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Full text of "Biographie universelle des musiciens et bibliographie génèrale de la musique"

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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DES  MUSICIENS 


TOME  PREMIER 


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TYPOGRAPHIE  DB  H.    PIRHUI  DIMT.    —  iIESNIL  (EURR). 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 


DES   MUSICIENS 


BULI06RAPHIE  GÉNÉRALE  DE  LA  MUSIQUE 


DEUXIÈME  ÉDITION 

K^TIKREMENT  REPONDt'E  ET  AtC.MEKTÉE  l>R  PLIS  DE  MOITIÉ 

PAR  F.  J.  FÉTIS 

■  AIT»   Dl   CHAPKLLB   DU    SOI   DKS  ■BLGBS 
PIBBCTBUB    9V    COSfSBMVATOIMB   ROITAt    DB   MUtlQtB    DB    BMUIBLLB».    BTC. 


TOME  PREMIER 


PARIS 

LIBRAIRIE  DE  FIRMIN  DIDOT  FRÈRES,  FILS  ET  C'« 

IMPRIMEURS   DE    b'iNSTtTUT,    RUE  JACOB,    56 
i860 

*  Tou»  droit»  réserTé». 


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PREFACE 

DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION. 


L^histoire  de  la  musique  a  deux  aspects  également  dignes  d'in- 
térêt :  à  Tun  de  ses  points  de  vue,  elle  nous  montre  les  éléments 
de  cet  art  coordonnés  d'une  manière  systématique  dès  les  premiers 
âges  du  monde.  Elle  nous  apprend  que^  pleins  de  reconnaissance 
pour  les  émotions  douces,  consolatrices  ou  joyeuses  qu'ils  en  rece- 
vaient^ les  plus  anciens  habitants  de  la  terre  dont  il  reste  des  sou- 
venirs ont  donné  à  la  musique  une  origine  céleste.  Partout  dans 
l'antiquité;  nous  la  trouvons  mêlée  aux  mythôlogies^  aux  cosmogo- 
nieS;  aux  théories  les  plus  abstraites  de  la  philosophie.  Intimement 
liée  à  la  poésie  y  laquelle  était  toujours  chantée,  la  musfque  nous 
apparaît  dans  le  monde  habité  comme  l'expression  caractéristique 
de  l'organisation  physiologique  des  peuples,  et  comme  le  résultat 
des  climats  sous  lesquels  ils  vivaient,  des  circonstances  qui  les  mo- 
difiaient, et  des  phases  de  leur  civilisation. 

Le  chant  populaire  est  l'histoire  vivante  de  la  musique  primitive 
sur  toute  la  surface  de  la  terre  ;  il  semble  n'avoir  eu  d'autre  auteur 
que  les  peuples  eux-mêmes.  Il  n'a  rien  d'individuel  ;  car  il  émane 
d'un  sentiment  commun  ;  il  est  l'accent  de  la  voix  de  tous  ;  enfin,  il 
est  le  fruit  de  l'inspiration  collective.  Chez  toutes  les  nations,  dans 
l'Inde  comme  à  la  Chine,  chez  les  populations  arabes,  dans  la  Grèce, 
en  Italie,  chez  les  peuples  germaniques  et  celtiques,  le  chant  po- 
pulaire, dont  le  chant  religieux  n'est  qu'une  forme,  est  en  quelque 
sorte  l'histoire  traditionnelle.  Mélancolique  ou  joyeux,  naïf  ou  pas- 
sionné, il  nous  instruit  de  la  situation  politique  et  morale  des  hom- 
mes chez  lesquels  il  a  pris  naissance;  il  est  toujours  le  produit  d'une 
idée  générale ,  d'un  sentiment  unanime,  ou  de  certaines  croyances 
qu'il  transmet  d'âge  en  âge. 

Les  progrès  de  la  civilisation  modifient  les  instincts  populaires  et 


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ij  PRÉFACE 

en  altèrent  Toriginalité.  Par  degrés,  les  facultés  de  production 
spontanée  de  poésie  et  de  chant  s^affaiblisseut  dans  les  masses  :  ce 
moment  est  celui  où  les  génies  individuels  commencent  à  se  révé- 
ler. L'art  tend  alors  à  se  modifier,  à  prendre  des  formes  plus  régu- 
lières, mais  non  d'une  manière  complètement  indépendante.  De* cer- 
taines idées,  qui  ne  sont  souvent  que  des  préjugés,  s'imposent  à  l'ar- 
tiste et  limitent  l'essor  de  son  imagination.  Leur  despotime  est  même 
parfois  si  absolu,  qu'il  devient  un  obstacle  invincible  à  l'introduc- 
tion de  l'art  dans  des  voies  meilleures.  On  en  voit  un  exemple  remar- 
quable chez  les  Grecs,  où  la  fausse  doctrine  de  la  stabilité  de  certains 
principes  erronés  retint  la  musique  hors  de  son  domaine  véritable.  11 
fallut  des  siècles  pour  affranchir  le  monde  de  ces  erreurs  partagées 
par  les  plus  hautes  intelligences,  au  nombre  desquelles  on  remar- 
que Platon,  Aristote  et  Plutarque.  Toutefois  le  temps  fait  toujours 
son  œuvre;  des  faits  inconnus  se  révèlent;  de  faibles  lueurs  se  font 
apercevoir  dans  le  lointain;  insensiblement  la  lumière  devient 
plus  sensible  ;  elle  acquiert  plus  d'éclat  et  fait  découvrir  quelque 
principe  inconnu  dont  les  conséquences  sont  la  transformation  de 
l'art,  ou  même  la  création  d'un  art  nouveau. 

C'est  ainsi  que  le  principe  de  l'harmonie  des  sons  simultanés, 
méconnu  de  Tantiquile,  comme  je  l'ai  prouvé  ailleurs  (1),  en  dépit 
de  tout  ce  qui  a  été  écrit  dans  ces  derniers  temps  pour  établir  le  con- 
traire ;  c'est  ainsi,  dis-je,  que  ce  principe  s'est  introduit  dans  la  mu- 
sique en  Europe  pendant  les  siècles  de  barbarie,  s'y  est  développé, 
épuré,  pendant  le  moyen  flige,  et  a  donné  naissance  à  l'art  véritable  ; 
art  pur,  idéal,  complet,  existant  par  lui-même,  et  indépendant  de 
toute  relation  extérieure.  Dès  qu'il  eut  été  découvert  et  compris,  ce 
principe  devint  la  base  de  la  musique  ;  car  il  ne  peut  en  être  l'ac- 
cessoire. Ses  conséquences  ne  furent  pas  aperçues  par  ceux  qui,  les 
premiers^  en  firent  l'application  :  ils  n'en  firent  qu'une  chose  bar- 
bare dont  notre  oreille  serait  blessée,  mais  qui  eut  alors  ses  parti- 
sans, à  cause  de  sa  nouveauté.  De  longues  périodes  de  temps  s'é- 
coulèrent avant  que  l'application  du  principe  s'améliorAt;  mais,  par 

(1)  Voyez  mon  Mémoire  sur  Pharmonie  simtiltanée  des  sons  chez  les  Grecs  et 
les  Romains,  Bruxelles,  Muquardt;  Paris,  Aubry,  1859,  1  vol.  m-4'^. 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  iij 

de  lents  progrès,  il  finit  par  se  dégager  de  sa  grossière  enveloppe, 
et,  par  les  travaux  de  quelques  hommes  d'élite ,  il  créa  enfin  Tart 
des  successions  dans  rharmonie,  ou,  ce  qui  est  la  même  chose.  Tac* 
cord  de  l'harmonie  avec  la  tonalité.  Dès  ce  moment  (XV*  siècle)  toutes 
les  conséquences  de  la  constitution  fondamentale  de  la  musique  ar- 
rivèrent chacune  à  leur  temps.  Une  carrière  immense  s'ouvrit  de- 
vant les  artistes  assez  bien  organisés  pour  faire  les  déductions  suc- 
cessives du  principe.  Le  génie ,  le  talent,  se  manifestèrent  dans  la 
hardiesse  de  ces  déductions  et  dans  le  bon  emploi  qu'on  sut  en 
faire.  Avec  le  temps,  il  en  sortit  des  principes  nouveaux  et  spéciaux, 
dont  les  conséquences  durent  aussi  se  développer  progressivement. 

Le  premier  point  de  vue  de  l'histoire  générale  de  la  musique  est 
donc  celui  de  l'art  en  lui-même,  se  créant,  se  développant,  et  se 
transformant  en  vertu  de  principes  divers,  qui  tour  à  tour  ^  succé- 
daient. Chacun  de  ces  principes  poiie  en  lui  toutes  ses  conséquences  ; 
et  celles-ci  sont  découvertes  périodiquement,  par  des  hommes  de 
génie ,  dans  un  ordre  logique  que  rien  ne  peut  intervertir^  et  qui , 
lorsqu'il  est  bien  observé,  inspire  autant  d'étomiement  que  d'admi- 
ration. 

Cette  histoire  de  l'art  a  été  l'objet  des  études,  des  travaux  d'une 
grande  partie  de  ma  vie ,  et  de  plus  de  méditation  encore  que  de 
travail.  Vingt  fois  je  l'ai  recommencée,  lorsque  je  croyais  connaître 
mieux  les  causes  des  faits ,  et  à  mesure  que  mes  aperçus  devenaient 
plus  nets,  plus  simples,  plus  généraux.  Si  Dieu  m'accorde  le  temps 
nécessaire,  je  la  publierai  immédiatement  après  l'ouvrage  dont  je 
donne  aujourd'hui  la  deuxième  édition  ;  car  l'Âge  m'avertit  qu'il 
faut  me  hMer  et  qu'il  .est  temps  de  finir. 

L'autre  point  de  vue  de  l'histoire  générale  de  la  musique  est  celui 
qui  nous  fait  connaître  la  valeur  des  travaux  des  artistes,  et  delà  part 
de  chacun  d'eux  dans  les  développements  et  dans  les  transforma- 
tions de  l'art.  Cette  autre  partie  de  l'histoire,  non  moins  digne 
d^intérêt  que  la  première,  est  l'objet  de  la,  Biographie  universelle  des 
Musiciens.  Je  regrettais  autrefois  d'y  avoir  consacré  trop  de  temps  ; 
je  me  félicite  aujourd'hui  d'en  avoir  donné  beaucoup  plus  à  l'amé- 
lioration de  cet  ouvrage;  car  les  tendances  oublieuses  de  notre 
époque  imposent  plus  que  jamais  aux  âmes  courageuses  et  con- 


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iv  PRÉFACE 

vaincues  le  devoir  de  protester  contre  le  dédain  de  l'ignorance  pour 
ce  qu'elle  ne  connaît  pas ,  et  de  rappeler  les  titres  du  génie  et  du 
talent  à  l'admiration  universelle.  Il  y  a  déjà  longtemps  que  j'ai  en- 
trepris cette  tâche  par  mes  concerts  historiques^  et  que  j'ai  démonf  ré^ 
par  Texécution  d'un  choix  d'oeuvres  empruntées  à  toutes  les  époques 
de  l'art  harmonique ^  cette  vérité  trop  méconnue,  que  l'idée  et  le 
sentiment^  sous  quelque  forme  qu'on  les  trouve^  et  quels  que  soient 
les  moyens  employés  pour  leur  expression^  conservent  dans  tous  les 
temps  leur  signification  et  leur  mérite.  On  peut  ignorer  l'exis- 
tence des  ouvrages  qui  ont  cette  valeur  :  mais  on  ne  pourra  jamais 
les  entendre  sans  qu'ils  produisent  leur  effet.  Mes  efforts  n'ont  point 
été  infructueux  ;  car  une  réaction  s'est  opérée  dans  l'opinion  en  fa- 
veur des  belles  œuvres  du  passé,  et  j'ai  eu  des  imitateurs. 

L'exac^tude  dans  les  faits  >  lasincérité^  l'impartialité  dans  l'appré- 
ciation du  mérite^  sont  les  devoirs  principaux  du  biographe.  La 
sincérité^  l'impartialité ^  ne  sont  pas  cependant  des  garanties  suffi- 
santes de  Ja  justesse  du  jugement  dans  un  art  qui  n'a  de  règle  qu'en 
lui-même  et  pour  lequel  la  diversité  de  goût  est  le  résultat  du 
tempérament  autant  que  de  l'éducation.  Il  faut  quelque  chose  de 
plus  pour  donner  de  l'autorité  aux  opinions  sur  la  valeur  des  œu- 
vres du  musicien.  Ce  quelque  chose,  c'est  la  connaissance  de  tout 
ce  qui  est  du  domaine  de  la  musique.  Les  gens  du  monde  n'avouent 
pas  volontiers  la  nécessité  de  cette  connaissance  pour  l'appréciation 
d'un  art  dont  ils  croient  que  les  produits  n'ont  d'action  que  sur  la 
sensibilité.  Il  n'est  pas  nécessaire,  en  effet,  de  connaître  pour  éprou- 
ver de  la  sympathie  à  l'audition  d'une  œuvre  musicale  et  du  dégoût 
pour  une  autre;  mais  ce  sont-là  des  impressions  bonnes  pour  ceux 
qui  les  éprouvent  et  non  des  jugements.  Comme  appréciation  du 
mérite  des  ouvrages,  elles  n'ont  aucune  valeur. 

Ce  que  j'appelle  la  connaissance  n'est  pas  seulement  le  résultat 
des  études  techniques  :  c  est  aussi  la  philosophie  de  l'art,  qui  ne 
s'acquiert  que  par  l'étude  bien  fait«  de  son  histoire.  Quelle  place  oc- 
cupe dans  cette  histoire  l'auteur  d'une  production  quelconque?  A 
quelle  époque  appartient-il  7  Quel  est  le  caractère  essentiel  de  son  ta- 
lent? Quel  est  l'objet  de  son  œuvre?  dans  quel  ordre  d'idées  l'a-t-il 
conçue?  Quelle  était  la  direction  de  l'art  avant  lui  ?  Quelle  modifi- 


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DR  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  v 

calions  y  a-t-il  apportées?  Que  reste-t-il  de  lui  depuis  que  d'autres 
transformations  se  sont  opérées?  Voilà  les  questions  qui  se  présen- 
tent, pour  chacun  dans  la  biographie  des  artistes^  avant  qu'on  puisse 
porter  un  jugement  sain,  équitable ,  de  leur  talent  et  de  la  valeur 
de  leurs  œuvres  :  elles  ne  peuvent  être  résolues  qiie  par  la  connais- 
sance suffisante  de  toutes  les  parties  de  Tart,  et  celte  connaissance 
doit  être  accompagnée  d'un  sentiment  fin,  délicat,  énergique^  d'une 
grande  expérience^  et  d'une  disposition  éclectique  de  l'esprit. 

Un  des  plus  grands  obstacles  à  la  justesse  des  jugements  sur  la 
valeur  des  œuvres  musicales  se  trouve  dans  la  doctrine  du  progrès 
appliquée  aux  arts.  J'ai  eu  longtemps  à  lutter  contre  elle,  et  j'ai  di\ 
supporter  d'ardentes  polémiques  lorsque  je  soutenais  que  la  musique 
se  transforme,  et  qu'ellene  progresse  que  dans  ses  éléments  matériels. 
Aujourd'hui^  en  présence  de  la  situation  de  l'art  dans  toute  l'Europe^ 
on  n'ose  plus  m'opposer  le  progrès^  et  l'on  garde  un  silence  prudent. 
Peutrêtre  ne  trouverais-je  pas  maintenant  beaucoup  d'adversaires  si 
je  disais,  selon  ma  conviction,  que  certaines  choses,  considérées 
comme  le  progrès,  sont  en  réalité  la  décadence.   Par  exemple, 
le  développement  «le  la  pensée  d'une  œuvre,  dans  certaines  limites, 
est,  sans  nul  doute,  une  condition  delà  beauté  ;  mais,  si  l'on  dépasse 
le  but,  il  y  a  divagation  ,  et  Tefiet  de  la  pensée  première  s'affaibUt. 
Parvenue  au  point  où  elle  est  aujourd'hui ,  la  manie  du  dévelop- 
pement ne  produit  plus  que  fatigue  et  dégoût  :  c'est  la  décadence. 
Le  caractère  de  la  grandeur  fait  naître  notre  admiration  ;  nous  le 
trouvons   élevé  à  sa  plus  haute  puissance  dans  les  œuvres    de 
Uaendel,  de  Gluck,  et  de  la  deuxième  époque  de  Beethoven  ;  mais  le 
gigantesque,  le  disproportionné,  qu'on  a  voulu,  réaliser  plus  tard 
dans  certaines  productions,  sont  des  monstruosités  qui  indiquent 
une  époque  d'égarement.  La  modulation  élégante,  inattendue, 
lorsqu'elle  n'est  pas  prodiguée,  est  une  des  richesses  nées  de  la  tona- 
lité moderne  :  Mozart,  ce  modèle  de  la  perfection,  qu'il  faut  tou- 
jours citer,  y  a  puisé  des  effets  admirables  :  mais  multipliée  à  l'excès, 
employée  à  chaque  instant,  pour  déguiser  la  pauvreté  de  la  pensée 
mélodique^  suivant  la  méthode  de  certains  compositeurs,  la  modu- 
lation équivaut  à  la  monotonie ,  et  devient  un  indice  du  dépérisse* 
ment  de  l'art.  Enfin, le  coloris  instrumental  est  une  des  plus  bélier 


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vj  PRÉFACE 

conquêtes  de  la  musique  moderne  :  ses  développements  ont  été  le 
fruit  du  perfectionnement  progressif  des  instruments  et  de  l'inven- 
tion de  plusieurs  nouveaux  éléments  de  sonorité  ;  mais  il  ne  faut 
pas  en  abuser.  Rien  de  trop  dans  les  moyens  pour  l'artiste  qui  s'en 
sert  avec  goût  comme  Tornement  d'une  pensée  belle  d'inspiration 
et  d'originalité 9  et  qui^  dans  la  multitude  d'effets  possibles,  sait 
choisir  et  trouver  à  la  fois  le  secret  de  la  nuance  propre  et  celui  de 
la  variété;  mais  l'excès  de  l'instrumentation  ;  la  fatigue  qu'elle  cause 
par  la  réunion  incessante  de  tous  ses  éléments;  le  bruit,  le  fracas 
toujours  croissant  de  ses  forces  exagérées,  dont  l'oreille  est  assour- 
die de  nos  jours,  c'est  la  décadence,  rien  que  la  décadence,  loin 
d'être  le  progrès. 

Disons-le  donc  avec  assurance  :  la  doctrine  du  progrès,  bonne  et 
vraie  pour  les  sciences  comme  pour  Tindustrie,  n'a  rien  à  faire  dans 
les  arts  d'imagination,  et  moins  dans  la  musique  que  dans  tout 
autve.  Elle  ne  peut  donner  aucune  règle  valable  pour  l'appréciation 
du  talent  et  des  œuvres  d'un  artiste.  C'est  dans  l'objet  même  de  ces 
œuvres,  dans  la  pensée  et  dans  le  sentiment  qui  les  ont  dictées, 
qu'il  en  faut  chercher  la  valeur.  Avec  des  développements  peu  éten- 
dus ,  des  modulations  simples  et  rares ,  enfin,  avec  une  instrumen- 
tation réduite  aux  éléments  du  quatuor,  Alexandre  Scarlatti  a  mé- 
rité la  qualification  de  grand  artiste,  dans  les  dernières  années  du 
dix-septième  siècle.  Reinhardt  Keiser,  qui  vécut  à  la  même  époque, 
n'a  été  surpassé  par  personne  pour  l'originalité  de  la  pensée  1  Enfin, 
Mozart^  qui  écrivit  Don  Juan  soixante-quinze  ans  avantle  moment  où 
je  trace  ces  lignes,  est  resté  le  plus  grand  des  musiciens  modernes^ 
parce  qu'il  eut  ce  qui  ne  progresse  pas,  le  génie  le  plus  riche,  le  plus 
fécond  ,  le  plus  souple,  le  plus  varié,  le  plus  délicat  et  le  plus  pas- 
sionné, réuni  au  goût  le  plus  pur. 

Il  y  a  des  tendances,  des  formes  particulières  à  chaque  époque, 
que  le  vulgaire  prend  pour  {0  beau,  parce  que  la  mode  leur  donne 
une  valeur  momentanée.  La  critique  elle-même,  cédant  à  l'entraî- 
nement du  jour,  s'y  laisse  souvent  égarer.  Mais,  après  l'engouement 
vient  la  réaction  :  la  mode  change ,  et  la  forme  usée,  si  elle  n'a 
pour  soutien  la  beauté  de  la  pensée,  disparait  sans  retour,  pour  faire 
place  à  des  formes  nouvelles,  dont  la  valeur  n'a  pas  plus  de  réalité. 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  vij 

Ces  variations  de  goût  offrent  plus  d'un  danger  au  biographe 
éclairé  qui  veut  remplir  sa  mission  avec  impartialité;  car  d^une 
part^  elles  Toblig^Qt  souvent  à  condamner  ce  qui  est  admiré  par  ses 
contemporains;  et  de  l'autre^  à  soutenir  le  mérite  des  œuvres  du 
passé  contre  l'opinion  du  présent.  Qu'arrive-t-il  de  là?  C'est  qu'on 
l'accuse  d'être  réactionnaire,  et  de  dénigrer  ce  qui  est,  dans  le  des- 
sein d'exalter  ce  qui  n'est  plus.  J'ai  passé  par  là;  mais  je  ne  m'en 
suis  point  effrayé.  Depuis  que  j'ai  publié  la  première  édition  de 
mon  livre ,  la  situation  est  devenue  plus  périlleuse ,  les  rangs  des  ' 
grands  artistes  se  sont  éclaircis,  et  la  génération  actuelle  s'est  laissé 
entraîner  à  d'étranges  égarements  y  sur  lesquels  il  est  nécessaire  que 
je  m'explique  ici. 

Ilyaeude  tout  temps  deshommes  qui^  caressant  les  penchants  mo- 
mentanés d'un  public  vulgaire,  ont  £Gdt  de  leur  art  métier  et  mar* 
chandise.  De  nos  jours,  leur  nombre  s'est  accru  dans  d'effrayantes 
proportions.  De  ceux-là,  la  critique  n'a  point  à  s'occuper  :  la  men- 
tion sommaire  de  leurs  frivoles  productions  est  tout  ce  qui  leur  est 
dû.  Mais  le  siècle  présent  a  vu  se  produire,  dans  les  vingt-cinq  ou 
trente  dernières  années,  des  artistes  plus  sérieux  qui  possèdent  une 
incontestable  habilité  à  se  servir  des  ressources  de  l'harmonie  et  de 
l'instrumentation,  et  qui  aspirent  à  la  réalisation  du  beau  dans 
leurs  ouvrages.-  Hommes  de  cœur,  ils  sont  à  sa  recherche  avec 
bonne  foi  ;  mais  une  erreur  singulière  leur  fait  manquer  le  but  vers 
lequel  ils  croient  se  diriger.  Elle  consiste  à  se  persuader  que  le 
beau  n'est  pas  le  simple.  Incessamment  préoccupés  de  la  crainte  de 
tomber  dans  le  commun^  ils  se  jettent  dans  le  bizarre.  La  cadence 
rhythmique  desphrases,  les  conclusions  et  les  repos  qui  en  résultent, 
sont  au  nombre  de  leurs  antipathies.  Pour  les  éviter,  ils  ont  un  sys- 
tème d'enchevêtrement  par  lequel,  de  suspension  en  suspension,,  d'in- 
cidence en  incidence,  ils  prolongent  indéfiniment  la  contexture  des 
périodes  ;  de  telle  sorte  qu'elles  se  déroulent  comme  les  papiers  sans 
fin  qui  se  fabriquent  à  la  mécanique,  et  que  leur  terminaison  ne  semble 
pas  avoir  de  nécessité.  Hendelsohn,  le  premier^  s'est  jeté  dans  cette 
voie  où  Schumann  et  d'autres  l'ont  suivi .  Nonobstant  le  talent  réel  qui 
brille  en  certaines  parties  de  leurs  ouvrages ,  la  cause  que  je  viens 
d'indiquer  y  jette  un  vague  perpétuel,  d'où,  naissent  la  fatigue  et  la 


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viij  PREFACE 

distraction  de  l'auditoire.  Ajoutons  à  ce  défaut  considérable  l'excès 
d'un  travail  harmonique  sous  lequel  la  pensée  principale  est  comme 
étouffée  :  car  la  simplicité  du  style  est  aussi  une  des  aversions  de  la 
nouvelle  École.  S'ils  étudiaient  davantage  les  immortelles  produc- 
tions des  grands  maîtres  qui  les  ont  précédés^  les  artistes  dont  je 
parle  verraient  que  Haydn  et  Mozart^  dans  les  parties  de  leurs  sym- 
phonies où  le  développement  du  sujet  acquiert  la  plus  grande 
énergie,  ont  écrit  souvent  leur  harmonie  à  deux  parties.  Néanmoins 
ils  frappentcomme  la  foudre^  et  leur  pensée  est  saisissante  de  clarté. 

Il  est  une  autre  cause  qui  contribue  à  mettre  de  l'obscurité  dans 
les  productions  de  FÉcole  nouvelle  :  je  veux  parler  de  l'incertitude 
qui  y  règne  sans  cesse  sur  la  tonalité,  par  lafréquence  des  résolutions- 
harmoniques  dans  des  tons  différents  de  ceux  où  elles  devraient  se 
faire  d'une  manière  naturelle.  Certes,  l'artifice  est  excellent  en  soi^ 
et  l'on  en  connaît  des  exemples  dont  l'effet  est  admirable;  mais 
converti  en  formule  banale,  il  devient  insupportable.  On  est,  dit- 
on,  puni  par  où  Ton  pèche  :  je  suis  obligé  de  reconnaître  cette  vé- 
rité et  de  m'en  faire  l'application;  car  le  premier  j'ai  fait  connaître 
dans  mes  cours  de  philosophie  de  la  musique  et  dans  mon  Traité 
de  l'harmonie  Tordre  omnitonique  produit  par  les  altérations  des 
intervalles  des  accords,  comme  le  dernier  terme  de  la  transition  to- 
nale. 11  est  vrai  que  j'y  avais  mis  ce  correctif ,  que  l'effet  de  ces 
modulations  serait  d'autant  plus  grand,  qu'on  en  userait  avec  plus 
de  discrétion.  Les  nouveaux  compositeurs  n'en  ont  pas  jugé  comme 
moi  :  ils  ne  prennent  qu'un  petit  nombre  de  successions  omnitoni- 
ques  parmi  celles  dont  j'ai  enseigné  le  mécanisme;  mais  ils  en 
usent  largement  et  en  reproduisent  l'emploi  jusqu'à  faire  naître  la 
fatigue  et  le  dégoût.  C'est  qu'il  est  plus  facile  de  contracter  des  ha- 
bitudes que  d'avoir  des  idées. 

Il  est  une  remarque  qui  peut  être  tirée  de  la  Biographie  uni- 
verselle des  Musiciens ,  et  qui  a  de  l'importance  à  l'époque  actuelle, 
à  savoir,  que  la  spécialité  du  style  a  fait  les  grandes  renommées 
d'artistes.  On  y  voit ,  en  effet ,  la  conscience  de  ces  hommes  dé- 
voués à  leur  art  présider  constamment  à  leurs  travaux  aussi  bien 
que  leur  génie.  Les  compositeurs  célèbres  qui  ont  écrit  dans  tous 
les  genres,  particulièrement  au  dix-huitième  siècle,  se  modifient, 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION  ix 

se  transforment  mème^  en  raison  du  genre  qu^ils  traitent.  Us  ont  un 
style  pour  Féglise^  un  autre  pour  le  théâtre,  un  troisième  pour  la 
musique  instrumentale.  Ajoutons  que  sous  ces  aspects  divers  où  se 
montre  leur  talent^  ils  restent  originaux^  et  se  font  reconnaître  par 
le  cachet  de  leur  individualité.  Si  Ton  accorde  quelque  attention  à 
ce  £Bdt  remarquable ,  on  est  frappé  de  la  différence  qui  existe  entre 
cette  variété  de  style  de  l'art  d'autrefois  et  l'uniformité  de  l'art 
d'aujourd'hui.  D'crtl  vient  cette  différence?  Certes,  ce  n'est  pas  l'ha- 
bileté qui  fait  défaut  chez  quelques-uns  de  nos  artistes  ;  mais  une 
tendance  sociale  de  l'époque  actuelle  exerce  sur  leurs  travaux  une 
fâcheuse  influence  :  cette  tendance  est  un  besoin  général  d'émo- 
tions nerveuses  qu  ont  fait  naître  des  révolutions  multipliées,  et  qui 
ont  accumulé  plus  d'événements  extraordinaires  et  de  revirements 
politiques  depuis  soixante-dix  ans  qu'il  n'y  en  avait  eu  en  dix  siè- 
cles. Cette  disposition  fait  rechercher  le  dramatique  en  toute  chose. 
En  musique,  le  dramatique  s'exprime  par  de  certains  accents,  par 
de  certaines  harmonies,  par  de  certaines  combinaisons  de  sono- 
rités, qui  développent  Témotion  et  la  maintiennent  dans  une  pro- 
gression constante.  A  la  scène,  ces  choses  ont  de  la  valeur  si  des 
idées  les  soutiennent,  et  si  elles  ne  deviennent  pas  des  recettes  ba- 
nales de  moyens;  mais  ce  n'est  pas  seulement  au  théâtre  que  nous 
les  trouvons  ;  car  tout  se  formule  en  drame.  Dans  la  messe ,  le 
psaume,  la  symphonie,  et  jusque  dans  les  moindres  bluettes  desti- 
nées aux  pianos  des  boudoirs,  nous  les  retrouvons  sans  cesse.  Par- 
fois le  talent  réel  se  fait  apercevoir  dans  ces  choses;  mais  pourquoi 
toujours  cet  entraînement  vers  le  dramatique?  Pourquoi  ces  efforts 
et  ces  airs  mystérieux  pour  les  choses  les  plus  simples?  il  n'y  a  pas  de 
pensée  musicale  qui  conserve  sa  valeur  primitive  sous  la  persistance 
incessante  de  ces  teintes  forcées;  et,  par  une  conséquence  inévitable, 
elles  anéantissent  toute  propriété  de  stylo  et  toute  possibilité  de 
donner  au  talent  un  caractère  déterminé.  Par  l'effet  de  cette  funeste 
tendance,  la  plupart  des  ouvrages  que  nous  voyons  se  produire 
tiennent  plus  ou  moins  les  uns  des  autres. 

Avec  une  éducation  musicale  moins  complète ,  les  compositeurs 
français  dont  les  ouvrages  brillèrent  au  the&tre  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle  et  au  commencement  dudix-neuvième 


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X  PRÉFACE 

(pour  ne  parler  que  de  ceux-là),  comprirent  bien  mieux  la  destina- 
tion de  l'art  et  leur  mission  personnelle.  Chacun  d'eux  resta  dans 
la  nature  du  talent  dont  il  était  doué,  sans  prendre  souci  de  ce 
qui  faisait  les  succès  d'autrui.  Philidor,  Monsigny,  Grétry,  D'Alayrac, 
Méhul,  Berton,  Boleldieu,  brillent  par  les  qualités  qui  leur  sont  pro- 
pres. Chacun  d'eux  est  un  type  qui  ne  se  confond  pas  avec  un  autre. 
Tous  sont  devenus  des  modèles  :  celui-ci  d'une  exquise  sensibilité  ; 
celui-là ,  d'esprit  scénique  et  de  vérité  d'accent;  cet  autre,  d'énergie 
dramatique  ;  ce  quatrième,  d'élégance  et  de  grâce.  Tous  sont  restés 
dans  la  sphère  de  leur  sentiment ,  et  par  cela  même,  leurs  produc- 
tions conserveront  leur  valeur  dans  tous  les  temps. 

C'est,  je  l'avoue,  un  sujet  de  profond  étonnement  pour  moi  que 
l'obstination  de  la  plupart  des  artistes  de  notre  temps  à  persévérer 
dans  leur  système  d'uniformité  de  style;  système  si  contraire  à  la 
destination  de  la  musique,  et  si  peu  favorable  aux  succès  qu'ils 
s'efforcent  d'obtenir!  Plusieurs  m'accusent  de  sévérité,  d'injustice 
môme  à  leur  égard;  mais  quoi?  ne  voient-ils  pas  le  froid  accueil 
fait  à  leurs  productions  par  les  auditoires  les  plus  intelligents? 
N'ont-ils  jamais  mis  en  parallèle  l'oubli  dans  lequel  leurs  ouvrages 
tombent  tour  à  tour,  en  dépit  de  tous  les  moyens  employés  pour 
leur  donner  du  retentissement,  avec  l'admiration  universelle-  dont 
jouissent  les  œuvres  des  grands  maîtres ,  parmi  lesquelles  il  en  est 
qui  comptent  près  d'un  siècle  d'existence  ?  Cette  comparaison  n'est- 
elle  pas  assez  significative,  et  ne  m'absout-elle  pas  de  toute  suspi- 
cion de  partialité?  Ils  affirment  qu'on  ne  les  comprend  pas  :  qu'est- 
ce  à  dire?  Les  œuvres  d'art  sont-elles  des  énigmes,  des  problèmes? 
La  musique  dont  une  bonne  exécution  ne  donne  pas  l'intelligence 
est  un  art  qui  s'égare. 

Les  compositeurs  dont  je  viens  de  parler  n'ont  que  le  tort  de 
faire  abus  des  moyens  qui  leur  sont  offerts  par  l'art,  et  d'en  faire 
des  formules;  car  d'ailleurs  ils  respectent  cet  art  et  ne  sortent 
pas  de  son  domaine.  Il  n'est  pas  de  même  d'une  secte  qui  a  pris 
naissance  en  Allemagne  depuis  peu  d'années,  et  dont  les  efforts  ne 
vont  pas  à  moins  qu'à  l'anéantissement  de  la  musique  dramati- 
que, ou  plutôt  de  toute  musique.  Le  chef  et  les  disciples  de  cette 
secte  nient  la  tonalité,  lerhythme  périodique,  les  lois  de  l'harmonie 


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DE  LA  DEUXIÈME  EDITION.  xj 

en  ce  qui  concerne  la  nécessité  de  la  résolution  des  dissonances.  Au 
théâtre  ;  ils  repoussent  Topera  et  n'admettent  que  le  drame.  Leur 
principe  esthétique^  disent-ils ,  est  le  vrai.  Or,  suivant  eux ,  toutes 
les  formes  adoptées  jusqu'à  ce  jour  pour  la  musique  de  la  scène 
sont  en  opposition  avec  ce  principe  ;  car  Pair,  par  exemple,  n^existe 
que  par  la  répétition  fréquente  des  paroles,  laquelle  n'est  pas  dans 
la  nature.  Le  duo,  le  trio,  tous  les  morceaux  d'ensemble,  en  un 
mot ,  sont  frappés  de  la  même  réprobation ,  parce  qu'il  est  égale- 
ment hors  de  toute  vraisemblance  que  les  personnages  d'une  action 
dramatique  parlent  tous  à  la  fois.  Le  chœur  seul  est  admis,  parce 
qu'il  est  l'expression  des  sentiments  qui  animent  les  masses.  La 
mélodie  n'échappe  pas  à  la  proscription,  parce  que  ses  formes  s'éloi« 
gnent  de  la  vérité  de  la  déclamation  :  elle  ne  peut  avoir  d'existence 
que  dans  la. ballade,  dans  la  chanson,  parce  que  le  chant  est  dans 
la  nature  et  que  le  chanteur  ne  parle  pas.  Le  récitatif  seul ,  s'il  n'est 
qu'une  déclamation  notée,  est  la  musique  qui  convient  au  drame  : 
il  doit  être  interrompu  ça  et  là  par  des  phrases  isolées  de  chant  ou 
de  musique  instrumentale  par  lesquelles  chacun  des  personnages 
est  caractérisé  I 

Ainsi  qu'op  le  voit,  la  secte  dont  je  parle  est  réaliste.  Son  principe 
du  vrai  n'est  autre  que  la  fausse  doctrine  de  Tabbé  Batteux ,  de 
Burk,  de  Diderot  et  de  leurs  disciples,  à  savoir  que  les  arts  ont  pour 
cbjet  rimitation  de  la  nature  :  opinion  dérivée  d'un  système  de  phi- 
losophie sensualiste.  Dans  son  application  même  aux  arts  du  dessin,  à 
la  peinture,  à  la  sculpture,  une  doctrine  semblable  ne  peut  avoir  pour 
résultat  le  beau,  qui  doit  être  le  but  du  travail  de  l'artiste.  L'homme 
n'est  pas  le  copiste  de  la  nature  :  il  s'inspire  simplement  de  son 
spectacle  et  lui  dérobe  ses  formes  pour  en  composer  des  œuvres 
qu'il  ne  doit  qu'à  son  propre  génie.  Si  l'artiste  n'avait  pour  objet 
de  son  œuvre  que  Timitation  de  la  nature ,  son  travail  serait  pour 
lui  une  cause  de  continuelles  déceptions  et  de  désespoir;  car  la  vie 
réelle,  qoi  anime  la  nature,  donnerait  toujours  au  modèle  une  in- 
comparable supériorité  sur  la  copie. 

En  donnant  cette  imitation  pour  but  aux  arts,  on  suppose  né- 
cessairement que  l'illusion  est  pour  eux  le  dernier  terme  de  la  per- 
fection; mais  pour  avoir  la  preuve  delà  fausseté  d'une  semblable 


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xij  PRÉFACE 

conception  ^  il  suffit  de  se  souvenir  du  Diorama^  où  la  représenta- 
tion atteint  un  degré  d^illusion  qu  on  ne  trouvera  jamais  dans  la 
peinture  véritable.  Tous  les  objets  y  sont  à  leur  place  et  en  relief; 
il  semble  que  la  main  va  les  toucher.  Cependant,  qui  a  jamais  songé 
à  mettre  en  parallèle  les  tableaux  du  Diorama  avec  ceux  qui  font 
la  gloire  de  nos  grands  peintres,  si  ce  n'est  le  vulgaire,  dont  les  sens 
sont  plus  exercés  que  Tintelligence  et  le  sentiment?  Loin  d'être  un 
perfectionnement  de  la  peinture  par  l'exactitude  de  la  représenta- 
tion, le  Diorama  est,  au  contraire,  dans  un  ordre  très-inférieur,  par 
cela  seul  que  son  but  est  l'illusion.  Ce  qui  le  prouve,  c'est  que  la  na- 
ture organique  ne  peut  paraître  dans  c«s  tableaux  qu'à  l'état  de  ca- 
davre :  rbomme  debout  y  manquerait  de  mouvement  et  de  vie; 
dès  lors  l'illusion  serait  détruite.  Or,  personne  n'a  jamais  remarqué 
que  les  personnages  ne  se  meuvent  pas  dans  les  tableaux  des  grands 
artistes  ;  car  ceux-ci  y  ont  mis  la  vie  et  le  mouvement  de  Fart,  qui 
ne  sont  pas  ceux  de  la  nature.  Dans  ces  derniers  temps,  un  peintre 
français  s'est  dévoué  à  la  réalisation  de  l'imitation  exacte  de  la  na- 
ture :  on  sait  quelles  grossières  images  en  ont  été  le  produit. 

Si  l'imitation  de  la  nature  n'est  pas  l'objet  essentiel  des  arts  dont 
les  produits  offrent  les  représentations  du  monde  extérieur;  en  un 
mot,  si  leur  but  est  le  beau  et  non  le  vrai  y  que  dira-t-on  de  la  mu- 
sique, l'art  idéal  par  excellence?  N'ayant  pas  d'autre  programme 
que  les  inspirations  du  génie  de  l'artiste ,  et  ne  pouvant  réaliser  le 
beau  que  dans  le  libre  exercice  de  cette  faculté ,  que  peut-on  es- 
pérer des  limites  imposées  à  l'imagination  par  la  nécessité  du  vrai? 
La  musique  dramatique  a  sads  doute  pour  mission  d'exprimer  les 
sentiments  des  personnages  mis  en  scène,  mais  avec  les  moyens 
qui  lui  sont  propres  et  les  formes  qui  la  constituent  comme 
art.  Elle  est  aussi  vraie  qu'elle  doit  l'être ,  quand  elle  fait  passer 
l'émotion  dans  l'àme  des  spectateurs,  et  elle  a  de  plus  l'immense 
mérite  d'être  belle  par  le  caractère  d'originalité  que  lui  imprime 
le  talent  de  l'artiste.  Gluck  a  porté  aussi  loin  qu'il  a  pu  la  puissance 
de  l'expression  dramatique ,  mais  en  restant  dans  les  limites  de 
l'art  :  en  portant  ses  tendances  jusqu'aux  derniers  excès,  la  secte 
des  réalistes  en  musique  s'affranchit  de  ces  limites ,  et  dans  ses  œu- 
vres monstrueuses,  elle  parvient  jusqu'à  l'anéantissement  descon- 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xiij 

ditions  eu  vertu  desquelles  Fart  existe^  pour  lui  substituer  des  pué- 
rilités qui  ne  peuvent  faire  naître  chez  les  gens  de  cœur  que  le  dé- 
goût et  Tennui. 

11  faut  aimer  Tart  ou  n'être  pas  artiste  ;  car  lui  seul  peut  donner 
la  récompense  des  sacrifices  qu'on  lui  fait.  La  démonstration  de 
cette  vérité  se  trouve  partout  dans  la  biographie  ^es  musiciens  cé- 
lèbres. C'est  par  Tamour  pur  et  désintéressé  de  leur  art;  c'est  en 
le  faisant  le  but  unique  de  leur  existence^  qu'ils  ont  pi*oduit  les  gran- 
des et  belles  œuvres  qui  recommandent  leur  mémoire  à  l'admiration 
de  la  postérité!  Quiconque  aspirera  à  se  placer  au  rang  de  ces 
grands  hommes  devra  les  imiter  dans  leur  noble  abnégation  des 
autres  jouissances.  A  l'époque  actuelle,  ce  détachement  devient,  à 
la  vérité,  plus  difficile  et  plus  méritoire  ;  car  la  carrière  des  artistes 
est  incessamment  menacée  par  un  mal  d'autant  plus  dangereux, 
qu'il  est  dans  sa  nature  de  s'accroître ,  au  lieu  de  s'affaiblir.  Je  veux 
parler  du  matérialisme  pratique,  de  la  fièvre  industrielle  et  finan- 
cière, enfin,  de  l'amour  insatiable  du  bien-être  et  du  luxe  qui  gou- 
vernent aujourd'hui  le  monde. 

Rien  n'est  plus  antipathique ,  rien  ne  peut  être  plus  préjudiciable 
au  sentiment  de  l'art  qu'une  telle  situation.  Les  préoccupations  de 
l'esprit,  dans  cet  ordre  de  choses,  ne  laissant  point  aux  populations 
la  liberté  nécessaire  pour  accorder  à  la  poésie,  à  la  musique,  l'at- 
tention et  l'intérêt  qu'elles  réclament.  Ce  qu'on  demande  mainte- 
nant à  ces  arts,  ce  ne  sont  plus  les  jouissances  de  l'âme,  mais  l'émo- 
tion nerveuse  et  la  distraction.  Si  la  peinture  est  plus  favorisée, 
c'est  que  ses  produits  deviennent  une  valeur  réalisable  sur  laquelle 
la  spéculation  peut  s'exercer.  A  voir  avec  qu'elle  rapidité  diparais- 
sent  de  la  scène  les  œuvres  des  meilleures  artistes,  et  le  profond 
oubli  dans  lequel  elles  tombent  peu  de  temps  après  qu'elles  ont  vu 
le  jour,  on  ne  peut  se  dissimuler  que  la  nouveauté  est  devenue,  pour 
une  population  distraite  et  préoccupée,  le  mérite  le  plus  considé- 
rable de  ces  ouvrages  :  lorsque  sa  curiosité  est  satisfaite,  tout  in- 
térêt d*art  disparait. 

Quelle  afûigeante  comparaison  nous  pouvons  faire  de  cette  situa- 
tion avec  les  époques  antérieures  de  la  musique  dramatique  !  Con- 
sidérons la  période  comprise  entre  1775  et  1830,  nous  y  verrons, 


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xiv  PRÉFACE 

non-seul emcnt  les  artistes  et  les  amateurs^  mais  tout  ce  qui  compose 
le  public  habituel  des  théâtres,  émus  et  charmés  par  les  œuvres  de 
Gluck,  de  Piccinni^  de  Sacchini,  de  Mozart ,  de  Paisiello,  de  Cima- 
rosa^  de  Grétry^  de  Chérubini,  de  Méhul^  de  Berton ,  de  Sponiini^ 
de  Rossini,  de  Weber  I  Les  œuvres  mêmes  qui  n^avaient  pas  réussi 
à  la  scène  étaient  autrefois  des  sujets  d'étude  pour  les  uns  ;  pour 
les  autres ,  des  objets  d'admiration.  Des  livrets  dépourvus  d'intérêt 
ou  mal  coupés  pour  la  musique  avaient,  ou  causé  la  chute,  ou  borné 
le  succès  des  partitions  de  Sacchini,  Renaud,  ei  Chiméne;  d^Jphigénie 
en  Tauridey  de Piccinni;  de  Lodoï^Aa,  àeMédée,d'Éli8a,  d!Anacréon^ 
des  Ahencérages ,  de  Cbérubini  ;  de  Phrosine  et  Mélidor,  à^Ariodant, 
d^  Adrien,  de  Héhul  ;  mais  ces  partitions  étaient  recherchées,  applau- 
dies avec  enthousiasme  dans  les  réunions  d'artistes  et  d'amateurs; 
on  les  trouvait  dans  toutes  les  bibliothèques.  Les  œuvres  de  tous 
les  grands  musiciens,  de  quelques  pays  qu'elles  vinssent,  à 
quelque  école  qu'elles  appartinssent,  étaient  répétées  dans  les 
concerts  et  dans  les  salons;  la  vie  de  l'art  était  répandue  dans 
la  société.  D'autre  part,  ceux  que  le  succès  avait  couronnés  au 
théâtre  n'en  disparaissaient  pas.  Les  compositeurs  avaient  un  ré- 
pertoire,  comme  on  disait  alors;  et,  lorsque  l'âge  avait  éteint  leur 
imagination ,  lorsqu'ils  sortaient  de  la  carrière  active ,  la  représen- 
tation perpétuée  de  leurs  ouvrages  leur  assurait  une  existence  in- 
dépendante pour  la  vieillesse.  Au  lieu  de  cela,  que  voyons-nous 
maintenant?  Auber,  artiste  de  premier  ordre,  a  écrit  plus  de  qua- 
rante ouvrages  qui ,  presque  tous ,  ont  eu  de  brillants  succès  ;  Ha- 
lévy,  homme  d'un  talent  bien  supérieur  à  ce  que  pense  le  vulgaire, 
a  produit  aussi  un  nombre  considérable  de  belles  partitions  ;  qu'est 
devenu  leur  répertoire  à  Paris  ? 

Que  résulte-t-il  de  cet  état  de  choses?  Hélas!  le  plus  grand  mal 
qui  puisse  se  manifester,  c'est-à-dire,  l'ébranlement  de  la  foi  dans 
Fart  chez  les  artistes.  Pour  qui  considère  avec  attention,  ce  scepti- 
cisme est  de  toute  évidence  :  le  découragement  en  est  la  conséquence 
inévitable.  L'art  ne  se  prenant  plus  au  sérieux,  on  n'est  occupé  que 
de  la  recherche  de  l'effet  momentané.  On  ne  sait  plus  que  faire  pour 
amuser  le  public,  médisait,  il  n'y  a  pas  longtemps,  un  des  jeunes 
compositeurs  qui  écrivent  habituellement  pour  la  scène.  Amuser  t 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  XV 

c'est  donc  à  cela  que  l'art  est  descendu?  Qu'on  ne  s'y  trompe  pas  : 
si  les  artistes  acceptent  celte  dégradation  de  la  musique,  c'en  est 
fait  d'elle  pour  l'avenir^  ou  du  moins  pour  longtemps.  C'est  à  eux 
qu'il  appartient  de  résister  à  cette  déplorable  tendance  par  toutes 
les  forces  de  la  conviction,  par  toutes  les  ressources  du  talent.  Qu'ils 
se  gardent  bien  d'accepter  à  la  lettre  cet  axiome  si  souvent  répété^ 
çtt'on  ne  réforme  pas  son  temps  ;  qu'ils  se  persuadent,  au  contraire , 
qu'on  le  domine  quand  on  est  fort  par  la  tète  et  par  le  cœur*.  Qu'ils 
prennent  exemple  de  quelques  bonmies  d'élite  qui,  défenseurs  dé- 
voués de  la  philosophie  morale^  menacée  par  les  tendances  actuelles, 
n'ont  pas  désespéré  de  la  vertu ,  et  ont  écrit  récemment  des  livres 
aussi  remarquables  par  l'honnêteté  du  but  que  par  l'évidence  des 
principes  et  le  talent  du  style.  Certes ,  rien  n'est  plus  opposé  à  la 
morale  de  ces  livres  que  les  entraînements  de  notre  époque  ;  ce- 
pendant le  plus  beau  succès  en  a  signalé  la  publication  ;  les  édi- 
tions s'en  sont  multipliées,  et  leur  éloge  s'est  trouvé  dans  foutes  les 
bouches.  C'est  que  dans  les  sociétés  les  plus  corrompues ,  il  y  a  tou- 
jours de  nobles  cœurs  que  n'ébranlent  pas  les  vices  de  leur  temps, 
et  qui  imposent  aux  autres.  De  même,  alors  que  le  goût  se  déprave 
et  semble  s'anéantir,  il  se  trouve  des  âmes  heureusement  douées  qui 
ne  perdent  jamais  le  sentiment  du  beau,  qui  lui  vouent  un  culte,  et 
qui  le  préservent  du  naufrage.  C'est  pour  ces  organisations  excep- 
tionnelles et  pour  lui-même  que  l'artiste  doit  travailler  pendant 
les  périodes  d'égarement  des  sociétés  civilisées  :  elles  sont  en  petit 
nombre ,  sans  doute,  mais  elles  finissent  par  dominer  le  sentiment 
vulgaire  de  la  foule. 

On  objectera  peut-être  que  travailler  pour  le  petit  nombre  ne 
conduit  ni  an  succès  ni  à  la  fortune.  H^is,  qu'est-ce  que  le  succès 
momentané  qui  ne  repose  pas  sur  des  beautés  réelles  ?  Qu'est-ce  que 
la  fortune  pour  qui  trouve  ses  jouissances  les  plus  vives  dans  la 
culture  de  son  art,  et  qu'est-il  besoin  pour  l'artiste  des  raffinements 
du  riche?  Ce  qu'il  doit  laisser  à  la  postérité,  ce  sont  de  beaux  ou- 
vrages, non  des  palais  et  des  meubles  somptueux.  Que  ceux  qui  ne 
se  trouvent  pas  assez  récompensés  de  leurs  efforts  par  le  plaisir  que 
donne  le  travail  et  par  une  position  modeste^  lisent  la  biographie  des 
grands  hommes  qui  sont  nos  maîtres  et  nos  modèles  !  Qu'ils  voient 


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x>i  PRÉFACE 

Jean-Sébastien  Bach  élevant  sa  nombreuse  famille  avec  le  mince  re- 
venu d'an  emploi  dont  ne  se  contenterait  pas  aujourd'hui  le  plus  mi- 
nime coryphée  de  nos  théâtres^  et  de  plus  obligé  d^y  ajouter  le  pro- 
duit de  ses  leçons  et  des  copies  quMl  faisait  lui-même  de  ses  ouvrages  ; 
toutefois  y  il  était  heureux  en  écrivant  de  magnifiques  composi- 
tions dont  le  retentissement- u'aUait  pas  au-delà  de  Tenceinte  d'une 
petite  ville,  et  qui^  publiées  pour  la  première  fois  un  siècle  après  la 
mort  de  leur  auteur^  frappent  aujourd'hui  les  artistes  d'admiration 
et  de  stupeur.  Qu'ils  suivent  pendant  toute  sa  vie  le  compositeur  le 
plus  original,  le  plus  complet^  Mozart^  dont  le  nom  ne  se  prononce 
pas  sans  éveiller  Tenthousiasme  :  ils  le  verront  incessamment  aux 
prises  avec  les  embarras  d'une  existence  précaire  ;  mais  il  suffit  de 
lire  sa  correspondance  pour  comprendre  les  joies  dont  son  cœur 
était  inondé  lorsque  lui  venaient  les  inspirations  à^Idoménée,  de  Don 
Juan  et  des  Noces  de  Figaro,  Qu  on  examine  la  position  de  Beetho- 
ven :  il  ne  trouvait  pas  dans  le  produit  de  ses  nobles  créations  un 
revenu  suffisant  pour  ses  modestes  besoins  ;  il  ne  fut  à  l'abri  de  la 
misère  que  par  la  générosité  d'un  prince  impérial.  De  plus,  par 
une  cruauté  inouïe  du  sort ,  il  était  privé  de  loule ,  et  ne  goûtait 
jamais  le  plaisir  d'entendre  exécuter  ses  ouvrages.  Que  lui  restait-il 
contre  tant  d'infortunes?  il  nous  l'apprend  dans  son  testament  :  l'art 
l'a  soutenu.  Quels  artistes  que  de  tels  hommes!  Quel  dévoùment  à 
l'art  que  le  leur^  et  qu'on  serait  heureux  au  même  prix  de  le  porter 
si  haut! 

J'ai  dit  que  si  l'art  ne  progresse  pas ,  il  n'en  est  pas  de  même  de 
la  science  :  or,  il  y  a  la  science  de  Tari.  Celle-là  a  fait  des  progrès 
immenses  depuis  cinquante  ans.  Préparée  par  de  laborieux  et  utiles 
travaux,  pendantledix-buitièmcsiècle,  elle  s'est  enrichie  dans  celui-ci 
de  l'esprit  de  méthode ,  sans  lequel  il  est  impossible  de  fonder  une 
science  véritable.  La  plupart  des  questions  fondamentales,  ou  simple- 
ment entrevues  autrefois,  ou  dénaturées  par  l'esprit  de  système  qui 
régna  surtout  au  dix-huitième  siècle,  ont  été  examinées  de  nouveau , 
dansdesvues  plus  philosophiques  et  plus  saines.  La  théorie  de  l'har- 
monie, livrée  depuis  Rameau  à  un  vain  étalage  de  calculs  et  d'ex- 
périences de  physique,  a  été  ramenée  à  son  principe  évident,  lequel 
est  purement  métaphysique,  puisqu'il  s'agit  d'un  art  qui,  comme 


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DE  tk  DEUXIÈME  ÉDITION.  xvij 

tel,  ne  peut  avair  de  base  qae  dans  rintelligencc  et  dans  le  senti- 
ment. Ramenée  à  ce  point  de  vue ,  la  théorie  de  l'harmonie  s'est 
trouvée  d'accord  avec  la  constitution  des  tonalités^  ainsi  qu'avec 
rbistoire  de  la  musique  en  général,  et  a  présenté  les  développe- 
ments de  ses  phénomènes  dans  un  ordre  parfaitement  identique  à 
celui  des  transformations  de  l'art. 

Quant  à  l'histoire  de  la  musique  en  elle-même,  pour  laquelle 
Marpurg,  le  P.  Martini,  l'abbé  Gerbert,  Burney,  Hawkins  et  Forkel 
ont  fait  des  recherches  trés-estimables ,  mais  qui  n'avait  pas  été  exa- 
minée suffisamment  à  ses  sources,  et  pour  laquelle  d'ailleurs  l'esprit 
critique  et  philosophique  manquait  à  ces  écrivains ,  on  peut  dire 
avec  assurance  que  depuis  peu  d'années  seulement  on  est  entré  dans 
la  voie  qui  seule  peut  conduire  au  but,  parce  qu'on  s'est  attaché  à  la 
recherche  des  monuments  pour  les  étudier  avec  soin.  A  vrai  dire , 
on  n'a  fait  jusqu'à  ce  jour  que  de  l'archéologie  musicale  \  l'histoire 
de  la.  musique  proprement  dite  n'existe  point  encore;  mais  on  en  a^ 
éclairci  des  points  intéressants.  En  cela,  l'ordre  naturel  a  été  suivi; 
mais  il  y  a  loin  de  la  patience  dans  les  recherches  à  la  conception 
d'un  ensemble  complet  et  à  l'esprit  généralisateur  sans  lequel  un 
tel  ensemble  ne  peut  être  formé.  Peut-être  l'historien  de  l'art  se 
trouvera-t-il  enfin. 

Xa  science  de  l'acoustique,  ébauchée  au  dix-septième  siècle,  n'est 
entrée  dans  son  domaine  véritable,  c'est-à-dire  dans  la  physique  ex- 
périmentale, que  parles  travaux  de  Chladni  et  deSavart.  Les  décou- 
vertes de  ces  hommes  si  distingués,  celles  de  M.  Cagniard.de  Latour 
et  de  quelques  autres  savants ,  ont  donné  des  bases  certaines  à  une 
science  qui  n'existait  auparavant  que  de  nom. 

Enfin,  une  science  plus  nouvelle,  la  science  de  la  science,  * 
c'estrà-dire  la  philosophie  de  la  musique ,  a  pris  naissance  de  nos 
jours.  Une  de  ses  parties  seulement,  Yesthétique ,  a  été  traitée  dans 
quelques  ouvrages  spéciaux,  suivant  des  vues  plus  ou  moins  justes, 
plus  ou  moins  étendues  ou  circonscrites,  et  avec  une  connaissance 
plus  ou  moins  suffisante  de  l'art.  L'ensemble  de  cette  science  a  été 
l'objet  d'un  grand  travail  qui  n'a  point  encore  vu  le  jour. 

La  Biograp/tîe  universelle  des  MiLsiciens  renferme  des  renseigne- 
ments sur  tous  les  ouvrages  qui  ont  pour  objet  l'une  ou  l'autre  de 


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.  xviij  ^  PRÉFACE 

ces  parties  de  la  science  générale  de  la  musique,  et  sur  leurs  au- 
teurs. 

On  a  dit  souvent,  et  l'on  dit  peut-être  encore ,  en  parlant  de  Fau- 
teur d\in  dictionnaire  historique  de  la  nature  de  celui-ci  ^  le  eanir 
pitateur  de  cette  biographie.  L'expression  ne  manque  pas  de  justesse 
pour  certains  ouvrages  dans  lesquels  les  écrivains  copient  simple- 
ment leurs  devanciers ,  prenant  un  peu  partout ,  et  montrant  dans 
la  critique  ou  l'impuissance,  ou  la  partialité  inspirée  par  des  pré- 
jugés d'époques,  de  pays,  et  d'école;  mais  on  ne  peut  nier  que 
cette  partie  de  la  littérature  a  fait  de  remarquables  progrès  dans 
le  dix  neuvième  siècle,  particulièrement  en  France.  Une  biographie 
générale  n'aurait  plus  la  moindre  chance  de  succès ,  si  elle  n'était 
qu'une  compilation.  Comme  dans  toutes  les  éludes  historiques,  les 
auteurs  de  bons  ouvrages  de  ce  genre  ont  reconnu  la  nécessité  de 
remonter  aux  sources,  de  comparer  les  autorités,  d'en  discuter  la 

.  taleur,  au  lieu  d'accepter  simplement  les  faits  transrais  par  la  tra- 
dition. 

C*est  un  long  et  rude  travail,  lorsqu'on  veut  le  faire  bien.  Les  dif- 
ficultés se  multiplient  à  mesure  que  le  cadre  s'élargit.  Dans  une 
monographie,  les  erreurs  sont  moins  excusables  que  dans  un  recueil 
biographique  qui  embrasse  toute  une  époque,  tout  un  pays^  ou 
toute  une  catégorie  de  savants,  de  littérateurs  ou  d'artistes.  L'im- 
possibilité d'éviter  la  multiplicité  des  ert^eurs  dans  une  biographie 
générale  qui  serait  faite  par  un  seul  homme  a  déterminé  les  édi- 
teurs d'ouvrages  de  ce  genre  à  partager  le  travail  entre  un  certain 
nombre  de  rédacteurs ,  à  raison  de  la  spécialité  de  leurs  connais- 
sances. Des  recueils  estimables,  bien  qu'ils  ne  soient  pas  à  l'abri  de 
tout  reproche ,  ont  été  le  produit  de  cette  méthode  ;  mais  il  serait 
difficile  que  la  collaboration  aboutit  heureusement  dans  und  bio- 
graphie collective  d'artistes  qui  ont  cultivé  le  môme  art,  particuliè- 
rement la  musique,  laquelle  fait  naître  une  si  grande  diversité  de 
goûts,  d'opinions  et  de  doctrines.  Il  est  hors  de  doute  que  l'unité  de 
vues  est  indispensable  dans  un  ouvrage  de  cette  nature  :  pour  qu'elle 
y  fût,  j'ai  dû  entreprendre  seul  la  tâche  immense  qui  m'était  pré- 
sentée, n  en  est  résulté  des  avantages  évidents,  mais  aussi  de  graves 
inconvénients;  car,  lorsqu'il  s'agit  de  faits,  un  seul  homme  ne  peut 


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DE  LA  DBUXlÈiVE  ÉDITION.  xix 

.  tout  savoir^  qaelque  soin  qu'il  prenne  de  s^informer^  et  de  quelque 
résolution  qu'il  soit  animé. 

Le  travail  auquel  je  me  suis  livré  pour  la  composition  pt  pour 
Tamélioration  de  la  Biographie  universelle  det  Musiciens  a  été  d'au- 
tant plus  considérable,  que  je  me  suis  imposé  la  t&che  de  rendre 
cet  ouvrage  aussi  exact,  aussi  complet  qu'il  m'a  été  poiwible,  eu  ce 
qui  concerne  les  renseignements  bibliographiques.  Quelques-uns 
de  mes  lecteurs  penseront  peut-être  que  j'ai  poussé  trop  loin  cette 
recherche;  d'autres  me  reprocheront,  au  contraire,  de  n'avoir  pas 
fait  assez;  car  tout  le  monde  ne  cherche  pas  les  mêmes  choses  dans 
un  livre.  Quoi  qu'il  en  soit,  je  considère  la  bibliographie  comme 
digne  de  beaucoup  d'intérêt  pour  l'histoire  de  l'art  et  de  la  science. 
Pour  de  certains  travaux,  elle  est  une  nécessité.  Je  n'ai  donc  pas  dû 
négliger  ce  qui  pouvait  rendre  meilleure  cette  partie  de  mon  livre. 
En  dépit  de  ma  patience  et  de  mes  soins,  j'ai  bien  peur  qu'elle  ne 
soit  encore  imparfaite;  car  il  est  des  faits  dans  la. science  des  livres 
qui  ne  sont  indiqués  nulle  part,  et  que  le  hasard  seul  fait  découvrir. 
Si  l'on  compare  la  deuxième  édition  de  la  Biographie  universelle  des 
Musiciens  dL\ec  la  première,  on  la  trouvera  immensément  augmentée 
dans  la  nomenclature  des  artistes,  et  l'on  verra  que  la  plupart  des 
articles  anciens  ont  été  remaniés,  complétés,  purgés  des  erreurs  de 
faits  et  de  dates  qui  s'y  étaient  glissées  ;  enfin ,  que  beaucoup  d'autres 
ont  été  refaits  en  entier,  d'après  de  meilleurs  documents.  De  longs 
voyages  entrepris  à  diverses  époques,  dans  l'espace  de  vingt  ans, 
en  Allemagne,  en  Italie,  en  Angleterre  et  en  France,  m'ont  fait  re- 
cueillir de  précieux  matériaux  dans  les  grandes  bibliothèques ,  ainsi 
que  beaucoup  d'ouvrages  rares.  Plusieurs  hommes  de  haut  mérite  et 
des  amis  dévoués  m'ont  aidé  dans  mes  recherches  et  m'ont  fourni 
des  indications  nombreuses  pour  le  perfectionnement  de  mon  livre. 
Ma  reconnaissance  doit  signaler  en  particulier  Dehn ,  érudit  conser- 
vateur de  la  riche  collection  d'œuvres  musicales  de  la  bibliothèque 
royale  de  Berlin  ,  qu'une  mort  prématurée  vient  d'enlever  à  sa  fa- 
mille, à  ses  amis,  au  monde  musical,  et  dont  l'inépuisable  obli- 
geance a  été  pour  moi.  un  «véritable  trésor  ;  H.  Gaspari ,  de  Bo- 
logne, bibliographe  exact,  consciencieux,  et  musicien  fort  instruit; 
Auguste  Gathy,  au  cœur  noble  et  pur,  également  frappé  par  la  mort 


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x\  PRÉFACE 

depuis  peu ,  et  qui,  animé  du  senliment  le  plus  généreux,  a  puisé 
dans  les  matériaux  de  la  nouvelle  édition  qu'il  préparait  de  son 
Lexique  musical  de  la  Conversation,  et  les  a  mis  à  ma  disposition^  par- 
ticulièrement sur  ce  qui  concerne  les  artistes  allemands  de  Tépoque 
actuelle  ;  H.  Danjou,  mon  digne  ami  et  ancien  collaborateur,  à  qui  je 
suis  redevable  de  notes  pleines  d'intérêt  sur  des  manuscrits  peu  ou 
point  connus  que  renferment  les  bibliothèques  de  Florence,  de  Rome 
et  d'autres  villes  d'Italie  ;  H.  Gachard,  membre  de  l'Académie  royale 
de  Belgique  et  conservateur  des  archives  générales  du  royaume , 
ainsi  que  M.  Pinchart,  laborieux  .et  exact  employé  des  mêmes  ar- 
chives; H.  Léon  de  Burbure,  amateur  de  musique  et  littérateur 
distingué ,  qui  m'ont  fait  connaître  des  documents  authentiques 
inconnus  jusqu'à  ce  jour,  lesquels  jettent  une  vive  lumière  sur  les 
origines  de  l'ancienne  école  des  musiciens  belges  et  néerlandais  ; 
M.  de  Beauchesne ,  secrétaire  du  Conservatoire  impérial  de  musique 
de  Paris,  dont  l'obligeance  ne  se  lasse  point  à  fouiller  dans  les  re- 
gistres de  cette  école,  pour  nie  fournir  des  faits  et  des  dates  sur  les 
artistes  qui  y  ont  reçu  leur  éducation  musicale  ;  enfin  M.  Théodore 
Parmentier,  officier  supérieur  du  génie  de  la  plus  grande  distinction, 
amateur  de  musique  fort  instruit  et  compositeur,  qui  a  bien  voulu 
relire  mon  ouvrage  mot  à  mot  pour  m'en  signaler  les  erreurs  de 
détails ,  et  pour  relever  toutes  les  fautes  typographiques.  Je  les  prie 
de  recevoir  ici  l'expression  de  ma  sincère  gratitude. 

La  critique  de  certains  écrits ,  ainsi  que  celle  des  journaux  pu- 
bliés «n  divers  pays ,  m'a  été  fort  utile ,  bien  qu'elle  n'ait  pas  été 
toujours  bienveillante  et  qu'elle  se  soit  quelquefois  fourvoyée;  car 
la  vérité,  lorsqu'elle  se  fait  jour,  est  bonne  à  prendre  partout.  Celte 
critique  s'attache  parfois  à  des  minuties  auxquelles  j'avoue  que  j'ac- 
corde assez  peu  d'importance.  Personne  plus  que  moi  n'a  le  désir 
d'être  exact  dans  les  faits,  car  c'est  un  devoir  de  l'être  autant  qu'on 
le  peut  ;  mais^  enfin,  si  je  me  trompe  sur  une  date  ,  si  je  dis  André 
pour  MicMl,  ou  Michel  pour  André;  si  ma  mémoire,  qui  me  servait 
si  bien  autrefois  et  qui  maintenant  m'abandonne,  me  trahit  sur 
quelque  circonstance  peu  importante,  je  confesse  que  je  ne  suis 
nullement  disposé  à  m'en  désespérer.  Ce  n'est  pas  dans  de  pareilles 
choses  que  consiste  la  valeur  de  mon  œuvre  :  \e  la  place  plus  haut. 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xxj 

J'abandonne  donc  volontiers  à  mes  aristarques  de  détails  le  plaisir 
de  me  donner  sur  les  doigts  dans  ces  occasions.  Hais,  si  je  me  suis 
montré  facile  sur  ce  qui  me  concernait  personnellement  dans  les 
attaques  dirigées  contre  mon  livre;  si  depuis  longtemps  je  garde  le 
silence;  si  j'ai  évité  avec  soin  toute  polémique  à  ce  sujet,  il  ne  faut 
pas  qu'on  se  persuade  que  j'aie  accepté  comme  fondées  des  criti- 
ques de  faits  historiques  contre  lesquels  oif  n'a  opposé  que  des  sup- 
positions gratuites  ou  des  textes  mal  compris.  J'ai  attendu  seule- 
ment avec  patience  que  le  moment  fût  venu  de  faire  triompher, 
non  ma  causé  personnelle ,  qui  est  de  peu  d'intérêt,  mais  celle  de 
la  vérité,  que  personne  n'a  le  droit  d'abandonner.  Or,  les  faits  dont 
il  s'agit  appartiennent  à  l'histoire  de  la  musique ,  et  c'est-là  seule- 
ment qu'ils  peuvent  être  discutés  avec  les  développements  néces*- 
saires.  La  biographie  de  certains  hommes  éminents  s'y  trouve 
intimement  liée  par  la  part  qu'ils  y  ont  prise;  mais  les  limites 
d'une  notice  biographique ,  qui  n'est  point  une  monographie,  ne 
permettent  pas  ces  développements  :  les  faits  ne  peuvent  donc  y 
être  présentés  qu'avec  brièveté.  J'attendrai  le  moment  où  la  pu- 
blication de  mon  Histoire  général  de  la  Musique  me  permettra  de 
dissiper  les  ténèbres  et  de  mettre  la  vérité  dans  tout  son  jour.  Tou- 
tefois, il  me  parait  nécessaire  de  faire  voir,  par  deux  exemples,  les 
difficultés  qu'on  m'a  faites,  et  de  constater  les  erreurs  de  nies  ad- 
versaires. C'est  ce  que  je  vais  faire  avec  autant  de  rapidité  que  je 
pourrai. 

On  sait  que  l'histoire  de  l'art  n'a  pas  de  nom  plus  célèbre,  plus 
populaire  que  celui  de  Guido,  ou  Gui  d'Arezzo.  Huit  siècles  ont  con- 
sacré sa  gloire  universelle.  Les  manuscrits  des  ouvrages  de  ce  moine 
sont  répandus  et  multipliés  dans  toutes  les  grandes  bibliothèques 
de  l'Europe,  et  depuis  soixante-<[uinze  ans  ceux  qui  lui  appartien- 
nent, ainsi  que  d'autres  qu'on  lui  attribue ,  ont  été  publiés  dans  la 
collection  des  auteurs  ecclésiastiques  sur  la  musique  dont  le  prince- 
abbé  Gerl>ert  est  éditeur  (1).  Rien  de  plus  facile  donc  que  de  savoir, 
par  les  paroles  mêmes  de  Guido,  ce  qu'il  a  fait  pour  mériter  une  si 
grande  renommée  :  il  semble  qu'il  ne  s'agisse  que  dé  lire  et  de 

(1)  Scr/pfores  (cclesiastici  de  Aïusica  sacra  pot issimum^  1784,  3  vul.  ^-4**. 


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XX ij  ^    PRÉFACE 

comprendre;  niais,  soit  que  la  paresse  humaine  s'accommode  mieux 
de  traditions  vulgaires  que  du  soin  d'en  vérifier  la  valeur;  soit  que 
comprendre  ne  soit  donné  qu^à  peu  dMntelligences^  on  se  plait  à  répé- 
ter de  vieilles  erreurs  sur  les  résultats  des  travaux  du  célèbre  bé- 
nédictin ;  erreurs  presque  aussi  anciennes  que  lui^  et  que  Iç  chroni- 
queur Sigebert  de  Gemblours  propageait  dès  le  commencement  du 
douzième  siècle.  * 

Si  Ton  en  croit  les  traditions ,  Guido  ne  serait  pas  moins  que  l'in- 
venteur de  la  gamme»  dont  il  aurait  pris  le  nom  du  gamma  grec  em- 
ployé pour  représenter  la  note  la  plus  grave  de  l'échelle  des  sons. 
Il  serait  Tauteur  des  noms  des  six  premières  notes  de  cette  gamme ^ 
uty  ré,  mi ,  fa,  sol,  la,  qui  sont  encore  en  usage  en  trance ,  en  Bel- 
gique et  dans  l'Europe  méridonale ,  et  les  aurait  tirés  de  la  pre- 
mière strophe  de  l'hymne  de  Saint-Jean  : 

UT  queant  Iaxis 
REsooare  fibris  •  ' 

Mira  gestorum 
FAmuli  tuorum, 
SOLve  polluti 
LAbii  reatum, 
Sancte  Johaooes. 

Et,  comme  il  n'y  alà  que  six  noms  de  notes,  ilaurait  réduit  l'échelle 
diatonique  à  six  sons,  c'est-à-dire  à  l'hexacorde,  et  aurait  imaginé 
le  système  monstrueux  de  solmisation  qui  fut  en  usage  depuis  le 
douzième  siècle  jusqu'au  commencement  du  dix-huitième  ;  système 
d'aprèslequel  les  noms  des  signes  représentatifs  des  sons  changeaient 
à  chaque  instant  dans  un  même  chant,  et  qu'on  appelait,  à  cause  de 
cela,  système  des  m,uances.  De  plus,  comme  il  fallait  un  guide  au  mi- 
lieu de  ce  dédale,  Guido  aurait  inventé  la  main  musicale,  méthode 
à  l'aide  de  laquelle  on  retrouvait  les  noms  de  l'échelle  générale 
des  sons,  au  nombre  de  dix-neuf,  sur  les  articulations  des  doigts  de 
la  main  gauche,  suivant  un  certain  ordre  de  classement.  Savoir  sa 
main  fut  la  science  première  de  tout  musicien ,  depuis  le  moyen 
âge  jusqu'à  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 

Suivant  la,  tradition ,  les  innovations  de  Guido  ne  se  seraient  pas 
bornées  à  ces  choses  :  il  aurait  inventé  la  notation  du  plain-chant 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xxuj 

maintenant  en  usage  y  et  que  beaucoup  d'écrivains  désignent  en- 
core sous  le  nom  de  nolcuion  guidonienne;  on  lui  devrait  l'existence 
du  contrepoint  >  du  monocorde  ^  du  clavecin  et  de  plusieurs  autres 
instruments.  Là  plupart  de  ces  erreurs  ont  été  répétées  par  Hersenne, 
par  Kircher,  dans  leurs  volumineuses  encyclopédies  de  musique  y 
par  Brossard  et  par  Jean-Jacques  Rousse^ga  y  dans  leurs  dictionnaires^ 
ainsi  que  par  Ângeloni  y  dans  sa  Monographie  sur  la  vie  et  les  tra- 
vaux de  Guido  d'Arezzo. 

Dans  l'article  de  la  Biographie  universelle  des  Musiciens  sur  cet 
homme  célèbre ,  j'ai  démontré,  par  des  passages  extraits  de  ses  ou- 
vrages, ainsi  que  par  son  silence  sur  ce  qui  lui  est  attribué,  que  rien 
de  tout  cela  ne  lui  appartient.  S'il  indique  le  chant  de  l'hymne  de 
Saint-Jean ,  c'est  comme  un  exemple,  pour  atteindre  le -but  qu'il  se 
propose.  Il  écrit  à  un  moine  de  ses  amis,  et  lui  explique  sa  méthode 
pour  enseigner  à  retenir  les  sons  qui  correspondent  aux  signes  de  la 
notation.  «  Si  vous  voulez,  dit-il,  fixer  dans  votre  mémoire  un  son  ou 
a  une  note ,  de  manière  à  pouvoir  l'entonner  quand  vous  voudrez, 
a  en  quelque  chant  que  ce  soit ,  que  vous  lesachiez,  ou  que  vous 
«  rignoriez ,  choisissez  une  phrase  mélodique  qui  vous  soit  tami- 
«  lière  y  et  au  commencement  de  laquelle  se  trouve  ce  son  ou  cette 
<c  note  ;  lorsque  vous  voudrez  vous  souvenir  de  celle-ci ,  vous  aurez 
a  recours  à  cette  mélodie.  Soit,  par  exemple  ,  ce  chant  dont  je  me 
«  sers  pour  les  enfants  qui  commencent  comme  pour  ceux  qui  sont 
«  plus  avancés  (1).  » 

On  voit  avec  évidence,  dans  ce  passage,  que  Guido  ne  veut  ensei- 
gner qu'un  procédé  de  mnémonique  pour  fixer  dans  la  mémoire  les 
iirtonations  correspondantes  aux  signes.  L'exemple  qu'il  donne  est 
choisi  avec  intelligence ,  parce  que  le  chant  s'élève  d'un  degré  à 
chaque  hémistiche,  de  telle  sorte  que  par  le  moyen  d'une  seule  mé^ 
lodie ,  six  sons  différents  pouvaient  être  fixés  dans  la  mémoire.  Mais 

(f)  Siqnamergo  vocem  vci  neumam  vis  ita  roemoriœ  coinmendare,  ut  ubicum- 
que  velis,  in  quocumque  contu,  quem  scias,  vel  nescias,  tibi  mox  iilum  indubitante 
posais  eaundareY  debes  ipsam  yocem  vel  neumam  încapitc  alicujus  notissimaD  sym- 
phoDÎae  notare,  et  pro  ubaquaque  voce  memonœ  retiuenda  hujusmodi  sympboniam 
in  promptu  habere,  quœ  ab  cadem  vocem  incipiat  :  utpote  sit  bœc  symphonia,  qua 
ego  docendis  paeris  imprimis  atque  etiam  in  ultiinis  utor. 


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xxiv  PRÉFACE 

les  vues  de  Guido  nWlaient  point  au  delà.  Il  est  si  vrai  qu'il  n'en- 
seignait pas  une  nomenclature  de^notes  dans  son  école,  que  Jean 
Cotton,  premier  commentateur  de  Guido,  et  qui  écrivait  dans  les 
dernières  années  du  onzième  siècle ,  ou  au  commencement  du  dou- 
zième dit  on  ces  termes  précis^  dans  le  premier  chapitre  de  son  traité 
de  musique  :  a  Les  Anglais,  les  Français  et  les  Allemands  se  servent 
c(  de  ces  six  syllabes  u(,  ré,  mi,  fa,  sol,  la;  mais  les  Italiens  en  ont 
tt  d'autres  (1).  »  Or  c'est  en  Italie  que  Guido  enseignait. 

Il  n'a  pas  plus  imaginé  Thexacorde  que  la  méthode  des  muances, 
dont  il  ne  dit  pas  un  mot.  Il  y  a  à  ce  sujet  quelque  chose  de  plus 
qu'une  preuve  négative  ;  car  il  dit  d'une  manière  formelle  :  «  Comme 
«  il  y  a  vingt-quatre  lettres  dans  toute  écriture^  de  mème^  nous  avons 
((  aussi  sept  sons  dans  toute  espèce  de  chant;  car  ainsi  qu'il  y  a  sept 
«  jours  dans  la  semaine^  de  même  il  y  a  sept  sons  dans  la  musi- 
tt  que  (2).  »  11  n'est  pas  davantage  l'auteur  de  la  main  musicale, 
car  il  n'y  a  pas  un  mot  qui  concerne  cette  méthode  dans  un  seul  de 
ses  ouvrages.  » 

Il  n'a  pas  donné  le  nom  de  gamme  à  l'échelle  diatonique  des  sons  ; 
car  ce  mot  ne  se  trouve  pas  une  seule  fois  dans  ses  écrits.  Il  doniie  à 
cette  échelle  le  nom  de  monocorde,  parce  que  ses  degrés  sont  mar^ 
qués  sur  la  table  de  cet  instrument.  Enfin,  il  ne  s'attribue  pas  l'ad- 
jonction du  gamma  grec  aux  lettres  romaines  pour  la  représenta- 
tion du  son  le  plus  grave  de  l'échelle  générale  ;  car  il  dit  lui-même 
que  ce  sont  les  modernes  (relativement  à  lui)  qui  ont  fait  cette  ad- 
jonction (3). 

Guido  n'a  point  inventé  la  notation  actuelle  du  plain-chant,  qu'il 
n'a  pas  plus  connue  que  ses  contemporains.  Il  n'a  pas  imaginé  da- 
vantage les  lignes  de  diverses  couleurs  pour  reconnaître  les  signes 
de  certains  sons  que  nous  appelons  ti(  et  /a,  afin  d'avoir  des  points 
de  repère  pour  les  autres  signes  :  il  en  parle  comme  de  choses  con- 

(1)  Verum  Aogli,  FraQcigeaae,  Alemaamutuntur  his  ut,  re,  mi,  fa,  sol,  la;  Itali 
autem  alias  habent. 

(2)  Sicut  in  omni  scriptura  XX  et  IIII  litteras,  ita  in  omni  cantu  septem  tantum 
habemus  voccs.  Nam  sicut  septem  dies  in  hebdomada,  ita  septem  sunt  vooes  iu 
musica.  (Y.  Gerb.  II,  p.  46.) 

(8)  In  priniis  pooatur  r  grsecum  a  modérais  adjuuctum. 


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DE  1.A  DEUXIEME  ÉDITION.  xxv 

nues,  et  ne  s'en  attribue  pas  le  mérite.  D'ailleurs  il  existe  des  manus- 
crits ou  des  fragments  du  dixième  siècle  où  ces  lignes  se  trouvent  (1). 
Ce  qui  appartient  réellement  à  Guido  y  c'est  d'avoir  complété  la 
portée  de  quatre  lignes ,  non  pour  la  notation  actuelle  du  plain- 
chant  )  qui  lui  est  postérieure ,  mais  pour  fixer  la  position  des  signes 
compliqués  de  la  notation  du  moyen  âge,  appelée  communément 
x^ewaiai%q<M;  parce  que  ces  signes,  souvent  mal  formés  et  disposés 
d'uue  manière  irrégulière,  jetaient  les  chantres  ttans  l'incertitude 
pour  les  intonations.  Au  surplus ,  Guido ,  qui  a  expliqué  en  termes 
très-précis  l'objet  du  perfectionnement  qu'il  avait  voulu  introduire 
dans  cette  notation ,  ne  nous  laisse  pas  ignorer  qu'il  préfère  les  sept 
lettres  de  saint  Grégoire.  «  Nous  avons  trouvé  plus  avantageux ,  dit- 
«  il ,  de  noter  avec  des  lettres  seules  ;  car  elles  sont  ce  qu'il  y  a  de 
«  plus  facile  pour  apprendre  le  chant,  si  l'on  s'en  sert  avec  assiduité 
«  l'espace  de  trois  mois.  Les  neumes  sont  en  usage  parce  qu'ils 
«  abrègent  :  s'ils  sont  faits  avec  soin,  on  les  considère  comme  des 
«  lettres,  lorsque  celles-ci  sont  disposées  de  cette  manière,  etc.  (2).  » 
Ce  raisonnement  est  très-juste;  car  les  neumes,  lorsqu'ils  n'étaient 
pas  de  simples  points,  étaient  des  signes  collectifs  de  plusieurs  sous 
qui  abrégeaient  les  notations;  mais  les  lettres  avaient  sur  eux  l'a- 
vantage de  la  clarté  et  de  la  précision. 

A  l'égard  de  l'invention  du  contrepoint  attribuée  à  Guido,  il  est 
hors  de  doute  qu'on  ne  trouve  dans  ses  écrits  d'autre  trace  d'har- 
monie que  la  diaphonie,  c'est-à-dire  les  successions  non  interrom- 
pues de  quartes  et  d'octaves  dont  Hucbald  de  Saint-Amand  avait 
donné  des  règles  et  des  exemples  plus  d'un  siècle  avant  lui. 

Le  monocorde,  dont  on  lui  a  fait  également  honneur,  se  trouve 
dans  les  traités  de  musique  de  Ptolémée  et  de  Boëoe,  qrfi  datent  de 
plusieurs  siècles  avant  sa  naissance.  Le  jésuite  Kircher  a  voulu  aussi 

(1)  Martiui,  Storia  délia  Musica^  t.  1,  p.  184. 

(2)  Solis  liiiteris  notare  optimum  probaviusm 
Qiiibus  ad  discendum  cantum  nihit  est  fiicilius, 
Si  assidue  utuntur  saltem  tribus  mensibns. 
Causa  vero  breviandi  neumae  soient  fieri, 
Quœ  si  curiosœ  fiant,  habentur  pro  litteris, 
Hoc  si  modo  disponaotur  litterae  cum  lioeis. 


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xxvj  PRÉFACE 

quHl  fût  inventeur  du  clavecin  et  deTépinetle  ;  cela  est  trop  ridicule 

pour  avoir  besoin  d'être  réfuté. 

Après  avoir  mis  au  néant ,  par  une  discussion  dont  on  vient  de 
voir  l'aperçu ,  toutes  les  fables  débitées  sur  les  inventions  préten- 
dues de  Guido  y  j'ai  supposé,  dans  l'article  de  la  biographie,  qu'on 
me  ferait  cette  question  :  «  Si  Guido  n'est  l'auteur  d'aucune  des  in- 
<c  novations  qui  lui  sont  attribuées  et  que  vous  lui  refusez ,  que  lui 
«  reste-lril  donc^^et  sur  quelles  bases  s'est  établie  sa  renommée  de- 
<f  puis  plus  de  huit  cents  ans?  n  J'ai  répondu  alors,  et  je  répète 
aujourd'hui  que  j'accorde  à  ce  digne  prêtre  ce  qui  lui  appartient 
et  ce  que  lui-même  réclame,  à  savoir  :  une  métl^ode  par  laquelle  il 
enseignait  aux  enfants  en  quelques  mois  ce  que  les  chantres  de  son 
temps  ne  parvenaient  pas  à  apprendre  en  dix  ans;  c'est-à-dire  à 
trouver  immédiatement  l'intonation  représentée  par  un  signe  quel- 
conque de  la  notation,  à  l'aide  d'un  procédé  de  mnémonique,  et 
d'un  monocorde  pour  les  commençants.  De  plus,  il  a  complété  le 
moyen  imaginé  avant  lui  de  donner  une  signification  déterminée 
aux  signes  de  la  notation  neumatique.  C'étaient  là  des  services  au 
temps  où  il  vivait;  car  les  instruments  étaient  rares  alors,  et  l'on  rte 
connaissait  pas  le  diapason  ou  le  son  modèle.  La  tradition  et  la  mé- 
moire pouvaient  seules  venir  en  aide  pour  fixer  les  intonations. 

Qui  croirait  qu'une  discussion  si  approfondie  et  si  lumineuse  ait 
pu  être  l'objet  d'une  critique  qui  s'exprime  en  ces  termes  :  «  Oui 
«  ne  sera  étonné  après  cela  de  lire  dans  la  Biographie  des  Musiciens 
€  par  M.  Fétis  (t.  IV,  p.  458,  2.  côl.)les  paroles  suivantes  : 

«  Ce  que  j'ai  rapporté  démontre  qu'aucune  notation  n^a  été  eonsi-^ 
a  dérée,  spécialement  jusqu'au  seizième  siècle,  comme  uneiwoentionde 
c(  Guido  ;  It  que -pour  l'enseignement  du  plain-chant,  l'usage  des  an- 
a  ciennes  lettres  grégoriennes  s'était  conservé  même  jusquà  cette 
a  époque. 

0  II  faut,  ou  que  M.  Fétis  n'ait  jamais  lu  les  écrits  de  Gui,  ou 
a  qu'il  compte  extraordinairement  sur  ses  lecteurs  pour  avancer  de 
«  telles  propositions  (1).  m 

Le  P.  Lambillotte,  jésuite,  qui  m'adresse  ces  paroles,  ne  s'aperçoit 

(t)  Esthétique  ou  théorie  du  chatU  gf^gorien,  par  le  P,  LambUtotte,  p.  2H. 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xxvij 

[Kis  qa'il  tombe  dans  l'absurde;  car  il  vient  d'écrire  à  la  page  pré- 
cédente (213)  :  <c  De  plus  ^  il  est  constant ,  d'après  les  paroles  mêmes 
«  de  notre  auteur  (Guidod'Arezzo).  que  les  caractères  dont  il  se 
«  servit  pour  le  chant  dans  ces  lignes  étaient  les  anciens  neumes.  i» 
Puis  il  cite  le  premier  vers  :  Solis  litteris  notare,  etc.  ;  mais  il  sup- 
prime les  deux  autres  ^  qui  auraient  démontré  trop  évidemment  ce 
que  j'avais  avancé  sur  la  conservation  des  lettres  grégoriennes  pour 
renseignement  du  chant  ecclésiastique. 

11  est  à  remarquer  que  le  P.  Lambillotte  a  traduit  dans  son  livre  le 
micrologue  de  Guido,  sa  lettre  au  moine  Michel ,  et  quelques  frag- 
ments d'autres  opuscules;  qu'il  est  résulté  de  ses  traductions,  pour 
les  moins  lettrés ,  que  le  moine  d'Arezzo  n'est  l'auteur  ni  de  la 
nomenclature  des  degrés  de  la  gamme  ^  ni  des  hexacordes^  ni  de  la 
méthode  des  muances ,  ni  de  la  main  musicale ,  ni  de  l'invention 
du  contrepoint;  ce  que  j'avais  démontré  dix-huit  ans  auparavant. 
Cependant  il  termine  par  cette  sortie  contre  ma  démonstration  : 

«  Nous  trouvons  bien  étrange,  qu'il  nous  soit  permis  de  le 

ce  dire  en  passant,  qu'un  homme,  quel  qu'il  soit,  aussi  savant  que 
a  possible,  jette  publiquement  un  blâme  à  une  série  de  siècles  qui 
a  ont  vu  briller  tant  de  génies  dans  tous  les  genres,  et  qu'il  ose  dire 
a  à  tant  d'hommes  qui  se  sont  occupés  de  la  chose  en  question , 
Ci  qu'ils  n'ont  pas  compris  ce  qii'a  fait  Gui  d'Arezzo  en  réalité.  Du 
a  reste ,  la  lecture  des  lettres  de  Gui  et  ses  œuvres ,  que  nous  venons 
a  de  mettre  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs,  leur  apprendra  assez  que 
«  l'article  de  la  Biographie  de  M.  Fétis  fait  peu  d'honneur  à  ce  grand 
«  musicographe.  » 

Cette  conclusion  du  vénérable  prêtre,  à  qui  Dieu  fasse  paix,  me 
rax^pellé  une  anecdote  que  voici  :  Mozart ,  visitant  une  ablfttye  d'Al- 
lemagne ,  fut  conduit  dans  l'église  par  le  prieur.  L'iin  des  pères 
joua  de  l'orgue.  Quand  il  eut  fini  de  préluder,  le  prieur  demanda 
à  l'illustre  compositeur  ce  qu'il  pensait  du  talent  du  moine ,  et 
ajouta  immédiatement  :  C^e$t  un  homme  excellent  et  d'une  simplicité 
angilique.  —  Pour  sa  simplicité  ,  répondit  Mozart ,  je  ne  la  mets 
pas  en  doute,  car  sa  main  gauche  ne  se  doute  pas  de  ce  que  fait  sd 
droite. 

Le  deuxième  exemple,  que  je  choisis  dans  les  critiques  dont  mes 


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xxviij  PRÉFACE 

assertions  et  mes'idées  sur  certains  points  de  Fhistoire  de  la  musique 

ont  été  les  objets,  est  celui-ci  : 

MarchettOy  dit  de  PadouCy  à  cause  du  lieu  de  sa  naissance ,  fut  le 
musicien  le  plus  singulier  du  treizième  siècle.  Auteur  de  deux  traités 
de  musique^  dont  un,  daté  de  127fc,  a  pour  titre  :  Lucidarium  in  arle 
musicoi  planWy  c'est-à-dire,  en  latin  du  moyen  àge^  La  lumière  (  por- 
tée )  dans  Vari  du  plain-chant^  il  présente  dans  celui-ci  des  passages 
d^harmonie  dont  voici  quelques-uns  : 


Dessus. 
Basse. 

ut,  ut  dièse,  ré, 
fa,  mi,           ré. 

fa,  fa  dièse,  soL 
fa,  ré,            ut. 

sol,  sol  dièse,  la, 
sol,  mi,           ré. 

Dessus. 
Basse. 

ré,  ut  dièse,  ut, 
ré,  mi,         fa. 

N"  2. 

sol,  fa  dièse,  fa. 
ut,  ré,           fa. 

si,    la,  ut, 

sol,  la,  la  bt^inol. 

Dessus.  I  la,  si  bémol,  si,  ut,  \\ut,  si,  si  bémol,  la.  11  ré,  ut,  ut  bémol.  Il  ut  bémol,  ut,  ré. 


Basse.   1  la,  sol,        mi,  ut,  \\ut,  mi,  sol,       ,  la,  \\ré,  mi,  fa,  \\fa,  mi,  ré. 

Ces  successions,  si  insolites,  si  étranges,  non-seulement  à  Fépoque 
où  Marchetto  écrivait,  mais  inconnues  longtemps  après  lui ,  m'ont 
fait  dire,  dans  la  notice  qui  concerne  cet  écrivain  :  «  Le  Luddaire  est 
«  surtout  remarquable  par  les  exemples  d'harmonie  chromatique 
«  qu^il  présente  dans  les  deuxième,  cinquième  et  huitième  traités 
a  renfermés  dans  cet  ouvrage.  Les  successions  harmoniques  qu'of- 
«  frent  ces  exemples  sont  des  hardiesses  prodigieuses  pour  le  temps 
c(  où  elles  ont  été  imaginées.  Elles  semblaient  devoir  créer  immé- 
((  diatement  une  tonalité  nouvelle;  mais,  trop  prématurées,  elles  ne 
c(  furent  pas  comprises  par  les  musiciens ,  et  restèrent  sans  signifi- 
c<  cation  jusqu'à  la  fin  du  seizième  siècle.  »  Qu'a-t-on  objecté 
contre  ces  paroles,  qui  sont  l'expression  d'une  vérité  de  toute  évi- 
dence pour  qui  a  étudié  d'une  manière  sérieuse  les  monuments  des 
tonalitéset  de  l'harmonie,  non  en  archéologue ,  mais  en  musicien 
qui  s'attache  moins  aux  mots  qu'à  la  nature  des  choses?  Ce  qu'on 
a  obiecté ,  le  voici  : 

ce  Si  M.  Fétis  a  supérieurement  caractérisé  la  tonalité  moderne^ 
«  qui  est  notre  élément  musical,  ses  travaux  ne  sont  ])as  aussi  satis- 


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DE  LU  DEUXIÈME  ftDlTïON.  xxix 

«  faisants  en  ce  qui  concerne  la  tonalité  du  chant  de  Téglise.  C'est 
«  du  moins  mon  opinion  ;  et  l'on  verra  bientôt  à  quel  point  elle  est 
a  fondée. 

«  Quand  on  traite  de  la  tonalité  du  plain-chant^  on  enseigne 
«  toujours  qu'elle  est  purement  diatonique;  qu'elle  est  dépouillée 
a  du  caractère  attractif  du  quatrième  degré  et  de  la  note  sensible  ; 
«  que  la  seule  altération  permise  en  cette  tonalité  ne  peut  affecter 
(c  que  la  note  si ,  par  le  moyen  du  hémol  et  du  bécarre;  enfin  ^  que 
«  l'emploi  du  dièse  y  est  formellement  interdit,  selon  les  uns,  et 
<c  quelquefois  toléré ,  selon  les  autres,  soit  pour  éviter  la  relation  di- 
«  recte  du  triton  ou  de  la  fausse  quinte,  soit  par  euphonie  dans  les 
«  cadences. 

«  On  ignore  que  la  tonalité  du  plain-chant  ne  repose  pas  toute 
a  entière  dans  la  tonalité  grégorienne.  Celle-ci  n'en  est  qu'une  par- 
ce tie  j  considérable  sans  doute ,  mais  qui  ne  constitue  pas  à  elle 
«  seule  la  liturgie  musicale  (1).  » 

J'écarte  ce  qui  suit  immédiatement,  parce  que  mon  critique  a 
pour  habitude  de  se  jeter  dans  des  excursions  qui  font  perdre  de 
vue  la  chose  dont  il  s'agit,  et  je  viens  au  passage  sur  lequel  il  fait 
reposer  la  discussion.  Le  voici  : 

«  Ce  dont  personne  ne  se  doutait ,  c'est  que  saint  Grégoire  et 

«  saint  Ambroise,  bien  qu'inspirés  tous  deux  par  les  théories  grec- 
«  ques ,  n'ont  cependant  pas  suivi  la  même  route.  Le  premier  a 
«  choisi  le  genre  diatonique ,  le  plus  sévère  et  le  plus  grave  des 
«  trois  genres  de  musique  dés  anciens  Hellènes;  l'autre  a  préféré  le 
«  genre  chromatique,  plus  doux,  plus  élégant,  plus  simple;  Tun  a 
«  songé  aux  barbares  du  Nord  ,  au  peuple ,  aux  masses  ;  l'autre  a 
<c  voulu  plaire  aux  oreilles  délicates  des  Romains  (2).  » 

Arrêtons-nous  un  moment  pour  faire  remarquer  une  méprise 
singulière  de  mon  critique ,  M.  Nisard  :  Ambroise ,  Gaulois  .d'ori- 
gine, n'eut  point  de  rapports  avec  Rome,  partagée  à  cette  époque 
entre  les  restes  du  paganisme  et  l'arianisme.  Il  n'était  pas  homme 
à  vouloir  plaire  à  des  oreilles  quelconques;  et,  si  quelqu'un  travailla 

(1)  Études  sur  la  restauration  du  chant  grégorien  au  XIX^  siècle,  par  Théo* 
dore  Nisard,  p.  15. 

(2)  Jbùi. 


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XXX  PRÉFACR 

pour  le  peuple,  pour  les  masses,  dans  les  objets  du  culte,  dans  lo 
chant  particulièrement,  ce  fut  lui.  Il  suffit  de  lire  les  Confessions 
de  saint  Augustin  pour  en  être  convaincu.  À  Tégard  de  saint  Gré- 
goire, pourquoi  aurait-il  eu  en  vue  les  barbares  du  Nord,  qui  n'oc- 
cupaient que  ritalic  centrale  et  la  Lombardie ,  et  qui  ne  pénétrèrent 
point  à  Rome  sous  son  pontificat? 

Mon  critique  poui*suit  sa  thèse  en  citant  ce  passage  extrait  d^un 
traité  de  musique  attribué  à  saint  Odon,  abbé  de  Cluny  (1),  qui 
gouverna  ce  monastère  célèbre  depuis  927  jusqu'en  942  :  «  11 
«  y  a  des  genres  de  musique  dont  les  intervalles  ne  se  mesurent  pas 
<c  sur  le  monocorde  de  la  même  manière  que  ceux  du  diatonique  ; 
«  mais  nous  ne  parlons  ici  que  de  ce  dernier  genre,  parce  qu'il 
«  est  le  plus  parfait ,  le  plus  naturel  et  le  plus  suave,  d'après  le 

«  témoignage  des  saints  et  des  musiciens  les  plus  instruits Il  y 

«  a  une  chose  certaine,  c'est  que  l'emploi  du  genre  diatonique , 
«  adopté  par  saint  Grégoire,  repose  sur  la  double  autorité  de  la 
a  science  humaine  et  de  la  révélation  divine.  Les  mélodies  de  saint 
ce  Ambroise,  homme  très-versé  dans  Tart  musical ,  ne  s'écartent  de 
<c  la  méthode  grégorienne  que  dans  les  endroits  où  la  voix  s'amol- 
(c  lit  d'une  manière  lascive  et  dénature  la  rigidité  des  intervalles 
<c  diatoniques  (2). 

M.  Nisard  cite  ensuite  un  passage  extrait  d'un  petit  traité  de  mu- 
sique par  Réginon,  abbé  du  Prum,  qui  fut  contemporain  d'Odon, 
abbé  de  Cluny.  Dans  ce  passage,  Réginon,  comme  la  plupart  des 
écrivains  du  moyen  âge,  divise  la  musique  artificielle  en  diatonique, 
chromatique  et  enharmonique;  il  ajoute  qu'on  entend  fréquemment 
des  exemples  du  genre  chromatique  dans  les  chœurs  de  musique 


(I  )  Il  y  a  beaucoup  de  motifs  pour  ne  pas  reconnaître  saint  Odon  comme  Tauteur 
de  cet  ouvrage ,  dont  il  n'existait  que  deux  manuscrits  avant  que  Tun  d'eux  eût  été 
détruit  dans  un  inoeiidie.  Celui  qui  se  trouve  encore  à  la  Bibliothèque  de  Leipsick, 
Tattribue  à  Bernon,  et  le  passage  cité  par  M.  I9isard  ne  8*y  trouve  pas. 

(2)  La  traduction  serait  plus  exacte  si  M.  iSisard  disait  :  la  mélodie  de  saine  Jm- 
broise7ie  s'écarte  pas  de  cette  règle,  si  ce  n'est  dans  les  endroits  où  la  imx  la 
dénature  par  des  délicatesses  trop  lascioes.  (Sancti  quoque  Ambrosii,  prudentis- 
simî  in  bac  arte,  syrophonia  nequaquam  ab  bac  discordât  régula,  nisi  m  quibus- 
dam  nimium  delicatarum  vocum  pervertit  lascivia.  ) 


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DE  LA  DEUXIEME  EDITION.  xxxj 

des  femmes^  et  qu^on  ies  trouve  également  dans  Thymne  Ui  queant 
taxis  {i). 

Après  ces  citations,  et  beaucoup  d'écarts  qui  Tont  oublier  ce  qui 
est  en  question  ,  le  critique  revient  au  sujet  de  la  discussion ,  et 
dit  :.«  Sans  doute,  la  tonalité  du  chant  grégorien  est  diatonique  : 
«  c'est  la  règle;  mais  enconnait-on  toutes  les  exceptions  pratiques? 
«  A-(-on  contrôlé  sur  ce  point  fondamental  les  assertions  obscures, 
a  embrouillées  ou  incomplètes  des  didacticiens  du  moyen  âge? 
a  Pourrait-on  dire  d'une  manière  précise  les  limites  de  l'influence 
«  réciproque  qu'ont  exercée  l'une  sur  l'autre  l'œuvre  de  saint  Gré- 
«  goire  et  l'œuvre  de  saint  Ambroise?  » 

On  voit  que  jusqu'ici  M.  Nisard  est  dans  l'incertitude  sur  la  ques- 
tion qu'il  a  soulevée;  mais  bientôt  nous  allons  le  voir  prendre 
un  ton  plus  décidé,  et  ne  plus  mettre  en  doute  l'existence  d'un  plain- 
chant  chromatique.  De  plus ,  il  affirmera  également  que  l'harmo- 
nie chromatique  a  existé  de  tout  temps,  et  il  écrira  cette  curieuse 
note  (2)  : 

a  Dans  sa  Biogrophie  universelle  des  Musiciens  (  art.  Uarchello , 
«  t.  IV,  p.  269)  M.  Fétis  répète  la  même  opinion  (déjà  produite  au- 
d  para  vaut),  mais  en  des  termes  plus  inadmissibles  encore  ;  car  Har- 
<i  chetto  n'a  pas  eu  de  hardiesses  prodigieuses  en  fait  d'harmonie  : 
(c  il  n'a  fait  qu'exposer  la  doctrine  reçue  et  suivie  depuis  long- 
«  temps.  >> 

S'il  en  est  ainsi,  ]e  ne  mérite  pas  les  éloges  qui  m'ont  été  donnés, 
et  que  le  critique  a  répétés  en  commençant.  Non- seulement  je  n'ai 
pas  supérieurement  caractérisé  la  tonalité  modemcj  qui  est  notre  élé- 
ment fnustca{»  mais  j'ai  dit  de  grosses  sottises  sur  ce  sujet,  puis- 
qu'il n'y  aurait  pas  de  différence  entre  la  tonalité  du  chant  grégorien 
et  celle  de  la  musique  moderne,  ou  plutôt  qu'il  n'y  aurait  qu'une 
tonalité.  Heureusement,  nous  ne  faisons  pas  le  roman  de  la  musi- 
que :  nous  écrivons  son  histoire.  Nous  n'avons  pas  de  conjectures  à 
faire  là  où  sont  les  monuments ,  et  nous  ne  sommes  pas  des  Chris- 
tophe Colomb  allant  au  hasard,  sur  unemer  inconnue,  à  la  recherche 

(1)  Sictit  in  choro  mulierum  ludentium  fréquenter  auditur,  et  in  hymno  Ut 
queant  Iaxis ,  etc. 

(2)  Étude»  sur  le  chant  grégorien^  page  153,  n.  1. 


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xxxVj  PRÉFACE 

d'un  nouveau  monde  musical.  U  me  suffira,  pour  mettre  au  néant 
toutes  ces  suppositions  gratuites,  toutes  ces  pétitions  de  principes, 
de  i*entrer  dans'le  domaine  de  la  réalité.  Je  regrette  seulement  de 
ne  pouvoir  être  plus  concis  dans  ma  tâche. 

Reprenons  d'abord  lé  texte  de  l'ouvrage  attribué  à  Odon  :  Il  y  a 
des  genres  dont  les  intervalles  ne  se  mesurent  pas  sur  le  monocorde  de 
la  même  manière  que  ceux  du  diatonique.  Cette  traduction  est-elle 
exacte?  Je  suis  obligé  de  répondre  négativement ,  car  le  texte  dit 
simplement  ^  il  y  a  d'autres  genres  de  musique,  lesq;aels  ont  d'autres 
mesures  (1).  En  cela  l'auteur  dt  l'opuscule  ne  nous  apprend  rien  de 
nouveau  :  il  répète  ce  qu'ont  dit  avant  lui  Ptolémée,  BoCce,  Auré- 
lien  de  Réomé,  Rémi  d'Auxeri*e  et  d'autres  écrivains  qui  suivaient 
la  doctrine  de  Boôce.  Mais  cela  n'indique  en  aucune  manière  qu'on 
se  servit  au  dixième  siècle  des  genres  chromatique  et  enharmonique. 
On  ne  parlait  plus  depuis  douze  siècles  de  ces  genres  que.  d'une  ma- 
nière spéculative.  Aristote  nous  apprend  qu'il  n'existait  plus  de  son 
lemps  de  musicien  capable  de  chanter  les  nomes  d'Olympe ,  parce 
que  la  musique  était  devenue  purement  diatonique,  et  que  les  an- 
ciens genres  enharmonique  et  chromafique  avaient  été  abandonnés. 
Le  texte  que  H.  Nisard  invoque  affirme  également  que  le  chant  de 
saint  Grégoire  est  diatonique ,  et  que  celui  de  saint  Ambroise  n'en 
diffère  pas,  si  ce  n'est  dans  les  cas  ou  la  voix  le  dénature  par  des  dé- 
licatesses trop  lascives.  Mais  pourquoi  mon  critiqua  a-t-il  omis  ce  qui 
suii  dans  le  môme  paragraphe  de  l'ouvrage  qu'il  cite?  Là  se  trouve 
parfaitement  expliqué  ce  que  Tauteur  entend  par  des  déUcatesses 
lascives  de  la  voix;  là  aussi  se  voit  la  preuve  qu'il  s'agit,  non  de  ce 
que  M.  Nisard  appelle  Vœuvre  de  saint  Ambroise ,  mais  de  mauvaises 
traditions  de  certains  chantres  que  l'auteur  flétrit  du  nom* de  jon- 
gleurs. Voici  le  passage  supprimé  par  mon  critique  :  «  Or,  nous  sa- 
tt  vous  par  expérience  que  la  plupart  de  ceux  dont  l'esprit  cor- 
ii  rompu  dirige  leurs  voix  de  cette  manière  ne  chantent  pas  selon 
«  la  règle  de  vérité,  mais  suivent  plutôt  leur  propre  caprice,  pour 
«  acquérir  une  vaine  gloire.  Cest  d'eux  qu'on  a  dit  que  rignorance 
«  de  la  musique  fait  d'un  chantre  un  jongleur.  C'est  pourquoi  saint 

(1)  Sunt  prœterea  et  alia  musicœ  gênera,  aliis  mensuris  aptuta. 


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DE  LA  DEUXIÈME  EDITION.  xxxiij 

«  Isidore  pose  cet  axiome ,  que  Dieu  n'est  pas  glorifié  par  des  voix 
«  semblables  (1).  » 

En  vériié,  il  est  bien  extraordinaire  quemon  critique  n'ait  pas  vu, 
par  cette  suite  du  paragraphe-  de  son  auteur^  que  l'autorité  invo- 
quée par  lui  s'élève  contre  son  système  et  Tanéantit! 

Reste  la  citation  d'après  Réginon  de  Prum.  Ici  j'éprouve  quelque 
embarras^  car  le  passage  ne  se  trouve  ni  dans  le  texte  publié  par 
l'abbé  Gerbert,  ni  dans  le  manuscrit  que  j'ai  découvert  à  la  biblio- 
tèque  royale  de  Belgique;  j'ignore  donc  ce  qui  suit  l'endroit  où  mon 
critique  s'est  arrêté.  Toutefois,  ce  qu'il  en  a  cité  suffit  pour  démon- 
trer que  les  paroles  de  l'abbé  de  Prum  n'ont  pas  la  signification 
qu'il  leur  prête.  De  quoi  s'agit-il?  de  la  musique  artificielle.  Qu'est- 
ce  que  la  musique  artificielle?  C'est  celle  des  instruments.  Réginon 
lui-même  nous  dit  en  e0et  ce  qu'il  entend  par  ces  mots  :  a  On  ap- 
«  pelle  musique  artificielle,  dit-il,  celle  qui  est  produite  et  inven- 
«  tée  par  Tart  et  le  génie  humain,  et  qui  consiste  dans  l'usage  de 
«  certains  instruments  (2).  »  Or,  j'ai  démontré  dans  mes  Recherches 
sur  la  musique  des  rois  de  France  au  moyen  âge,  d'après  les  comptes 
de  leur  maison  fS),  que  les  instruments  orientaux  appelés  psaltérionsy 
canons  et  demi-canons ,  étaient  joués  par  certains  musiciens  employés 
à  leur  service,  et  que  ces.  mêmes  instruments  étaient  connus  en 
Europe.  On  sait  que  leurs  nombreuses  cordes  étaient  et  sont  encore 
accordées  dans  le  système  arabe ,  de  dix-sept  sons  par  octave.  Quels 
rapports  veut-on  que  ces  choses  aient  avec  la  tonalité  du  plain-chant? 
Encore  une  fois  il  n'est  question  que  de  la  musique  artificielle,  c'est- 
à-dire  delà  musique  instrumentale.  II  est  vrai  que  dans  la  citation 
faite  par  mon  critique  il  est  fait  mention  de  l'hymne  Vi  queant  Iaxis, 
après  le  chœur  musical  des  femmes.  J'avoue  que  je  ne  sais  ce  que 
cela  signifie ,  car  on  n'en  peut  tirer  aucun  sens  raisonnable.  Si  cet 

(1)  Experimento  namque  didicimus,  quod  plurimi  dissoluti  mente  hujiis  modi 
Toces  babentes  uullum  pêne  cantum  secundum  veritatis  regulani,  sed  magis  secun- 
dum  propriain  voluntaUm  pronuDCiant,  maxime  inanis  glorix  cupîdi  ;  de  qualibus 
dicitur  :  quia  ignorata  musiea  de  caDtore  joculatorem  facit;  pro  quo  S.  Isidorus  po- 
Dit,  quia  talibus  vocibus  non  famulatur  Deo.  {Jp,  Gerb.^  tome  I,  page  275.) 

(2)  ArtiGcialis  musiea  dicitur,  quae  arte  et  iogenio  humano  excogitata  est,  et  iu- 
venta,  quae  in  quibusdam  consistit  iustrumeutis.  {Jp.  Gerb.,  ton).  I;  p  237.  ) 

(3)  Rame  musicale,  année  1832,  n«  25  et  suivant. 


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:ixxiv  PREFACE 

hymne  n'avait  pas  appartenu  au  genre  diatonique  ,  Guido  d*A- 
rezzo  ne  l'aurait  pas  choisi  pour  mettre  dans  la  mémoire  de  ses 
élèves  les  notes  initiales  des  antiennes. 

On  a  vu  que  ce  n'est  pas  dans  le  plain-chant  seul  que  M.  Nisard 
veut  trouver  l'emploi  du  genre  chromatique ,  mais  aussi  dans  l'har- 
monie. Suivant  lui^  et  ici  il  est  affirmatif  autant  qu'on  peut  Pétre  y 
ce  que  j'ai  larouvé  de  prodigieux  dans  les  successions  harmoniques  de 
Marchetto  est  la  chose  la  plus  simple  :  cela  s'est  fait  de  tout  temps; 
Marchetto  n'a  fait  qu'exposer  une  doctrine  établie  longtemps  avant 
lui.  M.  Nisard  oublie  de  nous  apprendre  où  il  a  trouvé  les  docur 
ments  qui  l'autorisent  à  tenir  ce  langage.  Pour  moi  je  n'éprouve  aucun 
embarras  à  démontrer  son  erreur,  car  je  m'appuie  sur  l'évidence. 

Marchetto^  dit  mon  critique,  lorsqu*il  écrit  ses  harmonies,  expose 
la  doctrine  établie  longtemps  avant  lui.  Voyons  de  quoi  traite  le 
sixième  chapitre  du  deuxième  traité  contenu  dans  le  Lucidaire? 
du  diesis,  qui,  dit-il ,  est  la  cinquième  partie  d^un  ton  (ij.  11  ajoute  : 
Si  Van  divm  le  ton  en  deux  parties  pour  cotorer  quelque  coMon- 
nanee ,  par  exemple,  la  tierce ,  la  sixte  ou  la  dixième,  tendante  vers 
une  autre  consonnance ,  la  première  partie  du  ton  ainsi  divisé ,  $i  elle 
est  ascendante,  est  la  plus  grande  et  s'appelle  chroma ,  la  partie  qui 
reste  se  nomme  diésis  (2).  Quel  galimatias  !  Cette  théorie  a  la  pré- 
tention d'être  empruntée  aux  Grecs  ;  mais  jamais  un  intervalle  ne 
s'est  appelé  chroma,  et  une  tierce,  une  sixte,  une  dixième,  dont 
l'intervalle  prendrait  les  quatre  cinquièmes  d'un  ton  pour  éta- 
blir sa  tendance ,  serait  complètement  fausse  et  insupportable  à  l'o- 
reille. C'est  pour  la  démonstration  de  cette  absurdité  que  sont  écrits 
les  exemples  placés  sous  le  n""  1 . 

Le  deuxième  chapitre  du  huitième  traité  du  Lucidaire^  où  se  trou- 
vent les  successions  que  j'ai  fait  connaître  sous  le  n*  3 ,  traite  du 
changement  de  nom  des  notes  dans  la  solmisation  par  le  système  des 
hexacordes  et  par  la  méthode  des  muances.  Or,  ce  système  et  cette 

(1)  Diesis  quÎDta  pars  esttoni. 

(2)  Diesis  quinta  pars  est  toni,  puta  cum  aliquis  tonus  bipartitur  propter  aliquam 
consonantiam  colorandam  subter  tertiam,  sextam  sive  dccimam ,  tendendo  ad  ali- 
quam coDsonantinm  ;  quia  prima  pars  toni  sic  divisi,«i  per  ascensum  fit,  major  est, 
et  vocalur  chroma  ;  pars  -;cro  quae  restât  diesis  dicitur.  (-/p.  Gçrb  ,  t.  111,  p.  73.) 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xxxv 

méthode  ont  pour  base  unique  le  genre  diatonique ,  comme  le 
prouve  invinciblement  la  main  musicale.  Quels  rapports  donc 
peuvent  exister  entre  les  successions  de  Harchelto  et  l'objet  du 
chapitre? 

Enfin  y  n'avons*nous  pas  ^  pour  démontrer  que  les  successions  et 
les  harmonies  dont  il  s'agit  n'appariienneut  pas  au  temps  où  elles  ont 
été  écrites,  les  monuments  del'art  à  la  fin  du  douzième  siècle  et  même 
de  l'année  1267 ,  que  j'ai  publiés  dans  la  Revue  de  la  musique  relir- 
gieu&e  de  H.  Danjou,  et  ne  savons-nous  pas  qu'alors  les  tierces  ma- 
jeures et  les  sixtes  de  même  nature  étaient  considérées  comme  des 
dissonances  et  bannies  du  contrepoint?  De  plus^  n'avons*nous  pas 
des  morceaux  à  trois  voix  d'Adam  de  la  Halle  ^  contemporain  de 
Marchetto^  pour  nous  fournir  la  preuve  que  l'harmonie  de  ce  temps 
n'a  aucun  rapport  avec  ce  que  nous  voyons  dans  l'œuvre  de  celui-ci  ? 

Que  deviennent  donc,  en  présence  de  ces  faits ,  les  assertions  in- 
croyables de  M.  Nisard?  Que  devient  sa  négation  des  vérités  que  j'ai 
énoncées?  Non-seulement  j'étais  dans  le  vrai^  lorsque  je  disais  que 
les  exemples  de  successions  harmoniques  de  Marchetto  sont  des 
choses  prodigieuses  (  j'àiu^ais  pu  dire  absurdes  )  dans  la  tonalité  de 
son  temps  j  mais  j'étais  en  droit  d'ajouter  que  longtemps  même 
après  l'introduction  dans  l'art  du  principe  de  la  tonalité  moderne^ 
de  pareilles  successions  y  étaient  inconnues.  Quatre  siècles  s'étaient . 
écoulés  depuis  Marchetto^  lorsque  Stradella,  et  après  lui  Alexandre 
Scarlatti  ^  ont  fait  entendre  les  premières  successions  chromatiques 
avec  l'attraction  tonale.  L'étude  quelque  peu  attentive  des  règles  en- 
seignées dans  les.traités  de  musique  des  quatrième  et  cinquième  siè- 
cle» fait  voir  avec  évidence  qu'elles  ont  pour  objet  d'éviter  des  rela- 
tions d'intervalles  bien  moins  hardies  que  celles  de  l'écrivain  de 
Padoue. 

Les  deux  exemples  de  critiques  que  je  viens  d'analyser  et  de  ré- 
futer, par  de  solides  preuves,  font  voir  que  si  je  voulais  relever  de  la 
même  manière  tout  ce  qui  a  été  produit  contre  mes  doctrines,  je 
devrais  écrire  d'immenses  volumes ,  source  de  fatigue  pour  moi  et 
d'ennui  pour  mes  lecteurs.  Certains  archéologues,  dans  ces  derniers 
temps,  se  sont  attachés  à  des  points  de  vue  particuliers  sur  lesquels 
ils  se  contredisent  souvent  entre  eux ,  bien  que  le  but  de  la  plupart 


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xxxvj  PRÉFACE 

solide  me. combattre.  La  vue  de  l'ensemble  leur  échappe^  ce  qui  est 
cause  qu'ils  ne  me  comprennent  pas  toujours.  Us  sont  à  rhistoire  de 
la  musique  ce  que  seraient  plusieurs  tailleurs  qui  voudraient  tra- 
vailler à  la  confection  du  même  habita  chacun  de  son  côté  :  celui-ci 
ferait  la  taille^  cet  autre  les  manches  ^  un  troisième  le  collet.  Tousse 
complairaient  à  bien  faire  la  partie  qui  leur  serait  échue  ;  mais, 
quand  viendrait  le  moment  d'assembler  le  tout^  rien  ne  s'accorda 
rait.  Avec  du  savoir^  de  l'érudition ,  on  croit  pouvoir  résoudre  mieux 
certains  problèmes  de  l'histoire  de  la  musique  en  bornant  le  cercle 
des  études  à  ces  questions  particulières  ;  mais  dans  cet  art^  dont  les 
transformations  sont  si  fréquentes,  dans  cette  science  qui  embrasse 
tant  d'objets^  si  l'on  n'a  tout  examiné;  si  de  longues  méditations  sur 
l'ensemble  et  l'enchaînement  des  faits  par  leurs  causes  n'ont  pas 
étendu  les  vues  du  savant  le  plus  consciencieux  y  on  risque  de  ne 
parvenir  qu'à  des  conclusions  erronées.  Il  faut  avoir  tout  approfondi 
pour  traiter  avec  certitude  une  des  milles  questions  difficiles  qui  se 
présentent  dans  cette  science  infinie. 

Ces  considérations  m'ont  déterminé  à  faire  disparaître  de  la 
deuxième  édition  de  mon  livre  le  Résumé  pkiiosopkique  de  l'histoire  de 
la  musiquey  que  j'avais  placé  en  tète  de  la  première.  Ce  morceau  ren- 
ferme une  tiè&grandequantité  d*aperçusnouveauXy  dont  quelques-uns 
ont  été  qndAiûés  d^ hypothèses.  Le  conseiller  impérial  de  Kiesewetter 
en  a  eu  tant  d'émotions,  qu'elles  l'ont  préoccupé  pendant  les  quinze 
dernières  années  de  sa  vie  et  lui  ont  fait  produire  dans  cet  intervalle 
ses  livres  sur  la  musique  de  VÉglislè  grecque  y  sur  rhistoire  de  la  mu- 
sique européenne^  sur  la  musique  mondaine ,  sur  la  musique  des  Ara- 
bes ,  sur  Guido  d'Arezzo  et  sur  la  théorie  mathématique  des  échelles 
tonales^  sous  le  titre  de  Nouveaux  Arisloxéniens.  De  plus^  il  a  rem- 
pli les  journaux  de  musique  allemands  d'articles  dirigés  contre 
mes  idées ^  sous  divers  pseudonymes.  D'autres  se  sont  aussi  essayés 
contre  ce  que  j'ai  écrit  dans  ce  résumé  sur  les  origines  de  l'harmonie^ 
sur  celles  des  notations  et  sur  beaucoup  d'autres  choses.  Reproduire 
simplement  mon  tableau  rapide  de  l'histoire  de  la  musique ,  sans 
tenir  compte  de  toutes  ces  oppositions^  ne  serait  pas  possible;  les 
discuter  serait  changer  le  caractère  de  ce  morceau,  lui  ôter  sa  desti- 
nation et  le  transformer  en  une  lourde  et  illisible  dissertation.  Jo 


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DE  LA  DEUXIÈME  ÉDITION.  xxxTÎj 

me  suis  dit  qu'il  n'est  plus  temps  de  présenter  sous  une  forme 
abrégée  des  vérités  historiques  et  des  idées  que  saisissent  mal  ceux 
qui  n'en  connaissent  pas  les  développements.  L'histoire  générale 
de  la  musique^  dont  la  publication  suivra  celle  du  présent  ouvrage^ 
exposera  ces  choses  avec  le  cortège  de  preuves  qui  doit  les  appuyer^ 
et  fera  cesser  d'oiseux  débats. 

En  terminant,  je  déclare  que,  loin  de  me  plaindre  des  attaques 
dont  mes  assertions  et  mes  théories  ont  été  l'objet ,  je  m'en  réjouis^ 
si  elles  restent  dans  des  termes  qui  conviennent  &  d'honnêtes  gens. 
Mieux  vaut  cent  fois  l'animation  qui  règne  dans  le  domaine  de  la 
littrature  musicale  depuis  un  certain  nombre  d'années  y  au  risque 
de  quelques  égarements ^  que  l'indiCférence  dont  j'ai  été  témoin 
dans  ma  jeunesse^  et  que  j'ai  eu  pour  but  de  faire  cesser  par 
mes  eflorts.  Au  milieu  de  quelques  erreurs^  que  le  temps  dissipera , 
se  sont  produites  de  bonnes  choses  qui  porteront  leurs  fruits.  Sous 
ce  rapport,  le  progrès  n'est  pas  douteux. 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DES  MUSICIENS 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DES  MUSICIENS 


AARON,  abbé  de  Saint-Martin  de  Cologne, 
naquit  en  Ecosse  dans  les  dernières  ann^  du 
dixième  siècle.  Il  était  jeune  encore  lorsque  fit 
un  pèlerinage  à  Pabbaye  de  Saint-Martin  :  beau- 
coup d^Écossais  menaient  à  cette  époque  visiter 
pieusement  cette  abbaye.  Aaron  y  trouva  le  tenue 
de  ses  voyage»,  et,  peu  de  terop»  après  son  arrivée 
à  Cologne,  il  y  prit  Thabit  du  monastère,  dont  il 
devint  abbé  en  1042.  Il  n*élait  point  alors  extra- 
ordinaire qn*un  seul  abbé  dirigeât  deux  al)bayes  : 
Aaron  nous  en  fournit  un  exemple ,  car,  peu  de 
temps  après  qu^il  eut  été  élevé  i  la  dignité  d'abbé 
de  Saint-Martin ,  on  lui  confia  aussi  la  direction 
de  l'abbaye  de  Saiut-Pantaléon ,  de  l'ordre  de 
Saint- Benoit,  près  de  Cologne.  Il  mourut  à  TAge 
d'environ  soixante  ans,  le  14  décembre  1052.  Un 
tnifé  De  uMitate  Canins  vocalis  et  de  Modo 
eaniandi  alque  psallendi,  écrit  par  Aaron,  se 
trouvait  en  manuscrit  dans  la  bibliothèque  de 
Saint-Martin,  avant  la  suppression  de  cette  ab- 
baye. Trithème  {in  Chron.  Hirsaug.)  dit  aussi 
que  ce  moine  a  laissé  un  livre  Intitulé  :  De  Reçu- 
lis  ionorum  et  sympkoniarum,  (  Voy.  Josephi 
Hartzetm  Bibliotheca  eoloniensis,p.  1.) 

AARON  9  on  ARON  (Pibtro),  écrivain 
didactique  sur  la  mnsique ,  et  professeur  distingué 
de  cet  art,  naquit  à  Florence,  dans  la  seconde 
moitié  da  quinzième  siècle,  suivant  les  rensei- 
g;iienients  que  nous  fournissent  les  titres  de  ses 
ouvrages  et  ses  épltres  dédicatoires.  Les  deux 
orthographes  do  nom  de  cet  auteur  sont  employées 
par  hii-méoie;  car  on  tronve  Àron  au  second 
livre  qu'il  publia,  et  Aaron  aux  titres  des  autres. 
PooGîanti  (1),  Cinelll  (2)  et  le  jésuite  Negri  (3) 

(•)  Caiaiogm  ittustrium  SeHptorvm  FlormUnorum. 

M  Mbliattea  volante  Sctmia  s*. 

(19  ÙtorUt  éit  rtormOM  ScriUori,  p.  4M. 

UKIT.  DES  MUSiaBNS.  T.  I. 


nous  apprennent  peu  de  choses  concernant  la 
vie  de  ce  savant  musicien  ;  ce  qn*on  en  sait  est 
indiqué  par  lui-même.  Ainsi  la  lettre  placée  en 
tête  de  l'édition  de  son  livre  intitulé  Toscanello 
in  mtuica,  publié  en  1539 ,  et  datée  du  7  octobre 
de  la  même  année,  nous  informe  qu'Aron  avait 
vingt-six  ans  lorsqu'il  publia  son  premier  livre , 
en  1516;  d'où  il  suit  qu'il  était  né  en  1489  on 
1490.  On  voit  dans  une  autre  épttrix  de  l'édition 
de  1523,  qu'il  était  né  pauvre,  et  qu'il  chercha 
des  ressources  pour  sa  fortune  dans  ses  travaux 
sur  l'art.  On  peut  induire  de  ses  paroles  qu'il 
s'était  rendu  à  Rome,  et  qu'ayant  été  ordonné 
prêtre,  il  recherchait  la  faveur  du  pape  Léon  X; 
mais  la  mort  de  ce  pontife  trahit  ses  espérances. 
Heureusement,  il  trouva  alors nn  protecteur  dans 
SétMistien  Michèle,  noble  vénitien  et  chevalier  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem  (4).  Or  Léon  X  mourut 
le  1*'  décembre  1521,  et  avant  cette  époque 
Aaron  avait  déjà  publié  ses  trois  livres  DelV  IsH" 
tutione  armoniea,  à  Bologne,  en  1516.  11  est 
donc  au  moins  vraisemblable  qu'il  se  trouvait 
alors  dans  cette  ville,  oti  Flaminio,  son  ami, 
publia  dans  la  même  année  une  version  latine  du 
même  livre.  Depuis  cette  époque  jusqu'au  mois 
de  février  1521 ,  les  traces  de  l'existence  d'Aaroo 

(4)  ...  Sotto  il  tuo  pontiâeato  (  de  Léon  X  X  moft 
ti  êOM  aJfaUcati,  ekucuno  tectmdo  le  tor  forxe,  di 
far  projuto  in  uta  per  gU  ampi  prmnii  eke  a  le  lorc 
fatieke  vedevano  «uere  propoiti.  Tra  gti  qvali  io  $ono 
ttato  vno ,  U  çuaU  in  temte  fortwtm  nalo,  rteereando 
per  atatna  honestû  via.  sosientare  la  mia  tênuUd 
negli  ttudil  dl  musiea,  ml  sono  non  poeo  ttf/atl- 
eato,  M  non  eot  felicemenU  eome  harei  (  tir)  poImCo, 
ahneno  quanto  f  Ingeçno  et  la  mia  indmsiria  mi  ha  po- 
tuio;  ei  harH  al  tutto  dissipato  U  premio  a  lê/aiieJke 
miê  JMT  la  importuna  morte  di  Leone  ^  te  voitra  signe- 
ria  non  mi  si  fussi  of/eria  unico  pretidio  a  la  e^Uta 
mia/ortuna,  etc. 


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AARON 


disparaissent  ;  mais  un  document  publié  dans  le 
n"*  17  de  la  neuvième  année  de  la  GazeUamusi' 
cale  di  Milano  (27  avril  1851)  nous  apprend 
qu'il  était  alors  à  Imoh ,  petite  ville  de  l'État 
de  TÉglise,  et  siège  d'un  évéché,  où  il  occupait  la 
place  de  chantre  (ou  maître  de  chapelle  et  insti- 
tuteur des  enfants  de  chœur)  à  relise  cathédrale. 
Ce  document  est  un  acte  dressé  par  le  notaire 
Vincent  Gibetti ,  de  cette  ville,  en  date  du  15  fé- 
vrier 1521 ,  par  lequel  les  chanoines,  après  déli- 
bération ,  accordent  à  Aaron ,  pour  tout  salaire 
annuel  de  son  service,  et  sans  indemnité  de  loge- 
ment, seize  mesures  de  froment  (I).  Il  parait 
hors  de  doute  que,  peu  satisfait  du  résultat  de  la 
délibération,  ce  savant  maître  abandonna  sa 
place  de  Téglise  d'imola ,  et  se  rendit  à  Rome 
immédiatement  après.  Les  munificences  de 
Léon  X,  son  goût  décidé  pour  les  arts,  et  la 
faveur  que  ce  pape  accordait  aux  Florentins, 
tout  faisait  entrevoir  à  Aaron  un  sort  plus  heu- 
reux; mais  la  mort  prématurée  du  pontife 
renversa  de  nouveau  ses  espérances.  Cependant 
il  ne  tarda  pas  à  se  trouver  dans  une  meilleure 
situation ,  ayant  obtenu ,  par  la  protection  du 
chevalier  Sébastien  Michèle,  un  canonicat  à  la 
cathédrale  de  Rimini,  dont  il  était  pourvu 
dès  1522,  ainsi  que  le  prouvent  le  titre  et  Té* 
pitre  dédicatoire  du  Toscanello,  publié  dans  cette 
même  année. 

Il  jouissait  encore  de  ce  bénéfice  lorsque  paru- 
rent les  éditions  de  ce  livre  publiées  en  1525 
et  1529;  mais  il  parait  quMl  ne  Tobligeait  pas  à 
résidence;  car  il  était  en  même  temps  maître  de 
chapelle  de  la  maison  de  son  protecteur,  le  clie- 
▼alier  Sébastien  Michèle,  prieur  de  Saint-Marc  de 
Venise,  et  vivait  dans  cette  ville,  ainsi  qu'on  le  voit 
par  le  titre  de  son  livre  intitulé  :  Trattate  délia 
natura  et  délia  cogni:Aone  di  tutti  gli  tuoni 

(I)  Et  prœdteti  tfndieus  nuaulùnarionaii ,  et  man- 
tlanearU  pradieU,  oàtento  partUo  per  /abas  quatuor 
aibas  ex  çub^pie  de  dandoJUcto  D.  Petro  Jron  corbet 
Xf^Ifrumenti  de  prmdkia  mensttra,  se  Migavervnt  dore 
et  consignare  in  recollectu  proxime  fvturo  dieto  D.  Petro 
Aron  dicta»  eorbes  xrifrumenti,  pre  eo  quod  prouUtU 
in  ckoro  dMnis  interesee  et  eantu  $e  occupare  diebus 
solemnibus  etfestivis  perannum  iiieipiendtan  in  kalendis 
martUproxitnefuturit»etut$equitur,  hae  tameneondi- 
tione,  quod  non  facta  interpellatione  per  mensem  emte 
JbUtum  aRfimn  per  atteram  partem  de  eonducta  non 
perseveranda  :  inteUiçaturperseverare  eo  modo  et  forma 
quo  anno  tune  pneterito,  et  sic  per  trantitum  mensem 
perdurare  penUium  annum  mm  eodem  salarto. 

SutTSDt  les  tables  de  variations  de  la  valeur  de  l'argent 
et  da  prix  des  denrées,  données  par  Dupré  de  Salnt-Maur 
dans  son  Essai  sur  les  Monnaies,  et  en  supposant  que 
la  mesure  romaine  de  blé  fût  à  peu  près  l'équivalent  da 
setter  de  France ,  coté  en  isti  à  4  livres  tonraois  9  sou 
efr  4  deniers,  qui  répondent  à  la  francs  de  notre  monnaie, 
les  seize  mesures  de  froment  accordés  k  Aaron  représci»- 
taralent  aujourd'hui  on  traitement  annuel  de  sw  francs  ! 


nel  canio  figurato,  qui  ftit  publié  en  1525.  La 
mort  du  prélat  et  la  modicité  du  revenu  de  son 
canonicat  mirent  plus  tard  Aaron  dans  une  situa- 
tion peu  prospère;  car  il  se  décida,  en  1535,  à 
se  faire  moine  de  Pordre  des  Biéronymites 
(appelé  en  Italie  VOrdine  de*  crociferi  ou 
Crofac^ieri),' dans  le  couvent  de  Saint- Léonard , 
à  Rergame.  Il  en  prit  Thabit  le  12  mars  1536,  et 
Ton  voit  dans  une  lettre  qu'il  écrivit  le  lende- 
main à  son  ami  Giovanni  det  Lago ,  maître  de 
chapelle  vénitien,  que  sa  profession  se  fit  avec 
beaucoup  de  solennité,  qu^on  lui  rendit  des 
honneurs  inaccoutumés,  et  que  les  musiciens  et 
chanteurs  qui  assistaient  à  la  cérémonie  lui  té- 
moignèrent de  raffection.  Pour  rtionoMr,  dit- 
il,  et  à  cause  de  Tamitié  qu^ils  avaient  pour  lui,  le 
maître  de  chapelle,  Messer  Gasparo  et  ses  vingt- 
deux  chantres  exécutèrent  des  psauilaes  tpez- 
zati  et  un  Magnificat  à  deux  chœurs,  et  toutes 
les  antiennes  en  contre  point ,  aussi  bien  qu^on 
aurait  pu  le  faire  à  Venise;  puis  le  Veni  Creator 
fut  chanté  dès  qu'il  eut  revêtu  Thabit.  Il  ajoute  : 
«  Après  les  cérémonies ,  je  fus  accompagné  dans 
«c  le  couvent  par  monseigneur  patron  (le  supé- 
K  rieur),  avec  les  chantres  et  une  partie  da 
«  peuple.  Une  somptueuse  collation  de  pâtisseries 
«  et  de  confitures  était  préparée  ;  et ,  sans  que 
«  j'en  eusse  été  prévenu ,  on  chanta  à  ma  louange 
«  un  madrigal  à  six  voix  (1).  »  Trois  ans  après , 
il  écrivait  au  même  :  «  Je  suis  mieux  que  Je 
«  n'ai  Jamais  été;  bien  vu  et  caressé;  j'ai  bonne 
«  vie  et  repos;  je  suis  libre,  et  j'ai  quelques  écus 
«  dans  ma  bourse  (2).  »  Dans  une  autre  lettre 
il  dit  encore  :  «  Vous  savez  quelle  était  ma  situa- 
<c  tion  à  Venise  :  s'il  m'était  survenu  une  maladie;. 
«  j'aurais  été  sans  asile  (3).  »  Il  passa  plus  tard 
du  couvent  de  Bergame  à  celui  de  Padoue,  puLi 


(1)  Per  lo  amore  quale  a  me  portano  questi  siçneri 
msuiei  et  eantorlf  messer  Catparo,  maestro  di  cappella, 
quacon  ventidue  eantori  (fu)  ad  honoramii,  et  qua 
fn  cantate  un  vespero  a  dui  chori  da  hro  a  psalmi 
spezzati,  moUoegreçiamente,  con  un  Magnificat  a  dui 
ekori,  et  tutte  le  anti/One  in  eontrapunto;  cosa  che 
non  haria  ereduto ,  tanto  bene  che  sarebbe  bastato  in 
Fineçia  :  da  poi  uno  Vent  Creator  Splrltus,  quando  fui 
vestito,  etc. 

Finito   le  cérémonie,  fui  aeeompaanato  dai 

reverendo  IdonAgnore  mio  patrone  in  casa  con  tutti  U 
eantort  et  parte  det  popolo,  dove  era  appareechiato  una 
beUissima  coUUUme  abundante  di  marxapani  et  confetti: 
dapoifu  eantato  un  mandriali  (sic)  a  sei  voci ,  del  quale 
non  aapevonlente,  in  laude  mia,  (Voy.  Lucidarlo  in  ma- 
slca ,  etc.) 

(t)  lo  sto  meglio  eh'  io  st^ti  mai;ben  visto,  ben  ache^ 
rezxato,  buon  vivere-con  rlposo,  llbero  et  futUcke  scuéo 
in  borsa.  (  Ibid.) 

(s)  roi  sapete  bent  queûo  che  in  yenetfa  ai  présente 
ftavevo  se  mi  fusse  venuta  una  malattia,  saria  attdaio 
ramingo.  (Ibld^ 


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AÀfeON  —  ABADIA 


à  eeloi  de  Yentse.  On  Ignore  Tépoque  de  la  mort 
d*Aaron  ;  maison  sait  qu'il  fj?ait  encore  en  1545, 
car  il  publia  dans  cette  année  son  Lucidario  in 
Musica,  (Test  donc  entre  cette  date  et  1562 
quil  cessa  de  vivre  ;  car  la  dernière  édition  de 
son  Toscanello  in  Muska ,  publiée  précisément 
dans  cette  année  1562,  porte  au  froolispice  ces 
mots  :  Con  V  aggiuntafatta  dalV  auCorestesso 
innanzi  che  morisse  (  avec  Taddition  faite  par 
l*aoleiir  hii-méme  avant  qn'il  mourût  ).  Les  soins 
qu'il  avait  pris  pour  les  progrès  de  la  musique,  et  la 
réputation  dont  jouissaient  ses  ouvrages,  lui  pro- 
eorèreot  Thonneur,  unique  parmi  ses  contempo- 
rains ,  de  voir  son  portrait  placé  dans  la  galerie 
ducale  de  Florence ,  près  de  ceux  des  musiciens 
les  plus  célèbres  des  temps  antérieurs.  On  a  de 
lui  les  livres  dont  voici  les  titres  :  i**  /  tre  UM 
deir  Istiiuzione  armonica^  stampati  in  Bolo- 
gna  net  1516  da  Benedetto  di  EHore ,  in-4^. 
Ce  volume  est  composé  de  62  feuillets  chiffrés 
d'un  seul  côté.  Jean-Antoine  Flaminio,  ami  de 
l'auteur,  traduisit  ce  livre  en  latin,  et  publia 
^  version  sous  ce  titre  :  Libri  très  de  fnstitu- 
tione  harmonica ,  editi  a  Petro  Aaron ,  Flo- 
rentino;  interprète  Giov.  Ant,  Flaminio  Foro- 
comeliensi.  Bononim,  1516,  petit  in-4°.  Cet 
ouvrage  fit  naître  une  vive  contestation  entre 
l'anleor  et  Gafori,  qui  y  trouvait  des  fautes 
graves  en  grand  nombre.  L'objet  de  la  dispute 
était  la  division  des  tétracordes  dans  les  genres 
diatonique ,  chromatique  et  enharmonique  ;  dis- 
putes vaines  qu'on  agitait  volontiers  dans  ces 
temps  anciens,  et  qu'on  assaisonnait  d'injures 
réciproques.  La  cause  d'Aaron  fut  soutenue 
<»>ntre  Gafori  par  Jean  Spataro  et  Nicolas  Vulsto 
(  voyei  ces  noms  ) ,  et  des  pamphlets ,  devenus 
très-rares,  furent  échangés  à  cette  occasion. 
Longtemps  après ,  Aaron  est  revenu  sur  ce  sujet 
dans  le  second  livre  de  son  Lucidario  (page  10); 
il  y  fait  une  critique  vigoureuse  des  arguments 
de  son  adversaire.  2**  Toscanello  in  Musica  di 
messer  Pielro  Aron  fiorentino  canonico  in 
Mniini,  In  Vineggia,  1523,  petit  in-fol.  C'est 
le  meilleur  des  ouvrages  d'Aaron.  Les  règles  du 
contre  point  y  sont  mieux  exposées  que  dans  les 
<autrea  livres  publiés  avant  ceux  de  Zarlino.  11  y 
«D  a  d'autres  éditions  publiées  en  1525,  1529, 
1539  et  1562,  tontes  imprimées  à  Venise,  petit 
in-fol.  Dans  l'édition  de  1539,  imprimée  par 
Marcliio  Sessa,  on  trouve,  après  le  second  livre, 
une  addition  {aggiunla)  fort  importante  con- 
cernant l'usage  du  bécarre  et  du  dièse  dans  la 
tonalité  du  plain-cliant.  L'édition  de  1562,  im- 
primée à  Venise  par  Dominique  Nicolini ,  petit 
in>foi.,  est  la  dernière  de  ce  livre-  Elle  a  pour 
titre  :  Toscanello,  opéra  delV  eccellentissimo 


musico  Pietro  Aron  fiorentino,  nellaquale, 
dopo  te  làudi,  la  origine,  la  definitione,  et 
la  divisione  delta  musica,  con  esaltissimo 
et  agevolissimo  trattato  «'  insegna  tutto 
quello,  che  alla  pratica  del  cantare  et  det 
comporrè  canti ,  et  a  divenire  per/etfo  musico 
è  necessario,  Con  V  aggiuntafatta  dalV  aulore 
stesso,  innanzi  che  morisse,  3°  Trattato 
delta  natura  et  eognitione  di  tutti  gli  tuoni 
di  canto  -figurato  non  da  altrui  piû  scritti, 
composté per  messer  Pietro  Aaron,  musico  fio^ 
rentino,  canonico  in  Rimini,  maestro  di  casa 
del  rêver,  et  magnifico  cavalière  hierosoli- 
mitano  messer  Sebastiano  Michèle  priore  di 
Venetia.  Impresso  in  Vinegia,  per  maestro 
Bemardino  Vitali,  1525,  petit  infol.  La  Borde 
cite  une  deuxième  édition  de  ce  livre,  qui  aurait 
été  publiée  en  1527,  in-fol.  :  Je  la  crois  sup- 
posée. 4**  lucidario  in  Musica  di  alcune  op^ 
nioni  antiche  et  moderne;  Venise,  1545 ,  in-4*. 
Ce  livre  contient  des  éclaircissements  sur  quel- 
ques difficultés  relatives  à  la  théorie  de  la  mu- 
sique, particulièrement  en  ce  qui  concerne  les 
proportions.  5**  Compendiolo  di  molli  dubbi, 
segreti  et  senteme ,  intomo  al  canto  fermo 
et  figurato,  da  molli  eccellenti  consumati 
iitfi^ict  dichiarato;  raccolte  dalV  eccellente  et 
scienzato  autore  fratre  Pietro  Aaron,  delC  or- 
dine  de*  Crosaehieri,  et  delta  inclita  città  di 
Firenze,  In  Milano,  per  Giov,  Antonio  da 
Castiglione,  in-S''  (sans  date)  (1).  Les  ouvrages 
d'Aaron  ont  encore  anjourd'hni  une  assez  grande 
valeur  historique  ;  la  doctrine  qui  y  est  exposée 
est  puisée  en  grande  partie  dans  les  oeuvres  de 
Tinctoris. 

ABACO  (Évabistb-Fbucb  dbl),  né  à  Vérone 
en  1662,  fut  directeur  des  concerts  de  l'électeur 
Max.  Emmanuel  de  Bavière,  et  mourut  dans  la 
soixante-quatrième'  année  de  son  âge,  le  26 
février  1726.  Il  a  publié  cinq  œuvres  de  musique 
qui  ont  tous  été  graciés  à  Amsterdam ,  savoir  : 
1^  douze  sonates  pour  violon  et  basse,  in-4<* 
oblong;  2**  dix  concerts  à  quatre  pour  l'église; 
3**  douze  sonates  pour  deux  violons ,  violoncelle 
et  basse;  4°  une  sonate  pour  violon  et  basse; 
5"  six  concerts  pour  quatre  violons ,  alto ,  bas- 
son ,  violoncelle  et  basse.  Spn  œuvre  quatrième 
a  été  arrangé  pour  la  musette. 

ABADIA  (Natale),  compositeur  de  musique 
ecclésiastique  et  théâtrale,  né  à  Gènes   le  11 

(1)  J'ai  fait  un«  erreur  considérable,  en  Usant ,  dans  la 
première  édition  de  la  Biographie  urUveneUe  des  MuH' 
eUns,  que  c'est  le  CompendMo  qui  a  été  Uiduit  en  latin 
l»ar  FlamlntOf  je  ne  conniilssals  pas  alors  le  premier 
ouvrage  d'Aaron,  que  DUndiquentnl  Martini,  ni  Forkrl, 
ni  LictatcnttuiL  J'ai  copié  l'erreor  de  ceux-ci 

I. 


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ABADU  —  AfiÉtARD 


mars  1792,  a  fait  ses  premièi^es  études  musicales 
sous  la  direction  de  P.  Raimoudi  :  il  les  termina 
dans  récole  de  L.  Cerro,  son  compatriote.  On 
connaît  de  loi  une  messe  à  trois  voin ,  une  autre 
à  quatre,  avec  orclieslre,  des  vêpres  complètes 
et  quelques  motets.  Pour  le  théitre,  il  a  écrit 
on  opéra  tMoffe  intitulé  :  l'imbroglione  ed  il 
CasiigamaUif  et  en  1812  il  a  donné  au  théAtre 
di  S.  Agustino,  à  G^es ,  le  drame  qui  a  pour 
titre  la  Giannina  di  Pontieu^  ossia  la  Villa- 
nelUt  d*  onore. 

ABAILARD  oo  ABÉLARD  (Pierre), 
célèbre  par  ses  talents ,  ses  amours  et  ms  mal- 
heurs, naquit  en  1079  au  Palet,  petit  bourg  à 
peu  de  dislance  de  Nantes.  Doué  d'un  esprit 
Tif,  d'une  imagination  ardente,  d'une  mémoire 
prodigieuse  et  d'im  goAt  passionné  pour  l'étude, 
il  posséda  toutes  les  connaissances  de  ces  temps 
barbares ,  et  créa  celte  philosophie  scolastique 
qui  semblait  alors  reurenner  toutes  les  sciences, 
et  qui  fut  si  longtemps  un  obstacle  aux  progrès 
de  l'esprit  humain.  A  la  rhétorique,  à  la  gram- 
maire et  à  la  dialectique,  il  avait  ajouté  l'étude 
de  ce  qu'on  appelait  de  son  temps  le  quadri- 
viutn,  c'est-à-dire  l'arithmétique,  la  géométrie, 
l'astronomie  et  la  musique.  Il  possédait  parlicu- 
lièremeut  la  théorie  et  la  pratique  de  cette  dernière* 
science.  Dès  TAg»*  de  vingt-deux  ans,  sa  répu- 
tation comme  savant  et  comme  homme  éloquent 
effaçait  celle  des  plus  habiles  professeurs ,  et  son 
école  était  devenue  célèbre.  Au  milieu  de  ses 
succès,  il  vit  Héloi«e,  nièce  de  Fulbert,  cha- 
noine de  PariH,  l'aima,  la  séduisit  et  Tenleva.  Il 
la  conduisit  en  Bretagne,  où  elle  accoucha  d'un 
fils  qui  ne  vécut  point.  Abailard  proposa  alors  A 
Fulbert  d'épouser  sa  nièce  en  secret;  celui-ci  y 
consentit,  ne  pouvant  faire  mieux,  mais  il  di- 
vulgua cette  union  :  Héloise,  sacrifiant  sa  répu- 
tation aux  volontés  de  son 'époux,  la  nia  avec 
serment.  Fulbert  irrité  la  maltraita,  et  Abailard, 
pour  la  soustraire  à  se% mauvais  traitements, 
l'enleva  une  seconde  fois,  et  la  mit  au  couvent 
d'Argenteiiil.  Le  désir  de  se  venger  conduisit 
alors  Fulbert  à  une  action  atroce  :  des  gens 
apostés  entrèrent  la  nuit  dans  la  chambre  d'A- 
bailard  et  lui  firent  subir  une  mutilation  infâme. 
CQt  attentat  fut  bientôt  connu ,  et  son  auteur 
décrété,  exilé,  dépouillé  de  ses  biens;  mais  le 
bonheur  d' Abailard  était  détruit  pour  toujours. 
Il  alla  cacher  sa  honte  à  l'abbaye  de  Saint-Denis, 
qu'il  ne  quitta  que  lorsqu'il  fut  nommé  abbé  de 
Saint  Gtidas  au  diocèse  de  Vannes.  Il  finit  par  être 
simple  moine  A  l'abbaye  de  Cluny,  et  mourut 
au  prieuré  de  St-Marcel,  près  de  ChAlon-sur- 
Saône,  le  21  avril  1142,  Agé  de  soixante- trois 
ans.  Nous  avons  dit  que  la  musique  était  un  des 


talente  d'Abailard.  11. avait  fait  les  paroles  et  le 
chant  de  plusieurs  chansons  dont  le  sujet  était 
ses  amours  :  il  les  chantait  avec  goût.  Bientôt 
répétées  en  tous  lieux,  elles  eurent  une  vogue 
exlraordhiaire.  Héloîse  elle-même  noux  apprend 
quel  fot  leur  succès,  par  ce  passage  d'une  de  ses 
lettres  :  -^  Quand,  pour  vous  délasser  des  travaux 
«  de  la  philosophie,  vous  composiez  en  rimes  des  * 
«chansons  amoureuses,  tout  le  monde  voulait 
«  les  chanter  A  cause  de  la  douceur  de  leur  mé- 
«  lodie.  Par  elles  mon  nom  se  trouvait  dans  toute» 
«  les  boucht^s ,  les  places  publiques  retentissaient 
«  du  nom  d'Héloîse.  »  {Uttres  d* Héloise  et  <f  A- 
6a<tor(/,  traduction  nouvelle  par  le  bibliophile 
Jacob,  page  131,  dans  la  Bibliothèque  cTé- 
lite,)   Ces    chansons  amoureuses  n'ont  point 
été  retrouvées  iusqu'A  ce  jour  :  elles  ont  donné 
lieu  A  beaucoup  de  conjectures  contradictoires. 
L'abbé  Diiboa  a  cru  qu'elles  étaient  en  langue 
vulgaire  {Histoire   de   la  poésie  française, 
page  114);  Lévéque  de  la  Ravallière  a  repoussé 
cette  opinion  (de  V Ancienneté  des  Chansons 
françaises^  dans  les  Poésies  du  roy  de  Aavarre, 
tome  I,  pages  206  et  suivantes),  se  fondant  sur 
ce  qu'il  n'a  trouvé  aucun  vestige  de  ces  poésies  ; 
ce  qui  est  peu  concluant,  car  ce  qui  n*a  point 
été  trouvé  dans  un  temps  peut  être  découvert 
dans  un  autre.  Lévèque  de  la  Ravalière  parait 
d'ailleurs  être  dans  le  vrai  lorsqu'il  soutient  que 
les  chansons  d'Abailard  étaient  en  langue  latine. 
M.  Leroux  de  Lincy ,  qui  partage  cette  opinion , 
l'appuie  par   cette   considération    qu 'Abailard 
montre  en  ses  écrits  trop  de  dédain  pour  les 
langues  vulgaires,  pour  supposer  qu'il  eût  re- 
noncé dana  ses  poésies  amoureuses  A  la  langue 
de  Virgile  et  d'Ovide ,  et  se  fût  servi  du  français 
encore  au  berceau.  (Recueil  de  Chants  histori- 
ques français ,   Introduction ,  page  vi.  )  Une 
découverte    récente  semble    d'ailleurs  donner 
gain  de  cause  A  cette  opinion;  car  M.  Charles 
Greith ,  pasteur  A  Mœrschwyl ,  près  de  Saint- 
Gall,  a  trouvé  A  Rome,  dans  le  manuscrit  LXXXV 
de  la  Bibliothèque  du  Vatican,  volume  in-8*^ 
sur  Télin,  du  Xlir  siècle ,  qui  provient  du  fond» 
de  la  reine  Christine  de  Suède,  six  complainte» 
d'Abailard  en  langue  latine,  avec  le  chant  en 
notation  neumatique,  qu'il  a  publiées  dans  un 
recueil  de  pièces  intéressantes  intitulé  Spieile- 
gium  Vaticanum  (Frauenfeld,  1838,  in -8*  » 
pages  121-13t).  M.  Greith  pense  que  ces  com- 
plaintes (planctus)  sont  des  allégories  sur  lea 
amours  infortunées  d'Héloîse  et  d'Abailard.  Quoi 
qu'il  ensuit,  ces  chants,  qui  ont  pour  titras; 
!•  Planctus  Dinœ  filim  Jacob;  V*  Planctua 
Jacob  super  ftlios    suos;  3"»  Planctus  virgi^ 
num  Israelis  super  filiam  Jephtx  GaladUm;, 


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ABÉLARD  —  ABBÉ 


4*  Planetus  Israël  super  Samson;  5»  Planctus 
David  super  Àbner  ;  6^  Planctus  David  super 
Saul  et  Jonathan;  ces  chants,  disons- nous , 
dont  IVtendue  est  longue,  ne  paraissent  pas  ètra 
les  cliansons  d*Abailard  qui  furent  populaires , 
car  leur  ton  est  sombre,  ainsi  que  l*in<lique  leurs 
titres,  et  rien  n'y  rappelle  la  gracieuse  et  sédui- 
sante Héloïse.  On  a  mis  en  doute  qu*Abailard  ait 
composé  la  musique  de  ses  cliansons;  Rawlinson 
et  de  Laninaye ,  éditeurs  de  ses  œuvres,  pensent 
qu^îl  les  a  composées  sur  des  mélodies  connues 
de  son  temps;  mais  le  passage  de  la  lettre  d'Hé- 
loîse  rapporté  précédemment  suffit  pour  démon- 
trer que  son  amant  était  à  la  fois  l'auteur  de  la 
poésie  et  du  chant  (...  qua  pro  nimia  suavitate 
tam  dictaminis,  quam  cantus,  tuum  in  ore 
omnium  nomen  tenebant^  etc.)-  D'ailleurs  U 
découverte  faite  par  M.  Greitli  des  six  com- 
plaintes d*Abailard ,  avec  leurs  mélodies,  prouve 
qne  cet  homme  extraordinaire  a  cuillvé'  la  mu- 
sique aussi  bien  que  les  autres  sciences  et  arts. 

ABBATEZZA  (J ban-Baptiste,)  né  à  Biton- 
to,  dans  la  PouiUe,  vers  le  milieu  du  dix -septième 
siècle,  a  publié  une  tablature  pour  la  guitare, 
sous  ce  titre  :  Ghirlanda  di  varii  fiori ,  ovvero 
iniavolaturadi  ghitarra  spagnuota,  dove  che 
da  se  slesso  ciascuno  potra  imparare  con 
grandisstma  facilita  e  brevità.  In  Milano, 
appresso  Lodovico  Monzà,  16  pages  in-8^  obt. 
(sans  date,  mais  vers  1690).  On  ne  connaît 
aocone  particularité  de  la  vie  de  ce  musicien. 

ABBATINI  (Antoine  Marie),  compositeur 
de  musique  d'alise,  naquit  en  1595,  àTiferno 
selon  quelques  auteurs,  et  à  Castello  suivant 
l'abbé  Baioi  {Memorie  storico-critiche  délia 
vita  e  délie  opère  di  Giov.  Pierluigi  da  pa- 
lestrina,  t.  H,  n.  477).  Au  mois  de  juillet  de 
l'année  1626 ,  il  fut  nommé  mattre  de  diapelle  de 
Saint-Jean  de  Latran;  il  occupa  cette  place  jos- 
qa*an  mois  de  mai  1628 ,  époque  où  il  passa  à 
'  relise  du  tiom-de- Jésus,  £n  1645,  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  Sainte-Marie-Majeure  étant 
devenue  vacante,  on  la  lui  confia;  mais  il  l'a- 
bandonna le  5  janvier  1646.  Peu  de  temps  après, 
U  fut  élu  maître  de  SaInt-Laurent-in-Damaso; 
le  2A  septembre  1649  il  retourna  à  Sainte-Marie- 
Miyeare,  et  y  resta  jusqu'au  mois  de  janvier  1657. 
n  passa  alors  au  service  de  Motre-Dame  de  Lu- 
rette, et  y  resta  plosienra  années.  De  retour  à 
Rome ,  au  mois  de  mars  1672 ,  il  rentra  pour  la 
troisième  fois  à  Sainte-Marie- Majeure,  et  en  di- 
rigea la  chapelle  jusqu'en  1677.  Aiois  il  demanda 
ta  retraite  définitive  pour  aller  mourir  en  paix 
à  Castello.  Il  cessa  de  vivre ,  en  effet ,  dans  la 
iQênie  année ,  à  T^  de  quatre-vingt-deux  ans. 

Les  œavres  imprimées  de  ce  compositeur  con- 


I  sistent  en  quatre  livres  de  Psaumes  à  quatre, 
huit,  douze  et  seize  voix  (Rome,  Mascardi ,  1630 

I  à  1635);  cinq  livres  de  Motets  à  deux,  trois, 
quatre  et  cinq  voix  (Rome,  Grignani,  1636  à 
1638);  trois  livres  de  Messes  à  quatre,  huit, 
douze  et  seize  voix  (Rome,  Mascardi,  1638  à 
1650).  Après  la  mort  d'Abbatini,  son  élève  Do- 
minique del  Pane  a  fait  imprimer  ses  Antiennes 
à  vingt-quatre  voix ,  c*est-à-dire  douze  ténors  et 
douze  basses  (Rome,  chez  le  successeur  de  Mas- 
cardi, J677)  La  plus  grande  partie  des  œuvres 
d'Abbatini  est  restée  inédite  dans  les  archives  de 
Saint-Jean  de  Latran,  de  Sainte-Marie-Majeure, 
deSaint-Laurent-in-Damaso  et  du  Nom  de-Jésus. 
Ces  œuvres  secomposent,  savoir  :  ^''Antiennes  à 
vingt-quatre  voix  :  douze  soprani  et  douze  con- 
tralti  ;  de  Messes^  Psaumes^  Motets,  et  de  répons 
à  quatre,  huit,  douze,  seize,  vingt-quatre  et 
quarante-huit  voix.  Le  P.  Martini,  dans  sa  con- 
troverse manuscrite  avec  Thomas  Redi  de  Sienne, 
sur  la  résolution  d'un  canon  d*Animuccia ,  cite 
des  discours  académiques  sur  la  musique ,  com- 
posés par  Abbatini,  lesquels  furent  prononcés 
dans  les  années  1665  ,  66 ,  67-et  68  :  ces  discours 
sont  restés  en  manuscrit.  Abbatini  fut  aussi  au- 
teur d^une  partie  du  grand  ouvrage  de  Kircher 
intitulé  Musurgiay  ou  du  moins  eut  t)eaucoup 
de  part  aux  recherches  qu'exigea  ce  travail. 
Alacci  (Dramaturgia)  nomme  aussi  ce  compo- 
siteur comme  auteur  d'un  opéra  intitulé  ;  Del 
Maie  in  Bene,  lequel  aurait  été  représenté  vers 
1654. 

ABBÉ  (Joseph-Barnabe  Saiht-S^in,  dit), 
violoniste,  naquit  le  It  juin  1727,  à  Agen,  où 
son  père,  Philippe-Pierre  de  Saint-Sévin,  et  son 
oncle  Pierre,  étaient  maîtres  de  musique  des  pa- 
roisses de  la  ville.  Pour  remplir  leurs  fonctions, 
ces  altistes  étaient  obligés,  suivant  l'usage  de 
leur  temps,  de  porter  le  petit  collet  :  de  là  leur 
est  venu  le  nom  d'Abbé  ou  de  VAbbé,  qu^ils 
ont  ensuite  conservé  après  qu'ils  eurent  quitté 
l'Église  pour  entrer  tous  deux  à  TOpéra  en  qua- 
lité de  violoncellistes,  dans  V^n^  1727.  Le  jeune 
Abbé  vint  rejoindre  son  père  à  Paris,  le  U  no- 
vembre 1731,  à  Page  de  quatre  ans.  Il  ne  tarda 
point  à  commencer  l'étude  de  la  musique,  et  ses 
progrès  furent  si  rapides, qu'en  1739  il  obtint 
au  concours  une  place  de  violoniste  à  l'orchestre 
de  la  Ck)médîe  française,  quoiqu^il  ne  fût  âgé  que 
de  douze  ans.  L'année  suivante,  le  célèbre  vio- 
loniste Leclair  le  prit  sous  sa  direction  :  après 
deux  années  d'études  sous  cet  habile  mattre,  il 
fut  reçu  à  l'Opéra  le  l'*^  mai  1742.  Déjà  il  s'é- 
tait fait  entendre  avec  succès  au  concert  spiri- 
tuel. Il  y  joua  des  solos  jusqu'en  1750.  Apr^ 
vingt  ans  de  service ,  il  se  retira  de  l'Opéra  ;  mais 


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ABBÉ  —  ABEL 


il  n'obtint  point  de  pension,  quoiqu'il  y  eût  droit 
diaprés  les  règlement«^  parce  que  Tadininistrâtion 
le  coniiidéra  comme  trop  jeune  pour  jouir  de 
cet  avantage.  Il  a  publié  de  sa  composition  huit 
œuyres  de  Sonates  et  de  Trios  pour  le  violon. 
Vers  1762,  il  se  retira  dans  une  jolie  babitation 
qu'il  possétiait  à  Maisons ,  près  de  Charenton  : 
il  y  mourut  en  1787.  Cette  maison  a  appartenu 
plus  tard  à  Martin ,  ctiauteur  de  TOpëra-Comique. 
ABBEY  (John),  facteur  d^orgues  distingué, 
est  né  à  Wiiton ,  dans  le  comté  de  Nortliampton, 
le  22  décembre  1785.  Dès  sa  jeunesse  il  fut  placé 
dans  la  manufacture  d'orgues  de  Davis,  alors 
renommée;  puis  il  entra  chez  Russec,  autre 
facteur  de  mérite  qui  mourut  à  Tâge  de  quatre- 
Tingt- quatorze  ans.  En  1826,  M.  Abbey  lut  ap- 
pelé à  Paris  pour  Texécution  de  Porgue  dont 
Sébastien  Érard  avait  conçu  le  plan ,  et  qui  fut 
mis  à  Texposilion  des  produits  de  l'industrie 
nationale  en  1827.  Ce  fut  lui  aussi  qui  exécuta 
l'orgue  à  clavier  expressif  qu'Érard  lit  pour  la 
chapelle  des  Tuileries,  et  qui  fut  détruit  à  la 
révolution  de  1830.  Ayant  établi  lui-même  une 
manufacture  d'orgues  à  Paris,  M.  Abbey,  outre 
quelques  orgues  pour  des  amateurs  et  artistes , 
a  construit  des  orgues  de  chœur,  pour  l'accompa- 
gnement du  cliant,  à  Saint-Etienne- du -Mont,  à 
Saint-Eustache ,  à  Saint-Nicolas-des-Champs ,  à 
Sainte-Elisabeth,  à  Saint-Tliomas-d'Aquin ,  à 
Saint-Médard ,  églises  de  Paris,  à  la  cathédrale 
et  à  l'église  Saint-Jacques  de  Reims ,  à  la  cathé- 
drale de  Nantes,  à  celle  d'Évreux,  à  la  cathédrale 
et  à  l'église  Notre- Dame  de  Versailles,  enfin 
à  l'église  de  Limay,  près  de.  Mantes.  C'est  le 
même  facteur  qui  a  fait  des  orgues  de  tribunes , 
grandes  et  petites,  à  Neuilly,  à  Saint-Louis 
d'Antin,  au  collège  de  Henri  IV,  à  l'église  de 
Reuil,  i  La  Chapelle  Saint-Denis,  à  la  chapelle 
d'Olivet  d'Orléans  et  à  Saint-Marceau,  de  la 
même  ville,  au  collège  de  Caen ,  au  couvent  de  la 
congrégation  de  la  Mère-Dieu ,  à  Paris ,  à  celui 
des  Sœurs  de  la  Charité,  rue  du  Bac,  au  couvent 
de  la  Légion  d'hoq§eur ,  à  la  chapelle  de  la  rue 
Barbette,  à  celle  du  couvent  de  Châlons,  à  la 
chapelle  de  Thospice  de  Versailles ,  et  plusieurs 
pour  le  Chili  et  les  Iles  de  la  mer  du  Sud.  Enfin 
M.  Abbey  a  construit  les  grandes  orgues  des  ca- 
thédrales de  la  Rochelle,  de  Rennes,  de  Viviers, 
de  Tulle,  de  Cltâlons-sur-Maroe,  d'Amiens  et  de 
Bayeux.  Il  a  fait  aussi  des  réparations  à  beau- 
coup d'orgues  de  Paris  et  de  la  province.  C'est 
à  ce  même  artiste  qu'on  doit  l'introduction  du 
mécanisme  anglais  et  de  la  soufflerie  de  Cum- 
mins dans  la  facture  des  orgues  françaises.  Ses 
ouvrages  sont  bien  terminés,  et  l'harmonie  de  ses 
jeux  est  en  général  satisfaisante. 


ABDALLAH-IBN-KHALEDOUN.  Vojf. 
IBN-KHALEDOUN  (Abdallah). 

ABDCJLCADIR  (boi-caibi),  écrivain  per- 
san sur  la  musique  dont  l'ouvrage  manuscrit 
existe  dans  la  bibliothèque  de  l'université  de 
Leyde.  Il  est  cité  dans  le  catalogue  de  cette  bi* 
I  bliotbèqoe  {Caial.  libr,  tam  impressor.  quam 
manuscript.  Bibl.  puhL  Dniversit.  Lugduno' 
BaittvXy  p.  453,  n.  1061  ),  sons  ce  titre  : 


Ju 


Jc;l 


.UrJ^I  J^U.^bJ' 


U^'jj^U  1^'  w^'- 


Traité  des  objets  de  modulations,  en /ait 
de  chants  et  de  mesures, 

ABEILLE  (Louis),  pianiste,  compositeur 
et  directeur  des  concerts  du  duc  de  Wurtem- 
berg ,  naquit  vers  176S,  k  Bayreuf  h ,  où  son  père 
était  au  service  du  margrave.  H  n'a  dû  son 
double  talent  de  compositeur  et  de  virtuose  qu'à 
son  travail  assidu  et  aux  chefs-d'œuvre  des 
grands  mattres  qu'il  avait  pris  pour  modèles; 
car  il  avait  peu  de  génie ,  et  dès  son  enfance  il 
avait  été  livré  à  lui-même.  Ses  opéras  et  sa  mu- 
sique instrumentale  ont  eu  du  succès  en  Alle- 
magne; ils  sont  agréables,  quoiqu'ils  manquent 
d'originalité.  Il  a  publié  les  compositions  sui- 
vantes :  POUR  LE  CBAirr ,  1*  Poésies  mêlées  de 
Hubner  (Stnttgard,  1788,  in-8°);  2*  deuxième 
partie  de  cet  ouvrage  (Stuttgard,  1793,  in*8<*); 
y"  idylles  de  F/orian  (Heilbronn,  1793);  4* 
Chant  ou  cantate  pour  le  mercredi  des  Cendres , 
avec  accompagnement  de  piano;  œuvre  onzième 
(Augsbourg,  1798);  5°  VAmour  et  Psyché,  opén 
en  quatre  actes,  arrangé  pour  le  piano  (Aogs* 
bourg,  1801  );  6*  les  plus  jolies  chansons  qui  ont 
paru  à  Stuttgard  depuis  1 790,  mises  en  pot-pourri. 
]K>UR  LE  PIANO.  7*  Qustre  sonates  pour  le  clavecin 
(  Heilbronn ,  1789  )  ;  8»  une  sonate  et  neuf  varia- 
tions dans  le  goût  de  Mozart  pour  le  clavecin 
(  Heilbronn,  1790);  9*  fantaisie  pour  le  forté-piana 
iibid,)\  ÏO"  concerto  pour  le  clavecin,  en  si 
bémol,  op.  5  (Offenbach.  1793);  11""  grand 
concerto  en  ré  h  quatre  mains,  op.  6  (OiTen- 
bach,  1793);  11**  grand  trio  pour  le  clavecin  avec 
violon  et  violoncelie,  op.  20  (Offenbach*  1798); 
13«  aiants  et  élégies  avec  clavecin  (1809);  14° 
Pierre  et  Annette,  opérette  en  1810;  15<>  po- 
lonaises pour  piano-forté,  n"*  1  (Leipsick);  10^ 
valse  en  forme  de  rondeau ,  pour  piano ,  n**  1 
et  2  (Leipsick).  On  trouve  à  la  Bibliothèque  im- 
périale, à  Paris,  un  Miserere  à  grand  choeur,  en 
partition  manuscrite  (n""  Vm  320),  composé  par 
Abeille. 

ABEL  (Clamor-Henri),  musicien  de  chambre 
à  la  cour  de  Hanovre,  naquit  en  Westphalie,  vers 


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ABEL  —  ABELA 


le  milieu  do  17"  aièclê.  On  ne  sait  point  le  nom 
da  maître  qui  dirigea  ses  études ,  ni  les  drcons- 
tanees  de  sa  yie.  Ses  ouvrages  ont  été  publiés 
sous  le  titre  iBrstlinge  musikalischer  Blumen^ 
AUemandeny  Couranien,  Sarabanden^  etc. 
(  Prémieca  de  fleurs  musicales,  allemandes,  cou- 
rantes, sarabandes»  etc.),  partie  pour  violon  et 
basse,  partie  pour  viola  da  gamba  ^  violon  et 
basse.  Le  premier  volume  parut  à  Francfort'Sur- 
Je*Mein  en  1674,  le  second  en  1676,  et  le  troisième 
en  1677,  in  fol.;  on  y  trouve  son  portrait.  On  a 
réuni  ces  trois  parties  dans  une  édition  qui  |)arut 
à  Brunswick  en  1687,  sous  ce  titre  :  Drey  opéra 
musicot  auf  einmal  wieder  aufgelegt,  Sie  en- 
ihielien  AUemanden,  etc.  La  musique  d*Abel  ne 
se  distingue  par  aucune  qualité  remarquable. 

ABEL  (LàopoLD- Auguste),  fils  d'un  musicien 
de  la  chapelle  du  prince  d'Anbait-Cœtben,  na- 
quit i  C<ptlten  en  1720.  Ëlève  de  beoda,  il  devint 
babile  violoniste,  pour  son  temps,  et  fut  d*abord 
employé  dans  Torcbestre  du  théâtre  dirigé  par 
NicoUni  à  Brunswick.  En  1758  il  obtint  la  place 
de  maître  de  concerts  du  prince  de  Schwarlz- 
bonig-Sondershansen  ;  buit  ans  après  il  pasi^a 
au  service  du  margrave  de  Schwedt,  et  plu4  tard 
il  fut  attaché  à  la  cour  du  duc  de  Schwerin. 
On  ignore  répo<|ue  de  sa  mort.  Le  catalogue  de 
Bôhme,de  Uaml>ourg,  indique  5tj;  Concertos 
pour  le  violon  composés  par  cet  artiste.  A  bel 
était  bahîle  peintre  en  miniature. 

ABEL  (GuARLEt-FRÉDéaic),  frère  putné  du 
précédent,  musicien  célèbre  et  le  plus  habile 
joueur  de  l>asse  de  viole  de  son  temps,  né  à 
Ccethen  vers  1724,  fut  admis  à  Técole  de  Saiut- 
Thomas  de  Leipsick,  et  y  apprit  la  musique  sous 
la  direction  de  Jean-Sétîastien  Bach.  Ses  études 
termina,  il  entra  daus  la  chapelle  du  roi  de 
Pologne  à  Dresde,  et  y  demeura  pendant  dix  ans. 
La  modicité  de  ses  appointements  et  quelques 
discussions  désagréables  avec  le  célèbre  compo- 
siteur Basse,  qui  dirigeait  alors  la  chapelle 
royale ,  décidèrent  Abel  à  donner  sa  démission 
en  1759.  Après  avoir  parcouru  TAllemagne  dans 
un  état  voisin  de  Tindigence  pendant  près  d'une 
année,  il  se  rendit  en  Angleterre,  où  il  put  tirer 
parti  de  ses  talents.  Le  duc  d'York  devint  son 
prolecteur  et  le  fit  entrer  dans  la  musique  de  la 
reine,  avec  deux  cents  livres  s(erling  de  traite* 
ment.  Peu  de  temps  après  il  devint  directeur  de 
la  chapelle  de  cette  princesse.  Son  séjour  à  Lon- 
dres dura  sans  interruption  jusqu'en  1783;  mats, 
à  cette  époque,  le  désir  de  revoir  son  frère, 
Léopokl-Auguste,  directeur  des  concerts  du  duc 
de  Schwerin,  le  ramena  en  Allemagne.  Il  se  Ht 
entendre  à  Berlin  et  à  Ludwigslust,  et,  quoiqu'il 
eût  alors  soixante-quatre  ans,  il  excita  Tadmi- 


ration  générale  par  Tex  pression  et  la  netteté  de 
son  jeu.  Frédéric-Guillaume,  alors  prince  royal 
de  Prusse ,  lui  fit  présent  d'une  tabatière  fort 
riche  et  de  cent  pièces  d'or  pour  lui  témoigner  sa 
satisfaction.  De  retour  en  Angleterre,  il  entre- 
prit d'y  donner  des  concerts  publics;  mais  cette 
spéculation  n'ayant  pas  réussi,  le  dérangement 
de  ses  affaires  l'obligea  à  passer  quelque  temps  à 
Paris  ;  il  ne  tarda  point  À  retourner  à  Londres, 
oii  il  mourut,  le  22  juin  1787,  à  la  suite  d'une 
sorte  de  lélhargie  qui  dura  trois  jours.  Quoique 
d'un  caractère  irascible  et  brutal ,  il  était  bien 
reçu  dans  la  société.  Son  défaut  principal  était 
la  passion  du  vin ,  qui  probablement  abrégea  ses 
jours. 

Les  Anglais  font  maintenant  peu  de  cas  des 
compositions  d'Abel;  cependant  elles  se  distin- 
guent par  un  chant  pur  et  une  harmonie .  assez 
correcte.  Elles  consistent  en  dix -sept  œuvres, 
publiés  à  Londres,  à  Paris,  à  Berlin,  etc.,  sa- 
voir :  1**  six  ouvertures  à  huit  parties,  op.  1;  V 
six  sonates  pour  clavecin,  avec  accomp.de  violon, 
op.  2;  3**  six  trios  pour  deux  violons  ou  flûte, 
violon  et  basse,  op.  3;  V  six  otiTertures  à  huit 
parties,  op.  4  ;  5**  six  sonates  pour  clavecin,  avec 
ace.,  op.  5;  6''  six  solos  pour  flûte  et  basse, 
op.  6;  7*  six  ouvertures  à  huit  parties,  op.  7; 
8^  six  quartetti,  pour  deux  y.,  alto  et  b.,  op.  8; 
9°  six  trios  pour  violon,  violonc.  et  b.,  op. 
9;  lO"*  six  ouvertures  à  huit  parties,  op.  10;  il* 
six  concertos  pour  clavecin,  avec  ace.  de  deux 
violons  et  basse,  op.  11;  12*  six  quartetti  pour 
deux  violons,  alto  et  basse,  op.  12;  IS**  six  so« 
nates  pour  cIst.  avec  ace.  de  v.  op.  13;  14*  six 
ouvertures  à  huit  parties,  op.  14;  lô*  six,  quart, 
pour  deux  y.,  alto  et  b.,  op.  15  :  on  a  aussi 
gravé  comme  œuvre  quinzième  des  sonates 
pour  le  clavecin;  16<*  six  trios  pour  deux  y.  et 
b.,  op.  16;  17*  six  ouvertures  à  quatre  parties, 
op.  17.  Presque  tous  ces  ouvrages  ont  été  ar- 
rangés pour  divers  instruments.  Abel  a  écrit  quel- 
ques morceaux  pour  l'opéra  anglais  Love  in  a 
village,  représenté  À  Londres  en  1760,  et  pour 
Bérénice  t  1764.  Jean-Baptiste  Cramer  a  été  le 
meilleur  élève  d'Abel 

ABELA  (Chables-Gottlob),  né  le  29  avril 
1803,  à  Borna  près  d'Oschatz,  en  Saxe,  fit  ses 
études  musicales  à  Dresde  sous  le  cantor  et 
professeur  A.  G.  Fischer.  Appelé  à  Halle,  en  1825, 
en  qualité  de  professeur  i  l'école  primaire,  il  fut 
nommé  peu  de  temps  après  cantor  de  l'Église 
Sainte-Marie.  £n  1827,  il  réunit  à  cette  position 
celle  de  professeur  de  musique  à  l'école  supé- 
rieure. Abela  mourut  à  la  fleur  de  l'âge,  le  22  avril 
1841.  Ses  principales  productions  sont  :  l*  un 
recueil  de  Lieder  à  2,  3  et  4  voix,  à  l'usage  des 


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écoles,  publié  à  leîpsîck,  chei  Harlknoch,  et 
dont  la  quatrième  édition  stéréotype  a  para 
en  1S48;  2*  160  Lieder  suivis  de  canons  à  plu- 
sieurs voix,  Leipsick,  Breitkopf  et  Haerlel;  3" 
lïO  quatuors  pour  4  voix  d'Iiommea,  t^id;  4<^ 
Der  Sàngerbund  (L'Union  des  Clianteurs), 
lieder  pour  4  voix  d'hommes,  Halle,  Knapp. 

ABELL  (Jb4Ii),  musicien  anglais,  possédait 
une  fort  beUe  voix  de  ténor,  et  fut  attaché  à  la 
chapelle  de  Charles  il,  roi  d'Angleterre.  Ce 
prince  admirait  son  talent  dans  le  chant,  et  avait 
conçu  le  projet  de  l'envoyer,  avec  le  sous-doyen 
de  sa  chapelle,  Gostling,  au  carnaval  de  Venise, 
pour  montrer  aux  Italiens  quHl  y  avait  de  belles 
voix  en  Angleterre;  mais  ce  voyage  n'eut  point 
Heu.  Lors  de  la  révolution  de  1688,  Abellfut 
exilé  d'Angleterre  comme  papiste.  Il  se  mit  à 
voyager  ei  à  donner  des  concerts.  Mattheson 
assure  (in    Wollkomm.  Capellmeister)  qu'il 
chanta  avec  beaucoup  de  succès  en  Hollande  et 
à  Hambourg.  Il  ajoute  qu'Abell  possédait  un  se- 
cret par  lequel  il  conserva  la  beauté  de  sa  voix 
jusque  dans  l'âge  le  plus  avancé.  Abell  était  aussi 
luthiste  fort  distingué.  Partout  il  i*ecevait  de  ma- 
gnifiques présents  ;  mais  il  dissipait  aassitôt  ce 
qu'il  gagnait.  11  se  vit  à  la  fin  réduit  à  voyager  à 
pied,  avec  son  luth  sur  le  dos.  Arrivé  à  Var- 
sovie, il  Tut  mandé  par  le  roi  de  Pologne,  qui 
voulait  l'entendre.  Abell  s'excusa  sous  le  prétexte 
d'un  rhume.  Sur  cette  réponse,  l'ordre  précis  de 
se  sendre  à  la  cour  lui  fut  envoyé.  Dès  qu'il 
y  fut  arrivé,  on  l'introduisit  dans  une  grande  salle, 
autour  de  laquelle  régnait  une  galerie  où  le  roi 
se  trouvait  avec  toute  sa  suite.  Abell  fut  assis 
dans  un  fauteuil  qu'on  hissa  au  moyen  d'une 
poulie;  puis  on  fit  entrer  des  ours  dans  la  salle, 
et  l'on  donna  le  choix  au  musicien  d'être  dévoré 
par  eux  ou  de  chanter  :  il  prit  ce  dernier  parti , 
et  l'on  assure  que  le  trait  de  despotisme  stupide 
dont  il  était  victime  dissipa  sur-le-champ  la 
rhume  qu'il  avait  allégué.  Après  plusieurs  années, 
il  obtint  la  permission  de  rentrer  en  Angleterre; 
et  il  témoigna  sa  recounaissance  de  ce  bienfait 
dans  la  dédicace  qu'il  fit  au  roi  Guillaume  d'une 
collection  de  chansons  en  diverses  langues,  la- 
quelle fut  publiée  à  Londres  en  1701  sous  pe 
titre:  Collection  qfSongs  in  several  languages. 
Le   catalogue    de   musique    d'Etienne    Roger, 
d'Amsterdam,  indique  un  ouvrage  d'Abell  sous 
ce  titra  :  Les  airs  d'Abell  pour  le  condert  du 
Duole,  On  trouve  aussi  dans  le  quatrième  vo- 
lume de  la  collection  intitulée  :  Pills  to  purge 
melancoly,  deux  airs  de  ce  musicien.  Abell  mou- 
rot  dans  un  Age  très-avancé.  ' 

ABELTSHAUSER.  On  a,  sous  le  nom  de 
ce  musicien  allemand ,  qui  était  attaché  à  la  mu- 


ABELA  —  ABENHEIM 

sique  du  régiment  autrichien  en  garnison  à 
Mayence,  de  1825  à  1830,  les  ouvrages  suivants  : 
faix  quatuors  pour  deux  flAtes  et  deux  cora, 
oeuvre  premier,  Mayence,  Scbott;  2*  idem, 
œuvre  deuxième,  ibid.;  ^  douze  pièces  pour 
quatres  cors,  œuvre  troisième,  ibid,;  4*  six  pièces 
pour  flûte,  clarinette,  cor  et  basson, œuvre  qua- 
trième, iUd, 

ABENHEIM  (Joseph),  musicien  attaché  à 
la  chapelle  du  roi  de  Wurtemberg,  est  né  à 
Worms  en  1804,  et  y  a  reçu  do  Winkelmaier  les 
premières  leçons  de  piano  et  de  violon.  Plus 
Urd  il  se  rendit  à  Darmstadt  pour  y  continuer  ses 
études  musicales  sous  la  direction  de  Schloesser. 
Entré  fort  jeune  dans  Torcliestre  de  la  cour  de 
Manlieiro,il  perfectionna  son  talent  de  violoniste 
et  apprit  les  éléments  de  Tliarmonie  chez  Frey, 
alors  maître  de  concerts  de  cette  cour.  En  1825, 
Abenheim  fut  admis  dans  la  chapelle  royale  et  à 
l'orchestre  du  théâtre  de  Stuttgard.  Fixé  dans  cette 
viUe,  il  s'y  maria  et  s'y  livra  d'abord  à  l'ensei- 
gnement; mais,  animé  du  désir  d'augmenter  ses 
connaissances  dans  son  art,  il  obtint  un  congé 
en  1828  et  se  rendit  à  Paris,  où  Reicha  lui  donna 
des  leçons  de  composition.  De  retour  à  Stuttgard, 
il  prit  une  position  plus  élevée  dans  l'orchestre 
du. théâtre  royal,  et  remplaça  le  maître  de  cha- 
pelle Lindpaintner  et  son  adjoint  M.  Molique,  en 
leur  absence.  Ce  fut  lui  aussi  qu'on  chargea  de 
la  direction  de  l'orchestre  des  vaudevilles  qui 
étaient  joués  souvent  sur  le  petit  théâtre  de  la 
cour  par  les  membres  de  la  famille  royale  et  quel- 
ques personnes  de  la  haute  noblesse  .  M.  Aben- 
heim est  fort  estimé  à  Stuttgard  comme  professeur 
de  piano  et  d'harmonie.  Les  compositions  de  cet 
artiste  publiées  jusqu'à  ce  jour  sont  les  suivantes  : 
1"  chant  sans  paroles  pour  le  piano ,  Stuttgard , 
Hallberger;  2°  deux  nocturnes  pour  piano  seul  : 
n®  1  en  sol  mineur,  n»2en  la  bémol.,  op.  8,  ibid.; 
Z*  Polonaise,  idem,  Carisrulie,  Creuzbaner; 
A*  6  Lieder  à  voix  seule  avec  piano,  op.  2,  Leip- 
aick,  Breitkopf  et  Haerlel  ;  5«  6  idem,  op  5,  Stutt- 
gard, Copel;  6»  Le  Rhin  allemand  (  Der  deutsche 
Rkein),  de  Baker,  chanson  à  voix  seule,  Stutt- 
gard ,  Schuli  ;  V  Le  Wurtembergeois  et  sa  fidé- 
lité (en  allemand),  2  chansons  avec  piano, 
Stuttgard,  Zumsteg;  8*  Le  chant  de  Thekia  dans 
le  Wallenstein  de  Schiller,  idem,  op.  9, ibid.; 
9*  Chant  pour  le  drame  Der  liebe  Zamber,  op. 
10,  Stuttgard,  Hunz.  Le  plus  grand  nombre  des 
productions  de  M.  Abenheim  est  encore  en  ma- 
nuscrit; on  y  remarque  des  pièces  de  circons- 
tance pour  des  fêtes  de  la  famille  royale  de  Wbr- 
temberg,  la  musique  pour  le  drame  intitulé 
Hariadan,  joué  à  Stuttgard  au  mois  de  juin  \  842, 
un  psaume  à  4  voix  et  un  Vater  unser  (Pater 


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ABENHEIM  —  ABOU  ALOUFA 


9 


noster),  qo^l  a  fait  exécuter  plasieurs  fois  à  Stutt- 
gard ,  et  qui  ont  été  considérés  comme  de  beaux 
ouvrages. 

ABERCORN  (Le  comte  d'),  précédemment 
Lord  Paislet.  Voyez  Peposcb. 

ABIGHT  (Jban-Georgb),  théologien  pro- 
testant et  savant  orientaliste,  né  en  1672,  à 
EcBDigsée,  dans  la  principauté  de  Schwartzbourg, 
mort  à  Wittemberg  en  1740,  ou,  selon  quelques 
biographes,  le  5  juin  1749.  11  remplissait  à 
Wtttemberg  les  fonctions  de  professeur  à  TAca- 
demie.  Peta  de  temps  avant  sa  mort,  il  avait  été 
nommé  membre  de  TAcadémie  royale  des  sciences 
de  Berlin.  L^objet  principal  des  travaux  d*Abicht 
fut  la  langue  hébraïque,  et  surtout  Tusage  gram- 
matical ,  prosoilique  et  musical  des  accents  de 
cette  langue.  Sa  dispuste  avec  Jean  Franke  a 
jeté  quelque  jour  sur  cette  matière. 

Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  ceux  qui  ont 
«lo  rapport  avec  la  musique  sont  :  t^  Dissertatio 
de  Bebraorumaccentuumgenuino  Officia,  dans 
la  préface  de  Prankii  diacrit,  sacr.;  1710,  in- 
Jk**;  2«  VindicUs  Usus  accentuum  musici  et 
oraiorii^Joh.  Prankio  oppositm  ;  Lipsiae,  1713, 
in-i*";  3^  Accentus  Heàrxorum  ex  antiquis- 
simo  tuu  lectorio  vel  musico  expliçati,  et  ad 
usum  hermeneuticum  applicati ,  cum  duabus 
iaintlis  mneis  et  specimine  locorum  ex  accen- 
abus  explicatorum,  in  que  de  Poesi  ffebrœo- 
rum  rhylhmiea  disseretur,  Accedit  Anon.  Ju- 
dxi  porta  accentuum  in  latinum  sermonem 
versa,  Lipsi»;  Jo.  Chrit.  Kœnig,  1715,  gr. 
in- g**  de  306  pages  de  texte,  index  et  planches; 
^"^^Excerpta  de  lapsu  murorum  hierichunli-^ 
norum.  Ce  dernier  ouvrage  a  été  inséré  par  Ugo- 
Uni  dans  son  Thesaur.  ont.  sacr.,  t.  32,  p.  837. 
La  plopart  de  ces  dissertations  se  trouvent  aussi 
dans  le  Trésor  d'ikénins. 

Goetten  a  donné  une  notice  de  la  vie  d'Abicht 
dans  son  Europe  savante,  et  l'on  trouve  la  liste 
de  ses  ouvrages  dans  les  Vies  des  Théologiens 
saxons  de  Michel  Ranst ,  t.  T',  p.  1,  et  dans  les 
Acta  hist.  ecclésiast.,  t.  V,  p.  289. 

ABINGTON  ou  ABYNGDON  (HEimi), 
Pon  des  premiers  chanteurs  et  musiciens  de  son 
temps,  en  Angleterre,  fut  d'abord  organiste  à  Té- 
S^liae  de  Wels,  dans  le  comté  de  Sommerset,  puis 
à  la  chapelle  royale  de  Londres,  où  il  mourut 
▼ers  l'an  1520.  Thomas  Morus  lui  a  fait  deux 
épitaphes  qu*on  trouve  dans  le  Thesaur,  epi- 
iaph.  du  P.  Labbe. 

A  BOSf  Jérôme),  compositeur  del'École  napo- 
litaine, éUit  d'origine  espagnole,  et  naquit  à  Malte, 
dans  les  premières  années  du  dix-huitième  sfècle. 
Les  Napolitains  l'appelaient  A  vos,  et  même  Avossa, 
parce  que  la  lettre  b,  dans  la  langue  espagnole,  a 


le  son  du  r,  prononcé  avec  mollesse.  Léo  et 
Durante  furent  ses  mattrep  de  composition  et  de 
chant.  Devenu  habile  dans  son  art,  il  fut  em- 
ployé dans  l'enseignement  an  Conservatoire  de  la 
Pietà  de*  Turchini.  Il  enseignait  aussi  -le  chant 
dans  plusieurs  couvents  de  femmes  dont  il  était 
maître  de  chapelle.  De  son  école  sont  sortis 
quelques  chanteurs  distingués,  au  nombre  des- 
quels est'Aprile.  Les  premiers  opéras  d'Abos 
jouésà  Naples  furent  :  La  Pupilla  e  '2  Tutore, 
La  Serva  padrona,  et  Vifigenia  in  Aulide.  En 
1746  il  écrivit  Ariaserse  pour  le  théâtre  Saint- 
Jean-Chrysostome,  à  Venise.  Il  donna  au  théâtre 
Argentina  de  Rome,  en  1750,  VAdriano  et  écrivit  / 
ensuite  plusieurs  autres  ouvrages  dont  les  titres 
ne  sont  pas  connus,  pour  les  théâtres  de  cette 
Tille,  de  Venise  et  de  Turin.  En  1756  il  fut 
appelé  à  Londres,  en  qualité  de  Maestro  al  cem- 
balo  du  Théâtre-Italien ,  et  dans  la  même  année 
il  y  fit  repr<^senter  le  Tito  Manlio.  Deux  ans  plus 
tard  il  y  donna  le  Creso,  opéra  sérieux  en  trois 
actes.  De  retour  à  Naples,  dans  Tété  de  1758 ,  Abos 
reçut  sa  nomination  de  maître  do  Conservatoire 
de  La  Pietà.  Il  Qst  mort  dans  cette  ville,  à  l'âge 
de  qnatre  vingts  ans ,  vers  1786.  On  connaît  de  ce 
maître  beaucoup  de  musique  d'église,  dont  cinq 
messes  à  quatre  voix  et  orchesf  re,  deux  messes  pour 
soprano  et  contralto,  avec  orgue;  un  Kifrie  et 
Gloria,  en  sol  minenr,  pour  quatre  voix  et  orgue; 
un  Kyrie  et  Gloria k  huit  voix  réelles,  avec  vio- 
lons ,  violes,  corsetor|!ue  ;  des  litanies  de  la  Vierge 
pour  soprano,  ^ntralto  et  or$me.  Toutes  ces 
compositions  sont  en  manuscrit  k  Naples,  à  Rome, 
à  Vienne  et  an  Conservatoire  de  Paris.  La  mu- 
sique d'Abos  à  quelque  ressemblance  de  style 
avec  celle  de  Jomelli.  Son  harmonie  est  pure  et 
ses  mélodies-ne  manquent  point  d'élégance  ;  mais 
on  n>  trouve  pas  d'originalité  dans  les  idées. 

ABOC  ALOUFA,  fils  de  Sahid,  auteur 
persan  d'un  Traité  de  Musique  pour  le  chant 
et  pour  les  instruments  qu*on  joue  avec  la 
bouche  etfvec  les  doigts ,  que  Chardin  apporta 
en  Europe ,  et  dont  le  manuscrit  est  aujourd'hui 
dans  la  bibliothèque  du  Muséum  britannique,  à 
Londres.  Chardin  a  donné  une  analyse  de  cet 
ouvrage  dans  la  relation  de  ses  voyages  (t.  V, 
p.  106,  pi.  xxTi,  édit  d'Amsterdam,  1711). 
On  y  voit  la  figure  du  manche  de  CEoudo  on 
luth,  avec  sa  division  et  les  noms  des  cordes,  ainsi 
que  des  cases.  La  doctrine  à'Abou  Alov/a  est  la 
division  de  l'octave  en  vingt-quatre  parties  ou 
quarts  de  ton.  La  musique ,  dit-il,  est  une  Ville 
divisée  en  quarante^deux  quartiers  dont  chacun 
a  trente^deux  rues  ( circnlations  ou  gammes); 
d'où  il  suit  que  le  nombre  de  modes  fonda- 
mentaux et  dérivés  de  la  musique  persane  est 


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10 


ABOU  ALOUFA  —  ACCELLI 


de  treize  cent  quarante-quatre.  Parmi  les  ius- 
trumente  décrits  par  Àbou  Âloufa  se  trouve  la 
vina  de  Tlnde,  dont  il  donne  ia  figure  avec  le 
nom  pentan  kenkeri.  Cette  circonstance  indique 
qae  le  teijnps  où  Touvrage  fut  écrit  est  très-reculé, 
car  à  l'époque  où  Chardin  séjourna  en  Perse 
(c'est-à-dire  dans  la  seconde  moitié  du  t7*  siècle), 
l'instrument  dont  il  s'agit  y  était  complètement 
inconnu. 

ABRAHAM  ( ),  professeur  de  clari- 
nette et  de  solfège  à  Paris,  entra  dans  l'orchestre 
du  Théâtre  des  Délassements  comiques,  en 
1790. 11  est  mort  vers  1805.  C'était  une  espèce 
d'ouvrier  musicien ,  aux  gages  des  marchands  de 
musique;  il  arrangeait  pour  eux  les  ouvertures 
et  les  airs  des  opéras  nouveaux  pour  divers  ins- 
truments. 11  a  publié  en  outre  :  1°  Méthode  pour 
le  flageolet;  Paris,  Frère.  —  2**  Méthode  pour  la 
clarinette;  ibid.  —  a""  Méthode  pour  le  basson. 
Le  nombre  de  recueils  d'airs  qu^il  a  arrangés 
pour  deux  violons,  deux  flûtes,  deux  clarinettes 
ou  deux  bassons  est  très-consiàérable. 

ABRAHAM  (.  . .  .),  constructeur  d'orgues, 
né  en  Bohême,  est  auteur  de  l'orgue  des  Corde- 
liers,  à  Prague,  composé  de  vingt-cinq  jeux,  deux 
claviers,  pédale  et  quatre  soufflets;  et  dé  celui 
de  l'église  Saint- Dominique  de  la  même  ville, 
composé  de  soixante«onze  jeux,  quatre  claviers, 
pédale  et  douze  soufflets.  On  ignore  en  quel 
temps  il  vivait. 

ABRAHAM  BEN  DAVlDARIÉ^rabbin, 
israélite  italien ,  vécut  vers  la  fin  du  seizième 
siècle  et  au  commencement  du  dix-septième.  Il 
exerçait  la  médecine  à  Modène.  Il  a  écrit  un  livre 
intitulé  :  anUAn  >1dSv,  Sciltè  Uagghihbo- 
rim  (les  Boucliers  des  puissants),  qui  a  été 
publié  à  Mantoue,  en  1612.  Cet  ouvrage,  dont 
les  exemplaires  sont  très- rares,  traite  des  vases 
et  ustensiles  dont  on  faisait  usage  dans  le  temple 
de  Jérusalem,  des  sacrifices,  libations,  parfums, 
offrandes,  et  de  tout  ce  qui  appartenait  aux  obla- 
tiens.  La  seconde  partie  traite  des  offices,  des 
prêtres ,  des  chantres.  (  Voyez  Barthplocci,  Bi- 
blioth.  magna  rabbinica,  pars  iV,  p  464.  )  Ugo- 
Uni  a  traduit  toute  la  partie  de  cet  ouvrage  qui 
concerne  les  instruments  de  musique ,  le  chant 
et  autres  choses  de  l'exécution  musicale,  dans 
son  Thésaurus  antiquitatum  sacrarum^  etc., 
tome  XXXn,  col  1  —  96.  Cette  section  du  Sciltè 
Hagghibborim  est  divisée  en  dix  chapitres. 

ABRAMS  (Miss  Henriette  et  M»«),  deux 
très-bonnes  cantatrices  anglaises,  concoururent 
avec  madame  Mara  à  embellir  le^  concerts 
donnés  A  Londres,  en  17S4  et  1785,  pour  la  com- 
mémoration de  Haendel. 

Miss  Abrams  a  publié  les  ouvrages  suivants. 


qu'on  trouve  dans  le  catalogue  de  La  venu  de 
1796  : 1°  Trois  chansonnettes  sur  des  paroles  an- 
glaises. —  2®  IMtle  Boy  blue,  air  à  trois  voix. 
—  3°  Duo  sur  ces  paroles  :  Àndmustweparl  l  Le 
petit  air  qui  commence  par  ces  mots  :  Crazi 
Jane,  et  dont  la  musique  est  de  Miss  Abrams, 
est  devenu  populaire.  On  a  aussi  publié  de  cette 
cantatrice  :  1"  Collection  of  Songs,  Londres, 
1 787.  —  2°  Collection  of  Scotch  Songs ,  harmo- 
nizedfor  two  and  three  voices,  ibid. 

ABS  (Joseph-Théooosien),  ancien  moine  fran- 
ciscain, né  vers  1775  dans  le  duché  de  Berg,  fut 
nommé ,  après  la  suppression  de  son  ordre ,  di- 
recteur de  la  maison  des  orphelins  à  Kœntgsberg. 
On  a  de  sa  composition  300  chansons  avec  leurs 
mélodies,  et  100  d(> vises  en  canons. 

ABT  (François),  né  le  22  décembre  1819,  à 
Eilenbourg,  en  Saxe,  a  fait  ses  études  musicales 
à  Leipsick,  et  s^y  est  fait  connaître  d'abord  comme 
pianiste  et  professeur  de  cet  instrument.  Au 
mois  de  septembre  1841  il  a  été  appelé  à  Zurich  « 
en  qualité  de  directeur  de  la  Société  philharmo- 
nique, place  dans  laqrtelle  il  a  succédé  à  Eirgène 
Petzold.  £n  1853  il  a  quitté  cette  position  pour 
celle  de  second  maître  de  la  chapelle  et  du  théâtre 
à  Brunswick.  Fécond  auteur  de  petites  pièces  pour 
le  piano ,  il  a  publié  pour  cet  instrument  des  fan- 
taisies, rondos,  rondinos  et  caprices  à  quatre  mains, 
des  contredanses ,  des  valses ,  des  thèmes  variés, 
des  pots-pourris,  rondos,  etc,  pour  piano  seul; 
une  immense  quantité  de  chants  et  de  lieder,  à 
voix  seule, -avec  ace.  de  piano,  et  d'autres  baga- 
telles. En  1844  il  a  composé  un  opéra  pour  le 
tliéàtre  de  Leipsick  :  j'ignore  si  cet  ouvrage  a  été 
représenté. 

ABU-NASR-MOHAMMED-BEN-FA- 
RABl.  Foy.  Farabi. 

ACAEN  ou  AÇAEN»  contrapuntiste  espa- 
gnol, né  dans  la  seconde  moitié  du  quinzième 
siècle ,  parait  avoir  passé  une  partie  de  sa  vie  en 
Italie.  Ce  musicien  est  cité  dans  le  Mélopeo  de 
Cerone,  et  dans  le  Trattato  délia  natura  e  co- 
gnizionedi  tutti  glituonl,  d'Aaron.  Dans  le 
deuxième  livre  des  Motetti  de  la  Corona  ,  pu- 
blié en  1519,  par  Octavien  Petrucci  de  Fos>om- 
brone,  on  trouve  les  motets  d'Açaen  à  quatre 
voix  :  Nomine  qui  Domini  prodit,elJudica  me, 
Deus,  et  discerne, 

ACCELLI  (César),  contrapuntiste  italien» 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  a  publié  à  Venise,  en  1557,  Libro  primo  de* 
Madrigali  a  cinque  voci,  dans  lequel  on  trouve 
le  madrigal  Donna  mia  casta  e  bella ,  qui  est 
d'une  suavité  remarquable.  Dans  un  recueil  qui  a 
pour  titre  :  Dé^Jloridi  Virtuosi  d*Italia  il  ierzo 
libro  de*  madrigali  a  cinque  voci,  nuovamente 


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AœELLI  —  ADALBERT 


H 


pomposti  e  dati  in  iuce  (Venezia,  Giacomo 
Vincend  eRicciardoAmadinocùmpagnit  1586), 
00  trouve  des  madrtgaui  de  la  composition  de 
ce  musicien.  , 

AGCIAJCJOLI  (Pbiuppe),  poète  drama- 
tique et  compositeur,  né  à  Rome  en  1637,  entra 
de  bonne  heure  dans  l'ordre  des  chevaliers^  de 
Malte.  Les  caravanes  qu'il  dut  faire  avant  d*étre 
décoré  de  la  croix  de  l'ordre  firent  nattre  en  lui 
nne  telle  passion  de  voyages ,  quMI  visita  non-seu- 
lement toute  TEurope ,  et  les  côtes  d'Afrique  et 
d*Asie,  mais  même  TAmérique,  d*où  il  revint  dans 
sa  patrie  par  PAnglelerre  et  la  France.  Le  repos 
dont  il  jouit  alors  lui  permit  de  se  livrer  au  goût 
qu'il  avait  toujours  eu  pour  le  théâtre ,  et  princi- 
palement pour  l'opéra.  Il  écrivit  plusieurs  pièces, 
dont  il  composa  lui-même  la  mu>ique.  La  facilité 
prodigieuse  dont  il  était  doué  lui  suggéra  aussi  la 
pensée  d'être  en  même  temps  le  décorateur  et  le 
machiniste  de  ses  opéras,  et  bientôt  il  devint  pour 
œs  accesoires  Tun  des  plus  habiles  de  son  temps. 
L'académie  des  Arcadi  illtutri  l'admit  au  nombre 
de  ses  membres,  et  il  y  figura  sous  le  nom  de 
Ireneo  Amasiano,  Il  mourut  à  Rome  le  3  fé- 
vrier 1700.  Les  opéras  dont  Acclajnoli  a  fait  les 
parolesetla  musiquesont  :  1**  //  Girello,  dramma 
burlesco  per  musica  ;  Modène ,  1675,  et  Ve- 
nise 1682.  —T  La  Daminaplacaia;  Venise, 
1680.  —  3^  VVlisse  in  Tracia;  Venise,  1681. 
—  4"  CM  è  causa  del  suo  mal,  pianga  se  stesso, 
poesia  d'Ovidio,  e  musica  d*Or/eo.  On  ignore 
Tannée  et  le  lieu  où  cet  ouvrage  a  été  représenté  ; 
Ailaeci  n^en  fait  pas  mention  dans  sa  Drama- 
turgia,  et  il  n'est  connu  que  par  ce  qu'en  dit 
MazzacbelJî  (  Gli  ScrittoH  d'Italia,  t.  I). 

ACCOBIMBONI  (Augustin)  naquit  à  Rome 
▼ers  Tan  1 7ô4.  A  l'âge  de  ving-huit  ans  il  composa, 
pour  Je  théâtre  de  Parme,  un  opéra  intitulé  : 
H  Begno  délie  Amazzoni ,  qui  eut  beaucoup  de 
succès,  et  fut  ensuite  représenté  sur  les  principaux 
théâtres  de  l'Italie,  et  même  à  l'étranger.  En  1786 
il  donna  aussi  à  Rome.  //  Podestà  di  Tuffo 
antkeo.  Il  quitta  ensuite  la  carrière  théâtrale  pour 
s'adonner  à  la  musique  d'église,  et  composa  un 
grand  nombre  de  messes,  de  motets  et  de  vêpres, 
qu'on  trouve  répandus  dans  la  Roroagne  et  la 
LomlMrdie.  On  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

ACEVO  (.  .  .),  luthier  piémontais,  né  à 
Salmezio,  ou  Saluées,  vers  1630,  fut  élève  de  Cappa, 
et  eut  de  la  réputation  par  la  bonne  qualité  de  ses 
instruments.  Ses  basses  de  viole  furent  particuliè- 
rement estimées.  J'ai  vu  un  de  ces  instruments  qui 
portait  la  date  de  1693  :  il  avait  appartenu  à 
Marin  Marais,  dont  il  portait  la  signature  sur 
le  dos. 

ACEVO.  Voy,  ALVAREZ. 


ACHTER  (  P.  Ulbich)  naquit  à  Aichbach, 
en  Bavière,  le  10  mars  1777.  Son  père,  qui  était 
tailleur,  lui  fit  apprendre  la  musique  chei  les 
bénédictins,  où  il  fut  reçu  le  13  mai  1798.  Il 
prit  l'habit  de  cet  ordre  le  3  mai  1801,  et  mourut 
de  phtbisie  dans  sa  ville  natale,  en  octobre  1803, 
Il  Jouait  bien  du  violon,  et  se  distingua  dans  la 
composition ,  particulièrement  pour  la  musique 
d'église  :  on  cite  de  lui  une  messe  solennelle  d'une 
l)eauté  remarquable. 

AGKERFELD  (Armakb  d').  On  a  sous  ce 
nom  plusieurs  œuvres  pour  le  piano,  entre  autres 
quinze  variations  sur  l'air  allemand  Freut  euch 
des  Lebens,  œuvre  sixième  (Augsbourg,  Gom- 
bart). 

ACKERMANN  (Dorothée),  actrice  et  can- 
tatrice du  théâtre  de  Hambourg,  naquit  à  Dantzick 
en  1752.  Elle  se  retira  du  théâtre  en  1778.  £lie 
jouissait  d'une  réputation  assez  brillante. 

ACKERMANN  (Charlotte-Sophie),  née 
BACHMANfi,  cantatrice  qui  brillait  sur  le  théâtre 
de  Kœnîgsberg  en  1796,  naquit  à  Reinsberg  en 
1759.  Elle  eut  beaucoup  de  succès ,  principale7 
D&enl  dans  les  premiers  rôles  des  opéras  de  Mo- 
zart. 

ACKERMANN  (D.  Jean-Charles-Hehri), 
né  à  Zeitz  en  1765,  a  lu,  le  22  octobre  1792,  au 
concert  donné  dans  cette  ville  au  profit  àe&  pau- 
vres, un  discours  qui  a  été  imprimé  sous  ce  litre  : 
Ueber  die  Vorzûge  der  Musik,  ein  Rede  (Dis- 
cours sur  les  Prérogatives  de  la  musique}» 
Leipsick,  1792,  27  pages  in^*". 

ACTIS  (L'arré),  Piémontais,  membre  de 
l'Académie  des  sciences  de  Turin ,  vers  la  fin  du 
dix-huitième  siècle ,  a  fait  insérer  dans  les  Mé  • 
moires  de  cette  société,' de  1788-89  (Turin,  t790)» 
des  Observaiions  sur  l'écho  ou  porte-voix  de 
Véglise  de  Girgenii. 

ADALBERT  (Saint),  surnommé  Woitie- 
cus,  en  polonais,  Swienty  Woyciech,  évèque 
de  Prague,  né  en  939,  était  de  la  famille  Li- 
bicenski ,  qui  tenait  un  rang  dans  la  noblesse 
de  la  Bohôfte.  Il  fit  ses  études  à  Magdebourg. 
De  retour  à  Prague,  il  fut  sacré  évéque. 
Ayant  voulu  réformer  les  mœurs  du  clergé  de 
Bohême,  il  en  fut  persécuté,  et  se  vit  obligé  de 
s'enfuir  à  Rome ,  où  le  pape  Jean  XV  le  dégagea 
de  sfs  obligations  envers  son  diocèse.  Alors  les 
Bohémiens  le  redemandèrent,  et  le  reçurent  avec 
des  démonstrations  de  joie  ;  mais  cet  accord  en- 
tre l'évéque  et  ses  diocésains  ne  dura  pas,  et 
saint  Adalbert  fut  obligé  de  s'éloigner  encore.  Il 
prêcha  la  foi  catholique  aux  Hongrois  et  aux 
Polonais,  d'abord  à  Cracovie,  ensuite  à  Gnesne, 
dont  il  fut  fait  archevêque,  il  passa  ensuite  en 
Prusse  pour  y  remplir  ses  fonctions  apostoliques 


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12 


.ADALBERT  —  ADAM  DE  LA  HALE 


et  eot  d'abord  des  succès  à  Dratzick;  mais,  dans 
une  petite  tie  où  il  avait  abordé»  les  habitants  le 
percèrent  de  coups  de  lance,  et  il  obtint  ainsi  les 
honneurs  du  martyre,  en  997.  Bolesias,  prince 
de  Pologne,  raclieta,  dit-on,  son  corps  pour 
une  quantité  d'or  d*un  poids  égal  :  c'est  beau- 
coup d'or  pofir  un  prince  de  Pologne  et  pour 
cette  époque. 

Gerbert,  dans  son  traité  De  Cantuet  Musiea 
setera,  1. 1,  p.  348,  a  publié  un  client  en  lorme  de 
litanies,  en  langue  esclavonne,  dont  il  est  auteur. 
On  lui  attribue  aussi  léchant  Boga-Rodzica  (Mère 
de  Dieu)  qu^  les  Polonais  avaient  coutume  d'en- 
tonner avant  une  bataille.  Ce  chant  a  été  publié 
dans  la  Revue  musicale  (t  lY,  p.  302)  rédigée 
par  l'auteur  de  ce  dictionnaire,  d'après  des  copies 
authentiques  de  deux  anciens  manus^trits  dont 
l'un  existe  dans  la  cathédrale  de  Gnesné,  et 
l'autre  se  trouvait  dans  la  fameuse  bibliothèque 
Zatoski ,  à  Varsovie.  11  a  été  aussi  inséré  en  nota- 
tion moderne  dans  la  collection  de  chanU  histo- 
riques polonais  qui  a  pour  titre  :  Spievy  hislO' 
rycznez  mtisikoui  rydnami  (Chante  historiques, 
avec  la  musique  eu  notation  moderne  et  me- 
surée, avec  des  gravures),  par  Julien  Ursin 
Niemcewicz,  président  de  la  Société  royale  des 
Amis  des  sciences,  à  Varsovie,  secrétaire  du 
royaume  de  Pologne,  etc.  (y  édit.,  in-S**  de  573 
pages  Varsovie ,  imprim.  du  gouv.,  1819). 

ADAM»  surnommé  Dorensis^  parce  qu'il 
était  moine  au  couvent  de  Dorham  (ordre  de  Cl- 
teaux),  près  d'Hereford ,  en  Angleterre,  vécut 
vers  l'année  1200.  Dans  sa  jeunesse  il  se  livra  à 
l'étude  des  arts,  des  sciences  et  des  lettres;  la 
musique  fut  particulièrement  l'objet  de  ses  tra- 
vaux. Son  savoir  et  sa  piété  le  firent  élire  abbé 
de  son  monastère.  Dans  le  même  temps,  de  vives 
discussions  s'élevèrent  entre  les  moines  et  les 
clercs  séculiers;  à  l'occasion  de  ces  démêlés,  Syl» 
vestre  Gyraldus,  homme  érudit,  mais  esprit 
violent,  écrivit  un  virulent  pamphlet  contre  les 
moines,  sous  le  titre  de  Spéculum  Ecclesias.  11 
y  attaquait  particulièrement  Tordra  de  Ctteaux. 
Adam  prit  la  défense  de  cet  ordre  dans  un  écrit 
intitulé  :  Contra  Spéculum  Giraldi,  Hbrum 
Unum.  Il  fut  aussi  l'auteur  d'un  livre  sur  la  mu- 
sique, qui  existe  encore  en  manuscrit  dans  plu- 
sieurs bibliothèques,  et  qui  a  pour  titre  :  Rudi- 
menta  musices,  lib,  I.  Jœcher  dit  (  Gelehrten 
Lexikon  )  que  cet  ouvrage  est  imprimé.  Je  crois 
que  c'est  une  erreur  (  Voy.  Pitsœus,  lia.  De  il- 
lustribus  Ànglix  script.;  HenriqueZy  in  Phœ- 
nice,  et  Caroli  de  Visch  Bibliot.  scriptor.  sac. 
Ord.  Cister.). 

ADAM  (DE Saint- Victor),  chanoine  régulier 
de  l'abbaye  de  Saint-Victor-lez-Paris ,  mourut 


le  11  juillet  1177;  il  fut  faihnmé  dans  le  cloître 
de  cette  abbaye.  On  lui  attribue  le  chant  de 
quelques  hymnes  en  usage  dans  l'église. 

ADAM  pE  LA  HALE,  surnommé  Le 
Bossu  d'Arras,  à  cause  de  sa  difformité  et  du 
lieu  de  sa  naissance ,  fut  l'un  de  ces  trouvères 
qui ,  dans  les  douzième  et  treizième  siècles ,  tra- 
vaillèrent à  former  la  langue  française ,  et  répan- 
dirent le  goût  de  la  poésie  et  de  la  musique.  Adam 
parait  être  né  vers  1240.  Fils  d'un  bourgeois  qui 
jouissait  d'une  certaine  aisance ,  il  fut  envoyé  à 
l'abbaye  de  Vauxelles ,  près  de  Cambray ,  où  il 
fit  ses  études.  11  porU  d'abord  rhabit  ecclésias- 
tique; mais  son  humeur  inconstante  le  lui  fît 
quitter  et  reprendre  ensuite.  C'est  lui  qui  nous 
donne  ces  détails  dans  ses  adieux  à  sa  vUle  na- 
tale, intitulés  :  Cest  li  congiés  Adan  d'Aras, 
pièce  publiée  par  Méon,  dans  sa  nouvelle 
édition  des  fabliaux  de  Barbasan,  1. 1,  p.  106. 
Adam  de  la  Haie  épousa  une  jeune  damoiselle 
qui,  pendant  qu'il  la  recherchait,  lui  semblait 
réunir  tous  les  agréments  de  son  sexe ,  et  qall 
prit  en  aversion  dès  qu'elle  fut  devenue  sa  femme. 
Il  la  quitta,  et  vint  demeurer  à  Paris,  où  il  pa- 
rait s'être  mis  h  la  suite  de  Robert  U  du'nom, 
comte  d'Artois.  Ce  prince  ayant  suivi,  en  1282, 
le  duc  d'Alençon ,  que  Philippe  le  Hardi  envoyait 
au  secours  de  son  oncle,  le  duc  d'Anjou,  roi 
de  Naples ,  pour  l'aider  à  tirer  vengeance  des  Vê- 
pres siciliennes ,  Adam  de  la  Haie  l'accompagna 
dans  cette  expédition.  A  la  mort  du  roi  de  Na- 
ples, en  1285,  le  comte  d'Artois  fut  nommé  ré- 
gent du  royaume,  et  ne  revi«^t  en  France  qu'au 
mois  de  septembre  1287  :  Adam  de  la  Haie  éfait 
mort  à  Naples  dans  cet  intervalle ,  comme  on  le 
voit  dans  l'espèee  de  drame  intitulé  :  U  Gieus 
du  pèlerin,  attribué  à  Jean  Bodel  d'Arras,  con- 
temporain d'Adam.  C'est  donc  à  tort  que  Faa- 
cbet  et  Lacroix  du  Maine ,  qui  ont  été  copiés  par 
le  Dictionnaire  historique  dePrudtiomme  et  par  la 
Biographie  universelle  de  Michaud,ont  dit  qu'A- 
dam se  fit  moine  à  l'abbaye  de  Vauxelles,  et  qu'il 
y  mourut.  Nous  avons  tiré  ces  détails  des  obser- 
vations préliminaires  que  M.  Monmerqoé  a  mises 
en  tête  de  l'édition  qu'il  a  donnée  d'un  ouvrage 
d'Adam  de  la  Haie  dont  nous  parlerons  tout  k 
l'heure. 

Adam  de  la  Haie  se  distingua  particolîèrement 
dans  le  genre  de  la  chanson  ;  il  en  composait  les 
paroles  et  la  musique.  Les  manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque impériale,  numéros  65  et  66  (  fonds  de 
Cangé)  et  2736  (fonds  La  Vallière)  nous  en 
ont  conservé  un  grand  nombre,  qui  sont  notées* 
Mais  c^  dernier  est  surtout  d'une  haute  impor- 
tance pour  l'histoire  de  la  mui^ique,  car  il  con- 
tient seize  chansons  à  troi^  voix,  et  six  motets 


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ADAM  DE  LA  HALE  —  ADAM  DE  FULDE 


18 


dont  AdaiD  de  la  Haie  est  auteur.  Ce  précieux 
manuscrit,  qui  est  du  commenceroeDt  du  qua- 
torzième siècle ,  nous  offre  donc  les  plus  ancien- 
nes compositions  k  plus  de  deux  parties;  puis- 
qu'elles remontent  an  treizième  siècle.  Les  chan- 
sons ont  la  forme  du  rondeau ,  et  sont  intitulées  : 
Li  Rondel  Adan,  Leur  musique  n*est  point  une 
simple  diapliouie  ecclésiastique ,  c'est-à-dire  on 
assemblage  de  voix  procédant  par  notes  égales, 
et  faisant  une  suite  non  interrompue  de  quintes, 
de  quarten  et  d'octaves ,  comme  on  en  trouve 
des  exemples  dans  les  écrits  de  Gui  d*Arezzo  et 
de  ses  successeurs.  On  y  voit,  à  la  vérité,  des 
quintes  et  des  octaves  successives,  mais  entre- 
mtiées  de  mouvements  contraires  et  de  combi- 
naisons qui  ne  manquent  pas  d^une  certaine 
élégiance.  C'est,  sans  doute,  une  musique 
encore  bien  grossière;  mais  c'est  im  premier' 
pas  vers  le  mieux ,  un  intermédiaire  nécessaire 
entre  la  diaphonie  proprement  dite  et  des  com- 
pocitions  plus  perfectionnées.  On  concevait  la 
nécessité  de  ces  premières  améliorations;  mais 
ancun  monument  n'étant  connu,  on  ignorait  en 
quoi  elles  consistaient.  Les  découvertes  que  l'au- 
teur de  ce  dictionnaire  a  faites,  tant  de  ce  manus- 
crit que  de  plusieurs  autres  non  moins  intéres- 
sants {voyez  Landino  et  Buskois),  et  que  le 
premier  il  a  fait  connaître,  sont  donc  importantes 
en  ce  qu'elles  lient  entre  tWea  les  premières  épo- 
ques de  riiistoire  de  l'ha^-monie,  qui  étaient  en- 
veloppées d'une  obscurité  profonde. 

Les  motets  d'Adam  de  la  Haie  nous  offrent 
aasai  plusieurs  particularités  remarquables.  Us  se 
composent  du  plain-chant  d^une  antienne  ou 
d'une  hymne,  mis  à  la  basse  avec  les  paroles 
latines,  et  sur  lequel  une  ou 'deux  autres  voix 
font  un  contre-point  fleuri,  grossier  à  la  vérité, 
mais  assez  varié  ;  et  ce  qui  peint  bien  le  goût 
de  ce  temps ,  c'est  que  ces  voix  supérieures  ont 
des  paroles  françaises  de  chansons  d'amour.  Ces 
motets  se  chantaient  dans  les  processions.  Quel- 
qoefois  le  motet  est  établi  sur  un  seul  trait  du 
plain-chant  qui  e^t  répété  dix  on  douze  fois  en 
baâse  eontrainte,  sorte  d'invention  qu'on  croyait, 
beaucoup  plus  moderne. 

H  me  rrate  à  parl<>r  d'un  autre  ouvrage  d'Adam 
de  la  Haie  qui  aurait  dû  suffire  pour  l'immorta- 
liser :  cependant  son  nom  a  été  inconnu  long- 
temps à  tous  les  musiciens  !  Je  veux  parler  du 
plus  ancien  opéra-comique  qui  existe,  et  dont  il  est 
Tauteor.  11  est  intitulé  :  Le  jeu  de  Robin  et  de  Ma' 
rion.  Les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  impériale 
2736  (fonds  de  La  Vallière)  et  7604  (ancien  fonds), 
nous  en  offrent  des  copies  d'après  lesquelles  la 
Société  des  Bibliophiles  de  Paris  l'a  fait  imprimer 
en  1822,  au  nombre  de  30  exemplaires,  pour 


être  distribués  à  ses  membres.  C'est  une  brochure 
in- 8^  de  cent  pages.  Les  caractères  de  musique 
ont  été  fondus  par  M.  Firmin  Didot.  M.  Munmerqoé, 
qui  avait  préparé  cette  édition,  en  a  donné  une 
deuxième  publiée  par  M.  Ant.  Aug.  Renonard,  à  la 
suite  du  second  volume  de  la  troisième  édition  des 
Fabliaux  ou  Contes  de  Le  Grand.  Enfin  le  texte 
de  la  même  pastorale  a  été  réimprimé  dans  le 
Thédtrefrançais  du  moyen  âge,  publié  d'après 
tes  manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  par 
MM.  L.  J.  N.  Monmerqué  et  Francisque  Michel  ; 
Paris ,  Firmin  Didot  frères,  1839,  l  vol.  gr.  in-8* 
h  deux  colonnes.  Cette  pièce,  oi^  il  y  a  onze  per- 
sonnages, est,  comme  je  viens  de  le  dire,  on 
opéra-comique,  divisé  par  scènes ,  et  dans  lequel 
le  dialo};ue  est  coupé  par  des  chants.  On  y  trouve 
des  airs,  des  couplets  et  des  duos  dialogues ,  mais 
sans  ensembles.  Marion  aime  Robin  ;  survient  un 
chevalier  qui  veut  la  séduire;  -elle  lui  répond 
qu'elle  n'aimera  jamais  que  Robin.  L'air  qu'elle 
chante  dans  cette  situation  n'est  pas  dépourvu  de 
grâce.  Ce  petit  air  a  été  publié  dans  la  Revue 
Musicale  (t.  l**")  avec  une  des  chansons  à  trois 
yoix  «PAdam  de  la  Haie,  mise  en  partKion.  Pos- 
térieurement, M.  Bottée  de  Toulinon  a  publié 
plusieurs  autres  chansons,  rondeaux  et  motets 
de  ce  trouvère,  tant  dans  les  Archives  curieuses 
de  la  mtisique,  dont  M.  Danjou  {voy.  ce  nom) 
était  éditeur,  qu'à  la  suite  d'une  notice  sur  Adam 
de  la  Oale  insérée  dans  VEncyclopédie  catho- 
lique; mais  il  s'y  est  glissé  beaucoup  de  fautes. 
Kiesewetler  a  reproduit  dans  les  planches  de 
musique  de  son  livre  sur  la  destinée  et  la  situation 
du  chant  mondain  avant  l'invention  du  style  dra- 
matique {Schicksale  und  Beschaf/enheit  der 
weltlichen  Gesanges ,  etc.)  la  chanson  publiée 
dans  la  Revue  musicale^  suivie  d'un  rondeau  et 
d'un  motet  à  trois  vorx  d'Adam  de  la  Haie,  traduits 
par  Bottée  de  Toolmon  :  ce  dernier  morceau  est 
rempli  d'erreurs  de  notation. 

Cette  pièce  parait  avoir  été  composée  à  Naples 
vers  1285^,  pour  le  divertissement  de  la  cour,  qui 
alors  était  toute  française.  Roquefort  Ta  at- 
tribuée à  Jehan  Bodel  d'Arras  (De  l'État  de  la 
Poésie  française  dans  le  douzième  et  le  trei- 
zième siècle,  p.  261);  mais  c'est  évidemment 
une  erreur,  car  le  manuscrit  273A  porte  ces  mots 
en  tète  :  CM  commenche  li  gieus  de  Robin  et 
de  Marion  ifAdansfist. 

ADAM  DE  FULDE»  moine  de  Franconie, 
auteur  d'un  traité  sur  la  musique  dont  on  ne 
connaît  qu'un  seul  manuscrit,  qui  se  trouve  dans 
la  bibliothèque  de  Strasbourg,  et  que  l'abbé 
Gert>ert  a  inséré  dans  ses  Scriptores  ecclésiast. 
de  mus,  sacr.,  t.  III,  p.  329.  Cet  ouvragée  été 
achevé  le  5  novembre  1490;  car  l'auteur  a  con- 


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14 


ADAM  DE  FULDE  —  ADAM 


signé  ceUe  date  à  la  fin  de  son  livre.  Il  e^t  divisé 
•en  quatre  livres  :  le  premier,  composé  de  sept 
chapitres,  traite  de  PinTention  des  diverses  parties 
de  Tart;  le  second,  en  dix-sept  chapitres,  traite  de 
la  main  musicale,  du  chant ,  de  la  voix ,  des  clefs, 
des  muances,  dn  mode  et  du  ton;  le  troisième, 
qui  est  le  plus  important ,  traite  de  la  musique 
mesurée,  et  le  quatrième,  des  proportions  et  des 
consonnaaces. 

On  ignore  la  date  pcécise  de  la  naissance  d'A- 
dam de  Fulde  ;  mais  elle  a  dû  avoir  lieu  vers 
Tan  1450,  car  il  dit,  chapitre  7"*  du  I*'  livre, 
qu'il  fut  presque  le  contemporain  de  Guillaume 
Dufay  et  de  Busnois ,  qui  vécurent  dans  la  pre- 
mière moitiédu  quinzième  siècle  :  Et  circa  meam 
xtatem  doctUsimi  Wilhelmus  Du/ay  ae  An- 
tonius  de  Bt^fna^  quorum,  etc.  Il  prend  le 
titre  de  musicien  ducal  au  commencement  de  sa 
dédicace. 

Glarean  nous  a  conservé,  dans  son  Dodéca- 
corde  (p.  262) ,  nn  cantique  à  quatre  voix  d'Adam 
de  Fulde;  c'est  un  morceau  fort  bien  écrit,  et 
l'un  des  plus  anciens  monuments  de  composition 
régulière  à  plusieurs  parties.  Dans  VBnchiridion 
des  chants  religieux  et  des  psaumes  (Magdebourg, 
1673) ,  on  trouve  aussi,  p.  50,  léchant  :  Ach  hûlp 
my  Uidt  und  senlich  Klag,  sous  le  nom  d'Adam 
de  Fulde. 

ADAM  (Loms) ,  né  le  3  décembre  1758  h 
Mietlersheitz,  département  du  Bas-Rhin,  eut 
d'abord  pour  maître  de  clavicorde  nn  de  ses  pa- 
rents ,  excellent  amateur  ;  il  reçut  ensuite  pen- 
dant quelques  mois  des  leçons  de  piano  d'un 
bon  organiste  de  Strasbourg  nommé  Hepp,  mort 
vers  1800;  mais  c*est  surtout  à  l'étude  qu'il  a 
faite  par  lui-même  des  écrits  d'Emm.  Bach, 
des  œuvres  de  Hœndel,  de  Bach,  de  Scarlatti, 
de  Schobert,  et,  plus  récemment,  de  Clementi 
et  de  Mozart,  qu'il  dut  la  science  et  le  talent  qui 
Tout  placé  au  premier  rang  parmi  les  professeurs 
de  son  instrument.  Adam  a,  dans  son  enfance 
étudié  sans  maître  le  violon  et  la  fiarpe.  Il  a  aussi 
appris  seul  l'art  d'écrire  ou  la  composition. 

Arrivé  à  Paris  à  l'ftge  de  dix-sept  ans,  pour  y 
enseigner  la  musique,  il  débuta  par  deux  sym- 
phonies concertantes  pour  harpe  et  piano  avec 
violon ,  qui  furent  exécutées  au  concert  spirituel, 
et  qui  étaient  les  premières  qu'on  eût  entendues  en 
ce  genre.  Depuis  ce  temps,  il  s'est  livré  à  l'en- 
seignement et  à  la  composition.  En  1797,  il  fut 
nommé  professeur  au  Conservatoire  :  là,  il  a  formé 
nn  grand  nombre  d'excellents  élèves;  les  plus 
connus  sont  Kalkbrenner,  F.  Chaulieu,  Henri 
Le  Moine,  M****  Beek,  Basse  et  Renaud  d'Allen, 
qui  successivement  ont  obtenu  les  premiers 
prix  de  piano  dans  cette  école.  Hérold  père  et  fils, 


Callias,  Rougeot,  Bréval  fils.  M***  Bresson,  et 
beaucoup  d'autres,  ont  aussi  reçu  de  ses  leçons. 
En  1818,  le  cours  de  piano  que  faisait  cet  artiste 
an  Ckwservatoire  fut  réservé  pour  les  élèves  du 
sexe  féminin. 

Les  ouvrages  d'Adam  sont  :  1**  Onze  œuvres  de 
sonates  pour  le  piano  publiés  à  Paris.—  2**  Quelques 
sonates  séparées —  3°  Des  airs  variés  pour  le 
même  instrument,  notamment  celui  dn  Roi  Dago-i 
bertf  qui  a  eu  beaucoup  de  succès.  —  4^  Méthode 
ou  principe  général  du  doigté,  suivie  d'une 
collection  complète  de  tous  les  traits  possibles, 
avec  le  doigté,  etc.  (en  société  avec  Lachnith); 
Paris,  Sieber,  1798.-5"  Méthode  nouvelle  pour 
le  piano,  à  Vusage  des  élèves  du  Conserva' 
toire;  Paris,  1802.  Peu  d*onvrages  élémentaires 
ont  eu  une  vogue  semblable  à  celle  que  celui-ci  a 
obtenue.  Près  de  vingt  mille  exemplaires  ont  été 
livrés  au  public  dans  l'espace  de  vingt-cinq  ans. 
Cette  vogue  était  méritée  sous  le  rapport  de  l'exposé 
des  principes  du  doigté ,  qui  n'avait  jamais  été  si 
bien  fait.  Une  cinquième  édition  de  cet  ouvrage, 
revue  avec  soin  par  l'auteur,  a  été  publiée  à  Paris, 
en  1831 .  —  6"  Des  quatuors  d'Haydn  et  de  Pleyel, 
arrangés  pour  piano.  —  7^  Un  recueil  de  romances, 
»  8*  la  collection  entière  den  Délices  d'Euterpe» 
^  9°  Journal  d'ariettes  italiennes  de  M"^  Erard. 
Adam  a  été  fait  chevalier  de  la  Légion  d'honneur 
au  mois  de  novembre  1S27.  Retiré  en  1843,  après 
quarante-cinq  ans  de  services ,  il  a  obtenu  une 
pension  de  2,000  francs,  dont  il  n'a  joui  que  peu 
d'années,  car  il  a  cessé  de  vivre  le  11  avril  1848, 
à  l'Age  de  quatre-vingt-dix  ans. 

ADAM  (AnoLPBE-CnAnLcs),  fils  du  précédent, 
né  à  Paris  le  24  juillet  1803  (i),  ne  (ut  pas  des- 
tiné par  ses  parents  à  cultiver  la  musique.  On  le 
mil  fort  jeune  dans  un  pensionnat  pour  commencer 
des  études  littéraires ,  et  pendant  plusieurs  années 
il  fréquenta  le  Lycée  Napoléon  ;  mais,  ennemi  du 
travail,  il  y  fit  peu  de  progrès,  el  n'alla  pas  au 
delà  de  la  quatrième.  Sur  ses  demandes  réitérées, 
son  père  consentit  enfin  à  le  retirer  du  collège  et 
à  lui  donner  un  maître  de  musique,  qui  n'eut  pas 
plus  à  se  louer  de  son  application  que  ses  pro- 
fesseurs de  grec  et  de  latin.  Musicien  d'instinct , 
il  lui  paraissait  plus  facile  de  deviner  le  méca- 
nisme de  l'art  que  de  l'apprendre.  D'ailleurs,  peu 
surveillé  dans  ses  travaux,  il  jouissait  d'une  en- 
tière liberté,  dont  il  est  rare  qu'un  jeune  garçon 
n'abuse  pas.  Au  bout  de  quelques  années,  il  se 
trouva  |K>urtant  qu'il  jouait  assez  bien  du  piano  et 
qu'il  improvisait  avec  facilité  sur  les  orgues  de 
plusieurs  églises  de  Paris,  sans  avoir  rien  fait 

(i)  Cette  date  eit  oonfome  aai  registres  d'ln«criptlo0 
du  Cooierratoire  et  de  riiuUtut  royal  de  Fraoce  :  c'est 
par  erreur  qu'oo  a  lait  nottrc  Adam  en ,  i«m  ,  dans  d'au- 
tres Biographies. 


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ADAM 


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poor  parreoir  à  ce  résaltat,  et  quoiqu'il  n*eût  pu 
lire  ooonmment  une  leçon  de  solfège.  Il  avait  eu 
quelques  leçons  d'harmonie  de  Widerker  {voy,  ce 
nom).  On  le  fit  entrer  alors  (1817)  an  Cooserra- 
toire,  où  ses  habitudes  de  paresse  ne  se  démenti- 
rent pas,  mais  où  son  heureuse  organisation 
triompha  de  son  incurie.  Après  avoir  suivi  tant 
bien  que  mal  un  cours  d'harmonie  et  de  contre- 
point sous  la  direction  de  Reicha,  il  se  mit  à  écrire 
des  airs,  des  duos,  des  scènes  entières,  peu  re- 
marquables par  la  correction  du  style,  mais  où 
se  trouvaient  des  mélodies  faciles.  Boieldieu,  qui 
eut  occasion  de  voir  ces  essais,  crut  y  apercevoir 
le  germe  du  talent  II  fit  entrer  Adam  dans  son 
cours  de  composition,  et  dès  ce  moment  le  goût 
du  travail  se  développa  chez  le  jeune  musicien. 
Il  y  avait  entre  le  maître  et  le  disciple  une 
singulière  analogie  d'esprit  et  de  sentiment  de 
Tart.  Sauf  la  difTi^rence  du  talent,  tous  deux 
étaient  mélodistes;  tous  deux  avaient  pour  qua- 
lité dominante  rinstioct  de  l'expression  de  la 
parole  cliantée,  et  rintelligenoe  de  la  scène.  Adam 
était  rélève  qui  convenait  le  mieux  aux  leçons 
de  Boieldieu,  et  celui-ci  était  le  maître  qui  pou- 
vait le  mieux  développer  les  dispositions  d*Adam. 
De  là  l'intimité  qui  s'établit  entre  eux  tout  d'a- 
bord ,  et  les  rapides  progrès  du  jeune  compositeur 
sons  la  direction  de  l'auteur  de  La  Dame  blanche. 
Lorsque  Adam  concourut  à  l'académie  des  beaux- 
arts  de  rinstitiit  pour  le  grand  prix  de  composi- 
tion, la  section  de  musique,  appelée  à  juger  le 
concours,  remarqua  la  similitude  de  son  style 
avec  celui  de  son  mattre.  Le  second  prix  lui  fut 
décerné  :  il  avût  espéré  le  premier;  mais  il  s'en 
tint  à  cet  essai,  parce  qu*il  attachait  moins  de 
prix  à  voyager  avec  le  titre  de  pensionnaire  du 
gouvernement  qu'à  se  livrer  immédiatement  à  la 
carrière  de  compositeur  dramatique,  à  laquelle 
il  se  sentait  prédestiné.  Cependant,  pour  arriver 
an  théâtre,  il  ne  suffit  pas  d'avoir  achevé  des 
études  d'école  avec  quelque  succès;  car  le  talent 
d'un  mosicien  n'acquiert  de  valeur  dans  l'opinion 
des  poètes  d'opéra  qu'après  s'être  produit  avec 
bonheur  sur  la  scène.  Comprenant  la  difficulté  de 
sortir  de  ce  cercle  vicieux ,  Adam  n'imagina  pas 
de  meîllear  moyen  d^en  triompher  que  de  se  faire 
en  quelque  sorte  habitant  des  coulisses.  D'abord 
symphoniste  sans  appointements  à  l'orchestre  du 
Gymnase  dramatique,  il  devint  plus  tard  accom- 
pagnateur an  piano  du  môme  spectacle,  et  ses 
fonctions  Ini  fournirent  l'occasion  de  connaître 
des  auteurs  et  de  devenir  leur  ami.  Quelques- 
ans  lui  confièrent  des  couplets  pour  en  composer 
la  musique.  Les  jolies  mélodies  qu'il  écrivit  pour 
La  Batelière,  CaUb,  Le  Hussard  de  FeUheim, 
et  plusleors  autres  vaudevilles   devinrent  popu- 


laires, et  furent  les  précurseurs  de  succès  plus 
importants.  Dans  le  même  temps  où  il  se  faisait 
connaître  par  ces  gracieuses  bagatelles,  il  impro- 
visait en  quelque  sorte  avec  une  prodigieuse  fé- 
condité des  fantaisies  et  des  variations  pour  le 
piano  sur  des  thèmes  de  la  plupart  des  opéras 
représentés  à  Paris,  particulièrement  de  La  Muette 
de  Porticiei  de  La  Fiancée,  d'Auber,  de  Moisej 
du  Comte  Ory  et  de  Guillaume  Tell,  de  Ros 
sini,  de  Là  Dame  blanche,  des  Deux  nuits, 
de  Boieldieu,  et  de  heauooup  d'antres. 

Le  premier  ouvrage  de  quelque  importance  où 
il  fut  permis  à  Adam  d'aborder  la  scène  fut  l'opéra 
dt  Pierre  et  Catherine,  en  un  acte,  qu'il  fit 
représenter  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique , 
au  mois  de  février  1829.  Cet  ouvrage,  qui  an- 
nonçait du  talent ,  mais  une  facilité  un  peu  trop 
négligée ,.  à  été  bien  accueilli  du  public.  Da^ 
nilowa ,  autre  opéra  en  trois  actes,  joué  an 
même  théâtre  dans  le  mois  d'avril  1830^,  est 
une  production  plus  importante,  où  l'on  remarqua 
plus  d'habileté  dans  la  facture,  et  qui  donnait 
des  espérances  pour  l'avenir.  Malheureusement , 
le  désir  de  faire  vite  sembla  préoccuper  pen- 
dant quelque  temps  le  jeune  musicien  plus  que 
celui  de  faire  bien.  Ses  productions  se  succéilaient 
avec  rapidité  et  se  ressentaient  plus  ou  nsoins  de 
la  promptitude  de  leur  enfantement.  Trois  jours 
en  une  heure,  opéra  en  un  acte,  Joséphine, 
aussi  en  un  acte,  joués  dans  la  même  année  que 
Danilowa  ;  Le  Morceau  d'ensemble,  en  un  acte  ; 
Le  Grand  Prix,  en  tr.Is  actes,  et  Casimir,  en 
deux  actes,  joués  en  1831,  et  deux  opéras  anglais , 
représentés  à  Londres  en  1832,  firent  craindre 
qu'Adam  ne  fût  pas  destiné  à  laisser  de  traces  du- 
rables de  son  passage  sur  la  scène  lyrique  ;  mais 
Le  Proscrit,  opéra  en  trois  actes,  qu'il  fit  repré- 
senter au  théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le  17  sep* 
tembre  1833,  prouva  que  cet  artiste  pouvait 
prétendre  à  d'honorables  succès.  A  cet  ouvrage 
succédèrent  :  Une  bonne  fortune,  en  un  acte; 
Le  Chalet,  en  un  acte,  composition  élégante 
et  spirituelle  (1834);  La  Marquise,  en  un  acte; 
et  Micheline,  en  un  acte  (  t83ô);  £e  Postillon 
de  Longjumeau ,  eu  trois  actes ,  opéra  dont  le 
succès  a  été  brillant  et  mérité  (1836  )  ;  £e  Fidèle 
Berger,  en  trois  actes,  et  Le  Brasseur  de  Près  ton, 
en  trois  actes  (  1838  )  ;  Régine,  en  deux  actes,  et 
La  Reine  d^unjouren  trois  acte  (1839)  ;  La  Rose 
dePéronne,  entroisactes  (1841),  La  Maindefer, 
ou  le  Secret  (  1 84 1  )  ;  £6  Aoi  d*Yvetot,  en  trois  actes 
(1842);  Cagliostro,  en  trois  actes  (  1 844);  Richard 
en  Palestine,  ffhnd  opéra  en  trois  actes  (1844); 
A  ces  nombreuses  productions  il  faut  ajouter  plu- 
sieurs ballets  dans  lesquels  se  trouvent  une  multi- 
tude d'airs  de  danse  cliarmants, particulièrement 


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ADAM 


Faust,  en  trois  actes,  écrit  à  Londres  en  1832  ;  La 
Fille  du  Danube,  en'deax  actes,  à  Parts  (18S6)  ; 
les  Mohieans ,  en  deux  actes  (1837)  ;  La  Jolie 
Fille  de  Gand  (1839);  Giselle,  en  deux  actes, 
charmante  composition  (1841);  un  grand  ballelà 
Saint- Pétresbourg,  dans  la  même  année,  et  un 
autre  à  Berlin.  Enfin  Adam  a  refait  la  plus  grande 
partie  de  l*instmmentation  de  Richard  Ccmr 
de  Lion ,  opéra  de  Grétry  ;  du  Déserteur,  de 
Monsigny;  de  Gulistan',  de  Dalayrac;  de  Cen- 
drillon,  de  Nicolo,  pièces  dont  la  reprise  a  été 
Gonronnée  d'un  brillant  succès. 

Ici  la  grande  activité  du  compositeur  parait  s'ar- 
rêter tout  à  coup  ;  car  en  1845  il  ne  donne  que  le 
ballet  du  Diable- à- Quatre ,  h  TOpéra,  un  autre, 
à  Londres  ;  et  La  Bouquetière,  petit  opéra  en  im 
acte,  fut  la  seule  de  ses  productions  dans  Tannée 
suivante.  La  cause  de  cette  inaction  apparente  fut 
une  fantaisie  malheureuse  qui  s'était  emparée  de 
l'esprit  de  l'artiste ,  et  qui ,  pendant  plusieurs 
ann^^es ,  le  priva  de  son  repos  et  compromît  sa 
position.  Brouillé  avec  Basset,  nouTeau  directeur 
de  Topera- comique,  qui  lui  ferma  les  abonls  de 
cette  sr^ne ,  il  se  persuada  qu'il  manquait  à  Paris 
un  théâtre  où  les  jeunes  auteurs  et  compositeurs 
fussent  admis  h  essayer  leur  talent  sans  rencon- 
trer trop  d'obstacles  ;  il  voulut  satisfaire  à  ce  be- 
soin qui  lui  paraissait  impérieux ,  et  eut  le  mal- 
heur d'obtenir  le  privilège  de  ce  théâtre  en  le 
payant  fort  cher.  Déjii,  longtemps  avant  d'en  faire 
l'ouverture,  il  avait  pu  en  comprendre  les  in- 
convénients; car  l'artiste  avait  dispara  pour 
faire  place  à  Thomme  d'affaires.  Enfin  le  nou- 
Teau spectacle  fut  inauguré  sous  le  titre  de 
Thédtre  national,  en  1847.  Les  représentations 
allèrent  tant  bien  que  mal  ;  et  dans  Tannée 
suivante  la  révolution  de  février  acheva  la  ruine 
du  théâtre,  qui  fut  fermé.  Adam  avait  perdu 
qnatre-vingt-mille  francs  d'écouomies  qui  compo- 
saient toute  ta  fortune ,  et  il  en  devait  soixante- 
dix  mille,  pour  lesquels  il  était  poursuivi.  La 
seule  indemnité  qu'il  obtint  fut  sa  nomination  de 
professeur  de  composition  au  Conservatoire,  avec 
un  traitement  de  2,400  francs. 

Rentré  dans  son  élément  propre,  Tariisfe  re^ 
piit  (  1849  )  possession  de  la  scène  par  son  7or- 
réador,  en  deux  actes ,  joué  h  TOpéra-Comique , 
par  Le  Fanal,  en  deux  actes,  représenté  à  l'Opéra, 
et  par  La  Filleule  des  Fées  ,  ballet  représenté 
au  même  théâtre.  A  ces  ouvrages  ont  succédé 
Giralda ,  ou  la  Nouvelle  Psyché,  en  trois  actes 
(18&0),  qui  eut  un  brillant  succès,  une  grande 
cantate  intitulée  Les  Nations,  h  Topera  (1851); 
Le  Farfadet,  en  un  acte,  à  TOpéra-Comique 
(1852); la  Poupée  de  Nuremberg,  joli  opéra 
bouffon  en  un  acte,  au  Théâtre-Lyrique  (1852)  ; 


Si  fêtais  Jloi,  en  trois  actes ,  au  même  théâtre 
(1852);  Or/a,  ballet  en  dcox  actes,  à  l'Opéra 
(1852);  Le  Sourd,  à  TOpéra-Comique;  La  Fa- 
ridondaine,  en  un  acte,  avec  M.  de  Groote, 
an  tliéâtre  de  la  Porte- Saint-Martin  (185))  ;  et 
enfin  Le  Roi  des  Halles,  opéra-comique  en  trois 
actes,  au  Théâtre-Lyrique  (1858);  Le  Muletier 
de  Tolède,  en  trois  actes  ;  A  Clichy ,  en  un  acte, 
au  Théâtre- Lyrique  (1854)  ;  Ls  Houtard  de  Ber- 
chiny,  en  deux  actes,  à  TOpéra-Comique  ;  (1855); 
Le  Corsaire,  ballet  en  trois  actes,  à  l'Opéra; 
Falstaff,  en  un  acte ,  au  Théâtre-Lyrique  (1856); 
AÊanCzelle  Geneviève ,  en  deux  actes,  au  même 
théâtre  (1853);  Les  Pantins  de  violette,  en  un 
acte,  anx  Bouffes-Parisiens  (1856).  Plusieurs 
messes  solennelles,  composées  par  Adam,  ont  été 
exécutées  à  diverses  époques  dans  les  églises  de 
Paris  :  on  y  trouve  quelques  bonnes  dioses  qui 
seraient  bien  placées  ailleurs  que  dans  la  musi- 
que d'église.  Homme  aimable  et  spirituel,  Adam 
s'est  fait  beaucoup  d'amis ,  qu'il  a  su  conserver, 
même  en  prenant  la  position,  dangereuse  d'écri- 
vain dans  les  journaux,  parce  que  sa  critique 
était  en  général  polie  et  bienveillante.  Décoré  de 
la  croix  de  la  Légion  d'honneur  en  1836,  il  fut 
ensuite  élevé  au  grade  d'officier  de  cet  ordre.  Il 
obtint  en  1844  les  suflrages  de  TAcadéroie  des 
beauk-arts  de  TInstitut ,  pour  succéder  à  Berion 
dans  la  section  de  musique.  Cependant  il  n'é- 
tait pas  heureux  :  plusieurs  causes  contribuaient 
à  j»'ter  de  la  tristesse  dans  son  âme.  Il  ne  se  dis- 
simulait pas  que  les  succ^ès  mêmes  qu'il  obtenait 
au  thrâtre  n'étaient  qu'éphémères ,  "parce  qu'im- 
provisés à  l'aide  de  l'expérience  plutôt  qu'inspirés, 
il  leur  manquait  la  distinction ,  la  nouveauté  des 
idées,  et  parce  qu'ils  ne  rachetaient  pas  l'absence 
de  l'imagination  par  les  qualités  du  style  et  de  la 
facture.  Il  sentait  bien  que  quelques  l>ons  mor- 
ceaux produits  de  loin  en  lom,  et  devenus  plus 
rares  à  mesure  qu'il  avançait  dans  la  carrière , 
n'étaient  pas  assez  pour  la  renommée  du  mu- 
sicien qui  avait  écrit  cinquante  trois  ouvrages 
dramatiques  et  une  multitude  d^autres  produc- 
tions avant  Tâge  de  dnquante-trois  ans.  Cepen- 
dant cette  improvisation  malheureuse,  qu'il 
aurait  voulu  contenir,  lui  était  imposée  par  la 
nécessité  de  satisfaire  à  des  obligations  où  son 
honneur  était  engagé.  En  dépit  de  sa  prodigieuse 
fadlité ,  le  travail  le  tuait ,  sans  t)énéfice  pour 
son  bien-être  comme  sans  résultat  pour  sa  gloire  ; 
mais  la  nécessité  Tarracluiit  de  sa  couche  dès  le 
matin  et  ne  l'y  laissait  rentrer  que  bien  avant 
dans  la  nuit ,  sans  lui  avoir  laissé  goûter  Tap- 
parence  des  jouissances  que  donne  Tart  quand 
on  le  cultive  pour  lui-même.  Qui  sait  si  ce  far- 
deau n'a  pas  été  la  cause  de  sa  mort  inopinée? 


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ADAM  —  ADAMI  DA,  BOLSENA 


17 


ft  paraissait  calme ,  rien  n^annonçait  qa'il  fût 
!iODffiranl  :  il  avait  assisté  au  début  d'une  canta- 
trice à  ropéra.  \  dix  heurcA,  il  se  retira ,  rentra 
chez  lui ,  et  le  lendemain  matin,  3  mai  1856 ,  on 
le  trouva  mort  dans  son  lit.  Après  son  décès,  on  a 
Imprimé  des  notes  qu*il  avait  jetées  à  la  hftte  sur 
saTîe,  ety  pour  compléter  le  Yolume,  on  y  a  ajouté 
up  dioix  d^articles  qui!  avait  publiés  dans  les 
joomaui  sur  la  musique.  Ce  volume  a  ponr  titre  : 
SouveniTâ  d'un  musicien.  Paris,  Michel  Lévy 
frères,  1857,  in- 12  de  266  pages. 

A.DAM  (  Cb  AS  LBs -Frédéric),  organiste  à 
Fischbach  près  de  Bischosstverda ,  est  né  en  1770 
àZadely  près  de  Meissen.  On  a  de  hil  :  t^  Six 
pièces  d'orgocj  Meissen  (sans  date).  2^  Chants 
pour  quatre  voix  d'hommes  {ibid.).  3'  Douze 
danses  pour  le  piano;  Leipsick,  Breitkopr  et 
Hertel.  4**  Six  chants  à  qfiatre,voix,  op.  4,  ibid. 
ADAM  (  Jean-Tbéophilb  ),  musicien  de  cham- 
bre à  la  cour  de  Dresde,  est  né  le  1*'  juillet  1792 
à  Taahenheim,  près  de  Meissen.  Il  s'est  fait 
connaître  par  les  ouvrages  dont  les  titres  sui- 
vent. 1^  Dix  variations  pour  le  piano,  sur  Pair 
aUemand  :  Liebes  Maedchen  ;  Meissen ,  Gdd- 
sclie.  —  2*  Der  lusfige  Klavierspieler  (  Recueil 
de  quarante-huit  pièces ,  consistant  en  diverses 
danses,  dont  quelqnes-unes  à  quatre  mains, 
et  douze  variations  )  ;  ibid.  —  3*  Six  pièces  faci- 
les fîigoées  pour  Torgne  ;  ibid.  —  4^  Kurze  und 
Uichte  Gesœnge  zum  Gebrauche  beim  Gottes^ 
dienste  und  bei  Sing  umgssngen  (Citants  courts 
et  faciles  pour  Pusage  des  dimanches,  etc.,  à 
quatre  voix  ;  ibid.  —  b**  La  Cloche,  de  Schiller, 
avec  accompagnement  de  piano ,  ibid. 

ADAM  (Jean -George),  organiste  à  Meissen, 
Ters  1820,  s'est  ftiit  connattre  par  quelques  com- 
positions estimables,  parmi  lesquelles  on  remar- 
ipie  :  Desi  préludes  fugues  et  faciles  pour  Torgue, 
Meissen,  Gôdsche.  —  Douze  variations  et  une  fu* 
guepoor  rorgnê,  sur  le  thème  :  Den  Kônig  segne 
Gûtt,  op.  8  ;  Leipsick,  Hofmetster.  —  Six  petites 
fogoes  pour  l'orgue,  op.  9  ;  Lepsick ,  firritkopf  et 
Hartel.  —  Suites  de  chants  pour  voix  seule  avec 
ace.  de  piano;  Meissen ,  Gôdsche.  Adam  a  publié 
aussi  des  thèmes  variés,  des  danses  et  d'antres 
bagatelles  pour  le  piano. 

ADAM  (  C.  Ferdimakb),  est  né  en  Saxe  vers 
1810,  et  a  fait  vraisemblablement  ses  études  mu- 
slealea  à  Dresde,  où  il  s'est  fixé  comme  profes- 
seur de  piano  et  de  chant.  Il  y  dirige  aussi  une 
aodélé  de  chceurs  d'hommes,  qu'on  désigne  en  Al- 
lemagne aoQS  le  nom  de  ÎAedertafel.  Une  grande 
léte  de  chant  en  chonir  donnée  les  25  et  26  août 
1847,  ayant  réuni  les  sociétés  deColdftz,  Grimma, 
GerîByawalde,  Ueinichen,  Mitweida ,  Rochlitz , 
Waldtieiiii  et  Leîsnig,  dans  cette  dernière  petite 

BIOGR.  UNIV.   DBS  MUSICIBUS.  —  T.  I. 


ville,  au  nombre  de  SOO  chanteurs,  la  direc- 
tion de  cette  masse  chorale  fut  confiée  à  M.  Adam. 
Cet  artiste  fut  signalé  comme  un  jeune'  homme 
de  talent  dans  le  n*  14  de  la  Gazette  générale 
de  Musique  de  Leipsick ,  en  1829,  à  l'occasion 
d'un  recuat  de  12  danses  caractéristiques  pour  le 
piano,  qu'il  venait  de  publier.  Plus  tard  il  a  pu- 
blié des  variations  brillantes  pour  le  même  instru- 
ment ;  mais  c'est  surtout  comme  compositeur  de 
chanta  à  quatre  voix  qu'il  s'estfait  connattre  avan- 
tageusement :  on  dte  particulièrement  avec  éloge 
ses  ouvrages  suivants  en  ce  genre  :  l°Six  liederpour 
soprano,  contralto,  ténor  et  basse ,  op.  4  ;  Dresde, 
Rotter.  —  2*  Gedichte  Mnes  Lebendigen  {Voé- 
sies  d'un  Tivant)  pour  chœur  d'hommes,  op.  6  ; 
ibid.  —  S'^Sis  chants  pour  quatre  voix  d'hommes  ; 
Leipsick,  Breltkopf  et  Haertel. 

ADAM  (Joseph- Auguste),  directeur  de  mu- 
sique militaire  et  compositeur,  est  né  à  Vienne, 
le  22  avril  1817,  et  a  toujours  continué  de  résider 
dans  cette  ville.  Son  père  était  un  fabricant  de 
produits  chimiques.  Après  avoir  étudié  le  violon 
sous  la  direction  de  Joseph  Techlinger,  l'harmo* 
nie  et  la  composition  chez  Joachim  Hoffmann, 
il  fut  nommé  en  184A  chef  de  musique  de  ta 
garde  bourgeoise  de  Vienne ,  et  deux  ans  plus 
tard  il  eut  le  même  titre  dans  la  garde  nationale. 
Sa  musique  d'harmonie  militaire ,  au  nombre 
d'environ  60  œuvres,  a  l>eaucoup  de  succès  en 
Autriche ,  particulièrement  à  Vienne. 

ADAMBERGER  (Joseph),  connu  aosst 
sons  le  nom  italien  Adamonti ,  naqnlt  à  Munich 
le  6  juillet  1743.  Il  reçut  une  place  gratuite  au 
séminaire  de  cette  ville,  et  y  étudia  les  sciences 
et  la  musique.  En  1755  Valesi  se  chargea  de  lui 
donner  des  leçons  de  chant;  après  avoir  passé 
six  ans  auprès  de  cet  hat>ile  maître  ,  il  fut  placé, 
à  sa  recommandation ,  comme  premier  ténor  au 
thé&tre  de  San-Benedetto ,  k  Venise ,  en  1762.  Il 
y  obtint  tant  de  succès  qu'il  fut  appelé  dans  plu- 
sieurs autres  villes  dltalie.  Ce  fut  alors  qu'il 
changea  son  nom  d'Adamber^cer  contre  celui  d'il- 
damonli.  En  1775,  Valesi  fut  appelé  à  Vienne 
pour  y  chanter  à  l'Opéra  italien  ;  mais,  la  cour  de 
Bavière  n'ayant  point  voalu  lut  accorder  de  congé, 
il  envoya  Adamberger  à  sa  place.  La  qualité  de 
sa  voix  et  son  talent  de  chanteur  plurent  si  bien 
aux  habitants  de  Vienne  qu'il  obtint  un  engage- 
ment fixe.  Cet  habile  artiste  mourut  à  Vienne, 
le  7  juin  1803,  à  l'âge  de  soixante  ans. 

ADAMER.  On  a  gravé  sous  ce  nom  douze 
menuets  pour  le  piano,  à  Vienne,  chez  Mollo. 

ADAMI  DA  BOLSENA  (ANnRBA),  maî- 
tre de  la  chapelle  pontificale  et  de  l'Académie  des 
Arcades  de  Rome,  où  il  était  désigné  sous  le  nom 
deCarieto  Piseo,  naquit  à  Rome  au  mois  d'oc- 

2 


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18 


ADAMI  DA  BOSLENA  —  ADAMI 


tobre  1663.  11  fat  d'abord  aa  service  du  cardioai 
OUoboBi ,  qu'il  quitta  pour  la  place  de  maître  de 
chapelle  du  pape.  Il  mourut  le  22  juillet  1742, 
dans  la  soixante-dix-ueuvième  aunée  de  son  Age. 
On  a  de  lui  :  Osservazàoni  per  ben  regolare 
il  coro  dei  cantori  délia  cappella  pontefida 
tanto  nellê  Junzioni  ordinarie  che  straordi' 
narie  ;Roma,  per  Antonio  de  Bosfti,  1711«in- 
4*.  On  y  trouve  les  biographies  et  les  portraits  de 
douze  jnatlres  de  la  chapelle  pontificale.  Cet  ou- 
vrage est  très-rare. 

ADAMI  (  Erkest-Dakiel)  ,  né  à  Zdnny ,  dans 
le  grand-duché  de  Posen,  le  19  novembre  1716, 
reçut  les  premières  leçons  de  musique  d'Abra- 
ham Lungner;  ensuite  il  forma  son  talent  sous 
la  direction  du  chantre  Contenius  pour  le  chant, 
deFrendel  pour  le  piano,  et  de  l'organiste  Zac- 
chau  pour  la  composition.  Adami,  destiné  par 
son  père  à  être  un  artisan ,  mais  passionnément 
entraîné  vers  l'élude  des  lettres  et  des  arts,  fut 
redevable  aux  sollicitations  de  Gunther  de  Ui 
permission  qu'il  obtint  enfin  de  se  rendre  au 
gymnase  de  Thom.  Là  il  eut  une  place  de  cho* 
riste ,  dont  les  émoluments  lui  facilitèrent  les 
moyens  d'achever  ses  études.  Lorsqu'il  eut'atteint 
l'Âge  de  dix-neuf  ans ,  une  place  de  corecteur 
lui  fut  offerte  à  Strasbourg,  et  il  l'accepta. 

Le  comte  Dohna  Wartenberg  Leislenan ,  à  qui 
il  avait  été  recommandé,  le  cliargea  peu  de  temps 
après  de  l'éducation  de  son  fils.  En  1736  il  partit 
avec  son  élève  pour  Kœnigsberg ,  et  visita  l'uni* 
versité  ;  ensuite  il  vécut  dans  la  maison  du  profes- 
seur Gunther,  et  se  lia  d'amitié  avec  Thomson.  En 
1738  il  quitta  Koenigsberg ,  et  se  rendit  à  KauniU, 
où  on  lui  offrait  une  place  de  corecteur.  Il  s'était 
déjà  mis  en  route  pour  s'y  rendre,  lorsque  tout 
à  coup  il  changea  d'avis,  et  se  rendit  à  Jena  pour  y 
terminer  ses  études  tbéologiquesi  II  y  suivit  les 
cours  de  Reuschner,  Rachenberger,  de  Ham- 
berger  et  de  Stock.  Deux  ans  après  on  l'éleva 
an  grade  de  maître  es  arts,  et  l'année  suivante 
il  retourna  dans  sa  ville  natale  pour  s'y  exercer  | 
à  la  prédication.  En  1743  il  fut  nommé  corec- 
teur et  directeur  de  musique  à  l'école  latine  de 
Landshut.  11  occupa  ce  poste  jusqu'en  1757,  où 
il  Tabandonna  pour  celui  de  pasteur  de  Sorge  et 
de  Kœninchen ,  dans  la  Prusse  méridionale.  De- 
venu pasteur  de  Felckne  en  1 760,  il  se  démit  vo- 
lontairement de  sa  place  en  1763,  et  fut  en  dernier 
lieu  appelé  comme  pasteur  à  Pominerwitz ,  près 
de  Neustadt,  dans  la  haute  Silésie ,  où  il  mourut 
le  19  juin  1795.  Forkel  dit  (AUgem,  Litter,  der 
Musik,  p.  U7)  qu'Adami  mourut  à  Landshut 
en  1758  :  il  a  été  induit  en  erreur  sur  ce  pomt; 
mais  Lichtenthal  est  tombé  dans  une  inadver- 
tance bien  plus  smgulière  à  l'égard  de  cet  écrivain. 


ear,  au  tome  troisième  de  sa  bibliographie  de  la 
musique  (p.  199),  il  le  fait  mourir  à  l'époque 
indiquée  par  Forkel ,  et  au  quatrième  volume 
du  même  ouvrage  (p.  30),  il  indique  U  date 
véritable  de  son  décès. 

Adami  s'est  fait  connaître  dans  le  monde  mu- 
sical par  deax  ouvrages  qui  ne  manquent  point 
d'intérêt.  Le  premier  a  pour  titre  :  Vemiiu/lige 
Gedanken  ûber  den  dreyfachen  Wider4cAaU 
vom  Eingange  des  Aderbachischm  Stetnwal- 
des  im  Kœnigreich  Bœhmen  (  Réflexions  sur  le 
triple  écho  d'Aderbacb ,  à  l'entrée  de  la  forêt  de 
SIein,  dans  le  royaume  de  Bohême);  Liegnits, 
1750 ,  in-4''.  Le  deuxième  est  intitulé  :  Philoso- 
pMsch  musikalUche  Abhandlungpon  demg&tt' 
lichschœneder  GesangsweUe  in  geistl,  Liedern 
bei  Of/entlichen  Goltesdienst  (Dissertation  phi- 
losophico-musicale  sur  les  beautés  sublimes  du 
chant  dans  les  cantiques  du  service  divin);  Leip- 
sick,  1755,  in  8**.  On  a  aussi  d' Adami  une  can- 
tate publiée  en  1745,  une  autre  en  1746,  et  il 
a  laissé  en  manuscrit  quatorze  cantates  de  noces, 
sept  cantates  pour  diverses  circonstances  et  six 
cantates  religieuses. 

ADAMI  (-AifToinE-PHiLiFPB),  Uttératoir, 
naquit  à  Florence,  d'une  famille  noble,  vers  1720, 
entra  dans  la  carrière  militaire,  et  cultiva  les  let- 
tres et  la  philosophie.  En  récompense  de  ses  ser- 
vices et  de  son  mérite ,  le  grand-duc  de  Toscane 
le  nomma  chevalier  de  Saint-Etienne.  Une  mort 
prématurée  l'enleva  à  sa  famille  et  à  ses  amis  à 
la  fin  de  l'année  1761.  Il  s'est  fait  connaître  par 
divers  ouvrages  d'histoire,  de  philosophie  et  de 
httéralure.  U  n'est  cité  ici  que  pour  un  volume 
hititulé  :  Poésie  9  con  tma  Diuertazione  sopra 
laPœsia  drammatica  et  mimica  del  leatroi 
Florence,  1755,  in-8''.  Il  traite  dans  cette  disserta- 
tion de  la  musique  théâtrale. 

ADAMI  (ViNATiBa),  maître  de  clarinette,  d6 
vraisemblablement  dans  le  Piémont ,  a  tait  im- 
primer une  méthode  pour  son  instrument,  à  Ta- 
rin ,  chez  les  frères  Reycend.  Je  suis  tenté  de 
croire  que  le  nom  de  Camille  de  ce  musicien  est 
Yinatier^eX  f\v? Adami  n'est  que  le  prénom.  Je 
le  dte  d'apràs  la  .bibliographie  de  Lichtenthal 
(t  IV,  p.  178). 

ADAMI  (Henri- Joseph),  rédacteur  de  la 
partie  musicale  dans  la  Gazette  des  théâtres  de 
Vienne,  est  né  dans  cette  ville  le  16t  décembre 
1807.  Après  avoir  fait  ses  études  dans  les  collèges 
et  à  l'université  de  Vienne,  il  fut  destiné  à  la 
profession  d'avocat;  mais  son  goût  exclusif  pour 
la  poésie  dramatique  le  détourna  de  cette  car- 
rière. 11  publia  dans  les  journaux  et  dans  les  al- 
manaclis  poétiques  un  nombre  considérable  de 
petites  pièces,  écrivit  des  livrets  d'opéra,  et 


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ADAMI  —  ADDISSON 


19 


sortoat  on  grand  nombre  d^arlicles  de  critîqne 
miideale  dans  la  Gazette  des  Théâtres  devienne 
{Theater  Zet/un^),  jusqu'en  1847,  puis  dans 
la  Gcaette  de  Vienne,  dans  La  Presse  (Die 
Presse) ,  en  1848,  et  enfin  dans  le  Ostdeutsche 
Posi  y  en  1850.  La  critique  de  ce  littérateur  a  peu 
de  profondeur,  et  Ton  voit  que  ses  connaissances 
techniques  sont  insuffisantes  pour  la  tâclie  qu'il 
accomplit. 

ADAllS  (Thomas),  né  en  1783,  étudia  la 
musique  sous  le  docteur  Busby,  jusqo^à  TAge  de 
onie  ans.  En  1802 ,  il  fut  nommé  organiste  de  la 
chapelle  de  Lambetb,  à  Carliste,  et  conserra  cette 
place  jusqu'en  1814.  Il  fut  alors  choisi,  parmi 
Yingt-huit  autres  candidats,  pour  être  orga^ste 
de  Saiot-Paul  à  Deptford ,  où  il  se  trooTait  en- 
core en  1804.  Depuis  lors  il  s^est  fixé  à  Londres. 
T.  Adams  a  dirigé  les  séances  musicales  annuelles 
de  rilpo//o»<con,  depuis  leur  commencement,  et 
y  a  bit  des  lectures  sur  divers  sujets  relatifs  à  la 
musique.  Les  principales  compositions  de  cet  ar- 
tiste sont  :  1**  Six  fantaisies,  publiées  en  1811.  — 
L^air  Seots  f>ho  hoe  with  Wallace  bled,  avec 
des  variations  pour  Torgue  (Maybew).  —  V  Adeste 
HdeUs^  avec  variations.  —  s*  il  rose  tree  infull 
(eoriJi^,  arec  variations. .—  4"  QuanVipiû  bella, 
de  Painiello ,  avec  variations  (ces  trois  dernières 
pièees  chex  acmenti).  —  &"*  Deh  prendi,  et  M  y 
jo  Janet,  Ton  et  l'autre  avec  variai  tons.  —  6"  Six, 
fognespour  l'orgue  (Clementi).  —  7'' Trois  fantai- 
sies poor  l'orgne  (  Hodsoll  ) .  —  Six  grandes  pièces 
pour  l'orgue;  Londres,  Clementi. 

ADAMS  (ABBAHAïf),  organistede  Sainte-Ma- 
ry4e-Bone,  à  Londres,  vers  1810,  est  auteur  d'un 
ouvragjequiaponr  titre  :  PsalmisCs  newcompa- 
nion,  etc.  (  Le  Nouveau  compagnioo  du  psaUniste, 
contenant  une  introduction  aux  principes  de  la 
musique,  par  une  méthode  facile  et  familière, 
suivie  de  41  chants  de  psaumes,  et  25  antiennes, 
aoxqoels  on  a  lyooté  un  hymne  funèbre  ;  le  tout 
composé  à  trois  et  quatre  voix,  suivant  les  règles 
les  plus  authentiques)  ;  Londres,  in-4*  (sans  date). 

ADAN  (Don  Vincent)  ,  mosicien  de  la  cha- 
pelle du  roi  d^Espagne,  dans  la  seconde  moitié 
do  dix-huitième  siècle,  vécut  à  Madrid,  et  y  fut 
professeur  de  chant  et  de  composition.  Il  est  au- 
teur d'un  livre  qui  a  pour  titre  :  Documentas 
para  insiruccion  de  MusUot ,  y  aficionados , 
que  imientan  saber  et  arte  de  la  eomposicion. 
Xn  esta  oinra  se  traita  de  los  contrapontos 
sobre  bajo  hastasiete,  sobre  tiple  hasta  siete, 
f  sueito  hasta  oeho,  y  dos  exemplos  à  doee 
voees,  todos  en  fuga  unas  eontro  otras.  Varios 
sùios  fduos  ;  pensamientos  a  très,  y  a  quatro. 
wrtos  jMUOS  y  conirapasos,  y  el  modo  de  en- 
trarlos.  Varias  eanones  y  tocados,  Sxtencion 


de  los  instrumentas .  Posturas  delviolinper 
todos  los  tonos  y  formacion  deellos,  con  olras 
cosas  muy  utiles  (Documents  pour  Tinstruction 
des  musiciens  et  des  amateurs  qui  veulent  savoir 
Part  de  la  composition.  Dans  cet  ouvrage ,  on 
traite  du  contre-point  sur  une  basse  jusqu'à  sept 
parties,  sur  le  chant  jusqu'au  même  nombre  de 
voix,  et  du  contre*  point  libre  jusqu'à  huit,  avec 
des  exemples  à  douze  voix,  lesquellesfuguent  entre 
elles;  divers  solos  et  duos  ;  des  fantaisies  à  trois 
et  à  quatre  différents  sujets  et  contre-sujets,  avec 
la  manière  d'y  répondre  ;  diverses  espèces  de  ca- 
nons et  d'imitations;  l'étendue  des  instruments; 
les  positions  do  violon  pour  tous  les  tons,  etc .)  ; 
Madrid,  Joseph  Otero,  1786,  in-fol.  de  16  pages 
de  texte  et  75  d'exemples  notés.  Voilà  bien  des 
choses  pour  un  si  petit  volume;  mais  l'auteur  n'a 
pas  cherché  à  y  exposer  une  doctrine.  Son  texte 
ne  contient  que  de  courtes  questions  et  des  ré- 
ponses non  moins  brèves  sur  les  diverses  parties 
de  l'art  d'écrire  en  mnsique,  et  les  exemples  ont 
peu  de  développements  ;  en  un  root ,  l'ouvrage 
n'est  qu'une  métliode  d'enseignement  empirique. 

ADAN  DE  JOUVENCY,  trouvère  fran- 
çais du  treizième  siècle. 

ADGOGK  (Jacques)  ,  maître  de  musique  du 
I  collège  du  roi  à  Cambridge,  naquit  en  l778  à  Eton, 
dans  le  duché  de  Buckingham.  En  1 786  il  fut  admis 
comme  choriste  de  la  chapelle  Saint^George  à 
Windsor,  et  entra  au  collège  d'Eton,  où  il  reçut 
son  éducation  musicale  sous  le  D^  Aylward  et 
M.  Sexton.  En  1797  il  fut  élu  un  des  clercs  laï- 
ques de  la  chapelle  de  Saint-George ,  et  en  1799 
il  reçut  sa  nomination  à  la  même  place  au  col- 
lège d'Eton.  Il  quitta  ces  deux  emplois  lorsqu'fl 
fut  nommé  clerc  laïque  du  roi  à  la  Trinité  et  au 
collège  de  Saint-Jean  à  Cambridge.  Les  princi- 
pales compositions  d'Adcock  sont  des  ^/ee5,  sa-  ' 
voir  :  trois  glees  dédiées  à  sir  Patrick-Blake 
(Bircball);  Hark  how  the  bees,glee  à  quatre 
voix  (Preston);  Welcome  Mirth,  à  trois  voix 
(Goulding),  etc.,  etc.  Adcock  a  publié  des  prin- 
cipes de  chant  avec  trente  solfeggi  pour  l'Instruc- 
tion des  personnes  qui  veulent  chanter  à  pre> 
mière  vue. 

ADDISSON  (Jean),  fils  d*un  mécanicien 
fort  habile  ,  est  né  en  Angleterre  vers  la  fin  du 
dix-huitième  siècle.  Il  débuta  dans  la  carrière 
musicale  comme  contrebasse  au  tliéâtre  de  Li- 
verpool.  Quelque  temps  auparavant  il  avait 
épousé  miss  Willems ,  nièce  du  célèbre  Rei- 
nolds,  qui  fut  engagée  comme  cantatrice  au  théâ- 
tre de  Dublin ,  où  Addisson  la  suivit.  Deux  ans 
après ,  mistriess  Addisson  débuta  au  théâtre  de 
Covent-Garden,  ce  qui  donna  occasion  à  son 
mari  de  se  fixer  à  Londres.  Cependant  il  ne  tarda 

2. 


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20 

point  à  quitter  cette  Yille  pour  se  rendre  à  Bath, 
puis  à  Dublin ,  et  enfin  à  Mancliester,  0(1  ii  établit 
une  filature.  Malheureusement  ses  spéculalions  ne 
réussirent  point ,  et  il  fut  obligé  de  quitter  son 
établissement  avec  perte.  Il  revint  alors  à  Lon- 
dres, où  il  entra  comme  contrebasse  au  théâtre 
italien.  Peu  de  temps  après  Arnold  ouvrit  le 
théfttre  appelé  le  Lycée,  et  Addisson  fut  engagé 
pour  composer  la  musique  de  quelques  petits  opé- 
ras, tels  que  My  Uncle,  My  Aunt ,  Two  Words , 
ou  Sileht  not  Vumb,  Pree  and  Easy,  etc.  II  a 
écrit  aussi  pour  le  théfttre  de  Covent-Garden  la 
musique  de  Robinet  the  Bandit,  et  arrangé 
celle  de  Boieldien  sur  le  drame  de  Rose  d'A- 
mour, traduction  du  Chaperon  Rouge.  Outre 
cela  il  a  publié  des  airs,  duos,  glees,  etc.,  et  s'est 
livré  à  renseignement  du  chant. 

ADELBOLD9  <^vèque  d*Utrecht,  né  vers 
la  fin  du  dixième  siècle ,  d^me  famille  noble  du 
pays  de  Liège,  étudia  dans  cette  ville  et  à 
Reims  :  il  devint  Tun  des  plus  savants  hommes 
de  son  temps.  Sa  réputation  s*étant  répandue  en 
Allemagne,  Tempereur  Henri  II  Tattira  à  sa  cour, 
l'admit  dans  son  conseil ,  le  nomma  son  rhance- 
lier,  et  lui  fit  obtenir  l'évêché  d*Utrecht.  Tant  de 
'  succès,  loin  de  satisfaire  Pambition  d*Adelbold , 
ne  fit  que  Taugmenter.  Il  fit  longtemps  la  guerre  à 
Dideric ,  comte  de  Hollande ,  et  ravagea  ses 
États,  parce  que  le  comte  avait  refusé  de  lui  cé- 
der nie  de  Merwe  ,  située  entre  la  Meuse  et  le 
Wahal.  Forcé  de  faire  enfin  la  pan ,  il  cultiva 
les  sciences ,  fonda  des  églises ,  et  ne  cessa  de 
travailler  à  la  prospérité  de  son  diocèse  jusqu'à 
sa  mort ,  arrivée  le  27  novembre  1027.  Au  nom- 
bre de  ses  ouvrages  se  trouve  un  traité  intitulé 
J>e  Musica,  que  Tabbé  Gert>ert  a  inséré  dans 
sa  collection  de^  Scriptores  ecclfsiast,  de  mn- 
sica  sacra,  etc.,  1. 1,  p.  303.  Le  style  d'Adel- 
bold  est  plus  élégant  que  celui  des  écrivains 
de  son  siècle  ;  mais  son  ouvrage  est  de  peu  d'in- 
térêt. 

ADELGASSER  (  Amtoinb  Gajetan  ) ,  né  à 
Luceme,  en  Suisse,  le  3  avril  1728,  fît  ses  études 
masicales  sous  la  direction  d'Éberlin ,  maître  de 
chapelle  à  Satzbourg.  Plus  tard  il  devint  orga- 
niste et  claveciniste  de  cette  conr.  Dès  1757  il  s*é- 
tait  acquis  la  réputation  d'un  bon  organiste  et  d'un 
accompagnateur  habile  sur  le  piano.  Devenu  pre- 
mier organiste  de  la  cathédrale  et  de  la  cour,  il 
en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa  mort,  qui  eut 
lieu  le  23  dëceinbre  1777.  Ses  compositions  lui 
avaient  fait  aussi  beaucoup  d'honneur,  quoiqu'on 
loi  reprochftt  d'imiter  trop  le  style  d'Éberlin  son 
maître.  Adelgasser  n'a  rien  fait  imprimer,  mais 
il  a  laissé  dans  les  archives  de  la  chapelle  de 
Salzbourg  plusieurs .  compositions  importantes 


ADDISSON  —  ADHÉMAR 


pour  l'église ,  particulièrement  des  messes  avec 
orchestre. 

ADEL1NE(M"*).  Voy.  RIGGIERI  (Ade- 
une). 

ADENEZ,  trouvère  et  ménestrel,  connu  aussi 
sous  le  nom  â'Adamle  Roi,  parce  qu'il  i^it  roi  des 
ménestrels  français,  vécut  dans  le  tteizième  siècle, 
et  fut  attaché  au  service  de  Henri  III,  duc  de  Bra- 
bant  (qui  mourut  en  1260).  Adenei  jouait  de  la 
viole,  car  il  est  représenté  tenant  cet  instrument, 
dans  une  miniature  du  manuscrit  du  roman  de 
Berlhe  aux  Grands  Pieds,  qui  est  à  la  Biblio- 
thèque impériale,  à  Paris  (  Supplém.  du  fonds  da 
roi ,  n*  428).  On  a  aussi  de  lui  les  romans  de 
GuiUaume  d'Orange  ou  Guillaume  au  Court 
Nez,  de  V Enfance  d'Ogler  le  Danois,  de  Cleo- 
modes,  et  à^Aymeri  de  Narbonne.  Adenez,  dans 
un  de  ses  fabliaux,  nous  apprend  que  ce  fut  le 
duc  Henri  III  qui  lui  fît  apprendre  son  art  : 

Ce  livre  de  Gléomadig, 

Rimay-Je  tt  roi  Adcnez, 

Ménestrel  au  bon  doc  Henri 

Fol.  Cil  maleva  et  norrl  • 

Et  me  flst  mon  meatler  apprendre, 

Dlea  l'on  veille  fnerdon  rendre 

Avec  aea  ame  en  paradis. 

ADHÉMAR  (GciLLAUMB),  troubadour  et 
jongleur  du  trrîzième  siècle,  était  fils  d'un  paavre 
gentilhomme  de  Marveil  on  Marvéjols,  dans  le 
Gévaudan.  Sans  fortune  et  hors  d'étal  de  soute- 
nir Pétat  de  chevalier,  Adhémar  se  livra  à  la  poé- 
sie, à  la'musique,  et  composa  des  chansons  d'a- 
mour qu'il  allait  chanter  dans  les  châteaux.  S^l 
fut  aimé  ,  il  fut  aussi  vraisemblablement  trahi , 
car  parmi  ses  chansons  il  en  est  de  satiriques 
dans  lesquelles  il  se  plaint  de  l'inconstance  des 
femmes,  et  qui  ne  donnent  pas  une  haute  opinion 
de  leur  chasteté  à  l'époque  où  il  vécut.  On  croit 
que  Guillaume  Adhémar  passa  quelque  temps  à 
la  cour  de  Ferdinand  III,  roi  de  Castille,  et  que, 
dégoûté  du  monde ,  il  entra  dans  l'ordre  mo- 
nastique de  Grammont.  On  trouve  parmi  les  ma- 
nuscrits de  Sainte -Palaye,  à  la  bibliothèque  de 
l'Arsenal  de  Paris,  dix-huit  chansons  de  ce  trou- 
badour. 

ADHÉMAR  (Le  comte  Abel  d'  ) ,  amatenr 
de  musique  et  compositeur  pour  le  chant ,  est  né 
d'une  ancienne  famille  à  Paris,  vers  18 12.  En 
1836  il  commença  à  faire  connaître  son  nom 
par  des  romances  qui  obtinrent  do  succès.  Son 
goût  le  portait  vers  les  sujets  dramatiques  pour 
ces  petites  pièces,  et  la  plupart  de  ses  premières 
productions  sont  un  indice  de  son  penchant  à  cet 
égard  ;  en  voici  les  titres  :  Le  Bravo,  Le  Brigand 
calabrais.  Le  Catéran,  VEsclave  chrétien.  Le 
Forban,  Le  Kabyle,  Le  Laxzarone,  Malheur  à 


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ADHEMAR  —  ADOLFATI 


21 


MfLeTorréador,  etc.;  plus  tard  M.d'Adhémar  a 
pris  an  sty  te  plus  doux  dans  Thérèse  la  blonde^  La 
Femme  quej'aime.  Je  ne  le  suivrai  pas^  Paque- 
rette^  Le  Doux  Nom  de  Marie  ^  Tout  un  jour 
sans  te  tmir^  Les  Yeux  disent  le  Cceur,ei  beau- 
coup d^autres.  Comme  la  plupart  des  compositeurs 
de  romances ,  M.  d'Adhémar  a  eu  son  moment 
de  Togoe,  auquel  d'autres  noms  ont  succédé.  Il 
est  mort  à  Paris  en  1851. 

ADLER  (Georges),  professeur  de  musique  à 
Bude  (Ofen) ,  capitale  de  la  Hongrie,  est  né  dans 
cette  Tille  Yers  1806,  et  y  occupe  la  place  de  di- 
recteur du  chœur  de  Téglise  principale.  Égale- 
ment habile  sur  le  Tiolon  et  sur  le  piano ,  M.  Adier 
se  lÎTre  à  renseignement  de  ces  deux  instruments, 
et  a  publié  des  compositions  pour  l'un  et  pour 
l'autre.  On  connaît  de  lui  :  1*^  Tlième  hongrois, 
tarie  pour  le  violon  avec  ace.  de  deux  violons, 
alto  et  basse,  op.  l;  Vienne,  Haslinger.— 2"^  l***  Po- 
lonaise pour  le  violon  avec  quatuor  d'accompagne- 
ment, op.  6.;  ibid.  — 3*  Sonate  pour  piano  et  violon, 
op.  3.;  ibid,  —  4**  Sonate  pour  piano  à  quatre  mains 
(en mi  bémol),  op.  27.;  Vienne;  Diabelli.  —5''  Va- 
riations pour  piano  seul,  op.  2;  Vienne,  Haslin- 
ger.  —  &* Thème  varié  (en  si  bémol  ),  op.  4.;  ibid. 
—T  La  Chasse,  rondeau  brillant  sur  un  thème  de 
Cenerentola,  op.  1°;  i^U/.  — 8^  Thème  original 
varié,  op.  8.  i^i— 9®  Allegro,  andante  et  roLdeau 
brillant,  op.  18.;  ibid.  —  10<*  Souvenir,  rondeau 
brillant  (en  mi  bémol);  Pesth,  Grimm  et  C^e. 

—  1  i**  Libéra  me,  Domine,  pour  quatre  voix  et  or- 
gue, op.  1 1;  Vienne,  Hasiinger.  — 12"*  Deux  prières 
à  quatre  voix,  petit  orchestre  et  orgue  ;  Augsbourg, 
Bôhm.  —  13**  Chants  à  quatre  voix  d'homme,  op. 
1 2.;  Vienne,  Hasiinger.*  1 4°  trois  chan  U  pour  qua- 
tre voix  d'hommes,  op.  13  ;  Vienne,  Diabelli.—  l&o 
Cantate  pour  une  et  plusieurs  voix,  avec  piano, 
op.  16;  Vienne,  Hasiinger.  —  16?  V Esprit  de 
r Harmonie,  chant  à  voix  seule  avec  piano;  i2>t<2. 

—  17**  quatre  lieder,  idem,,  op.  10;  ibid. 
ADLUNG  (Jacques),  membre  de  l'académie 

d'Erfurt,  professeur  an  gymnase,  organiste  de 
l'église  luthérienne,  et  constructeur  de  clave- 
cioa,  naquit  le  14  janvier  1699 ,  à  Brindersleben, 
petit  filais  près  d'Erfurt  11  commença  ses  étu- 
des à  l'école  de  SainUAnd'ré  de  cette  ville,  et  y 
resta  depuis  171 1  jusqu'en  17 13,  époque  où  il  passa 
an  gymnase  sénatorial ,  qu'il  fréquenta  jusqu'en 
1721.  Eo  1723  il  alla  à  ^université  deléna,  où  il 
prit  le  grade  de  professeur,  après  avoir  soutenu  une 
thèse  De  obligationis  verœ  naturas  ac  usu.  Ses 
études  mosicales  se  firent  sous  la  direction  de 
Chrétien  Reichart,  organiste  à  Erfurt.  Au  mois 
de  janvier  1728  il  succéda  à  Buttstedt  comme  or- 
ganiste à  Técole  luthérienne ,  place  qu^il  occupa 
josqo^à  sa  mort,  arrivée  le  5  janvier  1762.  Il  a 


formé  an  grand  nombre  d'élèves  pour  le  clavecin 
et  pour  les  langues  anciennes.  II  a  publié  les 
ouvrages  suivants  :  Anleifung  zu  der  musi- 
kalischen  Gelahrtheit  theils  fur  aile  Ge- 
lehrte,  so  dos  Bond  aller  Wissenschqften 
einsehen;  theils  fur  die  Liebhaber  d&r 
edlen  Tonkunst  ûberhaupt;  theils  und  son- 
der lich  fur  die,  so  dos  Clavier,  vorzûglich 
lieben;  theils  fur  die  Orgel  und  Instrument- 
mâcher  (Introd.  à  la  science  musicale,  etc.); 
Erhirt,  1758,  in-S*".  C'est  un  livre  intéressant, 
plein  de  recherches  savantes,  et  qui  prouve 
qu'Adlnng  avait  de  la  méthode  et  Tesprit  philo- 
sophique; mais  le  style  en  est  lourd.  Jean- Ernest 
Bach  y  a  joint  une  préface.  Le  maître  de  chapelle 
Hiller  en  a  donné  une  seconde  édition  à  Leipsick, 
en  1783,  avec  quelques  augmentations.  —  2''  MU" 
sica  mechanica  organœdi ,  dos  ist,  Grûnd- 
licher  Vnterricht  von  der  Struktur,  Ge- 
brauch  und  Erhaltung,  etc.,  der  Orgeln, 
CUwicymbel,  Clavicordien  und  anderer  ins- 
trumente ,insofern  einem  Organisten  von  sol- 
chen  Sachen  etwas  zu  wissen  nôthig  %st,eit., 
mit  einigen  Anmerkungen  und  einer  Vorrede 
verschen,  und  zum  Druck  b^ôrdert  von 
M.  Joh.  Lorenz  Albrecht,  etc.;  Berlin,  1768, 
in-4''  (Introduction  à  la  construction ,  Pusage  et 
la  conservation  des  orgues ,  clavecins ,  clavicordes 
et  autres  mstruments,  etc.;  avec  quelques  re- 
marques et  une  préface,  par  J.-C.  Albrecht). 
Cet  ouvrage,  ainsi  que  le  suivant,  a  été  publié 
après  U  mort  de  l'auteur.  On  trouve  dans  la 
première  préface  de  celui-ci  la  vie  d^Adlung  écrite 
par  lui-même.  —  3°  Musikalisches  Siebengestim, 
dos  ist  :  sieben  zur  edlen  Tonkunst  gehôrige 
Fragen,  avferhaltenen  Befehlrier  Churfurstl, 
Mainzischen  Akad.  nûtzUcher  Wissenschaften 
in  Erfurt,  ar^fœnglich  in  lateinischer  Sprache 
beanttoortet,  nachgehends  aber  ins  Deutsch 
ûbersetzt;  Beriin,  1768,  in-4<*,  quatre  feuilles  et 
demie  (  Les  sept  étoiles  musicales,  ou  sept  ques- 
tions relatives  à  la  noble  musique ,  etc.).  Adiung 
choisit  ce  titre  singulier  pour  des  réponses  à  sept, 
questions  qu^on  Idi  avait  faites  sur  les  intervalles, 
et  particulièrement  sur  la  nature  de  la  quarte. 
Cet  ouvrage,  comme  on  le  voit  par  le  titre,) 
fut  d'abord  écrit  en  latin,  et  traduit  ensuite  en, 
allemand.  Adiung  avait  aussi  écrit:  1®  Anweisung^ 
zum  General' Èass  (Instruction  sur  la  basse  con-, 
tioue).  —  2°  Anweisungzum  italixnischen  Ta-, 
bulatur  (  Instruction  sur  la  Tablature  italienne  ). , 
—  3®  Anweisung  zum  Fantasie  und  Fuge  (Ins- 
truction sur  la  fantaisie  et  la  fugue)  ;  m<ab  ces 
ouvrages  ont  été  perdus  dans  un  incendU  qui  en- 
leva H  l'auteur  une  partie  de  sa  fortune. 
ADOLFATI   (ANDRÉ),  élève  de  Balthasar 


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32 


ADOLFATI  —  ADORNO 


Galuppf,  naquit  à  Venise  en  1711.  Après  avoir 
achevé  ses  étades  masicalee»  il  fut  pendant  plu- 
sieurs années  mattre  de  chapelle  à  TégllM  Santa- 
Maria  delU  Salute,  dans  sa  ville  natale  ;  puis  il 
écrivît  des  opéras  dans  plusieurs  grandes  villes 
de  ritalie,  et  finit  par  se  fixer  à  Gènes,  où  il 
obtint  la  place  de  maître  de  chapelle  de  Tégllse 
de  VAnnonciaHon,  On  connaît  aujourd'hui  peu 
d'ouvrages  de  ce  compositeur.  En  1742  il  a  donné 
à  Rome  VArtasêrse;  à  Géne3,  Ariane ,  en  1750; 
dans  la  même  ville  Adriano  in  Siria,  en  1751; 
et  en  1752,  Xa  Gloria  ed  ilpiacere.  La  Biblio- 
thèque impériale,  à  Paris,  possède  en  manuscrit 
on  Nisi  Dominus,  à  voix  seule,  et  un  Laudate 
pueri,  à  quatre  voix,  de  la  composition  de  ce  mu* 
siden.  Dans  la  collection  de  l'abbé  Santini ,  à 
Rome,  on  trouve  aussi  le  psaume  Domine^  ne  in 
ffirore,  traduit  en  italien  et  mis  en  musique  à 
quatre  voix  avec  des  violons  et  des  cors,  par  Adol- 
fati;  enfin  on  a  publié  sous  son  nom  :  Set  sonate 
a  tre,  cinque  e  sei^  opéra  1',  Amsterdam.  Ce 
compositeur  fit  à  Gènes  Tessai  de  la  mesure  à 
cinq  temps  dans  un  air  de  son  opéra  à^ Ariane. 
On  a  dit  qu*!!  avait  été  précédé  dans  cet  essai  par 
Marcello,  quoiqu*on  n^ait  pas  cité  l'ouvrage  de 
Tauteur  des  Psaumes  où  la  mesure  à  cinq  temps 
est  employée  ;  mais  il  est  certain  que  d'anciens 
'  airs  populaires  d'Espagne,  d'Allemagne  et  du 
Nord  sont  dans  cette  mesure.  Il  est  possible  qa'A- 
dolfati  en  ait  eu  connaissance. 

ADORNO  (JBAN-NépoHccÈNE),  né  au  Mexique 
vers  1815,  s'est  fait  connaître  à  l'Exposition  uni- 
verselle de  l'industrie,  à  Paris,  en  1855,  par  di- 
verses inventions  ingénieuses,  au  nombre  des- 
quelles on  remarquait  un  système  complet  de 
musique,  dont  toutes  les  parties  sont  intimement 
liées,  et  pour  lequel  M.  Adomo  a  fait  exécuter 
sous  sa  direction  plusieurs  instruments  de  dé- 
monstration. Il  a  fait  imprimer  l'exposé  de  son 
système  dans  un  petit  ouvrage  qui  a  pour  titre  : 
Mélographie  t  ou  Nouvelle  Notation  musicale; 
Paris,  Firmin  Didot  frères,  1855,  in-4^  de  39 
pages ,  avec  une  planche.  Cette  brochure  n^est 
on  quelque  sorte  que  le  prolégomène  d'un  ouvrage 
philosophique  très-étendu  auquel  M.  Adomo  a 
travaillé  pendant  plusieurs  années,  et  dont  il  an- 
nonce la  publication.  Considéré  an  point  de  vue 
de  la  thi^orie,  le  système  dont  le  petit  ouvrage 
de  M.  Âdorno  renferme  Paperçu  est  basé  sur 
une  idée  déjà  produite  par  Azaïs  {voy.  ce  nom)  et 
par  d'autres ,  à  savoir  que  les  vibrations  de  l'air 
ne  sont  pas  ia  cause  productrice  du  son  comme 
on  le  croit  généralement ,  et  que  celte  cause  ré- 
side dans  un  fluide  impondérable  auquel  l'auteur 
du  système  donne  le  nom  d'harmonium.  Ce 
fluide  ne  produit  point  une  série  de  sons  dans 


les  rapports  absolus  des  géomètres,  mais  une 
échelle  ehromatique  de  douie  demi-tons  tem- 
pérés. M.  Adomo  prétend  démontrer  cette  partie 
de  son  système  par  une  construction  géométrique 
dont  le  tableau  graphique  était  à  Texposition,  et 
par  un  polycorde  formé  sur  le  même  modèle. 
Or  cette  échelle  de  douze  demi-tons  tempérés , 
donnés  par  la  nature,  est  le  crtterium  du  système 
de  notation  et  de  musique  pratique  de  M.  Adomo; 
car  c^est  celte  des  instraments  à  claviera,  parti- 
culièrement du  piano.  Prenant  le  clavier  pour 
modèle  de  la  portée  destinée  à  la  notation,  fl  con- 
sidère les  cinq  touches  noires  conune  la  repré- 
sentant de  cette  manière  : 
r*  octave.     2"^  octave.     3**  octave. 


etc. 


11  résulte  de  là  que  la  portée  est  verticale  an 
lieu  d'être  horizontale,  et  que  les  signes  de  la 
notation  ont  la  même  direction.  M.  Adorno  con- 
serve les  formes  de  la  notation  ordmaire.  Les 
espaces  doubles  contiennent  les  notes  mi^fa^  et 
si ,  ut  ;  les  espaces  simples  renferment  les  notes 
ré,  5o2,  la.  Les  notes  placées  sur  les  lignes  sont 
les  dièses  et  les  k>émol8.  Quant  aux  vaieure  de 
temps,  rondes,  blanches,  noires,  etc.,  et  aux 
signes  de  silence ,  ce  sont  les  mêmes  que  ceux  de 
la  notation  en  usage.  La  transposition  s'opère, 
dans  le  système  de  M.  Adorno,  par  un  moyen  très- 
simple  :  Il  consiste  en  un  pupitre  sur  lequel  des 
fils  noirs  sont  tend  us  verticalement  dans  les  mêmes 
dispositions  qu^on  vient  de  voir  :  la  musique  écrite 
se  place  sous  ces  fils,  et  suivant  qu'on  l'avance  à. 
droite,  ou  la  recule  à  gauche,  la  transposition  est 
faite,  parce  que  la  position  des  notes  est  déterminée 
parles  fils  du  pupitre  qui  représentent  les  parties 
de  six  octaves  dispensées  précisément  comme  le 
clavier  du  piano  placé  au-dessous  de  ce  même  pu- 
pitre. Par  une  autre  cdbséqnence  de  son  système, 
M.  Adorno  a  imaginé  un  piano  mélographe  dont 
le  mécanisme  imprime  ia  musique  sur  un  papier 
disposé  suivant  sa  méthode  de  notation;  en  sorte 
qu'après  l'exécution  d'un  morceau  improvisé ,  il 
n'y  aurait  qu'à  retirer,  le  papier  du  cylindre  où 
il  est  enroulé,  et  à  le  placer  sur  le  pu|)itre,  sans 
faire  d^opération  de  traduction ,  pour  jouer  im- 
méJiatement  le  morceau  et  pour  le  transposer  à 
volonté,  à  l'aide  du  pupitre.  Le  piano  mélographe 
n'était  pas  à  Texposition  universelle  de  Paris;  le 
modèle  du  mécanisme  seul  a  été  mis  sous  les 
yeux  du  Jury  :  M.  Adorao  le  faisait  exécuter 
alors  dans  les  ateliers  du  célèbre  facteur  de  pianos 
Erard  :  il  ne  parait  pas  que,  jusqu'au  moment  où 
cette  notice  est  écrite,  le  succès  ait  répondu  aux 
vues  de  l'inventeur. 


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ADRASTE 


/    as 


ADRASTE9  philosophe  péripatéticîeD,  né  à 
Philippes,  Yille  de  Macédoine,  fut  disciple  d'A- 
ristote,  et  vécut  conséquemment  au  temps  d'A- 
lexandre, entre  la  105^  et  la  115*  olympiade. 
On  sait  qu^l  a  écrit  on  traité  de  musique  en  trois 
lÎYfeSy  que  Porphyre  et  Théon  de  Smyme  ont  cité. 
Ger.  J.  Vossius  {De  Scient.  Mathem.,  c.  58,  $  14), 
et  Fabricius,  d'après  le  témoignage  de  Scipîon 
Tellns  (BibUoL  Grxc,  lib,  III,  c.  10)  ont  écrit 
qu'il  en  existe  un  manuscrit  an  Vatican,  et  une 
autre  copie  dans  la  bibliothèque  du  cardinal 
Samt-Ange,  d*où  elle  a  passé  depuis  dans  celle 
du  cardinal  Farnèse,  son  frère.  Forkel,  d'après 
les  joumauT  littéraires  de  17ft8,  annonça  dans 
son  Almanach  musical,  publié  Tannée  suivante,  la 
découverte  que  M.  Pascal  Baffi  venait  de  faire  du 
traité  d'Adraste  dans  la  bibliothèque  du  roi  de 
flapies ,  dont  il  était  le  conservateur.  Ce  biblio- 
thécaire venait  de  faire  connaître  son  intention 
d'en  publier  le  texte  grec  avec  une  version  latine. 
Il  est  assez  singulier  que  M.  BafTi  ait  donné  comme 
une  eliose  nouvelle  la  découverte  de  ce  manus- 
crit, qui  n'était  autre  que  celui  dont  Vossius  et 
Fabricius  avaient  déjà  révélé  l'existence  ;  car  la 
bibliotlièque  du  cardinal  Farnèse  avait  passé  en 
la  possession  dn  roi  de  Rsples,  qui  l'avait  rendue 
iwblique.  Le  titre  de  l'ouvrage  était  celui-ci  : 
AfipotoTou  ToO  iceptTcaTTiTtxoO  ft^ovtxd&v  Bt6X(a  ipCoe. 
On  s^est  souvent  étonné,  dans  le  monde  litté- 
raire, que  la  publication  annoncée  par  M.  Baffi 
B'eAt  lias  été  réaKsée;  les  savants  éditeurs  de  la 
collection  des  manuscrits  découverts  à  Hercule* 
nnm  ont  donné  le  mot  de  l'énigme  dans  une  note 
<|iii  accompagne  on  passage  du  traité  sur  la  mn- 
siqoede  Pliifodème  {voy.  ce  nom),  inséré  au  premier 
volume  de  cette  collection.  Ayant  examiné  le 
manuscrit  dont  il  s'agit,  ils  ne  tardèrent  point  à 
reconnaître  que  le  traité  deVinsique  qu'il  contient 
est  le  même  qui  est  connu  sous  le  nom  de  Ma- 
nuel Bry^ne;  mais,  ayant  remarqué  qu'il  y  est 
beaucoup  |»arlé  du  genre  enharmonique,  qui,(&élon 
le  témoignage  de  Photius ,  avait  disparu  de  la 
tmisiqne  grecque  avant  le  septième  siècle,  et  dont 
if  n'a  plus  été  question  après  que  Bryenne eut  écrit, 
tl>  commencèrent  à  douter  que  cet  écrivain  fût  le 
TérilatHe  auteur  de  Touvrage  qui  porte  son  nom , 
et  lia  pensèrent  qu'il  appartenait  réellement  à 
Adraste.  D'un  autre  c6té,  leur  soupçon  s'évanouit 
en  coDsitlérant  que  dans  les  trois  livres  des  Har- 
moniques il  se  trouve  non-seulement  des  pas- 
sages aases  longs  empruntés  à  Théon  de  Sniyme, 
mais  même  des  chapitres  entiers  de  cet  auteur, 
qoe  Dryenney  a  insérés,  entre  autres  les  chapi- 
tres net  ti,  qui,  dans  l'édition  publiée  par  Wallis, 
se  trouvent  pages  S77  et  381  :  d'où  il  est  démontré 
qoe  l'auteur  du  livre  attribué  à  Adraste  par  le 


manuscrit  en  question  est  postérieur  non-seule* 
ment  à  ce  phiiosoplie,  mais  aussi  à  l'époque  bien 
plus  récente  de  Théon  de  Smyrne.  Enfin,  eu 
égard  au  grand  nombre  de  passages  extraits  d'A- 
draste, de  Théon  et  de  plusieurs  autres  auteurs 
dans  le  livre  de  Bryenne ,  les  commentateurs  de 
Philodème  considèrent  plutôt  cet  écrivain  comme 
on  copiste  fidèle  et  comme  on  compilateur  exact, 
que  comme  un  théoricien  qui  écrivait  d'après  son 
propre  système (1). 

Pour  en  revenir  à  Adraste,  je  rapporterai  ici 
nn  fait  assez  remarquable  cité  dans  son  livre  des 
Harmoniques,  àoni  il  n'est  parvenu  jnsqu'à  nous 
que  des  fragments  :  ce  fait,  nous  le  devons  à 
Porphyre ,  qui  Ta  rap|K>rté  dans  son  commentaire 
sur  le  traité  de  musique  de  Ptolémée  (p.  270 , 
édit.  Wallis.).  Cet  écrivain  dit  qu'Adraste  i  fait 
mention  d'un  phénomène  observé  de  son  temps, 
lequel  consistait  à  faire  résonner  les  cordes  d'an 
instrument  de  musique,  en  pinçant  celles  d'un 
autre  instrument  placé  à  une  distance  asseï 
grande;  il  résultait  de  ce  mélange  de  sons,  dit 
Adraste,  un  ensemble  agréable.  On  ne  pouvait 

(I)  U  collection  det  manoscrits  d^Herculanum  publiés 
étant  assez  rare  hors  de  l'Italie ,  et  la  note  qui  Tient  d'être 
citée  n'étant  pas  sans  Importance,  ]'Al  cru  quMl  serait  ntlle 
de  la  donner  Ici  textuellement  ;  la  void:  «  ânenbarmoniUB 
muslce  genos,  qood  Photio  teste  sscnlo  )aio  VU  dispa- 
ruerat,  uni  Bryennto  post  tôt  ssBculorum  loterrallum  In- 
notulsse  dicemus,  nirsus  post  Ipsum  ex  hooilnum  meinorla 
delendum?  CrtdtU  Judmusjépella.  Quld  vero,  quod  nuUa 
in  eo  christlanlsml  nota  adparrt?  Hlsce  sane  de  caiuls  sua- 
piclo  ob  orta  nobls  erat  sub  Brejennll  nomine  Ipsom 
Adrastum  pcrlpateUcum  delltcucere,  prout  nostne  Far- 
neslans  BlbUolhrcse  codex  Ms.  indtcaverat.  Is  rnlm  Inter 
■Ua  oonUnet  très  Hamumicontm  libres,  qui  Brjennto 
Tuigo  adscrlbuntur,  cnm  hoc  Utulo  1  ASpaarov  toO  icspt- 
«axTiTiKoO  dpiAÔvtxâv  BidXia  rpic  Atque  Is  est  codex 
ille  de  quo  sic  Fabricius  in  sua  bibllotlieca  .  ^drasti  pe- 
ripatetlci  Harmonicomm  Hbri  très,  quos  In  blbUotheea 
eardinaUs  a  S.  jingelo ,  qum  deiiuiefuit  cardbuUis  Far- 
nesM  fratris  servatur  tedaius  est  Scipio  Tellus  Neapoli' 
tonus  indice  Ubrorum  nondum  edUontm,  quem  bUttiothecss 
Mu.  librorumpag,  is7  inseruit  Labtueus.  Nostro  tamen 
susplclo  Illico  evanult,  cum  anlmadTertimait  In  hosce 
Harmmtcorutn  lU)ros  transfnsos  fulsae  non  modo  aatls 
longa  Adrasti  loca  a  Theone  Smyrneo  adlata ,  sed  etlam 
Tbeonis  Ipsias  intégra  fere  capiU ,  nli  prae  rcllquis  cap.  s 
et  6 ,  quae  Inserta  leguntur  apud  Brymnium,  pag.  37?  et 
ut.  Auctor  iKttur  Harmaniconan  non  modo  est  AdrAsto, 
aed  etlam  Theone  rreenilor.  Hacc  autem  idctrco  adnotare 
non  piguit,  ut  veteriii  iitteraturse  amatores',  qualla  sit  lite 
codex  a  Fabricio,  e  Telle  Indlcatus,  cognoscant,  neve 
nostra  Incurla  tantum  xei[iilXtov  In  Farneslanae  Bibllo- 
tbecae  scrinlis,  quse  hodie  August!  regiR  nosirl  mnntfldentia 
publics  usurK  mancipatur,  sita  putrescere  Indolfscant. 
Ceterum  quod  ad  Bryennlun  atttnet,  ci  profocto  très 
Ifarmonicontm  llbros  adjudirare  non  duDitarous,  etsi, 
paciflca  longinqul  temporls  possesalone  detnrbare  rellgto 
sit,  non  Intercedlmus  :  dummodo  fs  noMs  concédât 
Brjenniuro  quandoque  testem,  taoquam  vrierum.  qui 
nobls  desunt,  muslcc  tractatorum  fidelissimuiu  cxscrip* 
torem  producere.  »  (Iferculan.  roluro.,  tom.  I.  in  c  n.  O, 
p.  s.) 


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24 


ADRASTE  —  ADRIEN 


aller  plus  près  de  la  science  de  Hiarmonie  :  il  est 
siognlier  que  les  musiciens  grecs  niaient  pçint  vu 
au  ddà.  Chez  les  modernes ,  le  phénomène  dont 
il  s'agit  a  été  indiqué  par  Mersenne  dans  son 
traité  de  rj/armonteunit^er^e/Je,  Sauveur  {vop, 
ce  nom)  en  a  fait  l'analyse,  et  Rameau  y  a  puisé 
la  base  de  sa  th<S)rie  de  riiarmooie  donnée  par  la 
nature,  et  de  la  basse  fondamentale. 

ADRIANI  (François),  compositeur  italien, 
naquit  à  Santo-Severino,  dans  la  Marche  d'An- 
cône,  en  1539.  En  t&93  il  fut  nommé  maître 
de  cliapelle  de  Saint- Jean  de  Lalran;  mais  il 
n'occupa  cette  place  que  pendant  dix-huit  mois 
environ,  étant  mort  le  16  août  1575,  à  Tàge^de 
trente-six  ans.  Il  ifut  inhumé  dans  Téglise  des 
0ouze-Apdtres,etron  plaça  sur  son  tombeau  une 
inscription  honorable  qui  a  été  rapport!^  par  Bona- 
Tenture  Malvasia  {Compend.  stor.  délia  Basilica 
de*  SS.  XIIÀp,).C%  musicien  a  écrit  des  psaumes 
à  quatre  voix  qui  ont  été  publiés  avec  ceux  de 
Jacques  de  Waet,  sous  ce  litre:  Adriani  et  Ja- 
chet  Psalmi  wsperlini  omnium  festorum 
ver  annum,  quatuor  vocum;  Venise,  1567, 
in-4<^.  Toutefois  il  se  peut  qu'il  y  ait  ici  confusion 
de  noms ,  et  que  VAdrianus  dont  il  est  question 
dans  le  titre  de  cet  ouvrage  ne  soit  autre  qu'A- 
drien Willaert.  Gesner  indique  des  chansons  à 
quatre  voix  et  des  motets  sous  le  nom  d'Adriani 
{Bibl,  in  epit.  redac,,  lib.  Vil,  tU.  5),  qui  pour- 
raient  bien  aussi  appartenir  au  même  Willaert 

ADRIANSEN  (Emmanuel)  ,  luthiste  fort  ha- 
bile, qui  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  était  né  à  Anvers.  C'est  le  même  musicien 
dont  le  nom,  assez  singulièrement  latinisé,  est  écrit 
Badrianius  par  quelques  auteurs,  et  même  sur 
les  titres  de  ses  ouvrages.  Adriansen  a  publié  deux 
suites  de  pièces  pour  un,  deux,  trois  et  quatre 
luths,  à  quatre  et  cinq  parties,  arrangées  d'après 
des  compositions  de  Gyprien  Rore,  Roland  de 
Lassus ,  Jachet  de  Berchem ,  Jacques  de  Waet , 
Philippe  de  Mons,  Noé  Faignient  et  Hubert 
Waeirant.  Ces  recueils  ont  pour  titre  :  Pratum 
.musicum  longe  amœnissimum,  cujus  spatiO' 
sissimo  eoque  jucundissimo  ambitu  (pra'ter 
varH  generis  axiomata  seu  phantasias)  com- 
prehendunttfr....  omnia  ad  testudinis  tabula- 
turam  fideliter  redacta^per  id  genus  musices 
experientissimum  artificem  Emanuelem  iTa- 
drianium  Anverpiensem.  Ant.  Pet,  Phalesius, 
1584,  in-foi.;  ib.  1592.  Une  troisième  édition  a 
été  publiée  par  P.  Phalèse,  à  Anvers,  en  1600, 
m-fol.  La  tablature  employée  dans  la  notation  de 
ces  recueils  est  un  des  plus  anciens  monuments 
typographiques  de  la  notation  particulière  du  luth. 
Dans  sa  dédicace  à  Balthasar  de  Robiano,  bour- 
geois et  marchand  d'Anvers,  Adriansen  dit  qu'il  i 


a  fait  une  étude  approfondie  de  fa  musique^  et 
qu'il  a  poussé  aussi  loin  qu'il  était  possible  l'art 
de  jouer,  non  de  la  guitare,  comme  l'a  dit  M.  de 
Reiffenberg  {Lettre  à  M.  Fétis,  sur  quelques 
particularités  de  Vhistoire  musicale  de  la 
Belgique,  dans  le  Becueil  encffcL  belge,  t  II» 
p.  67),  mais  du  luth  (dont  le  nom  latin  était  tes- 
tudo).  Il  n'y  a  rien  qui  ne  soit  vrai  dans  ce  que 
ce  musicien  dit  de  lui-même;  car  non-seulemeqt 
il  était  évidemment  le  luthiste  le  plus  habile  de 
son  temps,  mais  les  virtuoses  les  plus  renommés 
au  commencement  du  dix-huitième  siècle  auraient 
eu  quelque  peine  à  jouer  ses  pièces.  Sous  le 
rapport  de  l'art  d'écrire,  cette  muMque  est  éga- 
lement remarquable,  et  c'est  vraiment  une  mer- 
veille de  combinaison  harmonique  que  la  fantaisie 
d'Adriansen  pour  quatre  luths  sur  la  ctianson 
flamande  d'Hut)ert  Waeirant  :  Als  iek  winde.  La 
collection  des  pièces  de  ce  luthiste  célèbre  con- 
tient douze  préludes,  cinq  fantaines,  trente- 
quatre  madrigaux,  cinq  motets,  dix  chansons 
napolitaines,  cinq  gagliardes;  neuf  passamèses, 
allemandes,  courantes  et  branles. 

ADRIEN  (Martin-Josepb),  ou  plutôt 
Andrien,  dit /.a  Neuville,ou  Adrien  l'aIné,  naquit 
à  Liégie  en  1766.  Après  avoir  étudié  la  musique 
à  la  maîtrise  de  la  cathédrale  de  cette  ville,  il 
vint  k  Paris,  et  fut  admis  à  l'Ecole  royale  de 
chant  qui  avait  été  formée  aux  Menus-Plaisirs 
par  le  baron  de  Breteuil.  Le  20  juin  178â,  il 
entra  à  l'Opéra ,  aux  appointements  de  quinze 
cents  francs,  et  trente  francs  de  gratification  par 
chaque  représentation.  En  1786  il  fut  reçu  au 
même  ttiéfttre  pour  y  jouer  en  partage  avec  Chéron 
les  rôles  de  basse ,  tels  que  ceux  de  rois ,  de 
grand  prêtre,  etc.  Comme  acteur,  il  obtint  du 
succès,  parce  qu'il  avait  de  la  chaleur  et  de  l'in- 
telligence; mais  sa  vt»ix  était  dure  et  ingrate. 
Personne,  d'ailleurs,  n*était  plus  infatué  que 
lui  du  système  de  déclamation  exagérée  qui 
régnait  sur  ce  thé&tre  et  qui  en  éloignait  qui- 
conque avait  une  oreille  délicate.  Adrien  ea 
fut  la  victime.  Doué  de  la  constitution  la  plus 
robuste ,  il  ne  put  néanmoins  résister  à'  ces  cris 
perpétuels;  sa  santé  se  dérangea,  et,  quoique 
jeune  encore,  il  fut  obligé  d'abandonner  la  scène 
et  de' se  retirer  en  1S04.  L'administration  de 
ropéra  le  nomma  alors  chef  du  chant.  L'expé- 
rience ne  l'avait  pas  éclairé,  et  il  enseigna  aux 
débutants  les  erreurs  qu'il  avait  mises  lui-même 
en  pratique.  A  la  mort  de  Lalné  (misrs  1822), 
Adrien  fut  appelé  à  remplir  sa  place  de  professeur 
de  déclamation  lyrique  à  l'Ecole  royale  de  mu* 
sique;  mais  il  ne  jouit  pas  longtemps  de  sa 
nouTelle  position,  car  il  mourut  le  19  novembre 
de  la  même  année.  Adrien  a  composé  la  mosique 


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ADRIEN  -»-  AEMS 


25 


de  VHytnne  à  Ax  Vict<rire  sur  i'évacuatioo  du 
territoire  français  (vendémiaire  an  m)  et  de 
]*hymne  aux  martyrs  de  la  liberté.  II  était  grand 
admirateur  de  Pancienne  musique  des  maîtres 
belges,  fiançais  et  italiens  qui  brillèrent  dans  le 
seizième  et  dans  le  dix- septième  siècle,  et  em- 
ploya beaucoup  de  temps  à  copier  leurs  ouvrages 
pour  sa  bibliothèque. 

ADRIEN   ( ),   frère  du   précédent, 

chanteur  et  compositeur  de  romances ,  né  à  Liîge 
vers  1767,  s'est  fait  connaître  à  Paris,  en  1790, 
par  la  publication  de  quelques  recueils  de  ro- 
mances, dont  voici  l'indication  :  i"  Recueil  de  ro- 
mances, paroles  de  Régnier. —  2*  Second  et  troi- 
sième recueils  d'airs  avec  ace.  de  clavecin,  paroles 
de  Florian.  ^  3°  Quatrième  recueil,  id.;  Paris, 
1799.  —  4**  Cinquième  recueil,  id.;  ibid.f  1802.  On 
trouve  aussi  une  Invocation  à  VÊtre  suprême^ 
musique  d'Adrien,  dans  le  Becueil  de  Chansons  et 
de  Romances  civiques,  publié  à  Paris  en  1796. 
Adrien  fut  chef  des  chœurs  au  théâtre  Feydeau  en 
1794;  mais  il  ne  garda  pas  longtemps  celte  place. 

UntroÎMème  Adrien  (Ferdinand),  frère  des 
précédents,  professeur  de  chant  à  Paris,  entra  à 
rOpéra  comme  maître  des  chœurs,  en  Pan  vu,  et 
fatrenvo>é  en  Pan  ix,  pour  cause  d'inexactitude 
dans  son  service.  Il  a  com(lbsé  quelques  pièces 
détachées  pour  le  chant. 

AEGIDIUS  (Jean),  récollet  espagnol ,  né  à 
Zamora,  vécut  fers  la  fin  du  treizième  siècle. 
Alplionse  X  le  ùomma  gouverneur  du  prince 
Sancîo.  Parmi  ses  ouvrages,  on  en  trouve  un 
intitulé  ilrs  Muitca,  dont  le  manuscrit  est  con- 
servé dans  la  Bibliothèque  du  Vatican ,  et  que 
l'abbé  Gerbert  a  inséré  dans  sa  collection  d'écri- 
vains sur  la  musique  {Scripi,  eccles.  de  Mus.^ 
tome  XI,  page  369).  Dans  cet  ouvrage  iEgidius 
traite  sommairement  de  la  musique  suivant  les 
idées  de  son  temp»,  et  surtout  du  plaln-chant. 
Cela  est  de  peu  de  valeur.  Le  huitième  chapitre , 
qui  renferme  des  exemples  de  muances  dans  la 
solmisation.  est  un  des  plus  intéressants. 

AELREDE  (Saint),  disciple  de  saint  Bernard, 
né  en  Ecosse,  fut  élu  abbé  de  Riedval,  où  il 
moonit  le  12  janvier  1166.  On  lui  attribue  un 
traité  :  De  Abusu  Musices;  cf.  Combasis,  Bi- 
bliotheca  Concinaloha ;  Paris,  1665,  tome  I, 
p.  610,  tome  YIlI,p.  799. 

AELSTERS  (Georges- Jacques),  issu  d'une 
famille  de  musiciens,  naquit  à  Gand  en  1770. 
Élève  de  son  père,  il  obtint  à  l'âge  d'environ 
dix-huit  ans  la  place  de  cariilonneur  de  la  ville, 
et  en  remplit  les  fonctions  jusqu^è  la  démolition 
dtt  campanile  du  befTroi,  en  1839.  Pendant  un 
demi-siècle  il  fut  aussi  maître  de  chapelle  de 
P^lise  Saint-Martin ,  et  composa  pour  le  service 


de  c^tte  chapelle  beaucoup  de  messes,  motets 
litanies  et  autres  morceaux  de  musique  reli- 
gieuse, qu'on  exécute  encore  dans  les  églises  de 
Gand  et  autres  villes  de  la  Flandre.  On  cite 
particulièrement  de  cet  artiste  un  Miserere , 
considéré  comme  une  production  distinguée,  dans 
sa  ville  natale.  Aelsters  est  décédé  le  11  avril  1849, 
à  Tâge  de  soixante  dix -neuf  ans. 

AEMINGA  (Sigefroi-Gaspard),  professeur 
de  droit  et  recteur  de  l'académie  de  Greisswald,  né 
à  Mollen  dans  le  Mecklembourg ,  le  3  décembre 
1710,  fut  appelé  comme  professeur  à  Greisswald 
en  1741,  et  y  mourut  le  25  mai  1768.  {1  a  publié  : 
Programmata  IV  de  choreis/estivis,  de  tnusica 
instrumentali  festiva,  de  hymnis  festivis 
antiquitate  Claris,  deconviviis  festivis  xvi 
antiqui;  Greisswald,  1749,  in-4<'. 

AERTS  (Egide), né  à  Boom,  dans  la  province 
d'Anvers,  le  l*""  mars  1822,  entra  au  Conservatoire 
de  Bruxelles  comme  élève  flûtiste,  le  I**'  no- 
vembre 1834,  et  y  reçut  des  leçons  du  professeur 
Lahou.  Doué  d'une  organisation  remarquable, 
il  fit  de  rapides  progrès  dans  ses  étude:,  et  obtint 
le  premier  prix  de  son  instrument  au  concours 
de  1836.  Dans  Tannée  suivante  il  se  rendit  à 
Paris,  et  eut  l'honneur  de  jouer  devant  le  roi 
Louis-Philippe,  dans  un  concert  de  la  cour.  En 
1838  il  parcourut  le  midi  de  la  France,  don- 
nant partout  des  concerts  avec  succès.  Au  mois 
de  décembre  de  la  même  année ,  il  donna  des 
concerts  au  théâtre  Re  de  Milan ,  puis  au  théâtre 
San  BenedetlOf  à  Venise.  Les  journaux  italiens 
de  cette  époque  et  la  Gazette  universelle  deMU' 
siquedt  Leipsick  (tome  XLI,  p.  194)  accordèrent  ' 
de  grands  éloges  à  son  talent.  De  retour  à  Bruxel- 
les, il  devint  élève  de  Tauteurde  celle  notice, 
pour  la  composition ,  et  suivit  pendant  plusieurs 
années  un  cours  complet  de  toutes  les  parties  de 
cet  art.  La  substitution  de  la  flûte  de  Bœhm  à 
Tancienne  flûte  ayant  été  faite  au  Conservatoire 
de  Bruxelles  dès  1841,  Aerts,  comme  Tulou,  Ré- 
musat  et  plusieurs  autres  flûtistes  français,  se 
jeta  dansTopposition,  et  soutint  d'abord  la  su- 
périorité de  l'ancien  instrument  sous  le  rapport 
de  la  qualité  du  son  ;  mais,  vaincu  enfin  par  les 
raisonnements  du  directeur  du  Conservatoire ,  il 
étudia  le  mécanisme  de  la  nouvelle  flûte,  et 
ne  tarda  pas  à  en  connaître  toutes  les  res- 
sources. Au  mois  de  novembre  1847,  il  obtint 
la  place  de  professeur  de  son  instrument  dans  It 
Conservatoire  où  il  avait  fait  ses  propres  études, 
et  dans  le  même  temps  la  place  de  première 
flûte  solo  du  ThéAtre  royal  lui  fut  donnée.  Mal- 
heureusement il  fut  atteint  peu  de  temps  après 
d'une  maladie  ^  poitrine  qui  fit  des  progrès 
chaque  année,  et  le  9  juin  1853  il  mourut  presque 


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26 


AERTS  —  AGAZZARI 


subitement  à  TAge  de  trente  et  un  ans  et  quelques 
mois.  Comme  compositeur,  Aerts  a  laimé  des 
symphonies  et  des  ouvertures  bien  écrites,  qui  ont 
été  essayées  au  Conservatoire ,  des  concertos ,  des 
études  et  des  fantaisies  pour  la  flûte,  que  ses 
élèves  ont  exécutées  dans  les  concours,  et  plu- 
sieurs suites  de  pièces  d'harmonie  qui  ont  été 
publiées  par  le  procédé  de  l'autographie. 

AFFABILl  -  WESTENHOLZ  (M"»  ) , 
née  à  Venise  en  1725,  se  rendit  à  Lubeck,  en 
1756,  avec  une  troupe  de  chanteurs  italiens,  et 
ensuite  à  Scliwérin ,  en  qualité  de  cantatrice  de 
la  cour.  Pendant  la  guerre  de  Sept  ans ,  elle  de- 
meura presque  constamment  à  Hambourg,  où 
elle  obtint  de  brillante  succès  dans  les  concerts. 
De  retour  à  Schwerin ,  elle  y  épousa  Westenholz , 
maître  de  chapelle  de  la  cour.  Elle  mourut  dans 
cette  ville  en  1776.  Les  critiques  de  son  temps 
donnent  beaucoup  d^élogesà  Tégalité  et  à  l'éten- 
due de  sa  voix,  à  la  netteté  de  son  articulation, 
et  à  son  goût  dans  l'adagio.  A  force  de  travail 
elle  était  parvenue  à  vaincre  les  difficultés  de  la 
prononciation  allemande,  et  chantait  aussi  bien 
dans  cettH  langue  qu'en  italien. 

AFFILLARD  (MicnELL'),  professeurde  mu- 
sique et  musicien  de  la  chapelle  de  Louis  XIV , 
est  entré  au  service  de  ce  prince  comme  taille  ou 
ténor,  en  1683,  aux  appointements  de  neuf  cents 
livres  par  an ,  et  a  eu  pour  successeur  Philippe 
Santoni ,  au  mois  de  juillet  1708.  Il  vécut  encore 
quelques  années  après  sa  retraite,  car  les  éditions 
de  son  livre  sur  la  musique,  datées  de  1710  et  de 
1717,  ont  été' revues  par  lui.  Il  a  publié  :  Prin- 
cipes très -faciles  pour  bien  apprendre  la 
musique,  qui  conduiront  promptement  ceux 
qui  ont  du  naturel  pour  le  chant  jusqu*au 
point  de  chanter  toute  sorte  de  musique  pro- 
prement et  à  livre  ouvert.  Paris,  Chr.  Ballard , 
1705,  in-4''  oblong.  La  première  édition  a  paru 
chez  Ballard,  en  1691,  in-S**  oblong;  la  deuxième, 
chez  le  même  imprimeur,  en  1697  ,  in  4^  oblong  ; 
Cet  ouvrage  eut  un  grand  succès,  car  la  sixième 
édition  parut  en  1710,  à  Paris;  la  septième  et 
dernière  est  de  1717;  Amsterdam,  Roger,  in-4<^ 
oblong 

AFRAi\IO  (....),  chanoine  de  Ferrare, 
naquit  à  Pavie ,  dans  les  dernières  années  du 
quinzième  siècle.  Albonesio  a  publié  {Tntroductio 
in  chaldaicam  linguam ,  syriacam  atque  ar- 
menicam,  etc.;  Pavie,  1539,  in- 4°  ,  p.  179)  la 
description  et  la  figure  du  basson ,  dont  il  at- 
tribue Tinvention  à  ce  chanoine.  L'ouvrage  d'Aï- 
bonesio  est  dédié  à  Afranio ,  que  quelques  auteurs 
ont  nommé  Afanio. 

AFZELIUS  (ARvm-AutiiîSTB),  littérateur 
suédois ,  né  le  6  mai  1785  ,  est  pasteur  à  Enkce- 


ping,  ville  du  district  d*Asunda,  depuis  1821. 
L'histoire,  la  littérature  nationale  et  les  antiquités 
de  la  Suède  sont  les  objets  des  travaux  de  oe 
savant.  Au  nombre  des  ouvrages  importants 
qu'il  a  publié^;  est  une  collection,  intéressante  de 
cliansons  populaires  de  la  Suède,  recueillies  avec 
la  collaboration  de  M.  le  profe-sseur  Erik  Gustave 
Geijer,  et  avec  les  anciennes  mélodies.  Cette 
coHection  a  pour  titre  :  Svenska-Folkvisor  (  Le 
Chanteur  populaire  suédois);  Stockholm,  1814- 
1S16 , 3  vol.  in-8^  M.  P.  Groenland,  professeur 
de  musique  à  Stockholm,  a  écrit  les  accompa- 
gnements de  piano  pour  toutes  les  mélodies.  Les 
notes  dont  Afzelius  a  accompagné  les  anciens 
chants  de  sa  patrie  sont  du  plus  haut  intérêt. 
Une  autre  collection ,  qui  peut  être  considérée 
comme  le  complément  nécessaire  de  la  première , 
a  paru  plus  de  trente  ans  après  celle-ci,  sous 
ce  titre  :  A/shed  af  Swenska  Folksharpan 
(Adieu  de  la  Harpe  populaire  suédoise  ),  avec 
les  anciennes  mélodies  liarmonisées  par  M.  le 
professeur  Erik  Drake ,  secrétaire  de  l'Académie 
de  musique  de  Stockholm ,  et  avec  des  éclaircis- 
sements historiques  sur  chaque  chant ,  tirés  des 
traditions  populaires,  par  M.  Afzelius;  Stockholm, 
Albert  Bonnier,  1848,  1  vol.  in-8^. 

AGAZZARI  (Augustin),  compositeur  cé- 
lèbre et  musicien  savant,  naquit  à  Sienne  d'une 
famille  noble,  le  2  décembre  1578.  Après  avoir 
été  quelque  temps  au  service  de  l'empereur  Mat- 
thias, il  se  rendit  à  Rome,  où  il  devint  maître 
de  chapelle  du  collège  allemand,  et  ensuite  maître 
du  séminaire  romain.  Il  se  lia  avec  Viadana,  et 
adopta  sa  méthode  de  la  basse  chiffrée,  sur  la- 
quelle il  a  donné  quelques  règles  générales  dans  la 
pr^faced'unde  ses  ouvrages.  De  retourdans  sa  ville 
natale,  vers  1630,  il  y  fut  nommé  maftre  de 
chapelle  de  la  cathédrale,  et  resta  en  possession 
de  cette  place  jusqu'au  10  avril  1640,  époque  de 
sa  mort.  Agazzari  était  membre  de  l'Académie 
des  Intronati.  Sesouvrages  connus  sont  ceux-ci: 
1"  Il  primo  libro  rfc'  Madrigali  a  cinque  voci^ 
con  un  dialogoa  sei  voci  ed  un  pastorale  a  ot  ta 
nelfine ;  Venezia,  Anj^elo Gardano ,  1600,  in-4*'. 
On  trouve  des  exemplaires  de  cet  ouvrage  et  de 
la  même  édition  avec  un  frontispice  qui  porte 
l'indication  d'Anvers,  Pierre  Phalèse,  1602  :  ce 
frontispice  seul  a  été  changé.  Nicolas  Slein,  de 
Francfort,  a  réimprimé  le  même  ouvrage  sous  le 
même  titre,  en  1608,  in-4».  —  2"  Madrigali  ar- 
moniosi  a  cinque  o  sei  voci,  libro  uno;  Venezia , 
Angelo  Gardano,  1600,  in-4^.  Il  y  a  des  exem- 
plaires de  cette  édition,  avec  la  même  date,  mais 
dont  le  frontispice,  renouvelé  à  Anvers,  porte 
l'a^lresse  de  P.  Phalèse.  —  3°  Sacrx  cantiones 
5, 6, 7  e/  8  voci  liber  primus;  Romae,  Zanotti, 


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AGAZZARI 


27 


l«Oî, Id-4».  —  4*  Sao-SB  eantiones  5 ,  6,  7  et  8 
9oei,  liber seeundusiiMd,,  i603,iii-4<>.  —  ysa- 
trie  caniiones,  etc.^  liber  terlius,  ibid.,  1603, 
kk-V*.  Ces  Ivoto  livres  de  motets  ont  été  réim- 
primés à  Venise,  par  R.  Amadino,  en  1608, 
in-4'',  sous  ce  titre  :  Tre  libri  de'  MoUelli  a 
cinque ,  Mi,  iette  e  otto  vœi,  —  6*  Sacrx  ean- 
Uones  7,  3, 4  voc.  eum  basso  ad  crganumj  liber 
primus;  Roroœ,  apud  Fr.  Zannettam;  1603, 
in-4*».  —  T  Saerœ  eantiones  2,3,4  voc.  eum 
basso  ad  organttm,  Ijber  secundus ,  opus  V 
VÊOteetorutn;  ibid.,  1603,  in-4''  :  ces  deax  livres 
de  motets  à  2,  3  et  4  voix  ont  été  réimprimés  à 
Venise,  par  Amadino,  en  1608,  in-4°;  ils  sont 
an  nombre  des  premiers  ouvrages  de  musique 
d'éi^lise  avec  basse  continue  poar  l*orgae;   le 
deuxième  livre  a  été  réimprimé  à  Milan ,  chez 
Tini,en  1609,  in-4'.— 8"  Sacrx  laudes  deJesu, 
Béai.   Virgine,   Angelis,  Apostolis,  Marty- 
ribus  y  etc.f  4 ,  5 ,  6,  7  e/  8  voc.  eum  basso  ad 
ûrganum;  Romae,  apud  Franc.  Zannettnm,  1603, 
in-4'.  ^  ^  Il  primo  libro  di  Motttti  a  due, 
e  tre  voci,  coll*  organo;  in  Roma ,  appresso 
Zannetti,  1604 ,  in-4'':  il  y  a  des  exemplaires  de 
cet  ouvrage  avec  la  date  de  1603  et  le  nom  du 
même  éditeur,  dont  le  titre,  en  langue  latine,  est  : 
Sacrx  eantiones  duarum  et  trium  vocum  liber 
primua  ;  les  mêmes  motets  ont  été  réimprimés 
avecTadjonctionde  quelques  autres  à  quatre  voix, 
à  Milan,  chez  Tini,  1607,  in-4^,  et  dans  la  même 
année,  Nicolas  Stein,  libraire  à  Francfort -sur- 
le-Mein,  a  publié  quarante*  quatre  motets  d^A- 
gazzari ,  à  quatre ,  cinq ,  six ,  sept  et  huit  voix , 
extraits  des  livres  précédents ,  et  imprimés  par 
Woirgaog  Richter,  in-fol.  —  lO**  Sacrx  Laudes 
de  JesUy  B,    Virgine,  Angelis ,   Apostolis , 
Martyribus ,  etc. ,  4 , 5 ,  6 ,  7  e/  8  vocum,  liber 
secundus;  Romae, Zanetli,  1603,  in-4**.  —  il*  // 
seconda  libro  de  Motet ti  a  due  e  tre  voci 
colV  ùrgano;  ibid.,  1604,  in-4<*:  le  même  livre 
de  motets  se  trouve  aussi  avec  le  titre  latin  Sacrx 
eantiones,  etc.,  et  avec  le  nom  du  même  éditeur 
et  la  date  de  1603;  mais  Tédition  est  la  même 
et  les  exemplaires  ne  sont  difTérents  que  par  le 
frontispice.  —  12"  /^  terzo  libro  de'  Motetti  a 
due  e  tre  voci;  ibid.,  1605,  in-4*'.  11  y  a  aussi  des 
exemplaires  avec  le  titre  latin.  —  13**  //  quçirto 
libro  de^  Motetti  a  due  e  tre  voci  ;  ibid.,  1605, 
in-4*:  les  quatre  livres  de  ces  motets  ont  été 
rfimprimés  à  Venise,  en  1608,  par  R.  Amadino, 
sons  le  titre  latin  Sacrx  eantiones,  etc.,  lib.  1, 
2,3, 4. i«- 13**  S€urx  eantiones  2, 3,  4  voc.  eum 
basso  ad  organum,  liber  tertius  ;  Romae,  apud 
Zanettam,  1606,    in-4**;  Richard  Amadino   a 
donné  à  Venise,  en  1609,  une  autre  édition  des 
trois  livres  de  ces  motets  à  deux ,  trois  et  quatre 


voix ,  sous  ce  titre  :  ffarmonici  intronati  sa' 
crarum  cantionum  qux  binis,  ternis  quater- 
nisque  vocibus concinendx,  lib.  i,  2,  3,  in-4^; 
enfin  ils  ont  été  réimprimés  plusieurs  fois  à 
Rome  et  à  Venise  ;  la  dernière  édition ,  qui  a 
paru  dans  Tannée  même  de  la  mort  de  l'auteur, 
a  pour  titre  :  Motetti  a  una ,  due ,  tre  e  quatre 
voci,  con  il  basso  per  Vorgano,  in  Homa^  ap^ 
pressa  Bianchi,  1640 ,  in-4''  *•  il  est  vraisemblable 
que  les  Çoncerti  sacri  1, 2 , 3, 4  vocum,  op.  I4, 
publiés  à  Venise,  chez  R.  Amadino,  en  1611, 
in-4**,  qui  sont  dans  la  bibliothèque  du  Lycée 
musical  de  Bologne,  ne  sont  qo*une  reproduction , 
sous  un  autre  titre,  des  Harmonici  intronati 
sacrarum  cantionum,  etc.,  et,  selon  toute  appa- 
rence, de  la  même  édition.  —  14*  Psalmis  sex 
ternis  vocibus  eum  basso  ad  organum;  Romae, 
ap.  Fr.  Zanetti,  1606,  in  •4'*.  Il  y  a  une  autre 
édition  de  cet  ouvrage,  sous  le  même  titre,  à 
Venise,  chez  Amadino,  1609,  in*&*  oblong;  j'i- 
gnore si  ce  sont  les  mêmes  psaumes ,  avec  Tad- 
dition  des  compiles ,  qui  ont  été  publiés  sous  le 
titre:  PsalmiZvoc,  eosdemsequent»complelor, 
4  vocibus,  op.  12,  À  Venise ,  citez  Bartolomeo 
Magni,  1618,  in-4°.  — 16*"  Salmi  spezzati  a  tre 
voci  col  Vorgano;  in  Venezia,  per  l'Amadino 
1610,  in-4*».  —  iVPsalmi  8  et  Magnificat  8  voci- 
bus concin.i  ibid.,  1611,  in'4**  :  les  mêmes  psaumes 
et  Magnificat  ont  reparu  Tannée  suivante  et  de 
la  même  édition  sous  le  titre  italien  Salmi  a  otto 
vod  ;  peut-être  aussi  l'œuvre  publiée  sons  ce  titre  : 
Psalmorum  ac  Magnificat  quorum  usus  in 
vesperis/requentior  est,  Venetiis,  ap.  Rie.  Ama- 
dUaum,  1615,  in-4*,  n^est-elle  que  le  même  ouvrage. 

—  18*  Sertum  roseum  ex  plantis  Hiericho, 
motect.  1,2,3,4  voc.,  ibid.,  1612.  La  première 
édition  a  paru  à  Rome  :  j'en  ignore  la  date;  Té- 
dition  de  Venise  a  été  reproduite  avec  un  nouveau 
frontispice,  sous  la  date  de  1619.—  19^  Dialogid 
concentus  senis  octonisque  vocibus  ab  Augus- 
tino  Agazsario  harmonico  intronato  nunc 
primum  in  lucem  editi,  opus  decimum  sex- 
tum;  Venetiis,  ap.  Ricc.  Amadinum.  1613,  in-4% 

—  20*  Eucharisticum  melos  plur.  voc.,  op, 
20;  Rom.T,  1625,  in-4°  :  cet  ouvrage  est  un  re- 
cueil de  motets  à  2  ,  3 ,  4  et  5  voix ,  pour  Télé- 
vation.  —  21°  Litanie  aquattro,  cinque,  sei, 
sette  a  otto  voci;  in  Roma,  appresso  Bianchi, 
1639,  in-4'*  :  il  est  vraisemblable  qu'il  y  a  une 
édition  antérieure  de  ces  litanies.  —22*^  Mustcum 
Kncomium  Uivinï  nominis  1,  2 ,  3, 5  voctim  ; 
Roma,  Bianchi,  1640,  in  V* -.  cet  ouvrage  ren* 
ferme  21  motets  à  une,  deux ,  trois  et  cinq  voix , 
pour  Tuàage  des  Jésuites.  A  gazzari  est  compté 
parmi  les  écrivains  sur  la  musique,  parce  qu'il 
a  publié  un  opuscule  intitulé  :  La  Musica  eccle- 


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AGAZZÂU  —  AGOSTmi 


iiastiea  dont  si  contiens  la  vera  diffinitione 
délia  musica  corné  sciensa,  non  pitc  veduta 
e  sua  nobiltà;  Sienna,  Bonetti,  1638,  in-4**  de 
16  pages.  Ce  petit  écrit  a  pour  objet  d'examioer 
quel  doit  être  le  caractère  de  la  musique  d'église 
confonnéroent  à  Taulorité  des  conciles,  partica* 
lièrement  du  concile  de  Trente.  Agazzari  est 
aussi  Tun  des  premiers  auteurs  qui  ont  publié 
des  instructions  sur  Tusage  des  chiffres  pour 
Paccompagnement  de  la  basse  continue.  L*ins- 
truction  donnée  par  lui  se  trouve  dans  la  préface 
du  troisième  livre  de  ses  motets  à  deux,  trois  et 
quatre  voix,  publié  à  Rome  par  Zannetti,  en  1606. 
L*abbé  Quadrio  dit  que  les  ouvrages  d^Agazzarl 
sont  au  nombre  de  vingt-six  et  tous  imprimés  : 
il  cite  particulièrement  des  messes  à  quatre,  cinq 
et  six  voix  qui  me  sont  inconnues. 

AGELACJS  DE  TEGÉE,  habile  dtharède, 
remporta  le  premier  prix  qu^on  institua  aux  jeux 
Pythiques  pour  les  joueurs  d^instruments  à  cor- 
des. Ce  prix  était  une  couronne  de  laurier.  Ce 
fut  à  la  huitième  pytiiiade ,  559  ans  avant  J.-C. 

AGGICTORIO  (RoGCo),  compositeur  et 
profeiweur  de  musique,  né  à  Naples  vers  1810, 
a  fait  représenter  an  théâtre  du  Fonda ,  dans 
cette  ville,  un  opéra  de  sa  composition,  intitulé  : 
il  Biglieito  e  VAnello,  dans  Pété  de  1839. 
Postérieurement  il  s'est  fixé  à  Paris,  où  il  s'est 
livré  à  l'enseignement  du  chant,  et  a  publié  des 
exercices  pour  ses  élèves  (Paris,  Richault),  et 
quelques  petites  compositions  pour  le  piano  et 
pour  le  chant 

AGLI ATI» guitariste  de  l'époque  actuelle, 
fixé  à  Milan,  a  publié  pour  son  instrument  : 
i**  Sonate;  Milan,  Riccordi.  —  20  Tema  con  varia- 
sioni;  Ibid.  —  3"  Tema  con  set  variazioni  ;  ibid. 
—  4"  Sei  variazioni  (  Ah  /.  chi  puà  mirarla)  ;  Mi- 
lan, Artaria.  La  ûlle'de  cet  artiste,  connue  sous 
le  nom  d'Amélie  Agliati ,  née  à  Milan ,  a  débuté 
comme  cantatrice  sur  le  théâtre  de  Modène  le  2  oc- 
tobre 1838 ,  dans  la  ClotUde  de  Coccia.  Depuis 
lors  elle  a  chanté  sur  les  théâtres  de  Crémone,  de 
Bologne,  de  Florence,  de  Rome  et  de  Cadix 
avec  quelque  succès. 

AGNELLI  (Laubent),  moine  olivetain,  vécut 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  imprimé  de  sa  composition  :  Salmi  e  Messe 
a  quaitro  voci  in  concerto  con  alcuni  Motetti  ; 
Yenezia,  Aiess.  Vincenti,  1637. 

AGNELLI  ou  AGNELLO  (Salvador), 
compositeur  dramatique,  né  à  Palerme,  vers 
1816,  a  fait  ses  études  musicales  au  Conserva- 
toire de  Naples,  et  a  débuté  dans  sa  carrière  par 
Topéra-bouffe  il  Lazzarone  di  Napoli ,  repré- 
senté à  Naples  au  carnaval  de  1839,  avec  quel- 
que succès.  Il  7  avait  dans  cet  ouvrage  une  cer- 


taine verve  qui  semblait  de  bon  augure.  H  ne 
parait  pas  cependant  que  la  carrière  théâtrale  de 
cet  artiste  ait  eu  de  Téclat  en  Italie.  Les  autres 
ouvrages  connus  sous  son  nom  aont  :  t  Due 
Pedanti;  la  Sentinella  notturna;  ti  Giovanna 
Vallese. 

AGNESI  (MARiB-TnéRèse),  fille  de  D.  P. 
Agnesi,  feudataire  de  Monteveglia,  et  sœur  de 
Marie  Gaetane  Agnesi,  qui  professa  les  mathéma- 
tiques à  Bologne,  et  qui  mourut  à  Milan  en 
1799,  naquit  dans  cette  ville  vers  1724.  Elle 
eut  la  réputation  d'être  la  plus  habile  claveciniste 
de  son  tem^js  en  Italie,  et  composa  beaucoup  de 
musique  de  clavecin,  qu^elle  dédia  à  Pimpératriee 
Marie-Thérèse.  On  connaît  quelques  cantates  de 
sa  composition,  et  quatre  opéras,  Sqfonisbe, 
Ciro  in  Armeniay  Nitocri  et  Insuària  consolata 
(  1771  ),  qui  ont  eu  du  succès.  On  ignore  l'époque 
de  sa  mort. 

AGNOLA  (D.-Jàcqcbs),  prêtre  vénitien, 
vécut  dans  la  seconde  moitié  d  u  dix-huitième  siècle. 
C'était  vm  contrapuntiste  de  l'ancienne  école, 
dépourvu  de  génie,  mais  possédant  de  bonnes 
traditions.  Il  a  composé  beaucoup  de  messes, 
de  vêpres,  de  motets,  de  concertos  et  de  sonates 
pour  le  piano^  qui  sont  restés  en  manuscrit. 

AGOBARD,  archevêque  de  Lyon,  naquit  à 
la  fin  du  huitième  siècle,  au  diocèse  de  Trêves,  dans 
la  Gaule  l^lgique.  Il  fut  ami  de  Leydrade,  ar- 
chevêque de  Lyon,  auquel  il  succéda.  Son  carac- 
tère impétueux  l'entraîna  dans  la  révolte  des  en- 
fants de  Louis  le  Débonnaire;  mais  plus  tard  il 
reconnut  son  erreur  et  s'en  repentit.  Après  avoir 
été  déposé  en  835  par  le  concile  de  Thion ville,  il 
fut  rétabli,  et  mourut  en  Saintonge,  le  6  juin 
840.  Au  nombre  de  ses  ouvrages  se  trouve  un 
traité  De  COrrectione  Antiphonarii,  qui  a  été  in- 
séré dans  la  Bibliothèque  des  Pères,  t.  XIV,  p.  323. 

AGOSTINI  (Louis),  théologien,  protonotaire 
apostolique  et  compositeur  habile,  naquit  à 
Ferrare,  en  1534.  Après  avoir  été  longtemps 
maître  de  chapelle  d'Alphonse  II  d'Est  et  de 
la  cathédrale  de  Ferrare,  il  mourut  dans  sa  patrie 
à  l'âge  de  cinquante-six  ans,  le  20  septembre  1590. 
On  connaît  de  lui  :  \^ll primo  libro  di  Madri- 
gali  a  5  voci;  Venezia,  apresso  U  figli  di  Ant. 
Gardano,  1570,  iii-4*.  ^  2**  Madrigali  a  4  voci  ; 
ibid.,  1672,  in-4<'  oblong.  — -  3<*  VEco  ed  enigmi 
musicali  a  6  voci,  lib,  2;  Venezia,  app.  Alessan* 
dro  Gardano,  1581 ,  in-4«.  —  4»  Messe j  Vespri, 
JUoitetti,  Madtàoali  etSin/onie;  in  Ancona» 
pressoGiov.  Paolo  Landrini,  1588,  in-4*. 

AGOSTINI  (  Paol),  né  k  Yaljerano ,  en  1 593, 
fut  élève  de  Bernardino  Nanini,  dont  il  épousa  la 
fille.  Après  avoir  été  successivement  organiste 
de  Sainte-Marie  inTranstevere^  et  maître  de  cba- 


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AGOSTINI 


29 


pelle  de  Satnt-Lanrent  in  Damaso,  il  saecéda  à 
Vincent  Ugolini  dans  la  place  de  directeur  de  la 
chapelle  du  Vatican,  le  16  féwier  1629.  Il  ne  jouit 
pas  lonfctemps  de  cette  situation  bonorable,  car 
il  mourut  au  mois  de  septembre  16*29 ,  à  l'âge  de 
trente-six  ans,  et  fut  inhumé  dans  Tëglise  de  Saint- 
Michel.  Pitoni,  dans  ses  notices  manuscrites  sur 
les  maîtres  de  chapelle,  citées  par  Baini  (Memor^ 
storiohcrit.  délia  vtta  e  délie  opère  di  Giov. 
Pierluigi  da  Palestrina,  t.  II,  p.  42,  n.  481), 
dit  qu'Agostini  obtint  la  chapelle  de  Saint-Pierre 
par  suite  d*un  défi  de  composition  quMI  adressa  à 
Ugolini,  son  condisciple,  qui  en  était  le  maître 
actuel.  Ugolini  n^ayant  point  accepté,  le  chapitre 
le  renvoya,  et  donna  sa  place  à  Agostini.  L'abbé 
Baini  révoque  en  doute  cette  anecdote  par  des 
notirs  qui  pàraissept  plausibles.  Les  auteurs  du 
DIeiionnaire  des  Musiciens  (Paris,  1810)  ont  fait 
snree  maître,  d*après  Laborde,  une  arcumnlation 
d'erreurs  :  ils  placent  l'époque  de  sa  vie  vers  1660, 
et  le  font  mourir  dans  un  âge  avancé.  Hawkins 
(A  général  Oistory  of  Music,  t  IV,  p.  79),  et 
Forkel  (Aftfi.  BibL,  t.  Tl,  p.  206),  sont  aussi  dans 
Terreur  en  le  faisant  élève  de  Pal&^trina ,  car  ce 
grand  maître  monrut  en  1594,  un  an  après  la 
naissance  d'Agostini.  Ce  compo.<iteur  avait  une 
fille  qui  a  épousé  Fr.  Foggia,  son  élève. 

Antimo  Liberati  a  fait  un  éloge  pompeux  d'A- 
gostini dans  sa  lettre  à  Ovide  Persapegi  (p.  217). 
«  Paul  Agostini,  dit-il,  fut  une  des  intelligences 
«  les  plus  ingénieuses  et  les  plus  actives  qu'ait 
«  eu  la  musique  de  notre  temps  en  tout  genre  de 
«  composition  harmonique ,  de  contre- point  et 
«  de  canons.  An  nombre  de  ses  œuvres  mer- 
n  veilleuses,  on  remarque  divers  morceaux  h 
«  quatre,  à  six  et  à  huit  chœurs  réels,  qu'il  fit 
«  entendre  dans  la  basilique  de  Saint- Pierre,  dans 
c  le  temps  où  il;  était  maître  de  chapelle,  et  quel- 
a  ques  antres  qu'on  pouvait  chanter  à  quatre  ou 
•  à  six  cbœirs  réels  sans  diminuer  (c*e8t-à-dire 
«  twoder  les  parties  de  petites  notes),  et  sans 
n  énerver  Tharmonie,  à  l'étonnement  général  des 
«  habitants  de  Rome.  S'il  n'était  mort  à  la  fleur 
«  de  rage ,  il  aurait  fait  plus  encore  pour  exciter 
«  Tadmintion  du  monde  entier;  et  l'on  pourrait 
«  dire  de  lui  avec  raison  :  Constimmatus  in  àrevi, 
«  explevit  tempora  multa  (1).  » 

(i)  «  Fb  Piolo  AfOAtino  «mode*  ptù  iplrltosl  e  vl- 
«  TMi  tairegnl  dke  abMa  aviilo  ta  rotulca  a'  nostrl  templ 
«  te  ognl  yenere  dl  eomposUlone  armoalca,  dl  contrap- 
«  poatt  c  dteanool;  e  tra  la  altre  aue  opère  mtrarl- 
«  gnose,  feee  aenUre  nella  badiica  dl  S.-  Pletro,  nel  tempo 
«  cfaTevU  vl  ta  naettro  dl  cappella,  diverse  roodulazlonl  a 
«  qoaltro,  s  aei  e  otto  ebori  reali,  ed  alciine  che  al  pote- 
«  vaoe  caatare  a  quatre  owero  sel  cbori  reall,  senza  dl- 
«  fliiiiiiire  •  aoenrare  l'anDonla,  con  totapore  dl  tutta 
•«Bornai  e  ae  non  foase  moito  nel  flore  délia  aoa  vlrlUt  à 


le  pape  Urbain  VIII,  entrant  un  jour  dans  la 
basilique  du  Vatican,  au  moment  où  Ton  exécu- 
tait une  musique  solennelle  d'Agostini,  à  quarante- 
huit  voix,  s'arrêta  pour  en  écouter  IVfTet,  et  en 
fut  si  satisfait  qu'il  salua  Tauteur  en  s'inclinant 
vers  lui.  Les  œuvres  imprimées  d'Agostini  sont  : 
1**  Deux  livres  de  psaumes  à  quatre  et  huit  voix;^ 
Rome,Soldi,  1619.— 2*  Deux  livres  de  Afa^nt/!ca^ 
et  d'antiennes  à  une,  deux  et  trois  voix;  Rome, 
Soldi,  1620.  —  3*  Cinq  livres  de  messes  à  huit  et 
douze  voix  ;  Rome ,  RobletU ,  1 624 ,  1620 ,  J626 , 
1627  et  1628.  Ces  messes  sont  dignes  d'admiration 
par  leur  facture  aussi  ingénieuse  qu'élégante.  Dans 
le  premier  livre  se  trouvent  une  messe  des  vigiles 
à  quatre  voix  en  canon, et  une  autre  mes.^àcinq  sur 
riiexacorde  ut,  ré,  mi,  fa,  sol,  la,  qui  renferme  le 
remarquable  Agnus  Dei  à  huit,  tout  en  canon ,  sur 
la  gamme  descendante,  que  le  P.  Martini  a  publié 
en  partition  {Saggio  Fondam.  Prat,  di  contrap. 
fugato,  t.  II,  p.  296),  et  que  j'ai  reproduit  dans 
la  première  partie  de  mon  Traité  du  Contre-point 
et  de  la  Fugue,  Les  messes  i4ve  regina  cœlorum, 
Ave  Maria  gratiosa,  et  In  nomine  Jésus,  toutes 
à  quatre  voix,  qui  sont  contenues  dans  le  d4*uxièroe 
livre,  sont  aussi  remplies  d'une  infinité  d'artifices 
ingénieux,  ainsi  qoe  le  troisième  livre  où  se 
trouve  une  très-belle  messe  sine  nomine,  à  quatte 
voix.  Dans  le  quatrième  livre  on  trouve  la  messe 
Si  bona  suscepimus  à  cinq,  dont  les  obligationt 
singulières  sont  expliquées  dans  le  recueil  des 
messes  d'Agostini  {Spartitura  délie  messe)  pu- 
plié  par  Robletti,  en  1627  et  1628,  et  la  messe 
Benedicam  Dominum,  tout  en  canon  à  quatre 
voix.  V Agnus  Dei  de  cet  auteur  que  le  P.  Mar- 
tini a  publié,  à  huit  voix  réelles  {Saggio  Fond. 
Prat.  di  contr.  fug,,  t.  Il,  p.  295),  est  vé- 
ritablement un  chef-d^œuvre  de  science.  Agostini 
a  écrit  aussi  un  nombre  considérable  d'ouvrages 
à  seize,  vingt-quatre  et  quarante-huit  voix  ;  mais 
toutes  ces  productions  sont  restées  en  manus- 
crit*,, elles  se  trouvent  en  grande  partie  dans  les  ar- 
chives de  la  maison  Corsini  alla  Lungara ,  et 
en  partie  à  la  basilique  du  Vatican.  La  biblio- 
thèque de  Tabbé  Santini,  à  Rome,  renferme  le 
motet  Hœc  est  Domus  et  un  Magnificat  à  cinq 
chceurs  de  quatre  parties  chacun,  Venite  et  as- 
cendamus,  à  douze  voix,  et  les  quatre  livres  de 
messes  publiées  par  Robletti. 

A.  Adami  da  Bolsena  a  donné  la  notice  et  le 
portrait  de  ce  maître  dans  ses  Osservazioni  per 
ben  regolare  il  coro  dei  caniori  délia  cappella 
pontefida.  Hawkins  a  reproduit  le  portrait  dans 
le  tome  IV«  de  son  Histoire  de  la  Musique, 

«avrebbe  magglormente  fatto  atuplre  tatto  11  iDondo;e 
d  se  fosse  ilcito,  si  potria  con  raglon  dire  dl  lui  :  CoDsam- 
«  matas  in  breti,  eiplevlt  tempora  multa.  » 


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30 


AGOSTINI  —  AGRICOLA 


AGOSTINI  (PiBRRB-SiHON),  chevalier  àt 
rÉperon  d'or,  né  à  Rome  vers  1650,  fut  maître 
de  chapelle  du  doc  de  Parme.  11  a  publié  Cantate 
a  voce  di  basso  solo;  Rome,  1680.  Dans  la  même 
année,  H  a  fait  repn^senter  à  Venise  un  opéra  de 
sa  composition,  sons  le  titre  de  II  Ratio  délie 
Sabine.  Paolucd  a  inséré  dans  le  deuxième  vo- 
lume de  son  Arte  pratica  di  contrappunlo 
(p.  172-190)  un  Sicut  erat  à  cinq  voix,  en  style 
fugué,  de  la  coropositon  de  Pierre-Simon  Agostini, 
avec  des  observations  critiques. 

AGOSTINI  (RosA)  éUit  première  cantatrice 
au  théâtre  de  Florence  dans  Tannée  1777  ;  elle  se 
distingua  d'une  manière  particulière  avec  Aprile, 
dans  Topera  de  Creso^  par  Borghi. 

AGRELL  (Jeàn)^  maître  de  diapelle  à 
Nuremberg,  né  à  Lœth,  dans  la  Gothie  orientale, 
étudia  U  musique  et  les  belles-lettres  au  gymnase 
de  Lmkieping  et  à  Upsal.  Il  passa  à  Casscl  en 
^  1723,  en  qualité  de  musicien  de  la  cour,  et  y  resta 
'  pendant  vingt-deux  ans.  £n  1746,  il  fut  appelé  ù 
Nuremlierg  pour  y  occuper  Temploi  de  maître  | 
de  chapelle,  qu*il  conserva  Jusqu'à  sa  mort,  ar- 
rivée le  19  janvier  1769.  On  a  gravé  les  ouvrage 
suivants  de  sa  composition  :  t"  Sei  sii\fonie  a 
qualtrOf  cioè  violino  primo,  secondo,  viola  e 
cembalo  o  violoncello,  con  corni  da  caccia , 
trombe,  obœ,  flauU  dold  e  traversi,  ad  li- 
bitum, opéra  I;  Nuremberg,  in-fol.  —  2"*  Trecon^ 
certi  a  cembalo  obligato  con  due  violini  e  vio- 
Umcello,  opéra  2;  Nuremlierg.  —  3*^  Treconcerli 
a  cembalo  obbligato,  due  violini,  viola  e  vio- 
loncello,operdi  3;  Nuremberg.  —  4<'  Tre  concerti  a 
cembalo  obligato,  due  violini,  alto  viola,  vio- 
loncello e  basso  ripieno,  opéra  4;  Nuremberg.  — 
5^  Sonate  a  violino  solo  e  cembalo  o  violoncello; 
Nuremberg.  --  e*"  Concerto  a  cembalo  obligato, 
due  violini,  viola  e  violoncoUo;  Nuremberg, 
1701,  in-fol.  ^  7»  Sonata  a  due,  cioè  cembalo 
obbligato  e  traversiero  o  violino  ;  Nnrembei^, 
1762,  in-4*.—  sr  Sonata  a  due,cioè  cembalo  o6- 
bligatoe  traversiero  ;JXuremherf^  1765,  in-4*.— 
9^  Neucomponirte  solos  ajlauto  traverso  e  cem- 
balo;  Nuremberg,  1764.  On  trouvait  aussi  autre- 
fois en  manuscrit  dans  le  magasin  de  Breltkopf  : 
l*'  Tre  concerti  a  cembalo  obligato,  due  violini, 
viola  e  btuso,  raccolla  prima. — 2°  id.  raccolta 
seconda.  —  8*  Id.  raccolta  terza;  4®  Id.  raccolta 
quarta,  —  b'^Sei  sonate  a  violino  solo  et  basso. 
—6*'  Due  concerti  a  violino  concert.,  due  violtni, 
viola  e  basso.  —  7*  Seisin/onie  a  due  violini, 
violae  basso,  con  corni,  ad  lib.  ^S"*  Sin/onia, 
id.  —  9°  Partita  a  due  violini,  viola,  basso  e 
corni.— 10*  Sonata  per  cembalosolo 1 1**  Con- 
certo a  cembalo  obligato ,  due  violini ,  viola  e 
basso.  —  12*  Sonata  a  violino  solo  col  basso. 


AGRESTA  (JfiAv-ANTOiNB  bt  Augustin), 
frères,  étaient  napolitains,  et  furent  renommés 
comme  compositeur^  à  la  fin  du  seizième  siècle  et 
dans  les  premières  années  du  dix-septième.  Cerreto 
les  cite  comme  vivants  à  Naples  en  IGOl  {Prat' 
tica  musicale,  lib.  3,  p.  156)  dans  sa  liste  des 
Composilori  eccellenti  delta  città  di  Napoli„ 
che  oggi  vivono.  Jusqu'au  moment  où  cette  no- 
tice est  écrite,  on  ne  connaît  pas  de  compositions 
imprimas  des  frères  Agreste. 

AGRICOLA  (Rodolphe),  professeor  de  plii- 
losophie  à  Ueidelberg,  né  à  Bafleln ,  village  à 
deux  milles  de  Groningue,  en  1443,  fut  Tun  des 
hommes  qui  contribuèrent  le  plus  à  la  restaura- 
tion des  sciences  et  des  lettres.  Son  nom  propre 
était  Huessmann.  Il  étudia  sous  Thomas  A^Kenv- 
pis,  et  apprit  la  philosophie  sous  Théodore  de 
Gaza,  dans  un  Toyage  qu'il  fit  en  ItaUe.  De  retonr 
dans  les  Pays-Bas,  en  1477,  il  fui  envoyé  4  la 
cour  de  l'empereur  comme  syndic  de  U  ville  de 
Groningue,  et  nommé,  en  1482,  professeur  à 
Heidelberg,  où  il  mourut  le  25  octobre  1485.  Il 
était  à  la  fois  bon  peintre,  poëte,  musicien  et  sa- 
vant philosophe.  Il  chantait  et  s'accompagnait 
avec  le  luth  ;  on  lui  doit  la  musique  de  plusieurs 
de  ses  chansons  hollandaises,  à  quatre  voix.  On 
sait  aussi  quil  coopéra  à  la  construction  de  Torgne 
de  Groningue.  Parmi  ses  écrits,  recueillis  à  Co- 
logne sous  ce  titre  :  A.  Agricolx  lucubrationes 
aliguot  tectu  dignissimx ,  etc.,  1539,  deux  yoL 
in-4*',  on  trouve  des  notes  sur  le  Traité  de  moeiqoe 
de  Boèce.  On  a  sar  sa  Tie  et  sar  ses  travaux  : 
1*  Orationes  du»,  prier  de  vita  Rud.  Agri^ 
eolus^  posterior  de  D.  Augustino,  par  Melandi- 
ton  ;  Wittenbergae,  1539,  in-S*".  —  2**  Dissertatio 
deJtud.  Agricoles,  Prisii,  in  elegantiores  lit- 
teras  promeritis,  par  J.  F.  Shoeppœlin.;  Jenas, 
1753,  in*4*'.  —  so  Vita  et  mérita  Rud.  i4gri- 
co/«,  par  T.  F.  Tresling;  Groningue,  1830,  in-8* 

AGRICOLA  (Martin),  chantre (') et  direc- 
teur de  musique  à  Magdebourg,  naquit  à  Sorau , 
en  Silésie,  dans  Tannée  1486.  Dès  son  enfance, 
un  goût  passionné  pour  la  musique  se  manifesta 
en  lui  et  le  porta  à  se  livrer  avec  ardeur  à  Té- 
tude  de  cet  art,  sans  négliger  toutefois  les  langues 
grecque  et  latine,  dans  lesquelles  il  acquit  une 
rare ■  instruction.  Né  de  parents  pauvres, il  fut 
obligé  de  pourvoir  de  bonne  heureàsa  sotwistanoe. 
Vers  la  fin  de  1510,  il  partit  pour  Magdebourg, 
où  il  donna  d'abord  des  leçons  particulières  de 
musique  et  de  littérature.  Quatorze  ans  après, 
c'est-à-dire  en  1524,  la  grande  école  luthérienne 
de  cette  ville  fut  établie;  le  mérite  généralement 

(>)  Le  mol  cantar,  employé  par  les  AUemand*,  ne  aaunîi 
se  tradalre  exactement  en  françab ,  parce  qu'U  diialgne 
des  (oncUoBi  qui  n'existent  qae  chez  eaz. 


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AGRICOLA 


31 


d^Agricola  le  fit  choisir  pour  y  occuper 
la  place  de  chantre;  il  fut  donc  le  premier  qui 
remplit  cea  fonctions  dans  cette  Tille  depuis  la 
réformatioii.  11  parait  que  les  émoluments  de  sa 
place  étaient  fort  médiocres,  car,  aprèn  l'aToir 
occupée  pendant  vingt  ans,  il  écrivit  à  un  de  ses 
ëlèvea,  en  1544  :  «  Après  avoir  employé  tons  mes 

>  soins  à  vous  faire  faire  quelques  progrès  dans 
«  la  musique  pendant  de  longues  années,  je  me 

•  vols  dans  la  nécessité  de  vous  prier  de  solli- 
«  dter  vos  parents,  ou  ceux  que  cela  regarde, 
«  d^apporter  quelques  cliangements  à  ma  posi- 
«  tion,  «t  de  me  retirer  de  Kétat  de  gène  où  je 
«  languis,  en  augmentant  mon  traitement;  car 
«  0  est  écrit  :  Toute  peine  mérite  ialaire.  »  Il 
termine  ainsi  Tépttre  dédicatoire  de  son  traité  de 

^Musica  instrumentatis  ^  qui  est  adressée  à  G. 
Rhaw,  de  Wittemberg  :  n  A  Magdebourg,  dans 

>  la  maison  du  vertueux  et  honorable  Ahlmann, 
«  qui,  pendant  longtemps,  m'a  prodigué  les  se- 
«  cours  les  plus  généreux.  ■  On  ignore  si  les  ré- 
clamations d^Agricola  eurent  le  succès  qu'il  en 
espérajl ,  mais  on  sait  quMl  exerça  le  professorat 
jnsqnlà  sa  mort,  laqoelle  eut  lieu  le  10  janvier 
1556. 

Mafgrë  les  devoirs  multipliés  de  sa  place,  il  fut 
on  des  écrivains  les  plus  laborieux  et  les  plus 
distingués  de  son  temps;  ses  travaux  font  époque 
dans  l'histoire  de  la  musique.  Il  fut  le  premier 
qui,  dans  la  musique  instrumentale,  abandonna 
rancieone  tablature  allemande  pour  la  notation 
moderne.  (Foy.  Mattheson  in  Ehrenp forte  ^ 
p.  124.  )  Ce  qui  mérite  surtout  d'être  remarqué, 
c'est  qae,  nonobstant  le  peu  d'encouragement 
qu'il  reçut,  jamais  son  zèle  ne  se  démentit  et  jamais 
ses  travaux  n'en  souffrirent.  Ce  qu'il  savait,  il  le 
derajt  au  travail  le  plos  obstiné,  à  une  persévé- 
rance sans  bornes;  il  n'avait  même  point  à  sa 
dispositioD  le  secours  des  livres,  qui,  à  cette 
époque,  étaient  rares  et  trop  chers  pour  lui.  Il  dit 
loi-méoDe  (vers  la  fin  de  sa  Musica  tJisfmmeii- 
iaUs)  i  <  Que  le  lecteur  veuille  bien  se  rappeler 
«  ce  que  j'ai  déjà  dit  dans  la  préface  du  Traité 
«  de  la  Musique  figurée  :  Jamais  personne  ne 
«  m'a  donné  une  seule  leçon,  soit  théorique, 

•  soit  pratique,  soit  de  chant  figuré,  soit  de  mu- 

•  sîque  instrumentale.  Tout  ce  que  je  sais,  je  le 
«  dois  premièrement  à  Dieu ,  qui  distribue  ses 
«  dons  oomme  il  lui  platt;  ensuite  à  un  travail 
<  assidu,  à  un  zèle  infatigable,  à  moi  seul  enfin, 
«  seconm  de  la  grâce  de  Dieu  ;  c'est  pourquoi  il 
«  faudrait  m'appeller  un  musicien  inné,  11  n'est 
«  pas  étoDuant,  d'après  cela,  que  je  reste  aussi 
«  loin  des  grands  maîtres.  » 

Yoid  les  titres  des  ouvrages  qu'on  doit  à  ce 
•avaDt  infatigable  :  1*  Mélodie  scholasticx  sub 


horarum  infervaltis  decantandx^  in  usum 
scTiolx  Magdeburge.  Magdebourg ,  1512,  in-8^  : 
c'est  un  recueil  de  chants  destinés  à  être  chantés 
par  les  enfants  des  écoles  pendant  leurs  récréa- 
tions; cet  ouvrage  a  été  souvent  réimprimé;  la 
Bibliothèque  royale  de  Beriin  en  possède  des  édi- 
tions imprimées  à  Magdebourg  en  1578  et  1584, 
4  vol.  in-I2.  —  V  Musicafiguralis  deutschmit 
ihre'n  gugehoerenden  exempeln  (Musique  alle- 
mande figurée,  avec  des  exemples  pour  former 
l'ouïe);  Wittemberg,  Georges  Rhaw  (sans date) 
petit  in-8°.  —  V*  Von  den  Proportionibus  ujie 
dieselbigen  inn  die  Noten  wircken^  und  wie  s\e 
in  Figuralgesang  gebraucht  werden  (Des  pro- 
portions en  ce  qui  concerne  la  valeur  des  notes  et 
leur  usage  dans  le  chant  figuré);  Wittemberg, 
Georges  Rhaw  (sans  date),  petit  in-8*.  Ce  petit 
écrit  a  été  réuni  au  Traité  de  la  musique  figurée 
dans  une  édition  qnl  a  pour  titre  :  Musica  figu- 
ralis  deuisch  mit  ihren  gugehoerenden  exem- 
peln, sampt  einem  besunderlichen  schoenen 
Bûchlein  Vonden  Proportionibtu,eic,;WiiXeak- 
berg.  G.  Rhaw,  1532,  petitin-8*.  ^4**  Jlfuslca  ins^ 
trumenlaliSf  deutsch,  darin  des  Fundament 
und  Application  der  Finger^  als  Floeten^ 
Krumphœrner^  Zinken,  Bombard,  Schal- 
meyen,  SacApeife,  etc.  (Musique  instrumentale 
allemande,  etc.);  Witteuberg,  1528,  in-8*  :  c'est 
un  traité  des  instruments  qui  étalent  en  usage 
en  Allemagne  au  temps d'Agricola,  et  de  la  manière 
d'en  jouer;  ouvrage  important  pour  Tliistoire  de 
l'art,  et  dont  les  exemplaires  sont  rares,  bien  qu'il 
en  ait  été  fait  plusieurs  éditions;  en  1529  le  fron- 
tispice de  la  première  édition  lut  changé  et  rem- 
placé par  ce  titre  :  Musica  instrumentons 
deudsch  ynn  welcher  begriffen  ist,  wie  man 
narh  dem  gesange  au// mancherley  Pfe\ffen 
lemen  sol.  Auch  wie  auf/die  Orgel,  Harffen, 
Lauten,  Geigen,  und  alltrley  Instrument 
und  Seytenspiel ,  nach  der  rechtgegrûnd  et  en 
Tabelthur  sey  abzusetzen  (  Musique  allemande 
instrumentale ,  dans  laquelle  11  est  donné  des 
renseignements  sur  la  manière  dont  on  peut 
apprendre  le  cliant  et  toute  espèce  d'instruments  à 
vent,  comme  aussi  jouer  de  l'orgue,  de  la  harpe,  du 
luth,  des  violes,  et  de  tout  autre  instrument,  etc.). 
Je  possède  un  de  ces  exemplaires  avec  la  date 
de  1529.  Imprimé  chez  Georges  Rhaw,  à  Wit- 
temberg. La  deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a 
été  publiée,  en  1532,  dans  la  même  ville  et  chez 
le  même  Rhaw,  in-8*,  sous  le  même  titre.  La 
troisième  a  paru  chez  le  même  en  1545,  in•8^ 
Quelques  exemplaires  de  cette  édition  portent 
la  date  de  1545,  mais  sans  nom  de  lieu.  La  bi- 
bliothèque royale  de  Berlin  possède  un  de  ces 
exemplaires  dans  l'ancien  fonds.  Le  livre  de 


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32 


AGRICOLA 


Martin  Agricola  avait  été  précédé  par  celui  de 
Sébastien  Yirdung  (voyez  ce  nom)  sur  le  même 
sujet,  qui  a  été  traité  aussi  en  partie  vers  le 
même  temps  par  Hans  Gerle,  par  Othmar  Lu»- 
ciniu9  (Nachtgatl),  et  un  |)eu  plus  tard  par  Ga- 
nasfii  del  Fontego  {voyez  ce»  noms  ).  —  5<»  £in 
Kuriz  deudsche  Musica,  mit  63  schœnen  lie- 
blichen  Bxempeln,  in  vier  Stimmen  ver/asset, 
Sampl  den  kleynen  Psalmen  und  Magnifia 
cat ,  aiiffalle  Thon  artig  gerichtet  (  Musique 
allemande  abrégée,  avec  soixante-trois  beaux 
exemples  choisis  à  quatre  toix ,  etc.  );  Wittem- 
berg,  G.  Rhaw,  1&28,  onze  feuilles  petit  in-8**. 
La  date  de  1523  ne  se  trouve  ni  au  frontispice 
ni  au  dernier  feuilletdu  livre ,  car  on  lit  seulement 
au  bas  de  celui-ci  :  Gedruckt  zu  Wittenberg 
durch  Georgen  Rhaw; mais  l'épttre  dédicatoire 
d'Agricola  à  George  Rhaw  est  datée  de  Magde- 
bourg,  le  15  avril  de  cette  année.  Dans  la  même 
année  la  même  édition  a  été  reproduite  avec  un  ti- 
tre nouveau  ainsi  conçu  :  Bin  Kurtzdeutsche  Mu- 
sica, mit  LXIIl  schônen  Hblichen  Sxempeln^ 
in  vier  stymmen  verfasiet  Gebe%sert  mit  VIII 
Magnificat,  nach  Ordnung  der  VI H  Thon. 
Au  dernier  feuillet  on  lit  :  Vittenberg  durch 
Georgen  Rhaw,  1528.  Un  de  ces  exemplaires 
est  à  la  bibliothèque  royale  de  Berlin,  Les  mots 
Gebessert  mit  VIII  Magnificat  (c'est-è-dire 
Amélioré,  augmenté  de  VIII  Magnificat,  etc.  ) , 
est  une  supercherie  de  libraire  ;  car  les  Magni* 
cat  des  huit  tons  sont  dans  les  exemplaires  du 
premier  tirage  comme  dans  ceux  du  second.  — 
6^  (bis)  Musica  Choralis.  Deutsch;  Wittem- 
berg,  1533,  petit  in-8°.  Un  exemplaire  de  ce 
livre  rare  est  dans  la  bibliothèque  impériale  de 
Vienne.  —  6*^  Rudimenta  mtisices,  guibtu 
canendi  artificium  compendiosissime ,  corn- 
plexum  pueris  una  cum  monoehordi  dimen^ 
sione  traditur;  Wittemberg,  G.  Rhaw,  1539, 
trois  feuilles  et  demie  in-8*.  La  seconde  édition 
de  ce  petit  ouvrage  élémentaire  a  été  publiée 
sous  ce  titre  :  Quxstiones  vulgariores  in  mu- 
sicim,  pro  Magdeburgensis  scholx  pueris 
digesfâR.  Item  de  recto  testudinis  collo  ex  arte 
probato,  de  tonorum  formâtione,  monochordo 
ac  tectionum  accedentUnu  ;  Magdebourg,  apud 
M.  Loltherum,  1543,  sept  feuilles  et  demie 
in.8«:Forkel  (Allgem,  Litter.  der  musik), 
Lichtenthal  (Bibliog.  délia  Mus.)  et  M.  Fer- 
dinand Becker  ont  cru  à  tort  que  ces  deux  ou- 
vrages sont  différents ,  et  ont  commis  une  autre 
faute  en  disant  qtiUls  ont  été  réunis  dans  le  livre 
suivant.  —  7"  Duo  libri  musices,  continentes 
compendium  artis,  et  illustria  exempta  : 
scripti  a  Mart,  Agricola,  silesio  soraviensi,  in 
gratiam  eorum  qui  in  schola  Magdeburgeins 


prima  elementa  artis  discere  incipiunt  ;  Mag- 
debourg, 1561,  qiiatorxe  feuilles  in-s*^  :  les  deux 
ouvrages  qui  ont  été  réunis  dans  cette  édition 
sont  le  traité  des  proportions  et  les  rudiments 
de  musique.  ^  8»  Scholia  in  musicam  planam 
Vf^enceslai  de  Nova  Domo,  ex  variis  musico- 
rum  scriptis  pro  Magdeburgensis  scholx  Ty- 
ronibus  co//ec^a  ;  Wittemberg,  1540,  six  feuilles 
in-8**.  Cette  date  du  commentaire  de  Martin  Agri- 
cola, sur  le  traité  de  plain-chant  de  Wenceslas 
de  Neuhaus ,  est  indiquée  par  Gerber  dans  son 
nouveau  Dictionnaire  des  Musiciens;  Forkel  et 
Lichtenthal  assurent, au  contraire,  que  Touvrage 
est  sans  date ,  —  9^  Deutsche  Musica  und  Ge- 
sangbuchlein  der  Sonlags  Bvangetien  fur  die 
Schulkinder,  Kneblin  und  Megdlin,  etc.  (  Mu- 
sique allemande  et  petit  livre  dédiant  des  évangiles  » 
des  dimanches,  à  l'usage  des  enfants  des  écoles, 
garçons  et  filles,  etc.  );  Nuremberg,  Jean  de 
Berget  et  Ulrich  Neiiber,  1540,  petit  in-g**  :ce 
petit  livre,  publié  par  les  soins  de  Wolfgang  Fi- 
gulus ,  a  eu  vraisemblablement  des  éditions  an- 
térieures qui  n*ont  point  été  mentionnées  parles 
bibliographes  ;  il  fut  réimprimé  sous  le  titre  sui- 
vant :  Bin  Sangbuchlein  aller  Sontags  Bvan- 
gelien.  Bine  Kurtze  Deutsche  Leyen  Musica, 
mit  sampt  den  Bvangetien  durch  ganz  Jar 
(sic)  auff  aile Sontage* fur  die  Schulkinder 
Leyen  ,  Junc^/rauwen ,  Frauwen  und  jedere 
die  lesen  kcennen,  in  reyme  und  gesanges 
weise,  darnach  sie  gantz  lustig  zu  lesen  und 
zu  singen  sein  (  Petit  livre  de  chant  de  tons 
les  évangiles  du  dimanche ,  ou  courte  musique 
laïque  allemande ,  avec  les  évangiles  pour  tous 
les  dimanches  de  Tannée,  à  l'usage  des  enfants 
qui  suivent  les  écoles,  laïques,  Jeunes  filles, 
femmes,  etc.)  ;  Magdeburg,  Michel,  Lotiier,  1 541 , 
petit  in-8<*  de  huit  feuilles  :  un  exemplaire  de 
cet  ouvrage  très-rare  est  dans  la  bibliothèque  de 
la  ville  à  Leipsick  ;  une  autre  édition  a  été  pu- 
bliée en  1563,  sans  nom  de  lieu.  On  cite  anssi 
de  Martin  Agricola  :  1®  lAbellus  de  octo  tono- 
rum  compositione ;\n-^* e^  vers.  —  2°  Georg. 
Thymi  cantiones  cum  melodiis  Martini  Agri' 
eolx  et  Pauli  Schalenreuteri  ;  Zwickau,  1553. 
Ces  chants  de  Thymacus,  mis  en  musique  par  Agri- 
cola et  Schalenreuter,  sont  de  la  plus  grande 
rareté;  car  on  n*en  trouve  d'exemplaires  dans  au- 
cune des  grandes  bibliothèques  de  TEnrope. 
Agiicola  fut  le  premier  musicien  allemand  qui 
harmonisa  le  célèbre  choral  Bin'feste  Burg,  à 
quatre  parties  :  on  le  trouve,  ainsi  que  fdusteon 
autres  cantiques  du  même  artiste,  dans  le  recaeîl 
qui  a  pour  titre  :  CXXIII  Newe  geistliche 
Gesaenge  mit  vier  und  JUn/f  Stimmen  fur  die 
gemeinen  Schulen^  etc.  (123  nouveaux  chants 


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AGRICOLA. 


