici le poêle est évidemment dans le vrai , car
Léopold Mozart écrit à sa fille, le 18 mai 1786 :
« A la seconde représentation des Nozze di Fi-
« garo on a répété cinq morceaux : on en a re-
« demandé sept à la troisième : un petit duo {su
« Varia) a été chanté trois fois. » Il est hors
de doute que là population viennoiée , essentiel-
lement frivole , n'a jamais été portée d'instinct
vers la grande musique ; mais il y a eu de tout
temps à Vienne beaucoup d'artistes et d'amateurs
d'élite qui y ont dominé le goût du public. Les
plus grands obstacles rencontrés par les œuvres
sublimes de Mozart , dans la ville impériale, ont
été quelques mattre.^ jaloux, k fa tête desquels se
plaçait toujours Salieri ; puis les chanteurs ita-
liens à qui cette musique, trop belle par elle-
même , était antipathique et le sera toujours ,
parce qu'elle ne leur 'aîsse pas une part assez
large dans le succès. Tout ce monde intriguait ,
dénigrait l'œuvre du maître avant la représenla-
tion, et le public, mis en défiance, n'osait porter
un jugement favorable avant que les connais-
seurs lui eussent fait la leçon. Il n'en était pas
ainsi de la population de Prague , qui accueillit
toujours avec une admiration vive et sincère et de
prime abord les ouvrages dramatiques de Mozart.
Le professeur Niemetschek, biographe de ce grand
bomme, raconte de cette manière le sifecès dont il
a été témoin :
« La société de Bondini, troupe de chanteurs
« italiens, qui exploitait alternativement les théâ-
« très de Leipsick , de Varsovie et de Pragtie,
« entreprit de monter ici ( k Prague) les Nozze
« di Figaro , dans l'année même où l'opéra fut
« composé. Dès la première représentation , le
« succès égala celui que la Ftùte enchantée
« obtint pins tard. Je ne m*écarte en rien de la
« vérité en di.«ant que l'opéra fut joué pendant
« tout l'hiver sans interruption et qu'il porta un
« remède efficace à la détresse où Teotrepreneur
«t Bondini se trouvait alors. L'enthousiasme du
n public était sans exemple; on ne pouvait sa
« fatiguer d'entendre Figaro. Réduit pour \t
« clavecin, extrait en quintette pour la musique
a de chambre , arrangé pour les instruments à
« vent , métamorphosé en contredanses , l'opéra
ic se reproduisit dans toutes les formes, sans
<c qu'il fût possible aux amateurs d'en éprouver
ic de la fatigue. Les citants de Figaro retentis-
tt saient dans les rues, aux promenades, et l'a-
(I veugle de la guinguette était obligé d'apprendre
« Non piu andrai farfallone amoroso , s'il
« voulait réunir un auditoire ppès de son violon
« ou de sa harpe. >
Ce fut encore d*Aponte qui fournit à Mozart
le sujet de son chef-d'œuvre d'expression drama-
tique, c'est-à-dire Don Juan. Cette fois, l'ou-
vrage fut écrit pour le théâtre (]e Prague^ à l'oc-
casion de l'arrivée dans cette ville de la grande-
duchesse de Toscane. Mozart a toujours dit qu'il
écrivit cette merveille de l'art pour la popula-
tion de la Bohême, qui avait fait preuve de tant
d'intelligence de la grande musique aux repré-
sentations de Figaro. Représenté le 4 novem-
bre 1787, Don Juan fut porté aux nues par les
habitants de Prague, qui le déclarèrent le plus
beau , le plus complet de tous les opéras repré-
sentés jusqu'à ce jour. Bientôt après, il fut mis
en scène à Vienne ; mais il y eut un sort très-
difTérent. Mal monté , mal répété, mal joué,
mal chanté et plus mal compris, dit avec
raison Oulibicheff, il y fut complètement
éclipsé p8r VAxur de Salieri. d'Aponte dit aussi,
en parlant de cette mise en scène à Vienne :
Don Juan ne fit audun plaisir. Tout le monde,
Mozart excepté, s'imagina que l'ouvrage avait
besoin d'être retouché. Trop de beautés étaient
accumulées dans cette partition, et ces beautés
étaient d'un genre trop nouveau pour qu'elle fût
comprise par le public dès son apparition ; quel-
ques musiciens seulement virent que Mozart
avait atteint dans cet ouvrage le dernier degré de
l'invention et du sublime. Les gens du monde et
les critiques en parièrent diversement; mais
quand le temps eut fait justice de ces jugements
sans valeur, l'Allemagne tout entière s'enthou-
siasma pour cette immortelle production du
génie.
De retour à Vienne, au commencement de 1788,
Mozart reprit ses travaux de composition instru-
mentale et vocale , où il déployait une merveil-
leuse activité. Ce fut alors qu'il commença à
ressentir les premiers symptômes d'une ma-
ladie de poitrine, compliquée d'une affection ner*
veiise qui le jetait souvent dans des accès de
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23G
MOZART
sombre mélancolie. Le travail était a!or« sa seule
ressource contre ses tristes pensées, quoiqu'il
auf;mentât son mal. Il écrivait avec une incroya-
ble rapidité , et semblait plutôt improviser que
composer; cependant tous ses ouvrages portent
le cachet de la perfection , sous le rapport de
l'art d'écrire comme soua celui de l'invention.
Ce fut dans cette année que» parmi beaucoup
d'autres compositions, il écrivit ses trois der-
nières grandes sympbonies. En 1789, il produisit
son dernier quatuor, en ré , écrit pour le roi de
Pruiise; un rondo {Àl desio) ajouté dans les
yozze dl Figaro , pour M™* Ferraresi del Bene ;
une sonate poar clavecin seul (eu ré) ; quatre airs
écrits pour une cantatrice nommée M"' Ville-
neuve, lesquels fureut intercalés dans les opéras
italiens de Cimarosa et de Paisiello , / due BO'
rani, Il Barbiere di SivigUa, et II Burbero
di buon core; le quintette (en la) pour clari-
nette, 2 violons, alto et violoncelle, 12 menuets
et 12 allemandes pour orchestre, enGn, sa par-
tition de Cosi fan iuiie , charmant ouvrage qui
fut représenté le 26 janvier 1790, et qui eut h
Vienne un brillant succès.
Le mal qui le consumait prenait chaque jour
un caractère plus alarmant. La crainte de la mort
ne tarda point à s'emparer de son esprit, et le
tourmenta jusqu'à ses derniers moments. Une
pensée Tassiégait incessamment : il ne croyait
point avoir assez fait pour sa gloire; elle lui
faisait redoubler un travail qui épuisait ses forces.
Ses amis essayaient de le distraire et le condui-
saient dans un café ou estaminet voisin , où il
retrouvait son goût passionné pour le billard;
maii rentré chez lui, il se livrait de nouveau
au travail avec excès. S'il se promenait en voi-
ture, il ne voyait rien, restait absorbé dans de
tristes pensées, et marquait tant d'impatience ,
qu'il fallait le ramener chez lui, où il se hâtait de
reprendre le travail qui le tuait. C'est dans cet
état qu'il entreprit, à la demande de Schikaneder,
directeur d'un théâtre de Vienne , la composition
de la Flûte enchantée. Ce Schikaneder était à
la fois directeur et acteur de son théâtre, écrivait
de mauvais canevas de pièces , et même y niet-
tait parfois des airs de sa façon. Les affaires de
son théâtre étaient en fort mauvais état. Dans sa
détresse il alla trouver Mozart, lui exposa sa si-
tuation , et pria l'illustre maître de lui venir en
aide. — « Que puis-je faire pour vous ? — Mesau-
« ver, en écrivant pour mon théâtre on opéra
« dans le goût du public de Vienne. Vous pourrez
« faire la part de votre gloire et celle des con-
te naisseurs ; mais l'essentiel est de plaire au peu-
« pie de tontes les classes. Je vous fournirai le
A livret f et je ferai la dépense de la mise en
« scène. — Je consens à ce que vous me propo*
K sez. ^ Que me demaudez-vous pour vos hooo-
« raireslk — Vous m'avez dit que vous ne poc-
« sédez rien. Écoutez, je veux tous sauver, nuis
« non perdre le fruit de mon travail ; je toos
« livrerai ma partition, dont vops nne donnerez le
« prix que vous pourrez, mais en vous interiti-
« sant le droit d'en donner des copies. Si l'opéra
« réussit, je me payerai en vendant ma partitioD
« à d'autres théâtres. » Le marché fnt codcIq à
ces conditions , et le maître se mit immédiate-
ment à l'ouvrage pour enfanter cette sublime
création connue en France sous le nom de la
Flûte enchantée, mais plus exactement la
Flûte magique, ouvrage d'un genre absoloment
différent des autres opéras de Mozart, où brillest
une fraîcheur, une grâce, qu'on ne croirait pas
avoir pu se trouver dans l'imagination d'ao
mourant. Pendant qu'il l'écrivait, il ne voulait
interrompre son travail ni le jour ni la nuit.
Souvent il tombait dans un épuisement absola et
avait des défaillances qui duraient plusieurs mi-
nutes ; mais les supplications de sa femme ai
celles de se»amis ne purent jamais obtenir qa'ii
suspendit la composition de cet opéra , qui fut
achevé au mois de juillet 1791 et joué le 30 sep-
tembre suivant, avec un succès dont il n'y avait
jamais eu d'exemple à Vienne, car il en futdoDoé
cent vingt représentations de suite. Mozart ne
put assister qu*anx dix premières ; trop soufFriDl
ensuite pour aller au théâtre , il mettait sa moD-
tre sur sa table, et suivait des yeux le mouveineot
des aiguilles pour savoir le morceau qu'on exé-
cutait. Au milieu de ce triste plaisir, l'idée que
tout serait bientôt fini pour lui le saisissait, et
il tombait dans un profond accablement.
Le même enthousiasme qu'avait montré le pu-
blic de Vienne pour la Flûte magique se mani-
festa dans toute l'Allemagne; car on jooa bientôt
l'ouvrage sur tous les théâtres. Au mépris de »
promesse formelle, Schikaneder en avait veodo
des copies. En apprenant cet acte de fripoDuerie,
Mozart se contenta de dire : Le coquin!
C'est ici que se place une anecdote rapportée
par Chr. 9r. Cramer dans une brochore écrite
à Vienne en 1797, et publiée en français à Paris,
en 1801, sous le titre : Anecdotes sur W. G-
Mozart, II résulte de ^n récit qu'un étranger
mystérieux se présenta un jour chez l'illustre
maître, lorsque déjà sa > santé lui inspirait de
vives inquiétudes, et lui avait demandé la corn*
position d'une messe de Requiem , qu'il a«it
payée généreusement d'avance, sans vouloir dire
son nom ; que plusieurs fois le même personnage
s'était réprésenté à ISmproviste pour recevoir la
partition du Requiem , et que Mozart, fnpP^
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MOZAR'l
237
de l'idée de sa mort prochaine, avait cru voir,
dans ces apparitions, des avertissements du
ciel. Le conseiller de NUaen qui, longtemps
après la mort de oe grand liomme, épousa
sa veuve, rapporte le fait d'une manière plus
simple et plus naturelle. Suivant sa version ,
Mozart travaillait à la Ftàte magique lorsqu^il
reçut une lettre anonyme par laquelle on le
chargeait de composer une messe de Requiemf
en l'invitant de fixer le prix de son ouvrage et
d'indiquer le jour où son travail serait terminé.
Étonné de cette étrange demande et du mystère
dont on l'enveloppait, Mozart consulta sa femme
qui lui conseilla de répondre par écrit qu'il con-
sentait à faire ce qu'on lui demandait, sans pou-
voir toutefois fixer le moment où le travail se-
rait terminé , et qu'il en fixait le prix k certaine
somme. Peu de temps après , le messager qui
avait apporté la première lettre revint , et non-
seulement 11 remit au compositeur la somme
demandée, mais il ajouta qu^une augmentation
considérable de salaire serait payée quand le
Requiem serait aciievé. H ajouta que Mozart
pouvait travailler à loisir, mais qu'il ne fallait
pas chercher à connaître le nom de la personne
qui demandait cette composition. Absorbé dans
de sombres réflexions, Mozart n'écouta pas les
observations de sa femme sur cette aventure
singulière. Déjà il était préoccupé de la composi-
tion du Requiem demandé; il se mit immédiate-
ment au travail, et y déploya tant d'activité, qu'il
aurait épuisé le reste de ses forces, si on autre
objet important ne fût venu le distraire de ce
triste sujet d'occupation. L'époque du couron-
neinent de l'empereur Léopold, comme roi de
Bohème, était arrivée. L'administration du tli^-
Ire de Prague ne songea qu'au dernier moment
à faire écrire un nouvel opéra pour cette cir-
constance : elle eut recours à Mozart dans les
premiers jours du mois d'août ; en lui annon-
çant que les états généraux de la Bohème
avaient choisi La Clémence de Titus, de
Métastase. Flatté de la préférence dont il était
l'objet , il accepta les propositions qui lui étaient
faites , quoique le terme qu'on lui fixait fût si
court, qu'il fut obligé de réduire l'ouvrage en
deux actes, de n'écrire que les morceaux princi*
paux , et de faire faire le récitatif par un de ses
élèves nommé Sussmayer {voy. ce nom). « Ao
« moment où il montait en voiture avec sa
« fem-ne pour se rendre à Prague, dit M. de
« Nissdn , le messager reparut , tel qu'un esprit,
« et tirant la femme par la rot)e, il lui demanda
" ce que deviendrait le Requiem. Mozart
« s'excusa sur l'urgence du voyage et sur Tim-
• possibilité où il avait été d'en prévenir le
R maître inconnu du messager; mais que si
« cette personne voulait attendre , il se mettrait
« à l'œuvre après son retour. Le messager parut
« satisfait de cette assurance. »
Au fond, les différences de ces deux ver-
sions sont peu importantes. Il ne s'agit pas de
mettre en garde le public contre la supposition
d'un événement surnaturel : ce qui importe,
c'est que l'idée s'en est produite dans le cer-
veau de Mozart et a exercé une influence funeste
sur sa santé. La demande d'tm opéra pour le
couronnement de Léopold vint faire une salu-
taire diversion à ses tristes pensées. Arrivé à
Prague , il se mit au travail , et dans Tespace de
dix-huit jours il eut terminé sa partition , dont il
livrait les feuilles aux copistes à mesure qu'il
les écrivait. Cependant il n'y a pas un moi-ceau
faible dans ce charmant ouvrage , qui fut repré-
senté le 6 septembre 1791 . Tous les airs , les
duos y le finale du premier acte , et le trio du se-
cond sont d'une beauté achevée.
Ce nouvel excès de travail et l'exaltation
qu'il lui avait donnée semblaient devoir anéantir
les forces de Mozart; cependant les distractions
qu'il trouva à Prague ranimèrent son courage
et lui rendirent nne partie de son ancienne gaieté.
Quand il revint à Vienne, sa santé paraissait
améliorée ; son premier soin fut de terminer sa
partition de la flûte magique; il ne restait à
écrire que l'ouverture et la marche des prêtres,
au commencement du second acte; ces mor-
ceaux furent terminés en deux jours. On sait
que l'ouverture a pour commencement de l'al-
légro une entrée fuguée sur ce motif :
Le professeur de piano de Berlin , Louis Ber-
ger, élève de démenti , a accusé Mozatt de pla-
giat, parce que la 2»« sonate de l'œuvre VI de
ClemeBti commence ainsi :
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238
MOZART
Mais , pour un génie comme celui de Mozart,
ce n'est évidemment qu'une rencontre fortuite.
Après avoir terminé ce travail en si peu de
temps , il se remit à la composition de son Re-
quiem, et finit par se persuader qu'il venait de
recevoir un avertissement du ciel , et qu^il tra-
vaillait à son iiymne de mort. Rien ne put le
distraire de cette idée funeste, qui acheva dV
battre le reste de ses forces. Sa femme, alar-
mée de sa sombre mélancolie et de sa faiblesse ,
voulut le reposer et le distraire ; elle le conduisit
au Prater (1) en voiture, par une belle matinée
d'automne. Ce fut là que Mozart lui découvrit
le secret de son &me sur le Requiem : « Je Vé-
« cris pour moim^me, dit-il en pleurant;
« bien peu de jours me restent à vivre; je ne
« le sens que trop. On wi'a donné du poi-
« son; rien n'est plus certain. II est facile
d'imaginer quel fut le serrement de cœur de la
pauvre femme. Rentrée chez elle, elle envoya
cliércher le médecin qui fut d'avis d'enlever au
malade sa fatale partition. Mozart s'y résigna,
mais sa tristesse s'en augmenta. Néanmoins
quelques jours d'un repos forcé lui procurèrent
du soulagement. Le 15 novembre, sa situation
fut assez bonne pour qu'il pût écrire une petite
cantate ( V Éloge de V amitié) qu'on lui avait
demandée pour une loge de francs-maçons dont il
était membre. En apprenant que Pexécution avait
été bonne et que le morceau avait eu du succès,
il se sentit ranimé. Il redemanda alors la partition
du Requiem, Le croyant hors de danger, sa femme
n'hésita pas à la lui rendre. Mais bientôt toutes ses
douleurs physiques et morales reparurent avec
plus d'intensité, et cinq jours après la fête maçon-
nique, il fallut le porter sur son Ut, d'où il ne se
releva plus. A peine était-il étendu sur cette cou-
che mortuaire quand on lui apporta sa nomi-
nation de maître de chapelle de la cathédrale de
Salnt-Étienne , et des propositions avantageuses
lui arrivèrent dans le même moment de phi-
sieurs directions des grands théâtres dont l'alten-
(1) Promenade favorite des liabttftnU de Vleime.
tion venait d'être fixée par Téelatant et universel
succès de la Flûte magique, £n tppreoaot
coup sur coup ces tardives prospérités dont il ne
devait pas jouir, Mozart s'écria : Eh qwH ? c'est
à présent quHl faut mourir! Mourir, lontpte
enfi,n je pourrais vivre heureux! Quitter
mon art, lorsque délivré des spéculateurs sur
mon travail et soustrait à Vesclavage de la
mode, il me serait loisible de travailler seUm
les inspirations de Dieu et de mon comr!
Quitter ma famille , mes pauvres petits m-
fonts, au moment où j'aurais pu mieur pour-
voir à leur bien-elre! M'étais- je trompé m
disant que f écrivais le Requiem pour moi-
même?
Quinze jours s'écoulèrent dans de graDdei
souffrances, où les médecins reconnurent les
symptômes d'une inftammation du cerveau. Si
foi , qui avait toujours été vive et sincère, condai-
sit Mozart à une parfaite résignation. Il eot le
pressentiment de son dernier moment, car Sophie
Weber, sa belle-sceury étant venue demamier de
ses nouvelles dans la soirée du 6 décembre, il
lui dit : Je suis bien aise de vous voir; restez
près de moi cette nuit j je désire que ronsme
voyiez mourir. £lle essaya de lui donner quel-
que espérance. Non, non, dit-il. Je sens que
tout est fini. J*ai déjà le goût de la mort i»r
la langue. Restez : si vota n'étiez pas icij qui
assisterait ma Constance? Sophie connit aver-
tir sa mère, et revint presque aussitôt. Elle troon
Sûssmayer debout près du lit de son maître : il
soutenait de ses mains la partition du Requiem
entr'ouverte. Après en avoir regardé et feuilleté
toutes les pages avec des yeux humides , Moud
donna à voix basse ses instructions à son éière
pour terminer l'œuvre; puis il se toomi
vers sa femme et lui recommanda de tenir sa
mort cachée jusqu'à ce qu'elle eût fait préreDir
Albrechtsberger (l)j Car, ajouta-t-il, devant
Dieu et devant les hommes , c'est à lui que
ma place revient. Le médecin entra daos ce
moment et fit mettre sur la tète des compresses
d'eau froide. L'ébranlement qui en résulta fit
perdre immédiatement au malade le mouvemeat
et la parole. La pensée seule vivait encore ; p^i'
un dernier effort, il tourna les yeux vers Sû^s-
mayer. Minuit sonna; avant que le dernier coup
eût retenti, Mozart expira (5 décembre 2791).
sans avoir accompli sa trente*sixièuie année.
Ainsi finit ce grand homme, dont l'enfance avait
été environnée de prestiges et de caresses, mais
qui , parvenu à TAge d'homme, n'avait trouTé de
(1) Voyez ce nom. Albrccbuberger obtint en effet la plac*
de naître de chapelle de SaUit-ÉUenae^
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MOZART
23»
bonlieur que dans ses travaux. A ractivité qu'il
y mil dans les dernières années de sa vie, il sem-
ble avoir eu le pressentiment de sa fin prématurée.
On a retrouvé, après sa mort, le catalogue de ses
compositions depuis le 9 février 1784 jusqu'au
15 novembre 1791, écrit de sa main : le détail
en parait presque fabuleun i En 1784 , six con-
certos de piano, le fameux quintette pour piano,
hautbois, clarinette , cor et basson, deux sonates
de piano , dont la grande en ut mineur, des va-
riations, et le quatuor en si bémol, pour violon,
de Tœuvre 10^. L'année suivante , les quatuors
en la et en ut du même œuvre, trois concertos
de piano, dont celui enre mineur, le quatuor pour
piano en sol mineur, la grande fantaisie en ut
mineur, trois airs italiens, le beau quatuor et le
trio ajootés dans Topera de la VUlanella , des
chansons allemandes, des cantates de francs-
maçons, un andante en si mineur, pour violon
principal et orchestre, la grande sonate en mi
bémol , pour piano et violon. En 1786 , l'opéra
intitulé le Directeur de spectacle, les Noces
de Figaro, des duos, scènes et airs italiens pour
plusieurs opéras, la grande symphonie en ré, (rois
concertos de piano , dont celui en ut mineur,
un concerto pour cor, le quatuor pour piano en
mi bémol, deux trios pour piano, violon et vio-
loncelle , le quatuor en ré pour violon , le trio
pour piano, clarinelte et alto, la grande sonate à
quatre mains en fa , et des variations. £n 1787,
Don Juan , les quintettes de violon en ut et en
sol mineur , plusieurs airs italiens et allemands
avec orchestre, des recueils de danses et de valses,
des sérénades pour plusieurs instruments ; la so-
nate à quatre mains en ut, et une autre sonate
pour piano et violon; Tannée suivante, les
grandes symphonies en ut , en mi bémol et en
sol mineur, plusieurs morceaux ajoutés à Don
Juan , trois sonates pour piano , un concerto
pour le même instrument, trois trios pour piano,
violon et violoncelle, le trio en m4 bémol pour
violon, alto et basse, des rondeaux et morceaux
détachés pour piano, plus de quarante danses et
valses pour Torchestre, des chansons allemandes,
des canons, et Tinstrumentation nouvelle A'Acis
et GàtatéCy de Haendel. En 1789, deux quatuors
pour violon, le beau quintette en la pour cla-
rinette, deux violons, alto et basse, plusieurs
scènes et airs avec orchestre pour divers opéras,
(Jeux sonates de piano, une multitude de danses
et de valses , la nouvelle instrumentation du
Messie, de Uaendel. £n 1790, Cosï fan tutte^
deux quatuors de violon, le quintette en r^, la
nouvelle instrumentation de la Fête d'Àlexan'
dre et la Sainte^Cécile^ de Haendel, beaucoup
de pièces détachées pour divers instruments.
En 1791 , deux concertos de piano, deux can-
tates avec orchestre, le quintette en mi bémol,
le quintette pour harmonica , des morceaux dé-
tachés pour plusieurs opéras, beaucoup de danses,
de menuets et de valses; enfin, dans les quatre
derniers mois de sa vie, et lorsqlTil descendait
dans la tombe , La Flûte enchantée , la Clé-
mence de Titus , le bel Ave verum corpus,
un concerto de clarinette pour Stadier, une can-
tate de francs maçons, et le célèbre Requiem.
Une polémique animée sur l'authenticité de ce
dernier ouvrage s*est agitée en 1825, à Toccasion
d'un article de Godcfroid Weber, inséré dans
Técrit périodique intitulé Cd?ci7to. Déjà des doutes
s'étaient élevés sur cette authenticité lorsque
Breitkopf et Hœrtel publièrent, en 1800, la parti-
tion de l'ouvrage. Plusieurs personnes en attri-
buaient la plus grande part à Sùssmayer, élève
de Mozart, et maître de chapelle à Vienne.
Étonnés de pareilles assertions, les éditeurs priè-
rent Sùssmayer de déclarer la vérité. La réponse
de cet artiste parut dans le premier numéro de
la Gazette musicale de Leipsick (4n>e année). Il
y disait que la mort avait empêché Mozart de
mettre la dernière main à son ouvrage, parti-
eulièrement dans Tinstrumentation, et que le
dernier morceau écrit par lui était le qud re-
surget ex favUlâ. Sùssmayer déclarait qu'il
était l'auteur de tout le reste. On ne parla
bientôt plus de cette affaire , et Ton s'était ac-
coutumé à considérer Mozart comme Tauteur
unique du Requiem connu sous son nom, lorsque
Godefroid Weber {voy. ce nom) éleva même
des doutes sur la portion de Touvrage attribuée
à Mozart par Sîissmayer, et en donna une critique
sévère, où il fil voir Tanalogie des thèmes du pre-
mier morceau et du Kyrie avec ceux de plu-
sieurs compositions de Haendel. Toute TAllema-
gnc se souleva contre la critique de Weber ; les
pamphlets , les articles de journaux, les lettres
particulières et même anonymes, rien ne lui fut
épargné. Il prit alors le parti de faire imprimer
à part sa critique, ainsi que la polémique qu'elle
avait fait naître, et publia le tout sous ce titre :
Ergebnisse der bisherigen Forschungen ûber
die Echtheit des Mozartschen Requiem (Ré-
sultats des recherclies faites jusqu'à ce jour sur
l'authenticité du Requiem de Mozart) , Mayence,
Schott, 1826, in-8'> de 120 pages. Parmi ceux
qui intervinrent dans cette discussion , Tabbé
Stadier, maître de chapelle à Vienne , fut celui
qui jeta le plus de lumières sur l'objet en question,
dans une dissertation qui a pour titre : Vertkei'
digung der Echtheit des Mozartischen RC'
quiem, Allen Verehrern Mozaris gewidmet
(Défense de l'authenticité du Requiem de Mozart,
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MOZART
dédiée à toas les admirateurs dece grand homme), ,
Vienne, 1821 , in-S"* de 30 pages. Weber n*ac- j
cordail pas même à Mozart la part que lui lais-
aail Stissmayer dans sa lettre : l'abbé Stadier
au contraire Taugmeote dans sa dissertation. Le
premier présumait qu'on avait tiré de feuilles
éparses des idées dont on avait l'ait le Requiem ;
le second parle d^un manuscrit entier de la main
de Mozart, qu'il avait sous les yeux ; une partie
de ce manuscrit était sa propriété, Pautre appar-
tenait à Joseph Eybler, maître de chapelle de
l'église cathédrale de Vienne. Les deux parties
de cette précieuse relique sont maintenant réu-
nies à la Bibliothèque impériale de Vienne. Weber
ne se tint pas pour battu ; il s'obstina et fit pa-
raître dans la Cœcilia de nouvelles observations
qui ont été imprimées à part, sous ce titre :
Weiiere Ergebnisse der weUeren Forschun-
gen iiber die Echtheit des MozarVschcn Re-
quiem (Suite des résultats des recherdies conti-
nuées sur Pauthenticité du Requiem de Mozart),
Mayence, 1827, in-S** de ô6 pages. L'abbé Stadlcr
répliqua par un supplément à sa dissertation,
intitulé : Kachtrag zur Vertheidigung der
Echtheit des MozarVschen Requiem (Supplé-
ment à la défense de l'autlienticité du Requiem
de Mozart), Vienne, 1827, in-S*^ dediK-huit pages.
G. L. P. Sievera a essayé d'éclaircir de nouveau
cette question et de résumer la polémique sou-
levée à ce sujet dans un écrit qui a pour titre :
Mozart und Silssmayer ein uei^s Plagiat,
ersierm zur last gelegt , wvd eine neue Ver-
muthung, die Enlsiehung des Reguiems be-
ireffend (Mozart et Siissmayer, nouveau plagiat
démontré, et conjecture nouvelle concernant
Foriginedu Requiem de Mozart) , Mayence, 1829,
iu-8° de XL et 77 pages. On croyait que la fa-
mille de Mozart mettrait fin à cette discussion
dans la collection de documents pour la biogra-
phie de Mozart qu'elle a publiée à Leipsick en
1828; mais elle a gardé le silence à cet égard.
Quoi qu'il en soit, il résulte des renseignements
fournis par Pabbé Stadier que la plus grande
partie du Requiem appartient réellement au
grand artiste dont il porte le nom ; que le travail
de Mozart finit avec le verset Hostias, et que
le reste , y compris une partie du LacrymosOf
appartient h Sûssmayer. J^ai constaté Texaclitude
de ces faits par la lecture que j'ai faite, en I8ô0,
de la partition originale, à la Bibliothèque impé-
riale de Vienne, où j*étais accompagné d'Antoine
Sctimid, de Fischofl; de Charles Czerny, et de
mon fiU Edouard, à qui j'ai fait part de mes re-
marques.
En 1838, un opéra posthume attribué à Mozart ,
a été publié sous le titre de Zalde, en partition
réduite pour le piano. L'éditeur, André, d^Oden-
bach, était possesseur d<» manuscrits de Mozart,
qu'il avait achetés de sa veuve. 1) en a publié uo
intéressant catalogue ttiématique. Des réclama-
tions se sont élevées en Allemagne et en France
contre la publication de Zcâde, considérée
comme une fraude commercble. Il me semble que
le caractère respectable et bien connu d'Aodre
devait le mettre à Tabri d^une pareille imputatioo.
Lorsque je visitai sa maison, en 1838, on était
occupé dans ses ateliers au tirage de cette par-
tition ; j'en ai examiné quelques pages, et j'v ai
reconnu la manière , le style des premiers oa-
vrages de Mozart, c'est-à-dire de Mitridate et
deX.ttc<o Silla, dont les partitions existent à la
bibliothèque du Conservatoire de Paris. Je croi?
donc que ZaXde est de ce temps. Une cir-
constance de la vie de Moiart rend ma conjec-
ture vraisemblable : une lettre de son père, da-
tée de Milan, le 13 septembre 1771 (G. ^\ Y.
riissen. Biographie W. A. MozarVs, p. 25J),
contient l'engagement qu'il avait contracté avec
la direction du ttiéâtre de Venise, pour écrire
le deuxième opéra de la saison du carnaval
de 1773^ et d'être rendu k Venise le 30 Dovein-
bre 1772 |iour faire les répétitions; maisreleou
à Milan par les répétitions de Lucio Silla, il ne
put exécuter cette deuxième clause de son con-
trat, et son opéra ne fut pas représenté à Venise.
Cet opéra ne serait-il pas celui de Zaïdef Je ne
puis trouver de place pour cet ouvrage qu'à cette
époque de la vie de Mozart.
Ce grand homme parait avoir été calomnie
dans son caractère et dans les actions de sa vie.
On a dit qu'il était dépourvu d'esprit, dMristroc-
tion, et qu'il ne comprenait que la musique : res
assertions n'ont pas de fondement. Ses lettres
prouvent, qu'il y avait en lui de la finesse d'ob-
servation et qu'il saisissait k merveille le cdté
lidicule de l'importance des gens du monde. D
écrivait avec naïveté et ne visait point au trait;
mais tout ce qu'il dit est de bon sens. Il savait
bien le latin , Titalien, le français, l'anglais, rai-
leinand , écrivait dans ces langues et les parlait
avec facilité. 11 n'était point étranger aux sciences:
on cite même son habileté singulière dans le
calcul et dans les opérations les plus difficiles
de l'arithmétique. C'est lui-même qui réduisit e»
deux actes la Clemetoa di Tito de Métastase,
et qui en fit disparaître les quiproquos di>
deuxième acte, peu dignes d'un sujet si g^^^
Cette circonstance seule démontre qu'il entendait
bien la scènect la rapidité de l'action dramatiqiw.
Enfin on ne peut citer de lui un seul mot q>"
justifie la réputation d'homme inepte q"« 4"^ '
ques écrivains français ont voulu lui faire*
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MOZA.RT
241
circooslance révélée par Rochlitz, qui en fut
témoin, prouve que, sous une apparence distrailc
et quelquefois bizarre, il y avait dans Torgani-
«ation de Mozart un grand fond de raison et de
sentiment. Après avoir rapporté une sorte de
scène bouffonne que cet homme extraordinaire
avait imaginée dans la maison de Doles, directeur
de recelé Saint-Thomas à Leipsick, Rochlitz
s'exprime en termes équivalents à peu près à
ceux-ci (1) :
« Après que cette explosion de gaieté folle eut
il duré quelques instants et que Mozart nous
« eut parlé en vers burlesques , comme il le fai-
n sait souvent , nous le vîmes s'approcher de la
« fenêtre et jouer du clavecin sur les vitres, sni-
« vant son habitude ; il cessa alors de prendre
a part à la conversation. Celle-ci , devenue gé-
« nérale et plus sérieuse , continuait de rouler
« sur la musique d'église. Quel dommage, dit
'( un des interlocuteurs, que beaucoup de grands
« musiciens , surtout des anciens, aient eu le
« même sort que beaucoup d'auciens peintres,
« en appliquant les forces immenses de leur
« génie à des sujets aussi stériles et aussi ingrats
« pour rimagination que le sont les sujets d'é-
« ^lise I — A ces paroles, Morart se retourna.
« Tout son extérieur était complètement changé ;
« son langage ne le fut pas moins. Voilà bien,
« dit-il, un de ces propos d'artiste comme j'en ai
« souvent entendu. S'il y a quelque chose de
« vrai là dedans chez vous, protestants éclairés,
« comme vous vous appelez, parce que votre
« religion est dans la tète et non dans le cœur,
n il n'en est pas de même chez nous autres ca-
n tlioliques. Vous ne sentez ni ne pouvez sentir
«( ce quMI y a dans ces paroles : Agnus Dei , qui
'< tollis peccata mundi, dona nobis pacemf
41 Mais lorsqu'on a été, comme moi, introduit,
^ dès sa plus tendre enfance, dans le sanctuaire
« my&tique de notre religion ; que. Pâme agitée
V de désirs vagues mais pressants, l'on a assisté
« au servicA divin avec ferveur, sans trop savoir
« ce qu'on veiuit chercher ; quand on est sorti
« de l'église fortifié et soulagé, sans trop savoir
« ce qu'on avait éprouvé ; quand on a compris
« la félicité de ceux qui, agenouillés sous les
« accords touchants de V Agnus Dei, attendaient
«I la communion et la recevaient avec une indi-
t cible joie , pondant que la musique répétait
« Benedictus qui venit In nomine- Domini !
«« oh ! alors, c'est bien différent. Tout cela, il est
« vrai, se perdensuite'à travers la vie mondaine;
« mais du moins , quand il s'agit de mettre en
<i) ^needottn aut W. G, MouurU UHn «(c., ^/I-
«ctn. mutik Zeitung^ t. I.
BIOGR. CMIV. DES MVSlCIfiNS. ~ T. VI.
« musique ces paroles mille fois entendues, ces
« choses me reviennent ; ce tableau se place
« devint moi et m'émeut jusqu'au fond de l'âme, v
N'oublions pas que e'est un protestant qui rap-
porte ces paroles prononcées par Mozart, et
avouons qu'abstraction faite de sa grandeur
incomparable dans l'art, l'homme qui s'exprime
ainsi n'est pas au esprit vulgaire.
On a dit que toutes ses affections, toutes ses
idées , toutes ses émotions étaient concentrées
dans la musique , et qu'il ne remarquait pas ce
qui était en dehors de cet art. Cela n'est pas
exact; il montra toujours le plus tendre atta-
chement pour son père , sa mère, sa soeur, et eut
pour la femme qui devint la sienne une affection
véritable. Trop nerveux pour n'être pas sensible
à tous les genres de beauté, il éprouvait de
vives émotions à la vue d'une riante campagne ,
d'un site pittoresque, et lorsqu'il était en voyage,
il faisait quelquefois arrêter la voiture pour se
livrer à la contemplation de c«s tableaux : alors
il regrettait de ne pouvoir écrire les idées musi-
cales dont il était assailli. Dans sa jeunesse, il
avait formé des liaisons d'amitié vive et sincère,
particulièrement avec le jeune' musicien anglais
Thomas Linley, et plus tard il conserva une bien-
veillance naturelle, qui se répandait sur tout ce
qui l'entourait. Sa tsénérosité allait jusqu'à l'excès
et l'entraînait à des libéralités peu proportionnées
avec ses ressources. On rapporte à ce sujet Ta-
necdote suivante : Un vieil accordeur de clave-
cin était venu mettre quelques cordes à son
piano de voyage : « Bon vieillard, lui dit Mozart,
«c dites-moi ce qui vous est dû : je pars de-
« main. » Ce pauvre homme, pour qui Mozart
était un dieu, lui répondit, déconcerté, et en
t)albutiant : « Majesté impériale!... Monsieur
« le maître de chapelle de sa majesté impériale ! . . .
« je ne puis... Il est vrai que je suis venu plu-
« sieurs fois chez vous... Vous me donnerez un
« écu. — Un écu.' allons donc! un brave homme
« tel que vous ne doit pas se déranger pour si
« peu. » Il lui mit quelques ducats dans la main.
« Ah! majesté impériale! » s'écria l'accordeur.
— « Adieu, brave homme, adieu ». — Et Mozart
entra dans une autre chambre, le laissant con-
fondu de sa générosité. Il y a cent traits de ce
genre dans sa vie. Celte générosité lui a été re-
prochée comme un défaut d'ordre; car il faut
que l'envie gftte tout, même la bienfaisance. Eh !
quand il serait vrai qu'un si grand artiste aurait
mal compris la vie commune, où serait le mal ?
Ceux que nous avons sous les yeux sont mieux
appris à cet ég^rd ; mais ani^si ce ne sont point
des Mozarts t
Ceux qui| pour se venger de sa supériorité,
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dirigeaient des attaques de tout genre contre
8on caractère, ont dit qu'il ne connaissait que
sa musique, et qu'il n^estimait que lui-même.
Ce reproche a pu être fait avec bien plus de jus-
tesse à d'autres musiciens célèbres, tels que
Haendei , Gluck et Grétry. Les sommités de l*art
seules pouvaient plaire à un homme dont le
génie concevait cet art sous le point de vue le
plus élevé. Par le soin qu^il ^ pris de rajeunir
l'inslrumentation de quelques-uns des beaux ou-
vrages de Hœndel , il a prouvé l'admiration qu'il
avait pour son talent ; il avouait même ingénu-
ment qu'à l'exception de quelques airs qu'il avait
colorés par les effets des instruments, il n'avait
rien ajouté à la beauté des chœurs, et que,
peut-être, il en avait affaibli le sentiment de
grandeur. L'épttrc dédicatoire de ses quatuors de
l'œuvre 10 à Haydn est aussi un témoignage non
équivoque de la justice qu'il rendait aux œuvres
de ce grand musicien. De son temps les com-
positions de Bach , restées en manuscrit dans
le nord de l'Allemagne et dispersées dans les
mains de ses élèves , étaient peu connues du
reste de l'Europe. Lorsque Mozart visita Leipsick
en 17S9, Doles, directeur de musique à l'école
de Saint-Thomas , fit exécuter en son honneur
quelques motets à quatre voix de ce créateur de
l'harmonie allemande. Dès les premières mesures,
l'attention de Mozart fut excitée, son œil s'a-
nima, et quand le premier morceau fut Gni , il
s'écria : Grâce au ciel! voici du nouveau, et
f apprends ici quelque chose. Il- voulut exa-
miner cette musique qui venait de produire
tant d'effet sur lui ; mais on n'en possédait pas
les partitions... Pour y suppléer, il fit ranger
des chaises autour de lui, y étala les parties
séparées, et portant l'œil rapidement des unes aux
autres, il passa ainsi plusieurs heures dans la
contemplation des productions d'un homme de
génie. C'est encore Rochlitz qui nous apprend
cette circonstance de la vie du grand homme.
Il parlait avec estime de Gluck, de Jomelli et de
Paisiello , mais il ne pouvait souffrir la musique
médiocre; elle irritait ses nerfs, le mettait au
supplice et ne lui laissait pas même la patience
nécessaire pour dissimuler son ennui; ce qui
lui fit beaucoup d'ennemis parmi les auteurs de
cette musique si mal accueillie par lui.
Les marchands de musique abusèrent étrange-
ment de l'insouciance de Mozart pour ce qui était
de sa fortune. La plupart de ses sonates et de
ses morceaux détachés pour le piano ne lui ont
rien rapporté. Il les écrivait pour des amis ou
pour des personnes du monde qui désiraient
avoir quelque chose de sa main. Cela explique
pourquoi, parmi ses œuvres, il se tiouve des
choses peu dignes de son talent. Souvent il
était obligé de proportionner les difficultés de
ces morccam à la capacité de ceux k qui \U
étaient destinés, et il les jetait sur le papier
avec beaucoup de rapidité. Les éditeurs savaient
ensuite se procurer des copies de ces ouvrages,
et les publiaient sans son aveu. Plusieurs ont
fait ainsi de grands bénéfices sans avoir rieo
avancé. Un des amis de Mozart lui dit un jour :
« Il vient de paraître chez N.... une suite de Ta-
« nations sous votre nom ; sans doute vous le
« savez ? — Non. — Et pourquoi ne vous y op-
« posez-vous pas? — Que voulez- vous que je
« fasse? Cela ne vaut pas la peine d'y faire at-
» tention. Cet homme est un misérable ! — Mais
a il ne s'agit pas de l'intérêt : .il y va de votre
« honneur. — Bah ! malheur à qui me jugera
« sur ces misères. »
Mozart a été le plus grand pianiste de son
temps en Allemagne. Il a été le fondateur de
l'école de Vienne , continuée par Beellioven,
Wœlfl et Hummel. Son exécution se faisait re-
marquer par une grande précision , et par un
style à la fois élégant et expressif. Lorsque dé-
menti fit son premier voyage à Vienne, en 178T,
il s'établit entre le^ deux artistes une lutte de
talent dans laquelle ni Tun ni l'autre ne fut
vaincu, parce que tous deux brillaient par 6vî
qualités différentes. Celte rivalité ne ôéf^énén
point en haine, comme il arrive trop souvent ni
pareille occurrence : Mozart parle de Ciementt
avec une haute estime et même avec amitié,
dans ses lettres à sa sœur. Cet homme, prodi-
gieux dans tous les genres , l'était autant dans
ses improvisations au piano ou à l'orgue que
dans ses compositions. Il y avait tant de pro-
fondeur, de richesse d'harmonie et d'éclair>
d'imagination dans sa manière de dévelop})er im
thème donné , qu'il était difTicile de se persuader
qu'il improvisait et n'exécutait pas un morceau
préparé avec soin.
Aucun musicien, de quelque époque que ce soit,
n'a possédé, comme Mozart, le génie universel de
l'art. Dans toutes les parties de cet art, il sVst
élevé au plus haut degré. Lui seul , entro >rs
contemporains de l'Allemagne, a compris l"
but de la musique d'église. Tout n'est pas (^&-
lement bon dans les œuvres de ce genre qu'on
a publiées sous son nom, parce qu'il s'y
trouve b<^ucoup de choses de sa première eu-
nesse ; mais son grand Kijhe ( en ré } , ses
messes n*' 2, 4 et 5, son Misericordias Domini,
à 4 voix, son A ve venim corpus^ à 4 voix, ses
hymnes et ses cantates d't^lise, sont des œuvres
de la 'plus belle inspiration et d'un véritable ca-
ractère religieux. On y remarque d'ailteurs ui>
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art d'écrire dont la pureté , sans froideur, est
digne des plus beaux temps de Pécole italienne,
et Pon pcat dire que Mozart est le seul compo-
si leur allemand qui ait eu ce mérite. Dans le
genre de l'oratorio , on ne connaît que son Da-
ridde pénitente , qui est plutôt une cantate dé-
veloppée qu'un véritable oratorio. Jamais Tex-
pression mélancolique ne s'est élevée plus haut
((ue dans cet ouvrage. Dans l'opéra, Mozart a
certainement créé tm art nouveau , ou plutôt,
fait une transformation complète de Tart qui Pa-
vait précédé. Absolument original dans les formes
de la mélodie , dans Tinstrumentation et dans
la variété des coupes , il est devenu le modèle
sur lequel se sont réglés tous les com|M)siteurs
qui l'ont suivi, et son influence se fait encore
sentir de nos jours. C'&st en lui empruntant des
formes et des moyens que Rossini a transformé
k son tour la musique italienne. Méhul avouait
sans détour les obligations que les compositeurs
dramatiques de sou temps avaient eues à l'au-
teur de Don Jtian pour la réforme de quelques
parties de leur art. La révolution du drame
lyrique a commencé à VIdoménée, L'opéra de
demi-caractère s'est élevé au dernier degré de
perfection dans les Noces de Figaro; l'opéra
romantique a été créé tcut eiilier dans Don Juan
et dans la Flûte enchantée.
Mozart n'a été faible dans aucune des parties
de la musique instrumentale , et il y a imprimé
le même mouvement d'ascension que dans la
musique de théâtre. Ses grandes symphonies
ont exercé de l'influence , même sur Hnydn , son
prédécesseur ; cette influence se fait remarquer
dans les douze symphonies que cet homme cé-
lèbre écrivit k Londres l'année même de la mort
de Mozart et dans l'année suivante. Sa manière
s'y est agrandie. La symphonie en sol mineur
de Mozart est la découverte d^un nouveau
monde de musique. On ne connaît rien de plus
beau , de plus original , de plus complet que
les quatuors des œuvres 10 et 18, et les quin-
tettes en ut mineur, en ré, en mi bémol et en
sol mineur. Les quatuors de piano sont à l'égal
de ses plus belles inspirations; enfin ses con-
certos de piano ont tout à coup plongé dans
l'oubli ce qui existait avant qu'ils parussent. Les
petites pièces de tout genre , les morceaux pour
bstrumenlH à vent, les contredanses, valses, etc.,
produits par la plume de Mozart font reconnaître
à chaque instant le génie merveilleux qui dai-
gnait s'abaisser jusqu'à ces bagatelles. Je le ré-
pète , ce caractère d'universalité et de perfection
que Mozart a imprimé à tous ses ouvrages , et la
propriété de style de chaque genre qu'il a possédée
au plus haut degré , en font un homme à part,
et doivent le rendre l'objet de Tadmiration
et du resptfct des artistes dans tous les temps.
Il fut le plus complet des musiciens. Dans ses
œuvres le goût égale le génie, en dépit de l'opinion
de quelques extravagants de notre temps, lesquels
se persuadent que ces qualités sont incompatibles,
vin toute chose il fait ce qu'il faut , rien quo ce qu'il
faut. Sa pen.sée se développe logiquement et jamais
ne tombe dans la divagation. La hardiesse de
conception est toujours accompagnée de la rai-
son , et ses épisodes les plus inattendus sont le
fruit d'une inspiration spontanée; jamais on n'y
aperçoit celui d'une recherche péniblement éla-
borée. Delà vient que ses traits les plus hardis ne
se présentent pas à l'état de problème à ré-
soudre, mais saisissent l'auditoire par leur mer-
veilleuse lucidité. Mozart étend autant que pos-
sible le domaine idéal de son art, mais sans
toml)er dans le vague d'une rêverie insaisia-
sable. On l'a souvent comparé à Beethoven : à
une certaine époque, ce fut pour le placer à un
rang inférieur; le sentiment universel a bientôt
fait justice de cette erreur. Ce&t toujours un
tort de comparer des talents qui brillent par des
qualités diflérentes. Beethoven , bien qu'il n'ait .
pas eu l'abondance mélodique de Mozart, son
premier modèle; bien que ses inspirations laissent
souvent apercevoir le travail , tandis que celles
de son illustre prédécesseur sont toujours spon-
tanées ; bien qu'il n'ait ni son universalité, ni son
inépuisable variété; bien qu'il ait plus de vélié-
mence que de sentiment ; enfin , bien que le
goût lui manque souvent , et qu'il n'ait pas su,
comme Mozart, contenir sa pensée dans de justes
linrites et dire beaucoup en peu de phrases, Bee-
thoven, par le génie de la grandeur que Dieu avait
mis dans son àme, par la hardiesse de ses déter-
minations, par son art admirable de présenter le
sujet principal sous mille formes toujours origina-
les , par rinaltendu de ses épisodes, par la pléni-
tude harmonieuse de son instrumentation, et pour
tout direen un mot, par le caractère éminemment
poétique de ses œuvres, est, après Mozart, le plus
grand compositeur des derniers temps. Songé*
nie est spécial : c'est celui de la musique instru-
mentale. Dans d'autres genres il est iuférieurà lui-
même, et surtout à son modèle. C'est le style-
propre de cette musique qui se révèle dans tout ce
qu'il fait ; on peut même dire que le caractère de
sa pensée appartient surtout au talent de la sym-
phonie, car ses sonates de piano, ses trios , ses
concertos , sont des symphonies. C'est le même
génie qui brille dans les belles parties de Fidelio;
quand ce n'est pas cela, l'œuvre est faible,
comme le Christ au mont des Oliviers. Ajou-
tons une dernière différence essentielle qui existe
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entre ces deux grands artistes : Mozart alla tou-
jours grandissant jusqu'à son dernier jour ; les onze
dernières années de sa vie sont celles où se sont
produites ses plus grandes œuvres et les plus par.
faites; tandis que, dans ses transformations, le
talent de Bcellioyen s'obscurcit et diminue. Si Mo-
zart, mort à trente-six ans, eût vécu dix ou douze
années de plus, Dieu sait ce qu*il aurait prodoit
dans sa marche ascendante! Beethoven , au con-
traire, déclinait quand il descendit dans la tombe.
La fécondité de Mozart tient du prodige :
j'ai dit quelle immense quantité de compositions
de tout genre a été enfantée dans les onze der-
nières années de sa vie; mais si Ton songe qu'il
a employé plus de quinze ans à voyager, à or-
ganiser et à donner des conceits, le reste de sa
carrière n'est pas moins étonnant. On n'a pas
publié tout ce qu'il a produit, non-seulement
parce que les éditeurs ont eu le bon esprit de
choisir les ouvrages qui appartiennent à l'époque
oii son talent était formé, mais parce qu'on n'a
retrouvé que longtemps après sa mort foutes ses
productions. De temps en temps on en découvre
encore, mais elles appartiennent en général aux
. premières époques de sa vie. Une collection com-
plète des œuvres de Mozart, rangée par ordre
chronologique, accompagnée de notes qui indi-
queraient les circonstances dans lesquelles chaque
ouvrage aurait été écrit, et d'analyses qui feraient
remarquer les défauts^ les beautés, et ce qui s'y
trouve de nouveauté, serait sans doute la meil-
leure histoire du génie de ^t artiste illustre;
mais où trouver l'homme capable de diriger une
pareille publication, un éditeur pour l'entreprendre
et des artistes et amateurs pour l'encourager ?
Dans le supplément de la grande Biographie de
Mozart, publiée par sa famille , on trouve l'indi-
cation sommaire de toutes ses productions. André
a publié le Catalogue des manuscrits originaux de
Mozart qu'il avait achetés de sa veuve; mais ces
publications sont devenues inutiles par le beau
Catalogue chronologique et thématique des œu*
vres du grand homme que M. le docteur Louis
de Kœckel vient de publier sous ce titre :
Chronologlsche ihcmatischvs Verzeichniss
sxmllicherTomverke \V. A MouirVs; Leîpsick,
Dreilkopf et Hsrtel, 1862, t vol. très-grand
rn-8'' de 551 pages, avec des labiés bien faites.
Abslraction faite de l'admiration inspirée par un
si grand génie, en jetant les yeux sur ce réper-
toire immense, on se sent accablé de stupéfac-
lion en sougeant que l'auteur de tout cela est
mort à trente-six ans : 1*^ Deux oratorios, dont
un à cinq personnages, et Davidde pénitente ,
cantate à 3 voix et orchestre. .— 2" 20 Messes avec
•rcbcstre, y compris le Requiem, 2o (bis) Huit
vêpres et litanies. 2® (1er) 40 compositions pour
l'église, renfermant Te Deum, litanies, offer-
toires , motets , hymnes et cantates d'églises. —
3^ 10 cantates avec orcliestre. — 4*^ 66 airs, duos
et trios italiens, avec on sans récitatif, et or-
chestre. — 5* 16 canons à 3 et 4 voix. —
6** Quelques solfèges pour des exercices de
chant. — 1^ ki chansons allemandes, avec ac-
compagnement de piano. — 8^ 49 symphonies
pour l'orchestre. On n'en connaît que douze;
mais on tfonve les tlièmes de quelques autres,
restées en manuscrit, dans le Catalogue tliénia-
que de M. de Kœckel , et André a fait conoattre
les autres par le Catalogue thématique des manu-
scrits originaux qu'il avait acquis de la veuve de
Mozart. — 9® 15 ouvertures à grand orchestre. -
10* 33 sérénades et divertissements pour plusieurs
instruments, parmi lesquels on remarque plusieurs
morceaux d'harmonie pour des InstrunieDts i
vent, qui sont de la plus grande beauté. — iO (bis)
27 pièces diverses pour orcliestre, marclies
et fragments de symphonies. ^iV* i quintettes
pour 2 violons , 2 Tioles et basse. Il* (bis) un
idem avec cor. ~ 12'' 32 quatuors pour 2 vio-
lons, alto et basse; un quatuor pour hautbois,
violon, alto et basse, et deux quatuors pour
note. — 13® 9 trios pour 2 violons et basse, et
un trio pour violon , alto et violoncelle ; on n'a
publié que ce dernier. — 14*^ 7 concertos pour
le violon; on n'en a publié que deux. — 14* (bis)
cinq concertos pour la fliUe 15'* Cinq concer-
tos pour le cor ; on en a publié trois. — lô** Un
concerto pour le 1)asson 17^ Un ideni pour U
trompette. — ï8* Un concerto de clarinette. -
19' 27 concertos pour le piano, dont deux pour
deux pianos et orchestre. Ces compositions sont
du meilleur temps de Mozart ; vingt et un de ces
concertos ont été publiés. — 20** Vingt-trois trios
pour piano, violon et violoncelle. —21^ Un quin-
tette pour piano , hautbois, clarinette, cor et bas-
son. — 22** 21 sonates pour piano seul. — 22" (bis)
45 sonates pour piano et violon. -^ 22 (ter) 16
thèmes variés pour piano seul. — 23* 5 sonates
pour piano à quatre mains, dont la valeur
égale ce qu'on a fait de plus beau en musique
instrumentale. — 24* Fantaisie idem. — 25" So-
nate et fugue pour deux pianos. — 26* Fantaisie
pour deux pianos. ^ 27* Quatre rondos pour
piano seul 28* Une multitude de pièces déta-
chées pour le piano à 2 et à 4 mains. — 29*" Coo*
certo pour trois pianos et orchestre, composé
en 1777. — 30* Quintette pour clarinette, 2 vio-
lons, alto et violoncelle. — 31* 4 ballets et panto-
mimes. — 32* Musique pour une comédie latine in*
litulée .4/)oWon<?/ HtjacintJie, composée en 1767,
il avait alors onze ans , pour l'université de SaU-
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bonrg. La partition originale forme 162 i>ages.
— aa"" Bastien und Basiienne, opéra allemand,
composé en 1768. — 34** La Finta SimpUce,
opéra bouffe, composé en 1768 pour l'empereur
Joseph II. La parlition originale forme âô8 pages.
— Zh"* Mitridate , opéra sérieux, en trois actes,
comi>osé à Milan en 1770. — 36'* Ascanio in
Alba, canfate dramatique en deux parties, à
Milan, en 1771. — 37'» Lucio SillOf opéra sé-
rieux, à Milan, en 1773. — 38" Zalde, opéra
vraisemblablement écrit dans la même année
pour Venise. — 39* ia Finta Giardiniera ,
opéra bonfle, à Munich, en 1774. — 40° Il Ee
pastore , pastorale en deux actes , à Salzbourg ,
fn 1775. — 41* Chœurs et entr'actes pour le
drame intitulé Thamos. — 42* Idomeneo, lie
di Creia, opéra sérieux en trois actes , à Munich ,
en 1780. — 43* Die Entfiihrung ausdem Sé-
rail ( TEnlëveroent du Sérail ) , opéra -comique
en deux actes, à Vienne, eu 1782. -^ 44* Der
Schauspiel Director ( Le directeur de specta-
cles), opéra-comique en un acte, pour Scliœn-
bnmn, 1786. — 45* le Nozze di Figaro ( le
Mariage de Figaro), opéra bouffe en 4 actes , à
Vienne, en 1786. — 46* Il Dissoluto pitnito,
ossia il Don' Giovanni , drame en deux actes, à
Prague, en 1787. — 47* Trio et quatuor pour
la IVlanella rapita,k Vienne, en 1785. —
48* Cosi fan iuiie, opéra bouffe en 2 actes, à
Vienne, 1790. — 49* Die Zauber/lœte ( la Flûte
enchantée), opéra romantique en deux actes, i
Vienne, en 1791 — 50* La Clemenza di Tito,
opéra sérieux en deux actes, à Prague, en 1791.
— 51* 9 cantates de francs-maçons, avec or-
chestre. — 52* Plaisanterie musicale pour 2 vio-
lons, alto, 2 cors et basse. — 53* liinviron 40
contredanses, menuets et valses pour orchestre,
— 54* Quintette pour harmorUca, flûte, haut-
bois, alto et violoncelle. — 55* Marches pour
musique militaire. Jusqu'en 1777, c'est-à-dire
avant la grande période du développement com-
plet du talent de Mozart , le catalogue de ses
œuvres s'élève à cent cinq. Les deux années 1778
et 1779, pendant lesquelles il perdit sa mère et
courut à la recherche d'une position convenable
sans pouvoir la trouver, furent une époque de
découragement pour Tartiste : il n*y produisit
rien qui soit remarqué. Mais 1780 marque le
commencement de cette étonnante période de onze
années pendant lesquelles fnrent créées toutes les
merveilles de Tart qui immortalisent le nom de
leur auteur. Cette époque commence par Vf-
dominée. Le total des œuvres complètes de tout
genre par Mozart est de .six cent vingt^six. On
en trouve tous les thèmes dans le beau Cata-
logue de M. de KœckeL
Indépendamment de ces ouvrages , Mozart a
jeté sur le papier une multitude immense d^dées
dans des morceaux quMI n*a point achevés : la
plupart de ces fragments, dont on trouve rindi-
cation détaillée dans le supplément de la grande
Biographie de Mozart par le conseiller de Nis-
sen , ont été possédés par Tabbé Stadier. On y
remarque les commencements d'une symphonie
concertante pour piano et violon avec orchestre;
de cinq concertos pour piano et orchestre ; de
trois rondos pour piano et orchestre; d'un quin-
tette pour piano , hautbois , clarinette , cor an-
glais et basson ; d'un sextuor pour piano, 2 vio-
lons, 2 cors et basse, et de 28 morceaux diffé-
rents avec ou sans accompagnement, sonates,
fugues, rondos, préludes, fantaisies, etc.; de
plusieurs symphonies concertantes pour l'or-
chestre; d*un quinlette pour violon, alto, cla-
rinette, cor anglais et violoncelle; de douze
quintettes pour 2 violons, 2 violes et violon-
celle, dont quelques-uns ont depuis 70 jusqu'à
140 mesures terminées , et d'un trio en sol ma-
jeur pour violon, alto et violoncelle, dont la
première reprise du premier morceau est ache-
vée; de deux quintettes pour clarinette, 2 vio-
lons , alto et basse ; de deux quatuors pour cla-
rinette et 3 cors de bassette , et de plusieurs au-
tres morceaux pour instruments à vent ; de sept
Kyrie pour 4 voix et orchestre, d'un Gloria
et du psaume Mémento Domine; d'une grande
cantate allemande pour 2 ténors et basse , avee
chœur et orchestre; de plusieurs duos, airs et
récitatifs ; d'un opéra italien et d'un opéra alle-
mand. Plusieurs personnes possèdent aussi des
manuscrits originaux de Mozart : les collections
les plus considérables en ce genre sont celles
d'André, à Offenbach, où se trouvent l)eaucoup
de chose*; inédites, et de Stumpf, facteur de
harpes, à Londres : celle-ci renfermait les parti-
tions des quatuors , enivres 10 et 18, des quin-
tettes de violon, et de la grande fantaisie pour
piano, en ut mineur. La première a été achetée
de la veuve de Mozart 6,000 florins ; la seconde,
500 livres sterling. Celle-ci a été disséminée dans
la vente qui en a été faite à Londres , en 1847.
M. de Kœckel a publié, à la suite de son grand
Catalogue thématique des œuvres complètes et
connues de Mozart, celui des ouvrages non
achevés et des œuvres possédées par diverses per-
sonnes en manuscrits originaux : le nombre s'en
élève à deux cçnt quatre-vingt-quatorze.
Les ouvrages publiés et dont on a fait des édi-
tions dans toutes les grandes vifles de l'Europe
sont : I Musique n'écLise : 1* Messe à quatre
voix et orchestre, n* 1 ( en uH ; Leipsick, Breit-
kopf et Hœrtei. — 2* Idem, n* 2 (en uO ; ibïd.
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— 3* Idem, n" 3 (en fa) \ Lcipsick , Peters.
— 4" I<lem, n** 4 (en la mineur); Paris, Porro.
— ô° Idem , n" 5 ( en si bémol ) , Leipsick, Pe-
lers. — 6" Idem, n** 6 (en ré)\ Augisbourg,
LoUer. — V Idem , n*» 7 ( en sol^) ; Bonn, Sim-
rock. — 8** Kyrie (en ré mineur), à 4 voix,
orchestre et orgue; OfTcnbach, André. — 8** {pis)
2 petites messes à 4 voix et orgue; Spire, Lang.
— 9* Te Deum à 4 voix, orchestre et orgue;
Vienne, Hasiinger. — 10° Ave verum corpus y
à 4 voix, 2 violons, alto, basse et orgue ; Vienne,
Diabèlli , et Paris, Beaucé. — 1 1"* Misericordias
Domini canlabOj à 4 voix, et orchestre; Leip-
sick, Peters; Bonn, Simrock. — 12° Aima Dei
^reatoris, offertoire à 4 voix, 2 violons, basse
et orgue; Vienne, Diabelli. ~ i3^ SancU et
J\isti, olTertoire à 4 voix, 2 violons, basse et
orgue; ibid. -*. 14° Amavit eum Dominus,
idem; ibid. — lô° 6 psaumes à 4 voix et petit
orchestre, liv. 1, 2, 3 ; Vienne, Artarîa. —
16° Sancta Maria à 4 voix, 2 violons, viole,
basse et orgue; OfTenbach, André. — 17° De
Profundis à 4 voix et orgue ; Berlin, Trautwein ;
-Paris, Beaucé. — 18° Quis te comprehendat,
motet à 4 voix , violon, obligé , orchestre et
orgue; Vienne, Artaria. — 19° Missa pro de-
funciis ( requiem ), à 4 voix et orchestre ; Leip-
sick, Breitkopf et Hasrtel ; Berlin, Trautwein ;
Vienne, Diabelli ; Paris, Troupenas. Une nouvelle
édition a été publiée à Offenbach , chez André ,
diaprés le manuscrit de l'abbé Sladler et de
Eybler. L^éditeur y' a indiqué par les lettres
M et S le travail de Mozart et celui de Suss-
mayer. — 20° Rcgina Cœli Ixtare, à 4 voix et
orchestre. Vienne, Diabelli. — 21° Requiem
brevis, petite messe de morts à 4 voix et orgue ;
Bonn , Simrock. — 22° Hymnes sur des textes
jillemands : n° l, Preisdir, Gottheit, à 4 voix
et orchestre ; Leipsick, Breitkopf et Haertel ; n° 2,
Ob fûrchierlich tobend (Ne pulvis), idem,
ibid.; n" 3, Gottheit , dir sey Preis, idem, ibid.
— 23" Cantates d'église à 4 voix et orchestre :
n° 1, Ueiliger Gott, Leipsick, Breitkopf et Haer-
tel ; n° 2, Allerbarmer, hœre , ibid.; n° 3,
Herr, Herr, vor deinem Throne, ibid.; n° 4,
Ewiger, erbanne dich, ibid., n° 5, Mcech--
iigster, Heiligster^ ibid.; n° 6 , Hoch vont Hei^
ligthume, ibid.; n° 7, Jferr, auf den wir
schauen, ibid. — 24° Davidde peniiente^ can-
tate à 3 voix, chœur et orchestre; Leipsick,
Peters; Paris, Beaucé. — IL Obéras : 25° Za
Clemenza di Tito , opéra sérieux , partition ;
Leipsick, Breilkopf et Heertel ; idem en italien et
en français partition, Paris, Richault. — 26° Cosi
fan tut le, opéra bouffe, partition; Leipsick, 1
Breitkopf et Haertel. — 27° Don Giovanni ( Don
Juan), drame lyrique, partition; ibid. -
28'» Die Entfûhrung aus dem Sérail ( rtnlè-
vement du Sérail), opéra -comiqne, pafUlion;
Bonn , Simrock. — 29" Le Nozie di Figaro { le
Mariage de Figaro), o[)éra bouffe en quatre actes,
partition; Paris, Richault; Bonn, Simrock. -
30° Die Z auberfla^e i\9i Flûte enchantée),
opéra romantique, partition; Bonn, Simrock;
Paris , Carli , Richault. Le même ouvrage traduit
et arrangé sous le titre : Les Mystères d'fsis,
partition ; Paris, Sieber. ^31° IdomeneOy o\)in
séi'ieux , partition ; Bonn , Simrock. — 32 " Ikr
Schauspieldirecior ( le Directeur de spectacle,,
opéra-comique, partition réduite pour le piano;
Leipsick, Breitkopf et Hsertel; Bonn, Simrock;
Paris , Brandus. — 33° Zaide, opéra sérieux,
partition, réduite (K>ur le piano; orfeiibadi , An-
dré. Un grand nombre d'éditions de tous les ou-
vrages précédents ont été publiées dans les prin-
cipales villes de TEurope, et dans toutes les
langues, en partitions réduites pour le piano.
— III. MOSÏQUE DE CIIAMBftE POUB LE CHAKÎT :
34* 6 canons à 3 et 4 voix ; Bonn, Simrocli. -
36° Idem ; ibid. — 36° Das Lob der Frcund-
schaft (Éloge de Tamitié), cantate pour 2 té-
nors et basse, avec cliffîur et accompagoemcnl
de piano; Bonn, Simrock ; Leipsick, Breitkopf et
Hacrlel. — 37° Chant maçonnique pour deux
voix dMiommeet cliœur, avec accompagnemont
de piano ; Leipsick, Peters. — 38° Chant d'adieu
( Abend ist ) , à voix seule et piano. Chez tous
le éditeurs de TAllemagne. — 39° Grande scène
et air détaché pour soprano, en italien ; Offen-
bach, André. — 40° Airs détachés, 4 recueils;
Vienne, Artaria. — 41° Lieder à voix seule, aw
accompagnement de piano, 3 recueils; Bonn,
Simrock. — 42° Récitatif et rondo pour soprano
( Aoïi temer, amaio bene ), Leifisick, Breitkop/
et llœrtel. — IV. Symphonies et concertos:
— 43° Symphonie à 10 parties , op. 7 ( en r«);
Bonn, Simrock. — 44^ Idem à grand orchestre,
op. 22 ; OfTenbach, André. — 45" Ideui, op. 35
(en ré); ibid. — 4i.° Idem, op. 34(entt/);
ibid. — 47° Idem, op. 38 (en ut); ibid. -
48° Idem, op. 45 (en sol mineur); ibid. -
49° Idem , op. 57 ( en ut ) ; ibid. — 50« Idem,
op. 58 (en ré); ibid. -—51° Idem, op. 46 (en
sol ) ; Hambourg , Bœhme. ^ 52* Idem,
op. 87 (en ré ); Offenbach, André; -
53° Idem, op. 88 (en ré); ibid. — 54° Idem;
op. 89 ( en si bémol ); ibid. — 55° Idem pour
2 violons , alto , basse , 2 hautbois et 2 cors ( eo
la ), œuvre posthume ; Leipi^ick, Peters. Sieber a
publié à Paris dix symphonies choisies de Mo-
zart. 11 y en a aussi une édition de Hambourg,
et une autre de Brunswick. Les quatre grandes
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MOZART
Î47
itympiionies en ut , enrë, en sol mineur et en
mi bémol, ont été publiées séparément en par-
ution à Paris, Bonn et Mayence. Breitkopf et
Ha^rtei ont donné une édition de douze sym-
phonies choisies en partition grand in-8^ — bù**
Ouverture de la Villaivella rapiia ( composée
pour la représentation de cette (lièce à Vienne ) , à
giand orchestre ; Leipsick, Peters. •— 57** Sym-
phonie concertante pour violon et alto ; Offeobacb,
André. ^ 58° Symphonie concertante (en mi
iK'mol ) pour violon , hautbois , clarinette, cor,
bisson, violoncelle, alto et contrebasse ; Augs-
liourg, Gombart. — 59^ Concerto pour violon
principal (en nU bémol), op. 76; Offenbacli^
André. — 60** Idem facile ( en ré ) , op. 98 ;
ihid. — 61** Rondeau idem (en ui)^ op. 85;
ibiJ. — 62** Adagio et rondo idem (en si bémol),
01». 90; ibid. — 63** Sextuor pour 2 violons, alto,
basse et 2 cors (eu re), op. 61 ; Offenbach, |
André. On en a gravé deux autres à Paris, chez !
I*ieyel, et à Augsbourg, chez Gombart , sous le
nom de Mozart; mais c'est ime supercherie
commerciale : ces morceaux ne sont pas de lui.
— 64** Sérénade pour 2 clarinettes , 2 cors et
basson, op. 27; OfTenbach, André. ^- 65** Cinq
divertissements pour 2 hautbois, 2 cors et 2 bas-
sons, op. 91 ; ibid. — 66* Sérénades pour 2 cla-
rinettes, 2 hautbois, 2 cors et 2 bassons, n**' 1
et 2; ibid. — 67° Grande sérénade pour neuf in-
struments à vent, œuvre posthume ; Bonn, Sim-
rock. — 68° Concerto |)our clarinette (en /a),
op. 107 ; Oi'fenbach , André. ^- 69** Concerto
pour basson (en si bémol), op. 96; ibid. —
70° l*'' concerto pour cor (en mi bémol),
op. 92; ibid. — 71" 2™« idem (en mi bémol ),
op. 105 ; ibid. — 72** 3»n« idem ( en mi bémol ),
op. 106 ; ibid. — V. Quintettes, quatuors et
TRIOS : 73** Quintettes pour 2 violons, 2 altos et
violoncelle : n* 1 (en «<); n** 2 (en re); n° 3
(en ui mineur); n° 4 (en si bémol; n** 5 (en
sol mineur); n** 6 (en /a); Vienne, Arlaria,
Mollo; Leipsick, Pcters; OfTenbach, André; Pa-
ris, Pleyei , Sieber, Janet. Tous les autres quin-
tettes de violon publiés sons le nom de Mozart
^ont arrangés diaprés d'autres compositions, -i*
74° Quintette pour clarinette, 2 violons, alto et
basse (en (a ) , op. 108; OfTenbach, André; Pa-
ris, Sieber. Ce quintette a été arrangé pour
2 violons, 2 violes et basse. — 75° Trois qua-
tuors pour 2 violons, alto et basse (en ut, en
mi bémol, en ré mineur), op. 1; Vienne, Ar-
taria (édition originale) (1). — 76* Six idem
(I) l/autbentlcilé de ces quatuors a été contestée ; Je croU
pourtant quHIs ont été coreposés^par Mozart , mais qu'ils
sont l'ouvrage de sa Jeunesse.
(en 50/, en ré mineur, en si bémol , en mi bé-
mol, en la, en ut), op. 10; ibid. — 77** Trois
idem (en ré, en si bémol , en fa) , op. 18, ibid.
— 78** Un idem posthume (en ré)\ Offenbacb,
André. -— 79** Fugue idem en ut mineur; Vienne,
Artaria. — 80° Quatuor pour fiùte , violon, alto
et bas.se (original), œuvre posthume; Vienne,
Artatia. — 81** Quatuor pour hautbois, violon,
alto et basse (original) , op. 101 ; OfTenbach,
André. — 82** Grand Irio pour violon, alto et
violoncelle ( en mi bémol ) , op. 19 ; Vienne, Ar-
taria. Ces quintettes, quatuors et trios, dont on'
a Hiit une multitude d'i^ditions, sont les seules
compositions originales de Mozart qui aient été
gravées , mais on en a publié beaucoup d^au-
très qui sont ou tirées de ses autres œuvres , ou
absolument supposées. On a placé aussi aux ti-
tres des quintettes et quatuors des numéros difTé-
rents sur la plupart des éditions; ces numéros
sont dv fantaisie. Des collections complètes des
quintettes , quatuors et trios de Mozart ont été
publiées à Vienne, chez Artaria; à Leipsick,
chez Breitkopf et Haertel, et chez Peterg;
à Paris, chez Pleyei, Sieber, et Schlesinger.
Janet en a fait' paraître une collection choi-
sie. Ces mômes compositions ont été aussi
publiées en partitions in-S**, à orTenbach chez
André, à Paris chez Ricliault, et à Manheira
chez Heckel. — 83" Deux duos pour violon
et alto ( en sol et en si bémol ) , op. 25. Vienne,
Artaria. On a publié beaucoup de morceaux de
ce genre, sous le nom de Mozart; mais ceux-là
seuls sont originaux. Jl les composa pour Michel
Haydn, qui avait un engagement pour en fournir
douze, et qui, étant devenu malade , n'avait pas
pu achever son ouvrage. — VI. Musique ne
PIANO : 84** Concertos pour piano et orchestre :
n** 1 ( en w< ) ; n** 2 (en îo ) ; n** 3 ( en /o ) ;
n** 4 (en si bémol ); n** 5 (en ut)-, n** 6 (en
mi bémol); n* 7 ( en ut mineur); n** 8 (en
ré mineur); n** 9 (en sol); n*» 10 (en la);
n** 11 ( en si bémol ); n* 12 (en /a) ; n** 13 (en
ré)\ n** 14 (en mi bémol); n** 15 (en si bé-
mol); n** 16 (en ut)\ n* 17 (en mi bémol);
n** 18 (en 5i bémol); n** 19 (en mi bémol),
n** 20 (en ré)\ Leipsick, Breitkopf et Hœrtel ;
n** 21 ( facile); OfTenbach, André. — L'éditeur Ri-
chault, de Paris , a publié la collection complète
de concertos de Mozart pour le piano en parti-
tion. — 85** La collection complète des œuvres de
Mozart pour le piano se compose, indépendam-
ment des concertos , des morceaux dont le détail
suit : Quintçite pour piano, hautbois, clarinette,
cor et basson. Quatuors pour piano, violon, alto
et violoncelle, n** 1 ( en sol mineur) ; n** 2 (en mi
bémol }; n** 3 (en mi bémol). Trios pour piano,
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248 MOZART
TioloQ et yioloDcelle, n"" i (ea si bémol); n" 2 219 pages. Ce supplément contient divers catalo-
(en ut) ; n" 3 ( en 5o2 ); n** 4 (en 7ni bémol); ! gués des œuvres de Mozart et l'apprécialion de
n** 5 (en uO i i^*" G ( en mi ) ; n° 7 ( en si bé- | ses compositions, de son talent et de son carac-
mol). Duos ou sonates pour piano et violon, ! tère. Dans ia première partie on trouve lieaucoup
n"* 1 ( en ut);n'' 2 ( en /a } ; n** 3 ( en ré ) ; de lettres de Léopold Mozart et de son (ils, ainsi
n"* 4 (en fa); n* 5 (en lit); n** 6 (en «i bé- que d'an 1res pièces auUientiques qui jettent di
mol); n** 7 (en ré) ; n** 8 (en si bémol); n^ 9 jour sur diverses circonstances de la vie de
(en sol); n*" 10 (en mi bémol );n° 11 (en ^ | Tartiste célèbre. Néanmoins, pour compléter
bémol); n*" 12 (en/a); n° 13 (en vO; d" t4 ' tous les renseignements dont on a besoin à
(en to); n® 15 (en /Vz); n° 16 (en si bémol ); | cet égard, il faut joindre à cet ouvrage la no*
11** 17 (en mi bémol); n** 18 (en ut mineur); tice biograpliique du professeur Miemischek
n*' 19 (en vii mineur );n*' 20 (en Zâ); n*" 21 {Moiart*s Leben, Prague, 1798, in-4"), qui a
( en /a ) ; n° 22 ( en u^ ), n^ 23 {en la); n** 24 | été laite sur de bons matériaux, la brochure ia-
( en uO ; n'' 25 ( en ré ) ; n° 26 ( en mi mineur); , Utulée MozarVs Geist ( Esprit de Mozart) , £r-
n*» 27 (en mi bémol) ; n» 28 ( en sol ) ; n** 29 furt , 1803, In 8*, et les Anecdotes sur Mozart ,
(en fa); n** 30 (en i£/); n"* 31 (en /a); n°32 : traduites de Rochlitz, par Cramer, et publiées
( en si b. ) ; n° 33 ( eu loO ; b* ^ ( en mi b.); | à Paris en 1801, in-8*. A vrai dire, le livre de Nis-
n^ 35 (en la). Duos pour piano à 4 mams, n** l ! sen n'est qu'un recueil de matériaux; mais re-
( en re) ; n" 2 ( en ut),n'^ 3 {tn fa m.); n** 4 '• cueil précieux, parce que les sources sont au-
(en fa); n° à { Tantaisie, variation et fugue en i Ihentiquos. Après ce livre est venue \a Nouvelle
si bémol); n° 6 (duo pour deux pianos, en ré); biographie de Mozart, suivie d'un aperçu sur
n^ 7 ( fugue en ut mineur idem ). Sonates pour Vhistoire générale de la musique, et de fana-
piano seul, n" 1 (en u/ ) ; n** 2 (en so/); n"" 3 Igse des principales œuvres de Mozart, par
( en mi bémol ) ; n** 4 ( en st bémol ) ; n^" 5 ( en | Alexandre Oulibicliefl. ( voy. ce nom ). Moscou,
ré ) ; n° 6 ( en /c ); n° 7 ( en rc) ; n" 8 ( en tt<); 1 1843, 3 volumes gr. in-8**. Cet ouvrage est tiré
n** 9 (en to ) ; n"" iO{ en fa); n"" 11 (en si bé- , en grande partie de celui de Nisscn et dess no-
mol); n*> 12 (en ré); n" 13 (en la mineur); i tices de Niemtscliek et de Rochlitz, |)our la
n" 14 ( en ré ) ; n** 15 (en /ia) ; n<^ 16 ( en /a) ; , partie biographique. L*aperçu sur Thistoire de la
n** 17 (en ut mineur). Fantaisies pour piaTio ; musique, qui remplit toute la première partie du
seul, n"' 1, 2, 3, Thèmes variés idem, n*" i à | second volume, est tirée des livres de Burney et
20. Breilkopf et Uœrtel , à Leipsick; Hasiinger, de Kiesewetter, et le point de vue de Tauleur
à Vienne; André, à Offeubach ; Pleyel et Carli, à est Tidée du progrès partiel jusqu'à Mozart, seul
Paris , ont publié des cullections complètes des | créateur de Tart complet. Tout le reste de Tou-
œuvres de Mozart pour le piano, et la plupart { vrage est rempli par l'analyse des œuvres de ce
des éditeurs des grandes villes de 1 Europe en | grand homme. La monographie de M. Otto Jalin
ont donné les œuvres séparées. : a pour simple titre : W, A, Mozart. Elle ne
Il existe environ vingt-cinq notices biograplii- ! forme pas moins de quatre gros volumes , dont
ques de Mozart, plus ou moins développées , in- ; le total des pages est de deux mille quatre
dépendamment de celles qui ont été publiées dans cen^ ^;^/lp^sî2'. Un esprit coubciencieux de re-
les dictionnaires historiques dans toutes les lan- , cherches s'y fait remarquer : l'auteur de ce livre
gués : la plupart se copient et reproduisent des | parait s'être proposé d'être plus consulté que
erreurs. Elles sont devenues à peu près inutiles lu. Un ecclésiastique, M« J< Goschler, chanoine
depuis que trois grandes monographies de ril- ' honoraire , et ancien directeur du collège Sta-
lustre compositeur ont été données par MM. de | nislas de Paris, a donné une traduction française
Nissen , Oulibichelf et Otto Jahn. La pre- I des lettres de la famille Mozart contenues dans la
roière a été publiée par le conseiller danois de | monograpliie du conseiller de Nissen , sous le
Nissen , qui avait épousé la veuve de l'illus- , titre : Mozari, vie d'un artiste chrétien au
tre compositeur, et qui possédait beaucoup isne siècle, extraite de sa correspondance
de documents originaux. Cet ouvrage a pour ! authentique, traduite et publiée pour la pre-
litre: Biographie W. A. MozarVs, von Georg mière fois en français. }?Bri%,cU. Douniol, 1857^
Nikolaus von Nissen; Leipsick, 1828. 1 vol. 1 vol. in-S". Une traduction anglaise de la même
in-8*^ de 702 pages avec des planches et des por- correspondance se trouve dans le volume publié
traits de Mozari et de ta famille. Dans la même par un bon musicien et critique nommé Ëdouanl
année il a été publié un supplément à cet ou- I Holmes, et qui est intitulé : The life of Mo%art
vrage, intitulé : Anhang zu Wolfgang Amadeus including his correspondence. Londres , 1845,
MozarVs Biographie ; Leipsick , in-8** de ' in-8" de 364 pages. L'écrit public par le docteur
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MOZART — MOZIN
249
Louis Nolil, de Heidelberg, soos ce titre :
W. A. Mozart. Ein Beitrag zur Aesthetik de
Tonkunst ( W. A. Mozart. Essai sur Testlié-
tique de la musique ), Ueidelbergy 1860, ii>-8*',
renferme des aperçus philosophiques assez justes
sur la missiou remplie par ce grand artiste dans
le défeloppement de Tari.
On connaît environ cinquante portraits de Mo-
zart, gravés ou lithographies en Allemagne, en
France et en Angleterre.
Mœe Mozart, née Constance W cher y qui avait
épousé en secondes noces le conseiller de Nis-
sen, est morte à Salzbourg le 6 mars 1842, à
Tflge de quatre-vingt-cipq ans.
MOZART ( WoLFGAisG - AiféoÉE), second
fils de l'illustre compositeur (1), est né à Vienne
le 26 iuillet 1791. Quatre mois et quelque» jours
après sa naissance, il perdit son père. Dès ses
premières années il montra d'heureuses dispo-
sitions pour la musique, et sa mère le plaça sous
la direction de Neukomm pour étudier cet art.
André Streicher lui enseigna le piano, et Al-
brecliLsberger lui donna des leçons de contre-
point. Il reçut aussi des conseils de Haydn, qui
avait pour loi une afTection paternelle. Il était
âgé de quatorze ans lorsqu'en 1805 il parut pour
la première fois en public, dans un concert donné
à son bénéfice, où il exécuta avec un talent déjà
remarquable le. grand concerto en ut de son
père. Accueilli par les acclamations de rassem-
blée lorsqu'il parut conduit par sa mère, il fut
salué à plusieurs reprises par les applaudissements
unanimes du public pendant- Pexécution de son
morceau. On entendit aussi avec plaisir dans le
même concert une cantate qu'il avait composée
en l'honneur de Haydn. Tout semblait lui pré-
sager un brillant avenir comme artiste ; mais la
position peu fortunée de madame Mozart lui fit
accepter pour son lils, en 1808, une place de
maître de musique chez le comte Baworouski ,
qui remmena dans ses terres en Gallicle. Cinq
ans api es, le jeune Mozart alla se Oier à Lem-
berg , capitale du royailtne , et s'y livra à ren-
seignement du piano. Il vécut ignoi-é pendant près
de huit ans; mais il fit depuis 1820 jusqu'en 1822
un voyage dans une grande partie de TAllema-
gne, donnant des concerts dans les villes princi-
pales qu'il visitait. H y brilla par l'expression de
son jeu sur le piano, et fit applaudir des compo-
sitions d'un mérite réel. Après avoir embrassé sa
(1) L*«In6 (Cbarles Mourt) était n«t Vlnine en ]7ii.
Tout ce qu'on cait de m personne, c'est qu'il était en
1817 roncUoiinalre du gouvernement aalrlchlen, à Milan.
11 cullIvaU alors h musique comme amateur, et se fabiait
remarcfoer par un talent distingué sur le pUno. Il est mort
à Moni^ en ]8«:.
mère à Copenhague, et son frère à Milan, Mozart
retourna à Lemberg au commencement de 1823.
En 1840 11 était à Vienne, où il reçut un accueil
flatteur des artistes et du public. 11 est mort à
Curlsbad, le 30 juillet 1844, à l'Age de cinquante-
trois ans. On a publié de sa composition : l*' Six
trios pour flûte et deux cors^ op. 11; Vienne,
Haslin^^er. — 2* Premier concerto pour piauo et
orchestre, op. 14 ; Lcipslck, Breitkopl et Ha;rtcl.
— 3" Deuxième idem, op. 25 ; Leipsick, Peters.
.- 4" Quatuor pour piano, violon , alto et basse
(eu 50/ mineur), op. 1; Vienne, Haslinger. —
5" Sonate pour piano et violon, op. 15 ; Leipsick,
Breitkopf et Haertel. — G" Grande sonate pour
piano, violon et violoncelle , op. 19; Leipsick,
Peters; Paris, Richault. -— V Sonate pour piano
seul, op. 10; Offenbach, André. — 8" Rondo
pour piano seul; Vienne, Haslinger. — 9** En-
viron dix thèmes variés pour piano, publiés à
Vienne et k Leipsick. — \(y* Polonai.ses mélan-
coliques pour piano seul, op. 17, 22 et 20. Leip-
sick et Lemberg. _ ir Quatre recueils de chan-
sons allemandes avec ace. de piano ; Leipsick,
Hambourg et Vienne.
IIOZIN (Théodore), pianiste et coroposi-
teur» naquit à Paris en 176G et entra jeune à
l'École royale de chant et de déclamation fondée
depuis peu de temps par le baron de Breteuil et
placée sous la direction de Gossec. Sou éduca-
tion terminée, il sortit de cette école en 1787 , et
devint professeur de piano à Paris. A la forma-
tion du Conservatoire, en 1795, il y fut appelé
en qualité de professeur de piano; mais la ré-
forme qui fut opérée en 1802 lui fit perdre cet
emploi, et dès lors il rentra dans renseignement
particulier. Moziu est mort à Paris, le 14 novem-
bre 1.S50, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.
Il était pianiste élégant et gracieux, reclierché
dans sa jeunesse comme professeur de son in-
strument. On a gravé de sa composition : i*" Pre-
mier concerto pour piano et orclie^stre ; Paris ,
Lemoine alué. ^ T Deuxième fc/67n ; Paris,
Naderman. — 3*^ Trios pour piauo, violon et
violoncelle, op. 7; Paris, Omont. — 4° Trio pour
harpe, piano et cor, op. 9; Paris, Janet. ^-
ô*' Deux sonates pour piano et violon , op. 4 ;
Paris, Janet. — 6** Deux idem, op. 5 ; ibid* —
V idem , op. U , 12, 14 , 15 ; Paris, Janet, Na-
derman. — 8"* La Délivrance du Paladin, duo
pour piano et cor, op. 24 ; Paris, Dufaut et Du-
bois. — 9"* Sonates pour piano seul, op. 7,
21,22, 23; Paris, Janet, Érard , Richault. —
10'' Fantaisies pour piano seul, op. 13, 16 ; Paris,
JaneL — U" Pots pourris, n»* 1 à 9; Paris,
Kaderman. — 12® Airs variés, ibid,; Janet.—
is"" Recueils de valses et de danses» ibid.
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250
MDZlxN — iMUFFAT
Un frère de cet artiste , nommé Benoil-Fran-
cois, fut comme lui élevé à TÉcole royale de mu-
sique du baron de Breteuil. Sorti de cette in-
stitution , il se livra à renseignement et publia
quelques petites compositions pour le piano. Il
gagnait beaucoup d'argent par ses leçons ; mais
il avait la passion du jeu et dissipait en on
instant à la roulette ce qu^il avait amassé par
son travail, puis il recommençait de nouvelles
économies pour les soumettre aux mêmes
chances de hasard. Retiré à Sèvres, \}vc& de
Paris, vers 1830, il y est mort au mois de
décembre 1857, à fâge de quatre-vingt-onze
ans.
MOZIN (Désiré-Théodork), fils de Théodore,
né à Paris, le 25 janvier 1818, commençai ses
études musicales sous la direction de soti père.
Admis au Conservatoire le 23 décembre 1833 , il
y devint élève de Zimmerman pour le piano.
Au concours de 1836, il obtint le second prix de
cet instrument , et le premier prix lui fut dé-
cerné en 1837. Après avoir reçu de Dourlen des
leçons dMiarmonic , il devint élève d'Hali^y et
de Berton pour la composition ; le premier prix de
contrepoint et de fugue lui fut décerné en 1S39,
et deux ans après il obtint le premier second
prix du concours de composition de l'Institut.
Depuis lors il ne s'est plus représenté à ce con-
cours et s^est livré à renseignement. On a gravé
de cet artiste : T Études spéciales pour le
piano, op. 10; Paris, H. Lemoine. — 2*^ Études
de salon f idem, op. 17, ibid. — 3* Variations
brillantes sur un thème original , op. 2, ibid. —
4° Valses élégantes et brillantes, op. 15; ibid.
— 5° Premier nocturne pour piano seul , op. 16 ;
ibid. — Six Fantaides sur la Sirène, op. 11;
Paris, Brandus, et beaucoup d^autrcs composi-
tions légères pour le même instrument.
mUCHLER ( Jean-Georgks), né à Drecho,
dan» la Poméranie sw'doise, le 23 septembre 1724,
fut d^abord professeur à Stargard, et vécut en-
suite à Berlin depuis 1773 jusqu'à sa mort , ar-
rivée le 9 août 1819. Il a donné une traduction
allemande des Traités de Harris sur l'art en gé-
néral , la peinture , la musique et la poésie , etc.
{voy. Harris), sous ce titre : Harris's drey
Abhandlungen iiber die Kunst , Musik, Ma-
lerei und Poésie , etc.; Danteick^ 1750, in-8'*.
Il y a une autre traduction allemande de cet
ouvrage, par J.-C.-F. Schuitz ( voy. ce nom).
MUCK (Aloïs), chanteur du théâtre de la
cour, à Munich, naquit en 1761 à Neumark, où
son père était directeur du collège. Après avoir
fait ses premières études de chant comme en-
fant de chœur à Téglise Saint-Emeran de Katis-
bonne , et terminé ses études littéraires et son
cours de philosophie au collège Saint-Paul, de
cette ville, il se voua à la carrière du théâtre à
Tâge de vingt ans. Appelé à l'Opéra de Munich
en 1789, il y débuta avec succès, et obtint
en 1791 sa nomination de chanteur de la cour.
Il possédait une l)elle voix de basse et brillait
comme acteur dans l'opéra et la comédie. Il s^est
retiré de la scène en 1S13.
MfJGK ( Frédéric-Jean-Albert) , né à Nu-
remberg en 1768, occupa plusieurs emplois ec-
ch^siastiques , et fut en dernier lieu doyen et io-
specteur de.s écoles du district à Rothenbourg. Il
a fait imprimer : 1" Musikalische Wandf.bel
zum Gesang in Vntcrriciit Volksschulen (Abé-
cédaire musical en tableaux pour rinstruction du
chant dans les écoles populaires), en collaboration
avec Stephani; Erlang, J.-J. Palm, 1815, in-8"*
de 98 pages*, avec un supplément de 40 pag<»,
et 14 tableaux in-fol. — 2* Liedcr fur die Ju-
gend mit leichten Melodien fiir 2 Sopran-
sfimmen (Chants pour la jeunesse, avec des
mélodies faciles h 2 voix de soprano ) , ibid.
1816-19, 2 livraisons in-fol. — 3' Diographiy
ches-Sotizen iiber der Componisten der Clto-
rai melodien im baierisch neuen Choralbuchc
(Notices biographiques sur les compositeurs du
nouveau livre choral de la Bavière); Eilangen,
Palm, 1824, grand in-8^
MUFFAT (Georges), compositeur allemand,
étudia dans sa jeunesse la musique à Paris, au
temps de Lulli. Il se rendit ensuite h Strasbourg ,
où il obtint la place d'organiste de la cathédrale;
mais bientôt chassé par la guerre, il alla à Vienne,
puis à Rome, où il resta jusqu'en 1G90. De re-
tour en Allemagne, il y fut nommé organiste
et valet de chambre de rarchevèquc de Saiz-
bourg. En 1695, l'évêque de Passau le nomma
son maître de chapelle et gouverneur des pages.
On a sous le nom de ce musicien : r Suaviorts
harmonix instrument, hyporchemaiicdc flori-
legium, recueil consistant en 50 morceaux ponr
quatre ou cinq violes, avec basse continue;
Augsbourg, 1695, in-fol. — 2" Florilegivm se-
cundum , etc., contenant 62 morceaux; Passau,
1698, in-fol. La préface de cet ouvrage, où
MufTal rapporte les principales circonstances de
sa vie, est écrite dans les quatre langues, latine,
italienne, française et allemande. ^3° Apparatus
musico'organisticus , consistant en 12 toccates
pour l'orgue; Augsbourg, 1690. Muffat a laissé
en manuscrit un recueil d^observations relatives
à la musique; ce recueil existait dans Pancien
fonds de Breitkopf. h Lcipsick.
MUFFAT (Théopuile), Hls du précédent,
vécut à Vienne dans la première moitié du dix-
huitième siècle, et y fut organiste de la cour et
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MUFFAT — MUHLIAG
251
mallre de clavecin des princes et princesses de
la ramille impériale. Fux lui avait ensci(;né le
contrepoint. On a publié de sa composition nn
recueil de pièces intitulé : Componimenii musi-
cali per il cembalo ; Vienne, 1727, in-fol.; ad-
mirable recueil de pièces de clavecin d'un grand
style et d^ine remarquable originalité. Il est
gravé sur cuivre et imprimé avec luxe. La ra-
reté de ce volume est excessive, parce qu'il parait
qu'on n'en a tiré qu'un petit nombre d'exem-
plaires. Miiifat a laissé en manuscrit beaucoup
de pièces pour l'orgue et le clavecin qui sont
indiquées de cette manière dans le catalogue de
Traeg: T 6 Parihienpour clavecin. — 2^^ S Par-
thienf toccales et f ligues , idem. — 3^ 70 Ver-
sets Sammt 12 Toccaten besonders zum Kir-
chen-dienst hey Choral-demiem und Ves-
peren dienstich ( 72 versets et 12 toccates, par-
ticulièrement pour l'usage de Féglise , etc. ) ,
in-4^ oblong, gravé à Vienne, mais sans nom
de lieu et sans date. On connaît de Muffot
des préludes {pro cembalo), et des fugues pour
Torgue, dont Fiscbboff {voy. ce nom) possédait
une copie.
AlÛllLE (Nicolas), né en 1750, dans la Si-
lêsie , fut d'abord employé comme musicien , et
quelquefois comme cbef d'orchestre aux théâtres
de Dantzick et de Kœnigsberg, puis alla s'é-
tablir â Munich, où il était, en 1783, répétiteur
du théâtre de Schuch. Il a fait représenter, sur
placeurs théâtres d'Allemagne, les opéras dont
les litres suivent : 1" Fermer et Meline. — 2* Le
Feu follet. — 3** Lindor et Ismène. — 4° Le
Voleur de pommes. — 5" Die Wilddiebe (Le
A oleur de gibier). — 0** Dos Opfer der Treue
(Le Sacrifice de la fidélité, prologue). — 7*^ Mit
dcn Glockenschlag zwœlf (A midi précis). —
K' L'École de chant, 1792. — 9** L'Ermite de
Formenterie, 1793. •
MLllLE (C.-G), organiste à Dresde, né
eu 1802 à Liebenau, près de Piina, obtint sa
place et succéda à Schwabe, en 1822; il s est fait
connaître comme compositeur de musique de
chant par les ouvrages suivants : 1** Die Tonkun^t
(La Musique), pour 3 voix seules avec chœur et
accompagnement de piano; Dresde , G. Thieme;
— - 2** Chants et Lieder h voix seule avec accom-
pagnement de piano ; ibid. ; — 3** Àgnus Dei à 4
voix avec accompagnement d'orgue ou de piano ;
ibid — 4** 3 Lieder à voix seule et piano; deuxième
recueil ; ibid. — 5*^3 idem^ troisième recueil ; ibid.
MUULEiXFELDT (Charles), directeur de
musique à Rotterdam, né à Brunswick en 1797,
perdit à l'âge de onze ans son père, qui était con-
trebasÀÎste à la chapelle du prince. Déjà à cet
âge, il avait acquis de l'habileté sur le violon et
] sur le piano. Son maître VH)ur ce dernier ins-
trument fut Vœlker; Kelbe lui enseigna la com-
position. A fHi'ine âgé de douze ans, il entreprit
I de petits voyages à Wolfenbuttel, Hildesheim et
I Quedlinbourg , pour y donner des concerts ; plus
i tard, lorsque son talent se fut développé, il étendit
\ ses courses , et se fit entendre avec un succès
égal sur le violon et sur le piano. L'époque de
: ses voyages les plus longs est depuis 1820
I jusqu'en 189.4. Dans cette dernière année il s'est
I û\é à Rotterdam en qualité de directeur de mu-
I sique. Ou a gravé de sa composition : 1** Con-
> certo pour le piano {en fa) , op 1 ; Bonn, Sim-
I rock. — 2^ Grand trio pour piano, violun et viot
loncelle, op. 38; ibid. — 3^ Trio brillant idem,
j op. 39 ; ibid. — 4"^ Grande sonate pour piano
j et violon (en ut mineur), ibid. — 5** Polo-
I naise idem ; Vienne , Hasllnger, — C* Varia-
tions sur le menuet de Don Juan; Brunswick^
Spehr. — T* Grand quintette pour 2 violons,
2 altos et violoncelle , op. 30 ; Bonn , Simrock.
— - 8** Trois sonates pour piano et violon, op. 45;
ibid. — 9^ Grand rondo avec introduction pour
piano à 4 mains, op. 49; ibid. Une ouverture à
grand orchestre de cet artiste a été exécutée à
Rotterdam en 1837.
]I1ÛIILI^'G (Alguste), né en 1782 à Ra-
guhne, petite ville du duché d'Anhalt-Dcssau ,
a appris la musique à l'école Saint-Thomas de
Leipsick, sous la direction de Hiller et de A.-E
Millier. Ayant terminé ses études, il a été appelé
à Nordhatisen en 1809, comme organiste, direc-
teur de musique du gymnase, et instituteur de
chant à l'école de jeunes filles. Plus tard , il a
été apitelé à Magdebourg, où il a rempli les fonc-
tions de directeur de musique et d'orgauiste du
DOme. Il y est mort le 2 février 1847. On a gravé
de sa composition des pièces d'harmonie pour
instruments à vent, op. 25 et 29; Leipsick,
Breilkopf et Haertel , Probst : des quatuors pour
violon, op. 20 ; Leipsick , Breitkopf et Hœrtel ;
des duos pour 2 violons , Leipsick, Hofmeister ;
un quatuor pour flûte , 2 altos et violoncelle,
op. 28 , ibid. ; des duos pour deux flûtes, op. 26,
ibid.; un concerto pour basson^ op. 24, ibid.;
beaucoup de pièces de différents genres pour
piano ; une grande quantité de chants à plusieurs
voix et à voix seule avec accorapagnemeut de
piano. Cet artiste s'est fait connaître avantageuse-
ment par des compositions sérieuses, au nombre
desrpielles on remarque ses oratorîos intitulés :
1" Abbadonna, exécuté à Magdebourg en 1838.
— 2^ Saint Boni face, exécuté avec succès dans la
même ville, en 1839 et 1840. —3^ David, qui ne
fut pas moins bien accueilli en 184 [i. ^ 4" Une
symphonie, qui fut entendue avec plaisir en 1831.
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252
MUHLING - MULLER
MUIILING ( Henbi- Jules ), nisflu précé-
dent, né à Nordliausep le 3 juillet 1810, est di-
recteur de musique et organiste de Vé^W^ Saint-
Ulrich à Magdobourg. Une ouverture de sa com-
position a été exécutée au concert du Gewandbaus,
à Leipsick, en 1838. Parmi ses ouvrages pu-
bliés, on remarque : 1* Préludes et fantaisies
|X>ur Torgne, œuvre 3; Leipsick, Breitkopf et
Ilœrtel. — 2** Compositions diverses pour l'or-
gue, op. 5; ibid.
MULLEE (André), musicien de ville à
Franc rort-sur-le-Mein, naquit vers 1570, à Ham-
mcibourg, dans les environs de Fulie. Il a fait
imprimer les ouvrages suivants : 1** TexUsche
Baleiien ttnd Canzonelten zu singen und
auff fjish-umenten zu brauchen, mit 4 Stim-
men (Ballets et Chansonnettes allemandes à 4 voix,
pour éti e chantés ou joués sur les instruments) ;
Francfort, IDOO. — 2** Teutsche weltliche Can-
zonetten mit A bis S Sdmmen (chansons al-
lemandes choisies) ; ibid., 1603, in-4'. -— 3° Novi
Thesauri, hoc est sacrarum caniionum 5-9
pluribusquc vocibus in ecdesid concincnda-
rum; ibid., 1605, in- 4** — 4' A'euit'c Canzo-
netten mit 3 Stimmen, hiebevor von den Kalis
componirt , und mit teutsche Sprache unter-
legty ibrd., 1608, !n-4°.
MULLEK (Je4n), compositeur de Télec-
tenr de Saxe Jean-Georges H , né à Dresde au
commencement du dix-septième siècle , llorissait
vers 1650. 11 est mort sous le règne de Télecteur
Jean-Georges III. On connaît de sa compo-
sition un recueil de chants à plusieurs voix in-
titulé : Jubileum Sionis;Jém, 1649, in-4<>.
MÛLLEK (Georges), facteur d'orgues, né à
Augsbourg, parait avoir vécu en Italie vers la fin
du diX'Septièmc siècle. Il a construit un orgue
à Solesino , dans TÉtat de Venise» en 1695.
MULLEU (Jean), médecin à Copenhague,
dans la seconde moitié du dix-septième siècle, a
fait imprimer un livre intitulé : De Tarentule,
et vimusicâs in e jus curai ione^ Hafniae, 1679,
ln-4''.
mtJLLER (Henri), docteur et professeur
de tliéologie, pasteur et surintendant à Roslock,
naqnit à Lubeck le 18 octobre 1631, et mourut
à Rostock le 17 septembre 1675. Il a publk^ un
livre intitulé : Geisiliche Seelen-Musick^ fn 50
Betrachtungen , und 400 auserlesenen Geist
undKrafi-reicheiiy alien und neuen Gesongen,
so mit schamen Melodeyeny und unier den-
selben 50 gantz neuen, gezieret sind (Mosi-
sique religieuse de l'Ame, etc.) ; Francfort, 1668,
in-12 ; ibid., 1684, in-24. Suivant Georges Serpi-
iius (Fortsetznngdcr Licdergcdanken, p. 32), il
y aurait une première édition de ce livre, donnée
à Francfort en 1659. Jean-Christoplic Oleariiis
donne des éloges au travail de Mùller {Eniwurf
einer Lieder Biblioth., p. 59), et Arnkiel
le loue ( dans la préface de ses corrections il(â
anciens livres de cliant du Holstein, pages 6 et 7)
pour les critiques, qui s^y trouvent, des*alté-
rations modernes introduites dans les chants
anciens.
MULLER (Jean-Michel), directeur de mu-
sique et organiste à Hnnau, naquit à Schmalkaide
en 1683. Il vivait encore à Hanau en 1737. Il
a publié de sa composition : 1" 12 Sonatenmit
einer concert irenden Hautbois, 2 anden\
Hautbois oder Violinen, einer Taille, Fagot
und G. B. ii2 sonates pour un hautbois concer-
tant, 2 autres hautbois ou violons, ténor (de haut-
bois), basson et basse continue, op. 1 ) , Amster-
dam, 1729, in fol.— 7.T salin und Chorulhuck
aus Klavier mit cinem richtigen Bass, etc.;
Francfort, 1729, in-4*'. Une deuxième édition de
ce reciieil a éU publiée sous ce titre : Pieu auf
gesetztes voUstœndiges Psalm und Choralbutk
(Livre de Psaumes et de Chorals nouvelle-
ment composé , dans lequel non -seulement on
trouve les 150 psaumes de David, mais aussi
les chants des deux Églises évangéliques, etc.);
Francfort-su r-le-Mein, 1735, in-4^ — 3** Variirte
Chorxle und Psalmen mit einigen kurzeti
Prxludien (Chorals et Psaumes variés avee quel-
ques préludes), f* partie, 1735, în-4'*; 2* par-
tie, renfermant des préludes, des fugues et un
concerto, 1737, in-4'''
MULLER (Jean), né à Nuremberg le 26
septembre 1692, alla faire ses études à Altdorf
en 1709, puis alla, en 1714, les achever à
Helmstadt, où il soutint une thèse qui a été im-
primée sous ce titre : De Elisieo ad musices
sonu7n prophetOf II Reg., III, v, 15; Helm-
stadt, 1715, in-4°. Millier fut ensuite diacre à Té-
glise de Saint-Sébald , à Nuremberg, et mourut
dans cette ville, le 4 août 1744.
MULLER ( Jean ), né à Dobrawicz, en Bo-
hème, au commencement du dix-huitième siècle,
y était maître d*école' vers 1750. Il avait du ta-
lent comme violoniste , et a écrit beaucoup de
messes qui sont restées en manuscrit dans les
églises de la Bohême.
MULLER (Godefroio-Ëphraïm), né en 1712,
à Wolkenstein , en Saxe, fut pasteur à Eiben-
stock, et mourut dans ce lieu le 12 mai 1752.
On a de lui un petit écrit intitulé : nistorisch"
philosophisches Sendschreibenan einer hohen
Gœnner, von Orgetn, ihrem Ursprunge und
Gebrauche in der alten und neuen Kirche
Gottes, bei Gelegenheit der Eimceihung einer
neuen Orgel (Lettre historico-philosophique à
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MULLER
253
une personne de haut rang, sur les orgues, leur
origine^ et leur usage dans les églii^es ancienne.s
et nouvelles, etc.); Dresde, 1748, in-4'' de 40
pages. Mttller traite dans cet opuscule avec éru-
dition : 1'^ du nom de Torgue ; 2* de ses di-
verse espèces ; 3° il examine si les Hébreux ont
eu des orgues; 4* quand elles ont été introduites
dans TÉglise ; 5° si on les y doit tolérer, et quelle
esi leur utilité.
MULLER (Jean-Nicolas) , greffier à Wurn-
bacli, près de Nuremberg, occupait celte
place en 1736, et en remplissait encore les Tonc-
(ions en 1758. Il a publié de sa com|M>âilion :
i*" Divertissement musical consistant en dix
suites pour le clavecin; Nuremberg, 1736,
jri- gj 2»« parties. — 2** Harmonisch Kirchen-
tiisf, etc. ( Délice harmonique religieux ), consis-
tant en 12 airs-, 12 préludes et 12 fugues faciles
pour Torgue et le clavecin ; Nuremberg, 1758.
MÎJLLER (Chrétien ) , facteur d'orgues à
Auisterdatn , vraiiemblablement Allemand de
naissance, a construit, depuis 1720 jusqu'en 1770,
cVst-à-dire pendant près de cinquante ans, les
plus beaux instruments de la Hollande , et sur-
tout le grand orgue si célèbre de Harlem. En
1770 il entreprit la construction d'un orgue dans
lVgli$;e Saint-Étienne de Nimègue, qui aurait été
le plus considérable de ses ouvrages, sMl avait
pu raclicver suivant ses plans; mais il parait
quMl mourut dans la même année ou dans la sui-
vante , car ce fut Koning qui acheva l'instrument
»ur des dimensions moins étendues. Les ouvrages
principaux de Mttller sont : 1 "^ Le grand orgue
île Harlem, achevé en 1738; cet instrument a
3 claviers à la main, dont un pour le grand
or$(ue, un clavier de récit, un pour le positif, et
un clavier de pédale. Parmi les 60 registres ré-
partis sur ces claviers , un trouve 4 jeux de 16
pieds ouverts, un bourdon de 16 sonnant le 32
fiieds, une montre de 32 pieds ouverts, 12 jeux de
8 pieds ouverts, un double trombone de 32 pieds,
une bombarde, un trombone de 16 pieds et un
contre- basson de 16. Douze soufflets fournissent
le vent à cette immenâe machine, dont le méca-
nisme, construit d'après Tanclen système, est la
partie la plus défectueuse ; mais la qualité des jeux
est excellente. On trouve la disposition de cet orgue
dans le deuxième volume des Voyages deBurney en
Allemagne et dans les Pays-Bas, et dans le livre de
HcM intitulé : Dispositien der merkwaardigsten
Kerk-Orgelen. — Une autre description de ce
^racd orgue, par Jean Radeker, organiste et ca-
rillonneur h Harlem, a été publiée séparément
tvoy, Radeker). — 2** Un 16 pieds à Tégiise
des Jacobins de Leuwarden, avec 3 claviers à la
mam, pédales et 38 jeux. — 3'' Un 8 pieds à l'é-
I giise lutliérienne de Rotterdam , en 1749. —
; 4* Un 16 pieds à Téglise réformée de Beverwyk,
j en 1757. — Un 8 pieds dans Tégiise luthérienne
d'Arnlieim.
MULLER (Théophile-Frédéric) , musicien
de la chambre et organiste de la cour du prince
d'Anhalt- Dessau , a publié à Leipsick, chez
Breitkopf, en 1762,^ six sonates pour le clavecin.
MULLER (Chrétien-Henri), organiste de la
cathédrale de Halberstadt, naquit dans celte ville
le 10 octobre 1734, et fut un des hommes les plus
remarquables de l'Allemagne dans Tart de jouer
deTorgue, vers 1770. Il a beaucoup écrit pourTÉ-
glise; on cite au nombre de ses ouvrages une
année entière d'offices religieux. Ses chœurs
étaient particulièrement estimés; mais dans les
airs, on lui reprochait une imitation servile» et
même des plagiats du style de Graun. Le seul
ouvrage de sa composition qu'il ait fait imprimer
consiste en quatre sonates à quatre mains pour
le clavecin. 11 avait cs|)éré que la publication de
cet œuvre lui procurerait quelque aisance dans sa
position peu fortunée ; mais la plupart des exem-
plaires qu'il avait expédiés lui furent renvoyés
en mauvais état, dans un moment où sa sanlé
était chancelante; le chagrin qu'il en eut empira
sa situation, et il mourut le 29 août 1782.
MULLER (Jcan-Chrétien), né à Langen-
Schiand , près de Baulzen , fit ses éludes dans
les collèges do Baiitzen, de Zittau et de Lauban :
il fut choisi pour remplir les fonctions de direc-
teur du chœur dans cette dernière ville. En 1778,
il se rendit à Leipsick, et y entra chez Breitkopf
en qualité de correcteur des épreuves de musique.
Hiller l'employa aussi comme violoniste à l'or-
chestre dj] concert, et le fit entrer à celui du
théâtre. Mûller est mort à Leipsick en 179G. Il
a public : 1^ La Joie, ode de Schiller, mise en
musique, avec accompagnement de piano ; Leip-
sick , Breitkopf, 1786. — 2° Chansons de chas-
seurs, ibid,, 1790, in-4'* — 3** Anleitung zum
Selbstunterricht auf der Harmonica (In-
struction pour apprendre seul à jouer de l'har-
monica), Leipsick, Crusius, 1788, in'4*^ de 43
pages. On y trouve le [lortrait de Franklin, et
20 morceaux pour l'harmonica.
MULLER (Ernest-Louis), dit MILLER, mu-
sicien allemand et flûtiste , vécut à Berlin vers
1760, et y publia un trio pour trois flûtes qui
eut beaucoup de succès, ainsi que plusieurs œu-
vres de duos pour le même instrument. Arrivé
en France vers 1768, il s'arrêta d'abord à Dijon,
y donna des leçons de flûte, et y eut pour élève
le chevalier de Salles, qui , ayant été envoyé en
garnison à Auxonne, l'emmena dans cette ville.
Aliiller s'y maria et eut une fille, née en 1770,
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254
MULLER
qui , derenoe danseuse de premier ordre , (ut
connue sous le nom de Af' '< Miller^ et devint
plus tard M>n« Gardel. Mûller, on Miller, comme
on l'appelait à Paris, allas^établir dans cette ville
en 1776. Il y eut une existence pénible pendant
plusieurs années, quoiquHI eût du talent, parce
que son penchant pour le vin jetait du désordre
dans ses affaires. Sa liaison intime avec son
compatriote Vogel {voyez ce nom) augmentait
encore ce défant. En 1782, sa fille entra comme
élève à Técole de la danse du théâtre de Beau-
jolais, quoique à|$ée à peine de douze ans, et s'y
fit bientôt remarquer par sa gr&ce et la légèreté
fie ses pas. Eile passa ensuite à Técole de la
danse de TOpéra, et débuta avec un brillant suc-
cès, en i7S6. Alors, la position de Millier sV
méliora. Gardel , bon musicien et violoniste dis-
tingué, ayant reconnu.sou talent, lui confia Tar»
rangement et la composition de son ballet de
' Tëlémaque , représenté à TOpéra en 1790. Le
mérite de cette composition musicale fit t)eau-
coup dMionneur à MiiHer et le releva dans IV
pinion des artistes. La musique du ballet de
Psyché, joué en 1792, acheva de classer Millier
d'une manière honorable parmi les compositeurs.
Il publia postérieurement quelques œuvres de
duos pour flûte et violon et pour deux flûtes;
mais ne voulant pas déroger, après ses succès
de l'Opéra , il les fit graver sous le pseudonyme
de Krasinskù Mûller est mort à Paris en 1798.
(Notes manuscrites de Boisjelou.)
MULLEU (GciLLAtME-CnRÉTiEN), né le 7
mars 1752, à Wasungeu, près de Meinungen,
éprouva de grands obstacles de la part de ses pa-
rents pour se livrer à l'étude de la musique;
néanmoins son goût passionné pour cet art lui fit
surmonter toutes les difficultés qu'on lui opposait
Dès sa quinzième année, il composait déjà de pe-
tits morceaux pour Téglise de son village. Son
oncle, qui l'avait retiré chez lui, pendant qu'il
achevait ses études à l'université de Gœtlingue ,
lui avait aussi interdit Tétude de toute espèce
d'instruments; ce qui n'empêchait pas qu'il fût
en état d'accompagner au clavecin la basse chif-
frée dans les concerts delà ville. 11 alla passer en-
suite deux ans à Kiel pour y suivre un cours de
théologie; le chancelier de l'université de cette
ville (Cramer) l'engagea à prendre la direction
des concerb, pendant les années 1775 et 177G.
Plus tard, il fut appelé à Brème en qualité de
directeur de musique de la cathéilrale, et de pro-
fesseur à l'école qui y était attachée. Il y fonda
vers 1782 une maison d'éducation, dans laquelle
il ni fleurir le chant en chœur. Après qua-
rante-neuf ans d'activité dans cette ville, il
mourut le G juillet 1831 , à Page de soixante-
dix-oeuf ans. Il avait imaginé mi instrument
composé comme l'harmonica à clavier, auquel
il ajouta un hautbois et un jeu de flûte, et il donna
à cette réunion de sonorités différentes le nom
à'Harmonicon. Il a donné la description de cet
instrument dans te journal allemand intitolé :
Genivsder ^«<7 (Génie du temps), Aitona, 1796,
mars, p. 277-296, sous ce titre : 1* Beschrei-
bung des Harmonicons , eines neuen musika-
lischen Jnstntmcnis, von der Erfindwig des
Herm M, W. Chr. Milliers, Outre la descrip-
tion de son instrument, il donne dans cet écrit
une histoire abrégée de Vffarmonica, que Ger-
ber a rapportée dans l'article consacré à Miiiier,
au aine Yolame de son Nouveau Lexique (les
Musiciens (p. 520-523). » 2** Versuch einer
Geschichte des Tonkunst in Bremen (Essai
sur l'histoire de la musique à Brème), dans
VMansealischenMagazin; Brème, l799,tom.l.
— 3* Versuch einer ^siheiik dcr Tonkunst m
Zusammenhange mit den iU>rigen sckœnen
Kumten nach geschichilicher Eniwickelung
(Essai d^une esthétique de la musique, etc.};
Leipsick, Breilkopf et Han-lel, 1830, 2 vol. in-8°;
ouvrage faible et su|)erficlel qui ne répond pas
à son titre. Le premier volume renferme des
détails historiques sur la musique ; le second ,
une espèce de chronologie des inventions et des
époques principales de l'art, ainsi que des notices
sur les artistes et les écrivains.
MÛLLËK ( HENRi-FRéoéRic ) , musicien au
service du duc de Bronswick, fut le père des qua-
tre frères de ce nom , si célèbres par leur ma-
nière parfaite d'exécuter les quatuors. Il mou-
rut k Brunswick dans un Age avancé, vers 1 8 1 8. On
a gravé de sa composition : 1" Variations pour le
violon, sur un thème français, op. 6; Brunswick,
Spelir. — 2^ Différentes pièces en duos pour des
instruments à vent. ^ 3^ Des sonates pour piano
et violon, op. 11 ; ibid. — Z^ Manuel du pia-
niste (collection de pièces dans tous les tons) ;
ibid. ^ 5° Des thèmes variés pour le piano ; ibi<l.
— 6" Marches idem ; ibid. — 7" Des chansons
allemandes avec accompagnement de piano, ibid.
mtJLLËfi (Wenceslas ou Wenzel), com-
positeur devenu populaire en Allemagne par ses
opérettes, naquit le 26 septembre 1767, à Tumau,
dans la Moravie. Un maître d'école d'Alstacdt lui
enseigna les éléments de la musique. A l'âge de
douze ans il avait déjà composé une messe , pre-
mier essai de son talent facile. Plus tard, Ditters-
dorf devint son ami, et lui donna des leçons de
composition. En 1783, on lui confia la direction de
la musique du thé&tre de Brùnn ; trois ans après,
il entra en la même qualité au théâtre Marinelli ,
à Vienne, et pendant vingt- deux ans il en rem-
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MULLER
25S
plit les fondions; déployant en même temps une
prodigieuse activité dans la composition des opé-
rettes, Singspiel et pantomimes, dont on {lortc
le nombre à deux cents. En 180$, Mûller suivît
à Prague sa fille (M"^^ Grunbaum) qui y était
engagée comme première cantatrice ; mais il ne
put s^accoutumer à la direction de la musique de
ce théâtre, où Ton représentait des ouvrages abso-
lument étrangers h ses babitudes. En 1813, il re-
tourna à Vienne et entra comme directeur de
musique au théâtre de Leopoldstadt. Il y passa
au.ssi vingt-deux ans, non moins actif, non
moins fécond qu'au théâtre Marinelli. Il est mort
d'une fièvre nerveuse le 3 août 1835, aux eaux
de Kurrut, en Moravie. Millier ne cherchait point*
à mettre des idées élevées et recherchées dans
SCS ouvrages : mais il saisissait fort bien l'esprit
de la scène, et ses mélociies étaientremarquahles
par leur grâce naturelle et un certain air de
franche originalité. C'est à ces qualités qu'il dut
la vogue populaire de ses airs. Parmi ses opé-
rettes, ceux qui ont eu le plus de succès sont :
l** Dos neue Sonntargsktnd ( le Nouvel Enfant
du dhnanche), en deux actes, 1794. — 2** Die
Schu'cster von Prag ( les Scrurs de Prague. —
3* Der Jahrmarkt si* Griinenwald (la Foire
de Griinenwald ), en 1797. — 4" Die zaU'
ber Trommel (le Tambour magique), 1795.
— 5" Das Sonnenfest der Braminnen (\àFéit
du Soleil des Bramines }. — 6° Le Bassoniste,
ou la Guitare enchantée , en trois actes, 1793.
— 7* Pizzighi, en deux actes , suite du BaS'
ioniste. — 8° Der Alte uberall utuI nirgend
( le Vieillard partout et mille part ). — 9° Die
Teufelmuhle ( le Moulin du diable ). Il y a plu-
sieurs éditions de ces ouvrages et de quelques
autres, en partition pour le piano, en quatuor
de violon, et en harmonie. *
MÛLLEE ( AUGUSTE- Ebeiihardt), maître
(le chapelle du duc de Saxe-Weimar, naquit le
13 décembre 1767 a Nordheim, dans le Hanovre.
Son père ayant été nommé organiste à Riuteln ,
il l'y suivit , et y reçut les premières instructions
de musique. Ses progrès dans cet art furent si
rapides , qu'à l'âge de huit ans il put di'jà se
faire entendre avec succès dans plusieurs con-
certs publics. En 1785, il fréquenta l'université
deLeipsick pour y étudier le droit; l'année sui«
vante, il alla continuer cette étude à Gœltingue.
N'ayaut pu obtenir la place d'organiste de Tuni-
versilé, qui fut donnée à un autre étudiant, il se
vit forcé de s'éloigner de cette ville, n'y ayant
pas de moyens d'existence , et de retourner chez
ses parents. Il n*y resta pas longtemps, car il en-
treprit de petits voyages pour augmenter son sa-
voir en musique. A Brunswick, il trouva l'appui
I i,
d'un parent qui lui procura les moyens d'y sc-
joumer pendant plusieurs années. En 1789, il se
rendit à Magdebourg, et y obtint la place d'or-
ganiste à l'église Saint-Ulrich. Il s'y maria avec
la fdle de l'organiste Rubert, pianiste distinguée.
Son mérite le fit choisir, en 1792, pour diriger
les concerts de la loge maçonnique et du con-
cert noble. Vers ce même temps, il lit un
voyage à Berlin, où il se lia d'amitié avec Mar
purg, Fasch, Reichardt, et plusieurs autres
hommes distingués. Son talent y fut apprécié ,
particulièrement lorsqu'il se lit entendre sur
l'orgue à l'église Sainte-Marie. Marpurg rendit
compte de* cette circonstance dans la Gazette
musicale de Berlin ( page 42 ). C'est aussi à la
même époque que parurent ses premières com-
positions à Berlin et à Offenbach. Le mérite de
ces ouvrages et les succès de l'auteur lui pro-
curèrent l'emploi d'organiste à l'église Sainl-M-
colas de Leipsick, en 1794. Là seulement ses ta-
lents parurent dans, tout leur éclat : il brilla
également sur l'orgue à son église, et comme
virtuose sur le piano et sur la flûte dans les
concerts. Hillcr, directeur de musique à l'église
Saint- Thomas , ayant demandé en 1800 qu'on
lui donnât un adjoint, à cause de son grand âge,
ce fui MuUer qu'on choisit, et la manière dont
il remplit ses nouvelles fonctions prouva qu'il
était digne de la confiance qu'on avait eue en
lui. Bientôt il joignit à son nouvel emploi celui
de directeur de musique des deux églises prin-
cipales de Leipsick. Son influence rendit la si-
tuation de la musique prospère en cette ville.
En 1807,. la princesse héréditaire de Saxe-Wei-
mar, pianiste distinguée, ayant désiré prendre
des leçons d'harmonie de Millier, il y eut des
négociations pour lui flaire abandonner ses em-
plois de Leipsick; enfin le duc régnant lui ac-
corda le titre de son maître de chapelle, et
Mùller se rendit à Weimar en 1810. Quelques
années après, sa santé commença à s'altérer, et
une hydropisie se déclara : cette maladie l'en-
leva à l'art et à ses amis le 3 décembre 18i7, â
l'âge de près de cinquante ans.
Les ouvrages d'Eber ha rd Millier sont en grand
nombre : leur liste se compose comute il suit :
I. McjsiguE DE PIANO : 1" Concerto pour clavecin
ou piano, dédié à la duchesse de Courlande et
composé par A. £. Millier, organiste à l'église
de Saint-Ulrich à Magdebourg; Berlin et Ams-
terdam , Hummel. — 1° ( bis ) Grand concerto ,
op. 21; Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. — 2' So-
nate pour piano, violon et violoncelle, op. 17;
ibid. — 3° Sonates pour piano et violon, op. 18
et 36; Berlin et Leipsick. — 4*^ Sonates pour
piano seul, op. 3, h; Ofleubach , André ; op. 7,
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25G
MULLER
licipsick, Breilkopfet Hœrlel; op. 14, Leîpsick,
Peters;op. 26, ibid. — 5" Caprices et fantiHies
pour piano, op. 4, Ofre]Ql)acli , André ; op. 29 et
31,Leipsick, Pctere ; op. 34, ibid.; op. 35, ibid. 4 « ,
— 6" Thèmes variés, op. 8, 9, 12, 15,32, 37,
et œuvre posthume; Leîpsick, Berlin, Vienne,
Hambourg. — II. Musique d^orgue : 7** Recueil
de pièces d'orgue , l'* et 2«c suites ; Leîpsick,
Breilkopf et Haerlel. — V (bis) Sooate pour
orgue à 2 claviers et pédale ; ibid. — T ( ter )
Chorals variés idem ; ibid. — 111. Musique pour
FLUTE : 8** Concertos pour la flûte, op. 6, 10,
16, 19, 20, 22, 23, 24, 27, 30, 39; Leipsick,
Breilkopf et Haertel, Peters. — 9* Fantaisie
avec orchestre, op. 41; Leipsick, Peters. —
10° Duos pour 2 Hôtes, op. 13, 19, 23 (bis),
25, ibid. — IV. Musique pour le cuant :
1 1° Cantate pour des fêtes de famille , à 4 voix
avec accompagnement d'instruments à vent,
Leipsick, Hofineister. — W Chansons à voix
seule avec accompagnement de piano ; Ham-
})ourg , Bœhme. — V. Ouvrages pour l'instruc-
tion : 13^ Introduction pour bien exécuter
les concertos de piano de Mozart , eu égard au
doigter; Leipsick, Breitkopf et Haertel, 1797, in-
foi. obi. — 14** Méthode de piano ou instruction
pour apprendre à bien jouer de cet instrument,
Jéna, 1804, in-4**. Cette méthode n'est autre
que celle de Lœhlein , dont Mîîller donnait une
nouvelle et sixième édition. La septième, publiée
à Leipsick, chez Peters, en 1819, ne porte plus
que le nom de Millier. M. Charles Czemy en a
donné une huitième édition sous ce titre :
Grosse Forte-piano-Schule von Auguste Ehef'
hardt M aller, vormands Capellmeister in
Weimar; Àchte Auflage mit vielen neuen
Jietjspielen und einem vollstxndigen An-
Uange vom Generalbass versehen von Cari
Csemy,* Leipsick, Peters, 1825, in-4** obi. Le
même éditeur a donné une petite méthode de
piano extraite de celle-là. La méthode de Mûlier
a servi de base à Kalkbrenner pour la sienne.
— 15° Pièces instructives pour le piano, à l'usage
des commençants; Leipsick, Peters ( en 3 suites ).
— 16** Méthode élémentaire pour la flûte; Leip-
sick, Peters. ~ 17* 8 tableaux pour le doigter
de la flûte, depuis une jusqu'à quatre clefs; ibid.
— 18° Sur la flûte et sur la manière d'en jouer
(article de la Gazette musicale de Leipsick,
1" année, p. 193).
MULLER ( F.-A. ) , compositeur et profes-
seur de piano à Leipsick, vers la fin du dix-
huilième siècle , naquit à Heldrungen, en Thu-
ringe. Il a publié en 1796 : 1° 3 sonates pour
piano ou harpe, avec accompagnement de deux
cors et violon ; Berlin. — 2^ 3 petites souatcs
pour harpe ou piano. — 3^ Sonate et rondo ea
caprice pour le piano; ibid., 1800. Cet artiste
est mort à Leipsick, le 3 novembre 1842, dans
un âge très-avancé.
MULLER ( CuARLEs-GuiLLAUME ) , fils de
Chrétien-Ilenrl, naquit à llaiberstadt le 12 mare
1770. Après avoir rempli pendant plusieurs an-
nées la plac^ d'organiste de la cathédrale , il
mourut dans cette ville le 8 novembre 1819. Oa
a publié de sa composition : 1* Sonate pour
piano à quatre mains, op. 12; Brunswick,
Spchr. — 2° Deux idem, op. 13; ibid. —
3° Sonates pour piano seul, op. 14, 17, I9, 21,
Brunswick et Halberstadt. ~ 4*^ Trois polo-
naises, idem, op. 18; Leipsick, Peters. —
5° Trois rondeaux; Halberstadt, Vogler. ->
6° Plusieurs tlièmes variés idem. — 7^ Quelques
pièces d'orgue.
MULLER ( Maruhne } , dont le nom de
famille était HELLMUTH , naquit à MaycDce
en 1772. Destinée au théâtre, elle parut dans les
rôles d'enfant à Itonn, en I7S0 et à Sdiwcdt,
en 1785, toutefois sa véritable carrière dramati-
que ne commença qu en 1789, lorsqu'elle débuta
à Berlin , comme première chanteuse. En 1792
elle épousa M. Miiller, fonctionnaire du gouver-
nement. Elle n'abandonna pas la seènis et
pendant près do vingt ans elle conserva à
Berlin son emploi de première chanteuse. Elle ne
possédait pas beaucoup de puissance dans la
voix , mais elle chantait avec goût et expression.
MULLER ( Jean-Eiiiianuel ) , cantor, orga-
niste et maître de l'école des tilles à ErbslebeD,
prèsd'Erfurl, naquit en 1774, au château de Vip-
pach , non loin de cette ville. Il reçut de l'in-
stituteur et du pasteur de ce lieu les premières
leçons de chant et d'orgue , et son père lui en-
seigna à jouer un peu du violon. En 178ô, on
l'envoya à Erfurt , où il fut admis dans le chœur
sous la direction de Weimar. L'organiste Kluge
lui fit continuer ses études d'orgue et de piano ,
et Kitlel lui donna des leçons d'harmonie et de
composition. En i795> il obtint la place d'orga-
niste dans une des églises d'Erfurt ; mais dans
la même année 11 fut appelé à Erbslebcn , où il
est mort d'une fièvre nerveuse, te 25 avril 1839.
Les compositions de cet artiste, au nombre de
87 œuvres , consistent en symphonies, ouver-
tures ; quintettes , quatuors et trios pour des
instruments à cordes; concertos pour alto, vio-
loncelle, flûte, clarinette, hautbois, cor et
basson; sonates i)our le piano et quelques ou-
vrages pour l'église. On connaît aussi de Jean-
Emmanuel Muller un traité élémentaire de mu>
sique pour les écoles, intitulé : Kleine Singschule
Oder Gesanglehre mit UebungsstiickeniLrSuri,
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MULLER
357
1823, et un écrit concernant les opinions de
Latlier sur 1: musique, avec un catalogue de
ses cantiques spirituels, sous ce titre : Dr,
Martin Uither's Verdienste tim die Musik
nebst einem Verzeichnisse der von demselben
Componisten geistlichen^ Erfurl, 1807, in-8^
MCLLER (Thomas), compositeur, né à
Stral(oni(z dans la Botiéme, vers 1774. Il vécut
d'abord à Vienne, où il fut employé comme vio-
loniste au théâtre Marinellî , puis se fixa en
Suisse, en qualité de maître de chapelle. On a
gravé de sa composition : 1° Six quatuors pour
2 violons, allô et basse; Vienne, Ârtaria. ^-
2^ Six duos pour 2 violons, op. 2; Offenbach ,
André. — 3*^ Trois sonates pour le piano,
op. 3; ibid. — 4° Caprice idem, op. 4,
ibid. — Trois sonates idem, op. &; ibid. —
6° Choix de chansons des meilleurs poètes, à
voix seule, avec ace. de piano, op. 6; ibid. —
7° Six duos pour flûte et hautbois, op. 8^ ibid.
— 8** Sur duos pour flûte et violon op. 9 ; ibid.
MULLER ( M ATHi as), facteur dMnstruments
à Vienne, a construit en 1801 un piano d'une
forme carrée longue, quMl appelait DiiloTmclasis
ou DUtalléloclange. A chaque extrémité de
Pins trament se trouvait un clavier ; an de ces
claviers jouait à une octave supérieure de
rautre. MûUer avait pris un brevet d'invention
pour cet instrument, dont on trouve la descrip-
tion dans la Z°^^ année de la Gazette musicale
(p. 254).
HrlÙLLER (Jean), né k Ferndorf, dans la
deuxième moitié du dix-huitième siècle, a fait
imprimer un petit traité de musique intitulé :
Kurze und leichte Anweisung zum singen der
Choralmelodien, zunxchst fur seine Schiller
geschrieben (Instniclion courte et facile pour
chanter lee mélodies chorales , écrite particuliè-
rement i»our ses élèves ). Francfort-sur-le-Mein,
1793, in-4** de 26 pages. J'ignore si un autre
petit traita, da chant, publié trente ans après
celui-là y est du même auteur. Tous deux ont les
mèmea noms et prénoms. L'ouvrage a pour
titre : Kleine Singschuleri oder Gesanglehre
mit Uelfiingsstiicken (Petite École ou Méthode
de chant y avec des exercices ), Erfurt^ Maring,
1823, in-4**.
MÎJLL»ER ( Charles ) , musicien de la cour
du duc de Brunswick- Lunebourg, dans les der-
nières années du dix-huitième siècle, né en 1767,
à HolzinindeD, dans le duché de Brunswick, s'est
fait connaître par les ouvrages suivants : Con-
certo pour piano et orchestre, dédié k la prin-
cesse de Galles, née ducliesse de Bronswick-Lu-
nebourg ; Brunswick, 1794. — 2^ Variations sur
on thème allemand pour piano ; Offenbach, An-
-BIOGB. 1MIV. DKS MUSICICKS. — T. TI.
dré, 1798. — 3* Lieder sur les paroies oe quel-
ques-uns des meilleurs poètes, avec accompa*
gnement de clavecin; Offenbach, André, 1793.
MULLER ( Cbables-Guillaume ou Wil-
BELM ) , organiste à Halberstadt , né dans cette
ville en 1769, y est mort le 8 novembre 1819.
Compositeur de quelque mérite, particulièrement
dans les sonates pour le piano, il s'est fait con-
naître par les ouvrages dont les titres suivent :
1** 'l2 Variations pour le piano sur un air de To-
pera intitulé la nouvelle Ai^adie, op. 1;
Brunswick. ~ 2° Andante varié idem; Berlin,
Hummel , 1795. -— 3° Air de la Cosa rara va-
rié, idem, op. 6; ibid.; 180o. —4** Dix varia-
tions sur un air allemand ; ibid. — 5^ Neuf varia-
tions, idem; ibid., 1802. -— 6'' Sonate. pour
piano à 4 mains, op. 12; Brunswick, Spehr. —
7^ Deux sonates, idem , op. 13; ibid. — 8o Trots
sonates pour piano seul, op. 17; Leipsick, Pe-
ters. — 9*^Trois polonaises, idem, op. 18; ibid. —
10** Trois sonates, idem, op. 19; ibid. -— 1 P Trois
sonates, idem; Halberstadt, Vogler. » 12* Trois
rondeaux, idem; ibid.
MULLER ( Jean*Heiiri ) , né le 11 mars
1780 À Koenigsberg, reçut à Paris des leçons de
Gaviniés pour le violon, et se fixa à Pétersbourg,
où il était professeur de musique et violoniste
du théâtre. On a publié de sa composition :
1<* Quatuor pour deux violons, alto et basse;
Leipsick, Breitkopf et Haertel. *~ 2*^ Douze ca-
nons pour deux violons; ibid. — 3** Ouverture
à grand orchestre ( en mi bémol ) ; Pétersbourg,
Lange. La même ouverture a été arrangée pour
piano, violon , alto et basse ; ibid. Muller a écrit
aussi à Pétersbourg un oratorio intitulé : Der
Erzen^el Michael ( l'Archange Michel ).
MULLER ( Jbam-Henri ), qui a été confondu
avec le précédent, naquit aussi à Kœnigsberg,
le 19 mars 1782, mais il n'était pas de la même
famille. Après avoir vécu quelque temps à Lie-
gnitz, comme professeur de piano, il fit un
voyage en Russie, et mourut à Pétersbourg,' le
19 mars 1826. On connaît sous son nom :
1® Préludes et exercices dans tous les tons pour
le piano; Leipsick, Breitkopf et Uœrtel. —
2** Douze canons à 3 voix sur des poésies de
Raupach ; Leipsick, Hofmelster.
MULLER (IwAN), clarinettiste célèbre,
inventeur de la clarinette à 13 clefs, est né k
Beval (Russie) de parents allemands, le 15 dé-
cembre 1781. Après avoir brillé en Allemagne,
il vint à Paris en 1809, avec riotention d'y faire
connaître sa nouvelle cUrmette et sa darinette-
alto, destinée k remplacer le Basset-hom, ins-
trument imparfait et grossier. Mûller voulait
aussi établir une fabrique de ses nouveaux ins-
17
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25S
MULLER
iruments ; mais il manquail dVgent pour la réa-
lisation de ce projet : il trouva dans M. Petit,
agent de change, qui avait été autrefois élève du
Conservatoire et y avait obtenu le premier prix
de clarinette , un Mécène généreux qui comprit
les avantages du nouvel instrument, et qui four-
nit à Millier tout ce qui était nécessaire pour l'éta-
blissement de sa fabrique. Elle ne prospéra pas.
Millier n'avait pas l'esprit d*ordre qu'il faut pour
la direction d'un semblable établissement ; d'ail-
lenrs, il trouva, dans les babitudesdes artistes et
d^ns leurs préjugés, de grands obstacles au suc-
cès de sa nouvelle clarinette. Il l'avait soumise
à l'examen d'une commission qui en fit faire l'es-
sai par Lefebvre et par ses principaux élèves;
ceux-ci ne se donnèrent pas la peine d'étudier
une chose nouvelle qui exigeait de l'exercice, et
la rejetèrent. Le rapport de la commission four-
mille d'erreurs. Mùller avait dit, en présentant
son instrument, qu'il était destiné à jouer dans
tous les tons , et qu'il dispensait de l'usage de
clarinettes différentes pour l'orchestre; on lit
dans le rapport, qu'il serait fâcheux de renoncer
aux clarinettes en ut, en si et en la, qui ont
chacune une qualité de son différente, et que
ces anciens instruments ont l'avantage de pou-
voir être tirés lorsque la chaleur les a fait
monter, taudis que la combinaison du méca-
nisme de la clarinette de Millier ne permet pas
d'employer ce moyen : comme si ce n'était pas
une monstruosité acoustique que ce tirage qui
rompt les proportions entre les diverses parties
du tube , et comme si le tirage ne devait pas
être fait à l'emboîture du bec. Du reste, pas un
mot dans ce rapport sur le perfectionnement de
la justesse et de l'égalité de sonorité dans la
clarinette de Millier, dont la supériorité sous
ces rapports est incontestable, quoiqu'il reste
encore beaucoup d'imperfections dans cet instru-
ment. La seule critique raisonnable qu'il eût été
permis de faire , est que la multiplicité des trous
et l'attirail de tant de clefs diminuent la sonorité
du tube ; mais on n'y songea pas. On regrette
de voir de beaux noms comme ceux de Méhul
et de Chérubin! placés au bas d'un semblable
rapport.
L'opinion des artistes du Conservatoire amena
la ruine de la fabrique de Mùller ; toutefois il ne
se laissa pas ébranler, et soutint la bonté de sa
clarinette, dont il jouait lui-même en artiste d'un
talent distingué. Une circonstance heureuse vint
enfin mettre au jour les avantages du nouvel
instrument : Gambaro, entré au théâtre italien
de Paris, en 1816, comme première clarinette,
l'adopta , et la manière dont il s'en servit dans
les solos fit tomber toutes les objections. Bcrr,
devenu seconde clarinette au même théâtre, puis
I première après le départ de Gambaro, l'avait
I aussi adoptée : ces deux artistes entraînèrent les
autres. Cependant ce n'est que longtemps après
, que l'usage en est devenu général, dans It»
I musiques de régiment , en Belgique et en France.
£n 1S20, Mùller s'éloigna de Pari.<:, où il n'a-
vait point d'existence assurée, et retourna en
I Russie. £n 1823, il reparut en Allemagne, et
sembla vouloir se fixer à Cassel ; puis il alla à
I Berlin, où il était en 1825. L'année suivante
; il voyagea en Suisse, puis en Angleterre, et
enfin retourna à Paris après la révolution de
, juillet 1830. Schilling a été mal informé lorsqu'il
I a dit dans son Lexique universel de musique que
, Mùller a accepté en 1826 la place de professeur
de clarinette au Conservatoire : il n'a jamais en
I d'emploi dans cette école. Lefebvre occupait en-
core cette place eu 1826 , et ce fut Berr qui lui
I succéda. Dans les dernières années de sa carrière
agitée, Mùller entra dans la chapelle du prince de
I Lippe-Schaumbourg, à Buckeboui^ , et mou-
rut dans cette situation le 4 février 1854. 11 se
I distinguait, dans le beau temps de .son talent ,
j par une bonne qualité de son , une manière élé-
gante de phraser et beaucoup de chaleur dans
Texécution. Il a publié de sa composition :
l** Symphonie concertante pour 2 clarinettes,
op. 23, Leipsick, Hofmeister. — 2° Concertos
pour clarinette, n** 1 (en ré mineur); Bonn,
Simrock ; n** 2 (en mi bémol ) Paris, Jouve; n** 3
(en si bémol ) , Offenbach , André ; n* 4 ( en /a
mineur ), Paris, Dufaut et Dubois; n^ 5 (en mi
bémol), ibid.; n** 6 (en sol mineur), ibid. —
3*^ Divertissement pour clarinette et orchestre,
ibid. — 4° Grand solo, idem, ibid. — ô* Duos
pour clarinette et piano ; Amsterdam, op. 13,
Hanovre, Bachmann ; autre idem sur des airs dn
Barbier de Séville de Rossioi; Brunswick, Spehr.
— 6^ Quatuors pour clarinette , violon, alto et
basse, n"* 1 (en si bémol), OlTenbach, André;
n* 2 (en mi mineur), ibid.; n° 3, Paris, Gam-
baro. — 7^ Plusieurs fantaisies et airs Taries
pour clarinette et piano. — '8** Méthode pour
la nouvelle clarinette à 13 clefs, et pour la
clarinette alto. Paris, Gambaro. 11 y a plusieurs
éditions allemandes de cette méthode.
MULLER (Élise), fille du docteur Guil-
laume-Chrétien , est née à Brème en 1782. Élève
de son père, elle s'est fait remarquer par son
talent d'exécution sur le piano, particulièrement
dans les œuvres de Beethoven. On a gravé de sa
composition : f* Chant de remerciment d'Arndt,
à quatre voix avec accompagnement de piano;
Bonn, Simrock.— 2" eCiiants à voix seule, avec
accompagnement de piano; Leipsick, Hofmeidter.
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MULLER
259
MULLER (FfiéDÉHic), aé le 10 décembre
1786 à Oriamûnda , petite \ille du duclié de
SaKe-Aitenbourg, commença dès son enfance
l'étude de la musique sous la direction de son
fpère, musicien de la ville. Il n'était âgé que de
seize ans lorsqu'il fut attaché à la chapelle du
prince de Schwartzbourg-Rudoistadt , où il reçut
des leçons de composition de H. Chr. Koch.
Ayant appris de son père à jouer de plusieurs
instruments , il fut d'abord employé dans la cha-
pelle du prince comme violoncelliste, puis
comme clarinettiste, et enfin comme chef de
pupitre au second violon , avec le titre de mu«
^cien de la cour ; cependant la clarinette resta
toujours son instrument de prédilection. £n 1816
le prince lui contia le soin de former une nou-
velle musique militaire ; l*intelligence qu'il mon-
tra dans Torganisation de ce corps lui en fit
donner la direction , ainsi que celle de Pbar-
monie de la cogr, avec le titre de musicien de
chambre. En 1831, il succéda à Eberwein dans
la direction de la chapelle; mais il n*eut -dé-
finitivement le titre do maître de chapelle
qu^en 1835. On connaît de la composition de cet
artiste : 1^ Symphonie concertante pour clari-
nette et cor, Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. ~
2" Deuxième idem, op. 31, ibid. — 3** Danses
pour Torcheslre, 4 recueils ; Rudolstadt, Millier.
— 4** Pièces d'harmonie, liv. 1 et 2, Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. — S'* Musique militaire,
Leipsick, Whistiing. — 6^ Concertos pour la
clarinette, op. 10 (en mi bémol) et op. il (en si
bémol); Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. — 7^ Con-
ceriinos idem, op 20 et 27, ibid. — 8^ Romance
vari(^e pour clarinette etorchestre, op. 9, ibid. —
9 Pot-ponrri idem, op. 21, ibid.— 10" Thème va-
rié avec quatuor, ibid. -^11° Études pour clari-
nette, liv. 1 et 2, op. 33, ibid. — 12* Thème
varié pour basson et orchestre, op. 29, Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. — 13" Six pièces pour
4 cors, ibid. — 14" Six trios pour trois cors,
Mayeuce , Schott. — 15** Divertissement pour
piano et clarinette , op. 32, Rudolstadt, Millier.
Miiller vivait encore à Rudolstadt en 1860.
MULLER ( WiLHELM ou Guillaume-Adol-
phe), canior de Téglise delà ville, à Borna,
près de Leipsick , et professeur de l'école des
garçons, est né à bresde en 1793. 'il s*est fait
connaître avantageusement par les ouvrages
suivants : 1* MusikaliscJies Blumenkœrbchen
( Petite corbeille de fleurs musicales ) , recueil
de pièces faciles pour le piano , 2 petits vo-
lumes divisés en deux parties; Mcissen, Gced-
sciie. — 2"* Musikalisches Blumenàrans (Cou-
ronne de fleurs musicales ) , recueil de pièces
faciles pour le piano , ibid. — 3"^ MusikalUches
Fruchtkœrb (Corbeille de fruits musicaux),
idem, ibid. — 4** Erste Lehmiei&ter im Klavier
oder Fortepianospiel ( l'Instituteur primaire du
piano) , pièces faciles à 3, 4 et 2 mains , à IV
sage des commençants , ibid. — 5° Der Lekr-
meister im Orgelspiel beim œffeniUchen Got'
tesdienste ( Le maître dans Tart de jouer de
l'orgue pour l'office divin ), op. 22, ibid. *-
6*^ Six chorals arrangés avec préludes et
conclusions pour Toi^ue, ibid. — 7® Fan-
taisie et (ugue pour Torgue , op. ô7, Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. — S** Conclusions pour
l'orgue, op. 86. Quediinbourg , Basse. — 9** Con-
clusions à 4 mains pour l'orgue, ibid. — 10*" 25
Mélodies chorales avec la liasse chiffrée , arran-
gées avec trois harmonies différentes pour cha-
cune. Meissen, Gœdsche. — 11° Die Orgely ihre
Einrichiufig und Beschaffenheit, soiuohl als
das zweekmxssige Spiel derselben. Ein unen-
behrlichen Handbuch fur Canior en , OrgatUs-
(en, SchuUehreTf Seminaristen und ails
hreunde des Orgelspiels (l'orgue, sa disposi-
tion, sa qualité, ainsi que la manière de le bien
jouer), Meissen, Gcedsche,in-8% 1822; 2° édi-
tion, ibid., 1823, 88 pages m-8°; 3** idem., ibid.
in-8'' de 108 pages.
MULLER ( CnARLES-FRÉnéaic ) , maître de
chapelle et compositeur de Tempereur du Brésil,
fixé à Berlin, est né à Nimëgue ( Pays-Bas ), le
17 novembre 1794. Dans sa jeunesse il fut pia-
niste distingué. En 1813, époque du soulève-
,ment de toute l'Allemagne contre la France ^ il
entra dans un corps de volontaires et ne rentra
dans la vie civile qu'en 1817. S'étant fracturé
le bras gauche dans une chute qu'il fit en
1824, il dut renoncer au piano comme exécu-
tant et se livrer exclusivement à renseignement
et à la composition. Son titre honorifique de
compositeur de la cour du Brésil lui fut donné
en 1836, à l'occasion d'un ouvrage qu'il avait
dédié à l'Empereur. Les compositions de Charles-
Frédéric Mùller pour le piano sont au nombre
d'environ 70 œuvres ; elles consistent en rondos,
divertissements et variations. On connaît aussi de
lui une ouverture triomphale à grand orchestre,
œuvre 107; des marches pour musique militaire,
des marches triomphales pour musique de cava-
lerie, œuvre 101, des suites de musique d'har-
monie pour l&s instruments à vent , œuvre 106;
un chant national pour un chœur avec accom-
pagnement de deux orchestres, l'un de mu-
sique d'infanterie, l'autre de cavalerie aux der-
niers couplets, op. 110; des pièces caractéris-
tiques intitulées Victoire de Navarin, Prtse
d'Alger, grande ouverture pour deux orches-
tres , etc. On a aussi de cet artiste un petit on-
17.
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260
MULLER
vrage assez piquant concernant les discussions
survenues entre Spontini et Rellstab : cet écrit
asimplennent pour titre : Spontini und JRellsiab,
Leipsick, 1833, in -8°. Charles-Frédéric Mûller a
été collaborateur de A. F. B. Kollmann dans la
rédaction de récrit sur le système d'enseigne*
ment de Logier, intitulé ; Ueber Logier's Musik-
vnterricMs - System ; Munich , Falter ( sans
date ) , in-8''.
MÛLLER (Théodore-âhédée), fils d'Au-
guste Eberhard MUIIer, maître de chapelle du
duc de Saxe-Weimar, est né à Leipsick, le
20 mai 1798. Son père dirigea lui-même son édu-
cation musicale. Après avoir servi comme volon-
taire dans la guerre d'ind(^pendance de TAlle-
magne^ en 1814 et 1815, il fut nommé violoniste
à la chapelle de Weimar, et eut le bonheur
d'inspirer de Pintérét à la duchesse héréditaire,
qui lui fournit les moyens de continuer ses études
sous la direction de Spohr. Il fut nommé ensuite
premier violon solo de la chapelle du grand-duc.
Au nombre des ouvrages qu'il a publiés, on re-
marque : i^ Ouverture à grand orchestre, op. 2;
Leipsick, Hofmeister. ~ 2^ Plusieurs œuvres de
duos pour deux violons. Cet artiste est mort
dans les premiers jours d'avril 184C.
MULLER ( CHRériEN-TiiéopHiLE } , est né le
6 février 1800, à Nieder-Oderwitz^ près deZit-
tau,où son père était tisserand. Le goût de
celui-ci pour la musique était si vif, qu'il apprit
seul à jouer du violoncelle lorsque son fils était
déj^ dans sa sixième année. Excité par cet
exemple, l'enfant, dont les dispositions naturelles
étaient excellentes pour la musique , fit de ra-
pides progrès dans cet art. Après en avoir appris
les éléments comme enfant de chœur, il reçut
des leçons de violon, de clarinette et de llûie.
Sa première occupation consista à suivre son père
le dimanche dans les cabarets, pour y jouer des
contredanses. Une société de paysans s'élant
formée pour exécuter des Symphonies de Sla-
mitz, de Gyrowetz, et d'autres auteurs du se-
cond ordre, MQIier apprit aussi à jouer du bas-
son , du cor et du trombone alto. Bientôt, sans
aucune notioD d'harmonie, il se mit à écrire de
petits morceaux. Mais il était obligé de mêler à
ses éludes de musique les occupations du mé-
tier de tisserand. 11 désirait depuis longtemps
aller, comme quelques-uns de ses camarades,
faire quelques études an gymnase de Zittau;
mais ses parents étaient trop pauvres pour
satisfaire à son désir. Dans ces circonstances , le
musicien de la ville lui proposa d'entrer chez
lui pour faire son apprentissage; il accepta ses
offres , pour se soustraire aux ennuis du métier
paternel. Six aimées furent employées par
lui à apprendre tous les instruments, et la bi-
bliothèque de son mattre lui fournit des moyen»
d'instruction dans la théorie. Il s'essaya dans
tous les genres de composition , et acquit une
certaine habitude de l'art d'écrire. I^e temps de
son engagement fini, il se rendit à Leipsick; n'y
ayant point trouvé d'emploi, il visita plusieurs
villes de la Saxe , et enfin arriva à Gœttingue, oir
il fut bien accueilli par Spohr, qui lui donna une
lettre de recommandation pour Ch. M. de We-
ber. Ce musicien célèbre s'intéressa à lui , et
parut satisfait de ses essais de composition ; mais
toutes les places étaient remplies au théâtre de
Dresde , en sorte que Millier fut encore obligé de
se mettre pendant deux ans aux gages du rousi*
cien de la ville. Après ce temps, on lui oITrit
une place dans le chœur de Leipsick; il l'accepta
avec empressement. Peu de temps après, il ob-
tint son admission comme violoniste au théâtre et
au grand concert : dès ce moment son vœu le plu»
cher fut accompli , car il lui fut permis de ne
plus'jouer de danses , et il put se livrer à l'art en
artiste. Il occupa cette position jusqu'en 1838,
et fut alors appelé à Alten bourg, en qualité de di-
recteur de musique. En 1829, la société d'Ëuterpe
l'avait choisi pour son directeur : il se montra^
digne de cet honneur en la plaçant dans^ la si-
tuation la plus florissante. Le nombre de ses
œuvres s'élève à près de quatre-vingts : il
s'est essayé dans tous les genres, et a même écrit
un opéra intitulé RûbezafU, qui fut' représenté
à Altenbourg le 24 mars 1840. Je u'ai étendu cette
notice d'un musicien qui ne figure point au nom-
bre des célébrités, que parce qu'il m'a semblé que
c'est un noble et beau spectacle que celui d'un-
homme qui , parti de si bas , et dont toute la
jeunesse s'écoula dans une situation mercenaire,
ne désespéra pas de lui-même, s'éleva progres-
sivement au lien de se dégrader, et prit enfin
par son talent une position honorable.
Millier a publié beaucoup de compositions,.
parmi lesquelles on remarque : 1 ^ Symphonie à
grand orchestre, op. 6; Leipsick, Breitkopf et
HœrteL — 2° Ouverture pour musique militaire^
op. 4; ibid. — 3"* Grande symphonie, op. 12;
Leipsick, Hofmeister. — 4^ 3 quatuors pour*
2 violons, aitu et basse, op. 3; Leipsidc, Breit*
kopf et Haertel I » b*" Concertino pour clari-
nette, op. 7; Leipsick, Pétera. — 6® Ode de
KIopstock pour 4 voix d'hommes , orchestre et
orgue, op. 10; Leipsick, Schubert. — 7** Douze
chants allemands (intitulés Les Quatre Saisons)
pour soprano, alto, ténor et basse, en partition;
leipsick, Frise. Mûller virait encore à Alten-
bourg en 1850.
MÎJLtER (Théodore •Achille), né le*
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MULLER
261
C mai 1801, h Vertus (département de la Marne),
a établi à Paris une fabrique d^orgucs expressives,
Vl'après le système de Grenié, auquel il a fait quel-
ques modifications , dont on trouve l'analyse et
la représentation figurée dans le tfouveau mor
nuel complet du facteur d'orgues, par M. Ha-
mei (tome î\\, p. 468 et pi. 43, fig. 971
et 972 ). M. Mûller a mis à Texposition univer-
selle de Londres, en 1851» un petit orgue appelé
x>rgue de voyage, et qui justifiait son titre,
car il pouvait être renfermé dans une malle dont
la longueur était d-un mètre 13 centimètres , la
hauteur, 30 centimètres , la largeur^ 37 centimè-
tres , et le poids 50 kilogrammes. Cet orgue est
construit de manière que le clavier se pousse
par une coulisse dans la caisse de Tjnstrument;
les pieds se replient dans le fond ; le mécanisme
de la soulHerie se loge dans le couvercle de la
malle, et celle-ci n*a que l'aspect d^une malle or-
dinaire; mais lorsque Tinstniment est tiré de son
«•tui et déployé, son aspect est celui d'un harmo-
nium ordinaire, et sa sonorité a une puissance
qu*on ne croirait pas pouvoir sortir d^un si petit
«space.
MULLER (Jean), célèbre physiologiste,
Tiô à Coblence le 14 juillet 1801, était fils d*un
cordonnier, et allait être placé en apprentissage
(liez un sellier, lorsque son heureuse organisa-
tien fixa Tattention de Jean SchuUze, directeur
lie l'école secondaire de sa ville natale, qui le fit
entrer dans cette institution en 1810, et eut oc-
casion de lui rendre d^importants services en
plusieurs circonstances. Après avoir terminé ses
humanités , Millier s'était livré à Télude de la
théologie, pour être prêtre ; puis il changea de
résolution et s^atlacha à Tétude des sciences
niturelles. En 1819, il se rendit à Donn et y
suivit les cours de médecine de Puniversité.
Reçu docteur en 1822, il alla passer ensuite une
année à Berlin, et y fréquenta le cours de philo-
sophie de Hegel. De retour à Bonn en 1824, il y
ouvrit un cours d'anatomie et de physiologie qui
eut du retentissement dans toute rAllemagnc.
Nommé professeur extraordinaire de l'université
en 1826, il en fut professeur ordinaire en 1830,
et chargé d^enseigner rencyclopédie des sciences
luédicales. Appelé à l'université de Berlin
en 1832, comme professeur d^anatomie , après
la mort de Rudolphi , il vit arriver de toutes
parts les élèves pour Tentendre. Les événements
|)olitjques de 1848 |)ortèrcnt atteinte à sa cons-
titution impressionnable; sa santé s'altéra, et le
mal s'aggrava après qu'il eut failli périr, en 1855, à
bord d'un bateau à vapeur qui coula à fond
«lans la mer Baltique. On le trouva mort dans sa
chambre, le 28 avril 1858. au matin. Au oremier
rang de ses ouvrages se place son Manuel de
! physiologie ( Lehrbuch der Physiologie ) , dont la
I quatrième (édition perfectionnée a paru à Berlin,
1 en 1844, 2 volumes gr. in-8% et dont M. Jourdan
a donné une traduction française ( Paris, BaiU
lière, 1845, 2 vol. gr. in-s*'). La troisième sec-
tion du quatrième livre de cet important ouvrage
renferme le traité le plus complet et le plus satis-
faisant qu'on ait éciit jusqu'à ce jour concernant
la voix humaine et la parole. Le premier cha-
pitre, très-substantiel , contient une exposition
des divers modes de production du son par
l'organe vocal. La théorie de la voix est exposée
avec de grands développements dans le deuxième
chapitre. L'auteur y examine les découvertes de
tous les anatomistes et physiciens sur les fonc-
tions des diverses parties de l'appareil vocal. Le
troisième chapitre traite de la parole el de toutes
ses modifications. La deuxième section du cin-
quième livre est consacrée au sens de Vouïe.
Cette matière y est traitée avec autant de pro-
fondeur que de nouveauté dans la forme. Millier
avait déjà publié un traité spécial de la voix
sous le titre : Untersuchungen ueber die men-
schlicke Stimme ( Recherches sur la voix hu-
maine), à Berlin, en 1839, in-8% et deux ans
après il avait donné un supplément de cet ou-
vrage intitulé : Ueber die compensation der
physischen Krxfie am menschlichen Stimm-
Organ, mit Bemerkungen ueber die Stimme
der Sœngthiere, Vœgclund Amphibie (Sur
la compensation des forces physiques dans l'or-
gane vocal de l'homme, avec des remarques sur
la voix des animaux chanteurs , oiseaux et mam-
mifères ); BerUn, 1839, in-8^ Muller expose dans
cet ouvrage ses nombreuses observations sur
les modifications de rintonalion des divers
genres de voix , en raison des tensions détermi-
nées des cordes vocales, sous rinfiuence des
pressions de l'air exercées dans le tube laryn-
gien. Ce sont ces effets produits par des forces
contre* balancées que Millier appelle compensa"
tion. Cette matière est absolument neuve et
peut contribuer au perfectionnement des mé-
thodes de chant. M. Jourdan a donné la traduc-
tion française de ce dernier écrit dans le Mar-
nuel de physiologie , comme supplément à la
tliéorie de la voix contenue dans cet ouvrage.
MtJLLER (Adolpue), dont le nom de fa-
mille véritable est SCHMID, est né le 7 octobre
1802, à Toina , en Hongrie. Fort jeune encore
il perdit ses parents et fut recueilli par une
tante qui le destinait au théâtre. Rieger, orga-
niste de l'église Saint-Jacques, à Brunn, lui
donna les premières leçons de musique; à huit
ans il joua un concerto de piano dans la salle de
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262
MULLER
la Redoute, en cette Tille. Plus tard il débuta dans
l'opéra, et chanta avec succès à Prague, Lem-
berg , Drunn , et depuis 1823 , à Vienne. Sans
aYoir appris les éléments de l'harmonie, il avait
fait quelques essais de composition ; mais arrivé
dans la capitale de rAutriche, il y prit des leçons
de Joseph Blumentlial, puis écrivit uue cantate
pour Panniversaire de la naissance de Tempereiir.
Le bon accueil qpi fut fait à cet ouvrage Pen-
couragea, et dans Vannée suivante il donna au
théâtre de Joseplistadt son premier petit opéra
intitulé : Wer andem eine Grube grxht,
fsellt selbst hinein (Celui qui tend un piège à
autrui y est pris lui-même). Cette pièce fut suivie
en 1826 de l'opéra-comique Die schwarze Frau
(la Dame noire), sorte de parodie de la Dame
blanche^ qui eut un succès populaire. Dans la
même année il fut engagé comme chanteur au
théâtre de la Porte de Carinthie , et composa
pour cette scène l'opérette intitulé le Premier
Rendez-vous. La réussite complète de cet ou-
vrage décida Mûller à cesser de paraître en pu-
blic comme acteur. En 1828, l'administration du
théâtre An der Wien le choisit comme direc-
teur de musique , et le chargea de la composi-
tion d'un grand nombre de petits opéras , de
Singspiels ou vaudevilles, et de parodies. Parmi
celles-ci on remarque Le Barbier de Sievering
(parodie dn Barbier de Sëville); Othellert ( le
Petit Otello), et Robert der Teuxel (Robert le
diantre). Le nombre des pièces pour lesquelles il
a écrit de la musique pendant cinq années s^é-
lève à plus de soixante. On regrette qu^avec
de roriginalité dans les idées, cet artiste , tou-
jours pressé par le besoin, ait écrit la plupart
de ses ouvrages avec négligence et précipitation^
Aux compositions précédemment citées, il faut
ajouter beaucoup de morceaux pour le piano et
de chansons allemandes ; l'éditeur Antoine Dia-
belli a publié environ 140 de ces productions.
Avant 1835, Mûller avait écrit aussi une messe et
cinq offertoires. En 1836, il a été fait directeur
de musique au théâtre de Kœnigstadt à Beriiii ;
il occupait encore cette place en 1850.
MULLER (G.-F.), organiste à Ërfurt, élève
de Jean-Gottlob Schneider, organiste de la cour
de Dresde, s*est fait connaître par quelques
pièces d'orgue, et par un livre intitulé : Musika-
Usche Anecdoten und Miscellen ( Anecdotes
musicales et mélanges). Erfurt^ 1636^ 1 vol. in- 12
de 379 pages.
MfJLLER (Donat), directeur de musique à
Pégiise Saint-Ulrich, d'Augsbourg, né à Bibourg,
près de cette ville; le 17 janvier 1804 , s'est fait
connaître par environ cent œuvres de sa com-
position, la plupart pour l'église. Ses principaux
ouvrages sont : 1** Trois Lieder beim Grabe
Jesu (Trois chants sur la tombe de Jésus), à 3
voix, 2 violons, 2 clarinettes, 2 cors, basse et
orgue, op. 14; Augsbourg, Lotter. — 2" Deux
litanies à 3 et 4 voix , orgue, et 2 clarinettes,
2 cors et trombone ad libitum , 2* édition ; ibid.
— 3** Messe (en r^ à 3 ou 4 voix, 2 violons et
orgue, avec instruments à vent ad libitum;\bhl
— 4" Requiem à 3 voix, 2 violons et orgue
obligés, 2 cors €ui libitum^ ibid. — 5"* Vêpres
allemandes à 2 ou 3 voix et orgue, ibid. —
6** Vesperx brèves choris ruralibus accomo-
datx a canto , aUo et basso , 2 viol. 2 comi-
bus vel clar. tymp. et organo, ibid. — 7** Quel-
ques recueils de variations pour le piano. —
8** Litanies de la Vierge, à 2 ou 3 voix, avec
2 Tiolons, orgue obligé, et instruments à veot
ad libitum, op. 12; ibid. — 9** Dixit et Ma-
gni/icat k 4 voix, orchestre et orgue, op. 22;
Augsliourg, Gombart. — 10^ Pange Ungm
pour voix de basse et orgue; op. 23; ibid. —
11"* 0 Deus amor meus, graduel à 4 voix, vio-
lon solo, 2 violons, alto, basse, orgue obi., et
instruments à vent, op. 34 ; Munich, Falter. —
12^ Tantum ergo à 3 ou 4 voix, orchestre et
orgue, op. 37; Augsbourg, Kranzfelder. —
13^ Messe à 3 ou 4 voix, orcliestre et orgue,
op. 39 ; ibid. -* U"* Pange lingua à 4 voix et
orgue, op. 56; Augsbourg, Gombart.
Un autre musicien du même nom {Mûller D.)
a été chargé de la rédaction du Postillon, journal
de musique qui se publiait à Leipsick en 1841.
MÛLLER (Joseph), docteur et directeur do
gymnase à Glatz, précédemment directeur du
gymnase à Conitz, dans la Prusse occidentale ,
est auteur d'un livre qui a pour titre : leitfaden
beim Gesangunterricht fur Schuler der Gym-
nasien entwurfen (Guide pour l'étude du chant
à l'usage des gymnases), Berlin^ Uirscbwald,
1825, in- 4" de 75 pages.
MÛLLER (les frères) ont acquis dans
toute l'Europe une célébrité méritée par Tensem-
ble admirable et le fini de leur exécution, dans le
quatuor dinstrumcnts à cordes. L'atné(CHÀRLESr
Frédéric) est né à Brunswick , le 11 novembre
1797. A r&ge de quatorze ans il alla à Berlin,
où sa mère lui enseigna les éléments de la mu-
sique; ensuite il reçut des leçons de violon de
Mœser.Ses éludes persévérantes en tirent on des
violonistes les plus distingués de l'Ailemagne.TaÉo-
DORB-HEr<Ri-GusTAVE,son frère, né le 3décembre
1800, était aussi bon violoniste, et jouait de
l'alto avec une rare perfection. Le troisième
frôre (AcccsTE-TnÉonoRE) , né le 27 août 1803,
se fait remarquer par le beau son qn'il tire do
violoncelle, et sa manière expressive de phraser»
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MULLER — MULLINGER-HIGGINS
263
Enfin le plus jeane, nommé François Ferdinand-
Gborces, né à Brunswick^ le 29 juillet 1809,
jouait le second violon dans le quatuor qui se com-
posait des quatre frères. Tous avaient du mérite
comme instrumentistes et comme compositeurs;
mais c^est surtout par leur réunion quMIs ont
acquis une grande valeur. L'habitude de jouer
ensemble, l'unité de sentiment qui les animait,
l'étnde qu'ils avaient faite des moindres détails
pour arriver à l'effet le plus parfait et Ic'plus ho-
mogène, les a conduits souvent à la réalisation du
beau idéal. Peut-être se seraient-ils contentés de
jouir eux-mêmes du bonheur d'une telle produc-
tion d'art , si une circonstance imprévue ne les
eût en quelque sorte lancés dans le monde. Le
duc Charles de Brunswick exerçait alors son
despotisme sur ses sujets : il rendit une ordon-
nance qui défendait aux musiciens de sa cha-
pelle de se faire entendre dans les concerts on
dans quelque société que ce fût. Les frères
Muller, alors attachés à son service, résolurent
de donner leur démission, et de se préparer par
des études à voyager, pour se faire entendre dans
les quatuors. Leur démission fut acceptée le
10 octobre 1830; mais après la révolution qui
mit fin au règne du duc Charles, le nouveau gou-
vernement traita avec eux pour leur rentrée dans
ta chapelle, et leur accorda un congé pour voyager.
Ils se rendirent d'abord à Hambourg, où ils cau-
sèrent une vive sensation; puis ils allèrent à
Berlin en 1832. D'abord ils eurent peu d'audi-
teurs, parce que les amateurs s'étaient persuadé
que les soirées de quatuors de Mœser étaient
les meilleures qu'on pût entendre; mais bientôt
le bruit de leur eiLcellente exécution se répandit,
et dans leurs dernières séances le public encom-
brait la salle, les corridors et l'escalier. Leurs
séjours dans les principales Tilles de l'Europe
furent de véritables triomphes. A Paris même,
ils eurent un succès éclatant en 1837, et Ton
avoua que si rien n'égalait la poétique inspira-
tion et la variété de style du talent de Baillot
dans le quatuor, il y avait dans l'ensemble des
frères MûHer un charme qu'on n'avait trouvé
jusque-là dans aucune réunion d'artistes. Quatre
fils de Charles-Frédéric ( Bernard , né le 24 fé-
vrier 1825, à Bruns Wick, Charles, né le 14 avrfl
1829, Hugo , né le 21 septembre 1832, et Wil*
lietra, né le l«r juin 1833) , ont succédé à leur
père et à leurs oncles, pour Texécation des qua-
tuors, et s'y sont déjà Aiit remarquer par leur
bel ensemble. Deux des frères de Cliarles-Fré<
déric sont morts à Brunswick, Georges le 22
mai 1855, et Gustave le l^r septembre de la
même année.
Gustave Mûller a fait graver quelques compo-
, sitions pour le violon, entre autres : 1" Première
polonaise pour violon principal avec quatuor,
op. 4; Brunswick, Spehr. — 2° Pot-pourri bril-
lant sur des motifs du Colporteur^ pour violon
et orchestre, op. 8; Brunswick, Meyer. —
3° Variations sur une romance allemande , idem ,
op. 9.; Halle, Helmuth. On a aussi plusieurs
morceaux de Georges, particulièrement : l** Pot-
pourri pour piano et violon sur des thèmes de
Jessonda, op. 3; Brunswick, Spehr. — 2** Polo-
naise pour piano, op. 2 ; Brunswick, Herrtg. —
, y* Deuxième pot-pourri pour piano et violon ,
tiré du Vampire deMarschner, op. 6 ; Brunswick,
Meyer. — 4** Chansons allemandes avec ace. de
piano. Hanovre , Bachmann. Georges Millier a
fait aussi représenter au théâtre de Brunswick,
en 1844, l'opéra intitulé : Pino di Porto. EnOn,
Auguste-Théodore Mûller a publié des polonaises
pour piano à quatre mains, à Bonn , chez Sim-
rock, et une ouverture à grand orchestre, op. 2,
à Leipsick, chez Hofmeister.
MÎJLLËR (Charles-Rodolphe), professeur
de mathématiques à l'université de Marbourg, est
auteur d'un livre intitulé ; Anleitung zutn Ge-
neralbass und Anwendung desselben auf da&
Clavierspielen (Instruction sur la basse conti-
nue, et sur son application au jeu du clavecin),
Marbourg, 1834, in-8^ de 4 feuilles.
MULLER (Robert) , recteur et professeur
au séminaire des instituteurs à Fribourg, dans le
grand-duché de Hesse, est auteur d'un ouvrage
intitulé: Anleitung z%im Gesangunterrichte fur
Lehrer am Volkschulen. Nebst einer Samm-
lung von Zwei, Drey und Vierstimmigen £ic-
dem und choraelen fur Kirche und Schule ,
und einer Anhang von Gesangen fur drei und
vier Mannerstimmen in Noten und Ziffer-
schrift (Introduction à la connaissance du chant
pour les professeurs dans les écoles du peuple,
suivies d'un recueil de chants et de cliorals
pour l'église et l'école à 2, 3 et 4 voix, et d'un
supplément de chants pour trois et quatre voix
d'hommes, en notes et en chiffres); Darmstadt ,
L. Lœbst, 1836 et 1837, in-4'' obi.
MULLINGER-HIGGINS ( William), an-
cien professeur de philosophie naturelle à l'hôpi-
tal de Guy, à Londres, membre honoraire des
institutions dlslington, de Campden-Town, Staî*
nés, etc., a publié plusieurs ouvrages de physique
et de philosophie expérimentale, au nombre des-
quels on remarque celui qui a pour titre : Phi-
losophy of Sound and History of Musk (Phi-
losophie du son et Histoire de la musique) ; Lon-
dres, 1838, ln'8*' de 256 pages. Ce livre est un
bon résumé de la science de l'acoustique, et
présente un tableau exact de la situation de cette
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264
MULLINGER-HIGGIWS — MUNSTER
science à Tëpoque oii il parut. On y IrouTe par-
ticulièrement des renseignements concernant les
travaux des physiciens anglais relatirs à cette
science , depuis le commencement du dix-neu-
vième siècle.
MULLNER (Joséphine), harpiste distinguée,
née à Vienne en 1769, fit admirer son talent
en 1798, dans ses voyages à Dresde, h Leipsick
et à Weimar. Elle donna plus tard des leçons
de harpe à l'iropératrice d*Autriclic. On a gravé
de sa composition 14 chansons allemandes avec
accompagnement de piano.
HUNGHHAUSEN (le baron DE), cham-
bellan du prince Henri de Prusse, vivait à Rlieins*
bergen 1793. On le citait alors comme virtuose
sur le piano et sur Tharmonica. On a gravé de
sa composition : 1® Trois symphonies pour l'or-
chestre, op. 1. — 2"* Deux sonates à 4 mains
l>our le piano, op. 2 ; Paris, César. — 3° Sonate
idem, op. 3; ibid. - 4° Dix chansons allemandes
avec accompagnement de piano , op. 4 ; Berlin,
Humroel. — 5° Deux symphonies dédiés au roi
de Prusse, op. 5; ibid. ; et4]uelques autres pro-
ductions.
MUNGKE (Georces-Guillavme) , né à Ha-
novre, vers 1780, a été professeur de physique
aux universités de Marbourg et de Giessen, puis
en dernier lieu à Heidelberg. Dans le dictionnaire
de physique de Gebler, dont il adonné une nou-
velle édition avec Gmelin , Horner, Littrow et
PfafT (Leipsick, 1826, 10 vol. in-S**), il a traité
du son (Schall) , des phénomènes de sa produc-
tion, et de Tétat de la science en ce qui le con-
cerne. Cet important travail occupe plus de 300
pages (p. 178-505 } dans le huitième volume du
dictionnaire.
MU32D (Henri), facteur d'orgues à Prague ,
dans la seconde moitié du dix-septième siècle , y
a construit, pour Téglise Notre-Dame de la vieille
ville, un orgue de 28 jeux, en 1071.
MUNDY (Jean), musicien anglais, sous le
règne d'Elisabeth , fut d^ahord organiste do col-
lège d'Eton , puis de la chapelle de Windsor.
En 1586, il fut fait bachelier en musique à Tu-
niversilé d'Oxford , et quarante ans après, il y
reçut le doctorat. Il mourut à Windsor en 1630,
et y fut inhumé dans la chapelle de Saint- Georges.
Mundy eut la réputation d'un bon organiste , et
quelques-unes de ses pièces, conservées dans le
Virginal- Book de la reine Elisabeth, prouvent
qu'il avait en effet du talent. Quelques madri-
gaux de sa composition ont été insérés parMorley
dans le recueil intitulé Les Triomphes d*Oriane.
Il a publié un recueil de chants et de psaumes à
trois, quatre et cinq voix, sous ce titre i.Songs
and Psalms^ composed into ihree, four and
I five paris, for the use and delight ofall such
as either love or leame mnsicke, Londres, 1 594.
MUNDY (William), fils du précédent, n'est
connu que par quelques compositions. On trouve
plusieurs de ses antiennes dans la collection de
Barnard.
MUNERAT (Jean LE), musicien delà cha-
pelle royale du collège de France, et théologien
scolastique de Tuniversité de Paris, vers U fin
du quinzième siècle, est auteur d'un livre qui a
pour litre : De Bioderatione et Concordid,
Grammalicd et Musicd, Paris, 1490.
MUNK (H.), savant suédois qui vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle, a sou-
tenu en 1693, à l'université d'Ado, une thèse quMI
a fait imprimer sous ce titre : Dlsserlatio de usiu
organorum in templis, Abo, 1673, in-4^
MUNNIUS (Jean ) , compositeur allemand,
au commencement du dix-septième siècle, a pu-
blié : Lib, 1 cantionum sacraruvi 4, 5, 6 et
8 vocum, Strasbourg, Ittll.
MUXSTER (Joseph-Joachim-BenoIt), ju-
risconsulte, notaire et directeur de musique à
Reichenball, en Bavière, dans la première moitié
du dix-huitième siècle, s'est fait connaître comme
compositeur et comme écrivain didactique par
les ouvrages suivants : Vesperx longiores
fesiivx B. M. nec non brevissimx toto anno
4 toc. cum 2 viol, partlm concertanlibus et
diiplici basso generali, op. 1 ; Augsbourg, 1732.^
— 2"* Caniicum canticorumy seu 8 Litanix
cum 9 Antiphonis 4 voc. duobus violinis con"
ccrlat. , 2 clarinis cum tympano vel duobus
cornibus venaioriis et duplici basso generali,
op. 2, Augsbourg, 1735. —3^ Vesperx pro toto
anno non minus longx, solemnes tamen fere
omnes 4 voc, et 6 instrum,, op. 4. — 4« Con-
certaliones brèves ac faciles^ solemnes tamen
omnes quarum ultimx dux pastoritix »ie-
thodo nova^ singulari et comico-ecclesiastica
elaboratx a 2 violinis, 2 corn. obi. cum tym*
pan. et duplici basso, op. 5; Augsbourg, 1744.
^ 5** VII Litanix 4 voc. et 5 insirum., op. 6,
ibid., 1751. — e** Soixante airs allemands agréa-
bles pour les fêtes communes à voix seule,
2 violons, 2 cors , 2 trompettes , violoncelle et
orgue ( ce sont des motets allemands ). —
T* Musices instructio in brevissxmo regulari
compendio radicaliter data, c'est-à-dire
chemin le plus court et le plus sûr, ou instruc-
tion véritable pour apprendre le noble art du
chant, d'après les règles et les principes (en al-
lemand). Halle, en Souabe, 1732, in4^ La
deuxième édition de cet ouvrage a été publiée
à Augsboui*g, en 1741, 23 pages in-4°. La qua-
trième édition a paru chez Lotter, à Augsbourg,
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MUNSTER — MURIS
265
€n (751, iii'4^ obi. de 32 pages. La cinquième,
édition, formant 4 feuilles in-4^ a été imprimée
dans la même ville en 1766. J^en connais une
neuTlème édition qui est d'AugsiMqrg, 1781 ,
in-4*. — 8" SceUa Jaceb ascendendo et des-
cendendo, ou Méthode courte et instruction
complète pour apprendre par principes le noble
art du ptain-chant (en allemand ) ; Augsbourg ,
1743, in •4*'. 11 y a nne deaxième édition de ce
livre, Augsbourg, 1756, 5 feuilles in^*".
MÛNTZBËRGER (Joseph) , violoncelliste
d'origine allemande, est né à Bruxelles en 1769.
Son père ( Wenceslas Miïntzberger) était attaché
à la mosîque du prince Charles, gouverneur des
Pays-Bas. A Tâge de six ans , il joua un con-
certo de violoncelle sur un grand alto devant ce
prince, qui, lui trouvant des dispositions, lui
donna pour maître Yan Maldère, violoniste de
sa chapelle , élève de Tartini. Après la mort de
ce maître , Mûntzberger reçut de son père des
leçons pour plusieurs instruments; mais celui
qu'il choisit de préférence fut le violoncelle. A
quatorze ans il se rendit à Paris, et sans autre
secours que la méthode de Tillière , il parvint,
par ses étades, à exécuter les choses les pins
difticiles de ce temps. En 1790, il entra à For-
chestre da thé&tre lyrique et comique, boulevard
Saint-Martin; et peu de temps après il passa
à rOpéra-coroique du théâtre Favart, dont il de-
vint la première basse solo, après la retraite de
Cardon. Après quarante ans de service, il se
retira en 1830, avec une pension. Il fut aussi
violoncelliste de la chapelle de Napoléon,
puis , après la restauration, il entra dans celle
du roi. Mûntzberger s'est fait entendre avec
succès dans plusieurs concerts, particulière-
ment dans ceux de la rue de Cléry, qui eurent
de la vogue au commencement de ce siècle. Il
a publié beaucoup de compositions pour son
indtrument : ses principaux ouvrages sont :
10 Symphonie concertante pour violon et vio-
loncelle ; Paris, Sieber. — 7!* Concertos |K>ur vio-
loncelle, n® 1, Paris, Naderman; n® 2, op. 34,
Paris, Leduc; n® 3, Paris, Frey; n* 4, Paris,
Sieber ; n* 5, ibid. — 3* Thème varié avec or-
chestre, Paris, Carli. — 4® Trios pour violon-
celle, violon et basse, op. 1 et 2 ; Paris, Pleyel.
— &** Environ vingt œuvres de fantaisies et d*airs
variés, avec accompagnement de quatuor; Paris,
chez les principaux éditeurs. — 6* Duos pour
2 violoncelles, op. 5, 6, 10, 1 1, 32, 36, 39, 41, 43,
«t livre H , ibid. — T* Duos pour alto et vio-
loncelle, op. 7 ; Paris, Leduc. •» 8^ Sonates pour
violoocelle, liv. I, 2, op. A, B : op. 35, 40, Pa-
ris, Leduc, Naderman et Sieber. — e"* Études
et caprices, Ut. 1, 2, 3, ibid. - 10* Airs variés,
4 livres; ibid. — 11° Nouvelle méthode pour le
violoncelle ; Paris, Sieber. Mûntzberger est mort
à Paris, au mois de janvier 1844.
MURAT (Antoine), Arménien de nais-
sance, était attaché, comme second interprète,
à la légation suédoise de Constantinople en 1780.
Il écrivit, pendant son séjour dans cette ville, un
livre intitulé : Essai sur la mélodie orientale,
ou explication du système des modes et des
mesures de la musique turque. Cet ouvrage,
resté en manuscrit, parait s^ètre égaré. On en
trouve une analyse dans le Musik-Kunst Ma-
gasiny de Reichardt, p. 57.
MURINO (iEciDiis de). Voyez Égide de
MURINO.
MURIS (Je\n DE), dont le nom français
était peut-être DE MURS, ou DE MEURS, est
le plus célèbre des écrivains du quatorzième
siècle sur la musique. Les opmions ont été par-
tagées sur le pays qui Ta vu naître : suivant
Ge&ner (Blblioth, univers,), eiT^nner {Biblioth,
BritannicO'Hihem.y p. &37), il serait Anglais
de naissance ; ils sont suivis dans cette opinion
par Hawkins, qui Tappuie de ces deux vers
tirés d^un ancien manuscrit existant en Angle-
terre :
John de MurU, varlis floruitque flgoris,
AngUa cantorum omen gignit plurimorum.
Bonteropi (Istoria musica, p. 199) l'appeile Pe-
rugino (de Pérouse), peut-être par une faute
d'impression, au lieu de Parigino; Jean de
Beldemandis, commentateur de Jean de Mûris,
dit qu^il était de Paris (Johannes de Mûris Fa--
risiens»); d'autres. enfin, au nombre desquels est
M. Weiss , auteur de la notice insérée dans la
Biographie universelle de Michaud, lui donnent
seulement la qualité de Français et ajoutent
qu'on le croit communément originaire de Nor-
mandie. Un manuscrit du quinzième siècle, qui se
trouvait autrefois à la bibliothèque de Saint-Biaise,
dans la forêt Noire, et qui contient des fragments
sur diverses parties de la musique, extraits d*un
ouvrage de Jean de Mûris, a pour souscription :
Eopplicit tractatusde musicasecundum magis-
irum Johannem de Mûris de Francia, Amen, Il
parait qu'il régnait déjà de Tincertitude sur ce point
dans les premières années du quinzième siècle, car
un manuscrit de la bibliothèque de Padoue, daté de
1404, dont le P. Martini possédait une copie, est
intitulé : Mag, Joh» de Mûris de Normandia
alias Parisiensis praticamensurabilis cantus,
cum expositio Prodoscimi de Beldemandis,
En réalité, ce théoricien célèbre était né en Nor-
mandie; on en a la preuve : 1° dans un Traité
des fractions dont le manuscrit, daté de 132 1 ,
se trouve à Oxford , dans le fonds de Digby de
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266
MURIS
la Bibliothèque Bodiéienne, sous le n"* 190, fol.
72. Ce traité a pour inscription : Traciatus ca-
nanum minutiarum philosophicarum et vul-
ffarium, quem compomU mag. Johannes de
Mûris, Normannus, À. hgccxu. Dans le pro-
logue de ce traité, l'auteur dit que c*est dans la
môme année qu'il a écrit sur Tart de la musique
chantée et écrite ou figurée , tant mesurée que
plaine , et sur tontes les manières possibles de
faire le contrepoint ou déchant, non-seulement
par notes réelles , mais avec toutes les notes de
passage et d'ornement : voici ses paroles : Eo-
dem anno notitia artis musicx proferendœ
et figurendœ tant mensurabilis quam plame,
quantum ad omnem modum possibilem dis-
cantandi , non solum per intégra, sed usque
ad minutissimas fractiones..» nohis claruit ;
— 2** Dans une lettre qn*il a écrite au pape Clé-
ment YI (dont le pontificat a commencé en 1342
et a lini dix ans et quelques jours après), et
qui se trouve parmi les manuscrits de la Biblio-
thèque impériale de Paris (cod. 7443). On y voit
que dans sa jeunesse il avait été lié d'amitié avec
ce chef de l'Église, qui avait été d'abord moine à
la Chaise-Dieu , en Normandie, puis archevêque
de Rouen.
Le rédacteur du catalogue des manuscrits de
la Bibliothèque royale de Paris donne à Jean tie
Mûris la qualité de chanoine de Paris, probable-
ment d'après l'autorité de Mersenne, qui l'ap-
pelle Canonicwjcf Decanui ecclesix Parisiensis
(Harmonie, lib. I, prop. XXV, page 8); je
n'ai trouvé nulle part la preuve qu'il l'ait été ,
mais bien qu'il fut docteur et professeur de Sor-
bonne dans cette ville. Ce fait est démontré
i*par6onTraitédela musique spéculative, dont
Tabbé Gerbert a publié le contenu (Scriptor.
ecclcsiast. de Musica, t. III, pag. 256-283),
d'après des manuscrits des bibliothèques de Paris,
de Vienne et de Berne, et qui est terminé par ces
mots : Explicit Musica speculativasecundum
fioetium, per magistrum Johannem de Mûris
ebreviata» Parisiis in Sorbona anno Domini
1323; 2** par les Canones de eclipsibus, du
même auteur, dont le manuscrit se trouve à Ox-
ford, dans le fonds de Digby de la Bibliothèque
Bodiéienne, sous le n° 97. On y voit en note :
Hos canones disposuit Johannes de Mûris
Parisiis in A, MCCCXXXIX in domo scola-
rium de Sorbona.