88 


spiiitaels  à  quatre  et  cinq  Toix  pour  les  écoles 
Gommunales,  etc.  );  Wittemberg,  Georges  Rhaw, 
1544»  iii-4*  obloDg.  Les  autres  musiciens  anciens 
dont  on  trouve  des  pièces  dans  ce  recueil  sont 
Arnold  de  Bruck,  Sixte  Dietricb,  Benott  Ducis, 
Georges  Toerster,  Virgile  Hanck»  Guillaume 
HeîntZy  Etienne  Mahu,  Balthasar  Reisinarius, 
Louis  Senfel,  Jean  Stahl,  Thomas  Stôltzer, 
G.  Yogelhuber  et  Jean  Weinmann.  Un  cantique 
à  trois  Toix  pour  la  NatÎTité  de  J.-C,  composé 
par  Âgricola,  a  été  placé  par  Wolfgang  Figulns 
dans  son  recueil  intitulé  :  Prima  parsAmorum 
FilH  Dei  Domini  Nostri  Jesu-ChrisH;  Yite- 
beigae,  1574,  in-4''  obi. 

AGRICOLA  (Alexandre)  fut  un  des  plus 
célèbres  maîtres  belges  qui  vécurent  dans  la  se- 
conde moitié  du  quinzième  siècle  et  dans  la  pre- 
mière du  seizième.  Le  peu  de  renseignements 
qu'on  a  sur  sa  personne  sont  renfermés  dans  une 
épitaphe  et  dans  une  complainte  :  Tépitaphe  nous 
est  fournie  par  un  recueil  de  Motets  devenu  fort 
rare,  intitulé  :  Symphonix  Jucundœ  atque 
adeo  brèves  quatuor  voeum,  cum  pra^atione 
M,  Lutheri  ;  Yitebergae,  1 538,  per  Georg.  Rtiaw. 
Les  auteurs  des  morceaux  contenus  dans  ce  re- 
cueil sout  Georges  FOrster,  Érasme  Lapicida, 
Ropert  Unterholtzer,  Jean  Walther,  Crispinus,  et 
d'autres.  L'un  d'eux  a  mis  en  musique  la  pièce 
qui  concerne  Alexandre  Agricola,  laquelle,  bien 
que  son  titre  soit  :  SpUaphium  Alex.  Agricole 
Symphoniastx  regU  CastUia  Philippi,  n'est 
pas  Téritablement  une  épitaphe,  mais  un  dia- 
logue où  la  Musique  en  pleurs  répond  aux  ques- 
tioDs  qui  lui  sont  faites  sur  celui  qu'elle  appelle 
Voàjet  de  ses  soins  et  sa  gloire  (  mea  cura  de- 
cnsqne).  Voici  le  texte  de  cette  pièce  : 

MoBlca  qnid  deflei?  Perilt  mea  cura  decusqae. 

Eftne  Aleunder  ?  Is  meus  AgrlooU. 
DIcage,  qiuUs  eratf  Clams  Tocum  manaumcpie. 

Qols  locus  liuDC  npalt?  Valdoktanus  ager. 
Quis  Belgam  banetrailtPMagnaa  Rex  Ipaa  PhlUppni. 

Qtto  roorbo  loterilt?  Febre  fareote  oblit 
JBtas  qatB  fuerat?  Jam  sexagestniiu  anniu. 

Sol  abl  tonc  aUbat  ?  Vlrginlo  la  caplte. 

La  question:  Qui  a  tiré  Agricola  de  la  Bel- 
gique f  fait  voir  qu'il  y  était  né  et  qu'il  y  demeu- 
rait. Rien  n'indique  en  quelle  ville  il  a  vu  le  jour; 
mais  il  n'est  pas  impossible  de  déterminer  à  peu 
près  l'époque  de  sa  naissance.  Il  avait  soixante 
ans  lorsqu'il  mourut;  et  nous  voyons,  d'une  part 
que,  dès  1505,  le  célèbre  imprimeur  Petrucci 
pabUait  ses  couvres  en  ïlalie;  ce  qui  prouve  qu'il 
joaissait  déjà  d'une  brillante  réputation  loin  de 
son  pays,  et  fait  supposer  qu'il  avait  plus  de  trente 
an«;  d'antre  part,  la  complainte  dont  il  est 
parié  d-dessus  dit  positivement  qu'il  fut  élève 
de  Jean  Okegbem  :  cette  complainte  est  celle 

B10«E.    OlIIT.   DES  HUSiaBIlS.  —  T.  I. 


I  de  Crespel  sur  la  .mort  de  ce  maître.  (  Voyez  Okb- 
I  6HEH  ).  Or,  Okeghem  quitta  le  service  de  Louis  XI 
'  en  1462  ;  et,  bien  qu'on  ne  sache  pas  exactement 
quelle  position  il  eut  alors,  il  paraît  certain  que 
cette  époque  fut  celle  où  il  ouvrit  son  école.  11  est 
donc  vraisemblable  qu' Agricola  ne  naquit  pas 
beaucoup  plus  tard  que  1466,  et  qu'il  mourut 
conséquemment  vers  1526  on  27. 

Il  était  célèbre,  dit  le  texte  du  dialogue  funèbre, 
par  la  voix  et  par  la  main  (clarus  vocum  mo' 
nuumque);  ce  qui  signifie  qu'il  était  également 
habile  et  comme  chantre  et  comme  écrivain  de 
musique,  ou  peut-être  comme  exécutant  sur 
les  instruments.  Ces  talents  lui  procurèrent  l'hon* 
neur  d'entrer  au  service  de  Philippe,  archiduc 
d'Autriche,  prince  souverain  des  Pays-Bas 
par  sa  mère,  Marie  de  Bourgogne,  et  qui  devint 
roi  de  Castille  par  sa  femme,  Jeanne  la  Folle,  fillo 
de  Ferdinand  et  d'Isabelle.  Lorsque  Philippe 
et  Jeanne  allèrent,  en  1506,  prendre  possession  de 
leur  royaume  de  Castille,  Agricola  les  suivit  comme 
faisant  partie  de  leur  maison.  Cest  ainsi  que , 
suivant  l'épitaphe,  le  roi  Philippe  le  tira  de  la 
Belgique. 

Dans  un  volume  intitulé  :  Maisons  des  souve- 
rains et  des  gouverneurs  généraux  (Arch.  da 
royaume,  à  Bruxelles,  t.  l»',  P  108,  ▼•),  est  une 
annotation  en  marge  de  l'ordonnapce  de  Philippe 
le  Beau,  du  1"  juin  1500  (N.  st.)  :  «  Monsei- 
«  ^neur  l'archiduc  a  retenu  Alexandre  Agricola 
«  chapelain  et  chantre  de  sa  chapelle,  oultre  le 
«  nombre  icy  déclaré,  pour  servir  d'ores  en  avant 
«  du  dit  estât,  aux  gaiges  de  xu  s.  par  jour.  Fait 
«  à  Bruxelles  le  vi^  Jour  d'aoust  Tan  mil.  V*.i* 

Au  môme  volume  (fol.  179,  V"),  on  voit,  par 
des  extraits  des  comptes  du  premier  voyage  en 
Espagne  de  Philippe  le  Beau,  que  le  chantre 
Agricola  reçut  une  gratification  ;  et  l'on  a  ainsi  la 
preuve  qu'il  suivit  dans  ce  voyage  le  prince, 
qui  avait  avec  lui  toute  sa  grande  chapelle,  La 
mention  de  cette  gratification  est  ainsi  faite  :  et 
Alexandre  d" Agricola,  pour  don  :  iiij«  xvj 
livres, 

Alexandre  Agricola  figure  aussi  dans  divers 
états  des  gages  des  officiers  de  la  maison  de 
Philippe  le  Beau  que  possèdent  les  Archives  du 
royaume  de  Belgique.  Le  dernier  est  du  ig 
septembre  1505  (le  prince  était  alors  à  Bruxelles). 
Dans  cette  même  année  il  avait  fait  nn  voyage 
en  Hollande  et  toute  la  chapelle  l'avait  ac- 
compagné. Il  est  très-vraisemblable  qu'après  la 
mort  de  Philippe  le  Beau ,  Agricola  entra  au  ser- 
vice de  Ferdmand  d'Aragon,  nommé  régent  du 
royaume;  puis  à  celui  de  Charles  Quint,  lorsque 
ce  prince  prit  possession  du  royaume  d'Es- 
pagne à  la  mort  de  son  père.  Cette  conjectura 

3 


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34 


AGRICOLE 


est  d^auUnt  plus  admissible,  qu*Agricola  mou- 
rut au  territoire  de  Yalladolid,  d'une  fièvre  aiguë, 
▼ers  1526  ou  27,  et  que  précisément  la  cour  était 
alors  en  cette  irilie,  où  naquit  Philippe  II,  le  21 
mai  1527. 

On  trouTe  deux  motets  à  trois  toîx  d'Alexandre 
Agricole  dans  le  recueil  publié  à  Venise ,  en  1502, 
par  Octave  Petnicci  de  Fossombrone ,  sous  le 
litre  simple  de  Motetti  XXXIII.  Le  même  éditeur 
a  imprimé  un  livre  de  cinq  messes  du  même  mu- 
sicien, sous  ce  titre  :  J#iS5«  Alexandri  AgricoUe. 
Ces  messes  ont  pour  titre  .  l""  Le  Serviteur; 
2»  Je  ne  demande;  3*  Malheur  me  bai;  4« 
Primitoni;  5'  Secundi  toni.  Au  dernier  feuil- 
let de  la  partie  de  basse ,  on  lit  :  Impressum 
Venetiis  per  Octavianum  Petrutium  Forosem- 
proniensem,  1504,  die  23  martH  cum  privile- 
giOf  petit  in-4*  obi.  Dans  le  quatrième  livre  de 
motets  publiés  par  le  même  éditeur,  à  Venise, 
en  1505,  on  trouve  le  motet  à  ttois  voix  d'AgricoIa 
qui  commence  par  ces  mots  :  Pater  meus  Agri- 
cola  est.  Le  recueil  intitulé  :  Lamentationum  Je- 
remiœprophetx  Liber primus,  impnméiOir  Pe- 
tnicci, àVenise,  en  1506,  contient  une  lamentation 
à  trois  voix  et  une  autre  à  quatre  par  Agricola.  Le 
rarissime  recueil  publié  par  le  même  imprimeur, 
soos  le  titre  de  Canti  cento  dnquanta ,  en  trois 
livres  (Venise,  1503,  in>4»),  contient  les  chante 
à  quatre  voix  :  1"  Forseulement  ;  2o  tout  à  par 
moy;  ^"^  De  tous  biens;  4*  Quis  detut  veniat; 
5»  Que  vous,  madame  :  6«  Tandernaken  ;  V  Se 
mieux  ne  vient  d*anumrs  ;  8*»  Belle  sur  toutes^ 
tous  composés  par  Agricola.  Dans  un  recueil 
de  fragments  de  messes  de  divers  auteurs  im- 
primé chez  le  même  (  sans  date),  on  trouve  un 
Palrem  de  la  messe  intitulée  Village ,  et  un 
autre  de  la  messe  /e  ne  vis,  d^Agricola.  Érasme 
Rotenbucher  a  placé  une  chanson  latine  à  deux 
voix  d'Alexandre  Agricola ,  sur  les  paroles  Arce 
sedes  Baeehus,  dans  sa  précieuse  collection  in- 
titulée: Diphonaamœna  et  fiorida,(Noriberga, 
in  offlcina  Joan.  Montant  et  Ulrlei  Neuberi, 
1549,  in-4*.)Les  autres  musiciens  célèbres  des 
quinzième  et  seizième  siècles  dont  on  trouve 
des  compositions  à  deux  voix  dans  ce  n^ueil 
sont  Arnold  de  Bruck,  Ant.  Brumel,  Loyset 
Compère,  Ant.  Divitis,  Ant.  Févin,  6.  Foerster, 
H.  Isaac,  Etienne  Mahu,  Obrecht,  Okeghem, 
Josquin  Des  Près,  Resinarius,  L.  Seuil,  Th. 
StAlzer,  Adrien  Willaert,  et  beaucoup  d'autres. 
La  plus  grande  partie  des  ouvrages  d'Agricola 
doit  être  en  mannscrit  dans  les  églises  et  biblio- 
thèques en  Espagne.  Ce  maître  est  souvent  cité 
sous  son  prénom  (Alexander).  Agricola  fut  con- 
sidéré à  juste  titre  comme  un  des  plus  habiles 
maîtres  de  son  temps.  Sébald  Heyden  cite  ses 


compositions  comme  des  modèles  de  style,  dans 
son  traité  beArte  canendU 

AGRICOLA  (Jean)  né  à  Nuremberg,  vers 
1570,  fut  professeur  de  musique  au  Gymnase 
d'Aognste,  à  Erfurt,  et  s*y  trouvait  encore  en 
1611.  Il  a  foit  publier  de  sa  composition  :  1* 
Motetten  mit  4,  5,  6, 8  und  mehr  Stimmen. 
Nuremberg,  1601,  in-4<*.— 2^  Can/iones  depraeci- 
puis  /estis  per  totum  annum ,  quinque ,  sex 
etplurimum  vocum;  Nuremberg,  Conrad  Bauer, 
1601,  in-4*.  —  S""  Motet»  novx  pro  prsBd- 
puis  in  anno  festis  decantandx  4,  5, 6,  8  plu- 
ribusque  vocibtu  compositx;  A.  Johanne  Agri- 
cola Norico ,  Gymnasii  Augustiniani  quod  est 
Erfurti  collega;  Noribergx^  Typis  Cath,  Alex. 
Theodorici  viduae ,  sumptibus  Conradi  Agri' 
colx,  Bibliopolx,  1611,  in-4<'.  Ce  recueil  con- 
tient 28  motete. 

AGRICOLA  (Wolfcang-Chiiistopbe),  com- 
positeur allemand ,  vivait  vers  le  milieu  du  dix- 
septième  siècle.  Il  a  publié  à  Wurtzbourg  et  k 
Cologne  une  collection  de  huit  messes ,  sous  le 
titre  de  Fasciculus  musicalis;  1651,  in-4". 
Corneille  à  Benghem  (  Bibl.  math.,  p.  2)  cite  un 
autre  ouvrage  d'Agricola'intitulé  :  Fasciculus  va- 
riarum  cantionum  ;  c'est  une  collection  de  mo- 
tets à  deux,  trois,  quatre,  cinq,  six  et  huit  voix. 

AGRICOLA  (  Georges- liOuis),  né  le  25  oc- 
tobre 1643,  à  Grossen-Furra,  village  de  la  Tbu- 
ringe,  où  son  père  était  ministre,  commença  ses 
études  en  1656,  à  l'école  d'Etsenach;  en  1662 
il  passa  au  collège  de  Gotha,  et  étudia  ensuite  à 
Leipsick  et  à  ViTitlemberg.  Il  fut  élevé  dans  cette 
ville  au  grade  de  professeur,  après  avoir  soutenu 
une  thèse  publique  sur  divers  sujete.  En  1670 
il  fut  nommé  maître  de  chapelle  à  Gotha,  et, 
peu  de  temps  après,  il  publia  un  œuvre  de  sa 
composition  intitulé  :  Musikalischen  Nebens- 
tunden  bestehend  in  etliche  Sonaten ,  Prxlu- 
dien,  Allemanden,  etc.,  mit  2  Violinen,  2  Fto- 
len,  und  Generalbass.;  Mulhausen,  in-fol. 
(  les  Heures  musicales ,  consistant  en  plusieurs 
sonates,  préludes,  allemandes,  etc.,  pour  deux 
violons,  deux  violes  et  basse  continue).  On  con- 
naît aussi  de  lui  :  1°  Bussund  Communion  Lie- 
der,  mit  funf  und  mehreren  Stimmen  gesetzt 
(  Chants  pour  la  pénitence  et  la  communion ,  à 
cinq  et  un  plus  grand  nombre  de  parties)  ;  Gotha, 
1675,  in-4*» — 2* Sowa/en,  Praludien,  Alleman- 
den,  Couranten,  Balleten  auffransœsische  Art 
(Sonates,  préludes,  allemandes,  etc.,  à  la  fran- 
çaise ),  !'•,  2«  et  3"  parties;Gotha ,  1675,  in-fol. 
—  3«  Deutsche  gxstliche  Madrigalien  von 
ztvey  bis  seths  Stimmen;  Gotha,  1675,  in-fol. 

Agricola  est  mort  à  Gotha,  le  22  février  1676, 
dans  la  trente-troisième  année  de  son  Age. 


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AGRIGOLA  —  AGRIPPA  DE  NETTESHEIM 


86 


AGRICOLA  (  Jkan-Fréd^ic),  compositeur 
ao  serTîce  de  la  cour  de  Prusse,  naquit  à  Dobit- 
schen,  dans  ie  duché  de  Gotha ,  le  4  jauTier  1720. 
Loin  de  contrarier  le  goût  qoMl  montrait  pour  la 
musique  et  pour  les  sciences,  son  père  lui  pro- 
cura le«  moyens  de  les  développer,  en  renvoyant 
À  TuniTersité  de  Leipsick.  Là  il  se  livra  à  l'é- 
tude de  la  philosophie  et  de  la  jurisprodence, 
en  même  temps  quMI  développait  ses  talents  na- . 
turels  pour  la  musique,  sous  la  direction  de  Jean- 
Sébastien-Bach.  En  1741  Use  rendit  à  Berlin, 
où  il  acquit  en  peu  de  temps  ta  réputation  d^un 
organiitte  habile.  Il  continua  ses  études  de  com- 
position ,  au  moyen  des  leçons  qu'il  reçut  de 
Quantz.  Les  premières  productions  d*Agricola 
furent  des  morceaux  détachés  pour  le  chant  et 
ponr  les  instruments.  Ces  morceaux  eurent  du 
succès,  et  le  firent  connaître  de  Frédéric  II,  qui 
le  chargea  de  composer  pour  le  théâtre  de  Pots- 
dam,  en  1760,  //  Filoso/o  convinto,  opéra-bouffe. 
L'année  suivante,  il  écrivit  pour  le  même  théâtre 
La  Ricamatrice  divenuta  damma.  Un  voyage 
qoll  fit  à  Dresde  dans  l'automne  de  1751,  lui 
procura  l'occasion  d*entendre  11  Ciro  ricono" 
scnUo  de  Hasse.  Le  style  de  ce  maître  hii  plut  ; 
el  il  l'adopta  dans  les  ouvrages  qu'il  écrivit  en« 
suite.  De  retour  à  Berlin ,  il  épousa  la  cantatrice 
Molteni,  ponr  qui  il  écrivit  les  premiers  rôles  de 
ses  opéras.  En  17 52,  il  §t  représenter  //  Re  pas- 
tore,  qui  eut  peu  de  succès.  Cet  ouvrage  fut 
suivi  de  Cleojide  en  1754,  de  II  Tempio  d'A- 
more  en  17&&,  de  Psiche  en  17b6,  à*Achille 
in  Sctro  en  1758,  et  dlfigenia  in  Tauride 
en  1765.  A  la  mort  de  Graun,  qui  eut  lieu  en 
1759,  le  roi  de  Prusse  désigna  AgricoU  pour  lui 
succéder  dans  la  place  de  maître  de  chapelle.  Il 
mourut  dliydropisie,  le  12  novembre  1774.  Outre 
ses  opéras,  Agricola  a  beaucoup  écrit  pour  Té- 
glîse;  mais  le  psaume  vingt  et  unième,  qu'il  com 
posa  sur  la  traduction  de  Cramer,  est  le  seul 
morceau  de  ce  genre  qu'il  ait  fait  imprimer.  Tous 
5es  autres  ouvrages  de  musique  sacrée  sont  res- 
tés en  manuscrit.  Parmi  ses  bons  ouvrages  on 
renoarque  :  1**  La  Cantate  Kindlich-gross,  pour 
quatre  voix  et  orchestre.  —2*  Cantate  pour  la  nou- 
velle année  {Lobeden  Htrm),  à  deux  voix,  chœur 
et  orchestre. —  3*^  Cantate  pour  le  dimanche,  Ju- 
àiiate,  à  quatre  voix  et  orchestre. —  4"*  Cantate 
de  Ramroler,  Die  Hirten  bei  der  Krippe  zu 
Bethléem ,  et  quelque»  autres  morceaux  dont  les 
partitions  originales  sont  à  la  bibliothèque  royale 
de  Berlin. 

Agricola  s'est  distingué ,  comme  écrivain  sur 
la  musique,  par  plusieurs  morceaux  détachés 
qui  ont  été  insérés  dans  les  Lettres  Critiques  de 
Marpiarg,  et  dans  la  Bibliothèque  générale  de 


la  Littérature  allemande.  On  croit  qu'il  a  pris 
part  à  la  rédaction  de  la  Théorie  des  Beaux- Arts 
de  Sulzer;  mais  cela  n*est  pas  prouvé.  U  est 
plus  certain  qu'il  a  aidé  Adlung  dans  la  compo* 
sition  de  la  Musiea  mechanica.  Enfin ,  on  a  de 
lui  :  1*  deux  lettres  sous  le  nom  d'Oiibrio,  contre 
\e  Musicien  critique  des  rives  de  la  Sprée,  ré- 
digé par  Marpuig.  La  première  de  ces  lettres  » 
datée  du  11  mars  1749,  parut  en  une  feuille  in- 
quarto  sous  ce  titra  :  Schreiben  eines  reisenden 
Liebhabers  der  Musik  von  der  Tyber,  an  der 
Cristischen  Musikus  an  der  Sprée  (  Lettre  d'un 
amateur  de  musique  voyagciint  sur  le  Tibre  au 
Musicien  critique  de  la  Sprée),  Marpurg,  peu 
endurant  à  l'égard  de  la  critique,  fit  des  réponses 
assez  amères  dans  les  numéros  de  son  journal 
du  25  mars  1749,  l""'  avril,  8,  15,  et  22  du 
même  mois.  Agricola  fit  attendra  sa  réponse  jus- 
qu'au 6  juillet  suivant;  elle  parut  sous  ce  titra  : 
Schreiben  an  Herrn  XXX  in  wetehen  Flavio 
Anicio  Olibrio  sein  Schreiben  an  den  Cri- 
tischen  Musicus  an  der  Sjyrée  Vertheidiget , 
und  auf  f^iederlegung  antwortet  (Lettre  à 
Monsieur  ***,  dans  laquelle  Flavio  Anicio  Oli- 
brio défend  sa  lettre  au  Musicien  critique  de  la 
Sprée,  etc.)  ;  brochure  de  51  pages  in* 4^  (sans  nom 
delieu).->2oro5t'i  Anleitung  %ur  Singkunst 
aus  dem  italienischen  ûbersetzt  mit  Anmer 
kungen  (Éléments  de  l'art  du  chant,  par  Tosi, 
traduit  de  l'italien,  avec  des  notes);  Berlin,  1757, 
in-4°.  —  S"  Beleuchterungder  Prage  :  von  den 
Vorzuge  der  Mélodie  Jur  der  Harmonie 
(  Examen  de  la  question  :  De  la  préférence  de 
la  mélodie  sur  l'harmonie),  dans  le  Magasin 
musical  de  Cramer. 

Agricola  était  un  musicien  instruit,  qui  écrivait 
correctement,  et  qui  trouvait  quelquefois  des 
mélodies  agréables  ;  mais  il  manquait  d*origi- 
nalité.  On  ne  peut  le  considérer  que  comme 
un  imitateur  des  maîtres  italiens  de  son  temps. 

AGRIGOLA  (Bemedetta-Emilu  Moltbni), 
épouse  du  précédent,  fut  cantatrice  de  POpéra 
à  Berlin ,  où  elle  entra  en  1742.  Porpora ,  Hasse 
et  Salimbeni  furent  ses  maîtres  de  chant.  Dans 
sa  cinquantième  année,  elle  chantait  encore 
d'une  manière  étonnante  des  airs  de  bravoure, 
tanten  italien  qu'en  allemand.  Le  docteur  Burney 
dit  que  sa  voix  avait  une  si  grande  étendue, 
qu'elle  allait  depuis  le  la  au-dessous  des  portées , 
iusqu'au  ré  aigu,  avec  une  sonorité  puissante 
et  pure. 

AGRIPPA  DE  NETTESHEIM  (Cor- 
nbille-Henri),  médecin  et  philosophe,  naquit 
à  Cologne,  le  14  septembre  148&.  Son  esprit  et 
son  érudition  lui  acquirent  une  grande  réputation  ; 
mais  son  humeur  chagrine  lui  fit  beaucoup  d'en* 

S. 


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36 


AGRIPPA  DE  NETTESED&IM  —  AGUIARI 


Demis ,  et  sa  carrière  Tut  toujours  agitée.  Il  fut 
successivement  soldat,  professeur  d'hébreu  à 
Dole  et  à  Londres,  de  théologie  h  Cologne,  à 
Pavie  et  à  Turin ,  syndic  et  orateur  h  Metz  (1518) 
médecin  à  Lyon,  chassé  de  France  à  cause  de 
son  attachement  au  connétable  de  Bourbon,  em- 
prisonné à  Bruxelles  pour  son  traité  De  la  phi- 
losophie occulte 9  et,  rentré  en  France,  arrêté 
de  nouveau  pour  avoir  écrit  contre  la  reine  mère  ; 
enfin ,  remis  en  liberté ,  il  alla  mourir  dans  un 
hôpital,  à  Grenoble,  en  1535,  âgé  de  quarante- 
neuf  ans. 

Dans  son  traité  De  occulta  Philosophia^ 
libri  treSf  dont  il  y  a  de  nombreuses  éditions 
et  une  traduction  française  par  Levasseur,  la 
Haye,  1727,  2  vol.  in-8%  il  parle,  au  chapitre 
24"  du  premier  livre,  de  musices  vi  et  ^Jicacia 
in  hominum  affectibus ,  qua  concitandit ,  gua 
sedandis,  11  traite  aussi  de  la  musique  au  17* 
chapitre  de  son  livre  :  De  Incertitudine  et  Vani- 
tateScientiarum;  Paris,  1531,  in-8**. 

AGTHE  (CBARLEa-CHRériEif),  organiste  du 
prince  d^Anhalt-Bernbourg,  naquit  à  Kettst^t, 
dans  le  comté  de  Mansfeld,  en  1739,  et  mourut 
à  Ballenstedt,  le  27  novembre  1797.  Il  se  distin- 
gua comme  compositeur  dramatique,  de  1784  à 
1795;  les  opéras  qu'il  a  écrits  sont  :  1°  Aconcius 
etCydippe,  ^2°  Dos  Milchmxdchen  (la  Laitiè- 
re).—3°  if  ar/in  Velten.—k''  Erwin  et  Blmire, 
—d'îles  divertissements  de  Philémon  etBaucis.— 
6^  Der  Spiegel  Rit  ter  (le  Chevalier  du  miroir)  qui 
fut  représenté  en  1795,  à  Ballenstedt,  par  une 
troupe  d*amateurs.  En  1790,  Agthe  publia  aussi 
trois  sonates  pour  piano  chez  Breitkopf ,  à  Leip- 
sick;  enfin  Ton  connaît  de  ce  compositeur  un 
recueil  de  chansons  imprimé  à  Dessau  en  1782, 
sous  ce  titre  :  Der  Morgen,  Mittag ,  Abend 
und  JSacht  zum  Clavier  und  Gesang  (le  Ma- 
tin, le  Midi ,  le  Soir  et  la  Nuit ,  etc.) 

AGTHE  (Albert)  ,  pianiste  et  compositeur, 
né  à  Posen  vers  1819,  fut  considéré  comme  un 
prodige  dans  son  enfance ,  et  voyagea  pour  don- 
ner des  concerts.  Il  s'est  aussi  fait  connaître 
comme  compositeur,  et  a  publié  diverses  œuvres 
parmi  lesquelles  on  remarque  :  1»  Souate  pour, 
piano  et  violon,  op.  2;  Leipsick,  Peters. — 2°  Des 
marches  pour  piano  à  quatre  mains,  œuvres  3,  6  et 
9;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel,  Peters»  Hof- 
nBe8ter..-.3o  troisgrandespolonaises  tdém,  op.  8; 
Leipsick ,  Hofmeister.  —  40  Rondeau  en  forme 
de  valse  ;  Posen,  chez  Tauteur.  —50  Six  divertisse^ 
ments  pour  piano  seul ,  op.  1;  Leipsick ,  Peters. 
—60  Sonate  pour  piano  seul ,  op.  ô  ;  Leipsick,  Hof- 
meister.—7 'Études  pour  le  piano  en  quatre  suites; 
Berlin,  Bote  et  Bock.  —  s»  Quelque  Lieder  avec 
piano.  M.  Agtlie  est  fixé  à  Posen,  sa  ville  natale. 


AGUADO  (D.  Denis),  guitariste  renommé* 
de  son  temps ,  naquit  à  Madrid ,  ie  8  avril  1784. 
Fils  d'un  notaire  du  vicariat  ecclésiastique  de  cette 
ville,  il  fit  au  collège  des  études  littéraires  aux- 
quelles il  faisait  trêve  parfois  pour  jouer  de  la 
guitare,  qu^il  aimait  avec  passion.  Un  moine  lui 
enseigna  les  premiers  principes  de  cet  Instrument  ; 
mais  ce  fut  le  célèbre  chanteur  Garcia ,  alors  in- 
connu en  France  et  en  Italie ,  qui  lui  fit  coni« 
prendre  les  ressources  de  nouveautés  qu*tt 
pouvait  trouver  dans  la  guitare.  A  la  nnort  de 
son  père*,  en  1803,  Aguado  hérita  d'un  petit 
bien  situé  près  d'Aranjuez,  dans  un  Tillage 
nonuné  Fuenlabrada^  où  Use  retira  avec  sa 
mère  pendant  Toccupation  de  TEspagne  par  lea 
armées  françaises.  Ce  fut  dans  ce  lieu  que,  pen- 
dant toute  la  durée  de  la  guerre,  il  s'adonna  ex- 
clusivement à  l'étude  de  son  instrument  favori , 
chercliant  aTec  une  persévérance  infatigable  dé 
nouvelles  combinaisons  de  doigter  et  d'efTets. 
Après  la  paix ,  il  retourna  à  Madrid  avec  sa 
mère,  dont  il  ne  fut  séparé!  que  par  la  mort,  en 
1824.  En  1825,  il  se  rendit  à  Paris ,  où  déjà  ses 
compositions  étaient  connues.  Sa  méthode  de 
guitare,  ouvrage  remarquable  en  son  genre,  avait 
été  publiée  plusieurs  années  auparavant  :  elle  fut 
traduite  en  français,  et  publiée  à  Paris,  en  1827, 
chez  Richault.  Pendant  le  séjour  que  fit  Aguada 
dans  cette  ville  (1825-1838),  son  talent,  sa 
simplicité  et  la  douceur  de  son  caractère  lui 
firent  beaucoup  d'amis  parmi  les  artistes  les  plus 
distingués  ;  cependant  il  éprouva  dans  les  der- 
nières années  un  si  vif  désir  de  se  retrouver  dans 
son  pays,  qu'il  prit  enfin  la  résolution  de  retour- 
ner à  Madrid,  où  il  arriva  en  1838.  Depuis  lors 
il  ne  s'est  plus  éloigné  de  la  capitale  de  l'Espagne  : 
il  y  est  mort  le  20  décembre  1849,  à  l'âge  de 
soixante-cinq  ans  et  huit  mois.  Son  excellente  mé- 
thode avait  été  publiée  pour  la  première  fois  en 
1825  ;  la  troisième  édition,  avec  une  appendice, 
a  paru  en  1843,  sous  le  titre  de  Nuevo  Metoda 
para  guitarra^  Madrid ,  D.  Beviu  Campo.  Les 
autres  ouvrages  d'Aguado  sont  :  1*  Collection 
de  Los  Bstudios  para  laguitarra;  Madrid, 
1820.  —  2*'  Très  Rondos  brillantes;  ibid  1822. 
^y'Collecdon  deAndantes^Valseset  Minuefos  ; 
ibid.  Ce  recueil  contient  10  andantes,  45  valses  el 
6  menuets.  —  4°  El  minuéqfandangado  con  va^ 
riaciones;  ibid 5^"  Grand  Solo  deSor^  et  plu- 
sieurs ouvrages  composés  pour  son  élève  de  pré- 
dilection, Augustin  Campo,  lesquels  n'ont  pan» 
qu'après  sa  mort. 

AGUIARI  (Lucrèce)  ,  cantatrice  célèbre , 
surnommée  la  Bastardella ,  naquit  k  Ferrare 
en  1743.  Le  nom  de  bastardella  (petite  bAtarde) 
lui  fut  donné,  parce  qu'elle  était  fille  natui^l» 


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AGUIARI  —  AGUILAR 


37 


•d'un  grand  seigneur  qui  la  fit  élever  dans  nn 
couTent,  où  elle  apprit  Tart  du  diant  sous  la 
direction  de  l'abbé  Lamberiini.  Son  début  dans 
la  carrière  du  théâtre  eut  lieu  à  Florence,  en 
1764.  L'émotion  qu'il  y  produisit  parmi  les  ama- 
teurs la  fit  appeler  dans  les  villes  les  plus  consi- 
dérables de  ritalie  :  elle  y  fit  naître  le  plus  vif 
enthousiasme.  Le  caractère  de  son  talent  n'était 
pas  l'expression;  mais  elle  surpassait  toutes  ses 
rivales  dans  l'exécution  des  traits  de  bravoure. 
L'étendue  de  sa  voix ,  particulièrement  à  l'aigu , 
fat  un  phénomène  dont  il  n'y  eut  jamais  d'autre 


exemple ,  car  elle  n'avait  pour  limite  que  le  contre 
ut  suraigu.  Pour  ajouter  Toi  à  ce  prodige ,  il  ne 
faut  pas  moins  que  l'autorité  de  Mozart.  Dans 
une  lettre  écrite  de  Bologne,  le  24  mars  1770 
(voyez  W.  A,  Mozart  von  Otto  Jahn,  l*'  Th. 
p.  628  et  suiv.),  il  dit:  «  a  Parme  nous  avons 
«  fait  la  connaissance  d'une  cantatrice ,  la  célèbre 
«  Bastardella ,  et  avons  eu  le  plaisir  de  l'entendre 
«  dans  sa  propre  maison.  Elle  possède  une  belle 
«  voix ,  une  vocalisation  excellente ,  et  une  éten- 
«  due  incroyable  à  l'aigu.  Elle  a  chanté  en  ma 
«  présence  les  passages  suivants  : 


F-~«sr"^~1i 


Dans  une  autre  lettre  écrite  à  la  même  date , 
Léopold  Mozart,  père  de  Tillostre  compositeur, 
confirme  son  récit ,  et  certifie  l'exactitude  du  pas- 
sage noté  d-dessus. 

Au  carnaval  de  1774,  Aguiari  fut  applaudie 
avec  fureur  au  grand  théâtre  de  Milan  dans  un 
opéra  de  Colla  intitulé  :  H  Tolomeo,  et  se  distin- 
gua plus  encore  dans  une  cantate  du  même  maître 
exécutée  au  palais  du  comte  Tommaso  MarinU 
Dans  l'année  suivante,  elle  fut  appelée  à  Londres 
par  les  propriétaires  du  Panthéon,  où  se  don- 
naient alors  les  concerts  fréquentés  par  l'aristo- 
cratie. Les  entrepreneurs  consentirent  à  lui  payer 
rénorme  somme  de  cent  livres  sterling  par  soi- 
rée, quoiqu'elle  n'eftt  voulu  s'engager  qu'à  chan- 
ter deux  morceaux  dans  chaque  concert.  De 
retoor  en  Italie,  elle  fut  engagée  au  service  de  la 
cour  de  Parme.  En  1780,  elle  épousa  le  maître 
de  chapelle  Colla ,  auteur  de  tous  les  ouvrages 
qui  avaient  fait  sa  renommée.  Depuis  plusieurs 


années  elle  avait  cessé  de  se  foire  entendre  au 
théâtre,  lorsqu'elle  mourut  à  Parme ,  à  l'âge  de 
quarante  ans,  le  18  mai  178S. 

AGUILAR  (Ehanuel)  ,  pianiste  et  composi- 
teur d'origine  espagnole,  est  né  en  Angleterre 
dans  l'année  1824.  Pendant  un  long  séjour  qu'il 
a  fait  à  Francfort ,  il  a  reçu  de  l'excellent  profes- 
seur Schnyder  de  Wartensée  son  instruction  dans 
l'harmonie  et  la  composition.  Pendant  les  années 
1844-1848  il  demeura  dans  cette  ville,  y  donna 
des  concerts,  et  y  fit  entendre  plusieurs  de  ses 
ouvrages,  entre  autres  une  symphonie  (en  mi 
bémol  )  qui  fut  bien  accueilLie ,  une  ballade  avec 
orchestre,  et  des  sonates  et  fantaisies  pour  là 
piano.  Les  événements  de  1848  le  décidèrent  à 
s'éloigner  de  l'Allemagne  pour  aller  se  fixer  se 
Londre8;cependant,  il  s'arrêta  à  Lelpsick  quelques 
jours,  et  y  joua,  le  30  mars,  le  concerto  en5i  mi- 
neur de  Hummel,  dans  un  concert  de  la  Gewand- 
haus.  De  retour  à  Londres,  il  y  est  resté  jusqu'à 


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38 


AGUILAR  —  AHLE 


ce  jour,  et  8*y  livre  à  renseignement  du  piano.  II 
y  donne  aussi  chaque  année  des  séries  de  concerts 
spécialement  destinés  à  la  musique  de  piano ,  et 
dans  lesquels  il  fait  entendre  les  œuvres  classiques 
des  grands  maîtres,  particulièrement  de  Beetho- 
ven. M.  Aguilar  a  publié  à  Londres  plusieurs 
compositions  pour  son  instrument. 

AGUILERA  DIC  HEREDl A  (S^aastien), 
prêtre  et  maître  de  chapelle  à  Saragosse ,  fut  un 
des  meilleurs  compositeurs  espagnols,  au  com- 
mencement du  dix-septième  siècle.  En  1618  il 
publia  en  cette  ville,  de  sa  composition,  une 
grande  et  précieuse  collection  de  Magnificat  des 
huittons,  àquatre,cinq,six,septa  huit  voix.  Ces 
excellents  morceaux  se  chantent  encore  dans  la 
cathédrale  de  Saragosse  et  dans  plusieurs  autres 
églises  de  Tancien  royaunne  d^Aragon. 

AGUS  (  Henri) ,  professeur  de  musique ,  né 
en  1749,  entra  au  Conservatoire  de  musique  de 
Paris  comme  maître  de  solfège,  le  16  thermidor 
an  Ili  et  mourut  an  mois  de  floréal  an  VI.  Il  pa- 
rait qu'il  avait  d^abord  résidé  en  Angleterre,  où  on 
publia  deux  œuvres  de  sa  composition ,  savoir  : 
r  Six  solos  pour  violoncelle,  op.  1*';  3°  Six  ideniy 
op.  2*.  Quelques-uns  de  ses  ouvrages  ont  été  gra- 
Tés  à  Paris.  On  cite  particulièrement  un  œuvre  de 
trios  pour  deux  violons  et  basse ,  et  un  solfège , 
qai  n'a  point  eu  de  succès.  On  lui  attribue  aussi 
nn  œuvre  de  six  duos  concertants  pour  deux  vio- 
Ions,  publié  à  Paris,  chez  Barbieri,  comme 
œuvre  37*  de  Boccherini  (  voy.  ce  nom).  Agus a 
écrit  plusieurs  leçons  pour  le  solfège  du  Conser- 
▼atotre^  Ce  musicien  manquait  de  goût  et  d'io- 
Tention;  il  passait  pour  savant  dans  le  contre- 
point \  mais  sa  science  obscure  n'avait  rien  de 
correct. 

AHLE  (  Jeàn-Rodolpbb),  né  à  Mulhausen, 
le  24  décembre  1625,  fut  envoyé^  en  1643,  à 
roniversitédeGoeltingue^  où  il  étudia  pendant 
deux  ans  sous  J.-A.  Fabricius.  De  là,  il  alla,  en 
1645,  à  Tuniversité  d'Erfurt.  Il  n'y  était  que  de- 
puis un.  an,  lorsqu'on  établit  dans  cette  ville 
l'école  musicale  de  Saint- André,  dont  la  direction 
loi  fut  confiée.  En  1649,  l'organiste  de  l'église 
Saint- Biaise  de  Mulhausen  étant  mort,  Ahie  ob- 
tint sa  place.  Quelques  années  après,  il  fut 
nommé  conseiller  et  enfin  bourgmestre.  Il  mou- 
rut en  1673,  à  l'âge  de  quarante- huit  ans.  On  a 
de  lui  :  1»  GeisUiche  Dialogen,  mit  2,  3,  4 
«iKifmeArS/immeii, c'est-à-dire  Dialogues  spi' 
ritueU  à  deux,  trois  et  quatre  voix,  etc.,  pre- 
mière partie;  Erfurt,  1648.  —  2*  Sa  méthode  de 
chant  intitulée  Compendium  pro  tenellis  ;  Er- 
Airt,  1648,  in-8«.  La  deuxième  édition  est  intitu- 
lée :  Brevis  et  perspicua  introductio  in  artem 
musicam,  dos  ist ein  hurtze  Anleitmg  s,u  der 


lieblickenSing'Kunsi:}iû[\}tiumk,  1673,  in-S*^. 
de  deux  feniUes  et  demie.  Son  fils  en  donna  une 
troisième  édition  en  1690,  avec  des  notes  histori- 
ques et  critiques,  et  la  quatrième  parut  en  1704. 
Ces  deux  dernières  éditions  ont  pour  titre  : 
Kurze  doch  deutliche  Anleitung,  zu  der  lie- 
blich,  und  lœblichen  Sing-Kunst  (Introduction 
courte,  mais  chdre,  à  l'art  agréable  et  distingué 
du  chant);  Mulhausen,  in-8«.  Dans  l'édition  de 
1704 ,  le  texte  du  traité  est  renfermé  en  32  pages, 
et  les  notes  de  l'éditeur  forment  86  pages.  —  3^ 
Trente  symphonies ,  paduanes,  allemandes ,  etc. , 
à  trois,  quatre  et  cinq  instruments;  Erfurt,  1650. 
4*  Thuringischen  Lt<i/-Garfen5,  contenant  vingt- 
six  fleurs  spirituelles,  depuistrois  jusqu'à  dix  voix  ; 
Erfurt,  1667;  première  partie.  La  deuxième  partie 
a  été  publiée  en  1658.  —  5*  Première  dizaine  d'airs 
spirituels, à  une,  deux,  trois  et  quatre  voix  ;  Er- 
furt, 1660,  in-fol.  ;  la  spronde  dizaine,  à  Mulhau- 
sen, 1662,  in-fol.;  la  troisièmeet  la  quatrième  dans 
les  années  suivantes,  en  pareil  format.  ^  6*  Offices^ 
complets  pour  toutes  les  fêtes  de  Vannée^ 
quatorze  pièces  à  une,  deux,  trois,  quatre  et  huit 
voix ,  avec  des  ritournelles  pour  quatre  violes  ; 
Mulhausen,  1662 — 6''  (bis)  Zehn  neuegnstliche 
musi%alische  Concerte  mit  drey,  vier,  fànf^ 
sechsy  sieben,  acht,  zehn  und  mehr  Stimmen 
zu  dem  Basso  continua,  etc.  (Dix  nouveaux 
concerts  spirituels  et  musicaux  à  trois,  quatre,, 
cinq,  six,  sept,  huit,  dix  et  un  plus  grand 
nombre  de  voix, avec  basse  continue);  Mulhausen, 
1663,  in-fol.;  —  7°  Motets  pour  tous  les  diman-- 
ches  de  Vannée ,  an  nombre  de  cinquante ,  à  uoe  y 
deux,  trois  et  quatre  voix;  Mulhausen,  1664, 
in-fol.  —8''  Dix  chants  religieux,  k  cinq  et  huit 
voix,  sous  ce  titre  :  Neue  geistliche  Chorstûcke, 
mit  5, 6, 7  und  8  Stimmen,  Cet  œuvre  est  com- 
posé de  trois  motets  à  cinq  voix ,  trois  idem  à 
six,  un  à  sept,  et  trois  à  huit  ;  Mulhausen ,  1664, 
in-4*.  —  90  Collection  de  motets,  intitulée  :  Aeu- 
ver/aste  Chor-Musik,  h  cinq ,  six,  sept, huit  et 
dix  voix  :  Mulhausen,  1668.—  10°  un  petit  traité 
latin  intitulé  :  De  Progressionibus  oonsonan» 
tiàrum,  dont  U  date  et  le  nom  du  lieu  de  Hm- 
pression  ne  sont  indiqués  par  aucun  bibliographe, 
et  que  je  n'ai  trouvé  dans  aucune  bibliotlkèqne. 
AHLE  (J  FAN -Georges),  fils  du  précédent, 
né  à  Mniliaiisen,  en  1650,  fut  organiste  à  Té- 
glisede  Saint- Biaise,  et  sénateur  de  cette  ville, 
où  il  mourut  le  1*'  décembre  1706,  à  l'Age  de 
cinquante-six  ans.  Il  était  encore  écolier  à  Tuni- 
versité  lorsqu'il  fut* désigné,  à  la  mort  de  son 
père ,  pour  lui  succéder  dans  la  place  d'organiste 
de  Saint-Biaise.  Poète  distingué ,  il  fut  couronné 
en  cette  qualité  dans  l'année  1680.  Ahle  peut 
être  mis  au  nombre  des  écrivains  les  plus  fé* 


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AHLE  —  AÏBLINGER 


39 


coodfl  de  son  temps  ;  car,  depuis  167 1  jusqu'à  sa 
mort ,  c'est-à-dire  peodant  trente  ans,  il  fit  pa- 
raître chaque  année  un  ouvrage ,  soit  théorique, 
soit  pratique,  sur  la  musique.  Malheureusement, 
llncendie  qui  éclata  à  Muihansen  en  1689  en  a 
consumé  une  grande  partie  ;  ceux-mèmes  qui  ont 
elé  publiés  postérieurement  à  celte  époque  sont 
maintenant  fort  rares.  Il  avait  eu  cinq  fils  et 
trots  filles  ;  mais  il  survécut  à  tous  ses  enfants. 
11  a  puUié  un  traité  théorique  intitulé  :  Une- 
trtMinne  oder  musikaliscàer  Gartenlust  (Jar- 
din des  divertissements  musicaux);  Mulhausen, 
1687,  six  feuilles  in-8*'.  On  trouve  au  commen- 
cement de  ce  petit  volume  une  épitre  dédica- 
toire  en  vers  au  twurgmestre  de  Mulhausen,  une 
préface  et  quelques  pièces  de  vers  à  la  louange 
de  Pautenr.  A  Tégard  du  corps  de  Touvrage,  ce 
n'est  qu*nn  commentaire  assez  pédant,  vide  d'i- 
dées, et  rempli  de  citations  hors  de  propos ,  sur 
trois  chants  à  deux ,  trois  et  quatre  voix  com- 
posés par  Ahle  dans  le  style  français  de  son 
temps.  En  1690  il  donna  la  troisième  édition  de 
la  méthode  de  chant  de  son  père,  à  laquelle  il 
itfonla  des  notes  historiques  et  critiques  très-es- 
timées,  et  dans  Tannée  1704  il  publia  la.  qua- 
trième. Il  fit  paraître  en  1695  son  dialogue  du 
printemps,  intitulé  :  Atu$ikalische  Fruhlingt- 
guprasche,  Mulhausen ,  ii>-8*  ;  en  1697,  le  dia- 
logue de  l'été  (  Musikalische  Sommergespràe- 
cAe),  ibid.,  in-8'';  en  1699,  celui  de  l'automne 
(  Mtuikal,  Herbsigespraeche) ;  ibid.,  in-8**, 
et  en  1701,  celui  de  1  hiver  (  Musikal.  Winter- 
gtipraecke),  ibid.,  in-8%  tous  ayant  pour  objet 
les  règles  de  la  composition.  11  publia  aussi  une 
suite  de  disseriations  sur  la  musique  et  de  pièces 
instrumentales,  sous  le  nom  des  Muses.  Clio^ 
formant  la  première  partie,  parut  en  1676  ;  Cal- 
Hope  et  £rato  en  1677;  Euterpe  en  1678; 
Thalie,  Therpsicore^  àtelpotnène  et  Polymnie 
en  1679;  Uranie  et  Apollon  en  1681  :  tous 
Anent  imprimés  à  Mulhausen ,  in-4^.  lis  con- 
tiennent des  clients  à  quatre  voix.  L'mtroduc- 
tion,  renfermant  les  dissertations ,  parut  à  Mui- 
hansen, en  1694,  sous  ce  titre  :  Vnsirutische 
Cllù^  Calliope^  Eratound  Euterpe,  oder  mu- 
HMiseà  Magenlust,,  in-4°.  Enfin  on  a  de  sa 
composition  :  i^  Neue  tehn  geistliche  Andach- 
ien  mit  2  und  1  vokalrund  1  ,  2,  3,  4,  ins- 
trumental Stimmen  zu  dem  Basso  continuo 
9e$etz  ;  Mulhausen,  1671,  hl-4^— S*"  Instrumen- 
tàliMClier  Fruhlinggmusik,  Erster  TAei/ (Mu- 
sique instrumentale  du  printemps);  ibid.,  1695, 
iD4*;  Zweiter  Theit,  1696,  in-4».— S»  AnmU" 
tMge  zêhn  vientimmige  Viol-di-gamba  Spiele 
i  Dix  pièces  agréables  à  quatre  parties  pour  la 
viola di gamba); ibid.,  1681,  m-4'> — 4<'  l>reg 


neue  vierstimmige  Bitlieder  (Trois  nouvelles 
prières  kq\iàtTe\oii).  —  b'^  Fûrif  schœne  Trost» 
lieder  (Cinq  beaux  chants  de  consolation  ). 

AHLSTROEM  (  A.  J.  N.  ) ,  compositeur 
suédois,  très- bon  organiste  de  l'église  Saint-Jac- 
ques, à  Stock  hohn,  et  pianiste  accompagnateur 
de  la  cour,  né  vers  1762,  a  publié  son  premier 
œuvre  de  sonates  pour  le  piano  en  1783.  Cet 
ouvrage  était  gravé  sur  des  planches  de  cuivre. 
L'œuvre  denxièmea  pour  titre  :  7  V  sonates  pour 
le  clavecin  avec  r accompagnement  d^un  vio- 
lon, op.  2  ;  Stockhohn ,  1786.  Plusieurs  autres 
ouvrages  de  musique  instrumentale  ont  été  aussi 
publiés  par  Ahlstroem;  et  il  s'est  fait  connaître 
comme  compositeur  de  musique  vocale  par  des 
cantates  et  de^  chansons  avec  accom.  de  clavecin. 
Cet  artiste  distingué  a  été,  pendant  deux  ans ,  ré- 
dacteur d'un  journal  ou  écrit  périodique  sur  la 
musique  en  langue  suédoise,  qui  paraissait  a 
Stockhohn  sous  ce  titre  :  Musikaliskt  Tids/œr'- 
dri/e  (  Heures  de  loisir  musical  ).  Enfin,  on 
*  doit  à  Ahlstroem,  en  société  avecM.  B.  C.  Boman, 
littérateur,  la  publication  d'une  très-intéressante 
collection  d'airs  populaires  suédois,  sous  le  titre  : 
Walda  svensha  Folkdansar  och  Folkledar 
(  Choix  d'airs  populaires  suédois  et  de  danses 
nationales);  Stockholm,  Hirsch.  On  a  extrait  de 
cette  cnriease  collection  six  airs  chantés  à  Ber- 
lin par  Jenny  Lind,et  on  les  a  réimprimés  sous  ce 
titre  :  Schwedische  Volkslieder  mit  Schwedis- 
chem  original-Texte,  b?  1-6;  Berlin,  Bote  et 
Bock.  Ahlstroem  remplissait  encore  ses  fonctions 
d'organiste  en  IS27,  dans  un  concert  spirituel 
donné  à  l'église  de  SaintrJacques.  11  était  alors 
âgé  de  soixante-cinq  ans. 

AÏBLINGER  (Joseph-Gaspabd),  né  à  Was- 
serbourg  dans  la  haute  Bavière,  vers  1780,  entra 
en  1790  au  séminaire  de  Tegemsée,  pour  y  fafare 
ses  études  littéraires  et  musicales.  L'abbé  Gré- 
gpire  Rottenkalber,  qui  gouvernait  alors  ce  mo- 
nastère, remarqua  bientôt  les  heureuses  dispo- 
sitions d'Aiblinger  pour  la  musique,  et  les  fit 
cultiver  avec  soin.  A  l'flge  de  dix-huit  ans,  il  se 
rendit  à  Munich ,  où  son  concitoyen  le  professeur 
Joseph  Schlett  l'accueillit  et  lui  fournit  les  moyens 
de  contûiuer  ses  études  de  chant  et  de  compo- 
sition. Qudques  essais  de  composition  qu'il  fit 
dans  le  style  de  la  musique  d'église  de  l'Au- 
triche et  de  la  Bavière  lurent  remarqués  à  la 
cour,  et  une  pension  lui  fut  accordée  pour  qu'il 
allât  perfectionner  son  talent  en  Italie.  Il  j  ar- 
riva en  1802,  et  s'établit  d'abord  à  Bergame,  près 
de  son  compatriote  Mayr,  qui  le  fit  beaucoup 
écrire  sous  sa  direction.  La  vice-reine  d'Italie, 
princesse  de  Bavière,  devint  ensuite  la  pro- 
tectrice d'Aiblinger  :  il  se  fixa  à  Milan,  et  fut 


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40 


AlBUNGER  —  AICHINGER 


attaché  à  .a  musique  du  i^ioe-roi ,  en  qualité  de 
second  maître  de  chapelle;  mais  par  des  cir- 
constances inconnues,  il  s'éloigna  de  cette 
Tille,  et  s'établit  à  Venise,  où  il  fonda  une 
Institution  musicale  sous  le  nom  à^Odéon.  En 
1820  il  écriTit  à  Milan  la  musique  du  ballet  de 
Vigano  intitulé  :  Bianca,  représenté  au  théâtre 
de  la  Scala  pendant  le  camayal;  et  dans  la 
même  année  il  composa  aussi  /  Titani ,  autre 
ballet  du  même  auteur.  Après  la  monde  Winter 
(en  1825)  Aiblinger  fut  appelé  à  Munich 
pour  y  occuper  la  place  de  second  maître  de  cha- 
pelle, en  remplacement  de  Stunz ,  qui  venait 
d'être  élcTé  à  la  place  de  premier  maître.  En  1833 
il  voulut  revoir  l'Italie,  y  fit  un  second  voyage,  et 
s'arrêta  quelque  temps  près  de  son  ami  Simon 
Mayr.  Dans  ce  voyage  il  visila  Rome ,  et  y  fut 
nommé  membre  de  TAcadémie  de  Sainte-Cécile. 
11  a  écrit  plusieurs  morceaux  de  musique  d'un 
bon  style,  et  s'est  fait  connaître  comme  composi- 
teur dramatique,  par  Rodrigues  et  ChimènCy 
opéra  en  trois  actes.  Lorsque  le  bel  ouvrage  de 
Gluck,  fphigénie  en  Tauride,  fut  mis  en  scène 
à  Munich,  pour  M'i^  Schechner  (postérieurement 
Mme  Waagen),  Aiblinger  ajouta  à  la  partition 
originale  une  grande  scène  pour  cette  cantatrice  : 
ce  morceau,  dit-on,  ne  fot  pas  jugé  indigne  d'être 
entendu  près  de  la  belle  musique  du  créateur  de 
la  tragédie  lyrique.  Mais  le  nom  de  cet  artiste 
est  connu  surtout  par  sa  musique  d'église.  Ses 
compositions  en  ce  genre  sont  celles  dont  voici 
les  titres  :  !•  Requiem  à  quatre  voix,  deux  vio- 
lons, alto,  orgue  et  basse,  deux  cors  obligés,  deux 
trompettes  et  timbales,  op.  I  ;  Munich,  Falter.— 
2®  Litanies  (en  si  b)  pour  quatre  voix  et  orchestre, 
op.  2  ;  ibid. — 3<^  Messe  latine  (en/a)  pour  quatre 
voix,  orchestre  et  orgue,  op.  8;  idid.— 4°  Graduel 
et  offertoire  à  quatre  voix,  deux  violons,  alto , 
deux  cors  et  orgue, op.  k;ibid.  —  b'^Requiemk 
quatre  voix,  orchestre  et  orgue,  op.  5;  ibid,  — 
6^ Litanies  (en  ré)k quatre  voix  et  orchestre , 
op.  6;ibid.  —7^  Deux  messes  latines,  la  première 
en  titt  pour  VAvent^k  quatre  voix  et  orgue,  op.  7, 
la  deuxième,  également  en  ut,  pour  les  di- 
manches, à  quatre  voix  et  orgue,  op.  8;  ibid.^ 
V  Ave  Regina,  à  quatre  voix  et  orgue ,  op.  1 1  ; 
ibid.  ~9*  Cyclus  Zioey  und  Drey  Stimmen  Kir- 
chen  compositionem  mit  Orgel,  Basa  und  Vio- 
fonc;Augsbourg,Kollmann.  Cette  collection  ren- 
ferme la  messe  de  sainte  Aldegonde  pour  deux  so- 
soprani  et  alto  ;  la  messe  de  sainte  Walpurge,  pour 
soprano  et  alto  ;  la  messe  de  sainte  Cécile ,  idem  ; 
la  messe  de  saint  Michel,  idem;  la  messe  de  la  fête 
des  trois  Rois  pour  deux  soprani  ;  la  messe  Sa- 
lesia  pour  deux  soprani  et  alto  ;  cinq  graduels 
pour  deux  soprani,  et  cinq  offertoires,  idem.  — 


loo  Kirchenmusih  fur  kleinere  Stadt-und 
Ikindchôre  (Musique  dVglise  pour  des  chœurs 
de  petites  villes  et  de  la  campagne  ),  ibid.  Cette 
collection  renferme  six  messes  sdennelles  ou 
brèves,  pour  quatre  voix  et  orgue ,  avec  des 
instruments  à  cordes  et  à  reniad  libitum,^ 
1 1 0  Messe  solennelle  pour  quatre  voix  et  orgue; 
Angsbourg,  Boehm.—  12o  Dix<sept  psaumes  de  vê- 
pres pour  quatre  voix,  orchestre  et  orgue,  op.  12  ; 
Munich,  Falter .-«•  13o  Six  offertoires  et  six  gra- 
duels pour  cinq  voix  sans  accompagnement,  op. 
13  et  14(iM(i.— 14o  Deuxième  suite  du  Cyclus, 
contenant  les  Litanies  de  la  Vierge  pour  deux  so- 
prani, orgue,  violoncelle  et  contre-basse;  les  lita- 
nies pour  la  fête  des  trois  Rois,  idem;  un  Veni 
Sancte  Spiritus,  pour  deux  soprani,  contralto, 
orgue ,  basse  et  violoncelle  ;  un  Tantum  ergo 
sur  le  plain-chant,  avec  orgue; et  un  Requiem 
sur  le  plain-chant,  suivi  du  Libéra,  avec  orgue; 
Angsbourg,  Boebm.  Pendant  son  séjour  en  Ita- 
lie, Aiblinger  a  publié  chez  Riccordi,  à  Milan, 
une  pastorale  pour  l'orgue. 

AIGH  (  GoDEFROT  ) ,  chanoine  régulier  de 
l'ordre  des  Prémontrés,  qui  vivait  vers  ie  milieu 
du  dix-septième  siècle,  a  fait  imprimer  à  Augs- 
bourg  :  Fructus  ecclesiasticus  trium,  quatuor 
et  quinque  vocum,  duorum  vel  trium  instrum. 
cum  secundo  choro. 

AIGHELBURG»  virtuose  sur  la  mandoline, 
fixé  à  Vienne.  On  a  de  lui  :  r  Pot  pourri  pour 
mandoline  ou  violon  et  guitare,  œuvre  i'^; 
Vienne,  Haslinger.— 2^  Variations  pour  mandoline 
ou  violon  et  guitare,  œuvre  2*;  ibid.^^  3"  Noc- 
turne concertant  pour  mandoline  ou  violon  et 
guitare,  œuvre  3';  ibid.—  4"  Variations  concer- 
tantes pour  mandoline  ou  violon  et  guitare, 
œuvre  4*;  ibid. 

AIGHINGER  (Grégoire),  prêtre  et  orga- 
niste de  Jacques  Fugger,  baron  de  Kirchberg  et 
Weissenhorn,  à  Augsbourg,  naquit  vers  1565. 
En  1599  il  alla  h  Rome  pour  se  perfectionner 
dans  la  musique  ;  et  son  retour  à  Aug<ibourg  eut 
lieu  vers  1601.  On  ignore  l'époque  de  sa  mort; 
mais  on  sait  qu'il  vivait  encore  en  1614,  car  il 
a  signé  la  préface  d'un  de  ses  ouvrages  le  5  dé- 
cembre 1613.  On  a  de  lui  les  ouvrages  suivants  : 
1®  Liber  1  sacrarum  cantionum,  quatuor^ 
qtUnque  et  octo  vocum,  cum  madrigales; 
Augsbourg,  1590.  Cest  sans  doute  le  même  ou- 
vrage qui  a  été  réimprimé  dans  la  même  année 
à  Venise,  chez  Ange  Gardane,  sous  ce  titre  :  Sa- 
crsB  cantiones  quatuor,  quinque,  sexy  octo  et 
decem  vocum,  cum  quibusdam  aliis,  qum  vo- 
cantur  Madrigali,  tum  vivx  voci,  tum  omni» 
bus  mu$icorum  instrumentis  accomodatx,  — 
2*  Lib.2 sacrarum  cantionum,  quatuor,  quin- 


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AlCHINGER  —  AIGUmO 


41 


queei  tex  vccum,  eum  mista  et  Magn\fica\ 
nec  non  dUUogisaliquot;  Venise,  t595.  —  S*  Sa- 
crx  Caniiona,  quingue^  sex,  septem  et  octo 
vocum,  dédiés  au  chapitre  de  la  cathédrale 
d'Augsbourg;  Nuremberg,  1597.—  4*  Tricinia 
Mariana  quUms  Antiphonmy  Hymni,  Magni- 
fieatf  lÂianix  et  vari»  Laudes^  etc.  ;  Insprûclt, 
Agricoia,  1598 ,  iii-4*^.  —  5*  Divine  Laudes  ex 
Jloridis  JaeM  Pontani  excerpta ,  ttium  vo- 
cum;  ^  Augsboorg ,  1603.  —  6*  Vespertinum 
Yirginis  Cantictan,  consistant  en  un  magnificat 
à  sii  Toix ,  dédié  an  prince  Jean  Adam,  abbé  de 
Kempten  ;  Augsbonrg,  1Q04.  —  7"  Ghirlanda  di 
Cantouette  tpirituali  a  tre  voci;  Augsbourg, 
1604. — 8°  Fasdculus  sacrarum  harmoniarunit 
quatuor  vocum;  Dillingen,  1609.-9''  Solemnia 
corporis  Christi  in  sacrificio  missa,  et  in 
ejtademfesti  ofjMà  acpublicis  processionibus 
deeantari  solita;  Augsbourg,  1606.  —lOo  Can- 
ttones  eecUsiastic»,  très  et  quatuor  vocum, 
cum  basso  generaU  et  continua,  in  usum  orga- 
nistanan;  Dillingen,  1607,  in-4o.  Cet  ouvrage 
est  remarquable  en  ce  qu^l  est  un  des  premiers 
où  les  mots  de  basse  continue  apparaissent  — 
110  YirginaHa  :  laudes  Virgine  Maries,  com- 
plexa  et  quinis  vocibus  modulata  ;  Dillingen , 
1608,  in-40.  -.  \V*  (bis)  Teutsche  Gesenglein 
(sic)  ai»  dem  Psalter  sammt  andemgeistl.  lÀe- 
dem  zu^StHnmen;  Dillingen,  Meltser,  1609, 
in-40.  —  120  sœr»  Dei  Laudes  sub  officia  di- 
vinocondnendeef  quorum  pars  priorb,  6,  7, 8; 
posterior  vero  2,  3, 4  et  5  vocum,  etc.  ;  Dilling» 
excodebat  AdunMeKzer,  1609,  in-4o.  —  1 3**  Oda- 
ria  lectissima  ex  mellitissimo  D.  Bemardi 
JiibUodelibata  modisque  musicispartim  qua- 
tuor,  partim  irium  vocum\  Francfort  et  Augs- 
bourg,  1611,  in-4o.  —  14o  Corona  eucharistiea 
duarum  et  trium  vocum;  Augsboorg,  1611, 
in-4o.  —  15Û  Vulnera  Christi  a  D.  Bemhardo 
salutata,  trihus  et  quat,  vocibus  musicsB  de- 
fteeta  ;  DiUingai,  in-4**.  — 16^  Lacrynue  B.  Vir~ 
ginis  et  Joannis  in  Christum  a  cruçe  deposi- 
tummodis  musicis  expressm  ;  Augsbourg,  in-4o. 
—  17«  Uturgica,  sive  sacra  officia  ad  omnes 
festos  quat.  voc.;  Augsboorg,  1593,  Jn-16.  — 
180  Zwei  Kinglieder  vom  Tod  und  letzten 
Gtricht  mit  4  Stimmen;  Dillingen,  Greg. 
Haenlin,  1613.  Le  catalogue  de  la  bibliothèque 
musicale  dn  roi  de  Portugal  Jean  IV  indique  aussi 
une  collection  de  moteta  à  trois  et  quatre  voix, 
d'Aicfainger,  sous  ce  titre  :  Quercus  Dodonea. 
AIGNER  (  Ehgblbebt),  compositeur,  né  à 
Vienne,  en  Autriche,  le  23  féTrier  1798,  est  fils 
d'un  marchand  de  Ter,  qui  le  destinait  an  com- 
merce. Dès  l'Age  de  quinze  ans  il  écrivait  de  pe- 
tites eompofiitions  que  Tabbé  Stadler  considéra 


comme  des  indices  d^une  heureuse  organisation 
musicale.  En   1835  il  obtint  la  place  de  chef 
d'orchestre  des  ballets  au  tbéAtre  impérial  ;  mais 
il  Tabandonna  deux  ans  après,  pour  se  rendre 
à  Idria,  avec  le  mécanicien  Wurm.  En  1839  il 
établit  une  grande  fabrique  de  machines  dans 
l'Autriche  supérieure.  On  ignore  les  motifs  qui 
lui  ont  fait  abandonner  cette  entreprise  en  1842. 
Depuis  lors  il  a  vécu  à  Vienne  sans  emploi,  cul- 
tivant la  musique  comme  simple  amateur.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  ceux-ci  :  1*  Messe  à 
quatre  voix,  tonte  en  canon;  Vienne,  Haslinger.  — 
2*  Plusieurs  messes  avec  orchestre,  et  un  jRe- 
quiem,  non  publiés.  —  3°  L'opéra  intitulé  Wiin- 
derlilie  (Le  Lis  magique).  — .  4°  Das  geheime 
FensterÇLaL  Fenêtre  secrète),  opéra-comique  joué 
en  1826.  ^5»  Der  Angriffsplan  (Le  Plan  d'atta- 
que), représenté  au  théâtre  de  la  porte  de  Carin- 
thie,  en  1829  ;  6o  Le  vaudeville  das  HochzeitS' 
concert  (Le  Concert  de  noces ),  représenté  au 
théâtre  Kaemthnertbor,  le  29  novembre  de  la 
i  même  année.  —  7o  Beaucoup  de  musique  de  bal- 
I  lets  pour  divers  théâtres  de  Vienne.  —  8o  La  can- 
'  tate  intitulée.  :  Lob  der  Tonkunst  (  Ûoge  de  la 
;  Musique  ),  exécutée  à  Vienne  en  1835. — 9®  Quin- 
I  tette  pour  piano,  flûte,  violon,  alto  et  violoncelle 
'  (en  sol)  ;  Vienne,  Diabelli.  ^  10»  Six  chants  pour 
I  quatre  voix  d'homme;  Vienne,  Artaria. 

AIGRE  (  Henri -BARTRéLBHT  ),  libraire  à 
Paris,  est  né  à  Angouléme,  Je  23  mai  1799. 
Disciple  de  Jacotot,  il  s'est  livré  à  l'enseignement 
par  la  méthode  de  son  mettre,  d'al>ord  à  Bou- 
logne, puis  à  Strasbourg.  Le  peu  de  succès  qull 
obtint  dans  cette  dernière  ville  le  décida  à  venir 
s'établir  à  Paris.  On  a  de  lui  :  lo  L'Enseignement 
universel  mis  à  la  portée  de  tous  les  pères 
de  famille,  par  un  disciple  de  J.  Jacotot;  Pans, 
'  P.  Dupont,  1829-1830,  trois  parties  in-8o.  La  troi- 
I  sième  partie  traite  de  la  musique,  des  mathéma- 
!  tiques,  de  la  théologie,  etc.,  en  80  pages —  2»  Ré- 
I  forme  à  fcnre  daiu  ta  manière  d'écrire  la 
I  musique ,  au  moyen  de  laquelle  les  commen 
çants  n'éprouveront  plus  de  difficulté,  soit 
dans  la  lecture,  soit  même  dans  l'exécution. 
Par  un  ignorant  qui  frissonne  au  seul  nom  de 
ft^moZ  ;  Paris,  Ladvocat,  1830,in-8ode  16  pages. 
AIGUINO  (iLLDiiiNATo),  surnommé  Bres^ 
ciano,  de  l'ordre  des  Frères  Mmeurs  de  l'Obser- 
i  vance,  an  couvent  de  Venise,  naquit  vers  1520 
I  -an  château  degli  Orzi  veccM,  dans  les  environs 
de  Bresse  ou  Brescia,  en  Lombardie.  Son  por- 
trait se  trouve  dans  les  deux  ouvrages  qu'il  a  pu- 
bliés ,  et  Ton  y  voit  joint  à  ses  noms  celui  de 
capitano.  Le  portrait  publié  en  158 1  n'a  même 
que  ce  nom,  qui  semble  faidiquer  qd'avant  d'en- 
trer dans  son  monastère ,  Aiguino  avait  été  mi- 


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42 


AlGUE  —  AIMOM 


liUire,  et  qo*on  le  désignait  par  le  titre  qu'il 
avait  eu  dans  sa  première  profession.  Il  lut  élève 
de  Pietro  Aaron ,  et  publia  les  ouvrages  suivants  : 
1  *  La  iiluminatadi  tutti  i  tuoni  di  canto  fermo, 
con  alcuni  bellissinU  secreti,  non  d*altrui 
piu  scritti  ;  Venise,  Ant  Gardane,  1 563,  in-4o.  — - 
20  //  Tesoro  Uluminato  di  tutti  i  tuoni  di  canto 
figurato,  con  alcuni  bellissimi  secreti^  non 
da  altri  piu  scritti  ^  nuovamente  composto 
del  R.  P.  Uluminato  Ayguino  Bresciano;  in 
Yenezta,  presso  Gio.  Varisco,  1581,  in-4o.  Cet 
ouvrage  est  dédié  an  cardinal  Louis  d*E<te.  Les 
titres  des  deux  livres  d'Aiguino  semblent  indi- 
quer une  difTérence  entre  les  tons  du  plain-cbant 
et  ceux  de  la  musique  mesurée;  mais  le  contenu 
dea.  deux  ouvrages  démontre  que  dans  le  citant 
de  Téglise,  comme  dans  toute  espèce  de  musique, 
la  tonalité  était  identiquement  la  même  au  temps 
où  écrivait  Aiguino.  Dans  le  premier  de  ses  ou- 
vrages comme  dans  l'autre,  l'auteur  établit  qu'il 
y  a  huit  tons,  et  dans  tous  les  deux  il  explique 
la  formation  de  ces  tons  par  les  espèces  de  quartes 
et  de  quintes  dont  il»  sont  composés  et  qui  les 
caractérisent.  Le  trésor  illuminé  de  tous  les  tons 
du  chant  figuré  ne  difTère  du  précédent  ouvrage 
que  par  les  chapitres,  oh  Fauteur  disserte  sur 
remploi  des  dièses  et  bémols  accidentels  de  la 
musique  harmonique,  et  par  la  partie  de  son 
livre  relative  à  la  valeur  et  à  l'emploi  des  signes 
de  la  musique  mesurée. 

AIMON  (  PAEraiLE-LéopOLD-FRAiiçois),  né 
àrisie,  département  de  Yauduse^  le  4  octobre 
1779  (1),  reçut  les  premières  leçons  de  musique 
de  son  père,  Esprit  Aimon,  YiolonceUiste  attaché 
au  comte  de  Ranlzau ,  ministre  de  Danemark. 
«Léopold  fit  des  progrès  rapides,  et  à  l'&ge  de 
dix-sept  ans  il  dirigeait  l'orchestre  du  tht^Atre 
de  Marseille.  Il  s^appliqua  alors  à  Tétude  des 
partitions  des  meilleurs  compositeurs  italiens  et 
allemands  :  elle  lui  tint  lieu  d'un  cours  de  com- 
position plus  sévère.  Lorsqu'il  se  crut  suffisam- 
ment instruit,  il  écrivit  vingt>quatre  quatuors 
pour  deux  violons ,  alto  et  basse,  et  deux  quin- 
tettis  pour  deux  violons,  deux  altos  et  violon- 
celle; un  de  ces  derniers  a  été  gravé  k  Paris, 
chez  Janet,  ainsi  que  vingt  et  un  quatuors. 

Kn  1817,  Aimon  alla  se  fixer  à  Paris  dans  le 
dessein  de  se  livrer  à  la  profession  de  composi- 
teur dramatique.  Son  opéra  des  Jeux  Floraux, 
reçu  à  TAcadémie  royale  de  Musique  au  commen-. 
cernent  de  1818,  fut  représenté  au  mois  de  no- 
vembre de  la  mémo  année.  La  musique  de  cet 

(I)  Cette  date  est  certaine.  M.  Oi.  Gabet  a  été  induit  en 
erreor  ioraqu'U  a  flié  (dans  aon  DictUmnairBdei  Jrtittet 
d€  FÊcoU/rançttiaê  au  dtx-neuvtime  siècle;  Parts,  lasi, 
In-S*  )  l'époque  de  la  nalasaoce  de  M.  Aimon  en  iras. 


ouvrage  fut  trouTée  faible  et  dénuée  d'originalité. 
A  Pouverture  du  Gymnase  dramatique,  en 
1821,  Tadministration  de  ce  Ihé&tre  s'attacha 
M.  Aimon ,  en  qualité  de  clief  d'orchestre.  C'est 
pendant  la  durée  de  son  service  quil  a  composé 
de  jolis  airs  de  TaudeyiHe  qui  sont  devenus  po- 
pulaires :  celui  de  Michel  et  Christine  a  eu  à 
juste  titre  une  vogue  peu  commune.  En  1822,  à 
la  retraite  da  Baudron,  chef  d'orchestre  do 
Tliéfrtre-Français,  Ajmon  lui  succéda.  Après 
avoh*  rempli  ces  fonctions  pendant  plusieurs  an- 
nées ,  il  y  a  renoncé,  et  a  eu  pour  successeur 
M.  Barbereau.  Depuis  lors,  Aimon  s'est  lîTré  sans 
réserve  à  l'enseignement,  après  avoir  perdu 
toutes  les  illusions  de  gloire  qui  avaient  charmé 
sa  jeunesse. 

Il  a  écrit  pour  l'Opéra,  Velleda^  en  cinq  actes  ; 
paroles  de  M.  de  Jouy  ;  Abujar  en  trois  actes; 
Alcide  et  Omphale,  et  le&  Cherusques;  pour 
rOpéra-Comique,  Us  deux  FigaroSf  paroles  de 
Martinelli;  ces  ouvrages  n'ont  point  été  ^repré- 
sentés. Les  compositions  musicales  qu'il  a  pu- 
bliées sont  :  1*  Quintette  pour  deux  violons , 
deux  aitoa  et  violoncelle  ;  Paris,  Janet.  ^  2**  Trois 
quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse,  œuvre 
4'  ;  Paris,  Hanry.  —  3^  Trois  idem,^  oeuvre  6*"  -^ 
Paris,  Momigny.  —  4®  Trois  idem.,  oeuvres  7$,  S*, 
9';  Paris,  Hentz.  —  5*"  Trois  idem , œuvres  43', 
46*  ;  Paris,  Pacini.  —  6**  Trois  idem,  œuvre  47*^; 
Paris,  Janet  —7*  Trois  idem,  livre  4;  Paris» 
Frey.  —  8*  Trois  nouveaux  idem,  livres  5-8,  ibid, 
—  9*  Conctrtino  pour  le  violoncelle  ;  Pari%  Pa- 
cini. — 10"  Récréation  pour  denx  violoncelles,  cor 
et  piano,  ibid.  — 11*  Solo  pour  la  clarinette  avec 
accomp.  de  quatuor  on  piano;  Lyon,  Arnaud.  — 
12"*  Premier  et  deuxième  concerto  pour  le  bas- 
son ;  Paris,  Frey.  —  13*"  Quatuor  pour  le  piano  ; 
Paris,  Pacini.  —  14<*  Plusieurs  œuvres  de  trios 
et  de  duos  pour  le  violon.«-  th^  Duos  pour  gui- 
tare et  violon,  liv.  1-3;  Paris  Gaveaiix. 

M.  Aimon  s'est  aussi  fait  connaître  comme 
écrivain  sur  la  musique  par  les  ouvrages  dont 
les  titres  suivent  :  1*  Connaissances  prélimi- 
naires de  V harmonie,  ou  nouvelle  méthùde 
pour  apprendre  en  très-peu  de  temps  à  con- 
naître tous  les  accords;  Paris,  Frey,  1813,  en 
trente  petits  cartons  in- 1 2.  —2o  Étude  étémen* 
taire  de  V harmonie,  ou  nouvelle  méthode 
pour  apprendre  en  très-peu  de  temps  à  con- 
naitre  tous  Us  accords  et  leurs  principaUs 
résolutions,  ouvrage  agréé  par  Grétry;  Paris» 
Frey.  Ces  deux  titres  semblent  indiquer  le  même 
ouvrage.  Une  deuxième  édition  de  V Étude  éU- 
mentaire  d'harmonie  a  été  publiée  à  Paris,  en 
1839;  a^  Sphère  harmonique,  tableau  des  aC" 
cords,  une  feuille  grand  raisin;  Paris,  Collinet» 


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àlMON  —  ALARD 


43 


f  817.  —  4"*  Abécédaire  musical ^  principes  élé- 
mentaàres  à  l'usage  des  élèves  ^  un  vol.  iii-l2; 
Paris,  Hacliette,  1881. 

AIROLDI  (...)>  compositear  italien,  a  fait 
ses  études  musicales  au  conservatoire  de  Milan, 
soos  la  direction  de  Piotro  Ray  et  de  Vaccai. 
Ses  premiers  essais  de  musique  dramatique 
ont  été  faits,  je  crois,  depuis  1848  :  ils  consis- 
tent en  trois  opéras,  à  savoir  :  i^  Don  Grego- 
rio  nelP  imborazzOy  opéra-bourfe.  ^  2**  Adriano 
in  ;Strta ,  opéra  sérieiii ,  et  Stalira  Regina  di 
Persia.  J*ai  entendu  le  premier  de  ces  ouvrages 
à  Venise,  en  1850;  son  style  facile  et  laTerve 
de  quelques  morceaux  m'avaient  donné  bonne 
opinion  de  Pavenir  du  jeune  compositeur  :  il  ne 
parait  pas  que  mon  espoir  se  soit  réalisé. 

AJOLLA  (Fbançois),  musicien,  né  à  Flo- 
rence dans  les  dernières  années  du  quinzième 
siècle.  Poccianti,  qui  lui  a  donné  une  place  dans 
ion  catalogue  des  écrivains  illustres  de  Florence, 
dit  que  Ajulla  fut  applaudi  en  Italie  et  en  France  ; 
il  ajoute  que  ces  compositions  imprimées  lui  ont 
procuré  nne  brillante  réputation  ;  mais  il  n'in- 
dique ni  les  titres  de  ces  ouvrages,  ni  le  lieu, ni 
la  date  de  leur  impression ,  et  Negri  n^en  dit  pas 
davantage  dans  son  iiistoire  des  écrivains  flo- 
taitins(/<^orja£fe'/^oren^t/iiscri<lort,  p.  181). 

A'KKMPIS.  Sous  ce  nom,  on  trouve  parmi 
les  manuscrits  de  la  bibliothèque  Bodléienne, 
à  Oxford  (  u»  1957.  1&),  dans  la  bibliotlièque  de 
Saint-Marc,  à  Venise,  et  dans  quelques  autres 
grandes  collections,  un  livre  qui  a  pour  titre  : 
iAber  de  Musica  ecctesiaslica.  Ce  titre  est  al- 
légorique, et  Touvrage  dont  il  s^agit  n'est  autre 
que  Je  livre  ascétiqoe  de  V imitation  de  Jésus- 
Chris  ty  attribué  À  Gerson  par  quelques  bibliogra- 
phes modernes.  (  Voyez  Kehpis.  ) 

AIUËMPIS  (Florent),  organiste  de  Sainte- 
Godule  à  Braxelles,  vers  le  milieu  du  dix-sep- 
tième siècle,  a  publié  les  ouvrages  suivants  de 
sa  oomposition  :  1*^  Sgmphonix,  unius,  duo- 
rumei  trium  vioUnorum;  Anvers,  1644,  in- 
foL  —  20  Sgmphoniw,  unius .  dttorum ,  trium, 
quatuor  et  quinque  instrumentorum ,  ad' 
JimcUc  quatuor  instrumentorum  et  duarum 
vocum,  op.  2%  ibid.;  1647,in-rol.  — 3»  Sympho^ 
nim,  uniusjduorum,  trium,  quatuor  elquin- 
que  instrumentorum,  adjunctx  quatuor  ins- 
trvmemiorûm  et  duarum  vocum,  op.  3*^;  ibid., 
1649,  in-ioL;  ^4"*  Missx  et  Motelta  octo  vocum 
cum  basso  continua  ad  organum;  ibid.,  1650. 
—  5**  Mlssa  pro  De/unctis  octo  vocum.  Cet  ou- 
vrage existait  en  manuscrit  dans  la  maison  de 
JcauTiaon,  ou  plutM  Tichon,  maître  de  chapelle 
des  princes  gouverneurs  des  Pays-Bas,  ainsi 
qu'on  le  toit  par  un  inventaire,  daté  du  21  aoât 


1666,  qui  s^  trouve  aux  archives  du  royaume 
de  Belgique,  à  Bruxelles. 

AKEROYD  (Sâhdel),  né  dans  Je  comté 
d'York,  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle,  a 
composé  la  musique  de  quelques  chansons,  qui 
ont  été  insérées  dans  la  collection  anglaise  inti- 
tulée :  Theater  of  mitfic,  publiée  à  Londres  en 
1685,  1686  et  1687. 

A  LA  (Jean- Baptiste),  compositeuf  et  or- 
ganiste de  l'église  des  Servîtes  à  Milan,  né  à 
Monza,  dans  le  Milanais,  vers  la  fin  du  seizième 
siècle,  et  mourut  à  Tâge  de  trente-deux  ans. 
Gerber  (Neues  hist.  biogr.  Lexikon  der 
Tonkûnstler  )  dit  que  ce  fut  en  1612;  mais  cela 
parait  peu  vraisemblable;  car  la  date  de  tous 
ses  ouvrages  est  postérieure  à  cette  époque.  • 

11  a  publié  :  lo  Canzonette  e  madrigali  a 
due  voci ,  lib.  1  ;  Milan,  1617,  in-fol.  —  2o  Con* 
certi  ecclesiastici,  a  una,  due,  tre  e  quattro 
voci,  lib.  1;  Milan,  1618;  lib.  2,  Milan,  1621; 
lib.  4,  1628.  On  ignore  la  date  du  troisième 
livre.  —  30  Armida  abbandonata,  madrigal  à 
quatre  voix ,  et  C Amante  occulta,  air  à  une  et 
deux  Toix;  Milan,  1625,  in-fol  -.4»  Pratum 
musicum  variis  cantionum  sacrarum  Jloscu" 
lis  ;  Anvers,  1634,  in-4o,  cinq  parties.  Ce  sont 
des  motets  à  une,  deux,  trois  et  quatre  voix,  avec 
basse  continue  On  y  trouve  aussi  des  motets 
de  quelques  autres  auteurs  tels  que  Georges 
Massaûs,  Jacques  Mollet,  et  Henry  Libert 
Grceen. 

ALABIEFF  (...),  Russe  de  naissance,  vit 
en  ce  moment  (  1853  )  à  Moscou ,  et  s'y  fait 
remarquer  par  le  charme  et  l'originalité  de  ses 
mélodies  sur  des  poésies  nationales.  Les  rensei- 
gnements manquent  sur  cet  artiste. 

ALARD  (Lambert),  théologien  protestant 
et  poète  lauréat,  naquit  à  Creropé,  dans  le 
Holstein,  le  27  janvier  1602.  Après  avoir  achevé 
ses  études  dans  les  «^les  de  sa  ville  natale  et 
au  gymnasede  Hambourg,  il  alla,  en  1 62 1 ,  à  Leip- 
sick,  où  il  otRintla  place  de  précepteur  des  enfants 
d'un  libraire  fort  riche ,  nommé  Henning  Cross. 
Ses  travaux  du  préceptorat  ne  l'empêchèrent  pas 
de  cultiver  les  lettres  avec  ardeur,  et  ses  succès 
furent  si  brillants,  qu'il  obtint  en  peu  de  temps 
le  grade  de  bachelier,  et  que  le  laurier  poétique 
lui  fut  décerné  dans  le  cours  de  Tannée  1624, 
par  Mathieu  Hoe,  tliéologien  de  la  cour  de 
Dresde.  Ce  début  lui  promettait  une  carrière 
facile  ;  néanmoins,  il  échoua  dans  le  projet  qu'il 
avait  eu  d*être  professeur  de  philosophie  à  l'U- 
niversité, et  cet  édiec  le  détermina  à  retourner 
chez  lui  vers  la  fin  de  la  même  année.  En  1625, 
Holger  Bosenkrantz,  sénateur  du  royaume  de 
Danaremk ,  envoya  Lambert  Alard  à  l'univer- 


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ALARD 


site  de  Sora ,  en  qualité  de  gouTesneur  de  80d 
fils;  mais  il  ne  garda  pas  longtemps  ce  poste, 
car  peu  de  mois  après  il  obtint  le  diaconat  à  Té- 
giisede  Crempé,  puis  il  fut  collègue  de  son  père 
jusqu'en  1630.  Il  avait  atteint  l'Âge  de  vingt- 
huit  ans,  lorsque  le  roi  Chrétien  lY  lui  accorda 
la  cure  de  Briinsbuttel ,  au  village  de  Ditlimarre 
sur  TElbe.  Il  était  &gé  de  plus  de  soixante-dix 
ans  lorsqu'il  cessa  de  vivre,  le  29  mai  1672. 

Lambert  Alard  avait  été  marié  trois  fois ,  la 
première  en  1626,  ia  seconde  en  1654,  et  la  der- 
nière en  1658.  De  se»  trois  femmes  il  avait  eu 
seize  enfants,  dont  quelques-uns  se  sont  distin- 
gués dans  les  sciences  et  les  lettres.  Lni-méme 
fat  un  savant  homme,  qui  se  fit  remarquer  éga- 
lelbent  comme  profond  théologien ,  comme  phi- 
lologae  et  comme  poète.  De  nombreux  ouvrages 
ont  été  publiés  par  lui  on  laissés  en  manuscrit. 
Parmi  les  premiers,  on  en  remarque  un  relatif  à 
la  musique,  et  qui  a  pour  titre  :  De  veterum 
Musica  Liber  ^ingularis.  In  fine  accessit  Pselli 
sapientissimi  musica ,  e  grxco  in  latinum 
sermonem  translata.  Sumptibus  Henniiigi 
Crossi  jun,  Schlettsingx,  exeusus  typis  Pétri 
Fabri,  1636,  in-4o.  Les  recherches  dont  cet  ou- 
vrage est  rempli  démontrent  que  son  auteur 
possédait  une  érudition  peu  commune  ;  mais  en 
même  temps  il  fournit  la  preuve  qu'Alard  con- 
naissait peu  l'art  sur  lequel  il  écrivait.  Vingt- 
neuf  chapitres  composent  tout  le  livre.  Le  pre- 
mier renferme  diverses  définitions  et  des  éloges 
de  la  musique  tirés  d'Aristote,  de  Platon,  d'Isi- 
dore de  Séville  et  de  Gensorin.  Au  second,  l'au- 
teur examine  quel  est  l'objet  de  l'art.  Le  troi- 
sième est  rdatif  aux  divisions  de  la  musique  sui- 
vant la  doctrine  des  anciens.  Au  quatrième, 
la  musique  est  considérée  dans  ses  rapports  avec 
la  physique,  la  métaphysique,  l'astronomie  et 
l'arithmétique.  Au  suivant,  l'auteur  la  considère 
dans  ses  rapports  avec  l'éthique  ou  la  philosophie 
pratique;  au  sixième,  avec  la  médecine  et  la 
théologie,  et  enfin  an  septième,  avec  la  poésie. 
Au  huitième,  Alard  examine  les  diverses  opi- 
nions des  écrivains  de  l'antiquité  sur  la  nécessité 
de  savoir  la  musique.  lies  chapitres  neuvième  et 
dixième  sont  relatifs  à  la  musique  instrumentale; 
le  onzième  traite  des  intervalles;  le  douzième 
des  modes;  le  quinzième,  des  effets  de  la  mé- 
lodie; le  seizikae,  un  des  plus  curieux,  de  la 
puissance  qu^a  la  musique  de  chasser  le  démon  ; 
les  dix-septième,  dix-huitième ,  dix-neuvième, 
vingtième,  vingt  et  onièroe,  vingt-deuxième,  vingt- 
troisième  et  vmgt-quatrièroe ,  des  diverses  dis- 
positions morales  que  la  musique  fut  naître  diez 
l'homme;  le  chapitre  vingt-cinquième,  de  la 
musique  profane  et  divine;  les  suivants,  de  la 


corruption  de  Tart,  du  meillenr  usage  qu'on 
peut  en  faire ,  et  des  inventeurs  de  la  musique 
dans  l'antiquité. 

La  version  latine  du  traité  de  musique  de 
Psellùs  donnée  par  Alard  est  la  mdlleure  qu'on 
ait  de  cet  opuscule ,  dont  le  mérite  est  d'ailleurs 
fort  médiocre  :  on  la  préfère  M  celle  qu^ÉHe  Ti- 
net  a  publiée  à  Paris,  en  1557,  in-8<>. 

ALARD  (  Dblprin  ),  professeur  de  violon 
au  Conservatoire  de  Paris ,  et  compositeur  pour 
son  instrument,  est  né  à  Bayonne,  le  S  mars 
1815.  Un  penchant  irrésistible  pour  la  musique 
se  manifesta  en  lui  dès  ses  premières  années.  A 
l'âge  de  trois  ans  il  suivait  avec  bonheur  les 
corps  de  musique  militaire  qui  se  rendaient  sur 
les  places.  Son  père,  amateur  passionné,  encou- 
ragea son  penchant,  et  lui  fit  étudier  la  musique 
vocale.  Dès  qu'il  fut  en  état  de  lire  à  première 
vue  les  solfèges  de  tout  genre,  on  lui  mit  entre 
les  mains  un  violon  véritable,  au  lien  de  ceux 
qu'il  improvisait  auparavant  avec  tout  ce  qui  lui 
tombait  sous  la  main.  Un  professeur  de  quelque 
mérite  lui  fit  étudier  de  bonne  musique;  et  ses 
progrès  furent  si  rapides ,  qu'à  l'&ge  de  dix  ans, 
il  joua  un  concerto  de  Yiotti  dans  une  représen- 
tation extraordinaire,  au  théâtre  de  Bayonne. 
L'effet  qull  y  produisit  fut  tel ,  que  des  amis  de 
sa  famille  engagèrent  son  père  à  lui  faire  conti- 
nuer ses  études  musicales  à  Paris.  Il  y  arriva 
environ  dix-huit  mois  après,  et  fut  admis  ^  en 
1827,  à  suivre  le  cours  de  violon  de  Habeneck, 
comme  auditeur.  Une  de  ces  circonstances  inat- 
tendues qui  exercent  souvent  une  grande  in- 
fluence sur  le  sort  des  artistes  le  fit  admettre  à 
concourir  pour  le  prix  en  1829  ;  car,  an  moment 
de  répreuve,  le  courage  faillit  à  un  élève  de  Ha- 
beneck désigné  pour  le  concours;  il  se  retira,  et 
Alard ,  qui  avait  étudié  en  secret  le  concerto  d'a- 
près les  indications  du  maître,  mais  sans  avoir, 
eu  de  leçons  personnelles,  se  présenta ,  étonna 
le  professeur,  et  remplaça  son  condisciple  au 
concours.  Sa  témérité  fut  heureuse;  car  le 
deuxième  prix  lui  fut  décerné  à  Tunanlmité;  et 
dans  le  concours  de  l'année  suivante,  il  emporta 
la  palme  sur  tous  ses  concurrents,  également  par 
une  décision  unanime  du  jury.  Admis  en  183 1 
dans  le  cours  de  composition  de  l'auteur  de  cette 
notice ,  il  le  suivit  pendant  deux  ,ans ,  jusqu'à 
l'époque  où  le  professeur  donna  sa  démission 
pour  prendre  la  position  de  maître  de  chapelle 
du  roi  des  Belges  et  de  directeur  du  Conserva- 
toire de  Bruxelles.  C'est  dans  ces  deux  années 
d'études  que  Alard  a  acquis  la  manière  d'écrire 
élégante  et  pure  qui  distingue  ses  compositions. 
Entré  dans  l'orchestre  de  l'opéra  en  1831,  fl  n'y 
resta  que  deux  années,  parce  qu'il  voulut  se  pré- 


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ALARD  —  ALART. 


45 


parer  une  meilleoFe  position,  ea  se  faisant  en- 
tendre dans  les  concerts.  Jouant  en  1831  à  la 
Société  des  Concerts,  dans  la  salle  du  Cooser- 
Tatoire,  la  polonaise  d'Habeneck,  en  présence 
de  Paganini,  qui  Tenait  d^arriver  à  Paris,  ce 
grand  artiste  looa  beaucoup  son  talent,  et  ajouta 
ces  paroles  remarquables  :  Si  les  élèves  jouent 
cùmme  cela  ici ,  comment  donc  doivent  Jouer 
les  maîtres  ?  Dans  on  autre  concert  où  Alard 
▼enait  de  se  faire  entendre,  Paganini,  qui  déjà 
éprouTait  pour  lui  un  vif  sentiment  de  bienveil- 
lance, lui  fit  don  du  bouquet  qui  loi  avait  été 
offert  par  une  dame  à  son  entrée  dans  la  salle. 
En  1840 ,  Alard  entra  dans  la  musique  du  roi, 
dont  il  devint  premier  violon,  après  la  mort  de 
Baillot.  Il  remplaça  aussi  cet  artiste  illustre,  en 
1843»  comme  professepr  de  violon  dans  ce 
même  conservatoire  où  il  avait  commencé  ses 
sérieuses  et  fructueuses  études  seize  ans  anpa- 
rayant  En  1850,  il  a  reçu  le  dipidme  de  cbeva- 
lier  de  la  Légion  d'honneur.  Il  est  aujourd'hui 
(tft&S)  violon  solo  de  |a  chapelle  impériale.  Le 
talent  de  cet  artiste ,  parvenu  à  sa  maturité,  a 
pour  caractère  distinctif  ralliance  entre  les  qua- 
lités classiques  de  Tancienne  et  grande  école 
avec  les  innovations  du  mécanisme  de  Paganini 
et  d'antres  virtuoses  de  l'époque  actuelle ,  par- 
ticuUèrement  en  ce  qui  concerne  la  main  ganche. 
Grand  musicien,  nourri  des  beautés  de  la  grande 
musique,  il  est  un  digne  interprète  des  œuvres 
de  Haydn,  de  Mozart  et  de  Beethoven ,  et  dans 
le  solo  brillant,  il  a  des  hardiesses  et  des  d^fca- 
tesses'  qui  semblent  devoir  le  classer  parmi  les 
Tiolonistes  d'exception  destinés  spécialement  à 
jooer  dans  les  ocmcerts.  Quoique  jeune  encore, 
il  a  beaucoup  écrit  pour  son  instrument  avec 
accompagnement  d'orchestre,  de  quatuor  ou  de 
piano.  Ses  œoTres  publiées  jusqu'à  ce  jour  sont 
^  cdlea-d  :  lo  i'*,  2«  et  3®  Fantaisies  sur  des  thèmes 
*  originauzy  op.  1,4,5. — 2»  Fantaisie  sur  les  thèmes 
de  Norma,  op.  9 —  3»  idem  sur  Anna  BoUna, 
op.  11.  ~  40  Idem  sur  Linda  di  Chamouny^ 
op.  12.  —  50  Jdem  sur  Maria  Padilla,  op.  17. 
—  go  !dem  sur  la  Favorite,  op.  20.  -7-  7o  Idem 
(Souvenirs  de  Mozart),  op.  21.  —  80  Idem  sur  la 
Fille  du  régiment^  op.  28.  ~  9o  Fantaisie  ca- 
ractéristique^ op.  24. — 100  Premier  grand  con- 
certo pour  violon  et  orchestre,  op.  15.-11*  Sym- 
phonie concertante  pour  deux  violons  principaux 
d  ordiestre,  op.  3 1 . — 1 2'  Six  études  pour  violon 
seul ,  dédiées  à  Paganini,  op.  2.  -<•  13o  Dix  études 
avec  accompagnement  d'un  second  violon,  op.  10. 
— 140  Idem  op.  16.  —  I  &o  Dix  éludes  caractéris- 
tiques avec  accompagnement  de  piano,  op.  18.^ 
I60  Dix  études  dédiées  aux  artistes,  op.  19.  — 17* 
I*'  quatuor  pour  deux  violons,  alto  et  basse,  op.  8. 


—  1 80  Trois  duos  élémentaires  pour  deux  violons, 
op.  22.  — 19*  Trois  duos  faciles  pour  deux  vio- 
lons, op.  23.  ^-200  Trois  duos  brillants  pour  deux 
violons,  op.  27.  —210  Grand  duo  pour  piano  et 
violon,  op.  25.  —  220  Tarentelle  pour  piano  et 
violon,  op.  14.  —  230  Premier  nocturne  pour 
violon  avec  accomp.  de  piano,  op.  6.  ^24»  Souve» 
nirs  des  Pyrénées,  2*  nocturne,  op.  1 3. — 250  Bar- 
caroUe  et  tarentelle,  pour  piano  et  violon,  op.  26. 
—260  Élégie;  mouvement  perpétuel;  caprice,  op.  7. 
—27»  Villanelle,  op.  29.  —28»  Le  Désir,  fantaisie 
sur  un  thème  de  Schubert,  op.  30.  —  29*  varia- 
tions brillantes ,  op.  3  —  30o  École  du  violon, 
méthode  complète  et  progressive  adoptée  pour 
l'enseignement  dans  le  Conservatoire  de  Paris, 
Cet  ouvrage,  dont  le  mérite  est  incontestable, 
a  obtenu  le  succès  brillant  et  solide  auquel  il 
pouvait  prétendre.  U  en  a  été  publié  des  traduc- 
tions en  espagnol»  en  Hafien  et  en  allemand. 

ALARIUS  (HiLAraB  VERLOGE,  connu 
sous  le  nom  d*  ),  né  à  Gand,  vers  ir84,  vint  à 
Paris  dans  sa  jeunesse ,  et  fut  élève  de  Forque- 
ray  pour  la  viole.  Ayant  été  admis  dans  la  mu- 
sique du  roi  comme  violiste,  il  occupa  cette 
place  pendant  plusieurs  années.  Vers  la  fin  de 
sa  vie,  il  se  retira  dans  sa  ville  natale,  où  il  est 
mort  en  1734.  U  avait  écrit  la  musique  du  bal- 
let de  La  Jeunesse,  qui  fut  reçu  à  l'Opéra  en 
1718,  mais  qui  n*a  jamais  été  représenté. 

ALART  (  Simon  )  ou  ALARD,  contrapuntiste 
français  du  seizième  siècle,  naquit  à  Péronne,  dans 
la  seconde  moitié  du  quinzième  siècle,  et  fut  chan- 
tre et  chanoine  de  TÉglise  de  Saint-Quentin. 
Quentin  Delafons  dit  de  lui  (1)  :  «  Il  vivait  à 
Il  Saint-Quentin  environ  Tan  1630,  ce  que  je 
«  juge,  d'autant  qu'il  a  fait  faire  les  vitres  des 
«  grandes  croisées  du  portail  l'Amoureux ,  aux- 
«  quelles  vitres  il  est  dépeint.  »  Le  même  écrivain 
nous  apprend  qu'il  fut  enterré  à  Saint-Quentin , 
dans  les  basâtes  du  chœur  de  l'église  collégiale , 
devant  la  chapelle  de  Saint-Georges.  On  lisait  sur 
sa  pierre  :  Cy  git  vénérable  personne  maître 
Simon  Alard,  natif  de  Péronne,  en  son  vi- 
vant chanoine  et  chantre  de  Véglise  de  céans, 
et  trespassa  le  XVIP,,..  Priez  Dieu  pour  Us 
repos  de  son  dme  (2).  On  trouve  un  motet  de 
sa  composition  dans  la  collection  publiée  à  Ve- 
nise, en  1549,  sons  ce  titre  :  Fructus  vagantur 
per  orbem,  escellentissim.  auctorum  diverse 
modul.,  lib.  1 .  L'Évangile  àquatre  voix  de  ce  musi- 
cien, Dum  transisset  sabbatum,  se  trouve  dans 
le  recueil  fort  rare  intitulé  :  fvan^e/ia  Dominico- 


(0  Mm  cU«  par  H.  Ch.  Gomart,  dans  set  Jtàte*  kUtori- 
'  9iitf«  sur  la  maUrUe  de  Saint-Quentin,  p»  «S. 
l      («)  loc.  cU. 


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ALART  —  ALBANÈZE 


rttm  et  feticrum  dierum ,  musicU  numeris 
pulcherrime  eomprehensa  et  omata  quatuor ^ 
quinque,  sex  eipluriumvocum.  Tomi  sex,  etc. 
JVoHàergXf  in  o//lcina  Joannis  Montant  et 
Ulrici  Neuberi,  15S4-1556,  in-4''  obL  La  com- 
position frAlart  est  dans  le  premier  volume  de 
la  collection,  sous  le  n"  27.  C'est  sans  doute  ce 
même  Alart  ou  Allard  qui  figure  comme  mu- 
sicien de  la  chapelle  du  roi  de  France  Louis  XII 
(  1515  )  dans  un  compte  de  dépenses  laites  pour 
les  obsèques  de  ce  prince,  lequel  se  trouve  aux 
archives  de  Tempire,  lettre  K,  n*  322. 

ALARI  ou  ALARY,  flûtiste  du  théâtre  de 
la  Scala,  a  fait  imprimer  deux  ouvrages  de  sa 
composition.  Le  premier  consiste  en  deux  thè- 
mes variés  pour  la  flûte,  Milan,  Bertozzi,  et  le 
second  en  trois  thèmes  également  variés,  ibid. 
Si  cet  artiste  est  père  de  celui  qui  est  l'objet  de 
Tarticle  suivant,  son  nom  doit  être  écrit  Alary. 

ALARY  (Jules),  non  Alari^  est  né  de  pa- 
rents! rançais  à  Milan,  vers  1815  et  il  y  a  Tait  son 
éducation  municale  au  Conservatoire,  sous  la  di- 
rection de  Basilj.  Son  début  dans  la  carrière  de 
compositeur  dramatique  fut  Topera  intitulé  RO' 
samonda,  quMI  écrivit  pour  le  théâtre  de  la  Per- 
gola, à  Florence,  et  qui  fut  chanté  pour  la  pre- 
mière fois  le  10  juin  1840  par  la  Strepponi, 
M*"*  Laty,  Ivanhoiï  et  Ronconi.  Dès  1835  il 
était  arrivé  à  Paris  et  s'y  était  lait  connaître 
par  bne  complainte  sur  la  mort  de  Bellini,  pu- 
bliée dans  la  Gazette  musiccUe  de  Paris,  et 
par  plusieurs  scènes  lyriques  exécutées  arec 
succès  dans  quelques  salons  aristocratiques.  Dans 
Tannée  suivante  II  reçut  un  bon  accueil  à  Lon- 
dres comme  accompagnateur  distingué  et  comme 
professeur  de  citant  De  retour  à  Paris ,  et  trou- 
vant dans  les  directeurs  de  théâtres  et  de  con- 
certs peu  d'empresHement  à  faire  entendre  sa 
musique,  il  en  confia  l'exécution  à  Torchestrê  de 
Jnllien,  qui  faisait  alors  courir  tout  Paris  au  bou- 
levard du  Temple.  Alternativement  à  Paris  et  à 
Londres,  il  y  donnait  des  concerts  où  il  faisait 
entendre,  tantôt  une  symplioni<*,  tantôt  une  pièce 
de  chant,  par  exemple,  sa  jolie  barcarole  du  Lac 
de  Como;  mais  il  ne  parvenait  pas  à  se  faire  une 
véritable  renommée  de  compositeur,  nonobs- 
tant le  secours,  quelquefois  indiscret,  que  lui  ap- 
portait la  presse.  Cinq  années  se  passèrent  ainsi, 
après  quoi  Alary  eut  un  engagement  pour  écrire 
la  Rosamonda»  Les  journaux  parlèrent  encore 
d'un  grand  succès;  néanmoins  l'ouvrage  disparut 
bientôt  de  la  scène  ;  et  le  compositeur  parut  dé- 
couragé :  car  dix  années  s'écoulèrent  ensuite  sans, 
qu'il  produisit  aucun  graud  ouvrage.  Ce  ne  fut 
qu'au  mois  d'avril  1851  qu'il  appela  de  nouveau 
l'attention  sur  lui  par  l'exécution,  dans  un  con- 


cert spirituel , 'de  l'oratorio  La  Rédemption^ 
auquel  on  avait  donné  le  nom  de  Mystère  en 
cinq  acle«.  Quelques  bonnes  parties  furent  signa- 
lées par  la  critique  dans  cet  ouvrage,  et  l'aotear 
fut  loué  pour  s'être  élevé  par  la  gravité  de  son 
style  à  la  hauteur  de  son  sqjet.  Le  Tre  iVoue, 
opéra  bouffe  en  trois  actes,  qu'il  fit  jouer  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris ,  présenta  le  talent  d'Alary  soos 
an  autre  point  de  vue.  On  y  trouva  de  la  fa- 
cilité, delà  gsieté,  de  l'entrain,  mais  peu  de  noa- 
veauté.  On  a  publié  de  cet  artiste  :  io  Vltalia 
à  Bellini,  chant  à  voix  seule  avec  piano  ;  Milan, 
Riccordi.  —  2<*  Ninetta,  ariette  idem';  Viemip,  Me 
chetti.  -«  30  Sicilienne,  idem  ;  Mayence,  Schott. 
^40  Die  Treuedes  Brcttarmers,  idem\  Bâie, 
Knop.  ^  5**  Eleonora,  scène  idem;  Vienne,  Me- 
chetti.  —  60  //  lago  difiomOy  barcarolle,  idem; 
Mayence,  Scholt.  Beaucoup  d'autres  pièces  de 
chant,  et  même  quelque»  compositions  pour  le 
piano,  particulièrement  des  polkas  et  des  valses. 

Un  autre  artiste  nommé  Alary  (A.  F.  )f  P^t- 
ètre  Irère  da  précédent,  vit  à  Milan,  et  s'y  est 
fait  connaître  comme  pianiste  et  comnoe  eom- 
positeur.  Ses  ouvrages  publiés  sont  :  |o  Diver^ 
tistements  à  quatre  mains  pomr  le  piano,  no*  1, 
2,  3,  4  ;  Milan,  Riccordi.  -^  2o  Grande  fantaisie 
pour  piano  seul  ;  ibid. 

ALBANEZE  00  D'ALBIVAESE,  sopra- 
iTiste,  naquit,  en  1729,  au  hotirgd'i4/6affo  dans  la 
Pouille,  d'où  lui  est  venu  vraisemblablement  son 
nom  (  Voy.  Lalande ,  Voyage  en  Italie,  tome  7, 
page  .196,  2""*  èdit.).  Élève  d'un  des  conserva- 
toires de  Naples,  il  vint  à  Paris  en  1 747,  à  l'âge  de 
dix-huit  ans.  Il  fut  immédiatement  engagé  à  la 
chapelle  du  roi,  et  devint  premier  chanteor  aux 
concerts  spiritnels,  depuis  17^2  Ju^u'en  1762.  Il 
est  mort  en  1800.  Les  ouvrages  les  plus  connus 
de  sa  composition  sont  les  suivants  :  lo  Airs  à 
chanter,  premier,  deuxième  et  troisième  recueils;  . 
Paris,  sans  date,  in  4»,  obi.  — 1  2»  £e«  Amuse- 
ments  de  Melpomène,  quatrième  recueil  d'airs 
à  chanter,  mêlés  d'accompmgnements  de  violon,  de 
guitare,  et  de  pièces  pour  ce  dernier  instrument,  par 
MM.  Albanèse  et  Cardon  ;  Paris  (S.  D.).  in-4o. 
— 30  Sixième,  septième  ethnitième  recueils  d'airs, 
avec  accompagnement  de  violon  et  basse,  in-40, 
obi.  —  40  la  Soirée  du  Palais  Royal,  nouveau 
recueil  d'airs,  avec  accompagnement  de  clavecin, 
in-40.  —50  Recueil  de  duos  et  d'airs,  avec  sympho- 
nie, et  sans  accompagnement,  in-fol.  —60  Recueil 
d'airs  et  deduos  S  voix  égales,  avec  basse  continue, 
œuvre  1  !■•;  Paris,  in-4».  —  7©  Soirées  du  Bois  de 
Boulogne,  nouveau  recueil  d'airs,  de  chansons  et 
duos  pour  le  clavecin,  avec  une  ariette  à  grand  or- 
chestre et  une  pièce  en  pantomime;  Paris,  in*4', 
obi.  —  80  Recueil  de  duos  à  voix  égales,  romances, 


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ALBANÈZE  —  ALBEJTIZ 


bnmetfes  et  ane  cantate  de  Pergolëse  (  Orfeo), 
tant  avec  accompagnement  de  claTCcin  que  de 
TioloDS,  alto  et  basse  chirTrée;  Paris  (S.  D.  ), 
tn-fol.  ^-  90  les  petits  Riens,  nouveau  recueil  de 
«hansona  et  romances  avec  accompagnement  de 
piano  ;  Paris,  1n-4o.  —  îQo  Romances  en  dialogue, 
avec  accompagnement  de  piano  et  violon.  — 
110  Romances  de  Bosemondef  imprimée  en 
caractères  mobiles  d'Olivier.  Les  mélodies  d'Aï- 
banèse  ont  en  longtemps  en  France  un  succès  de 
vogue  justifié  par  leurs  formes  gracieuses  et 
par  te  sentiment  naïf  et  tendre  dont  elles  élaient 
empreintes.  La  romance  charmante,  Que  ne 
tuîs'je  la  fougère ,  est  d'AlbanAse  :  les  paroles 
avaient  été  composées  par  Riboutté,  grand  père 
de  rauténr  de  VAssemblée  de  famille.  Cette 
romance  est  faussement  attribuée  à  Peiigolèse 
dans  le  recueil  des  Chants  populaires  de  la 
France,  publié  à  Paris  par  Ddloye,  3  vol.  gr. 
in-fto  iliuslré. 

ALBANI  (Matbias),  fabricant  de  violons, 
qni  a  eu  de  la  réputation,  naquit,  en  1621,  à 
Botzen,  00  Bolzano,  ville  du  Tyrol.  11  fut  un  des 
meilleurs  élèves  de  Steiner.  Gerber  cite  de  cet 
artiste  un  violon  qui  portait  intérieurement  ces 
mots  :  Mathias  Albanus  fecii  in  Tyrol,  BuU 
jajil,  1654.  Les  instruments  d'Albani  occupent  à 
pen  près  dans  le  commerce  de  la  lutherie  le 
même  rang  que  ceux  de  Klotz,  le  père.  Ses  vio- 
lons ont  les  voûtes  de  la  tabie  trèe-élevées;  son 
vernis  est  d*un  rouge  tirant  sur  le  brun.  La  troi- 
sième et  la  quatrième  corde  ont  le  son  nasal; 
la  seconde  a  de  la  puissance  et  de  la  rondeur  ;  la 
chanterelle  a  de  l'éclat,  mais  en  même  temps  elle 
a  de  la  aecberesse  et  manque  de  mœlleux.  Al- 
banî  noonrut  à  Botfen  en  1673  (  Yoy.  Moritz  Ber- 
maa,  ŒslerreicMsehes  hiographisehes  Lexi- 
kon,  tom.  I,  p,  69  ). 

ALBANI  {MiTBiAê),  fils  du  précédent,  na- 
quit à  Bolien,  vers  le  milieu  du  dix-sepllème 
siècle.  Apcès  avoir  appris  la  facture  des  instni- 
meau  chez  son  père,  et  avoir  travaillé  dans  les 
ateliers  de  Crémone,  il  se  fixa  à  Rome,  et  y  fa- 
briqua bcaocoop  d*imitruments  qui  ont  été  esti- 
més presque  à  Pégal  des  Amati.  Gerber,  qui  l'a 
eonfondu  avec  son  père,  cite  de  lui  deux  violons 
qui  ont  appartenu  au  violoniste  et  compositeur 
Albinoni ,  dont  on  portait  la  date  de  1702,  et 
l'autre  celle  de- 1709. 

ALBANI  est  aussi  le  nom  d'un  luthier  qui 
travaillaît  en  Sicile  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Ses  instrumenu  ne  portent 
pas  de  prénom,  et  Ton  ne  sait  rien  ide  sa  vie. 
M.  T.  Forster,  amateur  anglais  qni  s'est  fixé  en 
6elkÎ4i*^  ^t  qui  possède  une  nombreuse  collec- 
tioa  de  violons  de  toutes  les  école»,  a  parmi  ses 


47 

I  instruments  un  petit  violon  dont  le  volume  de 
son  est  puissant ,  et  dont  la  forme  a  de  l'ana- 
logie avec  lés  vieux  instruments  allemands.  II  a 
pour  inscription  intérieure  ;  Sionor  Albani  in 
Palermot  1633. 

ALBANO  (  Marc  ),  compositeur  napolitain, 
naquit  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  s'est  fait  connaître  par  des  madrigaux  à  cinq 
voix,  dont  le  premier  livre  a  été  publié  à  Naples, 
chez  Vitali,  en  1616,  et  le  second,  chez  le  même, 
en  1619. 

ALBENIZ  (DoK  Peuro),  moine  espagnol, 
né  dans  la  Biscaye  vers  1755,  fut  d^abord  maî- 
tre de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Saint-Sébas- 
tien. En  1795  il  passa  à  Logrono  pour  y  remplh* 
les  mêmes  fonctions  dans  l'église  cathédrale; 
mais  le  séjour  de  cette  ville  n'ayant  pas  été  fa- 
vorable à  sa  santé,  il  retourna  à  Saint-Sébastien, 
où  il  publia,  en  1800,  une  méthode  de  musique 
avec  des  solfèges,  ouvrage  estimé  en  Espagne. 
Très-laborieux  et  possédant  une  instruction  so- 
lide dans  son  art,  le  P.  Albeniz  a  produit  une 
très-grande  quantité  de  messes,  vêpres,  office 
des  morts,  motets,  Vilhanciœs,  etc.,  qui  lui  ont 
fait  une  grande  réputation  dans  toutes  les  pro- 
vinces environnantes  ;  mais  toutes  ces  composi- 
tions sont  restées  en  manuscrit.  Albeniz  mourut 
à  Saint-Sébastien,  dans  la  soixante-sixième  an- 
née de  son  âge,  vers  182 1. 

ALBENIZ  (Don  Peoro),  pianiste,  oi^a- 
niste  et  compositeur  espagnol,  né. à  Logrono, 
dansia  Vieiile-Castille,  le  14  avril  1795,  était  fils 
de  D.  Mathieu  Albeniz,  qui  fut  maître  de  cha- 
pelle de  l'église  collégiale  de  Logrono ,  puis  de 
Péglise  Santa-Maria,  à  Saint-Sébastien.  Le  jeune 
Albeniz  fit  ses  premières  études  musicales  sous 
la  direction  d»  son  père.  Doué  des  plus  heu- 
reuses dispositions,  ses  progrès  furent  rapides. 
A  l'Age  de  dix  ans  il  obtint  la  place  d'organiste 
adjoint  de  la  paroicse  de  Saint- Vincent,  dans  la 
capitale  de 'Guipuzcoa.  Peu  de  temps  après, 
l'orgue  de  Téglise  Saint-Jacqnes  de  Bilbao  étant 
devenu  vacant,  la  place  fut  mise  au  concours, 
et  Albeniz  balança  les  suffrages  accordés  à  un 
organiste  nommé  Aguierra,  qui  obtint  l'emploi 
et  qui  plus  tard  fut  premier  organiste  de  la  ca- 
thédrale de  Jaen.  Après  avoir  continué  ses 
études  de  composition,  Albeniz  se  rendit  à 
Paris  dans  le  dessein  de  perfectionner  son  talent 
de  planiste  par  les  leçons  de  Henri  Herz.  Il  eut 
aussi  des  conseils  de  Kalkhrenner  avant  de  re- 
tourner en  Espagne.  En  1828,  il  fut  chargé  de 
l'organisation  et  de  la  direction  de  la  musique 
pour  les  fêtes  royales  à  Toceasion  de  l'arrivée  du 
roi  et  de  la  reine  à  Samt-Sébastien;  puis  il  re- 
tourna une  seconde  fois  à  Paris,  pour  consulter 


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48 


ALBENIZ  —  ALBËRGATI 


Fauteur  de  cette  notice  sur  on  plan  d'études  de 
composition  pratique.  L'âge  avancé  de  son  père 
ayant  obligé  celui-ci  à  prendre  sa  retraite  des 
fonctions  de  maître  de  cliapelle  de  Téglise  Santa- 
Maria,  la  place  lui  fut  donnée  en  1829.  Dans 
le  courant  de  l'année  suivante ,  Albeniz  ût  un 
voyage  h  Madrid  avec  le  violoniste  Escudero  : 
ils  y  donnèrent  quatre  concerts,  dans  lesquels  tous 
deui  obtinrent  de  grands  succès.  Appelés  à 
Aranjuez,  où  se  trouvait  la  cour»  ils  y  firent 
applaudir  leur  talent,  et  le  7  juin  Albeniz  reçut 
sa  nomination  de  professeur  de  piano  et  d'accom- 
pagnement an  Conservatoire  de  musique  de  Ma- 
drid, qui  venait  d^être  institué  par  la  reine  Marie- 
Christine.  Fixé  dans  la  capit<de  de  l'Espagne,  il 
y  contribua  au  progrès  de  la  population  dans  la 
musique.  Le  27  octobre  1834  il  ajouta  à  son 
titre  de  professeur  du  Conservatoire  celui  de  pre- 
mier organiste  de  la  chapelle  royale.  Le  reste  de 
la  carrière  de  cet  artiste  fut  une  succession 
d'honneurs  et  de  faveurs  qu'il  reçut  de  ses  com- 
patriotes et  de  la  cour.  En  1838,  il  fut  nommé 
vice-président  de  la  junte  directrice  du  Lycée 
artistique  et  littéraire  de  Madrid  ;  deux  ans  après, 
sa  méthode  de  piano  fut  adoptée  pour  rensei- 
gnement au  Conservatoire,  et  le  jury  lui  ac- 
corda les  plus  grands  éloges  sur  le  mérite  de  cet 
ouvrage;  le  5  avril  1 851,  il  reçut  sa  nomination 
de  maître  de  piano  de  la  reine  Dona  Isabelle,  et 
de  l'infante-Marie-Louise-Ferdinande;  le  5  no- 
veiâbre  1843,  il  eut  le  brevet  de  clievalier  de 
Tordre  d*isabelle-la-Catholique;et  le  13  décembre 
de  la  même  année  la  grande  croix  de  l'ordre  de 
Charles  III  lui  fut  décernée  par  la  reine,  en  té- 
moignage de  satisfaction  pour  ses  services  ;  enfin, 
Je  18  juin  1847,  il  reçut  un  nouvel  honneur  dans 
sa  nomination  de  secrétaire  de  la  reine. 

Albeniz  a  eu  le  mérite  de  fonder  en  Espagne 
l'école  moderne  du  piano.  Tous  les  pianistes 
distingués  qui  se  trouvent  dans  le  pays  et  jusque 
dans  l'Amérique  du  Sud  ont  été  ses  élèves.  Avant 
lui,  Tart  de  jouer  de  cet  instrument  était  à  peu 
près  iguoré  des  musiciens  espagnols.  Ce  profes- 
seur, dont  le  nom  est  en  honneur  dans  toute  l'Es- 
pagne, est  mort  à  Madrid,  le  12  avril  1855,  à  l'Age 
de  soixante  ans.Ses  ou  v  rages,  au  nombre  d'environ 
soixante-dix  œuvres  se  composent  de  variations, 
de  fantaisies,  et  de  rondos  sur  des  thèmes  d'opéras, 
d'airs  nationaux  ou  originaux  pour  piano  seul, 
pour  piano  à  qustre  mains,  et  pour  piano  avec  ac- 
compagnement de  deux  violons  et  violoncelle.  Sa 
méthode  de  piano,  adoptée  pour  l'usage  de  l'en- 
seignement au  Conservatoire  de  Madrid,  a  été 
publiée  dans  cette  ville,  en  1840.  On  a  de  lui  des 
études  pour  le  piano,  œuvres  56  et  60,  ainsi  que 
quelques  mélodies  pour  le  chant. 


ALBCRG  ANTE  (Eitobb  Secondiiio),  théo- 
logien, orateur,  poêle,  naquit  à  Oméga,  terre  du 
Milanais.  Il  enseignait  les  belles-lettres  au  col- 
lège de  Saint-Jules  vers  1636.  De  là  il  passa  à 
Rome,  où  il  fut  secrétaire  du  cardinal  Palotla, 
puis  de  Pichi,  archevêque  d'Amalfi.  Il  fut  en- 
suite rappelé  dans  sa  patrie  par  l'évéqne  Tor- 
niello,  qui  le  fit  visiteur  de  son  diocèse.  11  mou- 
rut le  10  octobre  1698.  Au  nombre  de  ses  ouvra- 
ges on  remarque  celui  qui  a  pour  titre  iProblema 
academico  sopra  la  musica;  Coroo,  1656.  Cet 
écrit ,  qui  n'est  vraisemblablement  qu'un  opus- 
cule, est  devenu  si  rare,  qu'on  i^ore  quel  est 
son  objet  spécial.  On  à  aussi  de  ce  savant  :  Can' 
zonette  spiriitiaU  e  Tenetti,  chesi  cantano 
nellacittà  SAmalfi;  Naples,  1644. 

ALBËRGATI  (  Piano-CAPACBLU } ,  comte, 
d'une  très-ancienne  maison  de  Bologne,  vivait 
vers  la  fin  du  dix-septième  siècle  et  au  com- 
mencement du  dix-hoitiènie.  Quoiqu'il  fût 
seulement  amateur,  il  est  compté  parmi  les 
compositeurs  distingués  de  son  temps.  U  a  écrit 
plusieurs  opéras,  entre  autres  Gli  Amici,  en 
1699,  et  il  Principe  ielvaggio,  en  1712.  Il  a 
publié  aussi  les  ouvrages  suivants  ;  1*  Baletti , 
correnti,  sarabande,  e  gighe  a  violino  e  vio- 
lone,  eon  il  seconde  violino  a  beneplacito, 
opéra  1*  ;  Bologne,  1682,  réimprimé  en  1685.  — 
2o  Sonate  a  due  violini,  col  basso  continua 
per  Vorgano,  ed  un  altro  a  beneplacito  per 
teorbOf  0  violoncelle,  opéra  2, 1683.  —3*  Cantate 
morcUi  a  voce  sola,  op.  3;  Bologne,  1685.  — 
40  Messa  e  Salmi  concertati  ad  tma,  due,  tre 
e  quattro  voci,  con  stromenii  obligati  e  ri- 
pieni,  a  beneplacito,  op.  4 ;  Bologne,  1687.  ~ 
50  Plettro  arnwnico  composta  dé  dieci  sonate 
da  caméra,  a  due  violini,  e  basso ,  con  pto- 
loncello  obbligato,  op.  5,ibid.,  1687.  —  6*  Can- 
tate da  caméra  a  voce  sola,  op.  6,  ibid.,  1687  ; 
TGiobbe,  ora^oHo;  Bologne,  \%%%.^V* Motet li 
e  ant\fone  délia  B,  M.  F.  a  voce  sola  con 
stromenti,op.B;  Bologne,  1691.  —8*  Coneerti 
vari  a  tre,  quattro  e  einque ,  op.  9  ;  Modène , 
1 702.  —  9"*  Cantate  spiritucUi  ad  una,  due  e  tre 
voci,  con  stromenti,  op.  lO;  Modène,  1702. 
—  10^  Inno  e  Antijone  delta  B.  M.  F.  a  voce 
sola  con  stromenti  ;  Bologna ,  Silvani  ,1715.  — 
ll<>  Cantate  inpregio  di  Hanta  Maria  à  voce 
sola,  op.  6  ;  Bologne  1717.  —  ir*Motetti  con  il 
responsorio^  di  S.  Antonio  di  Padova,  à  4  voci, 
op.  15  ;  Bologna, Silvani,  1717.  — 13* Cantateed 
Oratorio  apiù  voci,  op.  17  ;  Bologne,  1714.  — 
14*  Messe  e  Litanie  delta  Beata  Maria  Ftr- 
gine,  e  Tantum  ergo  a  4  uoci  op.  16;  Veoezia 
Ant.  Bartoli,  1721,-^1^0  Cantate  spiriiuali  a  U 
2  e  3  voci^  opéra  nona;  Modena^  1702,  in-4*. 


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ALBERGHETTI  —  ALBERT 


49 


ALBEBGHETTI  (Bernard),  chantre  de 
l'église  Sainte-Barbe,  à  Mantoue,  Tors  le  miliea 
da  dix-septième  siècle ,  a  fait  imprimer  de  àa 
composition  :  Miêsarum  octo  vocibtUf  opus  1^; 
Venise,  Vinr^jnti,  1649,  in-4**. 

ALBERGHI  (  Ignace  )  ténor  de  demi-carac- 
tère, brilla  sur  les  théâtres  d'Italie  et  à  Dresde , 
dans  les  dernières  années  du  dix-hoitième  siècle. 
Dans  l'automne  de  1782,  il  chanta  au  théfttre 
San-Mosèj  de  Venise,  la  Cosa  rara,  de  Mar- 
tini ,  avec  Thérèse  Suggi  Cappeletti.  Trois  ans 
après,  il  brilla  an  thé&tre  de  Dresde.  On  le  re- 
trouve ao  Fonefo  de  Naples,  en  1792.  Oh  ignore 
si  ce  chanteur  est  le  même  artiste  dont  on  exé- 
cuta des  vêpres  en  musique  à  Téglise  de  Lugo, 
en  1788. 

ALBERIG^  moine  de  Mont-Cassin,  et  car- 
'dinal,  né  à  Trêves ,  vers  1020,  vécut  à  Rome 
depuis  1059.  Il  est  mort  dans  la  même  ville  en 
1106.  Parmi  ses  écrits  on  trouve  un  dialogue  De 
Musica,  dont  le  manuscrit  se  conservait  dans 
la  bibliothèque  des  frères  mineurs  de  Sainte- 
Croix  ,  à  Florence.  Cependant  l'ouvrage  n'exis- 
tait pins  à  l'époque  où  MazzuchelU  écrivait  son 
livre  sur  l'histoire  littéraire  de  Tltalie. 

ALBERIGl  (Pierre- Joseph),  poète  et  com- 
positeur» né  à  Orvietto,  vivait  au  commencement 
du  dix-huitième  siècle.  Il  a  fait  imprimer  de  sa 
composition  VEsilio  di  Adamo  et  di  Sva  dal 
paradiso  terrestre,  dialogo  per  musica  a 
Quattro  voci;  Orvietto,  1703,  in-é*'. 

ALBERS  (J...).  On  connaît  sous  ce  nom 
6uit  marches  de  parade  et  quatre  pas  redoublés 
pour  le  piano  ;  Hambourg,  Cranz. 

ALBERT  (le  Grand),  évêque  de  Ratis- 
bonne  et  scorastiqiie  célèbre ,  de  la  famille  des 
comtes  de  Bolstedt,  naquit  à  Laulngen,  en 
Souabe,  vers  l'année  1 193.  Il  6t  ses  premières 
études  à  Pavie,  et  ne  tarda  pas  à  surpasser  tous 
ses  condisciples.  Le  dominicain  Jordanus,  qui 
fat  un  de  ses  maîtres,  le  décida  à  entrer  dans 
f  ordre  de  Saint-Dominique  en  122t.  L'étendue 
de  ses  connaissances  lui  fit  confier  une  chaire  de 
philosophie,  et  il  se  rendit  à  Paris  pour  y 
expliquer  la  physique  d'Aristote.  Ensuite  il  alla 
à  Cologne,  où  il  fixa  sa  résidence.  Il  Tut  élevé 
successivement  à  la  dignité  de  provincial  de  son 
ordre,  en  Allemagne,  et  d'évèque  de  Ratisbonne; 
mais  II  quitta  son  évéchéau  bout  de  trois  ans,  pour 
retourner  dans  sa  retraite  deCologne,  eùil  mourut 
en  1280,  âgé  de  quatre- vingt-sept  ans.  La  force  de 
son  giéme  et  ses  vastes  connaissances  rélevèrent 
benocoup  au-dessus  de  son  siècle,  et  il  serait 
au  premier  rang  parmi  les  philosophes,  s'il 
fOt  né  dans  un  temps  plus  favorable  au  dé- 
veloppement de  ses  facultés.  On  -le  considère 

BIOCR.  tJNfV.   DBS   HOSICIENS.  T.    1. 


comme  le  plus  fécond  polygraphe  qui  ait  existé. 
Une  partie  de  ses  œuvres  a  été  recueillie  par  le 
dominicain  Pierre  Jamni,  et  publiée  à  Lyon,  en 
1651,  en  21  volumes  in-fol.  ;  on  y  trouve  un 
traité  De  Musica,  et  un  commentaire  sur  les 
problèmes  d'Aristote  concernant  la  musique. 

ALBERT  ou  ALBERTO,  de  Mantoue, 
excellent  luthiéte ,  fut  connu  généralement  en 
Italie,  dans  la  première  partie  du  seizième 
siècle,  sous  le  nom  de  il  Montavano  (  Le  Man- 
touan),  à  cause  du  lieu  de  sa  naissance.  Quel- 
ques pièces  de  cet  artiste  ont  été  insérées  dans 
un  recueil  très-rare  qui  a  pour  tilre  :  Intalxh 
latura  di  Liuto  da  diversi  con  la  Battàglia  et 
altre  cose  bellissimet  di  Jf.  Francesco  da 
Milano,  in  Vinegia,  per  Francesco  Marcolini 
da  Forli,  1536,  petit  in-4''  oblong.  Albert  de 
Mantoue  fut  le  contemporain  et  le  rival  de  Fran- 
cesco de  Milan  et  de  Marco  del  Aquila,  (  Voyez 
ces  noms.  ) 

ALBERT  ou  ALBERTO >  de  Milan,  ha- 
bile luthiste,  vécut  dans  la  première  moitié  du 
seizième  siècle.  A  cette  époque,  le  luth  était 
l'instrument  i>ar  excellence,  non-seulement  pour 
l'accompagnement  de  la  voix ,  mais  aussi  pour 
l'exécution  des  pièces.  Les  Italiens,  particulière- 
ment  les  Milanais,  se  distinguèrent  par  leur  talent, 
soit  comme  exécutants,  soit  comme  compositeurs 
pour  le  luth.  On  trouve  quelques-unes  de  leurs  toc- 
cates,  fantaisies,  saltarelleset  pavanes  dans  un  re- 
cueil qui  a  pour  titre  :  Intabolatura  di  Liuto  de 
diversi  autori  novamente  stampata  :  et  con 
diligentia  revista.  Stampata  ne  la  cita  de 
Milano,  per  Jo.  Antonio  Casteliono,  al  prirrio 
de  maggio  1536,l[>etit  in-4o  oblong.  Les  auteurs 
dont  on  trouve  des  pièces  dans  ce  recueil  sont 
Francischo  (sic)  da  Milano,  M.  (Maestro) 
Alberto  da  Milano  ;  M.  Marcho  (  sic  )  da  La- 
quila;  M.  Jo,  Jacobo  Albutio  da  Milano, 
M.  Petro  Paolo  Borrono  da  Milano,  et  quel- 
ques autres  artistes  moins  connus,  ou  ano- 
nymes. 

ALBERT  V,  duc  de  Bavière,  tils  de  Henri- 
Guillaume  IV  et  de  Marie- Jacques,  fille  du  mar- 
grave Philippe  de  3ade,  naquit  le  29  février  1528. 
Ayant  succédé  à  son  père  le  6  mars  1550,  il  gou- 
verna la  Bavière  pendant  vingt-neuf  ans,  et  mou- 
rut à  Munich  le  24  octobre  1579.  Ce  prince, 
dont  l'éducation  avait  été  soignée ,  possédait  des 
connaissances  étendues  pour  son  temps.  Il  fut 
un  protecteur  zélé  des  arts  et  des  lettres;  la 
musique  et  la  peinture  furent  particulièrement 
encouragées  dans  ses  États  pendant  son  règne. 
Les  plus  célèbres  musiciens  belges  du  seizième 
siècle  furent  appelés  à  sa  cour  ;  à  leur  tète  il 
faut  placer  Roland  de  Lassus,  pour  lequel  il 

4 


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60 


AI.BERT 


aTait  ane  prédileclion  particulière.  Ce  fut  aussi 
ce  prince  qui  fonda  la  belle  galerie  de  tableaui 
qu'on  admire  encore  aujourd'hui  à  Munich.  Il  y 
a  environ  cinquante  ans  qu'on  découvrit  par 
hasard  dans  les  murs  du  cliâteau  ducal  des  ar- 
moires secrètes  qui  étaient  restées  inconnues 
jusqu'alors;  Tune  de  cee  armoires  contenait  un 
coffre  en  1er,  fermé  de  plusieurs  serrures  qu'on 
ne  put  ouvrir  qu'en  les  brisant,  et  l'on  y  trouva 
une  grande  quantité  de  beaux  manuscrits  sur 
vélin,  ornés  de  peintures  magnifiques,  reliés  en 
velours  et  enrichis  de  fermetures  du  plus  beau 
travail  en  or  et  en  vermeil.  Ces  manuscrits 
avaient  appartenu  au  duc  Albert,  qui  les  avait 
foit  exécuter  par  les  artistes  les  plus  habiles  de 
son  temps.  La  plupart  étaient  des  livres  de  tour- 
nois et  d'armoiries  de  la  mai^n  de  Bavière  ;  mais 
parmi  eux  se  trouvaient  quelques  volumes  qui 
contenaient  des  œuvres  musicales  de  Lassus, 
ornées  de  peintures  d'une  grande  beauté  et  exé- 
cutées avec  beaucoup  de  luxe.  On  trouvera  à  l'ar- 
ticle de  L.assu8  (  Roland  de  )  une  description  de 
ces  nkanuscrits,  dont  l'existence  prouve  le  goût 
passionné  que  le  duc  Albert  avait  pour  la  mu- 
sique. 

ALBERT  (Hbiou),  compositeur  et  poetjs, 
naquit  à  Lobenslein,  dans  le  Voigtiand,  le 
38  juin  1604.  Il  étudia  d'abord  la  jurisprudence 
à  l'université  de  Leipsick,  et  ensuite  la  musique 
à  Dresde.  En  1626  il  se  rendit  à  Koenigsberg , 
où  il  obtint,  en  1631,  une  place  d'organiste,  il  est 
mort  dans  celte  ville,  le  lO  octobre  16&1.  Parmi 
les  cantiques  qu'on  chante  encore  en  Prusse ,  il 
s'en  trouve  quelques-uns  qui  ont  été  composés 
par  Albert;  on  cite  entre  autres  celui-ci  :  Gott 
des  BimmeU  und  der  Erden.  Ses  airs  sacrés  j 
qui  ont  paru  d'abord  en  sept  parties  séparées,  ont 
eu  un  succès  prodigieux,  et  le  méritaient.  Reichardt 
assure  que  toutes  ses  mélodies  sont  excellentes. 
Tel  était  reropresseinent  qu'on  mettait  à  se  les 
procurer,  qu'un  grand  nombre  d'éditions  purent  à 
peine  suffire  à  l'avidité  du  public,  et  que,  malgré 
les  privilèges,  qui  avaient  été  accordés  à  Albert 
par  l'empereur,  le  roi  de  Pologne,  et  le  prince  de 
Brandebourg,  il  s'en  fit  deux  contrefaçons  à 
Dantzick  et  à  KcBuig^berg,  du  vivant  de  l'auteur, 
lequel  se  plaint  amèiemeut  de  cette  spoliation 
qui  le  privait  d^  la  seule  ressource  qu'il  eût 
pour  vivre.  Après  la  mort  d'Albert,  plusieurs 
éditions  de  ses  airs  sacrés  furent  encore  publiées, 
et  Ambroise  Profe  les  inséra  dans  le  recueil  de 
mélodies  qu'il  publia  à  Leipsick  en  1657,  in-8''. 
Malgré  toutes  ces  réimpressions,  ces  mélodies 
sont  aujourd'hui  fort  rares,  et  11  est  presque  im- 
poesible  de  8*en  procurer  un  eiemplaire  complet. 
La  première  édition  parut  sous  ce  titre  :  Pottisch 


Musikalisches  Lust-WaeldMn,  dos  ist  Arien 
Oder  Melodeyen  EtUcher  theiU  geisllicher, 
theilê  weUlicher,  %ur  Andachi,  guUn  Silien, 
Keuscàer  lAebe  und  Bhren-Lust  dieuender 
Lieder.  In  ein  PositiVj  Clavicembelf  Theorhe 
Oder  anderes  VollsUmmiges  Instrument  %u 
singen  gesetz  (  Forêt  poético-musicate  ou  re- 
cueii  d^airs  religieux  et  mondains^  pour 
chanter  avec  accompagnement  d^orgue  por» 
tatif,  declaveein,  de  théorbe,  etc.  )  ;  Kœnigsberg 
(sans  indication  d'année),  petit  in-fol.  C'est 
probablement  ce  même  ouvrage  dont  il  parut 
huit  parties,  et  dont  chacune  a  eu  plusieurs  édi- 
tions. La  première  édition  des  huit  parties  a  été 
publiée  par  l'auteur  hii-mème,  en  format  in- 
folio, depuis  1638  jusqu'en  1650.  Chaque  partie 
a  paru  séparément;  quelques-unes  ont  été  réhn- 
primées  quatre  fois,  d'autres  trois  :  l'imprimeur  • 
était  Jean  Reusner,  de  Kœnigsberg.  Les  titres 
des  diverses  parties  ont  des  variétés  sssez  nom- 
breuses, mais  de  trop  peu  d'importance  pour 
être  rapportées  ici.  Premiè^e  partie,  Kœnigs- 
berg, 1638,  sept  feuilles  in-folio,  réimprimée  en 

1642,  dans  la  même  ville.  Deuxième  partie,  tMd., 

1643,  sept  feuilles  in-fol.  La  préface  de  cette 
seconde  partie  contient  de  bonnes  règles  d'accom- 
pagnement en  neuf  paragraphes.  La  troisième 
partie  à  paru  à  Kœnigsberg,  en  1644,  sept  feuilles 
in-lol.  On  y  trouve  une  bonne  prc'ace  sur  l'exé- 
cution musicale.  La  quatrième  partie  est  datée  de 
1^45;  la  cinquième,  de  1646;la  sixième,  de  1647; 
la  septième,  de  1648  ;  et  la  huitième  a  para  en 
1650 ,  avec  une  double  table  de  matières.  Le» 
huit  parties  réunies  ont  élé  réimprimées  en  1652 
à  Kœnigsberg;  en  1657  à  l^eipAlck;  en  1659 
dans  la  même  ville;  en  1676  à  Kœnigsberg;  et 
enfin  à  Leipsick  en  1687.  On  a  de  Henri  Albert 
un  autre  ouvrage  à  trois  voix,  en  partition,  avec 
basse  continue  pour  l'orgue  ou  autres  instruments 
d'accompagnement  :  celle  œuvre  a  pour  titre  : 
Partitura  oder  Tabulatur  Henrich  Alberfs 
musikalischer  Kûràshûtten  nUt  drey  Stim- 
men^  woraus  selbige  Stûcktein  at{ff  einem 
Positiv  oder  instrument,  etc.  (  Partition  ou  Ta- 
blature des  berceaux  de  feuillage  musicaux  de 
Henri  Albert,  à  trois  voix ,  etc.  ) .  Sans  indication  de 
lieu  et  sans  date;  4  feuilles  in- fol.  Mattheson  dte 
aussi  dans  son  Shrenpforte  {p.  107)  un  traité 
de  contre-point  manuscrit,  sous  ce  titre  :  Bf.  Al- 
berti  tractatus  de  modo  conficiendi  contra- 
puncta.  On  présume  que  cet  ouvrage  n'est  qu'on 
extrait  des  préfaces  de  ses  airs  sacrés.  Albert 
a  été  indiqué  sous  le  nom  à'Alberti  dans  le 
premier  Lexicon  de  Gerber  et  dans  le  Diction- 
naire historique  de  Choron  et  Fayolle. 

ALBERT  (jE4N-FnÉDÉRic),  organiste   de 


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ALBERT  —  ALBERTAZZI 


SI 


la  cour  de  Saxe  et  de  k  cathédrale  de  Merse- 
bourg.  né  à  Thuningeo,  dans  le  duclié  de  Scliles- 
iffig,  le  U  janYier  1642»  fitftes  premièreii  étades 
aa  gjmnese  de  StraUuod.  Il  y  rencontra  le 
mattre  de  diapeUe  Vincenzo  Albrici,  que  la  reine 
Christine  de  Suède  avait  amené  d^talie  quelque 
temps  auparavant,  et  dont  les  ouvrages  éveillè- 
rent en  lui  le  goût  de  la  musique. 

Après  avoir  fait  un  voyage  en  France  et  en 
Hollande,  Albert  se  rendit  à  racadémie  de  Ros- 
tock,  où  iJ  lit  un  cour»  de  théologie  pendant 
deux  ans  :  il  y  prêcha  môme  plusieurs  fois. 
La  CûblesAC  de  son  organe  Tobligea  d'aban- 
donner la  Uiéologie,  et  il  se  livra  à  l'étude  de  la 
jurisprudence.  Après  cinq  ans  d'études  à  l'uni- 
versité de  Leipsick,  il  fut  en  état  de  sonlenir 
deux  thèses  publiques.  La  jurisprudence  ne  lui 
fit  cependant  pas  oublier  la  musique;  il  se 
perfectionna  dans  cet  art  par  les  leçons  de 
Wemer  Fabridus,  organiste  de  Téglise  Saint- 
Kicolas. 

Ses  talents  lui  méritèrent  Tattention  de  Chré- 
tien I,  duc  de  Saxe,  qui  le  nomma  organiste  de 
la  cour  et  de  la  chambre,  et  l'appela  en  cette 
qualité  à  Mersebourg,  avec  promesse  d'avoir  soin 
de  sa  fortune.  Albert  accompagna,  peu  de  temps 
après  le  duc  dans  un  voyage  qu'il  fit  à  Dresde. 
Il  y  retrouva  Albrici ,  son  premier  maître ,  qui 
venait  d*arriver  de  France,  pour  prendre  posses- 
sion de  la  charge  de  maître  de  diapelle  que  Vé- 
lecteur  lui  avait  conférée.  Albert  prit  de  hii  des 
leçons  régulières  tant  de  composition  que  de 
davecin,  et  le  récompensa  magnifiquement.  A 
son  retour  de  Dresde,  il  se  livra  à  la  composi- 
tion, et  écrivit  beaucoup  pour  Téglise,  Torgue  et 
le  clavecin  ;  mais  aucun  de  ses  ouvrages  n*a  été 
poblié.  La  Bbliothèque  impériale,  à  Paris,  possède 
en  manuscrit  un  Libéra  à  qoatre  parties  de  la 
composition  d'Albert.  Waltlier  cite  avec  éloge  un 
recueil  de  douze  rieercari  pour  l'orgue,  de  sa 
composition.  Par  suite  d'une  forte  apoplexie, 
Albert  devint  paralytique  du  côté  droit,  ce  qui 
le  mit  hors  d'état  d'exercer  la  musique  pendant 
les  douze  dernières  années  de  sa  vie.  U  mourut 
le  14  juin  1710,  âgé  de  soixante  ans. 

ALBERT  (JfiiOi-FRénilRic),  recteur  à 
Nordbausen  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tîèroe  siècle,  a  fait  imprimer  une 'dissertation 
sur  la  nécessité  de  joindre  la  musique  aux  étu- 
des littéraires,  sous  oe  titre  :  De  Jucundaartis 
musiCM  Co^Junctione  atm  lUerarum  studio; 
Hordhauxen,  1778,  une  feuille  et  demie,  in-4o. 

AL.BERT  (M"*  AocuniMB),  connue  d'a- 
bord sous  le  nom  de  MU«  Himm ,  avant  qu'elle 
eût  épousé  Albert,  danseur  de  l'Opéra,  est  née  à 
Paria  le  28  août  1791.  Admise  d'abord  comme 


élève  pour  le  solfège  au  Conservatoire  de  musique, 
le  15  vendémiaire  an  X,  elle  devint,  au  mois  de 
février  1803,  élève  de  Plantade  pour  le  chant  ; 
le  premier  prix  lui  fut  décerné  l'année  suivante. 
Les  leçons  qu'elle  a  reçues  de  Crescentini,  lorsque 
ce  grand  chanteur  fut  attaché  à  la  musique  de 
Napoléon ,  ont  aclievé  de  former  son  talent,  et 
d'en  faire  une  cantatrice  distinguée.  £n  1806, 
elle  a  débuté  à  l'Opéra  avec  succès  et  a  été 
attachée  au  UiéAtre  de  la  cour  et  à  la  chapdie 
iippériale.  Fatiguée  par  le  répertoire  de  l'Opéra , 
la  voix  de  M°**  Albert  a  perdu  de  bonne  heure 
une  partie  de  son  éclat  et  de  sa  justesse,  et, 
quoique  jeune  encore,  die  s'est  retirée  de  l'O-. 
péra  et  n'a  conservé  que  son  emploi  à  la  diapelle 
du  roi.  Après  1830,  die  s'est  retirée  à  Versailles. 
ALBERT  (FnANçois-AuGUSTB-CHARLBs-Ea- 
■ahuel),  prince  de  Saxe-Cobourg,  époux  de  la 
rdne  d'Angleterre  Victoire  l^,  ué  ie  U  août 
1819,  marié  à  Londres  le  to  février  1840,  a  cul- 
tivé avec  goût  la  musique  dès  sa  première  jeu- 
nesse. Après  avoir  commencé  Tétude  de  cet  art 
à  la  cour  de  son  père ,  le  due  alors  régnant  de 
Saxe-Cobourg,  ce  prince  la  continua  à  Bruxdies 
pendant  son  séjour  à  la  cour  de  son  onde,  le 
roi  des  Belges  Léopokl  1**.  Le  diant  et  la  com- 
position sont  les  parties  de  l'art  dont  II  s'est  oc- 
cupé de  préférence.  Plusieurs  antiennes ,  un  Te 
Deum,  un  JubUate^  uq  Sanctus,  et  des  Répons^ 
composés  par  lui,  ont  été  exécutés  à  diverses 
époques  dans  les  chapelles  royales  do  diAleau 
de  Windsor  et  de  Londres.  Le  prince  Albert  a 
écrit  aussi  des  mélodies  pour  voix  seule ,  des 
QleeSf  et  des  morceaux  de  chant  à  plusieun  voix 
pour  les  concerts  de  la  cour.  On  a  publié  trois 
suites  de  diansons  et  de  romances  composées 
par  lui,  à  Bonn,  dies  Simrocfc. 

ALBERTAZZI  (  ALaxAnnas  ),  oompositear 
et  professeur  de  piano,  né  en  1783,  à  Stagne, 
dans  le  Parmesan,  reçut  les  premières  notions 
de  musique  à  Panne  du  P.  Gius.  Yaleri,  carme 
milanais,  et  passa  ensuite  sous  la  direction  de 
Fr.  Fortonati  pour  le  chant  et  le  contre-point 
Ses  compositions  pour  l'église  sont  estimées  ;  on 
connaît  aussi  de  lui  un  opéra  intitulé  :  Gli  Àmanti 
raminghit  et  tieanconp  de  musique  de  piano.  Il 
est  fixé  à  Gènes. 

ALBERTilZZI  (  UT*  Ehul  ),  née  à  Lon- 
dres le  1'''  mai  1814,  était  fille  d'un  proiemenr 
de  musique,  nommé  Houfion.  On  lui  fit  d'abord 
étudier  le  piano,  d  elle  parut  destinée  à  enltiver 
cet  inatrament  ;  mais ,  lorw|u'eUe  eut  «ttdnt  l'Age 
de  quatorze  ans,  sa  vdx  se  développa  avec  une 
précodté  rare,  et  peut  être  se  hAta-t^on  trop  de 
Texercer.  Le  professeur  Costa  lui  donna  les  pre- 
mières leçons  de  l'art  du  chant,  et  à  peine  avaii- 

4. 


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52 


ALBERTAZZI  —  ALBERTl 


elle  commencé  à  poser  le  son  et  à  Taire  les  pre- 
miers exercices ,  qu^on  la  fit  débuter  dans  un 
concert  donné  à  Argyll-Roms.  L'année  suivante 
(  1830) ,  on  la  mit  au  Thé&tre-ltalien  (  King's 
Théâtre  ),  et  elle  y  eut  on  engagement  pour 
quelques  K^les  de  oontralto,  entre  autres  celui  de 
Pippodans  La  Gatza-Ladra.  Peu  de  mois  après, 
elle  partit  pour  l'Italie  avec  son  père.  Elle  y  eut 
un  engagement  pour  le  théâtre  de  Plaisance.  Ce 
fut  dans  cette  ville  qu'un  avocat,  nommé  Alber- 
tazzi ,  en  devint  amoureux  et  Pépousa ,  avant 
qu'elle  eût  atteikit  sa  seizième  année.  A  celte 
même  époque,  Gelli,  compositeur  dramatique  et 
^  bon  professeur  de  chant ,  se  chargea  d'achever 
son  éducation  vocale,  et  lui  fit  faire  de  bonnes 
études  de  vocalisation  pendant  une  année.  Elle 
débuta,  en  1832,  au  théfttre  de  la  Canobbiana, 
dans  VAdelina  de  Generali  ;  puis  elle  fut  engagée 
au  théâtre  de  la  Scala,  pour  les  rôles  de  contralto . 
Elle  y  chanta  dans  plusieurs  ouvrages  avec 
M™'  Pasta,  qui  l'encourageait  et  lui  donnait 
des  conseils.  Appelée  à  Madrid  au  commence- 
ment de  1833,  elle  y  brilla  pendant  deux  ans  et 
acquit  de  l'aplomb  et  de  l'expression  dramatique. 
En  1835  on  lui  offrit  un  engagement  au  Théâtre- 
Italien  de  Paris,  où  se  faisaient  alors  et  se  dé- 
faisaient les  réputations  de  chanteurs.  M"**  Al- 
bertazzi  n'eut  qu'à  se  féliciter  d'avoir  accepté 
les  prépositions  qui  lui  avaient  été  faites;  car 
cette  époque  fut  la  plus  belle  de  sa  carrière. 
Pendant  trois  ans  elle  chanta  alternativement  à 
Paris  et  à  Londres  sur  les  deux  Théâtres-Italiens, 
et  toujours  avec  de  beaux  succès.  En  1838  elle 
accepta  un  engagement  au  théâtre  de  Drury- 
Lane  pour  y  clianter  £a  Ga^za-Ladra,  traduite 
en  anglais  :  elle  y  excita  un  véritable  enthou- 
siasme; mais,  bientôt  après,  sa  voix  commença  à 
se  ress«itir  de  l'imprudence  qu'on  avait  faite  en 
la  faisant  chanter  trop  tôt.  Le  mal  fit  d'assez 
rapides  progrès.  Ses  succès  au  théâtre  furent 
d'abord  douteux.  Elleespéra  guérir  de  cette  affec- 
tion par  le  séjour  de  l'Italie;  mais  ces  maladies 
de  l'organe  vocal  sont  toujours  sans  remède. 
Elle  chanta  encore  à  Padoue,  à  Milan,  à-Trieste; 
mais  elle  n'était  plus  que  l'ombre  d'elle-même. 
De  retour  à  Londres  en  1846,  elle  y  chanta  pour 
la  dernière  fois  ;  et  une  maladie  de  langueur  qui 
la  minait  la  conduisit-au  tombeau,  dans  le  mois 
de  septembre  1847. 

ALBERTl   (  CHRériBN-ERNBST-RODOLPHE  ) , 

professeur  de  diant,  d'origine  italienne ,  se  ren- 
dit en  Russie  vers  1833,  puis  se  fixa,  en  1835,  à 
Dantzick,  en  qualité  de  directeur  d'une  société  de 
chant.  Trois  années  plus  tard  il  était  à  Berlin,  où  il 
publia  son  troisième  recueil  de  chants,  composé  de 
six  mélodies  pourbariton,  et  intitulé:  Der  Krie- 


ger  (Le  Guerrier  ).  En  1846,  cet  artiste  paraissait 
établi  définitivement  à  Marienwerder,  ville  de  la 
Prusse  occidentale ,  où  il  a  publié  im  écrit  qui  a 
pour  titre  :  DieMusii  inKircheundSchule(  La 
musique  dans  l'église  et  à  l'école)  ;  Marienwer- 
der,  Bauroann,  1846,  in-8<^.  Le  quatrième  recueil 
de  chanU  d'Alberti  intitulé  :  Der  Liebe  Lust 
undLeide  (Les Plaisirs  et  les  Pehies  de  l'Amour) 
a  paru  à  Berlin,  chez  Bote-  et  Bock,  et  les  cin- 
quième et  sixième  recueils,  contenant  chacun 
cinq  chants,  ont  été  publiées  chez  Wagenfiibr, 
dans  la  même  ville. 

ALBERTl  (  JBÀir-FRéDéiuc  ).  Voyez  Al- 
bert (  JBAN-FllénéRIC  ). 

ALBERTl  (Gasparo),  compositeur  napo- 
litain, et  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Augustin, 
vécut  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
On  connaît  sous  son  nom  :  r  II  primo  libro 
délie  messe ,  dal  proprio  autore  novamente 
poste  in  luce;  Venetia,  app,  Hieronimo 
ScottOf  1549,  in-4'.  Ce  recueil  contient  la  messe 
à  quatre  voix  intitulée  :  Quxramtu  cum  pasto- 
ribus;  la  messe  à  cinq  voix  :  Italia  mea,  et  la 
messe  à  cinq  voix  Dorman  d*un  giorno  a  Baiai 

ALBEIRTI  (  iNtfocBNT),  musicien  au  service 
du  duc  Alphonse  de  Ferrare ,  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle,  naquit  à  Tarvisio,  en 
Illyrie.  Il  est  connu  par  une  collection  de  ma- 
drigaux à  cinq  voix  de  sa  composition  qui  se 
trouve  en  manuscrit  autographe  dans  la  collec- 
tion du  Muséum  britannique,  sous  les  n*"'  3&-40 
de  l'appendice.  Cet  ouvrage  a  pour  titre  :  Anno 
DomirU  MDLXVIIL  Pro  illustrusimo  ac 
excelientissimo  Domino  Henrico  Comiti  de 
Arundelle,  Quadraginta  et  sex  cantiones  in 
italiea  lingua  (quod  vulgo  vocant  Madrigali) 
ad  quinque  voces ,  composito  ab  Innocentio 
Alberti  de  Tarvisio,  in  presentiarum  musico 
illustrissinU  ac  excellentissimi  Principis  Do- 
mini  Alphonsi ,  Ducis  Ferrarix ,  et  ab  illo 
notate  ac  scripte,  anno  superseriplo. 

ALBERTl  (  Joseph-Matthieu  ) ,  violoniste 
et  compositeur,  né  à  Bologne,  en  1685,  fut  élèTe 
de  Charles  Manzolini  pour  le  violon,  puis  de 
f  Pierre  Minelli.  Florian  Aresti  lui  enseigna  ensuite 
le  contre-point.  Ses  études  terminées,  il  se  fit 
connaître  par  son  talent  et  obtint  l'emploi  de 
premier  violon  à  l'église  Saint-Petrone.  En  17 14 
l'Académie  des  Philharmoniques  de  Bologne  Tad- 
mitau  nombre  de  ses  membres,  et  il  en  fut  prince 
en  1721.  Le  premier  œuvre  de  sa  composition, 
intitulé  Concerti a  sei,h  été  publié  à  Bologne 
en  1713.  Son  second  œuvre,  consistant  en  douze 
sonates  pour  violon  seul,  avec  accompagnement 
de  basse  continue  pour  le  clavecin,  a  paru  dans 
la  même  ville  en  1721.  Enfin,  l'œuvre  troisième. 


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ALBËRTI 


53 


qui  contient  dooze symphonies  pour  deux  violons, 
Tiole,  violoncelle  et  orgue,  a  été  publié  en  1726. 
Ces  trois  ouvrages  ont  été  réimprimés  à  Ams- 
terdam. 

ALBERTI  (  PiBTRO  ),  antre  violoniste  itelien, 
contemporain  do  précédent,  était  attaché  au 
service  dn  prince  de  Carignan,  frère  du  duc  de 
Savoie,  Yictor-Amédée  II,  et  vint  avec  son 
maître  à  Paris  en  1697,  pour  le  mariage  de  la 
duchesse  Marie-Adélaïde  de  Savoie  avec  le 
dac  de  Bourgogne.  II  y  eut  alors  un  concerna 
Versailles,  où  Alberti  eut  l'honneur  de  jouer  du 
violon  en  présence  de  Louis  XIV  (  Notes  ma- 
nuscrites  de  BoïsgeUm  ).  On  a  imprimé  de  la 
composition  de  cet  artiste  :  Sonate  a  tre, 
opéra  I*;  Amsterdam,  Roger,  1700. 

ALBERTI  (  Dominique  ),  amateur  de  mu- 
squé, chanteur  habile  et  compositenr,  naquit  à 
Venise  y  vers  1717,  et  fut  élève  de  BifQ  et  de 
Lolti  pour  le  chant  et  pour  le  contre-point.  Doué 
d*ane organisation  musicaleaussi  remarquable  que 
précoce,  il  acquit  en  peu  de  temps  une  habileté 
extraordinaire  dans  Part  du  chant  et  sur  le  cla- 
vecin. La  Borde  rapporte  {Essai  sur  la  Miuique, 
tome  m,  p.  161)  qn^Alberti  alla  en  Espagne,  en 
qualité  de  page  d*un  ambassadeur  de  Venise  ;  qu'il 
étonna  par  sa  manière  de  chanter  le  célèbre  Fari- 
nelli,  lequel  se  réjouissait  de  ce  qu' Alberti  n'était 
qa'un  amateur;  car,  disait-il,  f aurais  eu  en 
lui  un  rival  trop  redoutable.  Si  l'anecdote  est 
exacte,  Alberti  dut  être  entendu  par  Farineili  à 
la  fin  de  1736,  au  moment  où  celui-ci  arrivait  en 
Espagne  ;  car  dans  l'année  suivante,  le  Jeune  vé- 
nitien était  à  Rome  à  la  suite  du  marquis  de 
Molinarî.  Ce  fut  dans  cette  ville  qu'Alberti 
commença  à  se  faire  connaître  par  ses  composi- 
tions pour  le  chant  et  le  clavecin.  En  1737,  il  mit 
en  musique  VEndimione  de  Métastase,  et  quel- 
que tempe  après  la  Galatea  du  même.  On  lui 
attribue  aussi  la  composition  de  VOlitnpiade, 
dont  la  poésie  était  alors  dans  sa  nouveauté; 
mais  il  ne  parait  pas  que  cet  ouvrage  ait  été 
représenté.  Le  talent  fadle  et  plein  de  verve 
do  jeune  dilettante  excitait  à  Rome  on  vé- 
ritable enthousiasme  parmi  les  artistes  et  les 
amateors;  rien ,  dit-on,  n'égalait  les  giAces  de 
non  chant  et  de  son  jeu  sur  le  clavecin.  Suivant 
les  allures  libres  et  fantasques  de  son  temps  en 
Italie,  il  se  promenait  souvent  le  soir  dans  les 
mes  de  Rome»  chantant  et  s'accompagnant  sur 
une  guitare  on  sur  un  théorhe ,  et  suivi  d'une 
fimie  qui  l'applaudissait  avec  frénésie.  Le  temps 
ose  vite  quelquefois  cee  organisations  d'élite  : 
Alberti  mourut  très-Jeune  à  Rome,  objet  des 
regrets  sincères  de  la  population  de  cette  ville. 
An  nombre  de  ses  ouvrages  étaient  trente-six 


I  sonates  pour  le  clavecin,  dont  le  manuscrit  était 
gardé  avec  soin  par  un  amateur  de  Milan,  qui 
ne  voulnt  jamais  s'en  dessaisir.  Cependant  on  a 
gravé  à  Paris  huit  sonates  sous  ce  titre  :  Otto 
sonate  per  il  cembalo  solo,  dal  signer  Dôme- 
nico  Àlberlifdilettemte,  opéra  prima. 

ALBERTI  (  François),  né  à  Faênza,  vers 
1750,  vint  à  Paris  en  1783 ,  et  s'y  fixa,  comme 
professeur  de  guitare.  Il  y  a  publié  :  1»  Trois 
duos  pour  guitare  et  violon,  œuvre  1*',  Paris, 
i792.'^2'*  Becueil  d'airs  choisis  et  air  de  Mah 
hrough  varié  pour  guitare ,  œuvre  2*;  Paris , 
1793.  —  3*  Méthode  pour  la  guitare,  con- 
tenant des  sonates,  ariettes,  variations,  etc.; 
Paris,  I  Lacombe»  1796.  Dans  le  catalogue  de 
musique  de  Joseph  Benzon,  à' Venise,  imp. 
en  1818,  on  trouve  (  p.  4  )  un  ouvrage  manus- 
crit qui  a  pour  titre  :  PrincipJ  con  lezioni  per 
la  chitarra,  grammatica  prima.  Il  est  vrai- 
semblable que  Tauteur  de  ces  principes  est  le 
même  que  François  Alberti;  ce  qui  pourrait  faire 
croire  qu'il  est  retourné  en  Italie. 

ALBERTI  (Le  Comte  o'),  amateur  de  mu- 
sique distingué,  né  en  Lombardie  vers  1820,  a 
publié  à  Milan,  chez  Riccordi,  les  ouvrages  sui- 
vants de  sa  composition  :  1»  Réminiscences  de 
la  Prigioned?Sdinburgo  de  F.  Ricci,  divertis- 
sement pour  le  piano,  ^2*'  Trois  motifs  de  la 
Lucia  di  Lammermoor,  pour  piano,  n"^  1, 2,  3. 
~  30  Réminiscences  de  l'opéra  Corrado  d^Àlta- 

^mura,  de  F.  Ricci,  pour  le  piano —  4»  Tu  ne 
saurais  m*oublier,  romance  avec  accompagne- 
ment de  piano.  —  5^  Fanciullaamabile;  can- 
zonette  avec  piano.  —  6"  Clara ,  ballade  avec 


ALBERTI  (Celso),  ou  selon  d'autres  no- 
tices Alberto  Celso,  chanteur  médiocre,  né  en 
Toscane,  a  publié,  sous  le  voile  de  l'anonyme  une 
satyre  mordante  contre  la  célèbre  cantatrice 
Pasta,  dont  le  talent  avait  produit  peu  d'effet 
au  théâtre  Carcano  de  Milan  en  1829.  Cette 
pièce  a  paru  sous  le  titre  suivant  :  Giuditta 
Pasta  al  Carcano,  Poemaeroi-conUco  in  sesta 
rima,  Canto  primo,  Milano,  presso  Pirotta, 
1829,in-12.  Le  second  chant  était  à  l'impression, 
qnand  l'autorité  fit  saisir  le  manuscrit  et  en  dé- 
fendit la  publication.  Alberti  chanta  dans  l'année 
suivante  à  la  foire  de  Monza,  et  y  (ut  sifflé  comme 
auteur  de  cette  satire.  Un  autre  petit  poème  a 
été  publié  à  Milan,  chez  Pirotta,  in- 12,  en  1829, 
sous  ce  titre  '•  Il  Tenore  David  à  Milanq,  Ses- 
tino  di  Alberto  Celso.  On  m'a  dit  à  Milan  que 
le  chanteur  Alberti.  ou  Celso ,  n'était  pas  l'au- 
teur de  «es  écrits ,  et  qu'un  jeune  prêtre,  ama- 
teur de  musique  et  de  théâtre,  s'était  caché 
sous  son  nom. 


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54 


ALBERTINI  —  ALBINONI 


ALBERTINI  (Fbançois),  prfttre  florentin, 
docteur  en  droit  canon,  et  célèbre  antiquaire, 
né  verft  la  fin  du  quinzième  siècle,  floriaaail  en 
tsio.  A  cette  époque,  il  se  rendit  à  Rome,  où  il 
fut  ctiapelûndu  cardinal  de  Santa-Sabina.  Parmi 
ses  ouvrages  on  compte  on  traité  De  Musica , 
qui  est  resté  manuscrit ,  et  qui,  suivant  Mazzn- 
chelli,  doit  se  trouver  dans  quelque  bibliothèque 
de  Rome, 

ALBERTINI  (Ignace  ),  Milanais,  compo- 
siteur de  musique  instrumentale,  vivait  sous  le 
règne  de  Pempereur  Léopoid  l*',  à  qui  il  dédia 
on  œuvre  de  douze  sonates  pour  violon.  Cet 
ouvrage  a  été  publié  à  Vienne,  en  1690. 

ALBERTINI  (Joachim),  compositeur  iU- 
lien  et  maître  de  chapelle  du  roi  de  Pologne , 
était  à  Varsovie  en  1784.  Il  fit  représenter  To- 
pera semi-seria  //  Don  Giovanni  ^ti  un  inter- 
mède en  langue  polonaise  intitulé  :  le  Maître 
de  chapelle  polonais.  Les  opéras  de  sa  com- 
position les  plus  connns  sont  :  lo  Circe,  reprér 
sente  à  Hambourg,  en  1785.  —  79  Virginia,  opéra 
séria  ;  Rome,  1786.  ~~  3o  Sctpione  4/ricano,k 
Rome«  en  1789.  Les  événements  politiques  de 
la  Pologne  obligèrent  ce  maître  à  se  réfugier 
60  Italie  ;  mais  son  style  avait  vieilli  ;  il  y  eut 
peu  de  succès,  et  fut  obligé  de  se  livrer  à 
renseignement  du  chant.  En  1804 ,  le  prince 
Poniatowski  le  rappela  à  Varsovie,  pour  IMns- 
trnction  musicale  de  ses  enfants.  Alberfini  alla 
s^y  fixer  avec  sa  famille.  Il  était  alors  Agé.  de 
soixante  ans.  Il  mourut  dans  cette  ville ,  au 
mois  d'avril  1811. 

ALBERTUS  VENETUS,  dominicain,  qui 
vivait  dans  le  seizième  siècle,  est  cité  par  les 
PP.  Quétif etÉchard (Scrfp.  ordin,  PrsedicAl.^ 
tome  2,  p.  126)  comme  auteur  d^in  Compen- 
dium  de  arte  musiees^  qui  est  resté  manuscrit. 
Il  est  vraisemblable  que  son  nom  était  Atberti , 
et  sa  patrie  Venise. 

ALBESBY  ( ),  clarinettiste  français, 

fut  attaché  vers  1795  à  Torchestre  du  théâtre 
de  la  Cité  à  Paris.  On  a  de  lui  :  Premier  con* 
tcerto  pour  la  clarinette  ;  Paris,  Sieber. 

ALBEST  (  Raimond  Kaak  ,  chevalier  d*  ) 
officier  dans  un  régiment  de  hussards  hongrois 
au  service  de  l'empereur  d'Autriche,  est  né  à 
Vienne,  en  1802.  Élève  de  Mayserier  pour  le 
violon,  fl  est  un  des  amateurs  les  plus  disiingiiés 
de  rAlleroagne  sur  cet  instniment.  Dans  les 
voyages  qu'il  a  faits  en  Italie ,  il  s'est  fait  enten- 
dre chez  quelques  personnes  de  la  haute  société, 
et  a  toujours  produit  une  impression  très-agréa- 
ble par  son  talent.  En  1844,  il  était  à  Selzbourg 
et  y  joua  dans  un  concert  pour  le  monument  de 
Mozart.  On  a  publié  de  sa  composition,  à  Vienne, 


nne  Polonaise  pour  le  violon  et  des  varia- 
tions de  bravoure,  avec  Accompagnement  d'or- 
ehestre. 

ALBETTI  (  Joseph  ) ,  chanoine  de  Péglise 
cathédrale  de  Modèna,  vers  le  milieu  da  dix- 
huitième  siècle  (  suivant  les  reaaeignemeiits 
qui  m^ont  été  communiqués  par  M.  Lanzi,  savant 
bibliographe),  a  publié,  sans  y  mettre  son  nom, 
un  petit  écrit  Intitulé  :  Leiiera  contro  il  canto 
in  contrappunto  ne  funercUi^  ed  il  lungo  giro 
de  fanerait  stessi;  in- 12,  sans  nom  de  lien, 
d'imprimear,  et  saas  date.  (  Voy .  Dizian.  di  opère 
anon.  e  pseud.diSeriitori  italiani,  da  G.  JT. 
t2.p.  85). 

ALBI>  musicien  de  la  chapelle  de  Louis  XII, 
roi  de  France,  dont  le  nom  figure  dans  un 
compte  de  dépenses  faites  aux  obsèques  de  ce 
prince;  lequel  se  trouve  aux.  archives  du  royaume, 
lettre  K,  no  322. 

ALBIGASTRO  (Heiou  ),  dont  le  vrai 
nom  était  Weissimburg,  naquit  en  Suisse  vers 
la  fin  du  dix-septième  siècle.  Il  servit  en  Espa- 
gne dans  la  guerre  de  la  Succession.  On  a  pu- 
blié à  Amsterdam,  chei  Roger,  les  ouvrages 
suivants  de  sa  composition  ;  lo  Sonates  à  trois 
parties,  op.  1*'.  —  2**  Quinze  sonates  à  viokn 
seul  et  basse,  op.  2^  —  3**  Sonates  pour  Tioloo» 
violoncelle  et  basse,  op.  3*.  —  4^  Sonates  à  troia 
parties,  op.  4*.  —  &**  Sonates  à  violon  seul  el 
basse,  op.  5*.  —  «•  idem.,  op.  6*.  —  7®  Concer- 
tos à  quatre  parties,  op.  7«.  ->  S»  Oouse  so- 
nates à  trois  parties,  op.  Se.  —  9o  Sonates  pour 
violon  et  violoncelle. 

ALBINI  (  Fbucs  ) ,  compositeur  romain, 
vécut  dans  le  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  s'est  fait  connaître  par  les  ouvrages 
dont  voici  les  titres,  l»  //  primo  libre  de  «lusi- 

eali  eoncerti,  Roma,  ap.  Rohlettl,  1626 2o/i 

seconda  libro  de'  mtctico/f  concert,  ibid.,  1626. 
Un  antre  musicien  du  nom  d*Albini  (  Vin" 
cen%o  ),  parait  avoir  vécu,  vers  la  lin  du  dix- 
huitième  siècle,  à  Vienne,  où  il  a  laissé  en  manus- 
crit des  Trios  pour  deux  violons  et  violoneellet 
Indiqués  dans  le  catalogue  de  Traeg;  Vienne» 
1799. 

ALBINONI  (Thohas),  compositeur  drama- 
tique et  habile  violoniste ,  né  à  Venise,  dans  la 
seconde  moitié  du  div^septième  sièele,  a  écrit  on 
grand  nombre  d'opéras  qui  ont  été  presque  tous 
représentés  dans  sa  viHe  natale.  Les  drcons- 
tances  de  sa  vie  sont  Ignorées,  et  l'on  ne  sait  iws 
même  quelle  fut  la  direction  desesétodes  comme 
instrumentiste  et  comme  compositeur.  A  Tégard 
du  mérite  de  ses  ouvrages,  Pexamen  qne  j^ 
fait  de  quelques-unes  de  ses  partitiOBS  m*a  dé- 
montré que  son  style  est  sec,  ses  idées  fa^es  ou 


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ALBlNONi  —  ALBINUS 


55 


trWiale»,  et  Texpression  des  paroles  de  !•  plu- 
part de  sea  opéras  à  pea  près  nulle.  Cependant 
ses  connpositîons  ont  eu  du  succès  dans  leurnou- 
▼eauté.  Ces  ouvrages  ont  pour  titre  :  1'  Pal" 
merini,-  1694.  —  2o  //  Prodigio  delV  inno- 
cenza;  1695.  —  Tfi  Zmone^  imperator  d'O- 
rienté; 1696.  —4"  Tlgrane,  re  d*Armenia; 
1697.  —  5"  Radamuto;  1698.  —  6o  Pri- 
fnislas  I,  re  dh  Boemica;  1698.  —  7**  Vin* 
gratudine  ccutigala;  1698.  —  8o  Diomede 
puniio  da  Alcide;  1701.-9^  VJnganno  innO' 
cente;  1701.  —  loo  VArte  in  gara  con  Varie; 
1702.  —  11°  Xa  Fede  tra  gli  inganni;  1707. 

—  120  Astarle;  1708.  —  13©  //  Tradimento 
tradiio;  1709.  —  14®  Ciro  riconosciuto ;  1710. 

—  3&0  GiusHna  (à  Bologne);  1711.  —  l6o  il 
TvrannoEroe;  1711.  —  17o  Le  Garegenerose; 
1712.  —  180  Sumene;  1717.  —  19©  Il  Me- 
leagro;  1718.  ^  20o  Amordifiglio  non  conos- 
ciiito;  1716.  «  21»  Cleomene;  1718.  — 22o  Gli 
Bccessi  délia  gelosia;  1722.  —  23*'  Ermin- 
garda;  1728.  —  24o  Marianna;  1724.  —  25» 
Laodieea;  1724.—  26»  Anligono  tulore;  1724. 

—  27*  Sàpione  nelle  Spagne;  1724.  —  28*»  Di- 

done  abandonata;  1725 '^  AUina  delu^a 

da  Ruggiero  ;  1 725.  —  3oo  //  Trionfo  d'Armida  ; 
1726.  —  31*  L  Incostanza  schernita;  1727.  — 

320  La  Griselda  ;  1728.—  33°  H  Concilio  dei  pia- 
netli;  i779.—  ^oL'Jnfedeltadelusa;  1729.— 
340  Idue  Rivali  in  amore;  1728.  —  Zt^Statira; 
1730.  —370  Gli  Stralagemmi  amorosi;  1730. 

—  380  EUnia  ;  1730.  —  39°  Ardelinda;  1732. 

—  400  Qii  avuenimenti  di  Ruggiero;  1732. 
^AioCandalide;  1734  ^A2o Arlamene ;  1741. 
Je  trouve  dans  les  notes  manuscrites  de  feu  M.  De 
Boisgeloo,  qu'Albinoni  ayaît  déjà  écrit,  en  1690, 
conjointement  avec  Gasparini ,  un  opéra  d'£n- 
gelberla,  qui  lut  joué  à  Venise,  et  dont  la  parti- 
tion se  trouve  à  la  bibliothèque  royale  de  Ber-' 
lin,  aiaM  qu^un  Magnificat  à  quatre  voix  et  ins- 
tmmeots,  en  sol  mineur,  du  même  auteur. 

Albineni  a  écrit  aussi  beaucoup  de  musique  ins- 
trumentale. Il  montrait  plus  de  talent  en  ce  genre 
4|ue  dans  l'opéra  ;  on  remarque  dans  ses  so- 
aates,et  surtout  dans  ses  balleti  da  caméra^  un 
certain  diarnie  et  une  bonne  facture  que  n^au- 
rait  pas  désavoués  Coreili.  Ses  principaux  ou- 
Trages  de  musique  pour  les  instruineuts  sont  : 
!•  Dueedieci  sonate  a  tre,  op.  I".  —  2»  Sin- 
/onie  a  sei  e  sette^  op.  2';  Venise,  1700.  —  3» 
DUci  edue  balletli  ossia  sonate  da  caméra  a 
ire,  op.  3*.  —  40  Douze  concerts  à  six  ins- 
truments, op.  5°.  —  5°  Douze  concertos  pour 
hauibùiM  et  violon^  op.  7«.  —  6»  Douze  ballets 
pour  deux  violons ,  violoncelle  et  ^asse^op. 
ft*.  —  70  j)ouze  concerts  à  deux  hautbois,  alto. 


violoncelle  et  orgue,  op.  9*.  On  connaltaussi  de  ce 
musicien:  Douze  cantates  à  voix  seule  et  basse , 
op.  4*.  —  Trattenimenti  da  caméra,  consistant 
en  douze  cantates  à  voix  seule  et  basse ,  op.  6*. 

ALBINUS  9  écrivain  sur  la  musique  cité  par 
Cassiodore  (  De  DiscipL,  p.  709.  ex  edit.  Paris, 
1599  ) ,  et  qui  consôquemment  vécut  antérieure- 
ment au  sixième  i^iècle.  Cassiodore  lui  donne  le 
titre  â'illustre  (  Vir  magnificus).  11  dit  que  le 
livre  de  cette  auteur  n'existait  pas  dans  les  bi- 
bliothèques de  Rome ,  mais  qu^il  l'avait  lu  avec 
attention  dans  sa  jeunesse.  Au  reste,  il  parait  que 
l'ouvrage  d^Albinus  n*était  qu'un  abri^gé  de  la 
science  de  la  musique  fait  d'après  Boèce. 

ALBIN  US  9  nom  sous  lequel  quelques  écri- 
vains du  moyen  ftgeontcilé  Alcuin  (  Voy.  ce  nom.) 

ALBINUS.  Un  manuscrit  précieux  qui  se 
trouve  dans  la  bibliothèque  de  l'université  de  Gand 
(  no  17 1 ,  in-fol.  ) ,  contient  divers  traités  de  musi- 
que, parmi  lesquels  on  en  remarque  un  dont  l'au- 
teur est  anonyme,  et  q^jî  a  pour  titre  :  Dediversis 
monochordiSt  tetracordis ,  pentacordis ,  sexta^ 
car  dis,  eptacordis ,  octocordis ,  etc,  ex  qui» 
bus  diversa  formantur  instrumenta  musicœ, 
cumfiguris  instrumentorum.  Ce  traité  des  ins- 
truments à  cordes  en  usageau  quatorzième  siècle, 
contient  la  description  et  les  figures  de  ces  ins* 
trumrâts.  Au  nombre  de  ceux-ci  se  trouve  une 
viole  à  quatre  cordes,  dont  rinvention  est  attri- 
buée à  un  certain  Albinus.  Quel  était  cet  Al- 
binus?  en  quel  temps  vivait-il,  et  quelle  fut  sa 
patrie?  Voilà  les  questions  que  je  me  suis  faites, 
mais  sans  pouvoir  les  résoudre.  11  y  a  peu  d'ap- 
parence que  ce  soit  Alcuin  qu'on  ait  voulu  dé- 
signer comme  l'inventeur  de  cet  instrument ,  et 
il  est  moinsvraisemhlahle  encore  qu'on  ait  voulu 
parler  de  l'ancien  Albinus  cité  par  Cassiodore. 
La  viole  dont  Tlnvention  est  attribuée*  à  Al- 
binus a  la  forme  d'une  guitare ,  et  ses  quatre 
cordes  à  vide  renferment  r<4endiie  d*une  octave. 
Elles  sont  accordées  de  la  manière  suivante  :  ut , 
re,  sol,  ut.  L'auteur  anonyme,  en  noi's  faisant 
connaître  le  nom  de  Tinventeur  de  cette  viole , 
a  oublié  celui  de  l'instrument.  Voici  comment  il 
s*e%pnme -.Aliudquoque  tetracordum  Albinus 

composuit  quod vocavit ,  etc.  On  se  servait 

de  l'archet  pour  jouer  de  cette  viole;  cet  acces- 
soire est,  en  effet,  placé  près,  de  l'instrument  dans 
la  figure  du  manuscrit;  mais  par  une  singularité 
remarqtiable ,  la  viole  n^a  ni  touche  ni  chevalet. 

ALBINUS  (  Bernard),  dont  le  vrai  nom  était 
Weiss ,  fils  d'un  bourgmestre  de  Dessau ,  dans 
la  province  d*Auhait,  naquit  dans  cette  ville, 
en  1653.  Il  étudia  successivement  à  Brème  et  à 
l>e>de,  et  prit  le  grade  de  docteur  en  médecine 
à  Tuniversité  de  celte  dernière  vUle.  Après  avoir 


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56 


ALBINUS  —  ALBONI 


▼oyagé  en  France,  en  Flandre  et  en  Lorraine, 
il  Yînt,  en  1681,  occuper  une  chaire  de  profes- 
seur à  Francfort-8ur-l'Oder.  Il  y  fit  preuTe  de 
tant  de  talent  et  de  connaissances  dans  son  art, 
qu'il  jouit  bientôt  d'une  grande  réputation.  Il 
devint  le  médecin  de  l'électeur  de  Brandebourg, 
qui  le  combla  d'honneurs  et  de  richesses.  Après 
avoir  rempli  ses  fonctions  auprès  de  plusieurs 
princes  de  cette  maison,  il  se  rendit  à  Leyde, 
en  1702,  et  y  professa  la  médecine ,  jusqu'à  sa 
mort,  arrivée  le  7  septembre  1721.  Au  nombre 
de  ses  écrits  se  trouve  :  Dissertatio  de  taran- 
iula  miravi;  Francfort,  1601,  in-4o.  Il  y  traite 
de  Tusage  de  la  musique  pour  laguérison  du  mal 
que  prodoit  la  piqûre  de  la  tarentule. 

ALB10S0  (  Mario),  prAtre  et  chanoine  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  naquit  à  Nasi  en  Sicile, 
et  mourut  à  Palerme,  en  1686.  Poète  et  bon 
musicien,  il  a  publié  :  Selva  di  canzoni  sici- 
liani;  Palerme,  1681,in-8o. 
ALBONESIO  (Théséb).  Voyez  Ambbogio. 
ALBONl  (Marietta),  cantatrice  célèbre, 
est  née,  en  1823,  à  Céaena,  petite  vijie  de  la  Ro- 
magne.  Après  avoir  commencé  Tétude  de  la  mu- 
sique dans  sa  ville  natale ,  elle  alla  prendre  des 
leçons  de  cbant  à  Bologne,  chez  Mm«  Berto- 
latti,  professeur  de  mérite,  qui  a  formé  le  talent 
de  plusieurs  antres  cantatrices,  lesquelles'ont  eu 
des  succès  sur  les  théAtres  d'Italie.  Son  séjour 
dans  cette  ville  lui  procura  l'avantage  de  con- 
naître Rossini  et  de  recevoir  ses  précieux  con- 
seils sur  son  art.  Charmé  par  la  beauté  de  sa 
voix  et  par  la  facilité  de  sa  vocalisation,  ce  maître 
illustre  lui  fit  étudier  les  r61es  de  contralto  de 
ses  ouvrages,  et  lui  en  transmit  les  pures  tradi- 
tions. Ainsi  préparée  pour  la  carrière  de  canta- 
trice dramatique ,  MUe  Alboni  contracta  un  en- 
gagement de  plusieurs  années  avec  Merelli, 
directeur  de  plusieurs  entreprises  théâtrales  en 
Italie  et  en  Allemagne.  Son  début  sur  la  scène  ly- 
rique eut  lieu  en  1843  au  thé&tre  de  la  Scala, 
à  Milan ,  dans  le  rôle  de  Miffio  Orseni ,  de  la 
Lucrezia  Borgia  de  Donizetti.  Nonobstant  son 
inexpérience,  la  beauté  de  son  organe  lui  fit  ob- 
tenir an  accueil  favorable  du  public.  Elle  chanta 
dans  la  même  année  à  Bologne,  à  Brescia ,  puis 
de  nouveau  à  Milan.  Bientôt  après ,  elle  parut  sur 
le  Théâtre  Italien  de  Vienne,  où  ses  premiers 
succès  furent  confirmés.  Ce  fut  alors  qu'à  la  suite 
de  discussions  d'intérêt  avec  l'entrepreneur  Me- 
relli, Mlle  Alboni  crut  devoir  rompre  l'engage- 
ment qu'elle  avait  aTec  lui,  et  qu'dle  partit ino* 
pinément  pour  Saint-Pétersbourg.  11  parait  que 
cette  excursion  dans  la  capitale  de  la  Russie  ne 
répondit  pas  à  ses  espérances  ;  car  elle  y  resta  peu 
de  temps.  Vers  la  fin  de  1845,  elle  arriva  à  Ham-  j 


booig,  oii  elle  se  fit  entendre  dans  des  concerts 
ainsi  qu'à  Leipsick,  à  Dresde ,  et  en  Hongrie  où 
elle  se  rendit  en  traversant  la  Bohême.  Appelée 
à  Rome  pour  le  carnaval  de  1847  ,  elle  y  chanta 
la  Saffo  de  Pacini  avec  VAbbadia,  le  ténor 
Pancani  et  la  basse  Valli.  Elle  introduisit  dans 
cet  ouvrage  l'air  dUrsace  de  la  Semiramide 
de  Rossini ,  qui  fut  applaudi  avec  enthousiasme, 
mais  qui  n'empêcha  pas  la  chute  de  l'opéra.  Au 
printemps  de  la  même  année ,  l'Alboni  se  rendit 
à  Londres,  d'après  l'engagement  qu'elle  avait  pris 
avec  le  directeur  du  théâtre  de  Covent-Garden. 
A  cette  époque ,  Jenny  Lind  attirait  la  foulcrdes 
dilettanti  an  Théâtre  de  la  Reine,  et  y  obtenait  des 
succès  qui  allaient  Jusqu'au  délire.  La  lutte ,  jus- 
qu'alors  inégale  entre  les  deux  théâtres,   prit 
bientôt  un  caractère  plus  sérieux  par  l'émotion 
que  fit  naître  l'admirable  sonorité  de  la  voix  de 
l'Alboni,  son  étendue  de  plus  de  deux  octaves,  et 
son  égalité  parfaite.  Le  lendemain  de  son  début,  le 
directeur  du  théâtre  de  Covent-Garden  porta ,  de 
son  propre  mouvement,  le  traitement  de  la  can- 
tatrice de  la  somme  de  cinq  cents  Uvres  steriing, 
qui  avait  été  fixé  pour  la  saison,  à  deux  mille 
livres  (cinquante  mille  francs).  Dès  ce  moment 
commença  la  vogue  de  M"e  Alboni  ;  mais  elle 
ne  fut  décidée  qu'à  Paris,  au  mois  d'octobre  de 
la  même  année,  lorsque  l'artiste  se  fit  entendre 
à  l'Opéra  dans  trois  concerts  pour  lesquels  des 
avantages  considérables  lui  avaient  été  assurés 
par  l'administration  de    ce  théâtre.  Le  pre- 
mier air  qu'elle  y  chanta  fut  celui  d^Arsace, 
Dès  les  premières  mesures  du  récitatif,  son 
merveilleux  organe  y  produisit  l'efTet  accou- 
tumé :  (son  timbre,  à  la  fois  si  pur,  si  puissant 
et  si    suave,  émut  d'une  profonde  impression 
Pintelligente  assemblée  qui  l'entendait  pour. la 
première  fois.  Toutefois ,  les  connaisseurs  com- 
prirent que  l'effet  irrésistible  du  chant  de  M^e 
Alboni  était  le  résultat  des  dons  exquis  qu'elle  a 
reçus  de  la  nature ,  et  qu'il  y  manque  essentiel- 
lement les  qualités  du  style    et  le  sentiment 
dramatique.  Cette  opinion,  d'une  part,  et  l'en- 
traînement du  public  de  l'autre ,  causèrent  une 
vive  agitation  dans  le  monde  musical  et  dans  la 
presse.  Deux  mois  après  les  concerts  qui  avaient 
produit  cette  émotion,  la  cantatrice  débuta  au 
théâtre  italien  de  Paris  par  le  rôle  d'Arsace, 
qui  lui  fournit  l'occasion  d'étaler  dans  tout  leur 
éclat  ses  précieux  avantages   naturels.    L'en- 
thousiasme fut  au  comble.  Puis  elle  chanta  Ce- 
nerentola  avec  non  moins  de  succès;  mais  le 
rôle  de  Malcolm ,  dans  La  donna  del  Lago ,  ne 
lui  fut  pas  aussi  favorable.  L'énergie  empreinte 
dans  ce  rôle  exige  autre  chose  qu'une  voix ,  si 
belle  quelle  soit.  On  n'avait  point  encore  ou- 


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ALBONI  —  ALBRECTH 


67 


blié  à  Paris  l'admirable  caractère  que  U^^  Pi- 
saroni  savait  lai  donner»  en  dépit  des  défauts 
de  son  organe.  Le  rôle  de  Malcolm ,  pour  pro- 
duire son  effet ,  exige  précisément  les  qualités 
doDtMii*  Alboni  est  dépourvue ,  à  savoir,  la  lar- 
geur du  style ,  l'accent  dramatique ,  et  la  chaleur 
de  Faction. 

Les  événements  politiques  de  1848  vinrent  ar- 
rêter le  cours  de  ses  succès  ;  comme  beaucoup  d'au- 
tres artistes,  elle  dut  aller  chercher  en  Angleterre 
un  refuge  contre  les  agitations  révolutionnaires 
qoijKMileversaient  l'Europe.  Elle  reparut  sur  la 
scène  de  Govent-Garden  dans  Tancredi  de  Ros- 
sinly  dans  Cenerentola,  dans  Semiramide;  et  l'en- 
tboQsiasmedes  dileitanii  alla  chaque  jour  cres- 
cendo. Recherchée  pour  les  concerts  et  pour  les  soi- 
rées musicales  de  la  haute  noblesse,  elle  recueillit 
dans  cette  saison  une  riche  moisson  deguinëeii. 
La  saison  terminée  y  elle  chanta  dans  un  festival 
à  Worcester;  puis  elle  se  rendit  à  Bruxelles,  et  y 
chanta  dans  quelques  concerts  où  ses  succès  ne 
forent  pas  moindres  qu'à  Paris  et  à  Londres.  En 
1849,  le  théâtre  italien  de  Paris  ayant  été  réor- 
ganisé, l'Alboni  y  fut  engagée,  et  y  brilla  dans 
Cenerentola ,  avec  Lablaclie  et  Ronconi,  dans 
Vltaliana  in  Algérie  et  dans  La  Gazia^Ladra^ 
pois  elle  aWai  faire  la  saison  de  Londres,  qui  ne 
loi  fut  pas  moins  favorable.  Dans  l'année  suivante , 
PAlboni  alla  à  Genève,  et  parcourut  une  partie  de 
la  France;  die  chanta  à  Lyon, à  Marseille, à  Bor- 
deaux, oti  elle  joua  en  français  dans  les  opéras 
Charles  Vit  La  Favorite,  La  Eeine  de  Chypreet 
La  FUle  du  Régiment  ;  puis  elle  revint  à  Paris,  et 
cMa  y  chanter  le  rôle  de  Fidès  dans  Le  Prophète^ 
stt  tfaéfltre  de  POpéra.  Le  succès  le  plus  brillant 
justllia  sa  témérité.  Déjà  on  avait  remarqué  dans 
son  jeu  quelque  progrès  au  point  de  vue  dra- 
natiqne,  lorsqu'elle  avait  chanté,  Tannée  pré- 
cédente, le  rôle  de  Ninetta  dans  La  GcazaLa- 
«Ira;  mais  ces  indices  parurent  plus  décidés  dans 
l'œuvre  de  Meyertieer;  non  que  l'accent  vocal 
de  la  cantatrice  fût  devenu  plus  passionné, 
mais  son  action  scénique  y  fut  plus  animée.  En 
1 8S1«  Mil®  Alboni  a  fait  un  nouvel  essai  de  son  ta- 
lent sur  la  scène  de  TOpéra  dans  le  rôle  de  Zer- 
line,  qn'Anber  a  écrit  pour  elle  dans  La  Corbeille 
d'Oranges  ;  puis  elle  a  fait  une  excursion  en  Es- 
pagne. Enfin  elle  a  parcouru  en  triomphatrice 
les  deux  Amériques ,  et  y  a  été  saluée  par  les 
aedamatlons  excentriques  en  usage  dans  ces  pays, 
pour  ce  qui  est  extraordinaire  ou  inconnu. 

ALBREGHT  (Jean-Màttbieu),  organiste  de 
régUsede  Sainte-Catherine  à  Francfort-sur-le- 
Mein ,  naquit  à  Austerbehringen ,  en  Thuringe , 
le  !•*  mai  1701.  Wilten,  maître  de  chapelle 
A  Gotha ,  lui  donna  les  premières  leçons  de 


musique.  Ses  études  termhiées,  il  voyagea 
en  France,  où  il  eut  occasion  d'entendre  les 
premiers  organistes  de  ce  temps,  tels  que  CaU 
vière.  Marchand,  Daquin,  etc.,  dont  il  adopta 
la  manière.  Ce  fut  au  n^tour  de  ce  voyage  qu'il 
eut  sa  place  d'organiste  à  Francfort.  Les  succès 
qu'il  obtint  furent  tels,  que  l'on  se  décida  à  faire 
construire  pour  lui  un  nouvel  orgue  de  qnarante- 
buit  jeux,  par  le  célèbre  Jean  Conrad  Wegman, 
de  Darmstadt.  Aucune  composition  d'Albrecht 
n'a  été  imprimée  ;  mais  on  connaît  de  lui  plu- 
sieurs concertos  pour  clavedn,  avec  accompagne- 
ment, qui  ont  été  fort  applaudis  dans  leur  nou- 
veauté. 

ALBRECHT  (Jbar-Gdillaume),  docteur 
et  professeur  en  médecine,  à  Erfurt,  né  dans 
cette  ville  en  1703,  fit  ses  études  aui^  universités 
dléna  et  de  Wittemberg.  Il  a  fait  imprimer  à 
Leipsick,en  1734  :  Tractatus physicus  de  eA 
fectibus  musices  in  corpus  animatum ,  in-8<>. 
Mitzler  a  donné  une  notice  détaillée  de  cet  ou- 
vrage dans  sa  Bibliothèque  musicale ,  tome  4 , 
pag.  23-48.  Albrecht,  nommé  professeur  à  Got* 
tingue ,  y  mourut  le  7  janvier  1736. 

ALBREGHT  (Jean-Ladrbmt),  poète  cou- 
ronné, chanteur  et  directeur  de  musique  à  l'é- 
glise principale  de  Mulbausen,  en  Thuringe,  na- 
quit à  Goermar,  près  de  Mulbausen,  le  8  janvier 
1732  Philippe-Christophe  Rauchfust,  organiste 
dans  cette  ville ,  lui  donna  les  premières  leçons 
de  musique  pendant  trois  mois.  Il  se  rendit  en- 
suite à  Leipsick  pour  y  étudier  lu  théologie,  et 
en  1758  il  revint  à  Mulbausen,  où  il  obtint  les 
deux  charges  ci-dessus  mentionnées,  qu'il  garda 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1773.  Albrecht  est 
également  recommandable  comme  écrivain  didac- 
tique et  comme  compositeur.  Ses  ouvrages  pu- 
bliés sont  :  1**  St^fani's  Sendschreiben  mit 
Zusatzen  undeiner  Vorrede,  2^  Auflage  (Let- 
tres de  Stef  fani,  avec  des  additions  et  une  préface, 
deuxième  édition  )  ;  Mulbausen,  1760, 10-4*^.  Cette 
édition  de  la  traduction  que  Werckmeister  avait 
faite  4e  l'ouvrage  de  Steffani ,  intitulé  :  Quanta 
certe&ta  habbia  da  suoi  principj  la  musica^ 
est  préférable  à  la  première.  —  2**  Grûndliche 
Einleitung  in  die  An/angslehren  der  TonAunst 
(Introduction  raisonnée  aux  principes  de  la  mu- 
sique); Langensalza,  1761,  in•4^  136  pages.  — 
3<*  Urtheil  in  der  Streitigheit  swischen  Herm 
Marpùrg  and  Sorge  (Jugement  sur  la  dispute 
entre  MM.  Marpurg  et  Sorge),  dans  les  Essais  de 
Marpurg  (Beytrxg.\  toro.  5,  pag.  269.— 4''  Kurze 
Nachricht  w>n  dem  Zustande  der  Kirchen- 
musih  in  Mûlhausen  (Courte  notice  sur  l'état 
delà  musique  d'église,  à  Mulhouse),  dans  le  même 
recueil ,  t.  5,  p.  387.  —  6**  Abhandlung  ûber 


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68 


ALBRECTH  —  ALBRECHTSBERGER 


die  Frage  :  ob  die  Musik  beydem  GoUesdienst 
su  dulden  oder  nichl?  (Dissertatioa  sur  cette 
question  :  La  musique  petil-elle  être  tolérée  Hans 
Je  service  di?in?);  Berlin,  1764,in-4%  4  feuilles. 
— 6»  Versuch  einer  Abhandlung  von  der  Ursa- 
chen  des  Basses  ^  welches  einigen  Menschen 
gegen  die  Musik  von  sieh  Bickenlasssen  (Dis- 
sertation sur  la  cause  de  I^avcrsioa  que  montrent 
certains  hommes  contre  la  musique)  ;  Frakenhau- 
sen»  1765,  in -4*.  Ce|)etit  écrit  est  sous  la  forme 
d'une  lettre  adressée  à  Chrétien-Gottlieb  Scliroe- 
ter.  On  attribue  à  Albrecht  un  pamphlet  anon>me 
concernant  la  discussion  de  Marpurg  et  de  Sorge 
{voyez  ces  noms)  sur  les  bases  de  la  science 
derharmonie  ;  ce  pamphlet  a  pour  titre  :  Gedanken 
eines  Thuringische  Tonkunslersûber  die  Foret» 
tigheifen  zwischen  Sorge  und  Marpurgs  (Idées 
d'un  musicien  de  la  Tburinge  sur  les  dii«ussions 
entre  Sorge  et  Marpurg);  Niemandburg  (nulle 
part),  sans  date,  in-8^  Il  ne  faut  pas  confondre 
cet  opuscule  avec  le  jugement  sur  cette  discus- 
sion ,  inséré  par  Marpurg  dans  le  cinquième  to- 
lume  de  ses  essais  historiques  et  critiques  sur 
la  musique.  Au  surplus,  Albrecht  n'entendait  pas 
mieux  que  les  autres  maîtres  pris  pour  juges  par 
Marpurg  ces  questions  de  théorie  de  l'Iiarmonie 
dans  lesquelles  Sorge  était  plus  près  de  la  vérité 
que  ses  antagoniiiles  :  ce  sujet  était  trop  nouveau 
pour  être  compris  alors.  Albrecht  a  été  Téditeur  des 
deux  ouvrages  d'AdIung  :  Musica  mechaiica  or- 
ganxdi,  et  Siebengestim  (  voy,  Adhing)  ;  il  a  joint 
une  préface  au  premier,  avec  une  notice  sur  la 
vie  d'AdIung.  Ses  compositions  consistent  en  : 
1^  Cantates  pour  le  vingt-quatrième  dimanche 
après  la  Pentecôte,  poésie  et  musique  d*Albrecht, 
I75d.  —  Y  Passion  selon  les  évangélistes  ;  MuU 
hausen,  1759,  in-8°.  —  3"  Musikalische  Au/- 
munlerung  fur  die  Anfœnger  des  Klaviers 
(Encouragement  musical  pour  les  clavecinistes 
commençants  );Augsbourg,  1763,  in  -  8^.— 4**  ^u- 
sikalische  Au/munterung  in  kleinen  Klavier 
Stûcken  und  Oden  (Encouragement  musical 
consistant  en  petites  pièces  et  odes  pour  clave- 
cin); Berlin,  17n3,în-4». 

ALBRECHTSBERGER  (  Jean-Geobges), 
savant  harmoniste  et  organiste  habile,  né  à  Klos- 
terneubourg,  petite  ville  de  la  basse  Autriche, 
le  3  février  1736,  entra  fort  jeune  au  chapitre  de 
ce  lieu  comme  enfant  de  chœur.  De  là  il  pas^sa  à 
Tabbaye  de  Mœlk ,  où  il  fut  chargé  de  la  direc- 
tion d'une  école  gratuite.  Monn ,  organif^te  de  la 
cour,  lui  enseigna  l'accompagnement  et  le  contre- 
point. Devenu  lui-même  profond  organiste,  après 
plusieurs  années  d*un  travail  assidu ,  il  fut  appelé 
en  cette  qualité  à  Raah ,  puis  à  Maria-Taferl ,  et 
enfin  à  Mœlk ,  où  il  demeura  pendant  douze  ans. 


Les  ouvi-ages  qu'il  publia  dans  cet  intervalle 
ayant  propagé  sa  réputation ,  et  la  place  d'oiiga* 
niste  de  la  cour  de  Vienne  étant  devenue  vacante, 
il  fut  dÀ4gné,en  1772,  ^ur  en  remplir  les  fonc- 
tions. Vingt  ans  après ,  on  le  nomma  maître  de 
chapelle  de  l'église  cathédrale  de  Saint-ÉtienDe. 

L'académie  musicale  de  Vienne  Tadmit  au 
nombre  de  ses  membres  en  1793,  et  celle  de 
Stockholm  en  1798.  Ce  savant  homme  est  mort 
à  Vienne  le  7  mars  1809,  et  non  en  1803,  comme 
on  l'a  écrit  dans  le  Dictionnaire  hii^toriqae  des 
Musiciens  (Paris,  1810).  Alhrechtsberger  avait 
épousé,  en  1768,  Rosalie  Weiss,  fille  de  Bernard 
Weiss,  sculpteur,  et  en  avait  eu  quinte  enfanta, 
neuf  fils  et  six  filles.  De  ces  quinze  enfants , 
douze  sont  mofts  en  bas  âge.  Ses  meilleara 
élèves  sont  :  1°  Beethoven;  2**  Joe.  Ëybler, 
premier  mettre  de  chapelle  de  la  cour  de  Vienne; 
3**  Jean  Fuss,  mort  à  Pestli  le  9  mars  1819; 
4^  Gaensbacher  (Jean),  qui  a  succédé  à 
Preindl  dans  la  place  de  maître  de  chapelle 
de  Saint-Étienne;  5®  J.  N.  Hummel,  maître  de 
chapelle  du  duc  de  Saxe-Weimar;  6*  le  baron 
Nicolas  de  Krafft ,  mort  à  Vienne  le  16  avril 
1818;  7*  Jos.  Preindl,  maître  de  chapelle  de 
Saint-Étienne  et  de  Saint-Pierre,  mort  à  Vienne 
le  26  octobre  1823;  8^  le  chevalier  Ignace  de 
Seyfried,  maître  de  chapelle  et  directeur  de 
l'Opéra  de  Vienne;  9"  et  enfin  Joseph  Weigl, 
compositeur  et  directeur  de  l'Opéra  de  Vienne. 
Haydn,  Beethoven  et  tous  les  grands  muaiciena 
de  l'Allemagne  avaient  la  plus  haute  estime  pour 
Albrechtsberger,  qui  était  également  recommaa- 
dable  comme  écrivain  didactique,  comme  orga- 
niste et  comme  compositeur  de  musique  sacrée 
et  instrumentale. 

Le  nombre  des  ouvrages  sortis  de  sa  plume 
est  immense.  Le  prince  Nicolas  Esterhazy-Ga- 
lantha  possèdeen  manuscrit  les  suivants  :  i*^  Vingl- 
six  messes ,  dont  dix-neuf  sont  avec  accompagne- 
ment d'orcliestre ,  une  avec  orgue ,  et  six  à  quatre 
voix,  a  capella.  ~  2*  Quarante-trois  graduels.  — 
3*  Trente-quatre  offertoires.  —  4*  Cinq, vêpres 
complètes.—  5*  Quatre  litanies.-.  6<*  Quatre  psau- 
mes. —  7*  Quatre  Te  Deum.  —  8"  Deux  Veni 
Sanete  Spiritus.  —  9"*  Six  motets.  —  lo""  Cinq 

Salve  Regina —  1 1«  Six  ^t;e  Regina 12^  Cinq  ' 

Aima  Redemptoris,^  13**  Deux  Tantum  Brgo, 
—  14<»Dix-hait  hymnes.  —  U^'Un  AUeluka.  — 
16°  Dix  morceaux  tels  que  de  Pro/undis,  In- 
troits,  leçons  des  Ténèbres  et  n^pons. —  17^  OrtJt' 
torios  :  les  Pèlerins  de  Golgotha  ;  Tlnventiou  de 
la  Croix  ;  la  Naissance  du  Christ  ;  Applausus  mu- 
sictts;  DeNalivitateJesu;  Depassione  ChrisiL 
^  18^  Neuf  cantiques.—  19**  Un  petit  opéra  alle- 
mand. — 10^  Quarante  quatuors  fugues,  œurres 


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ALBRECHTSBERGER  —  ALBUZIO 


59 


f;^*,  5*,  7%  10-,  11M6"  et  ir.  -«!•  Qua- 
rante-deux MMiates  en  quatuors,  csarreA  14*,  18% 
"20%  11%  23%  04*  et  W.—  22«  Trois  sonates  en 
doubles  quatuors,  cpuvré  17*.  ~  23*  Trente-liiiit 
quinlettis pour  deux  violons,  deux  violes  et  basse, 
<BDTres  3*,  6*,  »•,  12',  15*,  22«,  25«  et  27».  — 
34**  Sept  sextuors  pour  deux  violons,  deux  violes, 
▼ioliMiepIle  et  contre-basse.  —  25*  Vingt-huit  trios 
pour  deux  violons  et  violoncelle.  —  26"  Treize 
pièces  détacliées  telles  que  sérénades, nocturnes  et 
dîTerfîssemeolJi.—  27*  Six  concertos  pour  divers 
instmnients,  tels  que  le  piano,  la  harpe,  i*orgue, 
la  mandoline  et  le  trombone.  —  28*  Quatre  sym- 
pbooies  à  grand  orchestre.  Les  ouvrages  qu*Albre- 
chtsberger  a  publiés  sont  les  suivants  :  i^  Fugues 
pour  Porgue,  œuvres  4*,  5",  6*.  7*,  8®,  9*,  10*, 
11*,  16*,  17*  et  18*.- 2* />réittflfw  pour  Toryîw, 
ceoTres  3*,  1 2*  et  29*.— 3*  Fugues  pour  le  piano, 
ceovres  l*%  i5*,  20*  et  27*.  —  4*  Dix-huit  qua- 
tuors pour  deux  violons,  alto  et  basse, œu^r^A  2*, 
19*  et  21*.  —  5*  Six  sextuors  pour  deux  violons , 
deux  violes f  violoncelle  et  contre- basse,  œu- 
vres la*  et  14*.  —6*  Concerto  léger  pour  lecla- 
vedn,  avec  accompagnement  de  deux  violons 
et  basse;  Vienne.  —  7*  Quatuor  pour  clavecin, 
deux  violons  et  basse:  Vienne,  1792.  —  8"*  Six 
dtàos  pour  violon  et  violoncelle;  Leipsick,  1803. 
—  9*  Quintetto  pour  trois  violons,  alto  et  vio- 
ianeelle.  —  10*  Sonates  à  deux  chœurs,  pour 
quatre  violons^  deux  altos  et  deux  violoncelles  ; 
Vienne,  Ri^dl. 

Les  ouvrages  élémentaires  d'Albreclitsberger 
«ont  :  I*  Gràndlïche  Ànweisung  zur  composi- 
tion ,  mit  deullichen  und  ausfûhrlichen  exem- 
peln  ^  zum  setès  Vnterrichte  erlaûtert,  und 
mit  Anhange  :  von  der  Beschaffenheit  und 
Anwendung  aller  jetzt  ûblicken  mus.  Instru-^ 
mente  ;  Ldpsicli,  1790,  in-4*.  Une  nouvelle  édi- 
tion de  cet  ouvrage  a  été  publiée  à  Leipsick ,  chez 
Bieitkopr  et  Haerlel,  1818,  in-s*.  Choron  en  a 
donné  one  traduction  française  sous  ce  titre: 
Méthode  élémentaire  de  composition,  etc, 
emicl^  d'un  grand  nombre  de  notes  et' d'é- 
claircissements ;  Paris,  1814,  2  vol.  in-8*  Il  y 
a  eu  une  deuxième  édition  de  cette  traduction. 
Bien  que  méthodique  et  orné  dVzemples  assez 
purement  écrits,  ce  livre  n'est  point  à  Tabri  dé 
tout  reproche.  L'auteur,  eo  cherchant  la  conci- 
sion ,  est  tombé  dans  la  sécheresse  et  Tobscurité. 
Quelquefois  aussi,  il  se  met  en  contradiction 
BTec  les  principes  qu'il  a  posés.  Les  parties  les 
ploft  difficiles  de  la  fugue  telles  que  la  réponse 
et  les  contre-sujets  y  n'y  sont  qu'effleurés,  et 
les  exemples  ne  sont  point  assez  variés.  Néan- 
,  tel  quMl  est,  il  mérite  Testime  dont  il 


le  Gradus  ad  Pamassum  de  Fux,  qui,  basé 
sur  la  tonalité  du  plain-chant,  s'éloigne  trop  da 
système  moderne.  Par  les  soins  qu'Albrechlsber- 
ger  a  mis  à  la  rédaction  de  ses  exemples,  il  a 
évité  les  défauts  du  Traité  delà  Fugue  de  Mar- 
purg,  qui  n'est  propre  qu'à  ensdgner  le  style 
instrnraenUI.--  2*  Kurzge/asste  Méthode  den 
Generalbass  zuerlernen  (  Méthode  abrégée  d'ac- 
compagnement); Vienne,  1792.  —3*  HlavierS' 
chute  far  An/œnger  (École  du  clavecin  pour  les 
commençants);  Vienne,  1800. —4*^4  a*w«cAtt«- 
gen  aus  C  dur  und  C  moll  in  die  ûbungens 
Dur-und  moll-Tcene  (Passages  des  tons  d'ut 
majeur  et  d'ut  mineur  dans  tous  les  tons  majeurs 
et  mineurs);  Vienne,  Leipsick  et  Bonn.  La 
deuxième  partie  de  cet  ouvrage,  intitulée:  In- 
gnnni  {Trugschlûsse)fûrdie  Orgel  oder  Piano- 
Forte,  contient  toutes  les  feintes  de  moilulalion. 
La  troisième  partie  a  pour  titre  :  Vnternchtûbet 
den  G*brauch  der  verminderten  und  ûberm. 
Intervalten  (  Instruction  sur  l'usage  des  interval- 
les augmentés  et  diminués  )  ;  Leipsick ,  Peters.  Le 
chevalier  de  Seyfried  a  publié  une  édition  com- 
plète des  œuvres  théoriques  d'Albrechtsberger, 
sous  ce  titre  :  /.  G,  Albrechtsberger*ssammtliche 
Schriften  ûber  Generalbass ,  Harmonie- Lehre , 
und  Tonsetzkfinst  zum  Selbstunterrichte; 
Vienne,  Antoine  Strauss,  3  vol.  in-8*,  sans  date. 
ALBRIGI  (VmcBNT),  compositeur  et  orga- 
niste ,  né  à  Rome  le  26  juin  1631 ,  fut  d'abord  an 
service  de  Christine,  reine  de  Suède.  Il  se  trou- 
vait à  Stralsund  en  1660.  De  là  il  passa  à  Dresde, 
comme  vice-maître  de  chapelle  de  l'électeur  de 
Sajre,  Jean  Georges  II ,  poste  qu'il  occupait  en- 
core en  1664.  Cette  chapelle  ayant  été  réformée 
à  la  mort  de  l'électeur,  Albrici  se  rendit  à  Leip- 
sick ,  où  il  devint  organiste  de  l'église  Saint-Tho- 
mas. En  1682  il  fut  appelé  à  Prague  comme 
directeur  de  musique  de  l'église  Saint-Augustin. 
Il  mourut  dans  cette  ville  quelques  années  après. 
Ses  compositions  connues  sont  :  1*  Te  Deum  à 
deux  chœurs,  deux  violons,  viole,  violoncelle, 
basson ,  quatre  trompettes ,  trois  trombones  et 
timbales.  —  2*  Kyrie  à  huit  voix.—  3"  Messe  à 
huit  voix.  —  4*  Symbolum  Nicceum  à  quatre 
voix,  trompettes  et  timbales.  —  5*  Le  cent  cin- 
quantième psaume  à  quatre  voix  avec  trompettes 
et  timbales.  —  6*  Cowc.  moveantur  cuncta 
sursum.-^  7*  Conc.  anima  nostra,  etc. 

ALBUZIO  ou  ALBUZZl,  du  latin  Albutius 
(Jean-Jacques),  luthiste  et  compositt'ur,  né  à 
Milnn ,  vécut  dans  la  première  moitié  du  seizième 
siècle.  On  trouve  des  pièces  de  sa  composition 
dans  les  recueils  qui  ont  pour  titres:  1°  Intabo- 
latura  de  Leuto,  de  diversi  autori  novamente 
jouit  en  Allemagne.  11  a  remplacé  avec  avantage  I  stampata;  in  Milano,  per  J,  Antonio  Casti- 


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60 

liono,  i  S36,  petit  in-4°  oblong.  »  2»  Horttu  MU" 
icarum^  in  quo  ianquam  flosculi  quidam  selec' 
tissimarum  Carminum  collecti  sunt  ex  opii- 
mis  quibusque  auctoribus,  etc.;  Lovanii ,  apud 
Phaleuum  bibliopolam  juratum,  15&2.  Ce  der- 
nier recueil  contient  des  fantaisies,  des  motets, 
des  chansons,  et  des  danses  arrangées  pour  le 
lath. 

ALBUZZI TODESGHINI  (Thérèsb),  cé- 
lèbre cantatrice,  dont  ia  Toix  était  un  beau  con- 
tralto, naquit  à  Milan  le  20  décembre  1723;  elle 
fut  longtemps  au  service  de  la  cour  de  Dresde, 
où  elle  chantait  les  premiers  rôles.  Elle  mourut 
à  Prague,  Je  30  juin  1760. 

ALGAROTTI  (Jeai«-Fraicgois),  oomposi- 
tear,  naquit  à  NoYarre,  dans  le  PiéuKmt,  vers 
1536 ,  et  fut  organiste  à  l'église  de  Como.  On  con- 
naît sous  son  nom  :  Il  primo  libro  de'  Madrigali 
a  cinque  e  sei  vœi  ;  in  Veneita ,  appresso  Anto- 
nio Gardano,  1567,  in-4«  obi.  Le  deuxième  livre 
a  poor  titre  :  JUadrigali  a  cinque  et  sei  voei 
eon  doi  dialoghi  a  otto;  ibid.,  1569,  in-é*"  obi. 

AIXÉË»  poêle  musicien  de  l'ancienne  Grèce, 
né  à  Mytilèoe,  dans  File  de  Lesbos,  vécut  dans 
la  44"  olympiade  (604  ans  avant  J.-C.}*  aui- 
vant  la  chronique  d'Ëusèbe.  Contemporain  de 
Sapho,  il  parait  l'avoir  aimée,  si  l'on  en  juge 
par  un  vers  dté  dans  la  Poétique  d'Aristote. 
Horace  et  Quintilien  ont  accordé  des  éloges 
magnifiques  au  génie  poétique  et  à  la  versification 
d'Alcée.  On  sait  qu'il  fut  Tinventeur  du  vers  al- 
eaïque ,  auquel  il  a  donné  son  nom.  Ce  vers  a 
quatre  pieds  et  une  césure.  Il  se  mesure  ainsi  : 


ALBUZIO  —  ALCÉE 


I 


I 


Les  deux  premiers  pieds  sont  des  ïambes  ;  puis 
Tient  la  césure ,  et  le  vers  finit  par  deux  dactyles. 
Quelquefois  le  premier  pied  est  un  spondée,  le 
second  un  ïambe ,  la  césure  est  brève,  et  les 
deux  derniers  pieds  sont  dactyles,  de  cette  ma- 
nière: 

ces, 

--|w-|         ^.         |-ww|-uw| 


Aucun  de  ces  mètres  ne  répond  ni  à  un  rhythme 
régulier  de  la  musique ,  ni  même  à  une  mesure 
moiicale  du  temps  ;  car  dans  la  première  forme, 
on  a  : 

irrirfirfi^frfifrn 

et  dans  l'autre  : 

ces. 

<i;rriîrriri*rrrifrri 

Mais  le  mètre  de  rancienne  poésie  grecque  absor- 


bait le  rbytbme  musical  sans  rien  perdre  de  Phar- 
monie,  parce  que  cette  harmonie  était  dans  In 
langue  elle-même.  On  ne  peut  mettre  en  doute  le 
charme  qu'avaient  pour  lesandens  les  chants  d'Al- 
cée construits  sur  ces  mesures;  car  Horace  ea 
parle  avec  enthousiasme  dans  la  treizième  ode  du 
deuxième  livre ,  où  sont  ces  beanx  vers  : 

Qaam  pêne  forTat  regoa  ProBerptnie, 
Et  Jadlcantem  Tldimat  A«cam , 
Sedeiqae  discreCat  piomoi,  etc. 

«  Que  j'ai  été  près  de  voir  le  royaume  de  la 
«  sombre  Proserpine,  Éaque  et  son  tribunal,  les 
«  demeures  écartées  des  Ames  pieuses,  et  Sapho 
«  se  plaignant  sur  les  cordes  éoliennes  .des 
«  jeunes  filles  de  sa  patrie,  et  vous,  Alcée,  avec 
«  un  plectre  d'or  (1),  chantant  d'un  ton  plus 
«  m&le  les  dangers  de  la  mer,  les  douleurs  de 
«  l'exil ,  et  les  maux  de  la  guerre  ! 

«  Les  ombres  les  écoutent  tous  deux  et  admi- 
«  rent  ces  chants  dignes  d'un  religieux  silence  ; 
«  mais  la  foule  compacte  du  vulgaire  prête  une 
«  oreille  plus  attentive  aux  récits  des  combats  et 
«  des  tyrans  détrônés. 

«  Faut-il  s'en  étonner,  puisqu'à  ces  chants  di- 
te vins ,  le  monstre  aux  cent  têtes ,  immobile, 
«  stupéfait,  baisse  ses  noires  oreilles  ;  puisque  les 
«  serpents  enlacés  aux  cheveux  des  Euménides 
«  tressaillent  de  ravissement? 

«  Prométhée  et  le  père  de  Pélops  trouvent  dans 
«  ces  doux  accents  l'oubli  passager  de  leurs 
(c  maux  ;  Orion  lifi-même  ne  songe  plus  à  pour- 
«  suivre  les  lions  et  les  lynx  timides.  » 

Plutarque  nous  apprend  que  la  tradition  des 
chants  d'Alcée  se  conserva  longtemps  chez  les 
Grecs.  Malheureusement,  la  dignité  de  caractère 
et  le  courage  n'égalaient  pas  le  génie  chez  ce 
grand  poète.  Après  avoir  poursivi  de  sa  verve 
satirique  Pittacus,  tyran  de  sa  patrie,  mis  au 
rang  des  sept  Sages  de  la  Grèce  ;  après  avoir  pris 
les  armes  contre  lui,  il  eut  la  lAcheté  de  les  jeter 
dans  le  combat,  de  fuir,  et,  tombé  dans  les  mains 
de  son  ennemi,  d'accepter  de  lui  et  la  vie  et  la 
liberté.  Alcée  avait  composé  des  hymnes,  des 
odes,  des  satyres  politiques,  et  des  poèmes  des- 


(I)  PUctrum,  plectre,  crochet  dont  se  serraient  les  poètes 
pour  pincer  les  cordes  de  la  lyre  on  de  la  cithare,  iifln  de 
guider  les  Intonattons  de  leur  toIx  suiTaat  les  modem  ana- 
logoesaax  mètres  de  leurs  vers.  Les  tradactcttrs  français 
rendent  souvent  ce  mot  par  archet;  nais  on  n'a  jamais. 
Joué  de  la  lyre  ni  de  la  cithare  avec  l'archet;  car  Tarchet, 
inconnu  à  l'ancienne  Éf  jpte.  à  la  Grèce,  aux  Romains,  est 
originaire  de  rinde  et  des  uAtrées  aepteatrtonalea  de 
l'Europe.  Quintilien  nous  apprend  qu'on  donnait  avec 
raison  le  plectre  d'or  k  Alcée,  dans  la  partie  de  ses  suvres 
dirigée  contre  les  tyrans  :  AUmu»  in  pcarU  cperis  aitreo 
pUctro  mtriUi  éomatmr^  ffua  (rromiot  iwiartafur.  (  Lib. 
X  .  c  1.) 


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ALCËE  —  ALDAT 


v\ 


tinés  h  célébrer  Bacclias,  Vénus  et  l'Amour.  Il 
ne  nous  reste  de  tout  cela  que  quelques  frag- 
ments conservés  par  Athénée  et  par  Suidas. 

ALGIMAS  ZMDRNIUS,  joueur  de  trom- 
pette dans  Tantiquité.  Son  nom  nous  est  parvena 
dans  une  inscription  rapportée  par  Muratori  {Nov, 
Thesaur.  vet,  inscr.,  t.'  1,  p.  936);  la  voici  : 

ALCIVAS 

Z](VRNIV8 

TVBOCAxNTIYS. 

AL€lf  AN,  poëte-musicien,  naquit  à  Sardes 
d^on  père  nommé  Damas  ou  Tilare,  et  fut  mené 
dans  son  enfance  à  Sparte,  où  il  fut  élevé  dans 
un  quartier  de  cette  Tille  nommé  Messoa^  ce 
qui  l^a  fait  passer  pour  Lacédémonien.  On  croit 
quMI  a  vécu  depuis  la  vingt-septième  jusqu'à  la 
quarantième  olympiade.  Héraciide  de  Pont  as- 
sure qu'Alcman  fut  dans  sa  jeunesse  esclave  d^un 
Lacédémonien  nommé  Agésidas;  mais  quMl  mé- 
rita par  ses  t)onnes  qualités  de  devenir  Taf franclii 
de  son  maître.  11  tut  excellent  joueur  de  cithare, 
et  chanta  ses  poésies  au  son  de  la  flûte.  Clément 
d'Alexandrie  lui  attribue  la  composition  de  la  mu- 
sique destinée  aux  danses  des  chœurs.  Athénée 
dit  qae  ce  musicien  fut  un  des  plus  grands  man- 
geurs de  Tantiquité.  Son  tombeau  se  voyait  en- 
core i  Lacédémone  au  temps  de  Paosanias. 

ALGOCK  (Jbar),  docteur  en  musique,  né 
à  Londres  le  il  avril  1715,  entra,  à  l'âge  de  sept 
ans,  comme  enfant  de  chœur,  à  l'église  de  Saint- 
Paul,  sous  la  direction  deCh.  King;  et,  lorsqu'il 
en  eut  atteint  quatorze,  on  le  plaça  comme  élève 
soujs  Stanley,  qui,  bien  qu'il  n'eût  alors  que  seize 
ans»  était  organiste  des  églises  de  Saint-André, 
d'Holbom  etdg  Temple.  En  l735,Alcock  devint 
organiste  de  l'église  de  Saint-André  à  Plymouth, 
dans  le  Devonshire.  Cinq  ans  après  son  arrivée 
dans  ce  lieu ,  il  fut  invité  à  prendre  possession 
de  la  place  d'organiste  de  Reading,  où  il  se  ren- 
dit au  mois  de  janvier  1742.  Celle  d'organiste  de 
l'église  cathédrale  de  LichtGeld  étant  devenue 
▼acante  en  1749,  on  la  réunit  à  celle  de  premier 
chantre  et  de  maître  du  chœur,  en  faveur  d'Aï- 
cock;  mais  en  1760  il  se  démit  de  la  place  d'or- 
l^niste,  ainsi  que  decelle  de  maître  de  chœur,  et  ne 
conserva  que  celle  de  premier  chantre.  Il  s'était 
fait  receroir  bachelier  en  musique  à  Oxford,  en 
17S6;  dix  ans  après  il  prit  ses  degrés  de  docteur 
à  la  même  université.  Le  reste  de  la  longue  car- 
rière de  cet  homme  respectable  s'écoula  tranquil- 
lement à  Uchtfleld ,  où  il  est  mort  au  mois  de 
mars  1806,  Agé  de  quatre-vingt-onze  ans.  Il  n'a- 
vait cessé  jusqu'au  dernier  moment  de  remplir 
avec  exactitude  les  devoirs  de  sa  place,  quoique 
ie  doyen  de  Licbtfield  l'eût  invité  plusieurs  fols 


'  à  prendre  quelque  repos.  Pendant  son  séjour  à 
Plymouth,  il  avait  publié  six  suites  de  leçons  de 
piano,  et  douze  chansons;  ces  ouvrages  furent 
'  suivis  d'une  suite  de  psaumes  y  antiennes  et  hym- 
nes ,  composés  pour  les  enfants  de  la  charité,  et 
d'une  collection  d'anciens  psaumes  à  quatre  par- 
ties, le  tout  publié  à  Reading.  £n  1753  il  publia 
un  service  complet  de  musique  d'église,  sous  ce 
titre  :  Morning  and  Evening  service ,  concis- 
iing  ofa  Te  Déon,  Jobilatb,  Ktrib  bletsoic,  etc.; 
for  three,  four^  five  and  six  vaices.  Cet  ou- 
vrage est  devenu  rare.  Déjà  en  1750  Alcock  avait 
fait  paraître  de  sa  composition  six  concertos  à 
sept  parties  pour  quatre  violons,  alto,  yioloncelle 
et  basse  continue  pour  le  clavecin.  Une  collection 
de  trente-six  antiennes  de  sa  composition  parut 
en  1771.  Vingt  ans  s'écoulèrent  entre  cette  pu- 
blication et  celle  de  son  Harmonia  Festi,  col- 
lection de  canons,  airs  et  cliansons.  Alcock, 
ayant  recueilli  cent  six  psaumes  de  divers  au- 
I  leurs,  les  arrangea  à  quatre  parties,  et  les  publia 
I  en  1802,  sous  le  titre  de  Harmony  o/Sion.  Outre 
\  ces  ouvrages,  les  catalogues  de  Preston  et  de  Ca- 
busac  indiquent  encore  les  suivants:  lo  Te  Deum 
:  and  JuhUate.  —  2o  Magnificat  et  Nunc  dimit- 
tu,  1797.  —  30  Stnke  ye  Seraphic  Hosts,  hymn 
for  Christmas  Day,  —  4"  Trois  trios  pour 
deux  violons  et  basse. 

ALCUIN9  écrivain  célèbredu  huitième  siècle, 
né  en  Angleterre  dans  la  province  d'York,  fut 
disciple  de  Bède  et  d'Ecbert,  archevêque  d'York« 
Apr^  avoir  été  diacre,  il  devint  abbé  de  Canter- 
bury.  Charlemagne,  ayant  eu  occasion  de  le  voir 
à  Parme,  l'engagea  à  se  fixer  en  France.  Il  lui 
donna  les  abbayes  deFerrières  et  de  Saint-Loup, 
le  fit  son  aumônier,  et  prit  de  lui  des  leçons  de 
ce  qu'on  appelait  alors  la  rhétorique,  de  dialec- 
tique et  des  autres  arts  libéraux.  Dans  la  suite» 
il  lui  donna  encore  l'abbaye  de  Saint-Martin  de 
Tours.  Alcuin ,  devenu  vieux ,  désira  se  retirer 
de  la  cour;  il  demanda  son  congé,  qu'il  n'obtint 
qu'en  801.  Alors  il  se  dépouilla  de  tous  ses  bé- 
néfices, et  se  retira  dans  son  abbaye  de  Saint- 
Martin  ,  où  il  mourut  le  19  mai  804,  âgé  de  près 
de  soixante-dix -ans.  Ses  œuvres  ont  été  recueil- 
lies par  André  Duchesne;  Paris,  1617,  in-fol.; 
et  Froben,  prince-abbé  de  Saint-£;mmerande , 
en  a  donné  une  édition  beaucoup  plus  ample  à 
{  Ratisbonne  en  1777,  2  vol.  in-fol.  On  y  trouve 
un  traité  De  septem  artibus  liberalibus  .-icet 
ouvrage  est  incomplet;  il  n'en  reste  que  la  rhé- 
torique, la  dialectique  et  une  partie  de  la  logique  ; 
la  musique  et  les  autres  parties  sont  perdues.  On 
y  trouve  aussi  un  traité  séparé  De  Musica, 
[  ALDAY  (....),  nom  d'un  famille  de  mu- 
i  sîciens  qui  a  eu  de  la  réputation  en  France, 


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0)2 


ALDAY  —  ALDOVRANDINI 


Àldayje  pèra,  né  à  Perpignan,  en  1737,  fut  dV 
bord  secrétaire  d*uo  grand  seigneur,  qui  ie  naena 
en  Italie.  Là  il  apprit  à  jouer  de  la  mandoline. 
Ayant  acquis  un  certain  degré  d*babileté  sur  cet 
instrument,  il  s^étabUt  d'abord  à  Avignon,  où  il 
ge  maria  ;  puis  il  alla  se  fixer  à  Paris,  où  il  donna 
des  leçons  de  son  instrument  II  eut  deux  fils 
qui  naquirent,  l'un  en  1763,  l'autre,  l'année  sui- 
irante.  Tous  deux  furent  viotontstes.  Le  premier , 
connu  sons  le  nùmd'Alday  Vaine  ^  n'était  âgé 
que  de  huit  ans  lorsqu'il  joua  de  la  mandoline  au 
concert  spirituel.  Il  s*y  lit  entendre  comme  vio- 
loniste en  1783,  et  y  reparut  en  1789,  dans  une 
symphonie  concertante  pour  deu>  violons,  de  sa 
composition,  qu'il  joua  avec  son  Trère.  Vers  le 
même  temps  il  publia  sa  première  Symphon  ie  con* 
certante  en  ut,  pour  deux  violons  et  alto,  Parii«, 
Sieber.  Cet  ou  vrage  Tut  suivi  de  la  symphonie  con  - 
certante  pour  deux  violons  qu'il  avait  fait  enten- 
dre an  concert  spirituel.  Celle-ci  a  été  gravée  à 
Amsterdam ,  chez  Unmmel.  Alday  s'est  fixé  à 
Lyon  vers  1795,  et  s'y  est  fait  marcliand  de  mu- 
âque.  Il  a  publié  depuis  cette  époque  on  oeuvre 
de  quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse  (Pa- 
ris, Pleyel),  et  des  airs  variés  avec  accompagne- 
ment de  basfle.  On  a  aussi  sous  son  nom  :  ifé- 
thode  de  violon,  contenant  les  principes  dé' 
taillés  de  cet  instrument,  dans  lesquels  sont 
intercallés  seize  trios  pour  trois  violons ,  six 
diAos  progressif,  six  études  et  des  exercices 
pour  apprendre  à  moduler.  Lyon,  Caitoux,  in- 
4*.  Il  a  été  fait  plusieurs  éditions  de  cet  ouvrage. 

Le  frère  de  cet  artiste ,  connu  sous  le  nom 
à* Alday  le  jeune,  fut  un  violoniste  beaucoup 
plus  habile  que  l'alné.  11  passe  pour  avoir  reçu 
des  leçons  de  Viotti,  dont  il  avait  adopté  la  ma- 
nière. 11  se  fit  entendre  avec  succès  au  concert 
spirituel  jusqu'en  1791 ,  époque  où  il  passa  en 
Angleterre.  En  1806,  Alday  a  été  nommé  direc- 
teur de  musique  i  Edimbourg.  Ses  concertos 
de  violon  ont  eu  an  succès  de  vogue  dans  la 
nouveauté;  mais  ils  sont  maintenant  oubliés. 
Ceux  qu'il  a  publiés  sont  :  lo  Premier  concerto, 
en  ré;  Paris,  Imbanit.  —  2o  Deuxième  idem,  en 
si  bémol ,  et  troisième  idem,  en  la  ;  Paris,  Sie- 
ber.— 30  Quatrième id«m,  en  ré  ;  Paris,  Imbault. 
On  connaît  aussi  de  ce  violoniste  :  deux  œuvres 
de  Duos  pour  deux  violons;  Paris,  Decombe; 
des  Mélanges  pour  deux  violons;  Paris,  Leduc, 
des  Airs  variés  pour  violon  et  alto,  Paris,  Im- 
bault ,  et  des  trios  pour  deux  violons  et  basse, 
Londres,  Lavenn. 

ALDÉRINUS  (  Coshb)  ,  compositeur  suisse 
qui  florissait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  a 
publié  :  LVIt  hymni  sacri,  quatuor,  guinque 
et  sex  voc.i  Berne,  Apiarius,  1563,  in-40,  oblong. 


ALDERWELT  (  L.  A.  var)  »  pianiste  hol- 
landais, né  à  Rotterdam  vers  1780,  a  publié 
pour  son  instrument  :  1»  Sonate,  Rotterdam, 
Plattner.  —  20  Pot-pourri  sur  des  thèmes  connus 
«M.  ;-^3o  Variations  sur  l'aîr  hollandais  :  Daar 
ging  een  Pater;  Amsterdam,  Sleup. 

ALDHELM ,  fils  de  Kentred ,  et  neveu  dî- 
nas, roi  des  Saxons  occidentaux,  fut  élevé  dans 
le  monastère  de  Saint  Augustin  de  Canterbury, 
devint  abbé  de  Malmesbury,  et  ensuite  évèque  de 
Sherbum,  aujourd'hui  Salisbury.  Il  mourut  le  20 
mai  709.  Il  avait  oomposédes  chansons,  Can  fiones 
Saxonicœ,qu^\  était  dans  l'usage  de  chanter  lui- 
même  au  peuple  pour  lui  faire  goûter  la  morale 
qu'elles  contenaient.  Gerbert  (  De  Cantu  et  Mu- 
siea  sacra ,  t.  I,  p.  202  ) ,  nous  a  conservé  nn 
échantillon  de  ses  compositions,  qu'il  a  tiré  d'un 
manuscrit  du  neuvième  siècle.  Guiilaunie  de 
Malmesbury  a  écrit  la  vie  d'Aldhdm  ;  elle  se 
trouve  dans  les  Acia  S.  0.  Benedict. 

ALDOVRANDINI  ( Joseph- Antoirb- Vin- 
cent ) ,  académicien  philharmonique  et  maître  de 
chapelle  honoraire  du  duc  de  Mantoue»,  naquit 
à  Bologne  vers  1665.  Il  fit  ses  études  mof^icales 
sous  la  direction  de  Jacques  Perti.  Admis  comme 
membre  de  l'Académie  des  philharmoniques  de 
Bologne  en  1695,  il  en  fut  prince  en  1702.  On 
a  de  lui  les  onvrages  suivants  :  lo  Dafni,  à  Bo- 
logne, en  1696.—  2*  CrV  inganni  amorosi  sco- 
perti  in  villa;  à  Bologne,  en  1696.  —  2*  (Us) 
Ottaviano ,  écrit  à  Turin,  en  1697.  —  3^  Amor 
toma  in  cinque  al  cinquanta,  ovvero  Nou,* 
dlà  Flippa ,  e  <f  Bedette ,  opéra  comique  dans 
le  patois  Bolonais,  en  1699—30  (bis)  VOrfano, 
à  Naples,  au  carnaval  de  1699.—  40  Le  due  Au- 
guste, k  Bologne,  en  1700.  —  5(>  Pirro,  à  Venise, 
en  1704.—  60  La  Fortezza  al  Cimenta, h  Venise, 
1699.  —loCesare  in  Alessandria;  Naples,  1700. 
—  8»  Semiramide;  k  Gênes  1701.  —  O»  /  Ire 
Rivati  al  sop/to;  à  Venise,  en  17tl.  On  connaR 
aussi  quelques  œuvres  de  musique  sacrée  et  ins- 
trumentale de  sa  composition  :  le  premier,  sons 
le  titre  Armonia  sacra ,  contient  dix  moteto 
à  deux  et  trois  voix,  avec  violons,  Bologne, 
1701,  in-fol.  ;  le  deuxième.  Cantate  a  voce  sola , 
Bologne,  1701 ,  in-4«  oblong;  le  troisième,  in- 
titulé: Concerti  sacri  a  voce  sola  con  vio/ias, 
opéra  3>,  Bologne,  Silvani  1703, in-fol.,  consiste 
en  dix  motets  à  voix  seule  avec  deux  tIoIobs  ; 
son  oeuvre  5* ,  composé  de  sonates  k  trois  parties  » 
a  été  gravé  k  Amsterdam,  sans  date.  Enfin ,  Al- 
dovrandini  s'est  rendu  reeommandable  par  l'o- 
ratorio de  5.  SigismondOf  dont  la  poésie  a  été 
publiée  BOUS  ce  titre  :  S.  Sigismondo,  re  di 
Borgogna,  oratorio  consecrato  alV  Bminentiss. 
e  Révérend.  Principe  ilsig.  card.Ferd,  d^Adda, 


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ALDOVRAJÎDINI  —  ALEMBERT 


63 


diçnissimo  legaio  di  Bologna ,  faito  rappre- 
seniare  da*  signori  noitari  nel/oro  civile  dt 
Bologna ,  nella  ioro  sala  magnificamente  ap' 
paraia ,  in  occasione  délia  générale  proces' 
sione  dot  saniissimo  sacramento  délia  parro' 
cAiale  di  S,  G.  Batlista  de  RR,  Monaci  Ce- 
iesiini,poe$ia  del  sig.  Gio .  Batlista  Monti, 
notarp  collegiato,  musica  del  sig.  Giuseppe 
Aldàorandini ,  nuieslro  di  cappella  di  onore 
del  serenissimo  Duca  di  Mantova,  il  di  primo 
di  giugno  1704. 

ALDRIOH  (Hehbi),  doyen  de  Téglise  du 
Christ  à  Oxford,  naquil  à  WeAlmeinster  en  1547. 
Il  lit  ses  premières  études  dans  cette  ville  »  sons  le 
docteur  Rtclierd  Biisby  ;  eo  1662  il  (ut  admis  Au 
collège  d'Oxford,  où  il  prit  les  degrés  de 
mallre  es  arts ,  le  3  avril  1669. 11  entra  ensuite 
dans  les  ordres,  et  devint  professeur  au  col- 
lège d'Oxford ,  chanoine  de  TÉglise  du  Christ , 
et  enfin  docteur  en  tliéologie.  11  mourut  le 
14  décembre  1710.  Au  milieu  de  tous  ses  tra- 
vaux il  cultiva  la  musique  avec  succès.  11 
avail  raasemblé  une  nombreuse  collection  des 
CBovres  des  plus  célèbres  compositeurs ,  tels  que 
ndestrina,  Carissimi,  Yittoria,  etc.,  sur  les- 
quelles il  arrangea  les  paroles  anglaises  des 
psaumes  et  de  beaucoup  d^antienaes. 

Il  avait  formé  le  projet  d^écrire  plusieurs 
tndiés  sur  la  musique ,  et  avail  jeté  ses  idées  dans 
dÎTerses  dissertations  renfermées  en  deux  re* 
eueils  manuscrits ,  qui  ont  été  déposés  dans  la 
bU>liothèqne  du  Collée  du  Christ  à  Oxford.  En 
voici  les  titres  d'après  Bumey  :  lo  Theory  of 
organ'lmUdïng ,  in  whicà  are  given  the  mea' 
sures  and  proportions  q/  ilsseveral  parts  and 
pipes  (Théorie  de  la  constniction  de  Torgne, 
etc.  ).  —  30  PrincipUs  0/  ancient  Greck  Music 
(Principes  de  Taociennes  musique  grecque). 

—  l<i  Memorandunu  made  in  reading  ancient 
authors,  relative  to  several  parts  0/ Music  and 
ils  e/fects  (Extraits  des  anciens  auteurs,  rela- 
tifs aux  diverses  parties  de  la  musique  et  de  ses 
effets  ).  —  40  Uses  to  whieh  Music  was  applied 
^  tke  ancienls  { Uiuiges  auxquels  la  musique 
fut  employée  par  les  anciens).—  5»  Spithala- 
uUunL  —  6**  Excerpta  from  Père  Meneslrier  ; 
proportions  of  Instruments  ;exotic  Music  (  Ex- 
traits da  Père  Menestrier  ;  proportions  des  ins- 
tniments;  musique  exotique).  —  7»  Argument 
of  ancient  and  modem  performance  in  Music 
(Comparaison  de  PexécuUon  musicale  ancienne 
et  moderne).  —  8*  Theory  of  modem  musical 
Instruments  (Théorie  des  instruments  de 
moaique  modernes).  —  9o,  10»  et  tio,  dito. 

—  130  MiscelUineous  papers  conceming  diffé- 
rent points  in  the  theory  and  practice  of 


Music  i  Papiers  difersconcernant  différents  points 
de  la  tliéorie  et  de  la  pratique  de  la  musique). 
—  ISO  On  the  construction  ofthe  Organ  (Sur 
la  construction  de  Torgue).  —  i4°  Fragment  oj 
a  treatise  on  Counterpoint  (Fragments  d'un 
traité  de  contre-point). 

Le  docteur  Aldrich  a  composé  plusieurs 
offices  pour  TÉglise,  et  un  grand  nombre  d'an- 
tiennes qui  sont  restées  en  manuscrit,  et 
dont  l'Académie  de  musique  ancienne,  de  Lon- 
dres »  possède  une  grande  partie.  Dans  le  Plea- 
sont  musical  Companion,  imprimé  en  1726, 
on  trouve  deux  morceaux  de  sa  composition , 
Tun;  Harh  the  bonny  Christ-ChurchBells; 
l'autre  intitulé  :  A  Smoking  Catch,  pour  être 
chanté  par  quatre  hommes  fumant  leur  pipe , 
d'une  exécution  difficile ,  et  d'un  effet  piquant. 

ALDRIGHETTI  (  Amtouib-Louis)  ,  Hlsd'AI- 
.drighetto  Aldrighetti,  médecin  et  philosophe, 
naquit  à  Padoue  le  23  oct.  1600.  Il  fut  profes- 
seur de  droit  à  l'université  de  Padoue ,  et  mourut 
le  21  août  1668.  Parmi  ses  ouvrages  on  trouve  : 
Raggualia  di  Pamasso  Ira  la  musica  e  la  poe- 
sia;  Padoue,  1620,  in-40. 

ALEGTORiUS( Jean), musicien  allemand, 
vécut  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  n'est  connu  que  par  une  collection  de  pièces 
mêlées  et  de  motets  qui  a  pour  titre  :  0/Jicia 
Paschalia,  de  Resurrectione  et  Ascensione 
Domini;  Vilebergœ,  apud  Georgium  Rhau, 
1Ô39.  On  y  trouve  quelques  nHorceaux-  de  sa 
composition  avec  d'autres  de  J.  Gallicolus, 
d'Adam  Renerus,  de  G.  Fdrster,  de  J.  Wal- 
ther,  de  C.  Rein,  et  de  J.  Zacbarias. 

ALEli  (  PiEaBE  d'  ) ,  compositeur  flamand 
dont  parle  Cerreto  (Prattica  musicale^  lib.  3. 
p.  156)  comme  d'un  artiste  de  grande  valeur. 
Il  vécut  très-longtemps  à  Naples ,  et  s'y  trouvait 
encore  en  1 601.  Je  ne  connais  pas  d'ouvrage 
imprimé  de  ce  maître. 

ALEMBERT  (Jean-le-Rond  d'),  philo- 
sophe et  géomètre  célèbre ,  naquit  à  Paris  le  16 
novembre  17 17  ,  et  fut  exposé  sur  les  marches 
de  PéiUise  de  Saint-Jean-le-Rond,  dont  on  lui 
donna  le  nom.  On  sait  maintenant  qu'il  devait  le 
jour  à  madame  de  Tencin ,  célèbre  par  son  es- 
prit et  sa  beauté,  et  à  Destouches,  commissaire 
provincial  d'artillerie.  Son  père ,  voulant  réparer 
l'abandon  oii  il  le  laissait ,  lui  assura  1200  livres 
de  rentes  peu  de  jours  ap^ès  sa  naissance.  Le» 
études  dans  le<;qu elles  on  le  dirigea  avaient  pour 
but  de  lui  faire  embrasser  une  profession  hono- 
rable ,  telle  que  celle  d'avocat ,  ou  de  médecin; 
il  les  essaya  toutes  deux;  mais  son  génie  le  desti- 
nait aux  mathématiques,  qu'il  apprit  seul,  et 
auxquelles  il  doit  sa  gloire  la  plus  solide.  Se.s 


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ALEMBERT  —  ALESSANDRI 


travaux ,  qui  lui  valurent  l^entrée  des  Académies 
des  sciences  de  Paris  et  de  Berlin  »  de  l'Académie 
française  ,  et  de  presque  toutes  les  sociétés  sa- 
Tantes  de  l'Europe ,  n'étant  pas  de  l'objet  de  cet 
ouvrage,  nous  allons  le  considérer  seulement 
sous  le  rapport  de  TinQuence  qu'il  eut  sur  la 
musique  en  France. 

«  Rameau,  »  dit  Choron,  «  avait  publié 
«  en  1722  son  traité  d'harmome,  qui  ne  fit  pas 
«  d'abord  beaucoup  de  bruit,  parce  qu'il  était 
«  lu  de  peu  de  personnes.  D'Alembert ,  géomètre 
«  profond ,  à  qui  l'on  devait  la  solution  du  pro- 
«  blême  des  cordes  vibrantes ,  entreprit  de  met- 
«  tre  les  idées  de  Rameau  à  la  portée  des  lecteurs 
«  ordinaires.  En  1752,  il  publia  les  éléments  de 
«  musique  théorique  et  pratique,  et  donna  l'ap- 
«  parence  de  l'ordre  et  de  la  clarté  à  un  sys- 
«  tème  essentiellement  vicieux.  Ce  système, 
«  qui  a  retardé  les  progrès  de  la  musique  en 
n  France,  y  est  aujourd'hui  rejeté  par  les  bons 
(c  tliéoriciens.  «Cet  ouvrage  a  eu  quatre  éditions  ; 
la  première  a  paru  sous  ce  litre  :  Éléments  de 
mwique  théorique  et  pratique,  suivant  les 
principes  de  M.  Rameau,  éclairais,  développés 
et  simplifiés,  Pans,  1752,  in-8«.  On  en  trouve  l'a- 
nalyse dans  le  Mercure  de  mai  1752.  La  seconde 
édition ,  augmentée  de  quelques  éclaircissements , 
fut  publiée  à  Paris  en  1759,  1  vol.  in-8o.  La 
troisième  édition  a  paru  à  Lyon  en  1762 ,  1  vol. 
in-80.  La  quatrième  est  de  Lyon  ,1779,  1  vol. 
in-80.  Marpurg  en  a  donné  une  traduction  alle- 
mande sous  ce  titre  .  Systematiche  Einleitung 
in  die  musikalische  Setztunsk,  nach  den 
Lehrsatzen  des  Herm  Rameau,  aus  dem 
Franzœsischen  ûhersetzt ,  und  mit  Anmer- 
kungen  vermehretvon  F.  W,  Marpurg;  Leip- 
sick ,  1757  ,  in-4o. 

On  a  aussi  de  d'Alembert  :  lo  Recherches 
sur  la  courbe  que/orme  une  corde  tendue  mise 
en  viln'ation ,  dans  les  mémoires  de  l'académie 
de  Berlin ,  ann.  1747  et  1750.  —  2<»  Recherches 
sur  les  viln'ations  des  cordes  sonores  avec  un 
supplément  sur  les  cordes  vibrantes ,  dans  ses 
opuscules  mathématiques  (Paris,  1761  et  an- 
nées suivantes),  tom.  1  et  4. —  3"*  Sur  la  vitesse 
du  son ,  avec  trois  suppléments  ;  ibid.  Dans 
ses  Mélanges  de  littérature  et  de  philosophie , 
5  vol.  in-12,  Amsterdam*,  1767  ,  1770  et  1773, 
on  trouve  un  Traité  sur  la  liberté  de  la  mu- 
sique. Cet  opuscule  a  été  réimprimé  dans  les 
Œuvres  philosophiques,  historiques  et  litté- 
raires de  d'Alembert,  Paris,  Bastien,  1805, 
18  vol.  in-8o,  et  Paris,  Bossange  frères,  4  vol 
m -80.  D'Alembert  à  fait  insérer  dans  le  Mercure 
du  mois  de  mars  1762 ,  une  Lettre  à  M.  Ra- 
meau ,  pour  prouver  que  le  corps  sonore  ne 


nous  donne  et  ne  peut  nous  donner  par  luU 
même  aucune  idée  des  proportions.  Cet  opof- 
cule  est  rempli  d'une  bonne  et  saine  critique 
sur  l'objet  en  question. 

ALEOTTl  (  R afaella-Argerta)  ,  religieuse 
augustine,  naquit  dans  le  duché  de  Ferrare.  Gua* 
rini  (  Istoria  délie  chiese  di  Ferrara ,  p.  370) 
et  F.  Borsetti  (fTU^.pymn.,  Ferrare,  p.  ll^lib. 
5,  p.  464  ),  disent  qu^elle  a  fait  imprimer  des 
motets  et  des  madrigaux  dont  ils  n'indiquent  ni  la 
date  ni  le  lieu.  Il  est  vraisemblable  qu'elle  était 
de  la  famille  de  Jean- Baptiste  Aleotti ,  célèbre 
architecte  et  ingénieur,  et  que  le  nom  d'i4r- 
genta ,  joint  au  sien,  est  celui  d'un  bourg  dn 
duché  de  Ferrare ,  d'où  cette  famille  était  origi- 
naire. 

ALEOTTl  (  ViCTouE  ) ,  seconde  fille  dn  cé- 
lèbre architecte  Jean-Baptiste  Aleo^ ,  naquit 
vers  1570.  Dès  l'Age  de  cinq  ans  elle  montra 
de  grandes  dispositions  pour  la  musique.  Elle 
assistait  aux  leçons  qui  étaient  données  à  sa 
sœur  par  Alexandre  Milleville ,  et  son  talent  na- 
turel se  développa  si  bien  dans  cette  audition , 
qu'à  l'Age  de  six  ans  elle  jouait  déjà  fort  bien 
d'une  espèce  de  clavecin  qu'on  appelait  alors 
Arpicordo.  Convaincus  de  la  bonté  de  son  or- 
ganisation musicale,  ses  parents  la  confièrent  aux 
soins  d'Hercule  Pasquino,  qui  lui  fit  faire,  de 
rapides  progrès  dans  le  cliant  et  dans  le  contre- 
point. Au  bout  de  deux  ans  ,  Pasquino  conseilla 
de  l'envoyer  au  couvent  de  Vitti ,  renommé  pour 
les  études  musicales  ;  elle  y  entra  en  effet ,  et 
prit  tant  de  goût  à  la  vie  monastique  qu'elle  vou- 
lut terminer  ses  jours  dans  ce  couvent.  Son  père 
a  fait  imprimer  un  recueil  de  vingt  et  une  pièces 
qu'elle  avait  composées  sur  des  vers  de  Goa- 
rini,  sous  le  titre  de  Chirlanda  di  madrigali 
a  quattro  voci;  Venise,  1583 ,  in-4o. 

ALESSANDRA  (Catherine),  dame  de 
Pavie,  se  distingua  comme  compositeur  au 
commencement  du  dix-septième  siècle.  On  con- 
naît sous  son  nom  :  Motetti  a  %  e  Z  wmA, 
op.  2.  aggiuntovi  uno  Canton  francese  a  4,  « 
le  litanie  délia  B-V.  a  6  del  Rêver endo  D.  Be- 
nedetto  Rè,  suo  maestro  di  contrappunto,  MU 
lano,presso  VErede  di  Simone  Vini  e  FiUppo 
Lomazzo,  1609. 

AJLESSANDRI  (Jules  d' ) , dianoine  de  la 
cathédrale  de  Ferrare,  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle ,  a  écrit  la  musique  d'un 
Oratorio  à  cinq  voix  intitulé  Santa  Francesca 
Romana.  La  partition  manuscrite  de  cet  ouvrage 
est  à  la  bibliothèque  de  Berlin. 

ALESSANDRI  (Gennaro  o'),  maître  de 
chapelle,  né  à  Naples  en  1717,  est  connu  par 
la  musique  dé  plusieurs  opéras,  parmi  lesquels 


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ALESSANDRl  -  ALEXANDER 


65 


on  cite  Ottone^  qui  Tôt  joué  à  Venise  en  1740. 
ALESSANDRl  (Fblicb),  né  à  Rome  en 
1742,  fut  ^.levé  dans  les  conserTatoires  de  Na- 
pies.  Il  était  fort  jeane  lorsqu'il  se  rendit  à  Tu- 
rin ,  où  il  fut  attacha  pendant  deux  ails  comme 
claveciniste  et  compositeur.  Il  vint  ensuite  à 
Paris,  et  y  deoKora  quatre  ans.  Dans  cet  inter- 
Talle ,  il  donna  au  concert  spirituel  quelques 
morceaux  qui  furent  applaudis.  De  retour  en 
Italie  en  1767,  il  y  écrivit  Topera  d'^sto,  pour 
Vérone ,  ensuite,  H  Matrimonio  per  concorso , 
dans  la  même  année,  à  Vienne  ;  et  au  commen- 
cement de  1768,  VArgentino.  Peu  de  temps 
après ,  ayant  épousé  une  cantatrice  nommée  Gua- 
dagni,  il  partit  avec  elle  pour  Londres,  où  il 
donna,  en  1769,  La  Moglie  fedeU ,  Il  Re  alla 
caeda.  En  1773  il  fut  appelé  à  Dresde  pour  y 
cxHnposer  VAmore  soldaio.  Il  alla  ensuite  à 
Pavie ,  on  il  écrivit  Creso  ,  en  1774.  Rappelé  à 
Londres ,  il  y  composa  pendant  Tannée  1775  La 
Sposa persiann,  La  Novità^  et,  en  société  avec 
Saecliini ,  La  Contadina  in  cor  te.  De  retour  en 
Itatie,  il  donna  successivement  CalUroey  à  Mi- 
lan, en  1778;  Venere  in  Cipro,  dans  la  même 
TiDe,  an  carnaval  de  ^779;  Attalo,  à  Flo- 
renée,  en  1780;  //  vecchio  Geloso,  à  Milan, 
en  1781  ;  Demo/oonte ,  à  Padoue ,  en  1783  ;  il 
Marito  geloso,  à  Livoume,  en  1764;  Arta- 
serse,  i  Naples,  en  1774;  T  Puntigli  gelosi, 
à  Païenne,  en  1784;  /  due  fraielli ,  à  Cassel , 
en  1785;  La  Finta  Principessa^  à  Ferrare,  en 
1786.  Immédiatement  aiirès  avoir  écrit  cet  ou- 
vrage, Alessandri  partit  pour  la  Russie,  dans 
Tespoir  d'être  engagé  comme  compositeur  de  la 
coor;  mais  il  ne  réussit  point  dans  son  dessein, 
et  II  fut  oblif^é  de  donner  à  Pétersbourg  des  le- 
çons de  cliant  pour  vivre.  Il  retourna  en  Italie 
vers  la  fin  de  1788  et  composa  pour  le  tliéiltre 
de  Vienne  Pappa  Mosca.  L'année  suivante  il 
alla  à  Berlin,  et  eut  le  bonheur  d'être  nommé 
par  le  roi  de  Prusse  second  maître  de  chapelle, 
aux  appointements  de  3,000  thalers.  Le  succès 
éclatant  qu'obtint  son  opéra  II  rilorno  (PU- 
Uiie,  en  1790,  an  grand  théâtre  de  Berlin, 
sembla  justifier  cette  faveur.  La  pièce  qu'il  fit 
représenter  ensuite  à  Potsdam  fut  Topera* boofle 
intituh.  :  La  Compagnia  d'opéra  in  Nanchino, 
dont  le  sujet  était  une  satire  amère  du  personnel 
da  théâtre  royal  en  1788 ,  et  des  cabales  qui  s*y 
tramaient.  Cet  ouvrage  lui  fit  beaucoup  d'enne- 
mis ,  qui  se  vengèrent  en  fallut  siffler  son 
Dario,  représenté  an  grand  théâtre  de  Berlin 
en  1791.  Us  ne  s'en  tinrent  point  là.  La  critique 
beriinoise  attaqua  d'abord  avec  violence  FiiistrI , 
antear  de  libretfi,  et  déchira  ensuite  la  mu- 
squé d'Alessandri.  On  fit  ressortir  la  foiblesae 
Bioca.  imiv.  DES  nosiaEiis.  t.  —  i. 


d'ioveotion  de  celte  musique ,  la  monotonie  des 
récilaUls ,  la  manière  lâche  et  incorrecte  qu'on 
remarque  dans  les  cliceurs,  etc.  Quant  à  ce  qui 
se  trouvait  de  bon  dans  cet  opéra,  on  préten- 
dit qu' Alessandri  Tavait  pillé  dans  les  ouvrages 
des  autres  compositeurs.  Ces  attaques  réitérées 
produisirent  leur  eRet;  dans  Tété  de  1792,  te  roi 
retira  au  compositeur  le  poème  d'i4/6oin,qui  lui 
avait  été  confié  pour  en  faire  la  musique ,  et  lui 
donna  son  congé,  sans  égard  pour  l'engagement 
qu'il  avait  contracté.  Accablé  de  chagrin  par  sa 
disgrâce,  Alessandri  quitta  Berlin  dans  le  même 
temps;  on  ignore  ce  qu'il  est  devenu  depuis  lors. 

ALESSA.NDR1N1  (./.)  compositeur  dra- 
matique italien ,  vivait  dans  sa  patrie  vers  les 
premières  années  du  dix-huftième  siècle,  il  n'est 
connu  que  par  deux  partitions  d'opéras-bouffes 
qui  ont  pour  titre  La  Finta  Principessa,  et  // 
vecchio  Geloso: 

ALESSANDRO  ROMANO,  sumomoié 
delta  Viola  y  à  cause  de  son  habileté  sur  cet 
instniment,  fut  reçu  comme  chanteur  â  la  cha- 
pelle du  Pape  en  1560.  11  s'est  fait  connaître 
par  des  motets  et  des  chansons  à  plusieurs  voix, 
et  a  écrit  aussi  pour  divers  instruments  et  par- 
ticulièrement pour  la  viole.  On  trouve  de  ce 
musicien,  à  la  bibliothèque  royale  de  Munich  : 
1®  Canzoni  alla  Napoletana,  a  cinque  voci; 
libro  primo  et  secundo;  In  Venezia ,  appresso 
Girolamo  Seotto,  1572- 1575,  in-4°.  —  2o  Le  51* 
rené,  et  secondo  libro  di  madrigali  a  cinqtie 
voci;  ibid.,  1577,  in-4o.  Il  y  a  aussi  des  mor- 
ceaux d'Alessandro  Romano  dans  le  recueil  in- 
titulé :  Dette  Muse  Libri  III  a  cinque  vod , 
composa  da  diversi  eccelentissimi  Musici,  etc.; 
in  Venezia,  Ant,  Gardano,  1555-1561,  in-4'' 
obi. 

ALESSANDRO  (Louis),  compositeur  de 
musique  sacrée,  naquit  à  Sienne  en  1736.  En  1786 
il  fut  nommé  maître  de  chapelle  à  la  cathédrale 
de  Sienne,  où  il  mourut  le  29  janvier  i794.  Il  a 
écrit  beaucoup  de  messes,  de  vêpres  et  de  mo- 
tets qui  sont  estimés  en  Italie. 

ALESSI  (  Jban  ),  maître  de  cliapelle  de  la 
cathédrale  de  Pise.  On  trouve  à  la  Bibliothèque 
impériale,  À  Paris,  sept  motets  manuscrits,  à 
quatre ,  cinq  et  six  voix ,  sous  le  nom  de  cet 
auteur. 

ALEXANDER,  ou  ALEXANDRE, 
maître  chanteur  ou  trouvère  allemand  du  treizième 
siècle,  fut  surnommé  der  Wilde  (le  Sauvage) 
qui,  dans  l'ancienne  signification  du  mot,  indi- 
que celui  qui  aime  Textraordinaire,  Tinoul,  à 
cause  des  œuvres  métaplioriques ,  allégoriques 
eténigmatiques  de  ce  poète  musicien.  Il  nous  ap- 
prend, dans  un  de  ses  ouvrages,  qu'il  fut  chanteur 

5 


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66 


ALEXANDER  —  ALFARABl 


ambulant,  allant  de  contrée  en  contrée  et  de 
château  en  ch&teau.  Un  autre  poème  de  sa  com- 
position, dont  il  ne  reste  que  des  fragments» 
fait  voir  qn*H  fut  contemporain  d'un  Henri  de 
Saxe,  margrave  de  Burgan,  ville  de  la  Ba- 
vière actuelle,  entre  Augsbourg  et  CIm.  Or, 
deux  princes  de  ce  nom  ont  régné  dans  cette 
principauté.  L'avènement  de  l'ancien  eut  lieu  en 
1284;  le  Jeune  fut  insUllé  en  1282.  C'est  donc 
entre  ces  deux  époques  qu'il  faut  opter  pour  le 
temps* où  florissait  Àlexander.  M.  De  Hagen  a 
discuté  savamment  ce  point  d'histoire  littéraire 
dans  son  grand  outrage  intitulé  Mtnnesinger 
(  quatrième  partie,  pages  665  et  suiv.  ).  Le  même 
savant  a  publié  dans  sa  collection,  six  chansons 
avec  les  mélodies  de  ce  trouvère,  d'après  les  ma- 
nuscrits de  Vienne  et  de  léna.  Ces  chants  d'a- 
mour ont  de  la  douceur  et  de  la  grâce,  pour  le 
temps  oii  ils  lurent  composés. 

ALEXANDER  ou  ALEXANDRE,  pré- 
nom sous  lequel  les  auteure  du  seizième  siècle 
citent  souvent  Alexandre  Agricola.  Voyez  AGRI- 
COLA  (  Alexandre  ). 

ALEXANDER*  Voyez  DÉMOPHON. 

ALEXANDER  SYliPflONlARCHA, 
contrapuntiste  qui  vivait  au  commencement  du 
dix-septième  siècle,  a  fait  imprimer  :  MotlectO' 
rum  quinque  et  duodeeim  vocum  Lib.  111  ; 
Francfort-sur-le-Mein,  1606,  in-4o.  Son  nom 
véritable  n'est  pas  connu. 

ALEXANDER  ou  ALEXANDRE  (Jo- 
seph), violoncelliste  i  Dulsbourg  en  1800,  a 
publié  pour  son  instrument  :  !<>  Dix  variations 
pour  le  violoncelle,  avec  accompagnement  d'un 
violon,  sur  l'air  0  mein  lieber,  etc.  —  2o  Ariette 
avec  sept  variations  pour  violoncelle  et  violon»  et 
six  variations  pour  violoncelle  et  violon,  sur  l'air 
allemand  âtich/liehen  meine  Freuden. — So  An- 
foeiaung  JÛr  das  Violoncelle  (  Instruction  pour 
le  violoncelle);  Leipsick,  1801,  gr.in-4<*.  Lich- 
tenthal  cite  un  ouvrage  sous  le  nom  de  Joseph- 
Alexandre  et  sous  ce  titre:  Anleitung  zum  Vio- 
loncelle spielen;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haeriel, 
1802,  in-fol.  J'ignore  si  c'est  une  autre  édition 
du  même  ouvrage,  on  s'il  y  a  seulement  erreur 
de  titre  et  de  date..—  4»  Air  avec  trente-six  varia- 
tions progressives  pour  l'étude  du  violoncelle 
avec  le  doigté  et  différentes  clefs,  accomp.  d'un 
violon  et  d'une  basse;  Leipsick,  1802.  —  5*  Pot- 
pourri  pour  violoncelle  avec  accompagnement  de 
violon  ;  ibid, 

ALEXANDRE 9  musicien  grec,  né  à 
Cythère,  passa  presque  toute  sa  vie  à  Ëphèse. 
Ce  fut  lui  qui  compléta  le  nombre  des  cordes  du 
psaltérion,  instrument  introduit  de  l'Asie  dans 
la  Grèce.  Vers  la  fin  de  sa  vie ,  il  consacra  son 


Instrument  dans  le  temple  de  Diane.  (Fof; 
Athénée,  L  IV,  ch.  24.) 

ALEXANDRE  (  Chaules  -  Guillauve  ) , 
professeur  de  violon  à  Paris,  vere  le  milieu  du 
dix-huitiéme  siècle,  a  doiftié  à  la  Comédie-IU- 
lienne  les  opéras'coroiques  suivants  :  1^  Georget 
et  Georgette  ;  en  1 764 .  —  2o  l.e  Betit^MaUre  em 
province;  en  1765.  —  3»  V Esprit  du  yottr,en 
1765.  On  connaît  aussi  de  lui  plusieurs  œuvres 
de  musique  instrumentale ,  parmi  lesquels  on 
remarque  six  duetti  pour  deux  violons,  OBOvre  8  ; 
Paris,  1775.  En  1755,  il  fit  recevoir  k  l'o- 
péra Le  Triomphe  de  V Amour  conjugal,  ballet- 
opéra,  et  en  1766,  La  Conquête  du  Mogol, 
dont  il  avait  composé  la  modique;  mais  ces  ou- 
vrages n'ont  jamais  été  représentés. 

ALFARABl  (  Anou  >  Nasa- Mon AHMBn-lBN- 
Obbidallah-Alkatsi  ),  célèbre  pliilosophe  arabe, 
naquit  À  Fàràb,  aujourd'hui  Othrix,  ville  de  la 
Transoxane.  Le  désir  de  s'instruire  le  porta  à 
s'éloigner  de  sa  patrie  pour  aller  à  Bagdad 
étudier  la  philoi^ophie  sons  un  docteur  nommé 
Abou  Boshker  Maitey^  de  qui  l'on  a  des  tra- 
ductions arabes  de  quelques  ouvrages  d'Aristote. 
Il  alla  ensuite  à  Harran,  où  un  médecin  chrétiett, 
nommé  Jean,  loi  enseigna  la  logique.  De  Ik,  il 
se  rendit  à  Damas,  puis  en  Egypte;  enfin  il 
retourna  à  Damas,  où  les  bienfaits  de  Séif-ed- 
Daulah ,  prince  de  celte  fille ,  le  fixèrent.  U 
mourut  l'an  839  de  Tb^re  (  950  de  J.-G.  ). 
Au  nombre  des  ouvrages  d'Alfarabi  est  on  traité 
de  musique,  intitulé  :  Istikasat'Uvurmutike 
(Éléments  de  musique),  dont  le  manaaerit 
existe  k  la  bibliothèque  de  l'Escurial,  aoaa  le 
numéro  906,  suivant  le  catalogue  de  Caasiri 
(  Bibliot,  Arabico-HUpan,  Eseurial  ).  Il  en 
existe  un  autre  manuscrit  beaucoup  plus  beau 
et  en  meilleur  ordre  dans  la  bibliothèque  Am- 
broisienne  de  Milan.  Le  célèbre  orientaliate 
Hammer-Pnrgstall  l'a  consulté  pour  l'ouvrage 
de  Kiesewetter  sur  la  musique  Arabe.  Enfin,  le 
catalogue  des  manuscrits  orientaux  de  la  bi- 
bliothèque de  Leyde  indique  (  nP  1080,  p.  454  ) 
l'ouvrage  d'Alfarabi  sous  ee  titre  :  De  propor- 
tione  harmonica  Musicm.  Cet  ouvrage  est  dit 
visé  en  deux  livres.  Le  premier  est  en  deax 
parties,  dont  la  première  renferme  le  prologue, 
et  dont  la  seconde  traite  de  la  musique  elle-même. 
Cette  deuxième  partie  forme  trois  divisions^  dont 
la  première  expose  la  doctrine  des  intervalles  et 
de  leure  proportions,  selon  le  système  de  Ptolé- 
mée;  doctrine  appliquée  d'une  manière  aases 
obscure  aux  circulations  des  modes  de  la  mn- 
siqne  arabe.  La  seconde  division  renferme  U 
description  des  instruments  de  musique  arabe 
le  plus  en  usage  au  temps  d'Alfarabi  ;  et  enfin. 


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ALFARABI  —  ALFORD 


67 


dtns  la  troisième,  Taateur  expose  le  syctème  de 
la  formation  des  Tahaqahy  ou  écitellea  musica- 
les. Le  second  livre  a  poar  objet  la  comparai- 
soo  des  divers  systèmes  de  théorie  musicale, 
avec  les  observations  et  corrections  dUlfarabl. 
Le  manuscrit  de  ce  traité ,  qui  se  trouve  à  la 
bibliotlièqae  de  l'Escnrial,  est  dans  un  très-grand 
désordre,  qoi  en  rend  la  lecture  difficile,  parce 
que  la  plupart  des  feuillets  ont  été  transposés 
par  le  relieor.  En  cet  état  le  manuscrit  a  été 
confié  à  M.  Mariano  Soriano  Fuertes ,  de  Bar- 
celone, avec  une  traduction  espagnole  inédite, 
qui  a  été  faite  par  le  célèbre  orientaliste  D.  José 
Antonio  Conde,   bibliothécaire   de    TEscuriaK 
M.  Fuertes  s*est  attaché  à  mettre  l'ouvrage  en 
aossi  bon  ordre  qu'il  a  pu  ;  puis  fl  en  a  publié  des 
extraits  dans  le  livre  qui  a  pour  titre  :  Musica 
Arabt'Espanola  ^  y  conexion   de   la  mtuica 
ton  ta  astronomia ,  medicina  y  arquiUctura  ; 
Barcelona,  par  D.  Juan  OlivareSt  impressor 
de  S.  Af.,  1853,  in-S**  de  133  pages.  M.  Soriano- 
Fuerles  ri^marque,  dans  sa  préface  ou  prologue, 
qu'astérienrement  au  temps  d^Alfarabi,  plusieurs 
aotears  arabes^espagnols   avaient   travaillé  au 
perfectionnement   de  la  musique  de  leurs  com- 
patriotes, et  avaient  écrit  sur  cette  matière  de 
bonsouTrages  qui  existent  ^encore.  Une  traduc- 
tion latine  d'une  partie  du  traité  de   musique 
d'Alfarabi  a  été  faite  dans  le  quinzième  siècle 
par  le  Kamenx  hérésiarque  Jérôme  de  Prague. 
Cette  traduction  a  été  publiée  par  M.  Sclimoer- 
ders,  dans  ses  Documenta  Arabum  ex  codicibus 
M$$.\  Bonn,  1830,  in -8*.  Il  est  dit  dans  la  notice 
d'Alfarabi, inséra  danfi  la  Nouvelle  Biographie 
générale  de  MM.  Didot  frères  {tome  ï",  col. 
952)  que  le  traité  de  musique  de  cet  auteur  a 
été  consulté  par  La  Borde  (  Essai  sur  la  Musique 
mcienne  et  moderne^lt  p.  177-182)  :  c'est  une 
erreur  ;  ce  qui  concerne  la  musique  des  Arabes, 
dans  te  livre  de  La  Borde ,  est  tiré  d'un  travail 
inédit  de  rorientaiiste  Ponton  {voy,  ce'  nom)  dont 
ie  mss.  est  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris. 
La  doctrine  exposée  dans  ce  travail,  ainsi  que 
dans  l'extrait  fait  par  Ia  Borde,  est  celle  de  la 
musique  usitée  cliez  les  Arabes  jusqu'à  ce  jour  : 
doctrine  beaucoup  mieux  expliquée  par  Yillo- 
teao  (  voy.  ce  nom)  dans  la  grande  Description 
de  V Egypte  publiée  par  le  gouvernement  tran- 
sis; tandis  que  la  partie  théorique  de  l'ouvrage 
d'Alfaradi  n'est  que  l'exposé  de  la  doctrine  de 
Ptolémée  ou  des  Grecs  du  deuxième  siècle.  Le  jé- 
suite Andrès  a  donné  dans  ses  Origine  e  Progressi 
d^ogni  letteratura  (t.  IX,  p.  122)  une  analyse  de 
cet  ouvrage,  d'après  Cassiri.  Le  savant  Kosegar- 
ta  a  parié  d'une  manière  trop  générale,  dans  la 
ptébee  de  rAghani  izyfiûumi,  lorsqu'il  a  dit 


que  les  principes  de  la  musique  arabe  sont  cal- 
qués sur  ceux  de  la  musique  grecque  :  cela  n'est 
exact  que  pour  la  théorie  exposée  par  Alfarabi. 
Il  existe  un  autre  ouvrage  de  ce  philosophe  oA 
il  a  aussi  traité  de  la  musique  :  c'est  une  en- 
cyclopédie intiUilée  Ihna-el-oHoum,  où  il  donne 
une  notion  et  une  définition  de  toutes  les  sciences 
et  de  tous  les  arts.  Le  manuscrit  de  cet  ou- 
vrage est  à  la  bibliothèque  de  l'Escurial  (n*" 
643). 

ALFIERI  (L'abbé  Piereb),  prêtre  romain, 
ancien  moine  camaldule,  membre  de  Tacadémie 
de  Sainte-Cécile,  et  professeur  de  chant  grégo- 
rien dans  le  collège  de  la  Nation-Anglaise ,  est  né  à 
Rome  vere  1805.  Il  a  publié  les  ouvrages  dont 
voici  les  titres  :  lo  saggio  storico  teoretieo- 
pratico  del  canto  gregoriano  per  istru%ione 
degli  ecclesiastici  ;    Roma^  tipografia  délie 

Belle-Arti,  I835,gr.in  A*"  de  134  pages 2»  Ris- 

tabilmente  del  canto  e  délia  musica  eeclesias- 
tica ,  considerazioni  scritte  in  occazione  de' 
moltiplici  reclami  contrv  gli  abusi  insorti  in 
varie  chiese  d'Italia  è  di  Francia;  Roma,  ti- 
pografia délie  Belle- Arti,  1843,  in-S»  de  130 
pages.  On  a  aussi  de  l'abbé  Alfieri  une  traduc- 
tion du  traité  d'harmonie  de  Catel ,  intitulée  : 
Trattato  di  armonia  di  Carlo  Simone  Catel 
tradotto  in  italiano;  Roma,  delta  slamperia 
litograficadeLuigi  Polisiero,  1840,  in  fol.  Enfin, 
M.  Allieri  s'est  distingué  comme  éditeur  de  mu- 
sique classique  et  religieuse ,  par  les  publica- 
tions suivantes  :  lo  Excerpta  ex  celebrioribus 
demusica  virisJo.  Petro  Aloisio  Praenestino, 
Thoma  Lodovico  Vitloria  et  Gregorio  Allegri 
Romano;  Roma,  1840,  in-fol.  Ce  recueil  con- 
tient des  motets  à  huit  voix.  —  2*  Inno  e  Ritmo  : 
Stabat  Mater  dolorosa  ;  e  motetto  :  Fratres  ego 
enim  accepi,  a  otto  voci  distribuiti  in  due 
corifda  Giov.  PierLuigida  Palestrina;  Roma, 
1840,  in-fol.  —  30  RaccoUa  di  mottetti  a  quai- 
tro  voci  di  Giov.  Pier  Luigi  da  Palestrina^  di 
Lodovico  de  Vittoria,  di  Aviaedi  Feliee  Ane* 
rio,  Romano;  Homa^  1841,  in-fol.  Cette  collec- 
tion renferme  seize  motets.  —  4»  RaccoUa  di 
musica  in  cui  contengonsi  i  Capo  Lavori  di 
celebri  compositori  italiani^  consistenti  in 
messe,  secuenze,  offertorii,  salmi,  Inni,  etc,^ 
da  due  sino  a  otto  voci. 

ALFORD  (Jban)  musicien  anglais,  vivait 
à  Londres  yers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il 
donna  une  traduction  du  traité  de  musique 
d'Adrien  Le  Roy,  sous  ce  titre  :  A  Brirfe  and 
Easye  Instruction  to  learne  the  tableture,  to 
conducte  and  dispose  the  hande  unto  the 
lute;  Bnglished  by  /.  A.  with  a  eut  of  the 
lute;  londcn,  1Ô68,  in-4o.  Quelques  années 

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08 


ALFORD  —  ALIANI 


après  il  parut  une  autre  traduction  anglaise  du 
même  ouvrage. 

ALFRED ,  surnomma  le  Grand ,  sixième 
roi  d*Ani(leterre,  de  la  dynastie  saxonne,  naquit 
en  849,  et  succéda  à  son  frère  Atlielred  en  871, 
à  l'flge  de  vingt-deux  ans  accomplis.  Après  un 
règne  glorieux,  il  mourut  dans  Tannée 900,  sui- 
vant quelques  historiens,  ou  le  28  octobre  901 , 
d'après  d^autres  traditions.  L'histoire  de  ce 
grand  homme  ne  peut  trouver  place  dans  un 
ouvrage  tel  que  celui-ci  :  nous  dirons  seule- 
ment qu'égal  à  Charlemagne,  qui  Tavait  précédé 
éi\m  siècle,  par  l'actiTité,  par  la  bravoure,  par 
rintelligence  et  par  la  force  d'&me,  il  le  surpassa 
par  la  bonté  du  cœur,  par  un  esprit  éminemment 
philosophique,  et  par  le  sentiment  de  la  dignité 
humaine  C'est  dans  le  testament  de  ce  roi 
qu'on  trouve  ces  paroles  bien  remarquables  au 
neuvième  siècle  :  Les  Anglais  doivent  être 
aussi  libres  que  leurs  pensées.  Instruit  dans 
les  lettres,  dans  ^histoire  et  dans  lés  arts  li- 
béranx,  Alfred  cultiva  la  poésie  et  la  musique. 
Il  jouait  bien  de  la  harpe,  et  s'accompagnait  de 
cet  instrument  lorsqu'il  chantait  ses  poèmes. 
Déguisé  en  barde,  il  péiu'tra  aux  sons  de  sa  harpe 
dans  le  camp  des  Danois,  ses  ennemis,  pour 
observer  leur  situation  ,  et  les  charma  par  ses 
chants.  Fondateur  de  Puniversité  d'Oxford , 
il  y  établit  une  chaire  de  musique  qu'il  confia 
an  moine  Jean,  religieux  de  Tabbaye  de  Saint- 
David. 

ALFRED,  surnommé  le  Philosophe,  savant 
anglais ,  jouit  d'une  grande  réputation  dans  le 
treizième  siècle,  en  France,  en  Italie  et  en  Angle- 
terre. Il  séjourna  longtemps  à  Rome,  et  retourna 
dans  sa  patrie  en  1268,  à  la  suite  du  légat  du 
pape.  Il  y  mourut  peu  de  temps  après.  Parmi  ses 
ouvrages,  il  s^en  trouve  un,  Intitulé  De  Musica, 
qoi  est  resté  manuscrit. 

ALGAROITI  (François),  né  à  Venise 
le  11  decembi-e  1712,  fit  ses  études  sous  les 
célèbres  professeurs  Enstache  Manfredi  et  Fran- 
çois Zanotli,  qui  lui  firent  Aiire  de  grands 
progrès  dans  les  mathématiques,  la  géométrie, 
rastronomie,  la  philosophie  et  la  physique;  il 
s'attacha  aussi  à  l'étude  des  langues  grecque  et 
latine;  enfin  il  réunit  les  qualités  de  savant,  de 
littérateur  et  de  philosophe.  11  fut  lié  d'amitié 
avec  Voltaire,  Frédéric  le  Grand,  et  tous 'les 
hommes  célèbres  de  son  temps.  Frédéric  lui 
conféra  le  titre  de  comte  du  royaume  de  Prusse 
pour  lui ,  son  frère  et  leurs  descendants ,  le  fit 
aoncliambellan,  et  chevalier  de  l'ordre  do  Mérite, 
n  mourut  de  phlliisie  à  Pise,  le  3  mars  1764,  À 
l'âge  de  cinquante-deux  ans. 

Parmi  ses  ouvrages,  qui  sont  nombreux,  on 


trouve  Sàçgio  soprtkV Opéra  in  musica,  pu- 
blié en  1755,  sans  nom  de  lieu.  Il  y  en  a  beau- 
coup d'autres  éditions  :  une  des  dernières  est 
imprimée  à  Livoume,  1763,  in.8o  de  157  pages. 
Cet  ouvrage  a  été  réimimmé  dans  l'édition  des 
œuvres  d'Algarotti  publiée  à  Livoume  en  t763> 
4  vol.  in-80  ;  dans  celle  de  Berlin,  1772,  8  vol. 
io-80,  et  dans  le  troisième  volume  <le  celle  de 
Venise,  1791-1794,  17  vol.  in-8o.  Cliastellox  Ta 
traduit  en  français  sous  ce  titre  :  Essai  sur  /'O- 
péra,  Paris,  1773 ,  in-s» ,  et  Ra.spe  en  a  donné 
une  traduction  allemande  dans  les  Wxchentli- 
chen  yachrichten  die  Musik  betreffenk  de 
fliller,  année  3^,  p.  387,  et  dans  l'appendice  de 
cette  année,  p.  1>22. 

ALGERMANN  (Fbançois),  musicien  et 
poète  allemand ,  vivait  vers  là  fin  do  seizième 
siècle.  On  connaît  de  lui  deux  ouvrages  inti- 
tulés: V*  Ephemerides  hymnorum  ecclesiasti- 
corum,  Oder  geistliche  Kirchengesxnge.  - 
2^  Himmlyche  cantoreis  (  Chants  célestes  )  ; 
ils  ont  été  publiés  à  Hambourg. 

ALGERMISSEN  (  J.-A.  ),  sonsce  nom  a 
été  publié ,  dans  la  Gazette  générale  de  Musi' 
que  de  Leipsick  ( année  49,  no*  8 .  9,  10  et  11, 
on  bon  travail  sur  l'E-tliétique  dans  la  nature 
du  temps,  en  l'état  présent  des  connaissances, 
on  de  la  science  raiionneUe  du  son  et  de  la 
mesure. 

ALGISl  00  ALGHISI  (  Pabis-Françou  ), 
docteur  en  droit»  compbsiteor  et  organiste  de  la 
cathédrale  de  Brei^ia ,  naquit  en  cette  ville  le 
2  juin  1666.  Vers  la  fin  du  dix-septième  siècle 
il  s^ouma  pendant  quelques  anné«>s  à  Venise,  où 
il  fit  représenter,  en  1690,  deux  opéras  intitulés  : 
i^  VAfMT  di  Curzio  per  la  patria.  —  2*  Il 
Trionjo  délia  continenza.  Le  dernier  eut  tint 
de  vogue,  qu'on  le  reprit  l'année  suivante  an 
tliéàtre  de  Venise,  diittinciion  fort  rare  en  Italie. 
La  manière  singulière  dont  Alghisi  vécut  dans 
les  dernières  années  de  sa  vie  lui  6c4|uirent  k 
Brescia  le  nom  de  saint.  Il  ne  se  nourrissait 
que  d'herbes,  qu'il  assaisonnait  de  sel  :  il  est 
mort  dans  sa  "Ville  natale,  le  29  mars  1743. 

ALGREEN  (SwEN),  savant  Suédois,, 
membre  de  4' Académie  des  sciences  de  Stock- 
holm, et  amateur  de  musique,  fut  lié  d'amitié 
avec  le  Dr.  Brelin  {vog.  ce  nom),  et  donna,  après 
la  mort  de  celui-ci,  one  description  du  clavecin 
qu'il  avait  inventé.  Cette  description  est  insérée 
dans  le  dix-neavième  volume  des  Mémoires  de 
l'Académie  de  Suède.  Elle  a  pour  titre  :  Des* 
criplion  du  clavecin  à  tangentes  du  D^.  Bre- 
lin, décédé,  et  des  additions  qu'y  a  Jattes 
Af .  Scheffsr, 

ALIANi  (  Fr  AKçois  ),  habile  violoncelliste  » 


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ALIANI  —  ALIZARD 


69 


né  h  Plaisance.  Son  père  j  qui  était  premier  Tio- 
loo  en  cette  tille,  lui  donna  de  bonne  tieure  des 
leçons  de  musique  et  de  violon  ;  mais,  recon- 
naissant ensuite  que  son  fils  avait  de  grandes 
disparitions  pour  le  ? iotoncelle,  il  le  conduisit  à 
Parme ,  où  il  le  mit  sous  la  direction  de  Gius. 
Rovelli,  de  Bergame,  alors  premier  violon- 
celiiste  au  service  du  duc  Ferdinand.  Après 
cinq  années  passées  à  cette  école,  il  fut  considéré 
loi-méoie  comme  un  des  plus  habiles  professeurs 
gnr  son  instrument ,  et  revint  alors  dans  sa  * 
patrie,  où  il  occupa  la  place  de  premier  vio- 
loncelle au  théâtre  et  à  Téglise.  Il  y  termina  ses 
jours  au  mois  de  inai  1812.  On  a  de  sa  com> 
position  trois  livres  de  duos  pour  deux  violon- 
celles. 

ALIANI  (  Louis  ),  fils  du  précédent,  pre- 
mier violon  et  directeur  de  Porchestre  de  la 
ville  et  du  ihéÂtre  de  Yicence,  est  né  à  Plai- 
sance en  1789.  QuoiquMI  n*Àit  étudié  le  violon 
que  soi»  la  direction  de  son  père,  ses  disposi- 
tions naturelles  lui  firent  faire  des  progrès  si 
rapides,  qu'à  Tftge  de  dix-huit  ans  il  étonnait 
déjà  les  professeurs  de  Milan  ;  à  vingt  ans  il 
eicita  Padmiration  du  public  dans  les  concerts 
qoMl  donna  à  Venise  et  à  Vicence;  il  obtint  alors 
dans  cette  dernière  ville  l'emploi  ci-deftsus  énoncé. 
On  a  publié  de  la  composition  de  cet  artiste  : 
GrandT  aria  di  bravuracon  preludio  e  varia- 
lioni  per  violinosolo^  con  accontp,  di  quin- 
ietto  ;  Milan,  Riccordi 

ALIF  AX  (  AKBRé  ).  On  tlx>uve  sous  le  nom 
de  cet  auteur,  à  la  Bibliothèque  impériale,  à  Paris, 
an  Nisi  Domintu  h  qnatre  voix,  en  partition 
orî^ale.  Il  y  a  eu  nn  musicien  anglais  de  ce 
nom,  qui  vivait  à  la  fin  du  dix-septième  siècle. 

ALIIVO VI  (  Joseph  ),  compositeur,  est  né  à 
Parme,  te  27  septenibre  1790.  Après  avoir  étudié 
les  belles-lettres,  il  s'appliqua  avec  enthousiasme 
à  l'étude  de  la  musique  sous  la  direction  de 
Franc.  Fortunati,  son  compatriote.  Il  a  compo- 
sé beaucoup  de  musique  instrumentale  et  vocale, 
sacrée  et  profane ,  qu  on  trouve  en  manuscrit 
dam  prasqne.tous  les  magasins  d'Italie.  Il  s'est 
fixé  dans  sa  patrie,  où  il  se  livre  à  renseigne- 
ment do  chant  et  du  piano.  On  a  publié  de  sa 
composition  :  Divertimento  per  eomo  di  cacda 
ton  aeeomp,  di  grande  orchestre;  Milan,  Ric- 
cordi, et  fniroduzione  e  tema  originale  con 
varia%îoni  péril  piano  forte;  ibid.  Par  décret 
de  la  grande  duchesse  de  Parme  en  date  du 
30  mars  1837,  Alinovi  a  snccédé  à  Ferdinand 
SImonift,  décédé,  dans  les  places  de  maîtres  de 
chapelle  et  de  directeor  des  concerts  de  la  cour. 

ALIPRANDI  (BBRifAAn), né  en  Toscane,  au 
,  do  dix-httitième  siècle,  fut  d'a- 


bord composilear  de  la  chambre  et  directeur  des 
concerts  de  la  cour  de  Bavière.  Il  devint  ensuite 
maître  de  chapelle  de  la  même  cour,  pour  la- 
quelle il  composa  les  opéras  suivants  :  Mithri- 
date,  en  1738  ;  Iphigénie,  en  allemand,  en  1739  ; 
SémiranUs,  en  1740.  —  Aliprandi  (Bernard), 
fils  du  précédent ,  fut  un  habile  violoncelliste  au 
service  de  la  cour  électorale  de  Munich,  où  il  se 
trouvait  encore  en  t786.  Depuis  1782,  il  avait 
publié  quelques  morceaux  pour  son  instrument , 
et  non  pour  la  viola  da  gamba,  comme  on  le 
dit  dans  le  Dictionnaire  des  Musiciens,  d'après  le 
premier  Lexikon  de  E.-L  Gerber. 

ALIPRANDI  (VmcEiiT),  ténor  distingué, 
né  à  Bologne,  a  chanté  avec  succès  sur  les  prin- 
cipaux théâtres  d'Italie  dans  la  première  partie 
du  siècle  présent.  11  est  mort  à  Bologne,  le  28  fé- 
vrier 1828. 

ALIQUOT  (Jehan),  dit  Boquier,  fut  musi- 
cien au  service  de  Charlotte  de  Savoie,  femme  de 
Louis  XI,  depuis  1462  jusqu'en  1469.  Il  mourut 
dans  le  cours  de  cette  dernière  année.  Ses  appoin- 
tements étaient  de  72  livres  tournois  (432  fr. 
64  c,  suivant  la  valeur  de  la  livre  tournois  à  cette 
époque). 

ALIX  (L'abbé  Céleste),  chapelain  de  l'église 
des  Génovéfains ,  à  Paris ,  est  auteur  d'un  A#é- 
moire  pour  servir  à  Vétude  et  à  la  restaura- 
tion du  chant  romain  en  France;  Paris,  Le- 
coffre  et  Cte,  i851,in-8'*  de  quatre-vingt-dix; neuf 
pages.  On  a  aussi  da  même  :  Réponse  aux  étu- 
des de  M.  Duval  {voy.  ce  nom),  sur  le  graduel 
romain  publié  à  Paris  chez  M.  Lecoffre,  en 
t85t,  sotts  la  direA:tion  de  la  commission  ins- 
tituée par  iVTV.  SS.  les  archevêques  de  Reims 
et  de  Cambrai;  Paris,  Lecoffre  etC»»,  1852, in-8^ 
M.  l'abbé  Alix  a  été  membre  de  la  commission 
qni  a  préparé  l'édition  du  graduel  de  1851,  objet 
des  critiques  de  M.  Duval. 

ALIZARD  (  Adolphe* J^PB-Louis),  né  à 
Paiis,  ^e  29  décembre  1814,  fit  ses  études  au 
collège  de  Montdidier.  Sa  mère  le  destinait  à 
l'enseignement,  et  ne  consentit  qu'avec  peine  à  lai 
laisser  suivre  le  penchant  qu'il  avait  pour  la  mu- 
sique. En  1830,  cette  dame  alla  diriger  un  pen- 
sionnat à  JBeauvais  :  son  fils  l'y  suivit,  et  entra 
au  collège  de  cette  ville,  où  il  trouva  pour  pro- 
fesseur de  musique  M.  Victor  Magnien  (  voy.  ce 
nom),  qui  découvrit  ses  dispositions  pour  cet  art, 
et  lui  fit  faire  de  rapides  progrès.  M.  Magnieo 
détermina  enfin  la  mère  d'Alizard  à  l'envoyer  à 
Paris,  pour  y  terminer  ses  études  musicales* 
Urhan  {voy.  ce  nom)  (M  le  mattre  qu'il  y  rencon- 
tra d'abord  et  qai  se  chargea  de  son  Aucation  de 
violoniste  ;  mads  le  hasard  ayant  fait  connaître 
!  au  professeur  U  beauté  de  la  voix  de  son  élève. 


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70 


ALIZARD  —  ALKAN 


il  lui  fît  abandonner  son  instrument,  et  te  fit  en- 
trer au  pensionnat  du  Conservatoire,  où  il  reçut 
les  leçons  de  Banderali  Aliiard  entra  dans  cet 
établissement  au  moi»  de  mai  1 834.Deux  ans  après, 
le  premier  prix  de  chant  lui  fut  décerné  dans  un 
brillant  concours,  et  le  23  juin  1837,  il  débuta  à 
ropéra  dans  le  r^e  de  Saint-Bris  des  Huguenots, 
Il  y  obtint  un  succès  honorable  ;  mais  l'espèce  de 
difformité  qui  résultait  du  contraste  de  sa  courte 
taille  avec  des  pro|K>rtions  musculaires  très-dé- 
veloppées  ne-  le  rendit  pas  sympathique  an  pu- 
blic, et  sa  position  au  thé&tre  resta  longtemps 
secondaire.  Le  caractère  de  sa  voix  était  une  basse 
profonde,  d'un  timbre  paissant  et  sonore,  sorte 
d'organe  très-utile  dans  la  musique ,  mais  dont 
les  avantages  trouvent  rarement  Foccasion  de  se 
faire  remarquer  à  la  scène.  Nonobstant  Tappui 
que  ses  amis  lui  prêtaient  dans  les  journaux,  Ali- 
zani  resta  â  TOpéra  dans  une  condition  secon- 
daire jusqu'en  is42  :  alors  il  se  décida  à  se  re- 
tirer de  c«  théâtre,  et  accepta  un  engagement  à 
celui  de  Bnixelles.  Il  y  resta  deux  années,  pendant 
lesquelles  il  força  son  organe  vocal  à  se  prêter  à 
une  transformation  qui  lui  fut  funeste;  car,  de 
basse  profonde  qu'était  naturellement  cet  organe, 
il  en  fit  un  baryton,  et  chanta  tous  les  rôles  de  cet 
emploi  dans  le  grand  Opéra.  Il  y  trouvait  l'a- 
vantage d'une  meilleure  position  momentanée , 
mais  il  préparait  la  ruine  de  sa  voix  et  de  sa  santé. 
Les  premières  arteintes  d'une  maladie  des  bron- 
ches ne  tardèrent  pas  à  se  manifester;  il  dut 
suspendre  son  service  au  tliéàtre ,  et  Tut  enfin 
obligé  de  se  retirer.  On  lui  conseilla  alors  le 
voyagé  de  l'Italie  comme  eflicace  pour  le  mal 
dont  il  souffrait  :  il. suivit  ce  conseil,  et  s*en 
trouva  bien;  car  la  sonorité  de  son  organe  revint, 
et  fl  put  chanter  avec  snreès  sur  quelques  théâ- 
tres italiens.  De  retour  en  France  en  t84A,  il  se 
fit  entendre  dans  quelques  représentations,  et  y 
fit  une  vive  impression  dans  quelques-uns  de  ses 
meilleurs  rôles  Rappelé  à  Paris  au  mois  d'août 
de  la  même  année,  il  rentra  à  l'Opéra  avec  le 
titre  de  chef  d'emploi.  Il  y  revenait  avec  une 
voix  aussi  puissante  en  apparence  qu'autrefois, 
'  mais  plus  étendue,  mieux  exercée;  et  l'artiste  avait 
acquis  cette  confiance  en  soi-même  sans  laquelle 
on  ne  domine  pas  l'opinion  pobliqne.  Alizard 
excita  d'abord  une  sorte  d'enthousiasme  dans  ses 
rôles  principaux,  et  ses  succès  conservèrent  leur 
êdat  pendant  deux  ans  environ  ;  mais,  an  mois 
d'octobre  1848,  le  mal  dont  il  avait  été  aUeint  à 
Bruxelles  reparut  avec  an  caractère  plus  alar- 
mant; car  ce  n'étaient  plus  les  bronches  qui 
étaient  attaquées,  c'était  le  larynx  lui-même.  Dans 
Fespoirqup  le  climat  de  la  France  méridionale  le 
guérirait,  Tartiste  retourna  à  Marseille,  d'où  il  ne 


devait  plus  sortir.  Peu  de  semaines  après  son 
arrivée  dans  cette  ville  11  expira,  au  mois  de  jan- 
vier 1850,  à  l'ftge  de  trente-six  ans.  Alixard  avait 
de  rinstniclion,  aimait  l'^irt  sérieux  et  s'ocruput 
de  son  histoire.  Ce  goAt  lui  avait  fait  rassembler 
des  livres  rares  et  des  curiosités  musicales  qui 
absorbaient  toutes  ses  économies.  11  en  résulta 
pour  lui  de  la  gêne  dans  la  maladie  longue  et 
douloureuse  qui  le  conduisit  au  tombeau  ;  mais 
cette  circonstance  fut  l'occasion  d'un  noble  trait 
de  dévouement  et  de  générosité  que  lliistoire 
doit  enregistrer.  Connaissant  sa  triste  sittiatioD, 
quatre  de  ses  amis  se  réunirent,  se  cotisèrent, 
et  l'un  d'eux  alla  le  voir,  lui  portant  200  francs,  et 
lui  disantavec  cette  délicatessed'expressions  qu'on 
n'a  qu'en  France  pour  de  pareils  traits  :  «  Cher 
«  Alizard  ,  ta  maladie  est  sans  doute  pour  toi  la 
«  cause  de  quelque  gêne  ;  mais  ta  santé  ne  peut 
«  tarder  à  se  rétablir.  Tu  reprendras  ton  service 
"c  au  théâtre,  et  tes  .succès  auront  bientôt  comblé 
n  ton  petit  arriéré.  Permets  donc  à  tes  amis  d'être 
«  tes  banquiers  en  attendant  ce  moment,  et  ac- 
«  cepte  comme  un  prêtée  que  je  suis  chargé  par 
<i  eux  de  t'apporter.  »  Alizard,  qui ,  seul,  se  fai- 
sait illusion  sur  son  état,  crut  ainsi  ne  contracter 
qu'une  dette  momentanée.  Tons  les  mois,  la  même 
visite  se  renouvela  jusqu'au  dernier  moment,  et 
l'artiste  objet  de 'cette  belle  action  conlinua  de 
faire  ses  reçus  de  la  même  somme  avec  la  même 
sécurité. 

ALKAN  ( Charles- VA.LBNTiri),  connu  sous 
le  nom  d'Àlban  aîné,  né  à  Paris,  an  mois  de 
décembre  1813,  montra  dès  ses  premières 
années  les  dispositions  les  plus  remarquables 
pour  la  musique.  Admis  comme  élève  au  Con- 
servatoire  de  Paris ,  il  y  obtint  le  premier  prix 
de  solfège  à  l'âge  de  sept  ans  et  demi.  Dans  le 
même  temps  il  exécuta  en  public  un  air  varié 
de  Rode  sur  le  violon  ;  mais  dans  la  suite  il 
abandonna  cet  instrument.  Ses  progrès  dans  Vé- 
tude  du  piano ,  sons  la  direction  de  Ztmmer- 
man ,  ne  furent  pas  moins  rapides,  car  il  était  à 
pehie  âgé  de  dix  ans  lorsque  le  premier  prix  de 
cet  instrument  lui  fut  décerné  dans  un  concours 
public.  Devenu  élève  de  Donrlen  pour  Phar» 
monie,  il  porta  dans  l'étude  de  cette  science  l'heu- 
reuse organifnlion  dont  la  nature  l'avait  doué, 
et  pour  ta  troisième  fois  il  fut  vainqueur  de  see 
rivaux  dans  l'école  qui  avait  été  le  théâtre  de 
ses  antres  soccès;  le  premier  prix. lui  fut  ac- 
cordé en  1826.  Zimmerman,  qui  avait  fait  son 
éducation  de  pianiste,  lui  donna  ensuite  des  le- 
çons de  contre-point  et  de  fugue,  et  ce  fut  comme 
élève  de  ce  professeur  qu'il  parut  en  1831  au 
concours  du  grand  prix  de  l'Institut,  et  qu'il  y  ob- 
tint une  mention  honorable.  Depuis  lors  ce  jeun» 


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ALRAN  —  ALLACa 


71 


art'ute  s'est  livré  à  la  composition  poar  son  ins- 
trument et  à  lîenseignement  du  piano.  Il  s'est  fait 
entendre  avec  succès  dans  plusieurs  concerts,  no- 
tamment à  Tun  de  ceux  du  Conservatoire,  où  il  a 
e&éouté  un  concerto  de  sa  composition  dans  la 
saison  de  1831.  Doaé  d'un  talent  sérieux  et  ori- 
ginal, Alkan  n'a  pas  recherché  les  succès  de 
vogue;  que  sa  grande  liabiielé  lui  eût  rendus  fa< 
dles.  Les  artistes  ont  une  grande  estime  pour  son 
mérite,  et  en  portent  très-haut  la  valeur.  Cette 
opinion  est  justifiée,  car  Alkan  n'est  pas  seule- 
ment un  très-habile  pianiste  et  un  compositeur 
plein  de  fantaisie  ;  c'est  un  grand  musicien  qui 
a  Jusqu'au  fond  eu  cœur  le  sentiment  du  beau. 
Sa  manière  est  d'une  originalité  inconteMahle. 
Mais  sa  musique  est  difTicile,  et  pour  en  bien 
saisir  l'esprit,  il  faut  la  lui  entendre  jouer  :  le 
public  ne  la  connaît  pas  suffisamment. 

M.  Alkan  a  publié  jusqu'à  ce  jour  les  produc« 
tioDS  dont  les  titres  suivent  :  I*»  I««  Omnibus,  va- 
riations pour  le  piano  dédiées  aux  dames  frton- 
ches  ;  Paris,  Schlesinger.  —  2"  Variations  sur  le 
thème  de  L'Orage,  de  Steibelt. — 3"  Concerto  pour 
le  piano  avec  accompagnement  d'orchestre.  —  V* 
Vingt-cinq  préludes  dans  tous  les  tons  majeurs 
et  mineurs  pour  piano  ou  orgue,  en  trois  suites, 
op.  SI;  Paris,  Brandus.  —  6**  Douze  études  dans 
tous  les  tons  majeurs,  op.  35  ;  ihid.  —  6**  V Ami- 
tié, grande  étude;  ibid.  —  7**  Marche  funèbre , 
op.  26  ;  ibid.  —  8°  Marche  triomphale ,  op.  27  ; 
ibid.  —  9*  le  Chemin  de  fer,  étude  pour  le  piano. 
—  !()•  Bourrée  d'Auvergne,  étude,  op.  29  ;  ibid. 
^W*  U  Preux,  étude  de  concert,  op.  17  ;  ibid. 
— 12®  Nocturne  pour  piano  forte,  op.  22  ;  ibid. 
— 13'' Saltarelle,  idem,  op.  23;  ibid.  — 14°  Gigue 
et  air  de  ballet,  idem.  op.  24;  ibid.-  1 5M«^  Trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  30;  Paris, 
Richault.— 16»  Duejughe  da  Caméra  (Jean  qui 
pleure  et  Jean  qui  rit)  ;  ibid — 17*  Partitions  pour 
le  piano  tirées  des  œuvres  de  Marcello,  Gluck, 
Haydn,  Grétry,  Mozart,  no»  1  à  6  ;  ibid.  —  1 8»  Va- 
riation-falitaisie  à  quatre  mains  sur  un  thème  de 
Don  Juan  ;  ibid.— 19»  Recueil  dlmpromptn8,op. 
31,  no*  1  et  2.  —  20*  Grande  sonate ,  op.  33.  — 
21^  Scherzo  foeoso.  —  22»  Duo  concertant  pour 
piano  et  violon ,  op.  21.  —  73"*  Études  caprices, 
formant  les  œuvres  12,  13,  15,' 16,  et  renfermant 
trcna  improvisations  dans  le  style  brillant, troisan- 
dimte  romantiques,  trois  morceaux  dans  le  genre 
pathéUque,  dédiés  à  Lisxt,  et  trots  scherzi.  — 
24»  trois  marches,  gncwi  da  cavaleria,  op.  87, 
j«r  ^  2*"  livre  de  chants  pour  piano,  op.  38.  — 
2S'  Dotise  éludes  dans  les  tons  mineurs,  dédiés  à 
M.  rétis,  op.  39.  Cet  ouvrage  est  une  vériUble 
épopée  pour  le  piaDo:elle  se  développe  en  276pages 
de  musique,  et  l'on  y  trouve  des  pièces  d'un  genre 


absolument  nouveau,  une  svmphonle  en  quatre 
parties,  un  concerto  en  trois  divisions^  une  ouver- 
ture, un  dernier  morceau  intitulé  Le  Festin  (TE- 
sope,  —  27**  Trois  marches  k  quatre  mains,  op.  40. 
~  28*  Trois  fantaisies  dédiés  à  L.,  op.  41 .  —  29<' 
Réconciliation,  p^it  caprice  en  forme  de  danse 
basque,  op.  42. — 30*  Salut,  cendres  du  pauvre  / 
paraphrase,  op.  45.  —  81*  Sonate  pour  piano  et 
violoncelle,  op.  47.  On  a  aussi  d'Alkan  plusieurs  . 
ouvrages  distingués  vans  n*'  d'œuvre,  entre  autres. 
Les  Mois,  qui  se  composent  de  douze  morceaux, 
en  quatre  suites  ;  trois  grandes  éludes  pour  les 
deux  mains  séparées  et  réunies  ;  f*  fantaisie  pour 
la  main  gauche  seule  ;  introduction,  variations  et 
finale  pour  la  main  droite  seule;  étude  à  mouve- 
ment semblable  et  perpétuel  pour  les  deux  mains. 
ALKAN  (  Napoléon  Morhange  ) ,  frère  du 
précédent,  né  à  Paris,  le  2  février  1826,  a  fait 
ses  études  au  Conj^ervatoire  de  Paris ,  sous  la 
direction  d'Adam  et  de  Zimmerman.  Ce  der- 
.  nier  lui  a  donné  aussi  des  leçons  de  composi- 
tion. En  1850  il  a  pris  part  au  concours  de 
rinstitot  de  France  pour  le  grand  prix  de  com- 
position, et  a  obtenu  le  second  prix  pour  la  can- 
tate intitulée  Emma  et  Bginhard,  On  a  de  lui 
quelques  ouvrages  pour  le  piano,  parmi  les- 
quels on  remarque  une  Étude  fuguée  sur  Le 
Prophète  de  Meyerbeer;  Paris,  Brandus. 

ALLACGI  (  LÉON  ),  en  latin  Àllatius,  naqoit 
en  1 586,  dans  l'Ile  de  Chio,  de  parents  grecs  schis- 
maliques.  Dès  l'âge  de  neuf  ans  il  fut  amené  en 
Calabre  pour  y  commencer  ses  études,  qu'il  alla 
finir  à  Rome.  Ce  fut  un  des  plus  savants  littéra- 
teurs du  dix-septième  siècle.  Le  pape  Grégoire  XV 
l'employa  en  diverses  circonstances.  En  1661  il 
fut  nommé  bibliothécaire  dn  Vatican.  Il  mourut  au 
mois  de  janvier  1669,  âgédeqnatre-vingMrois  ans. 
Peu  d'hommes  ont  écrit  autant  que  lui  ;  cependant 
on  assure  qu1l  se  servit  de  la  même  plume  pendant 
quarante  ans,  et  que,  l'ayant  perdue,  il  fut  près 
d'en  pleurer  de  chagrin.  Il  a  donné  un  catalogue 
de  tous  les  drames  italiens  représentés  depuis  la 
renaissance  de  la  poésie  dramatique  jusqu'en  1666, 
y  compris  les  opéras  :  le  titre  de  cet  ouvrage  est 
Drammaturgia  divisa  in  sette  intfici;  Rome, 
1666,  in-12  :  une  nouvelle  édition  de  ce  cata- 
logue fut  publiée  à  Venise  en  1755 ,  avec  des  oor- 
rections,  des  augmentations  et  la  contiHuation 
jusqu'en  1755,  sous  le  titre  de  Drammaturgia 
accresciuta  e  continuata  fino  alT  anno  1756.  • 
Ce  livre  fournit  des  renseignements  utiles  sur  les 
compositeitrs  d'opéras  italiens,  depuis  le  com- 
mencement du  dix-septième  siècle  jusqu'au  milieu 
du  dix-huitième.  Paul  Freher  cite  aussi  un  ou- 
vrage d'Allaceî  (  r^a^  Viror.  erudit.,  p.  1537) 
sous  le  titre  :  De  Melodis  Grxcorum;  mais  il 


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n 


ALLACa  —  ALLEGRI 


ne  dit  pas' s'il  a  été  imprimé,  et  je  n'en  ai  troufé 
rindication  nulle  part. 

ALLAlRBy  chantre  de  Téglise  de  Paris 
( Notre-Dame),  mort  le  13  avril  1547,  suivant  les 
notes  prises  dans  les  archives  de  la  cathédrale 
par  le  chanoine  Chastelain,  et  recaeilUes  par 
Boisgelon,  était  contemporain  de  quelques  autres 
musiciens  français  qui  se  distinguèrent  sous  les 
règnes  de  Louis  XII  et  de  François  1er.  on  ne  con- 
naît Jusqu'à  ce  moment  que  deux  messes  à  qua- 
tre VOIX  de  sa  composition ,  insérées  dans  le  re- 
cueil qui  a  pour  titre  :  Missarum  dominicalium 
quatuor  vocum  Lib.  I^ll,  Ul;  Parrhisiis  (sic) 
apud  Petr.  ÀUaingnant,  1534,  in-4<^  obi.  Les 
antres  compositeurs  dont  lés  messes  se  trouvent 
dans  celte  collection  sont  MatliieuSoliier,  le  Heur- 
tenr,  Jean  de  BiIlon,Claudin,Certou  et  Dumoulin. 

ALLATIUS(Lbo).  Foy^s  Allacci. 

ALLEGRANTE  (  Mabeleinb  ) ,  cantatrice 
italienne,  élève  de  HolzlMuer,  maître  de  chapelle 
à  Manheim,  panit  pour  la  première  fois  sur  le 
Uiéfttre  à  Venise  en  1771,  et  après  avoir  chanté 
sur  plusieurs  autres  tiiéfttres  d'Italie ,  se  rendit 
en  Allemagne  en  1774.  Elle  continua  à  chanter  à 
Manheim  et  à  Ratisbonne  jusqu'en  1779.  Alors 
elle  retourna  à  Venise,  et.  après  s'être  1^'t  en- 
tendre sur  le  théâtre  de  Saint-Samuel  pendant 
le  carnaval,  elle  alla  en  Anglelerre  en  1781.  Deux 
ans  après,  elle  se  rendit  à  Dresde ,  où  Télectenr 
l'engagea  moyennant  mille  ducats  d'appointe- 
ments. On  ignore  l'époque  précise  de  son  deuxième 
Toyage  à  Londres,  mais  on  sait  qu'elle  y  chanta 
'  dans  les  oratoires  en  1799.  Sa  voix  était  douce  et 
pure,  mais  manquait  de  force. 

ALLEGRI  (GnteoiRE),  prêtre  et  composi- 
teur, de  la  famille  du  Corrége,  naquit  à  Rome 
vers  1560. 11  fut  élève  de  Jean  Marie  Nanini  avec 
Antoine  Cifra  et  Pierre-François  Valentini.  Un 
bénéfice  lui  ayant  été  accordé  dans  la  catliédrale 
de  Fenno,  il  fut  d'abord  attaché  à  cette  église 
comme  diantre  et  compositeur.  Ce  fut  pendant 
ce  temps  qu'il  publia  ses  concerts  à  deux,  trois, 
et  quatre  voix,  et  ses  motets  à  deux,  trois,  quatre, 
cinq ,  et  six  Toix.  La  réputation  que  lui  firent 
ces  Ouvrages  lui  procura  l'honneur  d'être  appelé 
par  le  pape  Urbain  VI II,  qui  le  fit  entrer  dans  le 
collège  des  chapelains  clianlres  de  *la  chapelle 
pontificale,  le  6  décembre  1029.  Il  y  resta  jusqu'à 
sa  mort,  qui  arriva  le  18  février  1652,  et  fnt  in- 
humé k  Sainte-Marie  in  ValliceUa,  dans  le  caveau 
du  coHége  des  chantres  de  la  ch4fk>eUe  dn  Vati- 
can. Anf  ré  Adami  {Ossenfoz.  per  ben  regoL,  etc., 
pag.  199)  dit  qu'Allegri  était  d'une  bonté  rare, 
fort  charitable,  et  qu'il  visitait  chaque  jour  les 
prisonniers  ponr  leur  distribuer  tous  les  secours 
dont  il  pouvait  disposer. 


Les  ouvrages  imprimés  d'Allegri  sont  :  1*  It 
primo  Libro  di  Coneerli  a  due,  tre  e  qwUtro 
voci;  Rome,  Soldi,  1618.  —  2"  //  seconda  iÀbro 
di  Concerti  a  due,  tre  e  quattro  voci  ;  Rome, 
Soldi,  1619.  —  Z*  Gregorii  Alleifri  Romani  Fir- 
manx  ecclesise  beneficiati  Motecta  duarum, 
trium,  quatuor,  quinque,  sex  vocum,  liber 
primus  ;  Rome,  Soldi,  1620.  —  4*  Motecta  dua- 
rum, trium,  quatuor,  quinque,  sex  vocum, 
liber  secundus;  Rome,  Soldi,  1621.  Quelques 
motets  d'Allegri  ont  été  aussi  insérés  par  Fabio 
CostantÎDi  dans  le  recueil  qui  a  pour  titre  :  Scella 
di  motetti  di  diversi  eccellenlissimi  autori  a 
due,  tre,  quattro  e  cinque€oci;  Rome,  1618. 
Un  grand  nombre  de  compositions  inédites  de  ce 
musicien  célèbre  se  trouvent  à  Rome  dans  les 
arcliives  de  Sainte  Marie  in  VaUiceUa,  et  dans 
le  collège  des  chapelains  chantres  de  la  chapelle 
pontificale.  T.'abbé  Baini  cite  particulièrement 
un  motet  et  une  messe  k  huit  voix,  Christus  re- 
surgens  ex  morluis.  Enfin  deux  collections  pré- 
cieuses, qui  se  trouvent  dans  le  Collège  Romain, 
et  qui  ont  pour  titre  :  Varia  musica  sacra  ex 
bibliotheca  Altaempsiana,  Jussu  D.  J.  Angeli 
ducis  ab  Àltaemps  collecta,  renferment  plusieurs 
compositions  d'Allegri,  notamment  des  concerta 
pour  plusieurs  instruments,  ouvrages  fort  remar- 
quables dont  Kircher  a  tiré  un  morceau  qu'il  a 
publié  dans  sa  Musurgia  (t.  I,  p.  487).  On  trouve 
en  partition,  dans  la  bibliothèque  musicale  de  M. 
l'abbé  Santini,  à  Rome,  des  Lamentations  pour 
la  semaine  sainte  et  des  Improperii  à  deui  chœurs, 
le  motet  Salvatorem  expectamua  à  six  voix,  les 
psaumes  Dixit  Dominus  et  JBeatus  vir  k  huit 
voix,  des  Magnificat  également  à  huit,  et  enfin 
les  motets  Domine  Jesu  Chrisli  et  Libéra  me 
Domine,  tous  composés  par  Grégoire  Allegri. 

Mais  c'est  suriout  au  Miserere  à  deux  chœurs, 
l'un  à  quatre  voix ,  l'autre  à  cinq,  qui  se  chante 
à  la  chapelle  Sixtine ,  à  Rome,  dans  la  semaine 
sainte ,  qu'Allegri  doit  la  réputation  dont  il  jouit. 
Ce  Miserere  est  un  de  ces  morceaux  dont  on  ne 
comprend  pas  l'elTet  à  la  lecture,  à  cause  de  la 
grande  simplicité  qui  y  règne  ;  mais  il  existe  dans 
la  chapelle  pontificale  une  tradition  d'exécution 
excellente  qui  en  a  fait  ressortir  le  mérite  et  qui 
lui  donne  une  teinte  religieuse  et  expressive  dont 
on  ne  peut  se  faire  une  idée  sans  l'avoir  entendu. 
La  réputation  dont  jouissait  ce  morceau  l'avait 
en  quelque  aorte  fait  considérer  oomme  sacré  :  il 
était  défendu  d'en  prendre  ou  d'en  donner  copie» 
sous  peine  d'excommunication;  cependant  les 
foudres  de  l'Église  n'ont  point  elfrayé  les  curieux. 
Mosart  l'a  écrit  pendant  qu'on  le  chantait;  le 
docteur  Bumey  en  obtint  une  copie  à  Rome  et 
la  publia  à  Londres  en  1771;  Choron  l'a  In- 


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ALLEGRI 


73 


séré  dans  sa  Collection  des  pièces  de  musique 
religieuse  qui  s'exécutent  tous  les  ans  à  Rome, 
durant  la  semaine  sainte.  Le  même  professeur 
a  (ait  exécuter ,  en  1930,  les  six  premières  stro- 
phes et  la  dernière  de  ce  Miserere,  dans  les  con- 
eerisspirituels  de  nnstitotton  royale  de  musique  re- 
ligieose  qoll  dirigait  :  les  amateurs  qui  assistaient 
à  ces  concerts  ont  pu  se  faire  une  idée  de  cette 
composition ,  qui  n'arait  jamais  été  entendue  à 
Paris. 

L*anecdote  soÎTante  pronye  losqo'à  révidence 
que  la  perfection  d'exécution  qu'il  y  avait  autre- 
fois dans  la  chapelle  Sixtine  est  indispensable 
pour  faire  valoir  le  Miserere  d'Allegri.  L'empe- 
reor  Uopold  f ,  grand  amateur  de  musique, 
CD  avait  fait  demander  une  copie  au  Pape  par 
ton  ambassadeur  à  Rome,  ponr  l'usage  de  la 
chapelle  impériale  :  elle  lui  fut  accordée.  Le 
naître  de  la  chapelle  pontificale  fut  chargé  de 
bire  faire  cette  copie,  qui  fut  envoyée  à  l'empe- 
reor.  Plusieurs  grands  chanteurs  se  trouvaient 
alors  ï  Vienne  :  on  les  pria  de  coopérer  à  Texé- 
cotion  ;  mais  quel  que  fût  leur  mérite,  comme 
ils  ignoraient  la  tradition ,  le  morceau  ne  pro- 
duisit d'antre  effet  que  celui  d'un  faux-bourdon 
ordinaire.  L'empereur  crut  que  le  maître  de 
diapelle  avait  éludé  l'ordre  et  envoyé  on  autre 
Miserere;  il  s^en  plaignit,  et  le  prétendu  coupable 
ftot  chassé,  sans  qu'on  voulût  entendre  sa  justifi- 
cation. Enfin  ce  pauvre  homme  obtint  de  plaider 
lai-mème  sa  cause,  et  d'expliquer  à  Sa  Sainteté 
que  U  manière  de  chanter  ce  Miserere  dans  sa 
chapelle  ne  pouvait  s'exprimer  par  des  notes , 
ni  se  transmettre  autrement  que  par  l'exemple. 
Le  saint-père,  qui  n'entendait  rien  à  la  musique, 
eut  beancoop  de  peine  à  comprendre  comment 
le  même  morceau  pouvait  produire  des  effets  si 
diflérent^  :  cependant  il  ordonna  à  son  mettre  de 
chapelle  d'écrire  sa  défense  ;  on  l'envoya  à  Vienne, 
etTempereoren  fut  satisfiait. 

Pour  compléter  l'histoire  du  Afi^erere  d'Alle- 
gri ,  on  croit  devoir  donner  ici  un  extrait  de  la 
notice  de  l'abbé  Baini  sur  la  chronologie  des  Mi- 
serere  qu'on  a  chantés  à  la  chapelle  Sixtine  (Mé- 
moires sur  Palestrina).  Cette  notice  contient 
quelques  faits  curieux  qu'on  chercherait  vaine- 
ment ailleurs. 

Deux  volumes  manuscrits  des  archives  de  la 
chapelle,  cotés  150  et  151 ,  renferment  tous  les 
Miserere  qui  ont  été  chantés  dans  la  chapelle 
pontificale  depuis  les  temps  les  plus  reculés ,  à 
Texception  du  premier,  qui  fut  chanté  en  faux-  | 
boardon  en  1&I4 ,  sous  le  pontificat  de  Léon  X, 
et  qui  ne  fut  point  jngé  digne  d'entrer  dans  le  re- 
coal. 
En  1517,  Constant  Festa,  qui  venait  d'être 


reçu  chanteur  de  la  chapelle,  écrivit  deux  versets 
du  Miserere,  l'un  à  quatre  foix,  l'autre  à  cinq. 
Ce  Miserere  est  le  premier  qu'on  trouve  dans  le 
recueil.  Le  deuxième  est  de  Louis  Dentice,  gen- 
tilhomme napolitain,  auteur  de  due  dialoghi 
délia  musica,  uno  délia  teorica,  Vallro  délia 
pratica,  etc.  Naples,  1533.  Ce  Miserere  est  al- 
ternativement à  quatre  voix  et  à  cinq.  Le  troi- 
sième, dont  il  n'y  a  que  deux  versets  à  quatre 
voix ,  est  de  François  Guerrero  de  Séville.  Vien- 
nent ensuite  deux  versets  du  Miserere,  l'un  à, 
quatre  voix,  l'autre  à  cinq,  par  Palestrina.  te 
cinquième  Miserere,  dont  il  n*y  a  que  deux  ver- 
sets ,  l'un  à  quatre  voix ,  l'autre  à  cinq ,  est  de 
Théophile  Gargano,  de  Galle<^,  qui  fut  agrégé 
au  collège  des  chantres  de  la  chapelle,  le  1*^  mai 
1601.  Le  sixième  Miserere,  composé  de  deux 
versets ,  l'un  à  quatre  voix  ,  l'autre  à  cinq ,  est 
de  Jean  François  Anerio.  Felice  Anerio  est  l'au- 
teur du  septième,  qui  est  alternativement  à  quatre 
et  à  cinq  voix.  Cet  auteur  est  le  premier  qui  a 
écrit  le  dernier  verset  à  neuf  voix.  Le  huitième 
Miserere,  fort  inférieur  aux  précédents,  est  d'un 
auteur  inconnu.  Viennent  ensuite  les  versets  de 
Palestrina,  ci-dessus  mentionnés,  avec  Padditlon 
du  dernier  verset  à  neuf  voix,  par  Jean  Marie 
Nanini.  Le  dixième  Miserere,  à  quatre  voix, 
avec  le  dernier  verset  à  huit,  est  de  Santo-Nal- 
dini,  romain  agrégé  au  collège  des  chantres  de 
le  chapelle,  le  23  novembre  16 17.  Le  onzième, 
à  quatre  voix ,  avec  le  dernier  verset  à  huit,  est 
de  Roger  Giovanelii ,  agrégé  à  la  chapelle  le  7 
avril  1599.  Le  douzième,  alternativement  à 
quatre  et  à  dnq  voix ,  avec  le  dernier  verset  à 
neuf,  est  celui  de  Grégoire  Allegri.  L'usage  d'é- 
crire des  Miserere  pour  la  chapelle  Sixtine  cessa 
dès  ce  moment,  parce  que  celui  d* Allegri  fut 
trouvé  si  beau,  qu'on  ne  crut  pas  pouvoir  faire 
mieux.  Cependant  il  le  corrigea  à  plusieurs  re- 
prises, et  en  changea  plusieurs  fois  Tordre  des 
parties  pour  obtenir  des  effets  meilleurs  :  il  fut 
^suite  revu  et  perfectionné  par  plusieurs  chan- 
teurs et  compositeurs  de  la  chapelle,  qui  y  ajou- 
tèrent tout  ce  qu'ils  crurent  le  plus  propre  à  en 
rendre  l'exécution  satisfaisante.  Ce  morceau  se 
chantait  dans  les  matinées  du  mercredi  et  du 
vendredi  saint  Le  jeudi  on  avait  l'usage  de  clian- 
ter  tantôt  le  Miserere  de  Felice  Anerio,  tantôt 
celui  de  Santo-Naldini. 

Plus  les  beautés  du  Miserere  d'Allegri  étaient 
appréciées,  plus  on  éprouvait  d'ennui  à  exécuter 
les  autres.  En  1680,  on  obtint  d'Alexandre  Scar- 
latti  qu'il  en  écrivit  un  nouveau  pour  le  service 
de  la  chapelle;  mais  la  composition  ne  justifia 
point  tout  ce  qu'on  attendait  d'un  tel  maître  :  il 
fut  cependant  adopté  par  respect  pour  la  réputa- 


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74 


ALLEGRI  —  ALLEVI 


tion  de  son  auteur,  et  exécuté  le  jeudi  saint  al- 
ternativement avee  ceux  de  SantoNaldini  et  de 
Fellce  Anerio.  En  1714,  TUomaa  Bai,  maître  de 
chapeiie  du  Vatican ,  écrivit  un  nouveau  Miserere 
en  deux  versets ,  alternativement  à  quatre  et  à 
cinq  voix ,  avec  le  dernier  à  huit ,  sur  le  plan  de 
celui  d'Allegri  ;  et  cette  composition  fut  trouvée 
si  belle,  que  dès  lors  on  cessa  de  chanter  les  Mi- 
serere de  Felice  Anerio  et  de  Scarlatti,  et  qu*on 
n'exécuta  plus  que  ceux  d^Allegri  et  de  Bai ,  dans 
les  trois  nuklinées  des  ténèbres,  depuis  1714  jus- 
qu*en  1767.  En  17ô8,  Joseph  Tarlini,  célèbre 
yioloniste,  fit  don  à  la  chapelle  d*un  Miserere  de 
sa  composition,  alternativement  à  cinq  voix  et  à 
quatre ,  avec  le  dernier  verset  à  huit  ;  la  musique 
était  différente  à  chaque  verset.  Ce  Miserere  fut 
exécuté  la  même  année;  mais  il  ne  put  soutenir 
la  comparaison  avec  ceux  de  Bai  et  d*Allegri , 
et  Tut  rejeté  pour  toujours.  En  1777 ,  Pa<iquale 
Pisari ,  à  la  demande  des  chantres  de  la  chapelle, 
composa  un  nouveau  Miserere^  avec  tons  les 
versets  dilTérents,  alternativement  à  quatre  et  à 
cinq  voix,  et  les  deux  derniers  versets  à  neuf; 
il  eut  le  même  sort  que  celui  de  Tartini  :  en  sorte 
que  depuis  1778  jusqu^en  1820  les  Miserere  â'Al- 
legri  et  de  Thomas  Bai  furent  seuls  exécutés.  A 
la  demande  de  Pié  VU,  Tabbé  Baini  a  écrit 
un  nouveau  Miserere  en  1821  ;  cette  composition 
a  été  jugée  digne  d*etre  chantée  alternativemeot 
avec  celles  des  deux  anciens  compositeurs. 

Que  si  Ton  considère  le  morceau  qui  a  fait  la 
célébrité  d'Allegri ,  on  n'y  remarquera  ni  traits 
saillants  de  mélodie,  ni  harmonie  piquante  et 
nouvelle ,  ni  eflets  inconnus  au  temps  où  vivait 
l'auteur  ;  mais  une  teinte  de  tristesse  profonde 
répandue  sur  tout  l'ouvrage,  une  excellente  or- 
donnance des  voix  et  le  rhythroe  bien  cadencé 
des  paroles  n*en  font  pas  moins  un  des  morceaux 
les  plus,  originaux  de  Pépoqueoù  il  parut,  et  ce- 
lui peut-être  qui ,  malgré  son  apparente  simpli- 
cité ,  renferme  le  plus  de  difficultés  |M>ur  Texé- 
cution.  Au  concert,  dans  un  salon ,  la  plupart  ^ 
ces  beautés  passent  inaperçues;  mai»  à  Tégiise, 
et  surtout  au  Vatican ,  ce  n^est  pas  sans  émotion 
qu^elles  peuvent  être  entendues. 

ALLEGRI  (  DonifiiQOB) ,  compositeur,  né  à 
Rome,  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle, 
fut  fait  maître  de  chapelle  de  la  basilique  de 
Sainte-Marie- Majeure,  le  3  avril  1610 ,  et  occupa 
cette  place  jusqufi  la  fin  de  1629.  Il  vivait  encore 
en  1638  ;  car  il  fit  imprimer  dans  cette  année  un 
de  ses  ouvrages.  Ce  musicien  fut  un  des  pre- 
miers qui  écrivirent  les  parties  dlnstruments  qui 
devaient  accompagner  le  chant  dans  un  système 
différent  de  celui  des  voix  ;  son  premier  eieai  en 
ce  genre  est  dans  l'ouvrage  qui  a  pour  titre  : 


Modi  quos  expressit  in  choris,  Rome,  1617. 
On  connaît  aussi  sous  le  nom  de  ce  coraposlteor 
Motteti  a  2,  3,  4  e/  5  vod.  Borna,  1638,  in-4o. 
La  collectiou  de  l'Abbé  Santini,  à  Rome,  con- 
tient aussi  de  ce  maître ,  en  partition  et  en  ma- 
nuscrit, le  motet  Suge^  serve  bone,  pour  12  té- 
nors; un  autre  motet  pour  12  tMsses ,  sur  le  texte 
Beatus  ille  servuSy  et  enfin  une  Messe  à  16  voix. 

ALLEGRI  (Jean  Baptiste),  compositeur  et 
organiste  à  Arzignano ,  petite  ville  de  l'état  véni- 
tien, située  entre  les  rivières  de  Gua  et  de 
Chiampoj  a  publié  douxe  motets  à  voix  seule, 
avec  des  violons  et  basse,  œuvre  l^r,  Venise, 
fOO,  in-fol. 

ALLEGRI  (D.  Philippe),  né  à  Florence  le 
18  juillet  1768,  fut  maître  de  musique  au  sémi- 
naire de  cette  ville,  et  maître  de  chapelle  de 
Saint-Michel.  11  est  élève  du  père  L.  Braccini. 
Sa  musique  abonde  en  motifs  élégants;  ses  chants 
sont  vrais  et  expressifs  et  ses  modulations  heureu- 
ses. La  messe  de  requiem,  è  quatre  voix  et  à  grand 
orchestre,  qu'il  a  composée  |)our  les  obsèques  de 
l'archevêque  Martini  lui  a  fait  beaucoup  d'hon- 
neur, On  connaît  aussi  de  sa  composilion  un 
O  salutaris  hostia^  pour  soprano  et  basse,  et 
le  motet  verbum  carofactum  est ,  pour  ténor 
et  basse. 

ALLEN  (Ricbard)  ,  écrivain  anglais  de  la  fin 
du  dix-septième  siècle  n'est  connu  que  par  un 
livre  sur  le  chant  des  psaumes,  intitulé  :  Es- 
say  on  stnging  o/  psalmst  e\c,,  Londres,  1696» 
in-8'*.  Le  docteur  Russel  ayant  attaqué  quelques 
passages  de  ce  livre  dans  des  Animadversions 
upon  Aliènes  essay  on  singing  ofpsalms,  etc.» 
Londres ,  1696 ,  Allen  répondit  avec  aigreur  dans 
un  pamphlet  qui  avait  pour  titre  :  il  bri^vin- 
dieation  oj  dn  essay ,  to  prove  singing  of 
psaimsy  etc.,  from  Dr,  RusseVs  Animadver- 
sions^  and  M.  Marlow*s  remarqs^  Londres» 
1696,  in- 12.  Cette  querelle  se  termina  par  une 
réponse  adressée  à  Alleu  par  un  écrivain  nommé 
Richard  Claridge ,  sous  ce  titre  :  An  anstper  to 
Richard  Allen* s  essay.  vindication  and  appen- 
dice,  Londres,  1697 ,  in-8o. 

ALLEVI  (Joseph),  compositeur  Italien  da 
dix-septième  siècle  et  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale  de  Plaisance,  est  connu  par  un  ouvrage 
divisé  en  trois  livres  et  qui  a  pour  titre  Compost- 
ziùne  sacre.  Le  premier  livre  n*est  pas  indiqué 
dans  les  catafogues  des  grandes  bibliolhèqoes 
musicales;  mais  le  second  et  te  troisième  livres, 
sont  au  Lycée  musical  de  Bologne.  Le  second  liTre 
est  intitulé  :  Composiiioni  sacre  a  2,  3  e  4  vaci, 
Missa  per  H  dtfonti  a  quattro  a  Capella 
lib.  IL  Venezia,  per  Fr.  Magni  e  Gardano, 
1662,  in-40.  Le  titre  du  troisième  livre  est  ce- 


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ALLEVI  —  ALMEimAEDER 


7S 


loi^  :  Terzo  libro  délie  composiiioni  sacre,  a 
1, 3  0  4  vociy  parle  con  violini,  e  sonate  a  Ire 
Hoe  La  Tortona,  la  Morella,  la  Toscùla,  le 
litanie  délia  Beata  V,  a  k  vœi,  Bologne,  6. 
Monti,  1668,  in-40. 

ALLISON  (Rigbard),  profeaaeor  de  ma- 
siqoe  à  Londres,  vécut  sous  le  règne  de  la  reine 
Elisabeth.  Il  fut  l'an  des  dix  auteurs  qui  coopé- 
rèrent à  la  oom|>osiiion  de  la  musique  des  psau- 
mes imprimés  à  Londres,  par  Thomas  Este,  en 
1594,  in-8o.  Il  a  aussi  publié  séparément  :  The 
psalmes  0/  David  in  mettér ,  the  ptaine-smg 
htmnç^he  common  tune  to  te  sung  and  plaid 
upon  the  lutej  orpharyon,  cU terne,  orbase-' 
riol,  severallg  or  altogetheer,  the  singing 
parts  to  be  either  ténor  or  treeble  to  the  ins-^ 
truments,  according  to  the  nature  of  the 
voîces ,  or  for  foure  voices,  wlth  tennes  short 
tunnes  in  the  end,  to  which  for  the  most 
part  ail  the  psalmes  madde  usuallg  sung , 
for  the  use  of  such  as  are  0/  mean  skill, 
and  whose  leysure  least  serveth  to  practise 
(Les  Psaumes  de  David  mesurés,  dont  la  mé> 
lodie,  en  chant  ordinaire ,  est  destinée  an  luth , 
an  fbéorbe ,  à  la  guitare  ou  à  la  basse  de  viole , 
et  dont  les  parties  chantantes  doivent  être  le 
ténor  ou  le  dessus,  avec  les  instruments,  suivant 
la  nature  des  voix,  ou  qui  peuvent  être  chantés  à 
4  voix;  avec  dix  airs   brefs  à  la  fin,  auxquels 
la  plus  grande  partio^des  psaumes  peut-être  ap- 
pliquée, etc.).  Londres,  in-fol.,  1599. 

ALL1X  (...)>  mathématicien,  mécanieien  et 
musicieu  qui  vivait  à  Aix  en  Provence,  vers  le 
milieu  du  dix-septième  siècle ,  fit  un  squelette 
qui  y  par  un  mécanisme  caché,  jouait  de  la  gui- 
tare. Bonnet,  dans  son  Histoire  de  la  Musique 
(p.  82  ),  rapporte  une  histoire  tragique  de  la  fin 
de  ce  savant.  Il  plaçait  au  cou  de  son  squelette 
one  guitare  accordée  à  Tunisson  d'une  autre  qu'il 
tenait  lui-même  dans  ses  mains,  et  plaçait  les 
doigts  de  l'automate  sur  le  manche;  puis,  par  un 
temps  calme  et  serein,  les  fenêtres  et  la  porte 
étant  ouvertes,  il  se  plaçait  dans  un  coin  de  la 
chambre,  et  jouait  sur  sa  guitare  des  passages 
que  le  squelette  r<^pétait  sur  la  sienne.  H  7  a  lieu 
de  croire  que  Pinstrument  résonnait  à  la  manière 
des  harpes  éoliennes,  et  que  le  mécanisme  qui 
faisait  nnouvoir  les  doigts  du  squelette  n^était 
pour  rieo  dans  la  production  des  sons.  Quoi  qu'il 
en  aoit ,  ee  concert  étrange  causa  de  la  nimeur 
parmi  la  population  superstitieuse  de  la  ville 
d^Aix  ;  le  pauvre  Âllix  fut  accusé  de  magfe,  et  le 
parlement  fit  instniire  son  procès.  Jugé  par  la 
ehamiKe  de  la  Toumelle ,  il  ne  put  faire  com- 
prendre que  TefTet  merveilleux  de  son  automate 
B'était  que  la  résolution  d'un  problème  de  mé- 


canique. L*arrêt  du  parlement  le  condamna  è  être 
pendu  et  brûlé  en  place  puMique,  avec  le  sque- 
lette ,  complice  de  ses  sortilèges ,  et  la  sentencfr 
fut  exécutée  en  1664 ,  à  la  grande  satisfaction 
de  tous  les  hommes  dévots. 

ALLOU  (ÀDRiBif),  musicien  français,  né 
vers  le  milieu  du  teizième  siècle ,  fut  maître  des 
enfants  de  clioeur  de  Saint-Martin  de  Tours.  En 
1583,  il  obtint  au  concours  du  Puy  de  musique 
d'Évreux ,  en  Normandie,  le  premier  prix ,  con* 
sistant  en  un  orgue  d'argent,  pour  le  motet  Gus- 
tate  et  videte. 

ALBiASIA  {...)»  compositeur,  né  à  Mi- 
lan en  1806 ,  a  fait  ses  études  musicales  sous  la 
direction  d'Asioli.  Fixé  à  Plaisance,  en  qualité 
de  maître  de  chapelle,  il  occupait  cette  position, 
en  1846 ,  depuis  plusieurs  années.  Il  y  a  écrit  dea 
Messes,  un  Dixit  à  4  yoix  et  orchestre ,  et  plu- 
sieurs autres  morceaux  de  musique  religieuse 
d'un  bon  style.  On  a  publié  i  Milan,  chez  Ric- 
cordi ,  des  valses  pour  le  piano,  sous  le  nom  d'^/- 
masio  :  peut-être  sont-eiles  du  même  artiste. 

ALMEIDA  (Autoimbdb),  maître  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale  de  Porto,  en  Portugal, 
vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  naquit  dans 
cette  ville.  11  a  mis  en  musique  un  oratorio  dont 
le  texte  a  été  publié  sous  ce  titre.  La  Humana 
carça  abrazada  el  grand  martyr  S.  Lau-- 
rentio;  Coïmbre,  1556,  in-4».  Machado  (Bibl. 
Lusit.,  2,  I,  p.  197)  fait  beaucoup  d'éloges  du 
talent  de  ce  maître. 

ALMEIDA  (  Fernando  de)  ,  prêtre  portu- 
gais et  compositeur,  né  à  Lisbonne ,  fit  pro- 
fession en  1636  dans  le  monastère  de  Saint-Tho- 
mas ,  et  devint  en  1656  visiteur  de  son  ordre. 
Il  est  mort  à  Lisbonne  le  21  mars  1660.  Son 
maître  de  composition  fut  Daarte  Lobo.  Les 
principaux  ouvrages  de  ce  musicien  sont  :  1**  Za- 
mentaçoèns ,  Responsor  los  ,  e  Miser  ères  dos 
très  offUios  da  quarta,  quintâ  e  sesta/eira  da 
Semana  Santa ,  en  Mss.,  dans  la  bibliothèqoe^ 
de  Saint-Thomas,  2*"  Missa  a  doze  vozes,  dans- 
la  bibliothèque  du  roi  de  Portugal. 

ALMENRAEDER  (Charles),  né  le  3  oc- 
tobre 1786,  è  Ronsdorf ,  petite  ville  de  la  régence 
de  Dusseldorf ,  était  fils  d'un  musicien  de  cette 
ville,  qui  lui  enseigna  les  éléments  de  la  musique 
dès  ses  premières  années.  Il  jouait  déjà  du  clavecin, 
de  la  flûte  et  du  cor  lorsqu'on  li'^.  fit  cadeau  d'un 
mauvais  basson,  à  l'âge  de  treize  ans.  Malgré  ses 
défauts,  cet  instrument  lui  révéla  sa  destination  ; 
car  il  se  mit  à  l'étudier  avec  ardeur  et  parvint 
en  peu  de  temps  à  en  Jouer  d'une  manière  satis- 
faisante. L'acquisition  qu'il  fit  d'un  meilleur 
instrument  lui  permit  de  perfectionner  son  ta- 
lent. En  1812 ,  il  entra  comme  premier  basson 


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76 

au  théâtre  de  Francfort.  Deux  ans  après,  le  sou- 
lèvement général  de  yAllemagne  contre  la  France 
l'obligea  d^accepter  la  place  de  chef  de  musi- 
que du  3*   régiment   de  la  Landwehr ,  et  de 
Taire  la  campagne  qui  ne  fut  terminée  pour  lui 
qa>n  1816.  Arrivé  à  Mayence,  il  entra  dans  le 
3'  régiment  de  ligne  en  la  même  qualité  ;  et  la 
place  de  premier  basson  du  tbéfttre  de  cette  ville 
lui  fnt  confiée  en  1817.  A  cette  époque.  Go- 
defroid  Weber  était  Inlendant  supérieur  de  ce 
tliéétre.  Charmé  par  letalent  d'Almenraeder,  il  lui 
communiqua  sa  théorie  acoustique  de  la  construc- 
tion des  instniments  à  vent,  et  fiia  son  attention 
anr  la  nécessité  de  perfectionner  celle  du  basson. 
L'artiste,   préoccupé  de  ces   nouvelles  We&, 
fit  beaucoup  d'essais,  et  parvint  enfin  à  Tamé- 
lioration  de  la  justesse  de  quelques  notes  en  aug- 
mentant le  nombre  de  clefs.  Bientôt  les  ins- 
truments  fabriqués   par  lui  furent  recherchés 
en  Allemagne,  et  Almenraeder  prit  le  résohition 
de  fonder  une  fabrique  à  Cologne.  11  se  fixa  en 
effet  dans  cette  ville  et  s'y  livra  avec  ardeur  à 
la  fabrication  des  basM>ns  ;  mais  cette  entreprise 
ne  réassit  pas  ;  la  santé  de  l'artiste ,  aiTaiblie  pan 
le  travail ,  Tobligea  à  fermer  ses  ateliers  en  IS22 
et  à  accepter  la  place  de  premier  basson  du  Duc 
de  Nassau ,  à  Biberich.   Il  y  joignit  la  direc- 
tion supérieure  de  la  fabrique  dMnstruments  à 
▼ent   d'après  les   principes    de   "Weber,    que 
MM.   Scliott    avaient    établie   à    Mayence.   A 
l'exception  de  quelques  voyagea  qu'il  entreprit 
pour  donner  des  concerta ,  particulièrement  en 
Hollande,  il  continua  de  vivre  dans  cette  po- 
sition.  Il  mourut  à  Biberich  le  14  septembre 
1843.  Almenraeder  a  exposé  les   principes  qui 
l'ont  dirigé  pour  la  constniction  de  son  basson, 
dans  «u  écrit  qui  a  pour  titre  :  Traité  sur  le 
perfectionnement  du  basson^  avec  deux  ta^ 
bleaux ,  en  alleiQand  et  en  français  ;  Mayence, 
Schott,  1824,  in-4.   11  a  publié  une  Méthode 
comptète  pour  le  basson ,  en  allemand  et  en 
français;  Mayence,  Schott,  sans  date.    Il  s'est 
fait  aussi  connaître  comme  compositeur  par  un 
concerto    pour    le    basson ,  en    ut    mineur  ; 
Mayence,  Schott;  Pot-pourri  pour   basson  et 
orchestre,  op.  3,  ibid;  Variations  avec  violon, 
alto  et   violoncelle,  op.  4,  ibid.  ;  Introduction 
et  yariations  pour  basson  et  quatuor,  op.  6; 
Darmstadt,  Alisky;  Dnettinos  pour  deux  bas- 
sons ,  op.  8  ;  Mayence,  Schott  ;  Daos  pour  deux 
bassons,  op.  lO;  etc.  Il  a  laissé  en  manuscrit 
plusieurs  concertos  pour  son  instrument,  une 
fantaisie  pour  hautbois ,  clarinette,  cor  de  bas* 
sette,  ba»ton  et  deux  cors,  ainsi  que  d'autres 
compositions  de  différents  genres. 
Un  fils  de  Charles  Almenraeder,  nommé  aussi 


ALMENRAEDER  —  ALQUEN 


Charlesy  s'est  fixé  k  Cologne  comme  marchand 
de  musique.  Il  y  était,  en  1844,  premier  viokm 
du  théâtre,  et  directeur  d'une  société  d'amateors 
de  musique  instrumentale  qui  eiéentait  des 
symphonies  et  des  ouvertures. 

ALMERIGHI  Dl  RIMINI  (Joseph), 
musicien  de  la  chambre  du  landgrave  de  Hesse- 
Darmstaât,  né  à  Rimini,  dans  les  États  romains , 
publia  à  Nuremberg,  en  1761,  Set  sonate  da 
caméra  pour  deux  violons  et  basse,  op.  l**. 

ALMEYDA  (Cbaeles- François),  violo- 
niste et  compositeur  au  service  Hu  roi  d'Espa- 
gne, né  à  Burgos,  a  écrit  deux  œuvres  deqnâr- 
tettis  pour  deux  violons ,  alto  et  basse ,  dont 
Pleyel  a  fait  graver  le  deuxième  k  Paris  ,en  1795. 

^  ALO VIS!  (  Jean  -  BAi>nsTB  ) ,  en  latin 
ALOYSIUS,  mineur  conventuel  et  bachelier  en 
théologie  à  Bologne,  naquit  vers  la  fin  du  seizième 
siècle.  11  a  publié  :  1**  Motecta  festorum  totius 
anmV  à  quatre  voix  ;  Milan  1587,  in-4*'  ;  2*  Con- 
textus musicus,  motets  à  deux,  trois  et  quatre 
voix,  Venise,  1626,  in-4;  3«  Cœlum  harmonieum, 
messes  à  quatre  voix,  Venise,  1628,  in-4*; 
4»  Celestem  Parnass'um,  motets,  litanies  et  can- 
tiques k  deux ,  trois  et  quatre  voix  ;  d»  Vellus 
atireum,  litanies  de  la  Vierge  à  quatre,  cinq, 
six ,  sept  et  huit  voix  ;  6«  Corona  stellarum, 
motets  à  quatre  voix;  Venise,  1637.  On  trooTe 
aussi  des  motets  d'Alovisi  dans  la  collection 
d'Ambroite  Profe  (  V.  ce  noqi). 

ALQUEN  (Jban  d*),  né  à  Amsberg,  en 
Westplialie,  en  1795,  d'une  famille  honorable 
qui  vivait  dans  l'aisance,  reçut  une  bonne  éda- 
cation  scientifique  et  littéraire  dans  sa  jeunesse,  et 
cultiva  aussi  la  musique  avec  succès.  Doué  d'une 
bonne  voix,  il  se  livra  k  l'étude  du  chant  sons  la 
direction  de  Zelter  et  de  Bernard  Klein,  lorM^oll 
alla  suivre  les  cours  de  médecine  k  l'université 
de  Berlin.  Plus  tard,  lorsqu'il  se  fut  établi  eomnoe 
médeqin  à  Muhlheim,  sur  le  Rhin,  il  se  délassa 
des  occupations  de  sa  profession  en  composant 
une  très-grande  quantité  de  chansons  qui  sont 
devenues  populaires,  et  qui  ont  joui  en  Allemagne 
d'une  vogue  extraordinaire.  Leur  mérite  les  a 
fait  comparer  aux  meilleures  choses  en  ce  genre 
des  compositeurs  les  plus  renommés.  Ces  chan- 
sons se  sont  répandues  en  manuscrit  et  surtout 
par  la  tradition  populah*e  ;  mais  on  n'en  a  riea 
publié. 

ALQUEN  (FKANçoisn'),  frère  putné  dn  pré- 
cédent, était  destiné  par  ses  parents  à  la  profes- 
sion d*àvocat;  mais  son  goût  passionné  pour  la 
musique  le  détourna  de  l'étude  du  droit,  et  ses 
liaisons  avec  Ries  le  décidèrent  è  suivre  son  pen- 
chant Les  leçons  de  cet  artiste  célèbre  lui  ayant 
fait  acquérir  nn  talent  distingué  sur  le  piano,  il 


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ÂLQUEN  —  ALTEMPS 


77 


•e  fit  entendre  avec  suceès  daos  plusieurs  con- 
certs. En  1827.  il  8*é(abllt  h  Bruxelles  et  s'y  livra 
k  l'enseignennent  ;  mais  la  Révolution  de  1830  lui 
fit  atandonoer  la  Belgique  pour  se  fixer  à  Lon- 
dres. Il  y  a  publié  plusieurs  compositions  pour 
son  instrument,  entre  autres  deux  œuvres  de 
tonales  pour  le  piano,  deux  concertos  pour  le 
même  instrument,  des  variations,  et  quelques 
bagatelles. 

ALSGHALABI  (Mohahved)  ,  Arabe  d*Es- 
B,  qui  vivait  dans  la  six  cent  dix-hnitième 
)  de  riiégire  (  141 S  de  Tère  chrétienne  ),  est 
'  d*uu  traité  de  musique  que  Cassiri  (  Bibl. 
Arabico-Hisp.  Escurial.  t,  1 .  p.  537,  art.  MDXXX) 
indique  sous  œ  titre  :  Opus  de  licHo  musico^ 
non  instrumentorum  usu,  musices  censura 
et  apologia  inscriptum,  eorum  scilicei  in  pri' 
mis,  qwe  per  ea  tempora  apud  Araboi  Hispa- 
nos  obtinuere,  quœque  ad  triginta  et  unum 
ibidem  enumerat  auctor  diligentissimus ,  qui 
{idnim  siium  Abu  Jacobo-Joseph  ex  Àlmora- 
bitharumnattone  Hispaniœtuncregi,exeunte 
Sgirxanno  6i8,  dedicavlt. 

ALSCHER  (Josera),  contre-bassiste  alle- 
mand, virtuose  distingué  sur  son  instrument ,  a 
été  considéré  il  y  a  vingt  ans  (  vers  1830  )  comme 
le  rival  de  Dragonelti  et  de  Mûiler.  On  n*a  de  ren- 
seignements ul  sur  le  lieu  de  sa  naissance,  ni  sur 
ses  premières  années.  Il  vécut  en  Italie  depuis 
1830  ju!(qu*en  1837  ;  puis  il  retourna  en  Alle- 
magne, et  donna  des  concerts  à  Prague  et  à 
Lapsick.  Postérieurement  il  s*est  fixé  dans  la 
première  de  ces  villes. 

ALSDORF  (WiLHEui),  directeur  de  mu- 
tique  è  Rontock,  né  à  Kœnigsberg  vers  1804,  s*est 
bit  connaître  par  la  composition  d*nn  opéra  ro- 
mantique intitulé  :  Die  Wiedertaufer  oder  Jo- 
hann von  Zeyden  (Les  Anabaptistes,  ou  Jean 
de  Leyde),  qui  fut  représenté  dans  les  mois  de 
joillet  et  d'août  1839  à  Rostock  et  à  Greiswald. 
Le  sujet  de  cet  ouvrage  est  le  même  que  celui 
du  Prophète  de  Meyerbeer  ;  mais  la  conception 
des  deux  drames  n*a  pas  de  rapport,  et  le  sort 
des  deuiL  ouvragés  a  été  très-différent. 

ALSTED  (Jean-Henri  ),  né  à  Herborn,  dans 
le  comté  de  Nassau,  en  1588,  professa  d*abord 
la  philosophie  et  la  tlu^ologie  dans  sa  patrie  ;  mais 
dans  la  suite  il  alla  à  Weissembourg  en  Transyl- 
vanie, où  il  remplit  également  les  fonctions  de 
professeur.  Il  y  mourut  en  1638 ,  à  l'âge  de  cin- 
quante ans.  Il  a  traité  de  la  musique  dans  son  livre 
iatitulé  :  Seientiarum  omnium  Enqfctopœdia, 
Herborn,  1 610,  in-4o,  réimprimé  avec  de  grandes 
sngmenutionsà  Herborn,  en  1630,  a  vol.  in-folio, 
et  à  Lyon,  1649.  On  trouve  un  Blemeniale  mu- 
*kum  dans  son  Blementale  mathematicum, 


Francfort,  1611,  in-4<>.Cet  Elementale  musicum 
est  divisé  en  deux  livres  :  t»  Ite  Musica  sim- 
pUci;  20  De  Musica  harmonica,  et  remplit 
treize  feuilles  in-4o.  Le  8«  livre  de  ses  Admiran» 
dorum  mathematicorum  est  aussi  consacré  à  la 
musique.  La  première  édition  de  cet  ouvrage  pa- 
rut à  Herborn,  en  1613,  in- 12 ,  et  la  seconde  à 
Francfort, eo  1623,  io-4o.  V Elementale  musi' 
eum  a  été  traduit  en  anglais  par  Jean  Birchensha, 
sous  ce  titre  :  Templum  musicum ,  or  the  mu- 
sical synopsis  qf  the  learned  and  famous  Jo- 
hannes-Uenrtcus  Alstedius;  bcing  a  compen-  , 
dium  of  the  rudiments  botk  of  the  mathema- 
tical  and  practicat  part  of  musik  :  o/which 
subject  not  any  book  is  extant  in  the  english 
longue, Jaithfully  translated oui  of  the  la- 
tin, by  John  Birchensha;  London,  1664. 

ALT  (....),  secrétaire  d*État  à  Glogan,  vers 
la  fin  du  dix-huitième  siècle,  fut  un  amateur  dis- 
tingué comme  violoniste  et  comme  compositeur. 
En  1790  il  a  publié  chez  Hnmmel,  è  Berlin, 
trois  quatuors  pour  flûte,  violons  et  basse. 

ALTA VILLA  (  Fbançois)  ,  compositeur  na- 
politain, élève  du  collège  royal  de  musique  de 
Naples,  a  fait  sa  première  apparition  dans  le 
monde  musical,  comme  composileur  drama- 
tique, par  Topera  boufTe  //  Preventivo  d'arresta 
représenté  au  tliéAtre  Nuovo,  en  1843.  L*ou- 
vrage  ne  réussit  pas;  mais  le  compositeur  fut 
plus  heureux  dans  /  Pirati  di  Barratiera ,  re- 
présenté au  théâtre  du  Foit(fo,dansle  carnaval  de 
1846,  et  dans  LoSposalizio  di  un  Principe,  ao 
théAtre  Nuovo,  dans  la  même  année.  Ses  autres 
ouvrages  dramatiques  connus  sont  :  /  Liligantï  ; 
Pace  figlia  di  amore;  Il  Debitore;  Raoul  di 
Créqui, 

ALTEMPS  (SiRAnNo),  musicien  d'origine 
irlandaise,  vécut  à  Rome  vers  le  miliet^u  dix- 
builtème  siècle,  et  fut  attaché  à  Tégiise  des  Douze 
Apôtres  en  qualité  de  chantre.  Il  était  à  la  fois  bon 
maître  de  chant  et  savant  dans  Part  d'écrire.  Dans 
le  fonds  de  Mont^assin,  qui  est  à  la  bibliothèque 
royale  de  Munich,  on  trouve  sous  le  nom  de  cet 
artiste  un  volume  manuscrit  d*études  de  contre- 
point. 

ALTEMPS  (Dom  FÂUsmio,  fils  du  précé- 
dent, fut  bénédictin  au  couvent  de  Saint-Calixte  à 
Rome.  Le  fonds  de  Mont-Cassin ,  dont  il  est 
parlé  dans  l'article  précédent,  contient  les  motets 
suivants  de  la  composition  de  ce  religieux  :  lo  As- 
sumpla  est,  pour  soprano,  basse  et  orgue; 
20  Paradisi  portae,  pour  ba.sse  et  orgue, 
30  Alléluia;  Beatus  vir,  è  4  voix  et  orgue; 
Quasi  Cedrus,  pour  2  soprani,  basse  et  orgue; 
50  Veni  ad  liberandum,  pour  2  soprani,  basse 
et  orgue.  Tous  ces  morceaux  sont  en  manuscrit. 


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ilLTENBURG  —  ALTÈS 


ALTENBURG  (Micbbl),  compositeur  et  pré. 
dieateurà  Ërfurt,  naquit  à  Trœchtelborn,  dans 
laThuringe,  en  1 583.  Noraméen  te08  pasteur  à  Hil* 
vorsgeliofen  et  à  Marpach,  près  d*Erfurt»  il  revint 
en  1610  dans  le  lieu  de  sa  naissance,  où  Ton 
troQve  encore  son  portrait  auprès  de  l'orgue  ; 
€B  1621,  il  alla  exercer  Je  pastorat  à  Grossen- 
Sœmmerda;  et  enfin  en  1637,  il'  ftat  appelé  k 
Erfurt  en  qualité  de  diacre,  et  l'année  suivante  il 
fut  élevé  à  la  dignité  de  pasteur  de  l'église  Saint- 
André.  Il  mourut  dans  ce  lieu  le  12  février  1640. 
^  On  connaît  de  lui  les  compositions  Koivantes  : 
10  Dos  53  Kapitel  des  Jesalas,  angehœndt  : 
Bemhardi  passio  tua  Domini  Christi,  mit 
ccht  Stimmen  componirt  (Le  53^  chapitre 
d'isaïe,  commençant  par  ces  motJ  :  Bernhardi 
passio  tua  Domini  Christi ,  k  S  voix  ) ,  Er- 
furt, 1608,  in-4o;  2o  Hochieit  Motteten  von 
sieben  Stimmen  (Motets  à  7  voix  pour  le 
jours  de  noces),  Erfurt,  1513;  S»  Musikalischer 
Schirmund  Schitd  der  Bûrger  und  Einwoh- 
n«r,  oder  der  Psalm  mit  sechs  Stimmen  (Abri 
musical  et  bouclier  du  tmurgeois  et  du  citadin, 
ou  le  55ne  pgaume  k  6  voix),  Erfurt,'  1618; 
40  Kirch'Und  Haus-gesatnge  mit  fûnf^  sechs 
und  acht  Stimmen,  1  —  4  th.  (Chants  d'église 
et  de  chambre  à  5, 6  et  8  voix,  en  quatre  par- 
ties), Erfurt,  1620—1621;  5»  Intraden  mit 
sechs  Stimmen  ;  toelche  zufœrderst  avf  Gd- 
gen,  Lauten,  instrumenien  und  Orgelwerk 
çerichtet  sind,  etc.,  Erfurt,  I620,in-4o  ;  6»  Can- 
tiones  de  adventu  Domini  Nostri  Jesu,  quin- 
que,  sex  et  octo  vocibus  compositse,  Erfurt, 
1621,  in-40;  70  Musikatische  Weihnachts  und 
newJahrsZierde,  etc,  zu  vier-neune  Stimmen 
(Chants  de  Moél  et  de  nouvelle  année,  etc.,  de- 
puis 4  jusqirà  9  voix),  Erfurt,  1621;  in-4o; 
80  ///%nd  iV  th.  Musikatische  Fest^Geseenge, 
mit/ûnf'Vierzehn  Stimmen,  Erfurt,  1653. 

ALTENBURG  (Jean-Ernest),  virtuose  sur 
la  trompette,  compositeur  et  écrivain  didactique, 
naquit  à  Weissenfels  en  1734.  Son  père,  J.  Gas- 
par  Altenburg,  trompette  de  la  musique  particu- 
€ulière  du  prince  de  Weissenfels,  fut  lui-même 
tin  artiste  fort  distingué  sur  son  instrument. 
Après  avoir  assisté  à  la  bataille  de  Malplaquet, 
il  retourna  en  Allemagne,  et  fit  admirer  ses  ta- 
lents par  les  rois  de  Prusse  et  de  Pologne,  dans 
les  cours  de  Gotlia,  de  Bayreuth,  d'Anspach,  de 
Stattgard,  de  Cassel,  de  Brunswick,  de  Scbwé- 
rin,  de  Strélitz-Sondersbaosen,  et  dans  les  villes 
de  Hambourg,  Nurembei]g,  etc.  Le  roi  Frédéric- 
Auguste  lui  fil  proposer  d'entrer  à  son  service 
avec  600  thttlers  d'appointement.  Il  mourut  en 
1761.  L'exemple  du  père  fit  naître  rémnlation 
dn  fils.  Celui-ci  ne  se  contenta  point  d*exécuter 


;  avec  liabilelé  sor  son  instrument,  et  de  composer 
des  pièces  ponr  deux,  quatre,  six  et  huit  trom* 
pettes;  il  écrivit  aussi  le  traité  historique  et 
pratique  qv^on  cite  comme  ce  qu*il  y  a  de  meil- 
leur sur  la  trompette  et  sur  les  timbales.  Cet 
ouvrage  est  intitulé  :  Versuch  einer  Ânleiiung 
zur  heroisch-musikalischen  Ttompeter  und 
Paukenkunst,  zur  mehreren  Àu/nahme  der'- 
selben  historisôh^  theoretish  und  practiseh 
beschrieben  und  mit  Exempetn.  erlaûtert, 
(Traite  historique,  théorique  et  pratique  snr 
la  trompette  hérolco-musicale  et  sur  la  tim- 
bale, etc.).  Halle,  cliese  Hendel,  i795,  123  pages 
in-40.  La  première  partie  de  cet  ouvrage  est  his- 
torique ;  la  seconde  est  relative  à  l'art  de  jouer  de 
la  trompette.  Le  livre  est  terminé  par  un  con- 
certo pour  sept  trompettes  et  timbales. 

ALTÈS  (JosBPB- Henri)  ,  né  à  Rouen,  le  18 
janvier  1826,  commença  Tétude  de  la  flûte  dès 
Page  de  dix  ans,  et  montra  dès  lors  d'Iieurensee 
dispositions  pour  cet  instrument.  Admis  comme 
élève  au  Conservatoire  de  Paris  le  7  décembre 
1840,  il  suivit  le  coure  du  Tulou.  Ses  progrès 
furent  si  rapides,  qu'au  concours  de  1841  le  second 
prix  de  flûte  lui  tut  décerné  :  sa  brillante  exécu- 
tion lui  fit  obtenir  le  premier  dans  Tannée  soi- 
vante.  Depuis  lors  il  s'est  fait  applaudir  dans  les 
concerts,  et  son  talent  l'a  fait  admettre  dans  l'or- 
chestre de  l'Opéra.  On  a  publié  de  sa  composition 
jusqu'à  ce  jour  (1858)  les  ouvragée  suivante: 
1*  Variations  sur  un  thème  du  Pirate  pour 
flûte  et  orchestre  ou  piano,  op.  1,  Paris,  Rl- 
chault;  2*  FanUisie  pour  flûte  et  orchestre  on 
piano ,  op,  2;  ibid.  3**  FanUisie  concertante  pour 
flûte  et  violon,  avec  accompagnement  d'orchestre 
ou  piano,  op.  3.  ibid,  ;  4"  Ire  Fantaisie  caracté- 
ristique (la  Vénitienne  ),  pour  flûte  et  piano, 
op.  4,  ibid;  5*  2no  FanUisie  caracteristiqoe 
(VHetvétienne),  id.,  op.  5  ibid,; S"*  3>n«  Fan- 
Uisie caracterisUqoe  (L* Espagnole), id.,  op. 
6,  ibid,  ;  70  Grande  Fantaisie  pour  flûte  et  orchestre 
ou  piano,  op.  7,  ibid. 

ALTÈS  (EaMBST-EocèNE),  frère  du  précé- 
dent, est  né  à  Paris,  le  28  mars  1830.  Admis  au 
Conservatoire  de  Paris,  le  13  février  1843,  il  y 
devint  élève  d'Habeneclc  pour  le  violon.  Denx  ans 
après  il  obtint  un  accessit  au  concours.  En  1847 
le  second  prit  lui  fut  décerné,  et  le  t»rillant  suc- 
cès qu'il  eut  au  concours  de  l'année  suivante  loi 
fit  obtenir  le  premier.  Devenu  élève  de  M.  Basa 
pour  l'harmonie ,  il  eut  le  second  prii  de  cette 
science  en  1849 ,  pois  il  suivit  le  cours  de  com- 
position de  Carafa;  mais  il  n'acheva  pas  ses 
études  sous  ce  professeur.  Au  mois  d'octobre  1850 
il  s'est  retiré  du  Constervatoire  et  est  entré  comme 
violoniste  à  l'ordiestrede  l'Opéra.  Depuis  Ion  il 


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ALTÊS  —  ALYPIUS 


79 


s'est  bit  entendre  arec  succès  dans  queiqnes  con- 
certs. Jusqu'à  ce  jour  (18&8)  il  n'a  rien  publié 
de  sa  composition. 

ALTM  AN  (  D'  ) ,  greffier  de  la  chambre  impé- 
riale de  BreslaUy  au  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle,  a  écrit  un  Compendium  musicwn; 
ou  instruction  abrégée  sur  la  basse  continue  ;  mais 
<ni  ignore  si  ce  li? re  a  été  imprimé. 

AL.TMUTTER  (Mabianmb)»  habile  canU- 
trice  et  actrice,  née  à  Inspruck  le  19  décembre 
1790.  Son  père  étant  passé  h  Munich ,  où  ii  éta- 
blit one  fabrique  d'étoffes  de  soie ,  elle  l'y  suivit 
ets'y  adonna  à  l'étude  du  théfttre  et  de  la  musique. 
Elle  eut  pour  professeur  de  chant  le  maître  de  cha- 
pelle François  Danzi  ;  et,  lorsque  celui-ci  passa 
ni  serTÎce  du  roi  de  Wurtemberg,  elle  reçut  des 
leçons  du  compositeur  P.  Winter.  Ce  fut  la  cé- 
lèbre actrice  Marianne  Lang  qui  la  dirigea  dans 
l'art  tliéàtral.  D'heureuses  dispositions  déve- 
loppées par  ces  habiles  maîtres,  une  belle  Yoix, 
lesarantages  de  la  taille  et  de  la  figure,  lui  va- 
lurent de  grands  succès  à  ses  débuts.  Son  pre- 
mier rftle  fut  celui  d'ElTîre,  dans  Topera  de  don 
Juan  de  Mozart.  Dès  1805,  elle  fut  attachée  à 
la  cour  de  Munich ,  où  elle  se  trouvait  encore  en 
1812. 

ALTNIROL  (JBAN-GBiusToraB),  organiste 
à  Naumbourg,  en  Saxe,  élève  et  gendre  de  J. 
Sefo.  Bach,  yiyait  encore  en  I7ô8,  et  jouissait  de 
la  réputation  d'un  des  meilleurs  organistes  et 
claTecinistes  de  son  temps.  Parmi  ses  composi- 
tions, qui  ne  sont  pas  dépourvues  de  mérite ,  on 
trouve  à  la  bibliothèque  royale  de  Berlin  nn  Hal- 
Muta  à  4  voix  et  orchestre;  nn  motet  :  Nun  Dan- 
kei  aileGoU,  à  5  Toix;  deux Sanc A»,  dont  nn 
à  4  Toix  et  orgue,  des  fugues  et  noe  sonate  pour 
le  clavecin.  Le  catalogue  de  Breitkoprindique  un 
Magnificat  et  plusieurs  cantates  à  grand  orchestre 
de  sa  composition. 

ALVARS  (À.  PARISH-).  Voyez  PARISH- 
ALYARS. 

ALVAREZ  AGEVO  (BRRHAan),  plus 
connu  en  Espagne  sous  le  deuxième  nom  que 
sous  le  premier,  était,  en  1787,  maître  de  cha- 
pelle de  l'église  dite  de  la  Solitude  (Soledad  ) , 
de  Madrid.  Ses  œuTres  de  musique  religieuse  ont 
eu  beaucoup  de  réputation  dans  certaines  pro- 
vinces de  l'Espagne.  Quelques-uns  de  ses  ouvra- 
ges sont  conservés  en  manuscrit  dans  les  ardiivei 
de  l'EscuriaL  Alvarez  écrivait  en  général  dans  un 
style  brillant,  et  donnait  à  l'untrumentation  plus 
d^mportance  et  d'effetque  les  autres  compositeurs 
espagnols  de  son  temps. 

ALVENSLEBEN(AGmBARnD'),  directeur 
de  musique  de  la  société  Euierpe,  à  Leipsîck, 
compositeur  et  professeur  de  piano,  actuellement 


vivant  (1858),  e^t  élève  de  M.  Marx, et  s'est 
déjà  fait  connaître  avantageusement  en  1838, 
époque  où  il  faisait  ses  études  à  l'université  de 
Berlin,  par  la  composition  d'une  cantate  pour 
Yoix  d'hommes  avec  orchestre,  exécutée  le  3 
août  de  cette  année  à  la  fête  de  Tuniversité.  Une 
analyse  de  cette  cantate,  avec  des  passages 
notés ,  a  été  donnée  dans  la  Gazette  générale  de 
musique  (de  Leipsick),  numéro  37  de  la  même 
année.  Elle  indique  un  bon  sentiment  de  mélodie 
et  de  l'hal)ile(é  dans  Part  d'écrire.  M.  d'Alvens- 
leben  a  fait  entendre  dans  les  concerts  de  la  so- 
ciété d'Euterpe,  à  Leipsick,  une  ouverture  et  une 
symphonie  (en  «o/  mineur)  auxquelles  on  a  ac- 
cordé des  éloges.  Il  a  put»lié  :  1**  4  pièces  carac- 
téristiques pour  le  piano ,  op.  3.  Leipsick,  Hof- 
meister  ;  2**  :  6  Lieder  pour  voix  de  soprano  et 
piano,  op.  i ,  Berlin ,  Bote  et  Bock  ;  Z'^ù  Lieder 
pour  contralto  et  piano,  op.  2,  ibid,  ;  4**  e' Lieder 
pour  Mezzo  soprano  et  piano,  op.  4,  Berlin, 
Stern  ;  b*"  2  Litder  pour  voix  de  basse  et  piano, 
op.  5,  Leipsick,  Whistling.  J'ignore  si  M.  d'Al- 
Tensleben  est  le  même  qui  a  publié  une  espèce 
d'Almanach  biographique  des  artistes  dramati- 
ques du  théAtre  allemand,  sons  ce  titre  :  Bio- 
grajkfUsches  Taschenbuch  deutscher  Bûànen- 
Kûnxtler  und  KûnsUerinn,  Première  année, 
Leipsick,  Fisciier,  1836,  1  vol.  in-l2  Deuxième 
année,  ibid,  1837,  1  yoI.  in-12.  La  première 
année  contient  les  notices  biographiques  de  Henri 
Marschner,  M"^  Béatrix  Fischer-Schwarebock, 
Edouard. Genest,  M.  Greiner,  G.  Spontini,  H. 
Kreile,  et  Fr.  Wilh.  Grohmann.  Dans  la  seconde 
année  on  trouve  les  notices  de  M"*  Franchetti- 
Walzel,  Morlacchi,  Jules  Pellegrini,  Élise 
Pohlbesteimer,  Jos.  RaslreUi ,  Guill.  Rauscher 
et  Marie  Pistor. 

AL VËRl  (....),  compositeur  bolonaÎB,  vécut 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
11  fut  un  des  plus  anciens  auteurs  de  cantates  à 
voix  seule,  dont  il  publia  un  premier  livre  à  Bo- 
logne ,  chez  Monti,  en  1671,  nn  second,  chez 
le  même,  en  1678,  et  un  troisième,  en  1687. 

ALVIMARE  (D').  Foyes  Djxvimabb. 

ALYPICJS,  auteur  grec  quia  écrit  sur  la 
musique  et  qu'on  croit  avoir  été  un  sophiste  de 
l'École  d'Alexandrie.  Un  passage  d*Eunapiu8, 
dans  la  vie  de  Jamblique ,  a  fait  croire  que  l'au- 
teur dont  il  s'agit  était  contemporain  de  ce  der- 
nier, et  conséquemment  qu'il  vivait  sous  le  règne 
de  Pempereur  Julien  (Voyez  Meursius,  Annot 
ad  Arislox.,  Nichom.,  Alyp,,  p.  186)  ;  mais  il 
n'est  pas  prouvé  que  cet  Alypius  soit  l'écrivain 
sur  la  musique.  Cassiodore  semble  avov  cm  que 
cet  auteur  vivait  avant  Eudide  et  Ptolémée  ;  car 
il  fait  l'énumération  de  ces  anteors  (ifi  Mwica, 


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80 


ALYPIUS 


circafin,  )  dans  cet  ordre  :  Quam  apud  Grwcos 
Alypius^  Euelydes ,  Plolonunu  y  eic,  Meibo- 
mius  n^a  pas  placé  Pépoqae  de  la  fie  d'Alypius 
avant  Eoclide;  mais  il  a  cru  qu*il  était  antérieur 
à  Ptolémée  (  in  Epis  t.  Lectori  benev,  an  te  lib» 
I.  de  Mu*.  Aristid.  QuintiL);  mais  rien  n'au- 
torise cette  conjecture.  Tout  porte  à  croire 
qu*Alypius  n*a  pas  vécu  dans  une  antiquité  re- 
culée ,  car  Gassiodore  est  le  premier  écrivain  qui 
Tait  cité.  Si  Al]rpius  est  le  même  dont  Eunapius 
a  parlé,  il  était  si  petit  de  taille,  qu'il  ressemblait 
à  un  nain  ;  mais  c'était  un  homme  de  beaucoup 
de  mérite  :  Summtu  disserendi  artifex,  sta- 
iuraperpugiUa  instar pygmmi.  Eunapius  ajoute 
quMI  était  né  à  Alexandrie ,  et  qu'il  mourut  en 
cette  ville  dans  un  âge  avancé. 

Le  livre  d'Alypius  a  pour  titre  :  EifforfUY^ 
(jiouaixfi,  c'est- à  dire,  Introduction  à  la  Mu- 
sique. On  le  trouve  en  manuscrit  dans  la  plupart 
des  grandes  bibliothèques,  particulièrement 
dans  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris,  où  il  y  en 
a  plusieurs  copies.  Cet  ouvrage  Tut  publié  pour 
la  première  ^ois  par  J.  Meursios ,  d'après  le  ma- 
nuscrit de  Scaliger,  avec  les  traités  de  musique 
d'Aristoxène  et  de  Nichomaqne  (  Voy.  ces  noms), 
sous  ce  titre;  Aristoxentu ,  Pfichomacàus , 
Alypius,  auctores  musices  antiguissimi  haC' 
tenus  non  edUi.,  Lndg.  Batav.,  1616,  în-4''. 
Cette  collection  a  été  réimprimée  dans  les  œuvres 
de  Meursius,  t.  6,  p.  475.  D^à  Galilée  (  Vincent) 
avait  donné  les  tables  d'Alypius  {Dialogo  délia 
Musica  antica  e  moderna  y  Fiorenza^  lô8i, 
p.  92-94)  pour  les  modes  hypodorien,  hypo- 
phrygien,  hypolydien,  dorien,  phrygien,  lydien, 
mixolydien  et  hypermixolydien ,  dans  le  genre 
diatonique,  avec  une  version  italienne,  et  la 
traduction  des  signes  grecs  en  notation  moderne 
exprimée  par  d^B  lettres.  Meibomius  en  a  donné 
une  autre  édition  dans  son  recueil  des  Antiquœ 
musicx  auctores  septem ,  Amsterdam ,  Elze- 
vier,  16Ô2,  2  vol.  in-4*',  et  y  a  joint  une  traduc- 
tion latine  et  des  notes.  La  version  de  Meibo- 
mius a  été  ajoutée  au  texte  dans  les  œuvres  de 
Meursius.  Les  manuscrits  dont  Meibomius  s'est 
servi  dans  son  édition  pour  la  correction  du  texte 
sont  celui  de  Scaliger,  qui  avait  servi  à  Meur- 
sius, deux  autres  de  l*université  d'Oxford,  pro- 
venant des  collections  Bodléieone  et  Barocienne, 
et  enfin  une  copie  d'un  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque Barbérinne  qui  lui  fut  envoyée  par  Léon 
Allacci.  Le  jésuite  Kircher  a  aussi  publié  les  si- 
gnes de  la  notation  de  la  musique  grecque  donnés 
par  Aiypius ,  d'après  un  manuscrit  du  collège 
de  son  ordre,  à  Rome  (  Musurgia^  1. 1,  p,  540); 
mais  dans  cette  partie  de  son  livre  comme  dans 
presque  toutes  les  autres,  il  a  porté  beaucoup 


de  désordre.  Les  signes  du  genre  enharmonique 
ont  été  supprimés  par  lui,  et  les  autres  loar- 
millent  d'erreurs  et  de  transpositions.  Le  P.  Mar- 
tini iMMsédait  une  version  latine  du  traité  de 
musique  d'Alypius ,  par  Hermann  Cruserius  : 
elle  avait  été  écrite  de  la  main  d'Hercule  Bottri- 
gari.  L'auteur  de  ce  dictionnaire  a  fait  une  tn^ 
duction  française  du  même  ouvrage,  et  l'a  ac- 
compagnée de  dissertations  et  de  nombreuses 
notes.  Cette  traduction ,  accompagnée  de  la  tra- 
duction des  signes  en  notation  moderne,  fait 
partie  d'un  travail  étendu  qui  n'a  point  encore 
vu  le  jour. 

Mous  n'avons  pas  le  livre  d'Alypius  complet 
Cet  auteur  a  intitulé  son  ouvrage  introduction 
à  la  musique ,  et  a  divisé  les  patties  de  cet  art 
en  sept,  qu'il  énumère  ainsi  :  1°  les  sons;  2** 
les  intervalles;  3**  les  systèmes;  4®  les  genres; 
5<*  les  tons;  6°  les  mutations;  V  la  composition 
du  chant  Or,  pour  que  le  titre  répondit  à  l'ouvrage, 
il  faudrait  que  celui-ci  contint  une  exposition  de 
toutes  ces  parties;  mais  il  ne  nous  reste  que  la 
cinquième,  c'est-à-dire ,  le  traité  des  tons.  Bien 
que  nous  ayons  à  regretter  les  antres,  celle-ci 
n'en  est  pas  moins  précieuse  pour  nous  ;  car  elle 
nous  fait  connaître  le  système  complet  des  signes 
de  la  musique  grecque  dans  tous  les  tons  et  dans 
les  trois  genres  de  cette  musique,  à  savoir,  le 
genre  diatonique ,  le  chromatique  et  renharmo- 
oique,  lesquels  étaient  en  usage  à  l'époque  où 
Aiypius  écrivait  Ces  signes  sont  différents  de  ceux 
qui  nous  ont  été  conservés  par  Aristide  Quinliliien 
(  Voy.  ce  nom  ),  parce  que  ceux-ci,  comme  l'a  fort 
bien  remarqué  Peme  (Voy.  Revue  musicale,  t  III) 
appartiennent  à  uneépoque  antérieure  àPytbagore. 
Meibomius  qui  n'a  point  fait  cette  distinction  et 
qui  à  essayé  de  corriger  ces  deux  auteurs  l'un 
par  l'autre,  a  tout  brouillé  et  a  porté  beaucoup 
de  désordre  dans  cette  partie  de  l'histoire  de  la 
musique  ancienne.  Le  système  de  signes  exposé 
par  Aiypius  est  celui  de  la  tonalité  de  la  mu- 
sique grecque  o6  les  différences  d'espèce  d'oc- 
taves sont  effacées,  et  dans  lequel  les  modes 
divers  ne  sont  qu'une  transposition  ascendante, 
et  dans  l'ordre  chromatique,  d'une  seule  foroie 
des  trois  genres ,  et  dans  la  plus  grande  exten- 
sion vers  l'aigu. 

Burette,  qui  avait  eu  la  patience  de  compter 
les  signes  de  la  notation  de  la  musique  grecque 
indiqués  par  Aiypius,  en  faisait  monter  le  nombre 
à  seize  cent  vingt ,  et  depuis  lors  il  était  à  peu 
près  convenu  qu'il  fallait  apprendre  la  significa- 
tion de  cette  immense  quantité  de  signes  pour 
dédiiffrer  les  intonations  de  cette  musique;  mats 
Peme,  dans  un  savant  mémoire  lu,  en  1815,  «^  la 
classe  des  beaux -arts  de  llnstitut,  a  démontié 


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ALYPIUS  —  AMADORI 


81 


qu'on  était  dans  l'erreur  à  ce  sujet ,  et  a  réduit 
à  on  nombre  beaucoup  moins  considérable  les 
notes  qu'un  chanteur,  un  joueur  de  cithare  ou 
de  fldte  était  tfnu  d'apprendre.  (  Voy.  Tarticte 
Peme  et  la  Revue  musicale,  t.  3>  4, 5,  &et  sui- 
vants.) 

A  l'égard  de  la  valeur  des  signes  d'Alypius 
eiprimée  dans  la  notation  de  la  musique  mo- 
derne, Galilée  est  le  premier  auteur  qui  en  a 
donné  la  traduction  (Dialogo  délia  Musica 
antica  e  moderna ,  p.  95  ),  d*après  la  synonymie 
établie  par  Baèce.  (  Voy.  ce  nom.  )  Le  même  auteur 
ayant  publié  {loc.  cit.,  p.  97)  quatre  morceaux 
de  poésie  grecque  accompagnés  dénotes  du  mode 
Ijdien  (elles  qu'elles  sont  indiquées  par  Alypius  ', 
Hercule  Bottrigari ,  qui  a  écrit  un  commentaire 
de  tout  l'ouvrage  de  Galilée  sur  un  exemplaire 
de  ce  livre  qui  a  passé  depuis  en  la  possession 
dn  P.  Martini ,  et  qui  est  aujourd'hui  dans  la  bi- 
bliotbèqne  du  L}cée  musical,  à  Bologne,  tra- 
duisit nn  de  ces  morceaux ,  qui  est  un  hymne  à 
Néfflésis,  en  notation  moderne  d'après  la  syno- 
nymie de  Boëcp.  Cette  traduction  a  été  publiée 
parle  p.  Martini  :  Storia  délia  Musica,  t.  3, 
p.  362  ).  C'est  d'après  les  mêmes  principes  qu'Ed- 
mond Chilnœad  (  voy.  ce  nom)  a  donné  une  tra- 
duction de  trois  de  ces  morceaux  en  notation  de  la 
musique  moderne,  d'après  un  manuscrit  d'Oxford, 
À  la  suite  de  l'édition  grecque  des  Phénomènes 
d'Ara(os(  Oxonii  e  Iheatro  Scheldoniano,  1672, 
in-8*).  Enfin  Burette  (  voy,  ce  nom)  en  a  publié 

I  Ces  morceaux  sont  attrfbnés  par  Fabrldua  (  Bibl,  ffraee,, 
t.  Il ,  p.  Mt  ),  et  par  quelques  autres  écrivains  à  Denjrs 
d'BaUcamasHe,  mostclea  ei  poSte  (voy.  ce  nom);  mais 
Baretle.  d'aprèt  r«al»rtté  de  Jean  de  Pblladeipbe  (  écrl- 
vaio  grec  qui  vécut  «on»  le  régne  des  empereurs  Anasfase, 
Justin  et  Justinlen  )  cr»lt  qo'IU  appartiennent  à  un  poète 
lyrique  originaire  de  Crète,  nommé  Mesomides.  (f'oy.  ce 
Bon }.  Qool  qu'il  en  soit .  après  Galilée ,  Françoia  Pa- 
tikio  publia  les  mêmes  morceaux  dans  sa  Poetica  deçà 
ittorkUe  {Itb.n^Del  cantar  Pantiche  poésie,  p.  ««  ) ,  et 
Us  reparurent  aoccesslvement  dans  l'Encyclopédie  de 
tontes  les  sciences  (  Enrpclop,  Scient,  omnium ,  t.  Il ,  Ub. 
M,  c  10,  p.  6M  )  d*Alstrdlus,  dans  le  livre  de  Bottrigari , 
mtttolé  H  Melone,  discorto  armonieo  (p.  lo),  dans 
la  Muioiena  de  Henri  Van  de  Putte  ou  de  Pnte  \  première 
édition,  Hanovre  Imh,  tn-a»  c.  S  ;  Ils  ne  se  trouvent  pas 
dan  la  deuxième  édition ,  Louvain  isia).  et  dans  beau* 
«mp  d'autres  Mvrea  plm  roodernps.  (  f^py.  les  articles 
Drieberg .  BeHermann  et  Forttage.  ) 

n  est  biin  de  faire  remarquer  Ici  que  KIrcher  a  publié 
«n  antre  monument  de  la  poésie  grecque  nolée,  qui  con- 
liste  eo  un  fragment  de  la  première  ode  pythlque  de 
Plmtore.  (  V07.  Mwmgia,  1. 1,  p.  I4i. )  Ce  Jésdlte  assure 
qnll  a  déconvcrt  ee  morc-au  dans  nn  manuscrit  de  la 
Ubilotbèqne  de  8.  Salvatore,  près  du  port  de  Mesalne. 
Pni  eoBiaot  dana  l'exactitude  de  oe  polygrapbe ,  Burette 
a  btt  de  longues  recherches  pour  découvrir  ce  manus- 
crit, omis  InatUement ,  ee  qui  a  fait  croire  qu^l  pourrait 
bien  y  avoir  quelque  suptrcherie  Uttéralre  dans  cette 
publication;  cependant  U  j  a  des  moUfs  sérieux  pour 
cmre  a  la  bonne  fol  de  Kircher. 

BIOCA.   UNIV.   DBS  ITOSIClElfS.  —  T.   1. 


aussi  une  traduction  dans  la  même  notation,  d'a- 
près le  manuscrit  grec  de  la  Bibliothèque  impé- 
riale de  Paris,  coié  3221.  (  Voy.  la  dissertation  de 
BuniUi  sur  la  Mélopée  de  ^ancienne  musique, 
dans  les  mémoires  de  TAcadémie  des  inscriptions 
et  belles-lettres ,  t.  à.  )  Quelques  dilTérences  exis- 
tent entre  ces  diverses  traductions  des  mêmes 
morceaux  ;  mais  elles  ne  résultent  que  de  la  dif- 
férence des  signes  de  la  musique  grect]ue  des 
diyers  manuscrits.  Ainsi  que  je  viens  de  le  dire, 
tous  les  morceaux  dont  il  s'agit  ne  présentent 
que  la  traduction  de  la  notation  du  mode  lydien; 
mais  Peme,  s'appuyant  aussi  sur  Taulorité  de 
Boêœ,  a  donné  la  valeur  des  signes  de  tous  les 
modes  dans  les  trois  genres.  (  Voy.  la  Hevue  mu- 
sicale,X.  4,  5,  6  et  suivants.)  F.  de  Drieberg, 
d'après  d'autres  principes,  a  présenté  dans  son 
traité  de  la  musique  pratique  des  Grecs  (Die 
praklische  Musihder  GriecAen,  Berlin,  1821, 
p.  76  et  suiv.  ),  un  syMème  de  traduction  des 
signes  d*Alypius  absolument  dilTérent  de  celui 
d^auteurs  cités  précédemment.  Postérieurement, 
MM.  Bellermann  et  Foitiage  leur  ont  donné  des 
significations  qui  sont  en  désaccord  complet  avec 
les  systèmes  de  leurs  prédécesseurs.  Ces  systèmes 
présentent  une  question  fort  délicate,  qui  ne  peut 
être  examinée  ici. 

AMADEI  (Philippe),  compositeur  drama- 
tique, né  à  Reggio,  en  16H3,  a  donné  à  Rome, 
en  1711,  Teodosio  il  giovane.  On  n'a  pas  d'autre 
renseignement  sur  cet  artiste  ;  cependant  il  est 
vraisemblable  qu'il  y  a  identit^^  de  ce  composi- 
teur avec  Amadei  qui  écrivit  en  société  avec  Or- 
landini  l'opéra  d'Arsace ,  représenté  à  Hambourg 
en  1722.  Mattheson ,  qui  avait  vu  la  partition 
de  cet  ouvrage,  et  qui  n'était  pas  indulgent, 
déclare  que  les  auteurs  étaient  d'Uabiles  compo- 
siteurs. 

AMADEI  (Amadeo),  docteur  es  sciences  et 
astronome,  né  à  Bologne,  vers  18 10,  a  eu  la 
fantaisie  d'écrire  sur  la  musique,  qu'il  ne  con- 
naissait pas, et  a  lait  imprimer  un  opuscule  rempli 
de  futilités ,  sous  ce  titre  :  Intomo  allô  siile 
délia  moderna  Musica  di  chiesa,  Leltera  del 
doUor,  etc.;  Bologne,  tipograpliie  délia  Volpe, 
1841,  in-t2  de  20  pages.  La  musique  d'f^glise  par 
excellence,  pour  M.  Amadei,  est  celle  de  Boni- 
face  Asioli  ! 

AMADINO  (Richard),  éditeur  et  impri- 
meur de  musique  à  Venise ,  dans  les  vingt-cinq 
dernières  années  du  seizième  siècle,  a  publié 
une  grande  quantité  d'œuvres  des  maîtres  de  ce 
temps ,  en  société  avec  Jacques  Vincenti,  depuis 
1583  jusqu'en  1586  ;  puis  les  deux  associés  se 
sont  séparés  et  ont  formé  des  maisons  distinctes* 

AMADORI  (Joseph),  élève  deBernaccbi» 

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82 


AMADORI  —  AMATI 


a  donné  à  Rome ,  en  i702,  Il  Martirio  di  San 
Adrlano,  oratorio.  Il  vivait  encore  en  1730,  car 
Ane  messe  &  quatre  voix  avec  instruments,  de 
sa  composition,  laquelle  est  dans  la  collection 
de  l'abbé  Santini,  à  Rome,  porte  cette  date.  On 
tronve  aussi  dans  la  même  collection  les  ouvrages 
soiTants  de  ce  maître  :  i"  Le  motet  Eece  nunc  be- 
nedicUe,  à  six  voix, deux  violons,  viole  et  orgue.  — 
2**  Laudatepuerï  à  huit  voix. —3'*  Lxtatus  êum, 
à  huit  -—4®  Laudate  Dominum^  à  huit.  Arteaga 
compte  Amadori  parmi  les  meilleurs  maîtres  de 
chant  de  son  temps  (  Le  Rivoluzioni  del  Teatro 
musicale  Ualiano,  t.  II.  p.  36);  ce  qui  ne  doit 
point  étonner  chez  un  élève  de  Bemaccbi.  D'ail- 
leurs tous  les  compositeurs  de  l'ancienne  école 
romaine  ont  eu  les  traditions  du  bel  art  du  chant. 

AMADORI  (Jbàii).  Foy.  TEDESCHI. 

AMALAIRE,  surnommé  Symphositts ,  à 
cause  de  Bon  goût  pour  la  musique,  né  à  Meti 
▼ers  la  (in  dû  huitième  siècle,  fut  d'abord  diacre 
et  prêtre  de  l'église  de  cette  ville,  ensuite  di- 
recteur de  l'école  du  palais  sous  Louis  le  Débon- 
naire, abbé  d'HornbacH ,  cliorévèque  du  diocèse 
de  Lyon,  puis  de  celui  de  Trêves ,  oti  il  mourut 
en  837.  11  est  auteur  d^un  ouvrage  intitulé  :  De 
Ordine  Antiphonarii  (de  Tordre  de  l'Antipho- 
naire),  inséré  dans  la  Bibiiotlièque  des  Pères, 
t.  XrV,  p.  9S0. 11  tAclie  d'y  concilier  le  rit  romain 
avec  le  rit  anglican.  Il  eut  une  discussion  avec 
Agobard.  archevêque  de  Lyon,  qu'il  accusa  d^a- 
voir  innové  dans  le  chant  ecclésiastique.  Martini, 
Storia  délia  Musica,  et,  d'après  lui,  Choron 
etFayoUe,  ont  confondu  cet  \malaire  avecFor- 
tanat  Amalaire,  qui  vivait  dans  le  même  temps, 
et  qui  fut  archevêque  de  Trêves,  après  avoir  été 
moine  du  Madeloc. 

AMANTON  (Claude-Nicolàs),  conseiller 
de  préfecture  du  département  de  la  Côte-d*Or, 
membre  de  plusieurs  académies,  est  né  à  Vil- 
lers-les-Pots,  près  d'Auxonne,  le  20  janvier 
1760.  Au  nombre  de  ses  travaux  littéraires  et 
philologiques  se  trouve  une  leltre  a  M,  Chardon 
de  la  Rochette^  contenant  des  éclaircissemens 
certains  sur  le  véritable  lieu  de  naissance  du 
célèbre  organiste  L.  Marchand ^  etc.  (Extraits 
da  llag^sin  Encyclopédique,  août  1812),  Paris, 
Sfljon,  1812,  in-d".  M.  Amanion  a  donué  aussi 
dans  sa  jeunesse  :  Apothéose  de  Rameau , 
scènes  lyriques ,  musiquede  M*^*  (Deval  ),  Dijon, 
Gausse ,  1783,  hi-8°. 

AMAT  (LéopoLO),  compositeur  de  roman> 
ces  et  de  chansonnettes  qui  ont  obtenu  un  succès 
populaire,  a  été  administrateur  du  théfttre  des 
Bouffa -Parisiens  pendant  les  années  1855- 1 856, 
pois  a  obtenu  le  priviléi^c  du  théâtre  Beaumar- 
chais, à  Paris. 


AMATI  (AMnRÉ),  chef  de  la  famille  des 
luthiers  de  ce  nom,  descendait  de  l'ancieiwe  et 
noble  famille  des  Amati  de  Crémone,  men- 
tionnée dans  les  annales  de  cette  ville  dès  Pan- 
née  1097.  On  ne  sait  pas  la  date  de  sa  nais- 
sance, parce  que  les  rqdstres  des  églises  de 
Crémone  ne  remontent  pas  jusqu'au  commence- 
ment du  seizième  siècle ,  époque  qui  parait  être 
celle  de  sa  naissance  ;  mais,  à  défaut  de  l'acte  de 
baptême ,  on  a  sur  cet  artiste  un  renseignement 
positif  fourni  par  un  violon  à  trois  cordes,  ou 
rebec ,  qui  existait  dans  la  précieuse  collectimi 
d'instruments  formée  par  le  comte  Corio  de  Sa- 
labue,  de  Casal-Monferrato ,  qni  se  trouvait  à 
Milan ,  dans  la  maison  du  chevalier  Charles  Carbi. 
Cet  instrument  portait  le  nom  d'André  Amatl  et 
la  date  de  1&46. 11  existait  aussi  vers  1789,  chez 
le  baron  de  Bagge  une  viole  moyenne ,  appelée 
par  les  Italiens  viola  bastarda ,  qui  portait  son 
nom  et  la  date  de  1551.  Quelques  années  après,. 
André  s'associa  avec  son  frère ,  et  commença 
à  fabriquer  des  violons  de  grand  et  petit  pa- 
tron ,  qui  en  peu  de  temps  procnrèrenl  à  ces 
artistes  une  réputation  brillante,  lueurs  tiassea , 
dont  on  ne  connaît  qu'un  petit  nombre ,  et  qui 
sont  en  général  d'un  grand  patron,  ne  méri- 
tent que  des  éloges  pour  le  bean  liui  du  traTaii 
et  la  douceur  de  leur  son.  Charles  IX ,  roi  de 
France,  grand  amateur  de  musique,  chargea  les 
frères  Amati  de  la  confection  des  mstrumentsdesa 
chambre  :  il  parait  qu'ils  furent  tous  conHtmits 
par  André;  ces  instruments  consistaient  en  vingt- 
quatre  violons,  dont  douze  étaient  degrand  patron 
et  douze  plus  petits,  six  violes  et  huit  basses.  Car- 
tier (  vop.  ce  nom  ),  qui  a  vu  deux  de  ces  violons, 
affirme  que  rien  ne  surpasse  la  perfection  de  leur 
travail.  Us  étaient  revêtus  <run  vernis  à  Hiuile 
d'un  ton  doré,  avec  des  reDets  d'un  brun  rou- 
gefttre.  Sur  le  dos  de  l'instrument  on  avait  peint 
les  armes  de  France,  composées  d'un  cartel  ren- 
fermant trois  fleurs  de  ii«  sur  un  cliamp  d'aznr, 
entourées  du  collier  de  Saint-Micliel  et  surmontées 
de  la  couronne  royale  HeurdeKsée  et  supportées 
|iar  deux  anges.  Deux  colonnes  entourées  de  liens 
en  ruban  blanc,  avec  celte  devise  : /us^tce  et 
pitié  ^  étaient  placées  aux  deux  côtés  des  armoi- 
ries, et  étaient  aussi  surmontées  de  couronnes 
royales  que  portaient  des  anges  ;  la  tête  de  ces 
instruments  était  décorée  d'une  sorte  d'arabes- 
que dorée ,  d^un  goût  fort  élégant.  Cartier  et 
M,  de  Boisgelou  conjecturent  que  les  violons  de 
grand  ])atron  étaient  destinés  à  la  musique  de  la 
chambre,  et  que  les  autres  servaient  pour  les 
bals  des  petits  appartements  de  la  cour.  Au  reste, 
il  est  bon  de  remarquer  que  les  violons  n'ont  ja- 
mais servi  dans  la  chapelle  de  Charles  IX ,  car 


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AMATl 


83 


ce  n*est  que  80IIS  le  règne  de  Loais  XIV  que 
les  instruments,  particolièriemeDt  les  riolons, 
oDt  été  introduits  dans  la  musique  de  la  cha- 
pelle des  rois  de  France.  L*époqae  de  la  mort 
d'André  Amati  n'est  pas  connue  ;  mais  elle  doit 
9e  rapporter  vraisemblablement  à  Tannée  1577  ; 
car,  après  cette  date ,  on  ne  trouve  plus  d'ins- 
truments sortis  de  ses  mains,  et  tous  les  violons, 
violes  et  basses  sjgnés  du  nom  ô' Amati  sont  de 
Ms  deux  fils ,  Jérôme  et  Antoine.  Les  violons 
d'André  Amati  se  trouvent  rarement  aujour- 
d^iui;  ceux  qu'on  connaît  ont  beaucoup  souf- 
fert et  ont  été  mal  restaurés. 

AMATI  (Nicolas),  frère  puîné  du  précé- 
dent, est  particulièrement  connu  par  ses  excel- 
lentes basses  de  viole.  Toutes  portent  son  nom , 
et  les  dates  où  elles  ont  été  faites  s'étendent  de- 
pais  1668  jusqu'en  1586.  Ten  ai  vu  deux,  dont 
rune  était  de  cette  première  année ,  et  l'autre 
de  la  seconde.  Les  tables  étaient  fort  peu 
bombées  ;  elles  étaient  vernies  à  Thuile.  On  croit 
qae  Nicolas  Amati  survécut  à  son  frère  André. 
Il  ne  fant  pas  confondre  ce  luthier  avec  un  autre 
llieoia^,  Tan  de  ses  petits-neveux. 

AMATI  (Autoinb  ),  fils  d'André,  né  à  Cré- 
iDooe  vers  1550,  succéda  à  son  père,  et  fut 
quelque  temps  associé  de  son  frère  Jérôme, 
dont  il  se  sépara  ensuite.  Antoine  avait  adopté 
les  patrons  d'André;  mais  il  fabriqua  un 
■ombre  plus  considérable  de  petite  violons  que 
de  grands.  Cartier  possédait  un  de  ceux-ci  qui  a 
appartenu  à  Henri  IV,  roi  de  France,  et  qui  por- 
tait les  noms  réunis  d'Antoine  et  de  Jérôme  : 
cet  instrument  est  une  rareté  historique  du  plus 
grand  prix.  Son  patron  est  de  la  plus  grande  di- 
mension :  le  filet  qui  l'entoure  est  en  écaille.  Son 
vernis ,  à  Tbuile ,  est  brillant  comme  l'or.  La 
table  inférieure  est  décorée  des  armoiries  de 
France  et  de  Navarre ,  entourées  âen  ordres  de 
Saiot-Micbel  et  du  Saint-Esprit  que  surmonte 
la  couronne  de  France.  De  chaque  cdté  des  ar- 
moiries se  trouve  la  lettre  II  émaillée  d*outremer, 
et  parsemée  dans  ses  jambages  de  fleurs  de  lis 
en  or.  Cet  H  est  traversé  par  la  main  de  justice 
^  le  sceptre  y  et  une  couronne,  soutenue  par  une 
^,  semble  se  poser  dessus.  Aux  coins  de  la 
table  d'harmonie  sont  aussi  des  fleurs  de  lis  en 
or,  et  sur  les  éclisses  se  trouve  la  légende 
Benri  /F,  par  la  grâce  de  Dieu,  roi  de 
France  et  de  Navarre.  Cet  instrument  porte  la 
date  de  I&95. 

Les  petits  violons  d'Antoine  Amati,  d'une 
qualité  de  son  douce  et  moelleuse,  n'ont  pu  être 
surpassés  sous  ce  rapport.  Malheureusement  ce 
>on  si  pur  et  si  doux  a  peu  d'intensité.  Antoine 
chercha  à  balancer  l'exiguïté  du  patron  et  te  peu 


d'élévation  des  éclisses  par  la  hauteur  et  reten- 
due des  voûtes.  Les  épaisseurs  de  la  table  sont 
considérables  au  centre,  et  vont  en  diminuant 
progressivement  jusqu'aux  extrémités  dans  toute 
l'étendue  de  la  circonférence.  La  chanterelle 
et  la  seconde  des  instruments  de  cet  artiste 
rendent  un  son  brillant  et  argentin;  la  troi- 
sième est  moelleuse  et  veloutée,  mais  la  qua- 
trième est  faible.  On  attribue  généralement  ce 
défaut  à  l'absence  de  proportions  entre  les  épais- 
seurs et  la  capacité.  Pour  y  porter  remède,  au- 
tant qu'il  est  en  leur  pouvoir,  les  luthiers  de 
nos  jours,  à  qui  l'on  confie  ces  instruments  pour 
les  monter,  élèvent  souvent  un  peu  plus  le 
clievalet  vers  la  quatrième  qnlls  ne  le  font  aux 
violons  de  Stradivari  et  de  Guarneri.  (  Voy. 
ces  noms.) 

On  connaît  des  instruments  qui  portent  le  nom 
d'Antoine  Amati ,  depuis  1589  jusqu'en  1627. 
Dans  le  catalogue  des  instruments  d'Albinoni ,  ' 
de  Milan,  publié  en  1791,  il  se  trouvait  plusieurs 
violons  datés  de  1591  à  1619.  Cartier  a  vu  nne 
basse  qu'il  croit  être  de  l'un  de  ces  artistes,  sans 
pouvoir  indiquer  précisément  leqad ,  qui  avait 
appartenu  à  Louis  XIII.  Elle  était  du  plus  grand 
patron ,  entièrement  parsemée  de  fleurs  de  lis 
en  or,  avec  des  armoiries,  le  signe  de  la  balance, 
deux  LL  mises  dos  à  dos,  et  le  chiffre  XIII  cou- 
ronné. Après  1638  on  ne  trouve  plus  d'instruments 
avec  le  nom  d'Antoine.  11  devait  être  Agé  alors 
de  plus  de  quatre-vingts  ans ,  on  avait  cessé  de 
vivre. 

AMATI  (JiRÔHB),  frère  pniné  d'Antoine', 
commença  d'abord  à  travailler  avec  celui-ci,  et 
s'en  sépara  après  s'être  marié.  Comme  loi,  il  était 
élève  de  son  père.  Il  ne  s'en  tint  pas  toujours, 
comme  son  frère,  k  la  reproduction  des  modèles 
tracés  par  le  vieil  Amati;  car  on  connatt  de  lui 
deux  patrons  dont  l'un  est  plus  grand  que  ceux 
d'André  et  d'Antoine.  La  plupart  des  violons 
Amati  de  grand  patron  sont  de  JérOme,  à  l'ex- 
ception de  quelques  instruments  construits  par 
Nicolas  son  fils.  JérOme  a  quelquefois  approché 
de  son  frère  pour  le  fini  des  instruments  qu'il  a 
fabriqués  seul  ;  mais  en  somme  il  lui  était  in- 
férieur. La  séparation  d'Antoine  et  de  Jértoie 
fut  postérieure  à  l'année  1624»  car  j'ai  vu  dans 
la  collection  de  M.  T.  Fors^er,  amateur  anglais, 
un  bel  instrument  de  ces  artistes ,  où  se  trouvait 
l'Inscription  suivante  :  AntonHu  et  Hieronymiis 
Amati  Cremonœ  Andraœ  fil.  A.  1624.  Il  parait 
que  Jérôme  cessa  de  vivre  ou  du  oMins  de  tra* 
vailler  vers  1638. 

AMATI  (  Nicolas),  fiU  de  Jérôme ,  le  plus 
célèbre  des  artistes  de  ce  nom ,  naquit  le  S  sep- 
tembre 1596 ,  et  mourut  le  12  août  1684 ,  à  l'âge 

6. 


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84 


AMATl  —  AMBROGETTI 


de  qaatre-TÎngt-huit  ans,  suivant  les  registres 
de  la  cathédrale  de  Crémone.  Un  Tîolon  sorti  de 
ses  mains,  et  qui  portait  la  date  de  1668,  se 
trouvait  h  Milan  dans  la  collection  du  comte 
Corio  de  Salabue.  Par  la  perr^ction  de  ses  dé- 
tails, le  moelleui  et  la  pureté  de  ses  sons,  cet  ins- 
trument était  considéré  comme  le  chefnd'œuTre 
de  >'niilas  Amalj.  Il  cliangea  peu  de  chose  aux 
formes  't  aux  proportions  adoptées  dans  sa 
famille,  les  éclisses  de  ses  violons  sont  seulement 
plus  élevées.  Les  troisième  et  quatrième  cordes 
sont  excellentes  dans  ses  violons  de  grand  patron, 
la  chanterelle  sonne  bien ,  mais  la  seconde  est 
souvent  nasale ,  principalement  au  si  et  à  VuL 
On  croit  que  rabaissement  précipité  de  Tépals- 
sear  de  la  table  vers  les  flancs  est  la  cause  de  ce 
défaut  Quoi  qu'il  en  soit ,  ces  instruments  sont 
fort  recherchés  et  ne  sont  pas  communs.  En 
Angleterre,  les  violons  de  cet  artiste  ont  un  prix 
'  très-élevé  quand  ils  sont  bien  conservés.  En 
France,  ils  sont  moins  recherchés,  parce  que 
leur  sonorité  est  trop  faible  pour  la  musique  de 
l'époque  actuelle.  Cependant  il  existe  quelques 
instruments  d'une  perfection  exceptionnelle  cou- 
struitspar  cet  artiste;  tel  est  le  violon  de  Nicolas 
Amati  possédé  par  M.  Alard.  Leur  qualité  est 
le  moelleux  et  le  velouté.  Dans  un  quintette  de 
Boceherini ,  un  bon  Nicolas  Amati  à  beaucoup 
de  charme. 

Nicolas  ent  de  sa  femme  Lucrèce  Pagliari 
deux  fils,  dont  l'alné,  Jerdme,  naquit  le  26  fé- 
vrier 1649,  et  l'autre,  Jean- Baptiste,  né  le  13 
août  1667,  fut  prêtre,  et  mourut  vers  1706.  Jé- 
rôme travailla  dans  l'atelier  de  son  père  et  lui 
nnocéda.  Il  élargit  le  patron  des  violons,  et  chan- 
gea les  proportions  en  usage  dans  sa  famille. 
Cn  connaît  de  lui  plusieurs  instruments  qui 
por  ent  la  date  de  1729.  Jérôme  fut  le  dernier 
artiste  de  sa  famille.  Les  meilleurs  élèves  de 
Nicolas  Amati  ont  été  André  Guarneri  et  sur- 
tout Antoine  Stradivari.  (  Voy,  ces  noms.) 

AMATI  (Joseph)  parait  avoir  été  de  la 
même  famille  que  ceux  dont  il  vient  d'être  parlé. 
Il  vécut  à  Bologne  au  commencement  dn  dix- 
septième  siècle,  et  fabriqua  des  violons  et  des 
basses,  qu'on  trouve  en  petit  nombre  dans  les 
cabinets  des  curieux.  Ses  instruments  sont 
vernis  à  l'huile,  comme  tons  ceux  des  Amati,  et 
leur  qualité  de  son  est  argentine. 

AMATI  (Antouib  et  angblo),  frères,  fac- 
teurs d'orgues  à  Pavie,  vers  1830,  ont  construit 
plusieurs  instruments  pour  les  églises  de  la  Lom- 
bardie. 

AMATUS  (Vmcbnt),  ou  plutôt  AMATI, 
docteur  en  tliéologie,  et  maître  de  chapelle  à 
Plklermey  naquit  à  Cimmina  en  Sicile,  le  6  jan- 


vier 1629.  Après  avoir  fait  fes  études  au  8émi« 
naire  de  Palerme ,  il  devint  matlre  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  celle  ville,  en  1665.  On  con- 
naît de  lui  les  coropo>itions  dont  les  titres  sui- 
vent :  1*  Sacfi  concerti  a  due ,  tre^  quattro  e 
cinguê  vœi ,  con  una  messa  a  tre  e  quattro , 
tib.  1 ,  op.  1* ;  Palerme,  1656,  in  A.-^f^Alessa  e 
salmi  di  vespro  t  compUia  a  quattro  e  cinque 

voci,  lib.  1,  op  2*;  ibid,,  1656,  in  4« 3*  LT- 

saura,  opéra;  Aquila ,  1664.  Amatus  est  mort  à 
Palerme,  le  29  juillet  1670. 

AMBilîILA  (Migbbl),  prêtre  séculier,  né  dans 
l'Aragon ,  vers  1665 ,  fit  ses  études  musicales 
dans  un  monastère  de  cette  province,  et  remplit 
d'abord  les  fonctions  de  maître  de  chapelle  dans 
quelques  églises  de  second  ordre.  Le  7  mai  1700  il 
reçut  sa  nomination  de  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale  Notre-Dame  det  Pilar^  à  Saragosse.  Il 
occui»  cette  position  jusqu*en  1707.  On  ignore 
les  motifs  qui  la  lui  tirent  quitter,  et  Ton  manque 
de  renseignements  concernant  sa  vie  et  ses  tra- 
vaux depuis  cette  époque  jusqu'à  sa  nomination 
de  maître  de  chapelle  de  l'églif^  primatiale  de 
Tolède,  qui  eut  lieu  le  22  mars  1710.  Il  en 
remplit  les  fonctions  jusqu'au  23  mars  1733, 
date  de  sa  mort.  Il  écrivit  un  grand  nombre 
d'oeuvres  de  musique  religieuse  qui  lui  ont  as- 
suré une  brillante  réputation ,  et  qu*on  trouve 
à  Tolède ,  ainsi  que  dans  la  plupart  des  cathé- 
drales delaCastille,  particulièrement  à  Oviédo, 
où  l'on  en  conserve  une  grande  collection. 

AMBLEVILLE  (  Charles  n*  ) ,  jésuite  de 
la  maison  professe  de  Clermont ,  k  Paris,  florit- 
sait  dans  la  première  moitié  du  dix-sq[>tième 
siècle.  11  a  écrit  pour  IVglise  :  1**  Octonarium 
sacrum,  seu  canticum  Beatœ  Virginls  per  di' 
versos  ecelesix  tonos  decantatum;  Paris,  Bal- 
lard,  1634  —  20.  Harmonia  sacra,  seu  vesperx 
in  dies  tum  dominicos,  tum/estos  tolius  annij 
una  cum  missa  ac  litaniis  Beatx  Vlrginis  sex 
vocibusy  Paris,  Ballard,  1836,  in-4o.  Outre  les 
pièces  mentionnées  dans  le  titre  de  ce  dernier 
ouvrage,  on  y  trouve  aussi  plusieurs  hymnes, 
les  quatre  antiennes  de  la  Vierge  et  un  iDomiJié 
salvum/acregem. 

AMBROGETTI  (  Joseph  ),  excellent  basso 
eantante^  brilla  sur  les  UiéAtres  depuis  1807  jus- 
qu'en 1815.  Au  mois  d^octobre  de  cette  année  il 
arriva  à  Paris ,  et  y  débuta  par  le  rôle  de  Don 
Juan,  dans  Popéra  de  Mozart.  La  célèbre  Sessî 
chanta  le  rôle  de  Donna  Anna,  et  Crivelli  celui 
d*0/tot;to.  Dans  le  cours  de  l'année  1816, 
W^  Catalani  ayant  obtenu  Pentreprise  du  Théft- 
tre-Italien ,  Ambrogetti  n'accepta  pas  rengage- 
ment qui  lui  fut  oiïert,  et  passa  en  Angleterre, 
où  il  fut  attaché  au  Tbé&tre  du  Roi  pendant  plu- 


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AMBROGETTI  —  AMBROISE 


85 


siean  années.  Le  brnit  8*esi  répandu  yen  1830 
que  ce  chanteur  s'était  fait  moine  dans  un  dot- 
fre  de  trappistes  en  France  ;  mais,  en  1 838,  il  était 
en  Irlande,  et  depois  lors  on  n'a  pins  eu  de  ren- 
seignement sur  sa  personne. 

AMBROGIO  (Th&ée),  chanoine  régulier 
de  Saint-Jean  de  Latran ,  et  l'un  des  plus  célè- 
bres orienUlistes  de  l'italie,  éUit  de  la  famille 
des  comtes  d'Albanèse ,  terre  de  la  Lomelline , 
près  de  Payie.  Il  naquit  dans  cette  ville  en  1469. 
A  peine  âgé  de  quinze  ans ,  il  parlait  et  écrivait 
avec  facilité  les  langues  italienne,  latine  et  grec- 
que. En  1  Si 3,  il  se  rendit  k  Rome,  où  le  cin^ 
qnièaie  concile  de  Latran  avait  attiré  beaucoup 
de  religieux  orientaux,  Maronites,  Éthiopiens  et 
Syiîens.  Il  saisit  cette  occasion  pour  apprendre 
leurs  langues;  il  en  savait  dix-huit,  qu'il  parlait 
avec  autant  de  facilité  que  la  sienne.  Il  mourut 
en  1S40,  dans  sa  soixante-onzième  année.  Au 
nombre  de  ses  ouvrages  se  trouve  le  suivant  : 
Introductio  in  chaldaicam  linguam,  syria- 
cam ,  ei  decem  alias  Hnguas ,  charactentm 
diversorum  alphabeta  circiter  quadraginta, 
et  eorumdem  invicem  amformaiio ,  mystica 
et  cabalistiea  quam  plurima  scitu  digna ,  et 
descriptio  ac  simulacrum  phagoti  Afranii , 
Pavie,  1539,  in-4o.  Il  y  donne,  page  179,  la 
figure  et  la  description  du  basson,  ou  fagot,  dont 
il  attribue  finvention  à  un  certain  Afranio, 
dianoine  de  Perrare,  qui  était  son  oncle  ;  mais 
cet  instrument  est  plus  ancien.  Dans  l'origine,  il 
avait  la  (orme  d'un  grand  hautbois,  dont  il 
était  la  basse,  et  se  Jouait  avec  un  conduit  ou  bocal 
retoamé.  Un  de  ces  instruments  existe  encore 
an  consulat  des  villes  anséatiques,  à  Anvers. 

AMBROISE  (  Saint  ),  évèque  de  Milan ,  na- 
quit en  340.  Son  père  était  préfet  des  Gaules  ; 
loi-même  goovemait  la  Ligurie,  quand  le  peuple 
de  Milan,  touché  de  ses  vertus,  Télut  d'une  voix 
unanime  pour  remplacer  l'évèque  Auxence,  quoi- 
qu'il fût  à  peine  chrétien.  Il  ne  fut  ordonné 
prêtre  et  sacré  évéque  que  plusieurs  jours  après 
sa  promotion.  Ce  fut  lui  qui  convertit  saint  Au- 
gustin 4  la  foi  catholique  :  sa  fermeté  se  signala 
dans  le  refus  qu'il  fit  d'admettre  l'empereur 
Tbéodose  dans  l'église,  jusqu^à  ce  qu'il  eût  fait 
pénileoce  du  massacre  de  Thessaloniqne.  Il 
moorut  en  397,  à  l'Age  de  cinquante-sept  ans. 

Jusqu'à  saint  Ambrolse,  le  chant  de  l'Église 
occidentale  n'avait  point  été  réglé  d'une  manière 
nniiorme.  Par  plusieurs  indices  qa'il  serait  trop 
long  de  détailler  ici ,  il  y  a  lieu  de  croire  que 
dans  les  Gaules,  où  les  communications  avec 
rorient  étaient  moins  fréquentes  qu'en  Italie, 
le  caractère  du  chant  et  surtout  le  mole  d'exé- 
cation  étaient  différents  des  usages  de  TEurope 


méridionale.  Le  chant  populaire  exerçait  sans 
aucun  doute  de  llnfluence  sur  le  chant  religieux! 
Or  tout  démontre,  dans  l'histoire  de  la  musique, 
que  le  caractère  du  chant  populaire  des  nations 
placées  au  nord  et  au  centredel'Knropeétait  simple 
et  syllabiqne,  tandis  que  le  chant  était  chargé  d'or 
nements  et  de  petits  Intervalles  dans  les  pays  du 
Sud ,  à  savoir,  le  Portugal,  l'Espagne,  l'Italie  et 
l'empire  6rec,dont  les  communications  avec  l'Asie 
et  l'Afrique  étaient  incessantes.  Saint  Ambroise, 
qui  fit  bAtIr  l'église  de  Milan,  vers  384,  nous 
apprend,  dans  une  lettre  à  sa  sœur  (  sainte  Mar- 
celine), qu'il  régla  lui-même  la  tonalité  et  le 
mode  d'exécution  des  psaumes ,  des  cantiques  et 
des  hymnes  qu'on  y  chantait;  et  saint  Augustin 
dit  en  termes  précis  que  ce  fut  suivant  l'usage 
des  Églises  d'Orient  {Confess,,  IX.  7  ).  Le  sys- 
tème tonal  adopté  par  saint  Ambroise  tut  donc 
celui  des  huit  tons  du  chant  de  l'Église  grecque, 
dont  quatre  (  le  dorien,  le  phrygien,  le  lydien  et 
le  mixolydien  )  étaient  authentiques,  et  quatre 
(l'hypodorien.  l'hypophrygien,  l'hypolydien  et 
riiypominolydien  )  étaient  appelés  plagaux,  La 
plupart  des  chants  de  l'Église  grecque  furent 
aussi  introduits  dans  l'Église  de  Milan  avec  leur 
mode  d'exécution ,  c'est-à-dire  avec  leurs  orne- 
ments ,  qui  entraînaient  avec  eux  l'emploi  des 
petits  intervalles  (secundum  morem  orienta- 
lium  partium,  dit  saint  Augustin  ).  il  y  a.à  cet 
égani  un  témoignage  certain  de  tradition  dans 
un  traité  de  musique  attribué  à  Odon ,  abbé  de 
Cluny,  par  l'abbé  Gerbert,  d'après  un  manuscrit 
de  l'abbaye  de  Saint-Biaise,  et  à  Bernon  (voy. 
ces  noms  ),  par  un  autre  manuscrit  de  Leipsick. 
L'auteur,  quel  qu'il  soit,  après  avoir  dit  qu'il  y  a 
des  genres  musicaux  dont  les  intervalles  ne  se 
mesurent  pas  sur  le  monocorde  de  la  même  ma- 
nière que  ceux  du  genre  diatonique,  lequel  est 
le  plus  parfait,  le  plus  naturel,  le  plus  suave,  et 
celui  qui  fut  adopté  par  saint  Grégoire,  ajoute  : 
«  Les  chants  de  saint  Ambroise,  homme  trèa- 
a  versé  dans  cet  art  (  la  musique  ),  ne  s'écartent 
«  pas  de  la  règle  (grégorienne),  si  ce  n'est  dans 
«  certains  passages  où  la  vohL  devient  lascive 
«  par  des  intonations  trop  délicates,  c'est-à-dire 
«  par  ses  intervalles  trop  petits  )(i).  »  La  tradition 
existe  encore  intacte  aujourd'hui,  dans  le  chant 
de  l'Église  grecque ,  des  ornements  en  notes  ra- 
pides, parmi  lesquels  se  trouve  le  fjréquent  usage 
du  groupe  (  grupelto  )  de  trois  notes  formant 
deux  intervalles  de  demi-ton  consécutifs. 


(I)...  Sancllquoqae  AiDbrosU,pradeuliuiinl  la  hac  arte, 
lynplioaiâ  neqaaqaam  ab  bac  dlaeordat  régula,  nM  ta 
qaibiu  eam  Dlmlam  deUeataram  vocam  pervertit  laidvla 
(a.  Gerberti.  Seripi,  eecksttut.  dt  Mutiem  sac.»  t.  1, 
m.) 


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8G 


AMBROISE 


Enfin  ce  fut  aussi  à  t^église  grecque  que 
i;aint  Ambroise  emprunta  les  hymnes  qui  se 
chantaient  dans  son  église.  Il  les  traduisit  dans 
la  langue  latine,  et  conserva  au  chant  son  carac- 
thère  rhythmique  ou  plutôt  métrique.  La  tradi< 
(ion  s'en  était  perpétuée  à  Milan  jusqu^au  onzième 
siècle;  rarGuido  d^Arezzo  écrit  »  dans  le  quin- 
zième chapitre  de  son  Microloguet  que  celui  qui 
sera  curienz  d'apprendre  les  mètres  dans  les- 
quels on  chante  les  trouvera  dans  le  chant 
amt>roisien  (l). 

Ladistinction  entre  le  chant  grégorien  et  Tam- 
broislen  consista  donc  ordinairement,  d*une  part, 
en  ce  que  celui  de  saint  Ambroise  était  la  tra- 
dition pure  du  chant  de  TÉglise  grecque,  avec 
ses  ornements  et  Tusage  de  certaines  suites  de 
sons  chromatiques,  par  exemple  : 


ife-fr^TJ- 


dans  le  premier  et  le  second  mode,  tandis 
que  la  réforme  de  saint  Grégoire  fit  dispa- 
raître ces  successions  de  sons  étrangères  au 
chant  diatonique;  d'autre  part,  le  chant  am- 
broii^ien  était  rhythmique,  et  le  grégorien  ne 
l'était  pas.  Mais,  par  la  suite  des  temps,  ces  dif- 
férences essentielles  ont  disparu,  et  depuis  plu- 
sieurs siècles  on  n'aperçoit  plus  de  distinction 
saisissable  entre  ces  formes  du  chant  ecclésias- 
tique. Un  prêtre  de  l'église  métropolitaine  de 
Milan,  nommé  Camille  Perego^  a  composé, 
par  l'ordre  de  saint  Charles  Borromée,  un  traité 
du  chant  ambroisien  qui  a  été  publié  sous  ce 
titre  :  la  Regola  del  canto  fermo  amàrosiano 
(Milan,  1622,  in-4^); ouvrage  précieux,  car  il 
est  le  seul  qu'on  possède  sur  cette  matière.  Ce- 
pendant, sauf  l'usage  des  demi-tons  indiqué  par 
le  bémol  et  le  dièze,  le  fréquent  emploi  du  mou- 
vement descendant  de  quarte  aux  finales,  et  les 
intonations  de  la  préface,  on  ne  voit  pas  dans 
cet  ouvrage  ce  qui  constituait  les  différences  es- 
sentielles entre  les  deux  chants.  Toutes  les  tra- 
ditions d'exécution  du  chant  primitif  de  saint 
Ambroise  avaient  disparu  à  l'époque  où  Perego 
écrivit  son  livre. 

Saint  Ambroise  est  auteur  ou  traducteur  de 
quelques  hymnes  qui ,  suivant  plusieurs  écrivains, 
sont  encore  en  usage  à  Milan,  dans  leurs  formes 
primitives.  Ces  hymnes  sont  :  l»  JEleme  rerum 
Condiior;  2o  Detu  Creator  omnium;  3»  Veni 
Redemptor  omnium;  4<»  Splendor  Patemx 
glorix;  w*  Coniors  Patemi  luminis  ;  6"  0 

(i)...  fiicat  «poil  Ambroslum ,  si  curlosus  ste,  Invenire 
Ucebit.  i 


lux  beata  Trinitas.  On  lui  attribue  aussi  le 
chant  célèbre  du  Te  Deum  laudamus  ;  mais  on 
n'est  pas  d'accord  sur  ce  point;  car  on  a  donné 
aussi  pour  auteurs  à  cet  hymne,  ou  plutôt  à  ce 
cantique,  saint  Augustin,  saint  Abundius,  évê- 
que  de  Como,  au  cinquième  siècle,  saint 
Sisebut,  moine  de  la  même  époque,  saint  Ni- 
cet,  évêque  de  Trêves,  au  sixième  siècle,  et 
enfin  saint  Hilaire ,  évêque  de  Poitiers ,  un  peu 
plus  ancien  que  saint  Ambroise.  Les  divers 
arguments  produits  à  diverses  époques  en  foveor 
de  l'un  ou  de  l'autre  de  ces  personnages  ont 
été  discutés  solidement,  d'abord  par  M.  l'abbé 
Cousseau  (autrefois  supérieur  du  grand  sémi- 
naire d'Angoulème,  aujourd'hui  évêque  de  cette 
ville  )  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  an- 
tiquaires de  r Ouest  (1837,  t.  2,  p.  251  et 
suiv.  ),  et  récemment  dans  le  deuxième  volume 
du  Thésaurus  hymnotogicus  de  M.  Hermann 
Adalbert  Daniel  (p.  279—299).  Le  bat  de  ces 
écrivains  difTère  en  ce  que  monseigneur  Cous- 
seau  a  pour  objet  de  démontrer  que  le  cantique 
est  une  inspiration  de  saint  Hilaire ,  tandis  (]ue 
M.  Daniel  prouve  très-bien  que  cette  opinion 
n'a  pas  plus  de  solidité  que  les  autres,  et  q»e 
le  véritable  auteur  du  Te  Deum  est  ioconou. 
Ussérius  lui  fournit  d'ailleurs,  dans  sa  disserta- 
tion sur  les  symboles,  un  hymne  grec  des  ma- 
tines, appartenant  aux  premiers  temps  de  la 
chrétienté,  qui  semble  être  la  source  du  can- 
tique latin.  (Voy.  Thésaurus  hymnoL^  t.  II, 
p.  289.  ) 

L'opinion  qui  attribue  le  Te  Deum  à  saint  Am- 
broise se  fonde  sur  le  grand  nombre  de  manus- 
crits dans  lesquels  il  a  pour  titre  :  Hymnus 
ambrosianus.  Dans  la  supposition  où  il  serait 
réellement  l'auteur  de  cette  inspiration  poéUquc 
et  religieuse ,  on  ne  pourrait  lui  en  attribuer  le 
chant,  puisque  celui-ci  est  tiré  en  grande  partie 
de  la  psalmodie.  En  effet ,  l'intonation  e>t  celle 
des  psaumes  du  quatrième  ton ,  avec  une  va- 
riante dans  la  terminaison  Te  Dominum  co^fi- 
temur.  Depuis  Te  «ternum  Patrem  jusques  el 
unicum  Filium,  tout  le  chant  est  dans  la  neume 
des  psaumes  du  troisième  ton,  avec  quelques 
variantes  dans  la  médiation.  A  partir  de  Sanctum 
quoque  ParacletumSpiritum,  la  terminaison 
est  celle  des  psaumes  du  quatrième  ton  jusqu'à 
la  finale  guos  pretioso  sanguine  redemisti. 
Mais  le  caractère  psalmodique  disparaît  depuis 
jEterna/ac  cum  sancfis  tûis,  et  la  tonalité 
change  jusques  et  y  compris  les  mots  usgue  in 
xtemum.  J'ai  cherché  longtemps  quelle  était 
l'origine  de  ce  chant  si  beau,  si  solennel,  et  je 
l'ai  trouvé  enfin  dans  Vintroït  de  la  messe 
grecque  de  saint  Denys  l'Aréopagite,    dont  la 


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AMBROISE  -  AMBROS 


87 


^te  remonte  au  deuxième  siède,  suivant  les 
Liturgies  ou  messes  des  Saints  Pères  (1),  et 
qui  était  cbaatée  longtemps  après  à  Tabbaye  de 


saint-Denis ,  près  de  Paris,  pendant  l^octave  de 
la  fête  de  ce  saint  martyr.  Voici  ce  cliant  dans 
sa  forme  primitive  (2)  : 


m 


f. 


*-»■,!■ 


nni~M~ 


3l=« 


*-»',■■» 


♦  *  ■   I   tjir 


-      wp 


Kû-pi-e       6s- ô;,      ^a-vi-Xtû     oùpdî- vi    -    t,    6t-ôc 


f^'i"  !i^ 


xfltvTO-  -xpdt-Top  (3), 


Après  usque  in  «ternum,  le  Te  Deum  rentre 
dans  le  ncDroe  psaimodique  du  quatrième  ton  ; 
et,  enfin,  le  dernier  verset  in  te  Domine  spe- 
ravi  se  dit  «ur  la  formule  du  chant  grec  qu'on 
vient  de  voir. 

Si  saint  Ambroise ,  comme  il  paraît  à  peu 
pite  certain ,  n'est  pas  Pauteur  du  cantique  Imité 
de  Tbymne  grec  dont  il  vient  d'être  parlé.  Il  est 
au  moins  hors  de  doute  que  ce  chant  célèbre  est 
antérieur  au  cinquitfme  siècle;  car  il  est  déjà  cité 
dam  le  onzième  chapitre  de  la  règle  de  Saint- 
fienolt ,  où  il  est  dit  :  Post  quartum  Responso- 
rttim  incipit  Abbas  Te  Deum  laudamus,  etc. 

illiBROS  (  AuGusrrE-GuiLLAuiiE  ),  composi- 
teur amateor,  estnéle  17  novembre  1816,  àMautli, 
en  Bohème,  à  quelques  lieues  de  Prague.  Dès  les 
premières  anoi^ea  de  son  enfance,  ses  heureuses 
dispositions  pour  la  musique  se  firent  remar- 
quer; mais  ses  parents,  le  destinante  la  ma- 
gistrature, ne  Toulurent  pas  céder  à  la  voca- 
tion qu'il  paraissait  avoir  reçue  de  la  nature,  et 
lui  firent  faire  des  éludes  littéraires  et  scientifi- 
ques qu'ils  jugèrent  nécessaire  pour  l'état  qu'il 
devait  embrasser.  Pendant  qu'il  fréquentait  le 
gymnase  de  Prague ,  il  ne  reçut  aucune  leçon 
de  musique;  mais  il  lui  fut  permis  de  suivre  les 
cours  de  rAcadéroie  de  dessin.  Une.représenta- 
tioo  de  Don  Juan  à  laquelle  il  fut  conduit  lui 
révéla  tout  à  coup  sa  destination  artistique.  De 
U'tour  chez  lui,  il  éprouva  une  agitation  extraor- 
dinaire, et  oe  put  prendre  aucun  repos  pendant 
la  unit  11  ne  connaissait  pas  une  note  de  la 
mosique  écrite  ;  mais  en  peu  de  temps  les  le- 
çons de  ses  condisciplea  l'introduisirent  dans  le 

(1)  AEITOrPriAÏ  TON  AriQN  nATEPQN. 
ParWta*  iMo,  apud  GolL  MorrUam,  In-fol..  p.  111. 

(t)  MU$a  In  oetaoa  S.DionysU  ArtopagUaet  soehnm 
nartgrum.  Parislit,  ei  oHlciiia  Roberti  Bailard,  ISM, 

(S)  Celte  Béme  formule  de  ehant  se  troave  onic  fols  dans 
l'OetoccAos,  ou  U^re  de  cantiques  de  rÉgUse  grecque 
dam  les  butt  tons,  suivant  la  vértflcatlon  récente  que  J'en 
al  faite. 


solfège  et  préparèrent  son  éducation  de  pia- 
niste, quMl  acheva  sous  la  direction  d*un  maître 
attaché  au  Conservatoire  de  Prague.  La  lecture 
des  œuvres  théoriques  de  Turk  et  de  Reieha 
l'introduisit  aussi  dans  Tart  de  la  composition. 
Ayantobtenu,  au  mois  de  novembre  1839,  le  grade 
de  docteur  en  droit  à  Tuniversité  de  celle  ville, 
il  entra  dans  l'administration  Impériale  des  fi- 
nances; mais  ses  fonctions  lui  laissèrent  assez 
de  temps  pour  s'occuper  de  son  art  favori. 
Les  conseils  de  Weit,  de  Pietsch,  et  de  M.  Kittl, 
aujourd'hui  directeur  du  Conservatoire  de  Pra- 
gue, perfectionnèrent  par  degrés  son  éducation 
musicale.  Vers  1843,  il  entra  dans  l'association 
des  amis  de  Robert  Schumann,  pour  la  rédac- 
tion d'articles  de  critique  dans  la  nouvelle 
Gazette  musicale  de  Leipsick.  Qu<^]ques-uns  de 
ces  articles,  dirigés  contre  Dionis  Weher  et  l'or- 
ganisation du  Conservatoire  de  Prague  étaient 
signés  du  pseudonyme  de  Flamin.  On  remar- 
quait dans  son  style  une  imitation  de  celui  de 
Jean-Paul  ;  mais  II  y  manquait  l'originalité  des 
idées. 

Ambros  n'avait  publié  que  des  productions 
légères  en  musique,  lorsqu'on  1847  il  fit  exécu- 
ter dans  im  concert  une  ouverture  à  grand  or- 
chestre sur  le  sujet  de  la  légende  de  Geneviève, 
comtesse  palatine,  à  l'imitation  du  style  de  Men- 
delssohn.  Cet  ouvrage  eut  du  succès,  et  fut  répété 
dans  le  concert  suivant.  Bientôt  après  il  écrivit 
une  autre  ouverture  pour  la  tragédie  (VOtello,  de 
Shakspeare,  qui  fut  jouée,  sous  la  direction  de 
l'auteur,  dans  le  concert  de  la  Société  de  Sainte- 
Cécile,  à  Prague ,  et  Ambros  y  ajouta ,  peu  de 
temps  après ,  d'autres  morceaux  et  des  scènes 
de  mélodrame,  pour  la  même  tragédie.  Les  agi- . 
tations  et  les  malheurs  de  1*848  interrompirent 
ses  travaux,  parce  que  le  jury  pour  les  délits  de 
la  presse  fut  institué  en  Bohème ,  et  qu'Ambros 
fut  nommé  procureur  impérial ,  avec  mission  de 
poursuivre  ces  délits.  En  l'état  d'exaltation  où 
étaient  les  esprits ,  cette  position  lui  fit  des  en- 


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88 


AMBROS  —  AMÉDÉE 


nemi8 ,  et  mit  même  son  existence  en  danger. 
Enfin  les  événements  politiques  devinrent  plus 
favorables  vers  le  milieu  de  1849,  et  Ambros 
'  put  se  réfugier  à  Vienne,  où  il  retrouva  la  sauté 
et  le  calme  de  l'esprit.  Dans  Tannée  suivante, 
une  nouvelle  organisation  de  la  justice  ayant  été 
faite  dans  tous  les  États  de  Tempire  d^Aut riche, 
il  fut  nommé  avocat  général  ^rès  du  tribunal 
supérieur  de  Prague  ;  poste  qu'il  occupe  au  mo- 
ment où  cette  notice  est  érrite  (  18&8).  il  est 
anasi  membre  de  la  direction  du  Conservatoire 
de  cette  ville.  Les  œuvres  de  ce  compositeur, 
de  même  que  celles  de  plusieurs  élèves  de  Men* 
delssohn,  sont  un  reflet  de  la  manière  de  ce  maî- 
tre. Il  a  publié  les  ouvrages  suivants  :  to  Sonate 
pour  piano  (en  mi),  op.  5  ;  Vienne,  Witzendorf.  ^ 
20  Trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle;  Prague, 
Eerra. —  3^  Ouverture  du  concert  sur  la  légende  de 
Geneviève^  à  grand  orchestre.  —  4®  idem  de  Ca- 
therine  de  Heilbronn,  pour  le  drame  de  Kleist. 
—  50  Six  pièces  lyriques  pour  le  piano.  Vienne 
Gloeggl.  — 60  Plusieurs  recueils  de  chants  avec 
piano;  à  Vienne,  chez  Witzendorf.  Ambros  a  en 
manuscrit  :  7*  Ouverture ,  entr^actes  et  chants 
pour  VOtello  de  Sliakspeare.  <-  8°  Stabat  Mater, 
pour  voix  seule,  chœur  et  orchestre. — 9o  La  Fon- 
dationde  Prague,  monodrame  pour  voix  seule, 
chœur  et  orchestre.  —  lOo  Symphonie  à  grand  or- 
chestre, en  mi  bémol.  —  11°  Deux  grands  trios 
poor  piano,  violon  et  violoncelle,  le  premier  en  m< 
majeur,  et  Tautre  en  ré  majeur.  —  12*  Paysages  : 
pièces  caractéristiques  pour  le  piano.  A  Tocca- 
sion  de  la  fête  qui  eut  lieu  à  Prague  pour  le 
cinquantième  anniversaire  de  la  fondation  du 
conservatoire  de  cette  ville,  Ambros  a  publié 
un  écrit  qui  a  pour  titre  :  Das  Conservatorium 
in  Prag.  Eine  Denkschrift  bei  Gelegenheit 
derfun/iigjxhrigen  Jubel/eier  der  Grûndung 
(Le  Con^rvatoire  de  Prague,  Mémoire  à  Toc- 
casion  de  la  fête  Jubilaire  de  la  cinquantième 
année  de  son  établissement);  Prague,  Gottl. 
Haase,  1858,  in-fio,  de  lô3  pages.  On  y  trouve 
des  renseignements  historiques  et  statistiques  sur 
cette  institution,  qui  ne  manquent  pas  d'intérêt. 
AMBROSCIl  (Joseph-Charles)  ,  premier 
ténor  au  théâtre  national  de  Berlin,  naquit  en 
1759,  à  Cnimau,  en  Bohême.  Il  fit  ses  études 
musicales  à  Prague,  sous  la  direction  de  Kozeluch 
Talné,  et  débuta  au  théêtre  de  Bayreuth  en  1784. 
n  se  fit  entendre  sur  les  th<^Atres  de  Hambourg, 
d'Hanovre  et  de  Vienne  jusqu'en  1791 ,  où  il  se 
rendit  à  Berlin.  Il  y  obtint  de  grands  succès,  tant 
à  cause  de  la  beauté  de  sa  voix  que  par  sa  voca- 
lisation pure  et  l'expression  de  son  chant.  Outre 
son  talent  comme  chanteur,  Ambrosch  possédait 
aussi  celui  de  la  corn  position  j  on  connaît  de  lui 


diverses  productions  dont  voici  les  titres  :  1*  Àni" 
brosch  und  Bœheim  freimaurer-Lieder  mit 
Melodien,  2  th.  (Chants  maçoniqnes  avec  mé- 
lodies, par  Ambrosch  et  Bœheim);  Berlin,  1793. 

—  2*  Freundchaftliches  Thnklied  :  Unbesorgt 
VoUedler  Freude  (Chanson  de  table,  etc.)  ;  Ber- 
lin, 1796.-3'*  Zttiey  Lieder  :  Als  ichaufmeiner 
Bleichef  und  Ich  Klage  Aier,  etc.  (  Deux  chan- 
sons de  table,  etc.);  Hambourg,  1796  —  4®  Sechs 
JÀedermit  Verœnderungen/ilr  dieSmgstimme 
(Six  Cliansons  avec  variations  pour  la  voix), 
Zerbst,  1797, 26  pag.  in-folio.  —  50  Romanzedes 
Pagen  atts Figaros Uochzeit  (Romance  du  page 
des  noces  de  Figaro,  \K>ur  la  guitare)  ;  1800.  -^  60 
Chansons  allemandes  et  italiennes  avec  des  varia- 
tions pour  la  voix,  2  suites;  Beriin,  Schlçsinger. 

—  7^  Chant  d*un  Prussien  sur  la  bataille  de 
Leipsick,  avec  piano;  Berlin,  Paez.  Ambrosch  est 
mort  à  Berlin,  le  8  septembre  1822. 

AliBROSE  (Jobh),  musicien  anglais  qoi 
vécut  au  commencement  du  seizième  siècle ,  n*est 
connu  que  par  un  canon  à  plusieurs  parties, 
sans  paroles,  qui  se  trouve  dans  un  volume  ma- 
nuscrit de  pièces  de  difTérents  genres,  lequel  est 
au  Muséum  britannique,  sous  le  n»  56  de  TJp- 
pendice.  Ce  morceau  est  intéressant  par  sa  forme 
ingénieuse. 

AliBROSIO  (....)>  maître  de  chapelle  de 
l'église  d'Ortona,  petite  ville  de  PAbruzze,  na- 
quit à  Crémone,  dans  les  dernières  années  du 
seizième  siècle.  Il  a  fait  imprimer  des  madri- 
gaux à  quatre  voix ,  en  1636. 

AMÉ  (LioNARn) ,  ancien  élève  du  conserva- 
toire de  Paris ,  fut  attaché  cotanroe  flûtiste  ao 
Théâtre  de  la  Gaieté,  depuis  1814  jusqu'en 
1823.  On  a  de  lui  une  Méthode  defiûte.  Paris , 
Frère ,  sans  date. 

AMÉDÉE  (François),  fils  naturel  d'Audi- 
not ,  ancien  acteur  de  la  Comédie  italienne ,  et 
fondateur  du  théâtre  qui  a  porté  son  nom ,  est  né 
à  Paris,  les  octobre  1784.  Le  13  pluviôse  an  VII, 
il  entra  au  Conservatoire  de  musique.  Élève  de 
Catel  pour  Tharmonie  et  de  Baiilot  pour  le  vio- 
lon, il  fut  longtemps  répétiteur  de  ces  deux 
maîtres,  et  fut  nommé  professeur  de  solfège  dans 
cette  école  en  1816.  Sous  le  nom  à^ Adrien, 
Amédée  a  composé  et  arrangé  la  musique  d*nn 
très-grand  nombre  de  mélodrames  pour  le  théâ- 
tre de  V Ambigu-Comique.  Une  absence  à  peu 
près  totale  d'imagination  se  fait  apercevoir  dans 
toutes  ces  productions  ;  mais  Tauteur  avait  le 
bon  esprit  de  se  servir  aussi  souvent  qu'il  le 
pouvait  de  fragments  des  œuvres  de  Haydn, 
de  Mozart  et  de  Beethoven ,  pour  suppléer  au 
génie  qui  lui  manquait.  Peddant  longtemps 
Amédée  a  joué  Talto  à  Torchestre  de  TOpéra  et 


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AMÉDÉE  —  AMIOl 


aux  concerts  du  Conservatoire.  Il  est  mort  à 
Paris  an  commencement  de  1 B33. 

AMENDOLA  (Joseph),  né  à  Païenne, 
compositeur  dramatique  qui  a  joui  de  qtielque 
réputation  vers  1780 ,  a  fait  représenter  dans  le 
cours  de  cette  année,  à  Dresde ,  un  opéra  booflé 
intitulé  :  fl  Begliarbei  di  Caramania,  Il  pa- 
rait que  cet  ouvrage  avait  été  déjik  représenté  en 
Espagne ,  en  1776. 

AliERBACH  (  Eue-Nicolas)  ,  savant  con* 
trapuntiste  allemand ,  est  cité  souvent  par  les 
écrivains  du  seizième  siècle,'  mais  seulement 
tons  ses  prénoms.  Dans  sa  jeunesse  il  montra 
de  grandes  dispositions  pour  la  musique ,  et  les 
développa  avec  le  secours  de  quelques  t>ons 
maîtres  t  ou  par  des  voyages  qu'il  fit  en  diverses 
parties  de  PEurope.  En  1571  il  occupait  la  filace 
d'organiste  à  régli;^  Saint-Thomas  de  Leipsîck. 
AmerlMch  a  fait  imprimer  un  recueil  de  pièces 
pour  Torgue,  en  tablaUire  (1).  Cet  ouvrage, 
qui  est  fort  rare,  quoiqu'il  en  ait  été  fait  deux 
éditions, a  paru  sous  ce  tttre  ;  Orgel  oâer  fns' 
irumenti-Tabulatur.  Ein  nûtzlichei  BUchlein 
m  welehemnoihtoendige  Erklûmng  der  Orgel 
Oder  Instrument  Tabulalur,  sampt  der  applU 
eatUtn,  auch/rôliche  deutsche  Siûcklein  unnd 
(fie)  Moteten,  etc.  (  Tablature  pour  Porgue,  ou- 
vrage utile  qui  contient  les  explications  néces- 
saires pour  la  tablature  de  Torgoe  et  d'autres 
instruments,  avec  Tapplication ,  ainsi  que  des 
petites  pièces  allemandes  d*un  genre  gai  et  des 
motets,  etc.  );  Leipsick ,  chez  Jacques  Berwalds 
Erben,  i&7t,  vingt-six  feuilles  in-4°  obi.,  sans 
pagination.  La  deuxième  édition  a  été  publiée  à 
Nuremberg  en  1583,  par  Ulrich  Neuber,  in  4*".  Ce 
recueil  contient  88  pièces.  Un  autre  livre  de 
pièces  en  tablature  a  été  publié  par  Amerbach , 
MNis  ce  titre  :  Ein  new  kûnstUch  Tabulatur- 
bucffy  darin  sehr  gnle  Moteten  ftnd  Hebliche 
deutsche  Tenores  jetziger  Zeii  vomehmer 
Componisten  au//  die  Orgel  und  Instrument 
abgesetttt  beydes  den  Organisten  unnd  (sic) 
desJugendt  dientsUch,  etc.  Gedruekt  zu  Leipzig 
dwreh  Johann  Beyer,  in  Verlegung  Dietrich 
Gerlaehy  zu  Nuremberg  (Nouveau  livre  de  ta- 
bbture  artistique,  dans  lequel  de  très-bons  nM>- 
tête  et  mélodies  allemandes  favorites  des  plus 
célèlKes  compositeurs  de  l'époque  actuelle  sont 
arrangés  pour  l'orgue  ou  autres  instruments,  à 


(DOaiH  la  première  édlllon  de  cette  Biographie  vad- 
venelle  des  ITicsMeiu,  Tal  dit  qa*Anifrlwch/M  le  ftrê' 
mier  orgoHlMU  aOemand  qtd  M  fsvrtmer  un  recueil 
éepéieespamr  forgue^  en  toNature .- «était  one  erreur'; 
ear  un  orfanUte  beaucoup  pliia  ancien ,  nommé  Arnold 
Schtiék  (  rof .  Schlick  )  a  publié  un  livre  du  même  ^nre 
en  laii. 


Tusage  des  organistes  et  de  la  jeunesse,  etc.)  Im- 
primé k  Leipsick  par  Jean  Beyer  pour  D.  Ger- 
larh,  à  Nuremberg,  lô7&,  in-fol.  Cet  ouvrage  ren- 
ferme quarante  pièces  extraites  des  œuvres  de 
J.  Berchem ,  Clément>non-papa,  Th.  Créquillon, 
Dreisster,  Gastritz ,  Orl.  Lassus ,  Meiland ,  Scan- 
delli,  Jvo  de  Vento»  et  quelques  anonymes.  Dans 
ce  livre  le  nom  de  l'aulenr  est  écrit  Àmmerbach. 

Un  autre  artiste,  nommé  Antoine  Amerbach , 
était  organiste  du  duc  de  Brunswick,  à  l'époque 
où  vivait  Élie-Nicolas. 

AMEREVOLI  (Angblo),  célèbre  chanteur 
italien,  naquit  à  Venise,  le  16  septembre  1716. 
Après  avoir  brillé  sur  les  principaux  théâtres  de 
sa  patrie  par  la  l>eauté  de  sa  voix  de  ténor,  sa 
belle  vocalisation,  et  l'excellence  de  son  trille ,  il 
fut  engagé  pour  le  théâtre  de  la  cour  de  Dresde» 
qui  réunissait  alors  les  plus  l)eaux  talents  de  l'I- 
talie, et  passa  le  reste  de  sa  vie  dans  cette  ville, 
où  il  mourut  le  15  novembre  1798. 

AMEYDEN  (Christopbb),  compositeur  de 
l'école  flamande,  était  contemporain  de  Roland 
de  Lassus.  On  a  imprimé  des  madrigaux  de  sa 
composition  dans  le  troisième  livre  de  madrigaux 
à  cinq  voix  de  Lassus;  Venise,  ches  les  fils  d'An- 
toine Gardane,  1570. 

AMICO  (RAinoiin  oe),  dominicain  et  com- 
positeur pour  l'église,  né  vers  la  fin  du  seizième 
siècle,  à  Noto,  en  Sicile,  a  publié  :  Motetti  a  due^ 
tre  e  quattro  voci ,  Messine ,  1621 ,  in-4*,  pre- 
mière et  seconde  partie. 

AMIGONI  (Antoinb),  compositeur  napoli- 
tain ,  s*est  fait  connaître  par  quelques  opéras, 
parmi  lesquels  on  remarque  Tintermède  La 
Grotta  del  Mago  Merlino,  représenté  à  Rome 
en  1787.  Amiconi  manque  d'imagination,  et  son 
style  n'est  qu'une  imitation  de  la  manière  de 
PaisieIJo. 

AMILHA  (Le  Père),  clianoine  régulier  de 
Saint- Augustin,  dans  Téglise  cathédrale  de  Pa- 
miers  (Ariége),  vivait  dans  les  premières  an- 
nées du  dix-huitième  siècle.  Il  est  auteur  d'un 
recueil  de  cantiques,  en  partie  du  Languedoc , 
dont  la  poésie  est  accompagnée  de  mélodies  no- 
tées en  caractères  de  plain-cbant.  Ces  mélodies 
naïves  ont  toutes  les  qualités  nécessaires  pour 
être  populaires.  Le  recueil  du  P.  Amillia  est  in- 
titolé  s  Le  tubleu  de  la  bido  del  par/et  crestia, 
en  bersses ,  que  représenta  Vexerdci  de  la  /e 
(Tableau  de  la  vie  du  parfait  chrétien ,  en  vers, 
lequel  représente  les  exercices  de  la  foi) .  A  Tou- 
louse, 1704,  petit  in-8«. 

AlilOT  (Lb  Père),  jésuite  et  missionnaire 
à  la  Chine,  née  Toulon  en  1718,  s'est  fait  con- 
naître par  des  travaux  sur  les  antiquités,  This- 
toireet  les  arts  des  Chinois.  Il  arriva  à  Macao 


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90 


AMIOT  —  AMMON 


en  1750,  et  à  Pékin  en  1751.  Il  y  étudia  avec  ar- 
deur les  langues  chinoise  et  tatai-e,  et,  après  plus 
de  quarante  ans  de  travaux  sur  tout  ce  qui  con- 
cerne le  peuple  singulier  eha.  lequel  il  était  en  mis- 
sion, il  roourutà  Pékin,  en  1794 ,  Agé  de  soixante- 
seii^  ans.  Je  ne  parlerai  ici  que  de  ses  ouvrages 
i*elatifb  à  la  musique  des  Cliinois. 

Le  père  Aniiot  avait  traduit  un  traité  sor  la 
musique  par  Ly-Koang-H^  ministre  d'État  et 
membre  du  premier  tribunal  des  lettrés ,  qui  a 
pour  titre  :  Kou-yoking-tchoum ,  c'est-à-dire 
Commentaire  sur  le  livre  classique  Umehant 
la  musique  des  anciens;  il  envoya  successive- 
ment les  cahiers  de  sa  traduction  à  M.  de  Bou- 
gainville,  secrétaire  de  TAcadémie  des  inscrip- 
tions, qui  les  déposa  à  la  Bibliothèque  du  Roi.  En 
1775,  il  envoya  aussi  deux  copies  manuscrites 
d'un  mémoire  sur  la  musique  des  Chinois ,  l'un 
à  M.  Berlin,  ministre  et  secrétaire  d'État,  et  l'autre 
à  M.  Bignon,  bibliothécaire  de  la  Bibliothèque  du 
Roi.  Cet  ouvrage  Tut  publié  par  les  soins  de  l'abbé 
Roussier,  qui  l'accompagna  de  notes,  sous  le  titre 
de  :  Mémoire  sur  la  musique  des  Chinois,  tant 
anciens  que  modernes.  Cet  ouvrage  .forme  le 
sixième  volume  des  Mémoires  concernant  V his- 
toire, les  sciences ,  les  arts,  etc.,  des  Chinois, 
Paris,  1780,  15  vol.  in-4o.  On  en  trouve  des 
exemplaires  avec  un  titre  particulier,  qui  en  fait 
un  ouvrage  séparé.  On  a  ajouté  au  même  volume 
un  Essai  sur  les  pierres  sonores  de  la  Chine, 
qui  n'est  pas  du  père  Amiot.  Forltel  a  donné  un 
précis  de  ce  livre  dans  son  almanach  mosical'  de 
1784,  pag.  233—276.  Remarquons  en  passant 
que  l'abbé  Roussier,  avec  son  idée  fixe  des 
proportions  musicales  et  de  la  progression  triple, 
n'a  ajouté  au  mémoire  d' Amiot  que  des  notes 
pédantes,  dont  l'ulilité  est  nulle. 

Le  travail  du  jésuite,  sous  une  apparence 
d'exactitude  rigoureuse,  ne  doit  être  consulté 
qu'avec  défiance;  car  en  Tétudiant  avec  soin 
on  s'aperçoit  que  son  auteur  n'avait  que  des 
idées  vagues  concernant  la  musique  pratique 
des  Chinois ,  et  qu'il  n'avait  même  pu  déchiffrer 
aucun  des  systèmes  particuliers  de  tablature  qui 
paraissent  être  en  usage  pour  chaque  instniment 
chez  ce  peuple.  Il  ne  dit  pas  un  mot  de  cette  ma- 
tière intéressante,  et,  dans  les  longs  détails  qu'il  a 
donnés  sur  les  divers  instruments,  il  a  oubUé 
précisément  de  traiter  des  principes  de  leur  cons- 
truction et  de  leur  étendue.  Un  traité  véritable- 
ment utile  et  instructif  de  la  musique  des  Chinois 
est  encore  à  faire.  Klaprotti  nous  a  appris  à  nous 
mettre  en  garde  contre  le  peu  d'exactitude  du 
père  Amiot,  dans  une  analyse  piquante  de  la  pa- 
raphrase qu'il  avait  publiée  comme  une  traduc- 
tion de  VÉloge  de  la  ville  de  Mouqden. 


Lictitenthal  indique  (Bibliogr.  délia  Musica, 
t.  m,  p.  43),  d'après  un  article  du  Journal  Bney- 
elop,  (Mars,  1780,  t.  Il,  part.  3,  p.  543),  une 
version  espagnole  de  la  traduction  française  da 
traité  de  musique  de  Ly-Koang-ti»  par  le  père 
Amiot,  sous  ce  titre  i  Memoria  sobre  la  Musica 
de  los  Chineses;  Madrid,  Imprenta  de  Bablo  y 
TexerOy  1780.  Malgré  ces  indications  si  précises, 
j'avoue  que  je  doute  de  l'existence  de  ce  livre; 
car  toutes  les  recherches  qu«  j'ai  fait  faire  à  Ma- 
drid n^ont  pu  en  faire  découvrir  un  seul  exem- 
plaire. La  traduction  a  pu  être  faite;  mais  il  est 
vraisemblable  qu'elle  n'a  point  paru.  11  est  d'ail- 
leurs douteux  que  ce  soit  l'ouvrage  de  Ly-Koang-ti 
qui  ait  été  traduit  en  espagnol  ;  le  titre  indique 
plutôt  une  traduction  du  mémoire  d'AmJot  dont 
il  a  été  parlé  précédemment.  Il  est,  au  reste,  Irèt- 
niclieux  que  la  traduction  d'Amiot  se  soit  égarée  ; 
car  il  est  certain  qu'elle  n'existe  pas  à  la  Biblio- 
thèque impériale  de  France,  bien  qu'elle  y  fût  à 
l'époque  où  l'abbé  Roussier  fut  chargé  de  la  pu- 
blication du  Mémoire  sur  la  Musique  des  Chi- 
nois, puisque  celui-ci  en  a  donné  l'analyse  dans 
ce  mémoire..  Quelques  manuscrits  d'Amiol  se 
trouvent  parmi  ceux  de  cette  bibliotlièque;  mais 
ce  sont  les  cahiers  de  l'ouvrage  publié  et  quel- 
ques appendices  de  peu  d'intérêt. 

L'auteur  de  ce  dictionnaire  a  extrait  d'une 
correspondance  inédite  d  Amiot  avec  le  mhiistre 
Berlin,  qui  a  appartenu  à  M.  Neveu,  libraiie 
de  Paris ,  une  lettre  fort  longue  et  intéressante 
concernant  la  fabrication  du  lo,  vulgairement 
appelé  tam-tam,  et  l'a  pubUée  dans  le  premier 
volume  de  la  Revue  musicale  (p.  365).  Cette 
lettre  contient  tous  les  détails  nécessaires  pour 
faire  connaître  les  procédés  de  la  fabrication  de 
cet  instrument.  C€Î>endant  le  célèbre  sinologue 
M.  Julien  a  publié  sur  ce  sujet  un  moroean  de 
critique  duquel  on  peut  conclure  que  l'ouvrier 
qui  a  fourni  au  père  Amiot  ses  renseignenoents  Ta 
trompé  sur  les  détails  de  la  fabrication. 

AMMERBACHER  (Georges-Gaspabd). 
cantor  à  Nordiingue  au  commencement  do  dix- 
huitièroe  siècle,  a  publié  :  Kurze  und grand- 
liche  Ànweisung  sur  vocal  Musik  (Instraction 
abrégée  et  fondamentale  sur  la  musique  vocale), 
Nuremberg,  1717,  in»8o. 

AMMON  (AntoinbBlaisb), rompositeor  au 
service  de  la  cour  de  Bavière,  naquit  à  Imot, 
dans  le  Tyrol,  le  2  janvier  f5i7,  et  mourut  à 
Munich,  le  9  avril  1614.  Compositeur  laborieux, 
il  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages,  dont  on 
connaît  les  suivants  :  lo  Sacrœ  Canliones ,  à 
quatre,  cinq  et  six  voix,  Munich,  1540.—  V'Ku9'%e 
Motetlen  von  vier.funf  und  scchs  Slimmen, 
au/  verschiedene  BeiUgen-Festlage  gei'ichtet 


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AMHON— ÂMON 


91 


MoieU  courts  à  quatre»  cinq  et  six  voix,  pour 
les  fôCes  de  divers  saiots);  Municb,  l&â4,  io-4*.  <— 
3*»  lÀber  sacralUsimarum  (qtU  vulgo  introitta 
appeli.)  canliones  seleclissimarum  iinçulis 
tUeàus/estiviSf  pro  ecclesia  calhol.  uHlUaU 
cuUusque  divM,  honore,non  minta  accommo^ 
datus  quam  necessariuSf  &  vocihus;  Vienna 
Stepà,Creuzer^ibS2,  iû-4'»  obi.  —  4'  Mistagua- 
tuar,  unica  pro  de/unclis  quaternis  vociàta  ; 
Véennm^  exeudebat  Uonardui  Formica,  1&88. 
iii-4''. — 6^  Sacrx  cantiones^  quas  oulço  tnotela 
tocante  quatuor,  quinque  ei  ses  vocum^  quUnu 
iidjecti  suni  eeeUsiastici  hymni  de  Nativitate^ 
Resurreetione  et  Ascensione  Domini;  Mona' 
«Atf,  typUAdamïBerg,  1&90,  in-4*obl.-*  ei^ 
Palrocinium  musices;  Hissa  cum  brèves  tum 
quatuor  voeumlaudaiissimecottcinnala;  ibid. 
1591,  iti'JoL  max.  Les  titres  particuliers  de  clia- 
que  inesse  de  ce  recueil  soDt  :  Atissa  4  voe, 
super  ui^  re,  mi,  fa,  sol,  la;  la,  sol,  fa,  roi,  re,  ut; 
Missa  4  coc.  super  Pour  ong  plaisir;  Missa  4  voc, 
super  SvLT%e  propera;  Missa  4  voe,  super  Dixit 
]>oaUaus  oiulieri  Cliaoaoe»;  ifasa  4  voc.  pro  de- 
funciis.-^T*  Missw  quatuor  a  quatuor,  quin* 
que  et  sex  vocibus,  ibid.  1593,  iii-4'*.  Des  mo- 
tets d'Ammoo  se  trouveot  dans  les  collections 
de  Bodeocliatz  et  de  Donfrid. 

Il  est  vraisemblable  que  quelque  circonstance 
ioooanues*est  rencontrée  dans  la  vie  de  cet  artiste  ; 
car  une  lacune  de  vin«(t-huit  années  se  Tait  re- 
marquer entre  la  publication  de  son  second  oor 
vrage  et  celle  du  troisième.  D'ailleurs  ses  deux 
premières  œuvres  sont  imprimées  à  Municb ,  et 
les  deux  ouvrages  suivants  le  sont  à  Vienne.  Il 
y  a  donc  lieu  de  croire  qn*il  y  a  eu  un  cbange- 
ment  dans  la  position  du  compositeur,  peut-être 
par  suite  de  l'arrivée  d'Orlando  Ijasso  à  la  cour  de 
Bavière.  Plus  tard  il  parait  y  avoir  été  rappelé. 

AMMON  (  WoLFOAjfG),  magister  et  cantor 
h  Francfort-sur- le- Mein,  naquit  dans  un  bourg 
de  la  Franconie,  vers  16ôO.  Il  a  publié  un  livre 
de  cantiques, imprimé  d*un  câté  en  allemand,  et 
de  Pautre  en  latin,  et  précédés  des  airs  qui  ap- 
partiennent à  chacun  d*eux.  Je  crois  que  cVst 
la  deuxième  édition  de  ce  même  livre  qui  a  paru 
dans  la  même  ville,  en  1606,  in- 12,  sous  ce  titre  : 
Psalmodia  germanica  et  latina  qua  predpue 
cantionesin  utraque  lingua  paribus  versibus 
rylànUcis,  et  iisdem  utroque  numeri»  atque 
concentibus  redditœ;  Franco/urti  ad  Mœnum, 
1&81,  in  12. 

AMMOIV  (JBAif-CBRiSTOPBE),  prMîcateur  à 
En&lujim ,  en  Franconie,  vers  le  milieu  du  dix- 
liiiitième  siècle,  a  fait  insérer  dans  le  Journal  des 
^Uivants  de  Batisbonne  (année  1746,  n""  U)  une 
dissertation  intitulée  :  Vass  im  ewigen  Leben 


u)irklick  eine  vortrpf/lieAe  Musiksey  (Que dans 
la  vie  étemelle  il  y  a  rérllement  une  musique 
excellente).  Mitjler  a  donné  cette  pièce  dans  le 
tome  III  de  sa  Bibliothèque  musicale,  p.  58i. 

AMMON  (DietbicbCbétikn),  musicien  à 
Hambourg,  est  indiqué  dans  VAlmanacA  Théâ- 
tral de  Gotha,  pour  1791,  comme  compositeur 
d^un  petit  o(iéra  intitulé  :  Dcu  neue  Rosennued- 
cAen  (La  nouvelle  Bosière). 

AMilON  (  Jban).  Voy.  Amon. 

AMNER  (Jbah),  reçu  bachelier  en  musique 
en  1613,  devint  ensuite  organiste  à  Londres ,  et 
matlre  des  enfants  de  chœur  de  Téglise  d'Ély.  U 
a  publié  :  SacTfd  Hymns  of  three,  four,  five 
and  six  parts,  for  voices  and  viols ,  (  Hymnes 
sacrées,  à  trois,  quatre,  cinq  et  six  parties,  pour 
les  voix  et  les  violes);  Londres,  1615,  in-4°. 

AMODEl  (Cataldi  ),  compositeur  et  matlre 
de  musique  de  plusieurs  églises  de  Naples,  na- 
quit à  Sciacca  en  Sicile,  et  mourut  à  Naples 
en  1695.  Il  a  publié  :  Cantate  a  voce  sola,  li- 
bro  primo  e  opéra  seconda,  Naples ,  1685 , 
in-4°. 

AMOFORTIUS  (Jean).  Voyez  Tollids. 
(Jean). 

AilOIBÉE.  U  y  a  eu  deux  cytharèdea  de 
ce  nom,  qui  furent  célèbres  tons  deux.  Le  pre- 
mier, appelé  TAncien,  vivait  à  Athènes  et  ha- 
bitait près  du  théâtre.  Aristias ,  dans  son  Traité 
des  Cytharèdes,  cité  par  Athéiiée(liv.  XIV,  c.  4), 
dit  que,  toutes  les  fois  qu^il  sortait  de  chez  lui 
pour  aller  chanter  dans  les  sociétés,  Il  gagnait 
un  talent  attique.  Plutarque  (  in  Zen.  )  pré- 
tend qu^il  fut  contemporain  de  Zenon.  L^autrc 
Amoibée,  auquel  Atiiénée  donne  de  grands  élo- 
ges, vivait  au  temps  de  cet  écrivain,  et  con- 
séquemment  sous  le  règne  de  Marc-Aurèle, 
vers  160. 

AMOIW  (  jEAN-ANimé),  compositeur  allemand, 
naquit  à  Bamberg  en  1763,  et  se  livra  de  bonne 
heure  à  Tétude  de  la  musique.  La  première  can- 
tatrice de  la  cour.  M"*  Fracasini ,  lui  donna  des 
leçons  de  chant,  et  Bauerle,  maître  de  con- 
certs ,  lui  enseigna  à  jouer  du  violon.  Ayant 
perdu  sa  voix ,  il  voulut  apprendre  à  jouer  du 
cor.  Punto,  dont  il. fil  la  connaissance,  encou- 
ragea ses  efforts ,  et  le  prit  avec  lui  dans  ses 
voyages  en  Allemagne  et  en  France.  En  i78i, 
ils  vinrent  à  Paris ,  où  Amon  prit  des  leçons  de 
Saochini.  Kn  1783,  les  deux  artistes  parcouru- 
rent les  diverses  provinces  de  France ,  et  Tannée 
suivante  ils  se  rendirent  à  Strasbourg  pour  com- 
mencer leur  voyage  en  Allemagne.  Us  visitèrent 
Francfort ,  AschafTenbourg ,  Leipsick ,  Dresde , 
Berlin  et  Vienne,  où  ils  firent  un  séjour  assez 
long.  Amon  secondait  Punto  et  dirigeait  Tor- 


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92 


AMON 


cbestre  dans  ses  concerts.  Partout  sa  jeunesse, 
ses  talents  et  son  esprit  lui  firent  des  amis  : 
plus  tard  il  se  plaisait  à  se  rappeler  raraitié  de 
Hilier  de  Leipsiclc,  de  Rcicliardt,  Dupont,  Haack 
et  Mara  de  Berlin ,  de  Haydn,  Mozart,  Wanliall 
et  Hoiïmeist  r  de  Vienne.  La  société  de  ces 
hommes  célèbres  augmi'nta  ses  connaissances  et 
forma  son  goût.  La  faiblesse  de  sa  poitrine  le 
força  d'abandonner  le  cor,  son  instrument  fa- 
Tori  :  il  le  remplaça  par  le  violon  et  le  piano, 
sur  lesquels  il  fit  de  rapides  progrès.  En  1789, 
fl  fut  nommé  directeur  de  musique  à  Heilbronn, 
où  pendant  trente  ans  il  dirigea  le  concert  des 
amateurs.  En  1817,  il  accepta  la  place  de  maître 
de  chapelle  du  prince  de  Wallerstein ,  à  la 
cour  duquel  il  termina  ses  jours,  le 29  mars  1 825. 

Aroon  a  consacré  la  plus  grande  partie  de  sa 
Tie  à  la  composition,  et  a  produit  un  nombre 
considérable  d'ouvrages ,  dont  une  partie  est 
restée  en  manuscrit  Ceux  qu'on  a  imprimés 
consistent  en  duos ,  trios ,  quatuors ,  quintetti, 
symphonies  et  marches  pour  divers  instruments, 
et  en  sonates ,  variations  et  exercices  pour  le 
piano,  deux  messes,  cantates,  airs  détachés, 
can£onette&  italiennes  ,'etc.  Il  a  écrit  aussi  deux 
opéras,  parmi  lesquels  on  remarque /«  Sultan 
Wampou ,  qui  a  en  peu  de  succès.  Peu  de 
temps  avant  sa  morf,  il  composa  une  messe  de 
Mequiem,  et  témoigna  le  désir  qu^elle  fût  exécu- 
tée à  ses  chèques  :  la  cliapelle  de  Waller- 
stein se  rendit  à  ses  vcenx.  Parmi  ses  compositions 
inédites  on  remarque  vingt-sept  morceaux  de 
musique  instrumentale,  et  un  Heguiem  alle- 
mand. Amon  était  un  directeur  d^orchestre  ex- 
périmenté :  il  dirigeait  avec  le  violon ,  et  ac- 
compagnait bien  le  chant  au  piano.  Il  était  bon 
professeur  de  chant ,  jouait  de  presque  tous  les 
instruments,  et  avait  particulièrement  un  talent 
assez  remarquable  sur  le  violon.  Le  nombre  de 
bons  élèves  qu'il  a  formés  pour  le  piano ,  la 
harpe  et  la  guitare  est  considérable.  Il  a  laissé 
en  mourant  une  veuve ,  quatre  fils  et  une  fille. 
L^alné  de  ses  fils  (  Ernest  )  a  publié  des  varia- 
tions pour  la  flûte  (en  sol),  avec  orchestre, 
Oflenbacli,  André. 

Voici  la  liste  des  principaux  ouvrages  d'Amon  . 
1*  Symphonie  à  quatre  parties ,  œuvre  30^  (  en 
si  bémol);  Bonn,  Simrock.  —  7?  Symphom'e  (en 
nU  majeur),  œuvre  60*;  Mayence,  Schott.  — 
3**  Six  pièces  pour  musique  turque,  œuvre  40*; 
OlTenbacli,  André.  •—  4*  Sept  pièces  idem  (suite 
de  Tœuvre  40  ),  œuvre  57* ,  ibid.  —  V*  Six  varia- 
tions pour  le  violon  avec  orchestre,  œuvre  50*; 
Zurich ,  Geb.  Hug.  —  6*  Trois  quatuors  faciles 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  œuvre  113*; 
Oflenbach,  André.  —  7*  Trois  trios  pour  violon, 


alto  et  basse,  ceuvre  8*;  Paris,  Pleyel — 8**  Valaeç 
pour  deux  violons  et  basse;  Offenbech ,  André. 

—  9®  Duos  pour  violon  et  alto,  œuvre  r*  ;  Paria, 
Janet  —  10®  Thème  conna,  varié  pour  le  violon 
avec  piano,  œuvre  116*;  Hanovre,  Bachmano. 

—  11*  Premier  concerto  pour  Palto,  œuvre  10*, 
Paris,  Pleyel;  —12*> Trois  quatuors  pour  alto 
concertant,  œuvre  15*;  Oflenbach,  André.  — 13^ 
Larghetto  et  deux  thèmes  variés  pour  alto  obKgé, 
violon,  alto  et  violonoelie,  œnvre  115*;  ihid,  — 
14*  Concerto  pour  la  flûte  (en  sol),  œuvre  44*; 
ibid,  —  15*  Qumtetti  pour  flûte  et  cor  obligés, 
violon,  alto  et  basse,  csuvre  110*  n**  1 ,  2,  S, 
ibid.  —  16*  Trois  quatqors  pour  la  flûte,  œuvre 
39*;  Augsbourg,  Gombart.  —  17*  Trois  idem^ 
OBuvre  42*;  OfTenbach,  André.  —  18*  Trois  idem 
concertants,  œnvre  92*  ;  Bonn ,  Simrock.  —  19* 
Deox  quatuors  pour  la  clarinette,  enivre  106*; 
ibid.'-'W  Quatuor  pour  le  hautbois,  œuvre 
109*;  iM.  —  21*  Thème  varié  pour  te  cor,  œu 
vre  85*;  Bonn,  Simrock.  —  22*  Trois  quatuors 
pour  le  cor,  œuvre  20*  ;  OflTenbach,  André.  — 23* 
TroU  idem ,  œuvre  109*  ;  ibid.  —  24*  Divertis- 
sement pour  guitare,  violon ,  alto  et  violoncelle, 
CBUvre  46*;  ibid. —  25*  Trois  sonates  pour  piano 
et  guitare,  œuvre  69*;  ibid.  —  26*  Trois  séré- 
nades pour  piano  et  guitare,  œuvre  123*  ;  ibid.  — 
27*  Concerto  pour  le  piano,  œuvre  34*;  Mayence, 
Schott  fils—  28*  Trois  sonates  avec  flûte  obligée 
et  violoncelle,  œuvre  48*;  Zurich ,  Hug.—  29* 
Trois  trios  pour  piano,  violon  et  violoncelle,  œuvre 
58*;  Bonn,  Simrock.  —  30*  Trois  sonates  pour 
le  piano,  avec  violon  et  violoncelle,  œuvre  76*; 
Mayence,  Schott.—  31*  Trois  sonates  pour  piano 

et  violon ,  œuvre  1 1*  ;  Offenbach ,  André 32* 

Trois  idem,  œuvre  19*;  ibid.  —  33*  Sonates  pé- 
riodiques avec  flûte,  œuvres  55*,  59*  et  71*; 
ibid.  —  34*  Trois  sonates  avec  flûte  obligée,  œuvre 
92*,  Hanovre,  Bachmann.  —  35*  Sonate  pour 
harpe  à  pédales  et  flûte  obligée,  œuvre  95*  ;  Bonn, 
Simrock.  —  36*  Sonate  pour  piano  à  quatre 
mains,  œuvre  67*;  Mayence,  Schott.  —  37*  Deux 
sonates  idem,  œuvre  99*;  Oflenbach,  André.  — 
38*  Trois  sonates  pour  piano  seul,  œuvre  63*; 
Mayence,  Schott.  —  39*  Trois  sonatines  fadies , 
œuvre  68'  ;  Bonn ,  Simrock.  —  40*  Sonates  pé- 
riodiques idem,  œuvres  70*  et  83*;  Oflenbach, 
André.  —  41*  Dix-huit  cadences  pour  le  piano, 
œuvres  22*  et  33*  ;  ibid.  —  42*  Doiizes  pièces 
pour  le  piano,  œuvre  72*  ;  Mayence,  Schott. — 43o 
Air  souabe  varié  pour  le  piano,  œuvre  78*; 
Bonn ,  Simrock.  —  44*  Air  national  autrichien 
varié,  œnvre  91*;  Hanovre ,  Bachmann.  —  45* 
Six  variati^s  sur  Pair  allemand  Soll  ich  dann 
Slerben;  Mayence,  Schott.—  46*  Six  chansons 
allemandes  avec  piano,  œuvres  26*  et   33*; 


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AMON  —  ANACKER 


93 


OftaibaGli,  ABdr^.  —47*  Six  idmn,  œuvre  36«; 
fioan ,  Simrock.  —  48*»  Six  idem ,  œuvres  43" , 
bl*,  53*  el  64»;  OfTeulMcli,  André.  —  49»  Six 
idem^  €euvre8*r  et  64»;  Mayeiice,Schotl.—  60" 
Near kf«n  faciles,  œuvre  89*;  Aueiboorg,  Goin- 
bart.  —  61*  Trois  quatuors  coocertants  pour  le 
violMi ,  OMivre  92*  ;  Bonn ,  Simrock. 

AMOROS  Y  ON  DEANO  (Dom  Fbancisgo)» 
eolond  direeleiir  de  gymnase  normal  militaire  et 
dvil,  et  do  gymnase  spécial  des  sapeurs-pom- 
piera  de  la  ville  de  Paris,  né  k  Valence,  en  Es- 
pagve,  le  19  février  1770,  a  introduit  Tétude  delà 
musique  dans  rétablissement  qu  il  dirigeait.  Entré 
au  service  miliUire  en  1787,  il  passa  par  tous 
les  grades  jusqu'à  celui  de  colonel  ;  puis  il  fut 
emplojé  dans  les  fonctions  civiles,  et  remplit  suc- 
cessivement, sou^loToi  Charles  IV  et  sous  Joseph- 
Napoléon,  les  emplois  de  conseiller  d'État ,  gou- 
verneur de  province,  ministre  de  la  police,  et  de 
commissaire  royal  à  Tannée  de  Portugal.  Les 
événemenU  politiques  l'obUgèrent  ensuite  à  se  ré- 
fu^^ier  en  France.  Il  a  publié  :  l*"  Cantiques  reli- 
gieux et  moraux^  ou  la  moraU  en  chansonê^  à 
Vusage  des  enfants  des  deux  sexes;  Paris,  1 806, 
in-lô,  avec  la  musique.  —  2"  Lettre  de  M.  Amo- 
rmàla  Société  pour  ^instruction  élémentaire, 
sur  le  recueil  de  cantiques  quHl  a  pubUé-,  et 
sur  Véeole  de  chant  de  son  qymnase;  Paris, 
1809,  br.  in-4''.  Amoros  est  mort  à  Paris  en  1843. 

AMPHIONyTIiébain,  était  fils  de  Jupiter  et 
d'Antiope.  Ce  fut  lui  qui,  ditoo,  bâtit  les  murs 
de  Thèhes  aux  sons  de  sa  lyre.  M""  Dacier  a 
remarqué  que  cette  fable  doit  éUe  postérieure 
au  temps  d'Homère,  qui  n'en  parle  pas.  Plutar- 
que  {de  Musica)  lui  attribue  rinveniion  de  la 
cithare.  Amphion ,  suivant  Pausaoias  (  lib.  IX, 
c  5.),  acquit  sa  grande  réputation  de  musicien 
pour  avoir  mis  en  vogue  lemodelydien,  qu'il  avait 
appris  de  Tantale ,  dont  il  épousa  la  fille  Niobé 
et  pour  avoir  ajouté  trois  cordes  nouvelles  aux  qtui- 
tre  cordes  anciennes  de  la  lyre  ou  de  la  cithare. 

AMTMANiN  (Prosper),  flûtiste  compositeur 
pour  son  instrument,  à  Vienne,  s*y  est  fait  con- 
naître par  un  talent  estimable  dans  un  concert, 
en  1836.  Trois  ans  après,  on  le  trouve  à  Munich, 
donnant  des  concerts  qui  attiraient  peu  de  momie, 
mais  on  il  obtenait  les  éloges  des  artistes.  On 
n'a  pas  d'antres  renseignements  sur  sa  personne. 
Amtinaon  a  publié  :  !•  Grand  duo  concertant  et 
capricieux  pour  deux  flûtes.op.  1  ;  Vienne,  Diabelii, 
~  2"  Marche  nationale  hongroise  pour  flûte  et 
piano,  op.  î;  Vienne,  Haslinger  --  3°  Air  varié  pour 
flûte  avec  piano ,  op  3  ;  Vienne,  Mechetli.  —  4' 
Iroisgrands  duos  pourdenx  flûtes;  Milan,  Ricordi. 
—  50  Uouze  allemandes  pour  flûte  et  piano,  op.  8; 
Vienne,  Diabelii.  —  6''  Introduction  et  variations 


brillantes  pour  flûte  et  piano,  op.  9;  Vienne,  Hss- 
linger.  —  7  Exercices  dans  tons  les  tons  majeurs 
et  mineurs  pour  flûte  seule,  op.  10;  ibid. 

AMYOT  (Jacqdes),  célèbre  traducteur  de 
Plutarque,  et  précepteur  de  Charles  iX  et  de 
Henri  III,  naquit  à  Melun,  le  30  octobre  1613. 
Après  avoir  été  professeur  de  grec  et  de  latin  à 
l'Université  de  Paris,  il  fut  nommé  grand  aumû- 
nier  de  Charles  IX,  emploi  qu'il  conserva  sous 
Henri  IIÎ,  son  successeur.  Il  obtint  aussi  Pévéché 
d'Auxerre,  où  il  mourut,  le  6  février  1593.  On  a 
de  hii  la  traduction  du  Traité  de  PluUrque  sur 
la  musique  :  cette  traduction  se  trouve  dans  l'é- 
dilion  des  œuvres  de  ce  polygraphe  donnée  en 
1783-1787  par  G.  Brottier  et  Vauvilliers,  22  vol* 
in-8*,  et  dans  celle  de  Clavier,  Paris,  Cussac, 
1801-1806,  25  vol.  In  8».  L'éditeur  de  celle-ci  y 
a  joint  la  traduction  de  Burette. 

ANAGKER  (AuGosTin-FEanniAw»),  eantor 
et  directeur  de  musique  à  Freyberg,  est  né  dans  . 
celle  ville,  le  17  octobre  1700.  Fils  d'un  pauvre 
cordonnier,  il  ne  put  d'abord  satisfaire  son  pen- 
chant iimé  pour  la  musique,  parce  qu'il  ne  pos- 
sédait pas  l'argent  nécessaire  pour  payer  les  le- 
çons d'un  maître.  Admis  comme  élève  dans  le 
chœur  du  gymnase,  il  amassa  pendant  cinq  années 
de  petites  épargnes  qui  lui  servirent  à  payer  Pao- 
quisîlion  d'un  vieux  clavecin.  Il  avait  atteint  sa 
seizième  année  sans  avoir  jamais  vu  de  musiqoe 
Imprimée,  lorsque  le  eantor  Fischer  l'introduit 
dans  un  concert  où  il  entendit  jouer  une  des 
belles  compositions  de  Beethoven.  Jamais  rien  de 
pareil  n'avait  frappé  son  ouïe  i  dans  son  admira- 
tion il  s'écria  :  Afi!  si  f  avais  ce  morceau!—  Vous 
Vaurez,  lui  dit  quelqu'un  placé  près  de  lui,  que 
cette  exclamation  avait  Intéressé.  Le  lendemain, 
en  effet,  Anacker  reçut  l'objet  de  ses  désirs  ;  mais 
bientôt  il  eot  la  preuve  que  cette  musique  ne  pou- 
vait  être  exécutée  sur  son  pauvre  f  leux  clavecin. 
Acheter  un  piano  1 A  peine  pouvait  il  imaginer  que 
les  privations  des  choses  indispensables  le  condui- 
raient d'économie  en  économie  jusqu'à  la  somme 
nécessaire.  Cette  privation.  Il  se  Tim posait  coura- 
geusement;  mais,  après  une  longue  attente,  il 
n'était  parvenu  qu'à  la  possession  de  20  thalers 
(75  francs).  Une  circonstance  inattendue.  Inouïe 
pour  qui  la  cherche,  amena  dans  la  petite  ville 
de  Freyberg  im  collecteur  de  la  loterie  de  Lelp- 
sick,  qui,  s'emparant  de  l'esprit  d'Anacker  et  de 
ses  frères  et  sœurs ,  parvint  à  leur  persuader 
d'acheter  un  quart  de  lot  ;  et,  par  une  faveur  bien 
rare  de  la  fortune,  le  gros  lot  de  24,000  thalers, 
dont  faisait  partie  la  fraction  achetée  par  Anacker 
et  sa  famille,  ce  lot  bienheoreux  sortit,  et  notre 
enthousiaste  eut  pour  sa  part  1300  Uialers 
(4,875  francs),  c'esl-à-dire  des  millions  I  11  se  hâta 


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94 


ANACKER  —  AKCELET 


(l'acheter  un  piano  neof  et  les  (Bu?re6  de  Mozart, 
de  démenti,  de  Cramer,  et  surtout  de  BeelhoTen; 
car  la  musique  de  cet  homme  de  génie  était  de- 
venue rohjet  de  sa  prédilection.  Après  la  bataille 
de  Leipsick ,  il  se  rendit  à  Tuniversité  de  cette 
ville  pour  y  continuer  ses  études.  Là  il  se  lia  avec 
les  chefs  de  quelques  sociétés  de  chant  qui  Tad- 
niireut  parmi  leurs  membres,  à  caose  de  la  beauté 
de  sa  voix  de  basse.  Schicht  lui  donna  des  leçons 
de  composition,  et  Frédéric  Schneider,  qui  avait 
pour  lui  de  Tafrection,  hit  donna  des  conseils  sur 
ses  premiers  essais.  Ses  études  étaient  terminées, 
lorsqu'il  reçut  en  1822  sa  nomination  de  cantorci 
de  directeur  de  musique  à  Freyberg;  bientdt  après 
il  ajouta  à  ces  positions  celle  de  premier  profes- 
seur de  musique  à  TÉcole  normale  de  cette  ville. 
Anacker,  plein  de  feu  et  d'amour  pour  l'art,  de- 
vint en  peo  de  temps  l'Ame  de  toutes  les  réunions 
-  musicales  de  sa  ville  natale.  Il  y  organisa  des 
concerts,  des  sociétés  de  chant,  et  le  baron  de 
Herder,  capitaine  général  de  mines  de  la  Saxe , 
le  chargea,  en  1827,  de  la  direction  d'un  corps  de 
musique  de  mineurs,  auquel  il  fit  faire  en  peu  de 
temps  de  grands  progrès.  L'estime  générale  dont 
il  jouissait  futlarécompenf^e  de  ses  efforts  et  de  sa 
persévérance.  Ses  compositions  consistent  en  plu- 
sieurs  recueils  de  chants  à  voix  seule,  publiés 
à  Lejpsick,  chez  Péters,  et  chez  Hofmeister  ;  en 
pièces  diverses  pour  le  piano,  chez  Breitkopf  et 
Haertel  et  chez  Péters,  à  Leipsick;  en  douze 
chants  à  plusieurs  voix ,  chez  Gersach  ;  en  une 
cantate  avec  orchestre,  intitulée  Lebensblume 
vnd  Lehensunbéstand  (Fleur  et  Instabilité  de 
la  vie),  gravés  avec  accomp.  de  piano,  à  Dresde, 
chez  W.  Park.  Cette  cantate  a  été  exécutée  dans 
la  plupart  des  villes  de  la  Saxe  avec  succès.  Le 
chant  intitulé:  Salui  efes^ineur^,  avec  orchestre, 
a  été  exécuté  aussi  très-souvent  à  Dresde,  à  Leip- 
sick, Freyberg,  Annaberg,Chemnilz,  Schneeberg, 
Géra,  Zwfckau,  Zittau,  Bresiau  et  Erfôrt.  Anacker 
a  écrit  nne  ouverture  à  grand  orchestre  pour  le 
drame  Gœtt  de  Berlichingen  et  une  ouverture 
de  concert,  qui  n'ont  point  été  publiées;  enfin, 
quelques  chants  détachés  qui  ont  paru  en  di- 
verses villes  de  la  Saxe.  Il  est  mort  à  Freyberg, 
au  mois  de  mars  1855,  à  l'Age  de  soixante-quatre 
ans  et  quelques  mois.  Sa  collection  de  musique 
a  été  vendue  aux  enchères  publiques,  à  Leipsick, 
dans  le  mois  de  juin  de  la  même  année.  On  y 
remarquait  un  très-t)on   clioiz   d'œnvres   des 
grands  maîtres,  tant  pour  l'église  que  pour  le 
théAtre  et  la  musique  de  chambre. 

ANAGNINO  (SpiRno),  compositeur  napoli- 
tain, né  dans  la  moitié  du  seizième  siècle ,  s'est 
fait  connaître  par  un  recueil  de  Magnificat  et  de 
Nunc  dimUtis  pour  une,  deux,  trois  et  quatre 


voix,  avec  basse  continue  ponr  l'orgue,  qui  a 
para  sous  ce  titre  :  Sacra  cantiea  ai,  2, 3  e 
4  voci.  Naple»,  t617,  in-4*.  Les  cantiques  con- 
tenus dans  cet  ouvrage  sont  an  nombre  de  23. 

ANCELET  (....)»  foi  mâ^r  des  mou»- 
qnetaires  noirs  sous  la  régence  du  dnc  d'Or- 
léans, et  sons  le  règno  de  Louia  XV.  Barbier 
iJHctUmn.  deê  ouvrages  an&ntfmeSf  etc.,  1 11^ 
p.  484  de  la  seconde  édition  )  et  Qnérard  {  La 
France  litiérairêf  t.  I,  p.  53)  lui  attribuent 
un  petit  écrit  qui  a  paru,  suivant  eux«  «oits  ce 
titre  :  Observations  sur  la  musique^  tes  musi^ 
ciens  et  les  instruments.  Amsterdam  (  Paria  )  » 
1717,  40  pages  in-12.  D'autre  part  Porkel  {AU- 
gem.  Weratur  der  Musik,  p.  187  ),  d'après  un 
article  de  la  Bibliothek  der  seàônen  Wissen- 
chafsten  (t.  V,  p.  391),  Lichtenthal  (IKszto».  e 
Bibliog.  délia  Musica,  1. 111,  p.  354)  et  M.  C.  F. 
Becker  (System.  chronoL  Darstêllung  der 
musikal.  Literatur,  col.  162  ),  qui  t'ont  copié, 
indiquent  nne  édition  de  ce  petit  ouvrage  qui 
aurait  été  publiée  à  Paris,  en  1759,  in-13,  et  qui 
serait  conséquemment  la  deuxième.  Pour  moi, 
je  possède  on  exemplaire  dn  même  opuscule, 
imprimée  Amsterdam  (Parla)  aux  dépens  de 
la  compagnie,  en  1757,  in-i2  de  40  pages.  Or, 
si  l'édiUon  de  Barbier  et  de  Qnérard  est  réelle ,. 
celle-ci  doit  être  la  deuxième,  et  celle  de  Foricel 
serait  la  troisième;  cependant  la  vérité  estqn'il 
n'y  a  qu'une  seule  édition  du  petit  ouvrage  d'An- 
celet,  à  savoir,  celle  de  1757.  Mes  preuves  sont 
sans  réplique.  L'édition  de  1717  ne  peut  exister, 
car  Ancelet  parle  de  la  gloire  qne  Rameau  s'est 
acquise  par  ses  opéras;  or,  Rameau,  ignoré  an 
fond  de  sa  province  en  1717,  n'avait  encore  rien 
publié  ;  et  son  premier  opéra  n'a  été  joué  que 
seize  ans  plus  tard.  Ancelet  parie  aussi  des  bouf* 
fous  et  des  querelles  qu'ils  ont  fait  naître;  or, 
on  sait  que  les  bouffons  n'ont  joué  à  Paris  qu'en 
1752.  Enfin  l'auteur  de  cette  brochure  analyse 
les  talents  des  violonistes  Pagin  et  Gaviniez,  qui 
n'étaient  pas  nés  en  1717.  Barbier  a  donc  été 
trompé  par  quelque  catalogue  où,  par  une  faute 
d'impression,  on  a  substitué  1  à  5,  et  son  erreur  a 
causé  celle  de  M.  Quérard.  A  l'égard  de  Forkel , 
il  n'a  pas  remarqué  que  le  rédacteur  de  l'article  du 
journal  littéraire  intitulé  :  Bibliothek  der  schô- 
nen  Vissemchojten  (août  1759),  s'excuse  d'être 
en  retard  pour  le  compte  rendu  de  la  brocliure 
anonyme  :  c'est  ce  qui  lui  a  fait  croire  que  cette 
brochure  avait  paru  dans  la  même  année.  Au 
surplus,  le  point  important  est  que  ce  petit  ou- 
vrage, écrit  par  un  liomme  de  goût  et  de  boa 
sens,  fournit  des  renseignements  précieux  sur 
beaucoup  d'artistes  français  qui  brillèrent  depuis 
environ  1720  jusqu'en  1757,  et  sur  lesquels  on 


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ANCELET  —  ANCOT 


95 


saareit  peu  de  etiose  si  cet  écrit  n^exiatait  pas. 
ANCHERSËN  (  Aiugarios  ),  médecin  da- 
nois qui  vivait  à  Copenhague  aa  commencement 
da  dix-huitième  siècle,  a  publié  une  dissertation 
intitulée  :  De  medicatione  per  musieam^  per-» 
mifttt  mperiorum  primo  disserit  Ansgarius 
Anehersen,  drfendente  pnutanUssimo  philO' 
sopkiês  Baeealaur.  Jano  Pétri  Slormio.  In 
auditorie  collegU  Medici,  d.  37  Juniiy  annô 
1720;  Copenhague,  12  pages  in-4<>.  La  seconde 
partie  de  la  thèse  parut  en  1721,  sous  ce  titre  : 
Quomodo  ntusiea  in  carpore  agit  ei  vires 
txerdt.  Il  devait  y  avoir  une  troisième  partie; 
jlgDore  si  elle  a  paru. 

ANCHORENA  (  Josepa  ),  musicien  espa- 
gnol du  quinzième  siècle ,  naquit  dans  ia  Na-  ■ 
varre  en  1438,  et  fit  ses  études  musicales  à  Tu-  | 
oiversité  de  Salamanque.  11  passa  ensuite  à 
Bnrigos,  où  il  composa  di  verses  ceuvres.  On  a  con* 
serré  de  hii  un  fragment  de  Stabat  Mater  à 
quatre  voix  (  Yoy.  Bistoria  de  la  Mtuica  espa* 
nota  de  M.  Mariano  Soriano  Fuertes,  t.  11, 
p.  119). 

AJiCINA  (jRAR-JovéffAL),  évéqoe  de  Sa- 
luce ,  né  à  Fossano  en  Piémont,  le  19  octobre 
1545,  étudia  d'abord  la  médecine,  et  fut  doc- 
teur et  professeur  en  cette  science  à  Turin.  En 
1574,  H  se  rendit  à  Rome,  ou  il  étudia  la  théo* 
logîe,  et  en  même  tem|>8  la  musique,  quil  cul- 
tivait dès  sa  jeunesse.  Après  avoir  été  ordonné 
prêtre ,  il  fut  envoyé  à  Naples  pour  y  ensei* 
gner  la  tliéologie  ;  Clément  VU!  le  nomma  en- 
suite évèque  de  Mondovi»  et  enfin  évéqoe  de 
Saluée,  en  1602.  11  fut  ami  intime  de  saint 
François  de  Sains.  Ancina  a  fait  imprimer  des 
cantiques  de  sa  composition  sous  ce  titre  :  Têm- 
plo  artnonico  delta  B,  Virgine.  Prima  parte 
a  tre  voci;  Rome  1699,  in-4o.  M.  Danjou  a  si 
gnalé,  dans  ses  intéressantes  lettres  sur  ses  re- 
cherches relatives  à  la  musique  en  Italie  (1), 
Texistenoe  de  plusieurs  recueils  de  musique  qui 
renferment  des  compositions  d'Adcina,  et  qui  se 
trouvait  à  Rome  dans  la  bibliothèque  Vallicellay 
au  couvent  des  PP.  de  TOratoire.  Ces  recueils 
sont  sous  les  nos  o,  29,  30,  SI,  32,  35. 

ANCOT  (  Jbâr  ),  né  à  Bruges,  le  22  octo- 
bre 1779,  a  commencé  ses  études  musicales  dans 
la  maîtrise  de  l'église  Saint-Donat,  en  cette 
ville,  sons  la  direction  de  l'abbé  Cramèneel  de 
l'organiste  Tbien pont.  Il  se  rendit  ensuite  à  Paris, 
o6  il  reçut  des  leçons  de  violon  de  Rodolphe 
Kreutxei  et  de  Baillot.  Rodolphe  et  Catel  fu- 
rent ses  guides  pour  l'étude  de  l'iiarroonle.  De 
retour  à  Bruges  au  mois  de  mai  1804,  il  s*y  est 

(i)  Revue  de  la  mutique  religieuse,  populaire  et  clas- 
«*4«e,  t.  Iir,  p  101. 


fixé  depuis  lors,  et  s'y  est  livré  à  renseignement 
du  violon  et  du  piano.  Quelques-unes  de  ses 
compositions  ont  été  publiées;  mais  le  plus 
grand  nombre  est  in^it;  on  y  remarque  : 
10  Quatre  concertos  |)our  le  violon,  avec  or- 
chestre. —  2**  Trois  quatuors  pour  deux  violons, 
alto  et  basse.  —  3''  Deux  messes  à  trois  voix,  avec 
accompagnement  d'orgue.  —  4o  Ecce  panis  à 
quatre  voix  et  orchestre.  —  so  Deux  Osalutaris 
à  trois  voix,  avec  accompagnement  d'orgue 
obligé.  —  60  Six  Tantum  ergo  à  trois  et  quatre 
voix,  avecorgue  oblige  —  70  Quatre  Ave  Maria  à 
quatre  voix. — 80  quatre  airs  variés  pour  le  violon, 
avec  orchestre.  ~  90  Divertissement  nùlitaire 
pour  seize  instruments.  —  lOo  Deux  ouvertures  en 
harmonie  pour  quinze  Instruments.—  il»  Deux 
fantaisies  en  harmonie  pour  quinze  instrumenU. 
—  120  Un  air  varié  en  liarmonie  pour  quinze  ins- 
truments, morceau  qui  a  obtenu  le  prix  aii 
concours  de  la  ville  deGand,  le  10  août  1823.  •— 
180  Huit  pas  redoublés  en  liarmonie.  ^  ]4o  Valses 
en  iMkrmonie.  —  lôo  Deux  marches  pour  quinze 
instruments.  >-  16<*  Marche  funèbre  composée 
pour  le  service  du  maréchal  Lannes,  duc  de 
Montebello.  Ancot  est  mort  à  Bruges,  le  12 
juillet  1848,  à  l'Age  de  72  ans. 

ANCOT  (Jean),  fils  du  précédent,  né  à 
Bruges  le  6  juillet  1799 ,  eut  pour  maître  de 
violon  et  de  piano  son  père,  depuis  l'Age  de  six 
ans  jusqu'à  dix-huit.  Il  avait  à  peine  atteint  sa 
douzième  année  quand  il  débuta,  dans  les  con- 
certs de  la  ville  qui  étaient  donnés  au  théâtre, 
par  le  douzième  concerto  de  Viotti  pour  le  vio- 
lon, et  par  le  troisième  de  Steibelt  pour  le  piano. 
Quatre  ans  après  il  écrivit  son  premier  concerto 
de  violon,  qu'il  dédia  à  Rodolphe  Kreutzer,  et 
ensuite  son  premier  concerto  de  piano,  dont  il 
offrit  la  dédicace  A  Pradher.  En  1817,  il  alla 
à  Paris,  où  il  fut  admis  au  Conservatoire  de 
musique.  Pradher  y  devint  son  professeur 
de  piano,  et  Berton  lui  donna  des  leçons  de 
composition.  Doué  des  plus  heureuses  disposi- 
tions, il  aurait  pu  se  placer  A  un  rang  élevé 
parmi  les  jeunes  artistes  de  son  temps  ;  mais  des 
passions  ardentes  ne  lui  permirent  pas  de  donner 
A  ses  études  toute  la  sévérité  désirable.  Six  an- 
nées après  son  admission  au  Conservatoire,  ii 
quitta  Paris  pour  se  rendre  A  Londres.  LA  il  ob- 
tint le  titre  de  directeur  et  de  professeur  de  l'A- 
tliénée  et  celui  de  pianiste  de  la  duclkesse  de 
Kent.  Toutefois  il  ne  paraît  pas  qu'il  fût  satis- 
fait de  sa  situation,  car  il  s'éloigna  de  la  capi- 
tale de  l'Angleterre  en  1825,  et  voyagea  en  Bel- 
gique pendant  quelque  temps,  puis  alla  se  fixer 
A  Boulogne,  où  il  est  mort  le  5  juin  1329. 

La  fécondité  d' Ancot  pourrait   passer  pour 


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ANCOT  —  ANDERS 


iDenreîlleuse  si  toas  ses  ouvrages  avaient  été 
écrits  avec  soin;  car,  ayant  i  peine  atteint 
Tâge  de  trente  an« ,  il  avait  fait  imprimer  plus 
de  deux  cent  vingt-cinq  œuvres,  qui  ont  été 
publiés  à  Paris,  à  Londres  et  en  Allemagne.  On 
n'indiquera  ici  que  les  ouvrages  qui  lui  ont  fait  ie 
plus  d'honneur  :  !<>  Concerto  pour  le  violon;  Paris, 
Jouve.  —  20  Concerto  pour  le  piano;  Paris,  Le- 
duc. —  3oSonate8  pour  piano  seul,  œuvres  4*,  10« 
et  18®;  Paris.  —  4o  Plusieurs  fanlaisies  pour  le 
piano,  avec  orchestre.  —  5^  La  Tempête  ^  fan- 
taisie  pour  piano  seul  ;  Londres.  —  6^  V Oura- 
gan ,  idem  ;  Paris ,  Naderman  :  ce  morceau  est 
une  des  meilleures  productions  d'Ancot,  et  a  eu 
un  succès  de  vogue.  —  7»  Nocturne  pour  piano  et 
violon,  œuv.  8*;  Paris,  A.  Petit.  —  8©  Deux  au- 
bades pour  piano  et  violon,  œuvres  32»  et  3&*; 
Paris,  Dufaut  et  Dubois.  —  9^  Grande  sonate  pour 
piano  et  violon ,  œuvre  14*  ;  Paris,  A.  Petit.  -- 
loo  Huit  fanlaisies  pour  piano  à  quatre  mains, 
sous  les  litres  de  la  Légèreté,  r Attente,  Azélie 
Marche  grecque,  les  Charmes  de  Londres, 
Marche  turque,  Marche  d'Aline,  et  V Immortel 
Laurier;  Paris  et  Londres.  —  1  lo  Une  multitude 
d'airs  variés  pour  piano  seul.  —  12o  Cinq  concer- 
tos pour  le  violon,  avec  orchestre.  —  13Ô  Trente- 
six  études  pour  le  piano;  Paris.  —  14o  Douze  fu- 
gues pour  Torgue»  première  et  deuxième  suite; 
ifrid.  — 150  Amélia,  ou  le  Départ  pour  la 
guerre,  scène  avec  orchestre,  chantée  par  Begrez 
à  ropéra  de  Londres.  —  i6o  Marie  Stuart,  scène 
avec  orchestre.  —  17o  La  résolution  inutile, 
idem.  — 180  la  philosophie  d^Anaeréon,  idem. 
-~  19o  Six  ouvertures  à  grand  orchestre,  exécu- 
tées à  ropéra  de  Londres  et  dédiées  à  Rossini.  — 
200  Grande  pièce  de  concert,  dédiée  au  roi  des 
Pays-Bas.  —  2lo  Plusieurs  recueils  de  romances, 
gravés  à  Paris  et  à  Londres. 

ANCOT  (  Louis),  né  à  Bmges  le  3  juin  1803, 
a  reçu  de  son  père  des  leçons  de  musique,  de 
violon  et  de  piano,  depuis  Tige  de  cinq  ans  jus* 
qu'à  sa  dix-septième  année.  Après  avoir  voyagé 
en  France,  en  llalie,  dans  les  Pays-Bas,  en 
Ecosse  et  en  Angleterre,  il  s'arrêta  à  Londres,  où 
il  fut  nommé  pianiste  dn  duc  de  Sussex.  Quelque 
temps  après,  il  alla  à  Boulogne,  où  il  se  livra  À 
renseignement  du  piano;  puis  il  quitta  cette  po- 
sition pour  aller  à  Tours ,  où  il  vécut  pendant 
quelques  années.  De  retour  à  Bruges,  sa  patrie , 
il  y  mourut  à  TAge  de  trente-trois  ans,  au  mois 
de  septembre  1886.  Cet  artiste  a  publié  qua- 
rante-sept ouvrages,  qui  ont  été  gravés  à  Edim- 
bourg, à  Londres,  et  à  Paris,  chez  Petit  et  Sctio- 
nenberger.  Ces  compositions  consistent  en  so- 
nates, fantaisies,  airs  variés,  pièces  à  quatre 
mains  pour  piano,  fugues,  études,  concertos. 


ouvertures  i  grand  orchestre,  romances  et  noc- 
turnes pour  une  ou  deux  voix,  avec  accompagne* 
ment  de  piano. 

ANDËRL  (Q...Of  compositeur  de  musi- 
que d'église,  né  en  Bavière ,  vit  à  Aug^hourg,  et 
a*est  fait  connaître  depuis  environ  1842  |)ar  la 
publication  des  ouvrages  suivants  :  lo  Asperges, 
à  quatre  voix  et  orgue;  Augsbonrg,  BcBlini.  —  2o 
Le  Christ  souffrant  au  mont  des  Oliviers ,  en 
trois  cliants  pour  deux  sopranos,  basse  et  orgut; 
MunicI),  Falter.  —  30  Chant  de  procession  pour  la 
fête  du  Saint-Sacrement,  à  deux  sopranos ,  Itaste 
et  orgue;  Augsbourg,  Bœlim.  —  40  Lauda  Sion, 
à  trois  voix  et  orgue;  itHd,  —  50  Pançe  lingua, 
pour  deux  sopranos,  basse  et  orgue  ;  ibid,  —  60 
Chant  pour  la  Nativité,  à  deux  sopranos,  liasse  et 
orgue;  Munich,  Falter.  —  70  Cantique  de  l'Avent, 
à  deux  voix,  deux  violons  et  orgue;  iùid.  —  80 
La  Naissance  de  Jésus ,  cantique  allemand  de 
Noèl,  pour  deux  voix  et  orgue;  ibid —  9*  Messe 
brève  en  mi  bémol,  pour  soprano,  contralto»  basse» 
deux  violons,  coutrebasse  et  orgue;  iàid,  — 
100  Chant  pour  la  fête  de  Pâques,  à  tiois  voix  et 
orgue;  ihid.  •—  Uo  Trois  cantiques  de  prédica- 
tion dans  le  style  choral,  à  voil  seule  et  orgue, 
ou  è  trois  voix  ad  libitum  ;  ihid.  —  12»  Répons 
des  offices  de  la  procession,  pour  deux  sopranos 
et  basse ,  avec  accompagnement  de  basse ,  ibid. 

ANDËRS  (Hbmri),  organiste  de  Téglise 
principale  d'Amsterdam,  naquit  en  Allemagne 
vers  16iK),  et  s'établit  en  Hollande  en  1720.  H 
y  a  publié  des  sonates  pour  trois  et  quatre  ins- 
truments, sous  ce  titre  :  Symphonix  inlroduC' 
tort»,  trium  et  quatuor  instrumentorvm^ 
opéra  1  et  2;  Amsterdam,  chez  Klaas  Knot, 
sans  date,  in-fol.  obi.  Chaque  œuvre  contient 
douze  sonates  :  elles  sont  fort  bonnes. 

AiMDERS  (  GonEFROiD-ËNGELBEHT  ) .  littéra- 
teur musicien,  né  à  Bonn,  en  1795,  a  fait  de 
bonnes  études,  dont  il  a  fait  un  usage  utile  dans 
des  recherches  philologiques  sur  Thisloire  litté- 
raire de  la  musique.  Établi  à  Paris  depuis  1829, 
M.  Anders  s*y  est  occupé  d'une  nouvelle  édition 
de  la  littérature  générale  de  la  musique  de  For- 
kel,  ou  plutôt,  d*un  ouvrage  entièrement  neuf 
sur  le  même  sujet,  ainsi  que  d*un  Dictioiinaire 
de  musiquesur  le  plan  de  Waltlier.  Ces  ouvrages, 
exécutés  avec  un  esprit  de  recherches  (lea  ordi- 
naire et  des  soins  consciencieux,  seraient  sans 
doute  d'une  grande  utilité,  et  contiendraient  beau- 
coup de  choses  nouvelle.<r  et  intéressantes  ;  nial- 
henreusement  la  santé  de  M.  Anders  l'a  souvent 
à  interrompre  ses  travaux.  M.  Aoders 


a  fait  insérer  quelques  articles  dans  la  Galette 
musicale  de  Leipsick;\in  morceau  intéressant 
sur  riiistoire  du  violon  a  été  donné  par  lui  dans 


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ANDERS  —  ANDRÉ 


97 


le  D**  56  du  recueil  périodique  intitulé  :  Cxcilia 
(p.  247-257).  En  1831,  il  a  publié  à  Paris 
une  brochure  in-8o  sous  ce  titre  :  Nicolo  Paga' 
niid,  sa  vie,  sa  personne  et  quelques  mots  sur 
son  secret.  M.  Andera  a  donné  aussi  quelques 
articles  dans  les  années  1831,  1832  et  1833  de 
la  Revue  musieale.  An  mois  de  mars  1833  il  a 
été  nommé  employé  de  la  Bibliothèque  impériale 
pour  la  oonserration  et  la  mise  en  ordre  de  la 
IMrtie  musicale.  Depuis  cette  époque  il  a  donné 
quelques  bons  articles  à  la  Ginette  miuicale 
dePariSf  dont  il  a  rédigé  les  tables  depuis  l*o- 
rigine.  UEncyelopédifi  des  gens  du  monde 
reafenne  aussi  quelques  bons  articles  concer- 
nant rhistoire  et  la  théorie  de  Ja  musique  dont  il 
est  auteur.  En6n,  il  a  extrait  de  la  notice  bio- 
graphique de  Beethoven,  publiée  par  Wegeler  et 
Ries,  une  brochure  intitulée  :  Détails  Mogra' 
phiques  sur  Beethoven.  Paris,  1839,  in-8o  de 
48  pages. 

ANDERSCH  (  Jean-Dàhigl  ) ,  docteur  en 
philosophie,  et  directeur  d*un  pensionnat  d'édu- 
cation en  Poméranie,  s'est  fait  connaître  par 
quelques  Unes  snr  Péducation  et  par  un  dic- 
tionnaJre  portatif  de  musique,  à  Tnsage  des 
amateurs  et  des  jeunes  musiciens,  sous  ce  titre  : 
Mttsikalisehes  Warterbuch  fur  Freunde  und 
Sekûler  der  Tonhunde  (sic  ).  Berlin ,  Natorff, 
1829,  u-80  de  420  pages.  Cet  ouvrage  n'est 
qu'un  extrait  du  Lexique  musical  de  Koch. 

ANDERSON  (Jban),  compositeur  de  mu- 
squé écossaise,  est  considéré  par  quelques  per- . 
sonnes  eommen'ayantpasenderival  en  ce  genre, 
depuis  le  temps  d'Oswald.  Il  est  mort  à  Inver- 
De8s,enl80f. 

ANDIJVG  (  J.  M.  ),  professeur  de  musique 
au  séminaire  de  Hildburgbausen  et  organiste  de 
ronioo  évangélique  de  cette  Tille,  né  vers  1816, 
t'est  fait  connaître  par  quelques  compositions 
pour  l'orgue  et  pour  léchant,  au  nombre  des- 
quelles on  remarque  48  préludes  faciles  pour 
des  chorals f  op.  5,  Eriûrt,  Kôrner,  petit  in-4o 
obi.  Anding  est  un  des  rédacteurs  du  journal  des 
orgaoistes  inUtulé  I7rania,  et  publié  à  Erfûrt, 
chez  Kdmer. 

ANDRADE  (  Jban-Aogustb  ),  compositeur 
de  romances  et  professeur  de  chant ,  est  né  à 
Bayonne  en  1793.  Admis  comme  élève  au  Con- 
servatoire en  1817,  il  y  a  reçu  des  leçons  de 
chant  de  Garât  et  de  Ponchard ,  et  a  obtenu  le 
premier  prix  en  1830.  On  a  publié  de  sa  com- 
position beaucoup  do  romances  et  de  nocturnes, 
li^nni  lesquels  il  en  est  plusieurs  qui  ont  eu  du 
>06cès.  M.  Andrade  est  auteur  d'une  Nouvelle 
méthode  de  chant  et  de  vocalisation,  adoptée 
parle  Conservatoire  de  Paris.  Paris,  Aulagnier 

BIOGB.  ONIV.  DES  MUSiaENS.  T.  —  I. 


(  sans  date),  gr.  in-4*'/Une  édition  de  cet  ou- 
vrage, revueetaugmentéeparM.  Aug.  Gatby,  aété 
publiée  à  Hambourg,  chez  Cranz,  1838,  in-4^. 

ANDRÉ  DE  GORINTHE,  musicien 
poète  cité  par  Plotarque  dans  son  dialogue  sur 
la  musique,  avec  Tyrtée  de  Mantinée  et  Thra- 
sylle  de  Phlionte,  au  nombre  des  musiciens  grecs 
qui  se  sont  abstenus  de  l'emploi  du  genre  chro- 
matique, de  la  multiplicité  des  cordes  et  de  plu- 
sieurs autres  choses  vulgairement  usitées  dans  la 
musique.  (  Voy.  la  note  140  de  Burette  sur  ce 
passage  de  Plutarque ,  dans  les  Mémoires  de 
V Académie  de»  inscriptions  et  belles-lettres, 
t.VIU,) 

ANDRE  ou  ANDREAS,  archevêque  de 
Crète,  vécut  vers  la  fin  du  septième  siècle  et  au 
commencement  du  huitième.  On  lui  a  donné 
aussi  le  nom  à* Andréas  HierosolpmUamtx , 
parce  qu'il  fut  d'abord  moine  à  Jérusalem.  Théo- 
dore, patriarche  de  cette  ville,  l'envoya  au  con- 
cile de  Constantinople ,  pour  y  combattre  les 
doctrines  des  monothélites.  Après  avoir  rempli 
successivement  les  oifices  de  diacre  et  d'orpha- 
notrophe ,  il  fut  élevé  à  l'archevêché  de  Crète. 
Les  auteurs  qui  ont  bxé  la  date  de  sa  mort  au 
14  juin  724  l'ont  confondu  avec  André,  arche- 
vêque de  Césarée,  qui  est  un  autre  personnage. 
La  date  de  la  mort  d*André  de  Crète  est  incer- 
taine. On  a  de  ce  patriarche  des  homélies  et 
quelques  opuscules  publiés  par  Combéfis  et 
Petau.  Il  est  aussi  auteur  de  plusieurs  bynmes 
avec  le  chant  en  usage  dans  l'Église  grecque, 
et  conservées  dans  rOxTéaiixoc.  Fabricius  (Bibl. 
Grxc.,  t.  III,  p.  654,  édit.  de  Harles)  attri- 
bue à  André  de  Crète  le  traité  de  musique  in- 
titulé Bagiopolitès ,  contenu  dans  le  manus- 
crit grec  no  360  de  la  Bibliothèque  impériale  de 
Paris;  mais,  ainsi  que  le  remarque  M.  Vincent 
(  Notices  et  extraits  de  Manuscrits  de  la  Bi- 
bliot.  du  Roi,  t.  XVI,  2«  p.,  pag.  259  ),  aucune 
raison  n'est  indiquée  à  l'appui  de  cette  assertion, 
et  il  y  a  des  motifs  plausibles  pour  la  repousser. 
(  Voyefi  HAGiopouTte.  ) 

ANDRE  (  Yves-Mabib),  Jésuite,  né  en  1675, 
à  Ch&teaulin,  en  Bretagne,  professa  les  mathé- 
matiques à  Caeu,  depuis  1720  jusqu'en  1759,  et 
mourut  le  26  février  1764,  à  l'êge  de  quatre- 
vingt-neuf  ans.  On  a  de  lui  un  Traité  sur  le 
beau;  Paris,  1741,  in-12,  dont  le  quatrième 
chapitre  est  consacré  au  beau  musical.  Le  bon 
jésuite  ne  sait  de  quoi  il  parle.  Son  livre  a  eu  six 
éditions,  et  a  été  réuni  k  la  collection  de  ses 
couvres,  en  5  vol.  in-12,  qui  a  été  publiée  après 
sa  mort.  Comme  Lucrèce  et  tous  ceux  qui  pen- 
sent que  le  beau  musical  consiste  dans  l'imitation 
de  la  nature,  le  P.  André  nous  fait  instruira 

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ANDRE 


la  imiiiqae  ptr  les  concerto  des  ol- 
leatii  ;  par  les  i^phirs  qui  soupirent  dans  les 
roseaux  ;  par  les  aquilons  qui  sifOent  dans  les 
forèto;  par  la  ^oii  formidable  des  yagnes  d«  la 
mer,  et  «ntUi  par  le  tonnerre,  qui  fait  la  basse  de 
la  syropiionia!  L'are-en-ciel,  Ini-mème»  nous 
instruit  des  principes  de  la  musique;  car  Newton 
a  décoVTert  que  les  eoulenrs  du  spectre  tolaîre ,  à 
savoir,  le  ronge,  Torangé,  le  jaune,  le  vert,  le 
bleu,  l'indigo  et  le  violet,  occupent,  dans  la 
bande  colorée,  des  espaces  qui  sont  entre  eux 
dans  les  mêmes  proportions  que  les  intervalles  des 
sept  sons  de  la  gamme!  EnAn,  le  P.  André  voit 
dans  la  coïncidence  de  ce  fait  avec  les  phéno- 
mènes do  corps  sonore  et  les  proportions  numé- 
riques le  principe  certain  du  beau  en  musique, 
lequel  conséquemment  consisterait  dans  l*ordre 
et  la  r<^gulârité.  Par  là  il  exclut  le  sentiment  et 
imagination,  réduisant  l'efTet  du  beau  à  celui 
quil  produit  sur  llntelligence.  Cependant,  par 
une  contradiction  manifeste,  il  flnit  par  recon- 
naître trois  sortes  de  beau,  à  savoir  :  l'absolu  ,<»- 
dépendant  (  dit-ii  )  de  toute  institution,  même 
dMne;  le  beau  musical  naturel,  dépendant 
de  Cinstiiution  du  Créateur,  mais  indépen- 
dant de  nos  opinions  et  de  nos  goûts;  et 
en/lnun  beau  musical  artificiel,  et  en  quelque 
sorte  arbitraire ,  mais  Uaujours  avec  dépen* 
dance  des  lois  éternités  de  t'harmonie  J  Tout 
cela  est  faux  ;  car  il  est  évident  que  le  beau  que 
nous  ne  sentirions  pas  serait  le  néant,  bien  que 
d'inf4itution  divine;  quant  an  beau  arbitraire, 
il  n'est  pas  moins  certain  qu'il  n*est  qu'une  il- 
lusion des  sens  et  de  l'esprit,  car  beau  et  ar» 
bitraêre  8*excluent  réciproquement  Enfin ,  et 
ceci  n'est  pas  moins  important,  le  beau  absolu, 
indépendant,  même  de  Pinstitution  divine,  im- 
plique contradiction,  car  nous  n'aurions  aucuae 
faculté  poar  Taperoevoir  et  le  reconnaître. 

ANDRÉ  (CnatoDi-CHABLis),  en  allemand 
André,  naquit  à  Hildbiirghausen ,  le  20  mars 
1763 ,  et  fot  d*abord  secrétaire  du  prince  de  Wal- 
deck ,  à  Aroisea.  Eo  17S5 ,  on  le  nomma  conseil- 
Isr  d'édocation  à  Schniplènthal ,  dans  le  duché 
de  Gotha.  Trois  ans  après ,  il  établit  dans  ce  lien, 
conjointement  avec  Sabmann,  une  maison  d'édo- 
cation pour  les  jeunes  demoiseiles.  En  1790,  il 
se  sépara  de  son  ancien  associé,  et  transporta 
son  établissement  à  Gotha.  Ce  fut  dans  cette  si- 
tuation qn'André  écrivit  ses  nombreux  ouvrages 
sur  Téducaticn ,  et  partienHèrement  ses  Prome- 
nades utiles  pour  tous  les  jours  de  Pannée ,  à 
Vusagedes  parents;  Brunswick,  1790«1797,  4 
parties  in-8*.  Dans  l'une  des  quatre  parties  de  cet 
ouvrage,  l'auteur  atraitédeParl</e^oiier<f«ptoifo 
avec  tant  de  clarté  et  de  précision,  qu'on  peut 


affirmer  qu'il  n^est  point  de  Kvre  ob  les  principes 
phHo6ophH|oes  de  cet  ait  soient  mieux  exposés. 
André  est  aussi  l'auteur  d'un  opuscnle  intitulé  : 
Sehreiben  an  einen  Freund  ûber  dos  musika- 
lisehe  Drama  Thirza  und  ikre  SôAji«(  Lettres 
à  un  ami  sur  le  drame  musical ,  Tkkna  et  ses 
fils);  Eisenach,  1783,  trois  firailles  in-g*.  André 
a  été  nommé,  en  1798 ,  directeur  des  étebHsse- 
ments  ecclésiastiques  de  Britnn.  H  occupait  encore 
ce  poste  en^l815.  Il  est  mort  le  19  juillet  1831. 

ANDRÉ  (  Jban  ),  né  à  Oflienbach ,  le  n  mars 
1741 ,  fut  d*abord  destiné  au  commerce  par  ses 
parents,  qui  étaient  fabricanta  de  soieries  en 
cette  ville.  En  conséquence ,  ils  ne  lui  firent  point 
étudier  la  musique,  et  le  jeune  André,  que  son 
goût  entraînait  Tcrs  cet  art,  n'eut  pour  tout  se- 
cours, jusqu'à  l'âge  de  douie  ans,  que  les  avb 
d'un  de  ses  petits  canaarades,  qui  allaita  Franc- 
fort prendre  des  leçons  de  violon  qu'il  lui  trans- 
mettait à  son  tour.  11  apprit  aussi,  sans  maître, 
à  jouer  du  clavecin,  et  le  livre  choral  do 
Kœnicli  lui  servit  à  étudier  l*art  de  l'accompa- 
gnement. 

Jusqu'à  l'flge  de  vingt  ans ,  André  n*avait  com- 
posé que  des  pièces  fugitives  de  chant  ou  de  mu- 
sique instrumentale;  mais,  se  trouvant  à  Franc- 
fort vers  1780,  il  y  entendit  des  opéras-comiques 
français  et  des  opéras  bouffes  italiens ,  qui  tut 
donnèrent  Pidée  de  travailler  pour  la  scène.  Son 
premier  ouvrage  en  ce  genro,  der  Tœp/er  (  le  Po- 
tier), Alt  représenté  à  Francfort,  et  plut  piu- 
Ja  gsieté  et  le  naturel  qui  y  régnaient.  Son  succès 
détermina  le  célébra  Gmtlie  à  confier  au  jeune 
compositeur  son  opéra  ^Brwin  et  Blmire,  André 
le  mit  en  musique  avec  le  même  bonlienr.  Ces 
deux  ouvrages,  ayant  été  représentés  pea  de 
temps  après  à  Berlin ,  réussirent  si  bien,  que 
leur  auteur  fut  appelé  dans  cette  ville  pour  y  di- 
riger le  grand  théâtre.  André  vendit  alore  sa  fa- 
brique de  soieries ,  et  se  rendit  à  Beriin  avec  sa 
femme  et  ses  entanta  pour  y  prendre  possession 
de  cette  direction,  et  pour  apprendre  l'harmonie 
et  le  contrepoint,  dont  il  n'avait  point  enooro 
(Ut  d'étude  régulière.  Là  il  fit  la  connaissance 
de  Marpurg ,  qui  le  dirigea  dans  ses  travaux  sco- 
lastiques. 

Dorant  le  temps  qnll  passa  à  Beriin,  André 
composa  un  assex  grand  nombre  d'ouvrages  pour 
le.tiiéâlre  quil  dirigeait.  Il  resta  plusieum  années 
dans  cette  ville,  et  probablement  il  s'y  serait 
fixé  pour  to^joure  s'il  eût  pu  y  transporter  une 
fonderie  de  caractères  et  une  imprimerie  de  mu- 
sique quil  avait  établies  à  Offenbach  en  1774; 
mais  n'ayant  pu  l'introduire  à  Beriin,  à  cause  du 
privilège  de  Hummel ,  et  ses  affaires  ayant  été 
mal  conduites  en  son  absence ,  il  prit ,  en  1784 , 


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AITDRÉ 


99 


le  parti  de  retoumer  k  OfTenbach ,  pour  diriger 
lui-même  une  entreprise  qu'il  considérait  comme 
pli»  aTtntageuse  que  la  direction  du  théâtre.  Le 
ftuccèft  répondit  aux  espérances  d'André,  et  son 
établissement  devint  un  des  plus  considérables 
de  l'Europe  en  ce  genre.  Lui-même  en  dirigea 
toutes  les  parties  et  leur  donna  tant  d'extension, 
qu'il  Unit  par  y  employer  |oumelleroent  plus  de 
cinquante  ouvriers.  Une  attaque  d'apoplexie  ren- 
iera à  sa  famille  le  18  juin  1799. 

Le  opéras  dont  André  a  composé  la  musique 
sont  :  r  Der  Tœp/er  (le  Potier).  —  7?  Erwin 
et  Blmire,  ^  3®  Herzog  Michel(\t  duc  Michel). 
— 'A*Deralte  Preyer  (V Amoureux  suranné).  — 
&*  Peier  und  Bannchen  (  Pierre  et  Jeannette  ) .  — 
e*  JDer  Fûrat  im  hœchsten  Olanze  (le  Prince 
dans  toute  sa  splendeur). —  7*  Lavra  Rosetti.  — 
«•  Claudine.  —  9*  P Alchimiste,  — 10*  !«  Grâ- 
ces. —  1 1*  Dos  tariarische  Gesett  (la  Loi  des 
Tartares).  —  W  Dos  Friedens  Feyer  (la  Fête 
de  la  paix).  —  13°  Die  Schaden/reude(Venv\é). 
—  U**  Kurze  Thorheitist  diebesteOà  plus  courte 
folie  est  la  meilleure). — 1 5"^  Das  Wûthendeffeer 
la  Chasse  infernale).—  le"*  ff /mire,  réduite  pour 
le  clavecin;  en  1782.  —  17*  Das  Aulomat  (l'Au- 
tomate).^  id^  Der  Barbier  von  Bagdad  (le 
Bai*bier  de  Bagdad).—  19**  Le  vieux  homme  li~ 
bre.  —  20°  Arlequin  perruquier^  pantomime. 
^21*  Delmont  et  Constance.  ^  22°  Quelque 
chose  doit  nous  survivre.  —  33*  Musique  pour 
la  tragédie  de  Macbeth.  — >  24°  Idem  pour  le 
Roi  Lear.  —  25°  Divertissements  pour  diverses 
eireonstances.  Ses  ouvrages  détachés  consistent 
ea  trois  sonates  pour  le  clavecin ,  avec  vio- 
Ion  et  vMoneellet  op.  l  ;  Oiïenbach,  1786.  — 
Chansons  avec  accompagnement  de  fiâte  ou 
violon^  alto  et  basse,  trois  parties;  Offenbach, 
1793.  ^  Léonors  de  Burger,  romance  pour  le 
liianoy  dont  II  a  été  publié  cinq  éditiotts.  —  Les 
Femmex  de  Veinsberg,  pour  le  piano;  ariette 
pour  le  Barbier  de  Sévllle.  Malgré  les  occupations 
multipliées  d^André,  il  se  passait  peu  de  temps 
sans  qu'on  vtt  paraître  quelque  nouvel  ouvrage 
<le  sa  composition.  L'année  même  de  sa  mort, 
il  travaillait  à  un  opéra ,  dont  il  avait  tiré  un 
rondeau  qui  fut  Imprimé  dans  l'Almanach  théâ- 
tral de  Gotlia,  en  1796. 

Le  stylede  ce  musicien  n^a  rien  de  remarquable, 
soit  sous  le  rapport  de  la  nouveauté  des  idées, 
soit  sous  celui  de  l'harmonie  ;  mais  ses  mélodies 
ont  dn  naturel,  de  la  grftce  et  plus  de  gaieté  qu'on 
n'en  trouve  communément  dans  la  musique  al- 
lemande Il  y  a  beaucoup  d'analogie  entre  la  ma- 
nièfe  d'André  et  celle  de  Ditters  de  Dittersdôrf. 

ANDRÉ  (Jbar-Autoiiib),  fils  du  précédent, 
est  né  à  Ofiènbacb  le  6  octobre  1775,  et  non 


à  Berlin  en  1776, comme  il  est  dit  dans  le  pre- 
mier Lexikott  de  Gerber ,  et  dans  le  Dictionnaire 
des  Musiciens  de  Choron  et  Fayolle.  Les  bio- 
graphes allemands  assurent  qu'André  n'était 
ftgé  que  de  deux  ans  lorsqu'il  montrait  déjà  d'heu- 
reuses dispositions  pour  la  musique.  Les  pre- 
mières leçons  de  violon  et  de  piano  lui  furent 
données  à  Berlin ,  dans  le  temps  oti  son  père  di- 
rigeait l'orchestre  de  l'Opéra.  L'art  du  chant  lui 
fut  enseigné  par  le  ténor  Marschbailm  ,  et  il  y 
fit  des  progrès;  à  l'Age  de  huit  ou  neuf  ans  il 
chantait  avec  goût  et  justesse  des  airs  fort  difO- 
ciles.  De  rétour  à  OfTenbach,  quand  son  père 
alla  se  fixer  définitivement  dans  celte  ville,  André 
s'y  livra  avec  ardeur  à  l'étude  du  violon  et  dn 
piano;  il  y  prit  aussi  des  leçons  d'harmonie  et 
d'accompagnement,  et  le  chanteur  Riglietti,  qui 
passa  quelque  temps  à  OfTenbach,  en  1786,  lui 
fit  contracter  de  bonne  heure  l'habitude  de  dé- 
chiffrer la  partition.  L'année  suivante,  il  fut  confié 
aux  soins  de  Ferdinand  Fr&nzel  pour  achever 
ses  études  de  violon  ;  deux  années  de  leçons  de 
ce  maître  le  rendirent  habile  sur  cet  instrument. 
Ses  premières  compositions  avaient  été  des  sym- 
phonies qu'il  écrivait  pour  des  concerts  d'ama- 
teurs; mais  le  premier  ouvrage  qu'il  avoua  fut 
une  sonate  de  pfaino  avec  accompagnement  de 
violon ,  composée  pendant  un  voyage  qu*il  fit  à 
Manlieim  et  à  Strasbourg  avec  son  père..  En  1789, 
il  retdama  à  Manheinh  pour  y  continuer  ses 
études  de  violon  sous  la  direction  de  Frftnzel  î  il  y 
fut  nommé  premier  violon  adjoint  du  tltéfttre  de 
la  cour;  mais  l'année  suivante  il  fut  obligé  de 
retournera  Offenbach  pour  y  diriger  le  commerce 
de  musique  de  son  père,  qui  voyageait  en  Saxe. 
Ce  fut  aussi  dans  hi  même  année  1790  quMl  rem- 
plit les  fonctions  de  clief  d'orchestre  an  spectacle 
dirigé  par  Bossmann  :  il  n'était  alors  ftgé  que  de 
seize  ans. 

La  grande  quantité  d'ouvrages  sortis  de  sa 
plume  lui  avait  déjà  donné  une  habitude  d'écrire 
qu'il  est  rare  de  posséder  à  cet  ftge  ;  toutefois 
cette  habitude  pratique  ne  lui  parut  par  suffi- 
sante; il  sentit  la  nécessité  de  faire  des  études 
plus  sérieuses,  et,  en  1792,  il  retourna  à  Man- 
heim  pour  faire  un  cours  d'harmonie  et  de  con- 
,  trepoiot  soos  la  direction  du  maître  de  chapelle 
Volweiler,  qui,  en  moins  de  deux  ans ,  le  mit  en 
état  d'écrire  correctement  Depuis  1793  jusqu'en 
1796  il  partagea  le  temps  alternativement  entre 
le  commerce  de  musiqne  et  l'étude  de  son  act. 
Il  était  dans  sa  vingtième  année  quand  il  partit 
pour  l'université  de  léna,  où  il  resta  jusqu'au 
printemps  de  i797.  Après  avoir  voyagé  quelque 
temps  dans  le  nord  de  l'Allemagne,  il  retourna 
à  OfTenbach  en  1798;  mais  il  n'y  resta  pas  long* 

7. 


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100 


t  ANDKÉ 


temps,  car  dans  la  même  année  il  entreprit  un 
second  vojage  musical  à  Mayence,  Coblentz, 
Bonn ,  Cologne, et  Wesel.  La  mort  de  son  père 
le  rappela  à  OfTenbacb  en  1799,  et  dès  ce  mo- 
ment il  se  livra  sérieasement  à  son  commerce  de 
musique  ;  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  toutefois  de 
faire  encore,  dans  le  conrs  de  la  même  année,  une 
grande  tournée  musicale  par  Wûrtzbourg,  Nu- 
remberg, Erlangen,  Ratisbonne,  Angsbourg, 
Municb,  Salzbourg,  Passau,  Unz  et  Vienne;  il 
revint  à  Offenbach  par  Prague ,  Dresde,  Alten- 
bourg,  léna,  Weimar,  Gotba,  Erfurt  et  Sonders- 
hausen.  H  dut  à  ce  voyage  la  connaissance  des 
compositeurs  les  plus  célèbres  de  TAllemagne. 
Pendant  son  séjour  à  Vienne ,  il  acheta  de  la 
veoTe  de  Mozart  la  collection  de  manuscrits  qui 
avait  été  laissée  par  ce  grand  artiste.  Le  dernier 
voyage  entrepris  par  André  eut  lieu  en  1800  : 
il  se  rendit  en  Angleterre  en  passant  par  Cassel, 
Gœttingue,  Hanovre,  Hambourg,  Cuxhaven,  et 
revint  par  la  même  route.  Depuis  lors  il  n'a 
cessé  de  s'occuper  de  la  composition  et  du  com- 
merce de  musique.  Cet  homme  actif  et  dévoué 
à  iVt  est  mort  à  Offenbach ,  le  S  avril  1842. 

La  liste  des  ouvrages  de  sa  composition  qui 
ont  été  imprimés  se  compose  de  vingt  et  une  sym- 
phonies pour  l'orchestre  (ManheimetOfTenbach), 
trois  concertos  de  violon,  sept  concertos  pour 
divers  instruments  à  vent,  plusieurs  recueils 
d'harmonie  pour  la  musique  militaire,  deux 
messes,  Rinaldo  et  Aicina,  opéra  (  1799) ,  sept 
œuvres  de  quatuors  pour  deux  violons ,  alto  et 
basse,  six  œuvres  de  sonates  de  piano,  des  séré- 
nades pour  orchestre,  des  danses,  des  fantaisies 
et  des  airs  variés  pour  plusieurs  instruments, 
des  cantates,  des  romances  et  des  chansons.  La 
musique  d'André  manque  d'invention,  mais  elle 
est  agréable,  et  l'harmonie  en  est  assez  purement 
écrite.  Sa  maison  de  commerce  de  musique  était 
au  rang  des  plus  considérables  de  l'Allemagne. 

En  1832  André  a  annoncé  un  traité  général 
de  la  musique  sous  le  titre  de  Lehrbuch  der 
Tonkunst,  en  six  volumes  grand  in -8°.  Le  pre- 
mier volume  a  paru  au  mois  de  juillet  de  la 
même  année.  Il  est  relatif  à  la  science  de  l'har- 
monie et  contient  une  instruction  sur  la  généra- 
tion des  accords ,  leur  emploi  à  deux,  trois, 
quatre  et  un  plus  grand  nombre  de  parties,  les 
règles  de  la  modulation  dans  les  tons  majeurs  et 
mineurs,  une  instruction  sur  l'ancienne  tonalité, 
la  mélodie  et  l'harmonie  des  chorals,  avec  de 
nombreux  exemples.  Le  second  volume,  divisé  en 
trois  parties,  renferme  la  science  du  contrepoint 
simple  et  double,  Timilation  canonique  et  la  fu- 
gue. Les  autres  volumes,  destinés  k  la  mélodie, 
à  la  rliythmique ,  à  la  musique  instrumentale,  à 


la  composition  du  diant,  au  style,  à  la  forme  des 
pièces  de  musique  et  à  l'usage  des  voix  et  des 
instruments,  n'ont  pas  paru,  et  n'ont  pas  été 
vraisemblablement  achevés  par  l'auteur.  On  a 
aussi  d'André  :  1**  un  catalogue  thématique  des 
œuvres  de  Mozart  composées  depuis  1784  Jusqu'à 
la  fin  de  1791,  d'après  les  manuscrits  originaux, 
dont  André  était  devenu  possesseur.  Ce  catalogue^ 
publié  à  Oflenlwch,  in-4**  sons  ce  titre  :  Thema- 
iisches  Verzeicftniss  sœmmtlicher  composù 
tionen  Von  W,  À.  Mozart^  a  eu  une  deuxième 
édition  avec  le  portrait  de  Mozart,  en  1829.  — 
2^  Une  méthode  de  violon  intitulée  Anleitunç 
zum  violinspielen^  en  français  et  en  allemand, 
OfTenbacb ,  André.  Il  y  a  des  éditions  alle^ 
mandes  publiées  à  Brunswick,  chez  Spehr  et  à 
Vienne,  chez  Artaria.  H  y  en  a  aussi  une  édition 
française,  publiée  à  Paris,  chez  Dufautet  Dubois. 

ANDRÉ  (  jBAN-BFRNARn),  fils  du  précédent, 
né  k  Oflenbach,  est  pianiste  et  compo<titeur  pour 
son  instrument.  L'imprimerie  musicale  d'Offen- 
bach  lui  est  échue  en  partage  dans  la  succession 
de  son  père,  et  il  en  continue  l'exploitation.  On 
connaît  de  lui  environ  50  œnwes  d'études,  de  ca- 
prices, de  morceaux  de  salon,  pour  le  piano,  et 
de  fantaisies  ou  duos  pour  piano  et  violon,  et 
piano  et  violoncelle. 

Un  autre  fils  de  Jean-Antoine  André  est  mar- 
chand de  musique  à  Francfort-sur- le -Mein.  Son 
nom  est  Charlet.  Sa  maison  est  le  rendez-vous 
des  artistes,  et  l'on  y  entend  de  bonne  musique 
de  chambre  dans  des  réunions  intimes. 

ANDRÉ  (Jules),  parent  et  peut-être  (rère 
de  Jean  Bernard  et  de  Charles ,  est  organiste  et 
professeur  de  piano  à  Francfort-sur-le-Mein.  De- 
puis 1832,  il  s'est  fait  connaître  par  les  ouvrages 
suivants  :  1**  3  Polonaises  à  4  mains  pour  piano, 
op.  7;  OfTenbacb,  André.  —  2" Sonatine  à  4  mains 
pour  piano,  op.  17;  ibid —  3«  Des  mélanges 
pour  piano  seul  sur  des  motifs  d'opéras,  op.  13, 
18;  ibid.  —  4*  Des  valses  brillantes;  ibid.  — 
&•  Des  nocturnes  et  des  rondeaux  ;  ibid.  -;-6<>  12 
pièces  d'orgue,  op.  9;  ibid.  ^  7*  12  idem,  op.  26; 
ibid.  —  8*  Métliode  d'orgue  théorique  et  pratique; 
ibid.  —  9"  AnUUung  zum  Selbitunterricht  tm 
PedaUfHel  (Introduction  à  l'instruction  par  soi- 
même  dans  Tart  de  jouer  la  pédale  de  l'orgue); 
ibid.,  1834.—  10*  des  Chansons  allemandes  aveo 
piano;  ibid.  —  ll<»  Chants  de  la  Suisse,  à  voix 
seule,  avec  piano,  ibid. 

ANDRÉ  (Augwtb),  de  la  même  famille» 
professeur  de  piano  à  Offcnbacb,  a  publié  quel- 
ques bagatelles  pour  cet  instrument,  particulière- 
ment 12  petits  rondos  à  4  mains  sur  les  thème» 
des  opéras  modernes  en  vogue,  à  Offenbach, 
chez  André;  et  VAmi  des  Opéras ,  recueil  d& 


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ANDRÉ  —  ANDRÈS 


toi 


pots  poarrift,  de  petits  rondos,  de  f]|ntaifties,etc.; 
sar  les  thèmes  favoris  de  Bellini,  Donizetti,  Ha- 
lery,  Adam,  Lôiiziog,  et,  pour  piano  seul;  ibid« 

ANDREA  SYLVANUS.  Voyez  Silta. 

ANDREA  (Nicolas)»  prédicateur  à  t>ithea 
en  Laponie  au  commencement  du  17"  siècle,  a 
pablié  un  Rituale  Scclesix;  Stockholm ,  1619, 
in-4*.  On  trouve  à  la  Bibliothèque  impériale,  à 
Paris,  un  livre  de  cet  auteur  sous  ce  titre  :  li- 
bello  musieiconcentus  missx;  Stockholm,  1619, 
in-i**,  qm  n'est  probablement  que  le  même  ou- 
vrage, cité  sous  un  autre- titre  par  quelques  au- 
tenrs. 

ANDREA  ( Onuphrb  d'),  poète  napolitain, 
florissait  Ters  1630;  il  mourut  vers  1647.  Cres- 
oembini  et  Quadrio  le  mettent  au  nombre  des 
meilleurs  poètes  du  dix-septième  siècle.  Outre  ses 
poêoies,  il  a  écrit  des  discours  en  prose  sur  quel- 
ques sujets  de  philosophie  :  Discorsi  in  prosa, 
che  sono  délia  helUztaj  delV  amtcizia,  delV 
amore^  délia  musica^  etc.;  Naples,  1636,  in-4''. 

ANDREA,  récoHet,  né  à  Modène,  vivait  vers 
la  fin  du  dix-septième  siècle.  Les  auteurs  italiens  le 
dtsnt  en  général  sous  le  nom  d'Andréa  di  Modena. 
U  a  publié  un  traité  du  plain-chant,  sous  ce  titre  : 
€antoarmonico,ocantofenno;Moâëne,  1690, 
iD-4''.  C'est  un  des  meilleurs  ouvrages  qui  ont 
été  faits  sur  cette  matière  ;  malheureusement  il 
est  d'une  rareté  excessive. 

ANDREINI  (IsABBLLv),  née  à  Padoue  en 
lS62y  eut  une  grande  réputation  comme  canta- 
trice. Elle  jouait  aussi  fort  bien  de  plusieurs  ins- 
truments, et  elle  joignait  à  ces  talents  celui  de  la 
poésie,  qui  la  fit  recevoir  à  Tacadémie  des  Intenti 
de  Padoue.  Elle  demeura  longtemps  en  France, 
et  moomt  à  Lyon,  d'une  fausse  couche,  en  1604. 

ANDREOZZI  (Gaetaro),  compositeur  de 
musique,  né  à  Naples  en  1763,  fut  admis  dans 
sa  jeunesse  au  conservatoire  de  la  Pietà  dei 
Turehini,  et  acheva  ses  études  musieales  sous 
la  direction  de  Jomelli,  son  parent.  Ses  premiers 
ouvrages  furent  des  cantates  à  voix  seule,et  des  duos 
pour  deux  sopraniet  basse  d'accompagnement,  il 
n'avait  que  seize  ans  lorsqu'il  sortit  du  Conserva- 
toire pour  aller  à  Rome  composer  au  théâtre  Argent 
tina  son  premier  opéra,  intitulé  :  La  morte  di 
Ceutreien  1779).  En  1780,  il  écrivit  IlBaJaxet, 
pour  le  théâtre  ducal  de  Florence,  et  dans  la  même 
année  il  fut  appelé  à  Livoume  pour  y  écrire  fO- 
limpiade.  Ses  autres  opéras  sont  :  AgeHlao , 
en  1781,  au  théâtre  S.  Benedetto  de  Venise; 
7Ae(M2o2i]ido,dansla  mâme  année,  à  Turin  ;  Ca- 
tome  in  Utica,  en  1782,  à  Milan,  et  dans  la  même 
année.  Il  Triot^  d'Arsaee,  à  Rome;  la  Vergine 
del  Soie,  à  Gènes,  en  1783  ;  AngeUca  e  Medoro, 
dans  la  même  année ,  à  Venise.  Quelques  succès 


qu'il  avait  obtenus  le  mirent  en  réputation  vers 
cette  époque,  et  des  propositions  lui  furent  faites 
pour  le  fixer  à  la  cour  de  Russie  :  il  s'y  rendit 
en  1784  et  écrivit  dans  la  même  année  à  Péters- 
bourg  la  Dido,  et  Giasone  e  Medea.  De  retour 
en  Italie,  il  publia  à  Florence,  en  1786,  six  qua- 
tuors pour  deux  violons ,  alto  et  basse.  L'année 
suivante,  il  écrivit  Virginia  pour  le  théâtre  Ar- 
gentina,  h  Rome.  Le  peu  de  succès  de  cet  ou- 
vrage le  détermina  à  retourner  à  Naples,  où  il 
donna  des  leçons  de  chant.  En  1789,  il  écrivit 
pour  le  théâtre  Saint-Charles  Sôfronia  e  Olindo, 
et  dans  l'automne  de  la  même  année  Sesostri. 
En  1790,  au  même  théâtre,  SatUe,  oratorio,  // 
ftnto  cieco,  La  Principessa  fllosofa.  Appelé 
l'année  suivante  à  Madrid,  il  y  écrivit  Gustavo, . 
re  di  Suezia;  puis  il  revint  à  Naples  pour  y  com- 
poser son  oratorio  de  La  Passione  di  Giesu 
Christo.  Son  dernier  ouvrage  fut  la  Giovanna 
d^Arco;  il  l'écrivit  pour  le  grand  théâtre  de  Ve- 
nise. Quoique  dans  la  fleur  de  l'âge,  il  cessa 
d'écrire  pour  le  théâtre  vers  le  même  temps,  et 
se  voua  à  renseignement.  Parmi  ses  élèves  il 
!  comptait  les  princesses  de  la  famille  royale,  et 
î  particulièrement  celle  qui ,  depuis  lors,  est  de- 
venue duchesse  de  Berri.  En  vieillissant,  U  cessa 
d*étre  recherché  comme  professeur  ;  et  il  devint 
fort  pauvre.  L'espoir  de  trouver  des  secours  dans 
la  munificence  de  son  ancienne  pupille  l'amena 
à  Paris  en  1825.  Il  ne  fut  pas  trompé  dans  son 
attente;  mais  il  ne  jouit  pas  longtemps  des  bien- 
faits de  la  princesse;  car  il  mourut  an  mois  de 
décembre  1826,  au  moment  où  il  se  préparait  à 
retourner  à  Naples.  Andreozai  était  un  musicien 
de  peu  de  génie  et  de  peu  science  ;  mais,  comme 
la  plupart  de  ses  compatriotes,  il  avùt  une  cer- 
taine facilité  et  du  naturel  dans  sa  mélodie.  Quel- 
ques-uns de  ses  airs  ont  été  chantés  avec  succès 
dans  leur  nouveauté. 

ANDREOZZI  (Anna),  femme  du  précédent, 
naquit  à  Florence,  en  1772,  d'une  famille  distin- 
guée, nommée  De'  Santi.  En  1791,  elle  débuta 
comme  prima  donna  au  tliéâtre  de  La  Pergola, 
dans  sa  ville  natale ,  et  se  fit  entendre  dans  plu* 
sieurs  grandes  villes  d'Italie.  En  1801,  elle  fut 
engagée  au  théâtre  de  la  cour  à  Dresde  et  y 
eut  des  succès.  Bf"*  Paer  devait  lui  succéder  ; 
elle  voulut  aller  Fentendre  à  Pilfaiitz,  et  elle 
partit  en  effet  pour  cette  ville  avec  un  amateur 
de  Dresde,  le  2  juin  1802.  Après  l'opéra,  les  deux 
voyageurs  voulurent  retourner  à  Dresde,  mais 
mi  des  chevaux  se  cabra,  versa  la  voiture,  et  le 
choc  fut  si  violent^  que  M***  Andreozzi  resta  sans 
vie  sur  la  place,  aind  que  son  compagnon  de 
voyage. 
ANDRÈS  (Le  Père  Jbah),  savant  jésuite  es- 


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102 


ANDRÊS  —  ANEAIT 


pagnol,  naquit  en  1740,  à  Planis,  dans  le  royaume  ' 
de  Valence,  fit  ses  étnde»  dans  cette  Tille,  et  en- 
seigna fiendant  quelque  temps  la  littérature  grecque 
nt  latine  à  l'Académie  de  Candia.  L^ex pulsion 
des  jésuites  d^Espagne  obligea  le  P.  Andiès  à'  , 
sui?re  ses  confrères  en  Italie.  Après  quelques 
Tidssitudes,  il  fut  chargé  d^nseigner  la  philoso-  ' 
pliie  àFerrare,  dans  le  collège  de  son  ordre  ;  mais  • 
îa  suppression  des  jésuites  par  Clément  XIV  Vo- 
Uigea  d^accepter  Tasile  que  lui  offrait  le  comte 
Bianclii,  à  Mantoue.  Plus  tard  (1796)  il  accepta 
la  place  de  bibliothécaire  du  duc  de  Parme  ;  mais, 
après  le  rétablissement  des  jésuites  dans  le 
royaume  de  Naples  (en  1804),  il  alla  se  réunir  à 
eux.  Murât,  étant  monté  f>ar  le  trône,  le  nomma 
préfet  de  la  bibliothèque  royale,  et  pendant  quel- 
ques années  le  P.  Andrès  en  remplit  paisiblement 
les  fonctions.  Après  la  chute  de  ce  monarque,  il 
demanda  ta  permission  de  se  retirer  à  Rome  dans 
la  maison  de  son  ordre  :  il  y  mourut  le  13  janvier 
1817,  à  PAge  de  sixante-dix-sept  ans.  Au  nombre 
de^  ouvrages  de  ce  savant,  on  remarque  un  opus- 
cule Sur  la  Musique  des  Arabes\  Venise,  1787, 
in-8^.  Il  a  aussi  traité  de  la  musique  dans  son 
important  ouvrage  intitulé  :  DelV  origine,  pro- 
gressif e  dello  slaio  attuale  d^ogni  letterature, 
Parme,  1782-1799,  7  volumes  in-4<»;  Venise, 
1808-1817,  8  vol.  in-40;  Pi.stoie,'  1818,  8  vol. 
in-4";  Pise.  1824,  23  vol.  in-80. 

ANDREVI  (  François  ) ,  né  à  Sanabuya,  pro- 
vince de  Lerida,  en  Catalogne,  en  1785,  de  pa- 
rents italiens,  entra  comme  enfant  de  chœur  à 
Téglise  cathédrale  d'Urgel,  dans  les  dernières  an- 
nées du  dix  huitième  siècle,  et  y  fit  son  éducation 
musicale.  En  1828,  il  était  maître  de  chapelle  de 
Téglise  métropolitaine  deValenre.  Deux^^ns  après, 
il  obtint  la  maîtrise  de  la  cathédrale  de  Séville, 
et  en  1832,  il  eut  la  place  de  maître  de  la  chapelle 
royale.  Bientôt  après ,  la  révolution  l'obligea  à 
abandonner  cette  position  et  à  clierclier  un  asile 
en  France:  Il  se  fixa  à  Bordeaux,  et  y  obtint  la 
place  de  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale,  quMl 
occupait  encore  en  1842.  Rentré  en  Espagne  dans 
Tannée  1843,  il  se  relira  k  Barcelone,  et  y  obtint 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  l'église  Notre- 
Dame  de  la  Merci.  Andrevi  a  composé  beaucoup 
de  musique  d*église  d*un  bon  style  :  on  a  de 
lui  des  messes ,  vêpres ,  psaumes,  antiennes  à 
plusieurs  voix  avec  orchestre;  ces  ouvrages  sont 
restés  en  manuscrit,  à  l'exception  d*un  NuncdinU- 
lis  à  qua  ti  e  voix  et  orchestre,  et  d'an  Salve  Regina 
à  six  voix  et  orchestre^  publiés  par  M.  Eslava 
dans  sa  collection  de  musique  d'église  espagnole 
Intitulée  :  Lira  saaa  hispana ,  tome  2,  de  la 
section  des  compositeurs  du  dix-neuvième  siècle. 
Andrevi  a  écrit  un  Traité  d'Harmonie  et  de 


Composition  dont  la  traduction  fiançaise  a  été 
publiée  à  Paris,  chez  Périsse  frères,  en  1848» 
1  vol.  gr.  8<>.  Andrevi  est  mort  à  Barcelone  le 
23  novembre  I844,à  Tflge  de  soixante-neuf  ans. 

ANDRIGHETTI   (Astowe-Loois).  Voy. 
Aldrighetti. 

ANDROT  (Albebt-Acgustb),  naquit  à  Paris 
en  1781.  Admis  en  1796  dans  une  classe  de  sol- 
fège du  Conservatoire  de  Musique,  il  remporta 
en  1802,  dans  cette  école,  le  prix  de  contrepoint 
et  de  fugue,  et  en  1803  le  grand  prix  de  corn- 
po.<iition  décerné  par  Tlnatitut.  Arrivé  à  Rome, 
il  se  livraàTétude  avec  ardeur,  etGuglielmi,  alors 
matti'e  de  chapelle  du  Vatican,  charmé  de  son 
zèle,  le  prit  en  affection  et  lui  donna  des  conseils. 
Androt  composa  un*  morrean  de  musique  d*é- 
glise,  qui  fut  exécuté  à  Rome  dans  la  semaine 
sainte  de  1804.  L*administration  d'un  des  théâ* 
très  de  cette  ville  lui  demanda  un  opéra  pour 
l'automne  :  il  l'écrivit  ;  mais  un  travail  obstiné 
avait  altéré  sa  santé,  et  il  mounit  au  moment  où 
il  venait  de  terminer  cet  ouvrage,  le  19  aoOt 
1804,  avant  d'avoir  attemt  sa  vingt-troisième 
année.  Peu  de  jours  avant  sa  mort,  il  avait  com- 
posé un  de  PrqfxmdiSt  qu'on  a  exécuté  en  son 
honneur  à  la  cérémonie  religieuse  qui  eut  lien  au 
mois  d'octoDre  1804,  dans  l'église  de  Saint-Lau- 
rent in  Lucina ,  à  Rome.  On  a  fait  une  grande 
renommée  à  Androt  dans  le  Conservatoire  de  Mu- 
sique de  Paris  ;  j'ai  vu  ses  ouvrages,  et  n'y  ai 
rien  trouvé  qui  justiOAt  cette  réputation  :  son 
style  est  louni ,  et  il  me  parait  manquer  al)solu- 
ment  d*imagination. 

ANEAU  ou  ANNEAU  (B/irtb«lbht),  |io^e, 
jurisconsulte  et  musicien  français,  naquit  à  Bour- 
ges, vers  le  commencement  du  seizième  siècle,  et 
fut  professeur  du  collège  de  la  Trinité  à  Lyon.  Il 
était  soupçonné  de  calvinisme  :  ce  soupçon  fut 
cause  de  sa  fin  tragique;  car,  le  2t  juin  1565, 
une  pierre  ayant  été  lancée  contre  le  saint-sacre- 
ment, dans  la  procession  de  la  Fête-Dieu,  on  crut 
remarquer  qu^elle  était  partie  du  collège  de  la 
Trinité  ;  le  peuple  furieux  en  força  lés  portes,  et 
massacra  le  malheureux  Anneau  sans  aucune  in- 
formation. Au  nombre  de  ses  ouvrages,  on  re» 
marque  :  \^  Chant  natal,  contenant  sept  noels, 
un  chant  pastoral  et  un  chant  royal,  avec 
un  mystère  de  la  Nativité  par  personnages; 
composé  en  imitation  verbale  et  musicale  de 
diverses  chansons,  recueilli  sur  V Écriture 
Sainte  et  d'icelle  illustré  ;  Lyon,  1539,  in-S».  ~ 
2»  Genethliac  musical  et  historial  de  la  Con- 
ception et  Nativité  de  Jésus*  Christ  j  par  vers 
et  chants  divers ,  etc;  Lyon,  1559»  in-8».  11  se 
pourrait  que  cet  ouvrage  ne  lût  que  la  deuxième 
édition  du  premier. 


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AliELLl  —  ANERIO 


103 


ANELLl  (Augblo),  compontenr  dramatique, 
TéeoldanstaMooiide  moitiédii  18*  siècle, eta  fait 
reprééeater  à  Verooe^en  1780,  Topera  boniftidve 
supposa  Ccntù  li  avait  déjà  écrit  dans  d*aotres 
viUes  précèdemnient,  car  son  Dom  est  placé  dans 
le  catalogue  des  maestri  deP/ndtce  de*  Ualri 
speHacoU  de  Milan  pour  Taiinée  1785.  En  1788, 
AndU  a  donné  à  Bologae  l'opéra  boulTe  La 
Statua  maiematiea. 

ANERIO  (Fsucn)»  oontrapuntiste  de  Técole 
romaine,  naquit  à  Rome  vers  1560.  Après  avoir 
fini  ses  études  mnsicaks  sons  la  direction  de  Jean- 
Msrie  Nanini,  il  devint  maître  de  musique  au 
collège  anglais  de  Romi!,  puis  il  passa  au  service 
da  cardinal  AJdobrandini.  A  la  mort  de  Pales- 
triaa,  le  pape  Clément  YIII  le  nomma  compo- 
siteur de  la  chapelle  pontificale  :  son  installation 
eut  lien  le  8  avril  1594,  comme  le  prouve. un 
passage  inséré  dans  le  journal  de  la  cliapelle,  par 
le  secrétaire  Hîppolyte  Gamt>ooci  da  Gubbio.  rap- 
porté par  Tabbé  Baini,  dans  ses  Mémoires  sur  la 
vie  et  les  ouvrages  de  Palestrina  (t.  1, 244).  L'é- 
poque de  la  mort  de  Felice  Anerio  n'est  indiquée 
nipar Baini, ni  par  Andréa  Adami.  (Vay,  ce  nom.) 
Ce  dernier  a  fait  graver  le  portrait  de  ce  maître 
daas  ses  Osservazioni  per  ben  regolare  il  coro 
délia  capella  pontificia  (p.  183).  Les  composi- 
tions de  FeUœ  Anerio  sont  :  i**  Trois  livres  de 
madrigaux  spirituels  à  cinq  voix ,  Rome,  Gar- 
dane,  t585.  —2»  Il  primo  lihro  dei  Madrigali 
a  cinque  voci  ;  In  Veneiia,  app,  Giac.  Vincintl^ 
1587,  in-4o. — 3*  Deux  livres  de  concerts  spirituels 
k  quatre  voix  ;  Rome,  Coattino,  1593.  —  4*"  Le 
premier  livre  d*liymnes,  cantiques  et  motets  à 
huit  voix;  Venise,  Vincenti,  1596.  Celle  produc- 
tion est  dédiée  à  Clément  VIII.  Anerio  remercie 
le  saint-père,  dans  son  épttredédicatoire,  deFavoir 
nommé  compositeur  delà  chapelle  apostolique,  et 
reconnaît  devoir  celte  faveur  à  la  protection  du  car- 
<final  Aldobrandini.  —  b»  Le  second  livred'hym- 
nes  et  de  motets  à  cinq,  six  et  huit  voix  ;  Rome, 
Zanelti,  1602. — 6«  Le  premier  livre  de  madrigaux 
à  six  voix;  Venise,  Amadino,  1590,  et  Anvers, 
1599.  —  7*  Le  deuxième  livre  de  madrigaux  à 
six  voix;  Rome,  Zanetti,  1602.  —S"*  Responsori 
per  la  settimana  santa,  a  tre  e  quattro  voci  ; 
Rome  ;  Zanelti,  1603.  ^9*  Canzonetlo  a  tre,  e 
quattro  vo^;  Uadrigali  spirittuili  a  tre,equnt' 
tro  vod,  lib.  4;  Rome,  Zanetti,  1603.  —  10*  Li- 
laniae  4,  5,  6  et  8  voc.;  Roma,  ap.  J.-B.  Roble- 
tnm,  1622,  in-4*.  On  a  aussi  imprimé  à  Franc- 
«ort-sur-le-Mein,  en  1610,  Canzoni  a  quattro 
voci.  Quelques  motets  et  psaumes  à  huit  voix 
d'Anerio  sont  insérés  dans  Ick  trois  collections 
publiées  par  Fabio  Costontini,  à  Naples,  1615,  et 
à  Rome.  1616  et  1617.  On  trouve  aussi  un 


sonnet  à  huit  voix  du  même  compositeur  dans 
les  Sonera  9i«oi;i  de  Fabio  Petrozzi;  Rome,  1609. 
Dans  le  même  recueil  sont  deux  sonnets  en  Tlion- 
neur  d'Anerio  :  Tun,  mis  en  musique  par  Léo- 
nard Meidert ,  sur  ces  paroles  :  Felice  ara  eh* 
Or/eo  ti  cfdajna;  Taulre,  par  Jean  Cavaccio, 
Vivo  Felice  or  tra  quest*  antri,  etc.  Les  com- 
positions inédiles  de  Felice  Anerio  se  conservent 
dans  les  archives  de  Sainte-Marie  in  Vallicella, 
à  la  basilique  du  Vatican ,  et  à  la  chapelle  pon- 
tiPicale.  Dans  la  collection  de  l'abbé  Santini ,  k 
Rome,  on  trouve  en  partition,  de  Felice  Anerio  : 
une  très^belle  messe  de  requiem,  à  4;  une  autre 
messe  à  4  voix  snr  le  cliant  :  Or  le  tueforse 
adopra;  la  messe  à  8  vestiva  i  colli  ;  venite  ad 
me  omnes,  à  8  voix;  Ave  Regina  eœlorum, 
à  8;  Angeiiu  ad  Pastcres  ait  à  8;  Pastores  to- 
quebantur,  à  8;  Christus  resurgens,  à  8;  Arca 
Domini  hodie,  à  8;  Ad  te  levavi  à  8;  Voce  mea 
ad  Dominum,  à  8;  Hodie  calesti  eponso,  à  8; 
Aima  redemptorit  Mater,  à  8;  Derelinquat 
impiuSf  k  8;  le  psaume  Dixit  Dominus,  à  8; 
Cantate  Domino,  à  12  voix;  Base dies  à  12; 
laudemus  virum  gloriosumk  12;  une  Messe 
entière  à  12  voix,  et  plusieurs  antres  morceaux. 

ANËRlO  (Jbar-François),  frère  pulué  do 
précédent,  né  à  Rome,  vers  1567,  fut  d'abord 
maître  de  chapelle  de  Sigismond  IIX,  roi  de  Po- 
logne, puis  de  la  cathédrale  de  Vérone.  De  là,  il 
fut  appelé  à  Rome  pour  y  remplir. la  place  de 
maître  de  musique  du  séminaire  romain  ;  il  fut 
ensuite  maître  de  chapelle  de  la  Madona  de 
Monti  ;  enfin  en  1600,  il  obtint  le  même  emploi 
à  SainWean  de  Latran,  où  il  resta  jusqu'en  1603. 
On  ignore  Fépoque  de  sa  mort.  Jean-François 
Anerio  est  un  des  premiers  compositeurs  italiens 
qui  ont  fait  usage  de  croches,  dédoubles  et  de 
triples  croches,  particulièrement  dans  sa  Selva 
Armonica. 

Les  QBuvres  de  ce  compositeur  sont  i  V*  Il 
libro  primo  de  motetti  a  una,  due  e  tre  voci; 
Rome,  Robletti,  1609,  —  2*  Il  libro  secondo  de^ 
motetti,  con  le  letanie  e  le  quattro  antifone 
maggiori  dopo  il  vespero,  a  sette  e  otto  voci; 

Rome,  1611 t^  niibroterso,  con  le  tétanie  a 

quattro  voci;  Rome,  161» — 4»//  libro  quarto, 
etc., 1617.— 5»  Il  libro  quinto,  etc.;  I6l8.— 6o 
Sacri  concentus  quatuor,  quinque,  sex  vocibus 
una  cum  basso  ad  organum;  Rome,  1619.  ^ 
70  GMrlanda  di  sacre  rose,  motetti  a  cinque 
tM)ci;Rome,  Soldi,  1613.—  ^f^Selva  armonica 
dove  si  contengon  motetti ,  madrigali,  canzo- 
nette  ^  dialoghi;  arie  a  una ,  doi  (sic) ,  ire  et 
quattro  vocicon  basso  per  organo;  Rome  1617. 
^9oj)ipartimusicali,madrigali  aduna,due, 
tre,  quattro  voci  ;  Rome,  1617.  — 10*  Anli/one 


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104 


ANËRIO  —  ANEURIN 


sacri  conecrtiperuna,  due ,  ire  voei  ;  Rome , 
Robletti,l«18.i-  lloZiôrode*r«j»w«ortpcr  ii 
Natale,  a  ire,  quaitroy  eotio  voci;  Rome,  Ro- 
bletti,  1619.  —  120  Mro  délie  letanie  àT  et  9 
voci/Rome,  Masotti,  1626.— 13"*  ilfessa  de*  morK; 
Rome,  1620.  — 14*  Libro  de  salmi  a  tre,equat' 
trovoci;  Rome,  RoMetli,  1620.  —  1  oo  AnHphonx, 
seu  sacrx  eantionès,  gtue  in  totius  anni  so^ 
lemn.  Vesperse  eu:  Complet,  decantari  soient, 
2"«  et  S"**  parties;  Rom»,  J,  B,  Robleiti, 
io-4S  1 620.  —  16*^  iïtme  «ocre  a  2, 3  e4t;od;ibid, 
1620,in-4".— 170  11  libro  primo  dé*  madrigali 
a  cinque  voci;  Venise,  Gardane,  1605.  —  18° 
//  liln'o  délie  gagliarde  intavolate  pèr  sonore 
nel  cembalo  e  liuto;  Venise,  Vinceati,  1607. — 
190  U  liàro  secondo  de'  madrigali  a  cinque , 
sei  voci,  ed  uno  e  otto  voci  ;  Venise,  Vincentî, 
1608.— 200  jja  Recreaiione  armonica,  madri- 
gali adunae  due  tM)ci;  Venise,  Gardane,  1611. 
•—  210  Teatro  armonicospirituale  dimadrigali 
a  cinque ,  sei,  sette  e  otto  voci,  composti  dat 
rev.  D.  Francesco  Anerio  romano,  e  fatti  im- 
primere  da  Oraz,  Gri/fi,  cant.pont.  in  Roma, 
per  Gio.  Batista  Robletti,  1619.  —  22o.  £a  bella 
Clori  armonica,  Canzonettee  Madrigali  a  una, 
due  e  tre  vod,  con  il bctssocontinuoper  sonore; 
In  Roma f per Luca Antonio Soldi,i%i9,ia^'^. — 
230  Ghirlanda  disacre  Rose  a  5  voci;  ibid,  1619, 
in-4o«  On  Yoitdans  cet  ouYrage  on  dialogue  à  six 
Yoix,  intitula  Jl  Figliuol  prodigo,  et  la  conver- 
sion de  saint  Paul ,  à  buit  voix,  où  se  trouve  on 
combat  pour  les  voix  et  les  instruments,  digne 
d'être  encore  admiré  après  deux  siècles,  dit  l'abbé 
Baini.  t—  24o  iHalogo  pastorale  a  tre  voci  con 
Vintovolatura  di  cembalo  e  del  liuto  in  rame; 
Rome,  Verovio,  1600. 

Quelques  motets  de  Jean-François  Anerio  ont 
été  insérés  dans  trois  collections  publiées  par 
Fabio  Costantini  sons  les  titres  suivants  :  1°  Salmi 
a  otto  di  diversi  eccellentissimi  autori;  Naples, 
G.G. Garlino,  1616.  —2^  Varimotetti  a  due,  tre, 
quattro  voci,  etc.;  Rome,  Zanetti,  1616.  —  3° 
Alcuni  motettiaotto  voci,  etc.;  Rome,  1617. 
La  musique  da  sonnet  :  Destati  Appollo,  il  tuo 
splendor  sia  guida,  etc.,  qui  se  trouve  dans  la 
collection  de  Fabio  Petroszi  :  Sonetti  nuovi  di 
Fabio  Petrozti  Romano,  sopra  le  ville  di 
Frascoti,  e  altri  posti  in  musica  a  cinque  vod 
da  diversi  eccellenti  musici,  eon  uno  a  otto 
in  fine;  Rome,  Robletti,  1609,  est  aussi  d'Anerio. 
Enfin,  on  peut  citer  encore  :  Gemma  musicale, 
dove  si  contengono  madrigali ,  etc.,  posti  in 
musica  dalsig,  Giov.  Domenico  Puliaschi,etc.; 
con  alcuni  motetti  a  uno  voce  di  Giov,  Fran- 
cesco Anerio;  Rome,  1618. 

La  vo^e  extraordinaire  qu'obtint  la  messe  da 


pafM  Marcel,  composée  par  Palestrina ,  et  la  dif- 
ficalté  de  l'exécuter  en  quelques  endroits  à  six 
voix,  telle  qu'elle  était  écrite,  détermina  J.  F. 
Anerio  à  la  réduire  à  quatre  voix  poar  en  faci- 
liter rexéctttion  :  elle  fut  imprimée  dans  cet  état, 
pour  la  première  fois,  en  1600,  à  Rome.  En  1626, 
il  en  parut  une  autre  édition  avec  deox  autres 
messes  de  Palestrina  et  une  d' Anerio ,  sous  ce 
titre  :  Messe  a  quattro  vod,  he  tre  ptime  del 
Palestrina,  ci4)è  :  Iste  cof^fessor,  sine  nomine, 
e  di  papa  Marcello  ridotta  a  quattro  da  Giov, 
Francesco  Anerio  i  e  quattro  da  Giov^  Fran- 
cesco Anerio  :  e  la  quarto  délia  battagUa  delV 
istesso  GioVé  Fran.  Anerio.  Con  il  basso  con- 
tinuo  per  sonore.  In  Roma  per  Paolo  Masotti, 
1626,  ad  istenza  di  huea  Antonio  Soldi.  Il  y  a 
des  éditions  de  ce  recueil  datées  de  Rome,  1639, 
1689,  et  d'autres  encore.  Dans  la  collection  de 
l'abbé  Santini,  à  Rome,  ou  trouve  en  partitions 
inanuscritesquelquesouvragesde  François  Anerio, 
dont  2  Messes  à  4  voix  ;  une  messe  à  8;  une  messe 
à  5  voix ,  toute  en  canons  ;  la  Messe  à  6  voix  In 
te.  Domine,  speravi;  des  Magnificat  à  8, et  le 
psaume  Cantate  Domino,  à  12. 

ANEURIN  GWAWDRYDD,  barde  bre- 
ton du  sixième  siècle,  vécut  vers  510,  prit  part  à 
la  défense  désespérée  de  sa  patrie  contre  les  Anglo- 
Saxons,  et  futcbef  des  Gododiniens,  bardes  guer- 
riers qui ,  la  harpe  ou  la  hache  à  la  main,  exal- 
taient le  courage  de  leurs  compatriotes  par  leurs 
chanis  ou  par  leur  valeur.  «  Tantôt  (dit  M.  £ich- 
«  lioff ,  Tableau  de  la  Littérature  du  Nord, 
«  p.  98)  placés  sur  un  roc  solitaire  qui  dominait 
«  toute  la  vallée,  tantôt  mêlés  aux  combattants, 
«  quand  le  danger  réclamait  leur  présence,  ils  re- 
«  présentaient  la  patrie,  encourageant  ses  défen- 
«  seurs  et  leur  payant  d'avance  avec  usure  la 
dette  de  la  postérité  »  (  Voyez  Jones,  Musical  and 
Poetical  relichs  oftke  Welsh  Bords,  pages  14, 
16  et  17).  Aneurin  était  frère  de  Gilbas  Albanius, 
le  plus  ancien  historien  breton.  Il  était  au  nombre 
des  363  guerriers  qui  périrent  tous,  à  l'exception 
de  trois,  au  combat  de  Cottrocth,  sur  U  côte 
orientale  du  Gorksliire,  en  voulant  s'opposer  à  l'in- 
vasion des  Anglo-saxons.  Aneurin,  un  des  trois 
bardes  qui  échapèrent  au  massacre ,  a  fait  sur  cet 
événement  un  poëme  héroïque  intitulé  Gododin, 
qu'il  chantait  aux  sons  de  sa  harpe,  dans  sa  vieil- 
lesse. C'est  le  plus  ancien  monument  de  poésie 
lyrique  bretonne  qui  soit  parvenu  jusqu^à  nous. 
U  est  écrit  dans  l'ancien  dialecte  du  Nord  appelé 
bernido ,  et  plusieurs  passages  sont  remplis  de 
difficultés.  Ce  poème  renferme  de  grandes  beautés. 
On  y  trouve  une  ode  touchante  sur  la  mort  d'un 
guerrier  qui  périt  dans  ce  combat.  Évans  a  par 
blié  ce  morceau,  avec  une  traduction  en  vers  an- 


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ANEURIN  —  ANFOSSI 


106 


gliis,  par  Gray  {Distertatio  dé  Bardii,  p.  08, 69). 
Anenrin  s'y  éerie,  plein  d«  dooleor  :  «  Trois  chefs 
«  et  trois  MDt  soixsnte  hommes  ornés  du  col- 
«  lier  d'or  marchèrent  vers  Cattracth.  L'ivresse 
«  les  a  perdus;  trois  sealement  mirrécarent: 
«  Acron  »  Cynon  et  moi  »  .<pie  protégea  ma  harpe. 

«  Que  je  sois  malheoreux  d'atoir  tu  cette  ba- 
«  taille  y  et  de  soaffHr  Ti^vant  les  angoisses  da 
«  trépas!  Une  triple  afllictieB  pèse  sur  moi  depuis 
«  que  j'ai  assisté  à  la  perte  de  nos  braves  et  en- 
«  tendu  leors  derniers  gémissements.  Aneorin  et 
«  la  douleur  sont  désormais  inséparables.  » 

ANFOSSI  (  Pascal)  ,  né  vers  Tan  1736  dans 
le  royaume  de  Naples,  entra  fort  jeune  comme 
élèTe  an  Gonservatoire  de  la  Fiêià.  Il  y  étudia 
d'abord  le  Tlolon;  mais  son  goût  pour  la  compo- 
sition hii  Ht  abandonner  son  instrument;  il  se  mit 
soQS  la  direction  de  Piccinni,  alors  un  des  maîtres 
les  plus  renommés  de  lltalie.  Le  professeur  prit 
80D  élève  en  affection ,  et  lui  procura  un  engage- 
ment ,  en  1771 ,  ponr  le  théâtre  délie  Damme, 
k  Rome.  Déjà  il  avait  donné  à  Venise,  en  1769, 
Fopéra  sérieux  de  Cajû  Mario,  qui  n'avait  pas 
réussi  ;  il  ne  fut  pas  plus  heureux  à  son  début  à 
Borne  ;  car  son  opéra ,  dont  le  tttre  était  /  VisiO' 
nari,  tomba  à  plat  à  la  première  représentation, 
néanmoins  il  obtint  un  antre  engagement  l'année 
soivante  ;  et,  quoiqu'il  ne  réussit  pas  mieux,  un 
troisième  essai  lui  fut  accordé  pour  1773  :  cette 
fois  son  triomphe  fut  complet,  et  depuis  La  Bonne' 
Fille  de  Piccinni ,  jouée  treixe  ans  auparavant, 
jamais  opéra  n'avait  excité  un  enthousiasme 
semblable  à  celui  que  fit  naître  X'/nco^nftoper- 
seguitata.  Plusieurs  causes  contribuèrent  è  pro- 
curer à  cet  ouvrage  la  brillante  réputation  qu'il 
eut  alors;  ontfe  son  mérite,  qui  était  réd  et 
qu'on  ne  pouvait  nier ,  il  eut  l'avantage  d'être 
représenté  dans  un  temps  où  les  ennemis  de  Pic- 
einni  cherchaient  partout  un  rival  digne  de  lui 
être  opposé  et  qui  pût  contre-balancer  la  faveur 
sans  exemple  dont  ce  maître  jouissait.  Us  exagé- 
rèrent les  qualités  du  talent  d'Anfossi ,  afin  de  di- 
minuer celui  de  Piccinni.  Non  satisfaits  du  succès 
qu'ils  avaient  procuré  à  l'auteur  de  VIncognita, 
Us  firent  aller  aux  nues,  l'année  suivante,  son 
opéra  bouffe  de  La  Finta  Giardiniera^  ou- 
vrage médiocre,  tandis  que  celui  de  Piccinni, 
composé  dans  le  même  temps,  fut  outrageuse* 
ment  sifDé. 

Il  est  pénible  d'avooer  qu'Anfossi  t%  prêta  à 
toutes  cea  manoeavres ,  et  qu41  paya  de  la  plus 
noire  ingrafitude  celui  qui  lui  avait  facilité  l'en- 
trée de  la  carrière  qu'il  parcourait.  Lui-même  ne 
tarda  point  à  apprendre  à  ses  dépens  qu'il  faut 
se  méfier  de  l'humear  capricieuse  des  Bomains; 
car,  après  les  applaudissements  qui  furent  encore 


prodigués  à  son  Gelùso  in  Cimento,  en  177&,  il 
vit  tomber  son  Olimpiade  l'année  suivante.  Les 
désagréments  qu'il  éprouva  dans  cette  circons- 
tance le  décidèrent  à  quitter  Rome,  et  c'est  de  ce 
moment  qu'il  écrivit  pour  les  principaux  thé&tres 
de  l'Italie.  En  1780  il  vint  en  France  :  l'admi- 
nistration de  rOpéra  saisit  l'occasion  de  son  sé- 
jour à  Paris  pour  faire  jouer  son  Inconnue  per- 
sécutée, qui  avait  été  parodiée  par  Rochefort 
sous  le  titre  àe  :  V Infante  de  Zamora,  et 
qui  fut  représentée  en  1781.  La  musique  légère 
de  cet  opéra  ne  résista  point  à  Teiécution  lourde 
et  monotone  des  chanteurs  français  de  cette  épo- 
que. On  avait  donné  précédemment  au  même 
théâtre  des  traductions  de  plusieurs  autres  opéras 
composés  par  lui,  savoir  :  Le  Curieux  indiscret 
(août  1778),  La  Jardinière  supposée  (novembre 
1778),  Le  Jaloux  à  répreuve  (1779),  et  Le  Ma- 
riage par  supercherie  (septembre  1779).  Dé- 
goûté d'une  méthode  de  chant  qui  n'était  com- 
posée que  d'éclats  de  voix  et  de  cris ,  Anfossi 
quitta  Paris,  et  se  rendit  à  Londres ,  où  il  était 
appelé  comme  directeur  de  la  musique  du  théAtre 
italien.  11  remplit  ces  fonctions  jusqu'en  1783. 
L'Allemagne  réclamait  sa  présence  :  il  s^  rendit, 
et  écrivit  pour  les  théâtres  de  Prague  et  de  Ber- 
lin Il  Trioï{fo  d'Ariana,  et  II  Cavalière  per 
amore. 

Son  retour  dans  sa  patrie  fut  marqué  par  un 
opéra  bouffe  intitulé  :  Chi  cerca  trova,  qui  fut 
représenté  à  Florence  en  1784.  Après  avoir  écrit 
dans  plusieurs  autres  villes  de  l'Italie ,  il  retourna 
à  Rome  en  1787  ;  là  il  donna  quelques  ouvrages 
dont  le  succès  lui  fit  oublier  ses  anciennes  disgrâ- 
ces. Enfin ,  fatigué  du  théâtre ,  il  désira  pour  sa 
retraite  une  place  de  maître  de  chapelle  dans  une 
des  églijes  de  Rome,  et  il  obtint  la  survivance  de 
Casait  à  Saint-Jean-de  Latran,  au  mois  d'août  1791 . 
Au  mois  de  juillet  de  l'année  suivante ,  il  entra 
en  possession  de  sa  place  ;  mais  il  ne  la  conserva 
qu'un  petit  nombre  d^années  ;  car  il  mourut  à  la 
fin  de  février  1797. 

La  réputation  d'Anfossi  a  égalé  celle  des  plus 
grands  maîtres  de  son  temps  ;  cependant  on  ne 
peut  nier  qu'il  ne  soit  inférieur  à  Galuppi,  à  Pic- 
cinni, à  Paisiello  pour  l'invention,  et  l'on  ne  peut 
expliquer  Téclat  de  ses  succès  que  par  l'air  naturel 
et  facile  qui  régnait  dans  se»  mélodies ,  et  surtout 
par  celte  mdgie  de  la  coupe  italienne  qui  consiste 
dans  un  heureux  retour  des  idées  principales.  Mais 
les  produits  d'un  art  ne  vivent  pas  longtemps  s'il 
ne  s'y  trouve  de  la  création  ;  de  là  vient  que  la  mu- 
sique d'Anfossi  a  vieilli  plus  vite  que  celle  de  ses 
émnles.  Grand  nombre  de  morceaux  de  Buranello, 
de  Piccinni,  de  Saccbini  et  de  Paisiello  seraient 
entendus  aujourd'hui  avec  plaisir  :  il  en  est  peu 


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106 


ANFOSSI  —  AI9GEL£T 


d'Anfossi  qui  Défissent  naîtra  Vennui  ;  en  nn  mot, 
cette  musique  n'a  en  pour  elle  que  la  mode  :  toD 
temps  est  passé  pour  ne  plus  revenir. 

Les  opéras  d'AnfossI  les  pins  connus  sont  i 
1*  Cqfo  Mario;  1769,  à  Venise.  -^2*  La  C/^ 
menza  di  Tito  :  Rome,  1769.  —  8*  i  Yiiionari; 
Rome,  1771—  4*  //  Baronedi  Kocca;  1772  à 
Rome,  et  1774  à  Dresde.  —  6**  L'IncognUa  per- 
seguitata;  Rome,  1773.— 6'i4?t/i^«o;  Venise, 
1773.  — 7«/)emo/oon/«;Roroe,1773.— 8*/:î4do 
sa/a;  Venise,  1774.— 9»  La  FintaGiardinicra; 
Rome,  1774.  —  lO""  H  Gelotoin Cimenta;  Rome, 

177&.  —  ll*/>i  Contadina  in  Vorte;  1775 

il^  VAvaro;  1775.  — 13*  Isabella  e  Rodrigo,  o 
La  Costanza  in  Àmore;  1776.  —  14*  La  Pes' 
catrice/edele;  1776.—  l&*JL*0/imptode;  Rome, 
1776.  —  16"  //  Curioso  indiscreto;  1778.—  I7« 
Lo Sposo  disperato  ;  1 778.  — 1 6*  Cleopatra  ;  Mi- 
lan, 1778.  —  19"*  //  Matrimonio  per  inganno; 
Paris  1779.  —  20*  La  Forza  dette  donne  ;  Mi- 
lan, 1780.—  21*  /  Vecchi  burtati;  Londres, 
1781.  — 22"i  Viaggiatori/etici:  Londres  1782. 

—  23*  Armida,  1782.  —  24»  GH  Àmanti  ca- 
nuti;  Dresde,  1784.  —  25"  //  Tiionfo  d*Ariana: 
Prague,  l784.  —  26'  //  cavalière  per  Amore; 
Berlin,  1784.  —  27^*  Chicercatrova^  Florence; 
1784.—  28**  La  Kei/ova  sca/^ra ;Castel-Nuovo, 

1785.  —  29**  La  Fiera  del  Ascensione;  oratorio, 

1786.  —  80*  V imbroglio  dette  tre  spose;  Pa- 
doue,  1786.  —  31<^  La  Pazzia  dé'  Getosi  ;  Fa- 
briaoo  et  Rome,  1787.— 32*  Creso;  Rome,  1787. 

—  83»  La  Vitlanella  di  SpiHto;  Rome,  1787. 

—  34"  Didone  abbandonata;  Naples,  1785.  — 
35*iir/(w«r«e;  Rome,  1788.-360  VOrfanelta 
americana  ;  Venise,  1788.  —  37*  La  Maga  Circe; 
Rome,  1788.-38* Le  Gelosie  fortunate;  Bel- 
lune,  1788.  —  39*  La  Gazeita  ossia  itBaggiano 
deluso;  1789,  Rome.  —  40<»  Zenobiain  Palmi 
ra;Florence,  1790.— 4lo/5«i/lie;  1791.-42*// 
Zottico  incivilito ;  Dresde,  1792.—  42ko  V Ame- 
ricana in  Otanda,  —  44«Z.a  Matitda  ritrovala. 
—450  Gli  Artigiani.  --kS^^JtFigliuotprodigo, 
cantate.  On  a  aussi  d'Anfessl  POratoi io  VAssatone, 
en  deux  parties. 

Anfossl  a  écrit  pour  Tégli^e  des  messes,  des 
motets ,  des  antiennes ,  etc.  On  cite  particulière- 
ment parmi  ces  ouvrages  un  Laudate  jnieri  et 
un  Laudate  Jérusalem^  à  grand  orchestre,  qui 
sontd'un  bel  efTet.  L^abbé  SantinI,  à  Rome,  possède 
en  manuscrit  de  ce  compositeur  une  Messe  con- 
certée à  quatre  voix  et  orchestra  ;  Kgrie  et  Gloria 
à  liuit ;  Vt queant  taxis ^  hymne  k  huit;  Lauda 
Sion  k  huit;  Deux  Dijeit  Dominus  à  huit; 
Beatut  vir  à  huit  ;  les  psaumes  Conjltebor,  Bea- 
tus  vir  et  Laudate  pueri  à  cinq  voix  ;  plusieurs 
psaumes  et  messes  à  quatra  voix  et  orchestre. 


ANGEBER  (  Wilbclh  ) ,  maître  de  chapelle 
à  Kempten ,  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle, 
s'est  fait  connaîtra  par  les  productions  dont 
void  les  titres  :  1"  Andante  avec  six  variations 
pour  le  piano,  osuvre  !•'  ;  Angsbourg,  Gombart 

—  2*  VesperxsotmnnesprocJioristamcivitibus 
quam  ruratibus  ab  organo,  cantOfOtto,  tenore, 
basso  et  orchestra^  op.  2;  Kempten,  Danlieimer. 

—  3*  Vent  Creator 9  quatuor  voc.  ei  orchestra^ 
op.  3  ;  ibid.  —  4"  Asperges  et  Vidi  aquam ,  à 
quatre  voix  et  orcbeatra;  Augsbourg,  Bœhm.  — 
5"  Missasolemnis,  à  quatra  voix,  orchestre  et  or- 
gue; ibid.  —  6"  Offertoire  pastorale  idem;  ibid. 

ANGEGOURT  (Pemun  n'},  poète  et  musi- 
cien français  du  treixième  siècle,  fut  attaché  au  ser- 
vice de  Charles  d'Anjou ,  frère  de  saint  Louis.  U 
accompagna  ce  prince  en  Provence  quand  il  alla 
épouser  la  tiile  de  Béranger.  U  se  félicite,  dans 
une  de  ses  cliansons,  d'avoir  quitté  ce  pays,  qu'il 
n'aimait  pas,  pour  revenir  à  Paris,  où  demeurait  sa 
dame:  On  trouve  onxe  chansons  notées  de  sa  com- 
position dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  im- 
périale (n®  66,  fonds  de  Cangé),  et  sept  dans  un 
autre  (n°  65 ,  même  fonds).  Un  manuscrit  qui 
a  appartenu  au  marquis  de  Pauhny  en  contenait 
vingt-cinq» 

ANGELET  (Chaeles-Fraiiçois),  né  à  Gand, 
le  18  novembre  1797 ,  eut  pour  premier  maître 
de  musique  son  père ,  professeur  en  celle  ville. 
A  Tftge  de  sept  ans,  il  se  fit  entendre  sur  le  piano 
dans  un  grand  concert.  En  1814.  il  se  présenta 
à  Wetteren  à  un  concours  ouvert  pour  la  place 
d'organiste  :  il  obtint  cette  place,  et  une  médaille 
lui  fut  décernée.  Ensuite  il  se  rendit  à  Paris,  où 
il  entra  eomme  élève  an  Conservatoire.  Doué 
d'heureuses  dispositions ,  il  fit  de  rapides  progrès 
comme  pianiste,  sous  la  direction  de  Zim- 
merman,  et,  le  14  décembre  1822,  il  obtint  an 
concours  le  premier  prix  de  piano.  Ce  fut  à  la 
suite  de  ce  concours  qu'il  fut  nommé  répétiteur 
pour  son  instrument  dans  la  même  école.  Dour- 
len  lui  enseigna  ensuite  Tharmonie  et  Taccompa- 
gnement ,  et  ses  études  musicales  se  terminèrent 
par  un  cours  de  composition;  où  il  fut  dirigé  par 
rauteur  de  ce  Dictionnaire  biographique. 

Angelet  avait  de  l'originalité  dans  les  idées , 
écrivait  avec  élégance  et  pureté ,  et  tout  seooblait 
lui  présager  une  brUlante  carrière  comme  com- 
positeur ,  lorsqu'il  quitta  Pari»  pour  se  fixer  à 
Bruxelles,  où  il  se  livra  à  l'enseignement  du 
piano.  Une  santé  chancelante  et  les  fatigues  du 
professorat  ralentirent  alors  l'exercice  de  son  ta- 
lent de  compositeur,  et  ses  productions  devinrent 
plus  rares.  Le  21  juin  1829,  Angelet  fut  nommé  . 
pianiste  de  la  cour  par  le  rui  Guillaume.  Une 
uialadie  de  poitrine,  dont  il  avait  les  symptômes 


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AI^GELËT  —  AIVGELONI 


107 


depuis  longtemps,  finit  par  le  faire  descendre  au 
tcBibeaa  :  il  expira  à  Gand,  le  20  décembre  1832, 
à  rige  de  trente-cinq  ans.  Les  ouvrais  de  sa 
oomposftîon  qnl  ont  été  publiés  sont  :  1®  Ma  relie 
faiiée  poor  piano  seul,  op.  l*';  Paris.  —  2^  Huit 
Tariadons  et  polonaise  sur  Tair  Fillettes,  méfiez* 
mes,  op.  3;  i^i<f.— 3^  Grand  trio  pour  piano»  vio- 
ioB  et  violoncelle,  œuvre  3  ;  Paris,  Leduc.  —  4"*  Air 
portugais  varié  pour  le  piano  seul ,  op.  4;  Paris, 
Pacini.  —  5°  Symphonie  à  grand  orchestre  (cou- 
ronnée à  un  concours  à  Gand  ) ,  op.  5  ;  ibid.  — 
6"  Fantaisie  sur  Tair  des  Cumnières  (Guema- 
dt€r),  pour  piano  seul,  op.  6  ;  ibid.  —  V  Fantaisie 
et  variations  sur  l'air  Depuis  longtemps  j'aimais 
Adèle  ^  pour  piano  et  violon,  op.  7;  Paris,  Le- 
doc.  —  8"  Divertissement  pastoral  poor  le  piano  à 
quatre  main»,  op.  S;  ibid,  — 9**  Caprice  tur  les  plus 
jolis  motifs  de  Popéra  de  RMn  des  Bois,  de  We- 
bar,  pour  piano  si*ul ,  op.  9;  Paris.  —  10*  Fan* 
(fti«e  sur  les  chceors  et  la  valse  de  Robin  des 
Bois,  op.  10;  iàid,^  11**  L* Angélus ^  de  Roma- 
gnesi,  divertissement  villageois,  orage  et  varia- 
lions  pour  piano  et  violon,  op.  11;  ibid.  — 
12**  Mélange  sur  des  motifs  favoris  de  Fopéra 
de  Spobr  Zémire  et  Aior ,  pour  piano  seul , 
op.  12;  ihid.^  13^  Les  Favorites,  deux  valses 
pour  le  piano;  ibid,  •>  14°  Fantaisie  et  variations 
brillantes  |H>ur  le  piano  sur  on  air  militaire,  op. 
14;  Bruxelles.  ^  16*  Mélangesordes  motifs  favoris 
de  Guillaume  Tell,  de  Rossini»  op.  15;  ibid.  — 
16"  Grande  fantaisie  et  variations  brillantes  sur  la 
tyiolienne  favorite.  Bonheur  de  se  revoir,  op. 
Ifi;  ibid.  —  17"  Rondeau  brillant  sur  la  barcarole 
de  Fra  Dkavolo  pour  le  piano,  op.  17;  ibid.-^ 
18*  La  léopoldine ,  hommage  à  Sa  Majesté  le 
roi  des  Belges.  —  19?  Aux  braves  morts  pour  la 
patrie,  cbant  guerrier.  —  20*  Bonheur  d'aimer, 
romance. —  21*  Rêves  d'amour,  idem. 

ANGËLi  (Le  Père  François-Harib),  corde- 
lier  do  cou  vent  de  Ri  votorio,  né  à  Assise,  fut  régent 
à  Pérouse  et  à  Assise ,  provincial  de  sa  pro- 
vince, et  supérieur  de  son  ordre  au  couvent 
d'Assise  pendant  quatre  ans.  Il  vivait  encore  en 
1693.  On  a  de  lui  :  Sommario  del  Contrapunto, 
1691.  Tevo,  qui  cite  cet  ouvrage  {Musico  1  es- 
tore,  p.  230) ,  n'indique  point  le  liru  de  Timpres- 
lion.  Une  copie  manuscrite  de  ce  livre,  qui  a  ap- 
partenu au  P.  Mai-tini,  est  aujourd'hui  dans  la 
bibliothèque  du  Lycée  musical ,  à  Bologne. 

ÂMGELI  (GiovANm)  dit  Usbina,  célèbre 
chanteur,  naquit  à  Sienne  en  1713.  Dès  sa  jeu- 
nesse,  il  fut  au  service  de  la  cour  de  Portugal, 
où  Q  obtint  de  grands  succès.  Après  quelques 
aventores périlleuses,  il  revint  dans  sa  patrie,  où 
il  prit  les  ordres  mineurs  pour  se  retirer  du  théâ- 
tre. Sa  voix  était  pure,  pénétrante  et  d'une  grande 


étendue;  le  caractère  principal  de  son  talent  était 
Texpression.  Il  mourut  le  10  février  I77g. 

ANGËLO  (Le  Père),  abbé  du  monastère  de 
Sainle- Marie  de  Rivaldis ,  vers  la  fin  du  qua- 
torzième «iècle ,  fut  le  premier,  ou  du  moins  Tua 
des  premiers  maîtres  de  la  chapelle  du  pape , 
80US  le  pontificat  de  Bonilace  IX  :  cela  est  dé- 
montré par  un  passage  du  testament  du  cardinal 
Philippe  d'Alençon,  daté  do  11  août  13^7 ,  dont 
voici  la  teneur  :  Prxsentibus  ibidem  venerabili 
paire  domino  Anyelo  Abbate  monasterii  S. 
Marim  de  Rivaldis  magistro  cappelUs  D.N. 
Papss  prxdicii  (Bonifiice). 

ANGELO  DA  PIGGI TON E, franciscain, 
né  dans  la  petite  ville  de  Piccighittone ,  près  de 
Crémone,  d'où  lui  est  venu  son  nom ,  fut  nommé 
procureur  général  de  son  ordre  en  1 54 1 .  On  ignore 
Tépoqueile  sa  mort.  Il  est  compté  parmi  les  orga- 
nistes célèbres  On  connaît  de  lui  :  Fior  angelico 
di  musica,  nel  quale  si  eoniengono  alcune  bel- 
lissime  dispute  contro  quelli  che  dicono  la  mu- 
sica  non  esser  sdenza,  nuovamente  dal  R. 
P.  fraie  Angelo  da  Piccitone ,  conventuale 
delV  Ordine  Minore,  organista  preclaris^ 
simo ,  composta  ;  Venezia ,  1 547 ,  in-4''. 

ANGELO  (JBAN-VmcBNT  n*) ,  chanteur  cé- 
lèbre en  Italie ,  mourût  au  commencement  du 
dix-septième  siècle.  Il  avait  été  attaclié  à  la  cour 
du  duc  de  Mantoue ,  et  avait  chanté  dans  les  ou- 
vrages de  Monte  verde.  Le  poêle  Mari  ni  a  écrit  en 
son  honneur  un  sonnet  qui  commence  par  ce 
vers  : 

Jngelo,  or  tu  fra  gli  jingeli  ten"  vui, 

ANGELO  (Micbel),  sopraniste,  né  à  Bo- 
logne ,  vers  le  milieu  do  dix-liuitième  siècle , 
était,  en  1786,  ao  service  de  l'électeur  de  Bavière, 
connme  chanteur  de  sa  chapelle.  Il  jouait  le»  rôles 
de  primo  MHSieo  au  grand  tliéAtre  de  Monich. 

ANGELONl  (Louis),  littérateur,  née  Fru- 
sinone,  dans  l'État  romain,  en  1758  ,  prit  part 
à  la  révolution  qui  se  flt  à  Rome  à  l'époque  de 
rinvaaion  du  territoire  romain  et  du  royaume  de 
Naples  par  les  troupes  françaises  sous  le  com- 
mandement de  Championnet.  Il  devint  membre 
du  gouvernement  delà  république  romaine,  et,  à 
la  retraite  de  l'armée  française,  il  dut  la  suivre 
et  se  réfugier  à  Paris.  Compromis,  en  1801 ,  dans 
la  conspiratipn  de  Ceracchi  et  de  Topino- Lebrun, 
il  fut  mfs  en  prison.  Après  dix  mois  de  captivité, 
il  fut  mis  en  liberté,  et  s'occupa  de  travaux  litté- 
raires ;  mais  des  relations qu*il  entretenait  en  Italie 
avec  les  Carbonari  le  firent  expulsa*  de  France 
en  1823.  II  se  retira  à  Londres,  et  y  publia  quel- 
ques pamphlets  politiques.  Il  est  mort  en  cette 
ville,  en  1842,  dans  un  âge  avancé.  Au  nombre 
de  ses  ouvrages,  il  en  est  un  qui  a  pour  titre  : 


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ANGELONI  —  ANGERMEYER 


Sapra  la  vita ,  le  opère  ed  U  sapere  di  Guido 
d^Arezzo,  ristauratare  délia  sciensa  e  delV 
arte  musica;  Paris ,  181 1 ,  in-S»  de  222  pages. 
Bien  que  rempli  de  divagations  et  écrit  d^un 
style  pédantesque,  cet  ouvrage  se  recommande 
par  un  travail  consciencieux  et  par  la  bonne  foi 
de  l'auteur,  il  est  divisé  en  quatre  chapitres.  Le 
premier  a  ponr  objet  d*éclalrcir  toutes  les  ques- 
tions relatives  à  la  personne  de  Gui  d*Arezzo  : 
c^est  le  meilleur.  L*anteurde  ce  dictionnaire  avait 
fait,  en  1809  et  1810,  des  travaui  assez  éten- 
dus sur  le  même  sujet  :  FayoUe,  qui  préparait 
alors  le  Dictionnaire  historique  des  musiciens 
quil  a  publié  arec  Choron,  lui  fit  de  Tives 
instances  pour  qui!  lui  cédAt  tous  ces  maté- 
riaux ,  dont  il  ne  fit  pourtant  aucun  usage  après 
qu'ils  furent  passés  en  sa  possession.  Depuis 
lors ,  ils  se  sont  égarés  ;  peut-être  e^t-il  permis 
de  croire  qu'ils  sont  tombés  entre  les  mains  d*An- 
geloni  et  qu'ils  ne  lui  ont  pas  été  inutiles. 

Le  second  chapitre  de  son  livre  contient  Ta- 
nalyse  des  ouvrages  de  Gui  et  l'examen  de  quel- 
ques-uns des  manuscrits  qui  nous  en  restent  ;  le 
troisième,  la  discussion  des  opinions  diverses 
sur  l'utilité  de  la  réforme  opérée  par  ce  moine, 
et  sur  les  inventions  qui  lui  appartiennent  ;  le 
quatrième  traite  de  son  savoir.  Angeloni  n'avait 
pas  une  connaissance  suffisante  de  la  mnsique 
pour  traiter  des  questions  si  délicates,  écueil  de 
ia  plupart  des  écrivains  qui  s'en  sont  occupés. 
Pour  être  en  état  de  comprendre  bien  les  ou- 
vrages de  Gui  d'Arezzo,  il  faut  posséder  à  fond 
la  connaissance  delà  musique,  de  son  histoire, 
et  avoir  lu  tout  ce  qu'on  a  écrit  avant  et  après 
lui.  Angeloni  est  saisi  d'une  admiration  sans 
bornes  pour  l'homme  dont  il  écrit  la  vie  ;  et ,  sur 
la  foi  de  traditions  mensongères ,  il  lui  accorde 
une  multitude  d'inventions  auxquelles  Gui  n'a 
jamais  songé.  Le  livre  est  terminé  par  deux  let- 
tres de  Gui,  déjà  publiées  par  Baronins,  par 
Mabillon,  par  l'abbé  Gerbert  et  autres,  mais  avec 
quelques  corrections  du  texte  d'après  les  ma- 
nuscrits de  la  bibliothèque  impériale.  Angeloni 
a  fait  aussi  paraître  à  Paris  plusieurs  autres 
ouvrages  qui  n'ont  point  de  rapport  avec  la  mu- 
sique, et  qui  eurent  peu  de  succès. 

ANGELUGCl  (Ancito),  fabricant  de  cordes 
de  boyaux ,  naquit  à  Naples ,  au  commencement  du 
dix-huitième  si^le,  et  mourut  dans  cette  ville,  en 
1765.  Il  contribua  beaucoup  à  perfectionner  les 
produits  de  ce  genre  d'industrie,  dans  lequel  les 
Napolitains  ont  conservé  une  supériorité  incon- 
testable ,  particulièrement  pour  les  chanterelles. 
Ce  fut  Angelucei  qui  découvrit  que  les  moutons 
de  sept  on  huit  mois ,  âevés  et  nourris  sur  les 
montagnes,  fournissent  des  boyaux  d'une  qua- 


lité supérieure  à  ceux  des  mêmes  animaux 
plus  jeunes  ou  plus  vieux  et  nourris  dans  les 
plaines.  Il  employait  constamment  plosieurs  per- 
sonnes pour  chercher  des  intestins  choisis ,  et 
avait  plus  de  cent  ouvriers  sous  ses  ordres  pour 
la  fabrication  des  cordes.  Les  meilleurs  ouvrien 
éUient  tirés  par  lui  d'une  petite  ville  de  l'AbruxK, 
nommée  Salé.  Angelucei  avait  formé  une  société 
pour  l'augmentation  de  sa  fabrique  ;  mais  elle 
fut  de  courte  durée,  parce  qu'il  s'éleva  un  procès 
entre  les  oo-assodés ,  lequel  donna  lieu  à  plu- 
sieurs écrits  asseï  curieux  sur  la  fabrication  des 
cordes  de  boyaux.  On  trouve  des  détails  intéres- 
sants sur  ce  procès  dans  les  Nouvelles  d'Italie^  de 
Volkmann,  t  vm,  p.  208,  et  dans  la  Gazette 
musicale  de  Spire,  année  1789. 

ANGELY  (Louis),  acteur  et  compositeur  de 
musique  de  Taudevilles,  naquit  è  Berlin,  vers 
1783,  et  mourut  dans  cette  ville  en  1836.  Après 
avoir  été  attaché  au  théâtre  allemand  de  Péters- 
bourg,  il  fut  rappelé  à  Berlin,  en  1824,  pour  oc- 
cuper la  place  de  régisseur  du  théâtre  de  Kœnig- 
stadt.  Il  a  écrit  un  grand  nombre  de  vaudevilles > 
parmi  lesquels  on  remarque  :  La  Fiancée  de  Po- 
mércaHe^  Douvres  et  Calais,  La  Laitière  de 
Walding,  Les  Sept  Mlles  en  uniforme,  etc. 
Les  mélodies  faciles  et  naturelles  de  ces  petits 
ouvrages  ont  eu  un  succès  populaire  dans  leur 
nouveauté. 

ANGER  (Louis),  pianiste,  organiste  et 
compositeur,  est  né  le  5  septembre  1813,  à  An- 
dreasberg,  dans  le  Hanovre.  Doué  d'heureuses  dis- 
positions pour  la  musique  ,  il  étudia  cet  art  dès 
son  enfance,  et  y  fit  de  rapides  progrès.  A  l'âge  de 
vingt  ans  il  se  rendit  à  Weinkar,  où  il  reçut  des 
leçons  de  piano  de  Hummel,  et  devint  élève  de 
Toepfer  pour  forgue  et  le  piano.  En  18S6  il  s'é- 
tablit à  Leipsick,  et  s'y  livra  à  l'enseignement 
du  piano  jusqu'en  1842 ,  où  il  obtint  la  place 
d'organiste  de  l'église  Saint-Jean  à  LuBd>oarg. 
Trois  ans  après  on  te  retrouve  à  Hamlwurg,  où 
il  jouait  dans  les  concerts  d'abonnement  On  n'a 
publié  qu'un  petit  nombre  de  ses  compositions; 
ses  premières  œuvres  sont  :  !<>  six  pièces  mélodi- 
ques ponr  le  piano,  op.  1;  Leipsick ,  Hofineifller. 
— 2*  5ir£ie(fer  avec  accompagnement  de  piano, 
op.  2;  Leipsick,  Whistling.—  3o  Grandes  varia- 
lions  pour  piano,  op.  3;  Leipsick,  Hofmeister. -« 
4°  Ouverture  de  concert  à  grand  orchestre,  en  ut 
mineur  ;  Leipsick,  Whistling. — 5^  diverses  pièces 
ponr  piano.  —  6^  quatre  Lieder  ponr  metso  so- 
prano avec  piano,  op.  22. 

ANGERMEYER  (Jeau-Igracb),  né  à 
Bildin,  dans  la  Bohème,  vers  la  fin  du  dix-sep- 
tième siècle,  était  on  des  plus  habiles  violonistes 
de  la  chapelle  impériale,  dans  les  années  1713  â 


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ANGERMEYER  —  ANGRISAKI 


1C9 


1727.  On  a  de  lui  plusieurs  concertos  de  violon, 
qoi  sont  restés  en  manuscrit»  et  qui  portent  pour 
souscription  :  Authore  Johanne  Ignatio  Anger- 
meyer,  Bohemo  Bildinensi.  Il  y  a  lieu  de  croire 
qn'Angemeyer  était  frère  on  du  moins  parent 
de  Jean-Adalbert  Angermeyer,  .peintre  célèbre, 
né  comme  loi  à  Bildin.  Il  fut  an  des  violonistes 
de  Porcbestre  qui ,  en  1723 ,  exécuta  à  Prague 
Topén  de  Fux,  Costanza  e  Fortezia^  au  cou- 
roonement  de  Tempereur  Charles  YI. 

ANGERSTËIN  (Jean-Charles),  prédica- 
tenr  àBretko^,  près  de  Stendal,  vers  1788,  fat 
auparavant  organiste  à  Stendal.  Il  a  écrit  plu- 
sieurs compositions  pour  le  clavecin ,  qui  sont 
restées  en  manuscrit.  Comme  écrivain  didacti- 
que, il  est  connu  par  nn  ouvrage  intitulé  :  Théo- 
retisch-pralUische  Anweisung,  Choralgesxnge 
nUht  mer  richtig^  sondern  auch  schœn  spie- 
len  zu  lemen  (Instraction  tiiéorico-pralique 
poor  apprendre  à  jouer  le  chant  choral,  etc.  )  ; 
Stendal,  180O ,  in-8o,  avec  un  cahier  d'exemples. 
Cest  lA  fort  bon  ouvrage,  utile  à  tous  les  or- 
ganistes des  églises  protestantes. 

AJIGIOLINI  (Jean-Frédéric),  composi- 
teor  de  musique  instrumentale,  né  à  Sienne»  a 
passé  quelqae  temps  à  Berlin,  vers  1787,  et  y  a 
publié  quelques-uns  de  ses  ouvrages.  De  là  il 
s^est  rendu  à  Pétershourg,  en  1791.  En  1797,  il 
est  revenu  en  Allemagne,  et  s^est  fixé  à  Bruns- 
wick. Il  vivait  encore  en  1812.  Ses  ouvrages  im- 
primés sont  :  i^  Sonata  per  cembaloconflauto, 
—  2*  Variazioni  soprailduetio  :  Paee  caro  tnio 
Mposo ,  neW  op.  Cosa  rara,  per  cembalo,  — 
30  Trois  sonates  faciles  pour  la  harpe,  avec 
fiûte  ad  lib.;  Berlin,  1792.— 4o  Sonata  seconda 
per  cembalo,  conflauto;  Bei4in,  1704.  -^50  Six 
variations  faciles  pour  la  harpe  ou  piano^ 
forte;  Brunswick,.  1797.  — ô»  Arie  aus  dernSon* 
tagskinde  :  ich  sage  es  doch  immer  (air  de 
Venfant  du  dimanche)  (1),  avec  variations 
pour  harpe  ou  piano;  Brunswick,  1797.  On  a 
imprimé  à  Londres ,  en  1788,  Six  duos  pour 
deux  flûtes  ou  violons,  sons  le  nom  d'An- 
giolinî. 

ANGLEBERME  (Jean-Pierre  d'),  né  à 
Orléans,  vers  1470,  lecteur  et  professeur  de 
droit  k  l'université  d'Orlëans,  et  ensuite  conseiller 
au  sénat  de  Milan,  est  mort  dans  cette  viUe ,  en 
1&21,  par  suite  de  Texplosion  d*un  magasina 
poudre.  On  a  de  lui  :  Homo,  seu  philosophus, 
fui  de  divina  humanaque  justilia  disserit  et 
de  ipsa  qttoque  juris  civilis  scientia.  Sermo 
de  Fartuna  in  Plutarchum,ubi  defortuna 


•UeoMnde  qal  stgntfle  YEt^anÊ  gâté  de 


Gallorum,  sermo  de  pace,  sermo  de  musiea 
et  saltatione  ex  Luciano,  etc.,  Paris  1518» 
in-40. 

ANGI^BERT  (Jean-Henry  d^),  claveci- 
niste de  la  chambre  de  Louis  XIV,  a  publié  à 
Paris,  en  1689,  un  ouvrage  intitulé  :  Pièces  de 
clavecin ,  avec  la  manière  de  les  Jouer,  diver- 
ses  chacones,  ouvertures,  et  autres  airs  de 
monsieur  de  Lully  mis  sur  cet  instrument, 
quelques  fugues  pour  Vorgue,  et  les  principes 
de  Vaccompagnement.  livre  premier.  Dans 
la  préface,  il  annonçait  un  second  livre  de  ces 
pièces  ;  je  ne  crois  pas  qu'il  ait  paru.  Le  style 
de  d'Anglebert  a  moins  de  grflce  que  celui  de 
Chambonnières  (voy.  ce  nom);  mais  sa  musique 
est  écrite  avec  beaucoup  de  pureté  et  de  savoir. 
Ces  qualités  se  font  remarquer  surtout  dans  les 
fugues  et  dans  on  contrepoint  à  quatre  parties 
pour  l'orgue,  qni  suivent  les  pièces  de  clave- 
cin ;  les  meilleurs  organistes  allemands  et  ita- 
liens, contemporains  de  d'Anglebert,  auraient  pu 
se  faire  honneur  de  ces  morceaux.  Longtemps 
on  a  cru  que  Corelli  avait  été  le  premier  compo- 
siteur qui  eût  varié  Les  Folies  d'Espagne;  et 
même  quelques  personnes  ont  dit  qu'il  était  l'au- 
teur de  cet  air;  mais  le  recueil  des  pièces  de 
d'Anglebert  contient  vingt-deux  variations  sur  ce 
même  thème,  et  la  Folia  de  Corelli  n'a  été  pu- 
bliée que  dans  l'œuvre  5^,  dont  la  première 
édition  parut  en  1700.  Un  beau  portrait  de  d'An- 
glebert, peint  par  Mignard  et  gravé  par  Vermeu- 
len,  est  en  lète  du  livre  de  ce  musicien. 

ANGLEDl  (....).  U  Bibliothèque  impériale, 
à  Paris,  possède  en  manuscrit  des  Toccates  pour 
l'orgue,  de  la  composition  de  cet  auteur,  sur 
lequel  ou  n'a  d'ailleurs  aucuns  renseignements. 

ANGLERIA  (Camille),  moine  franciscain, 
né  à  Crémone ,  fut  élève  de  Claude  Memlo ,  et 
mourut  en  1630.  Il  a  publié  :  Regole  del  con* 
trappunto,  et  délia  musicale  composizione. 
Milan,  1632,  in-40.  C'est  un  ouvrage  médiocre 
dont  la  rareté  fait  tout  le  mérite. 

ANGLESI  (Doionique),  musicien  au  service 
dn  cardinal  Jean>Charles  de  Toscane,  a  com- 
posé la  musique  d'un  opéra  intilolé  La  Serva 
nobile,  qui  fut  représenté  à  Florence,  en  1629. 
On  connaît  aussi  de  la  composition  de  cet  ar- 
tiste :  Ubro  primo  d*Arie,  Firenze,  Landini, 
1635,  in-40. 

ANGRISANI  (Charles),  chanteur  italien, 
né  à  Reggio,  vers  1760,  se  fit  entendre  sur  pla- 
sieurs  théAtres  d'Italie,  et  se  rendit  ensuite  à 
Vienne,  où  il  a  publié  :  l»  Sei  nottumi  a  tre 
voci,  soprano,  tenore  e  basso,  colV  aecom- 
pagnamento  di  cembalo,  Vienne,  1798.  —  2^  Sei 
nottumi,  etc.,  op.  2;  Vienne,  1799. 


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110 


ANGSTENBERGER  —  ANFMUCCIA 


ANGSTENBERGER  (Michel),  né  à  Reicli- 
fttadt,  eo  Bobème,  le  2  janvier  1717,  fut  dans 
'  son  enfance  un  très-bon  contraltîste  du  chœur 
de  l'église  des  Clievaliers  de  la  Croix  (Ereut- 
herrnkirclie  ),  à  Prague.  Il  avait  beaucoup  d'ap- 
titude pour  les  sciences,  particulièrement  pour 
la  musique ,  et  il  se  serait  distingué  dans  cet 
art  8*ii  ne  Feût  négligé  pour  remplir  les  devoirs 
de  8on  état.  En  1738  11  était  entré  dans  Tordre 
des  Chevaliers  de  la  Croix,  et  il  pronon^  ses 
Tfleax  le  l*'  janvier  1743.  Ensuite  il  fut  pendant 
treize  années  chapelain  à  Carlsbad,  puis  doyen 
de  la  même  ville  pendant  onze  autres  années. 
En  1708,  Il  passa  à  Tégllse  de  Saint-Charles ,  à 
Vienne,  en  qualité  de  Commandeur,  et  remplit 
les  fonctions  de  cette  place  jusqu'en  1789,  épo- 
que de  sa  mort.  AngBlenberger  écrivit  dans  sa 
jeunesse  beaucoup  de  musique  d'église ,  dans  le 
style  de  LottI;  elle  est  restée  en  manuscrit. 

ANIMCIGGIA  (jRAïf),  né  à  Florence  au 
commencement  du  seizième  siècle ,  ou  à  la  fin 
du  quinzième ,  fut  un  des  plus  anciens  maîtres 
de  TÉcole  italienne  dont  les  compositions  se  fi- 
rent remarquer  par  une  harmonie  plus  nourrie, 
un  dessin  de  voix  plus  élégant  et  un  caractère 
mélodique  mienx  adapté  aux  paroles  que  les 
productions  des  maîtres  flamands.  Dans  sa  jeu- 
nesse, il  se  lia  d'amitié  avec  saint  Philippe  de 
Néri,  qui  fonda  la  Congrégation  de  l'Oratoire  en 
154U,  à  Rome,  et  à  qui  l'on  attribue  communé- 
ment l'invention  du  drame  sacré  auquel  on  donne 
le  nom  d'oratorio.  Animuccia  était  devenu  le  pé- 
nitent de  Philippe  :  Il  composta  ses  Laitdi  ou 
liymnes  à  plusieurs  parties,  qu'ail  allait  chanter 
chaque  jour  avec  ses  amis  à  ToraK  ire,  après  le 
sermon ,  et  ces  Laudi  devinrent  l'origine  de  l'o- 
ratorio proprement  dit.  Au  mois  de  janvier  1555, 
il  fut  nommé  maître  de  la  chapelle  du  Vatican  : 
il  en  ren^plit  les  fonctions  jusqu'à  la  fin  de  mars 
1571,  époque  où  il  cessa  de  vivre.  Poccianti 
(CataL  Script.  Florent.,  p.  loi)  a  placé 
l'époque  de  sa  mort  en  1 569  ;  mais  c'est  une  er- 
reur :  car  Pierre-Louis  de  Palestrina  succéda 
immédiatement  à  Animuccia  dans  la  place  de 
maître  de  la  cliapelle  du  Vatican ,  au  mois  d'a- 
vril 1571,  comme  on  le  voit  par  les  archives  de 
cette  chapelle ,  et  par  la  notice  manuscrite  des 
contrapuntistes  et  des  compositeurs  de  musique 
par  Joseph  Octave  Pitoni. 

On  a  publié  de  ses  compositions  :  lo  II  primo 
libro  di  madrigali  atre  voci,  con  alcuni  mo» 
ietti,  e  madrigali  spirituali;  Rome,  per  il  Do* 
rico,  1565.  —  20  joannis  Animuccix  magistri 
capellx  saero  sanetx  basilicx  Vaticanx  Mis- 
sartim  libri;  Romae,  apud  lueredes  Valerii  et 
AloysiiDoneorum/ratrumBrixiensium,  ihù7. 


—  3*.  //  primo  libro  'fe*  madrigali  a  qua^fro, 
cinque  e  sei  voci;  Venise,  Gardane,  1567.  ~ 
4*  Cantieum  B.  Maria  VtrginU  a  Jo.  Animuc- 
cia urbis  Romm  basilicm  S.  Pétri  magUtro  ad 
omnes  modos  factum;  Rom»,  apud  fueredet 
Valerii  et  AloyiH  Dorieorum,  1568,  in -fol. 

—  Bo  /<  seconda  libro  dette  laudi  ove  si  con- 
tengono  moletti,  salmi,  ed  altri  volgarl  e 
latini  fatti  per  V  oratorio  di  S.  Girolamo, 
mentre  quivi  dimorava  S.  Pilippo,  eVAni- 
mmeOa  era  il  maestro  di  cappella;  Roma,  per 
gli  eredi  del  Blndo,  1570:  on  volt  par  ce  titre 
qu' Animuccia  avait  été  maître  de  chapelle  de 
l'oratoire  avant  de  passer  au  Vatican,  c^e»t-è- 
dire  antérieurement  à  1 555.  —  6»  Credo  Domini- 
calis  quatuor  vûcum;  Roma,  presxo  gli  eredi  dt 
Valerioe  Luigi  Dorico,  1567.  —  ?•  Magnificat 
ad  omnes  modos,  liber  secundus;  RonuB, 
apud  kxredes  Valerii  et  Aloysii  Dorieorum, 
1568,  in-4.  Ces  Magnificat  sont  an  Don)|)re 
de  20.  Le  P.  Martini  a  inséré  dans  son  Essai 
fondamental  de  contrepoint  fugué  (t.  1 ,  p.  129} 
un  Agnus  Dei,  à  six  voix,  de  la  messe  Gaudéà 
in  Cœlis,  et  un  autre  Agnus  (p.  181  )  de  la 
messe  ad  Cœnam  agni  provldi,  tons  danx 
extraits  do  Recueil  de  messes  d'Animuccia,  dté 
ci- dessus.  Le  maître  de  chapelle  Reichardt 
possédait  deux  messes  manuscrites  de  ce  com- 
positeur :  l'une  pour  deux  soprani,  alto,  té- 
nor et  basse;  l'antre  pour  deux  soprani,  alto 
et  baryton  :  elles  étaient  vraisemblablement  ti- 
rées du  même  recueil.  Il  paraît  qu'Aiilmaocia  a 
composé  des  messes,  des  hymnes  et  des  motets 
postérieurement  aux  publications  qui  viennent 
d'êtres  citées,  et  que  ces  ouvrages  sont  restés  en 
manuscrit  dans  la  chapelle  do  Vatican;  car  on 
lit  dans  un  Censuale  manuscrit  de  la  même 
chapelle,  l'ordre  suivant,  signé  par  le  chanoine 
Cenci,  et  daté  du  23  décembre  1568  (iToy.  Baini, 
Mem.  stor,  cril.  délia  vita  e  délie  op.  di 
Giov.  Pierl.  da  Palestrina  ^  t.  I(»  p.  104, 
no  532)  :  R.  Mo,  Vicenzo  Rago  pagherete  a 
Mo.  Giovanni  Animueda,  maestro  dei  ean- 
tori  délia  cappella,  scudi  venticinque  di  mo- 
neta,  i  quali  sono  perla/atica  e  spesa  che  egli 
hafatto  in  eomporre,  e  scrivere,  e  fare  seri- 
vere  a  sue  spese  Vinfrascritti  inni,  motetli,  e 
messe,  che  di  nuovo  per  nostra  comntissione 
EGLI  HA  00HP061O  hel  PRBSBrrrs  ANRo,  U  qitali 
erano^  necessarie  in  cappella ,  e  che  sono  se- 
conda la  forma  dei  concUiQ  di  Trento,  e 
delPo/ftzio  novo,  che  io  ve  lifarà  boni  alli 
conti  ffostri.  Nota  délie  composizioni  :  V  inno 
Aures  ad  nostras,  per  la  Quadragesima;  V  inno 
délia  Trans/lgurasione  ;  Cinque  inni  délie 
Ferie;  £' inno  Exultet  coslum  intono  Natalis; 


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ANIMUCCIA  —  ANNA 


111 


nnno  Deos  tnoran  mllitum,  in  ionout  supra; 
V  tnno  Saivete  flores  martyram,  in  tono  ut  su- 
pra ;  Un  motetto  a  quattro  voei,  per  la  vigiiki 
di  Natale  quçndo  posta  il  Papa;  Vn  motetto 
a  dnque^  Poer  natua  eat  nobis,  per  il  giorno  del 
capo  éTanno;  Vn  motetto  a  sei  per  la  mat' 
Hna  iFogni  santi  per  quando  passa  H  Papa; 
Vn  motetto  a  qualtrOy  Xtusin  tAlum^perquantio 
passa  il  Papa;  Vn  inno,  Exoltet  Gœlum  laudi- 
bas,  in  tono  ordinario;  t^inno,  isteConfèssor, 
in  tono  ut  supra;  L*inno  Jesu  corona  virgînum 
in  tono  ut  supra;  Vinno  Aie  maris  siella;  Vna 
messa  a  einque  delta  Madonna  ;  Due  messe  a 
quattro  délia  Madonna,  Di  casa  H  23  di  de- 
eembreibe^,  Gaspareincius  Canonieuset  ma- 
gister  cappelUs,  La  rapidité  prodigieuse  qn*A- 
nimnccia  ayait  mise  à  composer  tous  les  onTrages 
ëDumérés  dans  cette  note  a  de  quoi  frapper  d*é- 
tonneroent  ;  car  tout  cela  a  dû  être  fait  en  cinq 
mois,  puisque  ce  laps  de  temps  s'était  seulement 
écoulé  depuis  la  balle  donnée  par  le  pape  Pie  V 
pour  la  réforme  do  bréviaire  et  de  Toffice  en 
exécution  du  décret  du  concile  de  Trente,  jns- 
qn*à  la  date  de  la  note  qu'on  vient  de  Hre.  La 
fécondité  a  toujours  été  une  qualité  distinctive 
des  compositeurs  italiens. 

ANIMUCCIA  (Paul),  frère  do  précé- 
dent, fut  un  des  plus  habiles  cèntrapùntlstes 
du  seizième  siècle.  Piton!  affirme ,  dans  sa  no- 
tice manuscrite  des  contrapunttstes  et  des  corn- 
positears ,  que  ce  musicien  fut  mettre  de  cha- 
pelle de  Saint-Jean  de  Latran  depuis  1550 
jusqa*en  155&,  et  qu'il  succéda  à  Rubino.  Il  y  a 
errear  dans  cette  assertation  ;  car  le  maître  de  cette 
chapelle,  en  1552,  était  Bernard  Luppachino, 
qui  eut  pour  successeur,  en  1555,  Pierre  Louis 
do  Palestrina.  Animuccia  ne  fut  maître  à  Saint- 
Jean  de  Latran  que  depuis  le  mois  de  janvier  1 550 
jusqu'en  lft52.  Le  même  auteur  met  en  doute 
que  Paul  Animuccia  ait  été  frère  de  Jean  ;  mais 
Poccianti ,  qui  était  contemporain  de  ces  deux 
roasicienu  ,  dit  positivement  dans  son  catalogue 
des  écrivains  florentins,  qiiMIs  étaient  frères  :  Pau- 
lus  Animuccia  laudatissimi  Joannis  frater^ 
musicus  venuHissimus,  madrigales  et  motet- 
tos  mira  suavitate  r^ertos  posteris  ttHinsmi- 
sit,  {Cataî,  scrip.  Florent,  p.  143.)  Le  même 
anteardit  que  Paul  Animuccia  mourut  en  1563. 
On  trouve  dans  le  catalogue  de  la  bibliothèque 
musicale  de  Jean  lY,  roi  de  Portugal,  llndi* 
cation  d'un  recueil  de  madrigaux  de  oe  mu- 
sden,  sous  ce  titre  :  Il  Desiderio,  madriqali 
a  einque ,  lib,  2.  Un  de  ses  madriganx  a  été 
inséré  parmi  ceux  de  Roland  de  Lassus,  publiés 
à  Venise  par  Gardane,  en  1559  ;  un  autre  ma- 
drigal de  sa  composition  a  été  placé  par  le  mttne 


6ardane<dans  son  recueil  de  1559  ;  dans  la  col- 
lection de  motets  imprimée  à  Venise ,  en  1568, 
on  en  trouve  nnd'Animuccia  ;  enfin  Antoine  Barré 
a  publié  à  Milan,  en  1588,  un  recueil  de  mo- 
tets qui  contient  qitelqucs  pièces  du  même 
maître;  oe  recueil  a  pour  titre  :  Libçr  Musa- 
rum  eum  quatuor  vooibus ,  seu  sacrm  can* 
tiones ,  quas  milffo  motetta  appellant, 

ANJOS  (DiOHisio  nos),  compositeur,  har- 
piste et  virtuose  sur  la  viola  da  gamba ,  naquit 
à  Lisbonne,  et  entra  en  1656  dans  Tordre  des 
Hiéronymites,  au  monastèrede  Belem.  Ily  monrot 
le  19  janvier  1709.  Il  a  laissé  en  manuscrit  les 
oovrages  suivants  de  sa  composition  :  x'^Mespon» 
sorios  para  todas  /estas  da  primeira  classé, 
—2"  Psalmos  de  vesperas,e  Magnificat;  Di-- 
versas  Missas,  Vilhancicos  et  Molettes,  Ma- 
chado  (  BibUoth,  LusU.,  t.  I,  p.  704  )  ditqne ces 
compositions  existent  dans  le  couvent  de  Belem. 

ANKERTS   (GBisuN  n').  Foy.  Darieris. 

ANIMER  (....)•  musicien  anglais  et  com- 
positeur, éprouva  pendant  la  durée  du  protec- 
torat les  effets  de  la  persécution  dont  les  arts, 
avaient  été  Tobjet,  et  vécut  dans  la  retraite  ;  mais, 
à  la  restauration,  il  revint  à  la  cour,  et  fut  du 
nombre  des  musiciens  qui  composèrent  la  dia- 
pelle  de  Cliaries  H  avec  Tncker,  Henri  Laww, 
Henri  Purcell,  Humphrey,  Blow  et  Wise.  Les 
compositions  d'Anmer  sont  restées  en  manus- 
crit. 

ANNA  (François),  indiqué  dans  les  an- 
ciens recueils  de  musique  sous  le  nom  de  Fran- 
ciscus  venetus  organista,  était  né  à  Venise, 
suivant  cette  indication ,  et  remplissait,  à  ta  fin 
du  quinzième  siècle  et  dans  les  premières  années 
du  seizième ,  les  fonctions  d*organiste  d'one  des 
églises  de  sa  vilie  natale.  Cet  artiste  a  composé 
des  chansons  italiennes  originales,  appelées 
Frottâtes ,  dont  quelques-unes  ont  été  insérées 
dans  les  2'"*,  3**,  4'"*,  6"*  et  8"«  livres  des 
pièces  de  ce  nom  publiées  par  Octaye  Petrucci 
de  Fossombrone,  depuis  1503  jusqn*en  150$, 
ainsi  que  dans  le  recueil  qui  a  pour  titre  :  Té- 
nor i  et  contrabassi  intabulati  col  soprano 
in  Canto  figurato  per  cantar  e  sonar  eel 
lautOy  libro  primo,  Francisd  Bossinensis 
opus ,  imprimé  à  Venise  par  Octave  Petrucci, 
en  1509,  petit  in-40  obi.  On  trouve  aussi  une 
lamentation  à  quatre  voix  <fb  même  ariiste  dans  le 
premier  livre,  intitulé  :  Lamentationum  Jere- 
mie  prophète,  liber primus,  imprimé  à  Venise, 
en  1506 ,  par  le  même  Petrucci.  L.e  nom  de  Fran- 
çois Anna  est  rarement  écrit  tel  qull  doit  être 
dans  ces  anciennes  publications  :  souvent  Tartisle 
est  désigné  de  ces  diverses  manières  :  F.  V. 
{Franciscus  Venetus);  PRAll.  ORGA.  VENB- 


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113 


ANNA  —  ANSALDI 


TUS;   FRAN.  VENE.   ORGA.;  FRANaSCUS 
VENETUS  ORG. 

ANNE-AllALi£>  princeftse  de  Prusse, 
sœur  de  Frédéric  II,  oaquit  le  9  novembre  1723. 
âève  de  Eirnberger,  directeur  de  sa  musique , 
elle  acquit  assez  d'habileté  pour  composer  sur  la 
cantate  de  Ramier,  ha  Mort  de  Jésus,  une  mu- 
sique qui ,  dit-on ,  disputa  le  prix  à  celle  de 
Graun.  Kimberger  en  a  inséré  un  chœur  dans 
son  art  de  la  composition  pure  (  Kunst  des  rei" 
nen  Satses  ).  Ce  morceau  est  écrit  d'un  style 
m&le  et  nerveux ,  et  Ton  y  trouve  pins  de  con- 
naissance des  divers  artifices  du  contrepoint 
qu'il  n*est  donné  ordinairement  à  une  femme 
d'en  posséder.  Un  trio  pour  le  violon ,  placé  dans 
le  même  ouvrage ,  prouve*son  talent  dans  la  com- 
position instrumentale.  A  ces  connaisssances 
elle  joignait ,  surtout  dans  sa  jeunesse,  une  ha- 
bileté rare  sur  le  clavecin.  Cette  princesse  est 
morte  à  Berlin ,  le  30  mars  1787.  Elle  avait  ras- 
semblé une  bil>lîothèque  de  musique  qui  conte- 
nait les  ouvrages  manuscrits  et  imprimés  les  plus 
.  rares ,  tant  dans  la  théorie  et  l'histoire  que  dans 
la  pratique.  On  y  remarque  surtout  la  collection 
complète  des  oeuvres  de  /.  5.  Bach ,  de  H«n- 
del,  des  anciens  maîtres  de  l'école  allemande, 
tels  que  Z.  Hasler  /.  Kuhnau,  D.  Vetter, 
ffomiliîis,  Agricolot  etc.,  et  les  ouvrages  des 
grands  organistes  D.  Buxtehude,  JV.  Bruns  et 
/.  C.  F.  Fischer. 

ANNE-AMALIE,  femme  do  duc  Charles 
de  Saxe-Weimar,  fille  du  duc  Charles  de  Bruns- 
wick, naquit  à  Brunswick  le  24  octobre  1739. 
Douée  des  plus  heureuses  dispositions  pour  la 
musique ,  elle  se  livra  avec  ardeur  à  l'étude  de 
cet  art»  d^abord  sous  la  direction  de  Fleischer, 
et  ensuite  sous  celle  de  WolfT,  maître  de  cha* 
pelle  à  Weimar,  qui  lui  enseigna  la  composition. 
Son  travail  assidu  la  mit  bientôt  en  état  d'écrire 
on  oratorio  qui  fut  exécuté  par  la  chapelle  du 
duc  de  Weimar,  en  1758,  et  d'un  petit  opéra 
intitulé  :  Erwin  und  Elmire^  représenté  en  1776, 
et  dont  Lenz  a  fait  Téloge  dans  le  Mercure  alle- 
mand (mai  1776 ,  p.  197  ).  Cest  au  goût  éclairé 
de  cette  princesse  que  le  théAtre  de  Weimar  est 
redevable  de  la  splendeur  où  il  parvint  vers 
1770 ,  et  de  Texécution  parfaite  qu'on  y  remar- 
quait. Elle  est  morte  à  Weimar  le  12  avril  1807. 

ANNE-DEN-TEX  (Corbeille).  Voyez 
Tes. 

ANIVIBALE,  surnommé  Patavinus  ou 
Padovano,  parce  qu'il  était  né  à  Padoue  ,  fut 
un  des  plus  grands  organistes  du  seizième  siède, 
et  en  même  temps  le  plus  habile  joueur  de  luth 
et  de  clavecin  de  son  époque.  Vincent  Galilée  en 
fait  un  pompeux  éloge  dans  son  dialogue  sur  la 


musique  et  dans  son  Fronimo»  Il  n'était  âgé 
que  de  vingt-cinq  ans  lorsqu'on  lui  accorda  la 
place  d'organiste  du  second  orgue  de  l'église 
Saint-Marc  de  Venise,  le  29  novembre  1552.  11 
mourut  vraisemblablement  dans  ^année  1556  ; 
car  il  eut  pour  successeur  André  Gabrieli ,  le 
30  septembre  de  cette  année.  Il  résulte  du  rap- 
prochement de  ces  dates  qu'Annibal  n'était 
âgé  que  d'environ  trente  ans  lorsqu'il  cessa 
de  vivre:  circonstance  qui  donne  l'explication 
du  petit  nombre  d'ouvrages  qu'il  a  produits.  On 
a  de  lui  :  !<>  Liàer  primusmotetiorum  quinque 
etsex  vocum;  Venise  1576  :  d'autres  éditions  de 
cet  oeuvre  ont  été  publiées  antérieurement  à  Ve- 
nise, en  1567,  chez  Antoine  Gardano ,  in-4*.  — 
2°  Caniiones  quatuor  voeum;  Venise,  1592.— 
ZoMadrigalia  dnque  voci^  ibid,  1583.  Il  est 
vraisemblable  que  ce  sont  des  réimpressions  d'é- 
ditions plus  anciennes.  On  connaît  aussi  quel- 
ques madrigaux  d'iinni6a{  de  Padoue,  avec 
d'autres  de  Cyprien  Rore  et  de  quelques  autres 
auteurs,  dans  un  recueil  intitulé  :  DiAnnibale 
Padovanoj  et  di  Rore  Cipriano,  Madrigali  a 
quattro  voci,  insieme  di  altri  eccellenti  au- 
thori ,  nuovafMute  con  nuova  gionta  ristam- 
pati.  Venezia,  appresso  U  figliuoli  d'Antonio 
Gardano,  1575,  in-4o.  Enfin  deux  messes  de 
la  composition  de  cet  artiste  se  trouvent  dans  ua 
recueil  qui  a  pour  titre  :  Cipriani  de  Rore, 
AnnibalU  Patavini  et  Orlandi  liber  Missarunt 
quatuor,  quinque,  et  sex  vocum  ;  Fene^it^, 
apud  Ant,  Gardanum ,  ih%% ,  m-4o. 

AIVNUNGl AGAM  (  Fiiaiiçoi8.Gabriel  d'  ), 
cordeiier  du  grand  couvent  de  Lisbonne ,  né  en 
1679,  a  publié  un  traité  de  plain-chant  sous  ce 
titre  :  Arte  de  Canto  chao,  resumida  para  o 
uzo  dos  religiosos  Franciscanos  observantes 
da  Santa  Provincia  de  Portugal;  Lisbonne, 
1735,  in-4-. 

ANCRA  (Joseph  ),  de  Venise,  a  composé  la 
musique  d'un  opéra  intitulé  Don  Saverio,  qui 
fut  représenté  dans  sa  patrie,  en  1744.  Les  par- 
ticularités de.  la  vie  de  ce  musicien  sont  incon- 


A NSALDI  (  CASTO-lHNOCBifTB  ),  dominicain , 
né  à  Plaisance  le  7  mai  1710,  fit  ses  études 
chez  les  jésuites,  et  devint  un  helléniste  habile. 
En  1750,  il  fut  nommé  professeur  à  l'université 
de  Ferrare.  Dans  son  enfance,  il  courut  un  très- 
grand  danger  :  sa  mère  étant  ailée  avec  lui  en  pè- 
lerinage à  Lodignano,  on  venait  de  mettre  les  che- 
vaux à  la  voiture  pour  retourner  à  Plaisance  ;  mais 
les  rênes  n'étaient  point  encore  attachées.  Ansaldi 
saisit  le  moment  où  sa  mère  et  le  cocher  étaient 
éloignés  pour  monter  sur  le  siëge  et  chasser  les 
chevaux,  qui  s'enfuirent  à  travers  les  champs  «t 


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ANSALDI  -  ANSCHUTZ 


113 


letèrent  Feniluit  dans  une  prairie,  où  heureose- 
snent  il  ne  se  fit  aocan  mal.  Au  nombre  de  ses 
ouTrages  se  trouve  le  suivant  :  De  JorenH 
Judaorum  BueciHa  Commentarius  ;  Brixi», 
1745,  in-i**.  Cest  un  fort  bon  livre,  où  la  ma- 
tière est  traitée,  à  fond.  Lenglet  Dufresnoy,  qui 
prétend  (Méthode  pour  étudier  Vhistoire^ 
t.  X,  p.  221  )  qu'il  y  a  dans  cet  ouvrage  phis 
d'érudition  que  de  justesse  et  de  raisonnement, 
ne  favait  pas  lu. 

ANSALDI  (François),  né  à  Yeredl,  en 
1785,  est  élève  de  Pietro  Sassi,  son  oncle,  qui 
en  a  fait  an  babile  violoniste.  Ayant  été  nommé 
directeur  de  la  chapelle  du  roi  de  Portugal ,  il 
est  paaaé  avec  la  cour  à  Rio-Janeiro ,  où  il  ré- 
side maintenant.  Il  a  composé  plusieurs  concertos 
de  violon,  qui  sont  restés  en  manuscrit. 

ANSALONE  (JACnrrnB  ),  compositeur  na- 
politain, maître  de  chapelle  de  l'église  royale  de 
Monte-Oliveto ,  et  professeur  du  conservatoire  de 
la  Pietà  d€  TurchXni;^  Naples,  vécut  dans  la 
première  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  con- 
naît de  sa  composition  :  Salmi  d^  Vesperi  a  quai^ 
tro  poà^  con  un  Laudatepueri  alla  veneziana, 
op.  3;  Naples,  Ottavio  Beltramo,  1635,  in-4*. 

ANSANI  00  ANZANI  (Giotarui),  né  à 
Rome  Ters  le  milieu  du  dix-septième  siècle,  fot 
un  des  meilleurs  ténors  de  l'Italie,  et  non  un 
soprani«te,  comme  on  le  dit  dans  le  Dictionnaire 
des  Musiciens  de  1810.  En  1770,  il  passa  en  Da- 
nemark, où  il  se  fit  entendre  avec  succès.  En 
17S2  il  chanta  à  Londres,  et  en  1784  à  Florence. 
Après  avoir  paru  sur  les  théâtres  principaux  de 
ritalie,  il  se  retira  à  Naples  à  l'âge  de  prè&  de 
cinquante  ans,  et  s'y  livra  à  l'enseignement  du 
chant.  11  vivait  encore  en  1815.  Les  qualités  par 
lesquelles  ce  chanteur  se  distinguait ,  dit  Gerva- 
sonl  {Auova  Teoria  di  musica,  p.  84  ),  qui  l'a- 
vait entendu  plusieurs  fois,  étaient  une  sûreté 
d'intonation  fort  rare,  une  grande  puissance 
d'expression ,  et  la  plus  belle  méthode  de  chant, 
soit  sous  le  rapport  de  la  mise  de  voix,  soit  sous 
cehii  de  la  vocalisation.  Ansani  s'est  aussi  dis- 
tingué comme  compositeur  de  musique  de 
chambre,  et  l'on  a  de  lui  plusieurs  morceaux 
de  très-bon  style,  entre  autres  des  duos  et  des 
trios  pour  soprano  et  ténor  avec  basse  continue. 
Gerber  dit  (  Neues  Lex,  )  qu'on  a  représenté  à 
Florence^  en  1791,  un  opéra  de  sa  composition 
intitalé  :  La  Vengeance  de  Minas, 

ANSGHCTZ  (Sal.-Jeak-Geoiigbs),  pas- 
teur à  Péterwitz,  près  de  Schweidnitz,  dans  la 
Silésie,  naquit  le  28  février  1743,  fut  nommé 
paitear  en  1773,  et  mourut  le  28  février  1807. 
Il  a  inséré  quelques  articles  sur  la  musique  dans 
les  journaux  de  la  Silésîe ,  particulièrement  des 

UOCR.  VHIV.  DES  HCJSICIBIfS.  »  T.  L 


réflexions  sur  le  clavecin  (Ettpas  ûber.das 
Klavier  tinrf  Piano-forte  ). 

ANSGHÎJTZ  (ERHESr-GBBHABDT-SALOHOIl), 

docteur  en  philosophie,  professent  de  l'école 
bourgeoise  et  organiste  à  la  nouvelle  église  de 
Leipsick,  est  né  en  1800  à  Lauter,  près  de  Suhl. 
Il  est  auteur  d*un  traité  de  musique  vocale 
(  Schulgesanglfuch  )  qui  a  été  publié  à  Leipsick, 
en  trois  parties  in-So.  On  a  aussi  d'Ernest  Ans- 
cbûtz  nn  recueil  de  chansons  allemandes, 
œuvre  1*',  qui  a  paru  à  Leipsick  en  1825.  Deux 
antres  suites  de  ces  chansons  ont  paru  qnelques 
années  plus  tard. 

ANSGHÙTZ  (Jo6EPB-AifDiuÊ),  procureur 
général  à  Coblence,  est  né  dans  cette  ville  le 
19  mars  1772.  Son  père  était  administrateur  des 
archives  sous  le  gouvernement  électoral  de 
Trêves ,  et  son  aïeul  avait  été  organiste  et  di- 
recteur de  la  chapelle  du  prince  électeur.  Doué 
4'une  heureuse  organisation  pour  la  musique, 
Anscb&tz  fit  de  rapides  progrès  dans  l'étude  de 
cet  art,  sons  la  direction  de  son  grand-père.  A 
l'âge  de  dix  ans,  il  fit  avec  son  père  nn  voyage  à 
MayencCy  et  eut  l'honneur  déjouer  du  piano  de- 
vant l'électenr,  qu'il  étonna  par  son  habileté  et  par 
son  aplomb  dans  la  lecture  de  la  musique  à  pre- 
mière vue.  En  1788  son  père  l'envoya  à  Mayence 
pour  y  suivre  les  cours  de  droit  à  l'université.  Il  y 
resta  jusqu'à  la  fin]de  1790  ;  mais  k  cette  époque, 
le  pays  ayant  été  envahi  par  les  armées  fran- 
çaises, AnschQtz  et  son  père  suivirent  le  prince 
électeur  à  Angsbonrg.  Ils  y  restèrent  jusqu'en 
1797,  et  pendant  cet  exil  Joseph-André  acheva  de 
développer  ses  facultés  musicales.  Ses  premiers 
ouvrages  furent  publiés  à  Angsbonrg,  chez  Gom- 
bart.  De  retour  à  Coblence ,  il  y  fut  employé 
dans  la  magistrature;  mais  en  même  temps  il 
fit  de  grands  efforts  ponr  relever  dans  cette 
ville  la  situation  de  la  musique ,  que  les  maux 
de  la  guerre  avaient  fait  négliger.  Il  réunit  ce 
qui  restait  des  anciens  membres  de  la  chapelle, 
et  en  forma  un  institut  dans  lequel  les  jeunes 
gens  des  deux  sexes  reçurent  nne  éducation 
musicale.  Par  ses  sollicitations,  AnschOtz  ob- 
tint que  le  gouvernement  prit  cette  institution 
sous  sa  protection,  et  lui  accordât  des  subsides. 
Un  chœur  nombreux  et  un  orehestre  furent  formés  ; 
et  chaque  année  les  progrès  devinrent  pins  sen- 
sibles dans  l'exécution  des  œoyres  instrumen- 
tales et  vocales.  Anschûtz  a  continué  pendant 
longtemps  d'être  l'âme  active  de  ses  progrès. 
Les  compositions  publiées  de  cet  amateur  xélé 
sont  celles-ci  :  1"  Six  chansons  allemandes 
(Seehs  deutshe  lAeder);  Bonn ,  Simrock. — 
2°  Trois  chansons  allemandes  et  nne  française  ; 
ibid.^Z**  Deux  airs  italiens  et  allemands  pour 

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ANSCHUTZ  —  ANSELME  DE  PARME 


la  Yoix  d'alto;  ibid.  ^V  Dos  Blûmlein  Wun- 
dersehoen  (La  jolie  petite  Fleur);  îM.  —  5*^ Qua- 
tre chansons  allemandes  ;  ibid,  —  6o  Rhapsodie 
sehe  Gesange,  Versuch  einer  muiikalisehm 
Déclamation,  op ,  8  ;  AugaboorK,  Gomlwrt.  — 
70  Trois  chants,  paroles  de  Gœthe;  Leipsick, 
Breilkopt  et  Haertel.  ^8o  Werkat^fl  Liebesçôt- 
ter,  de  Gœthe,  Bonn  ;  Simrock. — 90  Valses  à  neuf 
parties  pour  Torchestre,  liyres  T',  2«  et  3'; 
Bonn,  Simrock.  —  10**  Idem,  à  dix  parties,  li- 
vre 4*  ;  ibid.  —  i  10  Marche  des  francs-maçons  en 
harmonie,  à  treize  parties,  en  partition;  ibid,-^ 
W  La  Musette  de  Nina  Tariée  pour  le  piano; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hsrtel.  ^  13^  Huit  allenaan- 
des  pour  le  piano,  livre  1*';  Aogsbourg,  Gom- 
bart.  —  140  Valses  pour  le  piano,  livres  2»  et  3«, 

Bonn,  Simrock —  15"»  Idem.,  livre  4",  ibid 

16**  Hymne  maçonnique  pour  trois  voix  elclKBor, 
•Tec  deux  violons ,  alto  et  violoncelle,  en  fran- 
çais et  en  allemand;  iMd.—  On  connatt  aussi, 
de  lui  deux  Tanivm  ergo,  un  Ecce  panis,  et  dès 
messes  av<>c  orchestre. 

ANSCHOTZ  (  GnAaLBs),  6l8  do  précédeat , 
est  directeur  de  musique  h  Coblence,  et  continne 
ce  qu'a  fait  son  père  pour  la  prospérité  de  Fart 
dans  cette  ville.  Frédéric  Schneider  a  dirigé  ses 
étndes  musicales  dans  les  années  1837  et  sui- 
Tantes,  à  Dessau.  Il  a  publié  de  sa  composition  : 
1*  Chants  pour  quatre  voix  d'hommes,  op.  Set  10; 
Coblence,  Goswein. — 20  Chants  populaires  à  voix 
seule  avec  piano,  1*'  recueil  ;  Neuwied,  Sleiner. 
—  30  Chants  de  soldat  avec  piano,  op.  6;  Co- 
blence ,  Goswein.  —  4»  3  Chants  de  Uhland ,  Ei- 
chendorff  et  Fischer,  è  voix  seule  avec  piano, 
op«  4;  ibid.  —  &o  Quelques  petites  pièces  ponr  le 
piano,  intitulées  Les  MélaneolieSy  op.  1 1,  ibid. 

ANSELME  DE  PARME  (Georges), 
écrivain  sur  la  musique,  ne  fut  connu  d'a- 
bord que  par  ce  que  Gafori  en  a  dit  en  pin- 
sieors  endroits  de  ses  ouvrages.  Forkel  parle 
d'Anselmedanssa  iittérature  musicale  (p.  487), 
mais  d'une  manière  vague,  et  seulement  d'après 
les  indications  de  Gafori.  Le  P.  Affo,  biblio- 
thécaire de  Parme ,  fait  Péioge  d'Anselme  dans 
ses  Memorie  degli  serittori  e  letterati  par» 
miggiani,  et  déplore  amèrement  la  perte  d'un 
Dialogue  sur  la  musiqne  qu'il  avait  écrit.  E.  Ger- 
ber  (  Neues  Lexik.  der  Tonh.  )  croit  que  cet 
Anselme  est  le  même  qu'Anselme  Flamand , 
mosiden  du  due  de  Bavière,  que  Zacooni  (  Prat' 
tica  di  Musica,  part.  ii,ch«  tO)  considère 
comme  le  premier  aotear  de  l'addition  de  la  sep- 
'  tième  syllabe  de  solmisation  aux  six  premières 
de  l'heiacorde  de  Gui  d'Arezzo.  Gerber  ne  s'é- 
tait point  souvenu  qu'Anselnne  de  Parme,  ayant 
>écii    antérieurement   à    Gafori,    c'est-à-dire 


{  vers  le  milieu  du  quinzième   siècle,  n'a  pn  être 
I  l'Anselme  dont  parle  Zacconi,  puisque  celui-ci 
I  Técot  dans  le  même  temps  qu'Hubert  Waelrant, 
c'est-à-dire  Ters  le  milieu  du  seizième  siècle. 
Tous  les  doutes  qui  s'élevaient  sur  cet  écrivam 
sont  maintenant  dissipés  p^r  la  découverte  que 
l'abbé  Pierre  Mazzuchelli ,  bibliothécaire  de  la 
bibliothèque  Ambrotsienne,  a  faite,  en  1824,  du 
manoscrit  de  son  ouvrage  De  Barmonia  Dûi^ 
logi.  Les  circonstances  qui  donnèrent  lieu  à 
cette  découverte  sont  assez  curieuRCS.  Un  des 
amis  du  savant  bibliothécaire,  étant  entré  dans 
la  boatique  d'un  épicier,  remarqua  que  le  mar- 
chand, pour  envelopper  ce  qu'il  venait  d'acheter, 
décliirait  une  page  d'un  livre  in-folio  dont  U 
couverture  était  déjà  arrachée  :  Imaginant  que 
ce  Yolume  pouvait  mériter  un  meilleur  sort,  il 
en  fit  l'acquisition  et  le  montra  à  l'abbé  Mazzn- 
cbelli,  qui  en  reconnut  aussitôt  la  valeur,  et  qai 
le  déposa  à  la  bibliothèque  Ambrosienne,  où  il 
existe  actuellement.  Cette  copie  des  dialogues 
d'Anselme  parait  avoir  appartenu  à  Gafori  ;  car 
on  trouve  à  la  fin  ces  mots,  d'un  autre  main 
que  le  reste  do  manuscrit  :  Liber  Franchini 
Gafori  laudensis  musicsB  professoris,  medio- 
lani  phonasci.   Le  P.  Aflb  (Memorie  degli 
serittori   e    letterati    parmiggiani,    t.    H, 
no  Lxxvu,  p.  155  et  suivantes  )  appelle  Anselme 
Giorgio  Anselmi  Seniore,  en  fait  un  professeur 
de  mathématiques,  né  à  Parme ,  et  assure  qu'il 
était  mort  avant  1443.  Tout  cela  est  conforme 
au  titre  de  l'ouvrage  dont  il  vient  d'être  parlé, 
car  il  commence  amsi  :  Prttstantissimi  ac 
elarissinU  musici,  artium  medicinxque  ac 
astrologie  consummatissimi  Anselmi  Georgii 
Parmensis,  De  mtuica  dicta  prima  balnea- 
rtfiR.  Cooune  on  le  Toit  par  ce  tilre ,  Anselme 
était  à  la  fois  mosiden  habile ,  médedn  et  as- 
tronome, 00,  comme  on  disait  alors,  astrologue. 
Dans  le  catalogue  dos  œuvres  de  ce  savant  qnt 
se  sont  perdues,  le  P.  Afîlo  cite  de  Barmonia 
Dialogi.  Ces  Dialogues ,  dit  il,  se  font  entre 
l'autenr  et  une  personne  illustre  de  la  maison  de 
Ro$si,  Dans  le  fait,  on  voit  dans  le  manoscrit 
dont  il  est  id  question    que  cette  personne 
porte  le  nom  de  Pietro  de  Rubeis ,  qui  est  la 
traduction  latine  de  Rossi.  Une  courte  dédicace 
qui  suit  le  litre  de  l'ouvrage  démontre  que  ce 
Pierre  de  Rossi  avait  été  le  Mécène  et  le  protec- 
teur d'Anselme;  la  voici  :  Magnifico  militi  do- 
mino et  benefaetori  meo    optimo   domino 
Petro  Rubeo,  Georgius  Anselmus  salutem  et 
recommendationem.  Disputationem  nostram 
de  harmonica  celesti  quam  Corsensp  septeW" 
bri  proximo  in  balneis  habuimus,  redactam 
tuojussu  his  in  scriptis  ad  te  mitto.  Quantum 


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ANSELME  DE  PARME  -  ANSELYNE 


115 


tamen  recolere  vo/tct  :  quatenus  guod  erra' 
lum  oui  negleetum  fuerit  proarbitrio  emen» 
des.  Vale ,  integerrimê  héros.  Ex  Parina»  idus 
aprilis,  1434.  Ainsi  ce  fat  dans  les  premiers 
mois  de  raonée  1434  que  cet  ouvrage  Tut  ter- 
miné. C'est  une  des  époques  les  plus  intéres- 
santes de  l'histoire  de  la  musique.  L'abbé  Maz- 
xiichelli  croit  que  les  bains  de  Corsena ,  dont  il 
est  parlé  dans  cette  dédicace,  ne  sont  autres  que 
ceuK  de  Lneqnes.  Le  manuscrit  d'Anselme  est 
oomposé  de  87  feuillets  in-fol.  Il  est  divisé  en 
trois  dissertations  ou  dialogues  dont  voici  les 
titres  :  I?  De  ffarmonia  celesti;  2°  De  Bar- 
monta  instrumentali;  3'  De  Harmonia  ean* 
iabiii.  Nul  doute  que  les  deux  derniers  dialogues 
n'offrent  beaucoup  d'intérAt,  à  cause  de  Tépoque 
oè  ils  OBt  été  écrits;  malheureusement,  presque 
toQS  las  exemples  de  musique  manquent,  et  les 
portées  qui  avaient  été  préparées  sont  vides. 

ANSELME  DE  FLANDRE  ou  FLA- 
IIAND9  qu'on  a  mal  à  propos  confondu  avec  le 
précédent,  fut  attaché  comme  musicien  au  service 
du  duc  de  Bavière ,  vers  le  milieu  du  seizième 
iiède.  Zacooni,  dans  sa  PratUa  di  Musica 
(part  ii«  lib.  1,  c  10),  dont  la  seconde  partie  a 
été  imprioiée  en  1622,  assure  que  ce  musicien 
entreprit  de  compléter  la  gamme  en  nommant 
H  la  septième  note  bécarre,  et  bo  la  même  note 
alleetée  d'un  bémol.  D'an  autre  côté,  Mersenne 
(Ouest. in  Genes.f  p.  1623)  cite  Pierre  Maillart, 
lequel  affirme  qu'un  Flamand  anonyme  avait 
proposé  l'addition  de  pareilles  syllabes,  vers 
1547.  Il  est  impossible  de  décider  maintenant 
8*il  s'agit  d'Anselme  ou  d'Hubert  Waelrant,  aa- 
qoel  on  attribue  aussi  cette  invention.  Au  reste, 
il  est  bon  de  remarquer  que  plusieurs  auteurs 
oot  proposé  de  semblables  additions  sous  d'au- 
tres noms  (voff.  Waeirant  (Hubert),  De  Putte 
(Henri),  Caiwitz,  Uréna  (Pierre  de)  Caramuel 
de  Lobkowf  tz  ;  Hitzier  (Daniel)  et  Lemaire  (Jean), 
Oo  peut  aussi  voir  les  articles  Gibel  ou  Gibelius 
(Otiion),  et  Buttstedt  (Jean-Henri).  On  trouve 
on  passage  relatif  à  Anselme  Flamand  dans  les 
Notices  sur  les  écrivains  de  Bologne ,  par  Fan- 
toni,  t  y,  p.  344,  n<>  5.  Il  s'agit  d'une  lettre 
qoi  fut  écrite  en  1743  par  François  Provedi ,  de 
Sienne,  à  on  maître  de  chapelle  de  Rome ,  son 
«bI  ,  pour  avoir  son  avis  sur  le  meilleur  système 
de  solmiaatton,  savoir,  de  celui  de  Gui  d'Arezzo, 
ou  de  cehii  d'Anselme  Flamand.  H  dit  que  le 
P.  Fausto  Fritelli,  maître  de  chapelle  de  la  ca- 
thédrale de  Sienne,  avait  introduit  ce  dernier 
système  dans  son  éeole  publique ,  mais  que  tous 
les  professeurs  de  la  ville  le  blâmai«'nt  et  reje- 
tMimt  ce  système  de  solmisatlon.  Cette  ques- 
tkHi  avait  soulevé  des  diicus&ions  dans  tout  le 


pays  :  c'est  à  prupoe  de  ces  discussions,  où 
Im-mème  était  intéressé  par  un  écrit  qu'il  avait 
publié  sur  cette  matière,  que  Provedi  écrivit  sa 
lettre.  Il  s'était  prononcé  contre  la  nouvelle  mé- 
thode de  solmisalion,  et,  tout  rempli  des  pr^ugés 
de  sa  nation ,  il  avait  conclu  eu  faveur  de  la  sol- 
misatlon «ancienne,  condamnée  par  la  nature 
même  de  la  tonalité  moderne.  Voici  le  texte  du 
passage  dont  il  s'agit  ;  Atiesto  che  il  Rev.  Sig- 
£>.  Fausfo  Fritelli,  nâvello  maestro  di  cap- 
pella di  questa  metropolitana,  introdusse 
nella  sua  pubblica  scuola  V  uso  di  sulfeggiarf 
seconda  il  metodo  d'Ànselmo;  un  cavalière 
d*allo  lignaggio,  che  ha  molto  interesse  in 
questo  particolare^  sentendo  che  questa  in- 
novazione  veniva  rigettata  unanimamente  da 
tutti  gli  pro/essori  di  questa  cUtà,  mi/ece  Po- 
nore  commendarmi  di  mettere  in  car  ta  il  mio 
ientimento,  A  eontemplazionepoi  de'varj  miei 
padroni  ed  amici,  la  pubblicai  colle  stampe, 
et  dai  medesimi  ne  sono  state  mandate  délie 
copie  in  diverse  città  per  sentire  le  opinioni  dei 
piû  periti  nelV  arte.  Intanto  che  egltno  stanno 
attendendolerisposte,  ic^ftermia  parte  ricorro 
alV  oracolo  del  P.  V.  M,  R,  per  sapere  quale 
debbe  essere  il  mio  destina,  Per  tanto  mi  son 
preso  Fardire  d^inviargliene  una  copia,  in- 
sieme  con  una  del  mio  competitore,  accid  ella 
passa  con  tutto  suo  comodo  esaminarle  amenn 
due,  assicurandola  che  délia  sua  graziosis- 
sima  risposta  dipenderà  se  dovrà  continuare 
0  no  net  serioso  impegno  ove  mi  trovo.  Per  ciù 
prego  vivamente  la  P.  F.  volersi  compiacere 
dirmi  contuttaingenuità  il  suo  parère,  accià 
che  passa  dalle  virtuosissime  autorevoU  sue 
istruMoni  ricevere  quelli  avvertimenti  che  sti- 
mer  à  più  con/acevoli  ai  miei  presenti  inte- 
ressi ,  risoluHssimo  di  pendere  dalle  medesi" 
me ,  etc.  Quoi  qu'il  en  soit  des  préjugés  que  ren- 
contrait encore  en  Italie  la  seule  solmisation 
que  le  bon  sens  puisse  adopter,  i|  parait,  par  ce 
quen  dit  Zacconi,  que  le  système  d'Anselme 
avait  eu  quelque  succès  lorsquMI  le  proposa. 

ANSELMI  (Secokdimi),  compositeur  ilalien 
du  dix-huitième  siècle,  né  à  Lodi,  en  Lombardie, 
n'est  connu  que  par  un  opéra  intitulé  :  /  tre  Pre- 
tendentif  qui  a  été  représenté  à  Lodi  en  1786. 

ANSELONl  (Les frères  François,  TABQOimo, 
Jean  et  Bautholohé)»  Napolitains,  ont  excellé 
sur  le  trombone,  la  cbaramelle  et  les  cornets, 
dans  les  dernières  années  du  seizième  siècle  et 
au  commencement  du  dix-septième.  Cerreto 
leur  accorde  de  grands  éloges  (Delta  Pratica 
musicale,^*  158). 

ANSËLYNE  (Antoine),  musicien  françai.^ 
qui  vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  était 

8. 


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116 


ANSELYNE  —  ANTEGNATI 


employé  dans  la  chapelle  des  enfants  de  France 
sous  le  règne  de  François  I«%  en  1&S4,  suivant 
un  compte  de  la  maison  de  ces  princes,  de  1538 
(M.  11,  F.  &40,snppl.  de  laBibl.imp.  deFrance). 

ANSIAUX  {Jean-ffuberS'Joseph  et  non 
Henri),  naquit  à  Huy  (Belgique)  le  16  décembre 
1781  ;  son  père  était  notaire  et  bourgmestre  de 
Huy.  Heukart,  maître  de  chapelle  de  Téglise 
Notre-Dame  de  cette  Tjlle,  lui  enseigna  la  mu- 
sique  et  l'harmonie;  Tingry  fut  son  maître  de 
piano.  En  1809  il  fit  exécuter  un  Te  Dewn  à 
huit  Yoix  à  Toccasion  du  mariage  de  l'empereur 
Napoléon.  An  nombre  des  ouvrages  d'Ansiaux, 
on  compte  neuf  messes  :  la  neuvième  fut  exécutée 
le  6  novembre  1825  dans  l'église  Saint- Jacques- 
sur-Caudenberg,  à  Bruxelles;  trois  Te  Deum  : 
le  troisième,  qui  était  inédit,  fut  exécuté  le  16 
décembre  1854,  à  l'église  Sainte-Qudule,  pour 
l'anniversaire  du  Jour  de  naissance  du  roi;  plu- 
sieurs motets;  trois  ouvertnres,  dont  une,  inti- 
tulée VApothéoie  de  Grétry,  fût  composée  pour 
l'ouverture  de  la  nouvelle  salle  de  spectacle  de 
Liège,  en  novembre  1820;  divers  autres  mor- 
ceaux de  musique  instrumentale.  Ansiaux  écri- 
vit aussi  un  opéra  intitulé  Les  RevenanU,  qui  est 
resté  en  manuscrit  et  n'a  pas  été  représenté.  En 
1820,  il  fit  exécuter  des  morceaux  de  son  ora- 
torio intitulé  Jephté,  dans  un  concert  de  la  So- 
ciété d'émulation  de  Liège,  dont  il  était  membre. 
Ansiaux  mourut  subitement,  assis  à  son  bureau, 
le  4  décembre  1826,  à  peine  Agé  de  45  ans.  De  ses 
deux  fils,  l'aîné,  Charles,  s'est  établi  à  Charle- 
ville,  comme  professeur  de  musique  ;  le  plus  jeune 
Théophile,  organiste  à  Andennes,  est  mort  k 
Seilles,  près  de  ce  lieu,  au  mois  de  juillet  1857. 

ANTAO  ou  ANTOINE  DE  SANTA- 
ÉLIAS»  carme  portugais,  naquit  à  Lisbonne 
vers  1690.  Il  passa  une  partie  de  sa  jeunesse 
dans  les  possessions  portugaises  en  Amérique. 
Après  son  retour  en  Europe,  il  entra  au  couvent 
de  son  ordre  à  Lisbonne,  où  son  habileté  dans  la 
composition  et  sur  la  harpe  le  fit  nommer  maî- 
tre de  chapelle.  U  mourut  en  1748.  Ses  composi- 
tions, ^ui  oonsistenten  Te  Deum  àquatre  chcsurs, 
répons ,  messes,  psaumes,  hymnes,  et  cantate 
pour  l'anniversaire  de  la  naissance  du  roi,  sont 
conservées  dans  la  bibliothèque  dé  son  monastère. 

ANTEGNATI9  famille  de  facteurs  d'instru- 
ments  établie  à  Brescia  dès  la  fin  du  quinzième 
siècle,  a  produit,  depuis  le  commencement  du 
seiiième  siècle,  quelques  artistes  qui  onteu  ajuste 
titre  une  grande  renommée.  Lanfranco  dit,  dans 
ses  ScitUilU  di  musica,  etc.  (Brescia,  1583,  p. 
143),  que  les  plus  habiles  luthiers  de  son  temps 
Ik>ur  la  focture  des  luths,  violons,  lyres,  etc., 
étaient  Jean- Jacques  dalla  Corna  ni  Jean  Mon' 


tichUirOy  tous  deux  de  Bretda;  que  Jean» 
François  Antegnaii,  de  la  même  ville,  se  dis- 
tinguait dans  la  facture  des  monocordes,  harpl- 
cordes  et  clavecins  ;  et  que  Jean-Jacques,  soq 
frère,  produisait  les  meilleures  orgues  et  les  mieux 
accordées  qui  eussent  été  faites,  ainsi  qu'on  pou- 
vait le  voir  dans  l'orgue  nouvellement  fait  par 
lui  dans  l'église  Sainte-Marie  dalle  Gracie,  de 
sa  ville  natale  (1). 

On  ne  sait  sur  Jean-François  et  Jean- Jacques 
AntegnatI  que  ce  qu'en  dit  Lanfranco. 

ANTEGNATl  (GnATiànio),  célèbre  cons- 
tructeur d'orgues,  né  à  Brescia,  Tivait  tov 
1580.  Il  a  construit  l'orgue  de  la  cathédrale  de 
sa  patrie,  et  fut  aidé  dans  cet  ouvrage  par  son 
fils,  qui  est  l'objet  de  l'article  suivant. 

ANTEGNATI  (CoNsrAmr),  fils  du  précé- 
dent, naquit  à  Brescia,  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle.  Il  fut  habile  constructeur  d'orgues,  et  cé- 
lèbre organiste  à  la  cathédrale  de  sa  patrie.  Il 
occupa  cette  place  jusqu'en  1019,  où  une  apo- 
plexie dont  il  fut  frappé  le  rendit  impotent  jus- 
qu'à sa  mort,  qui  n'arriva  que  quelques  années 
après.  Les  habitants  de  Brescia,  pour  récom- 
penser ses  talents  et  la  pureté  de  ses  mœurs,  lui 
firent  une  pension.  On  trouve  son  éloge  parmi 
les  Elogi  istorici  d'Octave  Rossi,  p.  500.  Il 
a  publié  :  1**  Canzoni  a  quattro  voci,  uno,  due 
tre  e  quattro  libri  ;  Venezia,  per  Aless.  Yincenti. 
—  2*  Messe  e  motHti  a  due  e  tre  chori  ;  Yenena, 
presse  Bart.  Magni:  —  3°  Motetti  e  letanie  a  tre 
Venezia,  Bart.  Magni.  —  4*"  Messe  e  sin/onie  a 
Otto;  Yenise,  Bart.  Magni.  —  b^  Messe  aseie 
Otto  voci,  lib.  1  ;  in  Venezia,  appresso  Angelo 
Gardano,  1578,  in-4*.  —6"  Inni  dHntavolatura 
d'organo;  Yenise.  —  7*  L^antegnata,  intavola- 
tura  di  ricercate  ;  Yenise,  Barth.  Magni.  —  8* 
Salmi  Otto  vod;  Venezia,  An(j.  Gardano^  1592, 
in-4".  —  9*  VArte  organica;  Brescia,  I6O8.  — 
10*  Motetti  a  tre  voci;  Yenise.  —  11»  Motetti  e 
messe  adodici  in  tre  chori;  Venise,  Aless.  Yin- 
centi.—12**  Canscmi  dasonare  a  quattro  eottô 


(1)  Voici  le  texte  de  Unrranoo  >  Et  sia  daseun  Mli- 
gtHOê  neUe  tue  partMpatkml  :  partietpemâo  quai  tntt^- 
fliento  a  vogUa,  o  «lono  ds  eorde  :  eomê  uno  /latf  i,  rlo- 
IML,  iff,  et  timm  pumamenU,  et  ritmuaUijaMcaH  da 
U  due  BreseUttU  CUman  Giacobo  daiia  Coma  et  Zmette 
Montiehiare,  opur  quesH  attri  :  etoé  monoeordi,  arpi- 
eordi,  et  eUnacimbaU  dUigentltHmamenU  fatti  da  Cto- 
van  Franceioo  jintegnati da  Brescia  t o  tkmo  daveaio, 
cerne  tonoçli  orffani,  i  quai  tono  eest  ben  lavcreU  da 
CiovaH  CiacobOf/ratelto  del  sopranomato  (tle)  Giovau, 
Franceeeo^  efU  non  da  mono  dl  homo,  ma  da  natura 
ereati  paiono,  conlaiua  aceordatura  cùAfatta^  eke  cia- 
cuna  drconferenxa  délie  eue  eanne  intera,  rotonda,  et 
immaculala  resta;  et  eià  si  puo  veder*  nello  organe  no^ 
vellamentejatto di suatnano  nella ehiesa  di  Santa-MKria 
daUe  GraUe  di  questd  città  di  Brescia, 


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ANTEGNATI  —  ANTIQUIS 


voci;  Venise,  1619.  Ses  quatre  livres  de  chansons 
à  quatre  voix  furent  réimprimés  à  Venise  en  1621. 

ANTENORI  (Okdphre),  né  à  Padoae,  dans 
la  seconde  moitié  dn  quinzième  siècle,  est  indiqué 
quelquefois  dans  les  anciens  recueils  sons  le  nom 
à'Honophrius  Patavinus,  On  connaît  de  loi 
quelques  chansons  italiennes  à  plusieurs  voix, 
dans  le  style  vénitien,  auxquelles  on  donnait  le 
nom  de  ftottolêy  et  qui  furent  en  usage  au  quin- 
zième siècle  et  au  commencement  du  seizième. 
Les  Jrottoles  d'Antenori  sont  insérées  dans  les 
3^,  6"^,  7"^  et  S"'  livres  de  ces  chansons  pu- 
bliées à  Venise,  par  Octave  Petrncd,  depuis  1504 
jusqu'en  1508. 

ANTÈS  (Jean),  mécanicien  anglais,  vivait 
à  Londres  vers  la  fin  du  dix -huitième  siècle.  En 
1801,  il  construisit  on  pupitre  mécanique  pour  un 
quatuor,  qui,  au  moyen  de  la  pression  d^une  pé- 
date,  tournait  les  pages  de  la  musique.  Des  in- 
ventions du  même  genre,  mais  différentes  par  le 
mécanisme,  ont  été  publiées  depuis  lors.  (  Voy. 
PaiUet,  Pniroche  et  Wagner). 

ANTHES  (J.-A.),  directeur  de  la  société  de 
chant  à  Eschbach,  dansleduché  deNassau,  appelée 
Taunus  lietierhranz,  rers  1840-1848,  s'est  fait 
connaître  comme  compositeur  de  mélodies  vocales 
par  les  ou  vrages  suivants  :  1  ^  6  Petits  Lieder  faciles 
pour  voix  seule  avec  piano,  op.  3;  M ayence,  Schott. 
— 2"*  6  iJeder  pour  deux  voix  de  soprano,  ou  deux 
voix  d'hommes,  avec  piano,  op.  4;  i&.— 3»  6  Lieder 
avec  ace.  facile,  op.  li;ibid — 4""  6  Lieder  faciles, 
op.  6  ibid. —  5»  Trois  duos  pour  voix  de  femmes 
ou  d'hommes  avec  piano,  op.  7;  ibid.  J'ignore  si 
c'est  à  ce  même  M.  Ànthes  ou  à  quelque  autre 
membre  de  sa  famille  qu'on  est  redevable  de  deux 
bons  ouvrages  publiés  sous  ces  titres  :  1*'  Die 
Tonkunst  im  evangeL  CuUus ,  tnii  einer  6e- 
scMehte  der^Hrehl,  Musik  (La  Musique  dans  le 
cuite  évangélique,  avec  une  histoirede  la  musique 
d'église),  par  J.-G.  Anthes  ;  Wiesbaden,  Friedrich, 
iSiejWrA'^.'-VÀllgemeineJassliche  Bemerkun- 
genxur  Verbesserunjf  desevangêl.  Kirchenge- 
sanges  (Remarques  générales  et  faciles  à  com- 
prendre sur  l'amélioration  du  cliant  des  églises 
évangéliques),  par  le  même:  ibid.  1847,  in-8^ 
->3^  Anleitung  stum  Qesang  (Introduction  au 
chant,  spivie  de  21  chorals  et  de  57  mélodies  À 
plusieurs  voix);  Wiesbaden,  Ritter. 

ANTHIPPE»  musicien  grec,  à  qui  Pindare 
(in  Plut,  de  Musica)  et  Pollux  (lib.  IV,  c.  10» 
sect.  78)  OBt  attribué  rinvention  du  mode  lydien, 
qne  d'autres  ont  donné  à  Mélanippide  (Voy,  ce 
nom) ,  et  quelques-uns  à  Torrèbe. 

AfliTlER  (Mabie),  née  à  Lyon,  en  1687, 
Tint  h  Paris  en  1711 ,  et  débuta  presque  aussitôt 
à  repéra,  où  elle  joua  pendant  vingt-neuf  ans.  i 


117 

G*était ,  dit-on ,  une  actrice  excellente ,  et  Ton 
vante  la  manière  dont  elle  jouait  les  rôles  de 
magicienne  dans  les  opéras  de  Lulli.  Elle  mourut 
à  Paris  le  3  décembre  1747.  Ce  fut  elle  qui  cou- 
ronna le  maréchal  de  ViUars ,  la  première  fois 
qu'il  alla  à  TOpéra  après  la  bataille  de  Denain. 

ANllGÉNIDE»  joueur  de  flûte,  naquit  à 
Thèbes ,  en  Béotie.  Il  apprit  la  musique  sons  la 
direction  de  Philoxène,  poète-musicien,  dont  il 
devint  le  joueur  de  flûte  ordinaire.  Périclès  le 
chargea  d'enseigner  cet  instrument  à  Alctbiade^ 
Il  était  enthousiaste  de  son  art,  moins  pour  les 
applaudissements  qu'il  recueillait,  que  pour 
l'art  lui-même;  car  il  avait  pour  le  goût  de  la 
multitude  un  mépris  qu'il  tÂcbait  d'inspirer  à  ses 
élèves.  Il  dit  un  jour  à  l'un  d'eux  qui ,  bien  que 
fort  habile,  était  peu  applaudi  de  l'auditoire  : 
Jouez  pour  les  Muses  et  pour  moi.  On  rap- 
porte h  ce  sujet  l'anecdote  suivante  :  Un  joueur 
de  flûte  ayant  été  fort  applaudi  par  le  peuple, 
Antigénide,  qui  n'était  pas  encore  sorti  de  l'hy- 
poscène,  dit  aussitôt  :  «  Pourquoi  donc  tout  ce 
«  bruit  ?  Certes  il  faut  qu'il  y  ait  ici  quelque 
«  chose  de  bien  mauvais  dans  ce  qu'on  a  entendu  ; 
«  s'il  en  était  autrement,  cet  homme  n'aurait  pas 
«  mérité  tant  d'applaudissements.  »  Il  est  bon 
do  remarquer  qu'Athénée  attribue  ce  propos  à 
Asopodore  de  Phliase  {Deipnosoph.,  lib.  XIV). 
Antigénide  fit  à  la  flûte  des  changements  utiles, 
en  perfectionna  la  structure,  et  augmenta  le 
nombre  des  trous.  Apulée  {in  Florid.,  sect.  4), 
prétend  qu'il  fut  le  premier  qui  trouva  le  moyen 
de  jouer  sur  la  même  flûte  dans  les  dnq  modes 
éolieo,  ionien,  lydien,  phrygien  et  dorien.  La.su- 
périorité  de  son  talent  était  bien  reconnue,  si  l'on 
en  juge  par  ce  mot  d'Ëpaminondas,  qu'on  vou- 
lait effrayer  en  lui  annonçant  que  les  Athéniens 
envoyaient  contre  lui  des  troupes  équipées  d'ar- 
mes de  nouvelle  invention  :  Antigénide,  dit-il, 
s^€{fflige't^il  lorsqu'il  voit  des  flûtes  nouvelles 
entre  les  mains  de  TellisP. 

ANTINORI  (Louis),  né  à  Bologne  vers  1697, 
fut  l'un  des  plus  habiles  chanteurs  du  commen- 
cement du  dix-huitième  siècle.  Il  possédait  une 
voix  de  ténor  pure,  pénétrante,  et  joignait  à  cet 
avantage  une  méthode  excellente.  11  fut  engagé 
pour  le  théêtre  de  Londres  dirigé  par  Usndel,  et 
y  débuta  avec  succès  en  1726. 

ANTIQUIS  (  Jbàn  d'),  maître  de  chapelle  à 
l'église  de  Saint- Nicolas,  à  Bari,dans  le  royaume 
de  Naples,  florissait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  lo  Villanelle  alla 
Napoletana,  a  ire  voci  di  diversi  musici  di 
Bari,  raccolte  da  Jo.de  Antiquis^con  alcune 
délie  sue:  Venise,  1574,ln-8°  obi.  Les  auteurs 
dont  on  trouve  des  pièces  dans  ce  recueil  sont 


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118 

Jean-François  Capuano,  Carduccio,  Alex.  Ef- 
frem,  Mutio  EfTrein,  Fanetlo,  Felis  (Stefano), 
Lomlwrdo  de  Marini,  Coionardode  Monte,  Pomp. 
Nenna ,  Gola  de  Pizzolis  (de  Poazzaole  ),  Vin- 
cenio  Podio,  Becco,  Simon  de  Baldis  et  Gio. 
¥r.V\o\ént\. ^2'* MqdrigaliaquQttro  voei,  eon 
un  dialogo  a  otto;  Venise,  I6S4,  in-4^  —  8«  // 
pritfto  libro  di  canzonette  a  due  voci  da 
dipersi  autori  di  Sari  ;  ibid.,  1584.  Ce  recueil 
est  intéressant,  parce  quMl  fait  connaître 
piusieors  compositears  nés  à  Bari  ou  dans 
ses  environs;  en  Toid  les  noms  :  Simon  de 
Balnis,  Etienne  Felis,  Mutio  ^frem,  FQ' 
bhce  Facciola,  Jean  de  Marini,  Jean  Fran- 
çois Gliro,  Jean-Baptiste  Paee,  Jean  Donat 
de  LavopOj  Jean- Pierre  Gallo^  Nicolas- Marie 
Pizziolis,  Jean-François  Capuani^  Nicolas* 
Vincent  Fanelli ,  Tarquino  Papa ,  Victor  de 
Ifelia,  Jean'François  Palombo,  Jean  Jac- 
ques Carducciy  Jean  Vincent  Gotliero,  Horace 
de  Marlino,  Joseph  di  Cola,  Dominique 
dello  Mansaro,  Janno  Donati,  Antoine  Zazza- 
rino,  Jean  François  Violanti  et  Pomponio 
Nenna. 

ANTIQU1S  (ANDHÉ  DR),  compositenr  Té- 
nitien,  né  dans  la  seconde  moitié  du  quinzième 
siècle,  s'est  fait  connaître  par  des  citansons  ita- 
liennes appelées  firoitoles,  dont  quelques-unes 
ont  été  insérées  dans  les  recueils  de  ces  clients 
publiés  par.  OctaYe  Petrucci ,  à  Venise»  depuis 
1504  jusqu'en  1508.  Il  ne  serait  pas  impossible 
que  cet  artiste  fût  la  même  personne  f{W André 
Antiquis  de  Montana,  qui  obtint  du  pape  un 
pri^lége  de  dix  ans  pour  établir  à  Rome  une 
imprimerie  de  musique  à  l'imitation  de  celle 
qu'avait  fondée  Octave  Petrucci  de  Fossombrone, 
et  qui  pul>lia  en  1516  un  volume  in-folio  de 
messes  de  Josquin,  Bmmel  et  antres.  Montons 
est  unbourgdenilyrie,  aox  environs  de  Trieste, 
dont  les  communications  avec  Venise  sont  fré- 
quentes, et  qui  était  d^ailleurs  alors  sous  la  do- 
mination des  Vénitiens.  André  de  Antiquis  a  pu 
fiûre  ton  éducation  musicale  parmi  les  artistes  de 
Venise,  adopter  le  genre  de  leur  musique ,  et, 
témoin  de  Inactivité  qu^avatt  dès  ses  premières 
années  l^établissement  de  Petrucci ,  il  a  pu  son- 
ger à  faire  la  même  spéculation  dans  les  États 
romains ,  où  le  privilège  de  Petrucci  était  sana 
force.  La  similitude  des  noms  et  les  circonstances 
sont  de  telle  nature  que  TidenUté  de  peisonne  n*a 
rien  qui  répugne. 

ANTOINE  (FERDiifAiiD  D*),  capitaine  au 
service  de  Pélecteur  de  Cologne,  vers  1770, 
fut  habile  violiniste  et  claveciniste.  Marpurg, 
Klrnberger  et  Riepel  furent  ses  maîtres  de  com- 
position, et  son  goût  se  forma  dans  un  voyage 


ANTIQUIS  —  ANTOLINI 


quMl  fit  en  Italie.  Depuis  1780  ii  a  mis  en  mu- 
sique les  opéras  suivants  :  io  //  monda  alla  ro- 
versa.  —  2»  Dos  tartarische  Ceseiz  (La  Loi  des 
Tartares).  —  3<*  Iku  Mmdcken  im  Eichthale  (U 
Fille  de  la  vaUée  aux  cliênes  ).  —  4**  Otto  der 
ScMUt  (Othon  l'Archer)  ;  1791.  ^  bo  Der  FOrst 
und  sein  Volk  (le  Prince  «t  son  peuple ),  opé- 
rette.— e""  BndeffUt,  ailes  gnt (Bt^nne  ûm,  tout 
est  bien),  opéra  en  deux  actes,  1794.  —  7*  Clicrars 
de  la  tragédie  de  Lanassa,  Il  a  fait  aussi  la 
musique  d'un  prologue  de  Cramer,  et  composé 
quelques  ayroplionies  et  des  quatuors  de  violon, 
dans  la  manière  de  Haydn. 

ANTOINE  (  Henri  ),  connu  sous  le  nom  de 
Crux,  naquit  à  Manbeim  en  1768,  et  vint  à 
Munich  en  1778,  avec  sa  mère,  la  fameuse  ac- 
trice Franciska  Antoine,  née  Amberger.  Il  fut 
d'abord  destiné  au  théâtre,  et  reçut  des  leçona  de 
sa  mère.  Il  parut  souvent  sur  le  théfttre  de  la 
cour  dans  les  rOles  d'enfant.  Mais  bientôt  il  étudia 
la  musique,  et  reçut  des  leçons  de  P.  Winter, 
alors  musicien  delà  cour.  Sa  mère,  pour  achever 
son  éducation  musicale,  le  mit  pendant  deux 
ans  à  Técole  de  Léopold  Mozart,  à  Salzbourg. 
En  1786,  il  passa  au  service  de  l'électeur  de 
Tièves,  à  Coblence  ;  mais  il  quitta  cette  cour  pour 
voyager  en  France  et  en  Hollande.  Après  aToir 
été  quelque  tempi)  au  service  du  comte  de  Ben- 
tlieim ,  à  Steinfurt ,  il  y  épousa  la  cantatrice 
Joanna  Fontaine,  et  partit  avec  elle  pour  Mu- 
nich, en  1791  ;  n  y  fut  placé  comme  violinlate  à 
la  chapelle  électorale,  et  y  mourut  en  1809.  On 
connaît  de  lui  quelques  compositions  manus- 
crites pour  le  violon. 

ANTOINE  (  EaiiEST  ),  frère  du  précédent, 
naquit  à  Manbein  en  1770  II  apprit  le  hautbois 
du  musicien  de  la  cour  Ram.  En  1786,  il  passa 
au  service  du  prince  électoral  de  Trêves,  à  Co- 
blence, et  y  acquit  la  réputation  d*un  artiste 
habile.  Mais  les  troubles  de  la  guerre  et  le  clian- 
gement  de  gouvernement  ayant  obligé  le  prince 
à  réformer  sa  musique,  Antoine  chercha  un  autre 
moyen  d^ezistence;  et  fut  nommé  cuUedeur  de  la 
loterie  royale  à  Munich ,  où  il  se  trouTait  en 
1812. 

ANTOLINI  (François),  littérateur  et  profea- 
seur  de  musique  à  Milan,  né  à  Macerata  en  1771, 
mortàMilan,vers  I845,aécritun  petilouvragenkiie 
aux  compositeurs,  sous  le  titre  de:  La  reita  ma* 
niera  di  scriwreper  il  elarinelto  ed  aiiri  stro- 
menti  difiato,con  sei  tavole  contenenti,  oUre 
varj  esenipï  dimostrativi,  esiandio  le  due  scale 
del  clarinetto  pié  chiarê  e  complète  délie  com-^ 
muni.  Opéra  utiiisiima  printtipolmeni»  ai 
compositori  di  musica,  non  che  agli  esercenU 
in  essa  trattali  ^UAmo,  délia  tipograf.  di  Can- 


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ANTOLINI  —  ANTONELLI 


119 


dido  Bucdneili,  1813,  62  p.  in-^*".  On  a  aussi 
d'Antolioi  un  opuscule  intitulé:  Osservazioni  su 
duevioUni  espoti  nelle  sale delV  L  R.  Palazzo 
di  Brera^  uno  de'  quali  di  forma  non  corn- 
mima.  Milano^  per  Luigi  di  Giacomo  Pirola, 
1832,  in-8*de  14  pages. 

ANTON  (  €onbad-Théopbilb  ),  né  à  LauUn, 
le  29  noTembre  1746,  enseigna  d'abord  les 
sciences  morales  et  politiques  dans  l'université 
de  Witteoberg,  et  devint  en  1780  proressenr  de 
IsDgoes  orientales  dans  la  même  université.  11 
mourut  dans  cette  ville  le  4  juillet  1814,  ou, 
seloa  TEncyclopédie  de  Erscli  et  Gruber,  le  3 
lia  même  mois.  Dans  sa  jeunesse  il  s*était  li- 
vré à  Pétode  de  la  musique,  et  le  goût  qu'il 
avait  conservé  pour  cet  art  lui  fit  diriger  ses 
travaux  sur  les  objets  qui  y  sont  relatifs ,  et 
particulièrement  sur  la  musique  des  Hébreux. 
On  a  de  lui  :  1*  Dissertatio  de  métro  Hehrxo- 
nfmaji/t9Uo;Leipsick«  l770,in-4*».— 2»  Vin- 
dict»  disputationis  de  métro  Bebrœorum  an^ 
tiguOf  a  dubilationibus' virorum  doctorum; 
iW.,  1771,  ln-8*.  —  3°  Pars  secundo;  ibW., 
1772,  in-8*».  — 4«  Versuch,  die  Mélodie  und 
Barmonieder  allen  hebraiscfienGesœngeund 
Tmutûckezu  entzif/ern ,  ein  Beylrag  %ur  Ges* 
thkhte  der  hebraikchen  Musih,  nebst  einige 
Winken  fur  die  hebraischen  Grammanker, 
ÀusUger  und  Kunstrichter  des  alten  Testa- 
ments (  la  Mélodie  et  THarmonie  des  anciens 
chants  liébraîqiies ,  etc.,  essai  sur  l'histoire  de 
h  musique  des  Hébreux,  etc.  ),  première  partie, 
dans  le  Réperloire  de  littérature  biblique  du 
professeur  Paulus^  t.I,Jéna,  I790,in-4<',p.  160- 
191;  deuxième  partie,  dans  le  même  ou- 
vrage, L  III,  1791,  p.  1—81.  —  5"  Ueber  dos 
Mangelhqfteder  Théorie  der  Musik  :  ein  kar- 
ler  Aufsatz  (Sur  Timpei fection  de  la  tliéoric  de 
la  mosique) ,  dans  le  Journal  musical  de  Rel- 
chardt,  p.  133.  *-  6**  Deber  die  Musik  derSla- 
vejt  (  sur  la  musique  des  Slaves  ),  dans  le  Ma- 
gasin  musical  de  Cramer,  1. 1,  p.  1034;  —7»  Sa- 
lonumis  Carmen  melicum^  quod  Canticum 
Canticorum  dicitur,  ad  melrum  priscum  et 
modos  musicos  revocare ,  recensere  et  no  Us 
<rHieU  aliuque  Ulustrare  incipit,  etc.  ;  Vite- 
bergoBy  1793,  in-S"*  de  40  pages.  La  deuxième 
partie  de  celte  thèse,  avec  le  glossaire  des  mots 
iiébreax  du  Cantique  des  cantiques,  a  paru  en* 
Mille  sous  ce  titre  :  Salomonis  Carminï  melieo 
<iuod  Canticum  Canticorum  dieitur  ad  me- 
trum  priscum  et  modos  musicos  revocato, 
recensito,  in  vemaculam  translata  et  notis 
nititis  aliisquê  illustrato.  Glossarium  ad- 
du,  etc.;  VitebergsB,  1799,  in- 8*.  Les  deux 
parties  ont  été  ensuite  réunies  avec  un  nouveau 


rrontispicegravé,à  Leipsick  (Gcethe),  1800, 108  pa- 
ges in-8*.  Anton  avait  exposé,  dans  les  disserta- 
tions insérées  au  Répertoire  de  Paulus,  ses  idées 
sur  une  sifcnitication  harmonique  qu'il  attribuait 
anx  accents  de  la  poi^ie  hébraïque.  Ces  accents 
•ont  une  véritable  notation  musicale;  et,  comme 
Ta  très-bien  remarqué  l'auteur  du  Schilte  hag- 
ghiborim  (  Voy.  Abraham-Boi-Datid-Arib), 
les  accents  ne  sont  pas  les  signes  d'un  son, 
comme  les  notes  de  la  musique  européenne  mo- 
derne, mais  des  sifoies  collectirs  de  plusieurs 
sons  ;  caractère  qui  est,  en  effet,  celui  des  notations 
orientales  ;  mais  dans  toutes  ces  notations,  ainsi 
que  dans  les  accents  liébralques,  les  signes  indi- 
quent les  divers  mouvements  de  la  voix,  en  passant 
d'un  son  à  un  autre.  Anton,  au  lieu  de  cettesuccas- 
sion,  a  vu  dans  ces  signes  des  sons  simultanés,  et, 
leur  donnant  une  signification  purement  arbitraire, 
il  a  fait,  de  ce  qp^il  appelle  les  accents  prosàt" 
ques ,  des  signes  d'Iiarmonie ,  de  tierce ,  et  de 
ceux  aui(quels  il  donne  le  nom  dTaccents  poé- 
tiques,  des  signes  d'harmonie  complète  de  trois 
sotis,  en  tierce  et  quinte.  En  sorte  que,  selon 
lui,  les  anciens  Hébreux  auraient  fait  usage  de 
cette  harmonie  dans  la  rubrique  du  temple  et 
ailleurs.  Son  petit  ouvrage  Salomonis  Carmen 
melicum ,  etc.,  publié  postérieurement  ice  tra- 
vail, a  pour  objet  de  faire  voir  l'application  de  son 
système  au  Cantique  des  Cantiques,  attribaé  à 
Salomon.  Ce  système  ne  soutient  pas  un  sérieux 
examen.  Après  la  mort  d'Anton,  son  fils  a  mis 
en  ordre  et  publié  son  dernier  travail  sous  ce 
titre  :  Phsedri  Fabularum  jEsop.  Libri  V,  et 
Publii  Sgri  aliorumque  veterum  Sententix,ex 
recensione  Bentlei  passim  codd.  Mis.  auctb- 
ritate,  nec  non  metri  et  rhythmi  musici  ope 
reficti;  prxmissa  est  dissertatio  rhyfhmo 
musico  a  vet.  Romanis,  nominatim  a  Phtedro 
et  auctoribus  Sententiarum  a  P.  Syro  col" 
lectarum  et  comparandis  versibus  observato. 
Zittau,  1817,  in•8^ 

ANTONELLI  (Abbonmo)  ou  ANTI- 
NELLO»  né  dan^  la  seconde  moitié  du  sei- 
zième siècle,  fut  compositeur  et  maître  de  cha- 
pelle de  l'église  épiscopale  de  Bénévent,  dans 
le  royaume  de  Naples.  Il  a  publié  À  Rome  on 
livre  de  motets  à  quatre  vuix,  en  lrt04.  En  1608, 
Antonelli  devint  maître  de  la  chapelle  de  Saint- 
Jean  de  Latran,  à  Rome  ;  mais  il  ne  conserva  cette 
place  qu'une  année ,  ce  qui  peut  porter  À  croire 
qiril  mourut  au  commencement  de  1609.  Il  eut 
pour  successeur  Jacques  Benincasa.  L*abbé  Baini 
cite  de  ce  musicien  des  motets  À  quatre  chœurs, 
qu'il  considère commedes  compositions  remarqua^ 
blés.  On  a  aussi  de  oe  maître  ;  !<>  Missa  a  qualtro 
voci  e  quattro  Motet  U  a  due,  con  organo,  Roma  ; 


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120 


ANTONELLl  —  ANTOKLUS 


1629,  in-4^.— 2*^  Liber  primus  diversarummo' 
dulationutn  binit,  ternis,  quatemis^  senis,  ac 
septenis  vocibus  ;  Romœ,  1 6 1 5: — 3»  Missa  brève 
aqtiattro,  Salmi  e  motetti  a  tre  e  quattro,  con 
basso  continuo,  Roma,  1628,  în-4®.  On  trouve 
dans  la.  bibliothèque  musicale  de  Pabbé  Santlni» 
à  Rome,  des  compositions  manuscrites  de  deux 
autres  musiciens  nommés  Antonelli,  sur  lesquels 
on  n'a  aucon  renseignement.  Du  premier  {Fran- 
çois AntonelU)  est  un  Ascendo  adPatrem,  pour 
deux  sopranos  et  orgue;  un  Diligam  te,  pour  so- 
prano et  basse  ;  un  Félix  Jemsalem  à  trois,  et  un 
Otium  ^fusum  à  trois.  Le  second  (Angelo  Anto- 
nelU )  est  auteur  du  motet  Princeps  gloriosis- 
sime  pour  deux  sopranos  et  basse.  D'après  les  for- 
mes et  les  caractères  de  ces  compositions,  leurs 
auteurs  ont  dû  yivre  vers  la  6n  du  dix-septième 
siècle  00  au  commencement  du  dix-huitième. 

ANTONELLl-TORRÈS.,F02f.  TORRÈS 
(  Antonio  ). 

ANTONI  (Gioyanni-Battista  Decli),  orga- 
niste de  Saint- Jacques-Majear  à  Bologne,  et 
académicien  philharmonique,  vers  1650,  a 
publié  :  Intavolatura  nuova  di  certi  ver- 
setti  per  tutti  li  tuoni  per  Forgano.  Cet  ou- 
vrage est  cité  par  Jean  Krieger,  dans  la  préface 
de  ses  Musikalische  Parthien  ;  mais  il  n'en  in- 
dique pas  la  date.  Antoni  a  écrit  pour  le  théâtre 
de  Bologne  Atide,  qui  a  été  représenté  en 
1679.»  * 

ANTONU  (PiETRO  Degli),  né  à  Bologne 
vers  1630,  fut,  dans  sa  jeunesse,  un  excellent 
joueur  de  cornet,  instrument  qui  était  encore  en 
usage  à  cette  époque.  Plus  tard  il  fit  des  études 
sérieuses  de  contre-point,  et  obtint  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  Téglise  de  Saint-Jean  in 
Monte,  Dès  la  fondation  de  Tacadémie  des 
philharmoniques  de  Bologne,  en  1666,  Degli 
Antoni  fut  un  de  ses  membres  ;  il  en  fut  prince 
six  fois,  la  première  en  1676,  et  la  dernière  en 
1718. 11  était  alors  fort  Agé  et  ne  survécut  que 
peu  de  temps  à  cette  date.  Ses  ouvrages  ont  été 
imprimés  à  Bologne.  11  a  publié  huit  œuvres  de 
musique  pratique ,  parmi  lesquels  on  distingue 
l'œuvre  5"*',  sous  ce  titre  :  Ricercate  a  violino 
solo  e  violoneo  continuo,  Bologne;  Tceavre  7°*% 
contenant  six  motets  à  voix  seule ,  avec  violon 
on  viole  et  violoncelle  obligés,  Bologne,  1696 ,  et 
Tœuvre  8"^,  composé  de  trois  messes  pour  deux 
soprani  et  basse,  avec  accompagnement  de  deux 
violons.  Au  titre ,  après  le  nom  de  Pauteur,  on 
lit  ces  mots  :  Maestro  dipappella  diS.  Giovanni 
in  Monte,  On  connaît  aussi  de  sa  composition  : 
Bfissa  e  salmi  a  tre  voei,  op,  2,  Bologne,  J. 
Monti ,  1670 ,  in-4*>  ;  Concerti  da  Chiesa  a  due 
vioRni,  viola  e  continuo  per  organo;  et  sonate. 


arie,  gighe  e  balletU  a  tre  strumenti,  op.'4. 
AIVTONIO  DEGLI   ORGANI.    Voyez 
Sqdarcialupi. 

ANTONIO  {***),  musicien  sicilien,  naquit 
à  Mazzara  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  11  parait  qu'il  avait  cessé  de  vivre 
en  1680.  Mongitori  (in  Biblàoth.  Sicula,  t.  U, 
p.  69  )  dit  qu'Antonio  était  auteur  d*un  ouvrage 
intitulé  :  Cithara  sepiem  chordarum;  mais  it 
ignorait  si  c'était  un  livre  théorique  ou  une  œuvre 
pratique. 

ANTONIO  i***),  violinisteitalien,  vivait  ao 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  On  a 
gravé  de  sa  composition  :  Premier  livre  de  So^ 
nates  pour  violon;  Amsterdam,  1726,  in-fol. 

ANTONIO  DA  GARPI,  est  cité  par 
l'auteur  du  Dizionario  di  opère  anonime  e 
pseudonime  di  scrittori  italiani  (t.  Il, 
p.  86  )  comme  anteur  d*une  critique  des  œuvres 
de  Lotti  {voy,  ce  nom),  imprimée  au  commence- 
mentdu  dix-huitième  siècle,  mais  dont  il  n'indiqqe 
ni  le  titre,  ni  le  lieu,  iv  la  date  de  l'impression. 
Il  ne  faut  pas  confondre  l'écrit  dont  il  s'agit 
avec  une  autre  critique  anonyme  des  madrigaux 
de  Lotti,  publiée  à  la  même  époque,  et  qu'on 
attribue  à  Benoit  Marcello.  Voy.  Marcello. 

ANTONIOTTI  (Georges), né  dans  le  Mi- 
lanais, en  1692 ,  demeura  pendant  quelques  an- 
nées en  Hollande,  où  il  publia,  en  i736,  son 
premier  ouvrage,  composé  de  douze  sonates 
pour  le  violoncelle  ou  la  viola  di  gamba.  Il  se 
rendit  ensuite  à  Londres,  où  il  résida  pendant  plus 
de  vingt  ans.  Il  avait  écrit  en  italien  un  traité 
d'harmonie  et  de  contre-point,  qu'il  lit  traduire 
en  anglais,  et  qui  fut  publié  sous  ce  titre  :  VArte 
Armonica,  or  a  Treatise  on  the  composition 
of  Music,  in  three  books,  with  an  introduction 
on  the  history  and  progress  cf  Music,  from  ils 
beginning  to  tfUstime,  Written  in  italian,  and 
trans lated  into  english.  LoDÔres,  1761,  in-fol.  2 
vol.  Ce  livre  n'eut  point  de  succès.  Il  y  a  des  exem- 
plaires de  la  même  édition  qui  ont  la  date  de  17C0. 
Antonioiti  était  peu  instruit  des  matières  qBlI 
voulait  traiter.  Dans  sa  vieillesse.  Il  retourna  à 
Milan  (vers  1770),  et  y  présenta  au  P.Giov.  Sacchi 
0on  problème  sur  la  possibilité  de  faire  entendre  à 
la  fois  toutes  les  notes  de  la  gamme  dans  une  har- 
monie qui  ne  blesse  point  l'oreille  ;-ce  qui  fut  ap- 
prouvé par  le  P.  Sacchi  et  par  un  moine  de  l'Ob- 
servance, habile  contrapuntiste,  nommé  le  P.  Jean 
Dominique  Catenaci.  On  sait  que  l'effet  dont  il 
s'agit  consiste  dans  le  retard  de  plusieurs  conson- 
nances  sur  un  mouvement  ascendant  de  plusieurs 
autres  consonnances.  Antonioiti  est  mort  à  Mi- 
lan en  1776. 
ANTONICS  (JuLBs),  constructeur  d'orgnes. 


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ANTOKIUS  —  APEL 


t2l 


né  Ters  le  milieu  da  sazième  siècle,  a  fait  en  1585 
on  orgue  de  cinquante-cinq  jeox  pour  réglise  de 
Sainte-Marie  à  Dantzick,  dont  Praetorius  donne  la 
disposition  dans  ses  Synto^.  Jfttf.,  t.  II,  p.  162. 

ÂNTONIUS  (  JBAH-£pHiuin  ),  cantor  et  ma- 
gister  à  Brème,  né  h  Dessau,  est  auteur  d'un 
petit  livre  élémentaire  intitulé  :  Principia  musi- 
ces,  Brème,  1743 ,  in-8 ,  4  feuilles  et  demie. 

ANTONY  (Frahçou- Joseph),  Ticaire,  di- 
reclear  du  chœur  de  la  catliédrale  de  Munster, 
et  professeur  de  musique  au  gymnase  de  la  même 
Tille,  y  est  né  le  1*'  février  1790.  Fils  de  Joseph 
Ântony,  organiste  de  la  cathédrale  de  Munster  (1), 
il  apprit  de  son  père  les  principes  de  la  musi- 
que, et  fit  d'ailleurs  de  bonnes  études  dans  les 
sciences  et  dans  les  langues  anciennes  et  moder- 
nes, qui  lui  ont  été  fort  utiles  pour  les  ouvrages 
qu'il  a  entrepris  et  publiés.  Antony  était  aussi 
bon  organiste.  Il  a  écrit  beaucoup  de  musique 
d'église,  telle  que  des  messes,  chorals,  un  supplé- 
ment aux  mélodies  de  Verspoell  avec  accompagne- 
ment d'orgue,  etc.  On  a  aussi  de  lui  des  quatuors 
pour  le  violon ,  des  sonates  de  piano,  les  can- 
tates Die  Muse,  de  K.  L.  Nadermann ,  et  Wer- 
spannet  den  Bogen^  du.comte  de  Stolberg,  avec 
orchestre.  Comme  écrivain    sur  la  musique, 
Antony  possédait   un  talent. très-remarquable. 
11  est  auteur  de  plusieurs  ouvrages  qui  méritent 
d'élre  comptés  parmi  ce  qu'on  possède  de  meil- 
leur en  leur  genre.  Le  premier  a  pour  titre  :  Ar- 
cfieologisch'liturgisches  Lehrbueh  des  grego- 
rianischen  Kirchengesanges  mit  vorzûglicher 
Bùchsicht  auf  die  rœmischen,  munster schen, 
und  erzstift  kœlnisehen  Kirchengesang-wei- 
sen  (Traité  archéologique  et  liturgique  du  chant 
grégorien,  etc.).  Munster,  1829, 1  vol.  in-4®de 
244  pages.  Cet  excellent  ouvrage,  rempli  d'une 
érudition  rare ,  est  divisé  en  deux  parties  :  la 
première  est  relative  à  l'histoire  et  à  la  théorie 
du  plain-chant;  la  seconde  traite  de  la  pratique. 
Tous  les  objets  importants  du  chant  ecclésiastique 
sont  traités  avec  beaucoup  de  sagacité  et  de  sa- 
voir dans  I9  première  partie,  qui  contient  vingt- 
huit  chapitres  ;  la  seconde,  qui  n'en  renferme  que 
quatre,  est  un  traité  succinct  du  plain-chant  J'i- 
gnore si  celte  dernière  partie  n'est  pas  la  même 
chose  qui  est  indiquée  dans  le  Panthéon  der 
Tonkûnstler  de  Fr.  Rassmann  (p.  8  ),  sous  le 
titre  de  Hût/sbucfifOr  den  Gesangunterricht. 
Rassmann  cite  toujours  d'une  manière  incom- 
plète et  inexacte. 
Le  second  ouvrage  d'Antony  est  intitulé  :  Ges- 

(  0  ADtony  (Joseph  ),  TtoloDcelltete  et  orgaobte  distingaé, 
né  le  it  Janvier  I7M  à  Regensbrunnen,  village  da  comté 
de  Rbelneck,  en  WestphaUc,  mort  à  Manster,  en  i«M,  à 
î^  de  qiutre>Tl]igla  ans. 


chichtliche  Darstellung  der  Entstehung  und 
Vervollkommnung  der  Orgel,  nebst  einigen 
speciellen  NachricMen  ûber  verschiedne  Or* 
gelwerke  (  Exposition  historique  de  Toriginc  et 
du  perfectionnement  de  l'orgue,  suivie  de  quel-  ' 
ques  notices  spéciales  de  différents  orgues  cé- 
lèbres), Munster,  Coppenrath,  1832,  in-8<*.  Ce 
livre  est  recommandable  à  cause  de  l'érudition 
solide  qui  y  règne  :  il  me  semble  fort  supérieur 
à  l'histoire  de  l'orgue  publiée  autrefois  parSpon- 
sel.  L'ouvrage  est  composé  de  douze  chapitres 
renfermés  en  220  pages.  Antony  est  mort  à  Muns- 
ter, en  1837,  un  an  après  le  décès  de  son  père. 
APEL  (  FaénéRiG-AuGusTB-FBRDiNAND),  doc- 
teur en  droit,  à  Leipsick,  et  membre  du  conseil  de 
la  ville,  naquit  dans  cette  ville  le  8  juillet  1768. 
Il  a  publié  quelques  dissertations  relatives  à  la 
musique  dans  les  journaux  allemands  ;  en  voici 
les  titres  :  1°  Ton  und  Farbe  Âhhandlung 
akustischen  JnheUts  (Dissertation  acoustique 
sur  le  son  et  la  coaleur  ),  dans  la  Gazette  musi- 
cale de  Leipsick,  deuxième  année,  page  753- 
769.  —  2<*  Musik  und  Déclamation  bei  Gelegen* 
heit  der  Preisaufgabe  des  franzœsischen  Na- 
tionalinstitutSf  suite  d'articles  dans  les  9«,  10®, 
11",  12«,  13«  et  l4e  numéros  de  la  quatrième  an- 
née du  même  journal.  ^  3®  Ueber  musikalisehe 
Behandlung  der  Geister  (Sur  le  traitement  mu- 
sical de  l'esprit),  dans  le  Mercure  allemand 
publié  par  Wieland,  octobre  1800.  C*est  par  er- 
reur que  M.  Gustave  Fallot  a  attribué  (  Biogra- 
phie universelle  des  frères  Michaud)  à  Jean- 
Auguste  Apel ,  frère  de  Frédéric-Auguste-Ferdi- 
nand, les  articles  de  la  Gazette  musicale  de 
Leipsick  et  du  Mercure  allemand,  Apel  est  mort 
àljeipsick,  en  1831. 

APEL  (Jean-Auguste),  frère  du  précédent, 
naquit  à  LeiptJck,  en  1771.  Il  fit  ses  éludes  dans 
cette  ville  et  à  Wittenberg.  Destiné  par  ses  parents 
à  la  magistrature,  il  trompa  leur  espoir  en  se  li- 
vrant avec  ardeur  aux  études  philosophiques,  à 
la  poésie  et  à  la  philologie.  Ayant  conçu  un  sys- 
tème particulier  concernant  le  rhythme  poétique 
et  musical  des  Grecs,  en  opposition  à  celui  de 
Hermann,  il  exposa  ses  idées  sur  ce  sujet  dans  la  • 
Gazette  musicale  de  Leipsick  (ann.  1807  et  1808). 
Réfuté  par  le  savant  auteur  des  Elementa  doctri- 
na  metricXf  il  ne  répondit  pas  par  des  écrits  po- 
lémiques, mais  il  essaya  de  démontrer  la  certitude 
de  ses  principes  par  la  publication  de  sa  Métri- 
que, dont  le  premier  volume  parut  à  Leipsick  en 
1814,  et  le  second  en  1816;  mais  il  mourut 
d'une  esquinancie,  le  9  août  1816,  avant  d'avoir 
mis  au  jour  ce  second  volume. 

APEL  (THÉopHiLE-CBRÉnEN) ,  uom  de  l'édi- 
teur du  livre  de  mélodies  chorales  pour  le  Scliles- 


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122 


APEL  —  APOLLONl 


wIck-HolaUiin,  intitulé  :  Volstândiges  Choral- 
Melodienbuch  zu  dem  Schleswick-Bolsteinis» 
chen  Gesangtmch  ;K\tï,  Hes8e(8.  d.),gr«  in-S*"- 
APELL  (  Jean-Datid  A.  o*;, conseiller  privé 
^n  prince  de  Hense,  membre  de  Tacadémie  royale 
de  musique  de  Stockholm ,  de  Tacadémie  philhar- 
monique de  Bologne,  et  de  la  société  des  Arca- 
des de  Rome ,  sous  le  nom  de  FiUno   Tinda- 
ride,  est  né  à  Cassel  en  1754.  Un  goAt  passionné 
pour  la  musique  lui  fit  étudier  cet  art  dès  son 
enfance,  seul  et  sans  mettre,  et  son  assiduité  le 
conduisit  en  peu  de  temps  à  jouer  des  sonates 
et  des  concertos  sur  le  piano.  Ce  ne  fut  qu'à 
l'Age  de  dix-huit  ans  qu'il  prit  des  leçons  de 
Weirel,  musicien  de  la  cour  :  il  alla  ensuite  à 
l'académie  de  Hinteln ,  et  y  apprit  Tharmonie 
sous  la  direction  de  Torganiste    Mûller.   Plus 
ses  idées  se  développaient,  plus  son  désir  d'é 
tudier  la  composition  devenait  vif.  A  son  re- 
tour à  Cassel ,  il  se  confia  aux  soins  de  deux 
bons  musiciens  de  la  cour,  Rodewald  et  Braunle 
jeune,  qui  lui  firent  faire  des  progrès  dans  la 
science  du  contre-point ,  et  il  termina  ses  études 
sous  la  direction  d'unorganiste  habile  de  la  cour, 
nommé  Kellner.  Vers  17B0,il  commença  à  es- 
sayer ses  forces  par  quelques  canzonettes  de  Mé- 
tastase, qu'il  mit  en  musique,  et  par  des  com- 
positions instrumentales.  £n   1786,  il  envoya 
une  cantate  intitulée  La  Tempesta  à  l'acadé- 
mie philharmonique  de  Bologne,  et,  sur  Texamen 
de  cet  ouvrage ,  11  fut  reçu  membre  de  cette  so- 
ciété. L'académie  de  Stockholm  lui  envoya,  en 
1791,  un  diplôme  d'académicien;  et  le  pape,  à 
qui  il  avait  fait  présenter  une  messe  de  sa  com- 
position, lui  écrivit  une  lettre  flatteuse,  en  1800, 
et  le  nomma  chevalier  de  TÉperon  d'or.  On  a  de 
lui  les  compositions  imprimées  et  inédites  dont  les 
titres  suivent.  Podr  l'églisb  :  1°  Messe  solennelle 
dédiée  au  pape  Pie  Vif,  ISOO.  —  2<*  Le  psaume 
Laudate  Dominum ,  à  grand  orchestre.  —  3**  Le 
psaume  Beati  omnes.  —  4"  Un  Amen,  fugue  à 
deux  voix  —  5*"  Un  Tantum  ergo.  —  6**  Cantate 
religieuse ,  1795.  —  Pour  lbtbéatrb  :  1^  La  Cle- 
menza  di  Tito,  opéra  séria.  —  8°  Tancrède,  opéra 
français.  — 9<*  L'amour  peintre ,  opéra  français. 
— 10^  Ascagne  et  Irène^  drame  allemand,  repré- 
senté à  Casse!  en  1797.  —  1 1"*  Prologue  musical, 
1797.  — 12**  Musique  pour  le  drame  de  Hermann 
d' Uniia,  1801 .— 13*^  Chœur  pour  le  Jugement  de 
Salomon.  —  14*  Anacréon,  cantate.  —  15**  Plu- 
sieurs chœurs  à  grand  orchestre.  — 16*^  Euthyme 
et  LyrU,  ballet  représentée  Cassel  en  1 782.  — 17*" 
Renaud  dans  lafoiét  enchantée,  ballet  repré- 
senté à  Cassel  en  1782.  — 18'  Vingt-quatre  scènes 
et  airs  pour  différentes  voix,  avec  grand  or- 
chestre. Plusieurs  de  ces  morceaux  ont  été  im- 
primés à  Londres ,  à  Offenbach  et  à  Spire.  — 


19^  Six  duos  pour  soprano  et  contralto,  avec  ac- 
compagnement d'orchestre. — Pour  la  CBàmRB  : 
—  20""  Trois  cantates  de  Métastase.  La  Tempesta, 
La  Gelosia  et  La  Scusa,  à  grand  orchestre.  ^ 
21"  Le  Songe,  cantate  pour  un  |our  de  fôle. — 
27? CanUte,iiAno .' Faugusto  sguardo*JiMéeh la 
reine  de  Prusse.  —  23°  Six  cansonettes  de  Métas- 
tase, imprimées  en  1791.  —  24»  Tre  CanzonetU 
con  viola  eàasso»  —  25**  La  Partf.nza,  duettino  a 
duesoprani  etbassocontinuo.— 26**  Recueil  d'airs 
italiens,  français  et  allemands.  —  27'  //  Trionfo 
délia  Musica,  cantate  à  grand  orchestre.  —  Musi- 
que INSTRUMENTALE  :  28**  Troîs  sympboiiies  à  grand 
orchestre ,  1783.  —  29*  Trois  quatuors  pour  deux 
violons,  alto  et  basse,  1 784.—  30*  Douze  nocturnes 
pour  instruments  à  vent.  —  31*  Six  fiolonaises  à 
grand  orchestre.  —  32"  Six  marches  pour  la  garde; 
Cassel,  1806.  En  1824,  M.  d'Apell  a  annoncé 
une  continuation  du  Dictionnaire  des  Musiciens 
de  E.  L.  Gerber;  mais  il  a  renoncé  à  o^te  en- 
reprise. 

Le  seul  écrit  concernant  la  musique  qu'il 
ait  publié  a  pour  titre  :  Gallerie  der  vorzûg- 
lichslen  Tonkûnsller  und  merkwûrdigen  Mu- 
sik'Dllettanten  in  Cassel  von  Anfang  des  X^l 
Jahrhundcrts  bis  auf  gegenwsertige  Zeiien 
(Galerie  des  meilleurs  musiciens  et  des  amateurs 
de  musique  les  plus  remarquables  de  Cassel ,  de- 
puis le  commencement  du  seizième  siècle  jus- 
qu'au temps  présent  )  ;  Cassel,  180G,  in-8*.  D'A- 
pdl  n'a  pas  mis  son  nom  à  cet  ouvrage.  Il  a 
cessé  de  vivre  en  1833. 
APELL.  Voy.  Appel. 

APHRODISE  (....),  maître  de  mus- 
qué du  chapitre  de  Saint-Sernin  de  Toulouse, 
a  composé ,  en  i684 ,  la  musique  de  l'ouverture 
des  Jeux  Floraux. 
APL1GNY  (  PiLBUH  d').  Voy.  Pilbvii. 
APOLLINI  (Sàlvator)  ,  né  à  Venise,  vers 
les  premières  années  du  dix* huitième  siècle»  fat 
d'abord  barbier.  Une  organisation  heureuse  le 
rendit  compositeur  sans  avoir  fait  d'études  mu- 
sicales. Au  moyen  d'un  violon,  dont  il  jouait 
médiocrement ,  Il  composa  une  quantité  prodi- 
gieuse de  barearoiles ,  qui  le  rendirent  célèbre 
dans  sa  patrie.  Ses  succès  l'enhardirent  et  le 
portèrent  à  écrire  trois  opéras ,  qu'il  fit  repré- 
senter à  Venise  ;  ce  sont  :  1*  Fama  delP  onort 
e  delta  virtû-,  en  1727.  —  2*'  Metamorfosi 
amorosi;  1732.  —  3?  il  Pastor  fido,  en  1739, 
mauvaise  pièce,  qui  n'a  pas  de  rapports  avec 
l'ouvrage  de  Guarini. 

APOLLONl  (Le  Chevalier  Jbaii),  composi- 
teur dramatique,  né  à  Arezzo  vers  16&0,  est 
connu  par  trois  opéras  intitulés  :  La  Dori ,  ossia 
lo  Schiavo  Regio,  VArgia,  et  VAsliage  :  ils  eu- 
rent beaucoup  de  succès  dans  leur  nouveauté. 


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APOLLONI  —  APULÉE 


123 


APOLLON!  (G.),  compositeur  napolitaîn  de 
répoque  actuelle  s'est  f&it  connaître  par  un  opéra 
qui  a  été  bien  accueilli  en  Italie  soua  le  titre  de 
YEbreo.  La  partition  réduite  pour  le  piano  a  été 
pnblii^  à  Naplea.  Le  9  mars  1856  il  a  fait  jouer 
à  Venise  Pietro  (TAlbano,  avec  un  brillant  suc- 
cès. Les  reoseignements  manquent  sur  cet  ar- 
tiste. 

APPEL  (...)«  irioloniste,  est  conno  comme 
Dusicien  de  la  chambre  à  la  cour  de  Dee- 
Mu,  et  directeur  du  chœur  du  théâtre  de 
cette  Tille  depuis  IS34.  En  1840,  il  a  fait  re- 
présenter au  théâtre  de  la  cour  un  opéra  de  sa 
composition  intitulé  :  Diê  Rxuberbraut  (La 
Fuuicée  da  brigand).  Il  a  aussi  publié  quelques 
recoeils  de  chants  pour  Toix  d'hommes,  à  Des- 
sau ,  chei  Sporon. 

APPEL  (CuARLEs),  frère  du  précédent ,  est 
Tioloocelliste  de  la  cour  de  Dessau.  11  a  fait  Im- 
primer an  andante  et  des  variations  pour  fiolon- 
celle ,  avec  ordiestre  ou  quatuor,  sur  le  thème 
de  Himmel  An  Alexis  ^  ainsi  que  des  valses 
poar  le  piano,  et  quelques  antres  bagatelles. 

APPIANI  (JosBPo),  surnommé  Appianino 
(le  petit  Applani),  excellent  contralto,  né  à  Mi- 
lan, le  29  avril  1712,  fut  élève  de  Porpora ,  et 
débuta  en  1731  dans  l'ilrminfo  de  Basse.  D 
est  mort  à  Bologne,  le  2  juin  1741  (Voy.  TOex- 
terreicMsches  àiographisehst  Lexikon  de 
H.  Moriz  Bermann,  t.  L  p.  210),  à  l'entrée 
d'aoe  carrière  qui  semblait  devoir  étre«bril- 
Isnte. 

APPOLONI  (Jban),  compositeur  de  madri- 
^ux ,  né  à  Areno,  vers  1576,  a  publié  :  Ma^ 
'Irigali  aeinquevoei;  Venise,  1607.  Walther, 
(kfber  et  les  auteurs  du  Dictionnaire  des  Musi- 
f'Kou  (  Paris ,  t8IO  )  ont  pris  le  mot  Aretino ,  qui 
iniliqoele  lieu  de  la  naissance  d'Appoloni ,  pour 
le  nom  de  l'auteur. 

APRILE  (  JosEPB) ,  contraltiste  habile,  na- 
quit en  1738,  à  Bisceglia,  dans  la  Pouille.  Il 
fut  instruit  dans  Tari  du  chant  au  conser- 
Tatoire  de  la  Piêtà  de  Turchini.  Cet  ar- 
tiste brilla  dès  1763  comme  primo  musieo  sur 
les  thi^tres  principaux  dMtalie  et  d'Allemagne, 
tdsqneceux  de  Stuttgard,  Milan,  Florence, 
et  enfin  de  Naples,  où  il  se  Axa.  Le  docteur 
Bomey  le  vit  danf  cette  ville  en  1770  et  lui 
troora  la  voix  faible  et  inégale,  mais  une  Into- 
nation sôre,  on  trille  excellent ,  tieaucoup  de 
iîoût  et  d'expression.  Aprile  était  très-bon  pro- 
fesseur de  chant  :  il  fut  un  des  maîtres  de  Ci- 
marosa.  Il  vivait  encore  à  Naples  en  1792.  Aprile 
a  écrit  des  canzonettes  qui  ont  été  publiées  en 
Allemagne  et  à  Londres,  et  des  solfèges  qui 
.contiennent  d'excellents  exercices  pour  le  chant 


Ces  solfèges  ont  été  imprimés  â  Londres,  chez 
Broderip ,  à  Paris ,  chez  Carli ,  et  les  éditions 
en  ont  été  multipliées  dans  ces  derniers  temps. 

Un  autre  dianteur,  nommé  Aprile  (  D.  G.  ), 
né  à  Naples  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle,  (tat  un  ténor  distingué.  Dans  le  car- 
naval de  1809,  il  tenait  l'emploi  de  premier 
ténor  au  tliéètre  de  la  Pergola ,  à  Florence.  Tou- 
tefois il  était  plus  remarquable  comme  profesiteur 
de  chant  que  comme  artiste  dramatique.  Il  fut  le 
maître  de  Garcia ,  lorsque  celui-ci  alla  en  Italie 
en  1811,  et  y  refit  son  éducation  vocale.  Il  n'est 
pas  impossible  que  les  exercices  de  chant  attri- 
bués à  l'ancien  Aprile  aient  été  composés  par  son 
homonyme.  Le  style  de  ces  exercices  autorise 
cette  conjecture. 

APTHORP  (East),  ecclésiastique  anglais, 
docteur  en  théologie  et  prébendier  de  l'église 
Saint-Paul  de  Londres ,  a  véru  dans  la  seconde 
moitiédu  dix  huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  On  sa* 
cred  poetryand  Musie^  a  discourte  al  Christ' 
Churehf  Cambridge^  on  theorgan  (Sur  la  poésie 
sacrée  et  la  musique,  discours  pour  llnau- 
guration  d'un  orgue,  prononcé  à  l'église  do  Christ, 
à  Cambridge  ).  Londres,  1764,  in-4'*. 

•  APULÉE  9  philosophe  platonicien,  naquit  au 
deuxième  siècle,  vers  la  fin  du  régne  d'Adrien,  À 
Madaure,  ville  d'Afrique.  Il  commença  son  édu- 
cation à  Carthage,  puis  se  rendit  à  Athènes, 
où  il  fit  une  étude  sérieuse  de  la  langue  grecque, 
de  la  philosophie  de  Platon,  des  beaux-arts  et 
particulièrement  de  la  musique.  D'Atliènes  il  alla 
à  Rome,  où,  comme  il  le  dit  lui-même,  seul, 
sans  le  secours  d*aucnn  maître,  il  apprit  la  langue 
latine  avec  beaucoup  de  peine.  Il  suivit  quelque 
temps  le  tMirreau,  puis  voyagea,  revint  à  Rome, 
et  enfin  retourna  dans  sa  patrie,  où  il  se  maria  et 
vécut  heureux.  Les  ouvrages  autlientiques  d'A- 
pulée que  nous  possédons  sont  :  1*  La  fameuse 
Métamorphose^  connue  sous  le  nom  de  VAne 
d'or.  I—  2"  Son  Apologie.  —  3**  Quelques  frag- 
ments de  harangues.  —  4*  Quelques  livres  de 
philosophie  :  il  est  douteux  qu'il  soit  Tauteur  de 
plusieurs  autres  qu'on  lui  attribue.  Le  plus  grand 
nombre  de  ceux  qu'il  avait  composés  sont  perdus. 
Parmi  ceux-ci  se  trouvait  un  traité  de  musique 
qui  existait  encore  au  temps  de  Casslodore;  car 
celni-ci  le  cite  comme  l'ayant  lu  (De  art.  ae  dis- 
dpi.  libéral,  litter.  cap.  y,  ttbi  de  musica^ 
p.  706).  Dans  les  fragments  de  harangues  appe- 
lées Les  Florides ,  Apulée  traite  de  la  qualité  des 
modes  musicaux  sous  ces  titres  :  Musici  toni 
Asium  varium  (Op.  Omn.  Francf.,  1621,  p.  342); 
Aeolium  simplex  (  ibid.)  ;  Dorium  bellicosum 
(ibid.,254);  Lydium  querulum  (l&7«  25'«,  342); 
Probantur  tuba  rudore,  lyra  concentu ,  tibia 


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124 


APULÉE  —  ARAJA 


quxstu,  àuceina  siçnifieatu  (357)  (1).  Deux 
passages  d'Apulée ,  le  premier  au  premier  livre 
des  Florides^  l'autre  dans  le  traité  des  Mondes  ^ 
ont  été  cités  souvent  comme  preuves  do  l'usage 
de  rbarmonie  dans  la  musique  de  l'antiquité 
grecque  et  latine  :  on  iear  a  attribué  un  sens 
quMls  n'ont  pas.  On  peut  voir  à  ce  sujet  ma  dis- 
sertation sur  la  question  de  Texistence  de  ^lla^ 
monie  dans  la  musique  des  anciens  (  Mémoires 
de  V Académie  royale  des  sciences ,  des  lettres 
et  des  beaux-orts  de  Belgique^  t.  XXXI). 
AQUAPENDENTE.  Voyez  Fabricio  de 

AQUAPENDENTE. 

AQUAVIVA  (Aiam^-MATTHiEii),ducd'Atr7, 
prince  de  Teramo,  dans  le  royaume  de  Naples, 
naqdten  14S>6,  et  mourut  à  Conversano,  en  1 538. 
Admirateur  passionné  de  Plutarque,  il  a  consacré 
une  partie  de  sa  vie  à  l'étude  de  cet  écrivain,  et 
a  écrit  deux  ouvrages  dans  lesquels  il  soutient 
que  les  fondements  de  toutes  les  sdenees  di- 
vines et  humaines  sont  contenus  dans  le  traité 
de  la  vertu  du  philosophe  de  Chéronée.  L'un  est 
intitulé  :  Commentarius  in  Pluiarchi  de  vir- 
tute  moraliy  lib.  1;  Naples,  1526,  in- fol.  Les 
chapitres  14-36  traitent  spécialement  de  la  mu- 
sique ;  Pautre  a  pour  titre  :  Illustrium  et  exqiU- 
sitissimùTum  disptUationum,  Lib.  IV,  quiUus 
omnes  divinx  sapientiâs,  prasertim  animi 
moderatrieis ,  musiew  atque  astrologix  ar- 
cana,  in  Plutarchi  Chœronei  de  virtute  mo' 
rali  prxceptionibus  reconditOy  eto.;Heleno- 
poli  y  1609,  in-4®.  Ce  dernier  est  vraisemblable- 
ment une  réimpression.  Mattheson  fait  le  plus 
grand  éloge  de  cet  ouvrage  dans  la  préface  de  son 
Essai  sur  l'orgue  (p.  40).  On  trouve  le  contena 
des  35  chapitres  du  livre  dans  la  lAttérature 
musicale  de  Forkel,  p.  70. 

AQUILA  (Maroo  dbl'),  célèbre  luthiste  ita- 
lien, dont  le  nom  de  famille  est  vraisemblable- 
ment ignoré,  parait  avoir  pris  celui  de  VAquila, 
soit  parce  qu'il  serait  né  à  Aquila,  dans  le  royau- 
me de  Naples,  ou,  ce  qui  est  plus  probable» 
à  Aquileja  (Aquilée),  enlUyrie,  qui  appartenait 
alors  aux  Vénitiens.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  vivait 
dans  les  premières  années  du  seizième  siècle.  On 
trouve  des  pièces  de  luth  de  cet  artiste  dans  un 
recueil  de toccates,  fantaisies,  saltarelles,  pavanes, 
et  autres  compositions  pour  cet  instrument,  avec 
celles  de  Francesco  de  Milan,  Alberto  de  Milan , 
Jacques  Albutio  et  autres  mattres,  imprimé  à  Milan, 
par  Jean  Antoine  Castilliano,  en  1536,  petit  in-4'> 
oblong.  Ces  mêmes  pièces  ont  été  réimprimées 
dans  le  recueil  intitulé  :  Hortus  musarum ,  in 

(DU est  nécewalrede  consaltor  là  DiSMrUUon  de  Daniel 
Gain.  Molicr  snr  Apulée.  AUdor/,  imi,  «•. 


guo  tanquam  flosculi  quidam  selectissbnarum 
carminum  collecti  sunt  ex  oplimis  quibusque 
éuetoribus^  etc.  Lovanii,  apud  Phaiesium  bi- 
bliopolamjuratum,  1552,  in-4<'.  Marco  de  l'A- 
qaila  présenta,  le  11  mars  1505,  une  requête  aa 
conseil  supérieur  de  Venise,  afin  d'obtenir  un  pri- 
vilège pour  l'Impression  de  la  musique  en  tabla- 
ture de  luth ,  par  un  procédé  de  son  invention. 
Ce  privilège  lui  fut  concédé  ;  mais  Octave  Pe- 
tmcci  n'en  continua  pas  moins,  à  imprimer  de  la 
musique  en  tablature  de  luth,  soutenant  que  le 
privilège  qu'il  avait  obtenu  précédemment  com- 
prenait la  musique  d'orgue  et  celle  du  luth  en 
tablature.  (Foy. le  livre  de  M.Ant.Schmid  inti- 
tulé: Ottaviano  de'  Petrucd,  etc.,  pages  11-14.  ) 

AQUIN  (D').Foy»  DAQom. 

AQUINUS»  dominicain  fixé  en  Suède,  selon 
Trithème  (De  Scriptor.  ecclesiasL,^.  396),  et 
en  Souabe,  si  l'on  en  croit  J.  Qoetif  et  Jac.  Ecliard 
{in  Script,  ordin.  prxdicat,).  J'ai  lu  quelque 
part  que  ce  moine  était  né  au  bourg  de  Schwitz 
en  Suisse ,  et  non  pas  en  Souabe,- comme  le  di- 
sent Forkel  et  Gerber.  Quoi  qu'il  en  soit ,  il  vi- 
vait en  1494,  époque  où  Trithème  écrivait,  et  il 
a  composé,  d'après  les  principes  de  Boêce,  un 
traité  i>e  numerorum  et  sonorum  proportion 
nibust  lib.  I.  On  ignore  s'il  a  été  imprimé. 

ARAGIËL  (Don  Diego  d'),  musicien  espa- 
gnol, né  en  Estramadure,  s'est  livré  dans  sa* 
Jeunesse  à  Tétude  du  violon  et  du  piano  sous  la 
direction  d'un  moine  qui  lui  a  aussi  enseigné 
l'harmonie  et  le  contre-pohit.  Depuis  longtemps 
M.  d'Araciel  s'est  fixé  en  Italie,  où  il  a  publié  les 
ouvrages  dont  Jes  titres  suivent  :  1<*  Due  Qutii- 
tetti  perserenata  a  due  violini,  due  viole  e  mo- 
loncello;  Milan,  Ricordi.— 2"*  Quarantfr-huitvalaes 
variées  pour  le  violon  ;  Hfid.—S^  Tre  tertetti  ad 
uso  di  serenata  per  violino,  viola  e  chktarra; 
ibid.^  4*»  Set  walzer  con  coda  per  piano  forte. 
Milan,  Bertuzzi. 

ARAGONA  (D.  Pibtro),  Florentin.  Berardi 
et  Brossard  (Dict.  de  Mus.^  p.  369)  citent  une 
Istoria  armonica  d'un  auteur  de  ce  nom  :  il  est 
vraisemblable  qu'elle  est  restée  manuscrite. 

ARAJA  (François),  compositeur  dramati- 
que, né  à  Naples  en  1700,  débuta  dans  la  car- 
rière du  théâtre  par  l'opéra  de  Bérénice,  qui  fut 
représenté  en  1730  dans  un  ch|teau  appartenant  an 
grand-duc  de  Toscane,  et  situé  près  de  Florence. 
L'année  suivante  il  fit  représenter  à  Rome  Awior 
régnante,  et  Ijucio  Vero  à  Venise,  en  1735. 
Appelé  à  Pétersbourg  en  1735,  il  s'y  rendit  avec 
une  troupe  de  clianteurs  italiens,  et  composa 
pour  la  cour  les  opéras  suiTants  :  1*  AbieUare,en. 
1737.  —  20  Semiramide,  en  1738.  —  3»  Seipione. 
—  40  Arsace,^  5°  Seleuco,  en  1744.—  6»  Bellero- 


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ARAJA  —  ARAUXO 


126 


fonte,'-  V  Alessandro  nelle  indie*  ^%*La  Rus- 
sia  afflitta  e  riconsolaia;  Moecoa,  1742.  Ce  der- 
nier ouvrage  est  cependant  attribué  à  Dominique 
Dalloglio,  violoniste  et  compositeur,  par  M.  de 
Stelilin ,  qui  avait  écrit  les  paroles  de  Pouvrage. 
C'est  donc  par  erreur  qu'on  l'a  attribué  à  Araja, 
qui  d'ailleurs  était  en  Italie,  où  il  était  allé  cher- 
cher des  chanteurs.  En  1755,  il  fit  la  musique  de 
Céphale  et  Procris ,  le  premier  opéra  russe  qui 
ait  été  écrit.  Après  la  représentation  de  cette 
pièce,  l'impératrice  fit  pr^nt  au  compositeur 
d^Dne  zibeline  estimée  500  roubles  d'argent 
(2,000  francs).  Le  dernier  opéra  composé  en 
Rosâe  par  Anga  fut  un  drame  russe  pour  le  ma- 
riage du  prince  impérial  Pierre  Fédérowitz.  Après 
aToir  amassé  de  grandes  richesses,  il  retourna  en 
Italie  en  1759,  et  se  fixa  à  Bologne,  où  il  vécut 
dans  la  retraite.  Cependant  il  fut  rappelé  à  Pé- 
tersbourg,  en  1761,  pour  y  écrire  on  nouvel  opéra; 
mais,  après  l'assassinat  de  Pierre  III,  il  retourna 
précipitamment  dans  sa  patrie,  et  y  finit  ses  jours 
Ters  1770.  Les  derniers  ouvrages  d' Araja  sont  un 
oratorio  intitulé  :  la  Natività  di  Gesù,  composé 
pour  réglise  des  Oratoriens  de  Bologne,  et  le 
drame  lyrique  qui  a  pour  titre  La  Cimotea. 

ARAf  LZA  (RoTONDi  d').  Voy,  Rotondi. 

ARALDI  (Micrbl),  membre  de  la  classe  de 
physique  et  de  mathématiques  de  l'instjtut  na- 
tional italien ,  établi  par  Napoléon  I.  Araldi  était 
né  à  Bologne  vers  1779 .  Il  a  donné,  dans  la  pre- 
mière partie  du  deuxième  volume  de  cet  institut, 
une  analyse  de  la  théorie  du  son  de  Laplace  et  de 
fiiot,  sous  le  titre  de  Esame  di  un  articolo 
deéla  teoria  del  suono,  presentato  ai  15  di 
gennato  1808. 

ARAIVAY  (...),  prêtre  et  compositeur  espa- 
gnol, fut  maître  de  chapelle  à  Cnença,  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  mourut  vers 
l7ftO.Ona  de  cet  artiste  en  manuscrit  de  très-belle 
musique  d'église  écrite  en  général  à  huit  parties 
réelles  en  deux  chœurs.  M.  Geoffroy,  colonel  en 
retraite  de  l'armée- française,  qui  a  fait  la  guerre 
en  Espagne  depuis  1809  jusqu'en  1814 ,  puis 
en  1833,  a  mis  en  partition  une  messe  de  cet  ar- 
tiste, que  Cherubini  trouvait  admirable  de  style 
et  de  sdence. 

ARANAZ  (D.  Pedro),  prêtre  et  composi- 
tenr  espagnol,  né  à  Soria,  dans  la  Vieilie-Castille, 
obtint,  dans  les  dernières  années  du  dix-huitième 
siècle,  la  place  de  maître  de  chapelle  de  la  ca- 
thédrale  de  Cuença,  et  mourut  dans  cette  posi- 
tion, à  un  âge  avancé,  vers  1825.  Au  mérite  de 
compositeur  habile  il  unissait  une  grande  ins- 
truction littéraire.  Sa  musique  d'église  se  con- 
serve à  Cuença,  à  i'Escurial ,  et  dans  plusieurs 
autres  églises  d'Espagne.  M.  Eslava  (voy,  ce 


!  nom)  a  inséré  dans  sa  Lira  sacra  Hispana  (53* 
!  livraison)  un  offertoire  à  cinq  voix  sans  accom- 
pagnement, et  un  Laudate  Dominumf  à  six  voix 
{  en  deux  chœurs,  avec  violons,  cors  et  orgue,  de 
I  la  composition  de  ce  maître.  Aranaz  est  aussi 
;  auteur  d'un  Traité  de  contre-point  et  décomposi- 
tion dont  il  y  a  des  copies  manuscrites,  et  qui  est 
estimé  en  Espagne. 

ARANDÂ  (Dell'  Sessad'),  moine  italien, 

qui  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 

siècle,  est  cité  avec  éloge  par  Prœtorius  (Syn- 

tag.  Mus,,  t.  III ,  p.  243),  comme  compositeur 

de  madrigaux.  Il  a  publié  :  Madrigali  a  qualiro 

voci^  chez  les  fils  d'Antonio  Gardano,  Venise , 

libro  P,  1571,  in-4^  oblong.  C'est  probablement 

I  le  même  recueil  qui  a  été  réimprimé  à  Helm- 

■  stadt,  en  1619,  in-folio,  avec  un  madrigal  de 

!  Thomas  Weelkes ,  musicien  anglais. 

I      ARANDA  (  Matbeo  de  ) ,  musicien  espagnol, 

I  que  le  Catalogue  de  la  bibliothèque  du  roi  de 

j  Portugal ,  Jean  lY ,  indique  comme  auteur  des 

I  deux  ouvrages  suivants  :  f*  Tractado  de  Canto 

llano;  2"*  Tractado  de  Canto  mensurabiley 

\  contrapuncto  ;  mais  il  ne  fait  pas  connaître  s'ils 

sont  imprimés  ou  manuscrits. 

ARANIEZ  (Jean),  compositeur  espagnol, 
fit  ses  études  musicales  à  Alcala  de  Hénarès,  puis 
alla  les  achever  à  Rome,  où  il  a  publié  Primo  e 
secondo  libro  de  tonos  y  Villancicos  a  uno^dos, 
très,  et  cautro  voces,  1624 ,  in-4''. 

ARASGIONE  (...)  compositeur  piémon- 
tais,  né  à  Novarre,  vécut  à  Rome  dans  les  der- 
nières années  du  seizième  siècle.  Il  s'est  fait  cou- 
naître  par  des  Laudi  delta  Beata  Maria  Ver- 
gine  a  quattrovoci,  Rome,  1600,  in-4*. 

ARAUCO  (Raphaël),  violoniste  milanais  qui 
vécut  dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième 
siècle,  a  fait  imprimer,  sous  le  voile  de  l'anonyme, 
un  petR  écrit  intitulé  :i?i>?es5lont  d^un  prof  essore 
di  violino  sopra  un  discorso  morale  e  politico 
intorno  il  teatro.  Sans  nom  de  lieu  et  sans  date. 
Le  P.  Zanoni ,  capucin,  a  fait  réimprimer  cette 
pièce  polémique ,  avec  des  notes  et  deux  lettres 
relatives  au  même  sujet,  à  Lugano ,  chez  Agnelli, 
1783,  in-4».  (Voy.  Dizion.  di  opère  anonime  e 
pseudonime  di  Scritt.  italiani ,  t  II.  p.  437.) 
ARAUXO  ou  ARAUJO  (Fhançois  de 
CoRREA  D*),  dominicain  espagnol ,  issu  d'une  fa- 
mille noble  et  ancienne,  fut  d'abord  organiste  de 
l'église  collégiale  de  Saint-Salvador,  à  Séville,  et 
recteur  delà  conflrérie  des  prêtres  de  cette  paroisse, 
puis  professeur  à  Salamanque,  et  en  dernier  lieu 
évêque  de  Ségovie.  II  mourut  le  13  janvier  1663. 
Antonio  pense  qu'il  était  Portugais;  mais  d'autres 
écrivains  assurent  qu'il  naquit  en  Espagne, 
M.  Eslava  dit  que  le  nom  de  Correa  est  espagnol 


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ARAUXO  —  ARBUTHNOT 


f*t  ArauJOQiaÀrauxOf  portugais.  Il  croit  que  ces 
«leox  Donw  réunis  indiquent  que  ce  musicien  était 
J'orifânc  portugaise  par  sa  mère.  Antonio  cite 
on  traité  de  musique  de  cet  auteur  (In  Bi- 
blioth.  Hisp.  Append,,  t.  II»  p.  S22),  sous  ce 
titre  :  Musiea  prdtica  y  iheâriea  de  organo, 
Alcaia  de  Henarei,  in-fol.  Machado  (tu  Bt- 
Iflwth.  LusU.,  t  II.  p.  136)  lui  attribue  aussi  uo 
ouvrage  intitulé  :  Facultad  orgdnica ,  Alcaia, 
1636 ,  in-fol.  Forkel  et  Gerber  ont  cru  que  ces 
deux  titres  indiquaient  deux  livres  différents, 
mais  je  trouve  dans  le  catalogue  de  la  biblio- 
thèque dn  roi  de  Portugal  les  deux  titres  cités 
par  Antonio  et  Machado  réonis  en  un  seul ,  indi- 
quant con$<équemment  un  seul  ouvrage  qui  est 
intitulé  :  Tienlos  y  dUcurscs  de  mùsica  prdtica 
y  thêdrica  intitulado  PaaiUad  orgdnica  {Piéoti 
et  discours  de  muftiqne  pratique  et  théorique  in- 
titulés Faculté  organique).  M.  Hilarion  Eslava 
{voy  ce  nom),  maître  de  chapelle  de  la  reine 
d'Espagne  0.  Isabelle  II,  qui  a  trouvé  dans  la 
bibliothèque  nationale  de  Madrid  un  exemplaire 
de  cet  ouvrage,  et  en  donne  Tanalyse  dans  Tinté- 
raasante  préface  de  son  Museo  orgdnico  espanol 
(  Madrid,  1853,  in-fol.  ),  rapporte  différemment 
le  titre  de  Touvragc  de  Correa  y  Araujo^  qui 
est  simplement  :  Tientos  y  diseur sos  mûsieos,  y 
Facultad  orgdnica.  On  doit  s^en  rapporter  à 
ce  savant  consciencieux.  Les  pièces  d^orgue  con- 
tenues dans  ce  recueil,  dit  M.  Ëslava,  foni  au 
nombre  de  soixante-dix.  A  la  lin  de  Touvrage, 
Araujo  se  vcante  d*y  avoir  mis  des  choses  nou- 
yeiles  qui  D*ont  jamais  été  entendues.  Bien  que 
plusieurs  de  ces  choses  soient  extravagantes, 
^oute  le  même  critique ,  on  ne  peut  mettre  en 
doute  qne  l'auteur  n'ait  été  artiste  de  génie  et  or- 
giniste  d'un  véritable  mérite.  Arauxo  est  auteur 
d'un  autre  traité  de  musique  qui  porte  ce  titre  : 
Casos  morales  de  la  tnûsiea.  Il  se  trouve  à  la 
bibliothèque  royale  de  Lislionne ,  ainai  que  quel- 
ques poésies  du  même  auteur. 

AfÎBEAU  (Thoinot),  nom  sons  lequel  a  été 
publié  un  livre  singulier  intitulé  :  Orchésogra" 
phie,  et  Traicté  en  forme  de  dialogue,  par 
lequel  toutes  personnes  peuvent  facilement 
apprendre  et  pratiquer  Vhonneste  exercice  des 
(/anses,  Langres,  Jean  de  Preys,  .1589,  in-4** 
de  104  feuillets.  Il  y  a  des  exemplaires  de  cet 
ouvrage  sans  date;  il  y  en  a  d'autreA  aussi  qui  ne 
sont  pas  d'une  seconde  édition ,  mais  dont  on  a 
changé  le  frontispice;  ceux-ci  ont  pour  titre  : 
Orchésographie,  méthode  et  Uiéorie  en  forme 
de  discours  et  de  tablature  pour  apprendre  à 
danser^  battre  le  tambour,  en  tàute  sorte  et 
diversité  de  batteries,  jouer  du  fifre  et  arrigot,  j 
tirer  des  armes  et  escrimer,  avec  autres  hon-  1 


nétes  exercices  fort  convenables  à  la  jeu- 
nesse, etc.  Langres,  1596,in-4'*.  Thoinot  Arbeau 
est  un  pseudonyme;  le  véritable  auteur  de  VOr- 
chésographie  est  Jean  Tabourot,  officiai  de  Lan- 
gres, vers  la  fin  du  seizièroe  siècle.  On  trouve 
dans  son  recueil  beaucoup  d'airs  originaux  fran- 
çais ,  et  l'on  y  voit  que  la  plupart  de  ces  airs , 
après  avoir  servi  pour  la  danse ,  ont  été  conver- 
tis en  chamonSy  dont  Tabourot  donne  les  pa- 
roles. 

ARBLAY  (M**Fraiiqoi8E  d'),  fille  du  doc- 
teur Burney,aiiteurd*une  Histoire  générale  de  la 
musique  et  de  plusieurs  autres  ouvrages  relatifs  à 
cet  art  {voy.  Borrbt),  naquità  Londres,  en  1767. 
Son  éducation  fat  soignée,  et  de  bonne  heure  elle 
montra  un  goAt  passionné  pour  la  littérature,  dans 
laquelle  elle  s'est  fait  un  nom  honorable.  Son  pre- 
mier roman,  Evelina,  ou  l* Entrée  d'une  jeune 
personne  dans  le  monde,  parut  en  1777,  et  fut 
suivi  de  plusieurs  autres  ouvrages  du  même  genre, 
qui  ont  obtenu  de  brillants  succès.  Miss  Bumey 
était  Agée  de  vingt-deux  ans  lorsque  la  reine  d'An- 
glet^rre  lui  fit  offrir  une  place  k  la  cour,  qui  fut 
acceptée;  mais,  après  quelques  années,  sa  santé 
s'étant  dérangée,  elle  dut  renoncer  aux  avanta- 
ges de  cette  position  et  se  retirer  près  de  son 
père.  En  1793  elle  épousa  le  marquis  d'Arblay, 
émigré  français,  et  en  1602  elle  suivit  son  mari 
à  Paris,  où  elle  demeilra  jusqu'en  1812  Bumey  était 
alors  fort  Agé;  il  sentait  approcher  sa  tin  et  désirait 
revoir  sa  fille  près  ât  lui  ;  M»*  d'Arblay  se  rendit  k 
ses  désirs,  et  retourna  à  Londres,  où  elle  se  fixa. 
Elle  y  est  morte  vers  1642,  dans  un  Age  avancé. 
En  1632  cette  dame  a  publié  des  Mémoires  sur  la 
vie  et  les  ouvrages  de.  sou  père,  sous  ce  titre  : 
Memoirs  ofDr,  Bumey;  Londres,  3  vol.  in-6''. 
Cet  ouvrage,  plein  d'intérêt  par  son  sujet,  est 
écrit  d*on  style  élégant  On  en  trouve  des  extraits 
dans  le  journal  anglais  de  musique  The  Harmo- 
nicon  (  1632) ,  et  une  analyse  succincte  en  a  été 
faite  dans  le  ise  volume  de  la  Itevue  musicale, 
p.  9.  On  ne  peut  reproclier  à  ce  livre  qu'une  al)on- 
dance  de  détaiU  étrangers  au  sujet. 

ARBUTHNOT  (Le  docteur  Jean),  méde- 
cin qui  eut  quelque  célébrité  sous  le  règne  de  la 
reine  Anne,  était  fils  d'un  membre  du  clergé 
d'Ecosse,  allié  de  fort  près  k  la  noble  famille  de 
ee  nom.  Il  fit  sies  études  à  Puniversité  d'Aber- 
deen,  et  y  prit  ses  degr^  de  docteur  en  médecine. 
Ayant  été  nommé  médecin  ordinaire  de  la  reine 
Anne  en  1709,  il  fut  bientôt  après  reçu  membre 
du  Collège  de  médecine  ,  et  admis  à  la  Société 
royale  de  Londres.  Vers  la  fin  de  sa  vie,  il  se  re- 
tira àHampstead,  et  y  mourut  le  27  février  1735. 
On  a  publié  divers  opuscules  du  docteur  Arbuthnot 
sous  ce  titre  :  Miscellanepiis  Works,  Giascow, 


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ARBUTHTSOT  —  ARCADELl 


127 


17&r»  2  ▼olume»  în-ft^.  Outre  ses  talents  comme 
médedn ,  ce  docteur  possédait  des  connaissances 
a&sex  étendues  en  musique,  et  Ton  a  de  lui  di- 
veraes  antiennes  insérées  dans  un  recueil  publié 
parle  docteur  Croft.en  I7n.  Ami  sincère  de 
H^endel  et  son  partisan  le  plus  chaud ,  il  écrivit 
plusieurs  pamphlets  où  il  prenait  Tirement  la 
défense  de  ce  grand  compositeur,  dans  les  que- 
relles qu'il  eut  à  soutenir  pour  ses  entreprises  de 
Ibéàtre  :  ces  pièces  ont  été  insérées  dans  le  pre- 
mier volume  de  ses  MUcellanées.  La  première 
est  intitulée:  Le  Diable  est  déchaîné  à  Saint- 
James,  ou  Relation  détaillée  et  véritable  d'un 
combat  terrible  et  sanglant  entre  madame 
faustina  et  madame  Cuzwni ,  ai;isi  que  d'un 
combat  opinidtre  entre  M.  Broschi  et  M.  Pal- 
merini ,  et  enfin  de  quelle  manière  Senesino 
fest  enrhumé,  a  quitté  V Opéra  et  chante  dans 
la  chapelle  de  Henley,  Peu  de  tfmps  après»  il 
écriTÎt  un  second  manifeste  à  l'occasion  des  dis* 
potes  de  Hapndei  avec  Senesino ,  sous  ce  titr«  : 
r Harmonie  en  révolte,  épître  à  Georges- Fré' 
dérie  Uxndel,  par  Hurlothrumbo  Johnson 
Esq. 

ARGADELT  (Jacques)  ,  dont  le  nom  est 
quelquerois  orthographié  Archadet,  Arkadelt^ 
Barcadelt,  ou  Arcadel,  naquit  dans  les  Pays- 
Bas  vers  les  dernières  années  du  quinzième  siècle, 
ou  au  commencement  du  seizième.  Walther  (  in 
Musikalisches  Lexikon)  dit  qu*il  fut  élève  de 
Josqoin  Després  :  cela  n'est  pas  vraisemblable , 
car  il  ne  paraît  pas  que  Josquin  dirigeât  une 
éco\e  de  musique  à  ré|K>que  où  Arcadelt  aurait 
pu  recevoir  de  ses  leçons.  Ce  qui  a  pu  donner 
lieo  i  cette  supposition  -,  c^est  que  plusieurs  au- 
teurs ont  désigné  ,  on  ne  sait  pourquoi ,  ce  mu- 
sicieQ  sous  le  nom  d'Arcadet  Gombert,  ce  qui 
l*a  foit  confondre  avec  Nicolas  Gombert ,  vérita- 
blement élève  de  Josquin.  Quoi  quil  en  soit ,  Ar- 
cadelt fut  un  des  plus  savants  musiciens  de  son 
temps.  Yers  1536,  il  se  rendit  en  Italie,  et  se 
fixa  à  Rome ,  où  il  devint  maître  des  enfants  de 
chcpur  de  Saint-Pierre  du  Vatican  ;  mais  il  n'ocr 
cupa  ce  poste  que  depuis  le  mois  de  janvier 
I&39  jusqu'à  la  On  du  mois  de  novembre  de  la 
Bème  année.  Le  30  décembre  1540  il  fut  agrégé 
au  collège  des  chapelains  chantres  pontificaux  ; 
en  1S44,  il  parvint  au  grade  d'abbé  camerlingue 
de  la  iDéme  chapelle ,  dignité  qu*il  conservait  en- 
core en  1549,  comme  on  le  voit  par  les  joor- 
naun  manuscrits  de  la  chapelle  pontificale.  Une 
lacune  qui  existe  dans  ces  journaux  pendant  les 
années  1550,  1551  et  1552,  ne  permet  pas  de 
donner  ayec  précision  la  date  de  l'époque  où  il 
quitta  la  chapelle  pour  entrer  au  service  du  car- 
dinal Charles  de  Lorraine,  duc  de  Guise.  On 


peut  croire  toutefois  quil  ne  s  attacha  au  cardinal 
que  lorsque  celui-ci  fut  envoyé  à  Rome  par  la 
cour  de  France,  en  1555 ,  pour  engager  le  pape 
Paul  IV  à  entrer  dans  une  alliance  contre  l'Au- 
triche. La  nouvellesituation  d'ArcadeH  le  conduisit 
à  Paris,  où  il  termina  vraisemblablement  ses  jours. 
Les  compositions  de  cet  auteur  sont  les  suivantes  : 
I   I*  Trois  livres  de  messes  à  trois,  quatre  ,  cinq 
i  et  sept  voix;  Paris,  Adrien  Le  Roy,  1557.  lia 
!  livre  de  trois  messes,  à  quatre  et  cinq  voix,  a 
été  réimprimé  à  Paris  en  1583,  in-4o;  la  pre- 
i  mière  édition  de  ce  recueil  a  pour  tiire  :  Missœ 
[  très  Jacobù  Ar cadet  Regio  musico,   et  il- 
lustr,  Cardinalis  à  Lotharingia  sacello  prx- 
:  fecto  auctore,  nuncprimum  in  lueem  editx, 
i  cum  quatuor  et  quïnque  vocibus,  ad  imitatio- 
I  nem  modulorum  :  Noe,  Noe,  à  quatre;  Ave  J?e- 
'  gina  cœlorum,  à  cinq  ;  Missa  vulgaris  beatx 
{    Virginis,  à  quatre.  A  près  ces  messes,  on  en  trouve 
'  unede  Jean  Mouton, et  uneautre  d'André  dé  Silva  ; 
;   Paris,  Adrien  Le  Roy  et  Robert  Ballard,  1557, 
'  in-fol.  —  7!^  il  primo  libro  de*  madrigali  a  piû 
I  t^oct;  Venise  ,1538.  Il  parait  que  cette  première 
I  édition  fut  enlevée  si  promptement  qu'il  était 
déjà  nécessaire  d'en  faire  une  deuxième  en  1539; 
;  car  on  connaît  des  exemplaires  qui  ont  pour  ti- 
I  tre  :  //  primo  libro  de^madrigaU  d'Archadelt 
;  a  quattro,  con  nuova  gionta  impressi,  A 
1  la  fin  du   livre,  on  lit:  In    Venelia,  nella 
I  stampa  d^ Antonio  Gardano ,  nelC  anno  del 
Signore  M.  D.  XXXIX  net  mese  di  mazo 
(sic),  con privilegio  che  nessunposso ristam- 
pare.  Le  recueil  contient  53  madrigaux.  Il  y  a 
des  éditions  de  ee  premier  livre,  publiées  dans 
lamèmeviUeen  1541,  1545,  1550,1551,  1552, 
1556,  1560,  1568,    1581,   1603,  1606   et  1617, 
toutes  in>4'*.  On  en  a  une  datée  de  Rome,  1542. 
Il  y  en  a  enfin  une  édition  de  Venise ,  Vinc.  Bian- 
clii,  1 540.  —  3**  Il  seconda  libro  de^  madrigali  a 
qua  ttro  voci,  etc.  ;  Venise,  Antoine  Gardane,  1 539. 
La  deuxième  édition  a  été  publiée  chez  Ant.  Gar- 
dane, en  1560.  Il  doit  y  avoir  d'autres  éditions  de 
ce  second  livre. —40  il  terzo  libro  de*  madrigali 
et  di  altri  eccellentissimi  authori. Con  la  gionta 
di  alcuni  madrigali  a  voce  mutata  bellissimi  a 
quattro  voci  (sans  nom  de  lieo  ni  d'imprimeur, 
et  sans  date).  Il  y  a  des  exemplaires  de  cette 
édition  qui  ont  un  autre  frontispice  intitulé  : 
//  terzo  libro  de*  madrigali  nocissimi  d*Ar' 
ehadelt,  a  quattro  vqçi,  insieme  con  alcuni  da 
Constantio  Festaed  altri  belWssimi  a  pocimu- 
date  (sic  );  Venetiis,  apud  Hieronymum  Scotum, 
1539,in-4c.  Ce  livre  contient  48  madrigaux.  Une 
deuxième  édition  de  ce  livre  a  été  publiée  à  Ve- 
nise, cliez  Ant.  Gardane,  en  1556»  in-40  obi. 
—  5"  Il  quartolilfro  d€  madrigali  d^Archadelt 


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128 


ARCADELT 


aquattro  voci,  eompostiuUimamentey  insieme 
can  alcuni  madrigali  da  altri  autori,  con 
ogni  diligenza  slampate  etcorrette.  A  la  fin  da 
liTre  on  lit  :  In  Venetia ,  nella  stampa  d'An- 
tonio GardanOf  1539,  in-4*.  Ce  livre  conlient 
39  pièces.^  6<*  //  quinto  libro  de'  madrigali  d'Ar- 
ehadeUddnquevoci;  ibid.,  1556,in-4°  obi.  — 
7*  Il  primo  libro  de'  madrigali  d'A  rchadelt  a  ire 
voci,  con  la  gionia  di  dodici  Canzoni  francesi 
etsei  Motetti;  VeneUa,  appresso  di  Francesco 
Gardano,  1559,  in-4  obi.  Pitoui,  dans  ses  notices 
manuscrites  sur  lescontrapuntistes,  fait  l'éloge 
du  style  d'Arcadelt  dans  le  genre  madrigalesque , 
où  il  paraît  avoir  été  fort  babile.  -—  8*"  Vexcel' 
lencedes  chansons  musicales,  Lyon,  1572.  La 
deuxième  édition  de  cet  oeuTre  a  paru  dans  la 
même  ville ,  sous  ce  titre  :  Excellence  des  chan- 
sons musicales  ,  tant  propre  à  la  voix  qu'aux 
instruments.  Recueillies  et  revues  par  Claude 
Goudimelf  nal\fde  Besançon;  Lyon,  par  Jean 
de  Tournes,  1586,  in-4  obi.  Forkel  {Allgem. 
LUter.  der  Musik ,  p.  130  )  et  Liclitenthal  (  Bio- 
grafia  di  musica,  t.  III ,  p.  170)  ont  rangé  cet 
ouvrage  parmi  les  livres  théoriques ,  quoique  ce 
ne  soit  qu'un  recueil  de  chansons. 