L'année de la naissance et celle de la mort de
Jean de Mûris sont inconnues. Quelques an-
ciens auteurs, tels que Jumilbac (La Science et
la pratique du plain-chant, p. 120} et Brossard
(Diction, de musique, 3<°« édition, p. 80), se
bornent k dire qu'il vécut vers 1330; Choron et
Fayole (Diction, histor. des Musiciens) disfn
qu'on croit qu'il a vécu depuis 1300 jusqu'en
1370; mais la date 1321, que j'ai rapportée pré-
cédemment comme celle d'un de ses ouvrages,
indique qu'il a dû naître avant Tannée 1300. On
ne trouve d'ailleurs de témoignages positifs de
son existence que jusqu'en 1345, date de la com-
position de ses Pronostics sur la conjonction de
Saturne et de Jupiter, dont il y a des manuscrits
dans la Bibliothèque impériale de Paris et à
Oxford. Je ne sais sur quel fondement Weiss a
dit (Biograph. univers. ) qu'on sait que Jean de
Mûris vivait encore en 1358 ; je n*ai point Iroavé
de document qui donnftt du poids à cette con-
jecture.
A l'époque où l'histoire de la musique était peu
connue , on a considéré Jean de Mûris comme
l'inventeur des signes de la musique mesurée.
Le premier qui parait avoir répandu cette errrar
est Nicolas Vincentino, qui, dans son Àntica
musica ridotta alla modema prattica (p. 9)
dit expressément que les huit figures de notes
en usage de son temps (1555) ont été inventées
par le très-grand philosophe Jean de Mûris.
Il a été suivi par Zarlino, Berardi , par Gassendi
(Manuductio ad theoriam musicx, cap. 3) ,
par Jumilbac (la Science et la pratique d,t
plain-chant, 3'"* part., cap. IV), par Brossard,
et beaucoup d'autres. Mersenne fut le premier
qui émit un doute sur ce fait, dans une lettre à
Doni , longtemps inconnue, et que j'ai publiée
dans le 12"" volume de la Revue musicale
(pag. 249 et suiv.). « Quant à Jean de Mûris
« (dit-il) que nous avons dans la Bibliothèque du
« Roi, in magno f , je faict grand double s*îl
« a- inventé les notes, attendu qu'il n'en dit rien
« dans tout son libvre; et on ne doit pa<« inan-
« quer à avertir le lecteur quand on invente
« quelque chose de nouveau. » J.-J. Rousseau
dit aussi (art. Musique), en parlant de l'opinion
qui attribue l'invention des figures de la musique
mesurée à Jean de Mûris : « Ce sentiment, bien
« que très-commun, me paraît mal fondé, à en
K juger par son traité de musique intitulé :
«c Spéculum musicx, que j*ai eu le courage de
« lire presque entier, pour y constater l'inven-
« tion que l'on attribue à cet auteur. » Il est
bien singulier que ces deux écrivains ayant eu
sous les yeux le grand traité de musique de
Jean de Mûris, n'aient en que des doutes à ce
sujet, et n'y aient pas remarqué quil dit d'une
manière expresse que Gui d'Arezzo inventa de
nouvelles notes et figures pour le plain-chaut,
ajoutant que beaucoup d'autres auteurs, parmi
lesquels il cite Àristote (voy, ce nom) e(
Francon le Teutonique , ont traité amplement
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MURIS
267
de la musique mesurée. Il y a deux passages fort
clairs sur ce sujet dans le Spéculum miisioCy
l'un au chapilie G'"® du premier livre, l'autre
dans le prologue du septième livre ; voici le
premier : In muska autejn practica plana
floruit Guida monachuê,qui novas adinve-
nit notas et figuras et monocordo et tonis
muUo scripsit. De mensurabili autem musica
multi tracta verunl, inter quos/lorcre videtur
quidam qui Aristoteles in titulo lihri sui no-
nUnatur et Francho Teutonicus (cap. Qj De
musiees inventoribus, fol. 4 verso)..
Le traité intitulé Spéculum musicx est le
plus considérable des ouvrages de Jean de
Mûris. Je n'en connais que deux manuscrits
qui sont à la Bibliothèque impériale de Paris.
Le premier (n° 7027 in-fol.) est un magnifi-
que volume de plus de 600 pages sur vélin,
d'une écriture fort belle du commencement du
quinzième siècle. L'autre (n*^ 7207 A) sur papier,
d'une mauvaise écriture chargée d'abréviations,
n'est pas complet. L'ouvrage est divisé en sept
livres ; le premier traite de la musique en gé-
néral, de l'invention de ses diverses parties, et
de sa division, en 76 chapitres ; le second , des
intervalles, en 123 chapitres; le troisième, des
proportions et des rapports numériques des
intervalles, en 56 chapitres ; le quatrième , des
consonnances et des dissonances, en 51 chapi-
tres ; le cinquième, des tétracordes de la mu-
sique des anciens, de la division du monocorde
et de la doctrine de Boèce , en 52 chapitres ; le
sixième, des modes, de la tonalité antique, du
système des hexacordes et des muances , en 113
chapitres ; le dernier, de la musique figurée, du
(léchant , et du système de la musique mesurée.
L'ouvrage est terminé par une comparaison de
la musique antique et de la moderne (du quator-
zième siècle). Ce livre est composé de 45 clia-
pitres.
En examinant avec attention cette immense
encyclopédie de la science musicale au moyen
âge, et y retrouvant dans toutes ses parties la
doctrine exposée dans les autres écrits relatifs
à la musique qui portent Je nom de Jean de
Mûris, je m'étais persuadé que ceux-ci n'en étaient
que des parties détachées; mais un plus mûr
examen m'a fait penser qu'il est plutôt une der-
nière édition, si je puis m'ex primer ainsi, de
tous ces ouvrages corrigés et réunis, II s'y troave
trop de savoir pour qu'on puisse le considérer
comme le produit de la jeunesse de l'auteur.
Pour bien connaître les opinions de Jean de Mûris,
parvenu à la maturité de son savoir en musique,
c'est là qu'il faut puiser. On a lieu de s'étonner
que l'abbé Gerbert n'ait pas été informé de
l'existence de cet important traité, et que ses
correspondants ne lui en aient pas fourni une
copie pour sa collection des écrivains du moyen
Age sur la musique, au lieu de l'abrégé mêlé de
prose et de vers techniques qu'il a publié dans
le troisième volume de cette eollection sous le
titre de Summa musiae magistri Joannis de
Mûris, d'après deux manuscrits de l'abbaye de
Saint-Biaise et de la Bibliothèque royale de Paris.
Celui-ci se trouve aussi dans un manuscrit de
la Bibliothèque de ^université de Gand. Je ne le
crois pas l'ouvrage de Jean de Mûris lui-même,
mais une sorte de précis (summum) de sa doc-
trine, fait par quelque écrivain postérieur. Il
n'en est pas de même du Traité en deux livres
De Musica pratica, dont il y a des manuscrits
dans les bibliothèques de Vienne, du Vatican,
de Paris, et au Musée Britannique ; du Traité de
musique spéculative, dont il y a un manuscrit
(n^ 7369, in-4'') à la Bibliothèque impériale de Pa-
ris, dans celle de Vienne, et que l'abbé Gerbert a
publié d'après un manuscrit de Berne; enfin du
petitTraitéde la musique mesurée qui commence
par ces mots : Quidlibet in arte practica men-
surabilis cantus, dont il y a plusieurs manu-
scrits dans la bibliothèque du Vatican, et dont je
possède une bonne copie ancienne, ainsi que du
Traité du contrepoint intitulé De Discantu, et
quelquefois Ars discanius , dont je possède un
manuscrit complet, et qui n'est qu'en abrégé
dans la plupart des bibliothèques. Ces ouvrages
sont originaux, et leur composition paraît avoir
précédé celle du Spéculum musicœ. Le Traité
de la musique pratique a été composé en 1321.
Gerbert n'en a publié qu'un extrait d'une autre
main (pag. 292 — 301 ). Le Traité de la musique
spéculative est de l'année 1323. Il esta la Biblio-
thèque impériale de Paris tel que l'a écrit Jean
de Mûris. -Cet ouvrage est un abrégé fort bien
fait du grand Traité de musique de Boèce. Con-
rad, surnommé Noricus, parce qu'il était né
dans la Styrie, et qui était maître es arts de l'A-
cadémie de Leipsick , au commencement du
seizième siècle, a refait cet ouvrage, et l'a rangé
dans un autre ordre. Gerbert a publié son travail
(De Script, ccclesiast. musicœ, t. II f, p. 256-283)
C'est probablement le même ouvrage dont il y
a une ancienne édition intitulée : Epytoma | Jo-
hanrùs \ de Mûris | in musicam lioecii, in quo |
omnes conclusionncs musice \est inter septem
artes libérales \ primaria. mira celeritate
math\ ematico more demonslrnntur ; in-4* go-
thique de 42 pages suivies du correctorium et de
la marque de l'imprimeur en 2 pages. Au dernier
feuillet on lit : Explicit musica ma^jistri Johan-
nis de Mûris nup. per magistrum Ambrosium
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2GS
MURIS — MURSCHHAUSER
Lâcher de Merspurgk (1) mathematicum dili-
genter revisa. Ordtnariolectaatq, impressa in
studio novo frankfordiano Anno salutis 1608.
LeTrailé du Gonlrepointou du chant sur le li?red«
Jean de Mûris est ce qu^ona Tait de plus complet
et déplus satisfaisant jusqa^à l'époque où il vécut.
A l'égard de beaucoup d'autres ouvrages qu'on
trouve en manuscrit sous le nom de Jean de
Mûris , ils ne lui appartiennent qu'en ce qu'ils
sont extraits de ses livres. Tels sont : 1** Joan-
fUs de Mûris TraciatusdeMusica, inepitomen
contractus, qu'on trouve à la Bibliotlièque im-
périale de Paris (n** 7369 in-i**, sous la date de
1471). — TIÀberproportionummusicaliumi
auihore Magistro Joanne de Mûris, oUm ca-
iiorUco parisiensiy de la même bibliothèque
(n" 7295, in-fol.). Olim canonico parisiensi ne
se trouve pas au titre du manuscrit. Ces mots
ont été ajoutés par le rédacteur du Catalogue. —
3* De numeris qui musicœ retinent consonan-
tiaSf secundum Ptolemxum deParisiis (sic),
publié par Gerbert. — 4* De Proporiionibus
( idem ). — 6* Quœsdones super partes musicœ
(Idem) ; et plusieurs autres qui se trouvent dans
les principales bibliollièques d'Angleterre, d'Al-
lemagne et d'Italie.
Jean de Mûris était un savant homme , qui a
écrit sur beaucoup d'autres sujets que la musi-
que; on a de lui : 1** Àrithmeticacommunis, ex
Boethii arllhmetica excerpta, publié en 1515,
à Vienne, en Autriche, par les soins de Georges
Tamstetter. » 2" Le canon des tables Alphon-
sines , |>armi les manuscrits de la bibliothèque
Bodléiennc i Oxford. — 3" Ârithmdicx spé-
culative libri duo;Mayence, 1538, in-8*. —
4** Quadripariitum nwnerorum {Bib\. imp. de
Paris, no» 7190, 7191). — 5« Epistola de nume-
rorum fractionibus (ibid., n** 7190); c'est le
même ouvrage qui existe à Oxford sous le titre :
Tractatus canonum minutiarum philosophi-
carum et vulgarium; — 6" Tractatus de men-
jurandi ratione (Biblioth. imp. de Paris,
n" 7380, imy—r Prognosticatio super
conjwnctione SalunU, Jovis et Martis ( ibid.^
7378. A); — 8^ Epistola ad Clemeniem VI
De generali passagio ultra mare ( ibid 7443).
MURR ( CuKisTOi'UE-TuÉoniiLE D£), sa-
vant écrivain, né à Nuremberg en 1733, lit ses
éludes dans sa ville natale et à l'université d'Alt-
dorf, et visita ensuite Strasbourg, Amsterdam,
Leyde et Utrecht, TAutriche, l'Italie et l'Angle-
(1) AmbruUc Ucber, n« i Menebourff.en Saxe, étalL
professeur de roatliématlques A TuDlvcrsité de Francfort-
Rur-rOdcr, réccmuicnt iostituée. Il étabUt une imprime-
rie dana celte ville.
terre, dans le dessein de faire des reclierches
dans les bibliothèques, et de lier des relations
avec les savants les plus distingués de ces con-
trées. Revenu dans sa patrie, il obtint la place
de directeur des douanes, qu'il conserva long-
temps. Il est mort, presque octogénaire, le
S avril 1811, après avoir été nommé associé des
académies de Gœttingue, de Beriin, de Cassd,
de Strasbourg, de Munich et de Tlnstitut de
France. Parmi les nombreuses productions de
ce savant, on en distingue plusieurs relatives
à la musique; la première a pour titre : Kotitia
duorum codicum Guidonis Aretini , etc.; Nu-
remberg, 1801, in-4" avec 2 planches; la se-
conde : De papgris seu voluminibus grxcis
Herculanensibus ; Strasbourg, 1804, in-S" de
60 pages et 2 planches. Ce petit volume contient
le texte grec d'un fragment du traité de Pliilo-
dème sur la musique, trouvé dans les ruines
d'Herculanum. Le troisième écrit de De Marr
est intitulé : Philodem von der Mmik, ein
Auszug aus deisen ^iertem Bûche (Extrait
du quatrième H vre dePhilodème sur la musique),
Berlin, 1806, in-4« de 64 pages et 2 planches.
C'est une traduction allemande, avec commen-
taires, du fragment publié dans le n<» précédent.
De Murr a aussi donné le Projet d*un cata-
logue de tous les musiciens connus de V Eu-
rope, dans le deuxième volume de son Journal
pour l'histoire des arts et de la littérature
(Nuremberg, 1775-89, 17 Tol.in-8'), p. 2-28.
Enfin, parmi les nombreux ouvrages de ce labo-
rieux écrivain , on compte im Essai sur VhiS'
ioire de la musique à Nuremberg (Versoch
einer Geschichte der Musik in Niirnberg ); Nu-
remberg, 1805, in-4**.
MURSCHHAUSER ( François - Xavier-
Antoine), directeur de musique du couvent
collégial de Notre-Dame à Munich , né à Zabern,
en Alsace, vers 1670, apprit le contrepoint sons
la direction de Jean-Gaspard de Keri; il obtint
ensuite les fonctions de cantor et enfin celles de
directeur de musique. Il mourut à Munich en
1733, et non en 1737, comme le dit Gerber. On
oonnatt de lui les ouvrages dont les litres sui-
vent : 1» Octitonum novum organum , ou pré-
ludes et fugues pour Torgue sur les huit tons
du plain-chant avec treize variations ; Augsbourg,
1696, gravé. — y Vespertinum latriœ et hyper-
dulix cultum 4 vocum concertantium, 2 viol
oblig. et 4 voc. rip, Ulra, 1700, imprimé. —
3<» Prototypi longo-brevis organici fl partes;
Nuremberg, sans date, préludes et fugues
courtes pour l'orgue. - 4* Fundamentalische
Anleitung sowohl zur Figurai aU choral
Musik (Guide fondamental pour la musiqae
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MURSCHHAUSER — MUSET
269
figurée et chorale ) ; Mimicli, 1707, ia-fol. obi.,
gravé. — 5° Operis organici Iripartitœ, Part. I,
Munich, 1712; Part. II, Ib., 17L4. — 6" i4co-
demia MusicO'poeUca b/partUa , ou École su-
périeure de la Gompositloo (ea allemand).
1*^ partie, où il est traité des intervalles, des
coosonnances et des dissonances, des tons et
des modes, tant du plain-chant que de ia mu-
sique ûgurée ; Nuremberg, 1721, in-foi. A la fin
du titre fort long de cet ouvrage, on trouve
ces mots : Um dem vorlrefflichen Uerrn Mat-
thesons ein mehreres Licht zu g^en ( Pour
donner plus de lumières à Texcellent M. Mat-
theson). Il n'en fallut pas davantage pour al-
lumer la bile de celui-ci; avec sa rudesse ordi-
naire il répondit à Miirsclihauser, dans sa Cri/ica
Musica , et intitula sa réponse : Die melopoetiS'
che licht'Scheere f etc. (Mouchettes melopoéti*
ques, à Tusagc du cliat barbouilleur de l'école dite
haute école de composition de Notre-Dame à
Munich , etc. ) Les nombreuses fautes d'impres-
sion du livre de Murschhauser prêtaient des
armes à Mattlieson; il s'en servit sans pitié,
quoiqu'il sût très-bien qu'elles ne devaient pas
être imputées à Fauteur. Le pauvre Miirsch*
hauser fut si accablé de la réponse de son ad-
versaire, qu'il ne publia pas la seconde partie
de son livre. — 7® Psaumes des vêpres dans les
8 tons de Tégllse à 4 voix concertantes, 2 vio-
lons et basse continue; Augsbourg, 1728. In-4*'.
MUSA RUSTEM BEN SEUAR» an-
teur persan d'un traité de musique écrit dans
Tannée 858 (1438 de l'ère chrétienne }. Le
titre de son ouvrage répond à celui-ci : Le pro»
dige des cycles dans le désir des mystères.
Un beau manuscrit de ce traité est h la biblio-
thèque impériale de Vienne.
MUS^US ( Jeàn-Antoike ), musicien da-
nois, vivait à Copenhague, dans la seconde
moitié du dix- huitième siècle. On a de loi un
recueil pour le clavecin intitnié : Diverlimenio
inusico per il cembalo solo , etc. Copenhague,
1765, in-fol. On y trouve des sonates, des sona-
tines, et d'autres petites pièces. Haas la pré-
iace de cet ouvrage , Fauteur traite des effets de
la musique sur l'ftme.
MUSCOV (Jean), pasteur primaire et ins-
pecteur des écoles et églises de Lauban , né
le 2 juin 1035, a Gross-Grœbe, dans la haute
Lusace, fui d'abord diacre à Kittlefz, puis à
la paroisse de Lauban» en 1668, et enfin,
en 1675 à Lauban, oii il mourut le 17 octobre
de la même année. On a de lui un ouvrage in-
titulé : deslrafter Missbrauch der Kirchen-
musik und Kirchhœfe, aus Goites Wort sur
Wamung und Besserung vorgestelt ( Abus de
. la musiqne religieuse et des cimetières puni par
la parole de Dieu, servant d'avertissement et de
correction ) ; Lanban, 1094, in-S** de 110 pages.
MUSET (CouN), célèbre ménestrel, na-
quit au commencement du treizième siècle. Il
était à la fois poète, musicien et jouait bien du
violon ou plutôt de la viole. Les manuscrits de
la Bibliotliique impériale, cotés G5 et 66 ( fonds
de Cangé), nous ont conservé trois chansons
notées de sa composition. L'une d'elles, qui
commence par ces vers :
■ sire quens j*al vlélë
« Derant vos ea Toslre ostel. ■
I nous apprend qu'il parcourait les châteaux pour
y chanter et jouer du violon, afin d'obtenir un
salaire. On y voit aussi quMl était marié, et
qu'il avait une fille. La vie errante qu'il menait
ne prouve pas au reste que sa condition fût mi-
sérable, car il dit , dans la même clianson, qu'il
avait une servante pour sa femme, un valet
pour soigner son cheval , et que sa fille tuait les
chapons à son arrivée, pour fêter son retour. On
croit que Tliibaut IV, comte de Champagne et
roi de Navarre , le prit à son service et le fixa
près de lui. On a répété souvent que Finstru-
ment dont jouait Colin Muset était la vielle;
mais Roquefort a proj^vé que ce mot, dans le
langage des douzième et treizième siècles, si-
gnifie le violon ou plutôt la viole (voy. son
livre mtitulc : De la poésie française dans
les XJi^ et xm* siècles, p. 107 et 108).
D'ailleurs ces vers d'une chanson de Muset ne
laissent aucun doute à cet égard :
« J*alay a 11 el praelet r
« O tôt la vielle et l'archet
« Si U al chanté le Mut et. ■
( J^allai à elle dans la prairie et lui chan*
iai ma chanson avec la vielle et V archet ).
L'archet n'a jamais servi à jouer de la vielle.
Cet instrument s'appelait Rote dans le moyen
âge. On ne sait ce que Laborde a voulu dire
quand il a écrit {Essai sur la musique, t. II,
p. 207 ) que l'esprit de Colin Muset l'éleva au
grade d'académicien de Troyes et de Provins !
Où a-t-il vu qu'il y eût en France des académies
an treizième siècle.' Il a voulu parler, sans doute,
des espèces de concours que le roi de Navarre
avait établis dans ces deux villes pour les chan-
sons. On a commis à l'égard de ce musicien
deux autres erreurs qu'il est bon de relever ici
la première consiste à lui attribuer une part
considérable dans l'érection du portail de l'église
Saint-Julien des Ménétriers, rue Samt-Marlin, à
Paris; or, cette confrérie, aux frais de laquelle
l'église fut bAUe, ne fut instituée qu'en 1328, et
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270
MUSET — MUTHEL
même ne fut constituée qoe trois ans après.
Voici ce qu'en dit le P* Dubreuii ( Antiquités
de Paris, p. 571 ) : « En 1331, il se fit une as-
« semblée de jongleurs et de ménétiiers , les-
« quels, d'un commun accord , consentirent tous
« à rérection d^une confrérie sous les noms de
« Saint-Julien et Saint-Gçnest , et en passèrent
« lettres qui furent scellées au ChAtelet, le
« 23 novembre du dit an. » Ck>lin Muset n'a
donc pu concourir à ce qui concernait cette
confrérie , puisqu'il était mort depuis longtemps
en 1331. La seconde erreur relative à ce ménes-
trel est celle-ci : Il y avait au portail de Saint-
Julien deux figures debout, l'une de saint Ju-
lien, l'antre de saint Genest. Celle-ci tenait un
violon ou Rebee. Plusieurs auteurs l'ont prise
pour l'efîRgie de Colin Muset. Mais un monu-
ment, dont parle aussi le P. Dubreuii, prouve
invinciblement que la figure n'était autre que
saint Genest : ce monument est le sceau de la
confrérie où l'on voyait , comme au portail ,
saint Julien et saint Genest, avec cette légende :
C'est le sceau de saint Julien et de saint Ge-
nest, lequel a été vérifié au Châtelet et à la
cour de VOfficial,
MUSSINl ( Nioulàs ) , musicien italien ,
chanteur médiocre et compositeur, était, avec sa
femme, attaché au théâtre de Londres en 1792.
L'hiver suivant, il chanta avec succès à Ha-
novre , dans les concerts. En 1793, il fut ap-
plaudi à Cassel comme violoniste et comme
guitariste, puis il chanta avec sa femme à Ham-
bourg l'opéra intitulé La Cameriera astuta.
En 1794> il arriva à Berlin et y fut engagé au
Théâtre royal ; mais il n'y réussit pas. Quatre
ans après, il reçut sa démission , mais la reine
Qière le prît à son service en qualité de com-
positeur de sa chambre. Il parait qu'il occupait
encore cette position en 1803. On connaît de
sa composition i \'^ La Guerra aperla , opéra
bouffe , rep'résenté à Potsdam et à Cbarlotten-
bourg en 17y6. — 2° Les Caprices du poète,
opérette représentée à Berlin en 1803. —
3<* Six duos pour 2 violons, op. 1, liv. 1 et 2,
OOenbach, 1794. — 4* Six ariettes avec accom-
pagnement de piano ou guitare; Hambourg, 1796.
— 5* Canzonette ital. e francese per il so-
prano e piano; ibid. — 6" Sonates pour deux
violons, op. 2; Paris, Sieber. -^ 7^ Six quatuors
pour deux violons , alto et basse ; Milan, Ri-
cordi. — 8" Six duos. pour 2 violons, op. 3; Paris,
Naderman* — 9* Trois grands duos, idem,
liv. 5; Berlin, SchlesÎQger. — 10** Troi;»soios pour
violon; Paris, Naderman. — U^ Cinq livres
de romances de Florian, avec ace. de piano et
violon obligé; Berlin » Schlesinger.
MUSSOLllVI (C), professeur de langue
italienne, vécut à Londres dans les dernières
années du dix- huitième siècle. Il y publia un
traité de la théorie et de la pratique de la mu-
sique, sous ce titre : A New and complète Trea*
Use on ihe theory and pracUce of Music,
with solfeggios ; Londres , 1795, gr. in-4''.
MUTHEL (Jean-Godbfroid), organiste deré-
glise principale de Riga, naquit en 1720, à Mœl-
len, dans le duché de Saxe-Lauenbourg. Fils
d'un organiste de ce lieu, il apprit, sous sa direc*
tion, à jouer du clavecin, dès qu'il eut atteint sa
sixième année; puis on Tenvoya à Lulieck con-
tinuer ses études musicales auprès de Jean-Paul
Kunzen. Après avoir travaillé avec ce maître
jusqu'à l'Age de dix-sept ans , il entra dans la
musique du duc de Mecklembourg-Schwérin.
Environ deux ans après, if obtint de son inaltre
la permission de voyager pour perfectionner son
talent, et sa place lui fut conservée. L'objet
principal de son voyage était de voir et d'en-
tendre Jean-Sébastien Bach , devenu vieux et
infirme, mais toujours brillant de génie et de
savoir. Miithel se rendit donc à Leipsick : Bach
le reçut avec bienveillance, le logea dans sa
maison , et le guida par ses conseUs et par la
communication de ses ouvrages. Après 1« mort
de ce grand homme, Miithel demeura quelque
temps à Maumbourg , chez Altnikol. De Vi il se
rendit à Dresde et y fut bien reçu par Hasse, à
qui il avait été recommandé. Les fréquentes oc-
casions qu'il eut d'entendre Salembini et les au-
tres chanteurs italiens de TOpéra réformèreut
son goût et lui donnèrent un style plus mo-
derne. De Dresde il alla à Berlin et à Potsdam,
où il retrouva son ancien ami Cbarles-Pbilippe-
Emmanuel Bach , puis à Hambourg pour y voir
Telemann, ami de son père. Il retourna enfin à
la cour de Mecklembourg ; mais ce séjour lui
parut peu agréable après raclivité de la vie d'ar-
liste dont il avait joui pendant plusieurs années.
Il saisit la première occasion do s'en éloi-
gner, en acceptant d'abord la direction de la
petite chapelle d*un M. de Wietinghof, con-
seiller intime de Tempereur de Russie, puis la
place d'organiste à Téglise principale de Riga.
Il occupait encore celle-ci en 1790. Je n*ai pas
de renseignement sur l'époque précise de la
mort de cet artiste , qui fut un grand musicien
et un homme de génie , mais qui , n'ayant fait
imprimer qu'un petit nombre de ses ouvragest
est peu connu. On a imprimé de sa composi-
tion : 1** Trois sonates et deux airs avec douze
variations. -— 2° Quatre mélodies pour le cla-
vecin et pour le chant; Leipsick^ 1756, itt-4*.
— 3" Oden und Lieder von vendûedetien
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MUÏHEL — MYSUWECZEK
271
Dichtem in die Musik gesetzt ( Odes et chan-
sons d« différents poètes mises en musique ) ;
Hambourg, 1759, in-4** — 4' Due concerti per
HCembalo; Riga, 1767, in-4^ — 5® Duetto
fur 2 Clavier e, 3 FLugel, oder 2 Forte piano;
Riga, Fr. Ilartknocli, 1771, in folio.
MUTIANUS. Voyez GAUDËNCE.
MUTZENBRECHER (le Dr. L..L.-D.),
libraire et matUre de postes à Altona, naquit
dans cette ville en 1760. Amateur passionné de
musique, il jonait de plusieurs instromentb ;
il a composé des chansons et des chants à
plusieurs voix. On lui doit aussi un bon ar-
ticle sur la Melodica de Riefrclsen, inséré dans
la Gazette musicale de Leipsick (ann. 1819,
p. 625). Il est aussi Fauteur d'un écrit qui a
pour titre : Ceschichte der musiialischen Di-
lettantenvereinsin il /tona; Altona, 1827 et an-
nées suivantes, par cahiers in-8*. Cet amateur
distingué est mort en 1838. Sa bibliothèque de
musique, qui a été vendue à Altona au mois
de février 1839, renfermait beaucoup de choses
intéressantes concernant la théorie et la pratique
de Part ; j'y ai acquis des ouvrages rares et pré-
cieux, en grand nombre.
MYLIUS (André), docteur en droit, asses-
seur de la faculté de jurisprudence , professeur
et syndic de Tuniversité de Leipsick , naquit h
Scliœpplin, près d'Eisenbourg , le 12 avril 1649.
il a écrit une dissertation intitulée : Disputatio
de Juribus circa musicos ecclesiasticos; Leip-
sick, 1C8S, in-4<*. Mylius est mort à Leipsick,
ieejuin 1702.
H Y LIUS (Wolfgamg-Michel), maître decha-
pelle du duc de Gotha, n'est pas connu par
les circonstances de sa vie; on sait seulement
qu'il mourut à Gotha en 1712 ou 1713, et qu'il
avait eu pour maître de musique Christophe
Berhardi. On lui doit un traité élémentaire de
musique , A Tusage des écoles . intitulé : Rudi-
menta musices, dos ist : Eine kurze und
grundrichtige Anweisung zur Singe-Kunst, etc.
(Rudiments de musique, c'est-à-dire instruc-
tion courte et solide, pour Tart du chant, etc.);
Mulhouse, 1685, in-S*" obi. Il paraît qu'à
l'époque de cette publication. Mylius demeurait
à Mulhouse. La deuxième édition de cet ouvrage
a été publiée à Gotha, en 1686, in-S"" obi, sans
nom d'auteur, mais avec les initiales W. M. M.
MYSLIWECZEK (Josetii ), compositeur,
fils d'un meunier, naquit dans un village près
de Prague, le 9 mars 1737. Il reçut dans Técole
communale les premières notions de la musique,
fit des études littéraires , et alla même suivre un
cours de philosophie à Prague , après quoi il
retourna chez son père, pour embrasser sa
profession ; mais après la mort de celui-ci , il
laissa son moulin à son frère jumeau , et prit la
résolution de se faire musicien de profession. Il
se rendit à Prague , où il fut d'abord enaployé
comme violoniste dans les églises. Pendant ce
temps , il étudiait le contrepoint sous la direc-
tion de Habermann. Le célèbre organiste Segert
le prit ensuite pour élève. En 1760 il publia les
six premières symphoiiies de sa composition,
sous les noms des six premiers mois de Tannée :
le succès qu'elles obtinrent décida de sa voca-
tion. Son goût le portait vers la musique de théâ-
tre ; et comme à cette époque elle était surtout
ilorissante en Italie, il résolut de s'y rendre, et
partit pour Venise en 1763. Il y trouva Pes-
cetti qui lui enseigna l'art d'écrire pour le chant,
particulièrement dans le récitatif. Appelé à Parme
l'année suivante, il y écrivit son premier opéra
dont le succès fut si brillant , que l'ambassadeur
de Napies lui procura un engagement pour aller
composer dans cette ville un ouvrage pour l'an-
niversaire du roi. H Bellero fonte était le titre
de cet opéra, dont les beautés excitèrent l'admi-
ration générale. Dès ce moment il devint cé-
lèbre ; mais dans Pimpossibilité de prononcer
son nom , les Italiens l'appelèrent II Boemo ou
Fenturini. De retour à Venise , il y fut cou-
ronné après la représentation d'un de ses ou-
vrages, et les sonnets furent prodigués en son
nonneur. Neuf fois, Napies le rappela et lui
confia la composition d'ouvrages dramatiques
qui furent tous accueillis par la faveur publique.
Il écrivit aussi avec succès à Rome, à Milan et
à Bologne. Mozart le rencontra dans cette der-
nière ville en 1770, dans un état de misère
profonde , malgré sa renommée. Le plus haut
prix qu'on payait alors au musicien le plus cé-
lèbre pour la composition d'un opéra était une
somme de. cinquante ou soixante sequins (en-
.viron 400 francs). Ces faibles ressources ne
pouvaient suffire aux penchants généreux de
Mysliweczek. Heureusement il rencontra plus
tard un protecteur dans un jeune Anglais
qui devint son élève, et qui fournit à ses be-
soins. En 1773, il fut appelé à Munich pour
y composer VErifile : cet ouvrage ne répon-
dit pas à ce qu'on attendait du compositeur :
lui-môme avoua qu'il ne s'était point senti en
verve en l'écrivant, et qu'il n'était inspiré que
sous le ciel de l'Italie ; semblable en cela à Win-
kelmann et à Thorwaldsen , qui , après de longs
séjours à Rome , n'ont pu vivre sous le climat
du Nord qui les avait vus naître. En 1778,
Mysliweczek était à Pavie; Tannée suivante, il
écrivit à Napies son Olimpiade, qui fit naître
des transports d'admiration dans toute l'Italie.
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272
MYSLIWECZEK
L^air de cet opéra Se cerca, se dice, eut un
succès de vogue. La célèbre cantatrice Gabrielli
aimait beaucoup k chanter les airs du musicien
de la Bohême , et disait qu'aucun compositeur
n'écrirait aussi bien pour sa voix. Mysliwecxek
mourut à Rome le 4 février 1781, à l'Age de
quarante-quatre ans. Son élève, le jeune An-
glais Barry, lui fit élever un tombeau en
marbre dans l'église de Saint-Laurent in Lucina,
Ce compositeur a écrit en ItaKe environ trente
opéras : les meilleurs sont le Bellerofùnte, Ar-
mida, VOUmpiade, NiteiU et l'Àdriano in
Siria. On connaît aussi sous son nom plosieun
oratorios, etDIabacz a vu deux messes dé m
composition au chœur de Raudnitz. On agrafé
à Prague deux symphonies qu'il a écrites daos
sa Jeunesse. Ses autres ouvrages sont : l* Six
quatuors pour 2 violons , alto et violoncelle,
op. 1 ; OfTenbach , André , 1 780. — 2" Six ideo),
op. 2; Amsterdam, Hummel, 1782. —3' Six
trios pour 2 violons et basse; .Offenbacii, An-
dré. On connaît en manuscrit sous soo sam
des concertos de violon et de flûte.
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N
JVACCHERl (Amoré), écrivain floreutia dont
ne parle ni le P. Jules Negri dans sa StoHa
degli scrittori fiorentini, ni les antres histo-
riens de la littérature florentine. Nacclieri vécut
▼raisembiablement dans la première osoitié du
seizième siècle , et a laissé un manuscrit qui
doit être d*un grand intérêt en ce qui con-
cerne les instruments de masique de cette épo-
que; cet ouvrage a pour litre : Dellfi propor-
tione di tutti gVislromenti da sonore , dia-
loghi dve^ avec les figures de tous les instruments.
Jean-Bapliste Doni avait indiqué le livre de Nac-
ctieri au P. Mersenne, comme on le voit par une
lettre que ce religieux lui écrivit au mois de jan-
vier 1635, et que j^ai publiée dans le n? 32 de la
sixième année de la Revue musicale (1832),
d'après une copie qui se trouve parmi les manus-
crits de Peiresc, à la bibliothèque impériale de
Paris. Suivant la Seconda Libreria de François
Doni, ce Hvre se trouvait dans la bibliothèque de
Laurent de Médicis. Il en donne la description
<pages 27-28, édition de 1551), dans un passage
dont voici la traduction : « Dans le riche cabinet
« du magnifique seigneur Laurent de Médicis, on
« peut voir un ouvrage admirable; c^est un livre
a dans lequel sont dessinés non-seulement les
«I anciens instruments de musique, mais encore
« les modernes. Sous le nom de Philamon sont
« décrites toutes les cithares; sous celui d*ilHon
• les violes; sous selut d*Orpkëe, les lyres avec
« touches (grands instruments à archet). Laissant
« à part les anciens, je dirai que sous le nom de
« Francesco de Milan se montre la perfection
« du luth ; sous celui iV Antonio de Lucques, le
« cornet , et, enfin, sous celui de Zoppino^ Tor-
« gue. On voit dans ce livre les portraits de tous
« les virtuoses célèbres, et des dissertations rela-
« tives aux instruments sur lesquels ils ont ex-
BfOCR. ClflT. DES UUSiaCNS. — T. VI.
« celle. C'est une chose mtéressante d*y compa-
« rer le jeu des instruments chez les anciens et
« chez les modernes. Je n'aurais jamais cru qu'il
« eût existé tant de douzaines d'harpicordes, de
« douçaines, de psaltérions, de manicordes, de
« cithares et de trombes droites et courbes. On
« voit aussi un nombre infini de flûtes, de cornets,
« de cornemuses, et d'instruments avec tubes de
« sureau, d'écorces d'arbres, d'os d'animaux, et
« même d'écaillés de tortues, des dahbudes (1),
« des sUfTètes (2), des clavecins , des épinettes,
« des nacaires (petites timbales), des castagnettes,
« et un cor à sourdine, etc. (3). »
Cette description fait naître quelques dif*
ficultés concernant l'époque où Naccheri vécut
et composa son ouvrage ; car si le manuscrit
existait dans le cabinet de Laurent de Médicis,
(M Sorte de petit tympamm, dont les cordes se fnppeot
avec deux baguettes.
(t| Triangles en fer auxquels étaient autrefois attachées
de petites sonnettes. Cet instrument de percussion ser-
vait, dès ie quatorzième siècle, k marquer le rhythme de
la danse.
(3) Nello studio mirablledel magco M. Lorenzo M [edicljsi
puo Tcdere un' opéra stupenda ; questo è unlibro dove son
dlsegnati non solamcnte gll strumenti da sonare antlchi ,
ma 1 moderni anctiora. Sotto il nome dl Fllamone sono
scritte tutte le citare, sotto Arloue le viole, sotte Orfeo
le lire con i tasU, e per lasclar gl*anUchi da parte, dlco
che sotto Francesco da Mllano si mostra la perfettion del
liuh>,« Anton da Lucca il cornetto, il Zoppino i'organo: e
cosi tntti coloro, clie sono stati eccellenti la sonar qualche
stromento vl son ritratti a naturale et loro ragionano dl
qucHo strumento. Fa un belllssimo vedere il par.igone
de' suonl anUctil a i moderni, et le sue mlsure. Mai havrei
credoto clie fossero tante dedne d'arpicordi, dolcemell ,
salteri, manacordi, citare, e trombe dritte et atorte. In-
flnitt sono i piffert, I eonietti, le zampogne, le canne
fatte dl zamboco, dl scorze d'alberl, d'ossi d'animall, per
Insino aile testoggine vl sono per Istrumento. Dabbuda,
staffctta, cemball, cerabanelle, uacchere, cassetta, e corno
sordo, etc.
18
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274
NACCHERI — NADERMAN
dit le Magnifique, qui mourut en 1492, l'auteur
vécut au quinzième siècle; mais si le chapitre où
il est traité des luths a pour titre Francesco da
Milano, il n'a pu être écrit ayant 1530, époque
de la grande renommée de cet artiste; dans ce
cas, l'ouvrage n'a pn se trouver eu la possession
de Laurent de Médicis.
N ACHERSBERG ( Jacques - Henri - Er-
nest) ) grammairien et romancier, né en Silésie
vers 1775, a publié un livre qui a pour titre :
Stimmbuch oder vielmehr Ânweisung wie
jeder Liebhaber sein Clavierinstrument, sey
es ubrigcns ein Sailen oder ein pfeiffenwerk^
selbst repariren und also Stimmen kamne
(Livre d'accord, ou plutAt instruction au moyen
de laquelle chaque amateur pourra entretenir et
accorder son instrument à clavier, soit à cordes,
soit à tuyaux); Leipsick et Breslau, 1804, in-S"*
de 216 pages, avec une planche. Ce livre n'est
que la deuxième édition de celui de Joseph
Biittner {voyez ce nom), mais beaucoup plus dé-
veloppée. Bien que cette édition porte le non
de Nachersberg, celui-ci n'en Tut que le rédacteur,
d'après les matériaux que Biïttner lui avait four-
nU.
NACHTGALIi (Ottmar). Voyez LUSCI-
NIUS.
N AGHTIGAL (Jban-Charles-C hristophe),
conseiller du consistoire k Halbersladt, naquit
dans cette ville en 1753, et y mourut le 21 juin
1819. Il a fait insérer dans le Deutsche Monat'
schrift (Berlin, 1790, octobre, n** 7) une disser-
tation sur le chant national des Israélites (Ueber
die Nationaîgessmge der Jsraeli(en).
NADERMAN (Fra?içois- Joseph), fils d'un
facteur de harpes, naquit à Paris en 1773 (1).
Kruropholz, ami de son père, lui donna des leçons
de harpe, et Desvignes, maître de chapelle de la
cathédrale, lui enseigna la composition. Il acquit
une exécution brillante sur son instrument, mais
ne fit point faire de progrès à la musique de
harpe, lui ayant conservé le caractère d'arpèges
dans les traits, et n'ayant jamais essayé d'y faire
entrer les combinaisons d'une harmonie vigou-
reuse. Bien inférieur, sous ce rapport, à M. de
Marin, son contemporain, il eut pourtant une
réputation plus populaire, parce que M. de Ma-
rin, ne se faisant point entendra en public,
n'était connu que des artistes et de quelques
(1) La date de la nalatanee de Nadennan est fixée en
1781 dans la Biographie ttolTerselle de Michavd : c'est one
erreur. J'ai cAnnn eet artiste en 1800; )*étals alors élète
du Conservatoire de Parla et êgé de aeize ans; Nadermaa
était homme fait et dé)i oonnn par son talent. Deux ans
auparavant II avait fait un voyage en Allemagne et j avait
donné des concerts.
amateurs d'élite. Un embonpoint excessif et prt^-
maturé parait avoir opposé de sérieux obstacleii
au développement du talent de Nadcmian. Quoi
qu'il en soit, il fut longtemps considéré en France
comme le harpiste le plus habile, jusqu'à ce qu'un
goût plus nouveau dans la musique , et plus de
hardiesse dans l'exécution, eussent mis en vogue
Bochsa, vers 1812. Après la restauration , Na-
derman fut nommé harpiste de la chapelle et de
• la chambre du roi. Le i" janvier 1825, il obtint
^ la place de professeur de harpe h Técole royale
de musique et de déclamation ( Conservatoire de
Paris ) : il en remplit les fonctions jusqu*à sa mort,
arrivée le 2 avril 1835. En 1798, il avait fait un
voyage en Allemagne, et s'était fait entendre avec
succès à Munich et À Vienne.
Après la mort de son père , Nadermaa s'était
associé avec son frère, pour continuer la fabri-
cation des harpes, d'après l'ancien système du
mécanisme à crochets, connues sous le nom de
harpes de Naderman. Longtemps il employa son
influence pour conserver & eet instrument Tan-
ciepne faveur dont il avait joui ; mais le méca*
ntsme à fourchette, inventé par Sébastien Érard,
porta les premières atteintes à sa vieille renom-
mée, et la harpe à double mouvement, du même
artiste , a causé la mine définitive de randea
instrument de Naderman.
On connaît , de la composition de cet artiste :
1^ Concertos pour laharpe. l*', op. 13 ; 2% op. 46;
Paris, Naderman. — 2^ Deux quatuors pour deux
harpes , violon et violoncelle, op. 42 ; Ibid. —
S** Quatuors pour harpe , piano, violon et violon-
celle, op. 43 et 54 ; ibid. — 4*^ Trios pour barpe
et divers instruments, op. 14, 16, 22, 25, 26, 29,.
38, 50, 53 ; ibid. — 5^ Trio pour trois harpes,
op. 57 ; ibid. — 6** Duos pour barpe et violon,
ou flûte, op. 23, 27, 28, 31, 86, 44, 47, 48, 63,
64 ; ibid. — V Dnos pour harpe et piano, op. 30,
34, 35, 41, 51, 66 ; ibid. — S"* Sonates ponr barpe
seule, op. 2, 5, 15, 17, 49; ibid. -- 9^ Beaucoup
d'airs variés, de fantaisies, de caprices, de pots-
pourris, etc. ; ibid.
NADERMAN (Hbnri), frère do précédent,
naquit è Paris, vers 1780. Destiné par son père à
la fabrication des harpes, il passa sa jeunesse à
faire des études spéciales ponr cet objet. Plus tard
il devint élève de son frère pour eet instroment,
mais son talent ne s'éleva jamais an-dessos du
médiocre. Cependant les pmtecteorsde son frère
lui firent obtenir les places de harpiste adjoint
de la musique du roi, et de professenr suppléant
au Conservatoire. En 1835, il abandonna celte
dernière, et depuis lors li vécut dans nne terre
qn*il possédait à quelques Keués de Paris. On a
de lui des variations ponr la barpe sur Talr : //
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NADERMAJN — N/EGELl
27i>
«s^ trop tard, Paris, Naderman; et des romances
avec accompagnemeDt de piano ou harpe ; ibid.
Naderman s^est fait connaître comme écri-
Tain par la rédaction de plusieurs opuscules en
faveur de l'ancienne harpe, et contre la harpe à
double mouvement, de Sébastien Érard. La pre-
mière de ces pièces fut écrite à l'occasion d'un
rapport fait à l'Institut sur ce dernier instrument,
par le géomètre Prony ; elle a pour titre : Obser-
vations de MM, Naderman frères sur la
harpe à double mouvement, ou Réponse à la
note de M. de Prony, membre de V Académie
des sciences, etc. Paris ^ IftiS, 4 feuilles in-fol.
avec neuf planches. L'auteur de la Biographie
universelle des Musiciens ayant publié dans la
Revue viuiicale (t. II, p. 337 et suiv.), un ar-
ticle sur l'origine et les progrès de la harpe, où
il donnait des éloges à Tinstruroent d'Érard,
Naderman fit paraître une nouvelle brochure
intitulée : Réfutation de ce qui a été dit en fa-
veur des différents mécanismes de la harpe
à double mouvement, ou Lettre à M. Fétis,
professeur de composition , etc., en réponse
à son article intitulé : Sur la harpe à double
mouvement de M, Sébastien Érard , et par
occasion sur l'origine et les progrès de cet
instrument, Paris, 1828, in- 8** de 47 pages.
L*auteur de la Biographie répliqua à ce pam-
phlet par une Lettre à M, Henri Naderman au
sujet de sa réfutation d'un article de la Re-
vue musicale sur ia harpe à double mou-
vement de M, Sébastien Érard, Paris, Santeiet,
1828, ia-8° de 24 pages, avec 2 planches (i).
La polémique ne finit point par cette publication,
car Naderman fit paraître un nouvel écrit in-
titulé : Supplément à la réfutation de ce qui
a été dit en faveur de la harpe à doublé
mouve^nent, Paris, 1828, in-S*" de 31 pages.
Une note intitulée : ilf on dernier mot , qui fut
insérée dans le troisième volume de làRevuemu-
sicalej termina cette discussion. Depuis lors, la
tlièsa soutenue par l'auteur de la Biographie uni-
verselle des Musiciens a été couronnée par un
triomphe complet , et ses prédictions se sont ac-
complies, car la harpe à double mouvement est
la seule dont on fasse usage aujourd'hui, et l'an-
cien instrument de Naderman est tombé dans un
profond onbli.
Ni£G£LI (Jeak- Georges), compositeur^
écrivain didactique et éditeur de musique, na-
quit à Zurich , non en 1773, comme il est dit
dans le Lexique universel de musique publié par
Schilling, mais en 1768, suivant la note que
(1) Geiî« lettre ett annl Insérée dans le irolstème Tolume
de la Revv€ musicale.
Naîgeli m'a envoyée lui-même. Après avoir appris
le chant et les éléments du clavecin dans sa ville
natale, il alla continuer ses études de musique à
Berne, puis retourna à Zurich , où 11 établit une
maison de commerce de musique, en 1792. Son
goût passionné pour Tart le rendait peu propre
aux affaires commerciales , et le choix qu'il fit
des principaux ouvrages sortis de ses presses
prouve quMl s'occupait moins des cliances de leur
débit que de leur mérite au pomt de vue de l'art. .
En plusieurs circonstances, ses affaires furent em-
barrassées, et ses amis durent venir I son secours
pour que l'honneur de son nom de négociant ne
fût pas compromis. Son Répertoire des claveci-
nistes est une collection aussi remarquable par la
valeur des compositions que par Texécution typo-
graphique. Les œuvres de J. S. Bach et de Haendel,
dans le style instrumental, en font le plus bel or-
nement.
Comme compositeur, il s'est fait connaître avan-
tageusement par des chansons allemandes qui ont
obtenu des succès de vogue , par des toccates
pour le piano, et par des chants en chœur pour
les écoles et pour Téglise. Naegeli s'est aussi rendu
recommandable par la fondation de la grande
association suisse pour les progrès de la musique,
dont il fut plusieurs fois président , et qu'il dî-'
rigea avec talent dans des réunions de trois à
quatre cents musiciens. II prononça, dans une de
ces solennités, le 19 août 1812, un discours his-
torique sur la culture du chant en Allemagne ,
qui a été inséré dans la Gazette musicale de
Leipsick (numéro 43 de la même année).
Naegell est particulièrement remarquable
comme écrivain didactique et comme critique.
Michel Traugott Pfeiffer, de Wûrzbourg, avait
organisé l'enseignement de la musique pour l'ins-
titut d'éducation publique fondé à Yverdun, en
1804, par Pestalozzi. Suivant les vues de celui-ci,
toute complication devait être évitée dans les
éléments des sciences et des arts, et ce qui ne
se réunissait pas en un tout homogène, par quel-
que lien d'analogie ou d^identité, devait former
autant de divisions dans renseignement. Cette
idée fondamentale conduisit Pfeiffer à diviser son
cours de musique en trois sections principales.*
La première, sons le nom de rhythmique^ ren-
fermait tout ce qui est relatif à la mesure du
temps dans la durée des sons et du silence, avec
les combinaisons de cette durée. La deuxième,
qui avait pour objet la détermination des divers
degrés d'intonation, et leurs combinaisons en cer-
taines formes de chant, était appelée mélodique.
Enfin la troisième, désignée d une manière assez
impropre par le nom de dynamique^ considérait
les sons dans leurs divers degrés d'intensité, et dans
18*
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276
NiEGELI
les signes qui représentent les modifications de
cette intensité. Dans une quatriènoe division, les
trois premières se réunissaient sous le nom de
science de la notation; les élèves étaient exer-
cés sur la conception simultanée de la représen-
tation des sons dans leur durée, leur intonation
et leurs modifications d'intensité. Là se trouvaient
les exercices de la lecture et du solfège. Une cin-
quième division était destinée à exercer les élèves
dans la réunion des paroles au chant. Frappé des
avantages qu'il remarquait dans cette méthode,
Kœgeli en donna un aperçu dans un petit écrit
intitulé : Die Pestalozzische Gesangbildung*
lehre nach Pfeiffers Erpmdung, etc. (La mé-
thode de chant pestalozzienne, d'après l'invention
de Pfeiffer), Zurich, 1809, in-S^" de 76 pages.
L'année suivante, il réunit les éléments du travail
de Pfeiffer, les mit en ordre, et en forma un ou-
vrage étendu, qui parut sous ce titre : Gesang-
bildungslehre nach Pestalozziscken Grundsxt-
zen pxdagogisch begriindety von Michael
Traugott Pfeiffer^ methodisch bearbeitet von
Bans Georg Nxgeli (Méthode de chant dis-
posée par Michel Traugott Pfeiffer d'après les
principes pédagogiques de Peslalozzi, et rédigée
méthodiquement par J. G. Nsegeli), Zurich,
1810, in-4'' de 250 pages. Ce livre ne pouvait
être considéré comme un manuel par les élèves,
mais comme une instruction pour les maîtres ;
toutefois il ne répondit pas à Pattente du public,
et ne parut pas réaliser les vues de Pestalozzi ;
car si l'on ne peut donner que des éloges à la di-
vision établie par Pfeiffer et Nœgeli dans les di-
verses parties de renseignement de la musique,
on est obligé de reconnaître que la direction
suivie dans chacune de ces parties est trop théo-
rique pour un enseignement primaire , et que
l'analyse des principes y est trop minutieuse.
C'est sans doute cette considération qui a porté
Naegeli à publier un abrégé de son grand ouvrage ,
sous ce titre : Auszug der Gesangbildungs-
lehre, mit neuen Singstoff, Zurich, l812,in-4°
de 48 pages. Depuis lors il a aussi publié des
tableaux de principes de musique basés sur le
4Dême système, et à Tusage des écoles populaires
de chant; lis ont pour titre : Musikalischer Ta'
bellwerh fur Volksschulen sitr herausbildung
fur den Figuralgesang, Zurich, 1828. Na;geli
a mis en pratique pendant plus de vingt ans
sa méthode dans une école de chant qu*il avait
fondée.
Dans la première moitié de 1824, il fit un
voyage en Allemagne, visita Carlsniiie, Darm-
stadt, Francfort, Mayence, Stuttgard,Tubinge,
et y fit des lectures publiques sur divers sujets
de sa théorie et de l'histoire de la musique. Ces
leçons ont été publiées chez le libraire Cotta,
à Stuttgard et àTubinge, en un volume intitulé :
Vorlesungen ûber M\islk mit Berucksichti-
gung der Dilettanten (Leçons sur la musique,
pour rinstruction des amateurs), 1826 , în-8** de
285 pages. Ce livre est digne de fixer l'attention,
parce quMl est un des premiers essais d'une
théorie complète de la philosophie du beau mu-
sical , d'après les principes de Herder et de Ja-
cobi , qui qc sont i)ourtant pas cités par Nae-
, geli. Il méritait un succès plus brillant que celui
qu'il a obtenu ; mais le temps n'était pas encore
venu (1820) où la philosophie de la musique pou-
vait exciter un vif intérêt. Des discussions polé-
miques s'élevèrent entre Naegeli et l'illustre pro-
fesseur Thibaut, de Tuniversité de Heidelberg,
à propos des principes esthétiques de l'art , et à
l'occasion d'une réfutation de Pécrit de Thibaut
( Ueber Keinheit der Tonkunst ) publiée par
Naegeli, sous ce titre : Der Streit zwischen der
alten und neuen MuMk ( le Combat entre l'an-
cienne musique et la nouvelle), Rreslau, Fœrs-
ter, 1827, gr. in- 8**. L'auteur de l'article précé-
demment cité du Lexique universel de musique,
dit que la victoire resta dans cette lutte à N'e-
geli, plus musicien que son adversaire, dont
les vues artistiques étaient ëtroitesy dit cet
écrivain , quoiquMl avoue que Thibaut montra
dans la dispute beaucoup plus ô^abileté caus^
tique et de profondeur intellectuelle, 11 peut
sembler étrange qu'un homme, dont la pensée a
de la profondeur, ait des vues étroites ; mais sans
insister sur la contradiction qu'on remarque ici
dans les termes, je dirai que Thibaut fiit un
des hommes que j'ai connus dont les vues mé-
ritaient le moins l'épithète à'étroites ( einsei-
tigen), car elles s'élevaient précisément à ce
que l'art, a de plus général; mais son goût
délicat n'accordait pas facilement les qualités du
beau. Nœgeli et lui s'étaient placés à des points
de vue trop différents pour qu'ils pussent s'en-
tendre; car le premier ne connaissait que l'art alle-
mand, tandis que Thibaut n'admettait les qualités
de cet art que dans les spécialités -de la musique
dramatique et du style instrumental , et lai pré-
férait, dans les autres parties, les productions des
anciennes écoles italienne et belge.
Naegeli a fourni beaucoup de morceaux de
critique à la Gazette musicale de Leipsick et à
d'autres journaux de l'Allemagne. Aux écrits
précédemment cités, il faut ajouter : 1* ErhUe-
rung an J, Bottinger als Literar. AnkUpger
d. Freunde Pc5to?ossi'5 (Explication conce^
nant J. Hottinger comme détracteur des amis de
Pestalozzi, Zurich, 1811 , in-S*»). î** Pxdago-
gische Rede, veranlasst durch die schveiser.
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NitGELl — KALDI
277
^meinnûts. Gesellschaft ^ enfhallend ; eine
characierisiik Pestalozsi's und der Pesta-
lazsiaTUsmvs, desAnti-und des Pseudo-Pesta'
loizianismus, etc. (Voyage pédagogique dans
les cantons unis de la Suisse, contenant une
caractéristique de Pestalozzi, du pestalozzia-
nisme, des auti-pestalonistes , et du pseudo-pes-
lalozzianisme , etc.)» Zuricli, 1830, in-8^
3*^ Umriss d. Erziehungsaufgabe fur den
gesammte Volkschule, etc. (Plan d'éducation
complète pour toutes les écoles populaires, etc.),
Znrich, 1832 , în-s*". Parmi ses compositions on
remarque six recueils de chants à 3 et à 4 voix
pour l*église et les écoles de chant, publiés à
Zurich , et environ quinze recueils de chansons
à voix senle avec ace. de piano, ihld. Cet
homme laborieux , dont la yîe entière fut dé-
vouée à l'art, est mort à Zurich le 26 décembre
1836. Sa biographie a été publiée avec son por-
trait, à Zurich, chez Orell, en 1837 , gr. in-4%
sous ce titre : Biographie von Sans Georg
NeegeU, M. Birrer, ou Bierer, musicien suisse, a
aussi publié *. Hans Nxgeli, Erinnerung merk-
trardige Lebensfahrlen wid besondere An-
sichien, etc. Zurich , 1844, in- 8°, et Carlsruhe,
184&, in-12.Enfin , on a un écrit de M. Augustin
Keller : H. G. Nxgeh Festrede sur Einwei-
hung seines Denkmals, gehalten zu Zurich
am 16 oct. 1848, Arau, 1849, in-S».
NAGEL (Jean-Frédéric) , né en 1753 , dans
les États prussiens, obtint en 1783 la place de
chef du chœnr de l'église principale de Magde-
l)ourg, et fut nommé, vers le môme temps, qua-
trième professeur au gymnase de cette ville, où
il modrot le 15 avril 1791. On a de lui une mé-
thode de piano intitulée : Anweisung zum Cla-
vierspielen , fur Lehrer und Lenxende^ Halle,
Jlendel, 1791, in-4'* obi. de 72 pages. Nagel avait
commencé la publication de cet ouvrage sous la
forme périodique , et lui avait donné pour titre :
Musihaliiche MonaUchrift (Feuille musicale
jnènsnelle). Halle, 1790. Il ne parut sous cette
forme que le premier trimestre. U y a une
deuxième édition améliorée de Touvrage de Na-
gel , publiée à Halle , sans date ( 1802) in^*" obi.
NAGILLER (...)> compositeur, né dans le
Tyrol,Ters 1820» a fait ses études musicales au
Conservatoire de Vienne', et y a obtenu le pre-
mier prix de composition en 1840. Il vécut ensuite
quelque temps è Paris , puis fc fixa à Berlin en
1844, et y fut nommé directeur de la société
muaiesle connue sous le nom de Mozariverein.
Il fit exécuter dans cette ville avec succès sa
première symphonie (en ut mineur), une ouver-
ture, des Lieder et des chosurs, en 1846; au mois
da mai de la même année, il donna plusieurs
concerts à Cologne , où ses compositions furent
applaudies; sa première symphonie, exécutée
à Francfort sous la direction de Guhr, ne fut
pas moins bien accueillie. De retour à Berlin en
1847, M. Nagiller y écrivit de nouveaui^ ou-
vrages; mais la révolution de 1848 Tobligea de
s'éloigner de cette ville. Depuis cette époque, les
renseignements manquent sur cet artiste, dont
Gassner et M. Berusdorf ne parlent pas dans
leurs Lexiques universels de musique.
NAICH (Hubert), musicien belge, fixé à
Rome au commencement du seizième siècle, fut
membre de l'Académie degli Amici, Un recueil
fort rare de ses madrigaux, à quatre et à cinq voii,
a été imprimé à Rome par Antoine Blado, en
caractères gothiques et sans date, sous ce titre :
Madrigali di M. Hubert JSaich a quatiro et
a cinque voci^ tuile cose nove, einonpiuviste
in stampa da per^na, JÀbro primo, A la fin
de la quinta pars on lit : Il fine de Madrigali
di M. Hubert tiaich délia Academia de U
Amici stampati in Roma per Antonio Blado,
Un exemplaire de ce rarissime recueil se trouve
à la Bibliothèque impériale de Vienne. Draudius
cite une autre édition du même ouvrage publiée
à Venise {Bibliot. Classica, p. 1630 ) ; mais il
n'en indique pas la date. Dans le quatrième
livre de motets à quatre voix publié à Lyon par
Jacques Moderne (quartus liber cum quatuor
vocibus), en 1539, on trouve deux pièces sous
le nom de Bobert Naich : le prénom est ici évi-
demment une altération de Hubert. La natio-
nalité de Naich se découvre par la majuscule
M. qui précède son nom; elle est l'initiale de
magisier, qualification qui ne se donnait en
Belgique qu^aux prêtres musiciens {artium ma-
gisier).
NALDI (Romolo), né à Bologne vers le
milieu du seizième siècle , fut organiste de l'é-
glise des dominicains de Ferrare. 11 s'est faitcon*
naître comme compositeur par un ouvrage inti-
tulé : Il primo libro de' Madrigali a 5 voci.
Venetia app, Angelo Gardano, 1589, in-4^. Le
catalogue deParstorff indique (p. 25) un autre
ouvrage de Naldi , intitulé : lAber primus Mo-
tectorum duobuschoriSy dominicis diebus con-
cinendorum. C'est sans doute le même ouvrage
qui se trouve indiqué dans le Catalogue de la
bibliothèque du lycée communal de Bologne, sous
ce litre : Moteiii a due cori, libro primo ; Ve-
netia, app. Angelo Gardano, 1600.
NALDI (Joseph), excellent bouite italien,
né dans le royaume de Naples , en 1765, brilla
à Rome , en 1789, puis è Naples, à Venise et à
Turin. Pendant les années 1796 et 1797 il fut at-
taché au thé&tre de la Scala , à Milan. Appelé k
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278
NALDl — NAIMNI
Londres dans les premières années du siècle pré-
sent , il chanta au théâtre du Roi pendant près
de quinze ans. Ses r61es principaux étaient dans
Il Fanatîco per la musica, le Cantatrici vilr
lane, et Cosi fan tutte. En 1819 , il fut engagé
au Théâtre-Italien de Paris , et y débuta dans ce
dernier ouvrage ; mais il n'était plus que l'ombre
de lui-même. II mourut malheureusement Tannée
suivante , chez le célèbre chanteur Garcia , son
ami y qui l'avait invité à voir Tessai d'une nou-
velle marmite, dite autoclave, pour cuire les
Tîandes. Naldi ayant fermé et assujetti ta sou-
pape de cet appareil , la vapeur concentrée fit
explosion. Tout Pappartement fut boi/leversé, et
Naldf, frappé par les éclats de la marmite, expira
sur-le-champ .
La fille de Naldi, devenue comtesse de Sparre,
débuta avec succès en 1819. Pendant plusieurs
années, elle a partagé la faveur publique avec
M™* Pasta , principalement dans Tancredi et
dans Romeo et Giulieita. Retirée de la scène
depuis 1S23, elle ne s'est plus fait entendre que
chez elle et dans quelques salons , où son beau
talent excitait Padmiration. •
NALDINl (Santé }, compositeur de l'école
romaine, naquit à Rome le 5 février 1588. Le
23 novembre 1617 il fut agrégé au collège des
chapelains-chantres de la chapelle pontificale.
Plus lard le pape l'éleva à la dignité de camer-
lingue ou abbé de la même chapelle. Naldini
mourut le 10 octobre 1666, et fut inhumé dans
l'église des moines de Saint-Étienne del Cacco,
où l'on voit encore $on tombeau , avec cette ins-
cription : D. 0. M. Sancti Naldini musico ro-
mano sacelli pontificii emerito sepulchrum
hoc ubi ejus humareniur ossa viventi ac bene
merenti monacisilvesirim concesserunt. Vient
ensuite un canon énigmatique sur les paroles
Misericordias Domini in xternum caniabo,
composé par Naldini pour être placé sur sa tombe,
et répitaphe est terminée par ces mots : Vixit
annosLXXX. menses Vlll.dies V. obiit dieX
ociobris MDCLXVI. Naldini a publié à Rome,
chez Robletti, en 1020, des rnotets à 4, 5 et 6
voix. Il a laissé aussi de sa composition des ca-
nons bien faits dans les registres de la chapelle
pontificale. Enfin il est auteur d'un Miserere k 4,
avec le dernier verset à 8, qui fut chanté dans son
temps à la chapelle pontificale. Santé Naldini
fut un des chantres de la chapelle pontificale que
le pape Urbain YIII chargea de la publication
des hymnes de TÉglise en chant grégorien , et en
musique composée par Jean Pierluigi de Pales-
trina. Cette collection , imprimée par ordre du
pape chez Balthasar Moret , à Anvers, parut sous
«c titre : ffymni sacri in Breviario Romano
S, D, N. Urbani VIII auctoritate recogniti,
etcantu musico pro prxclpuis .anrà festivi-
tatibus erpressi. Antuerpix, ex offUiHa
Plantiniana RaUhasaris MoretU, 1644, in- fol.
max.
NANINl (Jean-Mabib), né à Vallerano, vers
1 540, étudia le contrepoint à Rome , dan^ l'école
de Goudimel, et fut le condisciple de Palestrina.
Il retourna ensuite dans le lieu de sa naissance
et y fut maître de chapelle; puis il fut rappelé à
Rome en 1571 , pour remplir les mêmes fonc-
tions à l'église de Sainte-Marie-Majeure. Vers
le même temps il ouvrit dans c«tte ville une
école de composition, qui fut, dit Tabbé Baini
{Mem. stor. crit, délia vita e délie op. di Pa-
lestrina, tome II, p. 26), la première de ce
genre instituée à Rome par un Italien. Au mois
de mai 1575, Nanini donna sa démission de mal*
tre de chapelle à Sainte-Marie* Majeure , et le 27
octobre 1577 il fut agrégé au collège des chape-
lains chantres de la chapelle pontificale. Il mou-
rut à Rome , le 1 1 mars 1607, et fut inhumé dans
l'église Saint-Louis-des-Français. Nanini doit être
considéré comme un des plus savants musiciens
de l'école romaine, qui a produit tant d'artistes
de premier ordre. Il n'avait pas le génie de Pa-
lestrina, mais ses compositions méritent d'être
placées immédiatement après celles de ce grand
artiste, à cause de la perfection qu'on y remarque
dans l'art d'écrire. L'abbé Baini dit {loc, cit.,
n** 459 ) qu'on chante encore avec plaisir, dus
la chapelle pontifiêale, des motets de Nanini,
entre autres , aux matines de Noèl , un Hodie
nobis ccelomm rex, lequel est vraiment su-
blime. Il a publié : 1" MotstU a tre'vaci,
Venise, Gardane, 1578, in -4*. ~ 2* xtfo/c«i o
5 voci, ibid. — 3' Madrigali a 5 t?oci, lib. 1,
ibid., 1579, in-4^ — 4^ Idem, lib. 2, ibid.,
1580, in-4*^. Il y a trois autres éditions de cet
ouvrage, toutes publiées à Venise par Ange Gar*
dane, la première en 1582, la seconde en 1587,
et la dernière en 1605. — 5" Idem^ lib. 3, ibid.,
1584, in-4*». — 6*» Idem, lib. 4, ibid., 1586,
in-4*', — 7° Canzonette a 3 voci, ibid., 1587. On
trouve des psaumes à 8 de Nanini dans les 5a^mi
aS di diversi eccellendssimi autori , po&tiin
luce da Fabio Cosfaniini, Naples, Carlino,
1615, et les recueils de motets du même Cos-
tantini, publiés à Rome, chez Zanetti, en 1616
et 1617, contiennent des motets de Nanini. Beau-
coup d'autres recueils renferment des composi-
tions de ce maître, entre autres ceux qui ont
pour titre : Harmonia céleste, Melodia olim-
pica, Musica divina^ Symphonia angelica,
tous imprimés à Anvers, chez P. Phalèse, in-4'
obi. Le P. Martini possédait en manuscrit un re-
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NANINl — INARCISSUS
279
cueil intéressant de canons de ce savant musi-
cien ; il avait pour titre : Cenlo cinquania set 16
€07iirappunti e canoni a 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 6
11 sopra del canto ferma iniitolato la base
di Costanio F esta. C'est cet ouvrage, qui
semble avoir été imprimé, et dont Banchieri fait
i'éloge en ces termes (CarteUa di musica,
p. 234 ) : Maria Nanini, compositore célèbre
nella cappella di N. S. ha mandata in stampa
un libro di contrappunii obbligati sopra il
carUo ferma in canone , opéra degna di essere
in mano di qualsisia musico e compositore.
Un très-grand nombre de motets et de litanies
inédits de Nanini sont conservés dans les arctiives
de l'église Sainte-Marie in ValUcella , dans la
bibliothèque du collège romain , et dans les ar-
chives de la chapelle pontificale. Je possède
aussi quelques-unes de ses messes et plusieurs
motels en manuscrit; enfin l'abbé Santini a dans
sa bibliotlièque. IQ psaumes à 8, 15 motels à 5, 6,
S, des Lamentations à 4, un Te Deum et des
litanies à 8, le tout en partition.
Le P. Martini cite aussi, dans le catalogue des
auteurs placé à la fin du premier volume de sou
Histoire de la musique , un traité du contrepoint
^ont il possédait une copie manuscrite mtitulée :
Tratlato di conlrappunio con la regolaper
fare contrappunto a mente di Gio, M, Nanini^
Suivant les renseignements fournis par fabbé
Baini (t. I, n^ 208), la copie a été faite pour le
P. Martini d'après une autre incomplète qui se
trouve dans la biblioUièque de la maison Corsiui
alla Lungara, et qui a été finie le 5 octobre 1619
par Horace Griifi, chapelain chantre de la clia-
pelle pontificale. Ce fragment précieux com-
mence à la page 51 et finit page 114; le com-
«nenceroent et la fin manquent.
NANlNl (Jean-Bermardin), frère putné de
Jean-Marie , naquit à Vallerano, et reçut de son
frère des leçons de composition. Les circonstances
de sa vie sont peu connues ; on éait seulement
qu'il fut maître de chapelle à Saint- Louis-des-
Français , puis à Saint-Laurent in Damaso. Jean-
Marie l'avait associé à ses travaux dans la direc-
tion de son école de musique; il parait même que
Bernardin Manini eut part à la rédaction du traité
de contrepoint dont il est parlé dans l'article pré-
cédent. Les œuvres de ce musicien sont : 1° //
primo libro di Madrigali a bvoci, Venise,
chei hss héritiers de Scotto, 1598, in-4°. La pre-
mière édition de cet ouvrage a été publiée à Ve-
nise, par Ange Gardane, en 1579, in-4% et la
deuxième en 1588, in-4° obi., chez le même. —
2* Il seconda libro, idem,ibid., 1599. — 3^*11
libro terso,l^omé, Zanetti, 1612. — 4<* Mot-
tecta Jo. Bernardini Nanini singulis^ binis^
ternis, qualetmis et quinis vocibus wna cum
gravi voce ad organi soimm accommodaia,
Romw^ apvd Joannem Bapt. Robleium, 1608,
lib. 1; lib. 2, 1611; lib. 3, 1612; lib. 4, 1618.
— 5° Salmi a 4 voci per le domenichee soient
nità delta Madonna ed ÂpostoU, con due
Salmi f uno a ^,Valtro a 8 voci, Rome, Zanetti,
1620. — 6* Vemte^ exuliemus Domino, a 3
voci con Vorgano , Assisi, Salvio, 1620. II y a
aussi des pièces détachées de Bernardin Nanini
dans la plupart des recueils qui ont été pu-
bliés au commencement' do dix -septième siècle.
L'abbé Santini, de Rome; possède de cet ar-
tiste des psaumes et des motets à 8 voix, en
partitions manuscrites , un Salve Regina à 12,
et beaucoup d'autres motets. Bernardin Nanini
est un des premiers musiciens qui ont abandonné
l'ancien style de Técole romaine pour la nouvelle'
musique avec accompagnement d'orgue.
j\ANTERIVI ( Horace ), compositeur, né à
Milan, vers le milieu du seizième siècle , remplis-
sait les fonctions de maître de chapelle de Téglise
Saint-Celse, vers 1590. Les écrivains de son temps
ont donné des éloges à son talent. Le seul re-
cueil de compositions connu sous son nom a
pour titre : Il primo libro rfe* Motietii a cin-
que voci; Milano, Aug. Tradule, 1606, in-4'*.
On trouve de ses compositions dans la plupart
des recueils. qui ont paru au commencement du
dix-septième siècle, notamment dans le Parnas-
sus musicus Ferdinandaeus de Bcrgam. Venise,
1615.
NANTËRNI (Michel-Ance), fils du précé-.
dent et son élève , lui succéda dans la place de
maître de chapelle de féglise Saint-Celse. Il a pu-
blié, à Milan, des madrigaux et des canzouettes.
NARBAËZ ou NARVAEZ (Louis DE),
nausicien espagnol du seizième siècle, a publié
une collection de pièces pour la viole, en tabla-
ture, sous le titre de Los seys libres del Del
phin de musica de cifraspara ianer vihuela,
VaHadolid, 1538, itt-4*' obi. On trouve dans ce
livre plusieurs fragments de motets et des chan-
sons de Josquin , de Gombert, de Ricliafort, etc.,
avec une instruction pour la connaissance de la
tablature. C'est le même artiste qui, sous le nom
de Ludovicus ISarbays, parait comme composi-
teur de motets dans le quatrième livre à quatre
voix, et dans le cinquième livre à cinq voix, pu-
bliés à Lyon par Jacques Moderne, en 1539 et
1543.
NARCISSUS, évèque de Ferns et de Leigh-
lin, en Irlande, était membre de la société
royale des sciences de Dublin vers la fin du dix-
septième siècle. 11 y lut, le 12 uovembre 1683, un
Mémoire qui a été inséré dans les Transactions
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280
KARCISSUS — NARE&
philosophiques (toI. XIV, n*" 166, p. 472, aoc.
série), sous ce titre : An introductory essay io
ihe doctrine of sounds, conlaining some pro-
posais for ihe improvement of acousticks
(Essai d'introduction à la doctrine des sons,
contenant quelques propositions pour le perfec-
tionnement de l'acoustique ). L'auteur de ce Mé-
moire y établit l'analogie des phénomènes de l'au-
dition et de ceux de la vision, et assimile la pro-
jection des rayons sonores, leurs ré&exions et
leurs réfractions à la projection , à la réflexion
et à la réfraction de la lumière. Il est difGcile de
décider si Newton avait aperçu l'analogie dont il
s'agit à répoque de ses premiers travaux sur
l'optique (1669) ; mais il est certain qu'il ne l'in-
diqua publiquement qu'en 1704, lorsqu'il publia
)a première édition de son Optique, en sorte que
lïarcissus parait l'avoir précédé dans Tidée de
l'analogie des sons et des couleurs qui, du reste,
ne doit pas être poussée trop loin. J.-J. Rous-
seau dit, dans son Dictionnaire de musique, que
Sauveur {voyez ce nom) a inventé le nom d'a-
coustique, do mot grec àxouco (j'entends ) ; il
avait pour autorité Sauveur lui-même qui, dans
la préface de son Système général des sons
(Mém. de l'acad. roy. des sciences, année 1701,
p. 297), dit : « J'ai donc cru qu'il y avait une
a science supérieure à la musique, que fai ap-
« pelée acoustique, etc. » Or, Sauveur avoue
qu'il n'a commencé à s'occuper de cette science
qu'en 1696 {loc. ciL,p, 298), et ce qui précède
fait voir que Narcissus avait introduit dans Je
langage scientifique le terme à^tzcoustique treize
ans auparavant.
NARDINI (Pierre), violoniste qui a eu de
la réputation dans le dix -huitième siècle, n'est pas
né à Livourne en 1725, comme le disent Gerber,
Choron et Fayolle» et leurs copistes, mais à
Fibiana, village voisin de Monte Lupo^ dans là
Toscane, en 1722, suivant les renseignements
recueillis sur les lieux par Gervasoni. Dans les
premières années de son enfance, ses parents al-
lèrent s'établir à Livourne; c'est là qu'il apprit
les déments de la musique et du violon. Plus
tard il se rendit à Padoue , où il passa plusieurs
années, occupéde l'étude du violon sous la direc-
tion de Tartioi.Ses heureuses dispositions et les
leçons de l'excellent maître lui firent faire de
rapides progrès. De retour à Livourne, à l'âge de
Tingt-quatre ans, il se fit entendre avec succès
dans les églises et dans les concerts, et com-
posa ses premiers ouvrages. Vers 1753, le grand-
duc de Wurtemberg lui fil offrir un engagement
avantageux : Nardini accepta les propositions qui
lui étaient faites, et partit pour Stuttgard. Il y fit
uu séjour de près de quinze ans , et ne s'éloigna
qu'une seule fois de ceCte ville pour aller se faire
entendre à Berlin. La chapelle de Stuttgard ayant
été réformée en 1767, Nardini retourna eji Italie,
et se fixa de nouveau à Livourne. Deux an?
après il fit un voyage à Padoue pour revoir son
¥ieux maître, qui touchait à sa fin. Il hii donna
des soins pendant sa dernière maladie, comme
aurait pu le faire un fils. En 1770, le grand-doc
de Toscane engagea Nardini comme violoniste
solo et directeur de sa musique. Il était en pos-
session de cette place depuis plosleors années
lorsqu'il eut Thonneur de jouer derant l'empe^
reur Joseph n, à Pise. Charmé de son talent, oe
prince lui fit présent d'une riche tabatière d'or
émaillé. Nardini mourut à Florence le 7 mai 1793,
& l'âge de soixante et onze ans. Cet artiste ne
brillait point par des prodiges de mécanisnie dans
l'exécution des difficultés; inférieur sous ce rap-
port à Locatelli, son prédécesseur, il eut en com-
pensation un son d'une admirable pureté, dont
l'analogie avec la voix humaine était remarqua-
ble, et dans l'adagio il fit toujours admirer son
expression pénétrante. Le style de ses composi-
tions manque un peu d'élévation, mais on y trouve
de la suavité dans les mélodies et une cerlaioe
naïveté ^eine de charme. Il n'a pas publié tontes
ses productions, car le plus grand nombre de ses
concertos est resté en manuscrit ; mais on a gravé :
l*' Six concertos pour violon, op. 1 ; Amsterdam.
— 2^ Six sonates pour violon et basse , op. 2 ;
Berlin, 1765. Cartier a publié une nouvelle
édition de ces sonates ; Paris, Imbault — 3** Sii
trios pour flûte , composés pour lord Lyndliurst,
et gravés à Londres. — 4*" Six solos pour violoBr
op 5 ; ibid. — r 5'' Six quatuors pour deux violons
alto et basse, Florence, 1782. ^ 6*" Six duos ponr
deux violons , ibid. Fayolle a fait graTer, à Pa-
ris, le portrait de Nardini, d'après un dessin ori-
ginal appartenant à Cartier.
NARES (Jacques), docteur en musique àt
l'université d'Oxford, naquit en 1715, à Stanwell,
dans le comté de Middlesex. Son éducation mu-
sicale fut commencée par Gates et tenyinée par
Pepusch. Dans sa jeunesse il joua souvent l'orgue
de Wiudsor, en remplacement de Pigott, et en
1734 il fut désigné comme successeur de Salis-
bury, à York, quoiqu'il ne fût âgé que de dix-
neuf ans. Après avoir été quelque temps orga-
niste de la cathédrale de cette ville, pour la-
quelle il composa quelques services et antiennes,
il fut nommé, en 1758, organiste de la chapelle
royale , et plus tard il succéda à Gates comme
maître des enfants de cette chapelle. Dans les
dernières années de sa vie il se démit de cette
dernière place. Il mourut à Westminster le 10
février 1783, et fut inhumé à l'église Sainte-Marc
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NARES — WASOLINI
2 81
guérite. Les coropositionR de Nares soot en petit
nombre ; elle consislèDt principalement en mu-
sique religieuse. Celles qui ont paru ont pour titre:
!•* Twenty AiUkems in score, for one, two,
ihreej four and/ive voyces, Composedfor ike
use of his Majesty*s chapeU royal, Londres ,
1778. — 2^» Six easy Anthems, with a favou-
rite moming and-evening Service, Londres^
178S. Dans cet œuvre, publié après la mort de
Pauteur, on trouve son portrait et une notice sur
sa vie. Deux de ses antiennes à quatre voix ont
été insérées dans la collection de Stevens inti-
tulée Sacred music, Ledocteur Arnold, son élève,
a aussi inséré un service complet de musique
S 'église de Nares dans sa Collection of Caihe-
ralMusic, Londres, 1790, 3 vol. in-fol. Ck)mme
écrivain didactique, il est connu par un traité do
chant qui a pour titre : Concise and easy Trea-
Use on Singing, Londres, sans date, in-4". Pré-
cédemment il avait publié un petit ouvrage sur
le même sujet, mais absolument différent pour la
fonne ; celui-là a «mplement pour titre : Treaiise
on Singing (sans date), petit in-8^. On connaît
aussi de Nares une méthode de clavecin intitulée :
IlPrincipio or introduction to playing on ihe
ffarpsichord or Oryan, Londres (sans date).
£nfin ses oeuvres instrumentales publiées sont :
l"" Elght sets of lessons for ihe harpsichord
(Huit suites de leçons pour le clavecin), Londres,
1748; 2"* édiUon, ibid., 1757. — 2'» Five tes-
sons for ilie harpsichord, etc. (Cinq leçons
pour le clavecin , avec une sonate pour clavecin
ou orgue) , Londres, 1759 , in-é*". — 3'' Leçons
faciles pour le clavecin , Londres (sans date). —
A^ Six fugoes, avec des préludes d'introduction,
pour Torgue ou le clavecin, ibid.
A^ARGENHOST (...), facteur d'orgues
hollandais , vivigt à Amsterdam vers le milieu
du seizième siècle. En 1548 il fit; pour Torgue de
Téglise Saint-Pierre de Hambourg, deux nouveaux
claviers pour être ajoutés à ceux qui existaient
déjà.
NARGEOT (PiERRE-JcuER), né à Paris,
le 7 janvier 1799, fut admis comme élève au
Conservatoire de Paris, le 1^ octobre 1813,
et y devint élève de Kreutzer pour le violon.
Après avoir été attaché pendant quelques an-
nées à Porchestre de TOpéra-Comique , il est
en .ré dans celui du Théâtre-Italien, puis à PO-
péra, où il était encore en 1845. Rentré au Con-
servatoire le 17 octobre 1823, pour y étudier la
composition, il reçut d^abord des leçons de
M. Barbereau, puis devint élève de Reicha pour le
tontrepoint, et de Lesueur, pour le style idéal.
En 1828» il concourut à llnstitut et y obtint le
second grand prix de composition. On a gravé
de sa composition : Air varié pour violon avec
accompagnement de piano, op. l ; Paris, Schce-
nenberger.
NARVAEZ (Louis DE). Voyez NARBÂEZ.
NAS (ÉMÉB) , savant ailglais , vraisemblable-
ment professeur à Poniversité d'Oxford, dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle» est cité par
Blankenburg (Supplément à la Théorie des beaux-
arts de Suizer, t. Il, p. 566), comme auteur d'un
livre intitulé : De rhythmo Grxcorum liber
singul. Oxoni, 1789 , in-8*^. Il y est traité du
rhythme musical appliqué à la poésie grecque.
NASCIMBENI (Etienne), maître de cha-
pelle de Téglise Sainte-Barbe de Mantoue, dans
les premières années du dix-septième siècle, est
connu par les compositions dont les titres suivent :
1^ Concerti eccleslasiici a 12 voci, Venise IGIO.
— 2° Motetti a 5 e 6 voci, ibid., I6l6. Il est
vraisemblable qu'il y a d'autres ouvrages de ce
musicien, mais ils ne sont pas connus.
NASCIMBENI (François), compositeur, né
à Ancône vers le milieu dn dix-septième siècle ,^
est connu par un recueil de canzoni et de madri-
gaux intitulé : Canzoni e Madrigali moraU a
una, due e ire voci; Ancona, Ainadei Pieri-
mineo, 1674, io-4^.
NASCO (Jean ), maître de chapelle à Fano,
dans la seconde moitié du seizième siècle, a pu-
blié de sa composition : l"* Primo libro di Ma-
drigali a quattro voci insieme la canton di
Eospi e Rosàgnuol. Venezia, appresso d'Antonio
Gardaue, 1555, io-4° obi. •— 2" Moteiti a cinque
voci, lib, I, Venise, 1558, in-é*». — 3*» MadH-
gali a cinque voci, Idbro secondo , in Venezia,
app. Ani, Gardano, 1569, in-4° obi. —é'^Can-
zoni e madrigali a 6 voci, con uno dialogo a
sette, ibid., 1562, in-4''. — 5° Lamentationes
Jeremix cum Passionis récit, et Benedicêus,
ibid., 1565.
NASELL (DoM Diegue), noble Espagnol, qui
se disait descendant des rois d'Aragon, fut compté
parmi les amateurs de musique les plus distingués
de la première moitié du dix-huitième siècle.
Dans sa jeunesse , il se rendit en Italie et y de-
vint élève de Perez. Plus tard , il écrivit pin-
sieurs opéras elles fit représenter sous l'anagramme
de son nom, Egidio Lasnel. Parmi ces produc-
tions, on cite : 1*^ Attilio Regolo , représenté à
Palerme, en 1748. — 2* Demeirio , joué à Na-
ples, en 1749.
NASOLINI (Sébastien), compositeur drama-
tique, n'est pas né à Naples, comme le disent
Gerber et le Lexique universel de musique publié
par Schilling, mais à Plaisance, en 1768, sui-
vant les suscriptions de quelques-unes de ses
partitions manuscrites , et l'Almanach des spec-
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282
NASOLINr — NATHAN
tacles publié à Milan en 1818. On ignore où se
firent ses étades et qui les dirigea; Gervasooi
nous apprend seulement que dans sa jeunesse
il était iiabile claveciniste. It n^était âgé que de
vingt ans lorsqu'il donna à Trieste son premier
opéra intitulé iVi^e^^s. £n 1789, ilécriTit à Parme
ï Isola incantata. L'année suivante il fut appelé
i Milan, pour y composer VAdriano in Stria,
dont le brillant succès lui procura un engage-
ment pour écrire à Londres VAndromacca , qui
fut représentée dans la même année. Cet ouvrage
ne répondit pas à l'attente du public, et Naso-
lini quitta Londres presque aussitôt pour aller
à Vienne écrire le Teseo, dont l'ouverture et
une belle scène ont été gravées. De retour en
Italie au printemps de 1791, il composa La
Morte di Cleopairaj pour l'ouverture du nou-
veau théâtre de Vicence , qui se fit dans l'été de
la même année; au carnaval de 1792 il fit repré-
scAiler au théâtre Argentina^ de Rome, la .S^-
miramide, considérée comme une de ses meil-
leures productions. Le brillant succès de cet
opéra la fit rechercher par les directeurs des
principaux théâtres d'Italie , et en peu d'années
il écrivit : Ercole al Termodonte , à Trieste,
Eugenia, à Vicence, // Trionfo di Clelia ,
Vlncanteslmo senza magia^ La Merope^ Gli
Opposti Caratteri, Gli Sposi infantuati, La
Morte di Mitridaie, La Festa diside / / due
FrafelU rivalif Gli Annamorati, VAdimira^
Il Torto impiaginario, Gervasoni dit que Na-
solini mourut à Venise en 1799, à l'âge de trente
et on ans; cependant, suivant d'autres rensei-
gncment<i, il vivait encore à Naples en 1810;
mais ceux-ci sont douteux. Il serait peut-être
difficile de citer un ouvrage complet de Nasolini
qui ne méritât que des éloges; mais dans plu-
sieurs partitions écrites postérieurement à 1791 ,
il y a de belles scènes qui font voir qu'il eût pu
s*èlever davantage , d'il eût été plus soigneux de
sa fdftire.
]\ASSARE (Paul), religieux cordelier, or-
ganiste du grand couvent de Saint >François, à
Saragosse, naquit en 1664 dans un village de
l'Aragon , et fit son éducation religieuse et mu-
sicale dans un monastère de cette province. A
l'âge de vingt-deux ans il prononça ses vœux au
couvent des cordeliers de Saragosse, où il passa
toute sa vie. Il y publia en 1693 un traité élé-
mentaire de plain-chant, de musique mesurée,
de contrepoint et de composition, en dialogues,
intitulé : Fraginentos musicos repartidos en
quadro tratados, en que se hallan reglas
générales, y muy necessarias para canto
llano, carUode organo, contrapunto y com-
posicion, comptiestos por, etc. En Zaragosa,
1693, in-4®. Les chapitres concernant le contre-
point et la composition sonlen grande partie tra-
duits du dialogue de Ponzio {voyez ce nom), qui
n'est qu'un extrait des démonstrations harmoai-
ques de Zarlin. Une deuxième édition de ce
livre a été donnée avec quelques additions par
don Torres, maître de la chapelle royale, à Ma-
drid, 1700, in-4'' de 288 pagesv C'est cett^ édition
qui est citée par le P. Martini , dans la table des
auteurs du premier volume de son Histoire gé-
nérale de la musique : «'est donc à tort que
M. Ch.-Ferd. Becker, s'appuyanl d'un article de
la Gazette musicale de Leipsick , indique d'après
le même P. Martini une troisième édition datée
de 1704 (voy. System, ehron* Darsiellung deiç
musik. lÀteratur, p. 290). Le P. Nassare est au-
teur d'un livre plus important que celui dont il vient
d'être parié ; c'est un traité général de la niosique
intitulé : Escuela Musica segvn la pradica mo-
dema, ditidida en primera y segunda parte
(École de musique suivant l'usage moderne, divisée
en première et deuxième partie), Saragosse, 1723-
1724, 2 vol. in-fol., le l«r de 501 pages, doo
compris l'épttre dédicatoire, la préface, les ap-
probations et l'index ; le second ; de 506 pages.
La première partie, renfermée dans le premier
volume , est divisée en quatre livres, dont le
premier traite dii son , de sa production dans les
divers corps sonores, et de ses effets; le
deuxième, du plain-chant et de son usage daos
l'église; le troisième, de la musique mesurée;
le dernier, des proportions harmoniques et de
la construction des instruments. La 2* partie,
contenue dans le second volume, est aussi
divisée en quatre livres. Le premier traite des
diverses espèces de consonnances et dissonan-
ces , et de leur usage dans la musique ; le s^
cond , des variétés du contrepoint, à deux, trois,
quatre et cinq voix ; le troisième , des difTéreuts
genres de compositions ; enfin le dernier renferme
beaucoup de détails relatifs à l'enseignement et
à l'exécution. Le livre de Nassare est pour la mu-
sique de la tonalité moderne , dans la litt(^rature
espagnole , ce que celui de Cerone est pour la
tonalité du plain-chant, c'est-à-dire un recueil
conpplet de toutes les connaissances relatives à la
scienc« et à Tart.
NATALl (PoMPEo), musicien de l'école
romaine , vécut vers le milieu du dix-septième
siècle et fut chantre de l'église Sainte-Marie-Ma-
jeure. On connaît de sa composition : MadrigaU
e Cansom spirituali a due, tre e qualiro vocif
co*l bassoper Vorgano. Roma, appressoFei,
1662, in-4'*.
NATHAN (IsAAc), né à Cântorbcry, en
1792, d'une famille juive, fut destiné dès son
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NATHAN — NATORP
283
enfance an sacerdoce, et placé par ses parents
à TuDiversité de Cambridge lorsqu'il eut atteint
rage de treize ans. II y étudia l'hébreu , le sy-
riaque, la langue allemande, et apprit aussi les
éléments de la musique et du violon. Cet art lui
inspira bientôt un goût passionné auquel il se li*
Tra tout entier dès que ses études scolastiques
furent terminées. Corri fut son maître de piano,
d'harmonie et de chant , mais il en reçut peu de
leçons et ne dut ses progrès qu^à ses propres ef-
forts. Fixé à Londres , il s'y fit connaître avan-
tageusement comme maître de chant Des impru-
dences lui ayant fait contracter des dettes con-
sidérables , il fut obligé de se retirer dans l'ouest
de r Angleterre pour se soustraire aux poursuites
dont il était l'objet. Bientôt Tennui le ramena à
Londres ; mais à peine y fut-il arrivé, que ses
créanciers le harcelèrent et Tobligèrent à débuter
au théâtre de Coveut-Garden , dans Tespoir qu'il
plairait au public et qu'il pourrait les payer ; mais
son habileté dans l'art du chant ne put suppléer à
la faiblesse de son organe : il n'obtint aucun
succès. Alors il essaya de la composition dra-
matique et donna au tbé&tre de Covent-Garden
et de Drury-Lane quelques opéras, mélodrames
et pantomimes que le public accueillit avec assez
de faveur; mais ses meilleures compositions
sont ses Mélodies hébraïques, dont il publia un
recueil en .1822. L'année suivante il a donné un
livre qui a pour titre : An Essay <m the history
and theory of Music,' and on the qualiUes ,
and\management of the human ifoice (Essai
sur Thistoire et la théorie de la musique, et sur
les qualités , les ressources et la direetion de la
voix humaine); Londres ^ Whittaker, 1823, un
volume in-4** de 230 pages. Il y a beaucoup de
désordre dans cet ouvrage ; ce qui s'y trouve sur
l'art du cliant est la meilleure partie du livre. On
a aussi de Natlian une vie anecdotique de
Mme Malibran, intitulée: The Life of Madame
Malibran deBeriot,inierspersedvMh oi'igiTUtl
anecdotes and critical remarks on his mu*
skeal powers; Londres, 1836,in'12.
NATHUSIUS (EUE), eanior à Técole St
Nicolas de Lcipsick, né à Gusmanadorf (Silésie) ,
en 1631 , mort àLeipsick le 30 décembre 1676,
est cité par Forkel comme ayant publié une
thèse intitulée : Cum musices creatore dispu"
tatio de musica iheoretiea, qaam attctori-
taie inclitx facuUaiis philosophicœ Lipsiensis
t*. P. M. Elias Naihusius^ respondente Sa-
muele Eachusio, etc., Lipsise, ïypis Joh.
Bauerij 1652 , in-4*' de 8 pages. Il est vraisem-
blable que l'auteur de la thèse est plutôt ce Sa-
muel Bachusius, de Zeilz, en Misnie, que Na-
thusins , dont le nom ne figure sur le titre que
suivant Tosage qui y faisait toujours placer celui
du président de l'exercice académique.
NATIVIDADE (Michel ub), nom de re-
ligion d'un moine portugais de l'ordre de CI-
teaux, né près de Lisbonne, et qui fut maître
de chapelle à Alcobaça, où il entra en 1658. Il
a laissé de sa composition , en manuscrit, vingt-
huit psaumes pour les vêpres de Tordre de Cl-
teaux : ces compositions se conservent au mO'
nastère d' Alcobaça.
NATIVIDADE (Jean de), religieux por-
tugais , né à ToiTes , entra dans l'ordre de Saint-
François en 167&, et mourut à Lisbonne en
1709. Il a laissé en manuscrit plusieurs compo-
sitions pour l'église.
NATORP ( BERNARi>-CnatTiEN-Locis) , doc-
teur en théologie, né le 12 novembre 1774, à
Wepden sur la Ruhr, a été nommé professeur
au gymnase d'Elberfeld , en 1796, et peu de temps
après pasteur à Huekerwagen , dans le duché de
Berg, puis, (en 1798), pasteur à Essen, en
Westphalie, conseiller du consistoire à Potsdam,
en 1808^ et enfin appelé, en 1816, pour remplir
ces dernières fonctions à Munster, où il est mort
en 1846. Ce savant s'est rendu recommaudable
par beaucoup d'écrits relatifs à la tiiéologie et à
l'enseignement ; mais c'est surtout pour ses tra-
vaux concernant le chant , particulièrement les
méthodes de musique à Tusage des éeoles popu-
laires qu'il est mentionné dans cette Biographie
des Musiciens. Le système adopté par Matorp
pour l'enseignement du chant dans ces écoles est
celui que Pfeiffer avait introduit dans l'institut
de Pestalozzi (voyez Nxgeli); mais singulière-
ment modifié et simplifié. Conmie Pfeiiïer et Nœ-
geli, il divise l'enseignement en trois branches
principales qu'il désigne aussi sous les noms de
rhythmique, mélodique et dynamique ; mais',
dégageant ces divisions de tous les détails d'une
théorie trop développée, il réduit l'enseignement
aux éléments les plus simples et les plus indispen-
sables pour la pratique du chant dans les écoles
primaires. A l'égard de la notation , considérée
par plusieurs novateurs comme une des princi-
pales sources de difficultés de la musique, Na-
torp la réduit à l'emploi de chiffres pour la dé-
signation des degrés de la gamme» en les dispo-
sant sur une ligne, au-dessus ou au-dessous, et
les diversifiant d'une certaine manière par des
grandeurs proportionnelles. Quant aux durées,
il les représente par des signes empruntés à la
notation ordinaire , et combinés avec les diiffres.
Ce système de chiffres, pour la rcpréseutallon des
intonations, n'appartient pas à Natorp, car on en
trouve des exemples dans les tablatures anciennes
pour les instruments à cordes pincées. En 1677 ,
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284-
ÎÎATORP — NAU
le père Souhaitty (voy, ce nom), religieux de
l'Observance , en avait renouTelé l'idée, pour
une notation du plain-chant qu'il avait ensiiile
étendue à la musique ; et longtemps après, J.-J.
RouMeau (voy, ce nom) avait combiné un autre
système au moyen des mêmes signes. Celui de
Natorp, emprunté à la méthode de Zeller
(voy, ce nom), plus sensible à Tœil, mieux com-
biné, plus complet que celui de Soaliaitty,
d'un usage plus commode que celui de Rousseau,
fut plus heni'eux dès son début ; car dans Tes-
pace de douze ans, il fut fait cinq éditions de
rinstruction du premier cours élémentaire que
-son auteur publia sous ce titre: Ânleiiung
zur Unterweisung im Singen fur Lehrer in
VolksschuUn (Introduction à l'enseignement du
chant, à l'usage des professeurs des écoles po-
pnlairfs).'Instruction pour le premier cours, ^ots-
dam, 1S13, in 4**; deuxième édition, Edsen, 1816,
in-4*; troisième îdero^ Duisbourg et Essen, 1818;
quatrième idem , ibid., 1821 ; cinquième idem,
ib.^ 1825, in-4''. L'Instruction pour le second
cours., ou cours supérieur , publiée pour la pre-
mière fois en 1820 , à Duisbourg et Essai, in-4**
de 160 pages, a été aussi plusieurs fois réimpri-
mée. Natorp ne borna pas ses instructions à ce
qu'il avait écrit pour les mattres ; il vonUit aussi
Tenir directement au secours de Fintelligence
des élèves, et successivement il publia, pour
Tusage de ceux-ci , les manuels des deux cours.
Ces manuels, qui ne forment chacun que deux
feuilles d'impression , sont des modèles de sim-
plicité et d'enseignement pratique; ils ont pour
titres : 1** Lehrbuchlein der Singekunst, fur
den Jungen in Volhsschulen herausçegeben ^
Erster Cursus (Petit manuel de l'art du chant,
premier cours), Essen et Duisbourg, Bœdeker,
1816, In-g" de32 pages: —2'Z;tf/ir*ttcAteM, etc.,
Zweiter Cursus (Petit manuel, etc., deuxième
cours), Essen, Bœdeker, 1820, in-S** de 32 pa-
ges. La septième édition de ces manuels a été pu-
bliée à Essen en 1832. Je croîs qu'il y en a eu
plusieurs autres depuis cette époque. Le mérite
îAe l'invention de la méthode n'appartient point
en réalité à Natorp , puisque cette méthode n'est
qu'une combinaison de celles de Zcller et de
Nœgeli ; mais la simplicité qu'il a su y introduire,
et qui en a fait le succès, lui a donné en quelqtie
sorte les droits de l'invention. Son succès a été
complet : plusieurs maîtres ont adopté la méthode
de Natorp et l'ont développée dans des livres
spéciaux ; enfin elle a été mise en pratique dans
beaucoup d'écoles.
Parmi les autres travaux de ce savant, relatifs
k là musique , on doit mettre en première ligne
l'écrit qu'il a publié sous ce titre : Ueber den
Gesang in den Kircken der Protesfanten (Sur
le chant dans les églises des protestants), Essen
j et Duisbourg, Baedeker, 1817, in-8* de 264 pages,
r^a matière y est traitée scientifiquement , et le
livre est riche d'idées ingénieuses. Déjà Natorp
avait abordé ce sujet dans de très-bonnes obser-
vations insérées au troisième volume de sa cor-
respondance de quelques instituteurs et amis des
écoles ( Briefwechsel einiger SchuUehrer %nd
Schulfreunde, Essen, 1813-1816, 3 vol. in-8o.
deuxième édition, Essen, 1825). On a aussi de loi
un petit écrit rempli d'intérêt, intitulé : Veber
den Zweek, die Einrichtung und den Gebrauh
des Melodieensbuchs fur den Gemeindege-
sang in den evangelischen Kirchen (Sar le
plan, la disposition et l'usage des livres de mé-
lodie pour le chant paroissial dans les églises
évangéliques). Essen, Bœdeker, 1822, in-8<> de
28 pages. Cet opuscule fut en quelque sorte
l'avant-propos du livre choral que Natorp poblia
sous ce titre : Melodienbuch fur den Ge-
meindegesang in den evangelischen Kircken
(Livre de mélodies pour le chant paroissial dans
les églises évangliques) , Essen, 1822, in- 8" de
130 pages. Plus tard il revit avec soin ce recueil
avec Frédéric Kessler (F. ce nom ) et le publiai
quatre parties , avec les préludes de Rink. Cette
nouvelle édition a pour titre : Choralbuch fw
evangelischen Kirchen, Krit, bearb, Vierstim-
miggesetzi und mit Zwischenspielen versehen
v<m C. H. Rink (Livre choral pour les églises
évangéliqnéis, etc.), Essen, 1829, ln«4'', ob. Le
dernier ouvrage de Natorp est une analyse des
préludes de Rink, où l'on trouve d'excellentes vues
sur l'usage de l'orgue et le caractère du Jeu de
cet instrument dans le service divin; cetéerilest
intitulé : Veber Rink's Prxludien, Essen,
Bflpdeker, 1834, in-8o.
NACJ (Mii« Maria-Dolorèb-Bbnedictâ-Josc-
phina), cantatrice distinguée , née d'une famille
espagnole établie à New-York ( États-Unis ), le
18 mars 1818, fut admise comme élève au Cod-
servaloire de Paris, le 23 juillet 1832, et y apprit
l'art do chant de M*"** Damoreau. Douée d'ane
voix facile et bien timbrée, de beaucoup d'intelli-
gence , et du sentiment de l'art, elle fit de remar^
quables progrès son s. la direction de son excellent
professeur, et obtint d'une manière brillante le
premier prix au concours de 1834. Mt'« Nau était
âgée de dix-huit ans lorsqu'elle débuta h TOpéra,
le f mars 1836, dans le rôle du page des Hu-
guenots, Bien qu'inexpérimentée dans l'art de la
scène, elle y produisit une impression tr^lavo-
rable, que les représentations suivantes justifiè-
rent. Toutefois le succès de celte jeune canta-
trice ne fut pas égal à sou mérite pendant le cours
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NAIT — NAUE
285
de son premier engagement à ropérft : placée
toujours dans une position secondaire par Tad-
mÎAistration , elle en éprouvait les fftcbeux effets
de la part du public, en général peu connaisseur,
et qui n'accorde sa confiance qu'aux artistes aux-
quels les r6les les plus importants sont donnés.
En 1842, l'engagement de MUe Nau ne fut pas re-
nouvelé : elle prit alors la résolution de donner des
représentations dans les villes les plus importantes
des départements et de l'étranger, et y eut des
succès d'éclat, particulièrement au Tbéàtre-Boyal
de Bruxelles, où son excellente vocalisation
et sa belle manière de phraser furent appréciées
à leur juste valeur. Elle continua ses pérégrina-
tions théAtrales pendant les années 1843 et 1844,
partout fêtée et acclamée dans les rôles princi-
paux écrits autrefois pour M^e Damoreau, et
chanta même à Londres aux mois d'octobre et
de novembre 1844. Alors radmiaistration de
l'Opéra comprit qu'elle avait fait une faute en
écartant de son tliéâtre cette cantatrice ; pour lui
faire contracter un nouvel engagement, il fallut à
peu prés tripler les appointements dont elle jouis-
sait auparavant. Mi>« Nau reparut sur cette scène
au mois de décembre, et les habitués de l'Opéra,
jugeant de son mérite par les succès qu'elle avait
obtenus ailleurs, lui firent on accueil enthou-
siaste. Jusqu'à la fin de 1848, elle jouit de toute
la faveur du public. Son engagement étant ter-
miné à la fin de cette année , elle joua pour la
dernière fois le rôle de Lucie de Lainmermoor^
le 1 1 octobre, et partit ensuite pour Londres ,
d'où elle passa en Amérique. Après un voyage
triomphal dans sa patrie. Mil® Nau revint à Lon-
dres^clianta tiVLPr'mcess^ Théâtre pendant environ
dix- huit mois, et y excita l'admiration générale.
Rentrée à l'Opéra pour la troisième fois, elle y
chanta pendant les années 1851, 1852 et 1853. £n
I8ô4, elle retourna en Amérique et y Ait l'objet
d'ovations excentriques. De retour à Paris dans
l'été de 1856, elle prit ta résolution de se retirer
de la scène et de jouir de l'aisance acquise par
ses travaux.
NAUDOT (JBAN-jAGQUEs)y musIclen fran-
çais, vivait à Paris dans la première moitié du
dix -huitième siècle. Il fut un des premiers
artistes qui se distinguèrent en France sur la
flûte traversière; jusqu'à la fin du règne de
Louis XIV, la flûte à bec'était la seule dont on eût
joué à ropéra. On a gravé de Naudot , à Paris,
depuis 1720 jasqu'en 1726 : l^'Six sonates pour
la flûte , ayec basse continue pour le clavecin ,
op. 1. ^ 2** Douze petites pièces en trios pour
les flûtes d'Allemagne. — • 3^ Six divertissements
pour les flûtes ou les Itaulbois. — 4° Six con<
certos pour la flûte traversière. •— 5o Douze
solos pour la flûte traversière, avec basse con-
tinue. — û** Six sonates pour deux flûtes tra-
versières , sans^basse.
N AUË (JB4N-FRéDéRic), docteur en philoso-
phie, directeur de musique de l'université et orga-
niste à Halle, est né en cette ville, le 17 novembre
1787. Le docteur Schilling s'est trompé en plaçant
la date de sa naissance en 1790. Fils d'un fabricant
d'aiguillea fort riche, Naue reçut une éducation
libérale, conforme à ses goûts pour les sciences
et pour les arts. Après avoir fréquenté les Cours
du gymnase des orphelins et de Tuniversité, par-
ticulièrement ceux de philosophie et d'esthétique
du célèbre professeur Maass, dent il épousa la
fille plus tard , il se livra exclusivement à son
goût passionné pour la musique. Dès son enfance
il avait commencé Tétude de cet art sous la di-
rection de maîtres peu connus; ses progrès
avaient été rapides, et son talent s'était développé
d'une manière si remarquable sur. le piano, qu'il
fut sollicité plusieurs fois de se faire entendre en
public dans sa première jeunesse, et recueillit
toujours des applaudissements nnanimes. Charmé
de son talent précoce, Turk, malgré le dégoût
que lui inspirait l'enseignement » se chargea du
soin d'achever son éducation musicale, et de le
diriger vers la connaissance des principes scien-
tiflques de l'art. Il trouva dans son élève un
penchant décidé pour les qualités sérieuses et
grandes. Devenu un organiste remarquable,
Naue n'a jamais voulu ployer son talent aux
formes gracieuses qui procurent les succès popu*
laires. Les anciens maîtres des écoles d'Italie et
d'Allemagne devinrent ses modèles et furent
pour lui les objets d'un culte exclusif. Sa.fortune
le mettait à l'abri du besoin ; il ne fut donc pas
obligé de faire le sacrifice de ses opinions pour
se créer une existence. Après avoir été à Berlin
achever ses études , il retourna dans le lieu de
sa naissance. Soi premier soin fut de réunir
une bibliothèque de livres sur la musique et de
compositions de tout genre, qui formèrent une
des plus riches collections qu'on eût jamais ras-
semblées : on dit qu'elle lui coûta plus de cût-
quante mille francs. Plus tard, il parait que les
dépenses considérables qu'il fit pour les progrès
de la musique en Saxe l'ont obligé à vendre au
roi de Prusse une partie de cette belle biblio-
thèque, où l'on remarquait les productions type*
graphiques les plus rares elles manuscrits les-
plus précieux. Après la mort de Turk, .Ifaue l'a
remplacé comme directeur de musique et comme
organiste en 181 3 ; pUis tard il a joint à ces places
celle de directeur du chœui , et un emploi dans
l'administration civile, étranger à la musique;
£a 1835, il a reçu le diplûme de docteur en phi-
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266
NATTE — NAUENBURG
osophie à runÎYersité de Jéna. En 1829 et en
1835, il a organisé des fêtes musicales à Halle,
et dans Tintervalle de ces soteoRîtés, une troi-
sième à Erfnrt; tontes ont eu un éclat extraor-
dinaire ; mais il y a déposé des sommes consi-
dérables de sa propre fortune. Il y a peu d'exem-
ples d^un défonement si complet à la propagation
de rart.
Considéré comme artiste et comme sa?ant,
Naue s*est créé des titres à Testime des mu-
siciens par différents trayanx, notamment par
son livre intitulé : Versuch einer mv^icaUS'
chen Agenda, oder Allargesxnge zum 6e-
bratich in protesiantischen Kirchen, fur mu-
si/ealiscfie und nicht musikaUsche Prediger
wnd die dazu gehœrigen Antworten fur Ce*
meinde, Singechor und Schulkindcr, mit be*
Uebiger Orgel , TheiU nach Urmelodien,
Theils neu bearbeitet (Essai d'un agenda mu-
sical, on chants du service divin à Tusage des
églises protestantes), 18 18, ln-4^ Des change-
ments ayant été introduits dans la liturgie des
églises de la Prusse, Naue se chargea de ce
qui concernait le chant , et son travail eût un
succès si complet , que Tagenda fut immédiate-
ment Introdtiit dans le service divin. Il en a
donné une deuxième édition améliorée chez
Schwitschke , à Halle, in-4*^. L*accneil qui avait
été fait à ce travail a déterminé son auteur à se
livrer à la rédaction d*nn livre complet de mé-
lodies chorales évangéliques, rétablies diaprés les
sources primitives. Personne n'avait plus que
Naue les moyens de faire un semblable tra-
Tail , à cause des richesses que renfermait sa
bibliothèque. Le résultat de ses recherches a
paru sous ce titre : Allgemeines evangelische$
Choralbuck in Melodien , grœssen Theils aus
den Urquellen berichtet, mit vierstimmigen
Barmonien, etc. (Livre choral évangélique uni-
versel en mélodies rétablies d'après les sources
primitives, avec des harmonies à quatre pai^
ties), Halle, Ed. Anton, 1829, in-4*'. Ce recueil
est précédé d'intéressantes notices historiques.
Les autres ouvrages publiés par Naue sont :
1** Domine salvum fac regem, h 4 voix, Leip-
sick , Hofmeister. — 2*. Cantate zur Gedacht-
nissfeier- edler Verstorbener (Cantate pour
l'anniversaire des nobles morts, à 4 voix et
chœur), ibid. — 3* Hymnus Ambrosianus, Te
Deum Laudamus, pour 4 voix d'hommes,
Stuttgard, Kœhler. — 4* Itesponsorien, oder
Chœre fur 3 Utxtrgieen mit eingeleglen Sprii-
eken,filr Discant, Alt, Ténor und Bass (Ré-
pons ou chcpurs pour des chants liturgiques, etc.),
ibid. — 5° Marche triomphale pour chœur et
oistruments à vent, eu partition. Halle, RufT.
— 6'' Quelques pièces pour le piano , à Leipsiclc,
chez Hofmeister. Naue a donné des soins à la
dernière édition du Traité de la basse contiaue
de Tûrk.
NAUENBURG (Gustave), chanteur, pro-
fesseur de chant«et écrivain critique sur la mu-
sique, est né à Halle, le 20 mai 1803. Filsd'on
médecin aisé, il a été assez heureux pour que
rien ne fàt négligé dans son éducation. Le diantre
Schramra fut son premier maître de ronsique et
de piano; plus tard il reçut des leçons décom-
position de Granzin , maintenant directeur de
musique à Marienwerder. En 1824 , il entra à
l'université de Halle pour étudier la théologie;
mais la philosophie eut pour lui plus d'attraits,
et il se livra à son étude sons la direction des
professeurs Wegscheider et Gerlach. Dans la
même année , sa voix ayant pris le caractère
d'un beau baryton , il commença à la cultirer,
à l'aide de plusieurs bons traités élémentaires,
et fit une étude de la constitution physiologique
de l'organe de la voix dans les livres que lui
fournit la bibliothèque de son père. La société
de chant de Halle le compta bientôt au nombre
de ses membres , et son penchant ponr la pro-
fession de chanteur dramatique devint si vif, qu'il
serait^ntré immédiatement au théâtre, si la vo-
lonté de son père ne s'y fût opposée. Il n'eut oc-
casion de développer en public les avantages de
sa voix qu'en 1829, lorsqu'il chanta , à la grande
fête musicale de Halle, sa partie de l'oratorio de
Klein qui fut exécuté à cette solomité. Ëtoané
de son talent , ce compositeur l'engagea à le
suivre ft Berlin, lui promettant son appui. Cette
proposition avait trop d'attrait ponr que Naoen-
burg n'y souscrivit pas : il se rendit donc dans la
capitale de la Prusse, et y resta jusqu'en 1833,
occupé de l'enseignement du chant et de Iravaux
littéraires; puis il retourna à Halle, on il jouit
d'une heureuse position , uniquenoent occupé de
travaux relatifs à l'art quil cultive aveepaùion.
Les principaux compositeurs de l'Allemagne,
Klein, Spohr, Reissiger, Lœwe» Lobe et d'autres,
ont écrit pour Nauenburg dee ballades dont
son talent a fait la fortune. Les morceaux de cri-
tique et d'esthétique musicale publiés par cet ar-
tiste se font remarquer par la justesse des aper-
çus et par un savoir étendu : les principaux sont:
r Un mot sur l'opéra romantique (Gaiette mu-
sicale deBeriin, 1826, n<'42). ~ 2*" Remarques
sur VOberon de Weber (ibld. 1827, n* 27). -
3® Sur la méthodologie de renseignement du
chant (Gazette musicale de Leipsick, 1829,
n<" 50 et 51). — 4'' Notices sur la théorie de la
Yoix (ibid., 1829, 1830, 1831, 183J, 1844; et
dans Cxcilia, tom. 16 et 17). — b"" Apborismes
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NAUENBURG — NAUMAINN
287
sar le drame religieux {Cœdlia, t. 14). — -
e"* Sur la musique d'église (ibid., t. 15).— 7^ Le
rationalisme dans son application à la science
de la musique (ibid., 1830, cahier 49). — 8* Le
chanteur dramatique (Gazette musicale de Berlin,
1827, D^ 27). — 9° £8quisse d'une esthétique mu-
sicale (Gazette musicale de Leipsick), 1832. n'" 8
et 10). — 10° Sur la Taleur pratique des règles
de Tart (Gazette musicale de Berlin, i832). —
11® Sur l'état de culture de l'esthétique musicale
(ibid.). — 13^ Esquisses philosophiques de Tart
(nouvelle Gaaette musicale de Leipsick, 1834,
0*^ 10 et 11). On a aussi de Nauenburg uo dernier
écrit intitulé : Idem su einer Eeform der christ'
lichen Kirclien Musiky etc. (Idées pour une ré-
forme de la musique chrétienne, etc.). Halle,
1845, in-8*».
NAUERT (GoDEFRom-EusèBE), virtuose
sur le hautbois et sur la harpe , vivait à Pïurem-
berg vers 1760. Il mourut en Pologne. On a
publié de sa composition deux recueils d'odes et
de cliansons allemandes en musique, le l^r cq
1758, Nuremherg, in-4''; le second en 1764.
NAULT (jEAN-B/iFTisTE-PiEBRE), aucieu pro-
cureur général à Dijon, démissionné après la ré-
volution de juillet 1830, à cause de ses opinions
légitimistes , est membre de l'Académie de celte
ville. On a de lui divers ouvrages étrangers à
l'objet de cette Biographie : il n'est cité ici que
pour deux oposcnles réunis dans le même vo-
lume, sous le titre : Esquisse de Beaumarchais f
et Souvet^rs de la musique, Dijon, Lamarche
et Drouelle, 1854, in-8<'. Les Souvenirs de la
musique sont l'expression d'un sentiment pur
de l'art, sous une forme élégante et littéraire.
NAUMANN (JBAN-AMéDÉB), compositeur
célèbre, naquit à BUsewitz, près de Dresde, le
17 avril 1741. Frappé de ses rares dispositions
pour la musique , son père le relira de l'école de
village où il l'avait placé d'abord « et le mit dans
une autre , à Dresde , où le jeune Maumann eut
on maître de daveoin. Tous les matms il se ren-
dait de Blasewitz à Dresde, qui en est éloigné
d'une lieoe, et le soir il s'en retournait après
avoir reçu ses leçons et entendu les organistes
des principales églises de U ville. Ses études se
conlinuèrent de la même manière jusqu'à l'âge
de treize ans ; daàs cet intervalle, il avait fait
de grands progrès dans les sciences et surtout
dans la musique. C'est alors qu'il se livra à l'é-
tude de cet art avec ardeur. Il avait atteint sa
seizièiiie année lorsque Weestrœm, musicien
suédois attaché à la chapelle royale de Stock-
holm, fut conduit par hasard dans la maison
du père de Naumann. Étonné de trouver un bon
daveda dans la maison d'un paysan , et plus
encore d'y voir les compositions les plus difTi-
ciles pour cet instrument, il questionna ses hô-
tes sur cette singularité , et son étonnement re-
doubla lorsqu'il apprit que le Ois de la maison
était assez habile pour jouer cette musique. Il
voulut le voir et l'entendre ; cliarmé de son talent,
il lui proposa de devenir son compagnon de
voyage. Rien ne pouvait plaire davantage à Nau-
mann qu'une semblable proposition; mais son
père fut moins prompt à se décider. 11 finit pourw
tant par céder aux sollicitations de son fils et aux
promesses de l'artiste étranger. Tous deux se
mirent enroule, elle 4 juin 1757 ils arrivèrent
à Hambourg. Naumann ne tarda pas à se re-
pentir d'avoir confié son existence à un maike
avare et brutal , car Weestrœm le traitait plutôt
comme son valet que comnte son élève. Toute-
fois l'espoir de voir lltalie, ou ils devaient se
rendre , et d'y acquérir les connaissances qui lui
manquaient , le soutenait dans ces rudes épreu-
ves. Une longue maladie de Weestrœm les re-
tint à Hambourg pendant dix mois, qui Turent à
peu près perdus pour l'instruction de Naumann.
£nfin ils s'acheminèrent vers l'Italie par le Tyrol,
au printemps de 1758 ; mais le pauvre Naumann
dut faire à pied une grande partie de cette
route, mal vêtu et plus mal nourri. Â Venise,
et plus tard à Padoue , où Weestrœm alla
prendre des leçons de Tartini, son élève fut
même obligé de pourvoir non-seulement à sa sub*
sistance, mais à celle du maître, en copiafit
de la musique. Telle était son activité dans ce
travail , que dans l'espace de six à sept mois il
copia soixante-dix concertos avec toutes les
parties, et beaucoup de morceaux de moindre
importance. Il était d'ailleurs devenu le cuisiniei
de son maître. Tant desoins indignes d'un homme
né pour être artiste, et des travaux si multipliés,
ne lui laissaient point de temps pour continuer
ses études ; d'ailleurs il ne connaissait personne
qui pût lui donner les leçons dont il sentait le .
besoin. Un jour pourtant il surmonta sa timidité,
et profitant de ce qu'il était chargé de porter
chez Tartini les instruments de Weestrœm et
de deux de ses amis , il se hasarda è demander à
ce grand musicien qu'il lui permit d'écouter les
leçons qu'il donnait à son maître. Touché par ce
vif désir de s'instruire, et plein de bonté, Tartini
ne se borna pas à donner à Naumann la permission
qu'il demandait, car il l'admit au nombre de ses
élèves , et bientôt il eut à se féliciter de l'intérêt
qu'il avait pris à ce jeune homme, dont les progrès
effacèrent ceux de tous les jeunes artistes que
Tartini admettait dans son école. Vers le même
temps Naumann se sépara de Weestrœm et s'at-
tacha à un jeune musiden anglais nommé Hunt,
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288
NAUMANN
qui se montra pour lui aussi bienveillant que
Weestnisin avait été dur.
Après trois années et quelques mois passés à
Padoue à sMnstruire dans i*art de jouer du vio-
lon> du clavecin et dans Tliarmonie pratique,
Naumann accepta comme élève Pitscher, violo-
niste allemand, qui voyageait en Italie aux
frais du prince Henri de Prusse. Bien que Tar-
tini éprouvât quelque peine à se séparer de lai,
il approuvale parti qu'il prenait de visiter avec
Pitscher l'Italie méridionale, persuadé qoHI en
tirerait avantage pour son instruction. Nau-
mann quitta Padone, avec son élève, le 3i août
1761. Ils se rendirent d'alwrd à Rome , puis à N»-
ples , où ils firent un séjour de sis mois. Nan-
mann mit ce temps à profit pour étudier le style
dramatique , et écrivit ses premières composi-
tions en ce genre. De retour à Rome, les voya-
geurs y passèrent la quinzaine de Pâques, pour
entendre la musique de la chapelle Sixtine , qui
était alors dans tout son éclat; puis ils' allèrent à
Bologne , où Naumann remit une lettre de Tar-
tini au P. Martini, qui Paccueillit avec bonté et
voulut bien le diriger dans ses études de cont-e-
point.
Le temps accordé à Pitscber pour son voyage
arrivait à son terme ; il dut retourner en Allemagne
et laissa à Venise Maumann, qui avait peu d'es-
poir de trouver une situation convenable pendant
la guerre qui désolait la Saxe. Il vécut de quel-
ques leçons, jusqu'à ce qu'on lui eût confié la
composition d'un opéra bouffe pour le théâtre
de Saint-Samuel. Quoiqu'on ne lui eût accordé
qu'un peu moins d'un mois pour l'écrire , cet
ouvrage , dont le titre n'est pas connu, eut vingt
représentations consécutives , et fut bien accueilli
par le public. Au carnaval suivant , on le chargea
d'une partie de la' composition d'un opéra qui
fut fait par trois musiciens réunis.
Il y avait près de sept ans qu'il était en Italie,
et il avait passé les dii>liuit derniers mois ai Ve-
nise, lorsque la paix vint mettre un terme à la
longue lutte de l'Autriche et de la Prusse. Alors
.Naumanu, plein du désir de revoir sa patrie et
d'y trouver une position convenable » envoya à
sa famille la partition d'une composition pour
l'église, avec la mission de la faire connaître à j
la cour de Saxe. Pour satisfaire à sa demande , !
sa mère se rendit à Dresde , et quoique simple |
paysaùne, elle fut admise à présenter l'onvr&ge '
de Naumann à l'électrice douairière Marie-An- I
toinette. Celte princesse, dont les connaissances !
en musique étaient étendues, examina la partition i
et congédia la mère du compositeur, disant qu'elle j
doutait que ce qu'elle venait de voir fût Touvrage
d'un jeune homme , mais qu'elle prendrait des '
informations. Le témoignage de quelques-uns
des plus habiles maîtres de lltalie, consultés psr
l'électrice, ayant été favorable k Naumaan,
celui-ci reçut la somme nécessaire pour se rendre
à Dresde. H y écrivit, pour le service de la ooor,
une messe qui fat exécutée en présence de l'élec-
trice, et dont le mérite lui fit obtenir le tih% de
compositeur de la cliapelle , avec un traitement
de deux cent vingt écus (un peu plus de huit
cents francs ) ; faible ressource , moins propor-
tionnée au mérite de Naumann qu'à la situation
d'un pays pauvre, ravagé naguère par une guerre
désastreuse. Après avoir fait quelque séjour à
Dresde , il réunit ie titre de coropositeor de la
chambre à celui de maître de chapelle, et fut
chargé de la direction des études des jeunes ar-
tistes Schuster et Seydelmann (voyez ces noms),
avec qui il fit, en 1765, un second voyage en
Italie, aux frais de la cour électorale. Sa posi-
tion en ce pays, bien dilTérente de ce qu'elle avait
été précédemment , lui permit de visiter les prin-
cipales villes et d'y séjourner. Naples Tarréla
longtemps. Il y reçut la demande de l'opéra
Achille in Sciro pour ie théâtre de Païenne ^ et
cette circonstance lui procura le plaisir de voir
la Sicile. A son retour, il revit Naples, Rome,
Venise , et obtint dans cette dernière ville on
engagement pour écrire VAlessandro nelle
Indie, Pendant qu'il y travaillait, il fut inopiné-
ment rappelé par la cour de Dresde, pour com-
poser la musique de la Clemensa di Tito , à
l'occasion du mariage de l'électeur.
En 1772, Naumann entreprit un troisième
voyage en Italie ; dans l'espace de dix-huit mois
il y composa SoUmano , Le Nozse dislwrbate
et V Isola disabitatat pour Venise, et VArmida,
pour Padoue. Le brillant succès de ces produc-
tions lui fit faire des propositions pour tons les
grands théâtres ; mais les devoirs de sa place le
rappelaient en Saxe , et robligèrent à refuser les
offres qui lui étaient faites. Peu de temps après
son arrivée à Dresde, il reçut de Frédéric 11, roi
de Prusse, des propositions pins brillantes pour
la place de maître de chapelle de ce prince , avec
un traitement considérable; mais Naumann,
dévoué an pays qui l'avait vu naître , et fidèle sa
prince qui l'avait tiré de la misère pour loi donner
une position honorable, n'accepta pas lesi^res
du roi, malgré la disproportion des avantages
attachés aux deux places. Ce sacrifice flit récom-
pensé par sa nomination de maître de cliapelle
en titre, avec des appointements de dou» cents
écus ; plus tard son traitement fut porté h 2,000
thalers (7,250 francs). Appelé à Stockholm en
1776, k l'occasion de l'anniversaire delà naissance
du roi de Suède , il y composa son premier opéra
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NAUMANN
289
sntMois, dont ie sujet élait Amphion^ et qui
eut un brillant succès. Le roi le chargea de l'or-
ganisation de Torchestre du nouveau théâtre de
Stockholm, qui fut ouvert en 1780, et lui de-
manda, pour rinauguration de ce théâtre, un
nouvel opéra suédois, intitulé Cor a, qui ne
réussit pas moins que le premier, et qui valut à
son auteur des témoignages de satisfaction du
prince et de magniGques récompenses. Le chef-
d'œuvre de Naumami, parmi ses compositions en
langue suédoise , est son Gustave Wasa. Cet
ouvrage, Amphion, et Cora, ont été gravés en
partition aux frais du roi de Suède. Les succès
que Naumann avait obtenns à Stockholm le
firent appeler à Copenhague en 1785, pour
écrire Orphée, opéra danois dont la musique fit
une vive impression par la douceur de ses mélo-
dies. A la suite de ce nouveau triomphe , des of-
fres avantageuses furent faites au compositeur
pour le fixer à la cour du roi de Danemark ; mais
les motifs qui ioi ayaient fait refuser autrefois
les propositions de Frédéric II, Tempéclièrent
d'accepter celles-ci.
Appelé à Berlin en 1788 , par le roi Frédéric -
Guillaume, dont le goût passionné pour la musique
est connu , il composa par ordre de ce prince la
Medea, pour le carnaval ; mais n^ayant pu ache-
ver cet ouvrage pour le temps indiqué , il ne put
le voir représenter qu'en 1789. Il écrivit aussi
par Pordre du roi le deuxième acte de Pro^ejtïao,
dont le premier était échu en partage à Reichardt
par la voie do sort. On lui demanda ensuite une
musique nouvelle pour le même opéra ; il l'é-
crivit en 1793, et en porta lui-même la partition
au roi, lorsqu'il ramena à Berlin le pianiste et
compositeur Himmel, et la cantatriceM"" Schraaiz,
dont l'éducation musicale lui avait été confiée par
Frédéric-Gnillaume. Dans ce voyage, Naumann
fit exécuter à Potsdam son oratorio Davidde
in Terebinto; le roi, en témoignage du plaisir
que lui avait fait cette composition, lui fit cadeau
d'une talMtière d'or enrichie de brillants et ornée
de son chiffre, avec une somme de quatre cents
frédérics d*or (environ neuf mille francs). Au prin-
temps de 1797, une nouvelle invitation du roi de
Prusse parvint h Dresde pour que Naumann se
rendit à Berlin. Mille thalers (3,750 francs) pour
les frai» du voyage, et une tabatière qui avait
appartenu à Frédéric II, étaient joints à Fin vitation
qui fut acceptée avec reconnaissance. Cette épo-
que fut celle du brillant début de Himmel (voy.
ce nom) comme compositeur. L'école de chant
dirigée par Fasch exécuta dans cette occasion le
psaume 111 à 4 voix, de Naumann, qu'il avait
envoyé à Berlin l'année précédente.
Tandis que Naumann était ainsi reclierché par
BIOGR. OMY. DES MUSICIENS. — T. VI.
plusieurs rois, et brillait dans les cours étrangères,
il était oublié à Dresde , sa patrie. Ses travaux
y étaient en quelque sorte ignorés , et l'électeur
de Saxe ne loi demandait presque jamais de
nouvelles compositions pour sa chapelle. Les ha-
bitants de Dresde parurent enfin sortir de leur
indifférence et vouloir honoier l'artiste distingué
qui avait mieux aimé servir sa patrie que d'ac-
cepter les avantages offerts par l'étranger. La
paraphrase poétique do Pater ^loster par Klop-
stock, mise en musique par Naumann, en 1799,
leur fournit l'occasion de réparer leurs torts eur
vers cet artiste. Un article de la Gazette musi-
cale de Leipsick (année r*, page 833) nous ap-
prend qu'une heure avait suffi à Naumann pour
tiacer le plan de son ouvrage; mais qu'il avait
employé quinze mois à récrire ou à le corriger,
ayant fait jusqu'à trois copies différentes de sa
partition. Le baron de Rachnitz fitconstruire dans
Téglise de la nouvelle ville un orchestre capable
de contenir deux cents exécutants, et ce grand
ouvrage « considéré comme le chef-d'œuvre de
Naumann, fut exécuté deux fois avec une pompe
Inaccoutumée; la première, le 21 juin 1799, dans
l'après-midi; la seconde, le 21 octobre de la même
année, dans la soirée et aux flambeaux. 11 parut
à cette occasion un poème de 12 pages in-8% in-
titulé : AufNaumann*s Oratoriuniy am 21 Juni
1799 in der Kirche su Neustadt zur Unter-
stutzung der durch Ueberschwemmung ver-
ungsliichten aufgefuhrt, %ind ani 21 Okt. zum
Besten des kiesigen Stadtkrankenhauses wie^
derholt ( Sur l'oratorio de Naumann exécuté le
21 juin 1799, dans l'église de la ville nouvelle,
au bénéfice des victimes de l'inondation, et répété
le 21 octobre au profit de l'hôpital), Dresde, 1799.
Le poète exprime dans ce morceau l'admiration
dont il a été saisi à l'audition de la musique de
Naumann. Aci e Galatea, dernier opéra de ce
compositeur^ fut représenté à Dresde le 25 avril
1801 , et de nouveau, les tardifs témoignages de
l'admiration publique accueillirent cette pièce.
Pendant qu'il y travaillait, le bruit s'était répanda
qu'elle serait sa dernière production dramatique,
et qu'il y dirait adieu k la scène ; l'événement
vérifia cette prédiction, car Naumann fut frappé
d'apoplexie le 21 octobre 1801, dans une prome-
nade qu'il faisait le soir, non loin de la maison
de campagne qu'il avait fait construire à Blase-
witx, lieu de sa naissance. Il ne fut retrouvé dans
les champs que le lendemain matin. Le froid de
la nuit l'avait saisi. Rapporté chez lui, il ne re-
prit pas connaissance, et dix jours après il expira,
à l'âge de soixante ans et quelques mois: Il s'é-
tait marié , à Copenhague, en 1792, avec la fille
de Grodtschilling , amiral danois. Sa jeunesse
19
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290
NAUMANN
avait été en proie au besoin et à rhumiliatioD ;
mais plus tard» la fortune sembla le conduire par
la main, et les trente dernières années de sa vie
s'écoulèrent dans Taisance, et environnées d'es-
time pour son talent et pour sa personne.
Contemporain de Mozart, Naumann sut se
faire, à côté de ce grand bomme, une réputation
honorable; cependant, ii ne fout pas s'y tromper»
il y avait entre eux rimmense dilTérence du
génie au talent. Si l'on cbercbe de la création
dans les œuvres du maître de chapelle de Dresde,
on ne trouve rien, à proprement parier, qui mé-
rite ce nom. J'ai sous les yeux les partitions
d'Amphion , de Cora , et d'une partie du Pro-
lesilao, ainsi que celle du Pater nosier; j'y
remarque beaucoup de mélodies gracieuses, un
système de modulation qui n'est pas commun, un
bon sentiment dramatique a un style pur; mais
rien n'y porte le cachet de l'invention ; on n'y
remarque point de traits inattendus. De toutes
ses productions , le Pater est incontestablement
la meilleure. Le plan en est heureusement conçu ,
sous certains rapports, malgré les défauts qui
appartiennent à l'époque de Naumann. Le com-
positeur y a mêlé Toralson dominicale , traduite
en allemand, avec le poëme de KIopstock sur le
sujet de cette prière. Les strophes du poème sont
entendues alternativement avec les paroles de
Toraisoo. Naumann traite celle-ci en deux cbmurs
alternatifs , dans l'ancien style concerté, avec
accompagnement de deux clarinettes, de trois
trombones, bassons et orgue; les strophes de
KIopstock sont écrites dans le style moderne,
et dans le système d'airs accompagnés par des
chœurs, dont les musiciens de l'école allemande
ont fait trop souvent usage dans leur musique
d'église, au dix-huitième siècle, et avec des traits
de bravoure peu convenables pour le sujet. Le
trio (n^ 7) pour deux Toix de soprano et ténor,
avec chœur , est d'un effet très-heureux, et le
morceau final est d^une large conception, quoique
Naumann ait manqué la réponse tonale du sujet
de sa fugue. Naumann est, à l'égard des musi-
ciens de son temps, ce que Graun fut dans I*é-
poque précédente : tous deux forent artistes de
mérite, mais ils ont été trop vantés par leurs
contemporains, car leurs travaux n'ont pas
exercé d'influence sur la situation générale de
l'art.
Parmi les productions de Nanmann, on connaît
les titres de celles qui suivent : L Musique n'é-
GLisB : V La Passione di Giesu Cristo, ora-
torio, à Padoue. — 2^ (sacco figura del Keden-
tore, k Dresde. — $• Giuseppe riconosciuto ,
ibid. — 4» Zeit und Ewigkeit (Le Temps et
l'Éternité), pour la cour de Mecklembourg-
ScUwerin. — b° Santa Elena, à Dresde. —
&" Joseph reconnu par ses frères^ traduit de
l'italien, de Métastase, pour Paris. — 7^ Unsere
Brader, pour la cour de Mecklembourg-Schwerïn.
— 8» H Figlio prodigo, à Dresde. — 9* £c Pas-
sione di Giesu Cristo, avec une nouvelle musique,
pour Dresde. — lo*" Davidde in TerMnto/ûàd.,
1796. _ 11* Betulia Uberata, ibid. — iV La
morte d* Abele, ibid. ^ 13* Pa/erno^ter de iOop-
stock , pour 4 voix de solo , chœur et orcbeslre,
en partition^ à Leipsick, cliez Breitkopf et Haertei.
— 14** Le psaume 96 à quatre voix et orchestre,
idem, ibid. — lô"* Le psaume 9H à deux ciKnin,
en manuscrit. — 16'' Le psaume 149, idem. Ces
deux derniers morceaux ont été composés pour la
communauté des frères moraves de Herrobut.
— 17" Psaume 2, à 4 voix et orchestre, en ma-
nuscrit. — 18* Psaume 103, k 4 voix et orchestre,
idem.— 19'' Psaume Ul, à 4 voixeto^ue,
composé pour l'académie de chant dirigée par
Fascb, en 1796. ~ 20** Vingt-sept messes solen-
nelles avec orchestre, composées pour b chapelle
électorale de Dresde, depuis 1766 jusqu'en 1800,
en manuscrit. — 21'' Messe solenndie (ei la
bémol) pour 4 voix, chœur et orchestre; œovre
posthume, gravée en partition, k Vienne, 1804.
— 22" LaudaSion Salvatorem, offertoire de la
Circoncision, idem, ibid. — 23" Psaumes, idem,
ibid., 1804. —24" Te Deum k 4 voix et orcbes-
tre, en manuscrit ^26" Ostermorgen (cantate
pour la fête de Pâques), en manuscrit. ~ 26" Pla-
sieurs hymnes, motets et litanies, en manuscrit.
II. Opéras. — 27*' Deux opéras boufles doat
les titres sont ignorés, k Venise, en 1764.—
28" Achille in Âctro,Palerme, en 1767.— 29"i/ei-
sandro nelle Indie , k Venise, 1768. — 30" la
Clemenia di Tito, à Dresde. *. 31" Le Noue
disturbate, opéra bouffe, k Venise, 1772.—
32" Solimano, opéra séria, ibid S3^L'fsola
disabitata, opéra Imuffe, en 1773, ibid. —
34" Armida, au nouveau théâtre de Padooe.—
3d" Ipermestra, pour le théâtre San Benedetto,
k Venise. — 36" Il Villano geloso, k Dresde.
— 37" Vïpocondriaco , ibid. — 38' Elisa,
opéra semi-seria, ibid. ■— 39" Osiride, puor le
mariage du prince Antoiife de Saxe. — 40" Tnito
per amore, opéra semi-seria, â Dresde.—
41* Amphion , grand opéra en langue suédoise,*
représenté k l'ancien théâtre de Stockholm,
en 1776. — 42* Cora, grand opéra, également
en langue suédoise, pour l'ouverture du nouveau
théâtre de Stockholm, en 1780. — - 43" Gustave
Wasa, idem, ibid. — 44" Le Reggia d'Imeneo,
k Dresde, pour le second mariage du prince An*
toine. — 45* Orphée et Eurydice, grand opéra
en langue danoise, k Ck^penhsgue, en 178».—
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NAUMAJNN — NAUSS
291
46® La Sorte di Medca, grand ballet pour
Berlin, 1788. — 47* La Dama soldato, opéra ^
bouffe, à Dresde, en 1791. — 48** Àmor giusti-
ficaio, idem, ibid., 1792. — 49** Proiesilao,
-opéra séria, à Berlin, 1793. — 50** Andromeda,
opéra séria. ~ 51** Aci e Galatea, à Dresde,
le 25 avril 1801. 111. Musique instrcmëntalc et
DE CHAMBRE. — 52** Dix-huit symplionies à grand
orchestre. Ces symphonies existaient en manos-
^^-it à Leipsick, chez MM. Breitkopf et Haerlcl,
et ont été Tendues en 1836. — 53** Six sonates
pour rharroonica on piano , Dresde , 1792.—
54** Concerto pour le clavecin, Darmstadt, 1794.
— 55** Trois sonates pour piano et violon, op. 1 ,
Paris. — 56** Six quatuors pour piano, flûte, vio-
lon et basse, Berlin, 1786. — 57» Six trios pour
piano, violon et -basse , op. ^, ibid. — 58** Six
sonates pour harmonica, op. 4. ~ 59** Six duos
faciles pour deux violons, gravés à Leipsick, chez
Kuhnel. — 60** Canzonette {Ecco quel fiero is-
tante) pour soprano, avec piano et violon, Dresde,
1778. — 61** Chansons de francs-maçons, Leip-
■sick, 1778. — 62* Douze romances françaises et
italiennes, ibid., 1784. — (>3** Six ariettes ita-
liennes, Berlin, 1790. — 64** Six romances
françaises avec accompagnement de piano, ibid.,
1790. — 65** Petite cantate sur la musique (en
allemand); Leipsick, Breitkopf et Ilaertel. —
66** L'Idéale , cantate à voix seule, Dresde, Hil-
scher. — 67** Le Tombeau de Klopstock, élégie,
avec accompagnement de piano ; Leipsick, Breit-
kopf et Hœrtel. — 68<> Vingt-cinq chansons alle-
mandes, avec accompagnement de piano; Dresde,
Hilscher. Une nouvelle édition complète des
chansons allemandes, italiennes et françaises de
Naumann a été publiée à Leipsick , chez Breit-
kopf et Haertel. Wieland a donné, dans le nou-
veau Mercure allemand de t803, une notice bien
écrite sur ce compositeur. Il y en a une autre
dans la Dresde savante de Klebe (1796) ; enfin
Mcissner (vop. ce nom) a foui ni des renseigne-
ments beaucoup plus exacts dans Touvrage qui
a pour titre : Bruckstucke aus 7. A, Nau-
mann*s Lebensgeschickte (Fragments pour servir
à h biographie de Naumann), Prague, 1803-1804,
2 vol. in-8o. Rochlitz a donné aussi une notice
sur Naomann dans le troisième volume de son
recueil Fiir Freunde der Tonkunst. M. Mann-
stein {voy. ce nom) a publié le catalogue général
de toutes les compositions de ce maître, sous le
titre suivant : Vollstxndiges Verzeichniss aller
composiUonem der Kurfurstl. Saschs-Kapell-
meisters Naumann; nebst historischen und
Kritischen Notizen eines Kuntskenners aw
Naumann*spersœhnUcher Umgeùung, Dresde,
Arnold gr. in-so de 14 pages.
NAUMBOURG (S.), ministre officiant ûa
temple du consistoire Israélite de Paris, est né
en 1818 à Donenlohe, village de la Bavière. Issu
d'une famille de chantres de synagogues, il prit
à dix-sept ans la résolution de suivre la même
carrière, et après avoir étudié les éléments de
riiarmonie et du^ contrepoint soqs la direction de
M. Rœder, maître de chapelle du loi de Bavière,
il écrivit ses premiers essais de composition pour
la synagogue de Munich, où ils furent bien ac-
cueillis. En 1845, la place de ministre officiant
du temple consistorial de Paris étant devenue
vacante, M. Naumbourg fut présenté au con-
sistoire, pour la remplir, par le célèbre composi-
teur F. Halévy, et fut agréé. Depuis lors jusqu'à
ce jour (1862) il en a rempli remploi avecdistinc-
tion. Auteur d*un très-grand nombre de chants
religieux pour le culte Israélite, à trois et à qua-
tre voix, il les a réunis en une collection divisée
en trois parties sous ce titre : Semiroth IsraeL
Chants religieux des Israélites, contenant la
liturgie complète de la Synagogue^ des temps
les plus reculés jusqu'à nos jours. Paris, chez
l'auteur, 1847 et années suivantes. La deuxième
partie renferme les chants liturgiques des grandes
fêtes, et la troisième partie, les cantiques et les
psaumes, également harmonisés et avec un ac-
compagnement d'orgue et de harpe. A la fin de
cette troisième partie, on tiouve les accents to-
niques pour la lecture de diverses parties de la
Bible, telles que le Pentateuque, le livre d'Es-
ther, les Prophètes , et les Lamentations de Jé-
remie, avec la traduction en notation moderne.
La composition de ce recueil fait honneur au
goût et aux connaissances musicales de M. Naum-
bourg : il a conservé, autant que cela est possi-
ble dans Tétat actuel de la tradition, le caractère
primitif et original du chant hébraïque.
NAUSEA (Frédéric), célèbre théologien
allemand , naquit à Weissenfeld, près de Wûfz-
bourg, vers 1480. Appelé à Vienne en 1533,
comme prédicateur de la cour, il y devint lecteur
de théologie, chanoine de la cathédrale , et con-
seiller de Tempereur (Ferdinand). En 1538, il fut
nommé coadjuteur de Jean Fabri , évéque de
Vienne, et lui succéda en 1541. Le roi des Ro-
mains Tayaiit envoyé au concile de Trente en qua-
lité de son ambassadeur, il y mourut le 6 février
1550. On trouve dans la Bibliothèque univer-
selle àt Gesner, rindication d'un livre deNausea,
sous le titre de Xsagoge musices; maisjl ne
parait pas que cet ouvrage ait été imprimé.
NAUSS (François-Xavier), organiste de ta
cathédrale d'Augsbourg, vivait vers le milieu du
dix-huitième siècle. Il s'est lait connaître par
un livre qui a pour titre : Grimdlicher Vnter-'
19.
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292
NAUSS — NAVOIGILLE
richt den Generalbass recht zu erlemen, etc.
(Instruction normale pour apprendre la basse con-
tinue, etc.) ; Augsbourg, 1751, in-4'. On a aussi
publié de lui deux recueils de préludes, fugues,
airs et pastorales pour Torgne , ainsi que cinq
suites de petites pièces faciles pour clavecin, sous
le titre de Die spielende Muse, Toutes ces pro-
ductions ont été imprimées à Âugshourg.
NAUZE (LoLis JOUARD DE LA), membre
de TAcadéraie des inscriptions , naquit à Ville-
neuve-d'Agen, le 27 mars 1696, et mourut à Paris
le 2 mai 1773. Il a fait insérer dans le tome XIII
des Mémoires de la société dont il faisait partie
une Dissertation sur les chansons de 1^ an-
cienne Grèce. On en trouve une traduction al-
lemande, par Ebert, dans les e&&d\& {Beytrxge)
de Marpurg, t. 4, p. 427-407.
NAVA (Antoine), guitariste italien, yivail à
Milan vers 1810. Il a fait graver de sa compo-
sition environ soixante-dix œuvres de pièces de
difTérents genres pour guitare seule ou avec ac-
compagnement, à Milan, chez Ricordi, et à
Paris.
NAVARA (François), compositeur drama-
tique, né à Rome vers 1660, lit représenter à Ve-
nise, en 1696, un opéra intitulé : Basilio re
d'Orienté.
N AV ARR A (Vincent) , prêtre , né à Palerme
le 3 mai 1666, était en 1713 bénéficier de Téglise
métropolitaine de cette ville. On a de lui un
livre intitulé : Brevis et accuraia totius muskx
notitiOf Palerme, 1702, in-4°. Il écrivit aussi une
théorie de la musique qui avait pour titre : Ta-
vole délie legge numerica ed armonica, nelle
quali si disvelano gli arcani più recondili del
numéro e délia musica; mais un incendie dé-
truisit son manuscrit le 16 juillet 1710. Il recom-
mença, dit-on, ce travail, mais il ne parait pas
quil l'ait fait imprimer.
N A VI ËRES ( Charles DE ), né à Sedan, près
de Pont-à-Mousson, fut attaché au service du duc
de Bouillon. Lacroix du Maine dit qu'il fut tué
en 1672, dans la nuit de la Saint-Barthélémy ; mais
Ck)lletet a fait voir ( Discours sur la poésie mo'
raie, page 163) qu'il vivait encore en 1614, puis-
qu'il fit dans cette même année des quatrains sur
l'inauguration de la statue équestre de. Henri IV.
Du Verdier dit que Charles de Navières est au-
teur d*un cantique sur la paix, avec la musique
ei note d'iceluif imprimé à Paris, chez Matlm-
rin Prévôt, avec autres de ses anivres, en 1570.
NAVOIGILLE (Guillaume JULIEN, dit),
violoniste de quelque talent, né à Givet, vers
1745, suivant une notice de Roquefort (1) (et non
(i) Cette BoUee est Iméréedans le Magasin emydope-
éiqw Usnvter, itlt, p. tlT|. Roquefort aTalt été l'ami de
h Lilie, comme il est dit dans la première édition
de cette Biographie). Il quitta cette ville, pour
aller étudier la ronsique à Paris. Un hasard lui
procura la connaissance d'un noble vénitien
retiré à Ménilmontant, et qni, charmé de ses heu-
reuses dispositions, le prit en affection , le garda
chez lui, et finit par Tadopter et lui donner son
nom. Monsigny l'avait fait entrer dans la mai-
son du duc d'Oriéans. Après la mort de ce priace,
Navoigilie fut quelque temps sans emploi. 11 s'é-
tait fait une réputation d^habile chef dVchestre
en dirigeant celui des concerts de la Loge (Hym-
pique. Plusieurs années avant la révolution , il
avait établi une école gratuite de violon^ chez loi,
rue de la Chaise , hôtel de Bretagne. Alexandre
Boucher fut l'artiste le plus renommé qui en
sortit
En 1789, Navoigille entra au théâtre de Mon-
sieur, comme chef des seconds violons. En 1794,
il donna sa démission de cette place , et accepta
celle de chef d'orchestre de la Pantomime natio-
nale, connue plus tard sous le nom de Théâtre
de la Cité, 11 dirigait encore la musique de ce
théâtre en 1797 ; Tannée suivante, la banqueroute
du directeur le laissa sans emploi et dans une
situAtion peu fortunée. Lorsque PlanUde fut
choisi (en 1805) pour diriger la musique du roi
de Hollande, il fit entrer, dans la chapelle de ce
prince, ses amis Navoigille et son frère. Après la
réunion de la Hollande à la France, celui qui est
Tobjet de cette notice revint à Paris, où il mou-
rut au mois de novembre 1811. Navoigille a
écrit pour le théâtre de la Pantomime nationale
la musique d^une pièce d'ouverture intitulée
La Naissance de la pantomime , et de VBé-
roïne suisse, ou Amour et courage. On a gravé
de sa composition : 1** Six trios pour deui vio-
lons et violoncelle, op. 1 ; Paris. -— 2^ Six duos
pour deux violons, op, 3; ibid. — Z^&\x sonates
pour violon et basse, op. 4 ; ibid. Navoigille est le
véritable auteur du chant de la Marseillaise,
dont Rouget de Tlsle n^avait composé que les
paroles ; cependant on a toujours attribué an
poète la part du musicien. Rouget de Tlsle ne
démentit pas ce bruit , et même après la mort
de Navoigille, il eut le tort de donner de noovelies
éditions de ce beau chant, en se l'attriboant. Je
possède la plus ancienne édition, publiée en
1793, sur une petite feuille volante, semblable i
toutes celles des airs d'opéras et des chants pa-
triotiques qu'on vendait alors six sous à la
porte des théàti^es. Elle a pour titre ; Marche
des Marseillais, paroles du citoyen Rouget de
RavolgUle et tenait «et renielgnementc de l'arlWe lai-
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NAVOIGILLE — NEEDLER
303
n^e, musique du citoyen Navoigille, à Pa-
ris, chez Frère, passage du Saumon, où l'on
trouve tous les airs patriotiques des vrais
sanê-culottes.
NAVOIGILLE ( Hubert JULIEN, dit >, frère
du précédent, connu sous le nom de Navoigille
cadet, naquit k Giveten 1749. Vers 1775 il alla
se fixer à Paris et se fit entendre aTec succès au
concert spirituel dans un concerto de violon.
Plus habile que son frère sur cet instrument, il
n'avait pas, comme lui^ le talent de diriger un
orchestre. 11 brilla au concert des amateurs de
i'hôtel Soubise , puis à la salle Olympique. On
¥oit par le Calendrier musical universel de
1789 qu'il vivait alors à Paris sans autre emploi
que celui de professeur. Eu 1805, il accompagna
son frère à La Haye, et entra dans la diapelle
4le Louis-Napoléon, roi de Hollande, en qualité
de premier violon. Après la réunion de la Hol-
lande à la France, il retourna à Paris. L*époque
de sa mort n'est pas connue. Cet artiste fut le
père de M"' Navoigille, qui eut de la réputation
comme harpiste. On a gravé de la composition de
Navoigille cadet : l*' Six quatuors pour deux
violons, alto et basse, op. 1 ; Paris, La Clievar-
dière. ~ 2*^ Symphonie concertante pour deux
violons et orchestre, ibid.
NAWRATILL (...), organiste, né en Bohê-
me, était attaclié à Téglise de Raiidnitz , dans la
seconde moitié du dix- huitième siècle. Il a écrit
deux litanies qui ont été citées comme des com-
positions .distinguées y et qui sont indiquées dans
le catalogue de Foyta. J'ignore si les huit cahiers
4le polonaises et de marches pour le piano gravées
sous ce nom à Vienne, cliez Ârtaria, sont de l'ar-
tiste dont il s'agit ici ou de quelque autre du même
nom.
NAWRATILL (ântoinb), vraisemblable-
ment de la même famille, était contrebassiste dis-
tingué à Prague, en 1840.
NEANDER (ALEXIS), prêtre et directeur de
musique à l'église de Saint-Kilian, à Wiirzboorg,
au commencement du dix-septième siècle, a pu-
bUé trots suites de motets à 4 et jusqu'à 24 voix,
sous le titre de Cantiones sacra, quas vulgo
motetas vocant; Francfort-sur-le-Mein, 1605-10,
in-4*.
NEANDER (Joacbim), dont le véritable
nom était Neumann, naquit à Brème en 1610.
Après avoir terminé ses études de théologie, il
•composa des sermons qui ont été publiés, et cul-
tiva avec succès les lettres, la poésie et la musi-
que. Il fut d'abord recteur du collège à DusseU
dorf, puis fut nommé, en 1679, prédicateur de
Téglise Saint-Martin, à Brème , et mourut dans
cette ville le 21 mars 1680. On a de lui des re-
cueils de cantiques avec les mélodies dont il y a
des éditions imprimées à Brème et dans d'autres
lieux, publiées en 1680, 1692, 1713, 1716, 1723
et 1730. Ces cantiques ont joui de beaucoup d'es-
time chez les réformés allemands.
NEATE (Charles), professeur de piano, est
né à Londres en 1784. Après avoir pris les pre-
mières leçons d'un maître peu oonna , nommé
Guillaume Sharp , il passa sous la direction de
Field, dont il reçut les conseils jusqu'au départ de
cetartiste pour Pétersbourg. Il se fit entendre pour
la première fois en public dans les oratorios
d*Asliley, et fut un des fondateurs de la société
philharmonique, dont il a été directeur pendant
plusieurs années. Vers 1804 il fit un voyage sur le
continent, passa huit mois à Vienne, puis étudia
la composition sous la direction de Winter et de
VVoelfl. En 1808 il publia son premier œuvre,
consistant en une grande sonate pour piano, dé-
diée à Woelfl. Ses occupations conmie professeur
lui firent mettre on intervalle de quatorze ans
entre cette publication et celle d'une grande so-
nate (en u^ mineur), œuvre 2, qui ne parut qu'en
1822, et qui a été réimprimée à Vienne , chez
Haslinger. Depuis lors Neate a fait paraître aussi
quelques fantaisies et variations pour le piano.
NEDELBiANN (Wilhelh ou Guillaume ),
cantor à Essen, vers 1830, sur qui les biogra-
phes allemands gardent le silence, est auteur de
plusieurs recueils de chants à trois ou quatre
voix égales pour les enfants, publiés par livrai-
sons à Essen, chez Baedeker, en 1830-1839.
NEEB (Uembi), compositeur et directeur de
la Liedertqfél (Sodété de chant), à Francfort-
sur-le-Mein, est né en 1807 à Lich, dans la Hesse
électorale. Il y fit ses études au séminaire de Fried-
berg, et y apprit la musique sous la direction du
recteur Mûller, auteur de l'opéra Die letiten
Tage von Pompeji (Les derniers jours de
Pompéi), qui fut représenté au théâtre delà
cour à Darmstadt, au printemps de 1855. Neeb
se rendit ensuite k Biidingen, où il reçut des le-
çons du directeur de la Société de chant ; puis il
fut envoyé à Francfort et y devint élève d'Aloys
Schmitt pour le piano. Compositeur de mélodies
d'un caractère original, il a écrit aussi ^la musique
des opéras intitulés Dominique Baldi^ Le Cid,
et Die Schwarzen Jxger { Les Chasseurs noirs ),
qui ont été représentés au théfttre de Francfort.
En 1860 Neeb était directeur des sociétés de
chant Euionia et Germanica,
NEEDLER (Heahi ), amateur de musique
distingué, est né à Londres en 1685. Son père,
bon violoniste pour son temps, lui fit commencer
l'élude de son instrument, puis le plaça sous U
direction de John Banister et de Parcell pour la
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304
KEEDLER — ' NEEFE
Gomposiiion. Needler Tut le premier qui joua en
Aogleterre les concerlos de Corelli. En 1704 il
obtint un emploi supérieur dans les accises de
Londres, quoiqu'il ne fût Agé que de dix-neuf
ans. Cet amateur mérite d*étre mentionné dans
Fhistoire de Tart comme ayant fondé, en 1710,
le Concert de la musique ancienne. Il mourut à
Londres leS août 1760, à Tàge de soixante-quinze
ans.
NEEFE (CHRÉTiEN-TnÉopfliLE )y né le 5 fé-
Trier 1748, a Chemnitz, dans la Saxe, étudia
d'abord le droit à l^uniTersité de Leipsick , et
reçut dans le même temps des leçons de Hiller
pour la musique. De retour à Chemnitz, il y
exerça pendant quelque temps la profession d'a-
vocat, mais continua ses études de musique, et
fit même quelques essais de composition qu'il
envoya à son maître, particulièrement des petites
sonates et d'autres pièces pour le clavecin, que
Hiller a insérées dans ses Notices hebdomadaires
( WœchentUche NadiricMendie Musikbeiref-
fend), de 1768. Encouragé par le suffrage de ce
musicien distingué , Neefe prit la résolution de
renoncer à la jurisprudence pour se consacrer
à la musique, et dans ce dessein il se ren-
dit une seconde fois à Leipsick, en 1770. Il y
trouva des encouragements et de fréquentes
occasions pour augmenter ses connaissances et
développer son Ulent. Le théâtre de cette ville
était alors dans un état prospère, et l'opéra alle-
mand y élait accueilli avec faveur. Neefe y fit
représenter quelques pièces qui obtinrent un suc-
cès honorable, et qui furent publiées en partition
pour le piano. La place de chef d'orchestre du
théâtre lui fut aussi offerte , et pendant plusieurs
années il en remplit les fonctions. Il ne quitta
cette position que pour s'attacher» en qualité de
cheif d'orchestre, à une troupe de comédiens am-
bulants, avec laquelle il visita, depuis 1776,
Dresde, Hanan, Mayence, Cologne, Manheiro,
Heidelberg et Francfort ; puis il alla à Bonn, où
il eut la direction de l'orchestre du théâtre, et la
place d'organiste de la cour. Malheureusement
il ne jouit pas longtemps de ces avantages, car le
prince électeur ayant cessé de vivre en 1785, le
théâtre fut fermé, et Neefe perdit le traitement de
mille florins attaché à sa place de chef d'orchestre ;
il ne lui resta plus pour faire vivre sa famille que le
revenu insuffisant de sa place d'organiste. Il dut
chercher alors des ressources dans l'enseigne-
ment, et bientôt il compta parmi ses élèves les
personnes les plus distinguées de la ville; mais
le nouveau prince ayant réorganisé le spectacle
de la cour, Neefe dut rentrer dans ses fonctions
de chef d'orchestre et renoncer à celles de pro-
.fesseur. Peu de temps après, la guerre de la révo-
lution avec la France éclata ; les armées françai-
ses arrivèrent sur le Rhin, et le théâtre fut fermé
de nouveau. Neefe conduisit alors sa fomile à
Amsterdam, et fit entrer sa fille au théâtre alle-
mand comme cantatrice; il aurait accepté lui-
même la place de chef d'orchestre de ce tliéâtre,.
si son prince ne l'avait obligé à retourner à Boan.
L'administration française l'employa comme ré-
gisseur du séquestre des biens de l'électeur; mab
la saisie définitive de ces biens ayant été déci-
dée, il [)erdit encore cet emploi. Sur ces entre-
faites, la troupe allemande d'Amsterdam s'étaat
dissoute, la fille de Neefe entra au théâtre de Des*
sau, et lui-même y fut appelé pouren dhigerror-
chestre, en 1796. Le temps des pénibles épreines
semblait passé pour lui ; il commença à goûter le
plaisir du repos après tant d'agitations. EJi 1797,
il joignit à sa place de directeur de musique aa
tliéâtre celle de maître de concert de b cour;
mais un asthme le conduisit au tombeau, le 26
janvier 1798. Neefe a eu la gloire d'être un des
maîtres qui ont dirigé les premières études de
Beethoven. 11 a écrit pour le théâtre : 1"* Die Apo-
theke ( La pharmacie)^ à Leipsick, 1772, gravé en
partition pour le piano. — 2^ Amor's Gudikas'
^en( L'Optique de l'amour), ibid., 1772, grifé
en partition pour le piano. — 3® Die Einsprud
(L'Opposition), à Leipsick, 1773, gravé eu parti-
tion pour le piano. — 4^ La plupart des ain ds
petit opéra Intitulé : Dorfbarbier ( Le Barbier
de village), gravé en partition pour le piano^ à
Leipsick, 1772. — 5^ Henri d Lyda, graré es
partition, à Leipsick, en 1777. •— 6** Zémireet
Azor, dont l'air : Der blumen KœrUgin (La Reine
des fleurs) se trouve dans la collection d'airs d'o-
péras publiée par Hiller en 1778 — 7° àdelheit
von Veltkeim (Adélaïde de Yeltheim), àBoon,
en 1781 . — S^* Chant des Bardes, dans la tragé-
die : Die Romer in DeaUchland (Les Romains
dans la Germanie). — 9® Sophonisbe, mono-
drame, publié à Leipsick , en partition pour le
piano, 1782. — lO** Dieneuen Gutsherm (Les
nouveaux Propriétaires), gravé en partition pour
le piano, l^'et 2* parties, Leipsick^ 1783 et 1784.
--11^ Beaucoup d'entr'actes et d'autres mor-
c^ux pour des drames. Parmi les composittoos
de Neefe pour l'église on remarque . 1° Le Pater
noster, en allemand.^ 2** L'ode de Klopstock:
Dem Unendlichen, à 4 voix et orchestre. Ses
principaux ouvrages de musique instrumen-
tale consistent en un concerto |H>nr piano et
violon , avec orchestre ; six sonates pour piano,
gravées à Glogau, chez GOnther; trois œuvres
de sonates pour piano seul, publiés à Leipsick
depuis 1 774 jusqu'en 1784 ; fantaisies pour piano,
Bonn, Simrock ; variations sur l'air allemaDd •
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NEEFE — NEGRl
295
Dos FrûhstiUk, ibid., 1793; marche des prê-
tres de la Flûte enchantée, variée, ibid. Neefe
a aussi arrangé pour ie piano beaucoup d'opéras
de Mozart et d'antres compositeurs , ou traduit
en allemand des opéras de Grétry, Dalayrac,
Desatdes, Palsiello, etc. Enfin on a de lui des
cliansons pour les enfants, avec accompagnement
de piano, publiées à Glogau , chez Gûuther, et
des mélodies pour les Beves et images de per-
der; Leipsick^ Breitkopfot Heertel. Il est auteur
d*one dissertation sur les répétitions en musique,
insérée au Musée allemand en 1776, et de ren-
seignements snr la musique à Munster et à Bonn,
dans le Magasin de Cramer (V année, 1783).
NEEFE (M*"'), femme du précédent, dont
le nom de famille était ZINK, naquit à Warza,
dans le duché de Gotha, et reçut son éducation
musicale dans la maison do compositeur Georges
Benda. Après avoir débuté sur le tliéfttre de la
cour de Gotlia, elle prit on engagement dans la
tronpe de Seiler, en 1777, parcourut avec elle
une partie de TAllemagne, et devint la femme de
Neefe à Francfort, en 1778. Elle a publié, dans
la première année de la Gazette mBsicale de Leip-
sick, une notice biographique sur son mari, qui
l'avait rédigée jusqu'à Tannée 1782, et y ajouta
une continuation qu'on trouve page 360 du pre-
mier volume de cet écrit périodique.
iXEGRI (CésAB), né à Milan, surnommé par
les Italiens il Trombone, fut un professeur de
danse trè^célèbre dans le seizième siècle et au
commencement du dix-septième. Il est connu prin-
cipalement par un Traité de la danse et de la
musique propre au ballets, intitulé : Nuove
inventioni di balH, opéra vaghissima di
Cesare Piegri , nella quale si danno i ffiusH
tnodi del ben portar la vita e di accomodarsi
con ogni leggiadria di movintento aile creanze
e grazie d'amore convenevoli a tutti i cava-
lieri e dame per ogni sorte di ballo, ballettOy
e brando d*ItaUa, d'Ispagna, edi Francia,
con figure bellissime in rame, e regole délia
musica e intavolatura quali si richiedono al
stiono e al canto, divise in ire trattaii; Milan,
1664, in-fol. On trouve en tète de l'ouvrage le
portrait de Taiiteur, à Tàge de soixante-six ans.
NEGRl (MARC-AirroiNE), compositeur, né à
Vérone, dans la seconde moitié du seizième
siècle, obtint la place de vice-maitre de diapelle
de la cathédrale de Saint-Marc, à Venise, le 22
décembre 1612, et naourut en 1620. 11 eut pour
successeur dans sa place Alexandre Grandi
( voyez ce nom), le 17 novembre de cette année ;
il a publié à Venise, en 1613, des psaumes à sept
voix.
NEGRI (Joseph), né également à Vérone
dans la seconde mollié du seizième siècle, et
peut-être parent du précédent, fut attaché à la
musique de Télecteor de Cologne, et a publié à
Venise, en 1622 : Madrigali ed atie,
NEGRl (François), de la même famille que
les précédents, naquit à Vérone, en 1609, et fut
maître de chapelle de l'église Santo^Bemardino»
Il a composé beaucoup de musique d'église qui
est restée en manuscrit, et a publié un recueil de
pièces de chant pour plusieurs voix, sous le titre :
Àrie mu9icali; in Venezia, app. AL Vincenti,
1635, in-40.
NEGRl (Marie-Anns-Catherine), canta-
trice distinguée, naquit à Bologne dans la pre-
mière année du dix -huitième siècle, et fut élève
de Pasi, qui Tétait lui-même de Pistocchi. En 1 724
elle fut attachée au théfttre du comte de Spork, à
Prague, et y chanta jusqu'en 1727 ; alors elle re-
tourna en Italie où elle brilla sur plusieurs théâtres
jusqu'en 1733, époque où elle fut engagée par
Hœndel, pour chanter à son théâtre de Londres.
NEGRl <Beno1t)^ professeur de piano au
Conservatoire de Milan, est né â Turin le 23 jan-
vier 1764 . Après avoir fait ses études en cette
ville, sous la direction de Tabbé Ottani, puisa
Milan, sous Boniface Asioil, il obtint en 1810 sa
place de professeur au Conservatoire de cette
ville. En 1823 , il a été nommé mettre de cha-
pelle de la cathédrale. Ce musicien s'est fait con-
naître par un traité élémentaire de l'art de jouer
du piano, intitulé : Supplemento ai metodi di
piano-forte, composio e dedicato aile sue al-
Uevi; Milan, Ferd. Artaria, 1822, in-fol. de 21
pages. Dans un voyage qu'il a fait à Paris, il a
fait imprimer un opuscule, intitulé : Instruction
auxamatmrs du ckant italien ; Paris, Pacini,
in-S"* de 34 pages 1834. Il a aussi publié de sa
composition : 1** Nocturne pour piano et flûte
sur un air de Rossini ; Milan, Ricordi. — - 2^ Pot-
pourri pour piano et flôte sur des thèmes de la
Donna del Lago ; Milan, Bertuzzi. — 3** Grande
polonaise brillante et expressive pour piano seul ;
Milan, Ricordi. — 4^ Variations pour harpe et
piano sur la cavatine Di tanti palpiti ; ibid. —
5^ Grande Sonate pour piano seul ; ibid, Megri est
mort h Milan, le 24 mars 1864, à Tâgede soixante-
dix ans.
On connaît aussi sous le nom de Negri quel-
ques compositions pour la flûte imprimées à Mi-
lan, chez Ricordi; j'ignore si elles appartiennent
au même artiste.
NEGRI (GicLio SAN-PIETRO DE'), amateur
de musique, né à Milan, dans la seconde moitié
du seizième siècle, d'une famille noble, s'est fait
connaître par plusieurs œuvres de chant dont
je ne connlis que ceux dont les titres suivent :
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296
NEGRl — NEHRLICH
l"* Grazie ed affelti di musica moderna, a
una, duet ^ire voci. DacarUarenelclavicordiOf
chitarrone, arpa doppia, et allri simili isiro-
menti. Opéra quinla: inMilano, appresso Fi'
lippo LomazzOy 1613, infol. Ce recueil contient
44 chanU dans le nouveau style mis * en vogue
par Jules Caccini. — 2* Seconda libro délie
grazie ed afjeii di musica moderna a una ,
due, être voci. Dacantare, etc. Opéra ottava;
in Venetia, appresso Giacomo Vincenti, 1615.
in- fol. Ce recueil contient 23 chants.
NEGRI-TOm ( Anmb), surnommée la Mes-
irlna, naquit à Venise, ou plutôt à Mestre ,
près de cette ville, vers le milieu du dix-sep-
tième siècle. Elle fut considérée comme une
des plus habiles cantatrices de ritalie, depuis
1670 jusqu'en 1685.
NEHRLICH (Jean-Pibiire-Tbéodore), pia-
niste et compositeur, est né à Erfurt, en 1770.
Doué d*heureuses dispositions pour la musique,
il les cultiva de bonne heure, et pendant qu*il
faisait ses premières études au collée il reçut des
leçons de Weimar, qui le rendit habile dans la
lecture à première vue. Plus tard on Penvoya à
Hambourg près de Charles-Philippe-Emmanuel
Bach, qui lui lit faire de rapides progrès sur le
piano ; mais ayant perdu, d'une manière inatten*
due et prématurée, sa voix de soprano, il ne put
rester à Técole de Sainte-Catherine , et fut obligé
de retourner à Erfurt. Il y trouva heureusement
dans les excellents organistes Kittel et Haesler
des guides pour la continuation de ses études : il
perfectionna, sous leur direction, les connais-
sances qu'il avait acquises. Le désir quMl éprou-
vait de pouvoir jouer de plusieurs instru-
ments le décida à se mettre en apprentissage
pour cinq ans chez le musicien de la ville à Gœt-
tingue; sa persévérance triompha des dégoûts
inséparables d'une semblable position. Il n^avait
point encore achevé ce temps d'épreuves lorsqu'il
exécuta à Gœtlingue, dans un concert donné le
26 janvier 1793, un concerto de piano de sa com-
position , dont Forkel a fait un éloge que Gerber
a eu sous les yeux. Après avoir passé les cinq
années de son engagement à Goettingue, Nehrlich
obtint, sur la recommandation de Haesler, une
place de professeur de musique dans une famille
riche à Dorpat, en Esthonie. 11 resta dans cette
situation pendant plusieurs années ; des motifs
inconnus la lui firent ensuite abandonner pour
se rendre à Moscou. Des variations pour le
piano sur des airs rnsses, qu'il publia à Péters-
bourg le firent connaître avantageusement, et
bientôt il fut le professeur de piano le plus re-
cherché parmi ceux qui se trouvaient à Moscou.
Les événements de la guerre de 1812 l'obligèrent
à sortir de cette ville ; mais plus tard il y re-
tourna et y reprit la carrière de reoseignemeot
jusqu'à sa mort, arrivée en 1817. On connaît de
cet artiste : 1® Airs russes variés pour le piano,
op. 1 ; Pétersbourg, 1795, — 1* Idem, op. 2;
ibid. — 3** Fantaisies sur une chanson russe,
op. 3 ; Moscou. -* 4*^ Six leçons pour le clave-
cin, op. 4; ibid. — ô"" Vingt-quatre préludes
daog tous les tons majeurs et mineurs» op. 5 ;
ibid.^ 1798. ~ 6^ Fantaisie et variations sur nn
air russe, op. 6 ; Pétersbourg, 1802. — 7** Vingt-
cinq odes et hymnes spirituelles de Gellert, op. 7;
Leipsick. — 8^ Quelques airs variés pour le
piano.
NËHRLIGH (C.-G.), professeur de chant à
Berlip, est né en Saxe vers 1810 et a fait ses
études musicales à Dresde. En 1839 il ouvrit
une école de chant à Leipsick, puis il publia une
théorie très- développée de cet art, sous ce titre :
Der Gesangkunst oder die Geheimnisse der
grossen ilalienischen und deutschen Gesang-
meister aller und neuer Zeit, vom pkyisiolo-
gische-psychologischen^ ieslheUschenund pœ-
dagogiscken Stundpunkle aus beirachiet, etc.
(L'Art du chant, ou les Secrets des grands maî-
tres de chant italiens et allemands des temps an-
ciens et modernes, etc. ) ; un gros volume in-S"
avec des planclies anatomiques des organes- de la
voix ; Leipsick, B. G. Zeubner, 1841. A peine cet
ouvrage eut-il paru, que M. Mannstein {-t^oya
ce nom), auteur d'un livre intitulé : La Grande
École de chant de Bemacchi de Bologne , pu-
blié à Dresde en 1835, adressa à la rédaction de
la Gazette générale de musique de Leipsick,
une longue réclapiation dans laquelle il qualifie
le travail de M. Nehrlich dHmpudent plagiat:
Fink, alors rédacteur en chef de cette gazette
publia, dans le n» 42 de Tannée 1841, une ana-
lyse sévère de cet ouvrage, et, entrant dans les
vues de M. Mannstein, donna une liste étendue
des chapitres et des passages qui ont de l'aoa-
logie avec les principes exposés dans la Grande
École de chant de Bemacchi. M. André Som-
mer, professeur de philosophie, fit à cette ana-
lyse partiale une réponse péremptoire qui parut
dans le n*^ 45 du même journal de musique, et
démontra par des arguments sans réplique que
les prétendus plagiats ne sont autre chose que
les principes qui sont les bases de Part du chant,
lesquels se trouvent dans les livres de Tosi, de
Mancini, de Mengozzi, partout enfin ; principes
qui sont le fruit de l'expérience de tous les temps
et n'appartiennent k personne en particulier.
Nehrlich a donné une deuxième édition re-
maniée et fort augmentée de son livre sous te
titre : Die Gesangkunst physiologisch, psycho-
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KEHRLICH — NEITHARDT
297
toglKh y «sihetlsch und pœdagogisch darge-
stellt (L'Art da chant : exposé physiologique,
psychologique, esthétique et pédagogique) ; Lei-
psicii, B.-G. Teubner, 1853, un vol. gr. in-8%
de 500 pages, avec deux planches. En 1846,
Tauleur de cet ouvrage ouvrit une école de chant
à Hambourg, et en 1850 il s'éUblit à Berlin.
On a du même professeur une méthode pratique
de l'art du chant intitulée : Gesangschule fUr
gebildete Stiinde ; Ein Tkeor. ^prakt, Hofid"
buch fur Aile, e/c; Berlin, Logier, 1844, in-4<^.
NEIDHARDT ( Jbâii-Geokcbs), né à Ber-
stadt, en Silésie , dans la seconde moitié du djx-
septième siècle, fit de bonnes études aux uni-
versités de Jéna , de Leipsick, et en dernier lieu,
de Kœnigsberg, où il suivit un cours de théo-
logie. En 1720 il obtint la place de maître de
chapelle à l'église de la citadelle de cette der-
nière ville, et il mourut dans cette position le
1*' janvier 1739. Lorsqu'il était encore étudiant
à Jéna , il publia son premier livre relatif à la
musique sons ce titre : Beste und leichteste
Temperaiur des Monochordi, Vermiltelst
welcher dos heutiges Tages braucMiche Ge-
nus Diaionica-Chromaiicum also eingerichiet
vHrd, etc. (Le meilleur et le plus facile tempé-
rament do monocorde, etc.), Jéna, 1706,
in 4** de 104 pages. Avant que cet ouvrage
parût, la matière n'avait été traitée ni aussi bien,
ni d'une manière aussi complète et avec autant
• d'ordre. Les huit premiers chapitres renferment
des tables de proportions de tous les intervalles
diatoniques, chromatiques et enharmoniques,
au point de départ de tous les degrés de- l'é-
chelle chromatique pris sur le monochorde. Les
travaux d'Euler, ni ceux des autres canonistes
n'ont rien ajouté à ceux de Néidhardt sous ce
.rapport. Je possède un précieux exemplaire de
ce petit Traité annoté par Nichelman ( F. ce
nom ) , et qui a appartenu à Marpurg , puis à
Forkel. Dix -huit ans après que ce livre eut été
publié , Néidhardt fit paraître un opuscule sur
un sujet analogue, fattitulé : Seclio Canonis
havnonici, ziir vœlligen Richtigkeit derGe-
nerum modulandi ( Division du canon harmo-
nique pour la complète justesse des intervalles
des sons), Koenigsherg, 1724, in-4^de 36 pa-
ges. Ce petit ouvrage a de l'importance , car il
me parait être le premier où les logarithmes
ont été appliqués au calcul des intervalles. Enfin
l'auteur de ces travaux fit une excellente com-
paraison des divers systèmes de tempérament au
moyen de circttlaUons complètes de quintes, de
tierces majeures et de tierces mineures , dans
le livre qui a pour titre: Gœntzliche ersehœpfte
mathematische Àbiheilungen des Diatonisch*
chromatischen temperirten Canonis Mono"
chordi, etc. (Division parfaite et mathématique
du canon diatonico-chromatico-tempéré du mo-
nocorde, dans laquelle on montre comment on
peut trouver tous les tempéraments , etc. ) , Kœ-
nigsberg 1732, in'4* de 52 pages. Gerber cite
une édition du même ouvrage datée de Leip-
sick et de Kœnigsberg, 1734; on en trouve un
exemplaire dans la Bibliothèque royale de Ber-
liu. Nous apprenons deMattheson ( DerDolkoni'
mené Kapellmeister^ troisième partie, chap. 18,
page 352) que Néidhardt fut le premier qui
traita d'une manière mathématique des accords
brisés , c'est-à'dire des batteries et des arpèges,
dans un Traité de composition écrit en latin , et
qui est resté en manuscrit : nous voyons dans
le Dictionnaire des musiciens de la Silésie,
par Hoffmann , que cet ouvrage se trouvait
dans la bibliothèque de Reichardt, en 1812.
Comme compositeur, Néidhardt a publié les Sept
psaumes de la pénitence.
NEILSON (Ladrencb-Cornélius) , organiste
et pianiste anglais, naquit à Londres, vers 1760.
A Tftge de sept ans il accompagna ses parents
en Amérique ; il y perdit son père et revint eU
Europe. Une spéculation sur la pèche de la tor-
tue causa la ruine de sa famille. Neilson avait
atteint sa quarantième année lorsqu'il embrassa
la profession de musicien. Il se livra d'abord à
l'enseignement à Nottingham et à Derby, puis
fut organiste à Dudiey. Mécontent de sa posi«
tion dans cette dernièl^ ville , il la quitta après
deux ans , et retourna à Nottingham. Après la
mort de Samuel Bower, organiste à Chesterfield ,
il lui succéda comme professeur de musique,
mais il n'obtînt pas de le remplacer à l'orgue de
cette paroisse; néanmoins il continua d'y fixer
sa résidence. Neilson vivait encore en 1830,
mais depuis cette époque , on n'a plus de ren-
seignements sur sa personne. On a gravé de sa
composition, à Londres : 1^ Trois sonates pour
le piano, op. 1. — 2* Une idem/ op. 2. —
3^ Douze divertissements pour le piano. — .
4** Trois duos pour deux flûtes. — 6° Trois re-
cueils d'airs pour une flûte seule. 6^ Journal
de pièces pour la flûte ; il en a paru six numé-
ros. — 7^ Douze duos pour deux flûtes. — >
8® Un livre de psaumes et d'hymnes pour l'é-
glise; et des airs détachés avec accompagnement
de piano.
NEITHARDT ( Herbi-Auguste), composi-
teur et directeur des Domchor à Berlin , est né
à Schleiz,le 10 août 1793. Élève de l'organiste
de la cour Ebhardt , il apprit de lui le chant, le
clavecin et l'orgue , puis il se livra à l'étude de
la clarinette et entra à la chapelle princière de
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NEITHARDT — NENNA
Schleiz pour y jouer cet instrument. En I8i:\'
époque du soulèvement de l'Allemagne contre
la domination française , il entra comme Tolon-
taire dans un bataillon de chas^tears et fit les ;
campagnes de 1813, 1814 et 1815. De retour à
Berlin en 1816» et libéré du service militaire,
M. Neithardt se livra à Texercice de son art.
En 1839, il a été nommé directeur du chœur du
Dom, dont il remplissait encore les fonctions
en 1860. Parmi ses compositions gravées, qui |
sont au nombre de plus de cent œuvres, on I
remarque : 1** Symphonie concertante pour deux
cors , Leipsick, Breitkopf et Haertel. ^ 2® Des
marches pour musique militaire, op. 58, Ber-
lin , Laue. ^- 3** Des quintettes pour flûte , vio-
lon et basse, op. a et 47 ; Berlin, Schlesinger. —
40 Des quataors et des trios poor cors ; ibid.
— 5° Des duos pour le même instrument, —
6** Des sonates pour piano seul. — - 7^ Des diver-
tissements et des pièces de différents genres pour '
cet instrament. — 8** Des variations, idem. — !
9** Un très-grand nombre de cahiers de danses , I
valses et polonaises pour le même instrument. '
— 10^ Plusieurs suites de marches, id. — '
11*" Des chants pour quatre voix d'hommes. —
12* Des chants à voix seule avec accompagne-
ment de piano, des hymmes et des chœurs.
M. Neltliardt a écrit aussi la musique de l'opéra
Manfred et Juliette , qui a été représenté à
Kœnigsberg , en 1835. La plupart de ses pro- '
ductions ont paru à Berlin sons le titre : Sam- I
mlung religiœser Gesange xltererundneues' '
ter Zeit, M. Neithardt a publié no recueil
intéressant de morceaux de musique religieuse de i
maîtres anciens et modernes qui font partie du ré- '
pertoire de l'excellent chœur du Dom , à Berlin. '
On y trouve quelques morceaux bien écrits de
l'éditeur, et son potrait; Berlin, Bote et Bock. ;
NELVl (Joseph-Marie), né k Bologne
en 1697, fut élève, pour l'orgue et le contrepoint, >
de Floriano Aresti , puis de Riccieri. En 1725, |
il se rendit en Pologne, en qualité de maître de
chapelle du prince SUnislas Rzewucki, généra- i
lissime de la couronne, pois entra au service '
do prince de La Tour et Taxis , k Ratisbonne.
De retour à Bologne, en 1734, il y remplit les
fonctions de maître de chapelle dans plusieurs éi^li-
ses , puis fut appelé à Viterbe pour y diriger la '
chapelle de la cathédrale. Agrégé à l'académie des '
Phiharmoniques de Botogne, en 1722, il en fut
nommé prince en 1787. Neivi a fait représenter '
dans cette ville, en 1723, Àmornato trà le cm* '
bre. L'année suivante il donna : L'Odio redivivo, '
NËMET2 (André), professeur de musique
à Vienne et chef de la musique d'un régiment an- '
trichien, naquit en Bohème en 1799, et mourut k '
Vienne le 21 septembre 1846, après une doulon-
reuse maladie dont la durée avait été de 18 ukhs.
Cet artiste a publié , chez Diabelli , en celte ville :
Homschule filr dos Einfachey das MachiMn
und das Signalhorn ( Méthode poor le cor or-
dinaire, le cor à pistons , et te cor de signal } ,
1828. — 2* Neuesie Trompetemchule {^wstWt
école de trompette), idem. — 3** Neueste Posaun-
schule ( Nouvelle méthode de tromt>oiie ), idem.
NEMORARIUS ( Jobdanus), mathémalicieo
et philosophe qui vécut dans le septième siècle,
a écrit Arithmetica musicaf Epiiome in
Arithtneticam Boetii et aUa opuscula mathe-
matica, qu'on a imprimé à Paris en 1503,
in- fol. Jœcher ( Gelekrten Lexic. ) l'appelle .V^
moraiius, et le fait vivre au commencement du
treizième siècle. C'est probablement de cet
écrivain que Mersenne a touIu parler lor«qa'il
dit (Harmonie universelle, liv. I, p^ed4):
« Ilifiiudrait deacrire les 7^, 8* et 9* (livres) d'Eu-
m dide et le premier livre de la mnsiqne de
« Jordan f si on vouloit dire tout ce que la ma-
W sique emprunte de rarithmétiqoe. » LUrilh-
métique de Jordanus Nemorarius, divisée eo
dix livres, a éfé publiée par Henri EstieDoe,
avec le traité spéculatif de musique de Jacques
Faber ou le Febvre d'£taples, l'Abrégé de
l'Arithmétique de Boèce, et l'analyse d'on jeu
arithmétique appelé Lndus rhytmimachix. Le
volume a pour titre : Jn hoc opère contenta
Arithmetica decem libris demonstraia ;
Musica Ubiis demonslrata quatuor; Epi-
tome in Ubros arithmeticos divi Sererini
Boetij; Rythmimachi» ludus qtU H jmgna
numerorum appellatur. Au dernier feutlleioD
lii: Ad studiorumuUlitatem Henrid Stephani
labore et sumptu Parhysiis Anno salutis Do-
mini y 1514 , in-fol. Le dixième livre du traité de,
Jordanus Nemorarius est relatif aux proportwss
arithmétiques et géométriques delà muskjue.
NEIVN A ( PoMpoiiius ) , compositeur de ma-
drigaux, naquit à Bari, dans le royaume de
Naples, vers 1560. Il fut eréé chevalier de PË*
peron d'or, et couronné de lauriers, à Naples,
en 1613. Bien qu'on ne connaisse aujourd'hui
aucune des premières éditions de ses composi-
tions, il est certain qu'elles ont dO paraître
dansles dernières années du seizième siècle, puis-
que l'on trouve quelques-uns de ses madrigaux
dans le recueil de pièces de ce genre à desx
voix , de divers aateura de Bari, publié k Venise
en 1585, et que la collection intitulée : Melo-
diaolimpica di diversi ecceUentissimimusici
(Anvers, P. Phalesio, 1594), renferme deux
de ses madrigaux k cinq voix. La quatrième édi-
tion du septième livre de ses madrigaux à cinq
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JVENNA — NÉRON
Toîx parut à Venise en 1624. On doit <lonc consi-
dérer comme des réimpressions toutes les édi-
tions des divers livres de ces madrigaux indiqués
par le père Martini , dans la table des auteurs
cités au deuxième volume de son Histoire %é-
nérale de la musique ; ces éditions sont les sui-
vantes : 1° Madrigali a cinque voci, lib. 1, 2,
3, 4, 5, 6, 7, 8, Venise, 1609, 1612, 1613, 1617,
1618, 1624, in-4^ Je possède la quatrième édi-
tion du sixième livre à S voix ; elle a pour titre :
Di Pomponio Nenfut^ cavalière di Cesare il
snsto Ubro de Madrigali a cinque voci, Quarta
impressione. Stampa del Gardano in Ve-
netia , 1628, oppressa Barih. Magni , in-4^.
.— 2** Madrigali a qualtro voci, lib. 1, ib.,
1631, in-4^ Le titre de la quatrième édition du
septième livre à cinq voix est celui-ci : Nenna
{Pomponio ), cavalière Cesareo : il setdmo
lihro de Madrigali a cinque voci, quarta
impressione. Stamperia del Gardano, in
Vmeiia, 1624, in-4^ La musique de Nenna
marque d'une manière particulière Tépoquc de
transition de Fart à laquelle il appartient. Son
citant manque de gr&ce et le rliythme en est
faible ; mais son harmonie entre résolument dans
le système créé par Monteverde , et les intona-
tions les plus dilTiciles pour les voix, telles que la
seconde et la quarte diminuées, sont fréquemment
employées par lui avec une grande hardiesse.
NERl (Saint-Philippe), fondateur de la congré-
gation de rOratoire, en Italie, naquit à Florence le
21 juiileMâlS, d'une famille noble, et se rendit à
Rome y à l'Age de dix-huit ans, pour y achever
ses études. Ses sentiments pieux le décidèreut à
se retirer du monde pour se livrer au soulage-
ment des pèlerins qui visitaient Rome.«En 1551,
il fut ordonné prêtre , entra dans la commu-
nauté de Saint-Jérôme , et se chargea du soin
d'instruire des enfants. Il tenait à cet effet des
conférences dans l'église de la Trinité. Plus tard
il associa quelques jeunes ecclésiastiques à ses
travaux , et lies réunît en communauté , sous ie
nom ô'Oratorii, en 1564. C'est alors qu'il com-
mença à introduire la musique dans les exercices
religieux de ses disciples. L'excellent composi-
teur Animnccia fol le premier .quMI chargea du
soin d'écrire, pour ces exercices, des cantiques
qui étaient exécutés par les élèves de Saint- Phi-
lippe. Il fut publié à Rome deux livres de ces
cantiques, tant en langue italienne qu*en lan-
gue latine, sous le nom de Laudi, en 1565 et
1570. Après la mort d'Animnccia, Tillustre Pa-
lestrina, ami du fondateur de TOratoire, rem-
plaça ce maître , et composa aussi beaucoup de
morceaux dont le charme attirait en foule les
amateurs de musique aux exercices des Fi7/p-
299
pini, comme on appelait alors les Pères de l'O-
ratoire. Ces exercices musicaux furent l'origine
des Oratorios ou Oratoires , espèces de drames
pieux sur lesquels les plus grands compositeurs
se sont exercés dans le» dix-septième et dix hui-
tième siècles. Saint-Philippe Neri mourut à
Rome, le 26 mai 1595.
NERI (Maximilien), excellent musicien de
l'école vénitienne , fut nommé organiste du pre-
mier orgue de l'église Saint-Marc , de Venise, le
18 décembre 1644. En 1664, il quitta celte po-
sition pour celle de premier organiste do prince
électeur de Cologne. L'époque de sa mort est
ignorée. Cet artiste a publié de sa composition :
1* Sonate e Canzoni a quattro stromenti da
Chiesa e da Caméra, con alcune correnti,
op. 1; Venise. — 2'* Sonate a 3-12 stromenti,
op. 2; ibid.
IVERl (Benoit) , maître de chapelle de la ca-
thédrale de Milan , né à Rimini , est considéré par
ses compatriotes comme un bon compositeur de
musique d'Église. On cite de lui avec éloge des
poésies sacrées mises en musique à plusieurs
voix, et exécutées en 1835 à l'église S. Fedele,
à Milan, par un chœur de seize jeunes garçons.
IVERI-BOIVDI (MiCBKL), piam'ste et corn-
positeor, naquit à Florence, en 1769. Bartoto-
meo Felici lui enseigna la composition et l'ac-
compagnement pratique. En, 18 12 Neri-Bondi
était premier accompagnateur au théâtre do la
Pergola, dans sa ville natale. Il a écrit plusieurs
morceaux de musique d'église estimés , et a fait
représenter à Florence les opéras / Saccenii
alla moda, et La Villanella rapita.
NÉROIV (Lucics DoiiiTfus NERO, connu
sous le nom de ) , empereur romain, célèbre par
ses vices, ses crimes et ses actes de folie fu-
rieuse, naquit à Aolium, le 13 décembre de la
trente-seplième année depuis J.-C. L'histoire de
sa vie n'appartient pas k ce Dictionnaire : Ta-
cite et Suétone nous l'ont transmise, et on la
trouve dans toutes les biographies générales. Il
n'est ici mention de ce monstre qu'à cause de
son penchant pour la musique, et de ses préten-
tions aux succès de chanteur et de citharède.
Un Grec , nommé Ter pus, lui avait enseigné
à jouer de la lyre. Après le meurtre de sa mère
Agrippine, Néron s'était retiré à Naples ; ce fut là
qu'il fit le premier essai de son talent en public;
l'éclat du triomphe qu'il y obtint attira près de
lui une multitude de musiciens : on dit qu'il en
retint cinq mille à son service , leur donna un
oostume particulier, et leur apprit comment il
voulait être applaudi. Plusieurs fois , dans des
jeux publics, il se fit adjuger le prix du cliant,
de la lyre ou de la llûte. Il avait aussi la pré-
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300
NÉRON — NETZER
teotion d*ètre compositeur. Voulant un jour
chanter la prise de Troie, il fit mettre le feu à
un des quartiers de Rome , et placé sur la ter-
rasse de son palais, Il ne cessa de jouer de la
flûte pendant toute la durée de Tinc^ndie. Non
satisfait des applaudissements des Romains, ii
parcourut la Grèce avec une suite de musiciens
et se présenta dans les concours de musique des
fêtes publiques : la terreur qu'il inspirait ne
permettait pas de lui refuser les prix auxquels il
n'aurait pu prétendre par son habileté. Pendant
son séjour en Grèce , il envoyait régulièrement
au sénat les bulletins de ses victoires musi-
cales. On dit que le nombre de ses couronnes
8*élevait à dix-huit cents. LorsquMI retourna
à Rome , il fit pratiquer d«s brèches dans les
murailles des villes qui se trouvaient sur sa
route, comme c'était Tusage |>ouc les vain-
queurs aux jeux olympiques , et il rentra en
triomphe dans la capitale de l'empire , monté
sur le char d^Âuguste, et ayant à ses côtés un
joueur de flûte nommé Diodore. Lorsque Sabi-
nus , préfet du prétoire , eut décidé les soldats
à élire Galba pour empereur, Néron se donna la
mort, le 1 1 juin de Tannée 68, après s'être écrié :
faut-il qu'un si bon musicien pelisse ! Il était
âgé de trente et un ans, et en avait régné quatorze.
NERUDA (Jean-Baptiste-Georges). liabile
violoniste et violoncelliste, naquit en 1704 à Ros»
sicz, en Bohème. Attaché d'abord au service
des principales églises de Prague , il fut appelé
à Dresde en qualité de premier violon de la
chapelle do l'électeur. Après y avoir rempli ses
fonctions i)endant plus de trente ans, il se retira
en 1772, à cause de son âge, et mourut en 1780,
à 74 ans. Ses deux fils (Louis et Antoine-Fré-
déric ) furent, comme lui, musiciens de la clia-
pelle électorale, à Dresde. £n 17G3, Neruda a
publié six trios pour deux violons et basse;
cliez Breitkopf , à Leipsick. U a laissé en manus-
crit : 1^ Dix-huit symphonies pour l'orchestre.
— 2** Quatre concertos pour le violon. -^ 3** Vingt-
quatre trios pour deux violons et basse. —
4** Six solos pour vioioD. Parmi ses trios , on
en cite six qui sont remplis de bonnes fugues.
l^iËRUDA. ( Jean-Curysostome), frère du
précédent, né à Rossiez , le 1er décembre 1705,
fut un violoniste distingué. Après avoir exercé
sa profession à Prague pendant plusieurs années,
il entra dans l'ordre des Prémontrés, au cou-
vent de Strahow, où il mourut le 2 décem-
bre 1763. Xignore s'il a laissé quelques composi-
tions pour son instrument.
NERVIUS (Léonard), capucin, né en Bel-
gique vers la fin du seizième siècle , a composé
plusieurs ouvrages de musique d'église, pai-mi
lesquels on remarque les suivants : 1» IC missx
4, a, 6 et 7 vocuiiiy Anvers, 1610, in-4*. ^
2" Cantiones sacrx et Litanim D. B. M, Virg,
18 voc.f ibid., 1623, in-i**. Trias hturmonica sa-
crarum cantionum, cum basso coniinuo ai
organunij ibid., 1631, in-4^
NESER (Jean), né à Winsbach, dans le
Brandebourg, vers 1570, entra à Tâge de neof
ans dans la chapelle du margrave Georges-Fré-
déric, qui lui accorda une bourse pour faire ses
études à l'université, et qui lui fit ensuite obte-
nir la place de directeur de l'école de chaat i
Heilbronn. Il publia, pour l'usage de cette école,
un recueil diodes Uitines à quatre et cinq voii,
sous le titre : Hymni sacri in usum ludi il-
luslris ad fontes salutares : HelodUs et luime-
tismusicis covipositi et collectif etc. HojU'Va-
riscorum, ex of/Uinâ Matihxi PfeiUcImidu,
anno Christi 1619, in-8^ de il feuilles. Il y a
une deuxième édition de cet ouvrage à laqae&e
est ajoutée une méthode élémentaire de mnsi-
que; elle a pour titre : Bymnos sacros sekC"
iiores et cantilenas nonnuUas qu€ts vocant
gregorianas, quibus in fine adjunctasueàncta
eoque genuina institutio ad musicis et nume-
rorum vulgarium scientiam in usum sdwUt
Culinbareivsis edit. Woîfgang £rdma»
Beyer. Norimbergx^ apudJoh^-Jonas Folset'
kering, 1681, in-8^
NESSMANN (CHRisTopHE-FRÉDûuc),or-
fèvre^joaillier, h Hambourg, et amateur de ma-
sique, né vers 1760, était parvenu en 1793 àua
rare degré dMiabileté sur la trompette* Il fut un
des premiers qui firent des essais pour donaer à
cet instrument l'échelle diromatique, au moyen
de clefs : ^ile qu'il avait faite avait deux octaves
avec tous les demi-tons. Cet instrument difTérait
du bugle, en ce qu'il avait conservé sa forme or-
dinaire et le diamètre de son tube, en sorte que sa
qualité de son était réellement celle de la trompette.
NETZER (Joseph), compositeur, né dans
le Tyrol en |808, fit ses études musicales à las*
pruck, puis se rendit à Vienne, où il fit repré-
senter, en 1839, l'opéra intitulé: Die Belage-
run^ von Gothenburg (Le siège de Gotben-
bourg). Dans la même année il y fit exécuter une
symphonie dont fl fut rendu un compte avanta-
geux dans les journaux. En 1841, il donna au
théâtre de la Porte de Carinlhie son opéra ro-
mantique intitulé Mara^ qui obtint un brillant
succès et fut joué dans les années suivantes à
Prague, à Berlin et à Leipsick. Cet ouvrage fut
suivi, en 1844, de l'opéra Die Eroberung von
Granada (La Conquête de Grenade). Dans la
même année M. Netzer accepta la place de dief
d'orchestre de la société Euterpe. En 1845, il
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NEÏZER — NEUBAUER
301
retourna à Vienne et y fut nommé chef d'or-
clieslre du théâtre An der Wien{wT la Vienne),
où il fit jouer, en 1846, son opéra DieseUenc
Hochzeit ( La Noce extraordinaire). Rappelé à
Leipsick en 1846 pour y reprendre sa place de
€lierd*orcliestre de la société Euterpe , il donna
dans cette ville son opéra Die Kcenigin von
Kastilien (La Reine de Caslille). Cet artiste éuit
encore à Leipsiclt au moment de la révolution de
1848. Après cetle époque, on n'a plus de ren-
seignenoents sur sa personne. On a publié de sa
composition plusieurs œuvres de Lieder avec ac-
compagnement de piano.
NEUBAUER (FRAifçois'-CflBBTiEN), violo-
niste distingué et compositeur, était fils d'un
paysan et naquit à Horzin, en Bohème, vers
1760. Le maître de Técole où il fut placé dans
son enfance découvrit ses rares dispositions'
pour la musique, et s'attacha à les développer.
Les progrès de Neubauer furent rapides, et quoi-
que fort jeune lorsqu'il se rendit à Prague , il
possédait non-seulement une connaissance assez
étendue de la langue latine, dans laquelle il s'ex-
primaitavec facilité , mais il était déjà violoniste
habile et compositeur élégant. Après avoir passé
quelques années à Prague, il alla à Vienne, y fît
la connaissance de Haydn, de Mozart, et de son
compatriote Wranitzky, dont il étudia les ou-
vrages avec fruit. Il écrivit à Vienne l'opéra
Ferdinand et Yarico, qui fut représenté au
tliéâtre de Schikaneder, et qui fut publié en par-
tition pour le piano. Lorsqu'il quitta Vienne, il
voyagea en donnant des concerts et vécut al-
ternativement à Spire, Heilbronn, Mayence, Co-
blence, et dans quelques autres villes qui avojsi-
nent le Rhin. Homme de talent et même de gé-
nie, il vivait d'une manière indépendante et
dans le désordre, s'enivrant chaque jour, et tra-
vaillant au milieu du bruit dans les salles com-
munes des auberges on il s'arrêtait. En 1790 le
prince de Weilbourg le choisit pour diriger sa
chapelle ; mais peu d'années après, le pays fut
envahi par les armées françaises, la chapelle fut
dissoute, et Neubauer se réfugia à Minden, où il
demeura jusqu'à ce que le prince de Schaumbourg
le fit venir à Biickebourg, en qualité de maître
de concert. Ce prince lui ayant permis de faire
exécuter ses compositions dans sa chapelle,
Jean-Christophe-Frédéric Bach, qui la diri-
geait, ne vit pas sans un secret dépit que ces
ouvrages enfermaient des effets d'instrumen-
tations et dès modulations où il y avait plus
de nouveauté que dans les siens; il ne put
s'empêcher d'exprimer une opinion peu favo-
rable à ces productions, où il avait remarqué
plnsieun fautes contre la pureté de l'harmonie.
Instniit de cette critique, Neubauer ne garda
aucune mesure, et porta au vieillard le défi de
traiter concurremment un sujet de fugue ; mais
cette affaire fut assoupie et n'eut pas de suite, t
Peu de temps après, Bach mourut, et Neubauer
lui succéda comme maître de chapelle. La posi-
tion honorable qu'il venait de prendre lui per-
mit d'épouser une demoiselle de bonne famille
de Biickebourg; mais il ne jouit pas longtemps
des avantages de sa nouvelle situation, car il
mourut à l'âge de trente-cinq ans, le 11 octobre
1795, des suites de son intempérance. On doit
regretter que le désordre de sa vie, la précipita-
tion qu'il mettait à écrire ses ouvrages, et le dé-
faut d'instruction solide dans le contrepoint ne
lui aient pas permis de développer les dons heu-
reux qu'il avait reçus delà nature; car il était né
pour être un compositeur remarquable. Telles
qu'elles sont, ses productions renferment une
multitude de traits heureux qui indiquent une
excellente organisation. Quoiqu'il soit mort jeune
et que sa vie ait été fort agitée, il a beaucoup
écrit, et la plupart de ses productions ont été
favorablement accueillies par le public.
La liste des principaux ouvrages de Neubauer
se compose de la manière suivante : i^ Syni-
plionies à grand orchestre, op 1 ; op. 4, n**'
1, 2, 3; op. 8, nos 1, 2, 3, Offenbach, André;
op. 11; la Bataille, ibid., op. 12, noi i, 2, 3,
ibid. — 2** Quatuors pour 2 violons, alto et
basse, op. 3, nos i^ 2, 3, Offenbach, André; op.
6, DM 1, 2, 3, 4, ibid.; op. 7, no« 1, 2, 3, ibid.
—3** Trios pour 2 violons et lasse, o^. 9,Augs-
bourg, Gombart. — 4'' Duos pour 2 violons,
violon et alto, violon et basse, op. 5, ibid.,
op. 9, Offenbach, André; op. 10, Augsbourg,
Gombart; op. Il, ibid.; op. 14, ibid.; op. 35,
ibid. — 5^ Sonates pour violon, avec accom-
pagnement d'alto, op. 13; Augsbourg, Gom-
bart. — 6° Concerto pour violoncelle (en si
bémol) ; Mayence, Schott. — 7** Concerto pour
/Zûic,' Offenbach, André. ^^"^ Trios pour flûte,
violon et altoj Augsbourg, Gombart; op. 16,
ibid. — 9** Duospour 2 flûtes, op. 15, Offen-
bach, André. — 10° Concerto pour le piano^
op. 21, Brunswick, Spehr. — 11' Sonate pour
piano, violon et basse, op. 20, ibid. — 12'» Va-
riations pour piano avec violon, op. 2 ; Offen-
bach, André. — 13* Cantate sur la situation de
la patrie allemande, gravée en 1795. — 14^» Vingt
chansons allemandes avec accompagnement de
piano ; Rinteln, 1795 — lô*" Six chansons avec
accompagnement de piano; Heilbronn.
NEUBAUER (Jban), musicien allemand
inconnu, qui vivait vers la fin dn dix-huitième,
siècle et dont on trouve des compositions indi-
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302
NEUBAUER — NEUKOME
qtiées dans les catalogues de Bossler, à Spire
(i791),etdeTrscg, à VienDe (1800). Gerber sup-
pose (Nouveau Lexique des musiciens) qu'il vi*
• vait à Vienne, ou du moins en Autriche. Quoi
qu'il en soit, les ouvrages indiqués sous ce nom
sont: l^Six quatuors pour flAte, violon, alto et
basse. — 2* Symphonie concertante pour 2 cla-
rinettes et orchestre. — 3** Deux nocturnes pour
flûte travcrsière, flûte d'amour, 2 altos, 2 cors
et violoncelle. — 4** Duo pour cor et viole.
NEUFVILLE - DE - BRUNAUBOIS -
MONTADOR (Le chevalier Jrjin-Florent-
Joseph DE), capitaine d'une compagnie de sous-
ofiiciers invalides, à Lorient, né en 1707, à San*
gaste, près de Calais, a publié beaucoup de petits
écrits parmi lesquels on remarque : Lettre au
sujet de la rentrée de la demoiselle le Maure
àPOpéra, Bruxelles, 1740, in-12.
NEUGEBAUER (Wencgslas), né à Gum-
persdorf, dans le comté deOlatz, brilla comme
cbaiileiiT sur le théâtre allemand, depuis 1794
jusqu'en 1810. Il mourut d'une fièvre nerveuse
le 8 Juin 1811. Sa voix était une belle basse, et
il excellait dans les rôles d'Osmin (de l'Enlève-
ment du Sérail), et de Sarastro (de la Flûte
enchantée).
NEUGEBAUER (AtrroiNB), facteur d'or-
gues, né en Silésie, élait établi à Neisse, vers la
fin du dix-huitième siècle. Il construisit dans
l'église évangélique de cette ville, en 1798, un
orgue de 22 jeux, avec deux claviers et pédale.
On y admire les jeux de basson et de voix hu-
maine.
N£UGEBAUER(HeoIri GoTTLiEB oaTHÉo-
vniLB ), vraisemblablement de la même famille
et peut-être fils du précédent, naquit en Silésie
dans la seconde moitié du dixOmitième siècle, fut
organiste de l'église-Sainte-Marie Madeleine, à
Breslau, depuis 1811 jusqu'à sa mort, arrivée en
1825. U fut considéré comme un des artistes de
son temps le» plus distingués sur son instru-
ment.
NEUHAUSER (Léopolu), musicien né dans
le Tyrol, vivait à Vienne vers la fin du dix-hui-
tième siècle. Il a publié de sa composition :
1** Douze variations pour violon et basse; Vienne,
1799. — 2'' Six valses pour deux guitares ;
Bonn, Simrock. — 3« Six variations pour gui-
tare, violon ou clarinette; Vienne, 1801. —
4" Plusieurs recueils de danses allemandes. Cet
. artiste a laissé en manuscrit : — ô^ Quatre noc-
turnes, le premier pour violon, deux altos et
violoncelle; le second pour mandoline, violon,
alto, 2 cors et violoncelle; le troisième pour
2 violons, 2 hautbois, 2 cors, alto et basse. —
O"" Quatuor pour 2 violons, alto et basse.
NEUKIRGH (Antoine), facteur d'orgues à
Munich, a construit en 1 585 , pour la chapelle de
l'électeur de Bavière, un instrument pour lequel
il lui a été payé 356 florins.
NEUKIRGH (Benjamin), naquit le 27 mars
1665, à'Reinke, petit village de la Silésie. A
l'âge de huit ans il commença ses études au ly-
cée de Bojanova ; puis il entra au gymnase de
Breslau, passa en 1682 à celui de Thom^ et
suivit les cours de Tuniversité de Francfort-sur-
roder en 1684. Douze ans après, il était précep-
teur du fils du premier ministre Haugwitz, à
Berlin. Désigné Kj^ 1703 comme professeur de
Tacadémie de cette vttle, il renonça plus tard à
cette place pour celle de précepteur du prioce
héréditaire à Anspach, dont il fut ensuite nomme
conseiller.il mourut à Anspach le 15 août 1729,
à l'âge de soixante- quatre ans. On a de lui un
livre intitulé : Ar^achtsubungen zurKirchen-
musik (Considérations pieuses concemaot la
musique d'église) ; Francfort, 1725, in-4o.
NëUKIRGHNER (Wenceslas), virtuose
sur le basson, est né le 8 avril 1805 à Nenstrei-
chitz en Bohème. Ses premières études mogi-
cales furent dirigées par son père, amateur dis-
tingué, qui jouait de plusieurs instruments, puis
il entra au Conservatoire de Prague, à T&ge de
quatorze ans, et y reçut des leçons de basson
d'un bon maître. En 1825, il sortit de cette école
et entra comme bassoniste à l'orchestre du théâ-
tre. Dans Tannée suivante, il fit de petits voyages
àToRplitz, à Leipsick, à Dresde, et fit une exeur-
sion jusqu'à Berlin. Ce fut dans cette ville qu'il
reçut sa nomination de premier basson de la
chapelle royale de Stuttgard. Cet artiste a com-
posé des morceaux pour son instrument, lesquels
ont été publiés à Leipsick. Il a fait en 1829 un
voyage à Vienne, et dix ans après, un séjour de
quelques mois k Paris. Son talent a été juste-
ment estimé par les artistes de ces deux capi-
tales. \
NEUKOME (Georges-Eugènb), violoniste
et professeur de musique à Saint- Quentin, na-
quit dans cette ville le 14 mars 1784. Sa fa-
mille, originaire de lai Suisse, avait été natura-
lisée française vers le milieu du dix-huitième
siècle. Élève de la maîtrise de sa ville natale,
sous la direction de Jumentier, il y reçut sa
première éducation musicale. En 1793, l'école
de chant fut supprimée et les élèves se dispersè-
rent; mais Neukome continua ses études chez
son maître, et apprit de lui les éléments de l'har-
monie et delà composition. Son instrument était
le violon : résolu de se livrer à l'enseignement,
il comprit qu'il avait besoin de perfectionner son
mécanisme, et, à différentes reprises il se rendit
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iSRUKOME — NEUKOMM
308
à Paris pour recevoir tes conseils de Rodolphe
Kreutzer et de son frère Auguste Kreutzer. De
retour à Saint-Quentin, il eut un grand nombre
d'élèves, et partagea son temps entre les soins
qu'il leur donnait et la composition. CetarUste
estimable est mort d*une fièvre typhoïde, le 11
juin 1850, à r&ge de soixante- six ans. Les pre-
mières compositions de Neukome ont paru sous
le pseudonyme de Kvffner; il a fait graver sous
son nom : !<> Thème Tarie pour violoo, avec
quatuor ou piano, op. 1; Paris, Ricliault. —
2"" Rondo brillant pour violon et orchestre, op. 2,
ibid. — 30 Thème varié pour violon et quatuor
ou piano, op. 2, ibid. — 4<* Idem, op. 4, avec
orchestre on piano, ibid. * &<^ Rondo brillant pour
piano et violoncelle, op. 5, ibid. — 6*" Rondo bril-
laut pour piano et violon, composé pour sa fille,
op. 6, ibid. Les meilleurs ouvrages de Meokome
sont restés en manuscrit; on y remarque : 1** Duo
pour piano et alto ; — 2* Duo pour piano et vio»
loncelle ; — 3^ Six trios pour piano, violon et
violoncelle ( en ut mineur, rè mineur, mi bé*
mol, si mineur, la bémol, $ol mineur et ti mi-
neur); — 4o Six quatuors pour piano, violon,
alto et violoncelle; — b** Cinq quintettes pour
piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse;
— 6° Un sextuor pour piano, 2 violons, alto,
violoncelle et contrebasse. — 7^ Quatre sextuors
pour piano, violon, 2 altos, violoncelle et con-
trebasse.
NEUKOjHIII (SiGiSMONo), compositeur, est
né le 10 avril 1778, à Salzbourg. Dès la sixièmo
année de son âge il montra un penchant décidé
pour hi musique. Son premier maître fut l'orga-
niste Weissauer, que Meukoram fut bientôt en
état d'aider dans l'exercice de ses fonctions. La
plupart des instruments à cordes et à vent lui
étaient devenus familiers, et sur quelques-uns il
était d'une habileté assez remarquable. Dans sa
quinzième année, il obtint la place d'organiste k
Puniversîté. Son père, homme instruit et premier
professeur de l'école normale de Salzbourg, lui
fit faire des études classiques dont les avantages
se sont révélés en beaucoup de circonstances de
sa vie. Pendant qu'il suivait les cours des eollé<-
ges, Michel Haydn, dont la femme était parente
de la mère de Neukomm, lui donna des leçons
de contrepoint et d'harmonie, et se fit souvent
remplacer par lui dans ses fonctions d'organiste
de la cour. Parvenu à l'âge de dix- huit ans,
Neukomm fut nommé corépétiteur de TOpéra :
cette occupation acheva de développer son pen-
chant pour la musique, et lui fit prendre la réso-
lution de se livrer exclusivement à la culture de
cet art. Après avoir achevé à l'université ses
cours de philosophie et de mathématiques, U
quitta Salzbourg en 1798, et se rendit à Vienne,
où Joseph Haydn, sur la recomnuindation de son
frère , l'adopta pour élève et le traita comme un
fils. Pendant plusieurs années, le jeune artiste re>
cueillit les fruits de cette heureuse position , et
reçut les conseils de l'homme célèbre. Vers la fin
de 1806, Neukomm s'éloigna de Vienne pour se
rendre en Russie, prenant sa route par la Suède.
Arrivé à Stockholm en 1807, il y fut nommé
membre de l'académie de musique, puis il se
rendit à Pétersbourg, où la direction de la mu-
sique de ropéra allemand lui fut confiée. La so-
ciété philharmonique de cette ville le choisit aussi
pour un de ses membres. Pendant son séjour
dans cette capitale et à Moscou , il fit exécuter
avec succès quelques-unes de ses compositions;
mais ses premiers ouvrages ne furent publiés
qu'après son retour en Allemagne. Une maladie
sérieuse, occasionnée par l'avis de la mort de
son père, l'obligea de renoncer à la direction de
la musique du tliéâtre impérial allemand. De re-
tour"^ Salzbourg, il y resta peu de temps, et se
rendit À Vienne, où il n'arriva qu'au moment de
la mort de Haydn.
Après la paix qui suivit la campagne de 1809,
Meukomm se rendit à Paris, où ses liaisons avec
les artistes et les savants les plus distingués le
fixèrent pendant plusieurs années. Ih y trouva
dans la princesse de Vaudémont une protectrice
qui te présenta ao prince de Talleyrand et le lui
recommanda avec chaleur. A cette époque.,
Dussek était attaché .comme pianiste à la maison
de ce personnage politique ; mais déjà sa santé
commençait à s'altérer. Bientôt après il fut obligé
de se rendre à Saint-Germain, dans l'espoir
qu'un air plus pur pourrait hâter sa guérison , et
pendant son absence, Neukomm le remplaça
près du prince. On sait qu'après avoir langui
dans sa retraite champêtre , Dussek mourut en
1812. Dès ce moment, Neukomm fut définitive-
ment installé chez le prince de Talleyrand. En
1814 il l'accompagna au congrès de Vienne ; un
Requiem qu'il avait composé en commémoration
de Louis XVI fut exécuté dans l'église St-Étienne
de cette ville, par un chœur de 300 chanteurs,
en présence des empereurs, rois et princes réunis
au congrès. En 1815 le prince de Talleyrand fit
obtenir à Neukomm la décoration de la Légion
dMionneor, et des lettres de noblesse. De retour h
Paris après les Cent-Jours , il y reprit ses tra-
vaux. En 1816 il accompagna le duc de Luxem«
bourg , qui allait en ambassade extraordinaire à
Rio-Janeiro. Le roi don Pedro le choisit pour
maître de sa chapelle et lui fixa un traitement
considérable. Neukomm en jouit pendant plus de
quatre ans ; mais après la révolotion du Brésil,
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30i
KEUKOMM
qiii obligea le roi à repasser en Europe, il renonça
de son propre mou?ement à son titre et aux
appointements qui y étaient attachés. De retour
à Paris au mois d'octobre de la même année , ii
retrouva sa place dans Fliôtel de Tallejrand ,
reprit ses travaux et les douces babitudes de
sa vie.
Depuis longtemps il éprouvait le désir de vi-
siter ritalie; en 1826, il réalisa son projet de
voyage en ce pays, qui lui ofirait des objets d'é-
tudes variées; il visita Milan, Florence, Bologne,
Home, Naples et Venise. Dès ce moment, un
goAt passionné de voyages sembla s'être em-
paré de lui. En 1827 il parcourut la Belgique
et la Hollande ; deux ans après il se rendit en
Angleterre et en Ecosse : il y fut accueilli avec
distinction par Walter Scott et quelques autres
hommes remarquables. Rentré k Paris dans les
premiers mois de 1830, il n'y resta que peu
de temps, parce qu'il accompagna Talleyrand
dans son ambassade à Londres, après la ré-
volution de Juillet. Il alla à Berlin en 1832
et y fit exécuter deux fois son oratorio la
Loi de V Ancien Testament , ainsi que plu-
sieurs autres compositions; puis il visita ses
amis de Leipsick et de Dresde. De retour à
Londres, il y passa l'hiver de 1832-1833, fit
ensuite un second voyage en Italie, et s'ar-
rêta dans le midi de la France pendant l'hiver
de 1833-1834. Profitant de la proximité de
Toulon , il fit une excursion à Alger et dans
les possessions françaises . de l'Afrique. Paris
et Londres le revirent penëant les années 1835
et 1836. Il s'était proposé de parcourir l'A-
mérique septentrionale pendant cette dernière
année ; mais nne maladie douloureuse le retint
en Angleterre au moment même où il allait
s'embarquer. Rendu à la santé, il reprit le
cours de ses voyages , visita de nouveau la Bel-
gique, Francfort, Darmstadt, Heidelberg, Man-
beim et Carlsrube. De retour ensuite à Paris, il y
passa plusieurs années, puis il fit un voyage en
Suisse. En 1842, il dirigea la fête musicale de
Friedbérg et celle de Salzbourg , à l'occasion de
rérection du monument de Mozart, il retourna
ensuite en Angleterre, pays qu'il afTectionnait
et où il avait beaucoup d'amis. Depuis quelques
temps sa vue s'affaiblissait par la formation de
la cataracte sur les deux yeux. Il finit par devenir
complètement aveugle. En 1848, il se fit faire
l'opération par un célèbre oculiste de Manchester :
elle eut le plus heureux résultat. En 1849, Je
retrouvai ce vieil ami à Munich : il était encore
obligé de porter des lunettes colorées de diverses
manières en raison de l'état de la lumière dans
les différentes parties du jour : mais en dépit de
ses souffrances passées et des préoccupations que
lui donnait son état actuel, il était encore plein
d'enthousiasme pour les belles œuvres de mu-
sique sérieuse que nous entendîmes dans quel-
ques églises ainsi qu'à la chapelle royale. Lorsque
je revis Neukomm à Londres en 1851, .où il était
membre du Jury de l'exposition universelle, il
avait retrouvé la santé et sa douce gaieté habi-
tuelle. Peu de temps après il fit un voya^ en
Orient et s'arrêta quelque temps à Ck>n8tanliDople.
Dans un voyage que je fis à Paris en 1850, nous
nous vîmes plusieurs fois, et je remarquai qu'H
y avait en lui des symptômes d'affaiblissement.
Il a cessé de vivre dans cette ville , le 3 avril
1858, à l'âge de quatre-vingts ans.
Nonobstant les distractions multipliées de ses
voyages, Neukomm a produit une si grande
quantité de compositions de tout genre, qu'il est
difficile de comprendre qu'il ait eule temps né-
cessaire pour le travail matériel d'un si grand
nombre d'ouvrages. Depuis l'âge de vingt-cinq
ans il tenait un catalogue thématique de ce qu'il
avait écrit; voici le résumé qu'il m'en a envoyéen
1837 : 1. Musique religieuse â plusieurs parties,
avec ou sans accompagnement : i° Oraioriot:
2 en anglais, 5 en allemand. — T Messes:
15 complètes. —S*" Te Deum ,•5.-4' Grands
chœurs: 3 en anglais, 1 en russe — s"" Caniata
d'église : 3 en anglais , l en français , 1 en ita-
lien. — 6** Morceaux détachés à plusieurs
parties : 25 en latin , 9 en français , 12 en an-
glais , 2 en allemand. — 1** Collection d'antiennes
et (d'autres morceaux à plusieurs parties, en
langue latine, composés pendant le voyage de
Brest à Rio-Janeiro. — 8** Collection considé-
rable d'hymnes chorales sur des paroles an-
glaises. — 9" The moming and evemng ser-
t7/ce ( Service du malin et du soir, à 4 parties),
complet. Ces deux derniers ouvrages, qui ren-
ferment nne multitude de pièces , ont été com-
posés en Angleterre. — lO" Psaumes à voix
seule ;4 en latin, 7 en italien, 10 en anglais, 17
en allemand. ^ U'' Psaumes à plusieurs par-
ties : 10 en latin, 2 en russes 7 à 2 voix, en anglais ;
3 à 3 Toix, idem; 2 à 4 voix idem;3 k 5 voix,
idem ;2 à grand chœur, idem ; 1 à double clicenr
pour 8 voix, idem, — 12° Cantates d'église et
morceaux détachés à voix seule : 62 en anglais,
16 en latin , 2 en italien , 2 en français, 27 en
allemand, — II, Musique naAMATiQUE : IS*' 10 opé^
ras allemands. — 14* 3 scènes détachées en
italien. — III. Musique tocale de concert et i>e
CHAVBKE : 15* Chœurs: 2 en portugais, 4 en
anglais , 2 en allemand. — 16** Trios : 2 en ita-
lien , 1 en anglais , 1 en français. ,— 17* Duos :
1 en italien, 5 en français. — 18° Cantates -
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NEUKOMM — NEUMANN
8C5
1 en français, 2 en italien. — 19** 73 chansons
allemandes. — 20^ 75 chansons anglaises. —
21* 50 romances françaises. — 22" 4 canzoneltes
italiennes. — IV. Mcsiqob instrumentale :
23** Fcmtaisics et élégies à grand orchestre :7.
— 24* 5 ouTertures détachées. — 25* Une
symphonie à grand orcliestre. — 26*^ Quintettes,
quatuors, etc., pour divers instruments, au
nombre de 23. —26^ 25 marches militaires et
autres pièces d'harmonie. — 28^ Duos, valses, etc.,
pour divers instruments. — 29^ Un concerto
pour piano. — 32** 10 sonates et caprices pour le
même instrument. — 31® Variations idem, 9 suites.
— 32® 8 fantaisies idem. — 33® 57 pièces d*orgue.
— 34® Des exercices d'harmonie et des solfèges. La
récapitulation de ces compositions , faite au mois
d^août 1836, présente un ensemble de 524 œuvres
de musique vocale^ et de 219 de musique instru-
mentale : en tout^ 743. Beaucoup de ces mor-
ceaux ont été publiés en France , en Allemagne
et en Angleterre ; mais un plus grand nombre est
resté en manuscrit. A cette longue liste : il faut
ajouter les deux oratorios Christi Auferstehung
(La Résurrection du Christ), et Christi Him-
melfahrt (L* Ascension du Christ), dont les par-
titions réduites pour le piano ont été publiées
en 1842, et un très-grand nombre d'ouvrages de
tout genre écrits depuis 1837. Neukomm était
considéré comme un des meilleurs organistes de
son temps.
N£ULAND(Gciuaume}, violoncelliste, cla-
rinettiste et compositeur, est né à Bonn le 14
juillet 1806. Il reçut les premières leçons de piano
et de composition de Uegmann. A l'Age de dix-
huit ans, il s'enrôla volontairement à Cologne
comme clarinettiste dans la musique du 28® ré-
giment de ligne prussien. Ce régiment n'ayant
pas quitté cette même ville pendant deux ans,
Nealand y ouvrit un cours d'harmonie, qui fut
suivi par de nombreux élèves. Après ce temps, il
obtint son congé et retourna à Bonn, où il suc-
céda dans renseignement à son ancien maître
Hegmann. Dans un voyage qu'il fit en Angle-
terre , pour se faire entendre comme violoncel-
liste, il s'arrêta à Calais, et s'y fixa. Il y fonda
une société philharmonique, qui a subsisté depuis
lors sous sa direction. On a publié de cet artiste
plusieurs morceaux pour le piano et le violon-
celle.
NEULING ( ), vraisemblablement vio-
loniste et virtuose sur la mandoline , a vécu à
Vienne dans les premières années du siècle pré-
sent On a gravé de sa composition plusieurs
ouvrages, parmi lesquels ou remarque : i® Polo-
naise brillante pour piano et violon, op. 2;
Vienne, Haslinger. — 2® Rondo pour violon
BlOCn. UNIV. des HCSICIENS. — T. VI.
principal, avec deux violons, alto et violoncelle,
op. 6 ; Leipsick , Breitkopf et Hœrtel. — z"* Po-
lonaise pour violon principal avec 2 violons,
alto et violoncelle, op. 7; Vienne^ Diabelli. —
4** Sonate pour piano et mandoline, op. 8;
Vienne, Haslinger.
NEUMANN (JoAcniM). Voyez ^eavuek.
NE CJMANN (Martin), compositeur allemand
du dix-septième siècle, est auteur d'une messe à
5 voix indiquée dans le Catalogue de Parstorff.
NEUMANN (Jean Christophe)^ facteur
d'orgues, à Mctfersdorf, en Silésie, vers le milieu
du diX'huitième siècle, a construit en 1744 un
petit instrument dans l'église de Lœwenberger,
qui ne lui fut payé que 252 écus ( environ 950
francs ).
NEUMANN (Charles-Gottlieb ou Théo-
phile ), né à Glogau, dans la première moitié du
dix-huitième siècle, fut un facteur d'orgues dis-
tingué. En 1752, il construisit un orgue de vingt-
six jeux dans la cathédrale, et en 1757, il en fit
un autre de vingt-quatre jeux dans le temple
évangélique.
NEUMAIVN. Plusieurs musiciens de ce
nom ont publié des compositions de différents
genres et ont été confondus parce que les ren-
seignements manquent sur leur personne et que
leurs' prénoms mêmes ne sont pas connus. Guidé
par la nature de leurs ouvrages , les époques de
leur publication et les lieux où ils ont paru , ]*ai
cru pouvoir les distinguer de la manière suivante:
NEUMANN (G.) ou plutôt NEUMAN,
claveciniste et compositeur hollandais , ylvait à
Amsterdam vers 1770. Il a publié : 1® Des mé-
lodies pour le psautier sous ce titre : Muiikaale
Zangweiser van het Boech der PsalmeUf \re
et 2® suites pour le chant et la basse. — 2® Six
petites sonates pour le piano, avec deux vio-
lons et basse, Amsterdam, Hummel. — 3® Chan-
sons hollandaises variées pour le clavecin, ibid.
— 4® Trois pièces de clavecin avec flûte ou
violon, op. 3, ibid., et Berlin, Hummel. —
5® Trois idem, dont la 3>oe à 4 mains, op. 4,
ibid. — 6® Deux idem , tirées de l'opéra d'Aty^^
op. 5, ibid. — 7^ Cmq idem, tirées de Nina,
avec deux violons, op. 6, ibid. — 8® Deux idem,
avec accompagnement de deux violons et vio-
loncelle tirées d*Azémia , op. 7 , ibid. — 9® Six
idem, avec violon et violoncelle, tirées de l'opéra
les Amours d'été, op. 8, ibid. — 10® Air ( Oui,
noir n*€st pas si diable^ etc. ) varié pour le cla-
vecin, ibid.
NEUMANN (Frédéric), premier ténor au
théâtre d'Aliona, dans les années 1797 et 1798,
chantait à Vienne en 1801. Il fut aussi composi-
teur dramatique et fit représenter : 1* La FilU
20
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306
NEUMANN — JNEUMARCK
^vec la bague, petit opéra, 1798. — 2^ Le Faux
Recruteur, petit opéra. Il a laissé aussi en ma-
nuscrit une sérénade pour le comte de Benjofski ,
-et un recueil de mélodies sous le titre Gesxnge
zum Todtenhopf (Airs pour la Tête de
mort) (1), 1790.
NEUMANN (Charles), de Leipsick , a
publié une notice sur Jean-Adam Hiiler, consi-
déré comme homme, comme artiste et comme
professeur^ de musique. Cette notice est suivie
d^un discours prononcé aux obsèques de ce sa-
vant musicien : elle a pour titre : Johann Adam
Hiller : eine besckeidene Wûrdigung seiner
Verdienste als Mensck , Kiinstler and Schul-
mann, nebsi einer Rede gesprochen an
seinem Gra^'e, Leipsick !804, in-8®.
NEUMAIVN(F.-A.), pianiste et compositeur,
▼ivail à Vienne vers 1805. Il a publie: 1** Vingt-
cinq œuvres de yariations pour le piano, sur des
thèmes d*opéras et de ballets français et italiens,
tels que Faniska, Aline, les Petits Savoyards,
Romeo e GitUielta, etc.; Vienne, Welgl et Has-
linger. — 7? Plusieurs œuvres de polonaises pour
piano , ibid. — 3^ Quelques recueils de danses
allemandes et de valses pour le même instru-
ment, ibid. Je crois que cet artiste est le même
qu* Antoine Neumann , qui a fait représenter à
Trieste Topera intitulé : Nicolas Terzo , et qui
était en 1842 directeur do musique de FOpéra
italien à San Yago.
NEUMANN (....), clarinettiste et 'profes-
seur de musique à Francfort, au commencement
du siècle présent, s^est fait connaître par les pu-
blications suivantes : 1*^ Concertino pour clari-
nette et orchestre, en forme de scène chantante,
op. 19, Offenbach , André; 2*"^ idem. op. 48,
Bonn, Monpour. — 2** Duos pour 2 clarinettes,
op. 20 et 24 , Oiïcnbach, André. — 3* Études
ou caprices pour clarinette seule, op. 23, ibid. —
4° Variations pour hautbois avec accompagne-
ment de 2 violons, alto et basse, op. 9, ibid. —
5" Sérénade pour hautbois et guitare, op. 16,
ibid. — 6*^ Duos pour 2 violons, op 12, ibid.—
7° Air varié pour flûte, violon et guitare, op. ],
Mayence, Schotl. — S» Plusieurs sérénades pour
clarinette et guitare, cor de bassette et guitare,
flâte "et guitare, violon et guitare, alto et guitare,
op. 2, 5, 15, 17, 27, Offenbach, André. —
9° Concertino pour hautbois, op. 38 ; Bonn, Mon-
pour.
NEUMANN ( H.), flûtiste et compositeur à
Hanovre, vers 1840, a publié de sa composition :
1** Quatuor pour flûte, violon, alto et basse, op.
22, Hanovre, Bachmann. — 2* Divertissement
(l) Drame qui poruil ce Ulre.
idem, op. 25, ibid. — 3' Grana ino pour irois
flûtes, Offenbach, André. — 4^ Duos faciles pour
2 flûtes, op. 30, Bonn, Simrock.
Il y a aussi un professeur de musique nommé
Neumann (J.-C.) h Hildburghausen, en Saxe ; il a
publié quelques danses et marches pour piano.
NEUMANN ( Henri ) , compositeur, fut
d^abord maître de chapelle de la petite cour de
Detmold, puis directeur de musique de la Société
royale de l'harmonie à Anvers, et enfin chef de
musique d'un régiment prussien à Cologne. Âo
moment où cette notice est écrite, M. Neumaon
est retiré à Heiligenstadt, lieu de sa naissance.
Il a beaucoup écrit pour Torchestre et la musique
militaire. En 1855 il a obtenu le prix dans un
concours ouvert à Manheim pour la composition
d'une symphonie : son ouvrage a pour titre :
Tonhalte.
NEUMANN (Edmond ), Ois du précédent, est
Dé à Cologne le 12 juillet 181^. Il fut envoyt' par
son père à Leîpsick , pour y étudier IMiarmonie
et la composition sous la direction de M. Haupt-
mann. Ses études terminées , il s'est livré à la
composition de la musique de danse dans la-
quelle il s'e^t distingué. Cet artiste a aussi de la
réputation comme chel â*orchestre. On a publié
beaucoup de ses ouvrages pour la danse.
NEUMANN (WiLH ELU ou Guillacme), m
loniste, compositeur et littérateur, est né à Ores-
lau, et y commença Tétude du violon. En 1S46
il se rendit à Cassel pour y prendre des leçons
de Spohr, dont il devint un des bons élèves. Fixé
dans cette ville depuis lors, il s^est fait connaître
du monde musical par un ouvrage qui a pour
titre : Die Komponisten der neuen Zeit ( Les
compositeurs de l'époque actuelle); Cassel, 18ô.v
1858, in -8°. Ce livre est un recueil de biogra-
phies de compositeurs, publié par livraisons. Les
Lexiques musicaux de Gassner, de Bernsdorfet
de Gollmick ne fournissent aucun renseignement
sur ce littérateur musicien ; le peu que fen
donne a été recueilli dans les journaux, en sorte
que j*ignore s'il y a identité entre lui et TFiï-
Kelm Pifeumannf qui a publié à Breslau, en 1S42,
chez Cranz, un recueil de chants à deux voix
pour soprano et contralto, extrait du recueil de
cantiques , psaumes et litanies de F. W. Liclit-
liorn, pour Tusage du chiite catholique, sou-s ce
titre : Ausiug aus den Choralen und Melo-
dieen zu dem, im katolischen gesang-und Er-
baunsbuche von F. W. Lickthom etc. Le
Lexique des musiciens de la Silésie (Schlesisches
Tonkunstler-Lexikon ^ Breslau, 1846-I8i7),
de MM. Kossmaiy et Carlo, ne contient aucune
notice sur un musicien de ce nom.
NEUMARCK ( Georges), né le 16 mars
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NEUMARCK — ISEUSS
307
i62l^ à Muhihausen, fut secrétaire des archives et
bibliothécaire à Weimar, où il mourut le 8 juil-
let 1681. Il a publié à Jéna, en 1657, un recueil
de mélodies intitulé : Fortgepflanzier miisika'
Usch'poeiischer Lustwald bezeuget, etc. On lui
attribue la mélodie du cantique : Wernurden
iieben Gott Ixszt walten, etc.
NEtlMAYER (Akdré ), né le 24 octobre
1750, à Grossmehring, près d'ingolstadt , entra
dans Tordre des chanoines réguliers à Polling
(.Styrie), et y remplit les fonctions d'organiste et
de directeur du chœur. Il écrivit pour Téglise de
son couvent beaucoup de musique d'église fort
«slimée en Bavière. Après la suppression de son
ordre, il a obtenu une cure dans les environs de
Munich. Il n'a pas publié ses compositions pour
{'église.
Un autre musideil du même nom a publié , à
Vienne, des polonaises, valses et contredaosen.
NEUNER (Charles ), né au faubourg de
Munich, le 29 juillet 1778, apprit de son père
( Martin Neuner ) les éléments de la musique,
puis reçut des leçons d*un moine du couvent de
Sainl-Jér6me, près de sa ville natale. Plus tard
il fit ses humanités chez les bénédictins de Te*
^ernsée, et y apprit à jouer du violon. De re-
tour à Munich, il se livra à l'étude de l'art du
«liante sous la direction de Yalesi, et apprit de
Joseph Gnetz la composition et le piano. Admis
dans la chapelle du roi de Bavière comme vio-
loniste, il a composé pour le tlié&tre la musique
des ballets dont les titres suivent ti^ La Mort
d* Hercule. - 2» Vénus et Adonis. — a^L'lT-
iUon de la Danse et de la Musique, — 4o La
Caverne de brigands.^^ 5^ Le docteur Faust,
-* 60 Les trois Esclaves. Cet artiste a écrit
aussi pour l'église : Die Shœpfungstage ( les
Jours de la Création), cantate rellgiense pour
2 soprani, 2 ténors et basse, avec 2 violons, alto,
basse et orgue , en partition, op. 8, Munich,
Sidler, et les psaumes de la pénitence à 4 voix
et orchestre, en partition, op. 9., ibid. On a
gravé les airs de quelques-uns des ballets de
Neuner.
NEUSIEDLER (Jban), luthier à Nurem-
berg, né dans les dernières années du quinzième
siècle, perfectionna la construction du luth, par-
ticulièrement à l'égard du diapason du manclie
( vofjes Baron, Untersuchung des Instru-
ments derLautCf p. 56 ). Ses instruments fu-
•tent rectierchés dans toute TEurope. Lui-même
«n jouait fort bien. Il mourut au mois de janvier
1563. Walter attribue k cet artiste deux livres
de pièces de luth qui appartiennent à celui qui est
Tobjet de l'article suivant.
NEUSIEDLER ( Melgoiou), luthiste ha-
bile, peut-être fils du précédent, né à Nurem-
berg dans la première moitié du seizième siècle,
fit en 1565 un voyage en Italie avec Philippe
Caméra rius, et retourna en Allemagne Tannée
suivante. llsefixaaJorsàAugsbourg; mais après
la mort d'Antohie Fugger, son protecteur, il re-
tourna à Nuremberg , où il mourut en 1590.
On a publié de sa composition : Deutsch-Lau-
ienbuch darinnen kunstricke Motetten , etc.
( Livre de tablature allemande pour le luth, où
l'on trouve des motets, des pièces françaises, ita-
liennes, allemandes, etc. ) Strasbourg, Bernard
Jobin,i574, in-fol. On y trouve son portraiL Une
deuxième édition de cet ouvrage a paru dans la
môme ville, en 1596, in-fol. Il a été aussi réim-
primé à Venise en 1576, sous ce titre : Il prima
libro in tabulatura di Uuio^ ove sono Madrid
gali, Motetii, canzon francesi^etc. in Veneiia^
appresso di Antonio Gardano, in-fol.Neusied-
1er a aussi arrangé six motets de Josquin De-
près à six parties en tablature de Inth, et les a
publiés en un recueil, à Strasbourg, en 1587,
in-fol.
NEUSS ( Henri-Georges ), né le H mars
1654, à Ëibingerode, dans le Hanovre, fut d*a-
bord "prédicateur à Quedlinbourg, puis pasteur
à ^église Saint-Henri de Wolfenbuttel, et en
dernier lieu conseiller du consistoire, premier
pasteur et surintendant de l'école de la ville à
Wernigerode, où il mourut Je 30 septembre
1716. Mattheson assure ( Grundlage einer Eh^
renpforte ) que Neuss avait près de cinquante
ans lorsqu'il commença Tétude de la musique,
dans le dessein d'harmoniser à quatre parties les
mélodies du livre choral, pour l'usage de sa pa-
roisse. Pour réaliser ce projet, il prit eu 170S
des leçons de contrepoint du cantor Bokemeyer,
de Wolfenbuttel, quoiqu'il ne pAt résoudre les
difficultés que par correspondance avec son maî-
tre. Environ cinquante ans après, on se servait
encore à Wemigerode des chants chorals har-
monisés par Neuss. En 1691 il écrivit une lettre
à Werkraeister, sur l'usage et l'abus de la mu-
sique, que celui-ci a fait imprimer comme pré-
face de son écrit intitulé : Der edlen MusiK'
Kunst Wûrde, Gebraiich wid Missbrauch, etc.,
Francfort etLeipsick, 1691, in^*". Il avait laissé
en mourant un manuscrit qui ne fut publié que
trente-six ans après sa mort , sous ce titre :
Musica parabolica, oder parabolische Musik,
dos ls(, Erœrterung etUcker Gleichnisse und
Figuren, die in der Musik, absonderUch an
der Trommete befindlich dadurch die aller*
wichtigsten Geheimnisse der heiUgen Schrift^
denen Musick-Verstœndigen gar deutlich àb*
gemahlet wird (Musique parabolique, ou ex plica-
20.
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808
NEUSS - NEWTON
tion de quelques paraboles et figures qui se trou- ,
vent dans la musique, particulièrement dans la
trompette, par laquelle on donne une démonstra-
tion claire de quelq ntis vérités de la sainte Écritu re
à ceux qui sont instruits dans la musique ). Dans
cet opuscule bizarre, divisé en 91 paragraphes,
Meuss établit une comparaison entre la musique,
Tunivers, Dieu, Satan, le ciel et Tenfer. Il divise
les quatre octaves de l'ancien clavier de Torgiie,
depuis Vui grave jusqu'il Vut aigu, en deui
grands cercles superposés qui se touchent par
leur circonférence. Chacun de ces cercles ren-
ferme deux octaves. Le cercle inférieur repré-
sente le monde infernal ; le supérieur, le monde
céleste. Un troisième cercle coupe les deux pre-
miers en parties égales, appuyant les points op-
posés de sa circonférence sur leur axe horizontal. .
Celui-là représente le monde terrestre; il ren-
ferme aussi deux octaves et participe du monde
céleste et du monde infernal, i)our indiquer que la
soarce du bien et du mal se trouve dans le cœur
de riiomme. Dans un autre endroit on voit que
raccord consonnant, appelé trieide harmonique
au temps de Neuss , est Temblème de la sainte
Trinité : le son fondamental représente Dieu le
Père; la quinte est assimilée au Fils, et la tierce,
qui participe de Pharmonie des deux autres, re-
présente le Saint-Esprit. Tout le livre est dans
ce goût. A la page 90 on trouve un autre mor-
ceau intitulé Kurtzer Entwurf von der Musik
( Esquisse abrégée de la musique ) . Cette es-
quisse n'est que le développement du sujet traité
dans la préface du livre de Werkmeisler cité
plus haut. Elle est divisée en trois chapitres
dont le premier traite de la noblesse et de l'ex-
cellence de la musique, le second, de son usage
et de son utilité; et le dernier , de l'abus qu'on
en fait. L'auteur aurait dû comprendre que le
plus grand abus qu'on puisse faire de cet art est
de le prendre pour prétexte de semblables extra-
vagances.
NEVEU (H. ), né à Bruxelles, vers 1750,
se fixa jeune à Paris , et y donna des leçons de
clavecin. On voit par les almanachs de musique
qu'il y était encore en 1789, et qu'il avait le
titre de claveciniste du comte d'Artois. On a gravé
de sa composition : V* Six trios pour clavecin,
violon et basse, op. 1, Bruxelles et Paris. —
2^ Variations sur des airs d'opéras-comiques,
n** 1, Paris, Leduc; Augsbourg, Gombart. ~
3** Pots-pourris pour le clavecin n»» 1 et 2 ,
Paris, Naderman; n^ 3, Paris, Leduc; no 4,
Naderman.
NEViL ( ), savant anglais qui vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,
a fait imprimer dans les Transactions philoso-
phiques ( n"* 337, p. 270 ) une dissertation inti-
tulée : Antient trumpet found in Jreland
( Ancienne trompette trouvée en Irlande ). Sui-
vant l'opinion de l'auteur de ce morceau, Tins-
trumenl dont il sagit appartenait aux premiers
temps du christianisme, et servait dans les funé-
railles.
NEWTE (Jean), recteur àTivcrton, <(ans le
Devonshire, vivait à la fin du dii^-septième siècle.
On a de lui un sermon sur Tusage des orgues
dans les églises, sous ce titre : The lawfulneis
and use o forçons in Christian churches, a ser-
mon onPs, CI, 4 ; Londres, 1696, in-4*. Ce ser-
mon a été réimprimé à Londres, en 1701, in-4^
11 fut prêché à l'occasion de l'érection d'un nou-
I vel orgue dans la paroisse de Tiverton. Newte y
I établit que l'orgue, lorsqu'il n'est pas séparé du
; chant, dans l'office divin , n'«st pas contraire à
l'esprit delà religion chrétienne. Un« critique de
: ce sermon fut imprimée en 1697, sous ce litre:
■ A Letter to aftiend inthe couniry^coneermu'j
the case of instrumental Musick, in ihe vcor-
' ship of God, etc. Newte fit une réponse à cet
i écrit, dans la longue préface de la deuxième édi-
I tion du Traité de Dodwell sur le même sujet
I (t'oyes Dodwell).
I NEWTON (Jban), mathématicien anglais et
docteur an théologie , naquit en 1622, à Oimdle,
; dans le comté de Northampton. Après la restau-
I ration, il fut fait chapelain de Charles II, puis il
! obtint le titre de recteur de Ross, dans le comté
d'Hercford, où il mourut le 25 décembre 1678.
; Il a publié beaucoup de livres élémentaires,
. particulièrement sur les mathématiques, et une-
sorte d'encyclopédie des sciences intitulée : In-
troductio ad logicamy rhetoricam, geogra-
I phiam, mv^icam, etc; Londres, 1667, in -8".
I Une traduction anglaise de ce livre a paru dan$
la même année sous ce titre : Englisk Acade-
my, or a brie f introduction io the seven libé-
ral arts^ in-8°. La deuxième édition de cette^
traduction a été publiée à Londres, en 1693, in-12,
de 243 pages. Le petit traité de musique contenu
dans ce volume commence à la page 91 et finit à
la page 105.
NEWTON (ISAAc), savant illustre dont le
nom est célèbre parmi ceux mêmes (|ui ne com-
prennent pas la nature de ses travaux, naquit à
Yolstrop, dans la province de Lincoln, le 2a dé-
cembre 1642, et mourut de la pierre, à Londres,^
le 20 mars 1727. L'histoire de la vie et des dé-
couvertes de ce grand homme n'appartient pas àr
ce Dictionnaire ; il n'y trouve place que pour la
14" observation du second livre de son Optique^
où il établit l'analogie qu'il avait trouvée entre
l'ordre des couleurs, suivant les différents degrés
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NEWTON — NlCCOLETTl
309
deréfractîco des rayons lumineux dans le prisme,
arec les sons de la gamme. Newton s'est contenté
d'indiquer sommairement cette analogie, sans es-
sayer d'en donner la démonstration scientifique,
parce qu'il en avait sans doute aperçu les diffi-
cultés. Elles consistent en ce que les proportions
numériques de Tordre des couleurs, en raison des
divers degrés de réfrangibilité des rayons lumi-
DeoK, ne sont pas celles de Tordre des sons de
nos gammes majeure on mineure, et qu'il en ré-
sulterait une antre gamme mixte qui ne répon-
drait à aucune tonalité, puisqu'elle serait disposée
de la manière suivante : ré, mi, fa, sol, la, si,
ut, ré. Mairan a développé les conséquences de
l'observation de Newton, dans un Mémoire inséré
parmi ceux de TÂcadémie royale des sciences de
Paris (ann. 1737, pages 1-48). C'est aussi cette
observation qui a donné lieu à la rêverie du cla-
vecin oculaire du jésuite Castel. ( Voyez Mairan
et Castel. Voyez aussi Fielo (Georges).
Dans les Nugx antiqtue, recueil de pièces pu-
bliées à Londres en 1769, on trouve une lettre de
Harrington à Newton, datée du 22 mai 1693,
concernant les proportions des intervalles, avec
la réponse de Newton sur ce sujet. 11 s'agit du
théorème de Pythagore, contenu dans la 47" pro-
position du premier livre des ÉlémetUs d'Ëu-
clide^ et qoe Harrington considérait comme plus
propre à exprimer les intervalles de la proportion
sesquialtère que THélicon de Ptolémée, expliqué
par Saltnas et par Watlis. Dans sa répon&e, New-
ton partage Topinion do Harrington. Hawkins
a reproduit ces lettres dans le troisième volume
de son Histoire générale de la musique (p. 140-
143).
NEWTON (Benjamik), ecclésiastique an-
glais^ professeur du collège de Jésus, à Cambridge,
et vicaire à Sundhurst , dans le comté de Glou-
cester, vivait vers le milieu du dix-buitième siè-
cle. A Toccasion de la réunion des cliœurs de trois
églises pour un festival de musique, au profit
d'une institution de charité, en 1760, il a pro-
noncé un sermon dont le leite était pris dans le
46* psaume. Ce sermon a été imprimé sous ce
titre : Musick Meeting of 3 choir s, on Ps,
XL Vf, 9 ; Cambridge, 1760, in-4o. On peut voir,
sur la réunion de ces trois chœurs de Gloucester,
Worcester et Hereford le livre du Rev. Daniel
Lysons intitulé : Historyofthe origin and pro-
gress of the Meeting of the three choirs of
Gloucester, Worcester and Hereford, and
ofthe chariiy connected with^ etc, Gloucester,
1812, un volume gr. in-8*.
NEYRAT (L'abbé Alexandre Stanislas),
prêtre et maître de chapelle de S. E. le cardinal
archevêque de Lyon, né à Lyon, d'une ancienne
famille d'échevins , le 27 août lS2ô, a fait ses
premières études musicales au petit séminaire
des Minimes. Après avoir achevé son cours de
théologie il rentra au séminaire en qualité de pro-
fesseur. En 1851 il fonda la chapelle de Sainl-Bo-
naventure et y remplit avec talent les fonctions
d'organiste et de maître de chapelle. La mort
de l'abbé Fichet, en 1861, a fait appeler M. Tabbé
Neyrat à la place de maître de chapelle de l'église
primatlale de Lyon, où, par les soins de Msr de
Bonald, et sur la proposition de M. Danjou, les
éléments d'une bonne exécution de la musique
religieuse ont été réunis. Placée sous la direction
de M. Tabbé Neyrat, cette chapelle fait des pnn
grès remarquables dans l'exécution des grandes
œuvres de musique d'église. On doit è cet ecclé-
siastique, musicien aussi instruit que zélé: 1** la
publication d^un premier Recueil de cantiques, en
collaboration avec feu Tabbé Fichet; — 2** TOr-
dinaire du graduel et do vespéral, mis en faux-
bourdon; — 3^ une seconde Collection de can-
tiques recueillis ou composés par lui.
NÉZOT (Gabriel), né le 12 septembre 1776
à Gondrecourt, dans le duché de Bar, est entré
comme élève au Conservatoire de Paris en 1795,
et y a achevé son éducation musicale, sous la
direction de Ladurner. Devenu professeur de
piano, il a fait, à l'époque de la paix d'Amiens,
un voyage en Angleterre, et y a publié deux
airs variés pour son instrument. De retour
à Paris, il est rentré dans la carrière de l'ensei-
gnement, et a fait paraître quelques romances,
et une fantaisie pour le piano; Paris, Leduc.
NIGAISE (Claude), chanoine de la Sainte-
Chapelle de Dijon , naquit dans cette ville, en
1623. Après avoir achevé ses études dans sa ville
natale , il recommença sa philosophie à l'univer-
sité de Paris, pois étudia la théologie au collège
de Navarre. En 1655, il fit un voyage en Italie,
et s'y lia avec beaucoup d'artistes et de savants.
De retour à Dijon, il s'y livra è la culture des
lettres. Il mourut le 20 ociobre 1701, à Yilly,
village à sept lieues de cette ville. Il a laissé en
manuscrit un Discours sur la musique des AnF-
ciens, qu'il se proposait de faire imprimer a?eo
quelques lettres d'Ouvrard ( voyez ce nom) sur le
même sujet. Fabricius cite ce discours (BibUoth.
Grœc., tome II, p. 251 ) sous le titre latin De
Veterummusicd Dissertatio ; c'est à cettesource
que Forkel a puisé {AUgem. LUter. derMuM),
et tous ses copistes ont répété ce titre; mais Pa-
pillon (BibUoth. des' auteurs de Bourgogne),
mieux instruit, indique le titre français.
NlCCOLETTl (Pbilippe), compositeur»
naquit à Ferrare enl 563, fit ses études musicales
à Bologne sous le P. Cartari, religieux cordelier.
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810
NICCOLETTI — NICCOLINI
maître de chapelle du grand couvent de Saint-
François, et vécut quelque temps à Rome, où il
était encore en 1620. II y était maître de chapelle;
mairoftsgoore à quelle église il était attaché. Il
a publié : Madrigali a ô t;oc/, Uh, 1. Venise,
1997, in-4''. 11 a laissé aussi beaucoup de musi-
que d'église en manuscrit.
NICCOLINl (François), compositeur et
poêle dramatique,yécut à Venise depuis 1669
jusqu'en 1685. Il y fit représenter les opéras
suivants de sa composition ; 1** VÀrgiat opéra
sérieux; —2® Il Genserico, mélodrame; —
3** VEraclUo'y — 4* Peneloppe lacatta.
NICCOLINI (Paul), soprauiste, brilla i
Borne, en 1721, dans Comnène, opéra de Por-
pcra.
NIGGOLINI (Cbari.Es), chanteur distingué,
surnommé délie Cadenze, à cause de son habi-
leté à exécuter le trille, vécut dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle. £n 1770, il était
à Sienne, où il se faisait admirer.
NICCOLIIVI (Mariano), brilla comme chan-
teur à Rome, i Naples et à Venise, depuis 1775
jusqu*en 1790.
NIGCOLINl (Louis), né à Pistoie en 1769,
alla dans sa première jeunesse commencer ses
études de musique à Florence, sous la direction
de Marc Rutini ; pois il entra au Conservatoire de
la Pietà dei Turchini, i Naples, et y reçut des
leçons de contrepoint de Sala. Trilto et Paisielio
lui donnèrent aussi des conseils pour Tinstrumen-
talion et la conduite des morceaux de musique
Yocale. £n 1787, il écrivit la musique de quelques
billets pour le théAtre Saint-Charles, à Maples.
De»x ans après, le grand-duc de Toscane, Léo-
pold, le nomma maître de chapelle de la cathé-
drale de Livoume : il occupait encore cette place
en 1812. Niccolini a écrit beaucoup de musique
pour Téglise, restée en manuscrit, et des divertis-
sements pour le théâtre.
NIGCOUNI (Josetb), né à Plaisance, en
1771, suivant la notice faite par Gervasooi.
P'après un renseignement fourni par la Gazette
générale de musique de Leipsick (43^ année,
col. 1^046), la date véritable. de sa naissance se-
rait le mois d^avril 1763; cependant ses études
ne furent terminées au Conservatoire de Na-
ples qu'en 1792, d'où il suit qu'il aurait été Âgé
de 29 ans à cette époque, ce qui est peu vrai-
semblable. Il était fils d*Omobono Niccolini,
maître de chapelle i Plaisance. Dès son en-
fance il montra d'heureuses dispositions pour la
musique, qui furent cultivées par sou père pen-
dant cinq ans; puis il reçut des leçons de chant de
Philippe Macedone; et enfin il entra au Conserva-
toire de San-Onofrio, à Naples. Il y demeura sept
années, et fut dirigé dans ses études par Jacques
Insanguine, connu sous le nom de Monopoli.
Sorti du Conservatoire en 1792, il fit représenter
à Parme, pendant le carnaval de l'année suivante,.
son premier opéra intitulé : La Famiglia stra-
vacante. Au printemps de 1794 il écrivit à Gènes
deux opéras bouftes, savoir : Il Principe Spaz-
zacamino, et / MoUnari. Appelé ensuite à Mi-
lan, il y donna pendant l'automne Le Nozse
canipestri. £n 1795,11 se rendit à Venise pour y
compoMT VÀrlaserae; dans la saison du carna-
val de 1796 il y fit représenter La Donna inna-
morata. Cet on^rage fut suivi d'un oratoric
en trois parties, exécuté à Césène pendant le ca-
rême. En 1797 Gènes le rappela pour Popéra do
carnaval ; il y écrivit VAlzira, dont le succès
classa Niccolini parmi les meilleurs comirasi-
teurs italiens de cette époque. Dans Tautomue
de la même année il dut aller à Livoume, et y
composa La Clemenza di Tito, qui fut aussi
accueilli avec beaucoup de faveur. Cresceotioi,
parvenu alors à la plus belle époque de son ta-
lent, excita dans cet ouvrage Tadmiration du pu-
blic jusqu'à l'enthousiasme. / due FratelU ridi-
coli succédèrent à cette composition , dans Taa-
tomne de 1798, à Rome. Quarante jours suffirent
à Niccolini pour écrire, en 1799, IlBruto, opéra
sérieux à Gènes, et GU Scitti à Milan. A peine
ce dernier ouvrage eut-il été représenté, que le
compositeur partit pourNaples, où il était engagé
à écrire l'oratorio de la Passion. De retour à
Milan daus l'automne de la même année, il y fit
représenter Jl Trionfo del bel sesso. En 180a
il composa à Gènes VIndaiivo; au carnaval de
1801, il donna à Milan / Baccanali di Borna.
C'est dans cet opéra que la célèbre cantatrice
Catalan! commença à fixer sur elle l'attention de
ritahe. Après le grand succès de cet ouvrage,
la réputation de Niccolini s'étendit chaque jour
davantage, et les villes principales l'appelèrent
tour à tour; ainsi il écrivit en 1802 / Manlj, à
Milan; La Selvaggia, en 1803» à Rome;fedra
ossia il Bitorno di Teseo, dans la même ville,
en 1804; au printemps de 1805, Il Getososiii'
ceraio, à Naples; à la saison d'été Geribea e
Felamone, dans la même ville ; et à l'automne,
GV Incostanti netnici délie donne; en 1806,
Abenhamet eZoraide, à Milan; en 1807, Tra-
Jano in Dacia, à Rome. Pendant que Niccolini
écrivait cet opéra, GU Oraxi e Curiazù de Ci-
marosa étaient représentés avec un succès écla-
tant à Rome. Entrer en concurrence avec cet
opéra paraissait téméraire, et lé directeur do
théâtre avait proposé à Niccolini d'jûourner la
représentation de son ouvrage ; mais cehii-ci exi-
gea l'exécution de son traité, et sa hardiesse fut
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NICCOLmi — KîCHELMAiNN
311
récompensée par le succès le plus flatteur qiiMI
ait obtenu; car Trajano in Dacia fit gagner à
Tentrepreneur du spectacle plus de dix-sept mille
écus romains (environ 100 mille francs). C'est
dans ce même opéra que Velluti se plaça à la tète
des chanteurs qui brillaient en Italie à cette épo-
que. En 1808, Niccolini écrivit à Rome Le due
GemeUe; en 1809, CoriolanOt à Milan; en 1810,
Dario Istaspe, à Turin; en 1811, Angelica e
MedorOy dans la même ville, Ahradame Dir-
cea, à Milan; Quinlo Fabio, à Vienne, et dans
la même ville Le Nozze dei Morlacchi^ pour le
prince deLobkowitz; en 1812, La Feudaiaria,
à Plaisance. Après cette époque, l'activité de l'ar-
tiste se ralentit un peu; cependant il écrivit
encore La Casa del asirologo, Mitridate,
Vira d* Achille f à Milan, Balduino, à Venise,
Carlo Magno, à Reggio, H Conte di Lennos,
à Parme, Annibale in Bitiniaf Cesare nelle
GalUe, Adolfo, La Presa di Granata, LEroe
di Lancastro, Aspasia ed Agide, et il Teuzzo-
ne. Appelée Plaisance en 1819, en qualité de
maître de chapelle de la cathédrale, Niccolini
cessa d*écrire pour le théâtre |)endant plusieurs
années; les succès de Rossini avaient alors rendu
Taccè de la icène difficile pour les autres com-
poâiteurs; cependant l'auteur des BaccanaU di
Borna voulut encore s'essayer devant le publie,
et le 14 août 1828 il fit représenter à Bergame
V/lda d'Avenelf où Ton retrouvait encore quel-
ques traces de son talent : la Conquisla di Ma-
lacca, Witikindy et II trionfo di Cesare, sont
de faibles productions du même artiste. A tant
d'ouvrages dramatiques , il faut igouter cinq ora-
torios, les trois premiers pour Venise, et les deux
autres pour Bergame ; trente messes, deux Re-
quiem, cent psaumes, trois Miserere, deux De
pro/undis, six litanies de la Vierge, des cantates,
des sonates de piano, beaucoup de quatuors pour
divers instruments, et des canzonettes. On a
gravé à Vienne les cantates Andromacca , et
£ro, ainsi que trois recueils d'ariettes et de
canzonettes. Niccolini est mort à Plaisance, au
mois d'avril 1843. Il n*eut pas le génie de création ;
mais il avait de Tentrain dans le style bouffe, le
sentiment mélodique, et son instrumentation ne
manquait pas dMntèrêt.
NICET (S.},évêque de Trêves, d*abord abbé
dans un monastère dont on ignore le nom, fut
élcvéàTépiscopaten 527, et mourut le 5 décem-
bre 566. L'abbé Gerbert a inséré dans sa collec-
tion des écrivains sur la musique (t. I,p. 9} un
Traité deLaude et utililate spiritualium can-
ticorum, quxflunt in ecclesid christiand , seu
de psalmodix &cmo,qui lui est attribué. Forkel
s'est trompé en disant, dans son Histoire de la
musique (t. If, p. 197), que Nicet est auteur du
Te Deum communément attribue à saint Am-
broise.
NICHELMANN (Christophe), musidei»
au service du roi de Prusse « naquit à Treuen-
briezen, dans le Brandebourg, le 13 août 1717»
Après avoir appris de quelques maîtres obscurs
les éléments de la musique et du clavecin, il
entra en 1730 à Técole Saint-Thomas, de
Leipsick, dont la direction était alors confiée
à J. S. Bach. Guillaume Friedmann, fils aîné de
ce maître, le guida dans ses études de clavecin
et de composition. Après trois années de séjour
dans cette école , le désir de connaître la mu-
sique dramatique le conduisit à Hambourg. L'o-
péra n'y était plus dans l'état florissant où l'a-
vaient mis quelques grands compositeurs environ
trente ans auparavant; mais riichelmann trouva
chez le vieux Keiser, chez Telemann et cher
Matlheson d'utiles conseils qui le dédommagèrent
de la décadence du spectacle. En 1738 il se ren-
dit à Berlin, après avoir fait un court séjour
dans le lieu de sa naissance. L'organisation de la
chapelle royale et l'établissement de l'Opéra de
Berlin, en 1740, lui fournirent les moyens de com-
pléter son instruction dans la musique pratique.
Il étudia aussi le contrepoint sous la direction
de Quani, et Graun l'instruisit dans la manière
d'écrire pour les voix. Peu de temps après, il
composa ses sonates pour le clavecin , qui ont
été publiées en deux recueils. Après la mort de
son père, privé des secours qu'il en avait reçus
jusqu'alors, il fut obligé de songer à se procurer
une existence certaine. Sa patrie ne lui offrant
pas de ressources pour cet objet , il résolut de
visiter l'Angleterre et la France, pour y cher-
cher une position convenable ; mais arrivé à
Hambourg, il reçut de Frédéric II l'ordre de re-
tourner à Berlin, avec la promesse d'y être
placé dans la chapelle royale. 11 y entra en
effet au mois de mars 1745, en qualité de second
claveciniste. On ignore les motifs qui lui firent
solliciter sa démission en 1750 ; le roi la lui ac-
corda, et Nichelmann vécut ensuite à Bcrli»
dans le repos, et mourut en 1761. Les compo-
sitions de cet artiste sont depuis longtemps ou-
bliées; elles consistent en deux œuvres de so-
nates ponr le clavecin ; imprimés à Nuremberg,
en 1749, et quelques chansons allemandes pu-
bliées dans les écrits périodiques de Marpurg, et
dans quelques autres recueils de la même épo-
que. Nichelmann a laissé aussi en manuscrit plu-
sieurs morceanx d'une pastorale qu'il avait com-
posée avec le roi de Prusse et le flûtiste Quanz.
Cet artiste n'est maintenant connu que par le
livre qu'il a public sous ce titre : Die Mélodie
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312
NICHELMAÎSN -- JNICODAMI
nack ihren Wesen sowohl als noch ihren
Eigenschaften ( La mélodie considérée en elle-
rnéme et dans ses propriétés), Dantzîck, 1755,
in>4° de 175 pages, avec 22 planche-s. Gerber
dit que cet ouvrage fut écrit par Nichelmann k
Toccasion des discussions violentes que la lettre
de J.-J. Rousseau sur la musique française avait
soulevées en France ; cependant on n*y trouve
aucune allusion à ces disputes ; le sujet y est
traité d'une manière sérieuse , et peut-être un
peu trop didactique. On y trouve de bonnes
cboses; Nichelmann y fait preuve de pbilosophie
dans les idées , et établit d'une manière solide
les rapports de la mélodie et de l'harmonie. Une
critique sévère du livre , publiée sous le pseudo-
nyme de Dilnkel/eindf et datée de Nordliaiisen,
.le 1" juillet 1755, parut en 2 feuilles in-4*
sous ce titre : Gedanken eines Hebhabers der
Tonkûnst ûber Herm Nichebnann Tractât
von der Mélodie (Idées d'un amateur de mu-
sique sur le Traité de la mélodie par M. Nichel-
mann ). Celui-ci répondit avec une ironie amère,
sous le voile de l'anonyme, dans l'écrit intitulé :
Die Vortre/lichkeU des fferrn C. Dunkel-
feind ûher die Abhandlung von der Mélo-
die ins lÀcht geseizt von einem Musik-
freunde ( L'excellence des idées de M. Dûn-
kélfeind sur le Traité de la mélodie , analysée
par un amateur de musique ), 2 feuilles in-4°
(sans date ni nom de lieu). Quelques livres con-
cernant la musique , par Neidhart , Prinfz , Mat-
theaon , annotés par Nichelmann , avaient passé
daus les mains de Marpurg , puis dans celles de
Forkel; ils sont aujourd'hui dans ma biblio-
thèque.
NICHETll (L'abbé Antoine-Marie), de
Padoue, a publié dans cette ville, en 1833,
un opuscule de 72 pages in-8° et quelques plan-
ches, qui a pour titre : Prospeiio di un nuovo
modo più agevole di Scrittura musicale pri-
vilegiata da S. M, /. R, A. Francesco I (Pros-
pectus d'une nouvelle manière plus aisée de no-
tation musicale, etc.). Le système de notation pro-
posé par Vabbé Nichetti est une combinaison des
lettres de l'alphabet : comme tous ceui du
même genre , il oblige à distinguer tous les si-
gnes et à les lire un à un , parce qu'ils ne repré-
sentent pas les sons par leurs positions et ne
peignent pas les phrases par groupes comme la
notation ordinaire. Les fausses idées de Jean-
Jacques Rous&eau sur ce sujet ont égaré l'ec-
clésiastique de Padoue comme beaucoup d'au-
tres.
NICHOLSON (Richard), organiste du col-
lége de la Madeleine, à Oxford , obtint en 1795
le grade de bachelier en musique de cette univer-
sité , et fut le premier professeur de la cnaire de
musique fondée en 1626 par le docteur Heyther.
Il a laissé en manuscrit plusieurs madrigaux ,
dont un à 5 voix a été inséré dans les Triumphs
ofOriana publiés par Morley. Nîcholsoii mourut
à Oxford eu 1639.
NIGllOLSON ( Charles ), flûtiste qui a ea
beaucoup de réputation en Angleterre, était fils
d'un autre flûtiste du théâtre de Covent-Garden ,
et naquit à Londres en 1704. Après avoir été
attaché aux orchestres de Drury-Lane et de Co-
vent-Garden , il est entré à celui du Théâtre Ita-
lien , et au concert philharmonique , où il s'est
fait remarquer par une belle qualité de son et
par le brillant de son double coup de langue,
qu'il avait appris de Drouet. Les Anglais le pla-
çaient au-dessus de tous les autres flûtistes ; ce-
pendant il était inférieur à Tulou sous le rapport
de l'élégance du style, et à Drouet pour le brillant
de l'exécution. Cet artiste est mort jeune vers
1835. On trouve une analyse de son talent dans
le livre de M. James qui a pour titre : A word
or iwo on the flûte (pages 153-167). On a
gravé à Londres beaucoup de com[iositions de
Nicholson pour la flûte, entre autres : 1° Pre-
ceptive lessons for the flûte — 2"^ Studies con-
sistmg of passages selected frotnihe works of
the most eminent flûte composerSf and
ihrown into the form of préludes, with oc-
casional flngering, and a set of original exer-
cises. ^ y* Douze mélodies choisies , avec des
variations pour flûte et piano. — 4"* Fantaisie
avec introduction et polonaise. — 5^ Trois duos
pour deux flûtes , etc. Ces dernières productions
ont été aussi pubhées à Leipsick, chez Breitkopf
et Haertel.
NICLAS ( J. A. ) , musicien au service du
prince Henri de Prusse, à Rheinsberg, naqnit
à Tettnung, dans la Souabe ( aujourd'hui royaume
de Wurtemberg), vers 17C0. Il a publiée Ber-
lin, en 1790, un choix d'airs pour le piano, et
de petites pièces pour les commençants. Cet ar-
tiste était frère d'une cantatrice qui a brillé quel-
que temps i Berlin sous le nom de mademoi-
selle Niclas, et qui depuis 1796 est devenue la
femme d'un M. Troschel, conseiller des accises
et douanes, dans la Prusse méridionale.
NIGODAMl (....) musicien et pianiste, na-
quit en Bohême dans les premiers mois de 1758.
Son nom véritable était Nikodim, que ses rivaux
affectaient de prononcer Nicodème : ce fut
pour ce motif qu'il prit le nom sous lequel il est
connu. Cet artiste se rendit à Paris vers 1788
et s'y fit connaître avantageusement par la pu-
blication de deux œuvres de sonates et de quel-
ques airs variés. A l'époque de l'organisation
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MCODAMI — MCOLAl
313
du Conservatoire de Paris , Nico(]aini y entra
comme professeur de piano et en remplit les fono-
(ionft jusqu'en 1802, où il Tut compris dans la ré-
forme d'un grand nombre de membres de cetta
iostitution. II est mort en 1844 , à Page de 86 ans.
NICOLA (Charles), violoniste et musicien
de cliambre à Hanovre, est né à Manlieim,
en 1797. Son père avait été bon bautboïste du
théâtre de cette ville. A Page de dix ans, le
jeone Nîcola commença à recevoir des leçons de
Wendllng , et plus tard Godefroid Weber , qui
habitait alors à Manheim , lui enseigna la com-
position. Après avoir été employé quelque temps
comme musicien de la cour à Manlieim , Nicola
aobtenii une place honorable à Stuttgnrd, en 1821^
et deux ans après il a été appelé à Hanovre. On
a publié de sa composition : 1^ Adagio et rondo
pour violon principal et orchestre, op. 11, Leip-
sick, Hotmeisfer. — 2* Deux quatuors pour
deux violons, alto et violoncelle, ibid. — S** So-
nate pour piano et violon, op. 5, ibid. —
4*» idem, op. 6; Lcipsick, Breitkopf et Haertel.
~ 5® Environ sept recueils de chansons alle-
mandes, avec accompagnement de piano. Ce
genre de compositions est celui dans lequel
M. Nicola réussit le mieux. Il a écrit une ouver-
ture à grand orchestre pour le drame Anna
Boleyn ; ce morceau n'a pas été publié.
NIGOLAl (Jean-Michel) , musicien au ser-
vicedela cour de Wurtemberg, vivait à Stultgard,
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il a
publié de sa composition : r Erster Theil
geisUicker BarmorUen von 3 Vocaîstimmen
und 2 viol. ( première partie d^harmonies spi-
ritoelles à 3 YOii et 2 violons ) , Francfort, 1669.
— 2^ Douze sonates pour 2 violons et.une basse
de vide ou basson, première partie, Augs-
boorg, 1675, in-fol. obi. — 3** Vingt-quatre ca-
prices pour quatre violons et basse continue ,
première partie, ibid., 1675; 2* idem, ibid.
3^ partie, ibid., 1682.
NlGOLAl (Jean ) , savant philologue , né à
Dm, dans le duché de Schwartzbourg , vers 1660,
fit ses études aux universités de Jéna, Giessen
et Uelmstadt, puis visita une partie de la Hol-
lande et de l'Allemagne. Après avoir passé quel-
que temps à Giessen, il fut nommé, en 1700,
professeur d'antiquités à TAcadéinie de Tubinge,
et associé du recteur. 11 est mort dans cette Tille,
le 12 août 1708, dans un âge peu avancé. Parmi
ses ouvrages, on trouve un traité des sigles ou
abréviations dont se servaient les anciens, sous
le titre de Traciaius de siglis veterum, Leyde,
1703, in-4^ Le 18* cliapitre de ce livre (p. 105
à 113 ), traite de sigUs tMuMs et noUs : les
détails en sont assez curieux. Dans son TraC'
iaius de Synedrio jEgyptiorum , illorumque
legibus insignioribus (Lugduni Batavorum
1708, in-8°), Micolaî traite des prêtres égyptiens
que chantaient les louanges des dieux.
NIGOLAI ( Ernest- Antoine), médecin, né
à Sondershausen , en 1722» fit ses études à Tu-
niversité de Halle, et devint, en 1748, profes-
seur à celle de Jéna , où il est mort le 23 aoiU
1802. On a de lui une dissertation intitulée :
Die Verbindung der Musik mil der Àrteney
Gelahrtheit ( Les rapports de la musique avec
la médecine), Halle, 1745, 70 pages in-8^ 11 y
analyse les effets de la musique sur le corps hu-
main.
MCOLAl (Gottlieb-Samuel), professeur
de philosophie à Francfort -sur- POder, mort le
26 mars 1765, a publié plusieurs ouvrages sur
les principes de la philosophie de Wolf , parmi
lesquels on remarque celui qui a pour litre :
Sriefe iiber den etzigen ziLstand der schœne
Vissenschaften in Deutschland (Lettres sur
l'état actuel des beaux-arts en Allemagne). Ber-
lin, Jean-Chrétien Kleyb, 1755, in-8^ Ces let-
tres, au nombre de dix-huit, renferment des
critiques de plusieurs ouvrages publiés à cette
époque sur les beaux-arts. La musique est l'ob-
jet de la troisième lettre.
NICOLAI (David-Traugott), organiste à
IVglise Saint-Pierre de Gœrlitz, naquit le
24 août 1733, dans cette ville, où son père rem-
plissait les mêmes fonctions. A Page de neuf ans,
il était déjà assez liabile iH>ur jouer de Porgne.
Il fréquenta plus tard Tacadémie de Leipsick,
depuis 1753 jusqu'en 1755, et montra tant de
talent en jouant l'orgue de l'église Saint-Paul^
que Hasse exprima son admiration après l'avoir
entendu. Nicola! s*était formé principalement
par rétode des ouvrages de Jean-Sébastien
Bach; il en possédait si bien le style, qu^on le
retrouve dans ses propres ouvrages. De retour à
Gœrfitz au commencement de 1756, il y suc-
céda à son père. Son attachement pour le lieu
de sa naissance et pour Porgue qui lui avait
été confié lui fit refuser toutes les propositions
qui lui furent faites pour d'autres emplois. Il
était habile mécanicien et connaissait à fond le
mécanisme de la facture des orgues : ces con-
naissances spéciales le firent souvent nommer
arbitre pour la réception des instruments. Il
avait construit un harmonica à clavier qui n'était
pas exempt d*ipaperfections; mais le second ins-
trument de cette espèce qu^il fit réussit mieux.
11 mourut à Gmrlitz dans la soixante-huitième
année de son âge, le 20 décembre 1799. On ne
connaît de ses compositions que quelques so-
nates de clavecin dans les recueils publiés par
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314
NICOLAI
Hilier depuis 1770, une fugue qui a paru à Leip-
aick, chez BreilkopC, en 1789, et une fantaisie
•Tec fugue pour l'orgue, Dresde et Leipsick, 1792.
Les sonates qu'il a laissées en manuscrit sont si
difficiles , que peu d'organistes sont assez habiles
pour les jouer. On a de Nicolaî une description
du grand orgue de l'église principale de Geerlitz»
intitulée : Kurze dock zu verlœssige Beschrei-
bung der grosaen Orgel in der Hauptkirche %u
eariiti. Gœriitz, Unger, 1797, in-4» de
16 pages.
NICOLAI ( Jean-Georges ) , organiste à Ru-
dolstadt , naquit dans la première moitié du dix-
huitième siècle, et mourut dans cette ville
vers 1790. Il s'est fait connaître avantageusement
par les compositions suivantes : i^ JHverti-
mento per te dame $ul cembalOy consistente
in XII arie affctiuose, trio, andante, mi-
nuelti, etc., gravé (sans date ). — 2* Six suites
pour le clavecin , Leipsick, 1760. — 3** Préludes
pour l'orgue, ibid., 1770. — 4*» Douze préludes
courts et faciles pour des chorals, suivis de
cantiques arrangés à quatre voix. — 5* Choral-
vorspiele fiir die Orgel ( Préludes de chorals
pour l'orgue); Rndolstadt (sans date).
NICOL/VI (Jbak-Martin), frère du précé-
dent , fut d'abord organiste à Grosa-Neundoriï,
dans le duché de Saxe-Meinungen , puis entra au
service de la cour de Meinungen , où il était
en 1756. Il a fait imprimer à Nuremberg, dans
cette même année, un recueil d'exercices de
clavecin intitulé Clavieriibnngen.
NICOLAI (Christophe-Frédéric), savant
libraire allemand, naquit i Berlin, le 18 mars
1733, fit ses études à Dcrlin et à Halle, et mourut
le 8 janvier ISU. Sa Description de Berlin et
de Potsdam (Berlin, 1769, in-S*" ; ibid., 1779,
deux vol. in-S** ; et 1786, 4 vol. ), contient des
détails curieux sur les musiciens de la cliapelle de
Frédéric II, et sur la musique des princes de la
famille royale, sur les constructeurs d'orgues,
les luttiiers , les graveurs , imprimeurs et mar-
chands de musique, les chanteurs, composi-
teurs; les thé&tres, les concerts, et les écrîTains
sur la musique.' On trouve aussi des clioses in-
téressantes sur les musiciens de Vienne , et par-
ticulièrement sur Gluck, dans sa Relation d'un
voyage fait en Allemagne et en Suisse pen^
dant Vannée 1781; Berlin , 1788-96, 12 vol.
in-8% 3* édil. Un almanach, dont il a publié plu-
sieurs années , contient quelques; airs composés
par Reichardt dans le stylo des anciens airs po-
pulaires de rAllemagne. Nioolaï avait aussi imité
dans le texte l'ancien allemand. Kretischmer et
Zuccalmeglio, trompés par rimitatton, ont pris
ces airs pour des chants originaux , ei les ont
insérés dans Jeur collection d'airs populai'^s al-
lemands.
NICOLAI (Je\n-Gottlieb ou TnÉofWLE), fils
jie Jean-Martin, directeur de concert et organiste
de l'église de Zwoll , naquit le 15 octobre 1744 à
Gross-Neundorf , près du Grseffenthal , dans le
duché de Saze-Meiniingen. Après y avoir été
mçttre de concerts , il se rendit à Zwoll , en
1780. Il est mort en cette ville dans le premier
semestre de Tannée 1801. On connaît sous son
nom plusieurs opéras , entre autres ceux qni ont
pour titre : Die Gebvristag ( L'anntTersaire de
naissance) Die Wildiebe (Les braconniers),
Jnlanda, et les com|K>sitions suivantes ; P Sym-
phonie concertante pour violon et violoncelle .
op. 7 ; Offenbach, André. — 2* Quatuors pour
2 viulonft, alto et basse , op. 3 ; Paris, Sieber.
— 3** Six solos pour flûte et hasFe , op. 8. —
4^ A B G fin piano , couMstant en pières et »•
nates , avec une instruction en français ; Berlin
et Amsterdam , Ilummel. ^- h^ Vingt-quatre
sonates pour le piano, dans les 24 tons. Deuxième
partie de TA B C. ^ 6*^ Six sonates poar le
piflno, avec accompagnement de violon, op. 12.
Zwoll.
NICOLAI ( Valentin) ou NICOLAY, pia-
niste dont les compositions ont eu beaucoup de
vogue vers la fin du dix-liuitième siècle , e$t
cependant .si peu connu , quant à sa |iersonne,
que je n'ai pu trouver de matériaux de quelque
valeur pour établir sa biographie. La date et le
lieu de sa naissance, le pays où il habita ao
temps le plus brillant de ses succès , l'époque
précise de sa mort , tout est inconnu , ou iJu
moins incertain. Les biograplies de tontes les oa-
Lions se copient dans leurs vagues renseigoeroenb
sur cet artiste distingué. On croit qu'il vécut à
Paris dans les vingt dernières années du dix-
huitième siècle, et qu'il y noourut vers 1798 oo
1799; cependant le Calendrier universel de
musique pour les années 1788 et 1789, qoi
nomme tons les professeurs de clavecin et de
piano , garde le silence sur celui-là. D'ailleurs le
nom de Nicolaï ne figure point parmi ceux des
professeurs du Conservatoire, quoiqu'il s'y en
tronv&t plusieurs pour le piano dans ces premiers
temps de l'école^ et même que quelques-oos
fussent d'un mérite équivoque. Je suis donc teoté
de croire qu'il passa ses dernières ann^ à
Londres , et qu'il y mourut ignoré, car on y a
gravé presque tous ses ouvrages. Quoi qu'il en
soit , les éditions de ses sonates se sont malti-
pliées aussi en France, en Allemagne et en Hol-
lande. Les œuvres premier, troisième et on-
zième sont ceux qui ont obtenu le plus de vogue.
La plupart des <ru>res de Nicolaï ont été pu-
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NICOLAI
3f5
bliées à Parts par Sieber et Ledac ; on peut
les classer de la manière suivante : 1** Concer-
tos pour piatio, op. 2; Paris, Sieber ; op. 12;
Paris, Naderman. — 2" Sonates pour piano et
violon, op. 1, 3, 5; Paris, Sieber, Leduc et Cou*
sinean. — 3** Sonates pour piano seul ou avec
violon ad libitum : op. 4 , 7 , 8 , 9, 10, 11 , 13^
14, 17 , 18 ( faciles) ; Paris, Sieber, Leduc , Na-
derman, etc.
NICOLAI (Jean-6odefroid),Ti1s de Jean-
Georges, naquit à Rndolstadl , vers 1770, étudia
la tliéologie à l'université de Jéna en 1794, et
retourna, en 1797, dans le lieu de sa nai<;sance,
avec le grade de candidat. Peu de temps après il
se rendit à OfTenbach, où il était en 1799,
comme professeur de clavecin. On le considérait
alors comme un claveciniste distingué, particuliè-
rement dans 1« style de la. fugue. Les faibles res-
sources quMl trouvait à Ofrenl)acli le décidèrent
h accepter, en 1802, une place de gouverneur
dans la maison d*un conseiller, à Nuremberg;
mais plus lard, il parait avoir vécu à Hambourg.
Cet artiste a publié de sa composition : 1** So-
nate pour clavecin et violon, op. 1, Offenbach ;
André, 1797.— 2** Trois sonates id., op. 2 ; ibid.,
1799. — 3** Six fugues pour clavecin seul, Ulm.
— 4° Trois caprices fugues, ibid. On trouve
aussi chez Scliott, k Mayence, six sonates pour
tes dames, avec ace. de violon et violoncelle,
op. 12, qui paraissent lui appartenir, et qui indi-
quent l'existence de quelques autres productions
inconnues.
NICOLAI (D.-J.-C.)» contrebassiste de U
cour de Rudolsladt, qui parait être un descen-
dant de Jean-Georges, s'est fait connaître par la
publication d'un article sur la contrebasse
publié en 1816, dans le dix-huitième volume de
la Gazette de Leipsick ( page 257 ).
NICOLAI ( HeNRi-GoDEFROin), professeur de
musique au séminaire des orphelins, k Hambourir,
et peut-être fils de Jean-Godefroid , est auteur
d'un livre intitulé; Allgemeine Théorie der
Tonk-unstfUrLehrers nndLemende, wie (tuch
ium Selbsunterricht bestimmt (TUéont géné-
rale de la musique pour les professeurs et les
élèves, au moyen de laquelle on peut s'instrain^
»oi-môme), Hambourg, 1826, in-4* de 82 pages
et de 49 planchas.
NICOLAI (Gustave), né à Berlin, en
^796, S'est livré à Pétude de la musique pendant
qn'il suivait les cours des collèges el des univer-
sités. Après avoir achevé ses études de droit , à
Halle et à Berlin, il a obtenu le titre d'auditeur
«lans la garde du roi de Prusse. Il s'est fait con-
naître depuis lors comme poète lyrique , par des
ïivrels d'opéras ou d oratorios , entre autres par
La Destruction de Jérusalem,, mise en musique
par Lœwe , et comme compositeur par des baU
lades à voix seule avec accompagnement de
piano, et quelques petites pièces instrumentales.
Mais tandis qu'il semblait ainsi cultiver l'art avec
amour, il s'est fait un triste jeu de l'outrager
dans des écrits où ne se trouvent pas même les
saillies spirituelles qui font quelquefois excuser
des paradoxes. Rien de plus lourd que les plai-
sauteries qu'il lance contre l'art et ses admira-
teurs; rien de plus misérable que les injures qu'il
leur adresse. La forme romanesque qu'il a adoptée
pour ses pamphlets ne lui appartient même
pas. Sa première production en ce genre a pour
titre : Die Getceihten oder der Cantor aus
Fichtenkagen (Les initiés, ou le cantor de
Fichtenhagen ), Berlin, Schlesinger, 1829, in'8^
Une deuxième (rdition en deux volumes a été
puhKéeen 1836, cliez le même. Ce livre a pour
objet de porter atteinte k la renommée de Mo-
zart, et de rendre ridicules les admirateurs de-
son génie. Pareille chose a été essayée en France
quelques années après , dans le journal intitulé :
La France musicale ; le succès de l'entreprise
n'a pas été plus heureux à Paris qu'à Berlin. Une
petite brochure du même genre a été ensuite pu-
bliée par M. Nicolai,sous ce titre : Jeremias, der
Volkscomponistf eine humoristiche Vision aus
dem 25 Jahrhunderi ( Jérémie le compositeur
populaire ; vision humoristique du vingl-cinquièine
siècle), Beilin, Wagenfûhr, 1830, in-s''. Une
erreur en amène souvent une autre; oubliant
qu'il avait lui-même cultivé Tart , et peut-être
blessé de n'y avoii' trouvé que de médiocres
succès, l'auteur des deux écrits qui viennent
d'être cités entreprit contre ce même art une
violente satire intitulée : Arabesken fur Mu-
sik freunde ( Arabesques pour les amateurs de
musique); Leipsick, Wigand, 1835, in- 8*^, 2 par-
lies. La première est remplie de traits dirigés
contre Mozart ; la seconde traite de divers sujets
dans un esprit de dénigrement pour Tart et les
artistes. On connaît^ sous le nom de Gustave
Nicolaï, des lÀeder avec accompagnement de
piano.
NICOLAI (Otto ou Otoon), né k Kœuigsberg
en 1809, fut un pianiste distingué, et un compo-
siteur de quelque méiile. Élève de Bernard
Klein, il a fait, sous sa directior, de bonnes
études et s'est uoui'ri de Tétudedes bons modèles.
En 1834 il a fait un voyage en Italie; deux ans
après il y était encore , et habitait à Borne. Il
s'y livra k l'étude des œuvres des anciens
maîtres de l'école romaine, particulièrement
de Palestrina, sous la direction de Baini. Vers la
fin de 1836 il s'est éloigué de Rome et a visité
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316
MCOLAI — NICOLAS DE RAinS
les autres grandes villes de Pltaiie. Appelé à
Vienne en 1839, il y remplit pendant un an les
fonctions de chef d^orcheslre de TOpéra de la
cour, puis il alla à Trieste où il écrivit Topera
Enrico II. A Turin , il donna en 1840 il Tem-
plario , qui fut joué ensuite sur la plupart des
Théâtres Italiens. En 1841, il fit représenter
Odoardo e GUdippa^ et dans la même année il
donna à la Scala de Milan , il Proscritto. De
retour à Vienne en 1842 , il y reprit sa place de
chef d'orchestre du théâtre de la cour. En 1848
il fut appelé à Berlin pour y prendre la direction
(le l'orchestre du Théâtre, et il y écrivit Topera
allemand die Lustigen Weiber von Windsor
( Les joyeuses commères de Windsor), considéré
en Allemagne comme son œuvre capitale; mais
peu de Jours après la représentation de cet ou-
vrage il mourut, le 1 imai 1849. La musique dra-
matique de Nicolaî est écrite, en général , dans le
style de Rossini. Son caractère est mélodieux;
mais elle manque de force et d'originalité. Parmi
les ouvrages de sa composition qui ont été publiés
on remarque : 1** Un concerto qu'il a écrit pour
Gustave Nauenburg. — 2*^ Fantaisie avec varia-
lions pour piano et orchestre sur un thème de la
Norma , op. 25. — 3** Introduction et polonaise
pour piano à 4 mains, op 4 ; Leipsick , Breitkopf
et Ha;rtel. -« 4"" Adieu à Liszt, élude, op. 28 ;
Vienne, Diabelli. — 5" Variations sur un thème
dé la Sounanbula pour voix de soprano, cor et
piano, op. 26 ; ibid., ^ 6"^ // Duolo d'amore,
romance à une voix, piano et violoncelle,
op. 24,ibid.— 7^ Des recueils de chants allemands
à quatre voix d'hommes, op. 10 et 23; Berlin,
Bechtold. — 8^ Plusieurs recueils de chansons
et de variations pour voix seule et piano,
Berlin , Vienne, etc. On connaît de lui eu ma-
nuscrit une symphonie en ut mineur, une messe
de Bequiem, et un Te Deum, qui ont été
exécutés à Berlin. Nicolai avait rapporté d'Italie
une collection peu nombreuse, mais bieit ciiolsie,
de musique ancienne des compositeurs d'Italie,
particulièrement du seizième siècle. Après sa
mort, elle fut acquise par la Bibliothèque
royale de Berlin pour la minime somme de 300
écus de Prusse (1,125 francs ).
NICOLAS D£ CAPOUE, prêtre et musi-
cien, ainsi nommé à cause du lieu de sa naissance,
parait avoir vécu à Rome Ters la tin du qua-
torzième siècle et dans les premières années du
quinzième. Il a écrit en 1415 un traité de mu-
sique dont le manuscrit est conservé dans la
Bibliothèque VaUicellana ( des PP. de l'Ora-
toire), sous le n** B. 83. Les règles qu'on y
trouve, concernant Part d'écrire la musique
à plusieurs parties, sont à peu près iden-
tiques à celles du petit traité de contrepoint
de Jean de Mûris ( voyez ce nom ) ; mais les
exemples y sont plus abondants. L'ouvrage s
pour titre : Ad laudem sanctissimx et nidi-
viduœ Trinitalis ac glonosissinisB Yirginis
Marix dulcissimx tnatris sttœ et totiits curix
cœlestis, incipit compendium musicale amul-
tis doctoribus et philosophis ecUtum et corn-
positum et pro prxsbyterum Mcolaum de
Capua ordinatum sub anno Domini mille-
simo quadragesimo quinto decimo. Ainsi qu'on
le voit , cet ouvrage n'est qu'un abrégé de pla-
sieurs autres : il est écrit d'un style clair et
simple. L'auteur y traite des sons, des modes,
des intervalles et du contrepoint Cest à
MM. Danjou et Stéphen Morelot ( voyez ces
noms) qu'on doit la connaissance de rexistence
du livre et de son auteur. ( Voyez la Jlevue dfi
la musique religieuse, 3°** année, p. I9S}.
Pendant leur séjour à Rome, ils en ool fait
une copie qu'ils ont collationnée sur un autre
manuscrit du même ouvrage qui est à la Biblio-
thèque Saint- Marc, à Venise. Leur travail ayaot
été communiqué à Adrien deLafage, ce musicien
littérateur a fait «imprimer d'après leur manos-
crit, le traité de Nicolas de Ca|)oue, au nombre
de cinquante exemplaires seulement, sons ce
titre : Nicolai Capuaniprœsbyteri compendi\m
musicale ad codicum-fidem nunc primum in
lucem edidit, notis galUcis iUustravit, ine-
dita scriptorum anonymorum fragmenta
subjunxit Justus Adrianus deLafage. in-8*
de 48 pages , imprimé chez Ducessois et Tardif
(sans date).
NICOLAS DE RANS, luthiste da seizième
siècle , n^est connu que par quelques pièces pour
deux luths qui se trouvent dans un recueil intitulé :
Luculentum theatrum musicum in qtu> selec'
tissima opiimorum quorwnlibet auciorum,
ac excellentissimorum artificum tum veie-
rum, tum pnccipuerecentiorum carmina, etc.;
duobus testudinibus ludenda. Postremo kabes
et ejus generis carmina qux tum fesVmtoie^
tum faciUtate sui discutibus, primo maximesor
tisfacienJt %t sunt Passomezo, Gailliardas, etc.
Lovanii , ex typographia Pétri Phalesii W-
bUopoUs Jurati ; anno 1568, petit in fol. Ce
recueil contient 142 morceaux , dont quelques-
uns pour deux luUis. Le nom de Nicolas de Bons
se trouve en tète de quelques-uns. Il est hors
de doute que Nicolas est le prénom, et de Bans
l'indication da lieu de naissance. Deux villages
de ce nom existent, le premier dans le Jura
(France), près de Dôle; Tantre dans le Hainaut
(Belgique), entre Beaumont et Chiroay. Il est
plus que vraisemblable que l'artiste dont il s'a-
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NICOLAS DE RATSS — ISICOMAQUE
pi naquit dans celui-ci, car ses pièces de luth
n'ont été pnbliées qu'à Louvain, chez Phalèse. ,
NICOLAS (François-Nicolas FOURRIER,
connu sous le nom de), luthier, naquit à Mire-
court le 5 octobre 1758, et commença dès l'Âge
de douze ans à travailler chez Saulnier. Plus
tard, n étudia avec soin les proportions des beaux
instruments de Crémone, et les imita dans ceux
qui sortirent de ses ateliers. Fixé à Paris, il
obtint en 1784 le titre de luthier de TÉcole
royale de chant et de musique instituée par le
baron de Breteuil. En 1804 il fut aussi chargé de
la fourniture e| de T^ntretien des instruments
de la chapelle de Napoléon. Il est mort h Paris,
en 181 G. Les instruments quUl a fabriqués ont eu
de la vogue à une époque où les artistes ne s*é-
taient pas encore habitués à payer une somme
considérable pour posséder des .violons ou des
basses de Stradivari, ou de G^iarneri ; plus tard,
Us sont tombés dans le discrédit ; mais le temps
leur a rendu les qualités quMls semblaient avoif
perdues, et l'on trouve aujourd'hui de bons vio*
Ions qui portent le nom de Nicolas.
NICOLASIUS ( Georges), recteur de l'école
d(,' Fribourg en Brisgau, an commencement du
dix -septième siècle, a composé un petit traité
de musique à Tusage de celte école intitulé :
Rudimenta musices brevissima niethodo com-
pacta, Fribourg en Brisgau, Beckler, 1607, in-8^
NIGOLINI (Aktoine), architecte à Naples ,
dans les premières années du siècle présent, a publié
lui petit Traité sur Tacouslique théâtrale, in-
titulé : ÀlcuneideesuUarisuonanzadelteatro^
Naples, Masi , 1805. Il a été fait une deuxième
édition de cet écrit, Naples, 1816, in-4'' de 27
paires.
NICOLINl (Philippe), bon ténor, né à Ve-
nise vers 1798, est m6rt en 1834, à Turin , où il
était depuis plusieurs années aimé du public.
Après avoir débuté sur les théâtres de Naples, il
avait fait un voyage à St-Pétersbourg, et y avait
été accueilli avec enthousiasme. De retour en
Italie il chanta d'abord à Plaisance , puis à Milan,
et enfin à Turin.
NIGOLO PATAVINO, c*està dire NI-
COLAS DE PADOUE, ainsi appelé parce
qu'il était né dans cette ville, fut un oompositear
de froliole vers la fin du quinzième siècle. Je
crois qu^il y a identité entre lui et le compositeur
de pièces du même genre qui se trouve dans les re-
cueils de Pelrucci deFossombrone {voyez cenom)
sous le nom de riicolo pifaro, c'est-i-dire, Ni-
colas le Joueur de flûte. Les frottolede/Vkofo
Paiavhio et de Nicole pifaro le trouvent, au
nombre de vingt-deux pièces, dans les deuxième,
troisiènae, sixième, septième et huitième livres
317
de Frottole publiés par Petrucci depuis 1505
jusqu^en 1508, à Venise, petit in-4* obi. Il ne faut
pas confondre ce musicien avec Técrlvain sur la
musique appel#!V<co/aj cfe Capoue ( V. ce nom.)
NIGOLO. Voyez ISOUARD (Nicolo).
NICOLOPOULO ( Constantin - Agato -
phron), helléniste, professeur de littérature grec-
que, ancien professeur de l'Athénée de Paris,
membre de la Société philotechnique, associé cor-
respondant de rinstilut archéologique de Rome,
attaché à la bibliothèque de llnstitut de France,
naquit à Smyrne,en 1786,d*une famille émigrée,
originaire d^Arcadie. Il commença ses études à
Smyrne, et alla les achever en Valachie sous la
dvection de Lampros PhoUadès. Amateur pas-
sionné de musique, Nicolopoulo a reçu de
l'auteur de cette Biographie universelle des
Musiciens des leçons de composition. On a de
ce savant beaucoup de morceaux de littérature,
de philologie et de poésie grecque, publiés séparé-
ment ou insérés dans les journaux littéraires et
scientifiques. Il a été l'éditeur de Vlniroditction
à la théorie et à la pratique de la musique ec-
clésiastique (E\9ay(axfi el( x6 OecopTjrixov xal
II(«axtix6v T^jç èxxXr|(naaTix9)c (xo\ntixyk) de Chry-
santhe de Madyte, et des Doxasiika, recueil
d'hymnes notées de l'Église grecque , recueillies
et mises en ordre par Grégoire Lampadaire (voy,
ce nom); Paris, 1821, l vol. in-8^ Nicolopoulo
avait , préparé une édition du Traité de musi-
que d'Aristoxène, avec une traduction fran-
çaise et un commentaire ; mais ce travail n'a pas
été achevé. Comme compositeur il a publié >
10 Chant religieux des GrecSy avec accompagne-
ment de piano, Paris, Janet et Cotelle. — 2® />o-
vfUne, salvum fac populum grœcum, idem ;
ibid., — 3** Celse terrarum moderator orbis,
ode saphique, id.; ibid. — 4° Le Chant du
jeune Grecj ibid . — b"" Plusieurs romances, ibid.
11 a laissé en manuscrit beaucoup de morceaux
de musique religieuse, des chœurs, etc.
Nicolopoulo avait vu avec jc^e les efforts des
Grecs pour recouvrer leur indépendance, et avait
publié quelques écrits patriotiques à cette occa-
sion. Il avait légué tousses hvresà la ville d'An-
dritzena (d'où il était originaire), pour y former
une bibliothèque publique. En battant ces livres,
pour 6ter la poussière avant d'en faire l'expédi-
tion, il se fit une meurtrissure au bras; un abcès
y survint . l'os fut attaqué et la carie se dé-
clara. Trop pauvre pour les dépenses qu'exi-
geait le traitement de ce mal, il se fit porter à
l'Hôtel-Dieu ; mais les secours de l'art ne purent
le sauver; il expira dans Tété de 1841 , à l'ftge de
cinquante-cinq ans.
rhCOMAQUEiplûlosophe pytliagoricien,un
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C18
MCOMAQUE
<)es écrîTains grecs sur la musiqae dont les lif res
sont parvenus jusqu'à nous. Il naquit à Gérase,
Tille de la basse Syrie ; mais on ignore en quel
4cinp6. Le P. Blancanî , jésuite, Suppose (Chro»
noloç. celeb. maihemat.) que Niconiaque fut
antérieur à Platon ; mais Meibom a réfuté vic-
torieusement cette opinion (Prwfat. inNicom.),
•et a prouvé quMl vivait après le règne d'Auguste,
puisqu'il cite {page 24, edit. Meibom) Trasillos,
' mathéniaticien qui, suivant Suétone et le scoliaste
de Juvénal {in Satyr. YI), vivait an teofps de ce
prince et sous le règne de Tibère. Un passage du
deuxième Hvredu Manuel harmonique de Nico-
maque renfermant le nom de Ptolémée, il semble-
rait qu'il lui est postérieur ; cependant Meibom
pense que le nom de Ptolémée, placé en note par
<]iieique scoliaste, aura passé de la marge dans
le teite, par Pignorance des copistes, ou même,
<|ue ce second livre, attribué faussement à Nico-
maque. est de quelque écrivain postérieur. Au
reste, Fabricius a prouvé {Biblioth. grsec.f
t. 4, p. 3, edit. Hari.) que Nicomaque a vécu
avant Ptolémée, puisque Apulée, contemporain
de ce dernier, a fait une version latine de Paritb-
tnétiqne du philosophe de Gérase.
Le Traité de musique qui nous reste de Nloo-
fnaque a pour tite : ^ApiiovtxTj; *£Yxtiptd(ov (Ma-
nuel liarmonique). Il est divisé en deux livres :
le premier, qui renferme douze chapitres , est
certainement l'œuvre de cet auteur; le second
parait n*étre composé que d'extraits d'nn autre
Traité de musique du même écrivain que nous
n'avons pas ; on y trouve même des passages ti-
rés du premier livre. L'ouvrage d*où ce second
livre est extrait a été cité avec éloge par le mathé-
maticien Eutoce de Scalone (m Archimedis 2,
De sphxra ac cylindro, p. 18) (1). On en
trouve des fragments dans le commentaire de
Porphyre sur le Traité des harmoniques de Pto-
lémée, et dans la vie de Pytliagore par Jambli-
que. Le texte grec du Manuel liarmoniqne a été
publié pour la première fois par Jean Meursius
avec celui des Traités d'Aristoxène et d'Alypius,
Leyde, 1616, in-4% et a été réimprimé dans le
«ixième volume des œuvres de ce savant (2).
Meibom en a donné une édition plus correcte,
'avec une version latine et des notes, dans sa
collection des sept auteurs grecs sur la musique,
Amsterdam, Elzevir, 1632, deux vol. in-8^.
Conrad Gesner cite une traduction latine anté-
rieure à celle de Meibom par Herroan Gogava
(1) archimedis Opera,am EutocU Âscalonitm comm.
Oxonli. 1791, In- fol.
.1) Jo. Meitrsii Opéra omnla ex recens. Joan. Laml.
Florenlix, iT^i-iTfi), il volMta-ftf .
? (Sibliot. in Epitomen red. perJ. J. Frisium,
\ p. G2) : c'est vraisemblablement une erreur. Ni-
' comaque a (''crit le premier livre, qui renferme ie
; Manuel harmonique , pour une dame qui loi
avait demandé de l'instruire dans la théorie de la
musique. C'est dans ce livre qu'il rapporte IV
necdote de Pyttuigore qui , passant devant la
boutique d'un forgeron, remarqua que les mar-
teaux qui frappaient le fer faisaient entendre
l'octave, la quinte et la quarte, et qui, après avoir
pesé ces marteaux tronva que les différences de
leurs poids étaient en raison des proportions nu-
mériques de ces intervalles; conte ridicule trop
souvent répété, car ce ne sont pas les marteaui
qui résonnent pendant le travail des forgerons,
mais l'enclume.
Peu d'auteurs de l'antiquité ont donné lieu i
des assertions aussi contradictoires que celles
qu'on a répandues sur la nature du livre de Ni-
comaque. Meibom, dans sa préface concernant
cet écrivain, dit qu'il est le seul aot^nr de musi-
que suivant la doctrine de Pythagore dont le livre
est parvenu jusqu'à nous. Cette observa tton man-
que d'exaotitude, car Gaudence est ausi partisan
de la doctrine des proportions du philosophe de
Samos ; mais c'est à tort que Requeno veut le
réfuter sur ce point, en disant que tous les auteurs
compris dans la collection de Meibom sont
Pythagoriciens (Soj^^ gui réstabilmenlo deU
arie at^monica , t. l, page 309), à r«xceplioD de
Bacchius; car sans parler d'Aristoxène^dootla
doctrine est absolument opposée à celle de Py-
thagore, il n'y a rien dans Alypius qui ait quel-
que rapport avec celle-ci; enttn l'auteur, qotl
qu'il soit , du premier traité attribué à Euclide
est aristoxénien, et la section du canon , connue
sous le même nom, est conforme à la tliéorie de
Ptolémée. Mais des contradictions si singulières
de la part de deux savants qui s'étaient spéciale-
ment occupés de l'étude des écrivains grecs snr
la théorie de la musique ne sont rien en compa-
raison de ce passage de Y Histoire des maihé'
manques de Montucla (tome I, part. 1, liv. V,
page 319) concernant Nicomaque.
« Je n'ai qu'un mot à dire de son Introdue-
« tion à la musique. Elle m'a paru un des
« écrits sur ce sujet où il est le plus facile de pren-
« dre une idée de la musique ancienne. Au sur-
« plus Nicomaque est aHsioxénien dans ce
« Traité : chose asse% surprenante pour un
« géomètre. » Après avoir lu ces paroles , on
serait tenté de croire que Montucla n'a pas mèmn
entrevu te livre dont il parie, car il aurait vu qu'il
est entièrement rempli par Texposifton du sys-
tème de l'harmonie universelle imaginé par Py-
thagore. Le cinquième livre du Traité de musique
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NICOMAQUE — NIEDERMEYER
de Boèce destiné à expliquer ce système, et les
proportions des intervalles de sons, soivanl la
doctrine pythagoricienne^ est emprunté au Ma-
nuel de Nicomaqne, principalement aux frag-
ments réunis sous le titre de second livre. Quel-
ques auteurs ont cru, au contraire, que ces frag-
ments ne sont que des extraits de Boèce, traduits
en grec dans le huitième sièclç.
IVIDE€K1 (TuoHAS), compositeur polonais,
né vers 1800, fut élève du Conservatoire de Var-
sovie, et apprit Tart d^écrire la musique sous la
direction d'Ëlsncr {voyez ce nom). Ayant obtenu
du gouvernement de sa patrie une pension pour
voyager, il se rendit à Vienne eC y écrivit en
1825, pour le théâtre de teopoldsladt, ia musi-
que du mélodrame Der WasserfuU m Feinhein;
puis il composa le drame lyrique Le Serment. De
retour en Pologne, il s'établit d abord à Poeen
en 1837 et y publia divers ouvrages pour le chant
et la musique instrumentale. Appelé à Varsovie
on 1841 , comme chef d'orcliestre de POpéra. en
remplacement de Kurpinski (foy. ce nom), il y
fit preuve d*habileté dans ses fonctions. La mu-
sique religieuse est le genre auquel il s'attacha
particulièrement. Sa première messe, avec chœur
et orchestre, fut exécutée en 1848 chez les Fran-
ciscains de Varsovie. Sa deuxième messe (en
mi bémol), Ait chantée à Téglise des Visitandines,
dans la même année, et la troisième fut exécutée
en 1849 dans la même église. Ces ouvrages pa-
raissent être restés en manuscrit. Plusieurs ou-
vertures de Nidecki ont été entendues aussi dans
les concerts qu'il dirigea : on cite particoiîère-
ment celle de son opéra intitulé Gesiner, Cet ar-
tiste est mort à Varsovie en 1852.
NIEDERMEYER (Louis), compositeur et
professeur de piano, est né à Nyon, canton de
Vaud, près de Oenève, le 27 avrU ^1802. Fils
d'uD professeur de musique né à Wikrzbourg,
mais marié et fixé en Suisse, il apprit de son
père les éléments de cet art. A l'Age de quinze
ans, il fut envoyé à Vienne par ses parents, pour
y compléter son instruction musicale. Pendant
deux ans il reçut des leçons de Moscheles pour
le piano, et Fœrster (voyez ce nom) lui ensei-
gna la composition. Ce fut dans celte ville que
Kiedermeyer publia ses premiers essais, lesquels
consistaient en morceaux de piano. En 1819,
il s'éloigna de la capitale de l'Autriche pour se
rendre à Rome, où il trouva dans les leçons de
Fioravanti une bonne direction pour Tart d'é-
crire la musique vocale ; art trop néghgé dans
les écoles d'Allemagne et de France. Après une
année environ passée à Rome, Medermeyer par-
tit pour Naples et y reçut un hou accueil de Zin-
garelli qui, disait-il , avait achevé de l'instruire
319
• dans l'art d'écrire pour les voix. Encouragé par
i Bossini, tl lit représenter à Naples son premier
j opéra intitulé 11 Reo per amore , qui fut joué
' au théâtre del Fondo avec quelque succès. De
retour en Suisse en 1821 ,Nicdermeyer vécut
quelque temps à Genève comme professeur de
piano et y écrivit quelques compositions , è la
tête desquelles se place Le Lac, sorte de cantate
à voix seule avec piano, écrite sur des vers de
M. de Lamartine , dont le succès fut européen ,
et qui est encore un des plus beaux titres de
gloirjB du compositeur ; car toutes les qualités
désirables se trouvent réunies dans ce beau
; chant; suavité de la mélodie, expression vraie
I des paroles, coloris pittoresque et distinction de
l'haimonie. Arrivé à Paris vers 1823, Nieder-
meyer s'y fit connaître par quelques bonnes com-
positions pour le piano, et y fut accueilli par
Rosaini, dont rinfluence lui ouvrit les portes du
I Théâtre Italien. Au mois de juillet 1818 on y joua
, Casa nel bosco, mélodrame de sa composition,
I (font le livret était traduit de Topéra-comique
intitulé Uîie nuit dans la foré. Bien qu'applaudi
par le petit nombre de spectateurs qui assistaient
à la première représentation, cet ouvrage n'a
pu se soutenir près des fanatiques diletianti de
ce théâtre, qui ne croyaient point alors qu'il y eût
d'autre musique possible que celle qui venait
d'Italie. Il y avait cependant du mérite dans celle
de Miedermeyer. Doux et timide , modeste , peu
fait pour les luttes qu'il faut soutenir à Paris
lorsqu'on veut s'y faire des succès, au milieu
d'une foule d'industriels qui usurpent mainte-
nant le nom d'artistes, ce compositeur prit en
dégoût cette existence d'intrigue, et sur des pro-
positions qui lui furent faites, U accepta, dans
l'Institut d'éducation fondé à Bruxelles par
M. Gaggia, les fonctions de professeur de piano,
qu'il y remplit pendant dix-huit mois; mais
une situation semblable ne pouvait convenir à
un artiste si distingué , car il n'y trouvait au-
cune occasion d'y déployer son talent. Nieder-
meyer comprit qu'il y userait sa jeunesse sans
profit pour sa gloire, et le besoin de succès le
ramena à Paris, où il publia plusieurs mor-
ceaux de musique instrumentale et vocale.
Depuis longtemps il aspirait à ^crire pour la
première scène française : ses vœux furent enfin
exaucés, et son grand opéra Siradella fut repré-
senté en 1836, à l'Académie royale de musique.
Accueillie avec quelque froideur par le public ,
jugée avec légèreté par les journaux, cette par-
tition a beaucoup plus de valeur qu'on ne lui en
a accordé. Tout le rôle de Stradella est bien
senti, bien exprimé; les formes de \fL mélodie
sont en général d'une élégance exquise; mais
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320
JVIEDERMEYER
peut-être cette qualité a-t-elle été plus nuisible
qu\itile au succès de TouTrage; car ce qui est
fin et délicat échappe, dans les arts , au vulgaire
appelé le public; celui-ci n'est sensible qu'à
Teffet incisir; il n'est ému que par la force.
D'ailleurs, Niedermeyer avait dédaigné les res-
sorts dont tout le monde se sert à Paris pour
préparer les succès du théâtre ou réparer des
échecs. Il avait resfvscté sa dignité d'artiste, et
ce n'est point ainsi qu'on réussit de nos jours.
Il est juste de dire que l'estime des connaisseurs^
lui a oflert une honorable compensation des in-
justices de la foule, et que plusieurs morceaux
de Stradella, exécutés dans les concerta, ont
été justement applaudis. Plus tard l'ouvrage a
été repris à l'Op'ëra et a été mieux compris par
le public.
Après l'espèce d'échec éprouvé par Niedermeyer
sur la scène française, sept années s'écoulèrent
avant qu'il pût l'aborder de nouveau; enfin, les
portes du théâtre lui furent ouvertes de nouveau,
et dans le mois de décembre 1844 il fit repré-
senter à l'Opéra Marie-Siuartj en cinq actes,
dont la partition renfermait de belles choses ,
des mélodies douces et poétiques, une romance
exquise devenue populaire , mai& où la force dra-
matique, nécessaire au sujet, faisait défaut. Ha-
bile à exprimer les vagues rêveries de l'âme,
heureux alors dans l'inspiration de ses cantilènes,
toujours fin, délicat, distingué, il lui manquait
la puissance, l'éclat et l'énergie indispensables
pour les grandes émotions. La partition de Marie-
Stuart renferme cependant quelques bons mor-
ceaux d'ensemble au second et au troisième acte.
A l'occasion de cet ouvrage, Niedermeyer fut
décoré de la Légion d'honneur. Appelé à Bologne
par Rossini^ en 1846 , pour adapter la musique
de La Donna del Logo à un livret d'opéra
français intitulé Robert Bruce ^ et pour com-
poser quelques morceaux qui devaient combler
les lacunes, il accepta ce travail ingrat; mais la
transformation ne fut point heureuse. L'ouvrage
représenté au mois de novembre de la même
année, ne réussit pas et disparut bientôt de la
scène. Un intervalle d'environ sept années s'é-
coula encore avant que Niedermeyer pût essayer
de prendre sa revanche de cet échec , car ce ne
fut qu'au mois de mai 1853 qu'il put faVe re-
présenter son opéra de la Fronde, ouvrage en
cinq actes, où il y avait plus de force dramatique
que dans les précédents , mais où les qualités
distinctives du compositeur ne se montraient pas
aussi bien. Pour qui connaissait la nature calme
et douce de Niedermeyer, il était évident qu'il
avait fait effort pour paraître énergique; il avait
publié le conseil du poète : Ne forçons pas no-
tre talent, La Fronde fut accueillie avec fi oi-
deuretne vécut qu'un petit nombre de représen-
tations. Ce fut le dernier essai de Niedermeyer
dans la carrière de eomposit€ur dramatique. Après
cette nouvelle déception, il s'attacha à la réalisa-
tion du projet qu'il avait conçu depuis quelque
temps de relever rinslitutioD de musique religieuse
fondée autrefois par Choron , et de s'y dévouer
comme l'avait fait cet homme si heureuseroeot
doué. Les secours du gouvernement lui étaient né-
cessaires pour parvenir è son but : nne première
subvention annuelle de 5,000 francs lui fut accor-
dée; et les bons résultats qu'il obtintà l'aide de celte
faible somme déterminèrent le gouvernement à
créer un certain nombre de bourses de 500 fran»
pour les élèves les mieux organisés, et des diplémes
de maître de chapelle et d'organistes poar les
lauréats des concours. Incessamment préocaipé
du soin d'améliorer la musique d'église, Nieder-
meyer se livra à des études spéciales sur ce sajet,
et l'un des premiers fruits de ses travaux fut une
Méthode d'accompagnement du plain-chant
qu'il publia en collaboration avec M. d'Ortigue (1).
Erreur d'un artiste distingué, cet ouvrage ne pour-
rait qu'entraîner les organistes dans une voie dé-
plorable. Né protestant, Niedermeyer ne connais-
sait pas assez la véritable tradition do plain-
chant pour le travuil quTI avait entrepris :il s'est
laissé égarer par de fausses idées auxqtiell» on
a donné cours depuis 1830. L'association de
Niedermeyer avec M. d'Ortigue se signala, vers
le même temps,. par la fondation d'un joomal
de musique religieuse qui parut en 1857 sous le
titre La Maîtrise , et dans lequel il publia un
certain nombre de morceaux de musique d'é-
glise. En 1858, il abandonna la part qu'il avait
prise jusque-là à la direction de ce journal, dont
M. d'Ortigue resta seul chargé. Niedermeyer est
mort à Paris le 14 marslSGl, à l'âge de cinquante-
neuf ans, laissant un fils et deux filles sans for-
tune.
Outre les ouvrages cités précédemment, cet
«artiste, dont le mérite fut très-supérieur à ce
qu'on croit généralement, a écrit plusieurs messes,
dont une à grand orchestre a été exécutée pin-
sieurs fois à Saint-Eustache et dans d'autres égli-
ses, beaucoup de motets, hymnes, antiennes, etc.
avec orgue; des préludes pour cet instrument;
une grande quantité de mélodies parmi lesquelles
on remarque Le Lac, V Isolement^ Le Soir, V Au-
tomne, La Voix humaine f sur des poèmes de
M. de Lamartine ; La Ronde du Sabbat, Oceam
nox, La Mer, Puisque ici-bas, de M.Victor Hugo,
La Noce de Léonore, Une scène dans les Ap-
(i) Farts, Heugcl, isss, gr. ln-8».
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NIEDERMEYER — KIEL
321
pennins, de M. Emile Descliamps^ etc. ; quel-
ques clianU en langue iUlieune. Des morceaux
pour piano, donl un rondo brillant avec accom-
pagnement de quatuor, des fantaisies et des thèmes
variés.
NIEDT (Nicolas), organiste à Sondershau-
sen et chancelier du prince, né vers le milieu du
dix-septième siècle, mourut le 16 août 1700. Il
•était si pauvre qu'il ne laissa pas de quoi payer
ses funérailles. Il à fait imprimer une année com-
plète de musique d'église pour les dimanches et
fêtes, sous ce titre : MusiealUcke Sonn'und Fes-
tage Lust, etc. (Joie musicale pour les dimanches
-et fêtes, à cinq Toixet cinq instruments) ; Son-
dershausen, 1698, in-fol.
iVIEDT (Frédébic-Erhardt ), musicien sa-
vant, vécut dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle, et mourut À Copenhague, en 1717.
On a peu de renseignements sur sa personne; le
Jieu de sa naissance nVst même pas exactement
connu, car WalUier le place d'une manière in-
déterminée en Thuiinge, et Forkel à Jéna. Tout
■ce qu'on sait, c'est qu'il remplit pendant quelques
années les fonctions de notaire dans cette ville, et
qu'il alla ensuite se fixer à Copenhague, où ses
compositions furent applaudies, mais où sa caus-
ticité lui fit beaucoup d'ennemis. Il ne reste de
4out ce qu'il a composé en Danemark que six
suites d'airs pour trois hautbois ou violons et
liasse continue; Copenhague, 1708. Mais c'est
fiurtout comme écrivain que Niedt mérite de fixer
aujourd'hui l'attention des musiciens. On a de lui
un traité des éléments de la musique ; sous ce
4itre : Musicalisekes ABC zum Auts en der
LehrundLemendenik B C musical, à l'usage
des instituteurs et des étudiants) ; Hambourg, 1708,
in-^** obi. de 112 pages. Ce livre, divisé en 14
4:liapitres, est dépourvu do méthode ; mais il a de
i'intérèt parce qu'il renferme des airs à voix seule
^y^ec accompagnement de hautbois et de basse
•continue qui donnent une idée du mérite de l'au-
teur comme compositeur. Quelques années avant
4a publication des Éléments de musique, Niedt
avai t fait paraître un traité d'barmonieet de com-
position intitulé : Musicalische Handleitung,
Oder grundlicher Unierricht, vermitteh wel^
chen ein Liebhabei' der edlen MusU in kurzer
Zeit sich so weit perfectianiren kann, dass er
nicht allein den General- Bassnoch denenge-
setzten deiUlichen und wenigen Regeln fertig
spielen, sondem auck folglich allerlei Sachen
selbst componiren, und ein rechisckaffner Or-
ganist und Mxisikus heissen kcmne ( Guide mu-
sical ou instruction fondamentale, au moyen de
quoi un amateur de la noble musique peut se per-
fectionner lui-même en peu de temps, et non-seu-
MOGR. CNIV. DES MOSICIEIIS. — T. VI.
lement accompagner la basse continue d'après un
petit nombre de règles claires et précises, mais aussi
composer toute espèce de pièces, etc.) ; Hambourg»
1700, in-4o. Cette première partie de l'ouvrage fut
réimprimée, à Hambourg, chez Benjamin Scliiller,
1710, in-4° de 62 pages. J'ai douté longtemps de
l'existence de la première édition, mentionnée par
Adlnng (Musikaliscken Gelahriheity p. 228,
2* édit.), et par Forkel {Allgem, Lileratur der
Musih, page 351), parce que rien n'indique au
titre de celle de 1710 qu'elle soit la deuxième;
mais le catalogue de la bibliothèque de ce der-
nier (p. 26) m'a convaincu qu'elle est réelle. La
deuxième partie de ce traité de composition et
d'Iuirmonie a paru sous ce titre : MusicalischeT'
Handleitung anderer Theil, von der Variation
des General'Basses, samt einer Anweisung^
me man aus einem schlichten GeneraUBass
allerley Sachen, dis Prxludia , Ciaconen, Al"
lemanden, etc. (De la manière de varier la
basse continue, deuxiènie partie du 6uide musi-
cal, etc.) ; Hambourg, 1706, in-4° de 21 reuilles.
On trouve dans cette partie les diiïérentes formes
sous lesquelles on peut orner une basse simple.
Klle contient aussi quelques préludes pour l'orgue
ou le clavecin. Mattheson a publié une deuxième
édition de cette seconde partie, avec des correc-
tions, des notes, et y a ajouté les dispositions de
soixante des principales orgues de T Allemagne ;
Hambourg, Benjamin Schiller, 1721, in-4^ de
204 pages. La troisième partie de l'ouvrage est
intitulée : Friederich'Erhardt f^iedtens Mu-
sicaUscher- Handleitung dritter uiid letzter
Theil, handlend vom Contrapunci, Canon,
Motteten, Choral ^ recitativ-stylo und Cava--
ten ( Troisième partie du guide musical, traitant
du contrepoint, du canon, des motets, du choral,
du style récitatif et des airs) (Oeuvre posthume).
Cette partie n'a pas été complètement achevée
par l'auteur; suivant son plan, elle ne devait pas
être la dernière. Mattheson, qui en fut l'éditeur,
y a ajouté une préface, et a mis à la suite le traité
de Raupacli ( voyez ce nom ) concernant la mu-
sique d'église; Hambourg, 1717^ in-4* de 68 pa-
ges. Le traité de Raupach a une pagination sépa-
I rée.
! NIËL (...), mettre de musique à Paris, dans
i la première moitié du dix-huitième siècle, a com-
i posé pour l'Académie royale de musique ( l'O-
péra ) la musique de l'opéra- ballet intitulé : Les
Voyages de V Amour. Cet ouvrage fut repré-
senté en 1736. L'année suivante, Nicl donna au
même thr^àtre les Romans, que Cambini remit
en musique en 1776. En i744, Niel aécritles airs
de vaudeville pour VÉcole des Amants, pièce
de Fuselier.
21
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322
MEMANN — 3NIER0P
NI EMANN (Albert), ténor allemand, né à
Ërxieben, près de Magdebourg, en 1831, est fils
d^un aubergiste. Après aYoir étudié la musique
vocale à Magdebourg, il fut engagé comme dm-
riste au théâtre de Dessau ; puis il chanta, aux
théâtres de Darmstadt et de Worms, les rôles de
quelques opéras avec succès» et brilla particu-
lièrement à celui de Halle par son intelligence
de la scène. Bientôt sa réputation s'étendit, et il
reçut des engagements pour quelques-uns des
principaux théâtres de TAllemagne. Appelé au
service du roi de Hanovre, où il est encore au
moment où cette notice est écrite (1862), il y
Jouit d'une faveur toute spéciale près de ce prince.
C'est cet artiste que Richard Wagner a fait enga-
ger par Fadministration de l'Opéra de Paris pour
chanter le rôle de Tannhxuser, lorsque cet ou-
vrage y fut mis en scène, en 1861. Nonobstant
les orages qui éclatèrent pendant le petit nombre
de représentations qu'obtint cet opéra, la belle
voix de Ni^mann , sa chaleureuse diction dans le
récitatif, et son intelligence dramatique, furent
distinguées par le public; mais le dégoût qu'il
avait éprouvé pendant ces représentations tumul-
tueuses lui fit rompre son engagenoent et re-
tourner à Hanovre. Suivant les renseignements
qui me sont parvenus de cette ville, Miemann
aurait abusé de la faveur dont il jouit près du
roi pour molester le maître de chapelle Marschner
avec qui il était en dissentiment sur certaines
choses relatives an service de la cour, et aurait
été cause de la détermination que prit ce com-
positeur distingué de donner sa démission de son
emploi, laquelle fut bientôt suivie de sa mort.
NIEMECZëK (C.-T), harpiste et composi-
teur de la Bohême, vivait à Prague, dans les der*
nières années du dix.liuitîème siècle. On a gravé
de sa compositv)n : 1® Thèmes variés pour la
harpe, op. 1, 2,3; Prague, 1797, Breitkopf et
Haertel. — 2'' Sonates pour deux harpes, op. 4 ;
ibid. — 3' Sonates pour harpe seule, op. 5 ; ibid.
NIEMEYER ( Auguste -Hermann), pro-
fesseur de théologie, naquit à Halle le ie>* sep-
tembre 1754, y Gt ses études et y fut d'abord
maître de philosophie et professeur extraordinaire
de théologie, puis eut le titre d'inspecteur du sé-
minaire de théologie, à Halle. En 1787, on le
choisit pour êlre directeur du séminaire pédago-
gique; en 1792^ conseiller du consistoire, et enfin
docteur en théologie et chancelier de l'université
de Halle. Il est mort en cette ville, le 7 juillet
1828. Niemeyer est également estimé en Alle-
magne comme écrivain sur la théologie, la péda-
gogie, et comme auteur de poésies religieuses. Il
a publié des pensées concernant rinllueuce des
sentiments religieux sur la poésie et la musique.
en tète de son poème d'oratorio Abraham sur
le mont Moria, qui parut à Leipsick en 1777.
Ce morceau a, été traduit eo hollandais dans le
recueil qui a pour titre : Taal-dicht^en Letter-
kundig Kabinet (Cabinet de grammaire, de
poésie et de littérature) ; Amsterdam, 1781, n** 1.
NIEMEYER (Jean-Charles-Gcillaiwe),.
neveu du précédent, est né â Halle en 1780.
Après avoir fait ses études sous la directioa de
son onde, 11 a été nommé professeur à lliospioe
des orphelins de Frank. En 1817 , il a visité
lltalie et la Sicile. Il est mort à Halle au
printemps de 1839. La Gazette musicale de Leip-
sick contient (t. 13, p. 873 ) un article
de Niemeyer sur les transitions en musique.
11 a publié un livre choral noté en chiffres,
suivant la méthode de Natorp, sous ce titre :
Choralbuch in Ziffem, ln-4«; Halle, 1814. Une
deuxième édition de ce recueil de mélodies cho-
rales â trois voix, qui a été publiée en notation
ordinaire, a paru dans la même ville en 1817;.
elle est intitulée : Dreystiimnige CkarahMelO'
dienbuch i^ Noten. Une troisième édition porte
la date de 1823. M. Niemeyer s'est aussi exercé
à composer des chorals dans les modes de fan-
cienne tonalité grecque. Ces chorals, au nombre
de dix-neuf, ont été publiés avec d'autres piè-
ces, à Leipsick, en 1831, chez Breitkopf et Hsr-
tel. Dans l'année suivante il avait publié un re-
cueil de cantiques latins chez les mêmes éditeurs.
NIËMTSCHEK (François-Xavier), né à
Saczka, en Bohême, vers le milieu du dix-hui-
tième siècle, fut professeur de logique et de phi-
losophie morale au gymnase de Kletnfeit, à Pra-
gue, où il vivait encore en f 808. Ami de Mozart,
il a publié une notice de la vie de cet illustre
compositeur, intitulée : Leben desK. K. KapeU-
meisters Wolfgang GotUieb Mozart (Vie du
maître de la chapelle impériale W. Amédée Mo-
zart); Prague, 1798,, in-4'* de 78 pages. Une
deuxième édition de cette notice a paru à Prague
et à Leipsick, en 1808, in'4''. Ce petit ouvrage a
de l'intérêt par les renseignements qo^il fournit
sur la mise en scène des opéras de Mozart toits
pour le théâtre de Prague.
JVIEROP (DirckRembrant Yar), mathé-
maticien hollandais, vécut à Amsterdam vers le
milieu du dix>septième siècle. Il mourut en
1677. Au nombre de ses écrits on trouve celui
qui a pour titre : Wiskundige Musffha verfoo-
nende de Oorsaecke van *t Geluyt, de redens
der Zangtoonen konstiguytgereeckentf eic, (La
musique mathématique exposant la cBvise du son,
le rap|)ort des sons chantés, artistement calculés^
et la facture des instruments de musique, etc. ) ;
Amsterdam, 1659, in- 8** de 5 feuilles et demie.
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mm — NiSLE
323
NINI (Alexandre), composUear, est Dé en
1811 à Fano, dans les États romains. Ëlève de
Ripini, mattre de chapelle de cette ville, il com-
mença à écrire, à Tftge de quatorze ans, des
messes, des Tépres et des symphonies. En 1826,
il fut nommé mattre de chapelle de Péglise de
Moutenovo et y demeura dix*halt mois; mais à
la fin de 1827 il retourna à Fano, et au commen-
cement de Tannée suivante, il alla étudier le
contrepoint au lycée musical de Bologne, sous la
direction de Palmerini. Quelques mois après il
fut rappelé dans sa ville natale pour y écrire une
messe et des vêpres à grand orchestre qui furent
exécutées à la chapelle de Lorette. Vers la (in de
la même année il fit entendre une symphonie de
sa composition au Casino de Bologne. En 1831,
il saisit Toccaslon de se rendre à Pétersbourg en
compagnie d*un seigneur russe. Il vécut plusieurs
années dans cette ville, y établit une école de
chant italien et y publia quelques compositions
vocales et instrumentales. De retour en Italie au
commencement de 1837, il écrivit k Venise l'o-
péra intitulé Ida délia Torre, qui y obCint quel*
que succès, et qui fut suivi, en 1839, de La Ma^
rescialla d* Ancre, représentée à Padoue, puis à
Florcuce, Turin, Venise, Trieste, Rome, Gênes,
et dans plusieurs autres villes de Tltalie, dans la
même année, et de Cristina di «Srcsta, à Gê>
nés, en 1840. Les autres ouvrages de Nini sont :
Margarita di York, représenté à Venise en 184 1 ;
Odalisa, donné à Milan en 1842, et Virçinia,
à Gènes ^ dans Tannée suivante. Après cette
époque , les renseignements manquent sur la
suite de la carrière de cet artiste.
NISARD (Théodore), pseudonyme. Voyez
NORMAND (Théodule-Elzéar-Xayier).
NISLE (....), corniste célèbre, naquit en
1737, à Geisslingen, dans le Wurtemberg, et fit
ses études de musique à Stuttgard. Vers 1776, il
entra au service du prince deNeuwied, en qnalité
de maître de concert. Vers la fin de 1752 il aban-
donna ce poste pour voyager. Arrivé â Stuttgard,
il y accepta une place dans la chapelle ducale;
mais Vinconslance de son caractère lui fil encore
quitter cette position. Cependant le dérangement
de sa santé Tobiigea de s^arrêter à Hildburg-
bausen en 17S5 : il y mourut en 1788, laissant
deux fils qui ont hérité de son talent. On ne
connaît aucune composition sous le nom de cet
artiste.
MSLE (David), fils atné du précédent, na-
quit a Neuwied en 1778. Dès Tâge de cinq ans il
jouait du cor. Dans les concerts , son père le
plaçait sur une table qui servait aussi à soutenir
Tiustrument. Plus tard, son habileté à se servir
des sons bouchés était si grande, que bien qu*îl
n'eût qu'un cor en mi bémol, il jouait dans tous
les tons avec des sons purs et égaux en force. Il
accompagna son père dans ses derniers voyages.
Après la mort de celui-ci, il resta quelque temps
avec sa mère, puis il se remit en route avec son
frère, corniste comme lui; mais arrivés à Rudol-
stadt, les deux frères se séparèrent, et David con-
tinua seul ses voyages. En 1798, il était attaché h
la musique du prince de Wittgenstein-fierle-
bourg, en Westphalie. Ses études ayant achevé
de développer son talent, il fut bientôt considéré
comipe Témule de Punto. £n 1806, il retrouva
son frère à Vienne : ils se réunirent de nouveau
et se rendirent en Hongrie, où ils étaient encore
en 1809, attachés à la musique d'un M. de Vegb.
Le projet qiTils avaient formé de se rendre en
Russie fut contrarié à cette époque par la guerre;
ils se dirigèrent alors vers Trieste par la Slavo-
nie, traversèrent TItalie, et allèrent en Sicile. De-
puis lors, on n'a plus eu de renseignements sur
la personne de David, qui s'était encore séparé
de son frère. Cet artiste ne parait pas avoir écrit
pour son instrument.
NISLE (JeaM-FRÉDÉRJC ), frère puîné de Da-
vid, est né k Neuwied, en 1782. Après avoir,
ainsi que son frère, parcouru une partie de l'Al-
lemagne comme yirtuose, le dégoût qu'il éprou-
.vait pour cette existence le fit s'arrêter à Rudol-
stadt, où il se livra à l'étude de Tharmonie, de la
composition et du piano sous la direction de
Koch; puis il alla à Rostock pour y publier sea
premières productions, qui consistent en chan-
sons, duos, trios pour cor, et sonates de piano. Son
premier œuvre parut en 1798. On a vu, dans
Tartide précédent, comment il retrouva son frère
à Vienne, en 1806, et la suite de ses voyages jus-
qu'en Sicile. Là, Jean Nisie se fixa à Catane, et
y fonda une société de musique. Après y avoir
passé près de vingt ans, occupé de composition
et de travaux de professeur, il se sentit pressé
par le désir de revoir sa patrie, et se mit en
voyage; mais arrivé à Naples, il tomba malade.
Sa convalescence dura près d'une année. Lors-
qu'il crut avoir repris assez de force, il se dirigea
vers l'Allemagne par la Suisse, et il arriva dans
son pays en 1834. Deux ans après, il fit un
voyage k Paris, puis à Londres, où il était encore
en 1837. Depuis longtemps il avait abandonné le
cor, son premier instrument, pour s*attacher au
piano. Les compositions les plus connues de cet
artiste sont : 1" Ouverture k grand orchestre (en
re'minpur); Vienne, Hasiinger. — 2^ Quintettes
pour violon, op. 21 ,et 30; ibid. — 3* Quatuors
pour 2 violons, alto et basse; ibid. — 4° Trios
pour deux violons et violoncelle ; Naples, Girard.
^ 5^ Duos pour deux violons, op. 13 et 13 ; Leip-
21.
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324
NISLE — INITSCHE
sick, Breitkopf et Hœrtel ; Vienne, Haslinger. —
6° SiiL solos pour violon; Napics, Girard. —
7° Quintette pour flûte, violon^ alto, cor et violon-
celle, op. 26; Vienne, Haslinger. — 8*^ Idem,
pour flûte, violon, 2 altos et violoncelle, op. 27 ;
ibid. — 9<» Trios pour 2 cors et violoncelle, op. 2.
Berlin, Scblesinger. — 10* Duos pour 2 cors, op.
4, 5 ; ibid. ^ 11** Trios pour piano, violon et
cor, op. 20 et 24; Vienne, Haslinger. — 12^ Duos
pour piano et cor; Berlin, Scblesinger, Leipsick,
Breitkopf et Hserfet; Naples , Girard. — tZ'' Di-
vertissenients et fantaisies pour le piano. —
14° Chansons allemandes et italiennes.
NISSEN (Gborge-Nicolas DE), 'conseiller
d*État du roi de Danemark, chevalier de Tordre
de Danebrog, né à Hardensleben, en Danemark,
le 27 Janvier 1765, épousa la veuve de Mozart,
et pendant plus de vingt-cinq ans s'occupa de
recueillir et de mettre en ordre des matériaux
authentiques pour servir à Tbistoire de la vie et
des travaux de ce compositeur célèbre. Il mou-
rut avant que Touvrage fût imprimé^ le 24 mars
1826; mais sa veuve fit paraître le résultat de
son travail, sous ce titre : Biographie W. A,
MozarVs. Nach Originalbriefen , Sammlun-
gen ailes ilber ihn geschriebenen, mit vielen
neuen Beilagen, Steindriicken, Musikblasttem
und einem Fac-Simile (Biographie de W. A..
Mozart, d'après des lettres originales, etc.); Leip-
sick, 1828, in-8^ de 702 pages. L'ouvrage de
MIsscn est précédé d'une préface de 44 pages par
le docteur Feuerstein, de Pima. On trouve dans
le volume plusieurs planches de musique et au-
tres, ainsi que des portraits de Mozart et de sa
famille. Dans la même année, il a paru un sup-
plément à cette biographie intitulé : Anhang
zu Wolfgang Amadeus MozarVs Biographie;
Leipsick, in-S° de 219 pages. Ce supplément ren-
ferme divers catalogues des œuvres de Mozart,
et l'appréciation de ses compositions, de son ta-
lent et de son caractère. On ne peut considérer
cet intéressant recueil de matériaux comme une
biographie véritable, car la forme historique y
est à chaque instant interrompue, et les vues du
narrateur manquent souvent d'élévation; ce-
pendant Touvrage n'en est pas moins précieux,
a cause de raulhenlicité des documents qu^il ren-
ferme, particulièrement la correspondance du
grand artiste et de sa famille.
NISSEN (Henriette), F. SALOMAN (M»»).
NITHART (Le seigneur), appelé Neidhàrdt
dans quelques anciens manuscrits, fut un cé-
lèbre Minnesinger (chanteur d'amour) qui vé-
cut vers la fin du douzième siècle, et dans la pre-
mière moitié du treizième. 11 y a quelque in-
certitude sur la partie de TAllemagne où il vit
le jour; cependant les recherches érndiies de
Hagen ( âiifmesinger, deuische Liederdich-
ter, etc., th. IV. p. 435-442) l'ontconduit à éU-
blir d'une manière satisfaisante que ce poète
musicien était Bavarois, et qu'il appartenait à la
famille des barons Fttchs de Franconie et de
Souabe. Il tenait de sa mère en propriété une
seigneurie appelée RinwetUhaL Les rapprociie-
ments de diverses autorités font voir que Nilbart
était chevalier, qu'il se croisa, et quMI assista au
siège et à la prise de Damielte (1219), où il
I était vraisemblablement dans le corps d'armée
I conduit par le duc dUutriche Léopold VIL U
i dernière mention de l'existence de Nitliard re-
I cueillie par Uagen est de 1234 : le savant ar*
I chéologue pense que c'est vers ce temps qu'il a
! composé la plupart de ses chants. Les diansons
I notées composées par Nithard se trouvent dans
plusieurs manuscrits du quatorzième et du quin-
zième siècles : Hagen en a publié deux d'ufle
belle notation d'après un manuscrit de la biblio-
j thèqùe de Francfort-sur-le-Mein, et trente-deux
I autres tirées d'un manuscrit intéres.saot du
I quinzième siècle que lui-même possédait. (Loc.
\ cit. Ui IV, p. 770, 845 et p. 846-8 52).
I NITSCH (Pierre), musicien alleoiand du
I seizième siècle, a fait imprimer de sa composi-
I tion : 1° Teutsche Lieder des Morgens mi
I Ahends, etc. (Chansons allemandes pour être
I chantées le matin et le soir, avant et après le
repas); Leipsick, 1543. — 2<* Teutsche und
, laieiniscli^ Ueder mit 4 Stimmen (Civausons
allemandes et latines à 4 voix); ibid., 1573,
ki-8^.
NITSGHE (JEAff*CHARLE8-GoDEPB0iD), Or-
ganiste à Sprottau, est né le 22 octobre 1808 à
, See, près de Niasky, cercle de Rotembourg, en
I Lusace. Après avoir fréquenté les écoles pri-
{ maires jusqu'à l'&ge de treize ans, il fut eavojé
I en 1821 chez le cantor Bessert, à Kahlfurth,
, près de Gœrlitz, chez qui il se prépara à Ten-
I seignement élémentaire; il suivit ensuite les
I cours de l'école normale à Bunziau, pendant les
! années 1826-1828. U y fut employé en 1829 et
1830 à enseigner l'orgue aux séminaristes, puis
il fut appelé à Grunberg, en qualité d'institu-
teur; mais le désir d'augmenter ses connaiiisaoces
musicales lui fit prendre la résolution d'aller à
Berlin fréquenter l'institut royal de musique d'é-
glise, et il obtint À cet eiïet une pension du gou-
vernement. Les leçons de l'organiste Guillaume
Bach et des professeurs Grell et Drescbke com-
plétèrent son instruction, et il reçut des conseils
de M. Marx ( F. ce nom ) pour l'harmonie. Lors-
que ses études furent terminées^ Nitscbe accepta
en 1837 les places d'instituteur et d'organiste à
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NITSCHE — NIVKRS
325
Sprottau : H les occupait encore en 1860. On a
inaprimé de sa composition : 1^ Livre elioral gé-
néral pour les églises et les écoles catholiques, à
rasage des provinces de Lusace et de Silésic, À
4 voix avec des préludes et des -versets pour l'or-
gne; Berlin^ Bechtold et Cie. — ^'^ Recueil de 120
cantiques à 2 voix ; ibid. — 3"* Chants à 2' voix
pour les écoles; Grunberg, Siebert. — 4^ Supplé-
ment des chants à 2 voix; Grunberg, Levyson.
— 5* Douze chants funèbres composés pour un
choeur de roix mêlées; Gninberg» Fr. Weiss.
NI VERS (Guillaoiib-Gabaiel), prêtre de
Paris, naquit dans un village près de Melun, en
1617. Après avoir fait ses études au collège de
Meaux, il entra au séminaire de Saint-Sulpice,
pour y suivre un cours de théologie. Dans son
enfance il avait été enfant de chœur À Melun, et
avait appris la musique dans la maîtrise de la col-
légiale de-cètte ville. Arrivé à Paris, il y prit des
leç(ms de clavecin de Chambounières. En 1640
il obtint la place d'organiste de Téglise de Saint-
Sulpice ; deux ans après il entra dans la clia-
peHe-dn roi en qualité de ténor. En 1667, la place
vacante d'organiste du roi lui fut donnée, et
quelques années plus tard il eut le titre de mat>
tre de la musique de la reine. On n'a point de
renseignements sur Tépoque précise de la mort
de ce mosivien savant et laborieux, mais on sait
qu'il vivait encore en 1701, car il a donné dans
cette année une approbation à la nouvelle édi-
tion du Graduel et de l'Antiphonaire romain,
imprimés par Chr. Ballard : il était alors âgé de
quatre-vingt-quatre ans. La liste de ses ouvrages
est nombreuse; voici ce que j'en ai pu recueillir :
i^ La Gamme du si; Nouvelle Méthode pour
apprendre h chanter sans muances; Paris ^
Ballard, 1646, in*8o. La méthode de solmisation
par les muances était encore en vogue lorsque
Nivers ftt paraître ce petit livre, quoique plusieurs
musiciens eussent fait des efforts pour l'abolir
depuis la seconde moitié du seizième siècle. Le
peu d'étendue de ce livre et la simplicité de la
méthode exercèrent beaucoup d'influence en
France sur la réforme à ce sujet. Une deuxième
édition de la Gamme du si fut publiée chez Bal-
lard, en 1661, in-8^ obi. Une troisième parut
en 1666, in-8'' obi. Celle-ci porte le titre de Mé^
thode facile pour apprendre à chanter en
musique. Une quatrième édition fut publiée^
sans nom d'auteur, sous ce titre : Méthode fa-
cile pour apprendre à chanter en mv4ique ;
par un célèbre maistre de Paris (F. Le Maire),
Paris, 1696, pelit in-4'' obi. de 28 pages. —
v Méthode pour apprendre le plain-chant
de VégUse,' Paris, Ballard, 1667, in-8* obi. Une
deuxième édition de cet ouvrage a paru citez
Christophe Ballard, en 1679, in-8<* ; une troi-
sième a été publiée dans la même maison, 1698,
petit in-8% et une quatrième en 1711, in- 12. On
la trouve aussi, sans nom d'auteur, dans un pelit
volume intitulé : Trois Nouvelles Méthodes
pour le plaén-chant,* Paris, 1685, in-8** obi. La
première de ces méthodes est celle de Nivers ; la
deuxième a pour titre : Méthode particulière
du chant ecclésiastique; et la troisième : Ri-
tuel du chant ecclésiastique. Ces deux der-
nières sont également sans nom d'auteur. Je
crois qu'il y a d'autres éditions de ce volume. —
30 Trait é'de la composition de musique; Pa-
ris, 1667, in-8<>; 2i»« édition; Paris, Ballard,
1688, in-8''. Ce livre a été aussi réimprimé avec
une traduction hollandaise en regard, faite par £.
Roger, libraire À Amsterdam, 1697, in 8° Me 112
pages, avec des planches gravées. — 4^ Disser^
talion sur le chant grégorien par le sieur
Nivers , organiste de la chapelle du roy, et
maistre de la musique de la Règne; à Paris,
aux dépens de Tautheur, 1683, in- 8^ de 216 pa-
ges. On voit par le titre de cet ouvrage que Ni-
vers avait cessé d'être organiste de l'église de
Saint-Sulpice eu 1683. La dissertation sur le
chant grégorien est un ouvrage rempli de sa-
vantes recherches : les écrivains sur celle ma-
tière peuvent le consulter avec fruit. Nivers y
a rassemblé beaucoup d'autorités anciennes fort
importantes. 11 possédait une connaissnce par-
faite du chant ecclésiastique, et il en a donné
des preuves dans les éditions qu'il a publiées dn
graduel et de l'antiphonaire, et dans d'autres re-
cueils dont les titres suivent. — 5° Chants d*é'
glise à l*usage de la paroisse de Saint- Sulpice:
Paris, Ballard, 1656, in-12^ — 6° Graduale
romamim juxia missale PU Quinti pontificis
maximi authoritate editum. Cujus modula^-
tio concinne disposita; in usum et gratiam
monalium ordinis Sancii Augwtini, Opéra et
studio Guillelmi Gabrielis Nivers, christia-
nissimi régis capelUsmusicesnec non ecclesix
Sancti Sulpicii pariiiensis organiste; Paris,
chez l'auleur, 1658 , in-4^ ^ S** Antipho^
narium romanum Juxta Breviarium PU
Quintij etc.; ibid, 1658, in-4*'. Une deuxième
édition de ce graduel et de cet antiphonaù-e a été
publiée à Paris, chez l'auteur, en 1696, 2 vol.
in-4''. ~~ 8^ Passiones D. N. J. C. cum bene-
dictione cerei paschalis; Paris, Ballard, 1670,
in-4*. Une deuxième édition de ces offices du
dimanche de la Passion a été publiée chez le
même, en 1723, In 4°. — 9° Leçons de Ténèbres
selon Vusage romain ; Paris, in-4°. Ces deux
derniers recueils ont été réunis en un seul, sous
ce titre : Les Passions avec VExuliet et les
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336
M VERS — NOîiLLl
Leçons de Ténébrei de M. divers; Paris, Chris-
tophe Ballard, 1689, in-4*. — 10** Chanis et
moiett à Vusage de VégUse et communauté
des dames de la royale maison deSaint'Louiî,
à Saint' Cyr; Paris, Chr. Ballard, 1692, in.4"
obi. Une deuxième édition a paru sous ce titre :
Chants et motets à Vusage de V église et com-
munauté des dames de la royale maison de
Saint Louis f à Saint-Cyr, mhenoràrQ et aug-
mentés de quelques motets par Clerembault; Pa-
ris, 1723, 2 vol. in-4** obi. — 11» Livre d'orgue
contenant cent pièces de tous les tons de l'é-
glise, par le sieut Nivers, maître compositeur
en musique et organiste de Véglise Saint-Sul-
pice cfe Pam; Paris, chez l'auteur, 1665, iQ-4''
obi . Ces pièces font d'un bon style, d'une har-
monie correcte, et rappellent les ouvrages des
organistes allemands du dix- septième siècle. On
trouve, au commencement du volume, une ins-
truction sommaire sur les tons de Téglise, et sur
le mélange des jeux de Torgue. — 12° Deuxième
livre d^orgue, ete.; Paris, 1671, in-4'' obi. —
13° Troisième livre d'orgue des huit tons de l'é-
glise j ibid, 1675, in-4'* obi. Les autres livres de
pièces d'orgue de Nivers ont été publiés à des
époques plus rapprochées : La Borde en porte le
nombre à douze, et les auteurs du DictioMiaire
historique des musiciens (Paris, 1810-1611), l'é-
lèvent à quinze; je n'ai vu que les trois que jecite.
NOACK (CnRériEM-FRÉDÉRic), docteur en
philosophie, et directeur d'une maison d'éduca-
tion àLeipsick, est né en 1782, à Langensalza.
Il a publié des chants à voix seule avec accom-
pagnement de piano, à Leipsick, chez Breitkopf et
Hacrtel.
NOBLET ( Cbables ), claveciniste de TOpéra
et organiste de plusieurs églises de Paris, naquit
en cette ville dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Il obtint sa retraite de TOpéra
en 1762. On a gravé de sa composition, en
1754 et 1756, deux livres de pièces de clave-
cin. Il a fait exécuter, au Ck>ncert spirituel, un
Te Deum et quelques cantates. On connaît aussi
sous son nom plusieurs morceaux de musique
d*église en manuscrit.
Un artiste de même nom, et vraisemblablement
de la même famille, était attaché, en 1833, comme
bugle solo à la musique d'une des légions de
la garde nationale de Paris, et a publié une Mé-
thode nouvelle pour le bugle à clefs, et trois
recueils de morceaux pour on et deux bogies.
NOCETTI (FLÀmmo), musicien itolien du
seizième siècle, est cité dans le catalogue de Pars-
torff ( page 1 ), comme auteur de messes à 8
Toix . Cerreto parle aussi de ce compositeur dans
•a Pratica musicale.
POCHEZ {...), élève des célèbres violon-
cellistes Cervetto et Abaco, voyagea quelque temps
en Italie, puis entra à TOpéra-Comique de Paris,
où il ne resta pas longtemps, ayant été admis
àl'orcbestrederOpéraen 1749. En 1763, il entra
dans la musique de la chambre et de la chapelle
du roi. Retiré en 1799, après cinquante ans de
service, il est mort à Paris dans Tannée suivante.
Cet artiste est auteur de l'article' Violoncelle
qui se trouve dans V£ssai sur la Musique de
La Borde (t. 1, pages 309-323).
\ODARl ( JosBPfl-PAUL), musicien né à
Brescia dans la seconde moitié du seizième siè-
cle, s'est fait connaître par la composition d'ua
ouvrage intitulé : Melifiorus concentus in
psalmi di David a quaitro voci; Yeoezia, app.
Ricc. Amaditto, 1605, in-4''.
NOEBE (...), facteur d'instruments à Dresde,
se trouvait à Nuremberg en 1796, et y construi-
sit des harmonicas en lames d'acier, qu'on jouait
en frottant ces lames avec deux arcliets, après
avoir fixé l'instrument à une table par une vis
de pression.
IMOËDING ( Gaspâu» ), inspecteur des écoles
à Marbourg, est né le 12 janvier 1784. 1! s'est
fait connaître par quelques ouvrages an nombre
dtsquels on remarque celui qui a pour titre : Jo-
hann Heinrieh Voeller% instrumentenmadten
in Cassel, Lebenbeschveibung (Notice aur la vie
de Jean- Henri Vœller, facteur d'instruments à
Cassel ), Marbourg, 1423, in •8''.
NOËL (N.), mallre de muaique à Paris Ters
la fin du dix-septième siècle, a publié les ouvrages
suivants de sa composition : 1° Motets et éleva'
lions pour les Sacrements, la sainte Vierge
et pour les principales (estes de Vawnée, à
une et deux voix avec la basse continuet pro-
pres pour les daines religieuses, Paris, in -8'
obi. — 2"* Motets pour les principales f est es
de Vannée à utitf voix seule avec la basse
continue et plusieurs petites riioumeUes
pour Vorgtie ou les violes, Paris, Ballard, 1687,
*in-4<' obi.
NOËL DE PIV1ER( NicoLAS-Bsiiorr ),néà
Trêves vers 1660, d'une famille française, a sou-
tenu, le 12 décembre 1681, à l'université ds
Francfort, une thèse qui a été publiée sous ce
titre : Dissertatio inaugurales de Tarantismo;
Francfort, 1681, in-4<'de 39 pages.
NOELLl (Gborges), musicien au service du
duc de MeckleniHHirg-Schwerin vers 1780, était
né en Allemagne dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Élève de Tlnventeur du panta-
lon ( Hebenstreit ), il jouait avec talent de cet
inslrumeut difficile. Gemtniani avait éte son pre-
mier maître de contrepoint; il prit ensuite pen-
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KOELLI — KOLA
327
dant six ans dea leçons de Hasse, À Dresde, et
<2u père Martini, à Bologne. 11 parcourut lltalie,
4*Angleterre, la France et rAllemagne. A Londres
il reçut des conseils de Haendel ; à Hambourg, il
se lia d'une étroite amitié avec Ch.-Pli.- Emma-
nuel Bach, dont il avait adopté le style dans ses
compositions. En 1782, il fit un second voyage
an Italie, et mourut à Ludwigslust en 1789. Ses
compositions sont restées en manuscrit, particu*
lièranent dans le magasin de West pliai, à Ham-
4M>urg, où Ton trouvait sous son nom plusieurs
symphonies, des quatuors et des trios pour le
violon et pour la flûte.
j\OETZEL (CoRÉTiEN-FRÉoéRic), musicien
de ville et organiste à Scliwarzenberg, en Saxe,
est né dans ce lieu le 11 Juillet 1780hI1 a pu-
4)iié des pièces d'orgue , des sonates de piano,
et trois livres d'écossaises et de montferrines;
Djc^de, Arnold.
XOFëRI ( Jear-Baptistb) , violoniste dis-
tingué, né en Italie dans la première moitié du
<lix-l)uitième siècle, a fait imprimer de sa compo-
sition, depuis 1763, à Amsterdam, Berlin et
Londres, quatorze œuvres de duos, trios et so-
nates pour la guitare. 11 a laissé en manuscrit
quelques concertos pour le violon.
AîOHL ( Le docteur Louis ), professeur ac-
tuel de musique ( 1362 ) À l'université de Hei-
delberg, est auteur des ouvrages intitulés : 1 W,
A. Mozart, Lin Beitrag zur Aestheiik der
TonkunU ( W. A. Mozart. Essai poor l'Esthétique
de ia musique ) ; Heideiberg, Bangel et Schmitt ,
4860, gr. in 8° de 82 pages. — Der Geist der
Tonkunst ( L'esprit de la musique ). Francfort,
J. D. Sauerlœnder, 1861, in-8'' de 246 pages. Ces
écrits ont pour but de mettre en relief les qualités
des maîtres considérés comme classiques, et de
faire voir que la valeur de leurs œuvres est d'au-
4ant plus élevée que les tendances religieuses de
•ces maîtres sont plus prononcées. La religion
calboUqoe lui semble une source plus poétique
4'iâétA que le protestantisme : celte considéra-
tion est d'une partaite justesse, quoique Bach et
Haendel aient mii» incontestablement le caractère
de ia grandeur dans leurs productions.
NOUR (CHRÉrifiN-FRÉDÉRic), noaltre de con-
cert et virtuose sur le violon, attaché au ser-
vice du duc de Saxe*Meiningen, né en 1800, à
Langensalza, dans la Tlmringe, montra dès son
•enfance un goût passionné pour la musique,
mais n'eut d'autre guide que lui- même pour en
apprendre les éléments. Son père, ouvrier dra-
pier, était un peu musicien, mais trop occupé de
ses travaux pour donner des soins à l'éducation
musicale du jeune Nohr. Toutefois il lui fit
commencer Tétude de la flûte et du violon. Lors-
que Tenfant eut atteint Page de huit ans, le
père et le fils entreprirent un long voyage comme
rausicicni^ ambulants. Dans cette excursion,
Nolir eut la bonne fortune d*étre remarqué par
la généreuseprincesse deLobenstein, qui le confia
à Lindner, musicien de ville, pour lui donner de
rinstructioQ dans son art. A l'âge de quinze ans,
Nohr entra comme hautboïste dans la musique
du régiment de Saxe-Gotha, et fit en cette qua-
lité la campagne des armées alliées contre la
France. Le hautbois ayant fatigué sa poitrine,
il abandonna cet instrument pour la flûte. En
1821, il obtint son congé avec une pension. Dè$
ce moment, il put se vouer en liberté à l'art
pour lequel il était né. Spohr devint son pro-
fesseur pour le violon ; il reçut aussi des leçons
de Grund et de Bœrwolf; enfin, Hauptmann lui
enseigna l'harmonie, et Burbach lui donna quel-
ques leçons de conlrepoint. En 1823, if fut
nommé musicien de la chambre à la cour de Go-
tha, où il se fit estimer comme soliste et comme
professeur* En 1825, il brilla par son talent dans
des concerts donnés au théâtre de Francfort
et à Darmstadt. Après l'extinction de la maison
de Gotha, le duc de Coboorg voulut attacher Nohr
à sa musique , mais celui-ci préféra l'offre qui
lui était faite d'entrer comme maître de concert
chez le duc de Saxe-Meiningen. Depuis lors il a
fait plusieurs voyages en 1828 et 1833, et a brillé
par son talent de violoniste à Munich , à Leip-
sick, et dans plusieurs autres villes importantes.
Ses opéras Die Alpenhirt ( Le Pâtre des Alpes),
Liebezauber (Le Philtre ), et Die wunderbareu
Ùchter (Les Lumières miraculeuses), ont été re-
présentés avec succès en 1831, 1832 et 1833, à
Meiningen, Gotha et Leipsick. On a gravé do la
composition de cet artiste : l^ Quintette |>our
2 violons, 2 altos et violoncelle, op. 7, OfTen-
bach, André. — 2'' 1^^ symplionie â grand or«
chestre,op. 1, Leipsick, Peters. — 3* Pot«pourri
pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson,
op. 3, Leipsick, Breilkopf et Haertcl. — 4** Deux
quatuors pour 2 violons, alto et basse, op. 4,
Leipsick, Peters. — i^ Chansons allemandes
avec accompagnement de piano, op. 2, 5 et 9,
Leipsick et Berlin. — e"* Chants à quatre voix
d'hommes, op. 12, Munich, Falter.
Mme ^hr, femme du précédent, née à Leip-
sick, et mariée en 1835, a brillé comme harpiste
dans les concerts.
NOINVILLE { JACQUEB-BSRIURD DE )•
Voyez DUREY DE NOINVILLE.
NOLA ( Jean-Dominique DE). Il est vrai-
semblable que Nola n'est pas le nom de ce ma*
sicien, mais celui du lieu où il était né; car la
désignation des personnes par Fendroit où elles
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32S
KOLA — NORDBLOM
avaient vu le jour s'est conservée jusqu'à la fin
du seizième siècle. Quoi qu'il en soit, il fut maître
de chapelle de Téglise des Annonciades, à Naples,
et il vivait encore dans cette ville en 1575, ainsi
que le prouve son recueil de motets à 5 et 6
)>arties, pour être chantés ou joués avec les ins-
truments. Cet ouvrage a pour titre : D. Joannis
Dominici juvenis à Nola Magistri Cappella)
Sanctissimx Annunciatx Neapolitame can-
iiones, vulgo Motecta appellataSy quinque et
sex vocum viva voce, ac omnis generis instru-
mentis caniatu commodissimœ, quam novis-
simè editx liber primus. Venetiis, apud Jo-
sephum-Gulielmwn Scoitum 1575. On trouve
aussi sous son nom à la Bibliothèque de Munich :
l'» Canzone villanescke a 3 voci; Venise,
1545. ^ 2o Villanelle alla Napolitana a 3
e 4 voci, ibid., 1570^ in-4^ Le recueil intitulé
Primo libro délie Muse a 4 voci ; MadrigaU
ariostdi Antonio Barrée ed alM diversi autori,
Romeyl555, contient des morceaux deJean-Do>
miniquede Noia, et Ton en trouve aussi dans celui
qui a pour titre : Spoglia amorosa, MadrigaU
a 5 voci di diversi eccellentissimi musici, nuo-
vamente posfi in luce, Venise, chez les héritiers
de Jérôme Scotlo, 1 585.
NOLLET ( L'abbé Jean-Amtoiite ), savant
physicien, naquit en 1700 à Pimpré, près de
Noyon, fit ses études au collège de Beau vais , et
les termina à Paris. Il fut professeur de physi-
que'expérimentale au collège de Navarre , puis
de Técole. d'artillerie de la Fère, et de celle de
Mézières. Il mourut à Paris, le 24 avril 177.0.
Ce savant a fait insérer dans les mémoires de
PAcadémie des sciences de Paris (année 1743 ,
p. 199 ) un Mémoire sur l'ouïe des poissons et
sur la transmission des sons dans Veau, .
NONOT ( Joseph- Waast-Aubert ), né à
Arras en 1753, apprit sans maître à Jouer du
clavecin et de l'orgue. A l'âge de dix-liuil ans, il
se rendit à Paris, oii un organiste nommé Ze-
clerc acheva son éducation musicale. De retour
à Arras, Il y fut nommé organiste de la cathé-
drale; mais pendant les troubles de la révolution
il se relira en Angleterre , où l'enseigne-
ment lui offrit des ressource^. Après la paix
d'Amiens, il rentra en France, et se fixa à Paris,
où il est mort en 1817. Il a composé quatre
symphonies à grand orchestre, trois concertos
de piano, et quelques sonates pour cet instru-
menta On a aussi sous son nom : Leçons më-
Ihûdiques pour 2e piano; Paris, Maderman.
NOORT ( Sybraud VAN ), organiste de la
vieille église d'Amsterdam , dans les premières
années du dix-huitième siècle, était considéré
comme un des artistes les plus habiles de son
. temps. Il a publié un recueil de sonates pour
flûte et basse continue, sous le titre de : Mélange
italien; Amsterdam ( sans date ).
NOPITSCH ( Christophe-Fréoéric;<;uil-
LAUME ), chantre à Nordlingue, naquit le 4 fé-
vrier 1758, à Kirchensittenbach, près de Nurem-
berg. Après avoir reçu des leçons d^orgue et
d'accompagnement chez Siebenkels, organiste de
cette ville, il alla faire à Ratisbonne , chez Rie-
pel, des études de composition qu'il acheva
sous la direction de Beck, à Passau. D'abord di-
recteur de musique i Nordlingue, il changea en
1800 ses fonctions en cette qualité contre celles
de carUor on directeur de l'école de cette ville.
On a sous son nom : Versuch einer Elemeniar-
buchs der Singkunst ; vor trivial und Npr-
malschulen systematisch entworfen ( Essai
d'un livre élémentaire sur l'art du chant , à Tu-
sage des écoles populaires et normales ); Nu-
remberg, 1784, in-4° de 35 pages. Une deuxième
édition de cet écrit a paru à Manbeim , chez
Heckel. Nopitscli-a aussi publié des mélodies sur
les poésies de Burger, de Ramier et de Stolberg,
Dessau, 1784 ; une élégie sur des paroles de
^chubart, Augsbourg, 1783, et quelques sonates
pour le clavecin. On cite aussi un oratorio qu'il
composa en 1787. Il est mort à Nordlingue
au mois de mai 1824.
NOHGOME ( Dahiel), dont le nom est-écrit
NORCUM dans des documents authentiques,
fut clerc et chantre de la chapelle royale de
Windsor, sous le règne de Jacques I*' (1). Il fui
aus$i maître de chant de l'école de cette résidence.
On voit dans les comptes de la cha))e}le royale
de Bruxelles, aux archives du royaunne de
Belgique, que ce musicien naquit à Windsor
en 1576, qu'il fut exilé en 1602, pour cause
de religion, qu'il entra alors dans la cha-
pelle des archiducs gouverneurs des Pays-Bas ^
en qualité d'instrumentiste, et qu'il s'y trouvait
encore en 1647. 11 est auteur du madrigal à cinq
VOIX : With Angels face and brightnêss, qui
a étéinséré par Morley dans la collection intitulée :
The Triumph of Oriana to 5 and 6 voyces,
composed by several tmthors; Londres, 1601 .
C'est un morceau bien écrit , qui prouve que
Norcome avait une instruction musicale très-
solide.
NORDBLOM (J.E.), professeur de chant
et compositeur suédois, vivait à Stockholm en
1847. Ses compositions vocales jouissent d'on»
grande estime dans sa patrie. Suivant les rensei-
gnements qui me sont parvenus , sa musique
fl) V. Hawklns a çenerat HiOorif of tke icience ané
procticê of Mmic, tone 111, p. «OK.^
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NORDBLOM — NORMAND
329
rëanîl les qualités de roriginalité, de la pureté
du style et de Télégance de la forme. On ne peut
faire un plus bel éloge : puisse-t-il être mérité.
M. Nordbiom a publié une méthode de chant
qui passe en Suède pour excellente.
NORDM ARR ( Zacharie) , savant suédois»
professeur à l'uniTersité d'Upsal , vers la fin du
dix-huitième siècle , est auteur d'un mémoire
intitulé : Dissertatio de imagine soni seu écho;
Upsal, 1793.
NORDT (WolfganoHenri), facteur dV-
gues à Frankenhansen, dans la principauté de
Schwartzbourg-Rudolstadt , naquit en cette Tille,
dans les dernières années du dix-septième siècle.
La Tburinge et les pays circonyoisins lui doivent
beaucoup d'inslruments d'une bonne qualité.
Néanmoins il ne s'enrichit pas, et dans sa vieil-
lesse il connut le besoin. 11 est mort k Fran-
kenhansen , en 1754. Le premier ouvrage sorti
de ses mains est un orgue de 26 jeux, 3 claviers
à la main et pédale, qu'il construisit à Sondcrs-
hausen, en 1724. Ce qui distingue cet instrument
de ceux du même genre est un registre qni
opère la transposition en transportant tout le
mécanisme du clavier un demi^ton plus l>as. Les
autres orgues connues de Nordt ont été cons-
truitl^s. en 1728, 1734, 1740, 1749 et 1751.
itfORDWALL (ANDRÉ O.), étudiant de Tn-
niversité d'Upsal, a fait imprimer une thèse
académique sur la vitesse du son, intitulée :
Dissertatio de sono simpUci directo,- Upsal,
1779, in-4^
NORMAND (L'abbé THéOT>ULB>ÉLZ«AR-
Xavibu), connu dans la littérature musicale sons
Je pseudonyme de Théodore Nisard, est né le
27 janvier 1812, à Quaregnon, près de Mous (Hai-
naut). Il est fils d'un Français qui exerçait alors
dans cette commune la profession d'instituteur,
et qui, quelques années après, obtint du roi
Louis XYIII une charge de commissaire-priseur,
à Lille. Cest dans cette ville que M. Normand,
encore enfant , commetoça ses études littéraires
-au collège, et apprit la musique à Pacadémie.
Après la première année, ses progrès avaient
été si rapides, qu'il fut eu état d'aller concourir
à Cambrai pour une place d'enfont de chœur à
la catliédrale, et qu'il l'obtint. 11 y continua ses
éludes classiques , et parvint en peu de temps à
lire avec facilité toute espèce de musique. Vers
cette époque (1823), Saint-Amand, bon violon-
celliste et compositeur, élève de l'auteur de
cette Biographie universelle des musiciens^ se
fixa à Cambrai et donna des leçons de violoncelle
su jcuoe Normand qui , plus tard, continua l'é-
tude de cet Instrument À l'école de musique de
Douai, et obtint des prix dans les années 1S27,
1828 et 1829. Après avoir achevé sa rhétorique
et sa philosophie, il prit la résolution de se
vouer h Télat ecclésiastique, et, sur les instances
d'un am( , il se rendit au séminaire de Meaux
en 1832, pendant que le choléra exerçait ses ra-
vages à Paris et dans les villes environnantes.
Atteint lui-même par ce fléau , il ne se rélablit
qu'avec peine et ne put retrouver la santé que
dans son pays natal. Admis au séminaire de
Tournai, il y resta trois.ans, puis il fut ordonné
prêtre parTévêque de ce diocèse, le 19 décembre
1835, et envoyé comme vicaire à SenefTe, dans
le district de Nivelles. Au mois de septembre
1839, il a reçu sa nomination de principal du col-
lège d'Enghien.
Les études théologiques de M. l'abbé Normand
l'avaient obligé de suspendre la culture de la mu-
sique. Quelques leçons d'harmonie qu'il reçut de
Victor Lefebvre , brillant élève du Conservatoire
de Paris, enlevé trop tôt à Tari, développèrent
en lui le goût de cette science; 11 se livra sérieu-
sement à son étude dans les livres de Catel , de
Langlé , d'Abrechtsl)erger, de Reicha et d'autres,
et des principes qu'il y puisa il composa un sys-
tème mixte qu'il a exposé dans un ouvrage qui
a pour titre : Manuel des organistes de la cam-
pagne^ Bruxelles, Delrie-Tomson , 1840, in-fol.
oblong. Cet ouvrage contient aussi une instruc-
tion sur le plain-chant, sur l'orgue» le mé-
lange de ses jeux, l'accompagnement du chant,
des pièces d'orgue, des fugues, etc. Puis il fit pa-
raître (août 1840 ) Le bon Ménestrel, choix
de romances à Vusage des maisons religieuses
d'éducation. M. Tabbé Normand^ qui s'est aussi
fait connaître comme écrivain par une Histoire
abrégée de Charlemagne , fut un des rédacteurs
de )ai Bévue de Bruxelles j où il a fait insérer
plusieurs morceaux, entre autres des articles in-
titulés : De Vinfluence de la Belgique sur /'a-
rigine et les progrès de la musique moderne
(Revue de Bruxelles, novembre 1837 et avril
1838} y sous le pseudonyme Th. Huysman.
En 1842 on retrouve M. l'abbé Normand à
Paris dans la position de second maître de cha-
pelle et d'organiste accompagnateur de l'église
Saint-Gervais, sous le nom de Théodore Nisard.
C'est sons ce pseudonyme qu'il en sera parlé
dans le reste de celte notice. Quelque temps
après, M. Nisard fut attaché à la maison de librai-
rie religieuse de MM. Périsse frères , pour la cor-
rection des livres de plain-chant. En 1846 , il
publia dans cette maison un écrit intitulé : Du
plain-chant parisien. Examen critique des
moyens les plus propres d'améliorer et de po-
pulariser ce chant, adressé à monseigneur
V Archevêque de Paris j in-8*' de 32 pages. II
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330
iNORMAJSD
s^associa ensuite M. Alexandre Le Clçrcq, libraire, ,
et maître de chapelle de l'égliàe Sainl-Gervais , :
pour la publication d'une nouvelle édition de |
Touvrage du P. Jumilbac sur le plaln-cliant; ,
elle parut sous ce titre : La science et lapra- \
tique du plcùnchant, où tout ce qui ap- ;
partient à la pratique est établi par les !
principes de la science, et confirmé par le té- '
moignagedes anciens philosophes, des Pères
de l'Église , et des plus illustres musiciens ;
entf autres de Guy Aretin, et de Jean des
Murs, par Dont Jumilhac, bénédictin de
la congrégation de Saint^Maur ; 1 vol, grand
171-4** , nouvelle édition, par Théodore Ni-
sard et Alexandre Le Clercq ; Paris, 1847. 1
Quoique les éditeurs déclarent que cette édition |
est entièrement conforme à celle quia été pu- j
bliée en 1672 par Louis Bilaine, ils y ont ajouté
des notes en grand nombre. M. Nisard en a ex-
trait une des plus étendues et Ta publiée séparé-
ment sous ce titre : De la notation proportion'
nelle du moyen âge ; Paris, chez Tauteur, jan-
Tier 1847 , in-12 de 23 pages. A la même époque,
il fournissait des articles concernant l'histoire de
la musique à là Revue archéologique, au Monde
catholique et au Correspondant. La plupart de
ces articles ont été tirés à part et réunis sous ce
titre : Études sur les anciennes notations
musicales de V Europe (sans date et sans
nom de lieu). Tous ces écrits sont dirigés contre
l'auteur de la Biographie universelle des musi-
ciens.
Il en fut de même dans \e Dictionnaire Utur^
gique , historique et pratique du plain-chant
et de musique d'église au moyen âge et dans
les temps modernes (Pàr'w^ 1854, 1 vol. très-grand
in-8** de 1, ô46 colonnes), auquel il travailUi en
GoUabontlion de M. Joseph d^Ortigue (voyez ce
nom). La plupart des articles qu'il a fournis à cet
ouvrage renferment des attaques directes ou in-
directes contre le même maître, avec qui il n'a-
vait eu jusqu'alors d'autre relation que de lui
écrire, sans le connaître, lorsqu'il était vicaire
à ScnefTe , pour lui emprunter des livres qui lut
avaient été envoyés immédiatement. Un pencliant
à la polémique ardente portait M. Nisard à diriger
des attaques contre les personnes qui s'occu-
paient des mêmes sujets d'études que lui. C'est
ainsi qu'il ne garda aucune mesure dans ses dis-
cussions avec M. Danjou {voyez et nom), et
qu'il a malmené M. Félix Clément (voyez ce
nom) dans sa Lettre à M. Ch, Lenormcmt
comme dans ses autres articles de journaux cou-
cernant les Chants de laSainte^Chapelle.
Lorsque M. Danjou découvrit dans la biblio-
tljèque de Montpellier un manuscrit précieux du *
onzième siècle, lequel renferme les cliaots de l'É-
glise notés dans les anciennes notations en
neiimes et dans le système des quinze premières
lettres de l'alphabet romain, qui s'expliquent
l'une par l'autre, M. Nisard offrit au gouveroe-
ment français d'en faire une copie pour la Bi-
bliothèque impériale de Paris; sa proposition fut
acceptée. U se rendit à Montpellier, et la copie
fut faite par un habile calligrapbe sous sa direc-
tion.