Les  recueils  de  madrigaux  et  de  motets  de  di- 
vers auteurs,  qui  renferment  des  pièces  d'Ârcadelt 
ont  pour  titres  :  1®  Madrigali  a  quattrovoci  di 
Messer  Claudio  Veggio,  con  la  gionta  di  sei 
altri  di  Archadelt  délia  misura  brève  \  Ve- 
netiis,  apud  Hieronynum  Scotum,  1540,  in-4°. 

—  VAdriani  Wigliar  ( WUlaert) ,  Cypriani  de 
Bore ,  Archadelt  et  Johannis  Gero,  cantiones 
trium  vocum ,  aliaque  madrigalia  trisona  di- 
versorum  auctorum  ;  Yenetiis,  ibid.,  1 566,  in^**. 

—  3°  Motelli  de  la  Simia  excusum  Ferrarix, 
expensisei  labore  Johannis  de  Bulgat,  Ben- 
rici  de  Campis ,  et  Anthonii  Hueher  sociorum , 
Mense/ebruarii,  anno  Domini  1 539,  petit  in-4o 
obi .  —  V'Selectissinus  nec  non  familiarissimx 
cantiones  ultracentum.  Vario  idiomate vocum, 
tam  multipliciumquam  etiam  paucarum,  Fu- 
g»  quoque  ut  vocantur,  a  sex  usque  ad  duos 
voces:  singulx  tum  artifiâose^  tum  etiam 
mire  jucundita lis;  Augsbourg,  Melchior  Kries- 
tein,  1 540,  in-4*.  Ce  recueil  a  eu  pour  éditeur 
Sigtsmond  Salblinger.  —  5®  Selectissimarum 
motectarum  partim  quinque  partim  quatuor 
vocum^  I),  Giorgio  Forslero  selectore.  Imprime- 
batJohannes  re^«itii;Nprimbergœ,  anno  1540, 
!n.4''.~  6°  JC/c  livre  contenant  XX  VII  chansons 
nouvelles ,  à  quatre  parties  en  un  volume  et  en 
deux.  Imprimées  par  Pierre  Altaingnant  et  Hu- 
bert JoUet  à  Paris,  1542,  petit  în-4o  obi.  ^ 
7'*Xir  livre  comXexi^tii  XXX  chansons  nouvelles 
à  quatreparties,  etc.  ;  ibid.,  1543,  petitin-4'>  obi. 


I  —  8^  Piissimx  ac  sacralissimr  Lamentationev 
Jeremiœ  prophetx ,  nuper  a  vàriis  auctoribus 
eompositx,  pluribus  vocibus  distincts  :  et  nunc 
primum  in  lucem  editœ  ;  Parisiis ,  Adr.  Le  Roy 
et  Rob.  Ballard  (sans  date),  in-4*.  La  troi- 
sième et  la  huitième  Lamentation  de  oe  recueil 
sont  composées  par  Arcadelt.  —  9*.  Tertius  li- 
ber (Motectorum)  cum  quatuor  vocibus.  IM" 
pressum  Lugduniper  Jacobum  Modemum  de 
Pinguento  anno  Domini  1539,  in-4o  obi.  -. 
10<*  Tertius  liber  Motettorum  ad  quinque  et  sex 
voees.  Opéra  et  soltrtia  Jacobi  Modemi  alias 
dicU  Grand  Jaques  :  in  unum  coactorum  et 
Lugduni  prope  phanum  divœ  Virginis  de  Con- 
fort ,  ab  eodem  impressorum ,  1538 ,  in-4*  — 
11*  Quartus  liber  etc.,  ibid.,  1539,  in-4*. 

—  12*  Canlicum  BeatxMarix  Virginis,  quod 
Magnificat  inscribitur;  veto  modis  diversis 
auctoribus  compositum  :  nunc  primum  in  lu- 
cem editum.  Lutetix  apud  Adrianum  Le 
Roy  et  Robertum  Ballard,  1557,  in  fol.  — 
13*  Dix  ème  livre  de  chtmsons  à  quatre  parties 
composées  par  plusieurs  autheurs;  Paris ,  Ni- 
colas Duchemin,  1552,  tn-4oobl.  Il  y  a  onie  chan- 
sons d^ Arcadelt  dans  ce  recueil.  —  14*  Second 
livre  de  chansons  nouvellement  mises  en  mu- 
sique par  bq^s  et  sçavants  musiciens, impritnées 
en  quatre  volumes,  à  Paris  ,  de  Cimprimerie 
dAdrian  Le  Roy  et  Robert  Ballard,  imprimeurs 
du  Roy.  Rue  Saint-Jean  de  Beauvais,  à  l'en- 
seigne Sainte- Geneviève,  1654,  ln-4*.  Il  n'y  a 
qu'une  seule  dianson  d' Arcadelt  dans  ce  recueil 
( Les  yeux  qui  me  sçurent  prendre)  ;  mais  elle 
est  remarquable  par  la  gr&ce,  pour  te  temps  où  elle 
lîit  écrite.  —  15*  Tiers  livre  de,chansons,fltc.^ 
ibid. ,  1554,  in-4*  obi.  Il  y  a  18  chansons  d' Ar- 
cadelt dans  ce  recueil.  Adrien  Le  Roy  et  Ro- 
bert Ballard  ont  donné  une  deuxième  édition 
du  même  livre  en  1561 ,  dans  laquelle  l'ordre  des 
chansons  a  été  ehangé.  — 16*  Quart  livre  de 
chansons,  etc.,  ibid.,  1553,  in-4*  (contenant qua- 
tre chansons  d'Arcadelt).  Une  autre  édition  de 
ce  livre  a  été  publiée  par  les  mêmes,  en  1561.  — 
17"  Sixième  livre  de  chansons,  etc.,  ibid.,  1556, 
in-4*  (contenant  qucUre  pièces  d'Arcadelt).  — 
18*  Septième  livre dechansens,  etc., ibid. ,  1 557. 

—  19*  Huitième  livre  de  chansons,  etc.,  ibid., 
1557  (contenant  cinq  chansons  d'Arcadelt  ).  —  20* 
Premier  recueil  des  recueils,  composé  à  quatre 
parties  de  plusieurs  autheurs  excellents,  ibid., 
1567,  in-4*.—  21*  Second  livre  du  recueil  des 

'  reeueils,eic.,  ibid.,  1568. 11  y  a  une  première  édi- 
tion de  ce  livre  publiée  par  les  mêmes  en  1564. 

!  —  22*  Dans  le  recueil  de  pièces  pour  deux  lutlis, 
publié  à  Anvers,  chex  Pierre  Plialèse ,  en  1568, 

I  in-4*,  sous  ce  titre:  Lueulentum  theatrum. 


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ARCADELT  —  ARCHTTAS 


12î> 


mttsiaan:  on  frooTe  des  pièces  d*Arcadelt  ar- 
rangée» poar  cet  instrument. 

ARCJBLANGELO^  coropositeor  de  mastqne 
d'Oise  an  seizième  siècle,  néà  Looato,  vécnt  à 
Brixen,  dans  le  couvent  de  Saint-Euphem ,  de 
Tordre  de  Mont-Cassin.  PosseTin  {Apparat, 
Sac.,  1. 1,  p.  114)  cite  un  de  ses  ouvrages  sous 
ce  titre  :  Sacrœ  cantiones;  ce  sont  des  motets 
pour  le  jour  de  Noël  et  la  semaine  sainte  ;  Venise, 

ARCHESTRATE5  musicien  grec.  On  ignore 
le  lieu  de  sa  naissance  et  le  temps  où  il  a' vécu; 
mais  on  sait  qo'ii  avait  écrit  un  Traité  sur  les 
joueurs  defiûte  (Athénée,  liv.  xiv,  c.  9} ,  qui 
n*est  pas  venu  jusqu'à  nous.  Je  ne  sais  oà  La 
Borde  (qni  cite  Athénée) ,  a  pris  qu'Archestrate 
était  né  à  Syracuse  et  fut  disciple  de  Terpion  : 
n  n'y  a  pas  un  mot  de  cela  dans  Athénée. 

ARCHI  AS  9  fameux  joueur  de  trompette ,  né 
à  Hybla,  en  Sicile,  fut  conropné  aox  jeux  OSym- 
piqoes,  dans  les  Olympiades  97,98  et  99.  Pol- 
lux  nous  a  conservé  une  épigramroe  d'Archias , 
dans  laquelle  il  dédie  une  statne  à  Apollon ,  en 
reconnaissance  de  cequMl  avait  joué  de  la  trom- 
pette pendant  trois  jours  aux  jeux  Olympiques 
sans  se  rompre  ancun  vaisseau ,  quoiquMl  sonnât 
de  toute  sa  force. 

ABCHIER  ou  ARCHER  (Jean  L'),  eon- 
trapuntiste  du  seizième  siècle,  était  né  à  Don- 
Jena ,  dans  la  Picardie ,  ainsi  que  le  prouve  une 
Ordonnance  pour  le  reiglement  de  Vhostel  de 
Monseigneur  le  duc  de  Bourgoigne,  laquelle  se 
trouTe  dans  les  archives  du  duché  de  Bourgogne 
qui  ont  été  séparées  de  celles  du  duché  de  Bra- 
bant  et  transportées  à  Lille.  Cette  pièce  se  trouve 
au  troisième  volume  des  règlements  de  Phôtel 
des  docs.  On  y  voit  qoe  TArchier  fut  au  service 
du  due  de  Bouigogne  ;  mais  i^ordonnance  ne  porte 
point  de  date  précise. 

Un  compte  de  dépenses  relatives  aox  funérailles 
de  François  I",  roi  de  France,  en  1548,  publié 
dans  la  Beuuemusieaie  (1832,n°31, 243),  prouve 
que  maître  Jean  TArchier  on  Larcber  était  alors 
diantre  de  la  chapelle  et  de  la  chambre.  Il  est 
Traisemblable  qoe  les  avantages  accordés  alors 
aax  musiciens  de  la  cour  de  France  Tavaient  dé- 
terminé à  quitter  la  musique  du  duc  de  Bour- 
gogne ;  mais  on  n'a  point  encore  découvert  de 
document  qni  indique  l'époque  précise  de  ce 
changement  de  position.  Le  nom  de  l'Archer  ne 
se  trouve  pas  parmi  les  musiciens  de  la  chapelle 
de  FtaBçois  K,  dans  les  comptes  de  1&32  et  de 
i&33. 

]l  ne  faut  pas  confondre  Jean  l'Archer  ou  l'Ar- 
cfaier  avec  un  autre  musicien  nommé  Pierre 
Archer,  qni  figure  dans  on  compte  de  la  cha* 

BlOCa.  DNIV'.  DES  MOSiaERS.    ^  T.   I. 


pelle  de  François  I*',  pour  l'année  1532,  tiré  d'un 
manuscrit  du  seizième  siècle,  appartenant  à  la 
Bibliothèque  impériale  de  Paris,  et  qui  a  été  pu- 
blié parCastil-Blaze,  dans  son  livre  intitalé  :  Cha- 
pelle musique  des  Mois  de  France.  On  voit 
par  ce  compte  qoe  les  appointements  de  ce 
chantre  de  la  chapelle  étaient  de  300  livres  tour- 
nois, et  qu'il  avait  eu  cette  année  une  gratifica- 
tion de  75  livres,  en  tout  375  livres  tournois  ou 
environ  1487  (r.  50  c.  de  notre  monnaie  (*),  somme 
considérable  pour  cette  époque.  On  trouve  des 
spécimens  du  savoir  de  VArchier  dans  les  Socr. 
Cant,  quinque  vocum,  publiés  à  Anvers  par 
Tilman  Suf^ato,  en  1546  et  1547. 

ARCHILOQUE,  poète  et  musicien  grec,  né 
à  Paras,  Tune  des  Cyclades,  parait  avoir  vécu 
entre  la  quinzième  et  la  trente-septième  olym- 
piade. Il  était  fils  de  Télésideet  d*nne  esclavenom- 
mée  Enipo.  Doué  de  Ulents  extraordinaires,  U 
bonté  de  son  cœur  n'égalait  pas  malheureusement 
la  beauté  de  son  esprit,  et  lui-même  a  pris  soin  de 
nous  instruire  de  plusieurs  circonstances  de  sa  vie 
qui  font  peu  d'honneur  à  son  caractère  et  à  ses 
mcpurs.  Sa  plume  était  redoutable  à  ses  ennemis 
et  même  à  ses  amis,  qu'il  déchirait  par  amuse- 
ment :  tant  de  licence  détermina  les  Lacédémo- 
mens  à  lui  interdire  l'entrée  de  leur  pays  et  à 
défendre  la  lecture  de  sesou  vrages.  Il  fut  tué  dans 
un  combat,  on  ne  sait  à  quelle  occasion,  par  un 
certain  Cailondas,  surnommé  Corax,  qui  ne  com- 
mit ce  meurtre  que  pour  conserver  sa  vie.  Les  in- 
ventions que  Plularque  {De  Musica)  attribue  à 
Archiloque  sont  :  ïUe  rhythme  des  trimètres; 
2®  le   Passage  d'un  rhythme  dans  un  autre 
d'un  genre  différent;  3°  la  Paracataloge  (dé- 
sordre dans  l'arrangement  des  sons  et  dans  le 
rhythme)  ;  4<'  la  manière  d'adapter  à  tout  cela 
le  jeu  des  instruments  à  cordes;  5*  les  épo- 
des  ;e*  les  tétramètres;  V  le  rhythme  pro- 
critique;  8®  le  prosodlaque ;  V*  Vélégie;  10* 
VextensUm  de  Viambique  jusqu'au  péan  épi- 
hâte;  \V  celle  de  Chéroique  jusqu'au  proso- 
diaque  et  au  crétique;  12*"  Cexéeution  musi- 
cale des  vers  iambiques,  dont  tes  uns  ne  font 
que  se  prononcer  pendant  le  jeu  des  instru- 
ments et  dont  les  autres  se  chantent, 

ARCHYTAS5  philosophe  pythagoricien,  na- 
quit à  Tarente,  dans  la  tirande-Grèce  (aujourd'hui 
le  royaume  de  Naples),  et  fut  le  contemporain  de 
Platon,  avec  qui  il  se  trouva  à  la  cour  de  Denys, 
tyran  de  Syracuse.  Ce  fut  lui  qui  sanva  la  vie  à 
ce  philosophe,  que  Denys  voulait  faire  mourir, 
par  une  lettre  qu'il  écrivit  à  ce  prince.  Porphyre 

(>)  Pirone  ordomuooe  da  s  nan  int,  lur  lei  noD- 
Mles,  la  falenr  de  la  UTie  toanofa  avait  été  fixée  à 
s  flr.  T»  «. 

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130 


ARCHYTAS  —  ARENA 


et  Théon  de  Smyrne  disent  quMl  a  écrit  nn 
traité  sur  les  harmoniques  et  un  autre  sur  les 
flûtes  :  ces  deux  ouYrages  sont  perdus. 

ARGIERO  (Aloisb,  ou  Louis),  organiste  de 
premier  oigue  de  Téglise  Saint-Marc,  de  Venise, 
était  né  dans  cette  Tille  yen  la  seconde  moitié  du 
qninxième  siècle,  car  la  forme  de  son  prénom 
n'était  en  nsage  que  dans  le  dialecte  yénitien. 
Arciero  succéda  dans  sa  place  à  Baptiste  Barto- 
tamio,  le  21  février  1518,  et  Toccupa  jusqu'à  la 
fin  d'octobre  1530.  On  ne  connaît  jusqu'à  ce  mo- 
ment aucune  composition  sous  le  nom  d' Ar- 
ciero. 

ARGONATI  (  Le  Père),  né  à  Sarzano,  vers 
1610,  entra  fort  jeune  dans  Tordre  des  cordeliers 
appelés  Mineurs  conventuels.  Après  avoir  fait 
de  bonnes  étndes  mosicales,  il  écrivit  pour  Péglise 
une  grande  quantité  de  messes,  de  vêpres,  et 
d'autres  morceaux,  de  musique  qui  se  trouvent  en 
manuscrit  dans  la  bibliothèque  du  couvent  de 
Saint-François,  à  Bologne.  Nommé  maître  de 
chapelle  de  ce  couvent  en  16&3,  il  succéda  dans 
cette  place  au  P.  GuidoMontalbani  ;  mais  il  ne  la 
garda  que  peu  d'années,  car  il  mourut  en  1657  : 
son  successeur  fut  le  P.  François  Passerini. 

ARDALE ,  joueur  de  flûte,  était  fils  de  Yul- 
cain,  selon  Pausanias,  et  naquit  à  Trézène,  ville 
de  Péloponèse.  Plutarque  {De  MÊusica)  dit  qu'il 
réduisit  en  art  la  musique  pour  les  flûtes^  Pline 
(lib.  VII,  c  56)  attribue  à  un  Trézénien,  qu'il 
nomme  Dardant»,  la  manière  d'accompagner  le 
chant  par  les  flûtes  (Cum  tibiis  eanere  voce 
Trxsenius  Dardanus  instUuU);  ce  passage 
semble  se  rapporter  à  Aidale  ;  c'est  pourquoi  Mé- 
ziriac  et  le  Père  Hardooin  onl  remarqué  qall  fal- 
lait substituer  Ardalus  à  Dardanus,  dont  aucun 
autre  écrivain  de  l'antiquité  ne  parle.  Il  y  a  dans 
le  Banquet  des  Sept  Sages  de  Plutarque  un  Ardale 
de  Trézène,  joneur  de  flûte  et  prêtre  des  Muses; 
mais  il  ne  luit  pas  le  confondre  avec  oelni-ci,  qui 
est  beaucoup  plus  ancien. 

ARDANAZ  (Pzimo),  prêtre  et  compositeur 
espagnol,  fut  maître  de  chapelle  de  l'église  pri- 
matiale  de  Tolède,  depuis  le  16  juin  1674,  et  con- 
serva cette  position  jusqo^au  U  décembre  1706, 
où  il  moonit.  Quelques  messes  et  motets  de  sa 
composition  se  conservent  dans  les  archives  de 
l'église  de  Tolède  et  à  l'Kscnrial. 

ARDEMANIO  (Jules- C<sae),  compo- 
siteur milanais,  maître  de  chapelle  et  organiste 
de  l'église  Satnle-Marie  délia  Scala  et  de  Santa- 
Fedele,  à  Milan,  mourut  dans  cette  ville  en 
1650.  On  a  de  lui  des  Motets  imprimés  à  Milan 
en  1616,  des  Faux-Bourdons^  publiés  en  1618, 
et  l'ouvrage  intitulé  :  Musiea  a  più  voci  con 
basso  per  Forgano,  concertata  in  occasione 


(f  tina  pastorale  alludente  alla  venuta  di 
S.  CaWo.  Milano,  1628,  in-4". 

ARDITI  (Le  marquis  Micbblb),  savant  ar- 
chéologue et  amateur  de  musique,  naquit  le  29 
septembre  1745,  à  Presicca,  dans  la  terre  d'O- 
trante,  an  royaume  de  Naples.  Après  avoir  fait  de 
brillantes  études  au  séminaire  de  Lecce,.pu1s  à 
l'université  de  Naples,  il  se  livra  avec  succès  à  la 
profession  d'avocat,  et  se  fit  connaître  par  de  bons 
ouvrages  sur  des  sujets  d'archéologie  qui  le  Crent 
entrer  dans  l'académie  d'Herculanum,  dans  la  Su* 
ciété  des  sdences,  lettres  et  beanx-arts,  et  dans 
plusieurs  autres  sociétés  savantes  de  Naples,  de 
Rome  et  du  Danemark.  En  1807  il  fut  nommé 
directeur  général  du  musée  royal  BorbonicOy  et 
dix  ans  plus  tard  il  eut  la  charge  de  surintendant 
des  fouilles  d'antiquités  dans  le  royaume  de  Na- 
ples. Ses  travaux  scientifiques  ne  l'empêchèrent 
pas  de  se  livrer  avec  ardeur-  à  la  culture  de  la 
musique,  qu'il  avait  étudiée  dans  sa  jeunesse,  sous 
la  direction  de  Jomelli.  Ses  productions  dans  cet 
art  consistent  en  un  opéra  sérieux,  l'O/intpiode 
de  Métastase,  beaucoup  de  cantates  religieuses 
et  profanes,  une  multitude  d'airs  détachés  avec 
orchestre  ou  clavecin,  plusieurs  symphonies  (ou- 
vertures), sonates  de  piano,  et  beaucoup  de  mo- 
tets composés  pour  diverses  églises  de  Naples. 
Commandeur  ou  chevalier  de  plusieurs  ordres , 
comblé  d'honneurs  et  généralement  estimé,  le 
marquis  Arditi  mourut  le  23  avril  1838,  à  PAge 
de  quatre-vingt-treize  ans,  laissant  au  Musée 
royal  son  médailler,  beaucoup  d'inscriptions  et 
d'objets  antiques;  à  la  bibliothèque  Borboniea  sa 
collection  de  manuscrits,  et  au  collège  royal  de 
musique  ses  propres  ouvrages  et  beaucoup  de 
compositions  autographes  des  maîtres  les  plus 
célèbres.  ^^ 

ARDITI  (Louis),  violoniste  et  compositeur, 
né  à  Crescentino ,  près  de  Yerceil ,  dans  le  Pié- 
mont ,  a  fait  ses  études  musicales  au  Conserva- 
toire de  Milan,  et  a  commencé  à  se  faire  con- 
naître dans  les  concerts  en  1839.  En  1841,  il  a 
fait  exécuter  au  Conservatoire  l'opéra  de  sa  com- 
position intitulé  :  I Briganti.Exi  1851,  il  voyageait 
en  Amérique  et  à  la  Havane,  pour  y  donner  des 
concerts.  On  a  publié  de  cet  artiste  :  Sesteito  di 
bravura  per  due  violini,  due  viole,  violonceUo 
et  contrabasso,  Milano ,  Rioordi,  ainsi  que  des 
duos  pour  deux  violons, ou  piano  et  violon,  aor 
des  motifs  d'opéras. 

ARDORE  (Le  prince  d').  Voyeft  MILANO 
(Jacques  François). 

AR£N A  (Joseph),  compositeur  napoUtain , 
né  au  commencement  du  dix-hnitième  siècle ,  a 
mis  en  musique  Achille  in  Sciro,  représenté  à 
Rome  en  1738,  Tigrane,  à  Venise,  1741  ;  Aies- 


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ARENA  —  ARGIES 


181 


sandro  in  Persia,  à  Londres ,  1741 ,  Famacs^ 
k  Rome,  1742.  Il  a  laissé  en  manuscrit  un  ou- 
vrage élémentaire  intitulé  :  Principi  per  cembalo 
o  organo. 

ARENBERG  (^),  écrivain  allemand , 
qui  n*est  connu  que  par  une  dissertation  latine 
sur  la  musique  des  anciens,  insérée  dans  le  neu- 
vième volume  des  Miscellanées  de  Leipsick. 

ARESTl,  ou  AJRRESTI  (  Jolks-César)  , 
né  à  Bologne,  vers  1630,  fut  élève  d'Ottavio  Ver- 
nini,  organiste  de  Téglise  Saînt-Pétronne  de 
cette  TiUe,  à  qui  il  succéda.  11  fut  un  des  pre- 
miers membres  de  rAcadémie  des  philharmoniques 
de  Bologne,  fondée  en  1G66 ,  et  obtint  trois  fois 
rbonneur  d'en  être  le  prince  (président),  en  1671, 
1686  et  1694.  Aresti  a  fait  imprimer  de  sa  compo- 
sition :  1"  Messa  e  vespro  délia  B.  V,  M,  a  otio 
voci;  fiologna,  l6..,in-4o — 2^  Messa  a  tre  voci 
€on  sinfonie;  ibid.  —  3*"  Salmi  cinque  a  qtuUlro 
voci;  Venise,  1664,  in-4'' — 4<*  Gare  musicali, 
salmi  a  cappella  a  qwUtro  voci,  avec  quelques 
paaumesà  quatre  Toix  de  Cazzati«mallrede  chapelle 
de  Saint-Pétronne.  Aresti  écrivit  contre  ce  même 
Canati,  qui  était  en  possession  de  son  emploi  de 
maître  de  cliapelle  depuis  1657,  et  lit  une  critique 
sévère  du  Kyrie  d'une  messe  à  cinq  voix  placée 
4aBB  Tœuvre  1 7*  de  ce  maître.  Une  lutte  violente 
s'établit  à  cette  occasion  entre  les  deux  artistes, 
qui  publièrent  plusieurs  pamphlets  remplis  d'ex- 
firesslotts  amères  et  d'injures.  Voy.  Cazzati. 

ARESTI  (FLoauRo) ,  organiste  de  l'église 
métropolitaine  de  Bologne ,  et  académicien  phil- 
tiarmonkiue»  naquit  à  Bologne  vers  la  fin  du 
dix-sepliènie  siècle.  On  eonnalt  de  lui  les  opéras 
Muvants  :  1^  CrisippOfk  Ferrare,  en  1711.  — 
2*»  Inganno  si  vince;  Bologne,  1710.—  Z'^Enig- 
ma  disciolia,  en  1710,  à  Bologne.  —4''  Coslan- 
laineimentocollacrudeltà,  àVenise,en  I7l2. 
—  &o  //  trionfo  di  Pallade  in  Areadia,  à 
Bologne,  en  i716.Fantuzzi  (Scrittori  bolog- 
nesi)  dit  qu'Aresti  a  cessé  de  vivre  avant  1719, 
oa  au  pins  tard  dans  le  cours  de  cette  année. 

ARETUy  (Gui).  Voy.  Goi. 

ARETIN  (CuBisTOPBB,  baron  n*),  homme 
savant  et  distingué  dans  les  sciences,  les  arts 
et  la  littérature,  né  le  2  décembre  177S ,  à 
Ingolstadt,  fut  nommé  conseiller  de  cour  à  Ma- 
nicben  1793.  En  1795,  on  l'envoya  comme com- 
Mssaire  à  Wetxlar;  en  1799,  il  fut  fait  con- 
Mller  de  la  direction  provmciale  auprès  de  la 
députatk»  de  droit  public,  à  Munich,  et  en 
t  S04 ,  bibiioihécairo  de  la  cour.  C'était  un  pianiste 
tiabile  et  on  oompositeur  de  quelque  mérite.  On 
«  de  loi  une  messe  et  une  symphonie  qni  ont 
Se  exéeutéM  par  l'orchestre  de  la  cour ,  et  qui 
ont  obtena  beaucoup  de  succès.  Il  a  fait  impri- 


mer en  1810 ,  par  le  procédé  litliographique,  deux 
recueils  de  chansons  allemandes  de  sa  compo- 
sition, sous  le  nom  d'Auguste  Renati.  Le  baron 
d'Aretinestmort  à  Munich  en  1832.  Voy.  la  Ba- 
vière savante  de  Kl.  Bader,  1. 1,  p.  35. 

ARETINO.  Foy.  AfpOLONi. 

ARETINCS,  nom  sous  lequel  GUI  ou 
GUIDO  d'Areso  est  souTent  dési^  par  les  an- 
ciens auteurs. 

ARETINUS  (Padl),  musicien  au  service 
du  duc  de  Ferrare  et  compositeur  de  musique  d'é- 
glise, qui  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizièine 
siècle ,  est  connu  par  les  ouvrages  dont  voici  les 
titres  :  P  Responsoria  hebdomadœ  sanUe ,  ae 
Natalis  Domini,  Te  Deum  et  Benedictus  ^ ua- 
tuor  wc,  Venise,  1547.—  2o  Sacra  responsoria, 
tum  naUUi  Domini,  tum  Jovis,  veneris,  ac 
sabbaH  sancti  dielnts  diei  solita,  nuncprimum 
a  D.  Paulo  Aretino  sub  musicis  édita  rhythmis, 
atque  ab  eodem  summa  recens  cura,  dili- 
gentiaqtte  ccutigata;  Venetiis,  apud  Hiero- 
nymum  Scotum ,  1544 ,  in-4o.  Une  deuxième 
édition  de  cet  ouTrage  a  été  publiée  à  Venise,  en 
1574,  m-4*.  11  est  Traisemblable  que  le  nom  dU- 
retinus  ne  fut  donné  à  ce  compositeur  que  pour 
désigner  sa  patrie,  qui  était  Arezzo,  ville  de  la 
Toscane  ;  son  véritable  nom  de  liunille  est  inconnu, 
et  Paulus  n*est  que  son  prénom. 

AREVALO  (Fadstimo  ) ,  écrivain  espagnol 
qui  n'est  connu  que  par  l'ouvrage  suivant  :  Hyn^ 
nodia  Hispanica  ad  cantus  latinitatis,  me- 
trique  leges  revocataetaucta.  Praemittitur  dis* 
sertatio  de  ffymnis  ecclesiasticis ,  eorumque 
correctione,  atque  optima  constitutione.  Romm, 
ex  typograpàia  Salomonianx  ad  divi  Jgnatii, 
1784,  in-4  "*,  Je  présume  que  cet  auteur  est  un 
des  jésuites  espagnols  réfugiés  à  Rome  après  leur 
expulsion  de  PEspagne. 

ARGENTILL  (  CaAnLBSD')  ou  b'ABGsimLLY, 
contemporain  d'Arcadelt,  fut,  comme  lui,  chanteur 
et  compositeur  de  la  chapelle  pontificale,  dans  la 
première  moitié  du  seixième  siècle.  L'abbé  Baini 
le  range  parmi  les  musiciens  flamands  qui  bril- 
lèrent alors  en  Italie;  mais  il  est  plus  Traisem- 
blable quMI  était  de  la  Picardie ,  où  il  existe  des 
famUles  de  ce  nom.  On  trouve  quelques  motets 
de  cet  auteur  dans  les  recueils  publiés  en  Italie 
antérieurement  à  1550. 

ARGENTIN!  (Êtuniib),  moine,  bachelier  * 
en  théologie  et  maître  de  chapellede  Téglise  Saint- 
Etienne ,  à  Venise,  naquit  à  Rimini  vers  1600. 
Il  a  fait  imprimer  :  r  Missse  triuni  vocutn;  Ve- 
nise, 1688.—  2''SalnU  concertati,  ibid.  1638. 
ARGfES  (  Gauthier  d')  ,  poète  et  musicien 
du  treizième  siècle,  était  de  la  maison  d'Argies  en 
Picardie.  Le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  impé- 


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132 


ARGIES  —  ARION 


riale  coté  7222,  contient  iringt  et  une  chansons 
notées  de  sa  composition. 

ARGILIANO  (Roter),  compositenr,  né  à 
Castro-Nuovo,  dans  l'Ile  de  Corse,  vivait  au 
commencement  du  dix-septième  siècle.  On  con- 
naît sous  son  nom  :  Hesponsori per  lasettimana 
San  ta,  Messa  e  Vexpro  per  il  Sabato  santo. 
Venezia,  Amadino,  1612,  in-4''. 

ARGYROPYLE  (Jean)  ,  littérateur  et  mu- 
sicien grec,  naquit  à  Constantinople  en  1404.  A 
l'époque  où  Amurat  II  fit  le  siège  de  cette  Tille,  il 
s'en  éloigna,  et  alla  s'établir  à  Florence,  en  1430. 
Il  y  donna  des  leçons  de  sa  langue  maternelle. 
La  peste  ayant  rayagé  Pltalie,  Argyropyle  en  fut 
atteint,  et  il  mourut  à  Rome  en  1474,  à  l'âge  de 
soixante-dix  ans.  Il  a  laissé  un  yolumede  chants 
à  Toix  seule,  soos  le  titre  de  Monodia,  que  Gé- 
rard Vossius  assure  exister  dans  la  Bibliothèque 
du  roi  de  France  {  De  HisL  Grasc,  lîb.  IV, 
p.  493)  ;  mais  je  ne  Py  ai  point  trouvé. 

ARIANUS  (  JBAif-T.),  écrivain  du  aeixième 
siècle,  a  publié  un  livre  intitulé  :  Jsagoge 
musicx  pœtic»,  Erftirt,  1581,  in-4^  On  n^a 
aucun  renseignement  sur  cet  auteur,  cité  par 
Blankenburg  dans  ses  additions  à  la  théorie  des 
beaux-arts  de  Sulzer. 

ARIBONyScolastique,  qu'il  ne  faut  pas  con- 
fondre avec  l'évèque  de  Frisingue  du  même  nom, 
naquit  probablement  dans  les  Pays-Bas,  vers  le 
milieu  du  onzième  siècle  ;  car  il  a  dédié  un  traité 
de  musique  dont  il  est  auteur  à  Ellenhard,  évéque 
de  Frisingue, mort  en  1078  (Ftd.  C,  Meichelbeck 
in  HisL  Frisinçé).  L'ouvrage  d'Aribon,  intitulé 
Musica,  est  une  sorte  de  commentaire  sur  quel- 
ques points  de  la  doctrine  de  Gui  d'Arezzo  :  l'abbé 
Gerbert  l'a  inséré  dans  sa  collection  des  écrivains 
ecclésiastiques  sur  la  musique  (t.  II,  p.  197-229). 
La  préfoce  avait  été  déjà  publiée  par  le  P.  Pez 
(  Thés,  anecd,,  t  Vi  p.  222).  Une  des  par- 
ties les  plus  utiles  de  l'ouvrage  d'Aribon  est  celle 
qui  a  pour  titre  :  UHlis  expositio  super  obscu- 
ras  Guidonis  sententias.  Les  passages  dont  il 
s'agit  sont  tirés  du  mierolof^ie  de  Gui  ;  Aribon 
aurait  pu  en  augmenter  la  liste,  car  le  moine 
d'Arezzo  est  certes  un  des  écrivains  sur  la  mu- 
sique du  moyen  flge  les  moins  intelligibles;  ajou- 
tons que  sa  latinité  est  fort  incorrecte  et  abonde 
,  en  barbarismes.  Le  livre  d'Aribon  nous  fournit 
encore  une  indication  qui  mérite  d'être  remarquée 
dans  le  chapitre  de  son  livre  qui  a  pour  titre  :  De 
distinctionibus  cantuum,  et  cur  finales  dican- 
tur  ac  superiores.  Il  y  cite  un  passage  de  Gui 
qui  n'existe  ni  dans  les  ouvrages  de  ce  moine, 
publiés  par  l'abbé  Gerbert  dans  sa  collection  des 
écrivains  ecclésiastiques  sur  la  musique,  ni  dans 
les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale  de  Paris 


'  que  j'ai  consultés,  ni  dans  le  mien,  ni  en/in 
,  dans  aucun  de  ceux  que  j'ai  exanunés,ce  qui  sem- 
I  blerait  indiquer  que  nous  n'avons  pas  tous  les 
écrits  de  Gui  d'Arezzo,  ou  du  moins  qu'il  y  a 
des  lacunes  dans  ceux  qui  sont  venus  jusqu'à 
nous.  Voici,  au  reste,  le  passage  dont  il  s'agit  : 
Quamvis  principia,  prxsertim  tamen  /ines 
disHnctionum  sunt  considerandi ,  qui  prm- 
cipue  debent  finales  répéterez  ut  domànus 
Guido,  dogmatizat  dicens  :  «  Item  ut  ad 
«  principalem  vocem,  id  est,  finalem  peneom- 
«  nés  distinctiones  currant;  hoc  tamen  rarius 
«  invenitur,  quamcrebrius.»  Vo^f,  Goid'Amuo. 
AAIETTO  (SinoN),  célèbre  violoniste  qoi 
vivait  au  commencement  du  dix-septième  siècle, 
naquit  à  Verceil.  Après  avoir  été  pendant  quelque 
temps  au  service  du  duc  de  Mantoue,  il  revint 
dans  sa  ville  natale,  et  de  là  passa  à  la  cour  du 
duc  de  Savoie,  en  1630.  Arietto  est  le  premier 
violoniste  qui  soit  mentionné  comme  Tirtuôie 
dans  l'histoire  de  cet  instrument.  Il  eut  deux  fils, 
François  et  Simon ,  qui,  quoique  fort  habiles  sur 
le  violon,  n'égalèrent  point  leur  père. 

ARIGONI  (Jean-Jacques),  compositeur  da 
dix-septième  siècle,  et  membre  de  l'Académie 
Fileutera,  dans  laquelle  il  était  connu  sous  le 
nom  de  VAf/ettuoso,  a  publié  à  Venise,  en  1623, 
des  madrigaux  à  deux  et  trois  Toix ,  de  sa  com- 
position. On  connaît  aussi  du  même  auteur  : 
Concerti  da  caméra;  Venise,  1635.  On  trouve 
des  madrigaux  composés  par  Arigoni  dans  l'ou- 
Trage  qui  a  pour  titre  :  Madrigali  del  sifnor 
cavalière  AnselnU,  tiobile  di  Treviso^  posti  in 
tnusica  da  diversi  eccellentissimi  spiriti^  a 
iue,.tref  quattro e  cinque  twef ,  coti  il  bassin 
continua.  Stampato  dal  Gardano  in  Venetia, 
Apresso  Bartolomeo  Magni,  1624. 

ARlONy  poète  et  joueur  de  dtbare,  né  à 
Méthymne,  dans  l'Ile  de  Lesbos,  fut,  dit  Héro- 
dote ,  l'inventeur  du  ditliyrambe ,  et  composa 
plusieurs  hymnes  fameux.  Le  même  historien  et 
Aulu-Gelle ,  d'après  lui,  disent  qu'il  acquit  de 
grandes  richesses  par  la  beauté  de  son  client  et 
de  ses  vers,  dans  un  voyage  qu'il  fit  en  Italie  et 
en  Sicile.  Ce  fut  au  retour  de  ce  voyage  que* 
s'étant  embarqué  pour  aller  à  Corintlie  sur  nn 
vaisseau  de  cette  ville,  les  matelots,  tentés  par 
ses  richesses,  prirent  la  r^luUon  de  le  jeter  à 
la  mer.  En  viûn  il  s'efforça  de  les  fléchir;  tout 
ce  qu'il  put  obtenir  fut  qu'avant  de  se  précipiter 
dans  les  ondes  il  prendrait  sa  lyre ,  nt  chante- 
rait quelques  élégies.  On  connaît  le  récit  d'Auln-^ 
Gelle  et  des  poètes,  qoi  ont  dit  qu'un  dauphin, 
attiré  par  le  charme  de  sa  voix,  le  reçntaur  son 
dos,  et  le  porta  jusqu'au  cap  Ténare(  aujourd'hui 
cap  Matapan  ),  dans  le  Péloponèse.  On  dit  aussi 


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ARION  —  ARISTroE  QUINTILLIEN 


13S 


qa'Arion  fut  inventeur  des  chœurs  et  des  danses 
en  rond  :  quelques-uns  prétendent  que  cette  in- 
vention est  due  à  Lasus. 

ARIOSTI  (Attiuo),  dominicain,  naquit  à 
Bologne  vers  1680 ,  et  s*adonna  de  bonne  heure 
k  l'étude  de  la  musique.  Il  parait  qu'il  obtint 
une  dispense  du  pape  qui  l'exemptait  des  devoirs 
de  son  état,  et  lui  permettait  de  se  livrer  à  la 
composition  des  ouvrages  de  théâtre.  Après 
avoir  terminé  ses  études,  il  écrivit  pour  le  théâ- 
tre de  Venise,  en  1686,  Topera  de  Dafae^  de 
Zeno.  Deux  ans  après,  il  fut  nonmié  mettre  'de 
chapelle  de  Télectrioe  de  Brandebourg.  L'anni- 
versaire du  mariage  du  prince  Frédéric  de  Hesse- 
Casael  avec  la  fille  de  rélectrice  donna  lieu,  en 
1600,  à  des  fêtes  brillantes,  où  l'on  représenta 
un  intermède  d'Ariosti,  intitulé  la  fteto  d^lmt- 
neiy  à  la  maison  de  plaisance  de  la  princesse, 
près  de  Btflin.  Dans  cet  ouvrage,  ainsi  que  dans 
cenx  qui  lui  succédèrent  immédiatement,  Ariosti 
imita  servilement  le  style  de.  LuOi  ;  mais  dans 
son  opéra  ^Aty%  il  changea  de  manière,  et  se 
rapprocha  de  celle  d'Alexandre  Scarlatti ,  sans 
pouvoir  jamais  en  avoir  une  qui  lui  fût  propre. 
Ao  bout  de  quelques  années  de  séjour  à  Berlin, 
il  reçut  une  invitation  pour  se  rendre  à  Lion- 
dres,  où  il  arriva  en  1716  :  il  y  obtint  des 
soooès  brillants  dansson  Coriolan  et  dans  Lu- 
dus  Venu  :  on  en  imprima  même  les  parti- 
tions entières,.dl8tlnction  jusqu'alors  sans  exem- 
ple en  Angleterre.  Mais,  à  l'arrivée  de  HsBudel 
dans  ce  pays,  ses  rivaux  Bonondni  et  Ariosti 
perdirent  la  foveur  du  public ,  et  leurs  com- 
positions disparurent  devant  les  ceuvres  de  ce 
grand  musicien.  Ariosti  finit  par  iopiber  dans 
un  état  voisin  de  la  misère,  et  fut  obligé  de  pu- 
blier par  souscription,  en  1728,  un  livre  de  can- 
tates de  sa  composition,  quHl  dédia  an  roi  Geor- 
ges I*'.  Heureusement  ces  sortes  d'entreprises 
sool  ordinairement  couronnées  par  le  succès  en 
Angleterre  :  celle-ci  produisit  un  bénéfice  de 
près  de  mflle  livres  sterling.  Peu  de  temps 
après,  Ariosti  partit  pour  l'Italie,  et  se  retira  à 
Bologne.  On  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

A  ses  talents    comme  compositeur   Ariosti 
joignatt  le  mérite  d'être  bon  violonceUUte  et  ha- 
bite exéeotant  sur  la  viole  d'amour.  A  la  sixième 
représentation  de  VAmadis  de  Hssndel,  il  exé- 
cuta un  morceau  sar  la  viole  d'amour,  instru- 
ment alors  inconnu  en  Angleterre,  et  le  charme 
de  Pinstrument  joint  à  son  talent  excita  un  en- 
thousiasme général.  11  était  d'un  caractère  doux 
et  affable,  mais  c'était  un  homme  de  peu  de  gé-  | 
■le.  Vold  la  liste  de  ses  compositions  connues  :  | 
1«  Dqfne,  en  un  acte  ;  1696.  —  79  Erifile ,  Ve-  ' 
Disc* l697.--S''toil(M(re(/e'ifacca6ei,à Venise,  j 


en  1704.  —40  La  Fesia  (flmenei;  Beriin,l700; 

—  ô"  Atys;  Lutzenbourg,  1700  ;  -^  Nabuoodo- 
nosor.  Vienne ,  1706.  —  7»  la  pià  gloriosa/a- 
tka  (TBrcoU;  Bologne,  1706.  —  8»  Amor  tra 
nemici;  Vienne,  1708.  —  9«  Ciro;  Londres,  1721. 

—  10»  Le  premier  acte  de  Mueius  Scevola; 
ibid.,  1721.—  llo  Coriotan;  ibid.,  1723.  — 12" 
Vespoêien,  ibid.,  1724.  — 13*  Artaserse;  1724. 

—  14«  Darios  ibid.,  1725.  —  i^Lucius  Vertu; 
Londres,    1726.  -«  16«  Tenzone;  ibid.,  1727. 

—  17*  Cantates^  and  a  coUeption  0/  lessons 
for  the  viol  d*amore;  Londres ,  1728.  — 18»  5. 
Aadegonda,  reginadi  Francia  ;  oratorio,  1698. 

ARISTIAS,  musicien  athénien ,  a  écrit  un 
Traité  des  CytàarèdesiAfhéaée,  Uv.XIV,  c.  4.}, 
qui  n'est  pas  venu  jusqu'à  nous. 

ARISTIDE  QDINTILLIEN»  l'un  des 
auteurs  grecs  dont  les  écrits  sur  la  musique  sont 
parveJlos  jusqu'à  nous,  est  plus  connu  par  son 
livre  que  par  les  circonstances  de  sa  vie.  On  ignore 
et  le  lieu  et  la  daté  de  sa  naissance.  Melbomius 
a  cru  devoir  la  fixer  à  la  deux  cent  vingt-quatrième 
olympiade ,  sous  le  règne  d'Adrien,  époque  où  vi- 
vait Plutarqne;  mais,  d'après  la  doctrine  qu'il  a  ex- 
posée dans  son  ouvrage,  et  qui  est  celle  delà  plus 
ancienne  école  grecque,  d'après  la  pureté  de  son 
style,  enfin  d'après  sa  dévotion  aux  dieux  dn  paga- 
nisme, l'abbé  Reqoeno  (Saggisulristabilmento  . 
dêlP  arte  armonica,  1. 1,  p.  2,c.  10) conclut  qu'il 
a  vécu  sous  le  règne  d'Auguste,  ou  au  commen- 
cement du  suivant.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  cer- 
tain qu'il  est  postérieur  à  Cicéron,  car  il  cite  cet 
orateur  dans  son  traité  de  musique  :  'Onep  icoXXoû; 
ts  dDlXouc  DioOs ,  xai  t6v  év  xoXç  KixipMivoc  toû 
*Ptt(U(tou  icoXiTixotc  xà  xonà  |&ovaixSiç  ^7)6évTa. 
(  Voy,  Arist.  Quint  exedit.  Meib.,  lib.  2,  p.  70.  ) 
Melbomius  conjecture  aussi  qu'Aristide  Qointil- 
lien  vécut  antérieurement  à  Ptolémée,  parce  qu'il 
parle  du  système  des  treize  modes,  établi  dès  le 
temps  d'Ariftoxène,  et  qui  fut  ensuite  porté  jus- 
qu'à quinze ,  sans  faire  aucune  mention  de  la 
réduction  du  système  à  sept  modes,  qui  Ait  faite 
plus  tard  par  Ptolémée.  Cette  considération  ne 
parait  pas  concluante;  mais  il  y  a  d'autres  mo- 
tifs pour  croire  qu'Aristide  Quintillien  est  anté- 
rieur à  Ptolémée  :  Meibomius  ne  les  a  pas  aper- 
ças. Il  esty  au  reste,  remarquable  qu'aucun  auteur 
de  l'antiqullé  n'a  parlé  de  cet  écrivain. 

L'ouvrage  d'Aristide  n'a  qu'un  titre  général 
qui  en  indique  pen  la  nature  :  ce  titre  est  ncp2 
Houffutyjc  (Sur  la  musique  ).  Ce  traité  est  divisé 
en  trois  livres  :  on  le  considère  avec  raison 
comme  ce  qui  nous  reste  de  plus  clair  et  de  plus 
satisfaisant  sur  la  musique  des  Grecs,  bien  qu'il 
soit  plutôt  théorique  que  pratique,  ainsi  que  la 
plupart  des  traités  de  l'art  musical  qui  nous  sont 


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134 

Tenus  de  Tantiquité.  A  Tégard  de  la  doctrine 
exposée  par  Aristide,  sous  le  rapport  de  la  dÎTi- 
sion  de  l'échelle  musicale ,  elle  est  conforme  à 
la  théorie  des  nombres  de  Pythagore.  Je  crois 
donc  que  le  P.  Martini  s'est  trompé  sur  le  sens 
des  paroles  de  cet  autenr,  lorsqu'il  a  dit  qu'A- 
ristide a  divisé  dans  le  premier  livre  de  son  on- 
vrage  le  ton  en  deux  demi-tons  égaux ,  mais 
qu'il  se  conforme  à  la  doctrine  de  Pythagore 
dans  le  troisième  livre  (1).  Voici  le  texte  grec  : 
Aô^ov  5s  9Yi;jLi,  iXi^y  icpàc  dUiXT]Xa  xat*  àpiOiiov 
eéaiv.  "AXoya  ôè ,  &m  oOfiei;  itpôç  àXXîjXa  Xôyoç 
evpCffxcTai.  ToO  {liv  oCv  2(à  Te<7erd^Mov  Xôyoç  étrrtv 
éictTpiTOç.  ToO  dlàiiévTe,^(XioXto;.  TouSi  StàTraaâv, 
6  dticXoaiwv.  Tôvoç  8è,  à  ènôySooc  '  J'appelle  rai- 
son les  rapports  qu'ils  ont  (les  intervalles) 
entre  eux  selon  le  nombre.  Les  (intervalles) 
irrationnels  sont  ceux  dont  on  ne  peut  rendre 
raison.  C'est  ainsi  que  la  quarte  est  dans  le 
rapport  rfc  3  :  4  (  ratio  supertertia  )  ;  que  celui 
de  la  quinte  est  de  2  :  3  (  ratio  sesquialtera)  ; 
celui  de  Voctave^  de  1  :  2  (ratio  dupla  );  et 
que  celui  du  ton  est  cfe  8  :  9  (ratio  snperoc- 
tava  ).  Il  est  évident  que  le  P.  Martini  n'a  pas 
donné  assez  d'attention  an  sens  de  ce  passage.  Il 
est  vrai  qu'Aristide  Quintiilien  ajoute  plus  loin  : 
"En  6è  avrtûv  &  |jl£v  Iotiv  àptia,  â,  Se  TtepiXTà.  'A  pria 
■  (ièv.  Ta  tU,  laa  Siatpoi3|Mva  ,•  (i>ç  i7i(xiTÔviov  xai 
TÔvov'ircpiTTàSè,TàelcÂvi(Taf  Cù^aX-f  ii\.i(St\^^e\.c.  : 
Ensuite  il  en  est  (  des  intervalles  )  qui  sont 
pairs  f  et  d'autres  impairs.  Les  intervalles 
pairs  sont  ceux  qui  peuvent  être  divisés  éga- 
lement, comme  le  demi-ton  et  le  ton  ;  les  im- 
pairs, ceux  qui  se  divisent  inégalement,  comme 
les  dièses  ternaires ,  etc.  Mais  l'anteur  a  eu  en 
vue,  dans  ce  passage,  certaine  classification  des 
intervalles  plutôt  que  la  loi  de  leurs  proportions. 
Tout  le  reste  de  l'ouvrage  prouve  d'ailleurs  qne 
la  doctrine  de  Pythagore  était  celle  qu'Aristide 
avait  adoptée.  Je  ne  dois  pas  oublier  de  dire 
qu'Aristide  Quinlilllen  a  exposé  d'une  manière 
plus  claire  qu'aucun  antre  auteur  les  principes 
du  rhythme  de  Tancienne  musique  grecque. 

Le  texte  du  traité  de  musique  d'Aristide  Quin- 
Ullien  a  été  publié  par  Meihomtus,  dans  le 
deuxième  volume  de  sa  collection  iiititulée  :  An- 
tiqusB  musicx  auctores  (Amsterdam,  Eliévier, 
1652,  2  vol.  in-4o);  il  y  a  joint  une  version  la- 

(i)  •  In  quanlo  alla  dottiina,  oaaU  teorlfia  délia  moslca, 
c  abbencbè  nel  primo  libro  egll  faccla  parota  delU  dlvl- 
m  slone  del  tuono  In  due  semituoni  uguali,  e  dcl  diesls 
«  trlentaU  e  quadrantâU,  cosl  pure,  seconde  11  slatema 
«  dl  Âristoaseno,  parll  délie  dlITereiize,  non  glà  délie  pro- 
«  porzionl  degl'  interralll,  «16  non  oatante  oel  deeono 
«  deli*  opéra,  al  Ubro  terzo,  parlando  dl  proposlto  degl* 
«  Intervalll,  egll  s'  unlforma  al  slstema  Plttagorlco.  » 
iMtirtini,  Stor.  délia  musica,  t  III,  c.  7,  p.  uis.) 


ARISTIDE  QUINTILIJEN 


Une  et  beaucoup  de  notes  critiques  et  gramma- 
ticales. Le  manuscrit  dont  il  se  servit  pour  cette 
publication  avait  appartenu  à  Joseph  Scaliger,  et ' 
était  ensuite  passé  dans  la  bibliothèque  de  Leyde  i 
il  lui  fut  communiqué  par  Daniel  Hensius.  Mei* 
bomius  dit  dans  sa  préface  qu'il  confronta  ce 
manuscrit  avec  deux  autres ,  l'un  de  la  btbiio» 
thèquedn  collège  delà  Madelaine,  à  Oxford, 
l'autre  de  la  Bibliothèque  Bodiéienne,  collationné 
par  Gérard  Langbain;  enfin,  Saumaise  lui  en- 
voya de  Paris  divers  passages  rectifiés,  ainsi  que 
àeh  exemples  de  notation  tirés  des  manuscrits 
2455  et  2460  in-fol.  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  à 
Paris,  et  Allacci  lui  envoya  aussi  de  Rome  les 
mêmes  passages  et  les  mêmes  exemples  de  no- 
tation qu'il  avait  copiés  dans  un  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  Barberinne.  L'identité  des  textea 
dans  les  bons  manuscrits  aurait  dû  éclairer  Mei- 
bomius  sur  la  nécessité  ile  les  étudier  avec  soin 
pour  en  saisir  le  sens;  mais,  arrêté  en  pins  d'un 
endroit  par  des  difficultés  qu'il  ne  pouvait  surmon- 
ter, il  se  persuada  légèrement  que  ces  passages 
avaient  été  corrompus  par  les  copistes,  et  il 
leur  substitua  des  corrections  qni  sont  autant 
d'erreurs.  Ces  manuscrits  (dit-il  )  se  rappor- 
tent  de  telle  sorte  l'un  à  l'autre,  qu'il  n'est 
pas  difficile  de  voir  qu'ils  découlent  tous  de 
la  même  source  (i).  Et  dans  un  autre  endroit 
il  dit  aussi  :  Tous  ces  manuscrits  ne  m*ont 
servi  qu'à  me  prouver  que  partout  où  il  y  a 
des  fautes,  elles  sont  anciennes  (2).  Préoccupé 
de  l'Idée  de  ces  fautes  prétendues,  il  a  changé  le 
sens  de  plusieurs  plirases  importantes,  et  a  subs- 
titué à  un  exemple  curieux  d'une  notation  très- 
ancienne  de  \È  musique  grecque,  les  signes  plu» 
modernes  de  la  notation  d'Alypius.  Il  faut  lire, 
sur  ces  altérations  du  texte  d'Aristide  Quintil- 
lien  par  Mdbomius,  les  remarques  fort  savante» 
que  Peme  a  fait  insérer  dans  le  troisième  vo- 
lume de  la  Revue  musicale  (p.  481-491  ). 

Il  n'est  pas  inutile  de  relever  ici  une  inadver- 
tance singulière  échappée  à  Clavier  dans  l'article 
sur  Aristide  Quintillien,  qu'il  a  donné  dans  I» 
Biographie  universelle  de  Mlchwô.  Ce  sftvant 
dit  qne  l'édition  du  livre  de  cet  écrivain  donné» 
par  Meibomius  est  la  meilleure  :  il  avait  oublié 
qu'il  n'y  ent  pas  d'autre.  On  assure  que  M.  Vin- 
cent ,  de  TAcadémie  des  inscriptions  et  balles- 
lettres  de  l'Institut  de  France ,  travaille  à  une 
traduction  de  l'ouvrage  d'Aristide  Quintillien,  qu» 

(i)  QQlppeltalnterseconTCDlunt,  ut  ab  irnoomnes  ma- 
naase  non  dlfflculter  perspldatur.  (  M.  Meibom.  io  not 
ad  ArUt.  Quint,  p.  Uk.  ) 

(1)  Âb  bis  ferme  alla  raUone  non  sum  adjatus ,  qnam 
qnod  sua  auetorlUite  Tétera  ablqae  menda  cne  < 
marent.  (  il/,  iîeibam.  in  pni(faL  leetori  beneoolo,  ) 


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ARISTIDE  QUINTILUEN  —  ARISTOTE 


ne  pent  manquer  dMotéreBser  le  inonde  énidit. 

ARISTOGLfeSyécriTain  grec  sur  la  musi- 
que, dtépar Athéoée(lib.  Xiy,c  4),  n*esteonnu 
que  par  ce  qu'en  dit  ce  compilateur.  11  ayait 
composé  un  Traité  sur  les  Chœurs ,  et  un  au- 
tre sur  la  Musiqve,  qui  ne  sont  pas  venus  jus- 
qu'à nous. 

ARISTOCLIDE9  fameux  joueur  de  flûte 
et  de  cithare,  descendant  de  Terpandre,  fut  le 
mattre  de  Phrynts.  (  Voy,  ce  nom.  )  Il  vhralt 
du  temps  de  Xerxès. 

ARlSTONIQUE,mnsicien  grec,  néà  Argos, 
demeurait  dans  tlle  de  Corfoo,  et  fut  contem- 
porain d'Antiochus.  Ménechme,  cité  par  Athé- 
née, dit  que  l'art  de  jouer  de  la  cithare  simple 
lui  est  dû.  (  Voy.  Athénée,  iiv.  14,  c.  9.  ) 

ARISTOTE  ,  le  plus  célèbre  et  le  plus  savant 
des  philosophes  grecs,  naquit  à  Stagyre  (mainte- 
nant Libanova  ),  ville  de  la  Macédoine,  dans  la 
première  année  delà  quatre-vingt  djx.neuvième 
olympiade.  Nicomaqoe,  son  père,  était  médecin  du 
roi  Amintas,  aïeul  d'Alexandre.  A  l'Age  de  dix- 
sept  ans ,  il  passa  sous  la  discipline  de  Platon, 
dont  il  suivit  les  leçons  pendant  près  de  vingt 
ans.  Après  la  mort  de  son  maître,  Aristote  quitta 
l'Académie  pour  se  rendre  auprès  de  Philippe , 
qui  lui  confia  l'éducation  d'Alexandre.  Le  phi- 
losophe avait  atteint  sa  quarante-septième  année, 
lorsque  le  fils  de  Philippe  monta  sur  le  trône 
de  la  Macédoine  :  après  cet  événement,  Aristole 
retourna  à  Athènes,  où  il  enseigna  au  lycée  pen- 
dant treize  ans.  Sa  faveur  auprès  de  son  royal 
élève  ne  diminua  jamais.  Non-seulement  celui-ci 
fit  rétablir  à  sa  demande  la  ville  de  Stagyre,  que 
Philippe  avait  détruite,  mais  il  fit  d'énormes  dé- 
penses pour  procurer  à  son  mattre  les  moyens 
de  pénétrer  dans  les  secrets  de  la  nature.  Ayant 
atteint  Page  de  soixante-trois  ans,  Aristote  cessa 
de  vivre ,  la  troisième  année  de  la  cent  qua- 
torzième olympiade  :  en  mourant  il  laissa  son 
école  sous  la  direction  de  Théophraste,  son  élève. 
La  philosophie  fondée  par  Aristote  est  connue 
sous  le  nom  de  philosophie  péripatéticienne. 
Ce  n'est  point  ici  le  lieu  d'examiner  sa  doctrine , 
ni  d'analyser  les  nombreux  ouvrages  qu'il  a  lais- 
sés sur  presque  toutes  les  branches  des  sciences, 
encore  moins  de  considérer  l'influence  que  ses 
livres,  venus  de  l'Orient,  ont  exercé  sur  la  di- 
rection des  études  européennes  pendant  bien  des 
siècles;  il  ne  dmt  être  parlé  que  de  ses  travaux 
relatiA  à  la  musique.  Un  homme  doué  d'un  sa- 
voir universel  comme  Aristote  ne  pouvait  né- 
gliger cet  art  à  une  époque  où  toute  la  Grèce  en 
foisait  l'objet  de  ses  études.  Diogène  de  Laérte 
nous  apprend,  en  effet,  qu'il  avait  écrit  un  livre 
sur  la  musique  et  un  autre  ouvrage  sur  les 


135 

concoors  de  musique  des  jeux  Pythiens.  Ces 
productions  sont  perdues.  Porphyre  a  conservé 
dans  son  commentaire  sur  les  Harmoniques  de 
Ptolémée  un  fragment  du  traité  de  POuie  d'A- 
ristote.  Antoine  Gogavinl  a  donné  une  version 
latine  de  ce  fragment  à  la  suite  de  sa  traduction 
des  Éléments  harmoniques  d'Aristoxène  et  du 
traité  de  musique  de  Ptolémée.  La  dix-neuvième 
section  des  Problèmes  d'Aristote  est  relative  à  la 
musique  on  plutôt  à  l'acoustique  ;  on  trouve  ces 
problèmes  dans  les  diverses  éditions  des  œuvres 
complètes  du  philosophe,  et  particulièrement 
dans  celles  de  Paria  de  1619  et  de  1639,  3  vol. 
in-folio.  On  en  a  donné  des  éditions  séparées, 
l'une  avec  une  traduction  latine  de  Gaza  et  d'Ap- 
poni,  Venise,  1501,  in-folio;  l'autre  avec  un 
coounentaire  de  Louis  Septali  ;  Lyon  ,  1632,  in- 
fol.  Le  plus  ancien  commentaire  sur  les  pro. 
blêmes  d'Aristote  est  celui  qui  a  été  fait  par  Al- 
bert le  Grand.  (Voy,  ce  nom.)  Pietro  d'Albano 
en  a  aussi  donné  un  très-ample  sous  lé  titre  de 
Bxpositio  problematum  (sic)  Aristotelis;  cet 
ouvrage  a  été  imprimé  à  Mantoue,  en  1475,  in  folio. 
Ce  qui  concerne  la  musique  y  est  traité  d'une 
manière  fort  étendue  dans  la  section  XIX.  Cha-  . 
banon  a  donné ,  dans  le  46*  volume  des  Mé- 
moires de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres  de  Paris  une  traduction  française  des 
problèmes  d'Aristote  relatifs  à  la  musique,  avec 
un  commentaire  où  il  a  tâché  d'en  éclaircir  le 
sens,  en  général  fort  obscur.  Les  trois  mémoi- 
res de  Chabanon  s'étendent  depuis  la  page  285 
jusqu'à  355.  {Voy,  Cbabahon).  François  Patri- 
zio  a  essayé  de  démontrer  dans  son  traité  Délia 
poetica,  deçà  istoriale,  deçà  disputata  (Fer- 
rare,  1586,  in-4«)  que  ces  problèmes  ne  sont 
point  l'ouvrage  d'Aristote.  Les  chapitres  3,  5, 6  et 
7  de  la  Politique  do  philosophe  traitent  aussi 
d'objets  relatifs  à  la  musique.  Enfin  on  tr^^uve 
dans  la  Poétique  do  même  auteur  des  passages 
assez  étendus  sur  la  musique  théfttrale. 

ARISTOTE»  nom,  ou  plu  tôt  sobriquet  sous 
lequel  l'auteur  d'un  traité  de  musique  écrit  au 
treizième  siècle  est  cité  par  Jean  de  Mûris,  dans 
son  Spéculum  MusicsB.  Ce  traité,  dont  un  ma- 
nuscrit, qui  a  appartenu  à  l'abbé  de  Tersan,  existe 
à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris,  sous  le 
numéro  1136  du  supplément  latin,  petit  in-40, 
se  trouve  aussi  à  la  bibliotlièque  de  l'université 
d'Oxford,  dans  le  fonds  de  Bodley,  no  2265-18, 
in-folio.  La  partie  hi  plus  importante  de  l'ou- 
vrage est  l'exposition  du  système  de  la  musique 
mesurée  dans  la  notation  noire,  accompagnée 
d'exemples.  L'ouvrage  est  suivi  de  sept  morceaux 
à  trois  voix,  qui  consistent  en  motets  et  chan- 
sons françaises,  lesquels  occupent  les  feuillets  37  à 


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136 


ARISTOTE  —  ARISTOXÊNE 


42  d  a  manuscrit.  C»  morceaox  sont  écrits  âaos 
U  maDière  ordinaire  de  ce  temps ,  chaque  partie 
ayant  une  sorte  de  mélodie  sur  des  paroles  dif- 
férentes des  autres ,  et  le  ténor,  placé  dans  la 
Toix  inférieure,  étant  coupé  par  des  repos  régu- 
liers, et  répéunt ,  sur  un  mot  latin ,  une  même 
phrase  en  mélodie  contrainte ,  pendant  la  durée 
du  morceau.  Un  on  plusieurs  feuillets  semblent 
manquer  à  la  fin  :  ils  contenaient  sans  doute 
quelques  autres  morceaux  du  même  genre;  car 
l'ouvrage  en  lui-même  est  complet,  à  l'exception 
de  la  lacune  du  commencement.  Les  motets  et 
chansons  à  trois  voix  n'existent  pas  dans  le 
manuscrit  d'Oxford.  Sous  le  rapport  de  l'harmo- 
nie, comme  sous  celui  des  formes  de  la  mélodie, 
les  chansons  de  cet  ouvrage  sont  iniérieores  à 
celles  do  même  genre  qui  nous  restent  d'Adam 
de  la  Haie,  lequel  écrivait  à  la  même  époque, 
mais  dont  le  talent  est  bien  plus  remarquable. 
Le  traité  est  le  même  qui  a  été  imprimé  dans  les 
CBuvres  du  vénérable  Bède ,  dont  les  éditions  les 
plus  complètes  ont  été  publiées  à  Cologne  en 
1612  et  t688,  8  vol.  in-fol.  11  a  pour  titre  : 
iiusiea  quadrata  seu  menturata.  Dans  l'é- 
dition de  1688,  il  y  a  une  singulière  faute  d'im- 
pression (t.  I,  col.  351  ),  car  on  y  lit  :  liusxca 
qnaria  seu  mensurata.  Cest  Bottée  de  Toul- 
mont  qui  a  découvert  le  nom  du  le  sobriquet 
sous  lequel  était  connu  l'auteur  de  cet  ouvrage, 
dans  les  citations  du  Spéculum  nuuiem  de  Jean 
de  Mûris ,  et  qui  Ta  l'ait  connaître  dans  un  rap- 
port sur  on  projet  de  publication  de  musique 
ancienne,  frit  au  comité  historique  des  arts  et 
monuments,  et  inséré  au  Bulletin  archMO' 
gigue,  t.  II,  p.  651.  M.  E.  d^  Coussemaker,  qui 
fait  parfois  des  suppositions  hasardées  et  qui  ne 
se  souvient  de  mon  nom  que  pour  faire  des  cri- 
tiques bien  ou  mal  fondées,  m*a  attribué,  à  l'oc- 
casion de  ce  même  ouvrage  (  Histoire  de  Char- 
nuffiie  au  moyen  âge,  p.  47),  une  absurdité 
'dans  laquelle  il  devait  savoir  que  Je  ne  suis 
pas  tombé;  car  après  avohr  copié  dans  l'article 
de  Bède  de  la  Biographie  uiverselle  des  mu- 
siciens tout  ce  qui  concerne  rintroduction  du 
même  ouvrage  dans  les  œuvres  de  cet  écrivain 
anglo-saxon,  et  les  éditions  qui  en  ont  élé  fai- 
tes, il  ^oute  :  Sans  se  prononcer  positivement , 
M.  Fétis  semble  considérer  BèdeU  Vénérable 
comme  pouvant  être  l'auteur  de  ce  traité.  Or 
il  tire  cette  conséquence  de  ce  que ,  pour  con- 
tre-balaocer  l'opinion  fausse  de  Burney  et  de 
Forkel,  à  savoir,  qu'il  n'existait  pas  de  musique 
mesurée  au  temps  de  Bède,  j'ai  écrit  ce  passage, 
dans  lequel  il  n'est  pas  question  de  l'ouvrage, 
mais  de  la  musique  mesurée  elle-même  :  «  Il 
«  n'est  cependant  pas  démontré  qu'il  n'existait 


«  pas  de  notions  de  la  musique  mesurée  chea 
«  les  peuples  du  Nord  dès  le  huitième  siècle. 
«  Remarquons  en  passant  que  dans  son  Bis- 
«  toire  ecclésiastique ,  dont  il  y  a  plusieurs 
«  éditioDs,  Bède  lait  mention  d'une  liarmonie  à 
«  deux  parties,  en  consonnances,  dont  il  y  avait 
•  des  exemples  en  Angleterre ,  de  son  temps.  > 
Or  ce  que  je  disais  alors,  et  ce  que  j^  soutenu 
depuis  lors  contre  Kiesewetter  sur  l'ancienneté 
de  la  musique  mesurée,  est  devenu  bien  plus 
clair  et  plus  positif  pour  moi;  car  j'ai  acquis  la 
conviction  que  la  musique  mesurée  a  existé  de 
tons  temps  chez  tous  les  peuples ,  qu'elle  est 
ancienne  comme  le  monde ,  et  que  ce  qu'on  a 
appelé  l'invention  de  cette  musique  n'est  que 
celle  de  sa  notation  dans  un  système  particu- 
lier; système  qui,  suivant  ce  que  j'ai  dit  à  l'arti- 
cle Franconôe  la  même  Biographieuniverselle, 
date  du  onzième  siècle  ou  de  la  fin  dn  dixième. . 
Je  n'ai  donc  pu  considérer  un  écrivain  qui  vi- 
vait à  la  fin  du  septième  siècle  et  au  commen- 
cement du  suivant  comme  l'auteur  de  l'ouvrage 
du  Pseudo-Aristote.  Pour  rétablir  la  lacune  dn 
manuscrit  de  Paris,  on  a,  outre  le  manuscrit 
d'Oxford,  les  éditions  de  Bède,  où  le  passage  se 
trouve  en  entier.  Du  reste,  l'ouvrage,  tel  qu'il 
est  dans  ces  éditions,  a  été  étrangement  mutilé  : 
toute  la  partie  qui  concerne  les  tons,  les  hexa- 
cordes,  la  solmisation  et  les  muances,  ainsi  que 
les  intervalles,  y  manque  ;  dans  ce  qu'on  a  im- 
prûné  de  la  notation  mesurée,  les  figures  sont 
fautives,  et  la  plupart  des  exemples  ont  été 
laissés  en  blanc  pour  être  ajoutés  à  la  main , 
mais  n'ont  pas  été  remplis. 

ARISTOXÊNE,  philosophe  péripatéticien, 
naquit  à  Tarente  dans  la  cmt  quinzième  olympiade, 
c'est-à-dire  environ 354  ans  avant  J.-C.  (i).  Spin- 
tharus,  son  père,  lui  donna  les  premières  notions 
de  la  musique  et  de  la  philosophie.  Aristoxène  passa 
ensuite  sous  la  direction  de  Lamprus  d'Éry  thres, 
puis  il  entira  à  l'école  de  Xénophile  de  Chalds, 
philosophe  pythagoricien.  Enfin  il  devint  le  dis- 
ciple d'Aristote,  à  qui  il  resta  longtemps  attaché; 
mais,  irrité,  suivant  ce  que  rapporte  Suidas,  de  ce 
que  ce  philosophe  avait  désigné  Tliéophraste  pour 
son  successeur,  il  calomnia  la  mémoire  de  son 
maître,  et  montra  dès  lors  cette  basse  jalousie  dont 


(i)  UantU  première  édlUon  deeette  Biographie  tmtcar' 
iêlU  d0t  musiciens  J'ai  placé  la  date  de  la  nalMaooe  d'A- 
rlitozèM  dans  la  quatre-ffngt-oiiilèiiie  olympiade,  ayant 
mal  aaltl  le  sens  de  Suidai  ;  mais  cette  date  esté?ldiWDeiit 
trop  rapprocbéejearce  M  dans  la  troisième  année  de  eelte 
olympiade  qneTbéophraste  succéda  i  Arlstote  dans  fcA- 
aeignement  de  son  éeole;  d'oà  U  soit  qu'Artotoiène  n^m- 
ratt  pu  en  avoir  de  la  Jalonsie,  puiaqull  aurait  ét«  né  à 
peine.  Ce  qal  parait  Traliemblable,  c'est  qu'il  avaJt  alors 
enTlron  vlnst-liult  ans. 


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ARISTOXÈNE 


J37 


il  a  donné  des  preo^es  en  écrivant  la  vie  de  pla- 
neare  grands  boaunes,  tels  qiie  Pytliagore,  Ar- 
cbius»  Socrate  et  Platon  (1).  On  ignore  l'époque 
de  sa  mort. 

n  nous  reste  de  loi  on  Traité  des  éléments 
harnumigttes ,  en  trois  llTres  («pi  dpiiovixAv 
ototxsCttv),  dont  on  trooTe  des  manoscrits  dans 
presque  tontes  les  grandes  bibliothèques.  Le  pre- 
mier qui  publia  le  texte  d'Aristoxène  avec  des 
notes  fht  Jean  Mearsins  ;  il  y  a  joint  les  ouvrages 
deNicbomaqne  et  d' Alypins;  cette  collection  a  pour 
titre  :  Aristoxenus,  Nichomachus',  Alyplus, 
awtores  musices  antiquissimi  hactenus  non 
«</t/i,Logdnni  Batavorum,  1616,  in-4*.  On  a  réim- 
primé le  te&te  et  les  notes  dans  les  œuvres  de  ce 
phjMogDe,  t.  Yl,  p.  341  et  soiv.,  et  Ton  y  a 
joint  la  version  de  Meibomius.  Antoine  Gogavini  a 
publié  une  version  latine  fort  médiocre  des  élé- 
menti  harmoniques  d^Aristoxène,  avec  les  bar- 
inoDiqnes  de  Ptolémée,  etc.,  sous  ce  titre  :  Aris* 
Uaeni  antiguis.  Barmonicorvm  elemeniorum 
[àM  très.  Cl,  Ptolemsei  harmonicorum^  seu  de 
muska  libri  /!/,  Yenetiis;  1562,  in-4*.  L'édi- 
tioa  considérée  comme  la  meilleure  du  traité  de 
miuique  d'Aristoxène  est  celle  qui  a  été  donnée 
par  Meibomius  dans  sa  collection  de  sept  auteurs. 
grecs  sur  la  musique,  intitulée  :  Antiqtùs  musices 
onerorei «(p^em,  Amstelodami,  1652,  in*4  2  vol.; 
toutefois  cette  édition  est  bien  imparfaite;  on  y 
trouve dn  désordre  dans  le  texte,  et  Meibomius 
n'a  pas  toujours  saisi  le  sens  de  son  auteur  dans 
sa  version  latine.  Il  y  a  joint  des  notes  et  une 
préface. 

Le  texte  d'Aristoxène  a  été  fort  altéré  par  d'i- 
gnorants copisles.  Meibomius  a  fait  observer  que 
la  fin  de  chaque  livre  manque;  mais  il  n'a  pas 
TU  que  IMntroducHon  de  l'ouvrage  a  été  déplacée, 
et  qu'on  l'a  mise  dans  le  cours  dn  second  livre; 
enfin  il  n'a  pas  vu  qu'une  autre  transposition  a 
eu  lieu  dans  le  premier  livre,  où  un  passage  du 
Mcond  est  dté  comme  une  chose  connue.  C'est 
Wallis  qui,  dans  ses  notes  sur  Ptolémée,  a  fait 
ces  remarques;  elles  ont  été  répétées  par  Re- 
<pieao{Saggi  sul  Bistabilmento  delV  arte  ar- 
ffionica,  t.  I,  p.  221)  (2). 


(1)  Dun  ane  ^UMb  «MT^rMoiràw  <«  «m  4tato«  Insérée 
duM  u  Amm  araMola^igw  (X1V«  anoée,  i«n}.  H.  Cb. 
lu.  Eoclle  emye  d«  eombaUre  t'userUon  d«  Suidas  par 
on  piMige  oA  Aristoxène  lone  k  néUioda  de  son  maître. 
Ce  rdMBMflicBt  parait  peu  aolldei  car  ee  n'est  pu  dans 
de»  eiMMCB  d«  eette  aatim  qw  la  batne  oalomnieasê  se 


M  II  est  érMent,  en  effet,  que  les  eonsMératloaa  sur 
n>vsoniqiie,  rénnaiératloD  de  ses  parUes ,  et  la  dlseos- 
ilon  sur  U  Taleor  otn  b  algnUleatloD  abmrfnedes  mots,  de- 
vilsat  tnmver  leor  place  après  le  plan  qne  donne  ▲rie' 
ioxtee  de  son  onvrage. 


J.  B.  Doni  avait  Indiqué  dans  son  traité  de 
PrsBstànt.  mus.  veter.  1 1  de  se»  œuvres,  lib.  II, 
p.  136,  des  fragments  des  Éléments  rhythmi- 
ques  d' Aristoxène,  d'après  un  manuscrit  de  la 
bibliothèque  du  Vatican  ;  il  en  avait  même  com- 
mencé la  traduction.  L'abbé  Morelli,  savant  bi- 
bliothécaire, a  publié  ces  fragmentsen  1786,  d'a- 
près ce  manuscrit  et  un  antre  de  la  bibliothèque 
de  Saint-Marc  de  Venise.  ^ 

Atiiénée  cite  quelques  ouvrages d'Aristoxène  re- 
latifs à  la  musique,  qui  ne  sont  pas  venus  jusqu'à 
nous  :  l'un  était  un  Traité  des  joueurs  de  flûte, 
itepl  ouXtitûv;  le  second  traitait  des  flûtes  et  des 
autres  instruments  de  musique  sous  le  titre  :  icepi 
àuXâv  xai  ôprfovwv;  le  troisième  était  un  traité  de 
musique,  différent  des  Éléments  harmoniques  du 
mèmeauteur;  il  avait  pour  titre  :  icepl  lioumx^ç.  Ce 
livre  traitait  non-seulement  des  diverses  parties  de 
rart,tellesque  la  Métnque,la  Rhythmique,  V  Or- 
ganique, la  Poétique  tiVHyppocritique,  mais 
encoredel'histoirede  la  musique  et  des  musiciens. 
C'est  deceluMàque  Plutarque  parle  dans  son  dia- 
logue sur  la  musique,  lorsqu'il  fait  dire  à  un  des 
interlocuteurs  :  «  Suivant  Aristoxène  (dans  son 
«  premier  livre  sur  la  musique),  ce  fut  sur  le  mode 
«  lydien  que  l'ancien  Olympe  composa  l'air  de 
«  flûte  qui  exprimait  une  lamentation  sur  1% 
«  mort  de  Python.  >  Le  dernier  ouvrage  d'Aris- 
toxène relatif  à  la  musique  était  un  traité  de  l'art 
de  percer  les  flûtes,  itepl  àuXov  Tpvifftfloc.  Les  écrits 
de  cet  ancien  auteur  ont  été  cités  avec  éloge  par 
Euclide,  Cicéron,  Vitruve,  Plutarque,  Athénée, 
Aristide  Qnintilien,  Ptolémée,  Boèce  et  plu- 
sieurs autres.  Saint  Jérôme  a  dit  aussi,  en  par- 
lant de  lui  :  Et  longe  omnium  doctissimus 
Aristoxenus  musUms  ;  et  Aulu-Gelle  {Noct.  At- 
ticar.  lib.  IV,  c  XI)  :  Aristoxenus  muiicus 
vir  literatum  veterum  diligentissimus,  H  est 
remarquable  que,  de  tous  les  musiciens  dogmati- 
ques grecs  qui  sont  venus  jusqu'à  nous ,  Aris- 
toxène est  le  seul  dont  Plutarque  fait  mention. 

Les  Éléments  harmoniques  que  le  temps  nous 
a  conservés  ne  sont  pas,  comme  on  pourrait  le 
croire,  un  traité  de  cette  partie  de  la  musique 
qu'on  désigne  aujourd'hui  sous  le  nom  d'Aar- 
monie  ;  Ap|urvéa,  chez  les  Grecs,  signifiait,  ainsi 
qu' Aristoxène  le  dit  en  plusieurs  endroits  de  son 
livre,  l'ordre  mélodique  des  sons,  le  système  sur 
lequel  le  chant  était  établi.  Avant  d'écrire  cet 
ouvrage,  Aristoxène  avait  donné  son  histoire  de 
la  musique  et  des  anciens  musiciens,  où  fl  éta- 
blissait que  ceux-ci  divisaient  autrefois  le  ton  en 
quatre  parties  égales.  Il  ne  fut  pas  compris,  et 
l'on  crut  qu'il  avait  voulu  démontrer  que  dans  la 
pratique  on  peut  chanter  des  intervalles  de  quarts 
de  ton  ;  il  se  plaint  beaucoup  de  cette  errein'  en 


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138 

plusieurs  endroits  de  son  livre  et  affirme  qu'on 
ne  Ta  pas  entendu.  Quoi  qu^il  en  soit,  ce  Tut 
pour  faire  prévaloir  le  système  de  la  division 
du  ton  en  deux  demi-tous  égaax,  suivant  le 
jugement  de  l'oreiUe  et  en  opposition  à  la  doc- 
trine des  pythagoriciens,  qu'Aristoiène  écrivit 
son  livre;  système  que  Tabbé  Requeno  a  touIu 
faire  prévaloirdans  son  livre  intitulé  :  Saggi  sul 
Ristabilmento  delV  arte  nrmonica  de'Greci  e 
Bomani  cantori  (Parme,  1798,  2  Tol.  iii-8  ),  et 
que  Kiesewetter  a  vanté,  sans  en  avoir  llntelll* 
gence,  dans  l'écrit  qu'il  a  publié  sous  ce  titre  : 
Der  neuen  Aristoxener  zerstreute  Aufixtzê 
ûber  das  Irrige  der  musikalischen  Aritmetik 
und  das  Exile  ihrer  Temperaturrechnungen 
(Mémoires  épars  des  nouveaux  ari8toxéniens,etc.). 
Il  y  recueille  les  opinions  mal  fondées  d'Eximeno, 
de  Drieberg ,  de  M.  J.  Krieger,  etc.,  quMl  appaie 
des  siennes  propres.  Mais  la  tb^rie  dont  il  s'agit 
n'est  pas  soutenable;  car  on  a  suffisamment  dé- 
montré que  l'expression  numérique  du  demi-ton 

3 
vrai est  une  quantité  irrationnelle. 

Pour  principe  fondamental  de  son  système  de 
musique,  Àristoxène  établit  que  l'oreille  est  le 
seul  juge  des  intervalles  harmoniques.  Pythagore 
voulait  que  l'homme  eût  à  priori  la  oonsdence 
mathématique  des  rapports  de  ces  intervalles  : 
Aristoxène,  suivant  la  doctrine  de  son  maître 
Aristote,  ne  lui  accorde  que  la  faculté  de  s'en  ins- 
truire par  l'expérience.  Didyme  (voy.  ce  nom  ), 
écrivain  grec,  avait  composé  un  livre  fort  étendu 
sur  ces  deux  systèmes  opposés  :  cet  ouvrage  est 
malheureusement  perdu  ;  il  ne  nous  en  reste  que 
des  fragments  conservés  par  Porphyre.  Quoi  qu*il 
en  soit,  la  doctrine  d'Aristoxène,  sous  le  rapport 
de  l'égalité  des  demi-tons,  est,  comme  on  vient 
de  le  voir,  tout  empyrique  ;  elle  ne  peut  avoir 
d'autre  base  que  le  jugement  du  sens  musical  : 
instruit  par  l'expérience,  il  est  donc  assez  singu- 
lier que  ce  théoricien,  après  avoir  rejeté  les  cal- 
cnls  des  proportions  de  Pythagore,  ait  en  recours 
lai-mème  aux  chiffres  pour  démontrer  cette  éga- 
lité des  demi-tons,  base  de  tout  son  système* 
et  de  plus  qu'il  ne  produise  sur  ce  sujet  que 
des  ealculs  faux,  victorieusement  réfutés  par 
Ptolémée  {Harmonie.,  lib.  I,  c.  9)  et  par  Por- 
phyre (Comment,  in  Ptolem.,  p.  298,  édit. 
Waliis).  Boèce  a  très-bien  résumé  en  peu  de  li- 
gnes le  principe  faux  qui  sert  de  base  à  la  doc- 
trine d'Aristoxène  (1).  Ce  principe  consiste  à 
donner  six  tons  à  l'étendue  de  l'octave;  au  lieu 
de  cinq  tons  et  deux  demi4ons  mineurs,  et  à  faire 

(0  De  Mwêoot  llb.  V.  cap.  xxi.  Le  pawage  cominciice 
pëT  eet  moU  -.  Qttod  vero  de  Mt  jérUtoxenut  ientiat, 
brevUer  t^eriendum  est,  etc. 


ARISTOXÈNE  —  ARMAND 


le  demi-ton  égal  à  la  moitié  d'un  de  ces  tons.  H 
prend  le  résultat  da  tempérament  égal  des  mo- 
dernes pour  le  produit  de  la  nature. 

Aristoxène  dit  en  plusieurs  endroits  de  se» 
Éléments  harmoniques  (livre  premier)  que  per- 
sonne avant  lui  n'avait  considéré  la  mu.sique  sou» 
le  même  point  de  vue  et  n'en  avait  traité  de  1» 
même  manière;  il  fait  connaître  sa  pensée  à  oet 
égard  en  disant  que  tons  les  auteurs  qui  avaient 
écrit  sur  oet^rt  ne  l'avaient  considéré  que  sous 
le  rapport  harmonique ,  c'est-à-dire  que  selon 
l'ordre  des  intervalles  calcolés  proportionnelle- 
ment. H  ne  faut  pas  croire  toutefois  qu'en  éta* 
blissanl  une  doctrine  tout  expérimentale  et  de 
sentiment,  ce  musicien  philosophe  ait  traité  de 
l'art  sous  le  rapport  dé  la  pratique;  ce  n'est  qu'un 
écrivain  dogmatique  dont  le  livre  ne  nous  fournit 
presque  aucun  renseignement  sur  ce  qu'il  nous 
importerait  de  savoir  concernant  ta  musique  dn 
l'antiquité.  A  vrai  dire,  aucun  des  auteurs  grec» 
ne  nous  instruit  à  oet  égard,  et  les  livres  des- 
tinés à  enseigner  la  pratique  de  l'art  ne  sont  pas 
parvenus  jusqu'à  nous. 

J'ai  dit  que  le  livre  d'Aristoxène,  tel  qu'il  a  été 
publié  plusieurs  fois,  porte  des  marques  évidentes 
de  l'altération  du  texte  et  d'un  grand  désordre. 
Parmi  tous  les  manuscrits  existants  dans  les 
grandes  bibliothèques  de  l'Europe,  et  qtii  sont 
connus,  il  n'en  est  aucun  qui  puisse  aider  à  ré> 
tablir  cet  ouvrage  dans  son  état  primitif:  presque 
tous  sont  de  la  même  époque  et  semblent  venir 
de  la  même  source.  Une  des  plus  singulières 
transpositions  qu'on  y  remarque  est  celle  de  fln- 
troduction,  où  se  trouve  l'énumération  des  di- 
verses parties  de  l'ouvrage,  et  qu'on  a  placée 
dans  le  second  livre. 

On  peut  consulter  avec  fruit,  sur  cet  auteur,  la 
savante  dissertation  de  M.  G.  L.  Mahne,  intitulée  : 
Diatribe  de  Aristoxeno  philosopha  peripate- 
tico,  Amstelodami,  1793,  in-s»,  et  les  Lectiones 
Atticse  de  M.  J.  Luzac,  Leyde,  1809,  in-8o.  Voyez, 
aussi  l'ouvrage  de  François  de  Beaumont ,  inti- 
tulé :  Memoria  sopra  Xanto,  Aristosseno  e 
Stesicoro,  Palerme,  1835,  in-S»,  et  une  Étude 
sur  Aristoxène  et  son  école,  par  M.  Ch.-Em. 
Ruelle,  dans  la  Bévue  archéologique,  14*  année 
(1857). 

ARMAND  (M"«  Aram-Amée) ,  cantatrice, 
connue  sons  le  nom  de  M"*  Armand  l'aînée,  née 
à  Paris,  en  1774,  a  débuté  à  l'Opéra*Comique 
dans  la  selle  Favart,  au  mois  de  juin  1793,  et  fut 
reçue  sociétaire  dans  la  même  année.  Elle  cliantn 
avec  succès  à  ce  théâtre  jusqu'à  la  réunion  des 
sociétaires  avec  les  comédiens  du  théâtre  Fey- 
deau,  en  1801.  Alors  elle  passa  à  TOpérn,  et 
débuta  à  ce  théâtre,  le  8  germinal  an  ix  (29  mare 


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ARMAND  —  ARNALD 


1ZÎ> 


mi),  dans  le  rôle  à*Antigone  d'Œdipe.  Elle 
s'est  retirée  le  1"*  janvier  ISil.  M*^  Armand 
possédait  une  Toix  soqpre  et  fortement  timbrée  : 
elle  avait  de  Pénergie  et  produisait  de  reffet  dans 
tes  morceaux  d'ensemble  ;  mais  sa  vocalisation 
manquait  de  légèreté,  et  son  intonation  n'était 
pas  toujours  d'une  justesse  irréprochable.  Elle  est 
morte  à  Paris,  le  4  avril  1846. 

ARMAND  (JosépfliKB),  nièce  de  la  précé- 
dente ,  et  son  élève  pour  le  cbant ,  a  débuté  à 
rOpéra,  le  16  février  1808,  dans  Iphigénie  en 
Âulide.  En  1818,  elle  épousa  Félix  Cazot,  pro- 
fesseur de  piano  à  Paris.  Ayant  été  réformée  le 
l*' janvier  1817,  elle  fut  engagée  au  théâtre  de 
Bruxelles,  et  elle  y  a  chanté  jusqu'en  1826,  époque 
oà  elle  s'est  retirée  à  Paris. 

ARMANSPERG  (Mariçd*),  pianiste  ama- 
teor,  s'est  fait  connaître  depuis  1844  par  quel- 
ques compositions  légères  pour  son  instrument, 
telles  que  des  nocturnes  (œuvre  3),  polkas 
(op.  3),  etc.,  qui  ont  été  publiées  chez  Schott,  à 
Mayence. 

ARMBRUST(GoERGEs),  organiste  de  Té- 
gSÎK Saint- Pierre,  à  Hambourg,  a  pris  part  à  une 
polémique  relative  à  la  société  qui  a  pris  le  titre 
de: Hamburger  BachgeselUcha/t ,  et  s^est  for- 
mée en  concurrence  d'une  autre  association  anté- 
rieure de  Leipsick,pourla  publication  des  Œuvres 
complètes  de  Jean  Sébastien  Bach,  laquelle  avait 
d^à  fait  paraître  les  cinq  premiers  volumes  do 
.'^  belle  collection.  La  polémique  commença  par 
on  article  qui  parut  le  1er  avril  1856  dans  le 
Tagesberieht  de  Hambourg.  On  y  faisait  remar- 
quer que  la  noovelle  société  de  Bach  n'avait  pas  de 
raison  d'être,  puisqu'il  en  existait  déjà  une  qui 
STait  le  même  objet,  et  qui  s'acquittait  bien  de 
»  mission.  M.  Charles  €r.  P.  Gr&dner  {voy.  ce 
nom)  fit  paraître  à  cette  occasion  divers  écrits 
mxqoels  M.  Armbrust ,  membre  de  la  société  de 
de  Bach  de  Hambourg,  a  répondu  par  celui  qui  a 
poor  titre  :  Replick  auf  die  Vertheidigung  der 
ffttmburger  Bac/igeselUchaft  gegen  die  An- 
griffe  des  fferm  Cari.  G.  P.  Gràdner  (Ré- 
pliqne  sur  la  défense  de  Tassociation  hambour- 
SBoiwde  Bach,  contre  les  attaques  de  M.  Char- 
la  G.  P.  Griflner),  Hambourg,  Schuberth,  1856, 
ln-8<^de  29  pages. 

ABMINGAUD  (Jules),  violoniste  et  com- 
poiitenr,e8t  né  à  Bayonne,  le  3  mai  1820.  Il  y 
a  reçu  des  leçons  de  violon  d'an  bon  maître 
qvi  a  développé  son  talent  naturel.  Au  mois 
^  jiihi  1839,  M.  Armingaud  s'est  présenté  au 
Conservatoire  de  Paris  pour  entrer  dans  une 
c^aaae  de  perfectionnement  de  son  instrnment  ; 
nais  déjà  sa  manière  avait  acquis  trop  dMn- 
éividuatité  pour  se  modifier  par  les  leçons  d'un 


professeur,  et  le  comité  d'examen  ne  cnit 
pas  devoir  admettre  le  jeune  artiste,  bien  qu'il 
l'eût  entendu  avec  plaisir.  Depuis  lors  le 
talent  de  M.  Armingaud  s'est  complété  par  ses 
études  particulières  et  par  l'audition  de  quelques 
artistes  éminents.  Il  est  aujourd'hui  (  1857  )  con- 
sidéré comme  un  des  violonistes  les  plus  distin- 
gués de  Paris,  et  occupe  la  place  de  premier 
Tiolon  au  théâtre  impérial  de  l'Opéra-Comique. 
Au  nombre  de  ses  compositions  publiées  jusqu'à 
ce  jour,  on  remarque  celles-d  :  lo  Fantaisie  sur 
V Absence ,  de  Félicien  David ,  pour  violon  et 
piano,  op.  8;  Paris,  Brandus.  —  2»  Sérénade  pour 
violon  avec  ace.  de  piano,  op.  9  ;  Paris,  Meisson- 
nier .  —  3*^  Grande  fantaisie  sur  Zampa,  idem,  op. 
10;  Paris,  ibid,  —  4o  Villanelle ,  icfem,  op.  11  ; 
ibid.  —  50  Andànte  et  Scherzo  pour  violon  et 
piano,  op.  13;  Paris,  Richault.  —  6»  Fantaisie  et 
variations  poor  violon  et  orchestre,  op.  14  ;  Paris, 
Richault.  —  7o  Souvenir  de  Vasconie,  idem , 
op.  15;  ibid. 

ARMONIST  (***),  virtuose  sur  un  mstru- 
ment  de  son  invention  qu'il  a  nommé  Holzhar^ 
monika  (harmonica  de  bois)  :  cet  instrument 
n'est  autre  que  le  claquebois , .  échellette  de 
morceaux  de  bois  dur  et  sonore,  originaire  de 
rinde  et  de  la  Chine ,  dont  on  tire  des  sons  en 
frappant  les  barreaux  avec  un  petit  maillet.  Il 
n'est  ordinairement  composé  que  de  sons  diato- 
niques d'après  l'échelle  musicale  des  Chinois  : 
M.  Armonist  a  fait  le  sien  sur  une  échelle  chro« 
matique  de  deux  octaves.  Il  en  joue  avec  une 
dextérité  merveilleuse  et  exécute  les  passages 
les  plus  difficiles.  Cet  artiste  est  fixé  à  Péters- 
bourg.  Je  présume  que  le  nom  sous  lequel  il  est 
connu  est  un  sobriquet  qui  lui  a  été  donné  & 
cause  de  son  talent,  et  qu'il  est  Anglais  d'ori- 
gine. 

ARMSDORFF  (André),  organiste  de  l'é- 
glise du  Commerce  à  Erf  Qrt ,  naquit  à  Mnhiberg, 
le  9  septembre  1670.  Après  avoir  fini  son  cours 
d'études  latines,  il  se  livra  à  la  jurisprudence, 
devint  organiste  de  Saint-André,  et  ensuite  de 
l'église  du  Commerce.  Il  remplissait  les  fonctions 
de  cette  dernière  place,  lorsqu'il  mourut,  le  31 
juin  1699,  à  l'Age  de  vingt-huit  ans/ll  a  laissé 
en  manuscrit  un  recueil  considérable  de  compo- 
sitions pour  l'église.  Kœmer,  éditeur  à  Eisenach, 
a  publié  un  trio  pour  l'orgue,  à  trois  claviers,  sur 
le  choral  Wie  schœn  leuchtet,  àe  la  composition 
de  cet  artiste. 

ARNALD  (AaiLo) ,  fils  de  Thorwald ,  fût  un 
scalde  islandais,  ou  poète  chanteur,  attaché  au 
service  de  Waldemar  le  Grand,  roi  de  Danemark. 
Saxo  le  Grammairien  accorde  de  grands  éloges  à 
son  talent  dans  la  poésie  et  dans  le  chant  accom- 


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140 


ARNALD  —  ARNE 


l>agné  de  la  harpe.  Arnald  Técot  dans  la  seconde 
moitié  du  douzième  siècle. 

ARNAUD  (L'abbé  Frarços),  né  à  Aubignan, 
près  de  Garpentras  ,  le  27  juillet  1721 ,  entra 
do  bonne  heure  dans  Tétat  ecclésiastique.  Il  vint 
à  Paris  en  1752,  et  fut  pendant  quelque  temps 
attaché  ao  prince  Loois  de  Wurtemberg,  qui  était 
alors  au  service  de  France.  En  1765 ,  il  obtint 
Tabbaye  de  Grandchamp  ;  dans  la  suite  il  eut  la 
place  de  lecteur  et  de  bibliothécaire  de  Monsieur, 
et  la  survÎTance  de  la  place  d'historiographe  de 
Tordre  de  Saint-Lazare  :  il  mourut  à  Paris  le  2  dé- 
cembre 1784.  11  avait  été  reçu  membre  de  TA- 
cadémie  des  inscriptions  et  belles-lettres  en  1762, 
et  de  TAcadémie  française,  le  15  mai  1771. 

L'abbé  Arnaud  joignait  à  beaucoup  d'instruc- 
tion un  goût  très-vif  pour  les  beaux-arts.  Il  fut 
un  chaud  partisan  de  Gluck,  et  prit  part  à  la 
guerre  mnsieale entre  les  Glacklstes  et  les  Piccini»- 
tes.  La  Harpe,  Marmontel  et  quelques  antres  lit- 
térateurs, qui  s'étaient  mis  à  la  tète  de  ceux-ci, 
saas  savoir  pourquoi,  trouvèrent  dans  Tabhé  Ar- 
naud un  antagoniste  redoutable,  qui  avait  sur  eux 
l'avantage  d'entendre  la  question.  U  écrivit  pour 
cette  querelle  quelques  brochures  anonymes  et  plu- 
siens  articles  dans  le  Journal  de  Paris.  On  ne  peut 
reprocher  à  Tabbé  Arnaud  que  d'avoir  vanté 
jusqu'à  l'exagération  l'utilité  de  la  déclamation 
lyrique,  et  d'avoir  méconnu  le  cliarme  de  la 
mélodie. 

Voici  la  liste  de  ses  écrits  qui  ont  la  musique 
pour  objet  :  lo  Lettre  sur  la  Musique  à  mon- 
sieur le  comte  de  Cay/t»; Paris,  l754,in-8,36 
pages.  (Voy.  Joum»  des  Sav.  de  1754,  p.  175.  ) 
Celle  lettre  a  été  insérée  par  La  Borde  dans  son 
JSssai  sur  la  Musique,  t.  III,  p.  55 1  ;  Arteaga  eu  a 
donné  une  traduction  italienne  dans  ses  Hivo" 
luzioni  del  teatro  musicale  italiano,  t.  111, 
p.  243. —2«  Réfiexions  sur  la  musique  en  géné- 
ral, et  sur  la  mtuique/rançaise  en  particulier  ; 
Paris,  1754;  in-12.— 8o  Quelques  morceaux  dans 
les  Variétés  littéraires,  publiées  en  société 
avecSuard,  Paris,  Lacombe,  1768,  4  vol. in-12. 
Léon  Boudou  a  publié  les  Œuvres  complètes  de 
l'abbé  Arnaud,  à  Paris,  en  1808,  3  vol.  in-S"*; 
on  y  trouve  les  morceaux  suivants,  relatifs  à  la 
musique  :  Tome  1er,  Lettre  sur  la  musique  (À 
M.  de  Cay  lus  );  -r- Lettre  sur  un  ouvrage  italien  in- 
titulé :  Jl  Teatro  àllamoda,  —Tome II  :  Essai  sur 
le  mélodrame  ou  drame  lyrique.  —  Traduction 
manuscrite  d'un  livre  sur  l'ancienne  musique 
diinoise.  —  Lettre  k  Mme  d'Augni  et  à  la  com- 
tesse de  B...,  sur  VlpMgénie  de  Gluck.  —  La 
soirée  perdue  à  V Opéra,  —  Lettre  d'un  Ermite 
de  la  forêt  de  Sénart,  avec  la  réponse.  —  Lettre 
au  P.  Martini,  avec  la  réponse.  —  Profession  de 


foi  en  musique,  d'nn  amateur  des  beaux-arts , 
à  M.  de  la  Harpe.  —  Lettre  sur  Vlphigénie  en 
Tauride  de  Gluck.  La  plupart  de  ces  morceaux 
avaient  été  publiés  précédemment  dans  les  Mé- 
moires potir  servir  à  r histoire  de  la  révolution 
opérée  dans  la  musique  par  M,  le  chevalier 
Gluck. 

ARNAUD  (PiBRBE),  violoniste  de  Paris, 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-liuitième  siècle, 
y  a  fait  imprimer  trois  oeuvres  de  quatuors  pour 
deux  violons,  alto  et  basse,  depuis  1782  jus- 
qu'en 1787. 

ARNAUD  (jEAK-ÉnERNB-GoiLLàmiB),  connu 
sous  le  nom  d* Etienne  Arnaud,  est  né  à  Mar- 
seille, le  16  mars  1807.  Arrivée  Paris  à  l'âge 
de  dix-huit  ans ,  il  fut  admis  comme  élève  pen- 
sionnaire du  Conservatoire  pour  le  chant,  le  16 
juillet  1825,  et  suivît  le  cours  de  Plantade;  mais 
il  acheva  ses  études  sans  se  fkire  remarquer,  et 
sortit  de  cette  école  pour  se  livrer  à  renseigne- 
ment ,  son  organe  vocal  n'ayant  pas  la  sonorité 
suffisante  pour  la  scène.  M.  Arnaud  a  trouvé  une 
compensation  à  cette  infortune  dans  le  succès 
qu'ont  obtenu  les  jolies  romances  dont  il  est 
auteur,  et  dont  il  a  publié  un  grand  nombre, 
parmi  lesquelles  on  remarque  celles-ci  :  Jenny 
l'ouvrière;  La  mère  du  mousse;  Soldat  du 
roi;  La  Heine  de  la  moisson;  Jean  ne  ment 
pas,  etc. 

AlRNE  (  Thomas- ADGusmi  ) ,  docteur  en  mu- 
sique, eut  pour  père  un  tapissier  de  Londres,  et 
naquit  au  mois  de  mars  1710.  Destiné  par  ses 
parents  à  la  profession  d'avocat,  il  fut  mis  au 
collège  d'Éton,  où  ses  études  se  ressentirent  des 
distractions  que  lui  causait  déjà  son  penchant 
pour  la  musique.  Ce  penchant  devint  bientôt  une 
passion  insurmontable;  et,  malgré  les  obstacles 
que  lui  opposait  sa  famille ,  il  parvint  à  se  livrer 
à  l'étude  du  violon  sous  la  direction  de  Festing, 
et  à  celle  du  davecin  et  de  la  composition.  Son 
premier  essai  fut  la  musique  d'une  force  inti- 
tulée Toin  Thumb ,  ou  V Opéra  des  Opéras , 
représenté  sur  le  théâtre  de  Haymarket,  en  1733. 
En  1738,  il  fit  jouer  son  opéra  de  Cornus,  qui 
est  considéré  en  Angleterre  comme  un  excdlente 
production.  Ame  eut  du  moins  le  mérite  d'y 
mettre  un  cachet  particulier,  et  de  ne  point  se 
borner,  comme  tous  les  compositeurs  anglais 
de  cette  époque,  à  imiter  Purcell  ou  Haendel. 

Vers  le  même  temps ,  il  épousa  Cécile  Toung, 
élève  de  Géminiani  et  cantatrice  distinguée  du 
théâtre  de  Drury-Lane.  fin  1744,  il  fut  attaché 
comme  compositeur  au  même  tliéâtrè.  Depuis 
lors,  jusqu'en  1776,  il  donna  plosieun  opéras 
qui  eurent  presque  tous  du  succès,  et  qui  le  mé- 
ritaient; car,  &i  Pou  ue  trouve  point  une  grande 


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ARNE  —  ARNEST 


141 


originalité  d'idées  dans  les  productions  d^Arne, 
ni  beaucoup  d'expression  dramatique ,  on  y  re- 
connaît du  moins  de  l'élégance  et  du  naturel  dans 
les  ctiaotâ ,  de  la  correction  dans  Tharmonie  »  et 
des  détails  agréables  dans  les  accompagnements. 
Ses  airspnt  quelquefois,  il  est  vrai,  un  peu  de  la 
roideur  qui  semble  inséparable  de  la  langue  sur 
laquelle  il  travaillait  ;  mais  il  les  adoucissait  au- 
taot  que  cela  se  pouvait  par  un  heureux  mélange 
do  style  italien  et  des  mélodies  écossaises.  En 
somme,  Âme  est  le  musicien  le  plus  remarquable 
qa'ait  produit  TAngleterre  dans  le  dix-huitième 
siècle.  Il  a  composé  aussi  dès  oratorios ,  mais 
il  ne  fut  pas  si  heoreux  dans  ce  genre  de  compo- 
sition qu'au  théâtre.  Il  ne  pouvait  en  effet  lutter 
sans  désavantage  contre  la  réputation  de  Haen- 
del  ;  car,  outre  qu'il  n^avait  point  la  fertilité  d'in- 
mention  de  ce  grand  homme ,  ses  choeurs  sont 
d'one  faiblesse  que  ne  comporte  pas  cette  espèce 
de  drame.  Malgré  l'admiration  des  Anglais  pour 
Haendel,  leurs  biographes  ont  essayé  de  démon- 
trer que  le  peu  de  succès  des  oratorios  d'Arne 
a  été  causé  par  rinfériorité  des  moyens  d'exécu- 
tion dont  ii  pouvait  disposer,  comparés  à  ceux 
de  son  modèle.  Arne  est  mort  d'une  maladie  spas- 
njodique,  le  5  mars  1778. 

Voici  Ift  liste  de  ses  ouvrages  :  l*  Rosamonde^en 
1 733. — 2*  L'Opéra  des  Opéras,  1733. — 3°  Zara, 
1736.  — é^'Contttf,  1738,  gravé.  —  5*  Theblind 
Beggar  ofBethnal  Green  (Le  Mendiant  aveugle 
tV  Bethnal  Green).  —  6«  Fall  ofPhaetcm,  (La 
Ctutede  Phaéton). —7*  King  Pépin"  s  Campaign 
(La Campagne  du  roi  Pépin),  1745.  —S*  Don  Sa- 
wrio,  1749. —9*"  Temple  ofDulness  (Le  Temple 
de  la  Paresse),  1745.  ^10°  Britannia,  1744.— 
11*  Blisa,  1750.  — 12»  Cimona.  — 13*  Artaxer- 
cet,  1762,  gravé  en  partition.—  l^'Elfrida.  — 
15*  KJkngArthur  (Le  Roi  ArUiur).  — -  16*  The 
fiiiardtanou/t(7t^^e<f( Le  Tuteur  dupé),  1765, 
gravé  en  partition.  — 17*  The  Birth  df  Hercules 
(La  Naissance  d'Hercule),  1706.  — 18«  Achilles  in 
pettiçoats  (Achille  àScyros).  ^  id""  Thomas  and 
Sally,  gravé  en  partition.  —  20<*  The  Choice  oj 
Harlequin  (Le  Choix  d'Arlequin).  —  21*  Syren 
(LaSyrène).— 22*  TheLadiesfrolick(LB&Veaane& 
gaUfardes),  en  1770,  gravé  en  partition.  —  23* 
V Olympiade ,  opéra  italien.  Ses  oratorios  sont  : 
Alfred,  17  ^6;  Judith,  n^fTrtpto-Portsmouth, 
gravé  à  Londres.  Tous  ces  ouvrages  ont  été  pu- 
bliéi  cfaei  Walsb  et  autres  éditeurs  de  Londres, 
en  extraits  ou  en  partitions  complètes.  Il  a  fait 
graver  ausaî  pour  la  chambre  :  1*  Colin  and 
Pkabe  (Colin  et  Phébé),  dialogne,  1 745.  —  2«  Ode 
en  Shakespeare  (Ode  sur  Shakespeare). — 3*  Song 
in  the  Fairy  taie,  —  4*  The  oracle  or  the  Resol- 
^HTof  questions  y  with  Z2  pages  ofsongs,  1763.— 


5«  il/aj((/ay(Lepremier  JourdeMai).—  6«  Nine 
books  of  sélect  english  songs  (Neuf  livres  de 
chansons  anglaises). 

Madame  Ame ,  femme  du  compositeur,  était 
excellente  cantatrice,  et  brillait  dans  les  opéras 
de  Haendel  :  elle  est  morte  vers  1765. 

ARNE  (llfiGHEL),  fils  du  précédent,  na- 
quit à  Londres  en  1741.  Ses  dispositions  pour 
la  musique  se  développèrent  si  tOt  qu'à  l'Age  de 
dix  ans  il  exécutait  sur  le  clavecin  des  leçons  de 
Hœndel  et  de  Scarlatti  avec  une  rapidité  et  une 
correction  surprenantes.  En  1764  il  donna,  en  so- 
ciété avec  Battishill,  au  théâtre  de  Drury-Lane, 
l'opéra d'iélcmena,  qui  n'eut  aucun  succès,  et 
The  Pay*s  taie  (  Le  Conlc  de  fées) ,  qui  fut  mieux, 
accueilli.  Cymon  fut  jouée  en  1767  :  c'est  le  meil- 
leur ouvrage  de  Michel  Arne,  qui  en  écrivit  plu- 
sieurs autres,  mais  qui,  vers  1780,  eut  la  folie  de 
quitter  sa  profession  pour  se  livrer  à  la  recherche 
de  la  pierre  philosophale;  il  fit  même  construire 
à  Chelsea  un  b&timent  qui  lui  servait  de  labora- 
toire. Mais,  ayant  été  ruiné  par  les  dépenses  que 
lui  occasionna  l'objet  de  ses  recherches,  il  rentra 
courageusement  dans  la  carrière  de  la  musique, 
et  écrivit  de  petites  pièces*  pour  les  théâtres  de 
Covent-Garden ,  du  Vauxhall  et  du  Ranelagh  : 
il  est  mort  vers  1806. 

ARNEST,  premier  archevêque  de  Prague , 
vers  le  milieu  du  quatorzième  siècle ,  composa,  ' 
vers  l'année  1350,  un  chant  en  langue  bohème, 
avec  la  musique,  en  l'honneur  de  saint  Wences- 
las.  Ce  diant,  dont  les  paroles  sont  la  traduction 
du  Kyrie  Eleison ,  se  chante  encore  dans  les 
églises  de  la  Bohème  à  la  fête  de  saint  Wenceslas. 
Arnest  mourut  le  30  juin  1364 ,  et  fut  inhumé 
dans  le  monastère  des  chanoines  réguliers  de 
Sainte-Marie, qu'il  avait  fondé  àGlatz.  Berghauer, 
dans  son  Protomartyre  S.  Joanne  fifepomuc, 
1 1,  p.  102,  dit  quil  existe  dans  l'église  cathédrale 
de  Prague  un  bean  manuscrit  sur  vélin,  en  six 
volumes  grand  in-folio,  qui  contient  nne  collec- 
tion de  messes,  de  séquences  et  de  motets  notés, 
et  qui  a  été  exécaté  aux  dépens  et  par  les  or- 
dres d'Arnest  en  1363.  Au  premier  volume  de  ce 
manuscrit,  on  trouve  l'écusson  desarmesd'Arnest, 
qui  consiste  en  un  cheval  blanc  dans  un  champ 
rouge,  avec  cette  inscription  :  Anno  Domini 
McccLXiii.  Dominus  Arnestus  Pragensis  Se- 
clesise  primus  Archiepiscopus  fecit  scribere 
hune  librum,ut  Domini  eanonicl  eo  utantur 
in  Ecclesia  predicta.  Obiit  autem  predictus 
Dominus  Arnestus  An,  Dom,  mogclxiv.  UltHna 
die  mensis  Junii.  Cujtis  anima  requiescat  in 
pace.  Amen,  Le  portrait  d'Arnest  a  été  gravé  par 
Mathias  Greischer  et  inséré  dans  l'ouvrage  quia 
pour  titre:  Az  ÉgeszVilagonslev*s  Csudalatos 


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142 


ARTÎEST  —  ARNOLD 


Boldogsagos  Stûz  Kepeineck  Rovidedenjol  tet 
Eredeti,  etc.,  etquiaétépablié  à  Prague,  en  1690, 
in-4* ,  aux  dépens  dn  prince  Paul  Esterliazy. 

ARNETH (François-Henri),  physicien,  né 
à  Vienne  vers  1815,  est  auteur  d*un  traité  de  la 
▼oix  humaine,  intitulé:  DiemenschUche  Stimme. 
Vienne,  1842,  1  toI.  in-8*. 

ARNIM  (Locn-AcBiH  o') ,  poète  et  roman- 
cier allemand,  naquit  à  Berlin  le  26  jaoTier  1781, 
et  mourut  dans  une  maison  de  campagne  aux 
enTirons  de  cette  ville,  le  21  janvier  1831.  Son 
mérite  littéraire  ne  doit  pas  être  apprécié  ici  :  fl 
n'est  cité  dans  cette  biographie  que  pour  une  suite 
d'articles  sur  les  airs  populaires  (  Von  Volks- 
liedern  )  qu'il  a  publiés  dans  la  Gazette  musicale 
de  Berlin  (1805,  not  20,  21,  22,  23  et  26  ).  D'Ar- 
nim  avait  parcouru  l'Allemagne  en  tout  sens,  et 
y  avait  recueilli  un  grand  nombre  de  ces  chan- 
sons ,  les  notant  sous  la  dictée  des  artisans,  des 
Jeunes  filles  et  des  pAtres.  Il  en  forma  un  recueil 
qui  parut  à  Heidelberg,  en  1800,  sous  le  titre 
de  :  Ikts  Wunderhorn  (le  Cor  merveilleux),  et 
dont  il  a  été  publié  une  nouvelle  édition  en  1819. 

ARNIH  (ÉusÀBETH  ou  Bettinad*),  femme 
do  précédent,  née  Brentano,  a  vu  le  jour  à  Franc- 
fort-sur-le-Mein ,  en  '  1785.  Douée  d'une  ima- 
gination ardente,  elle  s'éprit  d'un  amour  pas- 
sionné pour  Gcethe,  qu'elle  n'avait  jamais  vu,  à 
la  lecture  de  ses  ouvrages ,  et  lui  écrivit  des  let- 
tres pathétiques  auxquelles  le  galant  vieillard  ré- 
pondit par  des  sonnets  et  par  des  épttres  remplies 
de  grâce  et  de  douce  philosophie.  Cette  corres- 
pondance, commencée  en  1807,  a  été  publiée 
en  trois  volumes,  sous  le  titre  de  :  ^tht^t  Brief- 
wechsel  mit  einem  Kinde  (  Correspondance  de 
Gœthe  avec  un  enfant).  Cet  enfant  avait  vingt- 
deux  ans  quand  le  commerce  épistolaire  com- 
mença. La  célébrité  de  Bettina  n'est  pas  fondée 
seulement  sur  son  amour  pour  Tillustre  poète  : 
elle  y  a  d'autres  titres  par  ses  ouvrages  littéraires. 
On  n'a  pas  à  s'en  occuper  ici  :  M»^  d'Arnim  n'est 
mentionnée  dans  cette  biographie  que  pour  ses 
JUeder  pour  une  ou  deux  voix  avec  accompagne- 
ment de  piano ,  dont  il  a  été  publié  un  recueil  à 
Leipsick,  chez  Breitkopf  et  Haertel.  Bettina 
Brentano  avait  épousé  le  littérateur  Louis  d'Ar- 
nim, dont  elle  est  devenue  veuve  en  1831. 

ARNKIEL  (Trogillus),  fut  d'abord  pasteur 
à  Asparende ,  dans  le  Sleswick ,  et  mourut  en 
1713,  surintendant  des  églises  luthériennes  du 
Holstein.  Il  a  beaucoup,  écrit  sur  l'histoire  du 
Nord.  Au  nombre  de  ses  outrages  se  trouve 
un  traité  de  l'usage  des  con,  principalement 
dans  la  musique  sacrée,  qu'il  écrivit  au  sujet 
d'un  cor  en  or  trouvé  le  20  juillet  1639  à  Tun- 
dern ,  en  Danemark ,  et  sur  lequel  plusieurs  sa- 


vants ont  écrit  des  dissertations  (Fid.  01.  Wor- 
mii  de  Aureo  cornu  Danico).  Le  titre  de  Ton- 
vrage  de  Amkiel  est  :  Font  Gebrauch  der  Bor- 
ner, insonder heit  beym  Gottesdienste  (De 
l'usage  des  cors,  particulièrement  dans  le  service 
divin  )  1683 ,  in-4*.  11  y  a  joint  une  préface  histo- 
rique sur  le  chant  de  l'église. 

ARNOLT  ou  ARNOULD,  surnommé /« 
Vielleux,  c'est-à-dire  le  joueur  de  vielle  (l),tron- 
vère  du  trdzième  siècle.  Le  manuscrit  7222  de  la 
Bibliothèque  du  Roi  nous  a  conservé  deux  de 
ses  chansons,  qui  sont  notées. 

ARNOLD  ou  ARIVOLT ,  surnommé  de 
Brdck,  ns  PRDG ,  dbBrucq  ,  et  même  ns  Poivn  ; 
et  qui  est  quelquefois  désigné  simplement  par  le 
nom  dUrnolduSf  est  un  musiden  flamand  qui 
brilla  au  commencement  du  seizième  siècle ,  et 
qui^it  le  jour  à  Bruges  (  vers  1480) ,  d'où  loi 
est  resté  le  nom  d'Arnold  van  èrugge ,  van 
Bruck,  van  Bruch  {Sruck\  ancienne  ortho- 
graphe flamande  de  Éruges  ),  Les  Allemands  lui 
ont  donné  le  nom  d^ Arnold  von  Bruck,  et  les 
Italiens  celui  à'Amoldo  de  Ponte,  parce  que 
Bruch  ou  Brug  signifie  Pon^en  flamand,  comme 
Bruck  en  allemand ,  et  Ponte ,  en  italien.  Od 
ignore  où  Arnold  a  fait  ses  études  musicales; 
mais  un  monument  intéressant  nous  appread 
qu'il  fut  mattre  de  la  chapelle  de  Ferdinand  P, 
roi  des  Romains  ,  qui  devint  empereur  d'Alle- 
magne à  la  fin  de  1556,  après  l'abdication  de 
Charles-Quint.  Ce  monument  est  une  médailie 
en  argent ,  qui  existe  dans  le  cabinet  impérial  à 
Vienne,  et  qui  représente  d'un  cOtè  le  buste 
d'Arnold,  avec  cette  inscription,  EIKÛM.  AR- 
NOLDI  A  BRVCK  R(omanorum)  R(egi«) 
M(ajestati8)  R.  C.  (Rectoris  capell»)  CAN- 
TORVM  PRAESIDIS  1536.  Au  rêver»,  dans  une 
couronne  de  branches  d'olivier,  on  lit  le  dis- 
tique suivant,  en  huit  lignes  : 

OMNIA.  QVAE.  MVNDO.  SVNT.  ORNA- 
TISSIMA.  CESSANT.  INGKNII.  SOLVM. 
STATQVE.  MANETQVE.  DECVS,  c'est-à- 
dire  :  «  Tout  ce  qui  dans  ce  monde  brille  d'un 
«  vif  éclat  disparaît  :  la  gloire  du  génie  seule 
R  reste  et  persiste.  » 

Arnold  mourut  à  Vienne  le  22  septembre  1536. 
On  connaît  jusqu'à  ce  jour  les  compositions 
suivantes  d'Arnold  de  Bruges  :  1°  Un  Dies  îrx 
k  quatrevoixdans  le  ms.  In-fol.  m*,  de  laBiblio- 

(i|  Roquefort  aprooTéque  nnstnimentqiil  a  porté  le  vm 
de  vMU  dans  le  mo  jeo  âge  n'est  antre  qne  le  tIoIod  on  n- 
bêc  (  Voyei  Pouvrage  Intitulé  ;  De  la  poéste  firmçatm  dflw 
les  douzième  et  treixUme  sUdes ,  par  M.  Roquefort,  p.  id7 
et  iOi).On  peutTotrsnr  ce  sujet  las  JlacAe»r*«iWitor<««« 
sur  roHgtou  et  les  trantjférmaUmu  des  ên^rvemtt  o 
archet^  de  l'auteur  de  cette  biographie,  dans  le  Une  Inti- 
tule :  Antoine  Stradivari,  elc.  (l»aris,  isn,  i  rolume  In-i*. 


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ARNOLD 


143 


llièqiie  royale  deMunicb,  coté  47.  —  2"  Le  motet  à 
cioq  voix  In  civitate  Domini^  en  manuscrit  à  la 
Bibliothèqiie  impériale  de  Vienne.  —  3*  L'hymne 
à  quatre  Toix,  Gloria  lausethonor,  ibid.  —4'*  Le 
motet  Fortitudo  Dei^àsix  voix,  dans  la  première 
partie  de  la  collection  intitulée:  Novum  et 
insigne  opus  mtciicum,  sex^  quinque  et  qua* 
tuor  vocum,  etc.  ;  Norimberg»,  Hier.  Graplieus. 
1537,  petit  in-40  oU.  —  5*  Les  motets  à  cinq  voix 
Pater  noster,  et  In  civitatem  Domini ,  dans 
la  seconde  partie  du  même  recueil;  Nurem- 
berg, 153S,  petit  in-4*  obi.  —  6*  Des  motets 
dans  la  collection  quia  pour  titre  :  Selectissimo- 
rum  Motettorum  partim  quinque,  partim 
fuatuor  vocum,  iomtts  primtUf  dont  Georges 
Fôrster  fut  éditeur,  et  qui  a  été  publié  à  Nurem- 
befg,  chez  Petreius,  en  1540,  in -4**  obi.  —  7o 
Les  hymnes  Audi  Bénigne  conditor  ;Jesu  qua- 
irogenarim;  Adesto  nunc  Scclesix;  0  Crtix, 
<m,  à  quatre  Yoix,  dans  le  Scurorum  Hym- 
wïïun  Liber  primus.  Centum  et  triginta 
quatuor  Bymnus  continens,  ex  optimis  au- 
thoribus  musicis  collectns;  interqvosprimi 
erti/lces  in  hoc  editione  sunt  Thomas  Stol- 
tzer,  Henrieus  finek,  Arnoldus  de  Bruck ,  et 
alïi quidam;  Yittebergœ,  apudGeorgium  Rliau, 
1542,  in-4  obi.  —  8^  Quelques  motets  dans  le  re- 
codi  qui  a  pour  titre  :  Quatuor  vocum  musicse 
modulationes  numéro  26  ex  optimis  aucto^ 
ribus  diligenter  seleeta^  prorsus  novss,  atque 
ijfpîs  hactenus  non  exeusm;  AntverpisB,  apud 
GuUielmum  Vissenmum ,  1542 ,  petit  in-4*  obi.; 
—  9*  Des  chansons  allemandes  dans  la  seconde 
partie  du  recueil  publiée  par  Fôrster,  sous  ce  ti- 
tre :  Bin  Ausszug  kurtxweiliger  guter  friseher 
Uedlein  zusingen  (Choix  de  chansons  les  plus 
amusantes,  les  meilleures  et  les  plus  nouvelles 
à  chanter),  Nuremberg,  Petreius,  1540,  in-4** 
obi.  — 10*  Des  chants  à  Tusagedes  écoles  dans  le 
recueil  intitulé  :  123  Newe  geistliehe  Gesxnge 
mitpier  undjûnff  Stimmen^eic  (123  nouveaux 
chants  spirituels  à  quatre  et  cinq  voix,  etc.)  ; 
Wltlenberg,  G.  Rhaw,  1^44,  ln-4«  obi.  Hans 
Walther  a  inséré  aussi  un  cantique  d'Arnold  de 
Bruges  dans  son  Cantionate^  imprimé  à  Wit- 
tenberg,  en  1544.  Quelques  auteurs  ont  confondu 
par  erreur  Arnold  de  Bruges  avec  Arnold  sur- 
nommé Flandrus.  (  Voi^.  ce  nom.  ) 

ARNOLD  DE  FLANDRES ,  en  latin  Ar- 
notdus  FtandruSf  musicien  belge,  qui  vécut  à 
la  fin  du  seizième  siècle  et  au  commencement 
do  dix-septième,  ftat  morne  camaldole  (ère- 
mita  )  et  organiste  de  son  cooveift ,  à  Tolmezzo, 
dans  le  Frionl.  Quelques  auteurs  ont  cru  qu'il 
était  le  même  qu'Arnold  de  Bruck  ou  de  '  Bru- 
ses  ;  mais  Terreur  est  évidente,  car  celui-ci  est 


mort  en  1536 ,  tandis  qnUmold  de  Flandres  vi- 
vait encore  soixante-dix  ou  douze  ans  plus  tard. 
On  a  de  ce  moine  les  ouvrages  dont  voici  les  ti- 
tres: 1*  SacTiB  Cantiones  Amoldi  Flandriere^ 
mita  (1)  organistx  Tuimetini  (2)  quatuor  vo- 
cihus  deeantandm,  liber  primus;  VenetOs 
apud  Angelum  Gardanum,  in-4*  obi.  Ce  re- 
cueil contient  20  motets.  L'épltre  dédicatoire  est 
datée  de  Venise,  aux  ides  de  janvier  1595.  Arnold  y 
dit  qu'il  s'est  livré  avec  ardeur  à  l'enseignement 
du  chant  aux  enfants  (  A  puero  quantum  in  me 
fuit,  ardentissime  eolui  ).  ^  2'  Madrigali  a 
cinquevod;  Dillingen,  1608,  ln-4«.  Cette  édi- 
tion a  dA  être  faite  d*après  une  autre  édition  de 
Venise.  *-  3*5ic  fortuna  juvat ,  messe  à  sept 
voix ,  ibid. 

ARNOLD  (  Gkobgbs  ) ,  organiste  de  la  ca- 
thédrale de  Bamberg,  naquit  dans  le  Tyrol, 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle, 
et  fut  d'abord  organiste  à  Inspriick.  Il  a  publié 
les  ouvrages  suivants  :  lo  Cantionum  sacrarum 
de  tempore,  op.  1,  in-4*.  —  2"  Très  Motettos  de 
nomineJesu,  op.  2,  in  4*.  —  3*  Psalmi  de  Beata 
Maria  Virgine  eum  Salve  Regina,  Ave  Regina, 
AlmàRedemptoris  Mater,  et  Regina  Cœli,cum 
quinque  vel  sex,  scUicet  tribus  vodbus  ;  duobui  ' 
violinis  concertantibus,  cum  viola  ad  libitum, 
Œniponti ,  typis  et  suraptitAis  Michaeli  Wagneri, 
1652,  in-4*. — 4»  Cantiones  et  Sonet Ix,  uno, 
duobus,  tribus  et  quatuor  violinis  actomodatœ, 
cum  bcuso  generali;  Œniponti,  1659,  in-fol.  — 
5*  Savrarum  cantionum  de  tempore  et  sanctis 
quatuor,  quinque,  sex  et  septem  vodbus  ac 
instrument,  concert.  ;  Œniponti,  1661,  in-4*.  — 
6*  Psalmi  vespertini  quatuor  aut  duabus  vodb. 
et  duobus  violinis  concertantibus  vel  septem, 
decem,  quindecim  ad  plaeitum,  Bamberg», 
in-fol.  —  70  Très  missse  pro  dtfunctis  et  alia 
laudativa  quatuor,  quinque ,  septem  vocib, 
et  tribus  vel  quatuor  violinis  ad  plaeitum  ; 
BambergBB,  1676,  tn-4".  —  8*  Missarum  qwi" 
tern,  cum  novem  vocibiUf  1*  pars;  Barabergae, 
167S,  in-fol.  idem,  2* pars;  1676, in-fol. 

ARNOLD  (Jbàn),  premier  trompette  de 
rélecteur  de  Saxe,  au  milieu  du  dix-septième 
siècle,  a  composé  en  1652,  pour  les  noces 
de  Georges  l*',  une  sonate  à  quatre  trompettes 
qui  a  été  imprimée  è  Dresde,  dans  la  même  année. 

(1)  Ed  Itallo,  I«t  ermites  étalent  de  Tordre  des  camal- 
dolcs.  U  7  STBlt  aoisl  les  émîtes  de  Salnt-JérAme  ;  nais 
on  avpHalt  cevi-d  JUtfronrmttes.  Bn  Espagne ,  les  ermi- 
tes éUlênt  de  Tordre  de  SeUni-Jean  de  la  PénUmce,  et  en 
Portugal ,  ils  avalent  saint  Pan!  pour  iiatron. 

(«}  TtUmetinum  est  le  nom  lattai  deTolemeno,  petite  vUle 
des  Auts  Ténltlcns,  dans  la  provlnee  appelée  Comte 
ou  Cargna,  dont  elle  est  le  chef-ileo.  Cette  province  fait 
partie  dn  FriooL 


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144 


ARNOLD 


ARNOLD  (  Micbel-HenrO  »  habile  orga- 
niste de  l'église  Saint-André,  à  Erfûrt,  naquit  à 
Erfurtyeo  1682.  Ses  préludes  d'orgue  pour  des 
chants  simples  ou  chorals  ont  eu  une  grande  ré- 
putation; on  ne  croit  pas  qu'il  les  ait  fait  impri- 
mer; mais  Téditeur  Koerner,  d'Erfùrt,  en  a 
donné  quelques  morceaux  dans  sa  collection  de 
pièces  des  anciens  organistes. 

ARNOLD  (Jbàm-Georces),  organiste  à 
SIml,  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle ,  a  fait 
graver  à  Nuremberg,  en  1761,  deux  trios  pour 
clavecin  et  violon. 

ARNOLD  (  Samuel),  docteur  en  musique, 
né  à  Londres  le  10  août  1740  »  reçut  les  pre- 
mières leçons  de  musique  d'un  rnusiciim  nommé 
Gates,  alors  maître  des  enfants  de  la  chapelle 
royale ,  et  termina  ses  études  dans  cet  art  sous 
le  docteur  Narcs.  C'est  donc  à  tort  qu'on  a  dit 
{Dici.hisLdes  Mus.,  Paris,  1810)  qu'il  était  Al- 
lemand ,  et  qu'il  avait  été  élève  de  Hœndel.  A 
peine  Arnold  eut-il  atteint  l'âge  de  vingt-cinq 
ans  qu'il  dit  engagé  par  les  directeurs  de  Co- 
vent-Garden  à  travailler  pour  leur  théâtre;  il 
débuta  par  le  petit  opéra-comique  intitulé  : 
\Ma\dof  the  mil  (la  Fille  du  Moulin).  Les 
éloges  qui  furent  donnés  à  sa  musique  le  détermi- 
nèrent à  s'exercer  sur  un  oratorio,  et  il  éerivit 
The  Cure  qfSaûl  (la  Gnérison  de  Saûl),  qui  fut 
exécute  en  1774,  et  qui  lui  fit  une  grande  réputa- 
tion en  Angleterre.  A  celui-ci  succéda,  dans  l'année 
suivante,  Abimelech;eù  1776  il  donna  The  pro^ 
digal  Son  (  l'Entant  prodigue),  et  en  1777  La 
Résurrection,  Dans  les  intervalles  qui  séparent 
ces  productions  il  fit  la  musique  de  plusieurs 
opéras ,  farces  et  pantomimes.  A  la  mort  du  doc- 
teur Nares ,  qui  eut  lieu  au  commencement  de 
1783,  Arnold  lui  succéda  dans  la  place  d'orga- 
niste du  roi  et  de  compositeur  de  la  cliapelle 
royale.  Ces  emplois  Pobligèrent  k  écrire  un 
grand  nombre  d'offices ,  d'antiennes  et  de  psau- 
mes, qui  sont  fort  supérieurs  à  ses  autres  ou- 
vrages, bien  qu'ils  soient  moins  connus.  L'an- 
née suivante  il  fut  choisi  comme  sons-directeur 
de  la  musique  de  Westminster  pour  la  commé- 
moration de  Hœndel.  Ce  fut  aussi  Arnold  que 
le  roi  d'Angleterre  chargea  de  diriger  la  magni- 
fique édition  des  œuvres  de  ce  grand  musicien, 
qui  fut  publiée  à  Londres  en  1786,  en  36  vol.  in- 
fol.  Il  eut  le  tort  de  ne  pas  donner  assez  desoins 
è  cette  édition,  et  d*y  laisser  une  multitude  de 
fautes  qui  la  déparent,  et  qui  font  préférer  souvent 
les  anciennes  éditions  données  imr  Walsb,  sons 
les  yeux  de  Hspndel  Vers  la  fin  de  Tannée  1789, 
l'Académie  de  musique  ancienne  le  nomma  son 
directeur  :  il  a  conservé  cette  place  jusqu'à  sa 
mort.  Celle-ci  fut  hâtée  par  une  chute  qu'il  fit 


en  voulant  prendre  un  livre  dans  sa  bibliothè- 
que: il  se  brisa  le  genou;  et,  nonobstant  les  soins 
qu'on  lui  prodigua,  il  eessa  de  vivre  le  22  oc- 
tobre 1802,  après  avoir  tangoi  pendant  plus 
d'une  année.  Ses  restes  furent  déposés  à  l'abbaye 
de  Westminster;  et  les  choristes  de  cette  abbaye 
se  réunirent  à  ceux  de  Saint-Paul  et  de  la  cha- 
pelle royale  pour  chanter  k  ses  obsèques  un 
service  funèbre  composé  par  le  docteur  Calcott. 
De  pareils  honneurs  prouvent  la  haute  estime 
que  les  Anglais  ont  eue  pour  les  talents  d'Arnold  ; 
tous  leurs  biographes  s'accordent,  en  effet,  pour 
vanter  le  mérite  de  ses  productions  :  néanmoins 
j'avoue  qu'en  examinant  ceux  de  ses  ouvrages 
qui  ont  éte  gravés ,  je  n'y  ai  rien  trouvé  qui 
pût  justifier  les  éloges  qu'on  leur  a  prodigués. 
Le  chant  en  est  commun  et  dépourvu  d'élégance  ; 
la  qualité  qui  m'y  a  paru  la  phis  remarquable 
est  la  pureté  d'harmonie. 

Le  docteur  Arnold  a  composé  sept  oratorios , 
cinquante-cinq  opéras  anglais ,  outre  un  grand 
nombre  de  pantomimes,  odes,  sérénades  et 
farces.  Parmi  ses  opéras  et  pantomimes,  les  sui- 
vants sont  les  plus  connus  :  1*  Maid  of  the  Milt 

(laFille  du  Moulin),  à  Covent-Garden,  1765. 

2»  Rosamond,  ibid.,  1767.  —  8«  The  Portrait  ^ 
farce,  ibid.^  1770.  —  4«  Mother  Shipton  (la 
Mère  Shipton),  pantomime,  à  Hay-Marfcet» 
1770.—  ô*  Son-in-law  (le  Gendre),  farce,  iUd., 
1779.  —  6°  Fire  and  Water  (le  Feu  et  l'Eau  ), 
opéra  ballet ,  ibid.,  1780.  ~  TWedding  Night 
(la Nuit  des  Noces),  farce,  ibid.,  1780.  —  8*  Sil- 
ver  Tankard  (le  Pot  d'argent),  farce,  ibid., 
1781.  — 9*  Deadin  live  (te  Mort  vivant),  opéra- 
comique,  ibid.,  1781.— 10*>  Castte  qf  Andalusia 
(le  Château  d'Andalousie),  opéra-comique,  à  Co- 
vent-Garden, 1782.  —  1 1*  Gretna'Green ,  farce , 
Hay-Market,  1783.  —  12*  Hunt  the  lipper  (la 
Pantoufle  qui  court),  farce, ibid.  —  iZ^Peeping^ 
Tom,  opéra-comique, ibid.,  1784.  —  14»  Bere, 
there,  and  everywhere  (Ici,  là  et  partout), 
ibid.,  1784.  —  15o  Two  to  one  (Deux  â  un), 
opéra-comique^  ibid.,  t7^h.  ^  W Turk and  no 
Turk  (Turc  et  point  Turc),  opéra-comique, 
ibid,  1789.  — 17*  Siège  of  Curtola  (te  Siège  de 
Courzole),  opéra-comique,  ibid.,  1786.  -^  18* 
InkUand  Yarico,  opéra,  ibid.,  llBT.  —  tVBn* 
rnged  Musician  (  le  Musicien  enragé  ),  intermède, 
ibid.,  1788.—  td^Battle  qf  Hexham  (la  Batoilte 
d'Hexbam},opéra,  ibid.,  1789.— 21*Aew  Spain 
(la  Nouvelle-Es|>agne),  opéra,  1790.  —  22*  Baskei 
Maker  (le  Fa^ur  de  corbeilles),  intermède, 
1790.  —  2S*  Surrender  of  Calais  (  la  Prise  de 
CalaiO,  ibid.,  1791 .  —24*  Barlequin  and  Fous- 
tus ,  pantomime ,  à  Covent  Garden ,  1793.  — 
ib'Children  in  the  wood  (Les  Enfants  dans 


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ARNOLD 


145 


*  le  bois) ,  intermède ,  Hay-Markct,  1793.  —  26*» 
Robin  Gray ,  intermède ,  ibid.  —  27»  Torinski , 
opéra,  ibid.,  1795.  —  7^"* Mountainers  (  les  Mon- 
tagnards), ibid.,  1795*  — 20»  Wo payât herecko- 
ning?  (Qui  paiera  l'écot?)» intermède,  ibid., 
1795.  —  30^  Love  and  Money  (  Amour  et  Argent), 
farce,  ibid.,  1795.  —  31*  Baunian  Day ,  inter- 
mède, ibid.,  1796.  —  Z7^  SMpwreck^  opéra-co- 
miqoe,àDriiry-Lane,  1796.  —  33"*  italian  Monk 
(le  Moine  italien),  opéra,  à  Hay-Market,  1797.  — 
34*  False  and  True  (  le  Fanx  et  le  Vrai  ),  ibid., 
1798.  —  ô**  Throw  physic  to  the  dogs  (Jeter 
ses  remèdes  aux  chiens  ) ,  farce,  1798.  —  36*  Cam- 
^o-i7rt/on5,  opéra,  ibid.,  1798.  —37*  R(View  (  la 
ReTue },  farce,  ibid.,  1 80 1 .  —  38*»  The  Corsair  (  le 
Corsaire),  ibid.,  1801.—  39»  Vétéran  Tar  (le 
Tieux  Matelot  ) ,  op.  com.  à  Drury-Lane ,  1801 .  <— 
40*  Sktty-third  Letler  (La  soixante-troisième 
Lettre  ) ,  farce ,  à  Hày-Market.  Une  collection 
complète  de  tous  les  ouvrages  gravés  d'Ar- 
nold, reliée  en  18  volumes  in-folio,  a  été  vendue 
à  Londres,  chez  Kaikin,  en  1846,  9  guinées. 
Ontre  cela,  Arnold  a  laissé  en  manuscrit  une 
grande  quantité  de  musique  sacrée ,  un  traité  de 
la  basse  continue,  et  a  fait  graver  douze  oeu- 
vres de  sonates  et  de  pièces  pour  le  piano.  On  a 
aussi  de  loi  une  collection  decliansons  intitulée  : 
Anacreontic  songsy  duets  and  glees^  Londres, 
1788.  Le  portrait  d'Arnold  a  élé  gn^vé  dans  le 
Biographical  Magasine,  en  1790. 

ARNOLD  (Feroinand)  ,  habile  chanteur,  né 
à  Vienne,  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle, 
possédait  une  belle  voix  de  ténor.  Il  brilla  sur 
le  théâtre  de  Riga  en  1796 ,  et  puis  sur  ceux  de 
Hambourg,  de  Berlin  et  de  Varsovie. 

ARNOLD  (  Ignace-ërnest-Ferdimaiid),  doc- 
teur en  droit  et  avocat  à  Erfurt ,  naquit  dans  cette 
ville,  le  4  avril  1774.  Il  a  donné  un  catalogue 
de  compositeurs  dramatiques  dans  TAImanach 
de  Gotha  de  1799,  où  l'on  trouve,  parmi  beau- 
coup d'erreurs  et  de  négligences ,  quelques  dé- 
tails intéressants.  En  1803  il  publia  une  analyse 
esthétique  des  œuvres  de  Mozart ,  sous  ce  titre  : 
Moiart*s  Geist.  Seine  kurze  Biographie  und 
xsthetische  Darstellung  seiner  Werke  (  Esprit, 
de  Mozart.  Sa  Biographie  abrégée,  et  tableau 
esthétique  de  ses  œuvres)  ;  Erlurt,  1808,  in-8*. 
Cet  essai  fut  suivi  de  publications  de  même  genre 
qui  parurent  à  des  époques  diverses,  et  qui 
concernent  Zumsteeg,  Ditlersdorf,  Haydn,  Cbe- 
rubini ,  Paîsidlo ,  Cimarosa ,  Winter  et  Himmel. 
Ces  opuscules  ne  portent  pas  de  nom  d'auteur. 
Ils  ont  été  réunis  en  deux  volumes,  sous  le  titre 
de  Galerie  des  musiciens  les  plus  célèbres  des 
dix'huitième  et  dix-neuvième  siècles  (Gallerie 
der  berâhmtesten  Tonkunstler  des  achtzehnten 

BIOGB.  UNIT.   DES   MOSICIEflS.  T.  I. 


Qndneunzehnten  Jahrhunderts);  Erfurt,  J.  K.  Mill- 
ier, 1816,  2  vol.  in-8*'.  Enfîn  il  a  fait  paraître  un 
assez  bon  ouvrage  sous  ce  titre  :  Der  angehende 
Musikdirector,  oderdie  Kunst  ein  Orchesterzu 
bilden ,  etc.  (  Le  Directeur  de  Musique ,  ou  l'art 
de  diriger  un  Orchestre);  Erfurt,  1806,  in-S». 
Danscclivre,divlséen  16  chapitres, Arnold  donne 
une  idée  générale  des  fonctions  d*im  directeur  de 
musique,  de  la  préparation  et  de  l'exécution 
d'un  morceau ,  des  i-épétitions ,  de  la  disposition 
d'un  orchestre ,  de  la  mesure  et  de  la  manière 
de  la  battre,  de  l'expression  et  de  la  précision , 
de  la  direction  dans  les  divers  genres  de  musique 
d*église ,  de  concert,  de  l'opéra ,  du  ballet ,  etc. 
Arnold  est  mort  à  Erfurt,  le  13  pctobre  1812  : 
il  avait  alors  le  titre  de  conseiller  privé  et  de 
secrétaire  de  l'université  de  cette  ville.  Outre  ses 
travaux  dans  la  littérature  musicale,  on  lui  doit 
aussi  quelques  romans. 

ARNOLD  (  Jeam-Godefroi  ) ,  compositeur 
agréable  et  virtuose  sur  le  violoncelle ,  naquit  le 
l***  février  1773,  à  Niedemhall,  près  d'Oehrin- 
gen,  où  son  père  était  encore  maître  d'école 
en  1810.  Après  avoir  terminé  ses  études  élémen- 
taires, Arnold  se  livra  exclusivement  à  la  musi- 
que, au  piano  et  surtout  au  violoncelle,  pour 
lequel  il  avait  un  goût  passionné.  Dès  l'âge  de 
dix  ans,  il  causait  déjà  l'étonnement  de  ceux 
qui  l'entendaient  jouer  de  ce  dernier  instrument; 
mais  il  y  avait  si  peu  de  moyens  de  développer 
ses  dispositions  naturelles  dans  le  lieu  qu'il  ha- 
bitait, que  son  père  se  décida  à  l'envoyer,  en 
1785,  à  Lângelsau  pour  y  prendre  des  leçons  du 
musicien  de  la  ville.  Ce  musicien  était  un  homme 
dur  qui  soumit  le  jeune  Arnold  à  une  discipline 
si  sévère,  que  sa  santé  en  fut  altérée,  et  qu'il  ne 
se  rétablit  jamais  parfaitement.  Au  mois  de  mars 
1790,  Il  entra  chez  son  oncle  Frédéric  Adam 
Arnold,  musicien  de  la  cour  à  Werihelm.  Le, 
il  eut  occasion  d'entendre  souvent  de  bonne  mu- 
sique exécutée  par  un  orchestre  choisi,  et  son 
talent  sur  le  violoncelle  y  prit  de  nouveaux  dé- 
veloppements. Pour  compléter  son  éducation  mu- 
sicale, il  prit  des  leçons  d'harmonie  et  de  com- 
position d'un  habile  chanteur  el  organiste  nommé 
Frankenstein.  Ses  progrès  furent  rapides ,  et  il 
fut  bientôt  en  état  d'écrire  des  concertos  de  vio- 
loncelle qui  eurent  beaucoup  de  succès ,  non-seu- 
lement à  Wertheim,  mais  dans  toutes  les  villes 
où  il  se  fit  entendre  dans  le  cours  de  ses  voyages. 
Au  mois  d'avril  1795,^1  se  rendit  en  Suisse  pour 
y  donner  des  concerts  ;  mais  à  cette  époque  la 
guerre  désolait  ce  pays,  et  Arnold  ne  réussit  point 
dans  son  entreprise.  Le  succès  d'nn  second  voyage 
qu'il  fit  par  Wettersiein  et  Mordlingen  ne  fut  pas 
meilleur.  Mécontent  de  sa  position,  Arnold  se 

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146 


ARJNOLD 


rendit  à  Ratisboime,  ob  il  fit  la  Gonnaiisance  de 
Willmano,  violonoeUiste  célèbre,  dont  il  reçat 
des  leçons  pendant  quelques  mois.  Son  talent 
s'accrut  encore  dans  le  voyage  quMl  fit  en  1796 
en  diverses  parties  de  T Allemagne  ;  mais  ce  fut 
surtout  à  Berlin  et  à  Hambourg  qu'il  atteignit  à 
la  perfection  sous  plusieurs  rapports.  L'avantage 
qu'il  eut  d'entendre  Bernard  Romberg  pendant 
près  de  deux  mois  le  conduisit  à  réformer  quel- 
ques défauts  qu'il  avait  remarqués  dans  son  jeu. 
En  1797  y  il  se  rendit  à  Francfort-sur-le-Mein , 
et  y  Alt  attaché  à  Torcbestre  da  tbé&tre.  Il  se 
livra  alors  à  l'enseignement,  et  eut  on  grand 
nombre  d*élèves  pour  le  piano  et  le  violoncelle. 
11  arrangea  beaucoup  d'opéras  en  quatuors  pour 
violon  ou  flûte ,  composa  des  concertos  pour  plu- 
sieurs instruments,  particulièrement  pour  la 
Hùte  et  pour  le  piano.  Pour  son  instrument,  il  écri- 
vît aussi  beaucoup  de  solos,  dnos  et  trios ,  dont  la 
plus  grande  partie  fut  imprimée  à  Bonn ,  à  Franc- 
fort et  à  OfTenbacb.  Outre  ces  compositions ,  il 
voulut  aussi  traiter  le  genre  de  la  symphonie.  Sa 
piemière  production  de  cette  esp^^e  fut  exécutée 
avecsuccès  :  sa  mort  prématurée  l'empêcha  déter- 
miner la  seconde.  Il  y  avait  neuf  années  qu'il 
était  établi  à  Francfort  lorsqu'il  fut  attaqué  d'une 
maladie  de  foie  qui  le  conduisit  au  tombeau ,  le  26 
juillet  1806,  à  l'Age  de  trente-quatre  ans.  Parmi  les 
compositions  d'Arnold  qui  ont  été  imprimées,  on 
remarque  :  1"  Cinq  concertos  pour  le  violoncelle , 
le  premier  en  ut ,  le  second  en  9ol ,  le  troisième 
en/a ,  le  quatrième  on  mi  majeur,  le  cinquième 
en  rtf,  tous  gravés  à  OfTenbacb,  chei  André.  — 
2^  Une  symphonie  concertante  pour  deux  flûtes 
avec  orchestre,  qui  a  eu  beaucoup  de  succès,  et 
qui  a  été  gravée  à  Bonn ,  chez  Simrock.  —  3*  Six 
thèmes  avec  variations  pour  deux  violoncelle, 
op.  9,  à  Bonn.  — -  4^  Andante  varié  pour  flûte 
avec  deux  violons,  alto  et  basse ,  Mayence,  chez 
Schott;  &<*  Vingt-quatre  pièces  faciles  pour  gui- 
tare, Mayence,  Schott;  6*  Duos  faciles  pour 
guitare  et  flûte ,  Mayence,  Schott;  T  Marches 
et  danses,  ibid. 

AANOLD(Charles),  pianiste  et  compositeur, 
né  à  Neukirchen,  près  de  Morgentheim ,  le  6  mai 
1794,  est  fils  du  précédent.  Élève  d'André  et  de 
Volweiler,  il  a  acquis  du  talent  comme  pianiste 
et  comme  compositeur.  Dès  son  enfance,  ayant 
déjà  une  habileté  fort  rare  sur  le  piano,  il  voyagea 
pour  donner  des  concerts,  et  se  fit  entendre  avee 
succès  à  Vienne,  à  Berlin ,  à  Varsovie  et  à  Pé- 
tersbourg.  Il  épousa  M"*  Kesling  dans  cette 
dernière  ville.  A  Gracovie,  le  droit  de  bourgeoisie 
lui  fut  accordé  parce  qu'au  péril  de  sa  vie  il  sauva 
celle  d*un  jeune  homme  qui  se  noyait  dans  la 
Vistule,  en  s'y  jetant  tout  habillé.  Il  demeura 


plusieurs  années  à  Pétersbourg;  mais  il  fut' 
obligé  de  s'en  éloigner  parce  que  la  santé  de  sa 
femme  souffrait  de  la  rigueur  du  climat  de  la 
Russie.  Arrivé  à  Berlin,  il  y  donna  un  concert , 
le  15  novembre  1824,  et  s'y  fit  applaudir  comme 
compositeur  et  comme  pianiste.  Ce  sucoès  le 
décida  à  se  fixer  dans  cette  ville.  Appelé  à  Muns- 
ter, en  1835,  comme  directeor  de  maslqoe,il 
parait  y  avoir  établi  définitivement  sa  demeure  ; 
cependant  il  se  trouvait  à  Pétersbourg  en  1847, 
y  donnait  des  concerts  et  y  faisait  entendre  son 
fils,  qui,  très-jeune  encore ,  excitait  l'intérêt  par 
son  talent  sur  le  violoncelle. 

Arnold  a  publié  de  sa  composition  :  1**  Un 
excellent  sextuor  pour  lo  piano.  —2**  DH  sonates 
pour  le  piano  y  csnvres  S*  et  5«,  OfTenbacb ,  An- 
dré. —  3*  Sonate  pour  la  piano,  avec  accompa- 
gnement de  clarinette  et  basse,  oeuvre?*,  ibid.  — 
'4*  Divertissement  pour  (iiano  seul,  n**  1  et  2 , 
œuvres  12*  et  13*,  Berlin,  Schlesinger.  —5*  Ron- 
deau pour  le  piano,  op.  14,  ilHd,  —  6*  Thème 
polonais  arrangé  en  rondeau ,  op.  15^7*  Varia- 
tions sur  un  thème  original,  op.  16.  —  8*  Vive 
Henri  IV  en  rondeau  pour  piano- et  violoncelle, 
Leipsiclc,  Peters.  —  9*  Rondoletto  ou  divertisse- 
ment, n"4. — 10*  Concerto  pour  le  piano  avee  or- 
chestre, op.  17,  Berlin,  Christiani.  —  11*  Valses 
favorites,  Berlin,  Grocbenschnelx.  —  12*  Rondo 
pour  piano  à  quatre  mains  ;  Offenbach ,  André.  — 
13*  Divertissements  pour  piano  seul,  op.  13, 14, 
16,  24.  —14*  Fantaisies  et  variations^  op.  17, 
20.  — .  15*  Cantique  pour  quatre  ¥olx  d'hommes, 
Brunsvrick,  Sfi&br.  — 16*  Quatuor  pour  deiu  vio- 
lons, alto  et  basse,  op.  19,  Leipsiclc,  Breitkopf  et 
Hsrtel.  La  musique  d'Arnold  est  d'une  exécutioD 
difficile.  Il  est  aussi  auteur  d'une  méthode  pratique 
pour  le  piano  (  Praklische  Klavienehule  ),  ^ul  a 
été  publiée  à  Oflenbach,  chez  André.  Unopéniii> 
titttlé  Telephe^  de  sa  composition,  a  été  k-eprésaoté 
à  KoBuigsbeiig ,  et  il  a  fait  jouer  à  Berlin  Irène , 
grand  opéra,  le  15  octobre  1832  :  cet  ouvrage 
n'a  pas  réussi,  à  cause  de  la  faiblesse  du  poème. 

ARNOLD  (  FaÉoiRic-GDiLLAOHB  ) ,  docteur 
en  philosophie,  né  à  Beilbronn  en  1810,  se  livra 
à  l'étude  de  la  musique  dès  ses  premières  années 
sous  la  direction  de  son  père,  qui  était  habile 
musicien.  Destiné  anx  études  théologiqoes ,  il  fré- 
quenta le  gymnase  de  sa  ville  natale ,  puis  alla 
à  l'uniTersité  de  Tubfaigue  et  termina  ses  élades 
à  l'univeruté  de  Fribourg.  Bientôt  après  on  le 
chargea  de  la  rédaction  d'un  journal  qui  se  pu- 
bliait à  Cologne  sous  le  titre  de  nheinblâtter 
(  les  Penflles  du  Rhin  )  ;  mais  il  abandonna  cette 
position  pour  aller  à  Londres  diriger,  en  seoûad, 
l'orehestre  de  l'opéra  allemand  au  théâtre  da 
Drury-Lane.  Depyis  lors  il  s'est  flxé  à  Elberfeldy 


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ARNOLD  —  ARNOULD 


147 


ait  il  A  établi  un  commerce  de  musique  et  dHns- 
truments,  sans  abandonner  toutefois  la  composi- 
lion  et  les  arrangements  pour  le  piano  et  pour 
la  gaitare.  Son  arrangement  des  symphonies  de 
Beethoven  pour  piano  et  violon  est  estimé  en  Al- 
leoiagne ,  à  cause  de  sa  fidélité.  On  a  sous  son 
nom  des  rondeaux  et  des  pièces  faciles  pour 
piano  seul  on  à  quatre  mains,  Cologne,  Eck 
«t  0«;  Des  pots*pourris  pour  guitare  et  flûte 
«a  violon,  ibid.;  des  recueils  de  Lieder  avec 
piano,  etc.  Le  fameux  chant  du  Rhin,  sur  les 
paroles  de  Becker,  qui  a  produit  une  vive  sen- 
sation en  Allemagne,  vers  1835,  a  été  composé 
par  Aroold.  Ce  musicien  est  aussi  Tauteur  dVne 
méthode  élémentaire  de  musique ,  intitulée  : 
Âllgemeine  Musiklehre,  als  Einleitung  zu 
jederSehule  (Science  générale  delà  musique, 
ou  introduction  à  toutes  les  méthodes)  ;  Cologne, 
Eck  et  C«.  Enfin  M.  Arnold  a  écrit  dans  plu- 
sieurs revues  et  journaux  des  articles  de  cri- 
tique et  d^esthétique  musicale. 

ARNOLDI  (Jean-Conrad),  recteur  à  Darms- 
tadt  et  ensuite  professeur  d'astronomie  à  Giessen, 
naqoit  en  1658,  à  Trobach  sur  la  Moselle ,  et 
monnit  à  Giessen ,  le  22  mai  1735.  Il  a  publié 
one  thèse  relative  à  la  musique,  sous  ce  titre  sin- 
gulier :  Musiea  Alexikakos,  declamationilnts 
alUfuot  solemnibus  in  fine  examinis  vema- 
cuUs ,  Borag  du»  pomeridiana  d,  V  MartH , 
A.  1713,  Commendandaauditores  clémentes, 
faventes  et  benevolos  sibi  submisse  exorat  in- 
iereedenîe  illust,' Pxdagogii  Darmstattini 
Reetore ,  cte.,  Darmstadt ,  12  pages  in-4°. 

ARNOLUT  (Gaspar),  constructeur  d'or- 
gues, vivait  à  Prague  vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle.  Ea  18S4,  il  fit  deux  positifs  pour  le  prince 
de  Lobkowitc ,  dont  Fun  existe  encore  dans  la 
chapelle  de  Loretta  &  Prague. 

ARNONI  (Guillaume),  compositeur  et  orga- 
nise de  la  cathédrale  de  Milan  vers  1580,  naquit 
à  Bergame  en  1546,  suivant  une  note  que  m*a 
envoyée  M ayr,  et  à  Milan ,  d'après  le  titre  d'un 
de  sea  ouvrages.  11  fut  membre  de  l'académie 
des  UnUi.  Cet  artiste  a  publié  :  1"*  Magnificat  à 
quatre,  cinq,  six,  sept  et  huit  voix,  Milan,  1595. 
iVog.  Morigia,  NobiUàdi  Milano),  —  T^Il  primo 
Hàro  de'  Madrigali,  Venise,  Richard  Amadino, 
1600,  iii-4*.  Trois  livres  de  Motets  de  sa  com- 
positloii  ont  été  aussi  imprimés  :  je  ne  connais 
que  le  troisième,  qui  a  pour  titre  :  GuH^mi  Ar- 
noni  Mediolanensls,  Aeademici  Uniti,  in  ee- 
ciesia  metropolitana  organici,  Satrorum  mo- 
dulaiUmnm  qux  vulgo  Moteeta  vœantur  sex 
voeUnUy  Liber  tertitu.  Nunc  primum  in  lucem 
editus;  VeneHis  apud  Riceiardum  Amadinum, 
1602,  in -4**.  Dans  le  Bergameno  Parnasso  de 


1615,  on  trouve  un  morceau  de  sa  composition. 
Quatre  motets  à  six  voix  d'Arnoni  ont  été  in- 
sérés dans  le  Promptuarivm  Musicum  d'A- 
braham Scliad  :  le  premier  (  Exurgat  Deus)  est 
dans  la  première  partie;  le  second  (Cantabo  DomU 
num)  est  dans  la  deuxième  ;  le  troisième  (/n  labiis 
meis)  et  le  quatrième  {Domine  Deus)  se  trouvent 
dans  la  quatrième  partie.  On  trouve  aussi  des 
morceaux  de  la  composition  d'Arnoni  dans  le 
Pamassus  musicus  Ferdinandœus ,  publié  à 
Venise,  en  1615,  par  Bonometti  (Voy.  ce  nom.) 

ARNOR  JARLASKALD,  scalde  ou 
poète  chanteur  islandais ,  vécut  sous  les  règnes 
de  Magnus  le  Bon,  et  de  Harald,  fils  d«  Sigurd, 
roi8deNorwége,a(i  onzième  siècle.  Il  fut  un  des 
auteurs  des  Knithlinga  Saga^  et  l'on  a  aussi  de 
lui  ime  complainte  sur  la  mort  de  Geller  Thor- 
killsons,  dont  la  mélodie  a  été  conservée  dans 
les  chants  de  tradition  populaire  en  Norwége. 
C'est  on  morceau  très-original. 

ARNOT  (HcGBEs),  écrivain  écossais  qui  vécut 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
On  lui  doit  une  histoire  d'Edimbourg  (History  of 
Edinburgh),  Londres j  1779,  in-4  ),  dans  laquelle 
il  y  a  des  renseignements  intéressants  sur  la  mu- 
sique nationale  de  l'Ecosse. 

ARNOULD  (MADBLAiNB-SopBiE),'actrice  de 
l'Opéra,  naquit  à  Paris,  le  14  février  1744,  rue 
de  Béthisy,  dans  la  maison  et  dans  la  chambre 
où  famira!  de  Coligny  avait  été  tué  le  jour  de  la 
Saint' Barthélémy.  Elle  débuta  le  15  décembre 
1757,  à  l*ftge de  treize  ans,  et  obtint  beaucoup  de 
succès  :  depuis  ce  temps  jusqu'en  1778,  époque 
de  sa  retraite,  elle  fit  les  délices  des  habitués  de 
ce  spectacle.  Les  défauts  de  son  chant  étaient 
ceux  de  l'école  détestable  du  temps  où  elle 
vécut  ;  mais  sa  voix  touchante  et  son  expression 
vraie  étalent  des  qualités  qui  lui  appartenaient , 
et  ce  sont  elles  qui  lui  valurent  les  éloges  de 
Garrick,  lorsque  ce  grand  acteur  l'entendît.  Les 
rôles  qui  ont  fait  sa  réputation  sont  ceux  de  Thé- 
laire,  dans  Castor;  ô^tphise,  dans  Dardanus, 
et  d^Iphigénie  en  Atdide, 

M"*  Amould  ne  fut  pas  moins  célèbre  par  ses 
bons  mots  que  par  ses  talents  :  presque  tous  sont 
brillants  ;  mais  le  plus  grand  nombre  sont  d'un 
cynisme  qui  ne  permet  pas  de  les  citer.  En  voici 
quelques-uns  qui  n'ont  pas  ce  défaut.  Une  dame 
qui  n'était  que  jolie  se  plaignait  d'être  obsédée 
par  ses  amants  :  «  Eh  !  ma  chère,  lui  dit  M"*  Ar- 
nouKl,  il  vous  est  si  facile  de  les  éloigner  :  vous 
n'avez  qu'à  parler.  »  Une  actrice  vint  jouer  un 
jour  le  Tdie  d'iphigénie  en  Aulide  étant  ivre  : 
«  C'est  Iphigénie  en  Champagne ,  »  dit  M^  Ar- 
nould.  Quelqn^un  lui  montrait  une  tabatière  sur 
laquelle  on  avait  réuni  le  portrait  de  Sully  et  celui 

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14S 


ARNOULD  —  ARRIAGA 


du  duc  de  Choisetil  :  Voilà,  dit-elle,  la  recette 
et  la  dépense.  »  Elle  est  morte  en  1803. 

ARNOULT  DE  GRANDPONT,  mènes- 
trel  de  la  cour  de  Charles  V,  roi  de  France,  était 
au  service  de  ce  prince  en  1364,  ainsi  qu^on  le 
voit  par  un  compte  du  mois  de  mai  de  cette 
année.  (Manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  coté 
F,  540  du  supplément.) 

ARNSTEIJV  (A.),  violoniste  à  vienne,  de 
l'époque  actuelle,  né  à  Belichow,  en  Galicie,  a  pu- 
blié quelques  œuvres  légères  pour  son  instru- 
ment, parmi  le^^quelies  on  remarque  une  Fan- 
taisie-caprice pour  violon  et  piano,  op.  4;  Vienne, 
Millier. 

AKNULPIIE  (MAtTRE},surnommé  de  Saint- 
Ghislain  (S.  Gillenensis),  parce  qu'il  était  de 
cette  petite  ville  du  Hainaul,  vécut  dans  le  quin- 
zième siècle.  Un  petit  traité  de  Dif/erentiis  et  Ge- 
neribus  cantorum,  dont  il  est  auteur,  a  été  in- 
séré par  Tabbé  Gerbert  dans  ses  Scriptores  ec- 
clesiastici  de  Mtmca  sacra  polissimum  (t.  III, 
p.  316-318), d'après  un  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris.  Arnulphe  dislingue  les 
chantres  de  son  temps  en- quatre  classes.  La  pre- 
mière, dit-il,  est  composée  d'ignorants  qui,  sans 
aucune  connaissance  de  la  musique,  orfenscnt  les 
oreilles  les  moins  délicates ,  et  mettent  en  fuite 
Tauditoire  par  les  horribles  discordances  dont  ils 
accompagnent  le  chant.  Dans  la  deuxième  classe 
se  rangent  ceux  qui,  bien  que  pourvus  d'un 
meilleur  sentiment,  n'ont  qu'une  connaissance 
imparfaite  de  Tait,  mais  suppléent  par  un  ins- 
tUiGt  naturel  à  ce  qui  leur  manque  de  savoir.  La 
troisième  cla.sse  est  formée  de  musiciens  instruits 
dont  Torganisation  naturelle  est  médiocre;  et, 
enfm,  la  quatrième  est  composée  de  chantres  par 
excellence,  qui  réunissent  l'instruction  à  l'instinct 
de  l'art. 

AROIV  (PiBTOo).  Voy.  AARON. 

ARQUIER  (JosEPo),  compositeur,  né  à 
Toulon  en  1763,  étudia  la  musique  à  Marseille 
et  y  fît  de  rapides  progrès.  £n  1784,  il  entra  à 
l'orchestre  du  théâtre  de  Lyon,  en  qualité  de  vio- 
loncelliste ;  quatre  ans  après ,  il  était  à  Carcas- 
sonne,  où  son  premier  opéra  fut  représenté  sous 
le  titre  de  V Indienne,  £n  1789,  Arquier  fut  ap- 
pelé à  Marseille  pour  y  remplir  les  fitnblions  de 
chef  d'orchestre  du  théâtre  du  Pavillon  i  il  y  fit 
jouer  Uaphnis  et  Horlense^  opéra  dont  il  avait 
composé  la  musique  sur  les  paroles  du  com- 
mandeur de  Saint-  Pries!.  Encouragé  par  le  succès 
de  cet  ouvrage  et  par  celui  du  Pirate,  représenté 
dans  la  même  année  au  théâtre  de  Toulon ,  Ar- 
quier voulut  s'essayer  sur  des  scènes  plus  impor- 
tantes, et  se  rendit  à  Paris  en  1790.  Il  avait  espéré 
d^ètre  nommé  deuxième  clief  d^orcliestre»  par. la 


protection  de  M.  De  Saint- Priest,  alors  snrin- 
tendant  de  l'opéra;  mais,    privé  de  cet  appui 
par  les  événement  de  la  Révolution,  il  fut  obligé 
d'accepter  un  emploi  à  l'orchestre  du  théâtre  Mo- 
lière, nouvellement  établi  dans  la  rue  Saint- 
Martin.  En  1792,  il  en  devint  chef  d'orchestre,  et 
pendant  plus  de  deux  ans  il  conserva  cette  po- 
sition. La  clôture  de  ce  théâtre,  après  plusieuis 
banqueroutes  des  entrepreneurs ,  le  mit  dans  U 
nécessilé  de  chercher  des  rassources  dans  les; 
théâtres  de  province.  En  1793,  il  était  à  Tours, 
où  il  faisait  représenter  tes  Péiuviens,  opéra 
de  sa  composition.  Deux  ans  plus  tard,  il  accepta 
la  place  de  chef  d'orchestre  du  Théâtre  dt% 
Jeunes- Élèves,  rueThionville,  à  Paris  :  il  y  (il 
représenter  plusieurs  petits  opéras  dont  il  écri- 
vait la  musique  avec  une  pro<ligieuse  rapidité; 
mais,  bientôt  après,  il  partit  pour  la  Nouvelle-Or- 
léans avec  une  troupe  d'Opéra  dont  il  était  de- 
venu directeur  de  musique.  La  mauvaise  issae  de 
cette  entreprise  le  ramena  en  France;  et,  débarqaé 
à  Brest  en  1804,  il  y  fît  jouer  ro}>éra  de  La  Fée 
Urgèle ,  dont  il  avait  refait  la  musique.  De  re- 
tour à  Paris,  il  y  reprit  possession  de  son  ancien 
emploi  de  chef  d'orchestre  au  tht^âti-edesJeuues- 
Élèvea  ;  mais  la  mauvaise  fortune  n'en  avait  pas 
encore  fini  avec  ce  pauvre  artii^te  :  un  décret  im- 
périal supprima  ce  théâtre  ainsi  que  plusieurs 
autres,  eu  1807;  et  Arquier  fut  obligé  d'accepter 
une  position  de  maître  de  musique  à  Toulouse. 
11  réchangea,  en  1809,  contre  celle  de  clief  d'or- 
chestre du  Pavillon ,  à  Marseille,  qu'il  avait  au- 
trefois occupée.  En  1812  il  était  à  Perpignan;  pois 
il  retourna  à  Toulouse,  et  enfin  il  alla  nMMirirde 
misère  à  Bordeaux ,  au  mois  d^octobre  1816.  Ce 
compositeur  a  donné  au  théâtre  lyrique  et  co- 
mique de  la  rue  de  Bondy,  à  Paris,  Le  Mari 
corrigé,  dont  la  musique  fit  le  succès  ;  au  tlieâlre 
Molière,  La  Peau  de  VOurs;  au  théâtre  Mon> 
tansier.  Le  Congé ,  et  V Batellerie  de  Sarzam\ 
au  tbéâtre  des  Jeunes-£lève.s,  1800,  L'Ermitage 
des  Pyrénées  et  Les  Deux  petits  Trottbadotirs; 
à  la  NouTelle-Oriéans,  Le  Désert  ou  VOasis; 
à  Marseille, Afowroj«, et  la  Suite  du  Médecin- 
Turc;  enfin,  à  Perpignan,  Zipéa.  Il  a  laissé  en 
manuscrit  une  nouvelle  musique  pour  ï^mant 
Jaloux  et  Le  Tableau  parlant,  ainsi  queles  deux 
premiers  actes  d'un  grand  opéra  sur  le  sujet  de 
Philoctète, 

ARRUENIUS  (Laurent),  né  à  Upsal,  vers 
1A80,  succéda  à  son  père,  en  1716,  dans  la  place 
de  professeur  d'histoire  à  l'université  de  sa  ville 
natale.  Il  a  fait  imprimer  :  Dissertatio  deprimis 
musicx  Inventoribus ;  Upsal,  1729,  in-8. 

ARIilAGA  (JEAN-CHiwrsosTOME  de),  né  à 
Bilbao,  en  1808,  montra  dès  son  enfance  les  plus 


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ARRIAGA.  —  ARRIGONl 


149 


fieureases  dispositions  pour  la  musique.  11  apprit 
ktt  premiers  principes  de  cet  art  presque  sans 
maître,  guidé  par  son  génie.  Sans  avoir  aucune 
connaissance  de  Tliarmonie ,  il  écrivit  un  opéra 
espagnol  où  se  trouvaient  des  idées  charmantes 
et  loutea  originales.  A  TAge  de  treize  ans  il  Tut  en- 
voyé à  Paris  pour  y  faire  de  sérieuses  études  au 
Conservatoire  de  son  art  ;  il  y  devint  élève  de 
Baillot  pour  le  violon,  et  de  l'auteur  de  ce  Dic- 
tionnaire pour  Tharmonie  et  le  contfp-point ,  au 
mois  d'octobre  1821.  Ses  progrès  tinrent  du  pro- 
dige ;  moins  de  trois  mois  lui  suffirent  pour  ac- 
quérir une  connaissance  parfaite  de  Tharmonie; 
et,  au  bout  de  deux  années,  il  n'était  aucune  diffi- 
culté du  conlre-point  et  de  ta  fugue  dont  il  ne 
se  jouftr.  Arriaga  avait  reçu  de  la  nature  deux 
facultés  qui  se  rencontrent  rarement  chez  le 
même  artiste  :  le  don  de  l'invention  et  l'aptitude 
la  pins  complète  à  toutes  les  difficultés  de  la 
science.  Rien  ne  prouve  mitux  cette  aptitude 
qu^une  Fugue  à  huit  voix  qu'il  écrivit  sur  les 
paroles  du  Credo,  Et  vitam  ventuti  :  la  perfec- 
lîoo  de  ce  morceau  était ,  telle,qiie  Cherubini, 
si  bon  juge  en  celte  matière,  n^hësita  pas  à  le 
déclarer  un  chef-d'œuvre.  Des  classes  de  ré- 
pétition pour  Tharmonie  et  le  contre- point  ayant 
^té  établies  au  Conservatoire  en  1824,  Ar- 
riai;a  fut  choisi  comme  répétiteur  d'une  de  ces 
classes.  Les  progrès  de  ce  jeune  artiste  dans  l'art 
de  jooer  do  violon  ne  furent  pas  moins  rapides  : 
la  nature  Pavait  organisé  pour  faire  bien  tout  ce 
qai  est  du  domaine  de  la  musique. 

Le  besoin  de  produire  le  tourmentait,  comme 
il  tounnente  tout  homme  de  génie.  Son  premier 
ouvrage  fut  un  œuvre  de  trois  quatuors  pour  le 
▼iolon,  qui  parut  à  Paris,  en  1824,  chez  Ph.  Petit. 
Il  est  Impossible  d'imaginer  rien  de  plus  original, 
de  plus  élégant,  de  plus  purement  écrit  que  ces 
quatuors,  qui  ne  sont  pas  assez  connus.  Chaque 
fois  qu'ils  étaient  exécutés  par  leur  jeune  au- 
teur, ils  excitaient  Tadmiralion  de  ceux  qui  les 
entendaient.  La  composition  de  cet  ouvrage  fut 
suivie  de  celle  d'une  ouverture,  d'une  symphonie 
à  grand  orchestre ,  d'une  messe  à  quatre  voix , 
d'*on  Salve  Regina ,  de  plusieurs  cantates  fran- 
çaises et  de  quelques  romances.  Tous  ces  ou-  < 
Tiages,  où  brillent  le  plus  beau  génie  et  l'art  d'é- 
crire poussé  aussi  loin  qu'il  est  possible,  sont 
restés  en  manuscrit. 

Tant  de  travaux  faits  avant  l'âge  de  dix -huit 
am  avalent  sans  doute  porté  atteinte  à  la  bonne 
«ODStitntion  d' Arriaga  ;  une  maladie  de  langueur 
se  déclara  à  la  fin  de  1825  :  elle  le  conduisit  au 
tombeaa  dans  les  derniers  jours  du  mois  de  fé- 
'vrfer  de  Tannée  suivante ,  et  le  monde  musical 
fut  privé  de  l'avenir  d'un  homme  destiné  &  con- 


tribuer puissamment  à  l'avancement  de  son  art , 
comme  les  amis  du  jeune  artiste  le  furent  de 
l'âme  la  plus  candide  et  la  plus  pure. 

ARRIETA  (Juan-Emile),  compositeur  es- 
pagnol, a  voyagé  en  Italie  dans  sa  jeunesse,  pen- 
dant les  années  1838  à  1845,  y  a  fait  des  études 
de  composition,  et  a  fait  représenter  à  Milan 
l'Opéra  Ildegonda,  qui  n'a  pas  réussi.  On  a 
gravé  de  sa  composition  une  ballade  pour  ténor 
et  piano,  intitulée  POasi  ;  Milan,  Ricordi.  M.  Ar- 
riéta  est  retourné  dans  sa  patrie  en  184*8, 
époque  des  troubles  de  Fltalie,  et  a  donné  au 
théâtre  d'opéra-comique  espagnol  de  Madrid  di- 
vers ouvrages  appelés  ZarzuelaSj  entre  autres 
El  Domino  azul  (Le  Domino  bleu),  3  actes, 
en  1852;  La  Estrella  de  Madrid  (  L'Étoile  de 
Madrid  ),  en  3  actes  ;  El  Grumete  (  Le  Mate- 
lot ),  en  2  actes  ;  Guerra  à  Muer  te ,  représenté 
au  théâtre  du  Cirque  en  t85ô ,  et  le  grand  opéra 
Isabel  la  Catolica,  au  Théâtre  Royal,  dans  la 
même  année. 

ARRIGHI  (Jacques- Antoine),  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Crémone,  naquit  dans 
cette  ville  en  1702.  Il  a  laissé  en  manuscrit  des 
messes ,  vêpres ,  psaumes  et  litanies  à  quatre  et 
à  huit  voix,  avec  violons  et  orgue,  qui  furent  es- 
timés autrefois  en  Italie.  L'Académie  des  Phil- 
harmoniques de  Bologne,  qui  l'admit  au  nojnbre 
de  ses  membres  en  1745,  le  perdit  dans  l'année 
suivante,  et  fit  imprimer  un  éloge  de  ce  compo-- 
siteur. 

ARRIGO.  Voyez  1SAAC  (  Henri  ). 

ARRIGONI  (Charles),  né  à  Florence,  dans 
les  premières  années  du  dix-huitième  siècle,  fut 
un  des  plus  habiles  luthistes  de  son  temps.  Le 
prince  de  Carlgnan  le  nomma  sou  maître  de  cha- 
|)elle,  et  en  1732  11  fut  appelé  à  Londres  par  la 
Société  des  Nobles,  qui  voulait  l'opposer  à 
Haendel  avec  Porpora  ;  mais  Arri);oni  n'était  pas 
de  force  à  lutter  contre  ce  grand  musicien.  Il  a 
donnée  Londres  son  opéra  Fernando,  en  1734; 
et,  en  1738 ,  il  a  lait  représenter,  à  Vienne,  son 
Esther.  Il  parait  qu'avant  d'aller  en  Angleterre, 
Arrigoni  s'arrêta  à  Bruxelles  ;  car  on  a  imprimé 
dans  cette  ville  le  poème  d'un  oratorio,  sous  ce 
titre  :  Il  Ripentimento  d'AcabbOf  dopo  il  rimr 
provero  délia  strage  di  Nabot;  oratorio  a  cin- 
que  voci,  musica  di  Carlo  Arrigoni,  cantato 
nella  reale  Cappella  délia  serenissima  Ar- 
chiduchessa  d'Austria  Maria-Ellêabetta,  Bru- 
xelles, appresso  Eug.  Enrico  Frickx,  stampa- 
tore  di  sua  Maesta  impériale  e  catolica,  1728, 
in -4*  de  34  pages.  On  manque  de  renseigne- 
ments sur  les  dernières  années  de  sa  vie  et  sur 
l'époque  de  sa  mort. 

ARRIGONI  (RcNATo),  secrétaire  du  gouver- 


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150 


ARRlGOiSI  —  ARTOPHIUS 


nement  de  Venise,  a  publié,  sous  le  Yoile  de  l'a- 
non)  me,  liD  livre  qui  a  pour  titre  :  Notizie  ed  Os- 
servazioni  intorno  alC  origine  ed  al  progressa 
dei  teatri  e  délie  rappresentazioni  teatrali  in 
Venezia  e  nelle  cittàprincipali  deipaesi  veneti^ 
\B'^°,  Venezia,  tipografia  del  Goodoliere,  1840, 
Quelques  exemplaires  portent  le  nom  de  Tauteiir. 

ARTARI A  (  DoHiNiQUB  ) ,  célèbre  éditeur  de 
musique  à  Vienne ,  naquit  à  Blevio  en  Toscane , 
le  20  Doveihbre  1775.  Son  frère  atné,  plus  Agé 
qoe  lui  de  trente- trois  ans,  après  avoir  par- 
couru rAllemagne,  la  France,  l'Espagne  et 
l'Angleterre  pour  y  établir  des  relations  com- 
merciales ,  avait  obtenu  un  privilège  de  Timpé- 
ratrlce  Marie-Thérèse ,  en  1770,  pour  le  com- 
merce des  objets  d*arts  de  tout  genre.  11  ap- 
pela Dominique  à  Vienne  pour  Taider  dans  ses 
entreprises,  et  celui-ci  s'appliqua  particulière- 
ment à  la  publication  des  grandes  œuvres  mu- 
sicales. Ce  fut  lui  qui  publia  d'origine  les 
plus  beaux  ouvrages  de  Mozart ,  Haydu ,  Beet- 
hoven ,  Hummel,  Moschelès ,  etc.  Dans  les  der- 
niers temps  de  sa  vie ,  il  s^occiipait  particuliè- 
rement du  commerce  de  tableaux  ;  mais  il  était 
toujours  resté  le  chef  de  la  maison  Artaria  et 
O*.  11  est  mort  à  Vienne,  le  5  juillet  1842,  à 
l'Age  de  soixante-sept  ans. 

ARTËAGA  (Etienne),  jésuite  espagnol^ 
né  à  Madrid ,  était  fort  jeune  lors  de  la  suppres- 
sion de  la  compagnie  de  Jésus.  Il  se  retira  en 
Italie,  et  fut  nommé  membre  de  rAcadémié  des 
sciences  de  Padone.  Il  vécut  longtemps  à  Bo- 
logne, dans  la  maison  du  cardinal  Albergati. 
Le  P.  Martini,  qu*il  connut  dans  cette  ville, 
l'engagea  à  travailler  à  ses  Révolutions  du  théâtre 
musical  italien ,  et  lui  procura  le  secours  de  sa 
nombreuse  bibliothèque.  Arteaga  se  rendit  en- 
suite à  Rome,  où  il  seliad'amitié  avec  le  cheva- 
lier Azara ,  ambassadeur  d'Espagne  à  la  cour  de 
Rome,  qu'il  suivit  à  Paris.  11  mourut  dans  la 
maison  de  son  ami ,  le  30  octobre  1799.  On  a 
publié  à  Bologne,  en  1783,  son  ouvrage  intitulé  : 
le  Rivoluzioni  del  teatro  musicale  ilaliano, 
dalla  sua  origine^  fino  al  présente,  2  vol. 
in-8'*  Ayant  refondu  entièrement  ce  livre ,  qu'il 
augmenta  de  sept  chapitres  au  premier  volume, 
et  d'un  troisième  volume  entièrement  neuf,  il  en 
donna  une  seconde  édition  à  Venise  en  1785,  en 
S  vol.  in-8''.  Il  y  en  a  eu  une  troisième  édition, 
dont  j Ignore  la  date ,  et  que  je  ne  connais  que 
par  l'avertissement  d'un  traduction  Trançaise  fort 
abrégée  qui  parut  à  Londres ,  en  1802 ,  sous  ce 
tike  :  Les  révolutions  du  théâtre  musical  en 
Italie  f  depuis  son  origine  jusqu*à  nos  jours , 
traduites  et  abrégées  de  l'italien  de  Dom  Ar- 
teaga,  in-8%  102  pages.*  Cet  abrégé  a  été  (ait  par 


lef  baron  de  Rouvron ,  émigré  français.  Lichten- 
thaï  ne  parle  pas  de  la  troisième  édition. 
E.L.  Gerber,  et  d'après  lui ,  MM.  Choron  el 
Fayolle,diaent  que  le  livre  d'Arteaga  avait  eu 
d^à  cinq  éditions  en  1790  :  c'est  une  erreur, 
il  n'y  en  a  jamais  eu  que  trois.  Une  traduction 
allemande  a  été  publiée  à  Leipsick  en  1789, 
en  2  volumes  in-8°;  cette  traduction  est  du 
docteur  Forkel,  qui  Ta  enrichie  de  beancouj^ 
de  notes. 

L'ouvrage  d'Arteaga  est  le  plus  important  qu'on 
ait  écrit  sur  les  révolutions  du  théâtre  musical; 
c'est  le  seul  où  Ton  trouve  de  l'érudition  sans 
pédantisme ,  des  aperçus  fins  sans  prétention , 
un  esprit  philosophique,  un  goût,  un  style  élé- 
gant ,  et  point  d'esprit  de  parti.  Il  serait  â  dé- 
sirer que  ce  livre  fût  tradnit  en  français  ;  car  on 
ne  peut  considérer  comme  une  traduction  1» 
maigre  extrait  dont  j'ai  parlé. 

Arteaga  a  laissé  en  manuscrit  un  ouvrage.in- 
titulé  :  Del  ritmo  sonoro,  e  del  ritmo  mutodeglk 
antichi ,  dissertazioni  VII^  dont  il  avait  confié 
la  traduction  à  Grainville,  auteur  d'une  traduc- 
tion médiocre  du  poëme  d'Yriarie  sur  la  mu- 
sique; ce  dernier  était  au  tiers  de  Tentreprise 
lorsque  Arteaga  cessa  de  vivre.  On  avait  annoncé 
dans  les  journaux  que  le  neveu  du  clievalier 
Azara  se  proposait  de  publier  le  manuscrit  ori- 
ginal, resté  entre  ses  mains;  mais  il  n'a  pas  tenu 
sa  promesse.  11  avait  été  déjà  question  autrefois 
de  publier  l'ouvrage  à  Parme  avec  les  caractères 
de  Bodoni;  la  révolution,  qui  avait  fait  de 
ntalie  le  théâtre  de  la  guerre,  suspendit  celle 
entreprise  littéraire.  Aucuns  renseignements 
n*oot  été  donnés  plus  tard  sur  le  sort  du  ma« 
nuscrit  d'Arteaga. 

ARTHUR  AUXGOUSTËAUX.    Vog. 

AUXCOUSTEAUX. 

ARTMANN  (JéaoHE),  un  des  meilleurs 
facteurs  d'orgues  de  la  Bohème,  naquit  à  Prague, 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
D'après  les  ordres  de  Tabbé  Norbert  d'Ame> 
luxen,  il  construisit,  en  1654,  l'excellent  orgue 
du  collège  des  Prémontrés ,  sous  l'invocation  de 
saint  Norbert,  dans  le  Vieux-Prague. 
.  ARTOPniUS  (Balthasar),  compositeur 
allemand,  vécut  dans  la  première  moitié  du 
selfième  siècle.  On  trouve  des  motets  et  des 
psaumes  de  sa  composition  dans  les  recueils 
dont  voie!  les  titres  :  1"*  Seleetissimm  nec  non  fa- 
nUliarissinueCantionesultraeentum,  eîcAth 
gustsB  Vindelicorumf  Melchiar  Kriesstein  es^ 
cudebat ,  anno  DonUni ,  l  MO ,  petit  ln-8<>  oU. 
On  saitque  cette  précieuse  collection  a  été  publiée 
par  Sigismond  Salbllnger. — 2^Pfomimet  imtiftie 
opus  musicum,  sex,  quinque  et  quatuor  vo* 


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ARTOPHIUS  —  ARTUSI 


ioi 


eunip  tic  ;  N&rin^ergm^  Hier.  Graph^eus^  1537, 
petit  ifi-4'*  obi.—  3*  Psalmorum  selectarum  io- 
musierlhu,  quatuor^  quinqueet  quidam  plU" 
riMMVocum.Norimbwqm^  apud  Jo.  Petreium, 
anno  salutis  i&4 1 ,  iii-4''. 

ARTOT  (ÂLnAMDRi-JosBPH  MOMTAGNT, 
est  connu  sons  le  nom  d')  qu'avait  pris  son 
pèfe  et  que  toute  sa  famille  a  conservé.  Né  à 
firoxcAles  le  4  février  1815,  il  eut  pour  premier 
maître  de  musique  son  père,  qui  était  premier 
cor  au  thé&tre  de  cette  ville.  Dès  Vàge  de  cinq 
ans  Artot  solfiait  avec  Tacilité ,  et,  en  moins  de 
dix-bait  mois  d'études  sur  le  violon ,  il  fnt  en 
état  de  se  faire  entendre  au  théâtre  dans  un  con« 
certo  deViotti-Cbarmépar  les  heureuses  disposi- 
tions de  cet  enfanty  M.  Snel ,  alors  premier  violon 
solo  du  théâtre,  se  cliargea  de  les  développer  par 
ses  leçons,  et  peu  de  temps  après,  il  renvoya  à 
Paris.  Artot  y  fut  admis  comme  page  de  la  cba- 
pelle  royale,  et,  lorsqu^il  eut  atteint  sa  neuviènie 
année,  il  passa  sous  la  direction  de  Kreutzer 
aîné,  pour  l'élude  du  violon.  Cet  artiste  dis- 
tingué le  prit  en  aflection  et  lui  donna  sou- 
vent des  leçons  en  dehors  de  la  classe  du  Con- 
servatoire. A  la  retraite  de  Kreutzer,  qui  eut  lieu 
en  1826,  son  frère ,  Auguste  Kreutzer,  le  rem- 
plaça et  n'eut  pas  moins  de  bienveillance  que 
son  prédécesseur  pour  Artot.  Celui-ci  venait 
d'accomplir  sa  douzième  année  lorsque  le  second 
prix  de  violon  lui  fut  décerné  an  concours  do 
Conservatoire  :  l'année  suivante  il  obtint  le  pre- 
mier. Alors  il  quitta  Paris  pour  visiter  son  pays  : 
il  se  fit  entendre  avec  succès  à  Biuxelles ,  et 
quelques  mois  après,  ayant  fait  un  voyage  àLon- 
dreft,  il  n*y  fnt  pas  moins  heureux,  et  de  bruyants 
applaudissements  raccueillirent  chaque/ fois  qu'il 
joua  dans  les  concerts.  Depuis  lors,  Artot,  de  re- 
tour à  Paris ,  fut  attaché  aux  orchestres  de  plu- 
sieurs théfttres  ;  mais  le  désir  de  se  faire  con- 
nalire  le  fit  renoncer  à  ces  places  pour  voyager 
dans  le  midi  de  la  France.  Plusieurs  fois  il  a 
parcouru  la  Belgique,  TAngleterre,  la  Hollande 
l'Alleniagne,  l'Italie  ;  deux  fois  il  est  allé  en  Rus- 
sie,, et  a  donné  des  concerts  jusqu'aux  fron- 
lières  de  l'Asie.  En  1843,  il  visita  l'Amérique  du 
Nord ,  la  Nouvelle-Orléans  et  la  Havane  avec 
M"^  Damoreau,  et  y  donna  une  multitude  de 
roncerts.  Déjà  atteint  dans  ce  voyage  du  prin- 
cipe d'une  maladie  de  poitrine,  il  languit  pendant 
quelques  mois,  et  mourut  à  Ville-d'Avray,  près 
de  Paris ,  le  20  juillet  1845,  au  moment  où  il 
venait  de  recevoir  la  décoration  de  la  Légion 
d'honneur.  Artot  manquait  de  largeur  dans  le 
son  et  dans  le  style  ;  mais  il  avait'dn  brillant'dans 
les  traita  et  chantait  a  vecgrâce  sur  son  instrument 
On  a  gravé  de  sa  composition  :  l®  Concerto  pour 


I  violon  et  orchestre  (en  la  mineur) ,  op.  18, 
>  Mayence  Schott — 2*  Des  fantaisies  pour  violon  et 
I  piano,  op.  4,  5, 8,  i  i,  IG,  19,  ibid,  —  3**  Des  airs 
variés  pour  violon  et  orchestre,  ou  violon  et  piano, 
op,  1,  2»  l7,iM»«— 4**  Des  rondeaux  pour  violon 
et  orchestre  ou  piano,  op.  9  et  15  ;  i^td.  —  5°  Des 
sérénades,  romances,  etc.,  ibid,  —  Artot  a  écrit 
aussi  plusieurs  quatuors  pour  violon,  et  un  quin- 
tetto  pour  piano,  deux  violons,  alto  et  basse, 
qui  n'ont  pas  été  publiés. 

ARTUFEL  (Damibn  oe)  ,  dominicain  espa- 
gnol, qui  vécut  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  a  écrit  un  traité  du  plain-chant,  intitulé  : 
Canfo  llanOf  Valladolid,  1672,  in-8<*. 

ARTUSl  (Jean- Maris),  chanoine  régulier  de 
Saint-Sauveur,  né  à  Bologne,  florissait  vers  1590. 
Ses  études  avaient  été  classiques  et  sévères;  de 
là  vient  qiiMl  fut  un  antagoniste  ardent  des  in* 
novations  introduites  de  sou  temps  dans  Piiar- 
monie et  dans  la  tonalité;  innovations  dont  il  ne 
comprit  pas  plus  la  portée  que  ceux  qui  en 
étaient  les  auteurs. 

Il  a  publié  :  1*  Artedelconirappuntoridoito 
in  tavoUf  Venise,  1586,  in  fol.  —  2**  Seconda 
parte  nella  quale  si  iratta  dM  utile  ed  tuo 
délie  dissonanzey  Venise,  1 589,  in-fol  :  la  seconde 
édition  de  oet  ouvrage  a  paru  en  1598  avec  des 
additions,  à  Venise,  in4bl.  Jean  Gaspard  Trosty 
le  père,  l'a  traduit  en  allemand,  mais  sa  traduc- 
tion n^apas  été  imprimée.  —  8**  VArtusi^ovvero 
délie  imperfezioni  délia  modema  mtisicaf  ra» 
gionamenti  due,  nei  qualisi  ragiona  di  moite 
cote  utili,  e  necessarie  agit  moderni  composite- 
ri,  Venise,  1600,  in-fol.  —V*  Seconda  parte  delV 
Àrtusi  délie  imperfezzioni  delta  modema  mu» 
«ica, etc.,  Venise,  1603,  in-fol:  Artnsi  attaque 
dans  cet  ouvrage  les  innovations  de  Claude  Mon- 
teverde,  qui  venait  d'introduire  l'usage  de  la  sep- 
tième et  de  la  neuvième  de  la  dominante  sans  pré- 
paration, ainsi  que  les  retards  de  plusieurs  couson- 
nancesà  la  fois,  usage  qui  a  été  funeste  à  la  tonalité 
du  plain-chant,  mais  qui  a  donné  naissance  à 
la  musique  moderne.  —  5°  Difesa  ragionata 
délia  sentenza  data  da  Ghisilino  Dankerts,  et 
Barlolomeo  Escobedo  cantori  pontifia  a  fa" 
vore  di  D,  Vincenzo  Lusitano  contro  D.  Nicola 
Vtcentino  :  ce  petit  écrit,  imprimé  d'abord  à  Bo- 
logne, sans  date,  petit  in-4^,  c<»mmence  par  ces 
mots  i^Leuatemiquesto  pensiero,  et  diiemi\  . 
anticamente  àaueano  le  consonanse  càe  hab* 
biamo  noi  sio  nàP  Artusi  l'a  ensuite  refondu 
dans  le  Ragionamento  primo  de  son  livre  Délie 
imper/ezioni  delta  moderna  musical  depuis  la 
page  14  jusqu'au  feuillet  38  {voyez  au  sujet  de 
cet  écrit  les  articles  Dankers ,  Lusitano  (  F.  )  et 
Vicentine).  —  6*  Impre^delmoUo  M.  R.  Gio- 


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152 


ARTUSI  —  ASCHENBRENNER 


ieffo  Zarlino  ai  Chioggia,  giàmaestro  di  cap- 
pella detV  illustrissima  signoria  di  Venezia , 
dUhiarata  dal  R.  D.  Giov,  Maria  Artusi ,  Bo- 
logne, 1604, in '4**.  7*"  Consideraztonimusicali, 
Venise,  1607,  in-4®.  Il  y  a  du  savoir  dans  les 
écrits  d* Artusi,  mais  on  y  trouve  peu  de  raison 
et  de  pliilosopbie.  La  loi  suprême  pour  lui  était 
la  tradition  d*écoie,  et,  de  ce  qu'on  n*a?ait  pas 
fait  usage  de  certaines  successions  harmoniques, 
il  concluait  qu*on  ne  pouvait  les  employer.  Au 
reste,  son  meilleur  ouvrage,  celui  qui  peut  être 
encore  consulté  avec  fruit  pour  l'histoire  de  Tart 
d^écrire  en  musique,  est  son  traité  du  contre-point  : 
malheureusement  les  exemplaires  en  sont  fort 
rares.  Comme  compositeur,  Artusi  a  publié  Can- 
zonetteaquattrovocLIÀbro  1"  In  Venezia,  Giac. 
Vincenti,  1698,  in-4'*.  On  trouva  un  Caniale  Do- 
mino d* Artusi,  à  huit  voix  en  deux  cbceurs,  dans 
une  collection  qui  a  pour  titre  MoUtli  et  Salmi  a 
Otto  vocif  composti  da  otto  eccellentissimi  au- 
tori,  con  la  parte  del  basso  per  poter  sonarli 
neW  organo  dedicati  almoltoreverendosig.  Ce- 
sare  ScMeti  dignissimo  canonico  d'VrHno,  In 
Venetia,  appr.  Giacomo  Vincenti,  1599,  in-4*.  — 
Les  auteurs  sont  RuggieroGiovanelli,  Cesare 
Scbietli,  Gio.  Croce,  Palestrina,  Gio.-Mar.  Nanini 
Fel.  Anerio,  Luca  Marenzio,et  Gio.  Maria  Artusi. 
AR WII>SSON  (ADOLPHE-lwAR) ,  conserva- 
teur de  la  bibliothèque  royale  de  Stockholm,  est 
né  en  1791,  à  Pads^oki,  en  Finlande.  Après  avoir 
achevé  ses  études  à  l'université  d'Abo ,  il  fut 
chargé  d*y  enseigner  Thistoire.  En  1821  il  y  fonda 
un  journal  politique  et  littéraire,  sous  le  titre 
de  Abo  Morgenblad^que  le  gouvernement  russe 
supprima  bientôt ,  à  cause  de  ses  tendances  li- 
bérales. Au  mois  de  mai  de  Tannée  suivante ,  ce 
gouvernement  traita  pins  sévèrement  encore 
M.  Arwidsson  pour  un  article  politique  inséré 
dans  le  recueil  périodique  intitulé  Mnémosyne  : 
il  fut  révoqué  de  sa  place  de  professeur  et 
exilé  de  la  Finlande.  Il  se  retira  en  Suède,  pour 
laquelle  il  avait  manifesté  ses  sympathies,  et  ob- 
tint la  place  de  bibliothécaire  à  Stockholm.  De- 
puis lors  il  s'est  livré  sans  relâche  à  de  grands 
travaux  littéraires.  Il  n'est  dié  ici  que  comme 
éditeur  d'une  belle  et  intéressante  collection 
d'anciens  chants  populaires  de  l9  Suède ,  tirée 
en  grande  partie  des  manuscrits  des  bibliothèques 
'  de  Stockholm  et  d'IIpsal,  et  qui  a  paru  sous  ce 
titre  :  Rwn$ka  Fomsànger,  En  samling  qf 
Eàmpavisor,  Folk^visor,  Lekar  och  Dansar, 
samt  Baruock  Vall-sànçer  (  Anciens  chants 
suédois.  Recueil  de  chants  de  guerre,  chansons 
populaires,  badines  et  de  danse,  etc.).  3  vol,  in-S**. 
Le  premier  a  été  publié  à  Stockholm  en  18S4 ,  le 
second  en  1837,  et  le  troisième  en  1842.  A  la 


'  fin  des  deux  premiers  volumes,  on  trouve  U*9 
chants  harmonisés  par  le  maître  de  cliapelle  Eg- 
gert  ;  mais  le  troisième  volume  a  particulièrement 
beaucoup  d'intérêt ,  parce  qu'il  est  entièrement 
rempli  de  chants  notés  dans  leur  forme  primi- 
tive et  populaire.  La  collection  de  M.  Arvridsson 
est  en  quelque  sorte  une  suite  de  celles  de  Geîjer 
etd'Afzelius.  (  Voy,  ces  noms.) 
I  ARZBERGER(....).Ontrouvesousoenom, 
dans  la  Xi'"'  année  de  la  Gazette  musicale  et 
de  Leipsickyp.  481,  la  proposition  d'un  per- 
fectionnement essentiel  dans  la  construction  de 
la  guitare  (  Vorschlàge  zu  einer  wesentlichen 
Verbesserung  im  Bau  der  Guitarre.) 
ASCANIO  (JosQuiN  d')  ;  V.  JOSQUIN  D'AS- 
1  CAGNO. 

ASCHENBRENlXER    (CnÉncif-iiKiau), 
'  maître  de  chapelle  du  duc  de  Mersebourg,  na- 
I  quit  au  Vieux  Stettin,  le  29  décembre  1664.  Son 
;  père,  qui  était  musicien  dans  celte  ville,  après 
[  avoir  été  maître  de  chapelle  à  V^olfenbûttd,  lui 
donna  les  premières  notions  de  'la  musique.  A 
r&ge  de  quatorze  ans,  il  reçut  des  leçons  de  J. 
I  Schutzpour  la  composition.  Peu  de  temps  après  il 
perdit  son  père  ;  mais  il  en  trouva  nn  second  en 
,  SchUtz,  qui  l'envoya  à  Vienne,  en  1676,  pour 
perfectionner  son  talent  sur  le  violon  et  la  com- 
position, sous  la  direction  du  maître  de  cha- 
>  pelle  André-Antoine  Sclimelzer.  Lorsqu'il  se  crut 
,  assez  habile ,  il  chercha  à  assurer  son  sort  par 
I  ses  talents,  et  entra  en  qualité  de  violoniste  à  la 
chapelle  du  duc  de  Zeitz,  en  1677.  Il  ne  possé- 
dait cette  place  que  depuis  quatre  ans  lorsque  le 
duc  mourut,  et  la  chapelle  fut  supprimée.  As- 
cbenbrenner  alla  à  Wolfenbûttel,  et  y  acquit  la 
bienveillance  de  Rosenmûller,  qui  le  fit  entrer  au 
service  de  son  maître;  mais  à  peine  fut-il  de  re- 
tour à  Zeitz,  où  il  était  allé  chercher  sa  famille, 
qu'il  apprit  la  mort  de  Rosenrotlller,  et  en  même 
temps  la  déclaration  que  le  duc  ne  voulait  point 
augmenter  sa  cliapelle.  Il  resta  sans  emploi  deux 
ans  à  Zeitz  ;  enfin,  en  1683,  il  fut  nommé  pre- 
mier violon  du  duc  de  Mersebourg.  Cette  époque 
semble  avoir  été  la  plus  heureuse  de  sa  \ie.  En 
1692,  il  entreprit  un  second  voyage  à  Vienne. 
Son  talent  était  lormé;  il  joua  du  violon  devant 
Pempereur,  etlui  dédia  six  sonates  pour  cet  ins- 
trument. Ce  prince  fut  si  satisfait  de  cet  ou- 
vrage qu'il  lui  donna  une  chaîne  d'or,  avec  une 
somme  assez  forte.    Cependant  son  existence 
était  précaire,  et  il  éprouvait  beaucoup  de  diffi- 
cultés à  se  placer  d'une  manière  convenable; 
enfin,  en  1695,  il  retourna  à  Zeitz  en  qualité  de 
directeur  de  musique,  emploi  qu'il  conserva  jus- 
qu'à son  troisième  voyage  à  Vienne,  en  1703.  h 
vécut  k  Zeitz  jusqu'en  1713,  époque  où  il  fut 


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ASCHENBRENNER  —  ASlfLET 


153 


mallre  de  chapelle  du  duc  de  Merse- 
bourg.  Quelque  avaotageiise  que  parût  èlre  sa 
position,  il  fut  oblige  de  se  retirer  au  bout  de  six 
an8(1719)àléiia,  àFàge  de  soixante-cinq  ans, 
avec  one  modique  pension.  Il  mourut  dans  cette 
rille,le  13  décembre  1732. 

Od  ignore  si  les  sonates  de  violon  qu*Aschen- 
brenner  à  dédiées  à  Tempereur  ont  été  publiées  ; 
mais  on  connaît  de  lui  on  ouvrage  qui  a  pour 
titre  Gasi  und  Mochzeif/reude  ^  beslehênd  in 
Sonalen,  Prxludien,  AlUmanden,  Curantm, 
Baletten.  Arien,  Sarabanden  mii  drei,  vitr 
ttndfûnf  Stimmeny  nebst  dem  basso  continue 
(  Plaisir  des  noces  et  des  soirées.,  contenant  des 
Moates,  préIndes,  allemandes,  courantes,  ballets  ; 
et  airs  à  trois,  quatre  et  cinq  parties,  avec  basse 
continue).  Leipsick,  1673.  Corneille  à  Benghem 
i  BibL  Matth.t  p.  300)  cite  une  seconde  édition 
de  cet  ouvrage,  datée  de  Leipsick,  i67o;  il  en 
a  paru  une  troisième  à  Inspruck,  en  1676. 

ASCBER  (J.)t  pianiste  de  l'impératrice  des 
Fraoçaiset  compositeur  pour  son  instrument,  est 
né  à  Londres  en  1829.  Après  avoir  commencé 
ses  études  musicales  à  l'institution  roiralc  de 
cette  ville,  il  est  allé  les  terminer  au  conserva- 
toire de  Leipsick,  si  je  suis  bien  informé.  En 
1S49  il  se  rendit  à  Paris,  et  s'y  fit  entendre  avec 
soccès  dans  les  formes  brillantes  à  la  mode  et 
dans  le  genre  mis  en  vogue  par  Thalberg.  On 
a  publié  depuis  cette  époque  un  grand  nombre 
de  ses  productions  de  salon  et  de  concert,  parmi 
lesquelles  on  distingue:  La  GoutUd^eau,op,  17  ; 
La  Dante  espagnole,  op.  24  ;  La  Danse  anda 
louse,  op.  30;  La  Fan/are  militaire,  op.  40  ;  La 
Fei^lU  d'Album;  La  Perle  du  Nord;  des  raa- 
zourkas,  des  polkas,  et  des  transcriptions  d'opé- 
ras, telles  qœ  Robert  le  Diable,  Maria,  La  Fa- 
vorite, U  Pré-aux-Clercs,  Les  Mousquetaires 
de  la  reine.  Le  Pardon  de  Ploèrmel,  etc.  Toute 
celte  musique  légère  a  été  publiée  à  Paris. 

ASHE  (AnoBÉ).  flûUste  habile,  né  vers  1759,  à 
Ushorn  (Irlande).  Ses  parents  l'envoyèrent  d'a- 
bord dans  une  école  près  de  Woolwich ,  en  An- 
gleterre, où  il  apprit  les  premiers  principes  de  la 
musique  ;  mais  la  perted'un  procès  raineux  obli- 
gea sa  famille  aie  rappeler  auprès  d'elle.  Heiireo- 
seinent  le  comte  Bentinck,  colonel  hollandais  au 
service  d'Angleterre,  vint  visiter  l'académie  de 
Woolwich  ;  il  vit  le  jeune  Ashe  en  larmes,  te- 
nant dans  ses  mainssa  lettre  de  rappel.  Touché  de 
son  désespoir.  Il  prit  desinformations,  écrivit  aux 
parents,  et  finit  par  se  charger  de  l'enfant,  quMI 
emmena  avec  lui,  d'abord  à  Mioorquc  et  ensuite 
en  Espagne,  en  Portugal,  en  France,  en  Allema- 
gne, et  enfin  en  Hollande.  Le  comte  avait  eu 
d'abord  l'intention  de  faire  du  jeune  Ashe  son 


homme  de  confiance,  et  de  lui  donnei  une  édu- 
cation convenable;  mais  les  dispositions  de  cet 
enfant  pour  la  musique,  et  particulièrement  pour 
la  flûte,  décidèrent  son  protecteur  à  lui  teisser 
suivre  son  penchant,  et  à  lui  donner  des  maîtres. 
AsIie  acquit  en  peu  d'années  une  grande  habi' 
leté  sur  la  flûte  :  il  fut  l'un  des  premiers  qni  fi- 
rent usage  sur  cet  instrument  des  clefs  addition- 
nelles. Le  désir  de  faire  connaître  son  talent  le 
porta  alors  à  quitter  son  bienfaiteur  :  il  se  rendit 
à  Bruxelles,  où  il  fut  successivement  attaché  à 
lord  Torrington,  à  lord  Dillon,  et  enfin  à  l'Opéra 
de  eette  ville.  Vers  1782,  il  retourna  en  Irlande, 
où  il  fut  engagé  comme  flûtiste  solo  aux  con- 
certs de  la  Rotonde,  à  Dublin.  Sa  réputation  ne 
tarda  point  à  s'étendre  jusqu'à  Londres.  En  1791, 
Salomon,  qni  venait  d'attirer  Haydn  k  Londres, 
et  qui  voulait  fonner  nn  orchestre  capable  d'exé- 
cuter les  grandes  symphonies  écrites  par  cet 
illustre  oompositewr  pour  le  concert  d'Hannover- 
Sqnare,  se  rendit  i  Dublin  pour  entendre  AsIie , 
et  lui  fit  un  magnifique  engagement.  Il  débuta , 
en  1792,  an  deuxième  concert  de  Salonoon,  par 
un  concerto  manuscrit  de  sa  composition.  De- 
venu en  peu  de  temps  le  flûtiste  à  la  mode,  il 
fut  de  tous  les  concerts.  A  la  retraite  de  Mon- 
zani,  il  devmt  première  flûte  de  l'Opéra  italien, 
et  en  1810  il  succéda  à  Rauzzini  coihme  direc- 
teur des  concerts  de  Bath.  Cette  entreprise, 
qu'il  conserva  pendant  douze  ans,  fut  produc- 
tive les  premières  années  ;  mais  les  dernières  fo-' 
rent  moins  heureuses,  et  Ashe  finit  par  y  perdre 
une  sonune  considérable.  Il  a  vécu  dans  In  re- 
traite depuis  1822.  Aucune  de  ses  compositions 
pour  la  flûte  n'a  été  gravée.  Il  avait  épousé  une 
cantatrice,  élève  de  Ranzzini,  devenue  célèbre 
en*  Angleterre  sous  le  nom  de  M"^  Ashe.  Sa 
fille,  pianiste  habile,  s'est  fait  entendre  avec 
succès  en  1821,  dans  les  concerts  de  Londres. 

ASULEY  (Je4n),  hautboïste  de  la  garde 
royale  anglaise,  vivait  à  Londres  vers  1780.  A  la 
commémoration  de  Hœndel,  en  1784,  il  joua  le 
basson  double  {Contra'/agotto)  que  Hœndel  avait 
fait  faire ,  et  que  personne  n'avait  pu  jouer  jus- 
qu'alors. Il  seconda  aussi  le  directeur  Bâtes  dans 
le  clioix  des  muciciens,  et  eut  après  lui  la  direc- 
tion des  oratorios  pendant  sept  ans.  On  ignore 
l'époque  de  sa  mort. 

ASHLEY  (GéiféEAL),  fils  du  précédent,  fut 
Ton  des  violonistes  les  pins  distingué»  de  l'An- 
gleterre. Ce  fut  sous  Giardini,  et  ensuite  sons 
Barthelemon,  qu'il  apprit  à  joner  du  violon,  et  il 
parvint  à  un  tel  degré  d'habileté  que  ViotU  le 
choisit  plusieurs  fois  pour  jouer  avec  lui  ses  aymr 
phonies  concertantes.  A  la  mort  de  son  père, 
Ashiey  lui  succéda  comme  directeur  des  orato- 


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154 


ASHLEY  —  ASIOU 


rio8  de  Coyent-Garden,  conjointement  avec  son 
frère  (Jean-Jacques  ).  Il  n'a  rien  fait  imprimer 
de  ses  coropositionii.  11  est  mort  près  de  Lon- 
dres, en  181  s. 

ASHLEY  (Jcam-Jacooss),  frère  du  précé- 
dent, fut  organiste  à  Londres  et  professeur  de 
chant.  L'Angleterre  lui  a  Tobligation  d'avoir  for- 
mé des  chanteurs  habiles,  tels  que  M.  Eliiot, 
C.  Smith,  M"^  Yaugban,  M***  Salomon,  etc.  Asb- 
ley  n'est  pas  moins  recommandable  comme  com- 
positeur que  comme  professeur  ;  élève  de  Schrœ- 
ter,  il  possédait  des  connaissances  assez  étendues 
dans  la  musique.  On  a  de  lui  les  ouvrages  sui- 
vants :  1®  Twelve  easy  duetU  for  german 
flûte,  etc.,  Londres,  1795.  —  2*  Sonatas  for  the 
piano  for  te,  op,  2.  —3*  Six  progressive  airs  for 
the  piano  forte,  Ashley  a  dirigé  les  oratorios  de 
Covent-Garden  conjointement  avec  son  frère ,  à 
qui  il  a  peu  survécu. 

ASHTON  (  Hugues  ) ,  musicien  de  la  cha- 
pelle de  Henri  VU ,  roi  d'Angleterre ,  a  composé 
quelques  messes  à  quatre  voii  qui  se  trouvent 
dans  une  collection  d'ancienne  musique  à  la  bi- 
bliothèque de  l'université  d'Oxford. 

ASIIWELL  (  Thomas  ),  compositeur  anglais, 
vécut  sous  les  règnes  d'Henri  VII ,  d'Edouard  VI 
et  de  la  reine  Marie.  On  trouve  quelques-unes 
de  ses  compositions  pour  l'église  dans  la  biblio- 
thèque de  l'école  de  musique  d'Oxford. 

ASHWORTH  (Galrb),  ministre  non  con- 
formiste, naquit  à  Norttiampton,  en  1709.  Ses 
parents  le  mirent  d'abord  en  apprentissage  chez 
mi  charpentier;  mais,  ayant  manifesté  du  goût 
pour  l'étude ,  on  le  flt  entrer  dans  l'académie 
du  docteur  Doddrige.  Après  qu'il  eut  terminé  ses 
cours ,  il  fut  ordonné  ministre  d'une  congréga- 
tion de  non  conformistes  à  Daventry ,  et  peu  de 
temps  après  il  succéda  an  docteur  Doddrige  dans 
la  direction  de  son  académie.  11  est  mort  à  Da- 
ventry en  1774,  figé  de  soixante-cinq  ans.  On  a 
de  lui  :  1**  Introduction  to  the  art  qfsinging 
(Introduction  à  l'art  du  chant  ),  dont  la  seconde 
édition  a  été  publiée  k  Londres  en  1787.  —  2o 
Colteetion  of  tunes  and  anthems  (  Collection  de 
cantiques  et  d'antiennes  ). 

ASIAIN  (ioACBw),  frère  biéronymite  et 
organiste  du  monastère  de  Saint-Jérdme,  à  Ma- 
drid, vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  a  été 
considéré  par  les  meilleurs  musiciens  de  sa  pa- 
trie comme  un  des  artistes  les  pins  habiles  en 
son  genre.  Il  a  beaucoup  écrit  pour  son  instru- 
ment; parmi  ses  metlleurs  ouvrages,  on  re- 
marque un  grand  nombre  de  pièces  pour  des  of- 
fertoires, une  suite  de  grands  versets  ponr  les 
ionrs  solennels ,  et  neuf  versets  do  huitième  ton, 
pour  la  fête  de  l'Ascension. 


ASIÔLI  (BoNFACB),  néàCorregio,  le  30 
avril  17A9,  commença  k  étudier  la  musique  dès 
l'flge  de  cinq  ans.  Un  organiste  de  la  collégiale  de 
San-Quirino,  nommé  D.  Luigi  Crotti,  lut  donna 
les  premières  leçons;  mais,  la  mort  loi  ayant  en- 
levé son  mattre,  il  se  trouva  livré  à  lui- même 
avant  d'avoir  atteint  sa  huitième  année,  ce  qiit 
n'empêcha  pas  qu'il  écrivit  à  cet  flge  trois  messes, 
vingt  morceaux  divers  de  musique  d'église,  un 
concerto  pour  le  piano  avec  accompagnement 
d'orchestre,  deux  sonates  à  quatre  mains  et 
un  concerto  pour  le  violon.  Il  n'avait  pris  cepen- 
dant jusqu'alors  aucunes  leçons  dMiarroonie  ou  de 
contre-point.  A  dix  ans,  il  fol  envoyé  à  Panne 
pour  y  étudier  l'art  d'écrire,  ou,  comme  on  dit, 
ta  c<ymposition^  sous  la  direction  de  Morigi. 
Deux  ans  après,  il  alla  k  Venise,  et  y  donna  deux 
concerts  dans  lesquels  il  fit  admirer  son  habileté 
sur  le  pUmo  et  sa  facilité  à  improviser  des  fugues. 
Après  quatre  mois  de  séjour  dans  cette  ville,  il 
retourna  4  Corregio,  où  il  fnt  nommé  mettre  de 
chapelle.  A^ùoli  était  è  peine  dans  sa  dix- 
huitième  année,  et  déjà  il  avait  écrit  cinq  messes, 
vingt-quatre  autres  morceaux  de  rou-sique  d'é- 
glise «  deux  ouvertures,  onze  airs  détachés,  des 
chœurs  ponr  La  Clemema  di  Tito;  deux  inter- 
mèdes, La  Gabbia  de^Pazzi  et  H  Ratto  di  Pro- 
serpina;  une  cantate,  La  Gioja  pastorale;  an 
oratorio,  Giaeobbo  in  Galaad;  trois  opms 
bouffes,  La  Votubilè,  La  Contadina  vivace, 
La  Discordia  teatral^;  on  divertissement  pour 
violoncelle,  avec  accompagnement  d'orchestre; 
denx  concertos  ponr  la  flûte';  un  quatuor  pour 
violon,  flûte,  cor  et  basse;  an  trio  pour  man- 
doline, violon  et  basse;  un  divertissement  pour 
basson ,  avec  accompagnement  d'orcliestre. 

En  1787 ,  Asioli  se  rendit  à  Turin ,  où  il  de- 
meura neuf  ans.  Il  y  écrivit  neuf  cantates  qui  de- 
puis ont  plus  contribué  à  le  faire  connaître  avan- 
tageusement que  tons  ses  ouvrages  précédents. 
Ces  cantates  sont  :  La  Primavera ,  //  Nome,  Il 
Consiglio,TlCiçlope,  Il  Complimento,  Quella 
cetra  pur  tu  lei,  Piramo  e  Tisbe  et  La  Scusa: 
tous  ces  ouvrages  sont  avec  accompagnement  d'or- 
cliestre  ;  la  Tempesta,  qui  depuis  lorsa  été  publiée 
parmi  ses  nocturnes  et  avec  accompagnement 
de  piano.  Asioli  a  aussi  composé  dans  la  même 
ville  deux  drame  ,  Pimmaglione  et  La  Pesta 
d^Alessandro  f  deux  ouvertures,  vingt  petits 
dnos  et  douze  airs  avec  accompagnement  de 
piano,  des  canons  à  trois  voix ,  neuf  airs  déta- 
chés avec  orchestre,  six  nocturnes  à  cinq  vois 
sans  accompagnement,  deux  nocturnes  pour  trois 
voix  et  harpe,  un  duo,  un  trie,  et  quatre  quatuors, 
un^  sérénade  pour  deux  violons,  deux  violes, 
deux  flûtes ,  basson  et  basse,  ^ouze  sonates  pour 


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ASIOU 


1&5 


le  piano,  enfin,  OustapOp  opéra  séria  en  deux  ac- 
tes ,  pour  le  tliéàtre  royal  de  Turin. 

£q  1796,  Asioli  aoconpagna  la  marquise  Ghe- 
rardini  à  Yeniae  ;  il  y  resta  jai^a^en  1799  »  époqoe 
où  il  allas^établir  à  Milan.  Trois  ans  après,  le 
vioe-roi  da  royaume  d'Italie  le  nomma  son  maî- 
tre de  chapelle  et  censeur  da  conserratoire  de 
musique  de  Milan.  Lors  du  mariage  de  Napoléon 
avec  Marie-Louise,  en  1810,  Asioli  vint  à  Pa- 
lis; j*eo6  Toccasion  de  le  connaître  à  cette  épo- 
que et  de  me  convaincre  quMl  était  homme  ai- 
mable autant  que  musicien  de  mérite.  Il  conserva 
ses  places  jusqu'au  mois  de  iuillet  1813.  Alors  il 
désira  se  retirer  dans  sa  ville  natale,  où  il. con- 
tinua d'écrire  jusqu*ea  1820.  Depuis  ce  temps 
ii  s  renoncé  à  cultiver  la  musique  et  a  vécu  dans 
le  repos. 
A  MilaSy  il  a  écrit  deux  cantates ,  Il  Dubio  et 
i  La  Mtdea;  une  scène  lyrique  avec  orciieiitre  ; 
un  sonnet  (/a  Campana  di  Morte)  pour  ténor; 
deux  duos,  douze  airs,  les  Mances  Chiama  gli 
abitator  |M>ur  ténor  ;  un  dialogue  entre  l'A- 
mour, Malvina  et  la  Mort;  on  sonnet  (in  queW 
ttà)  ;  une  ode  anacréontiqueà  la  Lune,  pour  té- 
nor, avec  chœurs;  une  sérénade  pour  deax  vio- 
lons, flûte,  deux  cors,  viole,  basson,  basse 
et  piano;  une  symphonie  (en /a  mineur);  une 
ouverture  ;  une  sonate  pour  piano  avec  basse  obli- 
gée; one  sonate  pour  harpe;  le  cinquième  acte 
d'un  ballet,  et  Cinnat  opérs*séria  en  deux  ae« 
tes ,  pour  le  thé&lre  de  la  Scala,  Il  a  aussi  ar- 
rangé Toratorio  de  Haydn ,  La  Création  ,  pour 
deux  Tiolons ,  deui  violes  et  deux  bases. 

En  qualité  de  directeur  de  la  musique  du  vie»* 
roi  d'Italie,  Asioli  a  composé  vhigt  et  un  motets 
italiens  et  vingt-trois  autres  morceaux  d'église , 
deux  cantates  et  une  pastorale  à  quatre  voix 
pour  le  théâtre  de  la  cour.  Comme  censeur  du 
conservatoire  royal  de  Milan,  ii  a  écrit  :  1° 
PrincipJ  elementari  di  musica^  adottali  dal 
R.  Conservntorio  di  Milano,  per  le  ripetizioni 
giomaliere  degli  alunni;  con  tavole,  Milano 
Musse f  1809,  47  pageâ  in-8'*  (en  forme  de  dia- 
logues). La  Keconde  édition  de  cet  ouvrage  a 
été  publiée  dans  la  même  ville  en  1811 ,  la  troi- 
siëcoe  à  Gènes  en  1821 ,  la  quatrième  à  Milan, 
chez  Giov.  Ricordi,  en  1823.  Une  traduction 
française  de  ces  éléments  a  paru  à  Lyon  chez 
Cartaux,  sous  ce  titre  :  Grammaire  musicale^ 
ou  théorie  des  principes  de  musique^  par 
demandes  et  par  réponses,  adoptées  par  le 
conservatoire  de  Milan  pour  Vinstruction  de 
ses  élèves ,  traduite  de  l'italien;  18i9,in-8% 
avec  douze  plandies.  Une  deuxième  édition  de 
cette  traduction  a  été  faite  en  1833,  chez  le  même 
éditeur.  C.  C.  Buttoer  a  publié  aussi,  en  alle- 


mand ,  une  traduction  libre  du  livre  d'Asioli  » 
chez  Scliott,  à  Mayenee,  en  1824.  Le  mérite  de 
oet  ouvrage  consiste  dans  la  concision  4»t  la  clar- 
té. —  1»  FAllievo  al  Cembalo,  Milan,  Ricordi , 
m4blio  obi.  Ce  livre  élémentaire  est  divisé  en 
trois  parties  :  la  première  contient  des  leçons  de 
piano ,  la  seconde  traite  de  Pacoompagnement 
de  la  tiasse  ebilfrée,  la  troisième  est  un  petit 
traité  d'harmonie  avec  des  instructions  pour 
Taccompagnemeni  de  la  partition.  -*  $<>  Primt 
êlementiper  il  canto,  con  dieci  ariette  istrut- 
tive  per  cantare  di  buona  grazia ,  Milan,  Ri- 
cordi, in-fol.  obi»  —4*  Slementi  per  il  contra- 
basso,  con  una  nuova  maniera  di  digitare. 
Milan,  Ricordi,  1823,  in-fol.  obi.  —  &»  Trot- 
tato  d'armoniae  d^aceompagnamento ,  Milan, 
Ricordi ,  1813 ,  139  pages  in-folio.  Asioli  a  sui- 
vi dans  cet  ouvrage  la  doctrine  du  P.  Valotti  snr 
les  renversements  d'harmonie ,  théorie  irration- 
nelle qui  avait  déjk  été  développée  parle  P.  Sab- 
batlni  dans  son  traité  de  la  basse  chiffrée,  et  qui 
sera  toujours  rejelée  par  tout  bon  harmoniste, 
car  on  y  admet  la  résolution ,  repoussée  par  To- 
reille ,  des  dissonnances  non  par  le  mouvement 
des  notes  dissonnantes  elles-mêmes,  mais  par 
celles  qui  leur  servent  de  soutien.  ^  6*"  IHaloghi 
sut  trattato  d^armonia ,  per  servire  d'esame 
agli  allievi  di  eomposisione  e  d'aceompagna^ 
mento  del  regià  conservatorio  di  musica  in 
Jlfi/ano;  Milan,  Ricordi,  1814,95  pages  in-8^^ 
7*  Osservazioni  sut  temperamento  proprfo  de 
gH  stromenti  stabilif  direlte  agli  Accordatori 
di  piano-forte  edorgcmOfMWvk,  Ricordi.  ^8** 
Disinganno  sulle  osservazioni  faite  sul  Tem- 
peramento proprio  degli  stromenti  stabili^ 
ibid.  Ce  petit  écrit  est  une  réponse  à  une  cri- 
tique qui  avait  été  faite  de  son  système  de  tem« 
péiamenL  — 9® //  Maestro  di  composizione^ 
ossia  Seguito  del  Trattato  d*armonia,  2  yo- 
lomes  ln-4'',  ornés  du  portrait  de  Taoteur,  ibid. 
Cet  ouvrage  n'a  été  publié  qu'après  la  mort  d'A- 
sioli.  On  trouve  dans  le  premier  volume  une  no- 
tice sur  sa  vie  et  toute  la  partie  tliéorique  de 
l'ouvrage.  Le  deuxième  volume  renferme  les 
exemples,  ou  la  partie  pratique.  Les  deux  To- 
lumes  forment  soo  pages. 

Dans  les  compositions  sérieuses,  Asioli  a  man- 
qué de  force  ;  mais  dans  les  airs  et  les  duos  avec 
accompagnement  de  piano ,  ii  s'est  fait  une  ré< 
putation  méritée  par  l'expression  et  la  grftce  de 
ses  mélodies.  On  peut  considérer  ses  ouvrages  en 
ce  genre  comme  le  type  des  Nocturnes,  que  beau- 
coup de  compositeurs  ont  hnité  depuis  d'une  mil^ 
nière  pins  ou  moins  heureuse.  Comme  théoricien, 
il  n'a  rien  inventé  ;  mais  la  nature  l'avait  doué 
d'un  esprit  méthodique  et  de  l'art  d'exposer  avec. 


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156 


ASIOLI  —  ASOLA. 


clarté  ce  qu'il  savait  :  ce  sont  cm  qualités  qui 
brillent  surtout  dans  le»  ouvrages  élémentaires 
quMI  a  publié». 

Asioli  a  cessé  de  vivre  à  Cîorreggio ,  le  2«  mai 
1832.  Une  notice  biograpliique  sur  sa  vie  et  ses 
ouvrages  a  été  publiée  par  M.  Antoine  Goli, 
prêtre  de  Corregio,  sous  ce  titre  :  Vita  di  Jïoni- 
fatio  AsioH  da  Correggio,  seguita  deW  eleneo 
délie  Opère  del  tnedesimo.  Milan ,  Ricorci , 
1834, 1  vol.  in-8'.  On  a  imprimé  à  Florence,  en 
1836,  sans  nom  d'auteur,  EtemenCi  dicontraf;- 
jntnto,  coi  tipi  de  V.  Batelli  e  figli,  in-4*,  avec 
planches  de  musique  :  M.  Gaspari,  de  Bologne, 
crdit  que  cet  ouvrage  est  d'Asioli. 

ASOLA  (Jean-Matthieu),  en  latin  Àsula^ 
prêtre  et  compositeur  pour  Péglise,  né  à  Vérone, 
vécut  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Les  titres  de  ses  ouvrages  ne  fournissent  pas  de 
renseignements  sur  la  position  qu'il  occupa  ;  mais 
il  est  vraisemblable  qu'il  fut  mattre  de  chapelle 
d'une .  église  importante,  car  le  nombre  de  ses 
compositions /religieuses  est  considérable.  Asola 
vivait  encore  en  1600,  et  parait  avoir  été  un  des 
premiers  compositeurs  qui,  à  cette  époque,  adop- 
tèrent Tusage  de  la  basse  continue  pour  Taccom* 
pagnement  de  la  musique  d^église  par  l'orgue , 
ainsi  que  Pindiquent  les  titres  de  deux  de  ses  ou- 
vrages. Dans  ses  œuvres  en  contre-point  sur  le 
plain  chant,  son  style  a  de  l'analogie  avec  celui 
de  Constant  Porta  ;  style  très-pur,  mais  dont  la 
sévérité  est  un  peu  sèdie.  Asola  fut  un  des  maî- 
tres qui  dédièrent  un  recueil  de  psaumes  h  J.  Pier- 
luigi  de  Palestrina,  en  1592,  pour  loi  marquer  la 
haute  estime  qu'ils  avaient  pour  son  génie.  Les 
ouvrages  connus  de  ce  maître  sont  ceux  dont  les 
titres  suivent:  1  **  fntroitus et  Alleluya  mis$arum 
omnium  majorum  solemnitatum  (otitts  annisu' 
percanlu  piano,  ^ua/uorvocum.  Venetiisapud 
Ant.  Gardanum,  1565,  in-4''.  —  2**  Missarum 
quinque  voc.  concinn.  Liber  primus,  Venetiis, 
apud  fferaed.  Ant,  Gardanum,  1 571 ,  iu-4® . — S*' 
Psalmodia  ad  vesperlinas  horas  omnium  so- 
iemnit,  ocio  vocum.  Venetiis,  apud  Hsered.  Hie- 
ron.  Scottum,  1574,  in-4'.-^4*  Falsi  bordoni 
sopra  çliotlotuoni  ecclesiastici,  con  alcuni  di 
M,  Vincenzo  Rufo.  Venezia,  app.  gli  Figli  di 
Ant.  Gardano,  1 575,  in-4MI  y  a  d'antres  éditions 
de  cet  ouvrage  publiées  à  Venise,  en  1582, 1584, 
etâ  Milan,  1 587 —  5**  Vespertina  Psalmodia  maj- 
Solemnit,  octo  voc.  Venetiis  apud  Hieronpmum 
Seotum,  1576,  in-4*.  11  y  a  une  deuxième  édition 
de  cet  ouvrage  publiée  A  Venise,  chez  Richard  Ama* 
dfno,  en  i599,in-4*.  —  6"  Completorium  per 
totum  quatuorque  illx  B.  VU'ginis  antiphonx 
qux  in  fineproanni  tempore  seeundum  roma- 
num  curiam  deeantanfur  cum  sex  vocibus. 


ibid.,  1576,  in-4*.  Il  y  aune  deuxième  édition  de 
cet  ouvrage  publiée  à  Venise,  diez  les  liéritiers  de 
Jér.  Scotto,  en  1585,  in-4"  ;  et  une  troisième  en 
1590.  —  7*  Vespertina  omnium  solemnitatum 
puUmodia  duoque  B,  Virginis  cantica  primi 
tonifCumquatucr  voeibus,  ibid.,  1578,  in-4". — 6* 
//  prima  libro  délie  Messe  a  quattro  tfoci.  In  Ve- 
nezia  app.  A  ngelo  Gardano,  1 579,  ln-4". — 9«  // 
secondo  libro  délie  messe  a  quattro  voci;  ibid., 
1580,  in-4*.  Il  y  a  une  deuxième  édition  de  ces  deux 
livres  de  messes  publiée  à  Venise  diez  Ang.  Gar- 
dane,  en  1586,  in  4*.  —  10^  Bfissa  et  major,  so- 
lemn.  Psalmodia  6  vœum,  Venetiis  apud  he^ 

rœd.  Hier.  Scofutn,  1 581 ,  in  4» 1 1"  Vespertina 

omnium  majorem  solemnitatum  psalmodia 
quatuor  vocum.  Venetiis,  apud  Angelum  Gar- 
danum,  1587,  in-4°.  Cet  ouvrage  n'est  peut-être 
qu'une  deuxième  édition  dn  n*  7 .  ~  1 2*  0//lcium 
majores  Uebdomad»  sanctx  quatuor  vocum  ; 
ibid,  1583,  in-4".  —  13^  Secunda  pars  offlcii 
Hebdomadxsanctst quatuor  voc.  ibid.,  1584, 
in-4".  Une  deuxième  édition  de  ces  deux  parties  de 
l'office  de  la  Semaine  saiute  a  été  publiée  à  Venise, 
par  Richard  Amadino,  en  1595,  in-4^.  —  U**  /n 
passionibus  quatuor  Evang.  Ckristi  lœut. 
trium  vocum.  Venetiis,  apud  Ang.  Gardanum, 
1583  in'4''.  —  15^  Sacrae  cantiones  in  totius 
anni  solemnitatibus  paribus  quaternis  voci- 
bus  decantandœ,  ibid,  1584,  in-4'*.  Il  y  a  une 
deuxième  édition  de  ces  motets  publiée  à  Venise 
en  1591,  par  Richard  Amadino.  —  16"  Divinx 
Dei  Laudes  binis  vocibtu  concinendss.  Venetiis 
ap.  Ang.  Gardanum,  1586,  in-4Mly  aune 
deuxième  édition  de  ces  cantiques  publiée  à  Ve- 
nise, en  1600,  par  Richard  Amadino.  —  17*  La^ 
mentationes,  improperia  et  alii  sac.  Laudes 
in  hebdom.  maj.  decantandœ  tribus  voc^Ve- 
netiisapud  Rie.  Amadinum,  1588,  in-4*.—  18" 
Secunda  pars  Vespertinm  omn.  sotemn.  Horis, 
deservient.  quatuor  vocum,  Venetiis,  apud  Vi- 
centium  et  Rie.  Amandinum,  1591,  in-4<'.  Il  y 
a  une  première  édition  de  ces  vêpres  solennelles  à 
quatre  voix,  impnmée  chez  les  mêmes,  en  1M5.  — 
19*  Missa  De/unctorum  trium  vocum,  ibid., 
1588,  in-4?.  Il  y  en  aune  deuxième  édition  publiée 
chez  les  mêmes,  en  1600.  —  20*  l>u«  Missx  et 
decem  sacrm  laudes  trium  vocum;  ibid.,  1589, 
in-4*.  —  71*  Misse  sopra  gli  otto  tuoni  eecle- 
siasfici  a  einque  voci.  Milan,  1 590.  —  22*  Canto 
ferma  sopra  le  messe,  inni  ed  altri  cose  eecU- 
siastiche  appartenenti  ai  suonatori  d'organo 
per  rispondere  al  coro.  In  Venezia  app.  Vin- 
I  eenlino  e  Ricc.  Amadino,  1596,  in-4*.  Il  y  a  deux 
autres  éditions  de  cet  ouvrage  publiées  à  Venise» 
en  1 602 ,  et  1 6 1 5. — 23*  Sacro-sanc^«  Dei  LaiMies 
octonis  vocibus  in  /radis  decanlandx.  Ve- 


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ASOLA  —  ASPRILIO 


157 


nedis,  apud  Riceiardum  Amadinum,  1600,  9 
vol.  in -4^.  Ces  compo^itioos  sont  divisées  en 
deux  chœurs  qui  se  répondent.  Le  neuvième  vo* 
iuroe  contient  les  deux  basses  réunies  pour  l'u- 
sage des  organistes.  Celte  partie  a  pour  titre 
particulier  :  Gli  bassi  delli  Mottetti  a  otto  voci 
del  ff.  D.  Gîo,  Malteo  Asola  Veronese,  uniti 
\rtsieme  et  slampati  per  commodUà  degli  or- 
ganisa. Asoia ,  bien  que  spécialement  livré  à  la 
composition  delà  musique  dMgiise,  a  écrit,  comme 
tous  les  maîtres  de  son  temps,  des  madrigaux, 
dont  os  a  publié  les  recueils  suivants  :  24®  Ma- 
dngali  a  due  voci  da  cantarsi  in  fuga.  In  Ve- 
netia,  ajK  Gia.  Vineenti^  1587,  in-4«.  Trois  au- 
tres éditions  de  cet  oeuvre  y  imprimées  à  Venise 
eo  1604, 1624  et  166^,  sont  à  la  bibliothèque -du 
Lycée  communal  de  muitfque,  à  Bologne.  —  25** 
le  Vergine,  niadrigali  a  tre  voci,  libre  primo. 
In  Venesia,  presso  Ricciardo  Amadino,  1596, 
In  4^  Le  P.  MaKirri  a  donné  en  partition  quelques* 
morceaux  d* Asola  dans  son  Esemplare;  et  le  P. 
Paolucci  a  inséré  un  graduel  du  même  auteur  dans 
la  première  partie  de  son  Arte  pratica  di  Con- 
irappunto.  On  trouve  aussi  quelques  motets 
il'  V«ola  dans  le  f^romptuarium  muiicum  d'A- 
braliam  Schad. 

ASPA  (Mario),  compositeur  dramatique,  né 
à  Messine,  vers  1806,  a  fait  ses  premières  études 
mosicales  dans  cette  ville,  puis  s'est  rendn  à  Pa- 
ïenne et  de  là  à  Naples,  où  il  est  entré  au  collège 
royal  de  musique,  et  a  reçu  des  leçons  de  contre- 
point deZingarelli.  Sorti  de  cette  école,  il  s'est  livré 
à  renseignement  du  chant  et  à  la  compo<iition  pour 
lethéâtre.  Les  principaux  ouvrages  qu'il  a  écrits 
sont  :  1**  Giomnni  Banier,  oêsia  il  Castello  di 
Ârolte,  en  deux  actes,  représenté  an  théâtre  du 
FondOf  à  Naples,  en  1830.  Cet  ouvrage  tomba 
à  plat.  —  2*  Jl  Carcere  d'Ildegonda^  opéra  sé- 
rieux en  deux  actes ,  mieux  accueilli  au  théâtre 
îiwivo,  dans  le  mois  d'octobre  1831.  —  3"  £a 
fitfWa,au  théâtre  du  Fonde,  le  18 mai  1832.  — 
4*  Il  Litigante  senza  lite,  opéra  houlTe  en  deux 
actes,  1833.  —  5*'  Xa  Finta  grega,  farce  en  un 
acte.  —  6®  /  Due  Forzati ,  en  deux  actes.  —7* 
n  20  Auguste,  en  deux  actes,  au  mois  de  dé- 
cembre 1835.  —  8*^  //  AtarinarOf  en  deux  actes, 
au  théâtre  Nuovo,  en  1839;  ouviage  dans  lequel 
il  y  avait  de  jolies  choses.  —  9*  /  Due  Saveiardl, 
en  denx  actes,  au  théâtre  du  Fonde,  le  46  mars 
1838.  ^  10^  //  Qucutio  Parlante,  en  un  acte,  au 
théâtre  Nuovo,  novembre  1834.  —  11''  Bar  te- 
lomeo  del  Ptombe,  en  deux  actes,  au  théâtre 
Nuevo,  en  1837.  —  12*  Allan  Mac  Aulay,  en 
trois  actes,  au  même  théâtre,  dans  Pété  de  1838. 
—  13«  Maria  d^ Arles ,  en  deux  actes ,  ouvrage 
qui  ouvrit  le  carnaval  de  1841,  avec  un  fiasco 


complet.  —  14^  Il  Preseritto,  en  deux  actes,  <^a- 
lement  tombé  dans  la  même  année.  — 15*  Gu- 
glielme  Colman,  en  deux  actes,  tombé  au  car- 
naval de  1843. -i^  16"  Paolo  e  Virginia,  en  trois 
actes,  pour  l'ouverture  du  théâtre  Metasfasio,  à 
Rome,  le  29  avril  1843.—  17°  Il  Traveslimento, 
joli  ouvrage  représenté  au  théâtre  du  Fonde,  è 
Naples,  dans  le  carnaval  de  1846.  U  y  a  de  la 
facilité  dans  le  style  de  ce  compositeur,  mats  ab- 
sence complète  de  création.  Les  autres  ouvrages 
d'Aspa  dont  les  dates  do  représentation  et  le  succès 
me  sont  inconnus  ont  pour  titres  :  La  Verga  ma" 
gka;  la  Melamorfesefàrtunata;  Federico  H  ; 
L'Or  fana  muta;  Il  Muratore  di  Napoli;  Wer- 
ther. 

ASPELMAYER  ou  ASPELMEYER  (Fran- 
çois), musicien  et  compositeur  au  service  de 
l'empereur  d'Autriche,  mort  à  Vienne,  le  29  Juillet 
1786,  8*est  fait  connaître  par  les  ouvrages  sui- 
vants '.V  Die  Kinder  det  Natur  (les  Enfants  de 
la  Nature).  —  2»  Der  Sturm  (l'Orage).  —  3*  Pig- 
malien.  —  4»  Agamemnon  vengé ,  baliei.  —  5» 
La  Lavandara  di  Cilere,  ballet.  —  6*  /  Mori 
Spagnuoli,  idem.  Il  a  composé  aussi  Six  duos 
peur  violon  et  violoncelle,  six  trios,  six  qua- 
tuors peur  violon,  et  dix  sérénades  peur  des 
instruments  à  vent. 

ASPERl  (Ursvlb),  née  h  Rome  en  1807,  a 
étudié  la  musique  dès  ses  premières  années,  et  a 
acquis  du  talent  dans  Fart  du  chant  etsur  le  piano. 
Elle  a  reçu  les  leçons  d'harmonie  et  de  composi- 
tion de  Fioravanti.  £a  1827  elle  a  écrit  pour  le 
théâtre  Valle  un  opéra  intitulé  •  Le  Avventure  di 
una  giomala,  qui  a  été  représenté  le  13  mai. 
Le  public  a  si  bien  accueilli  cette  première  pro- 
duction de  sa  plume,  à  la  première  représenta- 
tion et  aux  suivantes,  qu'elle  a  été  obligée  de 
quitter  plusieurs  fols  le  piano  pour  se  présenter 
sur  la  scène.  Le  18  novembre  1834,  elle  donna 
à  Rome  un  grand  concert  dans  lequel  on  en- 
tendit la  Schol^riuhner  et  la  Biondini,  et  où  elle 
exécuta  sur  le  piano  plusieurs  morceaux  de  sa 
composition.  En  1839,  elle  dirigeait  la  musique 
d'un  tlu^âtre  de  second  ordre,  à  Florence.  En 
1835,  M"*  Asperi  écrivit  l'ouverture  et  l'intro- 
duction du  mélodrame  litir  Indiani,  qui  fut  re- 
présenté à  Rome,  et  en  1843  elle  adonné  dan» 
la  même  ville  l'opéra  /  Pirali,  qui  a  été  joué 
avec  quelque  succès. 

ASPLIND  (...),  savant  suédois,  qui  vécut 
vers  le  milieu  du  dix- huitième  siècle,  a  publié  un» 
dissertation  intitulée  :  De  HorelogHs  Musico' 
Automatis;  Upsal,  1761. 

ASPRILIO  (Padl),  musicien  de  la  cour  de 
Ferrare,  au  oommeDoement  du  dix*aeptième  siècle, 
a  fait  imprimer  de  sa  composition  :  Madrigali  a 


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158 


ASPRII.10  —  ASTARITTA 


quaiirovoci,  ZJftropHmo;  Veneiia,  1601,  in-4'. 
ASPULL  (GBMiGEft) ,  jeune  pianiste  anglais, 
né  en  1813,  excitait  Tadmiration  de  ses  compa- 
triotes dèe  Tâge  de  Irait  ans,  par  le  brillant  et  le 
fini  de  son  exécotlon.  Bien  que  sa  main  tût  trop 
{letitepour  embrasser  l^lendue  de  l'octave,  il 
jouait  les  compositions  les  plasdKficilesde  Hum- 
mel,  de  Moschelès  et  de  Kalkbrenner  sans  en  m* 
lentir  le  mouvement  et  dans  Tintention  des  au- 
teurs. Telle  était  l'heureuse  organisation  du  jeune 
Aspnll  qu'on  pouvait  espérer  de  le  voir  se  placer 
tin  jour  parmi  les  pianistes  les  plos  distingués; 
mais  une  maladie  de  poitrine  l'a  conduit  au  tom- 
beau lorsqu'il  entrait  à  peine  dans  sa  dix-huitième 
année.  Il  est  mort  à  Leamington,  le  20  août  1832, 
«tfes  obsèqnesont  été  faites  à  Nottingham,  deux 
jours  après.  Il  avait  laissé  en  manuscrit  divers 
ouvrages  pour  le  piano  qui  ont  été  publiés  après 
sa  mort,  avec  son  portrait,  soos  ce  titre  :  Oeorges 
ÂMfnUPsposthumous  Works /arihepéano/orie. 
Londres  (3ans  date). 

ASSANDRI  (  LAumn  ),  canUtrice  distinguée, 
est  née  à  Vailate,  dans  la  province  de  Lodi 
(Lombsrdie),  vers  1816.  Admise  au  conserva- 
toire dé  Milan  à  Tâge  de  seize  ans ,  elle  y  reçut 
une  bonne  éducation  musicale,  et  ses  progrès 
furent  si  rapides  que  lorsque  Rossini  l'entendit, 
en  1835,  il  l'engagea  immédiatement  poor  le 
(béAtre  italien  de  Paris.  Elle  y  débuta  au  mois 
d'octobre  parle  r6le  à*ÀdalgUaf  dans  la  Norma^ 
et  se  montra  digne  de  chanter  à  côté  de  Rubini, 
de  Lablache  et  de  la  Grisi.  Le  Jtomeo  des  Mimr 
tecchi  e  Cafmleti  de  BeUini ,  et  la  Ikmna  BU 
vira  de  Don  Juan ,  achevèrent  son  succès  sur 
la  première  scène  italienne  de  celte  époque.  Pen- 
dant les  années  1836 ,  1837,  et  1838  elle  fut  en- 
gagée pour  le  même  théâtre  et  poar  l'Opéra,  ita- 
lien de  Londres  ;  puis  elle  retooma  en  Italie. 
Après  y  avoir  chantée  Gènes  avec  Pasini  etBa- 
diaii ,  elle  fut  appelée  à  Bareelonne ,  oà  elle  resta 
une  année.  Son  engagement  terminé,  elle  partit 
pour  Berlin,  et  y  chanta  avec  succès  pendant 
plusieurs  années  tous  les  premiers  rôles  de  Lucia^ 
Ùtello ,  La  Pforma,  Lucrezia  Borgia,  Béatrice 
di  Tenday  etc.  En  1843,  elle  se  fit  entendre  à 
Varsovie  et  an  théâtre  italien  de  Pétershourg. 
De  retour  à  Milan  au  mois  de  juillet  1845,  elle  a 
paru  depuis  lors  à  Bologne,  Mantoue,  Turin,  etc., 
«t  partout  elle  a  été  considérée  comme  une  can- 
triée  de  la  bonne  école. 

ASSBNSIO  (DomCablo),  professeur  de 
piano,  né  à  Madrid,  vers  1788,  s'est  fixé  à  Pa- 
ïenne, en  Sicile,  oh  Ha  publié  en  1815  s  Seuola 
per  ben  Mnonare  il  pkmofortt, 

ASSMAlfER  (  Ignace  },  compositeur  et  or- 
ganiste, est  né  à  Salaboorg,  le  11  février  1790. 


Elève  de  Michel  Haydn,  il  est  devenu ,  soos  la 
direction  de  cet  habile  maître,  un  des  musiciens 
les  plus  distingués  de  l'Allemagne  dans  le  genre 
de  la  musique  d'église.  En  1824  il  fut  nommé 
maître  de  chapelle  du  chapitre  des  Ecossais. 
Dans  l'année  suivante  il  reçut  sa  nomination  d'or- 
ganiste de  la  cour  impériale  de  Vienne.  Appelé 
en  1838  au  poste  de  vice-mattre  de  chapelle  de  la 
même  cour,  il  a  succédé  à  Weigl,  au  mois  de  fé- 
vrier 1846,  dans  la  place  de  second  maître  de  cha- 
pelle titulaire.  Les  œuvres  de  musique  d'église 
composées  par  Assmayer  sont  importantes  et  en 
grand  nombre; ellesconsîstent  :  l<*en  quinze  messes 
avecorobestre,  dont  la  plupart  sont  en  manuscrit; 
on  n'en  a  publié  qu'une  messe  solennelle  (en  W) 
à  quatre  voix,  violons,  viole,  violoncelie,  contre- 
basse, deux  hautbois ,  deux  bassons,  deux  cor^ 
deux  trompettes,  timbales  et  orgue  ;  Vienne,  Me- 
chetti;  et  nue  messe  pastorale  allemande  à  trois 
'voix y  instruments  à  vent  et  orgue,  op.  46; 
Vienne,  Haslinger.  ~  2*  Douze  graduels,  dont 
quelques-uns  seulement  à  quatre  voix  ou  à  voix 
seule ,  avec  oreliestre,  ont  été  publiés  à  Vienne, 
ches  Meelietti  et  chez  DiabelU.  —  3*  Dix-huit  of- 
fertoires à  voix  seule  avec  choeur,  ou  à  quatre 
voix  concertées  avec  orchestra,  dont  ploMenis 
ont  paru  cliez  les  mêmes  éditeurs.  —  4*  Un  7^ 
DettiR  solennel  à  quatre  voix  et  orchestre,  op.  4s, 
à  Vienne ,  chez  Hasiinger.  —  5*  Deux  Bequiem 
brefs.  -^V*  La  mort  de  Soûl,  oratorio  drama- 
tique, avec  oreliestre,  op.  50  ibid,  —  7*  iktvid  et 
SavUp  oratorio  dramatique ,  avec  orchestre,  op- 
49,  UHd,  —  8"  Plusieurs  hymnes  et  motets.  —  d. 
Un  Te  Deum  à  huit  voix,  avecaccomp.  d'instru- 
ments de  cuivre,  -r  10*  Plusieure  oovertnres. 

—  11*  Divers  morceaux  de  musique  vocale  et 
instrumentale  pour  des  ci  rconstances  particulières. 

—  12*  Une  symphonie,  à  grand  orchestre  exécutée 
à  Vienne  en  1844.  — 13*  Des  pastorales  et  fugues 
pour  i'oiigne.  -^  14*  Des  rondeaux  et  autres  com- 
positions pour  le  piano. 

ASTARITTA  (Janvieb),  compositeur  dra* 
matique,  né  à  Naples  vers  1749,  eut  une  grande 
réputation  en  Italie,  et  réussit  en  différents 
genres,  mais  principalement  dans  l'expres- 
sion des  situations  comiques.  Dans  le.  coors  de 
sept  années,  il  écrivit  plus  de  quatorze  opé- 
ras; celui  de  Cireé  et  Vtgsie  eut  un  snooès  pro- 
digieux ,  non-seulement  en  Italie ,  mais  aussi  en 
Allemagne,  oh  U  fut  représenté  vers  1787. 

On  connaît  de  lui  :  la  Conteuadi  JNmMn- 
poli,  1772;  /  VisionaH^  r772;  Fineued:A' 
more,  o  la  fona  non  si  fa,  nui  ti  promi,  1773; 
//  Marito  ehe  non  ha  moglie,  1774  ;  /  Filoiçfi' 
immaçinarif  1788;  La  Conteuina;  H  principe 
spondriaeo ,  1774  ;  La  Criiica  teatraU,  1775  ; 


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ASTARITTA  —  ATHÉLARD 


159 


/;  Mondo  delta  f.una,  1775;  La  Dammaim- 
maginaria,  1771;  VIsola  di  Bingoli,  1777; 
AmUdat  1777  ;  Circe  e  Ulisse,  1777  ;  Nicoletto 
bclla  0ito,  1779.  Dans  l'automne  de  1791,  il 
dottoa  à  YeniM  :  I  Capprid  in  amorej  et  an  car- 
naval de  1792,  II.  Medico  Pariyino ,  dans  la 
même  Tille.  Gerber  {/feues  Biogr.  Lex,  der 
TMkûnstL  )  dte  ansei  de  cet  auteur  :  La  MoU- 
nareHa^  op.  bnffa,  178S,  à  RaYenne;  Il  Di- 
vertimento  in  campagna,  op.  bnffa,  1783,  à 
Dresde;  Il Francese  biztarrOf  op.  bn(b ,  1786, 
ibid.  ;  Il  ParrucMere,  1793,  à  Berlin. 

La  manière  de  ce  compositeur  se  rapproche  de 
€eUedUnrosai,etroD  peutdire  qu'il  a  les  mêmes 
qualités  et  les  mêmes  défiants.  La  coupe  de  ses 
airs  et  de  ses  morceaux  d'ensemble  est  heureuse  ; 
set  accompagnements  sont  assez  purs ,  mais  trop 
nus;  ses  chants  sont  gracieux,  mais  ils  manquent 
d'origiaaHté. 

ASTON  (HuouBs),  organiste  anglais  sous 
le  règne  de  Henri  YIII,  auteur  d*un  Te  Deum  à 
dflq  von,  qui  est  maintenant  dans  la  bibliotbèque 
du  colléf^  de  nnisiqoe  d'Oxford. 

ASTORGA  (EnnâifUEL,  baron  n*)  né  à  Pa- 
ïenne, le  11  décembre  1681,  eut  un  existence 
toute  romanesque.  Fils  d'un  chef  de  bandes  mer- 
cenaires an  seryioe  de  la  noblesse  de  Sicile,  qui, 
sonifirant  impatiemment  le  joug  de  l'Espagne,  es- 
saya de  le  secouer  par  l'iosurreelion  en  1701, 
Astofga  Tit  périr  son  père  sur  Téchafiaud  dans  la 
foème  année,  avec  plusieurs  nobles  siciliens.  Sa 
mère,  qu'on  obligea  d'assister  au  supplice, 
mourut  de  douleur,  et  lui-même  s'évanouit.  La 
princesse  des  Urstais,  première  dame  d'honneur 
de  l'épouse  de  Philippe  V,  prit  en  pitié  le  pauvre 
ieune  homme,  et  le  fit  entrer  au  couvent  d'As^ 
toiga,  en  Espagne,  dont  plus  tard  il  prit  le  nom. 
Dans  cette  retraite  il  acheva  son  éducation  ai 
iwrffctionna,  par  l'étude,  le  beau  sentiment 
mosieal  dont  la  natore  l'avait  doué.  Rdntn6  dans 
le  inonde  trois  ans  après,  il  obtint ,  par  leonMit 
de  sa  prolectrioo,  le  titre  de  baron  d'Astorga, 
et  lut  chargé  d'une  mission  près  de  la  cour  de 
Panne  en  1704.  Il  y  devint  l'Ame  de  toutes  les 
réonioiis  d*aniatenrs  de  musique;  car  il  était 
eiceliesit  chanteur  et  compositeur  de  mélodies 
grscieiMes  et  sentimentales.  Sa  mission  terminée, 
il  eontiniui  de  demeurer  à  Parme,  où  le  retenait 
son  amoar  secret  pour  la  fille  du  souverain , 
Elisabeth  Famèse.  Le  duc,  ayant  pénétré  dans 
les  sentiments  de  son  hdie,  trouva  le  moyen  de 
l'éloigner  en  lui  donnant  une  lettre  de  recom- 
mandation pour  l'empereur  Léopold  l**",  qui,  se* 
dtttt  par  les  talents  du  baron  d'Astorga,  voulut 
l'attacher  à  sa  cour;  mais  celui-ci  ne  jouit  pas 
longtemps  de  sa  faveur,  car  son  nouveau  Mé- 


cène mourut  le  6  mai  1705.  Le  baron  d'Astorga 
s'éloigna  de  Vienne  peu  de  temps  après,  et  mena 
une  vie  aventureuse,  visitant  l'Espagne,  oè  il  re- 
trouva la  faveur  de  sa  bienfaitrice,  puis  le  Portu- 
gal, ritalie ,  et  enfin  l'Angleterre,  où  il  demeura 
deux  ans.  En  1720,  il  reparut  à  Vienne  ;  mais  il  y 
resta  peu  de  temps,  et  se  retira  dans  un  couvent«n 
Bohême,  où  il  mourut  le  21  aoûtl736  (  Voy.  l'Oes- 
ierretchischêa  Biographisches  Lexicon  de  Ber- 
mann,  1. 1,  p.  278.)  Parmi  ses  nombreuses  com- 
positions, on  ne  peut  citer  que  les  suivantes  :  1* 
Stabat  Mater,  qui  fut  exécuté  à  Oxford  en  1713, 
et  qui  obtint  beaucoup  d'applaudissements.  — .  2* 
Da/ne,  opéra,  à  Vienne,  en  1705.  —  S^  Cantate 
Quando  penso,  etc.  ~4«  Cantate  :  Torna  Aprile. 
—  5**  Cantate  ':  In  questo  cor.  Bumey  loue  dans 
ces  cantates-,  qui  passent  pour  être  ses  meillen- 
res,  la  grêoe  et  la  simplicité  de  la  composition.^ 
6<*  Cantate  :  Clorinda,  s' io  fanuU,  etc —  7* 
Cantate  *.  Palpiiar  già  sentû  il  cor.  Aeichardt 
possédait  quelques  morceaux  hiéditsde  la  compo- 
sition d'Astorga.  La  partition  du  Stabat  Mater ^ 
à  quatre  voix  et  instruments,  est  en  manuscrit  k  la 
bibliothèque  royale  de  Beriin  ;  on  la  trouve  aussi 
à  la  bibliothèque  impériale  de  Vienne,  avec 
celle  de  la  pastorale  de  Dafne^  dans  le  fonds 
de  Kiesewetter.  La  collection  de  l^bbé  Santini, 
à  Rome,  renferme  54  cantates  d'Astorga  pour 
soprano  et  clavecin,  44  idem  pour  contralto  et 
clavecin, et  enfin  10  (f«s/<ipour  deox  soprani. 
Toute  cette  musique  est  remarquable  par  l'origî* 
nalité,  le  sentiment  et  l'expression.  Je  possède 
une  collection  considérable  d'oravres  d'Astorga. 

ASTRUA  (Jeàiiiib)i  excellente  cantatrice, 
née  à  Graglia,  près  de  Veroeil ,  en  1780.  Graon, 
qui  l'entendit  par  hasard  dans  un  voyage  qu'il 
fit  en  Italie  en  1745,  fut  frappé  de  la  beauté  de 
sa  voix,  et  se  chargea  de  son  édiication  vocale  ; 
car  il  était  lui-même  bon  chanteur.  11  la  fit  dé- 
buter, le  3  août  1747,  dans  une  pastorale  composée 
par  le  roi  de  Prusse  Frédéric  II ,  laquelle  avait 
pour  titre  II  Repastore,  et  qui  fut  représentée 
à  Cbariottenbourg.  £n  1750  elle  obtint  un  congé 
pour  aller  à  Turin ,  et  dans  la  même^iunée  elle 
chanta  avec  un  brillant  succès,  aux  noces  de 
Victoi^Amédée,  le  rOle  de  prima  donna  dans  l'o- 
péra de  La  Vittoria  <PIrMneo.  Elle  retourna  en- 
suite an  service  de  la  cour  de  Beriin,  qu'elle  ne 
quitta  que  pour  revenir  à  Turin,  où  elle  est  morte 
en  1792,  à  l'Age  de  soixante-deux  ans. 

ATHÉLARD  on  ATHELHARD,  moine 
bénédictin  de  Bath ,  en  Angleterre,  vivait  sous  le 
règne  de  Henri  I,  vers  1200^  Il  eut,  pour  le 
temps  où  il  vécut,  des  eonnaissanees étendues, 
qu'il  augmenta  perses  voyages,  non*seulement 
en  Europe ,  mais  en  Égypia  et  en  Arabie.  Il 


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ATHÉLARD  —  ATTAIGNANT 


160 

écrivit  un  traité  des  sept  arts  libéraux,  qui  com- 
prenaient la  grammaire,  la  rhétorique,  la  dialec- 
tique, la  musique,  raritlimétîque,  la  géométrie 
et  fastronomie.  Ayant  appris  l'arabe ,  il  traduisit 
de  cette  langue  en  latin  le  Traité  de  géométrie 
d'Euclide,  connu  sous  le  nom  ô^ÉlémenSf  et 
non  les  Éléments  harmoniques  âeoti auteur, 
comme  La  Borde  (  Essai  sur  la  mus,,  t.  III,  p. 
567),  Forfcel  {Àllgem.  Litter.  dermusik,  p.  488) 
et  les  auteurs  da  Dictionnaire  historique  des  Mu- 
siciens (Paris,  1810)  le  disent.  Les  bibliothèques 
des  collèges  du  Christ  et  de  la  Trinité  à  Oxford 
possèdent  les  manuscrits  des  ouvrages  d'Athélard. 

ATIlÉrvÉE,  grammairien  grec,  naquit  à 
Naucratis  en  Egypte,  vers  l'an  160  de  l'ère  vul- 
gaire ,  sous  le  règne  de  Marc-Aurèle  :  il  vivait 
encore  sons  celui  d'AIezandre-Sé\-ère ,  Tan  228  : 
c*ast  tout. ce  qu^on  sait  des  particularités  de  sa 
vie.  On  doit  à  Athénée  une  compilation  qui  a 
pour  titre  :  les  DeipnosopMstes  ou  le  Banquet 
des  Savants;  elle  nous  est  parvenue  presque 
complète,  à  rexception  des  deux  premiers  livres, 
que  nous  n^avons  qu'en  abrégé.  Cet  ouvrage  est 
précieux  par  les  renseignements  qu'il  fournit  sur 
une  multitude d*objets  de  l'antiquité,  particulière- 
ment sur  rhistolre  de  la  musique  des  Grecs,  les 
écrivains  qui  ont  traité  de  cet  art,  les  instruments, 
leur  usage,  les  chansons ,  etc.  Il  est  divisé  en 
quinze  livres.  Dans  le  premier,  il  est  traité  de  la 
musique  et  des  O/hansons  dans  les  festins;  le 
quatrième  contient  de«  renseignements  sur  quel- 
ques instruments  de  musique;  le  quatorzième 
traite  des  joueurs  de  flûte,  des  chansons,  de  l'u- 
tilité de  la  musique  et  de  la  danse ,  des  instru- 
ments de  tout  genre. 

Les  manuscritsd' Athénée  sont  en  petit  nombr.e, 
ce  qui  est  d'autant  plus  fâcheux  que  le  texte  a 
été  considérablement  altéré  dans  ceux  que  nous 
possédons  :  de  là  vient  que,  malgré  les  travaux  de 
quelques  savants ,  nous  ne  possédons  pas  encore 
une  édition  d'Athénée  qui  soit  complétentent 
satisfaisante;  la  meilleure  est  celle  qui  a  <^té 
donnée  par  Jean  Sclmeighœuser,  sous  ce  titre  : 
Athenxi  Deipnosophistm  a  oodicilms  manus- 
cripti  emendavit,  etc.,  Strasbourg,  1801-1807, 
14  vol.  in-S".  On  peut  cependant  consulter  aussi 
avec  fruit  Tédition  donnée  par  Casaubon  en  deux 
volumes  In-fol.  Les  dnq  premiers  volumes  de  l'é- 
dition deSchweighaeuser  contiennent  le  texte  grec 
et  la  version  latine;  les  neuf  autres  renferment 
les  notes  et  les  tablen.  Parmi  oes  notes,  celles  du 
quatrième  et  du  quatorzième  livres  sont  intéres- 
santes pour  riiistoire  de  la  musique.  L'abbé  de 
Marolles,  qui  n'entendait  pas  le  grec,  a  donné 
une  mauvaise  traduction  française  d'Athénée , 
^ 'après  la  version  latine,  Paris,   1680,  in-4'>. 


Lefebvre  de  Villebrune  en  a  publié  une  autre  en 
5  volumes  in-4*'( Paris,  1785  1787)  :  cetle-d  est 
peu  estimée  des  savants.  En  ce  qui  concerne  la 
musique ,  il  est  évident  que  le  traducteur  ne  sai  - 
sissait  pas  toujours  le  sens  dn  texte  original. 

ATIS.  Voy.  ATYS. 

ATTAIGN  ANT  ou  ATTAÏNGNANT  (  Pier- 
re), imprimeur  de  Paris  dans  le  seizième  siècle,  pa- 
raît avoir  été  le  premier  qui  ait  imprimé  dans  cette 
ville  de  la  musique  avec  des  caractères  mobiles. 
Ceux  dont  il  se  servait  avaient  été  gravés  par 
Pierre  Hautin ,  graveur,  fondeur  et  imprimenr 
de  Paris,  qui  en  fit  les  premiers  poinçons 
en  1625.  Pierre  Attaignant  parait  en  avoir  fait 
l'essai  dans  le  premier  livre  de  motets  à  quatre 
et  cinq  voix  de  divers  auteurs  qvfii  publia 
en  1527,  in-s**  oblong,avec  des  lettres  gothi- 
ques. Dix- neuf  autres  livres  de  cette  collectioD 
parurent  à  des  époques  plus  on  moins  éloign^^. 
jusqu'en  1536.  Leur  collection  forme  cinq  Vo- 
lumes. Cest  un  rerueil  précieux  pour  l'histoire 
de  la  musique  française  :  on  y  trouve  des  compo- 
sitions de  maistre  Gosse  «  Nicolas  Gombert, 
Claudin,  Hesdin  ,  Consilinm,  Certon,  Rousée, 
Mouton,  Hottinet,  A.  Mornable,  G.  Le  Roy, 
Manchicourt ,  Guillaume  Le  Heurteur,  Yermont 
Talné,  Richafort,  M.  Lasson,  l'Héritier,  Lu  pi, 
Lebrun ,  Wy llari ,  Feuin ,  l'Enfant ,  Moulu ,  Ver- 
delet, G.  Louvet,  Divitls,  Jacquet,  De  La 
Page,  Longueval,  Gascog»^  Brii«nt  et  Passereau. 
(  Voy.  ces  noms.  )  Le  titre  de  chaque  livre  varie 
en  raison  de  son  objet.  Par  exemple  le  sep- 
tième livre,  qui  contient  vmgt-qnatre  motets 
pour  le  dimanche  de  TA  vent,  la  Nativité,  etc., 
a  pour  titre  :  Musicales  motettos  quatuor  ^ 
quinque  et  sex  vocum  modulas  Dominict  ad- 
ventûSf  nativitatisque  ejus  t  ac  sanctorum 
eo  tempore  occurrentium  habet,  Paristis,  io 
vico  Citharas,  apud  Petmm  Attaingnant  (aux 
autres  livres,  Attaignant ,  excepté  au  onzième 
oà  il  y  a  aussi  Attaingnant  )  miatce  calcogra- 
phum  prope  sanctorum  Cosmi  et  Damiani 
templum,  cum  gratia  et  privilégia  chriS' 
tianissimi  Francorum  Régis.  Le  titre  du  hui- 
tième livre  est  :  XX  musicales  motettos  qua- 
tuor, quinque  vel  sex  vocum  modulas  habet. 
Mensê  decembri  1534,  ParisOs,  etc.  Onze 
livres  de  chansons  françaises  à  quatre  parties  » 
parles  mêmes  outeurs,  ont  été  aussi  publiés  à 
la  même  époque  par  Pierre  Attaignant,  en  4  vol. 
in-8'' obi.  Le  premier  livre  est  daté  de  1530;  mais 
ce  doit  être  une  réimpression ,  car,  dans  l'exem- 
plaire qui  est  à  la  Bibliolbèque  impériale  de  Paris 
(  n**  2689,  in-8*  V  ) ,  le  neuvième  livre  porte  la 
date  de  1529,  et  le  cinquième  est  de  1 528.  Les  li- 
vres 2« ,  3» ,  4* ,  6*  et  8'  ne  sont  pas  datés.  Voici 


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ATTAIGNANT  —  ATTWOOD 


161 


le  titre  du  cinquiènie  U?re  :  Trente  et  quatre 
chansons  musicales  à  quatre  parties  impri- 
mées à  Paris  te  XXI II' Jour  de  janvier  mil, 
F.  C.  XXVIII par  Pierre  Attaignant^demou- 
tant  en  la  rue  de  la  Harpe  près  Véglise  Sainct 
<Josme ,  desquelles  la  table  sensuyt.  Les  noms 
des  auteurs  de  ces  chansons  De  se  trouvent  ni 
dansée  litre,  ni  dans  les  deuiième,  qaalnème, 
si&ièaiey  huitième  et  neotièine.  Le  onzième 
(Ivre  ne  contient  qne  des  cliansons  de  CléoDent 
Jaoneqoln;  en  Toici  le  titre  :  Chansons  de 
Hfaistre  Clément  Jannequin,  nouvellement 
et  correctement    imprimées    à   Paris  par 
Pierre  Atteignant  (sic) ;  demeurant  à  la  rue 
de  la  Harpe  devant  le  bout  de  la  rue  des  Ma- 
thurinsprès  de  Véglise  de  Sainct  Cosme  (sans 
date).  Les  chansons  contenues  dans  ce  recueil 
sont  des  pièces  plus  dé?eloppées  que  les  antres; 
ce  sont:  l""  Le  Chant  des  Oyseaux  { Réveillez- 
hous  ).  — -2*  La  Guerre  {Écotutez^éeoustez).  —  3* 
La  Chasse  (Gentilz  veneurs), — 4**  L'Alouette.  — 
<  Or  sus, or  sus);  —^^  Las  povre  cœur  (V.  Jan- 
nequin ).  Il  y  a  aussi  deux  recueils  de  motets  à 
quatre  et  cinq  parties  imprimés  par  Atteignant, 
et  qui  sont  de  ceux  qni  ont  été  cités  précédem- 
ment. Le  premier,  saas  date  et  sans  nom  d^au- 
teors,  a  pour  titre  :  Motetz  nouvellement  im- 
primés à  Paris  par  Pierre  Attaignant,  de- 
meurant à  la  rue  de  la  Harpe  près  St.  Cosme; 
le  second  intitulé  :  XII  motetz  à  quatre  et 
cinq  voix  composés  par  les  autheurs  cy  des- 
soubz  escriptSj  naguères  imprimés  à    Paris 
par  Pierre  Attaignant^  demeurant  à  la  rue 
de  la  Harpe  près  de  Véglise  de  Sainct  Cosme. 
Ce  recueil,  daté  des  calendes  d'octobre  1529, 
contient   des   compositions   de   Gombert,  de 
Claudio  (  Claude  de  Sermisy.  Y.  ce  nom  ) ,  de 
Du  Croc,  de  Mouton,  de  Dorle  et  de  Deslouges. 
Il  est  remarquable  que  ^imprimeur  dont  il 
Vagit  dans  cet  article  a  orthographié  son  nom 
de  diverses  manières;  sur  ses  recueils  on  trouve 
Attaignant ,  Attaingnant  et   Atteignant.  Ce 
peu  d'exactitude  dans  l'orthographe  des  noms 
s'est  reproduit  depuis  le  moyen  âge  jusqu'au 
commencement  du  dix- septième  siècle. 

Attaignant  imprimait  encore  en  154S ,  car  il  a 
publié  dans  cette  année  im  lAvre  de  danceries 
à  six  parties,  par  Consilium,  t  vol.  in-4«  obi.  ; 
mais  il  avait  cessé  de  vivre  en  1556,  car  à 
cette  époque  ce  fut  sa  veuve  qui  piibiia  plu- 
sieurs livres  de  pièces  de  violes  è  cinq  parties , 
par  Gervaise  (  Koy .  ce  nom  ). 

IjCs  caractères  de  musique  des  éditions  d'At- 
taignant  ont  assez  de  netteté  ;  mais  ils  n'ont  pas 
l'élégance  de  ceux  dont  se  servirent  à  peu  près 
de  son  temps  Adrim  Le  Roy  et  Robert  Ballard; 

BIOCR.   OMV.    DES  MISICIENS.  —  T.  I. 


ceux-ci  avaient  été  gravés,  en  1640,  par  Guil- 
laume Le  fié ,  graveur,  fondeur  et  imprimeur 
à  Paris  (Voy.  Le  Bé).  Les  livres  de  musique 
imprimés  par  Attaignant  sont  d*une  rareté  ex- 
cesitive. 

ATTEY  (JBAM),  amateur  de  musique  à  Lon- 
dres, au  commencement  du  dix  •  septième  siècle,  a 
publié  :  The  first  book  of  ayres  of  four  parts 
with  tablature  for  the  Lute,  so  mode  that 
ail  the  parts  may  be  plaid  together  with 
the  lute,  or  one  voyce  with  the  Lute  and 
bass  viol.  Londres,  1622 ,  In -fol.  (Premier  livre 
d'airs  à  quatre  voix  en  tablature  de  luth  ;  de 
telle  sorte  que  toutes  les  parties  peuvent  être 
exécutées  ensemble  avec  le  luth ,  ou  chantées 
par  une  voix  avec  accompagnement  de  luth 
et  de  basse  de  viole.  ) 

ATTWOOD  (TBOHAS),  compositeur  an- 
glais, fils  d'un  charbonnier,  naquit  en  1767.AI'ftge 
de  neuf  ans,  il  entra  comme  enfant  de  chœur  à  la 
chapelle  royale ,  et  commença  son  éducation 
musicale  sous  le  docteur  Nares  et  sous  son  suc- 
cesseur le  docteur  Ayrton.  Après  avoir  passé 
cinq  ans  dans  cette  école ,  il  eut  occasion  de 
chanter  devant  le  prince  de  Galles,  qui  le  prit 
sous  sa  protection ,  et  l'envoya  étudier  à  Naples 
la  compositon  et  le  chant.  Ses  maîtres  furent 
Philippe  Cinque  et  Latilla.  De  Naples  il  alla  à 
Vienne ,  où  il  reçut  dit-on,  de<<  conseils  et  des 
leçons  de  Mozart,  jusqu'en  1786.  De  retour  en 
'  Angleterre ,  il  fut  attaché  à  la  musique  parti- 
culière du  prince  de  Galles ,  puis  devint  mattre 
de  musique  de  la  duchesse  d'York  et  de  la 
princesse  de  Galles.  En  1795,  Attwood  suc- 
céda à  Jones  dans  l'emploi  d'organiste  de  Saint- 
Paul  ,  et  en  1796  il  obtint  la  place  de  composi- 
teur de  la  chapelle  royale ,  en  remplacement  de 
D.  Du  puis,  décédé.  Enfin,  il  a  été  admis  en  1821 
comme  membre  de  la  chapelle  particulière  du 
Roi ,  à  Brighton. 

Parmi  les  nombreux  opéras  quMl  a  écrits 
pour  le  théâtre ,  les  plus  connus  sont  ceux-ci  : 
10  Prisoner  (  le  Prisonnier  ) ,  à  Drury-Lane, 
en  1792.— 2*»^rfo;>/edC/iiW( l'Enfant  adoptif) 
ibid.,  1793.— 3»  Caernavoncusile{\eChMe^a 
de  Caernavon) ,  Hay-Market,  179^,  —  4»  Poor 
Sailor  (le  pauvre  Matelot),  Covent-Garden, 
1795.— 5»  the  Smugglers  (  les  Contrebandiers  ), 
Dniry-Lane,  1796.  —  6<»  Houth  of  the  mie 
(l'Emboucliure  du  Nil),  Covent-Garden  1 798.  —  7° 
A  Day  at  Rome  ( un  Jour  à  Rome),  divertisse- 
ment, Covent-Garden,  1798.  — 8*  Castle  of 
Sorento{\e  Château  de  Sorento),  op.  com.,  Hay- 
Market,  1799.  —  9*  Magic  6ak  (le  Chêne  ma- 
gique), pantomime,  Covent-Garden,  1799. — 
10**  Old  ClotheS'Man  (le  vieux  Marchand  d'Ha- 
ll 


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1<^ 


ATTWOOD  —  AUBER 


bits) ,  intermède,  idem,  1799.—  11*  Red-Cross 
Knighis(\ea  Chetaliers  de  la  Croix-Rouge),  Hay- 
Marliet,  1799.  —  12*  5.  David's  day  (le  Jour  de 
Saint-David  ),  farce,  1800.  —  13»  True  Friends 
(  les  Trais  Amis) ,  à  Covent-Garden ,  1800.  Outre 
ces  ouTrages,  Attwood  a  composé  plusiears 
œuvres  de  sonates  poar  piano, et  des  leçons  pro- 
gressives pour  cet  instrument ,  qui  ont  été  gra- 
vées ches  Clemeoti ,  à  Londres.  Il  a  écrit  aussi 
beaucoup  de  muî»ique  d'égUse  pour  le  service 
de  la  cbapelle  royale,  et  notamment  Tanlienne 
avec  chœur  et  orchestre  pour  le  couronnement 
du  roi  Georges  IV ,  qui  est  d'une  beauté  remar* 
quable.  Attwood  se  distingue  entre  les  mu- 
sicieDs  anglais  par  un  style  plein  de  goût  et  de 
pureté;  sa  mndque  a  de  la  force,  de  Teipres- 
cion  et  de  refTet.  U  est  fâcheux  que  le  sqI  de 
TAngieterre  soit  si  peu  favorable  à  la  musique , 
qo^un  artiste  si  distingué  soit  obligé  de  renoncer 
à  la  carrière  de  gloire  qu'il  aurait  pu  parcourir, 
pour  se  livrer  uniquement  è  l^ensetgnement. 

ATYS,  ou  ATIS  ( ...),  créole,  né  à  Saint- 
Domingue,  vers  1715,  suivant  La  Borde  (Essai 
sur  la  Musique ,  t.  HT,  p.  493  ),  fut  un  flû- 
tiste distingué  qui  se  fixa  en  France.  Une  af- 
faire qu'il  eut  en  Autriche  Tobligea  de  se  battre  ; 
il  reçut  une  balle  dans  le  menton ,  et  cet  acci- 
dent altéra  sensiblement  son  emboiiclrare.  De 
retour  à  Paris,  il  s'y  livra  à  l'enseignement,  et 
composa  beaucoup  de  sonates ,  duos,  trios  et 
quatuors  pour  la  flûte.  On  trouve  de  lui,  en  - 
manuscrit,  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris, 
un  œuvre  de  six  sonates  pour  deux  flûtes , 
en  forme  de  conversaiion.  Suivant  M.  Ber- 
mann  (Oesterreich.  Biograph.  Lexikon,  t.  I, 
p.  287  ),  la  date  précise  de  la  naissance  d'Atis  se- 
rait le  18  avril  1715;  il  aurait  été  à  Vienne 
en  1760;  et  il  serait  mort  le  8  août  1784.  M.  Ber- 
mann  sait  les  dates  d*une  manière  eiïrayante. 

ATZE  (FRÉoâuc),  musicien  né  en  Alle- 
magne, était  organiste  à  Breslau  vers  1816  ; 
depuis  lors  il  a  quitté  cette  ville  pour  aller  en 
Russie ,  où  il  était  encore  en  1833.  Atze  est  un 
artiste  distingué  comme  organiste  et  comme  pia- 
niste; il  a  fait  admirer  partout  la  délicatesse  et 
la  précision  de  son  jeu.  On  a  de  lut  :  1*  Polo- 
naise pour  le  piano ,  Leipsiclc ,  Hofmeister.  — 
2*  Duo  pour  piano  et  violon,  œuvre  2.  —  3*  Po- 
lonaise pour  le  piano,  œuvre  9,  Berlin,  Forster.  — 
4°  Grande  polonaise,  dédî^  à  M"*  Amalie  Ko« 
refpa,  Breslau,  Forster  ef  Hoffman,  œuvre  10.  — 
6*  Pot-pourri  pour  le  piano,  œuvre  11,  ibid. 

AUBER  (  DAniBL-FRAiiçois-EspitiT  ) ,  né  à 
€aen,  le  20  janvier  1782  (i)  dans  un  voyage  que 

(I)  Cette  date  m'a  été  donnée  en  isio  par  le  père  du  cé- 
lèbre eompotltenr,  à  l'époque  de  mes  premières  recher- 


ses  parents  firent  en  cette  ville,  est  fils  d'un  mar- 
chand d'estampes  de  Paris,  dont  la  situation  était 
aisée.  Sa  famille  était  originaire  de  la  Norman- 
die. Doué  des  plus  heureuses  dispositions  pour 
la  musique,  Auber  étudia  d'abord  cet  art  comme 
un  objet  d'agrément.  Après  avoir  appris  à  jouer 
du  piano  sous  la  direction  de  Laduroer,  il  fut 
envoyé  à  Londres  pour  y  apprendre  la  profession 
du  commerce;  mais  bientôt,  dégoûté  d'un  état 
pour  lequel  il  ne  se  sentait  point  né,  il  revint  h 
Paris.  Accueilli  dans  le  monde  avec  plaisir  à 
cause  de  son  talent  et  de  son  esprit,  il  commença 
à  se  faire  connaître  par  de  petites  compositions 
telles  que  des  romances  :  quelques-unes  de  celles- 
ci  eurent  un  succès  de  vogue.  Un  trio  pour 
piano,  violon  et  violoncelle,  qu'il  publia  vers  le 
même  temps  à  Paris,  fit  voir  qu'il  pouvait  traiter 
avec  talent  la  musique  instrumentale.  D'autre» 
ouvrages  plus  considérables  vinrent  bientôt  aug- 
menter sa  réputation  parmi  les  artistes.  Il  était 
lié  d'amitié  avec  le  célèbre  violoncelliste  Lamare . 
Celui-ci  avait  un  style  tout  particulier  dans  sa 
manière  déjouer  de  la  basse,  et  il  désirait  le  pro- 
pager par  un  genre  de  musique  qui  lui  fût  propre; 
mais,  par  une  singularité  qu1l  serait  difficile  d'ex- 
pliquer, il  n'avait  pas  une  Idée  mélodique  ni  un 
trait  dans  la  tftte  qu'on  pût  employer  daps  un 
morceau  de  musique.  A  sa  prière,  Auber  écrivit 
tous  les  concertos  de  basse  qui  ont  paru  sons  le 
nom  de  ce  virtuose,  et  même  quelques  autres 
qui  sont  restés  en  manuscrit.  Le  public  croyait 
que  ces  concertos  étaient  de  Lamare ,  mais  tous 
les  artistes  savaient  qu'ils  étaient  dus  au  talent 
d'Auber.  Le  caractère  original  de  cette  musique 
produisit  une  assez  vive  sensation  dans  le  monde» 
et  l'on  prévit  dès  lors  que  le  jeune  compofiiteur 
à  qui  on  la  devait  se  ferait  un  jour  une  brillante 
réputation.  Vers  le  même  temps,  Auber  écrivit 
un  concerto  de  violon  qui  fut  exécuté  au  Con- 
servatoire de  musique  de  Paris  par  Mazas,  et 
qui  obtint  un  brillant  succès. 

Le  désir  de  travailler  pour  le  théâtre  lui  avait 
déjà  fait  remettre  en  musique  l'ancien  opéra  co- 
mique  intitulé  Julie,  avec  accompagnement  de 
deux  violons,  deux  altos,  violoncelle  et  contre- 
basse. Cet  ouvrage,  qui  renfermait  plusiears 
morceaux  charmants,  fut  réprésenté  sur  on  théâtre 
d'amateurs  à  Paris,  et  reçut  beaucoup  d'applau- 
dissements. Peu  de  temps  après,  Auber  écrivit 
pour  le  peut  théâtre  de  M.  de  Garaman,  prince 
de  Chimay,  un  autre  opéra  avec  orchestre  corn- 
plet,  dont  il  a  tiré  depuis  Ion  plusieurs  mor- 
ceaux pour  ses  autres  ouvrages. 

obes  pour  U  MoprapMe  taiverselle  des  nuuMens.  Toaa 
les  recueils  Mograplûques  donnent  celle  du  99  janvier  t9M. 


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AUBER 


168 


Malgré  CM  raccès,  qai  jusqu'alors  avaient  été 
renfermés  dans  le  cercle  d'un  certain  monde 
d'artistes  et  d'amateurs,  Aober  s'apercerait  que 

ses  études  musicales  araient  été  incomplètes,  et 
que  le  savoir  lui  manquait  dans  Tart  d'écrire  : 
ii  Tonlut  acliever  son  éducation  sous  ce  rap- 
port» et  se  lirra  à  des  trataui  sérieux  sous  la 
direetioB  de  Cherubini.  Ces  études  terminées,  il 
écrivit  une  messe  à  quatre  voix,  dont  il  a  tiré 

la  prière  de  son  opéra  de  la  Muette  de  Par* 
iiei.  En  1813,  il  fit  son  début  en  public  par 
un  opéra  en  un  acte  qu'il  fit  représenter  au 
théâtre  Feydeau  sons  le  titre  du  Séjour  mili- 
taire. Cet  ouvrage  ne  justifia  pas  les  espé- 
rsDces  que  les  premiers  essais  d'Auber  avaient 
tait  naître;  on  n'y  trouvait  rien  de  la  grAce  et 
de  l'originalité  d'idées  qui  avaient  fait  applaudir 
ses  prendèns  prodactions,  et  qui  plus  tard  loi 
ont  acquis  une  si  belle  et  si  juste  renommée. 
Un  repos  de  plusieurs  années  suivit  cet  écbec, 
et  le  compositeur  semblait  avoir  renoncé  à  une 
carrière  où  l'attendaient  de  brillants  succès , 
lorsqu'un  dérangement  de  fortune  et  la  mort  da 
père  d'Aober  obligèrent  celni-d  à  chercher  des 
ressoorees  pour  son  eiistenoe  dans  l'exerdced'un 
art  qui  n'avait  été  pour  lui  jusqu'alors  qu'un 
délassement.  En  1819,  il  fit  représenter  è  l'Opéra- 
Comlqiie  Le  TMamentet  le$  BUUU  doux,  opéra 
en  un  acte.  Cet  ouvrage  fut  moins  lieurenx  en- 
core que  ne  l'avait  été  le  premier  essai  public 
des  talents  d'Auber.  D^à  l'on  accusait  de  par- 
tialité et  de  jugements  de  coterie  les  éloges  qui 
lui  avaient  été  prodigués  ;  mais  bientôt  le  com- 
poeiteor  se  releva  par  La  Bergère  châtelaine, 
opéra  en  trois  actes  qui  fut  joué  au  même 
théâtre  dans  les  premiers  mois  de  1820.  Des  idées 
originales,  de  la  mélodie ,  une  instrumentation 
éléganteet  des  intentions  dramatiques  distinguent 
cet  ouvrage,  qui  obtint  un  succès  complet,  et 
qu'on  lient  considérer  comme  le  premier  fon- 
dement de  la  brillante  réputation  de  son  auteur. 
Smma^ou  la  Promêue  imprudente,opén  en 
trois  actesyjoué  en  1821,  continua  ce  que  la 
Bergère  châtelaine  avait  commencé,  et  dès  lore 
Auber  ne  connut  plus  que  des  succès. 

Ce  fut  alors  qu'il  eut  le  bonheur  de  se  lier 
d'amitié  avec  Scribe,  et  que  tous  deux  unirent 
leurs  esprits,  si  parfaitement  analogues,  leur  ma- 
nière de  sentir,  et  leur  instinct  delaseène»  dans 
une  multitude  d'ouvrages  charmants  que  le  suc- 
cès couronna.  Jamais  associa  Mon  d 'auteurs  ne  fut 
pins  heureuse.  Leieester,  la  Neige,  le  Cancer  f  à 
la  eour,  Léocadie,  le  Moftm,  Fiorella,  la 
Fiancée,  Pta  Diavolo,  la  Muette  de  Pcrtid,  U 
Philtre,  et  vingt  autres  ouvrages  devenus  populai- 
res, ont  été  les  fruits  de  cette  association  des  deux 


talents  les  plus  fins  de  la  scène  française,  pen- 
dant l'espace  de  trente  ans.  Parmi  ces  ouvrages 
La  Muette  de  Portiei  a  été  considérée  comme 
le  chef-d'cDuvre  du  compositeur;  la  postérité 
sanctionnera  sans  doute  ce  jugement;  car  ta 
variété  de  style ,  le  charme  des  mélodies  et  l'ex- 
pression dramatique,  qui  distinguent  cet  opéra 
en  font  une  des  plus  belles  productions  musicales 
de  notre  époque.  Membre  de  llnstitut  de  France, 
dans  la  section  de  musique  de  l'Académie  des 
beaux-arts ,  et  associé  de  plusieurs  autres  aca- 
démies, Auber  a  été  maître  de  chapelle  du 
roi  Louis*Pbilippe  :  il  occupe  aujourd'hui  la 
même  position  à  la  cour  de  l'Empereur  des 
Français.  A|irès  la  retraite  de  Cherubiu',  il  lui  a 
succédé  comme  directeur  du  Conservatoire  de 
musique  de  Paris.  Comeiaodenr  de  la  Légion 
d'honneur,  officier  de  Tordre  belge  de  Léopold, 
et  décoré  de  plusieurs  autres  ordres,  Auber  a  vu 
récompenser  par  tous  les  bimneurs  qu'il  pouvait 
désirer,  ainsi  que  par  les  faveurs  de  la  fortune, 
les  succès  obtenus  par  son  talent.  La  liste  des  ou- 
vrages dramatiques  de  ce  compositeur  se  forme 
de  cette  manière  :  1**  Xe  Séjour  militaire,  1  acte 
(  1813).  —  a°Xe  Testament  et  les  Billets  doux, 
(acte  (1819).—  S*  La  Bergère  châtelaine, 

3  actes  (  1820  ).  —  4^»  Emma,  ou  la  Promesse  im- 
prudente ,  3  actes  (  182 1  ).  —  5*  Leieester,  3  actes 
(  1822  ).  —  6''  La  litige,  ou  le  nouvel  Éginhard 

4  actes  (1823),  tons  à  l'Opéra-Comique.— 7»  Yen- 
d&me  en  Espagne,  en  1  acte ,  en  collaboration 
avec  Hérold ,  à  l'Opéra ,  A  roccasion  du  retour 
du  duc  d'Angouléme  à  Paris,  après  la  campagne 
d'Espagne,  en  1823.  —  y  Les  Trois  Genres,  1  acte 
en  collaboration  avec  Boieldieu,  pour  l'ouverture 
du  thé&trede  l'Odéon  (  1824).  —  9*  le  Concert 
à  la  cour,  1  acte  (  1824)  «  à  l'OpénhComique.  — 
iO"/;docatfle,Sactes(]824),i(fem.— 11"  le  i#a- 
çott,3actes(l825),  l(iem.  — i2®Xe  TVmkfe,  1 
acte(1826),l4iem.— 13<'Fioreito,3actes(  1826), 
l(fem.— i4*'Xairtie^<e(fePorfici,5actes(1828), 
à  ropéra.  —  15''  La  Fiancée,  3  actes  (  1829),  à 
ropéra-Comique.  —  16"  Fra  Diavolo ,  3  actes 
(1830),  idem.  — 17"  Le  Dieu  et  la  Bagadère, 

2  actes  (  1830).  àl'OpérSi.— 18»  La  Marquise  de 
Brinvillien,  3  actes  (I83l),  à  l'Opéra-Comique, 
en  collaboration  avec  Batton,  Berton ,  Blan^, 
Boieldieo,  Carafe,  Cherubini,  Hérold  et  Paër.  — 
19*i;e  Philtre,  2  actes  (1831),  à  l'Opéra.— 
20"  Le  Serment,  3  actes  (  1832  ),  idem. — 21*  Gus- 
tave m,  h  actes  (  1833),  idem.  —  22"  Lestocq,  3 
actes  (1834),  ài'Opéra-Comique.—  23"  UCheval 
de  bronze,  3  actes  (  1835  ),  idem.  -^24"  Àetéon, 
i  acte(  1836],i^m — 25"  Les  Chaperons  blancs, 

3  actes  (l836),Mem.  —  26"  L' Ambassadrice  3 
actes  (izMifdem.-^  27"  Le  Domino  notr,  3  actes, 

11. 


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164 


AUBER  —  AUBERLEN 


(I837)jrftfm.— 28»  Lt  Lacdes  Fées,  Saclcs  (1839) 
à  rOpéra.  —  29^*  Zànettay  S  actes  (1 840),  à  l'Opéra- 
Comique.  — 30"  Les  Diamants  de  la  couronne, 
3  actes  (1841  ),  idem.-^ZX^  Le  Duc  d'Olonne , 
3  àctB%{  1842),  idem.  —  32*  La  Part  du  Diable, 
3  actes  (1843),  idem.  —  33*  la  Sirène,  3  actes 
(1844),  idem.  —  34<'  La  Barcarolle,  3  actes 
(1845),  idem.—  3S<*  Haydée,  3  actes  (1847), 
idem.  —36''  V  Enfant  prodigue,  5  actes  (1850), 
à  rOpéra.  — 37*  Zerline,  ou  la  Corbeille  d*o- 
ranges,  3  actes  (1851),  idem. —  38*  ifarco- 
Spada ,  3  actes  (  1 852  ),  à  POpéra  Comique  —  39* 
Jenny  Bell,  3  actes  (1855),  idem.  —  40*  Manon 
Lescaut,  3  actes  (l856),<(/em.  PonrPopëra  inti- 
tulai, La  marquise  de  Brinvilliers,  dont  la  mu- 
sique était  de  plusieurs  auteurs ,  Auber  a  écrit 
un  duo  au  troisième  acte  qui  est  un  ciief-d'œuvre 
d'esprit  scénique. 

AUBERLEN  (Sahuel-Gottlob)  ,  directeur 
de  musique  et  organiste  de  la  cathédrale  d'Ulm 
naquit  le  23  no?embre  1758,  à  Fellbach,  près 
de  Stuttgard  ,  où  son  père  était  instituteur.  Bien 
que  la  vie  des  artistes  soit  souvent  agitée,  il  est 
peu  d'entre  eux  qoi  aient  connu  le  malheur 
comme  Auberlen  et  qui  aient  lan{;ui  dans  un  état 
misérable  aussi  longtemfis  que  lui.  Sa  ?ie  écrite 
par  lui  même  offre  un  tableau  touchant  des  tri- 
bulations auxquelles  il  fut  en  butte,  et  du  cou- 
rage qu'il  mît  à  combattre  la  niauTaise  fortune. 
Cet  ouvrage  a  été  publié  à  Ulm,  en  1824,  sous 
ce  titre  :  Samuel  Gottlob  Auberlen's  Musik- 
direktor  und  Organisten  am  Munster  in 
Ulm,  etc.,  Leben ,  Meinungen  und  Schiksale 
von  ihm  selbst  beschrieben  (Vie,  opinions  et 
aventures  de  Samuel  Gottlob  Auberlen ,  etc.,  un 
volume  in- 8*  de  248  pages).  On  y  trouve  pres- 
que rintérêt  du  roman  :  Tauteur  s'y  montre 
artiste,  et  il  y  a  de  la  poésie  dans  son  style.  J*ai 
tiré  de  son  livre  tout  ce  qui,  dans  cet  article, 
concerne  sa  personne  et  ses  ouvrages. 

Le  père  d'Auberlen  lui  enseigna  les  premiers 
éléments  de  la  musique.  A  l'âge  de  Imit  ans ,  Il 
se  mit  à  apprendre  seul  à  jouer  du  violon ,  du 
piano  etda  violunrelle;  mais  ses  parents  le  des- 
tinaient à  être  instituteur  et  organiste ,  et  tout 
ce  qui  pouvait  le.  détourner  de  ces  professions 
lui  était  interdit.  Lorsqu^il  eut  atteint  sa  quator- 
zième année,  il  dut  aider  son  père  dans  ses  le- 
çons; mais  sonpenciiant.é(^cidé  ponr  la  musique 
lui  inspirait  du  dégoût  pour  IVtat  auquel  on  le 
destinait.  Vers  ce  même  temps ,  le  violiniste  Kenz 
le  prit  en  amitié  et  lui  donna  des  leçons  de  son 
instrument  :  ces  leçons  et  les  représentations  de 
l'Opéra  de  Stuttgard ,  où  on  lui  avait  permis  de  se 
rendre  quelquefois ,  développèrent  ses  heureuses 
disposition;  pour  Part  musical.  Les  amateurs  de 


muj^ique  de  Canstatt  lui  fournirent  l'occasion 
d*entendre  de  bonne  musique  et  de  former  son 
goût,  car  il  y  faisait  sa  partie  dans  les  sympho- 
nies et  les  autres  belles  productions  de  Haydn  et 
des  grands  maîtres  de  cette  époque.  Cette  cir- 
constance lui  procura  la  connaissance  d  Enslen, 
virtuose  de  la  chambre  du  duc  à  Stuttgard,  qui 
lui  donna  des  leçons  de  violon.  A  Page  de  vingt 
ans  il  se  rendit  à  Murrbardt  comme  précepteur 
dans  une  maison  |Mirticulière.  Ce  fut  là  qn*il  écri- 
vit son  premier  air  :  il  le  fit  eiécuter  k  Téglise 
par  un  de  ses  élèves. 

Après  deux  années  de  séjour  dans  cet  endroit, 
il  retourna  chez  son  père;  mais  il  y  demeura  pen 
de  temps ,  parce  qu'il  obtint  la  permission  d'aller 
à  Zurich  pour  y  terminer  ses  études  musicales. 
Il  partit  ponr  cette  ville  en  1782,  et  il  y  trouva 
le  violoniste  Henri  Ritter,  qui  lui  donna  des 
leçons.  Une  maladie  qui  conduisit  son  père  an 
tombeau  le  rappela  à  Fellbach ,  où  on  espérait  le 
fixer  comme  instituteur  ;  mais  il  résista  à  toutes 
les  instances  qui  lui  furent  faites  à  ce  sujet,  et 
le  l**"  juillet  1784 ,  il  retourna  à  Zurich.  Jl  avait 
alors  vingt-six  ans.  Dans  la  même  année  il  épousa 
une  Jeune  fille  qui ,  ainsi  que  lui ,  ne  possédait 
rien.  Il  crut  pouvoir  subvenir  aux  dépenses  oc- 
casionées  par  sa  nouvelle  position  au  moyen  de 
concerts;  il  se  mit  à  voyager  et  visita  Saint-Gall, 
Constance,  Ravensboorg,  Lindao  et  quelques 
autres  villes.  Une  maladie  de  sa  femme  ne  lui 
permit  pas  d'aller  jusqu'à  Augsbourg  et  Munich, 
comme  il  en  avait  le  projet.  Il  retourna  donc  k 
Zurich ,  dont  le  séjour  ne  lui  fut  pas  favorable , 
car  il  y  trouva  peu  d'élèves,  et  bientdl  il  eut  des 
dettes  qui  l'obligèrent  à  solliciter  une  place  dans 
la  chapelle  de  Stuttgard.  On  ne  hii  offrit  que  celle 
de  surnuméraire  :  il  l'accepta  dans  i'es(>oir  d'un 
proctiain  avancement  ;  mais  l'avantage  le  plus 
réel  qu'il  relira  de  sa  translation  dans  cette  ville 
fut  d'y  recevoir  des  leçons  de  composition  de 
Poli ,  maître  de  cliapelle  do  duc.  Matheureuse- 
mentil  n'en  profita  pas  longtemps,  car  ne  ton- 
chant  aucun  traitement,  et  n'ayant  qu'un  petit 
nombre  d'élèves,  il  ne  put  subvenir  aux  besoins 
de  sa  famille.  Sa  situation  devint  telle,  qu'il  se 
vit  obligé  d'abandonner  à  ses  créanciers  le  peu 
qu'il  possédait,  et  de  quitter  Stuttgard  à  pied, 
sans  vêlements,  sans  linge,  sans  argent ,  emme- 
nant avec  lui  sa  femme  et  son  fils,  qui  tous  deux 
étaient  malades  Auberlen  peint  d'un  style  pathé- 
tique les  scènes  de  désespoir  qu'il  y  eut  entre  lui, 
sa  femme  et  son  enfant,  après  ce  départ  précipité. 
Il  vécut  quelque  temps  dans  une  misère  pro- 
fonde, sans  pouvoir  trouver  d'emploi  utile  pour 
ses  talents;  en fm  une  place  fort  peu  lurrativetie 
directeur  de  musique  à  Zofingen  se  préseuta,  et 


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AUBERLEN  —  AUBERT 


165 


il  en  prit  possession  au  moia  de  janvier  1791.  A 
son  mince  trattement ,  il  joignit  le  produit  de 
quelques  leçons  de  piano  et  de  plusieurs  mor-  , 
ceaox  d^harmooie  pour  clarinettes ,  flûtes ,  bas- 
8ons«  cors  et  trompettes,  qu'il  écrivit  pour  une 
société  d'amateurs.  Ces  morceaux  eurent  du  ; 
succès  et  furent  cause  qu'on  lui  demanda  trois  | 
symphonies  à  grand  orchestre  pour  la  même  so-  i 
ciété.  Ces  dernières  compositions  tiennent  lèpre-  | 
mier  rang  parmi  ses  ouvrages.  | 

Après  neuf  mois  de  séjour  à  Zofingen,  Auber- 
len  fot  appelé  comme  directeur  de  musique  à 
Wintertbur.  Là,  il  écrivit  ses  cantates  :  Éloge 
de  la  Poésie,  Éloge  de  la  Musique,  pour 
Véleeticn  d'un  bourgmestre,  son  oratorio  la  Fête 
des  Chrétiens  sur  le  Golgotha,  des  airs,  des 
doos,  des  morceaux  de  musique  instrumentale , 
et  en  1796,  une  messe  solennelle  qui  fut  consi- 
dérée comme  un  très-bon  oavrage.  L'invasion 
de  la  Suisse  par  les  armées  françaises  le  priva 
tout  k  coup  de  sa  place  et  de  ses  moyens  d'exis- 
tence ,  après  sept  années  de  tranquillité.  Il  par- 
lit  an  mois  de  juin  1798  pour  Esslingen,  et  sa 
vie  fat  iiyrée  de  nouveau  aux  agitations.  11  crut 
trouver  un  terme  à  ses  maux,  lorsqu'au  mois  de 
mars  de  l'année  1800,  il  entra  au  service  de  la 
duchesse  de  Wurtemberg  ;  mais  il  ne  jouit  pas 
longtemps  des  arantages  de  cette  position ,  car 
la  duchesse  partit  pour  Vienne  lors  de  l'entrée 
des  Français  dans  le  Wurtemberg.  L'hiver  sui- 
vant une  place  de  professeur  de  musique  au  sé- 
minaire de  Bebenbaiisen ,  près  de  Tubinge,  de- 
vint vacante;  quoiqu'elle  fût  iosuflisante  pour 
ses  besoins,  Auberlen  l'accepta.  Ce  poste  lui 
foomit  l'occasion  de  travaillera  l'amélioration  de 
l'état  de  la  musique  à  Tubinge,  et  il  réussit  si 
bien  dans  ses  travaux,  que  la  ville  manifesta  Tin- 
tention  de  Ini  donner  un  supplément  de  traite- 
ment; noais  il  n'en  eut  jamais  rien.  Aprè&  sept 
ans  d'une  situation  assez  misérable  dans  cette 
▼iUe,  il  partit  le  4  novembre  1807  pour  Scbaf- 
fouse ,  où  il  venait  d'être  appelé  comme  direc- 
teur de  musique.  11  y  trouva  de  bons  amateurs 
dont  il  augmenta  le  nombre  par  ses  élèves.  Ces 
ressources  lui  suggérèrent  le  projet  d'établir  de 
grandes  fêles  musicales  dans  la  Suisse,  et  ses 
efforts  fureot  couronnés  par  le  succès.  La  pre- 
mière réunion  eut  lieu  à  Luceme,  le  27  juin  1808. 
On  n'y  comptait  que  quatre-vingt-huit  artistes; 
mais  tvos  étaient  de  bons  musiciens,  et  l'efret  de 
la  musique  répondit  aux  soins  qu'Auberlen  avait 
pris  pour  l'organiser.  La  seconde  fête  fut  indi- 
quée pour  l'année  suivante  à  Zurich ,  et  la  troi- 
•âème  à  Scliaffouse.  Depuis  lors  l'association 
des  musiciens  de  fa  puisse  a  été  dans  une  pros- 
périté toujours  croissante.  Pour  lui  donner  de 


la  consistance,  Auberlen  fonda,  en  1816,  une 
école  de  chant  choral,  qui  a  pris  ensuite  une 
grande  extension,  et  écrivit  pour  cette  institu- 
tion une  méthode  et  des  mélodies  à  quatre  voix, 
ainsi  que  des  odes  et  chants  sacrés  de  Gellerty 
trois  cahiers  de  chants  solennels ,  et  plusieurs 
antres  recueils  de  chants  à  plusieurs  voix ,  qui 
ont  été  tous  imprimés  à  iSchaifouse  »  en  1816  et 
1817.  Déjà,  en  1809,  il  avait  établi  un  théâtre 
d'amateurs  où  ses  élèves  jouaient  de  petits  opéi  as  : 
c'est  pour  ce  théâtre  qu'il  écrivitXe /ovr  de  nais- 
sance d^une  mère, 

En6n  le  moment  du  repos  vint  pour  Auber- 
len :  le  6  juin  1817  il  fut  nommé  directeur  de 
musique  et  organiste  de  la  cathédrale  d'Ulm, 
place  honorable  et  avantageuse  qu'il  occupait  en- 
core en  1824,  époque  où  il  écrivit  les  Mémoires  ' 
de  sa  vie  dont  il  a  été  parié  précédemment. 

Outre  les  ouvrages  qui  ont  étécil^s,  on  connaît 
aussi  de  sa  composition  :  1*  Vingt-quatre  chan- 
sons allemandes  avec  accompagnement  de  piano, 
Heilbronn,  1799.—  2»  Sechs  moderne  ha- 
racierUtische  Walzerfar  Clavier  (six  valses 
pour  le  clavecin  dans  le  style  moderne),  l*'',  2* 
et  3*  recueils,  œuvre  i,  Augpbourg,  1799.  —3" 
Vingt- quatre  allemandes  et  contredanses  pour 
le  clavecin,  iWrf.,  1800.—  4»  Euterpens  Opfer 
am  Aliar  der  GrœUen  (  Offrandes  d'Eulerpe  sur 
l'autel  des  Grâces),  !'•  suite,  1801.  -  5'  Douze  al- 
lemandes pour  piano-forté,  op.  8,  Leipsick.  — 6* 
Versuch  einer  kurzen  leicht/asslichen  Anlei- 
tung  ium  vierslimmigen  Choralgesang^  etc. 
(Essai  d'une  introduction  courte  et  facile  au  chant 
choral  à  quatre  voix,  etc).  Schaffouse,  Alexis  Ruk, 
in-8*de  63  pages. —  T  Quarante  Mélodies  chora- 
les à  voix  d*hommes.  Munich,  Tidleer,  1834.  — 
8°  Cinquante  chants  à  deux,  trois  et  quatre  voix, 
à  l'usage  des  écoles,  en  chiiïres.  Esslingen,  Daun- 
cheimer.  —  9*'.  Chants  allemands  à  l'usage  des 
étudiants.  Ratisbonne,  Rettmayer.Auberlen  avait 
annoncé,  en  1786,  la  publication  d'un  journal  de 
musique  sons  le  titre  de  Porte-Feuille  musical  : 
il  devait  renfermer  des  pièces  de  chant,  de  cla- 
vecin, des  notices  biographiques,  des  anecdotes 
et  des  annonces  :  mais  il  n'en  a  rien  paru. 

AIJBERT  (Jagqobs),  surnommé  le  Vieux, 
violoniste  de  la  chambre  du  roi;  de  l'Opéra  et  du 
Concert  spirituel ,  entra  à  l'Académie  royale  de 
musique,  1737,  et  fut  nonrnié  chef  des  pre- 
miers violons  en  1748,  et  vers  le  même  temps 
surintendant  de  la  musique  du  duc  de  Bourbon. 
Au  mois  de  mai  1752,  il  se  retira  de  l'Opéra, 
et  il  mourut  à  Belleville  près  de  Paris,  le  19 
mai  1753,  et  non  en  1748,  comme  le  dit  La 
Borde  (Essai  sur  la  Musique),  ni  en  1 758,  comme 
raflirment  les  auteurs  du  Dictionnaire  des  Mu- 


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166 


AUBERT  —  AUBÊRY  DU  BOULLEY 


siciens  (Paris,  1810).  Aubert  a  écrit  pour  l'O- 
péra la  musique  des  ouvrage  suivants  :  i""  La 
Paix  triomphante,  1713,  ballet  non  repré- 
senté. —  2<*  Diane,  divertlsseroent,  en  1721,  en 
société  avec  Bourgeois.  — 2^  Le  Ballet  de  vingt- 
quatre  heures^  1722.  —  4*  Xa  Reine  des  Perts 
paroles  de  Foselier,  1725.— 5*  La  Fête  champêtre 
et  guerrière,  1746.  Il  reçut  360  livres  pour  prix 
de  la  musique  de  cet  ouvrage.  On  a  aussi  d'An- 
bert  Le  BaUet  de  Chantilly,  cantate  in-4'' 
obi.,  Paris,  1728,  et  trois  livres  de  sonates  pour 
le  violon,  gravées  à  Paris;  sans  date. 

AUBERT  •  (  Louis  ) ,  fils  aîné  du  précédent , 
né  le  15  mai  1720,  entra  comme  violoniste  à  l'or- 
chestre de  l'Opéra,  en  1731,  à  PAge  de  onze  ans, 
et  quelques  années  après  an  Concert  spirituel.  Au 
mois  de  septembre  1755,  il  obtint  la  place  de 
chef  des  premiers  violons  de  TOpéra,  place  qu*a* 
vait  occupée  son  père.  Cest  en  cette  qualité  qu'il 
était  suppléant  de  Gliéron  pour  battre  la  mesure  ; 
il  conserva  cet  emploi  jusqu'en  l771,  époque  de 
sa  retraite.  Il  vivait  encore  en  1798,  et  jouissait 
d'une  pension  de  1,000  fr.  sur  la  caisse  de  l'O- 
péra. Aubert  a  publié  six  livres  de  solos  pour  le 
violon ,  six  livres  de  duos,  deux  concertos ,  et 
quelques  autres  ouvrages,  tous  gravés  à  Paris, 
sans  date.  II  a  écrit  pour  POpéra  :  1*  la  mu- 
sique d'un  pas  de  deux  dans  l'acte  de  VEspa^ 
gne,  de  V Europe  galante^  à  la  reprise  de  1755. 
Ce  morceau  a  été  inséré  dans  un  livre  de  sym- 
phonies à  quatre  parties  dédié  à  la  marquise  de 
Villeroy  et  publié  en  1756. — 2**  la  musique  d'un 
pas  de  six,  ajouté  au  dernier  acte  de  Roland,  en 
1755. —  3*  unechacennedansA/ctonne,en  1756. 

AUBERT  (L'ABBé  Jean-Louis),  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Paria,  le  15  février  1731,  mort 
dans  la  même  ville,  le  10  novembre  1814,  s'est 
fait  connaître  par  quelques  ouvrages  de  littéra- 
ture an  nombre  desquels  se  trouve  une  Béfuta- 
tion  suivie  et  détaillée  des  principes  de  M,  Rous- 
seau de  Genève ,  touchant  la  musique  fran- 
çaise, adressée  à  lui-même,  en  réponse  à 
sa  lettre;  Paris,  1754,  in-8*. 

AUBERT  (***),  plus  connu  sous  le  nom 
d'Auberti,  était  violoncelliste  à  la  Comédie  ita- 
lienne, et  mourut  à  Paris,  en  1805.  Il  a  publié-: 
i*  Six  solos  pour  violoncelle,  op.  ;  1.  —  Paris  2* 
Six  duos  pour  le  même  instrument ,  op.  2,  ibid. 

AUBCRT  (Pierre-François-Olivier),  né  à| 
Amiens,  en  1763  ,  apprit  à  la  maîtrise  de  cette 
ville  les  premiers  éléments  de  la  musique ,  et 
parvint, par  son  travail  et  sans  le  secours  d'au- 
cun maître,  à  jouer  fort  bien  du  violoncelle.  Étant 
venu  à  Paris ,  il  entra  à  l'orchestre  de  l'Opéra- 
Comique,  oti  il  est  resté  pendant  vingt-cinq  ans. 
Il  a  publié  deux  méthodes  de  violoncelle,  et  il 


fut  le  premier  en  France  qui  fit  succéder  un  bon 
livre  élémentaire  pour  cet  instrument  aux  ou- 
vrages insuffisants  de  Cupis  et  de  Tilitère.  11  a  de 
plus  composé  :  1*  Trois  quatuors  pour  deux  vio- 
lons, altoet  basse,  op.  1;  Zurich,  1796.  —  f  Trois 
idem,  op.  2.  —  3**  Trois  duos  pour  deux  violon- 
celles, op.  3.  — 4"  Trois  idem,o{i,  5. —  5*  Trois 
idem,  op.  6 .  —  6®  Trois  idem  ,  op.  7.  —  7* 
Études  pour  le  yioloncelle,  suivies  de  trois  duos 
et  de  trois  sonates ,  op.  8.  —  8*  Huit  livres  de 
sonates  pour  le  même  instrument.  Olivier  Au- 
bert a  publié  une  brochure  de  44  pages  in-12, 
sous  ce  titre  :  Histoire  abrégée  de  la  mu- 
sique ancienne  et  moderne,  ou  Réflexions 
sur  ce  quHl  y  a  de  plus  probable  dans  les 
écrits  qui  ont  traité  ce  sujet,  Paris,  1827.  Dans 
rintroduction  de  ce  petit  ouvrage,  l'auteur  dit 
qu'il  n'a  pu  se  décider  à  garder  en  portefeuille  ce 
fruit  de  vint-cinq  années  de  recherches  et  di 
réflexions!  C'est  beaucoup  de  temps  employé 
pour  peu  de  chose. 

AUBÉRY  (F.  Félix),  amateur  de  musique 
h  Paris,  s*est  fait  connaître  par  un  livre  qui  a 
pour  titre  :  Éléments  de  la  Théorie  musicale, 
ou  Méthode  propre  à  en  abréger  Vétude.  Se- 
conde édition.  Paris,  Gibus,  1835,  in -4''. 

AUBÉRY  DU  BOULLEY  (Prudent- 
Louis),  né  à  Yemeuil  (département  de  l'Eure), 
le  9  décen)bre  1796 ,  eut  pour  premier  maître  de 
musique  son  pore,  qui  était  bon  musicien.  A 
r&ge  de  cinq  ans  il  était  déjà  assez  instruit  pour 
h're  toute  espèce  de  musique  à  livre  ouvert  ;  à 
dix  ans  il  était  assez  habile  sur  la  flûte  et  sur  le 
cor  pour  Jouer  sur  ces  instruments  des  concer- 
tos difficiles.  Après  avoir  reçu  quelques  leçons 
d'harmonie,  il  écrivit,  à  l'âge  de  onze  ans,  des 
marches  et  des  pas  redoublas  qui  furent  exécutés 
parla  musique  de  la  ville.  En  1808  M.  Aubéry  du 
BouUey  fut  envoyé  à  Paris  pour  y  continuer  ses 
études  musicales.  Il  eut  d*abord  pour  professeur 
de  composition  Momigny  ;  ensuite  Mébul  et  enfin 
Cherubini  perfectionnèrent  ses  connaissances. 
Le  Conservatoire  de  musique  ayant  été  fermé  en 
1815,  M.  Aubéry  du  BouUey  retournaà  Verneuil 
où  il  se  maria.  Rempli  du  plus  vif  enthousiasme 
pour  la.musique,  il  saisissait  alors  toutes  les  oc- 
casions de  coopérer  aux  concerts  qui  étaient 
donnés  par  les  artistes  et  les  amateurs  dans  les  vil- 
les qui  environnent  Verneuil,  telles  qu'Évreux, 
Yemon,  Dreux,  etc.  Jusqu'en  1820,  U  musique 
n'avait  été  qu'un  plaisir  pour  lui  ;  mais  k  cette 
époque,  il  en  fit  sa  profession.  Malgré  la  multipli- 
cité de  ses  occupations ,  il  trouvait  le  temps  d'é- 
crire ;  c'est  ainsi  qu'il  fit,  en  1824,  la  musique  d'un 
opéra  intitulé  :  Les  Amants  querelleurs ,  qui 
fut  reçu  à  l'Opéra-Comique ,  mais  dont  Fauteur 


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AUBÉRY  DU  BOULLEY  —  AUBIGNY 


167 


des  paroles  retira  le  livret  pour  Tarranger  en 
vaudeville ,  qui  fut  juné  sans  succès  au  gymnase. 
M.  Aubéry  du  Bouliey  écrivit  aussi  dans  le 
même  temps  lieancoup  de  musique  iostromentale 
qui  parut  chez  différents  éditeurs  de  Paris. 

Une  maladie  de  poitrine  dont  les  symptômes 
étaient  graves  obligèrent  M.  Aubéry  du  Bouliey 
à  renoncer  à  l'enseignement  de  la  musique ,  en 
1827,  k  se  retirer  à  la  campagne  (  à  Grosbois 
près  de  Yemeuil)  et  à  s*y  livrer  k  l'agricultare. 
La  nouvelle  direction  qu'il  venait  de  donner  à  sa 
vie  nelui  fit  cependant  point  oublier  la  musique.  Il 
consacra  ses  loisirs  à  la  rédaction  dHine  méthode 
d'enseignement  qu'il  publia  en  1S30 ,  sous  le  ti- 
tre de  Grammaire  musicale.  L'organisation 
de  la  garde  nationale,  dans  toute  la  France, lui 
fournit  à  cette  époque  Foccasionde  formera  Ver- 
neuil  an  corps  de  musique  militaire  de  quarante 
mosictens  et  de  ranimer  le  goût  de  la  popula- 
tion pour  l'art  musical.  L'heureux  essai  qu'il 
avait  fait  en  cette  circonstance  de  sa  méthode 
d'enseignement  Ini  suggéra  l'espoir  d'en  faire  ane 
application  utile  jusque  dans  les  moindres  villa- 
ges, et  le  hameau  qa'il  liabite  (ut  le  premier  où 
il  en  fit  l'essai.  Sa  persévérance  a  été  couronnée 
par  le  siicoès  ;  des  corps  de  musique  de  cuivre  oq 
d'harmonie  ont  été  successivement  organisés  k 
Breteuil,  Couches,  Nonancourt,  Damville,  dans  les 
bourgs  de  Brezolles  et  de  Tiilères-sur-Eure,  etenfin 
dans  le  petit  village  de  Grosbois,  où  il  y  a  main- 
tenant nne  excellente  musique  composée  de  deux 
bngles,  dix  clairons,  quatre  trombones,  on 
bucdn,  un  ophicléide  alto,  deux  ophicléldes 
basses  et  trois  caisses  à  timbre  ;  de  simples  pay- 
sans sont  devenus'  des  artistes.  Cest  un  service 
réel  reoda  k  l'art  et  aux  populations  que  cette 
propagation  du  goût  de  la  musique  et  des  con- 
naissances qui  y  sont  relatives. 

Les  œuvres  musicales  de  M.  Aubéry  du  Bouliey 
se  composent  de  sonates  pour  piano ,  marches 
et  pas  redoublés  pour  le  même  instrument,  œu- 
vres J,  4,  6  et  8,  Paris, !*■»•  Joly;  de  six 
quatuors  pour  piano,  violon,  flûte  et  guitare, 
ceuvres  56^  6A,  72,  74,  80  et  82,  Paris,  Ri- 
cfaault;  de  sept  duos  pour  piano  et  guitare, 
oeuvres  31,  38 ,  46,  52,  67,  7S  et  81 ,  ibid.;  de 
trois  trios  pour  piano,  contralto  et  guitare, 
œnvref(  32,  54  et  83,  ibid.;  d'un  quintetto 
pour  flûte,  piano,  violon,  alto  et  guitare  ,^ovre 
76 ,  ibid,  ;  d'un  septuor  pour  violon ,  alto,  basse, 
flûte,  cor,  clarinette  et  guitare,  œuvre  69,  ibid,  ; 
d'une  grande  sérénade  pour  deux  violons, 
alto,  basse,  flûte,  deux  clarinettes ,  deux  cors  et 
basson^  omivre  48,  ibid.;  d'une  collection  de 
pièces  d'harmonie  contenant  soixanie  mor- 
ceaux, publiée  en  dix  livraison^  formant  les  œu- 


vres 45,  47,  49,  51,  53,  55,  67,59,  61  et  63, 
ibid.;  d'un  recueil  d'harmonie  composée  pour 
être  exécutée  atfx  messes  militaires,  œovre 
68,  ibid,;  de  cinq  cahiers  de  contredanses 
pour  piano  et  gnitare,  ibid.;  de  trois  recueils 
de  contredanses  en  sons  harmoniques  pour  gui- 
tare seule,  ibid,;  de  plusieurs  œuvres  pour 
guitare  seule,  deux  gnitares,  guitare  et  flûte 
ou  violon,  ibid.  ;  de  l'opéra  des  AmanU  que- 
relleurs arrangé  en  quatuor  pour  flûte,  violon ,- 
alto  et  basse,  et  de  l'ouverture  du  même  opéra 
à  grand  orchestre,  œuvres  44  et  58,  ébid.  ;  de 
l>eaucoup  de  romances  avec  accompagnement 
de  piano  ou  de  guitare,  Paris ,  Mm»  Joly,  Mais- 
sonnier,  Janet  et  Richault;  d'une  méthode  com- 
plète et  simplifiée  pour  la  guitare,  œuvre  42, 
Paris,  Richault;  enfin  d'une  Grammaire  mu- 
sicale, 1  vol.  in^8^,  imprimée  avec  les  ca- 
ractères de  musique  de  Duverger,  Paris ,  Ri- 
chault. On  peut  voir  l'analyse  de  cet  ouvrage 
dans  le  9»«  vol.  de  la  Renue  musicale.  M.  Au- 
béry du  Bouliey  a  aussi  publié  une  brochure 
qui  a  pour  titre  :  Des  Associations  musicales  en 
France ,  et  de  la  Société  philharmonique  de 
VBure,  de  Vùrne  et  tTËure-et-toir,  fondée 
par  P.'L.  Aubéry  du  Bouliey,  Versailles,  1839, 
in-S'iie  8  pages. 

AUBIGN  Y  (lyCROfiLBiiBiiifKR  d').  Deux  sœurs 
de  ce  nom,  filles  d'un  major  an  service  du  prince 
de  Hesse-Cassel ,  se  sotat  fait  remarquer  par 
leur  talent  de  cantatrices ,  à  Coblence ,  en 
1790.  Elles  avaient  été  dirigées  dans  leurs  études 
par  Sales  »  maître  de  chapelle  de  l'électeur  de 
Trêves.  L'aînée  possédait  une  belle  voix  de  so- 
prano ;  la  plus  jeune  (Nina)  avait  une  voix  de 
contralto  fortement  timbrée.  Les  deux  sœurs  exé- 
cutèrenten  1790,  dansdes  concerts  publics,  le  5to- 
bat  Mater  de  Rodewald,  et  s'y  firent  vivement 
applaudir.  En  1792  elles  étaient  à  Cassel  et  y 
faisaient  Tornement  du  concert  d'amateurs.  A 
cette  époque,  l'alnéo  épousa  M.  Horslig,  membre 
du  eonsistoire  de  Bûckebourg;  Nina  suivit  sa 
sœur  dans  ce  lien.,  et  acheva  de  perfectionner 
son  talent  dans  la  solitude.  Elle  y  vivait  heu- 
reuse lorsqu'elle  fit,  en  1803,  la  connaissance 
d'une  dame  qui  se  faisait  passer  pour  une  com- 
tesse anglaise,  et  qui  lui  offrit  de  l'emmener  à 
Londres ,  et  de  se  charger  des  frais  du  voyage 
et  de  son  entretien.  Nina  d'Aobigny  se  laissa  sé- 
duire et  partit  avec  elle.  Mais  à  peine  furent-elles 
arrivées  k  leur  destinBtion,qne  la  prétendue  com- 
tesse avoua  qu'elle  n'avait  aucun  droit  à  porter 
ce  titre,  et  qu'elle  était  hors  d'état  d'offrir  au- 
cuns secours  k  sa  compagne.  Cette  déclaration 
était  un  coup  de  foudre  pour  la  jeune  cantatrice, 
qui  se  trouvait  sans  ressource  dans  un  pays 


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168 


AUBIGNY  —  AUDIFFRET 


étranger.  Toutefois,  ses  talents  vinrent  la  tirer 
d'embarras.  Elle  donna  des  leçons  de  chant, 
et  finit  par  s^attacber  à  une  famille  riclie ,  en 
qualité  d'institutrice.  Le  chef  de  cette  famille 
était  nn  des  principaux  agents  de  la  Compagnie 
des  Indes;  ses  affaires  l'obligèrent  à  aller  s'é- 
tablir à  Bombay ,  et  Nina  d'Aubigny  l'y  accom- 
pagna. On  ignore  ce  qu'elle  est  devenue  depuis 
lors.  On  a  sons  le  nom  de  cette  artiste  :  r  Airs 
allemands,  italiens  et  français,  Augsbourg,  1797. 
—  2*  Veber  dos  Lehen  und  den  Charackr  des 
Pompeo  Sales  (Sur  la  vie  et  le  caractère  de 
Pompeo  Sales) ,  dans  la  2™"  année  de  la  Gazette 
musicale  de  Leipsick,  pag.  377-3S4.  —  3^  Uêber 
die  Au/merksamkeit ,  die  Jeder  dem  Saenger 
schuldig  ist  (Sur  Tattention  qu'on  doit  au  chan- 
teur ),  dans  la  même  Gazette  moair^le,  Sme  année, 
pag.  7&3.  —  4*  Mein  UMingswori,  Piano  (Mon 
mot  favori ,  Piano),  ibid.,  pag.  800.  —  6»  Bri^ 
an  Natalia  ûber  den  Gesang^  ois  Befœrderung 
der  kauslichen  GlUckseligkeit  des  geselligen 
Vergnûgens.  Ein  Uandbuch  fur  Freunde 
des  Gesanges  die  sich  selbsU  oder  fur  Mût' 
ter  und  Brzieherinnen,  die  ihreZœglinge  fUr 
die  Kunst  bxlden  toollen  (  Lettres  à  Natalie 
sur  le  chant ,  considéré  comme  véhicule  du  bon- 
heur domestique ,  etc.  ),  Leipsick ,  Voss ,  1803, 
gr.  in-8*  avec  5  planches  de  musique.  Ces  let- 
tres, écrites  d'un  style  fort  agréable,  sont  au 
nombre  de  31  ;  elles  contiennent  d'excellentes  ob» 
servations.  On  en  a  publié  une  seconde  édition 
améliorée  à  Leipsick,  en  1824,  gr.  In•8^ 

ACBINS  DE  SEZANNE,  poète  etmusi- 
den  français ,  vivait  vers  1260.  On  trouve  deux 
chansons  notées  de  sa  composition  dans  deux 
mannscrits  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris, 
n«i  65  et  66 ,  fonds  de  Cangé. 

AODEBERT  (Pieerb)  ,  chantre  à  déchant 
(  contrapttntiste  )  de  la  chapelle  de  Jean  d'Or- 
léans ,  depuis  1455  jusqu'en  1A67 ,  aux  appoin- 
tements de  24  liv.  tournois  (  140  francs  88  cen- 
times ) ,  suivant  un  compte  de  la  maison  de  ce 
prince  (Manuscrit  de  la  Bibl.  du  Roi,  F.  540, 
suppl.  ) 

AUDEFROI  LE  BATARD,  trouvera  ar- 
tésien du  treizième  siècle,  dont  on  trouve  une 
dianson  notée  dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothè- 
que impériale,  à  Paris,  n°  66,  fonds  de  Caiigé,  et 
seize  romances  dans  un  antre  manuscrit,  coté  7222. 

AUDIBEBT(....  ),maltrede  rousiquede  l'A- 
cadémie du  Roi,  à  Lyon ,  naquit  i  Aix  en  Pro- 
vence, au  commencement  du  dix  •huitième siède. 
Il  apprit  les  éléments  de  la  musique  comme  enfant 
de  chœar  au  chapitre  de  Saint-Saûveur  de  sa  ville 
natale,  et  ful,dans  cette  école, le  condisciple  de 
l'abbé  Blanchard.  Son  éducation  (inie,  il  alla  s'éta- 


blir k  Toulon  ,  où  il  fut  pensionné  du  Concert.  Il 
parait  qu'il  ne  quitta  cette  ville  que  pour  prendre 
possession  de  sa  place  de  maître  de  musique  de 
f'Académie.Dansune  lettre  qu'il  écrivit  au  ministre 
d*Argenson,  en  1746,  on  voit  qu'il  avait  sept  en- 
fants, que  Tatué  de  ses  fils ,  âgé  de  dix -sept  ans  ^ 
était  musfcien,etquc  lui-même  faisaitsubsister  sa 
famille  au  moyen  des  leçons  qu'il  donnait.  Dans 
un  mémoire,  dont  il  sera  parlé  tout  à  L'heure ,. 
et  qui  est  jointe  la  lettre  déjà  citée,  il  dit  aussi 
qu'il  est  connu  par  différents  ouvrages  en  plu- 
sieurs genres  qu^il  a  donnés  au  public  dans 
les  provinces.  Ces  ouvrages  sont  depuis  long- 
temps tombés  dans  l'oubli ,  et  le  nom  d'Audi- 
bert  serait  aujourd'hui  parfaitement  inconnu,  si 
les  recherches  de  l'auteur  de  ce  Dictionnaire  ne 
lui  avaient  fait  découvrir  un  fait  qui  recommande 
ce  musiden  à  l'attention  des  historiens  de  l'art 
musical. 

Dans  un  recoell  manuscrit  qni  s^  trouve  à  la 
Bibliothèque  impériale  de  Paris ,  parmi  les  livres 
imprimés,  sous  le  numéro  T,  1840,  sont  contenus:. 
une  lettre  écrite  par  Audibert  au  ministre  des  af* 
faires  étrangères,  au  mois  de  février  1746,  et 
un  ménooire  sur  an  chiffre  musical  de  son  inven- 
tion pour  l'usage  de  la  diplomatie.  Selon  lui ,  ce 
chiffre,  dont  il  donne  un  exemple  dans  un  mor- 
ceau de  quinie  portées,  devait  être  à  l'abri  de 
toute  explication  par  ceux  qui  n'en  posséderaient 
pas  le  secret;  néanmoins  son  exemple  ayant 
été  soumis  à  l'analyse  dans  les  bureaax  de& 
affaires  étrangères,  fht  déchiffré  avec  facilité,  et 
les  éléments  de  son  chiffre  furent  dégagés  mé- 
thodiquement par  l'employé  chargé  de  ce  travail. 
Sans  lui  avouer  que  son  secret  à'en  était  plus  un» 
le  mmistre  lui  répondit  qu'il  possédait  déjà  plu- 
sieurs chiffres  du  même  genre,  que  ces  chiffres 
ne  pouvaient  être  considérés  que  comme  dea 
choses  curieuses,  et  qu'on  n'^n  pouvait  faire 
usage  dans  les  expéditions  habituelles.  Dans  le 
fait,  le  grand  inconvénient  de  l'invention  d'Au- 
dibert  consistait  en  ce  que  chaque  signe  ne  re- 
présentait qu'une  lettre  de  l'alphabet,  ce  qui 
rendait  l'opération  de  la  traduction  fort  longue. 
L'analyse  de  ce  chiffre  musical  a  été  donnée 
dans  le  26*  numéro  de  la  dnquième  année  de 
la  Revue  musicale. 

AITDIFFRET  (  Pierre  -  H  yacinbte  -  Jag-' 
ques-Jeam-Baptiste),  né  à  Avignon,  le  7  no- 
vembre 1773,  fit  ses  étudea  diez  les  doctrinaires 
de  cette  ville  et  dans  la  maison  du  même  ordre,, 
à  Marseille.  Dès  son  enfance  il  avait  appris  la 
musique.  Il  mêla  la  culture  de  cet  art  à  ses  tra- 
vaux littéraires  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie.  Atteint 
par  la  réquisition,  en  1792,  il  fit,  comme  musi- 
cien de  régiment^  les  campagnes  de  1794  et  1795 


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AUDIFFRET  —  ATJFSCHNAITER 


169 


en  BelKÎqQe  et  en  Hollande.  De  retour  à  Paris  à 
la  tin  àf.  1797,  il  entra  dans  le3  bureaux  de  son 
père,  agent  de  change  à  la  bourse  de  cette  YÎIIe; 
mais  son  aversion  pour  les  affaires  financières 
le  décida  k  les  abandonner  en  1802.  Des  intérêts 
de  famille  l'ayant  conduit  en  Bretagne,  il  se  ma- 
ria à  Nantes,  et  y  obtint  la  place  de  directeur  du 
dépôt  de  mendicité.  Démissionné  en  1816,  il  re- 
vint i  Paris,  et  y  eut,  en  1820,  un  emploi  au  dépar- 
tement des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale. 
Aodiffret  est  mort  à  Montmartre ,  près  Paris ,  le 
1*'  juillet  1841,  à  Tâge  de  soixante-dix-huit  ans. 
Laborieux  écriTain,  il  a  fourni  à  la  Biographie 
universelle  des  frères  Michaud  un  grand  nom- 
bre d'articles  relatifs  à  riilstoire  de  TOrient ,  et 
à  la  dernière  édition  de  L*ArC  de  vérifier  les  dates, 
la  Chronologie  historique  des  Maures  d'Es- 
pagne, On  lui  doit  aussi  beaucoup  d'autres  ou- 
nagjes  historiques  et  littéraires  qui  l'ont  fait 
admettre  dans  la  Société  asiatique  de  Paris  et 
dans  plusieurs  académies;  mais  il  n'est  cité  ici 
que  poor  la  partie  de  ses  travaux  qui  est  relative 
à  l'histoire  de  la  musique.  Il  fut  le  collaborateur 
de  R^guenaud  (  Voy.  ce  nom  )  pour  les  années 
1819-1831  de  VAlmanach  des  Spectacles  (Paris» 
Barba,  1 S  vol.  in- 18  ),  et  y  a  fourni  toutes  les 
notices  biographiques  des  compositeurs  et  chan- 
teurs des  divers  théAtres.  il  a  été  aussi  un  des 
coopérateurs  de  la  Biographie  universelle  et 
portative  des  Contemporains,  dirigée  par  Rabe 
(Paris,  1826-1834,  5  vol.  in-8<»),  et  y  a  fourni 
nn  grand  nombre  de  notices  du  même  genre, 
parmi  lesquelles  on  remarque  celles  de  Grétry, 
Méhnl,  Piccinni ,  ainsi  qu'au  Supplément  de  U 
Biographie  universelle  de  Michaud.  On  a  aussi 
de  sa  composition  :  6  Bomances ,  avec  accom- 
pagnement de  piano;  Paris,  Leduc,  180K 

AUDINOT  (Nicolas  M^OARD  ),  acteur  de  la 
Comédie  italienne,  né  k  Nancy,  vers  1730,  est 
mort  à  Paris,  le  21  mai  1801*  Le  3  janvier  1764, 
il  débuta  dans  les  r6les  de  basse-taille,  qu'on  ap- 
pelle, dans  le  langage  des  coulisses,  rôles  à  ta- 
blier. Ce  fut  lui  qui  joua  d*origine  le  Maréchal 
ferrant,  de  Philidor.  Quelques  dégoôts  qu'il 
éprouva  de  la  part  àe  ses  camarades,  l'obligèrent 
aie  retirer,  en  1767. 11  se  rendit  alors  à  Ver- 
sailles, pour  prendre  la  direction  du  théâtre  de 
cette  ville;  mais  il  ne  la  garda  que  deux  ans,  et 
revint  à  Paris  en  1769.  Depuis  sa  retraite,  il  dé- 
sirait se  venger  de  la  Comédie  italienne.  Pour 
satisCsire  ce  désir,  il  loua  une  loge  à  la  foire 
Saint-Germain ,  et  y  plaça  des  marionnettes  on 
comédiens  de  bois  qui  imitaient  la  tournure  et  le 
jeu  de  ses  anciens  camarades.  La  nouveauté  de 
ce  spectacle  et  la  ressemblance  des  personnages 
piquèrent  la  curiosité  publique  ;  les  marionnettes 


attirèrent  la  foule.  Le  succès  enhardit  Audinot 
qui  fit  bâtir  sur  le  boulevard  du  temple  le  Théd- 
trede  V Ambigu- Comique,àoni\\  fit  l'ouverture 
au  mois  de  juillet  1769,  et  qui  changea  ses  ma- 
rionnettes contre  des  enfants.  Il  mit  sur  le  rideau 
cette  inscription  :  Sicut  infantes  audi  nos.  Le 
succès  de  ce  nouveau  spectacle  fut  tel» qu'Audi- 
not  se  vit  obligé  d'agrandir  sa  salle  en  1773.  Ce 
fut  alors  qu'on  commença  à  y  représenter  de 
grandes  pantomimes,  qui  ont  fait  la  fortune  de 
l'entrepreneur. 

Audinot  a  composé  les  paroles  et  la  musique 
du  Tonnelier,  opéra-comique  qui  fut  représenté 
au  ThéAlre- Italien,  le  28  septembre  1761,  et  qui 
n'obtint  point  de  succès.  Quêtant  y  ayant  fait 
des  cliangements,  et  Gossec  ayant  corrigé  quel- 
ques défectuosités  de  la  musique,  l'ouvrage  fut 
remis  au  théâtre,  le  16  mars  1765,  et  fut  dès 
lors  vivement  applaudi.  Audinot  fut  aussi  l'au- 
teur du  programme  et  de  la  musique  d'une  pan- 
tomime qui  fut  jouée  avec  succès  à  son  théâtre, 
en  1782,  sous  le  titre  de  Dorothée. 

A UFFM AN  (  JosBPH  -  Antoirb  -  Xavier  ) , 
maître  de  chapelle  h  Kempten,  vers  le  milieu  du 
dix-huitième  siècle,  a  pubh'é  trois  concertos  pour 
l'orgue,  sous  ce  titre  :  Triplus  Concentus  har- 
monieuse Augsbourg,  1754,  in-fol.  E.  L.  Ger* 
ber,  et  d'après  lui  les  auteurs  da  Dictionnaire 
historique  des  Musiciens  (Paris,  1810)  sont 
tombés  dans  une  erreur  singulière  sur  ce  musi- 
cien :  ils  en  ont  fait  un  maître  de  chapelle  du 
prince  Campidon ,  parce  qu'on  lit  au  titre  de 
son  ouvrage  :  Pr,  Campidon.  Music.  Chor. 
Prsef.  Campidona  est  le  nom  latin  de  Kempten. 

AUFSCHNAITER  ( Benoit- Antoine  ), 
maître  de  chapelle  à  Passavf ,  vers  la  fin  du  dix- 
septième  siècle  et  au  commencement  du  dix- 
huitième,  a  publié  :  lo  Concors  discordia, 
imprimé  à  Nuremberg,  en  1095,  consistant  en 
six  ouvertures.  2»  Ihilcis  fidium  harmonica, 
consistant  en  sonates  d'église  à  huit,  1699,  in- 
folio. 3»  Vesperx  solemnissimae ,  quatuor  vo- 
cibus  concertantibus,  duobus  violinis  et  dua- 
bus  violis  necessariis,  quatuor  ripien.  pro 
pleno  choro,  violone  cum  duplici  basso  con- 
tinuo,  duobus  clarinis  concert, ,  op.  5,  Augs- 
bourg, 1709,  in-folio.  4»  Alaud»  quinquè, 
contenant  cinq  messes  solennelles,  op.  6,  Augs- 
bourg, 1711,  in-folio.  W*  Duodena  offertoria 
de  venerabili  sacramento,  etc,  quatuor  vo- 
cibus,  duobus  violinis,  duabus  violis,  cum 
duplici  basso  et  duobus  trombonis,  op.  7, 
Passaw,  1719.  6*  Cymbalum  Davidis  vesper- 
tinum,  seu  vespera  pro  festivitatibus ,  etc., 
quatuor  vocibus,  quatuor  violinis,  diiabus 
violis,  cum  duplici  basso,  duobus  hautb.  in 


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170 


AUFSCHNAITER  —  AUGUSTIN 


tono  gallico,  etduohusdaTinis^  op.  8,  Passaw, 
1729,  in-rolio. 

AUGER  (Paul  ),  surintendant  de  la  musique 
de  la  cliambre  du  roi,  et  mnltre  des  concerts  de 
la  reine,  remplissait  ces  fonctions  ayant  1639,  et 
en  était  encore  en  possession  à  Tépoque  de  sa 
mort,  le  24  mars  1660.  Cambefort,  surintendant 
et  maître  ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  épousa 
sa  fille.  Auger  a  composé  pour  la  cour  la  mu- 
sique du  Petit  et  Grand  Ballet  de  la  Douai- 
rière de  Billebahault,  en  1626,  et  celle  d'un 
autre  ballet  intitulé  :  Le  Sérieux  et  le  Grotes- 
que, en  1627. 

AUGESKY  (  Joseph  ),  dominicain  bohème, 
naquit  à  Iglau,  le  26  novembre  1745,  fit  ses 
.  études  dans  cette  Tille,  entra  dans  son  onlre'k 
Tftge  de  seize  ans,  et  prononça  ses  voeux  le  27  aoât 
1763.  Il  fut  ensuite  envoyé  à  Pilsen,  comme  pro- 
fesseur de  latinité  au  collège  de  cette  ville  et 
comme  prédicateur.  Aiigesky  fut  un  des  harpistes 
les  plus  habiles  de  son  temps,  et  se  fit  remar- 
quer par  le  brillant  et  la  délicatesse  de  son  jeu. 
II  a  composé  plusieurs  concertos  pour  la  harpe, 
qui  sont  restés  en  manuscrit.  £n  1776,  il  fut  ap- 
pelé au  couvent  de  son  ordre,  à  Prague  :  il 
paraît  y  avoir  terminé  ses  jours. 

AUGUSTE  (  ÉHiLB-LéopoLD  ) ,  duc  de 
Saxe-Gotha,  né  le  23  novembre  1772,  mort  le 
17  mai  1822,  a  composé  quelques  chansons  avec 
les  mélodies,  lesquelles  ont  été  insérées  en  1 806 
dans  la  Gazette  pour  le  monde  élégant  (Zeitung 
fur  die  eleg.  Welt),  Il  en  a  inséré  deux  dans 
le  recueil  qu'il  a  fait  imprimer  sous  le  titre  de  : 
Kyllenion,  Ce  prince  a  fait  aussi  représenter 
sur  le  théâtre  de  sa  cour,  en  1808,  un  opéra  de 
sa  composition. 

AUG  USTl  (Jean  -  Chr^iem  -  Guillaume  ) , 
philologue  et  théologien  protestant,  né  à  Eschen- 
berg  en  1772,  était  petit-fils  d^un  rabbin  qui  se 
convertit  au  christianisme  en  1722.  Après  avoir 
achevé  ses  éludes  à  Tuniversité  dMéna,  il  y 
enseigna  la  philosophie  et  les  langues  orientales. 
En  1812  il  fut  appelé  à  Breslau  en  qualité  de 
professeur  de  théologie,  et  en  1819  il  passa  à 
Tuniversité  de  Bonn ,  pour  y  enseigner  la  même 
science.  Ayant  obtenu  en  1828  le  litre  de  con- 
seiller consistorial  à  Coblence,  il  alla  se  fixer 
dans  cette  ville,  et  y  mourut  le  28  avril  1841.  On 
a  de  lui  quelques  ouvrages  estimés  sur  les  an- 
tiquités et  Thistoire  du  christianisme.  Il  n'est 
cité  Ici  que  pour  deux  dissertations,  la  première 
intitulée  :  De  Hymnis  Syrorum,  Breslau,  1814, 
in-8«;  Paiitre,  De  Hymnorum  sacrorum  usu, 
ibid.,  1817,  in-4o. 

AUGUSTIN  (AuRéuBff),  un  des  plus  grands 
hommes  entre  les  docteurs  de  l'Église^  naquit  à 


Tagaste,  petite  ville  d^Afrique,  le  13  novembre 
3&4,  sous  le  règne  de  Tempereur  Constance. 
Ses  parents ,  qui  désiraient  qu*il  fût  savant,  le 
firent  étudier  à  Madanre  et  k  Carthage.  Ses 
progrès  furent  rapides,  mais  sa  jeunesse  fat 
orageuse.  Après  avoir  professé  Péloquence  à  Ta* 
gaste  et  à  Cartilage,  il  se  rendit  à  Rome,  et  peu 
de  temps  après  à  Milan ,  où  il  venait  d*étre  ap- 
pelé comme  professeur.  Ce  fut  là  qu*il  entendit 
les  sermons  de  saint  Ambroise,  et  qu'il  se  con- 
vertit k  la  religion  chrétienne.  Il  ne  tarda  point 
à  quitter  toutes  ses  occupations  poursuivre  sans 
obstacle  la  carrière  religieuse  où  il  était  entré,  et 
il  retourna  en  Afrique,  où  il  fut  nommé  évêqoe 
d'Hippone.  Il  se  trouva  à  plusieurs  conciles,  et 
combattit  avec  éclat  les  manicliéens,  les  dona- 
tistes,  les  pélasgiens  et  tontes  les  autres  sectes 
qtii  s'étaient  formées  dans  les  quatrième  et 
cinquième  siècles.  Il  monrut  à  Hippone,  le 
28  août  430,  pendant  que  cette  ville  éUit  assié- 
gée par  les  Vandales. 

Parmi  les  écrits  de  S.  Augustin,  on  troo^e  on 
traité  De  Musica,  en  six  livres,  et  en  forme  de 
dialogue,  qui  a  été  imprimé  à  BAIe,  en  1&21 , 
in-4«,et  que  les  bénédictins  ont  inséré  dans  lear 
édition  de  ce  Père  de  Péglise,  en  1 1  volumes  in- 
folio (Paris,  1684).  On  le  trouve aossi  dans  la 
première  édition  de  ses  œuvres,  BAle,  1569,  in- 
folio. MM.  Gaume,  libraires  de  Paris ,  ont  pu- 
blié en  1 835- 1836,  une  belle  édition  des  oeuvres 
de  saint  Augustin,  en  onze  Volumes  in-S»,  dans 
laquelle  on  trouye  son  traité  de  musique.  Cet 
ouvrage  en  a  été  extrait,  et  Ton  en  a  fait  un  ti- 
rage à  part,  en  un  volume  in- 12  de. 266  pages, 
sous  ce  titre  :  S.  Aurelii  Augustinl  Hipponen- 
sis  episcopi  de  Musiea  libri  sex,  post  recensio- 
nem  monachorum  ordinis  sancti  Bénédictin  e 
congregalione  S,  Mauri,  ad  Mss.  BiHioihecx 
regi«  codices,  et  veteres  ediUones  novis  ntuic 
curisrecognUiatquéemendati.  Parisiis,apud 
Gaume  fratres ,  1836.  Les  notes  <iui  accom- 
pagnent cette  édition  sont  fort  bonnes.  Ce  serait 
en  vain  qu'on  chercherait  dans  cet  ouvrage  des 
renseignements  positifs  sur  la  musique  de  Pé- 
poque  où  vivait  S.  Augustin;  ee  savant  homme  y 
traite  peu  de  Part  musical  en  lui-même.  Dans 
le  premier  livre  il  donne  une  définition  de  la 
musique,  et  s'attache  à  démontrer  que  les  notions 
que  nous  en  avons  nous  viennent  directement 
de  la  nature,  préalablement  à  toute  élude.  Les 
autres  livres  ont  plus  de  rapport  au  rbythnoe  et 
au  mètre  qu'à  la  musique  proprement  dite.  Au 
résumé,  le  traité  de  musique  de  S.  Augustin  est 
un  ouvrage  faible  et  peu  digne  de  son  autecir. 
Il  paraît  qu'il  n'en  avait  pas  lui-même  une  opi- 
nion fort  avantageuse ,  car  il  en  fait  une  critique 


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AUGUSTIN  —  AUMANN 


171 


«nez  séf  ère  dans  ane  épttre  à  un  de  ses  amis , 
nommé  Memorius,  qui  lui  avait  demandé  ce 
traité  (Aogust.  op.,  t.  2,  Epist.  101,  p.  487, 
édit.  1684).  Il  dit  qu'à  la  Tériié  il  a  écrit  six  li- 
vres sur  la  partie  de  la  musique  qaiconcerae  le 
temps  et  le  mouvement,  et  qu'il  se  proposait  d'en 
faire  eocore  six  autres  sur  les  tons  et  les  noodes, 
mais  que  Memorius  se  repentirait  de  son  empres- 
sement à  les  avoir  den»ndés,  tant  il  les  trouve- 
rait ennuyeui  et  difficiles  à  entendre,  li  ajoute 
qoe  le  sixième  livre  est  en  quelque  sorte  le  ré- 
sumé des  dnq  autres,  qui  ne  valent  pas  la 
peine  qu'on  les  lise,  et  qui  n'avaient  point  plu 
même  à  son  clier  fils  Julieu. 

M.  l'abbé  Angelo  Majo,  savant  bibliothécaire 
du  Vatican,  a  publié,  en  1828,  dans  le  troisième 
volume  de  ses  Scriptorum  veterum  nova  Col" 
lectio  e  Vaiieanis  eodieibus  édita  f  p.  it6 
(troisième  partie),  un  abrégé  du  traité  de  mu- 
sique de  saint  Augustin,  Tait  par  un  auteur  ano- 
nyme, sous  le  titre  de  Prxcepta  artis  Musiess 
collecta  ex  EÂMs  se»  AurelH  Auçiutini  de 
Mtaiea,  Cet  abrégé  est  divisé  en  vingt-un  cha- 
pitres; il  parait  avoir  été  fait  dans  un  temps 
rapproché  de  celui  où  l'ouvrage  complet  a  été 
écrit ,  car  le  manuscrit  où  M.  Majo  Ta  découvert 
est  fort  ancien. 

AUGUSTIN  (L.  ) ,  assesseur  à  Halberstadt 
et  amateur  de  musique,  fut  un  des  organisa- 
teurs de  la  sixième  fête  musicale  de  TËlbe ,  qui 
eut  lieu  à  Magdebohrg  en  1834.  Il  a  rendu 
compte  de  cette  solennité  dans  un  écrit  qui  a 
pour  titre  :  DU  Etb-Musik/esU  (La  Fètejnusi- 
cale  de  rsibe);  Halberstadt,  1834,  24  pages 
in-4o. 

AUGUSTON£LLI  (  François  -  Xavier  ) , 
premier  flûtiste  a  la  cour  du  prince  de  la  Tour- 
ct-Taxis,à  Ralisbonne,  naqnitè  Venise,  en  1741, 
et  mourut  ea  1809.  On  yante  le  fini  de  son  jeu, 
et  surtout  te  son  pur  et  argentin  qu'il  tirait  de 
«m  im^trument 

AULAGNIËE  (AirroMiH),  professeur  et 
éditeurà Paris,  e  t  néàManosque  (Basses-Alpes ), 
ea  1800.  Dans  sa  Jeunesse,  il  fit  à  Marseille  des 
études  de  latinité  et  de  philosophie  -qui  ne  Tem- 
péclièrent  pas  de  se  livrer  à  son  goût  pour  la 
musique.  Plus  tanl,  il  se  rendit  à  Paris,  et  en- 
tra au  OoDservatoire  comme  élève  de  la  classe 
d'orgue,  sous  la  direction  de  M.  Benoist.  Ce 
maître  lui  fit  faire  un  cours  d*faArmonie  et  d'ac- 
compagnement. Jusque  là,  M.  Aulagnier  n'avait 
considéré  la  musique  que  comme  un  délassement 
à  d'autres  travaux;  mais  à  dater  de  cette  époque 
il  abandonna  toutes  ses  autres  études,  pour  se 
iifrer  à  l'enseignement  Après  plusieurs  années 
detercice  de  sa  nouvelle  profession,  il  s'est  fait 


éditeur  de  musique,  et  a  publié  quelques  ou- 
vrages de  sa  composition,  parmi  lesquels  on  re- 
marque :  !•  Méthode  élémentaire  pour  le  pianO. 
Cette  méthode  a  eu  en  peu  de  temps  trois  édi- 
tions successivement  améliorées  et  augmentées. 
2»  Des  variations ,  rondos  et  mélanges  pour  le 
piano  sur  des  airs  d'opéras  et  de  ballets ,  envi- 
ron quinze  recueils.  S»  Trois  airs  variés  à  qua- 
tre mains.  4*  Des  recueils  de  contredanses  pour 
plusieurs  instruments.  5«  Des  romances  pour 
une  et  deux  voix;  ^  Des  faux-bourdons  ro- 
mains et  parisiens  à  trois  voix,  à  l'usage  des 
séminaires  et  des  collèges.  V  0  salutariSy  à 
trots  voix.  8»  Domine  salvumfac  regem,  à 
trois  Toix.  9«  Deux  messes  brèves  à  trois  voix. 

AULEN  (Jban),  contrapuntiste,  dont  la  pa- 
trie n'est  point  connue.  11  vivait  à  la  fin  du 
quinzième  siècle  et  an  commencement  du  sei- 
zième. Petrucci  a  inséré  des  motets  de  sa  com- 
position dans  la  collection  qu'il  a  publiée  sous  le 
titre  de  Motetti  Libro  quarto,  Venise,  i&9s,  petit 
in-4«  obi. 

A.IJLETT  A  (  PiERRB  ),  maître  de  chapelle  du 
prince  de  Belvédère,  dans  la  première  moitié  du 
dix-huitième  siècle,  adonné  i?sto,  opéra  sérieux, 
à  Rome,  en  1728,  et  Orasio,  à  Venise,  en  1748. 
Quelques  morceaux  de  sa  musique  ont  été  insérée 
dans  les  intermèdes /i  QiocatoreyfX  11  Maestro 
di  musicOf  qui  ont  été  représentés  à  Paris,  en 
1752. 

AULETTA  (DoMiifiQUB),  né  à  Naples,  et 
vraisemblablement  fils  du  précédent,  s*est  fait 
connaître  comme  compositeur  par  l'opéra  bouffe 
en  deux  actes  intitulé  la  Locandiera  di  spirito. 
On  connaît  aussi  sous  son  nom  une  messe  à  quatre 
voix  avec  ordiestre ,  plusieurs  concertos  de  cla- 
vecin, et  des  airs  détachés  avec  orchestre. 

ADMAN  ( . .  .  .)>chanoine  régulier  du  mo- 
nastère de  Saint-Florian  en  Autriche,  naquit  en 
Bohème  Ters  le  milieu  du  dix -huitième  siècle. 
Il  vivait  encore  en  1795.  On  le  considère  comme 
un  bon  compositeur  de  musique  d'église,  et  l'on 
trouve,  dans  plusieurs  églises  d'Autriche,  des 
messes  et  des  motets  dont  il  est  auteur. 

AUMANN  (DiBTEicii-CBRénBN),  composi- 
teur qui  vivait  à  Hambourg  vers  1789,  était, 
dans  le  même  temps ,  organiste  adjoint  dans  l'une 
des  églises  de  cette  ville.  On  a  de  lui  les  ouvrages 
suivants  t  Choralbuch/âr  dos  neus  Bambur^ 
gische  Gesangtmch  (Livre  de  musique  cho- 
rale, etc.  ),  Hambourg,  1787,  in-4«.  2®  Hoch- 
sêitkantate  im  Klavierauszuge  (Cantate  de 
noce  pour  clavecin),  Hambourg,  1787.  3»  Oster- 
Oratorium^mit  einer  doppelter  Beilig^  im 
KlavieratLSZuge  (Oratorio  pour  la  fête  de  Pâ- 
ques, etc.),  Hambourg,  17S8.  ^oDasnevueRoien 


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172 


AUMAPÎN  —  AUVERJAT 


mœdchen  (La  Nouvelle  Rosière),  opéra  co- 
mique en  deux  actes,  Hambourg,  1789.  On 
trouve  dans  le  catalogue  de  Traeg  à  Vienne 
(  1799)  an  onvrage  d'Auman  manuscrit,  inti- 
tulé :  Dos  Bochenauer  Sc/^ffgeschrei^  fùr^ 
vier  Singslimmenf  zwd  Viol,  et  Basso. 

AUMONT  (HENKi-RAniotin),  violoniste 
et  compositeur,  né  à  Paris,  le  31  joiliet  181S, 
(ut  admis  au  Conservatoire  de  cette  ville  le 
17  décembre  1832,  et  reçut  d'abord  des  leçons 
de  Guérin  ;  puis  il  devint  élève  de  Baillot,  et  le 
deuxième  prix  loi  fut  décerné  an  concours  de 
1837.  Dans  les  années  suivantes  il  luivit  des 
cours  dMiarmonie  et  de  composition.  Il  s'est  re- 
tiré du  Conservatoire  en  1840.  On  a  publié  de 
sa  composition  :  1»  l*'  air  varié  pour  violon  et 
orchestre;  Paris,  Richault.  2o  Les  Caractères ^ 
trois  lantaL^ies  poor  violon  seul.  Paris,  Challiot. 
3»  Duo  concertant  pour  piano  et  violon,  sur  un 
thème  de  Meyerbeer  ;  ibid.  k*  Fantaisie  sur  un 
thème  français  pour  violon  avec  ace.  de  piano  ; 
ibid.  5<>  Idem  sur  un  thème  italien,  idem ,  ibid, 
G*  Idem  sur  un  tlième  allemand,  idem^  ibid, 

AURADOU  (...)*  auteur  inconnu  d'un 
ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Principes  de  musi* 
gne^  suivi  d^un  petit  abrégé  sur  Pharmonie 
et  le  discours  harmonique^  divisés  en  deux 
parties.  Moulins,  de  l'imprimerie  de  Desrosiers, 
1837,  in-8o  de  88  pages  de  texte  et  40  de  mu- 
sique. 

AURANT  (....)>  Mcond  sons- maître  de 
la  musiqne  de  la  chapelle  de  François  1'*^,  roi 
de  France,  fut  nommé  à  cet  emploi  en  1643. 
Ses  appointements  étaient  de  trois  cents  livres 
tournois  (environ  dix-huit  cents  francs  dans 
la  proportion  de  notre  monnaie).  Le  premier 
sous-maître  de  la  chapelle  était  Claude  de  Ser- 
misy.  A  l'égard  de  la  place  de  premier  maître 
de  la  chapelle,  elle  était  remplie  par  le  cardinal 
de  Toumon,  qui  n'était  point  musicien,  et  qui, 
oonséquemment,  n*était  chargé  d'aucunes  fonc- 
tions relatives  à  la  musique. 

AURÉliENf  moine  de  Réomé  on  Montier 
Saint-Jean,  au  diocèse  de  Langres,  vivait  vers  le 
milieu  du  neuvième  siècle.  Il  a  écrit  un  traité 
de  musique,  divisé  en  vingt  chapitres,  qu'il 
dédia  à  Bernard,  abbé  de  son  monastère,  par 
deux  épttres  dédicatoires ,  Tune  au  commence- 
ment, Tautre  à  la  fin  de  son  ouvrage.  Sigebert  et 
Trithème ,  trompés  par  lé  mot  latin  Xeomensis 
qui  est  en  tête  de  l'ouvrage ,  ont  cru  lire  Be- 
mensis,  et  ont  fait  d'Aurélien  un  clerc  de  l'église 
de  Reims.  Ils  ont  été  copiés  en  cela  par  tous 
les  biographes.  Un  manuscrit  du  dixième  siècle, 
qui  est  le  plus  anden  oonnu  du  traité  d'Au- 
rélien, se  trouvait  à  rabba.ve  de  Saiot-Amand 


avant  la  révolution  de  1789.  L'ablïé  Gerbert  a  in- 
séré cet  ouvrage  dans  Is  premier  volume  de  ses 
Scriptores  ecclesiastici  demusica^  d*après  un 
manuscrit  de  la  bibliothèque  Laurentienne  de  Flo- 
rence. Les  bénédictins  Martenne  et  Durand  avaient 
déjà  publié  les  deux  épltres  dédicatoires  et  l'é- 
pilogue de  ce  traité  dans  les  Veterum  Script,  et 
monum,  hist.^  Paris,  1724, 1 1,  p.  123-125).  Le 
traité  d'Aurélien  ne  conremant  que  les  tons  du 
plain-cbant,  et  ne  contenant  rien  sur  la  musique 
mesurée,  ni  sur  Tharmonie  ou  le  contre-point,  qui 
n'existaient  point  encore,  ou  qui ,  du  moins,  ne 
faisaient  que  de  naître,  est  d'un  intérêt  médioer« 
pour  l'histoire  de  l'art. 

AURISIGGHIO  (Aktoinb),  compositeur  de 
l'école  romaine,  mort  jeune ,  fut  maître  de  clia- 
pelle  de  Saint-Jacques  des  Espagnols,  à  Rome.  Il 
a  beaucoup  écrit  pour  Téglise.  On  a  donné  à 
Londres,  en  1758,  l'opéra  ^Attaio^  dans  lequel 
on  avait  introduit  plusieurs  morceaux  de  sa  com- 
position. On  trouve  dans  la  bibliotlièque  musicale 
de  l'abbé  Santint,  à  Rome,  les  ouvrages  de  ce 
compositeur,  en  manuscrit,  dont  voici  les  titres  : 
1^  Alcuni  studi  sut  canto/ermo.  2^  Satmi  a 
quattro  per  le  Vergine^  et  per  gli  Aposioli, 
con  organo,  3"  Si  quteris  miracula ,  à  quatre 
voix.  4*  Lauda  Sion  à  quatre,  s**  La  morte  di 
GesUfCantata  constromenti.  6"*  Oratio  ieremix 
acanto  ebasso.  T*  Te  Deum  Laudamus  a  quatro 
con  stromenti.  S^Salmi  à  quatre  constromenti, 
9*  Messe  a  quatro  con  stnmenti. 

AURNHAMMER  (M-«),  pianiste  distin- 
guée,,à  Vienne  en  Autriche,  a  publié  pour  son 
instrument  les  ouvrages  dont  les  titres  suivent  : 
1^  Variations  sur  un  thème  en  sol,  Vienne,  Mollo. 
2*  Variations  sur  un  thème  hongrois.  Vienne, 
Haslinger.  3*  Variations  sur  un  air  de  Nina,  ibid.; 
4^  Dix  variations  sur  l'air  allemand  O  mein  liebcr 
Augustin ,  ibid.  6*  Neuf  variations  sur  un  thème 
en  soif  Vienne,  Artaria. 

AUTRIVE  (JAOQOBS-FRAifçoisn'),  l'on  des 
meilleurs  élèves  de  Jamovicli,  poor  le  violon, 
naquit  en  1758,  à  Saint-Quentin ,  département  de 
l'Aisne.  It  joignait  à  des  sons  purs  beaucoup 
d^expression  dans  Tadagio.  Malheureusement  il 
devint  sourd  à  l'âge  de  trente-dnq  ans,  et  cet  acci- 
dent ne  lui  a  pas  |iermisde  réaliser  tontes  les  espé- 
rances que  ses  débuts  avaient  données.  Ses  com- 
positions renferment  des  chants  gracieux.  Outre 
plusieurs  concertos  poor  son  instrument,  il  a  fait 
graver  plusieurs  œuvres  de  duos,  dont  l'un  est 
dédié  k  Krentxer.  Plusieurs  ouvrages  pour  le 
violon,  de  sa  composition,  sont  restés  en  manus- 
crit. Il  est  mort  à  Mons,  en  Belgique,  au  mois  de 
décembre  1824. 

AUVERJAT  (Jean  dgl'},  mailre  de  musique 


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AUVERJAT  —  AVÉ-L'ALLEMAKD 


178 


deTf^giise  <1es  Innocents,  à  Parts,  ilans  la  seconde 
moitié  da  du-spptième siècle, a  composé  beaucoup 
de  musique  d'église.  II  a  publié  :  l*  Missa  Iste 
confessor,  quatuor  voHbuSt  in-fol.,  Paris,  Ro- 
bert Ballard.  V  Missa  Legem  pone ,  quatuor 
vacibus  decantandx,  in-fol.,  ibid,  3*  Missa  0 
gloriosa  Domina,  quatuor  voclbus,  in  Toi., 
ibid.;  4*  Missa  Ta  es  petrus ,  quinque  vocilnuy 
in  fol.,  ibid.  5*  Missa  Ne  moreris,  quinque 
vocum,  in-fol.,  ibid.  e!^  Missa  Confitehor  Do- 
mini,  quinque  vocibus,  in-fol.,  ibid.  V  Missa 
Fondamenta  ejus,  quinque  vocibus  decan- 
tandXy  in-fol.,  ibid. 

AUXGOUSTEAUX»  ou,  comme  l'écrit  An- 
Dihal  Gantez  (  1  ),  HAUTCOUSTEaUX  (Arthor  ou 
Artl's),  naquit  en  Picardie,  suiTant  cet  auteur. 
M.  Yîctor  Magnien  croit  qne  ce  fut  dans  les  en- 
viroos  de  BeauTats  (2);  mais  M.  Gomart  objecte 
contre  cette  opinion  (3)  qu'Auxcousteaux  ayant 
été  élèTe  de  Jean  Valentln  Boumonville,  à  la 
maîtrise  de  Saint-Quentin,  il  est  Traisemblable 
qoMl  a  TU  le  jour  dans  cette  dernière  ville,  plutôt 
qu'à  BeauTais.  Il  y  a  cependant  des  motifs  en 
faveur  de  la  prennière  opinion  ;  car  il  existe  en- 
core des  familles  du  nom  d'Auxcousteaux  à  Amiens 
et  à  Beanvais,  et  M.  Gomart  lui-même  remarque 
que  ces  families  ont  pour  armes  parlantes  &^A%ur 
à  trois  cousteaux  d'argent  garnis  d*or,  posés 
en  pal  (4).  Quoi  qn'il  en  soit,  Auxcousteaux  Ait 
d'abord  chantre  à  l'église  de  Noyon ,  ainsi  que  le 
proiiYC  un  compte  de tette  église  pour  l'année  1627 
qui  se  trouve  à  la  Bibliothèque  d'Amiens  Après 
avoir  occapé  ce  poste  pendant  un  petit  nombre 
d'années,  il  fut  appelé  à  Saint-Quentin  pour  y 
prendre  possession  de  l'emploi  de  maître  de  mu- 
sique de  la  collégiale.  H  alla  ensuite  à  Paris,  et, 
après  y  avoir  publié  quelques  morceaux  de  mu- 
sique d'église,  il  fut  nommé  mattre  de  la  Sainte- 
Chapelle.  Ses  envieux  prétendirent  qa*il  ne  tenait 
celte  maîtrise  que  de  la  favénr  du  premier  pré- 
sident du  parlement:  maison  ne  peut  nier  qu'il 
ne  fût  digne  de  sa  place,  car  ses  ouvragen  tien- 
nent le  premier  rang  parmi  les  productions  de 
Técoie  française  de  son  temps.  Dans  on  avertis- 
sement au  lecteur,  le  libraire  Pierre  le  Petit, 
qui  a  publié  la  Paraphrase  des  pseaumes  de 
David ,  en  vers  français ,  par  A  ntoine  Godeau, 
evesque  de  Grasse  et  de  Vence,  et  mis  en  chant 
par  Arlus  Aucousieaux  (Paris,  1156,  1  vol. 
in-l2)»  noos  apprend  que  celui-ci /u^  autre/ois 
haute-contre  de  la  musique  de  la  chapelle  du 

t'i)  Voifsz  ce  nom. 

(t)  Bulletin  de  r athénée  du  Beauvolsls^  iS4S,  page  S4i. 
(»}  Notes  hiOoriques  sur  la  maUrise  de  Saint-Quentin 
et  sur  tes  célébrités  musicales  de  cette  ville,  page  «s. 
(»)  Loe.  eU. 


Roy  Louis  XtH,  et  quMI  mourut  dans  cette 
même  année  1650,  pendant  l'impression  de  sa 
musique  du  recueil  des  psamnes.  On  connaît 
de  ce  compositeur:  1*  PsalaU aliquot  ad  nu- 
merum  musiceSf  quatuor,  quinque  et  sex. 
vocum  redacti,  Paris ,  Ballard ,  163  f ,  in-4* 
obi.  2^  Meslanges  de  chansons  à  six  parties 
(Dédiés  au  premier  président  Mole),  Paris,  P. 
Robert  Ballard,  1644,  in-4.  3*  Quatrains  de  Ma- 
tliieu  mis  en  musique  à  trois  voix,  selon  l'ordre 
des  douze  modes,  Paris,  Robert  Ballard,  1648, 
in^^.  4*  Suite  de  la  première  partie  des  quatrains 
de  Mathie&  à  trois  voix,  selon  l'ordre  des  douze 
modes,  ibid.,  1652,  in-4*  obi.  5<*  Noêls  et  can- 
tiques spirituels  sur  les  mystères  de  N.  S.  et  sur 
les  principales  fêtes  de  la  Vierge;  premier  et 
deuxième  recueils,  ibid.,  165^.  6*  Missa  primi 
toni,  Paris,  Ballard,  in-fol.  7»  Missa  secundi 
toni,  quatuor  vocum,  Paris,  Ballard,  in-fol.  ma^., 
1643.  Une  deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  été 
publiée  par  le  même  imprimeur,  en  1658»  8*  Mis- 
sa tertii  tonit  quatuor  vocum,  ibid.,  in-fol. 
9"  Missa  quarti  toni ,  quatuor  vocum ,  ibid. , 
in-fol.  10*  Missa  quinti  toni,  quatuor  vocum , 
Ibid.,  in-fol.  11^  Missa  sexti  toni,  quinque 
vocum,  in-fol.,  ibid.  12**  Missa  septimi  toni, 
quinque  vocum,  ibid.,  in- foi.  13^  Missa  octavi 
toni,  quinque  vocum,  ibid.,  in-fol.  U**  Mef;se 
Quelle  beauté,  6  mortels,  à  cinq  parties,  ibid., 
in-fol.  15"  Missa  Laus  angeiorum  ,  à  six  parties , 
in  fol.,  ibïd,  16*"  Magnificat  de  tous  les  ions, 
à  quatre  parties,  ibid.,  in-fol.  atlant.  Ce  que  j'ai 
vu  de  la  musique  d'Auxcousteanx  prouve  que 
c'était  un  musicien  instniît,  qni  écrivait  avec  plus 
de  pureté  et  d'élégance  que  la  plupart  des  maîtres 
de  chapelle  français  de  son  temps.  Deux  mor- 
ceaux de  sa  composition,  qne  j'ai  mis  en  partition 
pour  juger  dn  mérite  de  l'auteur,  m'ont  fait  croire 
qn'il  avait  étudié  les  ouvrages  des  anciens  matlres 
italiens. 

AVANZOLINI  (JéRêHB),  né  à  RiminI,  dans 
les  États  Romains ,  vécut  au  commencement  du 
dix -septième  siècle.  On  a  de  sa  composition  : 
Salmi  a  otto  voci.  op.  1 .  In  Venezia,  app.  Aless. 
Viceiiti,  1623,  in.4». 

AVE-L'ALLEMAND  (B),  docteur  en 
droit  à  Lubecic,  d'origine  française,  est  fils  d'un 
directeur  de  musique  de  Greisswald,  qui  mourut 
dans  cette  ville  en  1831.  On  a  de  lui  un  compte 
rendu  de  la  troisième  fête  musicale  du  nord  de 
l'Allemagne  donnée  en  1841.  Cetécrit  apouftitre: 
Ruckblicke  auf  das  dritte  norddeutsche  Mu- 
sikfest  zu  Hambourg.  Lubeck,  184 1^  in-S"*.  On  y 
voit  que  l'orchestre  et  les  chœurs  étaient  com- 
posés de  six  cents  personnes  dirigées  par  Frédéric 
Schneider,  Krebs ,  Grund,  Herrmann,  de  Lubeck» 


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174 


AVELLA  —  AVEOTINUS 


et  HafTner,  de  Hambourg;  que  les  solos  d'ins- 
trunienU  y  forent  jonés  par  Liszt  et  Queisfier; 
que  M<"*  Schroeder-DeTrtaot  et  Dnflos-Mail- 
lardy  chantèrent;  enfin»  qae  le  produit  des  oon- 
œrts  fut  de  M,6«0  marcs  15  scheUings;  que  U 
dépense  fut  de  79,070  marcs,  et  conséqueroment 
que  le  déficit  fut  de  14,409  marcs  6  sclielliugs. 

AVELLA  (Jbàn  d'),  franciscain  au  monas- 
tère de  TBfra  di  Lavoro,  dans  le  royaume  de 
Naples,  vécut  vers  le  milieu  do  dix-septième  siè- 
cle. Il  était  prédioatenr  de  son  ordre  et  sa- 
vant musicien  :  on  trouve  des  preuves  de  son 
savoir  dans  l'ouvrage  qu'il  a  publié  sous  ce  titre  : 
XegoU  di  musiea,  divise  in  dnque  tratiatip 
eon  le  quali  sUnsegna  il  canto/ermo^efigu- 
rato^  per  vere  e/acili  regole.  Il  modo  di  fare  ' 
il  contrappunto,  di  eomporre  V  uno  et  Valtro 
canto;  di  canlaré'alcuni  canti  difficili,  e  moite 
cose  nuove  e  curiose.  In  Roma,  nella  stampa  di 
Franc,  Moneta^  t6&7,  in-fol.  de  167  pages.  Cet  ou- 
vrage, qui  contient  des  choses  utiles  et  curieuses , 
est  entaché  d'idées  bizarres  sur  les  rapports  de  la 
musique  avec  l'astronomie,  ou  plutôt  Tastrologie 
judiciaire.  Le  P.  Martini  possédait  en  manuscrit  des 
annotations  de  Jean  François  Beccatelli  sur  le  traité 
de  musique  d'Avella;  ellessoot  aujourd'hui  dans 
la  bibliothèque  du  Lycée  musical  de  Bologne. 

AVENARIUS  (Pbiuppb),  organiste  à  Al- 
tenboorg,  naquit  à  Lichtenstein,  en  15&3,  E.  L. 
Gerber  est  tombé  dans  une  singulière  inadver- 
tance à  propos  de  ce  musicien  :  il  le  fait  fils  de 
Jean  Avenarius,  qui  est  né  en  i670.  Philippe  Ave> 
narios  a  publié  un  recueil  de  motets  sous  ce  titre  : 
Cctntiones  sacrm^  qtHnqite  vocum  aecommO" 
daim  ad  omnet  kum,  tam  viva  voce,  quam 
omnis  generis  instrumentis,  etc.  Noribergm,  in 
qfflcina  vidumei  heredum  Ulrici  NeubeH^  1572, 
in-4"  obi.  Ce  nom  dUvenariiM ,  donné  par  les 
éditeurs  et  bibliographes,  parait  être,  suivant  Tn- 
sage  des  seizième  et  dix-septième  siècles,  la  tra« 
doction  d'un  nom  allemand,  peut-être  lÀebhaber. 

AVENARIUS  (Mathibo),  en  dernier  lieu 
prédicateur  à  Steinbach ,  naquit  à  Eisenach,  le 
21  mars  i025»  et  fit  ses  études  à  Cobourg,  Mar- 
bourg  et  Leipsick.  Il  fut  cantor  de  l'école  de 
Scfamalka]dc,en  1650,  etprédicateor  à  Steinbach, 
en  1662.  Il  mourut  le  17  avril  1692.  Strieder 
(Heu.Gel.  Geschichie)  dte  un  traité  De  Musiea 
de  cet  auteur,  qui  est  resté  en  manuscrit. 

AVENARIUS  (Jean),  fils  du  précédent, 
naquit  à  Steinbach,  en  1670.  Il  commença  ses 
études  à  Meinungen  et  à  Amstadt  ;  en  1668,  il 
alla  à  Leipsick ,  où  il  fut  nommé  Magister.  En 
1692,  il  se  rendit  è  Berka,  en  qualité  de  prédica- 
teur, et  en  1702  il  futappelé  à  Schmalkalde  comme 
diacre;  enfin  il  alla  s'établir  à  Géra  en  1723,  et  y  I 


mourut  le  11  décembre  1736.  Ses  ouvrages  pu- 
bliés sont  :  1^  Sendschrdben  an  Af.  Gotlfr. 
Ludovicif  voH  den  hymnopceie  Uennebergen^ 
sibus  (Epttre  à  M.  GoUfr.  Ludovid  sur  les  can- 
tiques de  Henneberg.,  1705,  io-4<*).  2''  Erbaul- 
liche  Ueder-Predigtenfûber  vier  Evangelisehe 
Slerlhund  Trostlieder  (Cliansons  édifiantes,  etc.) 
Francfort,  1714,  in-8  . 

AVENARIDS  (Tbohas),  dont  le  nom  aile- 
mand  était  Habermann,  naquit  k  Eulenbourg,  à 
trois  lieues  de  Leipsick,  vers  la  fin  du  seizième 
siècle,  lia  fait  imprimer  à  Dresde,  en  1614,  uee 
collection  de  chanis  sous  ce  titre  :  Boriicello  an- 
muthigeryfrœlicher  and  trauriger  neties  amo- 
rUcher  Getangldn,  etc(PeUt  jardin  de  nouvelles 
chansonnettes  agréables,  joyeuses,  tristes,  amou- 
reuses, avec  de  jolis  textes ,  non-seulement  pour 
les  voix,  mais  pour  toutes  sortes  d'instruments), 
à  quatre  et  cinq  parties ,  composées  et  publiées 
par  Tiiomas'  Avenarius,  d'Eulenlmurg ,  Poet, 
mus,  stiidiosus,tmo  fit  [VDICIVM  (c'est-à-dire 
16 IJ).  Matiieson  a  publié  dans  son  EhrenpforU 
(p.  12  et  suiv.)  l'épitre  dédicatoire  de  ces  chan- 
sons :  elle  est  en  style  buHesque,  roèlé  de  latia 
et  d'allemand,  à  peu  près  dans  le  goût  des  facé- 
ties de  la  cérémonie  du  Malade  imaginairt,  à 
l'exception  de  l'esprit  qu'il  y  a  dans  celles-ci. 
L'auteur  de  cette  dédicace  ne  paraît  pas  avoir  écrit 
de  trop  bon  sens.  Voici  un  échantillon  de  ce  mor- 
ceau bizarre  :  Avenarius  parie  de  son  ouvrage  et 
de  la  résolution  quMl  a  prise  de  le  livrer  au  pa- 
blic,quoi  qu'il  en  puisse  arriver.  «  Je  veux  (dit-il) 
«  laisser  (aire  maintenant  mon  premier  qualem- 
«  cunque  musicsB  industrie  el  solerlix  saltum 
«  in  publicum^  et  confier  vêla  ventis  tUn  in 
i  portu  nauta  mal^us  iimet  'perieula, 
a  ignorant  par  où  il  doit  naviguer  et  faire  voile 
«  pour  arriver  à  bon  port,  enfin  par  où  il  se  doit 
«  hasarder,  suivant  Tadage  Jacto  est  aléa,  à  II 
«  grâce  de  Dieu.  »  Si  le  mérite  de  la  musique 
d*Avenarius  équivaut  à  sa  prose,  ce  doit  être 
quelque  chose  d'étrange. 

AVENTANO  (PiuiRB-AimiNB).  Foy. 
AVONDANO. 

AVENTINUS  ( Jkah  THDRNMATER, 
plus  connu  sous  U  nom  d*),  fils  d*un  cabaretier 
d^Abensperg,  en  Bavière,  naquit  dans  cette  ville 
en  1466,  Après  avoirétudié  à  Ingolstadt  et  à  Pa- 
ris, il  se  rendit  h  Vienne ,  et  ensuite  à  Cracovie. 
où  il  enseigna  le  grec  et  les  mathématiques.  En 
1512,  il  fut  appelé  à  Munich  par  le  duc  de  Ba- 
vière pour  présider  à  Téducation  des  jeunes  ducs 
Louis  et  Ernest.  U  composa  en  latin,  par  l'ordre 
de  ces  princes,  les  Annales  de  Bavière,  qui 
ont  bit  sa  réputation  comme  historien.  Il  vécut 
célibataire  jusqu'à  Tàge  de  soixante-quatre  ans; 


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AVENTINUS  —  AVIDIUS 


175 


se  maria  alors,  fit  un  maovaîft  choix,  et  mourut 
de  chagrin  quatre  ans  après,  le  9  janvier  1534. 
JérOme  Zîégler  a  donné  sa  vie  en  tôte  de  la  pre- 
mière édition  de  ces  Annalium  Boiorum,  pa- 
bliée  en  1554,  in-folio.  Comme  écrivain  sur  la 
mosiqae,  il  apablië  :  Musicse  rudimentaadroedum 
brevia  atqoe  ntiiia  communia  quidem  spondeo 
eecsteris  pedibus  barbari  cantum  pianum  ac 
nensorabilem  vocant,  qoam  facillime  quicquid  ad 
nm  musioum  spectat  ex  illis  disces,  simul  errores 
mfinitos  quibas  Iota  musica  uti  cœterse  disdpU- 
ne,  comipta  depravataque  est  haud  difficulter 
deprabendosomnesomissa  rerum  diiigeniia  roemr 
brâmnUmor  circa  inanes  vocuro  pugnas  consenes- 
dams,  scribimur  indocti,  doctique  poemata  pas- 
siiD,eto.  JoannesAventinusTbarinomarus  editit 

A  la  fin  du  volume,  on  trouve  cette  sous- 
cription :  Excusa  in  o/ficina  MilUrana  AU' 
gustg  VindeliCQrum.  XIJ  Cal.  Junios.  Anno  a 
NalivHate  Domini  :  M.  D.  XVI,  in-4*  de  19 
feuillets.  Ce  petit  ouvrage  est  d'une  rareté  ex- 
eeBsive.  Il  est  divisé  en  dix  chapitres,  dont  clia- 
CBO  est  relatif  à  un  des  éléments  de  la  musique. 