De retour à Paris, M. Nisard conçut un nou-
veau système de transposition pour Vharmo-
nium et fit exécuter des instruments pour Tap-
plication de ce système ; un de ses instrnmeoU
fut mis à rexposiliou universelle de 1856, et lu-
venteur obtint une médaille de première classe;
mais cette entreprise n'eut pas de suite. Peu de
temps après, M. Nisard publia un livre intitulé :
Études sur la restauration du chant grégorien
au dix-neuvième siècle; Reunes, Vatar, 1836,
m-8'' de 514 pages. A la même époque, M. Vatar,
imprimeur à Rennes , ayant été chargé, par Tévi-
que de cediocèse, de donner de nouvelles édiUooÂ
du Graduel et du Vespéral, confia à l'auteur
des Éludes sur la restauration du chant gré»
gorien le soin de revoir tout le chant de TÉgliie
pour ces éditions, et consentit à faire les frais de
publication d'une Revue de musique ancienne
et moderne, dont M. Nisard avait codçu k
projet. Le premier numéro de cette revue meo-
suelle parut le i*"^ janvier 18&6; elle fut coati-
nuée pendant toute cette année ; mais U pu-
blication cessa avec le douzième numéro. A
son début dans la rédaction de cette revue,
M. Nisard écrivait : « Je suis heureux du litre
« de rédacteur en chef que la Provideoce
« m'accorde au moment où je m'y attendais le
<c mojns , parce que ce titre me permettra de
« réparer le passé, de faire un appel sincère à
a la science des érudits que j'ai pu froisser au-
« trefois dans la lutte, de leur rendre une tardive
« mais une complète justice, etc. » Le ton qu'il
prit dans cet écrit périodique fut en effet sérieux
et poli. Une des meilleures choses qu'il y poblia
fut un travail historique et critique sur Francon
de Cologne, son siècle, ses travaux et son in-
fluence sur la musique mesurée du moyen âge.
Précédemment, il avait fait paraître un petit ou-
vrage élémentaire intitulé : Méthode de plain-
chant à Vusage des écoles primaires; Rennes ,
Vatar, 1855,. in-12 de 72 pages. La mise en Vente
des livres de chant romain qu'il avait préparés pour
le diocèse de Rennes futannoncée de cettejnanière
dans le premier numéro de la Revue de mnsir
que ancienne et moderne : Graduel et vespé-
ral romains, contenant en entier les Messes
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KOUMAND
331
et- les Vêpres de tous les jours de Vannée,
les Matines et les Laudes de Noël et de la
semaine sainte et l'Office des morts; Rennes,
Vatar, 2 forts volufnes iii-8* déplus de 800
pages. Tout ce qui concerne le chant a été
soigneusement revu et amélioré pair le rédac-
teur en chef de cette Revue. Il paraît qn*aprè8
la publication du dernier numéro de la Revue,
les relations de M. Nisard et de son édi-
teur cessèrent; car, en 1857, il s*attacha À
M. Repos, libraire de Paris, et éditeur des li-
vres de chant romain du diocèse de Digne :
(outefois il y garda l'anonyme dans ses premiers
travaux. C'est ainsi qu'il écrivit pour son nou-
vel éditeur un petit volume intitulé : Méthode
populaire de plain-chaîU romain et petit traité
de psalmodie approuvés par Vautorlté ecclé-
siastique et publiés par E. Repos; Paris,
Ë. Repos, 1857 , in-16 , de 44 pages. C'est ainsi
encore qu'il rédigea la première année de la
Revue de musique sacrée , publiée chez le
môme , sans y mettre son nom. M. Nisard fit
cesser Fanonyme de ses publications lorsqu'il
fit paraître les deux ouvrages dont voici les ti-
tres : 1* V Accompagnement du plain-chant
sur Vorgue enseigné en quelques lignes de mu-
sique et sans le secours d'aucune notion d*har-
monie. Ouvrage destiné à tous les diocèses, par
Théodore Nisard; Paris, E. ReiH><s, 1860, très-
grand in 8* de 47 page* ; — 2" Les vrais principes
de l'accompagnement duplain-chanf surVor-
gue, diaprés les maures des 15* et 16** siè-
cles, à Vusage des conservatoires de musi-
que, des séminaires, des maîtrises et des écoles
normales de tous les diocèses, par Théodore
Nisard , ancien organiste accompagnateur à
Paris, ex-missionnaire scientifique du gou-
vernement français et lauréat de VInstitut
pour Varchéologie musicale, transcripteur
officiel de VAntiphonaire bilingfue de Mont-
pellier, fondateur et rédacteur en chef de
la Revue de musique ancienne et moderne ,
auteur des Études sur la restauration du
chant grégorien au dix-neuvième siècle, des
Études sur les anciennes natations musica-
les de l'Europe, de V accompagnement du
plain-chant sur Vorgue enseigné en quelques
lignes de musique et sans le secours d'aucune
notion d'harmonie, éditeur du Traité de
Plain-chant de Dom Jumilhac, etc., etc ;
PariSy E. Repos, 1860, très-grand in-8'' de 64
pages.
Doué d'ime remarquable intelligence, à laquelle
il a peut-être accordé trop de confiance, M. Nl-
sard s'est trop hâté d'écrire dans sa jeunesse sur un
art qiril ne connaissait que d'une manière impar-
faite. Il s'instruisait en <|uelque sorte au jour le
jour sur les sujets dont il s'occupait; mais il sal*
sissait avec promptitude les enseignements qu'il
trouvait dans les livres ; en peu d'années il acquit
une instruction solide dans l'arcliéologîe musi-
cale. Il est regrettable que ses rares TacuU
tés niaient pas reçu leur application dans une
existence calme, et qu'au lieu de s'attacher
k des travaux sérieux et suivis , il se soit aban*
donné au fâcheux penchant pour la polémique
qui le dominait et qui Ta entraîné à des opi-
nions erronées dont on peut voir un exemple
dans la préface de cette nouvelle édition de la
Biographie universelle des musiciens, ainsi
qne dans une multitude de contradictions dont
ses adversaires ont profité. Je ne citerai qu'un
seul fait qui fera voir comment la passian peut
égarer un esprit aussi perspicace que le sien. A
l'époque où j'étais le but de tous les traits qu'il
lançait , j'eus une discussion avec le conseiller
Kiesevetler, de Vienne (voy. ce nom), concernant
l'authenticité de l'Antiphonaire de l'ancienne ab*
baye de Saint -Gall, supposé être l'original de saint
Grégoire. Kiesewetter soutenait l'authenticité du
manuscrit qne je révoquais en doute. M. Nisard
se rangea du c6té de mon adversaire, et rap-
porta dans la Revue archéologique toutes les
anecdotes des vieux auteurs par lesquelles on croit
établir l'authenticité du monument. Plus tard,
le P. Lambillnite {vop, ce nom) fituu fac-similede
ce manuscrit et le publia, et plus tard encore les
éditions du graduel et de Tantiphonaire préparées
par le révérend P. jésuite furent mises au jour,
au moment même où paraissaient les éditions dn
diocèse de Rennes. M. Nisard fit la critique de ces
livres , et, à cette occasion , ayant appris que le
P. Scimbiger (voy. ce nom), bénédictin et maître
de chapelle de l'abbaye d'Einsiedeln (Suisse), avait
f»it une dissertation sur la restauration du cliant
romain, dans laquelle il démontrait par des
preuves certaines que le manuscrit de Saint*6all,
dont il avait fait un examen scrupuleux, ne re-
monte pas à une époque plus reculée que la fin
du onzième siècle, il demanda cette dissertation
à l'auteur, et en fit insérer une traduction avec
quelques changements dans le 12« numéro de la
Revue de mxisique ancienne et moderne. Des
réclamations ayant été faites contre cette pièce,
par les éditeurs du chant grégorien restauré
par le P. Lambillotte, M. Nisard publia, en
réponse à nne sommation qu'il avait reçue à ce
sujet, une brochure intitulée : Le P. Lambillotte
et Dom Anselme Schubiger, notes pour servir
à Vhistoire de la question du chant liturgique
au commencement de Vannée iShT; Paris, chez
l'auteur, 1857» gr. in-S" de 46 pages. Dans ces
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332
KORIMAND — NORTfl
notes, M. Misard met autant de chaleur à dé-
truire la tradilion de Tauthenticité de rAntipho-
naire prétendu de saint Grégoire , qu'il en avait
mis à la soutenir contre- mol. Nonobstant ces
erreurs, M. Nisard est un arcliédiognê musicien
dont le mérite ne peut être mis en doute.
NORMANN (F. G.), professeur de piano à
Berlin, vivait dans cette ville en 1830, et s'y
trouvait encore eu 1849. Il est auteur d*un petit
écrit qui a pour titre : Musikalische-Bilderfiebel
zûr Erlemung des Noten (Introduction figurée
à rétude des arts) ; Berlin (sans date), in-4'* de
15 pages. Petit livre gravé et rempli de figures
pour apprendre les notes aux enfants en les amu-
sant. On a de cet artiste environ quarante œu-
vres de pièces diverses pour le piano, particuliè-
rement des polonaises, des thèmes variés et des
rondeaux brillants.
FORMANT. Voyesi PIÉTON (AnTOinB-
Louis ou Lotset).
NORRIS(Chables), bachelier en musique,
ne s'appelait pas Thomas et notait pas né à
Oxford , comme le prétendent Gerber et ses
copistes, mais àSalisbiiry, en 1740. Admis comme
enfant de choeur dans la cathédrale de cette ville,
il y apprit les éléments de la musique. Une très-
belle voix de soprano, qui devint ensuite un beau
ténor, le fit remarquer, et lui donna pour pro-
tecteur Harris, auteur de V Hermès, Ce savant
lui donna le conseil de ne pas se hasarder sur la
scène, et de renfermer Texercice de son talent
dans les concerts et les oratorios. Pour suivre cet
avis, Norris s'établit à Oxford, et s'y livra à ren-
seignement du chant. Ayant été admis à prendre
ses degrés de bachelier en musique à l'université
de cette ville, il fut bientôt après choisi pour
remplir les fonctions d'organiste au collège de
Saint-Jean. Plusieurs fois il fut appelé à Londres
pour y chanter les solos de ténor dans les ora-
torios, et toujours il y fut accueilli par des applau-
dissements unanimes. Un amour malheureux le
plongea dans une mélancolie habituelle, détruisit
sa santé, et porta même atteinte à la beauté de .<ia
▼oix. £n 1789, il voulut faire un nouvel essai de
son talent au grand concert donné à West-
minster, en commémoration de Haendel ; mais
son organe était devenu si faible, qu'à peine put-
il se faire entendre. Néanmoins il voulut encore
chanter dans un festival à Birmingham ; mais ce
dernier effort lui fut fatal, car dix jours après il
expira à Imley-Hall, près de Stourbridge, dans
le comté de Worcester, le 5 septembre 1790, à
l'âgede cinquante ans. Norris jouait bien de plu-
sieurs instruments. 11 a composé des concertos
pour le clavecin, des glees qui ont eu beaucoup
de succès, et a publié à Londres, chez Roife,
huit cansonets avec accompagnement de piano.
NORTH (François), lord haut-justicier de
la chambre des Communes, naquit à Rongham,
dans le comté de Norfolk, vers 1640. Après avoir
£ïit ser études à l'université de Cambridge, il
exerça quelque temps les fonctions d'avocat, puis
eut le titre de solliciteur-général da roi, et fut
fait chevalier en 1671. Sous les règnes de Char-
tes 11 et de Jacques II, il fut chancelier du grand
sceau. 11 mourut à son château de Wroxton,
près de Branbury, le? septembre 1685. Amateur
passionné de musique, il cultiva cet art dès son
enfance, et y 9cquit de Thabileté. Il jouait fort
bien de la lyra^viole, sorte de basse de vicie
montée de beaucoup de cordes pour y faire des
arpèges et des accords, en usage de son temps.
Ses compositions, qui consistent en quelques
sonates à deux ou trois parties, sont restées ea
manuscrit ; mais il a publié un petit traité de la
génération des sons et des proportions des in-
tervalles, sous ce litre : A Pkilosaphical
Essay ûnMusic (Essai philosophique sur la mu-
sique) ; Londres, 1677, in-é"* de 35 pages. Lord
North n*a pas mis son nom à cet ouvrage.
NORTH (Roger), frère du précédent, naquit
à Rongham en 1644. Amateur de musique comme
son frère, il jouait de Torgue et en avait fait
construire un par Sdimidt dans sa maison de
Norfolk. Occupé sans cesse de recherches snr la
musique , il a laissé en manuscrit des notices
sur les compositeurs et amateurs anglais les plos
célèbres, depuis 1650 jusqu'en 1680. Lorsque
Bumeyet Hawkins écrivirent leurs histoires de la
musique> le D'. Montague-North, ^chaDoine de
Windsor, qui possédait l'original de ce reaieil,
permit à ces écrivains de le consulter et d'en faire
des extraits. Lord North mourut en 1734, à l'âge
de quatre-vingt-dix ans. Après son décès, son ma-
nuscrit passa dans les mains de son fils, le doc-
teur North, chanoine de Windsor, qui mourut
en 1779, puis dans celles de Roger North, petit
fils de l'auteur, et en dernier lieu il devint la pro-
priété du révérend Henri North, à Ringslead,
dans le comté de Norfolk. A la vente de la Bi-
bliothèqne de ce gentilhomme, en 1842, le ma-
nuscrit des Memoirs of Musick de Roger
North fut acquis par M. Robert Nelson, de Lyno,
dans le comté de Norfolk, qui en fit cadeau à M.
Thowshend Smith, organiste de la cathédrale
de Hereford. Cet artiste se hftta de le mettre à la
disposition de la société des antiquaires musi-
ciens, et celle-ci désigna l'érudit M. Edouard
F. Rimbault pour en être l'éditeur. Le manuscrit
renfermait deux ouvrages; le premier, relatif à
la partie techniquede la musique, était intilolé t
The Musical Grammarien; l'autre contenait
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NORTH — NOURRIT
333
les mémoires historiques. Après un mûr examen
des deux ouvrages, M. Rirabaalt proposa à la
société de ne publier que les mémoires» ce qui
fut adopté, et le^volunie fut imprimé avec grand
soin sur beau papier de Hollande et tiré À petit
nombre. Il a pour titre : Memoirs of Musick
ofthe Bon. Roger North , attomey général of
James II. JS'ow first prinied from the original |
Ms, and ediled, withcopious notes^ hy Edward
F. RimbauU etc. (Mémoires de musique par
l'iionorable Roger North, procureur général de
Jacques II ; imprimé pour la première fois d'après
le manuscrit original et publié, avec de nom-
breiiaes notes, par Edouard F. RimbauU, etc.);
Londres Georges Bell, 1846, 1 vol. 10-4*", de-
XXIV et 139 pages» avec le portrait de Roger
Noi-th.
NOTARI ( Ange ) , musicien italien fixé à
Londres dans les premières années du dix-sep-
tième siècle , y a fait imprimer, en 16t4 , un re-
cueil de pièces intitulé : Prime musiche nuove
al, 2 e 3 voci, per cantar con la tiorba ed
altri stromenti; Londres, 1616, in-fol.
NOTKER ou NOTGER, surnommé Bal-
bulus (le Bègue), à cause de la difficulté quMl
éprouvait à parler, naquit vers 840, à Heiiigen-
berg, près de Tabbaye de Saint-Gall , on il étudia
sous les moines Marcel et Ison. Devenu savant
dans les lettres, les arts libéraux et particulière-
ment dans la musique, son occupation principale
était de composer des proses et des hymnes; il
traduisit aussi le psautier en langue théolisque
pour ie roi Amulphe. On croit qull devint abbé
de Saînt-Gall , mais on ignore en quelle année. Il
mourut le 6 avril 912, et fut canonisé en 1514.
Quelques proses et des hymnes de Notker ont..!
été publiés par Canisius dans le sixième livre |
de ses Antiq, Lectiones. On en trouve un re- ;
cueii .complet, avec les mélodies notées, dans
un manuscrit de la bibliothèque de Saint- Eme-
ran, à Ratisbonne (1). Nutker est aussi auteur
de deux petits traités relatifs à la musique;
l'un intitulé : Explanatio quid singuU» Lit-
terx in superscriptione significent canlilene,
a été inséré par Canisius dans le 5* livre de
$es Antiq, Lect. (part. 2, p. 739); par Mabil-
lon , dans VAppendix au t. IV des Annales de
Vordre de Sainl- Benoit , et enfin par Tabbé
Gerbert, dans sa Collection des écrivains ecclé-
siastiques sur la musique ( t I, p. 95 ). Le se-
cond , intitulé Opusculum, theoricum de Mu*
sica, est divisé en quatre chapitres qui trai-
(1) C'est probablement ce recueil d*hyninn qui est cité
par le P. l>ez ( Thesaur. anecd., L UI, part. III, p. eig ,
sous le titre de Tkeorema Troparum, teu Cribtum WO'
noehordi.
tent : 1<^ De octo tonis; — 2* De ietrachor-
dis; •— 3° De octo viodis ; — 4* De mensura
fUtxUarum organicarum. Cet opuscule est
écrit en ancienne langue théoslique ou teuto-
nique. Schiller Ta inséré dans le tome premier
de son Trésor des Antiquités teutontques , et
Tabbé Gerbert Ta placé parmi ses écrivains ec-
clésiastiques sur la musique ( t. I, p. 96 ) , et y
a joint une traduction latine. Au reste, on ne
sait pas précisément si cet ouvrage est de
Notker Bal bulus ou d'un autre moine du même
nom, surnommé Labeo, qui vécut à Tabbaye
de Saint-Gall dans le cours du dixième siècle.
NOUGARET (Pierbe-Jean-Baptiste), lit-
térateur, né à la Rochelle le 16 décembre 1742,
est mort à Paris au mois de juin 1823. Dans le
nombre considérable des livres quMi a publiés, on
remarque celui qui a pour titre : V Art du théâ-
tre en général, où il est parlé des différons
spectacles de V Europe, et de ce gui concetme
la comédie ancienne et la nouvelle, la tragé-
die, la pastorale dramatique, la parodie,
Vopéra sérieux, Vopéra bouffon, et la comé-
die mêlée iP ariettes ;^9n%, Cailleau, 1769, 2 vol.
in- 12. Dans le second volume de cet ouvrage
on trouve (p. 124-183) : Histoire philosophique
de la musique, et observations sur les ditférents
genres reçus au théâtre; et (p. 184-347), This*
toire abrégée de TOpéra et de TOpéra-Comique.
On a aussi de Nougaret un almanach des spec-
tacles intitulé : Spectacles des foires et des
boulevards de Paris, ou Catalogue historique
et chronologique des théâtres forains ; Paris,
1774-1788, 15 vol. in-24.
NOURRIT (Louis), né à Montpellier le 4
août 1780, fut admis comme enfant de chœur
dans la collégiale de cette ville, et y apprit la
musique. A Tàge de seize ans, il se rendit à
Paris pour y compléter son instruction dans cet
art. Doué d'une belle voix de ténor, il fixa sur
lui Tattention de MéhuI, qui le fit entrer au
Conservatoire le 30 floréal au x (juin, 1802). D'a-
bord élève de Guichard, il resta un an sous sa
direction, puis (août 1803) il fut confié aux
soins de Garât qui, charmé de la beauté de sa
voix, lui donna des leçons avec affection, et
en fit un de ses élèves les plus distingués. Le 3
mars 1805, Nourrit débuta à l'Opéra par le rôle
de Renaud^ dans Annide : le succès qu'il.y ob-
tint lui procura immédiatement un engagement
comme remplacement de Lainez.Le timbre pur
et argentin de sa voix, rémission naturelle et
frauclte des sons, la justesse des intonations et
sa diction musicale, bien que peu chaleureuse,
indiquaient assez l'école dont il sortait. C'était
une nouveauté remarquable à TOpéra que cette
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334
NOURRIT
manière large et correcte qui ne ressemblait point
aux cris dramatiques de Lainez et de ses imita-
teurs. Les anciens liabilués de POpéra s^alar-
maient pour leur yieille idole, mais les connais-
seurs voyaient dans le succès de Nourrit le com-
mencement d'une régénération de Part du chant»
qui ne s'est cependant aciievée à la scène fran*
çaise que plus de vingt ans après. Plusieurs autres
rôles chantés par Nourrit, particulièrement ceux
à'Orphée et de V Eunuque, dans la Caravane
du Catre, achevèrent de démontrer sa supériorité
comme chanteur sur les autres acteurs de PO-
péra. Malheureusement son jeu ne répondait pas
aux qualités de son chant : il était froid dans
les situations les plus vives, et la crainte de tom-
ber dans Tanimation exagérée de Lainez le je-
tait dans l'excès contraire. Malgré ses défauts
énormes comme chanteur, celui-ci avait une
chaleur entraînante et une. rare intelligence de
la scène; qualités qui ne sont jamais devenues
le partage de Nourrit, quoiqu'il ait acquis par
l'usage plus d'aisance et d'aplomb. Modeste et
timide, il n'éprouvait jamais les élans d'enthou-
siasme qui font de l'artiste une sorte de mission-
naire : en entrant au théâtre, il avait pris un
état. Le soir où il joua pour la première fols le
rôle d'Orphée, Garât, son maître , vint dans sa
loge, et avec cet accent énergique et tout méri-
dional qu'on lui a connu, il dit à son élève :
Après un tel succès vous pouvez prétendre à
tout ! — Je suis charmé de vous avoir satis-
fait, répondit Nourrit, et je vous remercie des
encouragements que vous voulez bien me
donner,- mais je n*ai pas d^ambition, — Tu
n*as pas d*ambition, malheureux ! Eh ! que
vie7is-tu faire ici?
En 1812, après la retraite de Lainez, Nourrit
devint chef de remploi de ténor à l'Opéra : il le
partagea plus tard avec Lavigne; mais en 1817
il en reprit la possesston exclusive : Henaud,
Orphée, V Eunuque de la Caravane, Colin du
Devin du VillagCt Demaly dans les Bayadè-
res, Aladin dans la Lampe merveilleuse , fu- '
rent ses meilleurs rôles. Jusque dans les derniers |
temps, il conserva le joli timbre de son organe.
Au commencement de 1826, il prit la résolution !
de quitter la scène, et obtint la p^msion qu'il
avait gagnée par un service de vingt et un ans. ;
Retiré depuis lors dans une maison de campagne
qu'il possédait à quelques lieues de Paris, il y
vécut dans le repos, renonçant môme au com-
merce de diamants qu'il avait fait pendant toute la
durée de sa carrière tliéâtrale. Un dépérissement
rapide le conduisit au tombeau le 23 septembre
183(, à Tftge de cinquante et un ans. 1
NOURRIT (Adolphe), fils aîné du précé- '
dent, naquit à Montpellier, le 3 mars 1802. Des-
tiné par son père à la profession de négociaot,
il fut placé au collège de Sainte-Barbe pour y
faire ses humanités, et bientôt il s'y fit remarquer
par la portée de son intdtîgeiice el par son
assiduité au travail. C'est dans l'enceinie de celte
maison que se formèrent pour lui des Haisoos
d'amitié avec des jeunes gens devenus depuis lors
des hommes distingués : elles lui sont demeu-
rées fidèles jusqu'i ses derniers jours. Ses études
terminées, le jeune Nourrit rentra chez son père
qui lui fit obtenir, à l'âge de seize ans, l'emploi
de teneur de livres et de caissier dans la raaisoo
de MM. Mathias frères, négociants-commission-
naires à Paris. Après y avoir rempli ces doubles
fonctions depuis 1818 jusqu'à la fin de 1819, H
entra comme employé dans les bureaux d'one
coinpagnie d'assurances. Obligé de se livrer i
des occupations si peu conformes à ses goûb.ll
ne put cultiver la musique qu'à l'insu de !m»
père, dont l'obstination à l'éloigner du tliéAtre {»-
raissait invincible. Un vieux professeur de musi-
que, ami de sa famille, avait consenti à lui donner
en secret des leçons de chant; mais bientôt Adol-
phe Nourrit n'eut plus rien à apprendre de lui, et
les conseils d'un maître plus habile lui devinrent
nécessaires. Alors il songea à Garcia, et comprit
que, dirigée par un tel artiste, son éducation
musicale pourrait le préparer aux succès du fliéâ-
tre. Aux premiers mots que le jeune liomme dit à
Garcia de ses projets , celui-ci éprouva quelque
scrupule h tromper les vues de Nourrit, son an-
cien ami ; mais lorsqu'il vit l'ardeur et la persé-
vérance de son élève futur à solliciter ses leçons,
il se laissa persuader par ces signes certains d'une
influence secrète, et se mit à l'œuvre. Les pre-
miers essais lui firent voir qu'Adolphe Nourrit
possédait les éléments d'une bonne voix de
ténor, qui n'avait besoin que du secours de l'art
pour acquérir de la puissance et de la souplesse.
Lorsique par des exercices habilement gradués
il eut conduit cette voix à un développement
qui ne pouvait plus s'accrottre que par le temps
et l'expérience, il avoua au père de son élève ce
qiril avait fait et lui fit connaître le résultat de
ses leçons. Surpris d'abord, Nourrit parut vou-
loir se fâcher; mais vaincu par les soUidlations
de son fiU, et peut-être séduit par des accents qui
lui rappelaient sa jeunesse, il finit par se calmer,
et consentit à préparer lui-même l'entrée de la
carrière du théâtre à' Thérilier de son nom et de
son 'talent. Adolphe Nourrit parut pour la pre-
mière fois à l'Opéra le 1"' septembre 1821, avant
d'avoir accompli sa vingtième année. Son pre-
mier rôle fut celui àePylade dans Iphigénie <? :
Taurlde. Le public l'accueillit avec faveur cl
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NOURRIT
33&
fut ctiarmé de la beauté de son organe^ de son
intelligeDce de la scène et de la cbaleor de son
débit. Un embonpoint précoce, quMI tenait de
son père, fut le seul défaut qu'on lai trouva.
Ce n'était pas Tunique point de ressemblance
qu'il y eût entre Nourrit et son fils, car les traits
du visage, la tafliie., la 'démarche et i'organe
avaient en eux tant d'analogie, qu*il était facile
de les prendre Ton pour l'autre, et qu'on ne
poovalt les distinguer que par la fïoideur de l'un
et la chaleureuse diction de Tautre. Cette res-
semblance si remarquable fit nattre Tidée de To-
pera des Deux Salem (sorte de Ménechmes),
qui fût représenté le n iuiilet 1824, et dans le-
quel ils produisifent une illusion oomplète.
Après Iphigénie en Tauride, Adolphe Nourrit
avait continué ses débuts dans les Bayadères,
Orphée, Armide^ et chacun de ces ouvrages
avait été pour lui l'occasion de progrès et de
nouveaux succès. Baptiste atné, acteur du Théft-
tre-Français et professeur au Conserfatoire , qui
possédait d'excellentes traditions^ lui avait donné
des leçons de déclamation lyrique dont son in-
telligence s'était approprié tout ce qui était com-
patible avec la musique. Le r6le de Néoclès ,
dans le Siège de Corinthe, de Rosslni , fut sa pre-
mière création importante : le père et le fils paru-
rent pour la dernière fois ensemble dans cet opéra,
dont la première représentation fut donnée le
9 octobre- 18)6. La vocalisation légère et facile
n'était pas naturellement dans la voix d'Adolphe
Mon r rit ; eette voix s'était montrée rebelle, à cet
4^gard, et les efforts de Garcia n'avaient obtenu
qu'un résultat incomplet; mais le maître s'en
était consolé en considérant que le répertoire de
TOpéra n'exigeait pas la flexibilité d'organe in-
dispensable à on chanteur italien. Avec le Siège
de Corinthe et les autres productions du génie
de Rosslni, le mécanisme de la vocalisation lé-
gère devint une nécessité pour le premier ténor :
Nourrit comprit qu'il devait recommencer ses
«'tudes, et il ne recula pas devant les difficultés.
Sa femne volonté, sa persévérance, le conduisi-
rent à des résultats qu'il n'espérait peut-être pas
lui-même; s'il ne parvint jamais à l'agilité bril-
lante d'un Robîni, il put du moins exécuter les
traits rapides d'une manière suffisante. D'ailleurs,
si son talent resta imparfait sous ce rapport, par
combien de qualités ne racheta-t-il pas ce dé-
faut ? Que de charme dans sa manière de phraser !
Que «J^adresse à se servir de la voix de tête \
Que de tact et de sagesse dans la conception de
srs r6lei( ! Que de sensibilité et d'énergie dans
rex pression des sentiments dramatiques! Et
qu'on ne s'y trompe pas : ce sont ces qualités qui
font le grand acteur lyrique de la scène française.
I Après la retraite de son père. Nourrit resta
I seul chargé de l'emploi de premier ténor. Pen-
' dant dix ans il porta le poids d'une si grande.
I responsabilité et n'en fut point accablé, quoique
cette époque, la plus importante de l'histoire
de TOpéra moderne, lui ait offert plus d'un
écneil; car dans ces dix années MtAae , le Comte
Oryy la Muette de Portici, le Philtre, Guil-
laume Tell, Robert le Diable, la Juive et les
Huguenots furent mis en scène. Il créa tous les
rêles principaux de ces belles partitions, en saisit
les nuances avec une merveilleuse intelligence,
et leur donna si bien le caractère de la vérité
dramatique, qu'il ne semblait pas que ces rôles
pussent être compris d'une autre manière. La
musique de Meyerbeer lui présentait la plus rude
épreuve qu'un chanteur pAt subir; complète-
ment différente du système rossinien, si favorable
aux voix, elle était un retour vers l'opéra dé-
clamé; mais dans des proportions si gigantes-
ques et avec une instrumentation si formidable,
que son succès put faire prévoir une rapide dété-
rioration du personnel chantant de TOpéra.
L'expérience n*a que trop prouvé que telles de-
vaient être, en effet, les conséquences de ces
belles conceptions dramatiques : Nourrit seul
parut aroir des forces sufHsantes pour lutter
avec elles. L'usage adroit qu'il savait faire de la
voix de tête, et la puissance singulière qu'il don-
nait aux sons de ce registre, lui permetteient de
les chanter sans qu'elles produisissent en lui
l'excès de fatigue qu'il aurait éprouvée s'il eAt
fait constamment usage de la voix de poitrine.
Cependant l'importance même qu'il acquérait
chaque jour comme chanteur et comme acteur «
fit comprendre à l'administration de TOpéra que
l'avenir de ce spectacle reposait sur un seul
homme qui, depuis seize ans, avait fait un usage
immodéré de ses forces ; elle crut devoir se pré-
parer d'autres ressources, et Duprez, chanteur
français que l'Italie saluait depuis plusieurs années
par d'unanimes acclamations, fut engagé comme
premier ténor en partage. Une carrière de seize
années, où tout avait été bonheur et succès,
n'avait pas préparé Nourrit à Tidee de ce partage,
sans exemple jtisqu'alors à TOpéra ; car suivant
le règlement de ce théâtre, il n'y avait jamais eu
pour chaque emploi que le chef, le second, qui
avait le titre de remplacement , et le troisième,
appelé le double. L'ardente imagination de l'ar-
tiste se frappa de l'idée qu'on n'estimait plus son
lalent au même prix qu'autrefois : en valu ses
amis essayèrent-ils de le rassurer ; à tous leurs
raisonnements il opposait le peu de vraisemblance
que la faveur publique pût se partager entre deux
acteurs destinés au même emploi ; il fallait, disait-
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336
xNOURRn
il, qu'ondes deux fût ▼aincu, et cette pensée l'op-
pressait d'an poids insupportable. Il ne voulut
. point essayer de la lutte : après quelques jours
d'agitation, il prit le parti de se retirer, et donna
sa démission. Le i" avril 1837, il donna sa re-
présentation de retraite. 11 y a peu d'exemples
d'aussi beaux triomphes que celui qu*il y ob-
tint; le public témoigna par des transports d'ad-
miration le regret que lui Taisait éprouver la
perte d'un tel artiste. Suivant ses premiers pro-
jets, Nourrit devait voyager pendant un an, après
sa retraite de l'Opéra, pour donner des repré-
sentations dans les principales villes de la France
et de la Belgique, puis rentrer dans la vie privée
et se livrer à des travaux d\in autre genre,
auxquels le préparaient les bonnes études de
sa jeunesse, ainsi que les lectures et les médita-
tions d^un &ge plus avancé. Ses économies, ré-
sultat de son esprit d'ordre et de la simplicité
de ses g6uts, lui permettaiejit de réaliser ce plan
plein de sagesse. Mais lui-même était alors sous
rinfloence d'ane illusion qui ne tarda point à se
dissiper : il n'y avait, il ne pouvait y avoir
pour lui d'existence qu'à la scène, avec les succès
qu'il y avait obtenus ; être artiste était la condi-
tion de sa vie : le reste n'en était que l'acces-
soire. Après qu'il eut excité l'enthousiasme des
habitants de Bruxelles, au printemps de 1837,
ses idées changèrent : il conçut»le projet d'aller
en Italie, d'y chanter sur les principaux théâtres,
et d'y cueillir aussi les palmes dont revenait
. chargé celui qu'on lui donnait pour rival. L'exal-
tation qui lui était naturelle (l) s'accrut pro-
gressivement; mais bientôt elle prit le caractère
du désespoir par Tétat anormal de sa voix. A
Marseille, il fut pris d'un enrouement qui per-
sista pendant plusieurs représentations, et qui
finit par le compromettre dans Ca Juive. M. Bé-
nédit, artiste et critique distingué de cette ville,
a rendu compte dans la Gazette musicale de
Paris (ann. 1839, p. 135) des circonstances de
cet accident qui pouvait faire prévoir de fatales
conséquences; il s'exprime en ces termes :
■ Saisi d'un enrouement désastreux, Nourrit avait
« lutté vaillamment pendant trois actes, lorsque
« au moment de son grand air : Rachel, quand
<c du Seigneur, etc., la fatigue, la crainte et
« l'émotion paralysèrent complètement sa voix,
a Celte voix naguère si étendue, et dont les notes
« pures et vibrantes dans l'octave supérieure
« avaient tant de puissance et de charme, alors
(1) C'est cette exalUtion qui, eo JoUletlsso, le Jetait sur
la place pabllque, unfasil à la main, et qui, sans mena-
froment, lui fit chauter après, à toute* lesreprewntatloas,
les airs révolationnaires. avec une exubérance d'énergie
qui pouvait porter un notable pri^Judlce à ton organe
^ocaL
« inégaie et voilée , donnait à peine le fa na-
« turel; rédoit à ces faibles ressources. Nourrit
« sut trouver encore dans son admirable intel-
« ligencc des moyens suffisants pour achever l'd-
« legro\ mais arrivé là, ses forces rabandonoè-
it rent à la dernière mesure, et malgré ses ef-
(t forts pour atteindre 'an la bémol aigu qui ter-
« mine l'air sur la tonique. Nourrit fut obligé
« pour la première fois de finir à l'octave. Pâle
K et tremblant de douleur, il se frappa le front,
« fit un geste de désespoir et sortit dans uoe
« agitation inexprimable. Craignant les suites
^ lâcheuses d'un tel accident sur le caractère de
« Nourrit, dont j'étais devenu ie compagnon
« presque inséparable depuis son arrivée à àlar-
« seille, je quittai brusquement nna place, et me
« dirigeant vers le corridor qui mène aux coo-
« lisses, j'arrivai dans la loge de Nourrit ea
« même temps que M. X. Boisselot... UéUs!
« plus de doute, notre malheureux artiste était
« fou... Je n'oublierai de ma vie cette effroja-
« ble scène ! L'œil en feu, le visage égaré,
K Nourrit marchait à grands pas, frappait les
« murs avec violence et poussait des sanglots qui
R déchiraient le cœur... Dans cet afTreux dé-
fi sordre il ne put nous reconnaître.— Qui êtes-
« vous ?... Que me voulez- vous?... Laissez-
« moi ... — Ce sont vos amis qui viennent vous
« voir.— Mes amis ?... Cest impossible... Sivous
« êtes mes amis, tnez-moi... ne voyez-vous pas
« que je ne puis plus vivre ; que je suis perdo,
« déshonoré?.. En disant ces mots, il coonitvers
« la fenêtre avec une impétuosité foudroyante...
a Nous nous précipitâmes vers lui, et le saisissant
« avec force, nous l'entraînâmes vers un £iu-
« teuil, où brisé par les efforts d'une lutte ioé-
ic gale , il se laissa tomber sans résistance dans
« un accablement profond. La crise fut longue ;
•c ranimé par les soins du docteur Forcade, qui
« était venu se joindre à nous dans oette doo-
« loureuse circonstance. Nourrit ouvrit 1k
«t yeux, et voyant la consternation muette qui
« régnait autour de lui, il nous demanda pardoa
« à tous avec la candeur et la timidité d'un en-
« fant qui vient de commettre une faute. Noos
« profitâmes de cette réaction momentanée pour
« l'engager à reparaître; il y consentit avec ré-
« signation. Le public, instruit des événements
« de l'entr'acte, Papplaudit avec enthousiasme';
« puis à la fin du spectacle, nous reconduisîmes
« notre ami à Thétel de la Darce, où nous le
R quittâmes après Tavoir tranquillisé et ea lui
« promettant de revenir le lendemain. Le lende-
« main, en effet, de très-bonne heure, je fus le
K premier au rendez- vous ; Nourrit vint à moi arec
« empressement, comme pour me remerder de
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NOURRIT
337
« mon exactitude. Eh bien, lui «femandai-je en
« aflectant de sourire, comment avez-vous
« passé la nuit? — Bien mal... je n'ai pas
A dormi et J'ai beaucoup pleuré; dans ce mo-
« ment, dans ce moment encore je faisais un
« appel à toutes mes forces morales pour corn-
« battre de sinistres pensées. La vie m'est in-
« supportable; mais je connais mes devoirs;
« j'ai de bons amis, une femme, des enfants que
n j*aime et à qui je me dois; et puis, je crois à
« une autre vie... ATec ces idées-là on. peut
« triompher de soi-même... Mais je crains tout
« de ma raison ; si un moment elle m'abandonne,
« je sais que c'est fait de moi. Cette nuit, assis
« à cette place, j'ai demandé à Dieu le courage
«t dont j'ai l)esoin, en me fortifiant par de
« saintes lectures... Tenez, voyez vous-même.—
« Je pris le livre quMI me désignait sur la table. ..
« c*était Vlmitation de Jésus-Christ (1). »
De si profondes blessures faites à la sensibilité
excessive de Nourrit détruisirent bientôt sa
santé. Un désordre d'entrailles, suite trop ordi-
naire des vives et pénibles émotions de la vie
cParliste, le fit passer progressivement de l'état
d^embonpoint à une maigreur qui le rendait
méconnaissable k ses amis les plus intimes. En
quittant Marseille il se rendit à Lyon : là, un
des plus beaux triomphes de sa carrière vint
mettre iin baume sur ses blessures. Il y excita
Je plus vif entlionsiasme. De Lyon, il alla à
Toulouse, où an accident semblable à celui de
Marseille l'obligea d'interrompre ses représenta-
tions. De retour à Paris, il se prépara au voyage
d^Italie, et après avoir obtenu un congé de
ses fonctions de professeur de chant dramatique
au Conservatoire, il se mit en route dans les
premiers mois de 1838, incessamment préoc-
cupé de sombres pensées. Des articles de jour-
naux malveillants et des lettres anonymes avaient
augmenté sa tristesse. A Milan, il y eut euthon-
aiasme lorsqu'il se fit entendre devant quelques
amateurs d'élite, chez Rossini : ce succès sembla
lui rendre toutes ses forces, et la même faveur
qu'il trouva à Florence, à Rome et à Napies, fit
espérer à sa famille le retour de sa santé et de
Mk raison premières. Mais dans cette dernière
▼îUe, de nouveaux et poignants chagrins l'atten-
daient. Avant son départ, il avait préparé deux
canevas d'opéras italiens qu'il désirait qu'on
(1) Ce long passage pourra sembler mal placé dans wi
livre tel que celui-ci, et dans une notice qui ne doit élre
qu'on résuoié succinct ; mais U explique si bien l'origine
de la catastrophe qui a terminé la tIc de if onrrtt qu'il m*a
semblé nécessaire de le rapporter, afin de constater Ta-
ilénntfon de la raison do malbeureux artiste, longtemps
•Tant ce funeste éTénement.
BIOGR. DMIV. nSS MUSICIENS. — T. Vf.
écrivît pour lui ; l'un de ces ouvrages était la
tragédie de Poîyeucte, de Corneille, disposée con-
venablement pour la scène lyrique. Ce sujet
plut à Donizetti, qui écrivit rapidement la parti-
tion qu'on a donnée depuis lors à l'Opéra de
Paris, sous le titre français : les Martyrs;
mais la censure des théâtres napolitains ne
permit pas que ce sujet religeux fftt mis en
scène; et an moment où Nourrit allait faire son
début au théâtre de Saint- Charles, dans le rôle
de Polyencte, si bien fait pour lui, il lui fallut
renoncer aux succès qu'il y aurait obtenus. Dès
lors une mélancolie profonde s'empara de son
esprit; tous les symptômes de la maladie repa-
rurent, et c'est dans celte disposition qu'il se
fit entendre aux Napolitains. Toutefois il y ob-
tint le plus brillant succès dans H Giuramenio,
de Mercadanle, et dans LaNorma, de Beilini.
Peu de temps après vint se joindre aux tristes
préoccupations de l'esprit de Nourrit l'idée bi-
zarre que les applaudissements accordés par le
public de Naples à son talent n'étaient qu'une
dérision ; rien ne put le détourner d'une si fu-
neste pensée; elle acheva la perte de sa raison,
et à la suite d'une autre représentation au bé-
néfice d'un acteur, où il avait chanté par com-
plaisance, dans un accès de délire il se leva ,
vers l'aube du jour, et se précipite du haut de
la terrasse de l'hôtel de Barbaja dans la cour,
où il trouva la mort, le 8 mars 1839, à cinq
heures du matin. Telle est du moins la version
qui se répandit alors dans toute l'Europe; ce-
pendant Mine Garcia, mère de la célèbre can-
tatrice Malibran, qui se trouvait alors à Naples,
dans la même maison que Nourrit, m'a dit que
son opinion est que la mort de ce malheureux
artiste fut causée par un accident. Il y avait, dit-
elle, dans le corridor du haut de la maison où il
éteit monté sans lumière pour satisfaire un be-
soin, plusieurs portes, et une fenêtre qui s'ou-
vrait au niveau du plancher. Elle pense qu*il s'est
trompé, croyant ouvrir la porte du cabioet où
il se rendait, et qu'il est tombé dans la rue à
Fimproviste. Quoi qu'il en soit de la catastrophe,
sa femme, aussi distinguée par les qualités de
l'esprit que par celles du cœur^ et digne d'un
meilleur sort, fut la première qui le trouva gi-
sant sur le pavé; il avait le corps brisé et n'avait
pas donné le moindre signe de vie après sa chute.
L'admirable force d'âme de cette femme la sou-
tint jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde le der-
nier fruit de l'amour de son mari ; mais bientôt
après, elle mourut de douleur. Les restes de
Nourrit avaient été rapportés à Paris ; ils furent
inhumés avec pompe, après que le dernier Re-
quiem de Cherubini, pour voix d'hommes
22
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33ft
IVOURRIÏ — jNOVEÎIRE
eut été exécuté dans Péglise de SaîDt-Roch,
par une réunion nombreuse d^artistes du
Conserratoire et des principaux tiié&tres de
Paris.
La fin de Nourrît a été jugée avec sévérité
par quelques en tiques; mais cette sévérité fut
une injustice, car on ne peut considérer cette fin
déplorable que comme le dernier acte d'un
délire dont les premiers symptômes s*étaient
manifestés à Marseille, près de deux ans aupa-
ravant. Nourrit avait une bonté de cœur par-
faite, aimait tendrement sa famille et ses amis,
et avait des sentiments religieux qui Teussent
toujours éloigné de l'idée d*un suicide, s'il e6t
conservé sa raison.
NOVACK (JE4II). Voyez NOWACK.
NOVELLO (Vincent), organiste de l'am-
bassade portugaise à Londres, naquit dans cette
ville, en 1781, d'une famille italienne. Également
distingué par son talent sur l'orgue et par le
mérite de ses compositions de musique reli-
gieuse, cet artiste jouissait en Angleterre de beau-
coup d'estime. En 1811, il a publié son premier
ouvrage, intitulé : Sélection of sacred mu-
sic (Choix de musique sacrée) ; Londres, 2 vol.
in-fol. L'accueil flatteur fait par le public à cette
collection encouragea M. Novello à.en (aire pa-
raître une deuxième, sous le titre : A collection
of motets for the offertory, and oiher pièces,
principally adapted for the moming service
(Collection de motets pour roffertoire et autres
morceaux, principalement adaptés à l'office du
matin); Londres (sans date), 12 liv. in-fol. On
trouve dans ce recueil quelques morceaux de
la composition de Novello, dont un critique an-
glais a fait l'éloge dans le Quart erly musical
Magazine. Novello s'est particulièrement rendu
recomraandable par les Gregorian Hymnes for
the evening service (Hymnes du chant gr^o-
rien pour l'office du soir); Londres (sans date),
12 liv. in fol. Ces hymnes sont arrangées à 6
voix réelles, en harmonie moderne. Cet artiste
est aussi éditeur de plusieurs collections de mu-
sique religieuse, entre autres des suivantes :
1** Twelve easy masses for small choirs (Douze
messes faciles à l'usage des petites chapelles) ;
Londres (sans date), 3 vol. in-fol. — 2<* Dix-huit
messes de Mozart, avec accompagnement d'or-
gue ou de piano; ib. — Z"* Dix-huit messes de
Haydn; idem, ibid. — 4® Collection des œu-
vres de musique d'église do Purcell ; Londres
(sans date), 2 vol. in-fol. Novello a écrit une no-
tice biographique sur le célèbre compositeur
Purcell, pour servir d'introduction à cette inté-
ressante collection^ Cet ouvrage a pour titre :
A Biographical Sketch of Henry Purcell,
from the best authorities; Londres, Alfred No-
vello (sans date), in-fol. de 44 pages, avec un
portrait de Purcell, gravé par Humphrys, d'a-
près le tableau original de Godefroi Kneller. No-
vello est mort à Londres vers 1845.
NOVELLO (Clara-Anastasie), comtesse
GIGLIUCGI, fille du précédent, est née à Lon-
dres, non en 1815, comme dit Gassoer (I7ni-
versal Lexikonder Tonkunsf), mais le 15 join
1818. A l'âge de neuf ans, ses parents la mirent
sous la direction de Robinson, organiste de la
chapelle catholique d'York, qui lui enseigna les
éléments de la musique et du piano. Miss Hill
lui donna, dans le même temps, des leçons de sol-
fège et de chant. En 1830, MUe Novello futplacée
à Paris, dans l'institution de musique religieuse
dirigée par Choron. Après y avoir passé une
année, elle retourna à Londres, et reçut les le-
çons de plusieurs maîtres, au nombre desquels
on compte Moscheles et Costa. En 1836, elle dé-
buta en public comme cantatrice dans les concerts.
Dans l'année suivante, elle chanta avec saccès à
Oxford, à Lîverpool et en Iriande. De retour à
Londres, elle y parut dans les concerts et festi-
vals. En 1838 elle se rendit en Allemagne, et dans
cette même année, elle brilla par sa belle voix
et son excellente méthode à Leipsick, Dresde,
Berlin, Vienne et Munich. Non moins heureuse
à Pétersbourg, où elle se rendit en 1839, elle y
obtint des succès d'enthousiasme, et dans* l'au*
tomne de la même année elle chanta à Dussel-
dorf et à Weimar.' Rappelée à Londres vers la
même époque, elle fut engagée au Théâtre-Ita-
lien et y chanta pendant tonte la saison. En 1841
elle eut un engagement pour le thé&tre de Bo-
logne, où elle chanta avec le ténor Moriant, puis
elle alla à Padone. Bologne, Gènes , Modène et
Ferme furent les villes où elle brilla en 1843.
Après avoir chanté à Rome avec succès en 1843,
elle fut rappelée en Angleterre ponr le grand
festival de Birmingham. Ce fut la fin de sa car-
rière d'artiste, car immédiatement après cette
fête musicale, elle épousa le eomte Giglîucci.
NO VERRE (Jban-Gborues), célèbre ciioré-
graphe, naquit à Paris, le 29 avril 1727. Son
père, qui avait été adjudant an service de Char-
les XII, le destinait à la profession des armes;
mais le goût passionné de Noverre pour la danse
lui fit préférer la carrière du théâtre : il prit des
leçons de Dupré, et débuta avec succès devant la
cour, à Fontainebleau, au mois d'octobre 1743.
A l'âge de vingt et un ans, il se rendit à Beriin,
où Frédéric II et le prince Henri de Prusse lui
firent un accueil bienveillant; mais la sévérité <iai
régnait en ce pays, Jusque dans les plaisirs, ne
fut point de son goût, et bientôt U revint â Pa-
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NOVERRE — NOWAKOWSKI
3^9
riSy où il eut« en 1749, la place de maître de
ballets de ropéra-Comique* Depuis 1755 jus-
qu'en 1757 il remplit tes mêmes fonctions à TO-
péra de Londres , puis il fut attaché à celui de
Lyon en 1758. De là il se rendit à Stuttgard, où
le duc de Wurtemberg le chargea de la direc-
tion des ballets, jusqu^en 1764. En 1770 et dans
les années suiTantes il fut chorégraphe des théâ-
tres de Vienne et de Milan; enfin on le chargea
de la direction de la danse de TOpéra de Paris
depuis 1776 jusqu'en 1780, époque de sarelraite.
Il obtint alors une pension sur la cassette du
roi, et se fixa à Saint-Germain, près de Paris,
oii il est mort, le 19 novembre 1810. Noverre fut
le premier qui donna au ballet pantomime une
action dramatique, et chercha à y introduire l'i-
mitation Yraie de la nature, autant que ce genre
de spectacle en est susceptible. On a de lui un
grand nombre de pièces de ce genre qui ont eu
^e brillants succès; mais c'est surtout par ses
Lettres sur la danse et les ballets {hyou^ 1760,
in-8*^) qu'il a conservé sa célébrité. Ce livre,
dont il a été fait des éditions à Vienne, en 1767,
in-8% à Paris, en 1783, à Co|)enhague, en 1803,
et à Paris, en 1807, 2 volumes in-8% sous le ti-
tre de Lettres sur les arts imitateurs en gê-
ner al^ et sur la danse en particulier, est
écrit d'un style un peu trop prétentieux pour le
sujet, mais renferme beaucoup de vues Justes et
remarquables par leur nouveauté, à l'époque où
elles parurent. Noverre y traite de l'opéra fran-
çais. Ce qu'il en dit a été traduit en allemand
dans les fTam^r^er Unterhaltungen-Blseltem
(t. I, p. 260-268). On a a aussi de Noverre :
Observations sur la construction d'une nou-
velle salle d'Opéra; Amsterdam et Paris^ 1781,
in -8® de 87 pages.
NO VI (Frakçois- Antoine), compositeur na-
politain, vécut au commencement du dix-hui-
tième siècle. îl était aussi poète dramatique. On
lui attribue les paroles et la musique des opéras
dont les titres suivent : 1^ GiuUo Cesare in
AZessandtria, représentée Milan en 1703. —
2^ Le Glorie di Pompeo,k Pavie, dans la même
année. — 3** Il Pescator fortunato, principe
d'Ischia. — 4** Cesare e Tolomeo in Egitto,
— 6* Il Diomede.
NO WACK (Jean-Frakçois), compositeur de
musique d'église, né dans un village de la Bo-
hèmey en 1706, fut maître de chapelle de l'é-
gliso de Saint-\ith, à Prague, et mourut le 7
novembre 1771. Quelques années avant sa mort,
il avait donné sa démission de la place de maî-
tre de chapelle en faveur de François Brixi, et
s*était contenté d'une modique pension. Ses com-
positions se trouvent encore en manuscrit dans
plusieurs églises de Prague; parmi ces ouvrages,
on cite particulièrement : Missa de requiem,
pro cantOj alto, ténor e, basso, violinis duo-
bus cum fundam^nto, que Nowack écrivit en
1743.
NOWAKOWSKI (Joseph), pianiste et
compositeur polonais, est né dans les {)remières
années du dix-neuvième siècle à Mniszck, dans
le palatinat de Radom. Les éléments de la mu-
sique lui furent enseignés dans un monastère
de l'ordre de Clteauz, à Wonchoçk, où son oncle
maternel dirigeait le chœur. Ses progrès furent
rapides ; dès sa treizième année, il chantait la
partie de soprano dans la musique d'église,
jouait du piano et du violon. Un Bohème, tx>n
musicien, qui l'entendit dans une maison où il
donnait des leçons, lui conseilla d'aller étudier à
Varsovie, où il trouverait des jnoyens d'instruc-
tion pour son art. Convaincu qu'il ne pouvait
rencontrer d'habiles maîtres que dans la capitale
de la Pologne, Nowakowskl s'y rendit en effet
Admis au conservatoire de cette ville, il y conti-
nua ses études de piano. Wurfel loi enseigna
l'harmonie, et Elsner fut son maître de compo-
sition. Sa première production fut une ouver-
ture exécutée avec succès par l'orchestre du con-
servatoire, en séance publiquo de la distribution
des prix. Ce bon accueil fait à son premier essai
fut un encouragement pour le jeune compositeur,
et lui fit faije de nouveaux efforts pour le déve-
loppement de son talent. Lorsqu'il entreprit son
premier voyage à l'étranger, en 1833, il était
déjà considéré comme un des meilleurs com-
positeurs de la Pologne, et sa réputation comme
professeur de piano était des plus brillantes. li
visita l'Allemagne, l^Italie et s'arrêta quelques
mois à Paris, où il se fit entendre sup le piano
dans les salons et dans les concerts. De retour
à Varsovie, il publia quelques-unes de ses meil-
leures compositions, au nombre desquelles est
son premier quintette pour pi^no, violon, alto,
violoncelle et contrebasse dédié à l'eqaperear
Nicolas. Ayant été nommé professeur de piano à
l'institut d'Alexandre, il y forma de bons élèves
qui sont devenus plus tard d'habiles maîtres de
leur instrument. Dans les années 1838, 1841 et
1846, M. Nowakowski a fait de nouveaux" voya-
ges à Paris, et y a publié divers ouvrages, au
nombre desquels sont ses 12 grandes études
dédiées à Chopin. Les compositions de cet ar-
tiste, en différents genres, sont au nombre d'en-
viron soixante œuvres. On y remarque deux
messes à quatre voix et plusieurs autres mor-
ceaux de musique d'église avec orgue; deux sym-
phonies et quatre ouvertures pour l'orchestre ;
plusieurs polonaises et marches idem; deux
22.
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840
NOWAKOWSKI — NUCEUS
quintettes pour piano, violon, alto, Tioloncelle
et contrebasse; un quatuor pour instruments à
cordes; des polonaises, mazoures, rondeaux, airs
Taries, fantaisies, nocturnes et grandes études
pour piano ; un duo pour piano et violon dédié
à Cliarles Lipinski; deux livraisons de chants po-
lonais ; des mazoures pour le chant, des ballades
et des romances allemandes, françaises et ita-
liennes publiées à Berlin, Leipsick, Breslau et
Varsovie; environ vingt polonaises pour piano et
orchestre, et un grand nombre de mazoures, qua-
drillés, polkas et valses. M. Nov?akowski est
aussi auteur d^une méthode de piano et de deux
recueils d'exercices pour les élèves.
NOWAKOWSKI (Jean), professeur de
musique et violoncelliste attaché à la cathédrale
de Cracovie, mort dans cette ville en 1830, est
auteur d'une Méthode de piano pour les com-
mençants, publiée à Varsovie.
NOWINSKI (Jean), pianiste polonais et
professeur à VÉcole technique de Varsovie, est
auteur d'une méthode de piano divisée en trois
parties, laquelle a été publiée sous ce titre : Notca
Szkola na fortepian; Varsovie, Spies et C*,
1839. II y a d'autres éditions de cet ouvrage, les-
quelles sont gravées chez Friedlein , à Cracovie ,
et chez J. Milikowski , à Lemberg.
NOZEMANiX (Jacques), né à Hambourg,
le 30 août 1693, était violoniste dans cette ville
en 1724. Passé cette époque, on le trouve à
Amsterdam, en qualité d'organiste à Téglise des
Remontrants. Il y mourut le to octobre 1745. On
a gravé de sa composition, à Amsterdam :
1^ Six sonates pour violon seul. — 2° La Bella
Tedesca,oder 24 Pastorellen, Muzctten und
Paysanen fur Klavier.
NOZZARI (André), excellent ténor italien,
naquit à Bergame en 1775, et fit ses études de
cbant sous la direction de Tabbé Petrobelli, se-
cond maître de chapelle de la cathédrale de
cette ville. Plus tard, il reçut des conseils de Da-
vid père, et d'Aprile. A l'âge de dix-neuf ans,
il débutïi sur le théâtre de Pavie, et y reçut du
public un accueil si flatteur qu'il fut engagé à
Rome pour la saison suivante. En 1796, il chanta
au théâtre de la Scala, à Milan, dans la Cap rie-
ciosa correttOf de Vincent Martini. Il y fut rap-
pelé dans l'été de Tannée suivante, et on l'y re-
trouva au printemps de 1 800. En 1 803 il se rendil à
Paris, et y débuta dans 7/ Principe (£i Taranto,
de Paér. Bien que sa voix eût une rare étendue,
beaucoup de moelleux, de pureté et de flexibi-
lité, il n'eut aucun succès dans le premier acte,
et ne se releva que dans l'air du second. Dans les
morceaux d'ensemble, il chantait à peine et ré-
servait toutes ses ressources pour les airs. Son
succès le plus brillant fut dans le r61e de PaoUno
du Matrimonio segreto. Peu de chanteurs ont
dit aussi bien que lui le grand air : Pria che
spunti, et le duo : Cara, non dubitar. Je l'en-
tendis alors, et c'est de lui que je reçus les pre-
mières notions du beau cbant italien, quoique,
suivant l'opinion de Garât, il fût inférieur à Man-
dini età Vtganoni (voy, ces noms). Peu de chan-
teurs italiens ont éprouvé comme lui la fâcheuse
influence du climat de Paris ; car dans l'espace
I d'une année sa voix perdit quelques-unes de ses
I plus belles notes élevées, et s'affaiblît progressi-
vement. Lorsqu'il quitta la France, vers la fin
; de 1804, il semblait que sa carrière fût perdue;
1 cependant il chantait encore dix -huit ans après,
I à Naples, et sa voix, qu'on croyait affaiblie, ac-
quit une rare puissance après qu'il eut passé
l'âge de trente ans. Après avoir chanté avec suc-
! ces sur les piincipaux théâtres de l'Italie, par>
> ticulièrement à Turin en 1807, à Rome l'année
; suivante, â Venise en 1809, à Milan en 1812, Noz-
; zari se fixa à Naples, où il créa les rôles de pre-
i mier ténor dans VÉlisabethy Otello, Armida,
i Mosèf Ermione, la Donna del lago, et Zel-
mira, que Rosslni écrivit pour lui. En 1822, il
se retira de la scène, et ne conserva que sa
pièce de chanteur de la chapelle du roi. Frappé
d'apoplexie foudroyante, le 12 décembre 1832,
il expira le même jour, k l'âge de cinquante-six
ans.
NtJCCI (Joseph), compositeur, attaché è
l'Opéra de Turin, en 1790, a écrit pour ce tbéAtre
la musique des ballets : VÂngelica Welion^ 2^ /
due Cacciatori e la Venditrice di latte; 3* l'A-
mericana in Europa; 4*» Orfeo ed Euridice ;
5° Gli schiavi turchi. Tous ont été représentés
en 1791 . On connaît aussi sous le nom de Nucci :
Étude en 100 variations pour le violon , avec
ace. d*un second violon ; OfTenbach, André.
NUGETI (Flaninio), organiste de l'église
Saint-Jean l'évangéliste, â Parme, naquit dans
cette ville vers 1580. Il s'est fait connaître
comme compositeur par un ouvrage qui a pour
titre : Magnificat et Litanie délia Beata Vir-
gine a otto voci, in Venetia, app, Bartolomeo
Magniy 1617, in-4''.
NUGECS (Alabd), musicien du seizième
siècle, dont le nom latin n'est que la traduc-
tion de Noyer, ou Jht Noyer, fut généralcroeni
désigné, comme on le verra tout à l'heure,
par le sobriquet de Du Gaucquier, parée que ,
dans le patois du nord de la France, le noyer
est appelé Gaucquier, Il naquit à Lille, dans la
Flandre française, vers les dernières années du
quinzième siècle, et fut maître de chapelle de l'ar-
chiduc Mathias d'Autriche. On a de sa composition
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NUCEUS — RYOïN
341
quatre roessegà cinq, six et huit voix publiées sous
ce litre : Quatuor Missœ quinque, sex et octo
vocum; aoctwe Alardo Nucéo rulgo Du
Gaucquier, insulano^ Sereniss. Principis Ma-
thias Ausiri, etc., musicorum prsefecto, Jam
primumin lucem édita. Anl'uerpi«, ex officina
Christophori Plantini, typographi regii, 1539,
in-fol. de XCV feuillets chiffrés d*un seul c6té. Les
ouvrages contenus dans ce volume sont : l°/n As-
persiane aqu» benedicix, à 6 voix ; 2^ Missa
Mœror cuncta tenet, k 5 voix ; 3^ Missa sine
nomine, à 6 voix , k^ Missa Beati omnes, à 6
voix ; 5^ Missa sine nomine, à 8 voix.
NUGHTER (Jbam-Pbilippb), magister et
directeur de musique à Erbach, en Souabe , na-
quit à Augsbourg, vers le milieu du dix-sep-
tième siècle. Il s*est fait connaître par un recueil
de messes solennelles de sa composition, inti-
tulé : Ovum paschaîe novum , seu Missx do-
minicalis, 4 vocibus et 4 instrumentts con-
cert. ;V\nu 169o, in- 4*.
NUCIUS (Fbédéric-Jeak), né à Gcerlitz, ea
1 556, fut d'abord moine au couvent de Rauden,
en Silésie, puis abbé de Himmelwitx. Dans sa
jeunesse il étudia la musique chez Jean Win-
kler, à Mitlweyda, en Saxe. Il fut considéré
comme un des musiciens les plus instruits de
son temps, et se fit connaître avantageusement
comme compositeur et comme écrivain didacti-
que. Il était ftgé de cinquante-six ans lorsqu'il
publia an traité de composition , intitulé : Musicx
poeticx, sive de compositione cantus prœcep'
iiones absolutissimx^ nunc primum a F,
Pfucio, Gorlicensi Lusatio, ahhate Gymielni-
censi in lucem editm, typis Crispini Scharf-
fenberg /. typographi Nissensis \ de Neiss ) ,
anno mdcxiii, in-4° de U feuilles. Ce livre, bien
que peu volumineux, est un des meilleurs ou-
vrages du même genre publiés en Allemagne.
Les principales compositions de Nucius ont été
publiées sous les titres suivants : 1® Modula-
iiones sacrx modis musicis b et 6 vocum
comp.t Prague, 1591, in-4*. 2** Caniionum sa-
crarum 5 etùvocumf lib. I et II, Liegnitz 1609.
Hoffmann cite anssi Nucius, dans son livre
sur les musiciens de la Silésie ( p. 335), comme
auteur de plusieurs hymnes telles que : Christe,
qui lux es et dies, à 4 voix; Benedictus Deus,
à 6 voix; Nudus egressus sum; Homo natus
sum, à 6 voix ; Vana salus hominis ; Domine
Deus nosier; Puer qui natus est; Nunc dimit-
tis, à 6 voix; Ab oriente, à 5 voix; Domine^
non secundum ; Factum est silentium^ à 5
voix.
NUWAIRI ou NOWAIRI (Scbéhab-
Eddim-Abmed), écrivain arabe du huitième siècle
de riiégire, était né en Egypte, et mourut Pan
732 (1331-2 de J.-G.), à l'ftge de cinquante ans.
Également célèbre comme jurisconsulte et
comme historien, il avait écrit plusieurs ouvrages,
dont un seul est maintenant connu : c'est une
sorte d'encyclopédie historique rangée par ordre
de matières. Elle a pour titre : Nihayat alarab
/ifonoun aladab (Tout ce qu'on peut désirer
de savoir sur les diverses branches des sciences).
Cette encyclopédie, divisée en cinq parties, dont
chacune renferme cinq livres, forme dix volumes.
La bibliothèque de Leyde en possède un manus-
crit complet. Dans le troisième livre de la. se-
conde partie, Nowairi traite de la musique, du
chant et des instruments à cordes ; des opinions
des docteurs concernant ces choses ; des grands
personnages qui ont cultivé la musique; de
l'importation de cet art dans la Perse et dans
l'Arabie; deThistoire des musiciens; de ce qu'un
musicien doit savoir, et de ce que les poètes ont
dit de la musique et des instruments.
NYON (Claude-Guillauhb), dit La Foundy,
né à Paris en 1567, se distingua par son habileté
sur le violon, et fut breveté par lettres patentes
comme roi des violons et maiire des joueurs
d* instruments, tant haut que bas, daiis tout
le royaume de France. Dans un acte authen-
tique, passé le 21 août 1608, il prend aussi la
qualité de violon ordinaire de la chambre du
roi. Noyon parait avoir été le premier qui ait
institué des lieutenants du roi des violons dans
les provinces. Il mourut en 1641 , et eut pour
successeur Gaillard Taillasson, dit Mathelin {voy.
Taillassok). Dans la collection d'ancienne
musique française recueillie par Philidor, sous le
règne de Lonis XIV , on trouve une sarabande
connue sous le nom de Sarabande de GuiZ-
laume, qui est de la composition de Nyon.
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OBERHOFFER (HEEiRi),né mJsembla-
blemeot à TrèTes, fat d^abord professeur de
piano dans cette ville, et publia une méthode
élémentaire de piano sons le titre : Kurz ge-
fasiie mœgL VolUt, prakUsche Klavierschule
mit vielen Beispielen und Uebvmgen (École
pratique du piano, courte mais complète, aiec
beaucoup d'eiemples et d'exercices) ; Bonn, Sim-
rock. Il a donné, comme supplément à cet ou-
vrage : Six pièces à quatre mains pour le
piano; ibid. Plus tard, M. OberbofTer s'est fixé à
Luxembourg, où il Tit maintenant (1862), en
qualité de professeur du séminaire des institu-
teurs du grand duché. On a de cet artiste dis-
tingué un bon livre intitulé : Harmonie und
Compositions lehre mii besonderer RiicksidU
aufdes Orgelspiel in KathoUsehen Kirchen
( Science de rharmonie et de la composition avec
des observations particnilères sur le jeu de
l'orgue dans les églises catholiques); Luxem-
bourg, Heintze frères» 1860, 1 vol. gr. in-S"" de
4&1 pages. Les exemples donnés par M. Ober-
boTfer sont bien écrits, et l'harmonie en est élé-
gante. Cet artiste est membre honoraire de la
société d'archéologie chrétienne et historique de
TrèTes.
OBERLuENDER (J.), organiste, professeur
de piano et compositeur à Aix-la-Chapelle vers
1830, a fait exécuter dans cette ville, en 1836,
ose symphonie de sa composition, qu'il a dédiée
an roi des Pays-Bas , Guillaume 1^. Je n'ai pu
troQTer aucun antre renseignement sur cet
artiste.
OBERLBITNER (Aimaé), né le 17 sep-
tembre 1786, à Angem, dans la basse Autriche,
apprit dans son enfance le chant et le violon dans
récole de cet endroit. En 1804, son père, admi-
nistrateur de la seigneurie d'Angem, l'envoya k
Tienne pour étudier la chirurgie; mais son pen-
chant pour la musique lui fit négliger la profes-
sion qui lui était destinée, pour l'étude de la gui-
tare et de la mandoline, sur lesquelles il acquit
une habileté remarquable. Il a publié environ
quarante œuvres pour ces instruments chez les
divers éditeurs de Vienne; mais il a conservé en
manuscrit beaucoup de quatuors, trios, varia-
tions, etc. En 1815, Oberleitner a obtenu un em-
ploi dans la maison de l'empereur, puis i) fut ins-
pecteur de l'argenterie de la cour impériale. Ses
occupations multipliées dans ce poste lui ont
fait négliger la musique dans les derniers temps.
OBERMAYER (Joseph), violoniste dis-
tingué, naquit en 1749, à Nezabudicz, en Bohème,
et fut élèvede Kammel. Plus tard, le comte Vin-
cent Waldstein l'envoya en Italie pour y per-
fectionner son talent. Tartini l'admit dans son
école et lui transmit sa belle et large manière
d'exécuter l'adagio. De retour en Bohême, Ober-
mayer y reprit ses fonctions de valet de chambre
du comte Waldstein. Vivant dans les terres de
ce seigneur, il se faisait rarement entendre en'
public, mais il reparut avec éclat à Prague en>
1801, et le 4 juillet 1803 il fit admirer son ta-
lent dans la fêle musicale qui fut donnée à l'é-
glise de Strabow, quoiqu'il fût alors ftgé de cin-
quante-quatre ans. Il vivait encore en 1816;
mais depuis lors on n'a plus en de renseigne*
ments sur sa personne. Obermayer avait en ma-
nuscrit plosiears concertos de sa composition :
aucun de ses ouvrages n'a été gravé.
OBERNDŒRFFER (DAvm), composi-
lenr allemand, vécut à Francfort vers le miUeo
du dix-septième siècle. Il a fait imprimer de sa
composition: Allegrexaui musicale, on cliok
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OBERNDœRFFER — OBRECHT
343
de payanes, gaillardes, entrées, canzonettes, ri-
cercari, etc., à 4, 5, 6 parties, pour divers ins-
truments; Francrort-sur-le-Mein, 1650, iD-4^.
OBERTHUR (...}» professeur de barpe dis-
tingoé, fut attaché au service du duc de Nassau,
comme musicien de la chambre, et résida à
Wiesbaden, où il fit représenter avec succès un
opéra qui avait pour titre Floris von Namur,
£o 1847 et 1848, il était à Francfort; puis il se
rendit à Londres, où il est encore (1862). Cet
artiste a publié un^ concerto pour la harpe avec
orchestre, et des pièces de salon.
OBIZZI (Dominique), musiden italien, vécut
an commencement du dix-septième siècle. Il a
fait imprimer de sa coulposilion : Madrigali
concertati a due^ tre, quattro e cinque voci,
lihro primo; Venise, 1627, in-4^.
OBRECHT (Jacques), un des plus grands
musiciens du quinzième siècle, et peut-être le
plus habile de tous les contrepointistes de ce
temps, parait avoir vu le jour vers 1430, à Ulrecht
qui^ alors, était sous la domination des ducs de
Bourgogne, et à ce titre ne formait qu'un seul
État avec la Belgique. En 1465, Obrecht était
matlre de chapelle de la cathédrale de cette ville.
Érasme, qui était né à Rotterdam en 1467, et
qui avait été placé comme enfant de chœur dans
cette église, à Tftge de six ans, apprit la mu-
sique- sous la direction de ce maître. Glaréan,
qui nous apprend ce fait {fnDodecaek., p. 256),
le tenait d'Érasme même. L'habileté et la facilité
d'Obrecbt étaient si grandes, qn'il lui suffisait
d'une nuit pour composer une messe digne de
l'admiration des plus savants musiciens de son
temps. Hanc prxterea fama est, dit Glaréan
(loc. cit.), tanta ingenii celeritale ae iwven»
iionis copia viguisse, ut pet unam noctem^
egregiam, et qux dociis admircUioni esset,
missam componeret. La plupart des circons-
tances de la vie de cet artiste célèbre ont été igno-
rées jusqu'ici; mais il est hors de doute qu'il a
visité l'Italie, puisque Aaron déclare, dans ce
passage, ravoir connu à Florence : Summos in
arte viros imétati^ prœcipue vero Josquinum^
Obret, IgaaCf et Agricolam, quihuscum mihi
FïorentixfamiUaritas et eonsuetudo summa
fuit, (De institutione harmonica, lib. m, c. »,
fol. 39, verso). Une dilBcoHé assez grande se
présente id cependant, car on verra plus loin,
par les documents découverts dans les archives
de l'église Notre-Dame d'Anvers, que Obrecht
était mort avant 1507 ; or, si Aaron n'avait que
vingt-sis ans lorsqu'il ^publia le livre d'où est
tiré le passage qu'on vient de lire, et qui ne fut
publié qu'en loi 6, il est impoesiblequ'il ait connu
Oln-ccht, car il ne serait né qu'en 1489 ou 1490, et '
Ton verra tout à l'heure que les dix dernières an-
nées de la vie de rillnstre maître qui est l'objet
de cette notice furent tourmentées par les mala*
dies et les infirmités qui ne lui permirent plus
de voyager. Si donc on accepte comme irrécusable
le témoignage d'Aaron, il faut de toute nécessité
rectifier le chiffre de l'âge de cet écrivain au
moment où il publia son livre, et supposer qu'il
naquit vers 1470, an lieu de 1490 (1). Dans
cette hypothèse, il aurait pu connaître Obrecht
vers 1491, avant que celui-d vint concourir
pour obtenir la place de maître de chapelle de
la collégiale d'Anvers. Grftce à l'obUgeance par-
faite de M. le chevalier Léon de Burbure, et aux
recherches persévérantes qu'il a bien voulu faire à
ma demande, je puis donner id des renseigne-
ments précis sur la dernière époque de son
existence : ces renseignements sont tirés de do-
cuments authentiques qui se trouvent dans les
archives de l'église Notre-Dame , d'Anvers.
Ala mort de Jacques Barbireau {voyez ce nom),
en 1491, le chapitre de cette église s'occupa dé
la nécessité de lui donner un remplaçant : treize
compétiteurs se présentèrent, et furent misa l'es-
sai tour à tour pendant une année pour la direc-
tion de la musique. Maître Jacques Obrecht,
qui était de ce nombre, fut jugé le plus capable
de succéder au maître décédé, et fut installé dans
son emploi en 1492. Son nom est écrit dans di-
verses pièces contemporaines Obrech, Hcibrecht^
on en latin Ùberii et Hoherti, Non-seulement
il était maître dexhapelle du choeur, mais il eut en
même temps la place de maître de chant de la
chapelle de la Vierge. Deux ans après (1494), il
obtint une chapelame (bénéfice) dite la pre-
mière à l'autel de Saini-Josse (Sancti Judod
prima), dans la même église. Les livres de
compte du chapitre font connaître qu'Obrecbt fit
faire pour les offices du grand chœur (qui, en
1494 étaient exécutés^ par 67 chanteurs, non
compris les enfants) de nouveaux livres de dé"
chant, lesquels contenaient des messes pour les
grandes fêtes, des motets, des Magnificat, et
qu'il corrigea les fautes des andens livres. Les
comptes de la chapelle de la Vierge, rapprochés
de ceux du corps des chapelains, nous appren-
nent aussi qu'Obrecht fit de fréquentes absences
et qu'il fut souvent malade, notamment en 1496,
1498, 1501 et 1504; enfin, que lorsqu'il reprenait
ses fonctions, on lui faisait des ovations et des
cadeaux de bienvenue. On voit de plus dans les
(I) Je n'ai pas fatt cette obsenrattoQ dans la notice d'I-
saaCf où l'at cité lé mêiae passage, parce qoe Je ne con-
naissais pas alors les doeanents anthentiques concernant
Obrecht, qot m'ont étéeommnnlqnés postértenrencAt par
H. de Barbure.
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844
OBRECHl
mêmes coniptes que ses absences de la chapelle
de la Vierge furent si longues en 1501 et 1504,
qu'on jugea nécessaire de lui donner pour sub-
stitut d'abord maitre Michel Berruyer{\), puis
Gaspar {voyez C6nom)t un des principaux chan-
teurs (2), etrtn^imnaûre Jean Raes, qui, après
!a mort d'Obreclit, conserva toutes ses fonctions.
Parmi les noms cités dans ces mêmes comptes,
à l'occasion d'Obreciit , on voit celui de maître
Georges, par qui ce maître fit écrire de nou-
veaux recueils de motets. Ce nom est inconnu
parmi ceux des musiciens beiges dont on a im-
primé les compositions ; car ce ne peut être
Georges de la BèlCf qui naquit un demi-siècle
plus tard.
La considération dont jouissait Obrecbt était
si grande, que les plus célèbres artistes venaient
le visiter de toutes parts et lui soumettaient
leurs ouvrages. Ainsi, en 1492, plusieurs musi-
ciens étrangers à la ville d'Anvers vinrent chan-
ter sous sa direction, pour faire juger sans doute
par lui de leur habileté dans l'exécution de la
musique dans le système si difficile, et à vrai
dire absurde, de la notation proportionnelle de
cette époque. En 1493, ce furent les chanteurs
de la collégiale de Bois-le-Duc qui vinrent vi-
siter la chapelle de Notre-Dame et son illustre
maître. En 1493, Obrecbt reçut la visite d*un
célèbre musicien français ou belge, qui avait
été au service de Galéas Sforce, duc de Milan, et
qui, sans doute, après l'usurpation de Ludovic
Sforce, avait été congédié comme Gaspard Van
Veerbeke et d'autres. Bemardino Corio, con-
temporain de cet artiste, dit, dans son Histoire
de Milan, que le duc Galéas entretenait dans sa
chapelle trente musiciens ultramontains, aux-
quels il accordait de gros appointements. L'un
d'eux, dit-il, nommé Cordier, avait cent ducats
par mois (3). Il doit y avoir quelque erreur
dans ce chiffre. En 1496, Obrecbt eut l'honnenr
d'être visité par le maitre de la chapelle du pape,
Christofanq Borbone, de la famille du marquis
de Peralta, évêque de Gortone, qui occupa sa
charge à la chapelle pontificale depuis 1492 jus-
qu'en 1507. Obrecbt avait envoyé en 1491 une
il) Ce nom n'ett conoa jusqu'à ce Jour par aacone com-
poAlUon imprimée ou manuscrite, ni par aucune citaUoa.
il) Il parait que Caspar oo Gaspard Van VeerlMke, après
son retour de Milan à Aadenarde, sa f Ule natale, en 14M,
ne s'j.éUbUt pas et qu'il se rendit A Anrers, où U trouTa
une ppsUion parmi les chanteurs de la collégiale, et fut
considéré comme un des plus habiles.
(S) // duea GaUatto stipendkma trenfa mauM
oUrctmontanî eongrûue mercedi, Uno dU e$ii namUuUo
Cordiero nêaveva oento OmcaU al méSê. Dell» epeoêUên-'
tisslmo oraU»ê me$$er BernarMno Corio MUaneÈe HU"
tm-ia, ewdinM»U étOa origine di Mitmo tutti U getti,
fasU, etc.; Venise, tUk^ in-4«.
messe de sa composition aux chantres de Saint
Donatien de Bruges ; ils vinrent en corps le re-
mercier en 1494. Toutes ces visites étaient ac-
compagnées de banquets et de présentations de
vin d'honneur, dont les frais sont portés aux
comptes de la chapelle dans les registres.
Obrecht entretint des relations habituelies
avec divers artistes distingués depuis son entrée
à la chapelle de la collégiale d'Anvers jusqu'à ses
derniers moments. Voici les noms de ceux que
M. de Burbure a trouvés dans les documents
qu'il a consultés :
1** Henri ( et plus souvent Barri) BredenJers
qui, après avoir été enfant de chœur de la cha-
pelle de la Vierge jusqu^en 1488^ fut organiste de
le même chapelle depuis 1493 jusqu'en l&Ol.
2'' Maure Jacques Van Doome (en latin De
Spina)^ son successeur, organiste d^un talent
remarquable pour cette époque.
3** Antoine Van den Wyngaert (en latin De
Vined), qui avait été élève d'Obrecht (vojei
Van de» Wyngaert).
4^ Jacotin {voyez ce nom).
5** Maure Michel Beruyer ou Berrwfer,
dit de Lessines, parce quMI était né dans le bourg
de ce nom , chapelain de la collégiale d'Anvers,
excellent musicien et chanteur du chœur.
6® Jean Régis {voyez oe nom).
T" Maitre Jean de Bukèle, dit maître Jean
d*Anvers, facteur d^orgues renommé, décédé en
1504.
8^ Jean Nepotis (ou de A'eve), chapelain, reçu
en 1495.
,., ^ Corneille de Hulst , Rogier et Fitrre
Montrewiij dit di'Àmiens, tous chanteurs de la
collégiale.
10^ Jean de Guyse^ vicaire, et Antoine Ra»
veston, ancien chantre de là chapelle pontifi-
cale.
XV* Maàre Charles CoutereaUf chanoine et
musicien savant, qui légua, en 1515, à l'admi-
nistration des enfants de chœur de Notre-Dame,
unefermesituée au village de Wommeighem, près
d\\nvers, dont le revenu a servi, jusqu'en 1797,
à l'entretien et à Péducation littéraire des en-
fants de ctiœur indigents, lorsqu'ils perdaient la
voix à la suite de la mue.
12* Enfin Jacquet, surnommé le Lî^eois,
copiste de musique et clianteur instmtt, et Jf i-
chel de Boek^ le jeune, chapelain.
La date précise de la mort d'Obrecht n'a pas
été trouvée par M. de Barbure : son noai< ne
figure pas dans les comptes des funérailles de la
collégiale; mais au chapitre des recettes da
compte des chapelahis , qui commence à la
Saint^lean d'été, et qoi est clos le 2S juin 1507»
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OBRECHT
S-lâ
on trouve ces mots : « item les anciens des clia-
R pclains ont reçu la moitié des droits d^instal-
R lation de Gérard Gysels, familier du chanoine
n maître Liévin Nélis, mis en possession de la
R première chapelanie de l'autel de Saint-Josse,
n vacante par le décès de maître Jacques
« Obreclit (1). » Or, ce maître, qui depuis 1502
n'assistait plus àUTL offices du grand chœur,
cessa de remplir ses fonctions à la chapelle de
la Vierge en 1 504, sans doute à cause de son âge
avancé et du mauvais état de sa sauté ; d^où il
résulte que son décès eut lieu entre les années
1504 et 1507, et selon toute apparence, à une
date approchée de cette dernière» car un béné-
fice ne restait jamais longtemps sans titulaire.
Après Érasme, Télève le plus connu d'Obrecht
est Antoine Van den Wyngaert, d'Ulrecht, qui
fut chapelain de la collégiale d^Anvers, et qui,
comme on vient de le voir, demeura toujours en
relation avec lui. On croit aussi qu'Obrecht
enseigna la musique à Thomas Tzamen et à
Adam Luyr, tous deux d'Aix-la-Chapelle. Il eut
d'ailleurs beaucoup d^influence sur le perfec-
tionnement de Tart de son temps, car il est su-
périeur à tous ses contemporains en ce qui con-
cerne le mouvement des voix dans Tharraonie.
Obrecht jouissait d'une grande autorité parmi
les musiciens du quinzième siècle, à cause de
son profond savoir. Noos sommes heureusement
en possession de monuments assez importants
de son talent pour avoir la conviction que cette
autorité était justement acquise. Le plus consi-
dérable de ces restes précieux est un recueil de
cinq messes à quatre voix imprimé à Venise eu
1503, par Octavien Petrucci de Fossombrone;
ce recueil a pour titre : Misse obreht (sic). Je
ne demande, Grecarum. Fortuna desperata.
Malheur me bact. Salve diva parens. Ce ti-
tre ne se trouve qu'à la partie du supetius;
les autres parties ont simplement au premier
feuillet A pour altus, T pour ténor, B pour
bassins; mais à l'avant-dernier feuillet de cette
dernière on lit : Impressum Venetiisper Octa-
vianutn PetruUum Forosemproniensem, i^^
die 24 Martii» cum privUegio invictissimi
Dominum Venettarumque nuUus possit can^
ium fiffuratum imprimere sub pena in ipso
privilegio contetUa. Au-dessous est la marque
de J 'imprimeur. L'impression du texte est go-
tiiique, petit iA-4'' oblong. Quant à la notation
de la musique, ou sait quelle est la perfection
(1) isoo-istrr. item rtceptrunt {mt^jorei) de medid rt^
etptione Capellanim CeraUU (GyMla) /amUiaris wutgU-
iri Uvimé (KH\»)adaUaH Smncti Jmdoei, vaoantls per
olHtum magittri Jmçobi OOr^eJU. - Vlli ac. 8 cmiUm
de Brabant).
des caractères de Petrucci. La pagination de
quatre parties se suit de cette manière : le su-
perius est contenu dans les 18 premiers feuil-
lets, suivis de deux feuillets dont les portées sont
en blanc; le ténor commence au feuillet 21 et
finit au verso du 33^, suivi d'un feuillet avec
les portées vides ;l'a2^u4 commence au 35« feuil-
let et finit au verso du 55»e , suivi d'un feuillet
blanc; enfin, la basse commence au feuillet 57 et
finit au verso du feuillet 74, suivi de celui qui porte
la date de l'impression et le nom de Timprimeur
avec sa marque, et d'un feuillet à portées vides.
Trois exemplaire8,dont deux incoroplets,de ce pré-
cieux recueil existent eu Allemagne : celui de la bi-
bliothèque royale de Berlin est complet; la basse
manque à celui de la bibliothèque Impériale de
Vienne, et la bibliothèque royale de Munich ne
possède que deux des quatre parties. Un autre
exemplairecoropletest à la bibliothèque du Lycée
communal de musique à Bologne. A la vente de
rintéressante bibliothèque musicale de M. Gas-
pari, de Bologne, faite à Paris au mois de fé^
vrier 1862, un exemplaire complet s'est trouvé
et a été acquis par M. le libraire Asher, de
Berlin; puis il est devenu la propriété de M. Li-
bri, qui Ta fait mettre en vente à Londres avec
la réserve de sa riche bibliothèque, au mois de
juillet de la même année : il est aujourd'hui en
ma possession.
Le premier livre des messes de divers auteurs,
à 4 voix, publié en 1508, par Octavien Petrucci,
contient la messe d'Obrecht qui a pour titre
Si Didero, Ce recueil, intitulé Missarum di^
versorum auctorum liber primus^ porte ces
mots au dernier feuillet de la basse 1 Impressum
Venetiis per Octavianum Petrutium Forosem-
proniensenif ihOS die iS maHii. cumprivU
legio, etc., petit in-4° obi. Les messes des au-
tres musiciens contenues dans ce recueil sont cel-
les-ci : De franza, par Basiron (sic) ; Dringhs,
par Brumel; Vas-tu pas, par Gaspar; De
sancto Antonio, par Pierre de la Rue. 11 y a des
exemplaires complets de ces messes dans le Mu-
séum britannique, à Londres, dans la bibliothè-
que impériale devienne, et dans la bibliothèque
royale de Munich. Deux auti^ messes d'Obrecht
se trouvent dans la collection rarissisme intU
tulée : Missx tredecim quatuor voeumaprœs-
tavUissimis arti/lcibw composite; tforim-
bergst, arte Hieronymi Graphxi, civls Ao-
rimbergensis, 1539, petit ln-4° obi. Les messes
d'Obrecht ont pour titres : Ave Regina ecelO'
rum, et Petrus Apostolus,
Dès le treizième siècle, Tosage de donner des
textes différentsaux diverses voix qui chantaient
une messe ou an motet s'était introduit particu-
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846
OBRECHT — OCCA
lièrement en France et dans les Pays-Bas. On en
trouve des exemples dans one des messes de
Guillaume Dufay contenues dans le manuscrit
6557 de la bibliothèque royale de Belgique.
Baini en cite des exemples puisés dans les ma-
nuscrits de la chapelle pontificale qui appar-
tiennent ans maîtres les plus célèbres des quin-
lième et seizième siècles, entre lesquelles se trouve
une messe d'Obrecht à 4 voix (sinenominé), dans
le volume 35 des archives de cette chapelle (1).
Dans le Credo de cettç messe, à VIncamatusest,
Obrecht Cait clianter par le ténor une des grandes
antiennes de Noël (0 clavis David, etc.), et dans
les deux Agnus Dei il fait dire par la même voix
les paroles d'une prière à saint Donatien, patron
principal de la ville de Bruges, dont le texte
est : Meaie pater Danatiane, pium Dominum
Jhesum pro impie tatihvs nostris déposée.
Cette messe est la même que le mallre avait
envoyée aux chanteurs de Téglise Saint-Dona-
tien de Bruges, en 1491, et pour laquelle ils se
rendirent en corps à Anvers, en 1494, dans le
dessein de lui offrir leurs remerclments.
Baini cite d'autres messes d'Obrecht sur d'an-
ciennes chansons françaises, lesquelles existent
parmi les manuscrits de la chapelle pontifi-
cale (2), mais sans les désigner d'une manière
précise. Les motets de ce grand maître n'offrent
pas moins d'intérêt que ses messes, dans le
système des formes de son temps. Le plus an-
cien recueil où Ton en trouve est le troisième
livre de la collection publiée par Petnicd, sous
le titre Harmonice musices Odhecaton (voyez
Petrccci.) Ce livre, publié en 1503, est intitulé :
Canti C n° cento cinquante. On en trouve uu
exemplaire complet dans la Bibliothèque impériale
de Vienne. Le premier motet de la collection est
un AveBegina cœlorumt à 4 voix , d 'Obrecht.
Dans les Motetti Ubro quarto, mis au jour par
le même imprimeur, en 1505, petit in^*^ oblong,
on trouve de ce maître : 1° Quis numerare
queat^h voix. — 2' Laudes Christoredemptori,
idem. — 3**. Beata es Maria Virgo, idem. — 4** 0
Béate Basili confessor^ idem. Un exemplaire
de cet ouvrage est à la Bibliothèque impériale de
Vienne. Le premier livre de motets à cinq voix pu-
blié par Petrucci, à Venise, dans la même année,
renferme les motets suivants d'Obrecbt : i^ Fac-
ior orbis Deus, — 2* Laudamus nunc Domi'
num, — 3*» 0 pretiosissime sanguis. Le re-
cueil de motets intitulé Seleciœ Harmonix qua^
iuorvocum de Passione Domini ( Vitebergœ,
apud Georg. Bhauum, 1538, petit in-4° obi.)
(1) Voyez BalQi, Af0inoH« storieo-crttiche délia vita
$ deil» 9pm% M Pierluiffi da Pahttrina, tom. 1 , p. B«.
m /'OC. €it, p. IBS, 0. SM.
renferme une Passion à 4 voix du même maître;,
et des hymnes à quatre voix de sa composition
se trouvent dans le Liber primus sacrorum
hymnorum centum et triginta quatuor Bym-
nos continens, ex optimis quibusque auihori-
bus musicis collectus, etc.; Vilebergx apud
Georgium /{/lav, 1542, petit in-4® obi. GUréan
a inséré dans son Dodecachordon on Parce
Domine d'Obrecht à trois voix (p. 260} , et an
canon à deux voix^ ibid,, p. 257, lesquels sont eo
partition dans l'Histoire de la musique de Forkel
(t II, p. 524 et 526). On trouve aussi dans le
livre de Sebald Heyden : Musicx id est ariis
Canendi (lib. 2, cap. 6) , un Qui tollis, encsaon
à deux voix , extrait de la messe de ce maître inti-
tulée Je ne demande. La précieuse collectioa po*
bliéc par Conrad Peutinger à Augsbourg, en 1520,
in fol. max., sous le titre : Liber seleciarvm
cantionum guas vulgo mutetas appellant,
renferme un superbe motet d'Obrecht {Salre
Crux ) à 5 voix, divisé en trois parties. J*ai mis
en partition et en notation moderne ce mor-
ceau , chef-d'œuvre de facture élégante poor le
temps où il a été écrit. Enfin , Grégoire Faber a
donné dans son livre Musices practieœ erotc'
matum libri II (p. 212-213) un Christe eldson
d'Obrecht à 3 voix, en propottion double, qae
j'ai résolu en partition dans les notes de réditioa
préparée des (Bovres de Tinctoris.
Obrecht a écrit aussi des chansons mondaines
qu'on trouve dans les premier, second et troi-
sième livres (A, B, C) de la collectioii rarissime
de Petrucci intitula Harmonice Musices Odhe-
caton (Venise, 1501-1503). Les premiers mots
de ces chansons à 3 et à 4 voix sont ceux-ci :
V Jay pris amours; 2** Vray Dieu, qui me
confortera; 3* Va vitement; 4* Mon père
m'a donné mari; 5* Rompeltier; «• Tander
naken (chanson flamande) ;VSià tort on ma
blâmée; S^lesGrans (sic) Regrés; 9^ Est possi-
ble que Vhome peult (sic); 10^ Forseulement;
11® Tant que notre argent durera; 12^ La
Tourturella.
OCCA (ÀNTOiNfi DALL*) , virtuose sar la con-
trebasse, né le l'r juin 1763, à Cento, près de Bo-
logne, a voyagé en France, en Bdgiqoe et eo
Allemagne, donnant des concerts pendant les
années 1821 et suivantes. Je crois que cet ar-
tiste est le même qni, après s'être hM entendre
à Berlin en 1801 , avait donné des concerts ï
Slettin avec W^ Grassini , et avait été attaciié
à la cliapelle impériale de Pétersboiirg- En 1818,
il donna des concerts à Kiew et à Lembeig avec
sa fille, pianiste distinguée. Il était oncle de la
cantatrice 5o/)Me dalVOcca, qui devint ensuiia
jtfœe Schoberlechner, Antoine dalPOcca ert
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OCCA — ODINGTON
347
mort à Florence, le 17 septembre 1846, àl*âge
de quatre-YÎngt-trois ans.
OCH (André), musicien allemand, fixé à
Paris, y a publié, en 1709, des trios de violon
sous ce titre : Sei Sinfonie a tre, 2 violini e
bassOf op. 1.
OGHS (JEAN-CBRÉTIEIf-LoiJIS) OU OCHSS,
organiste à Téglise de la Croix , à Dresde , est
né dans cette yille le 20 décembre 1784. II fut d'a-
bord organiste de Téglise Saint- Jean et de Frauen
Kirche, £n 1822, Il succéda à Lommatzche'
dans la place d'organiste de l'église de la Croix.
Il a fait imprimer de sa composition : V* Six
tbèmes variés pour le piano; Dresde, cbez Tau-
leur. — 2» Deux recueils de danses allemandes
pour le piano; Leipsick et Dresde. — 3^ Six pré-
ludes pour des chorals; ibid. Cet artiste remplis-
sait encore ses fonctions d'organiste en 1840.
OCHSGNKUIV (SÉBASTIEN), luthiste au
service d'Otbon-Henri, électeur palatin, en 1558,
a publié dans cette année, par ordre de son
maître, un recueil de pièces pour le luth. Il mou-
rut le 2 août 1574, et fut inhumé à fleidelberg.
On voit encore rinscription allemande de son
tombean dans l'église Saint-Pierre de cette ville.
GDI (Flahinio), né dans la seconde moitié du
seizième siècle» fut chantre à l'église Sainte-Marie-
Majeure de cette ville, puis devint chapelain-
chaotre de la chapelle pontificale. Il' occupait
encore cette dernière position è Tftge d'environ
qaatre-vingts«ns,en 1655, car il écrivit une messe
à dnq voix, qui est en partition dans la col-
lection de l'abbé Santini, et qui porte cette date.
Suivant une note deVabbé Santini, FlamioioOdi
aurait été fils naturel d'un prince souverain.
Ce chantre s'est fisit connaître par un recueil
de compositions publié sons ce titre : Madri-
gaU spirituaU a quattro voci, libro primo;
Bart. Magni, 1608, in-4^ Il parait, d'après ce
titre de l'exemplaire existant dans la bibliothèque
du Lycée communal de musique, è Bologne ,
que Bartholomé Magni eut une imprimerie
de musi^iue à Rome. ( Voyez Magni.)
ODlËR (Louis), n'était pas Anglais de nais-
sance, comme le disent Gerber et ses copistes ;
mais il naquit à Genève en 1748, et monrut dans
cette ville» le 13 avril 1817. Après avoir fait ses
homanitée dans sa ville natale, il suivit les
cours de physique de Saussure et de matliéma-
liques de Bertrand, puis alla étudier la médecine
à Toniversité d'Edimbourg sous Cullen, Monro,
Black, etc. Il prit ses degrés en 1770, et sou-
tint , à cette occasion, une thèse qui a été impri-
mée soua ce titre: Epistola phyâologica inau-
guralis de elementariis musicx sensationi-
buSf Edimbourg, 1770, in-8''. De retour à Ge-
nève, Odier y professa la médecme. Il était
membre de l'Académie de cette ville, de la so-
ciété de médecine d'Edimbourg, et correspon-
dant de rinstitut de France. Chiadni reproche
beaucoup d'inexactitudes à la dissertation d'O-
dier.
ODINGTONou ODYNGTON (Walter),
bénédictin du monastère d'Evesham, dans le
comté de Worcester, en Angleterre, écrivit un
traité de musique au commencement du règne
de Henri III, c'est-à-dire vers 1217. Tanner (in
Biblioth. britan, f 558), sur l'autorité de Pits ,
de Baie et de Leland, dit qu'il florissait vers 1240
0*1 environ vingt-trois ans plus tard ; mais on volt
dans une charte d'Etienne Langton, citée en note
par le même écrivain, que Walter d'Evesham,
moine de Cantorbery, fut élu archevêque de
cette ville en 1228, douzième année du règne de
Henri III, et que le pape cassa l'élection. Le
traité de musique, daté d'Evesham, avait con-
séquemment été écrit avant la translation d'O-
dington de ce monastère à celui de Canterbury
ou Cantorbery, et plus longtemps encore avant
rélectlon dont il est question dans la cbarie ci-
tée par Tanner. Si j'insiste sur ce point, assez in-
différent en apparence, c'est qu'il n'est pas sans
importance pour démontrer l'antiquité de la doc-
trine de Francon concernant la musique mesurée ;
car ce.'demier est cité' par Odington en des termes
qui font voir que cette doctrine était déjà an-
cienne de son temps (voyez l'article de Franoon
dans cette Biographie universelle des musl'
dens). Stevens, traducteur et continuateur du Mo-
nasticon angUcanum deDogdale,^vait trouvé
des documents d'après lesquels il dit que Walter
Odington était d'une humeur enjouée, quoique
sévère observateur de la discipline monastique;
qu'il possédait une instruction étendae, et qu'il
se livrait jour et nuit à un travail assidu. Il
ajoute qu'il ne connaissait de ses travaux qu'un
traité de la spéculation de la musique (1 ) ; cependant
Pits, Baie, Tanner, Moreri et tous les biographes
de Walter Odingtmi affirment qu'il était mathé-
maticien, astronome, et qu'il a écrit deux traités
De motibtts planetarwn et De mutatione
aeris. Son goût pour le calcul se fait remarquer
dans les premiers livres du Traité de musique
(S) Walter, mosk of Bvesban. a imd of a facetfoiu wlt,
who applylos biaself to' lUeratnre, test he shonld sink
under the labour of the day» tbe watching at nJght, and
continuai obserranee of rrgnlar disdpIlDe. usedlat spare
hours to tflTcrt Mmaelf wttli tb« décent and reoommen-
dable dWenloa of moalck . to render hlmcelC tbe more
cbearful for other dutles. Wbetber at length thU drew btm
f rom other studios I know not , but tbere appears no
other. wo A of bis than a pièce entuied Of the Spécula-
tion of mutUU, He flonrlshcd in 1140.
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348
ODINGTON — ODOiN
qu'il a laissé sous ce titre : De speculatione
musicx. Le seul manuscrit connu de cet ouvrage
se trouve dans la bibliothèque du collège du
Christ, à Cambridge; cependant il a dû en
exister d^aatres^ car celui-là est du quinzième
siècle, suivant cette indication du catalogue de
là bibliothèque publié en 1777 (in-i**, p. 410,
n** 15) : Codex membranaceus in V* secuh XV
scriptvSf in quo continetur Summus fratris
Walteri (Odingtoni) monachi Eveshamix mu-
sici Speculatione musicae. Le livre de Walter
OdîDgton, qui commence par ces mots : Plura
quam digna de mwiex speculatoribus per-
utiliat etc., est divisé en six parties. La ma-
tière y est disposée avec peu d'ordre, car la
première et la troisième parties, également spé-
culatives , concernent les divisions de l'échelle ,
d'après le monocorde, et les proportions arith-
métiques et harmoniques des intervalles. On y
trouve aussi celles des longueurs de cordes, des
tuyaux d'orgue, et des cloches; c'est le plus an-
cien ouvrage connu qui renferme des rensei-
gnements sur ce dernier sujet. La seconde partie
traite des cousonnances, des dissonances et des
qualités harmoniques des intervalles. La qua-
trième partie est relative aux pieds rhythmiques
de la versification latme. La cinquième partie
est consacrée à la notation du plain- chant par
les- lettres de l'alphabet romain, et aux anciens si-
gnes de notation pour le chant simple, liéet orné, en
usage au treizième et au commencement du qua-
torzième siècle, dont on trouve des exemples dans
quelques anciens graduels et antiphonaires. Dans
ces cinq premières parties, ce moine fait preuve
de beaucoup d'érudition, et montre une connais-
sance étendue de la littérature grecque, de la
musique, et du chant des églises de l'Orient et de
POccident. La sixième partie est entièrement con-
sacrée à la musique mesurée suivant le système
de la notation noire exposée dans le livre ôe
Francon, et à l'harmonie en usage au treizième
siècle. Burney prétend que les exemples qu'on y
trouve sont incorrects et souvent inexplicables :
mais s'il avait eu des connaissances plus solides
dans l'ancienne notation, il aurait vu que les
corrections sont beaucoup plus faciles qu'il ne
croyait. Le manuscrit connu sous le nom de Tp-
berius, du Musée britannique (B. IX, n^ 3),
contient un traité de la notation de la musique
mesurée, à la fin duquel on trouve ces mots :
Hxc Odyngtonus. J'ignore si ce petit ouvrage
est extrait de celui de Cambridge, n'en ayant
pas fait la collation lorsque j'ai examiné ce ma-
nuscrit, en 1829.
ODOARDI ( Joseph }, simple paysan, né
au territoire d'Ascoli, dans la Marche d'Aucune,
vers 1740, fut conduit, par les seulestdispositions
' de son génie à fabriquer des violons, sans avoir
jamais été dans l'atelier d'ud luthier, et parvint
I à donuer à ses instruments des qualités si re-
marquables, qu'ils peuvent, dit-on, soutenir la
cooiparaison avec les meilleurs violons de Cré-
mone. Quoiqu'il soit mort à l'&ge de vingt-huit
ans, il en a pourtant laissé près de deux cents,
qui sont aujourd'hui recherchés en Italie parles
amateurs.
ODON (S.), moine issu d'une famille noble
de France, étudia sous la direction de Rémi
d'Auxerre, puis (en 899) fut chanoine et pre-
mier chantre de Saint-Martin de Tours. Dix ans
après il entra au monastère de Beaume, en Fcao-
che-Comté, fut troisième abbé d'Aurillac, dii-
huitième abbé de Fleuri, et enfin devint en 927
abbé de Cluny. Il mourut dans ce monastère le
18 novembre 942 , ainsi que l'a prouvé le P.
Labbe, contre l'opinion deSigebert, qui place en
937 l'époque de la mort de ce saint. Parmi les
écrits conservés sous le nom d'Odon, on trouve
un Dicdogus de musica, que l'abbé Gerbert a
inséré dans sa collection des écrivains ecclésias-
tiques sur la musique (t. I, pp. 252 ^ suiv),
d'après le manuscrit de la biblioUièque impériale
de Paris, coté 7211, in-fol. Ce dialogue traite de
la division et de l'usage du monocorde, da ton
et du demi-ton, des consonnances , des modes,
de leurs limites, de leur transposition et de leurs
formules. On peut considérer cet ouvrage comme
un manuel pratique de la musique de l'époque
où il fut écrit.
Plusieurs auteurs ont attribué le dialogue
d'Odon à Guido ou Gui d'Arezzo , et même oa
trouve des manuscrits des onzième et douzième
siècles où il porte le nom de celui-ci. Angeioni,
dans sa dissertation sur la vie, les œuvres et le
savoir de Guido d'Arezzo (1), ne balance pas à
décider que le dialogue est en efifel de Guido.
Les motifs de son opinion sont : 1^ Que parmi
les manuscrits de la bibliothèque impériale de
Paris, les n^s 7211 et 7369 seuls ont le nom d'O-
don ; le manuscrit 37 13 attribue clairemeot l'ou-
vrage à Gui par ces mots placés à la fin : Es-
pUcit liber dialogi in miuica editus a domino
Guidone pOssimo miutco, et veneruffiU mo-
naeo. On trouve aussi ce dialogue dans le ma-
nuscrit 7461 de la même bibliothèqu.e, sans nom
d'auteur, à la vérité; mais le volume ne contient
que des ouvrages du moine d'Arezzo. 2® Mont-
i faucon {BibUotKeca bibUothecarum , L f, p.
I 58, n® 1991) cite, dans la description des tMf
! (l) Sopra la vUa, le opéré ed U sapêre di Cuido A'A-
j /Tc:o. resiauratort deUa seienMa « étlV arU muéicat
\ i'i. 15 cl suiv.
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ODON — OECHSKER
349
nuscriCs da Vatican , Guidonis dialogus de mu-
sica, et d%w le catalogue de la bibliotlièque
Laorentienne de Florence (t. I, p. 300, col. 2},
Widonis liber secundus in forma dialofji,
S*" Dans le dialogue, Tauteur parle du gamma,
et Ton croit généralement que ce signe a été
ajouté par Guido au-dessous de TA des latins.
4"" Enfin, ie moine Jean, qni a vécu avec
Odon, et qui a écrit sa vie ( Vid, Bihlioth, du-
niacense, fol 14 et seq., ac Mahillon. Acta
sanctor. ord. bened. ), ni Nagold , à qui Pon
en doit une plus étendue , n^ font mention de ce
dialogue au nombre de ses ouvrages.
A toutes ces demi-preuves, auxquelles on
pourrait opposer les manuscrits de Saint-Émeran,
à Ratisbonne, des abbayes de Saint>Blaise et
d*Ainiont, de Vienne, du Musée britannique et
d*autres grandes bibliothèques, qui sont tous sous
le nom d'Odon, il y a une réponse victorieuse
fournie par Guido lui-même à la fin de sa lettre à
Michel y moine de Pompose, concernant la ma-
nière de déchiffrer des chants inconnus; car il y
cite le dialogue, et nomme Odon pour son au-
teur, dans ce passage : « Ce peu de roots tirés
n en partie du prologue en vers et en prose de
« Tantiphonaire , concernant la formnle des
« modes et des Deumes, nous semblent ouvrir
« d'une manière brève et suffisante l'entrée de
« l'art de la musique. Cependant celui qui vou-
« drait en apprendre davantage, pourra consul-
« ter notre opuscule intitulé Micrologue, et Ta-
A brégé (Enchirtdion) que le très -révérend
« abbé Odon a écrit avec clarté (1). » Or, pour
lever tous les doutes à Tégard de l'identité de
cet abrégé et du dialogue, il est bon de remar-
quer que ce même dialogue porte le titre d'^n-
dUridion dans les manuscrits 7369 de la biblio-
thèque impériale de Paris et du Musée britan-
nique, et qu'on troave à la fin de celui de Tabbaye
d*Aimont : ExpUcit musica Enchiridionis
( voy. Gerbert. Saipt, eccles, de musica, 1. 1,
page 248). A Tégard du gamma, dont Angeloni
croit tirer une preuve convaincante en faveur de
son opinion, on peut voir dans cette Biographie
universelle des musiciens l'article de Gui ou
Guido d'Arczzo (tome IV, page 146), où fai
démontré qu'il n'est pas l'auteur de son intro-
duction dans l'échelle générale des sons, et
qu'elle est beaucoup plus ancienne. L'auteur de
(I) Hatc pauea quasi in prologum antiphonarii for-
mula de modorum et neumamm rhiftkmice et prosaice
dicta mu$ie« artU ostium bretiter, forsitan et titf/leien-
ter apcrhint. C^f autem evriosut fuerit, Hbellum nos'
trum, eni nomen MUrûlogut est» qtuerat, libritm quoqw
t'nchlridion, quêtn reverendUsimus Oddo abbas ïueu-
lentissitne composuit ( apod Gcrbertum Script, ecclesiast.
deMiulca, t. Il, fol.ftO).
l'article Odon de lu Biographie générale publiée
par MM. Firmin Didot frères, fils et Cie, dit que
le Dialogue sur la musique n'est pas l'ouvrage
d'Odon de Ciuny, mais de quelque autre Odon,
et que l'ahbé Martin Gerbert l'a reconnu. Or,
Gerbert n'a rien dit de semblable : 11 remarque
seulement que ce petit ouvrage est attribué
à divers auteurs dans les manuscrits, par exemple
à Bemon (voyet ce nom ), dans un de ces ma-
nuscrits'qui est à la bibliothèque de Leipsick , et
à Aurelien de Réomé, ou à Guido d'ArezzOy
dans ceux de Fabbaye de Saint-Biaise. Il est vrai
qu'il donne le titre du Dialogue de cette ma-
nière : Incipit liber qui et dialogus dicitur
a Domino Oddone compositus etc. : mais il
copie simplement ie manuscrit 271t de la biblio-
thèque impériale, d'après lequel il publia l'ou-
vrage, sans émettre d'opinion. L'autorité de
Guido d'Arezzo, qui écrivait environ soixante-dix
ans après la mort de l'abbé de Cluny et qui
déclare ique l'ouvrage lui appartient, est ici dé-
cisive.
Les fragments intitulés : 1° Proemium tona-
Wi; 2" Begulx de rhythmimachia; 3" Begulx
super aàacum ; 4** Quomodo organistrum
construatur; publiés par l'abbé Gerbert sous
le nom d'Odon, ne me semblent pas lui appar-
tenir. Les recherches sur la figure arithmétique
appelée abacus sont de Gerbert le scolastique,
et se trouvent, sous le nom de celui-ci, dans un
manuscrit de la bibliothèque impériale de Paris,
n» 7189, A.
O'DONNELLY (L'abbé), prêtre irlandais
et visionnaire , a vécu à Paris, à Versailles, en
Angleterre, et a publié un assez grand nombre
d'ouvrages sur divers sujets, particulièrement sur
la musique, et sur la vraie prononciation de ta
langue hébraïque , qu'il croyait avoir décou-
verte. En 1847, il était à Bruxelles oil il faisait
des conférences et des prédications sur des révé-
lations qu'il se persuadait tenir directement du
ciel. 11 est auteur d'un traité élémentaire de mu-
sique intitulé : The Academy of elementar
music; Paris, imprimerie de Moquet, 1841,
1 vol. in-8°.0n a donné une traduction française
de cet ouvrage ; elle a pour titre : Académie de
musique élémentaire, contenant une exposi-
tion claire de la théorie et la base de la pra-
tique, depuis les notions les plus simples jus'
qu'à la connaissance complète de tous les
principes de la science, et des moyens d^ ar-
river en peu de temps à une parfaite exécu-
tion, ainsi que la rectification du système
musical, etc.; traduit de l'anglais par A.-D.
de Cressier; Paris, RichauU, 1842, in-S"*.
(ffiCHSNER ( André-JeinLaorent), vio-
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350
OECHSNER — OELRICHS
Jomsle et compositeur, est né à Mayence le 14
janvier 1815. Fils d*un bon amateur, il eut occa-
sion d'entendre souvent de la musique dans son
enfance, et son goût se prononça pour la culture
de cet art. Fort jeune encore il apprit à jouer du
violon sous la direction des meilleurs maîtres
de sa ville natale, et Heuschkel, musicien de la
diapelle du duc de Nassau, lui enseigna les élé-
. ments de Tharmonie. L^arrivée de Panny ( voyez
ce nom ) à Mayence, en 1829, fournit à Œchsner
le moyen d'augmenter son habileté sur le violon,
par les leçons de cet artiste distingué. En 1830,
il entra comme violoniste à Torchestre du théâtre
de Manheim et reçut des leçons de Frey , chef
d'orchestre et bon violoniste de I*école de Spohr.
Il y continua aussi ses éludes d'harmonie avec
Eischbom, second chef de l'orchestre. De retour
à Mayence en 1832 , il y retrouva son maître
Panny, et après y avoir donné un concert il se
rendit avec lui à Hambourg, joua aux concerts
d'Altona dans l'hiver de 1832-1833 , et après
plusieurs voyages, il accepta en 1834 une posi-
tion de professeur à l'école de musique de Wes-
serliog fondée par Panny. Après le départ de cet
artiste en 1836 , Œchsner lui succéda dans la
direction de l'école, et occupa cette position
jusqu'en 1845. Dans l'Intervalle il fit plusieurs
voyages à Munich, où Ett lui donna des leçons
décomposition. En 184L et 1842,11 avait fait
des excursions à Paris et en Italie. Enfin , en
1845 il s'éloigna de Wesserling et se rendit à
Paris, où Alard lui donna quelques leçons de
violon , et dans la même année il se fixa au
Havre, en qualité de professeur de musique. 11
y a fondé des sociétés de musique d'orchestre
et de chant d'ensemble. Les principales com-
positions de cet artiste sont : 1*^ Une messe
pastorale pour voix solo , chœur et orchestre ,
œuvre 6; Mayence, Schott. — 2<' Tcmtum ergo à 4
voix et orgue^ op.; 15 ; Paris, Richault. — 3*^ Trois
noëls variés pour l'orgue, op. 16 ; ibid.-— 4" Trio
pour piano, violon et violoncelle « op. 17^ibid,
— 5^ Trois morceaux de salon pour violon, avec
accompagnement de piano, op. 19; ibid. -—
6** Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle,
op. 21 ; ibld. Outre ces ouvrages , M. Œchsner
a en manuscrit un grand nombre d'autres produc-
tions, parmi lesquelles on remarque six quatuors
pour instruments à cordes.
ŒDER (Jean-Louis) , né à Anspach, fut
conseiller des finances du duc de Brunswick , et
mourut à Brunswick , le 1 1 juin 1776. On lui
doit beaucoup de petits écrits concernant l'éco-
nomie politique et les sciences , parmi lesquels
on remarque une dissertation De vibratione
chordarum, Brunswick, 1746, in-4*.
OEDMAIV (J0N4S), licencié en philosophie
de l'université de Lundeu , en Suède , prononça
le 13 mai 1745, dans celte académie, un dis-
cours latin sur l'histoire de la musique religieuse
en général , et en particulier sur celle des égli-
ses de la Suède. Ce morceau a été imprimé sons
le titre suivant : Disserta tio historica demu-
sica sacra generatim, et ecclesix Sreo-
gothicx speciatim , quam suffragavie ampi
ord. philosophîco in regia Acad. Gothorum
Caroltna; sub moderatione D. Sven Bring,
hist, profess. reg, et ord, pro gradu, pu-,
blico candid. examiné modeste submittit
Jonas Œdman , ad ecclesiam Smalandix
Bringetofia V. D. M. die XIII Maji A. C.
MDCCXLV. Lundini Gothorum, typisCaroU-
Gustavi Berling, in.4o de 40 pages. Cette dis-
sertation est remplie de recherches curieuses;
l'auteur y établit dans la deuxième section (pp. 22
et suiv.) que l'usage de I^harmonie des instru-
ments dans l'accompagnement des voix qui chan>
talent les anciennes hymnes en langue mœso^
gothique remonte à la plus haute antiquité. Cette
opinion est conforme à celle que j'ai pré.^ntée
dans le Résumé philosophique de rhistoire
de la musique placé en tête de la première édi-
tion de la Biographie universelle des musi-
ciens.
OEllLER (JacqcesFrédéric), pianiste et
compositeur, élève de l'abbé Yogler, naquit à
Cronsladt, près de Stuttgard, et fit ses études
musicales à Manheim. En 1784 il se rendit à
Paris, et y fit graver un œuvre détruis sonates
pour le piano, op. 1 . On connaît aussi sous son nom
une cantate pour l'anniversaire de la naissance da
duc de Wurtemberg.
(KLRICUS (Jean-Chàrles-Cokrad), doc-
teur en droit, historien et bibliographe, né à Berlin
le 12 août 1722, fit ses premières études dans sa
ville natale, et se rendit ensuite à Francfort-sor-
roder pour y faire son droit. En 1752 , il fiit
nommé professeur à l'Académie de Stettin, et
occupa sa chaire jusqu'à l'âge de cinquante ans.
Alors 11 retourna dans la capitale de la Pmsse, et
au bout de quelques années, il y occupa le poste
de résident du duc des Deux-Ponts et de quel-
ques autres princes d'Allemagne, jusqu'à sa
mort, arrivée le 30 décembre 1798. Doué d'une
activité prodigieuse , Œlrichs a publié une quan-
tité presque innombrable de dissertations et d'o-
puscules bibliographiques, de littérature et de
Jurisprudence. Dans sa jeunesse 11 s'était proposé
d'écrire une histoire générale de la musique,
et avait rassemblé une collection nombreuse de
livres et d'œuvres de musique , dans laquelle se
trouvaient plusieurs dissertations rares ; mais il
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OtLRICHS — OELSCHLEGKL
3ôl
n*exécata pas ce projet, et l'on n'a de lui qu'une
dissertation intitulée : Historische NachricM
von den akademischen Wûrden in der Mu-
stek und offentlkhen mu^lcaliscken Akade-
mien und Gesellschaften (Notice historique sur
les dignités académiques conférées à des musi-
ciens, et sur les sociétés et académies musicales),
Berlin, 1752» in-8**de 52 pages. Ce morcean ofTre
quelques renseignements qui ne sont pas dépour-
TQS d'intérêt.
OELSGHIG (Chrétien), flûtiste à Berlin,
s'est fait connaître dans ces dernières années
(1840-1860) par environ douze œuvres de duos^
de solos et d'airs variés pour la flûte , publiés à
Berlin, ainsi que par une tablature de la flûte
avec toutes les clefs et la patte en ut, intitulée :
Tabelle fiir die Flœte mit allen Klappen und
C-Fiiss, nach den besten Schulen enlworfen ;
Berlin, Lischke. On a aussi de lui une méthode
élémentaire pour le même instrument, quia
pour titre : Versueh um die Erlemung der
Griffe auf der Flœte durch eines leicht fass-
liche Uebersicht darzustellen , und mit-
Uebungbehpielen versehen, Berlin, Crantz.
M. Oeischig, né à Berlin, le 19 novembre 1799,
a été no liste au théâtre Kœnigstœdt depuis 1824
jusqu'en 1851.
OELSGHLiCGER (FRinéRic-MARTiN-FEitm-
ka>d), chantre et organiste à Stettin, est né
dans cette ville en 1798. Le directeur de musique
Haak , dont il devint plus tard le gendre , lui
donna les premières leçons de musique. Vers
1818, il alla à l'université de Halle pour y étudier
le ' droit. Son habileté sur le piano et dans le
chant lui Ht prendre part aux réunions musicales
de cette ville , où brillait alors C. Lœwe. Il y
fonda aussi une société d'harmonie, dont il fol le
directeur, et composa divers morceaux^ parmi les-
quels on remarqua une bonne symphonie à grand
orchestre. Après avoir passé trois années à
Halle et y avoir achevé son cours de droit , il
retourna à Stettin en 1821 , et y obtint un em-
ploi S la cour suprême; mais son penchant
pour la musique le fit renoncer à cette position
après plusieurs années , et reprendre ses études,
particulièrement sur la théorie de l'art. En
1824, il fit un voyage à Berlin pour y perfec-
tionner son talent. De retour à Stettin , il y prit
la direction de Fécole de chant établie longtemps
auparavant par Haak , et après la mort de son
père, il lui succéda , en 1825, dans les places de
cantor et d'organiste des églises Sainte-Marie et
du Château. Œlschlaeger avait eu manuscrit des
compositions de tout genre; mais il n'a publié
que neuf recueils de chants à plusieurs voix sans
accompagnement, Berlin, Trautwein et West-
phal. Œlschlseger est mort à Stettin , le 18 mai
1858, à rftgede soixante ans.
OELSGHLEGEL(JEAif-LoHELiùs), directeur
de musique à l'abbaye des Prémontrés, à Prague,
naquit à Losehau près de Dux , en Bohême, le
31 décembre 1724. Ses premières études littérai-
res furent faites à Marisschein , où il était orga-
niste de l'église des jésuites. Plus tard 11 se rendit
à Prague, où on lui confia les orgues des églises
des Dominicains et des Chevaliers de Malte. En
1747 , il entra dans l'ordre des Prémontrés et fit
ses vœux au couvent de Strahow. Neuf ans après,
on le chargea de la direction du chœur de cette
abbaye; il comprit alors la nécessité d'appren-
dre la théorie de l'harmom'e et de la composition ;
quoiqu'il fût âgé de trente-deux ans, il n'hé-
sita pas à prendre des leçons de contrepoint de
Sehling et de Habermann , et pendant plusieurs
années il continua ses études avec persévérance.
LorsquMl les ent achevées, il composa beaucoup
de musique pour son église. Quoiqu'il n'eût Ja-
mais étudié les principes de la facture des orgues,
il entreprit seul, en 1759, la restauration, ou plu-
tôt la reconstruction complète de l'orgue de
Strahow, dont Télat était déplorable, quoique
cet instrument n*eût été achevé qu'en 1746.
Après y avoir employé quinze années , il le ter-
mina enfin en 1774 , et en fit la description, qui
fut imprimée sous ce titre : Besckreibung der
in derPfarrkirehe desK. Prxmonstratenser^
stifts Strahow in Prag befindlicAen grossen
OrgelfSammt vorausgesehickter kurzgefassten
Gesehichte der pneumatischen Kirchenorgeln
( Description du grand orgue de l'église parois-
siale de l'abbaye des prémontrés de Strahow, à
Prague, précédée d'une histoire abrégée des or-
gues pneumatiques d'église); Prague, Antoine
Htadky, 1786, in-8^ de 90 pages, avec le por-
trait de ŒIschlegel. Ce religieux a laissé en
manuscrit une autre description plus étendae
de cet orgue, avec une instruction pour le fac-
teur qui serait chargé des réparations que ins-
trument pourrait exiger dans l'avenir. ŒIschle-
gel mourut dans son monastère le 2 février
1788, à l'ftge de soixante-quatre ans. Dans la
liste de ses compositions on«ompte : 1^ Sept ora-
torios exécutés an couvent de Strahow en 1756,
1758, 1759, 1760 et 1761. — 2« Deux mystères
de la Nativité mis en musique et exécutés à
Strahow en 1761 et 1762.— a*' Une messe pasto-
rale. — 4*' Une messe'brève. — 5* Une messe de Re-
quiem pour 4 voix et orgue. — 6° Un Borate
Cœli. —7'' Onze motels pour ravent.—8'' Dix-huit
motets pour des stations de procession. —9° Trois
motets pour la bénédiction du saint sacrement..-^
lO'' Un motet poor la ffite des anges. — 1 1"* Un mo-
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^52
OELSCHLEGEL — OESTERREISCH
let pour Jes fêles des martyrs. — l2o Un id.
pour les fêtes de la Vierge. — 13" Deux idem
pour la fête- de saint Augustin. — 14** .Quatre
idem pour les fêtes d*apôtres. — ■ 15° Cinq idem
pour les fêtes solennelles de la Vierge. —
W Sept idem pour les fêtes de confesseurs
pontifes. — n° Trois idem pour les fêtes de
confesseurs martyrs. — i%° Onze idem pour les
fêtes de saints. — 19° Quatorze offertoires de
iempore, — 20* Un offertoire pour la fête de
Moêl. — 21'' Un offertoire pour rordiiiation des
prêtres. — 22° Cinq airs d'église. — 23o Deux
duos idem. — 24^ Deux litanies. ~ 25» Douze
hymnes de saint Norbert, à deux voix et orgue.
— 26° Un idem à quatre Toix, quatre Tîolons,
deux trompettes et orgue. — 27© Trois Te Deum.
— 28° Répons des matines de la semaine sainte
à 4 voix, 2 violons, alto, 2 hautbois, 2 bassons»
2 trompettes, contrebasse et orgue. — 29® Can-
tate pour une installation d'abbé, en 1774. —
30O Deux Salve Regina à 4 voix et orgue, en
1786 et 1787.
OERTEL (....)i facteur d'orgues et de pianos,
vivait en Saxe vers latin du dix-huitième siècle.
Il était élève de Silbermann. Parmi ses meil-
leurs instruments, on remarque : 1° Torgue de
réglise deZschopau.~2° celui de Gross-Milckau.
— 3° celui de Johnsbach.
ffilRTZEN (Cbarles-Louis o'), conseiller de
justice et chambellan du duc de Mecklemboorg-
Strelitz, à Neu-Strelitz, né dans cette ville vers
1810, a cultivé la musique avec succès. Au mois
de mars 1840, il a fait représenter au théâtre de
la cour l'opéra en quatre actes de sa composition
intitulé : La Princesse de Messine. Le sujet était
pris dans La Fiancée de Messine , de Scliil-
1er. L'ouvrage obtint un brillant succès, et la
partition, arrangée pour le piano, fut publiée
à Leipsick. Par des motifs inconnus, M. d'Œrt-
zen abandonna ses positions à la cour du duc de
Mecklembourg en 1842, et s'établit à Berlin, où
quelques-nnes de ses compositions religieuses
furent exécutées par le Domchor. En 1846,
M. d'Œrtzen (ut rappelé à Meu-Strelitz, en qua-
lité de directeur général de la musique d'église.
Quelques recueils dcLieder et des chansons à
boire (Trinklieder) de sa composition ont été
publiés à Leipsick et à Berlin. Cet amateur dis-
tingué a fait insérer dans la gazette générale de
musique de Leipsick (1848, p. 81-87) une cri-
tique de l'écrit de Griepenkerl intitulé : Die
Oper der gegenwart (L'Opéra de l'époque ac-
tuelle).
ŒSTEN (Théodore), pianiste et composi-
teur à Berlin, est né dans cette ville, le 31 dé
cembre 1813. Dans ses premières années, il
commença l'étude de la musique, et apprit à
jouer de plusieurs instruments. Plus tard il re-
çnt des leçons de Bœhmer et de Tamm ( tous
deux musiciens de la cour) pour la clarinette et
riiarmonie, et de Drcschke pour le chant et le
piano. En 1734, admis comme élève h l'Académie
royale des beaux-arts, il y termina ses études soos
la direction de Rungenbagen, de G. A. Schneider
et de Wilhelm Bach. Ses premières composi-
tions pour le piano ont paru en 1843; de
1850 à 1857 il les a fait publier, particulière-
ment chez Simrock. Le nombre de ses ouvrages,
la plupart dans les formes mises en vogue de-
puis quelques années, est aujourd'hui d'enviroa
deux cents (iS67).
OESTERLEIN (C.-H.), facteur de pianos
à Berlin, dans la seconde moitié du dix4iiii-
tième siècle, est mort dans cette ville en 1792.
Il était particulièrement renommé pour ses pii-
nos à queue.
OESTERLEIN ( GooEFRoin-CnarsTOPRE ),
médecin à Nuremberg, fut élève de Wâss
{voyez ce nom) pour le luth, et se fit en Alle-
magne la réputation d*un très -habile luthiste. Il
; est mort à Nuremberg, en 1789.
i OESTERREICHER (Geor«es), né en 1576,
I fut d'abord attaché au service du margrare
d'Anspach, en qualité de musicien de sa cha-
pelle, et se maria à Anspach en 1602. En 162 1
\ on lui offrit la place de canior à Windsheim ;
il Taccepta et mourut en cette ville dans l'année
I 1633.- Les mélodies qu'il a composées pour un
! grand nombre de cantiques se trouvent dans les
I livres de chant d'Anspach, de Heilbronn, de Ro-
! thenbourg et de Windsheim. Précédemment
I elles avaient été publiées séparément sous ce ti-
I tre : Œsterreichs Cawtorbttchlein (Petit livre
! du cantor Œsterreicher); Rolhenbourg-sur-la-
^ Tauber, 1615, ln-8°.
1 OESTERREISCH (Charles), né à Mag-
j debourg en 1664, fréquenta l'école de la ville
I dans son enfance, et y reçut les premières leçons
[ de musique d'un cantor nommé Sche/fler. A
l'Âge de quatorze ans, il entra à l'école de Saint-
Thomas de Leipsick, et y fit de grands progrès
dans le chant, sous la direction de Schelleim. La
peste qui se déclara à Leipsick en 1680 l'obligea
de se réfugier à Hambourg, où il chanta dans
les églises. Après y^voir séjourné trois ans, Œs-
terreisch retourna dans sa ville natale et s'y li-
vra à l'étude du clavecin et de l'orgue. Il reçut
aussi des leçons de composition du maître de
chapelle Theile; puis, en 1686, il entra dans la
chapelle du duc de Wolffenbûttel, en qualité de
ténor. Son talent de chanteur y fut perfectionné
par les leçons qu'il reçut des deux castrats Giu*
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QESTERREISCH — OFFENBACH
353
%lani, de Venise, et Auionini^ de Rome. En
1690, il obtint la place de malire de chapelle du
prince de Uolstein-Gottorp, et en remplit les
fonctions josqu'en 1702, époque de la mort de
ce prince. Alors la chapelle fut supprimée. Il Tut
ensuite engagé au service de la cour à Bruns-
ivick; pois il obtint la place de cantor à Téglise
du château de Wolffenbultel. Il y forma le talent
de quelques jeunes cantatrices, et en récompense
^e ce service, il fut nommé maître de chapelle
de la cour. En 1719, le nouveau duc de Hol-
stein rappela à sa cour pour y organiser la cha-
pelle dont la direct ion lui fut confiée. Il est
mort dans cette position en 1735. Cet artiste est
le premier Allemand qui ait connu et cultivé
Tart du chant d*après les traditions de l'ancienne
école dltalie.
OESTREIGH (Charles), Tirtuose sur le
cor et compositeur, a joui d'une brillante répu-
tation en Allemagne. Né vraisemblablement en
Sa\e, il fut d'abord attaché à la chapelle royale
de Dresde; mais en 1826 il s'est fixé à Franc-
fort, à la suite d*un voyage qu'il avait entrepris
pour étendre sa renommée. Depuis ce temps, il
n'a pas quitté cette ville. Ses compositions pour
le cor sont restées en manuscrit : il n'en a fait
f^raver que douze trios pour trois cors qui ren-
ferment des exercices pour les jeunes artistes.
On a aussi gravé, à Bonn, chez Simrock, une
polonaise pour flûte avec orchestre qui est con-
sidérée comme un de ses meilleurs ouvrages. Ses
autres compositions consistent en plusieurs ca-
hiers de petites pièces pour le piano, et de chan •
sons avec accompagnement de cet instrument.
Il est vraisemblable qu'un opéra allemand iutitulé
Die Bergknappen (Les Mineurs), qui fut joué
à Weimar, en 1S39, sous le nom de Charles
Œsterreich, compositeur de Francfort, ap-
partient à Charles Œstreich, dont l'orthographe
du nom aura été altérée.
OCSTREIGH (Jean-Marc), bon facteur
d'orgues, vécut à Oberbimbach, près de Fulde,
où il naquit le 25 avril 1738, et mourut en 1813.
Outre beaucoup de réparations d'anciens instru-
ments il a construit 37 orgues nouvelles, grandes
et petites, particulièrement dans la Hesse, à
Bijckebourg, et dans les environs.
OETTINGER (Frédéric-Christophe ), ou
ŒTÏNGER, conseiller du duc de Wurtemberg,
savant philologue et écrivain mystique, na>
quit le 6 mai 1702, à Goppingen, dans le duché
de Wurtemberg, et fréquenta successivement
les académies de Tubingue, de Jéna et de Leip-
sick. Après avoir voyagé quelque temps en Hol-
lande, il revint dans le Wurtemberg, fut nommé
pasteur à Hirschau, en 1738, et devint le chef
BIOGR. imiT. DES MUSICIENS. ^ T. VI.
de la secte des piétistes, dans cette partie de l'Al-
lemagne. Devenu surintendant des églises du
Wurtemberg en 1752, il fut enfin élevé à la di-
gnité de prélat à Murhard, où il est mort le 10
février 1782. Au nombre de ses écrits, on trouve :
JSulerische und FriàkUche Philosophie uber
die Musih (Philosophie d'£uler et de Fricksur
la musique); Neuwied, 1761, in-8\
OETTINGER (Éhouaru-Marie), bibliogra-
phe, journaliste et romancier, est né d'une famille
Israélite à Breslau, le 19 novembre 1808. Après
avoir fait ses études à Tuniversité de Vienne, il ré-
digea plusieurs journaux satiriques à Berlin, Mu-
nich,Hambourg, Manheim et Leipsick. Depuis 1829
jusqu'en 1851, il fut frappé de nombreuses con-
damnations pour ses attaques contre les divers
gouvernements de l'Allemagne, et fut obligé de
se réfugier à Paris, où il passa toute Tannée 18ô2.
£n 1853, il vint s'éUblir à Bruxelles et y vécut
quelque temps ; mais il en fut expulsé à la de-
mande des gouvernements étrangers. J'ignore où
il est au moment où cette notice est écrite (1862).
Ce n'est pas ici le lieu de mentionner le très-
grand nombre d'écrits produits par son imagina-
tion et sa verve mordante ; il n'y est mentionné
que pour deux ouvrages qui ont des rapports
avec Tobjet de ce dictionnaire. Le premier est une
Bibliographie biographique ou Dictionnaire
de 26,000 ouvrages tant anciens que moder-
nes, relatifs à Vhistoire de la vie publique et
privée des hommes célèbres de tous les temps
et de toutes les nations ,' Ldpskk, Guillaume
Engelmann; 1850, un vol. in-4^ de 788 pages à
2 colonnes. Une deuxième édition très-aug-
mentée de ce livre fut publiée à Bruxelles sous
le titre de Bibliographie biographique univer-
selle, 1853-1854, 2 vol. in-4''. On a peine à
comprendre qu'un tel ouvrage, fruit de recher-
ches immenses, ait pu être fait par un homme
dont la vie fut constamment agitée. On y trouve ,
l'indication précise d'un très-grand nombre de
notices détachées sur des musiciens plus ou moins
célèbres, et sur des écrivains qni ont traité de
la musique. L'antre ouvrage de M. Œttinger
dont j'ai à parler a pour titre : Bossini. Il en
a été publié deux éditions en langue allemande,
à Leipsick, en 1847 et 1849, 2 vol. in-12.iTra-
duit ensuite en français, il a été publié à Bruxel-
les, en 1858, 2 vol. in-l2..Présenté comme une
biographie de l'illustre maître, ce livre n'est qu'un
pamphlet odieux, une mauvaise action.
OFFENBACH (J.), chantre de la syna-
gogue de Cologne, a publié les chapts de la fête
commémorative de la sortie des Hébreux de
l'Egypte avec la traduction allemande, une pré-
face et Jes anciennes mélodies orientales sous ce
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354
OFFENBACH — OGINSKÏ
titre : Bagadah oder Erzaklwxg von Israels
Auszug ans Egypten zum Gebravche bei der
im Famillen kreise siatt findenden Feierlich-
keit an den heiden ersten Abenden des Mat-
zoth Festes (Hagadah, ou narration de la sortie
dlsraêlde TÉgypte, pour IHuagedes solennités qui
ont lieu dans le sein des familles pendant tes deux
premières soirées de la fête Matzoth); Cologne,
1838, gr. in-8* de 91 pages, arec un appendice
de 7 pages et 7 plandies de musique.
OFFENBACH (Jacques), de la même fa-
mille que te précédent, est né à Cologne en 1819.
Arrivé à Paris en 1842, il essaya de s'y faire
^îonnattre comme violoncelliste ; mais H y ect
peu de succès parce que son exécution était
faible sous le rapport de Tarchet. Convaincu
bientôt qu^il ne réussirait pas dans cette grande
ville à se faire une réputation comme soliste, il
cliercha d^autres ressources. Doué d^adresse et
d'assurance en lui-même, il sut triompher des
difficultés, et obtint, en 1847, la place de chef
^'orchestre du Théâtre-Français. Ce fut vers le
môme temps qu*il publia des airs gais et faciles
sur des sujets pris dans les fables de La Fon-
taine; quelques-unes de ces plaisanteries, par-
ticulièrement le Corbeau, la Cigale et la
Fourmi, la Laitière, etc., obtinrent un succès
populaire. Désireux de travai\Ier pour Ik théâ-
tre , il fit , comme beaucoup d'autres musiciens ,
des démarches pour se procurer un livret,
-et comme beaucoup d'autres aussi , il échoua
dans ses sollicitations près des gens de lettres.
Fatigué de ces courtes vaines, il imagina de de-
mander le privilège d'un théâtre pour y jouer
des opércltes : l'ayant obtenu, il ouvrit, en 1855,
les portes de son polit théâtre situé aux.
Champs-Elysées, sous le titi-e de Thédtre dus
Bouffes parisiens. Lui-même se fit le four-
nisseur de la plupart des ouvrages qu'on y
représentait. Son instruction dans l'art d'écrire
la musique était à peu près nulle ; mais la na-
ture lui avait donné de Tinstinct, rintelligence
de la scène et de la gaieté ; ses mélodies , plus
ou moins triviales, mais bien rbythmées, se
trouvèrent au niveau du goût des spectateurs
qui remplissaient sa salle , et nonobstant Fab-
sence de voix et de talent de ses acteurs, soc-
tonus par un orchestre pitoyable, les affaires
du directeur des Bouffes parisiens prospérè-
rent. M. onenlMch avait compris que son théâ-
tre des Cliamps-Élysées n'avait de cliance de
succès que pendant Tété, par le beau temps^ et
que la vogue ne se soutiendrait qu'à la condition
de transporter «on spectacle dans l'intérieur de
Paris. Une occasion favorable se présenta bian-
tôt, et les Bouffes parisiens prirent possession
du petit théâtre de Comte, galerie de Cbolseul, et
firent leur ouverture le 25 décembre 1855. M. Of-
fenbécb dirigea cette entreprise jMqfi*en 11161,
et fut le plus féeoid pourvoyeur d*opéreUed
jusqu'au jour où cette notice est écrite (1862).
Il serait trop long de donnei; ici la liste de toutes
les blueltes qui ont été jouées sons s«n nom;
je me contenterai de citer celles dont i'exisientt
a été le plus longue, à savoir : les Deux Aveu-
gles, les Pantins de Violette, le Mariage aux
lanternes, la Chatte métamorphasée en
femme, Orphée aux enfers, qui a eu 400 re-
présentations à Paris, Mesdames de la Halle,
Geneviève de Brabant, la Chanson de Foriu-
nio, la Rose de Saint-Flonr, le Roman co-
mique, etc., etc. Les qualités qui ont suffi pour
donner à ces petits ouvrages de l'attrait au
public qui fréquente son théâtre ont fait croire
à M. Offenbach qu'elles ppurraient aussi lui
procurer des succès sur des soèoes plus impor-
tantes et devant des spectateurs plus exigeants:
il s*esl trompé. D*abord il écrivît la musique d*on
ballet {le Papillon) représentée l'Opéra en 1860,
et dans lequel la pauvreté didées de quelqae
valeur et les défauts de l'éducation du conpo-
siteuront été mis en évidence; puis it donna à
l'Opéra-Comique une hideuse farce en trois actes
intitulée Barkouf, dont la musique était digne
de l'ignoble sujet.
- OFTERDINGEN (HE!«ni d*), ou d'AFF-
TEHDINGEN, minnesinger ou chanteur d*arooiir
qui vécut vers la fin du douzième siècie et au
commencement du treizième. Il paraît avoir passé
sa jeunesse en Autriche et h lacour du duc Léo-
pold Tn. Comme tous les trouvères de son
temps, il fut poète et musicien. La lutte poé-
tique ouverte par le comte Herrmann de Thu-
ringe amena Henri d'Ofterdingen an château de
'Wartbourg (près d'Kisenach), o6 il se fia d'a-
mitié avec Woirram d'Ëschenbach, célèbre (raële
chanteur comme lui. On ne connaît jusqu'à ce
jour aucune chanson notée de sa composition.
Quelques archéologues ont considéré Henri d'Of-
terdingen comme auteur des chants tiiebelungesi;
mais cette opmion a été controversée.
OGINSKI (Michel-Casimir, comte), isso
d'une illustre fkmiile de ia Lithuanie, naquit en
1731. 11 dut à son heureuse organisation et à
l'instruction variée qui lui avait été donnée dans
sa jeunesse, le goût des arts, qu'il cultiva avec
succès. Une fortune immense et llnfluenoe qu'il
exerçait en Pologne lui avaient fait espérer qu'il
poniTait monter sur le tréne électif de ce
royaume, et dans le dessein qu'il avait formé
à ce sujet, il fil le voyage de Pétersbourg en
1764; mais l'impératrice, à qui son génie actif
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OGINSKI
355
in<;piraît des craintes, parvint à faire élire Sta-
nislas-Augusle. Déçu dans son espoir, Oginski
se retira dans ses terres de Litliuanie, et s*y li-
vra exclusivement à son pencliant pour les let-
très et pour les arts. Ce Tut alors qu'il entreprit
d'exécuter par* ses seules ressources le grand
canal de Lithuanie qui établit la communica-
tion entre la mer Noire et la Baltique, et qui
porte son nom : ce travail immense lui coûta
plus de huit millions de francs. Peintre et mu-
sicien distingué, le comte Oginski jouait bien
de plusieurs instruments et surtout de Iff harpe,
qui ne lui est pas redevable de la première in-
vention des pédales^ comme on le dit dans Tar-
ticle concernant cet instrument au Dictionnaire
«les arts et métiers de V Encyclopédie mélko'
dique, car cette Invention, qui remonte à 1720,
appartient à Hochbrucker, luthier de Donawertli;
mais les pédales de la harpe de Hochbrucker
D^étaient qu'au nombre de quatre, et le comte
Oginski fut le premier qui le porta jusqu*à sept,
«n 1766. Quatre ans après, son invention fut
introduite en France par un luthier allemand,
nommé Stechi, C'est pour ce service rendu à
l'art qu'Oginski est cité dans cette Biographie,
Devenu grand- maréchal de Lithuanie, il donna
des preuves signalées de dévouement à la cause
ile Tindépeudance de sa patrie, en 1771. Après
Ja malheureuse issue des événements de cette
<épo^ue, il fut obligé de chercher un refuge en
pays étranger, et ses biens furent (jbnfisqués.
Il ne rentra en Pologne qu'en 1776. Le canal de
Lithuanie et la dernière crise politique avaient
porté un notable dommage à sa fortune ; cepen-
dant il lui restait encore de grandes richesses.
Il en fit un noble usage en appelant près de lui,
dans son chftteau de Slonim, une multitude d'ar-
tistes distingués, et les récompensant avec ma-
gnificence. 11 mourut à Varsovie en 1803, à
r&ge de soixante et douze ans.
OGINSKI (Michel-Clëop bas, comte), ne-
veu du précédent, ancien grand trésorier de Li-
thuanie, et plus tard sénateur de l'empire russe,
naquît le 25 septembre 1765, à Gurow, près de
Varsovie. Dès l'Age de dix-neuf ans , il com-
mença à servir sa patrie. Successivement nonce
à la diète de Pologne, membre de la chambre des
finances, puis envoyé en Hollande et en Angle-
terre, il rentra ensuite dans son pays et com-
battit pour son indépendance. Ses biens furent
séquestrés, et pour les recouvrer il fut obligé
d^aller les réclamer à Pétersbourg et d^accepter
la place de trésorier de la Lithuanie ; mais après
que Kosciusko eut levé Pétendard de l'indépen-
dance, en 1794, il se démit de cet emploi , prit
les armes', et vit de nouveau ses espérances dé-
çues. Obligé de fuir en pa>s étranger, il fut
privé de toute ressource par le partage de ses
biens entre les généraux russes. Ce ne fut qu^en
1802 qu'il obtint de Tempereur Alexandre la
permission de rentrer en Pologne, après jdMnu-
tiles tentatives faites à Constantinople et à Pa-
ris pour la soustraire au )oug de la Russie. Il se
retira alors daus sa terre de Zolesié, à vingt-
cinq lieues de Wilna, où il se livra à Tétnde, à
la culture de la musique et à la rédaction de ses
mémoires. Après la paix de Tilsitt, il visita
pendant trois ans l'Italie et la France avec sa fa-
mille. L^empereur Alexandre l'ayant nommé en
1810 sénateur de Russie et conseiller privé, il se
rendit à Pétersboug et y vécut jusqu'en 1815.
Depuis 1822 il avait obtenu la permission d'al-
ler en Italie pour y rétablir sa santé, et il avait
clioisi la ville de Florence pour son séjour : il y
est mort en 1833, à Tâge de soixante-huit ans.
Le comte Oginski s'est rendu célèbre par la com-
position de polonaises dont les éditioi^ se sont
multipliées en Allemagne, en France et en An-
gleterre. Elles sont au nombre de quatorze.
Celle qu'il a composée en 1793 est surtout re-
marquable par roriginalité et par le caractère
de profonde sensibilité dont elle est empreinte.
Toutes ces polonaises ont été publiées séparé-
ment à Varsovie, Pétersbourg, Leipsick, Dresde,
Londres, Paris, Milan et Florence ; Fauteur en
a réuni douze eu un recueil imprimé à Wilna,
en 1820, au profit de la maison de bienfaisance
de cette ville : le produit de l'édition a été de
plus de 10,000 francs. On a aussi du comte
Oginski plusieurs recueils de romances françaises
et italiennes, dont les mélodies sont charmantes.
Les polonaises célèbres de cet amateur ont fait
imaginer un conte devenu en quelque sorte po^
pulaire, bien qu'aucune circonstance de sa vie
n'en ait fourni le prétexte. On a supposé que la
fameuse polonaise de 1 793 avait été composée
par Oginski pour une femme dont il était amou-
reux ; mais que, n'ayant pu toucher son cœur,
il s'était Oté la vie. Plusieurs éditions de cette
polonaise, faites à Paris, pendant que le comte
Oginski vivait à Florence, sont accompagnées
d'une estampe lithographiée où Ton voit un jeune
homme qui se tue d'un coup de pistolet, avec
cette légende : Oginski, désespéré de voir son
amour payé d'indifférence, se donne la mort
tandis qu*on exécute une polonaise quHl
avait composée pour son ingrate maûresseï
qui la dansait avec son rival. Les éditeurs dU
journal de musique anglais The ffarmonicon
ont reproduit en 1824 la polonaise et la légende.
On a publié : Mémoires de Michel Oginski sur
la Pologne et les Polonais , depuis 1788 jui-
23.
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35G
OGINSKI — OHMANN
qu*à la fin de 181 5; Pari», 1826-1827, 4 vol. in'^S^
L'aufear de Tarticle Oginskif du Leiiqoe uoi-
Tersel de musique publié par Schilling , a at-
tribué à Michel Casimir les polonaises de son
nerev^
OGLIN (Erhabd), imprimeur à Augsbourg,
dans les premières années du senième siècle, pa-
rait être le premier qui imprima en Allemagne de
la musique avec des caractères gravés en cuivre,
ainsi qu^on le voit dans un recneil d'odes et
d'hymnes en vingt-deux mesures différentes de
vers latins, prises dans Horace et complétées
par un certain Conrad Celtes. La musique, à
quatre voix, est composée par Pierre Tritonius,
dont le nom allemand était peut être OUven-
baum. L'ouvrage a été publié sous ce titre :
Melopoix sive Harmonise Tetracenticas su-
per XXII gênera carminum heroicorum,
lyricorum et ecclesiastlcorum Hymnorum,
per Petrum Tritonium et altos doctos soda"
liiatis Uiterarix nostrx musicos secundum
naturas et iempora syllabarum et pedum
compositx et regulate, ductu Chunradi Cel-
tis fœliciter impressx. Les quatre parties sont
imprimées en regard, le ténor et le soprano sur
une page et le contralto avec la basse surTautre.
A la fin du volume on trouve cette souscription :
ImpressumAugusta Vindelicorum, ingenioet
induslria Erhardi Oglin, expensis Joannis
Himan alias de Canna et Oringen. Puis viennent
quatre vers adressés à rimprimeur, avec l'ins-
cription Ad Erhardum Oglin impr essorent :
Inter Germanos noatros fuit Oglin Erbardos,
Qui primas liitidas {nitidtu) pressit In cris notas.
Primas et bic lyricas expresslt carminé musas
Quatuor et docolt Tocibus aère canl.
L'impression de ce rarissime volume a été
terminée au mois d'août 1507, comme le prouvent
ces mots du dernier feuillet : Impressum anno
sesquimillesimo et VII augusti. Je possède un
exemplaire de celte rareté bibliographique. Un
deuxième tirage du même ouvrage porte, à la lin
du volume : Demw impresse per Erhardum
Oglin Augustx 1507, 22 augusti. Aucun biblio-
graphe n'en avait fait mention avant qu'un certain
M. Christmann l'eût signalé par une notice in-
sérée dans la Correspondance musicale de Spire
(ann. 1790, n" 5, p. 33 et suiv.). Schmid en a
donné une très-bonne description avec le fac-si-
mile du frontispice {Ottaviano dei Petrucci,
p. 158-160). On peut voir à l'article BiLi),de
cette (édition de la Biographie universelle des
7nusiciens, la description d'un traité de musique
imprimé par Erhard Oglin en 1508.
OIILHORST (JEAN-CiiRÉTiErf), acteur et
compositeur allemand, né dans le pays de Bruns-
wick en 1753, monta sur la scène à l'&ge de
vingt ans, et s'attacha à la troupe de Tilly qui
donnait des représentations dans le Mecklem-
bourg. D'abord chanteur, puis chef d'orchestre
de cette compagnie dramatique, 41 écrivit pour
elle la musique de plusieurs petits opéras, parmi
lesquels on cite : l** Adelstan et Rosette. —
T Das Jahrfest (la Fête anniversaire). —
3° Die Zigeuner (les Bohémiens). En 1790,
Ohlhorst fut engagé au théâtre de Kœnigsberg;
il y reste jusque dans les premières années da
siècle présent. Puis il voyagea en Hongrie, ea
Russie et en Pologne. On croit qu'il est mort
dans ce dernier pays en 1812.
OHMANN (Artoinb-Louis-Henbi), cUd-
teur allemand, naquit à Hambourg le 1 3 Tévrier
1775. Son père y était directeur de la chapelle
de la légation française et professeur de musique.
D'abord employé comme violoniste au théâtre
de Hambourg, il quitta cette position, en l7ûâ,
pour celle" de chef d'orchestre du théâtre de Rê-
vai, où, pour satisfaire aux invitations de ses
amis, il s'essaya sur la scène et obtint des soc-
ces. En 1797, Kotzebue le fit entrer au théâtre
do la cour de Vienne. Deux ans après il accepta
un engagement avantageux à Breslau, en qualité
de basse chantante : bientôt il y devint l'ac-
teur favori du public. En 1802, il ût un voyage
en Russie pour y voir ses parents, qui s'y étaient
établis depuis plusieurs années. Engagea Ri^
pour douze représentations, il y fut si bien ac-
cueilli du public, que la direction lui lit un
engagement durable. Il s'y maria, en 1S04, avec
la fille du maître de ballets de Dresde, Sophie-
Romano Koch, actrice aimée du public. La clô-
ture du théâtre de Riga, en 1809, lui fit accepter
un emploi au théâtre noble de Reval, nouvelle-
ment érigé. Sa femme mourut dans cette ville.
Depuis 1820 jusqu'en 1825, il remplit les fonc-
tions de chef d'orchestre du nouveau thé&tre de
Riga, sous la direction de son frère, et y prit
plus tard l'emploi de violoncelliste. La place de
directeur de musique des églises de la ville de
Riga lui ayant été offerte en 1829, il l'accepU
et en remplit les devoirs avec zèle jusqu'à sa
mort, arrivée le 30 septembre 1833, des suites
d'une maladie de poitrine. Habile sur plusieurs
instruments, Ohmann se distingua comme chan-
teur et se fit connaître avantageusement par la
composition de trois opéras de Kotzebue intitu-
lés : 1* La Princesse de Cacambo; ^2"* La
Chasse princière; — 3* Le Cosaque et le Vo-
lontaire, Ces trois ouvrages ont été représentés
avec succès sur les théâtres de Riga, Revel et
Kœnigsberg.
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OHNEWALD — OKEGHEM
S.>7
OHNEWALD(....)tCompositoOT de mn-
sique d'église, né en Bohême, et sur qui tous les
biographes allemands gardent le silence, parait
avoir Téca dans les derniers temps en Bavière,
et peut-être à Âugsboarg. Ses ouvrages publiés
sont : Antiphonœ Marianx quatuor ixtcibus,
2 viol., viola et organo (2 /f. seu clarineitis,
2 corn, et violoncello ad libitum), op. 1, Augs-
bourg, Lotter. — 2^ Ifymni vespertitU de omr
nibusfestis 4 voeibus, 2 viol., viola, organo
et violone (2 /T. seu clarinelliSf 2 comibus,
2 clarinis et tympanis ad lib.), op. 2, ibid. —
3** Te Deum laudamus et VerU Creator à
k voix, orchestre et orgue, op. 8, ibid. —
4" 14 Pange lingua à 4 voix, orchestre et orgue,
op. 4, ibid.
OKEGHEM (Jean) (1), un des musiciens
belges les plus illustres du quinzième siècle, est
proclamé la lumière de Tart par ses contempo-
rains comme par les écrivains des siècles posté<
rieurs : cependant aucun renseignement n*est
fourni par eux sur les circonstances de sa vie, et
les éléments de sa biographie étaient complète-
ment inconnus lorsqu'un hasard heureux me
nnit, en 1832, sur la vole des découvertes de do-
cuments autlientiques à l'aide desquels il est
possible d'en saisir quelques Taits principaux.
GrAce à l'obligeance et aux recherches persévé-
rantes de M. le chevalier de Burbure, d'autres
indications importantes sont venues s'ajouter à
celles que j'avais recueillies.
Dans la première édition de la Biographie
universelle des Musiciens, j'ai conjecturé que
Jean Okeghem naquit à Bavay, basant mon hy-
pothèse sur un passage placé à l'a suite des II-
lustrations de France de Jean Leroaire, poète
et historien, surnommé de Belges, parce qu'il
était né dans cette ville deBavay, en latin B'eU
gium. Dans son Épttre à Maistre François Le-
rouge, datée de Blois 1512, Lemalre s'exprime
ainsi : « En la fin de mon troisième livre des
(1) Le nom de ce muslelen est écrit OcUnkêlm par Gla-
réan {Dodeeach., p. 4S4;, cette orthographe est adoptée par
HawkinXfBurney, Forkel.Kiesewetter et beaucoup d'autres.
Bermann Flnk écrit Okeàen dans sa FractUa mutica,
mais tous les documents authentiques portent Okegkem,
«t c'est ainsi que TinctorU, WilphUngseder« Faber, Hey-
den et Zarllnu écrivent son nom. Parmi les altérations
qu*a snbiea le nom d'0|çeghem, la pins ridicule est celle
qu'on trouve dans le Mémoire de Laserua sur l'ancienne
bibliothèque de Bourgogne, car \\j est appelé Oekergan.
Dans la première édition de cette Bioffraphiê univer-
teUê des Muticien»^ Je disais que Je ne savais où il a pris
ce nom ; M. Farrenc m'a appris que c'est dans les poésies
de Crétin, ou ptotdt CrttiUi , ooronie on le verra tout
i l'heure. Lascma a été copié pat le baron de Rei0enberg,
dans sa Lettrt à M. FétU, direcUur du Conservatoirû,
fur quelques partleularitét de rhistoire musicale de la
Belgique (V. Recueil enctclopédique Mge, p. 61.)
i Illustrations de France, j'ai bien voulu, à
c la requeste et persuasion d'aucuns mes bons
« amys, adiouster les œuvres dessus escrites, et
« mesmement les communiquer à la chose pu-
« blique de France et de Bretagne , afin de leur
a monstrer par espéciaulte comment la l&ngua
u gallicane s'est enrichie et exallée par les œu-
« vres de monsieur le trésorier du boys de Yin-
« cennes, maistre Guillaume Crétin, tout ainsi
« comme la musiqtie fut ennoblie par mon-
« sieur le trésorier de Sainct-Martin de
« Tours, Okeghem mon voisin et de nostre
« mesme nation. » Or, Bavay, aujourd'hui ville
de France (Nord), faisait au quinzième siècle
partie des Pays-Bas et des possessions des ducs
de Bourgogne; sa population était wallonne, et
j'en concluais qu'Okeghem était Wallon comme
Jean Lemalre, et, par une induction peut-être
forcée, je supposais qu'il était né à Bavay.
Sur des renseignements fournis par les comp«
tes de la ville de Termonde (Flandre orientale),
M. de Burbure, après avoir constaté l'existence
dans cette viUe d'un certain Guillaume Van
Okeghem, tn 1381, de Charles Van Okeghem,
en 1398, de Catherine Van Okeghem, fille de
Jean, depuis 1395 jusqu'en 1430 {voy. pote 2),
ajoute : > La famille Yan Okeghem était donc
« fixée à Termonde à l'époque probable de la
« naissance du célèbre compositeur. On peut
« piésumer que celui-ci est le petit-fils ou le
« petit-neveu de Jean : la similitude des prénoms
ce donne même beaucoup de force à cette con-
« jecture. » J'avoue qu'il me reste des dontes
sur la parenté du grand musicien qui est l'objet
de cette notice avec la famille Van Okeghem :
ces doutes naissent de ce qu'il n'est appelé Van
Okeghem par aucun de ses contemporains, mais
simplement Okeghem; il en est ainsi de tous
les manuscrits de son époque où se trouvent ses
ouvrages, de toutes les collections des premières
années dn seizième siècle qui contiennent quel-
qu'une de ses pièces, et même des documents
anthentiques des archives de Téglise ou il pa-
raît avoir reçu son éducation et où ii fut chan-
tre du chœur, ainsi qu'on le verra tout à Theure.
Par une interprétation trop absolue du pas-
sage de Jean Lemalre rapporté plus haut, J'a-
(t) En 1881, Guillaume Van Okeghem reçoit un paye-
ment de ik cscalitts de gros, pour avoir livré mille pains
i l'armée de Philippe le Hardl.campée sons les murs de Ter-
monde. » Charlrs Van Okeghem est, en 1898, au nombre
' des habitants de cette ville qui ont payé des droits d'en-
trée pour des tonneaux de. èière vrnos de Hollande. —
Depuis 1898 Jusqu'en 1V80, Catherine Van Okeghem. fille
de Jean, reçoit chaque année, pour Intérêts d'une rente
I viagère . la somme de il escallns 4 deniers. Cette rente
est éteinte en 1430 par le décès de Catherine.
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368
0REGHE31
Tais cru pouvoir placer la date de la aaissance
d'Okeghem vers 1440, dans mon Mémoire sur
les musiciens néerlandais (Amsterdam, J. Mut-
ler^ 1829, in-4^, p. 15), en aorte que ce mattre
aurait été âgé d^environ soixante-douze ans en
1512^ quand ce passage fut écrit; mais une dé-
couverte que je fis trois ans plus tard, dans un
manuscrit de la fiibliotbèqne impériale de Paris
(F, 540 du supplément), me démontra que cette
date devait être reculée d'au moins dix ans. J*ai
consigné le fait dont il s'agit dans mes Recher^
chea sur la musique des rois de France et
de quelques princes, depuis Philippe le Bel
jusqu'à la fin du règne de Louis XIV {Revue
musicale, tome XII, p. 234) . Ce renseignement
est fourni par un Compte des officiers de la
maison de Charles VU qui-ont eu des robes
et des chaperons failz de drap noir pour les
obsèques et funérailles du corps du feu roy
Van 1461. On y trouve ce qui suit : « Chapelle.
« Les XVI chapelains de la chapelle dudit sel-
« gneur qui ont eu dix-huit robes longues et au-
« tant de chaperons, les quatre premiers à 3
« escus l'aulne, et les autres à 2 escns Taulne :
« Johannes Okeghem, premier, etc. » On voit^
disais-je, dans Je travail qui vient d'élre cité,
ainsi que dans la première édition de cette Bio-
graphie, on voit qu'Okeghem était déjà premier
chantre ou chapelain de Charles VU en 1461 ;
or, il n'est pas vraisemblable qu'il soit parvenu
à ce poste distingué avant Tâge de trente ans,
d*où il suit qu'il serait né vers 1430. D'autre
part, le passage de Jean Lemaire, par lequel
on voit qu'Okeghem était trésorier de Saint-
Martin de Tours, me paraissait indiquer d'une
manière certaine qu'il vivait encore en 1512, et
qu'il était alors âgé de quatre*vingt*un ou qua-
tre*viugt-deux ans. La date de 1430, qui me pa-
raissait la plus vraisemblable, a été depuis lors
adoptée dans la plupart des dictionnaires bio-
graphiques. M. de Burbure s'y rallie aussi ; tou-
tefoiSy un renseignement important pour la bio-
graphie du célèbre musicien, lequel a été dé-
couvert dans les archives de la collégiale d'An-
vers par mon honorable ami, me parait renverser
ma conjecture et faire remonter plus haut l'é-
poque de sa naissance. En effet, dans les comp-
tes des chapelains de cette église, qui commen-
cent k Noël 1443 et sont dos à la même épo-
que, en 1444, on voit figurer cet artiste parmi
les chanteurs dn côté gauche du chœur (1), et
8on nom s'y présente sous les formes suivantes :
(1) M. de Borbure a ooiutaté qu'il y avait en ISiS-lsu
^Iqgt-fttx chanteurs à la droite du chœur de l'église
d'AnTcrs et vingt- sept à la gauche, non compris les cha-
Bolncs et les enfants de chœur.
Okeghem, Oqeghem, Oqegham, De Okeghem, et
Ockeghem, Les chantres étaient alors rangés dans
le chœur des églises par ordre d'ancienneté, en
sorte que le plus ancien était le plas rapprodié
de l'autel : Okeghemest l'avant -dernier dans ta
liste des chantres du côté gauche. Après la Noël
do l'année 1444, il disparaît des comptes et
conséqueroment de l'église.
Admettant la date de 1430 pour celle de li
naissance d'Okeghem, M. de Burbure pense
qu'il a été admis comme enfant de clicrarà Té-
glise d'Anvers vers l'Age de huit ans, et, comme
tel, a été instruit et entretoiu à la maîtrise;
que l'époque de la mue de sa voix étant arrivée
à l'âge de treize ans, il a dû en sortir, etqne
le chapitre, par intérêt pour sa position, l'a aa-
torisé à figurer parmi les chanteurs et à participer
à la distribution des deniers pour les offices. Il
n'y a pas de motifs sérieux pour se pas admet-
tre les conjectures de M. de Burbure, car elles
ont pour base les documents antbentiqoes des
archives de l'église d'Anvers; mais il est hors
de doute que l'éducation musicale do graid
musicien qui est le sujet de cette notice n'a pu
être complète à l'Age de quatorze ans, car daq
ou six années n'étaient pas suffisantes, à Fépo-
queoù il vécut, pour former un chanteur excel-
lent et un contrepointiste habile. La sololrân
d'une multitude de cas embarrassants et diffi-
ciles, dans le système monstrueux de la nota-
tion des quatorzième et quinzième siècles, ne
pouvait se faire qu'A l'aide d'une longue pratique
et d'une expérience consommée ; car les maîtres
les plus savants s'y trompaient encore, ainsi
qu'on le voit avec évidence dans les écrits de
Tinctoris, de Gafori, d'Aaron et de plusieurs au-
tres théoriciens anciens. Quand les longues études
sur ces difficultés étaient terminées, les maîtres
faisaient aborder celles do contrepoint A leurs
élèves; et lorsque ceux-ci étaient parvenus à
écrire avec correction A trois, quatre ou dnq
parties par une sorte de tablature qui serrait à
faire la partition, on les exerçait A traduire cha-
que pariie , écrite originairement par cette no-
tation simple , en notation proportionnelle en
une infinité de combinaisons ardues. Celui qui
imaginait, dans sa traduction, les énigmes les
plus difficiles était considéré comme le musi-
cien le plus baibile. Nul doute qu'A sa sortie de
la collégiale d'Anvers, Okeghem n'ait eu pour
but de chercher «le maître qni pouvait complé-
ter son instruction. Il l'aurait trouvé dans cette
même église si Barbireatii (voyez ce nom) eût
occupé alors la place de mattre des enfants de
chœur ; mais ce savant musicien ne le devint
qu'en 1448. On ne saurait rien concernant Té-
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OKEGUEM
35»
cole où Okeghera a puisé soa savoir en musique,
si un passage du Traité de conlrepoint de Tinc-
t«ris ne nous fournissait une indication à ce sa-
jet. J*ai rapporté ce passage dans mon Mémoire
sur les musiciens néerlandais, mais la rareté
de ce liTre m'engage à le répéter ici : « Ce que
« je ne puis assez admirer, c'est qu'en remon-*
A tant à une date de quarante ans, on ne
« trouve aucune composition que les savants ju«
« gent digne d*étre entendue (1). Mais depnis ce
R temps, sans parler d'une multitode de cbanleors
R qui exécutent avec toutes sortes d'agréments,
« je ne sais si c'est l'efTet d'ane inflnence céleste
« ou celui d'une appUcation infatigable, on a
H vu tout à coup fleurir une infinité de compo-
H siteurs, tels que Jean Okeghem, J. Régis, Ant
« Bosnoift, Firroin Caron, Gnillaume Faugnes,
f qui tous se glorifient d'avoir en pour maîtres
« en cet art divin J. Dunstaple, Gilles Bincbois
« et Guillaume Dufay, lesquels sont morts de-
« puis peu (2). > Okeghem a donc eu pour maî-
tre ou Dunstaple, ou Dufay, on enfin Bincbois :
il ne s'agit que de découvrir celai de ces trois
maîtres qui a dirigé ses études, ce qui ne sera
pas difficile si nous remarquons : 1° qu*Oke-
gliem n'a pu naître avant 1425, et que Dufay,
étant mort en 1435, il n'a pà en faire son élève. —
S'' Que Dunstaple, Anglais de naissance, parait
avoir vécu dans son pays, qu'il y est mort et a
été inbumé dans l'église de Saint-Étlenne, à
Walbroock. On peut donc affirmer qn'Okeghem,
pauvre chantre sorti depuis pea d'années de la
maîtrise de la collégiale d'Anvers, n'a pas été
chercher l'instmction masicale eo Angleterre
dans un temps où les relations d'outre-mer
éUicnt difficiles. — 3' Qu'en 1444 Philippe le
lk>n tenait sa cour à Bruges, qu'il y resta plu-
sieurs années, et que Binchois, chantre de la cha-
pelle de ce prince, y faisait sa r^^sidenec. Tout
porte donc à croire que c'est de ce maître
rtn'Okegbem reçnt rinstruction supérieure dans
toutes les parties de la musique, et en particu-
lier dans la science du contrepoint
Après que les études d'Okegbem eurent été
(i)ll y a ict DDC erreur de Tlnctorls, car tlècrlTall
en l*7f, et Dttfey \v09ez ce nom) brillait d^à dans la
clia pelle ponUflcale prêt de cent ans auparavant
(9) Neqne, quod satts admlrart neqneo, qiilpptain oom-
pMltam, nM cltrft annos quadraglnU estât, qood aadltu
dignum ab erudltls exlstlmetur. iUe veto tempcatate, nt
pneteream Innomeros concentorea vennatiniinê pronun-
' clantes , ncscio an vlrtate cojnadam cœlestte Influxna an
▼ehementla aaaIdvB exercltatlooto, Inflnitl lorent com-
posltoKt. ut Joannea Okeghem, Joannea Refis, Antho*
nlQi Bosnois, Flrmlnos Caron , GoUlermos Fangaes, qui
Dovlsslmla temporibas vitâ fonctoa, Joanoem DunsUple,
Rgldlum Bincbois Gulllermnm Dulay, se praceptores
babntsae in hSc arte dIvInA gloriantur. ■
terminées sous la direction de Binchois, c'est-à-
dire vers 1448 ou 1449, nous voyons un espace
de douze ou treize ans jusqu'en 1461 , où Okeghem
était premier chapelain du roi de France
Charles VU. Il est k remarqner qiie rien n'in-
dique, dans le manoscrit de la Bibliothèque
impériale de Paris, auquel nous sommes redeva-
bles de la connaissance de ce fait, en qnelle
année le célèbre artiste belge entra au service de ce
prince; car depuis le JRdle des povres of/tciers-
et serviteurs du feu roy Charles VI faict le 2 1
octobre 1422, jusqu'à la mort de Charles VII,
en 1461, ce manuscrit ne contient aucun compte
de rétat de la maison royale : ce qui ne doit
pas étonner, si l'on se rappelle la triste situation
de la France sons nn règne rempli d'agîtations-
et de vicissitudes si déplorables, qu'après la ba-
taille de YemeuU (1424), les Anglais, mattres-
de la plus grande partie du royaune, appelaient
par dérision Charles VU je ro< de Bourges, parce
qu'il ne lui restait guère que cette ville et son
territoire. Ce ne fut qu'après la trêve de 1444, et
surtout après la conquête de la Normandie sur
les Anglais, achevée seulement en 1450, que la
France respira, que la royauté reprit par degré s-
sa splendeur j^t que l'ordre se rétablit dans les
finances. Il est donc vraisemblable que ce Oit
dans rintervalle de 1450 à 1460 qu'Okeghem
entra dans la chapelle du roi de France et qne
ce fut d'abord comme simple chantre ; car à
cette époque l'ancienneté des services était
comptée pour quelque chose, et quelle que fût
lliabileté d'un musicien, il n'arrivait pas tout
d'abord au poste le plus élevé.
D'assez grandes diriicultés se présentent en ce
qui concerne la position d'Okeghem après l'an-
née 1461. On sait que Louis XI succéda à sou
père Charles Yll le 23 juillet de cette année :
or, deux comptes de l'état de la chapelle royale
semblent démontrer que l'illustre musicien ne
fut pas au service de ce prince. Le premier
compte des gages des officiers de la maison
du roy Loys XI^^, dressé par Jacques le
CamuSt commis au payement de ces gages,
depuis le mois de janvier 1461 jusqu'au mois
de septembre 1464, prouve que toute la chapelle
avait été changée et réduite depuis Tavénement
au trône du nouveau roi ; qu'il n'y restait plus
un seul des chantres à déchant de la chapelle de
Charles VII, et que le premier chapelain se
nommait GaUois Gourdin ( 1 }. Un second compte^
dressé en 1466 par Pierre Jobèrt, receveur gé-
néral des finances, n'indique pas davantage
(1) MSS.F, S40 du tappléoent de U BfblioUièqne impé-
riale de Paris.
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360
OKEGllEM
qu'Okeghem ait été attaché à la chapelle de
Louis XI; enfin, un troisième compte, qui
comprend les dépenses depuis le ler octobre
1480 jusqu'au 30 septembre 1483, ne fait pas
mention d'Okeghem (I). Cependant l*ouTrage de
Tinctoris qui a pour titre : Liber de naiura et
proprieiate tonorum, et qui est daté du 6 no-
Tembre 1476, est dédié, dans le prologue, à Jean
Okegbero, premier chapelain du roi très-chré-
tien des Français Louis XI, et à maître Antoine
Basnois , chantre du très-illustre duc de Bour-
gogne (2). Un antre document, non moins inté-
ressant, nous apprend que le 15 août 1484 un
banquet fut donné au seigneur trésorier de
Tours M. (maître) Jean Okeghem, prenùer
chapelain du roi de France, musicien excellent,
et aux siens, parla chapellederégliseSainM)onat
de Bruges (3). Il résulte de la mention authen-
tique de cette circonstance, tirée des actes du
chapitre de Saint-Donat, qu'en 1484 Okegliem
réunissait en sa personne les dignités de tré-
sorier de Saint-Martin de Tours et de premier cha-
pelain du roi de France. Suivant les comptes
du chapitre de Saint-Martin de Tours, que j'ai
consultés aux archives de Tempire, à Paris, les
fonctions de trésorier étaient remplies par un cha-
noine de cette cathédrale. Tout porte donc à
croire que le roi disposait à son gré du canoni*
cat auquel ce titre était attaché, et que Louis XI
le donna à son premier chapelain à titre de
prébende ou bénéfice. Mais la position de tréso-
rier obligeant le bénéficié à résidence, il se peut
que le chantre Gallois Gourdin, mentionné dans
les comptes de la chapelle royale comme pre-
mier, ait été simplement suppléant d'Okeghem,
puisque celui-ci avait couseryé son titre de pre-
mier chapelain. Le chAteau de Plessis-lez-Tours,
résidence habituelle de Louis XI, était d'ailleurs
si voisin du chef -lieu de la Tou raine, que le
célèbre mattre pouvait remplir ses fonctions près
du roi dans de certaines solennités. Cette con-
jecture parait d'ailleurs confirmée par le voyage
que fit en Flandre, dans Tété de 1484, Okeghem
avec ses chantres ( avec les siens, cum suis, dit
(1) Mss p. B40da supplément de la Bibliothèque Impé-
riale de Parla.
(i) PranlantlMimls ac celeberrlmls artls mustcae profes-
soribus doiui no Johannl Okeghem Cbriillanlssiml Ludo-
vicl XI rc^s Francoram protho capellano ac maglstro
Antonio Buânota iUustrissimi Burgundorum duels can-
torl, etc.
(S) sex canns vlnl pro sahsidio soclorun de masica In
cœaa ffecla domino ihesaurartoTuronenst', domino Johannl
Okeghem, primo capellano régla Francim musico ex-
cellenti9iimo cum suit [jécta capU. S.Don , is aug. l««4)
Voyez C Histoire dt Flandre, par M. Kervyo de Lel-
tenbove, T. V., note, page 46.
le document du chapitre de Saint-Donat de
Bruges). Le désir de revoir sa patrie, que de-
vait éprouver ce maître, comme tout homme
de bien, put être réalisé alors, parce que les fian-
çailles de Marguerite d*Autriche avec le dauphin,
qui plus tard régna sous le nom de Char-
les VIII, venaient de mettre un terme aux
longues guerres des Français et des Flamands ,
à la suite du traité d'Arras ( 3 décembre
1482).
Suivant le passage du livre de Jean Lemaire,
cité précédément, Okeghem aurait encore occupé
la position de trésorier de Saint-Martin de Tours
en 1512; mais de nouveaux documents au*
thentiqiies que j'ai trouvés aux Archives de
TEmpire, à Paris, m'ont démontré qu'il s'était
démis des fonctions de cette place avant 1499,
vraisemblablement à cause de son grand ige.
La première pièce est un compte de dépenses de
la maison de Louis XII (no K, 318) où l'on voit
qu'un chantre et organiste de la chapelle da
roi, nommé Errars, était, en 1499, trésorier de
Saint-Martin de Tours, et que sesappointeme&ti»
comme organiste du roi, étaient de 310 h'vres
tournois. Par un autre compte pour l'année 1491
(no K,-306), le même Errars est chantre et
joueur d'orgue de la chapelle royale, mais il
n'a pas le titre de trésorier de Saint-Martin de
Tours. Ce fut donc entre les années 1491 et 1499
qu'Okeghemse démit de ses fonctions. Toutefois,
il est possible qu'il ait conservé son titre comme
trésorier honoraire. Dans un poème sur la mort
d'Okeghem, dont il sera parlé plus loin, l'auteur,
qui fut contemporain' de la vieillesse de ce mattre,
s'exprime ainsi :
« Par quarante ana et plus 11 ■ serry
« Sans quelque ennuy en sa charge et office;
« De trots roya a tant l'amour deaservy
« Qu'aux biens se vlt(i) appeler au coavj,
(i Mais assouTy estolt d'nog bénéfice. »
Les trois rois qu'Okeghem avait servis étaient
Charles VII, Louis XI et Charles VIII; or
Louis XIT, ayant succédé à ce dernier monarque
le 7 avril 1498, il est évident que c'est alors quil
a dû cesser d'être le premier chantre et diape-
iain de la chapelle royale, car s'il était resté en
charge après cette date, ce ne serait pas trois
rois qu'il aurait servis, mais quatre. C'est aussi
sans aucun doute à cette époque qu'il s'est démis
de ses fonctions de trésorier de Saint-Martm de
Tours, et que le chantre et organiste Errars est
devenu son successeur dans cetle dignité. Il con-
tinua sans doute à vivre en repos dans la même
(1) Dans le texte imprimé WjzUvlt: cela n'a
sens.
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OREGHËM
36i
▼file jusqu'à son dernier jour, car on trouve dans
le même poème ces deux vers :
a Seigneurs de Toun et peuple, regrettex
ti Celluy qu'on dolbt plus plaindre que ne d]rs« »
Par la manière dont s^exprime Jean Lemaire^
Okeghem vivait encore en 1512, et devait être
alors &gé d'environ quatre-tîngt-sept ou quatre-
vingt-huit ans. La date précise de sa mort est in-
connue : Kiesewetler la fixe h l'année 1513 (1);
mais aucun document ne justifie sa supposition.
A l'occasion de la mort d*Okeghem, le poète
Guillaume Crétin a composé une pièce de pins
de quatre cents vers intitulée : Défloration de
Crétin sur le trépas de feu Okergan (2), tré-
sorier de Sainct Martin de Tours. Elle se
trouve dans le volume de sec poésies imprimé
en 1527, après la mort de Tauteur (3). Il est hors
de doute que c'est dans ce poème que Lasema a
pris le nom d'Okergany altération singulière du
nom d'Okeghem, faite par un homme qui vécut
dans le même temps que ce savant musicien (4).
Personnifiant la musique, Crétin imagine une
fiction par laquelle les plus célèbres chantres et
compositeurs du quinzième siècle sont convoqués
pour rendre hommage à la mémoire de l'illustre
(\) Cêtekickte der europœiieh-abendismdUehm Oder
unser Aetilipen ifM«iik, p. M.
(t) Je suis redevable à l'amlUé de M.Farrenede la con-
muDlcaUon du poCme de CréUn, dont les œovres n'étaient
pas tombées sous m main. Il est bfen remarquable que
ce morceau, si rempU dlntérét pour l'iilstoire du grand
musicien objet de cette notice , n'ait Jamais été cité.
(Sj Les poésies de Crétttt ont été réimprimées à Paris,
cli«s Consteller, en l7ts, lu-». Le poème sur la mort
d'Okegbem remplit les pages » à ftl.
(4) Le poste CréUn, ou plutôt Crestin^ dont le nom
Térltable était DuboU, et qui naqolt, selon quelques
biographes, à Paris, suivant d'autres à Lyon, ou même
à Falaise, vécut sons les régnes de Chartes VIII, de
Louis XII et de François Ur. U éUlt aussi musicien* car
après avoir été trésorier de la Sain te «Chapelle de Vln«
rennes, U devint chantre de celle de Paris. Il y a même
lieu de croire qu'il avait été élève d'Okegbem, d'après
les vers qu'il adresse aux principaux dlsclplea de ee maî-
tre, les Invitant à composer un chant funèbre.
« Pour lamenter notre maUtr» et bo» pérê, m
Crétin mourut en ISIS. Ses poésies furent recueillies et
publiées, deux ans après son décès, par son ami Fran-
cols Charbonnier, secrétaire de François I*'. Je pense
que c'est a cette circonstance qu'il faut attribuer l'aller
ration Inouïe du nom A'Okeçhtm en celui û^Oitergan. Il
est impossible qu'un écrivain qui a été contemporain de
ce maître, qui connaissait ses ouvrages et en appréciait
le mérite, et qui vrainemblabiement avait reçu de ses le-
çons. Il e.st impossible, dls-Je, qu'il ait fslt cette altéra-
tion monstrueuse. L'Imprimeur a sans doule mal lu le
manuscrit où il devait y avoir Okençam, orthographe que
i'al trouvée en plusieurs endroUs t !*# aura été prise
pour r, et l'm pour n. On peut consulter sur Crétin la
notice de Welss, dans la Biographie universelle des
frères, M ichaud, aiusi que celie de M. Victor* Fuurnel,
dans la niographte générale de MM. Flrinln Dldot.
maître. Dans Tobligation où je suis de borner
rétendue des citations , je choisis ce passage :
« Là du Fay (Dufay) le bon homme survint,
« Bunoys aussi et aultrea plus de vingt,
• Fedêt Blnebolsi Barbingant, et Oonstabie,
« Poiquin, Lannog, Barlaon très notable,
« Copin» Régla, CtlUsjoife et Constant.
« Maint homme lut auprès denlx escoulant,
« Car bon falsolt ouyr telle armonye,*
« Aussi estolt la bende (bande) bien foumye.
« Lors se chanta la messe de my my.
« yiu trawailsuU, et Cufusvis toui.
« La messe aussi exquise et très parfaicte
« De ile9iii«m par le dict deffunct falete;
« Home en la fin dicl avecques son Incz (luth)
« Ce motet. Ut keretnila soUis^
« Qae chascun tint une chose excellente. »
Ce passage révèle les noms de quelques mu-
siciens du quinzième ou du commencement du
seizième siècle qui n*ont pas été connus jusqu'à
ce jour et dont il ne reste vraisemblablement au-
cune composition ; ces artistes sont Fede, Lan*
noy, Copin^ Gillesjoye et Constant. A l'égard
âePasquiny c'est, selon toute probabilité, le nom
de Josquin altéré par des fautes d'impression. On
voit aussi dans ces vers les titres de plusieurs mes-
ses d'Okegbem qui n'ont pas été citées ailleurs, à
savoir, les messes My my. Au travail suis, et la
messe de Requiem. Quant à la messe Cujusvis
toni, c'est la même qui se trouve sous le titre ad
omnem lonum dans le recueil de Nuremberg pu-
blié en 1538. C'est aussi sous ce titre que 61a-
réan en donne le premier Kyrie et le Benedictus
^Dodecach., p. 455). Kiesewetler, ne compre-
nant rien au tour de force du compositeur, a
mis ce Kyrie en partition, sans voir que le
cantus est du troisième ton du plain-chant, le
ténor, du second ton, et conséquemment que
.te bémol du si est sous-entendu, et qu'il en est
de même de VAltitonans ou Contratenor, et de
la basse, qui sont du premier ton (voyez Ge-
schichtedereuropxisch-abendlxndischenoder
unsrer heutigen Musik, n? S des exemples de
musique). '
Dans ce même poème se trouvent ces vers
dont les cinq premiers ont été mis en musique
par Guillaume Crespel, sous le titre de Lamen-
tation sur la mort de Jean Okeghem :
m AgrlooUa, Verbonnet, Prlorls,
■ Josquin Desprex, Gaspar, Brumel, Compère;
• Ne parles plus de Joyeux chantz ne ris,
« .MaU composez ung IVe reeorderis,
• Pour tamenternoslre malstre et bon père.
« Prévost, f^er-Just, tant que PiuU Prospère (1).
(DJMusidens français qui furent, à oe'qn'll parait, èlèvea
U*01ceRbem, mais dont les noms ne se trouvent que dana
ce passage, et dont les œuvres sont Inconnues.
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862
OK>:GUEItt
« Prenez Fruveau pour vos chaotz aceorder,
« U perle est grande et digne & rccordcr. »
De tous les maîtres qui s'illustrèrent dans la
seconde moitié du quinzième siècle, Okeghem
est celui qui exerça la plus grande influence sur
le perfectionnement de Tart par son enseigne-
ment. Les plus célèbres musiciens de cette
époque et du commencement du seizième siècle
furent ses élèTes: leois noms nous ont été transmis
par deux- complaintes sur la mort du maître, dont
la première a été mise en musique à cinq voix
par Josquin ]>eprè8, et l'autre par Crespel : celle-
ci^ comme on vient de leroir, est tirée du poëme
de Crétin. Dans celle de Josquin on trouve ces
vers :
« Nymphes det bois, déesses des fontalBes,
« Chantres experts de tontes nations,
« Changes vos voix fort claires et bantalnes
« En cris tranchants et lamentations;
« Car d'Atropos les molestatlons,
V Yostre Okeghem par sa rigueur attrappe.
m Le vrai tr^r de musiqne et cher-d'œavre,
« Qui de trépas désormais pins n'échappe ;
« Dont grand douma ge est que la terre ie cœuvre.
« Aeoustrez vous d'abttz (d'habits) de deulL
« Josquin^ Brumel, Pierehon, Compère,
« Et plorez grosses larmes d'œîl :
m Perdu avez voslre bon père (l).
Dans les vers de Crétin, la liste de ces habiles
artistes est plus nombreuse, car on y trouve de
fÀusAgricolaf Verbonneti Prions ei Gaspard,
Des huit musicieus nommés dans ces piè-
ces, cinq sont Flamands et Wallons, à savoir
Alexandre Àgricola, Prions , Gaspard Van
Veerbehe^ Antoine Brumel et Josquin Des-
près ou Des Près {voy, ces noms) ; et deux,
Compère et Pierehon , ou Pierre de Larue^
sont Picards ; à l'égard de Verbonnet, Je moins
célèbre de tous, sa patrie est jusqu'à ce moment
incofenue. Les sept autres, leurs prédécesseurs,
Jacques Obrecht, Busnois et Jean Tiuctoris, sont
les grandes illustrations musicales de leur époque.
Leurs œuvres remplissent les manuscrits du
quinzième siècle, et toutes les collections impri-
mées de la première moitié du seizième; enfin.
' (1) Ce morceau de Josquin est k cinq voii ; pendant
que le emntttt, le contrutenor, le quinttu et le basttu
chantent les paroles françaises, le ténor dit les parolea et
le chant du Requiem. On trouve cette complainte dans
Le einquiéme livre, contenant xxxti ehaneons d 8 et 6
parties. Imprimé en envers, par Ttlman Susato ,
1844, ln-4«.Bume7 a donné ce morceaa en partition dans
le deuxième volume de son HUMre générale de la mu-
sique\p. 481); Forkel Ta reproduit d'après lui {Mlgem,
CeecMchie der Mutik, 1. 11, p. 84t etsuiv.), etKiesewet-
ter en a fait une troisième publication d'après eux, dans
les exemples de musique de son Mémoire sur les musl<
dens néerlandais (Die Ferdientle der Pfiderlœnder um
die Musik, p. 41).
ils fondent des écoles dans tontes les contrit de
l'Europe et sont les guides et les modèles de leurs
contemporains ainsi que de leurs successeurs im-
médiats.
L'importance des travaux d'Okeghem et les
perfectionnements qu'il a introduits dans Tart
d'écrire les contrepoints conditionnels, sont cons-
tatés par les éloges que lui accordent Glaréan,
Hermann Fink , Sébald Heyden , Tintons, Gafori,
WilpUiingseder, Grégoire Faber, ainsi que {tar
ce qui est parvenu de ses œuvres jusqu'à nous.
Si l'on compare ce qui nous reste de ses com-
positions avec les ouvrages de ses prédécesseurs
immédiate, particulièrement avec les productions
de Dufay, on voit qu'il possédait bien mieux que
ce maître l'art de placer les parties dans leurs
limites natnrelles , d'éviter les croisemeDts des
voix et de remplir Tharmonte. Gtaréan lui 86
corde d'ailleurs le mérite d'avoir inventé la factare
des canons , dont on trouve les premiers rudi-
ments dans les œuvres des musiciens qoi écri-
virent à la fin du quatorzième siècle, on du moins
d'en avoir perfectionné les formes. « Josquin
(dit Glarédn ) aimait à déduire plusieurs parties
R d'une seule, en quoi il a eu beaucoup d'imita-
« teurs; mais avant lui Okeghem se distingna
« dans cet exercice (1). » Le morceau rapporté
ensuite par le même écrivain ( m Dodecach.,
p. 454), et par Sebald Heyden (De arte canendi^
p. 39), comme exemple delMiabileté d'Okeghem
dans cette partie de l'art, est en effet fort remar-
quable pour le temps où il a été écrit : c'est un
canon à trois voix, où l'harmoeie a de la pléni-
tude et de la correction, et dans leqnèlles parties
chantent d'une manière naturelle. Mais on ju-
gerait bien mal de la valeur de ce morceau si
l'on ne consultait que les traductions en parti-
tion qu'on en trouve dans les Histoires de la
musique de Uawkins, de Burney, de Forkel, et
à la suite du Mémoire de Kiesewettersurles mu-
siciens néerlandais, car cette résolution du canon
énigmatique d'Okeghem «»st absolument fausse.