AVIANUS  (JfiAH),  ou  AVINIUS,  né  à 
Tbondoriï,  villageà  trois  lieuesd'Ërfurt,  futd*abord 
recteur  de  Pécoie  de  Ronoebourg,  près  d'Alten- 
boorg,  ensuite  pasteur  à  Munich- Berendorff,  et 
enfin  surintendant  à  Eisenberg,  où  il  est  mort  en 
1617.  On  a  de  loi  un  livre  intitulé  :  Isagogen 
tfmskm  Poeiicx^  Erfurt,  1581,  in-4*.  Il  a  laissé 
en  manuscrit  un  recueil  de  traités  sur  des  ques- 
tions de  musique  beaucoup  plus  ùnportanls  que 
ton  livre  imprimé  ;  Waltlier,  qui  a  vu  ce  recueil 
autographe,  dit  qu'il  était  à  peu  près  illisible.  Les 
objets  traités  par  Avianus  dans  ces  écrits  sont 
les  suivants  :  l**  Musica  praclica  vêtus,  ubi 
docibit,  pierosqu»  illos,  qui  mordiens  reti- 
nen  aniiqua  fabrorum,  et  idgenus  alia  prm- 
cepta  velint ,  non  assequi  tamen  semper  sen- 
ienUam  quam  défendant.  2*  Compendium 
veteris  musica  practicx,  3"*  Compendium 
mmslcss  modulativse  novum,  4*  ScholsB  mu- 
tiez, quiinu  cxplicantur  causx  mtUationis. 
à*  Mu^ca  modulativa  nova  atque  intégra, 
6*  Proggmnasmata  ludi  Rondeturgensis.  7* 
Cojitor,  seu  instructio  eorum,  qui  choro 
pr^/iciuntur,  %U  in  omnes  casus  paratiores 
évadant,  8"*  Criticus  in  tanta  varïetate  can- 
iioihan,  qtm  probandœ,  quas  improbanda^ 
qmg  quibus  prsf/erendœ  sint,  ostendens. 
9*  Disputatio  de  perfectissima  suavitate  tiiulo 
Orlandi,  seu  quid  spectare  quive  mentem  di- 
rigere  debeat^qui  prœstantem  suavitate  can- 
tUenam  sit  compositurus.  10*  Musica  poetica 
absolute  et  &noditxx(x6;  tradita.  11*  Artifi- 
«cm  corrigendi  depravatas  cantilenas,  ut  ad 


veritatem  quondam  proxime  revocentur  :  re- 
prehendetur  ibi  quorumdam  eodem  in  ge» 
nere  temerïtas  depravantium  quod  corrigere 
suspiciebanL  12*  AUquot  tomi  selectarum 
cantionum  quatuor,  quinque,  sex,  septemet 
oclo  vocibus  compositarum ,  nec  antea  un^ 
quam  expressarum,  13*  Aliquoi  tomi  missu' 
rumnovaquadammethodo  ex  muUls  harmo- 
niis  icap62ixa>c  derivatarum»  On  voit  par  la  date 
de  Tépltre  dédicatoire  da  recueil  d' Avianus, 
adressée  au  magistrat  de  Nuremberg,  que  cet  ou- 
vrage a  été  achevé  an  mois  d'octobre  1588. 
AVIGENNE,  ou  correctement  IBN-SINA 
(Anou-ALY  HoceIn),  naquit  l'an  980,  à  Afcha- 
nah,  bourg  dépendant  de  Chyraz,  dont  son  père 
était  gouverneur.  Avicenne  est  le  plus  célèbre 
des  médecins  arabes.  Il  commença  ses  études  à 
Bokhara  dès  T&ge  de  cinq  ans,  et  apprit  en  peu 
de  temps  les  principes  du  droit,  les  belles-let- 
tres ,  la  grammaire,  et  toutes  les  branches  des 
connaissances  cultivées  de  son  temps  :  hi  mé- 
decine fut  particulièrement  l'objet  de  ses  études  : 
elle  devint  la  source  de  sa  gloire,  de  sa  fortune 
et  de  ses  malheurs;  car  Mahmoud,  fils  de  Sé- 
bektéguyn,  conquérant  célèbre,  ayant  voulu  l'at- 
tirer à  sa  cour,  et  Avicenne  ayant  refusé  de  6*y 
rendre,  il  fut  forcé  de  s'enfuir  do  royaume  de  Kha- 
rizm,  où  11  se  trouvait,  et  d^errer  de  contrée  en 
contrée ,  comblé  partout  d'honnenrs  et  de  ri- 
chesses, et  toujours  poursuivi  par  la  marche 
victorieuse  et  le  ressentiment  de  Mahmoud.  A  la 
mort  de  ce  prince,  il  alla  à  Ispahan,  et  Ala-£d- 
daulahy  qui  y  régnait,  le  combla  de  bienfaits,  et 
réleva  à  la  dignité  de  vizir.  Un  de  ses  esclaves , 
qui  voulait  s'emparer  de  ses  richesses,  Tempoi- 
sonna  avec  une  forte  dose  d'opium ,  et  il  monmt 
en  1037  à  Hamadan,  où  il  avait  accompagné  Ala- 
Ëddaulah.  Avicenne  a  beaucoup  écrit  sur  la  mé- 
decine, la  métapliysique  et  la  philosophie;  on 
peut  voir  des  détails  sur  ses  ouvrages  dans  les 
recueils  de  biographies;  il  n'est  mentionné  ici 
que  comme  auteur  d'un  Traité  de  musique  en 
langue  arabe,  qu'on  trouve  dans  plusieurs  biblio- 
thèques, et  notamment  dans  celle  de  Leyde.  Y. 
Cat,  Libr.  tam.  impr.  quam  manuscr.  BibL 
publ.  Ludg.  Batav.,  p.  453,  n*»  1059  et  1060. 
Le  titre  do  cet  ouvrage  est  simplement  : 

Traité  de  musique, 

AVIDIUS  (GâuBD),  né  à  Mimègue  dans  les 
premières  années  du  seizième  siècle,  ou  vers  la 
fin  du  quinzième,  fut  élève  de  Josquin  Deprès. 
Ce  renseignement  est  le  seul  qu'on  dte  sur  sa  • 


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17G 


AVIDIUS  —  AYLWARD 


personne.  On  a  de  sa  composition  une  conoplainte 
à  quatre  parties  sur  la  mort  de  son  maître,  que 
Tilinan  Susalo  a  insérée  dans  le  septième  iiTre 
de  son  recueil  intitulé  :  Chansons  à  quatre , 
cinq ,  six  et  huU  parties  de  divers  auteurs 
(Livres  1-13.  Anvers,  1543  -  1550,  in-4»obl.). 
La  pièce  de  Gérard  Avidius  a  pour  titre  :  In 
Josquinum  a  Prato  musicorum  Prindpem 
Monodta,  Avidius  est  souvent  désigné  dans  les 
recueils  de  motets  et  de  chansons  du  seizième 
siècle  par  son  prénom  de  Gérard  ;  circonstance 
qui  rend  diffîcile  la  distinction  de  ses  ouvrages  de 
ceux  de  Gérard  de  Tumhout,  souvent  aussi  désigné 
de  la  même  manière.  Je  crois,  d'après  l'analogie 
du  style  de  la  complainte  citée  précédemment  avec 
deux  chansons  à  quatre  et  à  cinq  voix,  qui  se 
trouvent  dans  le  quatrième  livre  du  même  recueil 
(p.  13  )  et  dans  le  douzième  (p.  16),  sous  le  nom 
de  Gerardt,  que  celles-ci  appartiennent  à  Avidius. 
AVIL A  (Tbomas-Loois-Vittoru  d'),  compo- 
.  siteur  espagnol  qui  vivait  vers  la  fin  du  seizième 
siècle,  a  publié  un  ouvrage  de  sa  composition  sous 
ce  titre  :  Motecta  festorum  totius  anni  cum 
communi  sanciorum^  quatuor,  quinque,  sex 
et  octo  vocibus  ;  Rome,  1585. 

AVILES(MAifUBL  LËITAMDE),  compo- 
siteur portugais,  né  à  Portalègre,  (ut  maître  de 
chapelle  à  Granada  vers  1625.  On  trouve  Tindi- 
cation  de  plusieurs  messes  manuscrites  de  sa 
composition  à  huit  ei  à  seize  voix,  dans  le  Ca- 
talogue de  la  Bibliothèque  du  roi  de  Portugal. 
Voy,  aussi  Machado,  Bibl,  Lusit,,  t.3,  p.  994.) 
AViSON  (Charles),  musicien  anglais,  que 
Ton  croit  être  né  à  Newcastle ,  où  il  exerça  sa 
profession  durant  toute  sa  vie.  Le  1 2  juillet  17M, 
il  fut  nommé  organiste  de  TéffHse  de  Saint-Jean 
de  cette  ville;  mais  au  mois  d'octobre  suivant,  il 
quitta  cette  place,  et  devint  organiste  de  Saint- 
Nicolas.  En  1748 ,  l'orgue  de  Saint-Jean  ayant 
exigé  des  réparations  qui  furent  estimées  160 
livres  sterling,  Aviron  offrit  de  donner  100  livres 
pour  cet  objet ,  à  la  condition  qu'il  serait  nommé 
organiste  pour  toute  sa  vie,  avec  des  appointe- 
ments de  20  livres,  et  qu'il  aurait  le  droit  de  se 
faire  remplacer  :  son  offre  fut  acceptée ,  et  l'un 
de  ses  fils ,  nommé  Charles,  fut  son  suppléant. 
En  1752,  il  publia  :  An  essay  on  musical  ex- 
pression, London,  in-12  (Essai  sur  l'expression 
musicjile).  La  seconde  édition  parut  k  Londres 
en  1753  ,  rn-8°,  avec  des  changements  et  quel- 
ques additions ,  entre  autres  une  Lettre  à  Fau- 
teur sur  la  musique  des  anciens ,  qu'on  sait 
maintenant  avoir  été  écrite  par  le  docteur  Jortin. 
Avison  soutient,  dans  son  ouvrage,  (|ue  Mar- 
cello etGeminiani  sont  supérieurs  à  Hœndel  :  as- 
sertion fort  extraordinaire,  au  moins  quant  au 


second ,  et  qui  devait  déplaire  beaucoup  en  An- 
gleterre ;  aussi  parut-il  danf.  la  même  année  un 
petit  écrit  intitulé  :  Remarks  on  M.  Âvison*s 
Essay  on  musical  expression,  dans  lequel  il  est 
traité  dMgnorant  qui  a  eu  besoin  d'employer  la 
plume  d'autnii  pour  écrire  son  livre.  On  croit, 
en  effet,  que  le  docteur  Brown  et  Mason  l'ai- 
dèrent dans  la  rédaction  de  son  essai.  Ces  remar- 
ques sur  l'ouvrage  d' Avison  sont  du  doctear 
Hayes ,  professeur  de  musique  à  Oxford.  Avison 
fit  une  réplique  à  ces  remarques,  qui  fut  insérée 
dans  la  seconde  édition.  La  troisièmes  a  été  pu- 
bliée à  Londres  en  1775,  in•8^  Une  traduction 
allemande  de  l'Essai  sur  l'ex pression  musicale  a 
été  publiée  sous  ce  titre  :  Ueber  d.  musizalischen 
Àûsdrûcht,  Leipsiok ,  1775 ,  in•8^ 

Avison  avait  été  élève  de  Geminiani ,  qui  con- 
serva toujours  beaucoup  d'estime  pour  lui,  et  qui 
alla  même  le  visiter  à  Newcastle.  La  prédileclion 
qu'il  avait  pour  le  style  de  son  maître  le  lui  fit 
adopter  exclusivement  dans  ses  propres  compo- 
sitions, qui  consistent  en  deux  œuvres  de  sonates 
pour  piano ,  avec  accompagnement  de  deux  vio- 
lons ,  et  quarante-quatre  concertos  pour  violon. 
Il  publia  par  souscription  les  Psaumes  de  Mar- 
cello ,  avec  des  paroles  anglaises.  Avison  mourut 
à  Newcastle,  le  10  mai  1770,  et  eut  pour  sue- 
cesseur,  comme  organiste  de  Saint-Nicolas,  aon 
fils  Edouard,  qui  mourut  en  1776;  son  autre  fils, 
Charles,  qui  lui  succéda  dans  la  place  d^organiste- 
de  Saint-Jean ,  donna  sa  démission  en  1777. 

AVONDANO  (PiERRB-AirroiNE),  violoniste 
et  compositeur,  né  k  Naples  an  commencement 
du  dix-huitième  siècle ,  est  connu  par  deux  opé- 
ras, Bérénice  et  II  mondo  nella  Luna;  un 
oratorio  intitulé,  Gioa^  re  di  Giuda;  douze  so- 
nates pour  violon  et  basse,  op.  i,  Amsterdam 
1732,  et  quelques  duos  de  violon  et  basse,  gravés 
en  Allemagne  et  à  Paris.  Les  partitions  manu^erf  fies 
des  oratorios  d'Avondanu  :  Gioa  et  La  morte 
cfi4M,sont  à  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin. 
AVOSANI  (OaPEo), organiste  à  Viadana, 
petite  vjUe  do  Mantouan ,  vers  le  milieu  du  dix- 
septième  sièlcle,  y  était  né.  Il  a  publié  de  sa  com- 
position :  1*  Concerti:  à  cinq  voci,  op,  w  in 
Venezia,  Bartol.  Magnl,in-4. 2*  Messe  a  tre  voci 
Venise,  1645.  3*  Salmi  e  compUta  concerta  a 
dnqwi  voci,  ibid. 

AXT  (FRÉDéaic-SAinjEL),  né  à  Stadt-Hm,  en 
1 684,  fut  d*abord  cantor  à  Kœnigsee  vers  17 1  S,  et 
ensuite  (  en  1719)  à  Frankenliausen,  où  il  mourut 
en  1745.  Il  a  publié  sous  le  titre  d* Année  musicale 
un  œuvre  de  vingt-dnq  feuilles  pour  le  chant. 

AYLWARD  (Thomas),  organiste  et  pro- 
fesseur du  collège  de  Gresham ,  à  Londres,  à  la 
fin  du  dix-huitième  siècle  et  au  commencement 


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AYRTOIN  —  AZAIS 


177 


du  siiÎTant,  8*est  fait  eonniiltre  par  les  ou  .'rages 
dontToici  les  titres  :  1^  Six  Lessons  for  the  Organ, 
op.  f;  Lomireit  (S.  D).  —  2"  Elégies  and  Glees, 
op.  2.  ibîd.— 3*  8  Cansonets  for  iwo  sopranos 
votces,  ihid. 

AYRTON  (Edmond),  docteur  en  roosiqoe, 
Daquit  CD  1734,  à  RipoU;  dans  le  duché  d^ork, 
où  son  père  exerçait  la  magistrature.  Destiné  par 
ses  parente  à  la  carrière  ecclésiastique ,  il   fut 
placé  au  collège  du  lieu  de  sa  naissance,  où  il  passa 
dnq  années  ;  mais,  ayant  montré  de  grandes  dis- 
positions pour  la  musique,  on  le  confia  aux 
soins  du  docteur  Nares  »  alors  organiste  à  la  ca- 
thédrale d*York.  Il  était  encore  fort  jeune  lors- 
quMI  fut  nommé  organiste  et  recteur  du  chœur 
de  Soothwell.  Il  résida  plusieurs  années  dans  ce 
lieu,  et  8*y  maria  à  une  femme  de  bonne  famille, 
qoi  le  rpndit  père  de  quinze  enfants.  En   1764 
il  se  rendit  à  Londres,  où  il  venait  d'être  appelé 
comme  musicien  de  la  chapelle  royale.  Peu  de 
temps  après,  on  le  nomma  sous-mattre  de  chant 
k  la  cathédrale  de  Saint-Paul.  En  1780,  il  devint 
maître  des  enfants  de  la  cliapeile  royale,  et 
quatre  ans  après  Tuniversité  de  Cambrige    lui 
conféra  les  degrés  de  docteur  en  musique.  £n 
1784  il  fut  Tun  des  directeurs  de  la  commémo- 
ration de  Haendel.  Il  se  retira  de  la  chapelle 
royale  et  de  tous  ses  autres  emplois  en  1805 ,  et 
mourut  en  1808.  Ses  reste»  furent  déposés  à 
l'abbaye  de  Westminster.  Le  docteur  Âyrton  a 
écrit  beaucoup  de  musique  d*église   qai  n'est 
connue  qu*en  Angleterre.  Un  de  ses  fils,  homme 
d*esprit  et  de  beaucoup  dMnstruction,  passe  pour 
avoir  été  le  rédacteur  principal  d»  journal  de 
musique  connu  sons  le  nom  de  the  Harmoni- 
con  y  qui  a  commencé  à  paraître  en  1823,  et  qai 
a  fini  dans  le  cours  de  Tannée  1833. 

AZAÏS  (PiBRRB-HTACiirraB),  né  en  1743  à 
Ladem,  village  du  Languedoc,  près  de  Carcas- 
toone,  entra  de  très- bonne  heure,  comme  en- 
fant de  chœur,  à  la  cathédrale  de  cette  ville.  Vers 
Pige  de  quinze  ans,  il  fut  placé  à  Auch,  comme 
Mus-maltre  de  musique,  dans  l'église  métropoli- 
taine. A  vingt  ans,  on  le  choisit  pour  diriger  un 
concert  d'artistes  et  d'amateurs  qui  venait  de 
s'établir  à  Marseille.  Deux  ans  après»  il  vint  à 
Paris,  fit  exécuter  plusieurs  motets  au  concert 
spirituel,  reçut  des  conseils  de  Gossec  et  se  lia 
d'amitié  avec  l'abbé  Roussier.  Le  collège  de 
Sorèze  s'élevait  à  cette  époque.  :  Gossec,  à  qui 
le  directeur  de  cet  établissement  avait  demandé 
an  maître  de  musique,  lui  adressa  Azaîs,  qui, 
avant  de  se  rendre  k  sa  destination,  s'arrêta 
quelques  mois  à  Toulouse,  où  il  épousa  M''^  Lé- 
pine,  fille  d'un  facteur  d'orgue,  célèbre  dans  le 
midi  de  la  France.  Fixé  à  Sorèze,  Azais  y  passa 

BIOGR.  UmV.    DES  MUSICIENS.  ^  T.  I. 


dix-sept  ans.  En  1783,  il  quitta  ce  lieu  pour  se 
rendre  à  Toulouse,  où  il  continua  de  se  livrer  À 
l'enseignement  et  à  la  composition  de  la  musique 
d'église.  Il  est  mort  dans  cette  ville ,  en  1796*, 
âgé  de  cinquante-trois  ans.  En  1776,  il  avait 
publié  une  Méihode\de  musique  sur  un  nou- 
veau plan^  à  l'usage  des  élèves  de  Vécole  mi- 
litaire, in-12.  ë  a  fait  paraître  aussi ,  en  1780, 
douze  sonates  pour  le  violoncelle  ^  six  duos 
pour  le  même  instrument,  et  six  trios  pour  deux 
violes  et  basse.  Outre  ces  ouvrages,  il  a  laissé  en 
manuscrit  un  grand  nombre  de  messes  et  de  mo- 
tets dont  son  (ils  a  perdu  les  partitions  pendant 
la  première  révolution  française. 

AZA.ÏS  (Pierre -Hïâcintbb),  fils  du  pré- 
cédent, est  né  à  Sorèze,  le  fmars  1766.  Ad- 
mis dans  l'école  militaire  de  cette  ville,  il  y  fit 
de  bonnes  études,  puis  il  entra  dans  la  con- 
gr(^gation  de  la  doctrine  chrétienne^  qu'il  abaïf 
donna  pour  devenir  secrétaire  de  l'évêqne  d'O- 
leron.  D'abord  partisan  de  la  révolution  de  1789, 
M.  Azaïs  en  fut  ensuite  Tune  des  victimes.  Con- 
damné à  la  déportation  par  le  tribunal  d'Alby, 
après  les  événements  du  18  fructidor,  il   fut 
obligé  de  se  cacher;  ce  fut  dabs  l'hospice  des 
Sœurs  de  la  Charité  deTarbes  qu*il  alla  chercher 
un  asile.  Il  parait  que,  dans  la  solitude  de  cette 
maison,  ses  méditations  le  conduisirent  à  poser 
les  bases  du  Système  universel  qni  depuis  lors- 
lui  a  procuré  une  éclatante  renommée.  Devenu 
libre  par  la  réforme  du  jugement  rendu  contre 
lui,  il  se  retira  à  fiagnières  pour  se  livrer  à  la 
rédaction  de  son  système.  Vers  1 805,  il  vint  à 
i  Paris  oii  il  essaya  l'eflet  de  ses  idées  sur  le  pu- 
blic par  un  ouvrage  intitulé  :  Essai  sur  le  monde  : 
il  avait  alors  près  de  quarante  ans.  Cette  pre- 
mière publication  lui  fut  utile  et  lui  procura  suc- 
cessivement les  emplois  de  professeur  d'histoire 
et  de  géographie  au  prytanée  de  Saint-Cyr,  d'insr 
pecteur  de  la  librairie  à  Avignon  et  ensuite  à 
Nancy,  puis  enfin  sa  nomination  de  recteur  de 
Tacadémie  de  cette  dernière  ville,  en  1815.  La  se- 
conde restauration  le  priva  de  cet  emploi.  Depuis 
lors  retiré  à  Paris,  où  il  continua  ses  recher- 
ches sur  l'application  de  ses  principes  de  phi- 
losophie, Azaîs  a  pris  part  aux  débats  politiques 
par  la  publication  de  plusieurs  brochures. 

Il  n'est  point  dans  Tobjet  de  ce  Diptionnaire  de 
faire  l'analyse  des  principes  de  la  Vérité  univer- 
selle exposés  par  Azals  dans  son  Cours  de  phi- 
losophie générale,  qui  parut  à  Paris,  en  1824, 
8  vol.  in-8**;  je  ne  veux  considérer  ici  ses  idées 
que  dans  leur  rapport  avec  l'acoustique  et  la  mu- 
sique. Déjà  il  avait  jeté  quelques-unes  de  ces 
idées  dans  le  grand  ouvrage  qui  tient  d*ètre 
cité;  mais  depuis  lors  il  leur  a  donné  beaa- 

12 


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17S 


AZAlS  —  AZOPARDI 


coup  plos  de  développement  dans  nne  série  de 
lettres  qu*il  a  adressées  au  rédacteur  de  la  I7e« 
wie  musicale,  et  qui  ont  paru  dans  les  n*"  37, 
38,  40,  42,  46  et  49  (1831  )  soiis  le  titre  d'A- 
coustique Jondamentale.  La  tliéorie  exposée 
dans  ces  lettres  n*a  rien  dé  commun  ayec  celle 
des  physiciens  :  elle  est  toute  d'invention.  Asals 
pose  en  principe  que  l^efTet  de  H  musique  com- 
posée dans  divers  systèmes  dépend  du  rapport 
de  ces  systèmes  avec  Torganisation  de  ceux 
qui  en  écoutent  les  produits;  il  en  donne  pour 
preuve  l'ennui  que  ferait  naître  aujourd'hui  un 
opéra  de  Lulli  ou  de  Campra,  tandis  que  cette 
musique  excitait  l'enthousiasme  des  Français 
au  temps  de  Louis  XIV;  il  nMiésite  point  à  dé- 
clarer que  la  musiqne  de  Rossini,  qui  nous 
cause  aujourd'hui  d'agréables  sensations,  n'au- 
rait pas  seulement  été  sans  charme  pour  les 
contemporains  de  Campra  ou  de  Lulli,  mais 
qu^elle  leur  aurait  même  semblé  insupportable. 
Sans  contester  ces  assertions,  on  voit  qu'Azaïs 
a  pris  l'eflet  de  l'éducation  pour  celui  de  l'orga- 
nisation ;  car  il  est  certain  que  les  Français  n'é- 
taient pas  autrement  organisés  au  dix-septième 
siècle  qu'ils  ne  le  sont  aujourd'hui.  D'ailleurs 
il  n'est  pas  vrai  que  toute  musique  du  dix-sep- 
tième siècle  soit  insupportable  à  des  oreilles  du 
.dix-neuvième;  plus  d'un  essai  fait  de  nos  jours 
a  pronvé  le  contraire. 

En  acoustique  Azaîs  commence  par  nier  que  le 
son  sdt  le  produit  de  l'air  vibrant,  et  il  élève 
d'asseï  Justes  difficultés  contre  cette  théorie  de 
tous  les  physiciens.  Jusque-là ,  rien  de  mieux, 
car  la  diflBérence  des  timbres  et  la  diversité  des* 
intonations  qui  se  propagent  à  la  fois  dans  l'air 
et  qui  abontissentconcurremment  à  l'oreille,  don- 
nent beaucoup  de  probabilité  à  l'existence  de  la 
matière  du  son  dans  les  corps.  Malheureusement 
Axais  ajoute  que  «  les  divers  sons  produits  en 
«  même  temps  se  combinent,  se  séparent,  don  • 
«  nent  par  leur  combinaison  naissance  à  des 
«  tons  nouveaux.  Que  pourrait-on  entendre  (  dlt- 
«  il)  par  des  vibrations  aériennes  qui  se  com- 
'  -bineraient,  se  sépareraîpnt,  donneraient  nais- 
«  sance  à  des  vibrations  nouvelles?  »  On  ne  sait 
ce  que  c'est  qu'un  ton  produit  par  d'antres  sons 
qui  se  combinent,  se  séparent,  etc.  ;  il  est  vrai* 
semblable  qu'Azaïs  entend  par  là  Us  accords  : 
mais  un  accord  n'est  point  un  son  ;  c'est  une 
réunion  de  sons  entendus  simultanément. 

Au  reste,  ce  n'est  pas  là  le  plus  curieux  :  le 
voici.  Selon  la  doctrine  de  la  Vérité  uni- 
verselle,  une  force  universeUe  d'expansion 
produit  une  projection  rayonnante  de  fluides 
sonores,  lumineux  ou  électriques  en  raison 
de  la  nature  des  corps.  Tout  corps  de  nature 


et  de  dimensions  quelconques  est  essentielle- 
ment, constamment  pénétré  de  cette  force,,  qui 
travaille  sans  cesse  à  étendre  indéliniment  hors 
de  lui-même  toute  sa  substance.  Cette  extension 
indéfinie,  dont  l'effet  inévitable,  si  elle  ne  ren- 
contrait pas  d'obstacles,  serait  la  dissolution 
rapide,  instantanée,  cette  extension  indéfinie  est 
modérée,  retardée,  balancée  à  l'égard  de  chaque 
corps,  par  l'expansion  également  indéfinie  de 
fous  les  corps  qui  l'environnent.  A  l'égard  du 
fluide  sonore,  lorsqu'un  corps  est  élastique, 
c'est-à-dire  lorsqu'il  est  constitné  de  manière  à 
pouTotr,  sans  se  briser,  réagir  contre  une  per- 
cussion accidentelle,  il  se  presse  d'abord  sur 
lui-même,  il  se  condense  au  gré  de  cette  per- 
cussion dès  le  second  instant;  Il  se  dilate 
au  degré  même  où  il  vient  d'être  condensé  ; 
par  cette  dilatation  expansire,  il  agit  sur  les 
corps  environnants  qui,  par  leur  expansion 
coalisée,  lui  ont  donné  sa  densité  habituelle;  il 
tend  à  les  écarter  ;  mais  ceux-ci,  qui  sont  élasti- 
ques comme  lui,  réagissent  à  leur  tour  contre  sa 
réaction,  se  condensent,  provoquent  de  sa  part 
nne  dilatation  nouvelle  que  suit  une  nouvelle 
condensation....  En  un  mot,  ce  corps  élastique 
est  soumis,  par  le  seul  acte  d'une  percussion 
instantanée,  à  une  vibration  continue,  c'est-à- 
dire  à  une  alternative  de  condensation  et  de  di- 
latotion. 

Les  corollaires  de  cette  théorie  sont  fiidles  à 
déduire;  mais  Aials  a  cru  devoir  leur  donner 
beaucoup  d'extension  dans  les  six  lettres  qu'il  a 
insérées  sur  le  même  sujet  dans  la  Bévue  musù 
cale.  Une  des  choses  les  plus  curieuses  de  ces 
développements  est  l'idée  de  globules  qui  s'é- 
chappent des  corps  sonores  à  chaque  vibration 
pour  arriver  jusqu'à  l'oreille  et  se  mettre  en 
équilibre  avec  les  globules  qu'elle-même  exhale 
lorsqu'elle  vibre.  Il  expHqoe  ensuite  comment  les 
rapports  arithmétiques  des  globules  produits  par 
plusieurs  sons  donnent  la  sensation  de  cooson- 
nance  ou  dediseonanoe.  A  toutes  ces  hypothèses 
il  ne  manque  que  la  démonetration;  niaia,à  l'air 
de  conviction  qui  règne  dans  le  langage  d*Atais, 
il  est  radie  de  voir  que  les  démonstrations  n'au- 
raient rien  ajouté  aux  clartés  dont  son  esprit  était 
illuminé.  Azaïs  est  mort  à  Paris ,  le  22  janvier 
1845. 

AZOPARDI  (FnAHçof s),  maître  de  cha- 
pelle à  Malte,  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle,  a  écrit  beaucoup  de  musique  d'église, 
mais  U  est  plus  connu  par  un  traité  de  compo- 
sition qu'il  publia  en  1760  sous  ce  titre  :  //  nnc- 
sicopratieo.  Framery  en  a  donné  une  traduction 
française  intitulée  :  Le  musicien  pratique,  o» 
leçons  qtti  conduisent  les  élèves  dans  Part  du 


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AZOPARDI  —  AZZOLmO 


179 


tontrepoinifCn  leur  enseignant  la  tnanière  de 
composer  correctement  toute  espèce  de  musi" 
^tM»  Paris,  Leduc,  1786,  deux  Tolumes  iii-8®, 
l'oo  de  texte,  Tautre  d'exemples.  C'est  un  ou- 
vrage médiocre,  où  les  exemples  sont  faiblement 
conçus  et  mal  écrits,  Choron  en  a  donné  une 
édition  plus  commode,  dans  laquelle  il  a  inter- 
calé les  exemples  au  milieu  du  texte;  Paris, 
1824,  un  Tol.  in-4*. 

AZPILÇUETA  (Martin  d*},  surnommé 
Navarrus ,  Jurisconsnite  fameux ,  prêtre  et  cha- 
ndoe  régulier  de  Tordre  de  Saint- Augustin,  de 
la  congrégation  de  Roncevaux ,  naquit  à  Vera- 
soio,  dans  la  Nayarre,  en  1491,  et  mourut  à 
Rome  en  1586.  Parmi  ses  nombreux  écrits  est 
QB  traité  J>e  musiea  et  cantu  >S^rato,  qu'on 
troQTe  dans  les  deux  éditions  de  ses  œuTres  im- 
primées à  Lyon,  1597,  et  Venise,  1602,  six 
Toi.  in-ioL  On  a  aussi  réimprimé  à  Rome ,  en 
1783 ,  un  petit  ouvrage  de  sa  composition  inti- 
tulé :  //  Silengio  necessario  nelV  altare ,  net 


coro  edaltri  lw)ghi,ove  si  cantànoi  divini 
ufftzH.       - 

AZZARITI  (...)  >  professeur  de  musique  à 
Naples,  s'est  fait  connaître  par  on  ouvrage  inti- 
tulé :  Elementi  pratM  di  musiea ,  Naples , 
Tram,1819,  in-S*. 

AZZIA  (ÂLEXÂMDBB  d'),  né  à  Naples,  vers 
1765 ,  fut  attaché  en  qualité  de  poète  traducteur 
de  libreiti  au  thé&tre  italien  établi  à  Paris,  en 
Tan  IX,  par  M"*  Montansier.  On  a  de  lui  :  Sur 
le  rétablissement  du  théâtre  Bouffon  italien 
à  Paris  f  Paris  ,1801,  deux  feuilles  in-8*.  D'Aziia 
est  mort  à  Paris  en  1804*  C'est  lui  qui  était  allé 
en  Italie  pour  y  rassembler  la  troupe  qui  produi- 
sit une  si  vive  sensation  dans  le  MatrimonioSe- 
greto  de  Cimarosa  :  on  y  remarquait  M"*  Stri- 
nasacchi,  Nozzari  et  Rai fanelli,  alors  le  meilleur 
bouffe  de  l'Italie. 

AZZOLINO  BERNARDINO  DELLA 
GIAJA.  Voyez  CUJA  (AzaoLiHO-BBniiABOUio, 
chevalier  della). 


11. 


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B 


BAAKE  (Fbrdinand-Gottfried),  pianiste  et 
eompositeur^Dé  le  15  aYiil  1800,  àHendeleery  près 
de  Halberstadt,  où  son  père  était  cantor  et  or- 
ganiste. H  était  âgé  de  dix  ans  lorsque  sa  mère 
alla  s'établir  à  Halberstadt,  afin  de  procurer  à 
ses  fils  les  moyens  de  recevoir  une  bonne  instruc- 
tion. Baake  suivit  les  cours  du  gymnase,  et 
reçut  ses  premières  leçons  de  musique  de  Samuel 
Millier,  bon  organiste  de  la  cathédrale.  Après  la 
mort  de  ce  musicien ,  il  a  eu  pour  maîtres  de 
piano  et  de  composition,  Hummel  et  Fr.  Schnei- 
der. Il  a  d'abord  rempli  les  Tonctions  d'organiste 
et  de  directeur  du  chœur  à  IVglise  principale  de 
Halberstadt;  puis  il  a  occupé  quelque  temps  une 
place  d'organiste  à  Wolfenbiittel.  En  1836,  il  fut 
appelé  à  Mûlliausen  pour  y  remplir  les  fonctions, 
d'organiste  de  Téglise  principale;  mais  il  ne  con- 
serva cette  position  que  pendant  deux  ans,  ayant 
été  rappelé  à  Halberstadt  pour  y  diriger  la  société 
de  chant. 

On  a  publié  de  sa  composition  :  r  Six  chansons 
allemandes,  op.  l .  Leipsick,  Breitkopret  Hœrtel.  — 
2®  Six  polonaises  pour  le  piano,  op.  2.  Jbid,  — 
3^1^'  Rondeau  pour  le  piano  mêlé  d'un  thème  de 
Cbéruhini,  op.  3.  Berlin,  Trautwein.  —  4"*  Grandes 
variations  sur  un  thème  original,  op.  4.  Mayence, 
Schott.  —  5^  Sept  chansons  allemandes  pour  voix 
desoprano,op.  .*».  Berlin,  Traulweiu.  ~6°  Grande  ■ 
sonate  pour  le  piano,  op  6.  Leipsick,  Br.  et  Hœrtel 
—  T*  Odéon ,  recueil  de  nouvelles  compositions 
pour  le  piano.  1*'  volume.  Wolfenbûltel,  Hart- 
man.  2*  vol.  Ibid,— %""  Variations  et  rondo  sur  l'air 
allemand  :  Nock  einmal  die  schœne  Gegendy 
op.  9.  Ibid.  —  9"  Amusement  pour  le  piano,  op. 
10.  Ibid.  —  lO**  Douze  Taises,  op.  11.  Leipsick, 
Hofineister. — i  !<"  Sonatine,  op  12.  Wolfenbûttel, 

Hartmann 12»  Prélude  pour  l'orgue.  Erfurt, 

Kcerner,  in-4®  obi.— 13^  Chants  à  quatre  voix  avec 
acc.de  piano, op.  131  Halberstadt, Franiz.  —  l4o 
Chœurs  d'hommes  à  quatre  voix^  op.  16.  Ibid,  — 
15**  Saloe  Reginakh  voix,  avec  orchestre.  Baake 
a  publié  contre  le  directeur  de  musique  M.  Wilke 
(voyez ce  nom)  un  écrit  plein  d^aigreur,  sous  ce 
titre  :  Beschreibung  der  grossen  Orgel  der  Ma- 
rienkirche  zu  Wismar,  so  wie  der  grossen  Orgel 
des  Dômes  und  der  St.'Marienkirche  zu  Hal- 
berstadt. Bin  Beitrag  zur  Beleuchtung  and 
Wûrdigtmg  der  eigenthûmlichen  Ànsiehlen 
und  Grundsaetze   des  tierrn  Musikdirectùr 


Wilke  zu  NeU'Ruppin,  in  Bezug  aufdie  Or 
gelbaukunst  (Description  du  grand  orgue  de  Ma- 
rienkirche  à  Wismar,  ainsi  que  du  grand  orgue 
de  l'église  Ste-Marie  à  Halberstadt.  Essai  pour  Té- 
claircissement  et  l'appréciation  des  connaissance 
spéciales  et  des  principes  de  M.  Le  directeur  de 
musique  Wilke  deNei.-Ruppln,ence  quiconc^ne 
l'ajrt  de  la  construction  de  l'orgue).  Halberstadt, 
Frantz,  1843,  in-8^.  Wilke  ayant  publié  une  bro- 
chure en  réponse  aux  attaques  de  Baake,  celui-ci 
lança  contre  lui  un  nouveau  pamphlet,  plus  acerbe 
encore,  lequel  a  pour  titre  :  Neuer  Beiiragzvr 
BelnKhtung  und  Wiirdigung  der  Parlhei- 
lichkeit ,  Inconseguenz  und  Ignoranz  des 
Herrn  Musikrector  Wilke  in  Beziehung  auf 
die  Orgelbaukunst ,  etc.  (Nouvel  essai  pour  Té- 
claircissement  et  l'appréciation  de  la  partialité,  de 
l'inconséquence  ef  de  l'ignorance  de  M.  le  direc- 
teur de  musique  Wilke  en  ce  qui  concerne  la 
facture  de  l'orgue,  etc.;  ibid.,  1845,  gr.  in-8^. 

BA.BAN  (Gkatien),  compositeur  espagnol,  et 
maître  déchapelle  à  Valence  dans  les  années  1650 
à  1665,  a  joui  d'une  grande  renommée  parmi  les 
maîtres  dé  son  temps.  Il  écrivait  habituellement 
ses  messes  et  ses  motets  à  plusieurs  choeurs. 
Quelques-uns  de  ses  ouvrages  se  trouvent  en  ma- 
nuscrit dans  les  archives  de  l'église  métropoli- 
taine de  Valence. 

BABBI  (Christophe),  maître  des  concerts  de 
l'Électeur  de  Saxe,  naquit  à  Césène  en  1748.  Il 
étudia  le  violon  sous  Paul  Alberghi,  élève  de  Tar- 
tini;  ce  fut  en  1790  qu'il  entra  au  service  de  l'É- 
lecteur. 11  a  composé  des  concertos  pour  le  viokn, 
des  symphonies  pour  l'église  et  la  chambre,  des 
quatuors,  des  duos  pour  la  flûte,  et  une  cantate 
pour  le  clavecin,  publiée  à  Dresde  en  1789. 

BABBI  (  Gregorjo),  né  aussi  à  Césène.  était, 
vers  1740,  un  des  premiers  ténors  de  Tltalie. 
En  1755,  il  fut  engagé  pour  le  théâtre  de  Lisbonne^ 
et  il  lui  fut  payé  pour  deux  années  d'appointe- 
ments 24,000  crusades  (132,000  francs.)  Retiré 
dans  sa  ville  natale  en  1777,  il  y  est  mort  dans  un 
âge  avancé.  Babbi  excellait  dans  le*  chant  ex- 
pressif. 

BABBINI  (Matteo),  un  des  plus  célèbres 
ténors  de  l'Italie,  naquit  à  Bologne  en  1754  Des- 
tiné par  ses  parents  à  l'exercice  de  la  médecine  et 
de  la  chirurgie,  il  fréquenta  les  cours  de  ces 
sciences,  jusqu'à  ce  qae  la  mort  de  ses  parents 


180 


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BABBINI  —  BACCHINI 


181 


Veut  laissé  sans  ressources.  Alors  U  chit  renoncer 
l  la  continuation  de  ses  études  scientifiques ,  et 
chercher  un  asile  chez  une  tante  mariée  à  Cortoni, 
professeur  de  chant  de  quelque  mérite.  Elle  le  re- 
cadllit  chez  elle  et  eut  pour  lui  les  soins  d'une 
mère.  Cortoui  ayant  remarqué  les  heureuses  dis- 
posiUons  de  Babbini  pour  la  musique,  particuliè- 
rement pour  le  chant ,  lui  donna  des  leçons,  cor- 
rigea les  défauts  de  son  organe  et  en  développa 
les  qualités.  Quelques  années  d^études  sérieuses 
Ini  firent  acquérir  tout  ce  qui  constitue  un  grand 
chanteur  et  un  musicien  instruit.  Son  éducation 
Toeale  terminée,  il  embrassa  lacarrière  du  théâtre. 
Sesdébuts  furent  $i  brillants, que  le  roi  de  Prusse 
Frédéric  II  le  fit  engager  immédiatement  après 
pour  lethé&trede  sa  cour.  Après  un  séjour  d^uhe 
année  à  Berlin,  Babbini  partit  pour  la  Russie, 
où  rimpératrioe  Catiierine  II  Pattacha  à  son  ser- 
vice. En  1785 ,  il  se  rendit  à  Vienne  et  y  fit  ad- 
mirer Texcellence  de  sa  méthode.  Appelé  ensuite 
i  Londres,  il  s'y  rendit  en  passant  par  Paris,  où 
il  eut  Tbonneur  de  chanter  un  duo  avec  la  reine 
Marie-Antoinette.  De  retour  en  Italie ,  il  brilla  à 
Venise,  en  1789,  dans  les  fforaces,  deCimarosa; 
puis  il  fut  engagé  au  théâtre  de  Turin.  En  1792, 
le  roi  de  Prusse,  Frédéric-Guillaume  II,  Pappela 
de  nouveau  à  Berlin,  où  il  se  fit  admirer  dans 
Topera  sérieux  //  Dario,  Pendant  les  dix  années 
suivantes,  Babbini  chanta  avec  de  brillants  succès 
sur  les  principaux  tliéàtresde  Pltalie;  puis  il  re- 
tourna à  Bologne,  où  il  se  fit  entendre,  pendant 
ie  carnaval  de  1802,  dans  Topera  de  Nicolini  / 
ManlH,  et  dans  lés  Misteri  Eleiisini,âe  Mayer, 
quoiqull  eût  alors  près  de  cinquante  ans.  Peu  de 
temps  après,  il  se  retira  du  théâtre  et  se  fixa  à  Bo- 
logne, où  il  vécut  environné  de  restime  générale, 
faisant  un  noble  usage  des  richesses  qu'il  avait 
acquises  par  son  talent,  et  partageant  ses  loisirs 
entre  la  culture  des  arts  et  la  société  de  quelques 
amis.  Il  mourut  à  Bologne  le  21  septembre  1816, 
à  Page  de  soixante-deux  ans.  Le  docteur  Pierre 
Brighenti,  ami  de  cet  artiste,  a  publié  :  Elogio 
diMatteo  Babbini,  Bologne,  1822,  in-S"". 

BABELL  (William),  fils  d*un  musicien  qui 
jouait  du  basson  au  théâtre  de  Drury-Lane,  naquit 
vers  1690. 11  reçut  les  premières  leçons  de  mu- 
sique de  son  père,  et  devint  ensuite  élève  de  Hœn- 
del.  Matthesou  assure  quM  surpassa  son  mattre 
comme  organiste.  Son  mérite  le  fit  nommer  or- 
ganiste de  réglisede  All-Hallows  (Bread- Street), 
et  musicien  particulier  de  Georges  I*'.  Son  pre- 
mier essai  ^ans  l'art  d'écrire  consista  en  leçons 
de  clavecin  sur  les  airs  de  Pyrrhus  et  de  qud- 
<|Qes  antres  opéras  de  Hœndel.  Les  pièces  de  cla- 
vecin qull  fit  sur  les  airs  du  Rinaldo  sont  excel- 
lâtes, et  si  difficiles,  que  peu  de  personnes  ont 


pu  les  jouer  après  lui.  Ses  autres  compositions 
consistent  en  :  lo  Douze  solos  pour  violon  ou 
hautbois — l'' Douze  solos  pourflûte  allemande 
ou  hautbois ,  op.  2.  —  3»  6  Concertos  pour  des 
petites  flûtes  et  des  violons:  Babell  mourut 
jeune,  en  1722,  ayant  beaucoup  abrégé  ses  jours 
par  son  intempérance. 

BABNIGG  (AirroiHB),  ténor  qui  a  joui  d'une 
brillante  réputation  en  Allemagne,  est  né  à  Vienne 
le  10  novembre  1794.  Il  a  reçu  son  instruction 
musicale  dans  l'école  de  Vienne;  malheureusement 
ce  fut  dans  un  temps  où  Part  du  chant  était  en- 
seigné en  Allemagne  d'une  manière  fort  impar- 
faite, et  lorsque  les  habiles  chanteurs  de  l'Italie 
ne  s'étaient  point  encore  fait  entendre  dans  la  ca* 
pitale  deTAutriche.  De  là  vient  que  Babnigg  s'est 
toujours  fait  remarquer  par  la  singulière  beauté  de 
sa  voix,  plutôt  que  par  la  pureté  de  sa  méthode 
et  de  sa  vocalisation.  Il  commença  sa  carrière 
dramatique  à  Vienne,  puis  chanta  à  Linz,  Graetz, 
Prague ,  et  plusieurs  autres  villes  de  TAutriche. 
Partout  il  eut  de  brillants  succès,  à  cause  du 
charme  de  sa  voix ,  et  bien  qu'il  fût  acteur  mé- 
diocre. Après  quelques  voyages  à  l'étranger,  il 
accepta  un  engagement  pour  le  théâtre  royal  de 
Dresde ,  en  1826,  et  s'y  fit  applaudir  avec  trans- 
ports pendant  quelques  années  ;  mais,  vers  1830, 
l'altération  de  son  organe  vocal  devint  sensible. 
Il  chanta  cependant  encore  jusqu'en  1836,  puis  il 
partit  pour  la  Pologne  et  la  Russie,  où  il  demeura 
pendant  les  années  1837  et  1838.  De  retour  à 
Dresde,  il  reprit  son  service  au  théâtre  royal; 
mais  il  se  retira  définitivement  en  1842.  Sa  fille, 
Mlle  Emma  Babnigg,  a  chanté  avec  quelque 
succès  à  Dresde,  Leipsick ,  Hambourg,  Paris  et 
Cologne.  En  1849 ,  elle  retourna  de  nouveau  à 
Hambourg,  et  y  prit  un  engagement  pour  ie  théâtre 
de  cette  ville. 

Une  sonate  à  quatre  mains  pour  le  piano  a  été 
gravée  à  Vienne  sous  le  nom  de  Babnigg. 

BACGELLJ  (ifcflUfiQOE  ),  musicien  italien, 
vint  en  France  au  mms  de  juillet  1766,  avec  sa 
femme  qui  venait  d*ètre  engagée  par  Colalto  poor 
jouer  les  premières  amoureuses  à  la  comédie  ita- 
lienne. En  1770,  il  écrivit  la  mosique  d'un  opéra 
comique  de  Cailhava,  intitulé  le  Nouveau  Mariée 
ou  les  Importuns,  Cette  musique  fut  goûtée. 
En  1779,  les  pièces  italiennes  ayant  été  aban' 
données,  Baccelli  retourna  en  Italie  avec  sa 
femme  :  on  ignore  ce  qu'il  est  devenn  depuis  ce 
temps. 

BACCHINI  (GisLAMBRio),  compositeur  ita- 
lien du  dix-septième  siècle ,  n'est  connu  que  par 
un  recueil  de  messes  intitulé:  llprimoMfro  délie 
messe  a  tre ,  quattro,  e  nove  voei  eoneertati, 
Venise,  Alexandre  Vincenti,  1627,  in-4''. 


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183 


BACCHmi  —  BAGGHIUS 


BAGGHINI  (BekoIt),  savant  littérateur  et 
relû;ieuiL bénédictin,  naquit  à  San-Domino,  dans 
l*État  de  Parme,  le  31  août  1661.  Il  fit  ses  études 
à  Parme,  et  entra  dans  Tordre  de  St- Benoit 
en  1668.  Ayant  été  nommé  secrétaire  de  l'abbé  de 
St-Benolt,  à  Ferrare,  il  alla  successivement  avec 
cet  abt>é  à  Venise,  à  Plaisance  et  à  Pavie.  De  re- 
tour k  Parme,  il  se  livra  avec  ardeur  à  des  études 
sérieuses,  et  apprit  le  grec  et  l'bébreu.  Ce  fut  peu 
de  temps  après  qu'il  commença  la  publication  du 
journal  connu  sous  le  nom  de  Giomak  de*  Let- 
terati  d'Italia.  Il  mourut  à  Bologne  le  t*'  sep- 
tembre I72t,  âgé  de  8oixanle*dix  ans.  Il  était  de 
presque  toutes  les  académies  d'Italie ,  et  prenait 
dans  celle  des  Arcades  le  nom  d'Ereno  Panor- 
mio.  On  trouve  sa  Vie,  écrite  par  lui-même ,  en 
latin,  tome  34  du  Giotmale  dé  Z«e^/era^i , an- 
née 1723.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  on  re- 
marque le  suivant  :  Si^irorum  figuris  ac  di/fC' 
rentia..,  ob  sistri  romani  effigiem  commune 
catam  DUsertatio,  Bologne,  1691 ,  in-4^.  Cette 
dissertation  ne  fut  tirée  qu'à  cinquante  exemjilai- 
res,  et  l'auteur  en  envoya  un  à  Jacques  Tollius , 
qui  la  fit  réimprimer  à  Utrecbt,  en  1696,  in-4**, 
avec  des  notes  et  une  petite  dissertation  sur  le 
même  sujet.  Le  titre  de  cette  seconde  édition  est  : 
I>e  tistris ,  eorumque  figuris  ac  differentia. 
Forkel  dit  {Allgemeine  JÀUeratur  der  àttuik, 
p.  86  )  que  la  dissertation  de  Bacchini  fut  d'abord 
écrite  en  italien ,  et  que  Tollius  la  traduisit  en 
latin.  Elle  a  été  Insérée  par  GrsBvius  dans  son 
Thésaurus  antiquitatum  romanarum,  t.  6, 
p.  407,  et  par  Ugolini  dans  le  Thésaurus  anti- 
quitatum sacrarum^  t.  32.  Le  travail  de  Bac- 
chini laisse  beaucoup  à  désirer,  même  sous  le  rap- 
port de  l'érudition.  Quant  à  la  partie  musicale , 
tout  y  est  superficiel  :  Fauteur  n'y  entendait 
rien. 

BAGGHIUSy  surnommé  le  Vieux,  écrivain 
grec,  auteur  d'un  traité  de  musique.  On  ignore 
quel  fut  le  lieu  de  sa  naissanéb  et  en  quel  temps 
il  vécut;  on  sait  seulement  qu'il  écrivit  posté- 
rieurement à  Nicomaque  ;  car  il  le  nomme,  ainsi 
que  Didyme,  dans  sa  définition  du  rbythme. 
L'ouvrage  de  Baochius  est  un  dialogue  sur  la 
musique,  intitulé  ÏXaw^iùx^  ictpl  |Mtiatxf)<  (Intro* 
ductiùn  à  ta  musique).  C'est  une  sorte  de  ma- 
nuel, par  interrogations  et  réponses,  qui  semble 
avoir  été  destiné  à  des  écoles  publiques.  De  tous 
les  livres  sur  la  musique  que  les  Grecs  nous  ont 
laissés,  celui-ci  est  le  moins  prétentieusement  sa- 
vant, et  c'est  le  seul  qu'on  puisse  considérer 
comme  un  traité  de  musique  pratique.  Les  ques- 
tions sont  posées  avec  jietteté,  et  les  réponses 
sont  en  général  courtes  et  précises. 

On  trouve  l'ouvrage  de  Baccliius  en  manus-  | 


crit  dans  presque  toutes  .les  grandes  bibliothèque? 
de  r£urops  :  dans  la  Bibliothèque  impériale  de 
Paris  il  y  en  a  cinq  sous  les  numéros  2456 ,  24&8 , 
2460,  in-fol.,  2532,  in-4*,  3027,  in-fol.  Le  texte 
de  Bacchius  fut  publié  pour  la  première  fois  par 
le  P.  Mersenne,  dans  ses  Quxsiiones  celeber- 
rimx  in  Genesim  (Paris,  1623,  In-lol.},  où  l'on 
est  fort  étonné  de  le  trouver.  Dans  la  même  an- 
née, F.  Bforel,  célèbre  imprimeur  de  Paria,  ea 
donna  une  version  latine  en  un  petit  volume 
In-S"*,  qui  est  devenu  fort  rare.  On  trouve  une 
fort  mauvaise  traduction  française  du  même  ou- 
vrage dans  le  T^alf^  de  V Harmonie  universelle 
que  Mersenne  a  publié  à  Paris»  en  1627  (1  vol. 
in-8*},  sous  le  pseudonyme  du  sieur  de  Sermes, 
Meibomius  a  inséré  le  texte  de  Bacchius  dans  sa 
collection  des  écrivains  grecs  sur  la  musique 
(Antiquœ  musicx  auetares  septem,  Amstelo- 
damiy  1652,  in-4o,  2  voL),  et  l'a  accompagné 
d'une  nouvelle  version  latine  et  de  notes.  Dans 
la  préface  qu'il  a  mise  en  tête  de  cet  ouvrage  de 
Bacchius,  il  parle  d'un  manuscrit  de  Scaliger'qui 
contenait  un  fragment  de  cet  auteur,  considéré 
par  lui  conune  inédit,  et  qu'il  promettait  de  pu- 
blier avec  un  traité  ou  plulêt  dans  deux  traités 
composés  par  deux  auteurs  anonymes,  suivant 
la  remarque  des  M.  A.  J.  H.  Vincent  (voy,  l'ou- 
vrage cité  plus  bas).  Bemarquons  en  passant 
qu'il  était  assez  singulier  que  Meibomius  eût  re- 
nUs  k  un  autre  temps  la  |)ublication  4le  ce  qu'il 
considérait  comme  la  seconde  partie  de  l'ouvrage 
dont  il  donnait  alors  la  première  ;  car  ce  qu'il 
appelait  un  fragment  est  en  réalité  un  travail 
complet.  Au  surplus,  Meibomius  n'a  pas  tenu  sa 
parole;  l'ouvrage  de  Bacchius  n'a  pas  été  mis 
au  jour,  et  il  en  a  été  de  même  des  traités  ano- 
nymes. Depuis  l'époque  où  le  savant  critique 
écrivait,  le  manuscrit  de  Scaliger  avait  passé 
dans  la  célèbre  bibliothèque  de  Meermann ,  et  il 
était  resté  ignoré  de  tout  le  monde  pendant 
cent  soixante- dix  ans,  lursqtVen  1H24  cette  bi- 
bliothèque fut  mise  en  vente  publique  :  l'acqui- 
sition du  manuscrit  grec  fut  faite  par  un  An- 
glais; on  ne  sait  ce  qu'il  est  devenu  depuis  ce 
temps. 

Heureusem(>nt,  parmi  les  manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque impériale  de  Paris  qui  contiennent  le 
traité  de  musique  de  Bacchius,  il  en  est  dnq,  cotés 
2458, 2460,2532,  8027  et  173  du  fonds  de  CoSslin, 
qui  renferment  cette  seconde  partie,  ou  plutôt  cet 
autre  ouvrage,  dont  la  forme  est  absolument  dif- 
férente de  la  forme  du  premier.  M.  Frédéric  Bel- 
lermann, savant  professeur  de  Berlin,  en  a  trouTé 
deux  autres  à  Maples,  et  en  a  publié  le  texte, 
d'après  ces  sources,  à  la  suite  de  eehii  du  traité 
de  musique  anonyme  dont  il  vient  d'être  parlé,. 


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BACCmUS  —  BACCUSI 


183 


dans  le  volume  qui  a  pour  titre  :  Anonymi  Scrip' 
tio  de  Musica.  Bacchii  senioris  Introductio 
artis  mttstcx.  E  codlci^nj,  etc.  Berolini,  1841, 
Û1.40.  (Yovez  BelUrmann),  L'ouvrage  de  Bac- 
chÎDS  a  pour  titre  :  ElaaYcoY^iTéxvniC  (Jiouffixi};  Bax- 
XeiouToO  Ycpovto;  (Introduction  à  Ta rt  musical,  par 
Bacchius  rAncien).  L'auteur  y  établit,  contre  la 
doctrine  des  aristoxéniens,  que  les  sens  sont  im- 
paissanls  à  nous  donner  la  connaissance  exacte 
des  choses,  et,  en  particulier,  que  Taudition  est 
insoflisante  pour  juger  des  rapports  des  sons. 
M.  Bellermann  remarque  (page  1 01)  que  les  vingt 
premiers  paragraphes  de  ce  petit  écrit  sont 
contenus  dans  le  sixième  chapitre  du  deuxième 
livre  des  Harmoniques  de  Manuel  Bryenne.  M.  Â. 
J.  H.  Vincent  en  adonné  une  traduction  française 
dans  son  beau  travail  sur  quelques  manuscrits 
grecs  relatirs  à  la  musique,  qui  remplit  toute  la 
deoxième  partie  des  Notices  et  extraits  des 
manuscrits  de  la  bibliothèque  du  Roi  et  au- 
tres bibliothèques,  publiés  par  V Institut  royal 
de  France,  Paris,  Imprimerie  royale,  1847. 

Je  ne  terminerai  pas  cet  article  sans  faire  re- 
marquer qu^il  était  peu  exact  de  dire,  comme 
Meiboinius,  que  cette  seconde  partie  était  abso- 
ioment  inédite,  car  la  mauvaise  traduction  fran- 
çaise de  Mersenne  a  le  mérite  d*être  complète.  Il 
est  vraisemblable  que  ce  moine  a  eu  connais- 
sance du  manuscrit  d'où  il  a  tiré  le  second  traité 
de  Bacchius,  postérieurement  à  la  publication  du 
'  texte  gnec  qu'il  a  faite  dans  ses  Questions  sur  la 
Genèse.  Personne  n'a  remarqué  cette  différence 
entre  la  traduction  de  Mersenne  et  le  texte  publié 
par  Meibomios;  La  Borde  seul  a  eu  connaissance 
de  celte  traduction. 

BAGCHYLIDES,  poète  et  musicien  grec, 
né  à  Jonlîs  dans  l'Ile  de  Céos,  vécut  à  la  cour 
d'Hiéron,  tyran  de  Syracuse,  environ  470  ans 
avant  J.-C.  Neveu, 'par  sa  mère,  du  poète  chan- 
teur Simonide,  il  fut  oncle  d'Eschyle.  L'anti- 
quité fut  partagée  sur  le  mérite  des  poésies  de 
Bacchylides  ;  quelques-uns  les  préféraient  à  celles 
dePindare;  mais  Longin  les  considère  comme 
inférieures  à  celles-ci.  11  n'en  reste  aujourd'hui 
que  quelques  fragments,  dont  le  plus  considéra- 
ble est  un  beau  Paean  adressé  à  la  paix,  qui  nous 
a  été  conservé  par'Stobée.  Comme  musicien, 
Bacchylides  s'est  distingué  par  la  création  de 
chanta  dans  des  rhythmes  nouveaux  et  variés, 
particiiliirement  dans  les  chants  de  danses  et 
dans  les  hymnes.  Les  fragments  connus  de  ses 
poésies  ont  été  réunis  par  M.  Christian-Frédéric 
Neoe,  qui  les  a  accompagnés  d'une  version  la- 
tine et  d'un  savant  commentaire,  dans  la. mono- 
graphie qui  a  pour  titre  :  Bacchylidis  Cei  frag- 
menta, Berlin,  1822,  in  fl*  de  76  pages. 


BACGI  (domikiqub),  mort  le  27  janvier  lô49, 
à  Crémone,  sa  patrie,  fut  l'un  des  plus  grands 
chanteurs  de  son  siècle.  Louis  Cavitelli,  cité  par 
Arisi  (Cremon.  Letter.,  t.  Il,  p.  451),  dit  de  lui  : 
Vominicus  Baccus,  quo  aller  non  fuit  prx- 
stantior  ciere  viros ,  turbamque  accendere 
cantUf  et  ad  magis  graphice  scribendum, 
obiil,  etc. 

BACCI(piESRB-JACQOEs),né  à  Pérouse,  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle,  a  composé  la 
musique  d^un  opéra  intitulé  Abigail,  représenté 
à  Città  délia  Pieve,  en  1691.  Le  style  de  Bacei 
a  de  l'élégance,  pour  le  temps  où  il  écrivait.  On 
trouve  dans  VAbigail  un  air  (Pensa  a  quesf 
ora),  qui  est  d'une  remarquable  beauté. 

BACCILIERI  (JEAN),  ecclésiastique,  né, à 
Ferrare ,  vécut  dans  la  secondé  moitié  du  sei- 
zième siècle,  et  au  commencement  du  dix-sep- 
tième. On  a  imprimé  de  sa  composition  :  1»  La- 
mentationes,  Benedictuset  EvangeL  Dom.  Pal" 
marum  et  Fer.  Il,  quinque  vocum, op.  1.  Ye- 
netiis,  1607,  in  fol.  —  20  Vespria  otto  voci,  op. 
2.  Yenezia,  app.  Angeio  Gardano,  1610,  in-4°.  — 
3**  Totumde/unctorum  qfficium,  quinque  voci- 
bus,  op.  3.  Yenetiis  apud  Barthol.  Magni,  1619, 
in-40. 

BÂCCINELLl  (iBAN-BAPTiSTE),  ué  à  Sienne^ 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  a  fait 
imprimer  de  sa  composition  :  Saerm  eantiones 
duobus,  tribus  et  quatuor  vocibus  lib.  I.  Ye- 
nise,  Yincentini,  1616,  in-4°. 

BAGCIONI  (JOSEPH),  l'un  des  huit  meipbres 
ordinaires  de  la  section  musicale,  dans  la  classe 
des  beaux-arts  de  la  société  Italienne  des  scien- 
ces, du  royaume  d'Italie  sous  Napoléon  1,  belles- 
lettres  et  arts,  et  l'un  des  maîtres  de  chapelle 
du  collège  des  professeurs  de  musique  de  Flo- 
rence, naquit  dans  cette  ville  en  1763.11  a  beau- 
coup travaillé  pour  ll^lise,  et  ses  compositions 
sont  estimées  ;  elles  sont  restées  manuscrites, 
suivant  l'usage  d'Italie.  En  1807,  il  a  publié  à 
Florence  un  Traité  de  Vart  du  chant,  qui  a 
eu  beaucoup  de  succès 

BACCUSI  (uippolytb),  moine  italien  du 
16*  siècle ,  fut  maître  de  diapelle  de  la  cathé- 
drale de  Yérone,  vers  1590.  Cerreto  assure 
qu'il  composait  déjà  en  1550.  Je  crois  que  c'est 
une  erreur.  Baccusi  fut  uu  des  premiers  musi- 
ciens qui,  pour  soutenir  les  voix  dans  la  musique 
d'église,  y  joignirent  des  instruments  qui  jouaient 
à  l'unisson  dès  voix.  Les  ouvrages  dans  lesquels 
il  a  ûitrodult  celte  nouveauté  sont  intitulés  : 
1**  Hippolyti  Baccusii,  eccl.  cath.  Yeron»  mu- 
sïcœ  magistri,  miss»  très,  tum  viva  voce,  tum 
omni  instrumentorum  génère  caniatu  acco- 
modatissimx ,  cum  oclo  vocibus.  Venet,  ap^ 


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184 


BACCUSI  —  BACH 


Rieeiardum  Amadinutn,  1596.  —  2»  ffippoL 
Baecuiii,  eccl.  cath.  Veronœ  musicesprKfecU, 
Psalmi  omnes  qui  a  S.  Rtm,  ecclesia  in  so- 
leninUaHbtu  ad  veâptras  decantari  soient 
cum  duoHu  Magnificat^  tum  vtva  vœe,  tum 
omni  instrumentorum  génère  cantatu  aceo- 
modatisslmi,  cum  octo  vocibus,  nunc  primum 
in  lucem  editi.  Venet,,  ap,  Riceiard.  Amadi- 
nu9H,  1597.  Les  autres  productions  de  Baccusi, 
sont  :  10  Madrigali  a  sH  t)oci,  lib.  I  et  II,  Ve- 
nise, 1604  (ce  sont  des  réimpressions);  lib.  III, 
/Wd.,  1579,  in-4o;llb.  IV,  1587.—  2o  Madrigali 
a  ^retM>ci,lib.  I,  Venise,  1594;  lib.  II,  ibid.» 
1597.  —  30  Motet ti  a  cinçt/e,  sei  e  otto  voci, 
Ufid.t  1585,  in-4'':  la  première  édition  de  ces 
motets  a  paru  à  Venise,  chez  les  héritiers  de 
Fr.  Rampazetti,  en  1579,  in-4*.  Il  y  en  a  une 
troisième  édition  publiée  dans  la  même  Tille, 
chez  Vincenti,  en  1608,  in-4o.  Ce  recueil  con- 
tient trente  motets.  ^  40  Messe  a  quattro  voct, 
ibid, ,  1 587 .  —  5^  Messe  a  cinque,  sei  e  otto  voci, 
iàid.t  1589.  —  60  Missarumquinque  et  novem 
vocum  liber  quartus,  Venetlis,  Gardano,  1593, 
ia.40.  —70  Sa/mi  spezzatiaquatlrovocif  ibid,^ 
1594.  —  8<* Sa/mt  a dn^ud  voci,ibid.,  1602.  Le 
P.  Martini  cite  un  recueil  de  motets  (Saggiofon- 
dam.  prat,  di  contrap.,  p.  74,  t.  2),  dédiés  à 
Palestrina,  par  plusieurs  contrapuntistes,  au  nom- 
bre desquels  se  troaye  Baccusi  ;  ce  recueil  a  été 
publié,  en  1592.  Lnckner  a  aussi  donné  quelques 
morceaux  de  ce  musicien  dans  ses  Mutelx  sacrx, 
qui  ont  paru  en  1590.  Enfin  on  connaît  encore  de 
Baccusi  :  Requise  spiritualis  melodix,  seu  Liber 
spiritualium  cantionum,  Anvers,  1617.  Je  crois 
quec^est  une  deuxième  édition.  Stanze  delV  Àri' 
osto  e  Tauo  a  tre  vod.  Venezia,Ricc.  Amadino, 
1597,  in^"".  On  trouve  quelques  pièces  de  Baccusi 
dans  le  recueil  publié  par  i^ndré  Pevemage,  sous 
.  le  titre  de  ffarmonia  céleste  di  diversi  eccel- 
lentissimi  musici  (Anvers,  Pierre  Pbalèse, 
1593,  in<'4tty  obi.), dans  la  Symphonia  Angeliea, 
collection  publiée  par  Hubert  Waeirant  (Anvers, 
Pierre  PhatèseetJeanBellere,  1594,  iD-4%obl.), 
dans  la  Melodia  Olympica^  recueillie  par  Pierre 
Phillips,  musicien  anglais  (Anvers,  mêmes  édi- 
teurs et  même  année),  dans  II  Triortfo  di  Dori, 
recueil  de  Madrigaux  publié  à  Venise,  par  6ar- 
dane,  en  1592,  et  à  Anvers,  par  Pbalèse,  en  1596, 
dans  le  Paro^iio  musicale  di  metdrigali  e  can- 
soni  a  cinque  vod  (Anvers,  Pierre  Pbalèse, 
1596,  in-40),  et  dans  plusieurs  autres  recueils 
du  même  genre. 

BACFART,ouBACFARRE  (Valentin), 
luthiste  du  seizième  siècle,  dont  le  nom  vérita- 
ble était  Grœw,  naquit  en  1515  dans  la  Transyl- 
vanie. Il  paratt  que  son  talent  sur  le  luth  ftit 


admiré  de  ses  rontemporains,  suivant  une  ins- 
cription placée  sur  son  tombeau,  et  quMI  futat- 
taclié  au  service  de  Sigismond-Auguste,  roi  de 
Pologne,  après  avoir  voyagé  en  France,  en  Alle- 
magne, et  avoir  passé  quelque  temps  h  la  ooor 
de  l'empereur  Ferdinand.  Vers  1570  on  le  re- 
trouve i  Vienne,  au  service  de  Maximilien  II. 
Dans  un  voyage  qu*il  fit  en  Italie ,  il  mourut  à 
Padoue  le  13  août  1576,  à  Tâge  de  soixante  et 
un  ans.  Il  fut  inhumé  dans  l'église  Saint-Lau- 
rent, où  se  trouve  l'inscription  dont  il  vient  d'être 
parié.  On  doit  ces  renseignements  à  Jean  Tœpelt 
qui,  dans  son  livre  des  origines  Transylvanien- 
nes (Origines  Transylv., cap.  III),  s*exprime 
ainsi  :  Patavii  ad  S.  Laurenlium  sequens  in- 
scriptio  legitur^  quam  fere  extinctam  ego  lé- 
gère non  potui  :  Valentino  Graevio,  alias  Bac- 
fart,  e  Transylvania  Saxonum  Gennanim 
colonia  oriundo,  quemfidibus  novo  plana  et 
inusitato  artificio  canentem,  audiens  œtas 
nostra  ut  alterum  Orpheum  admirata  obstu- 
puit,  Obiit  anno  MDLXXVI,  ibid.  Aug,  VixH 
A.  LXI.  JS'atio  Germanica  unanimis  et  test, 
exec.  P.  —  Il  est  Iftcheux  que  le  mauvais  état 
de  Pinscription  n*ait  pas  permis  de  lire  le  reste; 
on  y  aurait  trouvé  vraisemblablement  d'autres 
renseignements  intéressants  concernant  cet  ar- 
tiste. Bacfart  a  fait  imprimer  une  collection  de 
pièces  pour  le  luth,  qui  a  paru  sous  ce  titre  : 
Premier  livre  de  tabelature  de  luth,  conte* 
nant  plusieurs  fantaisies,  motets ,  chansons 
françoiseSf  et  madrigals.  Paris,  par  Adrien  Le 
Roy  et  Robert  Ballard,  l564,in-4«,  obi.  Sonou^ 
vrage  le  plus  important  est  celui  qui  a  pour  titre  : 
Barmoniss  musicx  in  usum  Testudinis,  La 
première  partie  a  été  publiée  à  Cracovie,  en 
1565,  in-fol.  La  deuxième  partie  a  paru  dans  la 
même  ville  en  1568.  .  « 

BACFART  (Jean),  célèbre  joueur  de  luth, 
naquit  en  Hongrie ,  à  la  fin  du  seizième  siècle. 
Besard  a  inséré  quelques  pièces  de  sa  composi- 
tion dans  son  Thésaurus  harmonieus,  publié 
en  1603.  Les  événements  de  la  vie  de  cet  artiste 
sont  inconnus. 

BACH9  nom  d'une  Camille  illustre  dans  This- 
toire  de  la  musique,  de  laquelle  sont  sortis,  pen- 
dant près  de  deux  cents  ans,  une  Toule  d'artistes 
de  premier  ordre.  Il  n'y  a  point  d'autre  exemple 
d'une  réunion  de  fiacult^  aussi^  remarquables 
dans  une  seule  famille.  Le  chef  de  celle-ci, 
nonuné  Veit  Bach,  fut  d'abord  boulanger  à  Près- 
bourg.  Forcé  de  sortir  de  cette  ville,  vers  le  mi- 
lieu du  sdzième  siècle ,  à  cause  de  la  religion 
protestante  qu'il  professait,  il  se  retira  dans  un  vil- 
lage de  Saxe-Gotha,  appelé  Wechmar,  et  s'y  fit 
meunier.  Là  il  se  délassait  de  ses  travaux  en 


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BACH 


185 


cliaotant  et  s'siccoropagnaiiravec  une  guitare.  Il 
a?ait  deux  fils,  auxquels  il  communiqua  son  goût 
pour  la  musique ,  et  qui  commencèrent  cette 
suite  non  interrompue  de  musiciens  du  même 
nom  qui  inondèrent  la  Ttiuringe,  la  Saxe  et  la 
FraDCooie ,  pendant  près  de  deux  siècles.  Tous 
foieotou  chantres  de  paroisses,  ou  organistes, 
ou  ce  qu*on  appelle  en  Allemagne  musiciens  de 
ville.  Lorsque,  devenus  trop  nombreux  pour 
vivre  rapprochés ,  les  membres  de  cette  famille 
se  furent  dispersés  dans  les  contrées  dont  je  viens 
de  parier,  ils  convinrent  de  se  réunir  une  fois 
chaque  année,  à  jour  fixe ,  afin  de  conserver  en- 
tre eux  une  sorte  de  lien  patriarcal  ;  les  lieux 
choisis  pour  ses  réunions  furent  Erfurt,  Eisenacb 
OD  Âmstedt.  Cet  osage  se  perpétua  jusque  vers 
le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  et  plusieura  fois 
ToD  vit  jusqu'à  cent  vingt  personnes,  hommes, 
femmes  et  enfants ,  du  nom  de  Bnch,  réunis  au 
même  endroit.  Lenrs  divertissemento ,  pendant 
tout  le  temps  que  durait  leur  réunion ,  consis- 
taient uniquement  en  exercices  de  musique.  Ils 
débutaient  par  un  hymne  religieux  chanté  en 
cboeur,  après  quoi  ils  prenaient  pour  thèmes  des 
chansons  populaires ,  comiques  ou  libres ,  et  les 
variaient  en  improvisant,  à  quatre,  cinq  et  six 
parties.  Ils  donnaient  à  ces  improvisations  le 
nom  de  Quolibets.  Plusieurs  personnes  les  ont 
considérées  comme  l'origine  des  opéras  allemands  ; 
mais  les  quolibets  sont  beaucoup  plus  anciens  que 
la  première  réunion  des  Bach  ;  car  le  Dr  Forkelen 
possédait  une  collection  imprimée  à  Vienne,  en 
1542.  Un  autre  trait  caractéristique  de  cette  fa- 
mille remarquable  est  Pnsage  qui  s*y  était  intro- 
duit de  rassembler  en  collection  tes  compositions 
de  chacun  de  ses  membres  ;  cela  s'appelait  les 
Archxoes  des  Bach.  Cbarles-Philippe-Emmanuel 
Bach  possédait  une  partie  de  cette  intéressante 
collection  vers  là  fin  du  dix-huitième  siècle.  On 
trouve  une  généalogie  complète  des  Bach  dans 
l'ouvrage  de  Korabinsky  intitulé  :  Beschreihung 
der  KcenigL  Ungarischen  Haupt-Frey-und 
Krœnungstadi  Presàurg,  (Description  de 
Presbonrg,  capitale  de  la  Hongrie),  t.  I,  p.  3. 
L'arbre  généalogique  de  cette  famille  a  été  aussi 
publié  dans  le  n®  12  de  la  Gazette  musicale 
d*  leipsick,  année  1828. 

BACH  (HÂII8),  fiU  aîné  de  Veit  Bach,  fut 
boolanger,  puis  musicien  de  la  chapelle  du  due 
de  Gotlia.  Cbarles-Philippe-Emmannel  Bach  pos- 
sédait son  portrait  dessiné  en  1617  (Voy.  le 
catalogue  de  son  cabinet,  intitulé  :  Verzeichniss 
des  musiàalischen  Nachlasses  des  verstor^ 
àenen  CapeUmeisters  C.  Ph,  Bmman,  Bach^ 
Hambourg,  1790,  p.  90).  Ce  portrait  fut  vendu 
6  «arcs.  Hans  Bacb  mourut  en  1626,  laissant 


trois  fils,  Jean,  Christophe  et  Henri ,  qui  furent 
des  musiciens  habiles.  On  ignore  quels  furent 
les  prénoms  des  enfants  et  les  fonctions  du  se- 
cond fils  de  Veit  Bach ,  dont  le  nom  était  Jean^ 
et  qui  fut  fabricant  de  tapis. 

BACH  (JBAR),  fils  aîné  de  Hans  Bach  de 
Wêchmar,  naquit  dans  ce  lieu  en  1604.  Après 
avoir  terminé  ses  études  musicales  sous  la  direc- 
tion de  son  père,  il  fut  appelé  à  Erfiirt,  oà  il  fut 
employé  comme  musicien  du  conseil  et  organiste 
de  réglise  paroissiale.  En  1664 ,  il  quitta  Erfiirt 
pour  aller  s'établir  à  Gotha.  Quelques  composi- 
tions qu'il  a  laissées  en  manuscrit  donnent  une 
hante  idée  de  son  mérite.  Il  eut  trois  fils  nom- 
més Jean-Chrétien ,  Jean-Égide  et  Jean-Nicolas , 
qui  furent  aussi  des  musiciens  distingués.  Jean 
Bach  mourut  en  1673,  à  PAge  de  soixante-neuf 
ans. 

BACH  (CHRISTOPHE) ,  deuxième  fils  de  Hans 
Bach  de  Wechroar,  naquit  en  ce  lieu  en  1613. 
Ainsi  que  son  frère  atné ,  il  reçut  de  son  père 
toute  son  instruction  musicale;  ses  études  ter- 
minées, il  alla  se  fixer  à  Eisenach,  où  il  ob- 
tint remploi  de  musicien  de  cour  et  de  ville. 
Organiste  distingué ,  il  é  laissé  quelques  pièces 
pour  l'orgue  qui  existaient  dans  les  archives  des 
Bach,  Il  mourut  en  1661,  laissant  trois  fils, 
nommés  Georges-Christophe,  Jean-Ambroise  et 
Jean-Christophe. 

BACH  (DEimi) ,  troisième  fils  de  Jean  Bach 
de  Wechmar,  et  petit-fils  de  Weit  Bach,  naquit 
à  Wechmar,  le  16  septembre  1615.  Son  père 
lui  enseigna  les  premiers  principes  de  la  musi- 
que et  renvoya  ensuite  compléter  son  instruc- 
tion à  Erfûrt,  chez  son  oncle  Jean  Bach  Tatoé. 
En  1641  f  il  fut  nommé  organiste  à  l'église  d'Ams- 
tadt.  LecomtedeSchwarzbourg-Arnstadt,  charmé 
des  talents  du  jeune  Bach ,  l'envoya  en  Italie 
pour  qu'il  s'y  perfectionnât ,  et  se  chargea  de  la 
dépense.  Après  avoir  passé  deux  ans  dans  cette 
contrée ,  il  revint  à  Amstadt ,  oti  il  reprit  sa 
place  d'organiste,  qu'il  occupa  pendant  cinquante 
ans.  Il  eut  le  plaisir  de  voir,  avant  de  mourir, 
ses  deux  fils  aînés  (  Jean-Christoplie  et  Jean- 
Michel),  plusieurs  petite-fils,  et  vingt^huit  ar- 
rière-petits fils,  cultivant  tous  la  musique  airee 
plus  ou  moins  de  succès.  Son  troisième  fils* 
Jean-GQnther,  mort  sans  enfiints,  n'a  laissé  au- 
cun souvenir  comme  artiste.  Henri  Bach  mourut 
à  Amstedt,  le  16  juUlet  1692,  âgé  de  soixante- 
dix -sept  ans.  Les  compositions  de  ce  musicien 
consistent  en  pièces  d'orgueeten  musique  simple 
pour  des  cantiques;  elles  sont  restées  en  ma- 
nuscrit. 

BACH  (jEAN-éGing),  deuxième  fils  de  Jean 
Bach  d'Eriurt,  né  en  164S,  succéda,  en  qua- 


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186 


BACH 


Uté  de  musicien  du  sénat  d'Erfùrt,  à  son  père, 
lorsque  celui-ci  alla  s'établir  à  Gotba.  Il  devint 
aussi  par  la  suite  organiste  de  l'église  de  Sainl- 
Michel,  et  mourut  en  1717.  11  a  laissé  quel- 
ques compositions  pour  rég)ise,  conservées  dans 
les  archives  des  Bach,  entre  autres  le  motet  à 
neuf  voix  en  deux  cliœurs  :  Unser  Leben  ist  ein 
;SCAa/ten,  etc.,  écrit  en  1696.  (Foy.  le  Catalogue  de 
la  Bibliothèque  de  Ch.  Ph.  £m.  Bach,  p.  86). 

Le  fils  aîné  de  Jean-Egide  Bacli,  nommé  Jean- 
Chrulian,  lequel  était  ,né  en  1640,  et  mourut 
en  1682,  et  le  plus  jeune  fils  du  même  Jean -Egide 
Bachd*£rfàrt,  nommé ^ean-iVico/c»,  né  eu  1653, 
mort  en  1682,  furent  tous  deux  musiciens  de 
chapelle,  mais  ne  sVlevèrent  pas  au-dessus  de  la 
médiocrité.  La  postérité  de  Jean-Christian  ne 
sortit  pas  de  Tobscurilé,  et  Jean-Siîcolas  n*eot 
qu'un  fils ,  du  même  nom  que  lui ,  né  en  1682, 
et  qui  mourut  sans  enfants. 

BACH  (gborgbs-christopbb),  fils  atné  de 
Christophe,  et  petit- fils  de  Hans  Bach,  naquit  à 
Eiseiiacb  en  1641.  Ses  études  terminées,  il  ob- 
tint la  place  de  chantre  et  de  compositeur  à 
Scliweinfuit.  Les  archives  des  Bach  contiennent 
un  motet  allemand  de  sa  composition,  écrit  en 
1689  sur  le  texte  :  SteAe,  wte  fein  und  lie- 
blich,  etc.,  pour  deux  ténors  et  basse,  avec  ac- 
compagnement d'un  violon,  trois  basses  de'viole 
et  basse.  (  Voy.  le  Catalogue  de  la  Bibliothèque 
de  Ch.  Ph.  Em.  Bach,  page  86.  )  Il  mourut  en 
1697,  laissant  trois  fils,  Jean-Valentin,  Jean- 
Chrélien  et  Jean-Georges,  qui,  comme  artistes, 
ne  paraissent  pas  s'être  élevés  au-dessus  de  la 
médiocrité. 

BACH  (jBAN-CHMSTOPBe),  fils  aîné  de  Henri, 
fut  un  des  plus  grands  musiciens  que  l'Allema- 
gne ait  produits.  Il  naquit  à  Arnstadt  en  1643. 
Si  Ton  s'en  rapporte  à  l'oraison  funèbre  que 
J.-G.  Olearius  fit  de  Henri  Bach,  il  parait  qu'il 
Ait  le  seul  maître  de  ses  fils  pour  tout  ce  qui  con- 
cerne la  musique.  Au  reste,  Jean-Christophe  étu- 
dia les  principes  de  son  art  avec  la  plus  constante 
application  jusqu'à  Têge  de  vingt-deux  ans,  et 
développa  ses  heureuses  facultés  par  le  travail  le 
plus  obstiné.  En  1666,  il  lut  appelé  à  Eisenach 
pour  y  occuper  la  place  d'organiste  de  la  cour  et 
de  là  ville.  Il  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa 
mort,  qui  eut  lieu  le  31  mars  1703,  c'est-à-dire 
pendant  trente-huit  ans.  Dans  cet  intervalle  il 
fit  de  bons  musiciens  de  ses  trois  fils,  Jean-Nico- 
Uis,  Jean-Christophe,  qui  donna  des  leçons  de 
mdftiqueà  Erfùrt,  à  Hambourg,  à  Rotterdam  et  en- 
fin en  Angleterre  vers  1732,  et  Jean-Frédéric,  qui 
mourut  en  t73l,  àMiillliause,où  il  était  organiste 
de  l'église  de  Saint- Biaise.  Il  eut  aussi  un  qua- 
trième fils  nommé  Jean-  Michel,  qui  mourut  jeune. 


Les  ouvrages  de  ^ten-Christophe  Bach  indi- 
quent dans  leur  auteur  un  talent  de  premier  or- 
dre. Original  dans  ses  mélodies,  énergique  et  pé- 
nétrant par  son  harmonie,  il  est  surtout  remar- 
quable dans  ses  compositions  vocales.  Les 
arcliiY<*s  des  Bach  contiennent  un  client  de  noces 
à  douze  Toix,  quil  a  écrit  sur  ses  paroles  :  E$ 
€rhub  iich  ein  Sireit;  c'est  un  morceau  de  la 
plus  grande  beauté;  on  n'y  aperçoit  pas  l'em- 
barras qui  semble  devoir  résulter  d'un  si  grand 
nombre  de  voix.  Un  autre  motet,  écrit  en  1684, 
contient  aussi  des  effets  neufs  qui  lui  appartien- 
•  nent.  Reicliardt  vit  à  Hambourig  un  morceau  de 
j  musique  d'église  à  cinq  voix,  de  Jean-Christophe 
Bach,  daté  de  1676  :  il  n'en  pariait  qu'avec  ad- 
i  miralion.  Lee  autres  ouvrages  qu'on  dte  de  ce 
musicien  remarquable  sont  :  1*  Un  motet  à  vingt- 
deux  voix  pour  la  fête  de  Saint-Micliel.—  2"  Un 
UMtet  à  huit  voix  en  deux  chositrs,  écrit  en  1672. 
{LUberHerr  Golt^  wêcke  uns  a^f)^  qui  se  trouve 
en  manuscrit  à  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin. 
On  trouve  aussi  dans  la  même  bibliothèque: 
3"*  Le  motet  à  quatre  voix  Ich  lasêe  dich  nicht.  — 
4»  ht  motPt  à  huit  voix  Vnsres  aer%ens  Freude 
hat  ein  Bnde.  —  5*  Le  motet  à  huit  voix  Herr 
nun  Uuuitdudeinen  Diener.  —  6^  Le  motet  à 
cinq  voix,  avec  basse  continue,  Der  Gereicàte 
Obergieich,  ^  7°  Une  sarabande  pour  clsTecin, 
avec  douie  variations. —  Enfinon  connaltao&si  de 
se  compositeur  :  8^  Un  motet  à  quatre  voix,coffl- 
poaéen  1691. — 9<* Un  autre  motet  à  quatre  voix. 
— 10*'  Un  solo  d'alto,  avec  accompagnement  d'un 
violon,  basses  de  viole  et  basse  continue.  Le 
chant  de  noces  à  douze  Toix  ,  et  le  chant  à 
vingt-deux  voix,  dont  il  est  parlé  ci-dessus,  étaient 
dans  la  collection  de  Cb.  Ph.  Em.  Bach.  (  Voif, 
le  catalogue  de  sa  bibliothèque,  page  84 .) 

Comme  organiste,  Jean-Cbritiophe  Bach  était 
au  rang  des  plus  habiles.  Ses  doigts  et  sa  tête 
avaient  une  si  grande  facilité  à  traiter  rbarnso- 
nie  pleine,  qu'il  ne  jouait  guère  qu'à  cinq  parties 
réelles.  Forkel  (dans  la  yle  de  J.-S.  Bach)  dit 
qu'il  a  vu  à  Hambourg  des  pièces  d'orgue  de  Jean» 
Christoplie  qui  lui  ont  paru  être  des  modèles  de 
style  et  de  force  harmonique.  E.-L.  Gerber  pos- 
sédait huit  morceaux  du  même  compositeur  qui 
consistaient  en  préludes  variés  et  fugues  pour 
des  chorals.  Au  reste,  on  trouve  en  Allemagiie 
un  assez  grand  nombre  de  pièces  qui  portant  le 
nom  de  Jean-Christoplie  Bach  ;  mais  il  ne  faut 
pas  les  attribuer  légèrement  à  celui  qui  est  Tob* 
jet  de  cet  article;  car  beaucoup  de  nsembres  de 
cette  famille  extraordinaire  des  Bach  ont  eu  les 
mêmes  prénoms  :  outre  Jean-Cliristoplie ,  fils  de 
Christophe  et  frère  jumeau  de  Jean-Ambroise  » 
il  >  a  eu  :  1*  Jean-ChrUtophe,  deuxième  fils 


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BACH 


187 


de  eelui  dont  0  «'agit  ici;  2^  Jean-Christophe ^ 
fils  de  JeaD-Cbristoplie»  et  petil-Qls  de  Christo- 
phe (  né  en  1682,  mort  en  1737  )  ;  3*  Jean-Chris- 
tophef  fils  de  Jean-Ambroise ,  et  frère  aîné  du 
famenx  Jean-Sébastien;  4**  Jean-Christophe , 
fll&  de  Jean ,  et  petit-fils  de  Hans  (né  en  1673 , 
mort  en  1737)  ;  5**  Jean  Christophe,  fils  du 
frère  aîné  de  Jean-Sébastien  ;  6°  Jean-Christo- 
pAe,  deuxième  fils  de  Jean-Sébastien;  7^  et  en- 
fin Jean-Christophe^  fils  de  Jean-Nicolas  et  pe- 
titsrfils  du  célèbre  Jean-Cliristophe,  dont  il  vient 
d'être  parlé.  M.  F.  Naue  a  publié  à  Leipsick , 
chez  Hofroeister,  neuf  motets  en  choeur,  de  Jean- 
Christophe  et  de  Jean- Michel  Bach.  Ces  motets, 
dÎTÎsés  en  trois  recueils,  ont  paru  sous  ce  titre  : 
IX  Motetienfâr  Singechore.Ws  (ont  partie  d'une, 
collection  de  musîque  d'église  de  différents  temps 
et  de  divers  peuples,  qui  avait  été  entreprise  par 
l'éditeur. 

BACH  (  jeak-Michel)  ,  deuxième  fils  de 
Henri,  et  frère  du  précédent,  fut  organiste  et 
greffier  du  bailliage  de  Amte-Gehren,  dans  la 
principauté  de  Schwarzbourg-Sondersbaûsen, 
près  de  la  forêt  de  Thurtnge.  Comme  son  frère 
Jean-Christophe,  il  fut  excellent  compositeur  de 
mnsiqtte  d'église.  Les  arcliives  des  Bach  contien- 
nent divers  motets  de  sa  composition,  dont  voici 
llodicalion  :  lo  Un  motet  à  cinq  voix  sur  le 
texte  ;  Jch  weiss  dass  mein  Erlœser  (  Je  sais  que 
mon  Sauveur,  etc.  ).  —  2»  Un  autre  motet  pour 
soprano,  avec  accompagnement  de  cinq  instru- 
ments et  orgue,  sur  ces  paroles  :  Ach,  wie  sehn- 
lieh  wart  tcA,  etc.  —  3o  Un  troisième  motet  à 
cinq  voix,  composé  en  1699  sur  ces  paroles  : 
Dos  BlutJesu  (  Le sangde  Jésus, etc.)'  —4"  ^^f'' 
tasst  uns  den  Herren  loben,  solo  de  contralto 
avec  accompagnement  de  quatre  instruments.  — 
i»  Nun  hab  ich  ûberwunden,  motet  à  huit  voix 
en  deux  cliœurs ,  composé  en  1679.  —  6»  Berr, 
«emi  ich  nur  dich  habe,  etc.,  motet  à  cinq 
voix.  Tons  ces  ouvrages  se  trouvaient  dans  la 
coUeetion  de  Ch.  Ph.  Em.  Bach  (  Voy,  le  Cat. 
deaaBfblioth.  p.  84-85).  E.-L.  Gerber  possédait 
soixiDle-douze  préludes  fugues  pour  les  canti- 
ques composés  par  Jean -Michel  Bach  ;  ils  sont 
passés,  depuis  la  mort  de  ce  biographe ,  dans  la 
bil>liothèqne  de  la  Société  des  amis  de  la  musi- 
que, à  Vienne.  Quelques  motets  de  Jean-Michel 
Bach  ont  été  publiés  par  M.  Naue,  dans  le  re- 
cueil dont  il  a  été  question  dans  Tartide  précé- 
dent. On  ignore  les  dates  précises  de  la  nais- 
sance et  de  la  mort  de  Jean-Michel  Bach.  Une 
de  ses  filles  (Mari€-Barbe)  a  été  la  première 
femme  de  Jean-Sébastien. 

BACH  (JEAN  ambroise),  fils  de  Christophe, 
naqnit  à  Ëisenach  en  164&,  et  succéda  à  son  père 


dans  la  charge  de  musicien  de  cour  et  de  ville 
au  même  lieu.  11  avait  un  frère  jumeau  (Jean- 
Christophe),  musicien  de  cour  à  Arnstadt,  avec 
lequel  il  avait  tant  de  ressemblance  que  leurs 
femmes  ne  pouvaient  les  distingner  que  par  la 
couleur  des  vêtements.  Leur  voix,  leurs  gestes , 
leur  humeur,  leur  style  en  musique,  tout  était 
absolument  semblable.  Ils  avaient  Tun  pour 
Tautre  l'amitié  la  plus  tendre.  Si  l'un  des  deux  était 
malade,  l'autre  éprouvait  blentdt  le  même  nul  ;  en- 
fin Ils  moururent  à  très- peu  d'intervalle  l'un  de 
l'autre.  Ces  deux  frères  excitèrent  l'étonnement 
de  tous  ceux  qui  les  connurent  Jean-Ambroise 
avait  un  talent  distingué  comme  organiste;  mais 
sa  gloire  la  plus  solide  est  d*avoir  donné  le  jour  à 
l'immortel  Jean-SélMstien  Bach.  Cliarles- Phi- 
lippe-Emmanuel Bach ,  son  petit-fils,  possédait 
son  portrait  peint  à  Thuile,  haut  de  3  pieds  2 
ponces,  large  de  2  pieds  9  pouces;  il  fut  vendu 
30  mares  après  la  mort  du  possesseur. 

Jean- Christophe  Bach,  qu'il  ne  faut  pas  con- 
fondre avec  le  fils  atnè  de  Henri,  et  qui  fut  le  troi- 
sième fils  de  Christophe,  naquit  en  1645  à  Eise- 
nadi,  et  mourut  à  Arnstadt  en  1694.  Celui-ci  fut  un 
habile  musicien  dont  il  reste  on  air  d'église  à^ 
quatre  voix,  composé  à  Arnstadt  en  1686,  sur  le 
texte  :  Nun  ist  ailes  ûberwunden,eiic.  (  Foy.  le 
Cat.de  la  Bibliot.  de  Ch.  Ph.  Em.  Bach ,  p.  85.) 

BACH  (jgAKB£BNAiu>)i  fils  de  Jean- Ëgide, 
naquit  à  Erfurt,  le  23  novembre  1676.  Il  fut  d'a- 
bord organiste  de  l'église  des  Négociants  dans 
sa  ville  natale;  de  là  il  passa  à  Magdebourg,  en 
1699 ,  pour  y  remplir  les  mêmes  fonctions  ;  en- 
fin, en  1739,  il  succéda  à  Jean-Christophe  Bach, 
dans  la  place  de  musicien  de  la  cour  et  dans  celle 
d'organiste  de  l'église  Saint-Georges,  à  Ëisenach. 
Il  est  mort  dans  cette  ville,  le  11  juin  1749.  On 
a  de  lui  d'excellents  préludes  pour  des  cantiques, 
et  de  bonnes  ouvertures  dans  le  style  français  de 
son  temps.  Ch.  Ph.  Em.  Bach  en  possédait  cinq 
dans  les  archives  des  Qach,  dont  une  en  ml  bé- 
mol, une  en  sol  majeur,  deux  en  sol  mineur ,  et 
une  en  ré  majeur.  11  ne  faut  pas  confondre  ce 
Jean-Bernard,  avec  un  autre  Jean-Bernard  Bach, 
organiste  à  Ordruff,  qui  mourut  en  1742,  et  qui 
était  neveu  de  Jean-Sébastien ,  et  fils  de  Jean - 
Christophe,  frère  aîné  de  ce  célèbre  compositeur. 
Adlung,  dit  de  celui-ci  que  ses  ouvrages  sont 
en  petit  nombre,  mais  qu'ils  sont  excellents. 

BACH  (jeaii-chrutophe),  fils  aîné  de  Jean- 
Ambroise,  naquit  i  Ëisenach ,  et  fut  organiste  à 
Ordruff,  dans  le  duché  de  Saxe-Cobourg-Gotha. 
E.  L.  Gerber,  qui  l'appelle  Jean- Bernard,  dit 
qu'il  mourut  en  1742;  c'est  une  erreur  évidente; 
car  Jean-Sébastien,  son  frère,  né  en  1685  ,  per- 
dit, par  sa  mort,  l'asile  qu'il  avait  chez  lui,  à 


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1^ 


BACH 


Tâge  de  quinze  ans  :  ce  fut  donc  en  1701  qae 
Jean-Christophe  Bach  cessa  de  Tivre.  Son  meil- 
leur titre  au  soutenir  des  artistes  est  d'avoir  été 
le  premier  maître  de  clavecin  da  grand  homme 
qui  est  l'objet  de  IVticle  suivant.  Son  fil«,  Jean 
Bernard,  né  en  1700,  et  mort  en  1742,  qui  lui 
succéda  comme  organiste  à  Ordruff,  fut  un  com- 
positeur de  mérite, 

BACH  (  JEAif-sÉBASTiBN  ),  un  des  plus  grands 
musiciens  de  ^Allemagne ,  et  peut-être  le  plus 
grand  de  tous*  naquit  le  21  mars  1685  à  Eise- 
nach,  où  son  père,  Jean- Ambroise ,  éUit muii- 
cUn  de  cour  et  de  ville.  Il  était  à  peine  âgé 
de  dix  ans  quand  il  devint  orphelin  ;  privé  de 
ressources,  il  fut  obligé  decherclier  un  asile  auprès 
de  son  frère  aîné ,  Jean-Christophe  Bach ,  orga- 
niste à  Ordruff,  qui  lui  donna  les  premières  le- 
çons de  clavecin.  Son  heureuse  organisation  pour 
la  musique  se  manifesta  bientôt,  et  la  rapidité 
de  ses  progrès  surpassa  tout  ce  qu'on  pouvait 
espérer.  Ne  trouvant  pas  dans  la  musique  qu*on 
lui  faisait  étudier  de  difKculti^  quMl  ne  pût  vaincre 
en  peu  de  temps,  elle  lai  devint  bientôt  insuffi- 
sante. Les  compositeurs  les  plus  célèbres  de  ce 
temps-là ,  pour  le  clavecin ,  étaient  Froberger , 
Fischer,  J.-G.  de  Keri,  Pacheibel,  Buxtehude, 
Bruni»,  Bœhm,  etc.  Le  jeune  Bach  avait  re- 
marqué certain  livre  qui  contenait  plusieurs 
pièces  de  ces  auteurs  et  que  son  frère  cachait 
aVec  soin;  son  instinct  musical  lui  en  avait  ré- 
vélé le  mérite;  mais,  quelles  que  fussent  ses  ins- 
tance:»  auprès  de  son  frère  pour  qu'il  lui  prêtât 
ce  Uvre ,  elles  furent  toujours  sans  succès.  Le  dé- 
sir de  posséder  ce  trésor,  devenu  plus  vif  par  le 
refus  qn*il  éprouvait,  lui  suggéra  la  pensée  de 
chercher  à  se  le  procurer  par  la  ruse.  L'objet  de 
ses  souhaits  ardents  était  renfermé  dans  une  ar- 
moire, fermée  sealement  par  une  porte  en  treil- 
lis ;  les  mains  de  l'enfant  étaient  assez  petites 
pour  passer  à  travers  les  mailles  ;  il  parvint  à 
rouler  le  livre,  qui  était  couvert  seulement  en 
papier,  et  à  le  tirer  dehors.  Bach  résolut  alors 
de  lé  copier  ;  mais  ne  pouvant  y  travailler  que 
la  nuit  et  n'ayant  point  de  chandelle,  il  fut  obligé 
de  le  faire  à  la  clarté  de  la  lune,  et  il  s'écoula 
près  de  six  mois  avant  que  cette  pénible  tflche 
fût  remplie.  Enfin  il  était  en  possession  de  cette 
copie  qui  lui  avait  coûté  tant  de  peine ,  et  il 
commençait  à  en  faire  usage  en  secret,  lorsque 
son  frère  s'en  aperçut  et  la  lui  enleva  sans  pitié. 
Il  ne  pot  la  recouvrer  qu'à  la  mort  de  Jean-Chris- 
tophe, qui  arriva  peu  de  temps  après. 

Jean-Sébastien ,  se  voyant  abandonné  à  lui- 
même,  se  rendit  à  Lunebourgavecon  de  ses  cama- 
rades d'étude,  nommé  Erdmann,el  tous  deux  s'en- 
gagèrent comme  choristes  à  l'église  de  Saint-Michel 


de  cette  ville,  et  y  suivirent  le  cours  d'études  do 
gymnase.  Tourmenté  du  désir  de  se  fortifier  sar 
le  clavecin  et  sur  l'orgue ,  le  jeune  Bach  recher- 
chait avidement  les  occasions  de  voir  et  d'en- 
tendre tout  ce  qui  pouvait  liàter  ses  progrès  dini 
son  art.  Plusieurs  fois  il  lit  le  voyage  de  Hanir 
bourg  pour  y  entendre  le  célèbre  organiste  J.-A. 
Beinke  ;  il  visita  aussi  la  chapelle  du  doc  de 
Celle,  qui  était  composée,  en  grande  partie, d'ar- 
tistes français.  De  Lunebourg  il  se  rendit  à  Wei* 
mar,  où  il  devînt  musicien  de  la  cour  en  1703, 
à  l'âge  de  dix-huit  ans  ;  mais  l'ennui  qu'il  éproa- 
vait  d'être  obligé  de  jouer  du  violon  à  l'orchestre, 
au  lieu  de  toucher  l'orgue,  et  le  désir  qu'il  anît 
de  cultiver  son  talent  sur  ce  dernier  instnimeot, 
lui  firent  quitter  cette  place  dans  l'année  sui- 
vante, pour  celle  d'organiste  de  la  nouvelle  église 
d'AmsUdt. 

L'aisance  que  lui  procura  ce  nouvel  emploi  le 
mit  en  position  d'acquérir  les  ouvrages  des  meil- 
leurs organistes,  et  de  les  étudier  sous  le  double 
rapport  de  la  composition  et  de  l'exécution.  U 
proximité  où  il  était  alors  de  Lûl>eck  le  déter- 
mina  à  faire  plusieurs  fois  à  pied  le  voyage  de 
cette  ville,  pour  y  entendre  le  fameux  organiste 
Diétriclit  Buxt4>hude,  dont  il  admirait  les  oeo- 
vres.  Le  jeu  de  ce  grand  artiste  eut  pour  lui  tant 
de  charme  qu'il  se  décida  à  passer  secrëtemeot 
trois  mois  à  Lûbeck  pour  y  étudier  sa  manière. 
Déjà  les  talents  de  Bach  étaient  connus  et  le  fai- 
saient rechercher;  plusieurs  villes  de  la  Saxe  et 
du  Palatinat  se  disputaient  sa  possession.  En  1707, 
il  accepta  la  place  d^organistede  l'église  de  Saint- 
Biaise  à  Mûllhausen;  mais  ayant  fait  nn  voyage 
à  Weimar ,  l'année  suivante,  pour  y  jouer  de 
l'orgue  'levant  le  duc  régnant,  son  talent  y 
causa  tant  d'admiration,  que  la  place  d'organiste 
de  la  cour  lui  fut  offerte  sur-le-champ.  De  tek 
succès,  loin  de  diminuer  en  lui  l'amour  de  l'é- 
todeetdu  travail,  ne  faisaient  que  Taccroltreet 
que  lui  faire  désirer  d'atteindre  plus  près  de  la 
perfection.  Outre  ses  études  comme  organiste,  il 
avait  entrepris  de  grands  travaux  pour  acquérir 
de  profondes  connaissances  dans  l'iiarmonie ,  et 
il  écrivait  beaucoup,  soit  pour  l'orgue,  soit  ponr 
l'église. 

Ses  efforts  furent  récompensés  en  1717  par  sa 
nomination  à  la  place  de  maître  des  concerts  du 
duc  de  Weimar*  Zachau ,  habile  organiste  à 
Halle  et  maître  de  Haendel ,  mourut  vers  cette 
époque  :  sa  place  fut  ofTerte  à  Bach  ;  il  se  fit  en- 
tendre ,  pour  justifier  le  choix  qu'on  avait  fait  de 
lui  ;  mais,  par  des  motifs  qui  ne  sont  point  con- 
nus, il  n'accepta  pas  cette  place. 

Jean-Sébastien  Bach  avait  atteint  sa  trente- 
deuxième  année  :  son  talent  était  dans  toute  sa 


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BACH 


189 


force  et  rAllemagne  reteotissait  «la  bruit  de  ses 
saceès,  lorsque  Louis  Jllarctiandy  céièbre  orga- 
niste français,  alors  exilé  de  Paris,  arriva  à 
Dresde  et  charma  toute  la  cour  d'Auguste,  roi 
de  Pologne,  par  son  jeu  brillant  et  léger.  Le  roi 
offrit  à  cet  artiste  des  appointements  considérables 
pour  le  détemlkiner  à  se  fixer  à  Dresde;  mais 
Vdamier ,  maître  des  concerts  de  la  cour,  qui, 
Traisemblablement  était  jaloux  de  la  faveur  nais- 
sante de  Marchand,  K  qui  connaissait  la  supé- 
riorité de  Bach,  conçut  le  projet  d^établir  entre 
ces  deux  artistes  une  latte  dont  le  résultat  devait 
être  désavantageux  à  Torganiste  français.  Il  in- 
vita donc  Jean>Sébastieo  a  se  rendre  à  Dresde , 
et  s'empressa  de  lui  procurer  l'occasion  d*enteQdre 
Marchand  en  secret.  Bach  se  rendit  justice  et 
proposa  sur-le  champ  un  défi  à  celui  qu'on  lui 
présentait  comme  si  redoutable ,  s'engageant  à 
improviser  sur  les  thèmes  que  Marchand  lui  pré- 
senterait ,  à  la  condition  que  l'épreuve  serait  ré- 
dproqne.  Marchartd  accepta  cette  proposition , 
et  le  lieu  du  rendez- vous  fht  fixé,  avec  l'agré- 
ment du  roi.  Au  jour  convenu,  une  brillante  so- 
ciété se  réunit  chez  le  comte  Marshal,  ministre 
dltat.  Bach  ne  se  fit  pas  attendre  :  U  n'en  fut 
pas  de  même  de  son  antagoniste.  Après  un  long 
délai,  on  envoya  chez  lui  ;  et  l'on  apprit  avec 
étonnement  qu'il  était  parti  le  jour  même ,  sans 
prendre  congé  de  personne.  Bach  joua  donc  seul 
et,  sur  les  thèmes  qu'il  avait .  entendu  traiter 
par  Marchand ,  improvisa  longtemps  avec  une 
admirable  fécondité  d'idées  et  une  perfection 
d'exécution  qu'aucun  autre  ne  possédait.  Il  fut 
comblé  d'ék)^;  mais  on  dit  qu'il  ne  reçut  point 
on  cadean  de  cent  louis  que  le  roi  lui  avait  des- 
tiné, sans  qu'on  ait  pu  jamais  expliquer  cette 
drconslance.  Les  biographes  allemands ,  qui  ne 
connaissent  Marchand  que  par  la  réputation  dont 
il  a  joui,  s'étendent  avec  complaisance  sur  la 
gknre  dont  Bach  se  couvrit  en  cette  occasion  ; 
mais  on  ne  peut  considérer  le  projet  de  mettre 
en  parallèle  l'organiste  français  avec  ce  grand 
mancien,  que  comme  une  insulte  faite  à  celui-ci.  Il 
se  peot  que  Marchand  ait  eu  ce  qu'on  appelle 
une  exécution  brillante,  mais  ses  compositions 
sont  misérables.  On  n'y  trouve  que  des  idées 
communes,  une  harmonie  faible,  lâche,  incor- 
recte ;  son  ignorance  du  style  fugué  est  complète. 
Telle  était  son  infériorité  à  l'égard  de  Bach  qu'il 
n'est  pas  sûr,  malgré  sa  fuite  précipitée,  qu'il 
l'ait  bien  sentie ,  et  quMl  ait  compris  tout  le  dan- 
ger de  sa  position. 

Bach  était  revenu  depuis  peu  à  Weimar,  quand 
le  prince  L.éopold  d'Anliall-CkBthen ,  grand  ama- 
teur  de  musique,  lui  ofirit»  en  1720,  la  place  de 
maître  de  sa  chapelle.  Bach  entra  immédiatement 


en  possession  de  cet  emploi.  Le  long  séjour  de 
Jean-Sébastien  dans  cette  résidence,  et  l'existence 
douce  et  calme  qu'il  y  avait  trouvée,  furent  fa- 
vorables à  ses  études,  ainsi  qu'an  besoin  de  pro- 
duire des  compositions  de  tout  genre  qui  tour- 
mentait incessanmient  son  génie.  Durant  cette 
époque  il  fit  un  second  voyage  à  Hambourg 
(vers  1722)  pour  y  voir  encore  une  foU  Reinke» 
alors  presque  centenaire  ;  il  y  toucha  devant  lui 
l'orgue  ^e  l'église  de  Sainte  Catherine, et  impro- 
visa pendant  pins  d'une  heure  d'une  manière  si 
sublime  sur  le  choral  An  Wasserflûssen  Bahy- 
Ions,  que  le  vieux  Reinke  lui  dit  avec  atten- 
drissement :  Je  croyais  que  cet  art  était  perdu, 
mais  je  vois  que  votu  le  faites  revivre. 

A  la  mort  de  Kûhnau,  en  1733,  Bach  fut 
nommé  directeur  de  musique  à  l'école  de  Saint- 
Thomas  de  Leipsick  ;  ce  fut  son  dernier  change- 
ment de  position.  Il  garda  cette  place  jusqu'à  sa 
mort.  Vers  le  même  temps ,  le  duc  de  Weis- 
senfels  le  nomma  maître  honoraire  de  sa  cha- 
pelle, et  en  1736  il  reçut  le  titre  de  compositeur 
du  roi  de  Pologne,  électeur  de  Saxe.  Depuis  sept 
ans  il  était  à  Leipsick,  lorsque  son  deuxième  fils^ 
Cliarles-Philippe-Eromanuel ,  entra  au  service 
de  Frédéric  II ,  roi  de  Prusse.  La  réputation  de 
Jean-Sébastien  remplissait  alors  toute  l'Allema- 
gne; Frédéric  exprima  plusieurs  fois  le  désir 
qu'il  avait  de  le  voir,  et  voulut  que  son  fils  l'en- 
gageftt  à  venir  à  sa  cour;  mars  Bach ,  alors  acca- 
blé de  travaux ,  ne  donna  pas  d'abord  beaucoup 
d'attention  aux  lettres  de  Charles- Philippe- Em- 
manuel, tnfin  ces  lettres  devinrent  si  pressantes, 
qu'il  se  décida  à  faire  ce  voyage,  et,  en  1747,  il 
se  mit  en  route  avec  son  fils  atné ,  Guillaume- 
Friedmann.  Frédéric  avait  tous  les  soirs  un  con- 
cert où  il  jouait  quelques  morceaux  sur  la  flûte  : 
au  moment  où  il  allait  commencer  un  concerto, 
un  officier  lui  apporta,  suivant  l'usage,  la  liste 
des  étrangers  arrivés  à  Postdam  dans  la  journée. 
Ayant  jeté  les  yeux  dessus ,  il  se  tourna  vers  les 
nutsiciens  et  s'écria  :  Messieurs ,  le  vieux  Bach 
est  ici.  Aussitôt  la  flûte  fut  mise  de  côté,  et  le 
vieux  Bachf  sans  avoir  pu  quitter  ses  habits  de 
voyage ,  fut  conduit  au  palais.  Le  roi ,  ayant  re- 
noncé à  son  concert  pour  ce  soir-là,  proposa  k 
Jean-Sébastien  d'essayer  les  pianos  de  Silbermann 
qui  se  trouvaient  dans  plusieurs  salles  du  palais; 
les  musiciens  les  suivirent  de  chambre  en  cham- 
bre ,  et  Bach  improvisa'snr  chaque  instniment 
qu'il  rencontra.  Enfin  il  pria  Frédéric  de  lui 
donner  un  sujet  de  fugue  :  il  le  traita  de  manière 
à  faire  nattre  l'admiration  parmi  tous  les  musi- 
ciens qui  étaient  présents,  quoiqu'il  ne  l'eût  point 
préparé.  Étonné  de  ce  qu'il  venait  d^ent^ndre, 
le  roi   lui  demanda  une  fugue  à  six  parties , 


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190 


BACH 


demande  à  laquelleBach  satisfit  à  l'instant  sur  un 
ttième  qu'il  s'était  choisi  lui-même.  Frédéric 
désirait  juger  de  son  talent  d'organiste  :  le  jour 
suivant  Bacli  improvisa  sur  toutes  les  orgues  de 
Potsdaii\,  comme  il  avait  joué  la  veille  sur  tous 
les  pianos  de  Silbermann.  Après  son  retour  à 
Leipsickfil  écrivit  une  fugue  à  trois  parties  sur 
le  thème  du  roi ,  un  ricercare  à  six ,  quelques 
canons  avec  Tinscription  :  Themalis  regii  ela- 
borationes  canonicx;  il  y  joignit  un  trio  pour 
la  flûte ,  le  violon  et  la  basse ,  et  il  dédia  le  tout 
à  Frédéric,  sous  ce  titre  :  MwihalUckes  Opfer 
(Offrande  musicale). 

Le  voyage  de  Jean-Sébastien  Bach  à  Berlin  fut 
le  dernier  qu*il  fit.  L'ardeur  qu'il  portait  au  tra- 
vail ,  et  qui  souvent ,  dans  sa  jeunesse,  lui  avait 
fait  passer  des  nuits  entières  à  l'étude ,  avait  al- 
téré sa  vue;  l'afTaiblissement  de  cet  organe  aug- 
menta beaucoup  dans  ses  dernières  années,  et  la 
cécité  finit  par  devenir  presque  complète.  Quel- 
ques amis  qui  avaient  confiance  dans  l'habi- 
leté d'un  oculiste  anglais,  arrivé  récemment  à 
Leipsick,  le  déterminèrent  à  tenter  l'opération  : 
elle  manqua  deux  fois;  et  non-seulement  Bach 
perdit  entièrement  la  vue ,  mais  sa  constitution, 
,  jusqu'alors  vigoureuse ,  fut  altérée  par  les  souf- 
frances et  le  traitement  qu'il  lui  fallut  subir.  Sa 
santé  déclina  pendant  près  d'un  an,  et,  le  80 
juillet  1750 ,  il  expira  dans  sa  soixante-sixième 
année.  Dix  jours  avant  sa  mort,  il  recouvra  tout 
k  coup  l'usage  de  ses  yeui.  Il  voyait  distincte- 
ment et  pouvait  supporter  4a  lumière  du  jour; 
mais,  quelques  heures  après.  Il  fut  frappé  d'une 
attaque  d'apoplexie  suivie  d'une  fièvre  inflam- 
matoire qui  l'enleva  en  peu  de  temps  à  sa  fa- 
mille et  au  monde  musical.  Cet  liomme  célèbre 
s'était  marié  deux  fois.  De  sa  première  femme , 
fille  de  Jean-MidielBach,  il  avait  eu  sept  enfants, 
parmi  lesquels  deux  fils,  Guillaume-Friedmann  et 
Charles-Philippe-Emmanuel,  se  montrèrent  dignes 
d'un  tel  père.  Sa  seconde  femme,  bonne  canta- 
trice, lui  donna  treize  enfants,  au  nombre  desquels 
étaient  huit  fils,  dont  le  plus  jeune,  Jean-Chré- 
tien ,  acquit  de  la  célébrité  comme  compositeur 
dramatique.  Jean-Sébastien  Bach  eut  donc  vingt 
enfants,  à  savoir,  onie  fils  et  neuf  filles.  Tous 
ses  fils  montrèrent  d'heureuses  dispositions  pour 
la  musique;  tous  furent  musiciens  de  profession; 
mais  quelques-uns  seulement  prirent  un  rang 
distingué  dans  leur  art. 

  des  talents  extraordinaires  Bach  unissait 
toutes  les  qualités  sociales  :  bon  père,  bon  époux, 
bon  ami,  il  montrait  pour  tout  ce  qui  fentourait 
une  bienveillance  rare  et  une  facilité  de  carac- 
tère toujours  égale.  Tout  amateur  de  musique, 
quel  que  lût  son  pays,  était  bien  reçu  dans  sa 


maison  ,  où  l'on  exerçait  l'hospitalité  d'une  ma- 
nière noble  et  généreuse.  Cependant  il  n'était  pas 
riche,  car,  bien  que  ses  emplois  et  le  produit  de 
ses  leçons  fussent  lucratifs,  sa  famille  était  si 
nombreuse,  qu'il  ne  pouvait  faire  d'économies. 
D'ailleurs,  quoiqu'il  joutt  de  l'estime  et  même 
de  Tamitlé  de  plusieurs  princes,  il  ne  songea  ja- 
mais à  en  tirer  parti  pour  sa  fortune.  Uniquement 
occupé  du  soin  de  perfectionner  son  talent,  ne 
chantant  que  pour  les  Muses  et  lui,  selon 
Pexpression  d'un  ancien ,  il  n'était  pas  propre  à 
ces  manœuvres  dont  la  plupart  des  artistes  sa- 
vent maintenant  si  bien  se  servir  pour  leur 
avantage.  Son  talent  prodigieux  d'exécution  an- 
rait  pu  l'enrichir,  s'il  eût  voulu  voyager  ;  mais 
il  dédaignait  les  succès  populaires  comme  les 
faveurs  de  la  fortune  ;  les  éloges  des  oonnaissears 
avaient  seuls  droit  de  lui  plaire ,  et  il  préférait 
à  tout  les  douceurs  d'une  vie  retirée  et  labo- 
rieuse. Malgré  sa  grande  supériorité  sur  les  au- 
tres musiciens,  il  était  fort  modeste.  Quand  on 
lui  demandait  comment  il  était  parvenu  k  pos- 
séder son  grand  talent  :  «  En  travaillant  beau- 
coup, disait-il;  tous  ceux  qui  voudront  travailler 
de  la  même  manière  y  parviendront  oumme 
moi.  »  Il  semblait  compter  pour  rien  le  génie 
extraordinaire  dont  la  nature  l'avait  doué. 

La  renommée  de  Bach  fat  immense  pendant 
sa  vie  ;  toutefois  on  peut  affirmer  aujourdliut 
que  ce  grand  homme  n'a  point  été  connu  de  ses 
contemporains.  Ils  avaient  reconnu  qu'il  était  le 
plus  habile  des  organistes,  le  plus  étonnant  des 
improvisateurs ,  le  plus  savant  des  musiciens  de 
l'Allemagne.  Ses  ftigues  étaient  considérées  par 
quelques  artistes  comme  les  plus  belles  qui  eus- 
sent été  écrites  pour  l'orgue  ou  pour  le  clavecin; 
ils  y  avaient  distingué  l'œuvre  d'un  génie  profond 
et  hardi  dans  un  genre  qui  semble  exclure  l'in- 
vention: mais  là  se  bornait  la  connaisaince  qu'on 
avait  du  talent  de  cet  homme  qui  renfermait 
en  lui-même  tout  un  monde  de  musique.  Ss 
musique  d'orgue  et  de  clavecin,  objet  de  l'admi- 
ration universelle  aujourd'hui ,  n'existait  qu'en 
copies  manuscrites  dans  les  mains  de  quelques- 
uns  de  ses  élèves,  particulièrement  de  ses  fils, 
Guillaume-Friedmann  et  Cliarles-Phi lippe- Em- 
manuel ,  de  Kittel ,  Krebs ,  Kirnberger  et  quel- 
ques autres.  Mais  ces  œuvres  mêooes,  bien 
qu'en  grand  nombre  et  toutes  admirables ,  n'é- 
taient que  la  minime  partie  des  prodnctioos  d'un 
génie  original  qui  semble  avoir  été  inépuisable. 
Sa  vie  calme  et  régulière  avait  favorisé  son  pen- 
chant au  travail;  son  activité  égalait  son  laleat, 
et  j'éloignement  où  il  était  des  grandes  villes  le 
laissait,en  quelque  sorte,étranger  aux  variations 
de  goût  que  l'art  subissait  de  son  temps.  L'ori- 


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BACH 


101 


ginalité  sîpoîssanfe  de  ses  eompositions  se  con- 
terva  sans  doute  plua  intacte  par  Tisolement  où  il 
se  tint  pendant  sa  latwrieose  vie.  Du  reste  »  fort 
modeste,  DonolMteDt  sa  grande  râleur,  il  ne  re- 
cbercfaaiC  pas  les  applaudissements»  ne  travaillait 
qoe  pour  lui  et  quelques  amis ,  et  condamnait 
en  quelqoe  sorte  à  Toubli  les  ouvrages  qu'il  pro- 
doisait^et  qui  n'étaient  entendus  qu'au  moment 
où  il  venait  de  les  terminer,  puis  étaient  rangés 
dans  une  armoire  d'où  Us  ne  sortaient  plus.  De 
U,  llgoorance  où  l'on  fut  longtemps  de  Texis- 
tence  de  ces  œnvres  sublimes.  Après  sa  mort,  il 
en  resta  quelques  morceaux  cliez  Breilkopr;  ses 
fils  Goillaome  Fiiedmann  et  Charles-Philippè- 
Eumanoel  en  eurent  beaucoup  d'autres  en  par- 
tage; Kimberger,  alors  au  service  de  la  princesse 
Amélie  de  Prusse»  sœur  de  Frédéric  II,  en  re^ 
awillit  un  grand  nombre  pour  la  bibliothèque 
musicale  de   cette  princesse ,  et  le  reste   se 


Les  choses  étaient  en  cet  état,  lorsqu'en  1788 , 
Mozart ,  alors  dans  toute  la  force  de  son  talent, 
et  après  avoir  produit  VIdoménéej  les  Noces  de 
Figaro  et  Don  Jtion,  passa  à  Leipsick.  Doles, 
alors  directeur  de  musique  à  l'école  Saint-Thomas, 
loi  fit  entendre  à  roflice  du  dlmaoclie  un  motet 
00  cantate  d'église  composée  par  Bach  qui  pro- 
dnisit  une  si  vive  impression  sur  le  grand  ar- 
tiste qoil  a'écria  :  Grâces  au  ciel ,  i^oid  du 
mNcoeau»  et  j'apprends  ici  quelque  chose/ 
A  peine  rentré  chex  Doles ,  il  demanda  qu'on  lui 
fit  voir  U  partition  de  Toovrage  qui  lui  avait 
causé  tant  d'émotion  ;  mais  on  ne  la  possédait 
pas,  et  l'on  n'avait  que  les  parties  séparées. 
Mozart  les  disposa  autour  de  lui  sur. des  chaises 
et  sor  nne  table.  Là ,  portant  rapidement  les  yeux 
d'one  partie  à  l'autre,  il  passa  plusieurs  heures 
dans  la  contemplation  de  ce  nouveau,  dont  la 
création  reBHMitait  peot-étre  au  temps  où  Jean- 
Sébastien  Bacb  était  attaché  au  service  du  prince 
d'Anbalt-Cœthen ,  c'est-à-dire  à  quelque  soixante 
ans  de  là.  Cette  anecdote  fit  da  bruit,  et  la 
grande  antorité  de  l'o^nnion  deMoiart  commença 
à  fixer  l'attention  des  artistes  sor  des  produc- 
tions si  belles,  presqueoubliées  jusqu'alors.  Faach, 
fondateur  de  l'académie  de  chant  de  Berlin ,  et 
son  successeur  Stolter,  se  mirent  en  quête  de  la 
mosique  reKglense  de  Bach,  en  rassemblèrent 
nne  quantité  eonsidérable,  et  firent  exécuter 
avec  soin  qndques-unes  des  plus  belles  pièces 
qui  firent  éclater  des  transports  d'entlionsiasme. 
D'autre  part,  des  amateurs  zélés  s'étaient  mis 
en  recherche  de  ces  précieuses  reliques;  leurs 
soins  sauvèrent  de  la  destruction  des  chefs-d'œu- 
vre qu'on  commence  seulement  à  connaître,  et 
qui  leiont  toujours  des  sujets  d'étonnement  et 


d'admiration  pour  les  connaisseurs.  De  proche 
en  proclie ,  l'entltoosiasme  s'est  communiqué  en 
raison  de  la  connaissance  qu'on  acquerrait  du 
génie  immortel  de  Bach.  Dans  ces  derniers  temps 
les  éditions  de  ses  œuvres  se  sont  multipliées , 
et  l'exécution ,  faite  avec  les  soins  nécessaires , 
de  quelques- unes  de  ses  grandes  compositions, 
en  a  fait  comprendre  la  valeur  à  des  assemblées 
nombreuses. 

Dans  l'immense  quantité  de  grands  ouvrages 
sortis  de  sa  plume,  Bach  semble  avoir  voulu 
laisser  aux  siècles  futurs  la  preuve  la  plus  écla- 
tante de  la  puissance  de  son  génie.  La  force  du 
récitatif,  dont  on  a  fait  honneur  à  Gluck,  se 
montre  à  sa  plus  haute  expres^sion  dans  ses 
cantates  d'église,  et  dans  son  Oratorio  de  la 
Passion  d'après  saint  Matthieu.  Les  mélodies 
sont  neuves,  originales,  expressives  surtout,  et 
supérieurement  adaptées  aux  paroles.  Jamais 
Tart  de  faire  mouvoir  un  grand  nombre  de  voix 
et  dlnstruments  ne  Ait  porté  si  loin,  et  ce  qui 
frappe  d'une  admiration  irrésistible,  c'est  que 
toute  cette  complication  est  évidemment  conçue 
d'un  seul  jet.  Les  efTets  d'instrumentation  sont 
si  variés  dans  ces  compositions ,  et  sont  si  re- 
marquables ,  qu'on  a  peme  à  comprendre  com- 
ment Bach ,  qui  longtemps  a  vécu  dans  de  pe- 
tites villes ,  et  qui  avait  peu  d'occasions  d'étu- 
dier les  instruments,  a  pu  si  bien  les  connaître, 
et  devancer  son  siècle  dans  l'art  et  les  em- 
ployer. 

Comme  organiste  et  comme  virtuose  sur  le 
clavecin,  aucun  de  ceux  qui  l'avaient  précédé 
et  qui  l'ont  suivi  ne  l'ont  égalé  :  ce  qui  le  prouve, 
c'est  que  ses  ouvrages,  qui  n'étaient  pour  lui 
que  des  badlnages,  présentent  de  si  grandes 
difTiciiltés  que  les  plus  habiles  artistes  ne  les 
considèrent  que  comme  des  études  pénibles  qui 
leur  coûtent  beaucoup  de  travail,  et  qu'ils  ne 
peuvent  les  jouer  que  dans  des  mouvements 
l)eaucoup  plus  lents  que  ceux  où  Bach  les  exé- 
cutait. Tous  ses  doigts,  également  agilee,  se 
prêtaient  aux  combinaisons  du  doigter.  Ses  pieds 
même  s'étaient  accoutumés  à  des  mouvements 
si  rapides^  qu'avec  eux  il  jouait  sor  la  pédale  de 
l'orgue  des  difficultés  que  beaucoup  d'autres 
n'auraient  jouées  qu'avec  peine  an  moyen  des 
mains.  A  ces  qualités  il  joignit  un  goût  exquis 
dans  le  mélange  des  registres  de  l'orgue  et  dans 
les  effets  qu'il  savait  en  tirer.  Quand  11  essayait 
un  de  ces  instruments  pour  la  première  fois ,  H 
jugeait  avec  promptitude  de  ses  qualités  et  de 
ses  défauts ,  et  savait  éviter  d'employer  les  jeux 
dont  l'effet  n'était  pas  satisfaisant.  Son  expé- 
rience et  ses  connaissances  positives  dans  les 
détails  de  la  construction  d'un  orgue  le  faisaient 


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192 


BACH 


souTeot  choisir  comme  arbitre  pour  la  réception 
et  la  vériricatioii  des  instruments  de  cette  espèce 
nouvellement  <^Ublis.  Il  en  était  de  même  pour 
radroission  des  organistes  aux  places  vacantM. 
11  portait  dans  ces  examens  Tattention  la  plus 
scrupuleuse  et  nmpartialité  la  plus  sévère.  Cette 
sévérité  lui  fit  quelquefois  des  ennemis  de  ceux 
dont  il  blessait  les  intérêts  ou  Tamour-propre; 
mais,  8*il  était  sans  pitié  pour  la  médiocrité,  nul 
plus  que  lai  n'était  admirateur  dn  rentable 
talent.  Les  ouvrages  de  tous  les  grands  composi- 
teurs étaient  rassemblés  chez  lui,  et  il  avait  la 
plus  haute  estime  ponr  Fux ,  Keiser,  Caldara, 
Reinke,  Basse,  les  deux  Graun,  Telemannet 
HsBndel.  L'un  des  chagrins  de  sa  vie  fut  de  n'a- 
voir pas  vu  ce  dernier.  Haendel  fit  trois  voyages 
à  Halle,  sa  ville  natale,  après  qu'il  se  fut  fixé 
en  Angleterre;  mais  ces  denx  grands  artistes  ne 
purent  parvenir  à  se  réunir.  Le  premier  voyage 
eut  lieu  en  1719;  Bach  était  alors  à  Coethen. 
Aussitôt  qu'il  fut  informé  de  Parrivée  de  Hœodel, 
il  partit  pour  se  rendre  auprès  de  lui;  mais  Hasode  1 
avait  quitté  Halle  le  même  jour.  La  deuxième  fois 
que  cet  homme  célèbre  retourna  en  Allemagne, 
Bach  était  malade  à  Leipsick;  au  troisième 
voyage  de  Haendel,  en  1752 ,  Bach  n'était  plus. 
Les  caractères  distinctifs  des  compositions  de 
Jean-Sébastien  Bach  sont  une  originalité  soutenne, 
un  style  élevé,  une  teinte  mélancolique,  une 
mélodie  quelquefois  bizarre ,  mais  sublime  ;  une 
harmonie  plus  hardie  que  correcte ,  mais  pleine 
d'effet.  Souvent  on  dirait  qu'il  choisit  à  plaisir  des 
thèmes  ingrats  ou  baroques,  qui  inspirent  d'abord 
plus  d*étonnement  que  de  plaisir;  mais  sa  fertile 
imagination  sait  bientôt  y  introduire  des  res- 
sources inattendues  dont  le  charme  s'empare  de 
l'exécutant  et  de  l'auditeur.  Son  caractère  sérieux 
le  portait  au  style  grave  et  sévère;  ses  fonctions 
de  maître  de  chapelle  et  d'organiste  ne  lui  laissè- 
rent d'ailleurs  pas  le  temps  d'en  cultiver  d'autre. 
Ses  habitudes ,  son  éducation  musicale  et  sa  vie 
retira  l'avalent  rendu  insensible  au  mérite  de  la 
musique  dramatique;  il  avait  si  peu  d'estime  pour 
ce  genre  qu'au  moment  de  partir  pour  la  capitale 
de  la  Saxe,  où  il  était  toujours  invité  aux  spec- 
tacles de  la  cour,  il  disait  ordinairement  à  son  fils 
aîné,  Guillaume-Friedmann,  compagnon  habituel 
de  ses  voyages  :  Allons  entendre  les  chanson- 
nettes  de  Dresde.  11  travaillait  beaucoup  ses  ou- 
vrages ,  y  revenait  souvent ,  et  y  faisait  de  nom- 
breuses variantes  :  de  là  vient  qu'il  n'est  pas  rare 
d'en  trouver  des  copies  fort  difTérentes.  Sa  fé- 
condité était  prodigieuse  ;  aussi  le  nombre  de  ses 
ouvrages  est-il  immense.  11  est  même  douteux 
qu'aucun  musicien  ait  écrit  autant  que  lui.  La  ré- 
capitulation de  ses  œuvres  de  musique  d'église 


dont  l'existence  a  été  signalée  damt  quelques 
grandes  collections  et  chez  plasienrs  amateurs, 
ou  dont  quelques-unes  ont  été  d^  publiées,  a 
donné  le  nombre  prodigieux  de  deus  cent  ^n^ 
çuante'trois  grandes  cantates  religieuses, 
composées  diacune  de  quatre  ou  dnq  morceaux, 
quatuors,  chœurs,  airs,  duos  et  récitatifs,  avec 
des  chorals  à  quatre  parties  et  toutes  instrumen- 
tées; sept  messes  à  quatre  voix  et  orcliealre  en 
/a,  enio/,en  ré  mineur,  en  fa,  en  sol  mmeur,  en 
si  mineur,  en  ré  mi^^ur  ;  le  catalogue  de  la  Bi- 
bliothèque royale  de  Bedin  indique  aussi  une 
messe  (en  si  mineur)  à  cinq  voix,  six  instru- 
ments et  basse  continue ,  et  M.  Hilgenfeldt  { /o- 
hann-Sebastian  Baeh's  Leben^  Wirken  und 
Werke,  p.  1 16  )  dit  qu'il  en  existe  deux  autres 
à  cinq  voix  et  grand  orchestre  dans  la  bibliothèque 
du  Gymnase  de  Joachimstlial,  dans  la  même  ville. 
Deux  messes  à  huit  voix  réelles ,  quatre  de  ri- 
pieno  et  deux  orchestres,  la  première  en  ut, 
l'autre  en  fa;  plusieurs  Kyrie,  Credo  et  Sanc- 
tus  à  quatre  voix  avec  ou  sans  orchestre  ;  trois 
Magnificat ,  le  premier,  en  ré  majeur,  à  cinq 
voix,  deux  violons,  viole,  deux  flûtes,  deux 
hautbois,  trois  trompettes,  timbales  et  oiigoe,  qui 
est  à  la  Bibliotlièque  royale  de  Beriin;  le  second, 
en  nU  b4^mol,  à  cinq  voix,  denx  violons,  viole, 
deux  flûtes,  deux  bantboia,  trois  tromiKsttes  et 
timbales  ;  le  troisième  et  dernier,  à  huit  voix 
ré4*lles,  deux  violons,  viole,  trois  trompeltset 
timbales,  dont  le  manuscrit  est  à  la  Bibliothèque 
de  Beriin. 

Le  nombre  de  motets  produits  par  la  verve 
inépuisable  du  grand  artiste  est  considérable; 
peut-être  ne  connatt-on  pas  tout  ce  qu'il  a  pro- 
duit en  ce  genre.  M.  Hilgenfeldt  n'en  compte  que 
dix-sept  (p.  111  et  112),  dont  sept  à  huit  voix, 
mais  il  en  existe  trois  autres  à  quatre  voix  dans 
le  fonds  Poelcbau  de  hi  Bibliotlièqae  royale  de 
Berlin ,  que  M.  J.  P.  Schmidt  a  publiés  chez 
Trantwein ,  dans  la  même  ville  ;  l'auteur  de  cette 
biograpfiie  en  possède  un  à  cinq  voix  (Itt  Gott 
Jwr  uns)*,  enfin  on  doit  considérer  comme  de  vé- 
ritables motets  le  chœur  à  quatre  voix  et  basse 
continue  Aus  tirfer  Nothschrei  ich;  le  cliœurà 
quatre  voix  et  orchestre  (en  sol  çiineur)  Christe 
du  lamm  Gottes^  de  la  main  deCh.  Phil.  Emm. 
Bach  ;  le  chœur  :  Berrdeine  Augen^schen  nach 
dem  Glauben,  à  quatre  voix  et  instruments, 
copié  de  la  main  de  Schwenke  de  Hambourg,  et 
le  chœur  Seket  weUh  eine  lÀeàe  hat  uns,  à 
quatre  voix  et  basse  continue ,  qui  sont  dans  le 
fonds  de  Ppeldiau ,  à  la  Bibliotlièque  royale  de 
Berlin. 

On  connaît  de  Bach  plusieurs  psaumes  com- 
plets. On  a  publié  le  cent  dix-septième  à  Leipsick, 


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BACH 


193 


chez  Breilkopf  et  Haerlel ,  d*Bprèft  le  maDusent 
original  de  Pauteur.  Le  cent  quarante-neuvièine 
a  para  à  Beriin,  chei  Trautwein,  et  le  manuscHt 
origioal  du  cent  quarante-huitième  esta  la  Biblio- 
thèqoe  royale  de  Berlin. 

Ao  nombre  des  compositions  les  plus  impor- 
tantes de  cet  homme  extraordinaire  sont  ses  ora- 
torio!;, ^  surtout  celui  de  la  Passion,  d'après 
5t-Mathieu.  Le  premier  de  ces  ouvrages  est  une 
grande  cantate  pour  les  fêtes  de  Noël  {Oraiorium 
iempore  ^'ativHatis  Christi),  divisée  en  six 
parties ,  avec  accompagnement  d'orchestre.  Le 
deuxième  est  l'oratorio  des  (êtes  de  Pâques ,  avec 
orthestre.  Puis  vient  VOratorio  de  FAscension , 
idem.  La  Passion,  diaprés  Saint- Mathieu,  est  une 
sublime  ÎDspiration ,  une  conception  colossale , 
écrite  à  deux  chœurs  et  deux  orchestres,  avec  des 
récitatifs ,  des  airs ,  des  chœurs  et  des  chorals 
fiarmonisés ,  où  les  idées  les  plus  neuves ,  les 
phis  hardies ,  les  combinaisons  les  plus  compli- 
quées ,  les  eflets  les  plus  inattendus  se  succèdent 
sans  interruption  dans  une  partition  énorme.  Une 
autre  Passion,  d'après  St^Jean,  beaucoup  moins 
dévelop|)ée,  a  été  écrite  par  J.  S.  Bach ,  vraisem- 
blablement à  une  époque  où  son  talent  n*avait  pas 
encore  acquis  tonte  sa  maturité;  car  l'examen  de 
ta  partition  n'y  fait  pas  découyrir  Tabondance  de 
traits  de  génie  qui  brillent  dans  ses  autres  ou- 
vrages. 

Parmi  les  manuscrits  rassemblés  dans  diverses 
collections ,  on  trouve  aussi  des  cantates  pour  des 
anniversaires  de  naissance  de  différents  princes, 
ou  pour  des  réjouissances  publiques;  des  drames 
apologétiques  ou  mythologiques  pour  des  fêtes , 
tels  que  Le  Combat  (musical)  &  Apollon  et  Pan  ; 
Éole,  PalUu  et  Pomone  ;  Honneur  à  la  reine, 
cantates  comiques ,  cantate  de  noces  (  0  holder 
Tag  !  ),  cantate  pour  la  fête  de  la  Réformation 
(écrite  en  1717);  musique  funèbre  pour  les  ob 
sèques  d'une  princesse  de  Saxe,  composée  en  1727; 
enfin,  un  très- grand  nombre  de  chorals  harmo- 
nisés pour  les  voix ,  ou  combinés  avec  Tinstru- 
mentation.  Les  collections  les  plus  considérables 
qu'on  connaisse  aujourd'hui  des  ouvrages  ma- 
nuscrits de  Bach  sont  :  1*  celle  qu'on  trouve 
dans  la  bibliothèque  de  l'Académie  de  chant 
{ Singakademie  )  à  Beriin;  2''  celle  de  la  Biblio- 
thèque royale  de  la  même  ville  ;  3°  la  collection 
du  Gymnase  de  Joachimsthal,  également  à  Berlin. 
Poelchau ,  grand  amateur  de  musique ,  avait 
aciieté  une  partie  des  œuvres  de  Bach  qui  se 
trouvaient  cliezson  fils  Charles-Philippe- Emma- 
nuel ,  et  la  collection  de  ce  musicophlle  a  passé 
dans  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin  ;  cependant 
b<>aacoup  d'autres  ouvrages  ont  été  acquis  par 
4'autres  amateurs  à  la  vente  de  la  bibliothèque  de 

BIOCR.   UNIT.    DRS  aUSICIENS.  —  T.  I. 


I  Charles-Philippe-Cmmannel  Bach  ;  car  il  existait 
dans  cette  bibliothèque  soixante-dix  cantates  d'é* 
glise,  dont  on»  ne  trouve  qu'une  partie  à  la  Bi- 
bliothèque de  Berlin. 

Tels  sont  les  trésors  qui ,  pendant  un  siècle  en- 
viron, ont  été  inconnus  au  monde  musical ,  et  que 
des  hommes  d'élites'efforoent  aujourd'hui  de  pro- 
duire à  la  lumière.  Zelter,  à  qui  l'institution  de 
l'Académie  de  çhantofTrait  des  moyens  d'exécution 
suffisants ,  fut  un  des  premiers  qui  entreprirent 
de  faire  connaître  cette  musique  d'église  de  Bach, 
si  différente  du  style  de  tous  les  antres  maîtres. 
Son  élève,  Mendel^8ohn,se  passionna  aussi  pour 
ces  mêmes  œuvres ,  et  ne  contribua  pas  peu  à 
leur  donner  de  la  vogue.  Ce  fut  lui  qui ,  en  di- 
verses circonstances,  fit  entendre  dans  diffé- 
rentes exécutions  solennelles,  le  grand  oratorio 
de  la  Passion  et  l'admirable  messe  en  si  minoor. 
Lui-même  se  ressentit  de  l'étude  qu'il  avait  faite 
de  ces  choses ,  car  le  Paulus  et  ?  Elias  offrent 
quelques  réminiscences  de  leurs  formes.  A  prêt 
lui ,  Mosevrius ,  directeur  de  musique  et  pro- 
fesseur à  l'université  de  Breslau  et  à  l'Institut 
académique  de  musique  d'église  de  la  même  ville, 
donna  une  impulsion  nouvelle  à  la  curiosité  des 
amis  dévoués  de  l'art  par  l'écrit  qu'il  publia 
en  1845,  sous  le  titre  de  Jean  Sébastien  Bach 
dans  ses  cantates  d'église  et  dans  ses  chants 
de  chœur.  Enfin,  à  l'occasion  de  l'anniver- 
saire séculaire  de  la  mort  de  Bach ,  une  société 
s'est  formée  en  1850  pour  la  publication  d'une 
édition  complète,  imprimée  avec  luxe,  de  toutes 
les  œuvres  de  Bach.  Le  manifeste  en  fut  pubHé 
le  t"'  novembre  de  la  même  année ,  et  l'on  ouvrit, 
non  une  souscription  proprement  dite,  mais  une 
association  entre  tous  les  artistes  et  amateurs  de 
musique  pour  la  fondation  de  ce  tardif  monument 
élevé  à  la  gloire  d'un  des  plus  puissants  génies 
qui  aient  brillé  dans  l'art.  L'exécution  de  cette 
généreuse  entreprise  est  en  tout  digne  de  sa  con- 
ception. 

D'autres  entreprises  's'étaient  déjà  formées  au 
commencement  du  dix-neuvièmesiècle,  et  dans  la 
suite,  pour  la  publication  des  œuvres  instrumen- 
tales de  Bach,  dont  quelques-unes  seulement 
avaient  paru  séparément.  La  première  fut  celle 
que  Scliicht  (voy.  ce  nom)  fit  conjointement 
avec  le  savant  Forkel  pour  une  édition  des  œu- 
vres de  clavecin  de  ce  grand  homme ,  laquelle  fut 
publiée  chez  Kahnel,à  Lei|>sick.  Bien  qu'incom- 
plète, cette  collection  fijt  cont^idérée  comme  un 
trésor  par  les  connaisseurs.  Elle  reproduisait  quel- 
ques collections  d'exercices  ainsi  que  le  célèbre 
recueil  de  quarante-huit  fugues  et  préludes  connu 
sous  le  nom  de  Clavecin  bien  tempéré,  lequel 
avait  été  déjà  publié  auparavant,  et  l'on  y  trouvait 

13 


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194 


BACH 


en  outre  aiz  admirables  sonates  pour  davecin  et 
▼toloD,  qui,  dans  les  manuscrits  possédés  par  Ch. 
Ph.  £m.  Bach,  portent  le  nom  de  TVios;  le  fameux 
air  avec  trente  variations,  prodige  de  Tacture  et 
d'imagination  ;  les  petites  suites  appelées  SMes 
françaises t  l<»  ^^  grandes  suites,  dites  SuUes 
anglaises ^ei  le  recueil  des  quinxe  inventions  ou 
pièces  de  différents  caractères  à  trois  parties. 
Quelques  années  après  la  publication  de  Kfthnel, 
parut  celle  de  Naegeli,  h  Zurich ,  qui  ne  différait 
de  la  première  que  par  Taddition  de  VArt  de  la 
fugue  à  quatre  parties ,  ouvrage  dé  Bach  non 
achevé,  dont  une  édition  gravée  avait  été  publiée 
par  ses  fils,  avec  une  préface  de  Marpurg,  en  1752 
et  plus  tard  i  Paris,  chez  Pleyel.  A  cette  diflé- 
rence  près,  l'édition  de  Naegeli  n'est  pas  plus 
eomplèteque  celle  de  son  prédécesseur.  Vers  1836 
un  comité  d'artistes  s*est  constitué  pour  la  publi- 
cation d'une  nouvelle  édition  des  œuvres  de  Bach 
pour  le  clavecin,  corrige  sur  les  manuscrits  ori- 
ginaux avec  le  doigter  et  les  mouvements  du  mé- 
tronome pris  dans  la  tradition  la  plus  authentique* 
Charles  Czemy  a  été  un  des  éditeurs  de  cette  col* 
lection,qui  parait  chez  Péters  àLeipsick.  Elle  con- 
tient des  choses  importantes  qui  ne  se  trouvent 
pas  dans  les  éditions  antérieures. 

Les  concertos  de  Bach,  restés  inédits  jusque 
vers  1836,  ont  trouvé  un  éditeur  intelligent  dans 
M.  Delin ,  conservateur  de  la  partie  musicale  de 
la  Bibliothèque  royale  de  Berlin ,  qui ,  s'unissant 
an  comité  d'artistes  dont  il  vient  d'être  parlé ,  a 
publié,  non-seulement  les  compositions  de  ce  genre 
dont  il  existait  des  copies  manuscrites  dans  les 
mams  de  quelques  artistes,  mais  plusieurs  autres 
inconnues,  et  tirées  du  trésor  musical  de  toutes  les 
productions  de  Bach  que  renferme  le  dépôt  qui 
était  confié  à  sa  garde. 

La  musique  d'orgue,  cette  gloire  immortelle  de 
Bach ,  fut  comme  on  Ta  dit  précédemment,  long- 
temps renfermée  dans  les  manuscrits  qui  restèrent 
entre  les  mains  de  l'artiste ,  ou  dans  celles  de  ses 
enfants  et  de  ses  élève».  A  Texception  de  six 
chorals  variés  et  fugues  pour  deux  daviers  et 
pédale,  qui  avaient  été  publiés  à  Leipsick  en  1760, 
dix  ans  après  la  mort  de  l'auteur,  on  n'en  avait 
rien  fait  paraître;  mais  après  la  visite  de  Mozart 
à  Leipsick,  on  s'occupa  sérieusement  de  ces  chefs- 
d'œuvre  trop  peu  connus ,  et  la  célèbre  maison 
Breitkopf  et  Haertel  publia  les  admirables  pré- 
ludes pour  des  chorals  ( Choral- Vorspiele)  en 
quatre  suites ,  dans  les  premières  années  du  siècle 
présent.  Dans  le  même  temps  parurent  chez 
Kdhnel  plusieurs  fantaisies  et  fugues  avec  pédale 
obligée.  Naegeli  publia,  sous  le  titre  d'Ecole  (Tôt' 
gup  pratigucy  six  sonates  pour  deux  claviers  et 
pédale ,  qui  furent  reproduites  à  Vienne  avec  le 


tUre  de  Trios.  Uofmeîster  fit  paraître  à  Yioine 
et  à  Leipsick  un  intéressant  recueil  sous  le  litre 
d^BxerctceSj  lequel  renferme  des  préIndes,  des  fu- 
gues et  des  chorals  variés  avec  pédale;  des  fuguas  et 
des  préludes  séparés  parurent  chez  la  plupart  des 
éditeurs  à  Leipsick,  à  Beriin,  à  Hambouig;  enfin, 
M.  Marx,  professeur  de  musique  k  l'irniversité  de 
Berlin,  publia  neuf  magnifiques  préludes  suivis 
d'autant  de  fugues ,  pour  deux  claviers  et  pédale  ; 
et  Bf.  Kœmer»  éditeur  à  Erfurt,  mit  également  au 
jour  un  grand  nombre  de  pièces  publiées  dans 
d'antres  recueils  ou  connues  seulônent  des  or- 
ganistes de  l'Allemagne.  Une  des  plus  belles 
pièces  de  ce  genre  est  la  fameuse  Passaeagiia^ 
qui  exige  hi  plus  rare  habileté  d'exécution  pour 
être  rendue  dans  son  mouvement  et  dans  son 
caractère.  Une  association  s'est  aussi  formée 
vers  18S9  pour  la  publication  des  œuvres  com- 
plètes de  Bach  pour  l'orgue.  Les  éditeurs  sont  Grie^ 
penkerl,amateurpassionné  de  musique  el  savant 
auteur  d'un  bon  traité  d'esthétique,  etM.Boitzscli, 
amateur  distingué.  Il  a  paru  huit  volumes  de 
cette  collection^  chez  Péters,  à  Leipâck.  La  moK 
deGriepenkerl,  en  1849,  a  suspendu  un  moment 
l'entreprise;  mais  elle  est  maintenant  achevée. 

Bach  ne  lut  pas  seulement  un  liomme  de  génie 
et  le  plus  grand  musicien  de  son  temps;  il  eut 
aussi  le  talent  d'enseigner^avecone  incontestable 
supériorité,  la  composition  et  Part  de  jouer  du 
clavecin  et  de  l'orgue.  La  nature  compliquée  des 
ouvrages  pour  ces  deux  instruments,  toigoure 
écrits  à  trois,  quatre  ou  cinq  parties,  l'avait 
obligé  à  inventer  un  doigter  particulier,  qui  fut 
connu  longtemps  en  Allemagne  sous  le  nom  de 
doigter  de  Bach^  mais  qu'on  peut  désigner  d'une 
manière  plus  significative  par  le  nom  de  doigter 
de  substitution,  parce  que,  dans  la  musique  k  la- 
quelle il  s'applique,  un  doigt  prend  souvent  la 
place  qu'occupait  un  autre  pour  tenir  le  son  pen- 
dant que  l'autre  doigt,  devenu  libre,  agit  dans 
l'exécution.  Les  plus  anciens  ëé^es  dont  il  fonna 
le  talent  furent  Jean-Martin  Schubert,  qui  devint 
musicien  de  cliambre  et  organiste  du  duc  de 
Weinuir  et  mourut  à  l'âge  de  trente-et-un  ans  ; 
Jean-Tobie  Krebs,  un  des  plus  grands  organistes 
de  l'Allemagne  ;  et  Jean-Gaspard  Vogler,  né  dans 
le  Hanovre,  et  qui  succéda  à  Schubert  dang  ses 
places  à  la  cour  de  Weimar  ;  puis ,  en  première 
ligne  se  présentent  ses  deux  illustres  fils ,  Guil- 
laume-Friedmann  et  Charles-Pliilippe-Emmanuel, 
dont  les  notices  suivent  celle-ci  ;  puis  Homilius , 
artiste  distingué,  directeur  de  musique  des  églises 
principales  de  Dresde  et  cantor  de  l'École  de  la 
Croix,  dans  cette  ville;  Jean  Louis  Krebs,  fils  de 
Jesn-Tobie,  organiste  du  chftteau  à  Zeits,  ensuite 
à  la  cour  de  Gotha;  Jean-Frédéric  Doles,  d'abord 


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BACH 


195 


caotor  à  Freiberg,  et  apràs  la  mort  de  Harrer,  un 
des  aoecesMara  de  Jeao-Sébaatien  Bach  à  TÉcole 
Saint-Tliomas;  Al Uiikoi,  organiste  à  Naomboorg; 
l'exeellHit  organiste  et  conopositeur  Fischer, qui 
liit  le  maître  de  Vierling  ;  Jean-Frédéric  Agricola , 
oompositeor  de  la  coar  de  Pmsse,  théoricien  et 
critique  distingué  ;  Kirnberger,  artiste  de  grand 
mérite  comme  compositeur  et  comme  théoricien, 
qui  a  nonplé  parmi  ses  élèfes  Faaeb»  J.  P.  A. 
ScMn»  et  Zelter;  GoMberg,  oompositeor  an  ser- 
Tîee  da  comte  de  Briihl,  à  Dresde;  Charies-Fré* 
dério-Abel,  le  célèbre  jonear  de  basse  de  riole 
eteompoeiteur;  Jean-Gottfried  Môthel,  grand  or- 
ganiste et  compositeur;  et  enfin  Kittel ,  qui  n'était 
âgé  que  de  dix -huit  ans  quand  il  perdit  son  met- 
tre, DMia  qui  avait  si  bien  profité  de  ses  leçons, 
quli  fîit  organiste  de  premier  ordre.  De  son  école 
sont  sortis  Haessler,  Umbreit,  M.  6.  Fischer,  et 
Rinclc. 

Les  ouvrages  de  Jean-SébasUen-Bach  publiés 
jusqa*à  œ  joar  sont  :  I.  Musique  rbligibcsb  : 
1  Missa  a  çuattrovoci y  2  vioUni,  viola,  7 
flauti ed  organo,  n®  l,en  la  majeur;  Bonn,  Sim- 
roclf .  —  2**  Missa  a  quaitro  voci,  viola,  fiauH, 
trombe  ed  organo ,  n**  2 ,  en  sol  majeur  ;  ibid. 
IHricbaa  fut  Téditeur  de  ces  deux  ouvrages.  — 
3*  Messe  à  quatre  voix ,  arec  accompagnement 
de  deux  violons,  deux  fiâtes,  contrebasse  et  basse 
continue  pour  Torgue,  en  la  ;  Berlin,  Trautwein. 
—  4^  Grande  messe  (en  si  mineur)  à  quatre  voix  et 
orchestre;  Zurich,  Naegeli.  Autre  édition,  Bonn, 
Simrock.  Cet  ouvrage  est  un  des  chefo-d*œuvre 
de  son  illustre  auteur.  Ch.  Ph.  Ém.  Bach  a  ajouté 
one  introdnction  au  Credo  de  cette  messe.  — 
50  Missa  a  otto  vod  reali  e  k  di  ripieno,  eolf 
aecomp.  di  due  orchestre  (en  ut);  Leipsick, 
Breitkopfet  Haertel.— '6"  Magnificat  it  à  voix, 2 
violons ,  viole,  2  flûtes,  2  hautbois ,  3  trombes , 
timbales  et  basse  continue  pour  Torgue  (en  mi 
bémol)  ;  Bonn ,  Simroc^  Pœlchan  a  été  Téditeur 
de  cet  ouvrage.  —  7"*  Joh,  Seb.  Bach* s  Motetten 
in  Parlitur  (Motets  de  Jean-Séb.  Bacli  en  parti- 
tion )y  t'*  et  2«  suites ,  Leipsick ,  Breitkopf  et 
Haertel.  Cette  collection,  formant  98  pages  in-fol. 
renferme  ses  six  motets  à  8  voix  sans  accompa- 
f^iement  :  Singet  dem  fferrn  ein  neues  Lied; 
Fûrchte  dieh  nicht,  etc,  ;  Ich  Lasse  dich  nicht; 
KÔmm,  Jesu,  komm,  etc.;  Jesu!  meine 
Freude,etc,;  Der  Geist  hHft  unsrer  Schvoach- 
heit,  etc.  Ces  motets  renferment  de  très-belles 
choses  ;  le  quatrième ,  particulièrement ,  est  très- 
remarquable  par  Tart  avec  lequel  Bach  fait  dia- 
loguer les  deux  cliœurs.  Schicht  {voy,  ce  nom) 
a  été  réditeur  de  ce  recueil.  M.  Hilgenfeldt  assure 
que  le  troisième  motet  (  Ich  lasse  dich  nicht  ) 
n'est  pas  l'ouvrage  de  Jean-Sébastien  Bach, 'mais 


I  bien  de  Jean-Christophe  Bach  d*Arnstadt  (voyn 
:  Johann  Sébastian  Bach's  Leben ,  Wirken  und 
I  Werke,  p.  ll2).--8«  Motetà8  voix  en  partition 
I   {Lob,  Ehre  und  Weisheif);  ibid.  -^^^Motei  al- 
lemand à  huit  voix ,  avec  basse  continue ,  en 
,  partition,  surletexte  :  Jauchzet  dem  Berm  aile 
Welt;  Leipsick,  Kollniann.  J.  P.  Doering  a  été 
réditeur  de  ce  morceau.  —  10^  Le  1 17*  psaume  à 
quatre  voix  et  orchestre,  en  partition  ;  Leipsick , 
Breitkopf.  —  il''.  Le  i49epsannae  k  huit  voix  en 
deux  cbcenre;   Berlin ,  Trautwein.  Simrock ,  de 
Bonn,  en  a  donné  une  autre  édition.  — 12<*  Cantate 
à  quatre  voix  et  orchestre  sur  le  texte  :  Ein' 
teste  Sur  g  ist  unser  Gott  ;  Leipsick,  Breitkopf. 

—  13^  Liantes  à  quatre  voix,  en  partition  ; 
Bonn,  Simrock.  —  14®  Motet  à  quatre  voix, 
sur  le  texte  iHerr,  deine  Augen;  ibid.—  16* 
Motet  à  quatre  voix  :  Ihr  werdeiweinen.  Ibid, 

—  16**  Autre  motet  à  quatre  voix  :  Du  Birte  Is- 
raël; ibid.  —  17*  Motet  à  quatre  voix  :  Berr, 
gehe  nicht  in*s  Gericht.  —  18*  GcttesZeit  ist 
die  allerbeste  Zeit;  ibid.  Ces  six  derniers  00- 
Trages  ont  été  publiés  en  deux  livraisons  sous  le 
titre  suivant  :  Joh.  Seb.  Bâchas  Kirchenmusicit 
%u  4  Singstimmen  (Musique  d'église  de  Jean-Sé- 
bastien Bacli  à  quatre  voix.  —  1 9*  Grosse  Passions 
musik  nach  dem  Bvangelium  Matthei  {La  Pas- 
sion, d'après  révangile  de  saint  Mathieu,  pour 
deux  chœurs  et  deux  orchestrcK)  ;  Berlin,  Schlesln- 
ger.  L'une  des  plus  vastes  conceptions  musicales 
qui  aient  vu  le  jour  est,  sans  nul  doute,  cet  ouvrage, 
qui  est  resté  inconnu  pendant  près  d'un  slède 
après  que  Bach  l'eut  composé.  On  ne  peut  consi- 
dérer sans  Ui  plus  vive  admiration  Tintroductlon, 
dans  le  style  fugué,  où  deux  choeurs  à  quatre  voix 
et  deux  orchestres  se  meuvenfavec  élégance  et  fa- 
cilité dans  des  formes  scientifiques  et  compliquées, 
pendant  qu'un  troisième  chœur  de  voix  de  soprani 
fait  entendre  un  choral  à  Tunisson  d'un  mouve- 
ment large  et  simple.  I^a  manière  dramatique  et 
neuve  dont  Bach  a  su  employer  le  chœur  comme 
interlocuteur  n'est  pas  moins  digne  de  remarque. 
Le  récitatif  est  d'une  rare  beauté  de  déclamation  ; 
les  mélodies  sont  d'une  mélancolie  pénétrante, 
rempfies  de  nouveautés  et  de  hardiesses;  enfin, 
l'instrumentation  offre  des  combinaisons  variées 
qui  prouvent  que  Bach  avait  mieux  compris  les 
ressources  des  instruments  qu'aucun  autre  com- 
positeur. — 20*  Passionsmusiknaeh  dem  Bvan- 
gelium Johannis  (La  Passion ,  d'après  l'évan- 
gile de  saint  Jean,  pour  quatre  voix  et  orchestre)  ; 
Berlin,  Trautwein,  1831,  infol.  Cet  ouvrage  est 
très-inférieur  an  précédent.  -~2lo  Kirchengesœn- 
gefurSolound  Chorstimmen  mit  Instrumental 
begleitung  (Clumts  d'église  pour  voix  seule  et 
chœur  avec  accompagnement  ia<;trumental).  Par- 

13. 


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1^ 


fiACH 


titioD  avec  accompagnement  de  piano  par  J.  P. 
Schmidt;  Berlin,  Trautwein.  Ce  recueil  contient 
trab  motels,  le  premier  pour  le  dimanche  de 
Septuagésiroe,  le  second  pour  le  dinandie  des  Ra- 
meaux,et  le  dernier  pour  le  premier  dimanche  après 
la  Trinité.  —  22*  Offertoire  {Da  pacem  tiobis), 
pour  quatre  voix  et  petit  orchestre,  en  partition  ; 
Vienne,  Diabelli.  —  23o  Le  motet  Jésus  richte 
meine  Beginnen,  à  4  voix,  2  violons,  deux  haut- 
bois, 2  cors ,  et  basse  continue  pour  Torgoe,  en 
partition,  dans  le  troisième  volume  dn  livre  de 
M.  de  Winterfeld  intitulé  :  Der  wangelische 
Kirchengesang,  etc.,  pages  121-127  des  exemples 
de  musique.  —  24*  Cantate  pour  le  15*  dimanche 
après  le  Trinité,  Warvfn  betrûbst  du  dich 
fiMin  Hersi  (Pourquoi  affliges-tu  mon  cœur?), 
à  4  voix,  2  violons,  viole,  2  hautbois  et  basse  con- 
tinue pour  Torgue,  ibid.  p.  145-171.  —  25*  Can- 
tate pour  le  27*  dimanche  après  la  Trinité,  Wa- 
chet  aufrvfi  uns  die  Stimme,  eic.^k  4  voix, 
2  violons,  viole,  2  hautbois,  taille  de  hautbois, 
et  basse  continue  pour  l'orgue,  ibid.  p.  172-218. 
Admirable  composition  où  la  puissance  du  génie 
se  fait  sentir  depuis  le  commencement  jusqu'à 
la  fin.  —  26<'  Cantate  pour  la  2^  férié  de  la  Pente- 
côte, Also  hat  GoU  die  WeU-geliebt,  à  4  voix, 
2  violons,  viole,  3  hautbois  et  basse  continue 
pourTorgoe,  ibid.  p.  230-261.  — 27*  Johann  Sé- 
bastian Bach's  fTerAe  (Œuvres  de  Jean-Sébas- 
tien B9ch  ),  publiées  par  Tassociation  dite  Bach' 
Gesellschaft  zu  Leipsickfk  Leipsick,  chez  Breit- 
kopf  et  Haerlel,in-fol., gravées  et  imprimées  avec 
luxe,  et  ornées  d'un  beau  portrait,  gravé  par 
Uchtiog,  d'après  Toriginal  peint  par  Haussmann 
que  possédait  Cbarles-Philippe-Emmanuel  Bach. 
Au  moment  où  ceci  est  écrit  (1858),  huit  vo- 
lumes de  cette  intéressante  collection  ont  paru  : 
ils  contiennent  des  canUtes  religieuses  qui  sont 
notent  d'oMivres  de  premier  ordre,  aussi  remar- 
quables par  la  nouveauté  des  idées  que  par  la 
forme,  la  messe  en  si  mineur,  Toratorio  de  la  Pas- 
stoii,  celui  de  Noël,  et  un  volume  de  musique 
dVgue. 

II.  Chamt  Choral.  Joh.  Seb,  Bâchas  viers- 
iimmige  Choralgesœnge ,  gesammeU  von  C. 
P.  S.  Bach  (chants  à  quatre  Toix  de  Jean- 
Sébastien  Bach  ,  recueillis  par  C.  P.  £.  Bach). 
1"  Partie;  Berlin,  1765,  in  fol.  obi.  de 50  pages. 
2*  partie;  ibid.  1769 ,  in-fol.  de  54  pages.  Cette 
édition  est  U  première  de  ce  recueil.  Kirn- 
berger,  élève  de  Bach ,  ayant  recueilli  d'autres 
chants  de  même  genre,  harmonisés  par  son 
maître,  se  propasait  vraisemblablement  d'en  pu- 
blier une  nouvelle  édition  ;  mais  il  ne  donna  pas 
de  suite  à  ce  projet,  et  ses  matériaux  passèrent 
dans  les  mains  de  Cliarles-Pliilip|ie-Emmanuel 


I  Bach,  qui  donna  une  deuxième  édition  en  quatre 
I  parties  in-4*,  dont  la  première  parut  chez  Jean- 
I  Gottlieb  Emmanuel  Breitkopf,  à  Leipsick,  en  17M, 
I  et  la  quatrième  en  1787,  avec  une  préface  de  l'é- 
j  diteur.  Cette  deuxième  édition ,  qui  a  pour  titre 
comme  la  première, /oA.  Seb.  Bach*s  Viers- 
I  timmigeChoraUGesaenge,  contient  371  chorals. 
'  En  1832,  M.  Ch.  Ferd.  Becker  {vog.  ce  nom  )  a 
publié  une  troisième  édition  du  ntême  recueil  avec 
une  préface  nouvelle,  sous  ce  titre  :  371  viers- 
timminge  Choralgesœnge  von  Johann  Sébas- 
tian Bach,  Leipsick,  Breitkopf  et  Uaertel.  Cette 
édition,  peu  satisfaisante  par  sa  disposition  et  par 
ses  nombreuses  négligences ,  a  été  Tobjet  de  cri- 
tiques assez  sévères  en  Allemagne.  Quelque  temps 
après  cette  publication,  M.  Becker  fit  paraître, 
comme  suppli^ment  à  son  édition,  69  chorals  avec 
la  basse  chiffrée  (69  Chorœlemit  bezifjertem 
Bass,  etc.)  ;  ibid.  Sensible  sans  doute  aux  criti- 
ques dont  son  travail  avait  été  l'objet,  le  même 
artiste  publia  une  autre  édition  des  chante  chorals 
de  Bach ,  à  laquelle  il  donna  une  disposition  nou- 
velle, sous  ce  titre  :  Johann  Seba.Uian  Bach's 
Viersiimmige  Kirchengesange ,  geordnet  und 
miteinem  Vorworte begleUet  VonC.  F.  Becker; 
Leipsick,  Robert  Friese,  1843,  in-4«.  Cette  édi- 
tion est  ornée  dn  portrait  de  Bach.  Elle  n'a  pas 
été  à  l'abri  de  toute  critique.  On  a  reprodié  par- 
ticulièrement à  l'éditeur  d'avoir  mal  à  propos 
transposé  quelques-uns  des  cliorals ,  et  d*y  avoir 
introduit  des  chante  qui  n'ont  pas  été  harmonisés 
par  Bach ,  et  qui  même  ont  éte  publiés  avant  sa 
naissance.  On  est  redevable  an  savant,  exact  et 
soigneux  M.  Louis  Ërk  {voy.  ce  nom)  d^me 
excellente  édition  des  chante  chorals  et  airs  spi- 
rituels de  Bach  ,  dont  la  première  partie  a  pam 
à  Leipsick,  chez  C.  F.  Péters,  en  1850,  sous  ce 
titre  :  Johann  Sébastian  Bâchas  tnehrsUmwige 
Choralgesœnge  und geistliche Arien,  etc.  Pour 
cette  édition,  M.  Erk  a  puisé  aux  sources  authen- 
tiques et  originales.  Il  indique  les  éditions  d'où 
Baoh  a  tiré  les  mélodies  quMl  a  harmonisées,  et 
les  accompagne  de  leurs  textes  primitifs.  La  pre- 
mière partie  contient  lôO  chants  dont  22  n'avaient 
jamais  été  publiés.  Quelques-uns  sont  accompa- 
gnés de  rinstrumentetion  que  Bach  leur  a  donnée 
dans  ses  cantetes,  et  les  numéros  149  et  150  of- 
treni  la  mélodie  chorale  accomiMgnée  des  trois 
autres  voix  en  style  fugué  avec  basse  continue. 
Une  table  analytique  des  sources  où  l'auteur  a 
puisé  chaque  chant  termine  le  volume.  £n  gé- 
néral ,  ces  sources  sont  les  manuscrite  des  can- 
tetes de  Bach ,  le  Musicalisches  Gesang-Such 
de  George  Christian  Sclimelli  (Leipsick,  1736» 
in-8*  ),  et  le  petit  livre  d'orgue  et  de  claveda 
écrit  par  Bach,  en  1725,  pour  sa  seconde /emme. 


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BACH 


197 


Anne  Madeleine ,  dont  le  manuscrit  est  intitulé  : 
Clavier- Biichlein  der  Anna-Magdelena  Bachin* 
Ce  manuscrit  est  roriginal  de  la  main  de  Bacli. 

III.  MUSIQOB    YOOALB    HOUDAINE.     l>e     tOUteS 

les  compositions  Tocaies  de  Bach  écrites  pour  des 
fôtesde  cour,  des  anniversaires  de  naissances,  des 
mariages,  ou  des  avènements  de  princes,  ou  enfin 
pour  des  amis  de  l'artiste,  on  n'a  publié  jusqu'à 
ce  jour  que  deux  cantates  comiques,  dont  la  pre- 
mière est  sur  un  sujet  Tîllageois,  pour  soprano  et 
basse,  avec  2  violons,  alto,  une  flûte,  un  cor, 
et  basse  continue  pour  le  clavecin;  la  deuxième 
a  poor  titre  :  Schlendrian  eê  sa  fille  la  petite 
Luette,  pour  soprano,  ténor,  et  basse  avec  2 
violoDS,  alto,  flûte  et  basse  continue.  M.  Debn 
{voff.  ce  nom)  est  éditeur  de  ces  deux  pièces, 
dont  la  première  a  paru  à  Leipsick ,  cbez  Klemm, 
et  l'autre  à  Berlin,  chez  G.  Crantz,  en  1837. 

IV.  MOSIQUB  POm  CLAVECIN  SEUL  OU  ACCOMPA- 

ciii.  1*  ClavUrûàungen^  bestehend  in  Prcs' 
Indien^  Allemanden^  etc.  (Exercices  pour  le 
clavecin,  consistant  en  préludes,  allemandes, 
courantes,  sarabandes,  gigues',  menuets,  etc.), 
oniTfe premier,  gravé  sur  cuivre;  Leipsick,  1728- 
17S1 ,  six  suites  in-fol.  obi. — V^ZtveiterTheil  der 
CUnHerûbungen,  bestehend  in  einem  Concerto 
naeh  itaUaenischem  gusto  und  einer  Ouverture 
nach  Jranxoesischer  Art,  wr  ein  Clavicymbel 
mii  xwepen  Manualen,  etc.  (Deuxième  partie 
des  Exercices  pour  le  clavecin  consistant  en  un 
ooneerto  dans  le  goût  italien  et  une  ouverture 
dans  la  manière  française,  pour  un  clavecin  à 
deux  claviers),  publiés  par  Clirist.  Weigl,  à  Nn- 
lemberg,  17as.  ~3'  Clavierûbungen,  bestehend 
inverâchiedenen  Vorspielenûber  die  Catechis- 
mus  und  andere  Gesœnge  vor  die  Orgel^ 
Dritter  Theil  (Exercices  de  clavecin ,  consistant 
en  différents  préludes  sur  le  catéchisme  et  an- 
tres chants  pour  l'orgne,  etc.;  troiaième  partie);  à 
Leipsick,  cliei  Fauteur,  1739.  Cet  ouvrage  ap- 
partient plutôt  à  la  catégorie  des  pièces  d'orgue, 
qu'à  la  musique  de  clavecin.  Il  fut  gravé  sur  des 
planebes  de  cuivre  par  Bach  lui-même  et  par 
tes  fila.  ~  4*  Clavierûbungen,  etc.  (Exercices 
pour  le  clavecin  on  air  avec  plusieurs  variations). 
Cette  quatrième  partie  des  exercices,  publiée 
Sabord  pour  Baltliazar  Schmid,  à  Nuremberg, 
en  1742,  puis  par  J.  Schûbler,  à  Celle,  en  Thn- 
ringe,  a  été  râmprimée  à  Zurich,  chez  Na^éli, 
et  dans  toutes  les  éditions  postérieures,  sous  oe 
titre  :  Air  avec  trente  variations.  Les  ressources 
imnieBaee  do  génie  de  Bach  se  retrouventdans  cet 
air  ^arié.  La  plupart  des  variations  sont  en  ca- 
nons à  divers  intervalles;  on  y  trouve  des  re- 
clierches  d'harmonie  des  plus  compliquées,  et  une 
abondance  de  motifs  qui  dénotent  l'ImagUiation  la 


plus  féconde.  —  5«  Daswohltemperirte  Clavier 
{Le  Clavecin  bien  tempéré,  consistant  en  qua- 
rante-huit préli/des  et  autant  de  fugues  dans  tous 
les  tons  majeurs  et  mineurs),  collection  souvent 
réimprimée  à  Leip^ck,  à  Zurich,  à  Offenbacb, 
à  Paris,  etc.  Quoique  rempli  d'incorrectiona  et 
de  bizarreries,  cet  ouvrage  n'en  est  pas  moms 
une  des  plus  étonnantes  productions  musicales 
du  dix-huitième  siècle.  Les  préludes  sont  tous 
excellents;  quant  aux  fugues,  malgré  les  défauts 
qui  viennent  d'être  signalés ,  on  y  trouve  une 
abondanced'idées  peu  communes,  des  modulations 
inattendues  et  d'un  grand  effet,  et,  ce  que  Bach 
seul  a  su  faire,  les  fugues  à  trois  ou  quatre  par- 
ties conservent  le  même  nombre  jusqu'à  la  fin , 
quels  que  soient  les  obstacles  du  doigter.  Cet  ou- 
vrage a  été  longtemps  le  seul  de  Bach  qui  fût 
généralement  connu  en  France.  —  fio  MuHkaHs- 
chesOp/er  (Offrande  musicale,  dédiée  à  Fré- 
déric II,  roi  de  Prusse,  contenant  une  fugue  à 
trois,  un  ricercare  à  six,  plusieurs  canons,  et 
un  trio  pour  flûte,  violon  et  basse;  le  tout  sur 
un  tliême  choisi  parle  roi);  Leipsick ,  1747, 
in-fol.  D'autres  éditions  postérieures  ont  paru  à 
Ldpsick,  chez  Breitkopf  et  Haertel ,  en  1831 ,  et 
chez  N«geli,àZurick.  —  7**  Six  sotfatespour  U 
clavecin  avec  accompagnement  de  violon 
obligé;  Zurich,  Naegeli,  1800,  in-fol.;  compo- 
sition d'un  style  sévère,  mais  admirable  sous 
tons  les  rapports.  Les  sonates  sont  en  général 
dans  le  genre  fugué  ;  mais  Bach  a  su  jeter  nn  si 
grand  nombre  d'idées  profondes  et  neures  au 
milieu  du  travail  scientifique,  que  ces  fugues 
n'ont  rien  de  la  sécheresse  du  genre.  Les  adagios 
sont  remplis  de  mélancolie;  l'un  d'eux,  surtout, 
en  si  mineur,  est  d'un  effet  irrésistible.  Les  au- 
tres productions  de  Bach  pour  le  clavecin  et  le 
davicorde  étaient  restées  inédites  jusqu'à  sa 
m(irt,  et  même  euTiron  soixante  ans  après, 
lorsque  Kûhnel,  éditeur  de  musique  à  Leipsick, 
entreprit  d'en  donner  une  édition  complète  dont 
il  a  paru  plusieurs  cahiers,  mais  qui  n'a  pas  été 
achevée,  Voici  la  liste  de  ce  qui  en  a  paru  : 
1®  Toecate.  — 2«  Quinze  inventions  ou  petites 
pièces . — 3°  Quinze  symphonies  à  trois  parties  ; 
— 40  Exercices  pour  le  clavecin,  œuvre  premier, 
six  suites.—  50  Fantaisie  chromatique.  —  6*5ix 
petits  préludes  pour  les  commençants;  T  Fan- 
taisie^ no  1.  ^V*  Six  suites  pour  le  clavecin  ^ 
appelées  les  petites  suites  françaises ,  no*  1—6. 
—9»  Aria  oon  variazioni.^  10°  Le  clavecin  bien 
tempéré,'^  11^  Grandes  suites,  dites  suites  oii- 
gXaises,  contenant  des  pièceade  difTérents  genres. 
Ces  oeuvres  ont  été  reproduites  en  tout  ou  en  par- 
tie dans  d'antres  éditions  à  Francfort;  à  OfTenbach, 
chez  André  ;  à  Berlin,  Trautwein;  ibid.  Schleslnger 


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in 


BACH 


àZurick,NsegeK.  Céhii  oi  y  a  ajouté:  —  12o  Vart 
dêlafuguek  quatre  parties.  Cet  ouvrage  avait  été 
gravé  sur  cuivre  en  grande  partie  par  J.  S.  Bach 
et  ses  liis ,  au  (ur  et  mesure  qu'il  en  écrîTait  les 
pièces;  mais  les  progrès  rapides  de  sa  cécité 
fempéchèrent  de  le  terminer  comme  il  le  voulait, 
par  des  fugues  à  quatre  sujets  dans  lesquels  tons 
les  artifices  du  genre  auraient  été  réunis.  Ses  eu- 
fants  le  pnbHèrent.en  1752,  c'est-à-dire  deux  ans 
après  sa  mort,  dans  Peut  où  il  se  trouvait,  et 
avec  une  préface  de  Marpnrg.  Dans  cette  édition 
originale ,  et  dans  une  autre  publiée  à  Paria,  chez 
Pleyel ,  en  1801 ,  les  quatre  parties  sont  en  par- 
tition; mais  dans  l'édition  de  Nageli,  un  ar- 
rangement pour  le  piano  se  trouve  au-dessous 
de  l'accolade  des  parties  séparées.  lia  nouvelle 
édition  publiée  chez  Péters ,  à  Ldpsiclc ,  a  été 
revue  et  doigtée  par  C.  Caerny.  Elle  fait  partie 
des  œuvres  complètes  de  clavecin  publiée  par 
une  société  d'artistes  et  d*amatears.  M.  Haupt- 
ffiann(t;oy.  ce  nom),  cantor  et  directeur  de  mu- 
sique à  Saint-Thomas  de  Leipsicli,  a  fait  imprimer 
en  1841,  chei  Péters,  de  très-bonnes  observa- 
tions et  des  commentaires  sur  ces  ouvrages  de 
Bach.  —  13»  Une  grande  fantaisie  avec  fugue  (en 
ré),  quatre  autres  fantaisies  avec  fugue  (en  to, 
si  bémol ,  et  deux  en  ré),  des  toccates  et  fugues, 
des  préludes  et  (bgues ,  et  des  fugues  séparées 
ont  été  publiées  à  diverses  reprises  à  Leipsick ,  à 
Berlin ,  à  OiTenbach  ;  mais  toutes  ces  pièces  ont 
été  réunies  aux  autres  comfiositîons  indiquées 
précédemment,  et  avec  beaucoup  d'autres  iné- 
dites, sous  la  direction  de  Czerny  et  de  Griepen- 
kerl.  Cetie  collection  a  pour  titre  :  Œuvres 
complètes  de  Jean-Sébastien  Bach  pour  le 
clavecin.  Édiiion  nouvelle,  soigneusement 
revue ,  corrigée,  métromomisée  et  doigtée,  par 
un  comité  d^artistes.  Leipsick,  Péters.  Ces  oeu- 
vres sont  réparties  de  la  manière  suivante  dans 
les  livraisons  :  1'*  et  2**,  Le  clavecin  bien  tem^ 
péré;  2r*,  VArt  de  la  fugue;  4"*,  4  fantafeies, 
1  fugue,  4  toccates,  4  dnos;  5"«,6  exercices 
(c'est  l'œuvre  r*);6">",  concerto ,  ouverture  et 
thème  avec  30  rarlations  (  c'est  la  deuxième  et 
la  quatrième  partie  des  exercices  réunis)  ;  .T»*,  6 
préludes,  1  petite  fugue,  30  inventions,  6  suites; 
8"**,  les  six  grandes  suiles;9««,  toccate,  4  prélu- 
des, 3  fantaisies,  8  fugues,  fragment  d'une  suite  ; 
10<B«,  6  grandes  sonates  pour  piano  et  violon  ;  1 1»* 
concerto  (en  ré  mineur),  poor  S  clavecins,  avec  2 
violons,  alto  et  basse;  n^*,  concerto  (en  ut), 
pour  2  claTedns,  avec  2  violons,  alto  et  basse  ; 
l3m«,  concerto  (en  ut  mineur),  pour  2  claTecins,  2 
violons,  alto  et  basse;  14"*,  concerto  (en  «0 
pour  8  clavecins, avec  2  violons,  alto  et  basse; 
!&"*•,  16  concertos  de  Vivaldi   pour  \iolon  et 


qnatuor  arrangés  par  J.  S.  Bach  pour  clavecin 
seul;  lô">«,  concerto  (en  /a)  pour  clavecin  et  2 
flûtes  concertantes;  17<b«,  concerto  (en  sol  mi- 
neur), pour  clavecin,  2  violons,  alto,  violoncelle 
et  contrebasse.  Il  reste  à  comprendre  dans  cette 
collection  :  1  concerto  (en  r^  mineur  )  ponr  cla- 
vedn,  2  violons,  alto  et  basse,  déjà  publié  à 
Leipsick,  chez  Whislling;  1  concerto  (en  la 
mineur  ),  pour  clavecin,  2i  violons,  alto  et  basse; 
1  concerto  (en  la  mineur)  pour  clavecin,  flûte 
ou  violon  obligé ,  2  violons,  alto,  violoncelle  et 
contrebasse,  déjà  publié  à  Mayence,  chez  Schott; 
1  concerto  (en  la  majeur)  pour  clavecin  et  qua- 
tuor; 1  concerto  (en  ré  majeur)  pour  cla- 
vecin, flûte  et  violon  concertants ,  2  violons,  alUv 
violoncelle  et  contrebasse;  1  concerto  (en  m/ 
mineur)  pour  clavecin ,  2  violons ,  alto  et  basse; 

1  concerto  pour  3  clavecins  (en  ré  majeur),  avec 

2  violons,  alto  et  basse;  1  concerto  pour  quatre 
clavecins  concertants,  2  violons,  alto  et  basse; 
huit  trios  pour  clavecin,  violon  ou  flûte  et  basse; 
et  quelques  pièces  détachées. 

y.  MosiQOB  POUR  ORGUB.  Lcs  oompositioDS 
pour  l'orgue  de  J.  S.  Bach  sont  en  nombre  im- 
mense :  on  en  connaît  beaucoup  auiourd*hm; 
mais  peut-être  en  est-il  d'antres  égarées  dans  des 
collections  particulières.  Dans  ce  genre ,  comme 
dans  tous  ceux  qu^il  a  traités,  son  génie  a  trouvé 
dês  trésors  d'imagination  inépuisable,  d'origina- 
lité, et  de  variété  dans  les  formes.  Son  style  a 
toujours  le  caractère  de  la  grandeur,  et  son  senti- 
ment d'harmonie  est  rempli  de  traita  inattendus 
dont  Peffetestirrésistible.  Un  art  prodigieux  règne 
dans  ses  préludes  sur  des  chorals ,  par  sa  ma- 
nière de  présenter  le  même  sujet  sous  des  formes 
variées  et  toujours  neuves.  Les  épisodes  de  ses 
Algues  sont  ridies  d'Invention,  et  les  rentrées 
des  sujets  se  font  toujours  d'une  manière  iost- 
tendue,  vive,  puissante  d*elTet,  bien  que  l'bar- 
monie  laisse  quelquefois  désirer  plus  de  correc- 
tion. An  surplus,  ce  défaut  de  correction,  dont 
Chérubini  était  si  choqué,  tient  à  ce  que  Bach 
exécutait  en  général  ses  préludes  et  ses  fngoe» 
dans  un  mouvement  rapide,  et  qu'il  savait  que 
les  rencontres  de  dissonances  non  préparées  ou 
non  résolues  régulièrement  sont  peu  remarqua- 
bles dans  la  vitesse.  Il  savait  aussi  que  dans  la 
musique  de  cette  espèce,  toutes  les  incorrections 
sont  absorbées  par  le  sentiment  tonal,  quand 
celui-ci  est  bon. 

Les  ouvrages  pour  orgue  de  ce  grand  homme 
publiés  jusqu'à  ce  jour  sont  :  i^  La  troisième 
partie  des  exercices^  indiquée  précédemment,  et 
qui  a  pour  titre  :  Clavierùbung,  bestehend 
in  verschiedenen  Vorspielen  ûber  die  CathO" 
chismus-und  andere  Gessenge  vor  die  Orgel; 


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BACH 


199 


Leipsick,  1739,  in-fol.  Ce  recaeil  renferme  des 
prières  poor  le  catéchUme ,  de»  préludes  et  des 
foguei  sur  des  chorals,  à  3  claYîers  à  la  maia  et 
pédale,  et  quelques  pièces  pour  des  claTÎers  ma- 
nneU  seulement.  On  y  trouve  de  fort  belles  choses. 
—  2»  Sechs  Chorœle  verschiedener  Art,  auj 
einerOrgelmit  zweiClavteren  undPedalvor- 
znspUlen,  etc.  (six  chorals  traités  de  différentes 
manières,  ponr  jouer  sur  l'orgue  avec  deux  cla- 
▼ien  et  pédale,  etc.);  Zelle,  ou  Celle,  chez  Jean- 
Oeorge  Schâbler,  1740.  Cet  ouvrage  est  d'une 
facture  admirable.  —  3»  Canonische  Vercendô' 
rungen  ûberdas  WeinaefUslied  :  Vont  Himmel, 
khoch  da  omm  Ich  her,  etc.  (Variations  ca- 
noniques sur  le  chant  de  Noël,  Vom  ffimmel, 
eic,  pour  orgue,  à  2  claviers  et  pédale)  ;  Nurem- 
berg, Bâithasar  Schmid,  1747,  in-4o  obi.  Une 
deuiième  (klition  de  cet  ouvrage  Intéressant  a 
pam  à  Leîpsick,  chez  Breitkopf  et  Haertel ,  et 
HassiiDger,  de  Vienne,  en  a  donné  une  autre 
dans  les  premiers  numéros  d'une  coilection  pro- 
jetée des  œuvres  de  Bach  pour  l'orgue  qui  n'a 
pas  été  continuée.  —  4»  Choral-  Vorspiele/ûr  die 
Orgel  fnit  einem  und  zwei  ClavUren  und 
Pedal  (l*rélodes  pour  des  chorals  à  un  et  deux 
claviers  et  pédale)  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel, 
2  parties  in-fol.,1800.  Ces  préludes,  au  nombre 
des  40,  sont  le  chef-d*œiivre  du  genre.  Le  mé- 
lange des  claviers  y  est  traité  avec  tant  d'ha- 
bileté, les  chants  chorals  y  sont  variés  avec  une 
telle  puissance  de  génie  et  une  imagination  si 
féconde,  qu'on  peut  aflirmer  qu'il  n'existe  aucune 
composition  de  cette  espèce  digne  de  soutenir 
la  comparaison  avec  celle-là.  —  5»  44  kleine 
Choral' Vorspiele  (44  petits  préludes  pour  des 
chorals).  Ces  préludes  sont  tirés  d'un  petit  livre 
d'orgae  que  Bach  écrivit  pour  ses  élèves  lors- 
<itt'il  était  au  service  du  duc  d'Anhalt-Cœthen, 
et  qui  contient  de^*  instructions  sur  la  manière  de 
traiter  les  chorals,  des  modèles  et  des  exercices 
poor  le  jeu  du  clavier  de  pédale.  Ce  livre,  qui  se 
trouve  à  la  bibliothèque  royale  de  Berlin,  a  pour 
titre  :  OrgelbûchUin,  worinne  einem  an/a- 
henden  Organislen  Ànleitung  gegeben  wirdy 
avjf  allerhand  Ârth  einen  Choral  durchzu- 
fahreriy  etc.  (Petit  livre  d'orgue,  dans  lequel 
use  instruction  est  donnée  aux  organistes  com- 
nençaots  concernant  les  différentes  manières  de 
traiter  un  choral,  etc.)  —  6*  15  Grosse  Choral- 
Vortpiele  (quinze  grands  préludes  pour  des 
cliorals),  ibid,  —7»  52  Choral -Yorspiele  ver- 
schiedener Form  (52  préludes  pour  des  cho- 
rals, en  diverses  formes);  ibid.,  4  suites.  — 'S»  18 
Choral' Vorspiele  mit  den  5  variationen  ilber  : 
vom  Himmel  hoch  da  komm  Ich  her,  etc. 
(18  préludes  avec  5  variations  sur  le  chant  de 


Noël  :  Vom  Rimmel,  etc.);  Leipsick,  Peters. 
Plusieurs  pièces  des  recueils  précédents  se  re- 
trouvent dans  celui-ci.  —  ©•  Ikr  anyehende  Or^ 
ganist  :  46  kleine  Choralvorspiele  mit  obi 
Pedal  (l'Organiste  commençant  ;  46  petits  pré- 
ludes 4l  chorals,  avec  pédale  obligée)  ;  Erfurt, 
Koerner.  —  10»  Variationen  ûber  den  Choral  : 
Christ,  der  du  bist  der  helle  Tag  (6  variations 
sur  le  choral  :  Christ,  der  du  bist,  etc.);  Leip. 
sick,  Breitkopf  et  Haertel.  ~  11''  il  Variationen 
ûber  den  Choral  :  Sei  gegrOsset,  Jesu  gûiig 
(1 1  variations  sur  le  choral  :  Sei  gegrUsset,  Jesu 
gûtig);  ibid.  12.  PrakiseheOrgelschule,  enthal- 
tend  0  Sonaten/ûr  2  Manuale  undoblig,  Pe- 
dal (^le  pratique  d'orgue,  contenant  6  sonates 
pour  2  claviers  et  pédale  obligée)  ;  Znrick ,  Nae- 
geli.  Le  même  ouvrage  a  été  publié  à  Vienne, 
chez  Haslinger,  sous  le  titre  de  Six  Trios  ponr 
Torgue  à  2  claviers  et  pédale) .  Cet  œuvre  est  de 
la  plus  grande  beauté.  —  13<*  Six  Préludes  et  six 
Fugues  pour  l'orgue  avec  pédale  obligée.  Vienne, 
Steiner.  ^  i4o  Johann  Sébastian  BaeWs  noch 
wenig  bekànnte  Orgel-compositionen,  gesam* 
melt  und  herausgegeben  von  Ad,  Bern,  Marx 
(Compositions  pour  l'orgue  de  Jean-Sébastien 
Bach,  recueillies  et  publiées  par  Ad.  Bem. 
Marx);  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel ,  3  suites, 
ia-fol .  ob).  Ce  recueil  contient  un  choix  de  pré* 
ludes  magnifiques  et  des  plus  beHes  fugues  de 
l'auteur,  au  nombre  de  neuf  pièces.  -^  15»  Pas' 
sacaglia  fur  Or^e/ ( Passacaille  pour  l'orgue); 
Francfort,  Dunst.  Il  y  a  plusieurs  autres  édifions 
de  cette  composition  sublime  et  célèbre,  à  Pra- 
gue, chez  Berra;  à  Erfiirt,  chez  Koerner;  k  Leip- 
sick, chez  Peters;  etc.  —le»  Pastorale  (en /a) 
poor  orgue  avec  pédale  ;  Berlin,  Schlesinger  ;  Pra- 
gue, Berra;  etc.  —  17»  Thema  Legrentianum 
elaboratum  cum  subjecto  pedaliter;  Vienne, 
Haslinger.^  18»  Praeludien  undFugen  fur  die 
Orgel  ;  no  t  iiber  den  Namen  B-A-C-H;  n<»  2 
Fuge  (PréIndes  et  Fugue  ponr  l'orgue  ;  no  t. 
Prélude  et  fugue  sur  le  nom  de  Bach,  c'est-à- 
dire,  si  b,  la,  ut,  si;  ni*  2  fugue);  Leipsick, 
Breitkopf  et  Haertel.  Nonobstant  l'opinion  gé- 
nérale qui  attribue  à  Jean-Sébastien  Bach  la  fu- 
gue sur  B-A-C-H,  il  est  douteux  que  cette  com- 
position lui  appartienne;  car  on  n*y  trouve  pas 
le  feu  de  son  génie.  Beaucoup  de  fugues,  de  pré- 
ludes, de  toccates,  et  de  fantaisies  pour  l'orgue, 
composés  par  cet  homme  illustre,  ont  été  publiés 
séparément  à  Leipsick,  chez  Breitkopf  et  Haer' 
tel,  chez  Peters,  à  Berlin,  chei  Trantwein ,  et  à 
Erfurt,  chez  Koerner.  Toutes  ces  pièces  ont  été 
réunies  aux  autres  compositions  de  J.S.Bach 
pour  l'orgue,' déjà  publiées,  et  en  partie  inédites, 
dans  une  collection  de  ses  œuvres  complètes  pu« 


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100 


BACH 


bliées  par  Griepenkerl  et  Roitoch,  en  7  volumes, 
chez  Peters,  à  Leipsick.  Le  premier  volame  con- 
tieol  les  e  sooates  pour  2  claviers  et  pédale,  la 
Passacaille  et  la  Pastorale  ;  dans  le  second,  on 
trouvée  préludes  et  autant  de  ftigues,  une  fan- 
taisie suivie  d^une  fugue;  dans  le  troisième,  6 
préludes  et  autant  de  fugues,  3  toccates  suivies 
d'une  fugue ,  et  une  fantaisie  avec  fugue  ;  dans 
le  quatrième,  6  préludes  suivis  de  fugues,  4  fu- 
gues séparées,  un  prélude  séparé,  une  toccate 
et  fugue,  une  canzona  (en  ré  mineur) ,  7  fan- 
taisies (en  toi  et  en  ut  mineur),  et  un  tiio  (en 
ré  mineur);  dans  le  cinquième,  56  préludes 
courts  pour  des  chorals ,  et  4  suites  de  varia- 
tions sor  des  ciiorals  ;  le  sixième  volume  con- 
tient 34  grands  préludes  de  chorals,  et  une  col- 
lection de  variations;  et,  enfin,  le  septième  ren- 
ferme 33  grands  préludes  de  diorals,  et  une  suite 
de  variations. 

VI .  Mdsiqub  pour  nrvEas  imTBUMEirrs.  l**  Trois 
tonates  pour  un  violon  seul  ;  Leipsick ,  Breit- 
kopf  etHaertel.  Ces  sonates  sont  tirées  de  l'œnvre 
de  Bach  contenant  six  solos  pour  violon,  dont 
le  manuscrit  original ,  qui  a  appartenu  à  Tau- 
teur  de  cette  biographie ,  est  passé  dans  la  pos- 
session de  Baillot.  Une  autre  édition  des  trois 
sonates  a  été  donnée  par  Simrock,  à  Bonn,  sous 
ce  titre  :  Studio,  o  tre  tonale  per  vioHno.  M. 
F.  David,  professeur  au  conservatoire  de  Leip- 
sick {voy,  ce  nom)  en  a  publié  une  troisième  pour 
rasage  des  élèves  de  cette  institution,  avec  une 
instruction  sur  le  doigter  et  le  mécanisme  de 
l'archet,  soos  le  même  titre;  Leipsick,  Kistner. 
—  2<*  Ciaeona  (Chaconne)  avec  variations,  pour 
vi<don  seul;  Berlin,  Schlesinger.  Cette  belle 
pièce  est  tirée  de  la  deuxième  sonate.  Mendels- 
sohn  y  a  ajouté  un  accompagnement  de  piano  et 
Fa  pnhiiéeaveccetteaddition,  sous  ce  titre  :  Cha- 
eonna,  toità  variations  /or  violin  solo^  ioUh 
additional  aecompaniment  qf  piano  forte; 
Londres,  Boosey.  Cet  arrangement  a  été  réim- 
primé parCrantz,à  Hambourg.  —8®  Cinq  duos 
pour  ctetfx  Vf  o/on«  ;  Vienne,  Haslinger.—  4°  Six 
solos  ou  sonates  pour  violoncelle  publiés  par 
Dotzauer;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel.  Une 
autre  édition  a  paru  dans  la  même  ville,  chec  Kist- 
ner, sous  ce  titre  :  Six  sonates  ou  études  pour 
violoncelle  solo»  —  5»  Six  concertos  publiés 
pour  la  première/oiê d'après  les  numuserits  ori- 
ginaux^ par  S.  W,  Dehn  ;  Leipsick,  Péters  ;  n"*  I , 
Concerto  pour  violino  piocolo,  3  hauttwis  et  2 
cors  de  chasse,  avec  accompagnement  de  2  vio- 
lons, alto,  violoncelle  et  contrebasse  ;  u"  2,  Con- 
certo pour  violon,  flûte,  hautbois  et  trompette 
concertants,  avec  accompagnement  de  2  violons, 
alto,  viofonoelle  et  contrebasse  ;  n*  3,  Concerto 


pour  3  violons,  3  altos  et  3  violoncelles  avec 
basse  continue  pour  le  clavecin  ;  n»  4,  Concerta 
pour  violon  et  2  flûtes  concertants,  avec  accom- 
pagnement de  2  violons ,  alto ,  violoncelle  et 
contrebasse;  n<*  5,  Premier  concerto  en  la  mi- 
neur pour  le  violon,  avec  accompagnement  de  2 
violons,  alto  et  basse  ;n°  6,  Concerto  pour  clave- 
cin, flûte  et  violon  concertants, avec  accomp.  de 
violon,  alto,  violoncelle  et  basse.  Il  reste  à  pu- 
blier :  Une  symphonie  concertante  pour  2  vio- 
lons (en  ré  mineur),  avec  2  violons,  ajto  et  basse» 
dont  le  manuscrit  existait  chez  Ch.  Ph.  Em. 
Bach  (voyez  son  Catalogue,  p.  67);  une  sonate 
(en  si  mineur),  sous  le  nom  de  Trio,  pour  cla- 
vedn  et  violon,  qui  n'est  pas  celle  qu'on  trouve 
dans  le  recueil  de  6  sonates  pour  ces  instruments. 
Le  manuscrit  original  était  chez  Ch.  Ph.  Em. 
Bach.  Il  en  existe  une  copie,  de  la  main  d^Alt- 
-  nikol,  à  la  bibliothèque  royale  de  Bertin;  sonate 
(en  mi  majeur)  pour  clavecin  et  flûte  (Catal.  de 
Ch.  Ph.  Em.  Bach);  Trio  (en  si  mineur)  pour 
2  Aûles  et  clavecin  (ibid)  ;  Trio  (en  fa  majeur) 
pour  2  violons  et  basse  (copie  de  la  main  d'Alt- 
nlkol,à  la  bibliothèque  royale  de  Berlin)  ;  Sonate 
(en  ut  majeur)  pour  flûte  et  ba»se  (Catal.  de  Cb. 
Pb.  Em.  Bach)  ;  Trio  pour  flûte,  rioion  et  basse 
(en  ut  mineur),  ibid.  ;  Ouverture  (en  ut  majeur) 
pour  2  violons,  alto,  2  hautbois,  basson  et  basse 
continue  pour  le  clavecin,  à  la  bibliothèque  royale 
de  Berlin  ;  Ouverture  (en  si  mineur)  pour  2  vio- 
lons, alto,  flûte  et  basse  (Catal.  de  Ch.  Ph.  Em. 
Bach)  ;  ouverture  (en  ré  majeur)  {>our  2  violons, 
alto,  2  hautbois,  trompette  et  basse  (ibid.)  ;  Sym- 
phonie (en  ré  majeur)  pour  2  violons ,  alto,  2 
hautbois,  basson,  3  trompettes  et  basse  (ibid).; 
Symphonie  concertante  pour  violon  et  hautbois 
concertants,  2violons,  alto  et  basse;  quatuor  pour 
hanlbois,  violon,  alto  et  basse; Trois  Caprices 
pour  luth  seul.  On  peut  juger,  par  les  détails 
qui  viennent  d'être  donnés ,  de  la  prodigieuse 
fécondité  de  Jean-Sébastien  Bach;  fécondité 
d'autant  plus  étonnante,  que  ses  emplois,  ses 
voyages,  ses  élèves,  et  les  soins  qu'exigeait  sa 
famille  l'occupaient  beaucoup;  mais  c'est  préci- 
sément un  des  caractères  du  génie  que  la  (aci* 
lité  de  produire  au  milieu  des  obstacles  qui  l'en- 
vironnent. 

La  vie  et  les  ouvrages  de  J.  S.  Bach  ont  été 
les  objets  de  plusieurs  monographies  dont  voici 
les  titres  :  1'  Ueber  Johann-Sébastian  BacK's 
Leben^  Kunst  und  Kunstwerke  (Sur  la  vie  de 
Jean  Sébastien  Bach,  son  talent  et  ses  œuvres, 
par  le  docteur  Jean-Nicolas  Forkel;  Leipsick» 
1802,  in- 4»,  avec  le  portrait  de  Bach.  Il  a  paru 
une  traduction  anglaise  de  cet  ouvrage,  sons  ce 
titre  :  I4fe  of  John  Sébastian  Bach;  uHth  a 


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BACH 


aoi 


aitical  view  of  hls  compasitiom  ;  Londres, 
lS20,gr.  in*8<>de  1 16  pages —  2"*  Lebensbeschrei- 
bung  des  Kapeltmeister,  etc...  Johann  Sebas» 
iian  Bach,  etc.  (Histoire  de  la  fie  du  maître  de 
chapelle,  etc.,  JeaD«SébastieD  Bach,  publiée  par 
J.  £.  Grosser)  ;  Breslau,  t834,  petit,  iii-8**.  Com- 
ptiatioa  sans  valeur.  La  plus  grande  partie  da 
Toliime  est  remplie  par  des  anecdotes  concernant 
des  artistes  étrangers  à  l'objet  principal.  —  3»  /o- 
hann  Sébastian  Bach's  Leben,  Wirken  und 
Werke  (Yie,  talents  et  œuvres  de  Jean<-Sébas« 
lien  Bach,  parC.*L.  IliIgenfeldt);Leîpsick,  Hof- 
mdster,  1850,  t  vol.  in-4<»  de .182  pages,  avec 
quelques  pages  de  musique.  Cet  ouvrage  est  ce 
qo'on  a  fait  de  plus  complet  et  de  plus  exact  sur 
Bach.  —  40  Joh.  Seb,  Bach  in  idnen  Kirchen 
Caniaten  und  cy^ora/^e^an^n (Jean-Sébastien 
Bach  dans  ses  cantates  d'église  et  dans  seschants 
decbœnr,  par  Jean-Théodore  MoAewius)  ;  Ber- 
Ho,  1845,  gr.  in-4».  On  peut  aussi  consulter,  au 
point  de  vue  esthétique,  un  travail  concernant  le 
génie  et  les  œuvres  de  Bach,  par  l'auteur  de 
la  présente  biographie ,  inséré  dans  la  Gazette 
musicale  de  Paris  {année  1853,  nos  14, 17  et  19). 

BA€H  (GoiLLAOHe-FiuBDH4NN) ,  fils  atné  de 
Jean-Sébastien,  naquit  à  Weimar  en  1710.  Il 
apprit  dé  bonne  heure  la  musique  sous  la  direc- 
tion de  son  illustre  père,  qui  prit  plaisir  à  cnl- 
tiver  ses  heareuses  dispositions.  Il  reçat  aussi 
quelques  leçons  de  Graon  Talné,  alors  maître 
des  concerts  à  Mersebourg.  Jean-Sébastien  Bach 
ayant  été  nommé  directeur  de  musique  à  Técole 
Saini-Tliomas  de  Leipsick,  en  1723,  Guillaume- 
Friedmann  profita  de  cette  circonstance  pour 
suivre  les  cours  de  l'université,  et  s'adonna  par- 
ticolièrement  avec  ardeur  à  l'étude  de  la  jnris^ 
prudence  et  des  mathématiques,  dans  lesquelles 
il  devint  fort  habile.  En  1732 ,  il  fut  appelé  a 
Dresde,  comme  organiste  de  l'église  de  Sainte- 
Sophie;  mais  il  parait  qu'il  ne  garda  cette  place 
que  peu  d'années ,  et  qu'il  revint  chez  son  père, 
dont  il  Tut  le  compagnon  de  voyage  en  plusieurs 
occasions.  Nommé  en  1747  directeur  de  musique 
à  l'église  Notre-Dame  de  Halle,  il  se  rendit  dans 
cette  ville,  où  il  se  fixa  pendant  vingt  ans.  Ce 
long  séjour  lui  a  fait  donner  souvent  le  nom  de 
Bach  de  Halle.  En  1767,  il  quitta  sa  place,  sans 
motif  apparent,  et  vécut  sans  emploi  d'abord  à 
Leipsick,  ensuite  à  Brunswick,  en  1771,  à  Goet- 
tingueen  1773,  et  enfin  à  Berlin,  où  il  mourut 
^s  one  extrême  misère,  le  1^'  juillet  1784. 

Un  génie  heureux  et  des  études  profondes 
avaient  fait  de  Guillaume  Friedmann  Bach  le  pins 
grand  organiste,  le  plus  habile  fuguiste  et  le  plus 
savant  musicien  de  l'Allemagne,  après  son  père. 
«  Ad  clavecin,  dit  le  docteur  Forkel,  son  jeu  était 


«  léger,  brillant,  charmant  ;  à  l'orgue  son  style  était 
n  élevé,  solennel ,  et  saisissait  d'un  respect  reli* 
«  gieux.  »  Malheureusement  il  aimait  à  impro- 
viser et  écrivait  peu;  mais  ce  qu'il  a  laissé  est 
marqué  au  coin  du  génie  et  de  la  science  la  plus 
profonde.  On  a  lieu  de  s'étonner  qu'avec  des  ta- 
lents si  remarquables,  ce  musicien  ait  eu  si  peu  de 
bonheor,  et  qu'il  ail  été  réduit  à  vivre  def  secours 
de  ses  amis  pendant  les  dernières  années  de  sa 
vie,  quoiqu'il  n'eût  aucun  de  ces  vices  honteux 
qui  conduisent  quelquefois  les  artistes  à  la  misère. 
Mais  il  avait  un  caractère  opiniâtre  et  sombre 
qui  rendait  son  commerce  difficile;  il  s'irritait 
du  peu  de  succès  de  sa  musique ,  dont  le  carac- 
tère élevé  n'était  apprécié  que  par  les  connais- 
seurs, et  il  dédaignait  défaire  des  démarches  pour 
tirer  parti  de  ses  talents.  Ce  n'est  que  depuis  sa 
mort  qu'il  a  été  estimé  à   sa  juste  valeur  et 
que  ses  ouvrages  ont  été  recherchés.  On  a  de 
lui  :  P  Une  Sonate  pour  clavecin;  Halle,  1739.— 
2^  Six  Sonates  pour  clavecin;  Dresde,  1745.» 
30  Trois  Sonates  avec  accompagnement  de  vUh- 
Ion,  ceuvre  2*;  Amsterdam,  Hummel.—  4°  Siss 
Sonates  pour  clavecin  seul,  ibid.  On  a  publié, 
dans  ces  derniers  temps  :  S*'  12  Pblonaises  pour 
piano  seul;  Leipsick,  Péters.  —  6<>  Orgelstûcke 
Prxludien  und  Fugen  (Pièces  d'orgue,  1'*, 
2* et  3*  suites)  ;  Leipsick ,  Breitkopf.—  7*  Concerto 
pour  orgue  à  deux  claviers  et  pédale,  publié  par 
Griepeokerl,  d'après  le  manuscrit  autographe; 
Leipsick,  Péters.  11  a  laissé  en  manuscrit  :  r  Vom 
harmonisehen  Dreyklange. — 2o  Quatorzepolo- 
naises.  -~  3<>Huit  petites  fugues  pour  l'orgue.  — 
4**  Concerto  de  clavecin  à  boit  parties. — 5"  concerto 
de  clavecin  à  quatre  mains.  —  6®  Quatre  fugues 
poiir  l'orgue  à  deux  claviers  et  pédale,— 7®  Deux 
sonates  pour  deux  clavecins  concertants.  —  8*  Un 
Aventà  quatre  voix.  —  9*  Une  musique  complète 
pour  la  Pentecôte,  avecorchestre  et  orgue.  La  bi- 
bliothèque royale  de  Berlin  possède  de  ce  grand 
musicien,  en  manuscrits  autographes  ou  autres  : 
1<»  Dix  sonates  de  clavecin,  dont  une  a  pour  titre  : 
La  Beveillo.  Le  manuscrit  de  celle-ci  est  de  la 
main  de  Klmberger.  —7f*  Huit  fugues  pour  clave- 
dn  (en  ut  majeur,  ré  mineur,  mi  bémol,  ré  mhieor, 
mi  mineur,  si  bémol  et /a  mineur).  —  3»  Cinq 
fantaisies  idem  (en  la  mineur,  mi  mineur,  tf/ ma- 
jeur, «0/  mijenret  ré  mineur.— 4o  Concerto  pour 
2  clavecins  concertants  (en /a  majeur),  sans  ac- 
compagnement. —  5«  Symphonie  pour  2  violons, 
alto,  basse  et  deux  flûtes.  —  0*  Trio  pour  deux 
flûtes  et  basse.  —70  Deux  cantates  pour  la  flHe 
de  Noël,  à  4  voix  et  instruments.  ^  8»  Une  can- 
tate poar  la  première  férié  de  Pftques,  idem.  — 
90  Airs  d'église  avec  oigne  et  un  cor— 10»  Quinie 
compositions  pour  les  lêtes  principales  de  l'église» 


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302 


BACH 


la  plupart  à  quatre  voix,  orgne  et  instruments  (ma* 
nuscrits  originaux)  La  plupart  de  ces  ouvrages  ont 
^té  composés  pendant  le  séjour  de  l'auteur  à  Halle. 

BACH  (Charles  -  Pbilippb  -  EmiAinjEL  ) , 
deuiième  fils  de  ^ean-Sébastien,  naquit  h  Wei- 
mar  le  14  mars  1714.  On  le  désigne  ordinaire- 
ment par  le  nom  de  Bach  de  Berlin,  parce  qu'il 
demeura  dans  cette  ville  pendant  Tingt-neuf  ans. 
Il  fit  ses  premières  études  de  musique  à  TÀïole 
de  Saint-Thomas,  à  Leip&ick.  Son  père  le  prit  en- 
enite  sous  sa  direction ,  et  lui  enseigna ,  pendant 
plusieurs  années ,  le  clavecin  et  la  composition. 
Pendant  ce  temps,  il  fit  à  l'université  de  Leipsick 
un  cours  de  jurisprudence  qu'il  aciieva  à  Franc- 
fort-sur-roder.  Il  fonda  dans  cette  dernière  ville 
une  académie  de  musique,  dont  il  eut  la  direc- 
tion ,  et  pour  laquelle  H  composait  dans  les  occa- 
sions solennelles.  En  1738,  Use  rendit  à  Berlin  pour 
y  profeaserla  musique,  etdenx  ans  après  il  entra 
au  service  de  Frédéric  le  Grand ,  qui  venait  de 
monter  sur  le  trône.  Il  conserva  cet  emploi  jus- 
qu'en 1767 ,  où  il  alla  à  Hambourg  comme  di- 
recteur de  musique  pour  y  remplacer  Telemann. 
Ayant  son  départ,  la  princesse  Amélie  de  Prusse 
lui  conféra  le  titre  de  maître  de  sa  chapelle ,  en 
récompense  de  ses  services.  Ce  n'est  pas  sans 
beaucoup  d'obstacles  que  Ch.-Ph.-Ero.  Bach  par- 
Tint  à  s'afTrancliir  de  l'espèce  d'esclavage  où  il 
était  à  la  cour  de  Pmsse ,  pour  se  transporter  à 
Hambourg;  plusieurs  fois  il  avait  demandé^  son 
4iongé  sans  pouvoir  Tobtenir  :  on  se  contentait 
^'augmenter  ses  appointements.  N'étant  pas  né 
Prussien,  il  semble  qu'il  devait  être  libre  d'aller  où 
il  voulait  :  mais  il  s'était  marié  à  Berlin,  et,  dans  les 
«sages  despotiques  de  ce  temps-là,  sa  femme  et 
ses  enfants  ne  pouvaient  quitter  la  Prusse  sans  la 
permission  du  gouvernement  dont  ils  étaient  les 
sujets.  Le  souvenir  de  ce  qu'il  avait  souffert  en 
cette  occasion  loi  rendit  si  chère  la  liberté  dont 
il  jouissait  à  Hambourg,  qu'il  ne  voulut  jamais 
quitter  cette  ville,  quels  que  fussent  les  avantages 
que  lui  offraient  plusieurs  princes  d'Allemagne 
pour  l'attirer  à  leur  service. 

Le  docteur  Bumey  le  connut  en  1773  ;  il  jouis- 
sait d'une  honnête  aisance,  mais  non  de  toute  la 
considération  que  méritaient  ses  talents.  Accou- 
tumé comme  on  Tétait  en  Allemagne  au  style  sa- 
vant, harmonieux,  mais  plus  ou  moins  lourd  des 
compositeurs  de  ce  pays,  la  musique  de  Ch.-Ph.- 
Em.Bach,  pleine  de  nouveauté,  de  grâce,  de 
légèreté,  et  qui  s'éloignait  des  formes  scientifiques» 
ne  fut  pas  estimée  ce  qu'elle  valait,  et  ce  n'est 
guère  qu'en  France  et  surtout  en  Angleterre 
qu'on  sut  apprécier  tout  son  mérite.  C'est  cepen- 
dant ce  même  style,  perfectionné  par  Haydn  et 
Mozart,  qui  depuis  a  charmé  toute  l'Europe.  L'in- 


justice de  ses  compatriotes  fit  longtemps  le  tonr^ 
ment  de  Bach,  qui  avait  le  sentiment  de  son  ta- 
lent :  «  ifais,  disait-Il  à  Bnrney ,  depi^  que  foi 
cinquante  ans,  f  ai  quitté  toute  ambition.  Je 
me  Muis  dit  :  Vivons  en  repos;  car  demain  il 
faudra  mourir;  et  me  voilà  tout  réœneilié 
avec  ma  position.  Ce  grand  artiste  mourut  à 
Hambourg,  le  14  déoembre  17&S.  Il  eut  denx 
fils,  dont  l'un  suivit  la  carrière  de  la  jurispru- 
dence ,  et  l'antre  celle  de  la  ptinture  :  ce  sont  les 
premiers  membres  de  la  famille  des  Bach  qui  ne 
se  soient  pas  livrés  à  Tétude  de  la  musique.  Bach 
possédait  une  belle  collection  de  musique  an- 
cienne, de  livres,  d'instruments  et  de  portraits  de 
musiciens  :  elle  fut  vendue  en  1790,  et  le  cata- 
logue en  fut  imprimé  sous  ce  titre  :  Verzeichniss 
des  musikalischen  KacMasses  des  terstorbe- 
nen  Capellmeisters  Cari.  Phil,  Emmanuel 
Bach.  Hambourg,  1790,  142  pages  in-fto.  On  y 
trouve  une  notice  de  ses  compositions  imprimées 
et  manuscrites;  elles  consistent  :  1<>  en  deux 
cent  di&  solos  pour  clsTecin ,  composés  depuis 
1731  jusqu'en  1787, dont  70  sont  restés  en  manus- 
crit. —  20  Cinquante-deux  concertos  pour  le  cla- 
vecin et  orchestre,  composés  de  1723  à  1786, 
dont  neuf  seulement  ont  été  imprimés.  —  3o  Qoa* 
rante-sept  trios,  partie  pour  davednet  partie  pour 
flûte,  violon  et  basse,  desquels  vingt-sept  sont 
encore  inédits.  ^4o  Dix-huit  symphonies  à  grand 
orchestre ,  composées  de  1741  à  1776  :  on  n'es 
a  imprimé  que  cinq.  —  5»  Douze  sonates  pour  cla- 
vecin obUgé  avec  accompagnement  de  plusieurs 
instruments,  dont  trois  seulement  ont  été  pu- 
bliées. —  6^  Dix -neuf  solos  pour  divers  instru- 
ments, tels  que.  flûte,  hautbois,  viola  di  gamba, 
harpe ,  etc.  :  on  n'a  imprimé  que  deux  de  ces 
pièces.  —  V  Trois  quatuors  pour  clavecin,  flftte, 
alto  et  basse,  composés  en  1 788«  et  encore  inédits. 
—  %^  Une  foule  de  petites  pièces  pour  divers  ins- 
truments, imprimées  et  manuscrites  ;  de  pins,  en 
manuscrit:  un  Jlia^ni/ca/,  composé  en  1749; 
un  Sanctus\on  Yeni  Creator;  vingt-deux  can- 
tates et  motets,  composés  de  1768  à  1788;  quatre 
services  pour  la  fête  de  Pâques, composés  en  17&6, 
1^78  et  1784;  un  service  pour  la  fête  de  Noâ, 
en  1776;  neuf  chœurs  religieux  avec  orchestre, 
de  1771  à  178&;  trois  services  pour  la  IMede 
Saint-Michel,  i772,  177&  et  1785;  cinq  motets 
sans  instruments;  une  antienne  à  quatre  voix  ;  un 
Amen,  idem;  une  cantate  de  noces,  en  1766  ;  un 
chœur  italien  pour  le  roi  de  Suède,  en  1770; 
une  cantate  pour  une  naissance,  1769;  deux  ora- 
torios, 1780  et  1788  ;  deux  sérénades;  une  hymne 
de  naissance  en  deux  parties  ;  dix-sept  pièces 
pour  des  installations  de  prédicateurs ,  de  1769 
à. 1787  ;  deux  musiques  de  jubilé,  toutes  deux  en 


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BACH 


203 


1775;  une  eantete  pour  ténor,  aTec  orchestre , 
en  1772;  Selma  y  cantate  pour  soprano,  avec 
orciiestre,  1776  ;  cinq  airs,  avecorcliestre;  qualre- 
Yingt-qnhite  chants  imprimés  et  manuscrits»  et 
nue  quantité  considérable  de  chants  simples  ou 
cliorals  Le  nombre  des  ouvrages  que  Bach  a 
publiés  depuis  1731 ,  par  la  voie  de  Pimpression 
ou  de  la  gravure»  se  monte  à  plus  de  cinquante; 
en  voici  Pindication  :  I.  Poim  le  CB4irr  :  1"  Afe- 
lodien  su  Gellerts  geUtlichen  lAedern  (Mélo- 
dies pour  les  cantiques  de  Gellert)  ;  Berlin,  1754. 
Cet  ouvrage  eut  en  1784  sa  cinquième  édillon. 
—2''  Oden  Samm2un^(BecQeil  d'Odes)  ;  Berlin, 
1761.  3*  Anhang  sn  Gellerts  gelstliehen  Oden 
(Appendix  aux  odes  religieuses  de  Gellert).  Ber- 
lin, 1764.  —4"*  Une  multitude  d'airs  et  de  chan- 
sons dan^  les  recueils  de  Gnef,  deKraus,  de  Lang, 
de  Breitkopf  et  autres  oavrages  périodiques. 

—  5»  Philis  et  nrd5,  cantate;  Berlin,  1766. — 
60  Der  Wirthunddie  to5fe(rfIAte  et  les  Con- 
vives); Berlin,  1796.  — 7o  Les  psaumes  de  Cramer  ; 
Hambourg,  1774 —  8*  Die  Israeiiten  in  der 
Wûsle  (les  Israélites  dans  le  désert).  Oratorio, 
en  partition  ;  Hambourg,  1779.  ^9»  SanctuM,  à 
deux  chcenrs ,  en  partition ,  Hambomig,  1779.  — 
l<r  Sturm^s  geistliebe  Gesœnge  mU  Meledien 
(cantiques  de  Sturm,  mis  en  musique);  Ham- 
bourg. 1779.  Le  second  volume  du  même  ouvrage 
a  pani  à  Hambourg,  en  1781 —i  W  Kloptoks  Mot- 
gengetxng  am  SckixpfUngifeite  (  Hymnes  do 
matin ,  ponr  la  fête  de  la  Création,  par  KIopstock), 
en  partition  ;  Leipsick,  1787.  ^  12"  Deux  litanies 
à  huit  voix  en  deux  chœurs;  Copenhague,  1786. 
--la**  Rammlers  Àuferstehung  ûnd  Bimmel- 
fahrt  Jesu  (la  Résurrection  et  TAscension  de 
Jésus,  par  Ramier),  en  partit;  Leipsick,  1787. 

—  II.  Pour  le  claveqh  :  14*  Un  menuet  à  mains 
croisses  ;  Leipsick,  I7S 1 .—  1  &<*  Six  sonates  dédiées 
au  roi  de  Prusse;  Nuremberg,  1742;— 16"  con- 
certo pour  clavecin  en  ré;  Nuremberg,  174 S. 
-17'  Un  id.  en  si  bémol,  iWrf.,  1763.  — 18"  Six 
sonates;  Berlin,  1753.  —19* Dix  sonates,  dans  les 
œuvres  mêlées  de  HafTner;  Nuremberg,  1755  et 
1766.  —  20O  Deux  sonates  et  une  fugue  dans  le 
recueil  de  Breitkopr,  1757  et  1758.  —  21"  Une 
fugue  à  deux  parties  pour  clavecin ,  dans  le  re- 
cueil de  fugues  de  Marpurg ;  Berlin,  1758.— 
22"  Douze  petits  morceaux  pour  clavecin,  Berlin, 
1758.  —  230  Six  sonates,  avec  des  variantes  dans 
les  reprisée  (il  y  a  joint  une  préfece  sur  ces  varian- 
tes); Berlin,  1759. 11  j  en  aeuunedenxième  édition 
(•o  1785.  —  24*  Six  sonates;  Berlin,  1761.  — 
2ô»Six  sonates  ;i&i</.,  1762.-26"  Concerto  en  mi 
majeur;  ibid  ,  1763.— 27o  Trois  sonatines,  avec 
accompagnement,  de  1764  à  1765,  imprimées  sé- 
parément. —  28o  Six  sonates  faciles  ;  Leipsick, 


t766.  —  29<>  Recueil  de  pièces  pour  le  clavecin  ; 
Berlin,  1765.—  3o*  douze  petits  morceaux  à  Tn- 
sage  des  commençants ,  premier  recueil  ;  Berlin, 
1765.  —31*  deuxième  recueil  des  mêmes  ;  ibid, , 
1768.  —32*  six  sonates  à  l'usage  des  dames,  1770. 
Il  7  a  en  deux  éditions  de  cet  ouvrage,  Tune  gra* 
véa  à  Amsterdam,  l'autre  imprimée  à  Riga.  — 
830  douie  petites  pièces  à  deux  et  truis  parties  ; 

Hambourg,  1770 34*  MusikalUehe  Vermis^ 

chung  (Mélangea  mosicaux);  Hambourg,  1771.  — 
35*  Six  concertos  belles  avec  accompagnement; 
ibid.y  1772.— 36"  Six  sonates  pour  clavecin,  vio- 
lon et  violoncelle  ;  Berlin,  1776.»  37"  Trois  sona- 
tes ,  avec  accompagnement  de  violon  et  violon- 
celle, premier  recueil;  Leipsick,  1776.— 88*  Quatre 
sonates,  iHd,  deuxième  recueil  ;  Leipitick,  1777. 
— 39*Six  sonates  pour  les  connaisseurs,  Leipsick; 
1779.  —  40*  deuxième  recueil  des  mêmes  ;  Leip- 
sick, 1780.  —  41"  troisième  idem;  ibid  1783.  ~ 
42" Quatrième  idem  ;  ibid.  1785.  —  43*  cinquième 
idem;  ibid.  1785.—  44*  sixième  recueil  idem, 
avec  des  fantaisies  libres;  ibid.,  1787.  — 45"  So- 
nata péril  cembalosolo;  Leipsick,  1785.  — 
Poun  DrvEiis  insTRUHBifTS  :  —  46*  Trio  pour  vio- 
lon, en  ut  mineur,  avec  des  observations,  suivi 
d'un  autre  trio  pour  flûte ,  violon  et  basse;  Nu- 
remberg, 1751.  —  470  symphonie,  en  ml  mineur, 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  ibid.,  1759.  — 
48*  Quatre  symphonies  à  grand  orcliestre  ;  Le!))- 
sick,  1780.  —  49^Preludio  e  âei  sonate  per  ar^ 
gano:  Berlin,  1790,  grand  in-fol.»  IV.  ÉCRrrs 
son  LA  mjsiQOB  :  50*  Binfall  einen  doppelten 
Contrapunct  in  der  Octave  von  6  Tacten  tu  ma- 
chen  ohne  die  Regeln  davon  zu  wixsen  (Idée  pour 
composer  un  contrepoint  double  à  Toctave,  de  six 
mesures,  sans  en  connaître  les  règles  )  ;  1757,  dans 
le  troisième  volume  des  essais  de  Marpurg.  — 
31*  Versuch  ûber  die  wahre  Art  das  Klavier 
%u  spielen,mit  Bxemplen  und  18  Probtiûeken 
in  6  Sanaten  (Essai  sur  la  vraie  manière  déjouer 
du  clavecin,  avec  desexempleset  dix*liuit  modèles 
en  six  sonates);  Berlin,  1752  —  1762,  in-4*,  2  vo- 
lumes. Les  exemples  de  cet  ouvrage  forment  on 
volume  grand  in-folio.  La  deuxième  édition  de 
cet  excellent  ouvrage  a  été  publiée  à  Leipsick  , 
en  1782,  la  troisième  en  1787,  la  quatrième  en 
1797.  Rien  ne  peint  mieux  rindifTérence  ou  l'on 
est  en  France  pour  les  progrès  de  la  musique,  qoe 
l'absence  d'une  traduction  de  ce  livre,  beaucoup 
plus  important  que  son  titre  ne  l'annonce.  Lç  se- 
cond volume  contient  d'excellents  principes  d'ac- 
compagnement. L'auteur  de  cette  biographie  pos- 
sède lemanuscritautographed'un  petit  ouvrage  de 
Ch.'Ph.-Emm.  Bach,  intitulé  :  Kurze  Anwei" 
sung  zum  Oeneral-Bcus  (courte  instruction 
pour  la  basse  continue),  petit  {n-4o  obi.  de  30 


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204 


BACH 


pages,  ainsi  que  seiie  lettres  de  sa  main,  relatives 
à  5a  vie  et  à  ses  ouvrages  ;  enfin  le  catalogue 
thématiqne  de  toutes  ses  ceuvres  imprimées  et 
inédites,  manuscrit  supérieurement  exécuté  en 
un  volume  in-fol.  de  98  pages,  précédé  d'une 
belle  vue  de  son  tombeau  sur  les  bords  de  T  Elbe, 
peint  en  goiiaclie.  On  lit  dans  le  Correspondant 
de  Hambourg  (1790,  no  160),  que  Bachlni- 
méme  fut  le  rédacteur  de  ce  Catalogne,  dont  on 
a  extrait  celui  qui  a  été  publié  après  sa  mort.  On 
a  imprimé  quelques  ouvrages  posthumes  de  Bach 
à  Beriin  et  à  Leipsick,  consistant  principalement 
en  musique  de  chant  et  de  clavecin.  M.  A.-F. 
Ricci  us  ptibKe  en  ce  moment  (  1A53)  une  édition 
eomplèle  des  oeuvres  de  Charles-Philippe  Emma- 
nuel Bach,  pour  le  clavedn,cbez  Frédéric  Hof- 
meister,  à  Leipsick.  La  première  livraison^ 
contenant  six  sonates,  est  accompagnée  d*nne 
introduction  historique  et  critique.  Le  catalogue 
thématique  de  toutes  les  compositions  inédites 
de  Bach  pour  le  clarecin  et  pour  d'antres  instru- 
ments, avec  l'indication  de  leur  date,  se  trouve  dans 
le  Catalogne  général  de  sa  collection  cité  précédem- 
ment. Les  manuscrits  autographes  d'une  partie  de 
ses  cantates  d'égliseet  autres  ouvrages  de  musique 
religieuse,  ainsi  que  de  ses  symphonies  et  deses  con- 
certos pour  clavecin  et  pour  divers  instruments, 
se  trouvent  à  Xk  bibliothèque  royale  de  Berlin. 

Créateur  de  la  sonate  moderne,  Emmanuel 
Bach  a  eu  le  sort  souvent  réservé  à  ceux  qui  ou- 
vrent des  voies  nonvelles  dans  Part  :  il  fut  mé- 
connu de  ses  contemporains,  parce  que  son  style 
était  trop  nouveau  ponr  eux,  et  ses  ouvrages 
ont  vieilli  rapidement,  parce  que  ses  successeurs, 
instruits  par  son  exemple,  ont  développé  ce  qull 
avait  inventé  et  en  ont  perfectionné  les  formes. 
Jugées  an  point  de  vue  de  l'époque  actuelle,  les 
pièces  composées  par  ce  grand  musicien  nous  sem- 
blent trop  courtes,  accoutumés  que  nous  som- 
mes à  l'ampleur  parfois  exagérée  de  la  musique 
de  Beethoven ,  de  Weber  et  de  Mendeissohn. 
Parmi  les  nombreux  '  recueils  de*  sonates  qu'il 
a  mis  an  jour,  on  remarque  en  première  li- 
gne celui  qui  a  pour  titre  SoncUes  de  cla- 
vecin pour  les  connaisseurs  (Clavier-Sona- 
ten  far  Kenner),  dont  il  a  para  six  suites  à 
Leipsick ,  depuis  1779  jusqu^en  1787 ,  et  dont  la 
réunion  forme  un  gros  voinme  in-fol.  Cette  im-  | 
portante  production  renferme  dix-huit  sonates, 
dooxe  rondeaux  détachés,  et  six  fantaisies.  Le 
titre  Sonates  pour  les  Connaisseurs,  semble 
une.  protestation  contre  l'indifférence  que  le 
vulgaire  montrait  pour  les  ouvrages  de  Bach.  Un 
des  traits  caractéristiques  du  talent  d'Emma- 
nuel Bach  est  son  penchant  pour  la  mélodie. 
A  le  voir  s'éloigner  avec  soin  du  style  fugué 


dans  la  phipart  de  ses  ouvrages,  on  a  peue 
à  comprendre  qu'il  ait  pu  s'affrancliir  avec 
tant  de  liberté  de  l'éducation  qu'il  avait  reçue 
et  des  liabitudes  de  son  enfance.  Des  quatre 
fils  de  Jean-Sébastien  Bach  qui  se  sont  montrés 
dignes  de  leur  illustre  père,  l'atné  (Guillaume- 
Friedmann)  et  Jean- Chistophe- Frédéric  ont  été 
les  continuateurs  de  sa  manière,  et  Ton  voit  dans 
leurs  oeuvres  qu'ils  ont  été  inspirés  par  son  génie. 
Les  deux  autres,  au  contraire  (Charles  Philippe - 
Emmanuel  et  Jean-Chrétien),  ont  été  mélodistes 
avec  passion ,  et  ont  employé  toutes  les  ressoar- 
ees  de  leur  imagination  à  la  création  ou  à  la  pro- 
pagation des  formes  modernes.  Jean-Sébastien 
était  encore  dans  toute  la  force  de  son  talent 
lorsque  son  fils  Emmanuel  publia  ses  premiers 
ouvrages.  Il  serait  intéressant  de  savoir  quelle  iat 
l'opinion  de  ce  grand  homme  sur  des  choses  si 
différentes  de  son  style.  Vraisemblablement  il 
les  aura  considérées  comme  des  bagatelles  ;  car 
c'était  par  ce  mot  qu'il  désignait  les  opéras  ita- 
liens de  son  temps,  et  toute  la  musique  libre  qui 
n'avait  de  base  que  ^ia  l'imagination,  qaoiqall 
eût  lui-même  l'imagination  la  plus  riche  et  la  plos 
indépendante.  Quoi  qu'il  en  soit,  Emmarmel  Bach 
fit  voir  dans  son  premier  œuvre  de  sonates ,  dédié 
au  roi  de  Prusse,  et  publié  en  1742,  la  voie  nou- 
velle où  il  voulait  s'engager ,  quoiqu'il  y  eût  en- 
core quelque  incertitude  dans  sou  style;  mais  il 
caractérisa  davantage  sa  manière  daus  les  six  so* 
nates  qu'il  fit  paraître  en  1753.  Là,  les  formes 
qu'il  a  reproduites  dans  ses  autres  ceuvres  sont 
arrêtées,  etPon  n'y  retrouve  plus  rien  de  l'ancienne 
école. 

Cependant  ces  oeuvres,  et  quelques  sonates 
détachées  du  même  genre,  qu'Emmanuel  Bach 
avait  fournies  aux  recueils  de  compositions  de  di- 
vers auteurs  publiés  à  Nuremberg,  diex  Haffner, 
et  à  Leipsick  cliei  Breitkopf ,  ayant  fait  accuser 
cet  artiste,  par  quelques  critiques  allemands, 
de  n'avoir  adopté  des  formes  libres  dans  ses  com- 
positions ,  que  parce  qu'il  n'avait  pas  assez  d'ha- 
bileté dans  l'art  d'écrire  pour  traiter  avec  talent 
des  ouTrages  plus  soolastiqnes ,  Il  crat  devoir 
démontrer  llnjustice  de  cette  attaque,  en  faisant 
insérer  dans  le  recueil  intitulé  Musiealisckes 
Allerleg,  publié  à  Berlin  en  1761 ,  deux  sonates, 
dont  la  première  (en  mi  mineur)  est  composée 
de  pièces  d'anciennes  formes  d'un  style  serré,  et 
dont  l'autre  (en  ré  mineur)  a  pour  dernier  mor- 
ceau une  fugue  excellente.  S'il  était  nécessaire 
d'avoir  une  autre  preuve  de  la  valeur  des  ceu- 
vres de  Bach  que  ces  mentes  ouvrages,  on  la 
trouverait  dans  la  haute  estime  que  Haydn , 
Moiart  et  Clementi  eurent  toigonrs  pour  l'origi- 
nalité du  style  de  cet  artiste. 


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fiACH 


205 


BACH    (JBAN-CmitsvoraB-FiiéDéiiN:),    flls 
de    Jean-Sébastien,  né  à  Leipsick,  en   1732, 
étudia  d'alMrd  le  droit  à  l'uniTereité  de  sa  Tille 
natale;  mais  bientôt  11  abandonna  cette  science 
pour  la    mnsiqoe,  qnll   aimait  avec  passkw. 
Ses  bearenseft  dispositions  et  tes  leçons  de  son 
père  en  firent  un  compositeur  habite  et  un  pia- 
niste distingoé.  Charmé  de  ses  tatenis ,  le  comte 
de  Sehaamboarg',  grand  amateur  de  musique , 
le  nomma  son  maître  de  chapelte,  et  lui  donna 
des  appointements  de  1000  thalen  (3,750  fr.). 
Les  devoirs  de  sa  place  Tobligeaient  à  compo- 
ser des  cantates  et  des  oratorios  pour  toutes  les 
fêtes  de  la  petite  cour  de  BOckebourg;  du  reste, 
il  jouissait  d^one  existence  douce ,  tranquille ,  et 
pouvait  se  livrer  aux  travaux  qn*il  afTectionnait, 
sans  être  troublé  par  un  service  fatigant.  Il  ne 
s'éloigna  qu'une  seule  fois  de  la  résidence  du 
comte  de  Sdiaumbonrg  :  ee  fbt  pour  faire  avec 
son  frère,  Jean-Chrétien  Bach,  nn  voyage  de 
quelques  mots  à  Londres.  De  retour  à  Bdcke- 
bourg,  il  y  mourut  te  26  janvier  1795,  d'une  in- 
flammation de  poitrine,  laissant  après  lui  la  ré- 
putation d*un  artiste  distingué  et  d'un  homme 
respectable.  On  ne  trouve  point  dans  ses  com- 
positions le  feu  qui  distingue  celles  de  ses  flrères 
Ctuirles-Philippe-Emmanuel  et  Guillaume-Fried- 
mann  ;  mais  elles  se  font  remarquer  par  la  force 
de  riiarmonie  et  par  rhabileté  avec  laquelle  le 
style   fugué  y  est   traité.  Bach  aimait  son  art 
4vec  passion,  et  s'en  occupait  sans  cesse  :  jusqu'à 
sa  mort,  il  conserva  rhabitude  de  consacrer  toutes 
ses   matinées  à  la  composition.   Ses   ouvrages 
sont  en  grand  nombre  ;  la  bibliothèque  royate  de 
Berlin  possède  en  manuscrit  :  Ino,  cantate  de 
Ramier,  a  voix  seule  avec  deux  violons,  viole  et 
basse.  —  La  jeunesse  de  Jésus,  tableau  biblique  à 
quatre  voix,  deux  violons,  viole,  basse  continue, 
deux  fiâtes  et  deux  cors.  —  La  Résurrection  de 
Lazare ,  oratorio  de  H erder,  à  quatre  voix  et 
orchestre.  —  Une  Cantate  pour  l'anniversaire  de 
la  naissance  du  comte  de  Schaum bourg,  composée 
en  1787,  à  quatre  voix  et  orchestre.  —  Une  can- 
tate pour  l'Ascension,  à  quatre  voix,  deux  violons, 
alto  et  basse  continue.  —  Deux  motets  à  quatre 
voix.  — Une  symphonie  (en  fi  bémol)  pour  deux 
violons,  alto,  basse,  deu«  clarinettes,  basson  et 
deux  cors.  —  Pifgmalion,  cantate  théâtrale.  — 
Dell  X  concertos  pour  le  piano  avec  orchestre. — Un 
trio  pou  r  flûte,  violon  et  tNisse.-r  Un  autre  trio  pour 
deux  violons  et  basse  ;  et  des  airs  avec  orchestre. 
11  n^a  été  imprimé  de  la  Composition  de  Jean-Chris* 
tophe-Frédéric  Bach  que  des  sonates  isolées, 
dans  les  mélanges  de  musique  (Musicalisches 
Vielerlep),  les  cantiques  de  Munter  (Munter's 
geistliche  i^feiier),  dont  la  deuxième  livraison 


a  paru  en  1774.  —  Six  quatuors  pour  flûte,  violou, 
viole  et  basse,  gravés  à  Hambourg.—  Ino,  can- 
tate arrangée  pour  le  clavecin,  en  1 786.  —  Musi- 
ealUche  Nebenstunden  (les  Heures  d^amuse- 
ment  de  musique ,  collection  de  petites  pièces)  : 
le  premter  cahier  a  paru  en  1787  et  les  antres 
dans  les  années  suivantes,  jusqu'en  f  791 .  —  Enftn, 
six  quatuors  pour  te  violon,  à  Londres,  en  1785. 
Les  sonates  faciles  pour  te  clavecin,  et  la  cantate 
V Américaine,  que  Gerber  attribue  à  Jean-Chris- 
toplie-Frédérie,  dans  son  ancien  lexique,  ap- 
parttennent  à  son  fMre  Jean-Chrétien.  L'épouse 
de  Bach  était  cantatrice  à  la  cour  du  comte  de 
Schaumbourg. 

BA€H  (jBAN-CBiiÉTiBif),  onsième  flls  de 
Jean-Sébastien,  naquit  à  Leiiralck  en  1735.  Il 
n'avaH  pas  encore  quinze  ans,  lorsqu'il  perdit  son 
père  ;  ee  malheur  robligea  de  se  rendre  à  Berlin 
chez  son  frère  Ch.-Ph.-Emmanuei,  pour  y  per- 
fieetionner  son  talent  sur  te  clavecin  et  dans  la  com- 
position. Ses  progrès  étalent  sensibles,  et  déjà  quel- 
ques-unes de  ses  productions  avaient  été  remar- 
quées du  public,  tersque  la  connaissance  qu'il  fit 
de  quelques  cantatrices  italiennes  fit  naître  en  lut 
le  désir  de  visiter  riUlte.  Il  quitta  Beriin  en  1754, 
et  se  rendit  à  Milan ,  on,  peu  de  temps  après, 
Il  fut  nommé  organiste  de  la  catliédrate.  On 
ignore  les  motifs  qui  lui  firent  quitter  cette  ville, 
mais  II  est  certain  quil  se  rendit  'à  Londres  en 
1759.  Il  n'y  fut  pas  longtemps  sans  être  M  mu- 
sicien de  la  reine,  et  peu  après  maître  de  sa 
chapelle.  En  1763 ,  il  fit  représenter  son  opéra 
d*OrU>ne,ossia  Diana  vendieata,  ouvrage  qui  a 
fait  sensation  par  quelques  beaux  airs,  et  perdes 
effets  nouveaux  d'instruments  à  vent.  Cest  dans 
cet  opéra  que  les  clarinettes  furent  entendues 
pour  la  première  fois  en  Angteterre.  Le  succès 
de  Bach  dans  cet  opéra  fixa  son  sort  à  Londres', 
où  il  demeura  jusqu'à  sa  mort,  qui  eut  lieu  en 
17S2.  Il  fit  cependant  un  voyage  à  Paris  vers 
1780,  mais  il  resta  peu  de  temps  dans  cette  ville. 

Sans  avoir  la  puissance  d'inventten  et  te  ri- 
cliesse  d'harmonie  de  son  père,  ni  la  variété  d'i- 
dées et  la  profondeur  de  son  frère  Charles-Phi- 
lippe-Emmanuel, Chrétien  Bach  fut  cependant 
un  des  mustetens  remarquables  du  dix-lniitième 
siècte  ;  et  tels  sont  les  avantages  de  la  carrière 
dramatique,  que  son  nom  et  ses  ouvrages  ont  été 
bien  plus  généralement  connus  que  ceux  de  ces 
deux  grands  artistes.  Ses  airs  sont  fort  beaux, 
et  plusieurs  ont  joui  d'une  grande  célébrité.  Son 
chant  n'a  point  de  caractère  qui  lui  soit  particn» 
lier;  il  se  rapproche  beaucoup  de  la  manière  des 
maîtres  italiens  de  l'époque  où  il  écrivait,  et 
surtout  de  ceux  de  Técote  de  Naples;  mais  il  a 
du  brillant ,  de  la  facilité  ;  ses  mélodies  sont  fa- 


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206 


BACH 


▼orables  aax  voix,  et  les  accompagnèmenU  en 
sont  élégants  et  d'un  bon  effet.  Bach  a  eu  le  mé- 
rite de  donner  aux  airs  d^opéra  un  eflét  plus  dra- 
matique, en  ne  ramenant  point  après  l'allégro  le 
roouYeroent  lent  du  commencement,  comme  Ta- 
TaJent  fait  tous  les  compositeurs  italiens  qui  Ta- 
▼aient  précédé.  Les  opéras  les  plus  connus  de 
Chrétien  Bach  sont  :  1**  Catone;  Milan,  1758, 
etLondres,  1764.  — 2*  Orionci  Londres,  1763.— 
fZanaida;  dansla  même  année.— 4'  Bérénice^ 
pasticdo,  avec  des  morceaux  de  Basse ,  Galuppi 
etFerradini  ;  1764.  —  5»  Adriano  ïn  Siria;  1 764. 
— 6*  Coroltoco;  1767.— 7*  VOlimpiade;  1769. 
—  9*  BUo.  —  »•  Or/eo;  1770.  — 10»  TemislocU, 
dont  la  partition  manuscrite  est  à  la  bibliothèque 
royaledeBerlin.— U^'St/actf.— 130Xttcio5t;/a. 
— - 13«  £a  Clemenia  di  SeijHone,  — 14*  Gioat  te 
di  Otuda,  oratorio. —  16*  ÀmadU  des  Gaules^ 
en  trois  actes,  gravé  à  Paris.  Cet  ouvrage,  en- 
trepris sur  la  demande  des  directeurs  de  TOpéra, 
fut  représenté  en  1779,  et  le  manuscrit  fut  payé 
10,000  fr,  par  l'administration,  suivant  le  compte 
des  dépenses  de  1779  à  1780.  VOriùne  de  Bacli 
fut  traduit  en  francs,  en  1781 ,  et  reçu  à  1*0- 
péra  dans  la  même  année  ;  mais  il  n'a  pas  été 
représenté.  Ses  autres  compositioos  pour  le  diant 
consistent  en  un  Salve  Reçina,  un  Maçni/leat  k 
deux  voix  et  orchestre,  on  LamdaU  pueri  à  deux 
voix  et  orcliestre,  un  Gloria  à  qnatre  voix  et 
orchestre,  deux  motets  pour  ténor  eoropoiés  poor 
le  célèbre  dianteur  Raff,  .quelques  autres 
compositions  poor  l'église,  et  une  cantate  inti- 
tulée Die  Amerikanerinn  (L'Américaine); 
Dresde.  La  bibliothèque  royale  de  Beriin  pos- 
sède vingt-quatre  volumes  d'airs  en  partition, 
extraits  des  opéras  de  Chrétien  Bscli. 

Bach  a  en  anssi  de  la  oélébnté  pour  sa  mu- 
sique instramaoïale,  qui  se  compose  de  quinze 
symphonies  à  huit  instruments  ;  une  symplionie 
concertante  pour  phisieurs  instruments;  dix- 
huit  concertos  poor  clavecin  avec  accompagne- 
ment; six  quintetti  pour  la  flûte  et  le  violon, 
trente  trios  ou  sonates,  poor  clavecin ,  violon 
et  hasae;  une  sonate  à  quatre  mahis;  une  pour 
deux  phinos;  six  trios  pour  violon;  douie  so- 
nates poor  clavecin  seul;  six  quatuors  pour  vio- 
lon; deux  quintetti  pour  piano,  flûte,  haut- 
bois, alto  et  violonceUe,.et  un  quatuor  pour 
piano,  deux  violons  et  basse.  Toute  cette  musi- 
que est  facile  à  Jouer;  c'est  plutôt  à  cet  avantage 
qu'au  mérite  de  la  composition,  qu'il  faut  attri- 
buer les  soocès  qu'elle  a  obtenus. 

BACH  (CtoLB),femme  du  prèd^dent,  née  à  Mi- 
lan, en  1746,  d'une  famille  nommée  Graui,  fut 
cantatrice  au  théâtre  italien  de  Londres,  depuis 
1767  jusqu'à  la  mort  de  son  mari.  £lle  n'éUit 


pas  jolie  et  n'avait  aucim  talent  comme  actrice, 
mais  le  timbre  de  sa  voix  était  si  agréabis,  son 
intonation  si  juste,  son  expression  musicale  si 
naive et  si  pénétrante, qu'elle  faisait  oublier  ces 
défoots.  La  perte  de  son  époux  lui  fitquitter  Loo- 
dres  pour  retoomer  dans  sa  patrie. 

BACH  (JBAif-NiGOLàs),  ûUatné  de  Jein- 
Cliristoplie ,  naquit  à  Eisenac^ ,  le  10  octobre 
1669.  En  1695,  il  fut  nommé  onganiste  à  Jeni, 
où  il  établit  une  fabrique  de  clavecins.  Yen  la 
fin  de  sa  vie,  U  se  retira  dans  sa  ville  natale,  où 
il  mourut  en  1738.  .11  a  compo<ié  des  suites  de 
pièces  poor  l'orgue  et  pour  le  clavedn,  qui  prss- 
vent  qu'il  avait  un  grand  talent  coamae  ofptnàe 
et  comme  compositeur.  En  1787,  on  trooTsit 
dans  le  magasin  de  Breitkopf,  à  Leipcick,unniotet 
manuscrit  à  deux  climors  sor  le  texte  :  Merk 
ouf  m^iA  Ber%^  ele.,  qui  était  l'oovrage  de  œ 
musicien.  La  bihHelhèque  royale  de  Beriin  pos- 
sède de  sa  composition,  en  manuscrit,  un  £yri« 
et  oo  Gloria  à  quatre  voix  avec  instrumeots, 
composé  sur  le  cantique  allemand  :  ÂlMn  GoU 
in  der  Hôh  mH  Ehr  (en  mi  mineur).  Jean-Xi- 
eolas  Bach  eut  deux  frères  qui  exercèrent  lossi 
la  profession  de  musiciens;  Ton,  nommé  Jeia- 
Christophe,  demeura  d'abord  à  Erfort,  puis  à 
Hambourg,  ensuite  à  Rotterdam  et  enfin  à  Lon- 
dres, où  il  est  mort  ;  l'autre,  nommé  Jeso-Fré- 
déric,  fut  organiste  de  Saint-Blalse  àMttlhsoseB. 
Un  troisième  frère  de  Jean-Nicolas,  nomné 
Jean-Michel,  mourut  dans  son  enfance. 

BACH  (JiAii-Looia),  fila  de  Jean-Nicbel, 
naquit  en  1677  à  Amte-Geliren,  dans  lapriaci- 
pauté  de  Sdiwariiboorg-Sonderahaasen,  et  lot 
maître  de  cliapelle  de  la  oour  de  Saxe-MeinoB- 
gen.II  mourut  en  1730.  La  bibliothèqoeroyalede 
Beriin  possède  une  musique  funèbre  à  deuxcliorars 
avec  Instruments,  divisée  en  trois  parties,  et 
composée  par  cet  artiste,  en  1724,  poor  les  obsè- 
ques du  prince  Eroest-Louis  de  Saxe  Meinongea. 
Emest-Lottis  Gerber  possédait  ausai  du  méae 
compositeor  une  grande  cantate  d'église  écrite  en 
1710,  pour  le  W  dimanche  après  la  Trinité. 
Gerber  accorde  beaoooup  d'éloges  à  cette  oom- 
position,  écrite  à  quatre  voix,  deux  violons ,  deoi 
violes  et  basse  continue. 

BACH  (JBAU-EnNXST),  fils  de  Jean-Berosrd 
et  petit-fils  de  Jean-Egide,  maître  de  chapeiie  do 
doc  de  Saxe-Weimar,  à  Eisenadi ,  naquit  daiu 
cette  ville,  le  28  Juin  1722.  Il  demeura  six  ans 
à  l'école  Saint-Thoinas  de  Leipsick,  et  à  raoi- 
vcrsité  de  la  même  ville:  il  y  étudU  la  juris- 
prudence, et,  de  retour  à  Eisenach,  U  y  eieits 
la  profession  d'avocat  Mais  il  parait  s'être  sur- 
tout occupé  de  la  musique,  car,  en  1748,  il  tut 
donné  comme  adjoint  à  son  père  (Jesn-Bernard, 


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BACH 


Vh 


doat  il  a  été  parlé  ci-dessus) ,  dans  la  place 
d'organiste  de  Téglise  de  Saint-Georges.  Il  mou- 
rut à  Eisenach  vers  1781 ,  avec  le  titre  et  la  pen- 
dott  de  maître  de  cliapelle.  On  a  publié  de  sa 
composition  :  1®  SamnUung  atuserlesener  Feh 
beln  mit  Meiodien  (  Recueil  de  fables  choisies  mi- 
ses en  musique)  ;  Nuremberg. — 2*  Trois  sonates 
pour  clavecin  avec  violon  ;  idid.,  1770,  in-foL 
—3*  Deun  idem;  IMtf.,  1772.  Ses  autres eompo- 
litions  sont  restées  en  manoscrit  :  elles  consis- 
tent en  une  quantité  de  psaumes;  deux  Magnifi- 
cat; doux  services  pour  la  Passion;  deux  can» 
tates  à  quatre  voix  et  orchestre;  une  grande 
musiqne  funèbre  pour  les  otMèques  du  duc  Er- 
nest-Angu8te<^nstantin  de  Saxe-Weiniar,  des 
chanaons,  et  quelques  symphonies  composées 
pour  le  service  de  la  cour  à  laquelle  il  était  at- 
taché. On  lui  doit  aussi  la  préface  de  la  première 
éditioa  de  l'ouvrage  d'Adelung,  intitulé  Muiika- 
liiche  Geiahrthêit.  Son  fiU,  excellent  organiste, 
loi  a  stt^édé  dans  ses  places  d'organiste  et  d'a- 
vocat de  la  cour.  On  trouve  en  manuscrit  à  la 
UUiotbèqueroyaie  de  Berlin  :  un  Kirrieet  Gloria  k 
quatre  voix  et  basse  continue,  le  18*  psaume  à  qua- 
tre voix  et  instruments,  trois  cantates  d'église»  un 
motet  à  cinq  voix  et  instruments,  une  fugue  k 
quatre  voix  et  orchestre,  et  une  fantaisie  pour 
le  clavecin  »  composés  par  Jean^Emest  Bach. 

BACH  (JBAJi-Éuft),  second  Ois  de  ^ean-V^ 
lentln,  et  petil-tiis  de  Georges- Christophe;,  na- 
quit en  170&,  et  fut  maître  de  musique  et  inspec- 
teur du  gymnase  de  Scliweinfurt  ;  il  y  fut  installé 
solennelleroent  le  39  mai  1 743,  et  mourut  en  1 75&, 
à  l^^e  de  cinquante  ans.  11  a  laissé  quelques 
compositions  pour  l'Église  qui  sont  restées  en 
manuscrit. 

BACH  (Jbar-Migbbl),  surnommé  Je  Jeune, 
fut  d'abord  eaniork  Tonna,  vers  1768;  mais, 
entraîné  par  le  goût  des  voyages,  il  abandonna  sa 
place,  et  voyagea  en  Hollande,  en  Angleterre  et 
en  Amérique.  De  retour  en  Allemagne,  il  étudia 
pendant  quelque  temps  à  Gœttingue,  en  1779,  et 
se  ixa  ensuite  à  Custrow,  dans  le  duché  de 
Meeklembonrg,  où  il  exerçait  encore  la  profession 
d'avocat  en  1793.  Ses  ouvrages  se  composent 
de  six  caticertos  aisés  pour  U  ciaveein ,  flf.  1  ; 
Berlin,  1770.  li  a  publié  aussi  un  ouvrage  in- 
titulé :  Kurte  und  systematische  Anleitung 
znm  Qeneralbass  und  der  Tonkunst  uber- 
haupt,  mit  Bxempeln  erlœutert,  tum  Lehren 
und  Lemen  eniworfen  (Instruction  systéma- 
tique pour  apprendre  la  basse  continue  et  la 
mnaiqae  en  général ,  avec  des  exemples  pour 
ceux  qui  veulent  enseigner  et  pour  ceux  qui 
veulent  apprendre  );  Cassel ,  1780 ,  in  4*, 

BACH  (  GuiLLAmiB  ),  fils  de  Jean-Christophe- 


Frédéric,  et  petit-fils  de  Jean-Sébastien,  naquit 
en  1754  à  Bttckebourg,  où  son  père  était  maître 
de  chapelle  du  comte  de  Schanmbourg.  Il  sé- 
journa d'abord  quelque  temps  à  Londres  chex 
son  onde ,  Jean-Chrétien  Bach ,  par  les  soms 
duquel  il  acquit  du  talent  dans  la  musique.  De 
retour  en  Allemagne,  il  composa  une  cantate,  qui 
fut  exécutée  k  Minden  en  1789,  en  présence  de 
Frédéric-Guillaume  II.  Cette  composition  plut 
au  roi ,  qui  accorda  à  l'auteur  la  place  de  timlMl- 
lier  dans  la  nouvelle  chapelle  de  la  reine,  en  1790, 
et  ensuite  celle  de  musicien  de  la  eliambre.  Guil- 
laume Bach,  dont  le  fils  était  naguère  le  seul 
rejeton  vivant  de  l'illustre  famille  de  son  nom, 
a  rempli  ces  euiplois  pendant  près  de  40  ans.  Les 
ouvrages  de  sa  composition  qui  ont  été  publiés 
sont  :  1"  la  cantate  dont  il  a  été  parié  ci*dessus, 
et  qui  a  paru  sous  le  titre  de  Joie  du  peuple  de 
voir  son  roi  bien-aimé,  avec  accompagnement 
de  clavecm;  Bilckebourg;  1790.  •*  2*  Six  sonates 
pour  clavecin  et  violon,  couvre  premier;  Berlin, 
1786.  -^  S*" Trois  sonates  pour  clavecin  et  violon, 
op.  2;Beriin,  1790.  —4*  six  sonates  pour  le  clave- 
cin seul,  op.  8;  Beriin,  1796.  ^  5*  Deutsche  und 
firanutsische  Lieder  (cliansons  allemandes  et 
françaises);  Leipsick.  Guillaume  Bach  est  mort 
k  Berlin  en  1846,  à  l'âge  dequatre  vingt-doiueans. 

BACH  (OswALD),  professeur  de  chant,  dont 
l'origine  est  ignorée,  n'est  eonnu  que  par  la  cita- 
tion que  Ch.  Bf .  de  Weber  a  faite  d'un  ouvrage 
de  sa  composition  qui  a  pour  titre  :  Leçons  de 
chant  pour  mes  élèves  ;  Saixbourg,  1790,  3  par- 
ties in-4o. 

BAidâ  (Jbah-Gbqbob).  On  trouve  sous  ce 
i|om  un  Sextuor  pour  piano,  hautbois,  violon, 
violoncelle  et  deux  cors,  oeuvre  troisième,  gravé 
à  Offenbacb,  chci  André. 

BACH  (JEAM-Cnniaron»),  dernier  descen- 
dant de  la  famille  des  i^ocA,  naquit  en  1780  à 
Bindersieben,  près  d'Erfurt,  où  U  fut  économe 
de  la  commune.  Il  y  mourut  le  2i  mars  1846. 
Jean-Christophe  Bach  cultivait  la  musique 
comme  amateur  et  était  bon  organiste.  Kœrner, 
éditeur  àËrfurt,  a  publié  une  fugue  pour  Morgue 
(en  la)  de  sa  composition. 

BACH  (Hekbi-Ahand),  docteur  en  médecine 
et  en  philosophie,  est  né  à  Ober-Schredfeldorf 
dans  le  comté  de  Glati,  en  1791 .  Son  éducation 
musicale  fut  commencée  au  gymnase  de  cette 
ville.  Bach  se  rendit  ensuite,  en  1811,  à  Tuni- 
versllé  de  Breslau,  et  y  termina  ses  études.  En 
1813  il  partit  pour  Vienne,  et  deux  ans  après 
il  alla  k  Berlin,  où  11  acheva  ses  cours  de  méde- 
cine. Comme  compositeur  et  comme  pianiste,  il 
possède  un  talent  distingué;  mais  il  s'est  fait  re- 
marquer principalement  par  un  livre  qu'il  a  pu- 


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308 


BACH  —  BACHINI 


blîé  sous  ce  titre  :  De  muskes  e/fectu  in  ho- 
mine  sano  et  sgro;  Berlin,  Fred.  Stark,  1817, 
in-S**.  On  connaît  de  sa  composition  :  Thème 
avec  sept  variations  pour  le  piano.  Bre^lau, 
Barlh. 

BACH  (Auisostb-Gdillaoiie),  organiste  de 
l'église  de  Sainte-Marie  (  Marienkirchéj  à  Ber- 
lin, né  dans  cette  ville,  le  4  octobre  1796,  ne 
descendait  pas   de  l'illastre  famille  de  ce  nom. 
Son  père  était  secrétaire  de  la  direction  royale 
des  loteries,  et  organiste  de  la  Trinité.  Après 
avoir  terminé  ses  études  musicales,   Auguste- 
Goillaiime  Oach  se  livra  à  renseignement,  et  Tôt 
attaché  comme  professeur  de  musique  à  plu- 
sieurs institutions  et  gymnases  ;  puis  il  fut  ap- 
pelé en  1822,  à  Stettin  en  qualité  de  directeur  de 
musique.  La  manière  dont  il  remplit  ses  nou- 
velles fonctions  Tayant  fait  connaître  avanta- 
geusement, Zelter,  qui,  conjointement  avec  Ber- 
nard Kiein,  venait  de  fonder  un  nouvel  institut 
de  musique,  jeta  les  yeux  sur  Bach  pour  y  rem- 
plir les  fonctions  de  professeur  de  composition. 
Dans  Tespace  de  dix  ans,  il  y  forma  beaucoup 
de  bons  élèves  qui  se  sont  foit  connaître  comme 
organistes  et  professeurs.  Après  la  mort  de  2telter 
et  le  départ  de  Klein,  Bach  eut  la  direction  de 
cet  institut  normal.  Dans  le  même  temps  il  reçut 
aussi  sa  nomination  de  membre  de  la  commis- 
sion consultative  pour  la  construction  des  orgues 
en  Prusse,  parce  quMl  avait  acquis  des  connais- 
sances pratiques  dans  la  facture  de  ces  instru- 
ments par  l'examen  qu'il  avait  fait  dans  ses  voya- 
ges des  plus  belles  orgues  de  Leipsick,  Dresde, 
Prague,  Vienne,  Breslau,  Munich  et  Haml>ourg. 
En  1834,  r Académie  royale  des  beaux-arts  de 
Berlin  Tadmit  au  nombre  des  membres  de  sa  sec- 
tion de  musique.  Cet  artiste  est  mort  à  Berlin 
en  1853  à  Tftge  de  cinquante-sept  ans.  Il  a  pu- 
blié plusieurs  ouvrages  de  sa  composition  pour 
le  piano  et  pour  l'orgue,  parmi  lesquels  orf  re^ 
marque  :  l»  Divertissement  pour  le  piano,  Berlin, 
Uchke.  —  2«  Fantaisie  pour  le  piano,  op.  s.; 
ibid.  —  3°  Fantaisie  et  fugue,  en  ut  mineur,  op. 
4;  ibid.  — 4o  Yariatîons  sur  l'air  :  An  Alexis  send 
ich  dich;  ibid.  —  5«  Variations  sur  un  thème 
original,  op  6;  Leipsick,  Probst.  ^e»  12  Grandes 
variations  sur  fair  :  Gestem  abend  war;  Ber- 
lin. —  70  Marche  triomphale  pour  le  piano,  op.  7  ; 
ibid. — 80  Pièces  d'orgue  consistant  en  préludes, 
fugues,  chorals  variés,  etc.  ;  quatre  suites;  Leip- 
sick, 6r.  et  Haertel. — 9»  Fantaisies,  préludes  et 
fugues  pourrorgue;Beriin.  —  lO»  Chants  à  voix 
seule  avec  accompagnement  de  piano,  op.  8  ; 
Berlin.  —  ll«>Der  praktiMche  Organist  (VOr^- 
niste  praticien,  contenant  un  recueil  de  divers 
préludes,  chorals,  fugues  et  autres  compositions). 


divisé  en  trois  parties;  Berlin,  Traotwein.  ^iV* 
Pièces  d'oiigae  pour  le  concert,  suppléntent  à 
VOrganiste  praticien,  ibid  Bach  s'est  ausii 
fait  connaître  par  de  grandes  compositions  exé- 
eutées  à  Berlin,  à  Dresde,  et  dans  plusieurs  villes 
de  la  Pmsse,  entre  autres,  :  Boni/aciuSt  ort- 
torio  avec  orchestre,  exécuté  à  Berlin,  en  18S7, 
et  le  psaume  100*,  à  4  voix  et  orchestre,  dont 
la  partition  arrangée  pour  piano  a  été  publiée  en 
1840,  à  Berlin,  chez  Trautwein.  Enfin  il  a  été 
éditeur  du  livre  choral  pour  les  églises  évang^ 
liques  de  la  Prusse  qui  a  paru  sons  ce  titre  : 
Choralbuch  fur  das  Gesangbveh  %um  cottes- 
dienstl.  Gebr.  fdr  evang.  Gemeinden;.  Beriia, 
Trautwein. 

BA.GH  ^JBAN-DAvm),  professeur  de  musique 
à  Berlin ,  n'est  connu  que- par  un  ouvrage  élé- 
mentaire sur  cet  art  intitulé  :  Kleiner  Gesa^g- 
eaiechismus  oder  die  tnahre  und  rechte  Art  des 
ersten  Gesang  Vnterrichts  in  VoUusckuUn. 
Ers  ter  Lehrgang  (Petit  catéchisme  d^  chant, 
ou  véritable  et  t>onne  méthode  d^enseigner  les 
éléments  du  chant  dans  les  écoles  populaires. 
Premier  enseignement).  Berlin,  Reimer,  1827, 
gr.in-8',  obi. —  2*  Cours  de  la  science  dudiant. 
suite  du  petit  catéchisme,  etc.;i5id.  —  1828. 
Suivant  M.  Gassner  (  Universal-I^exiàon  der 
Toukunstt  p  88),  Tauteur  de  cet  ouvrage  serait  k 
dernier  rejeton  de  la  grande  famille  des  Bach. 

Un  autre  musicien  de  ce  nom  (Bach,  M.),  pro- 
fesseur de  musique  à  Cologne,  actuetlemeot  vi- 
vant (1855),  est  auteur  d'une  raélliode  de  chant 
(Singschule)  publiée  en  trois  parties,  à  Ootogae, 
chez  Haeischer,  et  de  deux  recueils  de  Lieder 
avec  accompagnement  de  piano,  ibid, 

BACH\US  (Jean-  Lodis),  organiste  de  Sainte 
Marguerite  et  de  l'église  du  clottre,  k  Gotha,  vi- 
vait en  1758.  Il  étudia  la  composition  sous  le 
maître  de  chapelle  Stœizel.  On  le  range  parmi 
les  bons  compositeurs  pour  le  clavecin. 

BAGHELERIlS  (Hvcbes  DE  LA),  trouba- 
dour français,  né  à  Uxerche,  dans  le  Limousin, 
vécut  vers  la  seconde  moitié  du  douzième  siècle. 
On  a  de  lui  des  chansons  d'amour  dont  les  ma- 
nuscrits ont  C4>nservé  le  chant 

BAGHELET  (L. -P.),  diantre  de  l'église 
métropolitaine  de  Rouen,  est  auteur  d'un  petit 
recueil  intitulé  :  Psaumes  et  cantiques  en  faux- 
bourdon.  Rouen,  Fleuri  fils  aîné,  1837,  ia-8*de 
16  pages. 

BAGHl  (Jean  de),  compositeur  français  du 
seizième  siècle,  dont  Jean  Monlanns  et  Ulrich 
Neubert  ont  publié  des  motets  dans  leur  Thésau- 
rus Musicus,  Sïuremberg,  1564, 1. 1*'. 

BACHINI  (Théodore),  née  Mantoite,  vere 
la  fin  du  seizième  siècle  on  dans  les  première* 


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BACmNl  —  BACHMAISN 


209 


années  du  ïT^*,  fat  cordelier  au  couvent  de 
cette  Tille,  docteur  en  théologie^  et  maître  de 
cbapeile  de  Tarchidnc  d'Autriche,  duc  de  Bfan- 
toue.  Le  P.  de  VUliers  de  Saint-Étienne  dit  (Bi- 
blioth.<CarmeUt.|  t.  II,  col.  793  )  que  Bachini  a 
écrit,  vers  1636,  un  traité  De  musica,  qui  est 
▼Faîsemblableiuent  resté  en  manuscrit,  car  au- 
cun bibliographe  n'a  cité  cet  ouvrage.  Forliel  ni 
Uchteothal  n^en  ont  en  connaissance. 

BACHMAMN  (FRiDéRic),  auteur  allemand 
qui  vécut  dans  la  première  moitié  du  dix-bui- 
tiènie  siècle,  a  publié  une  dissertation  De  effec- 
tibuM  musiees  in  corpore  humano.  Leipsicic , 
I7a4. 

BACHMANN  (Charles-Louis),  habile  lu- 
thier et  musicien  delà  chambre  du  roi  de  Prusse, 
naquit  à  Berlin  en  1716.  Ck>mme  instrumentiste, 
il  se  distinguait  par  son  talent  sur  la  viole;  mais 
c^est  surtout  comme  luthier  qu'il  mérite  d^étro 
placé  an  rang  des  artistes  les  plus  recommanda- 
bles.  Ses  instrnments,  et  particulièrement  ses 
violons  et  ses  violes,  sont  fort  recherchés  en  Alle- 
magne. Il  est  rinventeur  des  chevilles  à  vis  pour 
la  contrebasse ,  invention  qu'il  appliqua  par  la 
suite  aux  violoncelles  et  même  aux  violons.  Il 
i  aussi,  vers  1780,  une  espèce  de  guitare 


à  clavier  qui  portait,  vers  la  droite  de  la  table,  un 
mécanisme  au  moyen  duquel  on  faisait  frapper 
les  cordes  par  de  petits  marteaux.  Cet  instru- 
ment eut  peu  de  succès.  En  1765  Bachmanji 
reçut  son  diplôme  de  luthier  de  la  cour.  Cinq  ans 
après,  il  fonda,  conjointement  avec  £mest 
Benda,  le  concert  des  amateurs  de  Berlin,  qui 
eut  une  existence  brillante,  et  qui  ne  Gnit  qu'en 
1797,  lorsque  Bachmann  fut  devenu  trop  vieux 
pour  y  donner  des  soins.  Cet  artiste  estimable 
est  mort  à  Beriin  en  ISOO,  à  l'âge  de  quatre- 
vingt-quatre  ans.  Il  eut  deux  fils,  qui  furent 
musiciens  de  la  chapelle  du  roi  de  Prusse. 

BACHMANN  (CHARixnrE-CHRiSTiNE-GciL- 
belmire),  femme  de  Cbarles-Louis-Bachmann, 
fut  depuis  1779  cantatrice  du  concert  des  ama- 
teurs de  Berlin,  oii  elle  chantait  encore  en  1797. 
Lors  de  Texécution  de  Toratorio  intitulé  La  mort 
de  Jésus  (de  Graun),  elle  y  chanta  les  solos,  con- 
jointement avec  madame  Schick.  £lle  était  aussi 
comptée  parmi  les  premières  virtuoses  de  Berlin 
sur  le  clavecin.  Le  catalogue  de  Rellstçb  indique 
quelques  chansons  de  sa  composition. 

BACHMANN  (Le  P.  Sixte),  religieux  pré- 
montre  à  Marchthal  en  Autriche,  naquit  le  18 
juillet  1754  à  Kittershausen.  La  nature  Tavait 
(loué  de  dispositions  si  heureuses  pour  la  musi- 
que qu'à  l'ftge  de  neuf  ans  il  lutta  avec  le  jeune 
Mozart,  sur  le  piano,  sans  être  vaincu  par  lui.  Il 
était  déjà  parvenu  alors  à  jouer  correctement 

BIOCR.  UNIV.  nES  musiciens.    —  T.   I. 


-plus  de  deux  cents  morceaux  difficiles,  parmi 
lesquels  se  trouvaient  des  pièces  et  des  fugues  de 
Jean-Sébastien  Bach.  Ses  parents,  qui  le  desti- 
naient à  Tétat  ecclésiastique,  le  firent  entrer  de 
bonne  heure  au  monastère  des  bénédictins  de 
.  Kittershausen.  Il  n'y  trouva  point  de  ressources 
pour  continuer  ses  études  musicales,  mais  cela 
•ne  l^einpècha  pas  de  commencer  à  composer  pour 
le  piano ,  bien  qu'il  n'eût  pas  les  premières  no- 
tions de  l'art  d'écrire.  Il  sentait  le  besoin  de 
s'instruire  dans  le  contrepohil  ;  son  désir  fut  sa- 
tisfait lorsqu'il  fut  envoyé  chez  les  prémontrés 
de  Marchthal  pour  y  faire  son  noviciat,  car  il 
trouva  dans  la  bibliothèque  du  monastère  une 
riche  collection  d'ouvrages  théoriques  et  de  com- 
positions des  meilleurs  maîtres,  qu'il  se  mil  à 
étudier  avec  persévérance.  L'arrivée  du  maître 
de  chapelle  Koa  à  Marchthal  lui  fournit  ensuite 
l'occasion  de  perfectionner  son  éducation  mu- 
sicale. Ses  études  dans  la  théorie  ne  lui  avaient 
point  fait  négliger  son  talent  d'exécution  sur  le 
piano,  et  il  avait  acquis  une  grande  habileté  dans 
la  manière  de  Bach,  non-seulement  comme  piar 
niste,  mais  comme  organiste.  Ayant  été  nommé, 
en  1786,  membre  de  la  société  musicale  établie 
par  Hoffmeister,  il  prit  l'engagement  de  compo- 
ser plusieurs  morceaux  pour  cette  société  ;  mais, 
ayant  été  mécontent  de  la  publication  de  ses 
deux  premières  sonates  de  piano,  il  rompit  avec 
Hoffmeister,  et  retira  les  compositions  qu'il  des- 
tinait à  cet  institut.  Depuis  lors  il  a  vécu  dans 
la  retraite  à  Marchthal,  composant  toujours,  sur- 
tout dans  le  style  ecclésiastique,  mais  publiant 
peu  de  chose.  Les  ouvrages  de  sa  composition 
qui  ont  été  imprimés  sont  :  l*'  Deux  sonates  pour 
le  clavecin;  Vienne,  1786.  —  2?  Collection  de 
petites  pièces  pour  le  même  instrument  ;  Spire, 
1791. —  3**  Sonate  pour  le  piano;  Munich,  1800. 
—  40  Fugue  pour  l'orgue  ;  Spire,  1792.  Parmi  ses 
ouvrages  restés  en  manuscrit,  on  remarque  plu- 
sieurs messes  dont  les  quatre  dernières  sont 
écrites  dans  le  style  rigoureux ,  une  cantate  re- 
ligieuse, une  grande  symphonie,  trois  quatuors 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  trois  sonates 
pour  le  piano  et  quelques  fugues  pour  l'orgue. 

BACHMANN  (Gottlob),  organiste  de  Saint- 
Nicolas  à  Zeitz,  naquit  à  Bornitz,  village  voisin 
de  cette  ville,  le  28  mars  1763.  A  l'âge  de  quinze 
ans  il  fut  admis  à  l'école  de  Zeitz ,  oh  l'organiste 
Frech  lui  donna  des  leçons  de  piano  et  d'har- 
monie. Après  avoir  employé  environ  sept  années 
à  l'étude  de  la  musique,  Bachmann  essaya  ses 
forces  dans  la  composition  par  quelques  sonates 
de  piano;  mais,  considérant  combien  il  lui  res- 
tait à  acquérir  de  connaissances  pour  écrire  cor- 
rectement, il  prit,  en  178$,  la  résolution  de  se 

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310 


BÀCHMANlf 


nndre  à  Lefp«ick,  pour  y  étudier  à  fond  le  con- 
trepoint et  les  belles-lettrei.  A  cette  époque 
les  compositions  de  Koielnch  et  les  qnatuors  de 
Pleyel  Joulsmient  d^ine  Tofcnedécidée  ;  Badimami 
se  passionna  pour  ce  genre  de  musique  et  s'en 
fit  l'imitateur;  il  ne  tarda  pas  cependant  à  s'en 
^égoftfer,  après  qu'il  eut  entendu  les  ouvrages  de 
Haydn  M  de  Moiart,  et  ce  furent  ces  deux  grands 
artistes  qu'il  prit  pour  modèles.  Il  passa  plueieurs 
années  à  écrire  des  quatuors  et  des  symphonies 
dans  leur  style.  Ses  amis,  auxquels  il  les  faisait 
«ntendre,  applaudissaient  à  ses  efforts,  au  Heu  de 
lui  Caire  remarquer  qu'il  y  a  peu  de  gloire  à  ac- 
quérir dans  limitation  des  meilleures  dioses; 
mais,  ayant  quitté  Leipsick  en  1780  pour  se 
rendre  à  Dresde  auprès  de  Naumann,  il  trouva 
dans  ce  compositeur  un  juge  plus  sévère  que 
ses  amis,  et  il  commença  à  comprendre  qu'il 
lesterait  toujours  fort  loin  de  Haydn  et  de  Mo- 
zart, parrfnt-il  à  imiter  aussi  exaeteraeot  que 
possible  leur  manière  savante  et  pure.  Né  avec 
un  sentiment  vir  du  lieauen  musique,  Baclimann 
était  dépourvu  d'imaKinatlon  et  de  génie;  il  fal- 
lait quMl  imilAt  quelqu'un  :  ce  fut  Naumann  qui 
devint  son  modèle,  et,  après  avoir  aimé  passion- 
nément la  musique  instrumentale,  il  en  vint  à 
adopter  les  pr^ugf^s  de  ce  compositeur  contre  ce 
genre,  et  à  se  persuader  qu'il  ne  peut  être  ex- 
pressif. La  simplicité  du  style  de  Naumann,  de 
Weigl,  de  Salleri,  de  Cimarosa  et  de  Vincenxo 
Martini  devint  l'objet  de  ses  préférences,  et  c'est 
dans  cette  manière  qu'il  écrivit  depuis  lors  la 
plupart  de  ses  ouvrages.  La  nécessité  d'obtenir 
une  position  fixe  lui  faisait  solliciter  depuis  quel- 
que temps  la  place  d'organiste  à  Zeitz:  il  l'obtint 
en  1791,  et  depuis  lors  il  n'a  plus  quitté  cette 
ville.  Les  ouvrages  de  Bacbroann  se  divisent  en 
plusieurs  classes  ;  voici  l'indication  des  princi- 
paux :  Opéêlas.  t*  Phœdon  et  Naïde,  en  un 
acte.  —  V  Don  SUvio  de  Roâalva,  en  deux  actes, 
arrangépour  le  piano;  Brunswick,  1797.  —3*  Or- 
phée  et  Euridiee^tia  deux  actes  ;  Brunswick,  1 798. 
-«i**  Cantate  sur  la  mortd^Orphée  ;  Brunswick, 
1799.  La  mélodie  de  ces  compositions  est  gra- 
cieuse et  ne  manque  pas  d'expression  ;  maison 
y  trouve  peu  d'invention.  Ballaobs  et  gbamsoms: 
5**  Poésies  légères  de  Mattbisson  et  de  Jacobi, 
mises  en  musique;  Halle,  1795.-6**  L'Elysée^ 
ballade  de  Mattbisson  ;  Vienne,  Riedt.  — r  Duuie 
cbansons  allemandes,  œuvre  sixième  ;  OfTenbach, 
André.  —8''  Béroet  Léandre,ha\Me  de  Bûrger  ; 
Offenbacb,  1798.  —  9*  Complainte  d'une  jeune 
.^le,deScliiller;  Augsbourg.  1799.^10"  léonard 
et  Blondine,  ballade  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haer- 
tel.  —  ir  JLéiiore,  ballade  de  Biirger;  Vienne, 
Riedt. —  12*  Arton,  ballade;  Bonn,  Simrock,  — 


iSl'  DU  Bwrgsehaft  (la  Caution) ,  ballade  de 
Schiller;  Vienne,  Riedt.  —  14«  La  plainUde 
CérèSt  de  Scliiller;  ibid.—  16**  jDie  SeMacht  ; 
ibid.  —  16"  BaUades  de  Goethe  ;  Leipsick ,  KiUi- 
nel.—  17® Doute  diansons  allemandes.,  œovre 
vingt-deuxième  ;  Vienne,  Eder.  — 18*  Six  cban- 
sons, op.  25  ;  Vienne ,  Riedt.  ->  19»  Six  odes  alle- 
mandes, op.  33  ;  ibid.  —  20O  Six  chnosons  alle- 
mandes, op.  45  ;  Berlin,  Dunker.  —  21**  Six  idem 
op.  51  ;  Leipsick,  Hoflmeister.  —  22*  Six  idem^ 
op.  59  ;  Worms,  Kreitner.  —  23*  Trois  morceaux 
deRochlitz  ;  Leipsick.  —  Musique  nisniniBHTALS. 

—  W  Symphonie  pour  Vorckestre^  op.  2;  Of- 
fenbadi,  André.  —  25»  Deux  id. ,  œuvres  neu- 
vième et  dixième  ;  Brunswick ,  Spebr.  Ces  com- 
positioos  sont  très* faibles.  —  26*  Deux  quatuors 
poar  deux  violons,  alto  et  basse,  ceuvre  troisième; 
Odenbach,  André.  —  27*  Deux  idem,  op.  5  ; 
ibid.  ^  28*  Trois  idem,  œuvre  septième  ;  Vienne , 
Eder.  —  29a  Deux  idem  en  sol  et  en  mt-Mmol, 
op.  8  ;  Bmnswick,  Spelir.  —  30*  Un  idem,  op. 
32;  Uipsick,  Breitkopf  et  Haertel.  —  31*  Un 
idem,  op.  57  ;  Worms,  Kreitner.  —  32*  Un  idem^ 
dédiéà  Haydn,  Augsbourg,  Gombart.  ^  33«  <^tf  tn- 
te^to  pour  piano,  flûte,  violon,  alto  et  violoncelle, 
op.  42;  Vienne,  Eder.  —  34*  Deux  triot  pour 
piano,  violon  et  violoncelle,  Brunsvrick,  Spebr. 

—  35»  Sonate  pour  piano  et  violon  obligé,  op.  4; 
Offenbacb,  André.  —  36o  Àndante  pour  piano 
et  violon,  tiré  de  la  Symphonie  op.  9;  Bruns- 
wick, Spebr. —  37»  SoneUe  pour  piano  et  violon 
obligé,  op.  23;  Vienne,  Eder.—  38» Sona/e ponr 
les  mêmes  instruments,  op.  24,  ibid.  —  39»  So- 
nate pour  piano,  à  quatre  mains,  op.  41  ;  Bonn. 
Simrock.  ~ 40»  Sonate  ponr  piano  seul,  op.  21  ; 
Leipsick,  Breitkopf.  —  41» 5onafe  idem,  op.  36  ; 
Vienne,  Riedt.—  42»  Six  petites  pièces  idem; 
Leipsick*  Breitkopf.  —43»  Douze  pièces  favo- 
rites; Vienne,  Eder.  —  44<»  Sonate,  ibid.  —  4S* 
Une  idem,  n»  76  du  Journal  de  Musique  ;  Odte- 
bach,  André.  —  46"  Deux  sonates;  Dresde, 
Hilscher.  —  47»  Douie  danses  et  marches,  op. 
68;  Worms,  Kreitner.  —  «S^Six  pièces  d'orgue, 
œuvre  trente-quatrième  ;  Leipsick,  Breitkopf  et 
Haertel.  — 49» />otfze  icfem;  Leipsick,  HafTmeis- 
ter.  On  a  aussi  deBachmann  un  petit  traité  d'har- 
monie intitulé  :  Kurze  und  deutliehe  Gène- 
ralbass  Antoeisung  ;  Zeitz  (  sans  date  ),  in-8«. 
Enfin,  vers  la  fin  de  sa  vie,  il  a  publié  :  Allge- 
meine  Musiischule  nach  der  neuesten  Méthode 
eingerichtet  (École  complète  de  musique,  d*après 
les  méthodes  les  plus  nouvelles);  Zeitz,  1833, 
in-8«. 

BAGBMANN  (CnnÉncii-Louis),  médecin, 
né  à  Scliwartz,  près  de  Henneberg,  étudia  à  i'n- 
niversité  d'Erlangen,  en  1785,  et  y  fit  imprimer. 


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BACHMANN  —   BACILLY 


21t 


dans  la  même  aonée,  un  ouvrage  in-4^,  intitulé  : 
Sntumrf  zu  Voriesungen  ûber  die  Théorie 
der  Musikf  insofern  sie  lAehhahern  derselben 
notkwendig  und  nûtzlich  ist  (Idée  d'un  cours 
de  théorie  de  la  musique,  en  tant  qu'elle  est  né- 
cessaire et  utile  aux  amateurs  de  cet  art).  Ger- 
lier  {Biogr,  Lex.  der  Tonkunstler)  dit  que  ce 
o*est  qu'une  copie  fidèle  de  la  dissertation  du 
docteur  Forkel  sur  le  même  sujet.  Vers  1797, 
Bachmann  se  fixa  k  Cuimbach ,  où  il  exerça  la 
médecine.  On  a  aussi  du  même  auteur  :  Disser- 
iatio  inauguralis  medica  de  Ef/eetibus  mu- 
tiex  in  hominem,  Erlangen,  1792. 

BACHMANN  (O.),  fabricant  dlnstrumente 
à  archet  k  Halberstodt,  est  auteur  d'un  livre  in- 
titulé :  Tfuoretiseh'praktisches  Handbuch  des 
Ceigenbaues;  oder  Anweisung,  italienische 
und  deutsehe  Violinen,  Bralschen,  Violoncel- 
lo*s^  Violons  sowie  Guïtarjren  undGeigenbogen 
naeh  den  neuesten  Grundsxtzen  und  in 
hœc Juter  VoUkommenheit  zu  verferiigen  {Ma- 
nuel théorique  et  pratique  de  la  construction  des 
instruments  à  archet,  «ftc};Qued  If  nbourg  et  Leip- 
sick,  Gott,  Basse,  1835, 1  vol.  in-S^de  92  pages, 
avec  4  planches.  Le  livre  de  Bachmann  n'est 
guère  qu'un  abr^é  du  grand  ouvrage  de  Wetten- 
gel,  publié  quelques  années  au|Muravant  (Y.  'Wet- 
tsrgbl). 

BACHMAYEB.  On  a  sous  ce  nom,  qui 
est  protiablement  relui  d'un  musicien  autrichien, 
trente-six  airs  nationaux  arrangés  pour  deux 
clarinettes,  deux  corset  deux  bassons,  imprimés 
à  Vienne,  chez  Steiner. 

BACHHEISTER  (Ldcas),  docteur  en  tbéo- 
logie,  professeur  et  surintendant  a  Rostock,  na- 
quit à  Lunefoourg  le  18  octobre  1530yet  mourut 
à  Rostock  le  9 juillet  1608.  On  a  de  lui:  Oraiio 
de  Luea  Lossio;  Rostock  1562.  Il  prononça  cet 
éloge  du  musicien  Lossius  le  jour  où  il  prit  pos- 
session de  sa  chaire  de  théologie. 

BACHSHIDT  (Antoine),  compositeur  et 
virtuose  sur  la  trompette  et  sur  le  violon ,  naquit 
à  Hoelk  en  Autriche,  vers  1709.  Il  fut  pendant 
quelque  temps  inspecteur  des  prisons  dans  sa 
ville  natale;  mais  il  abandonna  cet  emploi,  et 
se  mit  à  voyager.  Partout  il  obtint  des  applau- 
dissements pour  son  talent  extraordinaire  sur  la 
trompette ,  dont  fl  savait  tirer  des  sons  qui  sem- 
blaient ne  pas  appartenir  à  cet  instrument.  11  tat 
enfin  placé  à  la  chapelle  du  prince- évèque  de 
Wôrtzbourg;  mais  il  ne  put  y  rester  longtemps  : 
le  son  de  son  instrument  ayant  causé  des  maux 
de  nerfs  à  la  tante  du  prince ,  Bachsmidt  Ait 
obligé  de  quitter  ce  service  et  fut  récompensé 
magnifiquement.  Il  se  rendit  de  là  à  Kchstadt, 
où  il  fut  placé  à  la  chapelle  du  prince-évèque 


(Jean-Antoine  m).  Bachsmidt,  y  ayant  acquis 
nne  grande  habileté  sur  le  violon ,  fut  employé 
par  le  comte  de  Strasoido ,  successeur  du  prlnce- 
évêque,  comme  premier  violon  de  sa  musique» 
et  peu  de  temps  après  comme  directeur  de  ses 
concerts.  Il  commença  alors  à  se  livrer  avec  ar- 
deur à  la  composition  et  à  l'étude  des  onvrages 
des  meilleurs  maîtres  andens  et  modernes.  Ses 
premiers  essais  ayant  eu  du  succès,  le  prince 
d'Eichastadt  l'envoya  en  Italie  pour  se  perfection- 
ner. A  son  retour  dans  la  résidence,  le  prince 
le  nomma  directeur  de  sa  chapelle.  Il  composa 
alors  plusieurs  opéras  allemands  et  italiens  qui 
furent  représentés  à  la  cour  et  sur  le  théêtre  de 
la  ville;  sa  musique  d'église  lui  acquit  surtout  nne 
grande  réputation.  Il  a  écrit  beaucoup  de  messes, 
vêpres ,  litanies,  etc.,  dont  les  coptes  manuscrites 
se  sont  répandues.  On  connatt  aussi  un  grand 
nombre  de  symphonies ,  de  quatuors ,  de  con- 
certos ,  de  sa  composition;  mais  il  n'a  été  gravé 
que  six  quatuors  de  violon ,  et  un  concerto  pour 
haut  bois,  deux  violons ,  alto,  basse  et  deux  cors. 
Son  style  rappelle  celui  de  Graun.  Bachsmidt  de- 
vint aveugle  quelques  années  avant  sa  mort,  qui 
arriva  vers  1780. 

BACILERI  (Dou  Jean),  ecciésiastique  né 
à  Ferrare ,  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  est  connu  comme  compositeur  par  les 
ouvrages  suivants  :  1^  Vespri  a  ottovod,  op.  3; 
Venise,  AngeloGardano,  1610,  in-4^  — 2®  To* 
tum  defunctoi-um  officiwn  guinqtie  vocibus , 
op.  3;  Venise,  Bart.  Magni,  1619. 

BAGILIERI  (Louis),  compositeur  drama- 
tique ,  né  à  Bologne,  et  élève  du  lycée  commu- 
nal de  musique  de  cette  ville ,  a  fait  représenter 
au  petit  théâtre  Gontaval!i,en  1842,  Sesostri, 
opéra  en  trois  actes  dont  la  musique  a  eu  peu 
de  succès.  Cet  essai  n'a  point  été  suivi  par  d'au- 
tres productions. 

BACILLY  (  BÉNIGNE  de)  ,  prêtre,  né  dans  la 
Basse-Normandie,  vers  1625»n'était  pas  un  com- 
positeur habile,  comme  on  l'assure  dans  le  DiC' 
tionnmre  historiqtie  des  musiciens  (Paris,  1810); 
il  avait  au  contraire  fort  peu  de  pratique ,  quoi- 
qu'il ne  manquât  pas  d'une  sorte  de  génie  naturel.' 
Bacilly  avait  obtenu  un  bénéfice  qui  l'a  fiait  dési- 
gner par  ses  contemporains  sous  le  nom  de 
Prieur  de  'Sacillg.  On  volt  par  le  titre  d'un  de 
ses  ouvrages  quMl  avait  cessé  de  vivre  en  1682. 
Il  a  publié  :  T  Recueil  des  plus  beaux  vers 
qui  ont  été  mis  en  chant,  avec  le  nom  des 
auteurs,  tant  des  airs  que  des  paroles;  Paris, 
1661 ,  2  vol.  in- 12.  —  2*'  Remarques  curieuses 
sur  Vart  de  bien  chanter;  Paris,  1668 ,  in-12. 
—  3*  Premier  et  deuxième  recueils  d'airs  spi- 
rituels à  deux  parties,  par  feu  M.  de  Bassilly 

14. 


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213 


BACILLY  —  BACKOFEN 


(«ic);  Paris,  1692,  2**  édition.  —  4*»  Premier  et 
deuaième  recueils  d*airs  bachiques;  Paris, 
1677 ,  in-8*»  obi. ,  2°**  édition.  Forkd ,  d'après  le 
catalogue  fort  mal  fait  qui  se  trouve  dans  l'his- 
toire de  rOpéra  du  président  Durey  de  Noinville, 
a  écrit  {Àllgemeine  LiUeratur  der  Musiky  p. 
309)  De  Baillyau  lieu  àeBacilly;  Lichtenthal 
le  copie  aveuglément  en  cette  drconstanoe  (£iO' 
0-afia  delta  MusUa,  t.  4,  p.  142),  comme 
SI  le  fait  presque  toujours,  et  reproche  à  £.  L. 
Gerber  d'avoir  écrit  de  BacUly  d*après  Tautorité 
de  La  Borde.  La  Borde  et  Gerber  ont  nommé  l'au- 
teur des  Remarques  curieuses  par  son  véritable 
nom ,  et  Forkel  et  Lichenthal  ont  été  induits  en 
erreur.  Voici ,  à  cet  égard ,  des  renseignements 
dont  je  garantis  l'exactitude.  L'ouvrage  de  Ba- 
ciUy  fût  d'at>ord  imprimé  sans  nom  d^auteur, 
sons  ce  titre  :  Bemarques  curieuses  sur  Vart 
de  bien  chanter^  et  particulièrement  pour  ce 
qui  regarde  le  chant  français.  Paris,  Bal  lard, 
1668,  in- 12.  Dans  la  même  année  le  frontispice 
du  tivre  fut  changé,  et  l'on  y  ajouta  :  par  le 
Pr.  B,  D,  B,  Le  titre  de  la  deuxième  édition , 
qui  parut  à  Paris,  en  1671 ,  in-12,  chez  G.  de 
Luyne ,  est  le  même  que  celui  d ,  avec  les  lettres 
initiales  (1).  La  troisième  édition  est  intitulée  : 
VArt  de  bien  chanter  de  M.  de  Bacilly;  Paris, 
Claude  Bageart,  1679,  in- 12.  Le  frontispice  de 
celleKîi  fut  encore  changé  dans  la  même  année , 
et  Bacilly  y  ajouta  une  défense  de  son  livre  » 
dont  il  avait  été  fait  une  Critique  anonyme.  L'ou- 
vrage ainsi  remanié  porte  pour  titre  :  VArt  de 
bien  chanter  de  M.  de  Bacilly,  augmenté 
d^un  discours  qui  sert  de  réponse  à  la  critique 
de  ce  traité,  Paris,  chez  Tautenr,  1679,  in- 12. 
Enfui  la  quatrième  édition  est  intitulée  :  Traité 
de  la  méthode  ou  art  de  bien  chanter,par  M, 
deB***.  Paris,  Guill.  de  Luyne,  1681,  in-12. 
BAGK  (P.  CoNRARD),  naquit  en  1749  à  Hei- 
gerloch.  En  1770  il  entra  dans  l'ordre  des  Béné- 
dictins à  Ottobeuern,  où  il  mourut  en  1810.  Ses 
étndes  de  musique  ont  été  faites  à  Zweifatten , 
sous  le  P.  Ernest  Weibrauch,  ensuite  à  Ottobeuern 
sous  le  P.  François  Scbeitcer,  et  enfin  sons  Neu- 
bauer.  11  a  composé  beaucoup  de  messes ,  lita- 
nies, etc.  Parmi  ses  compositions,  on  connaît 
aussi  un  opéra  de  Joseph,  dont  les  journaux 
allemands  ont  vanté  le  mérite. 
BAGKHAUS  (Jsan-L.)  ;  Y.  Bachaus. 


(1)  Barbier,  Dietionn.  des  Anonymes,  t.  III,  p.  St7, 
n*  it0l9.  l>«  édit.)  prétend  que  les  exemplaires  de 
irri  ont  pour  tttre  ;  TraUé  de  la  Méthode,  ou  VÂrt  de 
bien  chanter,  et  que  cri  eiemplatres  sont  de  la  pre- 
iDlère  édition  arec  un  nouveau  frontispice.  Il  7  a  dana 
cette  aisertlon  plusieurs  erreurs  que  n'aurait  pas  faites 
«e  bibliographe  a'U  eût  tu  les  diverses  édlttons  du  livre. 


BACKOFEN  (J.-G.-Henri  ) ,  composttenr, 
.  «littérateur  et  virtuose  sur  la  harpe,  le  cor  anglais, 
la  clarinette  et  la  flûte,  vivait  à  Nuremberg  en 
I  1803 ,  et  naquit  à  Durlach  en  1766.  En  1780 ,  il 
Ait  envoyé  à  Nuremberg,  avec  deux  de  ses 
frères ,  pour  y  étudier  la  musique ,  la  peintare 
et  la  littératare.  Il  apprit  en  peu  de  temps  le 
français,  l'espagnol,  l'italien,  et  devint  habile 
peintre  de  portraits.  Ses  maîtres  de  musique  fo- 
rent Gruber  pour  la  composition ,  et  Birckmann 
pour  les  mstruments.  En  1789,  Backofen  était 
déjà  compté  parmi  les  t)ons  clarinettistes ,  et  les 
voyages  qu'il  fit  alors  augmentèrent  beaucoup  sa 
réputation.  Bentré  à  Nuremberg  en  1794,  il  se  mit 
à  étudier  la  flûte,  et  devint  bientôt  l'un  des  pre- 
miers flûtistes  de  l'Allemagne.  Mais  c'est  surtout 
comme  harpiste  et  comme  virtuose  sur  le  cor 
anglais  qu'il  s'est  distingué.  Après  avoir  voyagé 
pendant  plusieurs  années,  il  s'arrêta  à  Gotha  en 
1802,  et  revint  à  Nuremberg  l'année  suivante. 
On  a  de  sa  composition  :  1*  Seize  variations  sur 
l'air  :  Ah!  vous  dirai-je  maman ^  pour  la 
harpe  à  crochets;  Leipsicfc,  1779. —  2*  Sonate  pour 
la  harpe,  avec  ace.  de  violon  ;  ibid.,  1798.  —  3* 
Concertante  pour  harpe ,  cor  de  bassette ,  et  vio- 
loncelle. —  4^  Concertante  pour  harpe,  alto  et 
violoncelle.  —  5*  Treize  variations  pour  la  harpe, 
sur  l'air  Aeh  die  lieber  Augustin ,  éic.  »  op.  41; 
Leipsick,  1801.  —  &>  Premier,  deuxième  et 
troiiiième  cahiers  de  pièces  pour  la  harpe;  ibid. 

1799-1802 7**  Anleitung  zumHarfenspielmît 

eingestreutenBemerkungen  ûber  den  Bauder 
Harfe  (Instruction  sur  l'art  de  jouer  de  la  harpe , 
avec  des  remarques  sur  la  construction  de  cet 
instrument  )  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel,!  802. 
Une  deuxième  édition  augmentée  de  cet  ouvrage 
a  paru  en  1827»  sous  le  tilre  de  ÉfarfensehuU; 
Md.-'V^Anweisungfûrdie  Klarinette  und  dos 
Bassethorn.  (Méthode  pour  la  clarinette  et  le 
cor  de  bassette);  ibid.,  1803i— 9**  Concertante 
pour  deux  clarinettes.  — 10^  Quintuor  pour  corde 
bassette ,  2  violons,  alto  et  basse.  ^11*  Premier 
recueil  pour  la  harpe,  avec  le  doigté  Indiqué, 
à  l'usage  des  commençants.  De  plus,  en  manus- 
crit :  1*  TeDeum  bref;  —2*  Musique  pour  l'ou- 
verture du  théâtre  de  Nuremberg,  —  3*  Scène  de 
Métastase. — 4«  Chant  funèbre  pour  la  mort  d'un 
Franc-Maçon,  à  quatre  voix.  •^5''  Trois  concertos 
pour  cor  de  bassette  ;  -^  6^  Grand  concerto  pour  la 
harpe  à  pédales.  —7®  Quintetto  pour  la  clarinette. 
•^  8*  Plusieurs  pièces  d'harmonie  pour  deux  cla- 
rinettes, deux  cors  et  deux  bassons.  En  1806, 
Backofen  fut  nommé  musicien  de  la  .  chambre 
à  la  cour  de  Gotha.  Il  fit  de  là  quelques  excur- 
sions à  Leipsick,  à  Munich  et  à  Francfort. 
En  1815,  lise  fixa  à  Darmstadt,  et  y  établit  on» 


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BACKOFEN  — .  BADER 


2K3 


numufocturede  clarinettes,  quelques  années  après. 
Il  y  vivait  encore  en  1837.  Deax  de  ses  frères  ont 
aussi  embrassé  la  profession  de  musicien.  Le  pre- 
mier, Ernest  né  à  Durlacli  en  1770,  était  premier 
basson  au  tliéfttre  de  Nuremberg,  en  1803;  le 
second,  Oodefroid,  né  aussi  à  Durlach,  en  1771, 
joaait  la  première  clarinette  au  même  théâtre, 
dans  le  même  temps. 

BACON  (RoGBB)y  franciscain  anglais,  na- 
quit à  Ilcbester,  dans  le  comté  de  Sommerset, 
en  1214.  Il  étudia  d*abord  à  Oxford ,  puisa  Pu- 
ni versité  de  Paris,  où  la  réputation  des  profes- 
seurs attirait  des  disciples  de  toutes  les  parties  de 
l'Europe.  Revenu  en  Angleterre  en  1240 ,  il  y 
entra  dans  l'ordre  de  Saint-François,  et  alla  se 
fixer  à  Oxford,  où  il  se  livra  à  l'étude  de  la  phy- 
sique. La  natnre  l'avait  doué  d'un  génie  qui  le 
porta  à  s'élever  au-dessus  de  son  siècle  et  à  faire 
des  découvertes  qui  lui  ont  mérité  Tadmiration 
des  nations  éclairées  et  les  persécutions  de  ses 
contemporains.  Il  mourut  à  Oxford,  vers  1292. 
Au  nombre  de  ses  écrits  se  trouve  un  traité  De 
valore  musices,  qui  a  été  inséré  dans  son  Ojms 
maftu,  Londres,  1733,  in  fol.  Un  manuscrit  du 
14*  aiècle  de  la  bibliothèque  Ambrosienne  de  Mi- 
lan ,  coté  R.  47 ,  in-fol.,  contient  un  petit  traité 
de  musique  de  Roger  Bacon,  sous  ce  titre  : 
Opuiculum  valdè  utile  de  musicd.  Ce  traité, 
divisé  par  chapitres,  s'étend  depuis  la  page  43 
jusqu'à  la  57*.  Il  ne  contient  rien  qui  le  distingue 
des  écrits  de  son  temps  sur  cette  matière ,  à  Tex- 
ceptSon  de  cette  question  aasex  curieuse  :  Quo- 
modo  pultus  «ira  arterite  musice  moveantur^ 
de  seconda  vero  promissionis  quomodo  natura 
musiea  in  pulsu  inveniatur,  ficui  dicunt 
Galienus  et  Avieena.  Cest  cette  même  question 
qui,  longtemps  après^a  fourni  au  médecin  Marquât 
le  sujet  d'un  livre  singnlier.  (Voy.  Mabqdet.  ) 

BACON  (François),  de  Yemlam,  célèbre 
cbaneeUer  d'Angleterre,  né  en  1560,  mourut 
en  1626.  Cet  homme  de  génie,  l'un  de  ceux  qui 
ont  le  plus  contribué  aux  progrès  des  sciences 
naturelles  par  la  philosophie  positive  qu'il  y  a 
introduite ,  a  traité  de  plusieurs  objets  relatifs  à 
la  production  et  à  la  propagation  des  sons  dans 
les  deuxième  et  troisième  centuries  de  son  im- 
portant ouvrage  intitulé  :  Sylva  sylvarum,  Hve 
historia  naturalis.  Ce  livre  se  trouve  dans  ses 
œuTres  complètes  imprimées  à  Francfort  en  16G5, 
in-fol.,  p.  754. 

BACON  (  Richard  Macxbubib),  littérateur  et 
raosicien  anglais ,  né  à  Norwich  vers  1788  ,  s'est 
liaii  cçnnaltre  avantageusement  par  la  publication 
d*iin  écrit  périodique  relatif  à  la  musique,  intitulé  : 
The  Quarterly  mtuiecU  Magazine  and  Review, 
dont  le  premier  numéro  a  été  publié  au  mois  de 


janvier  1818.  Ainsi  que  l'indique  son  titre,  cette 
revue  devait  Iparattre  de  trois  en  trois  mois  par 
cahiers  qui ,  étant  réunis,  formaient  des  volumes 
d'environ  550  pages  ;  mais  la  publication  n'a  été 
régulière  que  dans  les  premières  années  :  dans 
les  derniers  temps,  les  numéros  ont  paru  près  de 
deux  ans  après  l'époque  indiquée.  Le  dixième 
volume  a  été  complété  en  1830.  Ainsi  que  la  plu- 
part des  livres  anglais  qui  traitent  de  la  musique, 
{eQuarterly  musical  Magazine  est  assez  super- 
ficiel en  ce  qui  concerne  tes  parties  principales 
de  Tart,  et  en  même  temps,  diffus  sur  des  ques- 
tions de  peu  de  valeur;  cependant  cet  écrit  pé- 
riodique n'est  pas  dépourvu  de  mérite.  M.  Ba- 
con ,  suivant  l'usage  des  anglais ,  ne  s'est  pas  fait 
connaître  comme  rédacteur  du  Quarterly  mu- 
sical Magazine;  mais  il  a  publié  sous  son  nom 
un  traité  du  chant  extrait  de  son  recueil  périodi- 
que, sous  ce  titre:  Eléments  of  vocal  science 
being  a  pMlosophical  enquiry  into  some  oftke 
principles  ofsinging;  Londres,  Baldwin,  Cra- 
dock  and  Joy,  1824,  in- 12.  Cet  ouvrage  est  écrit 
sous  la  forme  de  lettres,  qui  sont  signées,  dans  le 
Quarterly  musical  Magazine,  du  pseudonyme 
de  limotheus. 

En  1821 ,  le  projet  d'une  Encyclopédie  de  mu- 
sique fut  fait  à  Londres  :  elle  devait  former  deux 
volumes  grand  in-4*.  démenti,  Bishop,  le  Dr. 
Crotch,M.  Adams,  et  quelques  autres  musiciens 
et 'littérateurs  y  devaient  fournir  des  articles ,  et 
la  rédaction  générale  de  l'ouvrage  devait  être 
confiée  à  M.  Bacon ,  qui  en  publia  un  prospec- 
tus bien  fait  dans  la  même  année ,  en  une  de- 
mi-feuille in-40,  du  format  que  devait  avoir  l'En- 
cyclopédie. Cette  entreprise  ne  s'est  pas  réalisée. 
M.  Bacon  habitait  ordinairement  dans  une  maison 
de  campagne  à  Cossey,  près  de  Norwich ,  et  non 
loin  de  Londres. 

BAGQUOY  GUÉDON  (Alexis),  danseur 
de  la  comédie  française,  retiré  en  1767,  est  auteur 
d'un  livre  qui  a  pour  titre  :  Méthode  pour  exer-- 
eerVoreilh  à  la  mesure  dans  l'art  de  la  danse. 
Amsterdam  (Paris),  1778,  in-8^  de  56  pages, 
avec  20  planches  de  musique.  Le  même  livre  a 
reparu  avec  un  nouveau  frontispice,  en  1784. 

BADENHAUPT(HERHAim),  directeur  de 
musique  à  l'église  de  Glûkstadt,  dans  le  duché  de 
Holstein,  sur  les  bords  de  l'Elbe,  vers  le  milieu  du 
dix-septième  siècle,  a  faitimprimer  dans  cette  ville, 
en  1674 ,  un  ouvrage  intitulé  :  Choragium  Me- 
licum,  qui  renferme  quarante  morceaux  de  mu- 
sique sacrée  à  troix  voix ,  deux  violons  et  basse. 

BADER  (Charles- Adam),  néà  Bamberg,  le  10 
janvier  1 789,  ftit  considéré  comme  un  des  mei  Heu  rs 
ténoi s  de  l'Allemagne.  Son  début  dans  la  carrière 
dramatique  eut  lieu  en  1814,  au   thé&tre  de 


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su 


BADER  —  BAECKER 


Branswick,  alors  dirigé  par  Klingemanii.  Deux 
ans  après,  il  obtint  un  congé  pour  aller  ne  Taire 
entendre  à  Berlin.  Sa  voix  et  son  talent  comme 
acteur  n*aTaient  point  encore  acquis  leur  déve- 
loppement; néanmoins  les  représentations  où 
Bader  se  fit  entendre  furent  autant  de  triomphes. 
Son  engagement  achevé  à  Brunswick,  il  en  con- 
tracta un  à  Berlin,  qui  Ta  fixé  dans  cette  ville. 
Comme  la  plupart  des  chanteurs  allemands,  Ba- 
der manquait  d'une  éducation  vocale  basée  sur 
une  bonne  mise  de  voix  et  sur  un  mécanisme 
pratique  <le  la  vocalisation;  mais  le  timbre  de  sa 
voix  était  de  la  plus  belle  qualité ,  et  son  accent 
avait  beaucoup  de  pathétique  et  d'expression. 
Comme  acteur,  il  avait  d'ailleurs  beaucoup  d'in- 
telligence, de  chaleur  et  de  force.  Son  genre 
était  le  drame ,  et  les  rôles  qui  loi  ont  fait  le 
plus  d'honneur  sont  ceux  d' Àdolar  dans  VBu- 
rianthe  de  Weber,  de  Udnius  dans  la  Vestale^ 
de  Cortez  et  de  Masaniello,  Il  comptait  beau- 
coup d'admirateurs  parmi  les  habitués  du  théâtre 
royal  de  Berlin ,  mats  les  partisans  de  la  musi- 
que italienne  lui  contestaient  le  titre  dechanteur, 
et  prétendaient  qu'il  ne  méritait  ses  succès  que 
par  son  jeu.  Bader  parut  pour  la  dernière  fois  sur 
le  théâtre  de  Berlin  le  18  janvier  1849,  dans  le 
rôle  de  Blondel  de  Richard-Cœur-de-lion , 
opéra  de  Grétry.  H  a  publié  de  sa  composition  : 
V  Veni  creaior  à  quatre  voix  et  orchestre;  Bonn, 
Simrock.  —3"  Six  Lieder,  avec acoomp.de  piano; 
Berlin,  Schleslnger. 

BADIA  (Chamlbs- Augustin),  compositeur, 
né  à  Venise ,  était  au  service  de  la  cour  de 
Vienne  au  commencement  du  dix-huitième  siècle. 
Ses  ouvrages  sont  :  !<>  Narcisot  à  Vienne,  t699.. 
20  XaA'^Ai  ÀpoUo;  Vienne,  1700.  —  3»  £a  Cor  te 
celesie^  oratorio  pour  la  f^te  deSainte-Catlierine, 
1702.  —  4o  Àtnore  vuol  somiglianza;  1702.  — 
5®  //  Profeta  Elia^  oratorio,  à  Venise ,  1720.  — 
t^Gie$ii  nel  Prestation  oratorio,  en  1730.  On  con- 
naît aussi  de  sa  composition,  Triàuti  armonici^ 
collection  composée  de  douze  cantates  à  voix  seule 
et  clavecin,  gravée  sans  date  et  sans  nom  de  lieu. 

BADIA  (  Louis),  compositpor,  né  à  Tiramo, 
dans  le  royaume  de  Naples,  vers  1822,  a  fait 
représenter  à  Bologne,  pendant  la  saison  du  car- 
naval, en  1846,  son  premier  opéra,  intitulé  Gis- 
mondo  de  Mendrtsio,  Cet  ouvrage  n'eût  pas  de 
succès.  Un  autre  opéra,  écrit  pour  Fk>rence  par 
le  même  artiste,  n'a  eu  qu'une  représentation. 
Le  15  février  1853  M.  Badia  a  fait  jouer  au  grand 
théâtre  de  Trieste  Flavio  Raehis ,  opéra  sérieux 
qui  n'a  pas  été  plus. heureux. 

BADI ALI  (CÉSAB ) ,  ba<«e  chantonte  distin- 
guée des  théâtres  d'Italie,  débuta  à  Trieste  en 
1827.  Après  avoir  brillé  sur  les  théâtres  princi- 


paux, particulièrement  à  Milan»  où  il  chanta 
pendant  les  années  1830, 31  et  32,  il  fut  engage 
au  théâtre  de  Madrid,  puis  à  celui  de  Lisbonne, 
et  ne  revint  en  Italie  qu'en  1838.  Lorsqu'il  re- 
parut an  tliéfttre  de  la  Scala ,  à  Milan ,  il  y  ob- 
tint un  succès  d'entliousiasme,  el  il  y  chanta  al- 
ternativement ainsi  qu'à  Vienne  et  à  Turin.  En 
1842 ,  le  titre  de  premier  clianteur  de  la  cliam- 
bre  impériale  lui  fut  accordé,  puis  il  se  fit  enten- 
dre à  Rome,  à  Venise,  à  Trieste,  à  Turin,  et 
dans  d'autres  villes  moins  importantes.  En  184s 
il  était  à  Livoume;  mais  il  parait  avoir  quitté 
la  scène  peu  de  temps  après.  L'Académie  de 
Sainte-Cécile,  de  Rome ,  l'admit  au  nombre  de 
ses  membres.  Il  s'est  fait  connaître  comme  com- 
positeur par  trois  mélodies  intitulées  :  1®  VAd- 
dio  a  iVtce,  Romanza  ;  Vienne,  Mechetti.  ^  V  II 
GiuramentOf  pour  ineno  soprano,  ibid.  —  y 
VombrOf  romanza ,  k\em,ibid, 

BADIAIO  (Loois-DiEUDosnÉ),  poète  et  mu- 
sicien italien,  naquit  à  Mondo vl  le  7  août  1675. 
Après  avoir  terminé  ses  études  littéraires  et  mu- 
sicales, il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  el  ob- 
tint les  places  de  maître  de  chapelle  et  de  rec- 
teur du  séminaire  de  Mondovi.  Il  monrul  en 
cette  ville  le  18  novembre  1742.  On  a  imprimé 
de  sa  composition:  Sacri  (^f/eclus  poetici  in 
honorem  B.  Mariss  Virginis,  quatwn-  vocicm; 
Mondovi,  l7l2»in-4^ 

BALCKKR  (Casinir),  né  àBertln,ver8l79e, 
fut  amené  fort  Jeune  en  France  par  M""'  de  Gen- 
lis ,  qui  en  fit  son  élève  de  prédilection,  particu- 
lièrement pour  la  harpe.  Elle  lui  enseigna  à  jouer 
de  cet  instrument  d'après  son  système,  qui  coa- 
sistait  à  faire  usage ,  dans  l'exécution,  du  petit 
doigt  de  chaque  main ,  ce  qui  est  contraire  aux 
principes  ou,  si  l'on  veut,  aux  liabitiides  des  har- 
pistes. Quoi  qu'il  en  soit  des  avantages  de  ce 
système ,  il  est  certain  qu'il  réosstt  complète- 
ment dans  l'éducation  de  M.  C.  Baecker,  dooé 
par  la  nature  des  plus  heureuses  dispositions  el 
d'une  volubilité  de  doigts  jusqu'alors  sans  exem- 
ple. Vers  1808,  M.  Baecker  débuta  dans  les  con- 
certs, et  se  fit  applau<)lr  par  le  brillant  et  la  net- 
teté de  son  jen ,  ainsi  que  par  la  beauté  des  sons 
qu'il  tirait  de  l'instrument.  Il  était  alors  Agé 
d'environ  dix-huit  ans,  et  n'était  connu  dans  le 
monde  que  sous  le  nom  de  Casimir.  Après  de 
brillants  succès,  il  cessa  tout  à  coup  de  paraître 
en  public ,  et  rentra  dans  l'obscurité  de  la  vie 
privée ,  mettant  autant  de  soin  à  se  faire  oublier 
qu'il  en  avait  mis  naguère  à  se  faire  connaître. 
Plus  de  dix -huit  ans  s'écoulèrent,  et  un  petit 
nombre  d'artistes  af  aient  seuls  conservé  le  sou- 
venir du  talent  de  M.  Baecker,  lorsqu'en  1829 
il  vint  réveiller  l'attention  dn  public  par  Tan- 


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BAECKER  —  BAKR 


Sld 


nonce  d'un  cours  de  harpe ,  dont  le  prospectif 
indiquait  la  mise  eu  pratique,  dans  renseignement 
de  cet  instrument,  da  système  de  M"^  de  Gen- 
lîi,  devenu  celui  de  son  élève.  J^ignore  quel  fut 
le  sncoèe  de  ce  cours,  mais  Je  sais  que  depuis  ce 
temps  M.  fiaecker  n'a  point  cessé  de  se  livrer  à 
renseignement  de  la  harpe.  Au  mois  dVril  de 
l'année  1835 ,  il  s'est  Tait  entendre  dans  un  con- 
cert; mais  il  y  fit  peu  de  sensation. 

0ans  les  concerts  qu'il  a  donnés ,  M.  Casimir 
Baecker  a  joué  quelques  morceaux  composés  ou 
arrangi^  par  lui  :  il  parait  avoir  gardé  cette  mu- 
sique pour  lui  seul ,  car  je  ne  crois  pas  qu'il  en 
aitété  rien  publié.  Tous  les  catalogues  de  ia  France 
et  de  l'Allemagne  sont  rouets  à  cet  égard. 

BAEHR  ( Jbah  ),  ou  Beer^  ou  Baer,  maître 
des  concerta  da  duc  de  Weissenfels ,  naquit  en 
1662  à  Saint-Georges  sur  I^Ems,  bourg  du  comté 
de  Klevenlialler,  en  Autriche.  Ses  parents,  qui 
professaient  la  religion  protestante,  étaient  pau- 
vres et  hors  d*état  de  rien  faire  pour  l'éducation 
de  leurs  fils;  des  moines,  possesseurs  de  la  sei- 
gneurie catholique  où  il  était  né,  se  cliargèrent 
de  son  entretien  et  de  son  instruction,  dans  l'es* 
poir  de  ie  faire  changer  de  religion.  Lorsqu'il  fut 
âgé  de  dix  ans,  ou  l'envoya  an  couvent  des  bé- 
nédictins, à  I^robach.  Il  y  fit  de  si  rapides  pro- 
grès dans  les  lettres,  les  sciences  et  la  musique, 
qu'il  put  être  admis,  le  20  octobre  1670,  au 
gymna.se  poétique  de  Ratisbonne.  Il  s'était  réuni 
dans  celle  ville  à  s«^s  parents,  qui  avaient  dû  s'y 
retirer  à  cause  de  leurs  opinions  religieuses.  Il 
y  resta  plusieurs  années.  Le  magistrat  de  Ratis- 
bonne lui  fournit  ensuite  les  moyens  d'aller  étu- 
dier ia  théologie  à  l'université  de  Leipsick  ;  mais 
il  y  resta  peu  de  temps,  parce  que  sa  belle  voix  de 
téoor,  son  talent  sorte  violon  et  sur  le  clavecin, 
enfin  son  mérite  comme  compositeur,  le  firent 
appeler  à  ia  chapelle  du  duc  Auguste  de  Saie. 
Après  la  mort  de  ce  prince,  il  fut  nommé  maître 
de  chapelle  des  concerts  do  duc  Jean-Adolphe 
de  Weissenfels.  Atteint  d'une  balle  à  la  chasse 
du  sangPer,  il  est  mort  au  mois  d'août  1700,  Agé 
de  quarante-huit  ans. 

Baehr  est  plus  connu  comme  écrivain  polé- 
mique, que  comme  compositeur.  Plus  pédant  en- 
core que  savant ,  il  a  porté  dans  ses  dispotes 
littéraires  l'oubli  de  tonte  convenance.  Ses  oa- 
vrages  consistent  en  pamphlets  assez,  eourts, 
quoique  les  titres  en  soient  fort  longs  :  en  voici 
la  liste.  Ursus  murmurai^  da$  isi  :  klar  und 
deutlicher  Beweiss ,  weleher  gestalten  Bferr 
Gottf,  Vockeradf  Hector  des  GymnasU  illustr, 
iu  GothOf  in  seinem  den  lO  aug.  des  ahge- 
wicAenen  1696  Jahres  herausgegeàenen  pro' 
grammateder  Musih,  und  per  consequens  de- 


nen  von  derselben   dependirenden  zu   viel 
geihan  (L'Ours  murmure,  ou  preuve  chaire  et 
évidente  de  l'ignorance  de  M.  GodeOoi  Tocke- 
rodt,etc.);  Weimar,  1697,  in  go,  42  pages. 
Cette  diatribe  est  dirigée  contre  un  programme 
intitulé  :  ConsuUatio  IX  de  cavendo  falsa 
mentium   intemperaiarum    medecina;  sive 
abusu  nwsicorum  exercitiorum,  sub  exemplo 
principum  romanorum^   par  G.  Yockerodt, 
recteur  à  Gotha.  Baéhr  se  désigne  Ini-mémesous 
le  nom  â'Ursus,  parce  que  celui  de  Baer  signi- 
fie un  ours  dans  la  langue  allemande.  Vokerodt 
i  ayant  défendu  son  opinion  dans  un  autre  écrit 
intitulé  :  Missbrauch  der  freyne  Kûnste,  in- 
sonder heit  der  Musik.  (Abus  des  beaui-arts, 
et  notamment  de  la  musique) ,  Baehr  l'attaqua 
plus    violemment  encore  dans  une  satire  qu'il 
intitula  :  Vulpes vulpinatur^  List  wider  List, 
Oder  die  tnusikalische  Fuchsjagd  (  Le  lenard 
est  pris,  ruse  contre  ruse,  ou  la  chasse  musi- 
cale  aux  renards);  Weissenfels,  1697,  in-4*', 
12  feuilles.  Celte   dispute  donna  encore  Heu  à 
d'autres  pampiilets  de  Baehr,  qu'  il  intitula  Ur- 
sus saltat,  Ursus  triomphât  ^  etc.  Les  au- 
tres ouvrages  de  ce  musicien  sont  :  {o  Bel- 
lum  musicum,  oder  musikaliseher  Krieg   (La 
guerre  musicale);  Weimar,  1701,  in-4%  4  feuil- 
les t/2.  —  2o  Musikalische  Discurse  durch  die 
Principia  der  Philosophie  deducirt,  etc.  Nu- 
remberg, 1719,  ln-8*,  219  pages.  Cet.  ouvrage, 
comme  on  voit,  a  été  publié  longtemps  après  la 
mort  de  l'auteur.  Baehr  y  donne  ta  solution  de 
soixante  questions  relatives  à  la  musique,  dans  on 
nombre  égal  de  chapitres.  A  la  fin  du  volume,  on 
a  réimprimé  l'opui^cule  intitnlé  :  Bellum  musi- 
cum, Baehr  a  laissé  en  manuscrit  on  traité  de 
composition  hititulé  :  Schola  phonotogica,  seu 
Tractatus  doctrlnalis  de  compositione  harmo- 
nica ,  qui  a  été  en  la  possession  de  Mattheson. 
Celui-ci,  dont  le  caractère  avait  de  l'analogie  avec 
celui  de  Baehr,  assure  que  ce  musicieu  était  gai , 
quil  était  recherché  dans  le  monde,  et  que  ses 
ouvrages  portent  l'empreinte  de  la  sérénité  de  son 
esprit.  (Y.  Mattlieson,  Grundlage  einer  Bhren- 
pforte^  p.  15.).  Baehr  a  laissé  en  manuscrit  quel- 
ques ouvrages  de  philosophie. 

BAEHR  (O.).  On  a  publié  sons  ce  nom 
six  Lieder  à  quatre  voix  (  soprano,  alto,  ténor  et 
basse),  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel,  et  six 
Lieder  pour  mezzo  soprano ,  avec  aceomp.  de 
piano,  ihid, 

BAEBR(JosKra).  VopezBuai. 

BAER  (HEimi).  On  a  gravé  sous  ce  nom 
trois  duos  pour  deux  violons ,  chez  Breitkopf  et 
Haertel ,  à  leipsick. 

BAERMANN  (JEiUf-FrÉDéRic),  bassoniste 


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BAERMANN 


et  nûtiste  à  Halle ,  a  publié  divers  ouYrtges  de 
sa  coidpositioa  :  1**  Trois  doos  poar  deux  flûtes , 
œuvre  premier;  Leipsick,  1798.  — 2*  Trois  idem, 
œuvre  deuxièoie;  ibid.—  3*  Trois  duos  pour  violon 
et  violoncelle,  œuvre  quatrième;  iHd,  1799.  — 
4"^  Trois  duos  pour  violon  et  alto,  op.  6,  et  trois 
idem,  op.  7;0frenbach,  1799.  —  5»  Trois  duos 
pour  deux  flûtes ,  op.  8, 1802. 

BAERMANN (Hbkw. Joseph),  virtuose  sur 
la  clarinette,  est  né  à  Potsdam,  le  1 4  février  1 783. 
A  rage  de  onze  ans  il  fut  admis  dans  Pécole  de 
musique  miliUire  de  cette  ville,  et  y  commença 
son  éducation  musicale  Plus  tard  il  eutle bQU- 
benr  de  recevoir  des  leçons  du  célèbre  clarinettiste 
Béer,  qui  lui  fit  faire  de  rapides  progrès  dans 
l'art  de  jouer  de  son  instrument.  Malheureusement 
les  devoirs  multipliés  du  service  militaire,  où  il 
était  engagé,  lui  laissaient  peu  detemps  à  donner  à 
ses  études.  Fils  de  soldat,  il  était  de  droit,  suivant 
les  lois  de  son  pays,  soldat  lui-même,  et,  comme 
tel ,  obligé  de  sacrifier  sans  cesse  ses  pepchants 
aux  exigences  despotiques  de  son  état.  Pendant 
dix  ans ,  lui  que  la  nature  et  le  travail  avaient 
fait  un  des  artistes  les  plus  remarquables  de  son 
temps,  fut  obligé  de  faire,  comme  un  simple 
manoeuvre  de  musique ,  le  service  de  clarinettiste 
ordinaire  dans  le  premier  bataillon  de  la  garde 
royale  de  Prusse ,  et  celui  de  première  clarinette 
de  la  musique  du  roi.  Les  événements  qui  suivi- 
rent la  bataille  d'Iéna  lui  rendirent  la  liberté  ;  il 
en  profita,  quitta  sa  patrie,  et  se  rendit  en  Ba- 
vière, où  il  fut  placé  en  1806  dans  la  musique  de 
la  cour.  En  1818  il  fit  son  premier  voyage  dans 
la  Suisse  et  le  midi  de  la  France,  et  partout  son 
talent  excita  l'enthousiasme.  De  retour  à  Mu- 
nich ,  il  y  apprit  la  réorganisation  de  la  chapdle 
du  roi  de  Prusse,  et  crut  devoir  offrir  d*y  re- 
prendra du  service;  mais,  sespropositions  n'ayant 
pas  été  acceptées ,  sa  liberté  lui  fut  définitivement 
acquise.  En  1811,  Charles-Marie  de  Weber  alla  à 
Munich  pour  y  donner  des  concerts;  Baermann, 
dont  ce  compositeur  admirait  le  grand  talent,  se 
lia  avec  lui  d'une  étroite  amitié ,  et  en  obtint  trois 
concertos  de  clarinette,  qui  furent  composés  ex- 
pressément pour  lui.  Pendant  l'automne  de  la 
mèineannée,ceaartistes  firent  ensemble  un  voyage 
de  concerts ,  et  se  firent  entendre  à  Gotha,  Wei- 
mar,  Drefltie,  Prague  et  Berlin.  En  1813  Baermann 
visita  pour  ]b  première  fois  la  capitale  del'Autriche  ; 
son  talent  y  excita  Tenthousiasme,  comme  cela 
était  arrivé  dans  toutes  les  villes  que  TartisteaTait 
visitées.  Deux  ans  après  il  fit  un  voyage  en 
Italie,  et,  malgré  rhidiCTérence  des  habitants  de 
ce  pays  pour  la  musique  instrumentale ,  il  obtint 
partout  de  brillants  succès ,  particulièrement  à 
Venise,  où  il  donna  un  concert  qui  fut  dirigé  par 


Eybler.  Arrivé  à  Paris  vers  la  fin  de  1817,  il  y 
donna  des  concerts  avec  M™*  Catalani ,  et  s'y  fit 
entendre  plusieurs  fois  dans  les  concerts  de  la 
semaine  sainte.  On  y  admira  la  belie  qualité  des 
sons  qu'il  tirait  de  son  instrument,  le  brfllaat  de 
son  exécution  et  Télégance  de  son  style  ;  mais 
cette  admiration  (ut  stérile,  car  on  ne  songea 
point  à  fixer  Baermann  à  Paris  pour  servir  de 
modèle  aux  jeunes  gens  qui  se  livraient  à  Tétude 
de  la  clarinette  dans  le  Conservatoire.  Depuis 
cette  époque,  Baermann  a  fait  plusieurs  an- 
tres voyages,  recueillant  partout  des  témoignages 
dlntérèt  pour  son  beau  talent;  le  premier  à 
Dresde ,  en  1819  ;  Tannée  suivante  à  Londres,  où 
il  était  appelé  par  la  Société  philhaimonique;  en 
1821  à  Vienne;  en  1822  et  1823  en  Russie  et  en 
Pologne ,  enfin,  en  1827 ,  à  Berlin,  Copenhague 
et  Hambourg.  En  1833,  il  retourna  à  Pétersbourg, 
et  postérieurement  il  visita  de  nouveau  quel- 
ques grandes  villes  de  TAIlemagne  et  fit  un 
second  voyage  à  Paris.  Toute  rAllemagne  le  con- 
sidéra longtemps  comme  un  modèle  de  perfec- 
tion dans  Part  de  jouer  de  la  clarinette.  Les 
compositions  qu'il  a  publiées  sont  an  nombre 
d'environ  trente-cinq  œuvres.  On  y  remarque 
plusieurs  concertos  et  conceriinos ,  particulière- 
ment les  œuvres  24 ,  27  et  28,  publiés  à  Leipsck, 
chez  Breitkopf  et  Haertd  ;  des  airs  variés  avec 
orchestre ,  œuvres  12, 20,  21  et  29,  Bonn,  Sîm- 
rock;  Paris,  Gambaro;  Leipsick,  Hofmeister,  et 
Br.  et  Haertel  ;  des  fantaisieà  et  des  sonates  avee 
orchestre,  œuvres  26  et  31;  des  quinlettis  pour 
clarinette,  deux  violons,  alto  et  violoncelle ,  œu- 
vres 19,  22  et  23,  Leipsick,  Br.  et  Haertel  ;  des 
quatuors  pour  clarinette,  violon,  alto  et  basse,  œu- 
vres, 18  et  25,  Leipsick,  Br.  et  Haertel,  Mayence, 
Schott;  des  duos,  études  et  solos.  Baermann  est 
mort  à  Munich  le  16  juin  1847,  à  l'âge  de 
soixant-qoatre  ans. 

BAERMANN  ( Charles ),  frère  du  précé- 
dent, né  comme  lui  à  Potsdam ,  reçut  aussi  son 
édocatimi  musicale  dans  Pécole  de  musique  mi- 
litaire des  grenadiers  de  la  garde  royale.  Après 
avoir  servi  longtemps  comme  musicien  dans  un 
bataillon  de  cette  garde,  il  fut  nommé  premier 
bassoniste  de  la  chapelle  du  roi  de  Prusse.  II 
mourut  à  Beriin ,  le  31  mars  1842,  comme  mu- 
sicien pensionné  de  la  cour.  On  a  de  cet  artiste 
un  artide  qui  a  été  publiédansla  Gazette  musi- 
cale de  Leipsick  (ann.  22' ,  col.  60i  ),  sous  ce 
titre  :  Ueber  die  Natta- md  Bigentkûmlichkeit 
des  Fagots ,  ûàer  seinen  Gebrauch  als  Solo 
und  Orchester-lnstrument  {Snr  la  nature  et  les 
propriétés  du  basson ,  sur  son  usage  comme  ins- 
trument de  solo  et  d'orchestre).  Cet  article  est 
peu  développé. 


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BAERMANN  —  BAGUONI 


317 


BAERMANN  (Charles),  flU  de  Hcmi- 
Jweph,  né  à  Monich,.  en  1820»  a  reçu  de  son  père 
toute  son  éducation  musicale.  Devenu  fort  habile 
sur  Uclarinette  et  le  cor  de  bassette  (sorte  de  clari- 
nette alto  ),  il  Alt  placé  comme  seconde  clarinette 
dans  la  chapelle  royale  de  Bavière",  à  l'Age  de  qua- 
tbneans.  Dans  les  années  1838  et  1839  il  a  fait 
avec  son  père  mi  grand  Toyage  dans  l'Allemagne 
méridionale ,  dans  les  prorinoes  rhénanes,  en 
Hoilaode,  en  Belgique  et  à  Paris.  Ils  obtinrent 
(Uns  cette  Tille  un  grand  succès,  particulièrement 
dans  un  concert  du  Coneerratoire,  où  ils  exécu- 
tèrent une  symphonie  concertante.  De  retour  à 
Monich,  Charles  Baermann  y  a  reprisses  études 
et  a  perfectionné  son  talent  presque  à  l'égal  de 
celui  de  son  père,  dont  il  a  été  le  successeur  dans 
la  ehapelle  royale  de  Bavière.  On  a  publié  de  sa 
composition  jusqu'à  cejqur  (1858)  environ  vingt- 
doq  enivres  de  fantMsies,  variations  et  divertis- 
sements pour  clarinette,  avec  orchestre  ou  piano, 
à  Munich,  chei  FaUer,  età  Mayence,  chez  Schott. 

BAERWALD  (Fatoéaic-HBNRi).  Il  a  paru 
loos  ce  nom ,  une  brochure  de  quatre  feuilles , 
qui  a  pour  titre  :  Die  neuesien  Erjtndungen 
vnd  Verbesserungen  am  den  mwikalischen 
Instrumentent  sowohl  Saiten-ais Blasinêtrw 
mnten,  insbesondere  des  Forte-piano  und 
anderer  Tasteninstrumente ,  etc.  (Les  plus 
nouvelles  inventions  et  les  derniers  perfection- 
nements des  Instruments  de  musique,  etc.); 
QoedUnboarg  et  Leipsick,  Gott.  Basse,  1833, 
in-8*,  avec  trois  planches  contenant  77  figures. 

BAGATELLA  (AirromR),  né  à  Padoue, 
vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  a  écrit  un 
opascole  intitulé  :  Regole  per  la  costrusione 
de  vwlinif  viole,  violoncelU  etioloni,  Memoria 
ffttentataalV Àcademiadelle scienze,  lettere 
ed  or  a  di  Padove,  al  concorso  deLpremio 
dtir  arti  delT  anno  1782;  Padéue,  1786,  24  pa- 
ges gr.  10-4",  avec  2  planches.  Le  travail  de  Ba- 
gatella,  qui  avait  été  fiait  pour  un  concours  proposé 
par  racadémie  de  Padoue,  obtint  le  prii  et  fut 
poblié  aux  frais  de  l'académie.  U  y  a  dans 
cet  ouvrage  qoélqaes  préceptes  utiles  pour  la 
construction  des  instruments  à  archet,  puisés 
dans  les  proportions  de  Stradivari  et  des  autres 
babiles  luthiers  de  l'école  de  Cfémone;  mais  il 
«t  è  regretter  que  l'antenr  du  mémoire  ne  lui  ait 
pas  dqpné  plus  de  développements.  L'opuscule 
<le  BagateUaa  été  traduit  en  allemand  par  Schaum, 
sous  ce  titre  :  Ueber  den  Bau  der  Violinê, 
BraUche  und  ViolonceU;  Leipsick,  HAhnel, 
1806,  in-8''. 

BAGATTI  (François),  excellent  compoei- 
teor  et  organiste  à  Sainte-Marie  délia  Porta,  à 
Saint-Victor  et  au  Safait-Sépulcre  à  Milan,  vers 


le  commencement  du  dix-septième  siècle,  a  publié 
deux  œuvres  de  motets,  ainsi  que  des  messes  et 
des  psaumes.  Piocinelli,  qui  nous  fait  connaître  ce 
musicien  dans  son  Àteneo  de""  letterati  Mila- 
ne$i  (p.  199),  n'indique  ni  le  lieu  ni  la  date  de 
ces  p^lications. 

BAGGE  (Cbàbles-Eriibst,  baron  de),  cham- 
bellan du  roi  de  Prusse,  vivait  à  Paris  vers  1783. 
Amateur  passionné  de  la  musique,  il  recherchait 
les  artistes,  leurouTrait  sa  bourse,  les  accueillait 
chez  lui,  et  appréciait  bien  leur  talent.  Blalheu- 
reusemeot  il  ne  conservait  pas  lé  même  tact 
lorsqu'il  s'agissait  de  lui.  H  ^vait  appris  à  jouer 
du  violon,  et,  quoiqu'il  jouAt  faux,  il  croyait 
être  de  la  première  force.  Dans  cette  persuasion, 
il  invitait  la  plupart  des  vIoUnistes  qu'il  connais- 
sait, ceux  même  qui  jouissaient  de  la  plus  bril- 
lante réputation,  à  prendre  de  ses  leçons;  et 
lorsqulls  lui  objectaient,  pour  se  débarrasser  de 
ses  importunités,  la  nécessité  d'utiliser  le  temps 
pour  vivre ,  il  leur  offrait  de  les  payer  pour  qu'ils 
devinssent  ses  élèves.  Ce  ridicule  lui  fit  domier  le 
nom  de  Franealeu  du  violon.  L'empereur  Jo- 
seph Il  lui  dit  un  jour  :  Baron ,  je  n^ai  jamais 
entendu  personne  Jouer  du  violon  comme  vous. 
Outre  son  goût  pour  le  violon,  il  avait  aussi  la 
manie  de  composer;  il  a  fait  graver  à  Paris, 
en  1783,  un  concerto  que  Kreutzer,  alors  fort 
jeune,  exécuta  avec  beaucoup  de  succès,  et 
précédemment  (en  1773),  six  quatuors  concer- 
tants pour  deux  yiolons,  alto  et  basse ,  œuvre  I. 
On  trouve  aussi  dans  le  catalogue  de  Westphal , 
marchand  de  musique  à  Hambourg,  l'indication 
d'une  symphonie  à  fiuit  parties ,  de  la  composition 
(ihi  baron  de  Bagge.  U  est  mort  à  Paris,  en  1791. 
Hoffmann  a  fait  du  baron  de  Bagge  le  sujet  d'un 
conte  où  l'on  trouve  le  cachet  de  son  talent  original. 

BAGGE  (Sbuiar),  violoncelliste  à  Lemberg, 
né  eu  Bohême  vers  1815,  est  élève  du  Conserva- 
toire de  Prague.  En  1841  il  se  fit  remarquer 
comme  compositeur  distingué  par  une  ouverture 
exécutée  dans  le  troisième  concert  de  cette  année 
à  Lembergj  et  par  un  concerto  de  violoncelle  dans 
lequel  il  fit  preuve  d'une  rare  habileté  sur  son 
instniment.  En  1847  il  éUit  à  Vienne,  et  y  brillait 
dans  les  concerts.  Il  a  publié  quelques  composi- 
tions parmi  lesquelles  on  remarque  une  jolie  so- 
nate facile  pour  piano  et  violoncelle,  op.  3;  Yieone, 
Haslinger. 

BAGLIONI  (Louis),  de  Milan,  fils  de  Fran- 
çois BaglionI,  musicien  de  la  chambre  à 
Lodwigsburg,  et , depuis  1770,  un  des  meilleurs 
violinlstes  de  la  chapelle  du  duc  de  Wurtemberg, 
a  composé  la  musique  de  Tancrede,  et  de  to  Guên' 
guette  allemande  (1777),  qui  ont  été  repré- 
sentés à  l'Opéra  de  Stuttgard. 


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318 


BAGLIONI  —  BAILLON 


Un  autre  artiste  de  ce  nom,  qui  vit  à  MiUn ,  s*eftt 
fait  eonnaltre  par  on  grand  dno  pour  Tiolon  seul , 
àTusagede  Paganini,  Milan ,  Ricordi,  et  par 
des  Esercizi  per  U  Canto  Ub.  1  et  a.  tMd. 

Plusieurs  ehanteurs  et  cantatrices  de  la  même 
famille  ont  brillé  sur  les  IbéAtres  d'Italie  dans  la 
seconde  moitié  du  dii-lmiiièrae  siècle. 

BAGLI VI  (  GBoacn),  célèbre  médecin  et 
profo^or  de  la  Saplenoe  à  Rome,  DMmbre  de  U 
Sociélé  Royale  de  Londres  et  de  celle  des  Curieux 
de  la  nature,  naquit  à  Raguse  en  1«63,  et  mourut 
à  Rome  en  170A»  à  l'âge  de  trente-hnit  ans^ 
épuisé  par  le  travaiU  U  a  publié  une  dissertation 
De  anaiomia,  morsu  et  (tffeciihui  TarentulMp 
Rome  169S.  Elle  a  été  insérée  ensuite  dans  la  col- 
lection de  ses  oniTfes,  intitulée  :  Opéra  omnia 
mêdicO'praetiea  et  anatomica^  dont  il  y  a  eu 
des  éditions  à  Lyon  en  i704,  1710,  I7i&,  174&  ;  à 
Paris,  1711  ;  à  Anvers,  l7iS;  à  Bâte,  1737;  à 
Venise,  17.S4 ,  et  enfin  une  dernière  donnée  par 
Pinel,  avec  des  corrections,  des  notes  et  une 
préface,  Paris,  1788,  2  vol.  in-8*. 

L^abbé  Bertini  {Di%ionMùr.  erit.  degli  Scrit^ 
tori  di  musteot  etc.,  t.  I,  p.  73),  cite  une  tra« 
dnction  italienne  de  la  dissertation  de  Baglivi, 
sous  ce  titre  :  Ditsertazione  sugli  e/fetU  dtUa 
musica  nelle  malattU  oecagionaie  dalla  mor* 
êiealura  délia  tarantola^  Rome,  1696.  Dans 
ce  morceau,  Baglivi  établit  comme  des  faits  irré- 
cusables et  les  efTeta  de  la  morsure  de  Taraignée 
connue  sous  le  nom  de  tarentule ,  et  ceux  de  la 
mmiqiie  pour  la  guérison  du  mal.  Il  dte  à  ce 
sujet  plusieurs  expériences  qui  lui  paraisRent 
déclMTcs;  mais  Serao,  professeur  de  médecine  à 
rUniversité  de  Naples,  a  attaqué  avec  vivaeité 
la  réalité  de  ces  expériences ,  dans  ses  Lezioni 
aeademiche  délia  Tarantola  (Naples,  1742); 
plusieurs  Ravants  médecins  se  sont  rangés  de  son 
avis,  tandis  que  d'autres,  tels  que  Kaliler,  Sta- 
roste ,  Mojon  et  LiciitenUial ,  ont  adopté  les  idées 
deBagliri. 

BAGNI  (EbhoIt),  musicien  né  à  Ferrare 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  fut 
attaché  au  service  de  T illustre  maison  des  Ansiani 
de  Bologne.  11  a  publié  de  sa  composition  Motetti 
a  Otto  voci,  lib.  l.  Venise,  Vincenti,  1688, 
ln-4*. 

BAHN  (t. -g.),  claveciniste,  qui  vivait  à 
Berlin  en  1700  ,  a  publié  dans  cette  ville  six  so- 
nates pour  le  clavecin,  oMivre  1"*. 

BAIF  (  Jeau-Antoinb  ob),  fils  de  Lazare  de 
Baif,  naquit  à  Venise  en  1&S2.  An  lieu  de  suivre 
la  carrière  diplomatique,  dans  laquelle  il  eût  pu 
réussir  par  sa  naissance  et  ses  talents,  il  aima 
mieux  se  livrer  exclusivement  à  la  poésie  :  il  ne 
fut  cependant  qu^un  poète  médiocre,  dans  la 


manière  de  Ronsard.  En  1870,  il  ebCint  de 
Charles  IX  des  lettres  patentes  pour  rétablisse- 
ment d'une  académie  de  poésie  et  de  muriqne, 
qui  ne  put  se  soutenir.  Il  mourut  à  Paris,  pauvre 
et  oublié,  le  19  septembre  1889.  Indépendamment 
de  aea  poéries,  il  a  publié  quelques  ouvrages  re- 
latifs à  la  musique;  en  void  les  titres  :  f*  ins- 
truction pour  toute  nnui^ue  des  huit  dhfers 
tons,  en  tablatmrede  Luth^  Paris,  l8«.,in-8''. 
—2*  Instruction  pour  apprendre  lataétaiure 
de  guiteme  (guitare);  Paris  15..  —  3* Dôme 
chanson»  spirUuelles,  paroles  ei  musiçue; 
Paris,  Adrien  Le  Roy,  1582,  in-4*.  ~  4*  Premier 
et  deuxième  livres  de  chansons  à  quatre  par- 
ties \9vv^,  1578,  1580.  Les  auteurs  du  Dieiiom- 
nairedes  musiciens  (Paris,  1810-1811)  disent 
que  Baif  fut  secrétaire  de  Charles  IX  :  je  ne 
trouve  cette  assertion  confirmée  nulle  part 

BAILDON  (Josem),  musicien  anglais,  • 
fait  graver  une  oollectiou  de  chansons  anglaise» 
intitulée  :  The  Lawrel^  aneweolleetion  of  en- 
glish  songs;  Londres  1797.  —  2*  Odeioconten- 
tment;  Londres,  sans  date.»  t^  Love  in  a  nil* 
lage,  petit  opéra  en  collaboration  avec  Bernard» 
1763. 

BAILËY  (Ansblub),  musioen  anglais  qui 
vivait  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  a  publié 
un  ouvrage  intitulé  :  A  praciical  Trealise  on 
singing  and  plufing  teith  just  expression  and 
real  élégance  (Traité  pratique  sur  Fart  de 
dianter  et  de  jouer  avec  élégance  et  expresaion)  ; 
Londres,  1771,  itt-8*.  C'est  un  livre  de  peu  de 
valeur  et  qui  ne  contient  que  des  préceptes  géné- 
raux assez  vulgaires. 

BAILLEUX  (Antoine),  professeur  et  raar- 
cliand  de  mosiqtieà  Paris,  élatt  aussi  ooraposîfeur. 
On  a  de  lui  les  ouvrages  dont  les  titres  suivent  : 
1*  Le  Bouquet  tfe ritmif M,  canlatille.  ^2<»  Six 
Symphonies  à  quatre  parties,  Paris,  1758.  s^ 
3*  Méthode  de  chant,  Paris,  1780,  in-fol.— 4* Six 
Symphonies  à  grand  orchestre,  1767.-5^  Mé- 
thode raisonnée  pour  apprendre  à  jouer  dn 
violon ,  avec  le  doigté  de  cet  instrument,  et  len 
différents  agréments  dont  il  est  susceptRil^;  pré- 
cédée dss  principes  de  la  nrasiqiie.  Paris ,  1779, 
in-fol.  Le  même  ouvrage  a  été  reproduit  avec  un 
autre  titre,  comme  une  nouvelle  édition,  enl  798, — 
6*  Les  petits  concerts  de  Paris.  —7*  Solfèges 
pour  apprendre  facilement  la  musique  vocmie 
et  instrumentale^  Paris  »  1784,fai-4*. — 8**  Jour- 
nal  d'ariettes  italiennes,  dont  tt  a  pain  dix 
années.  Bailleux  cet  mort  à  Paris,  en  1791. 

BAILLON  (PiBRBB  Joeara),  maître  ordi- 
naire de  la  musique  du  duc  d'Aigiiillen,  vivait  à 
Paris  vers  la  fin  du  dix  huitième  siècle  On  a  de 
lui  :  Nouvelle  méthode  de  guitare  selon  lu 


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BAILLON  —  BAILLOT 


219 


système  des  tneilleurs  auteurs,  contenant  les 
moyens  les  plus  clairs  et  le*  plus  aisés  pour 
apprendre  à  accompagner  une  voix,  et  par- 
venir à  jouer  tout  ce  qui  est  propre  à  cet 
instrument  ;Phns,  1781,  iD-4*.  Bâillon  a  aussi 
rédigé  ud  journal  de  violon  et  La  mtue  lyrique, 
joumai  d'ariettes  avec  accomp.  de  harpe  ou  de 
goitare,  depuis  1772  jusqu'en  1784. 

BAILLIONI  (M.  GiOTAiCHi),  mécanicien, né 
à  Milan ,  a  inventé  un  orgue  mécanique  d'une 
GODStruction  fort  ingéniease,  pour  être  placé  dans 
les  jardins  de  la  villa  de  Leinale  qui  appartenait 
à  la  comtesse  Visconti.  La  deMcription  de  cet  ina- 
trumeot  a  été  donnée  par  Pinventeiir  dans  le 
Giamale  dé  Utterati  d^Italia,  tom.  X,t.  XI, 
p.  489>49S.  Cette  description  a  pour  titre  :  Ma- 
'  eAtJia  pneumalica,  inventa  fa  da  M.  G.  Bail' 
Uonnïyjatta  d'ordine  délia  eccellentissima 
tignora  Visconti,  per  le  delisie  délia  sua  villa 
di  Leinote. 

BAILLOT  (  PibrrbMarib-François  ob  Sa- 
les), on  des  plus  célèbres  viollnistes  que  la 
France  ait  produits,  est  né  à  Passy,  près  de  Paris, 
lel*'  octobre  1771.  Son  père,  avocat  aa  parle- 
ment de  Paris ,  avait  été  envoyé  en  1768  en  qua- 
lité de  procureur  du  rot ,  à  Ajaccio  en  Corse,  où 
il  avait  su  se  concilier  restime  et  rafTection  géné- 
rale. De  retour  en  France  en  1771,  11  établit  à 
Passy  une  maison  d'éducation,  et  plus  tard,  à 
Paris,  un  pensionnat  pour  l'enseignement  de  la 
jurisprudence.  Dès  Tftge  le  plus  tendre,  Baillot 
annonça  de  rares  dispositions  t^ur  la  musique, 
et  le  violon  avait  tant  d'attrait  pour  lui,  qu*il  par- 
vint à  jouer  sor  cet  instrtiment  plusieurs  airs  sans 
qu'on  les  loi  eût  enseignés.  Vers  l'Age  de  sept  ans , 
on  lui  donna  pour  premier  maître  Poliilori ,  Flo- 
reatio,qui  avait  peu  d'exécution,  mais  qui  ne  man- 
quait pasd'enlliousiasme  et  qui,  cliaqne  jour,  par- 
lait à  son  élève  de  l'Italie.  En  1780,  Baillot  étant 
revenu  à  Paris  avec  ses  parent<i ,  son  professeor 
de  violon  fat  Sainte- Marie,  artiste  français  dont 
la  sage  sévérité  loi  donna  ce  goât  de  l'exactitude 
et  de  la  netti*té  qu'on  remarquait  dans  son  jeu. 
Baillot  n'a  point  oublié  ce  qu'il  doit  à  son  maître, 
ioos  ce  rap|»ort;  il  en  conserva  de  la  reconnais- 
sance jusque  dans  sa  Tieillesse.  Une  circonstance 
inattèndiie  vînt  exercer  tout  à  coup  sur  ses  progrès 
uneinOuence  remarquable  et  prolongée.  Il  n'avait 
qoe  dix  ans  lorsqu'on  le  condulMt,  en  1782,  an 
concert  spirituel  qui  se  donnait  alors  au  palais  des 
Toileries,  dans  fendroitqu'onappelleaiijourd'kui 
la  Salle  des  Maréchaux  :  il  y  entendit  une  seule 
IbisViotll  dans  ses  brillants  débuU.  Sans  avoir 
pu  garder  à  cet  Age  aucun  souvenir  positif  ni  da 
Boroeao  joué  par  Viotti ,  ni  du  caractère  de  son 
talent,  il  lui  resta  de  ce  grand  artiste  une  telle 


impression  que  dès  ce  moment  il  devint  l'idéal 
de  sa  pensée,  et  qoe  longtemps  après,  habitant 
des  contrées  éloignées ,  Viotti  était  toujours  pour 
loi  le  modèle  de  la  perfection  qu'il  voulait  at^ 
teindre ,  mais  à  sa  manière.  Le  hasard  ne  lut 
fournit  que  vingt  ans  après  l'occasion  de  Ten- 
tendre  de  nouveau  et  de  savoir  enfin  s'il  allait 
retrouver  en  lui  le  liéroe  que  son  imagination 
s'était  créé  ;  ce  fèt  alors  que,  frappé  d'admiration 
pour  le  style  de  Viotti,  si  simple,  si  expressif  et 
tout  à  la  fois  si  majestueux ,  il  s'écria  :  Je  le 
croyais  Ac/Ulle;  nuiis&esi  Àgamemnon. 

En  1783  Baillot  partit  avec  sa  famille  pour 
Bastia,  où  son  père,  nommé  substitut  du  procu- 
reur général  au  conseil  supérieur  de  Corse,  mou- 
rut quelques  semaines  après  son  arrivée.  M.  de 
Bouclieporn,  intendant  de  cette  lie,  touché  de  la 
pénible  position  de  sa  famille,  qui  vedliit  de  per- 
dre son  seul  appui,  offrit  à  la  veuve  de  se  char- 
ger de  l'éducation  de  son  fils.  11  l'associa  à  ses 
enfonts  et  l'envoya  avec  eux  à  Rome,  où  ils  res- 
tèrent treize  mois.  LA,  Baillot  eut  pour  troisième 
et  dernier  mettre  de  violon  Poilani,  élève  deNar- 
dtni,  qui,  dans  ses  leçons ,  ne  cessait  dédire  A  son 
élève  :  Bisogna  spianare  Varco  (  il  faut  étendre 
l'archet,  élargir  le  jeu)  ;  obligation  qui  sympa- 
thisait A  merveille  avec  l'enthousiasme  excité 
dans  TAme  du  jeune  disciple  par  la  vue  du  Ca- 
pitole.  Pendant  son  séjour  A  Rome,  Baillot,  Agé 
seulement  de  treize  ans ,  se  fit  entendre  anx 
conversations  du  cardinal  de  B^rnis  et  A  l'Aca- 
démie de  France,  dont  Lagrenée  était  dh'ecteur. 
Le  célèbre  peintre  David  s'y  trouvait  alors.  De 
retour  en  Corse  dam  l'année  1785,  Baillot  se  ren- 
dit bientôt  A  Bayonne,  habita  pendant  cinq  ans 
altemativenaent  cette  ville,  Pau,  Auch  et  les  Py- 
rénées, s'oceiipant  peu  de  musique,  et  accompa- 
gnant M.  de  Bouclieporn  dans  toutes  ses  tournées, 
en  qualité  de  secrétaire.  Cependant,  toujours 
passionné  pour  le  violon,  il  profitait  de  tous  les 
Instants  de  loisir  pour  s'exercer  dans  la  solitade 
des  bols  et  des  montagnes: 

Les  intendances  ayant  été  supprimées,  Baillot 
vint  A  Paris  au  mois  de  février  1791,  résolu  d'y 
chercher  provisoirement  des  ressources  dans 
son  talent.  Présenté  A  Viotti,  il  l'éionna  par  la 
largeur  de  son  exécution.  Le  célèbre  mettre  lui 
offrit  une  place  dans  l'orchestre  du  théAtre  Fey- 
deau,  où  les  admirables  chanteurs  italiens  de 
l'opéra  bouffon  jouaient  alternativement  avec 
l'opéra  français.  Baillot,  qui  avait  d'autres  projets, 
n'sceepta  cette  place  que  temporairement  C'est 
alors  qu'il  se  lia  d'une  tendre  amitié  avec  Rode, 
qui  était  chef  des  seconds  violons  de  cet  orclies- 
tre.  Après  y  être  resté  cinq  mois,  il  quitta  le 
thé&tre,  parce  qu'il  obtiut  une  place  qu'il  sollici- 


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BAILLOT 


lAit  ae  mÎDistère  des  finances,  et  la  masique  re- 
devint pour  loi  œ  qu'elle  avait  été  longtemps, 
c^està-dîre  on  délassement  ao  lien  d'être  nne 
profession.  Dix  années  s'écoulèrent  dans  Texer- 
clce  de  ses  fonctions  au  ministère  des  finances, 
et  ce  service  ne  (ut  interrompu  que  par  Tappel 
de  Baillot  comme  volontaire  de  la  première  ré- 
quisition. Cet  appel  le  conduisit  pendant  vingt 
mois  è  Tarmée  des  côtes  de  Cherbourg.  En  1795 
le  hasard  lui  fit  découvrir  les  compositions  de  _ 
Corelli,  Tartini,  Geminlani,  Locatelli,  Bach  et  | 
Hmdel,  qui  lui  avaient  été  inconnues  jusque- là; 
il  en  fit  sa  principale  étude,  et  il  y  retrouva  toute  ! 
Thistoire  du  violon.  De  retour  de  l'armée,  il  se  , 
fit  entendre  pour  la  première  fois  en  public  comme  < 
artiste,  dans  le  14*  concerto  de  Viotti ,  an  con-  < 
cert  de  la  maison  Wenzel,  rue  de  i'Éclilquier. 
Le  succès  qu'il  y  obtint  fixa  sur  lui  l'attention 
générale',  et  dès  ce  moment  commença  sa  répu- 
tation, qui  alla  grandissant  chaqne  jour  quand 
on  l'entendit  exécuter  ses  propres  concertos  anx 
concerts  de  la  rnede  Cléry,  du  théâtre  Lotfvois 
et  du  théâtre  de  la  Victoire.  Le  22  décembre 
1795,  il  fut  admis  au  nombre  des  membres  du 
Conservatoire  de  musique,  pour  y  occuper  tem- 
porairement la  place  de  Rode,  alors  en  voyage. 
Celni-d  s'étant  fixé  ensuite  en  Russie,  Baillot 
fut  nommé  titulaire  et  remplit  les  fonctions  de 
professeur  de  violon  depuis  l'ouverture  des 
classes,  qui  n'eut  lieu  qu'un  peu  plus  tard,  jus- 
qu'en 1S42,  époque  de  sa  mort.  C'est  è  cette  épo- 
que, je  crois,  qu'il  faut  reporter  les  études  d'har- 
monie qu'il  a  faites  sous  la  direction  de  Catel.  Plus 
tard,  il  a  pris  des  leçons  deeontrepomt  4e  Reieba 
et  deChernbitti. 

Lorsque  le  Conservatoire  de  Paris  fut  définiti- 
vement constitué,  et  que  tous  les  genres  d'étu- 
des y  furent  mis  en  activité ,  une  nouvelle  car- 
rière s'ouvrit  devant  Baillot.  D  était  appelé  à  y 
fonder  une  école  de  violon  dont  les  conditions 
principales  étaient  de  résumer  ce  qu'il  y  avait 
de  meilleur  dans  les  andennes  écoles  italienne, 
allemande  et  française.  Gaviniès,  vénérable  chef 
de  celle-d,  descendait  alors  dans  la  tombe,  et 
laissait  à  ses  jeunes  successeurs  la  mission  de 
créer  par  éclectisme  un  nouvel  ordre  de  choses. 
La  nécessité  de  l'unité  d'enseignement  se  faisait 
sentir  pour  toutes  les  branches  de  l'art.  Le  comité 
du  Conservatoire  comprit  la  position  où  il  se  trou- 
vait à  cet  égard ,  et  il  arrêta  dans  une  de  ses 
séances  que  des  ouvrages  élémentaires  pour  le 
solfège,  le  chant,  l'harmonie,  la  composition  et 
tous  les  instniments  seraient  rédigés  par  quel* 
ques  professeurs,  après  que  les  bases  du  travail 
auraientété  posées  en  assemblée  générale.  Rode, 
Kreutzer  et  Baillot  se  réunirent  donc  pour  for-  i 


mer  une  méthode  de  violon  ;  mais,  .<û  grand  que 
Ittt  le  mérite  des  deux  premiers,  les  études  clas- 
siques de  Baillot,  ses  liabitudes  de  méditation  et 
sa  fadiité  à  s'exprimer  en  termes  élégants  et 
précis,  lui  donnaient  un  avantage  reconnu  poui 
la  rédaction  d'un  td  ouvrage.  D'un  commun  ac- 
cord, il  fut  convenu  que  ce  travail  lui  serait  dé 
parti»  et  c'est  à  cette  résolution,  digne  d'aussi 
grands  artistes,  qu'est  dû  le  beau  monument  qui 
fut  alors  élevé  par  le  Conservatoire  à  l'art  du 
violon. 

Qu'il  me  soit  permis  de  rappder  id  un  de  mes 
souvenirs  qui  se  rapportent  à  cette  époque  de  la 
vie  de  Baillot.  Depuis  peu  de  mois  j'étais  élève  au 
Conservatoire,  lorsque  le  ministre  de  rintérieor 
Chaptal  vint  poser  la  première  pierre  de  la  biblio- 
thèque et  de  la  grande  salle  de  concerts  de  cette 
école.  La  cérémonie  fut  suivie  d'un  concert  impro- 
visé. Arrivé  depuis  peu  de  ma  province,  tout  était 
i|ouvean  pour  moi;  toutefois,  bien  que  fort  igno- 
rant, je  comprenais  par  instinct  la  possilNlitédn 
l)eau  et  j'apercevais  jusqu'où  il  pouvait  aller.  Aussi 
dois-je  avouer  que  lorsque  j'entendis  Rode  Jouer 
à  un  concert  de  madame  Grassini  son  septième 
concerto,  bien  que  je  Aisse  diarmé  par  ce  jeu  si 
éiégftnt,  si  pur,  si  brillant  et  si  jeune,  je  ne  fus 
point  étonné.  J'avais  compris  d'avance  que  pour 
jouer  du  violon  avec  perfection,  il  fallait  en  jouer 
ahisi.  Mais  j'éprouvai  dans  le  même  temps  deux 
sensations  auxquelles  je  n'étais  pas  préparé,  et 
dont  l'ébranlement  est  encore  présent  à  ma  pen- 
sée. La  première  fut  causée  par  l'aoditioD  dei7- 
phigénie  en  Tauride  de  Gluck  1  Je  ne  connais- 
sais pas  Gluck  !  Malheureux  que  j'étais  I  Sa  mu- 
sique ne  ressemblait  à  rien  de  ce  que  j'avais  en- 
tendu auparavant;  c'était  un  monde  nouveau 
pour  mol,  et  pludeurs  mois  se  passèrent  avant 
que  je  pusse  songer  à  autre  chose.  Eh  bien  1  une 
émotion  d'un  genre  aussi  neuf  pour  mon  âme 
fut  celle  que  Je  ressentis  à  la  s^ce  dont  Je  Tiens 
de  parler,  lorsque  j'entendis  Baillot  jouer  un  trio 
(c'était  en/a  mineur,  je  m'en  souviens),  accom- 
pagné par  Rode  et  par  de  Lamare.  Là  je  com- 
pris tout  à  coup  que  le  violon  peut  être  autre 
chose  qu'un  instrument  bien  joué,  et,  sous  Ilm- 
pression  des  accents  passionnés  de  l'artlsfe  qui 
minondaientd'nn  plaisir  hioonnu,  je  méfia  tout 
d'abord  l'idée  de  sa  misdon  et  de  son  aTcnir; 
mission  qu'il  a  remplie  dans  toute  son  étendue; 
avenir  qui  s'est  réalisé  tel  que  je  l'avais  prévn. 

Nommé  chef  des  seconds  violons  de  la  musique 
particulière  du  premier  consul  Bonaparte,  le  20 
luillet  1802,  Baillot  occupa  ensuite  la  même  place 
dans  la  chapelle  de  rônpereur  Napoléon.  Au 
mois  d'aoAt  1805,  il  se  décida  à  suivre  l'exemple 
de  Rode,  de  Boiddieu  et  de  quelques  autres 


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BAILLOT 


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artistes  français  qui  s^étaîent  rendus  en  Russie  ; 
et,  d'après  linvitation  du  célèbre  violoncelliste 
de  Lamare  (Voy.  ce  nom),  qui  lui  avait  donné 
rendez-voos  à  Vienne,  il  partit  pour  Moscou. 
L*£arope  était  alors  en  paix  ;  mais  à  peine  Bail- 
lot  aTait-il  atteint  les  frontières  des  pays  étran- 
gers que  la  guerre  éclata.  Commencée  à  Aus- 
tertits,  elle  n'eut  de  terme  qu'à  la  bataille  de 
Friedland,et  l'exil  de  Baillot  en  Russie,  qui ,  sui- 
vant ses  projets,  ne  devait  être  que  d'une  année, 
se  prolongea  au  delà  de  trois  ans.  De  tous  les 
artistes  voyageurs,  il  est  le  seul  qui  ait  traversé 
deux  fois  PEurope  sans  pouvoir  donner  un  con- 
cert, poursuivi  qu'il  était  par  de  graves  événe- 
ments politiques  et  par  leurs  résultats.  Arrivé  à 
Tienne  dans  une  saison  déjà  avancée,  il  ne  put 
y  rester  que  douze  jours,  et  n'eut  que  le  temps 
devoir  Haydn,  Salieri,  Beethoven,  et  d'y  serrer 
la  main  de  Chérobini,  qui  était  allé  composer  son 
opéra  de  Fanisha  dans  la  capitale  de  TAutriche. 

Arrivés  à  Moscou  au  mois  de  novembre  1805, 
Baillot  et  de  Lamare  y  donnèrent  de  brillants 
concerts  qui  tenaient  delà  féerie,  à  l'époque 
même  de  la  bataille  d'Austerlitz  dont  on  igno- 
rait l'issue.  Seize  séances  de  quatuors  et  de  quin- 
tetli  suivirent  ces  concerts  et  forent  fréquentées 
avec  beaucoup  d'intérêt  par  plus  de  deux  cents 
soQscripteurs  principaux.  Chacune  de  ces  séances 
avait  lieu  alternativement  dans  le  palais  d'un  des 
douie  premiers  souscripteurs.  Un  concert  pour 
la  noblesse  fut  donné  dans  une  salle  de  gigan- 
lesifues  proportions,  où  se  réunit  un  auditoire 
de  quatre  mille  personnes.  Rode  ayant  quitté 
Saint-Pétersboug  an  commencement  de  1808, 
alla  retrouver  ses  deux  amis  à  Moscou.  A  cette 
époque  la  place  de  chef  d'orchestre  du  Grand- 
Théâtre  de  cette  ville  fut  offerte  à  Baillot,  qui  ne 
l'accepta  pas,  et  qui  ne  tarda  point  à  partir  pour 
Saint-Pétenbourgavecson  compagnon  de  voyage. 
Boieldien,  alors  maître  de  chapelle  de  l'empe- 
reur Alexandre,  les  accueillit  en  frère.  Les  deux 
virtuoses  se  firent  entendre  à  l'Ermitage  devant 
rempareur,  puis  ils  jouèrent  an  Grand-Théâtre,  et 
an  concert  de  la  noblesse.  D'assez  grands  avan- 
tages semblaient  devoir  les  fixer  dans  la  ca- 
pitale de  la  Russie;  mais  Baillot,  ne  pouvant  se 
décidera  être  plus  longtemps  éloigné  de  sa  patrie 
et  de  sa  famille  qu'il  chérissait,  refusa  de  rem- 
placer Rode  dans  l'emploi  qu'il  avait  occupé  à  la 
cour,  et  se  mit  en  route  pour  ta  France.  Un  con- 
cert fut  donné  à  Riga,  un  autre  à  Mittau  par  les 
deux  artistes,  qui  trouvèrent  dans  cette  dernière 
ville  et  à  Stalgen  la  plus  noble  et  la  plus  cor- 
diale hospitalité  chez  M.  de  Berner,  dont  la  fille 
possédait  un  grand  talent  sur  le  violon. 

Après  une  absence  de  plus  de  trois  ans ,  et 


quatre  mois  après  son  retour  de  Russie,  Baillot 
reparuten  public  le  17  janvier  1809,  dans  un  con 
cert  qu'il  donna  à  l'Odéon.  Rode,  dont  l'éloigné- 
ment  avait  été  beaucoup  plus  long,  s'était  fait 
entendre  pour  la  première  fois,  dans  la  même  salle, 
onze  jours  auparavant.  L'effet  produit  par  ces 
deux  artistes  fut  différent.  Bien  qu'admirable 
par  sa  justesse,  le  fini  et  l'élégance  de  son  jeu 
Rode  parut  avoir  perdu  quelque  chose  de  sa  cha- 
leur dans  le  long  séjour  qu'il  avait  fait  en  Rus- 
sie; Baillot,  au  contraire,  en  conservant  tout 
son  feu,  toute  sa  sensibilité,  montrait  plus  de 
délicatesse  dans  son  exécution ,  et  son  archet 
avait  acquis  plus  de  variété.  Son  succès  fut  com- 
plet. En  1812  ce  virtuose  fit  un  voyage  de  six 
mois  dans  le  midi  de  la  France,  et  donna  des  con- 
certs à  Bordeaux,  Bayonne,  Pau,  Toulouse, 
Montpellier,  Marseille,  Avignon  et  Lyon.  De  re- 
tour à  Paris,  il  songea  à  réaliser  la  pensée  qu'il 
avait  depuis  quelque  temps  de  fonder  des  séances 
de  musique  instrumentale,  dans  le  genre  duqua- 
taoret  du  quintette,  pour  y  faire  entendre,  dans 
une  progression  de  styles,  les  diverses  transfor- 
mations imprimées  à  ce  genre  de  musique  par  le 
génie  si  différent  de  BocclierinI,  de  Haydn,  de 
Mozart  et  de  Beethoven.  Ce  projet,  dont  l'exé- 
cution devait  révéler  en  Baillot  un  immense  ta- 
lent qu'on  ne  lui  connaissait  point  encore,  fut 
réalisé  en  1814 ,  et  la  première  de  ces  séances 
eut  lieu  le  12  décembre  de  la  même  année.  De- 
puis lors  il  en  a  été  donné  chaque  hiver  un  cer- 
tain nombre  de  semblables  *.  Baillot,  considéré 
comme  un  exécutant  de  solos,  était  sans  doote 
un  grand  violiniste;  mais  sa  supériorité,  sous  le 
rapport  du  mécanisme  le  plus  savant  qu'il  y  eût 
en  Europe,  était  une  qualité  qui  ne  pouvait  être 
appréciée  que  par  un  petit  nombre  de  connais- 
seurs :  d'ailleurs  ces  connaisseurs  et  les  ama- 
teurs les  plus  entliousiastes  de  son  talent  ne  sa- 
vaient pas  qu'il  y  avait  en  lui  un  autre  talent 
plus  grand  encore,  talent  rare,  unique,  dirai -je, 
qui  lui  faisait  prendre  autant  de  manières  qu'il  y 
avait  de  styles  dans  la  musique  qu'il  exécutait. 
Le  temps,  loin  d'affaiblir  cette  faculté  si  rare , 
on  plutôt  unique,  ne  fit  que  la  développer  en 
Baillot,  et  sa  sensibilité  musicale  semble  avoir 
acquis  chaque  jour  plus  d'énergie.  Baillot,  dans 
le  quatuor,  était  plus  qu'un  grand  violoniste  :  il 
était  poète. 

Les  malheurs  de  la  France  en  1815  avaient 
fait  fermer  le  Conservatoire  au  mois  de  juillet  de 

I  Dans  l'origine  de  cet  léaneet,  le  qulntetto  fut  compose 
de  MM.  Baillot  et  Gaynemer  an  premier  et  an  deoxtéme 
Tloloo,  Tariot  et  St-Uurent  àl^lto,  De  Umare  et  NorbUa 
A  la  bas«e,  et  plus  tard  par  MM.  Baillot,  VIdtl,  Sauzay,  17r- 
han,  Mlalle,  Norblln  et  Vaaila. 


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BÀILLOT 


cette  année  :  ces  tristes  clroonstaiice^  déterminè- 
rent Daillot  à  Toyager.  Il  prit  st  roole  par  U  Bel- 
gique et  donna  des  concerts  i  Bruxelles,  k  Liéfce, 
à  Rotterdam,  à  Anuterdam,  recueillant  partout 
des  témoignages  d*adniiration  pour  son  lieau  ta- 
lent Arrivé  à  Londres  an  mois  de  décembre,  il 
y  fut  reçu  membre  delà  société  philharmonique. 
Selon  TusaivB  établi  en  Angleferre,  il  dirigea  les 
concerts  et  eiécuta  des  solos  dans  ces  mêmes 
cottceris  k  Leicester,  Uirmtogliam,  Li?erpool, 
Mancliester  et  Londres,  à  la  société  philharmo- 
nique. Après  dix  mois  d'absence,  Il  revint  à  Paris 
dans  Tété  de  1816.  Nommé  premier  violon  et 
violon  solo  à  l'Académie  royale  de  musique  (ro- 
péra)  au  mois  de  novembre  1821,  il  demanda  et 
obtint  en  1825  que  ses  fonctions  fussent  res* 
freintes  à  celles  de  Texécution  des  solos.  Les 
concerts  spirituels  donnés  à  i*Opéra  dans  les  an* 
nées  1822,  23  et  24  furent  dirigés  par  loi.  L'ad- 
ministration de  ropéra  ayant  été  donnée  par 
entreprise  à  M.  Véron,  au  mois  de  Juin  1831 ,  ce 
spéailateur  supprima  la  place  de  premier  violon 
solo,  et,  après  dix  ans  de  service,  Baillot  cessa 
ses  fonctions  .le  l*'  novembre  de  la  même  année. 
Dès  Tannée  1825  il  avait  tenu  la  place  de  premier 
violon  de  la  chapelle  du  roi,  au  sacre  de  Char- 
les X,  en  Tabsence  de  Kreutxer  ;  il  reçut  m  no- 
mination définitive  à  cette  place  en  1827.  Trois 
ans  après,  la  révolution  qui  éclata  au  mois  de 
juillet  ayant  amené  un  changement  de  dynas- 
tie, la  chapelle  se  trouva  supprimée  de  fait  ;  mais 
en  1832  Paër  fut  chargé  d'organiHcr  la  musique 
particulière  du  roi  Louis-Philippe,  et  Baillot  fut 
compris  dans  cette  organiMtlon  comme  chef 
des  seconds  violons.  Dans  l'été  de  1833,  il  a  fait 
un  voyage  en  Savoie,  en  Piémont,  en  Lombar- 
die,  en  Suisse,  et  a  donné  des  concerts  à  Lyon, 
Chambéry.  Aix-les-Bains,  Uosanne  et  Genève. 
Partout  800  admirable  talent  a  excité  le  plus  vif 
enthousiasme,  et  ce  voyage  a  été  pour  lui  un  vé- 
ritable triomphe. 

En  1834  Baillot  a  mis  le  comble  à  sa  gloire 
par  la  publication  d'une  nouvelle  méthode  qu'il 
a  rédigée  et  qui  a  paru  sous  le  titre  de  VArt  du 
violon.  Le»  bornes  d'une  notice  telle  que  celle- 
ci  ne  permettant  pas  de  donner  l'analyse  raison- 
née  de  ce  beau  travail  ;  je  renverrai  pour  cette 
analysée  celle  qui  a  été  faite  dans  la  Revue  mu- 
sicale, au  mois  de  mars  1835,  et  je  me  bornerai 
à  dire  que,  de  tous  les  livres  élémentaires  qui  ont 
été  faits  sur  l'art  déjouer  des  instruments,  celui-là 
est  le  mieux  pensé,  le  mieux  écrit,  le  plus  pré- 
voyant et  le  plus  utile.  Par  cette  publication, 
Baillot  consolide  cette  belle  et  savante  école  fran- 
çaise du  violon, qui  lui  est  redevabled'une  grande 
partie  de  sa  gloire,. qui  a  été  longtemps  l'obiet 


de  l'admiration  des  étrangers,  et  qui  a  peuplé 
les  oreliestres  d'une  multitude  de  vlrtoosea. 

Dans  tout  ce  qui  précède,  Baillot  n'a  été  con- 
sidéré que  sous  le  rapport  de  son  talent  d'exécu- 
tion ;  comme  compositeur  de  musique  pour  son 
instrument,  il  ne  me  parait  pas  qu'on  lui  ait  rendu 
Justice,  ni  que  ses  ouvrages  aient  été  estinaés  à 
leur  juste  Taleur.  Son  stjleest,  en  général,  pave 
ou  passionné,  et  l'on  y  voit  que  l'artiste  a  moins 
clierclié  à  plaire  par  des  sacrifices  au  goM  du 
public  qu'à  satisfaire  ses  penchants,  qui  sont  tou- 
jours élevés.  De  là  vient  le  reproche  qu'on  a 
quelquefois  fait  à  l'artiste  de  manquer  de  charme 
dans  sa  musique  et  d'y  mettre  de  la  bitarrarie. 
Cette  prétendue  bizarrerie  n'ert  que  de  l'origina- 
lité qui  peut  être  ne  s'est  pas  produite  dans  on 
temps  favorable.  La  difficulté  d'exécution  de  la 
musique  de  Baillot  a  pu  nuire  aussi  à  son  snccbs. 
Empreinte  de  la  véhémence  et  de  la  souplesae  de 
son  archet,  elle  était  rendue  par  loi  comme  «De 
avait  élécoaçue  ;  mais  il  y  a  si  peu  de  vfollnisles 
capables  de  sentir  et  d'exprimer  ai nri,  qu'il  n'est 
point  étonnant  que  le  découragement  se  soit  em- 
paré de  la  plupart  d'entre  eux,  quand  ils  ont  es- 
sayé d'imiter  le  mallre.  De  tous  les  morceaux 
composés  par  Baillot,  les  aira  variés  sont  ceux 
qni  ont  été  le  mieux  compris  et  qui  ont  obtenu 
le  plus  de  popularité.  Parmi  ses  ouvrages,  eeox 
qui  ont  été  gravés  sont  :  1*  Quinte  Irioe  pour 
deux  violons  et  baKae.  ^  2oSixduoa  pour  deux 
vidons.  —  3"  Douie  caprices  ou  éludes  poar*vio- 
lon  seul. — 4<*  Neuf  concertos.  —  5*  Une  sympho- 
nie concertante  pour  deux  violons,  avec  orchestre 
ou  accompagnement  de  piano.  ^6**  Trente  ain 
variés  avec  orcliestre,  ou  quatuor,  on  aenlemoit 
violon  et  basse.  —  7*  Trois  noctamce  en  quintet- 
tes.— 8"  Trois  aiufojife,  dont  on  avee  aonrdtee, 
morceau  channant  et  de  TelTet  le  plus  beDraox.-- 
9*  Troisquatuora  pourdeux  violons,  aMoet  bave. 
—  lO^'Une  sonate  pour  piano  et  violon.—  \f  m 
adagio  suivi  d'un  rondo.  —  13<»Un  aenvenir.- 
13°  Vingt-quatre  préludes  dans  tous  les  tune.  Pfai- 
sieurs  éditions  de  ces  ouvrages  ont  été  faMm  en 
France  et  en  Allemagne.  Les  compositions  inédites 
sont  cellesdont  les  titres  suivent  :  1*  TIngt-quatre 
caprices  ou  études  dans  tous  lestons  et  suivant 
leurediverscaractères,  pour  faire  sotte  à  rArtdk 
violon.  —  3«  Un  dixième  concerto. — 3*  Plusieun 
fanUlsies.  —  4oUn  Boléro.  —5»  Plusieurs  airs 
variés.  —  6*  Quelques  noroeaux  détacliés . 

Comme  écrivain,  Baillot  a  publié  :  1*  Mé- 
thode de  violon  adoptée  par  U  Conoervatotre, 
avec  Rode  et  Kreutier.  La  première  édition  de 
cet  ouvrage  a  paru  an  magasin  de  mnaique  du 
Conservatoire  ;  Weissembrucli  en  a  donné  une 
autre  à  Bruxelles;  Schott,  de  Mayenne,  et  Pé- 


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BillLLOT  —  BAINI 


33S 


(ère,  de  Leîpftick,en  ont  publié  te  traductions 
allemandes,  dan»  lesquelles  on  a  supprimé  [eé 
exercioes;  Breitkopr  et  Haertel,  de  Leipsick, 
Lisclike  el  8ctilesinger,  de  Berlin,  Haslinger,  de 
Vienne,  et  Beira,  de  Prague,  en  ont  donné  des 
traductions  complètes;  enfin  André,  d'Offen- 
bacii ,  ea  a  lait  paraître  une  édition  en  allemand 
et  en  français.  RoUa  a  fait  une  traduction  ita- 
lienne du  même  ourrage  ;  elle  a  paru  k  Turin 
cIm^z  les  frères  Reycend. — 2*  MHhode  de  tiolon- 
etlU  adoptée  par  le  Conservatoire ,  par  Levas- 
leor,  Catel  et  Baudiot,  rédigée  par  Baillot; 
Parift,  imprimerie  du  Coilsenratotre,  in-fol.  Pe- 
ters,  de  Leipsick,  a  donné  une  traduction  alle- 
mande de  cette  méthode.  —  3°  L'Art  du  vioion, 
nouvelle  méthode.  Paris;  1835,  in-fol.  —  4»  Jïap- 
port  fiiit  au  Conservatoire  sur  l*orgue  exprès^ 
si/  de  M.  Grenié;  Paris ,  1813 ,  une  feuille  in-8*'. 
—S*'  Rapport  sur  un  nouveau  càronomètre pré- 
senté au  Conservatoire  par  M.  Despréaux^Ps^ 
ris,  1813,  une  demi- feuille  in- 12* — 6**  Notice  sur 
Grétrr,  Paris,  18l4,in•8^  — 7<»JVo^éceittr/.-^. 
Viotti,  né  en  1755  à  Fontanetto^  en  Piémont  ^ 
mort  à  Londres^  le  3  nuirs  1824;  Paris  1825, 
une  feuille  in-8^.  —8*  Barbier  (ZMc/ton.  desÂno- 
npnes,  t  3 ,  p.  137 ,  n?  15495)  et  M.  Quérard 
{/M  France  lUiéraire^  t  1,  p.  156)  attribuent 
à  Baillot  la  rédaction  d*un  écrit  qui  a  paru  sous 
ce  (itre  :  Recueil  de  pièces  à  opposer  à  divers 
libelles  dirigés  contre  le  Conservatoire  de  mu* 
sique  ;  Paris ,  1808,  in-4o.  —  9o  On  a  aussi  de  ce 
laborieux  artiste  deui  discours  sur  les  travaux 
du  Conservatoire  aux  «distributions  des  prix  en 
1812  et  1818;  ces  morceaux  se  font  remarquer 
par  le  mérite  d*an  style  élégant  et  facile.  Bailtot 
ert  mort  à  Paris,  le  15  septembre  1842,  à  l'âge 
de  soixante  et  ooseans,  laissant  un  vide  immense 
dans  réeoie  qu'il  avait  fondée.  Le  goavernemeot 
français  a  rendu  un  éclatant  hommage  à  la  mé- 
moire de  cet  artiste,  en  (Usant  placer  son  buste 
dans  les  galeries  de  Versailles* 

BA ILLOII  (Loois  os),  musicien  français,  reçut 
des  leçons  de  violon  de  Capron ,  puis  se  rendit  en 
Italie  ponr  y  perfectionner  son  talent.  A  Milan  il 
fut  attaché  M  théâtre  de  U  Scala  comme  chel 
d'orchestre,  et  les  entrepreneurs  de  oe  théâtre  le 
chargèrent  d'écrire  la  musique  de  plusieurs  ballets. 
Us  prindpanx  onvrages  de  ce  genre  auxquels  il 
a  travaillé  sont  :  ^  i'*  Andromaeea  et  PirrOj  re- 
présenté en  1 777.  —  2«  VAnuMte  çenerosa,  dans 
la  même  année.  —  3"*  Apollo  plaeato,  1778.  -» 
4«  Calipsoabàandanata,id.^bQ  Mirza,  1783. 
—^  La  Oulmguetta  inglese,  id.  —  7o  /ki  Ziji. 
9»a  riconasetuia,  id.  — 8*  Giutio  SaMno,  en 
i784.^9vioiiepicotf  fRoro,  1786.— lOOilfNore 
maestro  di scuola^ id.  —  ll<»  //  Popolo  Hàrgo 


festeggiante,  id.  — 12*  Votogese,  id.— 130  Gua- 
timoUn  o  la  Conquista  del  Messico  f  787.  — 
140  II  primo  viaggiaiore^  id.  —  15*  lljanfaro 
militare ,  id.  —  I60  /  dut  Avari,  id.  -^ïT  il 
Matrimonio  per  coneorso,  i788.  —  180  Guil" 
Ulmo  Tell,  1797.— 19»  Lfieio  Giunio  Bruto,id. 
^  20»  La  Ditfatta  di  Abderamo,  1809.  Une 
partie  de  ce  dernier  ouvrage  est  de  Capnxzî. 