Ambroise Wilphlingseder , cantor de l'école de
Saint-Sébald de Nuremberg, vers le milien du
seizième siècle, a reproduit ce même canon dans
un traité élémentaire de musique qu'il a publié
sous ce titre : Eroiemata musices practicx
eontinentia prxcipuas ejus artis pratcep-
(tbnes (Nuremberg , 1563, in-8°). La résolution
qu'il en donne (p. 58-63) renverse Tordre àt^
parties établi par le compositeur, et en fait un
(t) Arnavit iodoeus ex uua voce plnres drducerc; qood
post enm muiti «muIaU sunt , sed ante eum Josnnis
Okenheim es In exercltaUone clamerat \piar. Dodecach.
p. Kk\).
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OKEGUEiVI
3G3
canon à ta quinte inférienreaa liea de le résoudre
à la quarte supérieure, suivant rindîcation de
Glaréan. (Fiiga trium vocum tti epidiates-
saron post perfeclum tempw), et d'après l'ex-
plication plus explicite encore donnée par Gré«
goire Faber, dix ans auparavant, dans ses JFro-
temata mûmes practiex (p. 152). « Fugue à
« trois parties (dit cet écrivain) dont les deux
« premières sont ra chant mol (mode mineur),
« et la dernière en chant dur (mode majeur).
« La seconde partie entre à la quarte supérieure
« après un temps parfait ; la troisième commence
« à la septième mineure supérieure après deux
< temps (1). » La mauvaise résolution de Wii-
phlingseder a été donnée en partition par Haw-
kins dans son Histoire générale de la musique
(T. n, p. 471), puis copiée parBumey (a General
History of Music , T. II, p. 475), par Forkel
{Allgem, Geschiehte der Musik, t. II, p. 580),
et par Kiesewotter. Elle est remplie de mau-
vaises successions, et partout où il doit y avoir
des quintes, on y trouve des quartes.
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33:
J'ai donné la véritable résolution de cet inté-
ressant morceau dans mon Esquisse de Vhis-
ioire de Vharmonie comidérée comme art et
comme science systématique (Paris, 1841,.
p. 28, et Gazette musicale de Paris, ann.
1840, p. 159).
(t) Fagi trium partlam, quamm priores duc In molU
ODta. ultlma In daro flctas voeesmorpat. Seconda autem
part In epidiatessaron post unam tempus perfeetom,
tertta In wmhlltooo corn dlapeaie saperne po»t d«e
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Il était d'autant plas nécessaire de faire remar-
quer l'erreur de tous ces historiens de la musi-
que et de la rectifier, que le morceau dont il
s*agit est le plus ancien monument parfaitement
régulier de Tart des canons, et que c'est par lui
que nons pouvons nous former une opinion fon-
dée du mérite d'Okeghem comme harmoniste.
La messe d'Okeghem ad omnem tonum , à
quatre voix, se trouve dans le rarissime recueil in-
titulé Liber quindecim Missarum a prxstan-
tissimis musieis composiiarum (Noiribergx,
apudJoh. Petreium, 1538, petit in-i*» obi). Une
autre messe de ce maftre, intitulée Gaudeamus,
se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque
impériale de Vienne : elle est aussi à. 4 voix.
L'abbé Stadier Ta mise en partition, et Kiesewetter
en a publié le Kyrie et le Christe dans les plan-
ches de son mémoire sur les musiciens néerlan-
dais, avec une multitude de fautes grossiè-
res, dont une partie a été corrigée dans VHis-
toire de la musique des contrées occidentales,
du même auteur; mais il en reste encore plu-
sieurs. Le manuscrit de la Bibliothèque royale
de Bruxelles, n° 5557, qui provient de la cha-
pelle des ducs de Bourgogne, contient la messe
d'Okeghem à quatre parties , qui a pour titre :
Pour quelque peine, et la messe également à
4 voix Ecce ancilla Domini ; je les ai mises en
partition dans mes recueils d'anciens matt^es
belges. Une note fournie à M. Léon de Biirbure
par M. James Weale, de Bruges, Indique le
titre d'une quatrième messe du même maftre
( Village), dont une partie fut transcrite en 1475
dans les livres de l'église collégiale de Saint Do-
nalien ou Donat, de cette ville, par le ténor et co-
piste Martin Ck)lins (1). Plusieurs messes inédi-
tes d'Okeghem se trouvent dans les livres de
la chapelle pontificale, à Rome, dans le volume
n"* 14, in-folio : Baini, qui les cite, n'en fait pas
connaître les titres.
Sebald Heyden cite aussi (De Art e Canendi,
p. 70) Missa Prolationum, d'Okeghem, et l'on
en trouve un canon dans les Pnccepta mttsicje
practicœ de Zanzer dinspruck, publiés dans
cette ville, en 1544.
Le plus rare des rarissimes produits des presses
d'Octavien Petrucci, inventeur de la typogra-
phie musicale, lequel a pour titre Harmonice
inusices Odhecaton, renferme dans 1« premier
livre, marqué A, et dans le troisième, dont le titre
particulier est Canti C numéro cento cin-
quanta ( Venise, 1501-1503), ce recueil, dis-je,
renferme cinq chants d'Okeghem à trois et à
quatre voix. Son nom y est écrit Okenghem,
Ces chants sont des motets composés sur des
mélodies populaires, dont les premiers mots sont :
Ma bouche rit; Malheur me bat,- Je n'ay
deul; petite Camusette; Prennes sur moy
(prenez sur moi). Un manuscrit précieux de la
«n du XV« siècle, qui provient de la chapelle des
ducs de Bourgogne et se trouve aujourd'hui dans
la bibliothèque de la ville de Dijon, sous le
n*»295, contient plus de 200 chansons françaises, à
(1) Item MartiDoCollIns pro scriptan Passm^U f^iUagf,
dç Okpghem et reparaUone llbrorum laceratorum cun
novlt foUls compoaltls — XU ac. ( douze eacalloa ).
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OKEGHEM — OLEARIUS
aci»
trois et quatre parties, parmi lesquelles il y en a
sept qui portent le nom d'Okeghem, et peut-être
un plus grand nombre , sans indication, qui lui
appartiennent M. Vibbé Stephen Morelot , qui
a donné une excellente notice de ce manuscrit (1),
y a joint le catalogue tliématique de toutes ces
ebansons, et l*on y voit les commencements de
celles-ci qui portent en tête le nom d*Okeghem :
1® Ma bouche rit (publiée dans le recueil
Jfarmonice musices Odhecaton ) ,• 2^ leê des-
teanlx ( déloyaux } ont la raison : 3° Vautre
dantan l'autrHer; 4° Fors seulement Vat-^
tente que je meure ; 5^ Quant de vous seul je
pers la veue; 6^ D*v.n autre amer (amour)
mon cœur; V Presque transi. Je possède aussi
trois motets à quatre vois de ce maître.
Je ne dois pas finir cette notice sans parler
d'un passage du Dodecachordon de Glaréan,
où il est dit qu'Okeghem a écrit une messe à
trente-six Toix : Okenheim qui ingenio omneis
excelluisse dicitur, quippe quem constat tri-
ginta sex vodbus garriium quemdam {mis-
sam) instiiuisse {Dodecach. lib. 3, p. 454).
Dans le poème de Crétin, ce n'est pas ane messe,
mais un motel à trente-six voix qui aurait été
composé par Okeghem ; Toici le passage :
« C'eil Okergan qaoD doibt plorer et pUindre,
•< Cest lay qui bien »ceot cbokir et attaindre
• Toas les seeretz de. la subtilité
« Da nooTcau cbant par son bablleté (l)
« Sans un seul poinct de set relgles enfiraladre,
« Trente-tix voix notert etcripre et poindre
m En unç motet; ett-ee pas pour eomplaitutre
• Cellun trouvant telle nooalité?
« Cest Okergan» >
Tous les auteurs modernes qui ont parlé de ce
maître ont adopté sans discussion le fait d'une
semblable composition écrite par lui ; mais j'a-
voue que je ne puis y ajouter foi , et Je con-
sidère une combinaison de ce genre comme im-
possible an quinzième siècle, où les morceaux
de musique à six voix étaient même fort rares.
(l> De la mnslqne sa XV* slèele. Notice sur an mana-
scrit de U BibUotbèqoe de Dijon, par M. Stepben Morelot
dan» les Mémoires dé la Commission arekéologique de
Us Céte^'Or] \ tiré i part, Paris, 188«, gr. In4« de ts pages
■Tec on appendice de U pages de musique.
(t) Il ya dan« le téite Imprimé :
Tona les secreU de la mbUlUâ
Du nouvesu chant par sa suMUité.
J'ai cru qu'il y avait là nne dhtractloa de nmprlmear,
et J'ai fait la'substitotlon qnl vleat natarellemeot à l*es-
prli . Cependant U se peut qae le paasage ait été écrit tel
qull est imprimé, car M. Victor Fonrnel dit, dans sa no-
tice sur Crétin : « 11 se crée des dUtteoltés anssl biurres
€ qne puériles et s'étertae tou|oars à donner à ses Tcrs
« non-sealeiuent les rimes les plusrlcbes, ce qnl ne se-
a rail pas on grand mal, mais à faire rimer tnacmble
• un 00 pluiteora mots tout entiers, etc. »
Un seul musicien de ce temps , Bnimel, élèire
d'Okegbem, nous offre dans ses œuvres deux
exceptions k l'usage suivi par ses contemporains à
cet égard : la première se trouve dans un fragment
à huit voix rapporté par Grégoire Faber (Musices
practicx erotem, Ub, /. cap 17) : l'autre est la
messe à 12 voix : Et eece terrée motus , qui est à
la Bibliothèque royale de Munich (Cod. mus. I)
effort de tête sans doute extraordinaire pour
l'époque où vécut l'artiste, mais qui n'est rien
en comparaison de ce qu'aurait été une messe
entière ou un motet i 36 voix. La pensée d'un
pareil ouvrage devait alors d'autant moins se pré-
senter à l'esprit des musiciens, que les chapelles
des rois les plus puissants n'étaient alors com-
posées que d'un petit nombre d'exécutants.
Je le répète, une telle composition était ab-
solument impossible au temps d'Okeghem; quelle
que fût son habileté, il n'en possédait pas les
éléments, ne connaissant ni la division des voix
à plusieurs chœurs qui se répondent et entrent
tour à tour sur les dernières notes du chœur
précédent, ni les broderies par lesquelles on dé-
guise la similitude de mouvements des parties.
Les messes et motets à quatre, cinq et six
chœurs d'Ugolini et de Benevoli (compositeurs du
dix-septième siècle) sont des œuvres très-impar-
faites, si on les considère au point de vue de la
pureté de l'harmonie ; mais on n'a pu les écrire
que dans un temps où l'art était infiniment plus
avancé qu'à l'époque où vécut Okeghem. L'a-
necdote dont il s'agit est de même espèce que
mille bruits sans fondement qui se propagent
sur les travaux des compositeurs de nos jours.
OLBEIiS (J.-N.), organiste de l'église
Walhadi^ à Stade, dans les dernières années du
dix-huitième siècle, a fait graver de sa composi-
tion : V* Six préludes faciles pour l'orgue ; Ham-
bourg, Bœhme, 1799. — î® Six préludes et
une pièce finale facile pour l'orgue, op. 2 ; ibid.
Olbers a été l'éditeur d'un recueil de pièces des
meilleurs auteurs pour le clavecin , dont il avait
paru 4 cahiers en 1800.
OLDECOP (CHRéTTEN-FRéDéRic), docteur
en droit et syndic de la ville de Lunebourg , y
naquit le 28 octobre 1740. Parmi ses ou-
Trages, on remarque un opuscule intitulé : Rede
beydebx^ Jahrigen Amtsjubelfest des Cantors
Schumann ( Discours à l'oocasion du jubilé de
cinquante ans de fonctions du chantre Schu-
mann ), Lunebourg, 1777, iu-4«.
OLEARIUS (Jean ), docteur en théologie,
naquit à Wesel, le 17 septembre 1546, et noourut
le 26jan|[ier 1623. Parmi ses nombreux écrits, on
trouve Qn poénte latin sur la restauration de
l'orgue de l'église Notre-Dame, à Halle, par le
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366
OLEARIUS — OLIIf
facteur David Becken , de Halberstadt. Ce |)etit
ouvrage a pourtHre: Relat. CalHopesorgarUcx
de incento perquam ingerUosOf systemate mi-
raculoio, et usu religioso organarummusita-
ruMf cum novum organwn ab excellente ar^
tiflce Dav, Poeccio Salberstadiensi , hisigtU
cccasione auctum et perpolitum esset, Hall«,
1597, in-i**. Une traduction allemande de ce
morceau a été donnée par le petit- (ils d'Olearius.
( V. l'article OLEARIUS (Jean-Godefroid).
OLEARIUS (JEAN'CiiRiSTOPnE)» docteur
en théologie, naquit à Halle , le 17 septembre
1611 et fut prédicateur de la cour et surinten-
dant général à Weissensfeld, où il mourut le 14
avril 1684. Il a publié un recueil de cantiques
spirituels intitulé : Geistliche Singekunst, Lcip-
sick, 1671, in-8^. Ce livre est précédé d'une
préface sur Putilité de la musique d*égli.se. On
a publié, après la mort d*01earlus, un bon recueil
de cantiques pour les dimanches et fêtes, trouvé
dans ses papiers, sous ce titre : Evangetischer
Lieder-Schatz, darinn allerhand ansserlesene
Gesœnge etc. Jena, 1707, 4 parties in-4", et
Hymnologia passionalis, id est HomiUtische
Lieder-Heniarque (sic) ûber nachfolgende
Passions-gesxnge des /c5îw; Arnstadt, 1709.
OLEARIUS ( Jean-Godefroid), né à Halle,
le 28 septembre 1635, fit ses études à l'uni-
versité de celte ville, où il remplit les fonctions
(le diacre. Appelé en 1688 à Arnstadt, en qua-
lité de surintendant, il y passa le reste de ses
jours, refusa la place de premier prédicateur à
Gotha , qui lui avait été offerte , et mourut le
23 mai 1711, à Tflge de soixante-seize ans. Gerber
a eu une distraction singulière en faisant Jean-
Godefroid Oléarius , né en 1635, fils du docteur
Jean Oléarius, mort en 16^3; il a été copié
par M. Charles Ferdinand Becker. On a de
Jean-Godefroid une traduction allemande du
poème de son aieul sur la restauration de Torgue
de Halle, sous ce litre : Dr. Johann Olearii
lateinisches Gedicht bel Verbesserung des
Orgelwerkes in der Hauptkirche zu L, Frauen
in Halle, ins Deutsche ûbersetzt; Halle, 1655.
OLEBULL. Voyez nVLL (Ole).
OLEN, prêtre et poëte-chanteur de la religion
de Délos, vécut environ seize cents ans avant Père
chrétienne. Suivant Suidas (voc. ÛXfjv), il était chef
d'une celonie sacerdotale qui vint des côtes de la
Ljcie porter à 111e de Délos le culte d'Apollon et de
Diane ou Àrtemis; mais Pausanias (L. X, c. 5.)
dit qu'un des hymnes qu'on chantait à Délos
indiquait qu'Olen était Hyperboréen; ce qui peut
se concilier, car dans la première migration indo-
persane, un rameau de cette émigration, venue
des montagnes de la Bactriane, s'établit d'a-
bord dans TAraiénie et dans la Lyde. Long-
temps après Alexandre, et même après le com •
mencement de Tère chrétienne, on ebanlait
encore à Délos les hymnes composés par Olen
pour le culte d*Apollon et de Diane. Creuzer
( Symbol. ) reconnaît dans ce cnlte et dans les
idées d'Olen conservées par Homère dans son
Hymne à Apollon, les traces de la métaphysique
religieuse de Plnde antique.
OLE Y (Jean-Christophe), organiste et pro-
fesseur adjoint à l'école d'Aschersleben, était né
à Bernebourg, et mourut en 1788. 11 était con-
sidéré comme un bon claveciniste et uo orga-
niste distingué : ses fugues et ses fantaisies siir
l'orgue passaient pour excellentes. On a gravé de
sa composition : l"" Variations pour le clavecin;
2 suites. — T* Trois sonates pour le même instru-
ment. — 3* Mélodies pour des chorals, en 2 volu-
mes.—4^ Chorals Taries pour Porgue, en quatre
suites. La quatrième partie a été publiée après la
mort de l'auteur, avec une préface de Hiller, à
Quediinbonrg, cliez F. J. Emst, en 1792.
OLIBRIO (Flavio-Anicio), pseadonyme
sous lequel il parait que Jean -Frédéric Agricola
( V, ce nom) s'est caché pour faire la critique
des premiers numéros de l'écrit périodique publié
par Marpurg, sous le titre de Musicien critiq\te
de la Sprée, Cette critique est inlitulée Sckrei-
ben einer reisenden Liebhabers der Musik
von der Tyber an den Critischer Musicus an
den Sprëe (Lettre d'un amateur de musique
I des bords du Tibre, en voyage, au Musicien cri-
j tique de la Sprée), 1 feuille in-4'', sans date
; et sans nom de lieu. Marpurg ayant répondu
I avec humeur dans sa publication périodique, le
j pseudonyme lui fit une rude réplique intitulée :
j Schreiben an Eerm *** in welchen Flavio
; Anicio OUbrio tein Schreiben an den CriHs-
\ cher JftMJcttf an der Spree veriheidiget,
ttfuf dessen Wiederlegung antwortet (Lettre
à M *** , dans laquelle on défend celle que Flo-
rio Anicio Olibrio a adressée au Musicien cri-
tique de la Sprée, etc.; Berlin, juillet 1749, ïnrk"
de 51 pages.
OLIFANTE (Baptiste), musicien napoli-
tain, vécut à Naples au commencement do
dix-septième siècle et fut attaché au service du
vice-roi qui gouvernait alors ce royaume pour
le roi d'Espagne. Il a ajouté un traité des propor-
tions de la notation à la deuxième édition da
livre de Rocco Rodio intitulé : JRegole di muska
(voyez RoDio).
OLIN (Elisabeth ), cantatrice de l'Opéra de
Stockholm, y brilla dans la seconde moitié du dix*
huitième siècle. En 1782, die chanta arec succès
le rOle principal dans la Cora de Nanoiann.
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OLIPHATST — OLIVIER
3G7
OLIPHANT ( T. ), professear de musique ,
inbtruity né à Londres dans les premières années i
du dix-neuvième siècle , est auteur de divers 1
écrits parmi lesquels on rémarque : 1^ Brïef ;
Accouru of tht Madrigal soeiety, from its
institution in 174 1 ^o the présent përiod (Courte
notice sur la société des madrigaux , depait son
institution jusqu'à l'époque actuelle)^ Londres,
1835, in-12. — 2^ Short Account ofMadrigals
from ikeir commencement up to the présent
iime ( Courte notice sur les madrigaux , depuis
leur origine jusqu'à ce jour); Londres, 1836,
in-12. 11 a publié aussi : Musa madri^alesca, a
collection of the Words of Madrigals, eic ,
chde/ly of the EUsabethan âge, with Re^
marks and Annotations ( Muse madrigalesque
ou collection de paroles des madrigaux, princi-
palement de répoque de la reine Elisabeth, avec
des remarques et des notes); Londres, 1837,
in-12.
OLIVER (Edouard), membre du o)Hége du
Christ, à Cambridge, et chapelain du comte de
Northampton, vivait vers la fm du dix-«eptième
siècle. 11 a fait imprimer un sermon en faveur
de Tttsage de Torgue et des instruments de mu-
sique dans réglise sous ce titre : Sermon on
John IV, 24, Londres, 169S, in-4^. Voyei
POOLE ( Mathieu ).
OLIVER ( J.<A. } mettre de musique au
deuxième régiment d'Infanterie écossaise, vers la
io du dix-huitième siècle, a fait graver à Londres,
en 1792 : Quarante divertissements' militaires
pour 2 clarinettes , 2 cors et 2 bassons.
MLl VËiR A ( Autoinb ), dominicain du cou-
vent de Lisbonne, brilla dans les premières an-
nées du dix -septième siècle, comme compositeur
et oornme directeur du chœur de l'Église Saint-
Julien dans sa ville natale ; il se rendit plus tard
à Rome, oiï il mourut 11 a laissé en manuscrit
beaucoup de messes, de psaumes et de motets
qui sont indiqués dans le catalogue de la biblio-
tlièqoe royale de Lisbonne, imprimé chez Craes-
beke, ep 1649, in-4<'.
OLlVET (L*abbé Joseph THOULIERD*),
né à Salins le 30 mars 1682, moamlàParis,
le 8 octobre 1768. L'Aeadémie française Tadmit
an nombre de ses membres en 1723. Ce savant
grammairien est auteur d'un opuscule intitulé :
Lettres de Tabbé d'Olivet à son frère, snr le dif^
iërend de M. de Volt9ire avec Travenol, Paris,
1746, in-42. Il y fournit quelques renseigne*
Dients snr ce dernier, qui était Tioloniste à Tor-
cbestre de TOpéra. ( Voyes Tbatenol. )
OLIVIER ( Jbait db Dibd ), docteur en droit,
né à Carpentras, dans le département de Yau-
cluse, en 1752, ou en 1753, selon plusieurs bio-
graphes, fut arocat et professeur de droit à Avi-
gnon, puis chancelier de la cour suprême de la
rectorerie du Comtat Venaissin. Après la réunion
du Comtat à la France, en (791, Olivier n*écliappa
que par miracle au massacre de la Glacière à
Avignon. Plus tard , il fut arrêté à Ntmes
comme parent d*émigrés, et condnit à Orange
où siégeait le tritmnal révolutionnaire; mais les
événements du 9 thermidor lui sauvèrent la vie
et le rendirent à la liberté. Nommé juge du tri-
bunal d'appel de Ntmes, sous le consulat, il
devint plus tard conseiller de la cour impériale
de cette ville. Il est mort à la campagne, près de
Nîmes, le 30 novembre 1823. Au nombre de ses
écrits, on trouve : 1^ VEsprit d'Orphée, ou de
Vinfluence respective de la musique, de la mo»
raie et delà législation; Paris, Pougens, 1798,
in*8<'de92 pages. --H'* L'Esprit d'Orphée, ou
de Vinfluence respective ,etc seconde étude ou
dissertaiionf ibid. 1802, in-8**, de 37 pages. —
3^ Troisième étude, ou dissertation iottchant
les relations de la musique avec l'universaUté
des sciences, ibid., 1804, in-S". Je crois qu'il y a
un autre opuscule du même auteur sur le même
sujet, mais je n'en connais pas le titre.
OLIVIER ( François Henri ), typographe à
Paris, inventa, en 1801, de nouveaux procédés
pour imprimer la musique en caractères mobiles, et
obtint, dans la même année, uo brevet de dix ans
'pour leur exploitation. Le procédé d'Olivier con-
sistait à graver en ader les poinçons des notes
sans fragments de portée; puis ces poinçons
étaient trempés et frappés dans des matrices de
cuivre rouge ; après quoi la portée était coupée
au travers de la largeur de la matrice an
moyen d'une petite scie d'acier à cinq lames. La
formes des caractères de musique fondus dans
ces matrices était belle, mais les solutions de
continuité de la portée se faisaient apercevoir
dans Pimpression comme par les procédés ordi-
naires. Une médaille en brome fut accordée à
Olivier pour l'invention de ces caractères, à l'ex-
position du Louvre en 1803. II forma alors avec
Godefroy une association pour la publication de
la musique par ses nouveaux procédés; plusieurs
livres élémentaires et des compositions de dif-
férents genres parurent jusqu'en 1812, ainsi qu'un
journal de chant composé d'airs italiens avec
accompagnement de piano; mais l'entreprise ne
fut point heureuse; et le chagrin qu'en eut Oli<-
vier lui occasionna une maladie de poitrine qui
le mit au tombeau dans Tété de 181S. Tout le ma-
tériel de la fonderie et de l'imprimerie qu'il avait
établie était déposé à la Yillette, près de Paris,
en 1819, et on l'offrait à vil prix sans trouver
d'amateur. J'ignore ce qu'il est devenu depuis
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368
OLIVIER — OLTHOVIUS
ce temps. Francœur a donné une description
détaillée des procédés typographiques d'Olivier
dans le Dictionnaire des découvertes, inven-
tions, innovations, etc. (Paris, 1821-1824J.
tome 12, pages 61-65.
OLIVIER-AUBERT. Voyez AUBERT
(PlERRB-FRAlIÇOfS-OLITIER ).
OLIVIERI (Joseph), compositeur de Té-
Gole romaine, fut maître de chapelle de Saint-
Jean de Latran et succéda en cette qualité à
Antoine Cifra, en 1622 ; mais il n'en remplit les
fonctions que pendant un an, et eot pour suc-
cesseur un autre maître nommé aussi OlÎTieri
(Antoine), en 1623 ; circonstance qui semble in-
diquer qu'il cessa de vivre à cette époque, car
on ne trouve plus, après ce temps, de traces de son
existence. Olivieri fut un des premiers composi-
teurs italiens qui firent usage de la basse con-
tinue pour Taccompagneroent de leurs ouvrages,
et qui multiplièrent les ornements dans le chant.
Il a publié à Rome, en 1600, des motels pour
soprino solo avec chœur. On a aussi de lui des
madrigaux à 2 et 3 voix avec basse continue,
sous ce titre : La Turea armonica; gioveniU
ardori di Giuseppe OUvieri ridoiti in madri-
gali, et nytovamente posti in musiea a due,
e tre voci con il basso contintu> per sonarein
ogni istromento, Rome, 1617.
OLIVIERI (A. ), né à Turin en 1763, ap-
prit à jouer du yiolon sous la direction de Pu-
gnani, et parvint à une habileté remarquable
sur cet instrument. Pendant plusieurs années il
fut attaché à la musique du roi de Sardaigne et
au théAtre de la cour. Une aventure fAcheuse
Tobligea à s'éloigner inopinément de Turin : on
rapporte ainsi cette anecdote. Olivieri était
souvent engagé à jouer chez un personnage de la
cour qui le payait avec magnificence. Un jour
il se fit attendre si longtemps, qne Tauditoire
commençait à témoigner quelque impatience;
enfin il arriva, et le maître de la maison lui ex-
prima son mécontentement en termes très-durs.
L'artiste, occupé à accorder son instrument,
écoutait les reproches sans répondre on seul root;
mais cee reproches continuaient toujours, et les
expressions devinrent si insultantes , qu'Olivieri
brisa son Tiolon sur la tête du grand seigneur
et s'enfuit à Naples. 11 y était encore à Tëpoque
où Tarmée française envahit cette Tille, et les
principes révolutionnaires qu'il afficha pendant
qu'elle l'occupait Tobligèrent à la suivre quand elle
se retira. Il visita alors Paris, où il fit graver
deux morceaux de sa composition; il se rendit
à Lisbonne quelques années après, et n'en revint
qu'en 1814. Je l'ai connu en 1827; son embon-
point excessif lui avait fait abandonner le violon ;
mais il avait /conservé un goût très-vif poor la
musique et en parlait bien. Je crois qu^il est
mort peu de temps après. On a graTé de sa
composition : i** Yariktions pour violon, sur
une barcaroUe napolitaine, avec accompagne-
ment de quatuor; Paris, Carli. —2*^ Deux airs va-
riés pour violon, avec violoneelle; Paris» Leduc.
Quoique Olivieri eût les doigts trèa-gros, il jouait
avec beaucoup de délicatesse et de brillant les
choses les plus difficiles ; mais on remarquait
quelque froideur dans son style.
OLIVO (StHPLiciBif ), maître de la chapelle
ducale de Parme, naquit à Mantone vers 1630. 11
a fait imprimer de sa composition : 1® Salnù
dieompieta, con litanie in ultimo, concertait
a otto voci e du£ vioUni, con una violetta
e vioUmcino; Rologne, Jacques Monti, 1674,
op. 2, in-4". -- 2* Salmi per le vespri di tutto
Vamio con il cantico délia Beata Maria Virgine
a Otto voci divisi in due cori,^ op. 3. ibid,
1674. — 3* Carcerata Ninfa, madrigaU apiû
vod; Venise, 1681.
OLOFF (Ephhaîm), né à Thorn en 168S;
fit ses études dans sa ville natale et à*.Leip»ck,
puis fut nommé prédicateur de l'église de la
Trinité, à Thorn, et mourut dans cette ville, non
en 1715, comme le dit M. Sowinski ( Les musi-
ciens polonais, p. 412 ), mais en 1745. On a de
lui un bon livre intitulé Polnische Liederge-
schiehiervonpolniéchen Kirchengesangerund
derselben Dichtem und Uebersetsem, nebst
ehUgen Ànmerhungen aus der polnische Kir-
chen und Gelerhten Geschichte ( Histoire des
cantiques polonais, des chantres des églises po-
lonaises et de leurs auteurs et traducteurs, etc.);
Dantzick, 1744. On y trouve des notices sur les
poètes et muMciens auteurs des chants d'église,
et des renseignements bibliographiques sur les
livres de chant (Kancgonalg) polonais.
OLPE ( CHRénEM-FRÉDéRic ), recteur do col-
lège de la Croix, k Dresde, naquit à Langensalia,
le 5 août 1728, et fut nonuné bibliothécaire de
l'Académie de Wittenberg. Deux ans après, on
l'appela k Torgau, en qualité de recteur, et en
1770 il alla k Dresde, où il était encore en 1796.
Il a publié lin petit écrit intltnlé : Einige Nack-
richten von den Chorordnungen auf der
Kreutzschule, und von' den WohllKatenwel-
chesei getiiessen (Quelques renseignements sur
l'organisation du chœur de l'école de la Croix , et
des avantages qu'on y trouve), Dresde, 1792,
in^o.
OLTHOVIUS (Stàtios), magister et can-
tor de l'école primaire , à Rostock , naquit à Os-
nabruck , dans la première moitié du seizième
siècle. Sur l'invitation de Chytraei, recteur du
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OLTHOVIUS — ONSLOV/
369
«ollége de Rostock, il mit en musique à quatre
parties lea paraphrases des psaumes de Georges
fiuchaoan, et les publia sous ce titre : Psalmo-
rum Davidis paraphrasis poetica Georgii
Buchanani Scoti, cum quaiuor vocibus; Ros-
loccbi, 1584,10-12*. Les quatre parties sont en
regard dans ce volume. On trouve l^analyse do
ces mélodies dans la préface que Nathaniel Cby-
trœi a placée en léte de la de4iiième édition, inti-
tulée : Psalmorum Davidis paraphrasis poe-
tica Georgii Buckatiani Scoti : argumentis ac
melodiis explicata atque illtistraia opéra et
studio AathafUi Chytrœi, Herbomx liasso-
viorum, 1590, in- 12, de 407 pages. Il en a été
publié une troisième édition sous le même tilre,
dans ia même ville, en 16t0,in-12^
OLYMPE. Il y eut dans Tantiquité deux
musiciens de ce nom, Tun et l'autre Tameux
Joueurs de flûte. Le premier, ou le plus ancien,
vivait avant la guerre de Troie. Il était Mysien
d'origine, fils de Méon, et disciple de Marsyas.
Olympe fut Fauteur de trois nomes ou chants
^ni furent longtemps célèbres chez les Grecs : le
premier doit être un hymne à Minerve, le second
riiymne à Apollon, et le troisème était appelé le
chant des Chars, Aristote ( Politic, lib. 8, c. ô)
dit que les airs d* Olympe , de Vaveu de tout le
monde, excitaient dans Vdme une sorte d'enr
thousiasme. Indépendamment de sonhabileté sur
la ilûle, Alexandre Polyhistor, cité par Plutarque
(De musica), attribue à Olympe Tart déjouer
des instruments à cordes et de percussion. Ce
dernier auteur dit aussi positivement qu'Olympe
fut l'inventeur du genre enharmonique; mais
Perreur de Plutarque est évidente, car le genre
enharmonique d^Olympe n*était autre chose que
]e système lonai de TOrient. Le second Olympe
était Phrygien ; il vivait dans le même temps
que Midas, et il fut le plus habile joueur de flûte
de cette époque.
ONARI (Romcald), moine camaldule, vécut
vers le milieu du dix-septième siècle. Il n^est connu
que par ses ouvrages, au nombre desquels on
remarque celui qui a pour titre : Il primo libro
délie messe concertate a cinque e sei voci
op. 4. in Venezia, app, Aless, Vincenti, 1642,
in-4^
y/»ONS-E\-BRAY (Louis-Léon PAJOT,
chevalier, comte D'), fils d'un directeur général
des postes et relais de France, naquit à Paris,
le 25 mars 1678, et succéda à son père dans sa
charge, en 1708. Il mourut à Bercy, près de
Paris, le 22 février 1754. D'Ons-en-Bray a fourni
plusieurs mémoires à la collection de l'Académie
' royale des sciences de Paris, parmi lesquels on
remarque : Description et usage d'un métro*
BIOCR. CJlflY. DES MQSrGIE!YS. — T. VI,
mètre ou machine pour battre (a mesure ei
le temps de toutes sortes d'airs (Mém. deTA-
cad. royale desscienccs, ann. 1724), tiré à part,
Paris, in-4'* (sans date).
O^SLOW (Geouces), compositeur, né à
Clermont ( Puy-de-lMme ) le 27 juillet 1784. Son
père était le second fils d'un lord de ce nom, et
sa mère, née De BourdeiUes, descendait de U
famille de Brantôme. La musique n'entra dans
l'éducation d'Onslow que comme l'accessoire
agréable du savoir d'un gentilhomme; cependant,
pendant un assez long séjour qu'il fit à Londres
dans sa jeunesse» il reçut des leçons de HulU
mandel iiour le piano ; plus tard il devint é!ève de
Dussefc , et après que celui-ci eut quitté TAngle-
I terre, Onslow passa sous la direction de Cramer.
De tels maîtres semblaient devoir développer en
; lui un vif penchant pour l'art dont ils lui af^re-
naient à exprimer les beautés; mais par une rare
exception dans la vie de ceux qui parviennent à
se faire un nom honorable parmi tes artistes^
Onslow ne comprenait de la musique que la par-
tie mécanique de l'exécution ; son coeur restait
froid aux inspirations des plus grands maîtres ,
et son imagination sommeillante ne lui fourni»-
sait pas une idée qui pût révéler un musioien de
mérite. Un séjour de deux années en Allemagne
ne changea pas ses dispositions : rien ne peut
mieux faire comprendre à quel point il portait
l'indifférence pour la musique, que son naïf aveu
d'avoir entendu sans plaisir les meilleurs opéras
de Mozart rendus avec une parfaite intelligence
des intentions de ce grand artiste. Toutefois l'é-
tonnement qu'un tel lait doit exciter parmi ceux
qui connaissent la musique d'Onslovi, s'accroîtra
encore lorsqu'on saura que ce que Don Juan et
la Flûte enchantée n^avaient pu faire, l'ouver-
ture de Stratonice , c'est-à-dire une des moins
bonnes compositions de Méliul, le fit. « En écou-
te tant ce morceau (dit Onslow), j'éprouvai une
a commotion si vive au fond de l'Ame, que je
« me sentis tout A coup pénétré de sentiments
« qui jusqu'alors m'avaient été inconnus ; aujour-
«i d'hui même encore, ce moment est présent à
« ma pensée. Dès lors, je vis la musique avec
« d'autres yeux ; le voile qui m'en cachait les
a beautés se déchira ; elle devint la source de
« mes jouissances les plus intimes, et ia compagne
« fidèle de ma vie. >» Cette bixarre anecdote,
rendue plus remarquable encore par le peu d'a-
nalogie de la musique de MélHil et de celle d'Ons-
low, doit être ajoutée à la liste fort étendue des
singularités signalées dans la vie de quelques
artistes.
Onslow avait appris à jouer du violoncelle, à
la sollicitation de quelques amis qui désiraient
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370
ONSLOW
exécuter, dans Tisolement de la province, les
quatuors et quintettes de Haydn, <ie Mozart et de
Beethoven. La révolution qui venait de s'opérer
en lui le rendit attentif à ce genre de musique,
qu'il n'avait écoutée jusqu'alors qu'avec distrac-
tion : cliaque jour il y trouva plus de charme, et
bientôt il y prit un goût passionné. Il ne lui suf-
fisait plus d'en entendre ; il voulut en étudier la
facture, et ût mettre en partition les pins beaux
morceaux des grands maîtres qui viennent d'être
nommés. Cette étude pratique de l'harmonie lui
tint lieu de la théorie, dont il ignorait les éléments,
et le prépara à Tart d'écrire ses propres ouvra-
ges. Cependant il avait accompli sa vingt-deuxième
année avant qu'il eût éprouvé le besoin de coip-
poser. Ce fut peu de temps après cette époque
qu'il se décida à écrire son premier quintette, pre-
nant pour modèles ceux de Mozart, objets de sa
préférence. Il est facile de comprendre qu'avec
une éducation musicale si imparfaite, et sans
avoir préludé à de semblables ouvrages par quel-
ques essais moins importants, le travail matériel
d'une partition de quintette dut être laborieux
et lui présenter plus d'un embarras pénible ; mais
les avantages d'une fortune indépendante, et le
calme d'une existence qui s'écoulait paisiblement
loin du tumulte des grandes villes , laissaient à
Onslow tout le loisir nécessaire pour surmonter
les obstacles que rencontre une première produc-
tion. C'est à ces causes qu'il faut attribuer le
grand nombre de compositions qu'il a publiées
dans l'espace d'environ trente ans, malgré la len-
teur qui dut être inséparable de ses premiers tra-
vaux. Vivant presque constamment à Clermont,
•u dans une terre située à peu de distance de celte
Tille, au milieu dfs montagnes de l'Auvergne, il
ne visitait Paris que pendant quelques mois de la
saison d'hiver. La douce quiétude d'un genre de
▼ie si favorable à la méditation l'a merveilleuse-
ment secondé dans la destination qu'il s'était
donnée. Après avoir été entendus à Paris, chez
Pleyel, les trois quintettes pour deux violons,
aito et deux violoncelles qui forment le 1er œuvre
d'Onslow furent publiés vers la lin de 1807.
Une sonate pour piano, sans accompagnement,
la seule qu'il ait écrite dans celte forme, trois
trios pour piano , violon et violoncelle, et le pre-
mier œuvre de quatuors pour deux violons, alto
et basse, leur succédèrent et commencèrent à
faire connaître leur autenr avantageusement
parmi les artistes. Cependant, malgré ces succès
d'estime, Onslow éprouvait quelquefois le regret
de n'être guidé dans ses travaux que par son
instinct, et de ne pouvoir invoquer eu leur fa-
veur que le témoignage de son oreille : un ami
(M. de Murât) loi donna le conseil de se con-
lier à Reicha, pour faire, sous sa direction, un
cours d'harmonie et de compositton. Reicba était
en effet le maître le plus propre à donner une
instruction rapide, qui pût se résumer plus ei»
procédés de pratique qu'en connaissance pro-
fonde de la science. C'était surtout de ces pro-
cédés qu'Onslow avait besoin ; quelques mois
lui suffirent pour en apprendre ce qui était né-
cessaire à un artiste déjà pourvu d'un sentiment
harmonique développé.
Depuis longtemps Onslow jouissait de la répu-
tation de compositeur de mérite dans la musique
instrumentale : ses amis le pressèrent de sollici-
tations pour qu'il appliquât son talent à la scène;
il céda à leurs instances en écrivant VAlûtzde de
la Vega, drame en trois actes, qui fut représenté
au théâtre Feydeau, dans le mois d'août 1S24, et
qui ne s'est pas soutenu à la scène. En vam le
musicien eût il réalisé dans la composition de
cet ouvrage ce qu'on attendait de lui, le livret de
la pièce était si faible de conception, qu'il aurait
entraîné la chute de la musique; mais cette mu-
sique elle-même avait le défaut radical de n'être
pas empreinte du caractère dramatique. Il étaitévi-
dent qu'en l'écrivant Onslow s'était plus occupé
des détails de la facture que de la signification
scéniquc des morceaux . Le Colporteur, o|>éra eu
trois actes, joué au niêroe thé&tre, en 1827, est
une composition beaucoup meilleure que la pre-
mière sous le rapport dramatique. Les progrès
de l'autour à cet égard semblaient indiquer qu'aux
succès de salon obtenus par sa musique instru-
mentale il joindrait ceux de la scène qui seuls, et»
France, donnent de la popularité aux noms des
artistes. Mais après le succès d'estime obtenu par
le Colporteur, Onslow disparut de la scène pen-
dant dix années, et ce ne fut qu'en 1837 qu'il fît
représenter son troisième opéra, sous le titre :
Le Duc de Guise. Quelques morceaux bien faits
se faisaient remarquer dans celte partition ; mais
l'ouvrage était en général froid et lourd.
Le uaractère de son talent semblait lui offrir
des chances plus favorables dans la symphonie ;
cependant celles qu'il a fait exécuter dans les
concerts du Conservatoire de Paris y ont été ac-
cueillies avec froideur. Onslow a cru voir de
l'injustice dans l'indifférence de l'auditoire des
concerts du Conservatoire, et l'a considérée
comme le résultat de l'engouement exclusif pour
les symphonies de Beethoven : il avait la convic-
tion que sa musique était bien faite, et cerles on
y pouvait remarquer beaucoup de mérite, mais
un mérite didactique. On n'y trouvait point ces
heureuses péripéties qui font le charme des sym-
phonies de Haydn , de Mozart et de Ucetlioven.
Comme ces artistes illustres, Onslow développait
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ONSLOW — OPEI.T
371
son œuTre sur une idée principale, mais d*aue
manière scolastiqoe et froide, et non avec les
élans de génie qui brillent dans ses modèles. Il
est remarquable aussi que, dans ses symphonies,
Onslow n'a pas donné de brillant à sou instru-
mentation; son orchestre était sourd et terne.
Dans ropinion des connaisseurs, la spécialité du
talent de Tauteur de ces sy mplionies consiste dans
l'art d'écrire les quintettes.
En 1829, un accident cruel fit craindre un ins-
tant pour la yie d*Onslow, et faillit au moins le
priver de l'ouïe. Il était à la chasse au sanglier
dans la terre d'un ami; entré dans un bois,
il s'y assit un iustant pour y écrire une pensée
musicale; absorbé dans la méditation, il avait
oublié la chasse, quand il fut atteint par une
balle qui, après lui avoir déchiré l'oreille, alla se
loger dans le cou, d'où elle ne put être extraite.
Les accidents qui se développèrent à la suite de
ce malheur firent cramdre une inflammation du
cerveau ; mais après quelques mois de traitement
et de repos, la santé se rétablit, et il ne resta à
Onslow qu'un peu de surdité à Toreille qui avait
été blessa.
Sans faire naître l'enthousiasme réservé pour
les œuvres du génie, la musique instrumentale
d'Onslow lui avait fait une honorable réputation
de compositeur sérieux. L'estime qu'on accordait
à ses ouvrages, et peut-être aussi sa position
sociale , lui ouvrirent les portes de l'Institut :
en 1842, il succéda à Chérubini dans l'Académie
des beaux-arts, qui en -est une division. Chaque
année il quittait l'Auvergne pour aller à Paris
passer l'hiver et fréquenter les réunions de ses
collègues. Dans ses dernières innées, sa santé
s'affaiblit progressivement. « La maladie qui
« devait nous enlever Onslow, dit Halévy (1) ,
« ne vint pas l'abattre d'un seul coup. Ses forces
« néchirent peu à peu sous le poids du mal qui
a détruisait sa vie. Il vint pour la dernière fois à
m Paris, dans Tété de 1852 i Tépoqne ordinaire
a des concours de musique. Ses amis furent
« frappés du changement qui s^était fait en lui :
« sa vue s'éteignait, sa parole naguère vibrante ,
« ardente, accentuée, était morne et pénible. Lors-
« qu'il quitta Paris, de tristes pressentiments
«t Tinrent nous assaillir : ils ne furent que trop
« tôt justifiés Il retourna à Clermont pour
« y mourir : le 3 octobre 1852, au moment où le
« jour se levait , ce cœur noble et dévoué avait
« cessé de battre. »
(1) Notice sur Georges Onslow, lue â la séance publique
annuelle de VÂcadéiMe des beaux^arts, le samedi < oe-
(oèr«iSU; Paris Firmin Uidol, 18SS, In »•, et Souvenirs
€t Portraitsi par Ualévj, Paris, Michel-Uvy, 1861, f vol.
•n-it cp. 185).
Cette mort fut heureuse pour l'artiste; car si
sa vie se fAt prolongée, il aurait acquis la triste
conviction que tout était fini pour sa renommée,
et qu'aucun écho ne résonnerait désormais des
accents de sa musique. Qui pourrait croire en
effet, que celui dont on a publié 34 quintettes»
36 quatuors, 3 symphonies, 7 œuvres de trios
pour piano, violon et violoncelle, 3 opéras et
une multitude d'autres compositions; que celui
que l'Allemagne considérait comme le seul com-
positeur français de musique instrumentale , et
dont les ouvrages ont été reproduits à Vienne,
à Leipsick, à Bonn, à Mayeuce, serait sitôt oublié?
Tel est le sort des œuvres que n'a pas dictées le
La liste des compositions de cet amateur dis-
tingué est divisée de la manière suivante : l"*
Trente-quatre quUitettes, savoir; œuvre 1*' pour
2 violons, alto et 2 violoncelles; Paris, Pleyel;
op. 17, idem, ibid.; op. 18 et 19 pour 2 vio-
lons, alto, violoncelle et contrebasse, ibid.;
op. 23, 24 et 25 pour 2 violons, .2 altos et
basse, ibid.; op. 32, 33, 34, 35, pour 2 violons,
alto, violoncelle et contrebasse, ibid.; op. 37,
pour 2 violons, alto et 2 violoncelles, ibid.;
op. 38 idem, ibid, ; op. 39, 40, 43, 44, 45, pour
2 violons, alto, violoncelle et contrebasse; op. 51,
57 et 58 pour 2 violons, alto et 2 violoncelles;
op. 59, 61, 67, 68, 72,73, 74, 78, 80. 82, idem,
ibid. — 2"* Trente-six quatuors pour 2 violons ,
alto et violoncelle, savoir : op. 4, 8, 9, 21, 36 ,
44, 46, 47, 48,49, 50, 52, 53, 54, 55, 56, 62, 63,
64, 65, 66, 69; Paris et Leipsick. — 3° Trois
symplionies à grand orchestre, op. 41, 42, et
la troisième tirée de l'œuvre 32; Paris et Leip-
sick. — 4° Trios pour piano, violon et violon-
celle; op. 3,14, 20, 24, 26, 27 ; Paris, Pleyel.
•—'5® Sextuor pour piano, 2 violons, alto, violon-
celle et contrebasse, op. 30, ibid. 6° Duos
fMkur piano et violon, op. Il, 15, 21, 29,31,
ibid. — 7^ Sonates pour piano et violoncelle ,
op. 16, ibid. ^ 8"^ Sonates pour piano à 4 mains ,
op. 7, 22, ibid. — 9" Sonate pour piano seul, op. 2,
ibid. — lO"" Des thèmes variés, toccates, etc., pour
piano seul, ibid. — ir Trois opéras, savoir :
V Alcade de la Vega, en 3 actes; le Colpor^
leur, en 3 actes ; le Due de Guise, en 3 actes.
OPELT (...), facteur d'orgues et d'instru-
ments à Ratisbonoe, né dans la seconde partie
du seizième siècle, fit un voyage en Italie et cons-
truisit eu 1604, dans l'église Saint-Georges de
Vérone, un orgue qui fut estimé de son temps.
OPELT (François-Gdillacme), receveur
des impMs à Plauen, dans le Voigtiand, puis
conseiller des finances du royaume de Saxe , à
Dresde , annonça, dans la Gazette musicale des
24.
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375
OPELT
39 février et 6 décembre 183?, un livre de sa
composilion intitulé : Àllgemeine Théorie der
Musih (Théorie générale de la musique), et ex-
pliqua dans ses annonces la nature des travaux
par lesquels il avait essayé de donner une base
certaine à cette théorie; mais de pareils ouvrages,
quel qu'en soit le mérite, ne rencontrent guère
que de rindifférence dans le public, et M. Opelt
eu fit par lui-même la triste expérience. Il crut
alors exciter plus d*intérAt en publiant , comme
aperçu de son travail , un exposé des principes
qui lui servent de base, dans une brochure de
4B pages in-4% sous ce titre : Ueber die Natur
der Mmik, Ein vorlxufiger Àuszug ans der
Bereits auf Unteneiehnung angekiindigten :
Allgemeinen Théorie derMusik (Sur la nature
de la musique, etc.), Plauen, i834. Fink rendit
compte de cet écrit dans la Gazette générale
de mnsique deLeipsick (ann. 1834, n^ 7 ); mais
je crois que lui et moi fûmes les seuls lecteurs
de l'ouvrage de M. Opelt. Inventeur d*un ins-
trument auquel il a donné le nom de rhythmo-
métré ^ et qui a de l'analogie avec la Sirène
de Cagniard-de-Ia-Tour, il avait été conduit, par
une suite d'expériences, & constater des rap-
ports proportionnels entre le temps mesuré et le
son déterminé, en ce que les vibrations du pen-
dule, en raison de sa longueur, sont la mesure
du temps, comme les vibrations de la corde on
de la colonne d'air dans un tuyau déterminent
l'intonation du son , également en raison de la
longueur de la corde ou du tuyau. Possédant une
instruction solide en physique , dans la science
du calcul et dans la théorie de la musique, Opelt
parait être d'ailleurs expérimentateur intelligent.
Persuadé de rinfaillibilité de ses résultats, il pro-
fita de l'amélioration de sa position, après qu'il
eut été appelé à Dresde où il occupe une place
importante dans les finances, pour livrera rim<
pression sa Théorie générale de la musique,
qui parut sous ce titre ? Allgemeine Théorie der
Musik auf den Rhythmus der Klangwillen-
puise und durch neue Versinnlichungs^nUtel
erlxutert; Leipsick, 1852, gr. in'4*'.
Ainsi que la plupart des physiciens et des ma-
thématiciens qui se sont occupés de musique,
Opelt se persuade que les bases de cet art existent
dans les phénomènes du monde matériel et
dans les formules numériques qu'on en déduit.
Rien ne le prouve mieux que le titre donné à
son premier opuscule : Sur la nature de la mu»
sique. La nature de la musique, suivant lui,
c'est ce qui résulte de ses expériences sur le mo-
nocorde, le pendule et le rhythmomètre. De oes
expériences» il tire la démonstration de l'ana-
logie, ou plutôt de l'identité des intervalles des
sons et des durées relatives de ceux-ci. De ce*
intervalles, il fait sortir tout un systènre d'iiar-
monie et de mélodie; des proportions de la durée
variable des sons, il déduit tontes les formules
des éléments rhythmiques. Or, voilà bien toute
la musique ; il n'y manque plus que le sentiment
et l'imagination, bagatelles dont Opelt ne tient
pas grand compte. Dans son opinion, le plaisir que
procure la musique ne consiste que dans les
rapports numéiiques des intervalles des sons et
dans ceux de la durée de ces sons, et le plaisir
est d'autant plus vif que, les rapports étant plus
simples, le calcul mental s'en fait avec plus de
facilité. Nous voici donc ramenés à cette pro-
position émise pour la première fois par Descartes
{voyez ce nom), et qui a égaré la puissante
tète d'Ëuler, comme je l'ai démontré dans mon
Esquisse de Vhistoire de Vharmmûe (pages
74-91). Il y a, sur cette base prétendus de Part,
deux observations qu'il importe de présenter
pour dissiper les erreurs des physiciens et des
géomètres.
Remarquons d'abord que les relations de sons
fournies par les instrunienL^ acoustiques et dé-
terminées par le calcul sont des faits isolés, des-
quels ne peut sortir la loi de leur enchaînement
tonal, soit mélodique, soit harmonique. Or c'est
le mouvement des sons , c'est-à-dire leur sue-
tiession, en vertudeslois de tonalité etderhythnie,
qui constituent la musique. Ces lois sont des con-
ceptions, idéales , métaphysiques, et non des ac-
quisitions empiriques. Cest l'homme qui les a
créées et formulées diversement suivant les temps,
les lieux et les mœurs. Opelt construit une échelle
chromatique par les principes de tons les géo-
mètres, c'est-à-dire, par de faux principes qui
font les tons inégaux, bien qu'ils soient sans aucun
doute égaux dans notre tonalité, et par de pré-
tendus demi-tons majeurs, bien qu'ils soient
mineurs puisqu'ils sont attractifs. A grand'peine
et par des procédés arbitraires, il tire de tout
cela des accords; mais ces accords sont im-
muables : rien ne peut les faire sortir de leur
repos étemel. Par des moyens analogues , Opelt
trouve des éléments de rhythme; mais il n'en
peut tirer une conception rhythmique. parce
qu'une conception idéale ne peut nattre de faits
matériels.
Supposons cependant que les expériences ^
les opérations numériques de ce savant lui eus-
sent fait trouver dans la nature ce que je lui
refuse, qu'en pourrait-on conclure? M'est-il |)as
évident que les hommes n'ont eu aucune con-
naissance de ces choses lorsqu'ils ont formulé
leurs tonalités? Ne sait-on pas que les peuples
les plus barbares et les plus ignorants ont rbythmé
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OPELT — ORGANO
373
leurs chants par la seule loi de leur organisalion ?
Ne connaît-on pas l'histoire des premiers essais
d'harmonie, des développements de celte partie
de l'art, de ses transformations et de ses acqui-
sitions successives par de pures intuitions intel-
lectuelles et sentimentales P Or, qu'est-ce que la
théorie de ces choses, sicen*est l'exposé des opé-
rations de l'esprit et du sentiment qui ont pré-
sidé à leur création, et comment la théorie tirée
de faits ignorés pourrait-elle être celle de l'art?
Si donc nous supposons que ces faits ont réelle-
ment la yaleor et la signification qu'on leur ac-
corde gratuitement, on n*y pourra reconnaître
que cette harmonie supposa, par Leibniz, a?oir
été établie par Dieu entre les phénomènes du
inonde physique et ceux de la pensée, ou, pour
me servir de la formule fondamentale de la phi-
losophie deSchelling, Faccord de f intuition et
du ikit, de Tidéal et du réel.
Mais cet accord, en quoi pourrait-il consister?
Le voici : nul doute qu'en l'absence des phé-
nomènes physiques de la production des sons,
la musique n'existerait pas. De l'observation de
ces phénomènes, de leur analyse, de l'application
qu'on y fait du calcul, natt une science, c'est-à-
dire une théorie. Cette science a un nom : c'est
Tacoustique. £lle s'occupe uniquement des faits,
s'attache à les connaître, en étudie les lois.
Comme toute science humaine, ccUc-là a ses
limites : ces limites se posent d'elles-mêmes là
où les faits cessent de parler, là où l'interven-
tion de l'intelligence, du sentiment, de Timagi-
Dation et de la volonté est nécessaire pour trans-
former ces éléments en.art; car les faits ne con-
tiennent rien de tout cela. Aux limites de la
science de l'acoustique commence donc la théorie
de la musique, et l'on voit que cette autre
science ne peut être que psychologique, suivant
la signification propre du mot. Ce qui constitue
Tart, c'est l'évolution , le mouvement , la suc-
cession, choses qui ne résultent pas des faits de
Tacoustique. Il n'y a dans ces faits ni levier,
nf plan incliné, ni pesanteur comme dans la mé-
canique ; on ne peut conséquemment former ni
me statique, ni une dynamique des sons, à
moins qu'on n'aille chercher leur levier, leur
attraction et la loi de leur mouvement dans l'âme
humaine. Les découvertes de M. Opelt dans les
coïncidences des vibrations des sons avec celles
dn pendule sont intéressantes et curieuses; il
a porté une rare sagacité dans l'examen de ces
f^its ainsi que dans les applications qu'il y fait du
calcul, et l'on ne peut lui refuser d'avoir lait faire
un pas à la science, sons ce point de vue; mais
cette science est la théorie des vibrations, non
celle de la musique, comme il le croit. Il connaît
la mesure des intervalles des sons et de la durée
de ceux-ci ; mais il ignore les causes Idéales de
leurs combinaisons, sans lesquelles la musique
n'existerait pas.
ORAFFl ( Pierhe-Mabcblum), abbé et com-
positeur italien, vivait vers le milieu du dix-
septième siècle , et a fait imprimer à Venise :
1* Concerli sacré 1, 2, 3, 4 e 5 voci, 1640. —
2^* Musiche per\ gli congregcizioni ed altri
luoghi di onesta ricreazione.
ORAZIO, surnommé Orazietto delVArpa
(le petit Horace de la Harpe), à cause de son
remarquable talent sur cet instrument, fut con-
temporain du célèbre organiste Frescobaldi {voyez
ce nom), et vécut à Rome de 1620 à 1640. Son
nom de famille est inconnu ; mais il est cité par
les écrivains de son temps, notamment par
Pietro délia Yalle (Délia musica delVelà nosira,
dans le deuxième volume des œuvres de J.-B.
Doni, p. 2&4), comme un des artistes les plus
distingués de son époque, et comme le premier
des virtuoses sur la harpe.
ORDOIKETZ( Charles), ou plutôt ORDO-
MEZ, compositeur et violoniste espagnol, né dans
la première moitié du dix-huitième siècle, entra
au service delà chapelle impériale devienne en
17G6. 11 a laissé en manuscrit beaucoup de sym-
phonies de sa composition, des morceaux de mu-
sique d'église, et a fait gravera Lyon, en 1780,
six quatuors pour deux violons, alto et basse,
op. 1. Pendant son séjour en Allemagne, il a com-
posé le petit opéra : Dlesmal hat der Mann
den Willen (Cette fois l'homme est le maître).
On n*a pas de renseignements sur la fin de la
vie de cet artiste.
ORFIIVO (ViTTORio), mnsicien attaché à la
musique du duc de Ferrare, dans la seconde
moitié du seizième siècle, s'est fait connaître par
un recueil de compositions intitule : Lamen»
iasioni a 5 voci, lih. 1, Ferrare, 1589.
ORGATBO (Periro), excellent luUiiste, na-
quit à Florence enl471. Les circonstances de sa
vie sont ignorées : on sait seulement que possé-
dant une habileté incomparable sur son instru-
ment, relativement au temps où il vécut, ilchanna
ses contemporains et parcourut l'Italie au bruit
des applaudissements. Il mourut à Rome en
1500, à TAge de vingt-neuf ans, et fut inhumé
dans l'Église d'Aracœli, où cette inscription fut
mise sur son tombeau : Perino Organo, Fh'
rentinOf qui siiigulari morum suavitate ac
testudinisnon imitabUi concentu, dubiumre'
liqutt amabilior ne esset sua ingénié boni--
taie, anadmirabili artis excellentéa clarior,
Pnulus Jacobus Marmita Parmensis amico.
M. -P. Vixit annos 29.
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374
ORGAS — ORISICCHIO
ORGAS (Annibal), né à Anc6ue vers la fin
du seizième siècle, fut niattre de chapelle de
l'église Saint-Cyriac qui est la cathédrale de
cette ville. On a de lui : Motetti a quatlro^ cin-
que, sei e otto vocL In Veneiia. app. Aless.
VincerUi, 1619, in-4*».
ORGIANI (Don Théophile), compositeur
vénitien, fut mattre de chapelle de la cathédrale à
Udine dans le Frioul, et vécut dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. 11 a beaucoup écrit
pour PégUse et à composé la musique des opéras
intitulés : X"" Il Vizio depreuo, e la virtù co-
ronata , ovvero VEUogabale ri formata, repré
sente au théâtre .SaTt^' Angelode Venise, en 1686.
— 2*" Dioclete, représenté au théâtre S.AngelOf
à Venise en 1687. — 3*" Le Gare delV Inganno
edel amore, au théâtres. Mosè de la même ville
«n 1689. — 4" Il Tiramu) deluso, représenté au
théâtre de Vlcence en 1691. — b"* VOnor al ci-
meîUo, au tliéâire de San-Fantino, à Venise,
«n 1703. Le même ouvrage avait été joué à
Brescia, en 1697, .sous le titre de Gli amori di
JRinaldo con Armida. — 6" Armida regina di
Damasco, au théâtre de Vérone, dans Pautomne
de 1711. Orgiani est mort à Udine vers 1714.
ORGITANO ( Paul), compositeur et cla-
Teciniste, né à Naples vers 1745, fut élève du
Conservatoire de la Pietà de! Turchini, et écri-
Tit, dans sa jeunesse, la musique de quelques
petits opéras pour les théâtres de second ordre
■à Naples, ainsi que la musique de plusieurs bal-
lets. Eu 1771, Orgilano était employé comme
maestro al ccmbalo au théâtre du roi, à Londres.
H a publié dans cette ville un œuvre de six
sonates pour le clavecin. On connaît aussi sous
son nom une cantate intitulée Andromacca^
avec accompagnement de piano. Je crois que cet
artiste est mort à Kaples, dans les dernières an-
nées du dix -liuitième siècle.
ORGITANO (Raphaël), fils du précédent,
naquit à Naples vers 1780. Élève de Sala, et non
de Paer, comme il est dit dans le Dictionnaire
historique des musiciens (Paris, 1810-1811)»
il montra, dès ses premiers essais, d'heureuses
dispositions qui auraient peut-être produit un
compositeur distingué, s'il n^était mort à la fleur
de Tâge, à Paris, en 1812. En 1S03, il fit re-
présenter avec succès au théâtre des Fioren-
tinif à Naples, Topera bouffe intitulé : VInfermo
ad arte. Cet ouvrage fut joué sur les théâtres
de plusieurs grandes villes d'Italie, et réussit par-
tout. L^année suivante, Orgitano donna au même
théâtre Non credere a^le apparenze, autre
opéra bouffe qui n*eut pas moins de succès. En
1811, il écrivit ^ Paris quelques morceaux qui
furent intercalés dans le Pirro de Paer, et fu-
rent applaudis. On connaît aussi de ce composi-
teur quelques cantates et canzonettes avec ae-
compagnement de piano.
ORGOSINI (Henai), musicien né dans la
Marche de Brandebourg, vécut dans la seconde
moitié du seizième siècle et au commencement du
suivant. Il a fait imprimer un livre élémentaire in-
titulé: Musicanova qua tam faeilis ostenditur
canendi scientia lU brevissimo spacio pueri
artem eam absque labore addiscere qveant^
per Jienricum Orçosinum Marchiacum; Leip*
sick, 1603 , in-8". Ce livre est en latin et en aile,
mand. Paul Balduanus appelle cet'auteur Orge'
sini (Bibliotk. philosoph.j p. 181).
.ORI0RYUS( Jean), cantor à Dusseldorf
vers le milieu du seizième siècle , n'a été connu
d*aucnn biographe ou bibliographe jusqu*â ce jour.
Lul-mêmenous apprend, dans l'épltre dédicaioire
d'un livre dont il sera parlé tout à l'heure, que son
mattre de musique fut Martin , surnommé Peu
d'argent t maître de cliapelledu duc de Clèveset de
Juliers {voy. ce nom). Le livre d'Oridryus,Vun des
plus rares qu'on puisse citer, a pour titre : Prac-
ticx musicx utriusque prxccpta brevia eo-
rumque exercitia valde commoda, exoptimo-
rum musicorum libvis ea duntaxat quœhodie
in usu sunt, studiose collecta. Dusseldorpii^
Jaeobus Batheniusexcudebat, 1557, petit in-8*
de 80 feuillets non chiffrés, mais avec des signa-
turfcs. L'ouvrage est divisé en deux parties, dont
la première traite do plain-chant, cl Taotredeia
musique mesurée. Le style en est simple, clair,
et rex|)osé des règles y est fisit avec beaucoup de
lucidité, quoique d'une manière succincte. Ce qui
concerne l'ancienne notation, particulièrement les
prolations, y est bien traité. Le hasard m'a fait
acquérir le seul exemplaire que j'aie vu de cet
ouvrage, dans une vente de livres, où il n'y en
avait aucun autre concernant la musique.
ORIGNY ( Antoine - Jean - Baptisie -
Abraham D*), né à Reims en 1734, acheta une
charge de conseiller à la cour des monnaies, et
la perdit à la révolution de 1789. 11 mourut
ignoré, au mois d'octobre 1798. On a de lui une
bonne compilation historique sur le Théâtre-
Italien de Paris et sur les commencements de
l'opéra-comique à ce théâtre, sous ce titre : An-
nales du Théâtre-Italien f Paris, 1788, 3 toL
in-8V
ORISICCHIO (Antoine). C'est ainsi que
Grétry ( Mémoires ou .Essais sur la musiquef
1. 1, p. 72), Burney ^The présent state of Music
in France andUaly, deuxième édit., p. 302)» et
d'après eux Gcrber et ses copisteH, éorijent le
uomdu compositeur romain Aurisicchio (voye%
ce nom). Je crois devoir ajouter ici que lorsque
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ORISICCHIO — ORLANDI
S7S
Grétrv arriva à Rome en I7ô9, ce maître était
déjà célèbre par sa musique d'église, et que Bar-
ney dit de lui (loc. cit.) que lorsqu'on exécu-
tait une messe ou un motet du même composi-
teur dans une des églises de Rome (en 1770),
le public s'y portait en foule. Enfin, le Catalo-
gue général des membres de TÂcadémle de Sainte-
Cécile de Rome (Catalogo dei maestri corn-
positorif dei professori di musica e socii ai
anore, etc. (p. 67) fait voir qu'Antonio Au-
risicchio fut gardien de la section des maîtres,
membres de cette Académie, pendant les années
1776-1778 ; d*où l'on doit conclure qu'il ne mou-
rut pas aussi jeune que je l'ai dit à son article,
d'après les notes du Catalogue manuscrit de
I abbé Santini, car puisqu'il était déjà célèbre et
maître sévère en 1759, comme le dit Grétry, il
ne pouvait avoir moins de tuente ans , et devait
être eonséquemment âgé de cinquante ans au
moins lorsque Casali {voyez ce nom) lui suc-
céda en 1779, comme gardien de la section des
compositeurs.
ORJSTAGNO (Jules), né à TrapanI (Sicile),
en 1543 (1), étudia la musique à Païenne^ et
^eviut organiste de la chapelle palatine (2). Il
mourut dans cette ville, à un âge ti-ès*avancé. On
a publié de sa composition : 1^ Madrigali a 5
voci; Veniie, Angelo Gardano, 1588, in-4*; —
2"* Mesponsoria Nativitati et Epiphanix Do-
mini 4 vocum^ Palerme, Jo. Ant. de Francisci!(,
1602, in-4°. On trouve aussi des madrigaux
d'Oristagoodan^ le recueil iotitulé Ir^di lumi;
Palerme, G. B. Maringo, in -4^.
ORLANDl (Sakti), compositeur de l'école
vénitienne, au commencement du dix-septième
siècle, a fait imprimer de sa composition : cinq
livres de Madrigali a 5 voci, in Venetia, app.
Angelo Gardano FraielU, 1607-1609, In^".
ORLAIVDI(Pbrdiiiand), professeur de sol-
fège au Conservatoire impérial de Milan, est né
à Parme en 1777. Rngarti, organiste à Colomo,
lui donna les premières leçons de musique, puis
il continua ses études sous la direction de Ghi-
•retti à Parme , et Paér lui donna quelques con-
seils. En 1793, il entra au Conservatoire de Ui
Pietà de' Turchini, à Naples, pour y apprendre
le contrepoint sous Sala et Tritto. De retour à
Parme à l'âge de vingt -deux ans, il y obtint un
emploi dans la musique de la cour, et bientôt
après il commença à écrire pour le théâtre. Au
carnaval de 1801, il donna à Parme la PupiUa
scozzese^ au printemps, il écrivit pour la Seala,
h Milan, H Podestà di Chioggia, considéré à jusie
(1) Blografla d«gll uomlnl iUastrl Trapanesl. dcl cav.
Gtoaeppe H. dl Ferro; TrapanI, 1830, t vol. tn-8«.
|i) Moagitore, Biblioth. Sle.» 1. 1, p. 4is.
titre comme un de ses meilleurs ouvrages, et qui
a été joué avec succès au Théâtre-Italien de Paris.
Dans la même année, il composa encore Aze-
mira e Cimene, pour Florence^ et VAvaro,
pour Bologne. Jusqu'en 1807 il montra la même
fécondité, et quoique ses ouvrages fussent en gé-
néral d'une inspiration et d'une facture assez fai-
bles, il jouissait alors d'une brillante réputation.
Un décret du vice-roi dltalie rappela à Milan,
en 1806, comme professeur de musique et de
diant du pensionnat des Pages; mais trois ans
après, cette institution ayant été supprimée, Or-
landi entra au Conservatoire de Milan, en qua-
lité de professeur de solfège. En 1828, il fut ap-
pelé à Munich comme professeur de chant. Je
crois quMi est mort dans cette ville vers i840.
Depuis 1802 jusqu*en 1814, Orlan'di a écrit
pour divers théâtres les ouvrages dont les titres
suivent : 1802 , / Furbi aile nozze, à Rome,
pour le carnaval ; VAmore stravagante, à Mi-
lan, pour le printemps; VAmore deluso, à Flo-
rence. 1803, n Flore, à Venise dans Tété. 1804,
La Sposa confrastata , à Rome, pour le car-
naval; Il Sartore declamaiore, à Milan, au
printemps; Mno, à Brescia, dans Tété; La Vil-
lanella fortunata, à Turin, pour Tantomne.
1805, Le JSozze chimeriche, à Milan, pour le
carnaval; Le Sozze poetiche, à Gênes, pour le
printemps. 1806, Il Corrado, h Turin, pour le
carnaval ; Il Melodanza, à Milan, dans la même
saison, à l'occasion du mariage du prince Eu-
gène, vice-roi du royaume d'Italie; / Baggiri
amorosi, au théâtre de la Scata, à Milan, pour
le printemps. 1 807, IlBaloardo , à Venise, pour
le carnaval. 1808, la Damasoldato, à Gènes,
pour le printemps ; VUomo bénéfice , h Turin,
dans Tété. 1809, VAmico delVUomo. 1811, Il
Matrimonio per svenimento. 1812, Il Qui'
proquo, a Milan, pour le carnaval ; Il Cicisbeo
burktto, au printemps, dans lamême ville. 1813,
ZtUema e Zelirna. 1814, Rodrigo di Valcnza;
laFedra. Après les premiers succès deRossini,
Orlaudi comprit qu'il ne pouvait lutter avec un
tel artiste, et il cessa d^écrire pour la scène.
Indépendamment de ses opéras , il a écrit qua-
tre messes solennelles, plusieurs motets, et
plus de cent compositions de différents genres,
parmi lesquelles on remarque un ballet en cinq
actes, beaucoup de morceaux détachés pour di-'
vers opéras , cinq chœurs pour VAlceste d'Alfieri ,
une cantate à 2 voix, un nocturne à 3 voix,
dédié au roi de Wurtemberg en 1826.
La fille d'Orlandi, née à Parme en 1811, morte*
à Reggio le 22 novembre 1834, à l'âge de vingt-
trois ans , avait débuté d'une manière brillante
dans l'opéra sérieux, et s'était fait applaudir dans-
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876
ORLANDl — ORLOWSKl
Anna Bolena, de Donizetti, et Norma^ de Bel-
iJDi.
ORLANDINI (Joseph-Marie), compo&U
teur dramatique, est nommé simplement Joseph
Orlandini, dans le catalogue des Académiciens
pbilbannoniques de Bologne intitulé Série Cro-
nologica de* Principi delV Academia de' Fi"
larmonici di Bologna ( p. 23) ; mais Allacci le
nomme partout Joseph-Marie, diaprés les li*
Trets des opéras quUl a mis en musique. Sui-
vant le même catalogue, Orlandini aurait été
Florentin, mais les mêmes livrets le disent Bo-
lonais (Bolognese) : c'est à ceux-ci qu*il faut
ajouter foi. Orlandini naquit vers 1690 et brilla
dans la première moitié du dix-huitième siècle.
Son maître de contrepoint fut le P. Dominique
Scorpioni qui, vers la fin de sa vie, fut mallre de
cbapelle de la cathédrale de Messine. Orlandini
écrivit d*abord pour le théâtre de Ferrare, puis
composa pour ceux de Bologne et de Venise. Sui-
vant les notes qui avaient été envoyées d'Italie à
La Borde, cet artiste fut maître de chapelle du
grand-duc de Toscane ( Essai sur la musique,
t. III, p. 207). Il fut agrégé à TAcadémie des
PlûUiarmoniques de Bologne en 1719. Les titres
connus de ses ouvrages sont ceux-ci : 1"* Faras-
mane, en 1710; — 2* La Fede tradita e ven-
dicata, à Venise, 1713; — 3® Carlo re d^Al-
lemagna, ibid, 1714; — 4° Vlnnocenzaçius-
iificaia, ibid., 1714 ; — 5* Merope, d'Apostolo
Zcno, en 1717 ; — 6® Antigona, à Bologne, ca
1718. Cet opéra fut repris à Venise et à Bolo-
gne en 1721, 1724 et 1727;— 7**Xudo Poplrto,
à Venise, en 1718; — 8* IfigetUa in Tauride,
en 1719 ; — 9^ Paride, à Bologne, en 1720 ; —
10^ Griselda , ibid., dans la même année ; —
W Nerone, à Venise, en 1721; — n** Giti-
dit ta, oratorio, à Ancône, en 1723 ; ^ Oronta,
à Milan, en 1724; — 14** Bérénice, à Venise, en
1725; — 15« VAdelnïde, ibid., 1729; — 16° La
Donna nohile, en 1730 ; — iT Massimiano, à
Venise, 1730;— 18*» Lo Scialaquatore, en 1745.
ORLAIVDO Dl LASSO. V. LASSUS (Or-
LÀND OU Roland DE).
ORLOFF (Grégoire-Wladimir, comte),
né à Pétersbourg en 1777, remplit, dans sa jeu-
nesse, plusieurs fonctions publiques, et fut élevé
en 1812 au rang de sénateur. Obligé de voyager
pour sa santé, il visita Tltalie, et fit un séjour
de plusieurs années à Paris, où il se lia avec
diverses personnes distinguées du parti libéral.
Ces liaisons lui nuisirent dans l'esprit de Tempe-
reur Alexandre, et lorsque lé comte retourna
à Pétersbourg, ce monarque lui interdit de sié-
ger dans le sénat; cependant cette interdiction
fut bientôt levée. Le comte Orloff mourut à
Pétersbourg le 4 juillet 1826, d'un coup d'apo-
plexie, h l'&ge de qcarantc-huit ans. Il a beau-
coup écrit, en russe et en français, sur l'his-
toire, la politique, la littérature et les arts.
Quérard dit ( voyez La France littéraire, t. 6,
p. 503 ) que M. Amaury-Duval est le véritable
auteur d«s ouvrages en langue française pa-
bliés sons le nom du comte Orloff; jlgnoi^
si cette assertion est fondée. Quoi qu'il en soit^
au nombre de ces livres on trouve celui qui a
pour titre : Essai sur Vhistoire de la musique
en Italie, depuis les temps les plus anciens
jusqu'à nos jours; Puis, Dnfarl, 1822, 2 vol.
in-8^. Adolphe Wagner de Leipsick a traduit en
allemand cet ouvrage, sous ce litre : Entwurf
einer Geschichte der itaUaniscIien Musik,eic.,
Leipsick, 1824, in-8*'. Il y en a aussi une tra-
duction italienne. L'auteur de Tartlcle Orloff do
Lexique universel de musique publié par Schil-
ling dit que la compilation d'Orloff est tirée en
grande partie du Dictionnaire des artistes musi-
ciens, de Tabbé Bertini; mais ce dictionnaire
n'est presque qu*une traduction de celui des
musiciens publié en français par Choron et
Fayolle, et celui-ci est lui-même traduit, avec
beaucoup de négligence, de l'ancien Lexique de
Geri>er. Cest le Dictionnaire de Choron et
Fayolle que le comte cite partout, et je ne crois
pas qu'il ait eu connaissance de celui de Bertîm'.
Au surplus, si le Dictionnaire de Choron a beau-
coup servi au comte Orloff pour sa compilation
mal faite, ce n'est pas le seul livre auquel il ait
emprunté des renseignements remplis d^inezacti-
tudes, de noms défigurés et de fausses dates.
Le volume, concernant les musiciens , du livre
intitulé Biographia degli Uomini del regno di
Kapoli (Naples; 1819, in-4<*) loi a fourni tout
ce qu'il rapporte des artistes de l'école napoli-
taine : il en a pris tout le reste dans Labonle,
qu'il appelle un éloquent écrivain, J*ai connu
le comte Orloff à Paris ; il aimait beaucoup la
musique, mais il n*y entendait rien, et son igno-
rance de la partie scolastique, scientifique et litté-
raire de cet art était complète. Ce qu'il dit de la
musique des anciens et de celle du moyen Hge n*a
point de sens; il confond le style de toutes les éfM)-
quesde la musique moderne : il appelle Viadana,
Viadama, Graun, Grauss, Gerber, Gaebor,
Forkel, Jokel, etc., etc. On ne finirait pas si Ton
voulait relever toutes les bévues de ce livre.
ORLOWSKl ( Artoihe ), violoniste et com-
positeur polonais, est né à Varsovie- en 181 1
suivant M. Sbwinski {Les Musiciens polonais,
p. 444), mais vraisemblement quelques années
plus tôt. Il fit ses études musicales au Conserva-
toire de cette ville, et y reçut les leçons de Bie-
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ORLOWSKI — ORNITHOPARCUS
377
lawski poor le violon. EUner (voyezc/t nom ) lui
enseigna la composition. Les premiers prix de
violon et de piano lui furent décernés eu 1823 ;
puis il écrivit la musique d'un ballet en un
acte, qui fut représenté au grand thé&lre de
Varsovie en 1824. Lorsque ses études de corn po-
sition furent plus avancées, il écrivit la musi-
que d'un nonvean ballet en trois actes, intitulé:
Envahissement de V Espagne par les Maures,
qui obtint quelques représentations au même
théâtre, en 1827. Après avoir passé quelque
tenues en Allemagne, M. Orlowski arriva à Paris
en 1830. Pendant son séjour dans cette ville,
il compléta ses études de composition sous la di-
rection de Lesueor, puis il se rendit à Rouen et
j dirigea pendant quelque temps Torchestrc du
tliéAtre et celui de la société Philharmonique. Il
y remit en musique l'opéra de Planard intitulé
Le Mari de circonstance, qui fut joué au
Théâtre des Arts en 1 834, et qui obtint du succès.
Fixé depuis lors à Rouen, comme professeur de
piano et d'accompagnement, il s'y est livré ex-
clusivement à l'enseignement. Les ouvrages
couuns de cet artiste sout : — 1° Trio pour
piano, violon et violoncelle, op. 1 ; Varsovie,
Brzezina ; — 2* Polonaises pour piano seul,
ibid.; — 3" Plusieurs Mazurecks, ihid.; —
4* Trois rondos pour piano, Paris, Launer ; —
5^ Sonate pour piano et violon ; Paris, Richault
^~ 6^ Duo pour piano et violon sur des airs
polonais, avec Alb. Sowinski ; Paris, Launer; —
7^ Trois suites de caprices pour piano seul ;
Paris, Lemolne; — 8'' Duo pour piano et violon;
Paris, Chaillot. —9° Valses pour piano à 4 mains,
Paris, Lemoine. — 10® Romances françaises ;
Paris , Launer; ^11** Quatuor pour piano, violon,
alto et violoncelle (en manuscrit).
OBNITHOPARCUS (Andr«), ou OR-
NlTOPARCllUS suivant l'orthographe adop-
tée par lui-même, écrivain sur la musique,
dont le nom allemand était Vogelsang (1), na-
quit à Meiningen au duché de Saxe de ce nom,
dans la seconde moitié du quinzième siècle.
Oo ignore quels furent ses emplois et où il
▼écut : il prend seulement le titre de maî-
tre es arts (tartium magister) au titre du
livre qoenoua avons sous son nom. Il voyagea
beaucoup, et l'on voit, en plusieurs endroits, que
(I) Lipen. BlbUoth. philos.^ t. II, p. 817. Par le nom
tiré da grec que s'est donné cet écriraln , il lemble ^
avotr Tonla s'appeler oUeau roya^mr, A cause des con«
irèes lointaines qu'il afatt parcourues. Omithoparcus têt
en effel formé du substantif 6pvtc, dont le Kénllif est
&oviOo<, et do passif dn terbe iiapaxo(JL{C(<^, éttrtrans^
porté iiuAtlà, au loin, et par contraction, notoxo-
(xiCopiai.
son livre est le résumé de leçons publiques
sur la musique quMl donna à Tubinge, Ileidel-
herget Mayence. Le troisième livre de son Traité
do musique est dédié à Philippe Surus, profes-
seur au gymnasse de Heidelberg, de qui il avait
reçu l'hospitalité en visitant cette viile : Exper-
ts sum (dit-il) cum hospiialitate Uberali'-
iatem, quo lit ut omnes Budoricii gymnasii
quam Heydelbergamnominantf magislrijtic.
Un passage de la fin du troisième livre contient la
longue énumératlon des contrées qu'il a parcou-
rues ; il dit que son voyage s*cst étendu dans cinq
royaumes, savoir: la Pannonie (rAutricheel
toutes ses provinces), la Sarmatie (la Russie et la
Pologne), la Bohême, la Dacle (la Transylvanie ,
la Moldavie et la Valachie ) et toute l'Allemagne.
J'ai, dit-il, visité soixante-trois diocèses, trois
cent quarante villes, et j'ai vu des peuples et des
liommes d^une infinité de mœurs différentes;
j'ai navigué sur deux mers, savoir .: la Baltique
et le grand Océan, etc. (1). Une phrase de la dé-
dicace du second livre à Georges Braccliius,
chantre de l'école primaire de Stultgard, pour-
rait faire croire qu'il habitait la Souabe, ou du
moins qu'il y avait été, car il félicite ce savant
de ce qu'il est en vénération dans ce pays et dans
la haute Allemagne pour ses connaissances éten-
dues (inSuevia ac toia superior veneratur
Germania ). Enfin on voit par le huitième cha-
pitre du second livre qu'il visita Prague, car il y
parle d'un organiste du château de cette ville,
fort ignorant, selon lui , qui osait faire la criti-
que de la doctrine de Gafori sur les proportions
de la notation. Omitlioparcus traite ce pauvre
homme en termes très-durs. Il est vraisem-
blable qu'il en agissait ainsi avec tons ceu& dont
il ne partageait pas les opinions, et qu'il s'était
fait beaucoup d'ennemis, car ses épltres dédica-
toires des quatre livres de son Traité de mu-
sique, adressées aux magistrats de la ville de
Lunebourg, à Georges Bracchius, à Philippe
Surus et à Arnold Schlick , musicien et organiste
du prince palatin, éledenr de Bavière, se termi*
nent toutes par la prière de le défendre contre
les en vieux, les Zoïlé^ et les Tersiles.
Le livre d'Ornithoparcus est un des meilleurs
de l'époque où il parut; il a pour titre : Musicas
activx Micrologus, libris quatuor digesius
omnibus musicx studiosus non minus uiilis
quam necessarius. On lit à la fin da volume :
(11 In peregrlnatiooe nostra. qulnqoe régna, Pannonia,
Sannatla, Bobemlc. Dactse. ae otrlosqtteGennantae,dlœ-
cescs sexaylnU très ; nrbes ter centum quadraglnU ; po-
puiorum ac diversorum homlnom mores pêne loflnitos
vldtmna ; aarln dno, Baltteam icUlcet atque Oceaoum
magnum naTlgaTlmns, ele.
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378
OKNITHOPARCUS - ORPHÉE
ETcutsum est hoc opus Liptix in a:éibus
ValetUini SchumatU, mense januario, anni
Virginei paritLS deciml sepUmi supra ses-
quimillesimum (1517), Leotie decimo pantl*
fice maximo, ac MarimiUano glariossisimo
imper atore orbi ierrarum prxsidentibuSf
in-4''. obi. Cette édition, qui est de la plus grande
rareté, se trouve à la BiblioUièque impériale de
Paris ( in-4* V, n*» 2674-A), à la Bibliothèque
royale de Berlin et à celle de Saint-Marc de
Venise. Deux autres éditions non moins rares
ont été publiées en 1519 et 1521. La première
est à la Bibliothèque royale de Berlin ; Pautre à
la Bibliothèque impériale de Paris. Elles ont
été imprimées toutes deux à Leipsick par Va-
leotin Scliamann, et ont cette souscription: Ex-
cussum est hoc opus, denuo castigatum re-
cognitumque, Lipsuc in xdibus Valentini
Schumanni calcographi solertissimi^ mense
4iprili , anni Virginei partus vndevigesimi
sypra sesquimitlesijnum. Les dates seules
sont différentes , et leur format est m-4'* de
13 feuilles et demie. II est bien remarquable que
Forkel, à qui Ton doit la connaissance de Té-
dition de 1519, n^ait pas tu qu'elle ne pouvait
être la première, puisqu'on y voit ces mots :
denuo castigatum recogniiumque, et qu^il ait
considéré comme une deuxième édition celle de
Cologne , 1535, tn-S" oblong, que >Vaitlier avait
consultée, et qu^il a fait connaître. Ce lexicogra-
phe de la musique a noté en marge de son exem-
plaire une autre édition de Cologne, 1533.
Schacht ( vog. ce nom), cité par Gerber, indique
une cinquième édition du même ouvrage por-
tant la date de Cologne, 1540. Il y a donc eu
six éditions du livre d'Omithoparcus. Toutes
■sont de la même rareté, et par une bizarrerie
attachée à ce livre, il est aussi difficile de trouver
aujourd'hui la traduction anglaise que Dowland
( voyez ce nom ) en fit au commencement du
dix-septième siècle, et qui a poui* titre ; Andréas
Omithoparcus bis Micrologus, or introduC'
tion : containing the art ofSinging. Digested
into foure Bookes, not onely profitable^ but
also necessaryfor ail that the art itudio^us
cf Hiusicke. London; 1609, petit in-fol. de 92
pages.
Le Micrologne d^Ornitlioparcos est divisé en
quatre livres. Dans le premier, après les préli-
minaires obligés des anciens traités de musique,
concernant la définition de cet art, aa division
en diverses parties, son éloge, etc., on trouve
un traité du plain-ciiant qui renferme de bonnes
choses sur les tons et sur les muances. Le second
livre est un traité de la musique mesurée : tout
ce qu'il renferme sur la notation et la mesure
est excellent Le troisième traite des accents et
des diverses sortes de points musicaux. Le qua-
trième est un traité dn contfepoint, dont les
exemples sont bien écrits.
OÂOLOGIO (Alexandre), rousicieil italien
au service du landgrave de l1esse-0Bssel,aii eom-
mencement du dix-septième siècle, vécut d'abord
à Venise , puis alla à la cour de HelDistadfl , et
enfin fut attaché à la muaique de i'cmperenr, ^
Vienne, en qualité de composite*ir. On a imprimé
de aa composition : 1° Canxoneiie a ire voei,
lib. 1; Venise, 1590. ^ 2<* Idem, lib. 2; ibid-,
1594. — V* Entrées (Intraden) à cinq et six voix,
Helmstadt, 1597. Un recueil de motels de cet
artiste, publié à Venise en 1627, semble indi-
quer qu'il était alors retourné en Italie.
OROSTANDER (Anuré), magister et
cantor à Westeras, en Suède, dans les pre-
mières années du dix-huitième siècle, a publié
un traité élémentaire de musique, en langue sné-
doise, intitulé : Compendium musicum, sam-
manshrifwen , til de Studerandors tienst
Westerxs (Abrégé de musique, compilé pour Tu-
sage des étudiants de Westeras), Westeras, 1703.
OROUX (L'abbé), d'abord abbé de Fontaine-
le Comte, fut ensuite chanoine de Saint-Léonard
de Noblac, et chapelain du roi. Il véait dant; la
seconde moite du dix-huitième siècle. Au nombre
de ses ouvrages, on trouve une Histoire ecclé-
siastique de la cour de France; Paris, 1776-
1777, 2 vol. in-4**. Ce liîre renferme l*histoire
de la chapelle et de la musique du roi, avec des
recherches curieuses sur ce sujet.
ORPHÉE, personnage mythique ou réel,
dont l'existence est généralement plaeée environ
treize siècles avant Tère chrétienne, et qui, con-
séquemment serait postérieur d'environ trois
siècles à Olen {voyez ce nom ) , prêtre chanteur
de Délosi. Il naquit dans la Thrace .et fut fils
d'GEagre, roi d'une partie de cette contrée. La
mythologie lui donne Apollon pour père, et pour
mère la mnse Calliope. Chez les Gre<s, Or|»liée
est le mythe de la puissance irrésistible de ta
musique unie à la poésie sur tous tes êtres or-
ganisés, et même sur la nature inorganique.
Contemporain des Argonautes, il les accompagne
dans leur expédition; aux sons de sa lyre, le
navire Argo fend les flots et porte avec rapidité
lès héros vers la Colchide ; par ses chants, il ar-
rache ses compagnons aux séductions des femmes
de Lemnos ; il arrête par ses accords harmonieux la
perpétuelle agitation des Symplégades qui auraient
brisé le navire à son passage ; Il endort le dragon
gardien de la toison d'or, que vont conquérir
les Argonantes ; au retour , le charme de ses
mélodies parvient à soustraire les héros aux eii-
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ORPHEE — ORSLER
379
chantemenU des sirènes; enfin, après la mort
de son Eurydice, il descend aux enfers pour re-
demander sa compagne à Plutoo ; à ses accents.
Cerbère courbe la tôte, Caron le transporte dans
sa barqne, les Fnries cessent de tourmenter les
ombres, l'inflexible population dn Tartare est
émue, Proserpine s'attendrit, et Plutoncède à la
Yoix du chantre divin. Une seule condition est
mise au retour d*£ttrydice sur la terre. Orpbée ne
doit pas se retourner jusqu'à ce que fous deux
aient reru la lumière du soleil ; mais la passion
remporte; déjà près des portes de renfei,Orpiiée
▼eut revoir Tobjet de son amour, et bientôt il le
voit disparaître pour jamais. Orphée , à qui le
nom de Chantre de la Thrace est resté,
fut le civilisateur de ce' pays par le charme
de son art : la tradition qui lui fait donner la
mort et disperser ses membres par les bac-
chantes appelées Ménades^ n'a d'autre signifi-
cation que celle d*une réaction de la barbarie
des Tbraces contre un commencement de civilisa-
tion. L'opinion de Cicéron qu'il n'y a jamais eu
iVOrphée {De nalura deorum, lib. I, sect. 38)
e<^t vraisemblablement trop absolue ; car suivant
la tradition la plus généralement admise, ce
poëte chanteur n'a précédé la naissance d'Ho-
mère que d'environ quatre cents ans, et Ton
doit croire que l'auteur de V Iliade et do V Odyssée
a trouvé des modèles et des ressources pour les
épisodes de ses grands |)oëroes cliez tous ces
chanteurs des temps héroïques considérés au-
jourd'hui comme fabuleux, tels qu'Olen, Linus,
Orphée, Musée, Thamyris et Philammon. La
réalité du personnage s'est perdue sous les fables
dont on l'a environnée. Toutefois, il est hors de
doute que les Argonautiques, les Hymnes , et
d^autres poèmes qui lui ont été attribués, sont
postérieurs au commencement de l'ère chré-
tienne. Ce qui les concerne a été éclairci par de
bons travaux philologiques publiés depuis le com-
mencement du dix -neuvième siècle.
ORSGHLER ( JEAti-GEOBCBS ), né à Breslau»
«n 1698, reçut les premières leçons de musique
de l'organiste Kirsten. Il entra ensuite comme
page au service du comte Zirotin qui le fit
Yoyager, l'envoya à Berlin pour étudier le violon
«me la direction de Fr«y et de Rosetti, et à
Vienne, ob il prit des leçons de contrepoint chez
Fux. En 1730 Orschler se rendit à Olmtktx chez
le prince de Lichtenatein, qui le fit son mattre
de chapelle. En 1766 il était encore au service
de la cour de Vienne comme violoniste, quoi-
qu'il fût âgé de soixante-huit ans. Cet artiste n'a
rien publié , mais il a laissé en manuscrit beau-
coup de symphonies à quatre parties pour Pé-
gtiftc^ 24 trios de violon, et 6 solos.
ORSl (Le Père) , moine célestin du couvent
de firescia, fut maître de chapelle de l'église de
Gli Angioli de* cette ville, vers le milieu du dix-
septième siècle. Il a publié des Motetfi a tre e
quattro voci co*l bas$o per Vorgano ; Venetia,
app. Aléas, Vincenii, 1647, in-4^
ORSl NI (GAET4N), contralUste italien, fut
attaché à la musique de l'empereur Charles VI.
Il possédait une des plus belles voix qu*un eAt
jamais entendues, et le style large et pur de son
exécution portait l'émotion dans le cœur de ceux
qui l'entendaient. En 1723, il chanta dans To-
pera Costanza e fortezsa, de Fux, qui fut exé-
cuté en plein air, à Prague, pour le couronne-
ment de l'empereur. François Benda et Quanx,
qui Pentendirent alors, lui accordent les plus
grands éloges. Orsini conserva sa belle voix jus*
qu'à la fin de ses jours. Il mourut à Vienne,
dans on âge avancé, vers 17&0.
ORSINI (Louis), compositeur napolitain,
élève du collège de musique de 5. Pietro a
Majella, a fait son début à la scène par la
composition de l'opéra intitulé : CErmo di Sen*
loph, représenté au théAtre Nuovo de Naplcs»
dans l'automne de 1634. Cet ouvrage, très- faible,
n'obtint que trois représentations. A l'automne de
1635, Orsini donna authéAtre Alfieri, de Florence,
La Pia de* Tolomei , qui n'eut pas une plus
longue existence. J'ignore si cet artiste est Is
même qui a publié : 1^ Six trios pour 3 violons;
Milan, Kicordi. — 2° Trois duos pour 2 violons ;
ibid.
ORSINO (Gennaro ou Janvier), prêtre na«
politain, fut maître au Conservatoire de La Pietà
de* Turchini, vers la fin du dix-septième siècle,
et eut la réputation d^un prolessenr de grand
mérite. Il a beaucoup écrit pour l'église, particu-
lièrement pour celle des Jésuites de Maples,
dont il était maître de chapelle. En 1690 il mit
en musique un drame intitulé : La Pandora,
pour le Collège des nobles, et pour la même ins-
titution, en 1697 , un autre drame en langue
latine dont le titre n'est pas connu. On a aussi
de oet ecclésiastique plusieurs œuvres de mu-
sique instrumentale.
ORSLER (Josbph), compositeur de mu-
sique instriunentale et violoncelliste au théâtre
national de Vienne, vers la fin du dix-huitième
siècle, a laissé en manuscrit : 1^ Symphonie à
8 parties. — 2** Deux quatuors pour violoncelle,
violon, alto et basse. ^ 3" Sept trios pour deux
violons et violoncelle. — * 4^ Deux trios, le pre-
mier pour violoncelle, alto et basse ; le deuxième,
pour deux violoncelles et basse. — &* Quatre so-
nates pour viuloBcelle et basse. Tous ces nior»
ceaux se trouvaieul chez f rseg,à Vienne, en 1796.
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880
ORSLKR — ORÏIGUE
Gerber suppose (Neues Lex. der Tonkûnstler)
que le nom de cet artiste est incorrccteihent
écrit, et que Joseph Orsler était fils de Jean-
Georges Orschler; ce qui n'est pas invraisem-
blable.
ORTELLS (D. antoire-Toéodobe ) fut
nommé maître de chapelle de Téglise cathédrale
ae Valence, en 1668. Considéré comme un des ar-
tistes tes plus distingués do sa province, et de l'é-
eole valençaise en particulier, il a écrit nu grand
nombre de compositions pour l'église : elles se
trouvent à la cathédrale de Valence, ainsi que
dans plusieurs églises d^Espagne et au monas-
tère de TEscurial. M. £&lava (voyez ce nom) a
publié dans la Lira saci'O'hispana ( 2^ série,
t. l«r, dix-septième siècle) la première lamenta-
tion du mercredi saint, à 12 voix eu 3 chœurs :
Cest un morceau bien fait. Cet artisle est cité
comme autorité dans récrit qui a pour titre :
Bispuesta del Ucenciado Franc, Valls,Pres-
byt. Maestro de capilla en la englesia ca»
ihedr. de Barcellona, a la censura de D.
Joach. Màrtinez, organ- de la S, iglesia de
Valeneia contra la defensa de la Entrada
de et Tiple secundo en el Miserere nobis delà
Missa Scala Arelina (p. 5).
ORTES (L'abbé Jean-Marie), prêtre vé-
nitien, vécut vers le milieu du dix-huitième siècle.
Il est auteur d'un opuscule auquel il n'a pas mis
son nom, et qui a pour titre : Ri/lessiom sopra
i drammi permusica. Àggiuniovi una nuova
azione drammatica; Venezia, presto Gio,
Batiista Pasquali, 1757, petit in-4*.
ORTH (J. W.) 9 pasteur à Griesheim, dans
le grand-dudié de Hesse-Darmstadt , a pro-
noncé en 1835 , le douzième dimanche après la
Trinité, un sermon à l'occasion d'un nouvel
orgue placé dans son église. Ce sermon a été
publié sous ce titre : Von dem wakren Wirke
derMusik, beiderdesGesanges und Tonspiels,
zvr chrisilichen GoUesverehrung (De la véri-
table action de la musique, dans le chant et le
jeu de Torgoe , pour honorer Dieu chrétienne-
ment); Darmstadt. Lenthner, 1835, io-S*" de 20
pages.
ORTIGUE (Joseph-Louis D'), littérateur
musicien, né à Cavaillon (Vaucluse), le 22 mai
1802, fit voir dès son enfance d'heureuses dis-
positions pour la musique. Les premières notions
de solfège lui furent données par nn musicien
d'instinct, mais sans culture, comme on en trouve
parfois dans les petites villes : il se nommait
Pascal-Derrive. M. d'Ortigue reçut ensuite des
l^ncdeJ. Viran-Roux, artiste pins habile; enfin,
Blaze père, et son fiis Castil-Blaze {voyez ces
noms), amis de aa famille, lui enseignèrent les
éléments de l'harmonie, dn piano et de l'orgue.
Destiné à la magistrature par ses parents, il fut
envoyé à Aix, en Provence, poor y faire un ooon
s do droit , après avoir terminé d'assez bonnes
études au collège des Jésuites de sa ville natsie.
Sans négliger les leçons du professeur de la U-
culte de droit, M. d'Ortigue continuait à s*oo- .
cuper de musique et avait pris un maître de
violon qui le mit en état de jouer une partie de
second violon ou d'alto dans les réunions d'une
société d'amateurs dont les membres étaient dé-
signés sous le nom de Beethovenistes, par op-
position aux autres amateurs de la ville qui fré-
quentaient le IhéAtre et qu*on appelait les Bos'
sinistes, 11 va sans dire que les Beethovenistes
n'accordaient aucune espèce de mérite à Rossiai.
M. d'Ortigue était encore tout plein de ces pré-
jugés lorsqu'il arriva à Paris, en 1827, pour y
faire son stage, et il lui en restait encore beau-
coup deux ans après, lorsqu'il publia sa pre-
mière brochure où se trouvait cette plirase :
Un homme (Rossini) souvent inférieur aux
grands maures dans les parties esseniieUes,
et qui les avait tout au plus surpassés dtms
les qualités secondaires ! Plus tard, les opi-
nions de M. d'Ortigue se sont modifiées de la
manière la plus absolue à l'égard des ceovres da
même maître.
Nommé en 1 828 juge auditeur à Apt (Vaucluse),
M. d'Ortigue dut, à son grand regret, s'éloigner
de Paris , mais résolu de suivre une aotn; car-
rière plus conforme à ses goûta, il ne resta qu'un
an dans cette position , et retourna à Paris en
1820. Ce fut alors qu'il publia la brochure dont
il vient d'être parlé, et qu'il prit part à la rédac^
tion du Mémorial catholique par qudques
articles de musique. Au commencement de 1 830
il se rendit à La Chesnaye, en 'Bretagne, près
de l'abbé de Lamennais, dont le talent lui inspi>
rait une vive admiration, et se mit au raug de
quelques disciples de ce grand écrivain. De retour
à Paris en 1831 , il y fut un des fondateurs do
journal V Avenir , et y rédigea les articles de
critique musicale. Kn 1835 il se maria à Isay,
près de Paris. Deux ans après il fut chargé par
M. Guizot, alors ministre de l'instruction pu-
blique , d'un travail sur la musique dn moyeD
Age, qui, plus tard, est devenu le noyau de son
Dictionnaire liturgique du plain-chani. M. de
Salvandy le nomma, en 1839, professeur de chant
d'ensemble au collège Henri IV ( lycée Na^ioléoD),
et dans l'année suivante il fit partie de la com-
mission du dépouillement des manuscrits de la
Bibliothèque royale, sous la direction de Cliam-
pollion. Enfin, à diverses reprises, il est tbtré
dans la collaboration de travaux historiques
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ORTIGUE
381
commandés par le gonveraeincnt. Comme cri-
tique de littérature oa de musique, il a travaillé
an Mémorial catholique, à V Avenir, à la Quo-
tidienne, à la Gazette musicale, à la France
muficale, au Temps, à la Revue de Paris, k \h
Revue des Deux mondes, au Journal de Fcnis,
AU National, k PUnivers^k V Université catho'
tique, à VÈrenouvelle, k VOpinion catkoUque,
et.en dernier lieu an Journal des Débats.
Jadis partisan passionné de la philosophie sys-
tématique de l^abbé de Lamenn^s , il a fourni
à cet homme célèbre les matérianx dn chapitre
qui concerne la musique dans VEsquisse d'uTie
philosophie; matériaux qui,. peur le dire en
passant, sont puisés en partie dans le résumé du
Cours de philosophie de la miLsique et de
son histoire, professé à Paris, en 1832, par
Tauteur de la présente notice. Longtemps après,
M. d^Ortigue 8*est aperçu des égarements où
l'entraînaient les principes de cette philosophie
dans leur application à Tart dont il s'occupe,
et s'est attaché à la doctrine plus féconde de l'art
en lui-même. Ses ouvrages publiés sont ceux-d :
1** De la guerre des dilettemti, ou de la révo-
lution opérée par M. Rossini dans Vopéra
français^ et des rapports qui existent entre
la musique, la littérature et les arts ; Paris ,
Làdvocat, 1829, brochure in-8^ » 2^£e Balcon
de r Opéra (Mélanges de critique musicale formés
d'articles publiés précédemment dans les jour-
naux), Paris, Renduel, 1833, un volume in-8^
— ■ 3" De V École musicale italienne et de V ad-
ministration de V Académie royale de musique,
à V occasion de Vopéra de M, Berlioz (Ben-
venuCo CelUni); Paris, 1839, in-S^. Le même
ouvrage a été reproduit sons le titre suivant. —
4** Du Théâtre- Italien et de son ir^uence sur
le goût musical français; Paris, 1840, in-8'*.
De ^ombreux cartons ont (ait disparaître de ce
volume le caractère de pamphlet qu'il avait d'a-
bord, et M. d'Ortigue y a ajouté une longue
lettre adressée k M. Léon Kreutzer. — 5® Patin-
génésie musicale^ brochure in-8° de 22 pages,
extraite de la Revue et Gazette musicale de
Paris. — 6* De la mémoire chez les musiciens,
lettre à M^^S. de i^.,.in-8* de 23 pages (sans
date), extrait dn même journal. — T Diction-
naire liturgique y historique et théorique de
plain-chant et de musique d'église , dans le
moyen âge et les temps modernes : Paris ,
Migne, 1854, un volume très-grand in-8% com-
posé de 1S80 colonnes. Cet ouvrage fait partie
d'une Bibliothèque ecclésiastique publiée par
Tabbé M igné ; mais on en a séparé un certain
nombre d'exemplaires qui ont des titres et des
couvertures à part. M. Th. Nisard a eu une grande
part dans la rédaction de ce dictionnaire ; mais
la partie qui appariient à M. d'Ortigue est le
travail le pti>s considérable de son œuvre. ^
8* Introduction à Véiude comparée des tona-
lités et principalement du chant grégori&n
et de lamusique moderne; Paris, Potier, 1853,
1 vol. in- 16. Ce volume est formé d'une réunion
d'articles pubKés précédemment dans le Dic-
tionnaire liturgique, etc. — 9^ La musique
à V Église; Pari?, Didier et Ci", 1861, 1 vol.
in-12 de 478 pages. Ce volume est composé d'ar-
ticles précédemment publiés dans divers Jour-
naux, sur ce sujet. ^ W La Maîtrise, Jour-
nal de musique religieuse, fondé en 1857
par MM. d'Ortigue et Niedermeyer, pnis dirigé
par M. d'Ortigue seul, depuis 1858 jusqu'en 1860.
Première année 1857-1858; deuxième année
1858-1859 ; troisième année 1859-1860. Paris,
Heugel, gr. in-4®; chaque année est divisée en
deux parties, dont l'une renferme la littérature
musicaUi , et l'autre la musique d'église pour les
voix et pour l'orgue. — 11* Traité théoriq^ie
et pratique de Vaccompagnement du p loin-
chant , par MM. Niedermeyer et d'Ortigue.
Paris, Hetigel, 1856, 1 voK très-grand in-S**. Ce
traitéd'accompagneroent est complètement erroné
au point de vue de l'application de l'hannonie
à la tonalité du plaîn-chant. — 12" Journal des
Maîtrises, Revue du chant liturgique et ae
la mtuique religieuse, par MM. d'Ortigue et
Péttx Clément, première année, 1862; Paris,
Adrien Leclercet 0^, ^. in-4*. Cette publica-
tion , qui peut être considérée comme la conti-
nuation de La MaÛrise, se compose d'une
feuille de texte et d'un morceau de musique
religieuse avec orgue. M. d'Ortigue., qu-i goûtait
autrefois le drame dans la musique d'église,
comme on peut le voir par les éloges qu'il a fait
du Requiem et du Te Deum de Berlioz, ne s'est
pas contenté de rompre avec oeux qui veulent
introduire le théâtre à l'église, mais il n'admet plus
même dans le culte calhofique de musique d'au-
cune espèce accompagnée d'instruments , dépas-
sant en cela la tradition de près de trois siècles
adoptée dans l'église. D'ardent novateur du dix-
neuvième siècle, il s'est fait janséniste en musique,
et ses nouvelles tendances ont trouvé un appui
dans les convictions de M. Félix Clément. On doit
plaindre cette erreur de deux hommes de mé-
rite; car, outre qu'il ne faut pas vouloir être
plus catholique que l'Église, on peut affirmer que
ces Messieurs se sont engagés dans une voie sans
issue, et qu'ils prêchent une réforme impossible.
Il n'est pas de l'objet de la Biographie uni-
verselle des musiciens de donner la liste des
écrits politiques et littéraires de M. d'Ortigue :
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382
ORTIGDE — ORÏO
on la trouvera dans la Littérature françtûse
contemporaine (t. V, p. 563), et dans la Bio-
graphie générale de MM. Firmin Didot (t. 38j
p. 899-891).
ORTII^G (BBIU4H1N), né à Augsbourg, en
1717, eut pour maître de musique le cantor
Seyfert, dont les leçons lui firent faire de ra>
pides progrès. Après la mort de ce maître , il rem-
plit ses fonctions jusqu'à TarrÎTée ôeGraf, désigné
comme maître de concert. Plus tard ii fut direc-
teur de musique à l'église Sainte- Anne, à Augs-
bourg. Il est mort dans cette position, en 1795.
Cet. artiste a laissé en manuscrit des cantates ,
des chansons et des motets.
ORTIZ (Diego), musicien espagnol, né à
Tolède, dans la moitié du seizième siècle, a été
confondu par quelques auteurs avec De Orto ,
compositeur français dont le nom était Dujardin,
Diego Ortiz fut maître de chapelle du vice-roi de
Naples; il occupait encore cette place en 156â.
On connaît sous son nom : 1** Trattado de
glosas sobre clausulos y otros generos de
puntos en la Musica de iHolones nuevainente
puesto en luz (Traité des ornements, des ca-
dences et autres sortes de passages dans la mu-
sique de violes, etc.) ; Rome, Valerio et L. Do-
rioo , 1553. Il semble qu'il y a eu une édition ita-
lienne du même livre , car le P. Martini le cite
dans le 1^^ volome de son Histoire de la musique,
sous ce titre : Jl primo libro nel quai si (rat ta
délie glose sopra le cadenze , ed altre sorte
di pwfUi, Rome, 1553. Ortiz se vante dans son
livre d'avoir enseigné le premier Tart de varier
sur les inslruuients les mélodies simples; mais,
ainsi que le remarque l'abbé Baini dans ses Mé-
moires sur la vie et les ouvrages de Palestrina
(t. I, p. 82 )| cet art était plus ancien et avait
été déjà présenté en détail dans les ouvrages de
Ganassi ( voyei ce nom), publiés en 1535 et 1543.
M. Ch. Ferd. Becker a fait deux artistes différents
de Diego Ortiz et de Diego de Ortiz ( System,
chron. Darstellung der viusikal. Littérature
p. 360 et 470), et a cité sous ces deux noms le
même ouvrage.- — 2" Musices Liber primus,
JlymnoSf Magnificat^ Salves, Motecta, Psal-
mos f alioque diversa cantica complcctem;
Venetiisapud AntoniumGardanum, 1565, in-fol.
Les quatre voix sont en regard dans ce volume.
On trouve aussi des motets et des villancicos
de Diego Ortiz dans le recueil très-rare intitulé :
Musis dicatum. Libro Uamado Silva de Sire-
nos. Compuesto por el excellente musico An-
riquez de V aider avanno. Fue impresso en la
muy insegne y noble villa de Valladolid Pin-
cia ofro tiempo llamada, por Francisco Fer- i
.landez de Cordova impresor^ 1547, gr. in-fol.
ORTLEPP ( Ebicest) , amateur de musique,
poète et littérateur, né à StuUgard, n'est meo-
tionoé ni dans le Lexique général de musique ih
Gassner, ni dans celui de M. Bernsdorf . U s'est
fait connaître par les ouvrages dont void les ti-
tres : l"* Beethoven. £ine fantastisdie Cha-
rakteristik (Beethoven. Fantaisie caractérisii-
qne) ; Leipsick , Hartknock , 18^6 , in-»*" de 9S
pages. — 2^ Grosses Instrumental und Yokal-
Concert. Fine musikalische Anthologie {Gmd
concert instrumental et vocal. Anthologie ma-
sicale), Stuttgard, Fr. Henri Kohler, 1841, 16
petits volumes in-16. Celte collection est com-
posée de notices biographiques de composi-
teurs célèbres, de lettres de ces artistes, d'a-
necdotes musicales, de pensées détachées et de
mélanges de choses diverses qui ont de l'iotcrêt
pour l'histoire de la musique. En 1848, M. Ort-
lepp a public à Francfort un poème iutituk^
Germania , dans lequel il célèbre les gloires de
TAllcmagne, et particulièrement les l'iJastrâfions
musicales de Jean-Sébastien Bach, Ho^ndel,
Graun, Gluck, Haydn, Mozart et Beethoven.
ORTLIEQ (EDOUARD), oomposUeur de mu-
sique d'église, né 5 Stuttgard, fut pendaot
quinzeans pasteur à Drakenstein, dans le royaume
de Wurtemberg. Il périt au mois de janvier l$6l
en traversant un petit étang près de Slutlgani;
la glace se rompit, et il disparut avaut qu'on
pût essayer de le sauver. Ortllcb avait fon<Ié un
journal qui se publiait à Stuttgard, sous ce litre :
Organs fur /C//c/ienmwsï A (Organes en faveur
de la musique d'église) : il en était le seul rédac-
teur. On a publié de la composition de cet ec-
clésiastique ; 1*^ Messe k 4 \o\\ avec orgue et
petit orchestre, op. 1; Stuttgard, 1S46. — î*» Re-
quiem à 3 voix et orgue; ibid. — 3* Messe à 4
voix et orchestre^ op. 5 ; Stutlgard, Ilalberger.
— 4'' Messe à 4 voix et orgue, op. C; ibid. —
5° Messe soFennelle à 4 voix et orchestre, op. 8;
ibid. On a du même auteur : Anweisung zum
Prxludiren fur Jûnglinga des Schulsiandes
und deren Lehren (In^truction pour apprendre
à préluder, à l'usa^ic des jeunes gens des écoles
et de leurs instituteurs). Stuttgard, Haltierger,
in.4°.
ORTO (Jean DE), ou DE HORTO, dont le
nom de famille était Dujardin, fut un des plus
habiles musiciens de la fin du quinzième siècle.
Il naquit vraisemblablement dans les Pays-Bas;
toutefois on u^en a pas la preuve, car jusqu'à ce
jour aucun document authentique n'a été trouvé
concernant cet artiste. On sait seulement que
plusieurs familles du nom de Dujardin existent
encore eu Boigiqurjmaisil y en a aussi en France.
Les reuscignements sur la position quMi occupa
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ORTO — œeoRNE
38a
manquent également. Glaréan, qui rapporte un
exemple tiré de ses œuvres (Dodecach, p. 320),
lui donne la qualification de Symphoneta , ce
qui indique qu'il dirigeait lecbantdans quelque
chapelle. Aaron, oomtemporain de Oujarcf^n, on
l>e OrtOf cite de lui ( Tratiato délia natura et
cogniiUme de tutti li tuoni, cap. 4) la chanson
à quatre voix Dung auUre amer ( d'un autre
amour), mais ne fournit aucun renseignement
sur aa personne. Gafori, qui vécut aussi dans le
même temps, n'a pas mis ce musicien au nombre
de ceux dont il invoque Tautorité dans son livre
intitulé : Musice utriusque cantus praciica ,
bien que De Orto eut certainement alors de la
renommée en Italie, puisque Petrucci d*e Fos-
sombrone a placé bon nombre de ses composi-
tions dans les livres A et B de son rarissime et
précieux recueil intitulé Hannonice musices
odheeaton (Venise, 1500 et 1501) (1), et a im-
primé un recueil de ses messes et d'autres ou-
vrages.
Les pièces de De Orto contenues dans le livre
A du recueil cité ci-dessus sont : i"" Ave Maria,
à 4 voix ; — 2o /c nuide se ce temps me dure,
chanson, idem, -- 3* Horoires une chanson,
idem ; — 4*» Nunqua fue pena maior (Il ne
fut jamais de plus grand cbagriu) , idem. On
trouve dans le livre B : 5** Mon mari m'a dif-
famée, à 4 voix; — 6° €elasamplus,\Aem\
— 7* Bon temps, idem; — 8*» ^ qui dilelle
(dit-elle) sa pensée?, idem; — 9*Ccte sans
plus, idem, avec une autre musique; — iO'' Mon
père m'a mariée, idem; — il® DuHfj aultre
amer, idem. Le livre C du même i-ecueil ren-
ferme la chanson du môme compositeur : Les
trois Filles de Paris,9 4 voix. Le recueil Imprimé
de ses messes a pour titre : Misse de Orto. Au
dernier feuillet de la partie de basse on lit : lin-
pressum Veneliis per Oltavianum Petrutium
Forosemproniensem, Die 22 Martii, saluais
anno lô05, petit in-4'* obi. Ces messes, au nom-
bre de cinq, sont toutes à quatre parties ; leurs
titres sont : 1? Domimcalis; — 2*» Jay pris
amours (celle-ci a deux Credo); — s' Lomme
arme (L'Homme armé) ; — 4** La Belle se sied;
— 5" Petita Camuseta, Dans les Fragmenta
missarum de divers auteurs, publiés par le
même Petrucci, àVeuise, en 1509, on trouve le
Kyrie de la messe de la Vierge, par De Orto.
Une des lamentations de Jérémie de la collec-
tion publiée en 1506, par le même imprimeur,
sous ce litre : Lamentationum Jeremie pro-
(1) Voyez la notice intitulée : Di duestampe içnote di
Ottavlano Petrucci da fossombrme, par M. Catelanl,
Mtlano, Riccordi, la-S».
phele liber primus, est de De Orto. Les ar-
chives de la chapelle pontificale de Rome ren-
ferment, dans les manuscrits cotés 14 et 17, des
messes de De Orto, à quatre et cinq voix.
ORTOLAN (ëugènb), compositeur, né
à Paris, le 1er avril 1814 , a fait ses études mU'
sicales au Conservatoire de Paris, où Hatcvy
fut son professeur de contrepoint. Devenu ensuite
élève de Berton pour la composition, il a obtenu
le second grand prix au concours de Tlnstitut,
en 1855. Son début fut une ouverture exécutée
à la distribution des prix du Conservatoire en
1846. Un intervalle de dix années se passe en-
suite sans que le nom de cet artiste se révèle
au public, car ce ne fut que le 10 avril 1856
que M. Ortolan fit jouer au Théâtre Lyrique un
opéra en deux actes qui avait pour titre Lisette
et qui eut quelques représentations. Dans Tannée
suivante, une opérette du même compositeur,
intitulée La Momie de Roscoco , fut jouée au
théâtre des Bouffes-Parisiens. Les critiques y
remarquèrent des progrès d*expérience et de con-
naissance de la scène.
ORTOLANl (Gicuo), amateur de musi-
que, né à Sienne, a donné au théâtre du Fondo^
à Naples, eh 1830, Topera intitulé La Pasto-
relia délie Àlpi, qui ne réussit pas. En 1837, il fit
représenter dans sa ville natale II Giorno délie
nosse, qui fut mieux accueilli par le public.
En 1828, M. Ortolani avait publié à Sienne un
opuscule sur la musique in oitave rime,
sous Tanagramme de son nom Loiario Giw
Une,
OSBERIVUSou OSBERTUS, moine béné-
dictin du onzième siècle, fut sous-prieur du
couvent de Cantorbéry, vers 1074. On lui attri-
bue deux traités de musique qui se trouvent
dans plusieurs grandes bibliothèques de l'Angle-
terre ; le premier a pour titre : De Re musica;
l'autre : De vocum consoT^antiis ; ce dernier
est dans la bibliothèque du collège du Christ, à
Cambridge.
OSUORNE ( Georges ), fils d'un organiste de
Limerick, en Irlande, est né dans cetle ville,
en 1806. Destiné dès son enfance à l'état ecclé-
siastique, il fit les premières études pour se pré-
parer à un cours de théologie ; mais le goût de
la musique prit en loi un caractère si passionné,
que ses parents furent obligés de lui permettre de
s'y livrer sans réserve. Presque sans maître, il
apprit à jouer du piano et parvint à un certain
degré d'habileté avant d'avoir atteint TAge de
dix -huit ans. 11 résolut alors de se rendre sur le
continent pour y continuer ses études, et pour y
chercher des moyens d'existence , dans l'exercice
de son talent. Arrivé en Belgique en 1825, il y
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384
OSBOR^E - OSSOWSRI
trouTa rhospiUKté dans la maîBon de M. le.
priuce de Chimay, amateur de musique distin-
gué, qui fit connaître à Osbome la belle musique
concertante de Mozart, Ilummel et Beethoven.
Le temps qu*il passa à Bruxelles ou dans la
terre de Chimay, près de ce seigneur, fut très-
favorable au développement de son savoir mu-
sical, en le ramiliarisaot avec la savante facture
de ces belles compositions.
Vers l'automne de 1826, Osborne arriva à
Paris, et y prit des leçons de Pixis pour ie
piano, et de Tauteor de cette Biographie pour
rharmonie et le contrepoint. Plus tard il se
confia aux soins de Kalkbrenner, et recommença,
sous sa direction, toutes ses études de piano.
C'est aux leçons de cet excellent professeur qu'il
reconnaît devoir le talent distingué qui lui assure
une situation honorable parmi les bons pianistes
de Tépoque actuelle. Cliaque année, il donnait à
Paris un concert brillant où il faisait entendre ses
compositions avec succès. En 1843 il s'est fixé
à Londres, où il est un des professeurs de piano
les plus estimés.
Osborne a publié beaucoup de morceaux pour
son instrument, parmi lesquels on remarque des
duos pour piano et violon , composés en société
avec M. de Bériot, sur des thèmes d'opéras, tels
que Moïse et Guillaume Tell, de Rossini , les
Soirées musicales, du même, et les principaux
ouvrages d'Auber. Ses autres productions con-
sistent en fantaisies , rondos brilIanU et varia-
tions, au nombre d'environ quatre-vingts œuvres.
Il a (ait entendre h Paris des qnatuors de violon
d'une ttès-boone facture, qui ont obtenu les ap-
plaudissements des connaisseurs.
OSCULATI ( Jm.ES ), compositeur italien de
la fin du seizième siècle, est connu par quelques
motets que Bonometti a insérés dans son Par-
nassm Ferdinandœus , publié en 1615. On
trouve aussi quelques morceaux de sa composi-
tion dans les recueils de Schade et de Boden-
schatz.
OSIANDER (Luc), né à Nuremberg, le 16
décembre 1534, fut revêtu successivement de
plusieurs dignités ecclésiastiques , et obtiat en
1596 les' titres d'abbé d'Adelberg, de surinten-
dant général , et d'assesseur du gouvernement
provincial du Wurtemberg. De6x ans après, il
perdit, par des motifs ignorés, ces places hono-
rables, et mourut à Stullgard, le 17 septembre
1604. On a imprimé, sous le nom de cet ecclé-
siastique : Geisiliche Liedcr und Psalmen mit
4 Siimmeix auff Contrapunct weiss , fur die
Schulen und Kirchen, etc. (Chants spirituels
et psaumes à 4 voix en contrepoint, pour les
écoles et les églises du comté de Wurtemberg,
composés de manière que toute eommanaoté re-
ligieuse peut les chanter) ; Nuremberg, G«ilierine
Gerlach, 1566, in-4'' obi.
OSIO (THÉon4T), en latin ffosiuj, littéra-
teur et mathématicien , né à Milan yers la lia
du seizième siècle, ^t connu par un grand
nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque
les suivants : 1*^ VArm^nia del nudo parlare,
ovvero la muska in ragiane dl numeri Pi-
thagorici deUa voce continua^ Milan , 1637,
in-8^ de 191 pages. Ce livre est divisé en trois
parties : la première traite particulièrement des
proportions des nombres harmoniques ; fa se-
conde, de l'application de ces nombres à la
poésie, et la troisième, des accents mnsicaiix
et poétiques. 7? Arithmeticx, Géométrie^ ^
Armonicacque rerum ideœ a Theodato Bosio
noviter expUcatx, et in duos parles dû'
iinclx, qv^aruin una theoriam, altéra praxim
facultatis sciendi per numéros, sive restitu-
tam Pythagoreorum doctrinam poUicetur,
Mss. in-fol. qui se trouve à la bibliothèque am-
brosienne de Milan, sous le nombre G. 80.
3* DeW occulta Musica del verso, Mw., dans
la même bibliothèque, n^ 125.
OSORIO (JÉBdHB), évftque de Silves.en
Portugal, naquit à Lisbonne en 1506, et mourut
à Tavira , le 20 août 1 580. Dans un de o» ou-
vrages,, intitulé De Régis institutione et disri"
plinay lib. octo, Cologne, 1588, in-8", on Iroare,
à la fin du h^e livre (p. 122-125), nn chapitre
qui traite de Musica liberaUs disciplina; Mh-
sica regibus maxime necessaria, cantu ad
flectendum animum nihil effieaeius.
OSSAUS (D.-L.), compositeur allemand,
fixé à Vienne, a fait un voyage à Paris en 1825,
et y a fait imprimer son premier œuvre, consis-
tant en trois quatuors pour 2 violons, alto et
basse ; Paris, Carli. Depuis lors il a fait paraître :
— 2' Deux qnatuors idem, op. 3 ; Vienne, Arti-
ria. — 3' Deux idem, op. 9; ibid. — - 4* Trio
pour violon, alto et violoncelle; ibid. — 5* Trois
quintettes pour 2 violons, alto et 2 violoncelles,
op. 5; ibid. — 6"* Quatrième quintette, iden,
op. 8; ibid.
OSSOWSKI (Stanislas D'), pianiste po-
lonais, vécut à Vienne depuis 1790, et monnit
dans cette ville en 1806. Il s*y est fait connaître
par de légères productions pour le piano, parti-
culièrement par des variations sur des thèmes
connus. On connaît sous son nom : 1^ 12 varia-
tions pour violon et basse ; Vienne , 1792. -
2** la valse, avec 6 variations pour }e pia»<>î
Vienne, Kozeluch. ^ 3*" 12 menuets pour le
piano ; ibid. — 4" 12 variations sur l'air alie-
. mand : Der Wetzstein, op. 5; Vienne, Artaria.
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OSSOWSKI — OTS
885
— 5" 6 variations sur iid Lêsndler, n® 2 ; ibid. —
Tt* U\em sur UQ air allemanO, op. 6 ; ibid.
OSTED (J.-C. ), professeur de philosopliie
è Go|)eDhague, dans les premières années du dix-
neuvième siècle, a écrit : lettre au professeur
Pictet sur les vibrations sonores. Ce morceau
a été inséré dans la Bibliothèque britannique
(Genève, 1805, t. XXX, p. 364-372).
OSTI ( ANnRÉ), célèbre sopraniste de l'école
de Bologne, brillait au théâtre de Rome en 1736,
dans les rôles de Temmes.
OSTIANO (Vincent), musicien italien du
seizième siècle, est connu par des Canzonette
napoletane a tre voci; Venise, Ang. Gardanc,
1579, in-8**obl.
OSWALD (André), né à Carlsbad, dans
les premières années du dix-huitième siècle, fut
cliapelain d^une des églises d'Augsbourg. Il a
fait imprimer de sa composition : Psalmodia
harmonica, contenaut vingt et un psaumes des
vêpres à quatre voix, avec 2 violons, deux
trompettes et orgue ; Augsbourg, 1733, in-folio.
OSWALD ( Henri-Siegiiund ou Sigismond),
conseiller privé du roi de Prusse, est né en 1751
il Niemmersatt, en Silésie. Destiné au commerce
^ès son enfance, il suivit d'abord celte carrière.
En 1790, le roi Frédéric-Guillaume II le nomma
son lecteur, puis lui accorda le titre de conseil-
ler; mais après Pavénement de Frédéric-Guil-
laume III , Oswaid reçut sa démission de ses em-
plois, avec une pension de la cour, et se retira à
«fireslau en 1792. Il y vivait encore en 1830, maisil
«st mort peu de temps après. Oswaid s^est fait
connaître comme compositeur par un trio pour
clavecin, violon et violoncelle, et par des chansons
pour le piano avec violon obligé, dont la première
partie parut en 1782, et la seconde en 1783. Plus
4ard il publia sa cantate intitulée Aristide ou la
fin du Juste, et l'oratorio Der Christ nach dem
Tode (le Christ au tombeau). En 1790, il a fait
paraître ses pièces de chant, lieder et chorals avec
accompagnement de piano. En 1799, 1800 et
1801 , il a aussi publié des recueils de chansons
avec accompagnement de piano et violon ou
flûte. Ses mélodies avec piano pour les ama-
teurs du chant sérieux ont paru en 1823, et
ont été plusieurs fois réimprimés. EnÛn, en 1825
on a publie sous son nom une sonate fuguée pour
le piano; Breslau, Fœrster. Oswaid s'est anssi
fait connaître comme écrivain distingué par
plusieurs ouvrages dont on trouve la liste dans le
Bûcher-Lexikon de Christian-Gottlob Kayser,
et parmi lesquels on remarque sa fantaisie allé-
gorique intitulée: Unterhaltungen fiir Reisende
nach der himmlischen Heimath (Amusements
pour les voyageurs dans le royaume des cieux) ;
HIOGR. ONIV. DES MUSICIENS. ^ T. VI.
Breslau, Barth, 1802, in-8^ On y trouve des
choses intéressantes concernant la musique.
OSWALD (....), musicien écossais, vécut
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle ; il
a publié nn recueil de mélodies en 12 livres,
sous le titre de Caledonian Songs for the violin
or german flûte ; Londres, Preston.
OSWALD (Guillaume), né à Breslau le 29
août 1783, étudia d'abord la musique à Potsdam
sous la direction de Riel , pnis se rendit à Halle,
où il reçut des leçons d'harmonie de Turk. De
retour à Bieslau, il y a fait représenter un petit
opéra de sa composition, intitulé la Répétition,
et a publié cinq airs allemands avec accompagne-
ment de piano; Breslau^ Fœrster. Oswaid est
mort à Breslau eu 1862.
OTHO ou OTTO (Val^bius), excellent
organiste, né dans la seconde moitié du seizième
siècle, fut placé comme élève , aux frais de la
ville de Leipsick, à l'école de Pforle, le 25 mai
1592. On voit parle titre d'un de ses ouvrages
qn^il était musicien de la cour de Lichtenberg
en 1611 ; deux ans après il fut nom&é organiste
de l'église protestante de la vieille ville, ,à Pra-
gue. Le plus ancien ouvrage connu de sa compo-
sition est un recueil de cantiques à cinq voix,
dans les huit tons du plain-chant , sous ce titre :
M%i^a Jessêsa quinque vocibus ad ocionos
modosexpressit; Leipsick, 1609, in-folio. 11 fit
ensuite paraître : Nouvelles pavanes, gaillardes ,
entrées et courantes, dans le style anglais et
français, composées à 5 parties; Leipsick, 1611,
in-4''.
OTHO (Jean Henri), fils de Georges Otho,
célèbre orientaliste, naquit à Marbourg en 1681.
On lui doit un dictionnaire philologique de la
Bible, dont il a été publié une dernière édition
80US ce titre : Leoncon rabbinico-philologicum,
novis accession, avjct stud. J. F. Zackarias;
Altona, 1757, in 8«. Otho y explique tous les
termes de la musique des Hébreux. Ugoiini a
extrait du Lexiqae tout ce qui est relatif à cet
art, et Ta inséré dans son Thesaur. antiq. sacr.,
t. XXXII, p. 491, sous le titre de Spécimen mu-
sicx,
OTMAIER (Gaspard), compositeur alle-
mand, né eu 1Ô15, s^est fait connaître par un re-
cueil intitulé : Weltliche Lieder (Chansons
mondaines); Nuremberg, 1551.
OTS (Charles), violoniste et comppsitenr,
né à Bruxelles, vers 1775, s'est établi à Gand
en qualité de professeur de musique et y a passé
la pins grande partie de sa vie. Dans sa vieil-
lesse il est retourné dans sa ville natale et y
est mort en 1845. Plusieurs œnvres de la com-
position de cet artiste se trouvent dans les
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OTS — OTT
archtTes des églises de Gand : on cite particuliè-
renientde lui un IHxii Dominus, un Laudate
puéri, des TarUum ergo et 0 Saluiaris, avec
•orchestre. Tous ces ooTrages sont dans le style
italien concerté du dix-huitième siècle.
OTT (Jean), un des plus anciens fabricants
de luths, naquit à Nuremberg dans la première
moitié du quinzième siècle. 11 y viTait encore
en 14è3.
OTT (Jean), connu sous le nom de OTTO,
et même de OTTEL» vraisemblablement de la
même famille que le précédent, naquit à Nu-
remberg dans les dernières années du quinzième
siècle. D^abord musicien au service de sa ville
natale, il s'y fit ensuite imprimeur de musique.
C*est à tort que Gerl>er, copié par Lipowsky,
Choron et FayoUe, dit dans son ancien lexique
que Ott est le plus ancien imprimeur de musique
connu en Allemagne, car le rarissime recueil
d'odes en musique intitulé Melopoix sive har-
monie TetracerUicx etc., sorti des presses
d*Ehrard Ogiin, d*Augsbourg , et dont Schmid a
donné une* très-bonne description avec le foc
simile du frontispice ( 0/tov<afu> dei Petrxtcci,
p. 158'- 160), fut achevé d^imprimer en 1507
(Impreuum anno sesquimillesimo et VU
aaguiii)^ et la réimpression est datée du 22 août
1507 (Denuo impresse per Srkardum Oglin
August» 1507, 22 ÂMbÇfuMl). D'ailleurs la col-
lection de motets rassemblée par les médecins
Grimmius et Marc W'irzung, et publiée avec
une préface de Conrad Peutidger en 1520, à
Augsbourg, sous le titre : Liber seleciarum can-
iionum quas vulgo Mutetas appellant, sex^
quinque et quatuor vocum ( sans nom d'im-
primeur) (1), a précédé de treize années le plus
ancien ouvrage imprimé par Jean Ott. Nous
voyons dans le livre de Schmid cité précédemment
(p. 179) que le privilège accordé à cet imprimeur
par Tempereur Ferdinand I*' est de 1 533, et l'on
ne connaît pas d'ouvrage sorti de ses presses an-
térieurement à cette date. Ott, qui se servit pour
ses éditions d«s caractères gravés par Jérôme-
André Resch, connu sons le nom de Hiero-
nymus Formschneider (Jérôme , graveur de ca-
ractères ), ne mettait pas son nom à toutes ses
publications, sans doute à cause d'une conven-
tion particulière entre lui et le graveur et fon-
deur de ses types musicaux ; c'est pourquoi l'on
trouve quelques collections imprimées par Ott
qui portent, au lieu de son nom, cet mots : Arte
(t) il est TreisciaMsble que ce précieax recnell est sorti
des presses de Henry Stayner, qal a imprimé k Angs-
bearg, en IBX^, un des premiers recueils de chants cbo-
rali de li réforme lothérlenne.
Hieronynii Graphei civts Noribergensis. Gra-
pheus et une forme grecque (Tpd^, graver,,
écrire) de la désignation Formschneider, Il est
k remarquer que Jérôme-André Resch, ou Form-
schneider, fut aussi imprimeur de musique ; mais
les ouvrages qu'il a publiés au lieu de Arle
Graphei, ^ portent tous apud Hieronymum
Formschneider^ ou durch Hieronymum Form-
schneider; en sorte que Ton peut affirmer que
tous ceux qui ont Arte Graphei , sans nom
d'imprimeur, sont sortis des presses de Jean
Ott. Quelquefois les deux noms se trouvent &ur
le même recueil, par exemple sur la précieuse
collection de motets des plus célèbres maîtres de
la fin du quinzième siècle et de la première par-
tie du seizième, qui a pour titre : A'or«m et in-
signe opus mustcum, sex, quinque et quatuor
voeum, cujus in Gennania haclenus nihil
simile usquam est editum, etc. Les pages 3 et
^ de la partie du ténor contiennent le privilège
accordé à Jean Otto, citoyen de Nuremberg,
et au dernier feuillet on trouve : Finii insigne
et novum opus mu4icum excusum Noribergac
in celeberrima Germanix urbe arte Hiero-
nymi Graphei civis Noribergensis ^ 1537, pe-
tit in-4' obi. Pai dit, dans la première édilioa
de la Biographie universelle des musiciens,
que Jean Ott mourut à Nuremberg en 1560 :
Schmid a donné également cette date (toc, cit.),
mais elle est inexacte, car dans la dédicace au sé-
nat de Nuremberg de l'œuvre d*Henri Jsaac in-
titulé ; 'Henrici fsaaci, tom. /, //, /// caralis
(sic) Constantini ( ut vulgo vacant), opus in-
signe et prxclar. vereque calestis harmonix
quatuor vocum, Formschneider dit que l'impres-
sion de Touvrage a été commencée par le typo-
graphe 7ean Ottel (Jean Ott), et que lui, Form-
schneider, a été chargé de la continuer, après la
mort de cet imprimeur. Or, le premier volume
de l'ouvrage étant daté de 1550, il est hors ile
doute que Jean Ott décéda ou au commencement
de cette année, ou à la fin de 1549.
OTT (Joseph ) , né à Turschenrddt , en Ba-
vière, le 22 octobre 1758, apprit dans le lieu de
sa naissance les éléments de la langue latine et
de la musique, pais entra comme enCantde chceur
au couvent de Wettenbourg, ou il continua ses
études. Ëo 1773 il entra an séminaire de Neu-
bourg, sur le Danube, y demeura quatre ans, et
passa ensuite à celui d'Amberg, où il acheva ses
études. Il y obtint les titres de directeur de mu-
sique et de premier violon de la chapelle. Pen-
dant son séjour è Amberg, il avait suivi des cours
de philosophie et de théologie pour se préftarpr
à Tétat ecclésiastique ; mais après la mort de
liOBbletn, directeur du chceur à Téglise Saint-
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OTT — OTTJER
887
MartîD, il obtint cette place (en 1783 ), et la rem-
plit jusqu'à sa mort Ott a laissé en manuscrit
plusieurs messes, des symphonies et une sérénade
pour plusieurs Toii et instruments.
OTTANl (L'abbé Bemaboin) n'est pas né
à Turin en 1748> comme le disent Gerber et ses
copistes, ni en 1749, suiTant l'opinion de Gcrra-
soni, mais à Bologne, en 1735, d'après une no-
tice publiée à Turin, à Tépoqoe de sa mort. Ad-
mis dans récole du P. Martini, il devint un de
SCS meilleurs élèves et répondit dignement à ses
soins. Il n'était âgé que de vingt-deux aos lors-
qn*i\ fut choisi comme mettre de chapelle de
réglise des PP. Rocchettini, dits de S. Giovanni
in mante. Trois ans après , il alla remplir les
mêmes fonctions au collège hongrois de Bologne.
Cest de cette époque que datent ses premières
compositions pour l'église. En 1767, on Tappela
à Venise pour écrire son premier opéra, intitulé
Amor sema maUziOf dont le succès fut brillant,
et qui lui procura un engagement pour Munich,
où il remit en scène son opéra de YeniMet com-
posa U Maestro, qui (ot aussi bien accueilli, et
fut joué en Allemagne pendant plusieurs années.
Après avoir passé un an dans cette ville , il re-
tourna en Italie et reprit sa position à Bo-
logne^ où il ne s'occupa pendant plusieurs an-
nées qu'à écrire de la musique d'église. En 1777
il composa à Turin Vlsola ai CaUpso, et au
mois de novembre de la même année, il écrivit
pour le théâtre de Naples Catone in Utica.
En 1778 il donna au théâtre Aliberti de Rome
La Sprezzante abbandonaia; dans l'été de la
même année, à Florence, îe Noize délia ciilà;
et dans Tautomne à Venise, VIndusiria amo-
rosa. Au carnaval de 1779 il fut rappelé à Turin
pour écrire Faiimay opéra sérieux. On lui offrit
alors la place de maître de chapelle de la cathé-
drale de cette ville : il l'accepta sous la condi-
tion qu'il pourrait eiécoter l'engagement qu'il
avait contracté avec le directeur du théâtre de
Forii, pour composer la l>i(((me. Après avoir mis
en scène cet opéra , il s'établit à Turin , prit la
direction de la chapelle et se chargea de l'ins-
truction musicale des élèves admis dans le col-
lège qui en dépendait. C'est dans cette situation
qu'il passâtes quarante-sept dernières années de
sa vie ; car il n'est pas mort en 1806, comme le
dit l'auteur de l'article sur ce musicien inséré
dans le Lexique universel de musique publié par
le docteur Scliiliing, mais le 26 avril 1827 # à
l'âge de quatre-vingt-douze ans. Ce biographe
aurait pu reconnaître son erreur, s'il eût remar-
qué, dans une lettre écrite de Turin le 18 dé-
cembre 1810 (Gazette musicale de Leipsick,
13e année, p. 44), que Chladni en parle connue
d'nn artiste vivant. Ottani écrivit encore pour le
théâtre de Turm Arminio, en 1781, /.« Ama-
ioni, en 1784,etXa Clemenzadi Tito, en 1789;
mais ses pr'mcipaux travaux furent pourTéglise.
On porte à quarante-six le' nombre des messes
qu'il a écrites, outre des vêpres complètes, des
psaumes, des motets et des litanies. Burney en-
tendit à Bologne, en 1770 , un Uûadate pueri
de sa composition , dont il vante les idées et la
facture. L'auteur de la notice chronologique de ce
savant musid^, publiée dans la Gazette de Tu-
rin, dit que ses œuvres de musique religieuse ri-
valisaient avec celles des maîtres de chapelle Fer-
rero et Viansson, qui jouissent d'une grande ré-
putation dans le Piémont. Parmi les élèves les
phis distingués d'Ottani,on remarque le chanteur
Pellegrini, qui lut attaché pendant plusieurs an-
nées au théâtre italien de Paris, et M. Massimino,
auteur de la méthode d'enseignement de la mu-
sique connue sous son nom.
Tout ce qui est dit dans les Lexiques de Ger-
ber, de Choron et de Schilling concernant le talent
d'Ottani pour la peinture est erroné ; jamais il
n'a cultivé cet art. Ce qu'on lui attribue à cet
égard appartient à son frère, Cajetan Ottani,
qui fut pendant plusieurs années employé comme
ténor à la cour de Turin et qui fut en outre
peintre estimé de paysage. Cet artiste mourut à
Turin en 1808.
OTTER(CnRéTiEN), mathématicien, né en
1598, à Ragnitz, en Prusse, eut une existence
aventureuse , et passa la plus grande partie de
sa vie en voyages. En 1647 il fut appelé à
Kœnigsberg pout y occuper une chaire à l'uni-
versité ; mais son inconstance la lui fit bientôt
abandonner pour aller enseigner les mathématiques
en Hollande , où il mourut à l'âge de soixante-
deux ans, le 9 août 1660. Parmi les inventions
de ce savant, le Dr. Œlrich a fait connaître
(Lettres critiques sur la musique, de Marpurg,
t. m, p. 54 ) celle d*uu instrument de musique
du genre de la trompette, auquel il avait donné
le nom de Tuba fiercotectonica , et dont il fit
présent au roi de Danemark, qui le récompensa
magnifiquement. On n'a point de renseigne-
ments précis sur l'usage et l'effet de cet instru-
ment.
OTTER (Joseph), violoniste, né en 1764,
à Naodlstadts,en Bavière, montra dès son enfance
d'heureuses disposilions pour le violon, et fut en-
voyé à Florence par l'évêque de Freising , pour
étudiercet instrument sous la direction de Nardini.
Après la mort de son protecteur, Otter fut obligé
de retourner en Allemagne, et d'y chercher un
emploi qu'il trouva dans la chapelle de l'évêque
de Salzbourg. Il y fit la connaissance de Michel
2§.
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888
OTXER — OTTO
Haydn, qui lui donna des leçons de compo-
sition. En 1806, Otter obtint sa retraite delà clia-
pelle, avec une pension, et se rendit à Vienne,
où il se livra à renseignement. Il y vivait en-
core en 1815 ; mais depuis cette époque on
manque de renseignements sur sa personne. Li-
powsky indique parmi les compositions de cet
artiste des quatuors , des coocertos et des so-
nates de violon ; mais toutes ces productions
sont restées en manuscrit , et Ton n*a gravé de
lui que dix- neuf variations sur Tair allemand
Ich bin UederUck, avec accompagnement d*un
second violon; Vienne, llaslinger.
OTTO ( Geobges), compositeur allemand, né
à Torgaii en 1550, entra comme élève à Técole de
Pforte en 1564. Il n'était âgé que de vingt ans
lorsqu'il obtint , en 1570, la place de cantor à
Salza. Il Toccopa pendant vingt ans et ne la
quitta, en 1685, que quand le landgrave de
HesseCassel Tappela à son service, en qualité
de maître de chapelle. L'époque de sa mort est
ignorée, mais il y a lieu de croire qu*il vivait en-
core en 1618, lorsque la deuxième édition d'un
de ses ouvrages fut publiée. Les œuvres de sa
composition maintenant connues sont : V* /n-
iroiius totius anni quinque vocum, Ërfurt,
1574. 2*" Die teulschen Gesxnge Lutkeri auf
die vomchmsien Feste mit 5 und 6 Stimmien
gesetzt ( les Chants allemands de Luther, ponr
les principales fêtes, à 5 et 6 voix), Cassel,
1588, in- 4° obi. 3** Opus musicum novum,
corUinens texlus evangelicos dierum festo^
mm, domirUcarum et feriarum, per totum
annum; ex mandata illustriss. Cattorum
principis D, MauritU, etc., summa diligerUia
et industria octo, sex et quinque vocibus corn-
positum, et tum vivm voci, tum omnis generis
instrumentis optime aecomodatum a Georgio
Ottonef chorarcho Hesiiaeo. Liber primut
Motetarum octo vocum. Cassellis, anno 1604,
in>8". Le second livre a pour titre : Liber seeun-
duscontinens Moietos dierum dominicalium
per totum annum, exmandato, etc., sexifoci-
bus compositoSf et tam instrumentis quam vivx
voci (tccomodaios, ibid., in-4''; et le troisième :
Liber tertius continens Motetos dierum feria-
rum quinque vocum, etc., ibtd., in-4^ Une
deuxième édition des trois parties réimies a été
publiée à Francfort en 1618. La situation d'un
artiste de mérite, tel que celui dont il s'agit
dans cet article, était alors peu fortunée en Al-
lemagne, car Otto ne recevait que 100 florins
de traitement, et (dit son biographe allemand)
quelques objets ennature (100 Guetden nebst
einigen ISaturalien), ce qui, sans doute, signi-
fiait des aliments.
OTTO (ETIENNE), né à Frciberg en Misnie
(Saxe), vers les premières années du dix-septième
siècle, fut d'abord substitut et collaborateur du
cantor de l'école évangéliqoe de Sainte- Anne, i
Augsbourg : il occupait encore cette place eu
1682, comme on le voit par le titre d'uu de ses
ouvrages. Seize ans après il remplissait les fonc-
tions de musicien de ville, à Schandau, en Saxe.
Ces renseignements sont les seuls qu'on possède
sur ce musicien , qui a publié un recueil de
compositions sous le titre bizarre : Cronen-
Croenleinoder musikaUschen Vorlœuffer, auf
Concert-Madrigal' Dialog - Melod-Symphonr
Motetten manier gcsetit {Peilit couronne de la
couronnée, ou Précurseur musical, composé de
motets composés en fonne de concerts madri-
galesques dialogues, mélodiques et syrophoni-
ques) ; Freiberg en Misnie, 1648, in-4°. Précé-
demment Otto avait écrit un traité de musique,
dont Mattiieson a possédé le manuscrit , et qui
avait pour titre : Etliche nothwendige Fragen
von der poelischen oder Dichtmusià, etc.
(Quelques questions nécessaires concernant la
musique poétique , etc.)- Ce livre était daté du
24 juin 1632, et Otto y prenait le titre de subs-
titut et collaborateur à Técolc Sainte-Anne
d'Augsbonrg. MaUheson nous apprend ( Grund-
lage einer Ekren-P forte, p. 243) que le ma-
nuscrit était composé de dix -neuf feuilles iu-4''
d'une écriture très-serrée, et que l'ouvrage était
divisé eu quatre parties, où il était traité de la
nature de l'harmonie, des accords, des formes
du contrepoint ou do la composition, et des
modes avec leurs transpositions. Clioron et
Fayolle ont fait une singulière inadvertance sur
ce livre, car ils disent ( Dictionnaire historique
des musiciens , t. 11, p. 107 ) qu'Otto Ta pu-
blié en 1632; et quelques lignes plus bas ils
ajoutent qu'il n*a jamais été imprimé.
OTTO (François), organiste de la cathé-
drale de Glatz, en Silésie, naquit en 1730, et
roonmt à Page de soixante-quinze ans , le o
décembre 1805. Cet artiste a été considéré comme
un des meilleurs organistes de la Silésie, particu-
lièrement sous ie rapport de l'exécntioD. Il
Jouait aussi bien de la flûte, de la harpe, de la
viole d'amour et de la basse de viole. En 1784 il
a publié à Breslau : Neues voUstxndiges Cho-
ralbuch, zu dem altgemeinen und voUst^rn-
digen Gesangbuche des Bochwûrd. //m.
ilumnat-rectors Franz ({Nouveau livre clioral
complet pour servir au livre de chant général et
complet du vénérable recteur intérimaire Franz ),
in-8'*. Il a aussi annoncé, en 1798, six sonates
pour le clavecin, qui ne semblent pas avoir paru,
et d'autres compositions pour le luth, la liarpe.
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OTTO
389
.c Tiolon et la basse de Tiole , dont il proposait
la publicationoa lacesjiionen manuscrit Peut-être
les sonates sont- elles celles qui ont été publiées à
Leipsick, en 1800, sous le nom iVOtto{J.'F.).
Un autre artiste , nommé François Otto,
s'est fait connaître a?antageusement dans ces der-
niers temps comme 'compositeur de chants à plu-
sieurs voix et à Toix seule, dont il a publié en-
viron quinze recueils h Leipsick. Je n*ai pas de
renseignements sur sa personne.
OTTO (Charles), professeur de musique
à Goziar, vers la fin du dix-huitième siècle, s*est
fait connaître par une collection de chansons de
Voss mises en musique à voix seule avec accom-
pagnement de piano, Goziar, 1796, et par une
ode à Tespérance, idem , ibid, CTest à tort que
Gerber pense que ce musicien pouvait être le
même que Ot , ou plutôt Ott, dont on a deux
recueils de canzonettes italiennes publiées i
Mayence , chez Scliott, car le prénom de celui-ci
éUit Frédéric.
OTTO (Jacqces-Aucuste), facteur d'Instru-
ments du grand-duc de Weimar, naquit à Gotha
en 1762. Tour à tour il travailla à Weimar, Halle,
Leipsick, Magdebourg, Berlin, et en dernier lieu à
Jéoa, où il est mort postérieurement à 1830. Ha-
bile dans la construction des violons et des basses,
surtout dans la réparation des anciens Instru-
ments, il avait vu un grand nombre de ceux-ci ,*
et en avait étudié les variétés. Il donna les pre-
mières preuves de ses connaissances par l'oo-
vrage qu'il publia sous ce titre : Uetfer den Bau
und die ErhaUung derGeige und aller Bogen-
instrumente ( Sur la construction et la répara-
tion des violons et de tous les instruments à ar-
chet), Halle, Reinecke, 1817, ln-8°. Une nou-
velle édition améliorée de cet ouvrage, enri-
chie de renseignements sur les luthiers et sur les
instruments, a paru onze ans après : elle est in-
titulée : Ueber den Bau der Bogeninstrumente
und ûber die Arbeiten der vorzûglichsten
Instrumentenmacher , zur Belehrung fur
Musiker. nébst AndetUungen zur ErhaUung
der VioUnein guten Zûsiande (Sur la cons-
truction des instruments à archet et les travaux
des principaux luthiers , pour l'instruction des
musiciens, etc.), Jéna, Brun, 1828, in-8® de
97 pages. M. John Bishop , de Cheltenham , a
donné une traduction anglaise de cet ouvrage, et
y a fait quelques additions et des notes. Cette
traduction a pour titre : Treatise on the
structure and préservât ion of the violin and
othev bow instruments : together with an
account of the most eelebrated Makers, and
of tfie genuine characteristics of their instru-
ment^ Londres, R. Oooks, 1848, 1 vol. in-8*.
Le rédacteur de rarlicle qui concerne cet artiste,
dans le Lexique universel de musique publié par
le docteur Schilling s*est trompé en attri-
buant à Otto nn article publié au mois de sep-
tembre 1808, dans la Gazette musicale de Leip-
sick, sur la facture du violon; cet article, signé
P, est d'une autre main , à laquelle on doit aussi
des morceaux sur d'autres sujets dans le même
journal.
Otto a laissé dnq fils qui, tous , sont luthiers.
L'alné, Georges-Auguste-Godefroid Otto, fixé à
Jéna^ s'est fait connaîtra avantageusement dans
la Westphalie , la basse Saxe , les contrées du
Rhin et la Hollande, par la bonne qualité de ses
instruments. Le second, Chrétien-Charles Otto,
est établi à Halle, où il s'occupe principalement
de la réparation et de l-entretien des anciens ins-
truments; le troisième, Henri-Guillaume, est
à Berlin; le quatrième, Charles- Auguste, est
facteur de la cour à Ludwigslust, et le plus
jeune, Frédéric-Guillaume, est à Amsterdam.
OTTO (Ernest-Joles), organiste et cantor
de l'église de la Croix, à Dresde, est né le
1er octobre 1804^ àKœnigstein, petite ville de
la Saxe, où son père était pharmacien. A l'âge
de dix ans il fut envoyé à Técole de la Croix
de Dresde et s*y fit remarquer dans le chteur par
sa jolie voix de soprano, avec laquelle il chan-
tait les solos. U y prit des leçons d'orgue^ de
piano, et le cantor Théodore Weinlig lui ensei-
gna les éléments de la composition. Parvenu à
Tftge de dix-sept ans, il écrivit ses premiers es-
sais qui consistaient en motets et cantates. Son
penchant décidé pour l'art excita l'intérêt de
Charles-Marie de Weber, alors maître de cha-
pelle du roi de Saxe, qui lui donna des conseils
et le dirigea dans ses travaux. En 1822, Otto se
rendit à Leipsick et y suivit pendant trois ans
les cours de philosophie de l'université. Il publia
dans cette ville ses premiers ouvrages de musi-
que d'église, quelques petites choses pour le
piano, et des Lieder, De retour à Dresde en
1825, il futd'aliord employé comme professeur
de solfège et de piano dans l'institution Bioch-
mann. Après la mort de Agthe, en 1830, Otto
lui succéda dans les places de cantor et de di-
recteur de musique de l'église de la Croix. U a
occupé ces places jusqu'au moment où cette no-
tice est refaite (1862). Cet artiste s'est fait con-
naître par les oratorios intitulés : l** Der Sieg
des ReUandes (la Victoire du Sauveur). -.
2' Job, qui fût exécuté \ la fête musicale de
Betterfeld, en 1840. — 3» me Feier der Er-
lœften am Grabe Jesu (la Fête de la Rédemp-
tion au tombieau de Jésus), exécuté à Dresde,
en 1844. Il a écrit aussi pour le théâtre : P Dos
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390
OTTO — OULIBICHEFF
Schloss am Rhein (le Cliiteau sur le Rhin), re-
présenté à Dresde en 1838. — 7." Der Schlos-
ser (les CIer« d*Augsbourg), représealé dans la
môme Tille. Olto a écrit ansst des messes pour
des Toix d'hommes, des hymnes (idem), et
d'autres morceaux de musique rcli|;ieuse. Ses
autres compositions sont . l** Trio pour piano,
violon et violoncelle, op. 6; Leipsiclc^ HofTmeis-
ter. -^ 2® Sonate pour piano à 4 mains, op. 5 ;
ibid — 3** Polonaises idem; Leipsick, Lehmann.
— 4** VAllégresse, rondoletto idem., op. ï9,
Leipsick, Friese. -» 5^ Rondeau idem., op. 23 ;
Dresde, Thieme. — 6** Plusieurs œuvres de va-
riations pour piano seul, sur des thèmes italiens
etallemands. »7^ Études pour piano, op. il et
26; Leipsick, Friese. ^ ^'* Cantate funèbre pour
chœur* et orchestre; Meissen. Gœdsche. —
9° Plusieurs recueils de chansons allemandes
avec accompagnement de piano; Vienne et Leip-
sick. En 1846, Otto a entrepris avec le docteur
Schiadebach la publication d*un écrit périodique
à l'usage des sociétés chorales d^hommes sous
le titre Suionia,
OTTO (François), frère du précédent, né
àKœnigstein en 1806, fit ses études musicales à
Dresde, puis vécut quelque temps à Leipsick
comme chanteur du théâtre. En 1833 il s'est fixé
en Angleterre comme directeur d'une société de
chant d'ensemble. On a publié à Leipsick de sa
composition des motets pour des voix d'hommes,
des chants (idem), des Lieder en recueils ou
détachés, et un recueil de 12 danses allemandes
pour orchestre, op. 8.
Un troisième frère d'Ernest' Jules Otto a été
ténor du théâtre de Leipsick; il s^est fixé en An-
gleterre, avec son frère François.
OTTO (Mn*e LoviSB), auteur d^oovrages de
littérature de différents genres, particulièrement
de romans et de poésies, est née à Leipsick vers
1825. Au nombre de ses productions, on remar-
que un livre qui a pour titre : Die Mission der
KuTist mit besondere Ruchsicht auf die Ge-
^enwart (la Mission de Tart, particulièrement à
l'époque actuelle); Leipsick, 1861, gr. in -8^ de
271 pages. Cette dame nous apprend, dans sa
préface, qu'elle écrivit une brochure sur le même
«ujet dans l'hiver de 1847-1848, mais que les
agitations de TAllemagne peu de temps après en
firent retarder la publication, et que cette bro-
chure ne parut qu'en 1852, sous le titre : Die
Kunst und unsere Zeii (l'Art et notre temps).
La partie de Touvrage {Die Mission der Kunst)
qui concerne la musique commence à la page 1 19
et finit à la page 241. Mme Otto, qui affecte dans
son style les formes de la philosopliie allemande
de l'époque actuelle, est un apôtre de la musi-
que de Richard Wagner et de ses imiitateurs.
OTTOBI, ou OTTEBL Voy. HOTIIBY
(Jean).
OUDOUX (L*abbé),et non ODOUX, comme
écrivent Choron et FayoUe, ni OUDEUX, sui-
vant Forkel, Lichtenthal et M. Becker, fut dV
bord enfant de chœur è Téglise de Noyon, et y
apprit la musique sous la direction de Dugué,
qui y était alors mattre de chapelle avant de
passer à la maîtrise de Notre-Dame de Paris,
puis fut attaché comme chapelain, poucfoyeur
I et musicien à la même église de Noyon. On a de
' cet ecclésiastique un livre intitulé : Méthode
nouvelle pour apprendre facilement leplain-
chant , avec quelques exemptes d'hymnes et
de proses ; ouvrage ùUle à toutes personnes
chargées de gouverner Vofflce divin, ainsi
qWaux orgatMtes, serpens et basses-contres,
tant des églises où il y a musique, que de
celles où il n*y en a point ; Paris^ Lottin. 1772,
1 vol. in-8®; 2«« édition, revue, corrigée et
augmentée, Paris, Lottin, 1776, ln-8°. Cet ou-
vrage est en dialogues.
OUGHTRED (Guillaume), théologien et
mathématicien anglais, naquit le 5 mars 1574, à
Eton, dans le comté de Ruckingham. En 1610,
il fut nommé ministre d'Albury, près de Guil-
ford, dans le comté de Surrey. Il mourut le 30
juin 1660, à Page de quatre* vingt-six ans. On
prétend que la Joie quMI ressentit du rétablisse-
ment de Charles II sur le trône fut la caa.se de
sa mort. Dix ans après on imprima uo choix de
ses manuscrits, sous le titre à'Opuscula ma-
thefnatica hactenus inedita; Oxford, 1676,
' in-8''. On y trouve, sous le n^ 7, un traité in-
titulé Musicx elementa.
OULIBICHEFF ( Alexandre d' ), gentil-
homme russe, naquit en 1795 à Dresde, où son
père était en mission. Son éducation fut bril-
lante et solide. Dès son enfance , il cultiva la
musique, dans laquelle il fit de rapides progrès.
Le violon était Tinstrument qn^il avait choisi ;
il y acquit un talent d*amateur fort distingué,
particulièrement dans le genre du quatuor.
Entré jeune au service militaire, il vécut quel-
ques années à Pétersbourg et y fut homme de
plaisir. Plus tard il entra dans la diplomatie,
occupa plusieurs postes importants près des
cours étrangères, et ne rentra en Russie qu'en
qualité de conseiller d'État. Après ravéoement
au trône de Tempereur Nicolas, il demanda sa
retraite et véout alternativement dans ses terres
an château de Louxino et à Nijni-Novogorod.
grande et belle ville sur l'Oka, à 200 lieues de
Pétersbourg. Il y réunissait près de lui quelques
amateurs avec lesquels il exécutait fréquemment
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OULIBICHEFF
391
^e la masiqoe. M. d'Outibicliefr est mort à Nijni-
Kovogorod, le 24 janvier 1858, à l'âge de<
soixante-trois ans. Son nom avait été révélé au
•monde musical en 1843 par le livre qu'il publia
sous le titre de Nouvelle biographie de Mo-
zart, suivie (Tun aperçu sur Vhistoire géné-
rale de la musique, etdeVanalyse des prin-
cipales œuvres de Mozart; Moscou, 1844,
3 vol. gr. in*8*. Le premier volume de cet ou-
Trage renferme la biographie de l'illustre com-
positeur : le livre de Nissen et surtout les lettres
de Mozart et de sa famille en ont fourni les ma*
tériaux. On peut y reprendre la lenteur de la
narration, le penchant trop décidé de l'auteur
j>onr les discussions poléroiques^et certaines f or-
mes du style où l'on remarque de rembarras,
défaut très-excusable chez un étranger. L'aperçu
de IMiistoire de la musique, qui remplit la pre-
mière moitié du second volume, pourrait être
considéré comme sans objet si Tauteur ne s'était
proposé de faire voir les faibles progrès qu^elle
a faits pendant plusieurs siècles, et de démontrer
que l'art complet ne se trouve que dans les œu-
vres de Mozart ; enfin, de constater que ce grand
homme a plus inventé dans l'espace de quelques
années qu'une longue succession d^artistes n'a-
vaient fait avant lut dans tout le dix-huitième
âiècle, et même depuis les commencements de
Bacli et de Haendel. A vrai dire, M. d'Oulibiclicff
lie sentait, ne comprenait bien que la musique
•de Mozart. L'anal jse qu'il fait des œuvres de ce
rare génie est la partie la mieux traitée et la
plus satisfaisante de son ouvrage, qui, par
son ensemble, est digne d'ailleurs de beaucoup
-d'estime.
C'est encore Mozart qu'il aime dans les œu-
vres de la première manière de Beethoven, car
on sait que l'auteur de FideUo fut saisi d'une si
profonde admiration pour le génie de son pré-
décesseur, jusqu'à l'âge de près de trente ans,
qu'yen dépit de son originalité vigoureuse, les
tendances et les formes de son modèle se font
sentir dans ses trente premières œuvres. Par
degrés cependant son talent prenait des allures
plus libres, plus personnelles, plus élevées :en-
^n arriva la seconde manière, où le divorce est
o^mplet : alors radmirationdeM.d'Oulibicheff
s'affaiblit, et bientôt arrive la critique. Pour loi,
cette seconde manière fut le signe d*un alfaiblisse-
ment progressif des facultés du grand musicien,
mais où setrouvent encore de grandes inspirations;
car il avouait que les œuvres de cette époque
renferment de sublimes beautés mêlées à des ex#
travagances qu'il appelait la chimère à% l'artiste.
Arrivé à l'époque de la troisième manière, où la
reclierche pénible succède à ia libre inspiration,
d'Oulibichefr se sent pris de dégoût, et dans son
opinion, la raison de Beethoven n'est plus saine :
dans cette manière, dit-ii, il n'y a plus que la
chimère. Au reste, cette opinion a été partagée
par Ries, par Relistab, qui avait fait le voyage de
Vienne en 1824 pour connaître le grand artiste,
et qui en revint avec la conviction que c'en
était fait de son génie. On sait aussi que Spohr
a émis une opinion semblable sur les dernières
œuvres de Beethoven dans son autobiographie.
Quel que fût le senliment d'OulibichelT à cet
égard, il est vraisemblable qu'il n'en eAt rien'
écrit si le livre extravagant de M. Lenz, inti-
tulé Beethoven et ses trois styles^ n'eût contenu
des attaques contre l'auteur de la Nouvelle bio-
i graphie de Mozart, taxé d'injustice dans ce
I qu'il avait dit de sou successeur. Ce furent ces
I attaques qui déterminèrent M. d'Oulibicheff à
i écrire et à publier son second ouvrage, Beetho-
ven, ses critiques et ses glossateurs (Leipsick,
I F. A. Brockbaus; Paris, Jules Garelot, 1857,
1 vol. gr. in-8°). H eiplique dans sa préface les
circonstances qui Pont impérieusement conduit
à s'expliquer sans réserve sur la personne et sur
, les œuvres du grand artiste. Sous le rapport
du style, il y a un remarquable progrès dans ce
second ouvrage d« M. d'Oulibicheff. Je n'ai pas
à faire ici l'analyse du contenu du volume ni
l'appréciation des opinions de l'auteur, ayant fait
ce travail dans la Gazette musicale de Paris
(ann. 1857, no* 2a, 25, 27, 29 et 30) : je me
bornerai à dire que l'auteur et le livre furent
attaqués avec violence dans une multitude d'ar-
tîdes de journaux et dans des pamphlets, parti-
culièrement en Russie. M. d'Oulibicheff en fut
profondément affligé : je crois même que le
diagrin qu'il en eut fut la cause de la maladie
qui le mit au tombeau. Peu de mois avant sa
mort il m'écrivit, me confiant ses chagrins et
m^envoyant un mémoire de vingt pages in-folio
dans lequel il avait entrepris de répondre aux
critiques acerbes dont il était l'objet. 11 désirait
que je le fisse publier à Paris ; mais je lui con-
seillai de n'en rien faire, s'il ne voulait prolonger
la polémique qui Taffligeait; car, lui disats-je,
si solide que soit votre réponse aux critiques
injustes dont vous êtes V objet, on y fera des
répliques, et Dieu saU ce qu'elles seront!
Ayez ma philosophie : depuis quarante ans,
si j'ai trouvé beaucoup de sympathie dans
Vopinion publique, fai aussi rencontré des at-
taques de tout genre dans les bas fonds de la
critique; mais j'ai méprisé mes adversaires
et ne leur ai pas fait rhonneur de leur ré-
pandre* Malheureusement M. d^Oulibicheff ,
homme du monde et grand seigneur, n'était pas
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392
OULIBICHEFF — OUSELEY
préparé à ces choses qai sont inséparables de la
vie d*arti8te et d'écrtTain : il en mourut.
OULTON (William-Charlbs), écrivain an-
gtaift, né vers 1760, est auteur d'un livre intitulé :
The Uistory ofthe EngUsh théâtre in Lon-
dan ; coniairUng an annual register of ail
ihe new and revived Tragédies, Comédies,
Opéras, Farces, Pantomimes^ etc., that hâve
been performed ad the Théâtre royal in Lon-
don from the years 1771 to 1795, vjith occa^
sional noies and anecdotes (Histoire du Uiéâilre
anglais, contenant un catalogue annuel des tra.
gédies, comédies, opéras, rarces,pantomimes,etc. ,
nouvellement représentés ou remis en scène aux
théâtres royaux de Londres, depuis l'année 1771
jusqu*eu 1795, avec des notes et des anecdotes),
Londres, Martin and Bain, i^796, 2 vol. in -8"*.
11 a été fait une deuxième édition de cette lûstoire,
continuée jusqu'en 1817; Londres, 1818, 3 vol.
in-f2.
OUSELEY (Sir Wiluah GORE), baronnet,
orientaliste, né en Angleterre, dans le comté de
Monmoutb, en 1771, reçut une éducation solide
dans sa famille, et se rendit à Paris en 1787, pour
y perfectionner sa connaissance de la langue
française. Entré au service militaire de sa pa-
trie, il y employa ses heures de loisir à Tétude
des langues orientales, et bientôt, entraîné par le
charme qu'il y trouvait, il vendit sa commission
d'officier, alla étudier aux universités de Lcyde
et de Dublin, et reçut dans cette dernière le degré
de docteur. D'autres dignités littéraires lui furent
ensuite conférées par les universités de Ros-
tock, d'Edimbourg et de Gœttingue. Après nn
Toyage en Perse, qu'il fit en société de son frère
nommé ambassadeur en œ pays, il revint en An-
gleterre, et y publia le fruit de ses études et
de ses recherches sur les antiquités de l'Orient,
dans divers ouvrages dont le plus important a
pour titre : The Oriental collections ( Collec-
tions orientales) ; Londres, 1797-1799, 3 voL
in-4°. On trouve des renseignements pleins d'in-
térêt sur la musique et les musiciens de l'Inde
dans le premier volume de cet ouvrage. SirGore
Ouseley est mort à Londres en 1844.
OUSELEY (le Rév. Sir-Frédéric-Arthuii
GORE), baronnet^ fils du précédent, né le
12 août 1825, a succédé à son père en 1844.
Après avoir fait ses études an collège de Christ-
Church d'Oxford, il prit dans cette université les
degrés de bachelier es arts en 1840, de maître
es arts en 1849, de bachelier en musique, en
1850, et de docteur en musique, en 1855. il
aTait été ordonné diacre en 1849 et reçut
l'ordre de la prêtrise en 1855. Cette dernière
année est remarquable dans l'existence du révé-
rend sir Gore Ouseley, car il succéda alors à sir
Henri R. Bishop dans la place de professeur de
musique de l'université d'Oxford, et fut nomme
PrœcanJlor (premier chantre) delà cathédrale
d'Hereford. L'église et le collège de St. Michel et
tous les Anges ayant été bfttis et dotés, près de Ten-
bury, cette église fut consacrée par Tévêque d'He-
reford, le 29 septembre 1856, et le collège fut ou-
vert au mois de mal 1857. A cette église de Saint-
Micliel est attaché un service journalier de chant
choral, exécuté par les membres du collège, sons
la direction spéciale de Sir Gore- Ouseley. L'ins-
truction musicale de cet ecclésiastique est une des
plus solides et des plus complètes que je connaisse.
La nature lui a donné une organisation excellente
pour la musique. Dès l'Age de trois ans et quel-
ques mois il s'occupait déjà de cet art avec au-
* tant d'assiduité que de passion; et seul il apprit
à jouer du piano, de l'orgue, du violoncelle et de
plusieurs autres instruments. A sept ans, il fai-
sait ses premiers essais de composition , et dans
sa huitième année, il écrivit la musique de l'o-
péra de Métastase V Isola disabitata. Pianiste
distingué, improvisateur élégant, M. Ouseley pos-
cède aussi un talent remarquable d'organiste.
J'ai eu l'occasion de Tentendre dans une église
de la Cité à Londres, où il joua des préludes,
une fugue improvisée avec clavier de pédales, et
une belle fugue de J. S. Rach à 3 claTiers , et
dans cette exécution, qui dura près d'une heure
et demie, tout fut irréprochable. La liste de ses
compositions renferme : l"* Quatre sonates pour
piano et violoncelle écrites dans les années 1839-
1841 ; 2"^ Deux trios pour piano, violon et vio-
loncelle, en ré et en ut (1840-1841 ); S"" Qua-
tuor pour piano, violon, alto et violoncelle, en
mi bémol (1842); 4*^ Cinq sonales ponr piano
seni, dont les quatre dernières, en mi mmenr,
ut mineur, mi bémol et ré mineur ont été com-
posées en 1840; 5^ Sextuor pour 2 violons ,
2 altos, violoncelle et contrebasse (t84U ; 0^ En-
Tiron 40 mélodies sur des paroles italiennes,
écrites de 1832 à 1845; 7^ Nocturnes ou ro-
mances sans paroles pour piano seul, au nombre
de douze ( 1839-1858) ; 8^ Trois préludes et fu-
gues pour piano ou orgue sans pédales , en mi
majeur, ut mineur et mi bémol (1845-1846);
9"* Six grands préludes pour l'orgue avec pédales
obligées (1800); lO*' Ode pour soprano solo,
chœur à 5 voix et orchestre, composée à roccaaioQ
de la paix après la guerre de Crimée, pour l'u-
ni versité d'Oxford, mais non exécutée: i i^ Grande
cantate religieuse, sur les paroles du 10"« cha-
pitre de Jérémie : The Lord is the irue God ,
pour voix de baryton , chœur à 5 von , et
grand orobestrey composée pour le degré de ba-
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OUSELEY — OUVBARD
393
cheiier en masiqne en 1849 et 1850 ; 12** Quatre
sefTîces complets pour les cathédrales, à 8 voix,
en la mine^ir, ré majear, fa majeur et ut ma»
jenr (1848-1856); td** Six antiennes ( l8ô4•
1860); U"* Dix Glees sur des paroles anglaises
(1844-1846 ); 15° Chansons anglaises pour dif-
férentes voix ( 184M869). 16<' The Martyrdom
of Si Polycarpil» Martyre de S. Polycarpe),
oratorio en on acte, gravé en grande partition ,
à Londres, chez Alfred Noveilo, gr. in-fol. ; bel
ouvrage dont le style est large et pur, dont les
mélodies sont simples et naturelles, les chœurs
puissants^ énergiques, bien rhythmés et bien
écrits dans la grande manière de Bacli et de
Hsendel, enfin, dont l'instrumentation est riche
sans excès de son emploi. Cette composition fe-
rait honneur aux meilleurs artistes.
OUTREIN (Jean n*), prédicateur de It-
glise réformée, à Amsterdam, naqnit à MiddeL-
bouni; ^ 1683, et mourut en 1722. On a de lui :
Bisputationes XV de clangore evangelii sive
de clangoribus sacris, dans lesquelles il traite
de la musique des Hébreux, et particulièrement
de instrument appelé magrepha. Ugolini a in*
séré ce traité dans son Thésaurus antiq, sacr.,
U 32.
OUTREPONT ( CHARLE^THOllA8rFll4IIÇOIS
d' ), né à Bruxelles, le 26 juin 1777, se fixa à
Paris vers 1804, et y est mort le 4 avril' 1840.
Parmi beaucoup de travaux littéraires de diffé-
rents genres qu'il y a publiés , on remarque le
livre quia pour titre Dialogues des morts,
suivis d'une lettre de J.-J. Rousseau, écrite
des Champs Élysées à M. Castil-Blaze, Paris,
F. Didot, 1825> in-8''. Dans la lettre supposée ,
M. d'Out repont reproche à Castil-Blaze d'avoir
emprunté textuellement, pour son Dictionnaire
de musique moderne, 342 articles à celui de
Jean-Jacques Rousseau. Bien qu*on ne puisse
nier que Taccusation ait quelque fondement , il
est certain que d'Outrepont montre beaucoup
de partialité et de préventions dans sa critique.
OUTREPONT (Tn£onoRB-GD8T4VB d*),
frère du précédent, capitaine de cavalerie, na-
quit à Bruxelles en 1779, et mourut à Paris, du
choléra, le 7 avril 1832. H cultivait le violon
avec quelque succès et a publié à Paris plusieurs
morceaux pour cet instrument.
OCVRARD (René), né à Chinon, en Tou-
raine, le 16 juin 1624, apprit la musique dès son
enfance et nMnterrompit pas Tétude de cet art
pendant qu'il se préparait à embrasser Tétat ec-
clésiastique. Après avoir été ordonné prêtre, il
obtint la maîtrise du chœur de la cathédrale de
Bordeaux, puis celle de Marbonne. C'est de cette
dernière ville qu'il fut appelé à Paris, pour y rem-
plir les fonctionsde maître demusique de la Sainte-
Chapelle, placeqo'il occupa pendant dixans. 11 fut
ensuite pourvu d'un canonicat de Saint-Gralien '
de Tours, et mourut en cette ville, le 19 juillet
1 694. Ouvrard avait l'esprit orné de connaissances
assez étendues dans l'histoire et les antiquités
ecclésiastiques ; il composait des vers latins, et
cultivait les mathématiques et Tastronomie^
Outre quelques ouvrages de controverse et de
théologie, on a de lui : \^ Secret pour composer
en musique par un art nouveau, Paris, 1660..
— 2° Lettres sur l'architecture harmonique ou
application de la doctrine des proportions de
la musique à l'architecture, ibid., 1679, Paris,
Rouland, in-4°. — 3^ Histoire de la mimique
chez les Hébreux, les Grecs et les Romains,
non publiée. Le manuscrit se trouve à la biblio-
thèque de la ville de Tours (1). Le privilège pour
la publication de cet ouvrage avait été délivré à
Ouvrard le 4 mars 1677, d'où l'on peut conclure
quMl avait résolu de le faire bientôt imprimer;
on ne peut donc expliquer le motif qui Ta dé-
cidé ensuite à garder en manuscrit cette histoire
de la musique, puisqu'il vécut encore dix -sept
ans après cette date, et quMl ne décéda que le
19 juillet 1694. Après sa mort, le manuscrit fut
déposé avec plusieurs autres ouvrages du même
auteur dans les archives de l'église métropolitaine,
d*où il est p?ssé dans la bibliothèque de la ville.
L'ouvrage est divisé en trois parties : la première
est intitulée Prénotions harmoniques. £lle
renferme l'explication de tous les termes em-
ployés dans la musique, en grec, en latin el en
français ; puis vient l'exposé des connaissances
qui se rattachent à la théorie de la musique,
telles que l'arithmétique , l'acoustique, la phi-
losophie; enfin l'examen de plusieurs questions
relatives à la musique des Grecs et des Romains,
un traité de leurs intruments, de leur poésie
et de leurs danses. Sous le titre de Biblio-
thèque harmonique f la seconde partie con-
tient une liste de tous les auteurs qui ont
écrit sur la musique , rangés par ordre chrono-
logique, avec des renseignements sur leurs ou-
vrages, etc. La troisième partie renferme les
éléments de la musique et de la composition.
On voit que le plan de cet ouvrage avait été
assez mal conçu. — 4** Dissertation sur le traité
de Vossius , De poematum cantu et viribus
rhythmi, manuscrit qu'il avait communiqué à
l'abbé Nicalse pour avoir son avis; enfin, quel-
ques lettres sur la musique , à l'abbé Micaise, .
(1) Bibliotheca ecclesiae Turoneiuli sea calalogu» llbro-
rum Mm. qol In eadrni bibL assenrantur, aiicr. G. Jouan
et VIct. d'ATaone, Toon, 1706, in-S*. rélmpriiDé dan* ta
imiotkeca BibUoikeounm de MoDtfsacoa.
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394
OUVRARD — OZI
qui ayatt conça le projet de les faire iuipri-
mer avec son Discours sur la miuique des an*
ciens.
OVERBEGR ( Jean -Daniel ) , recteur du
gymnase de Lubecli, naquit à Rethem , près de
Lubeck, en 1715. On trouve dans les Essais cri-
tiques et historiques de Marparg (t. I, p. 312-
317 ) un morceau de ce savant, intitulé : ÀtU"
ivort auf das Sendschreiben eines Freundes
an den andem, ûberdie Autdrucke des Herm
Baiteux, von der Musik ( Réponse à la lettre
d'un ami à un autre, sur les expressions de
M. Baltenx concernant la musique).
OVERBEGK (CBRériENADOLPnB), né à
Lubeck vers 17&0, fut fait docteur en droit en
1788 , et obtint en 1793 le titre de syndic du
cliapitre épiscopal de Lubeck. Il est mort dans
cette Tille, le 9 mai 1821. Il cultivait la musique,
et a publié des cantiques et des chansons avec
mélodies et accompagnement de clavecin, sous
ce litre : lAeder und Gesxnge mit Klavier
Melodien, Hambourg, 1781, in-4^.
OVEREND (Marmadukb), écrivain anglais
et professeur de musique, né dans le pays de
Galles, vers le milieu du dii-huttième siècle, fut
organiste à Isleworth, dans le comté de Middie-
aei, et y vivait encore en 1707. Il a publié le
programme d'un cours sur la sdenoe de la mu-
sique, sous ce titre : A brief account of^ and
introduction to eight lectures on the science
of Music, Londres, 1781, in-4*de 2 feuilles. Il
rédigea ensuite les leçons qu'il avait faites dans
ce cours et les publia dans un écrit intitulé :
Lectures on the science of Music ; Londres,
1783, in-4^. On connaît aussi de ce musicien :
Twelve sonatas for two violins and a vio-^
loncello (12 sonales pour 2 violons et violon-
celle), Londres, 1779.
OZANAM (Jacques), mathématicien, na-
quit en 1640, à Boulignenx, dans la principauté
de Dombes, d'une famille d'origine juive, et
mourut à Paris, le 3 avril 1717. Au nombre
de ses ouvrages, on compte un Dictionnaire
mathématique ( Paris, 169l,in.4«), dans lequel
on trouve un Traité de musique (p. 640 ) qui
forme 16 pages. On a aussi de lui : RécréaUotu
mathématiques et physiques, qui contienneni
plusieurs problèmes d'arithmétique , de géo-
métrie et de musique, etc., Paris, 1724, 3 vol
in-S*", et 1735, 4 vol. m*8''.
OZI ( ÉTiEH NE ) , premier basson d« la cha-
pelle du roi, avant la révolution , ensuite de la
ctiapelle impériale, de Torchestre de TOpéra, et
professeur de cet instrument an Ckmservaioire de
musique, naquit à Nîmes ie 9 décemtire 1764.
Venu à Paris en 1777, il débuta au concert spi-
rituel deux ans après, et s'y fit remarquer par
une belle qualité de son et une exécution ndi»
et précise. On peut le considérer comoie le pre-
mier artiste qui ait perfectionné cet instrument en
France, et comme le chef d'une école d^où sont
sortis Delcambre, Gebauer, etc., lesquels oot
formé à leur tour d'excellents élèves. Le temps où
Ozi fit le plus admirer son talent fut celui des <
certs du théfttre Feydeau (1796) .11 a beaucoupc
posé pour son instrument, car on compte parmi
ses compositions : 1® 7 concertos pour basson ,
avec accompagnement dWcbestre , publiés à
Paris depuis 1780 jusqu'en 1801. — 2* Trois
symphonies concertanles pour clarinette et bas-
son, œuvres 5, 7 et 10, Paris, 1795 et 1797. »
3^ 24 duos pour 2 bassons; ibid. jusqu'en 1798.
— 4® Petits airs connus variés pour 2 tiassoas^-oii 2
violoncelles, 1er et 2* livres, ibid.; 1793 et 1794
5** Six duos pour deux bassons, ou 2 vîoloaeelies^
ibid., 1800. fin 1787, il publia un livre élémenfaire
intitulé : Méthode de basson aussi nécessaire
pour les maîtres que pour les élèves, avec de*
airs et des duos. Plus tard il refondit cet ouvrage
pour l'étude désolasses au Conservatoire, etlepo-
btia, en 1800, sont le tite de Méthode nouvelle
et raisonnée pour le basson. Il en a été fait
plusieurs éditions à Paris. Vers 1796, On foma
une association po<ir rétablissement d'un roai^a-
sin de musique, attaché au Conservatoire; il
dirigea cet établissement jusqu'à sa mort, anîTée
le 5 octobre 1813.
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PAB8T (....)> directeur de musique à
Kœnigsberg, né dans cette ville vers 1818,
s^est fait connaître comme compositeur dra-
matique, par Topera en trois actes intitulé :
Der Kastellan von Krakau (le Châtelain de
Cracovie), qui fut représenté à Kœnigsberg,
en 1846. En 1848, il donna au théâtre de la
même ville Unser Johann (Nôtre Jean).
M. Bérnsdorf ne mentionne pas cet artiste
dans son nouveau Lexique général de musique.
PACCHIEROTTI (Gaspard), chanteur
célèbre de la seconde moitié du dix-huitième
siècle, naquit à Fabriano, dans la Marche
d'Ancône, en 1744, et entra comme enfant de
chœur à la cathédrale de Forli. €*est à tort
que Tipaido (Biogr, degli lialiani illustri,
t. IX) a dit que ce grand chanteur fut enfant
de chœur de la chapelle de Saint-Marc de
Venise et que Berloni fut son maître dans
l*art du chant. H. CafR n'a pas fait cette faute
dans son histoire dé cette chapelle. Bertoni
fui simplement organiste deSaint-Marc depuis
1 75âjusqu*à la fin de 1784; et ne devint maître
de cette chapelle que leâl janvierl785. Enfin,
il n*y avait pas d*enfants de chœur à la cha-
pelle de Saint-Marc pour la partie de soprano,
mais des sopranistes castrats,, dont la plupart
étaient prêtres. La beauté extraordinaire dé
sa voix le fit remarquer par un sopraniste de
cette chapelle, qui obtint de ses parents Tau-
torisation de le soumettre à la castration. Le
«uccès de Topératlon décida le vieux sopra-
niste à donner des leçons de chant à Pacchie-
rolti, dont les progrès dans cet art furent si
rapides, qn^à Page de seize ans il put com-
mencer à se faire entendre avec succès sur
plusieurs théâtres d'Italie, dans des rôles de
femoie. Cependant son organe n'avait pas
encore acquis toute sa puissance. Ce fut sur-
tout vers 1770 que sa réputation s'étendit, et
que son talent d'expression acquit une per-
fection inimitable. 11 chanta dans cette année
à Palerme, avec la fameuse Catherine Ga-
briel li et y produisit une vive impression.
£n 1773, il brillait à Naples; puis il alla à
Bologne, en 1775, retourna à Naples, en 1774,
chanta à Parme et â Milan, en 1775, à Flo-
rence et à Forli, en 1776, et à Venise, en 1777.
Après la saison de Venise, il alla chanter
pendant le carnaval à Milan, et l'année sui-
vante il fût rappelé dans cette ville pour
l'ouverture du nouveau théâtre de la Scala.
Précédemment il s'était fait admirer â Gènes ;
en 1778, il brilla â Lucques et à Turin, et vers
la fin de la même année, il se rendit à Londres
où il resta jusqu'en 1785. Peu de chanteurs
ont été accueillis dans cette ville avec autant
d'enthousiasme que Pacchierotti ; il y gagna
des sommes énormes. De retour en Italie vers
la fin de 1785, il alla à Venise, où il retrouva
le compositeur Bertoni, son ami, qui écrivit
pour lui plusieurs ouvrages. Il y resta presque
constamment Jusqu'en 1790, puis retourna à
Londres, où, malgré son âge avancé, il sut
encore se faire admirer comme virtuose et
comme professeur. Jusqu'en 1800. L'année
suivante, il se fixa â Padoue, et y vécut hono-
rablement avec les richesses qu*ll avait amas-
sées, dépensant chaque ^année des sommes
considérables en aumônes. Son plaisir le plus
vif consistait, dans ses dernières années, à
faire exécuter chez lui les psaumes de Mar-
cello, dont il possédait bien la tradition.
Grand musicien, il lisait à première vue toute
espèce de musique et accompagnait bien au
piano. Il mourut à Padoue, le 29 octobre
1831, à rage de soixante-dix-sept ans. Pac-
chierotti était laid de visage et, contre l'or-
dinaire des castrats, d'une taille élevée et
fort maigre; mais la beauté de son organe,
sa mise de voix merveilleuse, et le charme ir-
résistible de l'expression de son chant, fai-
saient bientôt oublier â la scène ses désavan^
tages extérieurs. Burney dit que les airs Mi-
iero pargoletto, du Demofoonfe de Monza,
Non temer, de Bertoni, dans l'opéra sur le
même sujet, Voice speme, du Rinaldo de
Sacchini, et Ti seguirà fedele, de VOlim-
piade, de Paisiello, étaient ceux où il dé-
ployait le talent le plus remarquable.