BAJLLY  (HiKai  ne),  surintendant  de  la 
musique  du  roi  Loois  XIII ,  en  1625,  mourut  à 
Paris ,  le  25  septembre  1639.  Il  composa  plu- 
sieurs motets  ponr  la  cliapelle  du  roi ,  entre  au- 
tres un  Super  flumina,  qui  eut  quek|iie  réputa- 
tion. Bailly  a  écrit  aussi  quelques  ballets  et  des 
div«*rtisseuients  pour  la  cour ,  qui  sont  restés  en 
manuscrit. 

BAILS  (D.  Bbmito),  directeur  de  mathéma- 
tiques de  l'Académie  de  San^Femando,  et 
membre  de  l'académie  royale  espagnole  d'his- 
toire, sciences  naturelles  et  arts  de  Barcelone, 
naquit  dans  cette  ville  en  1743.  Il  a  donné  une 
traduction  espagnole  des  leçons  de  clavecin  de 
Bemetzrieder,  sous  le  titre  de  Leceiones  de 
clave  y  principios  de  harmonia.  Madrid,  1775, 
in-4o. 

BAINI  (Laurent),  compositeur  né  à  Venise, 
fut  élève  de  Gaetano  Carpani,  maître  de  chapelle 
de  l'église  del  Gesù,  à  Rome,  et  fut  lui-même 
maître  de  chapelle  à  Venise ,  puis  de  l'église  des 
Douze- Apôtres,  à  Rome,  de  la  cathédrale  de 
Terni,  et  enfin  de  Rieli,  où  il  mourut.  Il  a  beau- 
coup écrit  pour  l'Église.  L'almanach  de  Milan  le 
cite  comme  ayant  écrit  plusieurs  opéras,  de- 
pois  1786  jusqu'en  1788,  mais  les  titres  n'en  sont 
pas  connus.  Un  Stabat  pour  deux  ténors  et 
basse,  et  des  motets  à  trois  parties,  composés 
par  Laurent  Baini ,  sont  à  Rome  dans  la  bibUo-  ' 
thèqoe  musicale  de  M.  l'abbé  Santini. 

BAJNI  (L'ABaé  Josbph  ),  neveu  du  précédent, 
est  né  à  Rome,  le  21  octobre  1775.  De  bonnes 
études  dans  les  arts ,  les  lettres  et  la  théologie 
préparèrent  ce  savant  homme,  dès  sa  jeunesse,  à 
remplir  avec  distinction  ses  fonctions  sacerdota- 
les, et  à  prendre  une  place  aussi  honorable  parmi 
lesécrivabs  sur  la  musique  que  parmi  les  comp<K 
sitenrs.  Après  avoir  reçu  de  son  oncle ,  Laurent 
Baini ,  de  bonnes  instructions  préliminaires  dans 
les  diverses  parties  de  l'art ,  et  particulièrement 
dans  .le  contrepoint,  suivant  la  doctrine  de  Tan- 
cienne  école  romaine,  l'abbé  Baini  devint  l'élève 
et  l'ami  de  Jo^ph  JannaeonI ,  en  1802.  Peu  de 
temps  après,  il  fut  admis  comme  chapelain 
chantredans  la  chapelle  pontificale.  Sa  belle  voix 
de  basse  et  ses  profondes  connaissances  dans  le 
plain-chantel  dans  la  musique  ecclésiastique  lui 
procurèrent  sans  peine  l'entrée  de  cette  chapelle 


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224 


BAINI 


célèbre,  dont  il  devint  ensuite  le  directeur.  Fran- 
çois Kandler  a  eiprioié  avec  chaleur,  dans  son 
traf  ail  intéressant  sur  l'état  de  la  mosiqoe  à  Rome, 
son  admiration  et  pour  le  bol  ofigane  yocal  de 
Baitti ,  et  pour  la  manière  simple  et  sayante  dont 
il  dirigeait  le  chosur  des  chanteurs  pontificaai. 
Comme  compositeur  de  musique  d'église ,  il  ne 
mérite  pas  moins  d'éloges.  Bien  qu'il  n'ait  rien 
publié  de.  ses  ouvrages  en  ce  [genre,  U  n'en  est 
pas  moins  connu  et  renommé  en  Italie ,  particu- 
lièrement à  cause  du  mérite  de  son  Miserere , 
composé  pour  Je,  service  de  la  chapelle  Sixtine, 
par  ordre  du  pape  Pie  VII  (Vay.  au  I*'  toI.  de  cette 
Biogr.  univ.  des  Musiciens,  une  notice  sur  les 
divers  Miserere  qui  ont  été  composés  pour  cette 
chapelle,  à  l'article  Allecbi).  Ce  morceau ,  écrit 
eteiécuté  pour  la  première  fois  en  1831 ,  est  le 
seul  qui  ait  pu  soutenir  la  comparaison  avec  les 
Miserere  d'AlIegri  et  de  Baj  ;  il  est  exécuté  alter- 
nativement avec  ceux-ci. 

Comme  écrivain  sur  la  muRique,  l'abbé  Baini 
s'est  placé  fort  haut  par  ses  divers  ouvrages,  sur- 
tout par  sa  monographie  de  Palestrina.  Son  pre- 
mier écrit  Alt  une  brochure  intitulée  :  Leitera 
sopra  il  moteito  a  quattro  cori  del  Sig.  D, 
Marco  Santucei,  ffremiato  delV  academia 
KapoUone  in  LiKca,  Panno  1806,  corne  lavoro 
di  génère  nuovo.  Il  y  fiiit  ressortir  l'erreur  de 
Facadémie,  qui  considérait  comme  un  genre  neuf 
de  composition  le  motet  à  quatre  chœurs  de  San- 
tncci ,  tandis  qu'il  existe  un  nombre  considérable 
de  motets,  de  messes  et  de  psaumes  à  seize, 
vingt,  vingtrquatre,  trente-deux  et  môme  qua- 
rante-huit voix,  écrits  dans  les  seixième,  dix- 
septième  et  dix -huitième  siècles,  parMassaini, 
AntoneHi,Agostini,  Pacelli,  Valerio  Bona,  Savetta, 
Benevoli,  Abbatini,  Beretia,  Pitoni,  Jannaconi, 
Ballabene,  et  beaucoup  d'autres  compositeurs. 

Le  deuxième  ouvrage  relatif  à<  la  musique, 
composé  par  l'abbé  Baini ,  a  pour  titre  :  Saggio 
sopra  Videntità  de*  ritmi  musicale  e  poetico, 
Firenze,  dalla  stamperia  Piatti,  18:10,  76  pa- 
ges in-8*.  Le  savant  directeur  de  la  chapelle  Six- 
tine a  écrit  cet  opuscule  en  réponse  à  seize  ques- 
tions qui  lui  avaient  été  proposées  par  le  comte 
de  Saint-Leu,  frère  de  l'empereur  Napoléon.  C'est 
le  prince  lui-même  qui  s'est  fait  Téditeor  de  la 
brochure,  et,  dans  le  temps  où  il  publiait  l'origi- 
nal, il  en  faisait  une  traduction  française  qui  pa- 
rut sous  ce  titre  :  Bssai  sur  Videntité  du  rhythme 
poétiqueet  musical,  traduit  deVouvrage  italien 
de  M.  Vdbhé  Baini,  par  le  comte  de  Saint'Uu, 
Florence ,  Piatti,  1820,  in-8''.  L'opuscule  dont  il 
s'agit  brille  partout  d'une  érudition  solide  et  d'un 
profond  savoir.  Des  idées  très-lieureuses  abon- 
dent dans  les  solutions  des  diverses  questions  qui  I 


avaient  été  adressées  à  l'auteur;  cependant  je  ne 
puis  partager  l'opinion  de  Kandler,  lorsqu'il  dit 
que  Baini  a  prouvé  jusqu'à  l'évidence  que  le 
rhythme  des  poètes  grecs  et  lattes  est  absolument 
le  même  que  celui  des  compositeurs  modernes 
dans  toute  l'Europe  civilisée.  J'ai  démontré,  au 
contraire,  ep  plusieurs  endroits,  particolièreroeDt 
dans  le  travail  spécial  sur  le  rhythme  que  j'ai 
publié  en  i8S2  dans  la  Gazette  musicale  de 
Paris,  que  le  rhythme  musical  a  pour  base  la 
symétrie  et  la  régularité  des  temps,  qui  ne  sont  pas 
les  principes  de  la  métrique  des  anciens.  Dans  la 
musique  moderne  le  rhythme  musical  absorbe  le 
rhythme  de  la  versification  ;  ches  les  anciens,  au 
contraire,  le  mètre  poétique  absorbait  le  rhythme 
de  la  musique. 

Le  travail  le  plus  important  de  ce  mutficien 
érudit  est  celui  qu'H  a  publié  sur  la  vie  et  les  ou- 
vrages de  llUustre  compositeur  Jean -Pierre- Loois 
de  Palestrina,  sous  ce  litre  :  Memorie  stonco- 
critiche  délia  vita  e  délie  opère  di  Giovanni 
Pierluigida  Palestrina,  cappellano  cantore,  e 
quindi  compositore  délie  cappella  pontificia, 
maestro  di  cappella  délie  basiliche  vaticana, 
lateranense,  e  liberiana,  detto  il  Principe 
dellamusica.  Borna,  dalla  Società  Tipografica, 
1828,  2  vol.  in-4*.  L'esprit  de  critiqae  littéraire, 
l'érudition,  le  savoir  musical  et  la  connaissance 
parfaite  des  styles  brillent  partout  dans  cet  ou- 
vrage, et  en  font  un  des  plus  beaux  monuments  de 
l'histoire  de  l'art.  Le  très-petit  nombre  d'erreurs 
qui  s'y  trouvent  (  quel  écrivain  est  absolument  à 
l'abri  de  l'erreur  7  )  ne  saurait  en  diminuer  le  mé- 
rite. Le  désir  d'approfondir  toutes  les  questions 
qu'il  louchait  en  passant  a  souvent  conduit  Baini 
dans  des  développements  qui  font  perdre  de  vue 
l'objet  principal  :  mconvénient  qui  serait  grave,  si 
les  Mémoires  historiques  pouvaient  être  consi- 
dérés comme  un  livre  destiné  à  être  lu  d'une 
manière  suivie,  mais  qui  s'affaiblit  si  l'on  consi- 
dère que  les  ouvrages  de  cette  espèce  sont  des- 
tinés à  être  consultés  plutôt  que  lus.  Au  reste, 
l'abbé  Baini  parait  avoir  aperçu  le  reproche  qu'on 
pourrait  lui  faire  à  ce  sujet,  car  il  a  résumé  les 
principaux  événements  de  la  vie  de  Paleshioa  à 
la  fin  du  deuxième  volume  de  son    ouvrage 
(p.  372-383).  La  plupart  des  objets iutéressaots 
de  l'histoire  de  la  musique  italienne,  dans  les 
seizième  et  dix-septième  siècles,  sont  éclairai  par 
l'auteur  des  Mémoires  historiques  et  critiques, 
dans  de  longues  et  savantes  notes  répandues  au 
nombre  de  659  dans  les  deux  volumes  de  cet 
ouvrage.  Les  registres  de  la  chapelle  pontificale, 
les  mémoires  manuscrits  de  Pitoni  sur  les  com- 
positeurs de  l'école  romaine ,  et  les  andeanes 
compositions  des  maîtres  belgos,  italiens  et  es- 


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BAmi  —  BAJ 


225 


pegnois  qui  existent  dans  les  archives  de  la 
ehapelle  Sixtine ,  ont  fourni  à  cet  écriTain  des 
documents  authentiques  qui  ne  pouyaient  être 
connus  que  d'un  chantre  de  la  chapelle  pontifi- 
cale ,  et  qui  donnent  on  prix  inestimable  au  tra- 
vail de'Tabbé  Baini.  Bien  supérieur  dans  l'em- 
ploi qu*il  a  8u  faire  de  ses  ma^riaux  à  Adami  de 
Bolsena  (Voy,  ce  nom  ) ,  il  en  »  discuté  la  yaleur 
avec  uoe  rare  sagacité.  On  désire  quelquefois 
plus  de  philosophie  dans  les  idées  de  Baini ,  ja- 
mais plus  de  savoir  ni  de  bomie  foi. 

L'admiration  sans  bornes  et  justement  méritée 
que  Bainf  professe  pour  Jean-Pierre-Louis  de  Pa- 
lestrina  lui  a  fait  consacrer  une  grande  partie  de 
sa  vie  à  mettre  en  partition  les  oeuvres  complètes, 
publiées  ou  inédites,  de  ce  grand  compositenr,  pour 
en  donner  une  édition  soignée.  Pour  n*ètre  point 
effrayé  par  lUmmensité  d'un  tel  travail,  il  a  fallu 
être  animé  d'un  pur  amour  de  l'art  comme  Tétait 
l'auteur  des  Mémoires  historiques  et  criiigues.  A 
la  fin  do  deuxième  volume  de  cet  ouvrage  il  a 
donné  une  liste  de  toutes  les  compositions  qui 
entreraient  dans  nne  si  belle  collection.  Malheu- 
reusement il  n'a  pu  réaliser  son  projet.  Admira- 
teur exclusif  du  maître  qu'il  affectionnait  et  des 
formes  anciennes  de  la  musique  d'église,  Baini 
ne  comprenait  rien  à  Part  sous  d'autres  formes , 
et  ne  savait  même  pas  en  quoi  la  tonalité  de  la 
musique  moderne  diffère  de  l'ancienne.  Pour  lui, 
l'art  était  en  décadence  depuis  la  fin  du  seizième 
siècle.  Ce  digne  ecclésiastique,  esclave  des  devoirs 
de  son  état ,  avait  porté  atteinte  à  sa  robuste 
constitution  par  des  travaux  multipliés,  parti- 
culièrement par  ceux  de  la  confession.  Il  est 
mort  à  Rome  le  21  mai  1844 ,  laissant  par  son 
testament  ses  livres  et  ses  manuscrits  à  la  con- 
grégation de  la  Minerva,  M.  Adrien  de  La  Page 
a  publié  en  1845,  dans  la  Gazette  musicale  de 
Paris,  une  Notice  sttr  Joseph  Baini,  écrivain 
musicat  et  compositeur.  11  a  été  fait  de  cette 
notice  un  tirage  à  part,  Paris,  1845,  in-8<'. 

BAIN  VILLE  (...),  organiste  à  l'église 
principale  d'Angers,  vers  le  milieu  du  dix- 
huitième  siècle,  a  publié  :  Nouvelles  pièces 
éTorçue,  composées  sur  différents  tons,  Pa- 
ris 1767. 

BAIR  (AnipiifE  ),  facteur  d'orgues  à  Munich, 
a  construit  celui  du  couvent  de  Attl ,  composé 
de  seize  registres,  et,  en  1743,  celui  de  l'ancien 
convent  de  ScheAlam  ,  composé  de  vingt-deux 
registres. 

BAISSIÈRES  (Faber),  trompette-major 
dans  on  régiment  de  la  gar'de  royale  de  Char- 
les X ,  est  né  à  Rouen,  vers  1795.  II  s'est  fait  con- 
naître par  une  Méthode  simplifiée  pour  le  cor- 
net à  pistons,  contenant  les  principes  élément 

BIOCR.  VNfT.   DES    MUSICIENS.  T.  I. 


taires  de  cet  instrument.  Paris,  Petit,  1839^ 
in-4*'  gravé. 

BAITZ  (Jean-André- Hartmann),  bon  cons- 
tructeur d'orgues  à  Utrecht,  mourut  peu  de 
jours  avant  la  dédicace  d'un  nouvel  orgue  qu'il 
avait  faite  Zierikzéeen  Hollande,  et  qu'il  avait 
fini  le  20  décembre  1770.  Cet  orgue  est  un  seize 
pieds  ouverts ,  à  quarante- six  jeux ,  trois  claviers 
à  la  main,  un  de  pédale,  et  neuf  soufflets.  La 
montre  est  en  étain  fin  d'Angleterre.  Outre  cet 
orgue,  qui  a  coûté  19,500  écus  de  Hollande,  il 
a  construit:  1*  celui  de  Benschop,  poMlif  à  un 
seal  clavier  ;  2 ''celui  de  la  grande  é^se  de  Gorin- 
cbem  (en  1755),  seiae  pieds,  trois  cUviers, 
pédale ,  trente-deux  jeux  ;  3"  celui  de  l'église  des 
Mennonitesà  Utrecht  (en  1765),  positif  de  dix  jeux 
avec  un  seul  clavier;  4°  celui  de  Wœrden  (en 
1768),  seize  pieds,  deux  claviers,  pédale  et 
vingt-sept  jeux;  5^  celui  de  Ysselsteyn,  à  deux 
claviers,  pédale  et  seize  jeux  ;  6**  celui  de  l'église 
française  de  Hensden,  à  neuf  jeux  ;  7»  celui  de 
Oosterhout,  de  huit  pieds  et  seize  jeux;  8*  en- 
fin celui  de  Tilborg ,  de  huit  pieds  et  onze  jeux. 

BAJ  (Thomas),  né  à  Crevalcuore,  au  terri- 
toire de  Bologne,  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle ,  fut  pendant  plusieurs  années  té- 
nor de  la  chapelle  du  Vatican.  Le  19  novembre 
1713  il  fut  élu  maître  de  la  même  chapelle  (selon 
un  journal  manuscrit  cité  par  Pabbé  Baini),  conie 
il  più  aniico  e  virtuoso  délia  cappella.  Il  ne 
jouit  pas  longtemps  de  l'honneur  que  lui  avaient 
mérité  ses  longs  services ,  car  il  mourut  le  22 
décembre  1714.  Un  seul  ouvrage  a  suffi  pour 
faire  la  réputation  de  Baj  ;  mais  cet  ouvrage  est 
un  chef-d'œuvre  dans  son  genre.  Treize  miserere 
avaient  été  écrits  pour  le  service  de  la  chapelle 
du  Vatican,  pendant  la  semaine  sainte  ;  mais  un 
seul  avait  réuni  tous  les  suffrages,  et  était  exécuté 
chaque  année,  depuis  près  d'un  siècle;  ce  mi- 
serere était  celui  d'Allegri.  A  la  prière  du  collège 
des  chantres  de  la  chapelle  pontificale ,  Thomas 
Baj  en  écrivit  un  nouveau ,  dont  le.s  versets  sont 
alternativement  à  cinq  voix  et  à  quatre,  avec  le  der- 
nier à  huit,  n  7  suivit  à  peu  près  exactement  le 
plan  du  miserere  de  Grégoire  Allegri ,  mais  en  y 
introduisant  quelques  modifications  bien  conçues. 
La  mélodie  de  ce  morceau  est  fort  simple,  mais 
d'un  style  élevé.  11  fut  trouvé  si  beau  qu'on 
l'adopta  sur-le-champ,  et- quMI  fut  exécuté 
chaque  année  dans  la  chapelle  du  Vatican ,  sans 
interruption,  concurremment  avec  \e  miserere 
d'Allegri ,  jusqn^en  1767.  En  1768  on  essaya  un 
nouveau  miserere  de  Tartini ,  qui  ne  parut  pas 
digne  de  ce  grand  musicien  ;  et,  l'année  suirante, 
on  reprit  celui  de  Baj  jusqu'en  1776.  Phis  lard 
on  voulut  exécuter  un  miserere  de  Pasquale  Pi- 

15 


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336 


BAJ  —  BALBASITIE 


sari  ;  maift  ce  morcfau  éprouva  le  même  sort  que 
celui  de  Taitini ;  et  depuis  lors  on  n'a  cessé  de 
chanter  cliaque  année  le  miserere  de-Baj.  Cho- 
ron a  publié  ce  morceau  dans  sa  collection  de  la 
niosique  sacrc^e  qui  se  chante  à  la  cha|ielle  pon- 
tificale pendant  la  semaine  sainte.  Le  catalogue  de 
musique  de  M.  l'abbé  Santini,  de  Rome,  indiqoe 
d'antres  compositions  manuscrites  de  Baj  ;  elles 
consistent  en  une  messe  à  cinq  toIx  sur  les  no- 
tes lUt,  ré,  mif/at  sol^  la;  les  motets  à  qaatrevoii 
Virgo  gloriosa;  Salva  nos.  Domine;  CumJu- 
cunditaie  ;  Beatus  Laurenthu  ;  Christe;  Serve 
bone;  Dominus,  qunndo  veneris;  les  motets  à 
cinq  Toix  iste  est  Johannes;  Mulier  qux  erat  ; 
les  motets  à  huit  voix  Inveni  David;  Sacer dotes 
Domini;  In  omnem  terram;  et  un  De  profun- 
dis  f  également  à  huit  voix. 

BA JETTl  (  Jean  ) ,  compositeur  milanais  et 
directeur  de  musique  au  tiiéfttre  de  la  Scala  de 
cette  ville,  a  fait  représenter  à  ce  théâtre ,  le  19 
mars  1841,  Topera:  Gonja/t;o,qui  eut  quelque 
succès,  et  qui  fut  joué  au  théâtre  S.  Carlo,  à 
NapleSfdans  Tannée  suivante.  Dans  la  saison  du 
carnaval  de  1844  il  adonné  Topera  :  VAssedio  di 
Brescia,  qui  ne  réussit  pas.  En  1843  il  avait  fait 
exécuter  à  Plaisance  la  cantate  intitulée  :  il  gé- 
nie d*Jtalia,  qui  a  été  publiée,  avec  accompa- 
gnement de  piano,  chez  Ricordi ,  à  Milan.  Enfin 
M.  Bajetti  a  écrit  un  grand  nombre  de  morceaux 
dedanse  pour  les  ballets:  GUelle,ù*Aàam,  OdeUa, 
avec  Panizza  et  CrofT ,  Esmeralda,  avec  Pugni, 
et  Caterina,  ossia  lafiglia  del  Bandito,  avec  le 
même.  Tous  ces  morceaux  ont  été  publiés  pour 
le  piano,  à  Milan,  chez  Ricordi. 

BAKER  (Le  doctccb  ),  pianiste,  violoniste  et 
compositeur,  naquit  à  Exeter,  en  1768.  La  sœur 
de  sa  mère  lui  donna  les  premières  leçons  de 
musique  et  de  piano.  A  Tâge  de  sept  ans,  il  jouait 
d^à  les  pièces  de  Handel  et  de  ScarlatU.  Vers  le 
même  temps  on  lui  donna  pour  maîtres  Hngues 
Bond  et  Jackson ,  alors  organiste  de  Téglise  ca- 
thédrale d'Exeter  :  il  prit  aussi  des  leçons  de 
Ward  pour  le  violon.  Quand  il  eut  atteint  sa  dix- 
septième  année  il  quitta  Exeter  pour  aller  À  Lon- 
dres ,  où  il  fut  accueilli  dans  la  maison  du  comte 
de  Uibrige.  Là  il  perfectionna  ses  talents  par 
les  leçons  de  Cramer  le  père  et  de  Dus^ek.  Ayant 
été  nomme  organiste  à  StafTord,  il  se  rendit  dans 
ce  lieu,  où  il  résidait  encore  en  1835.  Vers  1801, 
il  s'est  fait  recevoir  docteur  en  musique  à  Oxford. 
Ses  compositions  consistent  en  deux  œuvres  de 
sonates  de  piano,  publiés  à  Londres;  trois  duos 
à  quatre  mains;  six  antiennes  à  quatre,  cinq  et 
six  voix  ;  fantaisies  pour  l'orgue  ;  V Orage  et  la 
Tempête,  glees  à  trois  et  quatre  voix  ;  duos  à 
deux  voix;  l'ouverture  et  les  airs  des  Ca//res^ 


divertissement  représenté  à  Covent-Gardeo,  K 
beaucoup  de  concertos  pour  violon,  de  duos,  et 
d'airs  Taries  pour  piano. 

BAKER  (  James-Andbew  ),  organiste  dis- 
tingué et  compositeur  à  Birmingham,  est  né  dans 
cette  ville  le  i  novembre  1824.  Il  a  publié  deux 
recueils  de  préludes  {volontaries)  pourTorgoe^ 
et  beaucoup  de  pièces  détachées  pour  le  piano , 
Londres,  Boosey.  ' 

BALANI  (d.  Gabriel),  compositeur  qui 
vivait  à  Fano,  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle, 
a  écrit  la  musique  pour  la  prise  d'habit  d*nne 
religieuse  et  Ta  fait  imprimer  sons  ce  titre  :  5acre 
Canzone  ;  Fano ,  1 682 ,  in-4o. 

BALARD  (JBAïf),  habile  joueur  de  luth, 
vers  la  fin  du  seizième  siècle ,  dont  Besard  a 
inséré  quelques  pièces  dans  son  Thesawrus  ffar- 
monicus. 

BALB ASTRE  (  Claude),  né  à  Dijon  le  8 dé- 
cembre 1729,  arriva  à  Fans  le  16  octobre  1750. 
11  y  fut  accueilli  par  Rameau ,  son  compatriote  et 
son  ami ,  qui  lui  donna  des  leçoni.  Son  début,  au 
concert  spirituel,  se  fit  le  21  mars  1755,  par  un 
concerto  d'orgue  qui  fut  fort  applaudi ,  comme 
on  le  voit  par  le  Mercure  d'avril  de  celte  année. 
Balbastre  fut  reçu  organiste  de  Téglise  de  Saint- 
Roch ,  en  survivance  de  Landrin,  organiste  du 
roi,  le  26  mars  1756,  et  composa  pour  cette  pa- . 
roisse  ses  noèls  en  variations  qu'il  exécuta  tous 
les  ans  à  la  messe  de  minuit,  jusqn^en  1762.  A 
cette  époque,  Tarchevêque  de  Paris  lui  fit  dé- 
fendre de  jouer  l'orgue  à  la  messe  de  minuit  « 
et  pareille  défense  lui  fut  faite  en  1776  pour  ses 
Te  Deum  de  la  veille  de  Saint-Roch,  parce 
quMls  attiraient  trop  de  monde  dans  Téglise.  Reçu 
organiste  de  la  cathédrale  en  1760,  il  obtint 
aussi  le  brevet  d'organiste  de  Mt)if8iB0B«  en  1776» 
et  conserva  cet  emploi  jusqu'à  la  révolution.  Bal- 
bastre est  mort  à  Paris  le  9  avril  1799.  I(  passe, 
en  France,  pour  avoir  imaginé  le  premier  de 
laire  organiser  le  piano,  invention  qui,  dit-on, 
fut  exécutée  par  Cliquet,  facteur  d'orgues  re- 
nommé; mais  elle  est  plus  ancienne.  On  a  de 
Balbastre  les  compositions  dont  les  titres  suivent  -. 
—  1*^  plusieurs  concertos  d'orgue,  manuscrits.  — 
20  Un  livre  de  pièces  de  clavecin  ;  Paris ,  sans 
date.  —  30  Quatre  suites  de  Noèls  avec  varia- 
tions; Paris,  sans  date.  —  4*  Un  livre  de  qua- 
tuors pour  le  clavecin,  avec  accompagnement 
de  deux  violons,  une  basse,  et  deux  cors  ad  li- 
bitum. Tous  ces  ouvrages  sont  écrits  d*un  style 
lâche  et  incorrect.  Gemme  la  plupart  des  organis- 
tes français  de  son  lemps,  Balbastre  n'avait  que 
de  Texécotion  sur  les  claviers  à  la  main  et  la  con- 
naissance (les  effets  de  l'orgue  par  le  mélange  des 
jeux  et  des  claviers;  mais,  comme  tous  ses  confrères 


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BALBASTRE  —  BALDEJN^CKER 


de  Paris  il  D*aTait  aacooe  connaiMance  du  jeu 
«le  la  pédale  (dont  le  clavier  n^était  pas  jouable, 
d^ailleurs,  sur  les  orgaes  françaises) ,  e4  il  était 
ignorant  da  grand  style  des  organistes  italiens  et 
allemands  des  anciennes  écoles. 

BALBl  (Marc-Antoine),  moine  yénitien^est 
auteur  d'un  petit  traité  dont  le  premier  titre  est  : 
Régula  brevis  muiicm  practicabllis  cum  quin- 
que  generibus  proporiionum  praciicabiHunit 
et  le  second  :  Qui  commenza  la  nobil  opéra  di 
praiica  musicale,  ne  la  quale  se  traita  tuile 
le  cose  a  la  pratlica  pertinente,  /acla,  corn- 
pilota  e  ordinata  per/rate  Mareo^Antonio 
Balai,  veneto.  L'existence  de  cet  ouvrage  a  été 
ignorée  de  tous  les  bibliograplies.  Bien  que  le 
premier  titre  soit  en  latin,  Tonvrage  est  écrit  en 
asses  nauTais  italien.  Il  est  imprimé  en  caractères 
gothiques,  et  ne  contient  que  sept  Teuillets  ou  qua- 
torae  pages,  sans  date,  sans  lien  d'impression,  et 
sans  nom  d'imprimeur.  L'objet  principal  de  cet 
ouvrage  est  un  traité  succinct  des  proportions  de 
Tancienne  notation  de  la  musique. 

BALBl  (  LoDis),  Dé  à   Venise  dans  la  pre- 
mière moitié  du  senièroe  siècle,  Tut  élève  et  imita- 
teor de  Constant  Porta.  Il  entra  jetmedans  l'ordre 
des  grands  Cordeliers,  on  mineurs  conventuels, 
et  fut  maître  de  chapelle  de  l'église  Saint- Antoine, 
è  Padoue.  Il  occupait  encore  cette  place  en  1591, 
car  Auguste  Gardane,  qui  publia  dans  cette  an- 
née une  édition  du  Graduale  romanum,  dit  dans 
la  préface  qu'elle  a  été  revue  par  trois  des  plus 
eiceUents  mosiciens  de  T Italie  :  par  Gabrieli, 
organiste  de  Saint- Marc,  par  maître  Louis  Baibi, 
in  eccleiia  D,  Àntonii  Patavini  musices  mo- 
•doratare,  et  par  Horace  Vecchi.  Balbi  a  pablié 
det  messes,  des  motets  et  des  madrigaux.  Ses 
ouvrages  connus  Jusqu'à  ce  jour  sont  :  1*  Sacra- 
rum  Biissarum  liber  primm,  quatuor,  quinque 
etsex  tfocum;  Venetii8,apnd  Vincenli,  1 684,  in^". 
—  a**  Cantiones  ecclesiaslicœ  quinque  vocum; 
Venetiis,  1576.  —  3°  Motettiaquattro  voei\  in 
Venezia,  Vincenti,  1578,  xn-V^.—V  Ecclesiaitxci 
caneentus,  una-octo  vocibus,  lib.  1;  Venetiis, 
apud  Alex.  Raperium,  tôOft,  in-4*'  On  voit  par  le 
titre  de  cet  ouvrage  que  l'auteur  était  alors  (16or>) 
mettre  de  eliapelle  du  grand  couvent  de  son  ordre, 
à  Venise.  Le  P.  Balbi  aété  un  des  édileursdugraduel 
et  de  rantipbonaire  publiés  sous  ce  titre  :  GrO" 
duaie  ei  Antiphonarium  ;juxta  ritum  Miualis 
et  Breviarii  novi;  Venetiis  apud  Ang,  Garda- 
nutm,  1591,  gr.  in- fol.  goth.  Bodenscbatz  a  inséré 
qnatxe  motets  è  huit  voix  de  ce  musicien  dans  ses 
FlarUegii  musici  Portensis. 

BALBl  (Laorbnt),  amateur,  né  en  Italie,  et 
bon  violoncelliste,  a  publié  les  œuvres  suivants  : 
1*  Sonata  da  caméra,  a  violino^  viohncelto  e 


2*7 

continuo.  —  V  Sonate  a  violinosolo  e  continue . 
—  8°  Sonate  a  due  violini  e  violoncello.  Tontes 
ces  composilious  ont  été  gravées  à  Amsterdam, 
sans  date. 

BALBI  (IGNACS).  On  a  publié  sous  ce  nom 
en  Allemagne,  vers  1782,  quelques  ariettes  avec 
accompagnement.  On  présume  qu'elles  sont  d'un 
ténor  qui  chantait  à  Lisbonne  en  1756. 

BALBI  (MsLCBioB),  noble  Vénitien,  né 
en  1759,  fut  élève  d'Antoine  Calegari,  et  cultiva 
la  musique  comme  amateur.  Il  mourut  à  Padoue, 
dans  sa  soixante-neuvième  année,  au  mois  de 
juillet  1838,  laissant  en  manuscrit  un  ouvrage  qui 
fut  publié  après  son  décès,  sous  ce  titre  :  Drattato 
del  Mistema  armonico  di  Antonio  Calegari, 
mmstro  deW  insigne  Cappella  délia  basilica 
dis.  Antoniodi  Padova,  propostoedimostrato 
da,  etc.;  Padova,  pel  Valeotino  Crescentini,  1829 , 
in-8*  de  141  pages,  avec  2  planclies  de  musique. 
BALBIN  (BoBDSiAW),  jésuite  hongrois,  né  à 
KoNiiggratz  en  1621,  mort  en  1688.  Il  a  écrit 
des  âtlscellan.  Regni  Bohem.,  où  il  donne  des 
détails  intéressants  sur  le  grand  orgne  de  Prague 
et  les  cloches  des  églises  de  la  Bohème. 

BALDAGINI  ( Antoine -Loom).  violoniste 
italien  qui  vivait  vers  1720,  a  publié  douze  so- 
nates à  trois  partiesi   Amsterdam,  sans  date. 
BALDAMUS  (...)•  On  connattsous  ce  nom 
des  Sonatines  pour  le  piano  à  quatre  mains 
œuvre  premier  (Hambourg,  Cranz),   et  deux 
cliansons  (lÀeder)  à  deux  voix  avec  accompagne- 
ment de  piano  (Berlin,  Cosmar).  * 
BALDASSARE.  Vogez  BALDISSERA. 
BA(«DASSARI  (Pisnash  compositeur,  né 
à  Rome,  dans  le  dix-septième  siècle,  a  écrit  à 
Brescia,  en  1709,  un  oratorio  intitulé  :  Applausi 
eterni  delP  amore  manifestato  net  Tempo. 

BALDENEGRER  (Uloaric),  musicien  de 
cour  et  violoniste  à  Mayence,  a  publiée  Francfort 
vers,  1784, SiJP  trios  concertants  pour  violon, 
viole  et  violoncelle. 

BALDENEGKER  (  Jban-Bebnard),  violo- 
niste et  pianiste  fixé  à  Francfort  sur  leMein,  s'est 
fait  connaître  par  diverses  componitions  pour  le 
violon  et  le  piano.  Il  avait  été  premier  violon  de 
l'opéra  d'Amsterdam  avant  de  passera  l'orches- 
tre de  celui  de  Francfort.  Il  est  mort  dans  un  Age 
avancé  en  1849. 

Ses  ouvrages  les  plus  connus  sont  :  1*^  Trois 
duos  pour  deux  violons,  op.  1  ;Ofrenbach,  André. 
—  2*  Polonaise  pour  le  piano,  œuvre  2  ;  Franc- 
fort, Fischer.  —  3*  Six  trios  pour  violon,  alto 
et  basse;  Offenbach,  André;  —  4**  Polonaises 
pour  le  piano,  œuvres  4  et  6  ;  Francfort,  Hoff- 
mann ^  Dunst.  —  5*  Polonaise  en  r^  mineur  pour 
le  piano  ;  Mayence,  Schott.—  9**  Le  Cercle,  diver- 


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BALDENECKER  —  BALDRATI 


tissementen  trio  pour  violon,  alto  et  violoncelle; 
Amsterdam,  Steup.  —  T  Thème  varié  pour  le 
piano,  op.  7  ;  Francfort,  Hoffmann  et  Dunst.  — 
8**  Thème  varié  pour  le  violon,  avec  accomp.  de 
yiolon  et  violoncelle;  Bonn;  Simrock. 
-BALDENECKER  (Nicolas),  frère  du  pré- 
cédent naquit  à  Mayence,  le  27  mars  1782.  Dans 
sa  jeunesse  il  dirigea  Torchestre  des  vaudevilles 
du  Théâtre  français  à  Mayencc;  puis  il  entra 
comme  violoniste  au  nouvel  orchestre  du  théâ- 
tre de  Francfort-sur-le-Mein  en  1801.  Ce  fut  lui 
qui,  avec  Scheible,  organisa  le  concert  des  ama- 
teurs dans  cette  ville,  et  fonda  plus  tard  la  so- 
ciété de  chant  connue  sous,  le  nom  de  CœcUia. 
Le  1"  octobre  1851  il  fêta  son  jubilé  dednquante 
ans  comme  premier  violon  et  directeur  du  chœur 
au'théâtre.U  a  publié  plusieurs  œuvres  de  so- 
nates et  de  solos  pour  le  piano. 

BALDENECKER  (Jeak-Dayid),  fils  du 
précédent,  un  des  premiers  violons  de  l'orchestre 
du  théâtre  de  Francfort,  vécut  quelque  temps  à 
Leipsick,  puis  fut  directeur  de  musique  à  Carls- 
rûhe.  Il  est  mort  le  22  juillet  1854,  dans  toute  la 
force  de  Fâge.  On  connaît  de  lui  quelques  œuvres 
de  peu  d^iroportance  pour  le  piano. 

BALDENECKER  (JbanBernard)  lejeane, 
pianiste  de  talent,  naquit  à  Mayence  le  23  août 
1791.  11  fut  élève  de  Blenkner,  et  aUa  s'éUbUr  à 
Francfort  en  1807.  En  1830  il  fonda  dans  cette 
ville  tne  école  d'après  la  système  de  Logier  et  de 
Stœpel  pour  renseignement  du  piano.  Il  y  réu- 
nissait souvent' ses  élèves  pour  exécuter  des 
morceaux  sur  douu  à  seixe  pianos  À  la  fois.  Plus 
tard  il  établit  une  fabrique  d'encre  pour  Tiippres- 
sion  en  taille-douce.  Cet  artiste  est  mort  à  Franc- 
fort, le  25  juin  1855.  Ses  meilleures  compositions 
pour  le  piano  sont  :  1*  Grande  sonate  pour  le 
piano  avec  violon  obligé,  op.  7;  Offenbach, 
André.  —  2«  Deux  sonatesà  4  maiqs,  op.  9.  — 3» 
Sonate  pour  piano  seul  (en /a  mineur),  op.  10. 

Conrad  et  Aloys  Baldeicvcusii  sont  les  fils 
de  Jean -Bernard  le  jeune.  Conrad  a  été  attaché 
comme  professeur  à  Técole  de  piano  d'ensemble, 
fondée  par  son  père;  Aloys  a'  fait  partie  de  Tor- 
chestre  du  théâtre  de  Francfort,  comme  violo- 
nUte,  jusqu'en  1854;  U  est  maintenant  (1869) 
roattre  de  concerU  à  Wiesbaden. 

BALDEWEIN  (JEAif-CaRÉTiEH),  né  à 
Cassel,  vers  1784,  devint  en  1820  chef  des  chœurs 
du  théâtre  de  celte  ville,  et  occupait  encore  cette 
place  en  1831.  Précédemment  il  avait  été  cantor 
de  récole  communale.  En  1889,  il  fit  exécuter  une 
Ode  à  ramitié  pour  quatre  voix  d'hommes,  et  dans 
Tannée  suivante  il  fit  entendre  une  hymrae  égale- 
meniponr  des  voix  masculines.  On  aimprimé  de  sa 
composition  :  r  Six  chants  pour  voix  de  soprano 


I  avec  accompagnement  de  harpe  ou  piano,  1*'  re- 
I  cueil;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel.—  2*  Six  idem, 
I  2«n«  recueil;  ibid.— 3* Six  idem,  3"e  recueil  ;  Lcip- 
j  sick,  Pelers.— 4* Six  Z/iedcr,  !'•  et  2"  livraisons; 
!  Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel.  La  fille  de  Bal- 
dewein  se  fit  entendre  dans  un  concert,  en  1826; 
et  son  fils,  après  avoir  chanté  pendant  plusieurs 
années  au  théâtre  de  Càssêl,  débuta   à  celui 
d'Amsterdam,  en  1846,  comme  première  basfte. 
BALDI  (Jean),  organiste  à  Pistoie,  né  dans 
cette  ville  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  est 
considéré  en  Italie  comme  un  des  meilleurs  élè- 
ves de  Philippe  6herardeschi.  Baldi  a  composé 
beaucoup  de  musique  pour  le  violon,  des  messes  et 
des  psaumes.  Il  s'est  fixé  dans  sa  ville  natale. 

BALDI  (DoHraïQÇE).  U;  Bibliothèque  impé- 
riale de  Paris  possède  des  cantates  italiennes  ma- 
nuscrites, sous  le  nom  dé  cet  auteur. 

BALDINI  (JéaÔME),"  professeur  de  flûte,  né 
à  Vérone,  a  vécu  à  Paris  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  On  a  de  sa  compositiOB 
un  livre  de  sonates,  pour  une  flûte  seule. 

BALDINI  (Charles),  compositeur,  est  né  à 
Bologne  au  commencement  du  dix-neuvième 
siècle,  et  a  fait  ses  études  musicales  sous  la  di- 
rection de  Mattei.  Il  a  écrit  de  la  musique  d'église 
qui,  jusqu'à  ce  jour,  est  restée  en  manuscrit.  En 
1837  cet  artiste  a  été  nommé  membre  de  TAca- 
demie  philharmonique  de  Bologne. 

BALDISSERA  ou  BALDASSARE  ou  BAL- 
DESSARI,  organiste  et  compositeur,  naqtiit  à 
Imola  dans  les  dernières  années  du  qoinxième 
siècle,  ou  au  commencement  du  seizième  (i).  U 
29  mars  lUS  il  fut  nommé  organiste  du  second 
orgue  de  la  cathédrale  de  Saint-Marc  à  Venise,  • 
et  en  remplit  les  fonctions  jusqu'au  mois  de  juil- 
let 1541,  époque  qui  est  vraisemblablement  celle 
de  sa'  mort.  Il  eut  pour  successeur  Jaehet  oo 
Jacques  de  Berchem.  La  seule  composition  de 
Baldissera  connue  jusqu'à  ce  jour  est  un  madrigal 
à  cinq  voix  qui  se  trouve  (page  37)  dans  une  col- 
lection intitulée  :  Lé  dotte  et  eccellente  eompo- 
sitioni  de'  Madrigalh  ïn-i'*  oblong,  imprimé  à 
Teniseen  1540.  C'est  entête  de  ce  morceau  qull 
est  nommé  Baldissera. 

BALDRATI  (Le  P.  Barthélémy),  moine 
cordelier,  naquit  à  Rimini  vers  1645,  el  fat  maître 
de  chapelle  de  l'église  Saint-François  de  cette 
Tille.  On  a  imprimé  de  sa  composition  un  œuvre 

(i)  H.  Ciffl  n'est  pai  cerlaln  si  le  non  de  BaMaesare  frt 
:  un  nom  de  famlUe  on  un  prénom.  Il  dit  qg^^arHsteW 
I  d'abord  organiste  de  l'égltae  paroUalale  d^HWnt  Jért*»» 
1  que  son  traitement  conne  organbte  de  Salnt-Macc  w 
]  d'abord  de  60  ducat»,  puU  de  80.  (Voyex  Storia  data  m»- 
1   ttca  sacra  neUa  çta  cappeila  ducatê  di  SanMareo, 

I     tom.  I,p.  1076) 


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BALDRATI—  BALFË 


229 


qni  a  pour  titre  :  Messe  a  quattro  vod  da  CO' 
peilOt  op.  1.  Rome,  Jacques  Monti,  1678.  La  Bi- 
bliothèqae  impériale  de  Paris  possède  en  manuscrit 
aoe  messe  à  vin^-quatre  toîx  de  ce  maître,  et  des 
motets  à  cinq  et  à  sijL  voix,  également  en  ma- 
niiflcrit 

BALDUCCI  (Marib),  cantatrice,  née  à 
Gènes  en  l7ô8 ,  a^ait  une  yoix  d^une  étendue  ex-, 
traordinaire;  mais  son  exécution  était  incorrecte, 
et  son  chant  dépourvu  d*expression.  Elle  chantait 
les  rôles  de  prima  donna  à  Venise  en  1778.  Au 
carnaval  de  1779,  elle  était  à  Milan,  où  elle  chanta 
avec  succès  les  râles  de  Calliroe,  dans  Topera 
de  Felice  Alessandri ,  et  de  Cleopatra,  dans  celui 
d^Anfosst. 

BALDUGGl  (M...  ),  compositeur  napo- 
litain ,  a  fait  ses  études  musicales  au  collège  royal 
de  musique  de  Naples.  Son  entrée  dans  la  carrière 
da  théAtre  s'est  faite  avec  succès  par  son  opéra 
intitnlé  Bianea  Turenga ,  représenté  à  Naples 
en  1838!  Les  morceanx  détachés  de  cet  ouvrage 
ont  été  publiés  à  Milan,. chez  .Ricordi.  M.  Bal-, 
docd  a  écrit  aussi  Jl  Conte  di  Af ar^ico,,  mélo-, 
drame  pour  des  voix  de  femme,  avec  accompa- 
gnement de  deux  pianos,  dont  un  ^quatre  mains. 

BALDUlN(NoEL).  Voyes  Bkliimm. 

BALDUS  (BERMABDtif),  on  plutôt  Raldi, 
abbé  de  Gnastalla,  dans  le  Mantouan,  naquit  À 
Urbino  dans  l'État  de  l'Église,  le  6  juin  15ô3 , et 
mounitle  10  octobre  1^17.  On  a  de  ce  fécond 
écrivain  près  de  cent  ouvrages,  dont  une  partie 
est  inédite.  Parmi  ceux  qui  ont  été  imprimés, 
OD  remarque  un  Lexicon  vitruvianum,  seu  de 
verborum  vitrudanorum  signyicatione  (Ve- 
ttifie,  1594)  dans  lequel  il  explique  tous  les  ter- 
mes de  musique  contenus  dans  le  traité  d'archi- 
tecture de  Titmve.  La  description  de  l'orgue 
hydmaliqne  de  cet  anteor  a  mis  à  la  torture  Baldi , 
comme  tous  les  autres  commentateurs. 

BALESTRA  (Raword),  compositeur  ita- 
lien, vivait  an  commencement  du  dix-septième 
siècle.  J.'B.  Bonometti  a  inséré  plusieurs  psaumes 
et  motets  de  Balestra  dans  sa  collection  intitulée  : 
Pamasstts  musieus  Ferdinandxus ,  publiée  à 
Venise  en  1615. 

BALETTI  (Elbnb-Ricqoboivi),  connue  sons, 
le  nom  de  Rose  BaleUiy  cantatrice  distinguée, 
naquit  à  Stuttgi^d  en  1768.  Au  mois;  de  novem- 
bre 1788,  elle  débuta  au  concert  spirituel,  à 
Paris,  et  elle  entra  immédiatement  aprJs  dans 
la  troupe  des  BoufTons  do  thé&tre  de  Monsieur. 
Sa  voix  était  douce ,  sa  vocalisation  pariaite  et 
son  expression  touchante  :  aussi  obtint-elle  le 
plus  beau  succès  parmi  les  amateurs  (  alors  en 
petit  nombre  )  qui  fréquentaient  ce  thé&tre.  Vers  | 
1/92,  elle  retourna  àStuttgard,  où  elle  devint  i 


cantatrice  de  la  cour  du  duc  de  Wurtemberg. 
BALFE  (MiCHBL-GoiLLADVE),  dont  le  nom 
de  famille  est  Balph^  est  né  le  15  mai  1808,  è 
Limerick  en  Iriande,  et  non  à  Dublin,  comme  il 
est  dit  dans  la  Conversations- Leaicon.  Doué  de 
la  plus  heureuse  organisation  pour  la  musique, 
ii  apprit  le  chant  et  le  piano  presque  en  se  jouant, 
et  ne  fit  jamais  d'étude  sérieuse  de  la  composi- 
tion ;  cependant  il  a  obtenu  des  succès  comme 
chanteur  avec  une  voix  médiocre ,  il  accompa- 
gne an  piano  avec  beaucoup  d'intelligence  et  de 
verve ,  il  possède  beaucoup  d'habileté  dans  la 
direction  des  orchestres ,  enfin  il  a  improvisé 
une  .vlnf^taine .  dlopéras  peu  remarquables  par 
l'invention,  mais.  où.  il  y  a.de  i'instinc.t,  un  bon 
sentiment  df harmonie  et  la  connaissance  de  l'ins- 
trumentation. Homme  d'esprit,  d'ailleurs,  .et 
plein  de  confiance  en  lui-même,  il  a  su  tirer,  de 
ses  facultés  plus  d'avantages  qu'elles. ne  sem- 
blaient en  promettre.  Son  père  et.  le  musicien 
Horn  furent  ses  premiers  maîtres,  et  ses  progrès 
furent  si  rapides,  qu'il  pût  se  faire  entendre  en 
public  dès  l'âge  de  sept  ans,  dans  un  concerto  de 
Viotti.  Arrivé  à  Londres  à  peine  Agé  de  seixe  ans, 
il  chanta  le  rôle  du  chasseur  dans  quelques  re- 
présentations du  Freyschûtz,  Dans  le  même 
temps  il  entra  dans  un  des  petits  théâtres  de 
Londres,  en  qualité  de  chef  d'orchestre.  En  1825 
il  fit  un  voyage  à  Rome,  avec  une  riche  fa- 
mille anglaise.  Dans  l'année  suivante,  il  écrivit 
à  Milan  la  musique  du  ballet  de  La  Pérouse^  pour 
le  théâtre  de  La  Scala.  Arrivé  à  Paris,  à  la  fin 
de  cette  même  année  1836,  il  débuta  au  théâtre 
italien ,  sous  le  nom  de  Balfi ,  dans  le  râle  de 
Figaro  du  Barbier  de  Séville.  Sa  voix  de  bary- 
ton mal  timbrée  et  son  inexpérience  de  la  scène 
étaient  des  olwtacles  trop  sérieux  pour  qu'il  pût 
réussir  à  côté  des  excellents  chanteurs  qui  bril- 
laient alors  sor  cette  scène.  Peu  de  temps  après, 
il  retourna  en  Italie.  Engagé  à  Plaisance  au  prin-' 
temps  de  1830,  il  y  chanta  pendant  toute  la  sai- 
son ;  puis  il  se  rendit  en  Sicile,  chauta  au  théâ- 
tre de  Palerme,  et  y  donna  son  premier  opéra 
sous  le  titre  de  /  Bivali.  En  1832  il  était  à  Flo- 
rence, où  il  fit  jouer  l'opéra  bou tTe  un  Avve- 
timente.  A  Milan,  il  chanta  en  1833  au  théâtre 
Carcano,  où  il  fit  représenter  Enrico  IValpasso 
délia  Marna,  nouvel  opéra, de  sa  composition 
dans  lequel  Mi^«  Roser,  devenue  sa  femme  depuis 
peu.de  temps,  chanta  le  premier  rôle.  Les  rémi- 
niscences nombreuses  que  le  public  remarqua 
dana  cette  partition  en  empêchèrent,  le  succès. 
Après  avoir  chantée  Bologne,  Balfe  obtint  un 
engagement ^our  le  théâtre  de  La  Fenice,  à  Ve- 
nise. Ce  fut  là  qu'il  eut  la  malheureuse  idée  de 
mutiler  le  Crociato  de  Meyerbeer,  en  y  intrudui- 


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«D 


BALFE  —  BALLABENE 


sant  des  morceaux  de  sa  compoMlion,  et  d'autres 
de  Rossini  et  de  Donizetti.  L'indignation  de  Tl- 
talie  contre  cet  acte  de  twrbarte  obligea  Balfe  à 
s'éloigner  de  oe  pays.  Arrivé  à  Londres  en  1835, 
il  y  donna  des  leçons  de  chante!  écrivit  pour  le 
tiiéitre  italien  VAuedio  de  la  Rochelle^  opéra 
en  trois  actes  qui  eut  quelque  stircès.  M"^  Ma- 
libran  ayant  été  engagée  au  printemps  de  1836 
pour  jouer  fopéra  anglais  au  théâtre  de  Drury- 
Lane,  Baire  écrîTit  pour  elle  The  Maid  of  Ar^ 
ioiSf  dont  le  sujet  avait  beaucoup  de  ressem- 
blance avec  celui  du  ballet  et  de  l'opéra  de  Ciari, 
joués  longtemps  auparavant  à  Paris.  Peu  scrupu- 
leux sur  le  choix  des  idées,  il  en  avait  pris  dans 
plusieurs  partitions  en  vogue  pour  Tabriquer  la 
sienne  ;  mais  une  valse  de  Strauss,  dont  il  avait 
lait  im  air  chanté  par  Mb«  Malibran  avec  une 
verve  merveilleuse,  assura  le  succès  de  cet  ou- 
vrage. Le  27  mai  1837,  il  donna  au  même  théâ- 
tre Jeanne  Gray,  opéra  en  trois  artes,  qui  jie 
réussit  pas.  D«ns  Tannée  1838,  Balfe  fit  repré- 
senter à  Londres  ifma/ia,  orthe  love  test  (Amé- 
lie, ou  l'amour  éprouvé),  puis  Falsfaf/;  Jeanne 
d'Are,  fut  jouée  en  1839.  Tout  cela  était  écrit 
trop  rapidement  pour  prendre  plare  parmi  les 
belles  œuvres  d'art  ;  cependant  les  connaisseurs 
reconnurent  des  progrès  dans  FiUtc^f/^  sous  le 
rapport  de  l'originalité  du  style.  Le  Diadesté^ 
joué  en  1839,  ne  réussit  pas.  Chargé  de  la  direc- 
tion de  l'orchestre  du  théâtre  de  Drury-Lane, 
Balte  ne  donna  pas  d^ouvrage  nouveau  en  1840; 
dans  cette  même  année  et  dans  la  suivante,  il 
fit  des  voyige<«  en  Irlande  et  en  Ecosse  avec  sa 
femme  et  le  célèbre  pianiste  Thalberg,  pour  y 
donner  des  concerts.    A  son  retour  à  Ijondres, 
il  fit  jouer  Kéolanihe^  opéra  romantique  qui  ne 
réussit  que  médiocrement.  Dans  Tété  de  1843 
Balfe  fui  chargé  de  la  direction  de  la  grande 
fôte  musicale  de  Norwich.  Peu  de  temps  après, 
il  partit  pour  Paris,  oe  fl  écrivit  Le  Puits  d*a 
mour,  qui  lut  représenté  à  TOpéra-Comique  an 
mois  d*avri]  1843.  Cet  ouvrage,  dépourvu  d'ori- 
ginalité, mais  où  il  y  a  du  mouvement  et  de  la 
distinction  dans  Tharmonie,  a  eu  du  succès  et  a 
été  joué  à  l'étranger  comme  en  France.  The 
bohémien  Girl  (La jeune  bohémienne),  jouée 
à  Hambourg,  sous  le  titre  de  La  Gitana,  et  à 
Vienne  sous  celui  de  die  Zigeunerin,  marqua 
du  progrès  dans  le  talent  de  Balfe,  et  fit  voir 
quil  avait  été  sensible  &  la  critique  des  jour- 
neaux  de  Paris.  Cet  ouvrage  fut  joué  pour  la 
première  fois  à  Londres,  en  1844.  Dans  la  même 
année  l'auteur  fit  représentera  POpéi  a -Comique 
de  Paris  Les  quatre  JHs  Aymon,  enirow  actes. 
De  tous  ses  ouvrages,  c^est  celui  dont  le  succès 
a  été  le  plus  général,  en  France,  dans  toutes  les 


grandes  villes  de  rAilemagne,  en  Angleterre  et 
en  Hollande.  Quoiqu'on  y  remarque  toqjoura  la 
négligence  et  la  trop  grande  facilité  dn  compo- 
siteor,  on  ne  peut  nier  que  ce  ne  soit  sa  hmiI- 
leore  production,  et  qu'il  pe  s*y  trouve  de  jolies 
choses.  Depuis  cette  époque,  Balfe  a  écrit  aussi 
La  fllU  de  la  place  Saint-Marc  ;  L'Étoiie  de 
Séville^  en  1846,  ponrPOpéra  de  Paris,  et  qui 
ne  réussit  pas,  quoique  les  principaux  tôles  fus- 
sent chantés  par  Gardon!  et  par  M"^  Stolz  ;  The 
Bond^man  (L'Esclave),  dans  la  même  année,  et 
Tfte  maidof  honour  (La  fille  d'honneur  )  ;nuM 
ces  ouvrages  ont  fait  peu  de  sensation.  Lorsque 
M.  Costa,  suivi  de  tout  l'orcheatre  qu*îl  dirigeait 
quitta  le  Théâtre  de  la  Reine  pour  passer  à  celui 
de  Covent-Garden,  M.  Lumley  chargea  BaUè  de 
l'organisation  d*un  autre  orchestre  et  lui  en  confia 
la  direction.  Dans  ces  fonctions,  il  a  fait  preuve 
de  beaucoup  d*babileté,  d'Intelligence  et  àe 
goût;  mais,  l'entreprise  ayant  cessé  en  1852,  il 
partit  pour  l'Allemagne.  Balfe,  très-boif  maître 
de  chant,  avait  publié  à  Londres,  en  18&},  un 
ouvrage  élémentaire  de  chant  intitulé  :  indis- 
pensable studies  for  a  soprano  voiee  •  Sn*fol.  A 
son  retour  à  Londres  en  I8ôs,  il  y  a  fait  panftre 
une  méthode  de  chant ,  et  a  donné  au  commen- 
cement de  1859  SataneUa,  opéra  romantique 
en  trois  actes,  qui,  d'après  les  jôarnaux,  a  obtenu 
un  brillant  succès,  et  qui  est  considéré  en  An> 
gleterre  comme  son  meilleur  ouvragé. 

BALIIOHN  (LovisGdillaumb)  ,  né  dans  le 
duché  de  HoUt«in ,  mourut  le  30  mai  1777.  )l 
est  auteur  d'un  ouvrage  intitulé  :  Prolueto  de 
phonascis  veterum  vods  Jormandx  eonser- 
vandxque  magishis^  Altonaet  Hanovie,  1766, 
in-4*.  Il  y  a  de  lénidition  dans  cet  écrit;  mais 
ii  n*y  a  guère  que  cela;  l'auteur  laissa  voir  à 
chaque  instant  quil  était  étranger  à  la  matière 
qu'il  traitait.  Il  a,  au  reste,  oe  rapport  avec  Ions 
les  savants  qui  ont  écrit  sur  la  muaiqae  des 
anciens. 

BALINO  (AiiNiBAtrPio-FABni),  surnommé 
Il  Bolognese,  parce  qu'il  était  né  à  Bologne,  fut 
élève  de  Pislocchi,  et  l'un  des  meilleurs  ténors  de 
son  temps.  Appelé  à  la  cour  de  Portugal  pour  y 
être  premier  chanteur  de  la  cliapelle  royale ,  il 
mourut  à  Lisbonne ,  le  n  aoM  1760. 

BALLABËIWE  (GaéconiB) ,  né  à  Rome , 
dans  la  j)reniière  moitié  du  dix-huitième  siècle, 
est  mort  dans  la  même  ville  vers  1800.  -Il  s'est 
fait  connattre  du  monde  musical  par  une  messe 
composée  du  Kyrie  et  do  Glotia ,  à  quarante- 
huit  voix  divisées  en  doute  chœurs,  chef-d'œu- 
vre de  patience  et  de  savoir.  La  cour  de  Portugal 
ayant  fait  demander  à  Pasqnale  Pisari ,  par  son 
ambassadeur  à  Rome^  un  Dipeit  à  seiTa  voi% ,  en 


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BALLABENE  —  BALLARD 


231 


<|uatre  diœare  réels  :  ce  Dixii  fut  essayé  dans 
Tëglise  des  Douze-Apdtres  par  cent  cinquaiile 
chanteurs,  et  on  profita  de  cette  occasion  pour 
essayer  aussi  l'ouvrage  de  Baliabene,  dont  Teflet 
parât  oliscor  ;  inconvénient  inévitatile  dans  des 
compositions  si  compliquées.  D'aillears  des 
masses  cliantantes  beaucoup  plus  considérables 
«nraient  été  nécessaires  pour  rendre  sensibles  les 
entrées  des  parties  de  chaque  chœur.  En  f  778 , 
ta  place  de  maître  de  chapelle  de  Saint  Pierre» 
de  Rome,  étant  devenue  vacante  par  la  mort  de 
Jean-Gostanzi ,  Ballebene  se  mit  sur  les  rangs 
poor  Tobtenir,  mais  ce  fut  Antoine  finroni  qu'on 
choisît.  Baliabene  fut  élu  membre  de  1* Académie 
des  phîlliarmoniqaes  de  Bologne  en  1754.  Joseph 
Hdberger,  musicien  allemand  fixé  à  Rome,  a  fait 
imprimer  dans  cette  tille,  en  1774,  une  lettre  con- 
cernant i^effet  de  la  messe  h  quarante-huit  voix , 
dans  Pessai  qui  en  avait  été  fait.  M.  l'abbé  San- 
tini  possède  en  manuscrit  un  Dixit  à  seize  voix , 
de  Baliabene ,  un  autre  Dixit  à  huit ,  des  messes 
et  des  motets  à  cinq,  la  Séquence  de  SainC-Au- 
^ustin  h  quatre,  et  un  Amen  à  quatre.  On  peut 
obtenir  du  même  amateur  de9  copies  de  la  grande 
messe  à  quarante- huit  voix,  moyennant  le  prix 
de  dix  écQs  romains. 

BALLARD»  famille  dimprimeurs  de  mnsi- 
<|Qe  qui,  pendant  près  de  deux  siècles,  eut  en. 
<|uelqae  sorte  le  monopole  de  Fimpression  des 
livres  de  musique,  en  France.  Les  divers  privi- 
lèges qui  successivement  furent  accordés  à  cette 
famille  peuvent  être  considérés  comme  la  cause 
laphis  puissante  de  Tétat  stationnaire  dans  lequel 
resta  ce  genre  d'impression  jusque  dans  la  seconde 
mditîé  du  dix -huitième  siècle.  Les  caractères 
dont  se  servaient  les  Ballard  avaient  été  gravés 
en  1540  par  Guillaume  le  Bé;  en  1750,  ils  s'en 
servaient  encoi^e  après  y  avoir  ajouté  seulement 
quelques  signes  devenus  indispensables.  Cliaque 
fois  qu'un  typographe  voulut  introduire  quelque 
perfectionnement  dans  cette  partie  de  Tart ,  les 
Baltard  s'y  opposèrent,  en  vertu  de  leurs  privi- 
figes,  et  la  cour  soutint  leurs  prétentions.  Robert 
Ballard,  chef  de  la  famille,  fut  pourvu  de  la 
charge  de  seul  imprimeur  de  la  musique  de  la 
chambre,  chapelle  et  menus  plaisirs  du  roi , 
conjohitement  avec  Adrien -le- Roy  son  beau  frère, 
par  lettres  patentes  de  Henri  II ,  en  date  du  15 
lév.  1552.  Charies  IX  confirma  leur  privilège. 
Us  imprimèrent  en  société  l*  Le  livre  de  Tabla- 
tnre  de  guiterne  (guitare)  d*Adrien-le-Roy , 
in-4*,  1561  ;  2*  les  Psaumes  de  David  en  vers^ 
par  Marot,  avec  la  musique,  1561,  in-8*;  les 
ouvres  de  Nicolas  de  la  Grotte ,  1570,  in- 8*, 
et  l>eancoup  d'autres  collections. 

BALLARD  (Piekbe),  fils  du  précédent,  fut 


maintenu  dans  la  charge  de  son'père  par  Henri  III 
et  Henri  IV.  Ayant  fait  près  de  cinquante  mille 
livres  de  dépenses  pour  l'acquitiitionde^  poinçons 
et  des  matrices  de  Le  Bé,  somme  énorme  |)our  ce 
temps,  Louis  XIII  le  récom|iensa  en  lui  accordant 
des  lettres  patentes  en  1633.  Parmi  les  ouvrages 
qu'il  imprima,  on  remarque  Cent  einqtuinte 
psaumes  de  David,  mis  en  musique  par  Claudin 
Je  Jeune,  1615,  in-8*;  et  Airs  de  différents 
auteurs,  mis  en  tablature  de  luth  ,1617 ,  in-4''. 

BALLARD  (Robert),  fils  dé  Pierre,  fut 
pourvu  de  la  même  charge  de  seul  imprimeur  du 
roi  pour  la  musique,  par  lettres  patentes  de 
Louis  XIII,  en  date  du  24  octobre  1639.  Il  fut 
successivement  juge,  consul ,  administrateur  des 
Hôpitaux  ,  et  syndic  de  la  chambre  des  libraires, 
depuis  1652  jusqu'en  1657. 

BALLARD  (CHKisTOPne  )  ,fils  de  Robert,  fut 
confirmé  dans  les  attributions  de  ses  pères,  par 
lettres  patentes  de  Louis  XIV,  en  date  du  1 1  mai 
1673.  Un  trè^-grand  nombre  d'ouvrages  théori- 
ques et  pratiques  de  musique  est  sorti  des  pres- 
ses de  cet  imprimeur.  ' 

BALLAJÂD (JEAN-BApnsTB-CaaisTOPHE),  fils 
du  précédent,  obtint  les  mêmes  prérogatives  que 
ses  ancêtres,  par  lettres  |)atentes  de  Louis  XIV, 
en  date  du  5  octobre  1695. 11  a  beaucoup  imprimé, 
tant  en  ouvrages  théoriques  que  pratiques.  11  mou- 
rut  avec  le  titre  de  doyen  des  grands  juges  con- 
suls, en  1750. 

BALLARD  (  Christopub- Jean-François)  , 
filsde  Jean-Baptiste*Chrlstophe,  obtint  de  LouisXV 
des  lettres  patentes  confirmatives,  en  date  du  6 
mai  1750  II  mourut  en  1765,  laissant  un  fils 
nommé  Pierre-Robert-Christophe,  qui  obtint 
au&si  des  lettres  patentes  de  Louis  XV,  en  date 
du  20  octobre  1763.  Tous  ces  privilèges  ont  été 
abolis  depuis  lors.  La  famille  des  Ballard ,  qui 
s'était  montrée  si  peu  désireuse  de  faire  faire  des 
progrès  à  ^impression  de  la  musiqbe,  parce  qu'elle 
avait  pour  elle  la  faveur  des  gens  en  place  et  une 
longue  possession  du  monopole,  fut  attaquée 
dans  ses  intérêts  par  la  gravure ,  et  ne  put  sou- 
tenir longtemps  te  dangereuse  concurrence.  Ce- 
pendant, sans  inventer  de  nouveau  système  pour 
la  composition  des  caractères,  il  aurait  été  facile 
d'en  rajeunir  les  formes  ;  mais  les  Ballard  s'obs- 
tinèrent à  conserver  leurs  notes  gothiques.  En 
vain  Fournier  et  de  Gando ,  en  France ,  Antonio 
de  Castro  à  Venise,  et  Broilkopf,  à  Leipsick, 
voyaient  leurs  eflorts  couronnés  par  le  succès, 
.la  famille  des  Ballard,  fièrede  son  privilège,  crut 
pouvoir  se  reposer  sur  lui  du  soin  de  sa  fortune  : 
cette  fortune  était  déjà  anéantie  plusieurs  années 
avant  la  révolution,  qui  rendit  à  chacun  la  liberté 
de  son  industrie. 


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232 


BALLAROTTI  —  BALTZAll 


BALLAROTTf  (fra<«çois),  musicien  ila- 
lieaqai  vivait  à  ia  fia  du  dix-septième  siècle,  a 
composé  la  musique  dU  Iciade  o  violenza  d'Amure 
conjointement  avec  François-Charles  Poliarolo  et 
François  Gasparini.  Cet  opéra  a  été  représenté 
à  Venise  en  1699.  Ballarotti  a  écrit  aussi  Ario- 
vi^to,  avec  Perti  et  Magni  (Milan  1699)  et  VA- 
mante  im^azzito  (Venise,  1714). 

BALLIEREDE  LAISSEMENT  (Cjiar- 
LES-Loi:is-D£Ni8  ),  né  à  Paris,  le  9  mai  1729 ,  est 
mort  à  Rouen ,  le  8  novembre  iSOO.  Il  cultiva 
tour  à  tour  la  musique,  les  lettres,  la  chimie, 
les  mathématiques ,  et  devint  vice-président  de 
racadémie  de  Rouen.  Il  eut  des  relations  avec 
J.-J.  Rousseau,  d'Alembert,  Diderot  et  Vol- 
taire, écrivit  les  livrets  de  quelques  opéras  comir 
ques  ,  et  publia  une  Théorie  de  la  Musique, 
Paris,  1764,-  in-4^  Les  auteurs  du  Dictionnaire 
det  Jfioietens  (Paris  1810)  ont  remarqué  avec 
justesse  que  cette  théorie  est  essentiellement  vi- 
cieuse, réchelle  de  sons  y  étant  fondée  sur  la 
gamme  du  cor  et  de  la  trompette,  qui  est  fausse 
en  ce  qu'elle  déplace  le  demi-ton  de  la  gamme , 
anéantit  celui  qui  est  caractéristique  de  la 
tonaKté  moderne,  et  y  introduit  un  son  qui  lui 
est  étranger  (1).  Cet  ouvrage  fut  cependant  ap- 
prouvé par  l'Académie  de  Rouen;  mais  on  sait 
que  de  pareilles  approbations ,  accordées  par  des 
savants  étrangers  à  la  musique ,  sont  de  peu  de 
valeur.  (Voy,  le  Journ.  des  Savants,  ann,  1765  , 
p.  291-320.  )  Jamard,  chanoine  régulier  de  Sainte- 
Geneviève,  s'est  emparé  du  système  de  Ballière 
et  Ta  développé.  (Koy.  Jamard.) 

BALLIONI  (JÉRÔME),  organiste  de  Téglise 
royale  et  ducale  de  Sainte-Marie  AUa  Scala^  de 
Milan,  naquit  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  et  fut  élève  du  maître  de  chapelle  Guil- 
laume Arnotti.  Il  %fait  imprimer  plusieurs  ou- 
vrages de  sa  composition,  dont  on  connaît  :  So- 
crarum  cantioHtan  una,  duabus,  tribus,  qua- 
tuor, quinqite  et  ses  vocibus  liber  primus^  Op. 
Il;  Mediolani  apud  keredes  Tini  et  ^Lomacii, 
1608.  On  trouve  deux  motets  de  ce  maître  dans 
\e&Florileqii  musici  Portensis^de  Bodeoschatz. 

BALOGUI  (LoDJS),  dont  le  nom  exact  est 
JSalloco,  naquit  à  Verceil,  en  1766.  Après  avoir 
terminé  ses  humanités,  il  étndia  la  jurisprudence 
au  collège  del  Pazzo,  hPise,  tt  fut  reçu  docteur 
en  1786  à  l'université  de  cette  ville.  Le  goût  de 
la  poésie  lui  fit  abandonner  le  barreau,  et  sa  vo- 
cation se  ât  connaître  par  une  traduction  en  vers 
du  Mérite  des  Femmes,  de  Legouvé.  Après  la 
réunion  du  Piémont  à  la  France,  en  1802,  Bâ- 


ti) Une  théorie  à  peu  prêt  semblable  avait  été  déjù  pro- 
pesée eo  Allemagne  par  Sorge  [^ov^z  ce  nom)  dért  1741. 


loch!  se  rendit  à  Paris.  Il  y  fut  attaché  comme 
poète  et  dief  de  la  scène  au  théâtre  italien,  et 
conserva  cet  emploi  pendant  plus  de  vingt-cinq 
ans.  Les  iibretti  de  plusieurs  opéras  furent  com- 
posés par  lui  pour  ce  UiéÂtre.  Il  a  traduit  aussi 
pour  ropéra  français  le  Maometto  et  le  Mosè^ 
de  Rossini.  Balochi  était  musicien  et  composait 
les  paroles  et  la  musique  de  canzoni  et  de  ro- 
mances françaises,  dont  plusieurs  ont  été  publiées 
chez  Carli,  à  Paris.  Une  de  ces  romances,  VA- 
mandier,  a  .eu  un  succès  de  vogue  :  la  mélodie 
en  est  charmante.  On  a  aussi  de  lui  un  recueil 
de  nocturnes  français  à  deux  voix,  dont  plusieu» 
ont  été  chantés  dans  tous  les  salons.  Balochi  est 
mort  à  Paris,  du  choléra,  au  mois  d'avril  1832. 

BALSAMINA  (Camille),  excellente  canta- 
trice, naquit  à  Milan  en  1784.  Douée  d'une  très- 
belle  voix  de  contralto,  d'une  sensibilité  profonde, 
et  possédant  une  vocalisation  parfaite,  elle  fut 
accueillie  avec  enthousiasme  partout  où  elle  se  lit 
entendre.  Vers  1807  elle  fut  engagée  comme  pre- 
mière cantatrice  à  la  cour  du  prince  Eugène,  vice- 
roi  d'Italie.  Appelée  à  Paris,  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  Napoléon  I^naparte  avec  Marie-Louise, 
archiduchesse  d'Autriche ,  elle  fut  surprise  par 
un  temps  affreux,  sur  le  MontrCenis  ;  sa  santé 
en  fut  dérangée  ;  le  mal  augmenta  pendant  sen 
séjour  en  France.  On  crut  que  l'air  de  l'Italie  lai 
rendrait  la  santé;  mais,  de  retour  à  Milan,  elle 
ne  se  rétablit  point,  et  enfin  elle  mourut  le  9  août 
1810. 

BALTAZARINI,  musicien  iUljen,  connu 
en  France  sous  le  nom  de  Beaujoyeux,  fut  le 
meilleur  violon  de  son  temps.  Le  maréchal  de 
Brissac  l'amena  du  Piémont,  en  1577,  à  la  r«ne 
Catherine  de  Médicis,  qui  le  nomma  intendant 
de  sa  musique,  et  son  premier  valet  de  chambre. 
Henri  III,  le  chargea  de  l'ordonnance  des  fêtes 
de  la  cour; il  s'acquitta  longtemps  de  cet  emploi 
avec  intelligence.  C'est  lui  qui  conçut  le  plan  du 
spectacle  dramatique  mêlé  de  musique  et  de 
danse  qu'il  a  fait  imprimer  sous  le  titre  de  Bal- 
let comique  de  la  royne,faict  aux  nopees  de 
M.  le  duc  de  Joyeuse  et  de  mademoiselle  de 
Vaudemont,  rempli  de  diverses  devises ,  mas- 
carades, chansons  de  musique  et  outres  gen- 
tillesses,  Paris,  Adrien  Le  Roy  et  Robert  Bal- 
lard,  1582,  in-4o.  Toutefois  la  musique  de  cette 
pièce  ne  fut  pas  composée  par  lui  ;  car  il  dit  dans 
sa  préface  que  Beaiilieu  et  Maistre  Salmon^ 
musiciens  de  le  chambre  du  roi,  furent  cliargés 
de  celte  partie  de  l'ouvrage. . 

BALTZAR  (Thomas),  né  à  Lubeck  vers  1630» 
fut  le  premier  virtuose  sur  le  violon  qu'un  en- 
tendit en  Angleterre.  Arrivé  à  Londres  en  1 656» 
Baitzar  n'y  resta  pas  longtemps;  il  se.  rendit  à 


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BALTZAR  —  BANCHIERI 


23S 


Oxford,  où  il  séjourna  pendant  deux  ans.  Ayant 
qu'on  ne  l'eût  entendadans  la  Grande-Bretagne, 
un  horloger  de  ce  pays,  nommé  David  Mell,  y 
passait  pour  le  plus  habile  Tioloniste.  hà  préven- 
tion anglaise  opposa  cet  horloger,  pendant  quel- 
que temps,  à  Ballzar;  mais  la  supériorité  incon- 
testable de  celui-ci  finit  par  remporter.  A  la  res- 
tauration, Baltzar  obtint  biplace  de  maître  des 
concerta  de  Chartes  il,  mais  il  ne  jouit  pas  long- 
temps des  avantages  de  cette  position,  car  son 
intempérance  le  cojidiiisit  au  tombeau  dans  le 
mois  4e  juillet  1663.  Burney,  qui  possédait  une 
collection  de  ses  compositions,  assure  qu'elles 
renferment  des  difficultés  qa'on  ne  trouve  dans 
aocnn  des  ouvrages  composés  de  son  temps 
pour  le  violon.  Un  œuvre  de  sonates  pour  viole 
à  six  cordes,  violon,  basse  de  viole  et  basse  con- 
tinue pour  le  clavecin,  composé  par  Baltzar,  exis- 
tait aotrefoisdans  la  collection  de  Britton  (voy, 
ce  nom).  Les  seules  compositions  imprimées  de 
cet  artiste  se  trouvent  dans  la  collection  publiée 
par  'Henri  Playford ,  sous  le  titre  de  Division 
violin,  Londres,  1692. 

BAMBERGERCSABiifi  btÈvb),  sœurs,  nées 
dans  le  midi  de  l'Allemagne,  sont  d'agréables 
cantatrices  qui  ont  obteno  des  succès  au  théâtre 
depuis  quelques  années,  particulièrement  dans  le 
gienre  qu'on  appelle  o;iere^/e.  L'atnée  (Sabine), 
après  avoir  chanté  quelque  temps  à  Wûrshourg, 
à  Francfort  sur  le  Blein,  et  à  Berlin,  au  théâtre 
de  Kceniestadt,  a  été  engagée  à  Cassel.  Eve,  née 
en  1811,  et  beaucoup  plusjeunequesa  sœur,  a 
débuté  À  Berlin  (au  tbé&tre  de  Kœnigstadt)  en 
1828.  Sa  voix  a  para  douce,  son  jeu  expressif  et 
son  aspect  agiéable. 

BAMBINI  (FÉuxi,  né  à  Bologne  vers  1742, 
▼ial  en  France  en  1752,  a^ec  une  troupe  de  comé- 
dias  italiens,  dont  son  père  était  directeur:  Après 
sfoir  séjourné  quelque  temps  à  Strasbourg,  cette 
troupe  vint  à  Paris,  où  elle  représenta  les  inter- 
mèdes de  Per^'o/èse ,  de  Jomellij  et  d'autres 
maîtres  eélèbres  de  cette  époque,  sur  le  théâtre 
del' Académie  royale  de  musique.  Bambini,  alors 
âgé  de  neuf  ans,  tenait  le  clavecin  et  même 
composait  quelques  airs  de  seconds  râles,  qu'on 
introduisait  dans  les  intermèdes.  La  lettre  de 
J.-J.  Rousseau  sur  la  musique  française  ayant 
allumé  la  guerre  entre  les  partisans  de  cette  mu- 
sique et  ceux  de  la  musique  italienne,  ces  dis- 
putes se  terminèrent  par  l'expulsion  des  bouffons. 
Le  jeone  Bambini  resta  en  France  et  continua 
ses  études  sous  Bordenave  et  Rigade,  dont  le 
mauvais  goût  et  l'ignorance  gâtèrent  vraisembla- 
blement les  heureuses  dispositions  de  cet  enfant, 
car  après  avoir  été  un  prodige  dans  ses  premières 
années,  il  ne  devint  qu'un  artiste  médiocre.  Son 


existence  à  Paris  ne  fut  que  celle  d'un  maître  de 
clavecin.  On  a  de  lui  les  ouvrages  dont  les  titres 
suivent  :  T  Les  Amants  de  village,  en  1774.  — 
2^  Nicaise,  en  1776,  tous  deux  à  l'Opéra-Comi- 
qne.  —  Z^  Les  fourberies  de  Mathurin,  —  4' 
V Amour  Remporte,  aux  Beaujolois.  —  5»  huit 
œuvres  de  sonates  de  piano.  —  &"  un  œuvre 
de  triospour  violon^  alto  et  basse,  —7°  Méthode 
pour  le  piano t  avec  Nicolay  ;  Paris,  in-fol.  —  8* 
Six  symphonies  à  quatre.  —^^  Petits  airs  pour 
le  piano'/orte  avec  accompagnement  de  vio- 
lon, in-fol.  oblong. 

BAMFi  (ALruoMss),  compositeur  italien, 
vécat  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  Il 
fut  d'abord- maître  de  chapelle  à  Reggio,  puis  or- 
ganiste â  Téglise  collégiale  de  Domo  d'Ossola. 
On  connaît  sous  son  ilom  un  œuvre  qui  a  pour 
titre  :  Selva  di  saeri  ed  ariosi  concerti  a  1,  ;i, 
3, 4  voci,  con  una  Messa  brève,  Magniflea$,  Salve 
e  Litanie,  lib.  1.  jlittono,  per  H  eredi  di  Carlo 
Camagni,  1655,  in-4°. 

BANCHIERI  (ADBiBN),  compositeur  et 
théoricien,  naquit  à  Bologneen  1567,  suivant  son 
portrait  placé  dans  la  troisième  édition  de  sa 
Cartella  di  Musica^  où  il  est  représenté  à  l'âge 
de  quarante-six  ans,  en  1613.  On  voit  aussi  dans 
le  même  ouvrage  (page  101,  3"^  édit)  qu'il  fut 
élève  de  Joseph  Gnami ,  organiste  de  la  cathé- 
drale de  Lucques,  puis  de  la  chapelle  de  Saint- 
Marc  de  Venise.  Banchieri  fot  d'abord  orga- 
niste de  Sainte-Marie  in  Regoia,  à  Imola,  où  il 
se  trouvait  encore  au  mois  de  janvier  1603  lors- 
qu'il signa  l'épttre  dédicatoire  de  ses  Fantaisies 
instrumentales  il  quatre  parties,  imprimées  dans  la 
même  année,  chez  Ricliard  Amadino  â  Veqise  ; 
puis  il  fut  moine  olivétain  et  organiste  du  cou  • 
vent  de  Saint-Michel  tn  Bosco,  près  de  Bologne. 
Suivant  J.-6.  Waltber  (iftMiiég/.  Lexicon,  art. 
Banchieri),  il  aurait  été  fait  abbé  de  son  ordre 
vers  1612  ;  mais  je  ne  trouve  aucune  indication 
de  ce  fait  dans  (es  ouvrages  publiés  par  lui;  car 
dans  tous  il  prend  simplement  le  titre  de  Bolo  • 
gnese  monaeo  olivetano,  Mazzuclielli  fixe  en 
1634  l'époque  de  la  mort  de  Banchieri  {GliScrit' 
tori  d'ItaliOf  art.  Banchieri).  Ce  moine  s'est 
distingué  par  des  compositions  de  musique  reli- 
gieuse et  profane  d'un  bon  style,  et  par  la  publi- 
cation de  plusieurs  ouvrages  didactiques  où  l'on 
remarque  une  instruction  solide.  Sa  première, 
production  intitulée  :  Conclusioni  per  organo, 
parut  à  Lucques  chez  Stivegre  Marchetti,  en 
1591,  in-fol.,  lorsqu'il  était  encore  sous  la  dis- 
ciplims  de  Guami.  La  liste  de  ses  nombreux  ou- 
vrages se  présente  dans  l'ordre  suivant  :  lo  Primo 
libro  di  madriçali  a  5  voci,  in  Milano^  ap- 
presso  FUippo  Lomazzo,  l593,in-4«.  —  2"2'fl- 


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234 


BANCHIERI 


tiie  i\)  etconcerti  a  otto  voci;  in  Venetia,  ap» 
pressa  Rieciardo  Àmadino/m-A^.  — 3*  fl primo 
libro  di  madrigali  a  3  vod;  ibid.  1 594,  in-4'*  obi.— • 
40  Salutazïone  loretane  a  otto  vocl,  op.  quarto  ; 
ibid.  1 594,  io-4*.  —  &•  Primo  librodi  canzonette 
à  quattto  voei;  ibid.,  1595,  iii-4o.  Cet  ouTrage 
a  étéréimpriiDé  trois  (bis par  le  même  éditeur.— 
e»  Seconda  libro  di  canzonette  d  4  vod;  ibid., 
1595,  in-4®.  Réimprimé  sept  fois  par  ie  même 
éditeur. — /<>  Terzotibro  di  canzonette  a  4twn, 
in  Milano^  appresso  filippo  Lomazzo,  15961 
in-4*.  Il  7  a  une  deuxième  édition  de  ce  troi- 
sième livre  pabliée  par  le  même.  —  8*  //  quarto 
libro  di  canzonette  a  4  voci;  in  Venetia,  ap- 
presso Rieciardo  Àmadino^  1597,  in-4**.  Il  y  a 
deux  autres  éditions  de  ce.  livre  publiées  chez  le 
même.  —  9«  //  quinto  libro  di  canzonette  a  4 
v<fci,in  Milano,app.  Fil.Lomazzo;  l598,in•4^ 
II  y  a  urie  deuxième  édition  de  ce  livre  publiée  chez 
le  même. — 10*  La  Pazziasenite,  raggionamenti 
vaghi  e  dilettevoti,  eomposti  e  dati  in  luce 
colla  musica  a  ire  voci;.  Venise,  1598,  in-4° 
obi.;  Cologne,  1601,  in-4»,et  Venise,  1627,  in-4*. 
Cet  ouvrage  est  une  espèce  de  comédie  en  musi- 
que à  trois  voix ,  dans  le  genre  madrigaiesqae,  à 
imitation  de  VAnfipamassoâ^Hovsc»  Vecclil.  — 
1  {•Coneerti  ecctesiasticiaottovoci;  in  Venezia, 
app,  Ricc.  Atnadino,  i598Jn-4o.  —  \2o  Salmi 
a  quattro  vod  intieri  in  concerto;  ibid.,  1598, 
in-40.  —  13»  Missa  solenne  aotto  voci  dentrovi 
variati  coneerti  ail'  introito^  qraduale,  ojfer- 
torio,  levalione  et  communione.  Et  net  fine 
ffinno  de  gli  gloriosissimi  SS.  Ambroggi  et 
Agostino.  Libro  ter to  deglisacri  coneerti.  il 
tutto  nuovamente  composto,  et  dato  in  luce 
nelV  oecasione  del  Capitolo  générale;  in  Ve- 
netia,  app.  Rice.  Âmadino,  1599,  in-4».  II  y  a 
une  deuxième  étftion  de  cet  onvrage  publiée 
chezGtacomo  Vincenti,  en  1606,  in-4».  —  14*  5e- 
condo  libro  di  Madrigali  a  5  vod  ;  in  Venetia, 
app.  Ricc,  Amadino,  1600,  in-4''. — 15»  Sin/onie 
ecclesiastiche  ossia  canzoni  francesi  per  can- 
tareelsonare  a  ^  vod,  op.  16;  ibid.,  16OI, 
in  4«.  Il  y  a  une  deuxième  édition  de  cet  ouvrage 
publiée  diez  le  même,  en  1607,  in-^».  —  1 6«  ferzo 
libro  di  Madrigali  a  5  vod  ;  ibid.,  1602,  in-4* 
obi.  Ce  livre  a  été  réimprimé  en  I608,  chez  le 
même  éditeur,  sons  ce  titre  :  Festino  nella  sera 
del  giovedi  grosso.  Terzo  libro  madrigalesco 
c(m  5  vod.  — 17*  Fantasie  e  canzoni  alla /ran- 
cese  a  quattro  vod  per  sonare  nel  organo, 
ossia  allro  stromento  ;  ibid.,  1603 ,  in-4*.  — 18® 

fif  J'Ignore  la  Talear  de  ce  mot  qui  ne  se  trooTe  daiM 
aocan  dletionoatre,  et  quldolt  appartenir  à  quelque  patola 
Vénttlen  on  bolonais,  à  moins  que  ce  ne  aolt  une  con- 
tractiou  de  UtanU. 


TirsiyFili  et  Clorl,  Madtigalia  3  vod,  Ubro 
^erso; ibid.,  1604,  in-4*  ob!.  —  19*  Conc/tufoiit 
nel  suono  delC  organo,  novetlamente  tradoUt 
et  diluddatein  scritfori  musid  ed  organisti 
eelebri,  op.  20  ;  in  Bologna,  app.  6to.  iTosji, 
I609,in-4o.  Cette  édition  est  la  deuxième  :  |1< 
gnore  la  date  de  la  première.  —  *i0o  Motettiadw 
vod,  che  concertano  a  vicenda  in  vari  modi, 
op.  21.;  ibid.,  1609,  in-fol.  Celte  édition  est  la 
deuxième.  Je  crois  qoe  cet  ouvrage  est  leménie 
qui  a  paru  à  Milan,  riiez  Philippe  Loinazzo,  sous 
le  titre  de  Coneerti  moirmi  a  due  vod  roa  tl 
basso  per  V organo,  -—  21»  Li  Metamorfosi  m«- 
sicali,  quarto  Ubro  délie  canzonette  a  tre 
vod;  in  Venetia,  app.  Ricc.  Amadino,  I6O6, 
in-40  obi.  J'ai  vu  un  exemplaire  de  cet  ouvrage 
avec  un  frontispice  daté  de  1605.  Il  est  vraisem- 
blable que  c'est  la  même  édition.  —  22«  Caria  di 
sacre  Lodi  a  4  vod  ;  in  Miiano,  app.  Fil.  Ia- 
mazzo,  1605,  in-40.  —  23*  X'or^anosttOJiariJio, 
opéra  ventesimaquinta  ;  in  Venetia,  app.  Ricc. 
Amadino,  1605,  in-fol.  Je  ne  connais^cetoofrage 
que  par  1«  deuxième  édition ,  publiée  chez  le 
même,  en  1611 ,  in-fol.  Pour  introduction  à  ce 
livre  intéressant,  on  trouve  dans  la  deQ\ièoie 
édition  un  dialogue  de  sept  pages  coocemant 
Part  de  jooer  correctement  la  basse  conlînnc  sur 
Porgue,  de  tontes  les  manières.  Parmi  les  règles 
que  donne  Tautear  pour  cet  acoompagneroeat 
sontcelles-d  :  «  l*Que  snr  les  nott«  qai  n'ont 
«  pas  la  quinte  juste,  il  faut  mettre  la  tierce  et 
«  la  sixte  ',  2*  que  les  notes  altérées  par  les  acci- 
t  dents  veulent  également  la  tierce  et  ta  sixte.  • 
Si  ces  règles  se  trouvent  dans  rédifion  de  1605, 
Banchieri  doit  être  placé  parmi  les  plus  andeas 
auteurs  qui  ont  posé  les  bases  d^me  bonne  mé- 
thode dMiarmonie  pratique.  Cet  écrivain  cite  seo 
dialogue  (Cartella  di  musica,  p.  150)  comme 
ayant  été  imprimé  séparément  à  Milan,  chef 
Lomazzo;  mais  il  n'en  indique  pas  la  date.  Il  y 
a  une  troisième  édition  de  V  Organo  suonarino, 
datée  de  Venise ,  1628,  in-4o  :  elle  est  à  la  bi- 
bliothèque dn  Lycée  communal  de  mosiqoe  df 
Bologne.  M.  Gasparl,  bavant  musicien  et  bibKo> 
graphe  en  cette  ville,  possède  on  exemplaire  d'mie 
quatrième  édition  donnée  à  Venise  par  Alexandre 
Vincenti,  en  1638.  El.e  est  indiquée  comme  l'ao* 
Tre  43"*  de  rauteur;ma{s  il  »*y  trouve  de  Kraodi 
chang^ements ,  et  l'important  dialojsue  doot  il 
vient  d*ètre  parié  ne  s'y  trouve  pas.  — 24«  lafru- 
denza giovenile,  comedia  in  musica;  in  Mi- 
iano, app.  Tini,  1607,  in-4*  obi.  Cet  onvrage 
est  la  contre- partie  de  LaPazzia  senile.  —  25* 
Vorgano  suonarino  piccolo;in  Venetia,  app- 
Rieciardo  Amadino,  1608,  in-4».  Cest  un 
abrégé  du  grand  ouvrage  précédemment  até.— 


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BANCeiERI 


335 


^6"  CarUlla  musicale  nel  canto  ûgurato;  in 
Veneiia,  app.  Giacomo  Yincenii,  1610,  in- 4*. 
Celte  Mition  est  1a  deaxième  :j*ignore  la  date  de 
la  première,  qui  avait  para  également  chez  Jac- 
ques VincentL  L'ouvrage  a  été  réimprimé  avec 
un  petit  traité  du  plain-cliant  qui  avait  paru  en 
t61t  chei  Lomatzo,  à  Milan,  sons  le  titre  de 
Cariêllma  di  eanii^ermOf  et  qui  a  été  réim- 
primé à  Botogne,  eo  1614,  sous  le  même  titre. 
La  troisième  édition  de  la  Gartella  a  pour  titre  : 
Carlella  musicale  nel  canto  figurato,  fermo 
et  contrapunto  del  P,  D.  Àdriano  Banchieri, 
Bolognese  monaco  Olivetano.  Novamente  in 
quesla  terza  impressione  ridoita  dalV  anlica 
alla  moderna  pratticOf   et  dedicata    alla 
santîssima    Madonna   di  Loreto;  in  Vene- 
ziOtOpp.  Giae.  Vineenti,  1614,  1  vol.  in-4''.  Ce 
iJTre  est  composé  de  plusieurs  parties  qui ,  dans 
la  première  édition  de  cette  Biograpliie  des  ma- 
sicieos  ont  été  indiquées  comme  anlant  d'ouvra- 
ges différents,  quoique  leur  pagination  se  suive 
sès»  interruption,  le  crois  pourtant  qu'il  n'y  a 
pts  eu  d'erreur  dans  cette  indication  et  qnMl  a 
Hé  Tait  des  tirages  séparés  de  chacune  de  ces 
parties,  car  elles  ont  toutes  un  frontispice  spécial, 
arecladate  de  1613,  tandis  que  le  titre  général 
<ia  livre  porte  celle  de  1614.  Quoi  qu'il  en  soit 
l'otifrage  est  eompoi^  de  la  manière  suivante  : 
i"*  un  cahier  non  chiffré  contenant  au  revers  du 
frontispice  la  figure  de  la  Vierge  de  Lorette  avec 
«ieoi  eanons,  le  premier  à  trois  Toix  et  l'autre  à 
nnq  voix;  pnisi*épltredédicatoirea/a  santissima 
Madonna  di  Lot etOt  nnavis  de  l'imprimeur  911 
lecteur,  le  plan  d'une  académie  de  sciences,  de  lit- 
t^ture  et  de  musique  que  Banchieri  voulait  faire 
ériger  dans  son  monastère,  la  table  des  matières 
et  le!\  erraia.  79  A  la  page  première  du  cahier 
uivant,  l'auteur  s^excuse  de  ce  que  plus  d'une 
année  s'fr4  écoulée  pendant  IMmpression,  sur  ce 
que  riniprimeur  l'avait  prié  d'ajouter  quelque 
clK)»e  à  son  livre  concernant  l'art  moderne  de 
ta  coinpo»itîon  (c'est-à-dire  celui  queMonteverde, 
Jacques  Perl,  CaccinI,  Marco  de  Gugliano  et  d'an- 
tres avaient  mis  en  vogue  depuis  environ  quinte 
sn<),  œ  qu^il  a  fait  Puis  viennent  des  madri- 
gaox  et  de»  canons  à  la  louange  de  Banchieri , 
•tii  a\i»  }.ur  l'étude  des  éléments  de  la  musique, 
du  plain-ciiant  et  dn  contrepoint,  le  portrait  de 
Fauteur,  et  enfin  la  méthode  de  solmisation  d'a- 
près la  main  musicale  attribuée  à  Guido  d'A- 
r«zro,  et  les  muances.  De  la  page  18  jusqu'à  U 
page  24  se  trouve  l'exposé  d'une  nouvelle  mé- 
tliod«^  uns  miiances  par  les  six  syllabes  ut,  réj 
mi.  An,  sol,  la,  auxquelles  Banchieri  ajoute  une 
septième  qu  il  nomme  ba.  Il  avait  emprunté  cette 
«dee  à  U  Modulata  Pallas  de  Henri  Van  de 


Putte  (Erycius  Putianus),  publiée  à  Milan  en 
1Ô99;  mais  il  fut  le  seul  théoricien  italien  de  ce 
tempe  qui  l'adopta.  3a  La  deuxième  partie  de  l'ou- 
vrage est  intitulée  :  Brevi  et  ptimi  documenti 
musicali  a  glifigliueli,  et  altri,  ehe  dtfside- 
rano  assicurarsi  sopra  il  canto  /Igurato;  in  Ve- 
netia,app.  Giac.  Vincentit  1613.  Ces  documents 
ont  pour  objet  l'ancien  système  de  mesures,  des 
ligatures  et  des  points  dans  ses  diverses  accep- 
tions, avec  des  exercices  pour  la  division  des 
temps.  Celte  partie  est  renfermée  dans  les  pages 
26  à  51.  40  Des  solfèges  en  canons  à  deux  voix 
forment  la  troisième  partie  du  livre  et  ont  poar 
titre  :  Duo  in  eontrappunto  sopra  ut,  re,  mi, 
fa,  sol,  la,  utili  a  gli  figliuoli,  et principianti, 
che  desiderano  pratieare  le  note  eantaHli, 
con  le  reali  mutationi  semplieemento,  econ  il 
maestro.  InVenetia,  app.  Giac.  Yincenti,  I613. 
6*  Dans  la  quatrième  partie  se  trouve  le  petit 
traité  du  plain-chant,  sons  le  titre  de  Altri  do» 
eumenti  nel  canto  fermo,  etc.;  in  Venetia, 
etc.,  1613.  6«  Le  traité  des  règles  du  cuntre|M)int 
remplit  la  cinquième  partie,  qui  commence  à  la 
page  89  et  finit  à  la  page  150.  ?<>  La  sixième 
partie  a  pour  titre  :  Canoni  mvLsicali  a  quattro 
voci.  Bnlro  gli  quaU  (oltre  la  curiosità)  si 
comprendono  moite  utililà,  ches^appartengono 
al  canto  Jiguralo ,  eontrappunto ,  et  canio 
ferma,  in  Venetia,  etc.,  1613.  Ces  canons,  an 
nombre  de  huit,  sont  curieux  parleurs  énigmes. 
8®  Enfin  la  septième  partie  est  le  traité  de  la  com- 
position appelée  moderne  par  Banchieri,  auquel 
il  a  donné  ce  titre  :  Moderna  pratica  musicale, 
prodotta  dalle  buone  osservationi  de  gli  Mu- 
sici  antichi,  alV  atto  pratico  de  gli  compost^ 
ton  moderni.  Opéra  trentesima  settima,  no- 
vamenle  nella  ier%a  impressione  délia  car- 
tella  aggiuntata,  etc.,  in  Veneltaj  etc.,  1613. 
L'objet  principal  de  cette  paHie  du  livre  est  de 
faire  comprendre  le  nouveau  système  de  notation 
snhAtitué  à  celui  des  proportions;  ce  que  Baa« 
cliieri  explique  par  des  exemples  prati«,uea  em- 
pruntés à  divers  auteurs  célèbres;  puis  il  en- 
seigne brièvement  à  former  la  basse  continue 
sous  le  chant,  et  termine  par  des  exemples  des 
formes  nouvellement  introduites  dans  les  orne- 
ments de  ce  chant.  A  l'égard  des  changements  ra- 
dicaax  qui  viennent  d'Mre  faits  dans  l'Iiarmonie 
et  dans  la  tonalité,  il  ne  les  comprend  pas  plus 
que  les  autres  maîtres  de  son  temps.  —  21^  Diret- 
torio  monastkco  di  canto  fermo  per  uso  délia 
congregaisùme  Olivetana,  Bologne.  Gio.  Rossi, 
1615,  in-4».  Maxzncbelli  cite  cet  ouvrage  sons 
le  titre  latin  :  Directorium  cantus  monastiei , 
de  preparationead  cantum  et  de  modulatione 
organi,  Bologne,  1615.  Cest  le  même  ouvrage 


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286 


BAr^CHlERI  —  BANDELLONI 


dont  Banchieri  a  donné  une  nouvelle  édition  inti- 
tulée :  llcantore  Olivetano;  Bologne,  G irolamo 
Mascbeioni,  1622,  in-4».  —gS^Salmispezzatiab 
voci;in  Venetia,app.  «tcc.-imadino,  tel  6,  in-4". 

—  290  Nuovi  pensieri  ossia  concerd  a  qtiattro 
per  sonare;  in  Milano,  appresso  Fil.  LomaaOj 
1616.  in-4*.— 30*  Seconrfi  yiuovipensieri  a  9tto^ 
/ro  ;  ibid. ,  1617,  in-4'. — 3  r  Conc«rtt  morfcrni  a  2 
voci  con  il  basso  da  sonare  per  gli  stromenti  a 
penna  ;  ibid.,  1617,  in-4*  obi.  Il  y  a  une  deuxième 
édition  de  cet  œuTre,  publiée  par  le  même  édi- 
teur, mais  dont  i'ignore  la  date.  —  32o  Modema 
Armonia  per  sonare  a  quaitro  voci  e  stro- 
menti; in  Venetia  app,  Rïce.  Amadino^  1619, 
m-4*.  C'est  une  deuxième  édition.  —  33**  Vezzo  di 
Perle  sopra  la  cantioa  délia B.  M.  V.  a  2  voci; 
in  Venezia,  VincenH,  i620, in^".  —  34** Libro 
primo  délie  messe  etMotteticorrenti  con  basso 
continuo  e  2  tenori,  op.  42;  ira  Venezia,  app, 
Vincenti,  1 620,  in-40.  —  35*  LaBarca  di  Venezia 
a  Padua,  madrigali  a  3  voci  ;  Venise,  1623,  in-4« 
obi  .—St'^Villanelle  giovenile  a  tre  voci;  Venezia, 
Vincenti,  1 623,  in-4o.— 37<>  Canoni  a4  vod;  in  Mù 
lano;  FiL  Lomazzo,  in-fol. — 3%**  Messe,  Salmi 
e  Litanie  a  3  voci;  Venise,  Vinoenti,  1625,  in-4<>. 

—  39**  Tanie  econcerti  délia  Madonnaa  2,  3  et 
4  voci;  ibid.,  in-4«.  —  40»  Messe  a  cinque  voci, 
ibid.,  l625,in-4o.— 41"  Terzo libro dinovi pen- 
sieri ecclesiasticia  2  voci;  Bologne,  Rossi,  1626, 
in-4*.— 420  Quarto  libro  di  novi  pensieri  a  voce 
sola;  Venise,  Vincenti,  1626,  in-fol.— 43oii;»M 
in  concerto  a4,  ô  et  S  voci;  ibid  ,  1627,  in-40.— 
44"*  Gemelli  armonici,  motteti  a  2  vod;  ibid. 
1625,  in-40.—  450  II  ses(o  libro  di  canzonette  a 
3  voci; ibid.,  1628,  in-4o.— 46o  II  quarto  libro 
di  madrigali  a  5tM)ci;ibid.,  1628,  in'4o. —  47o 
Il  principiante  Fanciullo,  Venise,  1626,  in-40. 
— 48»  //  virtuoso  ritrovato  accademico,  concerti 
a2,,Z,ketb  stromenti;  Venise,  1626,  in-40.  — 
490  La  Flda  Fandulla,  comedia  esemplare  (en 
pix>se)  con  musicali  intermedi  apparenti  e 
inapparenii;  Bologne,  1628  et  1629,  in-8*  obi.— 
50"*  Trhttenimenti  di  villa  ooncert<tti  a  5 
voci;  Venise,  1630,  m-4o.  L'ouvrage  qui  a  été 
publié  à  Ingolstadt,  en  1629,  sous  ce  titre  :  Dia- 
logi,  concentus  et  sffmphoniœ  2  vocibus  de- 
cantandie ,  et  avec  le  nom  de  Banchieri,  est  sans 
doute  la  réimpression  d'un  des  recueils  précé- 
dents. Donfrid  a  inséré  dans  sa  Corolla  mu- 
siea  une  messe  dominicale  à  4  voix  sur  le  | 
plain-chanl  de  la  messe  des  dimanches,  par  Ban-  1 
cbieri.  On  a  inséré  des  madrigaux  à  5  voix  de  | 
cet  auteur  dans  la  collection  de  pièces  de  ce  | 
genre  intitulée  :  Il  Cardillo  cantante  (  Le  Char- 
donneret chantant  ),o««ta  ma^rtj/a/t  a  5  voct  , 
di  vari  autori  eccellentissimi;  in  Venetia,  ' 


app.  Giae,  VincenU,  1607,  in-4*  obi.  Le  re- 
cueil de  motets  arrangés  par  Coppino,  ou  Cop- 
pinus,  imprimé  chez  Tini  à  Milan,  en  1607  (voy. 
Coppinus),  contient  des  pièces  de  Banchieri.  Il 
s*en  trouve  aussi  dans  la  Battuta  dichiaraia 
de  Pisa  (009.  ce  nom) ,  et  des  pièces  d'orgue 
du  même  ont  été  insérées  dans  la  seconde  partie 
du  Transilvano  de  Dirula  (voy.  ce  nom). 
Mazzuchelli  attribue  à  Banchieri  un  écrit  inti- 
tulé :  Lettere  armoniche;  Bologne,  1628.  Ce 
moine  était  aussi  poète,  et  a  composé  plasicore 
comédies  qu'il  a  publiées  sous  le  nom  acadéim- 
que  de  Camillo  Scaligeri  délia  Fratta, 

BANGK  (Charles),  compositeur  de  chan- 
sons allemandes,  né  à  Magdeboorg  en  1804. 
Après  avoir  appris  les  éléments  de  la  musique  et 
avoir  terminé  ses  études  littéraires ,  il  se  rendit 
à  Dessau  près  de  Frédéric  Schnôder,  en  1829, 
et  prit  de  lui  des  leçons  d'harmonie  et  de  com- 
position. En  1833  il  partit  pour  l'Italie  avec  le 
poète  C.  Alexander,  son  ami  ;  il  y  passa  deux  an- 
nées, pois  revint  en  Allemagne.  Après  avoir  sé- 
journé quelque  temps  à  léoa,  où  il  publia  diffé- 
rentes œuvres,  il  est  retourné  à  Dresde  et  a  rédigé 
les  articles  de  critique  musicale  au  jooma!  de 
cette  ville.  Dans  une  lettre  insérée  au  letiqne  de 
Gassner  {voy.  ce  nom) ,  Banck,  dit  que  ses  pre- 
mières œuvres  intitulées  :  Chants  de  V Alle- 
magne et  Chants  de  V Italie  (sur  les  poésies 
d' Alexander),  furent  composées  pendant  sa  tra- 
versée de  la  Sicile. à  Trieste  et  à  Venise.  Ses 
Matinées  musicales  (  op.  27)  ;  son  Deutscher 
Liederbuch(lÀ^reàeLiedera\lemands),  op.  30; 
son  Salon  de  Concert,  op.  33;  ses  Chants  de 
Marie  (Aforien-Lecier),  op.  39  ;  son  Repos  du  soir 
(Abendrttch)  ;  enfin,  son  Recueil  de  douze  chants 
pour  la  jeunesse,  op.  48,  sont  empreints  d'un  sen- 
timent poétique  et  original.  Le  succès  des  œuvres 
de  Banck  a  été  populaire  en  Allemagne  :  par 
quelles  circonstances  se  fait-il  que  leur  mérite , 
leur  existence  même,  soient  ignorées  hors  de  la  pa- 
trie de  l'auteur? 

BANDELLONI  (Luigi),  poète  et  com- 
positeur, né  à  Rome ,  et  vivant  actuellement 
(  1858)  en  cette  ville,  a  eu  pour  maître  de  con- 
trepoint un  moine  nommé  le  P,  TeoJUo.  Pour 
le  chant  et  Texpression,  il  s*est  fait  imitateur  de 
Zingarelli.  Kaodier  a  dit  de  lui,  dans  sa  disser- 
tation sur  l'état  actuel  dé  la  musique  è  Rome.-. 
«  Nous  considérons  Bandelloni  comme  un  génie 
«  pour  la  poésie,  et  comme  un  beau  talent  pour  la 
«  musique.  Poète,  il  crée;  musicien,  il  arrange 
«  avec  goût.  Ses  ouvrages  sont  tous  d'après  les 
«  règles  de  Part  et  prouvent  une  grande  pro- 
«  fondeur  de  jugement.  »  Le  même  critique 
ajoute,  dans  un  autre  endroit  :  1  Bandelloni  vi- 


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BANDELLOJNI  —  BAI^DIERA 


237 


«  lrès-retiré,et  regrette  en  philosophe  les  erreurs 
«  de  son  époque»  quMl  châtie  souvent  fort  poé- 
«  tiquement  dans  ses  satires.  Son  dernier  poéine 
«  inédit,  dans  le  genre  didactique,  Sulla  musica 
«  o(/t>rna,  contient  tant  de  passages  pleins  d'es- 
«  prit,  tant  de  portraits  piquants  des  composi- 
t  tearsde  nos  jours,  qu'il  mériterait  bien  les 
<i  honneurs  d^une  traduction.  »  Les  meilleures 
compositions  de  M.  Bandelloni  sont,  dit-on,  quel- 
ques sonnets  de.Pétrarque,  des  octaves  du  Tasse, 
et  quelques  morceaux  du  Dante  quMl  a  mis  en 
musique,  avec  accompagnement  de  piano  ou  de 
divers  autres  instruments.  Ses  Preghiere  a  2)to, 
pour  trois  voix,  ont  été  pubfiées  à  Naples.  On 
connaît  aussi  de  ce  poéte-compositeur  un  Tan- 
tum  ergo,  un  hymne  à  sainte  Agnès,  des  messes, 
des  motets  et  des  psaumes  pour  plusieurs  voix 
et  orchestre,  ainsi  que  des  cantates,  sous  le  nom 
à'Àzioni  (eatralU  pour  différentes  voix  avec 
cbœors  et  instruments.  On  remarque  parmi 
cellcî5-ci  Alceste,  Pyrame  et  Thisbé ,  V Amour 
et  Psyché^  Clytemnestre  et  Égisthe,  la  Cas- 
sandra  et  Àgamemnon,  Tous  ces  ouvrages  sont 
dans  la  bibliothèque  musicale  de  M.  Pabbé  San- 
tini,  à  Rome. 

RANDEAALI  (David),  professeur  de  chant 
an  OonserTatoire  royal  de  Paris,  est  né  à  Lodi , 
en  1780.  Après  aYoîr  fini  ses  études  musicales, 
il  débuta,  dans  l'été  de  1806,  au  théâtre  Càrcano 
de  Milan,  comme  bu/fo  ienore^  emploi  fort  rare 
et  qui  Tut  en  quelque  sorte  créé  pour  lui.  Je 
crois  que  c'est  dans  l'opéra  d'Orgitâno  Non  cre^ 
dere  aile  apparenze  qu'il  se  fit  entendre  pour 
la  première  fois.'  Après  ce  début,  Banderali  chanta 
dans  différentes  Tilles  jusqu'en  1811,  où  il  re- 
vint à  Milan  pour  y  jouer,  pendant  les  saisons 
du  printemps  et  de  l'été,  au  théâtre  Careano. 
Peu  de  temps  après  il  quitta  la  scène  pour  se 
livrer  à  l'enseignement  du  chant  et  fot  nommé 
professeur  de  cette  partie  de  Part  musical  au  con- 
serratoire  de  Milan.  Dans  cette  situation,  pin- 
sieurs  cantatrices,  qni  depuis  lors  ont  acquis 
de  la  réputation ,  devinrent  ses  élèves.  Bien  que 
Banderali  ne  parût  plus  sur  le  théâtre ,  il  se  fai- 
sait entendre  quelqueTois  dans  des  coneerts; 
«'.'est  ainsi  qu'en  I8L7  il  chanta,  le  11  et  le  15 
avril,  i  la  Seala,  et  le?  mars  1819,  au  même 
théâtre. 

Consulté  par  M.  le  Tîcomte  de  Larochefoa- 
canlt  sur  le  choix  d'un  bon  maître  de  chant  ita- 
Tien  pour  le  Conservatoire  de  Paris ,  Rossini  in- 
diqua Banderali.  Un  commissaire  fut  envoyé  à 
Milan  poor  traiter  aTec  lui  ;  des  avantages  con- 
sidérables loi  forent  assurés,  et  il  Tint  s'établir  à 
Paris  au  commencement  de  1828;  mais  la  ré- 
volution de  juillet  1830  Tint  ensuite  changer  sa 


position  et  Tobliger  à  réclamer  par  les  TÔies  Ju- 
diciaires l'exécution  des  engagements  qu'on  avait 
pris  avec  lui  ;  cependant  il  n'a  jamais  cessé  ses 
fonctions  de  maître  de  chant  au  Conservatoire, 
et  forma  quelques  bons  élèves.  Il  est  mort  à  Pa- 
ris, le  13  juin  1849,  d*un  anévrysme  dont  il  souf- 
frait depuis  plusieurs  années.Comme  compositeur, 
Banderali  s'est  fait  connaître  par  quatre  Ariette 
ttaliane  per  soprano ,  publiées  à  Milan  ,  chez 
Ricordi ,  une  Cavatine  pour  soprano^  ibid.,  et 
Vingt  quatre  vocalises  élémen  taires  pour  mezzo 
soprano^  eh  quatre  livres  ;  Paris  et  Milan. 

BArVDf  (GioRGi-BmcmA),  cantatrice  connue 
en  France  sous  le  nom  deBantit  naquit  à  Monti' 
celli  d*Ongina ,  dans  le  Parmesan,  vers  1756, 
et  mourut  à  Bologne  le  18  février  1806.  Suivant 
une  autre  opinion,  elle  serait  née  en  1757,  à  Crema, 
dans  la  Lumbardie  Ténitienne.  La  beauté ,  l'é- 
tendue et  l'accent  de  sa  Toiz  en  Tirent  une  can- 
tatrice de  premier  ordre.  De  Vismes,  ancien  en- 
trepreneur de  l'Opéra,  entendit  un  soir,  en  1778, 
près  d'un  café,  sur  les  boulcTards,  une  voix  dont 
l'accent  le  frappa.  C'était  Brigide  Bandi  :  il  lui 
glissa  un  louis  dans  la  main,  et  lui  ditde  venir  chez 
lui  le  lendemain  matin.  Elle  fut  exacte  au  rendez- 
vous.  Après  avoir  entendu  deux  fois  un  air  de 
bravoure  de  Sacchini ,  elle  le  chanta  admirable- 
ment. De  Vismes  l'engagea  sur-le-champ  pour  la 
trdupe  de  l'Opéra-Buffa,  et  la  fit  débuter  par  un 
air  qu'elle  chanta  entre  le  second  et  le  troisième 
acte  d\tphtgénie  en  Aulide;  son  succès  fut 
prodigieux ,  et  dès  ce  moment  commença  pour 
elle  une  nouvelle  carrière.  Tour  à  tour  elle  a 
brillé  sur  les  principaux  théâtres  de  l'Europe.  En 
1780,  elle  alla  à  Vienne;  de  là  à  Florence  ;  en- 
suite à  Milan,  à  Venise,  à  Naples  et  à  Londres, 
où  elle  chanta  aTec  le  même  sufxès  pendant  neuf 
années  consécutives.  En  1786  elle  chantait  aTec 
Crescentini  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan,  et 
ce  fut  pour  elle  que  SalTatore  Rispoli  écriTit  dans 
cette  saison  son  Ipermestra.  Dans  l'été  de  1789, 
elle  chanta  au  même  théâtre  VEnea  e  Lavinia  de 
Guglielmi.  Enfin,  au  carnaTal  et  au  printemps  de 
1805,  elle  se  fit  entendre  aTec  Marchesi,  Gaetano 
CriTelli  et  Binaghi  sur  la  même  scène;  elle  n'était 
plus  alors  que  l'ombre  d'elle -même;  cependant  elle 
était  encore  écoutée  aTec  plaisir.  Après  sa  mort 
on  ouvrit  son  corps  pour  connaître  la  cause  delà 
IHiissance  extraordinaire  de  sa  voix,  et  l'on  crut 
pouvoir  Pattribner  au  volume  considérable  de  ses 
poumons.  Les  auteurs  du  Dictionnaire  des  Mu- 
sieiens  (  Paris,  1810)  ont  fait  deux  articles  de 
Bandi  et  de  Banti, 

BANDIERA  (Louis),  grand -cordelier  ou 
mineur  conventuel,  docteur  en  théologie,  et 
maître  de  chapelle  de  la  basilique  des  XII  apOtres, 


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238 


BAlSDIERiL  —  BANISTER 


à  Rome,  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle, 
a  publié  un  ouvrage  de  sa  composition  intitulé  : 
PtalnU  vesperlini  una  cum  aniiphonx^  Li- 
taniis  B.  M.  V  ei  responsorii  5.  Antonii  4 
vocum;  Rome,  And.  Rliei,  1663. 

BANDINI  (Arcb-Marib),  né  à  Florence, 
le  25  septembre  1726,  fut  l'un  des  littérateurs 
les  plus  savants  du  dix-boitièmesiècle.  Après  avoir 
fait  ses  études  chez  les  jésuites,  il  se  livra  en- 
tièrement aux  recherches  relatives  à  riiistoire 
littéraire.  Au  milieu  de  ses  travaux,  il  fit  on 
voyage  à  Vienne,  on  autre  à  Rome,  et  il  prit 
dans  cette  dernière  ville  les  ordres  ecclésiastiques. 
En  1756 ,  il  Tut  pourvu  par  TEmpereur  d^m  ca- 
noDîcat  à  Florence  et  de  la  place  de  bibliothé- 
caire en  chef  de  la  bibliothèque  Laureotienue. 
)1  conserva  ce  dernier  emploi  jusqu'à  sa  mort  ar- 
rivée en  1800.  Par  son  testament  il  a  fondé  une 
maison  d^édiication  publique  et  a  consacré  le 
reste  de  son  bien  à  divers  actes  de  bienfaisance. 
Parmi  ses  écrits,  on  distingue  ceux-ci,  relatifs 
à  Thistoire  de  la  musique  ;  1"*  JHuertaiio  de 
saltationibus  ceterum ,  qui  a  été  insérée  dans 
le  tome  V  des  œuvies  de  Meursius.  -*  2*  £>e  vUd 
et  scriptis  Joan.  Bapt,  Donii  Palricti  Floren- 
Uni ,  libri  V,  adnotationibus  illuslrati,  acce- 
du  ejusdem  Donii  Htterarium  commercium 
nunc  primum  in  lucemeditum;  Florence,  176&, 
in-fol.  Je  ne  sais  où  Forkel  a  trouvé  que  cette 
dissertation  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Doni  est 
en  deux  volumes  in-folio  ;  Lichtenthal  n'a  pas 
manqué  de  le  copier  en  cela. 

BANEUX  (....)>  né  à  Paris  en  1795,  a 
été  admis  au  Conservatoire  comme  élève,  et  y 
a  reçu  des  leçons  de  M.  Dauprat  pour  le  cor. 
Après  avoir  terminé  ses  études ,  il  est  entré  à 
l'orchestre  du  Gymnase 'dramatique  comme  pre- 
mier cor,  et  de  là  est  passé  à  l'Opéra-Comique 
en  1825,  où  il  a  été  nommé  cor  <o/o en  1837.  Pen- 
dant toute  la  durée  de  Texistenoe  du  Gymna»e 
de  musique  militaire^  Baneux  y  fut  professeur 
de  cor.  Il  est  mort  subiteaoent  le  IS  octobre  1854 , 
à  l'Age  de  cinquante-neuf  ans.  Il  a'est  fait  cod^ 
naître  cdknme  compositeur  par  une  Fantaitie 
pour  cor  et  piano ,  publiée  à  Paris,  chei  Janet 
et  Cotelle. 

BAiVEUX  (Mathibu-Gostavb),  fils  da  pré- 
cédent, né  à  Paris,  le  ISjain  1825,  futadmisau 
Conservatoire  le  24  octobre  1886,  comme  élève 
de  Dauprat  pour  le  cor,  après  avoir  reçu  de 
son  père  les  premières  leçons  de  cet  instrument. 
Le  premier  prix  loi  fat  décerné  en  1840.  U  fit 
aussi  à  la  même  époque  des  études  de  compo- 
sition sous  la  direction  d'Halévy.  Engagé  comme 
premier  cor  à  l'Opéra-Comlque,  il  a  été  pendant 
plusieursannéesattachéàrorclMStrede  cetbéàlre; 


mais  il  a  donné  sa  démission  en  1849,  et  a  voyaj^é 
,  ensuite  pour  donner  des  concerts.  En  1853,  il 
était  en  Italie;  mais  après  la  mort  de  son  père 
.  il  est  rentré  à  l'Opéra-Comique  en  qualité  de  cor 
I  solo.  U  a  écrit  plusieurs  morceaux  pour  ton  ins^ 
i  troment  et  a  publié  des  Variations  sur  un  air  fa- 
I  vori  de  /  Capulefi,  de  Belliiff ,  |M>ur  cor  et  or- 
j  cbeslre.  Œuvre  i'*;  Paris,  Ricliault. 

BAN  FI  (  Jou»),  luthiste  né  à  Milan,  dans  la 
première  moitié  du  dix -septième  siècle,  était  fib 
d'un  médecin  de  cette  ville.  Ayant  i^erdu  son  père 
dans  sa  jeunesse,  il  fut  obligé  de  se  réfugier  chez 
son  oncle,  Carlo  Francesco  Banfi ,  qni  lui  apprit 
à  jouer  du  luth.  Des  affaires  de  famille  ayant 
obligé  Jules  Banfi  à  faire  un  voyage  en  Espagne, 
son  vaisseau  fut  pris  par  un  corsaire ,  près  des 
c6tes  de  la  Catalogne,  et  lui-même  fut  conduit  à 
Tunis  et  vendu  comme  esclave.  Dans  cette  si- 
tuation il  se  souvint  qu'un  franciscain  lui  avait 
dit  qu'étant  aa.ssi  esclave  à  Tunis,  il  avait  obtenu 
sa  liberté  en  jouant  du  luth  devant  le  bey.  Banfi 
demanda  à  être  présenté  à  ce  prince  et  à  entrer 
à  son  service.  Son  espoir  ne  fut  point  déçu,  car 
il  devint  bientôt  le  favori  du  bey.  Profitant  de 
la  liberté  dont  il  jouissait,  il  se  mit  à  étudier  la 
fortification  des  places  et  rartillerie.*  Après  quel- 
ques années  de  séjour  à  Tunis ,  il  obtint  de  son 
mettre  la  permission  de  faite  on  voyage  en  Ita- 
lie, d'où  il  passa  à  Madrid.  Le  roi  d  Espagne  ayant 
été  informé  des  connaissances  que  possédait  Banlî, 
le  nomma  ingénieur  et  ensuite  lieutenant-général 
d'artillerie.  Walther  dit  qu'il  mourut  à  Madrid 
dans  cette  position  élevée.  Avant  d*entreprendre 
ses  voyeges,  Banfi  avait  publié  on  traité  de  l'art 
de  jouer  de  la  guitare ,  sous  ce  titre  :  //  maes- 
tro di  ehitarra;  Milano,  1653. 

BANISTER  (  Jean),  violoniste  et  directeur 
de  la  chapelle  de  Chartes  II,  roi  d'Angleterre, 
naquit  dans  la  paroisse  de  Saint-Gilles ,  près  de 
Londres ,  vers  1630.  Son  père ,  musicien  au  ser- 
vice de  cette  paroisse ,  lui  enseigna  les  premiers 
principes  de  la  musique;  en  peu  de  temps  il  de- 
vint un  violoniste  habile;  le  roi  d'Angleterre  ren- 
voya en  France  à  ses  frais,  pour  quil  y  perfec- 
tionnAt  son  talent.  A  son  retour  il  fut  nommé 
membre  delà  chapelle  royale;  mais  il  perdit  cette 
place  pour  avoir  dit  devant  le  roi  que  le  talent 
des  Anglais  sur  le  violon  était  inférieur  à  celui 
des  Françaia.  Dans  oette  situation ,  il  cberclia  à 
tirer  parti  de  sen  talent  en  fondant  cliei  lui  des 
soirées  de  musqué  et  une  école  à  laquelle  il 
donna,  en  1676,  le  titre  pompeux  d'Académie. 
Banister  a  mis  en  musique  l'opéra  de  Circé,qm 
fut  représenté  au  théâtre  de  Dorset-Garden ,  en 
1 676.  On  a  aussi  des  airs  de  sa  composition  insérés 
dans  les  collections  de  son  temps,  et  plusieurs 


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BAI91STËK  —  BANWART 


339 


morceanz  pour  le  Tiolon.  Il  mourut  le  3  octobre 
1676,  et  fut  inliumé  à  Tabliaye  de  Wetomioster. 

BANISTER  (Jban),  surnommé  le  Jeune, 
fils  du  précédent,  né  à  Londres  vers  1663,  apprit 
à  jouer  du  violon  sous  la  direction  de  son  père. 
Ayant  été  admis  comme  violoniste  au  tlié&tre  de 
Dniry-Lane,  il  conserva  cet  emploi  jusqu'en  i720, 
époque  où  il  fut  remplacé  par  Carbonelli.  11  est 
mort  en  1725.  On  a  de  lui  des  caprices  variés 
pour  violon ,  insérés  dans  la  collection  intitulée 
Division  Violin;  il  a  aussi  publié  une  collection 
de  musique  de  différents  caractères  composée 
par  lui  et  par  Godefroy  Finger. 

Un  descendant  de  cette  famille,  nommé  Henri 
J.  BanisteTf  est  un  bon-  violoncelliste  qui  a  pu- 
blié une  suite  d'études  pour  son  instrument ,  .et 
uo  livre  intitulé  Domestic  mmstc/or  the  weal- 
thy;or  a  plea/or  ihearts  and  Us  progress 
(  Musique  domestique  potir  le  ricbe,  ou  plaidoyer 
en  faveur  des  arts  et  de  leurs  progrès  ).  Londres, 
1S43,  in-S^ 

BAN3^ER  (Richard),  savant  ecclésiastique 
anglais,  docteur  eu  théologie  à  Tuniversité 
d'0](foni,  naquit  vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle.  Il  a  fait  imprimer  un  discours  d'inaugura- 
tion d'un  orgue  qu'il  avait  prononcé, sous  le  titre 
àe  Mustek  ai  Worcester;  Londres,  1737,  in-8o. 

BANMIËRI  (  Antoinb),  né  à  Rome  en  1638, 
fat  amené  très-jeune  à  Paris.  11  était  laid  et 
contrefait ,  mais  doué  d'une  des  plus  belles  voix 
de  soprano  qu'on  eùi  jamais  entendues.  Ayant 
eu  Tbonneur  de  chanter  devant  Anne  d'Autriche, 
mère  de  Louis  XIV,  cette  princesse  le  prit  en 
affection  et  le  combla  de  bontés.  Pour  prévenir 
la  perte  de  sa  Toix,  Bannieri  engagea  un  chirur- 
gien k  lui  faire  l'opération  de  la  castration.  Ce- 
lui-d  n^y  consentit  que  sous  la  promesse  d*un 
secret  inviolable.  Quelques  années  après ,  on 
s'aperçut  qu'au  lieu  de  muer,  la  voix  de  Ban- 
oieri  embeUiasait  tous  les  )ours,  et  Ton  découvrit 
enfin  quelle  en  était  la  cause.  Cela  vint  aux  oreil- 
les du  roi ,  qui  l'Interrogea  pour  savoir  qui  lui 
avait  fait  Fopération  :  Sire,  lui  dit  Bannieri, >'ai 
donné  ma  parole  d'honneur  de  ne  point  le 
nomnvT,  et  je  supplie  Votre  Majesté  de  ne 
pas  nCy  contraindre.  —  Tu/ais  Men,  lui  répon» 
dit  Louis  XI V,  car  Je  le  ferais  pendre ,  et 
c'est  ainsi  que  je  fer  ai  traiter  le  premier  qui  s*  a- 
visera decommettreune  pareille  abomination. 
Le  roi  voulait  d'abord  chasser  le  chanteur  ;  mais  il 
lui  rendit  ses  bontés ,  et  ne  lui  accorda  sa  re- 
traite que  lorsquMl  eut  atteint  l'Age  de  soixante- 
dix  ans.  Dannieri  vécut  encore  plus  de  trente  ans 
et  mourut  en  1740,  Agé  de  cent  et  deux  ans. 

BANNIUS  (Jean-AHert),  ou  Barnos.  D'a- 
près le  titre  d^un  livre  publié  par  ce  savant.son 


nom  serait  Bannus,  car  il.  y  est  mis  au  génitif 
Banni,  II  a  été  réimprimé  de  la  même  manière  ' 
dans  les  diverses  éditions;  mais  Descartes,  qui 
était  son  ami,  et  qui  en  parie  dans  piusieurs-de 
ses  lettres,  rappelle  Bannhu,  Dans  une  de  ces 
lettres,  écrite  en  1A40,  et  adressée  à  M.  de 
Zuitliohem  (1),  Tillustre  philosophe  nous  apprend 
que  Bannius était  prêtre  catliolique,  fixé  à  Harlem, 
très-honnéte  homme ,  qu'il  y  jouissait  d'une  cer- 
taine aisance  modeste,  et  que  non-seulement  il 
s'occupait  de  la  musique  théorique,  mais  qu'il  y 
avait  beaucoup  d'art  et  de  beautés  dans  les  airs 
de  sa  composition.  Ces  renseignements  sont  les 
seuls  que  j'aie  pu  trouver  sur  ce  savant,  de  qui 
Ton  a  uu  petit  ouvrage  de  quelque  intérêt  con- 
cernant la  musique  des  anciens ,  sous  ce  titre  : 
Dissertatio  epislolica  de  musicx  natura,  oH- 
gine ,  progressu  et  denique  studio  bene  insti- 
tuendOf  ad  incomparabilem  virum  Petrum 
Scriverium;  Harlem,  1637,  iii-12  (2).  Ce  petitécrit 
a  été  inséré  dans  la  deuxième  édition  du  recueil 
intitulé  :  Bugonls  Grotii  et  aliorum  de  omni 
génère  studiorum  recti  instituendo  disserta* 
tiones.  Amsterdam,  l64S,in-12.  La  dissertation  de 
Bannius  a  reparu  une  troisième  fois,  quelques  an» 
nées  après,  dans  un  recueil  qui  a  pour  titre  :  6e- 
rardi  Jo.  Vosii  et  aliorum  dissertationes  de  slU' 
diis  beneinstituendis;TraiBCi{àd  Rhenum,  lOdS 
in-i2.  Le  livre  de  Bannius  ou  Bannus  cité  par 
Boeder  (  Bibliogr.  crit.,  p.  S09},  sous  le  litre 
de  Delicias  musicœ  veteris ,  pourrait  bien 
n'être  que  l'ouvrage  précédent. 

BANTI,  Voyez  Bandi. 

BAN  W  ART  (  Jacques),  compositeur,  né  en 
Suède  au  commencement  du  dix-septième  siècle, 
fut  maître  de  chapelle  à  la  cathédrale  de  Cons- 
tance. Il  est  mort  peu  avant  16ô7.  On  connaît  de 
lui:^i»  Teutschmit  neucomponiren  Stûcken 
undCouranten  gemehrteTafel  Musik,  von  2,3, 
4  Instrumenten  ;  Constance,  1652,  in-4<*; 
^  2"*  Motetœ  sacrx  ex  Thesauro  musieo  Jac. 
Banwart,  von  I,  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  il 
Stimmen^  mit  4  Ripienis  ;  Con^ismce,  1661, 
in-4°.  La  Bibliothèque  impériale  de  Paris  possède 
aussi  de  cet  auteur  :  3**  Missarum  opus  k  et  b 
vocibus,  addita  unaa  10  vere  18  (vodbus) cum 
triplicibasso  adorganum,  lib.  l  e/  2  ;  Constance, 
I6a7,  in-4^Cet  ouvrage  est  indiqué  au  titre  comme 
l'oeuvre  premier  (  posthume  ),  ou  cinquième  de 
l'auteur.  Aucun  mérite  remarquable  ne  distingue 


(I)  T.  II.  Lettre  91*  de  réditton  bUne  pabUée  par  Uer- 
leller,  et  tome  Vlll"  des  œavres  de  Deacartes  pabUées  par 
M.Coiulo,  p  W»et  ftulr. 

(1)  La  date  de  laS»  donaée  daoa  la  première  édtUoa  de 
cette  Biographie  est  évidemment  bicxacte,  car  rouTnife 
cat  daté  des  calendes  d'octobre  IfM. 


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140 


BANWART  —  BARBARINI 


cesmeues  :  cependanttl  y  en  a  une  à  trois  diœurs 
qui  est  curieuse. 

3APT1STA  (Jean),  compositeur  de  mu- 
sique, vivait  vers  1550.  On  trouvé  quelques  mor< 
ceaux  de  sa  composition  dans  Touvrage  d^Am- 
merbach  intitulé  :  Orgel  oder  Instrumenten 
Tabulatur  (Tablature  pour  orgue  et  autres  ins- 
truments )  ;  Leipsicic,  1 57 1 ,  in-fol. 

Un  autre  musicien  du  même  nom ,  qui  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle, 
a  composé  plusieurs  oeuvres  de  sonates  de  flûte 
qui  ont  été  gravés  à  Paris. 

BAPTISTE  ANET,  dit  Baptiste,  eut  en 
France  la  réputation  d^étre  le  plus  habile  violoniste 
de  son  temps.  Il  avait  reçu  pendant  quatre  ans 
des  leçons  de  Corelli,  qui  lui  avait  enseigné  à  jouer 
correctement  ses  sonates,  ce  que  peu  de  gens 
pouvaient  faire  alors.  Lorsqu'il  vint  à  Paris,  il  Tut 
regardé  comme  un  prodige*^  et  cela  ne  paraîtra 
pas  étonnant ,  si  l'on  se  rappelle  Tétat  de  faiblesse 
où  était  alors  la  musique  instrumentale  en  France. 
On  assure  que  Baptiste  fut  l'un  des  premiers  vio- 
lonistes qui  jouèrent  sur  la  double  corde  :  cela 
n'est  pas  exact.  Ce  fut  vers  1700  qu'il  vint  à 
Paris  :  un  des  seigneurs  de  la  cour  le  présenta  à 
Louis  XIY,  en  donnant  de  grands  éloges  à  son  ta- 
lent. Après  que  le  roi  Peut  entendu,  il  donna 
Tordre,  sans  rien  dire  à  l'artiste,  qu'on  fit  venir 
un  des  violons  de  sa  musique.  Aussitôt  qu'il  fut 
arrivé,  Louis  XIV  lui  dit  :  Un  air  de  Cadmus 
(opéra  de  LuUi).  Le  ménétrier  joua  un  de  ceux 
dont  il  se  souvenait  Quand  il  eut  fini  :  Je  ne 
saurais  que  vous  dire.  Monsieur,  dit  le  roi  à 
.  Baptiste  :  voilà  mon -goût ,  à  moi.  Le  pauvre 
^lève  de  Corelli  comprit  qu'il  ne  pouvait  trouver 
<le  position  à  Paris  ;  car  la  France  n'offrait  alors 
aucunes  ressources  en  dehors  de  la  cour  {voy. 
Comparaison  de  la  musique  italienne  et  de  la 
musique  française,  par  De  la  Yiéville  de  Pre- 
neuse ,  i'"  partie  )  :  il  passa  en  Pologne ,  où  il  est 
mort,  chef  de  la  musique  du  roi.  U  a  publié  à 
Paris,  1»  Sonates  de  violon,  !•',  2«,  3e  livres.  — • 
2*  Deux  suites  de  pièces  à  deux  musettes,  œuvre 
^.^3o  Six  duos  pour  deux  musettes,  œuvre  S. 
.  BAFtlSTE  (Locis-ALBBRT-FRéDéfiic),  bon 
violoniste  et  compositeur  pour  son  instrument , 
naquit  à  Attiugen,  en  Soualie,  le  8  août  1700. 
Sa  famille,  française  d'origine,  avait  dû  s'expa- 
trier par  suite  de  la  révocation  de  Tédit  de  Nantes* 
A  i'&ge  de  trois  ans,  11  suivit  son  père  à  Oarm- 
«tadt,  et  il  y  resta  jusqu'à  ce  qu'il  eût  atteint  sa 
<lix-6eptième  année.  Ses  voyages  l'amenèrent  à 
Paris  en  1718  ;  mais  la  musique  française  ne  fut 
point  de  son  goût  et  il  partit  pour  l'Italie,  qu'il 
parcourut,  ainsi  que  plusieurs  autres  pays  de 
r£urope.  En  1723  il  se  fixa  à  Cassel,  où  il  se  fit 


maître  de  danse.  On  a  de  lui  :  —  !<>  Douze  solos 
pour  le  violon.  — 2°  Six  solos  pour  le  violoncelle. 
— 30  Six  trios  pour  hautbois  et  basse.  —  4«  Plus  de 
trente-six  solos  pour  la  basse  de  viole.  — &<»  Douze 
concertos  pou  rie  même  instrument.  —  &*  Six  so- 
nates pour  la  flûte  traversière  :  ces  dernières  ont 
été  publiées  à  Augsbourg. 

BARATHE  (  L'abbé),  organiste  de  la  cathé- 
drale de  Saint-Flour,  est  auteur  d'un  petit  écrit 
où  se  font  remarquer  de  très- bonnes  idées  et  des 
sentiments  élevés.  Cet  ouvrage  a  pour  titre  :  U 
culte  religieux  aux  dges  de  la  foi ,  ou  Vin- 
fluence  du  chant  ecclésiastique  dans  la  reli- 
gion; Paris,  1847,  in- 12  de  96  pages. 

BARBANT  (Charles),  musicien  anglais, 
fut  organiste  de  la  chapelle  du  comte  Hasiang, 
ambassadeur  de  Bafière^  Londres,  en  1764.  Les 
catalogues  des  marchands  de  musique  de  I^ndres 
indiquent  les  ouvrages  suivants  de  sa  composi- 
tion :  —  1»  Symphonies  à  grand  orchestre,  œuvre  5. 
—2*'  Un  livre  de  trios  de  violon.  —  3<»  Un  œuvre 
de  trios  de  clavecin.  —  4»  Un  œuvre  de  duos  de 
flûte.  —  50  Deux  sonates  pour  clavecin.  On  con- 
naît aussi  de  lui  en  manuscrit  :  Hymni  Sacri, 
Àntiphonss,  en  partition. 

BARBARINI    (Mànfred-Lupi),    composi- 
teur qui  vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
était  né  vraisemblablement  à  Correggio ,  dans  le 
duché  de  Modène,  car  il  ajoute  à  son  nom  la  qua- 
lification de  Corregensis.  Quoi  qu'il  en  soft,  Bar- 
barini,  qui,d'aprèsleâavertissements  placés  en  tète 
de  ses  ouvrages,  parait  avoir  vécu  quelque  temps 
en  Suisse,  puis  en  Bavière,  a  mis  en  musique  à 
cinq  voix  l'éloge  des  villes  fédérées  de  la  Suisse 
par  Glaréan,  et  a  publié  son  ouvrage  sous  ce  b'tre  : 
Symphonie,  seu  insigniores  aliquotac  dulci- 
son»  quinque  vocum  melodix  super  2>.  Ben- 
rici  Glareani  Panegyrico  de  Helvetiarum  tre- 
decim  VrHum  laudibus  ;  Basilese,  ex  offidna 
HieronynU  burionis ,  impeiùis  Benrici  Pétri, 
1558,  in-80.  Cette  musique  est  réimprimée  ou 
ajoutée  à  la  suite  de  la  deuxième  édition  de  l'a- 
brégé du  Dodécacorde  de  Glaréan,  par  Won- 
negger  (Foyes  Glaréan),  qui  parut  chez  le  mèoe 
éditeur,  en  1559.  On  connaft  aussi  de  Barbarini 
une  collection  de  motets  à  4  voix  intitulée  :  Can- 
tiones  scieras  quatuor  vocum,  quas  vulgo  Mu- 
teta  vocantur,  novae  compositae;  Augustœ  Vin- 
delicorum,  per  Philippum  UMardum,  1580, 
in-4*  obi.  Quelques  morceaux  de  ce  musicien 
répandus  dans  divers  recueils  sont  désignés  siui- 
plement  par  le  prénom  Lupi,  ce  qui  ajoute  à 
l'iDoertitude  et  à  la  confusion  occasionnées  par 
les  musiciens  qui  ont  porté  le  même  uom,  et  qui 
ne  sont  pas  distingués  d'une  manière  suffisante. 
(Voyez  U}9\,) 


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BÂRBARINO  —  BARBE 


241 


BARBARINO  (BÀRTOLOMEo)»9onipositear, 
b6  à  Fabiano,  dans  la  Marclie  d*ADcAne,  et  qui 
ftjt  nommé  HPesarino,  a  publié:  —  io  Madrigali 
a  einqve  voci;  Venise,  1609.  ^2^  il  primo  libro 
d^  Motet ti  a  voce  sola,  o  in  soprano,  o  in  tC' 
nore;  Veoifte,  Amadino,  1610,  in-4°.  —  3°  lise- 
condo  lOnro  d^  Motetti;  Venise,  Bart.  Magni, 
1614 ,  iu-4°.  — 4»  Madrigalia  trevoci  da  can^ 
tarsi  net  clavicembalo;  Venise,  1617.  Des  mo- 
tets de  Barbarino  ont  été  insérés  par  Bonomelti 
dans  son  Parnassusmusictis  FerdinandxtiSfetc. 
Venise,  1615.  {Voy,  Bonohetti.) 

BARBARO  (Daniel),  patriarche d'Aqatlée, 
et  Ton  des  descendants  de  François  Barbaro ,  cé- 
lèbre littérateur  da  quinzième  siècle,  naquit  à 
VeDL<e,le  S  révrier  1513.  Il  fit  ses  études  à  Padoue, 
et  s^adonna  partkulftrement  aax  mathématiques. 
Ayant  éié  reçu  doetenr  de  la  'faculté  des  arts 
en  1»40,  Il  reioarna  k  Veuille,  et  Yers  1548  il 
fut  chargé  d'une  ambassade  auprès  du  roi  dUn- 
f^eterre,  Edouard  VI.  En*  1550,  on  le  nomma 
eoadjiiteur  dn  patriarche  d*Aquilée,  et,  dès  ce 
moment,  I!  prit  le  titre  de  Patriarche  élu.  Barbaro 
est  mort  à  Venise ,  le  12  avril  1570.  tl  a  donné 
une  traduction  italienne  de  Vitruve  sous  ce  titre  : 
J  dieci  llbH  deW  architettura  di  M.  Viiruvio, 
tradotti  e commentati ;  Venise,  1556,  in-fol.  11 
y  en  a  one  seconde  édition ,  qui  est  la  plus  es- 
timée; Venise,  1567,  in -40.  On  y  trouve  quelques 
notes  sur  la  musique  des  anciens.  En  1567  Barbaro 
a  donné  À  Venise  d'autres  commentaires  latins 
smr  Vitruve,  in-fol.,  dans  li^squeis  on  trouve  des 
notes  importantes  sur  le  13^  chapitre  du  10«  livre, 
qui  traite  de  l'orgue  hydraulique.  Le  père  Martini 
citeaosai  de  lui  un  traité  intitulé  :  Délia  musica, 
qui  est  resté  en  manuscrit.  (  Voy.  Stor,  délia 
musicaux,  I,p.  449.) 

BARBELLA  (Emiianoel),  né  à  Naples, 
commença  l'étude  du  violon  à  six  ans  et  demi , 
sons  la  direction  de  son  père,  François  Barbella. 
Après  la  mort  de  celni-d ,  Emmanuel  reçut  des 
conseils  deZaga.  Pascal) no  Bini,  élève  de  Tar- 
tim ,  loi  donna  ensuite  des  leçons  pendant  "plu- 
sieurs années.  Le  premier  maître  de  contrepoint 
de  Barbella  fut  Michel  Gabbalone;  puis  il  devint 
élève  de  Léo,  qui  disait  en  plaisantant  :  A'on  per 
questOf  Barbella  è  un  vero  asinoche  non  sa 
nUnte  (Si  ce  n'est  pour  la  musique,  Barbella  est 
un  Ane  qui  ne  sait  rien).  Il  deviut  habile  violo- 
niste ,  et  fit  quelques  élèves,  parmi  lesquels  on 
distingue  Raimondi.  Barbella  fut  grand  partisan 
do  système  harmonique  de  Tartini,  qu'il  ne  com- 
prenait pas.  Il  mounit  à  Naples  en  1773.  On  a 
publié  les  ouvrages  suivants  de  si  composition  : 
—  1*  Sir  dwapour  deux  violons;  Londres, sans 
date.  —  2»  Six  sonates  pour  violon;  Londres. 
BiOGR.  uHiy.  nés  mvsiciens.  —  t.  1. 


^3o  Six  duos  pour  violon, op,  3;  Paris.—  ioSio; 
duos  pour  violoncelle ,  op.  4  ;  Paris.  Burney  a 
inséré  dans  le  troisième  volume  de  son  histoire 
générale  de  la  musique  (p.  561  )  une  pièce  char- 
mante, à  double- corde,  de  ce  violoniste;  elle  a 
pour  titre  :  Tinna  nonna^  per  prender  sonno. 
On  a  gravé  chez  Louis,  à  Paris,  trois  œuvres  de 
duos  pour  deux  violons,  sous  le  nom  de  Bar- 
bella. 

BARBE  ou  BARBé  (Artoinb)  (1),  masiden 
belge  «  devint  maître  de  musique  de  la  maîtrise, 
à  Notre-Dame  d'Anvers  en  1527.  Il  était  renommé 
comme  musicien  de  grand  mérite  et  composa 
beaucoup  de  musique  d'église  dont  la  plus  grande 
partie  est  au)onrd'hui  perdue.  De  son  temps,  la 
musique  prit  un  grand  essor  à  Anvers.  Après  le 
décès  de  sa  femme,  il  se  fit  prêtre  et  célébra  sa 
première  messe  en  1548,  en  même  temps  que 
son  fils  Jean  Barbe  ou  Barbé ,  qui  fut  chapelain 
à  Notre-Dame  et  mourut  en  1573.  Antoine  Barbe 
mourut  le  2  décembre  1564,  et  eut  pour  succes- 
seur Gérard  de  Turnbout.  Outre  le  fils  dont  il 
vient  d'être  parlé ,  il  eut  une  fiUe  nommée  Jeanne, 
qui  fut  la  femme  du  compositeur  Séverin  Cornet 
(V.  Cormbt),  un  fils  naturel  appelé  CAar /es, 
et  un  autre  fils,  nommé  Antoine,  comme  lui. 
Dans  le  recueil  qui  a  pour  titre  :  Quatuor  vo- 
cum  musicœ  modulationes  numéro  XXVI  ex 
optimis  Auctoribus  diligenier  saluta  prorsus 
novx,  atquê  typis  hactenus  non  Excusée 
(Antverpiœ,  apud  Guillelmum  Vissenxum, 
1542,  petit  in-4«  obi.),  on  trouve  deux  motets  de 
eet  artiste.  Lequatrièmelivredes  cbansousà  quatre 
parties,  auquel  son  t  con  tenues  XXXI V  clian  - 
sons  nouvelles  (  Anvers  ,*Tylman  Susato,  1544), 
contient  aussi  une  chanson  d'Antoine  Barbe. 

BARBE  ou  BARBÉ  (Maître  Antoine  11*), 
fils  do  précédent ,  fut  musicien  instrumentiste  à 
Anvers.  Il  mourut  le  10  février  1604  et  fut  in- 
humé, comme  son  père,  dans  la  cathédrale.  Cest 
sans  doute  cet  artiste  qui  est  Fauteur  de  pa vannes 
et  courantes  insérées  dans  le  recueil  intitulé  Pe- 
tit trésor  des  danses  et  branles  à  quatre  et 
cinq  parties  des  meilleurs  autheurs  propres 
à  jouer  sur  tous  les  estrumenz  (sic);  à  Lou- 
vaifi,cbez  Pierre  Phalèse,  libraire  juré,  l'an  1573, 
in-4*  obi. 

BARBE  ou  BARBÉ  (Antoine  IIP),  filsdu 
précédent,  et  petit-fils  de  Maître  Antoine  I*', 
fut  excellent  musicien  et  organiste  distingué. 
En  1595,  il  obtint  la  place  d'organiste  à  l'é- 

(1)  Je  suta  redevable  k  robngeaDce  de  H.  Léon  de  Bur- 
bure  des  nouveaux  renselgnemeDts  qn'on  troave  Ici  sur 
ces  anciens  arUstos  belges,  et  qall  a  puLtés  diins  les  docu- 
ments authentiques  des  archives  de  l'église  Notre-Dame 
d*Anvcn. 

16 


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!Î42 


BÀKBE  —  BÀRBIERI 


glise  Saint-Jacques  d'Anvers  :  il  en  remplit  les 
fonctions  pendant  trente  et  un  ans ,  et  nioorat 
le  15  mars  1626.  Il  parait  certain  que  cet  artiste 
est  fauteur  du  litre  intitulé  :  Exemplaire  des 
douze  tons  de  la  mvsiqvet  et  de  leur  nature 
(Anvers ,  1599,  în-4*},  indiqué  sous  le  nom 
de  Sarifet  (  Adrien) ,  dans  la  première  édition  de 
cette  Bio^ersphie. 

BARBEREAU    (  Mathorin-Adccstb-Bal- 
TBASAR  ),  né  à  Paris ,  le  14  noyembre  1799,  a  été 
admis  au  Conservatoire  le  14  août  1810 ,  et  y  a 
fait  tontes  ses  études  musicales,  depuis  le  solfège 
et  le  violon  juf^qu'à  la  composition.  Reicha  a  été 
son  maître  de  contrepoint.  Au  concours  de  Tins- 
titut  de  France,  eu  1824,  M.  Barbereau  a  obtenu 
le  premier  grand  prk  de  composition  musicale 
pour  la  cantate  intKulée  Agnès  Sorely  qui  fut 
exécutée  à  grand  orchestre  le  4  octobre  de  la 
même  année.  Après  avoir  voyagé  en  Italie  et  en 
Allemagne,  comme  pensionnaire  du  gouverne- 
ment, M.  Barbereau  est  revenu  à  Paris,  où  il  a 
été  choisi  pour  chef  d*orchestre  du  Théâtre  des 
Nouveautés.  Il  y  a  fait  exécuter  plusieurs  ouver- 
tures ,  et  a  composé  une  partie  de  la  musique  de 
Topera  pasticcio  qui  fut  représenté  à  ce  tliéfttre, 
au  mois  de  novembre  1831,  sous  ce  titre  :  Les 
Sybarites  de  Florence.  Postérieurement  il  a  suc- 
cédé à  Léopold  Aimon  dans  la  place  de  chef 
d^orcliestre  du  Théâtre  Français;  mais  après  quel* 
ques  années ,  il  a  pris  sa  retraite  pour  se  livrer  à 
ses  travaux,  particulièrement  à  l'enseignement 
de  la  composition.  En  1844,  il  commença  la  publi- 
cation d^un  grand  traité  de  oompositioB  qui  devait 
former  cinq  ou  six  Tglumes  grand  in-S?  ;   mais 
le  premier  volume  senlement,  relatif  à  Pharmonie 
élémentaire,  et  quelques  livraisons  du  second  ont 
paru  jusqu'à  ce  jour  (  1858),  c'est-à-dire,  dans 
l'espace  de  quatorze  ans.  Cet  ouvrage  a  pour  titre  : 
Traité  tàÂtriqtte  et  pratique  de  composition 
mitsicale;  ouvrage  divisé  en  trois  parties. 
1**  partie  :  Harmonie  élémentaire  (Théorie  gé- 
nérale des  accords);  2«  partie  :  Mélodie,  —  Son 
application  à  Vharmonie.  3*  partie  :  Harmonie 
concertante  (  Ck>ntrepoint  et  f^ue.   —  Style 
scientifique).  Première  partie,  I  volume  grand 
iD-S»;  Paris,  Schonenberger,  1845.  La  méthode 
exposée  dans  cet  ouvrage  est  obscure ,  embar- 
rassée, basée  sur  une  manvaise  classificatloD  des 
faits  harmoniques,  et  surchargée  de  détails  inu- 
tiles. M.  Barbereau  a  aassi  publié  des  Études 
sur  Vorigine  du  système  musical.  Premier  mé- 
moire; Paris,  Bachelier,  1852,  gr.  ih-S»  de  125 
pages.  Ce  Mémoire  défait  être  suivi  d'un  antre  qni 
n'a  pas  paru  Jusqu'à  ce  jour  (1858),  quoique  sa 
publication  fût  annoncée  pour  la  même  année.  ' 
On  peut  voir  dans  la  Gazette  musicale  de  Paris  . 


(année  1853,  n»'  4,  7),  ranalysede  la  théorie 

exposée  dans  ce  mémoire ,  par  Fauteur  de  eette 

notice;  et  la  polémique  sur  cette  analyse,  dans 

les  numéros  8 ,  9,  1 1  du  même  journal. 

i      BARBETTI  (  Jules-Césab),  luthiste  de  Pa- 

I  doue ,  a  publié  dans  cette  ville,  en  1582,  un  ou- 

I  vrage  intitulé  :  Tabulx  Musicx  testudinarise 

:  hexacordw  et  heptacordm^  in-4«.  Cest  nnê  mé- 

!  thode  de  doigté  pour  les  deux  luths  à  six  et  à 

I  sept  cordes  qui  étaient  encore  en  usage  du  temps 

I  de  l'auteur.  On  a  aussi  de  Barbetti  :  Intavola- 

tura  di  lauto  délie  Canxonette  a  tre  voci  ;  Ve- 

I  nise,  G.  Yincenti,  1603,  in-4».  Le  portrait  de 

I  Barbetti  on  Barbet  ta  se  trouve  au  oommence- 

I  ment  de  cet  ouvrage. 

'      BARBIERI  (  Locio  ),  organiste  de  Fé^ise  S. 

I  Petronio  de  Bologne,  naquit  en  cette  ville,  dans 

I  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  a  faitim- 

I  primer  de  sa  composition  :  Mottetli  a  5,  6,  7,  8 

I  voci  colVorgano;  Venezia  appresso  Aless.  Vin- 

centif  1620,  in-4». 'L'abbé  Santini,  de  Rome, 

possèdeen  manuscrit  des  motets  à  six  voix  et  des 

psaumes  à  huit  de   cet  artiste,  lesquels  portent 

la  date  de  1608. 

BARBIERI  (  Jean-Akgb  ),  chanteur  et  com- 
positeur, était  au  service  du  prince  de  Gonsague, 
vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  Un  oratorio 
de  sa  composition  était  en  manuscrit  dans  la  bi- 
bliothèque royale  de  Copenhague  avant  qu'elle 
eût  été  la  proie  d*un  incendie,  en  1794. 

BARBIERI  (  Le  comte  Louis),  de  Vicence, 
est  autenr  d'un  opuscule  intitulé  :  Nuova  eeo- 
perta  e  dichiarazione  délia  vera  corrispon- 
denza  et  analogia  del  colorito  eo*  suoni  thia- 
mati  tocaliy  e  del  ehiaroscuro  co*  tuoni  m- 
9ici;  cm  la  espressione  de^  caratteri  di  vari 
linguaggio;  Vicence,  1780,  in-8*  de  37  pages. 
BARBIERI  (Gabtano),  littérateur  et  ama- 
teur de  musique,  à  Milan ,  né  vers  1780,  a  ré- 
digé, depuis  1828  jusqu^en  1832,  un  Journal  heb- 
domadaire intitulé  /  Teatri,  dans  lequel  il  rendait 
compte  des  opéras  nouveaux,  des  concerts,  débute 
de  chanteurs,  etc. ,  et  où  il  a  inséré  de  boanes 
notices  biographiques  sur  les  compositeurs  et  les 
eliautenrs  les  plus  distmgués  de  cette  époque.  Il 
a  publié  aussi  :  Notizie  Mogré^he  di  M.  F. 
Malitran,raccoltee  publictUe  da,  etc.;  Milano, 
Fort.  Stella  e  Pigll,  1836 ,  fai-8*  de  54  pages  avec 
le  portrait  lithographie  de  M"«  Malibran. 

BARBIERI  (...),  compositeur  espagnol  de 
l'époque  actuelle,  a  fait  quelques  études  msL-  * 
eales  en  Italie,  si  je  suis  bien  informé.  Vers  1850 
il  forma  une  association  avec  d'autres  composi- 
teurs nommé»  Hernindo,  Oudin,  Inxenga,  Gei- 
tambide.le  chanteur  Salas,  et  Tauteur  dramatique 
D.  Luiz  Olona ,  pour  rétablissement  d'un  théâtre 


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BARBIERI  —  BARBIREAU 


343 


d*opéiti  espagnol ,  et  cette  Roctété  en  fit  Pentre- 
prise  au  UiéAtre  du  eirqne  de  Madrid.  Vn  des 
pmoiera  ouvrages  représenté  sur  ce  théâtre»  au 
Mois  de  septembre  1861,  flit  la  saratiela  (opéra 
coDiique)  intitulé /ngiir  eon  /ueço  (Jouer  avec, 
fureur)»  qui  obtint  ub  brillant  succès,  et  dont  la 
musique  était  de  M.  BarbierL  Depuis  lors  cet 
artiste  a  donné  au  même  théâtre  La  ffechicera 
(le Sortilège),  en  trois  actes,  La  Bspada  de  Ber^ 
nardo  (l^Épée  de  Bernardo),  en  troid  actes,  et  El 
marqués  de  Caravaca  (  le  Marquis  de  Carabas) 
«n  deux  actes.  M.  Barbieri  est  considéré  en  Es- 
pagne comme  le  plus  habile  compoMlear  dra- 
matique d(*  ce  pays ,  à  l'époque  actuelle. 

BARBIERI  ou  BARBIKRK  (Charles  db), 
compositeur  italien  de  Tépoque  actuelle  (  1850), 
lut  d*abord  accompagnateur,  ou  maestro  al  Cem- 
àalo^  dans  quelques  théâtres  de  sa  patrie,  puis 
obtint  eo  1845  la  place  de  chef  d'orchestre  du 
théâtre  sur  la  Vienne,  à  Vienne.  Kn  1847  il  Tut  ap- 
pelé à  Beriin  pour  diriger  la  musique  de  TOpéra 
italien.  Dans  Tannée  suivante  il  donna  dans  cette 
ville  Topera  intitulé  Christoph  Colambits,  qui  fut 
joué  le  26  décembre  avec  succès.  Il  est  vraisem- 
blable que  cet  artiste  est  le  même  qui  a  publié 
à  Milan,  chez  Ricordi,  quatre  ouvertures  qui 
avaient  été  exécutées  dans  cette  ville,  en  1844. 
BARBIEROLLI  (LAUREirr),  compositeur, 
né  à  Rovigo  en  1813,  a  fait  représenter  en  1836, 
dans  cette  ville ,  son  opéra  intitulé  :  /  Trojani 
in  LawrtniOt  qui  fut  applaudi  avec  enthousiasme. 
La  reprise  de  cet  ouvrage,  en  1837,  ne  fut  pas 
moins  lieoreuse,  et  dans  la  même  année  il  fut 
joué  également  avec  succès  au  théâtre  Apollo 
de  Venise.  Bien  qu'un  tel  essai  dût  être  un  en- 
cooragement  pour  Tauteur,  aucune  autre  pro- 
duction de  sa  plume  n*a  été  livrée  au  public  pos- 
térieurement. 
BARBINGANT.  Voyei  Barbirbad. 
BARBIOJN  (Edbtachb),  musicien  français, 
parait  avoir  vécu  dans  le  commencement  du 
seizième  siècle.  Il  a  composé  quelques  chansons 
liraoçaises  â  quatre  parties  qui  se  trouvent  dans 
uneoollection  manuscrite  de  compositions  de  cette 
espèce  qui  appartenait  â  la  duchesse  d'Orléans, 
mère  du  roi  Louis-Philippe.  Les  autres  compo- 
siteurs de  ce  recueil  sont  Le  Gendre ,  Sandrio, 
Jannequin,  Momable,  Jacotin,  Passereau,  etc. 
On  a  imprimé  de  Barbion  dans  Le  XII  livre  con^ 
tenant  XXX  chansons  amoureuses  à  b  parties 
par  divers  autheurs  ;  Anvers,  Tylman  Susato, 
I5&8;  et  dans  les  Cantionum  sacrarum  vulgo 
Motetta  voeant  S  et  6  voeum^  ex  optimis  qui- 
tnuqut  musieis  selectarum,  Lib.IVJJI  (£o- 
vanH,  apud  Petrum  Phalesium,  1 564- 1567,  petit 
sn-4*  oM.)  on  trouve  quelques-uns  de  ses  motets. 


BARBIREAU    (Maître   Jacqoes),    qu'on 
prononçait  Barbiriau,  devint  maître  de  musique 
et  précepletir  des  enfants  de  chœur  de  Péglise 
collégiale  de  Notre-Dame  (  maintenant  ta  cathé- 
drale) k  Anvers,  en  1448. 11  est  nommé  Barhy' 
rianus  dans  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  im- 
périale de  Vienne.  C'est  vraisemblabliynent  le 
même  musicien  que Tinctoris,  son  contemporain, 
appelle  Bartingant  (dans  le  recueil  manuscrit 
de  ses  ouvrages  que  je  possède).  Kiesewetter  de 
Wiesenbrunn  a  changé  ce  nom  en  celui  de  Bnr- 
biryantf  dans  le  catalogue  de  sa  collection  d'an- 
cienne musique  (Catalog  der  Sammlung  aller 
Musik,  etc.,  p.  8),  et  l'a  attribué  à  un  artiste 
diflërent  de  Barbyrianus  (ibid,)\  et  11  a  répété 
cette  double  faute  dans  sa  Galerie  des  anciens 
contrepointistes  {Galerie der  alten  Contraptm- 
tisien,  p.  2  et  3).  Un  document  authentique  qui 
existe  aux  archives  du  royaume  de  Belgique ,  à 
Bruxelles,  sous  le  numéro  1926  de  la  chambre 
dos  comptes,  fol.  cxvm,  v*,  donne  à  l'artiste 
dont  il  s'agit  le  nom  de  maislre  Jacques  Barbi- 
rian,  maistre  de  chant  et  des  effans  (enfants) 
de  coir  (de  chœur)  de  Véglise  en  la  ville  d^ An- 
vers. Ce  document  se  trouve  dans  un  compte 
de  l'argenterie  (  trésor)  de  l'empereur  Maximi- 
lien  1*%  en  date  du  24  janvier  1487,  et  mentionne 
une  somme  de  soixante-douze  livres  payée  à  ce 
même  Barbirian  pour  l'entretien  et  nourriture 
d^un  des  enfants  de  chœur  de  l'église  Notre- 
Dame,  fils  naturel  d'un  sieur  Guillaume  de  Ter- 
nay,  en  son  vivant  d^escurie  (écuyer)  du  souve- 
rain. Le  copiste  aura  lu  sans  doute  Barbirian 
pour  Barbiriau.  La  déplorable  négligence  qu'on 
mettait  aux  quinzième  et  seizième  siècles  dans  la 
manière  d'écrire  les  noms  propres ,  *et  la  manie 
qu'on  avait  de  les  dénaturer  étaient  telles,  que 
dans  les  registres  et  titres  de  l'église  même  à  la- 
quelle Barbireao  était  attaclié,   son  nom   est 
changé  en  ceux  de  Barbereau,  Barbarieu,  et 
même  Barbacola;  nuu's  M.   de  Burbure  (  Voy. 
ce  nom)  qui  a  employé  sept  années  à  mettre  en 
ordre  les  archives  de  cette  cathédrale,  et  qui  a 
fait  d'immenses  recherches  sur  les  musiciens-qui 
y  furent  attachés ,  s'est  assuré  par  la  lecture  at- 
tentive de  tous  les  documents  qui  concernent 
celui  dont  il  s'agit,  notamment  par  son  testament, 
que  son  nom  était  bien  Barbireau  et  qu'on  le 
prononçait  Barbiriau  (1).  Si  j'entre  dans  ces  dé- 
tails minutieux  sur  le  nom  véritable  de  ce  musi- 
cien, c'est  qu'il  s'agit  d'un  des  artistes  belges  les 

(I)  Cette  proao&ciaUoB  du  nom  de  Birblreaa  peut 
faire  croire  qull  éUlt  né  dam  le  pays  Wallon  .  où  l'on  a 
toujoan  dtt  on  miam  poor  lui  tëtm  (aorte  de  vate),  on 
tomàkui  pour  on  ComMoii ,  an  ehapiau  pour  un  eka- 
pc«i(,etc. 

16. 


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344 


BARBIREAU  —  BARDELLA 


plus  intéresftants  da  quinzième  siècle  ;  car  il  fut 
le  maître  de  beaucoup  de  musiciens  célèbres  qui 
vécurent  dans  ce  siècle,  ou  au  commencement  du 
seizième.  On  vient  de  voir  qu'il  Tut  nommé  maître 
de  musique  et  précepteur  des  enfants  de  chœur 
de  Notre-Dame  d'Anvers,  en  1448;  il  en  remplit 
les  fonctions  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie.  En  1484  il 
*  avait  été  mis,  <>n  outre,  en  posse^^sion  d*une  cha- 
pelanie.  11  mourut  à  Anvers  le  8  août  1491.  Par 
son  testament  il  a  fait  des  legs  importants  en  fa- 
veur du  chapitre  de  Notre-Dame,  des  chapelains, 
et  des  enfants  de  rliœur. 

Une  lettre  écrite  à  "Barbireau  par  Rodolphe 
Agricola,  au  mois  d'octobre  1482,  prouve  que 
ces  deux  hommes  remarquables  étaient  en  cor- 
respondance habituelle.  On  y  voit  que  le  maître 
des  enfanU  de  chœur  de  la  calhéilrale  d'Anvers 
avait  invité  son  savant  ami  à  accepter  une  place  de 
professeur  dans  cette  ville,  et  que  celui-ci  refuse 
cet  emploi  en  faisant  connaître  les  motifs  qui  lui 
font  préfi&rer  le  séjour  de  lleidelberg.  Dans  une 
autre  lettre  (De  formando  studio)^  Agricola  de- 
mande à  Barbireau  quelques-unes  de  ses  compo- 
sitions ,  choisies  parmi  celles  qu'il  a  faites  avec 
sob»  et  qu'il  croit  dignes  d'applaudissements 
(  Oro  remit  le  ad  me  aliquid  ex  Us  qvas  ad  ca^ 
nendum  comftomàsti,  sed  quod  accuraium  sU, 
et  cum  laude  attende  velis).  Tinctoris,  contem- 
porain de  Barbireau ,  le  cite  en  plusieurs  endroits 
de  ses  ouvrages,  comme  une  des  plus  grandes 
autorités  d.ins  la  musique  de  sen  temp«,  notam- 
ment dans  le  troisième  cliapitre  du  Traité  de 
rimper/ection  des  notes,  où  il  donne  un  frag- 
ment de  la  chanson  française  de  ce  compo<iiteur 
qui  commence  par  ces  mots  :  Lame  (l'homme) 
bany  de  sa  plaisance,  La  Bibliothèque  impériale 
de  Vienne  possède  de  ce  musicien,  dans  un  ma- 
nuscrit sur  vrlin  du  seizième  siècle  :  1°  La  messe 
à  cinq  voix  intitulée  :  Virgo  parens  Christi.  — 
3°  Une  messe  à  quatre  voix  qui  a  pour  titre  : 
Faulx perverse,  —  3©  Et,  enfin,  le  Kyrie  d'une 
messe paschale,  à  quatre  voix  Un  autre  manuscrit 
de  la  m^me  bibliothèque  contient  le  Kyrie  et  le 
Christe  d'une  messe  (sine  nomine)  de  Barbireau. 
Kiesewetter  avait  mis  en  partition  la  chanson 
à  trois  voix  de  ce  musicien ,  L'homme  banni  de 
$a  plaisance,  et  le  Kyrie  à  cinq  voix  de  la  messe, 
Virgo  parens  Christi.  Ces  deux  morceaux  sont 
passés  à  la  Bibliothèque  imt>ériale  après  la  mort 
de  ce  savant ,  ainsi  que  toute  sa  collection  d'an- 
cienne musique.  Enfin,  un  manuscrit  précieux 
de  la  Bibliothèque  de  Dijon,  coté  295,  renferme 
plusieurs  chansons  notées  à  3  et  à  4  voix,  de 
Barbireau  (sous  le  nom  de  Haràinguant),  et  de 
plusieurs  autres  musiciens  célèbres  du  quinzième 
aiècle. 


I  BARBOSA  (  Arias  ),  né  à  Aveiro,  en  Por- 
I  tugal,  étudia  à  Florence  sous  Ange  Politien,  et 
j  alla  en.suite  à  Salamanque  prendre  possession  de 
ia  chaire  d'éloquence,  qu'd  conserva  pendant 
vingt  ans.  Le  roi  de  Portugal,  Jean  III,  le  donna 
ensuite  comme  précepteur  à  ses  deux  frères.  Il 
est  mort  en  1520,  et ,  selon  d'autres,  en  1530.  On 
a  de  lui  un  ouvrage  intitulé  :  Epometria;  8é- 
ville,  1520,  in-4°,  dans  lequel  il  traite  de  la  gé- 
nération des  sons. 

BARCA  (Franço's),  moine  portugais,  naquit 

à  Evora,  dans  les  premières  années  du  dix-sep- 

I  tième  siècle.  Il  entra  dans  l'ordre  des  chanoines 

I  réguliers,  au  monastère  de  Toits  les  Saints,  à 

I  Palmela,  en  1625,  et  devint  maître  de  chapelle  de 

I  son  couvent,  en  1640.  11  a  beaucoup  écrit  pour 

l'église.  Tous  ses  ouvrages,  restés  en  manuscrit, 

étaient  dans  la  bibliothèque  du  roi  de  Portugal , 

avant  le  tremblement  de  terre  qtii  détruisit  la 

ville  de  Lisbonne,  en  1755. 

BARCA  (Alexandre),  de  la  congrégation 
des  écoles  chrétiennes,  professeur  émérite  de 
droit  naturel  et  social  à  l'université  de  Padoue^ 
et  membre  de  l'académie  de  cette  ville,  naquit  à 
Bergame,  le  26  novembre  1741,  et  mourut  à  Pa- 
doue,  le  13  juin  18 14.  Son  premier  ouvrage  relatif 
à  la  théorie  de  la  musique  a  pour  titre  :  Nttovi 
teoremi  suite  divisioni  délie  ragioni  degti  in- 
tervallidi^ stMni;BQrmàme,  1781,  in  4^  II  publia 
ensuite,  dans  les  Essais  scientifiques  et  litté- 
raires de  r Académie  de  cette  ville  (I.  I,  1786, 
in-4*),  un  mémoire  de  53  pages  intitulé  :  fntro^ 
duzione  ad  una  nuova  Teoria  di  Musica,  qu'il 
avait  lu  à  l'académie,  le  23  janvier  1783.  Il  y 
analy<ie  la  lliéorie  du  père  Valotti  (Saggi  seien- 
tijici  e  letter.  delV Aeademiadi  Padova,  tom.  f, 
p.  365-418  ).  Il  parait  que  Bnrca  écrivit  une  suite 
de  mémoires  sur  cette  nouvelle  théorie  de  Va- 
lotti ,  car  son  biographe ,  le  professeur  Gio.  Mai- 
roni  da  Ponte  cite  le  snièmPy  qui  existe  chez  les 
héritiers  de  l'auteur,  sous  ce  titre  :  Memoria 
ses  ta  délia  nuooa  teoria  di  musical  V,  Orazione 
recitata  nelle  solenni  esequie  del  P.  D,  Aies- 
sandro  Barca,  etc,  il  di  I4  giugno  I8t4;  Ber- 
game ,  stamperia  Natali  ,1814,  in-S"  ).  Un  autre 
mémoire  manuscrit  intitulé  :  Memoria  intomo 
allô  stato  atluale  delta  musica,  s'est  trouvé 
entre  les  mains  du  maître  de  chapelle  Simon 
Mayr,  à  Bergame.  Ce  dernier  ouvrage  avait  été 
écrit  par  ordre  du  ministre  de  l'instruction  publi- 
que, sous  le  gouvernement  de  Napoléon. 

BARCICKY  (A.-J.),  pianiste  polonais  ac- 
tuellement vivant (1859)  a  publiée  Vienne,  cbex 
Diabelli,  deux  Fantaisies  polonaises  pour  le 
piano,  n''   l,en  sol  mineur,  n^  2,  enr^. 
BARDELLA  (Antoine  NALPI ,  surnommé 


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BARDELLA.  —  BAREO 


245 


IL),  mosiden  attaché  au  service  da  dnc  de  Tos- 
cane, vécut  à  Florence  dans  les  vingt-cinq  der- 
nières années  du  seizième  siècle  et  au  commen- 
cenient  du  dix-septième.  Il  fut  Tinventeur  du 
Itiéorbe»  auquel  on  donna  d'abord  le  nom  de 
cMiarone  (grande  guitare).  IL  parait  que  cette 
dénomination  fut  cause  que  l^invention  fut  con- 
testée à  son  auteur  ;  car  antérieurement  à  l'époque 
où  vivait  Bardella,  il  existait  à  Naples  et  dans 
quelques  autres  lieux  de  l'Italie  une  grande  gui- 
tare appelée  chitarone^  qui  n'avait  pas  de  res- 
semblance avec  le  théorbe.  Non-seulement  Bar- 
delia  fut  rinventeur  de  cet  instrument,  mais  il 
en  joaa  avec  une  habileté  qui  surpassa  celle  de 
tons  ses  rivaux ,  particulièrement  dans  Tart  d'ac- 
compagner l'harmonie  sur  une  basse  chiffrée  ou 
sans  chiffreR.  Jules  Caccini  (  Voy,  ce  nom  )  nous 
fournit  à  ce  sujet  des  renseignements  positifs, 
dans  l'avertissement  au  lecteur  qu'il  a  mis  en  tète 
de  ses  Nuove  Miuiche  (T*  édition;  Florence, 
Marescotti,  1601,  in-fol.).  Voici  comme  il  s'ex- 
prime :  Ma  inlorno  a  dette  parti  di  mezzo 
(l'harmonie  qui  accompagne  la  basse  du  chant 
sur  le  théorbe)  si  è  veduta  osservanza  singolare 
in  Antonio  Naldi  detto  il  Bardella,  çratissimo 
servitore  a  queste  Allezze  Sereniss.  il  quale  si 
came  veramente  ne  è  stato  Vinventore^  eosi  è 
reputato  da  tutti  per  lo  piiieccellente  che  sino 
a  nostritempi  habbia  mai  sonato  di  taie  stru' 
mento,  corne eon  loro  tUilità  fanno  fede  i  pro- 
fessori  e  quelli  che  si  dilettano  nelV  esercizio 
del  chitarone,  etc. 

BARDES  AXES,  ou  BARDESAN£,  né  à 
Édesse ,  dans  la  Mésopotamie ,  plusieurs  années 
avant  156,  fut  le  premier  auteur  des  hymnes 
en  usage  dans  Péglise  de  Syrie.  D'après  l'his- 
toire des  dynasties  arabes,  par  Aboulfarage, 
il  parait  que  son  nom  oriental  était  Bbn  Disann, 
Celui  sous  lequel  il  est  connu  lui  est  donné  par 
S.  Eplirem ,  S.  Epipliane ,  Porphyre,  Nicéphore, 
Enaèbe ,  et  quelques  autres  écrivains  grecs.  Bar- 
deaanes  appartint  à  la  secte  des  gnostiques.  On  voit 
dans  S.  Eplirem  qu'à  l'imitation  de  David ,  il 
avait  composé  cent  cinquante  hymnes  on  canti- 
ques, dont  il  avait  fait  les  mélodies.  Ce  père  de  ré- 
vise ,  qui  a  combattu  l'hérésie  de  Bardesanes  en 
plusieurs  endroits  de  ses  ouvrages ,  lui  reproche 
d'avoir  excité  les  sens  par  ses  chants  efféminés  et 
lascifs  (in  Hymn.  5S,  p.  557).  Il  faut  voir  ce  que 
dit  Etienne,  patriarche  des  Syriens  Maronites,  des 
talents  de  Bardesanes  pour  la  mnsiqne,  dans  son 
oposcole  Dé  Tonis  Syrorum^  publié  à  Rome 
(s.  d.  ).  On  peut  aussi  consulter  avec  fruit  l'ex- 
cellente dissertation  du  Dr.  Auguste  Hahn  intitu- 
lée :  Bardê»anes  Gnosticus  Sifrorum  primtu 
hymnologutf  Lipsiœ,  18ta,hi-8*^  de  94  pages. 


Eusèbe  (Prap.  Svang,  VI,  10)  nous  a  conservé 
un  fragment  de  Bardesanes  sur  le  destin,  re- 
marquable par  l'élévation  des  idées. 

BARD1  (Jean),  comte  de  Vemio,  noble  flo- 
rentin, vivait  dans  la  dernière  moitié  dn  seizième 
siècle,  et  se  distingua  par  ses  talents  et  ses  con- 
naissances dans  les  lettres,  dans  les  sciences  et 
dans  les  arts.  Il  était  membre  de  l'académie  de 
la  Crusca  et  de  celle  de  Allerati  de  Florence. 
Le  pape  Clément  VIII  (1) l'appela  à  Rome, 
et  le  fit  son  maestro  di  caméra.  Doni,  dans 
son  Traité  de  la  MvMque  théâtrale  (Musica 
scenica,  t.  II,  p.  31),  lui  attribue  l'honneur 
d'avoir  fait  naître  l'idée  de  l'opéra  en  musique. 
Il  avait  établi  dans  sa  maison  une  sorte  d'a- 
cadémie où  l'on  s'occupait  spécialement  de 
cet  objet.  Les  premiers  essais  furent  faits  A  sa 
prière  par  Vincent  Galilée  et  Jules  Caccini 
(Voy.  ces  noms).  11  se  réunit  ensuite  à 
P.  Strozzi  et  à  Jacques  Corsi  pour  faire  compo- 
ser le  premier  poëme  régulier  par  Ott.  Blnuccini, 
qui  fut  mis  en  musique  par  Jacques  Péri  (  Voy, 
ce  nom).  On  trouve  dans  les  œuvres  de  Doni, 
tom.  II,  p.  233-24S,  un  petit  ouvrage  de  Bardl 
intitulé  :  Discorso  mandafo  da  Giov.  de  Bardi 
à  Giulio  Caccini  detto  Romano,  sopra  la 
musica  antica  e*l  cantar  bene. 

BARDI  (JÉRÔME),  docteur  en  théologie  et  en 
médecine ,  naquit  à  Rapallo ,  en  Sardaigne  le  7 
mars  1603.  En  1619,  il  entra  chez  les  Jésuites, 
mais  sa  mauvaiA  santé  ^obligea  d'en  sortir  cinq 
ans  après.  Il  alla  à  Gènes  oh  il  fit  de  nouvelles 
études ,  et  après  y  avoir  été  nommé  docteur  en 
théologie  et  en  médecine,  il  fut  appelé  à  Pise,  ponr 
y  occuper  la  chaire  de  philosophie  è  l'université. 
En  1651  il  se  rendit  à  Rome,  où  il  exerça  la  méde- 
cine jusqu'en  1067.  Bardi  est  auteur  d'un  traité 
dont  voici  le  titre  singulier  :  Musica  m/edica^ 
magica,  moralis,  consona,  dissona,  curcUiva, 
catholica,  rationalis.  Selon  la  Biographie  uni' 
verselle,  cet  ouvrage  serait  resté  manuscrit  :  mais 
Oldoini  (Athenœum  lAgusticum,  p*.  238)  dit 
qu'il  fut  imprimé  à  Rome  en  1651.  Forkel,  d'a- 
près Walther,  a  cru  que  cet  auteur  était  fils  de 
Jean  Bardi ,  comte  de  Vernio  :  c'est  une  erreur 
que  Lichtenthal  a  copiée. 

BARDON(DANnBé);  V.  DANDRÉ  BARDON. 

BAREO  (V.),  guitariste  italien,  fixé  à  Vien- 
ne, a  publié  pour  son  instrument  les  ouvrages 
dont  les  titres  suivent  :  1"  Rondeau  pour  deux 
guitares,  op.  1  ;  Vienne,  Artaria.  —  2*  Caprice  bril- 
lant pour  deux  guitares,  op.  2  ;  Vienne,  Weigl — 
3*  12  Écossaises  pour  deux  guitares,  op.  3  ;  Vien- 


(1)  BtBon  UrlwlB  VIII,  «omroe  on  le  dit  dans  ta  BioffrO' 
phiê  UnivertelUf  car  ce  pape  neparrintauslégeponUlloal 
qu'en  tsss ,  époqae  où  il  parait  que  Bardl  ne  vivait  ploa. 


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246 


BAREO  —  BAR  I  LU 


ne,  Bermann.  —  4®  12  Laendler  poar  deux  gai- 
tares,  op.  4  ;  Vienne,  Diabelli. 

BARETA  (  RoDRiANo  ),  musicien  de  la  ca- 
thédrale de  Crémone  ,'naquit  dans  cette  ville  en 
1581. 11  a  publié:  l''  H  primo  librq  de  madri- 
gali  acinque  voci;  Venise,  16l5,in-4*.  — 2*  // 
seconda  libro;  Ibid.,  1615,  in•4^ 

BARETTI  (  Joseph  ),  littérateur  et  poète  du 
dix-hditiëme  siècle,  naquit  à  Turin  le  22  mars 
1716.  Après  avoir  voyagé  pendant  quelques  an- 
nées en  Italie ,  il  se  rendit  à  Londres  au  mois  de 
janvier  1751 ,  avec  le  projet  d'y  être  directeur  de 
ropéra  italien ,  et  mourut  dans  cette  ville  le  5 
mai  1789.  Il  a  publié  :  Account  of  the  manners 
and  custom  of  Italy;  Londres,  1768 ,  in-S**  ;  on 
y  trouve  des  détails  sur  V Opéra  séria  et  V Opéra 
huffa.  Cet  ouvrage  a  été  traduit  en  français 
r>ar  Fréville  sous  ce  titre  :  Les  Italiens,  ou 
Moeurs  et  coutumes  d'Italie;  Paris,  t775,  in-l2t 
11  y  en  a  aussi  une  traduction  allemande  intitulée  : 
BeschrHbung  der  Sitlen  und  Gebrœuchenin 
Italien;  2  parties in-8°,  Breslau  ,  1781.  Le  frère 
de  Baretti ,  professeur  de  musique,  vécut  à  Tu- 
rin, et  a  publié  six  duos  pour  violoncelle,  qui 
ont  étégravos  à  Paris,  vers  1770. 

BARGAGLIA  (Scipion),  violoniste  ou 
plutôt  violiste  napolitain,  dont  parie  Cerreto,  et 
qui  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seiiième 
siècle.  On  a  de  lui  un  œuvre  de  musique  instru- 
mentale intitulé  :  Tratlenxmenfi  ossia  diverti- 
menti  da  suonare;  Venise,  1587.  C^est  dans 
cet  ouvrage  qu'on  trouve  pour  la  première  fois 
remploi  du  mot  concerto^  dans  le  sens  de  pièce 
pour  un  instrument  principal. 

BARGES  (  Antoine),  maître  de  chapelle  alla 
Casa  grande  de  Vtnise ,  a  publié  :  Il  primo 
libro  de  villofe  a  quattro  voci ,  con  un  altro 
canzon  delta  Galina;  Venise,  1 55o,  in-4*.  C'est 
un  recueil  curieux  pour  le  style  des  airs  de  ce 
temps.  On  trouve  dans  le  Catalogue  de  Butscli 
(Angsbourg,  1846 ,  in-s^  )  un  ouvrage  de  cet  au- 
teur intitulé  :  //  primo  libro  di  Violetta  a  4 
voct,  etc.  C^est  celui  dont  le  titre  est  ci-dfssus 
avec  une  faute  dMinpression  où  FiZ/ofe est  cliangé 
en  Violetta. 

BARGNANI  (Ottavio)  ,  né  à  Bresda,  vers 
le  milieu  du  seizième  siècle ,  fut  organiste  de 
l'église  principale  de  Salo.  On  a  imprimé  les  ou- 
vrages de  sa  composition  dont  les  titres  suivent  : 
1^  Canzonette  a  quattro  e  otto  voci  ;  Venise, 
1595.  —  2»  Motteti  a  1,  2,  3,  4  ;  Venise ,  presso 
BartolomeoMagni,1597.  -— S**  Madrigali  a  cin- 
que  voci  ;  Venise,  1601. 

BARILLl  (Louw),  bouffe  chantant  qui  a  eu 
beaucoup  deo^lébrité  k  Paris,  naquit  à  Modène, 
en  1767,  suivant  certains  reaseignemcnls  biogra- 


phiques, ou  à  Naples,  en  1764,  si  Ton  eii  croît 
d'autres  versions  qui  paraissent  plos  vraisem- 
blables. On  ne  sait  rien  concernant  l^époque  de 
ses  débuts,  ni  sur  les  théâtres  on  il  parut  avant 
d'arriver  à  Paris  :  les  almanacbs  de  théâtres  de 
lllalie  ne  m'ont  rien  fourni  à  ce  sujet.  Ce  fut 
le  19  août  1805  qu'il  joua  pour  la  première  fois  à 
la  salle  de  la  rue  de  Louvois,  dans  la  Locandiera 
de  Farinellf,  où  il  était  chargé  du  r61e  da  comte 
Costnopoli.  Doué  de  naturel  et  de  verve  comi- 
que, il  y  eut  un  brillant  succès  qui  ne  fut  que  le 
prélude  de  ceux  qa'il  obtint  plus  tard  dans  le  per- 
sonnage du  musicien  Bucejalo  des  Cantatrice 
viltane^  et  dans  celui  de  Bellarosa  des  Virtuosi 
ambulantiy  quoiqull  fût  médiocre  musicien  et 
que  sa  voix  eût  de  la  lourdeur.  C'est  au  talent  de 
comédien  original  quMl  y  déploya,  que  ces  deux 
ouvrages  de  Fioravanti  durent  la  vogue  dont  ils 
jouirent  à  cette  époqut;.  Pendant  plus  de  dix-huit 
ans,  Barilli  eut  le  privilège  de  faire  rire  les  di- 
lettanti  parisiens,  quoique  son  organe  eût  perdu 
de  sa  sonorité  dans  les  dernières  années. 

Devenu  un  des  quatre  administrateurs  de  l'O- 
péra italien,  au  théfttre  del'Odéon,  en  1809,  il 
y  perdit  beaucoup  d*argent  et  se  vit  plus  tard 
obligé  d 'accepter  de  médiocres  appointements, 
lorsque  Mme  Catalani  eut  obtenu  le  privil<^ge  de 
cette  entreprise  dramatique.  La  mort  de  sa  femme 
(  Voyez  l'article  suivant) ,  et  celle  de  trois  fils 
qu'elle  lui  avait  donnés,  vinrent  successivement 
combler  la  mesure  de  ses  chagrins.  Ayant  été 
désigné,  en  1820,  poiA*  remplir  la  place  de  ré- 
gisseur de  l'opéra  italien,  il  déploya  beaucoup 
d'activité  dans  ces  nouvelles  fonctions  ;  mais  ses 
malheurs  avaient  affaibli  sa  santé,  et  pour  comble 
d'infortune,  il  se  cassa  la  jambe  en  1824.  A 
peine  convalescent  de  cet  accident,  il  fnt  frappé 
d'apoplexie,  le  26  mai  suivant,  et  cessa  de  vivre 
sans  proférer  une  parole.  La  probité,  le  désinté- 
ressement de  cet  excellent  acteur  lui  avaient  fait 
beaucoup  d'amis,  qui  fuient  obligés  de  se  cotiser 
pour  payer  les  frais  de  ses  funérailles ,  et  qui  lui 
firent  élever  nn  tombeau  près  de  celai  de  sa 
femme ,  dans  le  cimetière  de  l'est 

BARILLI  (Màrib-Anne),  dont  le  nom  de 
famille  était  Rondini ,  femme  du  précédent  et 
cantatrice  distinguée,  naquit  à  Dresde  le  18  oc- 
tobre 1780,  de  parents  originaires  de  Bologne, 
lesquels  étaient  attachés  au  service  de  l'électeur 
de  Saxe.  Plus  tard ,  son  père  se  chargea  de  l'en- 
treprise du  théâtre  italien  de  Prague.  Rainé  par 
un  incendie  qui  consuma  le  tlié&tre  et  les  maga- 
sins, il  prit  le  parti  de  retourner  en  Italie ,  où  il 
espérait  trouver  des  ressources  pour  rétablir  se» 
affaires  ;  mais  il  mourut  dans  le  trajet,  et  sa  famille» 
réduite  à  la  situation  la  plus  fiénible,  ne  (larvint 


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BARILLI  —  BÂRKER 


247 


qu'avec  peine  jusqu'à  Boiogne.  Marie-Ânne  Bon- 
dini  9  âgée  alors  de  dix  ans,  montrait  d'heureuses 
dispositions  pour  la  musique,  et  jouait  dt^jA  du 
piano  avec  quelque  talent.  On  la  mitiiansTécole 
de  cliant  de  Sartorini,  où  elle  acquit,  par  des 
études  bien  faites,  une  vocalisation  légère ,  une 
noise  de  voix  facile,  et  toutes  les  traditions 
d'une  bonne  méthode.  Devenue  la  femme  de  Ba- 
rilli,  elle  le  suivit  à  Paris,  en  1805,  et  ne  se 
fit  entendre  d'abord  que  dans  quelques  concerts  ; 
mais  Ui  succès  qu'elle  y  obtint  fut  si  brillant,  que 
malgré  sa  répugnance  pour  le  théâtre  et  sa  timi- 
dité naturelle ,  elle  se  laissa  persuader  par  les 
sollicitations  des  directeurs  du  thé&tre  Louvois, 
et  débuta  le  14  janvier  1807  ,  dans  les  Due  Gtf- 
melti  de  Guglielmi.  Domin^^e  par  rémotion ,  elle 
n'y  montra  pas  seulement  peu  d*intelligence  de  la 
scène,  mais  son  chant  même  ne  s^éleva  pas  au- 
dessus  du  médiocre.  Découragée  par  ce  premier 
essai ,  elle  ne  se  décida  à  tenter  une  nouvelle 
épreuve  qu'après  plusieurs  mois  d'hésitation. 
Enfin  son  second  début  se  fit  le  30  mai  dans  la 
Griselda  de  Paer,  et  cette  rois  elle  obtint  le  suf- 
frage imanime  do  public.  Chacun  des  ouvrages 
où  elle  parut  ensuite  fut  marqué  par  un  succès 
d'enthousiasme.  Sa  voix,  quoique  peu  timbrée, 
âait  d'une  admirable  pureté;  la  justesse  de  ses 
intonations  était  irréprochable  ;  sa  vocalisation 
parfaite  et  le  fini  de  son  chant  égalaient  les  qua- 
lités des  meilleurs  chanteurs  de  ritalie.  Le  seul 
défaut  qu'on  pOt  loi  reprocher  était  de  manquer 
UB  peu  d'animation  et  de/orœ  dramatique  dans 
les  morceaux  de  caractère  pathétique.  Au  milieu 
de  ses  triomphes,  une  maladie  grave  et  longue 
vint  la  frapper.  A  peine  rétablie,  elle  voulut  faire 
des  efforts  pour  indemniser  l'administration  des 
pertes  que  son  absence  de  la  scène  avait  occa- 
sionnéed  ;  elle  reparut  en  effet  dans  La  Donna 
di  génie  volubUe,  de  Portogallo;  mais  après  la 
troisième  représentation  de  cet  ouvrage,  une 
fièvre  maligne  la  saisit  et  la  mit  au  tombeau ,  le 
24  octobre  1813 ,  à  l'âge  de  trente-trois  ans.  Les 
graves  événements  qui  pesaient  alors  sur  les  des- 
tinées de  la  France  n'empêchèrent  pas  les 
maniièstations  des  regrebi  universels  dont  la 
mort  de  cette  excellente  cantatrice  fut  l'ob- 
jet. 

BARIOLA  (Octavb),  compositeur  et  orga- 
niste distingué  à  l'église  delta  Madona  di  S. 
Ceiâo  4  Milan,  a  publié  dans  cette  ville  :  1»  Ai- 
cercateper  suonar  Porgano,  1 585. — 2*»  Caprici, 
owero  eanzoni  a  4,  libri  3,  1594.  Le  style  de 
Bariola  a  beaucoup  d'analogie  avec  celui  de  Claude 
Merulo. 

BARIZEL  (  Cbablcs),  virtuose  sur  le  basson, 
naquit  en  1788  à  Merville,  près  d'Hazebrouck , 


dans  le  département  du  Nord  (1).  Parti  à  l'âge 
de  dix -huit  ans  delà  maison  paternelle,  il  entia 
comme  musicien  soldat  dans  un  régiment  e1  par^ 
vint  rapidement,  par  son  mérite,  au  grade  de  chef 
de  musique  d'un  autre  corps,  avec  lequel  il  fit 
la  campagne  d'Espagne  en  1808.  Fait  priiionaier 
â  l'affaire  de  Cabrera,  il  fut  transporté  sur  les 
pontons  anglais,  où  il  eut  à  souffrir  toutes  les 
tortures  qui  ont  été  signalées  par  divers  écri- 
vains. Rentré  eu  France  après  trois  années  de 
captivité ,  Barizel  entra  comme  chef  de  musique 
dans  un  régiment  de  la  jeune  garde  impériale; 
il  fit  en  cette  qualité  la  campagne  de  Russie  en 
1812 ,1a  campagne  de  Saxe  en  1813,  et  se  trouva 
à  toutes  les  grandes  aflaires  de  la  campagne  de 
France  en  1814.  Rentré  dans  la  vie  civile  en  1815, 
après  le  licenciement  de  l'armée,  il  se  livra  â  des 
études  sérieuses  |)Our  perfectionner  son  talent , 
qui  bientôt  le  plaça  au  rang  des  artistes  les  plus 
distingués  de  Paris.  Devenu  premier  basson  de  la 
chapelle  du  roi ,  sous  la  Restauration ,  il  entra 
dans  la  musique  particulière  du  roi  Louis- Phi- 
lippe en  1831 ,  devint  professeur  de  basson  au 
Conservatoire  après  la  retraite  de  Gebauer,  pre- 
mier basson  de  l'Opéra ,  et  chef  de  musique  de 
la  l""'  légion  de  la  garde  nationale  de  Paris.  £n 
récompense  de  ses  services,  il  lut  décoré  de  la 
Légion  d'Honneur.  Le  dérangement  de  sa  santé 
l'ayant  obligé  à  demander  sa  retraite  des  posi- 
tions qu'il  occupait,  il  crut  que  l'air  natal  pour- 
rait le  guérir  et*  retourna  à  Merville;  mais  les 
progrès  du  mal  ne  s'arrêtèrent  i>oint,  et  Barizel 
mourut  en  ce  lieu  le  25  mal  1850,  à  l'âge  de 
soixante-deux  ans.  On  ne  connaît  pas  de  com- 
position de  cet  artiste  pour  son  instrument. 

BARKER  (Charles-Spackman),  inventeur 
du  levier  pneumatique  pour  l'allégement  du  cla- 
vier des  grandes  orgues ,  est  né  à  Bath ,  en  An- 
gleterre, le  10  octobre  1806.  Orpiielin  dès  l'âge 
de  cinq  ans,  il  fut  laissé  aux  soins  de  son  par- 
rain, ami  généreux  de  sa  famille  qui  lui  fit  donner 
une  éducation  libérale  et  le  destina  à. la  méde- 
cine; mais  la  vocation  de  Barker  ne  le  portait 
pas  vers  l'exercice  de  cette  science.  Le  hasard 
lui  fit  découvrir  sa  destination  naturelle;  car 
ayant  eu  occasion  de  voir  les  travanx  d'un  fac- 
teur d'orgues  renommé  de  Londres  qui  montait 
un  instrument  neuf  dans  son  voisinage,  il  se 
passionna  pour  un  art  où  le  génie  d'invention 
peut  développer  toutes  ses  ressources  ^  et  fit  avec 
ce  facteur  des  arrangements  pour  apprendre  dans 

(1)  Cett  M  faU  Miei  remarquable  qse  lea  trois  baaao- 
Dlstes  les  plm  distingués  de  la  Fraoee,  dana  la  première 
moitié  du  dix*neiiviéme  siècle,  à  savoir,  Delcambre, 
Barizel  et  Wlllent,  étaleot  nés  dans  te  département  du 
Nord. 


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248 


BARKER  —  BARMAI9N 


ws  atdiert  la  théorie  et  la  pratique  de  la  cooji- 
tniction  des  orgues.  Deux  ans  plus  tard  fil  sortit 
de  chez  ee  facteur  et  reloonsa  à  Batb,  où  il  éta- 
blit on  atelier  de  facture  des  mftmes  instmmeots. 
Ce  Ait  alors  qu'il  entendit  parler  du  grand  orgue 
qu^on  venait  de  construire  dans  Téglise  cattiédrale 
d^ork,et  dont  les  proportions  colossales  lui 
firent  pressentir  la  dureté  excessife  des  claTiers; 
c'est  à  cette  occasion  qu'il  se  lirra  à  une  série 
d'expériences  pour  vaincre  la  résistance  opposée 
à  la  main  des  organistes  par  le  tirage  de  Too- 
Terture  des  soupapes  dans  les  grands  instruments , 
où  les  jeux  sont  distribués  sur  plusietira  sommiers. 
Le  résultat  de  ces  recherches  Tut  la  découverte 
du  levier  pneumatigve y  lequel  consiste  dans  l'ac- 
tion d'un  air  comprimé  sur  de  petits  soufllets  at- 
tachés aux  tringles  des  tirages  et  faisant  mouvoir 
le  mécaoisme  de  chaque  note  au  moment  où  le 
doigt  de  l'organiste  abaisse  la  touche;  en  sorte 
qne  toute  la  résistance  est  vaincue  par  ce  levier, 
et'  cesse  de  peser  sur  les  claviers.  M.  Barker 
trouva  dans  la  rivalité  de  ses  confrères  des  ob- 
stacles pour  l'introduction  de  sa  remarquable  in- 
vention dans  les  orgues  d'Angleterre;  les  dégoûts 
qn^ilen  éprouva  le  décidèrent  à  se  rendre  à  Paris. 
Il  y  arriva  au  moment  où  M.  Ca vaille  était 
chargé  de  la  construction  du  grand  orgue  de 
Saint- Denis,  et  il  offrit  à  cet  éminent  facteur  sa 
coopération  pour  l'introduction  de  son  mécanisme 
dans  cet  instrument  M.  Cavaillé  n'hésita  pas  à 
reconnaître  l'importance  de  cette  invention  et 
accueillit  les  propositions  de  M.  Barker.  Depuis 
lors ,  M.  Cavaillé  a  fait  entrer  le  levier  pneuma- 
tique dans  les  grandes  orgues  qn^il  a  construites. 
Conservant  toutefois  la  propriété  de  son  méca- 
nisme, M.  Barker  en  traita  également  avec  la 
maison  Daublaine  et  Callinet  (posterieurement 
Ducrocquet  puis  Merklfn  et  Schâtz)  et  prit  la 
direction  des  ateliers  de  cette  maison  pour  la 
construction  du  grand  orgoe  de  l'église  Saint- 
Enstache,  qu'il  acheva  en  1846,  et  qui  fut  mal- 
heureusement détroit  par  on  incendie, six  mois 
après.  Cest  aussi  à  M.  Barker  qu'on  doit  ta  belle 
restauration  de  l'orgue  de  Saint-Sulpice. 

BARLAAM,  moine  de  Saint-Basile,  qui  se 
rendit  célèbre  par  sa  science  et  ses  hérésies,  dans 
ta  première  moitié  dn  qnatorsième  siècle,  naquit 
à  Seminara,  dans  la  Calabre  ultérieure.  Il  était 
fort  jeune  quand  il  prit  l'habit  religieux  ;  aupa- 
ravant il  se  nommait  Bernard,  et  il  quitta  ce 
nom ,  en  entrant  dans  le  cloître,  pour  celui  de 
Barlaatn.  Le  désir  de  s'instruire  le  détermina  à 
passer  dans  l'Orient;  il  y  adopta  la  doctrine  de 
l'Église  grecque,  et  écrivit  pour  elle  contre  l'É- 
glise latine;  pois  il  en  fit  abjuration  et  rentra 
dans  ta  communion  catholique.   Ses  disputes 


théologiques  n'ayant  point  de  rapport  avec  l'ob- 
jet de  ce  livre,  on  n'en  parlem  pas,  et  foa  se 
bornera  à  dire  qu'il  obtint  de  l'emperear  Andro- 
nic  l'abbaye  de  Saint-Sauvenr,  par  le  crédit  de 
Jean  Cantacuiène,  en  1333 ,  et  que  Clément  VI 
le  nomma  évèque  de  Gsraci,  dans  le  royaume 
de  Naples,  en  1348.  Bien  qne  l'époqoe  précise 
de  sa  mort  ne  soit  pas  connue,  il  parait  cepen- 
dant qu'il  avait  cessé  de  vivre  au  mois  d'aott 
1 348.  An  nombre  des  écrite  de  Bariaam  on  tronve, 
non  des  scolies  sur  les  livres  des  Harmoniques  de 
Ptetéroée,  comme  Gesner,  dans  sa  Bibliothèque 
universelle,  Adelong,  dans  son  Dictionnaire  des 
'Savants,  Waltiier,  Foriiel,Lichtentbalet  d'antres 
l'ont  dit,  mais  on  commentaire  sur  les  chapi* 
très  14*,  15*  et  16*  du  troisième  livre  de  cet 
auteur.  Ce  commentaire,  qui  commence  par  ces 
mots  :  lictC  de  xai  toc  imyporàv ,  est  à  ta  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris,  parmi  les  noanoscrifs 
grecs,  sous  le  n^  2381,  in>foI.  Waltiier  et, 
d'après  lui,  Forkel,  Ucbtentbal,  et  M.  Cb.  F.  Be- 
cker  disent  que  ce  commentaire  a  éte  publié  à 
Venise,  mais  sans  pouvoir  indiquer  la  date  de 
l'impression  ;  je  n'ai  vu  citer  nulle  part  cette  édi- 
tion ,  et  je  la  crois  supposée.  Le  I4e  chapitre  du 
troisième  livre  des  Harmoniques  de  Ptoiémée 
a  pour  objet  d'examiner  Par  quels  nombres 
premiers  on  compare  les  cordes  stables  du 
système  parfait  (des  Grecs  )  avec  les  sphères 
principales  du  (  systeme  du  )  monde.  Le  11^, 
Comment  on  trouve  par  les  nombres  les  rap- 
ports des  mouvemends  des  planètes  (  avec  les 
consoanances  musicales)  ;  et  enfin  le  16* ,  Com- 
ment les  propriétés  des  planètes  se  rapportent 
à  celles  des  sons.  C'est  sur  ces  chapitres  que  Bar- 
iaam a  écrit  son  commentaire,  dont  le  texte  a  été 
publié  par  M.  Jean  Franz,  docteur  en  philosophie 
et  professeur  à  l'universite  de  Berlin ,  d'après  on 
manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Naples,  à  ta  suite 
de  sa  dissertation  intitulée  :  De  Musicis  grxds; 
Berlin,  1840,  in-4*  de  23  pages.  L'éditeur  y  a 
ajouté  le  texte  des  trois  chapitres  du  livre  de 
Ptoiémée.  (Voy.  Fbarz.) 

BARMANN  (  JBAn-BAnvn) ,  prieur  de 
l'abbaye  de  Weingarten,  dans  la  Forât  Noirs, 
et  ensuite  professeur  et  prieur  à  Hof ,  naquit  à 
Immenstadt,  le  1*'  mars  1709»  et  mourut  à  Hof, 
le  16  avril  1788.  Il  a  publié  un  ouvrage  de  sa  oom- 
poeitk>n,8oo8  ce  titre  :  Christ- Katholisckes  Kir- 
chengesangbuch  nach  den  Gedanken  des  ge- 
krœnten  Propheten  am  955/sn  Psalm^  ersten 
Vers,  ouf  aile  Jahrszeitenund  Gelegenheitenj 
in  anmiuthigen  Melodien  angestimmt  (Livre 
de  chant  des  églisescatboliques,  ete.  );  Augsbooig, 
1760,  in-4*.  On  lui  attribue  aussi  la  composi- 
tion de    plosiears  opéras,   comme    poète   et 


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BARMAT41S  —  BARNI 


549 


eomnie  nwiaicieo;  mais  les  titres  n'en  sont  pas 


BABNARD  (Jban),  chanoine  minear  de 
régiise  de  Saint-Paul,  à  Londres,  vers  le  mi- 
lieu du  dii- septième  siècle,  a  publié  une  cotleo* 
tioD  préeiense  d'hymnes,  d'antiennes,  de  prières 
et  de  répons  à  plusieurs  parties ,  par  les  anciens 
ooropoeiteors  anglais  TalliSt  Partons  ^  Morley^ 
Giles^  O.  Gibbons,  W.  Uundy  ^  Woodson, 
BaUen ,  Booper,  rjre,  Weelkes,  WhUe,Bull, 
et  9f^ard,  Cette  collection  a  pour  titre  :  JAe 
fiTti  àook  qf  seleeted  church  Music ,  eonsU- 
ting  of  services  and  anthems,  such  as  are 
now  ttsed  in  the  cathedral  and  collégial 
ehurches  qf  iMs  Kingdomy  never  b^ore 
printed,  etc.;  Londres,  1641.  Malheureusement 
elle  a  été  imprimée  en  parties  séparées,  main- 
tenant disséminées ,  et  Ton  croit  qu*il  serait  im- 
possible d'en  compléter  un  exemplaire.  Le  plus 
complet  est  celui  de  l'église  d'Hereford,  mais  il  y 
manque  la  partie  du  soprano. 

BARNBEGK  (FRÉDénic) ,  né  à  Cassel,  vers 
1801  »  est  fils  d'un  maître  de  concerts  qui  mourut 
dans  cette  ville  en  1836.  Barnbeck ,  élève  de  son 
père,  puis  de  Spohr,  fut  d'abord  attaché  comme 
TÎolonisteà  la  chapelle  de  Stuttgart ,  puis  s'est  fixé 
à  Halberstadt.  On  a  de  lui  une  méthode  de  vio- 
lon qui  a  pour  titre  :  TheoreL  prahtUche  Anlei- 
tmg  zwn  Violinspiel;  HalbersUdt,  1845.  La 
seconde  partie  de  cet  ouvrage,  op.  9,  a  paru 
dans  la  même  ville,  en  1846.  On  a  du  même 
artiste  pluâeurs  recueils  d^  chansons  allemandes 
avec  accompagnement  de  piano. 

BARNÈS  (Joftoé),  théologien  et  philologue, 
naquit  à  Londres  le  10  janvier  1654.  Ses  études 
dans  les  langues  grecque  et  latine  furent  brillantes 
et  ses  progfès  rapides.  Élevé  à  l'uni? ersité  de 
Cambridge,  il  y  fut  nommé  professeur  de  grec 
en  1695.  Il  ne  manquait  pas  d'imagination,  et 
sa  flDénnoire  était  prodigieuse;  mais  il  était  dé- 
poorva  de  goût  et  de  critique.  De  là  vient  que 
malgré  l'éradilion  qui  y  est  répandue,  sesvédi- 
tioDS  d'auteurs  grecs  sont  aujourd'hui  peu  esti- 
mées. Dans  son  Euripide  (  Euripidis  quse  txtant 
omnia;  Cambridge,  1094,  in-fol.)  on  trouve 
une  dissertation  sur  la  musique  scénique  des 
Grecs,  et  sur  tes  lois  mécaniques  du  drame  des 
anciens.  Bamès  moorat  à  Cambridge ,  le  3  août 
1712. 

BARNETT  (Jbah),  fils  d'un  marchand  de 
diamants  de  Londres,  naquit  à  Bedford  en  1802. 
Des  dispositions  précoces  pour  la  musique  et 
une  Toix  dont  retendue  était  extraordinaire  le 
firent  remarquer  par  Arnold,  alors  directeur 
da  théâtre  de  Drory-Lane,  qui  se  chargea  de 
son  instruction ,  et  qui  le  fit  débuter,  comme 


enfant,  en  1813, sur  son  théâtre,  dans  l'opéra 
intitulé  :  Tke  Shipwreck  (le  Naufrage).  Le  suc- 
cès que  Barnett  obtint  le  fit  engager  pour  l'année 
suivante  comme  premier  soprano  des  oratorios. 
£n  1815,  les  directeurs  de  Covent-Gardeu  l'en- 
gagèrent pour  deux  ans;  mais  bientôt  après  il 
perdit  la  voix  et  fut  obligé  de  se  livrer  exclusi- 
vement à  la  musique  instrumentale ,  sous  la  di- 
rection de  Ries  qui  lui  donna  des  leçons  de  piano 
et  de  composition.  Il  a  publié  depuis  quelques  an- 
nées :  l**  Messe  solennelle  n»  1,  en  sol  mineur.  ^ 
2**  Messe  n*  2,  en  u/.  ^  3*  Un  volume  de  mélo- 
dies russes.  —  40  Plusieurs  recueils  de  chansons 
(  GUes  et  Catehes  ).  —  5»  Plusieurs  scènes ,  dont 
celle  à'Aln'aham —  60  Trois  sérénades  dans  le 
style  espagnol.  —  70  Des  airs  et  des  duos  italiens 
en  plusieurs  recueils  —  8**  Deux  ouvertures  A 
grand  orchestre.  —  9**  Une  fugue  à  deux  voix  pour 
ténoretbasse. —  lOo  Des  sonates,  des  fuguesetdes 
variations  pour  piano.  —  lloUneintroducUon,  un 
rondo  et  un  air  pour  l'opéra  du  Mendiant  (^e^^or). 
—  12U  Trois  valses  brillantes  pour  le  violon.  ^ 
13<^  Une  fantaisie  pour  flûte  sur  un  air  de  Mozart. 
Le  28  février  1837 ,  Barnett  a  fait  représenter  au 
théâtre  de  l'opéra  anglais,  â  Londres,  Fair 
Rosamond,  opéra  en  2  actes.  Deux  ans  après 
il  donna  au  même  théâtre  Farinelli^  opéra 
en  2  actes.  Enfin,  il  a  fait  représenter  en  1841 
l'opéra  féerique  The  Mountain  Sylph  (  Le  Sylphe 
de  la  Montagne).  On  a  aussi  de  cet  artiste  un 
Essai  analytique'  sur  les  métliodes  d'ensei- 
gnement de  la  musique,  particulièrement  sur 
celle  de  Bocquillon-Wiihem  (  Voy.  ce  nom),  sous 
ce  titre  :  Systems  and  Singing  Masters  :  an 
analytical  comment  upon  the  Wilhem  Sys- 
tem, as  taught  in  Bngland;  Londres,  1843, 
in-8«. 

BARNI  (Camille),  compositeur  et  habile 
Molonoelliste,  est  né  à  C6mo,Ie  18 janvier  1762. 
A  quatorze  ans  il  commença  l'étude  du  violon- 
celle, sous  la  direction  de  son  grand-père,  David 
Ronchetti.  11  reçut  ensuite  pendant  trois  mois 
des  leçons  de  Joseph  Gadgi ,  chanoine  de  la  ca- 
thédrale de  C6mo.  A  vingt-six  ans  il  qoitU  sa 
ville  natale  pour  aller  remplacer  le  second  vio- 
loncelle au  grand  tliéâtre  de  Milan ,  où  il  resta 
huit  années  chez  le  comte  Imbonati,  protecteur 
éclairé  des  artistes.  Après  la  mort  du  premier 
violoncelle,  arrivée  en  1791,  il  joua  le  solo  au 
grand  théâtre.  En  1799  il  se  mit  sous  la  direc- 
tion de  Minoja  pour  l'étude  de  la  composition. 
Il  fit  plusieurs  quatuors  en  Italie ,  et  vint  en- 
suite à  Paris ,  où  il  se  fixa  en  1802.  L'année  sui- 
vante il  donna  un  concert  an  Théâtre  Olympique, 
et  joua  un  concerto  de  violoncelle  de  sa  compo- 
sition. De  1804  à  1809  ila  publié  :  l^'Deux  thèmes 


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250 


BARNI  —  BARON 


d^airs  italien;;  avec  variations  |)Our  violon  et  violon- 
celle. —  2o  Six  duos  pour  violon  et  violoncelle 

—  30  Six  trios  ponr  violon ,  alto  et  violoncelle.  — 
40  Trois  œavres  de  quatuors  pour  deux  violons, 
alto  et  violoncelle.  —  ô»  Dooie  ariettes  italiennes. 

—  60  Six  romances  françaises.  Bami  a  écrit  la 
musique  d*un  opéra  qui  fut  représenté  au  théâ- 
tre Feydeau,  en  1811,  sous  le  titre  de  Edouard, 
ou  le  Frère  par  supercherie  ^  qui  ne  réussit 
pas.  Cet  aKiste  a  été  pendant  plusieurs  années 
violoncelliste  à  Popéra  italien. 

BARON  (Ehnest-Tb^opbilf.),  ct^lèbreluthiste» 
naquit  à  Breslau,  le  27  février  1696,  et  non 
en  1685,  comme  le  dit  Liehtentlial.  Dès  son 
enfance,  il  montra  un  goût  passionné  pour  la 
musique,  particulièrement  pour  rinstrument  an- 
quel  il  dut  ensuite  sa  brillante  réputation.  Un 
Bohémien ,  nommé  Kohatt,  lui  donna  les  pre- 
mières leçons  de  cet  instrument  en  1710.  Il  fré- 
quentait alors  les  conrs  du  gymnase  de  Sainte- 
Ëiisabelh,  dans  sa  ville  natale.  Plus  tard  il  alla 
étudier  le  droit  et  la  philosophie  à  Tuniversité 
de  Leîpsicfc,  puis  à  Halle,  à  Cœtlien,  Schaitz, 
Saalfeld  et  Rndolstadt.  En  1720  il  se  rendit  à 
léna,  où  il  séjourna  deux  ans.  Ce  fut  là  qu'il 
commença  à  se  faire  connattre  par  son  talent  sur 
le  luth.  Au  commencement  de  Tannée  1722 ,  il 
se  mit  à  voyager,  alla  à  Cassel ,  où  il  joua  devant 
le  landgrave;  puis  àFulde,  à  Wârzbourg,  à 
Nuremberg  et  à  Rafisbonne.  Partout  il  excita  Té- 
tonnement  et  Tadmiration.  De  retour  à  Nurem- 
l)erg,  il  y  demeura  |)our  y  faire  imprimer  son 
Traité  du  luth,  en  1727.  Le  12  mai  de  Tannée 
suivante  il  reçut  sa  nomination  de  luthiste  de  la 
cour  de  Saxe-Gotha,  earemplaceDMnt  de  Meuse!, 
mort  le  27  mars  1727,  d^uue  chute  de  cheval. 
Baron  ne  jouit  das  avantages  de  sa  nouvelle  po- 
sition que  pendant  cinq  années  ',  car  le  duc  de 
Saxe- Gotha  étant  mort  en  1732,  des  réformes 
furent  opérées,  et  Tartiste  donna  sa  démission. 
Peu  de  temps  après  il  fut  appelé  4  Eisenach, 
comme  membre  de  la  chapelle.  Il  y  resta  jus- 
qu'en 1737 ,  époque  où  il  se  rendit  à  Berlin.  Il 
n'alla  pas  directement  dans  cette  ville,  car  il 
n*y  arriva  qu'à  la  fin  de  Tannée,  ayant  pris  sa 
route  parMersebourg,  Cœllien  et  quelques  autres 
petites  cours  où  il  y  avait  des  chapelles  organi- 
sées. Arrivé  enfin  à  Berlin,  Baron  fut  présenté 
au  roi,  qui  l'engagea  comme théorbiste.  il  n'avait 
point  de  théorbe;  on  lui  accorda  la  permission 
d'aller  à  Dresde  pour  en  chercher  un  qui  lui  fut 
cédé  par  Weiss,  connu  par  son  talent  sur  cet 
instrument  et  sur  le  luth.  Ce  voyage  contribua  à 
perfectionner  le  goût  de  Baron ,  car  non-seule- 
ment il  eut  le  plaisir  d'entendre  Weiss,  mais  il 
t-ouva  à  Dresde  une  réunion  de  lutlûsies  distin- 


gués tels  que  Hofer,  qui  était  alors  an  service 
*de  Télecteur  de  Mayence,  Kropfgans  et  sa  sœur 
tous  deux  élèves  de  Weiss,  et  Belgratzky.  C^- 
cassien  de  naissance,  qui  d'abord  8*étail  distingué 
comme  pandoriste,  et  qui  s'était  ensuite  livré  à 
l'élude  du  luth,  sous  la  direction  du  même 
màttre.  Ce  voyage  fut  le  dernier  que  lit  Baron. 
De  retour  à  Berlin  il  ne  s'occupa  plus  que  de 
son  service  à  la  cour  et  de  ses  recherches  sur  di- 
verses parties  de  son  art.  Il  mourut  dans  cette 
ville  le  12  avril  1760. 

Ce  luthiste  célèbre  a  écrit  une  grande  quantité 
de  musique  pour  son  instrument;  sas  principaux 
ouvrages  en  ce  genre  sont  i  {**  Set  partile  à 
liuto  solo.  Trois  recueils  de  ces  pièces  se  tron- 
vaient  en  manuscrit  chez  Breilkopf,  à  Leipsick, 
dans  Tannée  1761.  —  2"  Sonate  a  due  Uuti.  — 
3®  Six  trios  pour  luth,  violon  et  violoncelle^ 
premier,  deuxième  et  troisième  recueils.  Ces 
compositions  existaient  aussi  en  manuscrit  dans 
le  magasin  de  Breilkopf,  en  1764.  Je  possède  de 
lui  en  manuscrit  quatre  suites  de  pièces,  un  doo 
pour  luth  et  flûte,  un  concerto  pour  lulh,  violon 
et  basse,  et  deux  fantaisies. 

C'est  principalement  comme  écrivain  sur  la 
musique  que  Baron  est  maintenant  connu.  Les 
ouvrages  qu'il  a  publiés  sont  :  HistorischAheo- 
retisch  und  praktische  Vntersuchung  des  In- 
struments der  Lauien,  etc.  (Reclierches  histo- 
riques, tliéoriqueset  pratiques  sur  le  luth,  etc.); 
Nuremberg,  Jean  Fred.  Rûdeger,  1727,  in-8°de 
2 1 8  pages.  Ce  livre  est  un  des  mdlleurset  des  plus 
intéressants  qu'on  ait  publiés  sur  Thistoire  et  la 
pratique  des  instruments.   La  première  partie 
est  divisée  en  sept  chapitres  où  il  est  traité  :  (cliap. 
1  et  2)  du  nom  et  de  Torigine  du  luth  ;  (chap. 
3)  delà  différence  des  instruments  qu'on  désigne 
en  général  sous  le  nom  de  Luth ,  et  de  leurs 
qualités  ;  (chap  4)  de  quelle  manière  le  luth  est 
parvenu  en  Italie  ;  (chap.  5)  comment  le  luth  a 
été  porté  en  Allemagne  par  les  Francs  ;  (citap. 
6)  des  maîtres  célèbres  qui,  à  différentes  époques^ 
se  sont  distingués  par  leur  talent  sur  le  luth; 
(chap.  7)  des  célèbres  fabricants  de  Intlia,  eten 
quoi  consiste  la  beauté  des  instruments  de  cette 
espèce.  La  seconde  partie  de  l'ouvrage  de  Baron 
exp05e,  en  six  chapitres,  la  manière  de  jouer 
du  luth.  —2**  Un  supplémentà  ce  travail  a  été  pu- 
blié par  l'auteur  dans  le  deuxième  volume  des 
Essais  historiques  et  critiques  de  Marpo'rg  (pag. 
65-83),  sous  ce  titre  :  Beitrage  zur  historisch- 
theoretischen  und  praktischen  Untersuchunç 
der  Laute  (Essais  de  recherches  historiques, 
tliéori<iues  et  pratiques  sur  le  luth).  ^  3*  Baron  a 
complété  son  travail  sur  cette  matière  en  pu- 
bliant^ dans  le  même  volume  des  Essais  de  Mar- 


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BARON  —  BARRA 


251 


purg  fpag.  1  (9-123)  on  petit  traité  du  système  de 
la  notatîoo  da  luth  et  do  théorbe,  intitulé  :  Ab- 
handiung  von  dem  Notensystemder  Laute und 
der  Theorbe.  —  4o  Abriss  einer  Abhandlung 
von  der  Mélodie  (Essai  d'une  dissertation  sor 
la  mélodie);  Berlin,  1766,  61  pages  in-4o  :  bon 
oarrage  sor  one  matière  intéressante.  —  ô*  Zu- 
fœllige  Gedanken  ueber  verschiedene  Siaterien 
(PoDSéee  sor  divers  objets  relatifs  à  la  musique), 
dans  le  deuxième  Tolome  des  Essais  de  Marpurg 
(p.  124-144).  Baron  traite  dans  ce  morceau  des 
qualités  naturelles  d'un  maître  de  chapelle  et  de 
ses  devoirs.  —  6o  Une  traduction  allemande  de 
V Essai  sur  le  beau  de  J.-M.  André,  sousoe  titre  : 
Versucà  ueber  dos  Schœne,  etc.  Altenbourg, 
1757,  in-S».  —  7**  Une  traduction  du  Discours  sur 
Phàrmonie^  de  Gresset,  intitulée  :  Von  dem 
Orolten  Adel  und  dem  Nutzen  der  Musik, 
Berlin,  1767. 

BARON!  (Lêonore),  cantatrice  célèbre,  née 
à  Mantoue,  vers  1610,  était  fille  dé  la  belle 
AdrianOy  qui  avait  aussi  brillé  par  la  beauté  de 
sa  Toix  dans  les  premières  années  du  dix-sep- 
tième siècle.  Maugars  (  Fby.  ce  nom),  qui  Tenten- 
dit  à  Rome  en  1639,  en  parle  en  ces  termes  : 
«  Sa  Toix  est  d'une  haute  étendue,  juste,  sonore, 

■  liarmonieuse  ;  l'adoucissant  et  la  reuforçant 
«  sans  peine,  et  sans  faire  aucune  grimace.  Ses 
«c  élans  et  ses  soupirs  ne  sont  point  lascifs ,  ses 
u  regards  n'ont  rien  d'impudique,  et  ses  gestes 
«  sont  de  la  bienséance  d'une  honnête  fille.  En 
m  passant  d'un  ton  à  l'autre,  elle  fait  quelquefois 

■  sentir  les  divisions  des  genres  chromatiques  et 
«  enliannoniques,  avec  tant  d'adresse  et  d'agré- 

•  ment,  qu'il  n'y  a  personne  qui  ne  soit  ravi  k 
«  cette  belle  etdifticile  méthode  de  chanter.  Elle 
<  n'a  pas  besoin  de  mendier  l'aide  d'un  tuorbe  oo 
«  d'une  viole,  sans  l'un  desquels  son  cliant  se- 
«  rait  imparfait,  car  elle-même  touche  les  deux 

•  instruments   parfaitement   (  Responce  faite 

•  àun  cUrieux  sur  le  sentiment  de  la  mu- 
«  sique  d^  Italie,  écrite  à  Rome  le  P'  octo- 
«  bre  1639.  Paris,  1639,  in-8").  »  Les  succès 
de  Léonore  Baron!  sur  le  théâtre  eurent  tant 
d'éclat,  que  Vincent  Costazoti  a  pu  faire  un  vo- 
lume de  toutes  les  pièces  de  vers  publiées  à  sa 
louange;  ce  recueil,  formé  de  pièces  dont  quel- 
ques-unes sont  en  langue  grecque,  d'auties  en 
Utin,  en  italien ,  en  français  et  en  espagnol ,  a 
pam  sous  ce  titre  :  Applausi  poetici  aile  glorie 
délia  signora  Leonora  Baroni;  Rome,  1639, 
in-4*.  Il  en  a  été  fait  une  deuxième  édition  dans 
la  même  ville,  en  1641.  Jean-Victorin  Rossi, 
eonnn  sons  le  nom  àeJanus-Nicius  Erythrmus , 
contemporain  de  Léonore  Baroni,  parle  d'elleavec 
élog»,  ainsi  que  des  pièces  écrites  en  son  hon- 


neur (1).  En  1645  le  cardinal  Mazarin  engagea 
Léonore  Baroni  pour  chanter  dans  les  opéras  de 
Gavalli,  Serse  et  Ercole  amante,  qu'il  fit  repré- 
senter à  Paris  pendant  la  minorité  de  Louis  XIV. 
Elle  fut  ensuite  attachée  au  service  du  roi  pour 
les  concerts  de  la  cour  ;  mais  la  musique  ita- 
lienne n'étant  pas  alors  goûtée  en  France,  cette 
grande  cantatrice  fiait  par  prendre  sa  situation 
en  dégoût,  et  retourna  en  Italie.  On  ignore  l'é- 
poque de  sa  mort. 

BARONI  (PmLippB),  né  à  Ancône,  vécut  au 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
sa  composition  :  Psalmodia  vespertina  octo 
voc'tbus,  op.  II.  Bologne,  Silvani,  1710. 

BARONI-CÀVALGABO  (Julib),  pianiste 
et  compositeur  distinguée,  née  à  Vienne  vers 
180&>  de  parents  italiens,  fut  élève  de  Mozart 
fils,  et  acquit  sous  sa  direction  un  talent  élégant 
et  tolide.  Son  premier  ouvrage  parut  en  1830; 
en  1838,  son  œuvre  douzième  fut  publié  à  Vienne, 
chez  Haslinger.  Les  œuvres  3,  4,ont  paru  à 
Leipsick,  chez  Breitkopf  et  Haertel.  Ces  ouvrages 
consistent  en  caprices,  sonates  et  fantaisies  pour 
le  piano.  G.  W.  Fink  en  a  fait  des  analyses  dans 
la  Gazette  générale  de  musique  de  Leipsick  (ann. 
1831  et  1838).  Les  ouvrages  de  M"*  Baroni- 
Cavaloabo  sont  jusqu'à  ce  jour  au  nombre  d'en- 
viron quarante. 

BARONI  (...) ,  compositeur  dramatique  de 
l'époque  actuelle  (iSbO),  a  fatt  jouer  à  Milan , 
avec  quelque  succès,  un  opéra  intitulé  Rieciarda, 
dont  la  partition  réduite  pour  le  piano  a  été  pu- 
bliée dans  cette  ville,  chez  Ricordi. 

BAROTIUS  (SciPioN),  cantor  à  l'église 
Saint-Martin  de  Cologne,  au  commencement  du 
dix-septième  siècle,  a  publié  :  Sacri  concentus 
8  voc,,  suivis  d'une  Messe  et  d'un  Magnificat. 
Cologne,  1622. 

BARRA.  (Hottiret),  musicien  français ,  est 
plus  connu  sous  le  nom  de  Hottinet  que  sous 
celui  de  Barra,  qui  parait  avoir  été  celui  de  sa 
famille.  Il  vécut  sous  le  règne  de  François  1"', 
roi  de  France.  On  trouve  des  motets  de  sa  com- 
position dans  les  recueils  intitulés  :  1®  lAber 
quintus  XII  trium  primerum  tonorum  Ma- 
gnificat conlinet.  Parrhisiis  apud  PetrumAt' 
taingnantmuHcecalcographum,  etc.  1&34,  petit 
in^4'*obl.  —  2o  Liber  septimus  XXI III  tfium, 
quinque,  sex  vocum  modulos  Dominiei  adven- 

(i)  LeRtego,  In  Uieatro  EleononsBaroiUB,  cantricls  ai- 
intc,  in  quo  omnes  bic  Romiè,  quotqnot  Ingenlo  et  poetlcr 
facultatls  laude  pnesUnt,  caroitnlbns  tam  etniscè  tun 
latine  scrlptlit,  «Ingulari  ne  propedlvino  molti>rts  tUius 
canendl  artUIcto  fanquam  fausiet  qaoadan  clamores  et 
plaosus  edant  :  legt  unnm  Loelli  (Guidiccloui)  epigramma 
tta  panim,  ita  elegans,  etc.  (  Pinacothtca  imaginum  il 
Ivst  9ir^  paru  II,  p.  U9.} 


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2.S2 


BARRA  —  BARRF. 


tuSf  nativitatisque  ejus,  ae  Sanctorum  eo 
temporeoccurrentlumkabeU  Pariêiis,  in  vic6 
ckharea,  apud  Petrum  Attaingnant ,  în-4». 
goth.  (sans  date,  mais  imprimé  en  1533  ou  1634, 
suivant  les  dates  des  autres  livres).  On  y  trouve 
deux  motets  à  quatre  parties,  0  Radiœ  et  0  Bex 
gentium,  de  Hottinet  Barra. — 3°  Liber  duodeci- 
mus  XVIi  musicales  ad  Virginum  Chrisli 
parum  salutationes  habet,  ibid.  1535,  in-4o. 
On  y  trouve  un  Salve  Regina  de  Barra.  -^  4«>  £i- 
bertertivs,  cum  quatuor  vocibus  (Motecto- 
rum),  Impressùm  Lugduni  per  Jaçobum 
Modernum  de  Pinguento,  1539. 

BARRÉ  (Léonard),  contrapuntiste  du  sei- 
zième siècle,  naquit  à  Limoges  et  se  rendit  en 
Italie.  11  y  devint  élève  d'Adrien  Willaert,  ainsi 
qu*on  le  voit  par  ce  titre  d'une  collection   de 
madri^'aux  :    Le  doUe  et  excellente  composi- 
tioni  de  Madrigali  a  cinçue  voci  da  diversi 
perfeUissimi  musici  Jatte ,  cioè,  di  Adriano 
Willar,  et  di  Leonarde  Barre  suo  discipulo , 
etc.  Apud  Hieronymum  Scotum,  1540,  in-4° 
obi.  Ses  études  musicales  terminées,  Barré,  qui 
était  prêtre,  se  rendit  à  Rome,  où  il  entra  en 
qualité  de  chantre  à  la  chapelle  pontificale,  le 
13  juillet  1537.  11  fut  on  des  chantres  aposto- 
liques que  le  pape  envoya  au  concile  de  Trente, 
en  1545,  pour  donner  leur  avis  sur  ce  qui  con- 
cernait le  chant  ecclésiastique  et  la  musique  d'é- 
glise. Ces  diantres  furent  Léonard  Barré,  Jean 
Barré,  Jean  Le  Cont,  Jean  Mont,  Simon  Barto- 
iini  de  Pérouse,  Pierre  Ordenez,  Antoine  Loyal 
et  Ivon  Barry  ;  ils  se  trouvèrent  à  la  première 
session  du  concile,  le  13  décembre  1545.  Une 
maladie  épidémique  s*étant  déclarée  à  Trente , 
plusieurs  chantres  apoi^toliques  retournèrent  à 
Rome  précipitamment;  mais  Barré,  Le  Cont, 
Ordenez ,   Bartolini  et  Loyal  restèrent  à  leur 
poste,  et  suivirent  le  concile  à  Bologne,  en  1547» 
quand  il  lut  transporté  dans  cette  ville.  Quel- 
ques motets  de  Barré  qui  ont  été  publiés  par 
Gardane  de  Venise,  dans  son  recueil  de  1544, 
prouvent  que  ce  musicien  était  fort  instruit  dans 
son  art*.  On  trouve  aussi  quatre  madrigaux  à 
cinq  voix  de  sa  composition  dans  le  recueil  cité 
précédemment,  pages  8,9,  11  et  21.  Plusieurs 
messes  et  des  motets  de  sa  composition  se  con- 
servent en  manuscrit  dans  la  bibliothèque  de  la 
chapelle  pontificale.  Le  contrapuntiste  cité  sous 
le  nom  de  Léonard  Barre  ou  Barra  par  Kiese- 
wetter,  dans  son  Mémoire  snr  les  musiciens 
néerlandais,  est  le  même  que  Léonard  Barré 
dont  le  nom  a  été  défiguré. 

BARRE  (Antoine),  musicien  français,  s'é- 
tablit à  Rome  vers  1550,  et  s'y  fit  remarquer 
comme  compositeur.  En  1555,  il  ouvrit  une  im- 


primerie de  musique  dans  cette  ville,  et  y  po- 
blia  II  primo  libre  délie  muse^  aânque  voet, 
madrigali  di  diversi  autori.  Ce  recueil  contient 
des  compositions  d*Arkadelt,  de  Vincent  Raffo , 
de  Jacquet  de  Berchem  et  d'Antoine  Barré  lui- 
même.  11  paraît  qu'un  personnage  de  haut  rang, 
nommé  Onofrio  Vigili,  lui  avait  fourni  les  moyeoi 
d'élever  son  imprimerie,  car  il  s'exprime  ainà 
dans  son  épttre  dédicatoire  :  Le  primitie  deUê 
cose  meritamente  si  spettano  a  quello  ch*è 
delV  origine  e  principio  di  dette  cose  sonoca- 
gione...  Da  taleesempio  cor^fermato,  vengoa 
consaerùre  le  primitie  délia  mia  stampa  à 
Poi,„.  Accettûte  adunque  conlieto  vollo  questi 
nuovi/rutti  di  variati  gusti,  perché  le  mU 
.  fortune  dianzi  eran  nulla,  etc.  Dans  la  même 
année  1555  un  second  recueil  fut  publié  par  l'im- 
primerie  d'Antoine  Barré,  sous  ce  titre  :  Primo 
libro  délie  Muse  a  4  voci ,  madrigali  orion 
di  Antonio  Barrée  e  attri  diversi  autori.  Les 
noms  des  auteurs  sont  Antoine  Barré,  Aleian- 
dre  Ruffo,  Vincent  Ruffo ,  Jean-Dominique  de 
Nola,  Lerma,  Lupacchino,  Vincent  Ferro,  Lam- 
berto  ilCaldarino^  Jules  Fiesco,  Paul  Animoû- 
cla  et  Ghislain  DankerU.  Parmi   des  milliers 
d'oeuvres  de  musique  imprimés  dans  le  seizième 
siècle,  l'abbé  Baini  dit  {Mem.  stor.  crit.  délia 
viât  e  délie  opère  di  GioPierl.  de  Paleslrina, 
t.  II,  p.  202,  n<^  581)  qu'il  n'a  pas  trouvé  un  seul 
cahier  qui  portAt  le  nom  de  Barré,  postérieure- 
ment à  1555;  mais  M.  Gaspari ,  de  Bologne,  m'a 
signalé  deux  publications  faites  par  Antoine  Barré 
postérieurement  à  cette  date,  à  savoir  :  Seconda 
libro  délie  mtue  a  quattro  voci.  Madrigali 
ariosi  di  diversi  eccellentissimi  autori  con  due 
canzoni  di  Giannetto  di  nuovo  raccolti  et  dati 
in  luce.  In  Roma  appresso  Antonio  Barre, 
1558;  et  Madrigali  a  quattro  voci  di  Fran- 
cesco  Menta  novamente  da  lui  composti  et 
dati  in  luce  :  In  Borna  per  Antonio  Barre, 
1560.  D'autre  part,  j'ai  trouvé  la  partie  d'alto 
d'un  œuvre  intitulé  :  Il  primo  libro  de  Madri- 
gali a  quattro  voci  di  Olivier  Brassart-  In 
Borna,  per  Antonio  Barre,  1564,  ln-4«.  On 
trouve  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris  on 
recueil  qui  démontre  que  Barré  avait  quitté  Rome 
et  s'était  établi  imprimeur  de  musique  à  Milan. 
Ce  recueil  a  pour  titre  :  Liber  primus  Musa- 
rum  cum  quatuor  vodlfus  seu  saerm  con- 
tiones,  quas  vtUgo  motetta  appellant.  Milan, 
A.  Barré,  1588,  in-4o.  Cette  collection  eoBlient 
29  morceaux  de  Palestrina,  d'Orlando  Lassas,  de 
Clément  Non^papa,  de  Cyprien  Rore,  de  Lerma, 
de  Maîllart,  d'Adrien  Willaert,  de  Paul  Animoc- 
da,  d'Annibal  Zoito,  de  Lupi  et  d'Horace  Vcochi. 
BARRE  (Charles-Henri  dbla),  claveeniisle 


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BARRE  —  BARRINGTON 


253 


de  la  reine,  épouse  de  Louis  XIVi  occupait  cette 
place  en  1669.  On  a  de  ce  musicien  un  recueil 
intitulé  :  Anciens  airs  a  chantera  deux  parties, 
avec  les  deuxièmes  couplets  an  diminutions  ; 
Paris,  Ballard,  1689,  in-é*"  obi. 

BARRE  (L'abbé  DE  LA),  organiste  de  la 
chapelle  de  Louis  XTV,  mort  en  1678,  était 
considéré  à  la  cour  comme  un  compositeur  ha- 
bile, n  a.  écrit  plusieurs  morceaux  de  musique 
d^église  que  le  roi  aimait  à  entendre,  mais  qui 
n'ont  pas  été  publiés.  L'abbé  de  La  Barre  était 
seol  organiste  du  roi  ;  après  sa  morty  sa  place 
fut  divisée  en  quatre,  pour  les  organistes  Tome- 
lin,  Le  Bègue,  Buterne  et  Nivers,  qui  étaient  de 
service  alternativement  pendant  un  trimestre. 

BARRE  (MicBEL  DE  LA) ,  compositeur  et 
flûtiste  célèbre  de  son  temps,  naquit  à  Paris  vers 
1680,  et  mourut  dans  la  même  ville  en  1744.  Il 
était  fils  d'un  marchand  de  bois.  En  1700  il 
donna  à  TOpéra  Le  Triomphe  des  arts,  et  en 
170S  La  Vénitienne,  On  a  aussi  de  lui  :  !<>  Trois 
livres  de  trios  pour  la  flûte,  imprimés  à  Paris, 
in-4'*.  —  V*  Treize  suites  de  pièces  à  deux  flûtes, 
idem ,  in-4**  oblong.  —  3^  Sonates  pour  la  flûte 
avec  basse,  œuvre  4.  —  4"  Recueils  d'airsà  boire, 
à  deux  parties,  1  vol.  in-4*  obi. 

BARRE  (U).  Voyei  Ubarre. 

BAR  RET  (Apollon-Marib-Rosb),  hautboïste 
distingué ,  &«t  né  en  1804,  dans  le  midi  de  la 
France.  Après  avoir  appris  la  musi<iue  dans  son 
enfance  et  s'être  livré  à  Tétude  du  hautbois,  il 
perdit  ses  parents  ;  cet  événement  lui  fit  prendre 
ia  résolution  de  se  rendre  à  Paris ,  où  il  fut  ad- 
mis comme  élève  de  Vogt  dans  le  Conservatoire, 
au  printemps  de  1833.  Ses  progrès  furent  si  ra- 
pides que,  seize  mois  après,  le  premier  prix  de 
hautbois  lui  fut  décerné  au  concours  de  1824. 
Lorsque  Bernard  obtint  à  cette  époque  le  privi- 
lège du  théâtre  de  TOdéon,  pour  y  jouer  les  tra- 
duetions  d'opéras  allemands  et  italiens,  Barret 
entra  dans  l'excellent  orchestre  formé  à  ce  théâ- 
tre par  Crémont ,  en  qualité  de  premier  haut- 
bôte.  La  mine  de  Pentreprise  de  TOdéon  dans 
l'été  de  1827  fit  passer  cet  artiste  dans  l'orches- 
tre de  ropérà  comique;  mais  deux  ans  après,  des 
offres  avantageuses  lui  ayant  été  faites  pour  oc- 
cuper la  place  de  premier  hautbois  au  théâtre  du 
rui  (Opéra  italien)  à  Londres,  il  alla  se  fixer  dans 
cette  TiUe,  où  il  est  encore  au  moment  où  cette 
notice  est  écrite  (18&8).  A  ses  fonctions  de  pre- 
mier hautbois  de  l'opéra  italien,  il  réunit  celles 
de  membre  de  Torchestre  de  la  Société  philhar- 
moDÎqiie  et  de  professeur  de  hautbois  à  l'Aca- 
demie  royale  de  musique,  où  il  a  fonné  de  bons 
élèves.  Barret  a  publié  plusieurs  morceaux  pour 
son  instrument,  parmi  lesquels  on  remarque  : 


lo  Mélange  sur  un  motif  d'OnsIow  avec  accom- 
pagnement de  piauo,  Paris,  Brandns.  —2*  Air  lan- 
guedocien varié  avec  ace.  de  piano  ;  ibid .  —  3*  Di- 
vers morceaux  gravés  à  Londres.  Sa  produc- 
tion la  plus  importante  est  une  méthode  pour  le 
hautbois  qui  a  pour  titre  :  À  complet  Method 
for  the  Oboe,  comprising  ail  the  new  finge^ 
rings,  new  tables  of  shakes,  scales,  exercises, 
etc.;  Londres,  Jullien  et  Cie  (s.  d.)gr.  in  4®.  Cet 
ouvrage  est  le  meilleur  et  le  plus  complet  qui 
ait  été  fait  sur  le  hautbois;  il  est  terminé  par 
40  pièces  progressives,  4  sonates,  et  quinze 
grandes  éludes. 

BARRETT  (Jean  ) ,  maître  des  enfants  de 
chcBor  de  ThOpital  du  Christ ,  à  Londres ,  et  or- 
ganiste de  Téglise  de  S.  Mary-at-Hill,  vers 
1710,  fut  élève  du  D.  BIow.  Plusieurs  de  ses 
chansons  ont  été  insérées  dans  la  collection 
intitulée  :  Pills  to  purge  melancholy.  On  con- 
naît de  lui  Tair  agréable  Janthe  the  lovely,  qui 
a  été  introduit  dans  l'opéra  du  Mendiant  (Beggar). 

BARRIÈRE  (....),  violoncelliste  français, 
a  joui  d'uue  brillante  réputation  à  Paris ,  vers 
1740.  Il  avait  déjà  publié  deux  livres  de  sonates 
pour  le  violoncelle  lorsqu'il  partit  pour  l'Italie , 
en  1736,  dans  le  dessein  d'y  entendre  Francis- 
cello  et  de  perfectionner  son  talent  par  des  leçons 
de  ce  grand  maître.  De  retour  â  Paris  ,  en  1739, 
il  fit  graver  son  troisième  œuvre  de  sonates  où 
l'on  remarqua  les  progrès  que  son  goût  avait 
faits.  Son  quatrième  œuvre  renferme  des  solos 
pour  le  violoncelle;  le  cinquième  est  composé  de 
sonates  pour  le  par-dessus  de  viole,  et  le  sixième,  , 
de  concerts  pour  le  clavecin. 

BARRIERE  (Étienne-Bernàrd-Josbph),  né 
à  Valenciennes  au  mois  d'octiibre  1749,  se  rendit 
à  Paris  k  l'âge  de  douze  ans,  où  il  prit  des  leçons 
de  violon  de  Pagin ,  élève  de  Tartini,  et  eut  pour 
maître  de  composition,  Philidor.  Après  s'être  fait 
entendre  au  Concert  spirituel ,  il  fut  l'un  des  vio- 
linistes  solo  de  ce  concert  et  de  celui  des  Ama- 
teurs. En  1801  il  joua  une  symphonie  concer- 
tante avec  Lafout  à  un  concert  de  la  Salle  Olym- 
pique. Il  a  composé  plusieurs  œuvres  de  quatuors, 
de  symphonies,  de  trios,  de  duos,  de  concertos, 
qui  ont  été  gravés  à  Paris. 

BARRINGTON  (Dmnes),  né  à  Londres 
en  1727 ,  fit  ses  études  à  l'université  d'Oxford 
et  au  collège  du  Temple.  Après  avoir  fait  on  cours 
de  droit ,  U  devint  greffier  à  Bristol.  Au  mois  de 
mai  1751  il  fut  nommé  maréchal  de  la  chambre 
haute  de  l'amirauté,  et  successivement  secrétaire 
des  affaires  de  l'hôpital  de  Greenwich ,  juge  des 
comtés  de  Merioneth,  de  Camavon ,  d'Anglesey, 
second  juge  de  Cliester,  et  enfin  commissaire  des 
munitions  à  Gibraltar.  Il  est  mort  le  U  mars 


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254 


BARRINGTON  —  BARSOTTI 


IftOO,  Agé  de  soixante-treize  ans,  membre  de 
plusieurs  sociétés  savantes  et  président  de  celle 
des  Aniiqiiaires  de  Londres.  Parmi  les  pièces  qa'il 
a  fait  parattredans  les  Transactions  philosophiques, 
on  trouve  (t.  LX,  p.  &4)  une  lettre  sur  Mozart,  sons 
ce  titre  :  Account  of  a  very  remarkable  young 
^  musician  (  Notice  sar  un  jeune  musicien  très-re- 
marquable). Il  a  inséré  aussi  un  petit  ouvrage  inti- 
tufé  :  Expériences  sur  le  chant  des  mseaux,  dans 
9e&Miscelianées,  publiés  à  Londres  en  1781,  in-4*. 
Enfin,  on  a  de  Barrington  quelques  notes  sur  deux 
instruments  en  usage  dans  le  phys  de  Galles 
<Le  Crowth  et  le  PilhCorn  ) ,  lesquelles  sont  in- 
sérées dans  le  3*"*  volume  de  L'Archéologie  (  I  ), 
sous  ce  titre  :  Some  Account  of  tvoo  Musical 
instruments  used  in  Wales ,  avec  une  planche. 
Ces  notes  ont  été  lues  à  la  Société  des  Antiquaires 
de  Londres ,  le  3  mai  1770.  Bien  que  trop  som- 
maires, elles  ont  de  Tintérét,  parce  que  Daines 
Banington  avait  habité  le  pays  de  Galles  et  y 
avait  non-seulement  vu ,  mais  entendu  jouer  ces 
deux  instruments. 

BARROILIIET(Paul),  chantenr  français, 
est  né  à  Bayonne  le  23  septembre  1810.  Fils  d*un 
négociant  de  cette  ville,  il  était  destiné  au  com- 
merce et  fut  envoyé  à  Paris  pour  y  faire  des  étu- 
des^péciales  et  relatives  à  son  état  futur  ;  mais  un 
goût  passionné  pour  la  musique  le  poussa  à  re- 
noncer à  la  carrière  qu'on  voulait  lui  faire  suivre 
et  à  entrer  au  Conservatoire  comme  élève  de 
chant.  L'époque  de  son  admission  dans  cette  école 
est  1828.  Il  était  Agé  de  dix-huit  ans.  L'au- 
teur de  cette  notice  reçut  alors  plusieurs  lettres 
du  père  de  Barroilhet,  lequel  voyait  avec  chagrin 
la  résolution  que  celui-ci  avait  prise.  «  Je  ne 
«  crois  pas,  disait-il ,  qu'il  y  ait  en  mon  fils  Tor- 
«  ganisation  d'un  artiste  distingué,  et  je  ne  me 
«  consolerais  pas  de  le  voir  musicien  médiocre. 
«  Si  vous  le  croyez ,  au  contraire,  destiné  à  se 
«  faire  un  nom  honorable  dans  votre  art,  je  ne 
«  m'opposerai  pas  à  ce  qu'il  suive  son  pencliant.  m 
Les  réponses  étaient  rassurantes ,  bien  que  les 
progrès  de  l'élève  ne  répondissent  pas  exacte- 
ment à  ce  qu'on  en  avait  attendu.  Après  deux 
années  d'études  sous  la  direction  de  Bandera  li ,  au 
concours  de  chant  de  1830  aucune  distinction  ne 
fat  décernée  à  Barroiiliet  qui,  ne  pouvant  espérer 
d'admission  à  l'Opéra,  se  décida  à  aller  tenter  la 
fortune  sur  les  théAtres  de  l'Italie.  Arrivé  à  Milan, 
il  y  prit  des  leçons  .de  Panizza;  puis  il  fit  ses 
débuts  sur  des  théAtres  de  troisième  ordre.  Après 
y  avoir  acquis  de  l'habitude  et  de  l'assurance,  il 


(I)  jirehmoloffla  or  miseeUaneom  Tractt  raaUng  to  \ 
maïquitv.  PublUhed  »y   the  soeUt^  cf  jtntitvariêt  of 
London^  lom.  lil,  p.  ao-ss;  LoDdm.  iTïi,  la -4*. 


chsnia  à  Gènes,  Vérone,  Breada,  Ber^gane, 
Trieste,  Turin,  et  fut  engagea  Palenae,  ea  183&. 
Les  succès  qn'il  y  obtint  le  firent  appeler  à 
Rome,  Tamiée  suivante.  Ce  fut  alors  quil  prit 
position  parmi  les  artistes  les  plus  distiognés, 
par  le  talent  dont  il  fit  preuve  dans  VAssedio  di 
Calais^  que  Dontzetti  écrivit  pour  loi ,  el  plos 
encore  dans  le  Roberto  Devereux  et  dans  le  Ce- 
lombo  du  même  maître.  Une  maladie  de  larynx , 
qui  lui  survint  à  la  fin  de  1837,  l'éloigna  momen- 
tanément de  la  scène.  Il  se  rendit  alors  à  Aaples 
et  y  trouva  Nourrit,  peu  de  temps  avant  sa  fin 
tragique.  Après  ce  triste  événement,  Barroilbet 
s'éloigna  de  l'Italie,  et  vint  à  Paris,  où  il  fut  engagé 
pour  l'Opéra.  Donizetti ,  qui  n'avait  pas  perdu 
le  souvenir  de  ses  succès  de  Rome,  écrivit  pour 
lui  le  rôle  de  bariton  de  la  Favorite^  par  lequel 
Barroiiliet  conquit  la  faveur  du  public.  Guillaume 
Tell,  Lusignan,  dans  la  Reine  de  Chypre,  et 
Charles  F/,  mirent  le  sceau  à  sa  réputation  de 
chanteur  dramatique.  Ce  fut  au  milieu  de  ses 
triomphes  qu'il  quitta  l'Opéra  en  1847,  parcequll 
ne  put  s'arranger  avec  l'administration  de  ce 
spectacle  pour  le  chifîre  de  ses  appointements. 
Depuis  lors,  Barroilbet  ne  s'est  plus  fait  entendre 
que  dans  des  concerts,  et  sur  les  théAtres  des 
départements. 

BARSANTI  (Fr4Z«çois),  né  à  Locques  vers 
1 690,  étudia  d'abord  à  Puni versité  de  Padoue  ;  mais 
il  ne  tarda  point  à  abandonner  ses^éludes  littéraires 
pour  se  livrer  à  celle  de  la  musique.  En  1714  il 
se  rendit  à  Londres,  et  entra  à  l'Opéra  comme 
flûtiste.  Pendant  son  séjour  en  cette  ville,  il  pu- 
blia :  1*"  Six  solos  pour  flûte  avec  accompagne- 
.ment  de  basse,  f  livre;  2o  six  solos  idem, 
2*  livre;  3"*  Six  sonates  pour  deux  violonset  basse 
tirées  des  solos  de  Geminiani.  Après  plusieurs 
années  de  résidence  à  Londres,  Barsanti  accepta 
une  place  lucrative  qui  lui  fut  offerte  en  Êeosse. 
Il  profita  de  son  séjour  dans  ce  pays  pour  ras- 
sembler une  grande  quantité  de  chansons  popu- 
laires auxquelles  il  fit  des  basses.  Vers  1750,  il 
retourna  à  Londres.  Le  mauvais  état  de  ses  af- 
faires l'obligea  h  solliciter  une  place  d'a<(o  dans 
l'orchestre  de  l'Opéra  et  dans  celui  du  Vanxball , 
quoiqu'il  fût  déjà  fort  Agé.  Vers  le  même  temps  il 
publia  Douze  Concertos  pour  violon,  et  Six  An- 
tiennes dans  le  style  de  Palestrina  ;  mais  ces  ou- 
vrages ne  lui  offrirent  que  de  faibles  ressources, 
et,  vers  la  fin  de  sa  vie,  il  tomba  dans  nne  mi- 
sère profonde.  On  ignoreen  quelle  année  il  mourut. 

BARSOTTl  ( Thomas -Gasparb-  Fomviié), 
né  À  Florence  le  4  septembre  1786,  fut  appelé  en 
1809  par  la  reine  d'Étrurie,  infante  d'Espagne, 
alors  à  Compiègne,  pour  remplir  auprès  d'elle 
et  de  ses  enfants  les  fonctions  de  professeur  de 


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BARSOTTI  —  BARTH 


255 


piano  et  dédiant.  Cette  princesse  ayant  été. relé- 
guée à  Rome  par  Napoléon,  M.  Barsolti  s'établit 
À  Mice,  où  U  fut  nommé  organiste  et  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale.  En  1815,  il  se  rendit  à 
Marseille ,  et  cinq  ans  après  il  y  fonda  une  école 
de  chant  pour  'les  femmes,  et  un  enseignement 
de  musique  au  collège  royal.  En  1821,  il  proposa 
au  maire  de  la  Tille  de  Marseille  Pétablissement 
d'une  école  gratnile de  musique;  son  projet  fut 
goûté;  récole  fut  fondée;  et  0  en  fut  nommé  di- 
recteur. Dans  ces  fonctions,  il  a  montré  autant 
d*întellig^nce  que  de  dévouement.  M.  Barsotti  est 
auteur  dea  ouvrages  suivants  qu'il  a  publiés  : 
1**  L'air  des  Tyroliens,  varié  pour  le  piano,  avec 
accompagnement  de  violon  et  basse.  ^  2*  Air 
varié  en  /a,  avec  accompagnement  de  violon  et 
basse.  —  3f»  Di  iantipalpilit  varié  pour  le  piano. 
—  4^  Les  Folies  d'^jpa^ne, variées.—  5»  Six 
nocturnes  à  deux  voix. — 6®  Domine  salvum  fac 
regem,  à  trois  voix  et  chœur,  avec  orchestre.  — 
T*  Méthode  de  musique  k  Tusage  de  Pécole  gra- 
truite  de  Marseille;  Marseille,  1828  Plusieurs 
compofâtions  du  même  artiste ,  parmi  lesquelles 
est  une  messe  h  trois  voix  avec  chœurs  et  or- 
chestre ,  sont  encore  inédites. 

BARTA(  Joseph),  compositeur,  né  en  Bo- 
hème ,  vers  1744,  fut  d^abord  organiste  à  l'église 
de  Saint-Paulin  à  Prague,  et  établit  ensuite  sa 
résidence  à  Vienne ,  où  il  écrivit  pour  le  théâtre. 
Il  est  mort  dans  cette  ville  en  1803.  Ses  opéras 
les  .plus  connus  sont  :io  Daist  nichl  gut  zu  ra- 
then  (Il  est  dangereux  de  conseiller  Ici),  opérette, 
1 7S0 . —  V»  llmercato  di  Malfnantile,  op.  buffa, 
Vienne,  1784.  —  3*  Der  adeliche  Tagelœhner  (le 
Journalier  noble),  opérette,  iMd.,  1795.— 4«  Diê 
donnemde  Légion  (La  Légion  d'éclaireurs),  opé- 
rette en  2  actes.  On  a  aussi  de  lui  six  quatuors 
pour  2  violons,  alto  et  basse,  op.  1  et  6  ;  quatre 
concertos  de  clavecin; 6  duelti  a  due  soprani, 

B  ART  ALI  (Artoinb),  maître  de  cliapelle 
de  l'empereur ,  à  Vienne,  vers  1680,  passait  pour 
l'on  des  plus  habiles  compositeurs  de  son  temps. 
U  a  publié  des  trios  pour  divers  instruments  sous 
ce  titre:  Thésaurus  musicus  triuminstrumen- 
forum,  Dillingoe,  1671 ,  in-fol.  et  des  sympho- 
nies h  3  et  à  4  parties,  sous  ce  titre  :  Prothimia 
suavissima  sonatarum  suavissimarum  qux 
nunc  prima  editionein  Germaniaprodierunt, 
cum  trUnu  et  quatuor  instrumentis  redaclae, 
1572,  in-40  obl.,  sans  nom  de  lieu. 

BARTËI  (JàRôHE),en  latin  Sarthœus,  moine 
aogustin,  né  à  Arezzo ,  fut  général  de  son  ordre  à 
Rome,  an  commencement  do  dix-septième  siècle. 
11  a  fait  imprimer  les  ouvrages  suivants  :  l»  Res- 
ponsor. Sanetmfer,  5,  A  et  Sabb.  major.  Heb- 
dom.  iparib,  tH)c.,Vemse.  l6e7,in-4<'.— 2"ilfMfe 


ad  otto  voci  con  basso  coniimio;  Rome,  1608.  — 
30  //  primo  libro  de  ricercaria  due  voci. — 4«  Il 
secondo  libro  degli  ooncerti  a  due  voci ,  ac» 
comodatt  per  stionare  con  qualsivoglia  stro- 
ttiento,  con  la  parte  continua  per  Vorgano; 
Rome,  1618. 

B ARTEL  (  François  -  Conrad  )  ;  Voyez 
BARTL. 

BARTH  (  Hemri),  maître  de  musique  de  f^lise 
Saint-Bavon,  à  Gand,  depuis  1763  jusqu'à  1780,  a 
publié  de  sa  composition  :  Six  motets  à  grand 
chœur  et  six  duettes  (sic)  pour  deux  basses, 
avec  deux  violons  et  orgue  ^  dédiés  au  prinee 
Charles  de  Lorraine,  gouverneur  des  Pays- 
Bas;  in- loi.  (sans  date  et  sans  nom  de  lieu). 

BARTH  (  Chrétien  Samijel),  né  àGlaucba, 
dans  le  comté  de  Schomburg,  en  1736,  fut  l'un 
des  plus  grands  virtuoses  de  son  temps  sur  le 
hautbois.  U  reçut  des  leçons  du  célèbre  Jean- 
Sébastien  Bach,  au  gymnase  de  Saint-Thomas,  à 
Leipsick.  Au  sortir  de  cette  école,  en  1753,  il 
entra  au  service  de  la  petite  cour  de  Rudolstadt, 
qu'il  quitta,  en  1762,  pour  une  place  de  musicien 
de  la  chambre  du  duc  de  Weimar.  En  1768, 
il  s'attacha  au  prince  de  Mecklembourg,  et  enfin, 
en  1772,  il  fut  admis  à  la  cbapelledu  Landgrave 
de  Hesse-Cassel,  avec  un  traitement  de  huit  c<mts 
rixdalers  (environ  mille  écus  de  France); 
mais  à  Pavénemeut  du  dernier  landgrave  (en 
1786),  les  tliéÂtres  français  et  italien  ayant  été 
congédiés,  Barth  passa  à  la  chapelle  du  roi  de 
Danemarck  aux  mêmes  conditions.  On  lui  doit 
plusieurs  concertos  de  hautt)ois  fort  brillants 
pour  le  temps  où  ils  ont  été  écrits.  Les  trois  pre- 
miers ont  été  publiés  à  Copenhague,  le  quatrième 
à  Offenbach,  chez  André,  le  cinquième  (œuvre 
12)  à  Leipsick,  chez  Breitkopf  et  Haertel.  Au 
nombre  de  ses  autres  compositions,  on  remar- 
que :  1*^  Rondeau  suisse ,  pour  hautbois ,  avec 
orchestre,  œuvre  10;  ibid — 2*"  Divertissement 
pour  hautbois,  deux  violons,  viole  et  basse,  œuvre 
8  ;  id.  —  30  Pot-pourri  pour  hautbois  et  piano, 
œuvre  9,  Offenbach  ,  André.  —  4»  Sonates  pour 
piano  et  hautbois,  Hanovre,  Kruschwitz.—  5°  Six 
écossaises  pour  piano,  Copenhague,  Lose.  —  6* 
Grande  symphonie  pour  instruments  à  vent,  Of- 
fenbach ,  André.  ->  7«  Ouverture  pour  orchestre, 
œuvre  18,  Ibid.  Barth  est  mort  à  Copenhague  le 
8  juillet  1809 ,  avec  le  titre  de  musicien  pen- 
sionnaire de  la  chambre  du  roi. 

BARTH  (  F.-PmLippB-  CHARUBS^AirroiNB  ) , 
fils  du  précédent,  né  à  Cassel,  en  1773,  succéda  à 
son  père  dans  la  place  de  hautboïste  de  la  cha- 
pelle royale  à  Copenhague.  Il  s'est  livré  aussi  à 
la  composition,  et  s*est  fait  connaître  par  deux 
recueils,  l'un  de  chansons  danoises,  l'autre  de 


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256 


BÂRTH  —  BARTHËLEMON 


chansons  allemandes,  publiés  à  Copenhague,  et 
par  un  concerto  pour  flû(e,  publié  àLeipsick^cliez 
BreKkopret  Haertel.  Parmi  sesonvrages  inédite, 
on  compte  plusieurs  concertos  pour  hautbois, 
d*autres  pour  flûte,  et  une  symphonie  concer- 
tante pour  deux  cors.  Le  roi  de  Danemark  a 
nommé  Barth  directeur  de  sa  musique  d'har- 
monie. On  a  exécuté  à  Copenhague  deux  ouyer- 
tureit  de  sa  composition  en  1829. 

BARTH  ( ),  neveu  et  élève  de  Charles 

Stamitz,  né  en  1774,  joua  à  la  cour  de  Turin,  à 
Tftge  de  huit  ans,  des  concertos  de  violon  et  fit 
naître  Tadmiration  des  amateurs,  parla  hardiesse 
et  le  fini  de  son  jeu  ;  mais  plus  tard  il  ne  réalisa 
pas  les  espérances  qu'il  avait  données.  Après  avoir 
été  un  prodige  dans  son  enfance,  il  ne  fut  qu'un 
artiste  m^niiocre  dan»  la  Toroede  Tflge.  Il  a  publié 
à  Rotterdam  y  en  1795,  des  pots-ponrris  pour 
deux  violons,  n<>«  1, 2  et  3;  un  pot>pourri  pour 
violon  seul,  et  un  pot-pourri  pour  piano  et  vio- 
lon. On  croit  qn*il  est  mort  Ters  1798. 

BARTH  (GosTAVB),  fils  d'un  ténor  de  ki 
chapelle  impériale,  est  né  h  Vienne  vers  1818.  H 
y  est  directeur  de  la  société  de  chant  des  chœurs 
d'hommes,  dt*puis  1848.  On  a  publié  de  sa  com- 
position des  Lieder  à  voix  senle,  des  quatuors 
et  des  chœurs  pour  voix  d'hommes.  En  1843  il 
a  fait  exécuter  à  Vienne  une  messe  de  sa  com- 
position qui  a  obtenu  l'approbation  des  connais- 
seurs. 

BARTHEL  (Jean-Cbrétier),  organiste  de 
la  cour  à  Altenbonrg,  naquit  àPlauen  le  19  avril 
1776.  Une  réunion  de  circonstances  heureuses 
favorisa  le  développement  de  ses  difpositions 
pour  la  musiqne.  Son  père,  qui  aimait  beaucoup 
cet  art,  lui  fit  prendre  à  l'âge  de  cinq  ans  des 
leçons  de  piano  du  célèbre  organiste  Rœsler. 
Deux  années  après  il  lui  donna  un  maître  de 
violon.  Les  progrès  de  Tenfant  furent  si  rapides, 
qu'il  excita  l'admiration  de  Mozart,  à  l'âge  de 
douze  ans,  dans  un  concerto  de  piano  qu'il  exé- 
cuta chez  le  cantor  Doles,  à  Leipsick.  Peu  de 
temps  après,  il  entra  à  l'école  de  Saint-Thomas 
de  cette  ville,  et  sous  la  direction  de  Hitler  et 
de  l'organiste  Goerner  il  acquit  un  talent  re- 
marquable sur  le  violon  et  sur  l'orgue.  Il  n'était 
figé  que  de  quatorze  ans,  lorsqu'on  lui  offrit  nue 
place  d'organiste  ;  à  seize  ans,  il  fut  nommé  direc- 
teur des  concerts  de  la  cour  de  Schœnebourg, 
sar  la  recommandation  de  Hitler.  Quelque  temps 
après,  Barthel  retourna  à  Leipsick  pour  conti- 
nuer ses  études  ;  mats  deux  ans  s'étaient  à  peine 
écoulés  quand  il  fut  nommé  directeur  de  musi- 
que â  Greitz.  Ce  fut  dans  cette  ville  qu'il  com- 
mença h  donner  des  preuves  de  son  talent  par 
ses  compositions  pour  l'église  et  pour  les  con- 


certs. Il  se  fit  aussi  admirer  par  son  exécution 
savante  sur  l'orgue.  Après  avoir  passé  plusieurs 
années  à  Greitz,  il  entreprit,  d'après  les  conseils 
de  son  ami  Brand,  un  voyage  musical  en  Alle- 
magne. Dans  les  grandes  villes  oà  il  se  fit  enten- 
dre, il  donna  une  si  haute  idée  de  son  talent, 
qu'on  lui  offrit  la  place  d'organiste  de  la  coor  à 
Alten^urg,  devenue  vacante  par  la  mort  du  cé- 
lèbre Krebs,  élève  de  Jean  Sébastien  Bach.  Il 
prit  possession  de  cette  place  en  1806,  et  ne  Ta 
point  quittée  depuis  lors.  Barthel  a  beaucoup 
écrit  pour  l'église  :  on  cite  particulièrement  une: 
suite  de  cent  quatre  psaumes  à  quatre  voix,  une 
cantate  ponr  le  jour  de  Pâques,  et  une  grande 
quantité  de  pièces  d'orgue;  mais  aucune  de  ces 
productions  n*a  vu  le  jour.  On  n'a  publié  de  sa 
composition  qu'un  recueil  de  dix-huit  dan>es  pour 
le  piano,  sous  le  titre  de  Flore  musicale  (Muai- 
kalisclie  Flora) ,  et  douze  valses  pour  le  même 
instniment,  Leipsick,  Kollmann.  Bartlielest  mort 
le  10  juin  1831. 

BARTUÉLEMON  (F.-Hippoltte),  com- 
positeur et  violoniste,  appelé  par  les  Anglais  Bart- 
leman,  est  né  à  Bordeaux  en  1731.  £n  i766  il 
alla  à  Londres  où  il  fit  représenter  son  opéra  de 
PélopidaSt  qui  eut  un  si  grand  succès,  que  Gar- 
rick  alla  trouver  l'auteur  sur-le-cliamp  et  lai 
proposa  de  travailler  pour  son  théâtre;  mais, 
craignant  qu'il  ne  pût  composer  sur  des  paroles 
anglaises,  il  prit  une  plume  et  se  mit  à  écrire 
des  vers  pour  un  air,  afin  que  Barthélemon  s'y 
exerçât.  Celui-ci  regardait  par-dessus  l'épaule 
de  Garrick ,  et  écrivait  en  même  temps  la  mu- 
sique de  l'air.  Le  grand  acteur  «'étant  levé,  re- 
mit le  papier  à  Barthélemon,  en  lui  disant  : 
Tenez,  monsieur,  voici  mes  paroles;  à  quoi 
le  musicien  répondit  :  Tenez,  monsieur,  voilà 
ma  musique.  Une  telle  facilité  caasa  Tadmira- 
tton  de  Garrick,  qui  proposa  à  Barthélemon  de 
composer  la  musique  de  la  farce  Intitulée  :  A 
peep  hehind  the  curtain  (le  jour  passe  à 
travers  les  rideaux),  et  qui  promit  de  faire  sa 
fortune;  mais,  loin  détenir  sa  parole,  il  refusa 
même  de  lui  payer  la  somme  dont  ilsétalent  con- 
"venus,  quoique  la  pièce  eût  eu  108  représenta- 
tions. Kn  1768,  Barthélemon  fit  un  voyage  à  Paria 
et  y  donna ,  le  28  décembre,  la  pastorale  in- 
titulée Le  Fleuve  Seamandre,  dont  les  paroles 
étaient  de  Renout.  Puis  il  retourna  à  Londres. 
En  1770,  Barthélemon  devint  chef  d'orchestre 
du  Wauxhall.  Pendant  les  quatre  années  sui- 
vantes, il  fit  représenter  le  Jugement  de  Péris; 
la  Ceinture  enchantée,  et  (en  1774)  the  Maid 
of  the  Oaks  (La  fille  des  Chênes)  ;  roai^,  dé- 
goûté par  les  tracasseries  que  lui  faisaient  éprou- 
ver les  directeurs  de  spectacles,  il  prit  te  parti 


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BARTHÉLEMON  —  BARTHOLIN 


257 


de  Toya«er  en  Allemagne  et  en  Italie,  où  son 
talent  comme  TîolonÎBte  Ini  procura  des  succès. 
La  reine  de  Naples,  à  qui  son  jeu  avait  plu,  lui 
donna  une  lettre  pour  sa  sœur,  Marie-Antoi- 
nette; il  eut  rbonneor  de  la  remettre  lui-même 
à  Versailles;  mais  il  nere  ta  pas  longtemps  en 
France.  Un  engagement  avantageux  lai  fbt  offert 
pour  Dublin,  et  il  s'y  rendit  en  1784  avec  sa 
femme,  cantatrice  fort  habile  qu'il  avait  épousée 
en  Italie.  Il  est  mort  à  Londres  en  1808.  Outre 
ses  opéras,  il  a  publié  :  l»  Concerti  a  violino 
principale,  Londres.  —  2°  Sir  duos  pour  deux 
violons,  oeuvre  huitième,  ibid.  —  3*>  Six  qua* 
tuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse.  —  4<* 
Petites  leçons  pour  le  piano.,  ibid.  ^S®  Pré- 
ludes pour  Porgue,  op.  Il,  ibid.  —  G»  Trois  le- 
çons pour  le  piano,  dans  le  style  des  plus 
grands  maîtres,  ibid.  —  T  Une  leçon  dans  te 
style  de  Sterkel,  ibid.;  I800.  ~  8*^  Duos  pour 
deux  violons,  ibid.;  1800. 

BARTHELEMY  (Jean- Jacques),  abbé, 
grand  trésorier  de  Saint  Martin  de  Tours,  secré- 
taire général  dés  Suisses  et  Grisons,  etc.,  naquit 
à  Cassis,  prèsAubagne,  le  20  janvier  1716.  Après 
avoir  Tait  de  brillantes  études,  dans  lesquelles  il 
apprit  presque  en  même  temps  le  latin,  le  grec, 
rtiébreu ,  le  syriaque ,  le  chaldéen,  Tarabe,  les 
matliématiqnes,  Tastronomie ,  etc. ,  il  se  rendit  à 
Paris  en  1744,  où  il  se  livra  à  l'étude  de  la  nu- 
mismatique par  les  conseils  de  Gros  de  Boze, 
alors  garde  du  cabinet  des  médailles.  En  1747, 
Barthélémy  fut  nommé  à  FAcadémie  des  ins- 
criptions ,  en  remplacement  de  Burette ,  mort 
dans  la  même  année.  Nommé  successivement 
membre  de  la  société  royale  de  Londres  et  de 
celies  des  Antiquaires  de  la  même  ville,  il  par- 
vint en  1763  à  la  place  de  garde  du  cabinet  des 
antiques,  vacante  par  la  mort  de  Boze.  Ayant 
fait  un  voyage  en  Italie  pour  des  recherches  re- 
latives à  sa  place,  il  fit  à  Rome  la  connaissance 
du  duc  de  Choiseul,  alors  ambassadeur  de 
France,  qui  conçut  pour  lui  l'amitié  la  plus  vive, 
«t  qui,  parvenu  au  ministère,  s'occupa  constam- 
ment du  soin  de  sa  fortune.  L^Académie  fran- 
çaise le  reçut  dans  son  sein  en  1789;  mais  la 
fortune  qui,  jusqu*alors,  loi  avait  été  favorable, 
Taccabla  bientôt  de  revers.  Privé  de  vingt-cinq 
mille  livres  de  rentes  par  la  révolution,  il  fut 
réduit  au  plus  étroit  nécessaire,  et  mourut  ac- 
cablé d'infirmités  le 30  avril  1795,  Agé  de  soixante 
diiL*neuf  ans.  H  a  publié  :  Entretiens  sur 
l'état  de  la  musique  grecque  vers  le  milieu 
du  quatrième  siècle  de  1ère  vulgaire ,  Paris 
1777,  in  80.  Cet  opuscule ,  écrit  avec  élégance, 
et  contenant  des  notions  assez  exactes  sur  la 
musique  grecque  à  Tépoque  que  Tauteur  a  choi- 

BIOGR.   OflIV.  DES  MUSlClKHS.  —  T.    1. 


sie,  est  extrait  de  son  grand  ouvrage  hititolé  : 
Voyage  du  Jeune  Anacharsis  en  Grèce,  et  y  a 
été  refondu  dans  toutes  les  éditions  qu^on  a  faites 
de  ce  livre.  Sur  la  foi  d'une  mauvaise  compila- 
lion  intitulée  Bibliographie  musicale  de  la 
France,  Lichtenlhal  a  attribué  à  Barthélémy  un 
livre  qui  a  pour  titre  La  Cantatrice  grammai" 
rienne,  etc.  ;  jamais  le  savant  académicien  n'a 
songé  à  une  production  de  cette  espèce.  (Voyez 
l'article  suivant.) 

BARTUÉLEMY  (L'abbé  Loois),  né  à  Gre- 
noble, vers  1750,  quitta  de  bonne  heure  sa  ville 
natale  et  se  fixa  à  Paris.  On  a  de  lui  quelques 
ouvrages  médiocres ,  au  nombre  desquels  se 
trouve  celui  qui  a  pour  titre  :  La  cantatrice 
grammairienne,  ou  Vart  d'apprendre  V ortho- 
graphe française  sans  le  secours  d^nucun 
maître,  par  le  moyen  des  chansons.  Genève 
et  Lyon,  1787,  in-8«. 

BARTHÉLÉMY  (Pierre),  littérateur,  né 
à  Boulogne-sur«mer,  est  connu  par  plusieurs  ou- 
yrages  'au  nombre  desquels  on  remarque  :  Le 
Rideau  levé,  ou  conspiration  flagrante  contre 
r  Opéra.  Boulogne,  Griset  jeune,  1829,  in-8^,  de 
16  pages. 

BARTHEZ  (Paui/Josrph),  célèbre  physio- 
logiste ,  professeur  honoraire  de  la  faculté  de  mé- 
decine de  Montpellier,  médecin  consultant  de 
Napoléon  Bonaparte,  membre  delà  Légion  d'hon« 
neur  et  associé  de  l'Institut,  naquit  à  Montpellier 
le  il  décembre  1734.  Il  fit  ses  études  à  Narbonne, 
où  résidait  son  père,  ingénieur  du  Languedoc, 
puis  Ji  Toulouse,  et  fut  reçu  en  1753  docteur  en 
médecine  à  la  faculté  de  Moutpellier.  Il  mourut 
à  Paris,  d'une  fièvre  maligne,  le  13  octobre  1806. 
On  ne  parlera  point  ici  de  ses  travaux  sur  la  mé- 
decine, qui  n'ont  aucun  rapport  avec  l'objet  de  ce 
dictionnaire,  mais  d'un  ouvrage  posthume  publié 
par  les  soins  de  M.  Barthez  de  Marmorières,  son 
frère,  intitulé  :  Traité  du  beau;  Paris,  1807, 
10-8*^.  On  y  trouve  un  chapitre  très-curieux  inti- 
tulé :  Nouvelles  recherches  sur  la  déclamation 
théâtrale  des  anciens  Grecs  et  Romains.  Yoy. 
le  Magas»  encyclopédique,  sixième  année,  t.  V, 
p.  209. 

BARTHOLDY  (Salovon),  d'une  famille 
israëlite  de  Berlin,  a  publié  dans  la  Gazette  mu- 
sicale de  cette  ville  (an  1805,  n"*  5)  un  article 
intitulé  :  Veber  den  Volhsgesang  der  Sicilianer 
(  Sur  le  chant  t>opulaire  des  Siciliens). 

BARTHOLIN  (Gasparo),  fils  de  Thomas 
Bartholin,  médecin  du  roi  de  Danemark,  naquit 
à  Ck>penhague,  en  1654,  et  mourut  vers  1705.  Il 
fut  aussi  docteur  en  médecine  et.  professeur  d'a- 
natomie.  On  a  de  lui  J>eaiicoup  d'ouvrages  au 
nombi-e  desquels  se  trouve  un  traité  De  Tibiis 

17 


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9&8 


BARTHOLIN  —  BARTLETT 


Veterum,  et  earum  usu,  libri  très;  Rome,  1677, 
in-S*,  lig.  Ce  livre,  que  Fauteor  composa  à  l^âge 
de  YÎngt-deux  ans,  est  rempli  d'érudition,  mais  en- 
tièrement dépourrode  critique,  et  à  peu  près  inu- 
tile pour  riiistoire  de  Tart.  Il  y  en  a  une  seconde 
édition,  Amsterdam,  Wetstein,  i679jii-12;Gine- 
yios  l'a  aussi  inséré  dans  le  tome  6  de  son  The- 
saur,  antiq»  roman.,  p.  1167. 

B ARTllOLIN  (  jEAii-FaéDéRic  ),  professeur 
de  malhémaliques  et  assesseur  du  consistoire ,  à 
Ck>penhague,  naquit  dans  cette  yilte  le  27  no- 
vembre 1665.  Après  avoir  fini  ses  études,  il 
voyagea  eu  Hollande ,  en  Angleterre ,  en  France 
et  en  Italie.  De  retour  dans  sa  patrie ,  il  prit  pos- 
session des  places  dont  il  est  parlé  ci-dessus,  et 
se  livra  à  des  travaux  littéraires.  Il  mourut  le  30 
mai  1708.  Parmi  les  ouvrages  de  sa  composition 
qui  ont  été  imprimés  après  sa  mort,  on  remar- 
que :  Dissertaiio  de  Saule per  musicam  curato. 
Oopenliague,  i745. 

BARTHOLllVI  (Oriondo),  ou  pltltAt  Bar- 
tolinif  compositeur  né  à  Sienne,  vers  là  fin  du 
seizième  sièole,  est  indiqué,  par  le  catalogue  de 
PastorfT  (Munich,  1653),  comme  auteur  des 
ouvrages  suivants  :  1°  Messe  concertate  a  5-9 
voci.  —  20  Motetti  a  1 ,  2, 3-8  vod,  con  basso  cori' 
tinuo.  —  3"  Canzonette  ed  arie  alla  romana,  a 
S  voci,  tous  imprimés  à  Venise.  On  trouve  quelques 
motets  de  Bartholini  dans  les  collections  publiées 
à  Anver!,chez  Phalèse. 

fiARTHOLOMiCUS  DE  GLANT- 
VILLE,  descendait  de  la  Tamille  des  comtes  de 
SufTolk,  et  fut  moine  franciscain.  Il  écrivit, 
vers  t366,  un  traité  De  proprietatilnu  rerum , 
qui  (ut  traduit  en  français  par  un  moine  nommé 
Jean  Corbichon ,  dans  l'année  1372,  et  en  anglais 
par  Jean  Trevisa ,  viciire  de  la  paroisse  dt  Ber- 
keley, en  1398.  Hawkins  s'est  trompé  lorsqu'il  a 
dit  (  Hislory  of  Ihe  science  and  practice  of 
Music,  t.  II,  p.  123)  qu'il  parait  que  l'original 
a  été  publié  à  Harlem ,  en  1485.  Le  livre  imprimé 
dans  cette  ville,  en  1485,  par  Jacques  Beliaert, 
est  une  tradurtion  hollandaise.  La  plus  ancienne 
édition  connue  du  texte  latin  de  Bartholomé,  avec 
une  date  certaine,  est  oelie  qui  a  été  imprimée 
en  1480  (in-fol.  gothique),  par  Nicolas  Pistoris 
de  Bensiieym  (ou  plutôt  BeuMieim,  ville  du  duché 
de  Hesse-Darmstailt)  et  Marc  Reinliardt,  de 
Strasbourg ,  sans  nom  de  ville  (i).  Dans  ce  livre 
de  la  propriété  des  choses ,  Bartliolomé  traite 
d'une  manière  assez  étendue  de  la  trompette,  de 
la  flûte,  du  chalumeau,  de  la  sambuque,  de  la 

(1)  Od  peut  conBolter  le  Maniuldu  Libraire,  de  M.  Bro- 
net  »  poar  les  âiverte«  édlMons  dii  teste  original ,  et  des 
tradnctions  (tomes  de  la  trol-^lèmeédillun,  pageaiM  et  101, 
et  tome  t  du  suppkœent  du  même  ouTrage,  p.  93  et  94). 


symplionie,  des  timbales,  de  la  dtbare,  do 
psaltérion ,  de  la  lyre,  des  cymbales,  du  sistre 
et  des  clocbes.  Hawkins  a  ccnsulté  cet  ouvrage 
pour  son  histoire  de  la  musique ,  et  a  cité  de 
longs  passages  de  l'ancienne  traduction  anglaise 
(t. Il,  p.  279  à  288). 

BARTUOLOMiCUS  (  JBAN-CBairTEif  ), 
littérateur  qui  vivait  vers  la  fin  du  dii-«ep()ème 
siècle ,  a  publié  une  dissertation  qui  a  pour  titre: 
Surdus  de  sono  Judicans.  léna,  16»0,  in-4*. 
D'après  une  note  que  je  trouve  dans  les  papiers 
de  Peme,  il  parait  qu^il  s'agit  dans  cet  ouvrage 
d'une  expérience  renouvelée  de  nos  jours  pour 
rendre  sensibles  aux  sourds  les  vibrations  des 
sons  par  le  moyen  d'un  conducteur  métallique 
appuyé  sur  la  poitrine. 

BARTHOLOMEI  (LeGomte),delafofflilie 
des  comtes  Gallici,  com|)ositeur  italien ,  vécut  vers 
le  milieu  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  une  eol- 
lection  de  motets  qui  a  pour  titre  :  Motetta 
quinque  vocibus  suavisstme  sonantia.  Venelia, 
app.  Ant.  Gardane,  1547,  in-4o  obi. 

BARTHOLOMEI  (  Ange-Micbel).  Voyez 
BAKTOLOMI. 

BARTL  (Frawçois-Conrad),  docteur  en  phi- 
losophie, et  professeur  de  mathématiques  trans- 
cendantes au  Lycée  normal  d'Olmiitz,  naquit  le  14 
juin  1750  à  Weyperth  ,  en  Bohème.  Après  avoir 
enseigné  à  Vienne,  à  Prague  et  à  Brûnn ,  il  se  fixa 
définitivement  à  Olmutz  en  1800.  Il  y  mourut 
le  28  octobre  1813.  Auteur  de  plusieurs  ouvrages 
estimés  concernant  les  mathématiques  pures  et 
appliquées,  il  cultivait  aussi  la  musique  avfc  suc- 
cès et  passait  pour  un  virtuose  sur  l'harmonica. 
Il  publia  d'abord  une  notice  sur  cet  instrument, 
sous  ce  titre  :  Nachrichtvon  der  Harmonica t 
Prague,  1796,  brochure  in- 8°.  Plus  tard  il  s'oc- 
cupa du  perfectionnement  de  cet  instrument,  et 
y  ajouta  un  clavier  avec  un  système  de  leviers  à 
frottement  qui  faisaient  l'office  des  doigts.  Baril  a 
donné  la  description  de  son  invention  dans  un 
écrit  intitulé  :  Abhandlung  von  der  Tasfen- 
Barmonika  (Dissertation  sur  l'Harmonica  i  cla- 
vier). Brûnn,  Leop.  Haller,  1798,  gr.  m-k^  de 
7b  page»  avec  5  planches. 

BARTLEMAN  (Jean),  chanteur  célèbre  en 
Angleterre ,  était  doué  d'une  très -bel  le  voix  de 
basse  11  fut  élève  du  D.  Cooke  et  enfant  dechœar 
à  l'abbaye  de  Westminster.  Ce  fut  aux  anciens 
concerts  d'Hannover-cquare  qu'il  fit  ^  n^piitation. 
Postérieurement ,  il  devint  copropriétaire  et  l'un 
des  directeurs  de  cet  établissement.  Il  est  mort 
en  1820. 

BARTLETT  (Jean),  musicien  anglais  qui 
vivait  au  commencement  du  dix-septième  siècle, 
a  publié  un  recueil  de  sa  composition  intitulé  :  A 


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BARTLETT  --  BARTOLUS 


259 


Sook  of  ayres  îDith  a  iriplicitie  of  musicke, 
w/tere  o/  tfufirst  part  is/or  the  lute  or  orpha- 
rion,  and  the  viole  da  gamba  and  4  part$  to 
Hng.  The  second  is  for  trebles  to  sing  to  the 
Iule  and  viole.  The  third  part  is/or  the  lute 
andvoyee,  and  the  viole  da  gamba(Ufre  d'airs 
arec  un  triple  arrangemeot  de  musique ,  .«avoip  : 
la  première  partie  poar  le  latb  ou  orpharioo, 
la  basée  de  Tîole,  et  quatre  parties  de  chant  ; 
la  seconde ,  pour  des  Toix  de  dessus ,  le  luth 
et  la  TÎole;  la  troisièiiie,  pour  le  luth,  les 
Yois  et  la  basse  de  Tiole)  ;  Londres,  1606 ,  in- 
fol. 

BARTOLI  (JEÀN-BàPTi8TB),  compositeur  ita- 
lieo  du  seizième  siècle.  Le  catalogue  de  la  Biblio- 
thèque musicale  du  roi  de  Portugal  indique  sous 
ce  nom  :  Madrigali  a  cinque  voci,  lib.  1;  mais 
sens  date  ni  nom  de  lieu. 

BAATOLI  (Damibl),  savant  jésuite,  né  à 
Ferrare  en  1G08,  mort  à  Rome  le  13  janvier  1685, 
a  publié  un  livre  très-curieux  intitulé  :  Del 
suono  dé*  tremori  armoniei  e  delV  udito^ 
trattati  IV;  Rome,  1679,  in-4o.  La  seconde  édi- 
tion est  de  Bologne ,  1 680 ,  in-4*,  et  la  troisième 
de  Rome,  1681,  in-4°.  11  y  examine  les  effets 
du  son  dans  Pair  et  dans  l'eau.  Le  chapitre  7  du 
second  traité,  qui  traite  des  salles  parlantes  ^  est 
fort  intéressant;  il  y  décrit  les  salles  de  Mantoue 
et  de  Caprarola,  qui  excitent  Tétonnement  de 
toutes  les  personnes  qui  vûiitent  ces  lieux.  La 
dissertation  de  BartoH,  dont  on  trouve  un  long 
détail  dans  la  Littérature  musicale  de  Forkel  et 
dans  la  Bibliographie  de  la  musique  de  Lichten- 
tlial ,  est  insérée  dans  le  troisième  volume  des 
OMiTres  de  cet  auteur. 

BARTOLI  (  Le  P.  Erasho),  né  àGaéte,  dans 
le  royaume  de  Naples,  en  1606,  était  connu  dans 
cette  ville  sous  le  nom  du  P.  Raimo ,  nom  qui , 
dans  la  terre  de  Labour,  est  la  traduction  vulgaire 
d*Srasmo.  Bartoli  était  prêtre  séculier  depuis 
plus  de  trente  ans,  lorsqu'il  entra  dans  la  congré- 
gation de  l'Oratoire,  à  Naples,  où  il  passa  le  reste 
de  sa  vie  dans  les  exercices  de  piété  et  dans  la 
culture  de  la  musique.  Il  mourut  delà  peste,  le  14 
juillet  1656,  à  l'Age  de  cinquante  ans.  Les  produc- 
tions musicales  de  cet  ecclésiastique,  qui  se  con- 
servent chez  les  FilippinHorAioneos),  à  Naples, 
sont  celles-ci  :  to  Plusieurs  motets  à  4  voix.  — 
2o  D'autres  motets  à  4  chœurs.  —  3o  Des  psaumes 
à  ft  voix.  «-4°  Des  cantates  spirituelles.  ^  5°  une 
messe  à  10  voix.  6»  Deux  messes  pastorales  pour 
la  fête  de  Noël.  —  7*  Les  répons  de  la  semaine 
sainte.  —  8®  Deux  messes  et  deux  vêpres  com- 
plètes pour  des  fêtes  solennelles.  —  9o  Plusieurs 
motets  à  8  voix  en  deux  chœurs.  —  lOo  Des  ré- 
pons pour  les  principales  fêtes  de  l'année. 


BARTOLINI  (Babtholohé),  Tun  des  plus 
grands  chanteurs  du  commencement  du  dix  hui- 
tième siècle,  naquit  à  Faénza,  vers  1685.  11  fut 
élève  de  Pistocchi  et  de  Bemacchi.  L'époque  la 
plus  brillante  de  sa  vie  fut  depuis  1720  jus- 
qu'à 1730. 11  était  alors  au  service  de  l'électeur  de 
Bavière. 

BARTOLINI  (VmcEirr),  habile  sopraniste, 
brilla  au  théâtre  de  Cassel  en  1792. 

BARTOLOGGI  (Jules),  religieux  de  Tordre 
de  Saint-Bernard,  et  professeur  de  langue  hé- 
braïque au  collège  de  la  Sapienza  à  Rome,  naquit, 
en  1613,  àCélano  dans  TAbruzze.  Après  avoir  été 
attaché  à  la  bibliothèque  du  Vatican ,'  en  qualité 
d'orientaliste,  il  devint  abbé  de  son  ordre  et 
mourut  d'apoplexie,  le  1*' novembre  1687.  Dans 
sa  Bibliothèque  Rabbinique,  Rome,  1675,  4 
vol.  in-folio,  on  trouve  :  !<>  De  Psalmçrum 
librOf  Psalmis  etmusieis  instrumentis.pàTt.  ii, 
p.  184.  — r  2o  De  Hebrxorum  tnnsica,  brevis  dis- 
sertât,,  part.  IV,  p.  427.  Ces  deux  dissertations 
ont  été  insérées  dans  le  Thesaur.  antiquitat.  sa- 
crarum  d'Ugolini,  t.  XXXII,  p.  457  etfuiv.  On 
trouve  aussi  dans  le  même  volume,  p.  679,^0;- 
eerpta  ex  bibliotheca  Rabbinica  JulH  Bar  (ho- 
locci  de  voce  Sela.  Il  y  a  peu  d'utilité  à  tirer  de 
tout  cela. 

BARTOLOMEI  (Antouie),  dit  Maurice^ 
premier  violon  et  directeur  de  l'orchestre  de  la 
ville  et  du  théâtre  de  Parme,  naquit  en  cette  ville 
en  1760.  Il  commença  ses  études  très-jeune,  «k 
Turin ,  dans  Técole  de  Pugnani ,  et  les  termina 
à  Parme,  sous  la  direction  de  Morigi.  Les  Ita- 
liens lui  accordent  beaucoup  de  talent.  On  con- 
naît de  lui  des  solos  pour  son  instrument,  qui 
sont  restés  en  manuscrit.  Il  vivait  encore  en  1815. 

BARTOLOMI  (  Angb-Michel  ),  théorbiste 
italien,  se  fixa  à  Paris  vers  le  milieu  du  dix-sep- 
tième siècle,  ainsi  qu'on  le  voit  par  l'avertissement 
d'un  ouvrage  qu'il  a  publié  sous  ce  titre  :  Table 
pour  apprendre  à  toucher  parfaitement  le 
théorbe.  Paris,  Ballard,  1669 ,  in-4o  obi.  Barto- 
lomi  fut  attaché  au  service  du  prince  de  Coudé 
vers  1660. 

BARTOLOMEO (Baptiste),  voyez  Batista 
De  Vielmis. 

BARTOLOMIO  (B\RBARmo),  compositeur, 
né  à  Fahriano,  dans  l'État  de  l'Église ,  fut  sur- 
nommé t^  Pesarino ,  vraisemblablement  à  cause 
d*un  séjour  prolongé  dans  la  ville  de  Pesaro.  Il  fut 
éditeur  de  deux  recueils  de  madrigaux  de  divers 
auteurs ,  parmi  lesquels  on  en  trouve  plusieurs 
de  sa  composition.  Ces  recueils  ont  pour  titres  : 
il  primo  et  il  seconda  Ubro  de'  madrigali  di 
diversi  autori;  Venetia,  Amadori,  1607,  in-4". 

BARTOLUS  (ABKAHAM),magister  à  Alten- 

17. 


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260 


BARTOLUS  —  BARYPHONUS 


bourg ,  né  à  Benten  en  Misnie ,  est  auteur  <yun 
ouvrage  intitulé  :  Musiea  mathematica  das  Ut 
dos  Fundament  der  AUerliebstein  Kunst  der 
Musiea  (  La  musique  mathémalique  qui  est  le 
fondement  du  tout-aimable  art  de  la  musique). 
Altcnbourgy  1608,  in-4''  obi.  de  174  p.  Le  litre 
indiqué  par  Forkel  et  par  Lichtenlhal  :  Bes^ 
chreibung  der  Instruments  Magadis  oder  Mo- 
nochards  (  Description  du  Magadis  ou  Mono- 
chorde)  n'est  que  celui  d*un  second  frontispice 
^outé  à  Pouvrage  avec  la  date  de  1614. 

BARTSCH  (FRANÇ0IS-X4V1CR),  claYedniste 
à  l'orcliestre  du  théâtre  national,  à  Vienne,  vers 
1797,  a  mis  en  musique  les  opéras  dont  voici 
les  titres  :  l»  Victor  und  Beloise  (Victor  et 
Héloîse).  —  2°  Das  Bexengericht  (Le  jugement 
du  Sorcier). 

BARUGH  (N.),  pianiste  établi  à  Vienne,  s'est 
fait  connaître  par  les  productions  dont  les  titres 
suivent  :  fo  Variations  et  polonaise  (en  ré)  sur 
un  ^Aém«  ort^ina/.  Vienne,  Diabelli.— 2*  Valses 
brillantes  pour  le  piano,  œwvre  2*;  Vienne, 
Cappi.  —  s«  Introduction  et  variations  sur  la 
polonaise/avorite  d'Oginski,  owvre  3*  ;  Vienne, 
Mechetti* — 4»  Variations  sur  un  air  favori  de  La 
Famille  Suisse,  op.  4;  Vienne,  Diabelli.  —  5<» 
Rondo  Scherzando,  op.  5  ;  Vienne,  Mechetti.  -- 
6o  Variations  et  Polonaise,  en  ré  ;  Vienne,  Dia- 
belli. —  7»  Heures  du  soir,  douxe  fantaisies 
mignonnes,  op.  8  ;  Milan,  Ricordi. 

BARUZZI  (M.),  professeur  de  musique  à 
Milan,  a  publié  quelques  compositions  pour  di* 
vers  iustrumento,  parmi  lesquelles  on  remarque  ; 
!•  Variations  pour  la  Qûte  sur  Deh  !cari,  venite, 
avec  deux  violons,  alto  et  basse,  Milan,  Ri- 
oordi.—  2^  Divertimento  per  ilpiano'forte  ad 
usodi  grand  valz;  ibid  —  3«  Fantasia  con  va- 
riazioni  sopra  la  cavatina  del  Crociato.  Op. 
8  ibîd.  --k^  La  Tyrolienne  de  Guillaume  Tell, 
Tariée  ;  ibid.  —  5©  Introduction  et  variations 
sur  le  chœur  0  Figli  d'Eroi,  de  La  Donna  del 
Lago,  op.  17;lhld. 

BARYPHONUS  (Henri),  dont  le  nom  al- 
lemand éUit  Grobstimm  (1),  naquit  à  Werni- 
gorod,  vers  1584,  et  fut  musicien  de  ville  à  Qued- 
linbourg  :  on  n'a  point  d'autres  renseignements 
sur  ce  savant ,  qui  a  publié  plusieurs  ouvrages 
relatifs  à  la  musique.  Ces  ouvrages  sont  :  |o  plé- 
iades musicx  qux  in  certas  secttones  distri- 
butx  prœeipuas  quxstiones  musicas  discu- 

>  Cro6«t<mm,  enaHeuiand,  «ignifie  grcttm  voix.  SolTant 
ki  Idées  pédanteMioe*  de  ton  teropa,  Baryphonus  ne  man- 
4|iia  pas  de  tnduUv  son  non  en  grec  :  ^a^O^cdvoç  de 
Pofnjç,  grave,  et  de  9<i>vi^,  yoU,  avec  une  terminaison  la> 
tlne. 


Hunt,  et  omnia  qux  ad  theoriam  pertinent, 
etc.;  Halberstadt,  1615,  in-8o  de  86  pages.  La 
deuxième  édition  de  ce  livre  a  paru  à  Leipsick/ 
en  1630,  avec  des  augmentations.  Lipenias  (/}i- 
blioth,  philos.,  p.  975)  indique  une  édition  qui 
aurait  été  publiée  à  Copenhague,  en  f OIS;  je 
pense  que  cette  édition  est  supposée.  Les  pléia- 
des de  musique  de  Baryphonus  sont  sept  di- 
visions, dont  chacune  renferme  sept  questions  sur 
sept  objets,  tels  que  sept  dissonances ,  sept  coik 
sonnances,  etc.  On  comprend  que  ces  nomhreg 
sont  arbitrakes  et  que  Tauteurlesa  établis  pour 
justifier  le  titre  qu'il  avait  choisi.  On  peut  voir 
dans  le  lexique  de  Waltber.dans  la  ZAttérature 
miuicale  de  Forkel,  et  dans  fa  Bibliographie  de 
la  musique,  par  Lichtenthal,  le  sommaire  de  tout 
l'ouvrage.  —  2°  Isagoge  muf  tca ,  Magdebonrg, 
1609.  Forkel,  copié  par  Lichtentlial ,  présume 
que  ce  livre,  elle  par  Lipentus,  est  le  même  que 
celui  qui  est  indi(|ué  par  Draodius  dans  sa  Bi- 
bliothèque classique  (p.  1609)  sous  ce  titre  . 
Ars  canendi,  aphorismis  succinctis  descripta 
et  notis  philosophicis,  mathematicis,  physicis 
elhistoricis  illustrata,  Le\{i6\ck,  1630,  in-4«>: 
en  sorte  que  celui-ci  nVn  serait  que  la  deuxième 
édition.  Baryphonus  avait  composé  beaucoup 
d'autres  ouvrages  dont  la  publication  aurait  pu 
être  utile  à  cause  du  choix  de  leurs  sujets,  mais 
qui  malheureusement  paraissent  avoir  été  perdus. 
Praetoriiis  en  a  donné  le  catalogue  tel  qu'il  est 
ici,  dans  son  Syntagma  musicum{i.  III,  p.  227): 
lo  Exercitadones  harmonicx,  quibus  omnia 
tam  ad  theoriam  quam  ad  praxin  musieam 
necessaria  per  aphorismos,  theoremata  et  pr(h 
blemata  nervose  et  dilucide  expediuntur  ;i* 
Diatribe  de  musiea  Artusia,  ex  tabulis  Jooh, 
Marix  Artusii  collecta,  latine  réédita,  exem- 
plis  illustrata  et  publici  Juris,  in  usum  et 
gratiam  Gerpianicorum  italicam  linguam  non 
callentium  fada.  Cette  traduction  latine  da 
traité  du  contrepoint  en  tableaux  de  Jean  Arloà 
est  le  mohis  regrettable  de  tous  les  travaux  de 
Baryphonus,  parce  que  nous  avons  l'original.-^ 
3»  Dissertatio  de  modis  musicis  e  Vfterum  et 
recentiorum  tam  Grxcorum  quam  Lafinonm 
etrtalorum  monumentis  excerpta,  etinlucem 
édita  in  gratiam  philologorum  et  musices 
amantium.  Cet  ouvrage  aurait  pu  être  d'un 
grand  intérêt  s'il  eût  i^té  exécaté  suivant  le  plan 
indiqué  au  titre.— 4«  Isagoge  mttsico-theorica, 
ex/undamento  mathematico  coram  ratione  et 
sensu  judicium  proportione  et  monochordo 
exercentibus  producto  in  gratiam  Pétri  Con- 
radi  9lXo(tov9ou.   Peut-être  cet  ouvrage  «>t-il 
celui  qui  a  été  publié  à  Magdebourgen  1609.— 
b^Logistica  musica^in  quaususproportionum 


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BARYPHONUS  —  BASEVI 


26 1 


in  addendis,  subirahendis,  eopulandis,  coni' 
parandiSjâequiparandis  intervallis  synoptice 
.oboculos  ponitur,  —  6»  Isagoge  musiea  Hueli' 
(fis,  cum  nçtis,  Praetorius  ne  dit  pas  si  cette  tra- 
duction latine  du  traité  de  masiqae  attribué  à 
Eudide  était  la  Tersion  publiée  à  Venise,  en  1497, 
par  George  Valla,  ou  si  c'était  celle  do  jésuite 
Pofisevin,  ou  enfin  si  Baryptionus  en  avait  fait 
une  nouvelle.  ^- 1^  Aritttmologia  harmonica^  in 
qua  «xéoeK  tam  numerârum  harmonicorum 
primorum  et  radicalium,  quam  inter  se  com^ 
posUorumet  secundariorum  et  tetrariorum 
tobtllares  in  constituendis  intenxUlis  simpU' 
cibuSf  composites,  prohibitis,  diminutis  et  sU' 
perftuisobociUos  ponuntur.  —  ^^Consonan- 
tiarum  progressiones,  qux  ad  quosvis  aninU 
affectus  exprimendas  accomodalx,  etc.  ^  9° 
Progymnasma  melopœticum  in  nai6eiav  et 
7iç^KaiUia\tributum. —  iO/o  catcUogus  musico- 
rum  tam  priscorum  quam  recentium.  —  Uo 
Hisioria  veterum  instrumentorum  musico- 
rum  e  sacris  litteris,  grxcis  et  latinis  monu- 
mentis,  atque  philosophorum  ^  philologorum, 
musicorum  et  fiistoricorum  scriptis  collecta, 
etpublicijuris /aeta.  ^  l2o  Exercitationes 
17  de  musiea  vocali;  dfi  musiea  instrument 
lali;  de  musiea  inventoribus  ;  de  musiea  usu, 
—  13»  Monochordi  in  diatonico,  chromât ico 
et  enharmonico  génère  descriptio.  —  14°  Spi- 
cUegium  musicum,  in  quo  quxstiones  mttsi- 
corum  prxcipux  per  theoremata  et  proble- 
mata  succincte  et  nervose  discutiuntur, 

BASAOONNA  (Jean),  ténor  très-distingué 
de  la  bonne  école,  a  été  un  des  derniers  clian- 
teurs  dramatiques  qui  conservèrent  les  traditions 
de  l'aocien  art  du  chant  en  Italie,  il  naquit  à 
Ifaples  en  1806,  y  fit.de  bonnes  études  musicales 
dès  son  enfance,  puis  devint  élève  de  Nozzari 
Pûur  le  chant.  Le  début  de  sa  carrière  théâtrale 
M  fit  à  Venise,  en  1828,  et  à  Vérone  dans  la  même 
année  ;  mais  il  ne  se  fil  remarquer  qu'à  Naples, 
en  1830.  11  y  chanta  de  nouveau  en  1832  et 
1833,  fut  engagé  à  Modène  et.à  Vienne  en  1834  ; 
à  Gènes,  au  carnaval  de  la  même  année,  puis  à 
Lucqoes,  Milan,  Palerme,  Rome,  où  déjà  il  avait 
chanté  en  1833;  à  TriestejàTurin,  Pedoue,  Ve- 
nise, et  partout  obtint  des  applaudissements  mé- 
rités. Pendant  les  années  i838  à  1844,  il  se  par- 
tagea entre  Naples  et  Vienne,  où  les  amateurs 
de  la  plus  haute  distinction  le  recherchaient 
comme  professeur  de  chant.  Je  le  trouvai  à  Na- 
ples en  1841  :  il  chantait  alors  au  théâtre  Saint- 
Charles,  et  luttait  par  son  talent  contre  une  ma- 
ladie dont  sa  voix  était  attaquée.  Il  se  persuadait 
que  le  mal  ne  serait  que  passager  et  qu^il  re- 
trouverait bientôt  ses  succès  d'autrefois.  J'es- 


sayai de  le  détromper,  et  lui  proposai  de  renon 
cer  au  théâtre  pour  accepter  la  place  de  profes- 
seur de  chant  au  conservatoire  de  Bruxelles, 
avec  un  traitement  de  6,000  francs  ;  mais  je  ne 
pus  triompher  de  ses  illosions.  En  1845  il  accepta 
un  engagement  pour  un  théâtre  italien  qu^on  es- 
sayait d^org^nlser  dans  la  capitale  de  la  Belgi- 
que :  il  y  chanta  Otello  ;  mais  il  n'était  plus 
que  l'ombre  de  lui-même.  Il  comprit  alors 
que  tout  était  fini  pour  lui  dans  la  carrière  do 
théâtre  :  il  vint  me  voir,  et  me  demanda  de  réa- 
liser les  propositions  que  je  lui  ayais  faites  à 
Naples;  mais  la  place  que  je  lui  avais  offerte 
n'était  plus  vacante  alors  :  j'eus  le  regret  de  ne 
pouvoir  accepter  ses  services.  Il  retourna  à 
Vienne,  et  s'y  fixa  en  qualité  de  professeur  de 
chant;  mais  trois  ans  après,  la  révolution  dont 
TAutriche  fut  le  théâtre  et  les  événements  qui 
agitèrent  la  population  de  Vienne  déterminèrent 
Basadonna  à  s'éloigner  de  cette  ville.  Des  pro- 
positions lui  furent  faites  pour  Rio- Janeiro; 
rinquiétude  que  lui  donnait  la  situation  de  l'Eu- 
rope à  cette  époque  le  décida  à  les  accepter.  Sa 
nouvelle  situation  lui  parut  d'abord  agréable; 
mais,  atteint  de  la  fièvre  jaune,  il  succomba  aux 
suites  de  cette  affreuse  maladie,  dans  le  mois 
de  juin  1850.  Basadonna  n'était  pas  seulement  un 
chanteur  de  grand  mérite;  il  avait  de  l'esprit,  de 
l'instruction,  et  sa  conversation  avait  beaucoup 
d'agrément. 

BASANIER  (Martw),  mathématicien  et 
musicien,  qui  vivait  à  Paris  vers  la  fin  du  sei- 
zième siècle,  a  fait  imprimer  un  livre  intitulé  : 
Plusieurs  beaux  secrets  touchant  la  théorie 
et  pratique  de  la  musique,  Paris,  1584.  Cet 
ouvrage  est  de  la  plus  grande  rareté.  . 

BASGH  (SiGisMORD),  professeur  de  philoso- 
phie, né  à  Juliusboorg,  dans  la  Silésie,  le  3  sep- 
tembre 1700,  mourut  le  2  avril  1771. 11  futsuccea- 
sivement  co-inspecteur  à  Christianstadt,  en  1730, 
archidiacre,  membre  do  consistoire,  premier 
prédicateur  de  la  cour  et  surintendant  général  à 
Hildburghausen,  en  1732,  puis  occupa  les 
mêmes  places  à  Weimar,  en  1756,  et  y  joignit 
les  fonctions  d'inspecteur  du  gymnase.  On  a  de 
lui  un  livre  de  chorals  et  la  préface  du  livre  in- 
titulé :  Von  der  Spraehe  des  Herzens  im  Sin- 
gen  (Le  langage  du  cœur  dans  le  chant),  im- 
primé en  1754. 

BASEGGIO  (LoRENzo),  né  à  Venise,  a 
composé  la  musique  de  Bquivoci  del  caso,  Ve- 
nise, 1712;  et  Laomedonte,  Veni&e,  ilï^, 

BASEVI  (A.),  docteur  en  médecnie  à  Flo- 
rence; écrivain  philosophe  et  amateor  de  mu- 
sique, est  auteur  de  deux  opéras,  dont  le  pre- 
mier, Romilda  ed  Azzelino,  fat  jooé  sans  soc^ 


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^62 


BASEVI  —  BASILl 


ces  au  thé&tre  Alfieri,  le  11  août  1840  ;  Pautre, 
Burico  OdoardOy  fut  représenté  au  tliéfttre  de 
la  Pergola,  dans  Tété  de  1847,  et  eut  troi»  re- 
présentations. M.  Basevi  a  fondé  à  Florence  nn 
journal  de  mosique  intitulé  VArmoniaf  dont  il 
est  le  rédacteur  principal.  Appréciateur  impartial 
des  ouvrages  du  compasileur  Verdi,  il  a  publié  un 
livre  où  sont  exposées  ses  opinions  et  ses  idées 
à  oe  sujet,  sous  le  titre  de  Studio  sulle  opère  ai 
Giuseppe  Verdi;  Florence,  1859,  1  vol.  in-12. 

BASILl  (D.-Fiuiicesoo),  né  à  Pérouse,  vers 
le  milieu  dq  dix-septième  siècle,  fut  maître  de 
chapelle  deTéglise  neuve  de  cette  ville.  En  1796, 
il  écrivit  pour  l'académie  des  Vnisêoniun  drame 
qui  fut  exécuté  sous  le  titre  de  Santa  Cectlia 
Vergine^  et  peu  de  temps  après  nn  oratorio  in- 
titulé :  /  Martin. 

BASILl  ou  BAS1LY(D.-Ardré),  composi- 
teur de  l'école  romaine,  (ut  maître  de  chapelle  de 
l'église  de  Lorette,  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle,  et  mouruten  1 77&.  Il  a  beaucoup  écrit  pour 
l'église.  Je  possède  huit  messes  à  quatre  voix  de  ce 
maître,  en  manuscrit,  et  deux  à  huit  voix.  Dans 
la  bibliothèque  musicale  de  Tabbé  Santini,  à 
Rome,  on  trouve  des  motets  à  trois,  quatre  et 
cinq  voix  de  Basili,  un  Salve  Begina,  en  deux 
canons  doubles;  deux  Christus/aettuest,  à  qua- 
tre ;  un  Miserere  à  huit,  et  un  antre  à  douze. 
Ce  mettre  a  fait  graver  sur  cuivre  un  ouvrage 
composé  pour  ses  élèves,  sous  ce  titre  :  Mtuica 
uniî>ersale  armonico-pratica ;  Venise,  Alessan- 
dri,  in-fol.  (s.  d.).  Cet  ouvrage  consiste  en  vingt- 
quatre  exercices  majeurs  et  mineurs  pour  le  cla- 
vecin. Chaque  exercice  est  composé  d'une  basse 
chiffrée  pour  raccoropagnement,  d'une  fugue  et 
d'une  sonate.  Les  basses  (  partimenti)  et  les 
fugues  ont  du  mérite,  quoiqu'on  y  remarque  de 
la  sécheresse  ;  mais  les  sonates  sont  de  pauvres 
compositions  dépourvues  d'idées.  J'ai  attribué 
par  erreur,  dans  la  première  édition  de  cette 
Biographie,  à  André  Basily  le  Miserere  à  8  voix 
avec  un  verset  à  seize  publié  chez  Breitkopf  et 
Haertel,  à  Leipsick,  et  chez  Ricordi,  à  Milan  : 
cette  œuvre  appartient  à  son  fils  (Voyez  la  no- 
lice  Ktiivante). 

BASILl  (Fbamçois),  ou  Basilt,  fils  du  pré- 
cédent, est  né  à  Lorttte,  au  mois  de  février  1766. 
Ayant  perdu  son  père  k  l'Age  de  neuf  ans,  il  fut 
conduit  à  Rome,  et  se  livra  à  des  études  de  mu- 
sique quMI  termina  sous  la  direction  de  Jannaconi, 
savant  compositeur  de  l'école  romaine.  Jeune 
encore,  il  obtint  une  place  de  maître  de  chapelle 
il  Foligno  :  ce  fut  alors  qu'il  commença  à  étîrire 
pour  le  UtéAtre.  Son  premier  ouvrage  en  ce  genre 
fui  la  cantate  d'Ariana  e  Teseo.  Il  n'était  Agé 
que  de  viugt-deux  ans  lorsqu'il  donna  à  Milan, 


en  1788,  Za  Bella  incognitat  qui  plut  beauconp 
aux  habitants  de  cette  ville.  Cet  ouvrage  fot 
suivi  de  La  Locandiera,  farce  qu'on  repré6<!ola 
avec  succès  à  Rome;  puis  Basily  écrivit  poer 
Florence  les  opéras  à' Achille  nelV  assedio  di 
Trojay  représenté  au  théAtre  de  la  Pergola,  dans 
le  carnaval  de  1798,  et  de  il  Ritorno  d'Ulysse 
au  même  théAtre ,  dans  l'anlomne  de  1799.  â 
Venise,  il  fit  représenter  Antigonaf  qui  fut  biee 
accueillie.  Quelque  temps  après,  il  quitta  Foiiçie 
pour  la  place  de  maître  de  chapelle  de  Mace- 
rata.  C'est  vers  ce  temps  qu'il  écrivit  pour  le 
théAtre  S.  Mosè  de  Venise  l'opéra  bouffe  inti- 
tulé Conviene  adatiarsi^  dont  le  succès  fut 
brillant,  et  VVnionemal  pensata,  farce  qoi  fot 
moins  heureuse  au  théAtre  San  Benedetto.  £o 
Stravagante  e  il  Dissipatore^  écrit  poar  les 
deux  bouffes  célèbres  Rafanelli  et  Bassi,  et  re- 
présenté au  printemps  de  1802,  n'eut  pas  lesac- 
oès  que  semblait  promettre  le  talent  de  ces 
deux  artistes  et  le  mérite  du  compositeur. 
Quelque  temps  après,  Basily  se  maria  avec  irne 
dame  riche  de  Macerata,  dont  il  eut  un  fils  et 
cinq  filles.  Sa  nouvelle  fortune  lui  fit  quitter  la 
profession  de  la  musique,  et  cet  art  ne  fut  plos 
pour  lui  qu'un  délassement.  Des  chagrins  do- 
mestiques l'ayant  ensuite  obligé  de  se  séparer  de 
sa  femme,  il  dut  rentrer  dans  sa  première  car- 
rière, et  la  place  de  maître  de  chapelle  de  la 
Santa  Casa,  de  Lorette,  qu'avait  occupée  son 
père,  étant  devenue  vacante,  il  l'acc6pta.  Son  re« 
tour  à  la  mosique  fut  signalé  par  deux  opéras, 
PIra  d'Achille  y  écrit  pour  la  Malanotle  et  re- 
présenté au  carnaval  de  1817,  et  VOr/ana  egi- 
iiana,  qui  furent  applaudis  avec  chaleur  à  Ve- 
nise. Isaura  e  Èicciardo,  qui  fut  joué  à  Rome 
pen  de  temps  après,  n'obtint  que  trois  représen- 
tations. Appelée  Milan  dans  l'année  IsiS^Basay 
y  fit  représenter,  le  27  janvier,  un  opéra  dont  le 
poème  était  de  Romani,  et  qui  avait  pour  titre  : 
gl'  Illenesi.  Le  21  août  suivant  il  donna  aussi 
au  théAtre  de  la  Scala,  il  Cal\ffo  e  la  Sckiava, 
poésie  du  même  auteur.  Enfin,  dans  le  carême  de 
1824,  Basily  donna  au  théAtre  Saint-Charles,  à  Na- 
ples,  l'oratorio  dramatique  II  Sansone,  dont  la 
r61es  principaux  étaient  écrits  pour  Nozzari  etU- 
blache.  Basily  a  écrit  aussi  beaucoup  d'oravres 
de  musique  d'église,  parmi  lesquels  on  remarque 
une  messe  de  Requiem,  avec  orchestie,  qui  a 
été  exécutée  dans  l'église  des  Douze-A|)dtres,  à 
Rome,  pour  les  obsèques  de  Jannaconi ,  le  2) 
mars  18i6.  En  1827,  Basily  a  été  nommé  cen- 
seur du  conservatoire  impérial  de  musique  de 
Milan.  Après  avoir  occupé  cette  place  pendant 
dix  ans,  il  fut  ap|>elé  à  Rome  par  le  chapitie  de 
Saint-Pierre  du  Vatican,  pour  succéder  .à  Flora- 


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BASIU 


363 


^anti,  en  qualité  de  maître  de  chapelle  de  cette 
église.  II  prit  possession  de  cet  emploi  aa  mois 
d'août  1837,  et  roccopa  jasqu*à sa  mort,  qui  ar- 
rifa  le  2&  mars  18&0,  à  Tâge  de  quatre-vingt- 
trois  ans.  Au  mois  d'août  1841,  j'avais  to  cet 
artiste  remarquable  à  Rome,  et  avais  éprouvé 
un  sentiment  pénible  de  Tisoiement  où  il  vivait 
dans  un  Age  avancé,  découragé  quil  était  de  ne 
pouvoir  faire  la  restauration  de  la  bonne  musi- 
que d'église,  en  Tabseoce  de  moyens  d^exécution 
suffisants.  Ce  qu'il  me  dit  alors  de  llgnorance 
des  musiciens  de  cette  chapelle  était  quelque 
chose  d'inoui  pour  moi  ;  elle  était  telle,  que,  di- 
sait-il, il  ne  pouvait  leur  faire  entreprendre  l'é- 
tude de  ses  propres  ouvrages,  et  qn^l  était  obligé 
de  leur  faire  chanter  les  choses  qu'ils  avaient 
dans  la  noémoire.  L'abbé  Santini,  qui  m'accom- 
pagnait dans  la  première  visite  que  je  fis  à  Basily, 
confirma  ces  faits  par  son  témoignage.  Si  les 
musiciens  de  la  chapelle  de  Saint- Pierre  du  Va- 
tican n'étaient  pas  arrivés  à  ce  degré  d'inliabileté, 
ce  grand  artiste,  bien  qu'âgé  desoixante-quatorze 
ans  alors,  aurait  été  capable  encore  d'y  faire  re- 
naître les  beaux  jours  de  l'art;  car,  malgré  la 
gputteqni  paralysait  en  partie  ses  doigts,  il  vou- 
lut improviser  pour  moi  sur  un  vieux  piano  placé 
dans  sa  chambre,  et  je  fus  frappé  de  la  jeunesse 
de  ses  idées,  de  son  excellent  sentiment  d'har- 
nionle,  et  du  feu  qu'il  mettait  dans  son  exécu- 
tion. Lorsque  je  le  quittai,  il  me  dit  qu'il  voulait 
écrire  une  symphonie  qu'il  désirait  que  je  fisse 
o^kuter  par  ^  l'orchestre  du  conservatoire  de 
Bi  nielles.  Quelques  mois  après,  je  reçus  en  effet 
\e  manuAcrit  original  de  cette  œuvre,  que  je 
conserve  précieusement  :  L'ouvrage,  dans  le  style 
de  Haydn,  fut  répété  plusieurs  fois,  et  produisit 
no  très-bon  effet.  On  a  gravé  quelques-unes  de 
ses  compositions  parmi  lesquelles  on  remarque  : 
lo  Une  fugne  pour  1^  piano;  Milan,  Ricordi.  — 
^  Une  sonate  pour  le  même  instrument,  ibid. 
3«  Deux  fugues,  idem,  ibid.  ^  4*  Àve  Maria  a 
tn  voci  e  piano  forte,  Leipsick,  Breitkopf  et 
Haertel.  —  &•  Kyrie  a  quaitro  breve^  colf  ae- 
<»nip.  di  piano,  ib.  —  ô®  Offertoire  à  quatre 
voix  et  orgue,  ibid.  —  7°  Miserere  ad  otto  voci 
toncertati  eon  repieni  ed  un  versetto  a  sedid 
reali;  Milan,  Ricoidi,  Leipsick ,  Breitkopf  et 
Haertel.-^  ^  Cot\/Uebor.^  SalmoCX  a  quattro 
9oci  eon  grande  orchestra  ;  Milan,  Ricordi. 
--V"  Invitatoria  del  Mattutinoper  la  Nati- 
vità  di  N.S.,  a  quattro  vod  concertate  oolV 
organo;  ibid.  ^  lO»  Responsori  del  maUutino 
ver  la  H/ativUà  diN,S,aAvoci  coW  organo; 
ibid.  —  uo  Magnificat,  a  otlo  voci  con  Vor^ 
9ano;  ibkl.  —  Ho  La  Salutazione  angelica, 
«*ia  rAve  Maria,  a  quattro  voci  colV  or- 


gano; ibid.-*  130  Motetto  ossia  offertorio, 
per  voce  di  hnxtn  con  nrcnmn.  fforçano;  ibid. 

—  14o  Aurea  luce,  inno  ad  otto  voci  cotP  or^ 
gano;  ibid,  —  là»  Quatre  fugues  à  quatre  mains 
pour  le  piano;  ibid.  —  16»  Thème  et  variations 
pour  le  piano  ;  ibid.  —  17»  Ouverture  de  l'opéra 

gli  lllinesi  ;  idem ,  ibid 18°  Idem  de  Plra 

d'Achille;  idem  »  ibid.  —  19«>  Idem  de  Sansone, 
idem,  ibid.  -«  20»  Première  Symphonie  à  grand 
orchestre,  dédiée  à  Rossini  ;  ibid.  —  21"*  Sol- 
fèges pour  basse,  composés  pour  les  élèves  du 
conservatoire  do  Milan  ;  en  trois  livres  ;  ibid.  -* 
22»  Quelques  airs  et  duos  des  opéras  Anligone, 
il  CaliffoelaSchiava,  gl'  Ilienesi,  lo  Strava- 
gante  ed  il  Dissipatore,  et  Sansone;  ibid.  Les 
œuTres  de  musique  d'église  laissés  en  manui- 
crit  par  Basily,  et  dont  les  originaux  ont  été 
trouvés  chez  lui  après  sa  mort,  sont  eu  nombre 
immense;  en  voici  l'indication  abrégée  :  Mes- 
ses. 1"  Kffrie  et  Gloria  brefs  (en  sol  mineor) 
à  quatre  voix  et  orgue.  —  2^  Idem  concertés  à 
quatre  voix  et  orgue  (en  «î  bémol),  divisés  en  dix 
morceaux.  -—  3»  idem  à  quatre  voix  concertés  et 
orgue  (en  sol  mineor),  divisée  en  onze  morceaux. 

—  4»  idem  en  pastorale  à  quatre  voix  et  orgue 
(en  fa  mineur),  divisés  en  dix  morceaux.  — 
&»  idem  à  quatre  voix  et  orgue  ou  orchestre 
(en  ut  mineur),  divisés  en  douze  morceaux.  *- 
6^  Idem  à  quatre  voix  et  orgue  (en  ré  mineor), 
divisés  en  douze  morceaux.  —  7^  Kyrie,  Gloria, 
Credo,  Sandus  et  Agnus  Dei,  à  quatre  voix  et 
orgue  (en  ut).  —  8»  Kyrie  et  Gloria  à  quatre 
voix  et  oigue  (en  ré  mineur),  divisés  en  onze 
morceaux.  —  9*  Kyrie  et  Gloria  à  huit  voix, 
orgue  et  grand  orchestre  (en  mi  bémol),  divisés 
en  neuf  morceaux.  —  lO»  Kyrie  et  Gloriabreh, 
avec' le  Credo,  le  Sanctus  et  C Agnus  Dei  à  qua- 
tre voix  et  orgue  (en  ré  majeur) ,  en  un  seul 
morceau  chacun.  —  11**  Kyrie  et  Gloria  solen- 
nels à  quatre  voix  et  orgue  (en  sol),  divisés  en 
dix  morceaux.  -^  12°  Idem  à  quatre  voix  et 
orgue  (en  ré  mineur),  divisés  en  dix  morceaux. 

—  130  idem  à  huit  voix  et  grand  orchestre 
[mi  bémol),  divisés  en  dix  morceaux.  Très-itelle 

composition.  — 14»  Kyrie,  Gloria,  Credo^  SanC" 
tus  et  Agnus  Dei  à  trois  voix  (deux  ténors  et 
basse)  avec  orgue  ad  libitum  (en  la  mineur).  — 
lôo  Kyrie  et  Gloria  brefs  à  quatre  voix  et  orgue 
(en  sol),  en  un  seul  morceau.  —  î&^  Kyrie  et 
Gloria  à  huit  voix,  en  deux  chœurs, orgue  et  or- 
chestre (en  mi  mineur),  divisés  en  dix  morceaux. 

—  17°  Kyrie  et  Gloria  à  quatre  voix  et  orgue 
(en  ré  mineur),  divisés  en  dix  morceaux.  — 
18**  Kyrie  et  Gloria  à  quatre  voix  et  orgue  (en  mi 
bémol)  divisés  en  douze  morceaux.  —  19»  Idem 
à  quatre  voix  concertées  et  orcliestre  (en  sol). 


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264 


BASILI 


—  20o  Grande  messe  de  Requiem  à  quatre  yoîx 
et  grand  orcheslre  (en  fa  mineur). Très-bel  ou- 
vrage.—  7io  Messe  de  Requiem  pour  des  coo- 
Tenls  de  religieuses,  à  treis  voix  (deux  sopranî 
et  contralto)  avec  orgue  (en  la  mineur).  — Gra- 
duels :  Six  graduels  à  quatre  yoix  et  orgue  (en 
si  tiémoi,  en  /a,  en  ré^  en  ut,  en  mi  bémol). 
^  Six  graduels  pour  dÎTerses  voix  de  solo,  avec 
orgue  ou  orchestre.  —  Séquences  :  i»  Vielimm 
Paschali  à  quatre  voix  concertées  et  orgue  (en 
si  bémol).  —  2»  Deux  Veni  Creator  à  quatre 
voix  et  orgue  (  tous  deux  en  si  bémol) —  3*  Si 
quseris  bénéficia  à  quatre  voix  et  orchestre  (en 
si  bémol).  —  4°  Si  quxris  miracula  à  quatre 
voix  et  argue  (en  sol  ).  —  ^  Responsario  de 
saint  François  de  Paule  à  deux  ténors  et 
basse  avec  orcliestre  (en  si  bémol).  —  &>  Tota 
Pulcàra  pour  deux  soprani  et  contralto  avec 
orgue,  pour  des  couvents  de  religieuses.  — 
Gbedo  :  I*  Credo  à  quatre  voix ,  orgue  et  or- 
chestre (en /a).  —  2*  Credo  à  quatre  voix,  or- 
gue et  orchestre  (en  ut).  — OPFEiiTOiRBS  : 
1^  Soixante  oflertoires-  pour  différentes  voix  de 
solo  et  orgue.  —  2o  Treize  idem  à  quatre  voix  et 
orgue.  —  3**  Un  idem  à  cinq  voix  et  orgue.  — 
4**  Deux  idem  à  six  voix  et  orgue. —  5^  Deux  idem 
à  bnit  voix  et  orgue.  —  Motets  :  i**  Un  motet  à 
huit  voix  et  orgue.  —  2*  Quatre  idem  k  quatre 
voix  et  orgue.  —  3®  Deux  idem  à  trois  soprani, 
eonlralto,  ténor  et  orgue.  —  4o  Un  idem  à  deux 
soprani,  contralto  et  chœur  de  voix  de  femmes 
avec  orgue.  —  5»  Un  idem  à  deux  soprani  et 
orgue.  —  60  Deux  idem  pour  voix  de  basse  et 
orchestre.  ^  7»  Deux  idem  pourvoie  de  soprano 
et  orchestre.  —  Imtroit  :  Deux  Introït  à  quatre 
voix  et  orgue.  —  Aktienkes  \  i^Tues  Petrus  à 
huit  voix  et  orgue.  —7^  Tu  es  Petrus  à  quatre 
voix  et  orgue.  —  3^  Magi  videntes  stellam, 
pour  voix  de  l>asse  et  orgue.  —  Vêpres  :  1*  Do- 
mine ad  adjuvendum  bref  (en  ut)  k  quatre 
voix ,  orgue  et  orchestre.  —  2*  idem  (  en  r^  ) 
idem.  —  8»  idem  (en  ré  mineur  ),  idem,  —  Psau- 
mes :  10  Trois  Dixit  à  quatre  voix  et  orgue 
(en  la,  en  si  bémol,  en  sol).  —  2*  Trois 
JHxit  à  quatre  voix  ,  orgue  et  orchestre  (en  mi 
bémol ,  en  r^  et  en  si  bt^mol  ).  — 3o  Un  Durit 
a  huit  voix  et  orgue.  —  4o  Grand  Confitebor  à 
quatre  voix  de  solo ,  chœur  et  grand  orchestre. 
—  50  Confitebor  bref  à  quatre  voix ,  orgue  et 
instruments.  -^  60  Deux  Beatus  Yir  à  huit  voix 
et  orgue.  Beatur  Vir  pour  soprano  et  chœur 
avec  orgue.  —  7«  Trois  Laudatepueri  à  quatre 
voix  concertées  et  orgue  (en  /a,  si  bémol  et 
la).  —  %•  Laudate  pueri  à  huit  voix  et 
orgue.  —  90  Lxtatus  sum  k  quatre  voix  et 
grand  orchestre.  —  \(y*  Laudate  Dominum  k 


quatre  voix ,  orgue  et  orchestre.  —  il»  l/iuda 
Jérusalem  brefà  quatre  voix,  orgue  et  orches- 
tre. — 13°  Neuf  psaumes  brefs  «ur  le  piain-cliant, 
et  deux  Magnificat,  idem.  —  13*  Benedtctus 
Dominus  Deus  meus  à  quatre  voix  et  orgue.  — 
f  4«  In  exitUf  en  style  dramatique  pour  exécuter 
dans  des  concerts  spirituels ,  à  quatre  voix  de 
diœur,  solos,  récitatifs  avec  grand  orchestre. 
^MAGNincAT  :  1»  Magnificat  bref  à  quatre  voix 
concertées  et  orgue. — 2»  deux  ^a^nt^îca^  à  qua- 
tre voix,  orgue  et  ordiestre  (  en  si  bémol,  et  en 
fa).  —  30  Magnificat  à  huit  voix  et  orgue.  — 
4e  Lauda  anima  mea  Dominum  bref,  à  quatre 
voix  et  orgue.  —  5o  Les  cinq  Antiennes  de  Vêpres 
pour  réglise  Saint-Pierre  à  voix  solo  avec  cliœar 
et  orgue. — Hymnes:  10  Urbs  benta  Jérusalem 
à  4  voix  et  orgue.  —  2*  ^tirea  luce  k  huit  voix  et 
orgue.  —  8^  Iste  confessor  à  quatre  voix  et  or- 
chestre. —  4«  Jesu  Redemptor  omnium  à  quatre 
voix  et  orgue.  —  ïfi  En  gratulemur  hodie ,  à 
quatre  voix  et  orgue.  —  fl»  O  Ludovice  angelice^ 
pour  voix  de  basse,  chœur  et  orgue.  —  7«  Deux 
Te  Deum  k  quatre  voix  et  or(  he»tre.  —  8*»  Ave 
Maris  Stella  k  quatre  voix  et  orgue.  —  ^  Ave 
Maris  Stella  k  quatre  voix,  orgue  et  orchestre. 
—  100  Sept  Tantum  ergo  pour  différentes  voix 
solo  avec  orgue  et  diverses  combinaisons  d'ins- 
truments.—  \\^  Tantum  ergo  à  cinq  voix  et 
orchestre.  —  12°  Tantum  ergo  à  quatre  vobl 
et  orchestre.  —  Litanies  :  l»  Deux  litanies  de 
la  Vierge  à  quatre  voix,  orgue  et  orchestre  (en 
la  majeur  et  en  si  mineur).  —  20  Litanie  inti- 
tulée :  Salus  infirmorum ,  à  cinq  voix  de  koIo  , 
chœur,  orgue  et  orchestre.  —  3»  Litanie  carac- 
téristique tirée  du  thème  en  usage  parmi  les 
pèlerins  qui  visitent  la  Santa  Caga  de  Lerette, 
à  huit  voix  en  deux  chœurs,  Tun  de  voix  d'hom- 
mes ,  Tantre  de  voix  de  femmes ,  avec  orgue  et 
orchestre.  —  4^  Litanie  des  saints  à  quatre  voix, 
orgue  et  orchestre.  —  5^  Litanie  à  quatre  voix 
principales ,  quatre  voix  dites  de  concerto ,  et 
quatre  voix  di  pieno,  formant  douie  parités  réel- 
les avec  orgue.  Ouvrage  que  j'ai  vu  à  Rome,  et 
dont  la  facture  est  admirable.  —  (^  Litanies  brè- 
ves à  quatre  voix  et  orgue.  —  Antiennes  oe  la 
ViERCB  :  10  Onze  Salve  Regina  pour  différen- 
tes voix  de  solo,  avec  orgue  ou  orchestre.  — 
2»  Sept  Ave  Regina  Cœlorum,  pour  diflérentes 
voix  de  solo  et  orgue.  —  3»  Aima  Redemptoris 
pour  ténor  solo ,  chœur  et  orchestre.  —  4o  Re- 
gina Cœli  pour  bas.«e,  chœur,  orgue  et  orches- 
tre. — Musique  a  Capella  sans  accompagnbmekt  : 
1"  Oraison  de  Jérémie  (Indpit  Oratio)  pour 
trois  soprani ,  contralto  et  ténor.  —  ^  Christsu 
k  quatre  voix  (en  /a).  —  3«  Christus  k  cinq 
voix  soli  (en  fa).  —  4°  Miserere  k  huit  avec 


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BASILI  ^  BASSAJSI 


365 


un  verset  à  »eize.  C'est  celui  qui  est  publié.  — 
5<»  Miserere  à  quatre  voix  chorales.  Ouvrage  d'un 
graiHl  effet.  —  6»  Miserere  pour  deux  soprani 
et  contralto  avec  orgue .  pour  les  couvents  de 
religieuses.  Outre  tous  ces  ouvrages  i  Basil  y  a 
laissé  beaucoup  d'airs  d'église  séparés ,  avec  or- 
gue ou  orcbeslre,  trois  quatuors  pour  deux  vio- 
lons ,  alto  et  violoncelle ,  et  trois  symphonies  à 
grand  orchestre. 

BASILI  ou  BASILY  (Basilio),  fils  du  pré- 
cédent, néà  Macerata,  en  1803,  a  débuté  comme  té- 
nor au  théâtre  de  Ferrare  en  1 826,  et  se  fit  entendre 
sor  plusieurs  autres  scènes  dans  les  années  suivan- 
tes. Il  se  rendit  ensuite  au  Bré>li,  où  il  chanta 
pendant  plusieurs  années  ;  puis  il  se  fixa  à  Ma- 
drid, en  qualité  de  professeur  de  chant.  En  1844, 
il  y  était  entrepreneur  de  POpéra  italien.  Deux 
ans  après,  il  fit  représenter  un  opéra  de  sa  compo- 
sition ,  en  langue  espagnole ,  sous  ce  titre  :  El 
Diablo  predicator,  qui  eut  quelque  succès. 

BASLER  (Charles),  professeur  de  musique 
àOppenlieim  sur  le  Rhin,  dans  le  duché  de  Darm- 
stadt,  n'est  connu  que  par  une  méthode  pratique 
pour  étudier  l'harmonie  au  moyen  d'un  tableau 
spbérique  qui  indique  la  position  de  tous  les  tons 
et  les  pa.ssage.<^derun  à  Tautre,  par  la  simple  suc- 
cession de  l'accord  parfait,  de  celui  de  septième  et 
deses  dérivés;  enfin,  de  l'accord  de  quinte  et  sixte. 
Des  cartons  découpés  de  diverse^ï  formes,  dont  U 
base  est  toujours  appuyée  sur  l'accord  parfait  du 
ton  primitif,  donnent  les  solutions  des  problèmes 
de  successions.  L'ouvrage,  qui  renferme  l'ex- 
plication de  la  méthode,  le  tableau  et  les  cartons 
mobiles,  a  pour  titre  :  Reisekarte  fur  dos  Reich 
der  Tône,  oder  bildliche  Darstellung  der  Ton 
verwandtschajten  (Carte  de  voyage  pour  l'em- 
pire des  tons,  ou  tableau  figuré  de  la  parenté  des 
tons).  Carisruhe,  Bielefeld,  1850,  in -4*  avec  le 
tableau  et  les  cartons.  Une  traduction  anglaise, 
par  M.  G.  French  Flowers,  organiste  de  l'église 
Saint-Jean,  àPaddington,a  paru  en  même  temps 
qoe  Ton V rage  original,  sous  ce  titre  :  Pietorical 
représentation  of  the  science  o/harmonyand 
the  relation.ship  of  eords.  Lomlres,  1850,  gr. 
ii»-4* ,  très-élégamment  imprimé  et  accompagné 
du  tableau  et  des  cartons  découpés. 

BASSANI  (Jean),  ou  BASSANO,  musicien 
au  service  de  la  SerenissimaSignoria  de  Venise, 
et  maître  de  musique  du  séminaire  de  Saint- 
Marc,  vécut  dans  ta  seconde  moitié  du  seizième 
«ècle  et  au  commencement  du  dix -septième. 
On  a  imprimé  de  sa  composition  :  1**  Concerti 
ecclesiastici  a  5,  6, 7,  8  c  12  voci^  libro  !•  ;  Ve- 
nezia,app  Giac.  Vincenti,  l598,in-4°. —  Idem, 
libro  2*  i  ibid.y  1599,  in-4*.  —  2©  Canzonette  a  4 
voci;  Venezia,  1587,  in-4'>.  Bodenchatz  a  inséré 


un  motet  à  huit  voix ,  de  la  composition  de  Bas- 
sani ,  dans  ses  FloHlegii  musici  portensis. 

BASSANI  (Jban-Baptiste),  néà  Padoue  vers 
1657,  fut  élève  du  père  Castrovillari,  cordelicr. 
Après  avoir  été  maître  de  chapelle  de  l'église  ca- 
thédrale  de  Bologne  pendant  plusieurs  années, 
il  accepta,  en  1685,  la  place  de  maître  de  chapelle 
à  Ferrâre.  11  y  fut  membre  de  l'Académie  délia 
Morte,  et  mounit  dans  cette  ville  en  1716.  L'A- 
cadémie des  Philharmoniques  de  Bologne  l'avait 
admis  dans  son  sein  en  1677,  et  il  en  avait  été 
prince  en  1682.  Ses  compositions  religieuses, 
dramatiques  et  instrumentales  lui  assurent  une 
place  distinguée  parmi  les  plus  habiles  musiciens 
de  son  temps,  il  fut  aussi  grand  violoniste,  et  eut 
pour  élève  le  fameux  Corrllî.  Ses  ouvrages  fu- 
rent publiés  de  1680  à  1710  ;  ils  se  composent 
de  six  opéras  et  de  trente-un  œuvres  de  musique 
religieuse  et  instrumentale.  Voici  les  titres  de  ses 
opéras  :  Falaride,  tiranno  d*Agrigente,  à  Ve- 
nise, en  1684;  Amorosa  preda  di  Paride,  Bo- 
logne, 1684;i4/arico,rede»  6o<t,  Ferrare,  1585; 
Ginevra,  infanta  di  Scozzia,  Ferrare,  1690; 
il  Conte  di  Bacheville,  Pistoie,  1696;  La  ifor^e 
delusa,  Ferrare,  1696.  Ses  autres  ouvrages  sont  : 
—  r  Sonate  da  caméra,  cioè  balletti,  cor- 
renti,  gighe  e  sarabande  a  violino  e  violone 
owero  spinetta,  eon  il  secondo  violino  a  be- 
neplacito,  opéra  prima;  Bologne,  1693.  C'est 
une  réimpression.  —  2*  Eicercate,  passagi  e 
cadentie;  Venise,  Gia.  Vincenti  et  Rie.  Amadino, 
1685,in-fol.  —  3»  VArmonia  dette  Sirène,  can- 
tate amorose  mttsicaliavocesola,  op.  2*;  ibid., 
1692 ,  in-4*  obi.  in  partit.  —  4o  Cantate  a  voce 
$ola,  op.  3*  ;  Bologne,  1698,  in-4*>  obi.  —  h""  La 
Moralité  armonica ,  cantate  a  due  e  tre  voci, 
op.  4*;  ib.;  1700  in-4''  obi.  —  6o  Ùodici  sonate 
a  due  violini  e  basso ,  op.  5*.  Cet  ouvrage  est 
excellent;  le  style  en  est  noble,  patltétique,  et  la 
facture  élégante  et  pure.  —  7*  Affetti  canori , 
cantate  ed  ariette,  op.  6*;  Bologne,  1697,  tn-4'' 
obi.  in  partit.  —  8o  Eco  armonica  dette  muse, 
cantate  amorose  a  voce  sola,  op.  7*;  ibid., 
1694,  in-4'  obi.  in  partit.  —  9®  Resi  armo- 
nid  in  motteti  a  voci  sola  con  violini,  opéra 
ottava, in  Veneeia,  Gia.  Vincenti,  f69t,  in-4<*. 
Des  exemplaires  de  cette  édition,  dont  a  on  changé 
le  frontispice,  portent  l'indication  d'Anvers,  et 
la  même  date.  C'est  ce  même  ouvrage  qui  a 
été  ensuite -réimprimé  sous  ce  titre  :  Metri  sacri 
armonici  in  motetti  a  voce  sola  con  violini. 
op.  8';  ib.,  1696,  in-4*.  —  tO"  Armonici  Entu- 
siasmi  di  Davlde,  owero  Salmi  concertati  à 
quattro  vocû,  oon  violini  e  suoi  ripieni,  con 
altri salmi  a  due  e  tre  voci  e  violini;  Venise , 
1695  et  1698,  in-4".  —  IT Salmi  di  compieta 


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266 


BASSANI  —  BASSI 


a  tre  e  quattro  voci,  con  violini  e  ripieni ,  op. 
10";  ibid.,  lt$91 ,  lii-4*.  —  12°  Coneerii  sacri , 
moietti  a  una,  due,  tre  e  quattro  voci  con  vio- 
lini e  Jtenza,  op.  10*,  Bologne ,  1697,  in-4<*.  — 
13**  Motetti  a  voeesola  con  violini,  op,  12*; 
Venise»  1700,  in-4'»,  in  partit.  —  14*  Àrmonie 
festivCf  0  siano  motetti  sacri  a  voce  sola,  con 
violini  f  op.  13";  Bologne,  1606,  in-4*.— 19*  ilmo- 
rosi  gentimenti  di  cantate  a  voce  sola,  op.  14*; 
Venise,  1696,  in-4*'  obi.  in  partit.  —  16*  Ar- 
moniche  fantasie  di  cantate  amorose  a  voce 
sola,  op.  15';  ibid.,  1694,  in-4<'  in  partit.  — 
17*  La  Musa  armonica,  cantate  amorose  mu- 
sicali  a  voce  sola,  op.  16*;  Bologne,  1695,  in-4* 
oM.  —  is*  La  Sirena  amorosa,  cantate  a  voce 
solacon  violini,  op.  17*  ;  Venise,  1699,  in-4o.  — 
19*  Tre  messe  cancer tate  a  quattro  e  cinque 
voci,  con  violini  e  ripieni  f  op.  18*;  Bologne, 
1698,  in  4*.  —  20»  Languidezzaamorosa,  can- 
tate a  voce  sola,  op.  19*;  ibid.,  1698.  —  21* 
Messa  per  gli  defunti  a  quattro  voci  con  viole 
e  ripieni,  op.  20*,in.4*;  ibid.,  1698.—  22* 5a/- 
mi  concertati  a  due,  ire,  quattro  e  cinque 
voci  con  violini  e  ripieni,  op.  21*,  in-4*';  ibid., 
1899.  —23*  Lagrime  armoniche,  ossia  il  Ves» 
pero  de  defunti,  a  quattro  voci,con  violini  e 
ripieni,  op.  22*  ;  Venise,  1699,  in-4o.  —  24»  le 
notti  lugubri  concertate  ne*  responsori  delT 
uffizio  de*  morti ,  a  quattro  voci  con  viole  e 
ripieni,  op.  23";  Venise,  1700,  in-4o.  —25"  Da- 
vide  armonico  espresso  ne*  salmi  di  mezzo , 
concertati  a  due  e  tre  voci,  con  violini  per 
tutto  Vanno,  op.  24*  ;  Venise,  1700 ,  in.4*.  — 
26*  Compietori  correnti  a  quattro  voci  con- 
certate, con  violini  e  ripieni  a  beneplacito^op. 
25*;  Bologne,  1701,  in-4* — 27*  Antifone  sacre 
41  voce  sola  con  violini  per  tutto  Vanno,  e  due 
Tantumergo,  op.  26*;  i6.,  1701,  in-4*.  —  28* 
Motetti  sacri  a  voce  sola  con  violini ,  op.  27*  ; 
ià.,  1701 ,  in-4*.  —  29*  Cantate  amorose  a  vo- 
ce  sola,  op.  28*,  in-4*,  obi.  in  partit.;  Bologne, 
1 70 1 .— 30*  Corona  difiori  mvsicali^  ossia  XX J  V 
arie  a  voce  sola,  con  due  violini,  op.  29*;  Bo- 
logne, 1J02.  —  310  Cantate  amorose  a  voce 
sola  con  violini,  op.  31*;  Bologne,  1705.  — 
32*  Misse  concertate  a  quattro  voci,  violini  e 
ripieni,  con  una  Messa  per  i  d^onti  op.  32*, 
Bologne,  SiWani ,  1719,  in-4*.  La  bibliothèque 
impériale  de  Paris  possède  quatre  messes  à  quatre 
ai  cinq  voii,  ainsi  que  des  motels  et. des  anlien- 
nés  de  cet  auteur,  le  tout  en  manuscrit.  On  trouve  i 
aosslde  Bassani,  àlaBibliotiièque  royale  de  Ber- 
lin ,  en  manuscrit  :  V  Messa  canonica  4  vo- 
cum  cum  bqsso  continua.  —  2*  I^  motet  à  qua- 
tre voix  Jesu  salus  peccatorum.  — Z^Depro- 
Jundis  à  huit  voix  en  deux  chœnrs. — 4*  Le  psaume 


Beatus  vir  à  quatre  Toix  en  deux  canons.  — ^s*  Un 
recueil  de  messes  à  quatre  Toix  concertantes, 
quatre  voii  de  rîpieJioetsix  instruments. 

BASSANI  (JÉR6MB) ,  élève  de  Lotti ,  dian- 
teur  distingué,  compositeur  dramatique  et  hn- 
bile  contrapunti^te ,  naquit  à  Veni.<«e,  vers 
la  fin  du  dix-septième  siècle.  Il  a  composé  beto- 
coup  de  mâses,  de  vêpres,  de  motets,  et 
quelques  opéras ,  parmi  lesquels  on  remarque  il 
BerioldOf  représenté  à  Venise  en  17 1 8,  et  FA- 
mor  per  forza,  dans  la  même  ville,  en  1721. 
Bassani  a  joui  de  la  réputation  d*un  très-habQe 
maître  de  cliant. 

BASSEIVGIUS,  ou  BASSENGE  (Egide), 
né  à  Liège  vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  fut 
maître  de  chapelle  de  rarchiduc  Mathias  (  Br- 
nest,  suivant  l'histoire),  qui  fut  élu  roi  de  Polo- 
gne en  concurrence  avec  Henri  de  Valois  (  plos 
tard  roi  de  France  sous  le  nom  de  Henri  III). 
On  connaît  sons  le  nom  de  Bassenge  Touvrage 
qui  a  pour  titre  :  Moteclorum  quinque ,  sex , 
octo  vocum  liber  primus;  Vienne  Austrîœ^ 
e-xcudebat  Leonhardus  Formica,  1591,  petit 
in-4*  obi. 

BASSI  (M.),  secrétaire  du  prince  de  Condé  , 
membre  de  la  société  des  Amateurs  fondée  et 
dirigée  r>ar  Gossec,  a  publié  un  pamphlet  sor 
l'opéra  Kalien  que  Léonard ,  coilTeur  de  la  reine, 
avait  essayé  d'établir  à  Versailles,  avant  que  ce 
spectacle,  qu^on  appelait  alors  les  Bouffons  ^ 
fût  établi  à  Paris  à  la  foire  Saint-Germain.  Cette 
brochure  a  pour  titre  :  Lettre  adressée  à  la  So- 
ciété Olympique,  à  V occasion  de  V  Opéra  Bouf- 
fon italien  établi  à  Versailles  ;  Paris,  novem- 
bre 1787,  24  pages  (  Voy.  le  Mercure  de  France, 
1787,  n*.  51  ). 

BASSI  (Loun),  chanteur  distingué,  naquit  à 
Pesaro  en  1766.  Fils  d*artistes  dramatiques,  tl 
accompagna  ses  parents  à  Sinigaglia ,  et  y  reçot 
des  leçons  de  musique  et  de  cliant  de  Pietro  Mo- 
randi,  élève  du  P.  Martini.  Ses  progrès  furent 
si  rapides,  qu'à  l'âge  de  treize  ans  il  cliantait 
déjà  des  rôles  de  femme  dans  les  opéras  boaf- 
fons  et  s*y  fliisait  applaudir.  Le  désir  de  per- 
fectionner son  talent  lui  fit  abandonner  la  maiaon 
paternelle  lorsqu'il  eut  atteint  sa  dix-septième 
année ,  et  dès  lors  il  prit  la  résolution  de  poar- 
Toir  k  son  existence.  Arrivé  à  Floren»*,  il  y  troovm 
un  protecteur  dans  le  chanteur  Pierre  Laschi, 
dont  il  reçut  de  bonnes  leçons,  et  qui  le  fit  dé- 
botcr  au  théâtre  de  la  Pergola.  Ce  même  Laaclii 
lui  donna  une  lettre  de  recommandation  pour 
Dominique  Guardasoni,  entrepreneur  du  théAtre 
italien  de  Prague,  qui  l'admit  dans  sa  troupe 
chantante,  et  Bassi  commença  à  clianter  dans 
cette  ville ,  au  mois  d'octobre  1784 ,  n'ayant  pas 


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BASSI  —  BASTIAANS 


267 


«ncore  dix -neuf  ans.  En  p«u  de  tempe  il  devint 
ridoie  des  amateurs  qui  Tréquen latent  liabituel- 
lemeiit  ce  lliéatre.  Il  brilla  particulièrement  dans 
il  re  Teodoro ,  dans  le  Barbier  de  SévillCj  de 
Paifliello,  et  dans  la  Co$a  rara,  de  Martini.  Ce 
fut  pour  lui  que  Mozart  écrivit  le  rôle  de  Don 
Juan^  et  celui  du  comte  Alrnaviva  dans  les 
yozze  di  Figaro.  Pendant  que  l'illustre  compo- 
siteur dirigeait  les  répétitions  de  aon  immortel 
Don  Juan^  on  rapporte  que  Bassi  lui  demanda 
plusieurs  fois  quMi  lui  fit  un  air  pour  remplacer 
le  rondo  fin*  ehe  dal  vino ,  qn*il  ne  croyait  pas 
sasceptible d'efTet.  Mozart,  certain  de  ne  s^ètre 
pas  trompé  dans  la  composition  de  ce  morceau , 
se  contentait  de  répondre  au  chanteur  :  Atten» 
det  la  représentation  :  si  le  rondo  n'est  pas 
applaudi.  Je  vous  en  écrirai  un  autre.  Ce 
qu^l  avait  prévu  arriva  :  non-seulement  Pair  fut 
goût^,  mais  on  le  fit  recommencer.  Le  Don  Juan 
et  les  Nozse  di  Figaro  achevèrent  la  réputation 
de  Basai  en  Allemagne,  et  pendant  plu^de  vingt 
un*,  son  talent  fit  les  délices  de  la  haute  société 
de  la  Bohème.  La  situation  politique  de  1* Alle- 
magne fit  ferper  le  thé&tre  italien  de  Prague  en 
1806.  Bassi  avait  alors  quarante  ans.  Inconnu 
dans  sa  patrie ,  il  était  trop  tard  pour  qu'il  y 
retournât  comme  chanteur,  et  la  modicité  de  ses 
appointements  au  théâtre  de  Prague  ne  lui  avait 
pas  permis  de  faire  d'économies.  Dans  cette  si- 
tuation il  trouva  une  ressource  inattendue  chez 
le  prince  de  Lobkowitz,  grand  amateur  des  arts, 
qui  le  prit  k  son  service.  Pendant  quelques  an- 
nées ,  Bassi  trouva  une  existence  agréable  chez 
ce  noble  seigneur,  passant  les  étés  dan!%  une  terre 
magnifique,  et  les  hivers  à  Vienne,  où  il  excita 
rentliuu!&iasme  en  1808,  dans  le  Barbier  de  Sé- 
mite de  Paislello.  Cette  situation  se  prolongea 
juitqii'en  1814  ;  mais  alors  des  économies  consi- 
dérables ayant  été  faites  dans  U  maison  du 
prince  de  Lobkowilz,  dont  la  grande  fortune  était 
obérée,  Bassi  reçut  sa  démission.  11  retourna 
alors  à  Prague ,  où  il  se  lia  d'amitié  avec  quel- 
qaen  artistes  distingués.  Dans  Tautonine  de  1815, 
il  reçot  une  invitation  pour  donner  quelques  re- 
présentations au  théâtre  de  Dresde  ;  mais  sa  voix 
a^ait  perdu  beaucoup  de  son  timbre  et  de  sa  sûreté 
<lans  les  intonations  :  l'effet  qu'il  produisit  ne 
répondît  pas  à  ce  qu'on  attendait  de  lui.  Ce- 
pendant la  direction  du  théâtre  traita  avec  lui 
pour  une  année.  Avant  que  ce  terme  fût  expiré 
Bassi  fut  nommé  régisseur  du  théâtreltalien,  avec 
«00  écua  de  traitement.  Il  conserva  cet  emploi 
josqu'à  sa  mort,  qui  arriva  le  13  septembre  1835. 
Les  avantages  qui  distinguèrent  cet  artiste  furent 
une  belle  et  noble  figure ,  une  taille  élevée  et 
bien   proportionnée,  une  voix  dont  le  timbre 


était  égal  dans  toute  son  étendue  et  dont  l'é- 
mis»ioa  était  naturelle,  enfin  une  luiie  intelligence 
de  la  scène. 

BASSI  (Nicolas),  excellent  bouffe  chantant, 
et  l'un  des  derniers  qui  ont  possédé  la  tradition 
del'andenne  école,  naqnit  à  Naples  en  1767. 
Après  avoir  lait  de  brillants  débuts  à  Venise , 
en  1791,  il  chanta  à  Milan  l'année  suivante,  et 
y  fut  si  bien  accueilli,  qu'il  fut  rappelé  dan<(  cette 
ville  en  1703,  1794,  1808,  1810,  1816  et  1820. 

Il  se  trouvait  à  Paris  en  1808 .  et  chanta  avec 
beaucoup  de  succès  dans  il  Marco  Antonio ,  de 
Pavesi.  Il  est  mort  à  Yicence,  le  3  décembre 
1825.  Plusieurs  recueils  d'ariettes  italiennes  ont 
été  publiés  à  Vienne,  à  Paris  et  à  Milan,  sous  le 
nom  de  Bassi  :  ces  morceaux  ont  été  composés 
par  le  chanteur  qui  est  l'objet  de  cet  article. 

Un  autre  artiste  de  ce  nom(  Vincent  Bassi) 
brilla  aussi  comme  basse  chantante  sur  les  théâ- 
tres d'Italie,  depuis  1827  Jusqu'en  1842. 

BASSI  (Caroline),  cantatrice  napolitaine, 
née  vers  1780,  obtint  de  brillants  succès,  qu'elle 
devait  à  la  beauté ,  au  volume  extraordinaire  de 
sa  voix,  è  la  Justesse  exquise  de  ses  intonations, 
et  à  la  pureté  de  sa  mise  de  voix  et  de  sa  voca- 
lisation. Elle  débuta  à  Naples'en  1798;  puis  elle 
clianla  à  Venise,  à  Gènes  et  dans  quelques  autres 
villes  de  l'Italie,  recueillant  partout  les  témoigna- 
ges d'admiration.  Au  carnaval  de  1820,  elle  joua 
à  Milan  au  tliéâtre  de  la  Scala ,  dans  l'opéra  de 
Bianca  e  Faliero^  que  Rossini  écrivit  pour  elle 
et  pour  M*""  Camporesi  ;  mais  alors  elle  avait 
beaucoup  perdu  de  l'éclat  et  de  la  flexibilité  de 
sa  voix.  Peu  de  temps  après  elle  se  retira  du 
théâtre. 

Il  y  a  eu  dans  le  même  temps  nne  autre  can- 
tatrice nommée  Caroline  Bassi ,  qui  diantait  au 
théâtre  Re  de  Milan,  en  1813,  et  au  tliéâtre 
Carcano,  en  1814.  On  l'appelait  la  Milanaise 
pour  la  distinguer  de  la  Napolitaine.  Elle  était  née 
en  effet  à  Milan. 

BASSIRON  (Pbiuppb),  contrapnntiste  du 
quinzième  siècle,dont  Ottaviano  Petrucd  de  Fos- 
sonfbrone  a  inséré  des  messes  dans  sa  précieuse  col- 
lection intitulée  :  Miss»  diversorum  auctorum, 
Venise,  1508,  in-4''.  Dans  le  quatrième  livre  des 
tnoteîti  imprimé  h  Venise,  par  le  même  Petruccii 
on  trouve  un  Inviolata  de  Bassiron. 

BASTARDELLA  (la).  Voy.  Agdjari. 

BASTERIS(CAJE!rAN-PoMPéE),  chanteur  cé- 
lèbre, né  à  Bologne,  Ait  au  service  du  roi  de 
Sardaigne,  depuis  1730  jusqu'en  1740. 

BASTIAANS  (J.-G.),  habile  organiste  et 
compositeur,  né  à  Deventer,  est  fixé  à  Amster- 
dam. Le  10 'mai  1837,  il  a  donné  un  concert 
d'orgue  à  Leipsick.  La  société  hollandaise  pour 


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268 


BASTIDE  ~  BATESON 


l'encouragement  de  la  musique  a  fait  imprimer , 
dans  le  recaeil  qu^elle  publie,  un  motet  e( 
des  pièces  d'orgue  de  sa  composition,  en  1839 
et  1M4. 

BASTIDE  (Jean-François  DB),né  à  Mar- 
seille, le  15  mars  1724,  est  mort  à  Milan ,  le  4 
juillet  1798.  Il  a  pubUé  des  Variétés  histori- 
ques, littéraires  f  galantes  fPnis,  1774,  deux 
part,  in -8^.  Dans  ia  seconde  partie  on  trou?e 
une  Lettre  sur  les  grandes  écoles  de  musique, 
où  les  styles  de  LuUi,  de  Pengolëso  et  de  H&ndel 
sont  analysés. 

BASTIAII  (Vincent),  compositeur  italien, 
▼ivait  vers  le  milieu  de  16*  siècle  ;  il  a  fait  im- 
primer :  Madrtgali  a sei  voei ,  op.  1*,  Venise, 
1&87.  Cette  édition,  qui  est  la  seconde,  a  été 
corrigée  par  Claude  Mernlo. 

BASTOiV  (JosQOiN),  compositeur  flamand, 
TiTsit  en  1556,  é|)oque  où  Goichardin  écri- 
Tait  sa  Description  des  Pays-Bas.  On  Ta 
quelquefois  confondu  a?ec  Josquio  des  Prés. 
Salblinger  a  placé  quelques  motets  de  Baston 
dans  sa  collection  intitulée  :  Concentus  musicus 
octo ,  seXf  quinque  et  quatuor  vocum;  Augs- 
bourg,  1545»  in-4*.  On  trouve  aussi  de  ses  compo- 
sitions dans  ces  recueils  :  1°  Quatuor  vocum 
musicae  modulattones  numéro  XXVI  ex  opti- 
mis  cantoribus  diligenter  seleetx  prorsus 
not;a?,etc.;  AntTerpiae.apud  Guill.  Vissenacom, 
1542,  petit  in-4'.— 2®  Chansons  à  quBire parties, 
auxquelles  sont  contenues  XXXI  nouvelles 
chansons ,  convenables  tant  à  la  voix  comme 
aux  instruments;  livre  1*'  ;  imprimé  à  AnTers 
parTylman  Snsato,  etc.,  154S,  in-4*obl.  —  S*"  Le 
quatrième  livre  des  chansons  à  quatre  par- 
«««.elc;  ibid.,  1544— 4»  lie  r£éi;re*d<»m.;ibid. 
1544.— 50  Le  VUr  Livre,  tic^-,  Ibid.,  1545.— 
6'  Le  XI*  livre,  etc.,  ibid.,  1 549.— 7"  Xe  Xil'  livre, 
etc.,  1558.  —  8»  £e  XI ir  livre,  etc.;  ibid.  («ans 
date).  —  9*  Chansons  musicales  à  cinq  parties , 
Anvers.Tylman  Snsato  (san8date),in-8«.— 10"*  Can- 
tionum  sacrarumvulgo  Motet  ta  vocant  5  et  6 
vocum  f  ex  optimis  quibusque  musicis  sele- 
ctarum  lib,  1-VUl;  Lovanii,  1554-1557.— 
11*  lÀber  VIII  b  et%  vocum  cantionum  sacra- 
rum  vulgo  Motet  ta  vocant;  Lovanii,  apud  Pe- 
trum  PhalesiHm,9nn.  1561,  in^**. 

BATAILLE  (Gabriel),  luthiste,  qui  vivait  à 
Paris  au  commencementdu  dix-septième  siècle,  a 
publié  des  Airsmis  en  tablaturede  luth,  premier 
livre;  Paris,  BallArd,  1608,  in-4*.  Le  deuxième 
livre  a  paru  en  1609;  le  troisième,  en  1611,  et 
le  quatrième,  en  1613.  On  trouve  aussi  des  airs 
de  Bataille,  avec  d'autres  de  Bailly,  de  Guedron, 
de  Boesset,  de  Ballard  et  de  Savomy,  dans  le 
recueil  qui  a  pour  titre  :   Airs  de  cour  de  dif- 


férents att<e«r«;  Paris,  Ballard,  1615,in-iê. 
Il  composa,  en  société  avec  Guedron ,  Maudnit 
etBoGliet,  le  ballet  dansé  par  Looia  XIII,  eo  1617, 
le  ballet  sur  la  dernière  victoire  da  roi  en  1620, 
et  plusieurs  autres ,  qui  furent  eiécolés  dans 
les  appartements  du  Louvre.  Bataille  eut  le 
titre  de  luthiste  de  la   chambre  de  la  reine. 

B  ATEN  (  H  ENKi  ),  nommé  aussi  par  quelques 
écrivains  Benrieus  de  Malinis,  parce  qu'il  était 
né  à  Matines^  vivait  vers  la  fin  du  treizième  siècle, 
comme  il  parait  par  ia  lettre  qu^il  écrivit  à  Guy 
de  Hainaut ,  trésorier  de  la  cathédrale  de  Liège, 
qui  fut  élu  évèque  d'Utrecht  en  1301.  Baten'fot 
docteur  eo  théologie  et  chancelier  de  Tuniversité 
de  Paris ,  et  ensuite  chanoine  et  chantre  de  la 
cathédrale  de  Liège.  On  a  de  lui  Spéculum  Di- 
vinorum  et  Naturalium  quorondam^  Mss. 
qui  était  avant  la  révolution  française  chez  les 
chanoines  réguliers  de  Saint-Martin  à  Louvain ,  et 
à  Tabbaye  de  Tongerloo.  Cet  ouvrage  est  divisé 
en  dix  livres  ;  l'auteur  y  traite  de  la  nnusique  et 
des  principales  questions  de  la  philosophie  de 
son  temps. 

BATES  (Jban),  musicien  e^bon  organiste 
anglais,  naquit  en  1740  à  Halifox,  dans  le  docbé 
d'York.  En  1784  il  fut  chargé  de  la  diredUon  des 
oratorios  exécutés  à  Westminster,  à  Tanniver- 
saire  de  la  mort  de  Hftndel,  et  il  continua  ce 
serrice  pendant  plusieurs  années.  Ce  fut  lui  qui 
organisa  aussi  le  concert  de  musique  ancienne, 
en  1776,  et  il  le  dirigea  jusqu'en  1793.  Comme 
compositeur.  Bâtes  est  connu  par  on  opéra  in- 
titulé Phamaces,  et  par  les  opérettes  suivants  : 
1^^  Thealrical  Candidates.— Flora  ^  or  lob  in 
the  Well.  —  Ladg*s  Frolic.  11  a  écrit  aussi  plu- 
sieurs œuvres  de  musique  vocale  et  instrumentale, 
dont  on  n'a  publié'  que  six  sonates  pour  le 
piano;  Londres,  Clementi.  Bâtes  est  mort  fe  8 
juin  17d9,  avec  le  titre  de  directeur  deTliôpilal  de 
Greenwich. 

BATES  (Sara),  femme  du  précédent,  can- 
tatrice excellente,  connue  en  1784  sous  le  nom 
de  Miss  Harrop,  fut  élève  de  Sacchini.  Elle  étu- 
dia aussi  avec  son  mari  le  siyle  de  Hindel  ;  elle 
chantait  fort  bien  les  ouvrages  de  ce  maître.  Oa 
vantait  beaucoup  sa  prononciation,  qu'on  com- 
parait à  celle  de  Garrick.  Le  docteur  Biimey  dit 
que  sa  voix  était  pure  et  étendue,  sa  vocalisation 
brillante,  et  qu'elle  joignait  à  ces  avantages  beau- 
coup d'expression  dramatique.  On  a  grevé  son 
portrait,  d'après  Angelica  Kauffmann. 

BAT£SON  (Tdomab),  organiste  de  l'église 
cathédrale  de  Cliester,  en  1600,  fut  nommé, 
en  16 1 8 ,  organiste  et  maître  des  enfants  de  chœur 
de  la  Trinité  à  Dublin.  Vers  le  même  temps  ii 
prit  ses  degrés  de  bachelier  en  musique   à  i'uoi- 


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BATH£  —  BATKA 


269 


▼ersité  de  la  même  ville.  Il  a  publié ,  en  1614, 
OD  recueil  de  madrigaux  soo5  ce  titre  :  JBnglish 
madrigaisfor  three,/our,five  and  six  voices. 
BATHIâ  (GoiLiAOME) ,  d'une  famille  ancienne 
el  coDsiilérée  en  Irlande,  naquit  à  Dublin,  en 
1S64  II  commença  ses  études  dans  cette  ville  et 
les  acheva  à  Oxford.  A  Tâge  de  trente  ans,  U 
abjura  le  protestantisme  dans  lequel.il  était  né, 
qailU  son  pays,  et  se  fit  jésuite  en  Flandre,  vers 
1596.  Après  avoir  voyagé  quelque  temps  en  Italie 
et  en  Espagne,  il  fut  nommé  directeur  du  sémi- 
naire irlandais  de  Salamanque,  et  mourut  à  Ma- 
drid ,  le  17  juin  1614.  Dans  sa  jeunesse  il  publia  : 
A  briefe  introduction  to  thetrue  artofmusicke, 
wherfin  are  set  downe  exact  and  easie  rules 
for  such  as  seekebut  to  hnoio  the  trueth,  wUh 
arguments  and  their  solutions,  for  such  as 
seeke  aUo  to  know  thereason  of  the  trueth  : 
which  rules  be  meanes  whereby  any  by  his 
owne  industrie  may  shorlly,  easily,  and  re- 
yularly  attaine  to  ail  such  thinys  as  to  his 
arte  dœ'belong,  etc;  by  W.  Bathe ,  student 
at  Oxenford  (Couiie  introduction  aux  vrais 
principes  de  la  musique ,  etc.)  Londres,  1584, 
in-4*';  nne  seconde  édition  de  cet  ouvrage  a  paru 
soaa  ce  titre  :  À  briefe  introduction  to  the  skill 
of  songy  concerning  the  practice  (Courte 
introduction  à  Part  du  chant ,  etc.  );  Londres , 
sans  date.  Thomas  Este,  à  qui  l*on  doil  cette 
édition ,  y  a  fait  des  corrections  et  des  change- 
ments. Bathe  s'est  fait  connaître  aussi  comme 
écrivain  ascétique,  et  de  plus  a  publié,  sur  le  plan 
de  Comenius,  un  Janua  Linguarum  (Salaman- 
que, 1611,  in-4*)  qui  est  fort  estimé. 

BATH10LI  (François)»  ou  plutôt  Batioli, 
guitariste  italien  fixé  à  Vienne,  y  a  fait  imprimer 
plusieurs  ouvrages  de  sa  composition ,  parmi  les- 
quels on  remarque  :  V*  Concert-polonais  pour 
guitare  avec  quatuor,  œuvre  troisième;  Vienne, 
Diabelli.  —  2°  Douze  valses  pour  une  ou  deux 
guitare^,  (Buvre  quatrième;  ib.  —  3°  Grandes 
variations  sur  Pair  allemand  .il  n  Alexis  send"  ich 
dieh,   pour    Hûte   et  guitare,     op.  5;    ibid. 

4*  Pot  pourri  pour  guitare,  flûte  et  alto, op. 

6  ;  ibiil.  —  5"  Rondo  de  chasse,  op.  7;  ibid. 
—  6«  Une  méthode  de  guitare  avec  une  introduc- 

.tjon  sur  le  chant,  publiée  en  allemand  sous  ce 
titre  :  Guitarschule  nebst  einer  kurzen  Anlei- 
tung  zum  singen;  ibid.  Une  espèce  d'abrégé  de 
€c-t  ouvrage  a  été  publié  chez  le  même  éditeur 
en  allemand,  français  et  iUlien.  Il  parait  que 
M.  Barthioli  s'est  retiré  à  Venise  vers  1S30. 
BATI  (toc),  fut  maître  de  chapelle  de  Pé- 

•gliAe  de  Saint- Laurent,  à  Florence,  dans  les  der- 
nières années  du  seizième  siècle.  On  né  connaît 
rieu  de  ses  ouvragés,  mais  on  sait  qull  composa 


la  musique  de  la  mascarade  qui  parcourut  les 
rues  de  Florence  le  26  février  1&95.  Cette  mas- 
carade avait  pour  sujet  les  flammes  de  Tamour 
(LeFiammedi  amore).  Dix-huit  couples  achevai 
étaient  accompagnés  chacun  de  quatre  estalfiers , 
ce  qui  faisait  un  nombre  de  cent  huitmasques,  non 
compris  les  chanteurs  et  les  instrumentistes, 
qui  étaient  sur  un  char.  M.  Adrien  de  Lafage  a 
tiré  ces  renseignements  d'un  manuscrit  du 
commencement  du  dix  septième  sièt:le  à  la  Bi- 
bliothèque Magliabechiana  de  Florence  (Voy.  Gaz- 
zetta  musicale  di  Milano ,  anno  VI ,  n*"  22.  ) 

BATISTA  DE  VIELMIS(Bartolombode), 
organiste  vénitien  du  quinzième  siècle,  succéda 
à  Bemardo  di  Ste/anium  Murer,  comme  orga- 
niste de  la  chapelle  ducale  de  Saint-Marc,  le  12 
octobre  1459, et  conserva  cette  place  jusqu'au 
mois  d'août  1490 ,  qui  fut  vraisemblablement  Té- 
poque  de  sa  mort.  On  ne  connaît  jusqu^à  ce  jour 
(1859)  aucune  composition  de  cet  artiste. 

BATISTIN  (Jean-Baptiste  Strccs  et  non 
Stuol),  Allemand  d'origine,  né  à  Florence,  connu 
sous  le  nom  de  Batistin ,  fut  ordinaire  dt*  la  mu- 
sique du  duc  d'Orléans  et  de  l'Opéra,  et  mourut 
à  Paris  le  9  décembre  t755.  Il  fut,  avec  Labbé,  le 
premier  qui  joua  du  violoncelle  à  l'Opéra. 
Louis  XIV  lui  accorda  une  pension  pour  le  fixer 
en  France;  il  en  obtint  une  autre  de  500  francs,  le 
15  décembre  1718,  sur  le  produit  des  représen- 
tations et  des  bals  de  TOpéra ,  pour  en  jouir  pen- 
dant tout  le^  temps  où  il  demeurerait  à  Paris.  Il 
a  fait  représenter  h  KOpéra  :  Méléagre  (1709). 
^Manto  la  fée  (1711  ).—  Polidore  (  1720).  Ses 
autres  ouvrages,  ballets  ou  opéraft,  ont  été  écrits 
pour  la  cour ,  et  n'ont  pas  été  représentés  à  Pa- 
ris ;  ce  sont;  V  Amour  vengé. —  Céphale.—  Thé- 
lis ,  ou  la  Naissance  d'Achille.  ^  Neptune  et 
Amymone.—Proserpiné.  —  Diane.--  flore.-^ 
Heraclite  et  Démoorite.—Philomèle.  —Ariane. 
—  Les  Fêles  Bolonaises.  —  Lérida.  —  Marsja* 
toux.— Le  Somfneil  de  r Amour. -^  Les  Troubles 
de  rAmour.On  a  aussi  quatre  livres  de  cantates 
de  sa  composition ,  publiés  en  1706 ,  1708 ,1711 
et  1714,  ainsi  qu'un  recueil  d'airs  nouveaux; 
Paris,  Baltard,  1709,  petit  in-8*obl. 

BATKA  (  Laorent),  père  de  plusieurs  mu- 
siciens avantageusement  connus  en  Allemagne, 
possédait  lui-même  des  connaissances  peu  com- 
munes en  musique.  Il  naquit  à  Liscliau ,  en  Bo- 
hème, en  1705,  fut  nommé  directeur  de  musique 
à  plusieurs  églises  de  Prague,  et  mourut  dans 
cette  ville  en  1759.  lia  laissé  cinq  fils,  dont  la 
plupart  vivaient  encore  en  1800.  (  Voy.  ci-des- 
sous. ) 

BATKA  (Wenceslas),  musicien  de  chambre 
de  l'évèqne  de  Breslau,  à  Johannisberg,  né  à 


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Î70 


BATKA  —  BATTA 


Prague  le  14  octobre  1747 ,  était  un  excellent  té- 
nor et  jouait  Tort  bien  du  basson.  On  a  de  lui 
des  concertos  pour  cet  instrument  qui  sont  restés 
en  manuscrit. 

BATKA  ( Martin),  virtuose  sur  le  violon , 
succéda  à  son  père  dans  sa  place  de  dtreeteor 
de  musique.  Il  est  mort  k  Prague  en  1779.  11  a 
laissé  en  manuscrit  plusieurs  concertos  et  des 
éludes  pour  le  violon. 

BATKA  (Michbl),  excellent  violoniste,  né 
le  19  septembre  1755,  vivait  encore  à  Prague  en 
1800  On  ne  connaît  rien  de  sa  composition. 

BATKA  (Antoine),  habile  chantenr,  né  le 
21  novembre  1759 ,  devint  musicien  de  chambre 
de  Téveque  de  Breslau,  et  vivait  encore  en  1800. 
Sa  voii  était  une  basse  du  plus  beau  timbre. 

BATKA  (Jean  ) ,  fils  de  Michel,  né  à  Prague 
vers  1791,  est  un  pianiste  distingué,  qui  s^est 
fixéà  Pesth,  en  Hongrie.  On  connaît  sous  son  nom  : 
1»  Rondino  pour  le  piano  sur  un  motif  de  Spohr, 

Pesth ,  Miller V*  Six  variations  pour  piano  et 

violoncelle  sur  Tair allemand  :  Wir  winden  dir  ; 
ibid.  —  3"  Des  recueils  de  danses  hongroises,  de 
valses  et  de  quadrilles  ;ib.  —  4°  La  marche  natio- 
nale hongroise  pour  le  piano;  ibid.  —  des  pièces 
d'orgue;  Vienne,  Wilzend  ;  un  lAbera  me  Do- 
mine, à  quatre  voix  et  orgue  ;  Vienne ,  Diabelli. 
—  Un  Graduel  pour  deux  soprani  et  basse,  avec 
violoncelle  solo  et  orgue;  Vienne,  Witzend.  — 
Et  quelques  Lieder  ou  chansons  allemandes. 

BATON  (Henri),  connu  sous-  le  nom  de 
Bâton  Vaine ,  né  à  Paris,  vers  1710 ,  eut  vers  le 
milieu  du  dix-huitième  siècle  la  réputation  d'un 
virtuose  sur  la  musette ,  qui  était  en  vogue  à 
cette  époque  chez  les  Français.  Il  a  fait  graver  à 
Paris  trois  livres  de  sonates  et  deux  livres  de 
duos  pour  cet  instrument. 

BATON  (  Charles)  ,  frère  du  précédent  sur- 
nommé le  Jeune,  virtuose ,  autant  qu*on  peut 
rètre ,  sur  l'instrument  appelé  vielle,  en  donnait 
des  leçons  à  Paris,  vers  le  milieu  du  dlx-liuitième 
siècle  II  prit  la  défense  de  l'ancienne  musique 
française  contre  les  attaques  de  J.-J.  Rousseau, 
dans  une  brochure  de  trente-six  pages,  intitulée  : 
Examen  de  la  lettre  de  M.  Rousseau  sur  la 
musique  française,  Paris,  1754,  in-8*.  Cestnne 
des  meilleures  pièces  qu'on  ait  publiées  dans 
celte  controverse  :  elle  eut  deux  éditions  en  peu 
de  temps;  la  première,  publiée  en  1753  ,  est  ano- 
nyme. Bâton  a  donné  aussi  un  mémoire  sur  la 
Vielle  dans  le  Mercare  de  France,  octobre  1757, 
p.  143.  Ses  compositions  pour  la  vielle  sont  : 
10  Suites  pour  deux  vielles,  musettes,  etc.,  op. 
1;  Paris,  1733,  in-fol.  —  2o  pièces  pour  la  vieUe, 
op.  2.  —  3"  Amusements  d'une  heure,  duos  pour 
deux  vielles,  op.  4 ,  in-fol.,  sans  date.  Bâton  est 


mort  en  1758.  Il  s'était  occupé  longtemps  de  per- 
fectionnements qu'il  voulait  introduire  dans  la 
construction  delà  vielle.  On  voit  dans  le  Mercure 
de  France  (sept.  1750,  p.  153) ,  qu'il  avait  aog- 
menté  l'étendue  de  son  clavier  et  qu'il  y  avait 
lyouté  les  notes/a  dièse ,  to  et  to  bémol  graves, 
qui  ne  se  trouvaient  |ias  dans  les  anciennes  viel- 
les. Deux  ans  après  il  inventa  une  autre  vielle 
qui  avait  l'étendue  de  la  flûte  et  snr  laquelle  on 
pouvait  imiter  le  coup  de  langue  de  cet  instrii- 
ment  et  le  coupd'arcbet  du  violon  (Fojr.Merc.  de 
France,  juin  1752,  p.  161  ).  CTest  de  cet  instru- 
ment qu'il  a  donné  l'analyse  dans  le  Mercure  de 
1757.  Son  mémoire  a  pour  titre  :  Mémoire  sur 
la  vielle  en  D-la-ré,  dans  lequel  on  rend  compte 
des  raisons  qui  ont  engagé  à  la /aire,  et  dont 
V extrait  a  été  présenté  à  la  reine. 

BATRACHUS  (  Jbar).  Sous  ce  nom,  J.-C. 
Heunittg  a  mentionné,  dans  sa  Bibliotheca  seu 
notitia  Ubrorum  rariorum  (Kilionap,  1 766,  in-S*, 
part.  I,  p.  21 1  ),  un  livre  sous  ce  litre  :  Opuscu- 
lum  rerum  musicalium  totam  ^us  negotn 
rationem  explicans;  Argentorati ,  1536.  Or,  ce 
titre  est  celui  du  livre  de  Frosch,  mais  dénatoré 
(  Voyez  Frosch),  et  avec  une  date  fausse;  car 
ce  livre  porte  1535  et  non  1536.  En  chercbaat  ce 
qui  a  pu  conduire  Heuning  à  changer  le  nom 
de  l'auteur  de  Touvrage ,  j'ai  trouvé  que  Batra- 
chus  est  le  nom  latin  d'un  poisson  marin  qui  le 
nomme  Frosch  en  allemand.  Le  nom  latinité 
Froschius ,  qui  se  trouve  au  frontispice  du  livre, 
n'avait  |)as  satisfait  l'érudition  de  ce  pédant  Que 
de  sottises  ont  faites  les  savants! 

BATTA  (Alexandre),  violoncelliste,  fils 
d'un  professeor  de  solfège  au  conservatoire  royal 
de  Bruxelles,  est  né  à  Maestricht  le  9  jotUd 
1816.  Élève  de  son  père  pour  les  éléments  de 
la  musique,  il  étudia  d'abord  le  violon,  snr 
lequel  11  faisait  peu  de  progrès;  mnis  après  que 
sa  famille  se  fut  établie  à  Bruxelles ,  et  Iotm^u'II 
eut  entendu  le  violoncelliste  Platel ,  il  sentit  que 
le  violoncelle  était  l'instrument  auquel  il  était 
destiné.  A  force  de  sollicitations  il  obtint  de  son 
père  la  permission  de  renoncer  au  viulon ,  et 
d'entrer  an  conservatoire ,  où  il  reçut  des  leçons 
du  virtuose  qui  l'avait  charmé.  Après  plusieurs 
années  d'études  sans  la  direction  de  cet  excellent 
maître ,  Balta  obtint  le  premier  prix  de  son  ins- 
trument au  concours  de  1834,  en  partage  avec 
Demunck.  En  1835  il  sortit  du  conservatoire  cft 
se  rendit  à  Paris,  où  les  succès  de  salon  quil  ob- 
tint tout  d'abord  le  décidèrent  à  se  fixer.  A  cette 
époque,  Rubini  brillait  encore  au  théâtre  de  la 
rue  Favart  et  jouissait  de  toute  la  faveur  du  pu- 
blic, autant  par  ses  défauts  que  par  ses  qualités  in- 
contestables. Le  plus  remarquable  de  ces  défauts 


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batta:—  BATTEUX 


271 


était  une  formule  d'opposition  àu/orlÉ  et  du 
piano  qui  se  reprp<lui8ait  incessamment,  quel 
que  fût  d'ailleurs  le  caractère  de  la  phrase.  Ce 
moyen  de  séduction  ne  manquait  jamais  son  effet 
sur  les  dilettanti  :  Batta  comprit  qu'il  pouvait  rap- 
pliquer au  violoncelle,  dont  le  diapason  et  le  timbre 
ont  de  l'analogie  avec  la  voix  de  ténor.  11  ne  s'était 
pas  trompé  sur  le  résultat  que  pouvait  avoir  cette 
application  pour  sa  fortune  et  sa  renommée  ;  car, 
en  Tentendant  chanter  ainsi  sur  |b  basse,  les 
femoaes  du  monde  se  passionnèrent  pour  son  ta- 
lent, quelques-unes  même,  dit-on,  pour  sa  per- 
sonne. Quoi  qu'il  en  soit,  il  devint  Tinstrumen- 
tiste  à  la  mode.  Mais  tont  n'est  pas  bénéfice  pour 
Part  dans  les  moyens  faciles.  En  rétrécissant  son 
mécanisme  aux  proportions  d^une  mélodie  ren- 
feraiée  dans  une  étendue  restreinte,  et  toujours 
phrasée  de  la  m4me  manière,  Batta  perdit  la 
puissance  d'exécution  ;  le  son,  l'archet,  le  méca- 
nisme de  la  main  gauche,  tout  s'en  ressentit.  C'est 
dommage ,  car  son  sentiment  de  musique  était 
naturellement  bon;  il  avait  reçu  de  Platel  les 
principes  d'une  belle  et  large  manière  avant  qu'il 
allât  à  Paris  ;  enfin ,  il  avait  un  talent  remar- 
quable par  la  précision  et  le  sentiment  dans  la 
uittsique  classique  du  quatuor  et  du  quintette. 
Au  surplus ,  il  n'a  vraisemblablement  pas  de  re- 
gret de  sa  métamorphose;  car  les  succès  ne  lui 
ont  pas  manqué.  Partout,  à  Paris,  en  Belgique, 
en  Hollande,  dans  les  départements  de  la  France, 
en  Suisse,  en  Allemagne,  à  Pétersbonrg,ses  con- 
certs ont  attiré  la  foule  ;  les  journaux  lui  ont  pro- 
digué des  éloges  sous  toutes  les  formes.  Il  est  dé- 
coré de  plusieurs  ordres,  et  les  éditeurs  publient 
sa; musique.  Ce  n'est  pas  tout  ce  qu'un  artiste 
peut  désirer;  mais  on  ne  peut  tout  avoir. 

On  a  gravé  de  cet  artiste  :  1»  Trois  nocturnes 
pour  violoncelle  et  piano ,  avec  Osbome;  Paris , 
Scbonenberger. —  2^  Grand  duo  de  piano  et  violon 
sur  Lucrèce  Borgia,  avec  Edouard  Wolff;  Paris, 
Mayaud.  *  3**  Fantaisie  pour  violoncelle  et  piano  ; 
sur  Lueia  de  Lammermoor  ;  ibid.  —  4o  Ro- 
mance de  VElisire  d'amore;  idemy  ibid.  » 
5*  Romance  de  Richard  Cœur  de  lÀon;  idem, 
ibid.  —  6**  Andante  iK>ur  violoncelle  et  piano; 
ibid.  —  7o  Mélodie  de  Lucrèce  Borgia;  idem, 
ibid.  —  fto  La  Viennoise,  grande  valse  ;  idem, 
ibid.  ^  V^  Souvenirs;  idem,  ibid.  —  10*  Ain 
Béarnais,  chant  des  Montagnes;  idem,  ibid.  — 
II*  Fantaisie  et  adagio  de  la  cavatinede  la  5o9t- 
nanbula;  idem.—  1 2**.  Réminiscences  de  la  Juive, 
fantaisie, idem;  Paris,  Brandus.  -»  13"* Souvenir 
de  Dont  Sébastien,  élégie  ponr  violoncelle  «t 
piano ,  op.  48;  Paris, Escudier.  —  14"  Six  lAedtr 
de  Sdiubert,  idem,  en  deux  suites;  Paris,  Mes- 
sonnier.  —  15o  Grande  fantaisie  sur  des  thèuies 


originaux  de  Bériut;  idem,  ibid.  —  16**  Sérénade 
de  Hartog,  idem;  Paris,  Richault,  elc,  etc: 

Deux  frères  de  Batta  se  sont  aussi  fait  con- 
naître dans  la  musique.  Le  premier ,  Laurent, 
né  à  Maestricht ,  le  30  décembre  18(7 ,  a  (ait  ses 
études  de  piano  au  conservatoire  de  Bruxelles 
et  y  a  obtenu  le  premier  prix  en  IS36.  Pendant 
quelques  années  il  a  vécu  à  Paris  et  a  voyagé 
avec  Alexandre,  pour  donner  des  concerts.  En 
1848  il  s'est  fixé  à  Nancy  comme  professeur  de 
piano. 

Le  plus  jeune  des  trois  frères ,  Joseph ,  né  à 
Maestricht,  le  24  avril  1820,  a  fait  également  ses 
études  au  conservatoire  de  Bnixelles,  comme 
violoniste  et  comme  compositeur.  En  1845  il  a 
obtenu  le  second  prix  au  grand  concours  de 
composition  musicale  institué  par  le  gouverne- 
ment belge.  L'année  suivante  il  s'est  fixé  à  Paris 
et  y  a  été  attaché  comme  violoniste  an  ttié&tre 
de  rOpéra-Comique.  Il  a  en  portefeuille  des 
cantates,  des  ouvertures,  des  symphonies,  etc. 

BATTALUS  ou  BATALUS.  joueur  de 
flûte  qni  a  joui  d'une  grande  ct^lébrité  dans  l'an- 
cienne Grèce,  naquit  à  Éphèse,  et  vécut  yen 
l'an  408  avant  J.-C.  Sa  mollesse  devint  prover- 
biale :  Aristophane  en  avait  fait  le  sujet  d'nne 
comédie  satirique  qui  n'est  pas  parvenae  jusqu'à 
nous. 

BATTANCHON  (Félix),  violoncelliste 
distingué,  né  à  Paris  le  9  avril  1814 ,  est  ancien 
élève  de  Vaslin  et  de  Norblin,  au  Conservatoire. 
Il  a  été  attaché  à  l'orcliestre  de  l'Opéra  de  cette 
ville  depuis  1840.  M.  Battanchon  s'est- fait  con- 
naître avantageusement  dans  les  concerts  de  cette 
capitale  pendant  plusieurs  années,  et  a  eu  de  bril- 
lants succès  en  parcourant  les  départements  de  la 
France,  particulièrement  la  Bretagne.  Un  instru- 
ment appelé  baryton  par  son  inventeur,  et  qui 
tient  le  milieu  entre  l'alto  et  le  violoncelle,  a  été 
joué  à  Paris  par  M.  Batlanebon ,  .avec  un  talent 
remarquable,  dans  les  années  1846  et  1847.  On  a 
imprimé  de  cet  artiste  :  1**  Trois  études  en  double 
corde  pour  violoncelle,  op.  l;  Paris,  Richault.  -^ 
1^  Airs  bretons,  pour  violoncelle  et  piano  ;  ibid. — 
3*^  Deux  mélodies  pour  violoncelle  et  piano,  op.  3; 
Leipsick,  Hofmeister..—  4^  24  études  pour  violon- 
celle adoptées  pour  l'enseignement  du  Conserva- 
toire de  Paris,  op.  4. 

BATTEN  (Aorien),  organiste  et  vicaire  du 
ehœur  de  Saint-Paul ,  à  Londres ,  exerça  ces  em- 
plois sous  les  règnes  de  Charles  i*'etde  Charles  II, 
c'est-à-dire  de  1640  a  1680.  C'était  un  bon  har- 
moniste de  l'ancienne  école.  Plusieurs  de  ses  an- 
tiennes ont  été  insérées  dans  la  collection  de  Bar- 
nard. 

BATT£UX  (Charles),  chanoine  honoraire 


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tï2 


BATTIFÉREI  —  BATTISTA 


de  Reims,  et  Pundes  plos  savants  hommes  de 
France  dans  le  dix-huitième  siècle,  naquit  le  7 
mai  1716  à  AllendMiuy,  près  de  Reims.  En  1730 
il  Tint  à  Paris,  où  il  enseigna  les  humanités  et  la 
rhétorique  aux  collèges  de  Lisieuxet  de  MaTarre, 
puis  la  philosophie  grecque  et  latine  au  collège 
royal.  Il  fui  admi»  à  l'Académie  des  inscriptions  en 
1754,  et  à  rAcadémiefrançalReen  1761.  Il  est  ntort 
d'une  hydropisie  de  poitrine,  le  14  juillet  1780. 
Au  Domhre  de  ses  ouvrages  on  compte  celui-ci  : 
Les  beaux-arts  réduits  à  un  seul  principe  ^ 
Paris,  1743,  1747  et  1755,  in-1 2;  livre  qui  a  été 
réuni  depuis  à  son  Cours  de  belles-lettres  ^ 
Paris,  1774,  3  vol.  in  12.  Le  principe  auquel 
Tabbé  Batteux  ramène  les  arts  est  Timitation  de 
la  nature;  principe  fécond  en  apparence,  mais 
vague  et  de  peu  d'utilité  lorsqu'on  vientà  l'appli- 
eatlon,  surtout  en  musique,  de  tous  les  arts  le 
moins  positif.  Son  objet  n'est  pas  d'imiter,  mais 
d'émouvoir.  Malheur  au  compositeur  qui  en 
cherche  le  secret  dans  des  déclamations  acadé- 
miques, au  lieu  de  le  trouver  dans  son  Ame  !  Au 
reste ,  il  est  arrivé  à  Tabbé  Batteux ,  comme  k 
tous  les  savants  qui  ont  écrit  sur  la  musique,  de 
prouver  à  chaque  page  qu'il  n'en  avait  pas  la  plus 
légère  notion.  On  a  cependant  beaucoup  loué  son 
ouvrage.  Il  y  en  a  eu  quatre  traductions  alle- 
mandes, parmi  lesquelles  on  distingue  celle  de  C- 
G.  Ramier  et  celle  de  J.-A.  Schlegel  {voy.  ces 
articles  ).  On  trouve  dans  les  essais  de  Marpurg, 
t.  I,  p.  273,  325,  quelques  pièces  relatives  au 
système  de  Batteui,  par  Gaspard  Ruetz  et  Over- 
beck  (voy,  ces  articles). 

BATTIFERRI  (Louis),  compositeur  ita- 
lien, né  au  commencement  du  dix-septième  siècle 
àPascorbara,  près  de  Bologne,  fut  maître  de 
chapelle  à  l'église  Saint' Angelo  in  Vado,  dans 
cette  ville.  Il  a  publié  difïérentes  œuvres  parmi 
lesquelles  on  remarque  celles-ci  :  1*  Missa  e 
Salmi  concertati  a  3  vod  eon  Motet ti  e  Salve 
a  2  e  3 ood,  op.  //;  Venezia,  appr.  Alessandro 
Vincentl,  1 642,  in^».— 2<»  Primo  libro  de  Motelti 
avocesola  colC  organo,  op.  IV  ;  Bologna  per 
Giac.  Montif  1669,in-4o.  —  S^Secondo  librodt^ 
Motelti  a  vocesola,  op.  5,  ibid.f  1669,  in-4'*. 

BATTIFERRO  (S.-D.- Louis),  maître  de 
chapelle  à  l'église  delloSpirito  Santo  de  Ferrare, 
naquit  à  Urbino,  vers  la  6n  du  dix-septième 
siècle.  Il  a  publié  de  sa  composition  douze  Jli- 
cercatia  cinqueesei  soggetti,  Ferrare,  1719. 
Ces  compofiitions  sont  très-estimables. 

BATTISHILL  (Jonathan  ),  fiU  d'un  procu. 
reur,  naquit  k  Loudres,  au  mois  de  mai  1736. 
VersTAge  de  neuf  ans ,  on  le  plaça  parmi  les  en- 
fants de  chœur  de  Saint- Paul  ;  il  y  fit  ses  études 
musicales  sous  Savage,  et  devint  un  des  plus 


habiles  organises  de  l'Angleterre.  Après  sa  sortie 
de  la  maîtrise  de  Saint-Paul,  il  fut  nommé  cla- 
veciniste du  tliéâtre  de  Covent-Garden ,  et  orga- 
niste des  églises  de  Saint-Clément,  d^East- 
Chen,  da  Christ  et  de  Nevgate-Streel.  En  1764, 
il  composa  pour  le  théâtre  de  Drury-Lane  on 
opéra  intitulé  Alemena,  qui  ne  fut  pas  bien 
accueilli  du  public,  quoique  la  musique,  dit  le 
docteur  Busby,  en  fût  excellente.  Cette  pièce  fat 
suivie  de  Tfie  rites  of  Hécate  (Les  mystères 
d'Hécaia  ),  drame.  Vers  le  même  temps,  il  se  liTra 
aussi  à  la  composition  de  la  musique  d'éfclise,  el 
fit  un  grand  nombre  dliymnes  et  d'antiennes  à 
plusieurs  voix.  Ses  chansons  lui  procurèrent  une 
grande  réputation  dans  sa  patrie  :  il  en  publia 
deux  collections  à  trois  et  à  quatre  voix  en  1776. 
Battishill  avait  déjà  obtenu,  en  1770,  le  prix  de 
la  médaille  d'or,  décernée  pour  ce  genre  de  com- 
position par  la  Socii^té  musicale  des  nobles  de 
Thatched'House  S.  James-Slreet.  Il  avait 
épousé  misa  Davies ,  célèbre  cantatrice  de  Co- 
vent-Garden ;  mais  elle  mourut  en  1775,  çt  Bat- 
tishill se  livra  dès  ce  moment  à  des  excès  dln- 
tempéranoe  qui  altérèrent  sa  constitution  et  qui 
le  firent  tomber  dans  le  mépris.  Il  est  mort  à 
Islington,  le  10  décembre  1801.  On  dit  que  ses 
ouvrages  se  font  remarquer  par  de  la  vigueur 
,  d'harmonie  et  une  grande  justesse  d'expressioD. 
Smith  a  inj'éré  plusieurs  de  ses  antiennes  dans 
son  Hnrmonia  sacra. 

BATTISTA  {  Vincent),  compo«;iteur  napo- 
litain de  l'époque  actorlle  (1854  ),a  fait  ses  études 
musicales  au  collège  royal  de  musique  à  Naples. 
Son  premier  o|)éra ,  Anna  La  Prie ,  fut  joué  au 
thé&tre  Saint-Charles  de  cette  ville,  en  1843;  on 
y  remarqua  quelques  bons  morceaux  et  il  fut 
joué  et  repris  plusieurs  fois  avec,  f^uccès.  En  1844 
M.  Battista  donna  au  même  théâtre  son  second 
ouvrage  dramatique,  intitulé  Margherita 
d'Arragon ,  qui  fut  moins  heureux ,  qooi'|u*on  y 
trouvât  quelques  morceaux  d'eiïet.  Appelé  en- 
suite à  Milan,  le  jeune  compositeur  y  écrivit 
Rosvina  de  la  Forêt,  qui  fut  chanté  au  tbé&tre 
de  la  Scala,  en  1845.  par  la  Frezzolini,  Poggi  et 
Colini,  et  auquel  on  reprocha  d'être  un  mélange 
des  styles  de  Donizetti,  Bellini  et  Mercadaate. 
En  1846  Battista  donna  â  Naples  Emo,  qui  fut 
opposé  par  les  dilettantl  napolitains  à  VAlzira  de 
Verdi.  Postérieurement  il  a  écrit  Irène ^  qui  ne 
réussit  pas,  Bleonara  Dort,  il  Corsaro  délia 
Guadalupa ,  au  tliéâtre Nuovo  de  Naples,  le  16 
octobre  1863 ,  Ermelinda  et  d'autres  ouvrages 
moins  connus.  On  a  aussi  de  cet  artiste  le  cin- 
quième chant  de  l'Enfer  du  Dante,  pour  voix  de 
soprano  et  piano,  et  un  chant  de  basse  avec  clioeur, 
intitulé  il  Bivacco.  Ces  ouvrages  sont  publiés  à 


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DATïlSTmi  —  BAU 


278 


Milan,  chez  Ricordi,  ainsi  qu'an  choix  de  cava- 
tines,  airs  et  duos  dMnna  La  Prie,  de  Marghe- 
rita  d*Àrûgon,  iVSmo,  de  la  Rosvinade  La  Fo- 
rêt, et  de  Leonora  Dori.  Ce  qui  manque  dans 
tout  cela,  c'est  ToriginaUté;  mais  il  j  adelln- 
telligence  dans  la  disposition  des  idées  et  dans 
i'elTet  des  morceaux. 

BATTISTINI  (Jacques),  maître  de  cha- 
pelle de  réglise  cathédrale  de  Novare,  dans  le 
Milanais,  a  publié  :  l«  MotetH  iocrt,  op.  1;  Bo- 
logne, 1700,  op.  2 ,  in-4».  —  20  Armonie  sagre; 
Bologne,  1700,  op.  2,  in-4o.  Cet  œuvre  consiste  en 
douze  pièces  à  une,  deux  et  trois  voix,  avec  ou 
sans  Tioions. 

BATTON  (Dâsmé-ALEXANDRB),  né  le  2  jan- 
vier 1797,  à  Paris,  où  son  père  était  fabricant  de 
fleurs  artiâdelles,  entra  au  mois  d'octobre  1806 
dans  one  classe  de  solfège,  au  Conservatoire  de 
musique,  et  passa  ensuite  à  l'étude  du  piano,  au 
mois  de  Juillet  1807.  Quelques  années  après  il  fut 
admis  dans  une  classe  il'harmonie ,  et  enfin  il 
devint  rélève  de  Chérubin!  pour  le  contrepoint. 
En  1816  il  se  présenta  au  concours  de  Tlnslitut 
de  France,  et  y  obtint  le  deuxième  grand  prix  de 
composition  musicale;  l'année  suivante  le  pre- 
mier grand  prix  lui  fut  décerné  pour  la  cantate 
de  la  Mort  d'Adonis.  Ce  prix  donnait  à  Bat- 
ton  le  titre  de  pensionnaire  du  gouvernement  et 
Je  droit  de  voyager  pendant  cinq  ans  aux  frais  de 
PÉtaten  Italie  et  en  Allemagne.  Avant  de  quitter 
Paris ,  H  fit  représenter  au  théâtre  Feydeau  (  en 
181  g)  un  opéra  comique  en  trois  actes  intitulé 
la  'Fenêtre  secrète.  Le  sujet,  du  genre  de  la 
oomédie,  était  peu  favorable  à  la  musique;  ce- 
pendant Batton  sut  faire  remarquer  dans  cet 
oovrage  d'heureuses  dispositions  pour  la  compo- 
sition dramatique  ;  on  y  trouvait  une  harmonie 
pore  et  correcte,  et  le  sentiment  de  la  scène  s*y 
faisait  apercevoir.  Arrivé  à  Rome,  le  jeune  com- 
poi^iteiir  se  livra  à  des  travaux  sérieux,  et  écrivit 
des  morceaux  de  musique  religieuse,  un  oratorio 
et  quelques  pièces  de  musique  instrumentale.  A 
Monîcli ,  il  fut  invité  à  composer  ime  symphonie 
et  d*autres  ouvrages  pour  la  société  des  concerts 
de  cette  ville.  De  retour  à  Paris  vers  1823, 
Batton ,  comme  la  plupart  des  jeunes  composi- 
teurs français,  fut  obligé  de  frapper  longtemps 
à  la  porte  des  faiseurs  de  livrets  d'opéras  pour  en 
obtenir  un; enfin  il  mictXsnd^Bthelvina,  drame 
en  trois  actes,  d*nn  genre  sombre,  qui  ue  fut 
point  heureux.  La  musique  de  cet  ouvrage  était 
trop  uniforme;  elle  manquait  d^eiTet,  quoique 
iWtrumentation  ei^t  de  l'éclat.  Le  6  février  1828 
Batton  fit  représenter  au  théâtre  Feydeau  le 
Prisonnier  d'État^  opéra  comiqueenun  acte,  qui 
n*eut  pas  de  succès.  Un  mois  après,  on  joua  an 
MOGR.  umv.  nzs  Mosicniis.  —  t.  j. 


même  tliéAtre  le  Camp  du  drap  d'or,  ouvrage 
en  trois  actes  que  ce  compositeur  avait  écrit  en 
collaboration  de  M  VI.  Rifaut  etLebome.  Il  nefbt 
pas  plus  heureux  cette  fois  que  les  précédentes,  et 
le  dégoût  de  la  carrière  d'artiste  sembla  s'emparer 
de  lui  à  la  suite  de  ces  échecs.  C'est  sans  doute 
à  ce  dégoôt  qu*il  faut  attribuer  la  résolution  que 
prit  Batton  de  succéder  à  son  père  dans  le 
commerce  des  fleurs  artificielles.  Cependant  il 
tenta  un  dernier  essai  en  1832,  et  cette  fois  il  fut 
plus  heureux ,  car  le  drame  de  la  Marquise  de 
Brlnvilliers,  quMl  écrivit  en  société  avec  Auber, 
Carafa,  Héroll  et  quelques  autres  musiciens,  fut 
favorablement  accueilli  du  public ,  et  fournit  à 
'Batton  l'occasion  d'écrire  un  beau  finale  et  quelques 
autres  morceaux  qui  ont  prouvé  que  des  circons- 
tances favorables  lui  ont  manqué  seulement  pour 
se  faire  une  réputation  plus  brillante.  Depuis  lors 
il  a  écrit  un  petit  opéra  pour  le  carnaval  de  1835; 
cet  ouvrage  a  été  mis  en  répétition,  mais  n'a  point 
été  représenté.  En  1837,  il  fit  jouer  un  opéra 
comique  en  trois  actes,  intitulé  le  Remplaçant, 
dont  le  libretto,  l'un  des  ouvrages  les  plus  faibles 
de  Scribe,  nuisit  au  succès  de  ia  musique. 
En  1842  Batton  a  été  nommé  inspecteur  des 
succursales  du  Conservatoire  de  Paris.  Sans  cesser 
d'en  remplir  les  fonctions,  il  a  été  chargé  en  1849 
de  la  direction  d'une  classe  d'ensemble  de  mu- 
sique vocale  dans  ce  même  établissement  Batton 
est  mort  à  Paris  le  16  octobre  1855,  à  TAge 
de  68  ans. 

BATTU  (P.}>  violoniste  et  compositeur,  est 
né  à  Paris  en  1799.  Admis  comme  élève  an  Con- 
servatoire de  musique ,  dans  des  classes  prépa- 
ratoires, il  devint  ensuite  élève  de  Rodolphe 
Kreutzer,  et  après  avoir  achevé  ses  études  musi- 
cales d'une  manière  brillante,  il  obtint  le  premier 
prix  de  violon  au  concours  de  l'année  1822.  De- 
puis lors  M.  Battu  s'est  foit  entendre  dans  plusieurs 
concerts  et  toujours  avec  succès.  Parmi  les  élèves 
de  Kreutzer,  il  est  un  de  ceux  qui  ont  le  moins 
copié  la  manière  de  leur  maître.  Après  être  de- 
venu succei^sivement  l'un  des  violons  de  l'orches- 
tre de  l'Opéra  et  de  la  chapelle  du  roi,  M.  Battu 
a  été  privé  de  ce  dernier  emploi  par  la  révolution 
du  mois  de  juillet  1830.  En  1846,  il  a  été  nommé 
second  chef  d'orchestre  de  l'Oi)éra.  lia  fait  graver 
quelques  ouvrages  de  sa  composition,  entre 
autres  :  1**  Concerto  pour  le  violon ,  csuvre  1"; 
Paris ,  Baucé.  —  2*  Trois  duos  concertants  pour 
deux  Tioions,  op.  2  ;  ibid.  —  3*  Deuxième  con- 
certo, œuvre  3';  Paris,  Frey»  —  4*  Thème  varié 
pour  le  violon,  avec  orchestre  ;  ibid.  —  &®  Quel- 
ques romances  avec  accompagnement  de  piano. 
BAU  (N.).  Caffiaux  cite  sous  ce  nom,  dans 
son  histoire  manuscrite  de  la  musique,  un  écrf- 

18 


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Î74 


BAUCK  —  BAUDIOT 


vain  français  qui  livait  en  1754.  Il  dit,  en  par- 
lant de  cet  auteur  :  Nàus  avons  de  lui  un  petit 
Traité  de  musique  théorique.  Je  ne  connais  pas 
d'antre  indication  de  cet  ouvrage. 

BAUCK  (Mattbieu-Andbé),  organiste  à  l'é- 
glise Saint- Jacques  de  Lul>eck,  mort  vers  1S31, 
a  publié  k  Hambourg  :  1*  Musikalisches  An- 
denken  fur  Clavier  und  Gesang  (  Souvenirs 
musicaux  pour  le  clavecin  et  pour  léchant);  1799. 
—  2^  Alléluia  de  H&ndel  arrangé  pour  Porgue, 
suivi  d'une  fugue  à  trois  parties;  ibid.,  1799. 
Il  est  aossi  auteur  d'un  manuel  d'harmonie ,  par 
demandes  et  réponses,  intitulé  :  Anleitung  zur 
Kenntniss  der  Harmonie  in  Fragen  und  Ant-^ 
worten,  als  Bandbuch;  Lubeck,  Micbelsenj 
181  S,  4  feuilles  1/2  in<8*.  Les  exemples  de  mu- 
sique sont  à  la  un  du  volume;  mais  dans  la  se- 
conde édition,  publiée  à  Leipsick  en  1818,  les 
exemples  ont  été  ajoutés  dans  le  texte.  On  a  auf^si 
de  Bauck  :  Lùbekisches  Ckoralmelodienbuch 
<  Livre  de  mélodies  chorales  de  Lubeek),.dont  la 
deuxième  édition  a  été  publiée  à  Lubeck,  en  1 826, 
in-8%et  lûbekischesvierstimmiges  Choralbuch 
(  Livre  choral  de  Lubeck  à  quatre  voix  );  ibid. 
1838  ,  in-4o  oblong. 

BAUD  (...),  habitantde  Versailles, a  inventé 
vers  1796  une  machine  propre  à  fabriquer  des 
cordes  de  soie  torse,  destinées  à  remplacer  celles 
de  boyanx  dans  la  monture  de  la  harpe,  de  la  gui- 
tare, et  même  du  violon,  de  l'alto  et  du  violon- 
celle. Il  déposa  des  éciiantillons  de  ses  cordes  à 
llnstitut,  et  Gossec  fit,  en  l'an  vu  (1798),  un 
rapport  à  la  classe  des  beaux-arts ,  où  il  est  dit 
que  ces  cordes  peuvent  se  substituer  avec  avantage 
à  celles  de  boyaux,  pour  la  liarpe  et  la  guitare, 
mais  qu'elles  sont  moins  sonores  pour  les  instro- 
ments  à  archet.  Baud  a  fait  imprimer  une  bro- 
chure de  47  pages,  intitulée  :  Observatiom  sur 
les  cordes  à  instruments  de  musique,  tant  de 
boffau  que  de  soie,  suivies  d^une  lettre  du  ci- 
toyen Gossee  au  citoyen  Baud,  du  rapport  du 
citoyen  Gossec  à  V Institut  national  sur  les 
cordes  de  soie  du  citoyen  Baud,  et  de  l'extrait 
du  procès  verbal  de  V Institut  national;  Ver* 
sailles,  1803,  in-8*.Soit  à  cause  du  préjugé  qui 
fait  repousser  en  France  toute  mnovation,  soit 
que  les  inconvénients  de  ces  cordes  en  balan- 
çassent les  avantages,  il  ne  parait  pas  qu'on 
en  ait  jamais  fait  usage.  En  1810,  Baud  soumit  à 
l'examen  de  l'Institut  un  violon  construit  dans  un 
système  de  proportions  particulières  et  dont  la 
table  n'était  pas  barrée,  parce  que  l'auteur  de  cet 
essai  considérait  la  barre  comme  un  obstacle  aux 
vibrations  longitudinales.  Le  rapport  de  llnstitnt 
ne  fut  pas  favorable  à  cette  invention  ;  il  a  été 
imprimé  dans  la  mauvaise  compilation  de  César 


Gardeton,  intitulée:  Bibliographie  musicale   de 
la  France  et  de  l'étranger.  (Pag.  348  et  suiv.) 

BAUD  DELA  QD ARRIÈRE,  trouTèie, 
vivait  vers  le  milieu  du  treizième  siècle.  Le  ma- 
nuscrit n**  66  (  fonds  de  Cangé)  de  la  BiWoliièqiie 
impériale,^  contient  deux  chansons  notées  de  sa 
composition.  La  Borde  eo  dte  denx  antres, 
t  II,  p.  313. 

BAUDERON  (Artorib),  sieur  deSénecé. 
V.  Senecé. 

BAUDIOT  (Cbaklbs-Nicolas),  violoncel- 
liste, né  à  Nancy,  le  29  mars  1773,  reçut  des 
leçons  de  Janson  l'atoé,  et  succéda  à  son  mattre 
comme  professeur  au  Conservatoire,   en  1803. 
Peu  de  temps  après  son  entrée  dans  cette  école, 
il  fut  chargé  de  faire  avec  Levasseur  une  m^ 
thode  de   violoncelle  qui  fut  rédigée  par  Baillot. 
Baudiot,  qui  avait  un  emploi  au  mniistèredes  fi- 
nances, fut  do  nombre  des  professeurs  qm  con- 
servèrent leurs  places  au  Conservatoire,  lorsqae 
cet  établissement  fut  réorganisé,  en  1816  ,  sous 
lé  nom  ^école  royale  de  musique,  et  il  y  joi- 
gnit le  titre  de  premier  violoncelle  de  la  chapelle 
do  roi.  En  1822  H  demanda  et  obtint  sa  retraite 
de  professeur  du  Conservatoire  avec  une  penaien 
pour  ses  anciens  services.  Depuis  lors,  il  a  fait 
plusieurs  voyages  en  France  pour  y  doener  des 
concerts.    Le  caractère  du  talent  de  cet  artiste 
était  un  son  pur ,  mais  peu  puissant ,  la  justesse 
de  rhitonation  et  la  netteté  dans  i'exécatioo  des 
traits  ;  mais  son  archet  manquait  de  variété  :  soo 
jeu  était  froid  et  sans  verve.  Dans  un  ooaoert 
donné  par  M"**  Catalani  à  la  salle  ChantenAne, 
en  1807,  il  arriva  à  Baudiot  une  des  aveetotes 
les  plus  pénibles  qui  puissent  se  rencontrer  daas  k 
vie  d'un  artiste.  11  y  devait  jouer  un  solo,  et  il  s'é- 
tait retiré  dans  une  chambre  du'théfttre  pour  pré- 
luder et  se  préparer  pendant  qu'on  exécutait  une 
symplionie  de  Haydn.  Par  un  singulier  hasard , 
Baudiot  avait  écrit  la  fantaisie  qu'il  allait  exécuter 
sur  le 'thème  de  Vandanteàe  cette  symplionie, 
et  il  ignorait  que  c'était  précisément  celle-tà  qu'on 
avait  choisie  pour  le  concert.  Le  nDomeot  venu 
où  il  devait  jouer,  on  alla  le  cliercher.  11  arrire, 
accorde  son  instrument  et  commence.  Quel- 
ques accords  de  l'orchestre  servent  de  prélude; 
mais  vient  le  thème ,  et  lorsque  Baudiot  com- 
mence ce  même  thème  qu'on  venait  d'entendre, 
avec  les  riches  développements  quj.  avait  mis  le 
génie  de  Haydn,  un  éclat  de  rire  part  dans  toute  • 
la  salle.  Baudiot  ne  sait  ce  qui  motive  cette  hila- 
rité; Il  se  trouble,  et  dans  soo  agitation,  prend 
mal  une  position  an  démanché  et  joue  taux.  Los 
rires  redoublent  et  avec  eux  l'angoisse  de  Baodkit, 
dont  toutes  les  ftCultés  morales  sont  anéantiai 
et  qui  manque  la  plupart  des  traits.  Enfin,  il  est 


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BAUDOIN  —  BAUER 


276 


«blîgé  de  s^arrèter  et  de  se  mtirer,  soutenu  par  , 
on  de  ses  camarades;  car  les  forces  l'abandoD- 
n&ït.  H  n^apprit  la  cause  de  son  malheur  qu*a|>rès 
^inHl  eut  repris  ses  sens.  En  rapportant  cette  scène , 
dont  je  fus  témoin,  je  ne  puis  penser  sans  peine  à  > 
.  ia  situation  de  Tartiste  de  talent  qui  en  fut  la  Tic-  j 
time.  LesouYragesde  sa  composition  qu'il  a  publiés 
«ont  :  1*^  Deux  concertos  pour  le  Tioloncelle  ; 
Paris,  Frey. — 2o  Deux  concertinos  pour  le  même 
instrument,  œuTres  19^  et  20*;  Paris,  Pleyel.— 
30  Trio  pour  yiolon,  alto  et  Vtoloncelle,  op.  3  ; 
îbid.  — 40  Deux  œuTres  de  duos  pour  deux  tîo- 
inacieiles,  op.  6  et  7  ;  ibid.  —  b^  Pot-pourri 
pMir  noioncelle»  a?ec  accompagnement  de 
■4|QaftDor;  Paris,  Prey.«6*  Trois  fantaisies  pour 
violoncelle  avec  accompagnement  de  piano, 
^p.  12;  Paris,  Pieyel.  —  7**  Trois,  idem,  op.  20  ; 
ib.  —  80  Trois  nocturnes  pour  violoncelle  et 
harpe;  Paris,  Pacini —  9»  Deuxœuvres^e  sonates 
pour  violoncelle  avec  accompagnement  de  basse; 
Paris ,  Pieyel  et  Naderman.  —  10*  Des  trios 
pour  piano,  violoncelle  et  cor,  et  pour  piano , 
harpe  et  violoncelle.  —  U**  Des  thèmes  variés 
pour  violoncelle  et  piano.  —  12*  Trois  duos 
4'une  difficulté  progressive  pour  violoncelle  et 
piano  sur  des  thèmes  de  Rossini  et  d'Auber,  op. 
31.  —  130  Beaucoup  de  morceaax  arrangés  d'a- 
près Lafont  et  de  Bériot,  pour  le  violoncelle.  — 
14*  Métliode  de  violoncelle  pour  Tusage  du  Conser- 
vatoire, avec  Levasseur  et  Baillot;  Paris,  Brandus. 
—  i&(»  Méthode  complète  de  violoncelle^  op.  25. 
«— 160  Instruction  pour  les  compositeurs,  ou 
Notions  sur  le  mécanisine  et  doigter  du  vio- 
UmeeUe  et  la  manière  d'écrire  pour  cet  ins- 
trwnent;  Paris,  Richaut.  Baudiot  est  mort  le 
26  septembre  1849,  h  TAgede  soixante-quatorze 
-ans. 

BAUDOIN  DESAUTIEX  ou  DES  AU- 
TELS, poète  et  musicien  français,  florissait 
Ters  1250  (Yoy.  la  Bibliothèque  de  La  Croix 
du  Maine  ).  On  trouve  une  chanson  notée  de  sa 
composition  dans  un  manuscrit  de  la  Biblio- 
Ibèqoe  impériale  (n*  65  du  fonds  de  Cangé). 

BAUDOIN  (  Noël  ).  Voyez  BAULDUIN.     . 

BAUDREXEL  (Pbilippb-Jagqdes),  doc- 
teur en  théologie,  et  curé  de  Kauffboorg,  près 
d'Ulra ,  naquit  à  Fies ,  dans  la  Souabe ,  vers 
I63&.  Après  quMI  eut  achevé  le  cours  de  ses  étu- 
des, l'électeur,  dont  il  était  le  sujet,  renvoya  à 
Rome  pour  y  apprendre  la  composition.  De  retour 
dans  6on  pays,  il  fut  pourvu  de  sa  cure,  et  em- 
ploya les  loisirs  de  sa  place  à  composer  pour  ré- 
alise. On  a  de  lui  :  lo  Primitiss  musicales,  con- 
timentes  T0  Deum,  missas,  requiem,  motettas 
gexdecim  de  ammuni  quinque  etsexvoccon' 
teri.  cumduo  vioUnis,  etc.;  UUn,  1664,  in-4^  — 


2*  Psalmi  vespertini  de  dominica,  de  B.  Vir- 
gine,  Apostolis  et/estistotiusanni,  inpritnis 
etsecundis  vesperis ;  Cologne,  1668,  in-4*. 

BAUDRON  (ântoine*LadreiNt),  premier 
violon  du  Théfttre-Français,  est  né  à  Amienu,  le 
16  mai  1743.  Après  avoir  fait  ses.  études  au  col- 
lège des  Jésuites  de  cette  ville,  il  vint  à  Paris, 
et  prit  des  leçons  deGaviniès  pour  le  violon.  En 
1763  il  entra  à  Torchestre  du  Théâtre-Français, 
et  en  devint  le  chef  en  1766.  En  1780  il  composa, 
à  la  sollicitation  deLarive,  la  nouvelle  musique 
du  Pygmalion  de  J.-J.  Rousseau.  11  a  fait  aussi 
les  airs  du  Mariage  de  Figaro,  à  Pexception  du 
vaudeville  de  la  fin,  qui  est  de  Beaumarchais, 
et  cent  vingt  morceaux  de  différents  caractères, 
pour  des  tragédies,  entre  autres  la  musique  du 
troisième  acte  é*Athalie,  Les  ouvrages  de  Bau- 
dron  n*ont  pas  été  publiés.  Cet  artiste  estimable 
s'est  retiré  en  1822,  et  les  comédiens  français, 
en  considération  de  ses  longs  services^  lui  ont 
accordé  une  pension  égale  k  la  totalité  de  ses  ap- 
pointements. Il  a  cessé  de  vivre  en  1834 ,  à  Tâge 
de  quatre-vingt-onze  ans. 

BAUER  (  Chrysostome),  habile  constructeur 
d'orgues,  naquit  dans  le  Wurtemberg ,  et  vécut 
an  commencement  du  dix-huitième  siècle.  Cet 
artiste  est  signalé  par  Adelung  (  Musica  mecha- 
nica  organssdi,  p.  276)  comme  auteur  d'un 
perfectionnement  important  dans  la  construction 
de  l'orgue.  Avant  lui ,  les  soufflets  qui  fournis- 
saient le  vent  à  cet  instrument  étaient  de  petite 
dimension,  et  l'on  ne  suppléait  à  leur  insufB- 
sanoe  qu'en  les  multipliant.  Mais  outre  Tincon- 
vénient  de  ia  nécessité  de  plusieurs*  hommes 
pour  le  service  de  tous  ces  soufflets,  il  était  im- 
possible d'obtenir  de  la  petitesse  et  de  la  multipli- 
cité de  ceux-ci  un  souffle  égal  et  une  pression 
constante,  en  sorte  que  le  vent  n'arrivait  souvent 
aux  tuyaux,  particulièrement  aux  jeux  de  flAte, 
que  par  bouffées  et  par  secousses.  Bauer  sub- 
stitua à  cet  ancien  système  de  soufflerie  des  souf- 
fiets  plus  grands.  Le  premier  essai  qu'il  fit  de 
cette  amélioration  fut  appliqué  à  la  réparation 
de  l'orgue  de  la  cathédrale  d'Ulm,  où  seize  souf- 
flets forent  remplacés  avec  avantage  par  huit 
autres  plus  grands  et  plus  puissants. 

BAUER  (Joseph),  maître  de  chapelle  de 
révèque  de  Wûrzbourg  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-huitième  siècle,  a  publié  à  Manheim,  4^ 
1772  à  1776,  cinq  OBuvres  de  quatuors  pour 
piano,  flûte,  violon  et  basse.  Il  mourut  à  Wûrz- 
bourg, en  1797.  Bauer  était  bon  pianiste  et  com- 
posait bien  pour  son  instrument.  Sa  fille,  Cathe- 
rine Bauer,  pianiste  distinguée,  s'est  fait  con- 
naître par  trois  œuvres  d'airs  variés,  publiés  à 
Offenbach ,  chea  André ,  et  par  deux  recueils  40 

18. 


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276 


BAUER  -  BAULDUIN 


allemandes  et  de  walses ,  qui  ont  para  à 
Munich,  chez  Falter.  Née  à  Wûrtzbourgen  1785, 
elle  a  eu  pour  maître  de  piano  et  de  composition 
le  maître  de  chapelle  Sterkel. 

BAUER  (***),  conseiller  de  cour  du  roi  de 
Prusse,  vers  1786,  se  fit  remarquer  à  cette 
époque  par  Tinvention  de  deux  pianos  d'espèce 
particoiière.  Le  premier,  appelé  crescendo,  était 
vertical,  déforme  pyramidale,  et  avait  huit  pieds 
et  demi  de  hauteur,  trois  pieds  de  largeur,  dix- 
hoit  pouces  d'épaisseur  ;  son  clavier  avait  cinq  oc- 
taves d'étendue,  ettroi»  pédales  servaient  à  mo- 
difier le  son  par  gradation,  et  aussi  à  transposer 
de  deux  ou  trois  tons  à  volonté,  en  imprimant  un 
mouvement  au  clavier.  Le  piano  de  la  seconde 
espèce  s'appelait  royal  crescendo.  Il  avait  la  forme 
d*un  petit  piano  de  quatre  pieds  de  longueur.  Des 
tuyaux  de  jeu  de  flûte  se  trouvaient  sous  une 
partie  du  clavier  de  cet  instrument.  Bauer  s'est 
fait  aussi  de  la  réputation  par  ses  horloges  à  mu- 
sique. Le  roi  de  Prasse  lui  en  aciieta  une  pour  le 
château  de  Pobdam  en  1769,  et  l'impératrice 
de  Russie  en  paya  une  3,000  rouhles. 

BAUER  (  Jean  Frédéric),  virtuose  sur  le 
hautbois  ,  est  né  vers  1785  dans  le  grand -duché 
de  Saxe-Weiuiar  Jûckei ,  hautboïste  de  la  cha- 
pelle du  roi  de  Saxe,  lui  donna  les  premières  le- 
çons de  son  instrument  ;  mais  il  ne  doit  son  talent 
qu'à  ses  propres  études.  Il  fut  d'abord  attaché  à 
Porchestre  de  la  cour  de  Cassel ,  puis  il  entra 
comme  professeur  au  conservatoire-dé  Prague , 
où  il  se  trouvait  encore  en  184 1.  Bauer  a  composé 
plusieurs  choses  pour  son  instrument;  mais  il 
n'a  rien  publié. 

BAUER  (Edouard),  compositeur  allemand 
fixé  à  Turin  vers  1830,  a  donné  à  Cagliari,  en 
1836,  l'opéra  intitulé  Due  Vecchi  ed  un  al- 
bero,  et  en  1843 ,  CM  piû  guarda  mena  vede, 
à  Turin;  compositions  de  peu  de  valeur,  oubliées 
dès  leur  naissance. 

BAUER  (ALOYs),  maître  de  chapelle  à 
Augsbourg,  né  en  Bavière,  et  actuellement  vi- 
vant (1854),  s'est  fait  connaître  par  de  nom- 
breux ouvrages  de  musique  d'église,  parmi  les- 
quels on  remarque  :  1*  Messe  de  requiem  à 
trois  voix,  orf^ne  et  orchestre,  op.  5  ;  Augsbourg, 
Bôhme.  —  2**  Idem  à  quatre  voix  et  orgue;  ibid. 
—  3*  Messe  de  Noël  à  trois  voix ,  orchestre  et 
oigue,  op.  26 ;  ibid.  — 4°  Messe  pastorale  (en  ut) 
k  trois  ou  quatre  voix ,  petit  orchestre  et  orgue, 
op.  27;  ibid.  —  5**  Plusieurs  messes  allemandes  à 
trois  voix,  petit  orchestre  et  orgue;  ibid.—^  Messe 
solennelle  (en  uO  ^  trois  ou  quatre  voix,  petit 
orchestre  et  orgue,  op.  37;  ibid.  —7*'  Messe  so- 
lennelle (pu  ré)  à  trois  voix,  orchestre  et  orgue, 
iliid.  —  8**  Vêpres  chorales  à  deux  chœurs  avec 


orgue  ;'ibid.  — 9^  Six  petites  messes  de  campa- 
gne pour  trois  voix ,  petit  orchestre  et  orgue,  op. 
22  et  25;  ibid.  »  10''  Beaucoup  d'ofTertoîres» 
litanies,  Tanlum  ergo,  etc.,  à  trois  ou  quatre 
voix,  petit  orchestre  et  orgue;  ibid .  Les  œuvres 
de  Bauer  appartiennent  au  genre  qu^oo  nomme 
musique  courante ,  à  l'usage  des  petites  villes  et 
des  villages. 

BAUERSACHS  (Charles  Frédéric),  vir- 
tiiose  sur  le  cor  de  bassetteet  sur  le  violoncelle, 
naquit  à  Pegnitz,  le  4  juin  1770.  La  guerre  qui 
éclata  en  1790  lui  fit  perdre  une  place  qu'il  occo- 
pait  dans  une  petite  cour  des  bords  du  Bhin,  et 
l'obligea  d'entreprendre  un  voyage  dans  diverses 
petites  villes.  En  1796  il  partit  pour  Vienne, 
d'où  il  alla  ensuite  en  Hongrie  et  k  Venise.  De 
retour  dans  sa  patrie  en  1802,  il  entra  dans  un 
corps  de  musique  militaire ,  en  qualité  de  haut- 
boïste. Betiré  ensuite  à  Sommerda,  près  d'Erfurt, 
il  y  mourut,  le  14  décembre  1845.  Il  a  écrit  beau- 
coup de  musique  pour  le  cor  de  bassette  ;  elle  est 
restée  en  manuscrit. 

BAUERSCBMIDT.  Il  y  a  en  deux  frères 
de  ce  nom ,  qu'on  désignait  seulement  par  les 
dénominations  d'a(né  et  de  cadet.  L*un  d'eux 
fut  d'abord  maître  de  chapelle  du  margrave  de 
Baden-Baden.  On  croit  que  c'est  le  même  qui  vint 
à  Paris  vers  1784,  et  qui  y  publia  six  quatuors 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  et,  peu  de  temps 
après,  six  trios  pour  liarpe,  piano  et  violon. 
L'autre  s'établit  en  Russie  et  se  trouvait  encore 
àPétersbourg  en  1794.  Il  parait  que  depuis  lors 
il  est  revenu  en  Allemagne ,  où  l'on  a  imprimé 
deux  ouvrages  de  sa  composition  :  1*  An- 
danie  favori  varié  pour  piano;  1797.  —  2*  Vt 
Lieder  mjit  Klavierhegleitung  (Six  chansons 
avec  accompagnement  de  clavecin  );  Heilbronn. 
On  a  aussi  sous  le  même  nom  Six  grandes  spn- 
phoniex;  Paris,  in-fol.  sans  date. 

BAULDUIN  on  BALDUIN,  on  enfin 
.BAUDOUIN  (NoBL),  en  latin  Balduinw,  mu- 
sicien belge,  né  dans  la  seconde  moitié  do 
quinzième  siècle ,  fut  mattre  de  musique  de  l'é- 
glise collégiale  Notre-Dame  à  Anvers ,  depuis 
1513  jusqu'en  1518.  On  ignore  ce  qui  lui  fit 
quitter  cette  position ,  car  il  ne  s'éloigna  pas 
d'Anvers,  et  il  y  mourut  en  1529.  On  voit  dans 
les  comptes  de  l'église  d'Anvers  et  des  confréries 
que  Noël  Baulduin  y  est  toujours  nommé  maître 
Noèl  ou  msBster  Noël,  Souel,  Noé,  etc.;  cepen- 
dant M.  de  Burbure  a  trouvé  que  dans  l'année 
qui  précéda  sa  nomination  de  maître  demusiqaev 
on  l'avait  inscrit  dans  les  comptes  des  chanteurs 
sous  le  nom  de  Balduinus,  qui  ne  lui  est  donné 
qu'une  seule  fois ,  parce  qu'il  y  avait  un  autre 
chantre  dans  le  même  temps  qui  se  nommait 


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BAULDUIN  —  BAUMEISTER 


277 


Mauwens,  en  latin  Balduinus,  et  qu'on  voulait 
éviter  la  confusion  dans  les  relevés  des  droits  de 
présence  au  choeur.  Je  viens  de  dire  que  Noél 
Banlduin  ne  s'éloigna  pas  d'Anvers;  cependant 
il  est  possible  qu'il  ait  fait  un  voyage  en  Italie ,  car 
en  1519  Petrucci  de  Fossombrone  imprima  deux 
de  ses  motets  dans  un  de  ses  recueils.  Un  volume 
des  archives  de  la  ctiapeile  pontificale  à  Rome, 
coté  n*  22,  et  noté  partie  en  1565  et  partie  en 
(668 ,  contient  six  messes  par  Noël  Baudùuyn, 
Robledo  et  Rosso.  On  voit  que  ces  messes  ont 
été  recueillies  longtemps  après  la  mort  de  Baul- 
doin.  Les  deux  motets  de  Balduin,  insérés 
par  Octave  Petrucci  dans  le  quatrième  livre  des 
Motettide  la  Corona, sont:  Opulcherrima  mu- 
iierum ,  k  quatre  voix ,  et  Exaltabo  te  Deus 
meus,  également  à  quatre  voix.  Ce  dernier  motet 
a  été  reproduit  dans  un  recueil  intitulé  :  Psa^- 
morum  setectorum  a  praestantissimis  huius 
nostri  temporis  in  arte  musica  artificibus  in 
harmonias  quatuor,  quinque  etsex  vœum  re- 
daûtorum ,  tomi  quatuor  ;  Norihergx  ex  o/fi- 
cina  Joannis  Montant  et  Ulriei  Neuberi,  1553- 
1564,  in-^**  obi.  Le  recueil  de  Salblii^er  intitulé  : 
SelectisHmw  nec  non  Jamiliarissimœ  cantio- 
nés  ulfra  centum,  publié  à  Augsbourg  en  1540, 
contient  plusieurs  pièces  de  ce  musicien.  Tylman 
SuMito  a  rois  aussi  un  morceau  de  Noél  Baulduin 
dans  son  Sixième  livre  contenant  XXXI  chau' 
sons  nouvelles  à  cinq  et  six  parties,  etc.;  Anvers, 
1545,  in-4o  obi.  Dans  les  Selectissimx  sympho- 
nie eompositsB  ab  excellentibus  musicis  an  te 
hae  non  editm.  (Norimbergse,  inofficina  Joannis 
Montani  et  Ulrid  Neuberi ,  1546,  in-4<>  ob  ),  on 
trouve ,  sous  le  nom  de  Natalis  Baudouyn ,  le 
motet,  Quam  pulchra  es ,  à  quatre  voix  ,  coté 
n<>  11.  Natalis  est  ici  la  traduction  latine  de 
Noël.  iSnfin  le  recueil  qui  a  pour  titre  :  Musis 
dicaium,  lÀbro  Uamado  Silva  de  Sirenas ,  re- 
cueilli par  Enriquez  de  Ualderavano,  et  Imprimé 
par  François-Pemandes  de  Cordoue,  en  1547, 
renferme  des  airs  à  plusieurs  parties  du  même 
compo^ifrar. 

BAUMANN  (  JBAif-GonEFROT),  pasteur  de 
l'église  de  la  nouvelle  ville,  à  Schneeberg,  vers 
1760,  a  ét'rit  un  petit  ouvrage  intitulé  :  Sche- 
diasma  historico-  tkeologicumde  hymnis  hymr 
nopoeis  veteris  et  recentioris  ecclesix  verse 
atque  christianx  religioni  promovendse  ae 
propagande  inservientibus  :  Brème,  1765, 
iii-8<*,  de  54  pages. 

BAUMANN  (A.),  compositeur  de  chansons 
aliemandes,  né  à  Vienne,  a  publié  environ  ving^ 
cinq  œuvres  de  chants  à  voix  seule  avec  accom- 
pagnement de  piano. 

BAUMBACH  (FRénéaic-AuGusTE),  compo-  i 


siteur,  écrivain  sur  la  musique,  né  en  1753, 
morte  Leipsick  le  30  novembre  18 1 3,  fut  nommé 
chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Hambourg,  en 
1-778.  Ne  trouvant  pas  au  milieu  de  l'exercice 
de  ses  fonctions  le  temps  nécessaire  pour  se 
livrer  à  ses  travaux  il  donna  sa  démission  en 
1789  et  se  retira  à  Leipsick,  où  sa  vie  tout  en- 
tière fut  consacrée  à  l'art  qu'il  aimait  avec  pas- 
sion. Le  premier  œuvre  de  sa  composition  qui 
a  été  publié  consiste  en  six  sonates  pour  le  piano 
(Gotha,  1790).  Parmi  ses  autres  ouvrages  on 
remarque  :  i<*  Six  duos  pour  deux  violons. 
Spire,  1791.  —2»  Air  à  trois  notes  deJ.-J,  Rous- 
seau, aveevingt-quatre  variations  pour  clave- 
cin, violon  obligé  et  violoncelle,  Beriin  et  Leip- 
sick, 1792.  —  3**  Choix  d'airs  et  de  chansons, 
Leipsick,  1793.  —  4<'  Russisches  Volkslied  mit 
60  Veranderungen  fur  Clavier  (Air  russe  avec 
cinquante  variations)  ;  Gotlia,  1793.—  5o  Lyrische 
Gedichte  zum  singen  beym  Klavier;  Leipsick, 
1793.  —  6®  Theresiens  Klagen  ûber  den  Tod 
ihrer  unglûchlichen  Mut  ter  Marie- A  n  toinette , 
eine  Kantate  am  Forte-piano  zu  singen,  mit 
einer  Kupjer  Von  Rosmœsler  (Complainte  de  . 
Thérèse  sur  la  mort  de  sa  mère  infortunée,  Marie- 
Antoinette,  cantate  avec  accompagnement  de 
piano),  Leipsick,  1794;  —  7»  Alpfionso  und 
Zaide,  etc.  (Alphonse  et  Zaîde,  duoavecaccompa- 
gnement de  piano  à  quatre  mains)  ;  Leipsick,  1794. 
—8®  LeSongedeLqfayette,  Paris.Imbaiilt,  1795. 

—  9*  Maria-  Theresia  bey  ihrem  Abschiede  von 
FrankrHch  (Marie-Thérèse  quittant  la  FrancOt 
rondeau  pour  piano),  Leipsick,  1796.  —  10* 
Duetti  nottumi,  con  ace,  di  piano;  Leipsick 
1798.  —  11**  Gesânge  atn  Klavier,  premier  et 
deuxième  recueil,  Gotha,  1798.  —  12"  Trois  ron- 
deaux pour  le  piano;  1798.  —  13°  Air  italien  : 
Ombre  amené,  avec  accompagnement  de  piano, 
violon  obligé  et  violoncelle.  ^  14**  Varialions  sur 
un  allegretto  pour  deux  violons  ;Leipftick,  1799. 

—  1 5^  Ëtudes  pour  la  guitare,  consistant  en  seise 
préludes  dans  les  tons  majeurs  et  mineurs,  vingt- 
quatre  pièces  progressives,  six  variations ,  deux 
romances,  deux  airs,  Leipsick.  Baombacb  a  écrit 
les  artlclesde  musique  du  Dictionnaire  des  Beaux- 
Arts  qui  a  paru  à  Leipsick  en  1794  sons  ce  titre  : 
Kurz  g^asstes  Bandworterbuch  ûber  die 
schônen  Kûnste.  La  musique  de  cet  auteur  se 
fait  remarquer  par  un  caractère  de  profondeur 
et  de  grave  pensée.  Baumbach  était  également 
habile  sur  le  piano  et  sur  la  mandoline. 

BAUMBERG  ( ....  ).  On  connaît  sous  ce 
nom  :  !•  Six  trios  pour  deux  flirtes  et  basse, 
op.  1,  Amsterdam,  1783.  — >  2»  Six  quatuors  pour 
deux  violons,  alto  et  basse ,  op.  2.  Berlin,  1784. 

BAUMEISTER  (Gsorgb-Otbmar)  ,  i 


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278 


BAUMEISTER  —  BAI3MSTARCK 


seor  à  Glogao,  est  au  nombre  des  plus  habiles 
pianistes  de  ia  Silésie.  Il  naquit  à  GœrliU  le  27 
octobre  1800  et  reçut  les  premières  leçons  de 
musique  de  son  père.  Il  étudia  ensuite  le  piano 
et  la  théorie  de  ia  composition  sous  la  direction 
de  M.  Schneider,  organiste  à  Dresde.  Ayant  été 
envoyé  à  Puniversité  de  Breslau,  il  s'y  lia  d'a- 
mitié ayec  Schnabel  et  participa  à  ses  concerts.  A 
Berlin,  il  fut  membre  de  la  société  de  obant  di- 
rigée par  Zelter  jusqu'en  1S21,  où  il  reçut  sa 
nomination  d'assesseur  à  Glogau.  M.  Hoffmann 
(Die  Tonkûnstler  Sehlesiens)  fait  l'éloge  du  U- 
lent  de  cet  artiste,  de  son  habileté  dans  Timpro- 
YisatioB,  et  de  son  goût.  Baumeister  a  publié  : 
f  Grand  rondeau  pour  le  piano  ;  Breslan,  Foers- 
ter.  —  3*  Deni  yalses  et  un  cotillon  pour  le 
piano,  ibid. 

BAUMGiCRTNER  (Jean-Baptistb),  habile 
violoncelliste,  né  à  Augsbourg,  de  Jean  Baum- 
gaertner,  flûtiste  de  la  chapelle  du  prince-éTéque, 
passa  la  plus  grande  partie  de  sa  jeunesse  à  voya- 
ger. En  1774  il  élait  à  La  Haye  ;  deux  ans  après 
à  Amsterdam.  11  fut  ensuite  appelé  à  la  chapelle 
royale  de  Stockholm  ;  mais  le  froid  rigoureux  de 
ce  pays  l'obligea  bientôt  à  le  quitter.  Après  avoir 
séjourné  quelque  tpmps  à  Hambourg  et  à  Vienne, 
il  se  fixa  «enfin  à  Eichstadt,  où  il  moumt  de 
plithysie,  le  18  mai  t782.  Baumgaertner  a  publié  : 
Instruction  de  miuique  théorique  et  pratique 
sur  Vusage  du  violoncelle  ;  La  Haye,  1774, 
in-40.  On  a  aussi  de  sa  composition  :  1«  Quatre 
concertos  pour  le  violoncelle  avec  orchestre; 
—  2**  Six  solos  avec  trente-cinq  cadences  dans 
tous  les  ions.  Ces  ouvrages  sont  restés  en  ma- 
nuscrit. 

BAUMGiCRTNER  (...),  directeur  -de 
musique  d'une  troupe  d'acteurs  ambulants,  a 
composé  la  musique  de  Persée  et  Andromède^ 
opéra  allemand  qui  a  été  représenté  en  17S0. 
On  ne  sait  rien  de  plus  sur  cet  auteur  ni  sur  ses 
ouvrages.  On  a  sous  ce  nom  un  recueil  de  six 
chansons  allemandes ,  en  deux  caliiers,  Mayence, 
Schott. 

BAUMGARTEN  (Gotthilf  oe),  conseiller 
provincial  du  canton  de  Gross-Strelilitz,  en  Si- 
lésie, naquit  à  Berlin,  le  12  janvier  1741. 11  avait 
été  d'abord  capitaine  au  régiment  de  Tauen- 
zien- Infanterie,  en  garnison  à  Brasiau,  d'où  il 
passa  à  la  place  qui  a  été  mentionnée  ci-dessus. 
Baumgarten  est  connu  par  la  composition  de 
trois  opéras  intitulés  :  X^Zémire  et  Azor,  repré- 
senté en  1775.  ^  V"  Andromède^  1776.  —30. le 
tombeau  du  Muphti^  1779.  Ce  sont  des  compo- 
sitions dans  la  manière  de  Dittersdoriï.  Baum- 
garten avait  fait  aes  études  au  Gymnase  de  Co- 
logne, était  ensuite  entré  comme  sous-lieutenant 


dans  un  régiment  de  lanciers,  avait  été  ^t  lien- 
tenant  en  1768,  et  enfin  avait  été  conseiller  d'É- 
tat à.  Breslau,  en  1770. 

BAUMGARTEN  (Geosges)  ,  Cuntw  et 
maître  d'école  à  Landsberg  sur  la  Warta,  vers  le 
milieu  du  dix -septième  siècle,  est  auteur  d'un 
traité  de  musique  intitulé  :  Rudimenta  musices  : 
Kurzejedoch  grûndliche  Anleitung  zur  Figu- 
ral'Musikf  /ûrnehmlieh  der  studirenden  /«• 
gend  zu  Landsberg  an  der  Warthe ,  stem  Bir 
sten  vorgeschriében  (Introduction  courte  mais 
fondamentale  à  la  musique  figurée,  etc.)»  Berlin, 
1673,  in-8o,  2*  édition.  On  ignore  la  date  de  la 
première. , 

BAUMGARTEN  (CHMiLES-FnénàMc),  né 
en  Allemagne,  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle,  était  bassoniste  au  théâtre  de  Coveot- 
Garden,  è  Londres,  vers  1784.  En  1786,  il  com- 
posa la  musique  d'un  opéra  anglais,  intitulé  : 
Robin  ffood,  qui  fut  reçu  du  public  avec  de 
grands  applaudissements.  On  a  publié  en  Ails- 
magne,  sous  le  nom  de  Baumgarten  (J.-C.-F.), 
un  recueil  de  chants  à  voix  seule  pour  des'école» 
de  campagne. 

BAUMGARTNER  (Goillacmb),  directeur 
de  musique  à  Saint-Gall,  en  Suisse,  actuellement 
vivant  (1856),  s*est  fait  connaître  par  des  com- 
positions pour  le  clianl,  au  nombrerdesqnâU&se 
trouvent:  l»  6  Lieder  à  4  voix,  ponr  2  sopranos  et 
2  altos;  Saint-Gall,  Haber.  •—  2''  6  idem,  op.  2; 
iibid.  —  3^  2  chansons  comiques  avec  piano,  op. 
8  *,  Oiïenbacli,  André.  —  4^  6  petites  obansons  à 
voix  seule  et  piano,  op.  10;  Leipsick,  Senlf. 

BAUMGARTNER  (Accunv),  orgmiisteà 
Munich  et  membre  de  l'institut  central  de  sténo- 
graphie fondé  dans  cette  ville  par  Gabelsberiger, 
est  inventeur  d'un  nouveau  système  de  sténogra- 
phie musicale  dont  il  a  publié  les  premiers  essais 
dans  l'écrit  périodique  intitulé  5/eno$rrapAéicAeJt 
Zeitschrifty  n**  4  (juin  i852).  Son  système 
compléta  paru  ensuite  sous  ce  titre  :  Kungefasste 
Anleitung  turmus^udischen  Stenographieoder 
Tonzeichene-Kunst  (Brève  introduction  à  la  sté- 
nographie musicale*  ou  Art  de  noter);  Munich,  G» 
Franz,  18&3,  in-12  de  42  pages  avec  16  planches. 
Le  système  de  Baumgartner  a  sur  ceux  qui  Pont 
précédé  l'avauiage  d'une  plus  grande  simplicité 
pour  la  représentation  des  groupes  de  sons  en 
séries  et  en  progressions. 

BAUMSTARGK  (A.  Fa.)  Sous  oe  nom  d'un 
écrivain  inconnu  qui,  selon  les  probabilités,  vit  à 
Leipsick ,  on  a  publié  un  petit  écrit  intitolé  i 
Justus  Thibaut,  Blàtter  der  Erinnerungjûr 
seine  Verehrer  undfûr  die  Freunde  der  rei- 
nen  Tonkunst  (  Juste  Thibaut.  Feuilles  de  sou- 
venir pour  honorer  sa  mémoire,  et  pour  les  amis 


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BAUMSTÀRCK.  —  BAYER 


379 


de  U  masiqoe  pure;   Leipsîck),  Engelmann, 
1841,  m-8*. 

BAUMULLER  (Joseph),  né  en  1780  à  MaD- 
beim,  acquit  beaucoup  de  talent  sur  le  violon, 
par  les  soins  de  François  Schemenauer,  musicien 
de  la  cour  de  Munich.  En  1800  il  obtint  la 
place  de  premier  violon  à  rorcliestre  de  cette 
cour.  On  connaît  de  lui  un  œuvre  de  trois  duos 
pour  deux  violons;  Munich,  Falter. 

BAUR  (Charlbs- Alexis),  professeur  de 
harpe  et  de  piano ,  est  né  à  Tours ,  en  1789.  Son 
père  et  sa  mère,  qui  tous  deux  donnaient  des  le- 
çons de  ees  deux  instruments  dans  sa  Tille  natale, 
lui  donnèrent  les  premières  notions  de  musique 
focale  et  instrumentale.  Venu  à  Paris*  à  Page 
de  seiie  ans,  M.  Baur  devint  élève  de  Nader- 
mann.  En  1820  il  s^est  rendu  à  Londres,  où  il 
s'est  fixé  comme  professeur  de  harpe.  Ses  com- 
positions consistent  en  :  Trois  sonates  pour  la 
harpe,  œuvre  r*.  —  Trois  idem,  œuvre  2'.  — 
RecuêU  d* Airs  pour  le  même  instrument.  ^Duos 
pour  harpe  et  piano,  œuvre  3*.  —  Qtiatuors 
pour. harpe,  clavecin ,  violon  et  basse.  —  Duo^ 
pour  harpe  et  flûte.  Il  est  aussi  auteur  de  deux 
livres  de  sonates  pour  le  violoncelle. 

BAURIEGEL  (Jean-Chr^bn),  organiste 
à  Grimroa,  petite  ville  de  la  Saxe,  a  donné  un 
livre  choral  à  quatre  voix  pour  le  livre  de  chant 
de  la  Saxe,  aVec  des  conclusions  pour  l'orgue,  sous 
ce  titré  :  Choralhuch  fur  s&mmiUche  sàch' 
Bische  Gesangbûcher ,  wierstimnUg.  mit  Zwi- 
sehenspielen  ,Gfimmh,  1835,  in-4^. 

B  AUSGH  (...),  (àbricantd'archeU  à  Dessau, 
est  le  Tourte  de  l'Allemagne,  car  ses  archets  y 
aoDt  recherchés  par  tous  les  artistes.  Il  a  reçu , 
dit-oo ,  des  conseils  de  Spohr  pour  la  bonne 
construction  de  cet  agent  si  important  de  Tart 
do  violoniste.  En  1840  une  médaille  d'argent  a 
été  décernée  à  M.  *Bausch  à  Texposition  de 
Dresde. 

BACJSTETTER  (JEAM-CoNSàD)»  musicien 
allemand,  fut  organiste  de  l'église  neuve  à  Ams- 
terdam, dans  la  première  inoitiédu  dix-huitième 
siècle.  On  connaît  sous  son  nom  :  —  i*  Six  trios 
pour  violon,  liaotbois  et  violoncelle ,  op.  1  ;  Ams- 
terdam, 1729.  —  2*^  Six  sonates  pour  deux  Dûtes, 
TÎokiDcelle  et  orgue,  op.  2.  —  3"»  Six  suites  pour 
le  elavecin ,  composées  de  sonates ,  siciliennes , 
caprices,  gigues  et  menuets.  —  4**  Six  trios 
pour  flûte.  —  6*  Otto  coneerti  a  s^  e  seite 
siromenti,  due  fl.,  due  viol. ,  alto,  vioUme.  e 
aembalo. 

BAVERINI  (François)  ,  contrapuntiste  ita- 
lien qui  vivait  vers  le  milieu  duquinzième  siècle,  est 
le  premier  qui  mit  en  musique  une  espèce  de  drame . 
qui  avait  pour  titre  :   La  conversione  di  San 


Paolo.  Il  fut  représenté  k  Rome  pour  la  première 
fois  en  1440.  Cet  ouvrage  est  perdu. 

BAWR  (M"*"  LA  COMTESSE  DE),  ost uée  à 
Stuttgart,  de  parents  français,  en  1770.  Son  nom 
de  famille  était  Changran.  Venue  fort  )eone  en 
France,  elle  y  reçut  une  éducation  brillante, 
apprit  la  musique,  devint  bonne  pianiste,  et  prit 
des  leçons  de  composition  de  GÎrétry.  Sous  sa 
direction ,  elle  écrivit  la  musique  d'un  opéra  qui 
n'a  point  été  représenté ,  et  celle  d'un  mélodrame 
qui  fut  joué  à  Paris  avec  quelque  succès.  Plu- 
sieurs  romans,  de  jolies  comédies,  et  des  résumés 
historiques,  ont  fait  connaître  avantageusement 
M*"*  de  Bawr  dans  la  littérature.  Au  nombre  de 
ses  productions  est'  une  Histoire  de  la  Musique 
(Paris,  Audot,  1823),  dont  11  a  été  fait  deux 
tirages,  l'un  in-12,  l'autre  in- 18.  Ce  petit  ou- 
trage fait  partie  d'une  collection  connue  sous  le 
nom  d'Encyclopédie  des  dames.  M.  Auguste  Le- 
wald  a  donné  une  traduction  allemande  de  ce 
livre  sous  le  titre  :  Geschichte  der  Musik  fur 
Freunde  und  Vehrerer  dieser  Kunst;  Nurem- 
berg, Haubenstriker,  in-8*^,  1825.  Connue  d'a- 
bord sous  le  nom  de  M"*  de  Saint-Simon ,  M"^ 
de  Bavf  r  a  épousé  en  secondes  noces  un  gentil- 
homme russe,  qui  fut  tué  en  1809  par  la  roue 
d'une  lourde  charrette. 

BAYART  (Co]«sTANT-A.-M.),  musicien  à 
Œdinberg  près  d'Osnabmck ,  a  publié  un  recueil 
de  chansons  avec  accompagnement  de  piano, 
sous  ce  titre  :  Gesànge  von  Groninger  mit 
Musik  fur  Klavier  ;  Osnabruck ,  1799,  in-fol. 

BAYER  (  Akdré),  organiste  de  l'église  ca- 
thédrale de. Wûnbourg,  naquit  à  Gesenheimen 
1710..  Doué  d'une  fort  belle  voix  dans  son  en- 
fance, il  fut  admis  à  l'école  de  l'hôpital  de  Wûn- 
bourg, où  il  fit  de  grands  progrès  dans  la  mu- 
sique. A  la  mort  de  l'organiste  de  la  cathédrale, 
il  lui  succéda.  Bientôt  il  se  fit  remarquer  par  une 
exécution  brillante,  une  grande  profondeur 
dliarmonie  et  un  style  élevé  et  solennel.  A  l'é- 
poque du  couronnement  de  l'empereur  Fran- 
çois r^il  fit  à  Francfort  la  connaissance  de 
Wagenseil ,  qui  vint  le  voir  à  Wflrxtraurg,  et  qui, 
l'ayant  entendu  déployer  toutes  les  rîessonrces  de 
son  talent  sur  l'orgue,  fut  obligé  d'avouer  qull 
était  un  des  plus  grands  organistes  de  TAIIemagne. 
Cet  habile  homme  mourut  à  Wûrxbouiig  en  1749, 
n'étant  égé  que  de  trente-neuf  ans.  Malheureuse- 
ment ses  compositions  n'ont  point  été  Imprimées  . 
et  se  sont  perdues. 

BAYER  (Jacques),  excellent  organiste  à 
Kuttenberg,  en  Bohème,  remplissait  déjà  ses 
fonctions  en  178S  et  vivait  encore  en  1807.  Ce 
musicien ,  qui  a  écrit  beaucoup  de  pièces  d'orgue, 
restées  en  mauuserit,  avait  réuni  tmeUbHoCtiè- 


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tno 


BATER  —  BAYR 


que  de  masiqoe  fert  riche,  où  Ton  trooTait  les 
ooTragea  les  plus  rares  concernant  la  théorie  et 
l'histoire  de  Tart 

BAYER  ( AirroiifB) ,  conservateur  des  hypo- 
thèques  de  la  seigneurie  de  Reichenbach,  est  né 
en  Bohème  en  1785.  Destiné  à  Tétode  du  droit, 
il  ne  négligea  pas  celle  de  la  musique,  pour  la- 
quelle il  avait  d'heureuses  dispositions.  Ses 
maîtres  dans  cet  art  furent  Joseph  Roesler, 
l'abbé  Vogler,  et  Charles-Marie  de  Weber,  qui  se 
trouvait  à  Prague  dans  le  même  temps  que  lui. 
Il  possédait  une  rare  habileté  sur  la  flûte»  qui 
lui  procura  l'emploi  de  première  flûte  du  théâtre. 
Depuis  1802  jusqu'en  I80S  il  dirigea  l'orchestre 
de  l'opéra  populaire,  tant  bohémien  qu'allemand, 
et  écrivit  plusieurs  ouvrages  qui  plurent  au  pu- 
blic. Ses  études  de  droit  achevées,  Bayer  entreprit 
des  voyages  comme  artiste  en  1805,  afin  d'é* 
chapper  au  service  militaire.  Il  parcourut  une 
grande  partie  de  TAllemagne,  la  France  et  l'Italie, 
donnant  des  concerts,  ets'arrètant  çàet  là  pour 
se  livrer  à  l'étude  du  piano.  Après  le  congrès  de 
Vienne,  il  retourna  à  Prague,  et  entra  ches  le 
eomte  Galles,  en  qualité  de  secrétaire  et  de  pro* 
fesseur  de  musique.  Il  reprit  bientôt  après  ses 
fonctions  de  première  flûte  du  théâtre ,  et  fut 
nommé  professeur  de  son  instrument  au  conser- 
vatoire. Dans  le  même  temps  il  écrivit  pour  les 
acteurs  Schikaneder  et  Feistmantel  quelques  pe- 
tits opéras  comiques,  parmi  lesquels  on  remarque 
les  Amazones  bohémiennes  {BOhamischeAma' 
zonen)^  le  Jongleur  mdien  {Indianische  Gaut- 
ier ),  la  Magie  naturelle  (  Nahtralische  Zau- 
6erei),  etc.  Quelques-unes  de  ces  pièces  se  jouent 
encore  au  théâtre  de  Prague.  En  1824  Bayer 
obtint  la  place  qu'il  a  occupée  depuis  lors  dans  la 
conservation  des  hypothèques ,  et  réserva  pour 
ses  amis  seuls  son  double  talent  de  flûtiste  et 
de  planiste.  On  a  gravé  de  sa  oempositlon  un 
grand  nombre  de  morceaux  pour  le  violon,  la 
flûte,  le  piano  et  la  guitare.  Ces  compositions 
consistent  principalement  en  variations ,  danses 
caractéristiques,  valses,  etc.  On  a  aussi  de  lui 
une  ipstruction  pour  apprendre  à  jouer  de  la 
flûte,  à  l'usage  du  conservatoire  de  Prague,  in- 
titulée :  Tonleîter/ûr  die  Flôte;  Prague,  Berra 
(sans  date). 

BAYER  (Ooiuàuin),  ténor  distingué  du 
théâtre  de  Munich ,  y  brilla  depuis  1829  jusqu'en 
1810.  Il  joua  et  chanta  avec  succès  sur  les  théâ- 
tres de  Berlin ,  de  Vienne  et  Welmar  k  plusieura 
époques.  Cet  artiste  s'est  -fait  connaître  aussi 
comme  compositeur  par  une  prière  de  Marguerite, 
d'après  le'  Faust  de  Goetlie,  qui  fut  exécutée 
dans  un  concert  à  Munich  ^  en  1832,  et  par  des 
Romanoes  publiées  tha  Schott,  à  Mayence. 


BAYLON  (  Aricbt  ).  connu  en  Espaçie  i 
la  dénomination  de  El  Baylon ,  fut  un  des  mdl- 
leura  compositeurs  du  dix-septième  siècle.  Instmtt 
à  Técole  \alencienne,  il  y  puisa  la  manière  de 
traiter  la  musique  d'église  à  trois  diœure ,  et  ac- 
quit dans  cet  art  difficile  une  habileté  extraordi- 
naire. Plusieura  de  ses  grandes  compositions  se 
trouvent  dans  les  archives  des  églises  de  Valence 
etàl'Escurial. 

B  AYLY  (  Anselm  ),  sous-doyen  de  la  chapelle 
du  roi  d'Angleterre  ven  la  fin  du  dix-huilième 
siècle,  fut  gradué  docteur  en  musique  à  l'univer- 
sité de  Cambridge  en  1783.  Il  a  fait  imprimer  un 
livre  intitulé  :  The  Alliance  of  Musée,  Poeirif 
and  Oratory  (L'Alliance  de  la  Musique,  de  la 
Poésie  et  de  l'Éloquence);  Londres,  1789,  iD-8% 
390  pages.  Cest  un  ouvrage  de  peu  de  valeur.  Oo 
a  aussi  de  Bayly  un  traité  de  l'expression  dans  le 
chant  et  dans  le  jeu  des  instruments  sous  œ 
titre  :  Practical  Trealise  on  singing  and 
playing  toit  h  jusl  expression  and  real  élé- 
gance; Londres,  1771,  in-8«. 

BAYR  (Gbobges),  virtuose  sur  la  flûte,  né 
en  1773 ,  de  parents  pauvres,  à  Boemischbrod , 
dans  la  basse  Autriche,  reçut  les  première  prin- 
cipes de  musique  dans  l'école  de  chant  du  couvent  • 
de  BeiligenhreiUU  (Sainte-Croix  )  à  quatre  lienes 
de  Vienne,  Jeune  encore,  il  obtinlTemploi  de  secré- 
taire dans  une  seigneurie  du  pays  ;  mais  il  ne  tarda 
point  à  quitter  cette  place  pour  se  livrer  exclusive- 
ment à  Pétude  de  la  flûte,  pour  laquelle  il  avait  un 
goûtinvinci  ble.  Ses  progrès  furent  rapides.  En  1 803 
il  était  employé  comme  flûtiste  dans  un  théâtre 
de  Vienne;  peu  de  temps  après,  il  entreprit  un 
voyage  en  Suisse  par  Touest  de  l'Allemagne,  puis 
il  se  rendit  à  Saint-Pétersbourg  par  Varsovie  et 
Riga.  Après  un  séjour  de  quelques  années  dans 
la  capitale  de  la  Russie,  il  se  fixa  à  KreminiecJc, 
dans  la  Podolie,  où  des  avantages  lui  étaient  of- 
ferts comme  professeur  de  flûte.  Le  désir  de  re- 
voir sa  patrie  le  ramena  à  Vienne,  en  1810.  Cest 
alora  seulement  qu'on  commença  à  connaître  le 
talent  de  cet  artiste,  et  qu^on  admira  l'artifice  par 
lequel  il  parvenait  à  produire  des  sons  doubles 
sur  son  Instrument.  Les  compositions  qu^ll  publia 
depuis  cette  époque  ont  mis  le  sceau  à  sa  n^po* 
Ution.  Telle  éUit  Thabileté  de  Bayr  dans  Tart  de 
jouer  à  deux  parties  sur  une  seule  flûte,  qnH 
soutenait  un  son  dans  le  haut  de  rinstrument 
pendant  qu'il  exécutait  des  passages  rapides  daas 
le  bas,  soit  par  degrés  conjoints,  soit  par  sauts , 
et  ses  sons  étaient  à  volonté  forts  ou  doux,  coulés 
on  détachés.  Cette  découverte  parut  si  extraordi- 
naire, que  des  commissaires  furent  nommés  à 
Vienne  pour  en  vérifier  la  réalite.  Leur  rapport 
ne  laissa  aucun  doute  à  cet  égard.  M  Demeur, 


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BATR  —  BAZZmi 


381 


ancien  professeur  de  flûte  au  consenratoire  de 
Bruxelles,  areoouTeléGetefTeteo  1847.  Quelques 
personnesont  attribué  à  Bayr  rinvention  delà  flûte 
reeourl>ée  qui  descend  Jusqu'au  sol  bas ,  et  à  la- 
quelle OD  a  donné  le  nom  de  Panaulon  ou  Pu- 
nafhn;  cependant  un  facteur  d'instruments  de 
Vienne,  nommé  M.  TrexUr,  est  généralement 
considéré  comme  llnrenteur  de  celui-ci ,  qu'il  a 
peut-être  seulement  perfectionné.  Bayr  est  mort  à 
Vienne  en  1833.  Ses  compositions  gravées  con- 
sistent en  plusieurs  concertos  pour  la  flûte,  des  so- 
loeet  rondeaux ,  deux  caprices,  quatre  polonaises, 
plusieurs  airsyariés,  douze  Lxndler,  cent  un  exer- 
cices sur  la  gamme,  et  une  Toluroineuse  méthode 
pour  la  flûte.  Tous  ces  ouTrtges  ont  été  publiés 
à  Vienne. 

BAZIN  (FaAifçois-EnAiiuBi/-Jo6EFB),  com- 
positenr,  né  à  Marseille,  le  4  septembre  1816, 
fut  admis  comme  élèTe  au  Conseryatoire.de  Pa- 
rte, le  18  ociobre  1834,  et  y  eut  pour  maîtres 
d^barroonie  et  d'accompagnement  Dourlen  et  Le- 
coapey.  Benoit  fût  son  professeur  d'orgue; 
Haléyyct  Berton  lui  enseignèrent  la  composition. 
Le  premier  prix  d'barmonie  et  d'accompagne- 
ment pratique  loi  M  décerné  au  concours  de 
1836;  dans  l'année  suiyante  il  obtint  le  second 
prix  d'orgue,  et  le  premier  de  contrepoint  et  fti- 
foe.  Admis  au  grand  concours  de  composition' 
ouvert  par  l'Académie  des  beaux-arts  de  l'ins- 
titnt,  il  s'y  distingua  dans  la  composition  d'une 
cantate,  et  le  second  prix  lui  fut  décerné  en  1830. 
Qudques  jours  après  il  obtint  le  premier  prix 
d'orgue  an  consenratoire.  Enfin  le  grand  concours 
de  composition  de  l'institut  lui  fut  de  nouveau 
favorable,  et  le  premier  prix  lui  fut  décerné  en 
1840.  Sa  cantate  Luyse  de  Montfort  fut  exé- 
cutée aolennellement  le  4  octobre  de  la  même 
année,  à  la  séance  publique  de  l'Académie  des 
beaux  arts.  Peu  de  temps  après  il  partit  pour 
Home,  où  l'auteur  de  cette  Biographie  le  trouva 
daon  Tété  de  1841.  Pendant  son  séjour  en  Italie 
il  écrivit  une  messe  solennelle  qui  fut  exécutée 
à  réglise  Saint-Louis  des  Français,  dans  leé  an- 
nées 1S42  et  1843;  l'oratorio  hoL  Pentecoite^ei  le 
çêBUwe  Super  fiunUnaBabyloniSt  qui  furent  exé- 
cutés plusieurs  fois  en  1843  parla  société  philhar- 
monique de  Rome.  De  retour  à  Paris,  après  trois 
nouées  d'absence,  M.  Bazin  fut  nommé  professeur 
de  solfège  au  Conservatoire,  place  qu'il  échangea 
plus  tard  pour  celle  de  professeur  d'harmonie. 
Au  mois  de  mai  1846  il  fit  représenter  au  théâtre 
de  l'Opéra-Comiqfae  un  petit  opéra  en  un  acte 
intitulé  :  Le  Trompette  de  M,  le  Prince^  joli 
ouvrage  dans  lequel  il  y  a  quelques  morœaux 
bien  faits.  Cet  opéra  fut  suivi  d*un  autre  ouvrage 
du  même  genre  :  Lemalheur  d'être  iolie^  en 


un  acte,  représenté  au  thé&tre  de  ropéra-C<Hni. 
que  en  1847.  La  IVuit  de  la  Saint-Sylvestre, 
opéra  en  trois  actes,  représenté  au  mois  de  juil- 
let 1849,  est  une  œuvre  phjs  importante  dans  la- 
quelle le  compositeur  a  fait  preuve  de  talent 
dramatique.  Après  un  repos  de  trois  années, 
Bazin  a  donné  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique,  le 
26  mars  1852,  Madelon,  opéra  en  deux  actes, 
où  l'on  remarque  de  jolies  effets  d'instrumen- 
tation et  de  la  distinction  dans  les  mélodies.  Kn 
1856,  Maître  Pathelin,  nouvel  ouvrage  de  ce 
compositeur,  a  été  joué  avec  succès  à  l'Opéra-Co- 
miqne.  Sa  dernière  production  pour  le  théâtre 
jusqu'à  ce  jour  (1859),  est  un  petit  opéra  en 
un.  acte  intitulé  Les  Désespérés ,  qui  a  été  re- 
présenté en  1859.  On  a  aussi  de  M.  Bazin  un 
Cours  d'harmonie  théorique  et  pratique  kVu' 
sage  des  classes  du  Conservatoire.  Il  est  membre 
de  l'Académie  de  Sainte-Cécile  et  de  TAcadémie 
pliilhannonique  de  Borne  :  il  est  aussi  un  des 
membres  de  la  commission  de  surveillance  de 
l'enseignement  du  chant  dans  les  écoles  commu- 
nales de  Paris. 

BAZZANI  (  FBAvçoia-MARtfi),  maitre  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale  de  Plaisance,  vers  le  milieu 
du  dix -septième  siècle ,  Jouissait  de  son  temps  de 
la  réputation  d'un  bon  c^impositeur  pour  l'église 
et  pour  le  tliéâtre.  Il  a  donné  les  opéras  suivants  : 
1«  Vlnanno,  représenté  à  Parme  en  1673  ;  il 
Pédante' di  Tar^ia  «  Bologne,  1680. 

BAZZI AVEULI  (A.-R  -D.-Z.),  compositeur 
italien  qui  vivait  vers  le  milieu  du  dix-septième 
siècle,  a  fait  imprimer  plusieurs  œuvres  de  messes 
et  de  motets,  parmi  lesquels  on  remarque  ceux-ci:  * 
—  1*  \\n/anf^l^^^*9^  MUsen  (  Huit  messes  à 
cinq  voix),  Cologne,  1668; —  MisssBocio  brevei, 
faciles,  suaves,  etc.,  Cologne,  1669,  in-fol.  Cet 
auteur  n'a  point  mis  son  nom  à  ses  ouvrages, 
mais  seulement  ses  lettres  tnitiales  :  c'est  le  cata- 
logue de  Francfort  (automne  de  1668)  qui  nous 
l'a  fait  connaître. 

BAZZINI  (  AnToni),  violoniste  distingdé,  né 
àBrescia,en  1818,  a  commencé  à  faire  connaître 
son  talent,  en  1840,  par  ses  voyages  et  ses  con- 
certs. Après  avoir  joué  à' Milan  et  dans  quelques 
autres  villes  de  sa  patrie,  il  se  rendit  dans  le 
Nord,  en  passant  par  la  Suisse  et  Francfort ,  où 
il  donna  deux  concerts.  Puis  il  joua  à  Hambourg, 
à  iUel ,  à  Erfurt ,  à  Weimar,  à  Beriin ,  à  Leipsick, 
ensuite  il  retourna  en  Italie  et  se  fit  entendre  à  Na- 
ples,à  Crémone  et  dans  sa  Tille  natale.  En  1849  il 
arriva  à  Marseille  et  parcourut  le  midi  de  la  France 
avec  de  brillante  succès  ;  de  là  il  se  rendit  en  Bre- 
tagne, puis  il  donna  des  concerts  dans  beaucoup 
de  villes  qui  environnent  Paris;  mais  il  parut 
éTiter  avec  soin  d'entrer  dans  cette  capitale  ,oû  se 


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282 


BAZZINI  —  BEALE 


consacrent  et  quelquefois  s'affaiblift^ent  les  réputa- 
tions. C'est  ainsi  quMI  visita  les  villes  principales 
de  la  Picardie,  delà  Champagne  etdn  département 
du  Nord  pendant  les  années  1860  et  1851,  tournant 
autour  de  Paris,  et  8*eu  éloignant  toujours.  Enfin 
il  franchit  les  barrières  de  cette  grande  cité ,  et 
débuta  en  1852  au  ThéAtre-ItaUen,  entre  deux 
actes  d*un  opéra;  il  eut  alors  la  preuve  quMl  avait 
eu  tort  de  redouter  un  pnblic  qui  a  plus  qu'aucun 
autre  le  sentiment  juste  et  fin  des  véritables 
beautés  de  Tart  II  n'y  trouva  pas  sans  doute  cet 
enthousiasme  un  peu  naïf  qu'il  avait  rencontré 
dans  les  provinces;  mais  on  rendit  justice  au  brio 
de  son  jeu,  à  la  prestesse  de  son  archet,  et  au 
brillant  de  son  trille  :  la  critique  ne  lui  reprocha 
que  de  la  maigreur  dans  le  son,  et  certaines  té- 
mérités dans  les  traits  difficiles  quMl  ne  réussis- 
sait pas  toujours.  Après  deux  mois  de  néjour, 
pendant  lesquels  il  ne  se  fit  entendra  que  trois  fois, 
il  s'éloigna  de  Paris  et  recommença  ses  tournées 
dans  les  provinces.  Arrivé  en  Belgique,  il  y  a  tenn 
la  même  conduite  qu'en  France  ;  car  il  y  a  joué 
dans  les  petites  villes,  à  Spa,  à  Verviers,  à  Na- 
mur,  et  ne  s'eat  pas  fait  entendre  à  Bruxelles,  la 
ville  des  violonistes.  Au  moment  où  cette  notice 
est  écrite  (décembre  1S53),  M.  Bazzinl  vient  de 
s'éloigner  de  cette  ville ,  sans  avoir  tiré  le  violon 
de  son  étui.  Cet  artiste  a  publié  de  sa  composi- 
'  tion  t  •>- 1**  Concertino  pour  violon  et  orchestre , 
op.  14;  Mtlan»  Ricordi,  et  Leîpsick ,  Breitkopl 
et  Haertel.  —  2"  Grand  allegro  de  concert ,  idem, 
op.  15;  Berlin,  Meyer.  _  3»  Variations  bril- 
lantes et  finale  sur  la  Sonnambula,  idem,  op.  3; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel;  Milan,  Ricordi. 
~  4®  Esmeralda,  fantaisie  sur  un  thème  de 
Matiucatoy  idem,  ibid.  —  5"  Souvenir  de  la 
Sonnambula,  grande  fantaisie,  idem,  op.  19; 
ibid.  M.  Bazzini  a  aussi  publié  un  très-grand 
nombre  de  morceaux  de  salon  pour  violon  et 
piano,  des  romances,  etc.,  qui  ont  parue  Milan, 
chez  Ricordi,  et  en  Allemagne.  Il  a  aussi  des 
morceaux  difficiles  quil  réserve  pour  ses  concerts, 
et  qui  sont  encore  en  manuscrit. 

BAZZINO  (FHançois),  grand  tbéorbiste  et 
compositeur,  né  vers  16Ô0  à  Lovero,  dans  l'État 
Vénitien.  Il  fit  ses  éludes  musicales  au  sémfaiaire 
de  Bergame,  sous  la  direction  de  Jean  Cavaccio, 
et  fut  ensuite  nommé  organiste  de  l'église  Sainte- 
Marie -Majeure  de  la  même  ville.  De  là  il  passa 
au  service  du  duc  de  Modène,  pois  à  Vienne,  et 
enfin ,  en  1636 ,  il  revint  à  Bergame,  où  il  mourut 
le  15  avril  1660.  Ses  ouvrages  consistent  en  so- 
nates pour  le  théorbe,  et  en  canzonette  à  voix 
seule.  Il  a  aussi  composé  la  musiqne  d'un  ora' 
iorio  intitulé  :  La  Beprestntazione  di  S.  Or- 
sola. 


BAZZINO  (NAT4LB),  frère  aîné  du  précédeol, 
et,  comme  lui,  compositeur  et  organiste,  mourut 
en  1639.  Il  a  fait  imprimer  :  ~  1"  ifewe,  ma- 
tetii  e  dialqghi  a  einque  voei  eoiicerlatt;Ts- 
nise,  t637.  —  2*  MiOetti  a  «lia,  due,  tnt 
quattrovodjib.  le2.^.3o  Jfesaee  aalmta 
tre  coneertatU—  é?"  ArU  diverse. 

BAZZONl  (  JosBPB  ),  ancien  élève  du  Conser- 
vatoire de  Milan  i  et  en  particulier  de  Ray  pour 
la  composition,  a  écrit  en  1836  le  petit  opéra  i 
tre  Mariti,  qui  a  été  exécuté  dana  cette  vifie. 

BË  (Gdillaohb  le),  graveur  de  caractèfci, 
fondeur  et  imprimeur  à  Paris,  vers  le  nnlieu  du 
seizième  siècle,  a  gravé  vers  1540  et  en  155^ 
deux  sortes  de  caractères  de  musique  et  noe 
suite  de  caractères  pour  la  tablature  de  luth. 
Le  premier  de  ces  caractères,  qui  était  en 
grosse  musiqne ,  était  fait  pour  imprimer  en  une 
seule  fois  les  notes  et  la  portée.  Celui  de  1S&5 
était  disposé  de  manière  à  imprimer  la  musique 
en  deux  tirages,  l'un  pour  les  notes ,  l'autre  poor 
la  portée.  Cette  portée  n'était  pas  d'une  seule 
pièce ,  mais  se  composait  au  moyen  de  filets  et  de 
cadrats.  On  trouve  des  spécimen  de  ces  deux 
sortes  de  carectères  dans  les  Observations  de 
Gando,  père  et  fils,  sur  le  Traité  historique  et 
critique  de  Foumier  (p.  28).  Le  premier  a  été 
employé  par  Adrien  le  Roy  et  Robert  Ballard. 
Les  poinçons  et  les  matrices  de  ces  deux  carac- 
tères ont  passé  par  la  suite  dans  llmprimerie  des 
Ballard  où  ils  existaient  encore  en  1766. 

Le  Bé  eut  un  fils,  nommé  Guillaume  oomne 
lui ,  et  qui,  comme  lui,  fbt  fondeur  et  imprimeur. 
Par  un  inventaire  de  sa  fonderie  qu'il  a  fait  lui- 
même  et  qui  a  été  dté  par  Fonniier  dans  son 
Traité  historique  et  critique  sur  Corigine  et 
les  progrès  des  caractères  de  fonte  pour  Tiai- 
pression  de  la  musique,  on  voit  que  les  poin- 
çons et  les  matrices  de  la  fonderie  de  Nkolas 
Ducbemin  pour  la  musique ,  et  gravés  par  ce 
même  Ducbemin  et  par  Nicolas  de  VHIiers  et 
PhiUppe  Danfrie ,  étaient  passés  dans  la  tumae. 
Ces  matrices  et  ces  poinçons  existaient  dans  11m> 
primerie  de  Fournier  ralné,en  1765. 

BEALE  (WiLLun),  oompmlteur  de  aadiv 
gaux ,  de  glees  et  d'autre  muaique  vocale,  est  né 
à  Londres  vers  1790.  Son  éducation  s'eal  faite  à 
la  maîtrise  de  Westminster,  où  il  a  é<é  enfant  de 
choBur.  En  1813,  il  a  obtenu  le  prix  de  toeovpe, 
décerné  par  la  Société  des  MadrigauiL.  lia  publié^ 
en  1820 ,  une  collection  de  madrigaux  tléeglees 
(chansons)  qui  jouissent  d'une  grande  réfnitation 
en  Angleterre. 

BEALE  (  Jbmi)>  pianiste  anglais,  né  à  Lon- 
dres, vers  1796,  est  élève  de  Cranser.  £■  1820» 
il  fut  nommé  membre  de  la  sociélé  philbarmo- 


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BEALE  —  BEAULIEU 


i88 


nique ,  où  il  avait  souvent  exécuté  des  pièces  sur 
le  piano.  C'est  lui  qui  a  proposé  le  graûd  concert 
qui  a  été  donné  À  Londres  pour  ranniversaire 
de  la  naissance  de  Mozart;  il  y  a  joué  un  duo 
pour  deux  pianos  avec  Cramer.  M.  Beale  a  été 
nommé  professeur  de  piano  de  Téeole  Royale  de 
Musique  de  Londres.  Parmi  ses  compositions,  on 
remarque  surtout  deux  rondeaux  pour  piano,  sur 
un  air  anglais  (  Will  great  lords  and  ladies),  et 
sur  un  air  de  Carafla. 

BEANON  (Lambe»t  de),  cliantre  de  la  cha- 
pelle pontificale,  à  Rome,  \ns  1460,  est  cité 
comme  un  compositeur  fort  habile  par  Pabbé 
Baini.  Pignore  s4l  existe  encore  quelqu'une  de 
ses  compositions. 

BEATTIE  (JAVEa),  naquit  le  5  novem- 
bre 1735,  à  Laurencekirk,  en  Ecosse.  Eils  d'un 
simple  fermier,  il  ne  dut  qu'à  ses  talents  la  con- 
sidération dont  il  a  joui  en  Angleterre  et  dans  sa 
patrie.  Après  avoir  fait  ses  premières  études  dans 
le  lieu  de  sa  naissance,  il  concourut  pour  une 
bourse  au  collège  Marschal  à  Aberdeen ,  et  Tob* 
tint.  Il  y  resta  quatre  ans  et  prit  ses  degrés  à  l'Age 
de  dix  huit  ans.  Successivement  il  fut  nommé 
mattre  d'école  à  Fordoun ,  professeur  à  l'école  de 
grammaire  latine  d'Aberdeen ,  et  professeur  de 
philosophie  au  collège  Marschal.  La  douleur  qu'il 
ressentit  de  la  perte  de  deux  fils,  dont  l'un  mourut 
en  1790,  Agé  de  vingt-deux  ans,  et  le  second 
en  1796 ,  Agé  de  quinze  ans ,  altéra  sa  santé  et  le 
fit  se  retirer  entièrement  du  monde.  Dans  les  trois 
dernières  années  de  sa  vie,  il  ne  sortit  point  de 
sa  chambre  et  presque  pas  de  son  lit.  Il  est  mort 
le  8  août  1803.  Bealtie  est  auteur  de  deux  ou- 
vrages qui  concernent  la  musique-;  l'un  est  inti- 
tulé :  Essay  on  poetry  and  music,  as  they 
qffeet  the  mind,  dont  la  première  édition  parut 
à  Edimbourg  en  1762,  in-8''.  On  en  a  une  bonne 
traduction  française  sous  ce  titre  :  Essai  sur  la 
poésie  et  sur  la  musique,  considérées  dans  les 
élections  deVàme;  Paris,  an  vi  (1797),  in-8». 
Le  second  ouvrage  de  BeatUe  est  son  Essai  sur 
la  TMture  et  VimmutabilUé  de  la  vérité  (Es-  ' 
sa§08  on  the  nature  and  immutability  of 
trtmth,  etc.,  in-4''),  auquel  il  dut  principalement 
sa  réputation.  La  première  dissertation  traite  9Pé- 
cUleoaent  de  la  musique.  Une  traduction  alle- 
maade  decesdeux  essais  aparuà  Leipsick  en  1799, 
in-B®.  Forkel  en  a  donné  une  analyse,  dans  sa 
Bibliothèque  critique  de  musique,  t  Il,pw  341- 
365.  Une  édition  de  ces  deux  ouvrages,  réunis  à 
qnelqoes  autres,  a  étéV^^Hée  à  Edimbourg, 
en  1776.  Absolument  ignorant  sur  le  mécanisme 
dn  Tart,  Beatlie  émet  cependant  quelques  vues 
asaez  fines  en  parlant  de  la  musique;  il  a  du 
flioins  le  mérite  de  ne  pas  répéter  tous  les  lienx 


communs  qui  ont  été  débités  sur  ce  sujet  par  le» 
philosophes  de  tous  les  âges,  et  d'avoir  vu  (|ue  la 
musique  n'est  pas  essentietlemeut  un  art  imilatif. 
M.  Forbe  a  publié  à  Edimbourg  en  1806  :  ilc- 
count  of  the  life  and  writings  of  ir  James 
Beattie  (Histoire  de  la  vie  et  des  écrits  de  Jac- 
ques Beattie),  2  vol.  in-4*. 

BEAUGHAMPS  (  Pibrbb-François  GO- 
DARD DE),  littérateur  médiocre,  né  à  Paris 
vers  1689,  est  mort  dans  cette  ville  en  1761.  On  a 
de  lui  deux  ouvrages  intitulés  :  1*  Recherches  sur 
les  théâtres  de  France,  depuis  1161  Jusqu'à 
présent;  Paris,  1735,3  vol.  in-12.  —  î»  Biblio- 
thèque  des  théâtres ,  contenant  le  catalogue 
alphabétique  des  pièces  dramatiques,  opéras 
parodiés  et  opéras  comiques,  le  temps  de  leur 
représentation ,  at^ec  des  anecdotes  sur  les  piè- 
ces, les  auteurs,  les  musiciens  et  les  acteurs; 
Paris ,  1746. 

BEAUJOYEUX.  Voyez  BALTAZARrai. 

BEAULAIGNE  on  BAULÈGNE  (BARTHé- 
LEMi),  musicien  français,  était  enfant  de  chœur  à. 
la  cathédrale  de  Marseille  en  1559 ,  lorsqull  dédia 
à  la  reine  Catherine  de  Médicis  des  Mettez  mis 
en  musique  à  quatre  parties ,  qui  forent  impri- 
més à  Lyon  par  Robert  Granjon  (voyez  ce  nom), 
avec  des  caractères  d*un  genre  nouveau  gravés 
par  ce  typographe,  in- 12  obi.  Beaulaigne  a  publié 
un  second  ceovre  dans  la  même  année ,  composé 
de  Chansons  nouvelles  mise$  en  musique  à 
quatre  parties  et  en  quatre  livres  ;  Lyon,  chez 
le  même  imprimeur,  in- 12  obi.  On  trouve  quel- 
ques motets  de  ce  musicien  dans  le  Thésaurus 
musictis,  publié  à  Cluremberg,  en  1564. 

BEAULIEU  (EusTACBE  ou  Hditacbs  db),. 
poète  et  musicien,  né  à  Amiens,  vivait  en  13oo. 
On  a  plusieurs  chansons  notées  de  sa  composi- 
tion. 

BEAULIEU ,  musicien  de  la  chambre  de 
Henri  III,  roi  de  France,  vers  1580,  a  composé 
une  partie  de  la  musique  du  ballet  dontBaltaza- 
rini  avait  fait  le  programme,  pour  les  noces  du 
ducdeJoyeuse  et  qui  a  été  publié  sous  le  titre  de 
Ballet  comique  de  la  royne,  fait  aux  nopces 
de  monsieur  le  Duc  de  Joyeuse  et  mademoy- 
selle  de  Vaudemont  sa  sceur  à  Paris,  par 
Adrian  le  Roy.  Robert  Ballard,  et  Mamert 
Pâtisson,  imprimeurs  du  Roy.  1583,  in-4*. 
Celte  nuisique  est  assez  purement  écrite.  Beau- 
lieu  avait  en  pour  collaborateur  Salmon,  autre 
musicien  de  la  cour  de  Henri  III,  dans  la  com- 
position de  cet  ouvrage.  Il  y  a  lieu  de  croire  que 
ce  musicien  est  le  même  que  Lambert  de  Beau- 
liêu  dont  il  est  parlé  dans  une  lettre  de  Temperenr 
Rodolphe  II  à  son  ambassadeur  à  Paris,  Auger 
Busbeck.«  Nous  avons  appru,  dit  ce  prince. 


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384 


BEAULIEU 


€  que  le  roi  de  France,  morde  puis  peu  de  temps, 
«  avait  à  son  service  un  bassiste  d^une  voix  ad* 
«  mirable  et  qui  s'accompagnait  sur  le  luth , 
«  nommé  Lambert  de  Beaulieu.  Nous  vous  prions 
n  de  Taire  des  recherches  pour  découvrir  cet 
«  homme  et  de  l'engager  pour  notre  cour  à  des 
«  conditions  honnêtes  et  justes.  >  (V.  DM  Ro- 
dolphï  II,  imp.  EpUtolx  ineditx,  p.  210.)  La 
conjecture  formée  d'après  cette  lettre  est  rendue 
vraisemblable  par  ce  que  dit  Balthazar  de  Beau- 
joyeux  dans  sa  description  du  Ballet  comique  de 
la  Royne  (p.  le)  :  «  Au  deçà  et  delà  de  leurs 
«  queues  (des  chevaux  marins)  estoyent  deux 
m  autres  chaires,  en  Tune  desquelles  s'asseoit  le 
«  sieur  de  Beaulieu,  représentant  Glaucus,  appelé 
«  par  les  poètes  dieu  de  la  mer  :  et  en  l'autre  la 
€  damoyselle  de  Beaulieu  son  espouse ,  tenant  un 
K  luth  en  sa  main ,  et  représentant  aussi  Téthys, 
«  la  déesse  de  la  mer ,  etc.  »  Or  le  chant  de 
Glaucus,  qui  est  à  la  page  19,  est  écrit  pour  une 
iMsse.  D'après  cela  il  est  prësumable  que  le  vé- 
ritable nom  de'Beaulieu  était  Lambmrt ,  et  que, 
suivant  un  ancien  usage  qui  subsistait  encore  au 
seizième  siècle,  un  le  désignait  par  celui  du  lieu 
de  sa  naiHsance. 

BEAULIEC  (EosTORGou  Hector  de),  né 
dans  un  village  du  Limousin,  dont  il  prit  le  nom, 
avait  appris  la  musique  dans  son  enfance;  ayant 
pei:da  ses  parents  fort  jeune,  il  trouva  des  res- 
sources dans  cet  art.  Il /ut  d'abord  organiste  de 
la  cathédrale  de  Lectoure,  en  Gascogne;  puis  il 
s'attacha  comme  musicien  à  une  troupe  de  comé- 
diens ambulants.  On  sait  qu'il  était  à  Lyon  en  1636; 
peu  de  temps  après,  il  quitta  les  comédiens  et  se 
fit  prêtn*  catholique  ;  mais,  ayant  embrassé  les  opi- 
nions de  Calvin ,  il  se  retira  à  Genève  et  devint 
ministre  réformé.  Beaulieu  a  mis  en  musique  an 
recueil  de  chansons,  qui  a  été  imprimé  sous  le  ti- 
tre de  Chrétiennes  réjouissances,  1 646,  in-8*.  On 
ignore  l'époque  de  sa  mort,  mais  il  parait  par  la  date 
(fon  de  ses  ouvrages  qu'il  vivait  encore  en  1665. 

BEAULIEU  (MARiE-DésmA  MARTIN),  com- 
positeur, écrivain  sur  la  musique,  est  né  à  Paris 
le  11  avril  1791.  Bien  que  le  nom  de  sa  famille 
soit  Martin,  il  est  plus  généralement  connu  sous 
celui  de  Beanlieu.  Son  père,  ofQcier  d'artillerie 
était  de  Niort  (Deux-Sèvres),  où  sa  famille  avait 
figuré  dans  les  fonctions  municipales  pendant  plus 
d'un  siècle.  Retiré  depuis  longtemps  dans  cette 
ville,  M.  Martin-Beaulieu  lui-même  y  occupe  une 
position  analogue.  A  l'ftge  de  sept  ans  et  demi  il 
reçut  les  premières  leçons  de  musique  d'un  mu- 
sicien nommé  Damé  :  quelques  mois  après  il 
commença  l'étude  du  violon  sons  la  direction 
d'Alliaume,  élève  de  Berthaume  et  bon  artiste  que 
J'ai  connu'  dans  la  position  de  premier  alto  au 


Théâtre  Italien.  Plus  tard,  M.  Beaulieu  reçut  pen- 
dant plusieurs  années  des  leçons  de  Rodolphe 
Kreutzer.  A  l'âge  de  quatorze  ans  le  désir  décom- 
poser s'étant  emparé  de  lui ,  son  père  le  confia 
aiM  soins  de  Benincori  (Voyez  ce  nom),  qui  lui 
enseigna  pendant  trois  ans  les  éléments  de.  l'ait 
d'écrire.  Ayant  appris  que  son  élève  était  deslioé 
à  prendre  part  au  concours  de  l'institot  pour  le 
grand  prix  de  composition,  Benincori  conseilla 
de  le  rapprocher  d'un  compositeur  dont  la  répu- 

!  tation  fût  mieux  établie  en  France  que  la  sienne; 

I  le  père  du  jenne  Beaulieu  repoussa  d^abord  cette 

I  proposition;  mais' Benincori  insista,  et  VaM 
Roze  fut  le  maître  qu'on  choisit.  Le  pauvre  abbé, 

I  excellent  homme  d'ailleurs,  et  qui  n'était  pas 
dépourvu  de  mérite ,  ne  convenait  guère  pour  te 
but  qu'on  se  proposait  :  lui-même  le  sentit  bien- 
têt  et  conseilla  de  demander  à  MéhuI  l'admission 
du  jeune  artiste  dans  son  cours  de  composition  : 
il  y  remplaça  Blondeau  qui  Tenait  de  se  rendre 
à  Rome  comme  pensionnaire  du  gouvernement 
M.  Beaulieu  suivit  les  leçons  du  maître  célèbre 
pendant  trois  années  :  Cesl  là,  dit-il  lui-même, 
que  f  acquis,  non-seulement  la  plus  grande 
partie  de  ce  que  je  sais  dans  la  science  du  coM' 
trepoint  et  de  la  fugue,  mais  encore  ce  que 
fai  pu  apprendre  et  mettre  en  pratique  rela- 
tivement à  la  philosophie  de  Part  musical. 
Au  mois  de  septembre  1809  il  obtint  au  concours 
de  l'Institut  le  l**"  second  grand  prix  de  compo- 
sition, et  le  premier  grand  prix  loi'  fut  décerné 
dans  l'année  suivante.  MéhuI ,  par  alTeclion  poor 
son  élève ,  ne  voulut  pas  le  lais-ser  partir  Immé- 
diatement pour  lllalie ,  afin  de  lui  faire  redou- 
bler son  cours  de  contrepoint  poar  compléter 
son  éducation  d'artiste.  Cette  circonstance  dé- 
cida dn  reste  de  la  vie  de  M.  Beaulieu.  A  la  fin 
de  Tannée  1810,  après  l'exécution  de  sa  canfife 
couronnée,  son  père  l'avait  conduit  à  Niort, 
dans  sa  famille.  Quoique  bien  jeune  encore,  il  y 
forma  des  projets  de  mariage  qui  se  sont  réalisés 
plusieurs  années  après  et  l'ont  fixé  dans  cette 

.  ville.  M.  Beaulieu  n'alla  donc  point  en  Italie; 
mais  bien  qu'il  ne  profitât  pas  des  avantagea  de 
la  pension  du  gouvernement,  il  ne  se  conforma 
pas  moins  aux  prescriptions  du  règlement  imposé 
aux  élèves  pensionnaires  :  en  1813,  il  envoya  à 
l'Académie  des  beaux*arts  de  riostitiit  on  Jfi- 
serere  à  quatre  voix;  en  1813,  un  Laudate  à 
deux  choMirs,  et  une  cantate  de  Sapho  avec 
chœur;  enfin,  en  1814,  un  Domine salpum  à 
cinq  voix.  De  plus,  i^>rès  la  mort  deMéliui, 
M.  Beaulieu  composa  nne  messe  de  Requiem  on 
son  honneur,  qui  fut  aussi  envoyée  à  riostitiity 

et  sur  laquelle  un  rapport  a  été  feit  à  l'Académie 

.  des  beanx-arti. 


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BEAUUEU 


386 


Fixé  à  Niort ,  jl  forma  chez  loi  des  ftëances  de 
quatuors  et  parvint,  en  1829,  à  organiser  une 
société  philharmonique.  Rien  de  semblable  n'avait 
jamais  existé  dans  cette  ville;  car,  il  laut  bien 
le  reconnaître ,  si  Paris  Tut  longtemps  le  centre 
des  arts,  par  la  réunion  des  liommes  distingués 
de  toute  l'Europe,  la  France,  à  Texception  de 
quelques  provinces  et  d'un  très-petit  nombre  de 
grandes  villes,  a  été  longtemps  le  pays  le  plus 
arriéré  pour  la  musique.  Les  départements  du 
centre  et  de  l'Ouest  pariiculièrement  étaient  en 
quelque  sorte  à  Tétat  sauvage,  sons  le  rapport 
de  cet  art,  il  y  a  moins  d'un  demi- siècle.  Ce  fut 
cet  état  de  choses  qui  inspira  à  M,  fieauli«u  le 
dessein  de  former  une  grande  association  musi- 
cale dans  ces  provinces  :  il  lui  fallut  du  courage 
et  de  la  persévérance  pour  triompher  de  tous 
les  obstacles  que  rencontra  ce  proj«*t;  mais, 
enfin,  en  1835,  V Association  musicale  de  l* Ouest 
fut  fondée,  poniposée  des  départements  des 
DeËtX'Sèvres ,  de  la  Vienne ,  de  la  Charente- 
Inférieure,  de  la  Charente,  de  la  Baute» 
Vienne  et  de  la  Vendée,  elle  n'a  cessé  dVxis- 
teret  de  fonctionner  chaque  année,  sauf  en  1848  et 
1849,  et  tour  à  tour  Niort,  Poitiers,  la  Hoclielle, 
Angouléme,  Limoges  et  Rochefort  ont  été  le  siège 
de  grandes  fêtes  musicales  dans  lesquelles  les 
compositions  classiques  les  plus  Importantes  ont 
été  rendues  avec  des  progrès  remarquables.  Cette 
institution  est  la  seule  en  France  qui  ait  une 
existence  permanente  :  elle  est  aussi  la  seule  qui 
ne  recule  pas  devant  Text^cution  complète  des 
plus  grands  ouvrages.  C'est  ainsi  que  le  Paulus 
et  VElie  de  Mendeissohn  ont  été  entendus  en 
entier  à  la  Rochelle  longtemps  avant  qu'on  ne 
songeât  à  en  laire  di*s  essltis  partiels  à  Paris. 
M.  Beaulieu  est  resté  l'&me  de  l'association,  après 
en  avoir  été  le  créateur  :  son  nom  y  est  intime- 
ment attaché,  et  son  souvenir  sera  impérissable 
dans  l'avenir  chez  les  artlKtes  et  les  amateurs 
de  musique  de  cette  vaste  contrée. 

Comme  compositeur,  comme  écrivain  sur  Part, 
M.  Beaulieu  n'est  pas  moins  estimé  que  comme 
organis4iteur  et  directeur  de  fêtes  musicales.  Sa 
messe  de  Bequiem,  composée  pour  honorer  la 
mémoire  de  Méhul,  a  été  exécutée  en  1840  à 
l'église  de  la  Sorbonne ,  avec  b  coopération  de 
l'orchestre  de  là  Société  des  concert^,  du  Conser- 
vatoire et  des  artistes  les  plus  distingués  ;  elle-a 
laissé  parmi  eux  les  meilleurs  souvenirs.  Dans 
les  années  1842,  1844  et  18se,  M.  Beaulieu  a 
donné  dans  la  salle  de  Herz,  et  dans  la  salle 
Bonne-Nouvelle ,  à  Paris .  des  matinées  et  soirées 
de  musique  dans  lesquelles  il  a  fait  entendre  ses 
oratorios  r Hymne  du  Matin  et  C Hymne  de  la 
fiuit,  paroles  de  M.  de  Lamartine,  ainsi  que 


divers  fragments  de  ses  autres  ouvrages.  Les 
journaux,  notamment  la  Gazette  musicale,  ont 
accordé  beaucoup  d'éloges  à  ces  compositions. 
En  1846 ,  une  messe  solennelle  du  même  artiste 
a  élé  exécutée  à  t'église  Saint- Eustache,  et  en 
1851  une  deuxième  exécution  de  sa  messe  de  Re- 
quiem a  été  faite  dans  t'églisede  Saint-Roch ,  en 
mémoire  de  R.  Kreutzer,  et  au  profit  de  l'As-  ' 
sooiatlon  des  musiciens.  Parmi  les  compositions 
les  plus  importantes  de  M.  Beaulieu ,  on  remar- 
que :  1*  Miserere  à  quatre  voix,  solos  et  chœur 
(1812).  —  2"  Sapho,  scène  lyrique,  solo  et 
chœur  (1813).  —  8*  Laudate  Dominum,  à  deux 
chœurs  (1813).— 4**  Domine saluum  à  cinq  v(hx, 
solos  et  cliœurs  (1814).  —  5*  Jeanne  d*Àrc, 
cantate,  voix  seule  (1817).  —  G*  Messe  de  Re- 
^tftem à  quatre  voix,  solos  et  chœurs  (18i9). — 
7*  Anacréon^  opéra,  paroles  de  Gentil  Bernard. 

—  8*  Sixième  Ode  sacrée  de  J.-B.  Rousseau, 
solos  et  chœur  (1828).  —  9®  Quinzième  Ôde 
sacrée  de  J.-B.  Rousseau,  voix  seule.  — 
10*  Fantaisie  pour  violon,  solo  et  chœurs,  sur  des 
airs  des  Pyrénées.  —  11*  Fantaisie  pour  violon 
solo  sur  des  airs  espagnols.  — 12*  Plusieurs  mor- 
ceaux (  8  numéros)  de  t'opéra  Ninette  à  la  cour, 
de  Favart  (1829).  ^  IS"*  La  Prière  des  mate- 
lots, morceaux  d'ensemble,  solos  et  cliœars 
(1831)«  — 14*  Psyché  et  l'Amour,  scènes,  solos 
et  chœur,  paroles  de  P.  Corneille  (1833).  — 
15*  Fête  t>achique,  scène,  ténor  solo  et  chœur 
(18:^5). — 16"  Hymne  pour  la  première  communion, 
morceau  d'ensemble,  solos  et  chœur  (1840).  — 
17**  V Océan,  morceau  d'ensemble,  solos  et 
chceiir  (1841).  18*  V Hymne  du  matin,  ora- 
torio (1843).  —  19*  Messe  solennelle  à  quatre 
voix ,  solos  et  chœurs  (1845).  —  20*  Vlmmor-  , 
talité  cff rdnte, oratorio (1861).— 21* L'If ymne 
de  la  nuit,  oratorio  (185t).  —  22*  Jeanne 
d'Are,  grande  scène  lyrique  en  deux  parties 
(185S).  —  23*  Messe  à  trois  voix  avec  accom- 
pagnement d'orgue  (1853).  —24**  Philadelphie, 
0{)éra  en  1  acte  (1855).  -*  25*  Un  assez  grand 
nombre  d'airs  détachés,  chœurs  avec  ou  sans 
accompagnement,  morceaux  à  deux  et  un  plus 
grand  nombre  de  voix;  nocturnoa,  mélodies, 
romances. 

£crit<t  de  M.  Beaulieu  :  l*  Du  Rhythme,  des 
effets  quHl  produit  et  de  leurs  causes.  Parig» 
Dentu;  Niort,  Robin,  1852,gr.in-8*  de  105  pages. 

—  2**  Mémoire  sur  ce  qui  reste  de  la  musique 
de  randenne  Grèce  dans  les  premiers  chants 
de  P Église.  (Lu  à  l'Académie  des  beaux-arts, 
dans  sa  séance  du  31  mai  1852.)  Niort,  impri- 
merie de  L.  Favre,  gr.  in-8*  avec  10  pages  de 
musique.  —  3*  Mémoire  sur  le  caractère  que 
doit  avoir  la  musique  d'église,  et  sur  les 


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BEAUUEU  —  BEAUPLAN 


éléments  de  Cari  mutieal  qui  constituent  ee  ea- 
raeière.  (Lu  à  J' Académie  des  beaux-arts. dans 
sa  séance  du  17  avril  1858).  Paris,  imprimerie 
de  N.  Chaix,  gr.  in-S"*.  M.  Beaulieu  est  corres- 
pondant de  rAcadémie  des  beaux-arts  de 
l'Institut. 

BEACJMAVIELLE  (...).  bassc^taiUequieut 
beaucoup  de  réputation  à  l'Opéra ,  lorsque  Lalii 
«n  avait  l'entreprise  :  ce  ne  fut  pas  cependant  ee 
célèbre  compositeur  qui  le  fit  Tenir  de  Languedoc, 
«omme  Tassure  le  président  de  Pfoinville  dans  son 
Histoire  de  VOpéra  (t.  II,  p.  54),  et  -comme 
je  rai  dit,  d'après  lui,  dans  la  1'*  édition  de  la 
Biographie  universelle  des  Musiciens  (t.  II, 
art.  Bbjlijiiaviellb).  Perrin,  qui  obtint  le  premier 
priviléf^e  de  l'Opéra  en  1669,  et  s^associa  avec 
€ambert  {voy.  ce  nom),  pour  la  composition  de 
la  musique,  et  avec  le  marquis  de  Sourdeac  pour 
les  machines,  fit  venir  Beaumavielle  de  Toulouse, 
«n  167e,  avec  d'autres  musiciens,  pour  former  la 
troupe  de  son  théâtre,  dont  l'ouverture  eut  lieu 
au  mois  de  mars  1671,  par  la  pastorale  intitulée 
Pomone.  Les  autres  acteurs  étaient  Bossignol, 
autre  basse-taille,  Cledière  et  Tbolet,  haute- 
contres  ou  ténors  aigus,  et  Miracle,  ténor  grave. 
Tous  étaient  des  chantres  de  paroisse  ;  mais  Beau- 
mavielle avait  la  figure  agréable,  la  voix  fort 
belle,  et  mettait  beaucoup  d*inteltigence  et  d'ex- 
pression dramatique  dans  son  jeu.  Après  que  Lulii 
eut  enlevé  à  Perrin  son  privilège ,  Beaumavielle 
entra  dans  la  troupe  du  nouvel  Opéra.  Il  ne  sur- 
vécut pas  longtemps  à  ce  musicien  célèbre,  car 
il  mourut  à  Paris,  en  1688.  Ce  fut  Tliévenard 
(voy.  ce  nom)  qui  le  remplaça  à  POpéra. 

BEAUMESNIL  (Heur ieitb- Adélaïde  VIL- 
.  LARD  DE;,  née  le  31  août  1758,  débuta  àl'Opéra 
dans  Silvie,  le  27  novembre  1766,  et  fut  reçue 
peu  de  temps  après.  Les  opéras  de  Castor  et 
PoUux  îXdilphigénie  en  Aulide  furent  ceux  où 
elle  brilla  le  plus.  Elle  se  retira,  avec  une  pension 
de  1,500  francs,  le  1^'  mai  1781.  Peu  de  temps 
après,  elle  devint  la  femme  de  Philippe,  acteur 
de  la  Comédie  Italienne.  Elle  était  bonne  musi- 
cienne et  avait  appris  Tharmonie  et  Taccompa- 
gnement  sous  la  direction  de  Clément.  On  lui  doit 
la  musique  des  Saturnales^on  TibuUeet  Délie, 
des  Fêtes  grecques  et  romaines  qu'on  repré- 
senta à  rOpéra  en  1784.  Elle  avait  écrit  aussi 
Anacréon;  mais  cet  ouvrage  n'a  jamais  été  repré- 
senté. Ellp  est  morte  à  Paris  en  1813. 

BEAUMONT  (Messire  Gilles  ,  comte  de), 
cliambrier  de  France,  épousa  en  premières  noces 
Gertrude,  fille  aînée  de  Raoul  de  Soissons,  et 
d'Alix  de  Dreux.  Il  mourut  en  1220.  On  trouve 
une  chanson  notée  de  sa  composition  dans  un  ma- . 
auscrit  de  la  Bibliothèque  impériale  coté  n'  7222. 


BEAUMONT  (Phançou  ^b),  éerivaii  liran- 
çais  fixé  en  Italie ,  est  auteur  de  plnsleiirs  ou- 
vrages an  nombre  desquels  on  remarqoe  :  MÊe- 
fnoria  sopra  Zanto,  Aristosseno  e  Stesicoroi 
Païenne,  1835,  in-g*.  Cet  écrit  n'eeC  pas  i 
intérêt  poor  riiistoire  delà  nrasique. 

BEAUMONT  (SAunua  de).  On 
sous  ce  nom  nn  opuscule  intitulé  :  Lettre  nr  ta 
musique  ancienne  et  moderne;  Paris,  1743, 
in-l  2.  Bans  cette  brochure  il  est  ptrttcalièrement 
traité  de  Topera,  et  la  musique  de  Rameau  y  est 
sacrifiée  à  celle  de  LuIli.  L'auteur  de  cet  écrit  ébit 
né  dans  la  province  de  Normandie ,  et  frère  d*aix 
ecclésiastique  du  diocèse  de  Rouen ,  de  qui  Vam 
a  quelques  ouvrages  médioms  de  littérature  et 
d'histoire. 

BEAUPLAN  (  AnADéE  i^),  dont  le  nom  vé- 
ritable était  Mousseau ,  était  fils  d'un  maître 
d'armes  des  enfimts  de  France.  Il  naquit  en  1790 
dans  une  petite  terre  près  de  Chevreuse,  à  quatre 
lieues  de  Paris ,  laquelle  appartenait  à  sa  mère. 
C'est  de  cette  propriété,  nommée  Beauplan, 
qu'Amédée  Rousseau  a  pris  le  nom  sous  lequel  ii 
s'est  fait  une  certaine  réputation  de  musicien  et 
de  littérateur.  Ses  premières  années  furent  mar- 
quées par  de  tristes  événements  ;  car  son  père 
fiérit  sur  Péchafaud  révolutionnaire;  ses  tantes* 
M"<  Campan  et  M»*  Auguier,  toutes  deux  atta- 
chées au  service  de  la  reine  Marie- Antoinette , 
furent  persécutées  sous  le  règne  de  la  Terreur,  el 
Mb«  Auguier,  sur  le  point  d'être  arrêtée,  se  donna 
la  mort  en  sautant  par  une  fenêtre  (i).  L'édoca- 
tion  musicale  de  Reauplan  fut  assez  faible;  mais 
l'instinct  lui  tenait  lieu  de  savoir.  Il  trouvait, 
presque  sans  les  cheiQpher,  des  mélodies  gracieuses 
qui  ont  Dût  la  fortune  de  quelques-unes  de  ses 
romances  et  qui  ont  rendu  son  nom  populaire. 
Homme  du  monde  et  doué  d'un  esprit  agréable, 
il  était  rectierclié,  fêté  dans  les  salons;  partani, 
il  lui  restait  peu  de  temps  pour  travailler.  De  là 
vient  qu'avec  des  idées  charmantes  et  (aciles,  il 
a  fait  peu  de  chose.  D'ailleurs  peu  constant 
dans  ses  goûts  il  caressait  tour  à  tour  la  ma- 
sique ,  la  peinture ,  les  lettres ,  écrivait  des  co- 
médies, des  vaudevilles,  des  opéras  comiques, 
des  romans  et  des  fables.  Mais  de  tout  cela  il 
ne  reste  guère,  et  ses  meilleurs*  titres  au  soh- 
veuir  de  la  postérité  seront  toujours  ses  ro- 
mances. Bonheur  de  se  revoir,  V ingénue,  le 
Pardon,  Taisez-vous,  et  le  ravissant  nocturne 
Dormez,  mes  chères  amours»  que  toute  la  France 
a  chantée  En  1830,  Amédée  de  Beauplan  eut  la 
fantaisie  de  travestir  en  opéra  comique,  sous  le 

(1)  Oa  Mit  que  la  seconde  flUe  de  eette  dane ,  ooitsiiie 
d'Amedée  de  Beauplan,  devint  la  1 
Key,  prince  de  la  Moskowa. 


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BEAUPLAN  —  BECCATELLl 


287 


fUnàûl'Amazonef  on  TaiMleTille  jooë  quelques 
années  eupanifant  sons  celui  dn  Petit  dragon 
de  VineennêM,  Sa  pertitlott  avait  été  arrangée  par 
un  liomnie  dn  ni^iery  mais  elle  n*en  parut  pas 
Bieilleiire.  L^ouvrage,  représenté  le  15  noTembre, 
B*eul  que  deux  représentatiotts.  Cet  échee  décoo* 
ragea  d'abord  Beeuplan;  mais  en  1S4&,  il  tenta 
on  nouvel  esaai  à  f  Opéra-Comiqne  dans  nn  ou- 
vrage en  un  aele intitulé:  Le nutri  au bal^  dont  il 
avait  tâdaé  eette  fois  de  fkire  seul  la  musique  : 
«elle  noQveHe  production  ne  Técut  pas  plus  que 
la  première.  Amédée  deBeanplan  est  mort  à  Paris 
le  24  décembre  185S,  à  l'âge  de  soixante-trois 
ans. 

BEAUPUI  (....),  fiimense  haute-contre  de 
f  Opéra,  sous  radministration  de  LuUi,  était  élève 
de  ee  grand  musicien ,  et  débuta  en  1672.  On 
ignore  l'époque  de  sa  mort. 

BEADVARLET  -  CHARPENTIER 
<JtAM- Jacques),  né  à  Abbeville,  en  1730,  était 
ofganiste  à  Lyon  lorsque  Jean-Jacques  Rousseau, 
passant  par  cette  ville ,  Tentendît  et  le  rélicita  sur 
ses  talents,  qu'il  Jugea  dignes  de  la  capiUle.  M.  de 
Montaxet,  archevêque  de  Lyon  et  abbé  de  Saint- 
Victor  de  l'aris,  lui  fit  donner  l'orgue  de  cette 
abbaye ,  dont  il  vint  prendre  possession  en  1771 . 
Daquin  étant  mort  l'année  suivante,  un  concours 
fet  ouvert  pour  lui  donner  un  successeur  dans 
t'emploi  d'organiste  de  Saint-Panl  :  Charpentier, 
qui  s'y  présenta,  l'emporta  sur  tous  ses  rivaux 
at  fut  nommé.  11  Ait  aussi  t'un  des  quatre  orga- 
nistea  de  Notre-Dame.  Son  sort  était  fixé  de  la 
manière  la  plus  brillante,  lorsque  la  subrersion 
du  culte  cathoHqne  le  priva  de  ses  places  d'orga- 
niste de  Saint-Paul  et  de  Saînt-Yictor,  en  1793  ; 
lechagrin  qu'il  enconçnt  le  conduisit  au  tombeau, 
au  mois  de  mai  1794.  Après  la  mort  d'Armand- 
Lonia  Couperin,  Charpentier  fut  considéré  géné- 
ralement comme  le  plus  habile  organiste  rrançals; 
cependant  on  ne  trouve  point  dans  ses  ouvrages 
de  quoi  justifier  cette  réputation.  Les  plus  connus 
«ont  :  —  t*  i>ièoes  d'orgue;  Paris,  in-fol.;  -^ 
T  Sonates  de  clavecin ,  op.  2  et  8  ;  —  3*  Airs 
variée  pour  piano ,  op.  5  et  12  ;  —  4*  Fugues 
pour  l'orgue,  op.  6  ;  —  5*  Trois  Magnificat  pour 
l'orgve,  op.  7,  in-foi.  oU.;  —  e*  Deux  con- 
certoa  pour  clavecin,  op.  10.  Son  Journal  d'orgue, 
qui  parut  en  1790  (Paris,  Le  Doc),  est  composé 
de  donne  numéros,  dont  voici  l'indication  :  — 
1*  Messe  en  mi  mineur;  —  2*  Six  fugues;  — 
3"  Deux  Magnificat;  —  4*  Messe  en  ré  mineur  ; 
—  5*  Quatre  hymnes  pour  la  Cireoncision ,  l'E- 
piphanie, la  Purification  et  l'Annonciation;  •— 
6*  Messe  royale  de  Dumont;  —  7*  Quatre  hym- 
nes; —  g*  Plusieurs  proses  pour  les  principales 
(êtee  de  l'année  ;  —  9*  Deux  Magnificat ,  avec  un 


carillon  des  morts  au  Gloria  Patri;  ^  lo*  Messe 
en  sol  mineur;  ^  il*  Deux  Magnificat  où  l'on 
trouve  des  noèls  variés;  —  12*  Trois  hymnes, 
celles  de  Saint- Jean-Baptiste,  de  l'Assomption 
et  de  l'Avent,  avec  quatre  grands  chœurs  pour 
les  rentrées  de  processions^ 

BEAUVARLET  .  CHARPENTIER 
(Jacqubs-Masie),  fils  du  précédent,  est  né  à  Lyon 
le  3  juillet  1766.  Il  eut  pour  maître  de  clavecin 
et  de  composition  son  père,  à  qui  il  succéda 
dans  la  place  d'organiste  de  Saint-Paul,  après  le 
rétablissement  des  églises.  U  a  fait  un  grand 
nombre  de  pièces  de  clavecin  et  d'orgue,  parmi 
lesquelles  on  remarque  :  —  1*  Victoire  de  l'armée 
d'Italie,  ou  bataille  de  Montenotte  ;  Paris ,  1796; 
—  2*  Airs  variés  à  quatre  mains  ponrle  clavecin, 
1799  ;  —  3*  La  baUille  d'Austerlitz,  ISOI»;  — 
4*  La  haUille  d'Iéna,  1607;  —  5*  Méthode  d'or- 
gue, suivie  de  l'office  complet  des  dimanches  et 
d'un  Te  Deum  pour  les  solennités,  etc.,  etc. 
Charpentier  a  donné  aussi  au  théftlre^  des 
Jeunes  Artistes,  en  1802,  Gervais,  ou  le  Jeune 
Aveugle,  opéra  en  un  acte.  Dans  les  dernières 
années  de  sa  vie,  il  fbt  organiste  de  l'église 
Saint-Germain-des-Prés.  Cet  artiste  a  cessé  de 
vivre  au  mois  de  novembre  1834. 

REGGATELLI  (JBAM-FnANçois),  Florentin, 
fut  maître  de  chapelle  à  Prato,  petite  ville  de  la- 
Toscane,  et  mourut  en  1734.  Il  fit  paraître  dans 
le  33*  volume  du  journal  d^  Letterati  d^Halia, 
une  dissertation. sur  un  problème  singulier  qui 
consistait  à  trouver  le  moyen  d'écrire  nn  morceau 
de  musique  pour  des  instruments  aocoidés  de  di- 
verses manières ,  en  sorte  qne  chaque  partie  pût 
être  jouée  aune  cier  quelconque  sans  désignation. 
Ce  morceau  a  pour  titre  :  Parère  sopra  il  pro-  « 
blema  amumieo  :fare  un  concerto  con  péà 
stromenti  diversamente  aceordati,  e  spassare 
la  composisione  per  quaUivoglia  intervallo. 
On  a  aussi  du  même  auteur  :  —  1*  Lettera  cri» 
tico^musica  ad  un  suo  etmieo  sopra  due  d\f' 
HeoUà  nella  facoltà  musica ,  da  un  nu)demo 
autore  praticata.  Dans  le  supplément  du  Journal 
des  Lettrés  d'Italie,  t.  III,  année  1726,  p.  1-55, 
une  critique  de  cette  lettre  parut  sous  ce  titre  : 
Parère  del  sig,  N.  N.  sopra  la  lettera  cri' 
tico-musiea  del  sig.  Giovan  Franeesco  Bec* 
cateUiy  Fiorentino,  Beccatelli  y  fit  une  réponse, 
et  rintîtuia  :  Hisposta  al  parère  serilto  da  N. 
N.  sopra  la  lettera  critico-musica.  Cette  ré- 
ponse fut  insérée  dans  le  même  journal  et  dans  le 
même  Tolume,  p.  67-83.  Une  autre  dissertation 
a  paru  dans  ce  volume  sur  l'usage  dn  bécarre 
dans  la  musique  moderne (Supp^ementt  al  Gior- 
nale  de  Letterati  d'italia,  i.  III,  Venis^  1726, 
in-8*,  p.  492).  Le  père  Martini  possédait  aussi 


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288 


BËCGATELU  —  BÊCHER 


one  Spiegazione  sopra  la  leUera  eritico-mu^ 
siea,  en  manuscrit.  Parmi  les  oayrages  inédits 
de  Beccatelii ,  on  trouve  :  «  t*  Documenti  e 
regole  per  imparare  a  tuonare  il  basse  cor- 
iinuo;  —  2*  Sposizione  délie  musUhedottrine 
degli  antichi  greci  e  lalini;  —  3*  JHvisione 
del  monocorde  seconda  Piitagoraf  e  Tolomeo, 
nei  generi  diatonico ,  cromatico  ed  enarmo- 
mco^Yoy.  Martini,  Slor.  di  mus.,  1. 1,  p. 449. 

BECELLl  (jDLES-CéSÀB),  Httérateor  et 
poète ,  naquit  à  Vérone  en  16ft3.  Après  airoir 
fait  ses  éludes  ctiez  les  jésuites  de  cette  Tille,  il 
entra  dans  leur  société;  mais  en  1710  il  mani- 
festa le  désir  d'en  sortir,  et  il  en  obtint  l'autori- 
sation. Pins  tard  il  se  maria  et  se  livra  à  ren- 
seignement. Il  était  des  Académies  de  Vérone, 
de  Bologne ,  de  Modène,  de  Padoue ,  et  il  four- 
nissait à  toutes  des  mémoires  et  des  dissertations. 
Il  mourut  au  mois  de  mars  1750.  Parmi  ses  nom- 
breui  ouvrages  on  compte  deux  morceaux  re- 
latifs à  TAcadémie  philharmonique  de  Vérone; 
le  premier  a  pour  titre  :  i*  Lesione  nelV  Àca- 
demiaftlarmonica;  Vérone,  1728.  Il  parait  que 
ce  sont  des  lectures  faites  dans  cette  académie 
par  Tàuteur.  Le  second  ouvrage  est  un  dialogue 
intitulé  :  De  jEdUms  Academix  philarmonicx 
VeronensiSf  ejtisdemquemuseo;  Vérone,  1745, 
Mn-4». 

BÊCHE.  Trois  frères  de  ce  nom  étaient  atta- 
chés à  la  musique  du  Roi ,  vers  1750.  L'aîné,  qui 
était  doué  d'une  fort  belle  voix  de  haute-contre, 
était  chanteur  à  la  chapelle  royale;  il  s'est  retiré 
vers  1774 ,  après  plus  de  vingt-cinq  années  de 
service.  Il  était  instruit  dans  tout  ce  qui  concer- 
nait son  art,  et  c'est  en  partie  sur  les  notes  qu'il 
avait  remises  iLLa borde,  que  celui-ci  a  composé 
son  Essai  sur  la  musique.  Le  plus  jeune  fut  un 
des  compilateurs  du  solfège  d^ Italie. 

BÊCHER  (Alfbed* Jules), docteur  endroit 
et  compositeur  de  musique,  naquit  à  Manchester 
en  1804,  de  parents  allemands  qui,  jouissant 
d'une  certaine  aisance,  revinrent  dans  leur  patrie 
et  s'y  fixèrent.  Bêcher,  dès  son  enfance ,  se  livra 
à  l'étude  de  la  musique;  puis  il  suivit  les  cours 
des  universités  de  Heidelberg  et  de  Gœttingoe, 
et  alla  achever  ses  études  de  droit  à  Berlin,  où 
il  obtint  le  doctorat.  Compromis  par  ses  relations 
avec  des  sociétés  démagogiques,  il  subit  une  dé- 
tention de  quelques  mois  dans  une  forteresse; 
mais  aucune  preuve  de  conspiration  n'ayant  pu 
être  fournie  contre  lui ,  il  fut  remis  en  liberté,  9X 
alla  s'établir  à  Elberfeld  comme  avocat  Cepen- 
dant, entraîné  par  sa  passion  pour  la  musique  et 
par  les  bizarreries  de  son  caractère,  il  négligea 
ses  affaires.  Bientôt  abandonné  de  ses  clients,  il 
ne  trouva  plus  d'existence  assurée  dans  cette  ville. 


•t  il  alla  passer  qudques  mois  à  Cologne,  oà  il 
rédigea  un  journal  commercial  qui  n'eut  pas  de 
succès.  Dégoûté  de  cette  entreprise ,  il  alla  s'éta- 
blir à  Dusseldorf ,  s'y  lia  avec  quelques  artistes, 
particulièrement  avec  le  peintre  Grobbe,  et  y  vécut 
dans  une  sorte  d'enthousiasme  que  troublaieat 
quelquefois  les  besoins  de  ta  vie  réelle,  mais  dont 
l'iafluence  se  fit  sentir  dans*queiques-utts  de  tes 
ouvrages.  Un  moment  vint  pourtant  où  des  em- 
barras pécuniaires  l'obligèrent  à  s'éloigpier  d'une 
ville  qui  lui  plaisait,  pour  aller  cberdieraillenrs 
des  moyens  d'existence.  Il  se  dirigea  vers  la  Hol- 
lande :  mais  son  dénûment  était  tel,  qu'il  fut 
très-benreux  de  vendre  la  propriété  d'un  de  ses 
ouvrages  pour  quelques  écus,  à  un  marchand  de 
musique  de  Wésel.  Arrivé  à  La  Haye,  il  y  donna 
des  leçons  de  musique  et  fit  un  court  de  tiiéorie 
de  cet  art  :  mais  peu  satisfait  encore  de  cette 
position,  il  se  rendit  à  Londres  en  I840,  avec 
quelques  lettres  de  recommandation  qui  lui  pro- 
curèrent l'avantage  d'être  atUclié  comme  pro- 
fesseur à  llnstitiition  royale  de  musique.  Les 
cinq  années  qu'il  passa  dan»  celte  grande  ville 
furent  les  plus  heureuses  de  sa  vie.  Parmi  les  re- 
lations qu'il  y  avait  formées  se  trouva  celle  d'un 
riciie  négociant  qui  le  chargea  d'aller  à  Vienne , 
en  1845,  pour  y  suivre  les  détails  d'un  procès 
inoportant  pour  lequel  il  lui  fut  avancé  une  somnne 
assez  considérable.  Béclier  partit  donc  de  Londres 
et  arriva  à  Vienne,  dont  il  ne  devait  plus  sortir. 
En  passant  à  Leipsick',  il  y  avait  vu  Meodel8.M>lia 
qui  lui  avait  donné  quelques  lettres  de  recom- 
mandation à  l'aide  desquelles  il  fut  bien  accueilli 
dans  plusieurs  cercles  d'artistes  et  de  littérateurs. 
Bientôt  attaché  à  quelques  journaux  d'art,  il  se 
fit  remarquer  par  roriginalité  de  sa  critique.  Ce 
fut  aussi  à  cette  époque  que  furent  publiées  ses 
compositions  les  plus  importantes.  Il  venait  de 
faire  paraître  la  deuxième  édition  d'un  écrit  rempli 
d'enthousiasme  sur  le  talent  de  Jâiny  Lind  et  Mir 
sa  vie,  lorsque  la  révolution  populaire  de  Vienne 
éclata  au  mois  de  mars  1848.  Entraîné  par  ces 
circonstances,  qui  d'ailleurs  se  trouvaient  en  har- 
monie avec  ses  sentiments  et  ses  opinions ,  il  de- 
vint un  des  plus  ardents  cliefs  de  la  révolte,  et 
entra  dans  le  comité  central  démocratique  qui 
dirigeait  alors  les  événements.  Avec  la  coopération 
des  chefs  de  clubs,  tels  que  Fauseneau,  Jellineck, 
Stift  et  Kolisch,  il  fonda  le  journal  U  Radical, 
dont  le  premier  numéro  parut  à  Vienne  le  16 
juin  1848 ,  et  qui  ne  cessa  qu'à  la  prise  de  Vienne 
par  les  troupes  impériales.  Jusqu'au  dernier  mo- 
ment, il  combattit  avec  énergie  dans  les  rangs 
de  la  garde  mobile,  excitant  toute  la  population 
de  Vienne  à  une  résistance  désespérée.  Arrftté 
quelques  jours  après  la  prise  d'assaut  de  oeCIn 


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BECHER 


289 


ville,  il  fut  traduit  devant  un  conseil  de  guerre 
qai  le  condamna  à  la  peine  de  mort,  le  22  no- 
Tembre.  Cette  sentence  Tut  exécutée  le  lendemain» 
et  Bêcher  lut  fusillé  avec  Jellineck  et  quelques 
autres  cbefs,  dans  les  fossés  de  la  ville ,  hors  de 
la  Porte-Neuve  de  Vienne.  Ainsi  périt  à  l'âge  de 
4uaraDte*qnatre  ans  un  homme  qui  aurait  pu  se 
faire  un  nom  honorable  dans  son  art,  si  ses  pas- 
sions ne  l'eussent  pas  souvent  jeté  dans  des  voies 
opposées  au  but  quMI  voulait  atteindre.  Son  ami, 
M.  Walter  de  Gœthe,  nous  a  révélé  le  secret 
motif  des  violences  où  Bêcher  s*est  laissé  entraîner, 
par  ces  paroles  tirées  d^une  touchante  élégie  : 
«  Infortuné  !  ce  qui  t'enflammait  le  cœur,  ce  n'é- 
«  tait  point  l'amour  de  la  liberté ,  comme  tu  le 
«  pensais  dans  ton  aveuglement  ;  c'était  reffer- 
«  v««oence  de  tes  passions;  tu  te  laissas  entraîner 
«  par  la  plus  misérable  de  toutes,  par  la  vanité! 
«  Tu  voulais  à  tout  prix  sortir  de  Tobscurité; 
A  tu  voulais  briller  ;  au  lieu  de  souffrir,  tu  vou- 
«  Uis  dominer;  ce  qu'il  te  fallait ,  c'était  de  l'ad- 
«  miration,  une  foule  attentive  ....  »  Plus  loin, 
M.  de  Gœtlie  apprécie  le  talent  de  Bêcher  en 
tenues  correspondants  à  ceux-ci  :  «  CTest  dans 
«  les  quatuors  de  Bêcher,  et  non  dans  le  déver- 
«  gondage  de  son  journal,  que  nous  devons  cher- 
«  cher  (nons  autres  artistes  du  moins)  la  profes- 
«  sien  de  foi  de  son  àme.  Or,  dans  ces  quatuors, 
«  malheureusement  inédits,  Bêcher  nous  a  laissé 
«  an  solide  et  superbe  édifice ,  dont  ses  compo- 
«  sitions  de  moindre  étendue  représentent  en 
«  quelque  sorte  l'ornementation  fantastique.  Bé- 
«  cher,  je  le  dis  dans  la  plus  intimé  conviction, 
<c  nous  a  révélé  un  riche  trésor  dans  ses  qua- 
«  tours  :  la  profondeur  du  sentiment,  Télan 
«  vigoureux  de  la  petisée,  la  connaissance  vrai- 
M  ment  prodigieuse  de  tous  les  effets  dont  les 
«  instruments  à  cordes  sont  susceptibles ,  voilà 
«  des  qualités  qu'on  ne  peut  lui  contester,  et  qui 
«  font  pardonner  quelques  longueurs  et  des  pas- 
«  sages  entacliés  do  recherche  et  d'alTectation. 
«  yn  jour  ses  compositions  seront  aimées  et  ad- 

•  mirées,  à  moins  qu'elles  n'aient  le  sort  de 
«  beaucoup  d^autres  érainentes  productions  d'ar^ 
«  tistes  allemands,  et  qu'elles  ne  disparaissent 
m  à  jamais  dans  les  cavités  poudreuses  d'une  ar- 
«  nooife. 

«  Que  de  belles  choses  ne  devons-nous  pas  à 
«  Bêcher  !  et  que  de  chef^-d'œuvre  il  nous  eût 
m  donnés  encore,  si  Tinfatigable  travailleur  avait 
«  pu  exécuter  tous  ses  projets  !  L'été ,  pendant 
«  son  s<^joar  à  la  campagne.  Bêcher  produisait 
«  plus  en  un  mois  que  beaucoup  d'autres  en  un 

•  an.  Ses  admirables  Lieder  de  Mignon  et  da 
«  Joueur  de  harpe,  qu'il  se  proposait  de  lier 
m  par  des  morceaux  de  musique  instrumentale 

BlUCR.   UNIV.  DES  MUSICIENS. 


«  et  des  chcBurs  pour  en  former  une  composition 
«  de  quelque  étendue,  n^arriveront  sans  doute 
«  jamais  à  la  publicité ,  quoique  les  esquisses  de 
«  son  travail  soient  à  peu  prés  terminées.  Bêcher 
«  couvait  dans  sa  pensée  la  musique  d'un  opéra 
c  {la  Mort  de  César);  il  avait  aussi  conçu  le 
c  projet  de  faire  un  opéra  avec  le  poëme  dramati- 
«  que,  Blrinde,  du  jeune  Max  Wolfgang  de  Gœ- 
«  tt)e  ;  un  troisième  cahier  de  pièces  lyriques  était 
«  prêt  à  être  livré  à  Timpression  ;  sa  symphonie 
«  avançait,  et  des  Lieder  de  toote  dimension 
«  naissaient  chaque  jour  sous  sa  plume.  Bêcher 
«  secouait  tout  cela  comme  d'une  corne  d'abon- 
*  dance  devant  ceux  qui  le  recherchaient.  Il  se 
c  sentait  heureux  et  se  livrait  à  une  joie  tout 
«  enfantine,  toutes  les  fois  qu'une  de  ites  compo-  • 
«  sitions  éveillait  les  sympathies  de  ses  au<* 
R  diteurs  ;  et  puis,  il  était  partout,  aidant  et  oon- 
«  seillant,lui  qui  trouvait  si  peu  d'assistance,  etc.  » 
L'Allemagne  n'a  point  partagé  l'admiration  de 
l'auteur  de  ces  paroles  pour  les  productions  de 
Bêcher.  Ainsi  que  le  dit  lui-même  M.  de  Gcslbe, 
Berlin  savait  à  peine  son  nom  ;  Vienne  le  repous- 
sait, et  Leipsick,  où  plusieurs  de  ses  ouvrages 
ont  été  publiés,  a  montré  pour  eux  jusqu'à  ce 
jour  une  complète  indifférence.  Il  y  a  quelque 
chose  pourtant  qui  n'est  pas  commun  dans  ses 
iÂeder,  et  ses  pièces  lyriques  pour  le  piano  ont  de 
la  fantaisie  ;  mais  le  désordre  règne  dans  tout 
cela;  on  y  sent  la  recherche,  le  désir  de  Vol- 
traordinaire ,  et  cette  antipathie  du  simple  qui  a 
saisi  beaucoup  de  musiciens  de  l'époque  actuelle. 
Les  ouvrages  pul'  par  Bêcher,  avant  les  évé- 
nements qui  furent  causes  de  sa  fin  tragique, 
sont  :  1^  Huit  poésies  (Gedichle)  pour  voix  seule 
et  piano,  op.  1  ;  Leipsick, Hofmeifter.  —  2"  Huit 
pièces  lyriques  pour  le  piano,  op.  2;  Cologne, 
Eck.  ^  3*  Six  poésies  à  voix  seule  et  piano,  op. 
3;  Elberfeld ,  Arhold.  —  4*  Rondo  pour  le  piano, 
op.  5;  Vienne,  Mechetti.  ^  5*  Trois  sonates  pour 
piano  seul,  up.  7  ;  Wesel,  Printz.  —  6*  Six  chants 
à  voix  seule  avec  piano,  op.  6;  Pologne,  Eck. 
-^  7*  Thème  original  varié  pour  piano  ;  Ams- 
terdam,'Steup.  —  8*  Monologue  pour  piano, 
op.  9;  Vienne,  Mûller.  —  9*  Six  chants  à  voix 
seule  avec  piano,  op.  10,  4*  recueil  de  chants; 
Vienne,  Haslinger.  _  iO"*  Sonate  pour  piano,  op. 
11;  Vienne,  Miiller.  —  11"  Neuf  pièces  lyriques 
pour  le  piano,  op.  18;  p.  Vienne,  Mechetti.  — 
12*  Z^  Heusarde,  tir  hongrois  varié  pour  le 
piano;  Amsterdam,  Steup.  —  13*"  Adagio  ap- 
passionato  pour  le  piano,  op.  20;  Vienne,  Mûller. 
On  a  aussi  de  Bêcher  un  compte  rendu  de  la  fête 
musicale  donnée  à  Cologne,  en  1836,  sous  ce 
titre  ;  Bas  Niederrheinische  Miuik/est  àsthe- 
tisch  und  historisck  betrachtet  von^etc,  Co- 

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390 


BECHER  —  BECK 


logne,  Biuchler,  1836,  inS*  de 25 pagM.  Sa oo- 
ticasur  ia  vie  de /enny  lÀndesi  intitulée  :  Jenny 
lÀnd,  eine  Skiue  ihre$  Ubens,  avec  le  portrait 
de  la  cantatrice;  Vienne,  Japper,  1847,  in-8«. 

BEGHSTEIN  (Loois),  conseiller  privé  à 
Gûlha,  est  né  à  Meinungen,  le  04  novétnbre  t801. 
Après  qu'il  eut  terminé  ses  études  de  collège,  il 
fut  destiné  à  U  profession  de  pharmacien  et  alla 
faire  son  apprentissage  àArn8tadt;maisun  recueil 
de  poésies  qu'il  publia  dans  cette  yille,  en  182a, 
ayant  fixé  sur  lui  Tattention  du  duc  de  Saie- 
Meinungen ,  ce  prince  lui  fournit   les  moyens 
d'aller  étudier  l'histoire  et  la  philosophie  à  l'uni- 
▼eivité  de  Leipsick.  De  retour  à  Meinungen  dans 
Tautomne  de  1831,  il  obtint  la  place  deconserra- 
teur  de  la  bibliothèque  du  duc  et  celle  de  bi- 
bliothécaire adjoint  de  la  bibliothèque  publique. 
F.n  1833,  il  reçut  sa  nomination  de  bibliothécaire 
en    chef.  Depuis  lors  M.  Bechstein  a  publié 
beaucoup  de  poésies  de  dffrérents  genres  et  un 
liTre  intitulé  :   Fahrten   eines    Musikanten 
(Voyages  d*un  musicien);  Schleusingen,    Glâ- 
ser,  1837,  3  ▼ol.  ln-8',  avec  des  planches  de 
musique.  Le  héros  de  ce  livre  est  le  professeur 
Elster,  connu  en  Allemagne  comme  savant  et 
comme   musicien  distingué    Suivant    certains 
bruits  qui  se  sont  répandus,  Elster  serait  lui- 
même  Tauteur  de  Touv^e  :  mais  il  n'aurait  pas 
voulu  le  publier  sous  son  nom,  et  il  aurait  obtenu 
de  M.  Bechstein  d*en  prendre  la  responsabilité. 
BECK  (David)  ,  habile  constructeur  d'orgues, 
vivait  à  Halberstadt  en  1590.  Son  premier  ou- 
vrage fut  Torgue  de  Téglise  Saint-Martin  de  cette 
ville;  mais  ce  qui  assora  surtout  sa  réputation 
fut  Torgue  de  Péglise  du  château  deGroningue, 
qu'il  entreprit  en  1592,  auquel  il  employa  neuf 
ouvriers,  et  qu'il  acheva  en  1596.  Cet  ouvrage, 
restauré    en    1705    par   Christophe   Contins, 
fut  examiné   solennellement  et  reçu   par  cin- 
quante-trois des  plus  célèbres  organistes  et  cons- 
tructeurs d'orgues  de  l'Allemagne.  Il  est  composé 
de  cinquante-sept  jeux ,  deux  claviers,  pédale, 
et  a  coûté  dix  mille  écus  de  Hollande;  somme 
énorme  pour  ce  temps.  Werckmeister  a  décrit 
la  cérémonie  de  la  r<^ption  de  cet  orgue  dans 
un  écrit  spécial  intitulé  :  OrganumGruningetue 
redivivum,  etc.  ;  Quedlin bourg,  1705,  in-4®.  (F. 

WBRQSMBlSTeR.) 

BÉCK  (Michel),  professeur  de  théologie  et 
de  langues  orientales  à  Ulm ,  né  dans  cette  viile, 
le  24  janvier  1653,  a  publié  une  dissertation  De 
aceentuum  Hebrxorum  usu  musico;  léna, 
1678,  in-4°.  Elle  a  été  réimprimée  dans  le  Thé- 
saurus theolog.  philolog.,  etc.;  Amsterdam, 
1701 ,  sous  ce  titre  :  De  accentuum  usu  et  abusu 
nnusico  hermeneutico,  Beck  a  composé  cette 


dissertation  pour  défendre  Tantiquité  des  acœnU 
musicaux  des  Juifs  contre  lesattaquesde  Bohlius» 
qui  prétendait  qu'ils  étaient  inconnus  des  anciens 
Hébreux.  Il  avoue  cependant  que  ces  accento  va- 
rient de  signification  entre  les  Juifo  allemand», 
italiens,  espagnols  et  portugais.  Au  reste,  ces 
deux  savants  manquaient  de  documenta  authen- 
tiques pour  traiter  cette  question,  qui  pourrait 
être  examinée  aqjourd'hui  avec  quelque  soeeès. 
BEGK  (RsicBAaDT-CHAatBs) ,  musicien  alle- 
mand ,  vivait  à  Strasbourg  vers  le  milieo  du  dix- 
septième  siècle.  Il  a  fait  imprioDer  :  Brster  TheU 
neuer  Allemanden ,  Balletten,  Arien,  Gigenf 
Courahien ,  Sarabanden ,  mi/  xi^ey  VioUnen 
und  einem  Bass  (Première  partie  de  nouvelles 
allemandes,  ballets,  airs,  gigues,  courantes  et 
sarabandes  pour  deux  Tiolons  et  basse);  Stras- 
bourg, 1654. 

BEGK  (Jean- Pbiuppe),  musicien  allemand 
du  dix-septième  siècle ,  vraisemblablement  de  la 
famille  du  précédent,  a  fait  imprimer .  AUe-^ 
manden ,  Gigen  ,  CouratUen  und  SarabaM' 
den  au/der  Viola  da  Gamba  *u  streichen 
von  etlichen  Accorden  (Allemandes,  gigues, 
courantes  et  sarabandes  pour  la  basse  de  Tîole). 
Strasbourg,  1677. 

BEGK  (Godefroi* Joseph  ) ,  né  à  Podiebrad, 
en  Bohème,  le  iônoveml»«  1723,  fut  dans  sa 
jeunesse  un  excellent  organiste  à  l'église  Saint- 
Egide,  de  Prague,  et  plus  tard  devint  un  bon 
chanteur  en  voix  de  basse.  Après  avoir  fait  ses 
études  dans  sa  ville  natale  et  à  Prague  où  il  tei^ 
mina  son  cours  de  philosophie,  il  entra  dans 
Tordre  des  dominicains»  puis  se  rendit  en  Italie 
en  1752,  et  séjourna  quelques  années  à  Bologne 
et  à  Rome.  De  retour  dans    sa  patrie ,  il  y 
fut  nommé  professeur  de  philosophie  à  Puniver- 
sité  de  Prague,  et  enfin  supérieur  et  provincial 
de  son  ordre.  Savant  musicien,  il  écrivit  beàw 
ooupde  musique  d'église  et  s'essaya  dans  le  stjle 
instrumental.  An  nombre  de  ses  ouvrages,  on  cite 
une  grande  symphonie  qu'il  composa  en  1786  et 
qu'il  dédia  à  Tarchevêque  de  Prague.  Celui-ci  se 
chargea  de  toute  la  dépense  de  l'exécution.  Beck 
mourut  à  Prague  le  8  avril  1787. 
BEGK  (  JBAN-ÉBEiiHA.Rn).  Voyes  Bebk. 
BEGK  (Léonard).  Voyez  Beckb. 
BEGK  (François),  fils  d'un  conseiller  privé 
du  prince  Palatin,  naquit  à  Mannhdm  en  1730, 
et  fui  adopté  par  le  prince ,  qui  le  fit  élever  jus- 
qu'à l'&ge  de  quinxeans.  Son  père,  bon  musicien 
I  et  qui  jouait  bien  du  violon,  lui  donna  des  leçons 
I  de  cet  instrument,  et  lui  fit  faire  de  rapides  pro- 
I  grès ,  grâce  à  l'heureuse  organisation  quête  jeune 
Beclc  avait  reçue  de  la  nature.  Devenu  le  favon 
.  du  prince  et  l'objet  de  l'envie  des  courtisans,  il 


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BECK.  —  BECRER 


291 


semblait  destiné  à  la  plus  heorease  existence; 
mais  ane  affaire  malheurease,  causée  par  on  bon 
mot  imprudent  du  jeune  borame,  l'obligea  à  se 
battre  en  duel.  Son  adversaire  fat  blessé  mor- 
teUement,  et  Beck  dut  chercher  son  salut  dans 
la  Alite.  Il  se  rendit  à  Paris,  puis  alla  s'établir, 
à  Bordeaux,  et  y  devint  ditectenr  du  concert, 
vers  1780.  C'était  un  compositeur  fort  habile, 
qui  aurait  pu  se  faire  une  brillante  réputation, 
s'il  e6t  voalii  se  fixer  à  Paris  ;  mais  il  n'était 
point  aiguillonné  par  le  besoin  de  renommée,  et 
son  tndifrérence  sur  ce  point  allait  même  jusqu'à 
l'exeèa.  Il  en  résulta  qu'il  produisit  peu ,  quoique 
sa  carrière  ait  été  longue ,  et  que  sa  fortune  en 
souffrit  autant  que  sa  réputation.  B  est  mort  à 
Bordeaux,  le  SI  décembre  1809,  dans  un  âge 
avanoé.  La  quatrième  classe  de  llnstîtot  l'avait 
Bomraé  son  correspondant.  En  1776,  il  publia 
quatre  osavres  de  symphonies  de  sa  composition, 
chacun  de  six  symphonies.  En  1783 ,  il  fit  exé- 
cuter au  concert  spirituel  un  Stabat  q»i  fut  très- 
applaodi.  Le  3  juillet  1789,  il  fit  représenter,  sur 
le  théâtre  de  Monsieur,  Pancfore,  mélodrame; 
cet  ouTrage  eut  peu  de  succès.  La  partition  a  éte 
gravée.  On  connaît  aussi  de  lui  nn  Gloria  et  un 
Credo  qui  sont  exceUente.  Il  a  laissé  en  manuscrit 
des  quatuors  pour  violon  et  des  sonates   de 


BE€R  (Guillacjiib),  né  à  Carlshaven  dans 
le  duché  de  Hesse-Cassel,  en  1765,  a  publié  en 
1787,  dans  un  almanach  de  la  Hesse,  no  essai 
intitulé:  Etwas  ûber  die  Musik  (Bagatelle  sur 
la  musique). 

BECR  (  CHRériiN-FRénâiic  ) ,  compositeur  et 
pianiste  à  Kirckbeim,  vers  la  fin  du  dix-huitième 
siècle,  a  publié  les  ouvrages  suivants  de  sa  com- 
position :  1*  Deux  sonates  pour  le  clavecin  à 
quatre  mains;  Spire,  1789.  »  2*  Fantaisies  pour 
le  clavecin;  Dresde,  1791.  —  y  Concerto  pour  le 
clavecin ,  en  si  bémol ,  avec  accompagnement  ; 
Spire,  1792.  —4*  Six  menuets  à  quatre  mains; 
Heilbronn  etOiïenbacb,  1794.  —  5*  Concerto  avec 
accompagnement  de  deux  violons,  alto,  basse, 
deux  fiûtes  et  deux  cors;  Mayence,  Schott.  — 
6*  Six  pièces  faciles  à  quatre  mains  ;  ibid.  — 
7*  Dix  variations  faciles,  ifr.  —  8"*  Douze  varia- 
tions sur  l'air  God  save  the  King  ;  ibid.,  et  d'au- 
tres morceaux.  Gerber  a  attribué  à  Chrétien-Fré- 
déric Beck  le  mélodrame  de  Pandore,  qui  est 
de  François  Beck. 

BECK  (Josephà),  née  Scheefer,  cantatrice 
allenaande,  élève  de  madame  Wendiing,  débuta 
en  1788  au  théÂtre  de  Manheim,  comme  première 
ebanteuse.  Elle  y  resta  jusqu'en  1797 ,  époque 
où  elle  passa  à  Munich.  On  vante  l'étendue  de  sa 
voix  et  la  hardiesse  de  son  exécution.  Les  pre- 


miers rôles  des  opéras  de  Mozart  éteient  ceux 
où  elle  brillait  particulièrement. 

BECK  (FninéRic-AnoLPHB),  répétiteur  du 
corps  royal  des  nobles  cadets ,  à  Berlin ,  a  publié 
m  petit  ouvrage  intéressant  sous  ce  titre  :  Dr. 
Martin  Luther's  Gedanken  Hber  die  Musik 
(Idées  de  Martin  Luther  sur  la  musique)  ;  Berlin  et 
Posen,  £.  S.  Mittler,  1825,  in-8%  de  XXVIII  et  u  5 
pages.  Ce  livre  est  rempli  d'une  érudition  solide. 

BECKË  (LtofAEn),  musicien  à  l'église  de 
Notre-Dame  à  Nuremberg,  naquit  dans  cette 
ville  en  1702,  et  mourut  en  1769.  11  jouait  su- 
périeurement du  hautbois  d'amour,  et  a  composé 
des  Partite  pour  son  instrument,  luth  et  basse 
de  viole ,  qui  sont  restés  en  manuscrit. 

BEGKE  (Jban-Baptistb),  fils  du  précédent, 
et  non  son  frère,  comme  le  disent  les  auteurs 
du  I>ictionnaire  des  Htutcieiu,  qui  le  nom- 
ment Jean  Beek,  naquit  à  Nuremberg  le  24 
août  1743.  Son  père  lui  donna  des  leçons  de 
clavecin,  de  chant,  de  basson,  de  flûte,  et  lui 
fit  faire  ses  études  près  de  lui.  Après  avoir  achevé 
sa  philosophie,  le  Jeune  Becke  embrassa  Tétet 
militaire,  en  1762,  et  obtint  une  place  d'adju- 
daot  près  du  feld-maréchal-lieutenant  baron  de 
Bodh^  pendant  la  guerre  de  Sept  ans.  Pendant 
la  paix,  il  fit,  avec  son  général ,  un  voyage  à 
Stuttgart,  et  pendant  son  séjour  en  celte  ville, 
il  prit  des  leçons  de  flûte  du  professeur  Steinhaid. 
En  1764,  il  partit  pouf  la  Suisse  et  passa  Pliiver  à 
Mersebonrg.  Ayant  perdu  son  général  en  1766,  il 
quitte  le  service  et  se  rendit  à  Munich.  U  obtint 
de  se  faire  entendre  du  prince  électoral  Maxi- 
milien  III,  à  qui  son  jeu  plut  beaucoup,  et  qui 
le  plaça  dans  sa  chapelle.  Dans  te  même  temps 
il  se  rendit  près  du  célèbre  Windiing,  afin  do 
perfectionner,  sous  sa  direction,  son  talent  sur 
la  flûte.  Becke  passa  huit  mois  à  Manheim  au- 
près de  cet  artiste.  De  retour  à  Munich ,  il  prit 
des  leçons  de  ooroposition  de  Joseph  Micbl ,  et 
commença  à  publier  ses  ouvrages  pour  la  flûte. 
Vers  1780,  Becke  éteit  compte  parmi  les  plus 
habiles  flûtistes  de  l'Allemagne,  et  ses  composi- 
tions, particulièrement  ses  concertos,  étaient 
.  recherchés.  Les  Catalogues  de  Breilkopf  (de 
Leipsick)  etde  Westphal  (de  Hambourg),  publiés 
à  cette  époque,  indiquent  les  titres  deses  ouvrages. 

BEGKEN  (FRÉDéRiG-AuGDBTB).  Ou  a  sous 
ce  nom  un  recueil  de  chansons  intitulé  :  Samffi- 
lung  schôner  lÀeder  mit  Melodien  ;  Francfort, 
1775. 

BECKEB  (  DmniiCB  ou  THiBanT),violoniste 
et  compositeur  du  sénat  de  Hambourg ,  vers  ie 
milien  du  dii-septième  siècle,  a  fait  imprimer  : 
1<*  Sonaienfûr  l  Violine,  1  Viol  di  gambe  nnd 
den  General' Bass  ^  Ûber  ChoralUeder  (Sona- 

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393 


BEGELER 


les  pour  on  Tiolon,  ane  basse  de  Tiote  et  la 
basse  contiaae,  sar  des  cantiques);  Hambonrg, 
166S.  —  DUmusikalischen  FrûhlingsFrûchte, 
betUhend  in  drei,  vier  und/ûnfstimmiger  in" 
êtrumentùl'Harmoniey  nebst  dem  ^  C.  (Les 
Jruits  du  printemps  musical,  consistant  en 
barmonie  instrumentale  à  trois ,  quatre  et  cinq 
parties,  avec.  la  basse  continae);  Hambourg, 
l668,in-rol. 

BECHER  (Jean),  organiste  de  la  cour  à 
Cassel,  né  le  i"  septembre  1736  à  Helsa,  près 
de  cette  ville,  est  mort  en  1803.  11  avait  étudié 
la  composition  à  Cassel  sous  la  direction  de  Suss. 
Ses  ouvrages  pour  Téglise  sont  nombreux,  mais 
il  ne  les  a  pas  publiés.  On  connaît  seulement 
sous  son  nom  un  livre  de  cantiques  intitulé  : 
Choralbuch  zu  dem  bey  den  hessisehen  re/or- 
mirten  Gemeinden  eingefûhrten  wrbesserten 
Gesangbuchês  (Livre  de  chorals  pour  le  nou- 
veau recueil  de  cantiques  introduit  dans  les  con- 
grégations reformées  de  la  Hesse);  /Cassel  »  1771 , 
in.4«. 

BEGKER  (Charlbs-Louis),  né  dans  un 
village  de  la  Saxe,  en  1756,  a  été  organiste  à 
Nordbelm,  et  8*est  fait  connaître  par  les  ouvrages 
soivanU  :  l""  Arietten  und  lieder  mit  Klavier; 
Gœttingue,  1784 ,  in-4*.  —  2*  Idem,  2*  et  3* 
Recueils.  —  3*  VI  Lieder  der  Freundschaft 
und  Liebe  gewidmet,  mit  Klavier^  op.  16; 
OfTenbacli,  1802.  —  4*  Andanteavec  dix-huit 
variations;  Offenbach,  André.  —  S*  Six  valses 
pour  le  piano  ;  ibid.  —  0*  Doui»  préIndes  pour 
l'orgue,  avec  ou  sans  pédale  ;  ibid.  Becker  est 
mort  en  1812. 

BECKEIi  (CHARLBB-FEBDmAiiD),  orgsulste 
de  l'église  Saint-Nicolas  et  professeur  du  conser^ 
yatoire  de  Leipsick ,  est  né  dans  cette  ville  le 
17  Juillet  1804.  Schiclit  et  Frédéric  Schneider 
ont  été  ses  maîtres  de  piano,  d*barroonie  et  de 
composition.  A  Page  de  qiiatone  ans ,  il  débuta 
comme  pianiste  dans  un  concert  ;  puis  il  se  livra 
à  l'élude  de  l'orgue  et  s'adonna  spécialement  à 
cet  instrument.  Après  avoir  rempli  les  fonctions 
d'organiste  dans  quelques  petites  églises  de  sa 
ville  natale,  il  obtint  en  1825  la  place  d^orga- 
niste  de  Saint- Pierre,  vacante  par  la  mort  de 
Droebs ,  et  douze  ans  après  il  succéda  à  Henri 
MQller,  en  la  même  qualité,  dans  régltse  de 
Skint-Nicolas.  Enfin ,  sa  position  s'est  complétée 
par  sa  nomination  de  professeur  d'harmonie  et 
d*orgue  au'Coni^ervstoire  de  Leipsick.  Becker 
s'est  fait  connaître  comme  artiste  par  la  publi- 
calion  de  quelques  bagatelles  pour  le  piano  ;  par 
un  recueil  de  12  adagios  pour  orgue,  op.  9  ;  par 
deux  oeuvres  de  trios  pour  le  méii.e  instrument, 
op.    10  et   11,  et  par  un  recueil  de  dix-huit 


pièces  de  différents  caractères,  op.  12.  On  a 
anssidelui:  ^ran^e/.  Choralbuch^  i^entkal- 
[  tend  vierstimm.  Chorale  (Livre  choral  consb- 
tant  en  cent  trente-huit  chorals  à  quatre  voix, 
pour  le  nouveau  Kvre  du  chant  de  Leipsick)  ; 
Leipsick ,  Fr .  Fleiscber  in-4*  ;  —  Le  livre  complet 
de  mélodies  pour  le  même  chant  (  VolUtàndiges 
Choralmelodienbueh)^  ibid.  ;  et  un  recueil  de 
chorals  pour  le  nouveau  livre  de  chsnt  de  Ham- 
bourg, Crantz.  M.  Becker  a  aussi  donné  en  1831 
une  édition  des  Chorals  à  quatre  toIx  de  Jean- 
Sébastien  Bach,  qui  n'a  pas  obtenu  TapprotMlioD 
des  connaisseurs,  et  il  a  été ,  conjointement  avec 
Blllroth ,  éditeur  d'une  oollectioo  de  clioralt  des 
seizième  et  dix-septième  siècles;  Leipsick,  Taa- 
chnitz.  M.  Ch.  F.  Becker  est  plos  connu  par 
ses  travaux  de  littérature  musicale  que  par  ses 
compositions.  Son  premier  ouvrage  dans  cette 
branche  de  l'art  a  paru  sons  ce  titre  :  lUif  A^e- 
ber/ûr  Organisten  (Conseils  pour  les  organis- 
tes); Leipsick,  Scliwickert;  1828,  io-S*"  de  142 
pages.  Dans  la  même  année,  il  commença  à 
écrire  sur  son  art  dans  les  journaux ,  et  fit  in- 
sérer des  morceaux  sur  divers  sujets  dans  la  Cad- 
lia, rédigée  parGottfried  Weber  (L IX,  p.  69-84), 
dans  la  Gazette  générale  des  églises  (Aifyem, 
Kirchenteitung)  publiée  k  Darmstadt  (i828, 
p.  910,  982  ,  1SÔ8),  Dans  VButonia,  publiée  à 
Breslaa  (t  I,  p  ISl —135;  1 11,  p.  241— 246); 
dans  le  Tageblatt  de  Leipsick  (an.  1830, 
p.  677—68 1  et  753—755  )  ;  dans  les  Zeitgenossen 
de  la  même  ville  (  1832 ,  p.  i  »  39  )  ;  et  dans 
la  Gazette  générale  de  musique  de  Leipsick  (ans. 
37,  38,  et  44).  Lorsque  la  nouvelle  Gazette  mo- 
slcalefut  fondée,  en  18S4,  par  Bobeii  Schumann, 
M.  Becker  fut  au  nombre  des  collat>orateurs  de 
cette  feuille,  lesquels,  sans  le  savoir,  se  prèlaient 
aux  Intérêts  de  novateurs  dont  Pimpui<sanoe 
s'est  manifestée  dans  la  suite.  Il  a  publié  dans 
cette  feuille  un  certain  nombre  d'artides  sur  des 
objets  d^érudition  municale.  Outre  ces  morceaftx 
détacliés ,  il  a  donné  les  ouvrages  dont  les  titres 
suivent  :  1^  Systematisch-chrouologische  Dar^ 
stellung  der  musikalisehen  Literatur  von  der 
fruhesten  Msati/dieneifes/eZet/ (Exposé  systé» 
matico-chronologique  de  la  litlf^rature  musicale 
depuis  Pantiquiié  jusqirk  l'époque  actuelle); 
Leipsick,  Robert  Friese ,  1836,  1  vol.  in-4^  En 
1839,  il  a  fait  paraître  un  supplément  du  même 
ouTrage,  sous  le  même  titre  et  chez  le  même  édi- 
teur, en  un  cahier  de  12  feuilles  in-4*.  Ce  livre 
est  la  reproduction  de  la  Littérature  génércUe 
de  la  musique  de  Korkel ,  avec  les  quelques  ad- 
ditions de  Litlitentlial ,  et  celles  que  M.  Becker 
y  a  faites.-  Dans  le  supplément  se  trouvent ,  en 
assez  grand  nombre,  des  rectifications  et  addi- 


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BECKER 


298 


tioDt  bieo  faites,  lesquelles  sont  distinguées  par 
un  W.,  et  que  je  crois  avoir  été  fournies  par 
M.  Antoine  Scbmid,  de  Vienne,  auteur  de  Texcel- 
lent  travail  sur  Ottaviano  de  Petmcci  et  sur  ses 
siiecesseurs.  —  2"*  Die  ffatumtuik  in  DettUch* 
land  in  dem  ieten,  Xlten  und  tèten  Jahr- 
kunderte,  Materialien  zu  einer  Geschichte 
desselbenUf  etc.  (La  musique  de  chambre  en  Al- 
leoMgiie  dans  tes  seizième,  dix-septième  et  dix- 
hnitièine  siècles.  Matériaux  pour  son  histoire» 
etc.);  Leip^ick,  Fest,  1840,  in-4*  de  123  pages. 

—  3*Z>ie  Tontoerkedei  leten  und  ilienJahr- 
bundert,  oder  systemaiiscfi  chronologische 
Zusammenitellung  der  in  diesen  zwei  Jahr' 
kunderten  gedruckten  Muiikatien  (Les  œuvres 
de  musique  des  eeizième'et  dix -septième  siècles , 
ou  tableau  systématico-clironologique  de  la  mu- 
sique imprimée  dans  ces  deux  siècles)  ;  Leipsick, 
Ernest  Fleischer,  1847,  in-4*  de  22  feuilles,  avec 
le  portrait  de  Tauteur.  Ces  deux  derniers  ou- 
vrages ont  été  entrepris  dans  le  but  de  faire  pour 
les  oMivres  pratiques  de  Tart  ee  que  Fori^el  a 
fait  pour  sa  littérature  ;  mais  il  y  a  loin  de  Tune 
à  Pautre  ceuvre  sous  le  rapport  de  Texécution. 

—  4*  AlphaMisch  und  chronologisch  geord- 
netes  Verzeichniss  einer  Sammlung  von  mu- 
tikalischen  Sehri/ten,  Sin  Beitrag  %ur  Lite* 
ratur^Geschichte  der  Musik  (  Catalogue  alpha- 
bétique et  chronologique  d*une  collection  d'écrits 
sur  la  musique.  Essai  pour  l'histoire  de  la  litté- 
rature de  cet  art);  Leipsick,  Breitkopt  etHàr- 
tel,  1847,  gr.  in-8*.  Ce  catalogue  est  celui  de  la 
collection  d'ouvrages  sur  la  musique  possédée  par 
M.  Becker  lui-même.  —  5*  Die  TonkûntUer 
de$  neunzehnten  Jahrhunderts  ;  einKalenda- 
riscàes  Handbuch  sur  Kunztgeschichte  (  Les 
Musidens  du  dix-neuvième  siècle.  Manuel  dans 
la  forme  d'un  calendrier  pour  Tliistuire  de  Tart)  ; 
Leipsick,  Kôssiing,  1849,  in-8''  de  177  pages. 
M.  Becker  m'a  fait  l'honneur  de  me  dédier  ce  pe- 
tit ouvrage.  Hélas  1  je  ne  me  montre  guère  re- 
connaissant! Mais  quoi?  la  vérité  !  Je  ne  la  tsa- 
birai  pas  en  déclarant  que  M.  Beoker  m'a  paru 
un  excellent  homme,  et  qu'il  m'a  fait  un  accueil 
rempli  de  bienveillance,  lorsque  je  l'ai  visité  à 
Leipsick. 

BECKER  (  CoR8T4irriN-JuLEs),  compositeur 
et  écrivain  sur  la  mu.<;ique,  est  né  le  3  février 
1811  à  Freiberg,  où  son  père  était  professeur 
du  collège.  Dans  cette  Institution ,  comme  dans 
toutes  celles  du  même  genre,  il  y  avait  une 
école  de  musique  et  de  cliant  en  chœur  dirigée 
par  Anacker.  Ce  professeur,  ayant  reconnu  dans 
le  jeune  Becker  d'heureuses  disposition.s  pour  la 
musique,  donna  des  soins  à  leur  culture,  et  mit 
son  élève  en  état  de  prendre  part  à  l'exécution 


des  grands  ouvrages  de  Haendel,  de  Bach,  de 
Mozart  et  de  Beethoven.  A  l'époque  de  la  mue, 
Becker  perdit  sa  belle  voix  de  soprano  :  il  inter- 
rompit alors  l'étude  de  la  musique  pour  suivre 
les  cours  du  collège  et  terminer  ses  étades  classi- 
ques; puft  il  entra  au  séminaire  où  sea  connais- 
sances musicales  lui  firent  bientôt  obtenir  une 
place  de  professeur.  En  1835,  il  se  rendit  à 
Leipeick  dans  le  but  de  perfectionner  son  instroe- 
tiou  et  d'y  suivre  les  cours  de  philosophie  à  Pd- 
niversité.  Cliarles-Ferdinand  Becker  devint  son 
maître  de  contrepoint ,  et  lui  fit  foire  la  connais- 
sance des  artistes  les  plus  distingués  de  Leipsick. 
En  1837,  il  entra  dans  la  rédaction  de  la  nou- 
velle Gazette  musicale  fondée  par  Schumami, 
à  laquelle  il  a  fourni  un  grand  nombre  d'articles 
juqu'en  1846.  Trouvant  néanmoins  peu  de  res- 
sources pour  son  existence  dans  cette  Tille,  il 
alla  se  fixer  à  Dresde,  Ters  1843,  et  y  Técot 
comme  professeur  de  chant  et  de  composition. 
On  ignore  les  motifs  qui  lai  firent  abandonner 
celte  Tille  trois  ans  après ,  et  se  retirer  à  Ho- 
flœssnitz,  ou  Oberloesenitx,  où  il  vécut  dans  «a 
isolement  presque  absolu ,  sans  renoncer  néan- 
moins à  cultiver  la  musique  comme  compositear  et 
comme  écrivain.  Les  ouvrages  les  plus  importants 
de  cet  artiste  sont  :  1*  Une  symphonie  à  gmd 
orchestré  exécutée  avec  succès  au  concert  de 
Leipsick,  le  20  avril  1843.-2*  Dos  Zigeuner- 
leben  (  La  vie  des  Bohémiens  ) ,  rapsodie  en  sept 
chants  pour  un  chœur  d'hommes,  exécutée  à 
Leipsick,  en  1845.  —  s°  Xe  siège  de  Belgrade, 
opéra  représenté  à  Leipsick ,  le  21  mai  1848.  — 
4**  Recueils  de  lAeder  avec  accompagnement  de 
piano,  œuvres  2,  5,  6,  8,  14,  17  ;  Leipsick  et 
Dresde.  —  5^  Trois  duos  pour  des  voix  de  fem- 
mes, op.  86.  —  6®  Lieder  à  trois  voix  et  piano; 
op.  21 ,  23.  —  7*  Pièces  de  cliant  dc^tachées.  ^ 
8*  Sérénade  pour  violon  et  violoncelle ,  op.  34. 
Becker  s'est  distingué  comme  écrivain  par  les 
ouvrages  suivants  :  9*  Mdnner-GesangschuU 
(  Méthode  de  chant  pour  les  hommes)  ;  Leipsick, 
Klem,  1845.  —  10*  Harmonie' Le fire  fur  Di- 
lettanten.  Brie/e  an  eine  Dame  (Science  de 
l'harmonie  pour  les  amateurs.  Lettres  à  une 
dame);  Leipsick,  Frièse,  1842,  in.8*.  —  IP 
Kleine  Harmonièlehre  oder  Anweisung  zur 
leichlen  Brlernung  der  Kunst,  etc.  (Petite  mé- 
thode d'tiarmonie,  ou  instruction  pour  apprendre 
l'art avftc  facilité,  etc.);  Leipsick  ,FrieHleln,  1844. 
'12*  Die  Neuromaniiker  (Les  nouveaux  roflun- 
tiques.  Roman  musical);  Leipsick,  Weber 
1840,  2  vol.  in-8*.  On  a  aussi  de  Becker  une 
traduction  allemande  du  voyage  musical  de  Ber  • 
tioz  en  Allemagne;  Leipsick,  1843,  et  un  roman 
satirique   intitulé   Klubien   und  Compagnie, 


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294 


BECKER  —  BÉCOURT 


ibid . ,  1 84 1 .  Cet  artiste  est  mort  à  Oberlcesenitz  »  le 
26  féTiier  1859,  à  TAge  de  quarante-huit  ans. 

BECRMANN  (JBAN-FB«DâUOTBÉ0PHILB), 

organiste  de  la  grande  église  de  Celle,  né  en  1737, 
eatniortdans  cette  fille  le  25  avril  1792,  dans  la 
cinquante-sixième  année  de  son  âge.  6et  artiste 
fut  un  des  plus  habiles  pianistes  du  dix-huitième 
siède  :  il  eioeiiait  surtout  dans  l'improTîsation, 
où  il  montrait  one  grande  habileté  à  faire  usage 
du  contrepoint  double.  Les  compositions  qu'il  a 
publiées  sont  :  1*  Trois  sonates  pour  le  clavecin, 
première  partie;  Hambourg^  1769.  —  2®  Trois 
id,  deoiième  partie;  ibid. ,  1770.  ^  3<»  Trois 
concertos  pour  le  clavecin;  Berlin,  1779 —  4* 
Trois  idem;  ibid.,  1780.  —  5*  Six  sonates  pour 
le  ctavecin,  moTre  3*;  ibid  ,  1790.  ^6*  Solo 
pour* le  claTedn;  Hambourg,  1797.  En  1782, 
il  fit  représenter  à  Hambourg  Topera  de  Lu- 
cas et  Jeannette ,  qni  fut  bien  accueilli  par  le 
pnblic. 

BEGinVITH  (  Jean  ) ,  docteur  en  musique, 
et  organiste  de  la  cathédrale  de  Saint-Pierre  à 
IVorwich,  né  à  Oxford,  est  mort  à  Norwich,  le 
15  mai  1823.  Il  avait  été  élève  de  Hayes,  et  de- 
vint habile  organiste  et  théoricien  instruit  II  a 
fait  Insérer  dans  le  premier  volume  du  Quar- 
terly  musical  Beview  (p.  380 j  quelques  instruc- 
tions fort  simples  sur  l'accompagnement  de  la 
basse  chiffrée.  Ses  ouvrages  publiés  sont  i  l*"  So- 
nate» pour  le  piano;  Londres,  Clementi.  — 
V  Six  antiennes;  ibid.  ;  ^  3^  Des  gleestst  chan- 
sons; Londres ,  Goulding.  —  4*  Concerto  pour 
Corgue,  oeuvre  4^  Londres,  1792.  Le  docteur 
Beckwith  a  été  le  maître  de  Taughan ,  l'un  des 
plus  habiles  chanteurs  de  l'Angleterre  pour  la 
musique  d'église. 

BeCQUlÉ  (J.-M.),  né  à  Toulouse,  en  1800, 
entra  comme  élève  au  Conservatoire  de  musique 
dans  une  classe  de  solfège  à  l'âge  de  dix  ans, 
puis  fût  admis  comme  éiève  de  M .  Tulou  ponr  la 
flûte,  et  enfin,  après  la  retraite  de  celui-ci,  ter- 
mina ses  études  sous  la  direction  de  Guilloo. 
Une  qualité  de  son  ciiarmante,  une  netteté  pro- 
digieuse dans  l'exécution  des  traits,  et  une  élé- 
gance de  stvle  fort  remarquable,  présageaient  à 
ce  jeune  homme  une  brillante  carrière  d'artiste. 
En  1822  il  obtint  au  concours  du  Conservatoire 
le  premier  prix  de  flûte.  Après  avoir  été  pendant 
quelques  années  flûtiste  dans  un  petit  théâtre  de 
Paris,  il  devint,  en  1821,. première  flûte  de  TO- 
péra-Gomique.  Ses  succès  dans  les  concerts  Pa- 
vaient déjà  placé  très-liaut  dans  l'opinion  publi- 
que, quand  une  maladie  inflammatoire  vint  Ken- 
lever  à  Part  et  à  ^es  amis,  te  10  novembre  1825. 
Il  n'était  âgé  que  de  vingt-cinq  ans.  Non  moins 
distingué  comme  compositeur  pour  son  instru- 


ment que  comme  exécutant,  Il  mettait  dans  ses 
ouvrages  du  goût  et  de  la  grâce.  On  connaît  de 
lui  :  1<*  Grande  fimtaisie  et  variations  pour  la 
flûte,  avec  orchestre,  sur  l'air  II  pleut,  bergère  ; 
Paris,  A.  Petit;  2® Ronde d'iTmiiia  variée  ;  idem, 
ibid.,"—  y*  Air  noavean  varié  pour  pinno  et  flûte  ; 
ibid.  ;  »  4'  Air  varié,  idem,  œovie  V^;  Paris, 
Frère  ;  ^  b*  Les  reyre^ ,  grande  Cuitalaie  ponr 
flûte  et  piano,  œuvre  1 2*.  —  6*  Fantaisie  sur  divers 
motifs  de  Rossini  poor  flûte  et  piano,  oeuvre 
13ne.  ~7*Fanta]8iesor  Tair  écossais  de  la  Dame 
Blanche,  œuvre  posthume;  Paris,  .Ph.  Petit 
Cette  fantaisie  fut  composée  pendant  les  répé- 
titions de  Popéra  de  Boieldieu. 

Le  frère  atné  de  Becqnié,  eonon  sous  le  nom  de 
Becquië  de  Pef  reville  (Jean-Marie),  est  né  à 
Toulouse  en  i797.  Admis  au  Conservatoire  de 
Paris,  le  20  octobre  1820,  il  y  devint  élève  de 
Rodolphe  Kreutzer,  puis  d*Augnste  Krentier, 
frère  de  cet  artiste  célèbre.  Le  second  prix  de 
son  instrument  lui  firt  décerné  en  1823,  et  le  pre- 
mier en  1826, en  partage  avec  Cavilloo  (Foy.  ce 
nom).  Beequié,  fut  attadié  soccessivement  anx 
orchestres  de  divers  théâtres  de  Paris  et  a  publié 
plusieurs  ouvrages  poor  son  instrument,  entre 
autres  une  ftotaisie  pour  piano  et  violon,  un  air 
varié  avec  accompagnement  de  violon,  alto  et 
tMsse,  seuvre  2"^,  el  un  autre  air  varié  avec  qua- 
tuor. 

BECWARZOUSRY  (AiiTOiiiB-FRÀ^çoia), 
organiste  excellent,  né  en  1750  à  Jnngbonilau, 
en  Bohème,  fut  d'abord  atUchéà  l'église  de  Saint- 
Jacques  à  Prague,  vers  1777.  De  là  il  se  rendit 
à  Brunswick,  où  il  devint  organiste  de  l'église 
principale,  en  1788.  Dix  ans  après  il  se  trouvait 
à  Bamberg,  sans  emploi,  et  enfin,  en  1800,  il  de- 
meurait à  Berlin,  où  il  est  mort,  le  17  mai  1823. 
Ses  ouvrages  les  plus  connus  sont  :  1*  Concerto 
en  fa  pour  le  clavecin,  avec  accompagnement, 
œuvre  1*';  OfTenbach,  1794;  — 2*  Concerto  <» 
rondo  poor  le  clavecin,  op.  2;  ibid.,  1794;  — 
3^  Trois  sonates  pour  piano,  op.  3,  Berlin,  1797; 
— 4*  Concerto  pour  piano, en  /a, op.  6  ;  Brnna- 
vrick  ;  —  5*  Nâhe  der  Geliebten ,  mit  Klaoier^ 
Begleitung  (La  présence  du  bien-ainé)  ; — 6*  Ge* 
sànge  am  Klavier,  premier  recueil  ;  OfTenbacli , 

1799  ;  —  7*  Die  Wûrde  der  Fraum  (Le  niérite 
des  femmes),  avec  accompagnement  de  clavecin , 

1800  ;  —  8*  Gesdnge  beym  Klavier,  deuxième 
recueil,  1801. 

BÉCOURT  (...),  musicien  français,  vivait  â 
Paris  vers  1785.  Violoniste  an  théâtre  des  Beau- 
jolais, il  composa  quelques  airs  de  danse  pour 
ce  spectacle,  fiarmi  lesquels  il  y  en  eut  qui  eo- 
reut  de  la  vogue.  Au  nombre  de  ces  airs  se  trou- 
vait une  contredanse  qui  f^l  connue  sous  le  nom 


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BECOURT  —  BEDFORD 


295 


de  Carillon  national.  Elle  derlnt  populaire.  La  ' 
reine  de  France,  Marie- Antoinette,  la  jouait  sou- 
Teat  sur  sou  piano.  C*est  sur  cet  air  qu'un  chau- 
teor  des  rues,  nommé  Ladre  arrangea,  en  1789, 
tes  paroles  de  la  chanson  révolutionnaire  :  Ah  !  ça 
ira,  qui  fut  entonnée  pendant  la  nuit  du  5  au 
6  octobre,  par  les  insurgés,  dans  rinvasion  du 
château  de  Yersailles,  et  qui  fut  chantée  par  le 
peuple  jasqu^à  ta  fin  du  règne  de  la  Terreur.  C'est 
ce  même  air  dont  on  fit  un  pas  accéléré  pour 
les  corps  de  musique  des  armées  de  la  répu- 
blique française. 

BEDABD  (Jeàn-Baptistb),  Tioloniste,  né  à 
Rennes,  en  Bretagne,  vers  1765,  fut  d'abord  pre- 
mier Yîolon  et  maître  de  musique  au  théâtre  de 
cette  Tille.  En  1796,  il  Tint  à  Paris,  où  il  se  fixa. 
Il  est  mort  len  1815.  Les  ouvrages  qu'il  a  pu- 
bliés sont  :  1*  Deux  symphonies  à  grand  orchestre. 
— 2*  Un  duo  pour  harpe  et  cor.  — 3*  Plusieurs 
suites  d'harmonie  pour  des  instruments  è  rent. 
—  4*  Des  duos  pour  deux  Tîolons,  œuTres  2*,  3*, 
4%  28*,  53*  et  58*.—  5*  Suites  de  duos  pour  un 
\iolon  seul,  ou  manière  agréable  d'exercer  la 
double  corde.  —  6o  Méthode  de  violon  courte 
«t  intelligible,  Paris,  Le  Duc,  1800.  —  T"  Des 
•contredanses  et  des  valses  pour  Torehestre.  — 
S"*  Des  airs  variés  et  des  pots-pourris  pour  le  Tio- 
lon.  Bédard  a  écrit  aussi  ponr  la  flûte  et  pour 
divers  antres  instruments  à  vent. 

BÈDEf  surnommé  le  Vénérable ,  naquit  en 
«72,  près  de  Weremouth ,  dans  le  diocèse  de 
Darham,  en  Angleterre,  et  fut  élevé  au  monas- 
tère de  Saint- Paul,  à  Jarrow,  dans  lequel  il  passa 
toute  sa  Tie.  11  fut  ordonné  diacre  à  TAge  de 
dtx-neuf  ans  et  prêtre  à  trente.  Ou  croit  qu'il 
mourut  dans  son  couvent,  en  735,  à  l'Age  de 
soixante-trois  ans.  Dans  l'édition  de  ses  œuvres 
publiée  à  Cologne,  en  1612,  8  vol.  in-fol.,  on 
trouve  deux  traités  de  musique,  dont  l'un  est  in- 
titulé :  MusUa  quadrata  seu  mensurala,  t.  I, 
p.  251,  le  second  :  Musiea  theoretiea,  t.  I, 
p.  344.  Bnmey,  et^  Forkei  d'après  lui ,  ont  fait 
remarquer  que  le  premier  de  ces  écrits  doit  être 
d'un  auteur  pins  moderne  que  Bède  (Voyei 
Bumey,  A  gênerai  history  o/musk,  et  Forliel, 
Allgem,  lÀtter.  der  Musik,  p.  117).  On  sait  au- 
jourdlini  que  ce  traité  est  l'ouvrage  d'un  masK 
den  du  treiiitese  siècle  connu  sous  te  nobjU 
qat^^Aristole  (yofez  Aristotb  dans  cette  .Mo- 
graphiet  t.  I,  p.  125,  2*  col.}.  Il  ne  faut 
pas  croire  toutefois  que  la  musique  OMSurée 
n^existalt  pas  au  temps  de  Bède,  car  elle  est  an- 
cienne comme  le  monde ,  et  2,000  ans  avant 
Père  chrétienne  la  notation  de  la  mesure  exis- 
tait dansl^de.  Remarquons,  en  passant,  que 
dans  son  ffisMre  ecclésiastique ,  dont  il  y 


a  plusieurs  éditions,  Bède  fait  mention  d'une 
harmonie  à  deux  parties,  en  consonnaoces, 
dont  il  y  auit  des  exemples  en  Angleterre  de 
son  temps.  Les  deux  ouvrages  sur  la  musique 
attribués  à  Bède  ont  été  réunis  sous  ce  titre  : 
Venerabilis  Bedmde  Musiea  libridvo;  Basi- 
lese,  Hervag,  1565,  in-fol.  Cette  édition,  excessi- 
vement rare,  a  échappé  aux  recherches  de  tous 
les  bibliographes  ;  M.  Brunet  n'en  a  point  eu  con- 
naissance, et  Tanner  n'en  a  point  parlé  dans  le 
catalogue  étendu  des  oravres  de  Bède  qu'il  a 
donné  dans  sa  Bibllofiièque  britannique.  li  en 
existait  autrefois  un  exemplaire  dans  le  cabinet 
de  lecture  musicale  établi  par  Auguste  Le  Duc, 
où  je  l'ai  vu  ;  je  crois  qu'il  a  passé  depuis  lors 
dans  la  Bibliothèque  de  Choron.  Le  livra  est 
mentionné  dans  le  catalogue  (in-^")  de  ce  cabinet 
de  lecture.  On  trouve  dans  le  huitième  volume 
des  oeuvres  de  Bède  un  opuscule  intitulé  :  /n- 
terpretatio  vocum  rariorum  in  Psalmis,  gui- 
bus  instrumenta  musiea  vel  alise  species  sin* 
gulares  denotantur, 

■BEDESCHI  (Paul),  surnommé  i>ao/ino, 
castrat  et  chanteur  du  premier  ordre ,  naquit  à 
Bologne  en  1727.  Son  premier  maître  fut  le  com- 
positeur J.  Perti.  En  1742  il  entra  au  service  du 
rot  de  Prusse  et  reçut  des  leçons  de  François 
Benda.  Il  resta  constamment  attaché  à  cette  cour 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  12  février  1784. 

BEDFORT  (AhTBDR),  chapelain  de  l'hépi- 
tal  de  Haberdasher  à  Hoxton,  naquit  à  Tidden- 
haro,  dans  le  comté  de  Gloucester ,  en  septem- 
bre 1668. 11  reçut  de  son  père  les  premiers  élé- 
ments des  sciences  et  fut  envoyé  en  1684  au 
collège  de  Brazen-Nose,  à  Oxford,  pour  y  con- 
tinuer ses  études  ;  il  s'y  distingua  bientôt  < 
orientaliste.  ILn  1688  il  reçut  les  ordres 
des  mains  du  docteur  Brompton,  évéqoe  de 
Glouœster,  et,  vers  1692 ,  ayant  été  ordonné 
prêtre,  il  fut  nommé  vicaire  de  l'église  du  Tem- 
ple à  Bristol.  En  1724,  H  fut  appelé  comme  cha- 
pelain à  l'hôpital  de  Haberdasher,  à  Hoxton,  et 
il  occupa  cette  place  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le 
15  septembre  1746.  On  a  de  lui  :  l*"  The  Temple 
of  Musik,  Londres,  1706,  in-8%  réimprimé  sons 
le  titre  de  Euay  on  singing  David^s  psalms, 
Lendres,  1708,  in-8*.  Une  troisième  édition  aug- 
mentée a  pare  sons  le  titre  de  The  Tempie  of 
Musik, or  an  essay  and  method  of  singing  tbe 
psalms  of  David  in  the  temple,  before  tbe 
Babylonian  eaptivily,  etc.  (Le  temple  de  la  mu- 
sique, on  Essai  sur  la  manière  de  chanter  les 
psaumes  dans  le  temple,  avant  la  captivité  de 
Babylone),  Londres,  in-8*,  1712.  —2'^  Thegreat  . 
abuse  oj  Musik  (Le  grand  abus  de  la  musique; 
Londres,  171 1,  in-8*  de  276  pages.  Cet  ouvrage 


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296 


BRDFORD  —  BEER 


est  ferminé  par  un  Gloria  à  quatre  parties,  de 
la  eompositiou  de  Bedfort.  —3*  Scripture'ehro- 
nology  demonstrated  by  astronomical  calai- 
lotions f  etc.  (La  chronologie  de  rÉcriture  prou- 
fée  par  des  calculs  astronomiques);  Londres, 
1730,  in- fol.  L*aateur  y  traite  :  1*  Of  themusie 
Cifthe  Greeks  and  Hebrews  (De  la  musique  des 
Grecs  et  des  Hébreux }.  —  2*  Ofthe  music  and 
services,  as  per/ormed  in  the  temple  (De  la 
musique  et  du  service  qu*ou  exécutait  dans  le 
temple).  Voyez  sur  cet  ouvrage  The  présent 
siate  0/  the  republick  of  letters;  Londres,  1730 
in- 8*,  p.  336.  —  3*  The  excellency  of  divine 
Musik  (L'excellence  de  la  mnsiqna  divine),  Lon> 
dres,  1733,  ln-8*.  Ce  dernier  ouvrage  est  indi- 
qué par  le  catalogue  des  livres  imprimés  du  Mu- 
sée britannique;  Londres,  1813-1819,8  vol. 
in-8*.  Je  le  soupçonne  d'être  plutôt  un  livre  as- 
cétique que  musical. 

BEDOS  Ofi  CELLES  (Don  Frahçois), 
bénédictin  de  la  congrégation  de  Saint- Maur, 
membre  de  l* Académie  des  sciences  de  Bordeaux 
et  correspondant  de  PAcadémie  des  sciences  de 
Paris,  né  à  Ceux,  diocèse  de  Béziers,  en  1706, 
entra  dans  son  ordre  à  Toulouse,  dans  l'année 
1726.  11  est  mort  le  25  novembre  1779.  On  lui 
doit  :  L'Art  du  facteur  d'orgues,  Paris,  1766- 
1778,  quatre  parties  en  3  vol.  in-fol.  Cet  ouvrage 
important  fait  partie  de  la  Collection  des  arts 
et  métiers,  publiée  par  l'Académie  des  sciences. 
La  quatrième  partie  contient  une  Histoire  abré' 
gée  de  VOrgue,  qui  a  été  traduite  en  allemand, 
par  Wolbetling,  sous  ce  titre  :  Kurzge/asste 
Geschichte  der  Orgel,  Berlin,  1793,  in-4*.  On  a 
aussi  de  D.  Bedos  un  Examen  du  nouvel  orgue 
construit  à  Saint-Martin  de  Tours,  qui  a 
paru  dans  le  Mercure  de  France  (Janvier  1762, 
p.  133),  et  dont  une  traduction  allemande  de 
J.-Fr.  Agricola  a  été  inséré  dans  la  Musica  me- 
ehanica  organxdi  d'AdUinj;,  p.  287.  Barbier  et 
quelques  autres  bibliographes  assurent  que  le  vé- 
ritable auteur  de  V Art  du  facteur  d*orgues  est 
un  bénédictin  de  Saint- Germain -des-Pres, 
nommé  Jean- Franc.  Monniot,  qui  était  né  à 
Besançon,  ei  qui  mourut  à  Figery,  près  de  Cor- 
beil,  le  29  avril  1797.  Cette  assertion  n'est  point 
fondée,  car  je  possède  une  lettre  autographe  de 
D.  Bedos  de  Celles  à  un  M.  Mantouville,  datée 
du  17  septembre  1763,  où  il  dit  :  «  Ce  n'est 
«  pas  sans  beaucoup  de  fatigue  que  je  peux  re- 
«  cueillir  tous  les  matériaux  qui  me  sont  néces- 
«  saires  pour  faire  le  Traité  de  la  facture  des 
«  orgues  ;  je  m'en  occupe  sann  relâche.  » 

BEECKE  (ICNACP.  de),  capitaine  h  l'ancien 
régiment  de  dragons  de  HohenzoUern,  gentil- 
liomme  de  la  chambre  et  de  la  vénerie,  ensuite  . 


directeur  de  la  musique  du  prince  d*Œtting-Wal- 
lerstein,  fut  un  des  plus  habiles  clavecinistes  de 
ton  temps.  Il  se  lia  d'amitié  avec  Gluck,  Jo- 
melli,  qui  fut  son  maître  de  composition,  fi  W.- 
A.  Mozart,  avec  lequel  il  joua  un  concerto  de 
piano  à  quatre  mains,  au  couronnement  de  TEm- 
pereur,  à  Francfort.  Il  est  mort  à  Wallerstein 
an  commencement  du  mois  de  janvier  1803. 
Parmi  ses  compositions,  on  remarque  les  opéras 
dont  les  titres  suivent  :  1*  Claudine  de  Villa 
Bianea,  Joué  à  Vienne  en  1784.  ^  2*  Die 
Weinlese  (Les  Vendanges).  —  3*  Kiagen  ûber 
den  Tod  der  grossen  Sàngerin  Nanette^  von 
Qluek  (Air  funèbre  sur  la  mort  de  la  grande 
cantatrice  Nanette  de  Gluck  ),  imprimé  à  Augs- 
bourg  en  1777.  —  4*  Der  brave  Mann  (L'Hon- 
nête homme)  de  Bûrger,  gravé  à  Maye nce  en 
1784.  Sa  musique  instrumentale  se  compose  de 
Six  Sonates  pour  clavecin;  Paris,  1767 .  —  2* 
QueUre  trios  pour  le  clavecin;  ibid.,  1767.  — 
S*  Six  symphonies  à  huit  parties.  —  4**  Six 
symphonies  à  six,  —  5*  Trois  quatuors  pour 
flûte,  violon,  alto  et  basse,  livre  l^'  ;  Spire, 
1791.  —  6*  Trois  idem,  livre 2* ;  ibid.,  1791. 
-»  7*  Ariette  avec  quinze  variations;  Heilbronn, 
1797.  —  Air  avec  dix  variations  pour  clavedn; 
AugBhouTg,  1798.  Outre  cela,  il  a  composé  en 
1794  un  oratorio  intitulé  :  Die  Auferstehung 
Jesu  (La  Résurrection  de  Jésus) ,  et  une  grande 
quantité  de  musique  pour  le  chant,  avec  accom- 
pagnement de  piano. 

BEELER  (J.-N.-E.),  orvaitiste  et  compo- 
siteur à  Deventer,  en  Hollande,  vers  le  milien 
du  dix-huitième  siècle,  a  publié  en  1762,  une 
collection  de  chansons  françaisses  avec  la  basae. 

BEER  (Joseph),  dont  le  nom  est  écrit  B«Br 
par  quelques  auteors  allemands,  naquit  le  18 
mai  1744  àGriinwald,  en  Bohème.  Les  premières 
leçons  de  musique  lui  furent  données  par  on 
maître  d'école  de  Mœldau,  nommé  KleppeL  A 
l'âge  de  quatorze  ans,  il  s'engagea  dans  les  troo- 
pes  de  l'empereur,  mais  bientôt  il  quitta  ce  ser- 
vice pour  entrer  à  celui  de  la  France,  et  fit  quel- 
ques campagnes,  comme  trompette,  pendant  la 
guerre  de  Sept  ans.  Le  hasard  l'ayant  conduit  à 
Paris,  il  7  entra  dans  la  musique  du  duc  d'Or- 
léans. Ce  fut  à  cette  époque  qu'il  commença  à 
se  livrer  à  l'étude  de  la  clarinette;  en  peu  de 
temps  il  devint  sur  cet  instrument  le  plus  habile 
artiste  qu'il  y  eût  en  France.  Son  talent  le  fit 
clioisir  pour  chef  de  la  musique  des  gardes  du 
corps,  et  pendant  vingt  ans  il  en  remplit  les 
fonctions.  En  1788,  il  quitta  le  service,  et  après 
avoir  visité  la  Hollande  et  l'Italie,  il  se  rendit 
en  Russie  où  son  talent  extraordinaire  excita 
l'admiration.  De  retour  à  Prague  en  1791,  il  y 


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BEER  —  BEETHOVEN 


297 


donna  un  concert  le  28  mars  de  cette  annâs,  et  y 
obtint  le  plus  brillant  succès.  Il  partit  ensuite 
pour  la  Hongrie,  reTÎnt  à  Prague  en  1792,  pour 
le  couronnement  de  l'empereur  François  II,  et  y 
excita  Tenthousiasme  dans  les  concerts  qu*il 
d<mBa  à  cette  occasion.  Appelé  à  Berlin  peu  de 
temps  après,  en  qualité  de  maître  des  concerts 
da  roi  de  Prusse,  il  y  resta  jusqu'en  1808,  oCi  il 
Toulat  reToir  la  capitale  de  la  Bohème.  L'année 
d'après  il  retourna  à  Berlin,  où  ii  est  mort  en 
1811.  Parvenu  au  plus  haut  degré  du  talent. 
Béer  n*a  commencé  à  se  faire  connaître  qu'à  un 
âge  où  les  artistes  jouissent  habituellement  de 
toute  leur  renommée;  mais  la  sienne  ne  tarda 
point  alors  à  se  répandre  dans  toute  TEurope.  II 
n'avait  point  eu  de  modèle,  car  avant  lui  l'art 
de  jouer  de  la  clarinette  était  en  quelque  sorte 
dans  son  enfance,  et  Ton  peut  dire  que  ce  fut  lui 
qui  créa  cet  instrument,  dont  il  sut  corriger  les 
imperfections  à  force  d'habileté.  Ce  fut  lui  qui 
y  ajouta  la  cinquième  clef;  car  la  clarinette  n'en 
avait  auparavant  que  quatre.  Ayant  reçu  des  le- 
çons de  cet  instrument  à  Paris,  ii  eut  d'abord  le 
son  qu'on  peut  ap|)eler  français,  dont  la  qualité 
est  puissante  et  volumineuse,  mais  auquel  on 
peut  reprocher  de  la  dureté.  Il  communiqua  ce 
son  à  son  élève  Miciiel  Yost,  connu  particulière- 
ment sous  le  nom  de  JIÊichel,ei  considéré  comme 
le  chef  de  l'école  française  des  clarinettistes.  C'est 
ce  même  son  qui,  propagé  par  Xavier  Lefebvre, 
âève  de  Michel,  dans  le  Conservatoire  de  Paiis, 
a  prévalu  parmi  lea  artistes  français.  Béer,  pas- 
sant en  Belgique  pour  se  rendre  en  Hollande, 
eut  occasion  d'entendre  à  Bruxelles  Schwartz, 
maître  de  musique  du  régiment  de  Eaunitz  ;  c'é- 
tait la  première  fois  que  la  douceur  du  son  al- 
lemand frappait  son  oreille  ;  il  en  fut  charmé, 
et  sa  résolution  fut  prise  à  l'instant  de  travailler 
à  la  réforme  de  son  talent  sous  ce  rapport.  En 
moins  de  six  mois  d'études,  il  parvint  à  joindre  à 
son  admirable  netteté  dans  l'exécution  des  dif- 
ficultés, et  à  son  beau  style  dans  le  phrasé  d'ex- 
pression, la  moelleuse  qualité  de  son  qui  n'est 
pas  un  de  ses  moindres  titres  de  gloire,  et  qu'il 
a  transmise  à  son  élève  Baermann.Beer  jouissait 
du  rare  avantagé  de  régler  sa  respiration  avec 
tant  de  faciliti^,  qu'aucune  marque  extérieure  de 
fiitigne  ne  paraissait  sur  sa  figure  pendant  qu'il 
exécutait,  soit  par  l'enflure  des  joues,  soit  par  la 
rougeur  du  teint.  Enfin,  tant  de  qualités  com- 
posaient l'euiemble  de  son  talent,  qu'il  est  per- 
mis d'affirmer  qu'il  fut  en  son  genre  un  des  ar- 
tistes les  plus  remarquables  qu'ait,  produits  l'Al- 
lemagne. On  connaît  peu  de  morceaux  de  sa 
composition;  Breilkopf  et  Haertel  n'ont  publié 
de  lui  qu'un  concerto  pour  la  clarinette  en  si  : 


on  trouvait  ehex  Naderman  à  Paris,  six  duos  pour 
deux  clarinettes  qui  portent  son  nom.  Un  air 
avec  sept  variations  écrites  par  lui  est  aussi  dans 
les  mains  de  quelques  artistes  en  Allemagne. 
BEER.  Voy.  Berr. 

BEER(GugouoMbtbr).  Foy.  M eybr-Bebr. 
BEERALTHER  (Aloys  ),  virtuose  sur  la 
clarinette  et  sur  le  cor  debassette,  naquit  en  1800 
au  village  de  Merckingen ,  près  de  Neresheim, 
dans  le  royaume  de  Wurtemberg.  Fils  d'un  mu- 
sicien de  village,  il  fut  envoyé  à  l'âge  de  douze 
ans  chez  Sanerbrey,  musicien  de  ville  à  Neres- 
heim.  En  18 1 6  U  se  rendit  à  Tubinge,  chez  le  mu- 
sicien de  ville  Hetsch,  qui  lui  apprit  à  jouer  de 
plusieurs  instruments,  et  lui  donna  une  connais- 
sance élémentaire  de  tous  les  antres.  Il  acquit 
de  l'habileté  sur  le  violoncelle,  le  trombone,  la 
flûte  et  surtout  sur  la  clarinette  et  le  cor  de  bas- 
sette.  En  1819  ii  entra  comme  flûtiste  dans  la 
chapelle  du  prince  de  Latour  et  Taxis.  Deux 
ans  après  il  accepta  une  place  de  tromboniste 
dans  le  3"*  régiment  d'infanterie  du  royaume  de 
Wurtemberg,  et  fut  admis  comme  violoncelliste 
dans  la  chapelle  royale.  Ce  fut  alors  qu'il  com- 
mença à  se  faire  connaître  par  ison  talent  sur  la 
Clarinette  et  le  cor  de  bassette  (sorte  d'alto  de  la 
clarinette).  En  1828  il  abandonna  tous  les  autres 
instruments  pour  ne  phis  s'occuper  que  de  oeux- 
lè,  et  la  place  de  première  clarinette  lui  fut  don- 
née dans  la  chapelle  royale  de  Stuttgart.  H  ne 
quitta  plus  cetie  ville  et  y  mourut  le  21  mars 
1852.  Beeraltlier  avait  composé  pour  son  usage 
des  concertos  et  d'autres  ouvrages  qui  sont  restés 
en  manuscrit. 

BEETHOVEN  (Louis  Yan),  illustre  com- 
positeur du  dix-neuvième  siècle ,  fut  un  de  ces 
hommes  rares  dont  le  nom  est  le  signe  caractéris- 
tique de  toute  une  époque  d'art  ou  de  science; 
sorte  de  phénomène  dont  la  nature  est  avare ,  et 
qui  n'apparaît  que  de  loin  en  loin.  De  tels  hommes 
ne  se  font  pa.s  toujours  connaître  pour  ce  qu'ilssont 
dès  leurs  premiers  pas,  comme  l'imaginent  les 
gens  à  préjugés;  leur  force  d'invention  ne  se  ma- 
nifeste pas  dès  leurs  premiers  essais,  et  ce  n'est 
pas  pour  eux ,  comme  on  le  croit  communément, 
une  condition  nécessaire  de  leur  génie  que  de 
se  faire  pressentir  au  berceau.  Le  génie  est  fan- 
tasque parce  qu'il  est  le  génie  :  son  allure  n'est 
point  uniforme;  tantôt  il  se  révèle  d'une  ma- 
nière, tantôt  d'une  autre.  Parfois  il  se  montre 
tout  d'abord  plein  d'audace  et  de  fougue  ;  ail- 
leurs on  le  voit  se  développer  lentement,  ou 
même  languir  longtemps  comme  engourdi  par  la 
paresse.  Chez  Mozart,  faible  enfant  bégayant  à 
peine,  il  avait  fait  une  irruption  violente; 
il   parait  au  contraire   que  chez  Beethoven, 


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298 


BEETHOVEN 


nonobstant  les  traditions  les  plus  répandues,  le 
féoie  ne  sembla  point  aiïecter  de  spécialité  dans 
ses  premièresannées;  carM.  Baden,  de  Bonn,  qui 
fut  le  compagnon  d'enfance  du  grand  artiste,  et  qui 
fréquentaK  ayec  lui  les  écoles  primaires,  rapporte 
que  ce  fut  en  usant  de  violence  que  le  père  de 
Beethoven  parvint  à  loi  faire  commencer  l'étnde 
de  la  musique ,  et  qu-Ml  y  avait  peu  de  jours  où  il 
ne  le  flrappftt  pour  ToUiger  à  se  mettre  au  piano. 
€e  fait,  qui,  par  la  source  dont  il  vient ,  semble 
mériter  toute  croyance,  est  en  opposition  for- 
melle avec  ce  que  rapportent  les  biographes,  par* 
ticulièrement  M.  de  Seyfned,  dans  sa  notice 
placée  en  tète  de  Védition  des  études  de  Beetho- 
ven sur  rharroonie  et  le  contrepoint ,  et  Scliloa- 
ser,  dans  sa  biographie  de  ce  grand  musicien. 
Cependant,  M.  Baden  s'accorde  avec  ces  écri- 
vains sur  la  rapidité  des  progrès  de  Beethoven  : 
après  que  ses  premiers  dégoûts  eurent  été 
vaincus,  il  se  prit  de  passion  pour  Tart  qu'on 
l'avait  obligé  d'étudier,  et  s'avança  à  pas  de 
géant  dans  une  carrière  où  la  contrainte  seule 
avait  pv  le  conduire.  Que  serait-il  advenu  si, 
laissé  libre  de  ses  déterminations,  il  eût  eu  le 
loisir  de  se  choisir  lui-même  une  direction?  Ques- 
tion BmgoKère  où  l'imagination  peut  aborder  les 
suppositions  les  plus  étranges. 

L'origine  de  Beethoven*  a  donné  lieu  à  des 
«onjectares  et  à  des  bruits  mal  fondés.  Les  ad- 
teurs  du  Dictionnaire  des  M osieiens  (  Paris,  1810) 
disent  qu'on  a  cru  qu'il  était  fils  naturel  de  Fré- 
déric-Guillaume R,  roi  de  Prusse;  mais  le  fait 
«st  que  son  père,  Jean  van  Beethoven ,  était  un 
ténor  de  la  chapelle  de  l'électeur  de  Cologne, 
et  son  aïeul,  Louis  Yan  Beethoven,  d'abord 
chanteur,  puis  maître  de  la  même  chapelle. 
D'autres  ont  affirmé  qu'il  était  Hollandais,  parée 
que  la  particule  van  est  jointe  à  son  nom  (i). 

(  I  )  Duu  nne  brocbnre  Intitulée  :  LKitre  à  Monsieur  te 
jMHvnestre  d4  Bonn  (  Amsterdam  »  1887 ,  In-8*  de  m  pa- 
ges) ,  M.  van  Mand^k,  écrlTaln  boUandaU ,  a  enayé  de 
démontrer  que  ce  grand  homme  était  flU  de  muaiclena 
«mbalanta  qnl  fréquentaient  les  foires  de  la  Hollande,  et 
que  aa  nèro  .  Helma  Keoarieh ,  le  mit  an  monde  au 
mois  d'août  lT7t,  à  la  foire  deZutphen,  TiUe  de  la  Gueldre, 
dans  une  ebétive  auberge  qui  avait  pour  enseigne  i  De 
fransehe  7Vil^Celt-i-dl^e,  ou  Jardin  français,  L'inexac- 
tUnde  de  ee  fait  est  démontrée  par  M.  le  Dr.  V.  G.  IVegeler, 
ami  d'eofanoe  des  Seethoven.  qui  prouve,  par  un  calen- 
drier de  la  cour  de  l'électeur  de  Cologne,  que  son  grand- 
père  Louit  Fan  Beethoverk,  et  son  père  Jean,  étalent 
attactaét  i  la  musique  de  oe  priaoe  en  ITM,  et  n'èteleot 
conséqnemment  pas  dans  la  profession  de  musiciens  am- 
bulants  de  foires  (V.  Biographiseke  NotiiMi  Ûber  iMdwig 
van  Beethoven  von  Dr.  F.  G.  fTegeler,  etc ,  pages  i  et  a). 

tie  nouvelles  découvertes  faites  par  M.  Léon  de  Burbnre 
à  Anvers  font  enSn  connaître  l'origine  de  la  famille  Van 
Beethoven;  Il  a  eu  l'ohUgeance  de  me  les  communiquer, 
en  attendant  que  lui-même  publie  un  travail  complet  anr 
le  même  sujet  Uni  que  eimplcaicnt  résumés ,  ces  rensel- 


Ce  quîest  certain,  c'est  que  Tilluslre  artiste  naquit 
à  Bonn,  sur  le  Rhtai  ;  mais  il  y  a  eu  longtemps  de 
l'innsrtitnde  sur  l'année  où  il  vit  le  jour.  M.  de  Sey- 

irnenents  rendent  ma  note  bien  longue  ;  mala  yes^tn 
qu'on  les  lira  avec  intérêt 

M.  de  Burbure  a  trouvé  la  souche  de  la  CsmlUe  Fm 
Beethooen  an  eommeneement  du  dix-MptIème  siècle  dans 
un  village  aux  environs  de  Louvaln.  Un  descendant  de 
cette  Cimille  s'était  fixé  à  Anvers  vers  le  milieu  du  mette 
siècle.  Un  de  ses  flls,  Guillaume  Fan  Beethoven,  épousa, 
le  11  septembre  1680,  Catherine  Grand)ean.  De  cette  union 
naquirent  huit  enfants  au  nombre  deaqueU  fut  Henri 
Aâelard  Fan  tfMtAopm,  baptisé  le  8  septembre  itiSdana 
la  paroisse  Notre-Dame  (Nord),  à  Anvers,  et  qui  cot  pour 
parrain  Henri  Van  Beethoven,  remplaçant  Adelard  de  Re- 
dineg,  baron  de  Roescney, absent,  et  pour  marraine  Jac- 
queline Grandjejn.  Cet  Adelard  Van  Beetlioven  épousa 
Marte-Catherine  de  Herdt  et  en  eut  douze  enfants,  dont 
U  troisième  fnt  JJiuit  Beethoven^  et  le  dooxlène  lauU- 
Joteph. 

Louis  Fan  Beethwen  fol  baptisé  à  l'église  Saint  Jaeqnea, 
à  Anvers,  le  S3  décembre  llit.  U  quitte  Jeune  sa  famille,  et 
l'on  ne  trouve  aucune  trace  de  son  séjour  i  Anvers. 
Louis- Joseph  Fan  Beethoven,  né  le  t  décembre  iTtS,  ba^ 
Usé  à  l'église  St- Jacques,  &  Anvers,  et  décédé  le  11  no- 
vembre 1808  à  Oosterwyck.  près  de  Bola-te-Dne,  épousa 
le  S  novembre  1T78,  Marie-Thérèse  sehoerwerghem,  née  A 
Wulle,  et  décédée  leM  JuUlrt  ITM.  Ils  eurent  deux  fiUea, 
jtnne-  Thérèse  Fan  Beethooen ,  née  &  Anvers  le  t»  Jan- 
vier mh  (qui  snivlt  de  près  le  mariage),  et  Marie- 
Thérèse  Fan  Beethoven^  qui  épousa,  le  8  septembre  ISOS, 
Joseph-Michel  Jacobs  ,  père  de  M.  Jacob  Jacoba,  pdntre 
distingué  de  paywge.  en  œ  moment  (  iSil)  rivant  à  An- 
vers. Or,  interrogé  par  M.  de  Burbnre  sur  oe  qiAI  avait 
a ppris  desa  mèrr«  décédée  à  Anvers.le  18  janvier  iSi^  M.  Ja- 
cobs lui  expliqua  la  cause  du  départ  de  plusieurs  membres 
de  sa  famille  pour  Maastricht,  Tongres,  et  7erM«ren,  prèsée 
Bruxelles ,  où  l'on  retrouve  en  effet  de  leurs  descendants, 
et  lui  dit  que  sa  mère  lui  avait  répété  plusieurs  fbis  qu'un 
frère  de  son  aïeul  maternel ,  nommé  Louis,  avait  quitté 
furtivement  Anvers ,  par  suite  de  contesUtions  avec  aa 
famille  :  qu'on  avait  eu  plusieurs  fois  de  aes  nouvelles, 
mais  qu1l  n'avait  Jamais  revu  aes  parents  depuis  sa  fuite. 
Ce  louis  Fan  Btethoven,  nous  le  retrouvons  dans  la  po- 
sition de  chanteur  è  la  chapelle  de  l'électeur  à  Bonn,  ea 
1760,  où  il  devient  maître  de  la  chapeUe  en  176a.  U  est  ma- 
rte, et  a  plusieurs  enfeots  au  nombre  desquela  etX  Jean  Fan 
Beethoven,  ténur  de  la  chapelle  électorale  dès  176S.  Celnb- 
d  épousa .  en  1767,  Marie-Madeleine  Keverich,  dout-U  eut 
quatre  enfants,  an  nombre  desquels  est  le  célèbre  cornpu^ 
siteur.  Le  rieux  Lonls  Van  Beethoven  mourut  à  Bonn  le 
U  décembre  177» .  après  avoir  été  |e-pamln  de  son  Illustre 
peUt.flls ,  le  19  décembre  1770.  Cette  flliaUon  est  trop  Men 
éUbUe  pour  être  l'objet  d'un  doute. 

Remarquons  toutefois  le  singulier  rapport  entre  cette 
rnsho-MadeletneXeoerich,  mère  du  grand  artiale,  et  Hé- 
lène Keverich  laquelle  accouche  à  la  fotav  deZutphen  d'au 
garçon  auquel  on  donne  le  nom  deX^ovis  Fan  BeethovesUXa 
poon-alt-on  pas  en  conclure  qu'un  frère  de  Jean  avait  épousé 
la  soeur  de  Marte  Madelcine.Uqoelle  était  fille  de  Heurt  Ke- 
verteh,CttMnierde  l'élocteurPL'eilstenee  d'Hélène  Kevcrtch 
ne  peut  être  mise  en  doute,  car,  par  une  erreur  singulière, 
le  curé  de  la  paroisse  Saint-Rerol  de  Bonn,  qnt  avait  mtrié 
Jean  Van  Beethoven  le  il  novembre  l7Vr  avec  Marte^ltoée- 
lelneKeverieh,vettve£.eyiii  d'Ebrenbrelatela.tt  Btte  deHeart 
Kertrtah,  ayant  aussi  loàertt  dans  le  reglatre  dea  naissan- 
ces de  son  église  le  baptême  de  Louis  Van  Beethoven,  le 
7  décembre  1770,  nomme  sa  mère  Héténe  JCsuerirA,  ayaot 
confondu  sans  doutv,  dans  un  monMnt  de  dUtraeU0Q«  deux 
perMnnes  qu'il  connaissait.  Si  ma  coaJectnre  était  adn.iae. 


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BEETHOVEN 


399 


fried  dit  que  ce  fiit  le  17  décembre  1770  ;  Gerber, 
Schlosser,  le  Conversation^Lesikon  et  tous  les 
autres  Inogreplies  disent  que  oe  fîit  eu  1772,  sens 
indiquer  le  jour  précis.  Berthovcn  a  toujours  dit 
qu'il  était  né  le  16  décembre  1771 ,  et  attribuait 
Tacte  baptislaire  portant  la  date  du  17  décembre 
1770  à  un  frère  atné ,  mort  en  bas  ftge,  qui  aurait 
été  appelé  Louis,  comme  lui.  Scyfried ,  qui  a  eu 
couDaissance  de  ce  fait,  et  qui  le  rapporte,  n'en 
persiste  pas  moins  à  fixer  la  date  indiquée  pré- 
cédemment comme  ia  véritable,  mais  il  ne  fait 
pu  connaître  les  motifs  de  sa  conviction. 

J'ai  dit,  dans  la  première  édition  de  cette  Bio- 
graphie, que  M.  Siuirock,  éditeur  de  musique  à 
Bonn ,  a  bien  voulu,  à  ma  prière,  faire  des  re- 
cherches dans  les  registres  de  cette  ville,  dont 
les  résultats  étaient  :  1*  que  Tillustre  compo- 
siteur Louis  van  Beetlioven  est  né.  le  17  décem- 
bre 1770  ;  2*  que  le  frère  atné  dont  il  parlait, 
€t  qui  s'appelait  aussi  Louis,  était  né  le  2  avril 
1769,  et  mourut  le  8  do  même  mois;  3**  qu'il 
n'était  né  aucun  entant  du  nom  de  Beethoven  en 
1771;  V  que  les  autres  enfants  dupèredeBee- 
thoveo  ont  été  Nicolas-Jean,  né  le  2  octobre 
1776,  Anne-Catharine,  née  le  25  février  1779, 
et  ^an^-G6orjref,néle  17 Janvier  1781.  Ce- 
pendant ,  trois  ans  après  la  publication  du  vo- 
lume de  mon  livre  où  se  trouve  la  notice  du 
graoé  compositeur,  M.  le  docteur  Wegeler,  son 
ami  d'enfance,  a  publié  un  ouvrage  intéressant 
qui  renferme  des  renseignements  biographiques 
sur  sa  jeunesse,  accompagnés  de  beaucoup  d'a- 
necdotes et  de  détails  sur  sa  personne  et  son  ca- 
ractère, écrits  par  Ferdinand  Ries,  son  élève  et  son 
ami  (1)  :  Or  M.  Wegeler,  d'accord  avec  M.  Sim- 
rock  sur  les  trois  premiers  points,  en  diflère  sur  les 
autres.  D'abord ,  il  démontre  par  l'acte  de  nais- 
sance de  Beethoven,  que  son  père  ne  s'appelait 
pas  Théodore ,  comme  M.  Simrock  le  nomme , 
mais  Jean;  en  second  lieu,  il  fait  voir  que  le 
frère  puîné  du  compositeur  était  Gaspard- An- 
toifte- Charles,  né  le  8  avril  1774,  et  mort  à 
Vienne  en  1815.  Enfin,  il  s'accorde  avec  M.  Sim- 
rock sur  les  prénoms  de  l'autre  frère,  Nicolas- 
Jean,  et  sur  la  date  de  sa  naissance,  le  2  oc- 
tobre 1776.  Celui-là  fut  pharmacien  k  Vienne. 
Ce  sont ,  dit  M.  Wegeler,  les  seuls  enfants  qu'ait 
eu  Jean  van  Beethoven.  Il  est  hors  de  doute  que 
M.  Simrock  n'a  pas  imaginé  les  faits  relatifs  à 


U  coloeldMiee  de  deix  l/ndt  F'tm  BMtkovent  It-  pKinter 
(qui  fut  l'iUiutre  compotttear)  Dé  à  Bonn  le  M  oa  17  dé- 
cembre 1770,  l'aotre  (mté  dans  l'olMCurKé)  né  à  Zotphen, 
ûam»  la  Gaeldre  au  mola  d*aoftt  1771 ,  serait  eipllquée. 

(I)  Bhgr^MMehe  NùUtn  OSer  Ludtfftg  van  Beetko- 
venvonDr.  G.  fFègeUr  umd Ferdinand  Mês  ;  Cobkats, 
Baedeker ,  iSSS,  in-S»  de  16«  pages. 


Anne-Catherine  et  k  François-Georges,  et 
qu'il  les  a  tirés  des  registres  de  naissance  de  ia 
ville  de  Bonn.  Louis  van  Beethoven,  grand-père 
du  eompostteur ,  a-t-il  eu  deoi  fils  dont  un  se 
serait  nommé  Théodore  et  aurait  été  père  de  ces 
deux  derniers?  Cest  ce  que  je  n'ai  point  essayé, 
de  vérifier,  parce  que  cela  est  sans  intérêt  pour 
l'objet  de  cette  notice. 

Beethoven  était  Agé  dm  daq  ans  lorsque  son 
père  lui  enseigna  les  premiers  principes  de  la  mu- 
sique; puis  il  eut  pour  maître  Pfeiffer,  liaut- 
bolste  qui  pins  tard  fut  chef  de  musique  d'un 
régiment  bavarois,  à  Dosseldorf.  Vander  Eden, 
organiste  de  la  cour ,  fut  son  premier  mettre  de 
piano.  Le  revenu  de  Jean  Beethoven  était  trop  mi- 
nime pour  qu'il  pût  payer  les  leçons  données  à 
son  fils;  mais  artiste  véritable  par  le  désintéres- 
sement, Vander  Eden  offrit  gratuitement  ses 
conseils  à  celui  dont  il  ne  prévoyait  pas  la  re- 
nommée ftiture.  Il  ne  pouvait  accorder  que  peu 
de  temps  aux  études  de  cet  enfant;  mais  le  tra- 
vail excessif  que  celui-ci  était  obligé  de  faire 
suppléait  à  l'insuffisance  des  leçons.  Une  année 
s'était  à  peme  écoolée  dans  ces  études  prélimi- 
naires, lorsqu'un  goût  passionné  pour  la  mu- 
sique se  développa  tout  à  coup  en  Beethoven  ; 
dès  lors,  au  lieu  d'exciter  son  ardeur,  il  devint 
en  quelque  sorte  nécessaire  d'en  arrêter  l'élan. 
Ses  progrès  tinrent  du  prodige. 

En  1782/Vander  Eden  mourut;  il  fut  rem- 
placé, comme  organiste  dç  La  cour,  par  Neefe, 
homme  de  talent,  que  l'électeur  Maximilien  d'Au- 
triche chargea  du  sohi  de  continuer  l'éducation 
musicale  de  Beethoven  ;  car  déjà  cet  enfant  avait 
fixé  sur  lui  Tattentlon  publique ,  quoiqu!il  n'eût 
atteint  que  sa  douzième  année.  Neefe  ne  tarda 
point  à  discerner  le  génie  de  son  élève  ;  il  com- 
prit q^  davail  Ptnitter  saaa  dttai  aux  grandes 
conceptions  âe  Bach  et  du  Itttndel ,  au  lieu  d'é- 
puiser sa  patienee  sur  des  compositions  d'un 
ordre -inférieur,  ainsi  que  l'avait  Ikit  Vander 
Eden ,  qui  semblait  ne  s'être  proposé  que  de  dé- 
velopper le  talent  d'exécution  de  l'enfant  Les 
subfimes  ouvrages  des  deux  grands  hommes 
écbauffèréht  l'imagination  du  jeune  artiste,  et  lui 
inspirèrent  une  admiration  qui  ne  s'est  jamais 
affaiblie,  et  qui,  vers  la  fin  de  sa  vie,  ressem- 
blait encore  à  une  sorte  de  culte.  Son  habileté 
à  exécuter  ces  difficiles  compositions  était  d^ 
si  grande,  à  douze  ans ,  qu'il  jouait  dana  uo  mou- 
vemeot  très-rtpide  les  fugues  et  les  préludes  du 
recueil  de  Jean-Sébastien  Badi,  connu  sous  le 
nom  de  Clavecin  dien  tempéré.  Déjà  un  irrésis- 
tible  instinct  l'entraînait  vers  la  composition. 
Des  variations  sur  une  marche,  trois  sonates 
pour  piano  seul ,  et  quelques  chansons  alleman- 


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300 


deft  furent  les  froils  de  ce  besoin  précoce  de  pro- 
duire. Nulle  connaissaDoedeurèglesde  Phannonie 
■'avait  été  donnée  jasqnelà  à  Beethoven;  les 
incorrections,  llncohérenoe  des  idées,  lesbrasquet 
modulatioas  et  le  désordre  régnaient  donc  dans 

1.  Allegro  eantàbiU. 

*  ht 


BEETHOVEN 

ces  ouvrages,  qui  furant  publiés  à  Spire  et  à 
Manbelm  par  les  soins  de  Neefe.  Il  n'est  pas  sans 
intérêt  de  connaître  les  thèmes  de  ces  sonilas, 
dont  il  serait  dilBclle  de  trouver  aujourd'hui  un 
exemplaiie.  Les  voici  : 


2.  Larghetloioslenuto. 
tr 


^feifc^ga 


:ët      tr 


m 


^^^^ 


lùnnn 


etc. 


^^ 


3.  AUtgro. 


^a^ 


tr^ 


^ 


^m 


4  é*  è 


gFS 


^^ 


^ 


^ 


-f—- - 


Plus  tard,  Beetlioven,  choqué  de  leurs  dérautii , 
les  désavoua ,  et  ne  reconnut  pour  son  premier 
œuvre  que  ses  trios  de  piano  gravé»  à  Vienne. 
Plus  habile  à  cette  époque  de  m  vie  dans  Tart 
d^improviser  que  dans  celui  d*écrire,  il  mettait 
dans  ses  fantaisies  libres  une  richesse  d'imagi- 
nation qui  frappait  d*étonnement  tous  ceux  qui 
rentendaient.  Gerber  (iVeties  lear.  rfer  Tonkumt- 
1er)  rapporte  que,  bien  jeune  encore,  il  excita 
Tadmiration  du  compositeur  Junker ,  en  impro- 
visant devant  lui ,  à  Cologne ,  sur  un  thème 


donné.  Dans  un  voyage  qu*il  fit  à  AschafTenbourg 
avec  la  cour  de  Télecteur,  il  étonna  aussi  Ster- 
kel,  très  bon  pianiste  et  compositeur  {pof.  ce 
nom),  qui  ne  dissimula  pas  son  doute  qu'il  At 
l'auteur  des  variations  jouées  par  lui  sur  le  thème 
de  Righini,  Vienit  amore.  Piqué  de  ce  doute, 
Beethoven  improvisa  sur-le-champ  d'autres  va- 
riations sur  le  même  thème.  Un  autre  exemple 
beaucoup  plus  remarquable  de  son  talent  en  œ 
genre  eslcelui-ci.  Dans  l'hiver  de  1786  à  17S7  II 
fil  une  courte  excursion  à  Vienne ,  pour  y  eo- 


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BEETHOVEN 


;301 


tendre  Mozart ,  dont  ii  aimait  pattionnément  la 
muiiquo,  et  ponr  qui  oo  lui  avait  donné  des  let- 
tres de  reeoainiandation.  Sar  oe  qu'on  lui  en  di- 
sait dans  ees  lettres ,  Hoiarl  invita  Beethoven  à 
s'asseoir  an  piano,  et  eelni-ci  se  mit  à  improvi- 
ser; mais  le  grand  artiste  Técouta  avec  iodiffé- 
renée ,  persuadé  qne  ee  qu'U  entendait  était  ap- 
pris de  mémoire.  Plqu^  de  ce  dédain ,  le  jeune 
homme  pria  Mocart  de  loi  donner  un  thème.  — 
«  Soit ,  dit  tout  bas  le  maître  ;  mais  je  vais  t'at- 
traper.  »  Sur-le-champ  il  nota  on  sujet  de  fugue 
chromatique,  qui,  pris  par  monvement  rétro- 
grade, contenait  un  contre-eojet  pour  une  double 
fugue.  Beethoven,  bien  que  peu  avancé  dans  |a 
science,  devina  par  instinct  le  plége  qu'on  lui 
tendait.  11  travailla  ce  thème  avec  tant  de  force, 
d'originalité,  de  véritable  génie,  que  son  auditeur, 
devenu  plus  attentif  etconfondu  par  ce  qu'il  enten- 
dait, ae  leva,  et  retenant  sa  respiration,  finit  par 
passer  sans  bruit,  sur  la  pointe  du  pied,  dans 
la  pièce  voisine ,  où  il  dit  à  demi-voix  à  qud- 
qnes  amis  qui  s'y  trouvaient  :  «  Faites  attention 
à  ce  jeune  homme  I  Vous  en  entendm  parler 
quelque  jour.  » 

Beethoven  ne  montrait  pas  moins  de  talent 
naturel  pour  l'orgue  que  pour  le  piano.  Des  ren- 
seignements inexacts  ont  fait  dire  qu'il  avait  été 
désigné  par  l'électenr  de  Cologne  pour  succéder 
à  Neefe  comme  organiste  de  la  cour;  mais 
M.  Wegeler  a  prouvé  par  rAlmanach  de  cette 
cour,  que  dès  i785  tous  deux  furent  organistes 
conjointement  et  alternèrent  dans  leurs  fonctions. 
Suivant  le  même  écrivain  Beethoven  étonnait 
alors  les  artistes  par  la  science  profonde  dont  il 
faisait  preuve  dans  ses  improvisations;  mais  cette 
science  prétendue  était  simplement  Tinspiration 
du  génie;  car  lorsque  le  compositeur  devint  élève 
d'Albreclitsberger  à  Vienne,  il  dut  commencer 
ses  études  |)ar  les  premières  notions  de  Tharmonie. 

L'éducation  de  Beethoven  fut  bornée  à  la  fré- 
<inentation  d'une  école  où  il  apprit  à  lire,  à 
écrire,  les  éléments  de  Tarithmétique et  quelque 
peu  de  latin.  Trop  exclusivement  occupé  de  mu- 
sique pour  qiiMI  lui  fût  possible  d'acquérir  une 
instruction  plus  étendue ,  il  ne  fut  initié  à  la  lit- 
térature de  son  pays  qu'à  l'Age  d'environ  vingt- 
cinq  ans,  après  qu'il  se  fut  fixé  è  Vienne.  Alors 
seulement  il  s'éprit  d'une  véritable  passion  pour 
la  lecture  des  grands  poètes  allemands,  ainsi 
que  des  œuvres  d'Homère,  de  Virgile  et  de 
Tacite.  Se  amis  les  plus  intimes  ont  toujours 
assuré  que  cette  occupation  et-la  composition  de 
ses  ouvrages  pouvaient  seules  le  distraire  de  ses 
maux  et  de  ses  chagrins. 

Dans  sa  jeunesse  il  n'était  pas  heureux  chez 
ses  parents.  L'ivrognerie  de  son  père,  et  les  ex- 


cès de  bmtalité  qui  en  étaient  la  suite,  lui  fai- 
saient chercher  au  dehors  des  consolations  :  il 
les  trouva  dans  une  famille  pour  laquelle  il 
éprouva  la  pins  vive  amitié ,  et  qui  lui  fut  fidèle 
jusqu'à  la  mort.  Cette  famille  se  composait  de 
M"*  de  Breoning,  veove  d'un  conseiller  de  cour, 
de  ses  trois  fils  et  d'une  fille.  Inculteet  d'un  abord 
pen  gracieux,  il  trouvait  en  général  peu  de 
sympathie  dans  le  monde  ;  mais  M<**  de  Bren- 
ning  sot  découvrir  sous  sa  rade  enveloppe  des 
sentiments  nobles,  une  Ame  pure,  et  des  facultés 
intellectnelles  peu  communes.  £lle  le  traita  comme 
un  fils  et  loi  montra,  en  mille  circonstances,  une 
affection  dévouée. 

S'attachant  à  le  polir  autant  que  cela  se  pou- 
vait ,  elle  avait  fini  par  exercer  de  l'ascendant 
sor  son  caractère  et  sur  sa  condnite.  Nul  antre 
n'eût  osé  lai  demander  oe  qu'elle  obtenait  sans 
peine  :  il  suffisait  qu'elle  en  exprimât  le  désir.  Il 
ne  résistait  que  -pour  une  seule  chose  qui  fut 
toujours  pour  lui  l'objet  d'une  répugnance  invin- 
cible, à  savoir,  les  leçons  que  sa  famille  exigeait 
qu'il  donnât,  afin  de  venir  en  aide  aux  dépenses 
de  la  maison.  Enseigner  était  pour  lui  un  supplice 
véritable.  M**  de  Breunhig  lui  faisait  souvent  des 
observations  à  ce  sujet  ;  mais  toujours  en  vain. 
Un  jour  elle  le  pressait  vivement  d'aller  donner 
une  leçon  de  piano  chez  le  ministre  d'Autriche 
dont  l'hôtel  était  en  face  de  sa  maison  :  vafaicu 
par  ses  sollicitations,  Beethoven  se  décide  et  sort  ; 
mais  arrivé  près  de  la  porte  de  l'hdtel ,  son  dé- 
goût pour  l'enseignement  l'emporte;  il  retourne 
chez  M*"^  de  Breuning,  et  lui  dit  d'un  air  sup- 
pliant: Je  voui  demande  grdee,  Madame;  il 
m'est  impossible  de  donner  aujourd'hui  cette 
leçon;  demain  j'en  donnerai  deux! 

Le  18  décembre  1792,  le  père  de  Beethoven 
mourut  :  déjà  il  avait  perdu  sa  mère  en  1787.  Il 
était  entré  dans  sa  vingt-troisième  année  :  son 
génie  l'avertissait  que  la  petite  ville  de  Bonn  n'é- 
tait pas  le  centre  où  son  activité  devait  se  déve- 
lopper. Il  lui  fallaH  un  plus  grand  théàlfe  :  Beetho- 
ven le  sentait ,  et  le  droit  qu'il  venait  d'acquérir 
de  suivre  sa  vocation  le  décida  à  demander  à 
son  prin(«  une  pension  qui  lui  fut  accordée, 
pour  aller  à  Vienne  achever  ses  études  musicales 
sous  la  direction  de  Joseph  Haydn.  Cétait  en 
1793  :  Beethoven  possédait  un  talent  original 
d'exécution ,  et  son  génie  annonçait  déjà  sa  puis- 
sance; mais  il  n'avait  que  des  notions  confuses 
de  l'art  d'écrire.  «  Lorsqu'il  arriva  à  Vienne,  dit 
«  Schindier  {Biographie  von  Ludwig  van  BeO' 
n  thoven,  p.  31),  Beethoven  ne  savait  rien  du 
«  contrepoint  et  ne  connaissait  que  peu  de  chose 
«  de  l'harmonie.  »  Haydn ,  préoccupé  alors  de 
la  composition  de  quelques-unes  de  ses  dernières 


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302 


BEETHOVEN 


grandes  sf  raphonies,  ne  donna  pas  aux  études  de 
son  élèTe  toute  Tatteotion  que  sa  grande  et  belle 
nature  méritait;  il  loi  laissait  écrire  à  peu  près 
tout  ne  qu*il  voulait  et  ne  corrigeait  les  fautes 
qoi  se  tiouyaient  dans  ses  essais  qu'avec  beau- 
coup de  négligence.  Or  il  arriva  qu'on  Jour  le 
compositeur  Scbeock,  savant  musicien  et  auteur 
de  plosieors  opéras  joués  avec  succès  en  Alle- 
magne ,  rencontra  Beethoven  lorsqu'il  revenait 
de  ches  Haydn  avec  son  cahier  d'études  sons  le 
bras.  Schencfc  parconnit  ce  cahier  et  indiqua  au 
jeune  artiste  plusieurs  passages  mal  écrits;  Bee* 
thoven  s'en  étonna ,  parce  que  Haydn  venait  de 
corriger  ce  travail.  Sur  cette  observation,  Sclienck 
examina  le  cahier  avec  plus  d'attention  et  y  décou  - 
vrit  beaucoup  de  fautes  grossières.  Atterré  par 
ces  observations  faites  avec  sincérité,  Beethoven 
voulait  rompre  Immédiatement  avec  Haydn  ;  mais 
bientôt  le  départ  de  celui-ci  pour  l'Angleterre  lui 
fonmit  l'occasion  de  changer  de  naattre  sans  être 
obligé  d'avoir  une  explication  pénilrfe.  Depuis 
lors  il  y  eut  plus  que  delà  froideur  entre  Haydn  et 
son  ancien  élève  ;  en  parlant  l'un  de  l'autre,  ils 
s'esprimaient  presque  toujours  avec  amertume. 
Interrogé  par  Bies  sur  ses  rapports  avec  le  père 
de  la  symphonie ,  Beethoven  lui  dit  qu'il  en  avait 
reçu  quelques  leçons ,  mais  qu'il  n'avait  rien  ap- 
pris de  lui  (1).  Après  le  départ  de  Haydn,  il  alla 
demander  des  leçons  à  Albrechtsberger,  considéré 
alors  comme  le  pins  savant  professeur  de  Vienne. 
C'est  quelque  chose  de  curieux  et  de  digne  d'ob- 
servation que  le  singulier  spectacle  de  limagina- 
tion  la  plus  hardie  et  la  plus  fantasque,  livrée  au 
rigorisme  scolastique  du  musicien  le  plus  positif 
et  le  plus  sec.  A  vingt-deux  ans ,  avec  une  édu- 
cation musicale  mal  faite  et  la  fièvre  d'invention 
dans  le  cœur,  on  est  peu  propre  à  se  livrer  sans 
réserve  à  des  études  didactiques  telles  que  celles 
du  contrepoint.  Une  méthode  esthétique  et  ra- 
tionnelle eût  été  la  seule  qu'on  eût  pu  employer 
avec  succès;  malheureusement,  au  savoir  pra- 
tique d'Allipechtsberger  ne  s'unissaient  pas  les 
vues  d'une  théorie  philosophique.  Sa  méthode 
était  toute  traditionnelle  et  empirique.  Il  s'ap- 
puyait sur  l'autorité  de  l'école,  mais  il  était  in- 
capable de  discuter  la  -valeur  de  cette  autorité. 
Il  appliqua  donc  à  Beethoven  ses  procédés  ordi- 
naires d'études  progressives  ;  procédés  excellents, 
quand  ils  sont  employés  à  former  des  élèv&s  d'un 
âge  fort  tendre,  mais  qui  ont  besoin  d'être  modi- 
fiés dans  l'éducation  d'un  homme  de  vingt-trois 
ans.  Rien  de  plus  intéressant  que  de  voir  dans  les 
études  J*harmonie  et  de  contrepoint  de  Beetho- 

(I)  Bioçraphisches  NoUsenUber  L.  van  Beethoven, 


ven  le  combat  de  sa  persévérance  à  apprendre 
les  règles ,  et  de  son  imagination  qui  le  porte  à 
les  enfreindre.  Son  penchant  le  conduisait  ce- 
pendant aox  formes  scientifiques,  et  Ton  voit  en 
mille  endroits  de  ses  ouvrages  qu'il  aimait  &  s'en 
servir;  mais  elles  lui  résistaient,  parce  qu'il 
avait  commencé  tard  à  connaître  leur  mécanisme 
et  à  le  mettre  en  pratique. 

En  arrivant  k  Vienne ,  Beethoven  trouva  mie 
puissante  protection  dans  le  prince  Lichnowsky, 
amateur  passionné  de  musique,  dont  Mozart 
avait  dirigé  les  études.  C'était  un  de  ces  nobles 
seigneurs  qu'on  trouvait  alors  en  Autriche  et  dont 
la  générosité  ne  connaissait  pas  de  bornes  pour 
l'encouragement  des  hommes  détalent  La  prin- 
cesse Lichnowsky,  née  comtesse  de  Thon,  parta- 
geait le  goût  du  prince  pour  la  musique,  et  était 
elle-même  musicienne  distinguée  et  très-habile 
pianiste.  Tons  deux  accudllirent  Beethoven  avec 
une  bonté  parfaite,  le  logèrent  dans  leur  hAtel, 
et  le  prince  loi  accorda  une  pension  de  fiOO 
florins,  somme  considérable  pour  ce  temps.  La 
bonté  de  la  princesse  pour  son  protégé  était  iné- 
puisable. Elleexcusait  ses  brusqueries,  sa  mauvaise 
humeur  et  son  aspect  habituellement  taciturne; 
car  Schindier,  qui  a  vécu  dans  l'intimité  de  Bee- 
thoven pendant  une  longue  suite  d'années,  avoue 
que  personne  n'était  moins  aimable  que  lui  dans 
sa  jeunesse.  Souvent  la  princesse  Lichnowsky 
était  obligée  de  l'excuser  près  du  prince,  plus  sé- 
vère qu'elle. 

Dans  les  premiers  temps  de  son  séjour  à 
Vienne,  Beethoven  fixa  particulièremoit  les  yeux 
du  public  sur  lui  par  son  talent  d'exécution  et 
d'improvisation  ;  11  passait  alors  pour  un  pianiste 
de  la  première  force,  et  l'on  disait  même  qu'il 
n'avait  point  de  rival.  Mais  dans  les  dernières 
années  du  dix-huitième  siècle,  il  s'en  présenta  un 
qui  était  digne  de  lutter  avec  lui  :  ce  rival  était 
Wœlfl ,  qui  depuis  lors  est  voiu  à  Paris ,  où  son 
talent  n'a  été  apprécié  que  par  un  petit  nombre 
de  connaisseurs.  Voici  comment  M.  de  Seyfried 
s'exprime  à  l'égard  de  cette  rivalité.  «  On  vit  se 
«  renouveler,  en  quelque  sorte,  Tancienne  que- 
«  relie  française  des  gluckistes  et  des  piccinistes, 
«  et  les  nombreux  amateurs  de  la  ville  impériale 
«  se  divisèrent  en  deux  camps  ennemis.  A  la  tèle 
«  des'  partisans  de  Beethoven  figurait  le  digne  et 
n  aimable  prince  de  Uchnov^sky  ;  l'un  des  plus 
41  ardents  protecteurs  de  Wœlfl  était  le  baron 
R  Raymond  de  Wezslar,  dont  la  diarmante  villa 
R  (située  à  Grûnberg  près  du  château  impérial  de 
«  Schœnbrnnn  )  offrait  à  tous  les  artistes  natio- 
«  naux  on  étrangers ,  pendant  la  belle  saison, 
t  une  retraite  délicieuse ,  où  ils  trouvaient  ac- 
«  cueil  plein  de  franchise  et  jouissance  d'une  II- 


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BEETHOVEN 


SOS 


«  berté  précieu&e.  Cest  là  que  TintéreftsaDte  ri- 
m  yalîté  àei  deax  athlètes  procura  souvent  de 
n  TÎTis  jouissances  à  une  sodâé  nombreuse, 
«  mais  choisie.  Chacun  d'eux  y  apportait  ses 
n  compositions  les  plus  nouvelles  ;  chacun  d'eux 
«  s'y  abandonnait  sans  réserve  aux  inspirations 
«  de  sa  verve  entratnante  :  quelquefois  Ils  se 
«  mettaient  en  même  temps  à  deux  pianos,  et 
«  improvisaient  alternativement  sur  un  thème 
N  réciproquement  donné ,  ou  bien  ils  exécutaient 
»  à  quatre  mains  on  caprice,  qui,  si  l'on  eût  pu 
R  l'écrire  à  mesure  qu'ils  le  composaient,  aurait 
)•  obtenu  sans  doute  une  longue  existence. 

«  Sous  le  rapport  de  l'habileté  mécanique,  il 
n  eût  été  difficile,  impossible  peut-être,  d'adjo- 
»  ger  la  palme  à  l'un  des  rivaux  :  cependant  la 
«  nature  avait  traité  bien  favorablement  Wœlfl, 
«  en  lui  donnant  des  mains  d'une  grandeur  si 
K  prodigieuse ,  qu'il  atteignait  des  dixièmes  aussi 
•c  facilement  que  d'autres  peuvent  embrasser  des 
'(  octaves,  et  qu'il  pouvait  exécuter  des  deux 
n  mains  de  longs  passages  à  cet  intervalle,  avec 
n  la  rapidité  de  l'éclair.  Dans  la  fantaisie,  Bee- 
X  thoven  annonçait  dès  lors  son  penchant  au 
a  sombre  et  au  mystérieux.  Quelquefois  il  se 
«  plongeait  dans  une  large  et  paissante  harmonie, 
«  et  alors  il  semblait  avoir  dit  adieu  à  la  terre  ; 
«  son  esprit  avait  brisé  tous  ses  liens,  secoué 
«t  loQte  espèce  de  joiig;  il  s'élevait  triomphant 
«  dans  les  régions  de  Talr.  Tout  à  coup  son  jeu 
a  brnissait,  semblable  à  une  cataracte  écumante  : 
«  et  l'artiste  forçait  son  instrument  à  rendre  des 
«  sons  étranges;  puis  il  redevenait  calme,  n'ex- 
«  halant  plus  que  des  soupirs,  n'exprimant  phis 
«  que  la  tristesse  ;  enfin ,  son  âme  reprenait  l'es- 
«  sor ,  échappant  à  toutes  les  passions  bumai- 
«  nés,,  pour  aller  chercher  lA-haut  de  pures  cou- 
n  solations  et  s*enivrer  de  pieuses  mélodies.  » 

Dans  l'année  1800,  une  antre  occasion  de  ri- 
valité fut  pri^sentée  à  Beethoven  par  Steihett  qui 
se  trouvait  à  Vienne,  après  avoir  parcouru  l'Aile- 
magne.  On  rapporte  à  ce  sujet  l'anecdote  suivante. 
Dans  une  soirée  musicale  donnée  par  le  comte  de 
Tries ,  Beethoven  joua  son  grand  trio  en  si  bé- 
mol (œuvre  n*)  pour  piano,  clarinette  et  violon- 
celle, encore  inédit,  et  qu'il  a  dédié  à  la  comtesse 
de  Thon  ;  puis  Steibelt,  invité  à  se  faire  entendre, 
exécuta  un  de  ses  quintettes  pour  piano  y  deux 
-violons,  alto  et  basse,  et  dans  une  improTisation 
fit  entendre  son  trémolo ,  qui  était  dans  sa  nou- 
Teauté  et  qui  produisit  beaucoup  d'efiet.  Pressé 
de  jouer  après  lui,  Beethoven  s'y  refusa.  Huit 
jours  après  il  y  eut  une  autre  réunion  chez  le 
comte  de  Pries.  Après  y  avoir  exécuté  avec  beau* 
coup  de  succès  un  second  quintette ,  Steihett  y 
fit  entendre  une  fantaisie  brillante  sor  le  thème 


des  variations  du  trio  que  Beethoven  avait  joué 
dans  la  séance  précédente.  Blessés  de  ce  procédé, 
les  amis  du  compositeur  le  pressèrent  pour  qu'il 
en  tirAt  une  satisfaction  digne  de  lui.  lie  mécon- 
tentement qn'avait  éprouvé  l'homme  de  génie  le 
fit  céder  sans  peine  à  ce  qa'on  lui  demandait.  En 
se  dirigeant  vers  le  piano,  il  enleva  du  pupitre 
do  violoncelliste  la  partie  de  basse  du  quintette' 
do  Steibelt  qui  venait  d^ètre  exécuté  et  la  plaça 
devant  lui  ;  puis  11  en  joua  quelques  notes  avec 
on  seul  doigt,  et  sor  oe  thème  informe  il  déploya 
par  degrés  toutes  les  ressources  de  sa  puissante 
imagination.  Les  sublimes  ûispirations  auxquelles 
il  s'éleva  furent  telles,  que  Steibelt,  anéanti  soos 
ces  traits  de  génie,  s'esquiva  sans  attendre  la  fin. 
Après  cette  épreuve ,  il  évita  toujours  la  présence 
de  Beethoven ,  et  lorsqu'il  fut  invité  à  se  fahre 
entendre  dans  les  salons ,  il  n'accepta  que  sous 
la  condition  que  ce  maître  n'y  serait  pas. 

Au  surplus,  si  les  amateurs  de  la  haute  société 
montraient  peo  de  discernement  en  plaçant  en 
quelque  sorte  sur  la  même  ligne  Beethoven  et 
Steibelt ,  il  n'en  était  pas  de  même  du  public  et 
surtout  des  musiciens  ;  car  à  cette  même  époque 
les  deux  artistes  donnèrent  chacun  un  concert 
dont  1^  correspondant  de  la  Gazette  générale  de 
musique  de  Leipsick  rend  compte  dans  le  n*  do 
1  h  octobre  1800.  On  y  voit  que  Steibelt  ne  satisfit 
qoe  médiocrement  les  connaisseurs,  tandis  que  le 
concert  de  Beethoven  saisit  tout  l'auditoire  d'une 
profonde  admiration.  Certes  ce  sentiment  était 
bien  justifié,  non-seolement  par  le  talent  d'exé- 
cution, mais  par  l'importance  des  ouvrages  inédits 
qu'il  y  fit  entendre.  Ce  fot  dans  ce  concert  qu'on, 
entendit  pour  la  première  fois  son  second  con* 
certo  de  piano  (en  «i  bémol),  son  grand  septuor 
(Geovreao) ,  et  sa  première  symphonie  (en  ut)\ 
enfin ,  il  y  improvisa  une  grande  fantaisie  toute 
dinvention. 

Quelle  que  fAt  la  puissance  d'imagination  de 
Beethoven  à  cette  époque,  son  originalité  ne  s'é- 
tait point  encore  entièrement  ^actérisée, 
parce  qoe,  placé  comme  il  l'était  sous  l'empire 
d'une  admiration  sans  bornes  pour  les  ouvrages 
de  Mozart ,  il  subissait  à  son  insu  l'influence  de 
ce  penchant ,  et  contenait  l'élan  de  son  individua- 
lité dans  les  limites  posées  par  le  goût  exquis  de 
son  modèle.  Cet  entraînement  à  l'imitation  qui  se 
manifeste  dans  le  génie  le  plus  audacieux  est  mobs 
rare  qu'on  ne  pense,  à  l'aurore  du  talent  C'est 
sans  doute  à  la  conviction  de  cet  entraînement 
où  il  s'était  trouYé  dans  les  ouvrages  qui  vien- 
nent d'être  cités  et  dans  ses  premiers  quatuors , 
qu'il  faut  attribuer  le  dégoût  que  montrait  Beetho- 
ven, vers  la  fin  de  sa  vie,  pour  ces  productions. 
I  Un  artiste,  qui  le  visita  en  1823 ,  nous  apprend 


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304 


BEETHOVEN 


qae  ce  dégoût  allait  mavent  jusqu'à  lui  donner 
de  rhumeur  quand  on  lui  parlait  aTec  éloge  de 
ces  ouvrages.  Il  n'aimait  que  ceux  où  il  avait , 
dans  ses  dernières  années ,  donné  urfe  libre  car- 
rière à  toutes  les  fantaisies  de  son  imagination 
{The  Harmonicon,  volume  II,  partie  1,  page 

.10). 

La  guerre  qui  troublait  TAllemagne  et  la  mort 
de  l'électeur  de  Cologne,  en  1801,  privèrent 
Beethoven  de  la  pension  qui  lui  fournissait  de- 
puis longtemps  des  moyens  d'existence.  Ces  évé- 
nement ajoutèrent  à  sa  tristesse  habituelle ,  et 
son  dégoût  pour  la  société  s'en  augmenta.  Ses 
dispositions  à  la  solitude  avaient  commencé  à 
se  montrer  dès  1798,  époque  où  il  sentit  les  pre- 
mières atteintes  de  la  surdité  qui  résista  à  tous 
les  genres  de  traitement,  qui  alla  s'angmenUnt 
sans  cesse,  et  qui  finit  par  le  priver  absolument 
du  plaisir  d'entendre  de  la  musique.  Ses  deux 
frères  Tavaient  suivi  &  Vienne,  et  s'étaient  char- 
gés de  tous  les  détails  de  la  vie  commune,  lui 
donnant  toute  liberté  de  ne  s'occuper  que  de 
son  art.  Dans  un  testament  qu'il  fit  en  1802,  en 
faveur  de  ses  frères,  on  voit  que  le  désespoir 
s'était  emparé  de  lui  depuis  le  fnnef^te  accident 
qui  le  privait  de  l'oule;  qu'il  fuyait  le  monde, 
parce  qu'il  n'osait  avouer  sa  surdité  ;  et  que  plu- 
sieurs fois  il  avait  été  près  d'attenter  à  ses  jours, 
pour  mettre  fin  à  ses  souffrances  morales.  Son 
infirmité  lui  parai:«ait  un  déslionneur  pour  un 
musicien;  il  avoue  que  le  plus  vif  chagrin  pour 
lui  éuit  d'être  forcé  d'en  révéler  le  secret  Vart 
setd  nCa  retenu^  dit- il  dans  cet  écrit  que  M.  de 
Seyfried  nous  a  fait  connaître;  il  me  semblait 
impossible  de  qui  lier  le  monde  avanl  d^avoir 
produil  lout  ce  que  je  sentais  devoir  pro- 
duire. C^est  ainsi  que  je  continuai  cette  vie 
misérable,  oh  !  bien  misérable,  avec  une  or^ 
ganisalion  si  nerveuse,  qu*un  rien  peut  me 
faire  passer  de  Vétat  le  plus  heureux  à  la  si- 
tuation la  plus  pénible.  Par  une  lettre  de  Bee- 
thoven à  son  ami  Wegeler  (1),  sous  la  date  du  29 
juin  1800,  on  voit  que  la  surdité  et  ait  déclarée,  que 
le  mal  était  déjà  grave,  et  que  Wegeler  en  avait 
en  connaissance  antérieurement.  Cependant  ses 
amis  ne  s'en  apercevaient  pas  encore,  parce  que 
sa  distraction  habituelle  leur  semblait  l'explica* 
tion  naturelle  de  son  défaut  d'audition.  Ries,  ar- 
rivé à  Vienne  en  1800,  et  placé  aussitôt  dans  l'in- 
timité de  Beetlioven,  ne  découvrit  sa  surdité 
que  deux  ans  après.  Dans  une  promenade  qu'il 
faisait  à  la  campagne  avec  son  maître,  il  en  eut 
les  premiers  indices.  Ils  traversaient  un  bois 

(1)  Vojrex  BioorapMsehe  l^atiien  ûber  Ludwig  van 
Beethoven  von  Dr.  F,  G.  /^e^etor  iintf  Fifrdinand  Biet, 
pages  10  et  suiv. 


lorsque  les  sons  de  la  flûte  d'un  berger  frappa 
l'oreille  de  Ries.  Channé  de  cette  musique  cbam- 
|)étre,  il  voulut  la  faire  remarquer  à  Beethovea  ; 
mais  en  vain  le  maître  prêta  l'oreille;  il  n'enten- 
dit rien.  A  l'Instant  même,  il  devint  triste  et  rê- 
veur. Ries,  qui  s'en  aperçut,  s'efforça  de  le  dis- 
traire; mais  il  n'y  put  parvenir.  Beethoven acheia 
sa  promenade  plongé  dans  une  profonde  mêlai- 
colie. 

La  réputation  de  Beethoven  s'étendait  de  jour 
en  jour;  ses  beaux  ouvrages  de  musique  instni- 
mentale  étaient  déjà  entre  les  mains  de  tous  lei 
artistes  et  des  amateurs  distingués.  L'auteur  de 
ces  ouvrages  s'était  lié  avec  Salieri,  et  avait  pnisé 
dans  ses  entretiens  des  instructions  sur  la  inasi- 
que  dramatique.  Déjà  il  avait  composé  pour  le 
théâtre  impérial  de  rO|)éra,  en  1799,  la  miuiqae 
du  ballet  de  Vigsno,  les  Créations  de  Promé- 
thée,  dont  il  n'a  publié  que  l'ouverture  avant  sa 
mort.  Tous  ses  amis  le  pressaient  pour  qu'il 
écrivit  un  opéra  :  il  céda  enfin  à  leurs  instaDoes. 
Sonleitfainer,  conseiller  de  régence,  se  charges 
d'arranger  pour  le  théâtre  de  Vienne  LêonoK, 
d'après  la  pièce  française  mise  autrelob  en  mu- 
sique parGaveaûx.  Beetlioven  prit  alors  un  lo- 
gement dans  le  théâtre  même  et  se  mit  ao  travail 
avec  cette  ardeur  qu'il  portait  dans  tout  es  qui 
tenait  à  l'art  objet  de  son  amour.  Cette  époque 
de  sa  Tie  est  celle  où  l'individualité  de  son 
talent  commença  à  se  développer  avec  forée.  L'o- 
péra de  Léonore,  plus  connu  maintenant  sous 
le  nom  de  Fidelio,  et  qui  jouit  aujourd'hui  d'une 
grande  renommée,  ne  réussit  pas  dans  la  nou- 
veauté. L'ouvrage  fut  représenté  au  théêtre  sur 
la  Vienne  (  an  der  Wien  )  dans  l'automne  de 
1805.  L'exécution,  plus  que  médiocre,  ne  put  faire 
comprendre  les  choses  profondément  senties  qui 
abondent  dans  cette  originale  production,  laquelle 
d'ailleurs,  sous  le  rapport  de  la  marche  scéniqne, 
n'était  pas  à  l'abri  de  tout  reproche.  Plus  tard, 
Beethoven  écrivit  pour  le  théâtre  de  Prague  one 
nouvelle  ouverture  (  en  mi  majeur) ,  moins  dit- 
ficile  que  la  première,  puis  deux  autres  qui  n'ont 
été  publiées  qu'après  sa  mort.  La  première  re- 
présentation de  Léonore  avait  été  donnée,  comme 
on  Tient  de  le  voir,  à  la  fin  de  1805.  Le  rappro- 
chement progressif  du  théâtre  de  la  guerre,  «t 
enfin  Toccupalion  de  Vienne  par  les  Français, 
n'avaient  pas  peu  contribué  au  mauvais  sort 
de  cet  ouvrage.  Dans  le  cours  de  l'année  sui- 
vante, les  directeurs  du  théâtre  de  Karnlkner- 
thor  choisirent  Fidelio  pour  une  représentation 
à  leur  b^éfice.  L'ouvrage  prit  alors  la  forme 
qu'il  a  maintenant.- Originairement  en  trois  acles, 
il  fut  réduit  en  deux,  et  fut  précédé  de  TouTer- 
ture  en-mi  majeur  qui  a  pris  la  place  de  celle  de 


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BEETHOVEN 


305 


Léonore.  Cette  oaverture  n'élait  pas  achev<^  le 
jour  de  la  première  représentation  de  cette  re- 
prise; il  y  fallut  suppléer  par  celle  des  Ruines 
d'Athènes.  Dans  ce  remaniement  de  son  opéra, 
Beetlioven  composa  la  petite  marche  si  origi- 
nale do  premier  acte,  les  couplets  du  ge61ier  et 
le  premier  finale;  mais  il  fit  disparaître  un  trio 
plein  de  mélodie  (eirmi  t>émol  majeur),  et  un 
délicieux  duo  pour  voix  de  soprano  avec  violon 
et  violoncelle  concertant  (en  ut  majeur)  qui  ne 
sont  pas  dans  la  partition  qu^on  a  publiée.  Fi' 
deliOy  les  ouvertures  et  entr*actes  des  Ruines 
(TÂthèneSy  de  Prométhée,  de  Coriolan  etû*Eg- 
monty  sont  tout  ce  que  Beethoven  a  écrit  pour 
le  théâtre.  Il  avait  composé  la  musique  des  Ruines 
d* Athènes  pour  l'ouverture  du  théâtre  de  Pesth, 
sur  un  canevas  deKottbue.  Cette  singulière  com- 
position, dont  le  chceur  de  derviclies  et  la  mar- 
che avec  chœur  en  mi  bémol  sont  les  meilleurs 
morceaux,  n^était  qu^un  prologue  d'ouverture; 
elle  fut  oubliée  après  la  circonstance  qui  en  avait 
été  Toccasion.  Beethoven  n'en  publia  rien  de  son 
vivant.  Cependant,  le  3  octobre  1822.,  fête  de 
l'empereur  François  II,  ayant  été  fixé  pour  Tou- 
verture  du  nouveau  théâtre  de  Josephstadt,  à 
Vienne ,  on  prit  la  résolution  d'y  faire  entendre 
la  musique  des  Ruines  d'Athènes  sur  des  paroles 
nouvelles  écrites  pour  cette  solennité,  et  Bee- 
thoven s'engagea  à  l'arranger  et  à  y  ajouter  de 
nouveaux  morceaax.  Il  entreprit  cet  ouvrage  au 
mois  de  juillet  ;  mais  la  chaleur  excessive  qu'il 
fit  cet  été-là  ne  lui  permit  pas  de  se  livrer  au  tra- 
vail. Il  était  alors  à  Baden,  près  de  Vienne,  et 
passait  presque  toutes  les  journées  à  l'ombre  des 
forêts  qui  environnent  ce  lieu.  Le  maître  de 
ballet  était  incessamment  sur  la  route  de  Baden, 
pour  obtenir  les  airs  de  danse  que  Beethoven 
devait  écrire,  afin  de  commencer  les  répétitions  ; 
mais  le  compositeur  ne  se  dessaisissait  qu'avec 
peine  de  ces  morceaux  auxquels  il  aurait  voulu 
donner  autant  de  soins  qu'à  ses  autres  compo- 
sitions. Il  écrivit  aussi  une  ouverture  nouvelle 
(en  utf  avec  une  grande  fugue),  qui  a  été  publiée 
À  Mayence,  comme  cauvre  124  ;  mais  elle  ne  fut 
terminée  que  la  veille  de  i'ouTerture  du  théâtre, 
et  les  parties  d'orchestre ,  remplies  de  fautes, 
furent  livrées  aux  exécutants  qui  durent  jouer 
toute  cette  musique  sans  avoir  fait  de  répétition. 
Beethoven  était  au  piano  pour  diriger.  Complè- 
tement sourd  à  cette  époque,  il  ralentissait  tous 
les  mouvements  et  ajoutait  aux  embarras  de  l'or- 
cbetire.  Ce  Ait  une  déroute,  et  l'ouvrage  produi- 
sit le  plus  mauvais  effet.  La  surdité  de  Beetho- 
ven était  si  complète,  qu'il  ne  s'aperçut  pas 
même  du  désordre  de  l'exécution. 
£n  1823,  la  direction  du  théâtre  impérial  de 

BIOGR.    UNIV.   nns  HOSiaBNS. 


Vienne  le  fit  solliciter  par  ses  meilleurs  amis 
pour  qu'il  écrivit  un  nouvel  opéra,  et  dans  le 
même  temps  le  comte  de  Bruhl ,  intendant  du 
théâtre  royal  de  Berlin,  lui  fit  la  même  demande. 
Des  poèmes  lui  arrivèrent  de  toutes  parts  ;  mais 
aucun  ne  lui  plaisait;  enfin  Grilparzer  lui  com- 
moniqua  sa  Mélusine,  qui  parut  le  séduire.  Toa- 
tefois  il  demanda  des  changements  sur  lesquels 
le  poète  lui  fit  des  concessions.  Le  souvenir  des 
cliagrinsque  lui  avait  causés  Fidelio  n'était  point 
efface  de  la  mémoire  de  Beethoven;  pour  en 
éviter  de  semblables,  il  voulut  s'assurer  au  moins 
que  le  poème  plairait  à  la  cour  de  Prusse,  et  il 
l'envoya  en  secret  au  comte  de  Bruhl ,  dont  la 
réponse  contenait  beaucoup  d'éloges  de  la  poésie, 
mais  avec  la  remarque  que  l'action  dramatique 
avait  de  l'analogie  avec  un  ballet  de  Mélusine 
joué  peu  de  temps  auparavant  à  Berlin.  Cette 
observation  dégoûta  Beethoven  de  l'ouvrage,  et 
il  défendit  à  ses  amis  de  lui  parler  désormais  de 
la  composition  d'un  opéra. 

De  1805  à  1808,  l'activité  du  génie  de  Beetlio- 
ven avait  pris  un  grand  essor,  car  c'est  à  cette 
époque  de  sa  vie  qu'il  écrivit  Léonore^  l'oratorio 
du  Christ  au  mont  des  Oliviers,  les  sympho- 
nies héroïque,  pastorale ,  et  en  ut  mineur  ;  les 
concertos  de  piano  en  sol,  en  mi  bémol  et  en 
ut  mineur,  et  quelques-unes  de  ses  plus  belles 
sonates  de  piano,  entre  autres  les  trois  sonates 
dédiées  à  l'empereur  Alexandre.  Les  symphonies 
et  les  concertos  furent  exécutés  dans  des  concerts 
donnés  à  Vienne  au  bénéfice  de  leur  auteur.  Lui- 
même  joua  les  concertos  ;  il  fut  accompagné  par 
un  excellent  orchestre  dirigé  par  M.  de  Seyfried. 
Ces  concerts  étaient  la  source  principale  de  son 
revenu;  car,  malgré  son  activité  de  production, 
il  tirait  alors  peu  de  chose  de. la  vente  de  ses 
ouvrages  ;  en  cela ,  il  partageait  le  sort  de  la 
plupart  des  grands  compositeurs  qui  ont  véca 
en  Allemagne.  Son  existence  était  précaire.  Dé- 
laissé par  la  cour  impériale,  qui  montrait  poar 
les  compositeurs  allemands  la  même  indlKé- 
rence  que  Frédéric  H  avait  fait  voir  autrefois 
pour  les  littérateurs  prussiens,  il  n'en  recevait 
aucune  sorte  de  pension  on  de  traitement.  Cet 
abandon  le  détermina  à  accepter ,  en  1 809 ,  la 
place  de  maître  de  chapelle  du  roi  de  Westpha- 
lie,  Jérôme  Napoléon,  qui  lui  était  offerte.  Ce 
fut  alors  que  l'archiduc  Rodolphe  (  plus  tard  car- 
dinal aichevèqne  d'Olmutz) ,  le  prince  de  Lob- 
kowitz  et  le  comte  de  Kinsky,  résolurent  de  con- 
server à  l'Autriche  l'homme  illustre  qui  en  était 
la  gloire,  et  firent  dresser  un  acte  par  lequel  Ils 
assuraient  au  célèbre  artiste  une  rente  annuelle 
dont  M.  de  Seyfried  porte  le  chiffre  à  quatre 
mille  florins,  pour  qu'il  en  jouit  toute  sa  vie, 

20 


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306 


BEETHOVEN 


jusqu'à  ce  qu'il  eût  obtenu  uu  emploi  d'une 
somme  égale  (il  ne  l'eut  jamais)  ;  sous  la  condition 
de  consommer  ce  revenu  dans  les  limites  du  ter- 
ritoire autrichien,  et  de  ne  point  entreprendre  de 
voyage  sans  le  consentement  de  ses  mécènes. 
Éknu  par  ce  témoignage  de  l'admiration  qu'il 
inspirait,  yainou,  enchaîné  par  un  sentiment  de 
reconnaissance,  Beethoven  renonça  à  ses  pro- 
jets, et  se  fixa  pour  toujours  à  Vienne,  ou  plutôt 
au  joli  village  de  Baden,  à  cinq-  lieues  de  cette 
capiUle;  car  U  y  passait  la  plus  grande  partie 
de  l'amiée.  Là,  il  se  promenait  quelquefois  des 
journées  entières,  seul,  et  dans  les  lieux  les  plus 
agrestes  et  les  plus  solitaires.  Il  composait  en 
marchant,  et  n'écrivait  jamais  une  note  avant 
que  le  morœau  dont  il  avait  le  plan  dans  la 
tète  fût  entièrement  achevé.  Isolé  du  monde 
extérieur  par  son  infirmité,  la  musique  n'existait 
ploa  pour  lui  qu'au  dedans  de  lui-même.  Sa  vie 
dVtiste  tout  entière  était  renfermée  dans  ses 
médiUtions,  et  c'était  troubler  le  seul  bonheur 
dont  U  pût  encore  jouir  que  de  les  interrompre. 
De  là  vient  que  les  visites  l'importunaient,  à 
moins  que  ce  ne  fussent  celles  d'un  très- petit 
nombre  d'amU  intimes.  A  laTue  d'un  étranger, 
sa  figure  prenait  un  caractère  sombre,  inquiet, 
souffrant  même.  Si  quelque  circonstance  dissi- 
pait cette  impression,  alors  il  devenait  affectueux, 
simple  et  cordial,  gai  même;  surtout  si  Ton  n'a- 
Tait  pas  l'air  d'être  trop  occupé  de  sa  surdité,  et 
si  Ton  se  tenait  avec  lui  dans  une  certaine  ré- 
serve ;  car  une  question  indiscrète,  un  conseil 
donné  pour  saguérisoA,  suffisaient  pour  Télolgner 
à  jamais  de  l'imprudent  qui  s'y  était  hasardé. 
Il  avait  deux  goûts  dominants,  ou  plutôt  deux 
passions  :  oelle  des  déménagements  et  celle  de 
la  promenade.  À  peine  avait  il  découvert  un  lo- 
gement qui  lui  convenait,  à  peine  s'y  était-il  ins- 
tallé, qu'il  y  trouvait  quelque  chose  qui  lui  déplai- 
sait ;  il  n'avait  point  de  repos  qu'il  ne  l'eût  quitté. 
Peu  de  mois  après,  l'opération  d'un  nouveau  dé- 
ménagement recommençait.  Tous  les  jours,  après 
son  dîner,  qui  éUit  fixé  à  une  heure,  il  partait 
pour  sa  promenade.  Quelle  que  fût  la  saison, 
quelque  temps  qu'il  Ht,  le  froid,  le  chaud,  la 
pluie, la  grêle,  rien  ne  pouvait  l'arrêter;  et  il  fai- 
sait à  grands  pas  deux  fois  le  tour  de  la  ville , 
slléUit  à  Vienne,  ou  de  longues  excursions  dans 
la  campagne,  s'il  était  à  Baden.  C'était  alors  que 
sa  verve  était  dans  toute  son  ardeur  ;  le  mouvement 
de  ses  jambes  était  utile  à  l'activité  de  (M>n  génie. 
Ses  fréquentes  promenades  l'avaient  fait  connaître 
de  tous  les  habitants  de  Vienne  :  tont  le  monde 
disait  en  le  voyant  :  Voilà  Beethoven!  un  sen- 
timent d'admiration  pour  son  sublime  talent 
avait  pénétré  jusque  dans  les  classes  les  moins 


élevées;  tous  les  passants  se  rangeaient  avec 
respect  pour  ne  pas  troubler  ses  méditations 
dans  ses  courses  silencieuses,  et  Ton  vit  un  jour 
une  troupe  de  charbonniers  s'arrêter  sous  le 
poids  de  leurs  lourds  fardeaux  jusqu'à  ce  qu'il 
fût  passé. 

Beethoven  ne  se  maria  point;  M.  de  Seyfried 
dit  même  qu'on  ne  lui  connut  aucun  attache- 
ment sérieux.  Cependant,  le  docteur  Wegeler, 
son  ami  d'enfance  et  de  jeunesse,  dit  (p.  42)  quHI 
n'était  jamais  sans  amour  dans  le  cœur,  et  qu'il 
en  était  épris  jusqu'à  l'exaltation  (Beethoven  war 
nie  ohne  eine  Liebe  und  meisiensvon  ihr  im- 
hohen  Grade  ergriffen).  Sciundier  avoue  (p.  33) 
que  cette  assertion  est  exacte,  et  fournit  à  ce 
sujet  des  renseignements  qui  ne  sont  pas  sans 
intérêt.  Les  objets  de  ses  affections  étaient  tou- 
jours d'un  rang  élevé,  circonstance  qui  s'explique 
par  son  noble  caractère  et  par  ses  relations  fré- 
quentes avec  les  hautes  classes  de  la  société,  pu 
reste  son  amour  était  tout  platonique  :  le  cœor 
et  l'imagination  en  faisaient  tous  les  frais,  et  les 
sens  n'y  avaient  que  peu  de  part.  Pendant  plu- 
sieurs années  il  fut  épris  de  M^*  Julie  de  Gmc- 
ciardi,  qm',  plus  tard,  épousa  le  comte  de  Gai- 
lenherg,  et  à  qui  il  a  dédié  sa  sonate  en  ut  dièse 
mineur.  Quelques  lettres  écrites  dans  l'été  de 
1806,  d'une  localité  de  bains  en  Hongrie  où  il 
était  allé  pour  essayer  la  guérison  tle  sa  surdité, 
et  qui  ont  été  publiées  par  Schindler  (p.  63  et 
suiv],  nous  apprennent  que  son  amour  était 
partagé.  Schindler  cite  aussi  (p.  67)  une  tendre 
liaison  de  l'illustre  compositeur  avec  la  œmtesse 
Maried'£rdœdy,à  qui  il  a  dédié  ses  deux  beaux 
trios  de  l'œuvre  70.  L'auteur  de  cette  Biogra- 
phie se  souvient  que  Wœlfi  lui  a  parlé  d'une 
dame  chez  qui  Beethoven  allait  souvent  dans  sa 
jeunesse,  et  qu'il  aimait  beaucoup,  sans  le  loi 
avoir  jamais  dit  il  paraissait  ému  de  jalousie, 
quand  des  propos  galants  étaient  adressés  à  l'ob- 
jet de  son  amour  ;  le  piano  devenait  alors  le  con- 
fident de  ses  pensées  et  recevait  l'impression  des 
orages  de  son  cœur  ;  mais  un  regard  de  la  dame 
et  quelques  mots  bienveillants  ramenaient  le 
calme  dans  son  àme ,  et  faisaient  succéder  les 
douces  mélodies  aux  âpres  accents  de  sa  verve 
passionnée.  Ries,  élève  de  Beethoven  pour  le 
piano,  et  qui  vécut  pendant  plusieurs  années 
dans  son  intimité,  dit  (iVoltce5,  etc.,  p.  117)  que 
les  passions  amoureuses  de  son  illustre  maître 
n'étaient  jamais  de  longue  durée,  et  que  l'épreuve 
la  plus  persévérante  de  cbns^tance  qu'il  pût  cHer 
avait  à}xrésept  mois.  Cependant  son  amour  poor 
M^  Jolie  de  Guicciardi  l'occupa  pendant  plu- 
sieurs années. 

Beethoven  n'était  pas  moins  sensible  à  l'amitié 


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BEETHOVEN 


307 


qu'àTamour;  mais,  très-sasceptible,  il  se  bles- 
sait bcilement  et  se  brouillait  avec  ses  amis  les 
pios  intimes.  Ses  nrères,  qui  troublèrent  souvent 
sa  tranquillité  et  furent  cause  de  ses  plus  vifs 
chagrins,  jetaient  à  plaisir  dans  son  esprit  des 
doutes  sur  les  hommes  pour  qui  il  avait  une  sin- 
cère affection,  afin  de  le  dominer  sans  témoins. 
Beethoven  prétait  trop  légèrement  Poreilie  à  ces 
propos,  et,  au  lieu  de  s'en  expliquer  avec  fran- 
chise, il  boudait  et  repoussait  par  sa  froideur 
ceux  dont  II  croyait  avoir  à  se  plaindre.  Mais 
si  l'on  parvenait  à  Téclairer  sur  son  erreur,  il 
se  bâtait  d'avouer  ses  torts ,  en  demandait  par- 
don, et  les  réparait  avec  empressement.  Bien 
que  très-attacbé  aux  amis  de  sa  jeunesse ,  des 
années  s'écoulaient  quelquefois  sans  qu'il  y  pen- 
lât.  On  voit  par  une  de  ses  lettres  à  M.  Wege- 
1er,  compagnon  de  son  enfance,  et  son  ami  in- 
time, qoll  ne  lui  avait  pas  écrit  une  fois  dans 
respace  de  sept  années.  Très-lié  avec  Schenck, 
qui  l'avait  éclairé  sur  les  défauts  de  son  éduca- 
tion harmonique,  il  paraissait  cependant  l'avoir 
complètement  oublié,  lorsqu'un  jour,  se  prome> 
nant  en  société  de  ScliUidler  sur  le  boulevard  de 
Vienne,  il  le  rencontra,  après  l'avoir  perdu  de  vue 
pendant  près  de  vingt  ans.  Ivre  de  joie  de  revoir 
ce  vieil  ami  qu'il  croyait  descendu  dans  ht  tombe, 
Beethoven   l'entraîna  dans  un  cabaret  voisin 
(au  Cor  du  chasseur),  se  fit  apporter  du  vin, 
et  là,  avec  on  épanchement  semblable  à  celui  de 
la  jeunesse,  cet  homme,  si  taciturne  et  si  distrait 
d'ordinaire  »  se  livra  à  des  élans  de  gaité ,  et 
régala  le  vieux  Schenck  d'une  multitude  d'his- 
toriettes et  d'anecdotes.  Après  une  heure  passée 
dans  cette  effusion,  ils  se  séparèrent,  et  ce  fut 
pour  toujours; car  ceci  se  passait  en  1834;  et 
moins  de  trois  ans  après  le  grand  homme  n'exis- 
tait plus. 

On  vient  de  voir  que  ses  frères  troublèrent 
souvent  son  repos  et  lui  causèrent  des  chagrins 
de  plut  d'une  espèce.  Après  la  mort  de  l'alnë, 
Gaspard-Antoine-Charies,  en  1815,  l'illustre 
artiste  tat  chargé  de  la  tutelle  de  son  ne- 
▼eu,  fils  de  ce  frère.  Il  l'adopta,  soigna  son  édu- 
cation et  le  fit  son  héritier.  Ce  jeune  homme, 
qui  ne  manquait  ni  d'instruction  ni  de  mérite, 
lui  donna  aussi  des  chagrins  qu'il  supporta  avec 
une  patience  qu'on  n'aurait  pas  attendu  d'un 
caractère  tel  que  le  sien.  Pour  que  rien  ne  man- 
quât aox  tourments  que  lui  causait  sa  famille, 
il  eut,  à  l'occasion  de  sa  tutelle,  un  procès  avec  sa 
belle-sœur  qui  dura  plusieurs  années  et  lui  coûta 
beaucoup  d'argent. 

SI  Beetlioyen  eut  des  amis  dévoués,  il  eut 
aosii  des  ennemis  et  ces  envieux  que  toiif 
homme  de  génie  rencontre  en  son  chemin.  Il 


n'était  pas  homme  d'ailleurs  à  éviter  ce  qui  pou- 
vait les  blesser;  car  11  avait  des  mots  cruels 
pour  la  médiocrité  prétentieuse.  Dans  un  voyage 
qu'il  fit  à  Berlin,  vers  1797,  il  rencontrait  sou* 
vent  dans  le  monde  le  compositeur  Himmej, 
auteur  d'un  opéra  Intitulé  Fanchon^  qui  avait 
alors  du  succès.  Un  jour  Himmel  pria  Beethoven 
d'improviser,  ce  que  le  grand  artiste  s'empressa 
de  faire.  Invité  à  son  tour  à  se  mettre  au  piano, 
Himmel  n'hésita  pas  et  ne  parut  pas  intimidé  par 
ce  qu'il  venait  d'entendre.  Il  y  avait  déjà  long- 
temps qu'il  s'escrimait  sur  le  elavier,  lorsque 
Beethoven  l'interrompit  par  ce^  mois  :  Bh 
bien!  commencerei-voiu  enfin?  L'épigramme 
était  dure  :  furieux,  Himmel  se  leva  et  dit  des 
injures  à  Beethoven,  qui  ne  resta  pas  en  défaut 
Depuis  lors ,  le  compositeur  prussien  fut  un 
des  ennemis  acharnés  du  grand  homme.  Bee- 
thoven assurait  cependant  plus  tard  à  Ries  qu'il 
avait  cm  que  Himmel  préludait;  mais  cela  est 
douteux. 

Ennemi  de  toute  contrainte,  Beethoven,  quoi- 
qu'il eût  vécu  dans  le  monde  élégant  depuis  son 
arrivée  à  Vienne^  ne  put  jamais  s'habituer  aux 
exigences  de  l'étiquette.  Chex  l'archiduc  Rodol- 
phe, à  qui  il  avait  eu  l'honneur  de  donner  des 
leçons  de  piano  et  de  composition,  cette  éti- 
quette était  sévère,  suivant  l'usage  de  la  cour 
impériale  ;  elle  faisait  le  supplice  du  grand  ar- 
tiste. Ses  bévues  ordmaires  lui  attiraient  à  chaque 
instant  quelque  observation  des  personnes  at- 
tachées au  prince  ;  mais  ce  fut  toujours  en  vain 
qu'on  essaya  de  lui  enseigner  les  règles  de  la  po- 
litesse. Fatigué  enfin  de  cet  avis  sans  cesse  re- 
nouvelés, Beethoven  s'avança  un  jour  vers  l'ar- 
chiduc, devant  une  brillante  assemblée,  et  lui 
dit  :  «  Prince,  je  vous  estime  et  vous  vénère 
«  autant  que  personne  au  monde  ;  mais  je  ne 
«  puis  m'habituer  aux  détails  de  cette  gênante  et 
m  nunutiense  étiquette  qu'on  s'obstiue  à  m'ensei- 
«gner.  Je  prie  votre  Altesse  de  m'en  dispenser.  » 
Admirateur  du  talent  de  son  ancien  professeur, 
et  plein  de  bonté,  l'arcblduc  fit  aussitôt  donner 
l'ordre  à  toute  sa  maison  de  laisser  à  Beetlioven 
la  liberté  de  ses  allures. 

Celui-ci  ne  se  contenait  pas  toujours  dans  les 
bornes  où  il  était  resté  dans  la  circonstance  qui 
vient  d'être  rapportée;  car,  lorsqu'il  était  blessé 
dans  son  amour- propre,  son  irascibilité  pouvait 
le  porter  Jusqu'à  se  servir  d'expressions  les 
plus  grossièree.  Sa  colère,  lui  faisant  oublier 
toutes  les  convenances,  lui  attirait  quelquefois 
des  désagréments  et  des  humiliations.  En  Toici 
un  exemple  :  Dans  une  soirée  musicale,  chez  le 
comte  de  Brown,  où  se  trouvait  réunie  l'élite  de 
la  haute  société  viennoise,  Beethoven    devait 

20. 


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308 


BEETHOVEN 


jouer  ane  nouvelle  composition  à  quatre  mains 
avec  son  élève  Ries.  Ils  avaient  déjà  commencé 
Texécullon  de  ce  morceau,  lorsque  le  jeune 
comte  de  P....,  placé  à  l'entrée  du  salon,  troubla 
le  silence  en  parlant  à  une  dame.  Après  quel- 
ques efforts  inutiles  du  maître  de  la  maison  ponr 
faire  cesser  cette  conversation ,  Beethoven,  ar- 
rêtant les  mains  de  Ries  sur  le  clavier,  se  leva 
brusquement,  et  dit  assez  haut  pour  être  en- 
tendu de  tout  le  monde  :  «  Je  ne  jouerai  pas  de- 
«  vant  de  semblables  pourceaux  {Fur  solche 
«  Sckioeinespierichnicht),  >  On  peut  imagi- 
ner la  rumeur  causée  par  une  telle  incartade! 
Tout  autre  que  Beethoven  eût  été  mis  dehors 
par  les  valets;  mais  radroiration  pour  son  génie 
fit  taire  rindignation  et  l'indulgence  fut  seule 
écoutée.  Quand  le  calme  fut  rétabli,  on  pria  Bee- 
thoven de  reprendre  sa  place  au  piano;  il  s*y 
refusa  obstinément.  Ries  fut  alors  invité  à 
jouer  une  sonate;  mais  Beethoven  lui  dé- 
fendit de  toucher  une  seule  note,  et  tous  deui  se 
retirèrent 

Les  explosions  de  la  colère  deBeathoven  étaient 
fréquentes  dans  les  répétitions  et  même  dans  les 
concerts  où  il  faisait  essayer  ses  ouvrages  noo- 
yeaiix.  Il  était  chef  d'orchestre  assez  médiocre, 
et  n^indiquait  pas  toujours  bien  la  mesure,  parce 
que,  préoccupé  de  méditations  sur  TefTet  qu'il 
avait  voulu  produire,  il  suspendait  quelquefois 
Taction  de  son  bras  sans  le  remarquer.  Dans  un 
concert  où  il  faisait  exécuter  pour  la  première 
fois  sa  fantaisie  pour  piano  avec  orchestre  et 
chœur,  la  clarinette  fit  une  faute  :  elle  fut  d'au- 
tant plus  sensible,  fue  peu  d'instruments  se  fai- 
saient entendre.  Beethoven  se  leva  aussitôt  en 
fureur,  et  se.  tournant  vers  Torchestre,  adressa 
aux  musiciens  des  injures  qui  furent  entendues 
de  tout  randitoire.  Recommençons ,  s'écria-t-il 
d'une  voix  tonnante  :  interdit,  fasciné  par  le 
regard  et  par  la  voix  du  maître,  Torchestre 
obéit.  Cette  fois,  l'exécution  fut  irréprochable , 
et  le  succès  fut  complet.  Le  concert  terminé, 
les  artistes  de  l'orchestre  s'assemblèrent  en  tu- 
multe et  décidèrent  qu'ils  refuseraient  désormais 
leur  concours  à  Beethoven  pour  ses  concerts. 
Toutefois  leur  ressentiment  ne  fut  pas  de 
longue  durée;  car  Beethoven  ayant  terminé 
une  nouvelle  composition  peu  de  temps  après, 
le  désir  de  l'entendre  et  le  sentiment  de  l'art 
l'emportèrent  sur  la  rancune  des  musiciens,  qui 
s'empressèrent  de  l'exécuter  sous  la  direction  du 
maître. 

Beethoven  avait  le  cœur  bon,  généreux  et  porté 
à  l'obligeance.  Simple,  naïf,  il  était  complètement 
étrantier  à  toute  manœuvre,  soit  pour  faire  valoir 
ses  ouyrages,  soit  pour  nuire  aux  autres  artistes; 


rar  il  avait  autant  de  justice  que  de  noblesse 
dans  rftme,  et  l'on  peut  affirmer  que  la  pen- 
sée d'une  action  mauvaise  envers  quelqu'un 
n'est  jamais  entrée  dans  son  esprit.  11  avait 
d'ailleurs  un  déCaut  qui  n'est  pas  celui  des  mé- 
chants; car  il  était  distrait.  On  dte  des  traits 
fort  plaisanta  de  ses  distractions  :  en  void  un 
qui  m'a  été  rapporté  à  Vienne  par  des  témoins 
oculaires. 

Il  entre  un  jour  chez  un  restaurateur  pour  y 
dîner,  s'assied  'près  d'une  table»  prend  la  carte 
des  mets  du  jour,  et  la  parcourt  pour  y  choisir 
quelque  chose.  Pendant  ce  temps,  une  idée  mu- 
sicale le  saisit  ;  il  prend  son  crayon,  retourne  la 
carte  sur  laquelle  il  trace  des  portées  de  musique, 
puis  écrit  la  pensée  qui  le  préoccupe  et  reste 
plongé  dans  une  profonde  méditation.  Enfin  il 
sort  de  sa  rêverie,  prend  la  carte  et  la  oaet  dans 
sa  poche  ;  puis  il  demande  au  garçon  œ  qu'il 
doit."  Monsieur,  vous  ne  devez  rien,  car  vous 
n'avez  pas  dîné.  —  Vous  croyez  que  je  n'ai  pas 
dtné  >  —  Non,  assurément.  —  Eh  bien,  donnez- 
moi  quelque  chose.  —  Que  désirez- vous  ?  —  Ce 
que  vous  voudrez. 

La  constitution  physique  de  Beethoven  était 
robuste.  Sa  taille  était  moyenne,  et  la  diarpente 
osseuse  de  ses  membres  offrait  l'image  de  la 
force.  Jamais  il  n'avait  été  malade,  et  jamais  il 
n'aurait  eu  besoin  de  médecin,  si  l'infirmité  qui 
attaqua  chez  lui  l'organe  de  l'ouie  ne  l'avait  obligé 
de  se  confier  à  leurs  soins.  Cependant,  vers  les 
deniières  années  de  sa  vie,  sa  vigoureuse  orga- 
nisation s'altéra  visiblement,  et  bientôt,  il  ne  fut 
plus  possible  de  ne  pas  apercevoir  des  symptô- 
mes d'hydropisie  qui,  se  produisant  à  des  époques 
plus  rapprochées,  finirent  par  ne  laisser  au- 
cun espoir  de  conserver  la  vie  au  grand  artiste. 
Vera  la  fin  de  1826,  le  mal  devint  pins  grave.  Les 
désordres  du  neveu  de  Beethoven  lui  avaient  fiait 
intimer  par  la  police  de  Vienne  la  défense  d'ha- 
biter dans  cette  ville.  Résolu  de  faire  entrer  ce 
jeune  homme  dans  un  régiment,  l'illustre  com- 
positeur quitta  la  campagne,  le  2  décembre,  ponr 
suivre  les  détails  de  celte  affaire  ;  mais,  arrêté 
dans  sa  route  par  le  mauvais  temps,  il  fut  obligé 
de  passer  la  nuit  dans  une  misérat>le  auberge  où 
il  fut  saisi  d'un  rhume  violent.  L'inflammatioa 
des  poumons  devint  très-ardente,  et  lorsque  le 
malade  arriva  à  Vienne,  sa  situation  était  telle 
que  tous  ses  amis  prévirent  le  malheur  dont  ils 
étaient  menacés.  A  peine  la  toux  eut-elle  cessé, 
qu'il  fallut  avoir  recours  à  de  douloureuses  opé- 
rations ponr  lliydropisie  :  elles  afbiblirent  ra- 
pidement les  forces  de  Beethoven,  et  le  26  mars 
1827,  ce  grand  homme  expira,  à  six  heures  du 
matin.  Malgré  ses  vives  souffrances,  il  montre 


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BEETHOVEN 


309 


beaucoup  de  sérénité  d'Ame  pendant  les  derniers 
mois  de  sa  ^.  Lorsqu'il  y  avait  quelque  relâche 
à  ses  maux,  il  relisait  Homère,  particulièrement 
KOdjssée,  son  livre  favori,  ou  quelques  romans 
deWalter  Scott,  quil  aimait  avec  passion.  Lors- 
que ses  forces  anaiblies  ne  lui  permirent  plus  de 
se  iif  rer  &  ces  distractions,  il  retrouvait  encore 
de  temps  en  temps  assez  d'énergie  pour  montrer 
sa  résignation  à  la  fin  dont  il  était  menacé.  Deux 
jours  avant  sa  mort»  il  disait  en  souriant  à  ses 
amis  le  conseiller  Breuning  et  M.  Schiodler  : 
Plaudite,  amsct,  eomadia  finita  e$t.  Ce  grand 
homme  avait  goûté  les  jouissances  que  donne 
l'art  à  ceux  qui  Taiment  d'une  affection  pure  ; 
mais  en  dehors  de  cet  art,  il  ne  fut  pas  heureux. 
Le  malheur  d'une  infirmité  dont  plus  qu'un 
antre  il  aurait  dû  être  à  l'abri,  le  frappa  avant 
qu'il  eût  atteint  TAge  de  trente  ans;  et  le  mal 
s'aggravant  d'année  en  année,  parvint  à  un  tel 
degré  d'intensité,  que,  vers  la  fin  de  sa  vie,  la 
puissance  sonore  d'un  grand  orchestre  ne  par- 
venait pas  jusqu'à  lui.  Jamai.s  surdité  ne  fut  plus 
Complète.  Sa  famille  fut  aussi  pour  lui  une  cause 
de  profonds  chagrins  et  lui  coûta  beaucoup  d'ar- 
gent, ainsi  qu'il  le  déchire  dans  one  de  ses  let* 
Ires.  Enfin,  ses  moyens  d'existence  furent  tou- 
jours précaires;  car,  ainsi  que  Haydn  et  Mozart, 
ce  sublime  artiste  ne  reçut  jamais  la  moindre 
marque  d'intérêt  de  la  famille  impf^riale  ni  du 
gouvernement  autrichien;  il  n'obtint  aucun  em- 
ploi, et  ses  cinquante  premiers  œuvres  ne  lui 
furent  pay<^s  qu'à  vil  prix,  par  les  éditeurs. 
Presque  toujours  il  vécut  dans  la  gêne.  Dans  les 
dix  dernièrcH  années  de  sa  vie,  il  en  souffrit  da- 
vantage. Il  craignait  de  voir  augmenter  ses  em- 
barras d'argent  dans  sa  vieillesse,  alors  qu'il  ne 
pourrait  plus  ajouter  à  son  revenu  par  letravail 
de  sa  plume.  On  a  vu  précédemment  que  l'ar- 
chiduc Rodolphe,  le  prince  de  Lobkowitz  et  le 
comte  de  Kinsky  lui  avaient  assuré  une  pension 
que  M.  de  Seyfried  porte  à  la  somme  de  quatre 
mille  florins  ;  mais  Streicher,  célèbre  facteur  de 
pianos  de  Vienne,  écrivant  (le  38  mars  1827)  à 
M.  Stumpff,  de  Londres,  pour  lui  annoncer  la 
mort  de  Beethoven,  réduit  le  produit  des  pensions 
réunies  à  la  modiqne  somme  de  sept  cent  vingt 
florins  I  M.  de  Seyfried  et  Streicher  étaient  tous 
deux  amis  intimes  de  l'illustre  compositeur;  il 
y  a  donc  lieu  de  s'étonner  qotl  y  ait  une  si 
grande  différence  entre  leurs  évaluations  de  son 
revenu  ;  mais  Beethoven  lui-même  nous  apprend 
que  c'est  M.  de  Seyfried  qui  est  dans  le  vrai, 
car  il  écrivait  à  Ries,  le  22  novembre  1815  : 
«  J'ai  perdu  600  florins  sur  ma  pension  annuelle... 
«  Je  paie  1,000  florins  pour  mon  loyer;  imagi- 
•  niez  d'après  cela  kà  misère  qui  résulte  de  la  dé- 


«  préciation  du  papier-monnaie  (1).  Mon  pauvre 
«  frère  Charles  vient  de  mourir  ;  sa  femme  était 
«  méchante  ;  il  était  attaqué  de  la  poitrhie,  et 
«  je  puis  dire  que  pour  le  soulager,  j'ai  dépensé 
«c  environ  10,000  florhas,  etc.  »  Dans  une  antre 
lettre  du  8  mars  1816,  il  dit  encore  :  «  Ma  pen- 
«  sion  est  de  3,400  florins  en  papier,  etc.  »  Pré- 
cédemment Beethoven  avait  perdu  600  florins  de 
cette  pension  :  elle  était  donc  originairement  de 
4,000  florins.  Cette  somme,  à  l'époque  où  elle 
avait  été  assurée  par  contrat  à  Beethoven,  repré- 
sentait celle  de  10,157  francs  ;  mais  la  dépréckitioD 
du  papier-monnaie  créé  plus  tard,  en  Autriclie 
(ht  telle,  qu'à  l'époque  où  Beethoven  écrivait  cette 
dernière  lettre,  ses  t^BOO  florins  en  papier  ne  .re- 
présentaient plus  en  valeur  réelle  que  3,040  francs. 
On  ne  doit  donc  pas  être  étonné  de  trouver  dans 
d'autres  lettres  de  ce  pauvre  artiste  des  passages 
tels  que  ceux-ci.  «  Cette  sonate  (dit-il  à  Ries, 
«  en  lui  envoyant  l'œuvre  106  pour  le  vendre  à 
«  Londres),  cette  sonate  a  été  écrite  dans  des 
«  circonstances  bien  pénibles  ;  car  il  est  triste 
«  d'être.obligé  d'écrire  pour  avoir  do  pain.  C'est 
«  là  où  j'en  suis  maintenant.  »  Et  dans  une  autre 
lettre  écrite  quelques  années  après  :  «  Si  je  n'étais 
«  pas  si  pauvre  et  obligé  de  vivre  de  ma  plume, 
«  je  n'exigerais  rien  de  la  société  philharmoni- 
«  que;  mais  dans  la  position  où  je  me  trouve,  il 
<i  faut  que  j'attende  le  prix  de  ma  symphonie.  » 
Jamais  l'intérêt  qu'inspirait  un  si  grand  homme 
ne  se  manifesta  avec  tant  de  force  qoe  pendant 
sa  dernière  maladie.  L'inquiétude  était  sur  tous 
les  vtiiages;  la  foule  obstruait  les  abords  de 
son  logement  pour  apprendre  de  ses  nouvelles  ; 
les  plus  grands  personnages  se  faisaient  ins- 
crire à  sa  porte.  Le  bruit  du  danger  qui  le  me- 
naçait s'élait  répandu  avec  rapidité;  il  parvint 
bientôt  à  Weimar  où  se  trouvait  Uummel,  qui 
partit  à  l'instant  pour  Vienne,  dans  le  dessein 
de  se  réconcilier  avec  Beethoven,  qui  s'était 
brouillé  avec  lui  quelques  années  auparavant.  En 
entrant  dans  la  chambre,  Hummcl  fondit  en  lar- 
mes; Beethoven  lui  tendit  la  main,  et  ces  deux 
boinmes  célèbres  ne  se  séparèrent  que  comme 
deux  vrais  amis.  Après  le  moment  fatal,  une 
consternation  générale  se  répandait  dans  la  ville. 
Plus  de  trente  mille  personnes  suivirent  le  convoi 
fionèbre;  parmi  les  huit  maîtres  de  chapelle  qui 
portaient  le  drap  mortuaire,  on  remarquait  Ey- 
bler .  Wi  igl ,  Hummel ,  Gyrowetz  et  Seyfried. 
Trente-six  artistes,  au  nombre  desquels  étaient 
les  poètes  Grillparzer  et  Castelli,  portaient  des 
flambeaux.  Le  requiem  de  Mozart  fut  exécuté 

(1)  LeSorlo  d'Autriche  en  argent  Talalt  a  fraDCs  74  cen- 
tiiDci;  mab  le  florlo  en  papier  tomba  &  m  eenUmea,  a 
une  certaine  époque. 


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^10 


BEETHOVEN 


pour  les  obsèques  dans  l'<glise  des  AugusUos, 
liofli  qu'uD  hymne  de  M.  de  Seyftii^.  Les  restes 
du  grand  homme  furent  déposés  au  dmetière  de 
Wahring,  près  devienne,  et  peu  de  temps  après 
4Ui  monument  fut  élevé  sur  sa  tombe. 

On  ne  eonnalt  que  deux  étèTes  formés  par 
BeetboTen^  le  premier  fut  Tarchiduc  Rodolphe, 
qui  possédait  un  talent  remarquable  coouna  pla- 
niste et  qui  s'est  exeroé  avec  quelque  succès 
comme  compositeur;  le  second  est  Ferdinand 
Ries.  Beethoven  était  peu  propre  à  diriger  une 
Mucation  musicale;  trop  préoccupé,  trop  impa^ 
tient,  il  ne  pouvait  suivre  les  progrès  d'un  élève 
dans  un  ordre  méthodique. 

Bien  qu'il  fût  flgé  de  vingt-quatre  ans  lorsquUL 
publia  les  trios  de  piano,  violon  et  violoncelle, 
qu'il  a  considérés  comme  son  premier  œuvre, 
Beetboven  a  laissé  un  nombre  considérable  d'ou- 
vrages de  tout  genre.  Son  activité  productrice 
pourrait  être  considérée  comme  un  prodige,  si 
Ton  ne  savait  qu'isolé  de  la  société  par  l'accident 
eruel  qui  commença  à  le  priver  de  l'ouïe  vers 
i798,  il  a  dû  concentrer  toute  son  existence  dans 
la  composition.  Le  catalogue  de  ces  productions 
renferme  trente-cinq  sonates  pour  piano  seul, 
treiie  œuvres  de  pièces  de  difTérenU  caractères 
pour  cet  instrument,  telles  que  des  andante  , 
fanteisles,  préludes,  rondos  et  danses;  vingt 
thèmes  variés  pour  piano  seul  ;  vingt-deux  autres 
thèmes  Variés  pour  le  piano,  avec  accompagne- 
ment de  violon,  de  violoncelle  ou  de  flûte;  une 
sonatey  deux  thèmes  variés  et  des  marches  pour 
piano  à  quatre  mains;  dix  sonates  pour  piano 
avec    accompagnement  de  violon,    six    duos 
pour  piano  et  violoncelle  ;  six  trios  pour  piano, 
violon  et  violoncelle;  un  trio  pour  piano,  clari- 
nette et  violoncelle  ;  un  quatuor  pour  piano, 
violon,  viole  et  violoncelle;  un  quintette  pour 
piano,  liautbois,  clarinette,  basson  et  cor  ;  sept 
concertos  pour  le  piano,  le  premier  en  «^,  le 
second  en  si  bémol,  le  troisième  en  ut  mineur, 
le  quatrième  en  ut,  avec  violon,  violoncelle  con- 
certant et  orchestre;  le  cinquième  en  sol  (por- 
tent le  no  4  des  concertes  pour  piano  seul),  le 
sixième  en  ré  (qni  n'est  que  le  concerto  de  vio- 
lon arrangé),  et  te  dernier  en  mi  bémol  (portent 
le  tt»  5  des  concertos  originaux  pour  piano  seul), 
une  fonteisie  pour  piano,  avec  chœur  et  orches- 
tre ;  cinq  trios  pour  violon,  viole  et  violoncelle; 
une  sérénade  pour  violon,  flûte  et  alto  ;  dix  -sept 
quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  violoncelle  ; 
trois  qointettis  pour  deux  violons ,  deux  altos 
et  violoncelle;  un  septuor  pour  violon,  alto, 
vfoloncelle,  clarinette,  basson,  cor  et  contrebasse, 
un  sextuor  pour  deux  violons,  alto,  deux  cors 
et  viotoncelie;  deux  romances  pour  violon  et 


orchestre,  la  première  en  so/,  la  deuxième  en 
/a;   un  concerto  pour    violon  et  orclie^stre; 
Boixante-quatone  pièces  pour  le  chant  avec  ac- 
compagnement de  piano,  panni  lesquelles  on  re- 
marque la  canteted'ii(i^to{tfe,  V  Invitation  à  la 
walse,  des  romances,  des  chansons,  des  airs  à 
boire,  des  canons,  et  le  Cri  de  guerre  de  FAU' 
triche,  chant  national  composé  en  1797;  douze 
morceaux  de  chant  pour  une  ou  plusieurs  voix 
avec  orchestre,  dont  une  scène  et  air  :  Aht  per- 
fido;  le  chant  Intitulé  Germanict^  trois  suites 
d'airs  écossais,  les  morceaux  de  chant  des  Rui- 
nes d^ Athènes  ;  le  trio  Tremate,  empi,  tremate, 
et  un  chant  étégiaque;  deux  messes  à  quatre 
voix,  chœur  et  orchestre,  la  première  en  ut  {oeu- 
vre  86),  la  seconde  en  ré(œufre  123);  roratorio 
le  Christ  au  mont  des  0/ii;iers  ;  une  cantete 
dramatique  (r/n</an/  glorieux);  Fidelio,  opéra; 
Bgmont,  mélodrame  ;  neuf  symphonies  pour  or- 
chestre, la  première  enut  (œuvre  21),  la  deuxième 
en  ré  (œuvre  36),  la  troisième  en  mi  bémol  {hé- 
roïque^  œuvre  &5),  la  quatrième  en  si  bémol 
(œuvre  60),  la  cinquième  en  ut  mineur  (œuvre 
67),  la  sixième  en  fa  {pastorale,  œuvre  68),  la 
septième  en  la  (œuvre  92),  la  huitième  eaja 
(œuvre  93),  la  neuvième  en  ré  mineur,  avec 
chœur  (œuvre  125);  la  Victoire  de  Welling- 
ton à  la  bataille  de  Victoria,  sympliooie  mili- 
Uire  à  deux  orchestres  ;  onze  ouvertures  à  grand 
orchestre,  savoir  :  de  Prométhée  (œuvre  43), 
de  Coriolan  (œuvre  62),  d'f^monf  (^vre84), 
de  Léonore  (œuvre  87),  de  Fidelio,  des  Ruines 
d^ Athènes  (oMivre  113),  Nahmen^eyer  (De  la 
fête  patronale,  œuvre  IIS),  du  Roi  Étienne{aBn- 
vre  117),  Weihe  des  Hauses  (De  la  dédicace  du 
temple,  œuvre  124),  caractéristique  (ceuvre  188); 
œuvTW  détachées  pour  orcliestre,  qui  consistent 
en  deux  menuete,  des  danses  allemandes,  deux 
valses  et  le  ballet  de  Prométhée;  un  trio  pour 
deux  hautbois  et  cor  anglais  (œuvre  66),  un  sex- 
tuor pour  deux  clarinettes,  deux  cors  et  deux 
iNissons  ;  et  une  troisième  ouverture  pour  l'opéra 
de  fidelio,  qui  est  celle  de  Léonore  refaite,  la- 
quelle n'a  éte  publiée  qu'après  sa  mort;  une 
pièce  en  harmonie  complète,  un  morceau  pour 
quatre  trombones,   et  une  marche    pour  mu- 
sique militaire.  Quelques  ouvrages  avaient  éte 
commencés  par  l'illustre  compositeur  et  n'ont 
pu  être  achevés  avant  sa  mort.  Parmi  ces  frag- 
mente,  on  remarquait  le  plan  d'une  dixième 
symplionie  (un  allegretto  en  mi  bémol,  publié  à 
Vienne,  chez  Arteria,  a  été  peut-être  extrait  de 
cet  ouvrage),  un  octuor  pour  deux  clarinettes, 
deux  hautbois,  deux  cors  et  deux  bassons  ;  une 
harmonie  à  huit  parties  enii  bémol,  dont  la  par- 
tition a  éte  publiée  chez  Diabelli,  à  Vienne.  Lee 


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BË£THOV£N 


311 


deux  premiert  morceaux  d'un  quinteUo  pour 
deux  violons,  deax  altos  et  violoncelle,  acquis 
par  le  même  éditeur  ;  un  rondeau  pour  piano  et 
orclieatre.  Vienne,  Diabelii  ;  trois  quatuors  pour 
piano,  et  quelques  autres  morceaux  moins  im- 
portants. On  a  trouvé  aussi  parmi  les  manuscrits 
de  Beetboven  un  grand  nombre  de  morceaux 
inédits,  la  plupart  écrits  dans  sa  jeunesse  et 
qu'il  avait  condamnés  à  l'oubli.  Les  manuscrits 
autographes  de  ces  compositions  ont  été  acquis 
à  des  prix  très-élevés  après  sa  mort.  Enfin  une 
immense  quantité  d'études  de  Beetboven  sur  le 
contrepoint  et  l'barmonie  a  été  remise  par  leur 
acquéreur,  M.  Hasiinger,  à  M.  de  Seyrriêd,  arec 
toutes  les  notes  que  Beetboven  avait  écrites  sur 
ces  études  ;  l'éditeur  en  a  fait  un  choix  qu'il  a 
publié  sous  ce  titre  :  Litdwig  van  BeetkovetCs 
Siudien  im  Generalùasset  ContrapuncU  und 
in  der  Compoëitions  Uhre;  Vienne^  T.  Has- 
linger»  1831,  1  vol.  in-8°.  L'éditeur  y  a  joint  un 
supplément  qui  contient  une  notice  biographique, 
quelques  anecdotes,  quelques  lettres  de  Beetbo- 
ven à  ses  amis,  l'inventaire  de  ses  manuscrits  et 
de  ses  livres,  quelques  poésies  allemandes  dont 
Beethoven  est  l'objet,  le  catalogue  systématique 
de  ses  ceuvres  et  quelques  autres  pièces.  L'auteur 
de  ce  Dictionnaire  Biographique  des  Musiciens  a 
donné  une  traduction  française  des  Études  de^ 
B«ethcven,  avec  sa  biographie,  des  notes  criti- 
•ques  et  une  préface ,  sous  ce  titre  :  Éludes  de 
Beethoven,  Traité  d^harmonie  et  de  comj^- 
sition,  Paris,  Maurice  Schlesinger,  1833,  2  toI. 
grand  in-S". 

Les  œuvres  de  Beethoven  peuYent  être  classés 
en  plusieurs  catégories  dont  chacune  indique 
une  transformation  progressive  de  son  génie. 
D'abord  enttiousiaste  admirateur  de  Mozart,  il  ne 
put  échapper  à  reilBt  de  cette  admiration  ;  effet 
qui  se  manifeste  toujours  chex  les  hommes  les 
plus  originaux  et  les  mieux  disposés  pour  Tin- 
vention  ;  je  toux  parler  de  cette  Imitation  plus 
ou  moins  sensible  des  formes  du  modèle  de  per- 
fection adopté  par  le  jeune  artiste.  L'originalité 
des  idées,  quand  elle  est  accompagnée  de  juge- 
ment et  «le  recUlode,  éprouve  le  besoin  de  se 
produire  sous  des  formes  intelligibles.  Or  l'art  de 
créer  des  fonoaes  nduvelles  et  d'une  facile  per- 
ception ne  peut  être  que  le  fruit  de  l'expérience, 
tandis  que  Paperçu  de  l'idée  n'est  qu'une  produc- 
tion de  l'instinct.  Aucun  ooTrage  durable  ne  ré- 
sultera de  ces  aperçus  instinctifs,  si  la  forme  ne 
vient  à  leur  secours,  et,  conséquemment ,  si  l'ex- 
périence ne  les  met  en  valeur.  Si  l'expérience 
propre  n'est  pas  encore  acquise,  il  faut  avoir  re- 
cours à  celle  d'un  malU-e  ;  c'est  ce  qu'avait  lait 
Mozart  en  prenant  Cb.-Ph.-Em.  Bach  pour  son 


modèle  dans  ses  premières  compositions  pour  le 
piano,  et  Hasse  dans  sa  musique  dramatique; 
c'est  ce  que  fit  à  son  tour  Beethoven ,  en  mar- 
chant sur  les  traces  de  Mosart.  Ainsi,  malgré  l'o- 
riginalllé  incontestable  des  idées,  les  trios  de 
piano,  violon  et  basse  (oeuvre  i  ),  les  sonates  de 
piano  seul  ( oeuvre  2,7  et  10),  les  sonates da 
piano  et  violon  (ceuyre  12),  les  trios  de  violon, 
viole  et  basse  (œuvres3,  8  et  9),  et  les  quatuors 
de  violon  (oeuvre  18),  rappellent  dans  les  dispo- 
sitions et  dans  les  formes  le  type  du  style  moiar- 
tiste,  bien  que  diverses  nuances  d'individualité 
plus  prononcée  se  fassent  remarquer  en  avançant 
jusqu'à  l'oeuvre  18.  Dans  la  symphonie  en  ut 
(œuvre  21),  cette  nuance  devient  plus  vive,  le 
scherzo  de  cette  symphonie  est  déjà  de  la  fan- 
taisie pure  de  Beethoven.  Plus  énergiqoement 
sentie  encore ,  la  richesse  d'imagination  du  com- 
positeur se  montre  avec  éclat  dans  le  quintetto 
en  ut  pour  violons,  altos  et  basse  (œuvre  29), 
et  dans  les  belles  sonates  de  piano  avec  violon. 
Beetboven  a  élargi  dans  des  proportions  immenses 
la  sonate  de  piano.  11  y  a  porté  le  génie  de  la 
symphonie,  et  a  fait  de  l'histrument  on  orchestre. 
Parmi  les  sonates  pour  le  piano  seul  ou  avec 
accompagnement  de  violon  les  plus  remarquables 
de  ses  trois  époques,  on  peut  dter,  comme  des 
oeuvres  de  la  plus  grande  valeur  :  la  sonate  en  ré 
majeur,  oeuvre  10;  les  aonates  pathétique  (en  ut 
mineur),  oeuvre  13  ;  en  ut  dièse  mineur,  œuvre 
27  ;  en  ré  mineur,  œuvre  31  ;  en  /a  majeur,  avec 
violon,  œuvre 47  (dédiée  à  Kreutzer);  en  ut  ma- 
jeur (piano  senl),  œuvre  53;  en /a  mineur,  œnvre 
57;  les  Adieux^  en  mi  bémol  majeur,  œuvre 
81;  enfin,  en  si  bémol  majeur,  œuvre  106. 
La  symphonie  en  ré  (œuvre  30)  est  une  compo- 
sition moins  remarquable  par  Toriglnalité  des 
idées  que  par  le  mérite  de  la  facture,  qui  est  très- 
grand.  Cest  dans  cette  symphonie  qu'on  aperçoit 
pour  la  première  fois  cet  ailmirable  instU&ct  des 
dispositions  instrumentales  qui  donna  ensuite 
aux  symphonies  de  Beethoven  un  coloris  si  varié, 
si  vigoureux  et  si  brillant.  Mais  c'est  surtout 
dans  la  troisième  symphonie  (Aérof^e,  œnvre  66) 
que  le  génie  de  l'artiste  se  manifeste  par  le  ca- 
ractère absolu  de  la  création.  Là,  toute  réminis- 
cence de  formes  antérieures  disparaît;  le  composi- 
teur est  lui;  son  individualité  se  pose  avecmijesté; 
son  œuvre  devient  le  type  d'une  époque  de  l'his- 
toire de  l'art  Le  temps  où  Beethoven  conçut  le 
plan  de  cet  ouvrage  remontée  1804.  Il  était  cer- 
tainement bon  Allemand  et  attaché  de  cœur  au 
gouvernement  de  l'Autriche  ;  mais  comme  poète, 
comme  homme  d'imagination,  il  n'avait  pus'em- 
pèclier  d'admirer  le  génie  de  Napoléon  ;  il  se  l'était 
représenté  comme  un  4iéios  républicain,  et  la 


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813 


BEETHOVEN 


paissance  réunie  en  iai  au  désintéressement ,  à 
l'amour  pur  de  la  patrie  et  de  la  liberté,  en  ùd- 
saient  à  ses  yeux  l'homme  modèle  des  temps 
modernes.  C'est  dans  ces  dispositions  qu'on  as- 
sure qu'il  commença  à  écrire  sa  symphonie  hé- 
roïque; il  était  décidé  à  lui  donner  le  nom  de 
Bonaparte  f  quelque  danger  qu'il  y  eût  à  le  faire 
dans  un  pays  oà  ce  nom  devait  rappeler  des  temps 
d'humiliation.  Il  voulait  la  dédier  au  premier 
consul  de  la  république  française  :  déjà  sa  dédicace 
était  écrite.  Ou  dit  encore  que  le  second  morceau 
de  cet  ou  vrage  était  achevé,  et  qu'il  n^était  autreque 
le  colossal  début  du  dernier  mouvement  de  la 
symphonie  en  ut  mineur,  quand  un  de  ses  amis 
entrant  un  jour  dans  le  cabinet  de  Beethoven,  et 
tenant  un  journal  à  la  main ,  lui  annonça  que  le 
premier  consul  venait  de  se  faire  nommer  empe- 
reur. Stupéfait ,  Beethoven  garda  le  silence,  puis 
il  s'écria  :  k  Allons,  c'est  un  ambitieux  comme 
tous  les  autres.  »  Il  prit  sa  partition,  en  déchira 
la  première  page  et  la  jeta  à  terre.  Sa  pensée 
changea  alors  de  direction  :  à  l'héroïque  mouve- 
ment, il  substitua  la  marche  funèbre  qui  forme 
aujourdMiui  le  second  morceau  de  sa  symphonie, 
et  au  lieu  de  la  simple  inscription  de  son  ouvrage, 
Bonaparte,  il  mit  celle-ci  :  Sinfonia  eroicaper 
festeggiare  il  sovvenire  d'un  grand  uomo.  Son 
héros  lui  semblait  déjà  descendu  dans  la  tombe; 
au  lieu  d'un  hymne  de  gloire,  il  avait  besoin  d*un 
éhant  de  deuil  Le  grand  morcean  en  ut  lit  peu 
de  temps  après  naître  dans  la  tète  de  Beethoven 
le  projet  de  sa  symphonie  en  ut  mineur. 

La  seconde  époque  de  Beethoven,  qui  se 
marqua  si  bien  par  la  symphonie  héroïque ,  ren- 
ferme une  période  d'environ  dix  ans ,  pendant 
laquelle  il  écrivit,  outre  cet  ouvrage,  les  sym- 
phonies en  si  bémol,  en  ut  mineur,  et  pastorale, 
les  beaux  quatuors  de  Tœuvre  59,  l'opéra  de  Fi- 
deliOf  l'ouverture  de  Coriolan,  les  belles  sonates 
de  piano  en  fa  mineur,  en  fa  dièse  et  en  mi  mi- 
neur, les  concertos  de  piano  en  k^,  en  sol  et  en 
mi  bémol,  le  concerto  de  violon ,  le  sextuor  pour 
deux  violons,  alto,  deux  cors  et  violoncelle,  et 
la  première  messe.  Tout  cela  est,  en  général, 
fondé  sur  une  fantaisie  libre  et  pleine  de  har- 
diesse ,  mais  renfermée  dans  les  bornes  fixées  par 
le  goAt,  par  un  vrai  sentiment  d'analogie  dans 
l'harmonie ,  et  par  le  besoin  de  netteté  dans  la 
pensée.  A  la  même  époque  appartient  aussi  l'ora- 
torio du  Christ  au  mont  des  Oliviers;  mais  une 
sorte  de  gêne  qui  se  tit  souvent  sentUr  dans  les 
compositions  vocales  de  Beethoven,  quand  il 
voulait  employer  les  formes  scientifiques ,  a  jeté 
snr  cet  ouvrage  je  ne  sais  quelle  teinte  de  froi- 
deur qui  nuit  à  son  mérite,  malgré  les  belles  idées 
qui  s'y  trouvent  répandues.  M.  Oiilibicheff,  dans 


son  livre  intitulé  Beethoven,  ses  critiques  et  ses 
glossateurs ,  dont  il  sera  parlé  plus  loin,  recon- 
naît (  p.  105  )  que  je  suis  le  premier  qui  ait  si- 
gnalé les  transformations  du  style  de  Beeiboven 
et  divisé  la  totalité  de  son  œuvre  en  trois  classes 
de  productions  (  dans  la  première  édition  de  la 
Biographie  universelle  des  musiciens).  Il  ajoute 
(p.  106)  :  «  Ses  trois  manières ,  comparées  entre 
«  elles,  laissent  bien  apercevoir  un  genre  de  suc- 
«  ceasioii  qui  constate  leur  réalité  ,  au  point  de 
«  vue  de  M.  Fétis  ;  mais  un  examen  attentif  nous 
«  prouve  également  que  ces  trois  systèmes  de 
«  composition ,  qui  an  fond  se  réduisent  à  deux 
«  (  M.  Oulibicheff  confond  dans  la  même  impro* 
«  bation  te  second  et  lé  troisième),  ne  s'exduaieot 
R  nullement  dans  l'esprit  de  Beetlioven,  puisqu'il 
«  les  a  employés  et  mêlés  à  toutes  tes  époques  de 
n  sa  carrière  d'artiste  ;  mais  dans  une  proportion 
«  de  plus  en  plus  inégale.  >•  A  cette  observation 
I  critique,  il  y  a  une  réponse  dont  la  vérité  est 
saisissante  :  c'est  que  le  génie  d'un  artiste,  ses 
penchants  et  ses  habitudes  ne  se  transforment  pas 
à  tel  jour  donné,  de  telle  sorte  que  dans  le  présent 
il  ne  reste  rien  du  passé.  C'est  par  degrés  que  le 
changement  s^opère  dans  la  direction  des  idées  et 
dans  le  style.  Au  surplus ,  j'ai  établi  suffisam- 
ment, je  crois,  dans  les  paragraphes  suivants 
les  causes  qui  ont  produit  la  dernière  manière 
de  l'illustre  artiste. 

Il  parait  que  l'habitation  de  Beethoven  à  la 
camt^agne  fut  plus  constante  après  1811  qu'au- 
paravant, et  qu'à  cette  époque  il  se  livra  dans  ses 
promenade}  solitaires,  ou  dans  le  silence  de  son 
cabinet,  à  das  études  historiques  «^  philosophiques 
qu'il  n'avait  qu'ébauchées  jusque-là  Ses  lectures 
devinrent  fréquentes ,  et  chaque  jour  il  conçut 
davantage  la  nécessité  de  se, renfermer,  comme 
artiste,  dans  une  disposition  d'idéalité  indépen- 
dante de  toute  communication  extérieure.  Insen- 
siblement, et  sans  qu'il  s'en  aperçAt,  ses  études 
donnèrent  à  ses  idées  une  légère  tante  de  mys- 
ticisme qui  se  répandit  jusque  sur  ses  ouvrages, 
oomme  on  peut  le  voir  pa^  ses  derniers  quatuors. 
Sans  qu'il  y  prît  garde  aussi,  son  originalité  perdit 
quelque  chose  de  sa  spontanéité  en  devenant  sys- 
tématique; les  bornes  dans  lesquelles  il  l'avait 
retenue  jusqu'alors  furent  renversées.  Les  redites 
des  mêmes  pensées  furent  poussées  jnsqu^à  l'ex- 
cès ;  le  développement  du  sujet  qu'il  avait  choisi 
alla  quelquefois  jusqu'à  la  diva^tion;  la  pensée 
mélodique  devint  moins  nette,  à  uiesuits  qu'elle 
était  plus  rêvett.He  ;  l'harmonie  fut  empreinte  de 
plus  de  dureté  et  sembla ,  de  jour  en  jour,  té- 
moigner de  l'affaiblissement  de  la  mémoire  des 
sons;  enfin,  Beethoven  affecta  de  trouver  des 
formes  nouvelles,  moins  par  l'effet  d'une -sou- 


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BEETHOA^N 


313 


daine  inspiration,  que  pour  satisfaire  aux  cod- 
ditioDS  d^un  plan  médité.  Les  ouvrages  faits 
dans  cette  direction  des  idées  de  Tartiste  corn- 
posent  la  troisième  période  de  sa  vie,  et  sa 
dernière  manière.  Cette  manière  se  fait  déjà 
remarqaer  dans  la  symplionie  en  la  »  dans  le 
trio  de  piano  en  si  l)émol  (  œuvre  97 },  et  dans  les 
cinq  dernières  sonates  de  piano,  beaux  ouvrages 
où  la  somme  des  qualités  l'emporte  sur  les  dé- 
fauts; elle  arrive  à  son  derniei-  terme  dans  la 
grande  messe  eu  ré,  dans  les  dernières  ouver- 
tures, dans  la  symphonie  avec  cliœur,  et  surtout 
4an8  les  quatuors  de  violon  (œuvres  127,  130, 
131,  132  et  135). 

Ainsi  qu*on  vient  de  le  voir,  les  productions  de 
Beetlioven  se  partagent  en  trois  classes  qui  mar- 
quent aillant  de  directions  particulières  de  son 
esprit.  Beethoven  n'estimait  pas  les  ouvrages  de 
la  première;  il  n'aimait  pas  qu'on  en  parlât  avec 
éloge,  et  croyait  de  bonne  foi  que  ceux  qui  les 
vantaient  étaient  des  ennemis  qui  n'agissaient 
ainsi  qae  dans  le  dessein  de  déprécier  les  autres. 
Une  telle  disposition  d'esprit  n'est  pas  sans 
exemple  parmi  les  grands  artis^tes ,  quand  ils  s'é- 
loignent de  la  jeunesse.  Nonobstant  son  opinion 
à  cet  égard ,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  beau- 
coup d'ouvrages  appartenant  à  la  première  pé- 
riode de  la  vie  artistique  de  Beethoven  renferment 
tfadmiraliles  beautés.  Les  compositions  de  la 
seconde  période  sont  celles  où  le  grand  musicien 
a  montré  la  plus  grande  force  d'invention  réunie 
à  la  connaissance  la  plus  étendue  des  belles  formes 
de  l'art.  Cette  période  s'étend  depuis  l'œuvre  55 
jusqu'à  l'œuvre  92.  Au  commencement  de  la 
troisième  période,  sa  pensée  éprouva  une  der- 
nière transformation,  qui  alla  se  développant  de 
plus  en  plus  jusqu'à  son  dernier  ouvrage.  Plus  il 
avan^it  dans  cette  nouvelle  carrière,  plus  il 
cherchait  à  faire  entrer  dans  son  art  des  choses 
qni  sont  hors  de  son  domaine,  et  plus  le  souve- 
nir de  l'objet  intime  de  cet  art  s'affaiblissait  en 
lui.  L'analyse  que  j'ai  faite  avec  soin  des  œu- 
vres 127  à  13b,  m'a  démontré  que  dans  ces 
dernières  productions ,  les  nécessités  de  l'harmo- 
nie s'efEaçaient  dans  sa  pensée  devant  des  con- 
sidérations d'une  autre  nature.  On  le  lui  a  re- 
proché quelquefois  vers  la  tin  de  sa  vie  dans  des 
critiques  qui  parvenaient  ju<«qu'à  lui  ;  on  dit  qu'a- 
lors il  s'érriàit  en  se  frottant  les  mains  :  «  Oui, 
«oui,  ils  s'élonnent  et  n^y  comprennent  rien, 
«  parce  qu'ils  n'ont  pas  trouvé  cela  dans  un  livre 
«  de  basse  générale!  »  Dans  un  autre  temps,  il 
défendait  avec  énergie  les  doctrines  de  ces  livres 
d'école,  car  ses  études  sont  remplies  d'expressions 
de  confiance  dans  les  règles  qu'on  y  trouve.  Ces 
deux  opinions  si  différentes  représentent  deux 


systèmes  contraires,  et  renferment  toute  l'histoire 
de  la  transformation  du  génie  de  Beethoven, 
M.  Oulibicheff ,  dout  le  goût  se  révoltait  contre 
les  productions  de  cette  dernière  période  de  la 
vie  du  grand  artiste ,  et  qui  fait ,  dans  son  livre, 
une  analyse  juste ,  mais  dure,  de  certains  pas- 
sages, n'hésite  pas  à  donner  une  autre  cause  aux 
égarements  de  son  génie  :  suivant  lui,  ils  provien- 
nent uniquement  de  l'afTaiblissement  de  ses  fa- 
cultés, occasionné  par  des  chagrins  domesti- 
ques et  des  préocupations  d'affaires  qui  avaient 
porté  chez  lui  jusqu'à  l'excès  l'agitation  nerveuse. 
Il  ne  craint  pas  de  déclarer  Beethoven  tombé  sous 
l'empire  d'une  hallucination.  Dans  le  récit  fait 
par  Rellstabt  de  Berlin ,  d'une  visite  qu'il  fit  à 
ce(  homme  extraordinaire  dans  ses  dernières 
années,  il  exprime  aussi  l'opinion  que  sa  puis- 
sante organisation  avait  reçu  de  graves  atteintes 
et  n'était  plus  que  la  dégénération  de  son  état 
primitif. 

Ce  qui  distingue  les  compositions  de  ce  grand 
homme,  c'est  la  spontanéité  des  épisodes  par 
lesquels  il  suspend  dans  ses  beaux  ouvrages  lin- 
térêt  qu'il  a  fait  naître,  pour  lui  en  substituer  un 
autre  aussi  vif  qu'inattendu.  Cet  art  lui  est  par- 
ticulier, et  c'est  à  lui  qu'il  est  redevable  de  ses 
plus  beaux  succès.  Étrangers  en  apparence  à  la 
pensée  première ,  ces  épisodes  occupent  d'abord 
l'attention  par  leur  originalité  ;  puis,  quand  l'effet 
de  la  surprise  commence  à  s'affaiblir,  le  compo- 
siteur sait  les  rattacher  à  l'un i té  de  son  plan ,  et 
fait  voir  que,  dans  l'ensemble  de  sa  composition, 
la  variété  est  dépendante  de  l'unité.  Beethoven 
joignait  à  cette  rare  qualité  le  sentiment  intime 
de  l'effet  d'une  instrumentation  qui  ne  ressemble 
à  celle  d'aucun  autre  auteur.  Personne  n'a  pos- 
sédé aussi  bien  que  lui  l'art  de  remplir  l'or- 
chestre et  d'opposer  des  sonorités  à  d'autres 
sonorités.  De  là  vient  que  l'effet  de  ses  grands 
ouvrages  surpasse  en  puissance  tout  ce  qu'on 
avait  fait  avant  lui. 

Quelle  que  soit  la  divergence  d'opinions  sur 
les  ouvrages  des  diverses  périodes  de  la  vie  de 
Beethoven ,  il  est  un  point  sur  lequel  tout  le 
monde  sera  éternellement  d'accord  :  c'est  que 
l'auteur  de.  ces  ouvrages  mérite  d'être  compté  ali 
nombre  des  plus  grands  artistes  et  de  ceux  qui 
par  leur  talent  ont  le  plus  contribué  au  dévelop- 
pement de  leur  art.  Il  eut  un  de  ces  rares  gé- 
nies qui  dominent  toute  une  époque  et  lui  ûn- 
priment  one  direction  caractéristique  dans  l'art 
qu'ils  cultivent.  La  grandeur,  la  force  poétique  sont 
ses  attributs.  Il  n'eut  pas  comme  Mozart  l'abon- 
dance d'idées  qui  déborde  de  tontes  parts;  sa 
pensée  s'élaborait  lentement,  laborieusement,  et 
ses  thèmes,  même  ceux*  qui  se  présentent  sous 


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314 


BEETHOVEN 


l'aspect  le  plus  simple  et  le  plus  naturel ,  étaient 
soDTent  remaniés  par  \m  avant  qu'il  s^aiTëtdt  à 
leur  forme  définitive  ;  mais  lersquMl  était  fixé , 
tout  l'ensemble  de  la  composition  était  saisi  par 
sa  puissante  intelligence.  Un  des  exemples  les 
plus  remarquables  de  ses  longues  méditations 
^ans  le  travail  d'enfantement  d'un  tlième  auquel 
îL  se  proposait  de  donner  de  grands  développe- 
ments est  celui  de  la  mélodie  principale  du  grand 
finale  de  la  neuvième  symphonie  {avec  chœur). 
Il  fit ,  défit  et  refit  plusieurs  fois  les  phrases  de 
ce  chant  et  bien  des  journées  s'écoulèrent  avant 
qu'il  l'eût  arrêté  définitivement.  Enfin,  il  s'écria 
avec  enthousiasme  :  Je  PaUje  rai!  Cependant 
cette  mélodie  qui  lui  causait  ces  transports  de 
joie  est  assez  vulgaire;  mais  il  la  considérait 
moins  au  point  de  vue  musical  qu'à  celui  du  sen- 
timent qu'il  voulait  exprimer.  Il  y  avait  dans  sa 
préocupation  à  ce  sujet  plus  de  rêverie  allemande 
que  de  conception  esthétique. 

Les  numéros  des  œuvres  de  Beethoven  ne  re- 
présentent pas  toujours  l'ordre  dans  lequel  ils 
ont  été  composés  :  il  est  plusieurs  de  ses  ou- 
vrages qu'il  a  gtfdés  longtemps  en  portefeuille , 
tandis  que  d'autres  écrits  à  des  époques  posté- 
rieures étaient  publiés.  Souvent  aussi  il  a  négligé 
<1 'indiquer  sur  ses  manuscrits  les  numéros  d'or- 
dre sous  lesquels  il  voulaitqu'ils  fussent  publié?: 
dans  ce  cas,  les  éditeurs  se  chargeaient  de  ce 
soin  et  tombaient  dans  des  erreurs  considérables; 
car  il  arriva  plusieurs  fois  qu'on  plaça  le  même 
chiffre  sur  deux  œuvres  Àifiérents,  ou  qu'on 
laissa  des  lacunes  dans  leur  série.  D'ailleurs, 
Beethoven  écrivit  plusieurs  de  ses  ouvrages 
pour  des  amateurs  qui  désiraient  en  avoir  le 
manuscrit  de  sa  main,  et  les  copies  qu'il  en  fai- 
sait faire  ne  portaient  pas  d'indication  pour  les 
classer  :  après  plusieurs  années  lui-même  ne  se 
souvenait  plus  de  l'ordre  dans  lequel  il  les  avait 
produits.  On  a  rectifié  par  la  suite  une  partie  des 
erreurs  qui  avaient  été  commises  originairement, 
et  le  catalogue  des  compositions  de  ce  grand  ar- 
tiste a  été  arrêté  définitivement  dans  l'ordre 
suivant  : 

OBOVBBS  NUMÉHOTËS  ! 

op.  1.  Trois  trios  pour  piano,  violon  et  violoncelle 
(en  mi  bémol,  en  sol,  eo  ut  mineur),  dé- 
diés à  la  princeaae  Licbnowski. 

~  2.  Trois  sonates  pour  piano  (en  fa  mineur,  en 
la,  en  ul),  dédiées  à  Haydn. 

—  3.  Grand  trio  (ta  mi  bémol)  pour  violon  aito 

et  violoncelle. 

—  4.  Quintette  (en  mi  bémol)  pour  deux  violons, 

dens  altos  et  violoncelle. 

—  5,  Deux  grandes  aonates  (en /a  et  «o2  mineur) 

pour  piano  et  violoncelle,  dédiéfs  au  roi 
de  Prusse,  Frédéric- Guiliaurae  il. 


Op.     6.  Sonate  facile  (en  ré  majeur)  pour  piano  à 
.  quatre  mains. 

—  7.  Grande  sonate  (en  mi  bémol)  poorpboo, 

dédiée  à  Babette  de  Keglevics. 
-^     g.  Sérénade  (en  ré  majeur)  pour  violon,  alto  et 
violoncelle 

—  9.  Trois  trios  (en  90l,  ré  et  ut  mineur)  pour  vio- 

lon, alto  et  violoncelle,  dédiés  an  comte  de 
Browne. 
~    10.  Trois  sonates  (en  ui  mineur,  fa  et  rt)  pour 
piano,  dédiées  à  la  comtesse  de  Browne. 

—  11.  Grand  trio  pour  piano,  clarinette,  et  tîoIod- 

oelle  (en  si  bémol),  dédié  à  la  eomtene  de 
Hiun. 
~    12.  Trou  sonates  pour  piano  (en  ré,  (a  et  nu 
bémol)  dédiées  à  Salieri. 

—  13.  Sonate  (pathétique)  pour  piano  (en  «/mi- 

neur\  dédiée  au  prince  Lichnowslii. 

—  14.  Deux  sonates  pour  piano  (en  mi  majeur,  en 

sol)j  dédiées  à  la  baronne  de  Braua. 

—  18.  1«'  Concerto  pour  piano  (en  ut)  avec  or- 

chestre, dédié  à  la  princesse  Odescaldii, 
née  comtesse  Keglevics  (Babette). 

—  16.  Grand  quintette  (en  mi  bémol)  pour  piano, 

hautbois,  clarinette,  cor  et  basson. 

—  17.  Sonate  (en  fa)  pour  piano  et  cor. 

—  18.  Six  quatuors  {en  fa,  sol,  ré,  ut  mineur,  la 

et  si  bémol)  pour  deux  violons^  alto  et  vio- 
loncelle, dédiés  au  prince  de  Lobkowitx. 

.  19.  2««  concerto  (en  si  bémol)  pour  piano  et 
orchestre,  dédié  à  H.  de  Nikelsbe^. 

~  20.  Septuor  (en  mi  bémol)  |M>ur  violon,  alto, 
cor ,  clarinette ,  basson ,  violoncelle  et 
contrebasse. 

—  21.  1**  grande  symphonie  (on  «Opourlorcbes- 

tre. 

—  22.  Grande  sonate  pour  piano  (en  si  bànol), 

dédiée  au  comte  de  Browne. 
-~    35.  Sonate  (en  la  mineur)  pour  piano  et  vio- 
lon, dédiée  au  comte  de  Pries. 

—  24.  Sonate  ^en  fa)  pour  piano  et  violon. 

"   25.  Sérénade  (en  ré)  pourflAte,  violon  et  alto. 

->    26.  Grande  sonate  pour  piano  (eo  la  béflioQ, 

dédiée  au  prince  Licbnowski. 

—  27.  Deux  aonates  iguasi  fantasia)  pour  piano 

(en  mi  bémol  et  ut  dièse  mineur)  dédiéei 
à  la  princesse  Lichtenstein. 

—  28.  Grande  sonate  (Pastorale)  pour  piano  (en 

ré),  dédiée  à  M.  de  Sonneufels. 

—  29.  Quintette  (en  ut)  pour  deux  violons^  deox 

altos  et  violoncelle,  dédié  au  comte  de 
Pries. 

Sous  le  même  numéro,  Artaria  de  VieDoe  a 
publié  un  trio  \)ovlt  violon,  alto  et  violoDcelJe, 
mais  ce  n'est  qu'un  arrangement  du  quintette. 

Op.  50.  Trois  sonates  (en  (a,  ui  mineur  et  sol)  pour 
piano  et  violon,  dédiées  à  l'empeceur 
Alexandre. 

—  31.  Trois  sonates  pour  piano  (en  sol,  ré  mineur 

et  mi  bémol),  dédiée  à  la  c  mtesse  de 
Browne. 


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BEETHOVEN 


815 


Op.  32.  Six  cantiques  rie  Gellert  pour  voix  seule  et 
piano). 

—  35.  BagateUes  (7  pièces  pour  piano^. 

—  54.  Six  variations  sur  un  thème  original  pour 

piano  (en/a),  dédiées  à  la  princesse  Odçs- 

clialchi. 
»    33.  Quinze  variations  avec  une  fugue  (en  mi 

bémol)  ponr  piano,   dédiées  au  comte 

LldinowslLi. 
^   36.  2«e  symplMnie  (en  re)  ponr  l'orcliestre. 

—  37.  3in*  concerto  (en  ut  mineur)  pour  piano  et 

orcliesire,  dédié  au  prince  Louis-Ferdinand 
de  Prusse. 
->  38.  Grand  trio  (en  mi  bémol)  pour  piano,  cla- 
rinette et  violoncelle,  arrangé  par  Beelho- 
ven  d'après  son  septnor  œuvre  20. 

—  39.  Deux  préludes  passant  dans  les  12  tons  ma- 

jeurs et  mineurs,  pour  piano  oo  orgue. 

—  40.  Romance  (en  soi)  ponr  violon  et  orchestre. 

—  41 .  Sérénade  (en  re)  ponr  piano  et  flûte,  arrangée 

par  Beethoven  d'après  la   Sérénade   on* 
vre^. 

—  42.  Nocturne  (en  ré)  pour  piano  et  alto,  arrangé 

par  Beethoven  diaprés  sa  Sérénade  œuvre  8. 

—  43.  Les  Créations  de  Prométkée,  ballet. 

—  44.  Quatorze  variations  (en  mt  bémol),  pour 

piano,  violon  et  violoncelle. 

—  45.  Troia  grandes  marches  ponr  piano  à  quatre 

mains  (en  ut,  mi  bémol  et  ri). 

—  46.  Adilaide  (poème  de  lOatthison)  à  voix  seule 

et  piano. 

—  47.  Sonate  (en /a)  pour  piano  et  violon  {sciitta 

in  uno  stUo  molto  concertante,  quari 
corne  d'un  concerto),  dédiée  à  Kreutzer. 

—  48.  Scène  et  air,  ah!  perfldo,  pour  soprano  et 

orchestre. 

—  49.  Deux  sonates  faciles  ponr  piano  (en  sol  mi- 

neur et  re). 
"^  30.  Rooiance  (en /a)  pour  violon  et  orchestre. 

—  SI.  Deux  rondos  pour  piano  (en  ut  et  en  soC) . 

—  52.  Huit  chants  ou  Lieder  à  vont  seule  avec  ac- 

compagnement de  piano. 

—  53.    Grande  sonate  pour  piano  (en  tiO ,  dédiée  au 

comte  de  Waldstein. 

—  54.  Sonate  ponr  le  piano  (en  Jà), 

~  58.  Troisième  symphonie  (en  mt  bémol)  pour  or- 
chestre (Sinfonia  eroica  compléta  per  (es- 
teggiare  il  sowenire  d'un  grand^wAno), 
dédiée  au  prince  de  LoblEowits. 

—  «6.  Coucerlo  (en  ut)  pour  piano,  violon  et  vio- 

loncelle, avec  orchestre. 
^    67.  Grande  sonate  pour  piano  {appassionata, 

en  fa  mineur),  dédiée  an  comte  de  Bruns- 

'WiclL. 
...    56.  Quatrième  concerto  (en  sol)  pour  piauo  et 

orchestre,  dédié  à  l'archiduc  Rodolphe.      ' 
^    60.  Trois  grands  quatuors  (en /a,  mt  mineur  et 

u()  pour  deux  violons,  alto  et  violoncelle, 
dédiés  an  comte  Rasoomowsky. 

—  60.  Quatrième  symphonie  pour  l'orchestre  (en 

si  bémol). 
^   61    Concerto  (en  re)  pour  violon  et  orchestre, 
dédié  à  son  ami  de  Breuning. 


Op.  62.  Ouverture  de  la  tragédie  de  Coriolan  (en  ut 

mineur),  à  grand  orchestre. 
-    65.  Grande  sonate  (en  mt  bémol),  pour  piano, 
violon  et  violouceUe,  arrangée  par  Beetho- 
ven d'après  le  quintette  œuvre  4. 

'-  61.  Grande  sonate  (en  mt  t)émol),  pour  piano  et 
violoncelle,  arrangée  par  Beethoven  d'après 
le  trio  œuvre  3. 

-^  65.  Scène  et  air  {Ah  f  perfldo) ,  pour  soprano 
et  orchestre,  arrangée  ponr  piano. 

->  66.  Douze  variations  (en /a),  pour  piano  et  vio- 
loncelle. 

—  67.  Cinquième  symphonie  (en  ut  mineur)  pour 

l'orchestre. 

—  68.  Sixième  symphonie  {Pastorale,  ta  fa)  pour 

l'orchestre. 
~   60.  Grande  sonate  (en  la)  pour  piano  et  violon- 
celle. 

—  70.  Denx  trios  (en  ré  et  en  mi  bémol)  ponr 

piano,  violon  et  violoncelle. 

—  71.  Sexiuor  (en  mi  bémol)  pour  denx  clarinettes, 

deux  cors  et  deux  bassons. 

—  72.  Léonore  {Fidelio),  opéra  en  deux  actes. 

--  73.  Cinquième  concerto  (en  mt  bémol)  pour  pia- 
no et  violon,  dédié  à  l'archiduc  Rodol* 
phe. 

—  74.  Quatuor  (en  mt  bémol)  pour  deux  violons, 

aitoet  basse,  dédié  au  prince  de  Lobkowitz 
(n*  10). 

—  78.  Six  cliants  de  Gœtbe  à  voix  seule  avec  ac- 

oompagnement  de  piano ,  dédiés  à  la  prin- 
cesse de  Kinski. 

—  76.  Variations  (en  ré  mineur)  pour  piano. 

—  77.   Fantaisie  (en  soi  mineur)  pour  piano,  dédiée 

au  comte  de  Brunswick. 

—  78.  Sonate  (en /a  dièse  majeur)  pour  piano,  dé- 

diée )  la  comtesse  de  Brunswick. 

—  79.  Petite  sonate  (en  sol)  pour  piano. 

—  80.  Fantaisie  (en  ut  mineur)  pour  piano,  chœur 

et  orchestre,  dédiée  au  roi  de  Bavière 
Maximilien-Josepb. 
'    81.  Sonate  caractéristique  (en  mt  bémol),  les 
Adieux,  Vabsence  et  te  retour,  pour  piano 
dédiée  à  rarchiduc  Rodolphe. 

—  81  bû.  Sextuor  (en  mi  bémoQ  ponr  deux  viokns. 

alto,  violoncelle  et  deux  cors  obligés. 

—  82.  Quatre  ariettes  et  un  duo  (en  italien  et  en 

ailemancQ^avec  accompagnement  de  piano, 
~    83.  Trois  chants  de  Gœthc  à  voi^  seule,  avec  ac- 
compagnement de  piano,  dédiés  à  la  prin- 
cesse de  Kinski. 

—  84.  Ouverture  vt  entr'actes  pour  YEgmoni  de 

Gœihe,  à  grand  orchestre. 

—  85.  Le  Christ  au  mont  des  Oliviers,  oratorio 

pour  voix  seule,  chœur  et  orchestre. 

—  86.  Messe  à  quatre  voix  et  orchestre,  dédiée  au 

prince  de  Kinski. 
.-    87.  Trio  (en  tit)  pour  deux  hautbois  et  cor  an- 
glais, publié  aussi  comme  œuvre  53. 

—  88.  Das  Gluck  der  Freundseht^t  (Le  bonheur 

de  l'amitié),  chant. 

—  89.  Polonaise  (en  «0  pour  piano,  dédiée  à  l'im- 

pératrice de  Rnssie  Elisabeth- Alexiowna. 


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816 


BEETHOVEN 


Op.  90.  Sonate  (en  mi  bémol)  poar  piano,  dédiée  au 
comte  Lichnowsky. 

—  W.  La  Fictain  de  ff^ellingUm,  ou  la  bataille 

de  Fietoria  pour  orchestre,  dédiée  an  prince 
régent  d'Anfçleterre  (George  III.) 

—  92.  Septième  symphonie  (en  la)  pour  l'orchestre. 
~  95.  Huitième  symphonie  (en  fa)  pour  l'orchestre. 
'—    94.  An  die  Ho/fnung  (k  l'Espérance) .  tirée  de 

VUrania  deTiedge,  pour  voix  seule  avec 
piano,  dédiée  à  la  princesse  de  Rinslù. 

—  95.  Quatuor  (en /a  mineur]  pour  deux  violons, 

alto  et  violoncelle  (n*  H). 

—  96.  Sonate  (en  sol,  pour  piano  et  violon,  dédiée 

à  l'archiduc  Rodolphe. 

—  97.  Grand  trio  (en  si  bémol)  pour  piano,  violon 

et  violoncelle,  dédié  au  même  prince. 

—  98.  An  die  ferne  Geliebte  (A  l'Amie  absente), 

pour  voix  seule  et  piano. 

—  99.  Ver  Mann  vom  /i^orf  (L'Homme  de  parole), 

poème  de  Kleinschmidt,  pour' voix  seule 
avec  piano. 

—  109.  Merhenslein  (château  près  de  Baden),  bal- 

lade k  voix  frcule  ou  deux  voix  avec  accom- 
pagnement de  piano. 

—  101.  Sonate  v'en/a  majeur)  pour  piano. 

—  102.  Deux  sonates  (en  uU  en  ré)  pour  piano  et 

violoncelle  ,  dédiées  à  la  comtesse  Marie 
d'Erdsdy. 

—  103.  Grand  octuor  (en  mi  bémol)  pour  deux  cla- 

rinettes, deux  hautbois,  deux  cors  et  deux 
bassons,  arrangé  par  Beethoven  d'après  le 
quintette  oeuvre  4. 

—  104.  Quintette  (  en  ul  mineur)  pour  deux  vio- 

lons, deux  altos  et  violoncelle ,  arrangé 
par  Beethoven,  d'après  le  troisième  trio 
de  l'œuvre  4*'. 

—  105.  Six  thèmes  variés  pour  le  piano,  avec  vio- 

lon ou  flûte  à  volonté,  en  deux  suites. 
~  106.  Grande  sunale  (en  si  bémol)  pour  piano,  dé- 
diée à  l'archiduc  Rodolphe. 

—  107.  Dix  thèmes  variés  pour  piano  avec  violon 

ou  flûte  à  volonté,  en  cinq  suites. 

—  108.  Yingt-cinq  chansons  écossaises  (avec  texte 

allemand  et  anglais),  à  voix  seule  avec  ac- 
compagnement de  piano,  violon  et  violon- 
celle obligée.  (Ces  airs  ont  été  arrangés 
pour  la  collection  de  Thompson.) 

—  109.  Sonate  (en  mi  majeur)  pour  piano. 

—  110*  Sonate  (en  la  bémol),  idem. 

—  111.  Sonate  (en  ut  mineur),  idem,  dédiée  à  l'ar- 

chiduc Rodolphe. 

—  112.  Meereslille  und  glùckliche  FaAr(  (Cahne 

de  la  mer  et  heureuse  navigation),  poème 
de  Gœthe,  à  quatre  voix  et  orchestre. 

—  113  et  114.  Les  Ruines  d'Athènes.àisexWsècmeni 

final  avec  chœur,  chant  et  orchestre  pour 
l'ouverture  du  théâtre  de  Pesth  en  1812. 
L'ouverture  a  été  publiée  comme  œuvre 
1  (3,  et  la  marche  avec  chœur  comme  œu- 
vre 114. 

—  115.  Grande  ouverture  (çn  «/),  pour  orchestre, 

dédiée  au  prince  Radziwill. 

—  416.  Trio  {TrematCf  empi,  tremate)  pour  so- 


prano, ténor  et  basse  arec  aocompagM- 

ment  d'orchestre. 
Op.  117.  Ouverture  du  prologue  te  RoiÉtieDne  (en 

mi  bémol),  composée  pour  l'ouverture  du 

théâtre  de  Pesth,  à  grand  orchestre. 
—•118.  Chant  élégiaque  à  quatre  voix  avec  aocooi' 

pagnement  de  deux  violons,  alto  et  tIo- 

loncelie  ou  piano. 

—  119.  Douze  bagatelles  nouvelles  pour  piano. 

—  420.  33  variations  sur  une  valse  de  Diabelli(eo 

ut)  pour  piano. 

—  421.  Adagio,  variations  et  rondo  (en  jo^poor 

piano. 

—  421  bis.  Op/erlied  (cantique)  de  IfatthisoD  à  foii 

seule,  avec  chœur  et  orchestre. 

—  122.  B undeslied  {cïiant  de  fédération)  de  Gœtlie, 

poor'deux  voix  solos.  chœur  à  trois  tuïx, 
avec  accompagnement  de  deux  clarineties, 
deux  cors  et  deux  bassons 

—  12S.  2me  messe  solennelle  (en  iv),  pour  qaatre 

voix  solos,  chœur  et  orchestre. 

—  124.  Ouverture  de  fête  (en  ul)  pour  l'ordiestre, 

dédiée  au  prince  Nicolas  de  Galitzin. 

—  125.  Neuvième  symphonie,  avec  chœur  («n  re  10). 

neur) ,  sur  l'ode  de  Schiller,  An  dU  Preunù, 
dédiée  au  roi  de  Prusse  Frédéric-Guil- 
laume III. 

—  426.  Six  bagatelles 'pour  piano. 

—  427.  Quatuor  (en  mi  bémol)  pour  deux  violons, 

.^  alto  et  violoncelle,  dédié  au  prniœ  Nicolas 
'  Galitzin  (n*  12). 

—  428.  Der  Kuss  (Le  Baiser),  ariette  à  voix  seule 

avec  piano. 
^-  129.  Rondo  a  'capricio  (en    sol  )  pour  piioo, 
oeuvre  posthume. 

—  130.  Quatuor  (en  si  bémol) ,  pour  deux  violow, 

alto  et  violoncelle,  dédiée  au  prince  Nico- 
las Galitzin  (n*  13). 

—  131.  Quatuor  (en  ut  dièse  mineur),  idem,  dédié 

an  baron  de  Stutterfaeim  (n*>  14). 

—  132.  Quatuor  (en  lamineur), Idem,  dédié aa prince 

Nicolas  Galitzin  (n«  15). 
->  153.  Grande  fugue  {tantôt  libre,  tantôt  recher- 
ehée,  en  si  bémol),  pourileux  violons,  alto 
et  violoncelle,  dédiée  à  l'archiduc  Rodol- 
phe (n"  16). 

—  134.  La  même  fugue  arrangée  pour  piano  à  quitre 

mains,  par  Beethoven. 

—  155.  Quatuor  (en  /W)  pour  deux  violons,  alto  et 

violoncelle  (œuvre  posthume)  (n«l7). 

—  136.  Der  glorreicke  Augenblick  (Le  moment 

glorieux) ,  cantate  sur  un  poème  d'AL 
Weissenbach,  pour  quatre  voix  et  orcfaei- 
tre,  exécutée  au  congrès  de  Vienne,  en  4 SU. 
La  même  composition  a  été  arrangée  sur 
un  autre  texte  de  P.  Rochlitz  sans  ce  titre  : 
Preis  der  Tonkunsi  (Éloge  de  la  Musi<iiie), 
à  quatre  voix  et  orchestre; 

—  137.  Fugue  (enrf)  pour  deux  violons,  deux  altos 

et  violoncelle,  composée  le  28  novembre 
1817. 

—  138.  Ouverture  de  Léonore  (en  ut),  à  grand  o^ 

chestre  (cette  ouverture  est  la  plus  belle 


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et  la  première  qui  fut  composée  en  1805 
pour  Topera  qui  porte  maintenant  le  titre 
de  Fidelio, 
La  plupart  de  ces  onvrages  ont  été  arrangés 
de  vingt  manières  différentes  pour  les  admira- 
teurs de  Beellioven,  et  les  éditions  qui  en  ont 
été  faites  se  sont  multipliées  en  Allemagne,  en 
France  et  même  en  Angleterre. 

OUTIAQIS  NON  eusses. 


!•  Pour  t'orcheitre. 


—     t.  2«* 


-      2. 


-      3, 


—     18. 


—    «7< 


ouverture  (en  ut)  de  Léonore  refaite 
sur  les  thèmes  de  la  première,  et  très-in- 
férieure. 

I.  MlegreUo   (en  mi   bémol),  ouvrage   pos- 

thume. 

Narche  triomphale  pour  la  tragédie  intitu- 
lée Tarptja  (en  uO- 

2*  Pour  In  instruments  à  cordes, 

Jndante  favori  (en  fa),  pour  deux  violons, 
alto  et  basse. 

So  Pour  les  instruments  à  vent. 

4.  Rondino  (en  mi  bémol)  pour  deux  clarinet- 

tes, deux  hautbois,  deux  bassons  et  deux 
cors,  oeuvre  posthume. 

5.  Tirois  duos  (en  ut,  en /a,  enst  bémol)  pour 
clarinette  et  basson* 

4*  Pour  piano  avec  accompagnement, 

6.  Bondo  (en  si  bémol)  avec  orchestre,  œuvre 

posthume. 

Trois  quatuors  originaux  (en  mi  bémol,  en  ré, 
en  «0  pour  piano ,  violon,  alto  et  violon- 
celle, œuvre  posthume. 

g..  Petit  trio  (en  si  bémol)  pour  piano,  violon 
et  viotoncelle.  Composé  en  1812. 

9.  Trio  (enmt  bémol),  idem,  œuvre  posthume. 

5o  Pour  piano  et  violon,  ou  violoncelle, 
10.  Rondo  (en  sol)  pour  piano  et  violon. 

II.  Douze  variations  (en/a),  idem  (sur  le  thème 

de  Figaro:  Se  vuol  ballare), 
IX  Douze  variations  (en  sol),  idem  (sur  un  thème 

de  l'oratorio  de  Judas  Mâcha  bée). 
IS.  Sept  variations  (en  mi  bémol),  idem  (sur  un 
thème  de  la  Flûte  enchantée). 
e*  Pour  piano  à  quatre  mains, 
14.  Six  variations  (en  ré)  sur  un  thème  allemand, 
écrites  au  mois  de  Juin  1800  sur  V Album 
des  comtesses  Josépliine  Deyen  et  Thérèse 
Brumwick. 
15.  Variations  sur  un  thème  du  comte  Walds- 
tein  (en  ut), 

T  Pour  piano  teuL 
Trois  sonates  (en  mi  bémol,  en  fa  mineur, 

et  en  ré),  composa  à  l'âge  de  dix  ansp 
Sonate  facile  (en  «0»  dédiée  à  Ëléonoce  de 
Breunmg. 
f  8.  Deux  petites  sonates  faciles  (en  sol,  en  /a). 

19.  Ronde  (en  la). 

20.  Prélude  (en  fa  mineur). 

21.  Dem  ère  pensée  musicale  (en  si  bémol). 

22.  Neuf  variations  (en  ut  mineur),  sur  une  mar* 
cbe  de  Dreasler,  composées  à  l'âge  de  dix  ans. 


SO. 
31. 


82. 
33. 


—    54. 


35. 


BEETHOVEN  317 

(  —  25.  Neuf  variations  (en  la),  sur  le  thtmede  la 
Molinara  :  QuanCè  piu  bello, 

—  24.  Six  variations  (en  soO>  sur  le  thème  de  b 
BÊolinara  t  Net  cor  piu  non  mi  sento, 

—  23.  Douze  variations  (en  uf)  sur  le  Menuet  à 
la  Figano. 

—  26.  Douze  variations  (en  la)  sur  le  thème  d'une 
danse  russe,  dansée  par  Madame  Cassentini 
dans  le  ballet  :  /^  /llle  de  la  ForéL 

—  27.  Huit  variations  (en  vi)  sur  te  thème  de  Ri- 
chard Cœur  de  Lion  Vnejièvre  brûlante, 

—  28.  Dix  variations  (en  si  bémol)  sur  un  thème 
de  Falst^ff,  opéra  de  Salieri. 

—  29.  Sept  variations  (en /a)  sur  le  thème  :  Kind, 
willst  du  ruhig  schlafen  (Enfant,  veux- 
tu  dormir  tranquillement). 

Huit  variations  (en  fa). 

Treize  variations  (en  la)  sur  le  thème  de 
l'opéra  le  Chaperon  rouge  :  Bshaltein  mahl 
einalter  Mann  (Il  y  avait  une  fois  un  vieil- 
lard). 

Six  variations  très-faciles  (en  sol). 

Six  variations  faciles  (en  fa)  sur  un  air  suisse 
pour  piano  ou  harpe. 

Vingt-quatre  variations  (en  re)  sur  le  thème 
Fieni,  Amore,  dédiées  à  la  comtesse  de 
Hatzfeld. 

Sept  variations  (en  «0  sur  God  save  the 
King. 

—  56.    Cinq  variations  (en  ré)  sur  Rule  Britannia, 
I  —    37.  Trente-deux  variations  (en  ut  mineur)  sur 

un  thème  original. 
'  —    38.  Huit  variations  (en  si  bémol),  sur  l'air  : 
Ich  hab*  ein  hleines  Hûltchen  mehr  (Je 
n'ai  qu'une  petite  chaumière). 

DANSES    IT  HAICIBS. 

—  39.  Six  danses  dans  la  manière  des  Landler 
(valses  lentes). 

—  40.  Sept  idem, 

—  41.  Douze  danses  allemandes  qui  ont  été  exécu- 
tées dans  la  petile  sallede  la  Redoute  im- 
périale, h  Vienne. 

—  42.  Six  contredanses. 
;  —  .  43.  Menuet  (en  mi  bémol). 
j   —    44.  Sixmenuetk 

—  45  Douze  menuets  qui  ont  été  exécutés  dans  la 
I  petite  salle  de  la  Redoute  impériale,  àYienne. 

>  —    46.  Marche  militaire  pour- instruments  à  vent 
î  (œuvre  posthume). 

CBAinS  ET  LIBDBB  AVEC  ET  SANS  ACCOHPAGFIEHENT. 

I  —    47.  Canon  pour  soprano,  alto,  ténor  et  basse. 
I  —    48.  Chant  des  moines  pour  le  Guillaume  Telt 

de  Schiller,  k  deux  ténors  et  deux  basses. 
i  —    49.  Ghant  final  du  vaudeville  patriotique  Die 

Bhrenpforten  (Les  arcade  triomphe), pour 
I  voix  seule  avec  chcnir  et  piano. 

—  50.  Der  Abschied  (Le  Départ) ,  chant  à  voix  seule 
avec  piano. 

—  51.  Andenken  (Souvenir),  de  Matthisson,  idem. 

~  52.  Bmpflndungen  bei  Lydien's  Vntreuê  (Sen- 
sations produites  par  l'infidélité  de  Lydie), 
idem. 


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818 


BEETHOVEN 


-*    55.  Gedenke  mein  (Ma  pensée),  idem  (œnvre 
posthume). 

—  54.  Sli  poèmes  allemands,  etc.,  idem. 

»    55.  Trob  chants  à  Toix  seule  avec  piano. 

—  56   Ich  liebe  Dich  (Je  t'aime),  idem. 

—  67.  Lied  aus  der  Feme  (Citant  dans  lelointain), 

idem. 

—  SI.  Deux  Lieder  k  yoix  seale  avec  piano. 

—  SB.  Dêr  freU  Mann  (L'Homme  libre) ,  poor 

▼oix  solo,  chœar  et  piano. 

—  W.  O  dast  ich  Dir  vom  sUlMi  Juge  pour  Toix 

senle  et  piano  (écrit  sor  l'aibnm  de  Mlle 
Begina  Lang,  cantatrice  de  la  cour  de  Ba- 
vière). 

—  01.  Cantique  k  Toix  seole  avec  accompagnement 

de  piano. 

—  68.  DU  Sehntueht  naeh  dem  Rhein  (  les  Sou- 

venirs du  Rbin),  idem. 

—  63.  Seufzer  einea  Ongeliebten  (Soupir    d'un 

amant  malheureux) ,  de  BOrger,  et  die 
Klaje  (La  Plainte,  de  Gœtbe,  idem 
(œuvre  posthume). 

—  64.  ffinklied  (Chanson  k  boire),  idem. 

—  65.  Der  ÎFachUUchlag  (Le  Cri  de  la  caille). 


Plusieurs  biographies  de  Beethoven  ont  paru, 
non-seulement  dans  les  recueils  biographiques 
généraux  ,  mais  en  notices  spéciales.  Les  notices 
publiées  jusqu'à  ce  jour  ont  pour  titres  :  1<*  Ludwig 
Van  Beethoven,  Biographie  desselhen,  ver- 
bnndenmit  Vrtàeilen  ûber  seine  IFerie(Loois 
Van  Beetiioven,  sa  biographie,  avec  des  appré- 
ciations de  ses  œuvres,  par  Jean  Aloys  Schlosser)  ; 
Prague,  1828,  in-8*'  de  93  pages,  ornée  de  son 
portrait  Ouvrage  fort  médiocre  dont  le  fond  est 
emprunté  aux  gazettes  musicales.  —  7?  Biogra^ 
phisehe  ISoUzen  ûber  Ludwig  Van  Beethoven 
(Notices  biographiques  sur  Louis  Van  Beethoven, 
par  le  docteur  F.  G.  Wcgelerel  Ferdinand  Bies). 
Coblence,  B&deker,  1838,  1  Tol.  petit  in-S"*  de 
164  pages,  avec  le  portrait  de  Beethoven  en 
silhouette,  à  Page  de  seize  ans,  et  des /ac-5<mite 
de  son  écriture  à  diverses  époques.  Ce  petit  vo- 
lume, rempli  dlntérôt,  n'est  pas  un  livre  à  pro- 
prement parler;  ce  sont  des  souvenirs  rapportés, 
sans  prétention  littéraire,  par  le  docteur  Wege- 
1er,  médecin  distingué  et  ami  d'enfance  de  Bee- 
thoven ,  et  par  le  oompositenr  Ries,  qui  fut  élève 
dePillustre  mattreà  Vienne  et  vécut  dans  son  inti- 
mité pendant  plusieurs  années.  Les  faits  sont  pré- 
sentés dans  des  paragraphes  qni  ne  se  lient  point 
«otreeuxpar  an  ordre  logique,  et  sont  entremêlés 
de  lettres  de  Beethoven  ;  mats  M.  Wegeler,  qui  a 
puisée  des  sources  authentiques,  éclairdt  beaucoup 
de  points  concernant  la  famille  da  compositeur, 
sa  jeunesse ,  ses  études  et  ses  relaliona,  sur  les- 
quelles on  n'avait  auparavant  que  des  notions 
douteuses  ou  erronées.  Les  souvenirs  de  Ries 


sont  aussi  jetés  sans  ordre  et  péle-mâe  dans  sa 
narration;  mais  Ils  sont  remplis  d'intérftt  pour 
rétnde  du  caractère  et  de  la  vie  intime  de  son 
illustre  maître.  Un  extrait  du  livre  de  Wegeler 
et  de  Ries  a  été  publié  en  langue  française  par 
M.  G.-E.  Anders ,  sous  le  titre  de  Détails  bio- 
graphiques sur  Beethoven;  Paris,  1839,  in-8*^ 
de  48  pages.  —  3®  Biographie  von  Ludwig  van 
Beethoven.  Verfosst  Win  Anton.  ScMndter; 
Munster,  1840,  1  vol.  in-8*  de  296  pages,  avec 
le  portrait  de  Beethoven  et  deux  fac-simUe, 
Ami  de  Beethoven  pendant  plus  de  vingt  ans, 
Schindier  a  po  recueillir  sur  la  vie  et  les  travaux 
de  ce  grand  homme  des  renseignemeots  que  d'au- 
tres n'ont  point  connus;  sous  ce  rapport,  son 
livre  est  digne  d'intérêt,  quoique  le  narrateur, 
assez  médiocre  écrivain,  se  livre  à  des  divaga- 
tions fatigantes.  Il  est  en  quelque  sorte  Thisto- 
rien  du  ménage  de  l'artiste  et  n'épargne  pas  les 
détails  sur  les  choses  les  plus  vulgaires;  mais, 
quels  qu'en  soient  les  défauts,  cette  Biographie  de 
Beethoven  est,  avec  le  petit  volume  de  Wegeler  et 
Ries,  la  source  où  il  faut  puiser  pour  écrire  un  bon 
ouvrage  sur  le  même  sujet.  Le  célèbre  pianiste 
et  compositeur  Moscheles  a  traduit  en  anglais  le 
livre  de  Schindier,  avec  des  additions  et  des  ana- 
lyses des  œuvres  de  Beethoven;  Londres,  l»4l , 
2  vol.  gr.  in-12.  Schindier  a  publié,  comme  sup- 
plément à  son  ouvrage,  un  volume  intitulé  Lud- 
wig Van  Beethoven  in  Paris  (Louis  Van  Bee- 
thoven â  Paris);  Munster,  1842,in-8^  Sous  ce 
titre  assez  bizarre,Scliindler  entend  ropînion  qu'on 
a  du  génie  et  du  talent  de  Beethoven  dans  la  ca- 
pitale de  la  France  et  les  traditions  d'exécution 
qu'on  y  a  de  ses  oenvres.  Les  aperçus  erronés  et 
les  appcéciations  faussa  abondent  dans  oevolome. 
4*  Une  Esquisse  biographique  de  Beethoven , 
composée  par  Ignace  de  Seyfried,  a.  été  placée 
comme  supplément  dans  le  Tolume  intitulé  : 
Ludwig  Van  Beethoven*s  Studien  im  General- 
basse,  Contrapunete  und  in  der  Composidons- 
Lehre;yieane,  1832,  in-8*,  ainsi  que  dans  la 
deuxième  édition  du  même  livre  dont  le  texte  a 
été  revu  par  Henri  Hiigh  Pierson  (Edgar  MtaH»- 
feldt); Hambourg,  1853,  in-8*.0n  la trouMiiiatf 
dans  la  traduction  française  du  même  ooUKagi 
par  F.- J.  Fétis  intitulée  :  Études  de  Beetho- 
ven. Traité  d*harmonie  et  de  composition; 
Paris,  M.  Sclilesinger,  1833,  2  vol.  in-8*.Biea 
qu'incomplète,  cette  notice  a  de  l'intérêt  et 
doit  être  consultée ,  comme  complément  des  ou- 
vrages précédents. 