PACCHIONI (Antoike-Marie), com|)o-
siieur, né à Modène, le 5. juillet 1054, apprit
395
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396
PACCHIONI - PACELLI
Tari du chant sous la direction de D. Itturzio
Erculeo d'Olricoli, musicien de la cliapelle
ducale de Bfodène, puis eut pour maître de
contrepoint Jean-Marie Bononcini. Vélude
des compositions de Pales tri na le rendit un
des musiciens les plus habiles de son temps.
Pacchioni était prêtre et fut m'ansionnaire de
la cathédrale de Modène. En 1678, le chapitre
avait rintention de lui donner la place de
maître de chapelle, devenue vacante par la
mort de Jean-Marie Bononcini ; mais, à la de-
mande du duc François II, cet emploi fut
donné à Joseph Colombi. Pacchioni Poblinl
après la mort de celui-ci. Le duc de Modène
Pavait choisi, en 1732, pour son maître de
chapelle. Pacchioni mourut le 15 juillet 1758,
à rage de quatre-vingt-quatre ans. En 1733,
il avait été pris pour arbitre par le P. Martini,
dans une contestation qui s*était élevée entre
ce maître, jeune encore, et Thomas Redi, de
Sienne, maître de chapelle de Péglise de Lo-
relte, au sujet de la résolution d'un canon de
Jean Animuccia (voyez les mémoires dePier-
luigi de Palestrina, par Tabbé Baini, t. I,
n« 105, p. 120). Pacchioni a laissé en manuscrit
beaucoup de musique d*égUse, qui se trouve à
la cathédrale de Modène. Il a publié à Venise,
en 1687, des motels à quatre voix. En 1682,
il a fait exécuter à Modène un oratorio inti-
tulé Za^ran Matilda. Déjà il avait écrit, en
1678, un autre oratorio qui avait pour titre :
Le Porpore trionfali di S. Jgnazio. On con-
serve, dans la bibliothèque ducale de Modène,
des cantates de cet artiste en manuscrit. La
collection de Tabbé Sanlini, à Rome, renferme
trois motets à huit voix de Pacchioni, à sa-
voir, Sicut erai, Domine Deus noster, et
Laudate Dominum,
PACCIOLI (Luc), en latin PAXIOLUS
ou PAGIOLUS, moine franciscain et savant
mathématicien, naquit à Borgo-San-Sepolcro,
en Toscane, vers le milieu du quinzième
siècle. Après avoir enseigné les mathématiques
à Naples, à Milan (depuis 1496 jusqu'en 1499),
puis à Florence et à Rome, il alla se flxer à
Venise et y expliqua Euclide. Il se trouvait
encore en cette ville en 1509. Au nombre de
ses ouvrages, qui sont estimés, on en remar-
que un, devenu fort rare, qui a pour titre :
De divina proportione, opéra a tuUi gVin-
gegni perspicacci e curiosi necessaria ove
ciatcun studioso di philotophia , perspec-
tiva, pictura, sculptura, architeclura, mu-
siea, et altre mathematice, suavitsima, sot-
tileet admirabUe doctrina conseguira,^ etc. (1)
(I) L'orlliograpUc de ce titre, comme celle de tout le
Fenetii» impressum per probum virum
Paganinum de Paganinis de £ rescia, 1 509,
in-fol.
PAGE (Ricbaad), né dans le diocèse de
Winchester, en 1482, fit ses éludes à roni-
versilé d^Oxford, puis à celle de Padoue, et
fut successivement chanoine d*Tork, archi-
diacre de Dorset, doyen d'Exeter, et enfin
doyen de Saint-Paul de Londres. 11 moural à
Steppey, dans le voisinage de Londres, en
1532. On a de lui en manuscrit un livre ioii-
tulé : De restilutione tnusiees, que Baie in-
dique (in Catal. SS. Drit. cent. 8, p. 653).
PAGE (Vircert), né à Assise, dans la se-
conde moitié du seizième siècle, fut maître de
chapelle de Péglise cathédrale de Rieti. On le
compte parmi les premiers compositeurs qui ont
écrit de la musique d*égljse pour une et deux
voix avec accompagnement de basse continae
pour Porgue. L*ouvrage par lequel il s*es( fait
connaître en ce genre de musique a pour
titre : Sacrorum concentuum liber primu$
qui singulis, duabus, tribus, quatuor voci-
bus concinuntur, auctore Fincentio Pacio
Assisiensi in cath, Eccl. Reatina tnusicêi
prxfeetus, unà cum basso ad organutn;
Rom», 1617.
PAGE (Piebbe), organiste de la Santa
Casa de Lorette, vécut dans la première
moitié du dix-septième siècle. Il est vraisem-
blable qu*il était parent du précédent et qn*il
naquit à Assise. Les ouvrages connus de sa
composition sont :V Jl pfimo libre de' Mot^
tetti a una, due, tre et quattro voci, con un
Magnificat a due voci, ei eo*l basso per l'or-
gano; in Venelia, app. Giac. Vincenti, 1613,
in-4«. 3<> Madrigali a quattro et a cinque
voci, parte con sinfonia se piace, €i parie
sema; avertendo per à che quelli delk Sin^
fonie non sipossano cantare sensa sonarli,
ma gli altri si. Opéra décima quinta; in
Venetia, appresso Giac. Vincenti, 1617, in-4«.
Dans répltredédicaloire au cardinal MonlaUo,
datée de Lorette, le 24 janvier 1617, Pace dit
qu'il a appris la musique dès sa plus tendre
enfance, et qu'il a été organiste en plusieurs
endroits avant de Pétre à Lorette. 3« Moietti
a 4^ 5 ef 6 voct* co'l Dixit et Magnificat,
op. 18, ibid.y 1619, in 4«. 4* // sesto libre
de* Motletti a una, due, tre et quattro voci,
co'l Dixit, Laudate pueri et Magnificat a
due et tre voci, op. 16, ibid., 1618, in-4*».
PAGELLI (AspniLio), né à Varciano, au
diocèse de Narni, en 1570, fut d'abord maître
livre, est plus latine que celle des bons écrivains italiens
du quatoriivme siècle.
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PACELLI - PACHELBEL
397
de chapelle du collège allemand à Rome, et, le
2 mars 1602, obliotle même titre à la basilique
du Vatican; mais après dix mois passés dans
cette position, il accepta la place de mattre de
chapelle de Sigismond III, roi de Pologne et
de Suède. Il mourut à Varsovie le 4 mai 1623,
à rage de cinquante- trois ans. Un monument
surmonté de son buste lui fut élevé dans la
cathédrale de Varsovie ; on y lit cette inscrip-
tion :
D. 0. M.
ET BEMORIA EXCELLEHTIS YXHI
ASPRIUI PACELLI
ITALI DE OPPIOO VARCIAIfO DIOCiBSlS RaRKIENSIS,
QUI PROFESSIONEHUSIC0S, ERUDITIORE, INGEIIIO,
IRVE!(TIO!fCM DELECTARILI TARIETATB OHRES
EJCS ARTIS COETAIiEOS SUPERAVIT,
A!«TIQUIORES JEQUAVIT, ET SERERISS.
ET YICTORIS. PRINCIPIS
D. O.SIGISHVIVDI III. POLORIiB ET SITECIjB REGIS
CAPELLAM HUSICAH TOTO CHRISTIAIIO
OREE CELERERRIMAM
ULTRA XX ANNOS MIRA SOLERTIA REXIT.
EADEX S. X. R. OR FIDELISSIXA ORSBQUIA HOC
BE9EV0LEJÎTI£ HORUXEIITIIB PORI JDSSIT.
DECESSIT DIE IT MAII A9ZI0 DOHIRI
HDCXXIII'XTATIS SUA LUI.
. On connaît de ce maître les ouvrages sui-
vants : 1» Cantiones sacrjt 5, 6, 8, 10-20 vo-
cum, Francfort, 1604, in -4». 2* Psalmi et
motetti octo vocum, ibid., 1607, in-4".
3" Cantiones sacras 5, 6, 7-20 voeihus con-
cinnatâp, ibid., 1608, in-4«. 4» Psalmi^ mo-
tetti et Magnificat quatuor vocibus, ibid.,
1008, in-4*». 5» Madrigali a quattro voci,
lib, 1, ibid. 6<* Madrigali a cinque vocf,
Uh. 2, ibid., in-4<>. Quelques morceaux de
Pacelli ont été insérés dans le recueil de di-
vers auteurs publié parFabio Gostanlini (Rome,
1614); entre autres un beau motet à huit voix
sur les paroles : Factum est silentium.
PACELLI (Antoike), prêtre et composi-
teur vénitien, fut chanteur sopraniste à la
chapelle ducale de Saint-Marc; il a fait repré-
senter à Venise, en 1698, un opéra de sa com-
position intitulé II finto Esau. On connaît
aussi sous son nom la cantate théâtrale Amor
furente, qui fut écrite en 1723, à Mestre, pour
le théâtre particulier de la belle villa du doge
£riZ2o. Pacelli vivait encore en 1740, car il
concourut, cette année, contre Saratelli, pour
la place de vice-mattre de la chapelle de Saint-
Marc, qui fut donnée à son compétiteur.
PACHALY (Traucott-Emmahuel^ orga-
niste distingué, né le 5 janvier 1797, à Lin-
dcrode, dans la Lusace Inférieure, fit ses pre-
mières études littéraires et musicales chez son
père, alors cantor et instituteur dans celte
commune. Plus tard, il fréquenta Técole nor-
male de Bunziau , pour se préparer à la car*
rièrede renseignement. Après qu*il eut achevé
ses cours dans cette institution, il fut envoyé,
aux frais du gouvernement, à Schmiedeberg,
pour y perfectionner son talent sur Torgue
sous la direction de Benjamin Klein, cantor
et organiste renommé dans le pays. Ses études
musicales terminées, Pachaly retourna à
Bunziau, où il était appelé pour y occuper la
place de professeur adjoint à Técole normale;
mais il n*y resta que peu de temps, parce qu*il
fut nommé instituteur et organiste à Gruna,
près de Gœrlitz. Cette dernière position n^of-
frant pas à Partiste des ressources suffisantes
pour donner à son talent Tessor pour lequel il
sentait quMI était-né, il Tabandonna, en 1826,
et accepta la place dMnstituteur et d'orga-
niste à Schmiedeberg, devenue vacante par la
mort de Klein, son ancien professeur. Là, un
plus vaste champ se présenta à son activité,
soit par les ressources chorales qu'il trouvait
dans réglise primaire-évangélique, soit par
le bel orgue construit par Engel, de Breslau.
Pachaly occupait encore cette position en 1848.
La Nouvelle Gazette musicale de Leipsick,
VEutonia, la Cxcilia et VlriSy ont accordé
beaucoup d'éloges au talent d'exécution ainsi
qu'aux compositionsde cet artiste. Les ouvrages
publiés à Breslau et à Leipsick par Pachaly
sont ceux-ci : 1<* Douze préludes pour l'orgue,
première suite. 2'» Douze idem, deuxième ca-
hier. 5° Variations pour l'orgue sur le choral
Aufmeinen liéhenGott. 4<* Vingt-cinq chorals
pour quatre voix d'hommes. 5<» Cantate fu-
nèbre à quatre voix avec orgue obligé.
6° Hymne à quatre voix avec orchestre et
orgue. T* Cantate pour la Pentecôte, avec or-
chestre. %^ Cantate pascale, idem, O^ Cantate
de Noël, idem, 10« Cantate de fête, idem^ dé-
diée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV.
Pachaly a fourni aussi des comportions au
Muséum d'orgue^ de Geissler, à VÉcole pra-
tique d* orgue , du même,, à la collection
d'exercices pour les organistes, et à VOrga-
niste pratique, de Herzog. Je ne connais de
cet artiste qu'une fugue, insérée parKœrner,
d'Erfurt, dans la troisième partie de son re-
cueil intitulé : Postludien-Buch fur Orga-
nisten, etc. ; elle est bien écrite et d'une bonne
harmonie.
PACHELBEL (Jeaw), organiste célèbre,
naquit à Nuremberg, le !«' septembre 1653.
Pendant qu'il était occupé de ses premières
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PACHELBEL — PACUYMÊUE
études littéraires, il apprità jouer de plusieurs
instruments, particulièrement du clavecin
chez Henri Schwemmer. Ayant été enroyé au
Gymnase de Katisbonne, il proata de son sé-
jour dans cette ville pour commencer Tétude
du contrepoint sous la direction de Preuz.
Après avoir achevé ses humanités, il fréquenta
rUniversité d'Altdorf; mais à défaut de
moyens d*existence, il fut obligé de retourner
à Ratîsbonne. Il ne fit qu^un court séjour dans
cette ville, et bientôt il se rendit à Vienne,
oh il obtint la place d^organiste adjoint de
réglise Saint-Étienne. Le premier organiste
était alors Jacques de Kerl ; ce grand artiste
devint le modèle de Pachelbel,etlui fit faire de
grands progrès dans la composition. En 1675,
la place d*organiste de la cour d*£isenach fut
offerte à Pachelbel avec des avantages si con-
sidérables, qu'il se hâta de Taccepter. En
1678, il fut appelé à Erfurt comme organiste
de réglise des Dominicains, dont il remplit
les fonctions pendant douze ans; puis il
alla à SlutlgArd, en 1690; mais à peine y
fut-il établi, que Tinvasiondu duché de Wur-
temberg par Tarmée française Tobligea de fuir
avec sa femme et ses enfants. Heureusement
il trouva un refuge à la cour de Golha.La mort
de Georges -Gaspard Wecker, organiste de
Saint-Sébald, à Nuremberg, fit rappeler Pa-
chelbel dans sa ville natale, pour lui succéder,
en 1695. Il y passa le reste de ses jours, et
mourut le 3 mars 1706, à Tâge de cinquante-
trois ans. Cet artiste est considéré avec raison
comme un des meilleurs organistes de Tan-
cienne école allemande, et comme un compo>
siteur distingué de musique d*église; il con-
tinua Pexceilente école d'orgue et de clavecin
de Kerl et de Froberger. La manière des or-
ganistes italiens et français, introduite en
Allemagne par ce dernier , parait surtout
Pavoir séduit, car c'est dans ce style que sont
écrites la plupart des pièces de Pachelbel. Cet
excellent organiste a publié : i** Mutikalisches
Slerbem <iedanken, aui vier variirten Cho-
raUn bestehend (Pensées musicales funèbres,
qui consistent en, quatre chorals variés); Er-
furt, 1683. Cet ouvrage fut composé à l'occa-
sion de la peste qui désolait alors l'Allemagne.
2° MuêikalUehet £rgœtzung,aus 6 vcrstim-
tneten Partien von 2 FioUnen und Général-
Bas$, (Amusement musical, composé de six
parti en (petites sonates) pour deux violons et
basse continue, accordés de différentes ma-
nières); Nuremberg, 1691. 3<» Huit préludes
pour des chorals; ibid.y 1093. 4<» ffexachor^
don ApoUinis, conienanl six airs avec six
variations pour chacun ; Nuremberg^ 1699,
in-4^ obi. de quarante-quatre pages. Pachel-
bel a laissé aussi en manuscrit des morceaux
de musique d'église et de pièces de clavecin.
Je possède de lui de beaux préludes iné-
dits, et des chaconnes d'un style excellent
pour le clavecin. L'éditeur Kœrner, d'Erfurt,
a publié beaucoup de pièces d'orgue de Pa-
chelbel, en cahiers, ou dans des recueils de
divers auteurs, sans date (1840-1855).
PACHELBEL (Guillacmb-Jébôsb) , fils
du précédent, naquit à Erfurt en 1685.
Élève de son père, il apprit de lui à jouer de
l'orgue, du clavecin, et les règles du contre-
point. Devenu habile artiste, il fut nommé or
ganiste à tVehrd, près de Nuremberg. £q
1706, on lui confia l'orgue de l'église de Saint-
Jacques dans cette ville. L'époque de sa mort
n'est pas connue. On a imprimé de sa compo-
sition : 1<» Musikalisches Fergniigen, beste-
hend in einem Praludio, Fuga und Fanta-
sia sowohl auf die Orgel, etc. (Amusement
musical, consistant en un prélude, une fugue
et une fantaisie pour l'orgue ou le cla-
vecin, etc.) ; Nuremberg, 1725, ln-4«. ^ Fugue
en fa pour le clavecin ; ibid.
PAGBEU (Joseph- An albeet), planiste à
Vienne el compositeur de musique de salon,
né le 28 mars 1816, à Daubrowitz, en Mo-
ravie, se rendit à Vienne vers l'âge de seize
ans, et y étudia le piano sous la direction de
Halm (voyex ce nom). Il s'est fixé dans cette
ville, où il se livre à l'enseignement de son
instrument. Il a publié jusqu'à ce jour (1860)
environ soixante œuvres d'études de salon, ca-
prices, rondos et variations.
PACUMAYER (PiERmE-CHHÉTiE»), né en
1742, à Dietfurt, en Bavière, fit ses études chez
les Franciscains de ce lieu, et entra dans leur
ordre, à l'âge de vingt ans. Il se distingua par
son talent sur l'orgue, et par son habileté
dans la composition de la musique d'église. Il
a laissé en manuscrit, dans son couvent, des
messes, offertoires, litanies, et des oratorios
dont les mélodies faciles ont été remarquées
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
On ignore l'époque de la mort du P. Pach-
mayer.
PAGHYAIÈRE (GEoacEs), un des meil-
leurs auteurs de l'histoire byzantioe, naquit
en 1242, â Nicée, où sa famille s'était retirée
après la prise de Constantinople par les La-
tins. Quoiqu'il eût perdu la plus grande pai lie
de ses biens, son père ne négligea rien pour
son éducation : il lui donna des maîtres ha-
biles, qui lui firent faire de rapides progàs
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PACHYMÈRE — PACLNI
3i)9
dans les lettres. Après que ConstantiDople eut
été reconquise (en 1261) par IVichel Paléo-
logiie, Pacbymère retourna dans cette ville, y
continua ses études, et entra dans Tétat ecclé-
siastique. Ayant obtenu la confiance de Vem-
pereur, il eut un emploi à la cour, et fut
chargé de plusieurs négociations. Quoiqu*on
n*ait pas la date précise de la mort de Pachy-
mère, il y a lieu de croire qu^il ne vécut pas
au delà de 1510, car son histoire contempo-
raine de Tempire grec ne s*éleod que jusqu^à
la Tingt-sixième année du règne d^Andronic.
Ce n'est pas ici le lieu d^examiner Thistoire
des règnes de Michel Paléologue et de son fils,
par Pachymère, ni les autres œuvres litté-
raires de cet écrivain; Je ne lui ai consacré
cet article que pour un traité de musique dont
il est auteur, et que Léon AUatius n*a pas'
mentionné dans ^ dissertation Pe Georgiis,
L*érudit M. Weiss n*en a point eu connais-
sance, et il sVst trompé, lorsque après avoir
indiqué les diverses productions littéraires de
Pachymère (i?^o^. univ.,X. XXXII, p. 334), il
dit que ses autres ouvrages ne sont pas par-
venus jusqu'à nous. Un beau manuscrit du
seizième siècle et de la main d*Ange Yergèce,
nous a conservé le traité de musique dont il
s*agit : ce manuscrit est à la Bibliothèque im-
périale de Paris (n^*- 9536, in-A^), L'ouvrage
est entièrement spéculatif; il a pour titre :
Depl *Ap(iovix7;c % Te ouv |jiouaix^(; (de PHarmo-
nique ou de la musique), est divisé par chapi-
tres (au nombre de cinquante-deux), et com-
mence par ces mots : Âautépav e^ei xd^tv {lerec
?/;v àpiO|JLïiTtx9iv i4 fiouffix^ ^v xal ap{XOvix{v
Xéyopifv (la Musique, que nous appelons aussi
V harmonique, vient immédiatement après
rarilhmélïque). Le cinquième chapitre de cet
ouvrage, concernant les genres, se trouve en
grande partie dans la septième section des
Harmoniques de Manuel Bryenne (page 387,
apud Op. JFallis, tome III); mais Ma-
nuel Bryenne vécut postérieurement à Pachy-
mère. Le traité des quatre sciences mathéma-
tiques, attribué par quelques manuscrits à
Pacbymère, est de Michel Psellus {voyez ce
nom). Depuis que j*ai signalé Pexistence de
Pou v rage de Pacbymère contenu dans le
manuscrit 2536 (première édition de la Bio-
graphie des musiciens)^ M. "Vincent, de Tln-
stitnt, a publié, dans le XYI** volume des
Notices et extraits des manuscrits de la Bi-
bliothèque du roi,\e texte de ce traité, d'après
le même manuscrit collationné avec d'autres,
précédé d'une introduction, et accompagné
d^arguosents des chapitres et de notes.
PAGI (âictoihe), prêtre et musicien, nn-
quit à Florence dans la première moitié du
seizième siècle ; il fut chevalier de l'ordre de
Saint-Etienne. On a imprimé de sa composi-
tion : Madrigali a sei voci; Venise, 1589.
M. Casamorata (voyez ce nom) croit que j'ai
commis une erreur (1) en disant que ces ma-
drigaux sont à six voix, et il accorde plus de
confiance à Poccianti (Catalogo degli uomini
illustri fiorentini) qui attribue à Paci un
livre de sei Madrigali a pt'à voei; mais c'est
là évidemment qu'est l'erreur, car jamais
on n'a publié un recueil de six madrigaux,
qui n'aurait formé que cinq ou six feuillets.
Les livres de madrigaux des musiciens du
seizième siècle sont ordinairement composés
de vingLà vingt-cinq morceaux contenus dans
autant de pages. En le copiant, Poccianti a
mal lu le titre de Touvrage dont 11 s'agit.
PACIGHELLI (jEAR-BàFTiSTE), littéra-
teur, né àPistoie, vers 1640, acheva ses éludes
à Rome, et embrassa l'état ecclésiastique.
Ayant été nommé auditeur du légat aposto-
lique, en Allemagne, il profita de celte circon-
stance pour voyager dans celte contrée. De
retour à Rome, il obtint un bénéfice à Naples,
et mourut en 1702. Outre divers ouvrages de
littérature et de philologie, on a de lui : Be
Tintinnabulo Nolano Lucubratio; Naples,
1695, in-12. C'est un traité du carillon, qu'on
dit avoir été inventé à Noia, dans le royaume
de Naples.
PAGINI (A5DRÉ), sopraniste italien, eut
beaucoup de réputation au commencement du
dix-huitième siècle. Il brillait â Venise, en
1725.
PAGH^I (Louis), bon chanteur bouffe, na-
quit à Pupilio(TosGane),le25 mars 1767, etnon
à Rome, comme il a été dit dans la première
édition de cette Biographie; mais ce fut dans
cette ville qu'il fit ses études musicales. Il y
avait été envoyé par son protecteur, 1e duc de
Sermoneta. Masi, maître de chapelle de
l'église Saint-Pierre, fut son premier maître
de chant. Pacini se rendit ensuite à Naples,
où il entra au conservatoire de la Pietà de'
Turchini. Tritto y fut son professeur d'har-
nionie et d'accompagnement. Après avoir dé-
buté avec succès sur les théâtres d'Italie, il
obtint un engagement pour le théâtre de Bar-
celone et y resta trois années. De retour en
Italie, en 1801, il chanU d'abord à Milan,
puis à Livourne. Sa voix, qui, d'abord, fut un
ténor, devint progressivement plus grave, et
(I) GttMmuticult di ItiUno, 1847, &« 47.
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400
PACINI
finit par se changer en basse. Il prit alors les
rôles bouffes, où il n'était pas médiocrement
plaisant. Il commença sa carrière théâtrale en
1798, et se relira delà scène en 1820; peu
de temps après il mourut, je crois, dans sa
ville natale. Pacini était particulièrement
aimé i Milan; il y revint souvent et y pamt
aux divers théâtres, dans les années 1801,
1802, 1804, 1805, 1806, 1813, 1814, 1815,
1816, 1817, 1818 et 1810. 11 chanta pour la
dernière fois au théâtre de la Scala^ dans
rautomne de 1829. Le duc de Lucques le
nomma, en 1830, professeur de chant au Con-
servatoire de Yareggio. Il est mort dans cette
position, le 2 mai 1837. On voit que les au-
teurs du Lexique universel de musique publié
par le docteur Schilling ont été induits en
erreur, lorsqu'ils ont dit que ce chanteur était
mort à Gatane, en Sicile, vers Tannée 1808.
PACINI (Antoiwe-Fbarçois-Gaétah), né à
Naples, le 7 juillet 1778, entra au conserva-
toire de la Pieté dé' Turchini, où il apprit
rharmonie et le contrepoint, sous la direction
de Fenaroli. Sorti de cette école, il se rendit à
Paris à Tâge d'environ vingt-quatre ans, et
s'y livra à l'enseignement du chant. Il remit
alors en musique l'ancien opéra Isabelle et
Gertrude, et le fit représenter au théâtre Fey-
deau, en 1805. En 1806, il a donné au même
théâtre le petit opéra en un acte intitulé Point
d'adversaire. Vers le même temps, il s'est
lié avec Blangini pour la publication d'un
journal de pièces de chant intitulé Journal
des troubadours. Le succès de ce recueil, où
l'on trouvait de jolies romances, décida M. Pa-
cini à se faire éditeur de musique: la maison
qu'il a établie pour ce commerce a été long-
temps florissante. M. Pacini s'est retiré vers
1840.
PACnVI (Jean), fils du chanteur Louis
Pacini (voyez ci-dessus), et compositeur dra-
matique, a été connu longtemps en Italie sous
le nom de Pacini di Roma ; cependant il est
né à Syracuse, en 1796, mais il fut envoyé
fort jeune à Rome, où son éducation musicale
fut commencée. De là il alla à Bologne et y
reçut des leçons de chant de Thomas Marchesi
et entra dans l'école de Mattei, qui lui en-
seigna les éléments de l'harmonie et du con-
trepoint. Sorti de chez ce maître avant d'avoir
achevé ses études, il alla à Venise, où il reçut
encore quelques leçons du vieux Furlanetlo,
maître de chapelle de Saint-Marc. Destiné par
sa famille à occuper une place dans quelque
chapelle, il écrivit d'abord de la musique
d'église; mais bientôt entraîné par son goût
pour le théâtre, il composa, à l'âge de dix-
huit ans, le petit opéra intitulé Jnnetta e
Lueindo qui fut représenté à Venise, et que
le public accueillit avec faveur, comme l'essai
d'un jeune homme doué d'heureuses disposi-
tions. En 1815, Pacini écrivit pour PIse la
farce l'Evacuazione del tesoro, et dans la
même année, il donna à Florence Rosina, En
1816, il alla à Lucques pour écrire l'opéra du
printemps, mais il y tomba malade et ne pat
achever sa partition. Quatre opéras furent
écrits par lui, dans l'année 1817, pour le
théâtre Ae, de Milan ; le premier fut la farce
Il Matrimonio per procura^ représenté i
l'ouverture du carnaval, suivie, dans la même
saison, de Dalla be/fa il disinganno; le troi-
sième ouvrage fut 72 carnavale di Mitano,
dont une partie de la musique avait été em-
pruntée à l'opéra précédent; enfin au prin-
temps, Pacini donna sa quatrième partition
sous le titre : Piglia il mondo comê viene.
De Milan, il se rendit à Venise, où il écrivit
L'Ingenwiy puis il retourna à Milan pour
donner, dans te carnaval de 1818, AdeUiide e
Comingio au théâtre Re. Cet opéra, considéré
comme une de ses meilleures productions, fut
suivi de II barone di Dolsheim, à la Scala,
pendant l'automne de la même année. A ces
ouvrages succédèrent, dans les villes princi-
pales de l'Italie, L'Ambizione delusa, Gli
sponsali de' Silfiy II Falegnamo di Zit'onia,
Ser MareantoniOf La Gioventàd'Enrieo f,
L'Eroe Scozzese, La Sacerdotessa d'Ir-
tninsul, Jtala, Isabella ed Enrico, et plu-
sieurs autres ouvrages. Dans Télé de 1824,
Pacini fit son début à Naples par VMes-
sandro nelle Indie, Après la représentation
de cet opéra, il épousa une jeune Napoli-
taine qui le retint éloigné de la scène pen-
dant près d'une année. Dans l'été de 18i3,
il fit représenter, au théâtre Saint- Charles,
Amazilia. Le 19 novembre suivant^ il donna,
pour la fête de la reine, L'UUimo giorno di
Pompeia, opéra sérieux qui a été joué à Paris
quelques années après, et qui est considéré
comme un de ses meilleurs ouvrages. Après
le succès de cet opéra, Pacini se rendit à Milan
pour y écrire La Gelosia corretta, puis il se
mit en route pour retourner à Naples avec sa
femme : mais la grossesse avancée de celle-ci
l'obligea à rester à Fiareggio,près de Lucques,
chez la mère de Pacini, où elle donna te jour
à une fille. Pendant ce temps, le compositeur
avait dû retourner à Naples pour écrire la
Niobe, destinée à madame Pasta : cet ouvrage
l'ut représenté avec un succès d'abord con«
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PACINI - PADUANUS
401
teste, le 19 novembre 1826 ; mais plus tard il
se releva dans Topinion publique. Après la
représentation de la Niobe, Pacini vécut quel-
que temps dans une maison de campagne qu'il
avait louée à Porlici, près de Naples. Parvenu
à peine à i'àge de trente ans, il avait écrit
environ trente opéras, quelques messes, des
cantates et de la musique instrumentale : une
activité si rare semblait présager pourPavenir
beaucoup d'autres travaux; mais cette activité
commença à se ralentir après la Niohe, car,
depuis le moi» de novembre 1820 jusqu'à Tété
de 1828, je ne connais de Pacini que / CrO'
ciati in Tolematde, représenté à Trieste avec
succès. De là le compositeur se rendit à Turin
pour y mettre en scène Gli Arahi nelle Gallie.
Cet ouvrage fut joué pour l'ouverture du car-
naval, le 25 décembre 1828, et fut considéré
comme une des meilleures partitions de l'au-
teur. Margherita d*Angiu, Cesare inEgUto
et Gianni di Calais, succédèrent à cet ou-
vrage en 1829 et 1830. Le 12 mars de cette
dernière année, parut au théâtre de la Seala
la Giovanna d'Arco, du même compositeur;'
cette pièce ne réussit point, quoiqu'elle fût
chantée par Rubini, Tamburini et madame
Lalande. Les autres ouvrages de Pacini sont :
i"* Il Talismano, joué à Milan, en 1829.
S^* / Fidanzatij dans la même ville, en 1830.
â<* (bit) L'Annunzio feîiee, cantate, à Naples,
dans la même année. 3<* Ivanoe, à Venise, en
1851 . 4"* // Falegnamo di Livonia, refait en
partie à la foire de Bergame, en 1832. 5<» //
Corsaroy à Rome, en 1831. 6« Ferdinando,
duca di Falenza, à Naples, en 1833. 7<» IlFe-
lice Itneneo, cantate j dans la même ville, 1833.
8** Gli Elvezi, à Naples, dans la même année.
9<* 1^/ JBarone di Dolsheim, à Bastia, en 1834.
10<> Xa GioventUt di Enrico V^ avec de nou-
veaux morceaux, dans la même ville et dans
la même année. 11<> /rené, à Naples, en 1834.
12* MaHa d'Inghilierra, à Milan, en 1834.
13» Carlo di Borgogna, à Venise, en 1835.
i4^ Za Sposa fedele, à Rome, en 1835.
15« La Schiava di Bagdad, à Reggio, en
1838. 16<> Za f^esfa/e^ à Barcelone, en 1841.
Getoorrage avait été joué à Plaisance, en
1850. 17^ L'Uomo del mistero, à Naples, en
1843. 18» Temiêtocle, à Padoue, en 1836.
19<» Saffo,hWiUn^ en 1842. 19» [bis) Il Duca
d'Alba, à Venise, en 1842. 20« Maria Tudor,
à Palerme, en 1843. 21o Media, à Palerme,
en 1844. 22« Buondelmonte , à Florence,
en 1845. 23<* La Fidanzata eorsa^ à Flo-
rence, en 1844. 24» Furio Camillo, à Naples,
en 1841 . 25<' La Regina di Cipro, à Turin,
BIOGR. URiy. DES MCHMCZEM. — T. VI.
en 1846. 26* La Stella di Napoli, à Naples,
en 1847. Pacini a été nommé directeur du
conservatoire de Vlareggio par le duc deLuc-
ques, en 1836. On ne peut nier qu'il n'y ait
dans sa musique de la facilité, de la mélodie,
et de l'entente de la scène ; mais, imitateur du
style de Rossini, puis de Bellini et de Merca-
dante, il n'a pas mis le cachet de la création
à ses ouvrages. Pacini a composé des qua-
tuors pour instruments à cordes, dont quatre
ont été publiés.
PACIOTTI (PiERnB-PAUL) , maître de
chapelle du séminaire romain, naquit à Rome
vers le milieu du seizième siècle. Il a publié
de sa composition : Missarum lib. I, quatuor
ao quinque vàeibus concinendarum .* nunc
denuo in lucem editui; Romse, ap. Alex.
Gardanum, 1591, in-fol.
PAGOLE^I (Jea5), luthiste, né à Borgo-
taro, dans le ducbé de Parme, vécut dans la
seconde moitié du seizième siècle et fut attaché
au service du duc de Parme. Il a publié des
pièces pour trois luths^ sous le titre de Tabu-
latura tribus Testudinibus ; Milan, Simon
Tini, 1587, in-fol. Une autre édition de cet
ouvrage a été faite à Anvers par Pierre Pha-
lèze et Jean Bellere, en 1591, in-fol.
PACOTAT (....), musicien français qui
vécut dans la première moitié du dix-huitième
siècle, fut maître de chapelle de l'église Saint-
Hilaire de Poitiers. On a de lui une messe à
quatre voix sans instruments, intitulée : De-
licta quis intelligit; Paris, J.-B. Baljard, i
1729, grand In-fol. Les quatre parties sont en
regard.
PADDON (Jbaii,) organiste de la chapelle
de Québec, à Londres, opposa au système
d'enseignement du Chiroplaste, imaginé par
J.-B. Logier {voyez ce nom), un autre système
analogue, qu'il mettait en pratique depuis
douze ans, disait-il, et qu'il appelait Cheiro-
schéma. Paddon produisit sa réclamation
contre Logier, dans une brochure intitulée :
To the Musical World. System of musical
éducation, originally devised, and for twelve
years persevered in (Au monde musical. Sys-
tème d'éducation musicale, tel qu'il a été ori-
ginairement conçu et mis en pratique pendant
douze ans); Londres, décembre 1817, in-12
de vingt-deux pages. Cette réclamation ne
produisit pas d'effet; on ne parla pas du sys- "
tème de Paddon^ et celui de Logier eut un
succès de vogue.
PADUAINUS (Jbah), ou PADUAWlt S,
professeur de philosophie et de mathéma-
tiques, né à Vérone, vers 1513, a publié : In-
26
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402
PADDANUS — PAER
slitutiones ad diversas ex plurium vocum
harmonia cantilenas, sive modulationes ex
variis instrumentis fingendai, formulai pêne
omnes ac régulas, mira et per quam lucida
brevitate complectentes; Feronw, apud Sebas-
tianum et Joannem fratree à Donnis, 1578,
petil in-4« de quatre feuillets préliminaires
et cent pages. Bon ouvrage, à la fin duquel on
lit : Expecta, amice fector, qtêam plus ocii
nactus ero, alia opuseula, nempe de dimi-
nutionibus organieis ad çuorumcunque in-
strumentorum musicalium Ituus pertinen--
tibus. Item de proportionibus et alia hujus
modi. Il ne parait pas que les promesses de
rauteur se soient réalisées, car je n'ai trouvé
aucune indication de Teuslence de ces ou-
vrages. On trouve aussi quelques détails rela-
tifs à la musique dans son livre intitulé : Fi-
ridanum mathematicarum ; Venise, 1536,
in-4*.
PAER (Febdirarp), compositeur distingué,
naquit à Parme, te !«' Juin 1771, et non en
1774, comme le disent Choron et Fayolle,
Pabbé Bertini, et le Lexique universel de
mtisique publié par Schilling. PaCr apprit,
presque en se jouant, les éléments de la mu-
sique 'y un organiste de quelque mérite, et Gfai-
retti, ancien élève du Conservatoire de la
Pietà de* Turchini, et violoniste au service
du duc de Parme, lui enseignèrent la compo-
sition (1). Mais la nature lui avait donné
moins de persévérante volonté , nécessaire
pour de fortes éludes, que Tinstinct de Tart et
le besoin de produire. A seize ans, il s'affran-
chit des entraves de Técole, et s'élança dans
la carrière du compositeur dramatique. Son
premier ouvrage fut La Locanda de* vaga-
bondi, opéra bouffe où brillait déjà la verve
comique qui fut une des qualités distinctives
de son talent. / Pretendenti burlati succédè-
rent bientôt à ce premier essai ^ bien que Paer
ne fût point encore parvenu à sa dix-septième
année lorsqu'il écrivit celte partition; bien
qu'elle ne fût destinée qu'à un théâtre d'ama-
teurs, elle est restée au nombre de ses produc-
tions où l'on remarque les mélodies les plus
heureuses et le meilleur sentiment d'expres-
sion dramatique. Le succès de cet opéra ne
fut point renfermé dans les limites de la
t7t7/aoù il avait vu le jour 3 on en parla dans
toute l'Italie, et bientôt le nom du jeune
(!) Les auteurs elles précédemment se sont sassi trom-
pés en faisani aller Pacr étudier sous Ghiretti au conser-
vatoire de lu Pietàf & Naples ; depuis 1775, e''cst-à-dire
quatre ans après la naissance de Pa0r, Ghireiii avait
quille celte école, pour entrer au servicedttduc deParme.
matlre retentit avec honneur à Venise, à Na-
ples et à Rome. Vingt opéras, dont la plupart
obtinrent la faveur publique, se succédèrent
avec rapidité. A Venise, pour être nommé
maitre de chapelle, Paer écrivit en peu de
temps ; Cirée, I Molinari, I due Sordi,
Vintrigo amoroso, V Amante servitore, la
Testa riscaldata, la Sonnanbula; à Naples,
il donna Ero e Leandro, dont le rôle prio-
cipal avait été composé pour la célèbre canta-
trice Billington; à Florence, parurent Ido-
meneo et VOrfana riconosciuta; à Parme,
Griselda, un des meilleurs ouvrages du
maître; il Nuovo Figaro, il Principe di
Taranto; à Milan, VOro fa tutto, Tamer-
lano, la Rossana; à Rome, Una, in bene ed
una in maie; à Bologne, Sofonisbe; à Pa
doue, Laodicea, et Cinna. Pour tant d'ou-
vrages, moins de dix ans avaient sutn au com-
positeur, malgré les dissipations de la vie de
plaisirs où il s'était plongé. Gai, spirituel, el
doué de tous les avantages qui procurent aux
hommes de certains succès, il passait sa vie
près des femmes de théâtre. L'une d'elles, de-
venue madame PaCr, fut une cantatrice dis-
tinguée. Séparée ensuite de son mari, elle
se retira à Bologne.
PaUr, écrivant en Italie, avait pris pour mo-
dèlea Cimarosa, Paisiello et Guglielmi, soil
pour la disposition générale de ses composi-
tions dramatiques, soit pour le style des mélo-
dies bouffes et sérieuses; son génie personnel
ne s'était manifesté que dans les délaiis. Ap-
pelé à Vienne, en 1797, il y entendit la mu-
sique de Mozart, et dès lors une modification
sensible se fit remarquer dans son talent; son
harmonie devint plus vigoureuse, son insiru-
mentalion plus riche, sa modulation plus va-
riée. C'est à cette deuxième manière qu'ap-
partiennent ses opéras / Fuorusciti di
Firenxe, Camilla, Oinevra degli uilmieri^
Achille et Sargine. Ces ouvrages, une Xeo-
nora ossia VAmore conjugale, que le Fidelio
de Beethoven a fait oublier, quelques i»etit$
opéras bouffes, de grandes cantates et plu-
sieurs oratorios, furent les principales produc-
tions de Paer, à Vienne, à Dresde et à Prague.
Après la mort de Naumann, vers la fin de
1801, l'électeur de Saxe crut ne pouvoir mieux
le remplacer que par l'auteur de Griselda.
Fixé à Dresde pendant plusieurs années, Paer
y travailla ses ouvrages avec plus de soin qu'il
n'avait fait jusqu'alors, et c'est de cette époque
que datent ses meilleures compositions. Au
commencement de 1803, il visita Vienne de
nouveau, et y écrivit un nouvel oratorio pour
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PAER
403
le coDcert au bénéflce de ta caisse des veuves
d^arlistes. Uannée suivante, il fit un voyage
en Italie, où il était appelé pour écrire de
nouveaux opéras. De retour à Dresde, il y oc-
cupait encore son honorable position lorsque
cette ville fut envabie par rarmée française,
dans la campagne de 1806. Charmé par la re*
présentation du nouvel opéra JehiUey Napo-
léon voulut attacher à son service le composi-
teur de cette partition, et par ses ordres, un
engagement où le roi de Saxe intervint, et qui
fut revêtu des formes diplomatiques, fut fait
à Paer pour toute sa vie, avec un traitement
qui, réuni à divers avantages, lui composait
un revenu de cinquante dlilte francs.
Paris semblait devoir exercer sur Tauteur
de Camillf^ei de 5ar^i'nerbeureuse influence
qu^il avait eue sur d*autres artistes célèbres
de ritalie et de TAllemagne, c'est-à-dire,
transformer son talent, lui donner un carac-
tère plus élevé, plus dramatique, et surtout
lui faire justifier par de belles compositions
le choix que Tempereur avait fait de lui pour
diriger sa musique, à Texclusion de quelques
musiciens illustres que la France possédait
alors. Il n*en fut point ainsi, car dès ce mo-
ment Paer borna lui-même sa carrière aux
soins d'une courtisanerie peu digne d*un tel
artiste. Incessamment occupé de détails de
représentations à la conr ou de concerts, on
le vit, à trente-six ans, à cette belle époque de
la vie où le talent acquiert ordinal rement'tout
son développement et- son cachet individuel,
on le vitjdis-Je, ne pins produire qu'à de longs
if)(ervalles un Numa Pompilio, une Didone,
une Cieopatra, et des Baccanti, qui n'ajou-
tèrent rien à sa renommée. Accompagnateur
parfait et chanteur excellent, c'était aux suc-
-cès de ces deux emplois qu'il avait borné son
ambition, parce que cette ambition s'était ré-
(récie jusqu'au désir unique de plaire au
maître. Dès ce moment, Paer ofTk-it l'aflligeant
spectacle d'un grand musicien qui prenait
plaisir à s'abaisser dui-méme pour mériter
quelques faveurs de plus ; et telle fut la funeste
habitude qu'il prit d'une existence si peu digne
de son talent, qu'il n'en connut plus d'autre
jusqu'à la fin de ses jours. Lorsque le prince
qui payait ses services avec tant de magnifi-
cence eut été renversé du trône, ce ne fut
point à son génie, jeune encore et vigoureux,
que Vaër demanda des ressources contre l'ad-
versité; faible comme tous les hommes de
cour que la fortune abandonne, il ne sut que
se plaindre et se rabaisser encore; jusque-là
qu'il se mit à remplir chez des particuliers le
rôle qu'il avait joué près de Napoléon. On le
voyait chaque matin, courant chez des chan-
teurs ou des instrumentistes, perdre son temps
à préparer des soirées de musique, à con«
cilier de petits intérêts d'amour-propre, et
quelquefois à ourdir de misérables intrigues
contre l'artiste qu'il n'aimait pas, ou dont il
croyait avoir à se plaindre. Après que la res-
tauration et le duc d'Orléans, plus tard roi
des Français, lui eurent donné de l'emploi, et
lorsque la direction de la musique du Théâtre-
Italien loi eut été rendue, il n'en continua
pas moins ses courses quotidiennes , ses
habitudes d'homme de salojs, et ses petites ma-
chinations.
Pourtant ce n'était pas, comme on pourrait
le croire, que son talent se fût affaibli. Dans
un voyage qu'il fit à Parme, en 1811, on ob-
tint de lui qu'il écrivit un opéra pour une
société d'amateurs. Son génie se réveilla; la
partition de VJgnese fut rapidement compo-
sée, et cet ouvrage, uniquement destiné
d'abord aux plaisirs d'un château, devint le
plus beau titre de gloire de son auteur. Qui
n'aurait cru que le succès universel de cette
belle partition aurait fait renaître la noble
ambition du talent au cœur de l'artiste qui
l'avait conçue?* Eh bien. Il n'en fut point
ainsi; car après le triomphe de VjégnesB,
douze ans s'écoulèrent sans que Paër songeât
à demander de nouvelles inspirations à son
génie. On s'étonnait qu'avec sa parfaite con-
naissance de la langue française, son esprit
vif et sa gaieté pleine de verve, il n'eAt ja-
mais écrit pour la scène française. Il est vrai
qu'il parlait souvent d'une partition d'OUnde
et Sophronie, et qu'il se plaignait qu'on n'eAt
pas voulu la mettre en scène à l'Opéra ; mais
je crois qu'il n'avait composé qu'un petit
nombre de morceaux de cet ouvrage, et que
sa paresse était d'accord avec l'însouclance
du directeur de l'Académie royale de musique.
Quoi qu'il en soit, Pa«r avait atteint sa cin-
quantième année, lorsque, cédant à des impor-
tunités de salon plus qu'au besoin de pro-
duire, il écrivit la musii^ue du Maître de
chapelle, charmant opéra comique où l'on
trouve trois morceaux devenus classiques, et
dignes des artistes les plus célèbres de l'école
moderne. Mais ce réveil du talent ne fut en-
core qu'un caprice, et celui que la nature
avait si libéralement doué continua à se mon-
trer ingrat envers elle.
la mort de Cimarosa, et la vieillesse de
Pafsicllo avaient laissé Paer possesseur du
sceptre du Théâtre-Italien, en partage avec
20.
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404
PAER
Mayr. Depuis 1801 jusqu*en 1813,c*est-à-dire
jusqu^à rapparitioD du Taneredi de RossÎDi,
il nV eut point en Italie de compositeur qui
pût lutter ayec ces maîtres ; car quelques suc-
cès de verve comique obtenus par Fioravanli
ne le mirent jamais sur la môme ligne. Il faut
même avouer que la nature avait été plus pro-
digue de ses bienfaits pour Tauteur de
VJgnese que pour celui de Medea, et que
celui-ci devait plus au travail et i Texpérience
qu*à rinspiraliOD. Jamais circonstances ne
furent plus favorables au talent que celles où
Paer fut placé, pour se faire une graqde re-
nommée et atteindfe le but élevé de Tart.
Manqua-t-il de Tinspiration nécessaire pour
remplir une si belle mission? Je crois pouvoir
répondre aiBrmativement à cette question,
malgré la haute estime que j*ai pour le mérite
de ce compositeur, et bien que je croie qu*avec
plus de foi dans Tart il aurait pu s*élever da-
vantage. Si Ton étudie avec attention les meil-
leures productions de Paer, on y trouvera de
charmantes mélodies, et même de longues
périodes qui décèlent un sentiment profond.
L'expression dramatique y est souvent heu-
reuse ; rharmonie et Tinstrumentation ont de
Teffetet du piquant; quelquefois même, par-
ticulièrement dans VJgnese, le comiK>siteur
s^élève jusqu^au plus beau caractère ; mais,
quel que soit le prix de ces qualités, on ne
peut nier qu^elles ne suffisent pas pour con-
stituer de véritables créations d*art, et que
celles-ci ne sont le fruit que de Toriginalité
de la pensée. De là vient que le goût sembla
sommeiller à regard de Topera italien pendant
les douze premières années du dix-neuvième
siècle. La musique de Paer faisait éprouver de
douces, d*agréables sensations aux amateurs,
mais ne les livrait point aux transports d*ad-
miration qui avaient autrefois accueilli les
œuvres de Cimarosa et de Paisiello, et qui
se réveillèrent pour les hardiesses de Rossini.
En 1813, Paer avait été choisi par Napoléon
pour succéder à Sponlini dans la direction de
la musique du Théâtre-Italien; il conserva
cette position après la restauration de 1814,
mais sa fortune reçut un notable dommage,
par la réduction considérable que subit son
traitement. En vain réclama-t-il Tinterven-
tion des souverains alliés qui se trouvaient
alors à Paris, pour Texécution de rengage-
ment contracté envers lui par des actes diplo-
matiques ; il dut se contenter du titre de com-
positeur de la chambre du roi, dont les
appointements furent fixés à douze mille
francs. Deux ans après^ ii fut nommé maître
de chant de la duchesse de Berry, et plus
tard, le duc d*Orléans le choisit pour di-
riger sa musique. Lorsque madame Catalan»
eut obtenu Tentreprise de TOpéra-Italien, elle
choisit Paer pour en diriger la musique : sa
faiblesse pour les prétentions de cette femme,
qui croyait pouvoir tenir seule lieu d*uiie
bonne troupe de chanteurs, et qui avait réduit
aux plus misérables proportions Torchestre et
les choristes, cette faiblesse, dis-je, compromit
alors le nom de PaCr aux yeux des artistes el
des amateurs instruits : elle eut pour résultat,,
en 1818, la destruction et la clûturedu théâtre.
Au mois de novembre 1819, la maison du roi
reprit ce spectacle à sa charge, et Pafir eui
la direction de la .musique : cette époque
fut celle où il se fit le plus d'honneur parle»
soins qu'il donna à la bonne exécution de la
musique. Cependant on remarqua qu'il éloi-
gnait autant qu'il pouvait le moment de Tap-
parilion, à Paris, des opéras de Bossini, et
que lorsqu'il fut obligé de mettre en scène le
Barbier deSéville, pour le début de Garcia, et
de lui faire succéder quelques autres ouvrages
du même compositeur, il employai certaines
manœuvres sourdes pour nuire à leur succès.
D'assez rudes attaques lui furent lancées à
ce sujet, dans un pamphlet intitulé : Paer
et Aojsmt (Paris, 1830) (1).£n 1833, la direc-
tion du Théâtre-Italien fut donnée à Bossini
{voyez ce nom) ; PaCr donna immédiatement
sa démission de sa place de directeur de la
musique ; mais elle ne fut pas acceptée, et
pour ne pas perdre sa position près du roi, il
fut obligé de rester attaché à ce théâtre dans
une situation subalterne ; mais dès ce moment
il cessa de prendre part à l'adminislratioD.
Après la retraite de Bossini, en 1836, la direc-
tion fut rendue â Paer, mais le théâtre était
dans un état déplorable; il n'y avait plus de
chanteurs , et le répertoire était usé. Cette
époque ne fut pas favorable â l'Opérai- Italien
de Paris ; les fautes de l'administration précé-
dente furent imputées â. l'auteur de VAgnesCy
et sa destitution lui fut envoyée au mois d'août
1837, dans un moment d'humeur du vicomte
de Larochefoucauld, alors chargé des beaux-
arts au ministère de la maison du roi. Plusieurs
journaux applaudirent à cette mesure; mais
Paer démontra jusqu'à l'évidence, dans une
brochure intitulée : M. Paër, ex-directeur du
Thédire-ItalienjàMM. lesdilettanti (Paris,
(1) Les aatears de cette brochure anonyme élatent
Thomas Nasse, fils d'un notaire de Paris, à qui Pon doU
un livre estimé sur sa profession, el Antonj Deschamps,
pocte, qui a traduit en vers VEnfer de Dante.
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PAER — PAGANELLI
405
1827, ia-8<>), que les fautes qu*on lui repro-
chait étaient celles de ses prédécesseurs. En
1828, il obtint la décoration de la Légion
d'honneur : précédemment, il avait été fait
chevalier de TÊperon d*or. En 1831, TAca-
demie dés beaux-arU de Tlnstitut de France
le choisit comme un de ses membres, pour la
place devenue vacante par la mort de Cale],
et Tannée suivante^ le roi des Français le
chargea de la direction de sa chapelle. Le
ô mai 1830, Paer succomba aux suites d*une
caducité précoce ; peut-élre ne fut-il pas assez
ménager des avantages d'une robuste consti-
tution. A soixante-huit ans, ses forces épui-
sées l'ont abandonné comme s'il en eût eu
quatre-vingts; mais jusqu'au dernier jour; il
a conservé les qualités d'un esprit vif et fin,
un goût délicat, et même une rare facilité de
produclion.
Je crois que la liste suivante des ouvrages
•de ce compositeur est complète : I. Ohatokios :
i** Jl San SepolcrOy cantate religieuse, à
Vienne, 1803. 3« Il Trionfo délia Ckiesa^ id.,
à Parme, 1804. 3<> La Passione di Giesù-
CristOy oratorio, en 1810. — II. Musif^UE
D'ÉGLISE : 4<» Motet (O salutaris hostia)^ à
trois voix et orgue; Paris, Petit. 5« OfTertoire
à grand chœur; Paris, Jauet. 6« JveRegina
4:œli, à deux voix et orgue; Paris, Porro. —
III. Opéras : 7^ La Locandade' Fagahondi,
opéra bouffe, à Parme, 1789. 8o IPretendenti
ifurlati, opéra bouffe, à Parme, 1790. 9«» Çirce,
opéra sérieux, à Venise, 1701. 10<* Saïd ossia
il Seraglio, à Venise, 1792. 11» L'Oro fa
tutto, à Milan, 1793. 12« / ^oZinart'^ opéra
bouffe, à Venise, 1793. 13» Laodicea, à Pa-
doue, 1703. 14» Il Tempo fà giustizia a tutti,
k Pavie, 1794. 15» Idomeneo, à Florence,
i794. 16» Uno in bene ed uno in maie, à
Kome, 1794. 16» (bis) // Matrimonio impro-
visa, 1794. 17» L'Jmante eervitore, à Ve-
nise, 1795. 18» La Rossana, à Milan, 1795.
1 9« Z 'Orfana riconoseiuta, à Florence, 1795.
20« Ero e Leandro^ à Naples, 1795. 21» Ta-
merlano, à Milan, 1796. 22» / due Sordi, à
Venise, 1790. 25» Sofonitbe, à Bologne, 1796.
â4« GriHlda, à Parme, 1796. 25» L'Intrigo
amoroso^ à Venise, 1796. 26» La Testa ris-
caldata, ibid., 1796. 27» Cinna, à Padoue,
J797. 28» Il Principe di Taranto, à Parme,
J 797. 29» Il nuovo Figaro, ibid., 1797. 30» Xa
Sonnanbula, à Venise, 1797. 51» // Fanatieo
in Berlina, à Vienne, 1798. 52» // Morto
vivo, ibid., 1799. 55» La Donna cambiata,
à Vienne, 1800. 34» / Fuoruseiti di Firenze,
à Vienne, 1800. 55» Camilla, ibid., 1801.
56» Ginevra degli Mmieri, à Dresde, 1802.
37* // Sargino^ ibid., 1803. 38» Tutto il mole
vien dal 6ttco, à Venise, 1804. 39» Xe Astuzie
amorose, à Parme, 1804. 40» 7/ Maniscalco,
à Padoue, 1804. 41» Leonora ossia l'Amore
conjugale, à Dresde, 1805. 42» Achille, à
Dresde, 1806. 43» Numa Pompilio, au théâtre
de la cour, à Paris, 1808. 44» C/eopafra^ ibid.
45»/>tiione,ibid., 1810.46»/ ^aGcanfi, ibid.,
1811. 47» Z'^ifiiese, àParme, 1811. 48»X'^.
roismo in amore, à Milan, 1816. 49» Le
Maître de chapelle, opéra comique, à Paris,
1824. 50» Un Caprice de femme, ibid., 1834.
51» Olindeet SophroniCy grand opéra (non
terminé), à Paris. — IV. Cantates : 52» //
Prometeo^ avec orchestre. 53» Baccco ed
Ariana, idem. 54» La Conversazione armo-
nica, idem. 55» Europa in Creta, cantate à
voix seule et orchestre. 56» Eloïsa ed Abe^
lardo, cantate à deux voix et piano. 57»/>tami
ed EndimionCf idem. 58» L'Amor timido,
cantate à voix seule et piano. 59» Deux séré-
nades à trois et à quatre voix, avec accompa*
gnement de harpe ou piano, cor, violoncelle
et contrebasse. 60» L'Addio di Ettore^ à
deux voix et piano. 61» Ulisse e Pénélope,
cantate à deux voix et orchestre, partition;
Paris, Launer. 62» Saffo, cantate à voix
seule et orchestre, partition; ibid, — V. Pe-
tites PIÈCES VOCALES : 63» Six duos à deux
voix ; Vienne, Artaria. 64» Six petits duos ita-
liens, idem; Paris (en deux suites). 65» Qua-
rante-deux ariettes italiennes à voix seule et
piano, en différents recueils publiés à Paris,
Vienne, Dresde, Leipsick, etc. 66» Six cava-
(ines de Métastase, idtm; Vienne, Mollo.
67» Douze romances françaises avec accompa-
gnement de piano. 68» Deux recueils d'exer-
cices de chant pour voix de soprano et de té-
nor; Paris, 1821 et 1835. — VI. Musique
irstbumertale : 69» Symphonie bacchante à
grand orchestre; Paris, Naderman. 70» Fi^e
Henri IV^ varié à grand orchestre; ibid,
71" Grandes marches militaires en harmonie
à seize et dix- sept parties, n»* 1, 2, 3, 4; Pa-
ris, Janet. 72» Idem; Paris, A. Petit. 73» Six
valses en harmonie, à six et dix parties; Pa-
ris, Janet. 74» La Douce Fictoire, fantaisie
pour piano, deux flûtes, deux cors, et basson ;
Paris, Schœnenberger. 75» Trois grandes so-
nates pour piano, violon obligé, et violoncelle
ad libitum; Paris, Janet. 76» Plusieurs thèmes
variés pour piano seul; Paris et Vienne.
PAGAl^ELLI (Joseph-Artoiite), né à
Padoue, fut d'abord attaché comme composi-
teur et accompagnateur claveciniste à une
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406
PAGANELLI - PAGANLM
société de chanteurs qui se trouvait à Augs-
bourg, en 1735; puis il entra au service du
roi d*Espagne, en qualité de directeur de la
musique de la chambre. Il a publié plusieurs
œuvres de trios et de quatuors pour le violon et
pour le clavecin, et a laissé en manuscrit plu-
sieurs opéras. On connaît aussi sous son nom
les Odes d* Horace mises en musique à plu-
sieurs parties.
PAGAmiHI (EmcoLB), naquit âi Ferrare,
vers 1770, et non à Naples, comme il est dit
dans la Série eronologiea deUe rappretenta-
zioni dei teatri di Milano (1818, page 196).
II se fixa à Milan dans les premières années
du dix-neuvième siècle, et y écrivit, pour le
théâtre de la Scala : l«Za Conquitta del
Mesiico, 1808. 2« Le Rivait generose, 1809.
2» / Filosofi al eimento, 1810. Ces produc-
tions ne sont pas dépourvues de mérite. On
connaît, sous le nom de ce compositeur, Ceeare
in Egitto et Demeirio a Rodi; j»ignore où
ces duvrages ont été représentés.
PAGAIVIWI (Nicolas) (1), le virtuose vio-
loniste le plus extraordinaire et le plus re-
nommé du dix-neuvième siècle^ naquit à
Gènes, le 18 février 1784. Son père, Antoine
Paganini, avait établi une petite boutique sur
le port; où il remplissait les fonctions de
facteur. Quoique cet homme eût été privé
d*éducation et qu*il fût brutal et colère, il
avait du penchant pour la musique et jouait
de la mandoline. Son intelligence eut bientôt
découvert les heureuses dispositions de son
fils pour cet.art ; il résolut de les développer
par rétude; mais son excessive sévérité et les
mauvais traitements quMl lui faisait subir
auraient peut-être eu des résultats contraires
à ceux quMl attendait, si le jeune Paganini
n*eût été doué de la ferme volonté d^étre un
artiste distingué. Dès Tâge de six ans, il était
déjà musicien et jouait du violon. Son premier
maître, Jean Servetto, était un homme d*un
mince mérite : Paganini ne resta pas longtemps
sous sa direction ; son père le confia aux soins
de Giacomo Costa, directeur d*orchestre et
premier violon des églises principales de
Gènes, qui lui fit faire de rapides progrès.
Parvenu à sa huitième année, Paganini écrivit
une première sonate de violon quMl n^a mal-
heureusement pas conservée, et qui s'est
(f) La Nolie* hiographiqut de Paganini, que j'ai pu-
bliée en 1851 (Paris, Sciiœnenberger) renrerme des dé-
tails qui ne peuTenl être eonsenrét dam un dictionnaire
tel que eeinl-ei ; je suit obligé de n'admettre que les
faits principaux ; pour le reste, on pourra consulter la
aoliee qui vient d'être cil<<c.
perdue plus tard, avec d*autres compositions.
Costa ne lui donna des leçons que pendant
six mois, et durant ce temps le maître obligea
son élève à Jouer à Téglise un concerto ood-
veau chaque dimanche. Cet exercice fut con-
tinué jusqu*à rage de once ans. Pa^ena à %9i
neuvième année, Paganini joua pour la pre-
mière fois dans un concert au grand théâtre
de Gènes. II y exécuta des variations de sa
composition sur Tair de la Carmo^noie, alors
en vogue, et j excita des transports d*adfflira'
lion. Vers cette époque de la Tie du jeune ar-
tiste, des amis conseillèrent à son père de In»
donner de bons maîtres de violon et de com-
position : il le conduisit en effet à Parme,
dans le dessein de demander pour loi des
leçons à Alexandre Rolla. Paganini a public
dans un journal, à Vienne, Panecdote de sa
première entrevenue avec le maître qo^il
venait prendre pour guide, a Sn arrivant chez
« Rolla (dit-il), nous le trouvâmes malade
tt et alité. Sa femme nous conduisit dans une
« pièce voisine de sa chambre, afin d^avoir le
« temps nécessaire pour se concerter avec son
V mari, qui paraissait peu disposé à nous re-
tt cevoir. Ayant aperçu sur la table de la
a chambre où nous étions un violon et le der-
« nier concerto de Rolla, je m*emparai de
« rinstrument et jouai le morceau à première
V vue. Étonné de ce qu*il entendait, le com-
« positeur sMnforma du nom du virtuose qu*il
« venait d*entendre : lorsqu*il apprit que ce
o virtuose n*étaitqu*un jeune garçon, il n*en
« voulut rien croire jusqu*à ce quHl s^en fût
« assuré par 1ui*méme. Il me déclara alors
« qu*i1 n*avaU plus rien à m*apprendre, et
« me conseilla d^aller demander à Paer des
u leçons de composition. » Le soin que prend
Paganini, dans cette anecdote, de se défendre
d^avoir reçu des leçons de Rolla est une singu-
larité difficile à expliquer: il est certain poor-
tant qu^il a été pendant quelques mois élève de
cet' habile musicien, car Gervasoni, qui Tarait
connu à Parme dans son enfance, Taffirme.
Au surplus, ce n*est pas chez Paer, alors en Al-
lemagne, que Rolla conseilla d^aller étudier
le contrepoint, mais chez Ghlretti, qai avait
été aussi le maître de ce même Paer. Pendant
six mois, Paganini reçut trois leçons par se-
maine, et se livra principalement à Tétude dn
style Instrumental, sous la direction de Gbi-
retti. Déjà il s^occupait de la recherche d'cifeis
nouveaux sur son instrument : souvent des
discussions s*é1evaient entre Paganini et Rolla
sur des innovations que l'élève entrevoyait
seulement alors, et qu'il ne pouvait exccuicr
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PAGANINI
407
que d^une manière imparraite, tandis que le
goût sévère du maître condamnait ces écarts,
abstraction faite des effets qu*oo en pouvait
tirer.
De retour à Gènes, Paganini écrivit ses
premiers essais pour le violon : cette musique
était si dimcile, qu'il éUU obligé de Pétudier
lui-même, et de faire des efforts constants
pour résoudre des problèmes inconnus à tous
les autres violonistes. Quelquefois on le voyait
essayer de mille manières différentes le même
trait pendant dix à douze heures, et rester à
la fin de la journée dans Taccablement de la
fatigue. C'est par cette persévérance sans
exemple qu'il parvint à se jouer de difficultés
qui furent considérées comme insurmontables
par les autres artistes, lorsqu'il en publia un
spécimen dans lin cahier d'études.
Parti de Parme au commencement de 1797,
Paganini fit avec son père sa première tournée
d'artiste dans les villes principales de la Lom-
bardie et commença une réputation de virtuose
qui alla toujours grandissant, et que nulle
autre n'a égalée. De retour à Gènes, et apiès
y avoir fait, dans la solitude, les efforts dont il
vient d'être parlé pour le développement de
son talent, il sentit le besoin de s'affranchir des
mauvais traitements auxquels il était toujours
en butte dans la maison paternelle. Sa dignité
d'artiste s'indignait de ce rude esclavage : il
sentait qu'il était digne de plus de respect.
Hais il fallait une occasion favorable pour le
seconder dans son dessein : çlle ne tarda pas
à se présenter. La Saint-Martin était chaque
année, pour la ville de Lucques, l'époque
d'une grande fête masicale où l'on se rendait
de tous les points de l'Italie. A l'approche de
cette solennité, Paganini supplia son père de
lui permettre d'y paraître avec son frère atné.
Un refus absolu fut d'abord la réponse qu'il
reçut ; mais Pimportunité du fils et les prières
de la mère finirent pour arracher le consente-
ment désiré. Devenu libre, le jeune artiste
8*élança sur la route, agité par des rêves de
succès et de bonheur. Lucques l'applaudit
avec enthousiasme. Encouragé par cet heureux
début, il visita Pise et quelques autres villes
qui ne lui firent pas un moins bon accueil :
l'année 1 709 venait de commencer, et Paganini
n'était âgé que de quinze ans. Cet âge n'est
pas celui de la prudence; d'ailleurs son édu-
cation morale avait été négligée, et la sévérité
dont sa jeunesse avait été tourmentée n'était
pas propre à le mettre en garde contre les
dangers d'une vie trop libre. Livré i lui-même
et savourant avec délice rind4îpendanc€ nou-
velle dont il jouissait, il se lia avec des ar-
tistes d'un autre genre, dont l'habileté consis-
tait à inspirer le goût du jeu aux jeunes gens
de famille, et à les dépouiller en un tour de
main. En une soirée, Paganini perdait sou-
vent le produit de plusieurs concerts et se
jetait dans de grands embarras. Bientôt son
talent lui fournissait de nouvelles ressources,
et pour lui le temps s'écoulait dans cette al-
ternative de bonne et de mauvaise fortune.
Quelquefois sa détresse allait jusqu'à le priver
de son violon. C'est ainsi, que se trouvant à
Livourne sans instrument, il dut avoir recours
à l'obligeance d'un négociant français (M. Li-
vron), grand ^ateur de musique, qui s'em-
pressa de lui prêter un excellent violon de
Guarneri. Après le concert, Paganini le re-
porta à son propriétaire, qui s'écria aussitôt :
c Je me garderai bien de profaner des cordes
a que vos doigts ont touchées; c^est à vous
o maintenant qne mon violon appartient. »
C'est ce même instrument qui depuis lors a
servi à l'artiste dans tous ses concerts. Pareille
chose lui arriva à Parme, mais dans des cir-
constances différentes. Pasini, peintre distin-
gué et bon amateur de musique, n'avait pu
croire à la facilité prodigieuse attribuée à
Paganini de jouer à première vue la musique
la plus difficile, comme s'il l'eût longtemps
étudiée. Il lui présenta un concerto manuscrit
où tous les genres de difficultés avaient été
réunis, et lui mettant entre les mains un
violon de Stradivari de la plus belle qualité et
conservation, il lui dit : « Cet instrument est
tt à vous, si vous pouvez jouer cela en maître
« i l'instant et sans étudier à l'avance les dif-
a Acuités qui s'y trouvent. — S'il en est ainsi,
a répondit Paganini, vous pouvez lui faire vos
« adieux. » Sa foudroyante exécution sembla
en effet se jouer de ce qu'on venait de lui
mettre sous les yeux. Pasini demeura con-
fondu.
Des aventuras de tout genre signalent cette
époque de la jeunesse de Paganini : l'enthou-
siasme de l'art, l'amour et le jeu régnaient
tour à tour dans son àme. En vain sa frêle
constitution l'avertissait du besoin de mé-
nager ses forces ; elle n'arrêtait pas les écarts
de son imagination ; quelquefois même il ar-
rivait dans ses excès jusqu'au dernier degré
d'épuisement. Alors il se plongeait dans un
repos absolu pendant plusieurs semaines ; puis,
retremiié et armé d'une énergie nouvelle, il
recommençait ses merveilles de talent et sa vie
de bohème. Il était à craindre que cette exis-
tence désordonnée ne perdit cet artiste exira-
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408
PAGANINI
ordinaire : une circonstance imprévue, et de
grande importance, rapportée par lui-même,
le guérit tout à coup de la funeste passion du
jeu. » Je n*oublierai jamais, dit-il, que je me
« mis un jour dans une situation qui devait
« décider de toute ma carrière. Le prince
M de ***** avait depuis longtemps le désir de
u avenir possesseur de mon excellent violon,
tt le seul que j*eusse alors, et que j*ai encore
tt aujourd'hui. Un jour, il me flt prier de vou-
« loir en fixer le prix; mais ne voulant pas
« me séparer de mon instrument, je déclarai
tt que je ne le céderais que pour deux cent
« cinquante napoléons d*or. Peu de temps
« après, le prince me dit que j'avais vraisem-
« blablemenl plaisanté en demandant un
« prix si élevé de mon violon, et ajouta qu^il
tt était disposé à en donner deux mille francs,
tt Précisément, ce jour-U, je me trouvais en
tt grand besoin d*argent, par suite d*une assez
a forte perle que j'avais faite au jeu, et j'étais
« presque résolu de céder mon violon pour la
« somme qui m'était offerte, quand un ami
u vint m'inviter i une partie pour la soirée.
tt' Mes capitaux consistaient alors en trente
« francs, et déjà je m'étais dépouillé de mes
tt bijoux, montre, bagues, épingles, etc. Je
tt pris aussîl6lla résolution de hasarder cette
tt dernièra ressource, et, si la fortune m'était
« contraire, de vendre le violon et de partir
« pour Pétersbourg, sans instrument et sans
tt effets, dans le but d'y rétablir mes affaires,
tt Déjà mes trente francs étaient réduits à
tt trois, et je me voyais en route pour la
« grande cité, quand la fortune, changeant
« en un clin d'œil, me flt gagner cent francs
tt avec le peu qui me restait. Ce moment
tt favorable me fit conserver mon violon et
« me remit sur pied. Depuis ce jour, je me
tt suis retiré du jeu, auquel j'avais sacrifié
« une partie de ma jeunesse, et, convaincu
« qu'un joueur est partout méprisé, je re-
tt nonçai pour jamais à ma funeste passion. »
Au milieu de ces succès, on remarque dans
la vie de Paganini une de ces péripéties assez
fréquentes dans la vie des grands artistes : tout
à coup il sedégoôta du violon, s'éprit pour la
guitare d'une ardeur passionnée, et se partagea
pendant près de quatre années entre l'étude
de cet instrument et celle de l'agriculture
dans le château d'une dame dont il était épris.
Mais enfin revenu à ses premiers penchants,
il reprit son violon, et vers le commencement
de 1805, il recommença ses voyages. Arrivé à
Lucques, il y excita un si grand enthoasiasme,
par le concerto qu'il joua, pour une fête noc«
turne, dans l'église d^un couvent, que les
moines furent obligés desortir de leurs stalles
pour empêcher les applaudissements. Il fuc
alors nommé premier violon solo de la cour
de Lucques, et donna des Jeçons de violon au
prince Bacciochi. Pendant un séjour de trois
années dans cette ville, il ajouta plusieurs
nouveautés à celles qu'il avait déjà décoa-
vertes. C'est ainsi que cherchant à varier
Teffet de son instrument, dans les deux con>
certs de la cour où il était obligé de se faire
entendre chaque semaine, il ôta la deuxième
et la troisième corde de son violon, et com-
posa une sonate dialoguée, entre la chante-
relle et la quatrième, à laquelle il donna le
nom de icena amoroia. Le succès qu'il y
obtint fut l'origine de l'habitude qa*ll prit de
jouer des morceaux entiers sur la quatrième
corde, au moyen des sons harmoniques qui
lui iiermettaient de porter l'étendue de cette
corde jusqu'à trois octaves.
Dans l'été de 1808, Paganini s'éloigna de
Lucques, et dans l'espace de dix-neuf ans, il
fit trois fois le tour de l'Italie, paraissant tout
à coup avec éclat dans une grande ville, y
excitant des transports d'admiration, puis se
livrant à des accès de paresse, disparaissant
de la scène du monde, et laissant ignorer jus-
qu'au nom du lieu qu'il habitait. C'est ainsi
que Rossini, après avoir brillé avec lui i Bo-
logne, en 1814, dans le palais Pignalrer, le
retrouva, en 1817, à Rome, où il éUit resté
ignoré pendant près de trois ans, à la suite
d'une longue maladie. Après ce silence, il
donna de brillanu concerts dans la capiUle
du monde chrétien, et se fit entendre chez le
prince de Kaunitz, ambassadeur d'Autriche,
où il trouva le prince de Hettemich qui,
charmé de son merveilleux talent, le pressa
de se rendre à Vienne ; mais de nouvelles ma-
ladies, qui le mirent plusieurs fois à la porte
du tombeau, ne lui permirent de réaliser le
projet de ce voyage que longtemps après. Ar-
rivé à Milan au printemps de 1815, il y vit
représenter au théâtre de la Seala le ballet de
Vigano // iVoce di Benevento (le Noyer de
Benevent),dont la musique était de Sussmayer
(voyez ce nom). C'est dans cet ouvrage que le
célèbre violoniste a pris le thème de ses fa-
nteuses variaUons le Streghe (les Sorcières),
ainsi nommées parce que ce thème était celui
d'une scène fantastique où apparaissaient en
elTetdes sorcières. Pendant qu'il s'occupait de
la composition de ces variations et des pré|>a-
ratifs de ses concerts, une atteinte nouvelle
de sa maladie vint le saisir, et plusieurs mois
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PAGANINI
40U
«^écoulèrent avant quMI Tût en état de se faire
entendre. Ce ne fut que le 29 octobre suivant
qu'il put donner un premier concert, dont
TefTet fut foudroyant, et dont les journaux
d'Italie et d'Allemagne ont rendu compte en
termes remplis d'admiration.
Paganini montra toujours beaucoup de
prédilection pour la ville de Milan, dont le
séjour le charmait. Non-seulement il y passa
la plus grande partie de 1813, à Texceplion
d'un voyage à Gènes, puis 181 4 jusqu'aux der-
niers jours de septembre, mais il y retourna
trois fois dans l'espace de quinze ans, y fit
chaque fois de longs séjours et y donna trente-
sept concerts. Au mois d'octobre de celte
même année 1814, il partit pour Bologne, où
il vit Rossini pour la première fois, et se lia
avec lui d'une amitié qu'ils ont resserrée à
Rome, en 1817, et à Paris, en 1831. Rossini
avait donné VAureliano inPalmiray^mUn,
au mois de décembre 1813, mais en ce mo-
ment Paganini était à Gênes, en sorte que
ces deux grands artistes ne 8*étaient pas vus
avant de se rencontrer à Bologne, au moment
où Rossini allait en partir pour écrire à Milan
IlTurcoinllalia.
Ce ne fut qu'en 1819 que Paganini visita
Xaples |H>ur la première fois. Lorsqu*il y arriva,
il trouva qnelques artistes mal disposés envers
lui. Ils mettaient en doute la réalité des pro-
diges que la renommée lui attribuait, et
s'étaient promis de s'amuser à ses dépens.
Pour répreuve à laquelle ils voulaient le sou-
mettre, ils engagèrent le jeune compositeur
Danna, récemment sorti du Conservatoire, à
écrire an quatuor rempli de difficultés de tout
f^enre, se persuadant que le grand violoniste
n'en pourrait triompher. On l'invita donc à
une réunion musicale où se trouvaient le vio-
lonisie Onorio de Vito, le compositeur Danna,
le violoniste et chef d'orchestre Festa, et le
violoDcelliste Ciandelli. A peine arrivé, on lui
présenta le morceau qu'on lui demandait
d'exécuter à première vue. Comprenant qu*on
lui tendait en piège, il jeta un coup d'œil ra-
pide sur cette musique et l'exécuta comme si
elle loi était familière. Confondus parce qu'ils
venaient d'entendre, les assistants lui prodi-
guèrent les témoignages d'une admiration
sans bornes, et le proclamèrent incomparable.
Il ne faut pas croire toutefois que ses
Xriompbes furent toujours aussi purs, et
4|u*aucun nuage ne vintobscurir les rayons de
sa gloire. Trop épris des nouveautés qu'il
avait introduites dans l'art de jouer du violon,
^ct n^cstimant pas assc2 l'art classique ni les
maîtres qui l'avaient précédé, il traitait sou-
vent avec dédain ses émules, alors même que
son talent n'avait point encore acquis sa ma-
turité. Plus désireux d'exciter l'étonnement
de la multitude que de satisfaire le goût sévère
des connaisseurs, il ne se mit pas assez à
l'abri des accusations de charlatanisme dans
les premiers temps de sa carrière : cette accu-
sation lui fut souvent jetée à la face, et peut-
être n'en eut-il pas assez de souci. Ses pre-
mières apparitions dans les villes principales
de l'Italie étaient saluées par des acclama-
tions; au retour, il n'en éUit plus de même,
soit qu'il y eût blessé l'orgueil de quelque ar-
tiste influent, soit que son peu de respect pour
les convenances sociales et de reconnaissance
pour les services rendus lui eût aliéné l'afTec-
tion des amateurs. C'est ainsi qu'après avoir
eu d'abord de brillants succès à Livourne, il y
fut assez mal accueilli lorsqu'il y retourna en
1808. Il a rapporté lui-même une anecdote
qui prouve le peu de bienveillance qu'il y
trouva, a Dans un concert donné à Livourne
tt (dit-il), un clou m'entra dans le talon; j'ar-
tf rivai en boitant sur la scène, et le public se
a mit à rire. Au moment où je commençais
tt mon concerto, les bougies de mon pupitre
« tombèrent : autres éclats de rire dans l'au-
« ditoire; enfin, dès les premières mesures
« la chanterelle de mon violon se rompit, ce
tt qui mit le comble à la gaieté; mais je jouai
tt tout le morceau sur trois cordes, et je fis
a fureur. » Plus tard, cet accident de chante-
relle cassée se reproduisit plusieurs fois : Pa-
ganini fut accusé de s'en faire un moyen de
succès, après avoir étudié sur trois cordes des
morceaux où il avait appris à se passer de la
chanterelle.
On ne s'arrêta pas i ces innocentes ruses
du talent dans les attaques dont cet illustre
artiste fut l'objet, car la diffamation et la
calomnie le poursuivirent dans ce que l'hon-
neur a de plus sacré, et lui imputèrent même
des crimes. Les versions étaient différentes à
l'égard des faits allégués à sa charge : suivant
l'une, sa jeunesse aurait été orageuse; ses
liaisons, peu dignes de son talent, l'auraient
associé à des actes de brigandage ; d'autres
lui attribuaient en amour une jalousie furieuse
et vindicative qui l'aurait conduit à un
meurtre. Tantôt on citait sa maîtresse, tantôt
son rival comine ses victimes. On assurait
qu'une longue captivité lui avait fait expier
son crime. Les longs intervalles où il avait
disparu des regards du public pour se livrer à
une existence méditative et paresseuse, ou
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410
PAGANINI
pour rétablir sa santé délabrée, favorisaient
ces bruits injurieux. Les qualités de son talent
mêmes prêtaient des armes à ses ennemis, et
Ton disait que Tennui de la prison el la pri-
vation de cordes pour renouveler celles de
son violon, Pavaient conduit à sa merveilleuse
habileté sur la quatrième, la seule qui fût
restée intacte sor mon instrument. Lorsque
Paganint visita rAllemagne^ la France et
PAngleterre, il y retrouva Tenvie, avide de
recueillir cel odieuses calomnies, pour les op-
poser à ses SQCcès : comme s*il était écrit que
le génie et le talent doivent toujours expier
les avantages dont la nature et Tétude les ont
doués. Maintes fois Paganini avait été obligé
de recourir à la presse pour se défendre ; mais
en vain avait-il invoqué le témoignage des
ambassadeurs des puissances italiennes; en
vain avait-il sommé ses ennemis de citer avec
précision les faits et les dates qu'ils laissaient
dans le vague : ses réclamations n*kvaient
produit aucun résultat avantageux. Paris sur-
tout lui fut hostile, quoique cette ville ait
peut-être contribué plus qu'une autre à Téclat
de ses succès. Cest qu*à cdté du public véri-
table, qui n'a ni haine ni préventions, et qui
s*abandonne aux sensations que le talent lui
fait éprouver, il y a dans cette grande cité
nue population famélique qui vit du mal
qu'elle fait, et du bien qu'elle empêche. Celte
population spécula sur la célébrité de l'artiste,
et se persuada peut-être qli'il achèterait son
silence. Des lithographies le représentèrent
captif, et des articles de journaux attaquèrent
ses mœurs, son humanité, sa probité. Ces at-
taques réitérées, ce pilori oii 11 se voyait
attaché comme acteur et comme spectateur,
rafTeclèrent péniblement. Il vint me confier
ses chagrins, #et me demander des conseils,
me donnant sur les calomnies dont* il était
l'objet les renseignements les plus satisfai-
sants. Je loi dis de me remettre des notes
écrites ; elles me servirent à rédiger une lettre
que je lui fis signer, que je publiai dans la
Revue mustcols, et qui fut répétée dans la
plupart des journaux de Paris. Les faits rap-
portés dans celte lettre ont tant d'intérêt pour
l'histoire d^nn des plus rares talents qui ont
existé, que je crois devoir la rapporter ici.
D'ailleurs, je regarde comme un devoir de
ne rien négliger pour qu'une des plus belles
gloires d'artiste de notre époque soit vengée
de ses calomniateurs :
tt BfONSIElIR,
« Tant de marques de bonté m*ont été pro-
diguées par le public français, il m'a décerné
tant d*app]aDdissements, qu'il faut bien que
je croie à la célébrité qui, dit-on, m'avait pré-
cédé à Paris, et que je ne suis pas resté dans
mes concerts trop au-dessous de ma réputa-
tion. Mais si quelque doute pouvait me rester
à cet égard, il serait dissipé par le^ soin que
je vois prendre à vos artistes de reproduire
ma figure, et par le grand nombre de portraits
de Paganini, ressemblants ou non, dont je
vois tapisser les murs de votre capitale. Mais,
monsieur, ce n'est point à de simples por-
traits que se bornent les spéculations de ce
genre ; car me promenant un jour sur le bou-
levard des Italiens, je vis chez un marchand
d'estampes une lithographie représentant
Paganini en prison. Bon, me suis-je dît,
voici d'honnêtes gens qui, à la manière de
Basile, exploitent à leur profit certaine calom-
nie dont je suis poursuivi depuis quinze ans.
Toutefois, j'examinais en riant cette mysti-
fication avee tous les détails que rimaginatîon
de l'artiste lui a fournis, quand je m'aperçu>
qu'un cercle nombreux s'était fbrmé autour
de moi, et que chacun, confrontant ma figure
avec celle du jeune homme représenté dans
la lithographie, constatait combien j'étais
changé depuis le temps de ma détention. Je
compris alors que la chose avait été prise au
sérieux par ce que vous appelez, je crois, les
badauds, et je vis que la spéculation n'éuit
pas mauvaise. Il me vint dans la tête que
puisqu'il faut que tout le monde firCy je pour-
rais fournir moi-même quelques anecdotes
aux dessinateurs qui veulent bien s'occnper
de moi ; anecdotes où ils pourraient puiser le
sujet de facéties semblables à celle dont il est
question. C'est pour leur donner de la publi-
cité que je viens vous prier, monsieur, de
vouloir bien insérer ma lettre dans votre
Revue musicale.
a Ces messieurs m*ont représepté en
prison ; mais ils ne savent pas ce qui m^y a
conduit, et en cela ils sont à peu près aussi
instruits que moi et ceux qui ont fait courir
l'anecdote. Il y a là-dessus plusieurs histoires
qui pourraient fournir autant de sujets d*es-
tampes. Par exemple^ on a dit qu'ayant sur-
pris mon rival chez ma maltresse, je l'ai tué
bravement par derrière, dans le moment où
il était hors de combat. D'antres ont prétendu
que ma fureur jalouse s'est exercée sur ma
maîtresse elle-même; mais ils ne s'accordent
pas sur la manière dont j'aurais mis fin à ses
jours. Les uns veulent que je me sols servi
d'un poignard ; les autres que j'aie voulu jouir
de ses souffrances avec du poison. Enfin,
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PAGANINI
ni
chacun a arrangé la chose suivant sa fan-
taisie : les lithographes pourraient user de la
ménoe liberté. Voici ce qui m^arriva à ce sujet
à Padoue, il y a environ quinze ans. J*y avais
donné un concert, et je m'y étais fait entendre
avec quelque succès. Le lendemain j'étais assis
à table d'hôte, moi soixantième, et je n'avais
pas été remarqué lorsque j'étais entré dans la
salle. Un des convives s'exprima en termes
flatteurs sur l'effet que j'avais produit la
veille. Son voisin joignit ses éloges aux siens,
et ajouta : L'habileté de Paganini n*a rien
qui doive surprendre; il la doit au séjour
de huit années qu*il a fait dans un cachot,
n'ayant que son violon pour adoucir sa
captivité. Il avait été condamné à cette
longue détention pour avoir assassiné
lâchement un de mes amiSy qui était son
rival. Chacun, comme vous pouvez croire, se
récria sur l'énormité du crime. Moi, je pris la
parole, et m'adressantà la personne qui savait
si bien mon histoire, je la priai de me dire en
quel lieu et dans quel temps cette aventure
s'était passée. Tous les yeux se tournèrent
vers moi : jugez de l'étonnement quand on
reconnut l'acteur principal de cette tragique
histoire! Fort embarrassé fut le narrateur.
Ce n'était plus son ami qui avait péri; il avait
entendu... on lui avait affirmé... il avait cru...
mais il était possible qu'on l'eût trompé...
Voilà, monsieur, comme on se Joue de la ré-
putation d'un artiste, parce que les gens en-
clins à la paresse ne veulent pas comprendre
qu'il a pu étudier en liberté dans sa chambre
aussi bien que sous les verrous.
a A Vienne, un bruit plus ridicule encore
mit à l'épreuve la crédulité de quelques en-
thousiastes. J'y avais joué les variations qui
ont pour titre le Streghe (les Sorcières) ; elles
avaient produit quelque effet. Un monsieur,
qu'on m'a dépeint au teint pâle, à l'air mélan-
colique, à l'œil inspiré, affirma qu'il n'avait
rien trouvé qui l'élonnât dans mon jeu ; car il
avait vu distinctement, pendant que j'exécutais
mes variations, le diable près de moi, guidant
mon bras et conduisant mon archet.Sa ressem-
blance frappante avec mes traits démontrait
assez mon origine ; il était vêtu de rouge,
avait des cornes h la tête et la queue entre les
jambes. Vous comprenez, monsieur, qu'après
une description si minutieuse, il n'y avait pas
moyen de douter de la vérité du Tait; aussi
beaucoup de gens fiircnt-ils persuadés qu'ils
avaient surpris le secret de ce qu'on appelle
mes tours de force.
tt Longtemps ma tranquillité fut troublée
par ces bruits qu'on répandait sur mon
compte. Je m'attachai à en démontrer l'ab-
surdité. Je faisais remarquer que depuis l'âge
de quatorze ans je n'avais cessé de donner des
concerts et d'être sous les yeux du public;
que j'avais été employé pendant seize années
comme chef d'orchestre et comme directeur
de musique à la cour de Lucqucs; que s'il
était vrai que j'eusse été retenu en prison
pmdant huit ans, pour avoir tué ma maîtresse
ou mon rival, il fallait que ce fût cooséquem-
mcnt avant de me faire connaître du public,
c'est-à-dire qu'il fallait que j'eusse eu une
mallre'sse et un rival à l'âge de sept ans. J'in-
voquais à Vienne le témoignage de l'ambassa-
deur de mon pays , qui déclarait m'avoir
connu depuis près de vingt ans dans la posi-
tion qui convient à un honnête homme, et je
parvenais ainsi à faire taire la calomnie pour
un instant; mais il en reste toujours quelque
chose et je n'ai pas été surpris de la retrouver
ici. Qyie faire à cela, monsieur? Je ne vois
autre chose que de me résigner, et de laisser
la malignité s'exercer à mes dépens. Je crois
bepcndant devoir, avant de terminer, vous
communiquer une anecdote qui. a donné lieu
aux bruits injurieux répandus sur mon compte.
La voici : Un violoniste nommé D i qui
se trouvait à Milan, se lia avec deux hommes
de mauvaise vie, et se laissa persuader de se
transporter avec eux, la nuit, dans un village
pour f assassiner le curé, qui passait pour
avoir beaucoup d'argent. Heureusement le
cœur faillit à l'un des coupables au moment
de l'exécution, et il alla dénoncer ses com-
plices. La gendarmerie se rendit sur les lieux,
et s'empara de D i et de son compagnon
au moment où ils arrivaient chez le curé. Ils
furent condamnés à vingt années de fers, et
Jetés dans un cachot; mais le général Menou,
.après qu'il fut devenu gouverneur de Milan,
rendit au boatdedeux ans la liberté à l'artiste.
Le croiriez-vous, monsieur? C'est sur ce fond
qu'on a brodé toute mon histoire. II s'agissait
d'un violoniste dont le nom finissait en t .* ce
fut Paganini; l'assassinat devint celui de ma
maltresse ou de mon rival, et ce fut encore
moi qu'on prétendit avoir été mis en prison.
Seulement, comme on voulait m'y faire dé-
couvrir ma nouvelle école de violon, on me
fît grâce des fers qui auraient pu gêner mon
bras. Encore une fois, puisqu'on s'obstine
contre toute vraisemblance, il faut bien que
je cède. Il me reste pourtant un espoir; c'est
qu'après ma mort ta calomnie consentira à
abandonner sa proie, et que ceux qui se sont
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PAGANINI
vengés si cruellement de mes succès laisseront
en paix ma cendre.
« Agréez, etc.
tt Signé Pàganiri. »
Lorsque Je lui présentai celte lettre à signer,
en présence de M. Pacini, éditeur de musique,
il fit beaucoup d^ol^eclions contre la dernière
phrase; il ne voulait point paraître consentir
à rester la proie de la calomnie jusqu*à sa
mort; j*eus beaucoup de peine à lui faire
comprendre qu^aprèsses explications, son ap-
parente résignation terminerait tout, l^fin il
eéda, et Tévénement prouva que j*avais bien
jugé; car les lithographies disparurent, et
depuis lors il n*a plus été question de la
scandaleuse anecdote.
Au mois de janvier 1825, Paganini donna
deux concerts à Trieste, puis il se rendit à
Naples pour la troisième fois et y retrouva
ses anciens triomphes. Dans Télé, il retourna
à Palerme, et celle fois son succès y fat des
plus brillants. Le délicieux climat de la Sicile
avait pour lui tant de charme, qu*il y resta
près d^ine année, donnant çà et là quelques
concerts, puis«se livrant à de longs intervalles
de repos. Ce séjour prolongé sous un ciel fa-
vorable lui avait rendu la santé plus satisfai-
sante qu*il ne ravait eue depuis longtemps :
ce lui fut une occasion de revenir à ses anciens
projets de voyage hbrs de ritalie. Avant de
les réaliser, il voulut faire une dernière
tournée dans les villes dont il *avait conservé
de bons souvenirs, et se rendit, dans Télé de
1826, à Trieste, puis à Venise, et enfin à
Rome, où il donna cinq concerts au théâtre
Argentina, qui furent pour lui autant d'ova-
tions. Le 5 avril 1837, le pape Léon XII lui
accorda la décoration de TÊperon d*or, en
témoignage d'estime pour ses talents. De
Rome, il alla à Florence, où il se trouva tout
à coup arrêté par un mal assez grave qui lui
survint à une jambe, et qui ne disparut qu'après
un long traitement. Il s'était acheminé vers
Milan, où son retour avait été salué par les
témoignages d'affection de tous ses amis.
Enfin, le 3 mars 1828, il quitta celte ville pour
se rendre à Vienne, où il arriva le 16 du même
mois. Le 20 mars, le premier concert du
célèbre violoniste jeta la population viennoise
dans un paroxysme d'enthousiasme qu'il
serait difficile de décrire. « Au premier coup
« d'archet qu'il donna sur son Guarneri (dit
« Schilling, en style poétique, dans son
« Lexique universel de miuique), on pour-
tt rail presque dire au premier pas qu'il fil
« dans la salle, sa réputation était décidée
« en Allemagne. Enflammé comme par une
tt étincelle électrique, il rayonna et brilla
Cl tout à coup comme une apparition miracu-
« leuse dans le domaine de l'art. » Tous les
journaux de Vienne exprimèrent en termes hy-
perboliques l'admiration sans limites qui avait
transporté l'immense auditoire de ce premier
concert, et ne cessèrent, pendant deux mois,
d'entonner des hymnes de louanges à la gloire
de l'enchanteur. Les artistes les plus renommés
de la capitale de l'Autriche, Mayseder, Jansa,
Slawick, Léon de Saint-Lubin, Strebinger,
Bœhm et d'autres, déclarèrent à l'envi qu'ils
n'avaient rien oui de comparable. D'autres
concerts donnés le 13 avril, le 16, le 28, etc.,
portèrent au plus haut degré l'exaltation du
public. L'ivresse fut générale. Des pièces de
vers étaient publiées chaque jour; des mé-
dailles étaient frappées ; le nom de Pa^^anioi
élaitdans toutes les bouches, et, comme le dit
Schottky (1), tout était à la Paganini. La
mode s'était emparée de son nom : les cha-
peaux, les robes, la chaussure, les gants
étaient à la Paganini; les restaurateurs dé-
coraient certains mets de ce nom, et lorsqu'un
coup brillant se faisait au billard, on le com-
parait au coup d'archet de l'artiste. Son por-
trait, bien ou mal fait, était sur les tabatières
et les bottes à cigares; enfin, son buste sur-
montait les cannes des élégants. Après un
concert donné au profit des pauvres, le magis-
trat de la ville de Vienne offk'it à Paganini la
grande médaille d'or de Saint-Salvador, et
l'empereur lui conféra le titre de virtuose de
sa musique particulière.
Un long séjour dans la capitale de l'Autriche
et des concerts multipMés n'affaiblirent pas
l'impression que Paganini y avait produite à
son arrivée. La même admiration l'accueillit
dans toutes les grandes villes de l'Allemagne:
Prague seule lui montra quelque froideur, par
une certaine tradition d'opposition aux opi-
nions musicales de Vienne; mais Berlin le
vengea si bien de celle indifTércncc, qu'il
s'écria le soir de son premier concert : » J^ai
retrouvé mon public de Fienne.r> Après trois
années de voyages cl de succès en Autriche,
en Bohème, en Saxe, en Bavière, en Prusse et
dans les provinces rhénanes, l'artiste cérèbre
arriva à Paris et donna son premier concert
à l'Opéra, le 0 mars 1851. Ses études de
violon publiées depuis longtemps dans celte
ville, sortes d'énigmes qui avaient mis en
(1) Paffanini '« Lebtm und Treibtu^ etc., p. 28 et s.
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PAGANINI
4n
émoi tous les violonistes ; sa renommée euro-
péenne; ses voyages en Allemagne et Téclat
de ses succès à Vienne, à Berlin, à Munich, à
Francrort, avaient excité parmi. les artistes
français et dans le public un vif intérêt de cu-
riosité. Il serait impossible de décrire Ten-
thousiasme dont Paudiloire fut saisi en écou-
tant cet homme extraordinaire; Témotiou
alla jusqu*au délire, à la frénésie. Après lui
avoir prodigué des appaudissements pendant
et après chaque morceau, rassemblée le rap-
pela pour lui témoigner par des acclamations
unanimes Tadmiration dont elle était saisie.
Une rumeur générale se répandit ensuite dans
toutes les parties de la salle, et partout on en-
tendit des exclamations d'étonnement et de
plaisir. Les mêmes effets se reproduisirent à
tous les autres concerts qui furent donnés par
Paganini à Paris.
Vers le milieu du mois de mai, il s*éIoigna
de cette ville pour se rendre à Londres, où il
excita aussi la plus vive curiosité, mais non
cet intérêt intelligent qui Pavait accueilli dans
la capitale de la France. Le prix élevé des
places qu*il fixa pour ses concerts lui fit pro-
diguer rinjure et Toutrage par les journaux
anglais : comme si Tartiste n^avait pas le droit
de fixer le prix des produits de son talent !
comme sMl imposait Tobligation de venir Ten-
tendre ! Les concerts où Paganini joua à Lon-
dres, et les excursions qu*il fit dans toute
TAngleterre, en Ecosse et en Irlande, lui pro-
curèrent des sommes considérables, qui s'ac-
crurent encore dans ses voyages en France,
en Belgique et en Angleterre pendant les an-
nées suivantes. On lui a reproché de s'être
vendu à un spéculateur anglais pour un temps
déterminé, et à un prix convenu, pour jouer
dans tous les concerts organisés par rentre-
preneur; beaucoup d'autres artistes l'ont imité
en cela. Sans doute, la dignité de l'homme et
de l'art répugne aux marchés de ce genre ;
mais d'autre part, les soins de toute espèce
qu'exigent les concerts; les difficultés qui
se multiplient et qu'un artiste surmonte à
grand'peinedans les pays étrangers; de plus, les
vols scandaleux par lesquels les entrepreneurs
de théâtres et les employés le dépouillent du
fruit de son travail; la curée des recettes que
font les receveurs des droits des bosjiices, de
patentes, les imprimeurs et distributeurs
d'affiches et de programmes, le propriétaire
de la salle, l'entrepreneur de l'éclairage, les
musiciens de l'orchestre et les commission-
naires, tout cela, dis-je, est si nuisible aux
soins que réclame le talent ainsi qu'à la mé«
di talion et à la sérénité d'âme nécessaires â sa
manifestation, qu'on ne peut blâmer l'artiste
qui cherche à se soustraire à ces ennuis par un
contrat dont l'exécution lui assure un produit
net, et ne lui impose que l'obligation de mettre
son talent en évidence. De retour en Italie
dans l'été de 18S4, après une absence de six
années, Pagasini y fit l'acquisition de pro-
priétés considérables, entre autres de la villa
Gajona^ près de Parme. Le 14 novembre de la
même année, il donna, à Plaisance, un concert
au bénéfice des indigents, le seul où il se soit
fait entendre en Iulie depuis 1828. Pendant
l'année 1835, il vécut alternativement à
Gênes, à Milan et dans' sa retraite près de
Parme. Le choléra qui sévissait alors à Gênes
fit répandre le bruit de sa mort; les journaux
annoncèrent cet événement, et firent à l'artiste
des articles nécrologiques; mais on apprit en-
suite que, bien que sa santé fût dans un état
déplorable^ il n'avait pas été atteint par ce
fléau.
En 1836, des f:)écu]atettrs rengagèrent à
leur donner l'appui de son nom et de son ta-
lent pour la fondation d'un Casino dont la
musique était le prétexte, et dont le jeu était
l'objet réel : cet établissement, dont les dé-
penses furent excessives, s'ouvrit dans un des
plus beaux quartiers de Paris, sous le nom de
Coêino Paganini; mais le gouvernement
n'accorda pas l'autorisation qu'on avait espérée
pour en faire une maison de jeu, et les spécu-
lateurs furent réduits au produit des concerts
qui n'égalèrent pas les dépenses. Le dépéris-
sement progressif des forces de Paganini ne
lui permit pas de s'y faire entendre ; pour prix
des fatigues qu'il avait éprouvées pour se
rendre à Paris et de la perte de sa santé, on
lui fit un procès qu'il, perdit, et les tribunaux,
sans avoir entendu sa défense, le condam-
nèrent à payer cinquante mille francs aux
créanciers des spéculateurs, et ordonnèrent
qu'il serait privé de sa liberté jusqu'à ce qu'il
eût satisfait à cette condamnation.
Au monient où cet arrêt était rendu, Paga-
nini se mourait. Sa maladie, qui était une
phthisie laryngée, avait progressé jusqu'au
commencement de 1859; les médecins lui
prescrivirent alors le séjour de Marseille, dont
le climat leur paraissait salutaire. Il suivit leur
copseil, et traversa péniblement la France
pour arriver à son extrémité méridionale. Son
âme énergique luttait contre les progrès du
mal. Retiré dans la maison d'un ami, aux
portes de Marseille, Il s'occupait encore de
l'art, et prenait alternatiTement son violon et
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414
PAGANINI
l^^o
sa guitare. Un jour, il sembla se ranimer et
eiécota avec feu un quatuor de Beethoven (le
septième) qu*il aimait passionnément. Malgré
sa faiblesse extrême, il voulut aller entendre
quelques jours après la messe de Requiem de
Cherubini pour des voix d'hommes ; enfin, le
31 juin, il se rendit dans une des églises de
Marseille pour y assister à Texécution de la
première messe solennelle de Beethoven.
Cependant, le besoin de changement de Heu
qu'éprouvent les malades atteints de phthisie
décida Paganini à retourner à Gènes par la
voie de la mer, persuadé qu'il y retrouverait
la santé. Mais vain espoir ! Dès le mois d'oc-
tobre de la même année, il écrivait à M. Ga-
lafre, peintre de ses amis : Me trouvant plus
souffrant encore ici queje n'étais à Marseille,
J'ai pris la résolution de passer V hiver à
Nice. Ainsi, il voulait fuir la mort, et la mort
le poursuivait. Nice devait être son dernier sé-
jour. Les progrès du mal y furent rapides ; la
voix s'éteignit complètement, et de cruels ac-
cès de toux, devenus chaque Jour plus fré.-
quents, achevèrent d'abattre ses forces. Enfin,
l'altération des traits, signe d'une fin pro-
chaine, se fit remarquer sur son visage. Un
écrivain italien a rendu compte de ses derniers
moments en termes touchants dont voici la
traduction :
tt Dans sa dernière soirée, il parut plus
u tranquille que d'habitude. Il avait dormi
o quelque peu; quand il s'éveilla, il fit ouvrir
u les rideaux de son lit pour contempler la
tt lune qui, dans son plein, s'avançait lente-
u ment dans un ciel pur. Dans cette conlem-
<i platioD, ses sens s'assoupirent de nouveau ;
« mais le balancement des arbres environ-
<« nants éveilla dans son sein ce doux frémisse-
vt ment que fait naître le, sentiment du beau.
« Il voulut rendre à la nature les délicates
u émotions qu'il en recevait à cette heure su-
u préme, étendit la main jusqu'au violon en-
a chanté qui avait charmé son exisience, et
« envoya au ciel, avec ses derniers sons, le
u dernier soupir d'une vie qui n'avait été que
a mélodie. «
Le grand artiste expira le 27 mai, à l'âge de
cinquante-six ans, laissant à son unique fils
Achille, fruit de sa liaison avec la cantatrice
Aolonia Bianchi, de Como, des richesses con-
sidérables, et le titre de baron qui lui avait été
conféré en Allemagne. Tout n'était pas fini
pour cet homme dont la vie fut aussi extraor-
dinaire que le talent. Soit par TefTetde cerUins
bruits populaires dont il sera parlé tout à
l'heure, soit qu'étant mort sans recevoir les I
secours de la religion, Paganihi eût laissé des
doutes sur sa foi, ses restes ne purent être in-
humés en terre sainte, par décision de l'évéque
de Nice. En vain son fils, ses amis et la plu-
part des artistes de cette ville sollicitèrent-
ils l'autorisation de faire célébrer un service
pour son repos éternel, faisant remarquer
qu'ainsi que toutes les personnes atteintes
de phthisie, il n*avaU pas cru sa mort pro-
chaine et avait cessé de vivre subitement,
Tévêque refusa cette autorisation et se borna
à offrir un acte authentique de décès, avec la
permission de transporter le corps où l'on
voudrait. Cette transaction ne fut pas accep-
tée, et l'affaire fut portée devant les tribunaux.
Celui de Nice donna gain de cause à l'évéque.
Il fallut alors avoir recours à Rome, qui an-
nula la décision de l'évéque de Nice et char-
gea l'archevêque de Turin , conjoiniemeni
avec deux chanoines de la cathédrale de Géoes,
de faire une enquête sur le catholicisme de
Paganini. Pendant tout ce temps, le corps était
resté- dans une chambre de l'hdpital de Nice;
il fut ensuite transporté par mer^au lazaret de
Villafranca, et de là dans une campagne nom-
mée Poleevera, près de Gênes, laquelle appar-
tenait à la succession de l'illustre artiste. Le
bruit se répandit bientôt qu'on y entendait
chaque nuit des bruits lamentables et bixarres.
Pour mettre un terme à ces rumeurs popu-
laires, le jeune baron Paganini se décida i
faire des démarches pour qu*un service solen-
nel fût célébré à Parme, en qualité de chevalier
de Saint-Georges, dans l'église delaSteceata,
affectée à cet ordre chevaleresque: elles ne
furent pas infructueuses. Après la cérémonie,
les amis du défunt obtinrent de Tévêque de
Parme la permission d'introduire le oorps dans
le duché, de le transporter à la viUa Gajona,
et de l'inhumer près de l'église du village. Cet
hommage funèbre fut rendu aux restes de l'ar-
tiste célèbre dans le mois de mai IS'IS, mais
sans pompe, conformément aux ordres éma-
nés du gouvernement.
Par son testament, f^it le 97 avril 1837, et
ouvert le 1» juin 1840, Paganini laissait à son
fils, légitimé par des actes authentiques, une
fortune estimée à deux millions, sur laquelle
il faisait deux legs à ses deux sœurs, le premier
de cinquante mille francs, l'autre de soixante
mille, n'accordant à la mère de son Achille
qu'une rente viagère de douze cents francs !
Indépendamment de ces richesses, et de la
propriété de ses compositions inédites, Paga-
nini possédait une précieuse collection d'in-*
siruments de maîtres, dans laquelle on remar-
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PAGANINI
4lîi
quait un incomparable Siradivari qu*il
eslimait plus de huit mille florins d*Aatriche,
un cbarmant Guameri de petit patron, un
excellent ^mart; une basse de Stradivari non
moins parfaite que son violon de ce maître, et
son grand Guameri, le seul instrument qui
raccompagna dans tous ses voyages, et quMI
légua à la ville de Gènes, ne voulant pas
qu*un autre artiste en fût possesseur après
lui.
Les artistes qui ont ontendn Paganini sa-
vent ce qui le distinguait des autres violonistes
célèbres ; mais bientôt il n^existera peut-être
plus un seul musicien qui, rayant entendu,
pourra dire quelle était la nature de, son ta-
lent : Je crois donc devoir entrer ici dans quel-
ques détails sur les qualités qui le distin-
guèrent, et sur les moyens qui lui servaient
à réaliser sa pensée dans Texécntion. Ainsi
que je Tai déjà dit, un dévouement à Tétude,
dont il y a peu d*exemples, avait conduit
Paganini à triompher des plus grandes dif-
ficultés. Ces difncultés, il se les créait lui-
même, dans le but de donner plus de variété
aux effets, et d*augmenter les ressources de
rinstrument ; car on voit que ce fut là Tobjet
quMI se proposa dès quMI fut en âge de réflé-
l'hir sur sa destination individuelle. Après
avoir joué la musique des anciens malices, no-
tamment de Corelii, Vivaldi, Tartini, puis de
Pugoani et de Yiotti, il comprit qu^il lui se-
rait difficile d*arriver à une grande renommée
dans la voie qu^avaient suivie ces artistes. Le
hasard fit tomber entre ses mains le neuvième
œuvre de Locatelli (voyex ce nom), intitulé :
L'Arte di nuwa modulazione, et, dès le
premier coup d*œil, il y aperçut un monde
nouveau d*idées et de faits, qui n*avaient point
eu dans la nouveauté le succès mérité, à
cause de leur excessive difficulté, et peut-
être aussi parce que le moment n^était pas
venu, à répoque où Locatelli publia son ou-
vrage, |>our sortir des formes classiques. Les
circonstances étaient plus favorables pour Pa-
ganini, car le besoin dMnnovation est précisé-
ment celui de son siècle. En s*appropriant les
moyens de son devancier, en renouvelant
d'anciens effets oubliés {voyef Jean- Jacques
"Walther), en y ajoutant ce que son génie et
sa patience lui faisaient découvrir, il parvint
à cette variété, objet de ses recherches, et plus
tard, caractère distinctif de son talent. L'op-
position des différentes sonorités, la diversité
dans Taccond de Pinstrument, remploi fré-
quent des sons harmoniques simples et
doubles, les effets de cordes pincées réunis à
ceux de Tarchet, les différents genres de
staccato^ Pusage de la double et même de la
triple corde, une prodigieuse facilité à exécu-
ter les intervalles de grand écart avec une
justesse parfaite, enfin, une variété inouïe
d*accents d'archet, tels étaient les moyens
dont la réunion composait la physionomie du
talent de Paganini ; moyens qui tiraient leur
prix de la perfection de l'exécution, d*une ex-
quise sensibilité nerveuse, et d*un grand sen-
timent musical. A la manière dont l'artiste se
posait en s'appuyant sur une hanche, à la dis-
position de son bras droit et de sa main sur la
hausse de son archet, ou aurait cru que le
coup de celui-ci devait être donné avec gau-
cherie, et que le bras devait avoir de la roi-
deur ; mais bientôt on s'apercevait que le bras
et rarehet se mouvaient avec une égale sou-
plesse, et qu« ce qui paraissait être le résultat
de quelque défaïut de confbrmation, était dû à
l'étude approfondie de ce qui était le plus fa-
vorable aux effets que l'artiste voulait pro-
duire. L^archet ne sortait pas des dimension»
ordinaires, mais, par l'effet d'une tension plus
forte que l'ordinaire, la baguette était un peu
moins rentrée. Il est vraisemblable qu'en
cela Paganini avait eu pour but de faciliter le
rebondissement de l'archet dans le Haecato
qu'il fouettait et jetait sur la corde d'une ma-
nière toute différente de celle des autres vio-
lonistes. Dans la notice qu'il a écrite sur lui-
même en langue Italienne, il dit qu'à son
arrivée à Lucques on fut étonné de la longueur
de son archet et de la grosseur de ses cordes ;
mais plus tard il s'aperçut, sans doute, de la
difficulté de faire vibrer de grosses cordes
dans toutes leurs parties, et conséquemment
d'en obtenir des sons harmoniques purs, car
il en diminua progressivement le volume, et
lorsqu'il se fit entendre à Paris, ses cordes
étaient au-dessous de la grosseur moyenne.
Les mains de Paganini étalent grandes, sèches
et nerveuses. Par l'effet d'un travail excessif,
tous ses doigts avaient acquis une souplesse,
une aptitude dont il est impossible de se faire
une idée. Le pouce de' la main gauche se
ployait à volonté jusque sur la paume de
la main, lorsque cela était nécessaire pour
certains effets du démanché.
La qualité du son que Paganini tirait de l'in-
strument était belle et pure, sans être exces-
sivement volumineuse, excepté dans certains
effets, où il était visible qu'il rassemblait
toutes ses forces pour arriver à des résultats
extraordinaires. Mais ce qui distinguait sur*
tout cette partie de son talent, c'était la va-
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416
PAGANINI
riété de voix qu'il savait tirer des cordes par
des moyens qui lui appartenaient, ou qui,
après avoir été découverts par d^autres, avaient
été négligés , parce qu'on n'en avait pas
aperçu toute la portée. Ainsi, les sons harmo-
niques, qui avaient toujours été considérés
plutôt comme un effet curieux et borné que
comme une ressource réelle pour le violoniste,
jouaient un rôle important dans le jeu de Pa-
ganini. Ce n'était pas seulement comme d'un
effet isolé qu'il s'en servait, mais comme d'un
moyen artificiel pour atteindre à de certains
intervalles, quela plus grande extension d'une
main fort grande ne pouvait embrasser. C'était
aussi par les sons harmoniques qu'il était par-
venu à donner à la quatrième corde des res-
sources dont l'étendue était de trois octaves.
Avant Paganini, personne n*avait imaginé
que, hors des harmoniques naturels, il fût pos-
sible d'en exécuter de doubles en tierce,
quinte, sixte, enfin qu'on pût faire marcher à
l'octave des sons naturels et des sons harmo-
niques; tout cela, Paganini l'exécutait dans
toutes les positions, avec une facilité merveil-
leuse. Dans le chant, il employait fréquem-
ment un effet de vibration frémissante qui
avait de l'analogie avec la voix humaine ; mais
par les glissements affectés de la main qu'il y
joignait, cette voix était celle d'une vieille
femme, et le chant avait les défauts et le mau-
vais goût qu'on reprochait autrefois à certains
chanteurs français. L'Intonation de Paganini
était parfaite, et cette qualité si rare n'était
pas un de ses moindres avantages sur la plu-
part des autres violonistes.
Après avoir rendu cet hommage i ta vérité,
dans l'appréciation du talent de ce grand ar-
tiste, il est nécessaire de le considérer dans
l'impression générale que laissait son exécu-
tion. Beaucoup de personnes trouvaient son
jeu poétique et particulièrement remarquable
dans le chant : je viens de dire les motifs qui
ne me permettent pas de partager leur opi-
nion à cet égard. Ce que j'éprouvais en l'é-
coutant était de l'étonnement, de l'admira-
tion sans l>ornes ; mais je n'étais pas touché,
ému du sentiment qui me parait inséparable
de la musique véritable. La poésie du jeu du
grand violoniste consistait surtout dans le
brillant, et, si j'ose m'exprimer ainsi, dans la
maestria de son archet; mais il n'y avait
point de véritable tendresse dans ses accents.
Et ce qui prouve que sa supériorité consistait
dans son adresse merveilleuse à se servir de ses
ressources propres, plutôt que dans l'expan-
sion d'un profond sentiment^ c'est qu'il s'est
montré à Paris au-dessous du médiocre daos
deux concertos de Kreutzer et de Rode, Infini-
ment moins difficiles que ses propres compo-
sitions, et que je l'ai trouvé peu salisfaisaDt
dans le quatuor. C'était Paganini, moins le
caractère dislinclif de son talent : ce n'était
plus qu'un violoniste de second ordre. Si l'oo
considère les découvertes de cet artiste célèbre
dans leur application aux progrès de Part et à
la musique sérieuse, on verra que leur in-
fluence a été bornée, et que ces choses n'ont
été bonnes qu'entre ses mains. Il a eu quel-
ques imitateurs, chez qui l'imitation a tué le
talent naturel. L'art de Paganini est un art à
part, qui est né avec lui, et dont il a emporté
le secret dans la tombe. Sivori seul a pris de
lui certains effets destinés à impressionner les
masses ; mais ce n'est qu'un accessoire de son
talent, car Sivori est d'ailleurs un grand vio*
loniste dans ta musique sérieuse.
En disant que l'art de Paganini était une
chose à part, et qu'il en a emporté le secret
dans la tombe, je me suis servi d'un mot qu'il
répétait souvent ; car il assurait que son talent
était le résultat d'un secret découvert par lui,
et qu'il révélerait avant sa mort, dans une mé-
thode de violon qui n'aurait qu'un petit nombre
de pages, et qui jetterait tous les violonistes
dans la stupéfaction. Un tel artiste devait être
de bonne foi; mais ne se trompait-il pas?
n'était-il pas sous l'influence d'une illusion ?
Ya-t-il un autre secret que celui que la Dêlure
met dans le cœur de l'artiste, daos l'ordre et
dans la persévérance de ses études? Je ne le
crois pas. Toutefois je dois déclarer qu'il y
avait quelqite chose d'extraordinaire et de
mystérieux dans la faculté qu'avait Paganini
d'exécuter toujours d'une manière infaillible
des diflilcullés inouïes, sans jamais toucher sod
violon, si ce n'est à ses concerts et aux répéti-
tions. M. Harrys {voyei ce nom), qui fut son
secrétaire et ne le quitta pas pendant une an-
née entière, ne le vit jamais tirer son violon
de l'étui, lorsqu'il était chez lui. Quoi qu'il
en soit, la mort n'a pas permis que le secret
dont parlait Paganini fût divulgué.
La liste des ouvrages de Paganini publiés
pendant sa vie ne renferme que ceux dont
voici les titres : 1« Fentiquattro eapriei per
violino solo, dedieati agli artUti; opéra
prima. On en a fait plusieurs éditions. Ces ca-
prices ou études, dans divers tons, ont pour
objet les arpèges, les diverses espèces de stac-
cato, les trilles et les gammes en octaves, les
dixièmes, les combinaisons de double, de
triple et même de quadruple cordes, etc.
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PAGANINI
4J7
^ Set sonate per vtoUno e chilarra, dedicati
ul signor délie Piane, op. â. 3<* Sei sonate
per violino e chitarra , dedicati alla ra-
gazza Eleonora, op. 3. 4* Tre gran quartetti
a violino , viola, ehitarra e violoncello,
op. 4; tdem, op. 5. Paganiot disait de cet ou-
vrage à H. Harrys, qu'il y était étranger, et
qu*oa Tavait formé de quelques-uos de ses
thèmes assez mal arrangés. Cependant ces
41ualuors furent publiés à Gènes presque en sa
présence, et jamais il ne flt de réclamation à
ce sujet. On doit considérer comme des super-
cheries commerciales, ou comme des extraits
•des ouvrages précédents, ou enfln comme de
simples souvenirs fugitifs de quelques artistes,
ce qu'on a imprimé ensuite, jusqu'en 1851,
sous le nom du grand artiste. Tels sont les
morceaux suivants : Fariaxioni di bravura
per violino sopra un tema originale con ac-
compagnamento di ehitarra, o piano. Ces
variations sont celles qui forment le vingt-
quatrième caprice (en la mineur) du premier
«uvre. Trois airs variés pour le violon,
pour être exécutés sur la quatrième corde
seulement, avec accompagnement de piano
par Gustave Carulli, Ces morceaux ne sont
<|ue des souvenirs arrangés par Tauteur de
raccompagnement. Jntroduzione o varia-
ssioni in sol sul tema : Nel cor piii non mi
sento, per violino solo. Ce morceau, imprimé
dans Touvrage de Guhr {voyez ce nom), sur
l'art de Paganini, n'est qu*un à peu près re-
cueilli de mémoire. Merveille de Paganini,
ou duo pour le violon seul (en ut) ; dans le
même ouvrage. On a publié à Paris et à
fierlin le Carnaval de Venise, tel que le
jouait Paganini, MM. Ernst et Sivori ont
aussi donné, comme des traditions exactes de
cette plaisanterie musicale, des versions plus
ou moins différentes, sur lesquelles il s'est
4^levé des discassions ' dans les journaux. La
publication du véritable Carnaval de Venise,
de l'illustre violoniste (à Paris, chez Schœnen-
herger, 1851), a mis fin aux incertitudes à
cet égard.
Paganini avait compris que Pintérét atta-
ché à ses concerts diminuerait s'il publiait les
compositions qu'il y faisait entendre. Il prit
donc la résolution de ne les livrer à l'impres-
sion qu'après avoir achevé ses voyages et
s'être retiré de la carrière d'artiste exécutant.
Il ne transportait avec lui que les parties d'or-
chestre des morceaux qu'il jouait habituelle-
ment. Jamais personne n'avait vu les parties
de violon solo de ces compositions; car il re-
doutait l'indiscrétion des personnes qui cher-
BIOCR. UMV. DES MUSICIENS.— T. VI.
cbaient à pénétrer jusqu'à lui. Il parlait rare-
ment de ses ouvrages, même à ses amis les
plus intimes; en sorte qu'on n'avait que des
notions vagues sur la nature et le nombre de
ses productions. M. Conestabile (auteur d'une
bonne notice sur Paganini, en langue ita-
lienne), qui a fait des démarches très-actives
pour connaître la vérité sur tout ce qui con-
cerne la personne, le talent et les succès de
Paganini, a publié dans son livre le catalogue
qui lui a été envoyé de toutes les œuvres ma-
nuscrites et originales de l'artiste célèbre con-
servées par son fils ; on y trouve les titres des
ouvrages dont voici l'indication : 1<* Ouatre
concertos pour violon avec les accompagne-
ments. 3<* Quatre autres concertos dont l'in-
strumentation n'est pas écrite; le dernier fut
composé à Nice peu de temps avant la mort de
Paganini. 3« Variations sur un thème comique
continué par l'orchestre (?). 4« Sonate pour la
grande viole avec orchestre. 5<» God save the
king^ varié pour violon avec orchestre. 6<» Le
Stregke, variations sur un air de ballet, avec
orchestre. 7^ Variations sur JVon piu mesta,
thème de Cenerentola. %^ Grande sonate senti-
mentale. 9*> Sonate avec variations. 10<> Za
Primavera (le Printemps), sonate sans accom-
pagnement. Il» Varsovie, sonate. 1^ Laci
darem la mano. iZ^ Le Carnaval de Venise.
14<* Di tanti palpiti. 15« Romance pour le
chant. 16*» Caniabile pour violon et piano.
17*> Polonaise avec variations. 18<» Fantaisie
vocale. 19^ Sonate pour violon seul. âO^ Neuf
quatuors pour violon, alto, violoncelle et gui-
tare. 21 « Gantabile et valse. 23<» Trois duos
pour violon et violoncelle. 33« Autres duos et
petites pièces pour la guitare.
Beaucoup de ces compositions sont Incom-
plètes. Celles dont on a retrouvé les partitions
originales sans lacunes se composent de deux
concertos en mi bémol et en st mineur (c'est
dans celui-ci que se trouve le célèbre rondo
de la Clochette), d'un allegro de sonate avec
orchestre, intitulé : Movimento perpetuo ; des
fameuses variations le Streghe (les Sorcières),
avec orchestre; des variations sur God save
the king, avec orchestre ; des variations sur
l'air di tanti palpiti, avec orchestre; du
Carnaval de Venise (vingt variations sur
l'air vénitien populaire O Mamma!) ; des va-
riations sur le thème Non più mesta aceanto
alfuoco, avec orcbestre ; et enfin, de soixante
variations en trois suites, avec accompagne-
ment de piano ou de guitare, sur l'air popu-
laire connu à Gènes sous le titre de Baru-
caba. Le thème de cet air est très-court ; les
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41»
PAGANINI
Yarialions sont des études sur différeuts
genres de difficultés. Elles sont un des der-
niers ouvrages de Paganini ^ il les écrivit k
Gènes, au mois de février 1835, et les dédia à
son ami, M. Tavocat L.-G. Germi. Par une
singularité inexplicable, ces éludes ne figurent
pas dans la liste donnée par BI. Conesubile.
Tous ces ouvrages ont été publiés en 1851 et
1853, chez Scbœnenberger, & Paris. Ainsi
qu*on le voit, ils sont au nombre de neuf seu*
lement, parce que ce sont les seuls qui soient
complets. Il est regrettable que parmi ces
productions ne figure pas le magnifique con-
certo en ré mineur que le grand artiste avait
écrit pour Paris, et quUI exécuta à son troi-
sième concert, dans la salle de TOpéra, le
â5 mars 1851 , ainsi que la grande sonate mi-
litaire sur la quatrième corde, avec orchestre,
dans laquelle il déployait une merveilleuse ha-
bileté sur une étendue de trois octaves, par
les sons harmoniques, la prière de Moïse,
dans laquelle il n^était pas moins admirable,
et, enfin, les variations sur le thème Ael cor
più non mi sento. Que sont devenus ces ou-
vrages, et comment ont-ils pu s*égarer en
dépit des précautions minutieuses de Tartiste?
Un grand mérite se révèle dans les compo-
sitions de Paganini, tant par la nouveauté des
idées que par Télégance de la forme, la ri-
chesse de rharmonie et les effets de Tinstru-
mentalion. Ces qualités brillent surtout dans
les concertos; toutefois, ces œuvres avaient
besoin de la magie de son talent pour produire
reflfet qu'il s'était proposé. Les difficultés n'y
sont point inabordables pour tes violonistes de
premier ordre, mais elles exigent un travail
qui se fait sentir dans Texécution : chez lui,
au contraire, elles étaient si familières, qu'il
semblait s'en jouer, et qu'il y portait une jus-
tesse et une sûreté merveilleuses. De tous les
violonistes, Sivori est à peu près le seul qui
joue les concertos de Paganini dans ses con-
certs.
Beaucoup de notices sur la vie et le talent de
Paganini ont été publiées soit dans des re-
cueils, soit séparément; les principales sont :
\^ Paganini'i Leben und Treiben aU Kunst'
1er und aïs Mensch (Vie et aventures de Paga-
nini, considéré comme artiste et comme
homme); Prague, Calve, 1830, in-S^'de quatre
cent dix pages. M. Schottky, professeur à
Prague, est auteur de ce livre, qui n'est en
quelque sorte qu'une compilation des jour-
naux allemands : on y trouve le portrait de
l'artiste. Un extrait de cet ouvrage par M. Lu-
dolf Vinata, a paru à Hambourg sous ce titre :
2» PaganinVt Leben und Charahier (Vie et
caractère de Paganini), ln-8». 5» Paganini
in seinem Reisewagen und Zimmer^ in
teinen redseîigen Stunden^ in geuUêchaft-
lichen Zirkeln und teinen Concerten (Paga-
oint dans sa chaise de poste et dans sa
chambre, etc.); Brunswick, Yieweg, 1850,
in-8» de soixante-huit pages. H. Georges
Harry*s, auteur de cet écrit. Anglais d'origine,
attaché à la cour de Hanovre, a suivi Paganini
dans toute l'Allemagne, et lui fut attaché pen-
dant près d'une année, en qualité de secré-
taire, pour l'étudier comme homme et comme
artiste, dans le but d*écrire cette notice, on
Paganini trouvait de Texactitude. 4«H. Schutz,
professeur i Halle, est auteur d'un écrit Inti-
tulé : Leben, Character und Kunsi des Rit-
ter» Nie. Paganini' s (Vie, caractère et art
du chevalier Nicolas Paganini); Ilmenan,
1850, in -8». 5« Notice sur le célèbre violoniste
Nicolas Paganini, par M. J. Imbcrt de la
Phalèque; Paris, E. Guyot, in-8<» de soixante-
six pages, avec portrait {voyez sur cet écrit la
Revue musicale, t. VII, p. 53). 6» Paganini^
sa vie, sa personne et quelques mots sur son
secret, par G.-E. Anders; Paris, Delaunay,
1831, in-8« de trois feuilles {v**y€Z sur cet
écrit la Revue musicale, t. XI, p. 46). 7» Pa-
ganini et de Bériot, ou Avis aux artistes
qui se destinent à Venseignemênt du violon,
par Fr, Fayolle; Paris, Legouest, 1851,
in-S^ {voyez sur cet opuscule la Rmms musi-
cale, t. XI, pp. 97-100, 105-107). Bennati
avait composé une Notice physiologique sur
le célèbre violoniste Paganini, qu'il a lue à
l'Académie royale des sciences, en 1831, et
dont il a été publié des extraits dans la Revue
musicale (t. XI, p. 113-116); ce morceau n'a
pasété imprimé. 8» FitadiNiccolo Paganini
da Genova, scritta ed iUustrata da Gian-
carlo Conestabile, socio di varie accademie;
Perugia, 1851, 1 vol. gr. iD-8<> de 517 pages,
avec le' portrait de Paganini. 9° Notice bio-
graphique sur Niccolo Paganini , suivie de
Vanalyse de ses ouvrages, et précédée d'une
esquisse de l'histoire du violon, par F.- J.
Fétis. Paris, Schœnenberger,1851,gr.-ln-8(*,
de ^ pages. J'écrivis cette notice à la sollicita-
tion de Scbœnenberger, éditeurdesœnrres post-
humes de Paganini. M. W^elUngton Gueroscy
en a fait une traduction anglaise iDlItnlée :
Biographical notice of Nieolo Paganini,
followed by an analysis ofhis compositions,
and priceded by a sketch ofthe history of
of the violin, etc. London, Schott and Co.,
1852, gr. in-8».
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PAGANO - PAISIDLE
419
PAGANO (Thomas), composileur napoli-
tain, vécut dans le dix-huitième siècle. Les
circonstances de sa vie sont ignorées : on sait
seulement qu'il écrivit pour Téglise des PP. de
rOraloire, à Naples, les oratorios dont voici
les titres : LaRovina degliJn'geli; la For-
nace di Bahilonia; VJssunzione di Maria
$anti$$ima; il Giudizio particolare; la
Croee di Coitantino^ la Morte di Maria
iantiiiima; la Memoria del Paradiso; la
Memoria delV Infemo; la Morte; la Sama-
ritana; l'Jnima pur gante; la Maddalena;
le Redenzione; GetiJk nelV orto. Tous ces ou-
vrages sont conservés dans les archives de
rOraloire, à Naples.
PAGEI^DARin (Jacques), eantor à Lu-
beck, naquit à Hervorden, le 6 décembre
1646. Après avoir fréquenté les écoles d'Hil-
desheim et de Magdebourg, il suivit les cours
des universités d^Helmstadt et de Witten-
berg. En 1670, il obtint la place de eantor à
Osnabruck, et neuf ans après il eut le même
emploi à Lubeck, où il fut installé le 28 août
1679. A cette occasion, il prononça un dis-
cours sur la musique, qui n'a point été im-
primé. Il mourut le 14 janvier 1706, après
avoir rempli honorablement ses fonctions
pendant vingt-sept années. On a de sa com-
position : Cantiones sacrê^y quœ coetus Lube-
censis $cola$t, sub horarum intervaUis ca-
nere eonsuevit ; Lubeck, in-S".
PAGI (François), né à Lambesc, en 1654,
entra de bonne heure dans Tordre des corde-
liers. Après avoir enseigné quelque temps la
philosophie, il obtint de ses supérieurs la per-
mission de se livrer entièrement aux travaux
littéraires et aux recherches de chronologie ;
mais une chute qu'il fit le contraignit à un
repos absolu, et après avoir langui onze ans,
il mourut à Orange, le 21 janvier 1721. On a
de lui : Breviarium historico-ehronologico-
eritieum, illuitrium Pontificum romanorutn
gesta, eonciliorum generalium aeta, etc,
eomplectens; Anvers (Genève), 1717-27,
4 vol. in-4«. On y trouve des recherches inté-
ressantes sur les encouragements donnés par
lea papes à la musique d'église.
PAGIN (AfiDRÉ-NoEi.), violoniste célèbre,
né â Paris en 1721 (1), fit dans sa jeunesse un
voyageenltaliedansledesseind'entendreTar-
fini, dont il reçut des leçons. De retour à Paris,
il se fil entendre au concert spirituel en 1750.
D'abord il y eut de brillanls succès ; mais sa
(I) c'est par erreor que Choron et Fayolle, diaprés
G«rbcr, Tonl Tait naître en 1730; BclTara a vérifié Tannée
de sa naissance d*aprcs des actes autbentiqacs.
persévérance à ne jouer que de la musique de
son maître parut aux musiciens français une
insulte pour les violonistes nationaux ; ils se
liguèrent contre lui, et lui firent donner un
jour des applaudissements ironiques, qui lui
firent prendre la résolution de ne pins pa-
raître en public. Le duc de Glermont, son pro-
tecteur, le consola de sa disgrâce, en lui
accordant dans sa maison un emploi honorable,
dont le traitement était de.s^x mille francs,
suivant ce que rapporte Burney {The prêtent
itate ofMusie in France and Italy, p. 44).
Depuis cette époque, Pagin cessa de faire sa
profession de la musique, et ne se fit plus
entendre que dans les salons de quelques
grands seigneurs , et chez ses amis. £n
1770, Burney l'entendit à Paris, et admira la
belle qualité de son qu'il tirait de l'instrument,
son expression dans l'adagio, et la légèreté de
son archet dans les traits brillants. L'époque
de la mort de ce virtuose est ignorée. On a
gravé de sa composition à Paris, en 1748, six
sonates pour violon, avec basse. Cartier a
inséré l'adagio de la sixième dans S3i Division
des écoles de violon, sous le n<» 139.
PAGLIARDI (Jean-Habie), compositeur
florentin, fut maître de chapelle du grand-duc
de Toscane dans la seconde moitié du dix-
septième sièclç. Parmi les opéras dont il a
composé la musique, on remarque : 1» Cali-
gula délirante, représenté à Venise, en 1672;
2» Z t5t macco^ idem, en 1673j Z"* Numa Pom-
pilio, idem, en 1674.
PAIi>CTR£ (Claude LE). Foyez LE-
PEIWTRE.
PAIIVI (Ferdiiiahd), né à Parme, vers
1775, reçut des leçons de contrepoint de
Ghiretti, et se livra à la composition drama-
tique. Il donna à Milan, à Parme et à Venise
quelques opéras dont plusieurs obtinrent du
succès. Parmi ces ouvrages on remarque :
1« la Giardiniera brillante. 2<> Il Portan-
tino, 3» La Figlia dett' aria. 4» La Came-
riera astuta. 5» Marc-Jntonio. 6» La Moglie
saggia. Ce dernier opéra a été joué au théâtre
Re de Milan, dans la saison du carnaval, en
1815. Je n^ai pas de renseignements sur la
suite de la carrière de cet artiste.
PAISIBLE (....), flûtiste et compositeur
français, vécut en Angleterre dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. Il était à Lon-
dres vers 1680. On connaît de lui des trios iK>ur
instruments qui ont été publiés à Londres,
sous ce titre : Musich performed before her
Majesty and the new King of Spain, being
overtures 3 (Musique exécutée devant Sa Ma-
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420
PAISIBLE - PAISIÉLLO
Jesté et le nouveau roi d^Espagne, consistant
en trois ouvertures). Paisible est aussi auteur
des ouvrages dont les titres suivent :
l'' Pièce$ à trois et quatre parties pour les
: flûtes, violons et hautbois; Amsierdam,
i Roger. 2« Quatorse sonates à deux flûtes;
ibid. Z^ Six sonates à deux flûtes; ibid.
PAISIBLE (....)) violoniste distingué,
naquit à Paris, en 1745, et reçut des leçons
de Gaviniès. Son talent et la protection de son
maître le firent entrer dans Torchestre du
concert spirituel et dans la musique de la
duchesse de Bourbon-Conti. Le désir de se
faire connaître lui fit parcourir ensuite une
partie de la France, les Pays-Bas, TAllema-
gne, et le conduisit à Saint-Pétersbourg.
Partout il recueillit des applaudissements.
II avait espéré de se faire connaître de Pim-
pératrice Catherine, mais Lolli, alors au
service de cette souveraine, sut Técarter par
ses intrigues. La recelte de deux concerts
qu*il donna n^ayant pu suffire à son entretien,
il s*engagea au service d^un seigneur russe,
qui le conduisit à Moscou.; mais bientôt les dé-
goûts de celte position la lui firent aban-
donner. Il essaya de donner encore des con-
certs, dont les frais absorbèrent le produit.
Demeuré sans ressources, il ne lui restait plus
qu*à donner des leçons ; mais il ne put s*y ré-
soudre, dans la crainte de porter préjudice à
son talent. Il promit à ses créanciers qu*il se
libérerait envers eux dès qu^il serait retourné à
Saint-Pétersbourg; mais arrivé dans cette ville,
et n*y trouvant pas les ressources qu'il avait
espéré, il se tua d*un coup de pistolet, en
1781, laissant une lettre où il priait ses amis
de payer ses dettes avec le produit de la vente
de son violon et de ses autres effets, dont la
valeur surpassait de beaucoup la somme de
dix-sept cenls roubles qu*il devait. Telle fut
la fin déplorable de cet artiste, dont le talent
méritait un meilleur sort. On a gravé de sa
composition : l" Deux concertos pour le
violon, op. 1 ; Paris. S* Six quatuors pour
deux violons, alto et basse, op. 3; Londres.
ô** Six idem, op. 3 ; Paris.
PAISIELLO (Jean), compositeur célèbre,
fils d*un arliste vétérinaire, naquit à Tarenle,
le 9 mai 1741. Dès Page de cinq ans, ses pa-
rents le firent entrer au collège des jésuites
du lieu de sa naissance. Le chevalier Girolamo
Carducci, noble tarenlin et compositeur,
ayant remarqué pendant le chant des offices
que le jeune Paisiello était doué d'une belle
voix de contralto et d'une oreille musicale,
lui fit chanter de mémoire quelques solos, et
fut si satisfait de son intelligence, qu'il donna
à ses parents le conseil de l'envoyer étudier à
NapleS; sous la direction de quelque maître
habile. Ceux-ci eurent d'abord beaucoup de
peine à se décider à se séparer de leur fils;
mais ses heureuses dispositions pour la mu-
sique leur firent prendre enfin la résolution
de lui faire étudier cet art, et après l'avoir
confié à un prêtre, nommé dom Charles Resta,
pour lui en enseigner les éléments, son père
le conduisit à Naples, au mois de juin 1754,
et parvint à le faire admettre comme élève
au Conservatoire de S. Onofrio, alors dirigé
par Durante. Ce savant maître touchait alors
à la fin de sa glorieuse carrière; cependant^
il eut bientôt discerné l'heureuse organisation
de son nouvel élève; il lui donna des leçons
dans lesquelles il fut remplacé, deux ans
après, par Columacci et Abos, lesquels pro-
fessaient les mêmes doctrines. Après cinq ans
de séjour dans l'école, Paisiello obtint le titre
de maestrino primario, c'est-à-dire, élève
répétiteur. Pendant quatre autres années, il
écrivit des messes, psaumes^ motets, orato-
rios, et pour marquer la fin de ses études,
en 1763, il composa un intermède qui fut
exécuté sur le petit théâtre du Conservatoire.
Le charme mélodique et la touche légère de
cette première production dramatique eurent
du retentissement en Italie ; ces qualités, aux-
quelles le compositeur a dû la plupart de ses
succès, lui procurèrent immédiatement l'avan-
tage d'être appelé à Bologne, pour y écrire
deux opéras bouffes, Za Pupilta et/2 ^ofido
a rovesciOj au théâtre Marsiçli. Leur succès
eut tant d'éclat, que la réputation du jeune
compositeur s'étendit en un instant dans toute
ritalie. Modène l'appela pour écrire l'opéra
bouffe intitulé La Madama umorista, et
deux opéras sérieux (Demetrio et Jrtaserse).
A Parme, les trois opéras bouffes Le Firtuose
ridicole, Jl Négligente, I Bagni di Jlhano,
justifièrent et accrurent l'opinion déjà formée
de son Ulent. Appelé à Venise, il y vit le plus
brillant succès couronner ses opéras // Ciar-
lone, L'Jmore in ballo, et La Pescatrice,
Bientôt après il reçut un engagement pour
Rome. Rome, alors l'arbitre de la renommée
des musiciens de l'Italie, y mettait le sceau, et
quelquefois y portait un échec, par la sévérité
ou par le caprice de ses jugements. Paisiello
ne fut point effrayé du dangereux honneur
qui lui était réservé. Ce fut là qu'il écrivit //
Marchesedi TYi/tpano^ délicieuse composition
qui fut accueillie dans toute l'Europe par une
vogue sans exemple à cette époque, et dont la
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PAISIELLO
42t
traduction commença, vingt ans plus tard, la
réputation du chanteur français Martin, à
]*Opéra-Comique. Cependant une dernière
épreuve difficile était réservée à Paisiello, car
on rappelait^ Naples, où brillaient de grands
artistes dont il allait devenir le rival. A leur
télé était Piccinni, alors le plus illustre com-
positeur dramatique de Tltalie. Paisiello, dit
Quatremère de Ooincy dans sa notice sur
ce maître, se garda bien de lui faire soup-
çonner la moindre prétention de se mettre en
parallèle avec lui. Il n*en approchait qu'avec
la soumission d^un inférieur, avec tous les
égards d*un élève docile, laissant à ses propres
ouvrages le soin de préparer au maltreun com-
pétiteur dangereux. Quelques succès d'éclat,
entre lesquels on remarque celui de VJdolo
Cinese, achevèrent de placer Paisiello au
nombre des compositeurs italiens de premier
ordre. Ce dernier opéra Ait joué dans Tinté-
rieur du palais, sur le petit théâtre de la cour;
honneur qui, jusqu'alors, n'avait été accordé
qu'aui opéras sérieux. Venise, Rome, Milan,
Turin, appelèrent tour à tour et à plusieurs
reprises son auteur, dont la prodigieuse fécon-
dité égalait le talent. Le départ de Piccinni
pour la France aurait laissé Paisiello à Naples
sans rivaux, si le jeune Cimarosa ne lui eût
préparé de dangereuses luttes. Il est pénible
d'avouer que ce ne fut pas seulement avec les
armes du talent que Paisiello se mesura contre
lui, et qu'en plus d'une occasion il eut recours
à rintrigue, aux cabales, pour empêcher, on
du moins pour atténuer les succès de son
émule. Les mêmes moyens ftarent employés
par lui contre Guglielmi, lorsque celui-ci re-
vint de Londres, après une absence de quinze
ans, avec une verve de talent qui ne semblait
pas devoir se trouver dans un homme de son
âge.
En 1779, Paisiello épousa Cécile Pallini,
avec laquelle il vécut heureux pendant une
longue suite d'années. Ce fut dans le même
temps qu'il écrivit la cantate Peleo, qui fut
chantée au théâtre de Kaples, â l'occasion du
mariage du roi Ferdinand IV avec Marie Ca-
roline d'Autriche. Cet ouvrage fut suivi de
VJraho eortesey de le Trame per amore, de
Lueio PapiriOy d'ApostoIo Zeno^ û^Oïimpia,
de Demetrio, et d*jérta$er$ey de Métastase.
Parmi ses ouvrages de cette époque se trouve
aussi une messe de Requiem avec chœur et
orchestre, écrite i)our les funérailles du prince
Gennaro de Bourbon. A ces productions suc-
cédèrent avec rapidité IlFurbo mal aecorto,
Don Jnehise Campanone, Il Tamburo not-
tumo, la Discordia fortunata, et Dal Finto
il vero. Appelé à Venise, Paisiello y écrivit
l'Innocente fortunata et la Fraecatana,
charmante composition où se trouvent de
suaves mélodies ; puis il alla composer deux
opéras à Milan et douze quatuors pour clave-
oin, deux violons et alto dédiés à Tarchidn-
chesse Beatrix, gouvernante de Milan. Enfin,
une multitude d'ouvrages de tout genre suivit
ceux-là.
Le due Conteste et la Disfatta di Dario
venaient de mettre le sceau à la réputation de
Paisiello, à Rome, en 1776 (1), lorsque des
offl-es avantageuses lui parvinrent à la fois de
Vienne, de Londres et de Saint-Pétersbourg;
il accepta celles de l'impératrice Catherine, et
le 25 juillet de la même année, il s'éloigna de
Naples pour se rendre en Russie. Le traite-
ment qui lui avait été accordé, et les divers
avantages dont il jouissait avaient porté son
revenu à neuf mille roubles, qui représentaient
alors une somme d'environ trente mille francs.
Jamais situation si magnifique n'avait été
celle d'un compositeur dramatique; mais la
fécondité de Paisiello, pendant les huit années
de son séjour en Russie, égala la libéralité de
Catherine. Au nombre des compositions qu'il
écrivit au service de la cour de Saint-Péters-
bourg, on remarque : La Serva padrona, Il
Matrimonio inaepettato, Il Barbiere di Si-
viglia, I Filosoji immaginari, La Finta
Amante, ouvrage composé pour l'entrevue
de Catherine avec Joseph II, à Mohilow, Il
Mondo délia Luna, La Nitteti. Lucinda ed
Armidoroy Jlcide alBivio, Mhille inSeiro,
des cantates et des pièces de piano pour la
grande-duchesse Marie Federowna. Quelques-
unes de ces productions sont comptées parmi
les plus belles de l'auteur. Comblé des faveurs
de Catherine, Paisiello reprit le chemin de
l'Italie après huit ans de séjour i la cour de
Saint-Pétersbourg, s'arrêtanl d'abord à Var-
sovie, où il comi>osa l'oratorio de la Passion,
sur le po^me de Métastase, pour le roi Ponia-
towski, puis à Vienne, où il écrivit pour l'em-
pereur Joseph II douze symphonies concertées
à grand orchestre, et l'opéra bouffé II Re
Teodoro, qui renferme un septuor devenu
célèbre dans toute l'Europe, délicieuse com-
(I) Dans la première édition de la Biographie «nivgr-
itUede» miutci«iM, j'ai placé la date de la représentation
de cet ouvrage, ainsi que le départ de Paisiello poar la
Rassie en 1777; mais la notice iur ce maître par H. le
comto Folcbino Schisil, dont 11 sera parlé plus loin, et
surtout un travail plein d'érudition et encore inédit de
M. Farrene, m'ont df montré que ces deux circonstances
de la rie du eéicbrc compositeur ont eu lieu en t776.
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42'2
PAISIELLO
position d^un genre absolument neuf alors, et
modèle de suavité, d*élégance et de verve
comique.
Cependant) au moment même où sa bril-
lante imagination enfantait ce bel ouvrage, le
bruit se répandait à Rome que Paisiello avait
ressenti Tinfluence des glaces du Nord. L'ori-
gine de cette opinion se trouvait dans les par-
titions du Barbier de Séville, de / FUosofi
immaginari, et de II Mondo délia Zuna, qui,
transportées en Italie, n'avaient pj^ paru
empreintes du cbarme répandu dans les ou-
vrages de la jeunesse de leur auteur. Soumis à
rimpression du goût des peuples du Nord
pour des combinaisons plus fortes que celle
des airs, objets de la passion exclusive des
Italiens, il avait multiplié dans ces partitions
'les morceaux d'ensemble, et avait jeté dans
la coupe des ouvrages une variété de moyens
et d'effets dont le mérite était mal apprécié,
par ses compatriotes. Une sorte de prévention
défavoraMe l'accueillit donc lorsqu'il se rendit
à Rome, pour y écrire, au carnaval de 1785,
l'opéra bouffe VAnior ingegnoto. La pièce,
d'abord accueillie avec froideur, se vit me-
nacée d'une chute au finale du premier acte,
ot ne se releva qu'au second. Blessé de l'idée
de l'affront qu'il avait seulement entrevu,
Paisiello, habitué depuis longtemps à ne ren-
contrer que des succès, se promit de ne plus
écrire pour les théâtres de Rome, et l'on
remarque en effet qu'il n'accepta plus d'enga-
gement pour cette ville. Il est singulier que
les Romains, après avoir montré si peu de
penchant pour les ouvrages écrits par le
compositcup en Russie, aient ensuite éprouvé
tant de sympathie pour son Barbier de Sé-
ville, qu'ils voulurent faire expier à Rossini
i'audacieuse enlceprise d'une musique nou-
velle sur le même sujet.
Naplcs, où la faveur du roi fixa l'artiste
célèbre, obtint depuis lors presque seule les
fruits d'une imagination dont l'âge semblait
accroître l'activité. Il y passa treize années
qui furent marquées par la composition de
quelques-uns de ses plus beaux ouvrages, de
ceux où l'on remarque surtout une sensibilité,
une éloquence de cœur dont la source n'était
pourtant que dans sa tête. Telles sont les par-
titions de la Molinara, de Nina, des Zin-
gari in fiera, qui virent le jour à cette époque
de la vie de Paisiello. L'absence de Cimarosa,
celle de Guglielmi, le laissaient à lîaples sans
compétiteur; car aucun autre musicien de
celte époque ne pouvait prétendre à se poser
comme son rival. A son retour de Russie, il
fut chargé par le roi Ferdinand IV de la direc-
tion de sa chapelle, avec un traitement de
douze cents ducats. En 1788, le roi de Prusse
lui fit faire des offres avantageuses, pour
l'engager à se rendre à Berlin ; mais Paisiello
n'accepta pas cette invtlalion, et resta fidèle à
rengagement qu'il avait contracté avec la
cour de Naples. Invité bientôt après à faire
un second voyage en Russie, il allégua les
mêmes motifs qui lui avaient fait refuser les
offres du roi de Prusse. Enfin, des proposi-
tions lui furent faites pour l'attirer à Londres;
ne pouvant s'y rendre, il envoya à l'entrepre-
neur du théâtre italien de cette ville la parti-
tion de la Loeanda, opéra bouffe qui fut joué
ensuite à Naples, avec l'addition d'un quin-
tette, sous le ti^re de II Fanalico in Berlina.
En 1797, le général Bonaparte mit au con-
cours la composition d'une marche funèbre, à
l'occasion de la mort du général Hoche ; Pai-
siello et Cherubini envoyèrent chacun le mor-
ceau demandé, et le général décida eu faveur de
Paisiello, quoiqu*en cette circonstance l'au-
teur de A^tna ne pût soutenir la comparaison
avec celui de Médée, Deux aus après, une ré-
volution éclata à Naples ; la cour se relira en
Siciie, et le gouvernement prit la forme ré- ■
publicaine. Effrayé par la perte de ses emplois
et inquiet sur son avenir, PaisiellOj^ui n'avait
pas quitté Naples, parut adopter les principes
de ce gouvernement, et obtint le titre et le
traitement de directeur de la musique natio-
nale. Dans les réactions qui suivirent la res-
tauration de la monarchie, on lui fit un crime
de ses démarches et de la position qu'il avait
occupée pendant les temps de trouble; il
tomba dans la disgrâce de la reine, perdit sa
qualité de maître de chapelle du roi, et fut
privé de ses appointements. Pour obtenir son
pardon, il ne lui fallut pas moins de deux ans
d'humbles soumissions, de témoignages de
repentir feint ou véritable, et de sollicitations
des personnages les plus considérables de la
cour. Enfin son titre et ses émoluments lui
furent rendus; mais peu de temps après, le
premier consul Bonaparte le fit demander au
roi de Naples, pour organiser et diriger sa
chapelle : Ferdinand IV donna l'ordre à Pai»
siello de se rendre à Paris, et cet artiste
célèbre y arriva au mois de septembre 1802.
Le premier consul traita son musicien de pré-
dilection avec magnificence ; car une somme
considérable lui fut payée pour ses dépenses
de voyage, on lui donna un logement splendi-
dement meublé, un carrosse de la cour, douze
mille francs de trailement, et une gratiûca-
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PAISIELLO
423
tion annuelle de dix-buit mille francs. Les
grands musiciens que la France possédait
alors ne virent pas sans une sorte de dépit une
préférence si marquée accordée à un artiste
étranger, dont ils n*estimaient peut-être pas
eux-mêmes le mérite à sa juste valeur. Une
lutte secrète s*engagea entre les partisans de
Paisiello et le Conservatoire ; Méhul fit contre
Tengouemeut pour la musique italienne la
triste plaisanterie de VIrato, et par repré-
sailles, Paisiello ne s^entoura, dans la compo-
sition de la chapelle des Tuileries, que des
antagonistes de Méhul et de Cherubini. Bans
les notes quUl a fournies à Choron pour sa
biographie, il dit que les emplois de directeur
de rOpéra et du Conservatoire lui furent
offerts et quMl les refusa ; mais ce fait manque
•d'exactitude, au moins à regard du Conserva-
toire, car cette école était alors dans Tétatle
l»lus prospère et Sarrelte déployait dans son
administration un talent incontestable.
Il n'existait point à Paris de musique pour
1c service de la chapelle du premier consul ;
Paisiello écrivit pour cette chapelle seize
oflices complets, composés de messes, motets
«t antiennes. Il composa aussi pour le cou-
ronnement de Napoléon, en 1804, une messe
<*.l un Te Deum à deux chœurs et à deux or-
chestres. En 1803, il donna à POpéra Proser-
pine, pièce de Quinault remise en trois actes
par Guillard. Cet ouvrage ne réussit pas. Par-
venu à rage de plus de soixante -deux ans,
Tauteur du Roi Théodore et de Nina touchait
à cette époque de la vie où Timagination, en
sa qualité de première venue, est aussi la pre-
mière à nous quitter. Il comprit ce que rintéréC
de sa gloire lui conseillait. Résolu de ne plus
courir de nouveaux hasards à la scène, et
peut-être blessé de n*avoir produit qu^une
faible sensation par sa présence à Paris, il
saisit le prétexte de la santé .de sa femme
pour solliciter sa retraite, qui ne lui fut ac-
cordée qu*à regret, mais qu'il obtint enfin.
Avant qu'il partit, Napoléon le pria de dé-
signer son successeur; Tamitié d'une part, et
de l'autre sa rancune contre le Conservatoire,
qu'il oe croyait pas étranger à la chute de
Pro9€rpine, lui firent nommer Lesueur, jus-
qu*alors à peu près inconnu à Tempereur,
et qui, sortant tout à coup de la misère
où il languissait, se trouva porté au plus
beau poste qu'un musicien pût occuper en
France.
De retour à Naples, Paisiello y reprit son
service auprès du roi; mais, peu de temps
ai>rèSy Tancienne dynastie fut obligée de se
retirer en Sicile, et Josepb. frère de Napo-
léon, monta sur le trône. Il maintint le vieux
maître dans ses emplois de directeur de la
chapelle et de la musique de la chambre. Son
traitement, fut fixé à dix-huit cents ducats.
Dans le même temps. Napoléon lui fit remettre
par son frère la croix de la Légion d'honneur,,
avec le brevet d'une pension de mille francs.
Paisiello composa pour la chapelle de la nou-
velle cour vingt-quatre services complets de
musique d'église, et fit représenter, pour la fête
du roi^ son dernier opéra intitulé / PiiagO'
rici, qui lui fit décerner la décoration de
l'ordre des Deux-Siciles. Joseph Bonaparte le
fit aussi nommer membre de la Société royale
des sciences et arts de Naples, et président de
la direction du Conservatoire de musique
dont l'organisation avait succédé aux an-
ciennes écoles. La plupart des sociétés acadé-
miques avaient inscrit son nom parmi leurs
membres; l'Institut de France le désigna
comme associé étranger en 1809. Après que
le frère de Napoléon eut quitté le trône de
Naples pour celui de l'Espagne, Hurat, qui
lui succéda, conserva à Paisiello tous ses
titres et ses emplois. Par son âge avancé, le
vieillard semblait destiné à terminer ses jours
au service de ce nouveau souverain; mais les
vicissitudes des trônes, si fréquentes dans
notre siècle, l'avaient réservé pour voir la se-
conde restauration de la dynastie des Bourbons
sur celui de Naples. Quatremère de Quincy
a été mal informé lorsqu'il a dit, dans sa
notice sur ce maître : « Il vécut assez pour
« voir rétablir dans tous ses droits l'auguste
« famille à laquelle il avait dû ses premiers
« encouragements, et qui, constante dans sa
« bienveillante protection, lui prodigua les
« dernières faveurs. » Ferrari, élève de Pai-
siello, qui revit son maître à Naples quelques
mois avant sa mort, nous instruit bien mieux
de sa situation (1) dans ses dernières années :
tt A notre première entrevue (dit-il) il me
« parla de toutes les infortunes qui étalent
« venues fondre sur lui. L'attachement qu'il
« portait à Bonaparte et à sa famille l'avait
« fait priver de la pension qu'il recevait au-
« trefois de Ferdinand IV. Les circonstances
« politiques lui avaient aussi fait perdre
« celles que lui avaient accordées la grande-
« duchesse (l'impératrice) de Russie et Napo-
tt léon. Il était obligé d'exister avec les modi-
« ques appointements qu'il avait de la cha-
(1) Anedotti piaeettoH $ intfrumnti oceoni nella vif
di Giacomo Gotifred^ Ferrari, Londres, 1830, 2 v«l.
in-13.
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424
PAISIEIIO
« pelle royale. Il était péoible de voir un
« homme de génie comme Paislello qui, pen-
tt dant plus d*un demi-siècle, avait été habitué
« à vivre avec une sorte de luxe, réduit au
« plus modeste nécessaire et délaissé par la
« cour, la nohiessej et même par ses amis. »
Il y avait quelque chose de plus pénible
encore : c*était de voir cet homme de génie
montrer si peu de dignité dans cette situation,
qu^on le voyait verser des larmes sur son in-
fortune, assiégeant toutes les antichambres
pour ressaisir la Taveur quMl avait perdue, et
se courbant avec humilité devant les plus
minimes protecteurs. Lui-même, d'ailleurs,
ne montra pas de générosité dans sa vieillesse
envers les jeunes artistes dont il devait être
le protecteur- né; car on sait qu*il retrouva
toute son habilité d*intrigue contre Rossini,
dont les brillants débuts annonçaient une
gloire nouvelle destinée à faire oublier les
gloires d'un autre temps (1). Depuis quelques
années la santé de Paisielio avait reçu d'assez
graves atteintes; le chagrin acheva bientôt
d'abattre ses forces, et le 5 juin 1815, il
s'éteignity à l'âge de soixante-quinze ans.
Sa femme l'avait précédé dans la tombe, en
1S15.
Considéré comme compositeur dramatique,
Paisielio ne mérite que des élojtes. Si sa v^rve
avait moins de pétulance que celledeGuglielmi;
si ses idées étaient moins abondantes, et en
apparence moins originales que celles de Ci-
marosa, et s'il s'en montra plus ménager, il
avait aussi plus de charme, et réussissait mieux
que ces maîtres dans le style d'expression.
Quoi de plus touchant que ses airs et son fa-
meux duo de VOlimpiade? Quelle teinte de
mélancolie plus saisissante que celle de l'opéra
de Nina tout entier? Que de délicatesse dans
la plupart des morceaux de la Molinara, des
Zingari in fiera, et particulièrement dans le
duo PandolfeUo de ce dernier ouvrage ! Tout
est mélodie suave et divine dans cette mu-
sique. Les moyens employés par le composi-
teur sont toujours d'une extrême simplicité,
et pourtant il parvient aux plus beaux effets
par celte simplicité même. Au premier aspect,
SCS répétitions fréquentes des mêmes phrases
semblent être le résultat de la stérilité des
(I) Le eomle Foleliino Scfainî (Dell» tifa § degli itudi
di Giovanni Pamello, p. Sti-53, semble repousser celle
allégation en disant que Paisielio aceordail & Rossini du
talent naturel, bien quMl n'approuv&t pas ses licences
eontre les ri^gles de Tart d'écrire; maïs autre chose est
d''avoir le sentiment du mérite d^on artiste ou de loi être
faTornble. Ce que je dis, dans ce paragraphe, je le tiens
d« Rossini et de plusieurs artistes de Kaples,
idées ; mais bientôt on s'aperçoit que ce retour
des mêmes pensées est un artifice heureux
qui donne à la composition le caractère
d'unité sans nuire à l'effet, car l'effet s'ac-
croît précisément à chaque retour de la pé-
riode. Cet artifice et ses heureux résultats se
font particulièrement remarquer dans l'admi-
rable septuor du Boi Théodore, Quoiqu'il y
ait en général plus d'élégance et de formes
gracieuses que de verve comique dans les
opéras bouffes de Paisielio, il arrive ponrUnC
quelquefois au l)ouffe véritable, à ce genre
essentiellement napolitain, comme on |Yeut le
voir dans le quintette de la Cuffiara, dans le
finale du premier acte de VIdolo Cinese, et
dans le duo des serviteurs de Sartolo, an
deuxième acte du Barbier de Séville, Aojoor-
d'hui, nos jeunes musiciens méprisent toute
cette musique sans la connaître, comme cer-
tains littérateurs se sont efforcés de dénigrer
les œuvres de Racine et de Voltaire ; mais s'ils
consentaient à écouter quelques morceaux de
Nina, de la Molinara, de VOlimpiade et
dWlRe Théodore, sans prévention et sans pré-^
jugés d'école et de temps, ils changeraient
bientêt d'opinion.
La fécondité de Paisielio tenait do prodige.
Le nombre de ses compositions est si grand,
que lui-même ne le connaissait pas exacte-
ment ; interrogé sur ce point par le roi de Na-
pies, il répondit qu'il avait écrit environ cent
opéras, mais que s'il comptait les intermèdes,
farces, ballets, cantates dramatiques, la mu-
sique d'église, et ses œuvres pour la chambre,
il en trouverait une autre centaine. Il divisait
sa carrière dramatique en trois époques prin-
cipales : la première renferme tous les ou-
vrages qu'il avait écrits avant son voyage en
Russie; la seconde, toutes ses compositions
depuis son arrivée dans ce pays jusqu'à son
retour à Naples ; et la dernière, les productions
de sa plume depuis 1784 jusqu'à la fin de sa
carrière. Des différences assez sensibles se
font remarquer, en effet, dans le style des pro-
ductions de ces époques diverses. A la pre-
mière appartiennent les ouvrages dont les
titres suivent : \^ la Pupilla, .au théâtre
Harsigli de Bologne. ^ JlMondo alla raves-
cia^ ibid. 3*» La Madama umorista, à Ho-
dène. A'* Demetrio^ ibid. 5» ArKuerse, ibid.
C« Le Firtuoee ridieole, à Parme. 7» Il Ae-
gligente, ibid. 8» / Bagni di Abano, ibid.
9» 7/ Ciarlone, à Venise. 10» L'Amore in
ballo, ibid. 11» Le Pescatrici, ibid. f2« Il
Marehese Tulipano, à Rome. 13» La J^edova
di belgenioj à Naplcs. 14^ L' Imbroglio delh
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PAISIELLO
425
ragaxze, ibid. (1). 15" L'IdoIo Cinese, ibid.
i%* Zucio PapMo, Ibid. 17* Il Furbo mai
aeeorto, ibid. 18» Olimpia, ibid. 19» Pelée,
canUite pour le mariage de Ferdinand IV et
de Marie Caroline d*Autriche. 20« L'Inno-
cente fortunato, à Venise. 91 <> Sismannonel
Mogole^ à Milan. Sa» VAraho eortese, à Na-
pies. 330 Za Ziina a6t(ata; ibid. 34« Za Con-
«ef a cfet' Numi^ ibid. SS» Semiramide, à Rome.
S6» Il Monteiuma, ibid. 97« Ze Dardane,
à Naples. 38« /Z 7Vim6uro nofturnO; ibid.
29*» // TVimdttro tio(/umo, à Venise, avec des
changements et des augmentations. ZO^ An-
dromeda, à Milan. 31<^ Annibalein Ualia, à
Turin. 39« / Filoiofi, ibid. 35» // Giocatore,
tbid.34(» LaSomiglianta deinomi, à Naples.
35* Ze Astuzie amorote , ibid. 30* ^/»
Seherxi d'amore e di forluna, ibid. 37<» />o»
Chiiciotie deUa Manda, ibid. 38<> Za Finta
Maga, ibid. 39«Z'0<f«rfa di Mare-Chiaro,
ibid. 40« Alessandro neW Indie, à Modëne.
41 <* /2 />tie2/o comteo, â Naples. 42« Z>on An-
ehise Campanone, ibid. 43* // Mondo delta
Luna, ibid. 44<* £a Frascatana^ à Venise.
45» Za Diicordia fortunata, ibid. 46» /2 />«-
mofoonte, ibid. 47» ISocrati immaginari, à
Naples. 480 II gran Cid, à Florence. 49» Il
Finto Principe, ibid. 50» Le due ContesH, à
Rome. 51» La Ditfatta di Dario, ibid.
53» Dal Finto il vero, à Naples. ApiPès la re-
présentation de cet opéra, Paisiello partit
pour la Russie ; là commence la secondeépoque
de sa carrière^ où Ton trouve les compositions
soi vantes : 55» La Serva padrona, à Saint-
Pétersbourg. 54» Il Matrimonio inaepettatOy
ibid. 55» Il Barbiere di Siviglia, ibid.
56» 7 Filoêo/i immaginari, ibid. 57» La
Finta amante, à Hobilow, en Pologne. 58» Il
Mondo deila Luna (en un acte), à Moscou,
avec nne musique nouvelle. 59» La Nittcti,
à Saint-Pétersbourg. 60» Lucinda ed Armi-
doro, ibid. 61» Aleide al Bivio , ibid.
62* AehiUe in Sciro, ibid. 63» Cantate drama*
tique pour le prince Potemkin. 64« Intermède
pour la comte Orloff. 65» // Re Teodoro, à
Vienne. Troisième époque : 66* Antigono^ à
Naples. 07» L'Amore ingenioso, à Rome.
68» La Grotla di Trofonio, à Naples. 69» Le
Gare generoee, ibid. 70» L'Olimpiade, ibid.
71» // Pirro, ibid. C'est dans cet opéra que
furent introduites pour la première fois lesin-
{{) F^e comte Folchino Schini change ce titre en eelni
de Imbroglio deUa Yajasta qui ne se trouTc pas sur les
pari liions qne j^ai Tnes de cet oavrage. Au reste, ce bio-
graphe est peu exact dans les litres et les donfa» de dif
Mrentes manières.
trodoGtions et finales dans le genre sérieux;
cette espèce de morceau ne se trouvait aupa-
ravant que dans les opéras boufres.73» /Ztn-
gari in fiera, k Naples. 73» La Fedra, ibid.
74» Le vane Geloeie, ibid. 75» Catone in
Utica, ibid. 76» iVt'na 0 la Pazia d'amore,
au petit théâtre dn Belvédère, résidence
royale, près de Naples, puis Joué dans cette
ville avec Paddilion du beau quatuor.
77» Giunone Lueina, pour les relevailles de
la reine de Naples. Dans cette cantate drama-
tique, se trouve le premier air avec chœur
écrit sur les théâtres d'Italie. 78» Zenobia di
Palmira, à Naples. 79» Za Loeanda envoyée
à Londres, puis Jouée à Naples sous le titre II
Fanatieo in Berlina, avec Taddition d*un
quintette. 80» La Cu/fiara, â Naples (1).
81» LaMolinara, ibid. 83» La Modista rag-
giratrice, ibid. 83» Dafne ed Aleeo, cantate
pour r Académie dei Cavalieri, 84» Il Ritomo
di Perteo ^ pour TAcadémie dei Amici.
85» Elfrida, à Naples. 86» Elmra, ibid.
87» / FisionaH, ibid. 88» L'Inganno feliee,
ibid. 89» / Giuocehi d'Agrigente, à Venise.
90» La Didone, à Naples. 91r L'Andro-
mwea, ibid. 93» La Contadina di spirito,
ibid. 93» Proterpine^ à Paris, en 1803. 94» /
Pittagoriei, à Naples.
MosiQVB D'ÉMISE : 95» La Paaione di
Geiù Cristo, oratorio, â Varsovie, 1784.
90» Pasiorali per il S. Natale, a eanto e
coro, L*oirer(oire de cette messe pastorale a
une partie de cornemuse obligée. 97» Messe de
Requiem à deux chœurs et deux orchestres,
pour les funérailles du prince royal de Na-
ples, D. Gennaro. 98» Trois messes solennelles
à deax chœurs et deux orchestres, dont une
pour le couronnement de Tempereur Na|)o-
léon. 99» Environ trente messes à quatre voix
et orchestre, pour les principales églises de
Naples et pour les chapelles des rois de Naples
et de Napoléon ; compositions médiocres dont
le style n*est pas religieux. 99» (bii) Quatre
Credo à quatre voix et orchestre. 100» Une
messe de Requiem à quatre voix et orchestre,
qui fut exécutée pour les obsèques de Pauteur,
le 7 juin 1816. 101» Te Deum â deux chœurs
et deux orchestres, pour le sacre de Napoléon.
103» Te Deum à quatre voix et orchestre pour
le retour du roi et de la reine de Naples.
(I) Cet oarrage n'est pas mentionne parle comte Fol-
ehini Seliîixi, qui vraisemblablement l*a confonilu avee
la JUodista nggirturiet : cVst en effet le même sujet:
mais traité de deoi manières différentes. Il y a dans la
Cufflan un morceau très comique qui ne se trouve pas
dans la ModittUn
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41'(î
PAISIELLO - PAIX
iOZ^ Deux messes à cinq Toix. 104« Deux
Dixit à cinq voix, oUa Palestrina. 105<> Qualt^
Dtortf à quatre voix et orchestre. 105<»(6ts) Trois
Magnificat y à quatre voix et orcliestre.
100^ Environ quarante motets avec orchestre
pour les chapelles royales de Naples et de
Paris. 107<» Miurere à cinq voix, avec accom-
pagnement de violoncelle et de viole obligés.
107» {bi$) Trois Tantum ergo. On a publié
des compositions religieuses de Paisiello':
108<> Kyrie et Gloria k quatre voix et or-
chestre ; Paris, Beaucé. 109^* Judicabit, pour
voix de basse, chœur et orchestre; ibid,
110« Chriitus faetui est, à voix seule, chœur
et orchestre; ibid. 111« Pa$torali jam con-
centus, idem, ibid. 1 \^ Dileete amice, vide
prodigium, motet k voix seule, chœur de
trois voix et orchestre; ibid. WZ'* Miserere,
Cor mundum. Libéra me, à voix seule,
chœur et orchestre; ibid. Paisiello a ajouté
des instruments à vent au Stabat Mater de
Pergolèse. La partition ainsi arrangée se
trouve dans les bibliothèques de rioslilui et
du Conservatoire, à Paris.
MustQDB iHSTauMEATALE : 114* Douzc qua-
tuors pour deux violons, alto et clavecin,
composés pour Tarchiduchesse Béatrixd*£sle,
é|M>use de Ferdinand d* Autriche, gouverneur
de Milan. US"" Six quatuors pour deux violons,
alto et basse; Paris, Sieber; Oftenbach, An-
dré. 116* Deux volumes de sonates, caprices
Cl pièces diverses de clavecin, composées pour
la grande-duchesse de Russie, Marie Fédè-
re wna. 117* Six concertos de piano, com|>osés
pour Tinfante de Parme, reine d^Espagne.
118* Marche funèbre en mémoire du général
Hoche, qui a obtenu le prix proposé par le
général Bonaparte. 118* (bis) Douze sym-
phonies concertées pour Torchestre, compo-
sées pour Tempereur Joseph II. 1 IS^ (ter) So-
nate et concerto pour la harpe composés pour
la grande - duchesse , femme de Paul I*'.
119* Recueil de basses chiffrées ou parti-
menti, pour Pélude de Paccompagnement. On
connaît aussi sous le nom de Paisiello trois
cantates à voix seule, avec accompagnement
de piano, des nocturnes à deux voix, des can-
zonettes et d^autres petites pièces de chant.
Les partitions de JVina, Il Re Teodoro, la
Sen>a padrona, la Molinara, le Bathiit de
Séville; le Marquis de Tulipano, et Proser-
pine ont été gravées à Paris, â Hambourg et à
Bonn. On a aussi publié une multitude d*airs,
duos, trios et quatuors extraiu des opéras de
Paisiello.
On a sur Paisiello les notices biographiques
dont voici les titres : 1* Aiuold (Ignace-Fer-
dinand), Giov. Paisiello, seine Kurxe Bio-
graphie und asthetische DarsteUung seine
ÎVerke; Erfurt, 1810, in-8*. 2* Gugliardo,
Onori funebri renduti alla memoria di
Giov. Paisiello; Naples, 1816, in-4*. S^Le-
soeur (François-Joseph), Notice sur le cé-
lèbre compositeur Paisiello: Paris, 1816,
in-8*. 4* Notice historiç[ue sur la vie et ks
ouvrages de Paisiello, par Quatremére de
Quincy, secrétaire perpétuel de l'Jcadémie
royale des beaux-arts de V Institut, lue à la
séance publique du 4 octobre 1817; Paris,
Firmin Didot, 1817, in-4* de quarante-six
pages. 5* Scbizzi (le comte Folchino), Délia
vita e degli studi di Giov. PaieieUo, ragio-
namenio; Milano, 1833, gr. io-8* de cent
treize pages, avec le portrait lithographie. On
peut consulter aussi la notice sur ce maître
par ^. Mazzarella da Cerreto, dans le volume
des maîtres de chapelle et des chanteurs na-
politains de la Biografiadegli nomini illustri
delregno di Napoli; Naples, 1819, iu-4*, et
celle du marquis de Villarosa, dans ses Me-
marie dei composilori di musica del regnodi
i^apoh; Naples, 1840, gr. in<8*, pp. 131-133.
Un très-beau portrait de Paisiello a été gravé
par Brisson diaprés le tableau de madame Le-
brun, in-folio; le même a été gravé par
Vincenzd Aloja, gr. in-folio; il y en a d^au-
tres gravés par Morghem, in-4*, et par BoJJin-
ger, in-8*.
PAITA (Jbah), célèbre ténor italien, bril-
lait à Venise en 17S6. Son talent consistait
principalement dans Texécution parfaite de
Vadagio. Plus tard, il établit, à Gènes, une
école où se sont formés de bons chanteurs.
PAIVA (Dora HiLioooEB DE), moine por-
tugais, de l*ordre de Saint- Augustin, Ait un
savant théologien qui yécut dans la première
moitié du seizième siècle, et qui fit imprimer
à Coimbre, en 1539, un lexique grec et hé-
braïque. Il éUit aussi musicien fort instruit,
et laissa en manuscrit, dans la bibliothèque
de son couvent, des messes, moteu et ma-
gnificat à plusieurs voix, de sa composi-
tion. Il mourut à Coimbre, le 30 décembre
1553.
PAIX (Jagqvbs), organUte distingué, na-
quit à Augsbourg en 1550, ainsi que le
prouve son portrait gravé sur bois et publié
en 1583, avec Tindication de Page de trente-
trois ans. Il était fils de Pierre Paix, organiste
de Téglise Sainte-Anne, à Augsbourg;, qui
mourut en 1557, et neveu d*£gide Paix, dont
il a rapporté un morceau dans sa collectioxi
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PAIX — PALAZZESI
427
(le pièces d'orgue. Nommé organiste à Lauin-
gcn, il y déploya une rare activité dans Pes-
pace de six ans, par ses publications ; mais
aucun ouvrage de lui n'ayant paru postérieu-
rement à l'année 1590, quoiqu'il ne fût alors
âgé que de quarante ans, il est vraisemblable
qu'il ne vécut pas longtemps après celte
é|>oque. Les productions de Jacques Paix
sont les suivantes : !• Ein tckœn nUtx und
gebrauehlich Orgel-Tabulatur-Such , da-
rinnen etlich der beriihmten Componisten,
beste Motetten, mit 12, 8, 7, 6, 5, und 4
SUmmen ausserlesen, etc. (Livre de belle et
utile tablature pour l'orgue, dans lequel se
trouvent quelques-uns* des meilleurs motets
<ïes plus célèbres compositeurs à 12, 8, 7, 6,
5 et 4 parties, pour les fêles principales de
Tannée, ainsi que les plus belles chaj[ison8,
«les patsamèset et danses ornées et variées
avec soin, pour l'usage habituel des ama-
teurs), Lautngen, 1583,* imprimé par Léo-
nard Reiomicbel, cinquante -huit feuilles
infol. Celte intéressante collection renferme
soixante et dix morceaux choisis dans les
œuvres de Roland de Lassus, de Palesirina, de
Jacques Paix lui-même, de Senfl, de Cre-
quillon,d'Utenthaler, d'Égide Paix, de Riccio,
d'Alexandre Strigio, de Clément Jannequto,
de Clément de Bourges \ le tout arrangé dans
le style orné {coloratus) de l'époque, et noté en
tablature allemande. 2<> Seketse, ariificiotw et
eleganiei fugus dwirum^ trium, quatuor et
plurimum vocum, partim ex veleribus et
recentioribus muêieit eolkcts, partim corn-
po9itw a Jaeobo Paix, Augustano, orga-
nico Lauingano, Lauingœ, 1587, ia-A'*. Les
auteurs dont Paix a arrangé les morceaux
pour rorgue, dans ce recueil, sont Josquin
Deprès, Pierre de Larue, Grégoire Meyer,
Antoine Brumel, Jacques Obrecht, Senfl,
Okegheai, Louis Dasser et Roland de Lassus j
le reste est de la composition de Paix.
-j" Afissa parodia (ad imitationem moduli)
Jlutetée .- Domine da nobis, Thomx Crequil-
loniSy seniê vocibus, Lauingen, 1587, in-4o.
•i*' Afissa ad imitationem Motettsf .- in illo
teoipore Johann. Montanis quatuor vocum.
Lauingen perLeonardum ^heinmichaelium,
1584 in-4<> obi. 5*^ Thésaurus motettaruin....
neuerlesner zwei und zwansig (sic) Herrli-
cher JUotetten, etc.y Strasbourg, Bernard
Jobin, 1589, in-fol. 6® Mis$9 artificioes et
élégantes fugm 2, S, 4 et plurium vocum,
LauiDgeD, 1590, in-4*. On a aussi de Jacques
Valx un petit traité de musique inlilulé :
Kurzer Bericht aus Gottes JFort und be-
washrten Kirchen- Historien von der Musiky
dass dieselbe fleisgig in den Kirchen^ S'ckulen
und Hausen getrieben, und ewig soll er-
halten werden (Instruction ou notion abrégée
de la parole de Dieu et des histoires ecclé-
siastiques concernant la musique, pour
qu'elle soit toujours pratiquée dans les églises,
les écoles, les maisons, et qu'elle soit perpé-
tuellement conservée); Lauingen, 1589, in-4''.
PALABII^I (Artoirb-Fiiançois), en fran-
çais PALADII^, joueur de luth, vivait à
Lyon vers le milieu du seizième siècle. Il na-
quit à Milan, comme on le voit au titre de son
ouvrage inlilulé : Tab%Uature de luU en di-
verses sorte», comme chansons, fantaisies,
pavanes, gaillardes et la BataiUCy par Jnt.
Fr. Paladin Milanoys ; Lyon, par Jacques
Moderne (sans dale), in-4<> obi. On a aussi
de cet artiste un recueil de pièces pour son
instrument, intitulé : Tabulature de luth oà
sont contenus plusieurs psalmes et chansons^
spirituelles; Lyon, Simon Gorlier, 1562, in-4<'.
PALADIIM (Jean-Pavl), en français
PALADIN, autre luthiste du seizième siècle,
qui parait avoir été de la même famille que
le précédent et fut peut-élreson fils, a publié :
Tablature de luth contenant belles chansons
et danses avenantes ; Lyon, in-4*', sans dale
et sans nom d'imprimeur.
PALADINI (Joseph), maître de chapelle
à Milan, naquit dans cette ville, et y vécut
dans la première moitié du dix-huitième
siècle. Ses oratorios ont été exécutés dans les
églises de Milan, depuis 1728 jusqu'en 1743.
On ne connaît aujourd'hui de ses ouvrages
que : // Santo Paolo in Roma, oratorio en
deux parties, et // Santo Sebastiano, idem.
PALAVICIWO (BehoIt). f'oyez PAL-
LAVICIWO.
PALAZZESI (Matbiloe), canutrice dis-
tinguée, est née à Sinigaglia, le 2 mars 1811.
Pierre Romani, de Florence, lui donna les
premières leçons de chant *, puis elle acheva
son éducation vocale à Naples. A peine igée
de dix-huit ans, elle monta sur la scène, en
1827, et débuta avec succès. Applaudie à
Naples, à Milan, à Florence, et dans d'autres
grandes villes d'Italie, elle fut engagée, en
1828, par Morlacchi pour le théâtre de Dresde,
où elle a brillé jusqu'en 1832. Depuis ce
temps, elle est retournée en Italie et a chanté
avec succès à Milan et dans quelques villes de
moindre importance, puis elle a parcouru
TAIlemagne et s'est fait applaudir à Weimar,
Brunswick, Hanovre, AUenbourg, Cohourg,
Munich, Leipsick, Hambourg et Francfort.
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PALAZZESI - PALE6TR1NA
428
Appelée au Ibéâtre de Madrid, en 1835, elle y
brilla dans Setniratnidet VEsule di Roma cl
la Norma. Les événement» de la guerre
civile et le choléra robligèrcnt à s'éloigner
de celle ville pour aller à Valence, où elle
épousa le combosilcur Savinelll, ancien élève
du Conservatoire de Milan. De retour en
Italie, en 1836, elle chanU avec succès au
théâtre Carlo-Felice, de Gènes; puis elle fut
engagée au théâtre de te Pergola, à Flo-
rence; mai» une sérieuse indisposition ne lui
permit pas d'achever la saison. Depuis lors,
elle a chanté à Parme, Padoue, Turin, Naples
et Palerme : elle se trouvait dans cette der-
nière ville, en 1841. Rappelée en Espagne
pour chanter au théâtre de Barcelone , elle
mourut dan» cette ville à la fin du mois de
juin 1849.
PAXAZOTTI (JosirH), surnommé TA-
GLIAVIA, prêtre sicilien, docteur en théo-
logie et archidiacre à Cefalù, vécut vers le
milieu du dix-septième siècle. Mongitori dit
(^i6/. Sieul., p. 506) que cet ecclésiastique
était bon musicien, et qu'il a fait imprimer
neuf recueils de ses compositions, dont il ne
cite que celui qui a pour titre : Madrigali
eoneeriati a Zvœi, op. 9; Naples, 1632.
PALESTMWA ( Jbaf PIERLUIGI,
surnommé DE), parce qu'il était né dans
la petite ville de ce nom, dan» la cam-
pagne de Rome, ftit le plus grand musicien
de son temps, et sera toujours considéré
comme un des plus illustres parmi ceux
dont l'histoire de l'art a conservé les noms.
Malgré ses titres à l'admiration de la postérité,
le nom de sa famille, la situation de ses pa-
rents, la date de sa naissance, et même celle
de sa mort, sont autant de sujets de doute et
de discussion. L'abbé Baini, directeur de la
chapelle pontificale, a fait, quanta ce qui con-
cerne la vie et les ouvrages de ce grand
homme , de savantes et laborieuses recher-
ches ; néanmoins, trente années employées à
ce travail ne l'ont pas toujours conduit à dé-
couvrir l'incontestable vérité, cl lui-même
s'est vu réduit à rapporter souvent des tradi-
tions contradictoires, à les discuter et à lais-
ser indécises des questions depuis longtemps
débattues. Ce qui résulte de plus vraisem-
blable des élucubrationsde Baini, c'est que les
parents de Pierluigl éUient pauvres, qu'il
mourut le 3 février 1504, à l'âge de soixante
et dix ans (1), et conséciuemment qu'il naquit
(!) Baini lire la preuve de ce fill de Pépllre dédiea-
toirc du septii-mr livre de messes de Pierlnigi, où le fils
du compositeur s'exprime oins i» en sa qualité d'iîdîleur
dans l'été ou à l'automne de 1524. Il y a lieu
de croire qu'il fit ses premières élude» lillé-
raires et musicales en qualité d'enfant de
chœur. Au dire de l'annaliste Petrini, il ar-
riva à Rome, en 1540, pour y continuer de
s'instruire dans cet art. A celte époque, les
meilleurs musiciens des principales chapelles
de l'Italie étaient étrangers, c'est-à-dire Fran-
çais, Belges ou Espagnols. La première école
régulière de musique instituée à Rome par
Goudimel (voyex ce nom) eut pour discipks
dans le même temps Jean Animuccia, Etienne
Beltini, surnommé il Fornarino, Alexandre
Merlo (délia viola), en enfin Pierluigi de Pa-
leslrina, le plus célèbre de tous ces savanU
compositeurs. Au mois de septembre. 1551,
sous le pontifical de Jules III, il fut élu maître
des enfants de chœur de la chapelle Giulia,
à l'âge de vingt-sept ans. Mais par un décret
spécial du chapitre qui lui conféra cclledignilé,
il ftit le premier de ceux qui en avaient
été revêtus à qui le titre de maître de cha-
pelle fût donné. Pierluigl de Paleslrina occupa
cette place jusqu'au 15 janvier 1555. En 1554,
il publia le premier recueil de se» composi-
tions, où l'on trouve quatre messes à quatre voix
et une à cinq. Encore soumis à l'influence de
l'écoleoù il s'était formé, Palestrina avait écrit
ces messes dans le style de ses prédécesseurs,
mais en y Introduisant une rare perfection de
facture; car sous ce rapport, la première, qui
est écrite tout entière sur le chant dci'anlicnne
Eeee $aeerdos magnut, est un chef-d'œuvre ;
mais dans cette même messe et dans la der-
nière {Àdcctnam Jgni prortdi), il a multi-
plié les recherches puériles de proportion» de
notation, dont les anciens maître» de» écoles
française et flamande faisaient un monstrueux
abus, depuis la fin du quatorzième siècle
et le commencement du quinzième. Le pape
Jules III, à qui Pierluigi Palestrina avait dédié
ce premier livre de ses messes, le récompensa
en le faisant entrer parmi les chantres de la
chapelle pontificale, »ans examen et conlraire-
raent aux règlements de cette chapelle, dont il
avait lui-même 'ordonné la stricte exécutioo
par un précédent décret. Le talent supérienr
qui se manifestait dans ce premier ouvrage
parut au souverain pontife un motif aaflSsaoi
pour une exceptijon : sa volonté fat signifiée
au collège des chapelains-chantres de la cba-
de cet «UTre postbume : JotmntM Petrtdoyaiuê fur
meiM tcfivMs^nta feu vitm Mum «•mot D«i iandUmê «■-
fonendi eonsumenti elc (Voyei Aitmorie »ioric^eritickt
delta vita « delli open di Ciop. Pitrluigi du PuiettriM,
I.I,p U.)
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PALESTRINA
429
pelle, le 15 janvier 1555; mais le pauvre
Pierlttigi avait plus de génie que de voix, et
cette tircoDStaoce lui suscita des tracasseries
parmi les autres chantres, qui ne Tadmirent
que comme contraints, et qui ne lui donnèrent
que de mauvaise grâce Taccolade d*usage (1).
Malheureusement pour le grand musicien, il
fut bientôt privé de la haute protection qui le
soutenait contre la malveillance de ses col-
lègues, car Jules III mourut le 23 mars 1555,
c'est-à-dire environ cinq semaines après ren-
trée de Tarliste dans la chapelle : son succes-
seur, le pape Marcel II, par une circonstance
qui sera rapportée plus loin, lui aurait accordé
vraisemblablement un nouvel appui, s*il eût
vécu; mais 11 n^occupa le siège apostolique que
vingt-trois jours, et sa mort fut pour le sa-
vant com)H>siteur le précurseur du plus vif
chagrin qui ait affligé son existence, d'ailleurs
peu fortunée.
Pierluigi de Palestrina s*était marié jeune :
Lucrèce, sa femme, le rendit en peu de temps
père de quatre fils. Les trois premiers, Ange,
Rodolphe et Syll^, qui moururent dans Tado-
lescence, semblaient destinés à marcher sur
les traces de leur père, si Ton en juge par les
motets de leur composition que Pierluigi a in-
sérés dans le second livre dès siens. Hygin, le
quatrième, a été Péditeur des deux derniers
livres de messes de leur père. Après la mort du
pape Marcel, son successeur, Jean-Pierre Ga-
rafTa, qui gouverna TÉglise sous le nom de
Paul IV, prit la résolution d*opérer une ré-
forme dans le clergé de la cour de Rome, et
son attention se porta d'abord sur sa chapelle
pontificale, où se trouvaient plusieurs chantres
mariés, nonobstant le règlement qui exigeait
qu'ils fussent tous ecclésiastiques. Ces chantres
«(aient Léonard Barré, Dominique Ferrabosco
et Pierluigide Palestrina. Depuissonadmission
forcée, celui-ci avait trouvé peu de sympathie
parmi ses collègues; cependant, lorsque le
pape ordonna qu*il fût expulsé de la chapelle
avec les deux autres, le collège des chantres
prît sa défense en faveur de ceux-ci, et repré-
senta qu'ils avaient abandonné des postes
avantageux, et qu'ils avaient été nommés
pour toute ia durée de leur vie. Malgré ces
humbles remontrances, l'inflexible Paul IV
(I) On CroOTe, «a Jonrnol roanatcric de la chapelle
poniiCealc, la preuve de ce fait dans le pasMge saivant:
13 Jaumarti IStSS, die i/omimVay fuit admÙMus m novunt
rantortm Joamui de Paleetrina, dt munduto SS» D,
Juin •hequê m//o txmmine, seeundum mot» proyrium
çM«m hnbehnmuê, et mbtque toneenen eantorum ingrtUMê
fuit.
ne persista pas moins à vouloir que les
chantres mariés sortissent de la chapelle, et
rendit à ce sujet un décret où sa volonté est
exprimée en termes durs et humiliants, tt La
a présence des trois chantres mariés dans le
« collège (dit le décret) est un grand sujet de
« blAme et de scandale; ils ne sont point pro-
« près à chanter l'office, à cause de la faiblesse
« de leur voix ; nous les cassons, chassons et
« éliminons du nombre de nos chapelains-
« chantres. » Le seul adoucissement qui fut
fait au sort des trois musiciens éliminés fut
une pension de six écus par mois. Accablé par
ce malheur, Palestrina tomba malade. Dans
cette circonstance, ses anciens collègues vin-
rent le visiter, abjurèrent la haine qu'ils lui
avaient montrée jusqu'alors, et devinrent ses
plus zélés admirateurs. Un si grand artiste ne
pouvait rester longtemps sans emploi dans une
ville qui renfermait plusieurs grandes églises
où la musique était florissante : on lui offrit
la place de maître de chapelle de Saint-Jean
de Lateran, en remplacement de Luppachino,
et il prit possession de ses fonctions dans cette
basilique, le l*' octobre 1555, deux mois après
son expulsion de la chapelle pontiflcale. A
cette occasion, une difficulté se présenta pour la
pension qu'il recevaitde cette chapelle, et qui,
suivant le règlement, devait cesser du jour
où le pensionné acceptait un nouvel emploi ;
cependant le chapitre décida que la pension
continuerait d'être payée, et le pape lui-même
confirma cette décision. Pierluigi de Pales-
trina occupa son emploi de maître de chapelle
à Saint- Jean de Lateran pendant environ cinq
années, et composa dans ce temps quelques-
uns de ses plus beaux ouvrages, parmi les-
quels on remarque ses admirables Improperii
de l'office de la semaine sainte. La modicité
du traitement qui lui était alloué pour ses
fonctions dans cette place le décida à accepter
celle de maître de chapelle de Sainte-Marie
Majeure, dont il prit possession le l*' mars
1561 et qu'il conserva jusqu'au 51 mars 1571.
Ces dix années furent les plus brillantes de la
vie du grand artiste.
La répuUtion de Palestrina s'était rapide-
ment étendue depuis la publication de son pre-
mier livre de Dresses; un effort de son génie
la consolida pour toujours, lorsque l'autorité
ecclésiastique eut pris la résolution de faire
dans la musique d'église une réforme devenue
indispensable. Il est nécessaire de dire ici
quelques mots des abus qui avaient fait naître
la pensée de cette réforme. L'usage de com-
lK>ser des messes entières et des motets sur le
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PALESTRINA
chant d^une antieDDe ou sur la mélodie d*une
chanson profane s*était introduit dans la mu-
sique d*église dès le treizième siècle, ainsi
qu*on peut le voir dans les motets à trois voix
du trouvère Adam de le Haie {voyex ce nom).
Cet usage était d^autant plus ridicule, que
pendant (^ue trois ou quatre Toii chantaient
en contrepoint fugué Kyrie Ekysan, ou Glo-
ria in exceUis, ou CtedOy la partie qui chan-
tait la mélodie disait ou les paroles de Tan-
tienne, ou même celles de la chanson Italienne
ou française, quelquefois lascives et grossières.
Les musiciens flrançais et belges s^étaient pas-
sionnés pour ce genre de composition, n>n
avaient point connu d*autre pendant près de
deux siècles, et en avaient introduit le goût
Jusque dans la chapelle pontificale, pendant
que le siège du gouvernement de PÉglise était
à Avignon. A Tépoque de la translation de ce
gouvernement à Rome, les chantres français,
gallo-belges et espagnols suivirent dans cette
ville la cour papale, et préparèrent les Italiens
à marcher sur leurs traces. Les premières
écoles de musique de Tltalie furent instituées
par des musiciens étrangers, qui inculquèrent
leurs principes ft leurs élèves. On ne doit donc
pas être étonné de ce que ceux-ci se soient
livrés d*abord à rimitation du style de leurs
maîtres. Certaines mélodies vulgarires avaient
acquis tant de oétébrlté, quMI semblait qu'un
compoiiteiir de quelque renommée ne pouvait
se dispenser de les prendre pour thèmes d'une
messe ou d'un motet : c'est ainsi que plus de
cinquante musiciens ont écrit des messes sur
la fameuse chanson de l'Homme armé, Pa-
lestrina lui-même ne s'était pas si bien af-
franchi des préjugés d'école ou il avait été
,élevé, qu'il n'ait écrit aussi une messe à cinq
voix (la cinquième du troisième livre) sur cette
même chanson, et qu'il n'y ait jeté i profusion
les recherches les plus ardues de proportions
de notation. Cette messe, véritable énigme
musicale, a donné la torture à bien des musi-
ciens dn seizième siècle, et a rendu nécessaires
de longs commentaires que Zacconi, dans sa
Pratica di Musica, et Cérone, dans le ving-
tième livre de son Melopeo, ont donnés pour
en expliquer le système. Cette messe n'a été
publiée qu'en 1570; toutefois il est vraisem-
blable, qu'elle avait été écrite longtemps au-
paravant; car après avoir travaillé dès 1563
à la réforme de l*abus monstrueux de tes in-
convenantes subtilités, et avoir donné, dans
d'autres ouvrages, le modèle d'une perfection
désespérante, à l'égard du style ecclésiastique,
00 ne peut eroifo que Palestrioa soit retombé
sept ans après dans d'anciennes erreurs. Quoi
qu'il en soit, Il est certain que Pindécente et
ridicule conception du mélange du profane et
du sacré dans la musique d'église, fut Tobjet
des censures du concile de Bâie (1), puis de
celui de Trente (2).. Les sessions de celui-ci
ayant été closes au mois de décembre 1563,
le pape Pie IV nomma, pour exécuter les dé-
crets de cette assemblée, les cardinaux Vite-
lozzi et Borromée, qui s's^djoignirent, pour ce
qui concernait la musique, une commission de
huit membres, choisis en grande partie parmi
les chapelains-chantres de la chapelle pontifi-
cale. Dès la première réunion de cette com-
mission, il tut décidé M* qu'on ne chanterait
plus à l'avenir les messes et motets où des pa-
roles différentes étaient mêlées; 2« que \e$
messes composées sur des thèmes de chaosoos
profanes seraient bannies à Jamais. En France,
où les décrets du concile de Trente n'ont ja-
mais été reçus, les musiciens continuèrent
encore pendant plus de vingt ans à suivre
l'ancien usage dans leur musique d'église;
mais en Italie, et surtout à| Rome, les déci-
sions dont il vient d'être parlé furent immé-
diatement exécutées. Cependant, à l'exception
des messes des anciens compositeurs appe-
lées 9ine nomine, parce que les auteurs en
avalent imaginé les thèmes, il n'existait pas
de modèles pour la réforme qu'on voulait opé-
rer. Ces messes sine nomine étaient d'ailleurs
surchargées de toutes les puériles recherches
de contrepoints conditionnels qui ne permet-
taient pas de saisir le sens des textes sacrés.
Les cardinaux choisis par le pape pour l'exé-
cution des décrets du concile, insistaient par-
ticulièrement sur la nécessité de rendre ces
textes intelligibles dans l'audition de la mu-
sique; ils citaient comme des modèles à
suivre le Te Deum de Constant Festa, et sur-
tout les Improperii composés par Palestrina ;
mais les chantres de la chapelle jpontificale
répondaient que ces morceaux de peu d'étendue
ne décidaient pas la question pour des messes,
d'où l'on ne pouvait bannir le contrepoint fu-
gué ni les canons. La discussion ne fat termi-
née que par une résolution bien honorable pour
(1) Al»9mm «(tfnafMiii eccfenantm, t» Credo in unum
Deum, ptod e«l tymbolum et ccnfessio fidei noMtrte, ««•
eampUti u»qu* ud /tnem eantmtur^ amt ptwfulio teu «rs-
tio dominiea oëmitMur, vel m eceUtiis ecntiieum mw«-
(arcf 90C» mdmisctntmr.,. mhùlenteâ ittuiwuu^ «te.
(%} Ak eeeUMii* verà musitOM «o«, ubi tipé orgtmù, tier
caniii laêoivum uut im/mnm aliquid mitettmr ordifTii
locorum tpiteofi arttmnu vC dtnnu* Dti tri d^mut ora-
ftoiitf fit videmtwTf ae diei potsit. (Coneil Trident.,
Seu. 3S. Décret, de Obscrv. et evitand. in eelcbr. Missac. j
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43 f
Pierluigi de Palestrina, et qui prouve que la
supériorité de son talent était dès lors placée
au-dessus de toute cont^statiou, car il fut dé-
cidé qu*on inviterait ce mattre à composer une
messe qui ptit concilier la majesté du ser-
vice divin et les eiigences de Part, telles
qu'elles étaient conçues à cette époque. $*il
atteignait le but proposé, la musique devait
être conservée i TÉglise; dans ie cas con-
traire, il devait être pris une résolution qui
aurait vraisemblablement ramené toute la
musique religieuse au simple faux-haurdon,
Palestrina ne fut point effrayé de la responsa-
bilité imposée à son génie : ému d*un saint
eolbousiasme, il composa trois messes à sii
voix qui ftirent entendues chez le cardinal
Yitelozzi : les deui premières furent trouvées
belles, mais la troisième eicita la plus vive
admiration, et fut considérée comme une des
plus belles inspirations de Tesprit humain.
Dès lors il fut décidé que la musique serait
conservée dans la chapelle pontificale et dans
les églises du culte catholique, apostolique et
romain , et que les messes de Palestrina de-
viendraient les modèles de toutes les composi-
tions du même genre. Celle qui avait été ac-
cueillie avec' tant d^enthousiasme fut publiée
par Pierluigi de Palestrina, dans le second livre
de ses messes, sous le titre de Me$se du pape
ylfaree/ (Missa pap» Marcelli). Ce nom, im-
posé par le compositeur à son ouvrage, a fait
imaginer une anecdote rapportée par Berardi
et par beaucoup d*autres écrivains, diaprés la-
quelle on suppose que Marcel II avait voulu
bannir la musique des églises, i cause de ses
défauts, et que Pierluigi Tavait prié de sus-
pendre son arrêt jusqu*à ce qu*il lui eût fait
entendre cette messe, dont le chef de TÉglise
avait été si satisfait, quMl avait renoncé à son
projet. Le peu de jours pendant lesquels ce
pape a occupé le siège apostolique rend celte
histoire peu vraisemblable : d*ailleurs Baini a
fourni les preuves de ce qu'il rapporte à
regard de Pexécution du décret du concile de
Trente concernant la musique d'église. Si
Ton admettait Tanecdote du pape Marcel, il
faudrait supposer que Palestrina a sauvé
deux fois U musique religieuse de l'anathème
dont on voulait la frapper, ce qui n*est pas
admissible. Le motif qui a fait donner le nom
du pape Marcel à la messe dont il s'agit reste
donc inconnu; mais cela est de peu d'impor-
tance. Ce qui est certain, c'est que Pie IV,
après avoir entendu ce bel ouvrage le 19 juin
1565 récompensa son auteur en le nommant
compositeur de la chapelle pontificale, aux
appointements de trois écus et treize bajoques
par mois, qui, ajoutés à sa pension de cinq
écus et quatre-vingt-sept bajoques, lui com-
posaient un revenu de neuf écus (environ
cinquante-quatre francs) par mois. Le pape
Grégoire XIV, ému de pitié par la détresse
où ce grand homme avait passé la plus grande
partie de sa vie, augmenta plus tard ces émo-
luments, si peu dignes de son talent.
Peu de monuments historiques de Tart pré-
sentent autant dMntérét pour l'étude que cette
messe ditetfii fMipe Marcel; car elle marque
une de ces rares époques oh le génie, fran-
chissant les barrières dont l'entoure l'esprit
de son temps, s*ouvre tout k coup une carrière
inconnue, et la parcourt à pas de géant. Paire
une messe entière, à l'époque où vécut Pier-
luigi de Palestrina, sans y faire figurer les
imitations et le contrepoint fugué, n'aurait
été qu'une entreprise imprudente, parce
qu'elle aurait porté une trop rude atteinte à
ce qui composait le mérite principal des mu-
siciens de ce temps. D'ailleurs, Palestrina
lui-même, élevé dans une sorte de respect
pour les beautés de ce genre, n'y devait pas
être insensible. Ne nous étonnons donc pas de
retrouver dans la messe du pape Marcel le
contrepoint fugué et d'imitation, nonobstant
les obstacles dont ces choses devaient compli-
quer le problème qu'il avait à résoudre. Mais
la manière dont il a triomphé de ces diffi-
<;yltés, la faculté d'invention qu'il y a dé-
ployée, au moins égale à l'habileté dans l'art
d'écrire, sont précisément ce qui doit nous
frapper d'admiration lorsque nous nous livrons
à l'élude de celle production. C'est une chose
merveilleuse que de voir comment l'illustre
compositeur a su donner à son ouvrage un
caractère de douceur angélique par des traits
d'harmonie large et simple, mis en opposition
avec des entrées foguées riches d'artifices, et
donnant par là naissance à une variété de
style auparavant inconnue. Ces entrées fn-
guées, la plupart courtes et renfermées dans
un petit nombre de notes, sont disposées de
telle sorte que les 4)aroles peuvent être tou-
jours facilement entendues. A l'égard de la
facture, de la poreté de l'harmonie, de l'art
de faire chanter toutes les parties d'une ma-
nière simple et naturelle, dans le médium de
chaque genfe de voix, et de faire mouvoir six
parties avec toutes les combinaisons des com-
positions scientifiques, dans Tétroit espace de
deux octaves et demie ; tout cela, disje, est
au-dessus de nos éloges; c'est le plus grand
effort du talent; c'est le désespoir de quicou-
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^33
PALESTRINA
que a éludié sérieusement le mécanisme et
les difficultés de l*art d*écrire.
Pendant le temps où Palestrina était resté
au service de Téglise de Saint-Jean de La-
teran, il n*aTait rien publié; mais quelques-
uns de ses ouvrages 8*étaient répandus par
des copies, et avaient augmenté sa réputation.
En 1569, il dédia le deuxième livre de ses
messes à Philippe II, roi d^Espagne, et dans
Tannée suivante, le même prince reçut encore
la dédicace du troisième livre. Plerluigi s'at-
tacha aussi alors an cardinal Hippolyte d*£ste,
à qui il dédia un livre de motets. Dès ce mo-
ment, les publications de ses ouvrages se sui-
virent avec activité, et les éditions s*en mul-
tiplièrent. La mort d'Animuccia, vers la fin
du mois de mars 1571, fit entrer Palestrina à
la chapelle de Saint-Pierre du Vatican, dans
les premiers jours du mois d*avril suivant,
quoique les avantages de cette place fussent
moindres que ceux du maître de chapelle de
Sainte-Marie Majeure, et que le modique re-
venu du plus grand musicien de Tltalie s'en
trouvât diminué de moitié. La mort d'Ani-
rouccia laissait aussi vacante la place de di-
recteur de la musique de TOraloire. Elle Tut
offerte à Palestrina par saint Philippe de
Néri, fondateur de cette congrégation, son
ami et son confesseur. Palestrina écrivit pour
le service de rOratoire des motets, des
psaumes et des cantiques spirituels. Enfin, il
prit la direction de Técole de contrepoint
établie par Jean-Marie NaninI, et peu de temps
après le pape Grégoire XIII le chargea de la
révision de tout le chant du graduel et de
Tantiphonaire romain : travail immense qu'il
n'eut point le temps d'achever, quoiqu'il se
fût adjoint son élève Guidetti. Après sa mort,
on ne trouva que le graduel De tempore ter-
miné; Hygin, fils de Palestrina, fit compléter
ce recueil, et le vendit comme l'œuvre de son
père ; mais le tribunal de la Santa Rota cassa
le contrat, et le manuscrit se perdit. Le
SI juillet 1580, Palestnna perdit sa femme
qu'il aimait tendrement : il en ressentit
un vif chagrin dont ne te consola pas sa no-
mination de maître des concerts du prince
Jacques Buoncompagno, non pas neveu du
pape Grégoire XIII, comme le ditBaini, mais
un fils que ce pape avait eu avant d'entrer
dans les ordres (1).
Destiné à voir se succéder sur le saint-siége
apostolique un grand nombre de souverains
liontifes, Pierluigi cberchail dans chacun d'eux
(I) \oyez VArt de vérifier let datée, pDgc 317, édition
de 1770.
un prolecteur contre les besoins qui l'assié-
geaient incessamment. C'est ainsi qu'il dédia
au pape Sixte V le premier livre de ses La-
mentations. Dans l'épllre qu'il a placée eo
tête de ce recueil, il fait un Ubleau affligeant
de sa situation : « Très-Saint Père (dit-il),
a l'étude et les soucis ne purent jamais s'ac-
tt corder, surtout lorsque ceux-ci proviennent
« de la misère. Avec le nécessaire (demander
a davantage est manquer de modération et de
tt tempérance), on peut facilement se délivrer
« des autres soins, et celui qui ne s'en coq-
« tente pas ne peut que s'accuser lui-même.
« Mais ceux qui l'ont éprouvé savent seuls
a combien il est pénible de travailler pour
tt maintenir honorablement soi et les siens,
« et combien cette obligation éloigne l'esprit
« de l'étude des sciences et des arts libéraux.
« J'en ai toujours fait la triste expérience, et
« maintenant plus que jamais. Toutefois je
tt rends grâces à la bonté divine qui a permis
« que, malgré mes plus grands embarras, je
« n'aie jamais interrompu l'élude de la mu-
a sique (où j'ai trouvé aussi une utile diver-
« sion), dans la carrière que j'ai parcourue
« et dont le terme approche. J'ai publié un
a grand nombre de mes compositions, et j'en
a ai beaucoup d'autres dont l'impression
« n'est retardée que par ma pauvreté : car
« c'est une dépense considérable, particuHè-
« rement à cause des gros caractères de notes
o el de lettres nécessaires pour que l'usage en
« soit commode aux églises, etc. » C'est un
triste spectacle que celui d'un vieillard, élevé
si haut dans l'estime des hommes par d'im-
mortels travaux, et néanmoins livré jusqu'à
ses derniers jours aux horreurs du besoin;
mais aussi rien ne peut mieux nous faire con-
naître la puissance du génie que cette longue
lutte contre l'adversité, où, loin de se laisser
point abattre, il s'élève incessamment par de
nouveaux efforts. Après tant de travaux, dont
les résultats avaient été si glorieux et si mal
récompensés, Jean Pierluigi de Palestrina
sentit sa fin s'approcher. Dans ses derniers
moments, il fit approcher son fils Hygin, le
seul de ses enfants qu'il eût conservé, et lui
dit ces paroles qui peignent si bien le véri-
table artiste : « Mon fils, je vous laisse un
« grand nombre d'ouvrages inédits; grâce au
« père abbé de Baume, au cardinal Aldobran-
« dini et au grand-duc de Toscane, je vous
tt laisse aussi ce qui est nécessaire |M>ur les
« faire imprimer; je vous recommande que
a cela se fasse au plus t6t pour la gloire du
tt Tout-Puissant, et pour la célébraiioa de
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PALESTRINA
433
« son ciiUe dans les saints temples. ^ La ma-
ladie qui le consumait prit bientôt après un
caractère plus grave, et le â février 15Ô4, il
expira. Tous les musiciens qui se trouvaient à
Rome assistèrent h ses funérailles; il fut in-
humé dans la basilique du Vatican, et Tins-
criplion suivante fut gravée sur son tom-
beau :
JOAICaES-P£TBYS-ALOTSIVS-PAJI5ESTIRYS.
Mvsicjs pni.xccps.
Plusieurs portraits de Pierluigi de Pales-
trina ont été gravés ou lithographies : on en
trouve un dans les Oêservazioni per hen re-
golare il eoro délia cappella pontificia,
d*Adami de Bolsena (p. 1G9), un autre dans
V Histoire générale de la musique, par
Havrkins (tome III, i>age 1G8), un troisième
dans la collection de Breilkopf, et en6n un
autre dans la troisième livraison de ma Ga-
lerie des musiciens célèbres; mais le plus
beau et le plus authentique est celui que rabl)é
Baini a fait faire d*après quatre peintures
anciennes qui existent au Quirinal, au pa-
lais Barberini et dans le vestiaire des chantres
de la basilique du Vatican. Ce portrait, fort
bien gravé par Amsler, se trouve en tête du
premier volume des Mémoires sur la vie et les
ouvrages de Pierluigi de Palestrina. On y re-
marque une physionomie noble , et tous les
signes du génie.
L^éloge de ce grand artiste peut se résumer
en peu de mots : il fut le créateur du seul
genre de musique d*église qui soit conforme à
son objet; il atteignit dans ce genre le dernier
degré de la perfection, et ses ouvrages en sont
restés depuis deux siècles et demi les modèles
inimitables. Dans le style du madrigal, il n*a
montré ni moins de génie ni moins de per-
fection pour les détails, et nul n*a porté plus
loin que lui l*art de saisir le caractère gé-
néral de la poésie d*un morceau. Ainsi que
tous les hommes doués de talents supérieurs,
il se modifia plusieurs fols dans le cours de
sa longue et glorieuse carrière; toutefois, on
peut contester Texactitude de la division de
ses œuvres en dix styles différents que Baini
donne à la fin de son livre, car quelques-unes
des distinctions qu^il établit résultent moins
d*un changement dans la manière de sentir et
de concevoir chez Tartiste, que dans les pro-
priétés du genre de chaque ouvrage. Ainsi,
s*il est vrai qu^après la publication du premier
livre de ses messes, Palestrina a secoué la
poussière de Técole où il s*était formé, et si,
comme le dit Baini, les chagrins dont il fut
BfOCa. UKIV. DES MUSICIENS. «. T. Tl.
abreuvé donnèrent à ses idées une teinte jné-
lancolique, et lui inspirèrent la pensée de ce
genre noble et louchant dont les Improperii
furent le signal, il est certain aussi qu^on ne
peut considérer comme des styles particuliers
la contexture plus solennelle de ses Magni-
ficat, ni la douce et facile allure de ses litanies,
ni réléganle et spirituelle expression de ses
madrigaux. Dans toutes ces productions ,
rhomme de génie se pénétra de la spécialité
du genre, et trouva les formes et les accents les
plus analogues à celte spécialité, mais ne
changea pas pour cela de manière, comme il
le fit lorsqu^il passa tout à coup du système
de Tancienne école à celui des messes de son
deuxième livre, et surtout à celui delà messe
du pape Marcel. Je ne partage pas non plus
Topinion de Baini, que celle-ci constitue un
style particulier : elle est seulement la plus
belle production de Palestrina dans ce style.
L^éducation des musiciens français était si
négligée depuis la seconde moitié du seizième
siècle, que le nom de Palestrina était à peine
connu de quelques-uns, il y a cinquante ans.
C'est Cherubini qui, le premier, a répandu la
connaissance des œuvres de ce grand homme,
à Paris : c^est lui qui en a expliqué Tesprit et
le mécanisme de style dans son Cours de haute
composition» Marchant sur ses traces, j'ai
exercé tous mes élèves des Conservatoires de
Paris et de Bruxelles sur le style alla PaleS"
trina, et j*ai fait pour eux, à plusieurs épo-
ques, des analyses des plus beaux ouvrages de
ce maître des maîtres. D*autre part, Texécu-
tion de quelques-uns de ses meilleurs motels
et madrigaux dans les exercices de Técole di-
rigée par Choron et dans mes Concerts histo-
riques, a fait connaître au public français ces
belles compositions, qui ont produit une im-
pression profonde.
La liste immense des productions de Pales-
trina peutétre divisée de la manière suivante :
I. Messes : i^ Joannis Pétri MoysHPr^nes-
tini in Basilica S, Pétri de Urbe cappella
Magistri Missarum liber primus; Romje,
apud Falerium Doricum et Moysium fra^
très, 1554, in-fol.On trouve dans ce recueil les
messes à quatre voix Ecee sacerdos magnus^
O regem Cœli, Virtute magna et Gabriel
Jrchangelus, et une à cinq voix, Jd eéenam
Agni providi. Deux autres éditions ont été
publiées, Tune en 1572, Tautre en 1591 :
cette dernière contient de plus que les autres
une messe de morts à cinq voix, et la messe
Sine nomine k six voix. 2« Missarum liber
MCttfidui; Romjgj apud heredes Falerii et
28
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434
PALESTRINA
Moysii Doricorum fratrum Brixensium,
1567. Ce recueil conlient quatre messes à
quatre voix, savoir : De Beata Firgine, In-
violata, Sine nomine, Jd fugam ; deux à
ctuq voix, Jipice Domine et Salvum me fae;
enfin la messe Papx Marcelli, à six voix.
Une deuxième édition de ce recueil a été pu-
bliée à Venise^ en 1508, in>4<>. La messe j4d
fugam a été gravée en partition à Paris,
chez Leduc, en 1809, par les soins de Choron.
3» JUissurum liber tertiusj Romx, apud he-
f redes Doricorum fratrum j^ 1570. On trouve
dans ce livre quatre messes à quatre voix,
. Spem in alium, Primi toni (composée sur le
thème du madrigal du même auteur lo mi
son Giovinetta), Brevis et Deferia; deux à
cinq voix , V Homme armé , Repleaiur o$
meum, et deux à six voix. De Beata Firgine,
Ut, ré, mi, fa, sol, la. Deux autres éditions
de ce livre de messes ont été publiées. Tune à
Rome, en 1570, tn-fol., Tautre à Venise, en
1509, in-4<'. On ne trouve pas dans celle-ci la
messe Ut, ré, mi, fa, sol, la. A^ Missarum
eu m quatuor et quinqut %3oeihus liber quar-
tus; Rome, Alexandre Gardane, 1583, in-fol.;
deuxième édition, Venise, 1582, in-4*. Une
troisième édition de ce quatrième livre, Incon*
nue à Raini, a été imprimée, sous le même
titre, à Milan, che2 les héritiers de Simon Tini,
en 1590, in-Â^ {voyez le Catalogue de la Riblio-
thèque musicale de J.-Adrien de la Fage,
n^ 1665). Les messes de ce recueil ne sont pas
distinguées par des titres particuliers; elles
sont au nombre de quatre à quatre voix, et de
trois à cinq voix. 5» Missarum liber quintut;
quatuor, quinque ao sex vœibus eoneinen^
darum; Romœ, sumpiibus Jaeobi Berichis,
1590, ApudFr. Coattinum, In-fol. Deuxième
édition, Venise, 1591, ln-4<>. Ce livre contient
les messes : jEtema Christi munera, Jam
ChristuB astra ascenderat, Panis quem ego
dabo, Iste confessor, à quatre voix ; Nigra
sum, Sicutlilium interspinas, à cinq voix;
lYave la gioia mia et Sine nomine, i six
voix. Q^ Missx quinque, quatuor ac quinque
voeibus coneinendtf liber sextus; Borner,
apud Fr. Coattinum,\h9Af in-fol. On trouve
dans ce livre les messes : Dies sanetificatus. In
te Domine speravi, Sine nomine, Quampt^*
chra es, à quatre voix, et Dilexi quoniam, à
cinq voix. La deuxième édition, publiée à Ve-
nise, en 1596, in-4<>, contient de plus la messe
Jve Maria, à six voix. 7« Missm quinque,
quatuor et quinque voeibus eoneinendet, liber
septimus ; Romei, apud Fr. Coattinum, 1 594,
in-fol. Ce livre préparé par Palestrina, fut pu-
blié après sa mort par son fils Hygin ; il con-
tient les messes : Âve Maria , Sanetorum
meritis et Ecce domus, à quatre voix ; Sa-
cerdos et pontifex. Tu es pastor oviumy à
cinq voix. Les deuxième et troisième éditions,
publiées à Rome, en 1595, in-fol, et à Venise,
en 1605, ln-4o, contiennent, de plus que la pre-
mière, la messe à six voix Jd bene plaeitum,
8<> Missarum cum quatuor, quinque et sex
voeibus, liber octavus ; Fenetiis, apud hsere-
dem Hier. Scoti, 1599, in-4«. Deuxième édi-
tion, ibid., 1609, ln-4o. On trouve dans ce livre
les messes : Qûem dieunt homines, Dum esset
summus pontifex, à quatre voix; O admira-
bile eommercium, Memor esto verhis, à cinq
voix ; Dum complerentur, et Sacerdotes Do»
mini, à six voix. Cette dernière contient un
double canon perpétuel à la seconde et à la
tierce dans les parties de ténor. On ne connaît
pas d^édition de Rome, in-fol., de ce huitième
livre des messes; il en est de même des sui-
vants. Il est vraisemblable que le fils de
Palestrina, n^ayant pas Targent nécessaire
pour faire Tentreprise de Timpression, a
traité avec les éditeurs de Venise pour la
publication de ces derniers livres en format
in -4*. 9« Missarum cum quatuor, quinque
ae sex voeibus, liber nonus; ibtd., 1599,
in-4«. Deuxième édition; ibid., 1608, in-4*.
Ce livre contient six messes, savoir : j^ve,
Regina cœlorum et Feni, sponsa Christi,
à quatre voix ; Festiva i eoUi et Sine nomine,
à cinq voix; In te Domine speravi et Te
Deum laudamus, à six voix. 10* Miuarum
quatuor, quinque et sex voeibus, liber deci-
mus, ibid., 1600, in-4*. On y trouve : In
illo tempore, Già fu chi m* ehbe eara, à
quatre voix ; Petra sancta, O Firgo simul
et mater, k cinq voix ; Quinti toni, lUu-'
mina oculos meos, à six voix. Cette dernière
est la même que celle qui se trouve dans la
deuxième édition du deuxième livre, sous
le titre : jid bene plaeitum. 11« Missarum
cum quatuor, quinque et sex voeibus, liber
undecimus, ibid., 1600, in-4<'. Ce livre con-
tient : Descendit Angélus, à quatre TOix;
Reginà ceeli, Argande lieta sperai, à cinq
voix ; Octavi toni. Aima Redemptoriis, à six
voix. 13* Missarum cum quatuor, quinque et
sex voeibus j liber duodeeimus^ ibid., 1601,
in-4«. Ce volume renferme les messes : Regina
cœU, o Rex glori», i quatre voix; j^scendo
ad patrem, QtMVè il piik grand* amoTj à
cinq voix; Tu es Petrus, Firi GaHUH, à six
voix. 15<> Missm quatuor, octonU voeihue
concinendms Venise, Richard Amadino,
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PALESTRINA
43o
1601, iii-4«. Ces messes à huit voix, les seules
de Palestrina qui ont été publiées, sont : Lan-
date Dominum, Hodie Christus natus est,
Fratres ego, Confitebor tibi, Domine. Indé-
pendamment de ces messes imprimées, les
archives delà chapelle pontificale contiennent
les messes : 14<> Lauda Sion, Pater noster,
Jesu, nostra redemptio, à quatre voix ; Bea-
tus Laurentius, Panem nostrum, Salve Ré-
sina, O sacrum eonvMum, à cinq voix;
£cce ego Joannes et Feni Creator spiritus,
à six voix. On trouve aussi, à la Bibliothèque
du Vatican, les messes inédites :\}S*>Tues Pe-
tru$, à six voix, différente de celle du même
titre qui est imprimée dans le douzième livre ;
une messe sur le plain-chant du Kyrie des
doubles majeurs, et une autre sur le Kyrie des
doubles mineurs. On voit que le nombre de
messes à quatre, cinq, six et huit voix, de Pa*
lestrina, s*élève à soixante-dix-huit, dont
douze inédites, et êoixante- quatre publiées.
De celles-ci j*ai quarante des plus belles en
partition; une collection plus considérable
existe chez Tabbé Santint, à Rome; Lands-
berg en possédait aussi une collection inté-
ressante ; mais la plus complète est celle
qu*avait formée TabbéBaini, et qui est passée
à la Bibliothèque de la Minerva, à Rome. On
en trouve quelques-unes dans la collection
publiée par Tabbé Al fie ri sous le titre : Rac-
coUa di mutiea in cui contengonei i eapo-
iavori di eelebri compositori italiani, etc.
{voye% AiiiBBi). Le chanoine Proske, de
Ratisbonne, a publié, dans sa belle collection
intitulée : Mutiea Divina (T. l*'), trois messes
à 4 voix de Palestrina , la première (Missa
hreviê) tirée du troisième livre; la seconde
(Iste eonfessor\ , tirée du cinquième livre ; et
la dernière {Die$ sanetificatus)^ extraite du
sixième livre. Ces messes sont en partition.
Le même savant éditeur a donné, dans le pre-
mier volume de sonSeUctus novue Missarum,
deux autres messes de Palestrina en partition,
la première (Feni sponsa Christi)^ à 4 voix,
tirée du neuvième livre ; la seconde {Jsswnpta
est i!far«a),à 6 voix. — II. Motets : \6^Motecta
festorutn totius anni, cum communione
sanctorum quaternis vocibus, liber primus ;
Romje, ap. hwr, / alerii et Aloysii Dorico-
rum fratrum^ 1565, in -fol. Deux autres édi-
tions de ce livre de motels parurent à Rome,
«n 1585 et 1590, une à Venise, en 1601, et une
dernière à Rome, en 1623. 17'* Liber primus
Motettorum, quw partim quinis, partim
seniSfpartim septenis vocibus coneinantur,
ihid., 1569. Deux autres éditions ont paru à
Venise, en 1586 et 1600, in-4«. 18» Motetto-
rum quse partim quinis, partim senis, par-
tim octonis vocibus coneinantur, liber se-
cundus; Venise, Jérôme Scoto„ 1572, in-4*.
Cette édition est la deuxième du second livre
de mot«ts à cinq, six voix, etc. ; la première
est si rare que Baini n*a pu la découvrir après
de loûgues recherches. 19<^ Motettorum, qux
partim quinis, partim senis, partim octonis
vocibus coneinantur, liber tertius; RomM,
apud Gardanum, 1575, in-fol. On connaît
trois autres éditions de celivre, toutes publiées
àVenise, en 1581, 1589 etl594,in-4o.S» ^0-
tettorum quatuor vocibus partim plenàvoce,
et partim paribus vocibus, liber secundta;
FenetiiSy apud Jngelum Gardanum, 1581,
in-4o. Trois autres éditions ont paru à Rome,
en 1590, et à Venise, en 1604 et 1606. 31* Mo-
tettorum quinque vocibus, liber quartus e
Canticis cantieorum; RomWy apud Alex,
Gardanum, 1584. Le texte de ces motets est
tiré du Cantique des cantiques. Il a été fait
dix éditions de ce livre de motets; la deuxième
et les suivantes ont paru à Venise, en 1584,
1587, 1588 (celle-ci a été tirée à trois mille
exemplaires), 1596, 1601, 160^3 1608 (avec
une basse ajoutée pour Torgue), 1613; la
dixième et dernière parut à Rome, en 1650,
chez Vital Mascardi. ^^^ Motettorum quinque
vocibus liber quintus; Romss, apud Alex,
Gardanum, 1584. Les éditions suivantes ont
paru à Venise, en 1588, 1595 et 1601. L'édi-
tion de 1595 contient un motet, Opem nobis,
o Thoma, porrige^ qui n*est pas dans les
autres, et qui ne parait pas être de Palestrina.
L*ablTé Baini a rassemblé les motets inédits
qui se trouvaient répandus dans diverses bi-
bliothèques et archives de Rome, et en a formé
trois autres livres prêts à être publiés, le pre-
mier à quatre, cinq et six voix; les deux au-
tres à huitetdouze voix. — III. LàMENTATions
DE JÉBÉBiE : 23<» Lamentationum liber pri-
mus cum quatuor vocibus; Romss , apud
Alex, (^ardanum^ 1588, in-fol. Une deuxième
édition a été publiée à Venise, en 1589, in-4**.
Deux autres livres de lamentations inédites
t>ni été recueillis parBaini, le premier à quatre
voix, l'aulre à cinq et six voix. — IV. Hymnes :
24° Hymni totius anni, secundum S. R. £,
consueludinem quatuor vocibus concinendi
nec non hymni religionum ; Romx, apud Ja-
cobum Tornerium et Bern. Donangelum,
1589, grand in-folio. Excudebat Fr. Coatti-
nus. Il y a deux autres éditions de ce recueil :
la première de Venise, 1589; Tau ire de
Rome, 1625. Celte dernière est accompagnée
28.
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43G
PALESTRINA — PALIONE
d*uDe basse continue pour Vorgue. — V. Of-
VERTOiKES : â5<> Offtrtoria totius anni, secun-
dum tanctêg Roman» tccUsiœ consuttudi-
nenty quinque vocibus concinenda (divisées
en deux parlies); Ronug, apud F. Coatti-
nutn, 1593. Beux autres éditions ont été pu*
bliées à Venise, en 1594 et 1596, in-4<>.—
VI. Maghificat : 26<» Magnificat octo tono»
rum liber primus ; Romje, apud Mex. Gar^
danum, 1691. Dans la même année, il fut
publié une deuxième édition de cet ouvrage,
à Venise. Ce livre renferme seize Magnificat
à quatre voix sur la psalmodie grégorienne.
L*abbé Baini a rassemblé dans les diverses
bibliothèques un autre livre de Magnificat
inédits de Palcstrina, à cinq, six et huit voix.
— VII. Litanies : 27« Litanim Deiparx Vir-
ginia, qtue in sacellii societatis Rosarii ubi-
que dicatii concinuntur, Musica cum qua-
tuor vocibui Joannity etc.; Romagy apud
Fr. Coattinum (en deux parties). En 1600,
il a été publié une deuxième édition de ces
litanies, auxquelles on a ajouté celle de Notre-
Dame de Lorette, par Roland de Lassus.
Baini a rassemblé un troisième livre de lita-
nies inédites, à six voix. — VIIT. Castiqves
spuiTUELS : 27« (bis) Madrigali spirituali a
cinque voci , libro primo. Fenezia, app.
Jug. Gardano, 1581, in-4». 28° De* Madri-
gali epirituali a cinque voci il libro se-
condo; in Roma, presso Coattino, 1594. —
IX. Psaumes. 28<» (bis) Sacra omnia solemn.
Psalmodia vespertina cumcant, B, V» quin-
que %iocum, Fenetiis, apud Ricc. Ama-
dinum^ 1596, in-4». — X. Maobicaux ; 29« Il
primo libro di Madrigali a quattro voci;
in Roma, FaUrio e Luigi Dorici 1555.
Cinq autres éditions de ce premier livre de
madrigaux à quatre voix ont été publiées à
Venise, en 1568, 1570, 1594, 1596 et 1605.
30<» // primo libro de' Madrigali a cinque
voci di Giov, Pierluigi, etc.; Fenezia, ap-
presso Jngiolo Gardano, 1581 ; deuxième
édition ; ibid., 1593; troisième édition; t&td.,
1604. ol» Di Giovanni Petro Loysio da Pa-
lestrina il secondo libro de' Madrigali a
quattro voci; in Fenezia, appresso Vherede
di Girol. Scoto^ 1586; deuxième édition,
1595, in-4».
Beaucoup de motets, de madrigaux et d'au-
tres morceaux tirés des œuvres de Paleslrina
ont été insérés dans les recueils de divers au-
teurs publiés dans la seconde moitié du sei-
zième siècle et au commencement du dix-sep-
tième. Les PP. Martini et Paolucci ont aussi
publié divers fragmeoi^ de ce maUre, dans
leurs traités pratiques du contrepoint; la plu-
part de ces exemples ont été reproduits par
Choron dans ses Principes de composition
des écoles d'Italie (Paris, 1808), et le Stabat
à deux chœurs a été aussi publié dans la même
année par ce savant. Déjà ce Stabat avait été
mis au jour i Londres, par Burney, avec les
Jmproperii et les Miserere de Baj et d'Aile-
gri; dans ces derniers temps, MM. Breit-
kopf et Hœrtel ont donné une nouvelle édition
de ce recueil, sous ce titre : Musica saera^
qux cantatur quotannis per hebdomadam
sanctam Rom» in Sacello pontificio, La Bi-
bliothèque du Conservatoire de Paris possède,
dans la collection connue sous le nom d*JE'fer,
trente-sept motets en partition de Palestrina;
j'ai également les trois premiers livres de mo-
tels à cinq, six et huit voix en partition.
M. Pabbé Santini, à Rome, possède auss»
toutes les messes et beaucoup d'autres compo-
sitions de ce grand homme; «nfin, l'abbé
Baini a préparé une édition complète de toutes
ses œuvres en partition, qu*il serait bien dési*
rahle de voir publier.
PALESTRINA ( Ah6E et Rodolfhf
PIERLUIGI DE). Foyez PIERLUIGI.
PALESTRII^I (Jear), hautboïste dis-
tingué, naquit à Milan, en 1744. Joseph
Lenta, premier hautboïste du Ihéiitre de cette
ville, fut son maître, et lui fit faire de rapides
progrès. Après avoir visité toute l'Italie, Pa-
lestrini se rendit en Allemagne, et entra an
service du prince de la Tour et Taxis, à KHis-
bonne. En 1783, il fit un voyage en Dane-
mark, par Hambourg, et se fit entendre avec
succès dans toutes les villes où il s'arrêta. Son
talent était particulièrement remarquable par
la beauté du son, et par l'expression dans lé-
chant. En 1812, cet artiste était encore at-
taché à la chapelle de Raiisbonne, quoiqu'il
fût igé de soixante-huit ans. On connaît de
lui quelques concertos pour le hautbois, ea
manuscrit.
PALIONE (Joseph), compositeur et pro*
fesseurde chant, naquit à Rome, le 7 octobre
1781. Élève de Fontemaggl, k Rome, et de
Fcnaroli, à Naples, il acheva ses études soos
ce dernier maître, et se rendit, en 1805, à
Paris, où il se fixa en qualité de maître de
chant. Il est mort en celte ville, vers la fin de-
1819. Toutes les compositions de cet artiste
sont restées en manuscrit; elles consistent en r
1« Trois quintettes pour deux pianos, deux.
violons et violoncelle. S? Neuf quatuors pour
deux violons, alto et basse. S** Deux sympho-
nies pour orchestre complet. 4« Debora, ora—
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PALIONE — PALLOTTA
^37
torio. 5« La Finta Amante, opéra boiifTe,
représenté au théâtre des Fiorentini, à
Naples. 6<» Ze due Rivait^ idem, représenté à
Rome, en 1802. 7* La Fedota astuta, ibid.
8» la FUlanella rapUa, ibid. 9» Ariane,
cantate. 10<» Bes airs intercalés dans divers
opéras, entre autres une cavatine chantée à
Paris avec succès, par madame Barilli, dans
7e Rivali, de Hayer.
PALLADIO (Datio), compositeur napo-
litain, né vers le milieu du seizième siècle,
se fixa en Allemagne, et parait avoir été ai|
service de Tévéque d*Ha1berstadt. Il a fait
imprimer de sa composition : \^ Cantiones
nuptiales 4, 5, 6 e 7 vocum; Witlenberg,
1590, in-4«. 2<» Neues Lied, Herm Henrico
Julio, postulirten Bisehoffen zu Halberttadt
(Nouvelle chanson en Thonneur de M. Henri
Julius, évéque suffragant de Halberstadt, duc
de Brunswictf et de Lunebourg), Hagdebourg,
1590, in.4«.
PALLATICnSI (Vincbst), maître de
chapelle au Conservatoire degli Incurahiîi,
à Venise, vécut vers le milieu du dix-huitième
siècle. En 1755, il fit représenter à Venise lo
Speziale, opéra bouffe, composé en collabo-
ration avec Fischietti. Cet opéra, et une sym-
phonie de la composition de Pallavicini, se
trouvaient autrefois dans le magasin de Breit-
loi>f, à Leipsick.
PALLAVICINO (BewoIt), compositeur
distingué, naquit à Crémone, dans la seconde
moitié du seizième siècle, et fut maître de
chapelle du duc de Mantoue. Il était encore
au service de ce prince, en 1016. On connaît
de lui les ouvrages suivants : l'' // primo
lihro de* Madrigali a quattro voci; in Fe-
netia, app. Angelo Gardane, 1570, in-4».
1" {bis) Madrigali a cinque voei, lib. 1 ; Ve-
nise, 1581, in-4». 2<» Idem^ lib. 2; ibid.,
1505, in-4«». 2« {bis) Sacrarum Dei laudum
oclo, duodecim et sexdecim vocibus; Fe-
netiis, apud Riccardum Jmadinum, 1505,
in-4«. S» Idem, lib. 5; tftid., 1596, ln-4». Ce
livre a été réimprimé à Anvers, chez Pha-
lèse, en 1604. 4o Idem, lib. 4 ; Venise, 1596,
Jn-4®; Anvers, 1605, ln-4» obi. 4<» {bis) Di
Benedetto Pallavieino il quinto libre de
Madrigali a cinque voci; in Fenetia, app,
€ia. Fincenti, 1597, in-4». 5» Cantiones
sacrxS, 12 g 16 voctim; Venise, 1605. ÏÏ-/Z
primo libro de* Madrigali a sei voci, nova^
mente composti et dati in luce ; in Fenetia,
presso Giacomo Fincenti, 1587, in -4*». Cette
édition est la première : TépUre dédicatoire
au duc de Mantoue est datée du 1^' mai 1587.
La deuxième édition a été publiée chez Vin-
centi, à Venise, en 1606, et dans la même
année Pierre Phalèse en a donné une autre à
Anvers. 7« Libro FI de* Madrigali a 5 voct;
ibid., 1612, in-4*>. C*est une deuxième édi-
tion. 8» Madrigali a }i voei, lib. FII; ibid.,
1615, in-4<^. On trouve des madrigaux de
Pallavieino dans la collection intitulée De'
floridi virtuosi d'Italia il terzo libro de'
Madrigali a cinque voci (Venise, Giac. Vin-
centi et Rich. Amadino, 1586, in-4<>), et dans
plusieurs autres recueils.
PALLAVIGIINO (Chables), compositeur
dramatique, naquit à Brescia dans la première
moitié du dix-septième siècle, et mourut à
Dresde en 1689. La plupart des opéras de ce
compositeur ont été représentés avec succès à
Venise, quoiquMls ne se distinguent par au-
cune qualité d'invention. Ses productions,
dont on a retenu les titres, sont : 1® Aure^
Hano; à Venise, en 1666. 2« Demetrio, dans
la même année. S'' /{ Tiranno umiliato
d'Amore, ovvero Meraspe, 1667. 4«» />io-
elezianoy 1674. 5» Enea in Italia, 1675.
6» Ga/eno, 1676. 7» Il Fespasiano, 1678.
80 II Nerone, 1679. 9« Messalina, 1680.
10<> Bassiano, ossia il maggiore impossibile,
1682. 11» CarlOjVe d'Italia, 1685. 12<» // Rô
infante, 1685. 15» Licinio imperatore ,
1684. 14» Recimero re de' Fandali, 1685.
15*» Massimo Puppieno, 1685. 16® Peneloppe
lacasta, 1686, 17« Didone délirante, 1686.
1 S'^Amor innamorato, 1 687 .1 9« L 'Amazzone
corsara, 1687. 20« Elmiro, rediCorinto,
1687. 21« La Gerusalemme liberata, 1688.
22» ^na'ops; à Dresde, 1689; c*est pendant
la composition de cet opéra que Pallavieino
mourut; Strunck termina Touvrage, qui fût
représenté à Dresde, dans la même année. La
Gerusalemme liberata fut traduite en alle-
mand par Fiedeler, et représentée à Ham*
bourg, en 1695, sous le titre d^Armida. Quel-
ques airs de cet ouvrage ont été imprimés à
Hambourg dans la même année. Les mélodies
de ces morceaux manquent d'originalité. Pal-
lavieino fut le maître de composition de Le-
grenzi (voyez ce nom).
PALLOTTA (Math I en), compositeur de
musique d'église, h Palerme, né vraisembla-
blement en Sicile, a vécu dans la première
moitié du dix-huitième siècle. On connaît
sous son nom : U Cantionum Benedictus ad
Laudes in soUmn, matutinis Hebdomadm
Sanctx 4 vocum, ^'^ Benedictus quinti modi.
Ces deux ouvrages sont indiqués comme ma-
Duscritsdans le catalogue de Traeg, de Vienne.
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438
PALIVIA - PAMPAM
PALMA (SiifESTEE), composiUur drama-
tique, né à Iscbia, près de Naples, en 1762,
étudia le contrepoint au Conservatoire de
Loreto, sous la direction de Valenti et de Fe-
narolî ; il reçut ensuite des conseils de Pai-
siello. En 1791, il intercala quelques airs
dans Topera bouffe intitulé L$ Fane Geloêie.
Son premier opéra, joué à Naples,fut la Finta
Matta. Il donna ensuite : 1<» La Pietra sim-
patica^ dans lequel on trouve la polonaise
Sento eheion vic(no,qm a eu un succès pro-
digieux, â» Gli Jmanti ridicoli, et 3<> La
Sposa contrasta. En 1799, au moment où ce
compositeur se disposait à aller de Venise à
Bologne, il fut obligé de retourner à Naples,
où il écrivit pour divers théâtres : La Sckiava
fortunata; VErede sensa eredità; le Seguaci
di Diana; lo Scavamento ; i Furbi amanti;
i Fampiri; U Minière di Polonia; il Pa-
lazso délie Fate; il PaUone aerostatico; il
Geloso di te ttesso. Une affection hémorroTdale
obligea Pal ma à renoncer à ses travaux dra-
matiques. Une hydropisie de poitrine le con-
duisit au tombeau le 8 août 1834, à Tâge de
soixante-douze ans. On connaît de lui une
cantate pour soprano et contralto écrite pour
la fêle de Noei.
PALMERINI (Lovis), né à Bologne, le
26 décembre 1768, y est mort le S7 Janvier
1842. Cet artiste distingué a occupé avec
beaucoup d*honneur, pendant quarante ans, la
place d*orgaolste de la collégiale de S. Pé-
trone, dans sa ville natale : avec lui a fini en
Italie Part de Jouer de Torgue dans le style
véritable de cet instrument. Il improvisait des
fugues à trois et quatre parties qui, pour la
conduite et Texécution, étaient dignes des
meilleurs maîtres. On a de lui beaucoup de
musique d*église bien écrite, qui est restée en
manuscrit. Palmerini a laissé aussi un traité
d'harmonie et d'accompagnement que plu-
sieurs artistes bolonais considèrent comme
préférable à celui de Mattel.
PALSA (Jear), virtuose sur le cor, naquit
à Jermeritz, en Bohême, le 20 juin 1752. Il
n'était âgé que de dix- huit ans lorsqu'il se
rendit à Paris avec Turschroidt, qui, dans
leurs duos, jouait la partie de second cor.
Après les avoir entendus au concert spirituel,
le prince de Guémené les prit à son service.
Ils publièrent dans celle ville deux œuvres de
duos pour deux cors. En 1783, ces deux ar-
tistes relournèrcnt en Allemagne, et entrèrent
dans la chapelle du landgrave de Hesse Casscl.
Deux ans après, ils firent un voyage à Lon-
dres, où ils excitèrent Tadmiraiion gOnérale. i
De retour à Cassel, ils y restèrent jusqu'à la
mort du prince. En 1786, Ils entrèrent au
service du roi de Prusse. Palsa mourut d'une
hydropisie de poitrine, le 24 janvier 1792, à
l'âge de trente-huit ans. Cet artiste distingué
a publié un troisième livre de duos pourdeuK
cors, avec Turschmidt, à Berlin, chez Grœ-
benscbuiz et Seiler. Le talent de Palsa con-
sistait particulièrement dans une belle ma-
nière de chanter sur son instrument.
PAMU^GER (Léokabd), compositeur du
seizième siècle, fit ses études dans un mo-
nastère de la Bavière, puis fut secrétaire et, en
dernier lieu, recteur de l'école de Saint-
Thomas, à Passau. Il mourut dans cette ville,
en 1568. Ses compositions, qui consistent en
motets à plusieurs voix, ont été publiées par
son fils, après sa mort. La collection de ces
morceaux a pour titre : FccUsiasticorum
eantionum quatuor, quinqu^ et plurimum
vocum, tomus primut; Nuremberg, cher
Catherine Gerlach et les héritiers de Jean
Hontanus, 1572, in-4<» obi. Le second volume
de ces motets a été publié à Nuremberg, en
1573, le troisième en 1576, et le dernier en
1580, par Nicolas Knorr. On trouve des com-
positions de Paminger dans le recueil intitulé
Fior de Motetli tratti délit Motetti del
Fiore; in Fenetia, per Antonio Gardano,
1539; dans les tomes I^etll' du Ifovum et
insigne opus Musicum, sex, quinque et qua-
tuor vocum, etc. ; IVorirnberg^, arte Miero-
nymiGraphsi, 1537-1538, petit in-4'» obi., et
dans les tomes I» et IIl«de la collection qui a
pour titre : Tomus primus (seu tertius) Psal-
morum selectorum a prsfstantissimie mu-
sicis in hartnonias quatuor aut quinque
vocum redactorum; Norimbergsf, apud Joh.
Petreium, 1538-1542, petit in-4»obl.
PAMPAINI { AutoiiieGaétaii), compositear
dramatique, né dans la Romagne, au commen-
cement du dix-huitième siècle, fut d'abord
maître de chapelle de la cathédrale de Permo,
et en remplit les fonctions jusqu'en 1748;
puis il dirigea pendant vingt ans le Conser-
vatoire de Venise, appelé L'Ospedateito di
S. Giovanni e Paolo, Il mourut dans cette
position au mois de février 1769. Ce maître
avait été nommé membre de l'académie des
Philharmoniques de Bologne, dans la section
des compositeurs, en 1746. L'auteur des notes
sur les musiciens italiens, communiquées à La
Borde pour son Essai sur la musiqtie, repro-
chai ta Pampani d'avoir mis dans ses ouTrages-
un style bruyant et tourmenté : je n*ai pu
véridcr ce qui a donne lieu à cette accusation.
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PAMPANI - PANE
439
Les titres connus des opéras de ce matlre
sont: \^ Jnagilda^ 1735. ^^ Artaserse ton-
gimano, 1737. 5» La Caduta d'AmuliOy
1740. 4» La Clemenza di Tito, 1748. 5» Jr-
iaserse, 1750. 6» Il Fineeslao, 1752. 7« As-
tianasse, 1755. 8» Demofoonte, 1764. 9<» />c-
mefno^ 1768. Le Demofoonte fut, dit-on,
l^opéra de Pampani qui obtint le plus de
succès. Le maître de chapelle Reichardt cite
de la composition de Pampani un De pro-
fundiSf composé en 1748, le motet /n conver-
tendo Dominue, et un Tantum ergo, qu'il
avait vus en manuscrit.
PAN, personnage ou dieu de la mytho-
logie grecque à qui les poètes donnent pour
père tantôt Mercure, tantôt Jupiter, Saturne,
Uranus, etc. Il est représenté avec des cuisses,
des jambes et des pieds de bouc, et avec des
cornes à la tète. Il présidait à Tagricullure.
Dans la guerre des Titans, il fut le plus utile
auxiliaire de Jupiter, en soufflant dans une
conque marine, dont les sons rauques mirent
en fuite les géants : on le considère, à cause de
cela, comme Tinventenr de la trompette. L'in-
vention de la flûte pastorale à plusieurs tuyaux,
appelée st/n'no?; lui est aussi attribuée : suivant
la Mythologie, la nymphe de ce nom, ayant
invoqué les dieux pour échapper à l'ardeur de
Pan, fut changée en roseau; désespéré de sa
perte, le dieu coupa quelques-uns de ces ro-
seaux de différentes longueurs, les unit avec
de la cire, et parcourut les bois et les mon-
tagnes, en jouant de cet instrument. On con-
naît le vers de la deuxième églogue de Vir-
gile :
Pan primas etlamos eerft coDjuDgere plures
Institaii
Quelques poètes de l'antiquité ont aussi at-
tribué à Pan l'invention de la flûte droite, et
même, suivant Bion, de la flûte oblique (flûte
traversière). Au point de vue philosophique
de Fa mythologie. Pan est l'âme de l'univers;
c'est le toutj en particulier c'est Vair, et con-
séquemment le son, qui n'est que Taîr vi-
brant; d'où il suit que Pan est le principe de
la musique, ou la musique elle même.
PAI^AIYTI (Philippe), littérateur Italien,
établi à Londres, vers 1810, y commença la
publication d'un journal de littérature ita-
lienne intitulé Giomaïe itaîico qui n'eut pas
une longue existence. Il y a publié, sous
le litre de SaggC teatraU (Londres, 1813,
août, page 408) des morceaux sur le théâtre
Italien : le premier, intitulé Musica e parola,
traite de la musique et de la poésie drama-
tique.
PANCALDI (GnARLBs), avocat, né à Bo-
logne, vers la' fin du dix-huitième siècle, est
auteur d'une notice Intitulée : Cenniintorno
Felice Maurizio Radieati, célèbre suonator
di violino a eontrappuntista ; Bologne,
NohilletC««,1828, in.8'>.
Une cantatrice de quelque talent {Marianna
Panealdt)j née k Bologne et vraisemblable*
ment de la famille du précédent, chanta avec
succès, depuis 1835 jusqu'en 1838, sur les
théâtres de la Romagne, à Ferrare et à Ro-
vigo, puis fut engagée pour le théâtre de San-
Yagojdains Plie de Cuba, et y exciU l'enthou-
siasme dès son début ; mais atteinte par la
fièvre jaune, elle y mourut le 5 septembre
1838, un mois après son arrivée dans l'tle.
PAINCIIiOLI (Gvi), jurisconsulte, né en
1533, à Reggio, en Lombardie, fit son droit à
l'université de Padoue, et devint successive-
ment professeur dans cette ville, à Turin et à
Venise. Il mourut dans celte dernière ville, le
15 mai 1599. Le livre de Panciroli intitulé
Rerum memorabilium deperditarum et nu'
per inventarum^ lih. II (Ambcrg, 1599,
2 vol. in-8», et Leipsick, 1607, in-4°), con-
tient deux chapitres (39 et 40 de la première
partie) qui traitent de Musicà, de Mnsicd
muta, de ffydraulicd. La première partie
de Ce livre a pour objet les découvertes des
anciens dont nous avons perdu le secret; c'est
pourquoi Panciroli y traite de l'orgue hydrau*
lique. Pierre de la Noue a donné une traduc-
tion française de cet ouvrage, dégagée de tout
commentaire; Lyon, 1017, deux parties ln-13.
PAI^E (DoHiniQUB DEL), prêtre, né à
Rome, dans la première moitié du dix-septième
siècle, étudia la composition sous la direction
d'Abbatinl. Appelé au service de l'empereur
Ferdinand III, en qualité de sopraniste, il
vécut à Vienne et à Prague pendant quelques
années, puis retourna à Rome, en 1654, pour
le concours ouvertàl'occasionde la nomination
d'un chapelain chantre de la chapelle pontifi-
cale, et obtint cette place le 10 juin de la
même année. Ses premiers ouvrages ont pour
titre : !<» Magnificat octo ionorum, liber
primu$, op, 1 ; Rotna, ap. Maecardium,
1672. 9° Motetti a 2, 3, 4 e 5 voci, lib, I,
op. 2; ibid., 1675. Del Pane a laissé beaucoup
de musique d'église qui se trouve en manu-
scrit dans les archives de la chapelle pontifi-
cale. On a imprimé de sa composition des
messes écrites sur les thèmes de plusieurs mo-
tets de Pierluigi de Palestrina. Cette œuvre a
pour titre : Messe deîV Abb. Domenico del
Pane, soprano délia capp. pont, a 4, 5, 6,
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440
PANE — PANNY
8 voci, estratte da esquisiti motetti del Pa-
lestrina, e dedicate alV E. e R. Sig, eardi-
nal Benedetio Pamphili ;Komey 1687, in-fol.
Del Pane a été Pédileur des antiennes de son
maître Abbatini {voyez ce nom)| pour douze
ténors et douze basses.
PANECK (Jean)) compositeur allemand,
né vraisemblablement à Prague, où il y a eu
des artistes de ce nom, vécut vers la fin du
dix-huitième siècle. On lui doit la musique
du petit opéra intitulé : Die ChrisUiche Ju-
denbraut (la Fiancée juive devenue chré-
tienne). Le sort de cet ouvrasse eut cela de bi-
zarre, qu'accueilli avec enthousiasme aux
théâtres de Léopoldstadt et de la Porte de
Carinthie, à Vienne, il fut outrageusement
sifflé dans quelques villes de PAUemagne sep-
tentrionale.
PANIZZA (Jacques), compositeur, pro-
fesseur de chant, et maître au piano du grand
théâtre de la Scala, à Milan, fut, je crois, fils
de Pompilio Panizza, téuor qui chanta au
même théâtre, en 1800. Il vît le jour en
cette ville, dans les premières années du dix-
neuvième siècle. Son premier opéra intitulé :
Sono eglino maritati? a été représenté en
1827. Il a donné ensuite la CoUerica, qui a
été jouéje avec succès à Milan, en 1831. Pa-
nizza a écrit aussi, en 1834, pour Trieste,
Gianni di Calais; enfin, il a fait représenter,
en 1840, ICiarlatini, dont quelques journaux
ont fait réloge. Panizza est aussi Tauteurd'une
sérénade à quatre voix et orchestre, intitulée :
Jnno a Maria Malibran, qui a été exécutée
à Milan, dans la soirée du 33 mai 1834. On a
imprimé de ce compositeur : l^ Settetto per
il flauto^ 2 clarinetti, 3 corni e fagotto;
Vienne, Artaria. 2° Divertimento in forma
divalzeper i7ptano-/brle; Milan, Bertuzzi.
3« // Pianto, aria lugubre per Tenore; ibid.
A^ Se il brando invitto, scène pour ténor;
Milan, Ricordi. 5<> Deux airs pour soprano;
ibid, ù'* Scène lyrique, tirée du troisième acte
de Saiil, tragédie d'Alfieri, pour ténor, avec
piano ou harpe ; ibid. 7^ Il Ritorno in pa-
tria, romance j ibid. Bon professeur de chant,
Panizza a formé quelques-uns des derniers
artistes qui se sont fait entendre sur les
théâtres de Tltalie avec U connaissance de
l'art du chant. Ce maître est mort à Milan, au
mois d'avril 1860.
PANI^EI^BERG (Fn£OKBic-GuiLi,AiiBE),
musicien de ville à Lunebourg, vers la fin du
dix-huitième siècle, a écrit des quatuors et
des solos pour violon, une symphonie concer-
tante pour deux bassons, avec orchestre, cl ua
septuor pour hautbois, basson, alto, cor de
basselte, cor et violoncelle ; toutes ces com-
positions sont restées en manuscrit : on n*a
gravé de Pannenberg qu£ trente anglaises et
cotillons pour orchestre, à Leipsick, chez Breit-
kopf et Hffirtel.
PAI^IHY (Joseph), violoniste et composi-
teur, est né le 23 octobre 1794, à Kohlmitz-
berg, en Autriche. Fils du mahre d*école de
ce lieu, il apprit, sous sa direction, à jouer du
violon dès Page de six ans, et par un travail
de sept heures chaque jour, il parvint en
trois années à jouer les quatuors et concertos
de Haydn , Gyrowelz , Pleyel, Stamitz et
autres maîtres de cette époque; puis le pas-
teur Ortler lui enseigna à jouer de la flûte;
enfin, son aïeul maternel, Joseph Breines-
berger, fut son premier maître pour l'orgue
et l'harmonie. L'invasion de l'Autriche par les
armées françaises, en 1809, ruina la Tamille
de Panny, et l'obligea lui-même à se livrer à
des travaux agricoles et à négliger la musique.
Envoyé ensuite à Linz pour y suivre les cours
destinés â former des instituteurs, il eut occa-
sion d'y entendre de belles compositions qui
réveillèrent son penchant pour la musique.
Dès ce moment, il reprit l'étude de cet art, et
écrivit quelques essais de compositions pour
divers instruments, trois messes et un /{e-
quiem; mais toutes ces productions renfer-
maient plus de fautes contre les règles de l'arf
et de réminiscences que de beautés originales.
A l'âge de dix-neuf ans, M. Panny entra dans
la carrière de l'enseignement à Greinburg,
dans la haute Autriche. Ce fut dans ce lieu
qu'il fît exécuter une cantate en présence de
l'empereur François II et de son maître de
chapelle Eybler (voyez ce nom). Celui-ci re-
connut du talent dans cetouvrage, encouragea
Panny, et lui promit que s'il venait à Vienne
et se destinait à la carrière d'artiste, il lui en-
seignerait la haute composition. Le voyage de
Vienne était précisément à cette époque le
désir du jeune homme, qui le réalisa en 1815,
et, mettante profit les offres d'Eybler, devint
en efTet son élève. Pendant que Panny se pré-
parait ainsi à se faire une position honorable
dans l'art, il eut à lutter contre les doulou-
reuses angoisses de la misère; mais, enfin, sa
courageuse persévérance triompha de la mau-
vaise fortune. Parvenu à l'âge de trente ans,
il donna, en 1824, son premier concert à
Vienne et y fit entendre pour la première fois
ses compositions, particulièrement le Krie-
gerchor (Chœur de Guerriers), publié chez
Scbolt, à Mayence, et un chœur écossais resté
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PANNY — PANOFKA
44 i
inédit. Ces morceaux furent chaleureusemeDt
applaudis par le public. En 1825, Panny fit
un voyage à Venise, et fit la connaissance de
Paganini, qui Tencouragea dans ses travaux ;
plus tard , il retrouva ce grand artiste à
Vienne, et composa à sa demanda une scène
dramatique pour violon et orchestre, que le
grand violoniste exécuta sur la quatrième
corde au concçrtd^adieu qu^il donna à Vienne,
en 18S8. Ils entreprirent ensemble un voyage
à Carlsbad, où bientôt ils se séparèrent, mé-
contents Tun de Tautre. Panny continua seul
ce voyage et visita Dresde, Prague, Salzbourg,
Linz, Munich, Augsbourg, Stuttgard, Garis-
ruhe, Manheim, Francfort et Mayence. Ar-
rivé dans celte dernière ville, en 1839, il y
passa rhiver et fit paraître quelques-unes de
ses compositions chez Scholt frères. En 1830,
il entreprit un nouveau voyage, parDussel-
dorf, dans le nord de TAIlemagne^ et s'établit
à Hambourg, d*où il alla donner des concerts
à Berlin. Bans Tannée suivante, la place de
chef d'orchestre des concerts de Bergen
(Norwége) lui fut offerte et acceptée par lui.
Il en remplit les fonctions pendant Thiver de
1831-1832 et y écrivit plusieurs compositions. '
De retour à Hambourg, il dirigea pendant
rhiver suivant les concerts du Casino à Al-
iéna. En 1834, il accepta un engagement qui
lui était offert par de riches manufacturiers
de Wesserling (Alsace), pour faire Téducalion
musicale de leurs enfants, et fonder une école
de musique dans la commune. Ce fut de là
qiril partit en 1835 pour faire un voyage à
Paris et à Londres. Fatigué de la vie obscure
qu'il avait trouvée à Wesserling, il s'éloigna
de ce lieu, en 183C, pour aller se fixer à
Mayence, où il organisa une école de musique
vocale et instrumentale et se maria dans la
même année. Après une existence longtemps
agitée, Panny semblait enfin être arrivé à la
période des jours heureux, quand une maladie
de la moelle épinière lui fit sentir ses pre-
mières atteintes, en 1837. Il essaya l'effet des
f)ains de Uombourg dans l'été de l'année sui-
vante, mais inutilement; car il mourut le
7 septembre 1838, à l'âge de quarante-quatre
ans, laissant une veuve, qu'il avait épousée
depuis moins de deux ans, et un enfant de
six mois. Bf. J.-G. Horneyer lui a consacré
un long article nécrologique dans le supplé-
ment de la Gazette de Mayence (ann. 1838,
ii<»*11^, 113 et 113). Dans la liste des compo-
sitions de Panny, on remarque les suivantes :
]o Quatuors faciles pour deux violons, alto et
basse, op. 10, n»» 1 et 2 j Vienne, Artaria.
2<> Sonate sur la quatrième corde, avec qua-
tuor, op. 28 ; Mayence, Schott. 3<* Adagio et
rondo pour flûte et quatuor, op. 6 ; Vienne,
Artaria. 4<» Adagio et polonaise en symphonie
concertante pour hautbois et basson, op. 7 -,
ibid. 5<» Scène suisse, concertino pour violon-
celle entremêlé de thèmes de l'opéra de Guil'
laume Tell, op. 27 ; Hayence, Scholt. 6<> Ron-
deau brillant pour piano avec quatuor, op. 12;
Vienne, Pennauer. 7^ Trio pour piano, vio-
lon et alto, op. 1 ; Vienne, Artaria. 8<> Intro-
duction et rondeau pour piano et violon,
op. 20; Vienne, Pennauer. 9^ Variations pour
piano sur une canzonelte vénitienne de Pa-
ganini, op. 8; Vienne, Artaria. 10» Messe à
quatre voix et orchestre: Vienqe, Cappi.
Il» Deuxième messe, t'd«m^ op. 17; Vienne,
Artaria. 1 2<^ Troisième t'dem; Mayçnce, Schott.
\Z^ Requiem à trois voix, deux violons, basse
et orgue, op. 21 ; Vienne, Artaria. 14* Gra-
duel à quatre voix, orchestre et orgue, avec
un offertoire pour soprano solo, chœur ad
libitum, OTcheslre et orgue, op. 18; ibid.
15« Hymne allemand {Singt dem Herm ein
neuet Lied), pour un chœur d'hommes, trois
trombones et basse, op. 58; Mayence, Schott.
16* Chant original de la Styrie, pour voix
d'hommes et orchestre, op. 35; Mayence,
Schott. 17* Chanson du Nord pour voix seule,
chœur et orchestre, op. 36; ibid, 18* Chanson
de table pour chœur d'hommes et orchestre,
op. 37; ibid, 19* Chants détachés ou en re-
cueil pour quatre voix d'hommes et piano,
op. 9; Vienne, Artaria. op. 25, 26, 30, 31,
34, ibid. L'œuvre 32* est un chœur d'hommes
intitulé : Der fferbstamRhein{V Automne sur
leBhin). 20* Chants à voix seule avec accom-
pagnement de piano, op. 5, 10, 29, 33; Vienne
et Mayence. Panny a laissé en manuscrit un
mélodrame et l'opéra Dos Mxdchen von
Riigen (la Fille de Kugen), un hymne pour
la nouvelle année, composé et exécuté à
Bergen, en Norwége, le 18 décembre 1831,
quelques morceaux de chant avec orchestre,
et des travaux liltéraires sur la musique,
particulièrement sur l'histoire de cet art en
Italie, en Allemagne, en France et en Angle-
terre.
PAIYOFKA (H£5Ri), violoniste, profes-
seur de chant et compositeur, est né le 2 octo-
bre 1807, à Breslau, en Silésie. Son père,
rentier et délégué du roi de Prusse, destinait
le jeune Panofka au barreau, et lui fit faire
ses études au collège Frédéric jusqu'à l'âge
de seize ans. Sa sœur, fort habile sur le violon,
lui donna les premières leçons de cet inslru-
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442
PANOFKA
ment ; puis il apprit le chant et les prin-
cipes de la lecture de la musique sous la
direction du cantor Strauch et de son suc-
cesseur Foerster. A l'âge de dix ans, M. Pa-
norka se fit entendre avec succès en public.
Après la mort de Fœrster, Luge, chef d'or-
chestre du théâtre de Breslau, et bon violo-
niste, devint son maître. C'est sous la direc-
tion de cet artiste qu'il joua plusieurs fois
des concertos de Rode et de Viotti, au théâtre
el dans les concerts. En 1834, Il sortit du
collège pour suivre les cours de droit de
l'université,* mais cédant à ses instances réi-
térées, son père lui permit de se livrer en
artiste à la culture de la musique, et l'envoya
à Vienne, pour y prendre des leçons de May-
seder pour le violon, et de Hoffmann pour la
composition. Après trois années d'études sous
ces maîtres, il se fit entendre, en 1827, avec
un brillant succès, dans un concert donné à
la salle de la Redoute. En 1829, il s'éloigna
de Vienne, pour se rendre à Munich, où il
donna des concerts pendant un séjour de six
mois, puis il alla à Berlin, s'y lia avec le
pianiste Ilauck, et donna plusieurs concerts
avec lui. C'est dans cette ville qu'il publia ses
premières compositions ; c'est aussi à Berlin,
qu'à la sollicitation de M. Marx, rédacteur en
cher de la Gazette musicale, il comnfença à
cultiver la critique sur cet art. La mort de son
père, en 1831, le mit en possession d'un
héritage modesle, qui lui permit de se livrer
sans réserve à ses études. En 1833, il entre-
prit un voyage avec son ami Hauck, visita
Dresde, Prague, et retourna i Vienne, où il
fit un nouveau séjour pendant huit mois.
Après avoir visité la Pologne et la Silésie, il
revit Berlin une deuxième fois ; mais ayant eu
le malheur d'y perdre son frère, il s'éloigna
de cette ville, et se rendit à Paris, où il s'éta-
blit, en 1834. Il i'y fit entendre pour la pre-
mière fois au Conservatoire, dans un concert
donné par Berliox, puis il en donna un lui-
même dans cette salle, en 1 837. Dès son arrivée
à Paris, son goût pour l'art du chant, déve-
loppé par les occasions fréquentes d'entendre
des artistes tels que Rubini, Lablache, Don-
zelli, David, mesdames Foder, Sontag et autres
célébrités, l'avait fait se lier avec le célèbre
professeur de chant Bordogni, et dès ce
moment, il se mit à étudier avec ardeur
l'organisation et le mécanisme de la voix.
Il suivait avec assiduité les cours de ce
professeur, et bientôt les relations de ces
artistes furent si intimes qu'ils s'associèrent
pour la fondation d'une Académie de chant
des amateurSy à i'imila(-!3n de celle de Berlin.
Ils en publièrent le prospectus, en 1843;
mais la formation de la Société des concerts
de musique religieuse, par le prince de la
Moskowa, à la même époque, fut un obstacle
à la réalisation de leur projet. En 1844,
H. Panotka s'est rendu à Londres pour la pu-
blication de quelques-uns de ses ouvrages. En
1847, M. Lumley, directeur du théâtre italien
de Londres, s'attacha M. Panofka pour l'aider
dans sa direction en ce qui concerne l'art. Ce
fut la brillante saison de Jenny Lind, accom-
pagnée de Lablache, Fraschini, Coletti, Stau-
digl, Gardoni et autres bons artistes. Ce fut
une nouvelle occasion offerte à M. Panofka
pour l'étude comparée des méthodes de chant
et des voix. Il avait pris dès lors la résolution
de se fixer à Paris pour se livrer à l'enseigne-
ment de l'art vocal; mais la révolution de
1848 vint tout à coup contrarier ce projet.
Après un court séjour dans la capitale de la
France, il retourna à Londres et s'y établit
comme professeur de chant. Il y publia un
grand nombre de morceaux sur des paroles
italiennes, tels que eanzones, duos, qua-
tuors, et un traité pratique de chant, sous le
titre de Practical singing tutor (Ewer et C),
ainsi que douze vocalises pour soprano et
contralto. Après le coup d'État de 1853,
M. Panofka revint à Paris et s'y fixa définiti-
vement. Livré depuis lors d'une manière
exclusive à l'enseignement du chant, il a
publié son grand ouvrage intitulé : rj/rt de
chanter, divisé en deux parties, théorique et
pratique, op. 81; Paris, Braodus, suivi du
Fade mecumdu chanteur (recueil d'exercices
pour toutes les voix), de vingt-quatre voca-
lises pour soprano, mezzo-soprano el ténor,
et de vingt-quatre vocalises pour contralto,
baryton et basse.
Pendant son premier séjour de dix années à
Paris, cet artiste s'est occupé de la critique
musicale : il a été le correspondant de la nou-
velle Gazette musicale de Leipsick, fondée
par Schumann et Schunke, a fourni aussi des
articles à la Gazette musicale do Paris^ à
Vimpartial, au Messager et au Temps, In-
dépendamment des ouvrages cités précédem-
ment, les compositions de M. Panorka consis-
tent en thèmes variés pour violoo, avec or-
chestre, quatuor ou piano, op. 6, 1 1 , 14, 18;
fantaisies tJem; op. 8, 31 ; rondos el rondioos,
idem, op. 9, 33; élégie pour violon et piano,
op. 17; ballade idem, op. 20; capricio sur
un motif de Mercadante, op. 35; grand mor-
ceau de concert, op. 23; adagio appauio-
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PANOFKA — PANSERON
443
natOj op. 24 ; duos pour piano et violon con-
ceplants, op. 10, 13, 15, 16, 27; études pour
violon seul; les Rêveries, pour piano seul,
op. 36; ballades et autres morceaux de chant
avec accompagnement de piano, op. 7 et 12;
grande sonate pour piano et violon, op. 48 ;
Vienne, Haslinger. Les éditeurs de ces ou-
vrages, publiés à Paris, sont MM. Schlesinger,
Meissonnier, H. Lemoine, Pacini et B. Latte.
H. Panofka a traduit en allemand la nou-
velle méthode de violon de Baillot, Berlin,
Schlesinger. Sa méthode, intitulée l'Jrt de
ehantery a été traduite en italien, à Milan,
chez Ricordi, et en allemand, à Leipsick, chez
Rieter-Bidermann. On a aussi de lui : l'Abé-
cédaire vocal, mode préparatoire de chant
pour apprendre à émettre et à poser la voix;
Paris, "Brandns ; Suite de l' Abécédaire vocal,
vingt-quatre vocalises dans l'étendue d^une
octave et demie pour toutes les voix; ibid;
les Heures de dévotion, six cantiques; Paris,
Canaux; Ave Maria et O salutaris, Paris,
Brandus; Ave Maria et Agnus Dei; Paris,
Escudier; Ti prego , o Madré pia, prière;
Paris , Brandus ; Fingt-quatre vocalises
d'artiste, qui terminent Tœuvre didactique
do professeur : ibid.
PAI^OUMITANO (D. Mauro), composi-
teur sicilien, dont le nom véritable n'est pas
connu, fut appelé Panormitano parce quMl
était Dé à Palerme, vers le milieu du seizième
^ siècle. Il entra dans le monastère de Mont-
cassio, et y remplit les fonctions d*oi^aniste.
On a imprimé de sa composition : Lamenta-
zioni e Responsori per la Settimana Santa
a Quattro voci; Venise, 1583, iD-4«. Une
deuxième édition de cet ouvrage a paru dans
la même ville en 1597, sous le litre latin :
Lamentationes ac Responsorii Hebdomadx
SanetJP quatuor voeum.
PAINOUMO (VmcBiiT), luthier italien, né
à Crémone, se fixa à Paris, vers 1740, et y
travaillait encore trente ans après. J*ai vu un
bon violon de lui dont le vernis était trans-
parent et chatoyant : cet instrument portait
la datç de 1760.
PAl^OAMO (FiARçois), fils du précédent,
fut attaché, comme flûtiste, au théâtre de Ni-
colet depuis 1780; il a publié à Paris, en 1786,
six duos pour deux flûtes, op. 1. On connaît
aussi sous le même nom la False de l'oiseau,
pour piano; Paris, Janet. Ce morceau a eu de
la célébrité, au commencement du dix-neu-
vième siècle.
PAI^SERON (Auguste-Matvieu) , né à
Paris, le 7 floréal an iv (20 avril 179G), est flls
I d*un professeur de musique instruit, à qui
! Grétry avait confié Tinstrumeniation de ses
I vingt dernières partitions, parce que ce tra-
vail était pour lui fatigant et sans attrait. Le
1 jeune Panseron fut admis comme élève au
Conservatoire de Paris, dans le mois de nivôse
an XIII (décembre 1804). Après y avoir suivi
les cours de solfège, dont il avait reçu les pre-
mières notions de son père, il passa sous la
direction de Levasseur, pour Télude du vio-
loncelle, et bientôt après il devint élève de
Berton pour Tharmonie, puis de Gossec pour
le contrepoint. Les prix de solfège, d'harmonie
et de composition lui furent successivement
décernés dans les concours de Técole. Ses
études, auxquelles il avait employé huit an-
nées, étant terminées, il se présenta au con-
cours de rinstitut, et y obtint le premier prix
de composition, en 1813. Le sujet du con-
cours était la cantate intitulée Herminie, De-
venu pensionnaire du gouvernement, à ce
titre, Panseron partit pour Tltalie , et s'ar-
rêta pendant plus ,de six mois à Bologne pour
y faire de nouveau un cours complet de con-
trepoint fugué, sous la direction de Mattei.
C*est au soin consciencieux qu'il mit, en cette
circonstance, à perfectionner son savoir par
Pétude du style de Tancienne école d'Italie,
qu'il fut redevable d'une connaissance étendue
de Part d'écrire pour les voix. Après avoir
vécu plusieurs années à Rome et à Naples, où
il étudia le mécanisme de Part du chant sous
de bons maîtres, il se rendit en Allemagne,
reçut des conseils de Salieri, à Vienne, et de
Winter, à Munich, puis s*arréta quelques mois
à Eisensiadt, en 1817, chez le prince Ester -
hazy, qui le nomma son maître de chapelle
honoraire. Panseron se disposait à retourner
à Paris, lorsque des propositions lui furent
faites pour visiter la Russie ; les ayant accep-
tées, il se rendit à Saint-Pétersbourg ; mais ce
voyage ne fut qu'une course de peu de durée,
et dans Tété de 1818, il arriva à Paris, après
avoir employé cinq années dans les voyages
prescrits par les règlemenu de l'Institut pour
les élèves pensionnaires. Dès son arrivée daoj
cette ville, il se livra à l'enseignement du
chant, et bientôt après, il remplit les fonctions
d'accompagnateur à l'Opéra - Comique. En
1824, il obtint sa nomination de professeur
de chant au Conservatoire, où il avait été
admis, comme élève, vingt ans auparavant.
Lorsque, en 1829, Halévy eut abandonné sa
place d'accompagnateur au Théâtre- italien,
pour passer à la direction du chant à l'Opéra,
Panseron lui succéda dans cet emploi ; mais
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4U
PANSERON - PANTALOGO
les occupations multipliées qui y étaient atU-
chées le firent renoncer à celte place après
quelques années, pour se livrer sans réserve
à renseignement et à la composition.
En 1830, Panseron a fait jouer avec succès,
au théâtre Feydeau, la Grille du parc, opéra
comique en un acte, dont la partition a été
publiée chez Janet et Cotelle. L*année sui-
vante, il a donné, au même théâtre, les Deux
Coutinet, opéra comique en un acte qui est
resté en manuscrit. Le 4 novembre 1827, il a
fait représenter, à TOdéon, l'École de Rome,
en un acte, dont la partition a été publiée à
Paris, chez Pacini. Panseron a aussi publié
plusieurs fantaisies, nocturnes et thèmes variés
lK)ur piano et flûte, en société avecGuillou (Pa-
iis,Petit,Frère,Schle8inger);mai8C*est surtout
par ses romances et ses ouvrages didactiques
<iu*il s*est fait une réputation européenne. Il
a publié plus de deux cents de ses romances,
parmi lesquelles on en , remarque de char-
mantes. Entre celles qui ont eu le plus de
vogue, on cite : le Songe de Tartini^ avec ac-
compagnement de violon obligé; la Fêle de
la madone; Malvina; Faisons encore; Au
revoir, Louise; On n'aime bien qu'une fois;
Appelez-moi , je reviendrai; Demain on
vous marie; J'attends encore, etc.
Après avoir joui de la vogue comme com-
positeur de romances, Panseron s^est livré à
la rédactiod d*un grand nombre d*ouvrages
pour renseignement des diverses parties de la
musique : ces productions ont obtenu un succès
mérité. L*œuvre didactique de cet excellent
professeur renferme les ouvrages dont voici la
liste : \^ A B C musical, ou solfège, corn-
posé pour sa fille, dgée de huit ans, à Paris,
chez Tauteur. II a été fait plusieurs éditions
in-rolio et in-8<* de ce solfège élémentaire.
S» Suite deVABC;\h\à. 3» Solfège à deux
voix; ibid. 4» Solfège d' artiste \ ibid. 5« Sol-
fège sur la clef de fa, pour basse-taille et
baryton; Ibid. (i"* Solfège d'ensemble à deux,
trois et quatre voix, divisé en trois parties;
ibid. 7^ Solfège du pianiste; ibid. S"^ Solfège
du violoniste; ibid. O» Solfège concertant à
deuxy trois et quatre voix, divisé en trois
parties; ibid. \0^ Cinquante leçons de solfège
à changements de clefs, faisant suite au
solfège d'artiste, avec basse chiffrée; ibid.
11» Solfège progressif à deux voix, pour
basse-taille et baryton; ibid. IS» Méthode de
vocalisation, en deux parties, pour soprano
ou ténor; ibid. 15» Méthode de vocalisation,
en deux parties, pour basse, baryton et con-
tralto; ibid. 14» Fingt-cinq vocalises faciles
et progressives pour contralto, préeédées de
vingt-cinq exercices; ibid. 15» J^ouie études
spéciales, précédées de doute exercices, pour
soprano et ténor; ibid. 16» Traité de l'har-
monie pratique et des modulations; ibid.
17» Trente -six exercices à changements de
clefs, faisant suite aux cinquante leçons;
ibid. 18» Méthode complète de vocalisation,
en trois parties ; ibid.
Aussi estimé par les qualités essentielles de
rbonnéte homme que par retendue de ses
connaissances dans son art, bienveillant pour
les jeunes artistes et les aidant de ses conseils
et de son appui, Panseron fut enlevé à sa fa-
mille et à ses amis, après une courte maladie,
le 29 juillet 1859. Il était chevalier des ordres
de la Légion d'honneur, de la Couronne de
chêne et de TAigle rouge.
PAISSE WANG (Jear-Gbohces), musicien
de la Silésie, était, en 1800, organiste à Mit-
teiwalde, dans le comté de GlaU. Élève de
Segert, il possédait un talent remarquable sur
Porgue. Il a laissé en manuscrit des messes,
offertoires et autres morceaux de musique
d'église , ainsi que des pièces d^orgue. Hoff-
mann cite aussi de cet artiste une méthode
d'harmonie que Pansewang avait écrite pour
un de ses élèves. Dans ses dernières années, il
s'occupa beaucoup'^de la partie mathématique
de la musique et du tempérament; mais il n'a
rien été publié de ses travaux.
PAI^SI^ER (Je&h-Herri-Ladbext), doc-
teur en philosophie, ;né à Arnsladt, dans la '
principauté de Schwartzbourg, était étudiant
à l'université de Jéna, en 1800. Il y soutint,
en 1801, une thèse qui a été imprimée sous ce
titre : Dissertatio physica sistens investiga-
tionem motuum et sonorum quibus laminer
elasticsf contremiscunt ; quam Reetore D.
Carlo-Augusto duce Scuson. cotisensu am^
pliss. philosopha ordinis pro venidlegendi
rite impetrandâA. D. 39 Aug. 1801 publiée
défendit auctor /. ff. L, Pansner, etc.;
Jena, 1801. typis Gœpferdtii, in-4»deonzc
pages. Ce morceau est un des premiers écrits
que les découvertes deChladni ont fait naître,
concernant les phénomènes de vibrations des
surfaces élastiques.
PAI^TALOGO (ELEUTEaio), pseudonyme
sous lequel s'est caché le comte Torriglione^
né à Rome, en 1791, et qui se fixa à Florence,
en 1831. C^est sous ce nom supposé qu'il a
publié une brochure qui a pour litre : la Mu-
sica italiana nelsecolo XIX, Rioerche fUoso-
fico-critiche; T\orence, Coen, 1838, in-13de
quatre-vingts pages. J'en possède un cxera-
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PANTALOGO — PAOLl
44d
plaire qui porte la date de 1839. Uae critique
de cet opuscule a été publiée par le violooisle-
compositeur Giorgetti;e\\e est intitulée: Zel-
tera al sig. El. Pantalogo intorno alU sue
Ricereke filotopco-critiche $opra la musica
italiana nel secolo XJX; Florence, 1828,
in-8'» de douze pages. Le comte Torriglione
fit paraître, en réponse à cette lettre, un écrit
intitulé : Replicadi EUuterio Pantalogo alla
httera del Sig, F. Giorgetti; retponsiva aile
Riflessioni filosofico-critiche suUa musica
ilaliana del secolo XJX; Florence, Coen,
1828, in-lC de quinze pages. Le sujet de la
discussion résulte du principe posé par le
pseudonyme Pantalogo qu'il y a un beau lécl
indépendant des époques et des opinions exa-
gérées qui se produisent aux différentes
phases de transformation de Tart. Il oppose ce
principe à cette sprtie d'un enthousiaste : JPo*
tête voi dubitar ehe la musica italiana non
sia giunta adesso aW apice délia stia per-
fezzione e ehe Rossini non abbia superato
quanti prima di lui vi furon maestri di
questascienza? L'auteur supposé n'écrit son
opuscule que pour réfuter cette opinion, et,
parlant de principes esthétiques, établit, tout
en déclarant que Rossini est incontestable-
ment un homme de génie, que ses opéras ont
de grands défauts mêlés à de grandes beautés,
Gt qu'il s'y trouve même de véritables extra-
vagances (1) au point de vue de la vérité dra-
matique et scénique. Toutefois, c'est au temps
où Rossini s'est trouvé qu'il attribue ce qu'il
appelle les égarements du maître (2). C'est
contre cette critique que s'élève Giorgetti dans
(I) m Cade qaalehe Tolte in stravtgsnle fantasia
« contra M rero senlimento dramatico...
« La di loi binarra mosiea non teme ben sorente
te di stara in opposixîone col sentimento sa cai si
« ragf >>**• GioTCrt riportarne alcnni de' pin palpabili
« eseinpi. Nel primo duo deir atlo seeondo délia Gasia
« ladray mentre una STeniarata faneinlla vicina ad
M essere condannata ad infâme snppliilo, d& raliimo
« addio al desolato sao amante, mentre nel trasporlo
n del la disperasiona arobedoa ehiamano sopra di té un
« fulmine del cielo, queslo fulmine viena inTocalo coo
«un motivetto pieno di brio e d'allcgria ben adattalo
« ad un graziosissimo valicr, etc. »
(9) « Egli (Rossini) per& dotato di fervidlssima flnn-
« insia, rigurgitante dello spirito del sno tempo, non
a potera indarsi di buon grado a ealcare qualonqaedé^
M già battuli sentier!. Sdegnando di rimanersi diseepolo
« di aleana dell' ottiroe scuole sino allora YÎgenti, voile
« crearsi capo di nna men buona, ed al sempliee e
tt leggiadro slile ehe regnsTa, altro sostituiroe tras-
(I cendenule ed ardimentoso. Il suo ardire fu fortunato,
H i suoi trionfi rapidi e vasti... Dopo avère stabilita la
« sua fortune e la sna ripntaxione, poeo preme a lui se
« le sue musiebe, tennte tanto in pregio dà conlempo-
« ranci, non formeranao forse egualmeutt la delisia
« do' potlcri. a
sa réponse. La réplique du pseudonyme, basée
sur des principes rigoureux de philosophie,
mit fin à cette polémique, qui n'a plus au-
jourd'hui qu'un intérêt historique.
PAPf ZACCHI (D.Domihique), un des meil-
leurs ténors italiens du dix -huitième siècle,
naquit à Bologne, en 1735. Après avoir achevé
ses études de chant dans l'école deBernacchi,
il débuta dans l'opéra sérieux, et jouit bientôt
en Italie de la réputation d'un excellent chan-
teur. Appelé à Madrid, en 1757, il y fut atta-
ché pendant cinq ans au service du théâtre de
la cour. En 1762, il se rendit à Munich, et
fut attaché à la musique de l'électeur Maxi-
milien III, jusqu'en 1779, époque où sa voix
perdit toute sa sonorité. Il reçut alors une
pension de la cour de Bavière, et se retira
avec sa famille dans le lieu de sa naissance,
après avoir amassé des richesses considérables.
Sa bibliothèque de musique renfermait une
collection curieuse de tous les anciens livres
espagnols concernant cet art. Panzacchi est
mort en 1805, à Bologne, où il jouissait de
l'estime générale.
PAI^ZAU (le P. Ogtatieh), gardien dn
couvent de la Sainte-Croix, à Augsbourg, vers
le milieu du dix-huitième siècle, appartenait
à une des familles les plus distinguées de cette
ville. Il a publié une collection de pièces
d'orgue qui donne une idée favorable de son
talent comme organiste. Cet ouvrage a pour
titre : Oe/ontum ecc/^stasttcum organicum;
Augsbourg, 1747, in-fol.
PAOLI (FnARcisco-AncARGELo), carme
du couvent de Florence, naquit dans cette
ville, en 1571, et y mourut à l'âge de soixante-
quatre ans, le 4 janvier 1635. Au nombre de
ses ouvrages, on trouve ceux-ci : 1® Direc-
torio delCorOy e délie Processiotii, seconde il
rito de'Padri Carmelitani; in Napoli, presso
il Carlino, 1604, in-4«. Une deuxième édition
^ été publiée à Rome, en 1668, avec le nom
de l'auteur. 2» ^ret;e introduzione al Canto
fermo; in Firenze, presso il Cecconelli, 1623,
in-8». S» Cantionem seu Hymnum sacrum,
in Missis decantandam eum offici Angelio
tutelaris; Neapoli apud Carlinum, 1624,
in-4<». Jules Negri a fait de ce moine l'objet
de deux articles dans son Istoriade' fioren-
tini Scrittori; dans l'un, il l'appelle Arcan-
gelo Paolij et dans l'autre, Francesco Ârcan-
gelo; il n*a pas vu que les noms, les dates et
les ouvrages sont les mêmes.
PAOLOI (AuBÉLiEii), compositeur et
instrumentiste au service du cardinal Rubini,
évêque de Vicence, vers la fin du dix-septième
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•I-IG
PAOLI -- PAPE
siècle, a publié un œuvre de sonates à deux
violons et violoncelle, avec basse continue
pour clavecin. OEuvre premier, Venise, 1697,
in -4°. Cet ouvrage a été réimprimé à Amster-
dam, chez Roger.
PAOLI8 (GioTAHifi DE), compositeur de
répoque actuelle, né à Gènes vers 1820, a fait
ses études musicales à Pécole communale de
musique de Bologne. Le premier ouvrage par
lequel il s*est fait connaître est une tragédie
lyrique intitulée Gismanda e Mendrisio, qui
fui représentée à Rome (théâtre Faite) ,
dans Pété de 1843. G*était une très-faible
production, qui n*obtint aucun succès. Le
13 mars 1844, M. de Paolis fit exécuter au
Panthéon de Rome, par la congr.égation des
Firtuo$i, une cantate de sa composition qui
avait pour titre : FUtoria deîV arte cris-
tiana $uU' arte pagana. Il y prit, dit-on,
une revanche de la chute de son opéra. On
n'a pas d'autre renseignement sur cet ar-
tiste.
PAOLO, surnommé AKETIPfO parce
qu'il éUit né à Arezzo, en Toscane, dans la
première moitié du seizième siècle, n'est
connu que par un recueil de madrigaux Inti-
tulé : // primo Hbro de' madrigali a einquê,
set et Otto voci; in Venegia, presso Antonio
Gardano, 1558, ln-4<'. Cet ouvrage est dédié
à François de Hédicis. Il se peut que ce musi-
cien soit le même PaolOy prêtre de l'ordre de
Saint-Joseph, organiste de la cathédrale de
Chioggia, qui fut un des compétiteurs de
Claude Merulo au concours pour la placed'orga-
nisle du second orgue de Saint- Marc, à Venise,
le 3 juillet 1557, après la mort de Jérôme Pa-
rabosco.
PAOLUCCI (le P. JosBPi), religieux cor-
delier, naquit à Sienne, en 1737, et fit ses
études musicales au couvent de Bologne,
sous la direction du P. Martini. Après avoir
fait ses vœux, il fut envoyé à Venise, où on
le choisit pour n^allre de chapelle du couvent
de son ordre appelé de' Frari; puis il alla
remplir les mêmes fonctions au monastère de
Sinigaglia, et en dernier lieu il dirigea le
chœur de celui d'Assis!, où il mourut à l'Age de
cinquante ans. Le P. Paolucci a laissé en ma-
nuscrit des compositions pour l'église, et l'on
a imprimé de lui des Precet pim à huit voix en
deux chœurs, à Venise, en 1767; mais l'ou-
vrage par lequel il s'est fait particulière-
ment connaître d'une manière avantageuse
est une collection de morceaux de musique
des styles d'église et madrigalesqne , pré-
sentés comme exemples de l'art d'écrire, et
analysés dans tous les détails, de manière à
former un cours de composition pratique. Cet
ouvrage a pour titre : Arte pratiea di eon-
tràppunto dimostrata eon esêmpi di vari
autoriy e eon oiservazioni ; Venise, 1765-
1773, 3 vol. ln-4«. Le plan du P. Paolucci e»t
celui que le P. Martini adopta plus tard poor
son Esemplare oaia taggio fondamentale
pratieo di conlrappunto ; mais ce dernier
maître, ayant pour objet principal de traiter
du contrepoint fugué sur le plaia-chant, a
choisi la plupart de ses exemples dans les
œuvres des composltears du seizième siècle,
tandis que le P. Paolucci, traitant plus par-
ticulièrement du style concerté, en a pris
beaucoup dans ceux du dix-septième et da
dix-hnitième. Au reste, ces deux ouvrages
sont riches d'érudition , et renferment des
discussions instructives sur les principes fon-
mentaux de l'art.
PAPAVdWE (....), Tioloniste et compo-
siteur, entra à l'orchestre de la Comédie-
Italienne comme chef des seconds violons, en
1760 ; mais il n'y resta que deux ans, et i la fin
de 1763, il suivit Audinot, qui s'était retiré
du même théAtre pour fonder celui de TAm-
blgu-Comique. Papavolne y devint premier
violon et maître de musique : Il occupa cette
place Jusqu'en 1780. Des propositions lui
furent faites alors pour diriger l*orcbestre du
théâtre de Marseille; il se rendit dans cette
ville, et y mourut en 1795. On a de ce musi-
cien deux œuvres de Six qtuituors pour deux
violons, alto et basse, gravés à Paris (sans
date) ; il a fait aussi la musique d'un opéra
comique intitulé Barbacole ou le Manuscrit
volé,<i\i\ fut représenté le 15 septembre 1760,
à la Comédie-Italienne. Papavoine composa
pendant près de dix ans la musique de toutes
les pantomimes qui (tirent jouées à l'Ambigu-
Comique.
PAPE (Nicolas), en latin PAPA, né
dans un village de la Saxe, vers le milieu du
seizième siècle, a publié, à l'occasion de la
nomination d'un musicien nommé Gerhard à
la place de eantor à Brandebourg, un petit
écrit intitulé : Propemptieon honoris causa,
pietate, érudition» et omnium virtutum
génère ornato juveni, musico et componistâp
felici, Jacobo Gerhardo, Carlostadensi ex
inelild fFitebergxad eantoris munus auspi-
ciendum a Senatu Brnndenburgensi légi-
timé vocato anno Domini 1573, scriplum a
Nicolao Papa, Reiderensi Saxons, S. L,
1573.
PAPE (Loiris-FBAiiçots), écrivain suédois.
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PAPE - PAPIUS
447
fit ses études à Tuoiversité d^Upsal, où il
publia et soutint une thèse intitulée : Deusu
musieet, Upsal, 1735, in 4*.
PAPE (Hbhbi), facteur de pianos d*un
mérité distingué, est né dans la Souabe, en
1787. Arrivé à Paris en 1811, il entra dans
la fabrique de pianos de Pleyel, dont il
dirigeâtes ateliers pendant plusieurs années.
En 1815, il établit lui-même une manufacture
de ces instruments, et pendant près de qua-
rante ans, presque chaque année fut marquée
par quelqu*une de ses inventions. Ses pre-
miers grands pianos furent d*abord constru' )
diaprés le système anglais de Broadwood et
de Torokinson ; mais doué d*un génie dMnven-
tion dans la mécanique, il ne tarda pas à
introduire de nombreuses modifications dans
la construction de ces instruments, et même
à en changer complètement le principe.
L*objet principal quMI se proposa d*abord Ait
de fair^ disparaître la solution de continuité
qui, dans les pianos carrés et à queue, existe
entre la table et le sommier, pour laisser un
passage aux marteaux qui doivent frapper les
cordes; pour cela il reprit le principe de mé-
canisme placé an-dessus, d^abord imaginé
par Tancien facteur de clavecins Marins, puis
renouvelé par Hildebrand, et enfin parStrei-
cher, de Tienne; mais évitant les défauts des
bascules et des contre^poids employés par ces
artistes, il combina un ressort en spirale cal-
culé sur Paction du marteau de manière à re-
lever rapidement celui-ci, par un effort si
peu considérable, que la fatigue du ressort
était à peu près nulle. SI, dans le piano à
queue, ce système de construction laissait
désirer plus de légèreté au mécanisme, et plus
de limpidité dans le son, dans le piano carré,
le plus beau succès a répondu aux efforts de
M. Pape. Ce dernier a aussi introduit diverses
variétés dans les formes et dans le mécanisme
du piano vertical, auquel il a donné une
puissance de son remarquable. Les travaux de
cet habile facteur ont reçu d*honorables ré-
compenses dans le rapport avantageux fait
sur ses instruments, le 19 septembre 1833, par
la société d*encouragement pour Tindustrie
nationale; dans celui de TAcadémie des
beaux-arts de rinstitut de France, fait en
1835; dans la médaille d^or qui lui a été dé-
cernée à Texposition des produits de rin>
dustrie, en 1834, et dans la décoration delà
Légion d*honneur quMI a obtenue en 1839.
Habile dans toutes les parties de la méca-
nique, il a inventé nne machine pour scieren
spirale les bois et Tivoire, et il en a exposé les
produits en 1827; un de ses pianos était
plaqué de feuilles d'ivoire d'environ huit à
neuf pieds de longueur et de deux de largeur.
On a publié une Notice sur les inventions et
perfectionnements apportés par H, Pape
dans la fabrication des pianos; Paris, Lo-
quin, in-4o de onze pages, avec trois planches
litbographiées.
PAPE (Louis), né' à Lubeck, te 14 mai
1809, apprit dans sa jeunesse à jouer du
violon et du violoncelle , et reçut des leçons
d'harmonie de Porganiste Bauck. Après avoir
été employé quelque temps comme violon-
celliste au théâtre de Rœnigstadt, à Berlin,
il fut appelé à Hanovre, puis à Francfort-sur-
le-Mein, en qualité de premier violon. Dans
un voyage qu'il fit en 1833, il visita sa
ville natale, et y fut engagé comme premier
violon du théâtre. Plus tard, il eut le titre de
compositeurde.la cour, à Oldenbourg, et enfin,
il s'établit à Brème dans ses dernières années,
et y mourut au mois de février 1855. Parmi
les compositions de cet artiste, on remarque :
1* Trois sonatines pour piano seul, op. 5; Co-
penhague, Lose. 2« Deux sonatines, idem;
Hambourg, Cranz. 3« Quatuor pour deux vio-
lons, alto et violoncelle, op. 6 ; Leipsick, Breit-
kopf et Haerlel. 4« Quintette pour deux vio-
lons, alto et deux violoncelles; ibid. 5«» Deux
quatuors pour deux violons, alto et violon-
celle, op. 10; ihid. En 1840, une symphonie
composée par Pape a été exécutée à Olden-
bourg, puis à Brème, dans l'année suivante,
et enfin, cet ouvrage futjoué sous sa direction
dans un des concerts du Gewandhaus de Leip-
sick. On connaît aussi de cet artiste quelques
compositions pour le chant avec piano.
PAPEINIUS (jEAK-GEoncEs), facteur d'or-
gues à Stolberg, dans la Thuringe, vers le
commencement du dix-huitième siècle. Ses
principaux ouvrages sont : 1<» Un orgue de
dix-huit registres , à deux claviers, à Oldis-
leben, construiten 1708.2* Un orgue de trente-
deux registres, à deux claviers et pédale, à
Rindelbruck.
PAPIUS (Andué), dont le nom flamand
était DE PAEP, naquit à Gand, en 1547.
Neveu, par sa mère, de Livin Torrenlius,
évéque d'Anvers, il fil ses études sous la di-
rection de son oncle, d'abord à Cologne, puis
à Louvain. Ses progrès dans les langues
grecque et latine furent rapides, ce qui ne
l'empêcha pas de se livrer à l'étude de la mu-
sique, contre l'avis de Juste Lipse, qui n'aimait
pas cet art. Papius acquit de grandes connais-
sances théoriques. Les études de J>9 Paep
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448
PAPIUS - PARABOSCO
étant terminées, Torrentius rappela à Liège,
et lui procura un canonicat à Saint-Martin;
mais il n*en jouit pas longtemps, car il se noya
dans la Meuse, le 15 juillet 1581. On a de lui
un livre intitulé : De consonantiit, tivt har-
moniit tnus'teis, contra vulgarem opinio-
tiem; Anvers, 1568, in 1S. Il le revit dans la
suite, y fit quelques changements, et le publia
de nouveau sous ce titre : De consonantiit
seu pro Diatetsaron; Anvers, Planlln, 1581,
in-8«. DePaep entreprend de démontrer dans
cet ouvrage que la quarte est une conson-
nance, et tout le livre roule sur ce sujet. Il
prouve sa proposition par des arguments ex-
cellents, mais avec un ton tranchant et pédan«
tesque; ce qui a fait dire à Zarlino {Sopplim,
mus,, p. 103) que c'était un auteur peu mo'
dette (non molto modetto terittore). Quoi
quMl en soit, le livre de De Paep est ce qu*on
avait fait de mieux sur cette matière jusqu^à
la fin du seizième siècle (à Texception des
exemples de musique, qui sont assez mal
écrits); il n*a été surpassé depuis lors que par
le travail de Jean-Alvarès Frovo {voyez ce
nom). Les auteursduZ^t'crt'onna^re historique
des musiciens (Paris, 1810) ont fait sur cet
écrivain une singulière méprise; ils Tout ap-
pelé Gaudentius, ayant vraisemblablement
mal lu le mot de Gandavensis qu'il ajoutait
à son nom, pour Indiquer sa ville natale.
PAPPA (François), professeur de philo-
sophie et de théologie, était prédicateur à
Milan dans les dernières années du seizième
siècle et au commencement du dix-septième.
Il était aussi con^positeur de musique, et a
publié : 1« Motteti a 9 e 4 voci; Milan, 1608,
in-4«. ^ Partito dette eanzoni a 2 « ^ voci ;
ibid., 1608, in-4».
PAPPALARDO (Saltatob), compositeur
sicilien, s*esl fait connaître, en 1846, par un
opéra intitulé II Corsaro, qui fut représenté
à Naples, au théâtre du Fondo. Cet ouvrage
était en trois actes ; le troisième fut supprimé
à la seconde représentation, et sous cette
forme réduite, Touvrage eut quelque succès.
Plusieurs morceaux de la partition ont été pu-
bliés avec accompagnement de piano, chez
Ricordi, à Milan. Sous le nom du même com-
positeur, ont paru divers œuvres pour \t
chant, parmi lesquels on remarque le recueil
de six mélodies intitulé : Brexxe del Sebeto,
qui a paru à Milan, chez Ricordi, en 1850. Il
y a de la distinction dans cet œuvre. Le nom
du compositeur a disparu du monde musical,
après la publication de ce dernier ouvrage.
PAQUE (Guillaume), Yioloncelliste et
compositeur pour son instrument, né à
Bruxelles, en 1895, fut admis au Consena-
toire royal de musique de celte ville, en 1835,
et y fit toutes ses études. Élève de Demitnck
pour le violoncelle, il obtint le second prix au
concours de 1839, et le premier, en 1841.
Après avoir été attaché pendant quelques an-
nées comme violoncelliste au théâtre royal de
Bruxelles, il se rendit à Paris, où il avait Tin-
tention de se Axer, mais des propositions loi
furent faites, en 1846, pour la place vacante
de violoncelliste solo i TOpéra italien de Bar-
celone : il Taccepta et, dans la même année,
fut nommé professeur du Conservatoire
d'Isabelle la Catholique. Il occupa ces deux
emplois pendant trois ans et se maria à Bar-
celone. En 1840, il fit un voyage à Madrid et
joua devant la reine, qui daigna accepter la
dédicace d*une de ses compositions. Dans un
voyage qu'il fit, en 1850, dans la France mé-
ridionale, il acheta, près de Lyon, une pro-
priété, où, pendant plusieurs années, il alla
passer quelques mois de Tété. Ce fat dans
cette même année qu*il se fixa à Londres, où
il est encore (1863), recherché pour son ta-
lent, et considéré comme le meilleur artiste
sur le Tioloncelle, après M. Piatti, particuliè-
rement dans la musique de chambre. M.Paque
a fait plusieiirs voyages en Allemagne, en
Suisse et en France : partout il a obtenu des
succès. Il est professeur de Tioloncelle à la
London Âcademy of Music, Plusieurs fan-
taisies, thèmes Taries et morceaux de genre
pour violoncelle ont été publiés par cet artiste.
PARABOSCO (Jérôie), organiste et lit-
térateur italien du seizième siècle, naquit à
Plaisance, Ters 1510, et fit ses études musi-
cales à Venise, sous la direction d'Adrien
Willaert. D<jà connu avantageusement dès
1546 comme poète et comme conteur par ses
Rime, sa tragédie de Progné, et par ses pre-
mières comédies, il Técut à Venise dans Pin-
timité avec Louis Dolce, et fut désigné comme
organiste du second orgue de Téglise Saint-
Marc, en 1551, après la retraite de Jacques de
Buus {voyez ce nom). On voit par un passage
des Sopplimenti musicali de Zarlino (lib. VIII,
c. 15) que Parabosco était à Venise en 1541,
et qu'il y figurait au nombre des musiciens
qui, le 5 décembre de cette année, se réunirent
dans réglise de Saint-Jean, à Rialto, pour
l'exécution de vêpres solennelles que faisaient
chanter leâ tondeurs de drap. Il y adressa des
paroles sévères à un compositeur médiocre
qui se comparait à Adrien Willaert. Il mourut
Traisemblablement avant le mois de juillet
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PARABOSCO — PARADIES
449
1557, car il eut alors pour successeur dans
cette place Claude Merulo. Burney, copié par
Gerber, s^est trompé en plaçant la date de la
mort de Parabosco trente ans plus tard.
L^Arétin, ami de Parabosco, dit de lui (Let»
tere, lib. V, p. 195) que lorsqu*on parlait de
sa tragédie (Progné), il se donnait pour mu-
sicien et non pour poète, et que lor8qu!on le
complimentait sur sa musique, il afTectait de
se donner pour poète plut6t que pour musi-
cien. Parabosco eut de puissants protecteurs,
parmi lesquels on remarque le doge François
DonatOjla princesse deFerrare.<^nne d'Esté,
et surtout le célèbre patricien et littérateur
vénitien Dominique Veniero y qui lui confia
la direction des concerts qui se donnaient dans
son palais, et où se réunissaient les artistes les
plus distingués de Venise. Parabosco jr accom-
pagnait les chanteurs sur le clavecin, et im-
provisait sur le même instrument, avec un
rare talent pour cette époque. Il louait ses
protecteurs dans ses vers et leur dédiait ses
ouvrages. C*est ainsi qu'il plaça le nom de
Christophe Mielich, riche négociant alle-
mand, en tête de sa tragédie de Pro^n^ .• il
en reçut de riches présents à cause de cette
dédicace.
Ses nouvelles, auxquelles il donna le titre
I Diporti^ ses comédies, et quelques -unes de
ses poésies, prouvent, dit M. Caffi (1), que les
mœurs de Parabosco étaient plus que libres et
dignes d*un ami de TArélin. L*eicès des plai-
sirs sensuels porta atteinte à sa constitution
-et eut des suites qui abrégèrent sa vie.
l.*amour vint enfin mettre un terme à ses dé-
sordres; épris d*une belle jeune fille, il
repensa en 1548, et en eut plusieurs fils.
L*Arétin nous apprend, dans une de ses
lettres, que Parabosco avait écrit des motets
qui, par le peu de soin qu'on a mis à les con-
«erv.er, ne paraissent pas avoir eiercé une
-grande influence sur Tart de Pépoque. Je ne
•connais de lui que le jnolet à cinq voix Jpsa
te rogat pietas, inséré dans la collection qui
a pour titre : Di diversi musici de'* nostri
tempi motetti a 4, 5 o C voct; Venise, 1558,
itk'A*'. Je crois pourtant qu'il existe quelques
tnorceaux de cet artiste dans d'autres re-
cueils. Ses Lettere, Rime, etc., furent impri-
mées à Venise, en 1546, in-19; ses comédies
de 1547 à 1567, sa tragédie de Progné, en
1548, et ses nouvelles intitulées: I Diporti,
à Venise, en 1552 et 1558, in-8«.
(1 ) Storia delta miuû» tuera nella giû Cappella ducale
di San 3iarco, in Ventsiat 1. 1, p. 113.
BIOGR. UNIV. DES MUSICIENS. ^ T. VI.
PARADEISER (Habuncs) (1), moine de
l'abbaye de Melk, en Autriche, né à Rieden-
thal, le 11 octobre 1747, commença les études
de collège dès l'âge de sept ans, puis alla
suivre, à Vienne, les cours de l'université, et
acquildes connaissances étendues dans l2| phi-
losophie, dans les sciences etdans la musique.
Son talent sur le violon était remarquable.
Dès4'âge de quatorze ans, il écrivit des qua-
tuors pour des instruments à cordes dont le
mérite consistait dans l'abondance des idées
mélodiques. Ces ouvrages furent suivis d'une
cantate et de Céladon, petit opéra dans lequel
se trouvait un double chœur bien écrit. A. l'âge
de vingt-deux ans, il produisit six nouveaux
quatuors et six trios pour deux violons et vio-
loncelle. Cette dernière production fut exé-
cutée par l'auteur, par Kreibich, artiste de la
chapelle de l'empereur Joseph II, et par le
monarque lui-même, qui jouait la partie de
violoncelle. On connaît aussi du P. Paradeiser
un motet pour contralto (en /a), cinq StUve
Regina, un Mma, et un Ave Regina Cœlo-
rum. Toutes ses productions sont restées en
manuscrit. Ce religieux mourut à l'âge de
vingt-huit ans, le 16 novembre 1775, d'une
affection hémorroXdale.
PARADIES (Pieebe-Domieiiqiie) (2), com-
positeur et claveciniste, naquit à Naples, vers
1710, et y fit ses études musicales. Élève de
Porpora, il devint un des plus habiles musi-
ciens de l'école napolitaine de cette époque.
Ses opéras les plus connus sont •A'^Jlessandro
in Persia,io\ïé à Lucques, en 1738; Allacci
ne mentionne pas cet ouvrage dans sa Dra-
maturgia, 2<* Jl Decreto del fato, représenté
à Venise, en 1740. Z^ Le Muse in gara^ can-
tate exécutée au conservatoire de ^«ndtcana*^
à Venise, en 1740. Paradies se rendit à
Londres, en 1747, et y donna, le 17 décembre
de la même année, Phaélon, opéra sérieux,
qui n'eut que neuf représentations. Depuis
lors, il parait avoir renoncé à la composition
dramatique ; mais il se fixa à Londres et y
vécut longtemps comme professeur de clavecin.
Il y publia un recueil de douze bonnes sonates
de clavecin, sous ce titre : Sonate di gravi*
eembalo dedicate a sua aUezza renie laprin-
(1) Une copie manuscrite des quatuors et d''un trio de
Paradeiser est indiquée sous le prénom de Cari, dans le
catalogue de Traeg, publié en 1799.
(2) Je me suis trompé, dans la première édition de la
Biographie MnivertelU de* miwtcieni, en transformant ce
nom en celui de Paraditi. Les renseignements de La
Borde {£*»ai $ur la wntêique^ la Dramaturgiad^ AWaeU
Tépiire dédicatoire et le privilège des sonates de clavccia
de ce musicien, déoontrcQt que son nom était Parodiée*
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i&.>0
PARADIES — PARADISI
eipessa Jugusta, da PUr Domentco Paro-
dies napolUano; London, printed for the
author by John Johnson. L'œuvre n'a pas de
date, mais le privilège accordé par le roi d'An-
gleterre, Georges II, pour rimpression et la
vente, pendant quatorze ans, dedouxe sonates
pour le clavecin et de six grands concertos
pour l'orgue, est daté du 36 novembre 1754.
Les douze sonates, gravées sur cuivre, forment
un cahier de quarante-sept pages in-fol. Je
ne connais pas d'exemplaire des six grands
concertos d'orgue. Une deuxième édition des
sonates a été publiée à Amsterdam, en 1770.
Lorsque Paradies quitta l'Angleterre pour re-
tourner en Italie, il se fixa à Venise, on il
vivait encore en 1793, dans un âge très-
avancé.
PAAADIES (MARU-TaiiièsE), composi-
teur et pianiste remarquable de son temps,
naquit à Vienne, le 15 mai 1759. Frappée de
cécité à l'âge de cinq ans, elle trouva dans la
musique des consolations contre celte in for-
tune, montra pour cet art une aptitude singu-
lière, et fut d'ailleurs douée d'une facilité
merveilleuse pour l'étude des langues et des
sciences. L'italien, Tallemand, le français et
l'anglais lui étaient également familiers;
habile dans le calcul de tète, elle était aussi
instruite dans la géographie et dans l'histoire,
dansait avec grâce, et avait iine conception si
prompte et une mémoire si heureuse qu'elle
jouait aux échecs, réglant le mouvement des
pièces qu'elle indiquait d'après ce qu'on lui
disait du Jeu de l'autre joueur. Kozeluch et
RIghini furent ses maîtres de piano et de
chant; le maître de chapelle Friebertiui en-
seigna l'harmonie, et elle reçut des conseils
de Salieri pour la composition dramatique.
Elle n'était âgée que de onze ans, lorsque
l'impératrice Marie-Thérèse lui donna une
pension de 350 florins, après l'avoir entendue
dans des sonates et des fugues de Bach, qu'elle
jouait avec une rare perfection. En 1784, elle
commença^à voyager, visita Linz, SaIzl)ourg,
Munich, Spire, Manheim, la Suisse, se rendit à
Paris, où elle joua avec un succès prodigieux
au concert spirituel, en 1785, puis se rendit
â Londres où elle excita le plus vif intérêt.
Les artistes les plus célèbres de celte époque,
tels que Abel, Fischer, Salomon, se firent
honneur de l'aider de leur talent dans ses
concerts. Au retour de son voyage en Angle-
terre, elle se fit entendre en Hollande^ à
Bruxelles, à Berlin, à Dresde, reçut partout
raccuell le plus flatteur, et rentra à Vienne,
vers la fin de 1780. Elle s'y livra à l'enseigne-
ment et à la composition, publia plusieurs
œuvres de musique instrumentale, et fit re-
présenter avec succès quelques opéras à
Vienne et à Prague. Sa maison, visitée par
les personnages les plus distingués devienne,
était aussi le rendez- vous des étrangers qui,
dans ses dernières années, admiraient encore
le charme de sa conversation et sa bonté par-
faite. Cette femme si remarquable à tant de
titres mourut à Vienne, le 1^ février 1834, à
l'âge de soixante- cinq ans moins quelques
mois. En 1791, elle avait fait représenter à
Vienne Jriane à Naxos , opéra en detix
actes; cet ouvrage fut suivi à'' Ariane et
Baeehus, duodrame en un acte, suite t\r.
l'opéra précédent. En 1793, madame Para-
dies donna au théâtre national de Vienne le
Candidat instituteur, petit opéra en un
acte, et en 1797, elle fit jouer â Prague le
grand-opéra Renaud et Armide. Elle fit aussi
exécuter au théâtre national de Vienne, en
1794, une grande cantate sur la mort de
Louis XVI, qui fut publiée avec accompagne-
ment de piano. Précédemment elle avait fait
imprimer sa cantate funèbre sur la mort de
l'empereur Léopold. Parmi ses autres com-
positions, on remarque : !** Six sonates pour
le clavecin, op. 1 ; Paris, Imbault. 3« Six
idem, op. 3, idem. S"* Douze canzonettes
italiennes, avec accompagnement de piano;
Londres, Bland. A^Léonore^ ballade de Burger;
Lieder, Vienne.
PARADI]\ (Guillaume), historien fran-
çais, naquit vers 1510, au village de Gui-
seaux, en Bourgogne. Après avoir achevé ses
études, il embrassa Tétat ecclésiastique, et
s'attacha au cardinal de Lorraine, qui lui fit
obtenir un canonicat au chapitre de Beaujeu,
dont il devint plus tard le doyen. Il mourut
en cette ville, le 16 janvier 1590, dans un âge
avancé. Parmi ses nombreuses productions,
on remarque un Traité deschcmrsdu théâtre
des anciens; Beaujeu, 1566, in-8°. C'est un
livre de peu de valeur.
PARADISI (le comte Jeau), né à Reggia
de Modène, en 1761, fit voir dès sa jeunesse
un esprit juste et de grande portée, un
caractère noble et l'amour de sa pairie. Après
ayoir terminé de solides études sous la direc-
tion de son père, littérateur distingué, il se
livra à des travaux scientifiques et à la cul-
ture du droit public. Devenu l'un des direc-
teurs de la république Cisalpine, il fut ensuite
obligé de donner sa démission de ce i>oste, où
il avait acquis des droits à l'estime publique,
fut jeté dans une prison après l'évacuation
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PARADISI — PARENTI
iGl
de ritalie par les armées françaises, recouvra
sa liberté après la bataille de Marengo, et
prit part de noureau aux afTaires de TÉtat
après rinstitution du royaume d*ltalie. La
chute de Napoléon et le rétablissement de la do-
mination autrichienne en Italie le firent ren-
trer dans Tobscurité. Il mourut à Regfgio, le
96 août 1826, à Page de soixante-cinq ans. Le
comte Paradisi avait été président derinstitut
italien des sciences et arts, grand dignitaire
de la Couronne de fer, et grand cordon de la
Légion d'honneur. Oi» lui doit les Rtcerehe
sopra le vihrazioni deîle lamine elastichej
qui furent insérées dans les Memorie deW
Jnst. nazion. italico (Cl. diflsicaemalemat.;
Bologne, 1806, 1. 1, part. II, p. 393-431), et qui
furent réimprimées séparément à Bologne,
1806, ln-4».
Il y a eu, à Londres, dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle, un professeur de chant
italien nommé Paradisi : il fktt le maître de
la célèbre cantatrice Mata.
PARATICO (Julier), excellent luthiste,
naquit à Brescia, vers le milieu du seizième
siècle. Les pièces de luth quMl composa pas-
saient pour les meilleures de ce temps. Ses
amis Marenzio et Lelio Bertani lui avaient
conseillé de voyager, lui donnant ^assurance
que ses talents lui assureraient une incontes-
table supériorité sur ses émules ; mais il ne
voulut jamais s^éloigner de sa patrie. Il
mourut à Brescia, en 1617, à Tâge d*enTiron
soixante et dix ans.
PARAVICim (madame), élève de Viotti„
a eu de la réputation comme violoniste, dans
les premières années du xix« siècle. Née à
Turin, en 1769, elle était fille de la cantatrice
Isabelle Gandi ni, alors attachée au théâtre de
cette ville. Bn 1797, elle alla pour la première
fois à Paris, et y brilla dans les concerts
donnés à la salle de la rue des Victoires na-
tionales. En 1799, elle se fit entendre avec
succès à Leipsiclc ; Tannée suivante, elle était
à Dresde, et en 1801, elle fit un second
voyage à Paris, et se fit applaudir dans les
concerts de Fridzeri. En 1802, on la trouve à
Berlin, et en 1805, à Ludwigslust. Séparée de
son mari et devenue la maltresse do comte
Alberganti, elle se fit présenter à la cour de
Ludwigsiust sous ce dernier nom. Il parait
qu'à cette époque, elle cessa de chercher des
ressources dans son talent; mais, en 1820,
elle reparut en Allemagne, et sept ans après,
elle donna des concerts à Munich, où Ton
admira la vigueur de son archet, quoiqu'elle
eût alors près de cinquante-huit ans. Depuis
ce temps, les journaux ne fournissent plus de
renseignements sur sa iiersonne. Madame
Paravicini ne jouait que de la musique de son
maître Viotti ; elle en possédait bien la tradi-
tion.
PAREDES (Piebbe-Saiichb DE), ecclé-
siastique portugais, vécut dans la première
moitié du dix-septième siècle, et fut à la fois
bénéficier et organiste de l'église d'Obedos. Il
mourut à Lisbonne, en 1635. Homme instruit
dans les lettres et dans la musique, il a publié
une grammaire latine en portugais, et a
laissé en manuscrit : 1<» Lamentations pour la
semaine sainte, à plusieurs voix. 2<» Vilhan-
cicospour la fête de Noël. Ces ouvrages se trou-
vaient à réglise d'Obedos, lorsque Macbado
a écrit sa Bibliothèque des auteurs portugais.
PAREJA (BASTHOLOMé RAMIS ou
RAmOS DE). Foyt% RAMIS DE PA-
RERA.
PARENT ( ÀLEXANDIB-AlAlLB - HeNBI ) ,
pianiste et compositeur pour son instrument,
est né à Paris, le 16 novembre 1816. Admis*
au Conservatoire, le 29 août 1828, il reçut
d*abord des leçons de piano de M. Laurent,
puis il devint élève de Zimmerman. Le pre-
mier prix lui fut décerné au concours de 1830.
Au mois d*octobre 1831 , ses études furent ter-
minées, et il s^est retiré de l'école. Depuis
lors, cet artisie s'est livré à l'enseignement et
a publié divers morceaux pour le piano.
PAREIYTI ( Frahçois - Paql - Maobicb ) ,
compositeur et maître de chant, naquit à Na-
ples, le 15 septembre 1764. Ayant été admis
au Conservatoire de la Pietà de' Turchini,
il y apprit l'harmonie et l'accompagnement
sous la directionde Tarantlna, reçutdes leçons
de contrepoint de Sala, et eut des conseils do
Traetta pour le style idéal. Dans sa jeunesse,
il fit représenter à Rome et i Naples quelques
opéras, parmi lesquels on cite : 1* Le Fen-
demie, opéra bouffe. 2^ Jl JUatrimonio per
fanatitmo, idem. 8« / Fiaggiatori feliei,
idem. À^Antigona, opéra sérieux. 5<» Jl Repas-
tore, idem. 6» Nitteti, idem. 7» L'ArloMerse,
idem. Arrivé à Paris, en 1790, Parenti inséra
quelques morceaux dans Ut Pèlerins de la
Mecque, traduit de Gluck pour l'Opéra-Co-
mique. Dans la suite, il donna, au même
théâtre. Us deux Portraits, en 1792, et
V Homme ou le Malheur, en un acte, 1793.
Cet artiste a écrit aussi beaucoup de messes et
de motets dans le style dit alla Palestrina.
Désigné, en 1802, pour diriger les chœurs et
accompagner au piano à l'Opéra italien, il ne
conserva cet emploi que pendant une année j
29.
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452
PARENTI — PARIS
puis il fepi-itsa profession de maître de chant.
Il est mort à Paris, en 1831, à Page de cin-
quante-sept ans. Cet artiste a laissé en ma-
nuscrit quelques messes, un Magnificat à
quatre voix, et des Litanies à quatre voii, avec
orgue.
PARFAICT (Feakçois et Claude), litté-
rateurs qui se sont livrés à Tétude de Thistoire
des théâtres en France, naquirent, le premier
à Paris, le 10 mai 16U8; le second vers 1701.
François mourut dans la même ville, le
25 octobre 1753; Claude cessa de vivre le
26 juin 1777. Parmi les ouvrages de ces écri-
vains laborieux, on remarque : V Diction-
' naire de$ théâtres de Parie ; Paris, Lambert,
1756, ou Paris, Razet, 1767, sept volumes
in-12. 2» Mémoire pour eervir à V histoire
des spectacles de la foire; Paris, Briasson,
1743, deux volumes in-12. François a laissé
en manuscrit une Histoire de V Opéra, dont
le manuscrit original a été à la Bibliothèque
impériale de Paris. BefTara a fait une copie de
ce manuscrit qui s'est égaré, soit qu'il ait été
replacé dans un autre endroit que celui qu'il
devait occuper, soit qu'il ait été réellement
perdu. BefTara a bien voulu me communiquer
sa copie, qui m'a fourni quelques bons rensei-
gnements. Cette copie est aujourd'hui dans la
Bibliothèque de la ville de Paris.
PARIS (Jacques-Reihb), ifé à Dijon, en
1795, commença l'étude de la musique comme
enfant de chœur, à l'âge de six ans, sous la
direction d'un maître italien, nommé Travi-
sini. Jusqu'à l'âge de quinze ans, il resta
dans l'école de la maîtrise, où il acquit quel-
ques notions d'harmonie. Après les événe-
ments politiques de 1815, le désir d'étendre
ses connaissances dans un art qu'il aimait
avec passion, le décida à se rendre à Paris,
muni d'une lettre de recommandation pour
Choron, alors directeur de l'Opéra, et qui,
privé de cet emploi quelques mois plus tard,
fonda l'école qui l'a illustré. Paris y entra
comme professeur de solfège, pendant qu'il
suivait au Conservatoire les cours d'harmonie
et de contrepoint. Après deux années de pro-
fessorat à l'école de Choron, il succéda à Ha-
ie vy comme maître de solfège au Conserva-
toire. Vers le môme temps, il se maria, et
celte circonstance le fit renoncer au concours
pour le grand prix de composition. Il se livra
è l'enseignement^ et publia quelques ouvrages
au nombre desquels on remarque : 1^ Théo-
rie musicale; Paris, 1826. 2« Méthode Jaco-
tôt appliquée à Vétttde du piano, approuvée
par le fondateur de l'enseignement uni-
versel; Dijon, chez l'auteur, 1830, in-8*» de
cinquante-six pages, avec un cahier de mu-
sique in-4<'. £n 1827, la place de maître de
chapelle à la cathédrale de Dijon étantdevenuc
vacante, elle fut ofTerte^â Paris qui l'accepta,
parce que sa santé affaiblie par le travail lui
rendait l'enseignement pénible à Paris. Pen-
dant qu'il remplissait ces fonctions, il fit
entendre plusieurs messes et motets de sa
composition. La suppression faite par le gou-
vernement, en 1830, des sommes précédem-
ment allouées aux maîtrises de cathédrales,
dans le budget des dépenses de l'État, le trai-
tement des maîtres de chapelle subit une ré-
duction, à laquelle Paris dût se soumettre;
mais il accepta en dédommagement la place
d'organiste devenue vacante par la mort de
Larey. Cet artiste a fait représenter, à Dijon,
deux opéras de sa composition, le premier en
1835, l'autre, dans les premiers jours de
1847; ce dernier avait pour titre : Une qua-
rantaine au Brésil, Paris s'est fait remar-
quer à l'exposition de l'industrie de 1834, à
Paris,*par Vffarmoniphone, de son invention,
petit instrument à clavier, très-ingénieux, des-
tiné à remplacer le hautbois dans les orchestres
des petites villes où cet instrument n'existe
pas. Le mécanisme de l'harmoniphone con-
siste en un courant d'air comprimé qui fait
vibrer une corde de boyau lorsque l'abaisse-
ment de la touche ouvre une soupape par où
il s'échappe. La sonorité a beaucoup d'ana-
logie avec le son du hautbois.
PARIS (Aiai), né le. 19 Juin 1798, à
Quimper (Finistère), fit ses premières études
au collège de Laon et s'attacha particulière-
ment aux mathématiques, dans le dessein
d'entrer à l'école polytechnique. Les événe-
menu de 1814 ayant ramené sa famille à
Paris, il acheva ses humanités au collège royal
de Charlemagne, puis suivit les cours de
l'école de droit et fut reçu avocat en 1820.
Dans la même année, il eut, au Courrier fran-
çais, l'emploi de sténographe, et deux ans plus
tard, il fut chargé des mêmes fonctions au
Constitutionnel. Au commencement de 1821,
il suivit le cours de musique de Galin {voyez
ce nom) et se lia d'amitié avec cet homme dis-
tingué; mais l'étude de la théorie de Feinaigle
sur l'art de développer les ressources de la
mémoire par de certains procédés, et les per-
fectionnements qu'il y introduisit, lui procu-
rèrent l'avantage d'être nommé professeur de
mnémonique à l'Athénée de Paris, en 1822.
Ses cours publics ayant inspiré de l'inlérél,
il se détermina à parcourir la France, pour en
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PARIS
-153
ouvrir de sem?)1ables dans quelques grandes
villes. Lyon, Rouen, firent bon accueil au
professeur d^une science nouvelle qui s*adres-
sait à toutes les classes de la société; mais, à
Nantes, le préfet, qui crut voir des allusions
injurieuses pour la restauration dans les pro-
cédés d'enseignement de M. Paris, fit fermer le
cours, et bientôt après le ministre de Tinté-
rieur étendit rinterdiction à toute la France.
Elle ne fut levée qn*en 1898, par M. de Vatis-
menil ; mais, dès lors, M. Aimé Paris avait pris
la résolution de faire, dans les départements
etàrétranger, pour renseignement de la mu-
sique par la méthode de Galin, ce que Geslin,
Aimé Lemoine, Jue ei d*autres avaient fait à
Paris par leurs cours. Ce fut ainsi que, pen-
dant trente ans, nf. Paris fit, dans une multi-
tude de villes, en France, e*n Belgique, en Hol-
lande et en Suisse, des cours de cette méthode
du méloplaste, à laquelle il avait fait des mo-
difications , comme ses prédécesseurs en
avaient fait d'espèces diverses. A son arrivée
dans une ville qu'il se proposait d'exploiter, il
débutait ordinairement par quelques séances
ûe . JtfnémoUchnie , pour fixer l'attention du
public : elles étaient en quelque sorte l'in-
troduction obligée des cours de musique. Pour
donner de l'éclat à ceux-ci, il avait pour habi-
tude d'envoyer ou de faire afficher des défis
aux professeurs de musique ou aux chefs
d'écoles de la localité, demandant toujours
des épreuves comparatives, sous des conditions
qu'il savait bien ne pouvoir être acceptées (1).
Qu'on lui répondit, ou qu'on gardât le silence,
on ne pouvait éviter qu'il publiSit quelque
pamphlet contre ceux qu'il considérait comme
ses adversaires naturels. La violence en était
le caractère; l'injure y était prodiguée, non-
seulement aux auteurs de systèmes différents
d'enseignement, tels que Bocquillon-Wilhem,
Pastou, Mercadier et autres, mais aux profes-
seurs des villes où M. Paris faisait un séjour
plus ou moins prolongé, aux journalistes qui
hasardaient quelque observation critique sur
la méthode Galin^Parit, aux sommités^ de
Part et de la science qui n'opposaient qu'un
dédaigneux silence aux défis qu'on leur adres-
sait, voire même aux autorités locales qui ne
secondaient pas avec assez d'empressement les
vues de M. Paris. Il serait impossible aujour-
d'hui de citer les titres de tontes les brochures
de ce genre répandues dans toutes les parties
delà France et à l'étranger; leur auteur seul
pourrait vraisemblablement en donner la no-
(I) Voyez CiBTB.
menclature, car tout cela est tombé dans un
profond oubli. La Littérature française
contemporaine (t. V, p. 590) me fournit les
titres suivants : l*' Jffemorandum du cours
de M.jiimé Paris (théorie de P. Galin) ; Bor-
deaux, 1838-1839, ïn-i'*.^ Manuel pratique
et progressif de musique vocale, d'après la
méthode Galin- Paris-Chevé; Caen, Poisson.
C'est un recueil d'airs en notation chiffrée,
réunis et classés par M.Paris. Z** Notes détail-
lées, à l'usage des souscripteurs au cours de
mtisique fait par M, Mme Paris, d'après
la théorie de P. Galin, 1836, in-4». 4« Résu-
més progressifs du prochain cours de mu-
sique vocale en quatre-vingts leçons, pro-
fessé par Hf. Aimé Paris, d'après la théorie
de feu P. Galin, in- fol. 5» Avant- goût des
sévérités de l'avenir, ou seize ans d'une
lutte qui n'^est pas terminée et qui amènera
infailliblement le triomphe d'une grande
idée; 1846, in-8®. La grande idée, c'est la no-
tation de la musique en chiffres. 6^ La Ques-
tion musicale élevée à la haute^jr des som-
mités compétentes ; 1849, in-8<^. On trouve la
liste des écrits de M. Paris concernant la mné-
motechnie dans la France littéraire, de Qué-
rard (t. YI, p. 598), et dans la Littérature
française contemporaine (loc. cit.). Homme
d'intelligence et doué d'une rare énergie,
M. Aimé Paris a montré une prodigieuse acti-
vité dans ses voyages, ses cours, ses immenses
travaux pour la partie matérielle de son
enseignement et la profusion de ses pam-
phlets. Aujourd'hui même (1863), après trente-
cinq ans d'immenses fatigues, il combat en-
core avec l'ardeur de la jeunesse pour ses
convictions, et publie, à Kouen, le journal de
la Méthode Galin-Paris-Chevé, sous le titre
de la Réforme musicale. Il a trouvé dans son
beau-frère (M. Chevé) un auxiliaire de la
même trempe, qui fait à Paris, pour le
triomphe de la méthode, ce que lui-même a fait
dans les départements et à l'étranger. M. Pa-
ris a donné une deuxième édition du livre de
Galin, sous ce titre : Exposition d'une nou-
velle méthode pour l'enseignement de la mu-
sique ; deuxième édition, publiée aux frais
des disciples de M. Aimé Paris, et aug-
mentée, par ce professeur, de figures expli-
catives, et d'une notice sur Vauteur; Lyon,
Baron, 1833, in-8o avec seize planches.
PAWS (AiEXis-pAULiw), premier employé
au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque
royale de Paris, membre de l'Institut de
France et de beaucoup de sociétés savantes,
est né à Avenay (Marne), le 25 mars 1800. Au
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454
PARIS - PARISH-ALVARS
nombre des ouvrages de ce littérateur, où
brille une érudition solide sans pédanterie,
on remarque : /« Romancero français ;
Histoire de quelques anciens trouvères , et
choix de leurs chansons; le tout nouvelle*
ment recueilli; Paris, Techner, 1853; un vo-
lume in-13. Les' notices que renferme ce
volume sur Audefroi^e -Bâtard, le Quenes de.
Béthune, Charles, roi de Sicile et comte
d*Anjou, Jean de Brienne, le comte de Bre-
tagne et Hues et de la Ferlé, sont remplies
d*intérét.
PARIS (Glacdb-Josbpr), né à Lyon, le
6 mars 1801, fit ses premières études de mu>
sique en cette ville, puis se rendit à Paris où
il entra au Conservatoire, le 24 juin 1824. Il
reçut de Lesueur des leçons de composition .
En 1825, il se présenta aux concours de Tin*
stitut de France, et y obtint le second grand
prii de composition : le premier lui fut dé-
cerné Tannée suivante, pour la cantate inti-
tulée Herminie, Devenu pensionnaire du gou-
vernement, il se rendit en Italie, vécut près
de deux ans à Rome et à Naples,et fit jouer, à
Vienne, eh 1829, VJlloggio militare, oi>éra
bouffe en un acte. De retour à Paris, il fit en-
tendre, en 1830, une messe de Bequiem de sa
composition dans Téglise des Petils-Pères. Le
31 juillet 1831, on représenta, au théâtre Ven-
tadour, la Veillée, opéra-comique dont il
avait écrit la musique, et qui n^eut qu^un suc-
cès médiocre. Depuis cette époque, M. Paris
s^est fixé à Lyon.
PARISE (Gehnaro), compositeur de mu-
sique d'église, est né à Naples dans les der-
nières années du dix-huitième siècle. Filsd*un
ancien élève de Cafaro qui était musicien
instruit et compositeur, Parise apprit, sous la
direction de son père, les éléments de la mu-
sique, rharmonie et le contrepoint ; toutefois,
son étude la plus solide fut la lecture attentive
des ouvrages des grands maîtres, particulière-
ment les œuvres de musique d^église. Après
quMI se fut fait connaître par de bonnes pro-
ductions en ce genre, il obtint les places de
maître de chapelle de la cathédrale de Naples
et des églises de Saint-Dominique, des Hiéro-
nymitesetde plusieurs antres. En 1851, il était
professeur d*accompagnement des partimenti
au collège royal de musique decette ville. Parmi
les nombreuses compositions de cet artiste, on
remarque beaucoup de messes avec orchestre ;
d'autres messes, à trois et quatre voix, dans
lestyle alla Palestrina; plusieurs autres à trois
voix avec orgue; d'autres, enfin, àdeux ettrois
voix sur le chant choral dos capucins jet récol-
lets; une messe de Requiem à grand orchestre;
deux autres alla Palestrina; quelques messes
brèves et vêpres avec accompagnement
d^orgue ou de harpe; trois vêpres complètes
avec tous les psaumes €dla Palestrina; plu-
sieurs Dixit; d'autres psaumes â grand or-
chestre; trois Credo avec orchestre ou alla
Palestrina; plusieurs introïts, graduels et
offertoires avec orchestre et sans inslrumenls;
des proses ou séquences ; beaucoup d*hymnes
pour les vêpres avec orchestre, et d'autres pour
des voix seules; deux Pange lingua avec
orchestre et orgue; un Tantum ergo pour
ténor avec orchestre et un écho lointain, à
trois voix ; des matines de No«l, à trois et
quatre voix; sept Miserere, à trois et quatre
voix avec orgue, et un autre Miserere avec ac-
compagnement de bassons; une messe solen-
nelle pour le dimanche des Rameaux qui s^exé-
cute dans l'église des Hiéronymites ; d*autres,
pour le vendredi et le samedi saints ; plusieurs
Lamentations ; les trois heures de désolation
de la Vierge Harie, avec deux violoncelles;
deux Salve Regina avec orchestre; un autre
avec orgue; trois Te Beum avec orcho^tre,
dont un à six voix ; deux autres Te Beum,
â trois voix, avec orgue ; deux litanies à quatre
voix, et deux à deux voix ; différentes pièces
pour des cérémonies monastiques, et une can-
tate à trois voix, en l'honneur de saint Joseph.
PARISH-ALYARS (Êlii), harpiste cé-
lèbre et compositeur distingué, naquit à
Londres, en 1816, d'une famille Israélite.
Dizi {voyez ce nom) fut son premier maître de
harpe ; mais, après que cet artiste eul quitté
Londres pour se fixer à Paris, Parish-Alvars
devint élève de Labarre,et dès lors il changea
sa panière et prit le caractère grandiose et
la sonorité puissante qui le distinguèrent des
autres artistes. Il jouait aussi du piano avec
beaucoup d'habileté. Parish Alvars n'étailâgé
que de quinze ans lorsqu'il fit un premier
voyage en Allemagne, dans lequel il se fit en-
tendre à Brème, à Hambourg, à Magdebourg,
et déjà y produisit une vive impression sur les
artistes. De retour en Angleterre, il se livra
à de nouvelles études, particulièrement sur
l'exécution rapide des tierces, des sixtes et des
octaves des deux mains, sur les sons harmo-
niques simples et doubles combinés avec les
sons naturels, et sur l'usage des pédales pour
des modulations inattendues. En 1834, II
visita la haute Italie, et frappa l'auditoire
d'élonnement et d'admiration dans un concert
qu'il donna à Milan, quoiqu'il ne fût âg[é que
de dix-huit ans. Deux ans plus. lard, il était à
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PARISH-ALVARS — PARISIS
455
VieDDe^ où il obtint les plus brillants succès.
Il y resta près de trois années, ne cessant de
chercher de nouveaux effets et de nou?eIles
ressources dans son instrument. Dans Tinler-
iralle de 1838 à 1842, Parish-Alvars Ht un
voyage en Orient, où il recueillit des mélodies,
dont il fit ensuite les thèmes de quelques-unes
de ses compositions. Tous les résultats étaient
obtenus par Partiste, et son talent était par-
venu au plus haut degré de perfection, quand
il donna ses concerts à Leipsick, en 1842, à
Berlin, à Francfort, à Dresde et à Prague
dans Tannée suivante. Une appréciation
pleine d^enthousiasme de son exécution mer-
veilleuse, datée de Dresde (février 1845), et
«ignée du nom de Thérèse de TVinekel, parut
alors dans la Gazette générale de mutiqtie de
Leipsick (no 9, col. 167, 168). Après avoir
analysé les prodiges de cette exécution dans
tous les genres de difficultés vaincues, Tauteur
de cette appréciation sVcrie : Parish-Mvars
est sur son instrument un véritable Colomb,
qui a découvert les riches trésors d'un nou-
veau monde pour la harpe. En 1844, nous
retrouvons cet artiste extraordinaire à I^aples,
où il excitait des transports d*admiration.
Deux ans après, il retourna en Allemagne et
8*arréta à Leipsick. Ses liaisons avec Mendels-
5ohn et ses longs séjours au delà du Rhin
avaient exercé une puissante influence sur
son sentiment musical et lui avaient donné de-
puis plusieurs années des tendances vers Part
sérieux qui avaient modifié le caractère de
ses compositions; Cette transformation devient
évidente dans son concerto pour la harpe (en
sol mineur), œuvre 81, qu'il avait écrit à
Leipsick, et qui fut publié en 1847. Dans
celte même année, il alla s^établir k Vienne,
mais sans s'y faire entendre, et se livrant à
des études sérieuses sur Part d'écrire. Ce fut
à cette époque qu'il s'essaya dans des quatuors
pour instruments à cordes et dans des mor-
ceaux de symphonies dont on m'a fait Péloge
à Vienne, mais qui, je crois, sont restés en
manuscrit. Parish-Alvars avait été nommé vir-
tuose de la chambre impériale; ce titre ne
l'obligeait pas à un service très-actif, et lui
laissait le temps nécessaire pour se livrer au
travail de la composition. Malheureusement
sa santé déclinait visiblement depuis près
cPune année : Il mourut à Vienne, le 35 Jan-
vier 1849, et Part perdit en lui un de ses plus
nobles interprètes.
Les compositions tes plus remarquables de
Parish-Alvars pour la harpe sont : V Grand
concerto (en sol mineur), avec orchestre,
op. 81 ; Leipsick, Kistner. 2* Concertino pour
deux harpes et orchestre, op. 91 ; Milan, Ri-
cordi. Z^ Concerto pour harpe et orchestre
(en mi bémol), op. 98; Mayence, Schott.
4* Souvenir de don Pasquale, duo pour harpe
et piano, op. 74 ; ibid. 5<» Chamr de corsaires
grecs et marche pour harpe seule, op. 53;
Hambourg, Schuberth. 0» Voyage d'un har-
piste en Orient, Recueils d*air$ et de mélo-
dies populaires en Turquie et dans VJsie
Mineure, pour harpe seule, op. 62 : n^ 1.
Souvenir du Bpsphbre ; 9. Danse Bnlgarienne;
5. Air hébreu de Phllippopolis ; 4. Air armé-
nien ; 5. Marche de parade du sultan ;
6. Chanson grecque de Santorino; Vienne,
Mechetti.7. Grande marche, op. 67; Mayence,
Schott. 8. L'Adieu, romance, op. 68; Vienne,
Mechetll. 9. Orage et calme, op. 71 ;
Mayence, Schott. 10. Scènes de ma Jeunesse,
grande fantaisie, op. 75; ibid. 11. La Danse
des fées, morceau caractéristique, op. 76;
Vienne, Mechelti. 13. Grande fantaisie sur
Lucrèce Borgia, op. 78; Mayence, Schott.
15. Grande fantaisie sur Lucia de Lammer-
moor, op. 79; Vienne, Artarla. 14. Rêveries,
op. 83; Leipsick, Kistner. 15. Sérénade,
op. 83; ibid. 16. Grande étude à l'imitation
de la mandoline, op. 84; Milan, Ricordi.
17. Il Papagallo , souvenir de Naples,
op. 85; Leipsick, Kistner. 18. Souvenir de
Pischék, fantaisie, op. 89 ; Mayence, Schott.
19. lïlustraxioni de' poeti italiani, op. 97;
n« 1, Petrarca; Milan, Ricordi. 20. Trois ro-
mances sans paroles, œuvre posthume;
Mayence, Schott.
PARISINI (Ignace), né à Florence au
commencement du dix-neuvième siècle, y a
fait ses études musicales, et fût pendant quel-
que temps chef d'orchestre du théâtre de la
Pergola. En 1834, il fut engagé pour diriger
l'orchestre dePOpéra italien de Paris : il oc-
cupa celte position jusqu'en 1838; mais l'ad-
ministration de ce théâtre ayant changé alors,
il ne s'entendit point avec la nouvelle direc-
tion et fut remplacé. Vers le même temps,
des propositions furent faites à cet artiste
pour qu'il se fixât en Grèce; il les accepta et
s'établit à Athènes comme professeur de chant.
II y était encore en 1845; mais après cette
date on n'a plus eu de renseignementâ
sur M. Parisinl. Il avait fait représenter, en
1838, à Fossano (Piémont), un opéra intitulé
la Scimia riconoscente.
PARISIS (PiEHRE-LoDis), évéque de Lan-
grcs (28 août 1834), puis d'Arras (12 août
1^51), e9t né à Orléans] le 12 août 1795.
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450
PARISIS — PARKE
Après la révolution de 1848, ce prélat fut élu
par le département du Morbihan représentant
à rassemblée nationale et fut réélu à rassem-
blée législative, où il fit partie de la majorité
monarchique. Après le coup d'État du 2 dé-
cembre 1851, il se retira des afTaires politiques
et ne s*occupa plus que de celles de son dio-
cèse et de ses écrits. Il n'est cité ici que pour
son Instruction pastorale sur le chant de
Véglise; Paris, Lecoffre et G«, 1846, in-8» de
quatre-vingts pages, où Ton trouve de très-
bonnes idées sur la nature de ce chant et
son exécution. On doit aussi à Mgr Parisis
nne édition de TAntiphonaire romain pour
Tusage de son diocèse, sous ce titre : Anti-
phonarium romanum, ad normam Brt-
viarii, ex decretis sacro Concilii Tridentini
restituti, S. PU F, pontif. max., jussu
editi, Clementis FUI ac Urbani Fil auc-
toritate récognitif complectens, suis locis
disposita, omnia ad vesperas et horas,
juxta ritum sacrosanctx romanx Ecclesiée,
in choro modulandas necessaria^ quitus ac-
eedunt officia prxcipuorum festorum, etc.
Editio nova aecurate emendata ; Dijon (sans
date), 1 vol. in -fol.
PARISOT (Nicolas), prêtre du diocèse
d'Évreux, qui vivait vers le milieu du dix-
septième siècle, a composé cinq messes, dont
une à quatre voix ad imitationem modnîi
Quaro pulchra es, et quatre à six voix ad imi-
tationem moduli .* Columba mea ; — Surge
propera; — Diiectus meus; et Sonet vox,
que Ballard a publiées en 1666, in -fol.
PARISOT (Alex ardre), violoniste, pro-
fesseur de musique et compositeur à Orléans,
né dans cette ville, vers 1800, a publié de sa
composition : l^ Symphonie concertante à
grand orchestre^ Orléans, Demar. 2<> Con-
certos pour violon, n«» 1 et 2; ibid. 5» Trois
duos concertants pour deux violons; ibid.
4» Six idem non dimciles ; ibid. 5« Quarante
leçons faciles et progressives pour le violon ;
ibid. 6<* Principes de musique ; ibid.
Un autre artiste du même nom a fait gra-
ver chez Richault, à Paris, des Noeis variés
pour rorgtie, op. 1, et des thèmes variés,
op. 2.
PARKE (Jean), hautboïste anglais, né
dans les derniers mois de 1745, a joui d*une
grande renommée dans son pays. Simpson,
le meilleur hautboïste de son temps, lui donna
des leçons, et Baumgarten lui enseigna Thar-
monie. Ses progrès furent rapides sur son
instr^iment, et bientôt il fut considéré par ses
compatriotes comme un virtuose de première
force. En 1776, il fut engagé comme pre-
mier hautbois des oratorios dirigés par Smitb
et Stanley, successeurs de Hœndel. Divers en-
gagements lui furent ensuite otfer/s pour les
concerts du Ranelagh, de Mary-le-Bone-
Gardens, et pour TOpéra, en 1786. Plus Urd
il succéda à Fischer, comme hautboïste solo-
dans les concerts du Wauxhall. La protection
spéciale du duc de Cumberland le fit entrer
dans la musique particulière de Georges III.
Le prince de Galles, depuis lors Georges IV^
rayant entendu, en 1783, dans un des con-
certs de la reine Charlotte, fut si satisfait de
son exécution, qu*il Padmit dans sa musique
particulière avec Giardini, Schroeter et Gross-
dill. Enfin, il fut attaché à Torchestre du
concçrt de musique ancienne, ainsi qu^à
toutes les fêtes musicales qui se donnaient
dans les principales villes d'Angleterre. Ayant
amassé une fortune considérable, il se retira,
vers 1815, à Tâge de soixante et dix ans, et
mourut à Londres, le 9 août 1829, dans sa
quatre-vingt-quatrième année. Parke a com-
posé plusieurs concertos pour le hautbois,
qu*ll a exécutés dans divers toncerts, mais qui
n*ont pas été gravés.
PARKE (William-Thomas), frère cadet du
précédent^ né en 1762, fut comme lui haut-
boïste, et dès rage de huit ans devint élève de
son frère. Burney lui enseigna à jouer do.
piano, et Baumgarten lui donna des leçons .
d^harmonie. Après avoir été attaché pendant
quelques années à Porcheslre de Drury-Lane^
ii fut nommé, en 1784, premier hautbois de
Govent-Garden. Il occupa cette place pendant
quarante ans, et se retira, en 1824, pour jouir
de Taisance quMl avait acquise. Parke a eu de
la réputation en Angleterre comme composi-
teur de glees et de chansons, dont il a publié
un grand nombre. Il a écrit aussi les ouver-
tures et quelques airs des drames Netle\f
Abbey et Lock and Jley, ainsi que deux livres
de duos pour deux flûtes; Londres, Glemenli;.
mais son ouvrage le plus important est in-
contestablement celui qui a pour titre : Mu-
sical Memoirs, comprising an account of
tke gênerai state ofmusic in England, fronk
the first commémoration ofifandel in 1784,
to the year 1830 (Mémoires sur la musique,
contenant une notice de Tétat général de la
musique en Angleterre, depuis le premier an-
niversaire de Hœndel, en 1784,jusqu*à Paonée
1830); Londres, H. Colburn, 2 vol. gr. in-13,
1830. On peut consulter Tanalyse que J*ai
donnée de ce livre dans le XI* volume de la
Revue musicale (p. 178 et suivantes).
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PARMA — PARMENTIER
45T
PARKIA (Nicolas), compositeur italien,
né à Hantoue vers le milieu dn seizième siècle,
est connu par deux livres de motets à 5, 6, 7,
8 et 10 voix, imprimés à Venise, en 1580 et
1586, ln-4«. On trouve aussi des madrigaux
de sa composition dans le recueil qui a pour
titre : De' Floridi virtuosi d*Jtalia il ter%o
libro de* Madrigali a cinque voci, nuova-
piente composti e dati in luce; Venise,
G. Vincenti et R. Amadino, 1586, in-4^
PARMEIMTIER (GnARLBs- Joseph-Théo-
dore), né le 14 mars 1821, à Barr (Bas-Rhin),
fut élevé Jusqu'à Tâge de seize ans à Wasse-
lonne, petite ville du même département, où
son père était receveur des contributions in-
directes. L*école primaire était dans ce lieu la
seule ressource pour Tinstruction : ce fut la
mère de M. Théodore Parmentier, femme dis-
tinguée et d*une éducation peu commune, qui
lui enseigna le français, Thistoire, la géogra-
phie, la mythologie, la langue italienne, le
solfège et le piano. Des leçons peu régulières
d*un ami lui apprirent le dessin, le latin,
l'arithmétique et la géométrie. La maison du
père de M. Parmentier était le centre musical
de la petite ville de Wasselônne : on y chan-
tait des chœurs d*hommes â quatre voix; on y
exécutait des quatuors dMnstruments à cordes,
et ces occasions fréquentes d'entendre de
rharmonie développaient rapidement Tin-
stinct musical du jeune homme et lui faisaient
faire de rapides progrès. Sans maître, il était
parvenu par de constants efforts à jouer la
partie de second violon dans les quatuors, (.es
dispositions de M. Parmentier pour la musi-
que avaient fait songer à l'envoyer au Con-
servatoire de Paris; mais son père ayant
objecté que la carrière d'artiste est ingrate
pour ceux qui, au début, sont sans fortune,
on renonça au premier projet et la famille
. décida que le jeune homme se préparerait â
entrer à l'école polytechnique. Seul, et sans
le secours des maîtres, il étudia la rhétorique,
la philosophie, Thistoire universelle et la
langue grecque. Ces études terminées, il
obtint le grade de bachelières lettres à Stras-
bourg, en 1838. Puis il étudia pendant un an
les mathématiques sous la direction de son
frère atné, élève de l'école d'application de
rartillerie et du génie, à Metz, suivit pendant
une autre année le cours de mathématiques
spéciales au collège de la même ville, et fut
reçu à l'école polytechnique à la fin de 1840.
Il en sortit premier de la promotion du génie,
ce qui lui fit passer deux années à l'école
d'application de Uelz. Après deux ans de
grade de lieutenant du génie, il obtint celui
de capitaine au choix en 1847.
L'école polytechnique et l'école d'applica-
tion avaient interrompu les études musicales
de M. Parmentier; il les reprit après cette
période et se livra à la lecture des traités
d'harmonie, de contrepoint et de fugue, d'in-
strumentation, d'histoire de l'art, d'acous-
tique, en un mot de tout ce qui se rattache à
la musique considérée comme art et comme
science. Ces travaux l'occupèrent à Strasbourg
de 1847 à 1852. Dans cet intervalle, il prit
quelques leçons d'orgue de M. Stern {voyez
ce nom), et se livra à l'étude de ce bel instru-
ment. Appelé à Paris, en 1853, pour y être
attaché au comité de fortification, il ne resta
qu'un an dans celte position, et devint, en
1854, aide de camp du général Niel, avec qui il
fut de l'expédition de la Baltique et se trouva
au siège de Bomarsund. En 1855, il accom-
pagna ce général au siège de Sébastopol et
prit part à l'assaut de l'ouvrage de Malakoff.
Nommé chef de bataillon du génie, en 1850,
il prit part à la campagne d'Italie en qualité
de premier aide de camp du général Niel. La
manière dont il s'est distingué dans ces di-
verses campagnes l'a fait nommer chevalier
de la Légion d'honneur, en 1854, après la prise
de Bomarsund, puis il fut décoré de la médaille
anglaise de la Baltique, de la médaille de
Crimée, de l'ordre turc de Medjidié, et le roi
de Sardaigne le nomma officier de l'ordre des
Saints Maurice et Lazare. Le 16 avril 1857, il
a épousé la célèbre virtuose Teresa Milanollo.
Les ouvrages publiés par M. Parmentier
sur la science du génie militaire, sur les ma-
thématiques et sur la topographie, n'appar-
tiennent pas à l'objet de ce dictionnaire bio-
graphique; nous ne les mentionnerons pas
plus que ses poésies françaises et allemandes
publiées dans plusieurs journaux et recueils
périodiques, et nous nous bornerons à l'indi-
cation de ses travaux de littérature musicale
et de ses compositions. Dans la première ca-
tégorie, nous trouvons des articles de biogra-
phie et de critique dans la Revw et gazette
musicale de Paris, dans la France musicaley
dans la Critique musicale^ dans le Courrier
du Bas-Rhin, le Courrier de Verdun, VAl-^
sacien, etc. La plupart de ces articles sont
signés. On a aussi de M. Parmentier : Aima"
nach musical, ou Ephémérides pour chaque'
Jour de l'année; Strasbourg, 1851 et 1853, et
dans la Revue et gazette musicale, en 1854 et
1855. Parmi les com|>osit ions de cet amateur,
on remantuc *• 1^ Six mélodies pour piano,-
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4r,R
PARMENTIER — PARRY
op. 1 ; Paris, Fleury. 2« Qualre romances
françaises, op. 4 ; Strasbourg. 3« Quatre mor-
ceaux pour orgue, op. 5 ; ibid. 4* quatre-
vingt-seize petits préludes et versets pour
orgue, op. 0 ; ibid. 5o Barcarolle pour piano j
Paris, Brandus. 6« Gondoline pour piano;
Paris, Heintz.7« Deux polkas, composées pour
musique militaire et réduites pour piano;
Parts, Fleury. En manuscrit : Grande polo-
naise de Weber instrumentée; — Caprice
pour piano; — Rondoletto, pour piano; —
différents petits morceaux pour cet inslru-
menl ; — Romances françaises ; — Lieder et
ballades allemandes; -— Chœurs à quatre
TOix d^bommes ; etc.
PARMEI^TI^R (M»«). Foyex MILA*
NOLLO.
PAROLIIfI(PiEftftx-jBAii), né à Pontre-
moli, le 5 mai 1759, commença Tétude de la
musique sous la direction d^Olivieri, orga-
niste de cet endroit, puis se rendit à Borgo-
Taro pour y compléter son éducation musi-
cale, par les leçons de Gervasoni. Sa première
production fut une n^esse à trois voix, qui fut
exécutée le 25 mars 1808. Il écrivit ensuite
d^antres messes à trois et quatre voix, et le
15 août 1810, il en fit Jouer une à grand or-
chestre, avec des vêpres, dans l'église du Ro-
saire, à Parme. Parmi les autres productions
de cet artiste, on remarque des symphonies à
grand orchestre, des quatuors pour deux vio-
lons, alto et basse, dont quelques-uns ont été
imprimés, |et des pièces de piano gravées à
Florence, chez Poggiali, en 1813.
PARUAPC (le P. Antoi5e), Jésuite, naquit
à Nemours, en 1587, entra dans la Société de
Jésus en 1607, à Page de vingt ans, et enseigna
les belles-lettres au collège de Nancy. Il mou-
rut à Bourges, le 24 octobre 1650. On a de lui
un livre institulé : Traiié de la musique
théorique et pratique,, contenant les pré-
ceptes de la composition ; VatrïSy 1646, in-4<>.
L'édition de 1656, citée par Forkel, Gerber,
Choron et Fayolle, et les autres biographes,
n'existe pas; Papprobation de celle de 1646
en est la preuve. Les auteurs du Dictionnaire
historique des miliciens (Paris, 1810-1811)
disent que le livre du P. Parran (un des plus
rares parmi ceux qui ont été imprimés en
France) est mal conçu et mal rédigé : il y a
beaucoup de légèreté dans ce Jugement, car la
notation et les règles du contrepoint sont
mieux expliquées dans cet ouvrage que dans
les autres livres- français publiés Jusqu'à
l'époque où il parut. Le seul reproche qu'on
puisse faire à son auteur est d'avoir manqué
d'érudition lorsqu'il s'est exprimé en ces
termes, dans son avertissement au lecteur :
« Mon cher lecteur, si vous avez agréables les
« préceptes du contrepoint musical qui n'ont
« point encore été veus, ny donnez au public
a par la main d'aucun que Je sache, etc. » On
a peine à comprendre que le P. Parran ait
ignoré l'existence d*une multitude de livres
italiens et français où les principes du contre-
point avaient été exposés avant le milieu du
dix-septième siècle.
PARRY (JxAir), musicien anglais, est né
à Denbigh, dans le pays de Galles, en 1776.
Un maître de danse lui enseigna les éléments
de la musique, et lui apprit à Jouer de la cla-
rinette. Cet instrument lui servit lorsque la
nlilice de Denbigh fut organisée en 1793, car,
après deux ans d'étude, sous le maître de
musique de son régiment, il fut choisi pour
remplir les fonctions de ce chef. Après dix
années de service dans cette place, il prit sa
retraite, se maria et s'établit à Plymouth.
En 1807, il se rendit k Londres et s*y fixa.
Deux ans après, il commença à composer la
musique de petites pièces pour les théâtres du
second ordre, particulièrement pourleWaux-
hall, le Lycée et l'Opéra anglais. Il fit aussi
représenter plusieurs opéras à Govent-Garden
et à Drury-Lane, entre autres Ivankoe. Parry
s'est fait surtout une brillante réputation en
Angleterre par la composition d'airs qui ont
obtenu un succès populaire : il en publia, en
1824, une collection nombreuse, en deux vo-
lumes. Ses connaissances dans la musique
galloise, appelée eambrienne, et sa qualité de
barde welche, l'ont fait choisir pour présider,
en 1820, le congrès des bardes à Wrexham, et
celui de Brecon, deux ans après. L'assemblée
annuelle des bardes ^et des ménestrels gallois
qui se tient à Londres est aussi placée sous sa
direction; enfin^ au grand congrès de ces
bardes , assemblé en 1821, le grade de Bord
alau), ou maître de chant welcbe, lui fut con-
féré. Les compositions de Parry, en tout genre,
s'élèvent à plus de quatre cents ; on y remarque
plusieurs morceaux pour la harpe, douze ron-
deaux ponr le piano, des airs variés pour le
même instruQnent, beaucoup de morceaux de
musique militaire, la musique de plusieurs
pantomimes, mélodrames et opéras, beaucoop
de duos pour le chant, déliées et de chansons,
deux volumes de mélodies galloises, deux vo-
lumes de mélodies écossaises arrangées sur
des paroles anglaises, et des méthodes poar
divers instruments : toutes ces productions ont
été publiées à Londres. La collection de cbauis
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PARRY — PARTENIO
450
' du pays de Galles, publiées par Parry, a pour
liire : The TFehh Harper, being an exten-
sive collection of IFelsh Afusie , corn-
prising mo$t of ihe contente of the three
volumes pubUshed by the late Edward
Jones, To tohich are pre/ixed observa-
tions on the character ant antiquity of
the ïFelsh MusiCy and an Account of t1%e
rise and progress of the Harp, from the
earliest period to the présent titne{\jd Harpiste
gallois, ou grande collection de musique da
pays de Galles, renfermant la plus grande
partie de ce qui est contenu dans les trois vo-
lumes publiés par feu Edouard Jones ; précédé
d^observations sur le caractère et Panliquité
de la musique galloise, et d*une notice surrori-
gine et les progrès de la harpe, depuis les
temps les plus anciens jusqu*à Tépoque ac-
tuelle) ; Londres (sans date), un volume in-fo1.
On a aussi de ce savant : !<> 72 Puntello^ or
the Supporter, containing the first Rudi-
ments ofMusic (1* Appui, ou premiers rudi-
ments de musique) ; Londres (sans date), in-fol.
2« Account of the royal musical Festival
held in Westminster Âbbey, 1834 (Notice sur
le Festival royal de musique célébré à Tabbaye
de Westminster, en1854); Londres,1835,in-4o.
Ce musicien instruit. a fait, à Londres, des
cours de lectures historiques sur la musique.
En 1851, il me visita dans un voyage quMl
faisait en Belgique, et me dit quMl se propo-
sait de publier un volume de résumés de ses
lectures ; je n*ai pas appris que cet ouvrage
ait paru.
Un autre John Parât, né à Ruabon,
dans le nord du pays de Galles, vécut dans la
première moitié du di& -huitième siècle, et fut
lin barde et joueur de harpe de Tancienne fa-
mille Wynnstay, célèbre par le grand nombre
de bardes auxquels elle avait donné le jour.
On connaît de lui quelques airs avec accompa-
gnement de harite, dans la tonalité et dans le
style de la musique populaire de son pays.
Il a aussi publié : 1 * Aneient British Music, or
a collection of tnnes, never before published,
To tohich is pre/lxed an Historical Ac-
count of the rise and progress of Music
atnong the Aneient Brittons (Ancienne mu-
sique britannique, ou collection d*airs qui
n'*ont iamais été publiés, précédée d*une no-
tice sur Torigine et les progrès de la musique
chez les anciens Bretons); Londres, i743,
in-4*. 2* Collection of fFelsh, English, and
Scotch Airs, with new variations (Collec-
tion d*airs gallois, anglais et écossais, avec de
nouvelles variations); Londres, 1761, in-4«.
PARSONS (Robert), organiste de Tab-
baye d^ Westminster, fut attaché comme mu-
sicien à la chapelle royale, sous le règne
d^Élisabeth. Il se noya à Newark-sur-la-
Trent, au mois de janvier 1569. Son épitapho
sç trouve dans les Fragments de Cambden.
Plusieurs compositions de Parsons existent en
manuscrit dans quelques bibliothèques de
TAngleterre, particulièrement au Muséum
britannique, dans la collection recueillie par
Tudway pour lord Harley (n®* 1715 à 1720,
in-4o), où l'on trouve de Parsons Tantienne :
Deliver me from mine enemies, et dans le
sixième volume des Extraits de Burney
(n» 11,596), qui renferme, du même artiste, le
motet à cinq voix In nomine, et le madrigal ,
aussi à cinq voix : Enforced by love and
fear,
PARSTOIIFFER (Paul), un des premiers
marchands de musique gravée qu^il y ait eu en
Allemagne, vécut à Munich vers le milieu du
dix -septième siècle. Il a publié un catalogue de
musique, sous ce titre : Indice di lutte le
opère dimusica; Munich, 1655.
PARTAUS (Jbhah), roi des ménestrels du
Hainaut, vécut dans les premières années du
quinzième siècle. Les archives du royaume de
Belgique renferment quatre quittances de ses
émoluments, datées des 30 mars 1410, 20 juin
1410, 5 février et 20 mars 1411, et signées de
sa main.
PARTEI^ilO (JKAR-DoMiiriQUB), composi-
teur dramatique, né d'une famille honorable
de Spilimbergo, dans le Frioul, qui s'était
fixée à Venise, embrassa^ l'élat ecclésiastique,
et fut d'abord chanteur dans la chapelle ducale
de Saint-Marc, où il fut admis, le 21 février
1666, aux appointements de 80 ducats. Son
mérite le fit choisir, le 25 juillet 1685, pour
occuper la place de vice- maître de la même
église, dans laquelle il suecéda à Legrenzi.Veu
de temps après sa nomination à cet emploi, il
fonda à Venise la société philharmonique,
sous l'invocation de Sainte Cécile. En 1690,
il fut nommé directeur du conservatoire des
Mendicantij et deux ans après, il succéda à
Jean-Baptiste Volpe, dans la place de premier
maître de la chapelle ducale de Saint-Marc. Il
mourut à Venise, en 1701. La Dramaturgie
d'Allacci nous a conservé les titres suivants
des oi>éras dont il a écrit la musique : \*» Gen-
serico; à Venise, en 1669. 2o La Costama
trionfante\ 1673. Z'^Dionisio; 1681. A'' Fia-
vio Cuniberto; 1682. Partenio a laissé aussi
beaucoup de musique d'église, et des compo-
sitions de différenis genres vrodui les par lui
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460
PARTENIO - PASINO
existaient autrefois dans les archives du con-
servalblre des Mendicanti; mais tout cela est
depuis longtemps dispersé.
Un frère de ce compositeur, Jean Partenio,
fut organiste distingué dans Tlle de Saint-
Georges le Majeur, à Venise.
PARZIZEK (Alexis-Vincent), ecclésias-
tique, naquit à Prague, le 10 novembre 1748,
et y f)t ses humanités. En 1765, il entra dans
Tordre de Saint-Dominique, et y acheva ses
études de philosophie et de théologie, d^abord
au couvent de Prague, puis à celui de Brtlnn.
Arrivé à Gabel, en 1775, il mit en f rdre la
bibliothèque du monastère, et entreprit la
restauration de Torgue. ^Deux ans après, il
retourna à Prague : ce fut alors qu^il devint
élève du célèbre organiste Segert pour la
composition, et qu*il commença à écrire de la
musique d*église, qui est encore estimée.
Nommé directeur du collège de Klattau, en
1783, il ne montra pas moins de zèle pour y
perfectionner les études musicales que pour
Tavancement des lettres et des sciences. En
1798, il obtint sa sécularisation, avec un ca-
nonicat à Téglise métropolitaine de Leitme-
ritz. Il vivait encore en cet endroit vers la fin
de 1817, à Pige de soixante-neuf ans. Ses
compositions principales sont : 1<* Deux messes
solennelles, dont une a été imprimée à Prague,
en 1806. 2« Missa solemnis (en ré) pro omni
tempore, à quatre voix et orchestre ; Leipsick,
1808. 5** Offertoire solennel à quatre voix et
orchestre ; t'&td.^ 1807. A" Deux messes brèves,
en manuscrit. 5<> Quarante offertoires, avec
orgue ou orchestre, tdem.6° QiiilTeOsaluiaris
hottia, idem. 7<^ Un Salve Regina, idem.
8« Deux litanies, idem, 0« Deux airs d*église.
lOo Trois canlates sur des textes allemands.
11<* Une symphonie à grand orchestre. 12" Un
nocturne pour des instruments à vent.
13<^ Quelques chansons allemandes avec ac-
compagnement de piano.
PASCIl (Georges), en latin PA8GHIUS,
savant philologue, né à Dantzick, en 1661, fit
ses études aux universités de Rostock et de
Kœnigsberg, et prit ses degrés à Wittenberg,
en 1684. Nommé professeur de morale à Puni-
verstté de Riel, en 1701, il remplit cette place
Jusqu^àsa mort, arrivée leSO septembre 1707.
Dans un livre intitulé De novi$ inventis,
quorum aecuratiori euîtui facem prxtulit
antiquitas; Leipsick,1700, in-4<» (2« édition),
il traite d^objets relatifs à la musique, chap. 9,
S 34; chap. 0, § 25; chap. 7, §§ 14, 21,
24 et 60. Il cherche à établir dans cet ouvrage
que la plupart des Jécouvcrtes dans les sciences
et les arts qu*on allrlbue aux modernes ne
sont que le résultat et le dévelop[>ement des
connaissances qui nous ont été transmises
par les anciens : système qui a été depuis lors
développé par Dutens. Dans la comparaison
qu^il fait de Tharmonie des anciens avec celle
des modernes, on voit qu*il est absolument
étranger à la matière quMl traite.
PASCH (Jean), professeur de philosophie
à Rostock, né à Ratzebourg, dans le comté de
Lauenborg, vers le milieu du dix-septième
siècle, mourut à Thôpital de Hambourg, en
1709, par suite de sa 'mauvaise conduite. On
connaît de lui : Dissertatio de 8e1ah,pAt7o-
logiee enucleato; Wittenberg, 1685. Cette
dissertation, qui a pour objet une expression
hébraïque de Pinscription des psaumes, qu*OD
croit relatif au chant, a été insérée dans le
Trésor des antiquités sacrées ^ d^Ugolini,
tome 52, p. 689-722.
PASCHAL (le R. P.), religieux cordelier
au couvent de Paris, vers le milieu du dix-
septième siècle, est auteur d*un livre intitulé :
Briefve instruction pour apprendre leplain-
ehant; Paris, Jean De la Caille, 1658, in-8«.
PASI (Antoine)^ sopraniste d*un mérite
distingué, naquit à Bologne, en 1697, et entra
dans récole de Pistoccbi, dont il fut un des
meilleurs élèves. Fidèle à la méthode de son
maître, il s*atlacha au style d*expressioo dans
lequel il excella. Quanz, qui Tenteodit, en
1726, ftit frappé de sa belle manière dVxé-
enter Tadagiq.
PASINI-WENCINI (Judith), canUtrice
distinguée, naquit à Rome, en 1796. Son nom
de famille était Nencini. Après avoir com-
mencé, à Rome, ses études de chant, elle alla
les terminer à Milan, sous la direction de
Moschinl. Elle y fit son début au théâtre, en
1814. Après avoir brillé sur les principales
scènes de Tltalie, elle épousa, en 1826, un
musicien nommé Pasini. Elle est morte à
Florence, le 24 mars 1837.
PASINO (Etienne), compositeur de récole
vénitienne, fut vicaire à Téglise de Cona,
près de Venise, dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. Il a fait imprimer plu-
sieurs recueils de messes, motets, ricertari et
sonates, parmi lesquels on remarque : X^Mîssê
a 2, 3 « 4 voei eon stromenti e basso^ per
Vorgano; Venise, 1063, in-4«. 3« Motetii
eoneertati a 2, 3, 4 voei con violini se piace
e salmi a 5 voci. 3<> AU sonate a 2, 5 e 4
stromenti, de' quali una è composta in ea-
none, ed un altra ad imitatione de' gridi
che sogliono fare diversi atiimaii bruiti.
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PASINO - PASQUINI
46V
op. 8; Venise, 1670, in -fol. L'œuvre 7"«
est une collection de ricercari pour divers
instruments.
PASQUALE (Bonifâcb), maître de cha-
pelle dé'la cathédrale, à Parme, naquit à Bo-
logne, et vécut dans la seconde moitié du
seizième siècle. On a de lui un ouvrage qui a
pour titre : Salmi a 5 voct ed un Magnificat a
8 voei'j à Venise, chez les héritiers de Je rame
Scoto.
PASQUALI (Fbarçois), né à Cosenza,
dans le royaume de Naples, vers la fin du
seizième siècle, flt ses études musicales à Rome
et y passa la plus grande partie de sa vie.
Parmi les ouvrages qu'il a publiés, je ne con-
nais que ceux-ci : 1* Franc. Paschalis Co'
sentini tacras cantiones binis , ternis,
quaterni$ quinisque vocibtAS concinend^;
Fenetiii, ap. /. Fineentinum, 1617. 2» Ma-
drigali a due, tre^ quattro e cinque voci,
libroterxo, ap, 5; Roms, app. Paolo Ma--
$oUi, 1627, in-4«.
PASQUALI (Nicolas), violoniste italien,
se rendit en Angleterre, en 1745, et se fixa à
Edimbourg, où il mourut en 1757. On a. gravé
de sa composition : 1<* Douze ouvertures à
grand orchestre; Londres (sans date), in-fol.
2*' Six quatuors pour deux violons, alto et
hasse, l*' et 2« livres; ibid. Z^ Chansons an-
glaises. En 1751, Pasquali a publié un traité
concis et de peu de valeur sur Tharmonie et
raccompagnement, intitulé : The Art of tho-
rough bass mode easy, containing practical
rules for finding and applying the various
chords toith facility; witk a variety of
examples, showing the manner of accom-
panying tcith élégance^ etc. ; Edimbourg et
Londres, In-fol. obi. Il a paru une deuxième
édition de ce livre, publiée à Londres, par
J. Dale (sans date) : elle est gravée sur éuin.
Une traduction française de ce petit ouvrage
a paru sous le titre : La basse continue rendue
aisée, ou explication succincte des accords
que le clavecin renferme; Amsterdam, 1762,
in-fol. obi. Lustiga donné une nouvelle édi-
tion de cette traduction française, avec une
version hollandaise intitulée : De General-
Bass gemakkèlyker voorgedraagen ; ofeene
beknopte verklaaring van de Jccorden, die
htt clavecymbel bevat, etc. ; Amsterdam (sans
date), J.-J.Hummel, in-4« de vingt sept pages
de texte avec quatorze planches. On a aussi de
Pasquali une méthode de doigter pour le
piano ; cet ouvrage a pour titre : Art of fin'
gering the harpsichord, illustrated with
numerous examples expressly calculated
for those who wish to obtain a complète
knowledge of that necessary art; Londres,
in-fol.
PASQUAUIVI (MABc-AHTomE), sopra-
niste, né à Rome, vers 1610, fut admis comme
chapelain-chantre dans la chapelle pontificale
le 31 décembre 1650. En 1642, il quitta celle
position pour entrer au théâtre, où il brilla
jusqu*en 1664. Il était âgé de cinquante-quairo
ans lorsqu'il quitta la scène pour passer ses
dernières années dans le repos. Pasqualini a
composé des airs et des cantates qu'on trouve
dans quelques recueils de son temps.
PASQUI]\I (UzacULB), célèbre organiste
du dix-septième siècle, naquit à Ferrare, vers
1580, et eut pour mallre le célèbre composi-
teur Alexandre Milleville. Plus âgé que Fres-
cobaldi de quelques années, élève du même
maître, il fut son prédécesseur dans la place
d'organiste de Saint-Pierre du Vatican. On
igi^ore le motif qui lui fit quitter celle posi-
tion vers 1614, et ce qu'il devint après cette
époque. Les compositions de cet artiste sont
rares et peu connues.
PAHQUINI (Bbrhahd), fut le plus grand
organiste de l'Italie, dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. Il n'était pas de Rome,
comme le prétend Gerber, car il naquit à
Massa de Valnevola, en Toscane, le 8 dé-
cembre 1637. Il étudia la musique sous la di-
rection de Lorelo Viltori, puis sous celle
d'Antoine Cesti; mais c'est surtout au soin
qu'il prit de mettre en partition et d'étudier
les œuvres de Palestrina qu'il dut son profond
savoir. Jeune encore, il se rendit à Rome, et
y obtint l'emploi d'organiste à l'église Sainle-
Marie-Majeure. Plus tard, il eut le titre d'or-
ganisle du sénat et du peuple romain, et fut
attaché à la musique de chambre du prince
Jean-Baptiste Borghèse. Sa réputation était
si bien établie, que l'empereur Léopold en-
voya à son école plusieurs musiciens de sa
chapelle, pour perfectionner leur talent sous
sa direction. Ses meilleurs élèves furent
François Gasparini et Durante. Pasquini
mourut à Rome, le 22 novembre 1710, et fut
inhumé dans l'église de Saint-Laurent in Lu-
cina, où son neveu Bernard Ricordati et son
élève Bernard Gafii lui érigèrent un buste en
marbre qui se voit encore dans cette église,
avec cette inscription :
D. 0. M.
Bemardo Pasquino Hetrusco e Massa
Vallis NevolJB Ziberiansf Basilics ac
S. P. Q. R, Organedo viro probitate vitae et
moris lepore laudatissimo qui ExceU, Jo,
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4(52
PASQUINI — PASSEREAU
Bap. Burghesii Suîmonensium Prineipis
clientela et munificentia honettatus musieis
modulis apud omnes fere Europs Principes
nominis gloriam adeptus anno sal. MDCCX^
die XXI J Novembris S. Ceeilije sacro ab
ffumanis exce$$it ut eujus virtutes et studio
proseeutus fuerat in terris felieius imita-
retur in cœlis. Bernardus Gaffi diseipulus
et Bernardus Ricordati ex sorore nepos
prseceptori et avuneuîo amantissimo mœ-
rentes monumentum posuere. Fixit an-
nos LXXII. menées XI, dies XIV,
Ed 1679, PasquiDi écrivit la musique de
Topera intitulé : Dwi* è amore e pieté j pour
l'ouverture du théâtre Capranica, où il était
accompagnateur au piano, tandis que Gorelli
dirigeait la partie de premier violon. Ce fut
aussi Pasquini qui composa le drame repré-
senté en 1686, à Rome, en honneur de la
reine Christine de Suède. On trouve de helles
pièces de clavecin de ce maître dans le recueil
intitulé : Toecates et suites pour îe eîavedn
de MM. Pasquini, Paglietti et Gaspard de
Kerle; Amsterdam, Roger, 1704, in-fol. Lands-
berg [voyez ce nom) possédait un recueil ma-
nuscrit original de pièces d*orgue de Pas-
quini, dont j*ai extrait deux toecates, com-
posées en 1697. Ce manuscrit est indiqué
,d*une manière inexacte dans le catalogue de la
bibliothèque de ce professeur (Berlin, 1859),
de cette manière : Pasquini (Bernardo). So-
nate per Gravicembalo (libropretioso). Vo-
lume grosso. È scritto di suo (sua) mano
in questo libro. Le même catalogue indique
aussi de Bernard Pasquini : Saggi di contra-
punto. — Anno 1695. Volume forte. È scritto
di suo (sua) mano in questo libro. Malheu-
reusement ces précieux ouvrages sont passés
en Amérique avec toute la bibliothèque musi-
cale du professeur Landsberg.
*PA8SARIT^I ou PASSERAI (le P.
Fbahçois), religieux cordelier, dit Mineur
conventuel, né à Bologne, dans la première
moitié du dix-septième siècle, fut nommé
maître de chapelle de Téglise du couvent de
Saint-François, en 1657. En 1674, il accepta
les mêmes fonctions à Viterbe, mais il fut rap-
pelé à Bologne, en 1680, et reprit son aucienne
place, avec cinquante écus romains de traite-
ment annuel. Il mourut en 1698. On a de la
composition de ce maître : A** Salmi concer-
tati a 5; 4; 5 e 6 voci parte con vioïini, e
parte senza, con litanie délia B. V, a cin-
que voci con due vioUni; op. 1, Bologne,
1671. 2o Antifone délia Beata Firgine a
vocesola; Bologne, J. MontI, 1671. Cet ou-
vrage est dédié à la communauté de San Gio-
vanni in Persiceto. Le P. Passarini dit, dans
son épttre dédicatoire, qu'ayant été élu, à son
grand étonnement, maître d'une société qui ne
cbbisit ordinairement que des compositeurs
d*un mérite éprouvé, il s*est efforcé de témoi-
gner sa reconnaissance par la composition et
roff^e de cet ouvrage. 5* Comptera concÊttata
a 5 voci, con violini obligati, op. S; ibid.,
1672. 4» Misse brevi aotto vocico'l organo,
op. 4 ; ibid., 1690. Le caUlogue de Breitkopf,
de 1764, indique en manuscrit les comiwsi-
tlons suivantes de Passarini : 1« Missa, Kyrie
cum gloria et CredOy pro 2 cAort et organo.
2» Missa, Kyrie cum Credo, pro % ehorieum
organo. Z^ Missa, Kyrie cum Gloria et
Credo^ idem.
PASSENT! (Pelleceiro); musicien ita-
lien, né vraisemblablement vers la fin du dix-
septième siècle, a publié un recueil de pièces
pour la musette, sous le titre de Canora
Zampo^na; Venise, 1628, in-fol. obi.
PASSEREAU (....), musicien français,
prêtre prébende de Saint- Jacques de la Bou-
cherie, à Paris, était, en 1509, ténor de la
chapelle du duc d*Angou1éme (plus tard Fran-
çois I", roi de France), suivant nn état de
payements qui est aux archives de l*empire
(liasse R, 147). On ne connaît jusqu'à ce jour
aucun ouvrage de lui imprimé séparément,
mais un grand nombre de morceaux de sa
composition se trouvent dans les recueils dont
voici les titres : 1« Liber undeeimus. XX FI
musicales habet modulos quatuor et quinque
vocibus! editos Parhisiis etc., if edibus Pétri
Attaingnant, MSJiA. 2« Vingt six chansons
musicales à quatre parties; Paris, par Pierre
Attaingnant, 1554, in-8« obi. On y trouve
deux chansons de Passereau, p. 6 et 7.
8<» Vingt- huit chansons nouvelles en musi-
que à quatre parties; ibid., 1531 . La chanson
de Passereau Ung peu plus hault s*y trouve
p. 2. 4^ Vingt-huit chansons musicales à
quatre parties ; ibid., 1533, in-4* obi. Ce re-
cueil contient une jolie chanson de Passereau,
qui commence par ces mots : Ung campai"
gnon Gallin Galant^ p. 12. 5* Vingt-huit
chansons musicales à quatre parties; ibid.,
1534, in-S^* obi. La chanson de Passereau, H
est bel et bon, est la première du recueil.
6* Vingt-neuf chansons musicales à quatre
parties; ibid., 1530, in-8« obi. On y trouve
p. 14 une chanson fort libre de Passereau
dont les premiers mots sont .* Sur un joli
Jonc. Ce n*est pas un médiocre sujet d^élonne-
ment que de voir un prêtre mettre en musique
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PASSEREAU — PASTA
4G3
des paroles si indécentes. 7<> Le grand recueil
intitulé Trente-cinq livre$ de chansons nou-
velles à quatre parties de divers auteurs, en
deux volumes; ibid., 1539-1549, in-4> obi.,
contient des chansons de Passereau dans les
livres 1, 4, 6, 10, 13, 16 et 22. 8« Les livres
II, III et VII du Parangon des chansons
(voyez MoDBRHE Jacques) j 1559-1543, ren-
ferment des chansons de Passereau.
PASSERI (Jbah-Baptistb), célèbre anti-
quaire, naquit le 10 novembre 1094, â Far-
nëse, dans la campagne de Rome, otl son père
exerçait la médecine.Desliné à la magistrature,
il alla étudier à Rome la jurisprudence ; mais
bientôt il sentit se développer en lui le goût de
Tantlquité, et se livra avec ardeur à Tétude
de Tarchéologie et de la numismatique. Plus
tard, il se maria, se fixa à Pesaro et y exerça
les fonctions d^avocat, mais sans renoncer à
rétude des sciences, ott il avait fait de grands
progrès. Devenu veuf en 173S, il embrassa
l'état ecclésiastique, et successivement il tut
revêtu de plusieurs dignités, auxquelles le
pape Clément XIY ajouta celle de prolono-
taire apostolique. Il mourut à Pesaro, des
suites d*une chute, le 4 février 1780. Gerber,
Choron, FayoIIe et leurs copistes ont vieilli
Paiseri d^un siècle dans le maigre article
qu'ils lui ont consacré. Au nombre des grands
ouvrages publiés par ce savant, on remarque :
Pieturte Etruscorum in vasculis^ nunc pri-
mum in unum collecta!, explicationibus et
dissertationibus illustratm; Rome, 1767-75,
S vol. in-fol. avec trois cents planches. Le
deuxième volume renferme une dissertation
sur la musique des Étrusques (p. 73<86) : elle
contient beaucoup d^erreurs et de fausses
conjectures. Passer! a été Téditeur des œuvres
de Doni sur la musique, dont la collection
avait été préparée par Gori {voyez Dom).
PASSETTO (GioanARo), docteur en mu-
sique et mallre de chapelle de la cathédrale
de Padoue, dans la première moitié du sei-
zième siècle, a publié de sa Composition :
Madrigali nuovi a voce pare composti per
il Doctor musico Messer etc. Libro primo;
Fenetiis, apud j^ntonium Gardane,t6A}y
petit in-4<* obi.
PASSIOl^EI (Charles), violoniste du duc
de Ferrare, fut contemporain de Corelli, et
écrivit, à Pimitation de ses ouvrages, douze
sonates pour violon avec basse continue pour
le clavecin, qui ont été gravées à Amsterdam,
chez Roger, en 1710.
PASTA (Jean), po«te et musicien, naquit
à Milan, en 1604, Tut pendant quelques années
organiste à Téglise Santo JUssandro in co-
lonna, de Bergame, obtint ensuite un cano-
nicai à Santa-Haria-Faliorina, dans sa ville
natale, et devint en dernier lieu premier cha-
pelain du régiment de TufTo. Il mourut en
1666, à rage de soixante-deux ans. On a de
lui une composition musicale qui a pour
titre : Le due Sorelle, musica e poesia, con-
certate in arie mtisicali, part. 1 et 2, Venise.
Un des meilleurs ouvrages de Pasla est celui
qui a pour titre : Affetti d'Erato, madrigali
in concerto a due, tre e quattro voci, libro
primo; Fenezia, app. Jless. Fincenti^
1626, in-4«.
PASTA (Josbpb), médecin, né à Bergame,
en 1742, est mort dans celte ville, en 1822, à
rage de quatre-vingts ans. Il a publié un petit
poème intitulé : La Musica medica; Ber-
game, 1821, in-8« de seize pages.
PASTA (JuniTH), célèbre cantatrice, est
née en 1798, à Como, près de Milan, d*une
famille Israélite. A Tâge de quinze ans, elle
fut admise comme élève au Conservatoire de
Milan, qui s^organisait sous la direction
d*Asioli. Sa voix lourde^ inégale, eut beau-
coup de peine à se ployer aux exercices de
vocalisation que lui faisait faire son maître de
chant; cet organe rebelle ne parvint même
jamais à la facile et pure émission de cer-
taines notes, et conserva toujours un voile
qui ne se dissipait qu^après les premières
scènes, dans le temps même où le talent de
madame Pasta avait acquis tout son dévelop-
pement. Sortie du Conservatoire vers 1815,
elle débuta bientôt sur les théâtres de second
ordre, tels que Brescia, Parme, Livourne, et
s'y fit à peine remarquer. Les Hilettanti qui
applaudirent plus tard à Paris cette cantatrice
avec transport, ignorent qu'elle y vint ina-
perçue se grouper, avec quelques autres
artistes aussi obscurs qu'elle, autour de ma-
dame Catalan!, au Théâtre Italien, en 1816.
L'année suivante, elle chanta au théâtre du
Roi, à Londres, où elle ne produisit pas une
sensation beaucoup plus vive. De retour en
Italie, dans Tété de la même année, elle com-
mença bientôt après à réfléchir sur sa car-
rière dramatique, et le génie qu'elle avait
reçu de la nature ne tarda pas à se faire aper-
cevoir dans la conception de ses rôles. Pen-
dant les années 1819 et 1820, sa réputation
commença avec éclat à Venise, â Milan, et,
dans l'automne de 1821, elle fut engagée
au Théâtre Italien de Paris, où elle fixa
l'attention publique. Mais ce fut surtout après
avoir obtenu un succès d'éclat à Vérone^ en
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404
PASTA — PASTERWITZ
1822, pendant le congrès, qu'elle revint à
Paris exciter rentbousiasme et fonder une des
plus belles renommées de cantatrice drama-
tique qu'il y ait jamais eu. Ce n'est pas que
son chant fût devenu irréprochable sous le
rapport de l'émission de la voix, ni que sa
vocalisation eût toute la correction désirable :
mais elle savait déjà si bien donner à chaque
personnage qu'elle représentait son caractère
propre; il y avait dans ses accents quelque
chose de si profond et de si pénétrant, qu'elle
soulevait k son gré l'émotion dans son audi-
toire, et que l'illusion dramatique était tou-
jours le résultat de ses inspirations. Inces-
samment occupée de l'étude de son art, elle
faisait apercevoir des progrès dans chaque
rûle nouveau qui lui était confié, et presque
à chaque représentation. Tancredi, Romeo,
OteUo, Camitla, Nina, Aïedea, furent pour
elle des occasions d'autant de triomphes.
Quoiqu'elle fût médiocre musicienne, son
instinct lui avait fait comprendre que les
ornements du chant ne pouvaient avoir le
caractère de la nouveauté, dans le style mis
en vogue par Rossini, que par la forme har-
monique; car c'est elle qui, la première, a
formulé ces ornements qui consistent dans la
succession de tous les intervalles constituants
des accords; nouveauté que madame Mali-
bran a depuis lors enrichie de tous les
trésors de sa brillante imagination.
Au mois de mars 1824, madame Pasta re-
tourna à Londres et y excita le plus vif
enthousiasme dans le rôle de Desdemona.
Depuis celte époque ju.<squ'à la fin de 1826,
elle joua alternativement chaque année a
Paris et à Londres. Quelques sujets de mécon-
tentement dans ses relations avec Rossini,
alors chargé de la direction de la musique au
théâtre Favart, la décidèrent à ne pas renou-
veler ses engagements à Paris pour l'année
1827; elle partit pour l'Italie, joua d'abord à
Trieste, puis fut engagée à Naples, oii Pacini
écrivit pour elle la Niobe, Les Napolitains,
plus épris de l'art du chant pur que des qua-
lités dramatiques d'un chanteur, ne parurent
pas apprécier à sa juste valeur le talent de
madame Pasta; mais on lui rendit plus de
justice à Bologne, à Milan, à Vienne, à
Trieste, à Vérone. A Milan, Belllni écrivit
pour elle la Sonnamhula et Nortna. Lors-
qu'elle reparut à Paris, en 1833, pendant
quelques représentations, puis, en 1834, elle
chanta dans le premier de ces opéras et dans
Jnna Bolena, Une altération sensible se
faisait dès lors remarquer dans sa voix; ses
Intonations étaient douteuses, et dans cer-
taines représentations il lui arrivaitde chanter
tout son r6le au-dessous du ton : mais son
talent dramatique avait acquis une rare per-
fection. On s'étonnait surtout de lui trouver
dans la Sonnamhula une admirable simpli-
cité, absolument différente du ton élevé de^es
autres rôles, et dans Jnna Bolena une no-
l>lesse et une énergie qui, depuis lors, ont servi
de modèle aux actrices qui ont joué ce rôle.
Madame Pasta s'était aussi modifiée dans
quelques-uns des anciens ouvrages qui avaient
fait sa fortune et sa gloire. Ainsi, à de la vé-
hémence qu'elle mettait autrefois dans le r^le
de Z>es({emona, elle avait substitué une sensi-
bilité mélancolique plus pénétrante, plus con-
forme à la pensée de Shakspeare dans la créa*
tion de ce personnage. Un très-vif intérêt;
s'attachait alors au talent de madame Pasta;
car, indépendamment de l'importance de ce
talent en lui-même, il fournissait des sujets
de comparasion avec celui de madame Mali-
bran, dont les succès venaient d'être si bril-
lants. Si dans l'exécution vocale et dans le
sentiment pur de la musique celle-ci avait un
incontestable avantage , si quelquefois même
il y avait des éclairs sublimes dans ses inspi-
rations dramatiques, on était obligé d*avouer
qu'il y avait en madame Pasta une plus forte
conception, plus d'unité, plus d'harmonie, et
qu'en résultat elle atteignait, mieux le but de
la vérité d'expression.
De retour en Italie, madame Pasta y joua
encore un certain nombre de représentations
dans quelques grandes villes ; mais elle reve-
nait chaque année passer plusieurs mois dans
la belle maison de campagne qu'elle avait
acquise, en 1829, près du lac de Como. Passant
l'hiver à Milan, et l'été dans cette agréable
retraite, elle semblait avoir renoncé à paraître
sur la scène depuis deux ou trois ans; mais au
mois de septembre 1840, elle accepta les pro-
positions qui lui furent faites au nom de la cour
de Russie, pour se rendre à Pétersbourg. Les
avantages qui lui étaient accordés iK>ur ce
voyage s'élevaient à plus de deux cent mille
francs; mais elle dut regretter de les avoir
acceptés, car elle n'obtint pas de succès dans
ce dernier effort de son talent. Lorsque je
visitai les bords du lac de Como, eo 1850, eUe
vivait retirée dans sa villa.
PASTERWITZ (Geobces DE), né le
7 juin 1730, à Burchutten, près de Passau,
entra à l'âge de quatorze ans dans l'abbaye
des bénédictins de Kremsmunster, dans la
haute Autriche, et y fit ses études de musique
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PASTERWITZ — PATINO
405
et de liUérature; puis il alla suivre un cours
<le théologie à Salzbourg. Éberlin, alors maître
de chapelle de la cathédrale de celte ville, lui
donna des leçons de composition, et il acquit
sous la direction de ce maître une profonde
connaissance du contrepoint. Ses études étant
terminées, il fut chargé d'enseigner à Krems-
munster la logique et la métaphysique, puis le
droit naturel et le droit public, et enfln on
lui confia la direction du chœur de celte
abbaye. Lié d'amitié avec Mozart, Haydn,
Salieri etÂlbrechtsberger, il entretint dans ses
relations avec ces illustres artistes le goût de
Fart pur, et le cultiva avec beaucoup d'acti-
vité. Il mourut le 26 janvier 1803, à Page de
soixante -treize ans. Vers 1772, il avait voyagé
en Allemagne, en Bohème et en Italie. Parmi
ses compositions, dont la plus grande partie
est restée en manuscrit, on remarque six
messes, quatre 7*9 />et(m, cinquante antiennes,
plusieurs vêpres, motets, hymnes, graduels et
offertoires, un Requiem, deux oratorios
{Samson et Giuteppe riconosciuto), quelques
petits opéras etdes pièces d'orgue. On a publié
de ces ouvrages : 1<> 8 Fughe seconda Vordine
de' iuoni eccîesiastici per Vorgano o eîavi-
cembalo, op. 1 ; Vienne, Artaria, 1793.
2<> 8 Fughe seconda VA B C di musiea per
Vorgano o clavicembalo , op. 2 ; ihid.
Z'^S idem, op. 3; Vienne, Kozeluch. 4" Re-
quiem à quatre voix, orchestre et orgue ; Mu-
nich, Sidler. 5« Terra tremuit, motet à quatre
voix et orchestre ; Vienne, Haslinger.
PA8T0U (Étibkwb-Jear-Baptistb), né au
Vigan (Gard), le 26 mai 1784 (1), fut destiné
dès son enfance à la profession de musicien,
et reçut une éducation libérale; mais son pen-
chant pour rélat militaire lui fit déserter, en
1802, le pensionnat où il avait été placé, pour
s'engager dans un régiment d'infanterie..
Après avoir servi pendant les guerres de l'em-
pire, et avoir obtenu successivement tous les
grades jusqu'à celui de capitaine de voltigeurs,
il donna sa démission, en 1815. Les preuves
de courage qu'il avait données et quelques
blessures lui avaient fait décerner la décora-
tion de la Légion d'honneur. Fixé à Rouen, en
1816, il y avait repris ses travaux comme mu-
sicien ; ce Hit alors qu'il conçut le plan d'un
enseignement de la musique, qu'il a depuis
désigné sous le nom de Lyre harmonique. Il
ouvrit bientôt des cours de cet enseignement,
(1) Cette date, différente de celle de la première édi-
tion de la Biographie, m'o été fournie par M. De Bcau-
clieane, seeréuire du Conscr? atoirc impérial de masiqae
de Paris, d'après des actes auihenllques.
BIOCR. UNIV. DES HI}SICIENS. — T. VI.
et les alla continuer à Paris, en 1810. Le
1*' septembre de la même année, il' entra au
Théâtre Italien, en qualité de premier violon ;
mais le succès progressif de sa méthode
l'ayant porté à ouvrir jusqu'à cinq cours jour-
naliers où se trouvaient réunis plusieurs cen-
taines d'élèves, il fut obligé de donner sa dé-
mission de cette place, en 1821 . Dans le même
temps, il publia la première édition de l'ex-
posé de sa méthode, qui parut sous ce titre :
Ecole de la lyre harmoniqiie. Cours de mu-
sique vocale, ou Recueil méthodique de leçons
de J,'B, Pastou; Paris, 1821, in-4». Une
deuxième édition de cet ouvrage, en un vo-
lume in-8<', fut publiée l'année suivante. Cette
méthode, basée sur l'enseignement collectif,
se fait remarquer par quelques procédés par-
ticuliers destinés à faciliter l'intelligence des
principes aux élèves. Elle a obtenu du succès,
car M. Richault, devenu propriétaire de l'ou-
vrage, en a publié la septième édition. Entré
au Conservatoire de musique de Paris, le
19 octobre 1835, pour y faire un cours d'essai
de sa méthode, Pastou a été nommé pro-
fesseur de cette école, le 8 juin 1836. Il joi-
gnait à ce titre celui de directeur d'une école
spéciale de musique. Ce professeur est mort
aux Ternes, près de Paris, le 8 octobre 1851.
Comme compositeur, il a publié : l» Duos pour
deux violons, livre 1*'; Paris, Leduc. ^ Duos
pour deux guitares, op. 1 ; Paris, Carli.3oDuos
pour guitare et violon; ibid, 4** Duos pour
deux violons, livre 2. 5<> Contredanses pour
guitare et flûte ou violon op. 7; Paris, Gam-
baro. G'^ Thème varié pour guitare seule,
op. 8 ; ibid, 7^ Quelques morceaux détachés
pour le même instrument, op. 10; Paris, Mar-
tinn. On a aussi de Pastou une Méthode pour
le violon ;^SiriSy B. Latte.
PATiNO (D. Chables), prêtre et compo-
siteur espagnol du dix-septième siècle, est un
des maîtres dont les œuvres de musique»
sont les plus estimées dans sa patrie. Les ou-
vrages de cet artiste sont en si grand nombre,
qu'il est peu de cathédrales et de collégiales
qui n'en possèdent en manuscrit. Patifio obtint,
en 1660, la place de maître de chapelle du
monastère de l'Incarnation, à Madrid, et mou-
rut dans cette position en 1683. Il eut pour
successeur immédiat le maître Roldan {voyez
ce nom). Les œuvres de PatiBo sont toutes
composées à deux ou trois chœurs, suivant le
goût général de cette époque en Italie et en
Espagne. Les couvents de TEscurial et de l'In-
carnation en contiennent un grand nombre.
M. Eslava {yoyez ce nom) a publié de cet au-
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461
PATiNO — PAUER
leur en partUton la messe intitulée In Pevo-
tioney à huit voix, en deux chœurs, dans la
Lira taero -hispano (tome I'', de la deuxième
série, dix -septième siècle) : elle est fort bien
écrite, et les deux chœurs dialoguent bien.
PATOW (Miss). Foyez WOOD (madame).
PATOUART (....), maître de harpe à
Paris, y vivait en 1780, mais ne figurait plus
au nombre des professeurs de cet instrument
en 1788. Il a fait graver de sa composition
deux œuvres de sonates pour la harpe, et
quelques recueils d*airs.
PATRICI (Frihçois), évèque de Gaeie,
en 1460, était né à Sienne, et mourut en
1480. On a de lui un livre intitulé : De intti-
iutione ReipubUcjf lihri novem, hiUoria-
rum, tententiarumque varietaU refertis^
simi; Paris, Galiot-Dupré, 1518, petit in-folio
gothique. Cet ouvrage fut publié, après la
mort de Tauteur, par Savigni, qui y a joint
<les noies. Le second livre traite de Arithme-
îica, Geometria, Musica et Asîronomia,
Un autre livre de Patrici a pour titre : De
Regno et Régit institutione , libri JX; Paris,
1580. Il parait que c*est une réimpression. Le
.chapitre 15™^ du second livre traite de la mu-
siquey de son utilité et de son influence sur
V éducation morale des princes,
PATHIZZI (François), philosophe du sei-
zième siècle, né en 1529, dans Plie de Cherso,
en Dalmatie, mourut à Rome, en 1597. Au
nombre de ses écrits, on trouve un livre inti-
tulé : Délia Poelicadeea istoriale, deçà dispu-
tata; Fcrrare, 1586, in-4». Les 5«, 6*et 7« livres
de la seconde partie traitent de la manière
de chanter des Grecs, et de leurs télracordes.
Patrizzi y attaque la théorie d^Aristoxène avec
toute Tacrimonie que lui inspiraient Aris-
tole et ses sectateurs. E.-L. Gerber (m Bio*
graph, Lex. der Tonkunst,) et d'après lui,
les auteurs du Dictionnaire historique des
'musiciens (Paris, 1810-1811) ont confondu
Patrizzi avec François Patrici , é véque de Gaeie,
dont il est parlé à Tarticle précédent; mais
Gerber a rectifié cette erreur dans son nou-
veau Dictionnaire des musiciens (Nettes
Biogr. Lex. der Tonkunst.). Bottrigari a
réfuté la critique de Patrizzi dans son livre
intitulé : Il Patricio, overo de' tetracordi
armonici di Jristosseno {voyez Bottiiigari
et Meloub).
PATIIE (GnARLES-ÉDOUAnD), pianiste et
compositeur pour son instrument, est né en
1811, à Hummel, près de Liegnitz (Silésie).
Son père, eantor et organiste dans ce lieu,
lui enseigna le clavecin, Porgue cl le violon,
ainsi que la théorie de Tharmonie; ensuite il
se rendit à Breslau, où son éducation musicale
fut terminée par le directeur de musique
Ernest Ricbter. Après avoir été, pendant
quelques années, professeur de musique dans
une petite ville de 1* Autriche, il se fixa à
Posen, en 1859, comme professeur de piano.
Il a publié quelques ouvrages élémentaires
pour cet instrument et des pièces de salon.
PATTA (le P. Séraphin), né à Milan, dans
la seconde moitié du seizième siècle, fut
moine de Montcassin et organiste de Téglise
Saint-Pierre de sa ville natale. On a imprimé
de sa composition : 1<* Sacra cantica a una,
due être voci con le litanie délia B. Firgine,
a5voci; in Fene(ia,app. G. Fincenti, 1C00.
Cet ouvrage a reparu en 1611, avec un nou-
veau frontispice. 3* Sacrarum cantionum
1, 2^3; 4 et 5 vocibus. Liber secundus; ibîd.,
1613.
PATTE (Pierre), architecte du duc de
Deux-Pools, naquit à Paris, le 3 janvier 1723.
Après avoir achevé ses études dans cette ville,
il visita Pllalie et TAngleterre, puis se livra
à la rédaction de beaucoup d^ouvrages relalifs
à son art, parmi lesquels on remarque celui
qui a pour titre : Essai sur l'architecture
thédtrale, ou de l'ordonnance la plus avan-
tageuse à une salle de spectacle, relativement
aux principes de l'optique et de l'acousti-
que ] avec un examen des principaux théâ-
tres de l'Europe, et une analyse des écrits
les plus importants sur cette matière; Paris,
Moutard, 1783, 1 vol. in-8<» avec planches.
Cet ouvrage a été traduit en italien, et im-
primé à la suite du livre du docteur Ferrario
intitulé : Storia e descrizione de' prineipali
teatri antiehi e modemi; Milan, 1830, 1 vol.
in-8<* avec planches. Patte mourut à Mantes,
le 19 août 1814, à Tâge de quatre-vingt-onze
ans.
PATTERSOI^ (Robert), médecin à Phi-
ladelphie, a fait imprimer dans les Transac-
tions oflhe American Society (t. III, p. 139)
une lettre sur un nouveau système de notation
musicale.
PAUER (Ernest), planiste et compositeur,
est né à Vienne (Autriche), le 31 décembre
1826. Dès ses premières années, il montra des
dispositions pour la musique. Son premier
maître de piano fut un musicien hongrois,
nommé Théodore Dirzka, et Simon Sechter
lui enseigna la composition. En 1840, il reçut
des leçons de piano de A. Mozart, fils de
rillustrecomimsiteurdecenom. Ses premières
compositions parurent à Vienne, en 1840;
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PAUER - PAULI
467
'elles oblinrent du succès dans le monde et
commencèrent sa réputation. Cinq ans après,
il se rendit à Munich* et y reçut des leçons de
François Lachner jusqu^en 1847. Au mois
d*avril de cette même année, il fut nommé
directeur de musique à Mayence où il séjourna
jasqu*en 1851.11 y termina plusieurs grandes
compositions parmi lesquelles on remanfue
des concertos pour le piano et les opéras Don
Riego et les Manques rouget : ce dernier fut
représenté à Manheim et à Mayence. En 1851,
il alla passer six semaines à Londres, et joua
dans les concerts de l'Union musicale et de
la société philharmonique : son succès y fut
si brillant, qu'on le pressa pour qu'il se fixât
dans celle ville. Il s'y établit en effet à la fin
de l'année 1852, et bientôt il y eut un nombre
considérable d'élèves dans la haute société.
Ses compositions pour le piano, ses sonates,
trios, quintettes, symphonies, ouvertures et
concertos l'ont classé parmi les maîtres les
plus estimés, et lui ont créé une position
aussi agréable qu'indépendante dans la capi-
tale de l'Angleterre. Dans les années 1854,
1850 et 1857, il a fait des voyages d'artiste en
Allemagne. En 1855, il reçut le titre de maître
de concerts du grand-duc de Hesse, et dans la
même année, il fut nommé professeur de l'aca-
démie royale de musique de Londres; enfin,
l'empereur d'Autriche lui accorda la grande
médaille d'or pro liUeris et artibus. A l'ex-
position internationale de Londres, j'ai eu le
plaisir d'avoir pour collègue dans le jury
M. Pauer, qui a fait preuve dans ses fonctions
d'autant d'activité que de bienveillance et
d'impartialité. J'ai pu apprécier alors ses
qualités excellentes comme homme, et son
talent gracieux, élégant, correct et pur. Ses
œuvres publiées jusqu'à ce jour (1802) sont
au nombre de quatre-vingts. En 1801, il a fait
jouer à Manheim avec succès l'opéra de sa
comi>osition intitulé le Fiancé»
PAUFLER (Cheétien-Henri), magister et
recteur du collège de la Croix, à Dresde, na-
quit à Schneeberg, le 14 août 1703, et mourut
à Dresde, le 1^ octobre 1800. Après sa mort, on
recueillitdans ses papiers un |>etil écrit qui fut
publié sous ce titre : Gedanken uber die offent-
lieheSingen det SekUler aufden Gassen, nebst
Nachrichten und Bitte der j4lumneum und
diê Corrende der Kreuzsehule in Dresde 6c-
treffend (Idées sur les chants des étudiants dans
les rues, etc.); Dresde, Gœrtner, 1808, in-4«
de quatre feuilles. Cet écrit est relatif à l'an-
cien usage dans quelques villes de l'Allemagne,
parlicullèremcnt à Dresde, qu'ont les étu-
diants pauvres de chanter à certains jours,
vers le soir, à la porte des maisons de per-
sonnes riches ou aisées, pour obtenir des se-
cours qui les aident à faire leurs études.
PAULD'AREZZO. Toyez AllETIHUS
(Paui).
PAUf. DE FERRAUE (en latin PAU-
LUS FERRARIEIVSIS), ainsi nommé du
lieu de sa naissance, vécut vers le milieu du
seizième siècle, et fut moine bénédictin de la
congrégation de Mont-Cas&in. On connaît sous
son nom un recueil de compositions pour
l'église intitulé : Passiones, Lamentationes,
Responsoria, Benedictus, Miserere et alia
ad o/ficium hebdomadse sanctas pertinentia
quatuor vocibus -y Fenetiis, apud Hier. Sco-
tum, 1505.
PAUL ATI (AîTORÉ), compositeur de l'école
vénitienne, et chanteur contralto de la cha-
pelle ducale de Saint-Marc, vivait au commen-
cement du dix-septième siècle. Il fit repré-
senter à Venise, en 1713, l'opéra f veri
Amicij qui fut remis en scène en 1723.
PAULI (Godefroid-Albebt) , né à Gas-
senau, près de Kœnigsberg, au mois d'avril
1085, fut docteur en philosophie et en théo-
logie, archiprélre de l'église de Saalfeld, pas-
leur de cette ville, et conseiller du consistoire
des églises de la Poméranie. Il mourut à
Saalfeld, le 20 janvier 1745. A l'occasiou de
l'installation du canfor Edier dans celte ville
(Prusse), il prononça et fit imprimer un dis-
cours'latin intitulé : Tractatus de choris pro-
phetarum symphoniacis in eccktia Dei,
. Rostock, 1710, in-4«. Il y traite de Pusagede
la musique dans les églises, et cite l'autorité
de l'Ancien et du Nouveau Testament pour
démontrer son utilité dans le service divin.
Dans un Appendix, Pauli traite, en soixanle-
dix-sept questions, du savoir, des devoirs et
des attributions d'un cantor.
PAULI (Charles), maître de danse à Gœt-
tingue, dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle, a fait imprimer une dissertation
intitulée : Musik und Târnze (Musique et
danse), dans le Magasin de Golha (Gothais-
chen Magazin, ann. 1777, t. II, n«2).
PAULI (Jean-Adah-Fiiédéric), cantor
à Greitz,dans le Yoigtland, mourut dans cette
ville à la fin de 1703, ou au commencement de
1794. Il laissa à ses héritiers deux années com-
plètes de musique d'église de sa composition. Sa
veuve en proposa la vente dans le Correspon-
dant de Hambourg (1704), avec une collection
de psaumes et d'autres morceaux de musique
religieuse composés par liasse, Graun, Tele-
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4G8
PAULI - PAUSANIÂS
roann,Homilius, Georges BeDda, Wolf, Doles,
Reichapdt, Taeg, Krebs, etc., qu'il avait re-
cueillis.
PAULI (G.-D.), flûtiste du grand théâtre
de la Scala, à Milan, vers 1840, a publié de sa
composition : \^ Andantino (Sour deux flûtes;
Milan, Ricordi. ^ RaccoUa di diversipezzi
per 2 flauti, ibid.
PAULII^I (Mahcus-Fabius), né à Udine,
fut professeur de littérature grecque à Venise,
vers la fin du seizième siècle. Le vers de Vir-
gile :
Obliquitur numerit gepttm dUerimina wteum
lui a fourni le sujet d*un livre bizarre* qui a
pour titre : BebdomadeSj de numéro septe-
nario libri septem ; Venise, 1589, in-4<*. Les
livres 2«, 3* et A* traitent uniquement de la
musique et de Tastrologie Judiciaire, entre
lesquels Paulini trouvait beaucoup d'analogie.
Forkel donne, dans sa Littérature générale de
la musique, le détail des questions contenues
dans chaque chapitre (Mlgem, Literatur der
Muiik, p. 70-72).
PAULLUNI (Chaétien-Fbéoékic), docteur
en médecine, né à Eisenach, le 35 février
164S, mourut dans cette ville, le 16 juin 1712.
Il a fait insérer dans le recueil intitulé Philo-
topkischen Luttetunden (Récréations philo-
sophiques) une dissertation où il examine
cette question : Si Saul a été guéri par la
musique, et de quelle manière il a pu l'être
{Philosoph, Lustst,; Francfort et Leipsick,
1706, in-8», partie I, n» 28, pages 193-199).
PAULMANBI (Conbad), d'origine noble,
naquit aveugle à Nuremberg, au commence-
ment du quinzième siècle. Il apprit la mu-
sique dans sa Jeunesse et devint habile sur
rorgue, le violon, la guitare, la flûte, la
trompette et plusieurs autres instruments.
Plusieurs princes rappelèrent à leurs cours,
et lui firent de riches présents: ainsi, Paul-
mann reçut de Pempereur Frédéric III un
sabre avec une poignée d'or et une chaîne du
même métal ; le duc de Ferrare lui fit cadeau
d'un manteau richement brodé, et Albert III,
duc de Bavière, lui accorda, ainsi qu'à sa
femme et à ses enfants, un traitement annuel
de quatre-vingts florins du Rhin. Paulmann
mourut à Munich, le 24 juin 1473, et fut in-
humé en dehors de Frauen-Kirche, Sur le
marbre de son tombeau, où il est représenté
Jouant de l'orgue, on a placé cette inscrip-
tion, en vieux allemand :
Anno MCCCCLXXIII an Sant-Paul Beke-
ruDgs Abent ist geslorbcn und hic begraben
der Kunstreichist aller Instrumenlen und
der Musica Maister Conrad Paulhahr Riter
Burtig von Nurnberg und Blinter geboren.
Dem Gott Genad.
C'est-à-dire : u L'an 1473, veille du jour
u de la conversion de saint Paul, est mort
a et a été enterré ici le plus grand artiste
« sur tous les instruments et le maître de
« musique Conrad Paulmann, chevalier, de
« Nuremberg, né aveugle. Que Dieu lui soit
< en aide ! »
Je ne sais où Riesewetter a pris que Paul-
mann a inventé la tablature du iuth (^-
schichte der Europ. Abendland, oder never
heutigen Musih, p. 59). De quelle tablature
veut-il parler.' Il y en a de quatre systèmes
différents pour le luth, et la dernière per-
sonne qui devait songer à imaginer un de ces
systèmes d'écriture de la musique, était un
musicien aveugle de naissance!
PAULSEN ( Cbables - Fréd^bic - Ferdi-
HANo), organiste de l'église de Sainte-Marie, à
Flensbourg, naquit le 11 février 1763, et
n'était âgé que de dix-huit ans lorsqu'il entra
en fonctions dans sa place d'organiste. En
1804, il voyagea pour donner des concerts, et
visita Hambourg, Altona et Copenhague. On
ignore la date de sa mort. Il a publié à
Flensbourg, depuis 1792 Jusqu'en 1798, quel-
ques petites compositions pour le piano et
pour le chant.
PAUI^ILLIUS (Sébastien), né à Alx, en
Provence, au commencement du seizième
siècle, n'est mentionné ici que pour rectifier
l'erreur de quelques bibliographes qui ont
classé un de ses ouvrages parmi les écrits sur
la musique. Ce livre a- pour titre : Trium-
phus musicus super inauguratione R. Prss-
sulis, etc.; Antwerpite , ex officina GuilL
Silvii regii Typog., 1565, in-4* de vingt-
deux pages. Bien que cet opuscule porte le
titre de Triumphus musicus, il n'y est pas-
question de musique, car c'est l'éloge d'un
personnage belge de distinction.
PAUSAJNIAS, historien grec, écrivait
dans la seconde moitié du deuxième siècle, et.
naquit vraisemblablement vers Pan 130, à Ce-
sarée de Cappadoce. Il parcourut la Grèce et
l'Italie, l'Espagne, la Macédoine, l'Asie Mi-
neure, la Palestine, l'Egypte, et mourut à
Rome, dans un âge avancé. Le Foyage en
Grèce j qui nous reste de lui, fournit de cu-
rieux renseignements sur les monuments des-
arts, et renferme des notices sur plusieurs
musiciens de l'antiquité et sur divers objets
relatifs à la musique. Cet ouvrage est divisé ea
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PAUSANIAS — PAUWELS
4 g:)
dix livres. Les éditions grecques et latines da
livre de Pausanias données par Facius (Leip-
«ick, 1794-1797, quatre volumes in-8^), et
par Siebelis (Leipsick, 1823-1829, cinq vo-
lumes tn-8«), et les éditions grecques de
SchœfTer (Leipsick, 1818, trois volumes in-12)
et de M. Bekker (Berlin, 1826, deux volumes
in-8<>) sont estimées. L*édition grecque et
latine de ta collection de MK. Firmin Didot,
revue par Louis Dindorf, est très-correcte.
Clavier, à qui Ton doit une bonne traduction
française de cet ouvrage (Paris, 1814-1821,
six volumes in-8*), a aussi donné le texte
revu sur plusieurs manuscrits de la Biblio-
thèque impériale de Paris.
PAUSCII (Eugène), né en 1758, à Neu-
markt (Bavière)', montra dès ses premières
années d'heureuses dispositions pour la mu-
sique. Après avoir fait ses premières études
dans le lieu de sa naissance, il entra à Tâge
de onze ans comme enfant de chœur à Téglise
de Neubourg, et y reçut une instruction plus
solide, particulièrement dans la musique. En
1775, il se rendit à Amberg pour y suivre des
cours de philosophie et de théologie : il y
composa la musique d*un mélodrame intitulé
Jephté, pour la distribution des prie du sémi-
naire. Deux ans après, Pauscb entra au mo-
nastère des Norbertins, à Waldcrbach. Après
y avoir achevé ses études de théologie, il fut
ordonné prêtre, et chargé de Tinstruction
musicale des séminaristes et de la direction
du chœur. Il écrivit alors beaucoup de
messes, d^offerloires et de motets, dont la
t>lupart se répandirent en manuscrit dans la
Bavière, et même dans d*autres parties de
PAIleroagne. De toutes ses productions on n*a
imprimé que les suivantes : 1« Six messes
brèves et solennelles, sept motets et une messe
de Requiem, à quatre voix, deux violons, deux
cors, orgue et basse; Dillingen, 1790, in-fol,
2o Te Deum solennel, à quatre voix, orgue et
orchestre ; Augsbourg, Lotter, 1791 . 5» Ptalmi
vespertini, adjunetis 4 JntiphonU Ma-
riants 4 t70C. , cum organ. ae instrum. , op. 5 ;
ibid, 4* 0 Miti» breveSy solemnes tamen,
quorum uUima de Requiem, op. 4; ibid.
5® 7 Miseag brèves ac solemnes, quorum
prima pastoritiOj ultima vero de Requiem,
op. 5 ; ibid. Le P. Pausch vivait encore en
1858 ; il était alors âgé de quatre-vingts
ans.
PAUW (CoB5CiLLc), né à Amsterdam,
en 1739, fit ses études à Liège, sous la direc-
tion d*nn parent qui était chanoine de la
cathédrale de cette ville, puis obtint un cano-
nicat à Xanten, dans le duché de Clèves, et
mourut dans cette ville, le 7 juillet 1799. On
a de lui des livres remplis de paradoxes et
d^asserlions hasardées, sous les titres de :
Recherches philosophiques sur les Améri»
coins (Berlin, 1768, deux volumes in-8°) ; Re^
cherches philosophiques sur les Égyptiens et
les Chinois (Londres, 1774, deux volumes
in-8«), et Recherches philosophiques sur les
Grecs (Berlin, 1788, deux volumes in-8«) : les
deux derniers ouvrages renferment des consi-
dérations sur la musique qui n*ont aucune
solidité!
PAUWELS (Jean-Erglebert) , fils de
Jean Pauwels, chanteur [de la chapelle royale
des archiducs gouverneurs des Pays-Bas, na-
quit à Bruxelles, le 26 novembre 1768, et non
en 1771, comme le disent Choron et Fayolle
{Dictionnaire historique des musiciens) ,
ainsi que le prouve le registre de naissances de
la paroisse de Saint-Géry, où j'ai recueilli la
date que je donne. Une requête présentée par
la mère de Pauwels, en 1781, à Tarchiduc
Charles (1), prouve qu'il était entré Tannée
précédente dans la chapelle, en qualité d'en-
fant de chœur. Il y reçut des leçons de violon
de Yan Malder, et plus tard Witzthumb lui
enseigna les règles de l'harmonie. Les événe-
ments de la guerre des patriotes brabançons
le décidèrent à se rendre à Paris vers la fin de
1788; Il s'y lia d^amitié avec quelques-uns
des artistes les plus célèbres de cette époque
et reçut d'eux des conseils pour le perfection-
nement de son talent d'exécution, et pour ses
compositions. Lesueur devint en particulier
son guide pour cette partie de l'art. L'organi-
sation de l'Opéra-Italien qui fut établi à cette
époque k la foire Saint-Germain lui procura
un emploi parmi les seconds violons de l'ex-
cellent orchestre que Violti avait formé : ce
fut en écoutant les célèbres chanteurs de cette
époque, parmi lesquels on remarquait Yiga-
noni, Handini et madame Morichelli, que
Pauwels forma son goût et apprit ce que peut
ajouter au mérite de la meilleure musique le
charmed'une exécution parraite. Une aventure
d'amour avec une actrice fort jolie lui fil
quitter brusquement Paris, pour la suivre à
Strasbourg, où il arriva dans les derniers mois
de 1790. Sa maîtresse lui fil obtenir alors la
place de chef d'orchestre du théâtre de cette
ville ; mais bientôt dégoûté d'une position peu
'convenable pour son talent, il céda aux solli-
(I) Celle pièce m trouve aux archives du royaume
de Belgique, parmi cellcf qui concernent la cliapelle
royale, dans le carton n*) 1383.
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470
PAUWELS - PAVESl
citations de sa famille et revint à Bruxelles
en 1791. Il s*y fit entendre au Concert noble,
dans un concerto de violon de sa cjDmposition,
et excita Tadmi ration de ses compatriotes : Vo-
riginalité, la grâce et Texpression donnaient
à son talent un caractère particulier qui ne
s^était rencontré jusque-là dans le jeud^aucun
violoniste du pays. La place de premier violon
de Torchestre du théâtre de Bruxelles lui fut
bientôt accordée : il ne quitta cet emploi que
pour celui de directeur du même orchestre en
1794, et dès lors il imprima un mouvement
d^avancement à la musique de Bruxelles par
le soin qu*il mit dans Texécution des beaux
opéras de cette époque. En 1799, il se lia avec
Godecharles (voyez ce nom) pour rétablisse-
ment d*un concert, et son frère atné, ancien
musicien de la chapelle des archiducs, qui
avait été son tuteur, acheta pour lui la belle
salle du Concert noble. Les concerts dirigés
par Pauwels pendant plusieurs années furent
les meilleurs qu*on ait entendus en Belgique,
jusqu*au temps où ceux du Conservatoire de
Bruxelles ont révélé une perfection d*exé-
cution jusqu^alors inconnue. Pendant son
séjour à Paris, il avait fait graver : i^Sïx
duos pour deux violons; Paris, Naderman.
De retour à Bruxelles, il y publia : S» Trois
quatuors pour deux violons, alto et basse,
©p. 2; Weissenbruch. 5® Premier concerto
pour violon principal et' orchestre; ibid.
4<* Premier concerto pour cor et orchestre;
ibid. 5** Trois polonaises pour voix de soprano
et orchestre ; ibid, 6<> L'Amitié^ duo pour so-
prano et ténor, avec orchestre ; ibid. Mais le
nombre des productions quMl a laissées en
manuscrit est beaucoup plus considérable que
celui des oeuvres qu'il a fait graver; on y re-
marque des concertos de violon, plusieurs
symphonies, des messes, deux airs de basse
avec orchestre, composés pour ses concerts,
et beaucoup d'autres morceaux détachés. Il
écrivit aussi, pour le théâtre de Bruxelles,
' trois opérais-comiques, la Maisonnette dans
les bois, V Auteur malgré /ut, et Léontine et
Fonrose, en quatre actes, son meilleur ou-
vrage. Quoiqu'il y eût du mérite dans ces pro*
ductions, particulièrement dans la dernière,
où Ton remarquait une bonne ouverture qui a
été gravée à grand orchestre et qu*on a sou-
vent entendue dans les concerts, le finale du
premier acte, un hymne à Tharmonie pour
trois voix, un bon air bouffe et un air de so- •
prano, elles n'ont eu qu'une existence éphé-
mère au théâtre, parce que les livrets de ces
pièces étaient dépourvus dMntérét. Lorsque
Pauwels fît représenter son dernier opéra, sa-
santé éprouvait depuis longtemps une altéra-
tion qui causait de l'inquiétude à ses amis.
Rappelé par le public et couronné sur la scène
au milieu des applaudissements, à la fin de cet
ouvrage, il ressentit une émotion si vive que
dès le lendemain il ne sortit plus de chez lui,
et qu'il mourut des suites d'une maladie de
langueur, le 3 juin 1804. Pauwels était doué
d'une heureuse organisation musicale : si ses
études eussent été plus fortes et mieux diri-
gées, il eût été certainement un compositeur
distingué. Comme violoniste, il eut un talent
remarquable, et Ton se souvient encore que
dans un concert donné à Bruxelles par Rode,
en 1801, il joua une symphonie concertante
avec cet artiste célèbre, et parut digne de se
faire entendre à c6lé de lui.
PATESI (Étiekhe) (1), compositeur dra-
matique, né à Crema, le 5 février 1778, avait
fait ses études musicales au Conservatoire de
la Pietà de* Turchini, k Naptes, et s'y trou-
vait encore en 1799, lorsque la révolution
éclata dans cette ville. Le recteur de l'école
imagina de se rendre agréable au gouverne-
ment, en livrant tous les élèves cisalpins aux
Calabrais ^rmés^ont ta présence glaçait d'ef-
froi tous les Napolitains: Pavesi' subit leur
sort. Traîné de prison en prison pendant plu-
sieurs mois, il fut enfin placé sur des bâti-
ments dépiâtés dont le service était celui des
galères. Ne ^sachant que faire de ces jeunes '
geni, on les envoya à Marseille, où l'hospita-
lité française leur fit oublier leurs disgrâces.
Bientôt après son arrivéeen France, Pavesi se
rendit â Dijon, où il rencontra un chef de mu-
sique de régiment. Italien comme lui, et qu'il
avait connu â Naples : celui-ci le fit entrer
dans sa musique, dont la plupart des exécu-
tants étaient nés en Italie. Parmi eux se trou*
vaient quelques chanteurs qui exécutaient des
trios, quatuors et autres morceaux d'ensemble.
Pavesi écrivit pour eux des compositions de
tout genre, et leur suggéra l'idée de donner
des concerts dans les villes qu'ils visitaient.
La plus grande difficulté consistait à se vêtir,
car il ne leur était pas permis de monter sur
les théâtres avec leur uniforme. Ils imagi-
nèrent de chercher des habits dans les maga-
sins de ces théâtres, et parurent quelquefois
sous des accoutrements bizarres dont Pavesi
faisait plus tard une description fort plaisante
â ses amis. La division italienne â laquelle il
(I) Cftte notice est rMigëe d'après des renseigoc»
menis qac Pavesi m'envoya en 1838.
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PAVESI — PAVONE
471
était attaché passa les Alpes pour Touverture
de la fameuse campagne de Marengo : il ne
tarda point à profiter de cette circonstance
pour retourner dans sa famille; puis il se
rendit à Venue et commença à y écrire pour
le théâtre. Son prenier opéra, intitulé VAv-
vertimento ai Geloii, fut joué au printemps
de 1803, el fut sui?i de VAnonimOy opéra
bouffe en nn acte. Dans la même année, il fit
jouer, à Vérone, / CasteUi in jiria^ autre
opéra en un acte. Pendant les années 1804 et
1805, il composa plusieurs opéras à Venise, et
dans rautomne de cette dernière année, il fût
appelé à Milan pour y composer II Trionfo di
Emilio. De retour à Venise, en 1806, il fut
chargé d*y écrire le premier opéra qu*on re-
présenta au théâtre de la Feniee. « Je ne
« puis (écrit plaisamment Pavesi) passer sous
« silence la chute de I*ouvrage que j'allai en-
« suite écrire pour le carnaval au théâtre
tt Falle de Rome ; poète, musiciens et cban-
M teurs, nous nous y montrâmes tous des misé-
« râbles, à Texceplion de Pellegrini; et je
« dois ajouter que nous fàmes bien secondés
tt par les décorations el par les costumes,
« qn^on avait faits en papier peint. » En
1807, il composa / Saccanali pour Touver-
ture du nouveau théâtre de Pise. Naples, Bo-
logne, Bergame, Turin, Milan, rappelèrent
tour à tour et à plusieurs reprises ; mais c'est
à Venise quMI retournait toujours, et c'est
pour cette ville qu'il a écrit le plus grand
nombre de ses opéras ; // SoUtario, repré-
senté au théâtre Saint-Charles, de Naples, en
1830,aété un de ses derniers ouvrages.En 1818,
il avait succédé à Gazzaniga dans la place de
maître de chapelle à Grema, sa patrie; mais 11
passait chaque année plusieurs mois à Venise,
d'où il ne pouvait se détacher. Il est mort à
Crema, le 28 juillet 1850, à l'âge de soixante-
douze ans. Tous les opéras de sa composi-
tion ne figurent pas dans la liste qu'il en a
dressée; lui-même avoue que les titres de
quelques-unes de ses productions s'étaient
elTacés de sa mémoire.
La voici telle qu'il Ta faite :
1® L'Avvertimento ai Gelosi , opéra en
un acte, à Venise, 1803. 2« l'Jnonimo,
idem, ibid., 1803. 3» / CasHlli in aria,
Idem, à Vérone, 1804. 4» VMcortezia ma-
terna; à Venise, 1804. 5<* Un autre opéra en
nn acte (dont Pavesi ne se rappelait pas le
titre), à Venise, dans la même année. 6' Fin-
gallo e Comcdaj au théâtre de /a Feniee, à
Venise, 1805. 6» Il Triomfo di Emilio, au
carnaval, pour le théâtre de la Scala, à
Milan, 1805. 8« L'Incognito, à l'automne,
ibid., 1805. 9» VJhitatore del bosco, à Ve-
nise, 1806. 10» Un opéra tombé au théâtre
Falls^ à Rome, 1806. 11»/ Baccanali, â Li-
vourne, 1807. 12° L'Mlogio militare, en un
acte, à Venise, pour l'automne 1807. 13» /
Cherusci, Ibid., 1808. 14' L'JristodemOy au
théâtre Saint-Charles, de Naples, 1808. 15»//
iS'ervopadrone^ opéra boufTe, à Bologne, 1809.
16« la Festa délia rosa, à Venise, 1809.
17» // Maldicenti, à Bologne, à l'automne de
1809. \S^ Ze j^mazzoni, en deux actes, pour
l'ouverture du nouveau théâtre de Bergame,
1809. 19» Il Corradino, en deux actes, â Ve-
nise, 1810. 20» L'Elisabetta, kTurïay 1810.
21» Trajano in Dacia, àMilan, 1810. 22» //
Giobbe, oratorio, à Bologne, 1810. 23» Ser
Marc' jintonio, à Milan, pendant le carnaval
de 1811. 24» Eduardo e Crislina, à Naples,
1811. 25» La Conladina uébruzzesa, au
théâtre del Fondo, ibid., 1811. 26» // ilfo-
nastero, ibid., 1811 . 27» La Nitteti, à Turin,
1812. 28» Tancredi, â Milan, 1812. 29» L'Os-
tregaroj en un acte, à Venise, pendant l'au-
tomne de 1812. 30» // Teodoro, à Venise,
1812. 31» La Forza dei Simpatici, â Venise,
pour le carnaval de 1813. 32» L*jigatina
(Cendrillon), à Milan, 1814. 33» Za Celanira,
à Venise, 1815. 34» Le Danaïde romane^
ibid., 1816. 35» La Gioventù di Cesare, à
Milan, 1817. 36* / Pitocchi fortunati, opéra t
tombé pendant le carnaval de 1819, à Venise.
37» // gran Naso, au théâtre lYuovo, de
Naples, 1820. 38» L'ArminiOy à Venise, 1821.
39<' Z'>/ndromacca^ à Milan, 1 822. 40» Z '/nés
d*Almeida, au théâtre Saint-Charles, de Na-
ples, 1822. 41» L'Egilda di Provenzaj au
théâtre de la Feniee, à Venise, 1823. 42» Or-
deno ed Artalla, ibid., 1823. 43» IlSolita-
rio, au théâtre Saint-Charles, â Naples, 1826.
A cette liste il faut ajouter : La Donna
Bianca d'Avenello, à Milan, en 1830; Fe-
nella o la Muta dt'Porftct;àVenise,en 1831 ;
l'Incognito; l'Amor vero; la Fiera, et /a
Gloria, cantate. Pavesi a écrit .beaucoup de
musique d'église : on a publié sous son nom^
et celui de Gazzaniga, une collection intitulée:
Salmi, Cantici ed Inni Cristiani del conte
Z. Tadinifposti in musicapopulare; Milan,
Ricordi.
PAVONE (Pierre), né à Udine, au com-
mencement du dix- huitième siècle, fit ses
études musicales sous la direction de Barthé-
lémy Cordans, maître de chapelle de la cathé-
drale de cette ville, puis fut nommé maître de
chapelle à Cividale (Frioul), où il mourut, en
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472
PAVONE — PAYER
1786. En 1770, Pavone a fait Imprimer à Bo-
logne quatre messes à la PaUstrina de sa
composition : elles étaient alors estimées en
Italie. On connaît aussi de ce maître un bon
Salve Regina à quatre voix en manuscrit.
PAX(CHABLCS-tDOVAHD),organifttederég1ise
de la Charité,professeur de musique etcomposi-
teuràBerlin,estnéàGlogauJe17mar8l802.
Dos son enfance il montra un goût passionné
pour la mnsique. A Page de neuf ans il com-
mença rétmie du piano; puis il suivit les
cours du Gymnase (collège) de Glogau, tout en
continuant Tétude du piano et du violon. Vers
le même temps le eantor Bretzel lui enseigna
le chant, et Torganiste Baitner lui donna les
premières leçons d*harmonie. Ayant été admis
au séminaire des instituteurs à Breslau, en
1819, il y continua ses études musicales sous
la direction de Berner, Jusqu*à la fin de 1821.
Ses premières compositions furent publiées
dans cette ville, chez Leuckart. Sorti du sémi-
naire, il obtint la place d*organiste de Téglise
des Réformés à Glogau. En 1834, il alla s*éta-
blir à Berlin, où Bernard Klein compléta son
instruction dans le contrepoint. Pax reçut à la
même époque des leçons de A.-W. Bach pour
Porgue. Cet artiste a publié un grand nombre
de lieder avec accompagnement de piano, des
chants pour quatre voix d*hommes, des pièces
faciles pour le piano, etc., etc.
• PAXTON (Gdillaumb), violoncelliste an-
glais, vivait à Londres dans la seconde moitié
du dix-huilième siècle. Vers 1780, il At un
voyage à Paris, et y At graver: .^tx duo» pour
deux violoncelles, op. 1 . De retour à Londres,
il y a publié : Buii duo$ pour violon et vio-
loncelle, op 2; SIX iolos pour violon, op. 3;
qttatre eolotpour violon, et deux idem pour
violoncelle, op. 4 ; douze leçon» facile» pour
violoncelle, op. 0; »ix »olo» pour violoncelle,
op. 8.
Paxton eut un frère, nommé Etienne, qui
est compté parmi les bons compositeurs de
chansons anglaises, et qui parait avoir été
attaché à une église de Londres en qualité de
^directeur de musique. On croit que les deux
frères réunirent leurs ouvrages dans leurs pu-
blications : c^est vraisemblablement pour cela
que les deux recueils de glee» et de ealehe»
publiés par Etienne Paxton portent les indi-
cations d'œuvres 5 et 7. Ce dernier est aussi
Pau leur des huitième et neuvième messes de
la collection de Samuel Webbe {voyex ce
nom).
PAYETf (Nicolas), prêtre et musicien
belge, né à Soignies, vers 1512, suivant un
renseignement fourni parTylmanSusato,dans
la dédicace du premier livre des Chansons d
quatre parties (Anvers, 1543), parait avoir été
d*abord enfant de chœur à la collégiale de
cette ville, puis fut envoyé à la chaiielle royale
de Madrid pour y faire le même service. Il y
Agure encore, en 152G, en la même qualité
dans les comptes de cette chapelle qui sont
aux archives du royaume de Belgique. £a
1550, il y est qualifié de chapelain des hautes'
messes, c*est-à-dire chantre en chape des
messes solennelles, et, en 1556, il a le titre de
maître de la chapelle. Nicolas Payen eut une
prébende à Gaerviiet, puis à Soignies, & Va-
lenciennet et^à Nivelles, puis il obtint le
doyenné deTurnhout, en 1558. On voit par les
mêmes comptes qu*il avait cessé de vivre au
mois d*avril 1559. Pierre de ManchiconK
[voyez ce nom) fut son successeur dans la
place de maître de la chai>etle royale de Ma-
drid. Les Gom|H>sitions de Payen connues au-
jourd'hui se trouvent dans les recueils inti-
tulés : 1° Coneentus oclo, sex, quinque et
quatuor vocum, omnium Jueundissimi, nus-
piam ante sic editi. Auguste Findelicontm,
Philippus Uhlardus exeudebat, 1545, petit
in-4* obi. 2<> Cantiones selectissimsB quatuor
vocum, Ab eximiis et prxstantissimis cJtsa-
rem majestatis CapelUe musicis M. Comelio
Cano, Thoma Crequill one, Nicolas Payen,
et Johanes Lestainier organista, eompo-
siix, etc. Philippus Uhlardus excudêbcu
AugustJg Findelicorum, 1548, petit in -4*
obi. Il y a cinq motets de Payen dans ce re-
cueil. 3« Le 11^ livre de chansons à quatre
parties, auquel sont contenues trente et une
chansons, etc. Imprimé à Anvers par Tylman
Susato, 1544, in-4<». 4« Cantiones sacrsp, quas
vulgo Moteta vocani, ex optimis quibusquê
hujus mtatis musicis selectje. Libri quatuor.
Antwerpisf, apud Tylmanum Susatum,
1546-1547, in-4«. On trouve dans le second
livre de cette collection le motet à quatre voix
de Payen : Besurreetio Christi, et dans le qua-
trième : Quis dabit capiii, 5* £eelesiastica--
rum cantionum quatuor, quinque et sex
vocum libri I-Xy. Antverpim, exeudebat
Tylman Susato, 1545-1551, in-4«.
PAYEIN (Jear), musicien français, a vécu
en Italie dans la seconde moitié du seizième
siècle. Il est connu par Touvrage qui a pour
titre : Jl primo libro de' Madrigali a% voci
ouest contengono le Fergini. Fenezia, i figli
di Ant. Gardano, 1572, in-4« obi.
PAYER (Jérôme), fils d'un maître dVcole,
est né le 13 février 1787, à Mcidling, village
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PAYER — PECHATSCHEK
473
aux portes de Ylenoe. Il n*était âgé que
t (]e six ans lorsque son père commença à lui
' enseigner les éléments de la itiusique, du vio-
lon et deTorgue, ainsi que de plusieurs instru-
ments àvent. A peine âgédeneuf ans, il allait
déjà jouer des airs de danse aux fêles de fil-
lages. Plus tard, il joignit à cette profession
celle d*accordeur de pianos dans les maisons
de campagne des environs, et du produit de
ses économies il acheta, pour son instruction,
les œuvres théoriques d*Albrechlsberger, de
Matlheson, de Turk, de Marpui^, de Kirn-
berger, et se mit à les étudier avec ardeur.
Son père, qui avait connu Mozart, lui parlait
souvent de Tart inimitable de cet illustre mu-
sicien dans rimprovisation : Payer se pas-
sionna pour ce genre de talent, sans savoir
précisément en quoi il consistait, et se mit à
rétude, imaginant de développer ses idées en
jouant des compositions de grands maîtres, et
y introduisant les changements que son ima-
gination lui suggérait. Devenu habile dans
Part dejouerdeTorgue, Il remplaça son père
(quMI perdit à Tàge de treize ans) dans ses
fonctions d^organiste et dMnstituteur. En
1806, Tentrepreneur du nouveau théâtre de
Vienne lui confia la place de directeur de mu-
sique, et il écrivit pour ce spectacle la musi-
que des petits opéras le Chaueur sauvage,
l'jirhre creux et la Fille de$ Étoiles. En
1819, il fit connaître pour la première fois
son talent d*oi^aniste dans un concert donné
à la salle de la Redoute du théâtre Jh der
TVien, et dans un autre concert qu*il donna,
en 1816, il mérita Testime des artistes par une
remarquable improvisation. Après la mort de
sa mère, il quitta Meidling et alla s'établir à
Vienne, où il se livra à renseignement du
chant, du piano et de la composition. En 1818,
il fit un voyage en Allemagne et donna des
concerts dans les villes principales ; six ans
après, il accepta la place de chef d'orchestre
ai» théâtre allemand d'Amsterdam, et vers la
(in de 1825, il se rendit à Paris, où il vécut
pendant plusieurs années en donnant des
leçons et se faisant entendre dans plusieurs
concerts. Ce fut lui qui, le premier, joua dans
cette ville le Physharmonica, dont on a fait
depuis lors beaucoup d*imitations modifiées.
En 1831, Payer dirigea Torchestre du théâtre
allemand à Paris, et Tannée suivante, il re-
Courna à Vienne où il entra au théâtre Joseph-
stadty en qualité de directeur de musique ;
mais des discussions avec le directeur du
théâtre lui firent quitter cet emploi au bout
de quelques mois, et depuis lors il vécut dans
la retraite avec le fruit de ses économies. Il
est mort à Wiedburg, près de Vienne, au mois
de septembre 1845. M. Bernsdorf a été mal
informé en plaçant la date du décès de Payer
â la fin do 1846, ainsi qu'on peut le voir dans
la Gazette générale de musique de Zeipsiek
(1846, col. 54). Le nombre des ouvrages pu-
bliés par Payer s'élève à plus de cent cin-
quante. Parmi cer productions on remarque :
1^ Suites de pièces d'harmonie pour instru-
ments â vent; Vienne, Mechelti.2oConcertino
pour piano et orchestre, op. 79 j Vienne, Has-
linger. 3» Variations pour piano et orchestre,
op. 71 ; Leipsick, Peters. 4» Idem avec qua-
tuor, op. 30, 47, 88, 96 et 112; Vienne,
OlTenbach, Paris. 5^^ Trios pour piano, violon
et violoncelle. 6^ Sonates, rondos, varia-
tions, etc., pour piano à quatre mains; ibid,
7» Beaucoup de rondeaux, polonaises, thèmes
variés, etc., pour piano seul; ibid. 8» Un grand
nombre de recueils de valses, danses, etc.,
idem. 9* Des marches tdem. 10<» Des fugues et
concertos pour orgue et orchestre. 11" Six
messes détachées pour quatre voix et orchestre;
Vienne, Mollo. 1 2» Motets, hymnes, offertoires,
idem. Payer a écrit aussi pour le théâtre
d'Amsterdam les opéras Die Trauer{le Deuil),
le Solitaire, et Hochlandsfursten(\e$ Princes
du haut pays), à Paris, la Folle de Claris, et
à Vienne, la Croix de Feu, et Coco,
PEARSALL (Robert- Lucas). Voyez
PIERSALL.
PECCI (Désiré), compositeur italien du
dix-seplième siècle, surnommé il Ghiribiz^
sosoy a fait imprimer une collection de pièces
intitulée : Le Musiche 4opra VAdone; Ve-
nise, 1619, in-4«.
PECCI (Thomas), autre musicien italien,
qui vécut au commencement du dix-seplième
siècle, a publié de sa composition plusieurs
livres de madrigaux, dont je ne connais que
celui qui a pour titre : Madrigali a cinque
voci, libro seconda ! in Fenezia, app, Gar^
dano, 1612, in-4«.
PECHATSCHEK, ou plutôt PECHAC-
ZEC (François), naquit en 1763, â Wil-
denschwert, en Bohême. Après avoir appris
les éléments de la musique et du violon dans
l'école de ce lieu, il alla étudier la langue
latine â LeutomischI, puis suivit un cours de
philosophie à Weiswasser, en Silésie, et y
continua ses éludes de musique sous la direc-
tion de P. Lambert et de Dittersdorf. £n 1783,
il se rendit à Vienne, où il obtint, en 1790, la
place de chef d'orchestre authéâlrede la porte
de Carinihie. Dans l'espace d'environ quinze
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474
PECHATSCHEK — PEDRO
ans, il composa pour ce théâtre la musique de
deux grands opéras, de dix opéras-comiques,
et de trente ballets dont on n'a pas conservé
les titres, à l'exception de celui qui fut joué,
en 1801, sous le litre de Da$ TFaldtMihtchen
(la petite Femme de la foréi). Pechatschek
écrivit aussi, vers le même temps, douze
symphonies à grand orchestre, quelques
messes faciles et d'autres morceaux de mu-
sique d'église; mais c'est principalement
comme compositeur de musique de danse
qu'il eut de la réputation à Vienne au com-
mencement de ce siècle : il fut le Strauss de
cette époque par sa fécondité et le succès de
ses danses et de ses valses. Pechatschek est
mort à Vienne, en 1821. Whistling a con-
fondu, dans son Manuel de la littérature
musicale, les compositions de Pechatschek
avec celles de son fils, dont il est parlé dans
l'article suivant. Les principaux recueils du
père sont : 1** Douze écossaises pour l'or-
chestre; Vienne, Haslinger.2<» Douze Lœndler
idem, ibid. 5» Six menuets avec trios idem,
ibid.i'Douze Laendlcr variés pour l'orchestre,
ibid. 5' Douze valses idem, ibid. G« Douze
t'dcm, op. 56, ibid. 7° Douze Lœndler pour
deux clarinettes, deux cors et deux bassons,
ibid. S^ Beaucoup de danses écossaises et al-
lemandes pour le piano.
PECHATSCHEK. (Fhahçois), fils du
précédent, est né à Vienne, en 4795. A l'âge
de quatre ans, il commença l'étude du violon
sous la direction de son père, et fit de si ra-
pides progrès, qu'il fut admis à jouer devant la
cour impériale, en 1801 et 180â. Au commen-
cement de 1803, il fit.avec son père un voyage
à Prague et y donna deux concerts où il joua
un concerto de Fodor, un adagio de Rode, et
des variations de sa composition. De retour à
Vienne, il y reprit ses études. Le violon, la
guitare et la composition l'occupèrent tour à
tour. C'est à tort qu'on a dit qu'il a reçu des
leçons d'Albrechtsberger pourla composition :
c'est Fœrster qui lui a enseigné l'art d'écrire
et l'harmonie. En 1818, Pechatschek a été
appelé à Hanovre, en qualité de premier violon
de la cour. L'auteur de l'article qui le con-
cerne dans le Lexique universel de musique
- de Schilling, s'est trompé en lui attribuant
les airs He danse de son père. Pechatschek,
qui a joui longtemps en Allemagne de la ré-
putation d'un habile violoniste , voyagea
dans le midi de ce pays pendant les années
1824 et 1825, et donna partout des concerts
avec succèà. Appelé à Carlsruhe, en 1827, en
qualité de mailrc de concerts du grand- duc de
Bade, il a occupé cette place depuis celte
époque, et a fait, en 1832, un voyage à Paris
pour s'y faire entendre; mais son jeu, qui
n'était alors qu'une faible imitation de celui
de Paganini, n'y a point eu de succès. Il était
à Baden-Bade, en 1837, dans un état de santé
languissant. Il est mort à Carlsruhe, le 15
septembre 1840. Pechatschek a publié les
compositions suivantes : 1<* Polonaises pour
violon et orchestre, n«« 1 à 6; Vienne, cl
Hanovre. 2« Concertino idem, op. 16 ; Vienne,
Artaria. 3« Thèmes variés idem, op. 5, 17, 20,
28, 31, 35; Hanovre, Vienne et Carlsruhe.
40 Introduction et variations idem, sur la
quatrième torde, op. 34 ; Carlsruhe, Velleu.
5« Rondos idem, op. 19, 25; Vienne, Artaria
et Mechetti. 6" Pots-pourris idem, n»» 1, 2, 5;
Hanovre et Vienne. 7» Quatuors pour deux
violons, alto et basse, op. 4, 7 ; Vienne, Ar-
taria et Mechetti. 8» Duo concertant pour deux
violons, op. 6; Vienne, Artaria.
PECUIGI^IEIl (Claude-Gavkiel), né à
Paris, entra comme élève au Conservatoire de
cette ville, en 1797, et y reçut des leçons de
Lefebvre pour la clarinette. En 1801, il obtint
le second prix de cet instrument au concours,
et l'année suivante, le premier prix lui fut dé-
cerné. Après avoir été attaché aux orchestres
des théâtres de second ordre, il est entré à
celui de l'Opéra, en 1818, et y était encore
en 1840. Cet artiste a publié de sa composi-
tion un thème varié pour clarinette et orches-
tre; Paris, Dufaut et Dubois. Pechignier est
mort à Paris, en 1853.
PECHWELL (AHTomBTTt). Toyes PE-
SADOIVI (madame).
PECK (Jacques), graveur et imprimeur de
musique, né à Londres en 1773, cultivait cet art
et jouait de plusieurs instruments. Il est auteur
de deux petits ouvrages qui ont pour titres :
1» Focal preceptor, or concise introduction
to singing ; Londres, 1810, in-12 ohl.
2« Jdvice to a Young Composer, or short
essay on vocal harmony; Londres, 1811,
in-12 obi.
PEDRO ( AwTOWE-JosEPH D'ALCA3C-
TARA don) , successivement em|iereur du
Brésil et roi de Portugal, fils aîné de Jean VI,
naquit à Lisbonne, le 12 octobre 1798. Lorsque
la famille royale s'éloigna du Portugal et s'em-
barqua pour le Brésil, an mois de novembre
1807, le jeune don Pedro accompagna son
père. Son éducation fut négligée, mais son
heureuse organisation suppléa à rinstructIoD
qu'on ne lui avait pas donnée : il apprit
presque seul à jouer de plusieurs iustrumcnis,
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PEDRO - PELETIER
475
et quelques leçons de Neukonim le mirent en
état d'écrire ses compositions. Il faisait aussi
des vers avec facilité et était d'une adresse
fort rare dans tous les exercices du corps. La
vie politique de ce prince ne doit pas trouver
place ici; nous dirons seulement que, devenu
, empereur du Brésil du vivant de son père,
après le retour de la famille royale en Portu-
gal, il fut proclamé roi de Portugal, au mois
de mars 1826, après la mort de Jean YI; mais
par un acte du 2 mai de la même année, il
abdiqua la couronne en faveur de sa fille dona
Maria. Don Miguel, frère de don Pedro, s'em-
para du trône, et abolit la constitution qu'il
avait décrétée. Une révolution qui éclata au
Brésil, dans le mois d'avril 1851, décida don
Pedro à abdiquer en faveur de son fils ; il s'em-
barqua pourla France et vécut quelque temps à
Paris, puis se rendit en Portugal où il déploya
des talents militaires dans la conquête du pays
contre son frère. Il est mort à Lisbonne, le
24 septembre 1854. Ce prince a écrit un opéra
en langue portugaise, dont l'ouverture a été
exécutée dans un concert donné au Théâtre -
Italien de Paris, au mois de novembre 1852.
Il a aussi composé plusieurs morceaux de mu-
sique d'église, une symphonie à grand or-
chestre, et l'hymne de la constitution, qui a
été gravée à Dresde, chez Frise, et à Ham-
bourg, chez Bœhme.
PEDROTTI (Charles), compositeur dra-
matique, né en 1816, à Vérone, commença sa
carrière en 1840, dans sa ville natale, par un
opéra en deux actes, intitulé Zina. Bien ac-
cueilli par les compatriotes de l'auteur, cet
ouvrage était néanmoins très-faihle. Il fut
suivi dans la même année de Clara del Main*
landf représenté sur le même théâtre. Depuis
cette époque jusqu'en 1845, on ne trouve plus
de renseignements sur M. Pedrotti ; mais dans
cette année, il fit jouer, à Mantoue, la FigUa
del ArcieTOj et, en 1846, il donna, à Vérone,
Roméa di Monfort : c'est son meilleur ou-
vrage. La partition pour piano a été publiée à
Milan, chez Ricordi. Une longue interruption
dans les renseignements sur ce compositeur ne
cesse qu'en 1853, où il fit représenter, à Mi-
lan, Gelmina o col fuoco non iischerza. Pe-
drotti appartient à la nombreuse catégorie de
faiseurs d'opéras italiens qui, dans l'espace de
pins de vingt ans, n'ont pas produit un seul
ouvrage dont on se souvienne, et ont laissé
régner Verdi sans rival sur toutes les scènes.
0 génie de l'Italie ! qu'étes-vous devenu ?
PEGADO (Heato-Nuiiez), maître de cha-
pelle à Evora, en Portugal, fut un des meil-
leurs élèves de Pinheiro, et vécut dans les pre-
mières années du dix-septième siècle. La
Bibliothèque de Lisbonne possédait de lui, en
manuscrit: l* Parce Domine, motet à sept
voix, pour le carême. 2» Mei mihi Domine, à
six voix. Z^H%9unt quicum mulieribus, etc.,
motet pour la fête des Innocents, h Jd te
suspiramus, motet pour la fête de la Vierge.
PEIERL (jEAif-NÉPOMUciifE), né le 0 dé*
cembre 1761, à Altdorf, en Bavière, où son
père était intendant du comte de Tattenbach,
fit ses études au séminaire de Munich, et y ap-
prit les éléments du chant et du violon. Après
avoir achevé son cours de philosophie, et au
moment où il allait se livrer à l'étude de la
théologie, pour embrasser l'état ecclésiastique,
il se sentit entraîné vers la carrière du théâtre.
Il débuta à Augsbourg, en 1780 : la beauté de
sa Toix et son tnteliigencede la scène lui firent
obtenir des succès. Il se rendit ensuite à Ra-
lisbonne, et y fit la connaissance de la fille du
directeur de théâtre Berner : il l'épousa en
1782; puis il parut sur les théâtres de Salz-
bourg, de Vienne, de Grœtz et enfin de Mu-
nich, en 1787. Les ouvrages on son talent
paraissait avec plus d'avantages étaient la
Flûte enchantée j Don Juan et le Mariage de
Figaro. Attaqué du typhus à l'âge de trenter
neuf ans, Peierl mourut à Munich, le 21 aoât
1800.
PEIERL (Artokia), fille du précédent,
naquit â Munich, le 2 février 1780. Elle reçut
des leçons de piano de Stadler, et Kalcher,
organiste delà cour, lui enseigna l'harmonie;
puis elle devint élève de Danzi pour le chant.
Très-jeune, elle jouait des r61es d'enfant au
théâtre de la cour, et déjà son intelligence
précoce faisait prévoir le talent qui la dis-
tingua. En 1804, elle débuta dans le rôle d'^s-
tatia, de VAxur de Salieri. L'agrément de sa
voix, de sa méthode de chant et de son jeu lui
procura de brillants succès dans cel opéra,
dans la Ginevra, de Mayr, et dans J Frajtelli
rivali, de.Winter. Le 27 octobre 1808, elle
épousa Charles de Fischer, architecte de la
cour. En 1816, elle se retira du Ihéâtre, et
depuis lors on n'a plus eu de renseignements
sur sa personne.
PELETIER, musicien français dont on
trouve le nom dans les comptes de la maison
d'Anne de Bretagne, femme de Charles VIII,
pour l'année 1498 (manuscrit F, 540 du
supplément de la Bibliothèque impériale de
Paris), où l'on voit qu'il cumulait les charges
de chantre de la chapelle cl de chef des méné-
triers. Il est vraisemblable que ce musicien
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476
PELETIER — PELLAERT
est celui dont on trouve des morceaux dans les
recueils dont voici les litres : 1^ Canxoni
franeeti a due voci di Antonio Gardant^ et
dialtri autori buonedacantare et sonare. In
Fenetia, nella $tampa d'Antonio Gardane,
1537, petit in-4'' obi. Il y a d^autres éditions
de ce recueil publiées à Venise, en 1539, 1544
et 1586. 20 Selectissimx nec non familiaris-
timx eantiones ultra centum, vario idio-
mate, quatuor voeum, etc.; Auguitsf Finde-
licorum, 1540, Melchior Kriesstein, in-4o.
30 Bicinia GaUica, latina et germanica, et
quxdam fugs. Tomi duo; Fitebergx, apud
Georg. Rkav, 1545, petit in-4« obi. 4<' ^//7«
livre, contenant XIX ckamont nouvelles à
quatre parties; Paris, Pierre Altaingnant,
1543, petit in-4<* obi.
PÉLI (François), célèbre professeur de
chant, naquit à Modène dans les dernières an-
nées du dix-septième siècle, et y établit une
école d^oii sont sortis beaucoup de chanteurs
distingués, depuis 1715 Jnsqu*en 1730. Appelé
à Munich, en qualité de compositeur de la
chambre de l'électeur de Bavière, qui devint
plus tard empereur sous le nom de Charles YI,
il écrivit Topera intitulé la Costanza in
trionfo, représenté à Munich, en 1737.
PELICAI^I (Jear-Baptiste) , professeur
de droit à TUniversité de Bologne, dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle, a Tait in-
sérer dans les Prose de* Sig. academici
Gelati, de Bologne (ann. 1679, p. 153-139),
une dissertation intitulée : Pensiero acade-
mico, perché nelle cantilene si adopri la
quinta diminuita, e la quarta super ftua, e
non questa diminuita e quella superflua,
corne altresi per quai ragione si rigetti ogni
sorte di intervallo, o sia superfluo, 0 sia di-
minuito delV ottava,
PÉLISSIER (mademoiselle), cantatrice
française, née en 1707, débuta à rOpéra de
Paris, en 1722, et charma le public par la
beauté de sa voix, sa belle manière de dire le ré-
citatif et Texpression de son jeu, autantque par
rélégance de sa taille et la beauté de ses traits.
Celteactrice, diieni lesMémoires contemporains
sur rOpéra, dont je possède te manuscrit, est
la première pour le jeu du théâtre, et Vune
des premières de son espèce pour la coquet-
terie. Elle eut des aventures d*éclat^ dont on
peut voir le récit dans VEssai sur la mu-
sique, de La Borde. Renvoyée de POpéra,
après une de ces aventures,.le 15 février 1734,
elle y fut rappelée à Pâques 1755, après la re-
traite de la célèbre actrice Le Maure. Quan2 et
Marpurg ont accordé des éloges à cette canta-
trice qui , définitivement retirée en 1747,
mourut à Paris, le 21 mars 1749. Elle avait
épousé Pentrepreneur du théâtre de Rouen, et
en avait eu un fils, qui fut assez bon violo-
niste, attaché au théâtre de la Comédie Uo'
tienne,
PELLAERT (Acgusttn-Philtppe, baron
DE), né à Bruges, le 12 mars 1793, est fils
d*un ancien chambellan de Tempereur Napo-
léon. II reçut une éducation libérale dont la
littérature, les mathématiques, le dessin et U
musique furent la base; cependant un goût
prononcé pour la musique parut le destiner
dès son enfance à la culture de cet art. Il re-
çut les premières leçons de composition i
Lille, en 1808, chez M. d^Ennery, connu par les
romances de Robin Gray et de Sapho , qui
avaient alors beaucoup de succès; puis il se
rendit à Paris, où il suivit un cours de cette
science, sous la direction de Momigny. Paer
lui donna aussi quelques conseils à cette
époque. Rappelé, en 1814, près de son père
mourant, M. de Pellaert perdit, par les événe-
ments imprévus de la guerre et de la politique,
tous les avantages de position sociale qui sem-
blaient lui être destinés. Il ne lui resta plus,
en 1815, d*autre ressource que de solliciter
le grade de sous-lieutenant d^nfanterie, qui
lui fut accordé; mais il ne tarda pas à être
attaché à Tétat-major du quartier-maître gé-
néral de Tarmée. Bès ce moment, des travaux
sérieux ne lui permirent plus de se livrer à la
culture des arts, si ce n'est dans quelques mo-
ments de distraction, Cependant, dans les
rares instants de liberté que son service lui
laissait, son goût passionné pour la musique,
la poésie et la peinture lui a fait trouver le
temps de composer la musique de onze opéras,
dont il avait lui-même écrit quelques li-
vret.*, plus neuf drames ou comédies, et
de dessiner plus de sept cents vues prises
dans ses voyages. Au siège de la citadelle
d'Anvers par Parmée française, M. de Pellaert
a rendu au général Desprez (alors chef de TcUt-
major général), des services qui lui ont fait
obtenir la décoration de la Légion d*honneur.
II fut ensuite major d'état-major, et chargé
de la direction de la partie topographique, au
dépût de la guerre. Les succès obtenus par lui
au théâtre ont justifié son penchant pour la
carrière dramatique, et sa persévérance i
surmonter les dégoûts qui y sont attachés. Ces
succès auraient eu plus d'éclat sMIs eussent
eu pour théâtre une ville plus favorable aux
arts que ne l'était Bruxelles à l'époque où la
plus grande partie des opéras de M. de Pel-
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PELL\ERT — PELLEGRINI
417
laert onl été représentés. A défaut de livrets,
il dut lui-même écrire les paroles des premiers
ouvrages qu*il a mis en musique. Voici la liste
de ceux qu^il a composés jusqu^à ce jour :
1<> L'jimant troubadour, opéra-comique en
un acte, paroles et musique; composé en
1815, non représenté. 2? Le Sorcier par ha-
sard, idem, paroles et musique, joué à Gand,
en 1819. 5° L'Heure du rendez-vous, opéra-
comique en un acte, paroles et musique, à
Bruxelles, en 1821 . A° jignès Sorel, opéra en
trois actes, à Bruxelles, en 1823. 5<* Le Bar-
mécide, en trois actes, t'&i(2., 1824. 6<> Te-
nier», opéra-comique en un acte, t&td., 1825.
7« L* Exilé, opéra-comique en deux actes,
ibid,, 1827. Cette pièce obtint un brillant
succès, elle fut reprise plusieurs fois. 8<> Songe
et Réalité, opéra-comique en trois actes,^ en
1829, non représenté. 9<» Faust , opéra-co-
mique en trois actes, à Bruxelles, en 1854.
IQo Le Coup de pistolet, opéra-comique en un
acte, ibid.y 1^36. 11<* Louis de Maie, grand
opéra en quatre actes, ibid,, 1838. On a gravé
des morceaux séparés de plusieurs opéras de
M. de Pellaert, notamment de Faust et de
Louis de Maie. Les opéras de ce compositeur
qui ont eu le plus brillant succès sont Agnès
Sorel, Teniers, Faust et Zout's de Maie : ces
deux derniers ouvrages renferment quelques
morceaux d*un beau caractère. Ce composi-
teur a aussi publié beaucoup de romances dé-
tachées, deux trios pour piano, violon et vio-
loncelle, op. l 'y Paris, Momigny, et un duo
pour deux harpes, ibid. Plusieurs messes de
sa composition, dont une avec orcbestre, exé-
cutée à réglise Ste-Gudule, de Bruxelles, une
ouverture de concert, exécutée au concert dn
Conservatoire de cette ville, et diverses autres
productions de H. de Pellaert, sont restées en
manuscrit. Nommé membre de la commission
administrative du Conservatoire de Bruxelles,
par arrêté royal de 1832, il en a rempli les
fonctions avec zèle et dAouement jusqu*à ce
jour (1863), y portant toute la bienveillance
de son caractère.
PELLATIS (le P. Aicge), moine francis-
cain, né à Serravalle, vers 1640, fut organiste
de son couvent, àTrévise. On a de lui un traité
du plain-cbant intitulé : Compendio per im-
parare le regoU del canto fermo; Venise,
1667, in-4».
PELLEGKINI (Vihcent), né à Pesaro,
vécut dans la seconde moitié du seizième siè-
cle, et dans la première partie du dix-septième.
]J obtint un canonicat dans sa ville natale,
puis fut mattre de chapelle de la cathédrale de
Milan. II est mort dans celte ville, en 1656.
On a imprimé de sa composition : 1» Missa-
rum liber primus; Venise, 1604. 2® Concerti
ecclesiastici a 1 , 2, 3, 5 a 6 voct^ eon una
missa a 6 t70ci. 3*> Motetti a più voci; Venise,
1610. On trouve quelques morceaux du même
auteur dans le Pamassus musicus Ferdi-
nafidxus Bergam. Venise, 1615, in-4®.
PEIiLEGRII^I (FEHninAND), claveciniste
et compositeur, né à Naples, parait avoir fait
un voyage à Paris, vers 1750, car on y a im-
priiQé de sa composition : l® Six sonates pour
le clavecin précédées d'une lettre sur le ron-
deau ; Paris, 1754. 2« Trois sonates pour le
clavecin, avec accompagnement d'un violon,
op. l'y ibid. Il y a aussi une édition de cet
œuvre imprimée à Londres. Z^ Six concertos
pour le clavecin, op. 9; Paris, 1768.
PELLEGRIIXI (Pjehhe), né à Brescia, fut
maître de chapelle de Péglise des Jésuites de
cette ville, vers 1750, et Tun des clavecinistes
italiens les plus distingués de son temps. Il
était aussi compositeur, et a fait représentera
Venise, en 1742, un opéra intitulé : Cirene.
On voit, dans la Drammaturgia d'Allaci
(édition de 1755) , que cette pièce avait été
représentée à Naples longtemps auparavant.
PELLEGRIPII (Félix), habile chanteur,
naquit à Turin, en 1774, et reçut les premières
instructions sur la musique dans Téglise
cathédrale de cette ville, ou il était enfant de
chœur. Devenu ensuite élève d*Otlani, il apprit
de lui Part du chant et les règles du contre-
point. En 1795, il débuta au théâtre de Li-
vourne, où sa belle voix de basse et son habi-
leté comme chanteur le firent accueillir favo-
rablement. Après avoir chanté avec succès
sur plusieurs théâtres de Tllalie, il brilla à
Rome pendant Tannée 1805, puis à Milan, en
1806, et enfin à Naples, depuis 1807 jusqu'en
1810. C'est pour lui que Paer écrivit le beau
r61e du père de VAgnese, en 1811. Après
avoir brillé sur les théâtres de Venise, de
Trieste, de Gènes et de Turin, Il fut engagé
pour le Théâtre-Italien de Paris, oii il débuta,
en 1810, dans VAgnese. Il n'était déjà plus
jeune; néanmoins il fut reçu avec beaucoup
de faveur par les dileltanti, et se fit applaudir
dans les r6]es bouffes de la plupart des opéras
de Rossini. Remplacé, en 1826, par Zuchelli,
il retourna en IUlie, n'y trouva pas d'engage-
ment, et se rendit à Londres où il joua pen-
dant les saisons de 1828 et 1829. De retour à
Paris, vers la fin de cette année, il obtint
du vicomte de la Rochefoucauld une place
de professeur de chant an Conservatoire;
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478
mnis, au commencement de 1852, sa raison
s'affaiblit, et il mourut le 20 septembre de la
même année, dans une situation peu fortunée,
quoiqu^il eût gagné des sommes considérables
à l'époque de ses succès. Cet artiste distingué
s'est fait connaître comme compositeur par les
productions suivantes : l»6duc/ft da caméra
per soprano e batto o baritono; Paris, Carli.
2» Douze trios italiens pour soprano, ténor
et basse avec accompagnement de piano,
liv. 1 «e 2; ibid. 3» Douze ariettes italiennes
pour soprano ou ténor, liv. 1 «< 2j ibid.
4« Quatre cantates de Métastase idem, ibid.
5*» Quatre romances françaises ; Paris, PIcyel.
C« Six solfèges ou vocalises, composés ex-
pressément pour l'enseignement de sa filles
Paris, Carli.
PELLEGRIWI (JotEs), chanteur de la
cour du roi de Bavière, et première basse du
théâtre royal de Munich, est né le 1«" janvier
1806, à Milan. Il entra, en 1817, au Conser-
vatoire de celte ville, et y reçut des leçons de
chant de Banderali, alors professeur de celte
école. Ses éludes étant achevées en 1821,
quoiqu'il fût âgé de moins de seize ans, il dé-
buta au théâtre Carigniano de Turin, dans le
Falegname di Livonia, de Pacini, et y fut
applaudi. Appelé à Munich peu de temps après,
il y partagea avec Santini les rôles de pre-
mière basse, et y obtint de brillants succès.
Après la mort du roi Maximilien-Joseph,
rOpéra italien fut dissous : Pellegrini, doué
de facilité pour la prononciation de la Ungue
allemande, se livra à des éludes spéciales pour
les rôles de l'opéra allemand, et fut en état
d'y débuter au mois de février 1826, après
cinq mois de travail. Depuis lors il est resté
en possession de l'emploi de première basse à
ce théâtre, et /les habitants de Munich lui
témoignaient beaucoup d'estime pour son
talent et pour sa personne. En 1829, il fit un
voyage en Italie et chanta avec succès au
théâtre de la Fenice, à Venise. Deux ans
après, il eut un engagement au théâtre alle-
mand de Londres, et y brilla près de mes-
dames Schrœder-Devrient et Haizinger. De
retour à Munich, il y reprit son emploi de pre^
mière basse au théâtre royal et à la chapelle
de la cour. Cet artiste distingué est mort à
Munich, le 12 juillet 1858.
PELLEGRINI (Cleheutiiie), femme du
précédent, est fille de Moralt, musicien de la
chapelle du roi de Bavière : elle naquit à Mu-
nich, le 8 octobre 1797. Instruite dans Part
du chant par Dorothée Glithe, cantatrice de la
cour, elle entra dans la musique de la chambre
PELLEGRINI — PELISSOW
du roi. Deux ans après, la reine la confia aux
soins de Dominique Ronconi, et le 8 mai 1820,
elle débuta dans Emma de Resburgo, de
Meyerbeer, où sa belle voix de contralto lit un
bon effet. Devenue la femme de Pellegrini,
elle entra avec lui au théâtre allemand. Plus
tard, elle brilla particulièrement dans l'exé-
cution de la musique d'église, par la largeur
de son style. Elle est morte à Munich, le
27 juillet 1845.
PELLEGRIIVI (A116EL0), compositeur
dramatique, né à Como, vers 1805, ne parait
pas être sorti du lieu de sa naissance, et y a
fait représenter ses ouvrages, au nombre de
trois, à savoir : !• Etelinda, à l'automne de
1831. 2<> La Fedova di Bengala, au mois de
septembre 1834. S*' Iléisertore svizsero, au
mois de septembre 1841 .
PELLEGRiPII-CELLÔni (Ahîce- Ma-
rie), ancienne cantatrice dramatique et pro-
fesseur de chant à Rome, au commencement
du siècle présent, est auteur d'un bon ouvrage
élémentaire pour renseignement du chant,
intitulé : Grammatiea, o sieno regole per
bencantare; Rome^Piale et Martorelli, 1810,
in-8<*. Une deuxième édition a été publiée
dans la même ville, en 1817, et Schicht en a
fait une traduction allemande qui a paru chez
Peters, à Leipsick. Postérieurement, madame
Pcllegrini-Celloni a donné un opuscule inti-
tulé : Metodo brève e facile per conoscere il
piantato délia musica e sue diramasioni;
Rome, imprimerie de Romanis, 1823, io-foj.
de trente-deux pages. £lleest morte à Rome,
le 13 juillet 1835.
PELLETIER, ingénieur-mécanicien, pen-
sionné de don Gabriel, infant d'Espagne, n'est
connu que par un livre intitulé : Hommage
aux amateurs des arts, ou Mémoire conte-
nant un détail abrégé d'inventions utiles et
agréables dans la mécanique, l'optique,
l'hydraulique, la balistique, la physique, la
partie magnétique, l'horlogerie, la musi-
que, la géographie^ etc. ; Saint-Germaio-en-
Laye, 1782, in-80 de quarante-cinq pages. Ce
petit écrit renferme le projet d'un chrono-
mètre pour la mesure du temps en musique.
PELLIO (Jean), compositeur italien du
seizième siècle, n'est connu que par iea ou-
vrages suivants : 1« Canzoni spirituali a
5 voci', lib, II; Venise, 1597. 3« C0nzoni
spirituali a Ovoci; VenTse, 1584, iD'4<*.
PELISSOW (C.-E.), pseudonyme sous
lequel s'est caché le docteur Charlee Sehaf-
hàult (voyez ce nom), aux titres de quelques
écrits concernant l'acoustique, suivant ce que
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PELISSOW — PENNA
479
nous apprend Théobald Bœhm {Ueber den
FlCBienbau und die neuesten Ferbenerungen
detselben, p. 33).
PELOI^É (ÀHTOnic-MAac), directeur de la
musique du duc d'Êpernon, Ters 1660, a
publié une messe à cinq ?oix^d imitationem
moduli : Virgfb Maria, Regina pacis; Pari«,
Robert Ballard, 1658, in-4».
PEIVA (Jean), professeur de mathémati-
ques au collège de France, mort à Paris, en
1558, a publié une version latine avec le texte
grec des traités de musique attribués à Euclide,
sous ce titre : Euclidi$ rudimenta musices^
ejusdem $ec(io reguUg harmonicae e regià
biblioihecd desumpta^ ac ntinc grxcè e latine
excussa; Paris, 1557, in-4®. La version de
Pena est peu fidèle (voyez Euclide).
PEIVALOSA (François), un des plus
anciens compositeurs espagnols connus, na-
quit, en 1470, fut maître de la chapelle de
Ferdinand le Catholique, roi de Castille et
d'Aragon, et mourut en 1535. Il jouissait
d*une grande considération parmi ses compa-
triotes. On ne connaît aujourd*hui de sa^ com-
position que dix motets qui existent dans les
archives de la cathédrale de Tolède, et dont
M. Eslava a inséré six dans son intéressante
. collection intitulée Lira sacro-hispana (sei-
zième siècle, â« série, 1. 1).
PE^iET (Hilaire), musicien français, con-
temporain de Jean Mouton et d*Antoine Fevin
(voyez ces noms), naquit vers 1485. La posi-
tion qu*il occupa n*est pas connue. Le plus
ancien recueil où se trouve un de ses ouvrages
est le premier livre des Hfotatti de la eorona,
publié par Oitaviano Pelrucci , à Fossom-
brone, en 1513. Cet ouvrage est le motet à
quatre voix, AecendenB Chrittus in aUum.
Les autres recueils qui contiennent des pièces
fie ce musicien sont ceux-ci : U Liber terlius
viginti musicales quinque, sex vel octo t?o-
cumMotetos habet, «rc. (Paris, Pierre Altain-
gnant, 1534). 2« Liber quintus XII trium
primorum tonorum Magnificat conliner,etc.,
(ibid., 1534). 3» Le premier livre des Jïïotetti
del Fiore, publié à Lyon par Jacques Moderne,
en 1533. 4« Selectissimarum 3Iotetarum
partim quinque,partim q^satuorvocum^elCj
Norimbergœ, Petrejus, 1540, petit in-4^ obi.
PEIHNA (Laurent), carme du couvent
de Mantoue, professeur de théologie, maître
de chapelle de Téglise de son ordre t Parme,
célèbre organiste et membre des académies
des Filaschinii et des Risoluti, sous le nom de
Vindefeso, naquit à Bologne, en 1613, et non
en 1040, comme il est dit dans X^Dictionnairt
des musiciens de 1810 (1). Après avoir été
maître de chapelle de son couvent, à Parme,
il occupa une position semblable à la cathé-
drale d*Imola (Étals romains), et mourut le
âO octobre 1693, à Tâgede quatre-vingts ans.
Sa réputation comme compositeur et comme
écrivain didactique parait avoir eu de Téclat
dans son temps. Ses messes, au nombre de
douze, ont été publiées en deux livres. La
deuxième édition du premier livre a pour
titre : Messe piene a quatlro ed otto voci se
piaee, libro primo, op. 0; Bologne, Jacques
Monti, 1677. La première édition du second
livre est intitulée : Galeria del sacro Par^
nasso] Messe piane eon stromenti a:d /i6f-
tumy libro secondo] ibid., 1670. Les Psaumes
concertés de Penna ont été réimprimés plu-
sieurs fois depuis 1660 jusqu*à 1600. Ces der-
niers ont été publiés sons ce titre : // sacro
Pamasso delliSalmi festiviper tutto Vanno
a quattro ed otto vœi, op. 8, ibid.^ et le
second livre a pour titre : Salmi per tutto
l'anno ed una Messa a falsi bordoni co'
Vaggiunta dsi Salmi carmelilani a quattro,
Antifone et litanie délia BrMaria^ il tutto a
quattro voci coH quinto sepiace, ibid., 1660,
10-4**; mais celui de ses ouvrages qui a le plus
contribué à propager son nom est un traité de
musique en trois livres, intitulé : Li primi
albori musieali per li principianti délia
musica figurata, 1<* libro, ^Bologne, 1656,
in-4*. Une deuxième édition dece premier livre
a paru en 1679, et a été reproduite, en 1674,
avec un nouveau titre. Le deuxième livre a
paru à Venise, chex Joseph Sola, en 1678,
ia-4<*, sous ce titre : Albori musieali per li
studiosi délia musica figurata, che dreve-
mente dimostra il modo di giungere alla
perfetta cognizione de lutte quelle cose cke
concorrono alla composizione de' eanti, e
di cio ch'alVarte del contrapunto si ricerca-,
(I) On y a suivi en cela Gerber {Hitt. £i^. Ltxik.
der Tonkûnstler) et Forkel (Allgem. LiUer. der Mustk,
p. 493) qai, eux-mêmes, ont été trompés par ee que dit
Waltbersur la cinquième édition de set Primi Albori
Musieali publiée en 1696 (Mu$ikal. Uxikon), savoir :
qu'on y trouve le portrait de Penoa avec l'indication de
rage de 86 ans, qui, retranchés de 1696, portent en effet
sa naissance à 1640 ; mais ce portrait avait probable-
ment été pris dans quelque édition antérieure de ses
messes ou de ses psaumes ; eequi n>st pas sans exemple,
car les éditions des toceates de Frescobaldi publiées en
1615 et en 1637 sont accompagnées du portrait de Pau-
teur, avee l'indication du même ige. Ao reste j'ai suivi
relativement & L. Penna les dates Indiquées par Orlandi
{Soti^i* degli Seriltori Bolognesi, p. 197) qui, étant le
compatriote de cet auteur, moine du même ordre, et
presque son eontemporain, devait être bien Informé de
ce qui le concernait'.
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480
PENNA — PEPUSCH
libro ieeondo. Les trois livres ont été réimis
dans une édition publiée à Bologne, en 1679,
in-4''. Les éditions des trois livres réunis sont
intitulées : Li primi albori musicali per ii
principianii délia musica figuraia, dittinti
in tre libri, Dal primo spontano le principi
del canto figurato ; dal seconda spieeano le
regole del contrapnnto ; dal terxo apparis-
cono li fondamenti per suonare Vorgano o
clavincembalo sopra la parte; ce qui signifie
que le premier livre contient les principes du
chant Aguré; le second,ceuz de la composition à
plusieurs voix, et le troisième, ceuxderaccom-
pagnementdelabasse chiffrée surrorgue.,On
y trouve quelques bonnes choses, mais Tou-
vrage est en général dépourvu de méthode, et
le style en est lourd et prolixe. La quatrième
«édition a été publiée dans la même ville, en
1684, et la cinquième, en 1696, après la mort
de Tauteur. Des exemplaires de Tédition de
1684 ont été mis en vente à Anvers, avec un
nouveau titre daté de 1690, in-4<*. On a aussi
de L. Penna un traité de plain-cbant intitulé :
Direttorio del canto ferma, Hodène, 1689,
in-4«.
Outre ces ouvrages de musique, le
P. L. Penna est auteur d*un livre ascétique
publié sous ce titre : Fervorose formole
d* atti interni sopra le pii^ nobili ed eroiehe
virtik mora/t', Bologne, 1689.
PEPÎPÎAI^T (Thomas), naturaliste et anti-
quaire anglais, naquit le 14 juin 1726, à Dow-
ning, dans le comté de Flint, voyagea dans le
pays de Galles, en Ecosse, et sur le continent,
puis mourut le 16 décembre 1798. Son voyage
dans le pays de Galles a été publié sous ee
titre : ji tour into Wales in \77Zy Londres,
1778, in-4®. On y trouve des renseignements
sur la musique dans ce pays.
PENr^EQUm (JEAif), maître des enfants
de chœur de la cathédrale d'Arras, né vers
1540, a obtenu au Puyde musique d'Evreux,
en 1577, le prix de la Lyre d*argent pour la
composition de la chanson française à quatre
voix qui commençait par ces mots : Dieu vous
gard. Le catalogue de la libraire musicale de
Balthasar Bellere, intitulé Thésaurus biblio-
tkecarius, sive eomucopia librarix Belle-
rians , cum duobus supplementis (Douai,
1603-1605), cité par M. de Coussemaker (1),
indique de ce musicien, sans date et sans nom
de lieu, des Chansons à quatre et cinq par-
ties, in-4».
(1) Notice «les eollcelions masicalcs de la biblio-
tliéqae de Cambrai, p. 123.
PENTENRIEDEIV (Xavier), organiste
de la cour du roi de Bavière, né à Munich, en
1808, a fait son éducation musicale dans cette
ville. Après avoir écrit quelques messes et des
offertoires, il se livra à la composition drama-
tique et flt exécuter, à Munich, en 1839, Tou-
verture d*un opéra intitulé : lotto von Vit-
telsbach, qui n*a point été représenté. En
1840, il donna, au théâtre royal, son grand
opéra Die Nacht auf Paluzzi (la Nuit à Pa-
luzzi ), qui obtint un brillant succès et fut éga-
lement bien accueilli à Brunswick, à Cassel et
à Leipsick. Le même artiste a fait jouer à
Munich, en 1847, Dies Haus ist zu verkaufen
(Maison à vendre).
PEPUSCH (jBAR-CHRÉTiEir ou ClBIS-
tophe), compositeur et écrivain sur la mu-
sique, naquit à Berlin, en 1667. Son père,
ministre prolestant dans cette ville, ayant
remarqué ses heureuses dispositions pour la
musique, lui donna pour maître de théorie de
cet art Klingenberg, et chargea Texcellent
organiste Grosse de lui enseigner la pratique.
Mais après une année de sacrifices faits pour
son éducation musicale, Pepusch fut obligé
d*achever seul ses études. Devenu habile clave-
ciniste et jouant bien de la harpe, il eut
rhonneur de donner, à Tâge de quinze ans,
des leçons de ce dernier instrument au prince
royal de Prusse. C^est aussi vers cette époque
qu*il commença à s*occuper de Téclaircisse-
ment de quelques-unes des principales diOi^
cultes de la théorie, en remontant jusqu'au
système de la musique des Grecs. Il avait en-
viron trente-troi^ ans lorqu^il quitta Berlin à
rimproviste pour se rendre à Londres, où il
parait avoir été appelé par Bononcini. Il y fut
employédès son arrivéejcomme claveciniste et
comme compositeur au théâtre de Dniry-Lane.
D*abord, ses fonctions de compositeur consisr
tèrent principalement à arranger des parti-
tions Italiennes pour la scène anglaise, et à
ajouter des airs pour certains rôles : c'est
ainsi qu*on trouve de lui, à la suite de Topera
de Thomyris^ Pair de sa composition : How
blessed is a soldier. Son changement de |)o-
silion ne lui fit point abandonner ses travaux
concernant la musique des anciens, sur la-
quelle il ne se flt pourtant que des notions
fausses. Il 8*éprit d*un goût passionné pour
cette musique, quMl ne connaissait pas,
puisquMl n*en reste aucun monument de
quelque valeur; et, il affirme en plusieurs
endroits de ses ouvrages, que le peu qui en
reste, bien que fort inférieur à ce qui est
perdu, sutnt pour démontrer la supériorité de
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PEPUSCU
481
celte musique sur la moderne. Suivant Haw-
liins, copié par Gerber, la musique dramatique
anglaise était, à Tépoque de l'arrivée de Pe-
pusch à Londres, dans un état de barbarie dont
il raurail tirée, et ses opéras seraient les pre-
miers de ce genre où il y aurait eu du mérite ;
mais i¥ie pareille assertion est démentie par
ce qu*on sait des productions de Purcell, où
brille un génie bien supérieur à celui de Pe-
pusch. Si celui-ci eût été réellement un com-
positeur distingué, ses productions se seraient
conservées aussi bien que celles de Tillustre
musicien anglais, tandis qu'on ne connaît
aujourd'hui de lui que ce qu'il a écrit pour le
Beggar't Opéra, et PoUy, opéra en un acte,
faibles productions qui ne donnent pas une
haute opinion de sa faculté dMnvention mé-
lodique. On en peut dire autant de son diver-
tissement intitulé yénus et AdonU, de sa
musique pour le jour de Sainte-Cécile, et de
deux volumes de cantates qui ont été publiés
en 1727. Il a mieux réussi dans la musique
d'église, particulièrement dans les matines et
vêpres qu'il a écrites pour la chapelle du duc
de Chandos. La Société du concert de la mu-
sique ancienne, de Londres, possédait de sa
composition un beau Magnificat^ et plu-
sieurs autres bons morceaux dans le style re-
ligieux.
Les quinze premières années du séjour de
Pepusch en Angleterre furent les plus bril-
lantes de sa carrière; la supériorité de son sa-
voir sur celui des musiciens anglais lui avait
donné dans la musique une autorité qu'il con-
serva jusqu'à l'arrivée de Hœndel, mais qui
s'évanouit en partie en présence de ce grand
artiste. Il ne pouvait entrer en lutte avec un
•pareil athlète; c'est vraisemblablement à la
•conviction qu'il eut à cet égard qu'il faut
attribuer la direction toute scientifique qu'il
donna \ ses travaux vers 1721, après avoir
quitté le service du duc de Chandos. Sorti de
4;hez ce seigneur, il avait accepté le titre de
professeur et de directeur de musique dans
une société formée par le docteur Berkeley,
dans le but de propager la religion chrétienne,
Jes sciences et les arts dans les lies Bermudes.
Mais le bâtiment qui devait servir à cette ex-
pédition ayant souffert des avaries, Pepusch
fut obligé de débarquer; l'entreprise échoua,
et le musicien revint à Londres, où il é|K>usa,
en 1722, Marguerite de l'Épine, actrice de
Drury-Lane, qui venait de quitter le théâtre
après y avoir acquis environ dix mille livres
sterling. Pepusch vécut honorablement du
revenu de celte somme et du produit des le-
BIOGB. I.^IV. DES aiISICIERS. T. VI.
çons qu'il donnait dans les premières familles
de l'Angleterre. Ce fut vers l'époque de son
mariage que, sur les sollicitations de Gay et
de Rich, il entreprit de corriger Tancienne
musique de l'opéra des Mendiants; il y
ajouta une ouverture, qui a été gravée dans
toutes les éditions de cet ouvrage.
Au nombre des élèves de Pepusch se trou-
vait lord Paisley, qui dans la suite devint
comte Abercorn. Il avait écrit pour ce sei-
gneur quelques feuilles de principes d'har-
monie, qui devaient lui servir de guide dans
l'étude de celte science; mais il eut le chagrin
de voir publier à son insu ces feuilles écrites
à la hâle, sous ce titre : J Short Treatise on
harmony, containing the ehief ruUs for
composingin ttce,three and four parti, eic.
(Traité abrégé d'harmonie, contenant les règles
principales' pour composer à deux, trois et
quatre parties, etc.); Londres, 1730. Le bruit
s'étant répandu que cette informe production
était l'ouvrage de Pepusch, il crut devoir re-
toucher les principes qui y étaient défigurés^
les enrichir d'exemples et publier le fruit de
son travail, fort amélioré. Son livre est inti-
tulé : J Treatise on harmony, contain-
ing, elc. Dedicated to ail lovers of Mustek,
by an admirer of this agreeable science; Lon-
dres, Pearson, 1731, in-4<> obi. Cet ouvrage
doit être considéré comme un traité général
des principes de la musique plutôt que comme
un manuel d'harmonie, car Pepusch y traite
non-seulement de celle science, mais de la
solmisalion, d'après la méthode des hexa-
cordes. On peut affirmer que, hors de l'Italie,
Pepusch fut le dernier défenseur de cette mé-
thode, qui était abandonnée en Allemagne et
en France.
Depuis longtemps occupé de recherches sur
la musique des anciens, il s'était formé sur
cette musique des opinions absolument oppo-
sées à celles de tous les auteurs qui avaient
écril sur ce sujet. C'est ainsi qu'il se persuada
que l'échelle musicale des Grecs était descen-
dante et non ascendante, comme on le croyait
généralement ; en sorte que^'ordre des signes
devait être retourné, et que ceux qu'on avait
cru appartenir aux sons graves devaient être
placés à l'aigu, et réciproquement. Cette opi-
nion, adoptée plus tard par l'abbé Roussier,
puis par M. de Drieberg, a été combattue par
moi dans \e Résumé philosophique de V histoire
delà musique placé en télé de laprédilionde
ce Dictionnaire biographique. Pepusch a ex-
posé ses opinions concernant la musique des
anciens dans une lettre adressée à Abraham
31
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482
Moivrc, qui a été insérée dans les Transat-
lions philosophiques (l. XLIV, pari. 1, 1746,
p. 266-274) sous ce titre : Ofthevarious gênera
and species of music among ihe ancientt,
with some observations eoncerning their
scaîe, in a Letter to M. Jhraham de Moivre.
Pepusch fut le fondateur de la Société de
rancienne musique de Londres. Il en conçut
le plan en 1710, et en forma le noyau en
1712, avec Necdier, Gates, Gaillard et quel-
ques autres artistes. Pour aider à rexécution
des morceaux qu'on faisait entendre dans
cette Société, il avait obtenu l'assistance des
enninis de la chapelle royale ; mais, en 1734,
la coopération de ces enfants fut retirée à la
Société, qui ftit réorganisée en 1735, et depuis
lors elle a subsisté sans interruption. Après
la mort de Thomas Love, Pepusch obtint la
place d'organiste du Charterhouse, en 1737 ;
mais la mort de son fîls unique, ^livie de celle
de sa femme, en 1740, le décida à renoncer à
cel emploi et à vivre dans la retraite. II
mourut en 1752, et légua par son testament
sa belle bil)liolhèque musicale à ses amis Tra-
vers, organiste de Saint-Paul, et Kellner, mu-
sicien allemand du théâtre de Drury-Lane.
L* Académie de musique ancienne lui fit éle-
ver, (flielques années après , un monument
dans la chapelle du Charterhouse, avec une
inscription dont voici la traduction :
tt Près de cet endroit reposent les restes de
tt Jean-Chrislophe Pepusch, docteur en mu-
u sique à l'Université d'Oxford. Il naquit à
a Berlin et demeura à Londres pendant plus
a de cinquante ans, estimé comme un des
(» meilleurs musiciens et des plus zélés pro-
tt tecteurs de son art. En 1737, il se chargea
tt des fonctions d'organiste de cette église. Il
a mourut le 20 Juillet 1752, âgé de quatre-
tt vingt-cinq ans. L'Académie de musique an-
tt cienne, établie en 1710, qui lui doit sa
u fondation, par reconnaissance pour sa mé-
a moire, lui a fait ériger ce monument. »
Parmi ses compositions, on remarque :
10 Deux livres de cantates imprimés chez
Walsh, à Londres, In-fol. 2» Un livre de so-
nates pour flûte et basse continue pour le cla-
vecin, op. 1. 3« Deux livres de sonates pour
violon et basse continue, op. 2 et 4. 4» Deux
livres de sonates pour violon et violoncelle,
op. 5 et 6. 5» Un livre de trios pour deux vio-
lons et basse continue, op. 3. 6» Un livre de
trios pour flûte traversière, violon et basse
continue, op. 7. 7'» Six concertos pour deux
flûtes â bec, deux flûtes traversières, hautbois
et basse continue.
PEPUSCH — PEREGO
PERAIHDI (Maec-Joseph), maître de cha-
pelle de l'électeur de Saxe, naquit à Rome
dans les premières années du dix-scpUème
siècle. Il entra au service de l'électeur en
1640, et partagea les fonctions de maître de
chapelle avec Henri Schtttz, Albrici, Bon-
tempi et Bernbard. L'époque de sa mort parait
devoir être fixée en 1070. On connaît de sa
composition, en manuscrit, une messe {Kf
rie cum Glorid) h onze voix réelles, et un
motet {Emenéemtts in meUus) à sept voix.
PERAULT (...), flûtiste du théâtre du
Vaudeville, depuis Tan vi de la république
française (1797) jusqu'en 1804, a publié de sa
composition : 1* Sonates pour la flûte, avec ac-
compagnement de basse, op. 1 ; Paris, Leduc.
2'» Idem, op. 4 et 5; Paris, Sieber. 3* Duos
pour deux flûtes, op. 2; ibid, 4« Duos faciles
pour deux flûtes ; Paris, Leduc. 5* Caprices et
duos idem; ibid. 6* L'Jrt de la flûte, mé-
thode divisée en deux parties; ibid,
PERAZZAr^I (Fbahçois), savant italien
qui vivait à Rome â la fin du dix-huitième
siècle, a publié une dissertation intitulée :
Smiperceptio; Rome, Zempel, 1794.
PERCKU AIMER (WoLFGARa),musicieQ
attacha à la chapelle du duc de Bavière, vers
la fin du seizième siècle, naquit à Vasserboui^'.
Il s'est fait connaître par un recueil d'hymnes
qui a été publié sous ce litre : Saerorum
hymnorum modulationes^ a quatuor, quin-
que et sex vacibus eum «tua voce, Sum om-
nis generis instrumentis ; Monachii, exeu-
debalJdamus Berg, 1591, in-4« obi. Cet
œuvre contient dix-neuf moteU à cinq voix ;
un â quatre , et deux à six voix.
PEREGO (Camille), prêtre , d'une an-
cienne famille de Milan, naquit en cette ville
dans la première moitié du seizième siècle.
Poète et musicien distingué, il remplit pen-
dant trente-cinq ans les fonctions de maître
de chant des enfants de chœur de la cathé-
drale de Saint-Ambroise ainsi que du sémi-
naire, et fut en même temps vicaire de l'église
de Saint-Vit, dite in Pasquirolo, où l'on voit
son tombeau, avec cette inscription :
D. 0. M.
Csnilltts Peregas Sacerdos
Qui bujus ecclesia reclor Cul
Hic modo jaceo
Orale pro mo
V. P.
Perego vivait encore en 1574, car il dédia,
le 14 mars de celle année, son Traité du
chant ambrosien â saint Cbarles Borromée.
Il a fait imprimer des madrigaux à quatre
voix, à Venise, en 1555 ; mais ce qui a surtout
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PEREGO — PEREZ
48a
rendu son nom recommandable, c^est son
traité du cbani ambrosien, dont le manus-
crit existe dans les arcbives de Téglise métro-
politaine^ et qui fut publié après sa mort, sous
ce titre : La Regola del eanto fermo ambro-
siano ; Milan, 1632, in-4». Cet ouvrage est du
plus baat intérêt pour la comparaison des
deux chants ambrosien et grégorien ; le troi-
sième livre, surtout, renferme des renseigne*
ments précieux pour caractériser cette diffé-
rence.
PEREGRIPIO (Jahetto), ancien luthier,
établi à Brescia vers 1540. Il précéda Gaspard
de Salo d'environ vingt ans. On ne connaît
qa*un petit nombre de basses de viole con-
struites par Peregrino. Cartier en possédait
une, appelée ténor, qui fut jouée par M. Fran*
chôme, à mon premier concert historique de
Torigine et du progrès de Topera, le 8 juin
1832.
PEREIAA (OfABC'S4i.TATOE), musicien
portugais, né à Villa-Viciosa dans les der-
nières années du seizième siècle, fut d'abord
maître de chapelle en cette ville, puis entra au
service du roi de Portugal en cette qualité, et
mourut à Lisbonne en 1655. Il a laissé en
manuscrit beaucoup de messes, de psaumes,
de motets et de répons, qui se trouvaient en
manuscrit dans la Bibliothèque royale vers le'
milieu du dix-huitième siècle.
PEKEIRA (DoHiiiiçiiE-Nu!f Et), domin icain
portugais, naquit à Lisbonne vers le milieu
du dix-septième siècle, et mourut à Camerata,
le 29 mars 1729. Il avait été maître de cha-
pelle de la cathédrale de Lisbonne, mais plus
tard il se relira dans le monastère où il est
mort. Il a laissé de sa composition, en ma-
nuscrit : \^ Des répons de la semaine sainte,
à huit voix. 2« Des répons de roffice des morts,
à huit voix. S» Leçons de rolllce des morts, à
quatre voix. 4^ Confitebor, à huit voix. 5« lau-
daiepveri Dominumi à huit voix. C'Zaudale
Dominum omhes gentes, à quatre voix.
7« Vilhancicos et motets à quatre, six et huit
voix.
PERELLI (Natale), compositeur drama-
tique, né en Lombardie vers 1815, a fait ses
éludes musicales au Conservatoire de Milan.
Son premier opéra, GaleoUo Afanfredif fut
joué à Pavie, en 1850, avec un succès satisfai-
sant, car il obtint vingt représentations con-
sécutives. Son second ouvrage, Osti et non
oslij qui ne fut pas moins heureux, fut joué à
Gènes. La partition pour piano a été publiée
à Milan, chez Ricordi. En 1842, Perelli a
donné, à Turin, // Contrabandiere, qui ne
réussit pas. Après cette époque, il n*y a plus
de renseignements sur cet artiste, à moins
qu'il ne soit le même Perelli, ténor, qui
chanta à Amsterdam en 1845, à Bergame et à
Milan, dans Tannée suivante.
PEREYRA (Thomas), jésuite et mission-
naire portugais, fut envoyé à la Chine, en
1680, et jouit d'un grand crédit près de Tem-
pereur jusqu'à sa mort, qui arriva, en 1092,
k Pékin. Ce fut lui qui négocia le traité de
paix par lequel Texercice de la religion catho-
lique fut autorisé dans tout Tempire. Pereyra
avait laissé en manuscrit un traité de musique
intitulé : Musiéa pratica e especulativa in
Aparté*; mais il parait que cet ouvrage s'est
perdu.
PEREYIiA DE FIGUEREDO (Ah-
toike), moine portugais, né le 14 février 1725,
à Macao, fit ses éludes au collège des jésuites,
de Villa-Yiciosa, fut ensuite admis comme or-
ganiste au couvent de Sain le-Croik, à CoXmbre,
et entra, en 1744, dans la congrégation de
l'Oratoire, à Lisbonne. Devenu savant théolo-
gien, philologue et littérateur distingué, il
publia une excellente grammaire latine, et
des traités de théologie et d'histoire ecclésias-
tique qui le rendirent célèbre dans sa patrie.
Il mourut à Lisbonne, le 14 avril 1797. Pe-
reyra fut gardien de son couvent et seidistin-
gua comme compositeur de musique. Parmi
ses productions musicales on cite : 1*> Psaume
Zatidayerusa/em, à quatre voix, avec accom-
pagnement de violons etlrompetles.2<>L'hymue
de saint Philippe de Néri, à quatre voix, avec
deux violons et orgue, ô"* L'hymne Tantum
ergo, idem. 4<' Les Lamentations de Jérémie,
à deux chœurs. 5<^ Les motets Plorans plora-
vit in nocte et Adjuva no» Deus, à quatre
voix. 6<> Stabat lHater, à quatre voix. 7<* O
Jesu dulciisime, à quatre voix. ^° Concaluit
cor meum, à deux chœurs, avec accompagne-
ment de violons. Tous ces ouvrages ont été
la proie des flammes, dans un incendie qui
éclata le-l*' novembre 1755 à Lisbonne.
PEUEZ (David), compositeur célèbre, fils
d'un Espagnol qui s'était fixé à Naples, naquit
dans cette ville, en '1711. Il étudia le violon
sous la direction d'Antoine Gallo, qui en
fit un virtuose sur cet instrument. François
Mancini, maître du Conservatoire de Lorctte,
lui enseigna le contrepoint. Ses études étant
terminées, il se rendit à Palerme, oii il fut en-
gagé, en 1739, en qualité de maître de cha-
pelle de la cathédrale. Ce fut dans celte ville
qu'il fit représenter, en 1741, son premier
opéra, intitulé : L'Eroismo di Scipione, Cet
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481
FEREZ — PERGOLÈSE
ouvrage fut suivi d*Mtart€a, de Afedea, de
V Isola incanlata, tous représentés à Palerme
jusqu'en 1748. De retour à Naples, en 1749,
Perez y fit représenter son nouvel opéra de la
Clemenxa di Tito, qui obtint un brillant
succès au théâtre Saint-Charles. La réputa-
tion d'habileté que lui fit cette production lui
procura un engagement à Rome, pour écrire,
en 1750, au théâtre del/e Z^ame, saSemira-
mide, accueillie avec enthousiasme et suivie
lïe Farnaoêt dans la même année. En 1751,
il donna Merope, Didone ahbandonaia et
Aleîsandro nelle Indie, à Gènes, et dans la
même année, Zenobia et Demetrio^ à Turin.
Lorsqu*il était dans cette ville, il reçut des pro-
positions pour entrer au service du roi dePor-
tugal, les accepta et se rendit immédiatement
à Lisbonne, où il fit jouer son Demofoonte,
en 1752. L'effet que- produisit cet opéra, où
chantaient les célèbres artistes Gizziello et
RaflT, valut à Perez la faveur du roi, qui lui
accorda un traitement annuel de près de cin-
quante mille francs, en qualité de maître de
chapelle. Un nouveau théâtre d'opéra ayant
été élevé à Lisbonne, on en fit Pouverture, en
1755, pour la fête de la reine, et Ton y repré.
senta YAleitandro tulle Indie, avec une
nouvelle musique de Perez. On vit dans cet
ouvrage, sur lascène, un corps de cavalerie, et
une imitation de la phalange macédonienne,
d^apr^ le récit de Quinte Curce. On entendit
à ce théâtre, placé sous la direction de Perez,
les meilleurs chanteurs de Tltalie, tels que
Elisi, Manzuoli, Caffarelli, Gizziello, Babbi,
RaflT et Guadagni. Le Demetrio et le Soli-
manno, de Perez, furent considérés à Lis-
bonne comme ses meilleurs opéras ; on ne se
lassait pas de les entendre, et les plus beaux
ouvrages des plus grands maîtres de l'Italie
n'atteignaient pas, à la cour de Portugal, la re-
nommée de ces productions de son talent. Du-
rant l'espace de vingt-six ans, Perez jouit, à
cette cour, d'un sort digne d'envie : loin de
décroître, sa faveur avait encore augmenté
dans ses dernières années. Comme Heendel, â
qui il ressemblait pour la corpulence, et dont
il avait le penchant pour la bonne chère, il
perdit la vue dans sa vieillesse j néanmoins, il
ne cessa pas de travailler, ayant trouvé des
moyens particuliers pour dicter ses composi-
tions avec rapidité. Dans un voyage qu'il
avait fait à Londres, en 1755, pour en rame-
ner des chanteurs, il y avait écrit un opéra
d^Ezio, qui obtint un brillant succès. Il mou-
rut â Lisbonne, en 1778, â l'âge de soixante-
sept ans.
Les compositions de Perez décèlent un
artiste exercé dans Tart d'écrire, et l'on y
trouve des mélodies d*un beau caractère ;
toutefois, il me parait que ce maître a été trop
vanté par les historiens de la musique, et que
ses idées manquent d'originalité, au moins
dans le style dramatique. Jomelli, qu'on lui
a quelquefois comparé, me parait bien supé-
rieur à lui pour le pathétique. Dans la mu-
sique d'église, particulièrement dans ses Jlfa-
Unes des morts, dont il a été fait une belle
édition in-folio à Londres, en 1774, Perez me
parait avoir eu un style plus original que dans
l'opéra. Dans la liste de ses ouvrages, on re-
marque : I. Musique d'église : 1<* Les psaumes
Laudate, à trois voix et chœur; Arc dies,
idem ; Mémento Domine, idem ; In exitu Is-
raël, à huit voix. 9« Répons pour la fête de
Noël, â quatre voix, 3« Deux Salve Regina, à
quatre voix. 4<' Motets concertés, à quatre
voix, parmi lesquels Conceptio tua, Medid
noete, Fidentes stellam, D^uneto fferode.
5« Messe à cinq voix et orchestre. 6* Messe à
huit voix et orchestre. 7« Matutini de' Morti ;
Londres, 1774, in-fol. II. Opéras : 8» l'E-
rotsmodiSeipione, à Palerme, 1741. 9«y/«-
rarfea, ibid. 10» Medea, ibid. 11« L'Isola
incantata, Ibid. 12» La Clemenza di Tito,
â Naples, 1749. 13« Semiramide, à Rome,
1750. U'^Farnaee, ibid. 15» ^erope, à Gênes,
1751. 16* Didone abbandonata^ ibid.
17» Messandro nelle Indie, ibid. 18» Zeno-
bia, à Turin, 1751. 19* Demetrio, ibid.,
1752. 20O Demofoonte, à Lisbonne, 1752.
21» jtdriano in Siria, ibid, 1752. 22» Aria-
serse, ibid., 1755. 23« L'Eroe Cinese, ibid.,
1755. 24» Ipermestra, i^ld., 1754. 25» Olim-
pta<ïe,ibid., 1754. WEzio,^ Londres, 1755.
27o Alessandro nelle Indie, avec une nou-
velle musique, à Lisbonne, 1755. 28* i'trof ,
ibid., 1756. 29* Solimanno, ibid., 1757.
50» Enea in Italia, en 1759. 31* Giulio Ce-
sare, ibid., 1762. J'ignore les titres des au-
tres opéras représentés â Lisbonne. On a aussi
de Perez vingt-sept solfèges à deux TOix, com-
posés pour l'éducation des princesses de Por-
tugal.
PERGER (Fbançois-Xatibr), musicien
de Nuremberg, vers le milieu du dix-huitième
siècle, y a publié, en 1754, des quatuors pour
clavecin, deux violons et basse, sous le titre de
Musikalisches Fergniigen (Amusements de
musique).
PERGOLÈSE (jEAH-BArTisTB), composi-
teur célèbre de l'école napolitaine, a été l'ob-
jet de beaucoup d'erreurs biographiques, et
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PERGOLÊSE
485
d*iDcerlitudes que M. le roarqQis de Yillarosa
a dissipées par ses recherches dans les acles
authentiques et sur les lieux mêmes où ils sont
dé|>osés. Saverio Mallei, dans ses Memorie
per servirt aUe vile di Metatiasio e di Jo-
melli, dit que le nom de Pergolèse lui fut
donné parce qu*il est né à Pergoli, ou Pergola,
dans la Marche d'Ancône, et que le véritable
•nom de sa famille était Jeti. L^abbé Berlini
émet la même opinion dans son Dixiionario
storieo-entico degli teriitori di Mu$iea, et
moi-même je Tai adoptée dans la première
édition de cette Biographie universelle des
musiciens, D*aulre part, Galanli, dans sa
Descrizione délia Cita di Napoli (p. 240);
Boyer, dans sa Notice sur la vie et les ou-
vrages de Pergolèse (Mercure de France,
juillet 1773); La Borde, dans son Essai sur
la musique{i, III, p. 213); Gerber (Lexikon
der TonkUnstler)] Choron et Fayolle (Z>tc-
tionnaire historique des musiciens)] Seve-
linges, dans la Biographie universelle, des
frères Michaud; M. Gennaro Grossi, dans la
Biografia degli uomini illustri del regno di
Napoliy et plusieurs autres, ont fait naître
Pergolèse à Casoria, petit village du royaume
de Naples. Quadrio seul a dit que Tilluslre
musicien naquit à Jesi, ville des Étals romains
(Storia e ragione di ogni paesia, t. V,
p. 106). Le résultat des recherches de M. de
Yillarosa a confirmé les paroles de ce dernier
auteur, et a, en même temps, fixé la date de
la naissance de Pergolèse, que les uns plaçaient
en 1704, et d*autres en 1707. L*écritdaus le-
quel cet amateur des arts a fait connaître ses
découvertes sur ce sujet a pour titre : Lettera
biografica intomo alla patria ed alla tita di
G iov.Battista Pergolèse y célèbre eompositore
di musica (Naples, 1831). Postérieurement,
il a reproduit ses preuves dans le volume qu^il
a publié sous le titre de Memorie dei compo-
sitori di miuica del regno di Napoli (Na-
pleS; 1840, un volume in-8<>). On voit dans ces
deux ouvrages que Jean-Baptiste Pergolèse,
fils de François-André et de sa femme Anne-
Victoire, naquit à Jesi, le 3 janvier 1710, à
dix heures du soir, et qu*il y fut baptisé le
4 du même mois. Ces faits sont démontrés
par Tacte authentique obtenu parM.de Vilia-
rosa, et ainsi conçu :
« In Dei nomine etc, Universis et sin-
a gulis ad quos etc, indubitatam fidem
« fado, verboque veritatis testor ego infra-
« seriptus parochus hujus insignis Ecclesix
tt ad suggestum Divi Septimii perlinentis
«1 sequentem invenisse particulam in uno
« regenàtorum libro signato sub n» 2,
tt pag. 584.
tt Ad\4Gennajol710.
tt GiÀmbaltista figlio di Francesco Andréa
« Pergolcsi, e di D. Anna Yittoria consorle
a di questa Città, nato la nolte antécédente a
tt ore 10, fu batlizzato da me Marco Capo-
« grossi Curato. Padrini furono gr illustris-
« simi signori Gio. Battista Franciolinl, et >
« signora Gentilinade* signori Honorati.
« Quamquidem particulam in prxfato
« libro verbo ad verbum fideliter diligen-
« terque decerpsisse teslor. In quorum fidem
« has présentes litteras meamanu scriptas
« subscript€Lsque dedi, soliloque huius mem
tt Calhedralis Parocci» signo firmandas
« euravi. Datum jEsH ex jÈd, Parochiali-
tt bus Fil kalendas iunii 1831 . Ego AUxius
« ^euertnt' parochus manu prop. (Jdest
« Sigillum), Il confaloniere di Jesi certifica
tt vera ed originale la firma del rev. sig.
tt D. Alessio Severini, parocco de] Duomo. In
« fide, Jesi li 30 Maggio 1831. Il gonfalo*
« niere : Settimio marchese Pianetti. »
Les circonstances qui conduisirent le jeune
Pergolèse à Naples sont ignorées ainsi que
celles qui le firent entrer dans un des conser-
vatoires de celte ville. Les auteurs étaient
partagés sur le nom de Técole oir il fut admis;
mais M. de Yillarosa a acquis la preuve que
Pergolèse devint élève du conservatoire dei
poveri di Giesu-Cristo, où il reçut d*abord
des leçons de violon de Dominique Matteis.
Étudiant seul cet instrument, il avait décou-
vert des procédés pour exécuter des passages
difficiles par demi-tons, en montant et en
descendant, ainsi que des ornements de
formes aussi nouvelles que gracieuses. Ses
condisciples étaient souvent étonnés lorsqu'ils
Pentendaient exécuter ces nouveautés diffi-
ciles : ils en parlèrent à Matteis, qui désira
rentendre. Ce maître, frappé d'élonnement à
Taudltion de ces choses inconnues, demanda
à Pergolèse qui les lui avait apprises ; mais
Pélève lui inspira un véritable intérêt, lors-
qu'il lui répondit qu'il ignorait si ce qu'il
faisait était bon ou mauvais, et qu'il avait
suivi simplement son instinct. Matteis l'en-
gagea alors à écrire ce qu'il exécutait. Le len-
demain Pergolèse lui porta une sorte de ' ^
petite sonale dans laquelle il avait intercalé
ses traits nouveaux. Ravi de ce qu'il voyait,
Matteis recommanda chaleureusement son
élève à Gaetano Greco, premier maître du
Conservatoire. Ce fut sous la direction de ce
savant professeur que Pergolèse commença ses
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486
PERGOLÊSE
éludes de composition. Après la inort de
Greco, il devint élève de son successeur Fran-
çois Durante (voyei ce nom) ; mais celui-ci
ayant été appelé i Vienne, Feo, élève de
Scarlalti et grand musicien, lui succéda dans
la place de premier maître. Ce fut sous sa
direction que Pergolèse achera ses éludes de
composition. Il était encore an Conservatoire
lorsqu'il écrivit son premier ouvrage, lequel
était un drame sacré intitulé S. Onglielmo
d'y^quitania , avec quelques Intermèdes
boufTes, qui fui exécuté, pendant Tété de
1731, dans le cloître de S. Agnello Maggiore,
et qui obtînt un si brillant succès, que le
prince de Stigliano Colonna, le prince
d'Avellino Carraciolo, et le duc de Hoddaloni
Carafa le prirent sous leur protection pour lui
ouvrir les portes des théâtres et rendre sa
carrière plus facile. J*ai examiné à Naples la
partition de cet ouvrage : Timpression qu'elle
m'a faite est celle d'une production bien
écrite : mais Je n*y ai pas découvert ces Inspi-
rations vives qui caractérisent les œuvres
destinées à exercer une grande influence sur
rnrt. Bien que le style de l'école napolitaine
fût moins sévère que celui des anciens
maîtres romains, néanmoins Greco, Durante
et Feo avaient conservé la tradition d^une
harmonie pure et de formes scientiâques qui
furent négligées par les générations suivantes.
Pergolèse suivit les traditions de ses maîtres
dans ses premières productions; mais plus
tard, entraîné par l'exemple de Vinci, son
ancien condisciple, il considéra l'expression
dramatique comme le but principal de l'art,
et introduisit cette expression jusque dans sa
musique d'église.
Dans l'hiver dt la même année, il écrivit
pour le théâtre S. BaKolomeo la musique du
drame intitulé la Sallusiia, qui parait avoir
été applaudie. Le compositeur eut la bonne
fortune d'entendre chanter les principaux
rèles de son opéra par le célèbre Grimaldi et
par La Facchinelli,quise At particulièrement
admirer par la manière dont elle chanta l'air :
Per queslo amore. Cet ouvrage fut suivi de
l'intermède jémor fà l'uomo cieeo, joué au
théâtre des Fiorentini et qui ne réussit pas.
L'opéra sérieux Recimero, joué au théâtre
Saint-Bartholomé, ne fut pas plus heureux.
Découragé, Pergolèse parut renoncer pendant
quelque temps à écrire pour le théâtre. Ce fut
alors qu'il composa pour le prince de Ste-
gliano, premier écuyer du roi, trente trios
pour deux violons et basse. Vingt-quatre de
ces tries ont été publics à Londres et à Am-
slerdam. A celte même époque, un tremble-
ment de terre ayant frappé de terreur les
habitants de Naples, les magistrats firent
exécuter dans l'église des Minimes, appelée
Santa Maria délia Stella, un service solennel
en l'honneur desainl£middio,inToqué comme
protecteur de la ville : ce fut Pergolèse qu'on
choisit pour écrire la musique de cette solen-
nité, et ce fut à cette occasion qu'il composa
sa belle messe à dix Toix en deux chœurs
avec deux orchestres et des vêpres complètes»
Cette musique obtint le suffrage des célè-
bres musiciens qui viTaient alors à Naples,
et fut considérée comme une œuvre accom-
plie. Immédiatement après, Pergolèse écrivit
une autre messe à deux chœurs, et invita
Léo à venir l'entendre : ce grand maître fol
charmé de la beauté de l'ouvrage et lui ac-
corda de grands éloges. Plus lard^ l'auteur
ajouta â cette messe un troisième et un qua-
trième chœur pour la faire exécuter dans
l'église des PP. de l'Oratoire, pendant les qua-
rante heures du carnaval. On rapporte à la
même époque la composition de quelques can-
tates avec accompagnement de deux violons,
viole et basse ou de clavecin, entre autres la
célèbre cantate d'Orphée; mais celle-ci n'a
été composée que dans l'année même de la
mort de Pergolèse.
Rappelé par son penchant d'artiste à la
carrière du théâtre, en dépit des dégoAts qu'il
y avait trouvés précédemment, il écrivit jiour
le théâtre Saint-Bartholomé, â la /Inde 1731,
son intermède célèbre de la Sertta padrona,
. chef-d'œuvre de mélodie spirituelle , d'élé-
gance et de vérité dramatique, où le génie du
musicien triompha de la monotonie de deux
personnages qui ne quittent presque pas la
scène, et d'un orchestre réduit aux proiior-
tions du quatuor. Le succès de cet opéra fut le
plus brillant et le plus complet que Pergolèse
ait obtenu dans sa courte vie. Jl Maestro di
musica et // Geloso ichemito, qui le suivirent
de près, ne réussirent pas d'abord, et ne
furent appréciés à leur juste valeur qu'après
/la mort de l'auteur. £n 1732, Pergolèse écrivit
pour le théâtre des Fiorentini XoFrate tnfui-
moratOf opéra bouffe en dialecte napolttalOy
qui fut suivi de il Prigionier superbo, an
théâtre Saint-Bartholomé. En 1734, il donna
l'opéra sérieux Adriano in Siria, ainsi que
l'intermède Livietta e Tracolo. Dans celte
même année, Pergolèse obtint la place de
maître de chapelle de l'église de Notre-Dame
de Lorelte et alla prendre possession de cet
emploi. On ne sait à quelle époque appartient
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PERGOLÉSE
487
rintermède intitulé la Contctdina astuta;
mais il est vraisemblable qu'il a été repré-
sente auxFioreolini de Naples dans Pautomne
de 17Ô4. Dans Tannée suivania, il donna il
Flaminio, opéra bouffe en trois acles, qui
fat repris au théâtre Nuovo avec beaucoup de
•succès en 1749. Appelé à Rome dans la même
année pour écrire VOlimpiade, il y retrouva
la mauvaise fortune qui Pavait souvent mal-
traité au théâtre. Dunl, qui a fourni à Boyer
la plupart des anecdotes de sa biographie de
Pergolèse, rapportait cielle^ci concernant
VOlimpiade, Lui-même, disait-il, avait été
engagé pour écrire à Rome un JVerone, qui
devait être joué après Topera de Pergoièse,
-son ancien condisciple au conservatoire de
Naples. Il n*osa écrire une note de son ou-
vrage avant d'avoir entendu VOlimpiade;
mais, après une répétition de ce drame, il se
rassura et vit que les beautés qui y étaient ré-
pandues ne seraient pas comprises. « Il y a
tt trop de détails au-dessus de la portée du
a vulgaire dans votre opéra (disait-il à Per-
te golèse); ces beautés passeront inaperçues,
« et vous ne réussirez pas. Mon opéra ne
« vaudra pas le vôtre; mais, plus simple, il
tt sera plus heureux. « L^événement justifia
sa prévision, car VOlimpiade, jouée au prin-
temps de 1755, fut mal accueillie par les Ro-
mains.
Avant d'entreprendre cet ouvrage, il avait
commencé à Lorette son Stabat Malet, à deux
voix, la plus célèbre de ses compositions, qui
lui avait été demandée par la confrérie de
Saint-Louis, de Palazzo, pour remplacer un
autre Stabat d'Alexandre Scarlatli, qui, de-
puis un grand nombre d'années était répété
tous les vendredis du mois de mars. Le prix
convenu pour cet ouvrage avec la confrérie
était de dix ducats (environ quarante francs !),
et ce prix avait été payé d'avance à Pergoièse.
De retour à Lorette, après la chute de VOlim-
piade, il écrivit son admirable Salve regina
à voix seule avec deux violons, viole et orgue,
et voulut Gontinner le Stabat; mais déjà sa
passion effrénée pour les femmes avait porté
une atteinte sérieuse à la vigueur de son tem-
pérament; une maladie de poitrine se dé-
clara, et les médecins décidèrent qu'un chan-
gement de climat était devenu nécessaire. Le
compositeur voulut essayer de celui de Naples
et se retira à Pouzzoles , près de celte ville,
sur le bord de la mer. Là il voulut continuer
son travail, bien qu'il fût dévoré par la fièvre
et s'acheminât rapidement vers le terme fatal
•d'une phlhisiepiUmonaire. Malgré les progrès
du mal, il continuait son Stabat, et ce travail
épuisait souvent ses forces et le faisait tomber
dans un état de faiblesse extrême. Son ancien
maUre Feo, qui Taimait tendrement, ayant
été le visiter dans un de ces moments, désap-
prouva les efforts de son courage, et lui dit
qu'il fallait rompre avec la composition jus-
qu'à sa guérison : — a Oh ! cher maître (ré-
« pondit Pergoièse), je n'ai pas de temps à
« perdre pour achever cet ouvrage, qui m'a
tt été payé dix ducats, et qui ne vaut pas dix
« bajocehi (dix sous), n Après quelques jours,
Feo retourna près de son élève mourant et le
trouva à ses derniers moments ; mais le Stabat
était terminé et envoyé à sa. destination. Ce
fut véritablement le chant du cygne, car Per-
goièse s'éteignit dans la même semaine et
cessa de vivre à Tâge de vingt-six ans, le
1G mars 1730, ainsi que le prouvent les re«
gistres de la cathédrale de Pouzzuole, où il
fut inhumé sans pompe. Grâce aux soins de
M. de Yillarosa et du chevalier Dominique
Gorigliano, un monument a été érigé dans la
même église à la mémoire de l'illustre artiste,
et dans l'endroit oii reposent ses cendres,
on Ut cette inscription :
lOARRi BArriSTA Pbkgolesio
DOIfO A 181
QUI Al ATATE ttLJUà.
Nbavolix vosicjb addiscbioji svodio comedem
la coiLEGiov tvB TiTULO »AorEioa Ibso Cbiuti AOfCirOS
■CSICII FACIEIIDIE MOOM
•COS IRTEI AEOOALKC iORCB »BABBTITir
PCTBOLIt BBCCSBIT XVII. KAL. ArilllS
AKRO CI3I3CCXXXV1.
tlOO TALBTVDIRIB CAOHA «BCBSIBIAT
TIXIT AR. XXVI. XBRfl. II. DUS XIII.
DoaillCDB COIICLIAICB
BX MaBGHIORIBBS RlfiBARI BQCBf UlBIOtOlTIIITAllllf
■OR P.
Càioio Rmirio Eritcoro Potbolavo arxckrtb.
Des bruits dVmpoisonnement se répan-
dirent après la mort de Pergoièse et s'accrédi-
tèrent partout; mais ils étaient dénués de fon-
dement. Laborde a fait à ce sujet la remarque
judicieuse que ses succès n'avaient pas eu
assez d*éclat pour exciter l'envie. Le dépéris-
sement de sa santé fut progressif et lent : j'ai
dit quelle en a été la cause. A peine eut-il
fermé les yeux, que l'indifférence dont il
avait été l'objet de la part de ses compatriotes
nt place aux plus vifs regrets. Dès ce moment
sa répuUtion s'étendit; ses opéras furent
joués sur tous les théâtres; Rome voulut re-
voir son Olimpiade et l'applaudit avec trans-
port; enfin, dans les églises mêmes, où la
vogue ne semble pas devoir être admise, on
D^enlcndit pendant quelques années d'autre
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488
PERGOLÊSE
musique que celle de Tauteur du Stabat. En
France, où régnait une ignorance à peu près
complèle de Texislence des grands artistes
des pays étrangers, la musique de Pergolèse
fut introduite quatorze ans après la mort de
son auteur, par une troupe italienne de chan-
teurs médiocres : elle y excita des transports
d'admiration. La Serva padrona et IlMaes*
tro di musica furent traduits en français, re-
présentés sur les théâtres de la foire, et les
partitions en furent gravées. Au concert spi-
rituel, le Stabat obtint aussi un succès d'en-
thousiasme, et Ton en flt plusieurs éditions.
Enilî), rien ne manqua plus à la gloire de
Pergolèse, et ce qui arrive presque toujours
dans la réaction contre une injustice, on exa>
géra son mérite en le considérant comme le
maître des maîtres, quoiqu'il soit inférieur à
Scarlaltî et à Léo pour la force dramatique,
et qu'il y ait dans sa musique d'église des
traits mal appropriés au caractère des paroles.
Le P. Martini a fait au Stabat le reproche de
renfermer des passages qui seraient mieux
placés dans un opéracomiquequedans un chant
de douleur; il en cite même qui rappellent des
traits analogues de la Serva padrona, et l'on
doit avouer que sa critique n'est pas dénuée
de fondement : toutefois, il est juste de dire,
que leS' exemples de cette espèce sont rares,
et que peu de compositions religieuses du
style concerté sont d'une expression aussi
touchante que le premier verset du Stabat et
que le Quando corpus. Le Salve Reginn,
pour voix seule, deux violons, basse et orgue,
est aussi un modèle d'expression ; quoiqu'il
ait moins de célébrité que le Stabat, Je pense
qu'on pourrait le considérer comme une com-
position plus parfaite etd'un mérite supérieur,
si la difllcullé du sujet eût été égale à celle de
la prose de la Vierge. On ne peut juger le
Stabat ni le Salve Regina d'après la mauvaise
exécution qu'on en aquelquefois entendue dans
les concerts de Paris; aucun des musiciens
n'avait la tradition de cette musique.
Pergolèse a écrit pour l'église : \'* Kyrie
eum Glorid, à quatre voix et orchestre. Cette
messe a été publiée à Vienne, chez Haslinger.
^ Messe à cinq voix et orchestre, en manu-
scrit, dans plusieurs grandes bibliothèques.
Z^ Messe à dix voix en deux chœurs et or-
chestre. 4<> Dixit, à quatre voix, deux vio-
lons, alto, basse et orgue. 5<» Dixit, à deux
chœurs et deux orchestres. C» Miserere, à
quatrevoix et orchestre; Paris, Pleycl. 7*» Con-
fitebor, à quatre voix. 8® Domine ad adju-
vandum, à quatre voix. U<* Idem, à cinq voix.
\0^ Laudate , à cinq voix et orchestre.
11® Lxtatus ftim pour deux voix de soprano
et deux basses. 12® Lœtatue, à cinq voix.
13® Laudate, à voix seule avec instrument».
14® Salve Begina, à voix seule, deux violons,
alto, basse et orgue; Paris, Leduc. Il a été
fait une deuxième édition de ce beau mor-
ceau, à Paris, chez Porro. 15® Stabat Mater
pour soprano et contralto , deux violons ,
alto, basse et orgue; Paris, Bonjour; idem,
Paris , Porro ; idem, Lyon, Carnaud. Une
édition à laquelle Paisiello a ajouté de»
instruments à vent a été publiée à] Paris,
chezTroupenas. Il a été fait, à Paris, cinq édi-
tions de ce morceau célèbre, avec accompa^
gnement de piano, chez Pleyel, Leduc, Sieber,.
Carli et Pacini. Schwickert a donné à Leip*
sick une édition complèle du Stabat avec uo
texte allemand; une autre édition avec textes
allemand et latin et accompagnement de
piano par Klage, a été publiée chez Chris -
tiani, à Hambourg. Enfin, Ililler a parodié la
Passion de Klopstock sur -la musique du
Stabat, arrangée à quatre voix, avec l'addi-
tion de hautbois et de flûtes. 16® Dtes irss
pour soprano et contralto, deux violons, alto
et basse. Messe à deux voix et orgue, chez les
PP. de l'Oratoire, à Naples. Messe à quatre
voix et orchestre (en r^, dans ma biblio-
thèque. La Nativité, oratorio en deux par-
ties.
Dans la musique de théâtre de Pergolèse, on
n'a prs conservé les titres de tous ses ou-
vrages ; ceux qu'on connaît sont : La SaUus-
tia; jimor fa Vuomo cieeo, opéra bouffe en
un acte; Becimero, opéra sérieux en trois
actes; la Serva padrona, intermède en un
acte. La partition originale a été publiée à
Paris, chez Lachevardière. On a fait une édi*
tion du même opéra traduit en français;
Paris, Leduc. Jl Maestro di musica ; la par-
tition de cet opéra, traduit en français, a-été
gravée à Paris, sous le titre : le Maître de
musique. Il Geloso schernito ; Lo Frate tnna-
morato^ opéra bouffe, en dialecte napolitain ;
Il Prigionier superlo ; Adriano inSiria^
Livietta e Tracolo; Il Flaminio, en trois
actes; La Contadina cututa; L'Olimpiade,
opéra sérieux en trois actes; San Guglielmo,
drame religieux en deux parties. Pour le con-
cert et la chambre, Pergolèse a écrit : Orphée,
cantate à voix seule et orchestre; Choron en »
fait graver la partition dans ses Principes d»
composition des écoles d'Italie ; cinq can-
tates iK>ur voix de soprano et clavecin ; trente
trios pour deux violons, violoncelle et basse
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PERGOLÈSE - PERICLITE
489
GOnlinue pour le clavecin. Outre les nolices
biographiques de Pergolèse citées précédem-
ment, on a, de Carlo Blasis, celle qui a pour
titre : Biografia di Pergolèse; Milan, sans
date (1817), in-8^
PERGQIiETTI (Toovas), secrétaire et
vice-cbancelier du prince Foresto d*Este,
marquis de Scandiano, naquit au bourg de ce
nom, vers 1665. Il était fils de Livio Pergo-
letti, professeur de musique au service du
prince. Pergoletti apprit de son père i jouer
du violon. On a de sa composition : Tratteni-
menti armoniei da caméra a vioUno $oh e
violoneello ; opéra prima ; Modena, per For^
tuniano Rosati, 1698.
PERI (Jacques), compositeur distingué,
naquit à Florence, d'une famille noble, dans
la seconde moitié du seizième siècle, et eut
pour maître de chant, de clavecin et de com-
position Christophe Halvezzi, de Lucques.
Il était surnommé il Zazzerino, à cause de
son abondante chevelure d*un blond ardent,
qu*il conserva intacte jusque dans la vieil-
lesse. Les grands-ducs de Toscane Ferdi-
nand I** et Cosme II de Médicis lui confièrent
la direction de la musique de leur palais.
Très-avare, Perl sut mettre à profit la faveur
dont il jouissait, pour acquérir de grandes ri-
chesses, qui s'accrurent par la dot considé-
rable d*une demoiselle de la noble famille des
Fortini, qu'il épousa. Péri en eut un fils doué
d'un génie eiti^ordinaire pour les mathéma-
tiques, mais qui Ait entraîné dans de grands
désordres par des passions ardentes. Son pro-
fesseur, le grand Galilée, l'appelait son de'-
mon. Vers 1601, Péri entra au service du duc
de Ferrare, en qualité de maître de chapelle.
Après cette époque, on manque de renseigne-
ments sur sa carrière. On sait seulement qu'il
vivait encore en 1610. Perl est au nombre des
musiciens dont le génie a exercé de l'influence
sur la transformation de l'art qui s'opéra dans
les dernières années du seizième siècle et au
commencement du dix-septième, en prenant
part à la création du drame musical avec
Emîlio de! Cavalière, Jules Caccini et Monte-
verde. Le premier ouvrage de ce genre au-
quel il travailla en société avec Corsi et Jules
Caccini fut la Dafne, pastorale de Rinuccini,
qui fût représentée à Florence, en 1594, dans
la maison de Corsi. Le succès de cet essai en-
couragea Rinuccini à écrire une autre pasto-
rale sur le sujet d'OrpAée et Euridice. La plus
grande partie de la musique de cet ouvrage,
qui fut représenté à Florence pour les fêtes du
mariage de Marie de Médicis avec Henri IV,
roi de France, fut composée par Péri. Son ira*
vail a été imprimé sous ce titre : Le Musiche
diJacopoPeri, nobil fiorentino eopra l'Eu-
ridice del sig. Ottavio Rinuccini, rappre-
sentate nello sposalizio délia cristianissima
Maria Medici, regina di Franeia e di
Navarra; in Fiorenza, appresto Giorgio
Marescotti, 1600, in-4<^. Dans la préface, Pert
donne des renseignements intéressants sur la
composition de la Dafne et de VEuridice,
sur la part qu'y prit Caccini, et sur les per-
sonnes qui chantèrent les principaux rôles, ou
qui jouaient des instruments pour l'accompa-
gnement {voyez Cacciui,' Cavalière et Monte-
VERDB. Foyez aussi le Résumé philosophique
de Vhistoire de la musique, t. I" de la Bio-
graphie universelle des musiciensy première
édition). J'ai fait exécuter quelques morceaux
de l'iTurtdfce dans mon concert historique de
l'opéra depuis son origine en Italie, en
France et en Allemagne, le 8 juin 1833. On
connaît aussi de Péri un recueil de pièces qui
a pour titre : Le Fa'He Musiche del Sig. Ja-
copo Péri a una, due e tre voci, con alcune
spirituali in ultimo, per cantare nel clavi-
cembalo e chitarone, et ancora la magior
parte d'esse, per suonare simplicemente
neWorgano. Novamente poste in luce in Fi*
renza, per Cristofano Marescotti, 1610,
in-folio.
PERI (Achille), compositeur dramatique,
né à Reggio, en 1817, fut d'abord attaché
comme chef d'orchestre à une compagnie de
chanteurs italiens qui donna des représenta-
tions à Marseille dans Tété de 1839^ et y fil re>
présenter, au mois de juin, son premier ou-
vrage, intitulé : Una Fisita a Bedlam. De
retour dans sa ville natale, il y donna, en
1841, JlSolitario, qui fut bien accueilli et
obtint vingt représentations consécutives. Son
opéra de Dirce, joué au mois de mai 1843,
dans la même ville, eut un succès d'enthou-
siasme et ne fut pas moins heureux à Parme,
à Lugo, à Livourne et à Florence. Un autre
ouvrage du même artiste avait été joué -à
Parme, au mois de février de la même année,
sous le titré : Ester d'Engaddi, et avait été
l'opéra préféré de la saison ; il fut joué aussi
avec succès à Reggio et à Vérone, en 1846.
Ces heureux débuts semblaient promettre un
compositeur à l'Italie ; cependant, depuis
1843, Péri n'a plus rien écrit pour la scène,
et son nom a disparu du monde musical.
PERICLITE, musicien originaire de
Lesbos, fut le dernier de son pays qui rem-
porta le prix de la cithare aux jeux Carniens,
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490
PERICLITE — PERNE
à Lacédémone, et sa mort mit fin à la succès*
•ion non interrompue des joueur* de cithare
parmi les Lesbiens.
PERILLO (Salvator), compositeur, né à
Naples en 1731, fut admis au Conservatoire de
San-Ooorrio , et y reçut des leçons de Du-
rante. Ses études terminées, il fut appelé à
Venise pour y composer un opéra, dont le
succès le décida à se fixer en cette ville. Son
style était agréable, particulièrement dans
ropéra bouffe. Il a fait représenter, en 1757,
Bérénice, puis la JSuona figliuola, 1759; /
Fiaggiatori ridicoli, 1761 5 la Donna Gi-
randolà, 1763; to Finta templice, 17C4; to
FiUeggiatura, 1769; / Tre Fagabondi et
JlDemetrio, en 1769. Au mois d'août 1774,
Perillo concourut pour la place de second
maître de chapelle de Saint-Marc, devenue va-
cante par la retraite de Latilla; mais après
deux séances des procurateurs de celte église,
dans lesquelles aucun des compétiteurs
n'avait obtenu la majorité, la place fut
donnée à Jntoine Bergamo y prêtre véni*
tien.
PERUHO, luthiste florentin, vécut dans la
première moitié du seiaième siècle. On con-
naît de lui : Intabolat^ira da liulo di ricer*
cote, madrigali, et camone franeese, Lihro
Urso ; Fenezia, appreuo d'Antonio Gar^
dano, 1547, in •4'* obi. J'ignore les titres et
les dates des deux premiers livres.
PERIS (Jacques), musicien provençal,
vécut dans la seconde moitié du seizième
siècle. £n 1588, le prix du luth d'argent lui
fut donné au concours des Puy de mu$ique
d'Evreux (Normandie), pour la composition de
la chanson : Ceux qui peignent amour tant
yeulx. Au concours de l'année suivante, Pé-
ris obtint le prix de la harpe d'argent pour la
€om|H>sitioa du motet : O Regina, reum mi-
seraîriXy et dans le même concours, il eut le
prix du luth d'argent pour la chanson fran-
çaise à quatre voix, sur ces paroles : Mon otil
tremblant,
PERISOI^E. Foyez LARUE (PiEaaE
DE).
PERISOPTE ou PERISSOIRE (Cambio),
musicien français qui fut chantre de l'église
.Saint-Marc, de Venise, au milieu du dix-sep-
tième siècle, fit, suivant M. GaOl (1), les dé-
lices de Venise par son talent de chanteur.
Gel artiste ne doit pas être confondu avec
l'ancien maître Pierre de larue, ou de la
Bue, que les Italiens ont appelé du même
(I) Storin délia muêiea s«iera nellagià Cappella ducale
A tan Uarco in Kene^ta, 1. 1. p. 113.
nom. Il y a lieu de croire que le nom véritable
de celui dont il s'agit ici, a été également al-
téré en Italie. Quoi qu'il en soit, on connaît
du Périsone moderne les ouvrages dont voici
les titres : 1» Il primo lihro de madrigali a
2, 3 e 4 tjoci; in Fenezia, app. Akss. Fin-
centi, 1628, in-4». *» Il seeondo lihro, etc.;
ibid, , 1631, in-4«. 5« Il terzo lihro de' ma-
drigali Cl 2, 0, 4 e 5 voci; ibid., 1030, in-4".
A'^Il quarto lihro, idem e(c.,t6i({.;1C40,in-4<».
5» // quinto lihro de"* madrigali a 2 e 3 voa\
op. 11 ; ihid., 1641, in-4». 6» Capricei stra-
yaganti a 2 ef S vœi, op. 16; ihid., 1647,
<n.4*». 7» Ultimo muiieale e canori fatiehe a
2 e 3 voci; ibid., 1648, in-4«. Ce titre semble
indiquer un ouvrage posthume et placer
l'époque de la mort de l'auleur en 1647 ou au
commencement de 1648.
PERLA (Michel), compositeur na|>oli tain,
fut élève du Conservatoire de Santa Maria di
Loreto, et vécut vers le milieu du dix-huitième
siècle. Bon maître de chant, il enseignait cet
art dans les couvents de femmes à Naples. Il
a écrit, pour les églises de ces monastères, un
grand nombre de messes, de psaumes, de
Magnificat y d'antiennes, des TeDeum, messes
de Requiem, leçons pour les Matines des
morts, Stabat Mater, et les Sept paroles de
Jésus -Christ sur la croix, dont les partitions
manuscrites se trouvent à Naples, particuliè-
rement dans la bibliothèque du collège ^royal
de musique, daus cette ville. Perla a composé
aussi la musique de l'opéra bouffe Gli amanti
alla prot7a, et des deux oratoires La Manna
nel desertOi et II trionfo délia Fede.
PERIME (FftASçois-Loiris) , savant musi-
cien, né à Paris, en 1772, fut admis à l^ge
de huit ans, comme enfant de chœur, à la
maîtrise de l'église Saint- Jacques-de-la-Bou-
cherie, qui, plusieurs années après, acquit de
l'importance, parce qu'elle eut ce qu'on appe-
lait alors en France une mutique fondée, après
sa réunion à la paroisse des Innocents. L*abbé
d'Haudimont ayant été nommé maître de
chapelle de Saint- Jacques, Perne se trouva
placé sous sa direction, et reçut de lui des
leçons d'harmonie et de contrepoint telles que
pouvait les donner un partisan exclusif du
système de la basse fondamentale. Heureuse-
ment organisé pour la musique, il fit de ra-
pides progrès dans cet art. La suppressioo
des maîtrises, en 1792, le décida à entrer à
l'Opéra en qualité de ténor-choriste : il était
alors âgé de vingt ans. La fatigue que faisait
éprouver à sa poitrine le service du théâtre
lui fit prendre sa retraite de chorislej en
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PERNE
491
1799, pour jouer (fe la contrebasse à l'or-
cbeslre du même Ihéâlre. Cest un fait digne
«le remarque que les deux musiciens français
dont les travaux ont jeté la plus vive lumière
sur quelques olxiels importants de Phisloire de
la musique, savoir, Perne et Villoleau {voyez
ce nom), étaient dans I^e même temps choristes
à l*Opéra : situation qui parait peu d*accord
avec les connaissances quVxigent de sembla-
bles recherches. Déjà connu par la publica-
tion de quelques petites compositions instru-
mentales, entre autres par un recueil de so-
nates faciles pour le piano, Perne eut occasion
d*augmenter sa réputation de compositeur en
1801, lorsque le concordat pour le rétablisse-
ment du culte catholique en France eut été
signé par le pape et par le premier consul.
Plusieurs artistes de l'Opéra ayant pris la
résolution de profiter de celte circonstance
pour fêter leur patronne, sainte Cécile, ren-
gagèrent à écrire une messe avec choeurs et
orchestre pour cette solennité ; il se chargea
volontiers de cette mission, et le 2â novembre
de la même animée, sa messe fut exécutée avec
l>orape. Cet ouvrage fit honneur à son auteur,
et peu de temps après, Perne mit le sceau à
sa réputation comme harmoniste par la publi-
cation d'une fugue à quatre voix et à trois
sujets, qui pouvait se changer en retournant
le papier. Cette fugue parut au commencement
de 1803, en une seule feuille de format appelé
JésiÂê, Vers cette époque, Perne commença à
se livrer à renseignement de Tharmonie, ce
qui le conduisit à réformer ses idées concer-
nant le système de cette science, et lui fit
adopter celui que Catel venait de publier dans
son traité pour Pusage du Conservatoire.
Les travaux de Perne ne se bornaient pas à
rharmonie et à la composition ; depuis plu-
sieurs années Thistoire de la musique était
Tobjet de ses éludes, et dans cette histoire, la
musique des Grecs et les notations du moyen
âge lui avaient paru mériter une altenlioD
particulière. Pour faire avec fruit des recher-
ches sur ces objets, il fallait posséder la con-
naissance des langues anciennes et modernes.
Perne avait fait un cours de latinité dans la
maîtrise où il avait élé élevé ; mais on sait que
les éludes faites de celle manière étaient
faibles et ne pouvaient former que des lati-
nistes médiocres. Dès ses premiers pas dans
la carrière de la philologie musicale, Perne
s^aperçut de Pinsufflsance de son savoir, et
dans le but de corriger les vices de son éduca-
tion première, il apprit de nouveau la langue
latine, étudia le grec, rallcmaod, Titalien,
Pespagnol, Tanglais, et parvint, par une
constance à toute épreuve, à une connaissance
assez étendue de ces langues, dans un dge où
la mémoire n*a plus autant d^activilé que
dans la jeunesse. Dès 1805, Perne était déjà
arrivé à des résultats intéressants dans ses
recherches sur la musique des Grecs, et par-
ticulièrement sur leur notation musicale. Il
les communiqua à Choron, qui rengagea à en
faire Tobjet d'un mémoire qui serait lu à
TAcadémie des beaux-arts de rinstitnt de
France, où Choron était attaché en qualité de
théoricien. Plus tard, les recherches de Perne
Payant conduit à reconnaître que Burette et
d*aulres s'étaient trompés à Pégard du nombre
des signes nécessaires à la notation de la mu-
sique grecque, il refit en entier le système de
celle notation, d*après Alypius, Bacchîns et
Gaudence, retrouva dans les manuscrits du
traité d'Aristide Quiniilien une ancienne no-
tation antérieure à Pythagore, qui avait donné
la tM'ture à Meîbom, et dont ce critique
avait altéré tous tes signes en y substituant
ceux du traité d* Alypius; enfin, il traça des
tableaux généraux et particuliers die toute la
notation grecque, où brille la sagacité *la plus
rare, et parvint à coordonner tout son travail
en un corps de doctrine du plus haut intérêt. Il
sou mi IsoD mémoire à ta troisième classe de Pin*
stitut leSavril 1815, sous le titre d*£'j!^oit7ion
d» la séméiographie^ ou notation musiealeéeê
Grecs; une commission composée de Prony,
Charles, Méhal, Gossec, Monsigny, Choron et
Ginguené,futchargéedePexaminer.Gioguené,
désigné comme rapporteur de celle commis*
sion, rendit justice au mérite des recherches
de Perne, dans un rapport favorable lu le
21 octobre de la même année, et ce rapport
fut immédiatement livré à Pimpression. Ce
fut vers le même temps que, pour démontrer,
contre Popinion commune, la simplicité de
la notation grecque, Perne osa entreprendre
la tâche efnrayanie de la traduction de la
grande partition iViphigénie en Tauride, de
Gluck, dans cette notation, et Pacheva dans
un volume plus mince et moins chargé de
signes que la partition moderne. Néanmoins,
malgré PIntérét de curiosité qui s^'atlachait à
un semblable travail^ et nonobstant le rapport
do Ginguené et la notice étendue que Fran-
cœur donna des travaux de Perne dans le
Dictionnaire de* Découvertes (1) : ce savant
ne put trouver de libraire qui voulût imprimer
son mémoire, parce qu'on craignait, à raisoD
(I) Ccue notice a élé imprimcc à parti en une fcuillo
in-8o (sans date).
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492
PERNE
de la gravité et de la spécialité dû sujet, que
le produit de la vente ne couvrit pas les frais
de la gravure des tableaux. Ce ne fut qu^ea
1828 que ce beau travail commença à paraître
dans ta Retme muticale que je publiais, divisé
en une série d*articles qui furent insérés avec
les tableaux dans le troisième volume de cet
écrit périodique, et dans les suivants. J(*eût-il
produit que cela, Perne mériterait d*étre
classé parmi les musiciens les plus érudits de
riurope ; mais ce ne fut pas à ce seul objet
qu*il borna ses travaux.
Quiconque s^st occupé de l^histoire de la
musique du moyen âge sait qu'une obscurité
profonde environnait naguère quelques épo-
ques de transition de cette histoire ; obscurité
que n'avait pu dissiper Tabbé Gerbert par la
publication de sa collection des écrivains
ecclésiastiques sur la musique, parce qu'il
était moins musicien que philologue. Depuis
longtemps les historiens de la musique se co-
piaient mutuellement , au lieu d'étudier
l'origine de notre musique dans des monu-
ments authentiques ; Perne prit un parti con-
traire, car il considéra comme. non avenu tout
ce qui 'avait été publié jusqu'à lui sur la mu-
sique du moyen âge, et chercha des lumières
sur cette musique dans les manuscrits du
temps. Mais pour lire ces manuscrits il fallait
les connaître, et les catalogues des bibliothè-
ques publiques fournissent peu de renseigne-
ments sur ce sujet. Perne prit donc la réso-
lution de voir tout ce'qui pouvait avoir quel-
que rapport avec l'objet de ses éludes, non-
seulement à la bibliothèque royale, mais dans
toutes les autres grandes bibliothèques de
Paris et des départements, et lui-même forma
un catalogue précieux de tous les manuscrits
grecs, latins, italiens et français qu'il avait
vus, et qui traitent spécialement de la musique,
ou qui contiennent de la musique notée, ainsi
que tous les missels, antiphonaires, graduels,
et autres livres de chœur, depuis le septième
siècle jusqu'au dix-septième. Ce catalogue,
qui lui fut ensuite d'une grande utilité dans
ses travaux, est le fruit de recherches im-
menses et d'une patience à toute épreuve.
C'est dans ces recherches qu'il découvrit plu-
sieurs copies d'un traité gr^c anonyme du
rhythroe musical que Meibom a indiqué
dans la préface de l'ouvrage d'Arisloxène.
Perne flt lui-même une copie du texte de ce
traité, collationnée sur les divers manuscrits
de la bibliothèque royale, puis en fit une ver-
sion latine et une traduction française, qu'il
accompagna de notes. Une analyse de cet ou-
vrage a été Ine par lui à l'Institut de France,
le 14 mars 1823. J'ai donné celte noiicedans
le 14< volume de la Revtie musicale. Dans le
temps même où Perne trouvait à la bibliothè-
que royale cet important ouvrage et s'occupait
de sa traduction, j'y faisais la découverte du
commentaire du moine Barlaam sur les ifar-
coniques de Ptolémée, du traité de musicfiie
de Pachymère, inconnu alors à tous les histo-
riens de la littérature grecque, et de la
deuxième partie du traité de Bacchius, qui
n'a point été publiée par Dfeibom dans sa
collection des auteurs grecs sur la musique.
Le travail de Perne sur le traité du rhytbme
est resté inédit, par les mêmes causes qui
l'avaient empêché de publier ses recherches
sur la notation grecque. Ce traité de l'ano-
nyme a été depuis lors publié d'après divers
manuscrits de Paris, de Rome et de Naples
{voyez Bellerhahh).
Une fois en possession de la connaissance
matérielle de toutes les sources où il pouvait
puiser pour l'étude de la musique du moyen
ige, Perne voulut y choisir to«t ce qui pouvait
lui être utile dans ses travanx. Dès lors
commença pour lui une tâche qui aurait
effrayé un travailleur moins intrépide, mais
qu'il s'imposa avec courage. En effet, l'im-
mense quantité d'extraits qu'il tira des ma-
nuscrits qu'il avait lus, d'exemples de musique
antérieurs au seizième siècle qu'il recueillit,
et de passages notés d'antiphonaires et de gra-
duels qu'il traduisit en notation moderne, sur-
passe ce que l'imagination ta plus hardie peut
concevoir. On s'étonne que la vie d'un seul
homme ait pu suffire à tant de travaux. An
nombre de ses entreprises de ce genre, je ci-
terai les deux copies entières qu'il fit de tous
les ouvrages de Tincloris , d'après un manu-
scrit du quinzième siècle dont il devint ensuite
possesseur : ce manuscrit renferme près de
trois cents pages in-folio d'une écriture serrée
remplie d'abréviations. La persévérance de
Perne ne s'effrayait point à l'idée d'un travail,
quelle que fût son étendue, pourvu qu'il pùC
augmenter la somme de ses connaissances.
Par exemple, lorsque l'ambassadeur d'Autriche
réclama, en 1815, les manuscrits et les livres
précieux qui avaient été tirés des bibliotbè-
\ques d'Italie pour être transportés dans celle
du Conservatoire, l'infatigable savant passa
plusieurs nuits à prendre des copies des
œuvres de Herulo pour l'orgue, et de beau-
coup d'autres morceaux intéressants pour
l'histoire de la musique. On peut compter aussi
au rang de ses travaux les plus importants la
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PERNE
493
mise en partition de la messe à quatre parties
de Guillaume de MachauU, qu*on croit avoir
f^té chantée au sacre de Charles Y, roi de
France, d*après un beau manuscrit de la Bi-
liliothèque royale de Paris, ainsi que le Mé-
moire sur cette composition quMI lut à Tlnsti-
lut, en 1817. Malheureusement la Tie est
courte : Peme semble aroir méconnu cette
vérité. .Préoccupé du désir de porter la lu-
mière dans rhistoire de la musique, et de dé-
truire des erreurs trop longtemps accréditées ;
nourrissant dans sa tête des plans de grands
ouvrages, il poussa peut être trop loin ses
scrupules, ne fut pas assez ménager de son
temps, et en employa tant à amasser des ma-
tériaux, quMl ne lui en resta pas pour les
mettre en œuvre. Il est même certain qu*il
s*occupa souvent de travaux de manœuvre
dont les résultats ne pouvaient avoir aucun
avantage pour lui. C*est ainsi qu*il fit, avec
un soin minutieux , une copie exacte de
Ténorroe recueil de chants de Péglise grecque,
intitulé OctoekoSj diaprés le manuscrit de la
Bibliothèque royale n* 405, quoiquMl fût déjà
possesseur d*un manuscrit oriental des mêmes
chants; c^est ainsi quMI copia de sa main les
Rerutnmuiicarum de Froschlus, le traité de
musique de Sébald He^den, le Toscanello et
le traité de la nature des tons d*Aaron, une
grande partie de la Prattiea di Jtfusiea de
Zacconl, le ^^crp/oj^ue d^Ornilhoparcus, tous
les ouvrages de Berardi, tout le travail de
Bœckh sur la rhythmique et sur la musique
des Grecs, extrait de Tédition de Pindare de
ce savant ; tous les mémoires de Yilloteau sur
la musique des peuples orientaux, et vingt
autres ouvrages complets, qu*il aurait pu se
procurer à prix d*argent. Malheureusement
aussi la philosophie de la science etdeTart
était complètement étrangère à Peme. Imbu
de la fausse idée que la musique avait eu^ dans
tous les temps nt dans tous les pays, le même
principe, il voulait ramener toute Thistoire de
Tart à ce point de vue, qui Teût certainement
égaré si tous ses projets d'ouvrages avaient
été réalisés. Sa spécialité consistait dans la
recherche des faits, où il portait autant de pa-
tience que de perspicacité; mais les disposi-
tions de son esprit, et peut-être les vices de
son éducation première ne le rendaient pas
propre à la conception générale de Thistoire
de rart.D^ailleurs, ne rédigeant qu*avec peine
ses idées, non-seulement il n*avait pas de
atyle, mais il n'écrivait pas même toujours
d'une manière intelligible. Lorsqu'il m'en-
voya ses mémoires sur la musique grecque,
pour les publier dans la Revue musicale, je
ne les acceptai qu'à la condition qu'il m'auto-
riserait à changer les phrases les plus embar-
rassées, ce qu'il m'accorda sans difficulté. La
dernière production de Peme fut un beau tra-
vail sur la musique des chansons du châtelain
de Coacy, qu'il entreprit pour l'édition publiée
par M. Francisque Michel. Il y exposa les
résultats d'un système fort ingénieux de tra-
duction de la notation latine du douzième'
siècle. Bien qu'il y ait de solides objections à
faire contre ce système, on ne peut donner
trop d'éloges à l'esprit de recherche qui y
règne. Il est fâcheux que la fausse idée de
Perne; concernanU'analogiedela musique de
tous les temps, l'ait porté à faire un accompa-
gnement de piano aux mélodies de châtelain
de Coucy, et leur ait enlevé par l'harmonie
moderne leur caractère primitif.
Perne ne s'occupait pas seulement de la
partie historique et scientifique de la musique ;
il avait aussi fait une étude sérieuse de la
théorie de l'harmonie et de l'enseignement de
cette science. Nommé, en 1811, professeur
adjoint de Càtel au Conservatoire, il avait
senti le besoin de connaître les divers sys-
tèmes de la partie de l'art qu'il était appelé à
enseigner; ce fut alors qu'après avoir lu atten-
tivement les ouvrages des meilleurs harmo-
nistes français et étrangers, il posa les bases
du livre qu'il a publié en 1822, sous le titre
de Cours d'harmonie et d'accompagnement,
composé d'une suite de leçons graduées pré-
sentées sous la forme de thèmes et d^exer-
eices, au moyen desquels on peut apprendre
la composition vocale et instrumentale. La
méthode développée dans cet ouvrage est un
peu lente, un peu minutieuse; on n'y aperçoit
pas ces vues générales qui seules vivifient la
science; mais la disposition des objets y est
bien faite, et les difficultés y sont aplanies par
des exercices gradués.
La seconde invasion de la France, en 1815,
et l'occupation de Paris par les armées étran-
gères, avaient eu pour effet de faire fermer le
Conservatoire, et cet événement avait privé
Perne de son emploi de professeur, sans au-
cune indemnité; mais la nécessité du réta-
blissement de cette école se fit sentir dans
l'année suivante; on la réorganisa sous le
titre à^École royale de chant et de déclama-
tion^ et Perne fut chargé de son administra-
tion, avec le titre dHnspecteur général, en
1816. 11 réunit à ses fonctions celles de biblio-
thécaire, en 1819, après la mort de l'abbé
Rozc. Quelques dégoûts qu'il éprouva dans
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494
PERNE
ton administration lui firent demander sa re-
traite en 1833; elle lui fut accordée. STes ser-
vices i rOpéra, à la chapelle du roi, où il
avait été contrebassiste pendant vingt ans, et
au Conservatoire, lui donnaient des droits à
une pension^ qui fut liquidée à la somme an-
nuelle de quatre mille francs. Il prit alors la
résolution de se retirer dans une petite maison
qu*il possédait au village de Ghamouille, près
de Laon, dans le département de TAisne.
Libre de tout soin, vivant en sage, et satisfait
d*une modeste indépendance, Perne se livra
dans sa retraite avec plus d*ardeur qu'aupara-
vant à ses travaux scientifiques, se délassant
de ses fatigues par la culture de son jardin.
Depuis environ huit ans il jouissait de ce calme
philosophique, si nécessaire pour les travaux
sérieux, lorsque les événements de juillet
1830 vinrent lui donner des inquiétudes sur
son existence. Le payement desa pension, qui
jusqn^alors avait été fait avec exactitude, fut
suspendu, et bientôt set titres furent contestés
par radmintstration parcimonieuse qui suc-
céda à Tancienne direction des beaux*arts.
Perne avait alors près de soixante ans ; il était
trop tard pour qu*il songeAt à rentrer dans la
carrière de renseignement, afin de réparer
les pertes qu*on lui faisait éprouver. Ces mai-
heurs imprévus durent Taffliger; mais doué
d*une âme flère, il ne fit rien paraître de ses
chagrins, auxquels une autre cause d'inquié-
tude était venue se joindre. La crainte de Ten-
vahissement de la France par l'étranger sur
un point qui est considéré comme la clef de la
capitale, fit sentir à Perne la nécessité de se
retirer dans une ville où il pût trouver de la
sécurité, et ce fut Laon qu'il choisit. Il s'aper-
çut bientôt que l'airqu'il y respirait était nui-
sible à sa santé ; mais un nouveau changement
de situation l'effrayait; il ne s'y décida qu'au
commencement de l'année 1853; malheureu-
sement il était trop tard. Le mal avait fait de
rapides progrès. Une tumeur squirreuse à
l'estomac, et le principe d'une hydropisie
de poitrine s'étaient développés; ces mala-
dies, dont chacune était mortelle, triomphè-
rent des secours de l'art, et le 20 mai 1833
Perne expira, pleuré par sa famille, par ses
amis, et regretté de tous ceux qui Pavaient
connu. Au commencement de 1854, je fis
l'acquisition de sa bibliothèque musicale,
moins remarquable par le nombre que par la
qualité des objets qu'elle renfermait. A l'égard
des manuscrits de ses poprres ouvrages, il
avait ext>rimé le désir que sa veuve les dé-
posât à la Bibliothèque de l'Institut, dont il |
était correspondant : ce dépôt n'était point
fait encore au commencement de 18^; mais
il l'a été depuis lors. Une note de sa main
que j'ai trouvée dans un volume de sa biblio-
thèque, indique les ouvrages dont il s'occupait,
mais dont je crois que la plus grande partie
n'était encore qu'en projet. Voici l'indtcation
de ces ouvrages, telle qu'il la donne lui-
même :
1<» Nouvelle exposition de la Séméio-
graphie ou notation musicale des anciens
Grecs (publiée dans URevw musicale, t. III et
suiv.). 3<* Examen du rhytkme musical des
anciens; mémoire dans lequel l'auteur essaie
de démontrer Tanalogie que le rhythme poé-
tique et musical des anciens peut avoir avec
les différentes mesures rhylhmiques et musi-
cales des modernes. S^ Dissertation sur la
mélodie des anciens , et sur Vanalogie
qu'elle peut avoir avec la mélodie de tous les
peuples, et principalement des Européens
modernes. (Après ce titre, on trouve ces mots
en note : Ce mémoire est presque terminé.)
4^ Dissertation sur Vharmonie simultanée
des anciens et sur son analogie avec notre
harmonie moderne. S"" Notice et traduction
française d'un manuscrit grée sur la musi-
que pratique et sur de rhythme, qui existe à
la bibliothèque du rot, soiu les numéros
2458, 3460 er 3533. Cet ouvrage est terminé.
6° Mémoire dans lequel on essaie de démon-
trer quel était Vétai de la théorie musicale
aux diverses époques, soit avant, soit après
l'ère vulgaire. 7" Analyse des traités sur la
musique ancienne gue nous ont laissés Aris-
toxène , Euclide, Plutarque , Théon de
Smyme, Cl. Ptolémée^ Nicomaque, Jris^
tide Quintilien, Porphyre, Alypius, Mar-
tianusCapella,Eoèce, Cassiodore et Manuel
Bryenne. 8«/>e Vétat de la littérature musi-
cale des Grecs, considérée dans ses rapports
avec la musique moderne. 9^ De l'état de la
musique ecclésiastique depuis les premiers
sièclesde Vère vulgaire jusqu'à Guid*Arezzo,
iO° Dissertation surVorigine de l'harmonie
moderne; origine qui parait avoir com-
mencé vers la fin du neuvième siècle. 11** Z>e
l'état de Vharmonie pendant les dixième,
onzième et douzième siècles. 13<> Des progrès^
de l'harmonie depuis le treizième siècle Jus-
qu'au commencement du dix-neuvième,
lô" Quelle est l'époque où la meilleure har^
monie a existé? W** Des abus de l'harmonie
moderne et principalement de celle de nos
jours. 15<» Examen du genre diatonique des
modernes, iù^ De l'abus que font Us tno-
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PERNE - PÉROLLE
495
demes des genres chromatique et enharmo-
uique dans la mélodie, et principalement
dans V harmonie. 17» Examen de Vespèce
de musique d'église qui, de nos jours, con-
vient le mieux aux lieux où on Vexécute, et
aux mœurs religieuses actuelles. 18* Disser-
tation sur une messe à quatre parties qui
existe à la bibliothèque du roi dans les ma-
nuscrits de Guillaume de Machault, «otis
les n" 7609 et 2771. Ouvrage achevé. 19» De
rinfluence de la musique dans les cérémonies
religieuses. 20» De la manière dont on doit
considérer les chefs-d'œuvre de musique,
selon les diverses époques auxquelles ils ont
été composés. 21 • Mémoire sur la mélodie
des troubadours, leur mesure, leurrhythme^
leurs modes et modulations. 22» Catalogue
et notices raisonnées des ouvrages de musi-
que théorique et pratique, et des manuscrits
précieux, tant anciens que modernes, exis-
tant à la bibliothèque royale , à celle du
Conservatoire et autres. Travail terminé dont
je suis possesseur. 23» Lexique des termes de
musique, tant anciens que modernes. Outre
ces ouvrages , dont le plus grand nombre
n*était que projeté, Perne a laissé en manu-
scrit la musique des chœurs d'^Esther, tra-
gédie de Racine, exécutés en 1820 à Pécule
royale de musique, et dont la partition a été
déposée par Tauteur à la bibliothèque du Con-
servatoire; une messe de morts à quatre voix
et orgue, et une messe solennelle avec or-
chestre, dont je possède les partitions; le
graduel des fêtes solennelles en contrepoint à
trois voix sur le plain-cbant parisien, un vol.
in-folio, idem ; l'office des fêtes et dimanches
en contrepoint à trois voix sur le plain-chant
parisien, 2 vol. in-fol. de plus de six cents
pages, t'dem; Kyrie e Gloria pour les annuels,
grands solennels, solennels mineurs, doubles
majeurs et mineurs, semi-doubles et dimanches
de Tannée pour Torgue, d'après le plain-chant
parisien, un vol. in-fol. obi., idem; offices de
tous les dimanches et fêles de Tannée, pour
Torgue, d'après le plain-chant parisien, un
vol. in-fol. obi. tdam; Instruction sur le plain-
chant par laquelle on peut connaître Tanalogie
•t les rapports que cette sorte de chant a dans
toutes ses parties avec la musique, in-fol., id^m
(daté de Paris, 1820) ; Principes de plain-
chant, in-fol., idem (daté de 1825).
Les ouvrages publiés de ce savant sont :
1« Six sonates faciles pour le piano; Paris,
Bonjour. 2» Fugue à quatre voix et à trois
sujets par mouvement direct et à retourner
le livre, une feuille in-plano, 1802. S<» Do'
min€,salvumfac regem, varié pour le piano;
Paris, Leduc. À*^ Nouvelle méthode de piano-
forte; Pari») Leduc. 5<> Méthode courte et
facile ; idem, ibid. 6* Cours d'harmonie et
d'accompagnement, composé d'une suite de
leçons graduées, deux parties in-fol.; Paris,
Aulaguier. 7° Notice sur les manuscrits re-
latifs à la musique (de l'Église grecque) gtii
existent dans les principales bibliothèques
de l'Europe (dan& la Bévue musicale, 1. 1,
p. 231-257). 8» Quelques notions sur Jos-
quin DeprèSy maitrede musique de Louis XII
(ibid., t. II, p. 265-272). 9» Notice sur un
manuscrit du treizième siècle, dans lequel
l* auteur, Jérôme de Moravie, donne les
principes pour accorder la vielle et la ru-
bebbe, deux des principaux instruments à
cordes et à archet de son temps {ibid.,
p. 457-467, 481-490). 10» Recherches sur la
musique ancienne. Découverte, dans les ma-
nuscrits d'Aristide Quintilien qui existent
à la bibliothèque du roi, d'une notation tn-
connue Jusqu^à ce Jour, et antérieure de
plusieurs siècles à eeUe ^'*on attribue à
Pythagore (ibid., t. III, p. 433-441, 481-
491 ; t. IV, p. 25-34, 219-228). Il» Nouvelle
exposition de la Séméiographie musicale
grecque (ibid., t. V, p. 241-250, 553-560;
t. VIII, p. 98 107; t. IX, p. 129-136).
1 2« Sur un passage d'un quatuor de Mozart
(ibid., t. VI, p. 25-31). 13» Ancienne musi-
que des chansons du châtelain de Couey,
mise en notation moderne, avec accompa-
gnement de piano. La musique est précédée
d'une notice sur le genre des mélodies de ces
chansons et sur les manuscrits dont Perne
s'est servi. Ce morceau est imprimé à la fin
du volume publié par M. Francisque Michel,
sous ce titre : Chansons du châtelain de
Coucy, revues sur les manuscrits; Paris,
Crapelct, 1830, gr. in-S» de cent quatre-vingt-
dix-huit pages. A la fin de ce volume, on an-
nonçait les chansons de Thibaut, comte de
Champagne et roi de Navarre, avec la musi-
que traduite par Perne, un volume in-8%
et les Poésies de Guillaume de Machault,
avec la musique traduite par Perne, 2 vo-
lumes in-8'>. Ces ouvrages n'ont pas été
publiés.
PÉROLLE (M.), et non PERROLLE,
comme il est nommé dans le Journal de la
Librairie, médecin à Grasse, né dans celte
ville, en 1756, fit ses éludes à Técole de mé-
decine de Montpellier, et j obtint le titre de
docteur. Jeune encore, ildevintcorrespondant
de TAcadémie des sciences de Montpellier, de
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496
PÉROLLE
rancienne Académie de médecine de Paris,
et de TAcadémie royale des sciences. On
a sous le nom de ce savant mééecin les ou-
vrages suivants : 1* Distertation ancUornico-
acoustique contenant des expérienees qui
tendent à prouver que les rayons sonores
n'entrent pas dans la trompe d'Eusta-
che, etc. ; Paris, 1788, in-8« de quarante-huit
pages. %^ Observations sur la perception des
sons par diverses parties de la tête lorsque
les oreilles sont bouchées (dans les Observa-
tions sur la physique, sur l'histoire natu-
relle et sur les arts, de Rozier, t. XXII,
p. 378). Z"" Expériences physicO'Chimiques
relatives à la propagation du son dans
quelques fluides aéri formes (Mémoires de
TAcadémie royale de Turin, 1786-1787; mé-
moires des correspondants, p. 1-10); 4^ Mé-
moire de physique, contenant des expé'
riences relatives à la propagation du son^
dmns diverses substances, tant solides que
fluides; suivi d'un essai d'expériences qui
tendent à déterminer la cause de la réson^
nance des instruments de mwique {ibid,,
1790-1791, vol. y, p. 195-280). Suivant
Chladni (Traité d'jécoustique, p. Sâl), les
oi)servations de M. Pérolle sont les meilleures
qu^on aitfaites à ce sujet. 5«5urZes vibrations
totales des corps sonores (dans le Journal
de Physique de 1798, t. 37). 6<> Mémoire sur
les vibrations des surfaces élastiques, ou-
. vrage où Von explique la fameuse expérience
de Sauveur, et où Von établit la tendance
générale du mouvement 4 VéquUibre ;
Grasse, 1825, in-8* de quarante-deux pages,
avec une planche. Ce mémoire fait partie
d'un Traité raisonné ^d'Jcoustique, rédigé
depuis longtemps par Tauteur, mais qui n^a
point été publié jusqu'à ce jour. Pérolle
envoya son mémoire au concours ouvert, en
1809 , par TAcadémie des sciences de Pln-
stitut, pour une Théorie mathématique des
vibrations des surfaces élastiques. Les com-
missaires chargés de Texamen des mémoires
fournis pour la solution du problème, décla-
rèrent que celui de Pérolle ne remplissait
pas les conditions exigées, parce que sa
théorie n*était pas mathématique : ils termi-
naient leur rapport par ces mots : « Cette
« théorie a d^ailleurs le tort de n*èlre pas
« plus intelligible pour les lecteurs étrangers
« aux formules analytiques, sans le secours
« desquelles ces sortes de questions seront
« toujours inabordables. »
ra DO TOBB SfXIClB.
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