On  a  aussi  quelques  petits  écriU  est  brochures' 
sur  des  circonstances  particulières  relatives  à 
Beethoven,   parmi  lesquels  on  remarque.  — 
ô"»  Budwig  Van  Beelhoven's  Tod  (Mort  de  Lonk 


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BEETHOVEN 
Van  Beethoven),  par  Frédéric- Auguste  Kaune; 
Vienne,  1827 ,  in-8'.  —  «°  Erinnerung  an  Lad- 
fDig  Van  Beethoven  und  Feier  der  Enthûllung 
seines  Monumenies  zu  Bonn  am  iO,  1 1 ,  und 
12  Auguste  1845,  Enthaltend  L,  V,  Beethoven' s 
Biographie^  etc.  (  Souvenir  à  Beethoven  et  fête 
de  Pinauguration  de  son  monument  à  Bonn  les 
10,  11  et  12  août  1845, contenant  la  Biographie 
de  Beethoven, etc.);  Bonn,  1845,  in-S"*  de  30 
pages  avec  le  portrait  de  Beethoven,  et  des  planclies 
représentant  la  maison  où  il  naquit,  son  monu- 
ment funéraire  à  Vienne ,  et  sa  statue  à  Bonn. 
L'auteur  de  cet  écrit  est  M.  Breidenstein ,  pro- 
fesseur de  musique  à  l'université  de  Bonn.  — 
T  Ludwig  Van  Beethoven;  Festgabe  bei  der 
Inauguration  seines  Denkmales,  (Louis  van 
Beethoven  s  fêtes  donn(^  pour  l'inauguration  de 
son  monument,  par  Wilbelm  Mûller);  Bonn, 
1845,  in-8*.  Le  grand  artiste  est  aussi  le  sujet 
des  ouvrages  suivants  :  7—  8*  Buthoven  :  Eine 
phantastlsche  Charakteristih  (Beethoven  :  Ca- 
ractéristique de  fantaisie,  par  Ernest  Ortlepp); 
Leipsick,  J.-H.  Hartknoch;  1836,  |>etit  in-8*  de 
96  pages.  L'auteur  de  cet  écrit  s'est  proposé  de 
faire  une  sorte  de  roman  dans  la  manière  de 
Hoffmann  ;  mais  il  est  resté  loin  de  son  modèle. 
—  9*  Beethoven  et  ses  trois  styles.  Analyses 
des  sonates  de  piano,  suivies  de  fessai  d^un 
catalogue  critique^  chronologique  et  anecdoti- 
que  de  V œuvre  de  Beethoven ^  par  W.  de  Lenz  ; 
Saint-Pétersbourg,  Bernard,  1852,  deux  volumes 
in-8*,  tissu  d'extrava;iances  et  de  niaiseries,  écrit 
d'un  style  ridicule.  Enfm ,  M.  F.-L.  Berthé  a 
publié  un  Tolume  qui  a  pour  titre  :  Beethoven , 
drame  lyrique,  précédé  de  quelques  mots  sur 
Vcxpression  en  musique  et  sur  la  véritable 
poésie  dans  le  drame  lyrique;  Paris,  Denaio, 
1836,  in-8*  de  230  pages.  Les  quelques  mots 
sur  l'expression  en  musique  .forment  136  pages  ; 
la  Téritable  poésie  dramatique  de  M.  Berihé  est 
un  peu  vulgaire. 

Deux  monographies  importantes  de  Beetlioven 
ont  été  publiées  postérieurement  à  tons  ces 
écrits  :  La  première  est  Touvrage  de  feu 
K.  Alexandre  Oulibicheff  (  Voyei  ce  nom),  ama- 
teur distingué  et  auteur  d'une  Biographie  de 
Mozart,  en  3  volumes  in  8*,  on  l'on  trouve  d*ex- 
celientes  choses.  Cet  ouvrage  a  pour  titre  Bee^ 
thoven ,  ses  critiques  et  ses  glossateurs  (Leip- 
sick  et  Paris,  1857,  1  Toi.  gr.  in-8»).  L'autre 
monographie ,  ouvrage  de  M.  le  professeur  Marx 
de  Berlin,  a  pour  titre  :  Ludwig  Van  Beethoven. 
Leben  und  Schaffen  (Louis  Van  BeeUioven, 
Vie  et  travaux),  Berlin,  OtloJanke,  18ô9,  2.  vol. 
in-8*.  L'amateur  russe  et  le  professeur  allemand 
sont  à  des  points  de  vue  absolument  difîTérents; 


—  BEFFARA 


3t9 


car.  pour  le  premier,  la  plus  belle  période  de 
gloire  de  Beethoven  est  la  première ,  et  las  deux 
autres  ne  sont  qu'une  décadence  progressive  ; 
pour  M.  Marx ,  au  contraire ,  il  y  a  progrès  dans 
toute  la  carrière  de  Beethoven.  A  la  vérité,  il  ne 
s'abandonne  pas  aux  élans  excentriques  de  ces 
admirateurs  fanatiques  appelés  glossateurs  par 
M.  Oiilibicheir;  son  analyse  est  calme  et  presque 
didactique  ;  mais  il  n'en  repousse  pas  moins  avec 
énergie  mon  jugement  sur  les  dernières  esoTres 
de  «on  héros ,  et  surfont  celui  de  M.  Onliiriobefl; 
qu'il  appelle,  je  ne  sais  pourquoi,  mon  copiile 
(  ffetr  Fetis  und  sein  Naehspreeher  Ouliài- 
chejf,  2"**  partie,  page  310  ).  Laissons  le  temps 
faire  son  CBiivre  sur  toutes  ces  opinions. 

BEFANI  (Le  P.  Isinonn),  grand  cordeHer, 
né  h  Rome  vers  1740 ,  fut  agrégé  à  la  chapelle 
pontificale  en  1788,  et  nommé  ensuite  maître  de 
chapelle  à  l'église  des  Douze- ApOtres.  Il  a  com- 
posé pour  l'église;  ses  ouvrages  sont  restés  en 
manuscrit.  M.  l'abbé  Santini  possède  de  cet  au- 
teur des  messes  à  huit  voix,  un  Dixit  à  huit, 
un  Benedictus  à  huit,  un  Salvum  me  fae  à 
huit,  des  messes  à  quatre,  Beatus  vir  k  six, 
beaucoup  d'études  sur  les  tons  du  ptain-chlmt,  et 
quelques  canons. 

BEFFARA  (LouiS-FnAitçois),  né  à  Nonan- 
court  (Eure),  le  23  août  1751,  a  rempli  les  fonc- 
tions de  commissaire  de  police  à  Paris,  depuis 
1792  Jusqu'en  1816,  et  s'est  retiré  des  affaires  à 
cette  dernière  époque.  Outre  divers  travaux  in- 
téressants sur  Molière  et  Regnard,  dont  une  partie 
a  été  imprimée,  Beffara  a  fait,  pendant  cinquante 
ans,  d'immenses  recherches  sur  lés  thé&tres  lyri- 
ques de  la  France  et  de  l'étranger ,  particulière- 
ment sur  les  auteurs  et  sur  les  compositeurs  des 
opéras,  ballets  et  divertissements  qui  y  ont  été 
représentés,  sur  les  acteurs,  danseurs  et  musi- 
ciens de  Torcbestre.  Elles  sont  consignées  dans 
les  ouvrages  dont  les  titres  suivent,  lesquels 
sont  en  manuscrit  et  ne  peuvent  être  considérés, 
en  l'état  où  ils  sont  ,*  que  comme  d'excellents 
recueils  de  matériaux.  1®  IHetionnaire  de  VA' 
cadémie  royale  de  musique,  contenant  l'his- 
toire de  son  établissement,  le  détail  de  ses  di* 
rections  et  administrations,  des  pièces  représen- 
tées sur  son  théâtre  jusqu'à  présent,  les  diction- 
naires des  auteurs  des  paroles  et  de  la  musique,  ' 
avec  la  liste  de  leurs  pièces,  7  vol.  in-4'',  avec  7 
autres  volumes,  aussi  in-4*^,  d'ordonnances  et  de 
règlements  sur  ce  spectacle;  2**  Dictionnaire  al- 
phabétique des  acteurs,  actrices,  danseurs  et 
danseuses  de  F  Académie  royale  de  musique, 
3  vol.  in -fol.  —  3^  Tableau  chronologique  des 
représentations  journalières  des  tragédies  ly^ 
riques»  opéras,  bailets,  depuis  Vétablissement 


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330 


BEFFARA  —  BÈGUE 


4e  VAcadémie,  en  1671,  j'usqu*à  présent;  4« 
Dictionnaire  alphabétique  des  tragédies  ly- 
riques^  opéras,  ballets,  pantomimes,  non  re- 
présentés à  C Académie  royale  de  musique; 
suÎTi  do  Dictionncàre  des  auteurs  des  paroles 
et  des  compositeurs  de  musique,  avec  la' liste 
de  leurs  pièces,  5  vol  in-fol.;  ô**  Dramaturgie 
lyrique  étrangère^  ou  Dictionnaire  des  opé- 
ras ,  cantates,  oratorios,  etc.,  représentés  et 
imprimés  dans  les  pays  étrangers,  depuis  la 
fin  du  quiniième  siècle,  avec  des  notices  ^ur 
tes  auteurs  des  paroles  et  les  compositeurs  de 
la  musique,  17  volumes  m-4^.  Les  soins  que 
Beffara  a  portés  dans  Texamen  des  registres  de 
baptême,  de  mariage  et  de  décès,  ainsi  que  dans 
les  titres  des  ardiives  du  département  de   la 
Seine,  donnent  à  son  travail  un  caractère  d'au- 
tlienticité  Irrécusable.  Beffara  a  rassemblé  une 
collection  nombreuse  et  compiète^non-seulement 
de  tous  les  poèmes  d*opéras  qui  ont  été  repré- 
sentés, mais  dès  diverses  éditions  qui  en  ont  été 
données  ;  le  catalogue  de  cette  collection  forme 
un  vol.  in-4<^.  Beffara  est  mort  à  Paris  le  2  fé- 
vrier 1838,  à  rage  de  près  de  quatre-vingt-sept 
ans.  I^ar  son  testament  il  a  laissé  ses  collections 
de  manuscrits  à  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Paris. 
BEFFROY  DE  REIGNY  (Louis- A  bel), 
plus  connu  sous  le  nom  de  Cousin^Jacques,  né 
à  Laon  le  6  novembre  1757,  est  mort  à  Paris, 
ie  18  décembre  181 1.  Dominé  par  son  penciiant 
à  la  bizarrerie,  ce  littérateur  n'a  dû  le  succès 
éphémère  de  la  plupart  de  ses  pièces  de  théâtre, 
qa*à  la  singularité  des  titres  et  des  sujet».  lï  en 
faisait  les  paroles  et  la  musique  ;  mais  il  n'avait 
gnère  plus  de  talent  dans  un  genre  que  dans 
l'autre;  aussi  tout  cela  est-il  dc^jà  tombé  dans 
l'oubU.  Les  pièces  dans  lesquelles  il  a  mis  de  la 
musique  de  sa  composition  sont  celles  dont  les 
titres  suivent  :  f  Les  ailes  de  l'Amour,  diver- 
tissement en  on  acte,  1786.—  2*  V Histoire  uni- 
verselle, opéra  comique,  1789.  —  3**  Nicodème 
dans  la  Lune,  en  trois  actes,  avec  des  ariettes, 
1790.  Cette  pièce  eut  191  représentations  en  13 
mois.  —V    Le  Club  des  bonnes  genst  opéra 
comique,  1791,  an  théâtre  de  Monsieur,  et  dans 
la  même  année,  au  théâtre  Feydeau,  Nicodème 
aux  en/ers,  —  b**  Les  deux  IS'icodèmes,  opéra 
comique,  i79i,  qui  eicita  de  grandes  rumeurs 
parmi  les  démocrates,  et  qui  ne  put  aller  au  delà 
de  la  septième  représentation.  —  6**  Toute  la 
Grèce,  opéra  comique,  1794.  ^  7*  La  petite 
Nanette,  opéra  comique  en  deux  actes,  repré- 
senté au  théâtre  Feydeau,  le  19  frimaire  an  v 
(1796).  —  W  Turlututu,  empereur  de  Vile- 
verte,  folie,  bélise,  farce,  comme  on  voudra, 
en  trois  actes,  avec  une  ouverture,  des  entr'ac- 


;  tes,  des  chœurs,  des  marches,  des  ballets,  des 
^-  cérémonies,  du  tapaj^e,  le  diable,  etc.,  1797.  — 
'  9^  /ean-i?ap/t5/e ,  opéra  comique  en  un  acte, 
;  1 798.  ~  1 0<*  Made  Ion ,  comédie  mêlée  d'ariettes, 
I  1800.  BefTroy  de  Reigny  a  publié  aussi  un  recneil 
de  chansons  intitulé  :  Soirées  chantantes,  ov 
le  Chansonnier  bourgeois,  Paris,  180&.  3  vo- 
\  lûmes  in-8'',  et  les  Romances  de  Berquin  mi- 
'  ses  en  musique,  Paris,  1798,  deux  volunxs, 
j  in-8*». 

BEGER  (Laubent),  fils  d'un  tanneur  de  Hd- 

I  delberg,  naquit  le  i9  avril  1653.  Il  étudia  d'abord 

la  théologie,  mais  il  l'abandonna  pour  se  lirrer 

I  à  l'étude  du  droit.  Il  fut  successivement  bihlio- 

!  tbécaire  de  Charles- Louis ,  électeur  Palatin  ,  et 

'  conseiller  de  Frédéric  -  Guillaume ,  électeur  de 

I  Brandebourg.  Béger  mourut  à  Beriin,  le  21  avril 

1705,  âgé  de  cinquante-deux  ans.  Dans  son  TAe* 

;  saurus  Branden^^urgicus  setectus,  Cologne, 

1696,  in-fol.,  continué  en  1699,  et  augmenté 

d'un  troisième  volume  en  1701,  il  traite  des  ins* 

trument«  de  musique  des  Grecs. 

BEGER  (JVI.-ADGcsTE),  recteur  de  récoie 

I  communale  de  Neustadt,.en  Bavière*  s'estât 

connaître  par  on  écrit  intitulé  :  Die  Wùrde  der 

Musik  imgriechischen  Aller thume  £tir  Beaeh- 

tung  fur  die  Gegenwart  (L'importance  de  la 

musique  dans  l'antiquité  grecque,  etc.}.  Dresde, 

Arnold,  1839,  in-8**  de  119  pages  in  8^).  Dins 

ce  petit  ouvrage,  l'auteur  traite  en  particulier  des 

diverses  espèces  d'instruments  à  cordes  chez  les 

Grecs  et  de  leur  usage  dans  raocompagnement 

de  la  poésie  chantée. 

BËGREZ  (PiBRRB  Ignace),  né  à  Namnr,  en 
Belgique  le  23  décembre  1787,  entra,  à  Page  de 
six  ans,  à  l'église  cathédrale  de  Saint-Aubin 
comme  enfant  de  cliceur.  Quelques  années  après 
il  vint  à  Paris,  et  fut  reçu  au  Conservatoire  de 
musique  dans  une  classe  de  violon,  le  17  floréal 
an  XII  ;  il  fut  aussi  attaché  comme  violouste  à 
rorchéstre  du  Théâtre  italien  ;  mais  savoii  étant 
devenue  un  ténor  assez  beau  ,  il  abandonna  le 
violon,  et  entra  au  pensionnat  du  Conservatoire, 
où  il  devint  élève  de  Garât,  au  mois  d'octobre 
1806.  En  1814  il  obtint  le  premier  prix  de  cbant 
dans  cet  établissement,  et  en  1815  il  débuta  à 
rOpéra  dans  Armide,  Anacréon,  et  les  BayO' 
dères.  Vers  la  fin  de  la  même  année,  M.  Waters, 
alors  propriétaire  du  Théâtre  du  Roi,à  Londresi 
rengagea,  et  Bégrez  débuta  à  ce  théâtre  comme 
premier  ténor  ;  il  y  est  resté  attaché  jusqn'en 
1821,  où  il  a  quitté  la  carrière  dramatique  pour 
l'enseignement.  Il  a  publié  plusieurs  pièces  dé- 
tachées pour  le  chant  et  s^est  fixé  à  Londres. 

BÈGUE  (NicoLAS-ANToiifs  LE),  organiste  de 
l'église  de  Saint-Méry,  naquit  à  Uon  en  1630. 


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BEGUE  (LE)  —  BELCKE 


321 


Il  fut  nommé  orgaoUte  do  roi  par  quartier,  h  la 
raort  de  l'abbé  de  la  Barre,  en  1678,  et  mourut 
à  Paris,  le  6  juillet  17U2.  On  dit  qu'il  se  faisait 
aider  par  un  de  ses  élèves,  pour  embrasser  à  la 
rois  une  grande  partie  du  claYÎer,  ce  qui  donnait 
h  son  exéctution  un  effet  extraordinaire  :  c'est 
un  conte  puéril.  Le  Bègue  a  publié  :  i''  Pièces 
(Torffue,  l*"",  TT  et  3«  livres  ;  Paris,  1670,  in^» 
oblong.  —  2"  Pièces  pour  le  clavecin;  Paris, 
1677,  in-4^  oblong.  La  Bibliothèque  impériale  de 
Paris  possède  des  Magnificat^  des  pièces  d*orgu9 
de  sa  composition,  en  manuscrit,  et  des  cArs  à 
deux  et  trois  parties  avec  la  basse  continue; 
Paris,  1678,  in  4". 

BEHAGIIEL  (Gotxlieb),  professeur  au 
Lycée  de  Heidelberg,  actuellement  vivant  (1857), 
est  auteur  d'une  petite  dissertation  intitulée  : 
JHe  erhaltenen  Reste  altgriechiseher  Mitsik 
(  Les  restes  conservés  de  l'ancienne  musique 
grecque);  Heidelberg,  1844,  in- 8**  de  12  pages, 
avec  deux  planches  de  musiqns.  L'objet  de  cet 
opuscule  est  de  traduire  et  d'harmoniser  on  chant 
de  l'hymne  12*  d'Homère*  déjà  publié  par  Mar- 
cello dans  sa  collection  de  psaumes. 

BEHIli  (Georcba),  né  en  1621  à  Leitmcritz, 
en  Bohème,  entra  chez  les  jésuites  en  1636,  à 
l'âge  de  quinze  ans.  Il  y  enseigna  successivement 
les  humanités,  la  philosophie,  les  mathématiques 
et  la  théologie.  Il  mourut  à  Znaym,ie  7  novem- 
bre 1666.  On  a  de  lui  :  Propositiones  mathe^ 
matico-musurgicœ  ;  Prague,  1650,  in-4*^.  Cest 
un  recueil  de  curiosités  sur  Facoustique. 

bEIIB  (Samobl-Rodolphb)  ,  compositeur  qui 
vivait  au  commencement  do  dix*huitième  siècle, 
est  connu  par  nu  recueil  intitulé  :  Musicalia, 
contenant  des  roenueto,  des  passe-pieds,  etc. ,  pour 
deux  violons  et  basse  ;  Leipsick,  1703. 

BEHBENDT  (  Jacqobs-Joseph  ),  professeur 
an  séminaire  des  Instituteurs  à  Graudenz,  ville 
des  États  prussiens  en  Pologne ,  a  publié  un  re- 
cueil de  chants  pour  une,  deux,  trois  et  quatre 
voix ,  avec  les  textes  en  allemand,  en  polonais 
et  en  latin,  à  Tubage  des  écoles,  sous  ce  titre  : 
Sûmmlung  ein,  zwey^drey-und  vierstimmiger 
Birehen  und  SrhuUieder,Motetten,  Intonation 
in  Chorale,  lAturgieen,  Chôre,  Messen,  Ves- 
per  und  anderer  eeistlieder  auf  aile  Festtage 
im  Jahre,€ic.;  Glogau,  1831,  2  vol.  gr.  in-4<* 
ob.  Ce  recueil  est  noté  en  chiffres. 

BEURENS  (Jean- Jacques),  organiste  de 
l'église  des  Orphelins,  à  Hambourg ,  et  directeur 
d'nne  école  de  cliant  attachée  à  cette  institu- 
tion, versL  1840.  Il  s'est  fait  connaître  par 
quelques  compositions  dont  les  titres  suivent  : 
r  Mélodie  chorale,  Wie  herrlich  strahlt  der 
Morgensiern ,  avec  cinq  harmonies  différentes 

UOGE.  UNIV.  SES  MUSICIENS.    —  T.   I. 


pour  Torgoe  ou  pour  quatre  voix;  Hambourg, 
Cranz.  —  2**  Double  chœur  sur  un.  choral  avec 
une  fugue;  ibid.  —3^  Plusieurs  recueils  de 
chants  à  plusieurs  voix,  avec  ou  sans  aooompa- 
gnement  de  piano;  ibid.  —  4"  Trois  chansons  al- 
lemandes avec  accompagnement  de  piano,  œu- 
vre 7;  ibid.  On  a  aussi  de  cet  artiste  des  exercices 
de  chant  intitulée  :  Yorubungen  zum  Gesang- 
unterrichte  fur  Schulen;  Hambourg,  Cranz. 
BEHBENS  (CHRiSTOPBB-HENai  TnéoDORE), 
compositeur  et  professeur  de  musique  à  Bruns- 
wick, est  né  à  Erckerode,  près  de  cette  ville  » 
le  27  mars  1808.  On  a  de  lui  les  ouvrages  dont 
voici  les  titres  :  1®  6  Lieder  et  chants  pour  voix 
de  basse  avec  piano  ;  Bronswick ,  Rademach.  — 
2*  Deux  rondeaux  pour  piano  sur  des  thèmes  de 
Guillaume  Tell;  Brunswick, Meyer.  ~  3"  Trois 
chansons  allemandes  avec  piano;   Hambourg. 

—  4**  6  Lieder  pour  bariton  avec  piano ,  op.  7; 
Brunswick,  Meyer.  «•  b*  Six  idem,  op.  8;  ibid. 

—  6*  Chants  et  Lieder  pour  basse  ou  baritra , 
op.  10;  Leipsiek,  Whistling.  Behrens  a  écrit  une 
ouverture  et  des  entr'actes  pour  le  drame  d^m- 
mermann,  intitulé  :  TTauerspiel  in  Tyrol  (  tra- 
gédie dans  le  Tyrol  )  ;  plusieurs  ouvertures  de 
concert  exécutées  k  Brunswick,  des  ouvertures 
pour  les  tragédies  Wallenstdn  et  Louis  XI; 
une  symphonie  à  grand  orchestre,  en  fa  mineur  ; 
une  cantate, Dos  Loos  des  Kriegers  (Le  sort  du 
gnerrier) ,  et  plusieurs  autres  compositions. 

BEISSEL  ou  BEYSSEL  (  Jodocus),  con- 
seiller des  arclUducs  d'Aotricliey  orateur,  poëte, 
jurisconsulte  et  philosophe,  vécut  à  Aix-la-Cha- 
pelle depuis  1474  jusqu'en  1494.  Parmi  ses  ou- 
vrages, on  en  trouve  un  intitulé  :  Dialogus  ad 
Hennolaum  Barbarum  de  optimo  génère  mu- 
sicorum.  Cet  ouvrage  est  resté  en  manuscrit. 

BEKUHB   (GOTTLOB-FBéDÉaiC-GuiLLAUMB), 

prédicateur  à  Vogelsdorf,  en  Saxe,  vers  la  fin 
du  dix- huitième  siècle,  a  publié  on  livre  Intitulé  : 
Ueber  die  Kirchen-Melodien  (Sur  les  mélodies 
de  TËglise);  Halle,  1796,  in-8%  154  pages.  Cet 
ouvrage  est  excellent,  et  Fun  des  pins  instmc- 
tifs  qu'on  possède  sur  cette  matière. 

BELCKE  (FfiéDÉEiG-AuGusn),  célèbre  trom- 
boniste et  compositeur,  est  né  à  Lucka , 
dans  le  duché  de  .Saxe*Altenbourg,  le  27  mai 
1795.  Fils  d'un  musksien  de  ville,  et  destiné  à 
remplir  les  mêmes  fonctions ,  il  dot  apprendre, 
soivarit  Tusage,  à  jouer  de  tous  les  instruments; 
maïs  le  cor  fut  celui  qu'il  sembla  d'abord  pié- 
férer.  Déjà ,  à  l'Age  de  onze  ans ,  il  se  distinguait 
par  son  habileté  à  jouer  de  cet  instrument,  quand 
il  fut  obligé  d'apprendre  à  jouer  do  tromlione- 
basse,  parce  qu'il  n'y  avait  point  de  trombonistb 
dans  sa  ville  natale.  A  défaut  de  musique  pour 

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332 


BELCKE  —  BËLDEMANDIS 


le  trombone ,  son  père  lui  fit  Joiier  des  études  e( 
des  solos  de  basson  ;  il  en  résulta  pour  lui  qu'il 
apprit  à  jouer  de  sou  iostrunient  avee  pins  de 
délicatesse  qu*on  ne  l'aYait  fait  jusqu'à  hn.  A 
l'âge  de  seise  ans,  il  remplaça  Saclise  comme 
musicien  de  ville  à  Altenbouif .  An  retour  de  cet 
Artiste,  Belcke  se  rendit  à  Ldpsick  pour  y  ache- 
ver ses  études.  Ce  Ait  dans  cette  Tille  qu'il  se  fit 
entendre  pour  la  première  fois,  en  iSif^,  dans 
un  eoncert  public.  Il  y  eiécuta  un  pot-pourri 
pour  le  tromtwne ,  composé  par  C.  H.  Meyer ,  et 
fit  naître  le  plus  vif  étonnement  par  son  talent 
extraordinaire.  Peu  de  temps  après ,  il  entreprit 
son  premier  voyage  avec  son  frère,  flûtiste  dis- 
tingué. Ils  se  firent  entendre  avec  succès  à  Mer- 
sebourg.  Halle,  Dessau  et  Beriin.  Arrivé  dans 
cette  dernière  ville ,  il  y  fut  nommé  musicien  de 
la  cliambre  du  roi.  Ce  fut  U  que  Cb.-M.  de  We- 
ber  l'entendit;  ce  oompoeiteur,  émerveillé  de  son 
talent,  rengagea  à  se  rendre  à  Dresde  ;  il  y  arriva 
au  mots  de  mars  1817.  Weber  lui  orfrit  une 
place  dans  la  chapelle  dn  roi  ;  mais  Belcke  ne  crut 
pas  deroir  accepter.  Il  continua  ses  voyagea ,  et 
repanit  en  1121  à  Beriin,  ob  il  se  fit  entendre  sur 
le  cor  à  pistons  de  Stoelzel.  En  1824  il  donna 
des  concerts  à  Leipsick  ;  en  1828,  à  Dresde;  en 
1830,  à  Breslau,  Vienne  et  Presbourg.  En  1832, 
il  entreprit  un  nouveau  Toyage  avec  son  frère 
et  visita  le  cours  de  Brunsvr ick ,  Hanovre  et  Co- 
penhague. De  retour  à  Berlin  par  Hambourg,  il 
parait  s'être  fixé  enfin  dans  la  capitalede  la  Prusse. 
H  s'y  est  foit  particulièrement  admirer  en  exécu- 
tant dans  l'église  Sainte-Marie  (  Marienkirehê  ) , 
avec  le  directeur  de  musique  Bacti,  des  morceaux 
concertants  pour  trombone  et  orgue.  Le  premier 
essai  de  ce  genre  de  musique  a  été  fait  en  1827 
par  ces  deux  artistes.  On  eonnatt  de  Belcke  de» 
pièces  fbdies  ponr  le  piano ,  des  rariations  et  des 
walses  (Leipdck,  Hambourg  et  Beriin);  une 
grande  quantité  de  danses  pour  le  même  instru- 
ment; un  recueil  des  cliants  pour  quatre  voix 
d'hommes  ;  un  canon  pour  les  mêmes  voix  ;  six 
duos  pour  deux  trombones, osuvre  M;  duo  con- 
certant pour  deux  trombones-basses,  op.  55; 
douieétudes  pour  trombone-basse  avec  lagamme, 
op.  43;   concertino  pour  trombone,  op.  40; 
étude  pour  trombone,  ceuvre  18  ;  fantaisie  pour 
trombone  et  orgue,  exécutée  à  Potsdam,   le 
5  juin  1834,  à  la  fête  musicale;  concerto  mili- 
taire pour  trombone  et  orchestre;  pot-pourri 
sur  des  airs  de  Don  Juan  et  de  /êssoHda; 
adagio  et  rondeau  pour  deux  trombones,  exé- 
cuté en  f  832  avec  M.  Schweiser.  Belcke  a  beau- 
coup écrit  pour  ie  piano,  particulièrement  des 
pièces  faciles  k  quatre  et  à  deux  mains,  telles 
que  marches  à  quatre  mains,  op.  19  ci  29;  exer- 


cices faciles,  idem,  op.  22  et  26  ;  pièces  facQes 
idem^  en  plusieurs  caliien,  rondos  à  deux 
mains,  op.  8,  25  et  45;  plusieurs  cahiers  d'exer- 
cice»; de  petites  sonates  et  des  variatioiis  idem. 

BELCRECCnaénsa-GorruEnou  TatioraiLB), 
frère  du  précédent,  né  le  7  janvier  1796,  est 
considéré  comme  un  des  bons  flûtistes  de  PAlle- 
magne.  Après  avoir  fait  ses  premières  études  de 
musique  sous  la  direction  de  son  père,  il  se  rendit 
à  Berlin,  où  il  prit  des  leçons  de  M.  Schoek, 
première  flOte  do  théâtre  royal  et  de  la  chambre 
du  roi.  Dans  un  voyage  qu'il  fit  avec  son  père , 
il  fut  atteint  d'une  asses  longue  maladie  qui  l'o- 
bligea de  suspendre  ses  traraux .  En  1819,  il  obtint 
une  place  de  seconde  flûte  à  l'orcliestiv  de  Ldp- 
sick, et  il  profita  de  son  séjour  en  cette  ville 
pour  apprendre  les  règles  de  Tliarmonie  aoos  la 
direction  de  Veinling,  directeur  de  Péoole  de 
Sahit-Tbomas.  Quelques  voyi«es  qu'il  fit  ensuite 
avec  son  frère  l'ont  fait  connaître  avantageuse- 
ment. Une  maladie,  plus  longue  et  plus  doulou- 
reuse que  la  première,  l'obligea,  en  1832,  à  se 
retirer  à  Lucka;  mais  sa  santé  étent  réUblie,  il 
a  accepté ,  en  1 834 ,  la  place  de  flûte  solo  dans  la 
musique  du  duc  Frédéric  d'Alleuboaf^  On  a 
gravé  desa  composition  :  un  concertino  pour  flûte 
et  orchestre  ou  piano;  des  variations  sur  un 
thème  de  Ch.-M.  de  Weber,  BerUn,  Sdilesinger  ; 
une  fantaisie  pour  flûte  et  orchestre;  deux  mn- 
vree  de  caprices;  trois  duos  pour  denx  flûtes; 
un  divertissemeot  pour  flûte  et  orchestre,  ainsi 
que  plusieurs  autres  ouvrages,  des  recueils  de 
chants  et  des  petites  pièces  ponr  le  piano. 

BELDEMANDlS(PEooo8GaonB),nékPa- 
dooe,  était  en  1422  professeur  de  pliiloaophie 
dans  cette  ville  On  a  de  lui  des  commentaires  sur 
la  doctrine  de  Jean  de  Mûris.  Ile  se  eoinposent 
des  ouvrages  suivants,  qui  portent  tous  ia  clatede 
l'année  oè  ils  furent  terminés  :  I.  CampemHum 
tpaetaius  pracacsseantusmensurabUis^  1408. 
II.  Opusculum  contra  theorieam  pariem^sive 
speeuUUiwam  Lucidarii  Marchetit  Paiavini^ 
1410.  III.  Cantus  mensuritbilis  ad  modum 
Italieorum,  1412.  iV.  Traetatus  musêempUfxx 
in  graHam  magistri  Antonii  de  PmUevioif  BrU- 
oidni,  1412;  Y.  J>e  Contrapuntts  1412*  Ces 
dirers  ouvrages  se  trouveat  à  Padooe,  en 
manascrit;  le  père  Martini  en  posséilait  dea 
eopiee  qui  sont  aujourd'hui  à  la  bibliothèque  dn 
Lycée  oommonal  de  musique,  à  Bologne,  H 
existe,  dans  la  Bibliothèque  du  Vatican,  sons  le 
n*  832 1,  deux  ouvrages  manuscrits  de  Belde- 
mandis  ;  le  premier  est  ie  traité  du  contre-point  ; 
l'autrea  pour  titre  :  Canon  inquo  diieturmusi' 
camjpfCtt/a<ii;«m,etc.Celui-cie8tle  numéroipré- 
cédemment  cité  sous  un  autre  titre.  Il  est  regret- 


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BELDEMANDIS  —  BEUN 


323 


table  que  Tabbé  Gerbert  n'ait  pas  cru  devoir 
Caire  entrer  les  ouvragasde  Bcidemaodis  dans  sa 
«oliecftkm  d'auteurs  sur  la  rousiqae,  pour  le  seul 
motif  que  l'auteur  n'était  pas  ecclésiastique.  La 
connaissance  de  ces  ouvrages  serait  d*un  baut 
intérêt,  non  à  cause  des  discussions  de  l'antenr 
sur  la  partie  spéculative  de  la  musique  traitée  par 
Marchetto  de  Padoue ,  mais  parce  que  cet  auteur 
était  contemporaiu  do  Dufay,  de  Binchois,  et 
qu'il  appartient  à  une  des  é|)oques  les  plus  im- 
portantes de  Thistoire  de  l'art.  Ses  ouvrages  sont 
intermédiaires  entre  ceux  de  Marchetto  de  Padoue 
et  de  Jean  Tinctoris.  Il  serait  curieui  de  savoir 
quelles  différences  il  pouvaity  avoir,  en  1412,  entre 
la  musique  nnesurée ,  suivant  la  doctrine  des  Ita- 
liens, et  le  système  de  ce  genre  de  musique  per- 
fectionné par  Dufay. 

BELEBi  (Ahtoinsde),  chanoine  régulier,  né 
à  Evora,  en  Portugal,  vers  1620 ^  fut  maître  de 
•chapelle  et  en<%uite  prieur  de  son  ordre  à  Espin- 
hero,  vers  1667.  Il  est  mort  en  1700,  dans  le 
monastère  de  Belem.  Ses  compositions  se  trou- 
vaient en  manuscrit  dans  la  Bibliothèque  du  roi 
de  Portugal ,  en  1755  ;  elles  consistent  en  répons, 
psaumes,  lamentations  et  Miseren  à  quatre, 
cinq  et  six  cliœnrs,  de  quatre  voix  chacun. 

BELFOUR  (Jb4n},  littérateur  écossais,  vi- 
vait à  Londres  dans  les  premières  années  du  dix- 
neuvième  siècle.  On  lui  doit  une  traduction  an- 
glaise du  poème  de  Yrlarte  sur  la  musique  :  die 
4  été  publiée  avec  luxe  typographique,  sous  ce 
titre  :  Mii5ic,  a  didaetic  Poem^fromthe  spa- 
nUhof  Yriarte.  Londres,  1811,  gr.in-8®. 

BELGIOJOSO  (Le  comte  Antome),  ama- 
teur de  musique ,  clianteur  distingué ,  et  membre 
de  rtJnion  philliarmonique  de  Bergaroe, né è  Mi- 
lan vers  1810,  a  vécu  longtemps  à  Paris  et  y  a 
pris  dee  leçons  des  roeillears  cbantenrs  du  Tbéfttre- 
Italien.  Vers  1840  il  est  retourné  dans  sa  patrie, 
et  y  a  publié  un  opuscule  intitulé  :  SulVarie  del 
c€tnto,  brevi  osservatiomi.  Milan,  1841 ,  in-l2 
de  deux  feuilles.  En  1845 ,  le  comte  Belgiojoso  a 
fait  représenter  au  théAtre  Be  de  Milan  un  opéra 
de  saeooDposition  qui  avait  pour  titre  :  La  Figlia 
di  Domenico.  Le  sujet  de  cet  ouvrage  était  tiré 
d'un  vaudeville  français.  On  connaît  de  cet  ama- 
teur :  Set  Notturni  a  voci  sole  senza  accom- 
pagnamento;  Milan ,  Ricordl.  Les  quatre  pre- 
mières pièces  de  ce  recueil  sont  pour  ténor  et  deux 
t>asses  ;  la  cinquième,  pour  deux  ténors  et  deux 
basses,  et  la  dernière  pour  soprano,  contralto, 
4énor  et  basse —  2*  Vidi  or  ora  di  sole  un 
raçgiOf  canzonette  pour  ténor;  ibid.  «  3*  No, 
mia  belloy  non  voler,  canzonette  avec  piano; 
ibid.  Cet  amateur  distingué  est  mort  à  Milan  en 
1858. 


Deux  autres  amateurs  delà  même  famille  se  sont 
(ait  connaître  aussi  par  de  légères  compositions 
pour  le  chant.  Le  premier,  prince  Emile  Bel- 
giojoso, a  publié  :  1^  L'Bsule,  ariette  avec  ac- 
compagnement de  piano;  Milan,  Ricordi.  — 
2®  Splende  viva  e  rossegiante;  idem,  ibid.  — 
Z'^LaContinania;  idem,  ibid.  L'autre,  comte 
Pompée  Belgiojoso,  est  auteur  de  VAbbandono, 
romance  avec  piano;  Milan,  Ricordi ,  et  de  Ne 
nCoubliez  pas,  romance  ;  ibid.  On  connaît  aussi 
de  lui  quelques  bagatelles  pour  le  piano. 

BELHAVER  (VincBirr).  Vogez  Bellhaver. 

BELIKOFF  (M.),  inspecteur  de  la  chapelle 
impériale  lie  Russie,  actuellement  vivant  (  1857), 
a^  traduit  en  langue  russe  le  livre  de  l'auteiir  de 
cette  biographie  intitulé  :  Curiosités  historiques 
delà  musique,  etc.  [Istoriczeska  despotamiat- 
nosti  MuzeiJU,  etc.  )  Saint- Pêtersfiourg,  1833  , 

I  vol.  in-S*",  et  La  Musique  mise  à  la  portée  de 
(oui  le  monde  (Muzeiha  poniatnaia  dlia 
Wsieche,  etc.),  ibid.,  1836, 1  toI.  in-8''.  Cette  tra- 
duction est  faite  d'après  la  première  édition  Iran- 
çaise  publiée  à  Paris  en  1830.  Au  moment  où 
cette  notice  est  écrite,  M.  Belikoff  est  occupé  de 
la  traduction  du  Résumé  philosophique  de  fMs" 
toire  de  la  musique,  qui  sert  d'introduction  à  ia 
première  édition  de  la  Biographie  universelle 
des  Musiciens. 

BELIN  (JsBiM),  diantre  à  déchant,  c'est^è- 
dire  musicien  oontrapuntiste  de  la  chapelle  du 
roi  de  France  Philippe  le  Bel ,  était  au  service  de 
ce  prince  en  Tannée  1313,  comme  le  prouve  un 
compte  des  dépenses  de  la  maison  royale,  daté 
de  cette  année  (Mss.  de  ia  Bibliotb.  dn  Roi,  coté 
F  540  dn  snppiément). 

BEUN  (GoiLLàDHE) ,  était  ténor  de  la  clia- 
pelle  du  Tol  de  France  François  1*'',  suivant  un 
état,  dressé  en  1547 ,  du  drap  noir  livré  pour  les 
robes  de  deuil  aux  obsèques  de  ee  prinee  (Mss. 
de  la  Bibliothèque  du  Roi,  F  642).  Ce  Guillaume 
Belin  est  vraisemblablement  celui  que  Laborde 
appelle  Bellin  (Guillaume),  qui  fut  chanoine  de 
la  Sainte-Chapelle  À  Paris,  et  qui  a  mis  en  mu- 
sique, à  quatre  parties  Les  cantiques  de  la 
Bible,  mis  en  vers  /rançois,  par  Lancelot  de 
Carie,  évéque  de  Riez  ;  Paris,  Adrien  Le  Roy, 
1 560,  in-8*,  obi.  Dans  les  quatorzième  et  quinzième 
livres  de  Chansons  nouvelles  à  quatre  parties, 
publiés  à  Paris  par  Pierre  Atteingnant  (sic)  et  Hu- 
Iwrt  Jullet,  en  1543  et  1544,  on  trouve  des  pièces 
de  Guillaume  Belin. 

BEJLIN  (  Jolisn),  né  au  Mans  vers  1530,  fnt 
un  des  plus  liabiles  joueurs  de  luth  de  son  temps. 

II  a  publié  :  Le  premier  livre  de  ihotets,  chan- 
sons et  fantaisies  réduites  en  tabulature  de 
leut  (lutli);  Paris,  Nicolas  Ou  Chemin,  1556, 

21. 


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324 


BELIN  —  fiËLLERMAjSN 


in- 4^  obi.  Ce  musicien  Tivait  encore  au  Mans  en 
1534. 

BELIO  (  Jeam),  né  à  Trérise  en  1800 ,  a  corn* 
posé  la  musique  dun  opéra  sérieux  intitulé  : 
Mianca  e  Fernando,  dont  rAcadémie  Filodrama- 
tica  de  sa  ville  natale  a  donné  une  représentation 
le  31  mars  1827.  L^auteur  du  libretlo,  les  chan- 
teurs ,  les  musiciens  de  Torcliestre,  le  décora- 
teur et  le  machiniste  étaient  aussi  des  habitants 
deTréfise.  Par  excès  de  patriotisme,  les  spec- 
tateurs applaudirent  avec  enthousiasme  et  l'ou- 
Trage  et  son  exécution.  Moins  heureux  il  Venise, 
M.  Belio  y  fit  représenter,  en  1829 ,  au  théâtre 
San-BenedettOy  un  opéra  intitulé  :  Il  Barhiere 
di  Gheldria ,  qui  fut  outrageusement  sifflé.  De- 
puis cette  époque,  il  parait  avoir  renoncé  à  la 
carrière  du  IhéMre. 

BELL  (Charles),  médecin  anglais  dont  la 
biographie  n'a  pas  été  publiée  juM]u'à  ce  jour 
(1857),  est  auteur  d'un  mémoire  qui  a  paru  dans 
les  Transactions  philosophiques  de  Londres 
(année  1832  ),  sur  les  organes  de  la  voix  humaine 
(  On  theorgans  of  the  human  voice). 

BELLASIO  (Paul),  compositeur,  né  à  Vé- 
rone, dans  le  seizième  siècle,  a  fait  imprimer 
des  madrigaux  sous  ce  titre  :  Il  primo  libro 
delta  Fiamella  atre  e  quattro  voci,  Venise, 
1679,  in-8*.  On  trouve  aussi  des  madrigaux  de 
C'Ct  auteur  dans  une  collection  qui  a  pour  titre  : 
Dolci  affetli ,  madrigali  a  cinque  voci  di  di- 
versi  ecceltenti  musicidi  Roma;  Rome  et  Ve* 
Dise,  1568,  in-4''.  Le  titre  de  cet  ouvrage  fait 
voir  que  Bellasio  a  dû  être  employée  Rome  dans 
quelque  église ,  soit  comme  chanteur,  soit  comme 
maître  de  chapelle.  On  a  aussi  de  Bellasio  Yil- 
lanelle  alla  romana,  Ubroi"  a  trevoci;  Ve- 
nezia,  159^. 

BELLAZZI  (François)  ,  compositeur  véni- 
tien ,  élève  de  Jean  Gabrieli,  a  vécu  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  Dans  ses  com- 
positions pour  Téglise  il  s'éloigne  des  anciennes 
formes  et  inJte  le  style  de  Montoverde  avec  toutes 
ses  hardiesses  et  ses  incorrections.  Ses  ouvrages 
connus  sont  :  1**  Salmi  di  vespri  a  otto  voci; 
Venise,  Bart.  Magni,  1618,  în-4*.  --  2*  Sacro- 
rum  concentuum  2,  3,  4  e^  6  vocum,  Litan. 
B,  F.  5  toc.  una  cum  1  missa  4  voc,  ;  ibid.  1620, 
in-4«».  ~  3?  Motteti,  tétanie  delta  B.  V.  Ma- 
gnificat efalsi  bordoni  a  8  voci,  colVaggiunto 
al  primo  eoro  di  concerti  ecetesicutici  a  2,  3, 
4  voci,  ed  una  missa  a  quattro,  op.  IV;  ibid. 
1622.  —4*  Salmi  intieri  a  5  voci  da  cappella, 
op.  V;  Milano,  app,  Filippo  Lomazzo,  1623, 
in-4'.  —  h*  Salmi  concertati  aWuso  moderno 
che  si  cantano  aile  compiete  a  4  voci  con  le  An- 
t\fone  delta  B.  F.  e  gli  salmi  difeste  a  8  voci. 


op,  Vlï\  Venise,  Bart.  Magnl,  1626,  în-4«.  — 
6*  Missa,  Magnificat  et  motetti  concertait  e 
correnti,  falsi  bordoni,  con  Gloria  Patrie 
canzone  francese  a  8  voci ,  con  partitura,  op. 
VIII;  ibid^,  1628,  in-4<». 

BELLÈRE  (J£AN),  libraire  à  Anvers ,  dana 
la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  se  livrait 
spécialement  à  la  publication  et  à  la  vente  de» 
ouvrages  de  musique  qui,  à  cette  époque,  étaient 
du  resi^ort  de  la  librairie.  Son  nom  flamand  était 
Beellaerts,  dont  on  fit  Bellerus,  en  le  latinisant,, 
et  de  Bellerus  on  a  fait  Bellère  sur  tous  les 
titres  d'œuvres  de  musique  en  langue  française» 
particulièrement  sur  les  recueils  de  chansons  à 
plusieurs  parties  qui  avaient  alors  une  grande 
vogue.  En  1579,  Bellère  s'associa  avec  Pierre 
Phalèse,  fils  de  l'imprimeur  libraire  de  musique 
de  Louvain,  célèbre  par  ses  nombreuses  et  im- 
portantes publications  d'ouvrages  composés  par 
des  musiciens  belges.  L^association  de  Bellère  et 
de  Phalèse  à  Anvers  ne  finit  que  par  la  mort  du 
premier ,  dans  les  dernières  années  du  sefaDème 
siècle.  Tans  les  derniers  temps  la  plupart  des 
grands  musiciens  de  la  Belgique  avaient  cessé  de 
vivre,  et  les  œuvres  nationales  étaient  devenues 
rares  :  de  là  vient  que  Bellère  et  Phalèse  fils  pu- 
blièrent beaucoup  de  nouvelles  éditions  de  recueils 
de  compositions  des  mattres  italiens. 

BELLÈRE  (Baltbasar),  fils  du  précédent 
s^établit  à  Douai  peu  de  temps  après  la  mort  do 
son  père  et  y  tran6|)orta  sa  librairie,  dont  il  pu> 
blia  le  Catalogue  devenu  d'une  rareté  excessive,  et 
que  M.Cousseraakeratrouvé  dans  la  bibliotlièque 
de  Douai.  Ce  Catalogue  a  pour  titre  :  Thésau- 
rus bibliothecarius  sive  cornucopiœ  librarix 
bellerianae,  cum  duobus  supplementis  ;  Duad , 
1603  1605.  On  y  trouve  l'indication  d^un  grand 
nombre  d'oeuvres  de  musiciens  du  seizième  siècle 
provenant  du  fonds  ou  de  rassortiment  de  Bel- 
lère père*  Le  fils  a  publié  aussi  à  Douai  bon 
nombre  d'ouvrages  de  musique  dans  les  vingt- 
dnq  premières  années  du  dix-septième  aiède. 

BELLERMANN  (Constantin),  poète  lau- 
réat et  recteur  à  Minden ,  né  à  Ërfûrt,  en  y«96  , 
y  étudia  la  jurisprudence  et  s*y  exerça  «n  ménie 
temps  à  la  composition,  au  luth,  à  la  viole  da 
gamba,  au  violon  et  à  la  Hûte.  On  a  de  lui  un 
ouvrage  intitulé  Programma  in  quo  Parncusus 
Musarum  voce,fidxbus,  tibiisque  resonans^ 
sivemusices,  divïnas  artis,  laudes,  diverse 
species,  singulares  effectus ,  atque  primarii 
auctores  succincte,  prssstantissimique  melo^ 
pœix  cum  laude  enarrantur,  etc.,  Erfurt,  1743  , 
\n-k^,  de  six  feuilles.  Mitzler  a  donné  une  analyse 
très-détailiée  de  cet  ouvrage  dans  sa  Bibliothèque 
musicale,  t.  Il],  p.  5Ô9-572.  Bellermaun  acom- 


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BELLERMANN  —  BELUHAV6R 


835 


|)osé  un  opéra  italieo  d'Usé  file  ;  ud  grand  nombre 
de  cantates  ;  vinKt-quatre  suites  pour  le  luth; 
trois  concertos  poar  la  flûte  ;  trois  idem  pour 
le  hautbois  d^amour;  dix  idem  pour  dayecio 
avec  accompagnement  de  violon  ;  six  oavertures; 
six  sonates  pour  flûte ,  viole  dagamba  et  elave^ 
«in;  enfin ,  boit  oratorios  dont  Yoici  les  titres  : 
1*  Die  himmlischen  Heerschaaren  (Les  armées 
célestes),  en  1720.  —  7^  Der  reïche  Mann  und 
der  arme  Lazarus  (Lazare  et  le  Riche) ,  en  un 
icte,l73l.— 3*  i>as  ai^pin  Lamisichendigende 
Wohlleben  des  reichen  Mannes^  en  deux  actes, 
1735. •~'V*D%e  Allmachtin der  Ohnmacht,oder 
diefireudenreiche  Geburt  Jesu  (La  Toute- puis- 
sance dans  la  faiblesse,  on  la  naissance  joyeuse  de 
Jésus-Christ),  en  quatre  actes,  1734.—  5** Der 
verlorne  Sohn  (  le  Fils  perdu  ),  en  deax  actes, 
1735.  —6"  Der  in  der  Atrferstehung  triumphi- 
rende  Jesv$  (  Jésus  triomphant  dans  sa  résurrec- 
tion), en  quatre  parties,  1734  et  1735.—  7*  Die 
siegende  Schleuder  des  heldenmûthigen  Da^ 
vids  (  La  Fronde  victorieuse  du  vaillant  David  ), 

en  quatre  actes 8°   Die  Sendung  des  heiL 

Geistes  mit  Choràlen  und  gtUen  Erwegungen 
(La  Mission  du  Saint-Esprit),  en  quatre  parties, 
1735. 

BELLERMANN  (JBAif-JoAcaui),  né  à 
Erfttrt  le  23  septembre  1735 ,  fit  ses  études  dans 
sa  Tille  natale  età  GMtingue.  Vers  1782,  il  fit 
un  voyage  en  Russie.  De  retour  dans  sa  patrie. 
Tannée  suivante,  il  fut  nommé  professeur  de 
théologie  et  de  philosophie,  directeur  du  Gym- 
nase, menabre  de  rAcadémiedes  sciences,  etc.  Il 
cultivait  la  musique  et  était  bon  pianiste.  Parmi 
ses  ouvrages,  on  trouve  celui-ci  :  Bemerkungen 
aber  Russlandin  RHcksi(ht  (mf  Wissenchaf- 
ten^  Kunst ,  Religion  und  andere  merhwûrdige 
Verhdllnisse  (  Observations  sur  la  Russie  sous 
le  rapport  des  aeiences,  arta,  religion,  etc.), 
première  partie;  Erfûrt,  1788.  On  y  trouve  des 
détails  sur  la  musique  des  Russes,  les  instruments, 
leurs  chants  nationaux  et  leurs  danses. 

BELLERMANN  (JEAfl-FRÉniaic),  fils  du 
précédent,  est  né  à  Erfûrt,  le  8  mars  1795.  11 
venait  d*aehever  ses  humanités  au  gymnase  de 
Berlin,  quand  les  événements  de  1813  appelèrent 
sous  les  drapeaux  toute  la  jeunesse  masculine  de 
la  Prusse,  et,  comme  la  plupart  de  ses  condisdplea 
il  fit  les  campagnes  de  1814  et  de  18i&.  De  re- 
tour à  Berlin ,  il  suivit  les  cours  de  Tuniversité 
de  cette  ville ,  puis  ceux  de  réoa.  Après  avoir 
pris  dans  cette  dernière  ville  ses  degrés  de  doc- 
teur en  philosophie*  il  obtint  une  place  de  pro- 
fesseur an  collège  de  Grauen  Kloster^  de  Berlin, 
en  1819. 11  en  est  dii«ctenr  depuis  1847.  Les  ou- 
vrages les  plus  importants  de  ce  savant  ont  pour 


objet  Taneienne  musique  des  Grecs.  Le  premier 
a  pour  titre  :  Die  Bymnen  des  Dionysius  und 
Mesomedes.  Text  undMelodieen  nach  Hand» 
schr\ften  und  den  alten  Ausgaben  bearbeilet 
(Les  hymnes  de  Denys  et  de  Mésomèdes.  Texte 
et  mélodies  revus  et  corrigés  d*après  les  manus- 
crits et  les  anciennes  éditions,)  Berhn,  Albert 
Fôrstner,  1840,  in-4^de83  pages. avec  l<>s  mélodies 
notées  et  4  planches  de/ac-5imi/e  des  manus- 
crits. Toute  la  partie  critique  de  cette  disserta- 
tion est  remplie  d*une  érudition  solide;  mais  Tin- 
terprétation  des  mélodies,  Tapplication  de  leurs 
rhythmes  au  mètre  de  la  poésie ,  et  IMdée  singu- 
lière de  leur  appliquer  Tharmonie  de  la  musique 
moderne,  sont  les  résultats  de  vues  systématiques 
de  Tauteur  qui  ne  répondent  pas.  à  la  nature  des 
choses.  La  seconde  publication  faite  par  M.  Bel- 
lermann  est  intitulée  :  Anonymi  Scriptio  demu- 
sica,  BaccfHi  senioris  introductio  arlis  mu- 
sicœ.  E  codicibus  parisiensibus,  neapolitanis^ 
romano  primum  edidil  et  annoladonibus  il' 
lustravit,  etc.  Berolini,  1841,  1  vol.  in-4*. 
M.  Bellermann  n*a  point  accompagné  d*une  version 
latine  les  textes  dont  on  lui  doit  la  première  pu- 
blication ;  mais  son  trayail  n'en  est  pas  moins  di- 
gne'd'un  grand  intérêt ,  par  la  publication  de  ces 
mêmes  textes ,  et  par  les  savantes  annotations  de 
l'éditeur,  quelque  opinion  qu'on  puisse  se  for- 
mer d'ailleurs  de  ses  vues  systématiques  (  Voy. 
Bagcbils,  et  Vincent).  Enfin  M.  Bellermann  a 
fait  l'exposé  complet  de  ses  id^es  sur  la  notation 
et  sur  la  tonalité  de  l'ancienne  musique  des  Grecs 
dans  l'ouvrage  qui  a  pour  Utre  :  Die  Tonleiier 
und  Musiknoten  der  Griec/ten  (Les  gammes  et 
les  notes  mnsicalesdes  Grecs);  Berlin,  AlberlFôrst- 
ner,  1847 ,  1  vol.  gr.  in-4*  de  83  pages ,  avec 
6  planches  de  fac-similé  et  d'exemples. 

BELL^UAVER  (Vincent),  compositeur  et 
organiste,  uaquit  à  Venise^  vers  1530.  B succéda 
à  son  maître,  André  Gabrieli,  comme  organiste  du 
second  orgue  deSaint*Marc,le30  décembre  1586, 
après  un  concours  en  présence  des  procnrateura 
de  l'église,  et  eut  pour  successeur  Joseph  Guami, 
ou  Guammi,  le  30  octobre  lbS8,  ce  qnl  semble 
indiquer  qu'il  a  cessé  de  vivre  à  cette  époque. 
Les  appointements  de  Beli'Uaver  comme  organiste 
étaient  de  cent  ducats.  On  connaît  de  lui  : 
1*  Madrigali  a  cinqueeseivoci,  lib.  1  ;  Venise, 

1567,  in-8* '^''Madrigali  a  eingue  voci,  Libro 

ppimo,  Venise,  1575,  in-4<'.  —  3*  Madrigaii  a 
cingue  voei,  libro  seconda.  In  Venetia^appresso 
VHerede  di  Girolamo  Scotto,  157  5,  in-4<*.  Le 
Catalogne  de  la  bibliothèque  du  roi  de  Portugal 
indique  aussi  les  ouvrages  suivants  de  la  compo- 
sition de  BeirHaver  :  T  Madrigali  a  guattro 
ecinqueveci.  —  V  Madrigali  a  selle  voct. 


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326 


BELL'HAVER  —  BELLINI 


Dans  uoe  collection  qni  a  pour  titre  :  Corona 
di  dodici  sonetti  di  Gio.  Battis  la  Zuccarini  alla 
gran^duchessa  di  Toscana^  posta  in  musica 
da  dodici  eccellentissimi  aulori,  a  cinque  vocl, 
Yenise,  Ange  Gardane,  1586,  se  tronve  le  sonnet 
S*  alza  neW  Océan  la  vaga  aurora  qui  a  été 
mis  en  musique  par  Bell'  HaTer.  Un  madrigal  à 
six  Toix  du  même  se  trouTe  aussi  dans  la  col- 
lection publiée  par  le  musicien  anglais  Philipps, 
sous  le  titre  :  Melodia  olympica  de  diversi 
eccellentissimi  musici  a  4,  5,  6,  «<  8  voci;  An- 
Ters,  Pierre  Plialèseet  JeanBellère,  1691,  in-4* 
obi.  (p.  24). 

BELLEVILLE  (M""),  r.  Oobt(M— ). 

BELLl  (JÉRÔME),  compositeur  italien  du 
seizième  siècle,  né  à  Argenta ,  dans  la  province 
de  Ferrare,  fut  attaché  à  la  chapelle  da  duc  de 
Mantuue.  On  a  imprimé  de  ^  composition  : 
!•  //  primo  libro  de motetti  a  sei  voci;  in  Ve» 
nezia  app.  Giac.  Vincenti,  1586,  in -4o.  —  2*  / 
furti  amorosi  a  sei  voci,  con  nova  gionta 
ristampati  e  correlti  ;\b\d.,  1587,  in  4'.  Ce  re- 
cueil cootient  30  ma  Irigaux  à  six  voix.  On  con- 
naît aussi  de  ce  musicien  des  madrigaux  à  cinq 
voix  qui  ont  été  insérés  dans  la  collection  intt- 
tnlée  :  De'  floridi  virtuosi  d^Italia,  il  terzo 
libro  de'  madrigali  a  cinque  voci  nvovamente 
composti  ê dati  in  /uce; Venise,  1586,  in-4^ 

BELLl  (  JoLES  ) ,  chanoine  mineur  à  Longiano, 
fut  maître  de  chapelle,  d*abord  à  Osimo ,  petite 
Tille  près  d^Ancône,  puis  à  la  cathédrale  d*lmola 
dans  rËlat  de  1  Église,  au  commencement  du  dix- 
septième  siècle.  Il  parait,  par  le  titre  d*un  de  ses 
ouvrages,  quMI  fut  ensuite  maître  .de  chapelle  à 
Venise.  On  a  de  lui  les  ouvrages  suivants  :  1*  Can- 
zonetle  a  quatlro  voci  libro  primo  ;  Milano 
app.  Tint,  1586,  in  4**.  —  2*  Mlssx  quinque  vo- 
cum;  V»«nise,  1597.  —3"  Missarum  quatuor 
vocum  liber  primus  ;  Venise ,  Ange  Gardano , 
1599,  in  4*.  ^  4*  Psalmi  ad  vesperas  totius 
anni  solemnit.  octo  vocum,  duosque  cantica 
B.  F.;  Venise,  Bart.  Magni,  1600,  in-4*.  Une 
deuxième  édition  a  été  publiée  en  1605.  —5®  Sa^ 
erarum  cantionum,  4,  5,  6,  8  e^  10  vocibus 
cum  litaniis  B,  V.  liber  primus;  Venise,  Ri< 
chard  Amadino,  1600,  in-4'.  —  6*  Salmi  de 
vesperia  otfo  voci;  Venise,  Ange  Gardane,  1604, 
in-40.  —  !•  Compicta,  motetti,  tétanie  a  otto 
voci,  falsi  bordonï  a  due  chori  spezzati  ;  Ve- 
nise ,  Auge  Gardano,  1 605.  —  8**  Compiefa ,  falii 
bordoni,  anti foncée  iBtanie  delta  Beata  Ver- 
gine^  a noven  voclin  due cori ;  Venise,  Alex.  Ra- 
veri,  1607,  in-4*.  —  9*  Compléta,  falsi  bordoni; 
motetti  e  litanie  délia  Madona,  a  sei  voci,  ibid., 
1607,  ln-4**.  —  10»  Missœ  sacrx  4,  5,  6  «^  8  ro- 
ci&u5concinan^ttr;  Venise,  Ricliard  Amadino, 


1608,  in-40.  —  11»  Concerti  ecclesiastici  a 
2  e/  3  voci  con  basso  ad  organo;  Venise,  Bart. 
Magni,  1613.  Ces  motets  ont  été  réimprimés  i 
Francfort-sur  le-Mein,  avecd^autres  de  Finettiet 
de  Pierre  Lappi ,  sous  ce  titre  :  Sacrarum  con- 
centuum  fasciculus,  sive  trium  Italix  lucidis- 
simorum  syderum  musicorun,  utpote  Ja- 
cobi  Finetti,  Pétri  Lappi,  et  Juin  Belli  S.  S. 
Meditationes  musicXf  organistisaliisque  divine 
istius  studii  cultorilms ,  summa  cum  jucun- 
dilate  maxopere  profuturx  1,  2,  3,  4,  s  et 
6  vocum.  Nunc  primum  in  Germania  divtd- 
gatx.  XJna  cum  symphoniis  et  basso  ad  orgo- 
num;  Francfort,  Nie.  Stein,  1621,  io  4^  — 
12*  Salmi  a  otto  voci,  con  basso  continua; 
Venise,  1615.  Bodenchatz  a  inséré  qoatre  mo- 
tets de  Belli ,  à  six  et  huit  toix,  dans  ses  ¥hm* 
legii  musici  portensis, 

BELLI  (Domikiqoe),  musicien  au  serficeda 
prince  de  Parme,  vécut  au  commencement  da 
dix-septième  siècle.  On  connaît  de  sa  compositioD: 
//  primo  libro  delV  Arie  a  una  e  due  voci  per 
sonare  con  il  chitarono,  Novamente  com- 
poste e  date  in  luce.  Venetia ,  appresso  Rie- 
ciardo  Amadino,  1616,  in-fol.  de  36  pa- 
ges. 

BELLI  (Jean),  sopraniste  quieot  beaucoup 
de  réputation  yers  le  milieu  dudix-lmttiènie  siède. 
Il  était  à  Dresde  en  1750,  époque  ob  Habtte  di- 
rigeait l'Opéra.  On  dit  qu'il  arrachait  des  Urines 
à  tous  les  spectateurs  dans  Pair  de  TOlympiade  : 
Consola  il  genitore.  Ce  chanteur  est  morta  Naples 
vers  1760. 

BELLl  (Lazabe-Veranzio),  chanoine  de 
réglise  cathédrale  et  maître  de  chant  du  séoû- 
naire  de  l'évêché  de  Tnsculano,  a  fait  imprimer 
un  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Dissertazione  sopra 
li  pregi  del  canto  gregoriano,  et  la  nécessita 
che  hanno  gli  ecclesiastici  di  saperlo.  Con  le 
regole  principali  e  piû  importanii  per  bene 
apprenderlo,  todevolmente  praticarlo  ^  edin 
esso  ancora  comporre;  Frascati,  1788,  lo-4*  de 
xxYiii  et  230  pag. 

BELLINI  (Visceht),  antiquaire  et  conserva- 
teur du  musée  de  Ferrare,  naquit  à  Gambotogo, 
le  22  juin  1708,  et  mourut  à  Ferrare  aa  mois  de 
février  1783.  tu  écritde  ce  savant  intitulé:  DdC 
antica  lira  Ferrarese  di  Marchesia ,  delta  voir 
garmento  Marchesana  (Ferrare,  1754,  în-4<*) 
a  été  cité  comme  étant  relatif  è  la  musique  par 
Gerber,  dans  son  nouveau  Lexique  des  musiciens, 
par  Lichtenthal,  par  M.  Ch.  Ferd.  Beckcr,  et 
par  moi-même,  d'après  eux,  dans  la  première  édi- 
tion de  cette  Biographie;  mais  nous  avons  tous  err^ 
car  l'objet  dont  il  s'agit  dans  le  livre  de  Beilini 
est  une  ancienne  pièce  de  monnaie  appelée  lira 


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BELLmi 


327 


(livre)  y  et  dob  une  lyre  quelconque,  instrument 
de  Dinsique. 

BELLINI  (Vincbrt),  com'poeiteur  dramatî- 
qœ,  né  le  8  novembre  1803  à  Catane,  ville  de 
la  Sicile  (1)»  était  fils  et  petit-fils  de  musiciens 
médiocres.  En  1819  il  Tut  admis  comme  élève  au 
conservatoire  de  musique  de  Naples.  Après  avoir 
appris  à  jouer  de  quelques  instruments ,  et  avoir 
étudié  les  principes  du  chant ,  il  eut  pour  maître 
de  contrepoint  Tritio,  pois,  après  la  mort  de 
celol-a,  Zingarelli.  Ce  que  lui  apprirent  ces 
maîtres  se  réduit  à  peu  de  chose  ;  car  depuis 
longtemps  les  études  musicales  sont  fort  mau- 
vaises en  Italie,  et  surtout  àNaples.  D^allleors  Zin- 
garelli, qui  possédait  d'assez  bonnes  traditions  de 
l-andenne  école ,  prenait  peu  d^intérét  aux  élèves 
du  conservatoire  confié  à  ses  soins,  et  ne  leur 
donnait  que  de  rares  leçons.  Bellini  doit  donc  être 
considéré  plutôt  comme  un  musicien  d'instinct,  qui 
s'est  formé  lui-même,  que  comme  Télève  d'une 
grande  école.  Ses  meilleures  études  ont  consisté 
dans  la  lecture  de  quelques  partitions  de  bons 
maîtres.  Après  avoir  publié  à  Naples  de  peti- 
tes compositions  pour  divers  instruments,  tels 
que  la  flûte,  la  clarinette  et  le  piano,  Bellini  y 
iitconnattre  une  cantate  intitulée  ismène^  quinze 
ouvertures  et  symphonies ,  trois  vêpres  complètes, 
deux  D'ueii  Dominiis,  trois  messes  et  d'autres 
morceaux  de  musique  religieuse.  Son  premier 
opéra ,  Adetson  e  Salvina,  fut  représenté,  en 
1824,  sur  le  petit  thé&tre  du  collège  royal  de  mu- 
sique ;  deux  ans  après  il  donna  au  tbéêtre  Saint- 
Charles  Bianca  e  Fernando,  dont  la  première 
représentation  eut  lieu  le  30  juin  18M.  Ces  pre- 
mières productions  firent  remarquer  le  talent  do 
jenne  compositeur  et  firent  naître  des  espérances 
pour  son  ayenir.  Le  succès  de  Bianca  e  Fer» 
muidolui  procura  un  engagement  pour  le  théâtre 
de  la  Scala^  à  Milan,  en  1827,  avantage  qu'ob- 
tient rarement  un  musicien  à  son  début ,  car  les 
maîtres  les  plus  célèbres  ont  souvent  écrit  leurs 
premiers  ouvrages  pour  des  petites  villes,  et  ce 
n'est  qu'après  avoir  acquis  quelque  renommée 
qu'ils  étaient  appelés  à  composer  pour  les  thé&tres 
de  primo  cartello. 

La  fortune  semblait  tendre  la  main  à  Bellini 
en  lui  offrant  aussi  pour  l'exécution  de  ses  ou- 
vrages les  meilleurs  dianteors  de  lltalie  ;  ainsi, 
pour  le  Pirata,  qui  fut  représenté  à  Milan  en 
1827 ,  et  qui  fixa  sur  son  auteur  l'attention  du 
monde  musical ,  il  eut  le  bonheur  de  trouver  en 
Ruhini  le  talent  le  plus  analogue  au  caractère 
mélodique  du-  rôle  principal  de  son  ouvrage. 
D'autres  drconstances  le  secondaient  encore  dans 

(f  )  Plastevn  biographes  ont  fait  naître  BelUoI  en  iBoS; 
^aat  urne  errcar. 


son  début.  La  vogue  sans  exemple  qu'avaient 
obtenue  pendant  près  de  quinze  ans  les  produc- 
tions du  génie  de  Rossini;  l'usage  immodéré  qu'on 
en  avait  fait,  reproduisant  de  cent  manières  dif- 
férentes les  mélodies  de  ses  ouvrages,  enfin  rin- 
constance  du  goût  des  ItaUens,  qui,  après  avoir 
élevé  des  statues  au  génie  d'un  artiste ,  l>rise  le 
lendemain  les  idoles  qu'il  encensait  la  veille,  tout 
cela,  dis-je,  secondait  Bellini.  Homme  d'esprit, 
il  sut  profiter  des  circonstances  favorables  qui 
s'offraient  à  lui.  Il  comprit  que  l'imitation  du 
style  de  Rossini,  dans  laquelle  s'étaient  jetée  Pac- 
cîni,  Mercadante,  Caraîa  et  DonÔBetti  dans  ses 
premiers  ouvrages ,  n'était  plus  de  saison ,  puis- 
que le  public  commençait  à  éprouver  la  satiété 
de  ce  style,  malgré  les  beautés  de  premier  ordre 
que  le  maître  y  avait  prodiguées.  Soit  instinct  on 
réflexion ,  il  sentit  qu'après  tant  de  clioses  bnl- 
iantes,  une  manière  simple,  expressive ,  et  ana- 
logue au  caractère  dramatique  de  la  musique  fran- 
çaise serait  ce  qu'on  pourrait  offrir  de  plus  nou- 
veau à  l'oreiUe  d'un  auditoire  italien,  et  ce  fut 
sous  Tinfluence  de  ces  idées  qu'il  écrivit  son  Pi- 
rata. Le  succès,  incertain  à  la  première  repré- 
sentation ,  fut  éclatant  le  lendemain,  et  la  pièce 
fit  fureur,  suivant  le  langage  usité.  En  1828,  la 
Straniera  fut  accueillie  avec  entliousiasme  au 
grand  théâtre  de  Milan.  M*"'  Meric-Lalande,  lune 
des  meilleures  cantatrices  de  l'Italie,  et  Tamburini, 
chantèrent  dans  cet  ouvrage  et  contribuèrent  à 
son  succès.  Dès  ce  moment  Bellini  fixa  l'atten- 
tion générale  de  ritalte.  Appelé  À  Parme,  en  i829, 
pour  y  écrire  l'opéra  d'inauguration  d'un  nouveau 
tliéâtre ,  il  y  donna  la  Zaira  qui  ne  réussit  pas  ; 
mais  I  Capuleti  ed  i  Montecehi,  représenté  à 
Venise,  le  12  mars  1830,  et  la  Sonnanbula^ 
écrite  à  Milan  pour  M™*  Pasta ,  dans  l'année  soi- 
Tante ,  i^oatèrent  à  sa  réputation. 

On  reprochait  cependant  à  Bellini  de  resserrer 
les  formes  de  la  plupart  des  morceaux  de  ses  ou- 
vrages dans  de  iietites  proportions  et  d'écrire  son 
instrumentation  avec  négligence.  Il  parut  être 
sensible  à  cette  critique ,  et  dans  son  opéra  de 
Nwmay  il agranditsa  manière  et  donna  plus  de  nerf 
à  son  style.  Cet  ouvrage,  écrit  pour  Milan,  n'eut 
d'abord  qu'un  succès  incertain;  mais  II  se  releva 
ensuite  Jusqu'à  exciter  l'entliousiasme.  L'admi- 
rable Ulent  dramatique  de  M»«Malibran  n'a  pas 
peu  contribuée  la  YOgoe  dont  il  a  joni  en  Italie. 
Après  les  pronières  représentations  de  la  Norma^ 
Bellini  sentit  le  besoin  de  revoir  sa  famille,  et 
cette  belle  Sicile  où  il  avait  reçu  le  jour.  H  partit 
pour  Catane,  et  s'arrêta  quelques  jours  à  Rome 
et  à  Naples.  Ce  voyage  fut  pour  lui  l'occasion  d'un 
repos  de  plus  d'une  année.  De  retour  dans  la 
haute  Italie  pendant  l'été  de  1832,  il  y  reprit  ses 


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S28 


BELUNI  —  BELLIZATSI 


travauii  Dans  Béatrice  di  Tenda ,  qui  suivît  la 
Norma ,  le  eomponiteur  fat  moins  lieureox  ;  mais 
déjà  il  avait  résola  de  porter  son  talent  dans 
d^autrai  dtmata,  et  de  fonder  en  France,  sur  des 
bises  solides,  et  sa  fortune  et  sa  renommée.  Ar- 
rivé à  Paris  en  1833,  il  étudia  d*abord  le  goAt 
des  habitants  de  cette  grande  ville;  puis  il  alla  à 
Londres  poor  y  diriger  la  mise  en  scène  d*un  de 
ses  ouvrages.  De  retour  à  Paris  enl834 ,  il  y  écri- 
vit /  Puritani  pour  le  TiiéAtre-Italien  de  cette 
ville.  La  fortnne  dont  Bellini  a  été  caressé  jus- 
qu'à son  dernier  jour,  loi  sourit  encore  en  cette 
occasion,  en  lui  fournissant  la  réunion  la  plus  sa- 
tisfaisante de  chanteurs  qu'il  fût  possible  de  ren- 
contrer. Rubini,  Tambarini,LablaciieetMH'Grisi 
étaient,  en  effet,  chacun  en  leurgenre,  des  talents 
de  premier  ordre.  Toutefois,  si  les  clianteurs  se- 
condèrent bien  Tauleur  des  Puritani,  celni-d 
eut  aussi  le  mérite  de  placer  ces  chanteurs,  dans 
son  ouvrage,  de  manière  à  les  présenter  sous  l'as- 
pect le  plus  avantageux. 

Bellini  avait  compris,  depuis  qnll  était  à  Parts, 
que  le  publie  français  ne  se  passionne  pas  pouir 
deux  ou  trois  morceaux ,  et  que  pour  réussir  avec 
lui ,  il  faut  lui  offrir  des  ouvrages  faits  avec  plus 
de  soin  que  la  plupart  de  ceux  qu'on  représente 
en  Italie.  De  là  vient  que  les  Puritains  ofTrent 
une  composition  plus  complète  que  ses  autres 
opéras.  On  y  trouve  plus  de  variété ,  une  instru- 
mentation |Âus  élégante ,  -des  formes  plus  déve- 
loppées. Il  s'y  est  glissé  encore  bien  des  négli- 
gences dans  la  noanière  d'écrire,  des  modulations 
qui  s'attachent  mal,  et  de  la  monotonie  dans  les 
formes;  mais  le  progrès,  sous  le  rapport  de  l'art, 
y  est  incontestable. 

Si  Ton  examine  avec  attention  la  transformation 
opérée  dans  la  musique  dramatique  de  l'Italie  par 
le  style  de  Bellini ,  transformation  continuée  par 
Donizetti  avec  moins  d'originalité,  mais  avec  un 
talent  de  facture  très-supérieur,  on  ne  peut  mé- 
connaître les  tendances  qui,  se  prononçant  de 
plus  en  plus,  ont  anéanti  le  bel  art  du  chant 
italien ,  lui  ont  substitué  les  émissions  de  voix 
forcées,  et  ont  conduit  fatalement  an  déplorablesys* 
tèmede  Verdi  et  de  ses  imitateurs.  C'est  aussi  dans 
les  opéras  de  Bellini  que  l'art  d'écrire  est  tombé 
dans  la  décadence  qui  déshonore  aujourd'hui 
toutes  les  partitions  de  fabrique  italienne.  L'au- 
teur de  la  Sonnanlftila  et  de  Norma  rachetait 
ces  défauts  par  de  charmantes  cantUènes  et  par 
un  sentiment  d'expression  très-distingué.  Peut- 
être  eAt-il  continué  à  perfectionner  son  talent  et 
eût-il  acquis  plus  de  force  dramatique,  si  sa 
carrière  eût  été  plus  longue;  mais  au  moment  où 
il  semblait  entrer  dans  cette  voie  d'amélioration,  et 
pendant  qu'il  s'occupait  de  hi  composition  d'un 


grand  ouvrage,  dans  une  maison  de  campagne  près 
de  Paris,  une  maladie  intestinale  le  saisit  et  l'em- 
porta en  quelques  jours.  Il  expira  le  24  septembre 

1835 ,  avant  d'à  voir  accompli  sa  trente-quatrième 
année.  Cette  mort  inopinée  excita  des  regrets 
universels;  car  Bellini ,  agréable  de  sa  personne, 
poli,  bienveillant,  étranger  à  tout  sentiment 
d'orguefl  et  de  jalousie ,  ne  comptait  que  des 
amis ,  et  son  caractère  était  autant  estimé  que 
son  talent  élait  aimé.  Un  grand  nombre  de  notices 
biographiques  çt  d'éloges  de  cet  artiste  distingué 
ont  été  publiés  immédiatement  après  sa  mort. 
J'ai  recueilli  les  titres  suivants  de  quelques-uns 
de  ces  opuscules  :  i°  Gherardi  (Vincent),  Biogra- 

fia  di  Vincenzo  Bellini  ;  Rome,  183&,  in-8*' 

2*  Vontimilia  (Dommique),  Biogrcjia  dk  Vin- 
cenzo Bellini;  Messine,  I83S, in-32.  —  3* Farina 
(Joseph  La),  Elogio  del  cavalière  Vîncewso  Bel- 
Uni;  Messine,  1 835,  in- 1 6 — 4®  Oitoc^  alla  mémo- 
ria  di  Vincenzo  BelUni;  ibid.,  !835.ni-12.  — 
5*  Stagne  (Lettorio),  Blogio  in  morte  di  Vincenzo 
Bellini,  ibid.,  1835,  fai-8*.—  6<'Gemelli  (Charies), 
Slogio  in  morte  di  Fine.  Bellini  ;  ibid.,  1836, 
in-f2.  —  7»  Capelli  (Emilio),  inmorte  di  Vine. 
Bellini  ;  Païenne ,  1836,  ni-12  (c'est  on  poâne). 
Brigand!  (Pierre-Gaétan),  Blogio  funèbre  in 
motte  del  cavalière  Vine,  Bellini;  Messine, 

1836,  in-4*. 

BELLINI  (Fervo)  ,  professeur  de  musique 
et  compositeur,  né  à  Milan,  actuellement  vivant 
(1858),  a  publié  :  l"*  Capriccio  per  Jlanto, 
fHolino  e  piano-forte  sopraalcuni  moiivi  délia 
Giovanna  d^Âreo  di  Verdi;  Milan,  Ricordt.  — 
2*  Dinertimenlo  per  corno  inglese,  clarino, 
violoneello  e  piano-forte  sopra  motivi  delta 
Giovanna  d^Areo  di  Verdi;  Ibid.  —3**  Quelques 
morceaux  tirés  des  opéras  modernes  et  arran- 
gés poor  des  instruments  à  vent  L'ouvrage  le 
plus  important  de  cet  artiste  est  un  traité  des 
instruments  et  de  l'instrumentation  intitulé  : 
Teorichemtuicali  su  glislromenti  e  sulP  ins- 
trumentazione  ad  usa  dé'  giovanni  maestri 
eompoiitori,  ibid.  in-4*.  On  a  aussi  de  Bellini 
une  méthode  de  trombone,  ibid. 

BELLINI  (Pio),  compositeur  de  musique  de 
ballets,  atUché  au  tiiéâtre  de  la  À^cala,  à  Milan, 
a  écrit  là  musique  des  ballets  :  //  Diavoloa  quai' 
tro,  isnelda  di  Normandia,  Manon  LeseasU,  et 
quelques  autres  ouvrages  postérieurs.  Cet  balleCs, 
rédoits  pouiule  piano,  sont  gravés  cliei  Rioonii, 
à  Milan. 

BELLINZANI  (PAUL>BBNorr  ),  né  à  Ferrare 
vers  la  fin  du  dix-septième  stècl^  était  maître 
de  chapelle  au  collège  de  Sainte-Marie-Mijcare 
à  Udine,  dans  le  Frioul,  en  1717.  Il  f^t  ensm'ie 
maître  de  chapelle  à  Pesaro ,  où  il  se  trouvait 


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BELLINZANI  —  BELLOC 


329 


«ncoreen  1735.  En  1727,  racadémie  des  Phil- 
harmoniqoes  de  Bologne  l'admit  au  nombre  de 
ses  membres.  On  a  imprima  de  sa  composition  : 
i*^  Missa  quatuor  poctim,  op.  1;  Bologne,  Sil- 
▼ani»  1717,  in-4*.  —  2*  BÊeue  brevia  quatiro 
voei  pianii  ilHd.  —  3**  SalnU  brevi  a  otto  voci 
piemi conviolinia  beneplaciio^ ibid.—  4'  Jlfa- 
drigaii  a  2,  3, 4  e  5  voci,  ibid.  —  5*  DuetH 
da  caméra  eo'l  basso  continua,  op«  5;  Pesaro, 
1726,  gr.  in-lol.  —  ff"  Madrigali  al,  3,  h  et  b 
voci;  Pesaro,  Gavetti,  1738,  in-fol.—  7"  Duetti 
da  caméra,  libro  secondo;  Md.,  1733,  gr.  in- 
fol. 

BELLIS  (JEAM-BAPnsn),  maître  de  cba- 
Velle  à  Gaète,  dans  la  première  moitié  du  dix- 
•septième  siècle,  est  connu  par  les  ouvrages  sui- 
vants :  1*  // primo  libro  dimadrigali  a  quai- 
ira  voci.  In  Napoli,  appreuo  Gio-Battista 
Gargano  e  Matteo  Nini,  1619,  in-4'*.  L'épllre 
dédicatoire  est  datée  de  Gaête,  le  7  septembre 
1719.  —  2*  Il  terso  libro  de'  madrigali  a  5 
voei;  Napoli,  Ottavio  Bellino,  1623, in-4*  obi. 

BELLlSSENS(UuRBNT),néà  Aix,  en  1694, 
devint  maître  de  chapelle  de  Téglise  de  Saint- 
Victor  de  Marseille,  et  mourut  dans  cette  ville, 
en  1762,  à  l'âge  de  soixante-huit  ans.  La  Biblio- 
thèque impériale  possède  de  lui  les  manuscrit^  au- 
tographes de  motets  à  grand  choeur  :  1<>  Nisi  Do- 
minus.  —  2^"  Beatus  vir.  —  S""  Laudate  pueri. 
Le  Nisi  DomintMa  été  exécuté  au  Concert  Spi- 
ritoel,  en  1750,  et  y  a  été  appfandi. 

BELLMAN  (A.),  savant  suédois ,  né  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle,  a  été 
le  collaborateur  de  Georges  Wallerins  (Yoy.  ce 
nom)  pour  la  dissertation  intitulée  :  De  anli- 
qua  etmedii  mvi  MUsiea;  Upsal,  1706  (voj.  à 
ce  stqet  le  Dictionnaire  suédois  de  musique, 
Svenskt  musikaliskt  Lcxihon,  p.  220,  deCliar^ 
les  Envallson). 

BELLMANN  (CBAHun-Gonsnioi),  virtnose 
smr  le  basson,  et  Capteur  d'instruments  à  Dresde, 
naquit  à  Schellenberg,  petite  ville  de  la  Saxe,  le 
11  août  1760.  Élève  de  son  père,  ancien  ouvrier 
de  Silbermann,  il  apprit  dans  sa  jeunesse  les 
principes  de  la  construction  des  pianos,  pois  il 
entra  dans  les  ateliers  de  Treubloth,*  Tacteur 
d'orgues  de  la  cour  de  Dresde.  Déjà  il  avait 
reçu  quelques  leçons  de  Torganiste  Dom,  à 
Schellenberg,  pour  apprendre  à  jouer  du  piano; 
plus  tard  il  prit  du  goût  pour  le  basson  et  il  de- 
vint élève  de  Schmidt,  de  Dresde,  pour  cet  ins- 
trument. En  1783,  Bellmann  établit  dans  cette 
ville  une  fabrique  de  pianos  qui  acquit  de  la 
célébrité  vers  la  fin  du  dix  huitième  siècle.  Ses 
instruments  étaient  renommés  pour  la  solidité  de 
leur  oonstmction  ;  ses  pianos  à  queue  furent  par- 


ticulièrement considérés  comme  égaux  en  qualité 
à  ceux  de  Schiedermaier,  de  Nuremberg,  alors 
on  des  plus  célèbres  facteurs  de  rAllemagne^ 
Il  ijoùta  à  quelques-uns  de  oes  instruments  un 
clavier  de  pédale  de  deux  octaves,  dont  la  note 
la  plus  basse  descendait  à  Vut  de  seize  pieds 
qu'on  trouve  aujourd'hui  dans  les*  pianos  de  six 
octaves  et  demie.  Les  grands  progrès  de  la  fac- 
ture des  pianos  depuis  1825  ont  fait  oublier  les 
instruments  de  Bellmann,  qoi  est  mort  à  Dresde, 
vers  1816. 

BELLMANN  (G.-G.),  directeur  de  musi- 
que, cantor  et  organiste  du  cloître  de  Saint-Jean 
à  Schleswig,  actuellement  vivant  (1857),  s'est 
fait  connaître  comme  compositeur  par  les  ou- 
vrages suivants  publiés  depuis  1831  :  \^  Cantate 
pour  la  fête  de  Noël,  exécutée  dans  un  concert  à 
Schleswig  en  1833,  puis  par  TAcadémie  de  mu- 
sique de  Stockholm.  —  Trois  recueils  de  chants 
à  quatre  vou  d'hommes  pour  l'usage  des  chœurs 
du  Schlesvrig-Holstein,  publiés  en  partition  à 
Schleswig,  chex  Brnhn. 

BELLOC  (TnéRàsB  GIORGI),  cantatrice 
distinguée,  née  à  Milan,  de  parents  fiançais,  dé- 
buta au  printemps  de  l'année  1804  au  théâtre  de 
la  Scala  de  cette  ville.  Sa  voix  était  un  me%%o 
soprano  de  peu  d'étendue,  mais  d'une  qualité  de 
son  très-pore  ;  son  accent  était  en  géoéiai  expres- 
sif et  touchant.  L'un  de  ses  rôles  de  débuts  fut 
la  Nina,  de  Paisiello  ;  elle  y  fut  applaudie  avec 
enthousiasme,  et  son  succès  lui  procura  un  en- 
gagement pour  la  saison  suivante  au  même  théâ- 
tre. Engagée  ensuite  à  Paris,  elle  y  brilla  dans  le 
même  opéra  de  Paisiello  où  elle  avait  commencé 
à  se  faire  connaître;  puis  dans  la  Co$a  rara, 
dans  la  Griselda,  et  dans  quelques  ouvrages  qui 
avaient  alors  delà  vogue.  De  Paris,  elle  alla  à  Ve- 
nise, à  Gènes,  et  enfin,  à  Milan,  où  elle  chanta , 
au  carnaval  de  1807,  avec  la  Sesst,  David  père 
etBinaghi,  dans  VAdelasia  ed  Aleramo,de  Mayr. 
Elle  fut  aussi  engagée  pour  les  autres  saisons  de 
cette  année  au  théâtre  de  la  Scala.  Rossini 
écrivit  pour  elle,  pour  Raffanelli  et  pour  Phi- 
lippe Galli,  à  Venise,  en  1812,  VIngannofor- 
tunatOf  et,  en  1817,  à  Milan,  la  Gaua  ladra, 
M™'  Belloc  affectionnait  autant  sa  ville  natale 
que  les  habitants  de  celle-ci  l'aimaient  En  1821 
elle  y  chanta  toute  l'année,  puis  elle  reparut  au 
printemps  de  l'année  suivante,  se  fit  entendre 
pendant  toutes  les  saisons  de  1823  et  an  prin- 
temps de  1824.  Depuis  1828  elle  a  quitté  le 
théâtre  après  y  avoir  parcouru  une  longue  car- 
rière qui  ne  fut  marquée  que  par  des  succès. 

BELLOLI  (Louis),  né  à  Gastel-Franco  dans 
le  Bolonais,  le  2  février  1770,se  distingua  comme 
virtuose  sur  le  cor,  et  fut  nommé  professeur  de 


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ssa 


BELLOU  —  BÉMETZRIEDER 


ceCinfttnimentau  conserTatoire  royal  de  Milan,  en 
1812.  En  1790»  U  ratadmifteomme  premier  cor  aa 
eooeert  royal  de  la  cour  de  Parme  ;  à  la  mort  do 
duc  Ferdinand,  il  quitta  cet  emploi  pour  prendre 
celui  qui  est  désigné  ci-destan.  G^vason\  dit 
qu'il  avait  un  son  trèe-puret  une  exéention  bril- 
lante. Il  a  coinposé  une  grande  quantité  de  mu- 
sique instrumentale  :  ses  concertos  de  cor  jouis- 
sent d*nne  belle  réputation  en  Italie.  Dans  l'été 
de  lft03  il  a  compMé  la  musique  des  deux  bal- 
lets :  il  trionfo  di  Vitellio  Massimo,  et  la 
IHsfruzione  ffi  Pompêjano,  pour  le  théâtre  de 
la  Seala  à  Milan;  en  1804,  la  Morte  di  Tipoo- 
Saib^ét  Eleatar  despoto  délia Ser via  ;  en  1806, 
So/bnisba  et  Andromacea;  en  1815,  Le  Avven- 
ture  dk  Aroldo  il  ffrode,  Belloli  a  laissé  en  ma- 
nuscrit  une  méthode  de  cor  pour  l'usage  du  con- 
serratoire  de  Milan.  Il  est  mort  dans  cette  ville 
le  17  novembre  1817. 

BCLLOLI  (AiGtSTin),  né  à  Bologne,  comme 
le  précédent,  et  peut-être  son  parent,  a,  comme 
lui,  choisi  le  cor  pour  son  instrument.  Il  a  écrit 
plnsienrs  morceaux  de  musique  de  quelques  bal- 
letsdottt  les  titres  suivent  :  l"" En  1816,  à  laScala 
de  Milan,  Emma  ed  Igildo;  an  printemps  de 
1821,  la  Prêta  di  Babilonia  et  la  Morte  di 
EUore;  an  printemps  de  1822,  l?rt^an»lco  ;  au 
mois  de  Juin  1823,  Adelaide  di  Gueiclino.  On 
a  publié  de  sa  composition  :  1**  l>odiei  studi 
progressivi  per  eorno  di  caccia  ;  Milan,  Ris- 
oordi.  *2*  Venti-^uattro  studi  per  eorno  di 
eaecia;  dodiei  ne  toni  maggiori  e  Dodid  ne 
toni  minori,  colle  respective  loro  cadenze,  da 
esetfufr.ni  con  un  solo  ritorto;\ïnd. 

BELLOMI  (JosiPH),  clerc  régulier,  né  à  Lodi, 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  s*e$(t 
fait  connaître  comme  compositeur  de  musique  d'é- 
glise. Parmi  sesonvrageson  remarque  :  i^  Missa* 
rum  quingue  voeibus  liber  primus,  op.  I.  ad}, 
una  missapro  defunclis;  Mediolani,  apud  hère- 
des  Simonis  Tini  et  Lomacii,  t60S.  —  2o  Vesper- 
tlni  omnium  solemnitatum  psalmi  cum  Magni- 
ficat quinçuetocum,  op.  4;  ibid.  ;  1605,  in-4°.  — 
3*  Missa  et  motetti  a  sei  voei,  opéra  quinta^ 
in  Venezia,  1606,  in-4*.  On  voit  par  le  titre  de 
cet  ouvrage  que  Belloni  était  de  l'Académie  des 
NovHli. 

BELLO\I  (Pierre),  né  h  Mîlen,  fut  profes- 
senr  de  chant  an  conservatoire  de  Saint-Onnpbre 
à  Naples,  puis  vint  à  Paris  vers  1800.  Il  écrivit 
dans  cette  ville  la  musique  des  ballets  la  Reine 
de  Carthage,  Joué  an  tliéâtre  de  la  Porte  Saint- 
Martin,  en  1801,  et  les  Pisistratides,  en  1804. 
On  ignore  si  c'est  à  Tautenr  de  ces  ouvrages  qn*on 
doit  nne  Méthode  de  chant  qui  a  été  publiée  à 
Paris,  chei  Pacini,  en  1822. 


BELOSELSRY(Le  FROiCE  àlexaiomib),  né 
à  Pélersboiirg,  en  1757,  est  mort  dans  la  même 
ville,  le  26  décembre  i809.  Il  fut,  dans  sa  jeunesse, 
ambassadeur  de  la  cour  de  Russie  à  Tnrin,  en- 
suite à  Dresde.  Protecteur  éclairé  des  arts  et  des 
lettres,  il  fut  tonte  sa  vie  Pami  des  Français, 
dont  il  cnltivait  la  littérature  aTce  sneeès.  Il  a  été 
en  correspondance  avec  J.*J.  Ronssean ,  Mar- 
montel  et  quelques  autres  Kttéralairs  célèbres. 
Voltaire  lui  a  adressé  des  vers  flatteurs  sur  se» 
poésies.  Amatenr  passionné  de  mnsiqoe,  il  a  pu- 
blié sur  cet  art  un  petit  ouvrage  intitulé  :  De  la 
musique  en  Italie;  La  Haye,  1778,  in  8*.  On 
en  a  attribué  la  rédaction  à  Marmontel,  peut-être 
à  cause  des  injures  qu'on  y  trouve  contre  Gluck. 
Il  y  est  dit  que  ce  grand  homme  est  icn  barbare 
qu^il  eûtjallu  renvoyer  dans  les  forêts  de  la 
Germanie;  que  ceux  qui  Papplaudissent  sont 
des  barbares;  qu'il  a  reculé  fart  d*un  siècle; 
quHt  n'a  ni  chant  ni  mélodie;  qu'il  met  toute 
son  expression  dans  le  bruit,  et  ses  moyens 
dans  les  cris,  etc.^  Suard  a  fait  une  fort  bonne 
critique  de  cette  brodiure  dans  une  Lettre  ano- 
nyme sur  Vouvrage  de  M.  le  prince  de  Belo^ 
selskg,  intitulé  :  De  la  musique  en  ftaiie 
(Voyez  Joum.  Encyclop.  cet.  1778,  p.  305-318). 
Forltel  a  rendu  compte  de  ce  petit  ouvrige  dana 
sa  Bibliothèque  critique  de  musique,  t.  III,  p.  312. 

BELTRAME  (  Louis),  compositeur  de  mu- 
sique d'église,  est  né  en  Italie,  dan»  l'année  1758, 
et  mourut  à  Vérone,  le  28  novembre  1834.  Il  a 
lairtséen  manuscrit  :  cinq  messes  solennelles  avec 
orchestre  ;  une  messe  dereçtiiem  à  quatre  voix 
et  orchestre;  des  motets,  des  vêpres  ;  des  psau- 
mes et  des  antiennes.  Toute  cette  mudque  est 
dans  les  archives  de  la  cathédrale  de  Vérone. 

BELTZ  (URBAiN-NàTHAmiL),  docteur  an  mé- 
decine à  NeustadI  Eberswalde,  dans  la  moyenne 
Marche,  envoya  à  TAcadémie  des  sdeoces  do 
Berlin ,  en  1 7  63,  une  Dissertation  sur  te  son  et  sur 
toute,  qu'il  a  fait  imprimer  en  allemand ,  sons 
ce  titre  :  Abhandlung  vom  Schalte^  wie  er  ent' 
stehet,  fortgehet,  ins  Ohr  wirket^  und  wie  der 
Empfang  der  Schalles  kraft  der  innerlichen 
Struktur  des  Ohrs ,  etc,\  Beriin,  I7fi4 ,  in-4'*,  de 
139  pages.  Ce  mémoire  obtint  le  prix  proposé  par 
1* Académie  de  Beriin.  Il  a  été  inséré  dans  lo  re- 
cueil de  cette  académie.  On  en  trouve  des  exem- 
plaires qui  portent  le  titre  français  :  Dissertation 
sur  le  son  et  sur  l'otife;  Berlin ,  Hândel  et  Spe- 
ner,  1764,  in-4*  ;  mais  l'ouvrage  est  écrit  en  alle- 
mand :  c'est  Identiquement  le  même  volume  que 
le  précédent.  Beltz  est  mort  au  mob  do  décem- 
bre 1776.  

BÉMETZRIEDER  (....)>  né  dans  un  vil- 
î  lage  de  l'Alsace,  en  1743,  embrassa  d'abord  Té* 


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BÉMETZRIËDER 


331 


fat  eoclëMÎattique  et  prit  l'habit  de  l'ordre  de 
Saint-Benoit.  Mais  bieotAt  le  désir  d*ètre  indé- 
pendant, un  goAt  passionné  pour  les  sciences, 
et  particulièrement  pour  la  muMqne,  le  firent 
reatrer  dans  le  moiide.  Il  se  rendit  à  Paris^  ne 
sachant  trop  ce  qu*il  allait  y  (aire,  mais  confiant 
dans  l'avenir  comme  on  l'est  dans  la  Jeunesse. 
11  parait,  par  l6témoîgpag<^  de  Diderot,  que  11ns- 
traetioo  de  BéroeUrieder  était  étendue,  car  ce 
philosophe  oriipnal  dit  en  parlant  de  loi  (I)  : 
«  Ce  jeune  homme  me  fut  adressé,  comme  beau* 
coop  d'autres;  je  loi  demandai  ce  qu'il  savait 
faire.  —  Je  sais,  me  répondit-il,  les  mathéma- 
tiquaa.  —  Avec  les  mathématiqnefi  vous  vous  fa- 
tiguerai beaucoup,  et  vous  gagnerez  peu  de 
chose.  ^  Je  sais  Thistoire  et  la  géographie.  — 
Si  les  panants  se  proposaient  de  donner  une  édu- 
cation solide  à  leurs  enfants,  vous  pourriez  tirer 
parti  de  ces  connaissances  utiles;  mais  il  n'y  a 
pas  de  l'eau  à  boire.  --J'ai  fait  mon  droit  et  j'ai 
étndîé  les  lois.  ^  Avec  le  mérite  de  GroUus,  on 
pourrait  ici  mourir  de  faim  au  coin  d^une  lK>me. 

—  Je  sais  encore  une  chose  que  personne  n'i- 
gnore dans  mon  pays,  la  musique;  je  touche 
passablement  du  clavecin,  et  je  crois  entendre 
l'harmonie  mieux  que  la  plupart  de  ceux  qui 
l'enseignent. —  Eh  !  que  ne  le  disiez-vousdonc? 
Ches  un  peuple  frivole  comme  celui-ci,  les  bon- 
nes études  ne  mènent  à  rien  ;  avec  les  arts  d'a- 
grément, on  arrive  à  tout.  Monsieur,  vous  vien- 
dres  tous  les  soirs  à  six  heures  et  demie;  vous 
montrerez  à  nui  fille  un  peu  de  géographie  et 
d'histoire  :  le  reste  du  temps  sera  employé  au 
clavecin  et  à  l'harmonie.  Vous  trouverez  votre 
couvert  mis  tous  les  jours  et  à  tous  les  repas,  et 
centime  il  ne  suffit  pas  d'élre  nourri,  qu'il  faut 
encore  être  logé  et  vêtu,  je  vous  donnerai  cinq 
cents  livres  par  an  ;  c'est  tout  ce  que  je  puis  faire. 

—  IToilà  mon  premier  entretien  avec  M.  fiémetz- 
rieder.  »  La  liaison  de  celui-ci  avec  Diderot 
lui  procura  un  moment  de  vogue;  ce  philo- 
sophe assure  qu'il  comptait  parmi  ses  élèves 
des  hommes  et  des  femmes  du  premier  rang,  des 
musiciens  par  état,  des  hommes  de  lettres,  des 
philosophes,  des  jeunes  personnes,  etc.,  etc.  Il  y 
a  quelque  apparence  que  cette  prospérité  ne  fut 
pas  de  longue  durée  ;  car  Bémetzrieder  s'éloigna 
de  Paris  en  1782,  pour  s'en  aller  à  Londres,  où 
la  fortune  ne  le  traita  pas  mieux.  Ily  vivait  en- 
rore  en  1816  ;  on  ne  sait  ce  qu'il  est  devenu  de- 
puis Ion  ni  quand  il  a  cessé  de  vivre 

Je  ne  sais  m  Bémetzrieder  était  savant  en  droit, 
en  histoire  et  en  mathématiques;  mais  assuré- 
ment il  était  très- ignorant  en  musique,  car  il 

(1)  Goimpond.  Ilttér. ,  pbilot.  et  crit  de  Grimm  et  de 
Mdcrot.  t.  vxi,  p.  194  et  suif.,  édition  de  Paris.  18i9. 


n^exisCe  rien  de  plus  plat  ni  de  plus  mal  écrit  que 
les  exemples  de  musique  des  ouvrages  qu'il  a 
publiés  sur  la  théorie  de  l'harmonie.  Les  éloges 
donnés  par  Diderot  à  son  système  d'harmonie 
prouvent,  comme  l'analyse  qu'il  en  a  faite,  le 
danger  de  parier  de  ce  qu'on  n'entend  pas ,  lors 
même  qu'on  est  doué  d'un  esprit  supérieur. 
Bémetzrieder  avait  écrit  ses  principes  en  dialo- 
gues pour  les  leçons  qu'il  donnait  à  la  fille  do 
philosophe  ;  Diderot  entreprit  d'en  faire  un  livre, 
et  se  chargea  de  la  rédaction  de  celui  qui  parut 
80U8  le  titre  de:  Leçons  de  clavecin  et  princtpet 
d*harmonie.  Il  ne  fit,  dit-il,  autre  cliose  que  de 
corriger  le  mauvais  français  tudesque  ôeVaa" 
teur  de  ces  dialogues  ;  mais,  quoi  qu'il  dise,  il  y 
mit  certainement  lecachetoriginalquifSenl,  a  pro- 
curé quelque  succès  aux  Leçons  de  clavecin^  et 
qu'on  retrouve  dans  toutes  ses  productions.  Ce 
qui  le  prouve,  c'est  que  tous  les  autres  h'vrea 
publiés  ensuite  par  Bémetzrieder  ne  renferment 
que  dn  galimatias  inintelligil>le.  Au  reste,  il  est 
bon  de  dire  que  ces  livres  n'eurent  une  sorte 
de  succès  que  parmi  les  gens  du  monde,  parce 
qu'il  était  alors  de  mode  d'avoir  l'air  de  s'occu- 
per de  théorie  de  musique,  sans  y  rien  entendre  : 
quant  aux  musiciens,  ils  n'eurent  jsmais  la 
moindre  estime  pour  le  fatras  de  l'ex-bénédie* 
tin. 

Bémetzrieder  a  présenté  sous  toutes  les  forme» 
ses  obscures  idées  sur  la  théorie  de  l'Iiarmonie 
et  sur  la  tonalité.  La  liste  de  ses  écrits  est  éten- 
due; la  voici  à  peu  près  complète  :  i^  Leçons 
de  clavecin  et  principes  d^ harmonie;  Paris, 
Bloet,l77l,  in-40.  Ce  livre,  dont  les  exemples 
de  musique  sont  imprimés  avec  les  caractères  de 
Fonmier,  a  été  traduit  en  espagnol  par  Baila 
(  Voy.  ce  nom  ) .  ^  2»  Lettre  en  réponse  à  quel' 
ques  objections  sur  les  Leçons  de  clavecin; 
Parib,  1771,  In-V.  Je  crois  que  cet  écrit,  cité  par 
Forkel  et  par  Lichtentlial  n'est  autre  que  celui- d» 
dont  on  a  mal  copié  le  litre  :  Lettres  de  M.  Bé" 
meltrieder  à  MM***,  musiciens  de  profession, 
ou  Réponse  à  quelques  objections  qu'on  afai^ 
tes  à  sa  méthode  pratique,  sa  théorie  et  son 
ouvrage  sur  Vharmonie;  Paris,  1771,  in-8®.  — 
3*  Lettre  à  M.  le  baron  de  S***,  concernant 
•  les  dièses  et  Us  bémols;  Paris,  1773,  tn-8<>.  — 
40  Traité  de  musique  concernant  les  tons,  les 
harmonies,  les  accords  et  le  discours  musical; 
Paris,  177e,  in-8*.  Une  deuxième  édition  de  ce 
livre  a  été  publiée  en  1780,  sous  ce  titre  :  Dis- 
cours théorique  sur  l'origine  des  sons  de  Voor 
tave,  sur  la  naissance  des  deux  modes,  sur 
les  dièses^  sur  les  bémols,  et  sur  la  formation 
des  harmonies,  in-8o.  Uue  traduction. anglaise 
de  cet  ouvrage  de  Bémetzrieder,  par  Gtflard 


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333 


BÊMETZRIEDER  —  BENDA 


Bernard,  a  paru  à  Londres,  en  1779,  in-4*.  — 
5**  Réflexions  sur  les  leçons  de  musique;  Paris 
1778,  in-go.  —  6*  Nouvel  essai  sur  V harmo- 
nie, suite  du  traité  de  musique;  Paria,  1779, 
in-8<>.  Cet  ouvrage  reparut  avec  an  nouveau 
frontispice  en  1781,  comme  une  nooTelle  édition. 
^T  Le  Tolérantisme  musical  ;  Paris,  1779, 
in-S».  Cette  brochure  de  32  pages  a  pour  but  de 
faire  cesser  les  disputes  des  Gluckistes  et  des 
Picctnistes,  et  de  pronver  qu'il  y  a  de  bonne 
musique  de  plus  d*un  genre.  —  8<*  Exemples 
des  principaux  éléments  de  la  composition 
musicale,  addition  au  nouvel  Essai  sur  Vhar^ 
manie;  Paris,  1780,  in-8o.  —  V  (bis)  Méthode 
et  réflexions  sur  les  leçons  de  musique,  Nou- 
velle édition;  Paris,  Onfroy,  1781,  1  vol.  in-S**. 

—  9*  New  tessons  for  harpsiehord,  french  and 
english;  Londres,  1778,  in-8®.  Cest  une  traduc- 
tion anglaise  accompagnée  du  texte  français  des 
Leçons  de  clavecin  rédigé  par  Diderot;  Bé- 
metzrieder  la  publia  dans  Tannée  même  de  son 
arrivée  en  Angleterre.  Il  la  reproduisit,  en  anglais 
seulement,  sous  le  litre  de  JIftuic  mode  easy  for 
every  capadty  (La  musique  rendue  facile  k 
tontes  les  intelligences);  Londres,  1782,  in-é*". 
•—  10<*  Précis  des  talents  du  musicien  ;  Lon- 
dres, 1783,  in^«.  Dans  la  même  année  une  tra- 
duction anglaise  de  cet  ouvrage  parut  à  Londres 
sous  le  titre  de  New  way  oj  teaching  musie,  — 

—  11°  New  guide  to  singing  (Nouveau  maî- 
tre à  chanter);  Londres,  1787.  '—  11»  (bis)  Ge- 
neral instruction  in  Music,  eontaining  pré- 
cepte and  exemples  in  every  branch  of  the 
science;  wUh  a  geometrictU  explanation  of 
the  musiccU  scale  ;  Londres,  1790,  1  vol.  in-4<' 
obi.  —  12"*  Art  of  tuningi  Ari  d'accorder  les  ins- 
truments à  clavier);  Londres,  17...  —  13*  A 
complète  treatise  of  music  ;  Londres,  1800, 
iB-4*.  Dans  cette  multitude  d'écrits  destinés  à 
mettre  en  vogue  des  idées  fausses  sur  la  tonalité 
et  sur  Pharhionie,  Bémetzrieder  montre  une  igno- 
rance complète  de  ce  qu'on  avait  écrit  avant  lui 
sur  ces  matières  ;  cependant,  à  l'entendre,  on 
croirait  qu'il  avait  étudié  tous  les  systèmes,  qu'il 
en  avait  constaté  les  défauts',  et  qu'il  n'y  avait 
que  lui  qui  eAt  connu  la  vérité,  car  il  dit  modes- 
tement, dans  ses  Eéjflexions  sur  les  leçons  de  < 
musique,  page  20  :  «  Si  on  vent  comparer  mon 
traité  avec  les  livres  français,  allemands,  ita- 
liens, latins  et  grecs  qui  l'ont  précédé  sur  la  mu- 
sique, on  verra  que  J'ai  fertilisé  un  terrain  inculte 
et  négligé.  » 

Bémetzrieder,  qui  parait  avoir  été  tourmenté 
par  la  manie  d'écrire,  a  publié  plusieurs  bro» 
^Aures  sur  des  sujets  de  philosophie  et  de  mo- 
rale, parmi  lesquels  on  remarque  :  r  Plan  étun 


chtb  pour  les  philosophes  de  Londres^  et^ 
avec  très-peu  de  modijieations,  pour  toutes 
les  grandes  villes  du  monde  :  essai  philoso- 
phique sur  une  nouvelle  manière  de  tuer  le 
temps;  Londres,  1784,in-4«.  --  r  New  philo- 
sophieal  thoughts  ou  man^  IHoinity ,  our  mo- 
ral ideas,  reUgious  war,  rewduiions,  and  the 
golden  âge  (  Nouvelles  pensées  sur  l'homme,  la 
divinité,  nos  idées  morales,  les  guerres  de  reli- 
gion et  l'âge  d*or);  Londres,  1795,  în-4*.  — 
3*  A  new  code  for  gentlemen;  Londres,  1803, 
iii-8*>. 

BENCINI  (Pieru-Padl),  oompoaitenr  dis- 
tingué pour  l'église,  dans  le  style  accompagné, 
fut  nommé  maître  de  la  chapelle  Sîitine,  à 
Ronoe,  le  1**  mars  1743,  et  occupa  cette  place 
Jusqu'à  sa  mort,  qui  eut  lien  le  6  inillet  17bâ. 
Ses  compositions  se  trouvent  en  manuscrit  dans 
quelques  églises  de  Rome ,  et  particulièrement 
dans  les  archives  de  la  chapelle  Slxtine.  M.  Tabbé 
Santini,  de  Rome,  possède  de  cet  auteur: 
1*  Deux  Te  Deum  à  quatre  voii.  —  2*  L'hymne 
de  la  Nativité.  —  3«  Des  psanmes  et  des  motets 
avec  ou  sans  instmments.  —  4*  Les  psaumes 
Beau  omîtes  et  Lauda  Hierusalem,  h  cinq.  — 
5*  Huit  psaumes  à  huit,  et  an  Dtotf  à  seize, 
avec  instruments. 

Il  y  a  eu  on  autre  compositear  du  nom  de 
Bencini  (  Antoine  ),  dont  on  connaît,  en  manus- 
crit, des  messes  et  des  psaumes  à  quatre  voix. 
La  bibliothèque  royale  de  Beriin  possède  de  ce- 
lui-ci nne  messe  à  cinq  Toix  avec  instnmie&ls, 
et  une  autre  à  quatre  voix,  également  avec  or- 
chestre. 

BENDA  (Frahçois),  maître  desoonœcts  du 
roi  de  Prusse  et  fondateur  d'une  école  de  violon, 
en  Allemagne,  naquit  à  Althenatka,  en  Bohème, 
le  25  novembre  1709.  A  l'âge  de  sept  ans  il 
commença  l'étude  de  la  musique;  en  1718  il  en- 
tra comme  sopraniste  à  l'église  de  Saint*Nico- 
Ias,de  Prague.  Le  roi  de  Saxe  ayant  donné  l'or- 
dre de  chercher  dans  la  Bohême  un  aopvaniste 
pour  le  service  de  sa  chapelle,  le  choix  tomba 
sur  Banda,  qui  se  rendit  à  Dresde  et  qui  Ait  bien 
accueilli  par  le  ma^  de  la  chapelle.  Après  avoir 
passé  dix-huit  mois  dans  cette  situation,  il  loi 
prit  fantaisie  de  retourner  à  Prague;  nsais  sa 
belle  voix  et  son  aptitnde  comme  musicien  le 
rendaient  si  utile  au  service  de  la  chapelle,  qu'il 
ne  put  obtenir  de  congé,  et  qu'il  ne  pnt  recou- 
vrer sa  liberté  que  par  la  ftiite.  Il  se  cadia  dans 
un  batean  qui  le  condm'sltà  Pima  ;  mais  il  ne 
put  aller  plus  loin,  car  on  l'avait  suivi  dans  cette 
ville;  il  y  fut  arrêté,  et  on  le  ramena  à  Dresde. 
Le  voyage  qnll  venait  de  faire,  le  froid  qui\  avait 
enduré,  et  peut-être  aussi  la  crainte  dont  il  fnt 


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BENDA 


33S 


ftaisi,  lui  firent  perdre  tout  à  coup  sa  belle  yoîk 
de  sopraDOy  et  dès  lors  on  ne  mit  plus  d'obstacle 
à  son  départ.  De  retour  à  Prague,  il  recouvra  sa 
▼olx,  qui  se  changea  en  contralto,  et  cet  avan- 
tage le  fit  admettre  au  séminaire  des  Jésuites  en 
1733.  Ses  premières  compositions  datent  de  cette 
époqoe  ;  son  premier  essai  fut  un  Sizlve  re$ina. 
Peu  de  temps  après  Tavoir  écrit,  il  retourna 
cliez  ses  parents  ;  mais  il  n*y  resta  pas  longtemps  : 
la  néoeasité  de  pourvoir  à  son  existence  le  fit 
s^eogager  dans  une  troupe  de  musiciens  ambu- 
lants. Parmi  ceux-ci  se  trouvait  un  juif  aveugle, 
nommé  Lœbel ,  violoniste  fort  habile  qui  devînt 
le  maître  et  le  modèle  de  Benda.  Fatigué  bientôt 
de  sa  vie  vagabonde,  celui-ci  retourna  à  Prague 
et  y  prit  quelques  leçons  du  violoniste  Koniesek. 
Lui-même  se  mit  à  travailler  avec  ardeur  à  per- 
fectlomMf  son  talent.  Tour  à  tour  il  passa  en- 
suite au  service  du  comte  dUhlefeld ,  du  feld- 
maréchal  Meniecucnli,  et  du  baron  Andier.  Ce* 
lul-ci  l'emmena  à  fîermanstadt  en  Transylvanie, 
on  il  resta  pendant  an  an.  Le  désir  de  Toir  la 
capitale  de  rAutriche  loi  fit  quitter  cette  posi- 
tion ;  en  arrivant  à  Vienne,  il  entra  chez  le  mar- 
quis de  Lunéville,.ambassadeur  de  France.  Là, 
il  eut  le  l)onneur  d'entendre  le  célèbre  violoncel- 
liste Pranciscello,  et  d*en  recevoir  des  conseils  qui 
eurent  la  plus  heureuse  influence  sur  son  talent. 
Une  association  s*étant  fcpmfw^e  entre  Benda  et 
trois  antres  artistes  nommés  Czarth,  Hœkh  et 
Weldner,  ils  se  mirent  en  voyage  et  se  rendi- 
rent en  Pologne.  Arrivés  à  Varsovie ,  ils  se 
mirent  au  service  du  staroste  Szaniowsky,  qui 
choisit  Benda  pour  son  maître  de  chapelle. 
Après  avoir  passé  deux  ans  et  demi  k  la  cour 
de  ce  seigneur,  il  la  quitta  pour  entrer  dans 
la  chapelle  du  roi  de  Pologne ,  Auguste.  La 
mort  de  ce  prince  le  laissa  bientAt  sans  place, 
et  l'obligea  d^aller  à  Dresde  pour  y  trouver  de 
l'emploi.  Là,  il  rencontra  le  célèbre  flûtiste  et 
compositeur  Quanz,  qui  rengagea,  en  1732,  pour 
le  service  du  prince  royal  de  Prusse,  Frédéric  II. 
A  son  arrivée  à  Ruppin,  il  y  trouva  le  maître  de 
concerts  Jean-Théophile  Graun ,  frère  du  célè- 
bre compositeur  de  ce  nom.  Graun  était  alors  le 
meilleur  violoniste  de  TAllemagne  ;  Benda  avoua 
qu'il  n'avait  jamais  entendu  d'artiste  qui  lui  eût 
foit  autant  de  plaisir,  surtout  dans  l'adagio,  et 
quil  avait  tiré  un  grand  enseignement  de  ce 
qall  lui  avait  entendu  jouer.  Sa  nouvelle  position 
lui  procura  aussi  l'avantage  de  prendre  des  le- 
çons de  Quanz  pour  rharmoaie  et  le  contre- 
point. 

Le  traitement  que  Benda  reccTait  du  prinee 
royal  de  Prusse  Ait  beaucoup  augmenté  quand  I 
Frédéric  monta  sur  le  tr6ne.  Ses  deux  frères  ! 


Jean  et  Joseph  Benda  lurent  aussi  admis  dans 
la  cliapelte.  Dans  cette  situation  heureuse  et 
tranquille,  l'artiste  ne  songea  plus  qo*à  perfec- 
tionner son  talent  et  à  consacrer  sa  vie  entière  à 
son  art  Tant  de  soins,  de  travaux  et  de  persé- 
vérance furent  couronnés  par  les  plus  brillants 
8accès>  et  Benda  parvint  à  un  degré  de  perfec- 
tion inconnu  jusque-là  aux  violonistes  de  TAIIe- 
magne.  Depuis  quarante  ans,  il  était  membre  de 
la  musique  du  roi  de  Prusse,  lorsqu'on  1772, 
il  succéda  à  Graun  l'atné  comme  maître  des 
concerts;  mais  quelques  années  après,  sa  santé 
se  dérangea,  il  fut  obligé  de  cesser  son  service, 
et  il  mourut  d'épuisement  à  Potsdam,  le  7  mars 
1786,  à  l'âge  de  soixante-seize  ans.  Burney  dit, 
dans  son  Voyage  musical^  que  la  manière  de  ce 
virtuose  n'était  celle  d'aucun  autre  violoniste.  Il 
n'avait  copié  ni  Tartini,  ni  Somis,  ni  Varacinl, 
mais  il  avait  pris  de  chacun  ce  qui  avait  le  plus 
d'analogie  avec  sa  manière  de  sentir,  et  de  tout 
cela  il  s'était  fait  un  style  particulier.  Il  excellait 
surtout  à  rendre  les  traits  à  l'aigu  avec  un  son 
pur  et  moelleux,  quoiqu'il  les  jouit  dans  un  mou- 
vement très-rapide.  Ses  élèves  furent  nombreux^ 
ils  répandirent  en  Allemagne  ses  traditions  qui 
ont  été  connues  jusqu'au  commencement  du  dix- 
neuvième  siècle  sous  le  nom  iVécole  de  Benda. 
Les  plus  distingués  d'entre  eux  ont  été  son  frère 
Joseph,  ses  deux  fils,  Koerbitz,  IkKiinus,  Fischer» 
Veichtner,  Bamnitz,  Rust  et  Matthes.  Benda 
avait  aussi  formé,  pour  le  client,  ses  deux  filles, 
femmes  des  maîtres  de  chapelle  Reichardt  et 
WolfT,  et  le  sopraniste  Paolino.  Il  a  composé 
près  de  cent  solos  pour  le  violon,  un  grand  nom- 
bre de  concertos  et  plusieurs  symphonies;  tous 
ces  ouvrages  sont  restés  en  manuscrit;  on  n'en 
a  publié  que  Onze  tolospour  le  vio/on,  un  Solo 
pour  la  flûte,  des  études  on  caprices  pour  le 
violon,  œuvre  posthume,  livre  I  et  II,  et  des 
Exercices  progressifs,  liv.  111.  Le  portrait  de 
Benda  a  été  gravé  par  Polte,  en  1796,  et  ensuite 
par  Laurent. 

BENDA  (  Jban),  frère  cadet  de  François, 
musicien  de  la  chambre  du  roi  de  Prusse,  né  à 
Altbenatka,  vers  1714,  fit  ses  études  musicales 
à  Dresde,  et  vécut  dans  cette  ville  jusqu'en  1733. 
Conduit  à  Berlin  par  son  frère,  François  Benda, 
il  y  obtint  une  place  à  la  chapelle  royale;  mais 
il  y  mourut  au  commencement  de  17 52,  à  Tàge 
de  trente-huit  ans.  Il  a  laissé  en  manuscrit  trois 
concertos  de  violon,  de  sa  composition. 

BENDA  (Joseph  ),  néà  Altlienatka,  en  1724,. 
selon  l'Almanach  mosical  de  Reichardt,  et  eu 
1725,  selon  d'autres,  succéda  à  son  frère,  Fran- 
çois Benda,  dans  l'emploi  de  maître  des  concerts 
do  roi  de  Prusse.  11  avait  été  d'abord  admi»,. 


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334 


BENDA 


eomuM  TîoloDinte,  parmi  les  mnsidens  de  la 
«hambre  de  ce  monarqae,  en'  1742.  An  eom- 
menoement  dn  règne  de  Frédérlc-GoiilaDiiie  If» 
ea  pension  fnt  régl^  à  huit  cents  écus  de  Pnisse; 
maiB  le  soccesseor  de  ce  prince  i*a  iSMnîte  à 
deox  cents.  Jos^h  Benda  est  mort  à  Berlin  en 
1804,  dans  la  qnatre-Tingtièine  année  de  son 
âge.  Quoiqu'il  ait  beaucoup  éerit,  aucune  de  ses 
compositions  n*a  été  gravée. 

BENDA  (GBOBon),  compositeur,  n'était 
pas  frère  des  trois  artistes  précédents,  comme 
le  dit  Gerber  dans  son  ancien  lexique,  mais 
leur  cousin.  Il  naquit  à  Jongbunslao,eB  171).  Son 
père,  simple  tisserand  dans  ce  Tillage,  fut  son 
preinier  maître  de  musique  et  lui  enseigna  à 
jouer  du  hautbois.  Il  se  livra  aussi  à  Tétudedu 
▼iolonetdu  clavecin,  et  devint  d*une  habileté  re- 
marquable sur  ces  instruments.  En  1 740,  lorsque 
François  Benda  appela  près  de  lui  sa  famille  k 
Berlin,  Geofges  perfectionna  ses  talenta  sur  les 
beaux  modèles  que  lui  offraient  les  artistes  de  la 
capitale  de  la  Prusse.  Admis  dans  la  chapelle 
du  roi,  comme  second  violon,  il  eut  de  fréquen- 
tes occasions  d'entendre  les  composiUoos  de 
Graun  et  de  Basse,  et  de  fbrmer  son  goût  sur  leur 
modèle.  Ce  fut  à  peu  près  la  seule  éducation 
nrosieàle  qui!  reçut  comme  compositeur,  car  il 
ne  voulut  jamais  se  donner  la  peine  d*étodier  le 
contrepoint,  ni  même  Tliarmonie.  La  place  de 
maître  de  cliapelle  du  duc  de  Saxe-Gotha  étant 
devenue  vacante,  en  1748,  par  la  mort  de  Stool- 
xel,  Benda  l'obtint  et  quitta  le  service  du  roi  de 
Prusse.  Le  duc,  Frédéric  III,  était  un  amateur 
passionné  de  musique  d'église;  il  demanda  beau- 
coup de  Messes,  de  Passiona  et  d'Hymnes  à  son 
nouveau  maître  de  chapelle;  le  talent  déployé 
par  Benda  dans  ces  ouvrages  révéla  à  l'Allema- 
gne l'existence  d*on  artiste  de  mérite.  Le  prince 
Alt  si  Bstisfait  de  ces  productions,  quil  con- 
sentit, en  1764,  an  voyage  que  Benda  voulait 
faire  en  Italie,  et  qu'il  en  paya  les  frais*  Déjà  le 
compositeur  était  connu  par  ses  belles  sonates 
et  ses  concertos.  Il  joua  Tun  de  ceux-ci  à  la 
cour  de  Munich,  lorsqnll  partit  pour  l'Italie, 
et  l'électeur  lui  donna  une  belle  montre  d'or  en 
témoignage  de  sa  satisfaction.  Arrivé  à  Venise, 
Benda  courut  au  théâtre,  pressé  par  le  besoin 
d'entendre  de  la  musique  italienne.  On  jouait  un 
opéra  bouffe  de  Gnluppl.  Acconlnmé  comme 
il  l'était  à  la  musique  forte  d'harmonie  et  riche 
de  modulations,  lecorapoeitenr  allemand  ne  oobb- 
prit  pas  le  mérite  des  mélodies  simples,  naturel- 
les et  spirituelles  de  Gainppi,  et  son  dégoût  pour 
cette  musique  devint  si  fort,  qu'il  ne  voulut  pas 
rester  dans  la  saUe  jusqu'à  la  fin  de  la  représen- 
Ution,  et  qu'il  s'enfuit  malgré  les  observations 


du  directeur  de  musique  Bnst,  qui  PavKt  i 
pagné  dans  son  voyage.  Rust,  mieux  disposé 
que  Benda  à  goûter  le  charme  de  In  moaique 
italienne,  non-seolementéeoute  la  pièce jaqn'au 
boot ,  mais  y  retourna  tous  les  soirs.  Éloané  de 
sa  persévérance,  Benda  voulut cMon  teoterme 
épreuve,  et  prit  enfin  le  parti  d'aller  eBteMho  en- 
core oelte  musique  qui  lui  avait  tant  déplu  d'a- 
bord. Cette  fois  il  y  découvrit  un  charme  q»  le 
captiva  jusqu'à  le  Adre  assister  à  toutes  les  npré- 
sentations.  Devenu  enfin  passionné  poor  tes  for- 
mes italtennes,  il  s'en  servit  pour  modifier  sa 
msnière,  qui,  depuis  lors,  prit  le  caractère  ilalo-' 
germanique  que  Benda  a  conservé  dans  toutes 
ses  productions  Arrivé  à  Rome,  Benda  y  écrivit 
un  moroeaa  d'église  pour  l'anniversaire  de  la 
naissanee  du  duc  de  Saxe<<k>lha;  ce  aMNcenu, 
considéré  comme  un  de  ses  meiltenn  ouvrages, 
n'a  point  éte  publié. 

De  retour  à  Gotha,  en  1766,  Benda  y  écrivit 
ses  opéras  de  Ciro  rietmoiciuto  et  de  /{  taon 
BÊarito.  Ces  ouvrages  furent  suivis  de  ia  Faire 
de  village f  petit  opéra  comique;  de  Walder, 
opéra  sérieux  ;  d'itrlane  à  Pfaxoe^  doodrame; 
de  Médée;  du  BtIcAeron;  de  PygmaUom^  mo- 
nodrame de  Rousseau;  de  Roméo  ei  JuUéiU; 
éekkLoi  tartare  ;  de  Lucas  et  Barbe^  opéra  co- 
mique, et  de  VBnfant  trouvé.  Après  te  brillant 
succès  de  tontes  ces  compositions,  Benda  jouis- 
sait de  la  plus  belle  rép^itation  et  du  sort  le 
plus  doux  à  la  cour  de  Gotlia  ;  cependant  il  quitta 
tout  à  coup  cette  position ,  renonça  aux  dous/t 
cents  thalers  de  traitement  qu'il  recevait  chaque 
année,  et,  sans  même  demander  de  pension 
poor  ses  longs  services,  il  s'enfuit,  en  1778,  à 
Hambourg ,  où  Schroeder  lui  confia  la  direc- 
tion de  l'orchtttro  de  son  théâtre.  Bientôt  fati- 
gué de  la  dépendance  où  te  mettait  son  service. 
Il  se  rendit  à  Vienne,  s'y  fit  entendra  avec  succès 
dans  un  concert,  n'y  vécut  point  heureux,  et  prit 
enfin  le  parti  de  retourner  à  Gotiia,  oh  U  pria  le 
prince  de  lui  pardonner  sa  faute.  U  en  reçut 
deux  eeote  thalers  de  pension  annudte;  te  suc- 
cesseur de  ce  prtece,  le  duc  Auguste  de  Saxe- 
Gotha,  y  ijouU  deux  cenU  autres  thatera.  Alors 
Benda  se  retira  à  Geofgentiial,  agréable  village  à 
trois  Ueoes  de  Gotlia,  et  y  employa  les  loisin  de 
sa  solitude  à  rassembler  tous  les  morceaux  quil 
avait  écrite  pour  te  piano,  dans  te  dessein  d*ea 
donner  nne  édition  complète. 

En  1781,  des  propositions  lui  furent  faites 
poor  se  rendre  à  Paris,  où  Ton  venait  de  In- 
duire son  opéra  ^Ariane  à  Piaxos  ;  il  ne  se  dé- 
cida qu'avec  peine  à  ce  voyage,  parce  quil  avait 
atteint  sa  soixantième  année;  mais  les  instances 
devinrent  si  pressantes,  qu'il  accéda  enfin  aux 


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BENDA 


835 


offres  qo\  lai  étaieBt  faites.  Il  dirigea  Itti-même 
ia  mise  en  soèoe  desoB  ouvrage;  mais  il  se  re- 
pentit ensuite  de  sa  oondeseendaBce,  la  pièce 
n*a;ant  poiot  eu  de  tocoès.  De  retour  à  Geor- 
gentbai,  il  semblait  8*7  plaire;  mais  tout  à  ooup, 
par  on  de  œs  eapriees  doat  sa  Yie  oflHt  de  nom- 
breoK  exemples^  il  alla  demeurer  à  OrdnifT,  se 
fstigoa  bienlM  do  son  séjour  dans  cette  Tille  et 
se  retira»  eo  178S»  à  Boonebourg  où  il  exprima, 
qoatre  aua  aprèa,  rennoi  qui  le  dévorait  dans  une 
sorte  d'élégie  en  musique  connue  sous  le  nom 
des  Plaintes  d€  BendaiBenda's  Kktgen).  Fa- 
.  tigaé  do  monde  et  de  lui-même,  il  alla,  peu  de 
temps  après,  cberelier  une  solitude  è  Koestritx, 
où  il  monnit  le  6  novembie  1795,  à  Tftge  dVnvi- 
Ton  M>ixante-treizeans.Dans  ses  dernières  années 
son  art  avait  pour  lui  si  peu  de  cbanne,  que, 
lorsqu'on  le  pressidt  d'entendre  quelque  artiste 
distiogoé,  il  répondait  :  «ne  simple  fleur  me 
procure  pHu  de  Jouissances  que  toute  la  mu- 
sique, 

Benda  aimait  beaucoup  les  plaisirs  de  la  table, 
semblabie  en  cela  à  JomelH,-  Haendel  et  Gluck. 
LorMiuMl  composait,  il  écrivait  fort  vite  ;  mais 
il  psssait  la  plus  grande  partie  du  temps  dans 
une  vagtie  rêverie  qui  Pempèeha  de  produire 
autant  quil  aurait  pu  le  faire  dans  une  carrière 
aussi  longue  que  la  sienne.  On  voit  dans  ses  let- 
trei,  publiées  par  Scblicbtegroll,  qu'il  médita 
beaucoup,  vers  la  (In  de  sa  vie,  surriromortalite* 
de  rime,  à  laquelle  il  ne  croyait  pas.  Il  y  a  lieu 
de  penser  que  son  cœur  était  sec  autant  que  sa 
tête  était  fantasque.  On  rapporte  sur  lui  l'anec- 
dote suirante.  Sa  femme  Tenait  d'expirer  dans 
ses  bras;  à  peine  eut-elle  rendu  le  d«niiersoo- 
pir,  que  Benda  se  précipita  sur  son  piano  et 
chercha  à  exprimer  sa  douleur  par  des  modula- 
tions mélancoUqoes;  mais  bientM,  préoccupé  de 
ses  successions  d'accords,  il  oublia  l'objet  de  son 
improvisation,  et  lorsqu'un  domestique  vint  loi 
demander  s'il  lUIait  envoyer  des  lettres  de  faire 
part,  il  entra  dans  la  chambre  de  sa  femme  pour 
la  consulter  sur  ce  sujet,  et  ce  ne  fut  qu'en  aper- 
cerant  le  corps  inanimé  qu'il  se  souTint  du  mal- 
heur qui  Tenait  de  le  frapper. 

Benda  aTait  reçu  de  la  nature  des  idées  mé- 
lodiques reinplies  de  grftce  et  d'expression  ;  bien 
qoMI  n'eftt  point  fait  d'études,  son  harmonie  est, 
en  général,  pure  et  correcte;  tout  ce  qu'il  a  écrit 
est  d'un  caractère  gracieux,  et  ses  ouvrages  ont 
toujours  été  entendus  avec  plaisir  ;  néanmoins  le 
cachet  de  lluTention  7  manque,  et  c'est  à  oeia 
qu'il  faut  attribuer  le  profond  oubli  ob  ces  pro- 
ductions sont  déjà  tombées.  Parmi  ces  composi- 
tions, celles  qui  y  ont  été  considérées  comme  les 
meilleures  sont  :  lo  Vouverture  d'Ariane.  — 


20  Un  ebcbur  de  Médée.  ^  30  Les  Plaintes  d^A- 
miftUe  sur  la  fuite  de  Lalage^  cantate  compo- 
sée en  1744,  dans  la  Jeunesse  de  l'auteur.  -- 
40  Plusieurs  morceaux  de  musique  d'église.  — 
50  Ode  sur  la  mort  de  la  ducliesse  de  Saxe-Go- 
tha, épouse  de  Frédéric  III,  morceau  qui  fut  en- 
suite exécuté  pour  la  mort  de  Lessing.  —  60  Plu- 
sieurs scènes  et  un  chcsur  de  Boméo  et  Juliette* 
On  a  publié,  de  la  composition  de  Benda  :  lo  Sei 
soiiafe  per  il  eembalo\  Berlin,  17&7.  •— 
2P  Plaintes  (TAmynte  sur  la  fuite  de  La- 
loge;  ibid.,  1744.  #-  30  la  Faire  de  village, 
opéra  comique  réduit  pour. le  piano;  Leipsick, 

1776.  —  40   Walder,  opéra  sérieux  ;  Gotha,' 

1777.  —  50  Ariane  à  Itaxos,  duodrame;  Leip- 
sick,  1778.  Une  édition  plus  complète  de  la  par- 
tition de  cet  ouvrage;  ibkl.,  rgl .  —  fio  Médée  ; 
Leipstek,  1778.  —  70  Xe  Bûcheron,  opéra  co- 
mique; ibid.y  1778.—  8»  Pggmalion,  mono- 
drame; Leipsick,  1780.—  9»  Roméo  et  Juliette, 
partition  réduite  pour  le  piano;  iicipsick ,  1778. 
—  10<>  Deux  concertos  pour  le  clavecin,  avec 
accompagnement  de  deux  violons,  alto  et  basse  ; 
Leipsick,  1779.  —  11*  Colleclion  de  différente 
morceaux  pour  le  piano,  !■*,  2*  et  3"*  suite; 
Gotha  et  Leipsick,  1780  et  1781.  —  il»  Coliec- 
tion  d^airs  italiens,  partitloos  réduites  pour  le 
piano;  Leipsick,  1781.  —  IS»  Airs  et  duos  de 
la  Loi  tartare,  mélodrame,  pour  piano  et  vio- 
h>n;  Leipsick,  1789.—  i^Céphaleet  VAurore, 
cantete  de  Weiss,avec  accompagnement  de  deux 
flûtes,  deux  violons,  alto,  violoncelle  et  piano; 
Leipsick.  — 150  Les  Plaintes  de  Asnda, cantate, 
avec  accompagnement  de  deux  flûtes,  deux  vio- 
tons  et  basse.  Parmi  -les  oompositions  faiédites 
de  Benda  on  remarque  plusieurs  années  com- 
plètes de  musique  d'alise,  des  pièces  de  circons- 
tance, des  symphonies,  des  sonates,  des  concer- 
tos de  piano,  et  le  mélodrame  Almansor.  La 
Bibliothèque  royale  de  Berlin  possède  en  manus- 
crit environ  cinquante  cantates  d'église  et  autres 
de  Benda,  à  quatre  Toix  et  instrumente  ou  à  voix 
seuksa,  des  odes  également  à  quatre  voix  et  or> 
chestre,  et  les  partittons  autographes  de  phiaieurs 
messes,  choeurs,  trios,  etc. 

BENDA  (FaÉDémc-GoiLLAanB-HBiiai),  fils 
atnéde  François,  naquit  à  Potsdam,  le  15  juil- 
let 1745.  Digne  élève  de  son  père  pour  le  Tiolon, 
il  fut  admis  au  nombre  des  musiciens  de  te  diam- 
bre  du  roi  de  Prusse  ;  mais  il  se  distingua  sur- 
tout comme  claTedniste  et  comme  compositeur. 
En  1789,  il  écrivit  ion  opéra  allemand  ifOrpMe, 
pour  l'impératrice  de  Russie,  qui  lui  envoya  la 
grande  médaille  d'or  qu'elle  avait  fait  frapper 
pour  l'inauguration  de  la  stetue  de  Pterre  1*'.  Il 
reçut  aussi  de  Paul  1*'  une  lettre  flatteuse,  datée 


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S36 


BENDA  —  BEMDELER 


4u  M  novembre  1796,  avec  une  boite  d'or  émail- 
lée,  eomme  récompense  de  quelques- ans  de  ses 
ouvrages  qu*il  avait  envoyés  à  oe  monarque  Son 
oratorio  Die  /ûnger  (  Les  Disciples),  qui  fut  exé- 
cuté h  BerKn,  en  1792,  fut  très-applaudi.  Outre 
ton  Orphée,  qui  fut  publié  en  partition  pour  le 
piano,  on  a  encore  de  sa  composition  :  lo  Six 
trios  pour  deux  violons  et  bag<e,  op.  K  -^  2®  Deux 
concertos  pour  violon  et  orchestre,  op.  2.  — - 
3*  Trois  trios  pour  clavecin ,  violon  et  basse, 
•p.  3.  — 4*  Trois  concertos  pour  la  flûte,  op.  4. 
—  5»  Trios  pour  clavecin,  op.  5.  —  6o  Sonate  à 
quatre  mains,op.  6;  7<*  Sept  sonates  séparées  pour 
*  davecin  ou  harpe,  avec  flûte  ou  violon  et  basse, 
publiées  à  Berlin,  de  1788  à  1793.  —  8o  Un  solo 
pour  flûte  et  ba.<»e,  1792.  —  9o  les  Grâces,  can- 
tate, avec  accompagnement  de  piano  ;  Leipsick, 
1792  ;  10<*  Six  concertos  de  violon  à  cinq  parties, 
en  Mss.  —  1  lo  Six  solos  .de  flûte  en  Mss.  — 
120  Oie  Junger  am  Grabeihes  disciples  an 
tombeau),  oratorio. 

BENDA  (  CHAiiLEs-HBaHàinf-ULiuc  ),  fils  ca- 
det de  François,  naquit  à  Potadam,  le  2  mai 
1748.  Élève  de  son  père  pour  le  violon ,  il  fut 
celui  qui  approcha  le  plus  de  sa  belle  manière 
dans  l'exécution  de  l'adagio.  Comme  presque 
tous  les  membres  de  sa  famille,  il  fut  musicien 
de  la  chambre  du  roi  de  Prusse.  Il  a  écrit  quel- 
ques solos  pour  son  instrument. 

BENDA  (FEénéaiG-Loois),  fils  de  Georges 
Benda,  naquit  à  Gotha,  en  1746.  Devenu  habile 
sur  le  violon,  il  fut  nommé  chef  d*orchestre  dn 
petit  théâtre  de  Seyier,  en  1778.  Quatre  ans  après 
on  rappela  à  Hanau  pour  y  prerdre  la  direction 
du  tliéfttre.  il  s'y  maria  avec  mademoiselle  Rietz, 
cantatrice  célèbre,  connue  depuis  sous  le  nom 
de  madame  Benda,  fit  avec  elle  un  voyage  à 
Berlin  et  à  Vienne,  et  entra,  en  1783,  au  service 
du  doc  de  Mecklenbourg,  avec  un  traitement  de 
mille  écus  de  Pmsse.  De'  là,  il  passa  à  Kcenigs- 
berg,  en  l789,  comme  direetenr  des  concerts; 
mais  il  ne  jouît  pas  longtemps  de  cet  emploi,  car 
il  mourut  le  27  mars  1792,  à  l'âge  de  quarante- 
six  ans.  Ses  compositions  \fis  plus  connues  sont  : 
10  le  Barbier  de  Séville,  opéra  représenté  à 
Hambourg,  en  1782.  —  2o  Trois  concertos  de 
violon;  Leipsick,  1779.  —  3o  Trauerkantale 
au/  den  Tod  de*  Herzogs  von  Meehlenburg 
(  Cantate  funèbre  sur  Ui  mort  do  duc  de  Meck- 
lembourg),  1785.  *—  4o  Dos  Vater  unser,  Kan* 
taie  (la  Pater  noster),  17S3.  —  5o  I>er  Tod^ 
Kantate  (  la  Mort,  cantate) ,  1788.  —  6o  Die 
Religion,  Kantate,  1790.  —  7o  Le  Ballet  des 
Fous,  en  1787.  —  8o  Die  Verlohung  (Les 
fiançailles),  opérette,  en  1790,  à  Kœnigsberg. 
—  90  X^nUe,  opérette,  en  1791,  gravé  en  par- 


tition de  piano;  Kœnigsberg,  1791.  —  loo  Ma- 
rie chen  (Ja  petite  Marie),  opérette,  en  1792, 
à  Kœnigrtieig.  C'est  son  dernier  ouvrage. 

BENDA  (EuiEsv-Fnéntfnic),  fila  de  Joseph 
Benda,  naquit  à  Berlin ,  en  1747,  et  entra  dans 
la  musique  du  roi  de  Prusse,  après  avoir  adievé 
ses  études  rouMcales.  En  1770,  il  dirigeait,  con- 
jointement aven  Bachmann,  le  concert  des  ama- 
teurs de  Beriin,  qu'il  avait  fondé.  Toot  annonçait 
en  lui  un  artiste  dn  premier  ordre,  lorsqu'il  fol 
enlevé  à  ses  amia  par  une  fièvre  ardente ,  le  31 
mars  1778,  dans  la  trente  et  unième  année  de 
son  âge.  La  société  de  concert  honora  sa  mé-, 
moire  par  une  musique  funèbre  solenneUe.  Il  a 
fait  imprimer  en  1769,  à  Leipsick,  un  menuet 
avec  Yariationfl  pour  le  piano*. 
BENDA  (MAOAnB).  Voyesi  Hbviib. 
BÊNDA  (Feux),  né  à  Skalskaen  Bohème, 
vers  le  commencement  dn  dix-huitième  siècle, 
est  compté  parmi  les  plus  grands  organistes  de 
l'Allemagne.  U  toucha  d'abord  Toigue  dea  Ser- 
vîtes à  l'église  de  Saint-Michel  à  Prague,  pa&sa 
ensuite  chea  les  frères  de  la  Miséricorde,  dans 
la  même  ville,  et  7  mourut  en  1768.  Il  a  laissé 
en  manuscrit  beaucoup  d^oratorios,  de  messes, 
de  litanies,  mais  il  ne  paraît  pai  qu'on  en  ait 
rien  imprimé.  Segers  avouait  que  c'était  à  Benda 
qu'il  devait  ses  connaissances  musicales  et  son 
talent  comme  organiste.  Ses  principaux  orato- 
rios sont  :  |o  L'innocence  aeciuée,  ou  ie  Sau- 
veur du  monde,  composé  en  1760;  —  ^  La 
douloureuse  Mère  de  Dieu,  en  1771  ;  —  3»  Za 
Crucifiement,  1762. 

BENDELëR  (JsÂHPniuppB),  diantre 
au  collège  de  Quedlimbourg,  naquit  à  Biethnord- 
hauseo,  Tillage  près  d'Erfûrt,  vers  1660,  et  mou- 
rut d'une  apoplexie  foudroyante  dans  l'église  de 
Quedlimbourg,  vers  1712.  On  a  de  lui  les  ouvra- 
ges suivants  :  Melopeeia  practica,  an  sieh  hal- 
ten  aile  musikalische  Brfindungen  %war  ouf 
gewisse  Maass,  etc.  (Mélopée  pratique  ou  Mé- 
thode sOre  pour  s'instruire  dans  les  connaissan- 
ces musicales);  Nuremberg,  1686,  in-fol.  Jignore 
si  cet  ouvrage  est  le  même  que  celui  qui  e^t  ciié 
par  Walther,  fH,  d'après  lui,  par  Gerberet  For- 
kcl  sous  ce  titre  :  JErarium  melopostieum  ;  Nu- 
remberg ,  1 688,  in  fol. de  huit  feuilles.  C'est  peut- 
être  une  nouvelle  édition  dn  livre  précédent  ;. 
çeut-ètre  aussi  ne  s'agit-il  que  d'exemplaires 
différents  de  la  même  édition  dont  on  a  cliange 
le  titre;  —  2»  Organopœia,  oder  Unterweisung^ 
vie  eine  Orgel  nach  ihren  Baupistûcken,  als 
Mensuriren,  Àblheilung  der  Laden,  Zufali 
des  WindeSfStimmung  oder  TempereUur,eic.i 
Francfort  et  Leipsick,  sans  date,  mais  rétmpriroé 
à  Mersebourg,  en  1690,  in-4o  de  six  feuilles,  tce 


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BENDELER  —  BENDER 


337 


aourelle  édîtlon  a  paru  à  Francfort,  sous  ce  ti- 
tre :  Orgelbaukunsi  (  L*art  du  facteur  d*orgues), 
17S0,  iii-4*;  —30  iHrectorium  musieum,  oder 
^rûnditcàe  Sràrterung  derjenigen  SlreUfira- 
gen ,  weiehê  zvfUclten  dêcl^ul'RectorUnu  und 
'CantorUnu  iiàer  drnn  IHrécUnio  musko  mo- 
iwirt  worden;  Quedlinbonrg,  1706,  2&  pages 
1ik-4*  ;  —  4*  Coilegium  tmuicum  de  composi- 
Hone^  MHS.  Ce  livre  est  cité  par  Matthesoo  dans 
son  Arc  de  triomphe  musical  (Ehrenp/orU 
mus.  ).  Les  ouvrages  de  fieodeler  prouveat  que 
leur  auteur  avait  plus  de  savoir  que  de  critique 
«I  de  pliîloAophie  dans  la  tête. 

BENDELER  (Saumon),  tils  du  piéoé- 
tlent,  et  basse-contre  de  la  cliapelle  et  de  la 
<:hanibre  du  du0  de  Brunswick,  naquit  à  Qued- 
iinboiirg,  en  1683.  Son  père,  ayant  reconnu  ses 
heureuses  dispositions  pour  la  musique  et  la 
beauté  de  sa  voix,  lui  donna  les  premières  le- 
vons, et  eut  lieu  d'être  satisfait  des  progrès  de 
son  fila.  Parvenu  à  Tâge  de  puberté,  celui-ci  ac- 
quit un  timbre  de  voix  si  fort  et  si  pénétrant , 
-qu'aucun  autre  chanteur  ne  put  lui  être  com- 
paré. Quelle  que  fâl  l'étendue  d^une  église,  cette 
voix  prodigieuse  se  faisait  entendre  également 
parto«it,  et  semblait  ébranler  la  voûte.  Bendeler 
fit  un  voyage  en  Angleterre,  où  on  lui  offrit  de 
grands  avantages;  tnais  il  préféra  une  place  h 
l'Opéra  de  Hambourg.  Il  y  obtint  le  plus  grand 
succès,  ainsi  qu'à  Leip^ck  et  à  Brunswick.  Dans 
un  voyage  qu'il  fit  a  Dantzick ,  il  touclia  l'orgue 
de  l'église  principale.  Après  avoir  préludé,  il  dé- 
ploya tout  à  coup  la  force  de  sa  voix  étonnante. 
Un  bruit  soudain  qui  s'éleva  dans  l'église  inter- 
rompit l'office  et  le  chanteur  :  la  femme  d'un 
des  principaux  sénateurs,  épouvantée  par  cette 
voix  terrible,  venait  d'accoucher  heureusement 
d'un'  fils,  son  mari,  tourmenté  de  la  goutte,  fut 
si  transporté  de  joie  à  cette  nouvelle,  qu'il  se 
trouva  guéri  sur-le-champ.  Instruit  du  nom  de 
celui  à  qui  il  devait  ce  double  bonheur,  il  invita 
Bendeler,  avec  une  société  nombreuse,  au  repas 
du  iMptême,  et  mit  sur  son  assiette  une  somme 
<\e  trois  cents  ducats,  en  lui  exprimant  sa  re- 
•connaissance  pour  le  service  qu'il  venait  de  lui 
rendre,  comme  accoucheur  et  comme  médecin, 
luette  aventure  fit  connaître  Bendeler,  et  Ini  ouvrit 
l'entrée  de  toutes  les  bodétés.  Ce  singulier  chan- 
teur est  mort  en  1724. 

BENDKR  (Jacques),  né  k  Bechtheim,  près  de 
Worms,  en  1796,  commença  l'étude  de  la  mu- 
sique à  l'âge  de  dnq  ans,  sous  la  direction  de 
Moeser,  organiste  de  cet  endroit.  Après  avoir 
appris  pendant  quatre  ans  à  jouer  du  piano, 
Bender  reçut  des  leçons  de  violon  de  son  père, 
pu»  il  alla  à  Worms,  où  Alfuldisch,  maître 

BIOGR.  UNIV.   DES  MUSICIENS.  —  T.   I. 


de  musique  de  la  ville,  lui  enseigna  à  jouer  de 
plusieurs  instruments  et  lui  donna  quelques  le- 
çons d'harmonie.  Les  progrès  de  Bender  sur  la 
clarinette  furent  rapides,  et  bientôt  il  fut  consi- 
déré comme  un  clarinettiste  dislingué.  De  re- 
tour à  Bechtlielm,  Bender  reprit  ses  études 
d'harmonie,  et  commença  à  écrire  quelques  mor- 
ceaux pour  les  instruments  k  vent.  A  l'âge  de 
vingt  et  un  ans,  il  entra  comme  chef  de  musique 
dans  le  sine  régiment  d'infanterie  du  royaume 
des  Pays-Bas.  Après  dix  années  de  service,  il  se 
retira  dans  la  petite  ville  de  Saint-Nicolas,  en 
Belgique,  en  qualité  de  directeur  de  musique,  et 
y  organisa  une  société  philharmonique.  Appelé  à 
Anvers,  en  1833,  par  la  Sociélé  royale  d'har- 
monie, il  fut  chargé  des  fonctions  de  chef 
d'orchestre  de  cette  société,  et  se  fixa  dans  cette 
ville.  Bender  a  arrangé  plusieurs  ouvertures  en 
harmonie  militaire,  et  a  composé  des  fantaisies, 
des  pots-pourris  pour  des  orchestres  d'instru- 
ments k  vent,  amsi  que  des  concertos  pour 
divers  Instruments.  Quelques-uns  de  ces  mor- 
ceaux ont  été  publiés  par  MM.  Schott  fils,  de 
Mayence;  les  autres  sont  restés  en  manuscrit. 
Bender  est  mort  à  Anvers  le  9  août  1844,  à  l'Age 
de  quarante-six  ans. 

BëNDER(Valbntin},  frère  cadet  du  pré- 
cédent, est  né  a  Bechtheim,  en  1800.  A  TAge  de 
six  ans,  il  entra  dans  l'école  de  l'organiste  Mœ- 
ser  pour  y  apprendre  les  premiers  prindpeg  de 
la  musique  ;  puis  il  reçut  de  son  père  quelques 
leçons  de  violon  ;  mais  il  abandonna  bientôt  cet 
instrument  pour  l'étude  de  la  flûte ,  où  il  fit  de 
rapides  progrès.  Lorsque  son  frère  revint  de 
Worms,  Valentin  étudia  la  clarinette  sous  sa  di- 
rection. La  nature  l'avait  particulièrement  des- 
tiné k  cet  instrument,  sur  lequel  il  acquit  en  peu 
de  temps  un  degré  d'habileté  remarquable.  Après 
avoir  voyagé  avec  Jacques  Bender,  pour  donner 
des  concerts,  il  entra^  en  1619,  comme  clari- 
nette  solo  dans  le  31*  régiment  d'infanterie  def 
Pays-Bas,  dont  son  frère  était  chef  de  musique. 
Il  n'occupa  cette  place  que  pendant  dix-huit 
mois  ;  après  ce  temps  il  passa  au  service  de 
France  comme  chef  de  musique  du  ôl'ne  régi- 
ment de  ligne,  et  fit  en  cette  qualité  la  campagne 
d'Espagne  de  18)3;  puis  il  quitta  son  régiment 
qui  devait  passer  aux  colonies,  pour  entrer  dans 
le  59*;  mais  il  occupa  peu  de  temps  cette  place, 
ayant  été  appelé  à  Paris  où  on  lui  proposa  la  di- 
rection d'un  corps  de  musique  qu'on  devait  or- 
ganiser en  Egypte  pour  le  service  du  vice-roi.  Il 
n'accepta  point  les  propositions  qui  lui  furent 
faites  à  ce  sujet,  et  II  se  rendit  à  Anvers,  en  1826, 
comme  directeur  de  la  société  d'harmonie.  A 
l'c|)oque  de  la  révolution  de  1830,  il  prit  un  en- 

22 


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838 


BENDER  —  BENÊDICT 


fjagement  comme  chef  de  musique  dans  le  l^"*  ré- 
giment d'inranterle  belge  ;  deux  années  après,  il 
fut  chargé  d'organiser  le  beau  oorp»  de  musi- 
que du  régiment  des  guides,  dont  il  est  aajour- 
d'hui  le  chef  avec  le  titre  de  directeur  de  la  mu- 
sique militaire  de  la  maison  du  roi.  M.  Bender 
possède  un  Tort  beau  talent  sur  la  clariiiette  et 
mérite  d*è(re  compté  parmi  les  virtuoses  sur  cet 
instrunnent.  Il  a  com|K>6é  plusieurs  morceaux  de 
musique  militaire,  et  l'on  a  gravé  de  lui  trois 
airs  variés  pour  la  clarinette,  avec  accompagne- 
ment d'instruments  à  vent;  Paris,  A.  Petit. 

BEND1NEI.LI  (âocostb),  chanoine  régu- 
lier de  Latran,  naquit  à  Lucques,  vers  1650.  fio- 
noncini  le  cite  (Mus.  prat,  p.  Il,  c.  12.)  comme 
un  habile  contrapuntiste,  et  donne  un  canon  à 
quatre  voix  de  sa  composition  au  titre  de  son 
Musicien  pratkfue.On  a  de  Bendinelli  :  I**  Can- 
tiones  sacrx  ^«Jiigue  ooc.;  Venise,  1585;  — 
2o  Sacrarum  cantionum  5  vœum  lia.  II;  Ve- 
neiiUf  Amadinum,  1588,  in-4'';  — 3«  Sacra  om- 
nium soUmniiatnm  Vespertina  psalmodia  ^ 
quatuor  voeibus  concinenda,  duoque  Virginis 
cantica^septem  ttocto  vocibusdecanlanda  ;  Vé- 
rone, 1594,  in-4*;  —  A'^Cantionessacrxquinque 
vocum;  Francfort-sur-le-Mein,  1604,  in-4'';  ce 
sont  les  deux  livres  de  motets  précédents  réunis 
dans  un  seul  recueil  ;  —  6**  Canliones  sacra  quoF- 
tuor  vocum;  ibid.,  1604,  in-4''. 

BENDL  (Cbarlbs),  compositeur  de  musique 
dft  danse,  à  Vienne  (1840  à  1850),  y  a  publié  en- 
viron KOixante-dix  œuvres  de  valses  et  de  qua- 
drilles, pour  Porchestre  et  pour  le  piano,  chez 
Haslinger. 

BENDI7SI  (FftAiiçois),  né  h  Sienne,  dans  la 
première  moitié  du  seizième  siècle,  a  publié  : 
Opéra  nova  di  balli  a  quattro ,  da  sonore  e 
cantare;  Milan,  1609.  La  première  édition  de  cet 
œuvre  a  paru  à  Venise,  ciiez  Antoine  Gardane, 
en  1553,  in-4°  obi. 

BENECKEN  (FRéDéaic-BcMaiARDT),  né  vers 
1760,  Tut  d'abord  candidat  de  théologie  è  Wen- 
ningsen  et  obtint,  vers  1790,  la  place  de  prédi- 
cateur à  Ronneberg,  près  de  Hanovre,  où  il  est 
mort  en  1818.  Il  s'est  fait  connaître  par  on  recueil 
d'airs  et  de  six  menuets  pour  le  piano,  Hanovre, 
1787.  Il  a  publié  aussi  :  Airs  et  morceaux  de 
différents  caractères;  Hanovre,  1799.  Enfin, 
on  a  de  lui  des  clianls  avec  accompagnement  de 
piano,  qui  ont  été  publiés  dans  la  même  ville  è 
diflTén^ntps  époques. 

BENEDETTl  (Piebre),  musicien  florenUn, 
vécut  au  commencement  du  dix-septième  siècle. 
Il  était  membre  de  l'Académie  des  JSlevati  de 
Florence,  sous  le  nom  de  VInvaghito,  Un  livre  ^e 
ses  compositions  pour  le  chant,  dans  les  nou- 


velles formes  à  la  mode  an  commencement  d» 
dix -septième  siècle,  avec  la  liasse  conliDUf,a  été 
imprimé  tous  ce  titre  :  Le  Musiche  di  Piero  (sic) 
Benedeitip  ete.;Fiorenu,  I6ii,  in-M.  Le  second 
livre  a  paru  deux  ^  après;  il  est  inlilulé  :  àfu- 
siehe  di  Pietro  SenedeltU...  Làbro  seconda.  In 
Venetia,  1613»  in-fol.  A  la  fin  du  premier  livre 
on  titmve  le  dialogue  de  P/it^a  e  Pastori^  par 
Marco  de  Gagliano,  et  une  autre  pièce  de  Jacques^ 
Perl. 

BKNEDETTl  (Pisrrb),  chanoine  de  la  Col- 
légiale de  Spolète  et  nsaltre  de  chapelle  de  l'église 
d'Apiro,  dans  les  États  romains.  Né  à  AMiae,  dans 
les  États  de  l'Église,  vers  1685,  il  vécut  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dik-hailiènie  siècle.  On  l'appelle 
sur  les  titres  de  ses  composil^ns,  Benedetti 
d^Assisi,  pour  le  distinguer  de  l'ancien  Benedetti 
de  Florence.  Il  s'est  fait  Connaître  comme  com- 
poeiteur  par  les  ouvrages  intitulés  :  l*  O/fertori 
per  tutte  le  domàniche  a  due  ooci  coC  basso 
per  VÔrgano  ;  Bologne,  Siivani,  1715,  in-4**;  — 
2*  Mesie  concertate  a  4  voci  con  violini  ed  or- 
gano;  Venise»  1715,  in-4o;  —  3*^  AntifonedeUa 
beata  Vergine,con  violini  e  senza,  a  4  voci; 
Venise,  1716,  in-4''. 

BÉNÉDIGT  (JuLss),  compositeur  et  pianiste 
distingué,  est  né  à  Stuttgart,  le  24  décembre  1804, 
d'une  famille  Israélite.  Pendant  qu'il  suivait  les 
cours  du  gymnase  Je  sa  ville  uatale,  on  lui 
donna  pour  maître  de  piano  Louis  Abeille,  bon 
pianiste  et  maître  des  concerU  du  roi  de  Wur- 
temberg. Ses  progrès  furent  si  rapides»  qu'à  l'âge 
de  douze  ans  il  était  d^à  considéré  comme  un 
virtuose  sur  son  instrument.  11  possédait  aussi 
quelques  connaissances  d'harmonie.  Son  père, 
banquier  fort  riche,  ne  mit  point  d'obstacle  au 
développement  de  son  talent  pour  la  musique;  il 
exigea  seulement  qu'il  achevAt  ses  études  dans  les 
langues  anciennes  an  gymnase  de  Stuttgart.  Elles 
furent  terminées  en  1819,  et  dans  cette  même 
année  le  ieune  Bénédict  fut  envoyé  è  Wdmar 
où  il  reçut  des  leçons  de  Hummel.  En  1820 ,  il 
alla  à  Dresde  où  il  devint  l'élève  de  Ch.-M.  de 
Weber  pour  la  composition,  Wcber,  qui  tra- 
vaillait alors  à  son  opéra  d'Eurganthe,  était 
arrivé  a  l'époque  la  plus  brillante  de  sa  carrière. 
Une  étroite  amitié  unit  bientôt  lé  mattre  et  l'é- 
lève ;  elle  s'accrut  encore  dans  les  voyages 
qu'ils  firent  ensemble  à  Berlin,  à  Vienne  et  en 
plusieurs  autres  lieux,  pour  assister  aux  pre- 
mières représentations  de  ces  ouvrages.  A 
Vienne,  Bénédict  fit  la  connaissance  de  l'enhie- 
preneur  de  tliéAtre  Barbaja.  Sur  la  recomman- 
dation de  Weber,  il  fut  nommé,  en  1823,  direc- 
teur de  musique  de  l'Opéra  allemand  de  cette  ville  ; 
mais  deux  ans  après  il  quitta  celte  place  poui 


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BENÉDIGT  —  BENEDICTUS 


faire  arec  B^rbaja  an  grand  voyage  en  Allema- 
gne et  en  ItaUe.  Arrivé  à  Naplee,  l'entrepreneur 
lui  confla  la  direction  de  la  musique  d'un  dea 
théâtres  quil  administrait.  Bénédlct  cootinoa 
d'occuper  ce  poste  après  la  retraite  de  Barinja. 
Depuis  lors  cet  artiste  a  fiiit,  en  1830,  en 
voyage  à  Paris,  où  il  semblait  vouloir  se  fixer; 
mais,  changeant  ensuite  de  projets,  il  se  rendit  à 
Londres ,  y  fit  la  connaissance  de  M"^  Malibran 
ainsi  que  de  De  Bériot,  et  retourna  à  Naplesavec 
eux.  Il  y  resta  encore  pendent  quelques  années  ; 
puis  il  alla  se  fixer  à  Londres  en  1838.  Devenu  le 
proresseuT  de  piano  à  la  mode,  il  y  eut  un  grand 
nombre  d'élèves  et  donna  chaque  année  des  eon- 
certs  dans  lesquels  il  réunissait  les  artistes  les 
pins  renommés,  et  qui  eurent  longtemps  la  vogue. 
En  1839,  il  avait  accepté  la  place  de  dièf  d'ôr- 
cbestre  du  tliéAtrede  Drury-Lane;  mais  il  ne  con- 
serva pas  longtemps  cet  emploi  qui  Tempéciiait 
de  se  Kvrer  h  ses  autres  occupations.  En  1860  il 
a  fait  un  grand  voyage  en  Amérique  avec  la  cé- 
lèbre cantatrice  Jenny  Lind,  et  y  a  donné  avec 
elle  une  muitKude  de  concerts  dont  les  t)énëfices 
fie  sont  élevés,  pour  sa  part,  à  10,000  livres  ster- 
ling (250,000  francs).  De  retour  à  Londres  au 
mois  d'août  18S1 ,  il  partit  immédiatement  après 
pour  ntalie  avec  sa  famille.  Ce  voyage  fut  pour 
Bénédict  l'occasion  de  grands  chagrins  ;  car  son 
(ils  aîné  Tut  tué  sur  le-  bateau  à  vapeur  de  la 
Saâiie,  par  la  chute  d^one  cheminée  dé  la  machine, 
et  sa  femme  mourut  à  Na'ples  peu  de  mois  après. 
En  I8à7,  Bénédict  est  revenu  à  Londres ,  où  il  a 
repris  le  cours  de  se»  occupations  comme  com- 
positeur et  comme  professeur  de  piano. 

M.  Bénédict  s'est  fait  connattre  avautageuse- 
ment  comme  compositeur  de  musique  instru- 
mentale et  s'est  exercé  avec  quelque  succè:)  dan<t 
l'opéra.  Pianiste  distingué,  il  unit  Téli^anee  et  la 
clarté  à  la  chaleur  d'Inspiration,  lorsqu'il  exécute 
la  musique  de3  grands  matlres  ou  la  sienne.  Ses 
œuvres  pour  le  piano  conMstent  en  deux  con- 
lertos,  œuvres  13  et  29;  un  coneertino  en  la 
Iiémol  pour  le  même  instniment,  œuvre  18; 
Leipsick,  Hofhieister  ;  un  rondeau  brillant  avec 
orchestre,  œuvre  5;  Vienne,  Diabelli;  une  sonate 
pour  piano  et  violon,  œuvre  l*';  une  sonate  pour 
piano  Seul,  œuvre  2,  et  une  autre,  œuvre  3; 
un  rondeau ,  œuvre  4  ;  Introduction  et  varia- 
tions sur  la  Straniera;  op.  16;  Paris,  Bran- 
dus;  les  Charmes  de  Portici,  rondo  brillant, 
op.  19;  ibrd;  Notre-Dame  de  Paris,  rêverie  mu- 
sicale, op.  20;  ibid  ;  Fantaisie  sur  les  Soirées  mu- 
sicales de  Rossini,  op.  25;  ibid  ;  Souvenirs  de 
yaples ,  fantaisie  sur  des  airs  napolitains,  op.  1 1; 
Vienne,  Hassltnger;  Fantaisie  sur  les  motifs 
il'Anna  Bolena,  op.  14;  Souvenir  d'Ecosse, 


a»9 

fantaisie,  op.  34;  Paris,  Brandus  ;  Caprices,  op .  38; 
Ibid.;  beaucoup  d'autres  morceaux  du  uoénoe 
genre;  avec  de  Bériot,  duo  brillant  pour  piano 
et  violon  sur  des  motifs  de  la  Somnambule  ;  Pa- 
ris, Brandus  ;  Fantaisie  pour  piano  et  violon  sur 
la  Norma;  ibid  ;  le  FruU  de  VÉtude^  six  duos  fa* 
dles;  idem,  ibid.;  etc.  Comme  oompositeur  dra- 
matique, il  a  donné  A  Naples,  en  I829,  Brnmto 
eOiacinta,  opéra  bouffo;  Us  Portugais  à  Goa, 
opéra  sérienx,  en  1830;  ce  dernier  ouvrage  a  été 
joné  à  Stuttgart,  en  1 83 1  iJJn  anno  ed  un  giorno, 
en  1837  ;  The  Ggpsy's  Waming  (la  Prédiction  de 
la  Bohémienne  )y  opéra  roinantique  représenté  à 
Londres  en  1838,  puis  à  Berlin  et  dans  d'butres 
villes  de  l'Allemagne;  la  Fiancée  de  Venise, 
représenté  à  Londres^  en  1844;  ^Ae  Crusaders 
(les  Croisés),  opéra  sérienx,  à  Londres,  en  1846, 
et  à  Munich  en  IS.'^S;  ouverture  festivaie,  1857. 

BENEDICTUS*»  ou  BENOIT,  snmommé 
d'Âppemell ,  parce  qu'il  était  né  dans  la  fjetite 
ville  de  ce  nom,  en  Suisse,  fut  un  musicien  dis- 
tingué du  seizième  siècle. On  l'«  souvent  confondu 
avec  Benedictus  ou  BenoU  Ducis,  musicien 
belge  qui  brilla  dans  le  même  siècle,  mais  qni  est 
nn  peu  plus  ancien  (Voyez  Duos).  Des  documents 
puisés  dans  leserchives  du  royaume  de  Belgique 
et  dans  celles  de  l'église  Notre-Dame  d'Anvers, 
fonmissent  des  renseignements  suffisants  pour 
établir  et  constater  la  différence  de  ces  deux  ar- 
tistes. Tout  ce  que  Gesner  (Biblioth,  univ.), 
6.  Walther  (Musikal.  Lexihon),  Gerber  {Neuos 
Lex.  der  Tonkûnstier),  Kieseweter  (GescA.  der 
Europ.  AbendL  od,  unserer  heutig.  Musik, 
p.  16),  Schilling  (I/nit^.  Lexihon  der  Tonkunst^ 
1 1,  p.  554),  et  d'autres  ont  écrit  sur  ce  sujet,  doit 
être  considéré  comme  non  avenn.  Le  document 
des  archives  du  royaume  est  une  série  de  comptes 
de  la  chapelle  de  Marie,  reine  de  Hongrie,  sœur 
de  Charles- Quint,  qni  fbt  gouvernante  des  Pays- 
Bas  après  Marguerite  d'Autriche,  depuis  1530 
jusqu'en  1555  On  trouve  dans  ces  comptes  Jean 
Gossins ,  maître  des  enfants  de  chœur  de  la  cha- 
pelle royale,  à  Bruxelles,  lequel  eut  pour  succes- 
seur Benedictus  Appentélders,  depuis  1539 
jusqu'en  1 555.  Dans  le  même  temps,  on  voit  que 
les  organistes  de  ta  cliapelle  étaient  Jacques  Buc- 
quet,  Sigismond  Vyer  et  Boger  Patliie.  Glacs 
Vander  Ryt  était  raeouireur  d^orgues,  et  Vin-, 
cent  Bigler  éUit  noteur  et  joueur  de  viole.  Le 
nom  de  Benoit  d'AppenzetI  figure  dans  les  comptes 
jusqu'en  1555,  époque  du  départ  de  Marie  pour 
l'Espagne.  La  chapelle  fut  alors  supprimée  et 
bientôt  après  éclatèrent  les  troubles  des  Pays-Bas. 
On  ignore  ce  que  devint  Benoit  d'Appeniell  après 
1555.  Le  seul  ouvrage  où  l'on  trouve  des  compo- 
sitions de  cet  artiste,  avec  son  nom  et  Pindica- 

22. 


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S40 


BEIŒDiCrUS  —  fiENEIXI 


tim  da  lieu  de  sa  naissance  est  intitulé  :  tÀber 
primus  eeelesiastiearum  canlianum  quatuor 
vocum,  vulgo  motela  ooeant^  tamex  VeUri, 
quam  Ncioo  Tettamento^  at  aplimU  qttibtuquB 
hufus  xtatU  musieis  compatitammf  AtUvotr- 
pUe,  Tilman  Sutato,  1553,  in-4».  Une  deuxième 
édition  de  ce  recueil  a  été  publiée  diei  Sootto,  à 
Venise,  en  lft55.D*autrei  recueils  oontienneot  dee 
pièces  avec  le  nom  de  Benêdidus,  mais  sans 
autre  désignation  ;  en  sorte  qnll  est  incertain  si 
ces  morceaux  appartiennent  an  musicien  d*Ap- 
penadl  ou  à  Benoît  Ducis.  Ces  recueils  sont  in- 
titulés :  1*  Seleetissinm  nec  non  familiaris- 
sinue  cantionei  tiltra  antum.  Varia  idkomaU 
voctcifi,  iam  mulliplicium  quam  etiam  path 
earum.  Fugx  ut  vocantur^  a  $ex  wqtte  ad 
duos  voces,  etc.;  Augtuim  VindeUcarump  Mel- 
ebior  KrieMtdn,  1540,  petit  in-8«  obi.  — 
2*  Cantiùnes  septem,  sex  eiquinque  vocum;  iUd, 
1545,in-4*obl.—  3»  Coneenius  octo,  sef,  quin' 
fueet  quatuor  vocum;  Auguste  Vindetieorum, 
PMtirpus  Vhlardui,  1545,  petit  in-4o  obi.  — 
40  Secundus  tomus  novi  operis  musiei ,  sêx , 
quinque  et  quatuor  vocum  ;  Noribergx ,  artc 
Hlerongmi  Graphei,  1538,  petit  in-4*  obi.  — 
5*  Ter  tins  liber  motectorum  cum  quatuor  voci" 
bus,  et  iiber  quartus  cum  quatuor  voeibus.  Im- 
preuumLugduni  per  Jacobum  Modemum  de 
Pinguento^  1539.  —  e*  Tertitu  liber  motteto- 
rum  ad  quinque  et  sex  voces;  ibid.,  1639.  —  7* 
Quintus  Uber  moitetorum  quinque  et  sex  fx>- 
cum;  ibidé,  1542.—  8*Xe  VI* livre  des  chansons 
àquatre  parties,  auquel  sont  contenues  XXXIV 
chansons  nouvelles,  AuTere,  Tylman  Susato, 
1544.—  9«  le  F*  /tire,  contenant  XXXII  chan- 
sons àeinqetséxparties;im.,  1544.— lO<*/e  Fr 
/ii;re,  contenant  XXXII  chansons  nouvelles  à 
cinq  et  six  parties;  ibid.,  1545.—  Il»  le  VU* 
livre ,  contenant  XXIV  chansons  à  cinq  et 
sixparties;  ibid.,  1545.— 12* Se/ee/Utimanim 
socrarum  cantianum  qttas  vulgo  Moteta 
vacant  ;  trium  vocum,  etc.  Ub.  primus,  secun- 
dus et  tertius;  Lovanii,  ex  tgpogr.  Pétri  Pha- 
lesH,  15Ô9,  petit  in-4o  obi.  Il  est  vraisemblable  que 
les  piéses  contenues  dans  ce  dernier  recueil  ap- 
partiennent à  Benoit  d'Appenzell. 

BiflNEDICTUS.    Voyez  DUCIS  (Bbioit). 

BEKEDICTUS  A  S.  JOSEPHO,  com- 
positeur de  musique  d'église,  connu  en  France 
sons  le  nom  do  Grand  Carme^  naquit  à  Nimè- 
goe,  en  1642.  Son  nom  de  foroiUe  était  Buns. 
Après  avoir  fait  ses  Ton»  dans  Perdre  des  carmes 
déehaiisRés,  il  devint  orgsniste  do  couvent  de 
Boxmeer,  village  du  Brsbant  septentrional,  près 
de  Bois-le-Duc  ',  et  plus  tard  il  fut  sous-prieur 

•  LeP.  de  VUlkn  a  éertt  Baammvi  Sans  aa  BlbUoltaSqne 


dnmtmemonastèreoù  il  mourut, en  l7ie,  àl*lge 
de  soixante-quatoneans.  La  musique  de  ce  moioe 
a  en  de  la  réputation  dans  sa  nouveauté  et  b 
méritait,  à  cause  de  la  clarté  et  de  la  simplicité 
du  style.  Son  premier  csuvre  contient  des  meuei, 
litanies  et  motets  à  quatre,  cinq  et  six  Toix,  avec 
aoeompagnemept  de  violons  et  orgne;  Il  a  psro 
à  Anvers,  en  ie6ô,in-4'*;  PoBuvre  sixième  est 
Intitulé  :  Eneomia  sacra  musica  decantanda 
una,  duabus^  tribus  voeibus  ^  et  tino^uinque 
instrum.;  Utrecbt,  1684,  in-4<'  ;  l'œuvre  8«,eooi- 
posé  de  sonates  pour  deux  violons,  bsase  de 
viole  et  basse  continoe,  a  pour  titre  :  Orpheus 
JElianus;  Amsterdam,  Roger,  in-folio,  sans  date. 
Benoit  de  St-Josepb  composa  le  chant  de  l'office 
divin  pour  diverses  provinces  de  l'ordre  des  car- 
mes décbaussés,  etfit  imprimer  onl>roceuiona2s 
notmm,  à  Anvers,  en  1711. 

BENEOIGTUS  (Jbah-Bàptiste),  ou  phitét 
EBREnsno ,  mathématicien  du  seizième  siècle, 
né  à  Venise,  mourut  à  Turin,  en  1590,  dans  U 
soixantième  année  de  son  Age.  De  Tliou  en  psrle 
avec  éloge  (.Hist,  tom.  Y,  lib.  99,  p.  102).  n« 
écrit  des  Speculationes  mathenuitiese  et  phf- 
sicgf  où  il  traite  de  la  muMque  ttiéorique.  Oo 
trouve  aussi  dans  la  Bibliothèquo  de  Tufia  oo 
traité  Mss.  De  Optica,  Musiea  et  MacMnis, 
dont  il  est  Tautenr. 

BENËLLI  (Albuâkho),  anagramme  du  Dom 
d*Annibale^Melone,  Voy.  fiorniiGiai  et  Helo» 
(Annibale), 

BENELLI  (AirrOKio-PBnBGMiio),  né  le  S 
septembre  177t  à  Forii,  dans  la  Romagne,  reçut 
dans  sa  Jeanesse  une  éducation  musicale  qui  dé- 
veloppa rapidement  ses  heureuses  di^positioiM 
pour  le  chant;  puis  il  passa  dans  Técole  des  PP. 
Martini  et  Mattel  où  il  acquit  une  instrortioB  so- 
lide dans  le  contre-point*.  En  1790,  il  débats  au 
(héfttre  Saint-Charles  de  Napies,  comme  pre- 
mier ténor;  sa  voix  était  de  qualité  médiocre, 
mais  son  habileté  dans  l'art  du  client  était  con- 
sidérable; elle  lui  procura  ce  qu'on  peut  appeler 
un  succès  d'estime.  Les  troubles  dont  le  ronume 
de  Napies  fut  le  théâtre,  dans  les  dernières  an- 
nées du  dix-huitième  siècle,  n'étaient  favorables 
ni  aux  arts  ni  aux  artistes  ;  tous  s'éloignaient,  et 


Canne!.  1 1,  coL  B6»  ;  mala  c'est  èvldcnnent  s 

e«r  U  nVilate  aucon  lieu  de  ce  nom.  Benoit  de  Sakrt-Jo- 

■eph  a  algné  l'épitre  déUcatoIre  de  Mm  ararre  S*  t  an^ 

dietui  à  S-Joiepho  Carm,  OEtbri  BKmermd  sutgrttr  M 

ùTçanUta. 

a  On  peat  réfoqner  en  donte  lea  leçons  qne  BriiaUI  a, 
dit-on,  reçnea  dn  P.  Martini.  Celui  ct'eat  mort  en  lit^ 
époque  où  Benelll  n'étaK  Sgé  que  de  donae  ans  et  qnd- 
quel  mob.  Or  rafTalbltasenient  de  la  aanté  dn  P.  Blardal 
ne  lui  permettait  plus  de  donner  dea  aotaM  à  des  tih^ 
pina  de  deux  ans  a?ant  sa  mort. 


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BENELU  —  BENECSH 


841 


Benelli  suiTît  leur  exemple.  Un  engagement  lui 
était  offert  pour  le  théâtre  Italien  de  Londres;  il 
Taccepta,  en  1798»  débuta  dans  la  même  année»  et 
fat  accueilli  avec  faveur.  En  1801,  des  conditions 
plus  avantageuses  lui  Turent  offertes  pour  Dresde; 
il  se  rendit  dans  cette  ville,  et  y  resta  attaché 
au  théâtre  jusqn^en  1822.  Il  était  alors  âgé  de 
cinquante  et  on  ans ,  et  chantait  devant  le  public 
depuis  trente-deux  années.  La  perte  totale  de  sa 
voix  l'obligea  à  demander  sa  retraite,  et  une  pen- 
sion lui  fut  accordée  par  le  roi. 

Pendant  le  temps  où  BenelU  avait  été  an  théâ- 
tre, il  s'était  fait  connaître  comme  compost- 
teor  habile,  particulièrement  dans  le  style  d'é- 
glise; mais  les  ouvrages  qoi  lui  firent  le  plus 
d^honneur  furent  son  excellente  méthode  de  cliant 
et  les  solfèges  dont  il  donna  plasieurs  éditions 
pendant  son  séjour  à  Dresde.  Depuis  longtemps 
aussi,  il  était  un  des  collaborateurs  de  la  Gazette 
musicale  de  Leipsick ,  et  il  y  avait  fait  insérer 
plusieurs  articles  qu^on  avait  lus  avec  plaisir. 
Après  sa  retraite,  il  obtint  de  Spontini  d'être 
attaché  à  TOpèra  de  Berlin,  en  qualité  de  pro- 
fesseur de  chant;  il  en  remplit  les  fonctions  jus- 
qu'en 1829.  Il  aurait  pu  conserver  plus  longtemps 
les  avantages  qui  y  étaient  attachés,  si  son  carac- 
tère tracassier  et  jaloux  ne  l'avait  porté  à  attaquer 
avec  violence  Spontini,  dont  il  avait  reçu  des 
bienfaits,  dans  des  Lettres  critiques,  sur  divers 
sujets  de  musique^  qu'il  fit  insérer,  en  1828,  dans 
la  Gazette  musicale  de  l^eipsick.  C'était  comme 
compositeur  que  Fauteur  de  la  Vestale  était  de- 
venu l'objet  de  sa  satire,  et  l'opéra  d'Olympie  était 
celui  qu'il  avait  choisi  comme  but  de  sa  diatribe. 
Malheureusement  pour  lui,  il  avait  écrit  autrefois 
une  analyse  louangeuse  du  même  ouvrage; 
Spontini  ne  négligea  pas  cet  incident  ^  et,  pour 
montrer  la  mauvaise  foi  de  son  antagoniste,  il  fit 
réimprimer  les  deux  opinions  si  diiférentes ,  en 
regard  l'une  de  l'autre.  Le  coup  était  accablant  : 
Benelli  fut  contraint  de  garder  le  silence,  et  bientdt 
il  reçut  sa  démission.  Le  séjour  de  Berlin  ne  lui 
était  plus  permis  désormais  ;  il  s'éloigna  de  cette 
ville  avec  sa  famille,  alla  d'abord  à  Dresde,  où 
sa  pension  loi  avait  été  conservée,  puis  se  retira 
à  Boernichen ,  dans  les  montagnes  du  Hartz ,  en 
Saxe,  y  vécut  dans  un  état  voisin  de  la  gène,  et 
mourut  de  diagrin  et  de  regret,  le  6  août  t880. 
Comme  chanteur,  comme  professeur,  comme 
critique  et  comme  compositeur,  Benelli  possédait 
vn  mérite  incontestable;  l'Allemagne  conserve  on 
souvenir  d'estime  pour  ses  talents.  On  a  de  lui 
les  ouvrages  dont  les  titres  suivent  :  1*^  Sonate 
poar  piano  à  quatre  mains  ;  Dresde,  Hilscher  ;  — 
.  2»  Rondeau  pour  piano  seul,  ib.;  —  3®  Pater  nos- 
ter  à  cinq  voix, sans  accompagnement;  IiCipsick, 


BreitkopfetHaertel;— 4*  Salve  Jteginak  quatre 
voix  et  orchestre,  Ibid.;*-ô^5to6of  Mater  qua* 
tuor  vœilms  cantantilms  et  instrumentis  ; 
Leipsick,  Probst  ; —6*  Aria  pour  voix  de  soprano 
avec  ilôte  ou  violon  et  piano  ;  Dresde,  Hilsclier; 
— 7®Cavatineavecpianoetfi6teon  violon  ad  /t- 
bitum,  op,  33;  Berlin,  SchlesIng^T ;  —  8*Duel- 
tino  :  MiogenerosoAugusto,  avec  piano,  op.  30; 
Vienne,  Leidesdorf;-^  9*  Il  Giùrno  Natalizio, 
cantate  à  cinq  voix  avec  piano;  Berlin,  Traiitwein; 
—  10**  Quatre  nocturnes  k  quatre  voix  (en  italien 
et  en  allemand);  Leipsick,  BreitkopfetHaertel;  — 
11*  Plusieurs  airs,  rondeaux,  scènes  et  cavatines 
pour  le  chant,  publiés  à  Vienne,  Berlin  et  Leip- 
sick ;  —  12"  Une  méthode  de  dhanten  allemand 
sous  ce  titre  :  Gesanglehre,  oder  grûndlicher 
Vnterricht  xur  Erlernun^  des  Gesanges, 
Dresde,  1819,  deuiième  édition;  la  première 
édition  de  cet  ouvrage  avait  été  publiée  dans  la 
même  ville  en  italien  :  elle  était  intitulée  Regole 
per  il  canto  figurato,  o  siano  precetti  ragio- 
natiper  apprendere  i  princfpii  di  musica,  etc. 
Ricordi,  de  Milan,  a  réimprimé  le  texte  italien 
avec  les  exercices  de  chant.  En  1824,  Benelli  a 
publié  dans  la  Gazette,  musicale  de  Leipsick  des 
remarques  intéressantes  sur  la  voix  {Bemerkun" 
gen  ûber  die  Stimme,  n^'  12,  13,  14),  qui 
concernent  le  chant  naturel  et  musical,  la  langue, 
la  déclamation  et  Vengastrisme  on  art  du  ventri- 
loque. 

BENESCH  (Joecra),  violoniste  et  composi- 
teur, est  né  en  1795  â  Battelau,  en  Moravie,  où 
son  père  était  directeur  du  chœur  de  l'église  et 
professeur  de  musique.  A  l'âge  de  cinq  ans,  il 
reçut  les  premières  leçons  de  violon  ;  son  zèle  et 
ses  heureuses  dispositions  lui  firent  faire  de  si  ra- 
pides progrès,  qu'à  peine  âgé  de  huitans,  il  excitait 
déjà  l'admiration  de  ceux  qui  l'entendaient.  Quand 
il  eut  atteint  sa  douzième  année,  il  fut  envoyé  k 
l'abbaye  de  Prémontrés  d'Iglao,  pour  y  faire  des 
études  scientifiques  et  littéraires.  Ses  parents  le 
destinaient  à  l'enseignement;  ils  l'envoyèrent,  en 
1812,  comme  sous-maltre  dans  l'école  publique 
de  Potiesch  près  de  Czaslau,  où  son  oncle  était 
instituteur.  Le  désir  qu'il  avait  de  se  distininier 
dans  la  musique  lui  rendait  cette  situation  insup- 
portable :  il  la  quitta  et  s'en  alla  à  Vienne  pour 
y  prendre  des  leçons  de  violon.  Il  y  eut  pour 
maître  Schlesinger,  honorablement  connu  par 
son  talent  à  bien  exécuter  le  quatuor.  AprèH  nn 
an  de  séjour  à  Vienne,  Benesch  entra  dans  l'or- 
che^itre  du  baron  Zinnzeg,  dont  la  troupe  d'artistes 
jonait  alternativement  des  opéras  k  Bude  et  à 
Presbourg.  Dans  cette  dernière  ville,  il  eot  occa- 
sion de  connaître  le  capitaine  de  cavalerie  de 
Prann ,  qui  lui  proposa  de  se  charger  de  l'édoca- 


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342 


BENESCH  —  BENEVOLI 


tion  artistique  dA  son  (Ils,  le  Jeane  Sigismond, 
dODt  le  talent  précoce  a  excité  l'étmineinent  de 
toute  l'Europe,  et  dont  la  fin  a  été  si  prématurée. 
Vers  la  fin  de  18|9,  le  maître  et  PéièTe  com- 
raeneèrent  à  voyager  et  à  se  faire  eatendra  dans 
des  concerts,  d*al>ord  en  Hongrie,  pois  en  Alle- 
magne et  en  Italie.  Après  avoir  été  quelque  temps 
à  Trieste,  ils  Ttsitèrent  Venise,  Padoue,  Vicence, 
Vérone,  Mantoue,  Crémone,  Bresda,  Milan, 
Parie,  Plaisance,  Modène  et  Bologne.  Bencich 
mit  à  profit  ce  voyage,  qui  dura  plus  d*un  an, 
pour  perfectionner  son  talent  et  acquérir  des 
eonnaissances  pins  étendues  dans  la  musique  en 
général.  A  Bologne,  quelques  difficultés  survia- 
rent  entre  lui  et  fa  famille  de  Praun  :  il  s'en  sépara 
et  retourna  à  Trieste ,  où  ses  amis  lui  conseillè- 
rent de  se  fixer;  mais  lecongrèsdesmonarqvesdu 
Nord  k  Laybadi,  qui  s'ouvrit  alors,  le  détermina 
A  se  rendre  dans  cette  ville.  La  connaissance 
qu'il  y  fit  de  quelques  personnages  puisants  ledé- 
termina  à  se  rendre  à  Salnt-Pélershourg,  en  1822 , 
en  passant  par  Vienne.  Son  talent  avait  alors  ac- 
quis tout  son  défeiopperoent ,  et  Benesch  était 
considéré  comme  un  des  premiers  violonistes  de 
TAllemagne.  Dans  son  voyage,  il  connut  à  Pesth 
la  fille  de  l'avocat  Proch ,  en  de? int  amoureux , 
et  renonça  A  son  projet  d'émigration  pour  l'é- 
pouser. Ce  fut  alors  que  des  propositions  lui  fu- 
rent faites  pour  la  place  de  violon  solo  et  de 
directeur  il'orcliestre  de  la  société  plnlliarmo- 
nique  de  Leipsick  ;  l'engagement  devait  être  fait 
pour  six  années  :  il  y  souscrivit.  Vers  la  fin  de 
1828,  il  retourna  à  Vienne,  dans  l'espoir  d'y 
trouver  on  emploi  pouir  le  reste  de  ses  jours  ;  mais 
ce  ne  fut  qu'en  1832  qu'il  olHint  une  place  dans 
la  cliapelte  Impériale,  après  avoir  donné  des 
preuves  de  son  talent  dans  plusieurs  concerts. 
Benescli  est  aussi  recommandable  oomme  pro- 
fesseur et  comme  directeur  d'orchestre,  quecomme 
exécutant.  Il  s'est  fait  ounnaltre  par  pliiaieurs 
compositions  pour  le  violon,  parmi  lesquelles  on 
remarque  :  1*  Deux  polonaises  pour  violon  prin- 
cipal avec  accompagnement  de  deux  violons, 
aitu  et  basse,  œuvres  6  et  7;  Vienne,  Has- 
lingerel  Leidefsdorf;  —  2*  Grandes  variations  sur 
un  tlième  original,  avec  quatuor,  oeuvre  11; 
Vienne,  Trentsensliy  ;  —  3°  Variations  sur  un 
choeur  favori  du  Crocialo ,  avec  quatuor,  op.  12; 
Vienne,  Artaria  ;  _  4*  Variations  concertantes  pour 
piano  et  violon  ;  Vienne,  L.eiifesdorf;  —  &*  Quatre 
chansons  allemandes;  Mayenoe,  ZImmermann. 

BENEVËNTO  Dl  SAN  RAFFAELLE 
(Le  comte),  directeur  royal  des  études i  Turin 
et  violoniste  excellent,  s'est  fait  connaître  comme 
compositeur  par  six  duos  de  violon,  gravés  à 
Londres  en  i770,  puis  ensuite  à  Paris,  et  comme 


écrivam  par  deux  Lettres  sur  la  musique  faiié- 
rées  dans  la  Raccolta  degU  opusetùi  dà  MilOMô, 
tom.  XXVIII  et  XXiX 

BENEVOLl  (HORACB),  fils  naturel  du  due 
Albert  de  Lorraine,  célèbre  compositeur  et 
contrapuntiste  du  dix-septième  siècle,  né  à  Rome, 
en  1802,  eut  pour  maître  de  oompoeitîoa  Vin- 
cent Ugollni.  Quelques  auteur»  ont  dit  qa'tt 
devint  ensuite  élève  de  Bernard  Naniul  ;  nais 
c'est  une  erreur  (1).  Après  avoir  terminé  sa 
études  musicales,  Benevoli  obtint  la  place  de 
mettre  de  cliapelle  à  Saint  Lonis-des-Pran^; 
mais  il  ne  la  garda  pas  longtemps,  parce  qu'il  fut 
appelé  au  service  de  rarcliiduc  d'Autriche.  De 
retour  à  Rome,  il  reprit  ses  rooetiona  de  maître  de 
chapelle  à  Saint^Louis.  Le  23  février  1648,  U 
passa  en  qualité  de  maître  de  chapelle  à  Sainte- 
Marie-Majeure;  mais  il  n'y  resta  pas;  car  le  7  no- 
vembre de  la  même  année  il  succéda  à  Viigile 
Mazxocclii  comme  maître  de  la  chapelle  du  Va- 
tican. Il  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa  awi, 
qui  eut  lien  le  17  juin  1872.  Son  corps  fut  ex- 
posé publiquement,  et  on  l'inhuma  àl'égliM  dd 
SantfhSpirilo  in  Sassia.  Pendant  son  séjour  à 
Vienne,  dans  les  années  184S,  1644  et  184S, 
Benevoli  publia  plusieurs  recuefk  de  molettet 
d'ofreriolres  ;  mais  ses  meilleurs  ouvrages  sont 
ceux  qu'il  écrivit  après  son  retour  à  Rome.  Ce 
qui  caractérise  le  talent  de  cet  habile  naître, 
c'est  l'art  d'écrire  pour  un  grand  nombre  de  voix 

(1)  Par  uoe  de  «■  ftaguUrltas  «ol  rnootrent  qw  kt 
éerlvains  les  plot  eieeU  ne  1001  pt^t  exempta  d'enw,  le 
P.  Martini  a  dit  le  premier  que  BenevoU  avait  paMé  de 
réoole  dUgoIlnl  dans  eelle  de  Bernard  Naninl  (  BscaM- 
o  SavQiù/Mdam,  part,  di  eonirap.,  t.  Il,  p.  m).eta  dté 
l'autorité  d'AnUmo  UberatI,  daoa  «a  lettre  à  Octave  Fer- 
■apect;  U  a  été  copié  en  cela  par  Bamey  {Â  0gRtrul  SU- 
tort  0/  MutieU  t.  IH.  p.  i»)  ft  par  l'abbé  Bertial  (DU- 
lion,  degli  scrM.  ttetla mustea)  :  cepeod^c  Ubrratt,  qid 
donne  les  plus  grands  élogea  à  Benevoli,  dit  exiire»«nent 
(  Utt^raad  (Htav,  Persapegi^  p.  88,  S9  :.  qne  ce  c 
teor  fut  élève  dUgoUni,  et  que  cclal-d  eot  pour  1 
Bernard  Naninl.  Vold  le  pajuage  '  «  L'attro  Iw 
«  e  favorlto  dl  Oernardlno  Hanlnl  fu  Vloefnao  UfoUnl, 
«  Qomo  dl  gran  luaeetrta  neU'  Insegmre  alinU  tanto  0 
«  eanto,  qoanto  la  modalazlone  annonlca,  corne  lo  baana 
«  fatto  vedere  nioltl  snol  leolarl,  ed  In  ipeele  loram 
«  Battl  Ruonlpote,  ed  Oraxio  Bf-nevoll,  U  qoal«-.  avanaanda 
«  U  proprto  maestro ,  e  tnltl  gll  altrl  vlveotl  nel  moéa 
«  dl  armoobBare  quattro  e  set  cort  reall,  e  oon  lo  sbotn- 
«  mente  dl  qneUl,  e  oon  Pordlne,  e  con  le  tmltaztooe  de* 
«  penalerl  pellrgrtnl ,  e  eon  le  legatore  e  saogUuMrto  A 

•  eese  mlravlglloao,  e  eon  rneeordo  drl  elrooh»  impeo- 
«  aato,  e  eon  le  gloste  e  perfette  relaxioot  e  oon  le  Ie0la' 
«  drle  délie  consonanze  e  dIsaonanM  brn  ooUoeate,  e  00c 
«  l'uguagllana  della  tessiture,  e  col  portamenfo  oeaapie 
«  plà  fluido,  ampotloso  a  golsa  di  innie,  cbmeretc»  aiwd»; 
«  ad  In  aomma  colla  ava  vlrtù  (no  non  la  a«a  povsta 
«  sollta  nel  gran  vlrtuosl)  far  tacere  I  nemld.  ed  eccUare 
«  tutti  gU  aibi  profeasorl  ad  lioltare  un  oomo  nel  masrie- 
<  do  del  sspere  e  deir  arte,  e  nel  roanegRlare  nuwonia 

•  eedeslastica  grandlosamenie  a  plu  corl  aenaa  pnrL  ■ 


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BENEVOU  —  BENINCASA 


343 


avec  vne  élégance  dont  ce  genre  de  composition 
ne  paraît  pas  susceptible.  Presque  toutes  ses 
cnesses  sont  écrites  à  quatre,  cinq»  six,  huit  et 
«nème  douze  chœurs,  qui  sont  disposés  avec  une 
4idresse  reniarquable.  Ses  fugues  ne  consistent 
.^oère  qu'en  attaques,  «t  ses  réponses  sont  tou- 
jours réelles  ;  mais  le  premier  de  ces  défauts  est 
la  conséquence  du  genre  quil  avait  adopté;  le 
second  fut  celai  de  tous  les  maîtres  de  son  temps, 
«t  tient  au  système  de  tonalité  alors  en  nsage. 
Beneroli  est  le  modèle  qu'on  doit  proposer  à 
ceux  qui  irenlent  essayer  leurs  forces  dans  des 
compositions  à  grand  nombre  de  voix.  Ses  ou- 
vrages se  conservent  en  partie  dans  les  archives 
de  la  basilique  dn  Vatican,  et  en  partie  dans  la 
Bibliothèque  de  la  maison  Corsini  alla  Lungara. 
L*abl>ë  Baini  y  a  vu  beaucoup  de  messes  à  douze, 
eeize,  et  vingt-quatre  .voix,  des  psaumes  à  huit, 
seixe,et  vingt-quatre  voix,  et  des  motets  et  offer- 
toires à  quatre,  six,  huit,  dix,  douze,  seize,  vingt- 
quatre  et  trente  voii.  Burney  cite  une  messe  de 
Benevoli  à  six  chœurs  ou  vingt-quatre  voix  réelles 
qui  surpasse,  dit-il,  tout  ce  que  l'on  connaît  dans  le 
même  gen  re,  et  une  aut  re  messe  pour  douze  soprani 
obligés.  L'abbé  Santini,  à  Rome,  possède  beau- 
coup de  motets,  d'antiennes  et  de  psaumes  «tn  ma- 
nuscrit composés  par  Benevoli,  particulièrement  : 
Les  messes  à  huit  voix,  intitulées  :  1»  Sine  tïtulo; 

—  V" Par adisi porta;  —  3*»  Decantabat  Popu- 
lus  ;  —  4<>  les  messes  à  douze  voix  qui  ont  pour 
titres  :  Solam  expecto^  et  Angélus  Domini;  ^ 
5»  Les  messes  à  seize  voix  intitulées  :  La  Be- 
vola;  Tira  cùrda;  In  angusOa  pesHlenliœ; 

—  60  Des  Magnificat  è  2,  3»  4  et  6  chœurs  ;  — 
7o  Le  motet  Régna  terra  à  douze  soprani^  et 
beaucoup  d'aulres  pièces.  Dans  la  collection  de 
l'auteur  de  cette  Biographie  se  trouvent  les  nses- 
«es  entières  à  seize  voix  en  quatre  chœurs  :  Si 
Deus  pro  nodis,  et  In  diluvio  multarum 
4iguarum^  ainsi  qu'une  messe  «ine  nomine, 
également  &  seize  voix  en  qilatre  chœurs,  luistrn- 
mentée  par  un  compositeur  allemand ,  à  deux 
orchestres  composés  de  violons,  vides,  flûtes, 
liautbois,  deux  trompettes  et  timiMiles  ;  enfin  une 
autre  messe  sine  nomine  à  huit  voix,  avec  deux 
violons,  deux  violes,  deux  cornets,  quatre  trom- 
pettes (soprano,  contralto,  coiitf  a-ténor  et  ténor), 
trois  trombones,  timbales  et  orgue,  composée 
par. Benevoli,  à  Pragne.  Le  P.  Martini  a  publié  le 
€hriste  de  la  messe  In  diluvio  dans  le  deuxième 
Tolume  de  son  Traité  du  contre- point  fugué, 
|)age  122.  L'auteur  de  ce  dictionnairea  publié  le 
Kyrie  de  la  messe  Si  Deus  pro  noàisk  la  fin  de 
4a  première  partie  de  son  Traité ducontre^point 
H  de  la  fugue,  Paris,  I824,denx  parties  in-fol., 
ainsi  que  dans  la  deuxième  édition  de  ce  livre , 


Paris,  1846,1  vol.  in-fol.  £n&,  le  P.  Pao- 
lucci  a  inséré  des  fragments  d'ouvrages  de  Be- 
nevoli dans  le^ troisième  volume  de  son  Arte 
pratica  di  contrapunio.  Benevoli  est  le 
premier  musicien  qui  ait  fait  le  tour  de  force 
presque  incroyable  d^éciire  une  messe  'à  qua- 
rante'huit  voix  réelles  en  douze  chœurs  : 
cette  messe  a  été  chantée  à  Borne,  dans  l'église 
Sancta-Maria-sopra-Minerva  ,  par  cent  cin- 
quante professeurs,  le  4  août  16&0;  la  dépense 
de  cette  exécution  fut  faite  par  Dominique  Fon- 
tliia,  notaire  di  caméra.  Cet  exemple  n'a  été 
imité  depuis  lors  que  par  deux  contrapuntistes; 
le  premier  fut  Jean- Baptiste  Gianselti,  et  le  se- 
cond, Grégoire  Batlabene  (  Voyez  ces  noms). 

BENGRAF  (JeAN),  maître  de  piano,  qui 
vivait,  en  1791,  à  Pesth,  en  Hongrie,a  publié  les 
ouvrages  suivants  de  sa  composilion  :  1"  Huit 
divertissements  pour  le  clavecin;  Vienne,  1786; 
—  2°  Ballet  hongrois  ;ibid.; —  3o  Douze  danses 
hongroises  pour  le  clavecin,  ibid.,  1791;  — 
40  Variazioni  didiversi  soggetti  péril  violino 
con  violoncello  ;—  50  Kirchen  Musik  im  Kla- 
vierauszuge;  —  6»  Sinngedicht  auf  Joseph 
und  Friedrich^  pour  piano; — T  DieSeeligkeit 
der  Liebendeny  pour  piano;  —  8«  Deux  qua- 
tuors  pour  clavecin^  deux  violons  et  violon- 
celle. Le  maître  de  chapelle  Beichardt  possédait 
.  une  messe  en  paiiition,  datée  de  1777,  sous  le 
nom  de  Joseph  Bengraf. 

BENIEZHI  (  Lb  Chevalier),  né  en  Hon- 
grie ,  vers  le  commencement  du  dix-neuvième 
siècle,  cultivait  la  musique  comme  amateur, 
lorsqu'il  imagina  deux  .instruments  qu'il  considé- 
rait comme  nouveaux,  et  qui  n'étaient  que  des 
modifications  déjà  connues  de  la  guitare  et  du 
violoncelle.  Il  appelait  le  premier  de  ces  instru- 
menu  Har/enguitan  (  liarpe-Kuitare  )  :  ce  n'é- 
tait que  la  reproduction  de  la  Harpolyre,  inven- 
tée par  Salomon  (  Voy.  ce  nom  )  en  1828.  L'autre 
instrument  était  un  violoncelle  à  six  cordes» 
assez  semblable  à  l'ancienne  basse  de  viole,  mais 
que  M.  Beniezlii  destinait  à  être  joué  comme  ins- 
tnimeiit  chantant  avec  l'archet,  ou  à  être  pincé 
en  arpégea  comme  la  harpe  et  la  guitare.  11  don- 
nait à  cet  instrument  le  nom  de  Aeolipolyka. 
M.  Beniezhi  visita  Paris,  Vienne  et  Munich  en  ' 
1842  et  t843,  avec  ses  instruments,  dans  l'espoir 
de  fixer  sur  eux  l'attention  des  artistes  et  des 
amateurs,  et  persuadé  qu'on  s'empresserait  de  les 
adopter  et  d'en  introduire  l'usage  dans  la  mu- 
sique; mais  ainsi  qu'il  arrive  de  la  plupart  des 
inventions  de  ce  genre,  après  avoir  excité  la  cu- 
riosité pendant  quelques  jours,  ils  furent  négli- 
gés et  oubliés. 

BE-NINGASA  (Jacques),  chanteur  de  la 


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844 


BENINCASA.  —  BENINCORl 


chapelle  de  Saint-Jean  de  Latran,  à  Rome,  fat 
nommé  directeur  de  cette  chapelle,  en  1 007,  et 
mqarat  en  1613.  On  a  de  lui  de<  motets  à  cinq, 
six,  huit  et  douze  Toix,  qui  ont  été  publiés  à  Rome 
CD  1007. 

BENINGASA.  (Joacbw),  ibasse  chantante 
de  POpéra  de  Dresde,  naquit  à  Pérouse  en 
1783.  Après  avoir  reçu  une  tMnne éducation  mu- 
sicale dans  sa  patrie,  il  se  fit  entendre  avec  suc- 
cès sur  quelques  théâtres  de  Tltalie.  Il  se  rendit 
en  Allemagne,  et  sa  belle  Toix  de  basse  le  fit  en- 
gager à  ropéra  de  Dresde.  Il  ne  quitta  plus  cette 
Tille  et  resta  toujours  attaché  à  l'Opéra  italien 
jusqu'à  sa  dissolution.  Il  est  mort  dans  cette  Tille 
au  mois  de  janvier  1835. 

BENINCORI  (ange-Marib),  compositeur, 
né  à  Brescia,  le  28  mars  1779,  n'éUit  Agé  que 
de  trois  ans  lorsqu'il  suivit  i  Parme  son  père 
qui  venait  d'être  nommé  secrétaire  du  duc  sou- 
verain de  cet  État.  Là,  il  fat  placé  à  l'Age  de  cinq 
ans  sous  la  direction  de  Ghiretti  pour  la  com- 
position et  de  Rolla  pour  le  violon.  Ses  progrès 
fuient  si  rapides,  qu'il  fut  en  état  de  jouer  de- 
vant le  duc  de  Parme  un  concerto  de  violon, 
avant  d'avoir  atteint  sa  huitième  année.  Satisfait 
du  talent  de  cet  enfant,  le  duc  lui  envoya  le  len- 
demain une  montre  à  répétition.  A  la  mort  de 
son  père,  Benincori  fîit  placé  dans  un  collège 
par  les  ordres  du  prince;  ses  études  de  mu- 
sique furent  interrompues  pour  celle  des  lan- 
gues ;  mais  déjà  l'art  avait  pour  lui  tant  de  cliarme, 
qull  dérobait  en  secret  quelques  heures  à  son 
sommeil  pour  se  livrer  au  travail  sur  le  violon. 
Instruit  de  cet  acte  de  dévouement  et  de  persé- 
vérance, le  duc  de  Parme  ordonna  que  Benin- 
cori fût  rendu  aux  soins  de  Rolla;  puis  il  le  fit 
voyager  dans  le  midi  de  Pitalie  et  lui -fit  donner 
des  leçons  de  composition  par  quelques  tK>ns 
maîtres  au  nombre  desquels  on  compte  Cimarosa. 
Le  premier  ouvrage  de  quelque  importance  qu'il 
lit  entendre  était  une  messe  qu'il  composa  à 
l'Age  de  quatorze  ans.  A  dix -sept  son  éducation 
musicale  était  terminée.  Il  partit  alors  poor  l'Es- 
pagne avec  son  frère  atné,  comblé  des  bontés  dn 
prince.  Ce  fnt  en  1797  qu'il  quitta  l'Italie.  Mal- 
heureusement les  deux  frères  se  virent  peu  de 
temps  après  obligés  d'avoir  recours  à  leurs  talents 
pour  vivre,  à  cause  de  la  faillite  dn  négociant  qui 
avait  en  dépôt  leur  petite  fortune.  Us  donnè- 
rent des  concerts;  mais,  atteint  par  la  fiè- 
vre jaune ,  Benincori  l'alné  succomba,  et  son 
frère,  resté  sans  appui,  retourna  en  Italie,  oii  il 
fit  représenter  un  opéra  de  ffUieti  qui  fut  bien 
accudlli,  et  qui  n'eut  pas  moins  de  succès  lors- 
que l'auteur  le  fit  représenter  à  Vienne.  Arrivé 
dans  cette  ville,  Benincori  fut  introduit  auprès 


de  Haydn,  et  entendit  exécuter  les  quatuors  de 
ce  grand  compositeur.  Il  se  passionna  si  bien 
pour  ce  genre  de  musique,  qu'il  n'en  écrivit  plus 
d'autre,  et  qu'en  peu  d'années  il  en  produisit 
quatre  oeuvres,  dont  le  premier  fut  dédié  à 
Haydn. 

Vers  le  commencement  de  180S,  il  se  rendit  à 
Paris,  où  ses  quatuors  afaient  été  publiés.  Il 
espérait  que  ces  ouvrages  le  feraient  connattre 
avantageusement  et  lui  feraient  obtenir  on  poème 
d*opéra.  Il  en  eut  un,  en  effet,  dont  il  écrivit  la 
■  musique,  etqni  fut  reçu  en  1804  par  le  comité 
de  l'Académie  impériale  de  musique,  sous  le  titre 
de  Galatée  ou  le  Nouveau  Pygmalion ,  mais 
qu'il  ne  put  ensuite  faire  représenter.  Le  temps 
s'écoulait  sans  qu'aucune  de  ses  espérances  se 
réalisât  ;  il  n'eut  d'autre  ressource  que  de  don- 
ner des  leçons  de  chant,  de  violon,  de  piano, 
d'harmonie  et  de  composition.  Malgré  la  multi- 
plicité des  choses  qu'il  pouvait  enseigner,  il  eut 
beaucoup  de  peine  à  trouver  des  élèves  en  nom- 
bre suffisant  pour  vivre.  En  1807,  il  tenta  un 
nouvel  essai  pour  se  fonder  une  fortune  et  une 
renommée  par  le  théAtre,  et  il  écrivit  un  opéra 
sérieux  intitulé  Hésione.  Cet  ouvrage  eut  le 
même  sort  que  le  premier  :  on  le  reçut,  mais  on 
ne  le  joua  pas.  Fatigué  par  les  obstacles  qu'on 
opposait  à  ses  eAorts,  Benincori  sembla  renoncer 
aux  espérances  qu'il  avait  placées  dans  sa  renom- 
mée future;  il  se  résigna  à  la  nécessité  de  n'être 
qu'un  donneur  de  leçons.  Ce  ne  fut  que  long- 
temps après  qu'il  parvint  enfin  à  faire  jouer  quel- 
ques bluettes  à  l'Opéra-Comîque;  mais  alors  la. 
ferveur  de  la  jeunesse  était  passée,  le  dégoût  et 
l'ennui  étaient  venus ,  et  l'art  avait  perdu  pour 
lui  ce  charme  qui  donne  la  vie  aux  œuvres  de 
l'artiste.  Les  opérettes  que  Benincori  fit  représen- 
ter en  1815,  sons  le  titre  des  Pareil  to  (Tun  Jour, 
en  1818,  sous  celui  de  £a  promesse  de  mariage 
ou  le  Retour  au  hameau^  et  le  10  janvier  I8i9, 
sous  celui  des  Époux  indiscrets ,  ne  réussirent 
point,  et,  par  le  chagrin  quil  en  prit,  lui  mirent 
dans  le  sein  le  germe  de  la  maladie  dont  il  mou- 
rut peu  d'années  après.  Une  circonstance  inat- 
tendue sembla  pourtant  le  ranimer.  Nicole 
Isouard,  mort  en  18 IK,  avait  laissé  inachevée 
l'opéra  de  la  Lampe  merveilleuse ,  grand  ou- 
vrage par  lequel  il  espérait  mettre  le  sceau  à 
sa  réputation.  Les  deux  premiers  actes  de  cet 
opéra  étaient  tout  ce  qu'il  avait  laissé  ;  Benincori 
fut  chargé  de  faire  les  trois  autres.  Il  travailla 
avec  ardeur,  mit  l'opéra  en  état  d'être  représenté, 
et  en  surveilla  les  premières  répétitions;  mais*la 
maladie  de  poitrine  dont  il  était  atteint  avait 
fait  de  rapides  progrès ,  ses  forces  étaient  épui- 
sées, la  faUlité  qui  le  poursuivait  dans  sa  car- 


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BENIŒT 


84S 


rière  dramatique  ne  lui  permît  pas  de  jouir  de 
son  triomphe  :  six  semaines  avant  .la  i^présenla- 
tien  de  Pouvrage  dans  lequel  il  avait  mis  toutes 
ses  espérances  (le  30  décembre  1821  ),  il  expira 
k  Bel  le  vil  le,  près  de  Paris.  La  Lampe  merveil- 
leustf  représentée  le  6  février  1822,  obtint  un 
brillant  succès. 

Homme  d*esprit  et  de  goût,  Benincori  avait 
de  la  fraîcheur  dans  les  idées  ;  mais  il  ne  parait 
pas  avoir  été  doué  du  gi^nîe  dramatique.  Bien 
înfërieor  à  lui-même  dans  les  opéras  qu'il  a  fait 
jouer  en  France,  il  n*a  fait  voir  la  portée  de  son 
talent  que  dans  ses  quatuors.  Ceux-ci  méritaient 
d^ètre  plus  connus  quMIs  ne  sont;  car,  si  Ton  n*y 
trouve  pas  Part  infini  de  Haydn,  la  passion  de 
Mozart,  ni  surtout  la  vigoureuse  pensée  de  Bee- 
tbaven,  il  est  pourtant  certain  que  ce  sont  de 
charmantes  compositions,  brillantes  d'élégance, 
de  grâce,  de  pureté,  et  dont  te  style  ne  ressemble 
à  celui  d'aucun  de  ces  grands  artistes.  Les  deux 
premiers  œuvres  de  ces  quatuors  furent  compo- 
sés et  publiés  en  Allemagne ,  puis  réimprimés  à 
Paris.  Peu  de  temps  après  son  arrivée  dans  cette 
Tille,  Benincori  y  fit  paraître  les  œuvres  3*,  4* 
et  5*.  Son  œuvre  ftoe,  composé  de  trois  trios  pour 
piano,  est  inférieur  à  ces  ouvrages;  les  œuvres 
7*  et  8*,  qui  renferment  chacun  trois  quatuors, 
ont  été  publiés  en  1 809  et  1811.  Benincori  avait 
écrit  autrefois,  en  Italie,  des  messes,  des  litanies, 
et  plusieurs  opéras  qui  sont  restés  en  manuscrit. 
On  a  gravé  quelques  airs  des  opéras  qu'il  a  fait 
jouer  au  théâtre  Feydeau  ;  mais  les  partitions 
n'ont  pas  été  publiées.  La  part  de  travail-  de  Be- 
nincori dans  Aladin  ou  la  Lampe  menfeillmsef 
qui  eut  un  sort  plus  heureux,  consiste  dans  i^ 
trois  derniers  actes,  dans  la  marche  qui  termine 
le  premier,  dans  les  deuxième  et  quatrième  scè- 
nes, et  dans  une  partie  du  dernier  chœur  du  se- 
cond. 

BÉIVISE  (...),  musicien  de  la  Comédie  ita- 
lienne, ne  s'est  fait  connaître  que  par  la  musique 
des  divertissements  d'une  comédie  intitulée  : 
Caroline  magicienne^  qui  fut  jouée,  la  première 
fois,  le  2  juillet  1744. 

BENNATI  (François),  docteur  en  méde- 
cine, né  à  Mantoue,  dans  le  mois  d'octobre  1798, 
fit  ses  études  à  Pavie  et  à  Padoue,  et  s'y  distin- 
gua par  la  rapidité  de  ses  progrès.  Après  avoir 
obtenu  le  diplOme  de  docteur  dans  la  dernière 
de  ces  villes,  il  parfit  pour  la  capitale  de  l'Autri- 
che, muni  de  lettres  de  recommandation  que  lui 
donnèrent  de  puissants  protecteurs.  Plus  tard, 
il  visita  Londres  et  Edimbourg,  dans  le  dessein 
d'augmenter  ses  connaissances;  puis  il  se  fixa  à- 
Paris,  vers  1827.  Amateur  de  chant  distingué,  et 
possesseur  d'une  très-belle  voix  de  bariton,  il 


crut  pouvoir  concilier  son  penchant  pour  la  mu- 
sique avec  la  gravité  de  sa  profession,  en  se  li- 
vrant à  l'examen  physiologique  des  fonctions  de 
l'appareil  vocal  dans  le  citant.  Ses  rechercties  le 
conduisirent  à  la  convietion  que  les  muscles  du 
larynx  n*agissent  pas  seuls  dans  la  formation 
des  sons  de  la  voix,  et  que  le  pharynx,  le  voile 
do  palais,  enfin,  toutes  les  parties  supérieures  du 
gosier  et  de  la  bouche  concourent  à  la  produc- 
tion des  sons  qu'on  appelle  vulgairement  lejaus" 
self  et  qu'il  désigna  sous  le  nom  de  voix  suT" 
laryngienne.  Il  détermina  en  même  temps  la 
nature  des  phénomènes  qui  se  manifestent  dans 
l'appareil  Vocal  des  divers  genreade  voix  pour  la 
formation  des  sons  des  différents  registres,  et 
lut  i  l'Académie  des  sciences  de  l'Instîtut  des 
mémoires  sur  ces  sujets,  auxquels  l'illustre  Cn- 
Tier  accorda  des  éloges  dans  le  rapport  qu'il  fit, 
en  1830,  à  celte  société  savante.  Une  nouvelle  ré- 
daction des  idées  de  Bennati  fut  publiée  deux 
ans  après,  dans  un  livre  qui  a  pour  titre  :  Recher- 
ches sur  le  mécanisme  de  la  voix  humaine 
pendant  le  chant  ;  Paris,  1832,  in-S**.  Bientôt 
après  la  publication  de  ce  livre,  Bennati  en  fit 
paraître  un  autre  intitulé  :  Mecherche^  sur  les 
maladies  qui  affectent  les  organes  de  la  voix 
humaine;  Paris,  1833,  in-8^.  Cet  ouvrage  a  été 
traduit  en  allemand,  sous  ce  iiire  Die physiologis- 
chen  und  paihologischen  Verhàitnisse  der 
menschlichen  Stimme:  Ilmenau,  Voigt,  1833, 
in-8*  de  102  pages,  avec  .3  planches.  On  y  trouve  un 
grand  nombre  d'observations  intéressantes,  par- 
ticulièrement sur  l'aphonie  et  l'enrcuemeot,  avec 
des  méthodes  de  traitement  dont  les  heureux 
effets  ont  étéconstatés  en  plusieurs  circonstances. 
L'Académie  des  sciences  décerna  à  Bennati,  pour 
ce  travail,  un  des  prix  fondés  par  Mootyon.  Les 
deux  ouvrages  qui  Tiennent  d'être  cités  ont  été 
réunis  en  un  seul  volume  sons  le  tftre  ^Études 
physiologiques  et  pathologiques  sur  les  orga^ 
nés  de  la  vois  humaine;  Paris,  1833,  in-8% 
avec  des  planclies.  On  a  aussi  de  Bennati.  Mémoire 
sur  un  cas  particulier  d*anomalie  de  la  voix 
humaine  pendant  le  chant;  Paris,  1834,  in-8* 
Il  s'occupait  d'un  nouveau  travail  concernant 
l'hygiène  de  la  voix  et  de  recherches  sor  l'ap- 
plication de  la  musique  à  la  médecine  curatiTe, 
lorsqu'un  accident  funeste  termina  la  carrière  de 
ce  savant,  à  l'âge  de  trente-six  ans.  Atteint  par 
un  cheval  lancé  avec  une  grande  vitesse,  il  fut 
renversé  ;  sa  tète  porta  avec  force  sur  le  pavé,  et 
le  lendemain,  10  mars  1834,  il  expira. 

BENNET  (Jban),  compositeur  anglais,  vé- 
cnt  à  la  fin  du  seizième  siècle  et  au  commence- 
ment du  dix-septième.  Quoique  doué  d'un  mérite 
fort  rare,  il  ne  parait  pas  avoir  été  attaché  au 


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ue 


BENNET  —  BENNETT 


scfTiee  d'£lii»beth,  ni  à  aucune  université.  Ses 
oMdriKaax  sont  iMen  écrits  ;riiamionie  en  est  cor- 
recte et  les  iiiiiUtions  élégantes  et  bien  serrées. 
Il  a  fait  imprimer  :  MadrigaU  tofmir  votées 
(Madrigaux  à  quatre  voix  ).  Londres,  i;^99.  Ce 
recueil  contient  dix-sept  pièces:  Hawliins  en  a 
inséf^  une  dans  le  troisième  volume  de  son  OU- 
Mre  de  la  musiqtie.  On  trouve  aussi  un  de  ses 
madrigaux  dans  la  collection  intitulée  :  Le  rrlom- 
phe  d* Ariane,  et  quelques  airs  de  3a  composi- 
tion dans  Touvrage  de  Ravenseroft  qui  a  pour 
titre  :  A  brie/  diseourte  qf  true  (  but  negUcted  ) 
use  of  characlerising  the  degrees  by  iheir 
perfection^  imperfection^  and  diminvlion  in 
tneasurable  musicke,  against  the  common 
practice  and  costom  of  thèse  limes  (  Petit  dis- 
cours sur  l'usage,  maintenant  n<^gligé,  de  déter- 
mmer  les  temps  de  la  musique  mesurée,  par  leur 
perfection,  imperfection,  diminution»  etc.  ),  I»n- 
dres,  16t4. 

BENNET  (THonaa),  organiste  de  la  caUié- 
draie  et  de  la  cliapelle  éf^iscopale  de  Saint- Jean, 
è  Cliichester,  dans  la  seconde  moitié  du  dix-liui- 
tième  siècle,  a  reçu  sou  éducation  musicale  parmi 
les  enfants  de  chour  de  Salisbnrjr,  sous  Joseph 
Corfe.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  !<>  Une  in- 
troduction àTartdu  client  (iin  introduction 
to  the  artq/  singing);  Londres,  sans  date; 
Sacred  mélodies,  recueil  d'hymnes  et  d'antiennes 
fait  avec  choix  et  discernement  ;  —  3"  Calhe- 
dral  sélections,  consistant  en  antiennes,  com- 
mandemenU  de  Dien,  clianU  et  prières.  Ces 
diverses  publications  ont  obtenu  du  succès. 

BENNET  (Wiixiioi),  professeur  de  musi- 
que et  organiste  à  Téglise  Saint-André  de  Ply- 
moulb,  est  né,  en  1767,  à  Coombiuteigreliead 
près  de  Teigenroouth.  Les  premiers  principes  de 
la  musique  tiii  furent  enseignés  à  Exeter  par  Bond 
et  Jackson,  tous  deux  bons  musiciens.  Il  fut  en- 
suite envoyé  à  Londres ,  pour  y  terminer  ses 
études  sous  la  direction  de  Chrétien  Bach. 
Après  la  mort  de  ce  compositeur,  il  passa  sous 
celle  de  Schroeter,  le  premier  qui  répandit  j'u- 
•age  du  piano  en  Angleterre,  et  qui  le  sulistitua 
an  clavecin.  Les  études  de  Bennet  étenl  termi- 
nées, il  reçut  une  invitetion  de  s'éUblir  à  Ply- 
moutli,  et  peu  de  temps  après  son  arrivée  dans 
cette  ville  (en  1793),  il  fut  nommé  organiste  de 
l'église  de  Saint-André.  Il  est  considéré  aujour- 
d'hoi  comme  Tun  des  plus  habiles  improvisateurs 
de  TAngieterre  sur  l'orgue.  Ses  compositions  con- 
sistent en  Trois  sonates  pour  le  piano  r  Un 
concerto  pour  le  même  instrument  avec  or- 
chestre; Deux  divertissements,  idem;  Deux 
recueils  d'airs  et  de  glees;  Trois  duos  pout 
deux  pianos;  Une  marche  et  une  antienne 


pour  le  couronnement  du  roi  Georges  IV; 
Un  hymr\fi  portugais  avec  variations  ;  On  air 
des  Amours  des  anges  avec  rarialions  ;  Deux 
autres  airs  variés.  Bennet  a  dû  publier  su/vi  deux 
ouvrages  volumineux  et  importants  :  l'un  est  la 
Collection  de  la  musique  d'église  d'Angleterre 
en  partition,  à  Vusage  des  cathedra  les;  Vau- 
tre,  une  IHouvelle  collection  de  psaumes  à 
quatre  parties,  avec  accompagnement  d'orgue. 
Outre  ceU,  il  a  composé  bêaucoiip  d'ouvertures, 
de  fugues  et  de  caprices  pour  l'orgue,  qui  n'ont 
pas  éte  imprimés. 

BENNET  (SÂimnBRs),  organiste  à  Woods- 
tock ,  dans  le  comté  d'Oxford ,  est  mort  d'une 
maladie  de  langueur,  en  1809,  fort  jeune  encore. 
Il  a  fait  imprimer  quelques  pièces  pour  le  piano, 
et  plusieurs  recueils  d'airs  et  de  çlefs. 

BENNETT  (Wilu^m  STEKNDALC), 
pianiste  et  compositeur  k  Londres,  est  né  te  13 
avril  1816  à  Shelfield,  dans  le  Yorksliire,  où  son 
père  était  organiste.  Après  avoir  fait  ses  pre- 
mières études  musicales  dans  sa  ville  naUle,  il 
alla  suivre  les  cours  de  l'université  de  Cambridge. 
Plus  Urd  il  se  rendit  à  Londres  et  y  entra  dans 
l'Académie  royale  de  musique,  où  Ciprianf  de 
Potier  et  le  docteur  Crotch  devinrent  ses  maîtres 
de  piano  et  de  composition.  Sorti  de  crtte  i^cote, 
après  quelques  années  d'études,  il  reçut  des 
leçons  de  Motclièles  et  commença  la  publicaftioii 
de  ses  premières  œuvres.  La  connaissance  qu'il 
fit  de  Mendelsohn  à  Londres  le  décida  k  le  suivre 
en  Allemagne,  pour  continuer  sous  sa  direction 
ses  études  de  composition.  Jusqu'à  la  mort  de 
cet  artiste  célèbre  U  lui  fut  attaclié  de  la  plus 
étroite  amitié.  On  reconnaît  dans  te  style  des 
oeuvres  de  M.  Bennett  un  pencliant  décidé  pour 
celui  de  son  maître  et  ainr.  Pendant  son  séjour  a 
Leipsick,  dans  les  années  1837  et  1838,  il  eiécata 
un  concerto  de  piano  de  sa  composition  dans 
un  des  concerts  de  la  Gevandhans,  et  y  fit 
entendre  diverses  ouvertures  d'ouvra$ies  drama- 
tiques qu'il  avait  écrf^fà  Londres  dans  les  années 
précédentes.  Après  plusieurs  années  de  séjour 
en  Allemagne,  il  retourna  à  Londres,  où  il  se 
livra  avec  succès  A  l'enseignement  et  donna  des 
concerts  diaqne  ann<^i  M.  Stemdale  Bennett  est 
un  des  artistes  les  plus  distingués  de  l'Angleterre 
comme  virtuose  sur  le  piano  et  comme  com|>o8Î- 
leur.  En  1837  il  a  écrit  la  musique  d'un  ballet 
intitulé  les  Noyades,  qui  fut  représente;  dans 
l'année  suivante,  il  donna  au  tlièâtre  anglais  ia 
Nymphe  de  la  forêt,  opéra  dans  lequel  il  y 
avait  de  bons  morcraux,  et  qui  bientôt  après  fut 
suivi  de  Parisina,  Il  a  publié,  tent  en  Allema- 
gne qu'en  Angleterre,  beaucoup  d'ouvrages  àe 
musique  instrumentale  parmi  lesquels  on  remar- 


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BENNETT  —  BENOn 


847 


4|tie  :  1*  Troisième  eoncerta  pour  piano  (en  ut 
ininenr  jy  op.  9  ;  Leipsick,  Kistner.  —  2o  Qua- 
trième idem  (en /a  mineur )»  op.  19,  ibid.  — 
3e  Fanlaisie  pour  piano  et  orchestre  (en  mi  ma- 
jeur), op.  22,  ibid.  —  4*^  Sextuor  pour  piano,  deux 
Tiolons,  alto,  Tioloncelle  et  eotttre4)asse,  op.  8; 
^onores ,  Cramer,  Beale,  etc.  —  5**  Tno  pour 
piano ,  yiolon  et  Ttoloncelle,  op.  S6 ,  'bid.  — 
Sonate  pour  piano  et  ▼ioioncelle  (en  ul  mi* 
neur),  ibid.  —  7*  Divers  morceaux  de  son  pre- 
fnier  et  de  son  deuxième  concerto,  arrangés  pour 
piano  à  quatre  mains.  —  8®  Sonate  pour  piano 
seul  (en  fa  mineui').  —  9*  Beaucoup  de  capri- 
ces, rondos,  suites  de  pièces,  tlièmes  variés, 
préludes ,  etc.  ;  ibid.  —  10*  Quelques  morceaux 
4ie  musique  religieuse  à  plusieurs  voix.  — 
II*  Beaucoup  de  mélodies  et  de  chansons  an- 
glaises avec  accompagnement  de  piano.  On  con- 
naît aussi  de  M.  Bennett  une  méthode  de  piano 
intitulée  :  CUusical  practiee  for  piano  forte 
ttudent ,  Londres,  l84f ,  et  une  dissertation  sur 
l'harmonie  (  On  harmony)  imprimée  dans  les 
Introductory  lectures  delivered  at  the  Queen 
Collège,  1849. 

BENOIST  (N.),  musicien  français,  vécut 
dans  la  première  moitié  du  seiiième  siècle.  On 
trouve  des  pièces  de  sa  composition  dans  les 
SeleciissinuB  et  familiarissimie  Cantiones  ul- 
tra centumàe  Salblinger(Augsbourg,  Melchior 
Kriesetein,  1540),  et  dans  le  Liber  quartus 
(  Motectorum  )  cum  quatuor  vocibus,  imprimé 
à  Lyon,  par  Jacques  Moderne,  en  1539. 

BENOIST  (François),  compositeur,  né  è 
Nantes  le  10  septembre  1795,  a  reçu  dans  sa 
ville  natale  les  premières  leçons  de  mu.sique,et 
de  piano  En  181 1  il  se  rendit  à  Paris,  et  Tut  admis 
au  Conservatoire  de  musique  comme  élève  de  Ca- 
tel  pour  riiarmonie,  et  de  Adam  pour  le  piano. 
Ses  progrès  fivent  si  rapides,  qu*il  obtint  au  con- 
cours de  la  même  année  le  premier  prix  d'har- 
monie. Le  premier  prix  de  piano  loi  fut  décerné 
en  1814.  L'année  suivante  il  fut  couronné  aux 
concours  de  l*Ini«lltut  de  France  pour  sa  com- 
position de  la  canUte  ô'Bnone,  qui  fut  exécutée 
«n  séance  publique  le  5  octobre  1815.  Ce  triom- 
phe lui  assurait  le  titre  et  les  avantages  de  pen- 
sionnaire du  gouvernement  français.  Il  partit 
bientôt  après  et  passa  trois  années  à  Rome  et  à 
Napies  aux  frais  de  TÉtat.  De  retour  dans  sa  patrie 
au  commencement  de  Tannée  1819 ,  il  obtint 
presque  à  son  arrivée  ta  place  de  premier  orga- 
niste de  la  chapelle  do  roi,  qui  avait  été  mise  au 
concours  après  la  mort  de  Séjan  ;  et  peu  de  temps 
«près,  il  fut  nommé  professeur  d*orgiie  au  Con- 
servatoire  de  Paris,  où  il  est  encore  en  cette  qua- 
lité(1859;.  En  1821,  M.  Benoist  a  fait  représenter 


au  théâtre  Feydeau  un  opéra  intitule  :  Félix  et  léo- 
nore^  qui  a  eu  quelques  représentations,  et  dont 
la  partition  a  été  gravée.  Après  avoir  disserté  la 
scène  lyrique  pendant  vingt*sept  ans,  il  y  est 
revenu  en  1848,  avec  la  partition  d*un  opéra  en 
deux  actes  de  Germain  Delavigne  intitulé  :  V Ap- 
parition, qui  malheureusement  réalisa  son  titre 
au  théâtre  de  l'Opéra  national.  Préci^emment  il 
I  avait  écrit  une  nartio  de  la  musique  du  Diable 
amoureux,  ballet  Joué â  TOpéra.  En  1848  il  com- 
posa la  musique  de  Nisida,  ballet  en  deux  actes, 
représenté  au  même  tliéâlre  le  21  ao6t  ;  et  en- 
fin, le  15  janvier  1851,  il  a  donné  sur  la  même 
scène  la  musique  du  ballet  en  trois  actes  de 
Théophile  Gantier  intitulé  :  Pâquerette, 

Comme  organiste  et  comme  professeur,  M.  Be- 
noist s*est  fsit  une  réputation  honorable.  Il 
était  depuis  plnsteurs  années  second  chef  du  chant 
à  ropéra  de  Psris,  quand  il  succéda  à  Halévy 
dans  la  position  de  premier  chef,  en  1840.  Il  est 
considéré  à  juste  titre  comme  un  artiste  d'un  mé- 
rite très-estimable.  Il  possède  bien  Part  d'accom- 
pagner le  plain-chant  et  d^mproviser  des  fugues 
sur  un  sujet  donné.  Souvent  il  a  mérité  les  applau- 
dissements des  musiciens  de  la  chapelle  du  roi  pour 
son  talent  en  ce  genre.  Ses  compositions  poor 
Porgtie  ont  été  réunies  dans  un  recueil  qui  a  pour 
titre  :  Bibliothèque  de  Porganiste ,  ou  suites  de 
pièces  pour  Porgue,  en  douze  cahiers;  Paris, 
Mme  yeave  Canaux.  On  connatt  aussi  de  M.  Be- 
noist une  Messe  de  Requiem  pour  trois  voix 
d'hommes  et  une  d'enfant,  avec  accompagne- 
ment d'orgue  ad  libitum;  ibid. 

BENOIT  (Anoré)  ,  mettre  de  musique  de  la 
cathédrale  de  Chartres,  en  1743,  a  composé  des 
motets  qui  ont  été  exécutés  dans  la  chapelledu  roi. 

BENOIT  (  Piehrr),  vicaire  â  l'église  Sainte- 
Marie,  de  Dijon,  est  auteur  d'un  livre  intitulé  : 
Manuel  du  chant,  ou  le  plain-chant  enseigné 
par  principes  et  mis  en  rapport  avec  la  mu- 
sique;  Dijon,  de  l'imprimerie  de  Douiller,  1830, 
in-12.  Une  deuxième  édition  decel  ouvrage  a 
paru  à  Dijon,  ches  Lagii>r,  en  1840,  in-12,  sous 
ce  titre  :  Manuel  du  chant  sacré,  ou  le  plein- 
chant  (sic)  enseigné  par  principes. 

BENOIT  (PiEBRB-Li£oifARD-L<opoi.n),  com- 
positeur, né  à  Harelbeker  (  Flandre  occidentale), 
le  17  août  1834 ,  montra  dès  son  enfance  les 
plus  heureuses  dispositions  pour  la  musique,  et 
sans  guide,  sans  Instruction  élémentaire,  se 
'livra  â  des  travaux  de  composition.  En  1851, 
son  père  le  conduisit  à  Bruxelles  et  le  pré- 
senta à  Tauteur  de  cette  biographie,  qui  l'ad-  ' 
mit  au  conservatoire  de  cette  ville,  lui  fit  suivre 
des  cours  de  piano,  d'harmonie,  et  se  chargea 
de  lui  enseigner  la  composition.  Deux  ans  après 


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S48 

Benoit  obtint  an  oonconrt  le  aenii^me  prix  d'har- 
monie, et  le  1*'  prix  lui  Ait  décerna  en  1854. 
Dans  la  même  année,  le  premier  prix  de  coutre- 
poiot  et  de  fugue  fut  écalement  conquis  par  lui 
au  concours.  En  1855,  il  se  présenta  un  grand 
ooncoors  de  composition  institué  par  le  gouver- 
Bement  et  obtint  une  mention  honorable.  Dans 
Vannée  suivante  il  ^ivitla  mosique  de  piosienrs 
mélodrames  flamands  poor  le  théâtre  du  Parc,  an 
■ombre  desquels  on  remarqua  celui  qui  avait  pour 
titre  De  belgUehe  Natïe  (La  Nation  belge),  qui 
fût  représenté  le -27  juillet  1856,  à  ToceasioB  da 
▼ingt-einquième  anniversaire  do  couronnement 
du  roi  Léopold  1*'.  Au  mois  de  décembre  de  la 
même  année  M.  Benoit  fut  nommé  elief  d'or- 
chestre du  théâtre  du  Pare  :  il  y  fit  joner  avec 
snccès  un  joli  opéra  flamand  intitulé  :  Het 
dorp  inU  gebergte  (  le  Village  dans  les  mon- 
tagnes). Pour  la  seconde  fois,  il  se  présenta  au 
grand  concours  de  composition,  en  1857,  et  le 
premier  prix  lui  (tat  décerné  pour  la  cantate 
dont  le  sujet  était  :  Le  Meurtre  d'Abel.  Cet  ou- 
vrage fut  exécuté  solennellement  au  mois  de 
septembre  de  la  même  année  par  le  conservatoire  ; 
il  produisit  une  vive  impression.  Devenu  pen- 
sionnaire du  gouvernement,  comme  lauréat  du 
grand  concours,  M.  Benoit  se  rendit  en  Alle- 
magne pour  y  étudier  la  situation  de  Part  Après 
quelques  mois  de  séjour  à  Leipsick,  il  alla  pas- 
ser Télé  de  1858  à  Dresde,  6t  une  excursion  à 
Prague  à  Toocasion  de  la  fête  jubilaire  du  con- 
servatoire de  cette  ville,  puis  visita  Berlin  et 
Munich.  Dans  la  première  de  ces  villes,  un  Ave 
Maria  à  8  voix  en  deux  clicears,  de  sa  compo- 
sition, fut  exécuté  par  lechcsur  de  la  cathédrale 
(  Dom  Chor),  sous  la  direction  de  M.  Neithardt. 
Ce  morceau  a  été  publié  à  Berlin,  chez  MM.  Ed. 
Bote  et  G.  Bock.  Au  moment  où  cette  notice  est 
écrite  (1859)  M.  Benoit  continue  ses  voyages  d^ar* 
tiste.  Il  a  publié  :  1*  Six  mélodies  à  voix  seule 
avec  piano,  Bruxelles  et  Mayence,  cbex  les  frères 
Schott  ;  2*  Dcuie  pensées  naïves  ou  Mélodies 
sentimentales  pour  voix  seule  et  piano,  ibid. 
3*  Douze  motets ,  ibid.  On  connaît  aussi  de  lui 
des  pièces  de  piano  d'un  genre  neuf.  Ce  jeune 
artiste  est  doué  d'un  vif  sentiment  poétique  et 
dramatique. 

BÉNONl  (J^s),  oomposilenr*à  Vienne, 
Dé  en  1835,  a  fait  ses  études  musicales  sous  la 
direction  de  Sinion  Sechler.  A  l'âge  de  onxe  ans 
il  fit  exécuter  une  mes^e  de  sa  composition,  et 
pea  de  temps  après  il  donna  à  Ton  des  théâtres  de 
Vienne  un  opéra  intitulé  Die  Winderblume 
(  les  Anémones),  dont  on  a  extrait  des  airs  avec 
accompagnement  de  piano,  qui  ont  été  publiés 
chez  Mechetti. 


BENOIT  —  BÉRARD 


B£NSER  (...),  pianiste  et  oompeaîlenr,  tî- 
vait  à  Londres  de  1780  à  1790.  On  a  de  Im  les 
ouvrages  auivanls  :  i»  Sonates  pour  piano  et  vio- 
lon, œuvre  1*";  Londres,  Clementi;—  3»Six  so- 
nates, idem,  œuvre  2«;  ^  3<»  Sonates  à  quatre 
mains  pour  le  piano,  œuvre  3*; —  4«  Leçons  et 
on  duo  ponr  le  pianow 

BENTE  (MATflès),  lutiiier  de  l'École  de 
Brescia,  vécut  dans  le  seizième  siècle  et  fut  con- 
temporain de  Jean-Paul  Magini.  Il  travaillait 
▼ers  1570.  Je  ne  connais  de  lui  qu'un  Intb  très^ 
richement  orné  qui  se  troaye  parmi  les  antiquité;; 
du  Musée  de  Paris. 

BEMVENUTI  (Nioqlas),  maître  de  dia- 
pelle  de  la  catliédrale  de  Pise,  est  né  dans  cette 
Tille  le  10  mai  1788.  Il  se  livra  à  Tétode  de  rt.r- 
goe  sous  la  direction  de  son  père,  maître  de 
chapelle  de  la  même  cathédrale  ;  la  lecture  des 
auteurs  classiques  devint  son  unique  occupation, 
et  le  succès  couronna  sa  persévérance.  On  a  de 
lui  :  fo  Six  messes  à  quatre  et  six  voix  avec  or- 
chestre; —  20  Des  vêpres  complètes;  -^«  Jl 
ratto  di  Proserpina^  cantate  à  trois  vmx  avec 
des  chœnrs,  exécutée  sur  le  théâtre  de  Pise,  en 
1806;  —  4»  Ariana  e  Teseo,  â  Pise  en  181 0; 
—  5*  //  Werier,  farce,  sur  le  même  théâtre,  en 
1811.  Dans  le  genre  instrumental,  il  a  écrit  douze 
symphonies  à  grand  orchestre,  des  sonates  pour 
piano,  des  variations,  des  sonates  pour  Por- 
gue,  etc. 

BÉRABD(Jbah-B4PT18te),  néàLonel  en 
1710,  débuta  comme  ténor  à  POpéra,  an  com- 
mencement de  Tannée  1733,  ne  réussit  pas  et  fut 
renvoyé  à  la  clôture  de  Pâques  de  la  même  an- 
née. An  mois  de  septembre  suivant  il  entra  à  la 
Comédie  italienne,  y.fut  plus  heureux,  et  y  resta 
jusqu'en  1736  où  il  fut  rappelé  à  POpéra.  Ramena 
écrivit  pour  lui  nn  rôle  dans  les  Indes  galantes; 
mais  il  y  fut  sifflé,  et  le  compositeur  se  vit  obligé 
de  donner  le  rôle  à  un  autre.  Cependant  Bérard, 
<iui  était  bon  musicien,  étonna  le  public  par  la 
manière  dont  il  chanta,  en  1737,  à  une  repré- 
sentation qu'on  appelait  la  Capitation'.  il  y  fat 
applaudi ,  et  depuis  cette  époque  Josqu'en  1745, 
où  il  quitta  la  scène  pour  se  Uvrer  à  renseigne- 
ment du  chant,  il  fut  bien  accueilli  dans  les  rôles 
qn^on  lui  confia.  II  jouait  bien  de  la  guitare,  do 
violoncelle  et  de  la  harpe.  On  a  de  loi  an  livre 
Intitulé  :  Vart  du  chant,  dédié  à  madame  de 
Pompadour;  Paris,  1755,  in-8''.  Cet  ouvrage 
n'«4pas  sans  mérite.  Bénrd  monrut  à  Paris,  le 
!•'  décembre  1772.  Par  le  crédit  de  madame  de 
Pompadour,  Bérard  ftif  décoré  de  Perdre  du 
Christ.  Il  eut  un  fils  qui  fut  pendant  plusieurs 
années  premier  violoncelle  de  la  Comédie  ita- 
lienne. 


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BERARDI    —  BERAT 


849 


BERARDI  (Argelo),  naquit  au  bourg  de 
Sainte-Agathe,  dans  le  Bolonais,  Yen  le  miiîeo 
do  dix-septième  siècle.  On  Toit  par  le  titre  de 
ses  Bagionamenti  muticali^  qnll  était,  en 
1681,  professeor  de  composition  et  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Spolète.    Précé- 
demment, il  avait  rempli  les  mêmes  fonctions 
à  ia  cathédrale  de  Viterbe.  En  1687,  époque  où 
Il  piiblfai  ses  Documenti  armonid,  il  était  clia- 
noine  de  la  collégiale  de  Viterbe,  et  vers  1693 
il  fut  nommé  maître  de  chapelle  de  la  Basilique 
de  Sainte-Marie  in  Transtevere,  il  dit  dans  la 
préface  de  ses  DocumenU  arfnoniei  qu'étant 
d^à  chanoine  et  maître  de  chapelle,  il  étudia  le 
contre-point  sous  Marco  Scaochi,  ancien  maître 
de  chapelle- du  roi  de  Pologne.  Les  ouvrages  tliéo- 
riqocs  de  cet  anteur  sont  :  I.    RagUmamenti 
musicaii,  Bologne,  1081,in-l2;II.  Documenti 
armonicif  Bologne,  1687,  in-4^  ;  livre  important 
par  son  objet  et  par  la  manière  dont  il  est  traité. 
Cet  ouvrage  est  divisé  en  trois  livres  :  le  premier* 
iFsite  de  diverses  espèces  de  contrfr.point8  et  de 
la  Tugue;  le  second,  des  canons  et  des  contre- 
points doubles  à  l'octave,  à  la  dixième  et  k  la 
douzième;  le  troisième,  des  dissonances  par  re- 
tardement (legature)  et  de  leur  résolution.  H' 
e«t  à  regretter  qu'an  savoir  réel  que  montre  Be- 
rardi  dans  Teiposé  de  la  doctrine  scdaslique  de 
son  temps,  il  ne  se  joigne  pas  plus  de  méthode 
et  de  philosophie.   111.  Miscellanea  musicale, 
divisa  in  tre  partie  Bologne,  1689,  in-4o.  Dans 
la  seconde  partie  de  ce  livre,  on  trouve  les  règles 
du  contre-point  simple  h  deux  voix  et  dans  la 
troisième,  celles  do  contre-point  à  trois  et  de  la 
fugue  selon  les  tons  do  pUdn-chant.  IV.  Arcani 
musicaii,  Bologne,  1690,  in-4%   dialogue  de 
trente-deux  pages  sur  quelques  compositions  ar> 
tificieoses,  telles  que  les  Canons  en  écrevisse, 
les  IHios  à  retourner  le  Ucre,  etc.  Y.  Il  Per^ 
che    musicale    ovuero  stajfetta   armonica, 
Bologne,  1693,  in  4o.  Cest  une  suite  de  lettres 
en  réponse  à  diverses  questions  qui  avaient  été 
faites  à  Pautear  sur  plusieurs  points  de  la  musi- 
que. Les  ouvrages  de  Bererdi  forment  une  époqoe 
remarquable  dans  Thistoire  de  Tharmonie.  De- 
puis les  innovations  introduites  dans  Tharmonie 
et  dans  la  tonalité  par  Monteverde,  les  principes 
sévères  de  PÉcole  romaine  avaient  sooflert  des 
altérations  qui,  devenant  chaque  jour  plus  sensi- 
bles, imprimaient  à  tontes  les   parties  de  Part, 
et  particnlièrement  à  la  tonalité,  une  direction 
nouvelle.  Cependant  les  deux  Nanini,  Benevoti 
^t  leure  élèves,  quoiqu'ils  eussent  adopté  des 
formes  plus  modemea,  conservaient  encore  dans 
leurs  compositions  quelque  chose  de  la  pureté 
de  style  dont  Palestrina  et  ses  contemporains 


avaient  donné  l'exemple;  maia  à  Pépoque  oà 
Berardi  publia  ses  Documenti  armonid,  il  sem- 
ble qu'on  avait  méconnu  le  but  des  études  mu- 
sicales;  ce  n'était  plus  à  la  recherche  de  meuve- 
ments  élégants  et  pon  dans  raccord  des  voix 
qu'on  s'appliquait,  mais  à  celle  de  subtilités  poé- 
riles,  tels  que  les  contre-points  alla  zoppa,  per^ 
/Idiati,  tPun  sol  passe,  etc.,  dont  les  ouvrages 
de  cet  auteur  sont  remplis.  Quoi  de  plus  ridicule, 
de  plus  opposé  an  véritable  but  de  l'art  que  ces 
formes  de  convention  où  les  compositeurs  s'Im- 
posaient la  loi  den'employer  tantôt  que  des  notes 
blanches,  tantôt  que  des  notes  noires  seulement, 
ou  de  répéter  d'un  bout  à  l'autre  d'un  morceau 
de  musique  le  même  trait  à  une  partie,  pendant 
que  les  antres  suivaient  les  règles  de  l'harmonie 
ordinaire  ;  ou  bien  encore  de  s'Interdire  l'emploi 
de  certaines  notes  de  la  gamme  ou  de  certains 
iotervalles?  Ce  sont  cependant  ces  mêmes  for- 
mes de  composition  dont  Bererdi  explique  les 
règles  très-sérieusement.  Il  faut  l'avouer,  toute- 
fois, ces  défauts  qui  appartiennent  au  temps  où 
il  vécut,  sont  rachetés  par  les  lumières  qu'on 
peut  puiser  dans  ses  ouvrages  sur  deux  objets 
importants  de  l'art  d'écrire  ;  objets  qui  ont  exercé 
l'influence  la  plus  heoreose  sur  les  progrès  de 
la  musique  moderne.  Le  premier  est  le  contre' 
point  double,  dont  rinventlon,  bien  qu'anté- 
rieure à  ce  siècle,  puisqu'elle  est  clairement  in-  - 
diquée  par  Zarlino  et  développée  par  Cérone^ 
n'avait  cependant  pas  acquis  tous  les  perfection- 
nements qu'on  remarque  dans  les  ouvrafea  de 
Bérardi  :  l'autre  est  l'art  de  moduler  la  fugue 
par  la  mutation  de  la  réponse  au  sujet,  invention 
qui  a  aubstitoé  les  fugues  tonales  et  libres  è  la 
fugue  réelle.  Je  le  répète,  Berardi  n'est  pas  l'in- 
venteur de  ces  choses,  mais  il  est  le  premier  qui 
en  ait  exposé  méthodiquement  les  principes  et 
le  mécanisme.  Sous  ces  rapports,  il  doit  être 
considéré  comme  un  des  écrivains  dont  les  ou- 
vrages ont  le  plus  d'importance  pour  l'iilsfolre  de* 
l'art.  Comme  compositeur,  on  connaît  de  lui  t 
Missa  pro  d^functis  quinque  vocum  ;  Romm, 
apud  içn,  de  Lataris,  1663.—  lÀàri  Ire  di  mo- 
tetli  a  due,  tre,  quattro  voci  ;  Bologne,  Monti, 
1 66&d — Psalmi  vespertini^  voc.  cum  una  Missa, 
op.  8;  Romg,  apud  Aug,  Mutis,  1675.  Dueli- 
bri  di  o/feTtorii  concertati  a^due  e  tre  voci; 
Bologne,  Monti,  1680.  Salmi  concertati  a  tre 
voci,  lib.  1  et  a,  op.  4  et  5;  Bologne,  1668, 
in-4*.  Psalmi  vespertini  (cum  Missa  quatuor 
boc.  ),  op.  9;  "Bologne,  1682,  in•4^  Musiche 
diversi  per  cameraa  2,  3  e 4  voci, op.  13  ;  Bo- 
logne, Maria  Monti,  1698,  in-4<'. 

BÉRAT  (  PainûiiG),  compositeur  de  roman, 
ces  et  de  chansonnettes,  né  a  Rouen,  en  isoo,  a 


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850 


BÉRAT  -  BERCELLI 


obtenu  an  succès  prodigieux  par  quelques -unes 
de  ses  productions,  partieolièrement  par  sa  ro- 
manre  :  Ma  Normandie,  dont  on  a  Tendu  plus 
de  trente  mille  exemplaires!  Ge  succès  populaire 
est  dû  vraisemblablement  au  caractère  assex 
Tulgaire  des  mélodies  de  cet  auteur;  car  tes  cIkh 
«es  de  ce  genre,  lorsqu'elles  ont  un  rhytlime  bien 
cadencé,  ont  toujours  en  France  plus  de  chances 
de  réussite  que  les  chants  marqués  au  coin  de 
la  distinction.  Les  romances  les  plus  connues 
de  Bérat,  après  Ma  Normandie,  sont  le  Départ, 
La  Montagnarde  au  retour,  A  la  Frontière, 
Cest  demain  qu'il  arrive.  Parmi  ses  chanson- 
nettes, dont  la  gatté  a  fait  le  succès,  on  cite  la 
Lisette  de  Béranger,  Bibi,  mon  chéri,  et  Mon 
petit  Cochon  de  Barbarie.  En  1846,  il  a  publié 
un  album  de  romances  et  de  chansonnettes  dont 
plusieurs  sont  écrites  en  patois  normand.  Fran^ 
çois  Vétournïau  a  par  du  et  r*  trouvai  son 
coutiau  est  une  de  ces  chanson^  devenues  popu- 
laires et  chantées  dans  toute  la  Normandie.  Peu 
fortuné,  Bérat  n'avait  d'autres  moyens  d'existence 
qu^ln  petit  emploi  dans  une  entreprise  de  gaz, 
à  Paris.  Homme  simple  et  bon,  il  avait  peu  d'am- 
bition :  le  terme  de  ses  désirs  était  la  posselsioo 
de  4 ,200  francs  de  rente  et  une  chaumière  dans  sa 
belle  Normandie.  Une  étroite  amitié  l'unissait  à 
Béranger,  le  poète.  Depuis  longtemps  Bérat  était 
atteint  d'une  affection  de  la  moelle  épinière,  dont 
lui-même  paraissait  ignorer  la  gravité.  Le  mal  fit 
tout  i  coup  de  rapides  progrès  :  Bérat  fut  pris  de 
vertiges,  et  le  2  décembre  1855,  il  s'éteignit  sans 
souffrance. 

BÉRAUDIÈRE(Mabgde), musicien  fran- 
çais qui  vivait  au  commencement  du  dix-septième 
siècle,  a  fait  imprimer  le  Combat  de  seul  à  seul 
en  champ  clos,  à  quatre  parties;  Paris,  Ballard, 
1608,  in-40. 

BERBIGUIER  (BENorr-TiiAïf quille),  flû- 
tiste et  compositeur  pour  son  instrunient,  naquit 
le  2 1  décembre  1782,  à  Caderousse,  département 
de  Vaiicluse,  ci-devant  le  comtat  Yenaissin.  Doué 
de  dispositions  heureuses  pour  la  musique,  il 
apprit,  saus  le  secours  d'aucun  maître,  la  flûte, 
le  violon  et  la  basse.  Sa  famille  le  destinait  au 
barreau  ;  mais,  dominé  par  son  goût  pour  l'art 
musical,  il  quitta  brusquement  son  |)ays  natal  au 
mois  d'octobre  180?,  vint  àPari<),  entra  au  Con- 
servatoire dans  la  classe  de  flûte  de  Wonderlicli, 
et  suivit  en  même  temps  un  cours  d'harmonie 
sous  la  direction  de  Berlon.  Depuis  plusieurs 
années  il  faisait  sa  profession  de  la  musique,  lors- 
qu'on 1813,  il  fut  contraint  de  quitter  Paris  par 
suite  du  décret  qui  ordonnait  une  levée  de  trois 
cent  mille  hommes.  £n  1815,  il  entra  dans  les 
gardes  du  corps,  suivit  la  cour  à  Gand  et  rentra 


avec  elle  k  Paris.  An  mois  de  novembre  de  la 
même  année,  il  obtint  une  lieatenanee  dans  la 
légion  de  l'Ain,  qui  s'organisait  h  Bourg;  mais  fa- 
tigué de  l'état  militaire ,  et  désirant  se  livrer  de 
nouveau  à  la  carrière  musicale,  il  donna  sa  dé- 
mission, en  1819,  et  revint  i  Paris,  où  il  épousa, 
en  1823,  Mlle  Pion,  l'une  des  liarpisfies  les  plus 
habiles  de  cette  époque.  Cest  surtout  oonune 
compositeur  pour  la  flûte  que  Berbiguîer  s'est 
fait  un  nom  recommandable.  Ses  ouvrages  pour 
cet  instrument  ont  été  longtemps  daaaiqiies,  et 
se  sont  succédé  avec  nn«  ftoondilé  rare.  Ce  n'est 
pas  seulement  en  France  qulls  ont  obteou  ce 
succès  flatteur;  car  les  catalogues  d'Allemagne, 
où  ils  figurent  tous,  prouvent  qu'ils  y  jouissent 
d'une  estime  méritée.  Les  événemeots  de  1830 
raffligèrent,  à  oause  de  l'attachement  qui!  avait 
pour  la  famine  royale  de  la  branche  aînée  des 
Bourbons,  et  le  décidèrent  à  se  retirer  près  de 
son  ami  Hus-Desforges  (  Voy.  ce  nom  ),  à  Poot- 
•  Levoy,  près  de  Blois.  Il  7  jouit  d'une  exisleaee 
lieureuse  pendant  quelques  nnées;  mais  leeba> 
grin  que  lui  causa  la  mort  de  Deafoi^es  le  frappa 
d'un  coup  mortel.  Après  avoir  accompagné  les 
restes  de  son  ami  an  lieu  de  l'inhumation,  il  dit  à 
'  quelques  amis  qui  l'avaient  suivi  pour  cette  triste 
cérémonie  :  Dans  huit  Jours  vous  viendra  ici 
pour  moi .  Sa  prédiction  se  réalisa,  car  Desforges 
éUit  décédé  le  20  janvier  1838,  et  le  29  du  même 
mois,  Berbiguier  avait  cessé  de  vivre!  1^  rata- 
logoe  des  œuvres  de  cet  artiste  renferme  : 
1*  Quinte  livres  de  duos  pour  deux  Hâtes  ;  — 
2*  Deux  livres  de  duos  pour  flûte  et  violon  ;  — 
t^  Six  grands  solos  00  études  pour  la  flûte;  — 
4*  Dix  concertos  poor  le  même  iustrunaent;  — 
So  Sept  livres  de  sonates ,  avec  accompagnement 
de  basse  ou  alto  ;  —  6"*  Une  méthode  pour  la  flûle  ; 

—  70  Huit  thèmes  variés  avec  aooonpagnenient 
de  piano  00  orchestre  ;  _  80  Six  aira  de  diven 
autenra  variés  pour  la  flûte  avec  piano  on  or- 
chestre; -^  û^"  Six  livres  de  trios  pour  trois  flû- 
tes; —  to*  Un  livre  pour  deux  flûtes  et  alto; 

—  110  Un  idem  pour  flûte,  violon  et  alto;  — 
12**  Plusieurs  suites  de  duos  faciles  pour  deux 
flûtes  ;  —  1 3*  Un  grand  duo  concertant  pour  Oûle 
et  piano;  —  1 40  Enfin,  plnsieuVis  fantaisies,  ro- 
mances et  airs  variés  avec  piano,  et  des  suites 
d'airs  d'opéras  arrangés  en  duo  pour  deux  flûtes. 

BERC£LLI  ou  BERSELLI  (Matbied), 
sopraniste  qui,  vers  1720,  se  trouvait  à  la  oonr 
de  Dresde.  Sa  voix  avait  une  étendue  prodi- 
gieuse, car  elle  commençait  à  Vut  au-dessous  de 
la  portée  et  allait  jusqu'à  sa  dix-huitième  fa. 
Toutefois  il  chantait  médiocrement,  ce  qui  n'em- 
pêcha pas  qu'il  eût  2,000  guinées  d'appoiflte- 
mentSy  à  Londres,  en  1738. 


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BERGHEM 


351 


BERCHEM  {JACQOBSy  Giuchetto  on  Jachet) 
onde Berehem,  uodes  plus  habiles  compositeurs 
du  seizième  siècle,  naquit  en  Flandre  au  com- 
meocement  de  ce  même  siècle»  et  brilla  de  153&> 
1565.  On  ignore  si  le  nom  de  Berchem  fut  le  sien 
propre,  ou  s^il  le  prit  du  lieu  de  sa  naissance,  le 
▼illagede  Berchem,  près  d'Anvers.  Les  documents 
des  archives  diverses  de  celte  ville  n^ont  fourni 
aucun  renseignement  sur  ce  point  à  M.  Léon 
de  Biirbure  (voy.  ce  nom).  Les  biographes  qui  ont 
cru  que  Berchem  n'était  pas  le  nom  propre  de 
ce  musicien.  Tout  confondu  avec  Jacques,  ou  Ja- 
chet  de  Buus  qui  vécut  dans  le  même  temps  ; 
mais  on  peut  voir  à  l'article  Buus  que  cette  opi- 
nion n'est  pas  fondée.  D'autres  ont.cru  que  Jacbet 
de  Berchem  était  le  même  artiste  que  Jachet  de 
Wert;  mais  les  Italiens  nomment  celui-d  GiU' 
chetlo  di  Reggio ,  soit  qu'il  ait  vu  le  jour  dans 
cette  ville ,  de  parents  flamands ,  soit  qu'il  y  ait 
demeuré  plus  ou  moins  longtemps,  tandis  que 
JacheC  de  Berghem,  ou  Berchem  est  désigné  par 
eux  sous  le  nom  de  Gittchetlo  ou  Jachei  di 
Mantova,  parce  qu'il,  fut  au  service  du  duc  de 
Mantoue,  vers  1535  à  1565.  Ces  musiciens  vécu- 
rent longtemps  en  Italie  à  la  même  époque  ;  leurs  ' 
ouvrages  y  furent  souvent  réimprimés,  et  dans 
les  recueils  où  l'on  a  introduit  quelqu'une  de 
leurs  compositions,  il  arrive  fréquemment  que  le 
prénom  seul  est  indiqué  ;  de  là  vient  quMl  est 
difficile  de  détenniner  lequel  des  trois  artistes  en 
est  l'auteur.  Federmann  dit  (dans  la  Description 
des  Pays-Bas)  que  Berchem  vivait  encore  en 
1580  :  il  devait  être  alors  fort  âgé.  Les  ouvrages 
les  plus  connus  de  cet  artiste  sont  ;  1**  Jacheti 
musici  celeberrimi  atque  delectabilis,  chori 
iUustrissimi,  ac  révérend,  cardinalis  Maniux 
magistri,  Motecta  quinque  vocum.  Novissime, 
otnni  studio,  ac  cura  in  lucem  édita;  Vene- 
iiis  apud  Hieronymum  Scotum,  1539,  in-4^ 
obL,  avec  une  dédicace  de  Timprimeur  au  cardi- 
nal de  Mantoue.  Ce  recueil  contient  vingt-six 
motets.  C'est  ce  même  ouvrage,  augmenté  de 
deux  moteU,  qui  a  été  reproduit  sous  le  titre  ita- 
lien suivant  :  //  primo  libro  di  Motetti  di  Ja- 
chet  a  cinque  voci  eon  La  giunta  di  piu  Mot' 
teiti  composti  de  novo  per  il  detto  autore  non 
piu  vedati  con  ogni  diligentia  corretti;  in 
Venetia,  nella  st'ampa  d^ Antonio  Gardane, 
1 540,  petit  in-4"  obi.  Il  y  a  vingt-huit  motets 
dans  ce  livre;  au  liaut  de  la  page  du  onzième  on 
Ht  :  Giac.  di  B.  (Jacques  de  Berchem).— 2»  Ja- 
chet musici  suavissimi  celeberrimiquemusices 
reverendissimi  cardinalis  Mantue  (sic)  magistri 
Motecta  quatuor  vocum  nunc  primum  dili" 
gentissime  recognUa  ac  suo  candori  restituta. 
Xt6er  pnmi(5  ;  Venetiis  apud  Antoniùui  Garda- 


num,  1545,  in-4''  obi.  sans  dédicace  ni  préface. 
Des  exemplaires  de  la  même  édition  ont  paru 
dans  la  même  année  avec  le  titre  italien  suivant  : 
Il  primo  IVbro  de  motetti  a  quattro  voci; 
In  Venetia,  app.  di  Ant.  Gardane,  1545,  pe- 
tit in-4°  obi.  On  trouve  aussi  à  la  bibliothèque 
royale  de  Munich  :  Jachet  Mastro  (sic)  di  mu- 
sica  de  la  Capella  del  Duomo  de  lUus  "^  Si- 
gnor  duca  di  Mantoa  (sic)  Mottetti  a  quattro 
voci,  novamente  posti  in  luce;  libro  primo. 
Sans  date  et  sans  nom  de  lieu,  in-4«  obi.  —  3* 
Liber  prinuu,  vocum  quinque.  Vigenti  Mo- 
tetos  habet.  Excusum  Ferrarias,  expensis  et 
Labore  Joh.  de  Bulgat,  Uenr.  de  Campis,  et 
Anth.  Bûcher j  sodorum^  1539,  petit  in-4*  ohl. 
Le  principal  auteur  de  ces  vingt  motets  est  dé- 
signé Jacquet  de  Berchem;  les  autres  sont  Hes- 
din,  Nie.  Gombert,  Archadeit,  Ivo{de  Vento), 
Jacques  Despons,  Adrien  Willart,  Maistre  Jan,et 
Claiidin  (Claude  de  Sermisy). —  4**  //  primo  libro 
de  madrigali  a  quattro  voci.  In  Venetia 
appresso  d* Antonio  Gardane,  1556,  in -4*  obi.:— 
ôo  Capriccio  di  Jachetto  Berchem  coh  la  mu« 
sica  da  lui  composta  sopra  le  stanze  del 
FuriosOt  a  quattro  vod.  In  Venetia  appresso 
d'Antonio  Gardane,  1561,  in-4o,  libriprimo^ 
secondo  et  terzo.  Cet  ouvrage  est  dédié  au  duc 
de  Ferrare.—  6»  Le  manuscritdu  seizième  siècle  de 
la  bibliothèque  royale  de  Munich,  coté  II,  con- 
tient trois  messes  à  cinq  voix*,  de  Berchem,  sous 
le  nom  de  Jaches  de  Mantua.  —  7*  Orationes 
complures  ad  of/ic.  Hebdom.  Sanctx  perti- 
nentes quatuor  et  quinque  vocum,  Venetiis 
apud  Ant.  Gardanumy  1567,  in-fol.  —  8»  Messe 
dei  fiore  a  cinque  voci,  libro  primo.  In  Vene- 
tia, app.  di  Ant.  Gardane,  1561 .  (C'est  une  réim- 
pr&ssion.)  — 9<>  Messe  di  Jachetto  a  cinque  vod^ 
Libro  2  ■  ibid.,  1565.  —  10»  La  messe  à  quatre 
voix  de  Jachet  Bergem  (sic)  sur  la  chanson  Mors 
etfortuna  se  trouve  dans  le  recueil  qui  a  |)our 
titre  :  Missarum  quinque  liber  primus,  eum 
quatuor  vocibus  ex  diversis  auctoribus  excel- 
lentissimis.  Venetiis  apud  Hieronymum  Sco- 
tum, li)44,  in-4o  obi.  On  trouve  des  motets  et 
des  madrigaux  de  Berchem,  avec  Tindicaiion  de 
son  nom  dans  li>s  reçue  Is  suivants  :  1»  Motetti 
del  firtitfo ,' lib.  i  et2  a  sei  voci;  Venis4*,  Ant. 
Gardane,  1639.  —  S''  Motetti  del  Labirinto 
a  cinque  voci;  Venise,  1554,  in-4°  obi.  —  3o  Di 
diversi  authori  il  primo  libro  de*  madrigali  a 
quattro vocia  note  nègre;  ibid.,  1563,in-4oobl. 
—  40  II  primo  libro  dette  Muse  a  cinque  voci. 
Madrigali  di  diversi  authori;  Rome,  Antoine 
Barré,  1555,  in-4^.  Pour  les  œuvres  où  l'on  ne 
trouve  que  le  prénom  de  Jacquet  ou  Jachet, 
voyez  la  notice  sur  Buus  {Jacques  de).—h^MO' 


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352 


BËRCHEM  «-  fiÉRÉSOVSKY 


ieiU  délia  Simia  a  cinque  vocL  FerrarUe,  expert- 
sis  et  labore  Johannis  de  Bulgat,  1540,  in^*^. 
Dans  ce  recueil  le  nom  est  écrit  Jachet  de  Ber" 
chem;  peMl-être  est-il  permis  d*en  conclure  que 
le  Dom  de  famille  était  Jachet,  ou  plutôt  Jacquet^ 
que  ce  nom  n*était  pas  le  diminatif  de  Jacques^ 
et  que  Berchem  indiquait  le  Heu  de  naissance, 
comme  le  dit  au  reste  Guidiardin  (Giachetto  di 
Berchem  vicino  di  Anversa) —  6**  Tertius  liber 
Motectorum  cum  quatuor  vodbus,  Impressum 
Lugduni  per  Jacobum  Mudernuro  de  Pinguento, 
16^,  in-4o. .—  70  Secundus  liber  Motectorum 
cum  quinque  vodbus;  ibid.,1532,  in-4°.—  8°  Ter- 
tius  liber  Motectorum  ad  quinque  et  sex  vocis; 
ibid.y  lô38,in-4%—  9*  Quarttu  liber  Motectorum 
adquinqtte  et  sex  vocis  ;  MA,,  i539,in-4^  — 
10*  Quintus  liber,  etc.,  ibid.  ;  1&43,  ln-4*'.  ^  1 1*" 
Selectissimarum  cantionum  (quas  vulgo  Mo- 
teta  vacant)  Flores,  Mum  vocum,  ex  opti- 
iiUi  ac  prestantissimis  quilnuque  divinx  Mu- 
sices  authoribus  excerptarum,  Lovanii  ex 
ij^pograph.  Pétri  PhalesU,  1569,  in-4<*  obi. 

BERCK  (Hkicbi),  composttear,  né  à  Brème 
vers  1805,  a  vécu  quelque  temps  à  Paris.  Il  pré- 
tendait être  élève  de  Rossini,  quoique  ce  maître 
n^en  ait  jamais  eu  aucun.  En  1829  il  fit  repré- 
jenter  dans  sa  ville  natale  un  opéra  intitulé  Ré- 
mus  ei  Romulus ,  et  dans  Tannée  suivante  il  y 
donna  Baudouin,  comte  de  Spolète. 

BÉRCKZAlll£R(WoLPGAMG),  compositeur 
allemand,  vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
et  -a  publié  :  Sacrorum  hymnorum  modula- 
iiones  quinque  et  sex  voelbus;  Munich,  1564. 

BERCY.   Voyez  Bbest. 

BERENGER  (LACREi^T-PrERBE) ,  littéra- 
teur ,  né  à  Riez  (Basses -Alpes)  le  28  novembre 
1749,  entra  dans  la  congrégation  de  Moratoire, 
après  avoir  terminé  ses  études,  et  fut  professeur 
au  collège  d*Orléans.  Après  la  révolution  il  passa 
À  Lyon,  en  qualité  de  professeur  de  Técole  cen- 
trale, puis  fut  inspecteur  de  l'Académie  univers!- 
tairf"  de  celte  ville.  Il  moumt  en  1822,  à  Tftge  de 
soixante*treize  ans.  Auteur  de  la  Morale  en  ac- 
tion, livre  qui  eut  de  la  célébrité  en  France  et  fut 
souvent  réimprimé,  Bélanger  fut  membre  de 
l'Académie  des  sciences,  lettres  et  beaui-arls  de 
Lyon.  Dans  une  séance  de  cette  socli^té  savante, 
il  lut  un  mémoire  sur  la  nécessité  d'établir  à  Lyon 
une  école  spécfale  de  musique  vocale  et  instru- 
mentale, dans  laquelle  on  enseignerait  aussi  la 
composition.  Ce  Mémoire  se  trouve  parmi  les 
manuscrits  académiques  de  la  Bibliothèque  de 
Lyon,  sons  le  numéro  iS93  du  Catalogue. 

BERENS  (Charles),  directeur  de  musique 
à  Hambourg  dans  la  première  moitié  du  dix-neu- 
vième siècle,  a  publié  des  trios  et  des  duos  pour 


la  flûte,  des  airs  variés  pour  le  violon,  des  so- 
nates pour  le  piano,  des  pots-pourris  pour  divers 
instruments,  et  des  rontr(>danses  pour  Torchestre 
et  pour  le  piano.  Toutes  ces  productions  ont  été 
imprimées  à  Hambourg. 

BERENS  (Henri),  fils  du  précédent,  pianiste, 
violoncelliste  et  compositeur,- è  Hambourg,  s'est 
fait  connaître  par  les  compositions  suivantes  : 
1  **  Der  musihaUsch  Europa  (  PEurope  musicale), 
contenant  douze  fantaisies  pour  piano,  op.  ); 
Hambourg,  Scliubarth et  compagnie. —  2**  deai 
rondos  idem,  up.  4;  Hambourg,  Bœhme.  — 
30  |er  jj^Q  brillant  pour  piano ,  violon  et  vîoIod- 
celle,  op.  6  ;  Hambourg,  Schtibarth  et  compagnie. 
—  4*  Romances  sans  paroles,  n**  1  et  2;  ibid.  — 
5**  Des  polkas  et  des  coutredcnses. 

BERENS  (Heriahn),  compositeur  et  direc- 
teur de  musique  à  Stockholm,  appartient  à  Té- 
poque  actuelle  ( milieu  du  dix-neuvième  siècle); 
tout  autre  renseignement  manque  sur  sa  per- 
sonne; son  nom  ne  se  trouve  même  dans  aocoa 
catalogue  de  musique,  ni  dans  aucun  journal  re- 
latif à  cet  art  publié  jusqu^à  ce  jour  (1854).  Je 
ne  connais  cet  artiste  que  par  une  Fantaisie  pow 
orgue  (en  ut  mineur),  oeuvre  vingt-cinquième, 
publiée  à  Erfilrt,  chezKOrner  ;  onvragedans  lequel 
l'auteur,  rompant  avec  les  traditions  de  toutes  les 
écoles  d*organistes  anciens  et  modernes,  et  avec  le 
caractère  grave  de  la  musique  d'orgue,  applique 
à  cet  instrument  le  style  dramatique  de  son  temps. 
A  ce  point  de  voe  son  ouvrage  ne  manque  pas 
de  mérite  :  Tbarmonie  a  de  la  distinction,  et  Tan- 
teur  fait  voir,  par  les  combinaisons  des  jeux  en 
raison  do  caractère  des  phrases,  quil  connaît  bien 
les  effets  de  Tinstniment;  mais  il  faut  espérer 
que  cette  nouvelle  tentative  de  corruption  de  la 
musique  d'église  et  de  son  caractère  religieiii 
n'aura  pas  de  succès. 

BERENT  (Simon),  jésuite,  né  en  Prnsse,  en 
1585,  entra  dans  son  ordre,  en  i  600,  y  enseigna  ta 
philosophie  et  la  théologie,  et  devint  ensuite  con- 
fesseur du  prince  Alexandre  de  Pologne.  Il  est 
mort  àBmnsberg,  recteur  du  collège  des  jésm'tes, 
le  16  mai  1649.  On  a  de  sa  composition  :  1**  li- 
tanix  de  nomine  Jesu,  1638,  et  LUanixde 
B.  Virg,  Maria,  1639. 

BËRÉSOVSK  Y  (M  axibe-Soenotitch),  cooi- 
positeurde  munqiie  religieuse,  naquit  è  Gloucb- 
kofîl,  petite  ville  de  lUkraine,  en  1745,  suivant  b 
Nouvelle  Biographie  générale  de  MM.  Didot 
Cependant  s*il  est  vrai  quMI  entra  dans  la  chapelle 
de  rimpératrice  Élisabetli,  à  Saint-Pétersbourg,  et 
que  la  beauté  de  sa  voix  y  excita  TadmiratioB 
générale ,  il  n'a  pu  y  être  admis  qne  dans  son 
enfance  et  comme  sopranisle;  car,  lorsque  Elisa- 
beth mourut ,  en  1761 ,  Bérésov.sky  n'aurait  eu  que 


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BÉRÊSOVSKY  —  BERG 


363 


seize  ans.  Cette  considératioD  et  d'autres  encore 
autorisent  à  croire  qu'il  vit  le  jour  plus  tôt  qu'on 
ne  le  pense.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  fit  ses  premières 
études  musicales  à  l'Académie  ecclésiastique  de 
Kieff,  puis  il  se  rendit  à  Saint-Pétersbourg,  et 
/ut  admis  comme  chanteur  à  la  chapelle  impé- 
riale. Ses  heureuses  dispositions,  non-seulement 
pour  le  chant,  mais  pour  la  composition,  déter- 
minèrent Catherine  II  à  l'envoyer  en  Italie,  afin 
qu'il  y  perfectionnât  ses  connaissances  dans  l'art. 
Arrivé  à  Bologne,  il  obtint  du  P.  Martini,  l'un 
des  pins  savants  maîtres  de  son  temps  (vay.  BIar- 
TOiiy  Jean-Baptiste),  l'autorisation  d'y  suivre  ses 
leçons  pour  le  contrepoml.  Il  passa  neuf  années 
dans  cette  ville,  où. il  obtint  le  titre  d'académi- 
cien philliarmonique.  De  retour  en  Russie ,  avec 
un  savoir  solide  dans  l'art  d'écrire  en  musique  et 
dans  celui  du  chant,  il  n'y  vit  point  se  réaliser 
ses  espérances  d'avenir,  fut  peu  remarqué  à  la 
cour  impériale,  et  n'obtint  aucun  emploi  de  quel- 
que importance.  Le  chagrin  qu'il  en  eut  le  con- 
duisit au  tombeau  en  1778.  Bérésovsky  a  fait 
quelques  efforts  pour  l'amélioration  du  chant  de 
l'Église  gréco- russe;  mais  il  rencontra  beaucoup 
d'opposition  dans  ses  réformes,  parce  qu'il  y  vou- 
lut  porter  ses  babitodesde  la  musique  italienite  de 
son  temps  :  or  les  traditions  de  cette  musique 
étaient  antipathiques  au  caractère  libre  et  non 
mesuré  du  chant  de  l'Égfise  russe,  bien  que  ce 
caractère  ait  phis  d'analogie  avec  la  musique 
moderne  et  populaire  que  le  plain -chant  des 
églises  cailioliques.  J'ai  sous  les  yeux  des  mor- 
ceaux de  musique  religieuse  composés  par  Béré- 
sovsky :  leur  harmonie  est  très-élégamment  dis- 
posée, dans  la  manière  des  maîtres  italiens, 
particulièrement  de  Durante  ;  mais  on  n'y  trouve 
pas  l'indication  du  génie  de  la  spécialité  do 
genre  qu'on  remarque  dans  les  compositions  de 
Bortniansky,  son  contemporain  et  son  successeur 
immédiat  dans  la  réforme  de  la  musique  de  l'É- 
glise russe. 

BERIglTTARI  (Angb),  religieux  de  la  con- 
gcégatioude  Saint-Jér6me,  ou  Hiéronymites,  au 
couvent  de  Fiesole,  vécut  vers  le  milieu  du 
dix-septième  siècle.  On  a  imprhné  de  sa  compo- 
sition plusieurs  ceuvres  de  musqué  d'église,  an 
nombre  deaqoels  on  remarque  :  Compieta  a  8 
voci  a  capella  e  lifanie  a  8  voci ,  constro- 
menti  e  rlpieni^  op.  8  ;  Venise,Fr.  Magni,  16S6, 
in-4«. 

BERG  (ADioi),  célèbre  Imprimeur  de  musi- 
que à  Munich ,  dans  le  seizième  siècle ,  commença 
h  poblier  des  oeuvres  musicales  vers  1540,  et  fit 
paraître  un  grand  nombre  d'ouvrages  importants 
pendant  près  de  soixante  ans,  c'est-à-dire  jusqu'en 
1599.  Son  activité  industrielle  tint  du  prodige, 
mirr.  des  mvsicibks.  —t.  i. 


Dans  le  nombre  immense  d'ouvrages  sorlis  de  ses 
presses,  on  remarque  surtout  la  belle  collection, 
en  format  grand  in-folio,  qui  a  pour  titre  général 
Patrocinium  fntuHees  (Protection  de  la  musi- 
qu<  ),  parce  que  les  dépenses  de  ces  somptueuses 
éditions  étaient  faites  par  les  ducs  de  Bavière. 
La  collection  qui  porte  ce  tHre  se  divise  en  deux 
séries  qui  forment  ensemble  dix  volumes  impri- 
més en  grands  caractères,  pour  l'usage  des  chœurs 
d'église,  et  dans  lesquels  les  parties  des  difTé- 
I  rentes  voix  sont  mises  en  regard.  Chaque  série 
est  composée  de  dnq  volumes  :  la  première  ne 
renferme  que  des  œuvres  de  Roland  de  Lassus. 
Les  titres  de  ces  volumes  sont  :  1^  Patrocinhim 
musices,  Orlandi  de  Lasso  illustriss,  Ducis 
Bavarise  chori  magistri  cantionum^  quas  mo- 
tetas  vacant,  opus  novum.  Prima  pars,  Illus- 
triss.  Principis  D.  Alberti  comitis  Palaiini 
Bheni,  utriusque  Bavarix  Ducis  liberalUate 
in  lucem  editum,  Monachii  excudebat  Ada- 
mtisBerg.M.  D.LXXIII.— 2«»  Patrocinium  mu- 
sices. Orlandi  de  LassOy  etc.  Missx  aliquot 
quinque  vocum.  Secundo  pars  (le  reste  com- 
me ci-dessus);  Ibid.  1574.  Ce  recueil  renferme 
cinq  messes.— 3<*  Patrocinium  musices.  Orlandi 
de  Lasso,  etc.  Ofileia  aliquot  de  prxHpuis 
festis  annis  quinque  vocum.  Nunc  primum  in 
lucem  editx.  Tertia  pars  (le  reste  comme  ci- 
dessus)  ;  Ibid.  1574.  —  4*  Patrocinium  musices, 
Orlandi  de  Lasso,  etc.  Passio  quinque  vocum, 
i(jtem  lectionesJob,  et  lectionesmatutinssde  Na- 
tivilate  Chris ti ,  quatuor  vocum ,  quartapars; 
ibid.,  1575. —Pa/roci7iittm  musices.  Orlandi 
de  Lasso,  etc.  Magnificat  aliquot  quatuor^  quin- 
que, sex  et  oclo  vocum,  quinta  pars,  etc.  ;  ibid. 
1576.  Après  la  mort  du  duc  Albert,  la  publication  . 
fut  interrompue  et  ne  fut  reprise  qu'en  1589, 
sous  le  règne  du  duc  Guillaume  II.  Ce  sont  les 
volumes  publiés  depuis  cette  époque  qui  forment 
la  deuxième  série  ;  mais  on  trouve  des  exem- 
plaires de  la  première  dont  le  frontispice  a  été 
changé  et  qui  ont  pour  nom  de  protecteur  celui 
de  Guillaume,  bien  qu'il  ne  r^uAt  pas  aux 
époques  indiquées  pour  la  publication.  La  s^ 
eonde  série  se  compose  des  volumes  dont  les 
titres  sont  :  <—  lo  Patrocinium  musices.  Miss» 
aliquot  quinque  vocum  Orlandi  de  Lasso 
sereniss,  ducis  Bavariss  chori  magistri.  Mo- 
nachii» excud.  Adamus  Boez,^  1589.  Ces  messes 
sont  différentes  de  celles  du  volume  de  la  pre- 
mière série  et  sont  au  nombre  de  sii.  —  2»  Patro- 
cinium musices.  Missarum  solemniorum  tum 
Sanctorum  quam  festorum  officia  labentis 
anni ,  in  catholicss  Bcclesiss  usum  harmonice 
contrapunctum  ac  suavissime  concinnata, 
sicqueantea  in  lucem  édita.  Sereniss.  Regin» 

23 


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352 


BËRCHEM  «-  fiÉRËSOVSKY 


teta  délia  Simia  a  cinque  voci,  Ferrari^,  expen- 
si*  et  labore  Johannis  de  Bulgat^  1540,  in^"^. 
Dans  ce  recueil  le  nom  est  écrit  Jachet  de  Ber» 
chem;  peul-61re  est-il  permis  d*en  conclure  que 
le  nom  de  famille  était  Jachet,  ou  plutdt  Jacquet, 
que  ce  nom  n'était  pas  le  diminatif  de  Jacques^ 
et  que  Berchem  indiquait  le  lieu  de  naissance, 
eomiDe  le  dit  au  reste  Guicliardin  (Giachetto  di 
Berchem  vicino  di  Anversa),^  6®  Tertius  liber 
Moti^ciorum  cum  qualuor  tocibns,  Impri^^nm 
Logduîiî  per  Jacttbum  Modemum  lie  PingueatO| 
1S39|  în*4fl*  —  7**  Secundua  tther  MoftTtorufa 
cum  qianq ue  voci bu^ ,-  ibi 'L p  1 532 ,  i n-^ " .  —  tt"  Ter- 
UUM  iibtr  Moltciorvm  adqutinqneef  Sf'x  vocii; 
ibid  ,  I  h'Mt  iu-4\^  B*  Quarhaiibfr  Mofccforum 
fifi  qutnqiif  f/  sex  VficU  ;  Mà.^  \bMt,w^^,  — 
iO* Quinius  liber ^  etc.,  ibid.  î  Jbi3, in-4^.  —  il' 
Sêleclistitfwrum  canlionum  iquas  vttlgo  Mo- 
iêta  iJocant  )  Fhres ,  trinm  vocum^  e:£  uph-  j 
mii  {U^  prcxianiissimis  quibtuque  divine  Mu- 
âicet  autfwrkbus  ejrcerp/oram.  Lovomi  pjT 
i^pograpk.   Peiri  Pfiafesii,  1569,  in-^i"  ohL 

BERCIC  (Hehri},  compoKiU'ur,  n^  ii  &rém«^ 
tert  igO^t  »  vécu  qoplfiue  îeinps  »  Parifi,  Il  pré- 
teadail  Être  é^ève  de  Ro^ml,  quoique  ce  maUre 
nVn  ait  jamai^t  eu  aucun.  En  i%7.^  il  fit  repré- 
tenliT  dân^  $a  ville  nalale  un  opéra  inlittU^  Ifé- 
mft<f  H  Bomulus ,  el  danB  L^unut^  suivante  il  j 
doiiTià  Baiidanàrt,  comie  de  Spolète. 

BËKCHZAilltEA(WtiLrG;sNâ^rompo^Ueur 
allemand,  vivait  vers  le  milieu  du  Keiïfèmé  ^tèch^ 
el  -a  publié  '.  Sacrûrum  hifiUTtorum  moduia- 
iwnrs  qiiinque  et  UJC  vûCibm  i  Muaieb,  i5&4, 

BERCY    Voye^  Brest. 

BÉnEi\GER  (LAUREt^T'PmRUF.),  liliéra- 
teur  ,  né  à  Rie*  (Basses -Alpes)  It^  î&  novembre 
I749|  entra  dans  la  congrégation  de  TOratoire, 
après  avoir  termmé  yt^  étuiJt^s^  et  fut  professeur 
au  cotlége  d'Orléanii.  Après  là  révolution  il  pss^ 
à  Lyon,  en  qualité  de  professeur  dtt  récot«  c«4i' 
traie,  pui^  fut  in^pei  teur  de  TAcadï^mié  univerw^ 
tà\t*'  df;  cette  ville,  tt  mourut  en  X^^XI^  à  Tftge  de 
sc>i\  a  nie-treize  ans.  Auteur  de  /a  Morale  en  ac- 
tion^ livre  qui  eut  de  U  cèli^rité  en  Franc*?  et  fut 
*oiivetit  ri*imprirtté,  Bérengt^r  fui  mcmbi«  tJi 
rAcailt^mie  des  sciences,  lettre*  ©t  l>ivui\-arU  an 
Lyon,  Dans  une  s^ênce  de  cette  nU\ 

îl  I  u  l  un  m  éiuoire  su  r  In  nèces^i  t  ^  i .  )  an 

lifte  ticok  spociâk  de  muslqu»^  wMm* 

lutmliiWt  drtnn  IsqitMlA  on  m  -il* 

ct>ii> position,  tic  M*»nuiîrk^ 

tiiaUU ttc rit*  » fnA *^m  uyt^ 
B(^!M  S 

à   ItcM 


la  flûte,  des  airs  rariés  ponr  le  tioIoii 
nates  pour  le  piano,  des  pots-pourns  1 
instruments,  et  des  contredanses  poar 
et  pour  le  piano.  Toutes  ces  produt 
imprimées  i  Hambourg. 

BERENS  (HBfRi),  fils  do  préc< 
vloloncelli^^te  et  compositear,  à  1 
Tait  connaître  par  les  composil 
1  **  Der  musikaUsch  Europa  (  V\ 
rt^D tenant  dooze  fantaisies  p 
Hambourg ,  ScliubariU  et  eon 
rondos  idem^  up.  4;  Haml 
3'  1^*^  Trio  brillant  pour  pi;. 
celle,  op.  6;HamlKMirg,Sc' 
—  ^^  Romances  sans  paro 
h"*  D^ie  polkas  et  des  oon* 

BERENSCHeriau 
teur  de  musique  i  Stor 
fioquo  actuelle  (  milieu 
tout  autre  renseignei 
sonnf^;  son  nom  ne  ^ 
catalogue  de  musiqi 
lalîf  h  cet  art  pnbl 
ne  tonnais  cet  artis' 
f^^rque  (en  ut  min 
pubîiéeàErfart,(" 
bailleur,  rompan 
écoles  d'organist 
caractère  grave 
h  cet  în^trumer 
A  C4^  point  d« 
de  m^te  :  Pi 
teuf  fait  voir 
raison  du  ca 
les  «riels  I 
que  cette 
mi^iqti^i 
a'aufft  [^ 

BEI] 
i^«>,  i  I 
plillii»  i 


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:  Mtiual» 


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na  —  BERGER  zs$ 

'  7o  SlbquenCiapublka;  Leipsick,  1750,  in-4«, 

"pil  de  discours,  dont  quelqaes-oiis  contten- 

.  détails  relatifs  à  l'histoire  du  cliant  de 

■.  la  réforme  que  Luther  j  apporta. 

'•'  :  /)e  Martini  Lutheri  fnerilo 

liionem* haud  postremo 

•i  rmendatur  ;\e  iS^  : 

f^jca  hymnodia 

hymnis  ad 

*ilibus; 

icris  ab 

is  olym- 

.,  p.  8C7. 

ca8(  Paris, 

£.  L.  Ger- 

rt  de  Berger 

organiste  de  la 
J,  mort  en  1777 , 
le  secret  de  pro- 
vecin  les  effets  du 
mécanique  que  l'on 
a  du  genou.  En  17G2 
iiettre  sa  découTerte  à 
,iii  Papprouva  et  lui  en 
.1  fit  annoncer  par  soos- 
aux  f  mais  comme  on  se 
ne  jugea  pas  à  propos  de 
titôme  en  avoir  détruit  jus- 
aces,  car  son  fils  ne  trouva 
'{iii  eût  rapporta  cette  inven- 
crticale  du  père  Mersenne  lui 
•  e  d'ajouter  un  clavier  à  la  harpe 
>    Frick,  ouvrier    allemand  qui 
r  lui ,  lui  enleva  sa  mécanique  et 
oietz  a  reproduit  de  nos  jours  cette 
ins  le  Clapi'harpe;  mais  eHe  n'a 
succès. 
■  ER  (Joseph).  Voyez  Mcntz -Berger. 
GEB  (Lotfis)y  pianiste  et  compositeur, 
a  Berlin,  le  18  avril  1777.  Son  père,  ar- 
te  employé  par  le  gouvernement  prussien, 
I  perdu  son  emploi,  dut  quitter  Berlin^  et 
I  ndre  dans  la  petite  ville  de  Tempiin ,  où  Ber- 
passa  son  enfance.  Plus  tard  il  fut  envoyé 
>M  ancfort-sur-roder.  Après  avoir  fait  dans  ceile 
^ille  des  études  musicales,  il  alla  à  Berlin,  oii 
il  apprit  la  théorie  de  la  composition  sous  la  di- 
rection de  Gerrlich ,  dont  les  lumières  devinrent 
bientôt  insuffisantes,  ses  progrès  ayant  été  rapi- 
(1     des.  En  1801 ,  il  se  rendit  à  Dresde,  il  où  espé- 
r-      rait  terminer  ses  études  sous  Naumaou;  mais 
^  est     il  n*arriva  près  de  cet  artiste  qu*au  moment  où 
les-     il  rendait  le  dernier  soupir.  11  exprima  le  chagrin 
'^icien      que  lui  faisait  éprouver  cet  événement  inattendu 
rg  ;  —  I  dans  une  cantate  Itanèbre  dont  le  mérite  fut  vi< 

23. 


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354 


BERG 


MagdeUnx  chari  Balx  ad  Arnum  magistro 
FramcUco  Sale  authore  prhnui  tomm^  ibid., 
1589.  —  3«  Patroeinïum  miuïces.  Mis$x  atm 
brèves  tum  quatuor  vocum  laudaiiuinuB 
toncinnaim.  Authore  Blasio  Amon  TyrolenHi 
soU  oriuHdo:  ilMd.,  lft9U  ^4*  Patrœinium 
muMices.  Intonaiionee  vespertinarum  precum 
«M  cum  sinçuhrum  tonomm  psalmodiit  { quée 
vulgo/aUi  bordoni  dieuniur)  quatuor  voetim. 
Prœterea  hymni  quinquê  vocum  per  totum 
annum.  Authore  Cœsare  de  ZaehariU  Cre- 
moiitffMi,  prtoiiM  tomtu;  ibid.,  1&M.  Le 
second  Tolime,  qui  devait  ooDtenir  le  reste  des 
hymnes  jMqo'à  TATent  et  les  hymmes  des  saints 
pour  toute  Tannée  à  5  Toix,  arec  quelques  Ma- 
gnificat, n'a  point  paru^qoe  je  sache. — h**Patroc^ 
ffhcm  mùsicee.  In  Natalem  Domini  Jesu- 
ChrisU  Salvatoris  nottri  motetttm  S  vocum, 
etmissa,  ad  efue  imitationem  composita.  Au- 
thore Francisco  Sale,  musico  Cxsareo;  ibid., 
1598. 

BERG(  Jbui  db),  imprimeur  de  musique, 
né  à  Gand  au  commencement  do  seixièroe siècle, 
se  fiia  à  Nuremberg  et  établit  une  imprimerie 
en  société  avec  Ulrich  Neuber.  Ses  éditions 
d'œuTres  musicales  portent  le  nom  de  Montanus, 
parce  que  son  nom  flamand,  deBerg^  signifie  de 
la  Montagne.  Il  était  mort  Traisemblablement 
avant  1566,  car,  dans  cette  année,  Neuber  s^asso- 
da  arec  Geriach  (voy.  ce  nom  ). 

BERG  (....).  Ce  musicien  n*est  connu  que 
parle  catalogue  de  Preston  (Londres,  1797), 
qui  indique  ses  ouvrages.  Il  paraît  avoir  été 
Allemand  de  naissance,  et  organiste  dans  une 
des  églises  de  Londres.  Il  a  publié  :  —  1*  Deux 
livres  de  duos  de  flûte.  ^  3*Dii  lantalsies  pour 
Forgue,op.  2.  — S*  Sonates  pour  le  piano,  op.  3. 
— 4®  Idem^  op.  4.  —  50  Idem,  op.  5*  —  6«  Idem, 
op.  6.  —  7«  Duos  pour  deux  cors,  Uv.  i  et  2  ;  le  pre- 
mier livre  aété  publié  en  1770.  -^  S»  Huit  livrée 
de  chanêons  anglaises,  —  9»  Caprices  pour 
l'or^pe,  oBuvre  8*. 

BERG  (  CoNBAD-MatBiAfl  ),  proieaseur  de 
piano,  compositeur  et  écrivain  sur  la  musique, 
naquit  à  Colmar  (  Haut-Rhin  ) ,  Je  27  avril  1785. 
Après  avoir  appris  la  musique  et  le  violon  dans 
sa  ville  naUle,  il  passa  les  années  1804  et  1805 
à  Mannheim ,  où  il  reçut  des  leçons  de  Fraenii 
pour  cet  instrunaent  Cependant,  quoique  son 
père  l'eût  desUné  à  être  violonisle ,  Berg  avait 
toujours  préféré  le  piano.  Résolu  enfin  à  s'y 
adonner  exclusivement ,  il  se  rendit  à  Paris  et 
entra  an  Conservatoire  où  il  passa  les  années 
1806  et  1807.  En  1808»  il  se  fixa  k  Strasbourg,  et 
s'y  livraexclusivement  à  l'enseignement  du  piano. 
11  y  passa  le  reste  de  ses  jours ,  aimé  et  estimé, 


autant  à  cause  de  ses  talents  comme  artiste  et 
comme  professeur,  que  pour  son  caractère  ho- 
norableet  bienveillant.  Dans  les  années  1810,1818, 
1836  et  1851 ,  il  visita  Paris  et  y  fit  de  ooorts 
s^urs.  En  1817  fl  fit  un  voyagje  à  Vienne  et  y 
fit  la  connaissance  de  Beettioven ,  de  Hummel , 
de  Ciemy  et  de  plusieurs  autres  artistes  eâèbres. 
En  1825,  U  alla  à  Darmstadt  et  s'y  lia  d'amilié 
avec  Godefroid  Weber  et  Rinck,  qui  restèrent 
en  relation  avec  lui  jusqu'à  leur  mort.  Conrad 
Berg  a  cessé  de  vivre  k  Strasbourg ,  dans  la  nuit 
du  13  au  14  décembre  1852,  nn  peu  après  mi- 
nuit, à  PAge  de  soixante-sept  ans  et  sept  moîs^ 
après  une  longue  maladie.  C'est  donc  à  tort  que 
Gassner  dit,  dans  son  Lexique  universel  de  musi- 
que, que  Berg  mourut  en  1840. 

Berg  s*est  fait  connaître  par  desoompositioiis 
pour  le  piano ,  parmi  lesquelles  on  remarque  : 
—  1<*  Premier  concerto  pour  piano  et  orches- 
tre; Paria,  Scbônenberger.  <—  2o  Deuxième  idem, 
œuvre  21**  ;  Oftaibach,  André. — 3*  8"^  concerto 
pour  piano  et  orchestre,  op.  32;  Strasbourg , 
Pitois  et  Froat.  ~  4*  Grandes  variations  sur  la 
marche  d'AJine,  avec  orchestre;  Augsbonrg, 
GombaiU  —  50  Rondeau  favori  pour  piano  et 
orchestre,  cenvre  24;  Oflenbnch,  André.  ^^ 
6*  Sonates  pour  violon  et  piano,  fenvres  9, 23  et  25; 
Paris ,  Padni ,  Janet ,  Richault  -^  T  Duo  avec 
variations  pour  denx  pianos ,  ceuvre  12  ;  Vienne, 
Hasslinger  ;  •—  8«  Trois  grands  trios  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  oeuvre  1 1  ;  th.,  —  9*2  trioe, 
idem,  op.  15;  Paris,  Janet.  —  10*  Deux  trioa 
idem,  op.  16  ;  OfTenbacli,  André.  —  1 1*  Trois  trios 
op.  idem^op.  20;  Bonn,  Simrock.  — 120  Trois 
quatuors  pour  denx  violons,  viole  et  basée, 
op.  26;  Paris,  Padni.  ^  13»  Qnatuor  pour 
piano,  violon,  alto  et  violoncelle,  op.  33  ;  Vienne, 
Haslinger.  —  14»  Sonates  pour  piano  seul,  op.  5 
et  80;  Paris,  Paeini,  et  Mayenee,  Schott  ; -- 15«  Des 
fantaUes  et  des  rondeaux  pour  le  même  instru- 
ment — 10»  Des  variations  pour  piano  et  violon , 
on  ponr  piano  seul ,  et  quelques  autres  oorapoei- 
lions  moins  importantes.  — 170  ExerciMs  joumn-* 
lierademécanismeponrlepiano,  op .  34  ;  Paris,  Ri- 
ctaMilt—  1 8*  Dlyertissementà4  mains  pour  pianot 
op.  27;ibid.  —  19»  Dée  NiM  des  Mumsneises 
(La  léeduMummelsée(i});bslladepouraopinno( 
Angsbonrgy  Gombert.  Berg  a  publié  dans  récrit 
périodique  hititulé  Ccedlia  (t.  v,  p.  89  et  snir.), 
un  projet  de  méthode  rationnelle  de  musique 
appliquée  au  piano,  sous  ce  titre  :  Ideen  %u  etmer 
rationeUen  Lehre  der  Méthode  dmr  MutUt 


(ij  Lac  de  U  Por«t*llolr«,  ittué  iv  le  teat  d'oas  1 
goe,  dansle  gnml-daebé de  Bade. Ses caox loat  1 
DeoKt  rt  paralMcat  eonplétciBCDt  DOlfw. 


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BERG  —  BERGER 


S55 


mit  Anwendung  avj  Clavier spiel.  Après  quel- 
•qoes  considérations  préliminaires  aur  la  position 
respective  de  l'élèTe  et  dn  mattre,  il  y  traite  des 
causes  qui  retardent,  en  général,  les  progrès  de  la 
mesure ,  de  Pécartement  des  iotervaUes  sur  le 
«iavier,  &a  doigté,  etc.  Dans  la  seconde  sec- 
tion de  son  travail ,  il  examine  la  marclie  de 
l'enseignement  en  général ,  les  procédés  appli- 
cables à  llnstraction  particulière  de  chaque 
élère  y  la  disposition  des  objets  dans  la  kçon , 
les  exercices  de  relève,  etc.  Ce  petit  ouvrage 
de  Berg  a  été  Imprimé  à  part,  et  publié  chez 
Scbott,  à  Mayence^  in-S*",  en  1827 ,  avec  une 
préfaça  de  Godefroi  Weber.  Berg  a  développé 
ses  Idées  sur.  ce  sujet  dans  une  Méthode  pro- 
gressive pour  le  piano,  avec  on  Manuel  à 
Vusage  des  maîtres ,  dont  le  manuscrit  a  été 
iivré  à  réditeur  Richault,  k  Paris,  mais  qui  n*a 
point  para  jusqu'au  moment  où  cette  notice  est 
écrite.  On  a  aussi  du  même  artiste  un  écrit  inti- 
tulé :  Aperçu  historique  sur  Vétat  de  la  mu- 
sique à  Strasbourg  pendant  les  50  dernières 
années  ;  Strasbourg,  1840,  iu-8o  de  86  pages. 

BKRGAMASCO  (  archancelo  ) ,  contra- 
funtiste  italien  du  16«  siècle,  fut  rraisembla- 
blement  ainsi  nommé  dn  lieu  de  sa  naissance, 
Dergame.  On  ne  connaît  de  ce  maître  que  des 
madrigaux  qui  ont  été  insérés  dans  la  collection 
intitulée  :  Dolci  affeUi^  tnadrigali  a  cinque 
voci  di  diversi  eccellenti  musici  di  Roma  ;  Rome 
et  Venise,  1568.  Ce  titre  fait  voir  que  Bergamasco 
devait  être  employé  comme  chanteur  on  comme 
<ompositeur  dans  quelque  église  de  Rome. 

BERGER  (André),  musicien  aulique  du 
prince  de  Wurtemberg,  naquit  à  Dolsen  en  Mis- 
itie  Tera  1580.  On  a  de  lui  :  Harmonise  saerx 
4, 6»  6,  7  e^  8  vodbus  eoncinendœ,  etc,  ;  Augs- 
bourg,  1606,  in-4«.  —  2»  Teutscht  weltliche 
TrauerundKlageLiedermUi  Stimmen  (Chants 
mondains  et  lamentables  à  quatre  toîx);  AugB- 
bonrg,  1609.  —  S»  ThrenodlsB  amatorise,  das 
ist  newe  Teutsche  tpeltche  trawerund  klag' 
lAeder  nach  art  der  weltlichen  Villanellen 
snit  4  Stimmen;  Augsbourg,  1609,  in-4''.  Trois 
motets  de  cet  auteur,  à  six  et  à  huit  voix ,  ont 
été  insérés  dans  les  Florilegii  musici  portensis 
«le  Bodenschats. 

BERGER  (Jbah-Gdillavib  de),  professeur 
d^éloquence  à  Wittenberg,  et  conseiller  aulique 
de  rélecteur  de  Saxe  Auguste  II,  roi  de  Pologne, 
naquit  à  Géra,  et  mourat  le  28  avril  1751.  On 
a  de  lui  :  1*  Dissertationes  academieœ  varii  ar- 
gumentit  etc.;  Gaelferbyti,  1720,  in-4".  C'est 
on  recueil  de  trente-deux  discours ,  pcrmi  les- 
quels le  22*  contient  Péloge  d'un  musicien 
Jean  Ulicb,  cantor  à  Wittenberg;  ^ 


2o  Sloquentiapubliea;  Leipsick,  1750,  in-4", 
recueil  de  discours ,  dont  quelques-uns  contien- 
nent des  détails  relatifs  à  Thlstoipe  du  chant  de 
rÉglise,  et  à  la  réforme  que  Luther  y  apporta. 
Le  17*  est  intitulé  :  De  Martini  Lutheri  merilo 
evangelicam  instaurationem* haud  postremo 
qua  disciplina  saeri  cantus  emendatur;  le  18*  : 
De  Martini  Lutheri  cura  musica  hpnnodia 
sacra  le  19*  :  />e  Martini  Lutheri  hymnis  ad 
propagationem  religionis  emendaisf  utilitnis; 
le  20e  :  i>e  Martini  Lutheri  hymnis  sacris  ab 
iniqua  censura  vindicatis,  3»  De  Ludis  olym* 
piis  programma^  in  Stromat.  acad,,  p.  8C7. 
Les  auteurs  du  Dictionnaire  des  Musiciens(  Paris, 
1810)  ont  été  induits  en  erreur  par  £.  L.  Ger- 
ber,  en  plaçant  Pépoque  de  la  mort  de  Berger 
en  1706. 

BERGER  (  Jean-Antoine  ),  organiste  de  la 
cathédrale  de  Grenoble,  né  en  1 7 1 9,  mort  en  1777 , 
trouva,  par  ses  méditations,  le  secret  de  pro- 
duire sur  r<^inette  et  le  clavecin  les  effets  du 
crescendo^  au  moyen  d'une  mécanique  que  Ton 
mettait  en  jeu  par  la  pression  du  genou.  £n  1762 
il  vint  à  Paris  pour  soumettre  sa  découverte  à 
l'Académie  des  siences,  qui  Tapprouva  et  lui  en 
donna  des  certificats;  il  la  fit  annoncer  par  sous- 
cription dans  les  journaux ,  mais  comme  on  se 
bornait  à  l'admirer,  il  ne  jugea  pas  à  propos  de 
la  publier.  Il  parait  même  en  avoir  détruit  jus- 
qu'aux moindres  traces,  car  son  fils  ne  trouva 
rien  après  sa  mort  qui  eût  rapporta  cette  inven- 
tion. L'épinette  verticale  du  père  Mersenne  lui 
avait  suggéré  ridée  d'ajouter  un  clavier  à  la  harpe 
ordinaire;  ntais    Frick,  ouvrier    allemand  qui 
travaillait  pour  lui ,  lui  enleva  sa  mécanique  et 
ses  plans.  M.Dietz  a  reproduit  de  nos  jours  cette 
invention  dans  le  Clavi-harpe;  mais  eHe  n'a 
point  eu  de  succès. 
BERGER  (Joseph).  Voyez  Mcirrz -Berger. 
BERGER  (Loc/is),  pianiste  et  compositeur, 
est  né  à  Berlin,  le  18  avril  1777.  Son  père,  ar- 
chitecte employé  par  le  gouvernement  prussien, 
ayant  perdu  son  emploi,  dut  quitter  Berlin^  et 
se  rendre  dans  la  petite  Tîlle  de  Templin ,  où  Ber- 
I  ger  passa  son  enfance.  Plus  tard  il  fut  envoyé 
è  Prancfort-snr-roder.  Après  avoir  fait  dans  celte 
j  ville  des  études  musicales,  il  alla  è  Berlin,  oh 
'  il  apprit  la  théorie  de  la  composition  sous  la  di- 
I  rection  de  Gerrlich ,  dont  les  lumières  devinrent 
bientôt  insuffisantes,  ses  progrès  ayant  été  rapi- 
I  des.  En  1801 ,  il  se  rendit  à  Dresde,  il  où  espé- 
rait terminer  ses  études  sous  Naumaon  ;  mais 
il  n'arriva  près  de  cet  artiste  qu'au  moment  où 
il  rendait  le  dernier  soupir.  11  exprima  le  chagrin 
que  lui  faisait  éprouver  cet  événement  inattendu 
I  dans  une  cantate  ftmèbre  dont  le  mérite  fut  vi- 

23. 


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356 


fiEHGER  —  BERGERIŒ 


Tement  senti  par  les  artistes.  Il  sTait  alors  le 
dessein  d'obtenir  une  place  de  maître  de  chapelle  ; 
mais  son  espoir  ayant  été  déçu ,  il  se  retira  à 
BerUoi  où  il  Técut  en  donnant  des  leçons  de 
piano,  démenti  l'entendit  en  l804,  époque  de 
son  voyage  à,  Berlin,  et,  frappé  de  la  beauté  de 
ses  compositions  et  du  talent  qu^il  possédait  comme 
planiste ,  il  rengagea  à  l'accompagner  en  Russie 
arec  Klengel ,  qui  était  aussi  devenu  l'élève  du 
grand  artiste.  Berger  accepta  cette  proposition 
avec  reconnaissance»  et  partit  pour  Saint-Pé- 
tersbourg. Partout  il  se  fit  entendre  sous  le  pa- 
tronage de  son  illustre  maître,  et  partout  il  excita 
l'admiration  des  connaisseurs.  A  Saint-Pétersbourg 
il  se  lia  avec  Field  et  Steibelt  Le  jeu  sage  et  pur 
dn  premier  exerça  sur  son  talent  une  influence 
heureuse,  sous  le  rapport  du  mécanisme.  Son 
séjour  en  Russie  fut  de  six  années.  Dans  cet  in- 
tervalle ,  il  se  maria  à  une  jeune  fille  qui  était 
sa  fiancée  depuis  l'enfance  ;  mais  il  eut  le  maBieur 
de  perdre  et  sa  femme  et  l'enfant  qu^elle  lui  avait 
donné ,  et  sa  disposition  à  la  mélancolie  et  à 
l'humeur  noire  s'en  augmenta.  Enl8l2,  il  quitta 
Saint-Pétersbourg,  où  l'on  dit  que  ses  jours 
étaient  menacés  par  des  ennemis  parliculiers, 
et  il  se  rendit  à  Stockholm,  où  il  se  lia  d'amitié 
avec  M*"*  de  Staël.  Il  s'y  fit  entendre  avec  suc- 
cès ;  mais  l'humeur  chagrine  qui  le  tourmentait 
ne  lui  permit  pas  de  s'y  fixer  :  il  ne  tarda  point 
à  s'embarquer  pour  Londres  où  il  retrouva  son 
ancien  maître ,  Clementi.  Les  concerts  qu'il  y 
donna  le  firent  connaître  avantageusement,  et 
ses  amis  lui  procurèrent  des  élèves  dans  les  meil- 
leures maisons.  Berger  demeura  dans  cette  si- 
tuation jusqu'en  1815 ,  époque  où  il  retourna  à 
Berlin ,  après  une  absence  de  douze  années.  De- 
puis ce  temps  il  s'était  fixé  dans  cette  ville,  et 
s'y  livrait  sans  relâche  à  l'enseignement.  Une  pa- 
ralysie nerveuse  du  bras  droit  ne  lui  permit  plus 
de  se  faire  entendre  en  public.  Il  mourut  à  Ber- 
lin, le  16  février  1839. 

Les  connaisseurs  considèrent  depuis  long- 
temps Berger  comme  on  artiste  d'un  talent  très- 
élevé,  soit  comme  virtuose,  soit  comme  com- 
positeur. Son  talent  d'exécution  était  moins  re- 
marquable sous  le  rapport  du  brillant  que  sons 
celui  de  la  pureté  et  de  l'expression.  Sa  manière 
était  large ,  grandiose  et  pleine  d'inspiration.  Ses 
élèves  les  plus  remarquables  sont  Félix  Mcndel- 
sohn  et  Wilhelm  Taubert.  On  remarque  dans 
ses  compositions  le  caractère  de  grandeur  et  de 
large  harmonie  qui  se  produisait  dans  ses  impro* 
visations,  lorsqu'il  possédait  toute  la  pui.ssance 
de  son  exécution.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
10  Une  sonate  pathétique  en  ut  mineur  pour 
piano ,  œuvre  l'*"  -,  Leipsiok ,  Péters  j  — 2»  D'au- 


tres sonates,  œnvres  9, 10  et  18;  Berlin. — 3«>UBe 
sonate  pour  piano  à  quatre  mains, csuvre  15  ;  Ber- 
lin, Lane 4»  Préludes  et  fugues,  op.  5^;  Berlin, 

Scblesinger.  —  5o  Préludes  à  la  turque,  op.  8;  ib. 

—  60 Douze  études,  op.  il;  Hambourg,  Chris- 
tiani.  —  7®  Rondeau  pastoral,  ibid. —  8o  Toeeate 
en  forme  de  rondeau;  Ldpsick,  Breithopf  et 
Haertel.  — 9**  Desairs  russes  et  norvégiens  variés. 
IQo  Diven  recueils  de  chants  à  plusieurs  voix  ; 
Berlin ,  Hambourg  etOffenbacti  ;  —  lio  Huit  tt- 
coeils  de  chants  à  voix  seule,  avec  accompagne- 
ment de  piano,  publiés  à  Offenbacli.  chez  André. 

—  120  Trois  marches  militaifes,  op.  16,  enhar- 
monie, publiées  en  partition  à  Berlin»  chez  Lane. 
— 130  Trois  marches  d'infanterie,  pour  mosiciiie 
militaire;  ibid.  Berger  avait  écrit  l'opéra  sérieox 
Oreste  pour  le  théâtre  de  Berlin,  mais  il  ne  fut 
pas  représenté.  M.  LouIa  ReUstab  a  putilié  une 
notice  biographique  de  cet  artiste  recommandable, 
ornée  de  son  portrait,  sous  ce  titre:  Ludwiç 
Berger^  ein  Denkmal;  Berlin,  1846,  in-8*  de 
165  pages. 

BERGER (CharlesGoitueb),  violooiatede 
concert  qui  a  eu  de  la  réputation  en  Allemagne 
dans  la  seconde  moitié  du  18""*  siècle,  naquit  à 
Olinarsdorf ,  près  de  Pima ,  en  1736 ,  et  mourut 
à|  Leipsick ,  le  21  janvier  1812.  Son  talent  con- 
sistait dans  la  grâce  et  l'expression  :  il  était  re- 
nommé surtout  â  cause  de  l'imagination  qu'il 
déployait  dans  le  prélude  et  l'improvisation.  Oo 
ne  cite  de  sa  composition  que  six  caprices  pour 
violon  seuly  indiqués  dans  les  anciens  catalogues 
de  Breitkopf. 

RERGEREL  (L ).  On  a  publié  sons  œ 

nom  une  brochure  qui  a  pour  titre  :  Exposé  des 
principes  historiques  de  la  musique,  ouvrage 
adopté  par  la  Société  royale  pour  Vinstruction 
élémentaire  de  Paris.  Paris,  1844,  in-8*. 

BERGERRE  (ALBXANnRs-Bàsiu:),  né  le 
26  septembre  1803,  à  Seignelay  (Ymme),  s'est 
livré  à  l'étude  de  la  musique  dès  ses  première» 
années ,  d'abord  sous  la  direction  de  son  frère 
aîné,  puis  à  Auxerre,  chez  un  bon  profesaeor 
nommé  Féraglio.  Plus  tard  il  devint  élève  de 
Clavel,  professeur  adjoint  de  violon  au  Ckmaer- 
vatoire  de  Pari«,  et  reçut  des  leçons  d'harmonie 
de  Barbereau.  Droling  fut  son  maître  de  piano.  A. 
l'âge  de  vingt  ans, M.  Bergerre  accepta  la  place  de 
professeur  de  musique  au  pensionnat  d'Aubigny 
(Cher)  :  il  y  resta  pendant  huit  ans.  En  1828» 
un  ancien  hautboïste  de  Paris,  nommé  Guy,  de- 
venu receveur  de  finances  à  Gien,  le  fit  nonnner 
professeur  au  collège  de  celte  petite  ville  du  dé* 
parlement  du  Loiret.  On  n'y  comptait  pas  alors 
quatre  amateurs  de  musique:  en  peu  d'années» 
Bergerre,  homme  intelligeut  et  actif,  passionné 


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BERGERRE  —  BERGONZI 


357 


|M)ur  80D  art,  en  conimaDiqaa  le  goût  de  proche 
«n  proche,  et  inoios  de  YÎogt  aos  plas  tard,  des 
Mciétéft  de  musique  s'y  étaient  formées  sous  sa 
direction,  des  écoles  élémentaires  de  cet  art 
avaient  été  fondées,  et  plus  de  deux  cents  per- 
sonnes cultivaient  avec  succès  le  chant,  le  piano 
et  la  musique  d'ensemble.  On  a  de  cet  artiste  es- 
timable des  romances  avec  piano  publiées  à  Paris 
chez  Janet  et  chez  Marescot;  des  airs  variés  pour 
violon  avec  quatuor  ou  piano,  ibid.;  d'autres  airs 
variés  pour  violon  seul,  des  recueils  de  danses 
|H)ar  deux  violons,  etc.  ;  mais  c^est  surtout  comme 
auteur  didactique  quMl  s^est  rendu  recomman- 
dable.  Il  a  publié  :  !<>  Exposé  raisonné  de  prin- 
cipes de  musique;  Paris,  Frey,  ift35,  în-8*,  et 
Jaoet,  1837,  un  vol.  in-8o.  Le  même  ou- 
vrage, entièrement  refondu  et  fort  augmenté,  a 
été  réimprimé  chez  Périsse  frères^  à  Paris,  1844, 
1  vol.  in-8*.  —  l'*  Nouvelle  classification  des 
demi'tons,  ou  véritables  qualifications  de  ces 
intervalles  ;  Paris,  1833,  in-8*  de  quarante-six 
pages.  —  3*  Méthode  de  violon  adoptée  par  le 
Conservatoire  de  Parts;  Paris,  Janet,  1837, 
1  vol.  in-4''.  —  4»  Rudiment  du  violon,  ou  Fart 
d'apprendre  à  lire  pour  cet  instrument;  Pa- 
ris, Richault,  1846,  1  vol.  gr.  in-4o  de  cent 
soixante-quatre  pages.  M.  Bergerre  avait,  en  1846, 
environ  cent  œuvres  en  manuscrit  de  fanfares  et 
pas-redoublés  |)onr  musique  militaire ,  ouvertu- 
res pour  orchestre,  quatuors  pour  instruments 
il  cordes,  pièces  d*orgue,  chœurs  avec  ordiestre, 
trois  airs  variés  pour  violon  avec  orchestre,  fan- 
taisies, etc. 

BERGGREEN  (P.  C),  compositeur  et  lit- 
térateur danois,^  fait  représenter  à  Copenhague, 
en  1832,  un  opéra  comique  en  trois  actes  inti- 
tulé/e  Portrait  et  le  Buste  (en  danois),  dont  II 
avait  écrit  la  musique.  Cet  ouvrage  ne  réussit 
pas.  Au  commencement  de  1836,  M.  fierggreenfit 
paraître  un  journal  concernant  la  musique ,  en 
langue  danoise;  mais  le  nombre  des  abonnés  ne 
fut  pas  sufbsant  pour  couvrir  les  dépenses  de 
cette  publication,  qui  n*eut  qu'une  année  d'exis- 
tence. 

BERGIER  (Nicolas),  naquit  à  Reims,  le 
i«<^  mars  1&67,  selon  la  Biographie  universelle, 
et  en  1557  suivant  fiayle,  Moréri  etNicérdh.  Il 
fit  ses  études  à  Tuniversité  de  cette  ville,  et  fut 
ensuite  précepteur  des  enfants  du  comte  de  Saînt- 
Souplet,  grand-bailli  de  Vermandois.  Ayant  été 
reçu  avocat,  il  fut  nommé  professeur  de  droit, 
puis  syndic  de  sa  ville  natale;  cette  dernière 
charge  l'ayant  obligé  à  faire  quelques  voyages  à 
Paris,  ponr  les  intérêts  de  ses  concitoyens,  il  s'y 
lia  d'amitié  avec  Dupuy,  Pereisc,  le  père  Mer- 
«enne  et  le  président  de  Bellièvre.  11  mourut 


k  Grignon,  maison  de  campagne  de  cet  illustre 
magistrat,  le  18  août  1623.  Le  nom  de  Bergier 
est  connu  principalement  par  son  Histoire  des 
grands  chemins  de  V empire  romain.  Le  père 
Mersenne  cite  de  lui  (Commentar.  in  Geoes.  c.4, 
V.  21  ),  une  dissertation  Intitulée  de  âtodis  mu- 
sids,  de  vocis  humanss  atque  soni  prœstaH- 
tia,  qui  n'a  point  été  imprimée.  On  trouve  parmi 
lesmanuscrit^  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Pa- 
ris, sous  le  n"  7489,  petit  in-fol.  (ancien  fonds), 
un  ouvrage  de  ce  savant,  sous  ce  titre  :  La  musique 
spéculative»  Cet  ouvrage  traite  particulièrement 
du  rhylhme,  dans  ses  rapports  avec  la  poésie  : 
il  n'est  pas  sans  intérêt. 

B£;RGMANN  (HBNBi-CHKéTiEN),  amateur 
guitariste,  vivait  au  commencement  du  dix-neu- 
vième siècle,  dans  un  village  de  la  Saxe.  Il  est 
auteur  d^une  petite  méthode  de  guitare  intitulée; 
Kurze  Anweisung  zum  Guitarenspiele  ;  Halle, 
Hœndel,  1802,  {0-4*^  obi.  de  soixante  pages. 

BERGOBZOOMER  (Catherinb),  née 
Leidner^  à  Vienne,  en  1753,  était,  en  l770,  au 
service  de  l'impératrice  Marie-Thérèse,  sous  le 
nom  de  Schindler,  et  chantait  comme  prima 
donna  dans  Topera  séria  et  buffa.  Elle  avait 
pris  le  nom  de  Schindler  de  son  beau-frère,  di- 
recteur de  l'École  de  peinture^  qui  Tavait  élevée 
et  placée  au  thé&trede  la  cour.  £n  1777,  elle  se 
maria,  et  prit  le  nom  sous  lequel  elle  figure  ici. 
Engage  au  théfttre  italien  de  Brunswick,  elle  y 
chanta  depuis  178O  jusqu'en  1783,  époque  ou 
elle  passa  au  théi&tre  National  de  Prague,  que  le 
comte  de  Nostiz  venait  d^établir.  Elle  y  est  morte 
au  mois  de  juin  1788,  Agée  seulement  de  trente- 
chiq  ans.  Cette  cantatrice  a  joui  d'une  grande  ré- 
putation. 

BERGONZI  (Charles),  né  à  Crémone,  fut 
le  plus  distingué  des  élèves  d* Antoine  Stradivari, 
dont  il  imita  exactement  les  formes  et  les  pro- 
portions. 11  travailla  depuis  l7 16  jusqu'en  1755. 
Ses  violons  et  ses  violes  sont  estimés;  mais 
Bergonzi  se  distingua  surtout  dans  la  construc- 
tion de^  violoncelles.  Il  en  existait  un  daté  de 
1746  dans  la  eollecUon  Salabue,  à  Milan,  au 
commencement  de  ce  siècle.  Cet  instrument  était 
considéré  comme  un  des  meilleurs  de  son  es* 
pèce. 

Charles  Bergonzi  eut  un  fils  nommé  Michel - 
Angelo,  lequel  fut  père  d*un  autre  Charles  et  de 
Nicolas,  de  qui  il  existait  une  viole  datée  de  1781 
dans  la  collection  Salabue.  Ces  trois  luthiers  ne 
s'élevèrent  point  au-dessus  du  médiocre.  Leurs 
instruments  ne  sont  recherchés  que  par  les  cu- 
rieux qui  veulent  former  une  collection  complète 
des  échantillons  de  la  lutherie  crémonaise. 

BERGONZI  (Benoit),  de  la  même  famille 


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358 


BERGONZI  —  BERGT 


que  le  précédeat,  naquit  à  Crémone  en  1790,  fut 
lin  cornUte  distingué  et  se  fit  connaître  comme 
compositeur  par  un  opéra  intitulé  MtUek  Adely 
qui  fiit  représenté  à  Crémone  en  1835.  il  a  pn- 
blié  pour  son  instrument  :  1*  Thème  varié  d'E- 
duardo  e  CrUtinût  avec  accompagnement  de 
piano  ;  Milan,  Ricordi.  —  3*  Tlième  varié  de 
Cenerenlola;  idem,  ibid.  —  3»  Thème  varié 
(O  cara  memoria)  ;  idem,  ibid.  --  4o  Thème  va- 
riéde/a  Donna  del  Lago;  irlem,  ibid —  S»  Thème 
varié  à^ Elisabeth;  idem,  ibid.  —  Thème  varié 
deI7^a/tona  in  Algeri ;idem,  ibid.  —  7»  Thème 
varié  et  polonaise;  idem,  ibid.  L'Institut  des 
sciences  et  arts  de  Mi  ian  a  décerné  à  Bergonzi 
une  médaille  d'argent,  le  7  octobre  1824,  pour 
un  cor  à  clersde  son  invention,  quMI  avait  sou- 
mis à  l*examen  de  cette  socli^té  savante.  Il  mou- 
rot  à  Crémone,  au  mois  d'octobre  1840,  k  Tâge 
de  cinquante  ans. 

BEKUROT  (Olaus),  savant  suédois,  né  à 
Uelsinge,  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle,  fat 
aussi  bon  hiUiiste  et  professeur  de  musique  à 
Upsal,  vers  1717.  Il  a  fait  imprimer  une  disser- 
tation intitiitée  :  Bxercitium  academicum  ins- 
trumenta musica  leviter  delineans,  quod  con- 
sentiente  ampliis,  Facult.  Philos,  in  Reg, 
Acad.  Upsaliensi,  sub  prœsidio  ampliss.  et 
eeleberr.  viri  Mag,  Johannis  Valleriit  Math. 
Prof.  Beg,  et  Ordin.  pro  honoribus  philoso- 
phiHs  piiblico  bùnorutn  examini  modeste  sub- 
mittitS.  R.  M.  alumnus  Olavus  0.  Bergrot, 
Beliingus^  in  Aud,  Gust.  Ma},  ad  d.  7  die 
anni  1717;  Upsal,  1717,  trente-quatre  pages 
in- 12.  J'ignore  quelle  est  la  nature  de  cet  ou- 
vrage.     , 

BERGSO^î(Micbkl),  compositeur  et  pia- 
niste, est  né  à  Varsovie,  au  mois  de  mai  1820, 
de  parents  qui  étaient  dans  le  commerce.  Il  a  fait 
ses  études  musicales  à  Dessau,  dans  le  duché 
d'Anlialt,  sous  la  direction  deFréd<^ric  Schneider. 
En  1842,  il  se  rendit  en  Italie,  où  il  publia  ses 
premiers  ouvrages  pour  son  instrument  et  se  fit 
connaître  comme  virtuose.  Vers  la  fin  de  i84A  il 
écrivit  pour  le  théâtre  de  la  Pergola,  à  Florence, 
un  grand  opéra  intitulé  Luisa  di  Montfort^  qui 
fut  représenté  dans  celte  ville,  puis  à  Livoume, 
en  1S47.  Ce  même  ouvrage,  traduit  en  allemand 
par  Baermann,  a  été  représenté  à  Hambourg,  en 
1849.De  retour  en  Allemagne,  M.Bergson  a  vécu 
quelque  temps  à  Berlin,  puis  à  Leipsick.  Depuis 
plusieurs  années  il  s*est  fixé  à  Paris.  On  connaît 
de  hil  environ  cinquante  œuvres  de  piano  et  de 
chant,  parmi  lesquels  on  compte  un  grand  trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  on  grand  duo 
dramatique  pour  piano  et  violoncelle,  dédié  au 
prince  royal  de  Suède,  trois  duos  pour  piano  et 


violon ,  pour  piano  et  clarinette  (avec  Vu  au 
Maller  ),  des  fantaisies,  des  masoiirkes,  des  pièces 
de  salon,  des  Ueder  allemands,  des  ballades,  et 
des  solfèges  à  trois  et  à  quatre  voix. 

BERGT  (  CatiriBif  •  Dieuoor ifi  -  Augure  ), 
organiste  de  l'église  Saint- Pierre,  à  Bautzeo,  né 
à  Oeberan,  près  de  Freyberg ,  le  17  juin  1771,  fit 
de  si  rapides  progrès  dans  ses  études,  et  particuliè- 
rement dans  les  langues  anciennes,  que  son  père 
conçut  le  projet  de  le  faire  entrer  dans  l'état  ec- 
clésiastique ,  et  qu'il  le  mit  fort  jeune  encore 
dans  récole  de  la  Croix  {Kreulz-Sehulê)^  à 
Dresde.  Après  y  avoir  aciievé  ses  humanités,  il 
alla  à  Leipsick,  en  1790«  pour  y  étudier  la  tliéoio- 
gie,  suivant  le  désir  de  ses  parents.  Jusque-là,, 
la  musique  n'avait  été  pour  lui  qu'un  délassement; 
il  jouait  du  piano  et  un  peu  de  violoo ,  mais  seu- 
lement comme  peut  le  faire  un  amateur  qui  ne 
donne  que  peu  de  temps  à  l'étude  de  Tari.  Ce- 
pendant ses  connaissances  dans  la  tliéologiecom- 
mençaient  à  être  asseï  étendues  pour  qull  eût 
le  temps  d'assi&ter  à  des  concerts  publics  qui  dé- 
veloppèrent son  goût  pour  la  musique.  Son  pen- 
chant pour  cet  art  devint  si  vif,  qu'il  résolut 
d*abandonner  la  théologie  pour  s'y  livrer  sans 
réserve.  L'orgue  était  l'instrument  qu'il  prérérait; 
il  en  étudia  le  mécanisme  avec  persévérance  et  se 
procura  des  livres  de  tliéorie  pour  apprendre  les 
règles  de  rharmonie  et  de  la  composition.  Mal- 
heureusement il  avait  perdu  beaucoup  de  temps  ; 
l'âge  de  la  facilité  était  passé,  et  ce  ne  fut  pas 
sans  peine  qu'il  parvint  è  produire  ses  premier» 
ouvrages.  Ce  fut  en  1801,  c'est-à-dire  à  Tàge  de 
vingt^neuf  ans,  qu'il  fit  paraître  quelques  chan- 
sons allemandes,  trois  sonates  pour  le  piano,  et 
un  petit  intermède  intitulé  List  gegen  List  (  Ruse 
contre  ruse),  qui  fut  publié  en  partition  de  piano 
chez  Breitkopf  et  Haertd.  Comme  organiste,  il  s'é- 
tait fait  remarquer  en  Jouant  avec  un  talent  distin- 
gué sur  plusieurs  orgues  de  Leipsick  ;  sa  réputation 
ne  tarda  pas  k  s'étendre,  et  l'orgue  de  l'église 
principale  de  Baulzen  lui  fut  confié  en  1802.  Peu 
de  temps  après,  il  obtint  les  places  de  professeur 
du  séminaire  et  de  directeur  de  la  société  de 
chant.  Depuis  lors  il  a  en  de  grands  succès  dans 
l'enseignement,  ayant  formé  beaucoup  d'élèves 
dlsHugués.  Le^»  ouvrages  que  l'on  connaît  de  lui 
sont  :  Pour  l'élise  :  l«  L'oratorio  de  la  Passicn^ 
en  trois  parties  (texte  d'Anger);  cet  ouvrage  a 
été  publié  sous  le  titre  .de  Christtu  durch  Lei- 
den  verhetrlichtt  en  partition,  clies  Hofmeister, 
à  Leipsick.  Il  est  écrit  pour  quatre  voix  princi- 
pales, chœur  et  orchestre.  C*est  l'œuvre  10"'^  de 
l'auteur.  —  2*  H^mne  :  So  toeit  der  Sonne 
strahlen,  k  quatre  voix  et  orchestre,  op.  17,  ibid . 
—   3"*  Hymne  de  P&ques  :  Christus  ist  ersian- 


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BERGT  —  BÊRIOT 


350 


ifen,  à  quatre  toix  et  orcbeetre»  œuTre  18,  ibid.; 

—  4*  7e  Deum^  à  quatre  voix  et  orchestre,  eo 
latin  et  en  ailemand,  o|i.  19,  ibid.;  —  6*  Coilec- 
tioii  dé  chants  religieux  pour  soprano,  alto,  té- 
nor et  basse,  sans  accompagnement,  première 
Buite;  ibid.  —  6*  L'ancienne  mélodie  du  canti- 
que :  herr  Goit  dich  loben  loir,  aTec  un  antre 
texte,  arrang<^e  pour  quatre  Tdx,  quatre  trom- 
bones, trompettes,  timbales  et  orgue;  partition, 
ib.  La  plupart  de  ces  compositions  ont  été  exécu- 
tées dans  les  églises  d'Allemagne,  et  y  ont  pro- 
duit beaucoup  d'effet.  Pom  le  TnéATRC  :  — 
7^  Laura  et  Fernando,  opéra  en  trois  actes.  — 
8*  Die  Wunderkur  (  La  Cure  menreilleuse),  en 
trois  actes.  —  9**  IMtgegen  £t5^(Ruse  contre 
ruse),  intermède  en  un  acte.  —  10*  ErtiDin  et 
Blmlkre  (de  Gosthe),  opérette  en  un  acte.  — 
11*  Dos  Stxndeken  (la  Sérénade),  intermède. 
•^  12*  1^  Fête  anniversaire  de  la  naissance 
du  poêle,  vaudeville  avec  des  airs  nouveaux. 
^  13»  Mitgefûhl  (  la  Sympathie  ) ,  raudeville 
aTec  des  airè  nouveaux.  —  Pour  l'obchestrb  : 
14*  Symphonie,  œuvre  13;  Leipsick  Hofmeis- 
ter.  —  15*  Symphonie  concertante  pour  clari- 
nette et  iMsson,  œuvre  6"^;  —  Poon  lachahbbb  : 
\f  Trois  sonates  pour  piano,  Tiolon  et  vio- 
loDcelle,  œuvre  tre^Leipâck,  Br>et  Haertel.  — 
17^  Six  danses  allemandes  pour  le  piano,  op.  1 1  ; 
Leipsick,  Hoftneister;  —  18*  Variations  sur  God 
save  the  King,  pour  le  piano  ;  Leipsick,  Peters. 

—  190  Deux  recueils  de  chansons  allemandes 
pour  plusieurs  voix,  avec  accompagnement  de 
piano,  ceuvres  7  et  15,  iiNd.;  —  30*  Air  pour 
voix  de  soprano,  avec  chœur  et  accompagnement 
de  piano;  Leipsick,  HoftneistBr.  —  21*  Cantate 
de  noces  pour  quatre  voix ,  aTec  accompagne- 
ment de  piano,  op.  20.  —  22»  Huit  suites  de 
trios  pour  soprano,  ténor  et  basse,  avec  accom- 
pagnement de  piano;  Leipsick,  Peters.  —  23*  Le 
Congé,  chanson  k  voix  seule,  avec  accompagne- 
ment de  piano.  Ce  morceau ,  qui  a  obtenu  un 
succès  populaire,  a  été  publié  dans  toutes  les  gran- 
des villM  de  r  Allemagne.  Les  derniers  ouvrages  de 
Bergt  sont  un  petit  i^crit  qui  a  pour  titre:  Biwas 
zum  Choral  und  dessen  i?«freAdr  (Quelques 
mots  sur  le  chant  choral  et  sur  ce  qui  s'y  ratta- 
che), pour  l'usage  des  séminaires;  Leipsick, 
Kumroer,  in- 8*,  1832,  et  un  autre  écrit  intitolé  : 
Briefwechsel  eines  alten  und  jnngen  Sc/iul' 
meisters  ûher  allerhand  Musikalischês  (Cor- 
respondance de  deux  maîtres,  d*écoles,  l'on  vieux, 
et  Pautre  jeune,  concernant  tontes  les  choses 
musicales);  Zittau  et  Leipsick,  1838,  in-fol.  obi. 
L'ouTrage  a  été  publié  après  la  mort  de  Bergt  par 
C.  G.  Hér{ng(voy.  ce  nom),  qui  y  a  ajouté  la  bio- 
graphie de  l'auteur  et  le  catalogue  de  ses  œuTres. 


I  Ces  lettres  ont  pour  objet  principal  l'art  de  l'ins- 
trumentation, particulièrement  pour  les  petits 
orchestres.  Bergt  mourut  à  Bautien  le  10  féTriff 
1837,  à  l'âge  de  soixanto-cinq  ans.  C.  Geissier 
a  publié  la  collection  de  ses  pièces  d*orgne ,  à 
Leipsick,  cliex  Peters. 

BERINGER  (Matuuw),  eanior  k  Weis- 
sembourg  en  Nortgaw,  au  commencement  ^du 
dix-septième  siècle,  a  publié  un  Traité  élémen- 
talre  de  Part  du  chant,  sous  ce  titre  :  Musica, 
das  M  die  Singkunst  der  Heben  Jugend, 
tum  Besfen  in  Frag  und  Anlwort  ver/asst; 
Nuremberg,  1605,  in-8*.  Une  deuxième  édition 
am<^liorée  de  cet  ouTrage  a  paru  dans  la  même 
ville,  en  1610,  deux  parties  in-4o. 

BÉRIOT  (Charles  ÂoGcsTE  ns),  Tioloniste 
célèbre,  issu  d'une  famille  ancienne  et  consi- 
dérée, est  né  à  Louvstn  le  20  février  1802. 
Orphelin  dès  l'Age  de  neuf  ans,  il  trouva  dans 
M.  Tiby,  professeur  de  musique  en  cette  Tille, 
un  tuteur,  un  second  père  et  un  maître  qui  s'oc- 
cupa avec  zèle  de  déTelopper  ses  heureuses  dis- 
positions pour  la  musique.  Déjà  il  était  parvenu 
à  un  certain  degré  d'habileté  sur  le  Tiolon  et 
ses  progrès  avalent  été  si  rapides,  qui!  put  se 
faire  entendre  dans  le  concerto  de  Viotti  en  la 
mineur  (lettre  H ),  avant  d'aToir  atteint  sa  neo- 
Tième  année,  et  qu'il  y  excita  l'admiration  de  ses 
compatriotes.  La  nature  a  donné  à  De  Bériot  le 
sentiment  d'une  exquise  justesse  d'intonation  qui 
s'est  unie,  dans  son  jeu,  à  un  goOt  naturel  plein 
d'élégance.  Doué  d'ailleurs  d'un  esprit  méditatif, 
et  n'ayant  aucun  modèle  qu'il  pût  imiter  dans 
ce  qui  l'entourait,  il  cherchait  en  lui-même  le 
principe  du  beau,  dont  il  ne  pouTait  avoir  de  no- 
tiens  que  par  l'action  spontanée  de  son  indîTidoa- 
lité.  C'est  peut-être  ici  le  lieu  d'examiner  ce  qui 
a  pu  donner  lieu  au  bruit  qui  s'était  répandu, 
qu'il  avait  été  l'élève  de  Jacotot.  Ce  fait,  accré- 
dité par  l'auteur  de  l'Enseignement  universel, 
et  par  les  déclarations  de  De  Bériot  lui-même, 
exige  quelques  explications.  L'attention  générale 
des  habitants  de  la  Belgique  était  fixée,  depuis 
plusieurs  années,  sur  les  résultats  qui  paraissaient 
SToir  été  obtenus  par  la  méthode  de  Jacotot  ;  les 
progrès  en  toute  chose  tenaient,  disaitKMi,  du  pro* 
dige.  De  Bériot  Toulut  savoir  quels  STantages  il 
pourrait  retirer  pour  lui-même  des  procédés  de 
cette'  méthode;  il  eut  des  entretiens  aTec  son 
toventenr,  et  n'en  apprit  guère  que  deux  choses, 
à  savoir,  que  la  persévérance  triomphe  de  tous 
les  obstacles,  et  qu'en  général  on  ne  veut  pas 
sincèrement  tout  ce  qu'on  peut.  Le  jeune  ar* 
liste  comprit  ce  qu'il  y  avait  de  Trai  dans  ces 
propositions,  et  son  intelligence  sut  les  mettre  à 
profit.  Voilà  comment  De  Bériot  fut  l'élève  de 


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860 


BÊRIOT 


Jacotot;  il  ne  pouvait  pas  Pètre  autrement,  car 
il  D*e8t  pas  certain  que  oelui-d  fût  capable  de 
juger  si  le  violoniste  jouait  joste  ou  foux.  Quoi 
qu'il  en  soit,  une  heureuse  organisation  morale 
et  physique,  une  éducation  bien  commencée,  et 
le  trayail  le  mieux  réglé,  ne  tardèrent  point  à  con- 
duire De  Bériot  jusqu'à  la  possession  d'un  talent 
très-remarquable  »  auquel  il  ne  manquait  plus 
que  le  contact  de  beaux  talents  d'autres  genres, 
pour  acquérir  du  fini,  se  coordonner  dans  toutes 
ses  parties, «t  prendre  un  caractère  original. 

De  Bériot  avait  dix-neuf  ans  lorsqu'il  quitta 
sa  ville  natale  pour  se  rendre  à  Paris  ;  il  y  ar- 
riva vers  le  commencement  de  Tannée  1821 ,  et 
son  premier  soin  ftit  de  jouer  devant  Viotti, 
alors  directeur  de  TOpéra.  Après  l'avoir  écouté 
avec  attention,  ce  célèbre  artiste  {ui  dit  :  «  Vous 
«  avex  un  beau  style;  atiachex-vous  à  le  per- 
«  fectionner  ;  entendez  tous  les  hommes  détalent; 
«  profita  de  tout,  et  uMmilez  rien.  »  Cet  avis 
semblait  impliquer  celui  de  ne  point  avoir  de 
maître;  cependant  De  Bériot  crut  devoir  prendre 
des  leçons  de  Baillot  et  il  entra  au, Conserva- 
toire dans  ce  dessein  ;  mais  il  ne  larda  pas  à  s'apei^ 
cevotr  que  déjà  son  talent  avait  un  caractère 
propre  quMl  serait  difficile  de  modifier  sans  que 
son  originalité  en  souffrit.  Il  ne  resta  donc  que 
peu  de  mois  dans  les  classes  du  Conservatoire , 
rentra  sons  sa  direction  personnelle,  et  bientôt 
il  se  fit  entendre  avec  un  succès  brillant  dans 
quelques  concerts.  Ses  premiers  airs  variés,  com- 
positions pleines  de  grâce  et  de  nouveauté, 
parurent  et  augmentèrent  sa  réputation  naissante. 
Sa  manière  de  les  exécuter  y  ajoutait  un  charme 
inexprimable.  Tous  ceux  qu^l  a  publiés  ont  été 
longtemps  le  répertoire  habituel  d^un  grand 
nombre  de  violonistes. 

Après  avoir  brillé  à  Paris,  De  Bériot  partit 
pour  rAnglelerre  où  il  ne  fut  pas  moins  bien  ac- 
cueilli, surtout  dans  les  voyages  subséquents 
qu'il  y  fit  A  Londres  et  dans  quelques  autres  villes 
de  la  Grande-Bretagne,  il  donna  des  concerts  où 
son  beau  talent  se  fit  applaudir  avec  transport. 
Engagé  à  diverses  reprises,  pour  le  concert 
philharmonique,  il  le  ta!  aossi  pour  quelques- 
unes  des  fNes  musicales  qui  se  donnent  an* 
nueilement  dans  les  principales  villes  de  l'An- 
gleterre.  De  retour  dans  sa  patrie ,  riche  d'une 
renommée  déjà  brillante,  il  y  fut  présenté  au 
roi  Guillaume  l*',  qui,  bien  quMI  aimât  peu 
la  musique,  oomprft  la  néceaaité  d*assurer  Tin- 
dépendance  d'un  Jeune  artiste  qui  promettait 
d'honorer  son  pays,  et  lui  accorda  une  pension 
de  2,000  florins,  avee  le  titre  de  premier  violon 
solo  de  sa  musique  paiiicolière.  La  révolution 
de  1830  priva  De  Bériot  de  ces  avantages. 


Depuis  que  le  talent  de  cet  artiste  a  com- 
mencé à  se  laire  connaître,  il  s'est  développé  par 
degrés;  parvenu  à  sa  maturité,  ce  talent  oflrait 
la  réunion  des  qualités  les  plus  précieuses,  à 
savoir,  le  plus  beau  son ,  une  justesse  invariable 
dans  laquelle  il  n'a  eu  de  rival  que  Lafont,  on 
goAt  d'une  rare  élégance,  un  style  perMwnel , 
enfin,  le  charme,  dans  lequel  il  n'a  été  surpassé, 
peut-être  même  égalé,  par  aucun  autre.  La  criti- 
que, qui  ne  perd  jamais  ses  droits,  a  reproché 
autrefois  à  De  Bériot  de  joindre  nn  peu  de  froi- 
deur à  sa  pureté;  cette  critique  lui  a  été  utile,  car 
la  chaleur  et  la  vigueur  d'archet  ne  devinrent  pas 
moins  remarquables  dans  son  jeu  que  la  justesse 
et  le  goût.  On  se  plaignait  aussi  que,  bornant 
Tessor  de  son  talent  à  composer  et  à  jouer  des 
airs  variés,  il  se  renfermât  dans  hn  cadre  trop 
petit  :  il  s*est  encore  justifié  de  ce  reprodie  en 
composant  des  concertos  qu'il  a  fait  entendre 
dans  plusieurs  concerts ,  et  dans  lesquels  il  a 
déployé  des  proportions  plus  grandes  de  cooce|>- 
tion  et  d'exécution.  Ayant  été  nommé  professeur  de 
violon  au  Conservatoire  de  Bruxelles,  en  1843,  il 
a  écrit  ses  derniers  concertos  pour  ses  élèves, 
et  a  jeté  dans  tous  des  idées  charmantes  et  des 
traits  aussi  remarquables  parieur  élégance  que  par 
leur  brillant.  On  a  dit  que  cette  musique,  si  favo- 
rable an  talent  de  ceux  qui  Texécutent,  est  beau- 
coup moins  difficile  qu'elle  ne  le  parait  :  je  ne  sais  si 
cette  observation  doit  être  considérés  comme  une 
critique,  et  si  ce  n'estpas  plutôt  un  éloge.  Devenu 
Tami  de  la  célèbre  M"*  Malibran,  De  Bériot  a 
voyagé  avec  elle  en  Italie,  en  Angleterre  et  dans 
la  Belgique.  En  1835,  il  devint  son  époux.  Les 
fi-équentes  occasions  qu'il  eut  d'entendre  cette 
femme  inspirée  paraissent  avoir  exercé  la  plus 
heureuse  influence  sur  son  talent.  A  Raples,  où 
Il  s'est  fait  entendre  dans  un  concert  donné  an 
théâtre  Saint-Charles,  il  a  obtenu  un  succès  d'a- 
thousiasme  fort  rare  ches  les  Italiens,  car  cette 
nation,  passionnée  pour  le  chant,  n'accordait 
alors  que  peu  d'attention  aux  instruments. 

Fixé  à  Bruxelles  après  la  mort  de  M"**  Malî- 
bran-De-Bériot,  il  ne  se  fit  point  entendre  pen- 
dant plusieurs  années;  mais,  en  1840,  il  fit  un 
voyage  en  Allemagne  et  s'arrâta  quelque  temps 
à  Vienne  où  il  donna  des  concerts.  Des  altéra- 
tions de  sa  santé,  qui  se  sont  reproduites  à  di- 
verses époques,  finirent  par  lui  fiure  prendre  la 
résolution  de  ne  plus  jouer  en  public,  quoique 
son  talent  eût  conservé  toutes  ses  qualités.  Il  ne 
se  faisait  plus  entendre  qu'à  ses  élèves  et  à  quel- 
ques amis  privilégiés  qui  admiraient  tonjonre 
Tami^eur  et  le  charme  de  son  jeu.  Malheoreu- 
sement  des  atteintes  plus  graves  survenues  à  sa 
constitution,  dans  un  âge  qui  n'est  pas  celui  des 


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BÉRIOT  —  BERLIN 


infirmités,  l'ont  obligé  adonner  sa  démission 
de  ses  fonctions  de  profesieor,  en  1852.  Une  pa- 
ralysie du  nerf  optique  l^a  pritéde  la  vue  tout  à 
conp,  et  Pespoir  qu'il  STait  d'abord  de  sa  gué- 
rison  ne  s'est  pas  réalisé.  Lesoorrages  principaux 
de  DeBériot  sont  :  1.  Congbrtos.  1*'  concerto 
(en  re)  avec  orchestre,  op.  26;  Paris,  Bran- 
dus.^  2»*  idem(en«i),  op.32;  ibid.— a"*idcm 
(&imi)f  op.  44  ;  ibid.—  4"**  idem  (en-rtf  mineur), 
op.  46;  ibid.  ^  5n«  idem  (en  rfi ,  op.  55  ;  ibid. 

—  6»«idem(en  la),  op.  70;  ibid.—  T^e  idem  (en 
sol),  op.  75  ;  ibid.  II.  Aus  taries  :  1*'  air  varié 
(en  ré  mineur),  avec  quatuor  ou  piano,  op.  1  ; 
ibid.  —  2»®  idem  (en  ré  majeur) ,  avec  quatuor 
ou  piano,  op.  2  ;  ibid.  —  3"»«  idem  (en  mi),  avec 
orchestre  ou  piano,  op.  8,  ibid. —  4ne  jdem  (air 
montagnard,  en  si  bémol),  avec  orchestre  ou 
piano, op.  5.—  &"^  idem  (en  mi),  avec  orchestre 
ou  piano,  op.  7  ;  ibid.  —  6^^*  idem  (en  la),  op. 
12;  ibid.  — 7"^  idem  (en  mi);  op.  15;  ibid. 
— S»'  idem  (en  ré),  op.  42;  ibid.—  O^'idem 
(  en  ré)  op.  52  ;  ibid.  —  lO"»  idem  (  Souvenir 
d'amitié,  en  ré),  op.  69;  ibid.  —  li<"«  idem 
(en  to)  op.  76;  ibid.  UI.  Études:  i»  Dix  étu- 
des ou  caprices,  pour  violon  seul,  op.  9;  ibid. 

—  2*  Sis  études  brillantes,  avec  ace.  de  piano, 
op.  27 ,  ibid.  —  3*  Trois  étude*  caractéristiques 
idem,  op  37  ;  ibid.  —  4*  Trois  grandes  études 
pour  deux  violons,  op.  43;  ibid.  —  5»  Premier 
G%tide  de»  violonistes,  vingt  études  élémen- 
taires en  2  suites,  op.  75;  ibid. — 6°  Le  Trémolo, 
caprice,  avec  orchestre  ou  piano,  op.  30  ;  ibid.  — 
IV.  Sonates  et  Duos  :  1**  Trois  duos  ooncertanls 
pour  2  violons,  op.  67  ;  ibid. — 2<^ Première  sonate 
concertante  pour  piano  et  violon,  op.  67  ;  ibid. 

—  3*^  Fantaisie  sur  le  Siège  de  Corinthe  poor 
piano  et  violon,  avec  Labarre,  op.  6;  ibid.  — 
40  idem  sur  des  motifs  de  Moxse,  avec  Labarre, 
op.  8;  ibid. —  5»  Souvenir  de  la  Muette  de  Por^ 
tici,  idem,  avec  Labarre,  op.  .10;  ibid.  — 
6**  Fantaisie  sur  les  motifs  du  Comte  Ory,  idem, 
avec  Osbome,  op.  13;  ibid.  Op.  11,  ibid. 
—7''  Variations  brillantes  (en  ré),  idem,  avec  Os- 
bome, op.  13  ;  ibid.—  8»  Grandes  variations  sur 
un  thème  original  (en  la  mineur),  avec  Osbome , 
op.  14  ;  ibid.  '—  9*  Fantaisie  sur  des  motifs  de 
Guillaume  TeU,  avec  Osborne,  op.  16  ;  ibid. 
— 10°  Variations  sur  la  tyrolienne  de  la  Fiancée, 
avec  H.  Herz,  op.  17  ;  ihid.--<  1  lo  Avec  Bénédict, 
duo  brillant  sur  la  Sonnamlmla,  op.  18;  ibid. 
—12*  Duo  brillant  (en  mi  bémol),op.  19;a>id.— 
l3*Fantaisie  sur  la  Norma,  op.  28  ;  ibid.— 14* Le 
Fruit  de  Cétude,  six  duos  faciles,  op.  35;  ibid.  — 
l&*L0Progrès,sixduos,op.4i;ibid.— 16*  Avec 
Thalberg,  grand  duo  sur  âemiramicfe ,  op.  47; 
ibid.— 17*  Grand  duo  sur  les  Huguenots^  op.  82  ; 


36t 

ibid.  — 18*  avec  Osborne,  Fantaisie  brillante  sur 
le  Préaux  Clercs, op.  20;  ibid.— 19*  Duo  bril- 
lant sur  /  PwHtani,  op.  22  ;  ibid.  --  20*  Noc- 
turnes sur  les  Soirées  de  Rossini,  op.  33  ;  ibid. 
—21*  Duo  sur  les  motifs  de  VAmbassadrice,  op. 
24  ;  ibid.—  22*  Duo  sur  un  thème  original  (en  si 
bémol),  op.  25  ;  ibid.  —  23*  Duo  sur  le  Domino 
noir,  op.  3 1  ;  ibid.— 24*  Souvenirs  d'Àubery^ànd 
duo,  op.  39  ;  ibid. —  25*  Deuxième  fantaiste  sur 
Guillaume  Tell,  op.  53  ;  ibid.— 26*  grand  duo  sur 
le  Barbier  de  Séville,  op.  56  ;  ibid.— 27*  Valses, 
op.  59  ;  ibid.  — 28*6rand  duo  sur  la  Gazza  la» 
dra,  op.  60  ;  ibid.— 29*  Duo  brillant  sur  la  Favo* 
rite,  op.  68;{bid.— 80*  Duo  brillant  sur  le  Pirate, 
op.  72;  ibid.— 31*  Duo  sur  IriraMa,  op.  74  ;  ibid. 
—32*  Duo  brillant  sur  VEr^fant  prodigue,  op.  77  ; 
ibid.  —  33*  Grand  duo  brillant  sur  la  Reine  de 
Chypre,  op.  79;  ibid.  -—  34*  Grand  duo  sur  des 
airs  hongrois  et  sty riens,  op.  81  ;  ibid.  — 35*  avec 
Wolff^  duo  brillant  sur  Zanet  ta,  op.  33  ;  ibid.— 
36*  Grand  duo  sur  les, Diamants  de  la  couronne, 
op.  38;  ibid.— 37*  Six  morceaux  de  salon  sur  des 
thèmes  originaux,  op.  45  ;  ibid.— 38*  Souvenirs 
de  Boulogne,  deux  duos,  op.  48  ;  ibid.— 39°  Les 
Intimes,  deux  duos,  op.  49;  ibid.—  40*  La 
Soirée,  deux  duos,  op.  50  ;  ibid.  —  41*  Duo  con- 
certant sur  la  Part  du  Diable,  op.  51  ;  ibid. 

—  42*  Duo  brillant  sur  le  Sirène,  op.  54  ;  ibid. 

—  43*  Grand  duo  sur  la  Muette  de  Portici ,  op. 
61  ;  ibid.  —  44*  Duo  brillant  sur  le  Val  d*AU' 
dorre,  op.  62;  ibid.— 45*  Grand  duo  brillant  sur 
la  Donna  del  Lago,  op.  63  ;  Ibid.— 46*  Duo  bril- 
lant sur  Haydée,  op^  64  ;  ibid.—  47*  Duo  brillant 
sur  le  Prophète,  op.  65';  ibid.— 48*  Grand  duo  sur 
la  Cenerentola,  op.  66  ;  ilild.— 49*  Grand  duo  sur 
Robert  leDiable,  ibid.— IV. Taios :  l*Trio8pour 
piano,  violon  et  violoncelle  sur  Robin  des  Bois, 
op.  4  ;  ibid.— 2* Premier  trio  pour  piano,  violon 
et  violoncelle,  op.  58  ;  ibid.— 4*  2»«trio  idem,  op. 
71  ;  ibid.  Le  dernier  ouvrage  de  De  Bériot,  et  le 
plus  important  parmi  les  productions  de  son 
Age  mûr,  est  sa  Méthode  de  violon  en  trois 
parties;  Paris,  chez  Tauteur,  sans  date  (I8ô8), 
un  volume  grand  in-4*.  La  première  partie  ren- 
ferme les  éléments  et  traite  des  positions  ;  la 
deuxième  contient  la  théorie  de  l'archet  et  ses 
diverses  applications  t  on  y  trouve  aussi  une 
instruction  sur  les  sons  harmoniques.  La  der- 
nière traite  du  style.  Toutes  les  parties  de  cet 
ouvrage  renferment  une  ample  collection  d'études 
pour  la  mise  en  pratique  de  tous  les  préceptes. 

BERLIÂi  (Jean-Dakiel),  organiste  distingué 
de  la  catliédrale  de  Drontheim ,  en  Norwége, 
naquit  àMemel,en  Prusse,  en  1710-  Après  avoir 
acquis,  sous  la  direction  de  son  père,  une 
grande  habileté  dans  son  art,  il  alla  s'établir  à 


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362 


BERLIN  —  BERLIOZ 


Coiienhague»  en  1730,  et  y  demeura  jusqu'en 
1737 ,  où  il  fut  appelé  à  Droniheim  comme  6r- 
ganîBte,  cbarge  qu'il  occupa  jusqu*à  sa  mort, 
arrivée  en  1775.  Ou  a  de  lut  des  éléments  de 
musique  en  danois  ;  sous  ce  titre  :  MtaikalUke 
êlementer,  eller  anleiding  til  Forstand  paa 
dé  Fœrslefinge  i  Musiken;  Drontlieim,  1742, 
in -4*.  Une  traduction  allemande,  intitulée  : 
Anfdngsgrund  der  Musià  zum  Gebrauch  der 
Anfdnger,  a  paru  en  1744.  Berlin  a  aussi  pu- 
blié une  Instruction  sur  la  tonométrie,  sous  ce 
titre  :  AnleUung  zur  TonometrU,  oder  wie 
man  durch  Uûlje  der  logarithmiscken  Pro- 
gressionsrechnung  die  sogenannte  gleich- 
schwebende  musikalische  Témperatur  leicht 
und  bald  ausreehnen  kann;  nebst  einem  Un- 
terrichte  von  dem  1752  er/undenen  und  ein* 
gerichteten  Monochordum  ;  Copenhague  et 
Leipsick,  17G7 ,  in*8'',  de  48  pages.  Ses  compo- 
sitions consistent  en  un  œuvre  de  sonates  pour 
le  clavecin,  Augstiourg,  1751,  et  une  sonate  pour 
le  mftme  instrument,  restée  inédite. 

BERLIN,  ou  BERLYN  (Antoike),  com- 
positeur à  Amsterdam,  et  chef  d'orchestre  du 
théAlre  de  cette  ville,  né  en  Hollande  d'une  fa- 
mille Israélite,  vers  1815,  a  fait  preuve  d'une 
grande  fécondité  dans  ses  travaux  ;  car  ayant  à 
peine  atteint  Page  de  quarante  ans  au  moment 
où  cette  notic«  est  écrite  (1854),  il  a  déjà  pro- 
duit plus  de  deux  cents  couvres ,  parmi  les- 
quels on  remarque  des  opéras,  des  oratorios, 
des  symphonies,  cantates,  ouvertures,  psaumes, 
quatuors  pour  deux  violons,^ alto  et  hasse,  mu- 
sique instrumentale  de  tout  genre,  mélodies  à 
4  voix  et  il  voix  seule  avec  piano,  etc.  Ses 
opéras  représentés  au  théfttre  national  d'Ams- 
terdam sont  :  r  Der  Schatzgràber  (  l'Ingé- 
nieur), juué  à  Amsterdam  en  1841  ;  2*  la  Dé' 
route  de  Cultoden,  en  3  actes,  en  1846  ;  3*  Die 
Bergknappen  (les  Mineurs),  en  3 actes;  4o  MU" 
nalfOa  l'Eftprit  du  feu,  opéra  féerique,  repré- 
senté en  ISU.  Son  oratoire  MoUe  sur  le  Nébo 
a  été  exécutée  à  Magdebourg  en  1844.  Dans  la 
même  année  Berlin  vint  à  Bruxelles ,  et  présenta 
au  Ck>nservatoire  de  musique  une  ouverture  triom- 
phale qui  fut  exécutée  par  l'orchestre  de  cette  ins- 
titution dans  un  de  ses  concerts.  £n  1846,  il 
se  rendit  à  Paris  et  y  fit  entendre  aussi  diverses 
compositions.  Postérieurement  (1848)  on  a  exé- 
cuté de  sa  composition  à  Amsterdam  sa  grande 
symplionie-canlate  intitulée  :  Die  Matrosen  am 
Ufer  (les  Matelots  au  rivage),  imitation  du  genre 
imagiué  par  Félicien  David.  L'ouverture  triom- 
phale de  Berlin  a  été  gravée  à  grand  orchestre, 
oommei  cpuwe  66.  On  connaît  aussi  de  lui  un 
grand  quatuor  pour  deux  violons«altoetbasse,))p. 


39;  Amsterdam,  Steup.  Cet  artiste  est  ehevalisr 
de  l'ordre  de  la  Couronne  de  chêne,  menbi»  de 
la  société  de  Saînte-Cédle  de  Rome,  et  a  ttça 
de  l'Empereur  d'Autriche,  du  roi  de  Suéde,  et 
de  plusieurs  autres  princes,  de  grandes  mé- 
dailles d'or  pour  des  dédicaces  qull  lemr  a  frites 
de  ses  ouvrages. 

BERUOZ  (HECion),  compositeur,  est  né  à  In. 
Cdte-Saint- André  (Isère),  le  11  décembre  1803. 
Fils  d'un  médecin  de  quelque  réputation,  Ber- 
lioz fut  envoyé  à  Paris,  après  avoir  achevé  ses 
études  de  collège,  pour  y  suivre  les  cours  de 
l'école  de  médecine.  Il  savait  alors  peu  de  ehoae 
de  la  musique,  mais  il  avait  un  goût  paasIonB^ 
pour  cet  art.  Plusieurs  fois  il  avait  supplié  ses 
parents  de  permettre  quil  se  Kvrit  exchisive- 
ment  à  sa  culture  :  mais  ce  fut  tooioura  cis 
vain.  Au  sein  de  la  ville  qu'on  appelle  encore 
la  capitale  des  arts,  et  qui  est  digne  de  ee 
titre  à  certains  égards,  il  était  difficile  que  In 
passion  de  Beriioz  ne  s'accrût  pas  au  lieu  de 
s'éteindre.  Elle  exerça  bientôt  sur  lui  tant  d'em- 
pire ,  qu'il  abandonna  les  bancs  de  la  FaenHé 
pour  ceux  du  Conservatoire.  Irrité  de  voir  mm 
autorité  méconnue,  son  père  le  priva  des  moyens 
d'existence  qu'il  lui  avait  fournis  jusqu'alors,  et 
Berliot  n'eut  d'autre  resMNirce  que  de  se  faire 
admettre  comme  ciioriste  au  théfttre  du  Gpmnoâe 
dramatique.  Sa  vocation  était  décidée,  et  In 
fermeté  de  son  caractère  lui  faisait  dédaigner  les 
misères  de  la  vie.  Il  suivait  le  cours  de  oooipo- 
sition  de  Reicha  ;  mais  les  formes  condilionneUes 
de  Tart  que  ce  maître  lui  faisait  étudier  ne  lui 
inspiraient  que  du  dégoût,  parce  qu'il  n'en  com- 
prenait pas  le  but.  Bientôt  frtigué  du  jong  qu'elles 
imposaient,  il  sortit  de  l'école  où  il  avait  à  peine 
entrevu  quelque  chose  des  procédés  de  l'art 
d'écrire;  libre  enfin  de  tonte  gène,  il  résolut  de 
n'avoir  plus  d'autre  maître  que  sa  propre  expé- 
rience. 

L'époque  où  Berlioz  fit  les  premiers  pas  dans 
sa  carrière  était  celle  des  ardentes  luttes  de  l'é- 
cole romantique  contre  les  œuvres  d'un  antre 
temps  devenues  célèbres  et  désignées  par  le  nooa 
de  classiques.  Ce  mouvement,  commencé  par 
la  littérature,  s'était  étendu  jusqu'aux  arts  du 
dessin.  Berlioz  s'y  jeta  avec  enthousiasme  et 
voulut  y  faire  entrer  la  musique,  se  considérant 
comme  l'artiste  prédestiné  qui  devait  y  accom- 
plir une  révolution.  Plein  de  résolution,  mais 
n'ayant  encore  que  de  vagues  aperças  sar  ce 
qu'il  se  proposait  de  faire,  il  s'essaya  d*abord 
dans  une  messe  avec  orchestre  qui  fut  exéentée 
dans  l'église  de  Saint-Roch ,  pais  dans  odle  de 
Saint-Eustaclie.  Elle  parut  inintelligible  anx 
musiciens  qui  rexéciitèrcnt  comme  à  ceux  f|uâ 


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BERLIOZ 


36$ 


rentendirenl.  Convainctt  tontefoiis  de  la  réalité 
de  sa  mission  mnsicale,  Berlioz  ne  se  laissa 
point  ébranler  par  les  plaisanteries  que  fit  naître 
sa  production ,  et  sa  persévérante  vocation  se 
remit  à  l'œuvre  avec  ardeur.  Dès  ce  moment, 
une  idée,  ou  plutôt  une  opinion,  présida  à  ses 
traTaux  :  il  se  persuada  que  la  musique  doit 
avoir  un  sujet,  un  programme,  et  que  le  triomphe 
de  i^art  est  d'exprimer  ce  programme  par  des 
eiîets  pittoreiiques,  soit  avec  le  secours  des  voix 
et  de  la  parole,  soit  par  les  instruments  seuls. 
Tout  Toauvre  de  Berlioz  est  le  produit  de  sa  to- 
lonté  pour  la  réalisation  de  cette  idée.  Dans  la 
direction  qu\in  artiste  imprime  à  ses  travaux,  il 
y  a  toujours  une  impulsion  secrète  qui  résulte  de 
son  organisation  :  or  chez  celui  dont  II  s'agit  le 
Téhicuie  était  i^nstinct  des  combinaisons  de  so- 
norités diverses,  instinct  qui  se  manifesta  par 
de«  éclairs  dès  ses  premiers  essais,  et  qui  finit 
par  devenir  le  caraclère  difttinctif  de  son  talent. 
Sous  l^empire  de  l'idée  d^un  programme  comme 
règle  et  de  la  faculté  de  production  d'effets 
sonores  comme  moyen,  furent  imaginées  :  une 
ourerture  de  WaverUy^  une  autre  intitulée 
les  Francs-Juges,  et  une  symphonie  fantasti- 
que divisée  en  cinq  parties,  qui  a  pour  sujet  un 
SpUode  de  la  vie  d'un  artiste.  Les  deux  ouver- 
tures furent  exécutées  d'abord  dans  des  concerts 
d'amateurs  qui  se  donnaient  à  l'ancienne  salle 
du  Waox-Hall  ;  puis  dans  un  concert  donné  par 
Berlios,  le  26 mai  1828,  à  la  salie  du  Conservatoire. 
Il  y  lit  entendre  aussi  le  Credo  de  sa  première 
messe,  et  une  marrbe  des  Mages  allant  à  la 
crèche.  Le  1^  novembre  1829  les  mêmes  com- 
positions furent  entendues  de  nouveau  dans  un 
concert  ob  l'auteur  fit  exécuter  on  nouyel  ou- 
Trage  qui  avait  pour  titre  :  Concerts  des  Syh 
phes.  Le  sujet  du  morceau  était  celui-d  :  «  Mé- 
«  phistopbélès,  pour  exciter  dans  l'âme  de  Faust 
«  l'amour  du  plaisir,  assemble  les  esprits  de  l'air, 
«  et  leur  ordonne  de  chanter.  Après  avoir  préludé 
«I  sur  leurs  instruments  magiques,  ils  décrivent 
«  un  pays  enchanté,  dont  les  heureux  habitants 
«  s'enivrent  de  voluptés  sans  cesse  renaissantes; 
«  peu  à  peu  le  charme  opère,  la  voix  des  syl- 
m  phes  s'éteint,  et  Faust  endormi  demeure  plongé 
«  dans  des  réyes  délicieux.  »  Cest  donc  encore 
un  programme  qui  est  la  base  de  cette  com- 
position, et  ce  synt  encore  des  effets  de  sonorité 
que  le  compositeur  recherche.  H  en  était  de 
même  dans  V Épisode  de  la  vie  d*un  artiste, 
symphonie  fantastique  en  cinq  parties,  qui  fut 
exécutée  quelques  roots  après.  Chacune  des  par- 
ties de  l'ouvrage  a  un  objet  différent.  Pour  le 
premier  morceau ,  ce  sont  des  rêveries  et  des 
passions  ;  pour  le  second,  une  Scène  aux  champs; 


pour  le  quatrième,  un  Bomme  qui  rêve  qu'on 
le  mène  au  supplice,  et  enfin,  pour  le  dernier^  le 
Songe  d^une  nuil  de  sabbat. 

Depuis  182a,  Berlioz  était  rentré  au  nombre 
des  élèves  du  Conaervatoire,  qu'on  appelait  alora 
l'École  royale  de  musique ,  et  suivait  les  leçons 
de  Lesueur  pour  le  style  libre,  parce  qu'il  avait 
Itesoin  d'un  protecteur  dans  la  section  de  musi- 
que de  l'Académie  des  beaux -arts  pour  les 
grands  concours  de  composition.  Ce  protecteur 
lui  était  d'autant  plus  nécessaire,  que  Chérubini 
était  mal  disposé  pour  lui  et  montrait  une  véritable 
antipathie  pour  sa  musique,  plusieurs  fois  Berlioz 
avait  subi  Pexamen  préparatoire  de  ces  con- 
cours sans  y  être  admis  :  enfin,  sa  persévérance 
triompha  des  obstacles ,  et  dans  le  concours  de 
1830,  le  premier  prix  lui  fut  décerné  pour  la 
composition  d'une  cantate  dont  Sardanapale 
était  lé  sujet.  Devenu  pensionuaire  de  TEtat, 
comme  lauréat  du  concours,  il  se  rendit  en  Italie 
pour  obéir  aux  règlements,  bien  que  sa  direc- 
tion dans  l'art  et  ses  opinions  esthétiques  lui 
eussent  fait  prendre  la  musique  italienne  en  dé- 
goût, il  abrégea  son  séjour  à  Rome  et  à  Naplee 
autant  qu'il  le  put ,  et  dix-huit  mois  après  son 
départ  il  revint  à  Paris ,  rapportant  une  ouvei^ 
ture  du  Roi  Lear ,  et  une  sorte  de  symphonie 
qu'on  pouvait  considérer  comme  une  suite  de 
V Épisode  delà  vie  d'un  artiste,  et  qui  avait 
pour  titre  le  Retour  à  la  vie.  Cette  composition 
était  un  mélange  de  musique  instnimenlale,  de 
discours,  de  chants  et  de  chœunu  Elle  fut  exé- 
cutée dans  un  concert  donné  par  le  compositeur 
peu  de  temps  api^  son  retour. 

Berlioz  avait  bien  jugé  sa  position  :  il  se 
croyait  réformateur  de  l'art,  et  se  disait  avec 
raison  que  toute  réforme  rencontre  le  présent,' 
voire  le  passé,  pour  adversaires.  Il  prévoyait 
donc  de  rudes  combats;  mais,  pour  com- 
battre, il  faut  des  armes  :  Berlioz  les  chercha 
dans  la  presse.  Homme  d'esprit  et  de  résolution,, 
il  sut  s'y  faire  en  peu  de  temps  une  belle  et  re- 
doutable position.  Dès  1828  11  avait  débuté  dana 
on  journal  de  ce  temps,  appelé  le  Correspondant 
et  y  avait  fiiit  insérer  des  articles  sur  les  sym- 
plionies  de  Beethoven ,  que  les  artistes  et  lea 
amateurs  de  Paris  venaient  d'entendre  pour  la 
première  fois,  grftceà  l'organisation  de  la  So- 
ciété des  concerts  :  ces  articles  furent  remar- 
qués. Tour  à  tour  Beriioz  écrivit  dans  la  Revue 
européenne  et  dans  le  Courrier  de  V Europe, 
jusqu'à  ce  que  la  Ga%elte  musicale  de  Paris, 
fondée  en  1834,  lui  eût  ouvert  ses  colonnes  et  se 
fût  dévouée  à  ses  succès.  Bientôt,  à  cette  puis- 
sance, il  ajouta  celle  du  Journal  des  Débats,  dont 
les  propriétaires  devinrent  ses  protecteurs  en 


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364 


BERLIOZ 


toute  circoDsUiiee.  De  là  des  liaitons  avee  la 
plupart  des  rédacteurs  de  journaux,  à  quelque 
parti  qu'ils  appartinssent,  et  le  oonoert  d'éloges 
qui  retentit  à  chaque  production  nourelle  de  sa 
plume.  La  symphonie  d'Haroid  en  Italie ,  en^ 
tendue  pour  la  première  fois  en  1834  ;  la  Messe 
des  morts,  écrite  pour  les  obsèques  du  général 
Damrémont,  et  qui  fut  exécutée  dans  l'église  de 
l'Hôtel  des  Invalides,  le  5  décembre  1»37;  la 
symphonie  dramatique  de  Roméo  et  Juliette, 
avec  chœur  et  solos  de  chant,  que  l'auteur  fit 
entendre ,  sous  sa  direction ,  dans  la  salle  du 
Conserratoire,  le  24  novembre  1839;  la  sympho- 
nie funèbre  et  triomphale  pour  harmonie  mili- 
taire exécutée  pour  ^inauguration  de  la  colonne 
de  Juillet  à  la  place  de  la  Bastille;  et,  enfin,  l'ou- 
verture du  Carnaval  romain,  furent  tour  à  tour 
exaltées  par  les  journaux  de  toutes  les  opiAions. 
Une  seule  épreuve  fut  nn  échec  pour  Berlioz. 
Ce  fut  celle  où,  abordant  la  scène,  il  écrivit  pour 
l'Opéra  Benvenuto  Cellini,  drame  en  deux 
actes,  représenté  le  3  septembre  1838.  Là  se 
trouvait  le  public  ordinaire  des  théâtres  ;  public 
qui  ne  veut  pas  être  obligé  de  faire  des  efforts 
d'intelligence  ou  le  sacrifice  de  ses  penchante , 
alors  qu'il  cherche  le  plaisir  et  le  délassement; 
public  qui,  selon  Richard  Wagner  lui-même,  est 
le  seul  vrai,  parce  qull  a  des  goôto  et  non  des 
opinions.  Devant  ce  public  Benvenuto  Cellini 
essuya  une  chute  complète.  En  vain  les  amis  de 
Berliox  s'épuisèrent-ils  en  efforte  pour  démontrer 
l'excellence  de  l'ouvrage  :  une  salle  déserte  fut 
une  réponse  sans  réplique.  Quinze  ans  plus  terd 
le  même  effet  s'est  reproduit  à  Londres  pour  le 
même  opéra,  mais  l'ouvrage  a  éte  plus  heureux  à 
Weimar. 

Après  avoir  donné  beaucoup  de  concerts  à 
Paris,  lesquels  étaient  spécialement  destinés  à 
l'audition  de  ses  œuyres,  Berlioz  conçut  le  des- 
sein de  parcourir  l'Europe,  afin  de  faire  sortir 
sa  musique  du  cercle  très-limite  de  ses  admira- 
teurs et  de  lui  procurer,  s'il  éteit  possible,  les 
avanteges  de  la  popularite.  Sa  première  excur- 
sion fut  à  Bruxelles  :  il  y  donna  deux  con- 
certs; pois  il  parcourut  l'Allemagne  du  Nord 
en  1843,  et  donna  des  concerts  à  Berlin,  à  Ham- 
bourg, à  Ldpsick,  à  Weimar  et  à  Stattgart.  Deux 
ans  après  il  visita  Vienne, -la  Hongrie,  Prague  et 
la  Silésie.  En  1847  il  se  rendit  en  Russie,  et  fit 
exécuter  ses  principaux  ouvrages  à  Riga,  à  Saint- 
Pi^tersbourg  et  à  Moscou.  Partout  il  excita  un 
vif  ioterét  :  s'il  rencontra  des  adversaires  ar- 
dente, il  eut  aussi  des  admirateurs  passionnés, 
et  la  popularite  qu'il  cherchait  ne  loi  fit  pas 
défaut.  De  retour  à  Paris,  il  fut  bientât  après 
appelé  à  Londres  pour  diriger  l'orchestre  de 


Dory-Lane  pendant  la  saison  de  1848,  et  ôsm  la 
même  année  il  fit  un  second  voyage  en  Bohême. 
En  1851  il  fut  membre  da  jory  de  l'Expositien 
universelle  de  Londres  ponr  les  instraoïente  de 
musique,  et  la  nouvelle  société  philharaMNiiqDe 
de  cette  ville  l'engagea,  ponr  diriger  se^ooneerts, 
où  il,  fit  exécuter  quelques-unes  de  ses  sym- 
phonies et  de  ses  ouvertures.  L'orchestre  dei 
concerto  de  Leipsicl[  a  fait  entendre  aussi  à  di- 
•  verses  époques  phisieors  œuvres  de  sa  compo- 
sition, et  sa  symphonie  dramatique  de  Roméo 
et  Juliette  a  été  jonée  à  Vienne  avec  an  grand 
succès,  sous  la  direction  de  M.  Eckert,  en  1856. 

Vers  la  fin  de  1846,  Berlioz  avait  fait  entendre 
à  Paris  une  nouvelle  production,  sorte  d'ora- 
.  torio  fantastique  intitulé  la  Damnation  de  Faust, 
C'étoit  une  conception  bizarre  qui  s'éloîgnàkt 
complètement  de  la  tradition  de  Goethe;  car 
le  grand  poète,  non-seulement  ne  damne  pas  le 
personnage  principal  de  sa  grande  œuvre ,  mais 
il  lui  fait  une  apothéose  dans  la  seconde  partie. 
L'ouvrage  de  Berlioz  trouva  moins  de  sympathie 
que  les  précédente  parmi  les  partisans  des  tendances 
romantiques.  L'auteur  parait  ne  pas  avoir  élésatis- 
fait  de  son  effet,  car,  si  je  sois  bien  informé,  il  ne 
l'a  pas  reproduit  dans  ses  concerte  depuis  cette 
époque.  Une  transformation  s'est  même  opérée 
depuis  lors  dans  ses  idées;  car  il  est  entré  évi- 
demment dans  des  voies  plus  simples  lorsqu'il  a 
conçu  le  plan  de  C Enfance  du  Christ^  oratorio 
intitulé  Mystère,  dont  il  a  composé  le  poème  et 
la  nmsique,  et  qui  fut  exécuté  avec  succès  à 
Paris,  et  à  Bruxelles  en  1854. 11  y  a  des  choses 
touchantes  et  naïves  dans  cette  œuvre,  particu- 
lièrement dans  la  seconde  partie.  Deux  ans  après, 
Berlioz  a  fait  entendre,  dans  une  des  égliâes  de 
Paris,  un  grand  Te  Deum  à  deux  chœurs.  EVayant 
point  assiste  à  cette  exécutioQ,  et  n'ayant  pas  vo 
la  partition,  je  ne  puis  en  parler. 

La  révolution  de  1848  et  ses  conséquences  de 
toute  natore,  ayant  absorbé  l'attention  des  po- 
pulations par  des  idées  nouvelles  et  par  U  lotte 
des  intérêts,  a  porté  un  coup  funeste  aux  tra- 
vaux de  l'intelligence,  à  la  philosophie,  aux  let- 
tres, aux  arte,  et  a  jeté  les  esprite  dans  llndif- 
férence  à  l'égard  de  la  querelle,  auparavant  » 
animée,  du  romantisme  et  da  classisme,  Berlioz, 
plus  qu'un  autre,  peut-être,  en  ressent  aujourd'hui 
les  effeto.  Soit  découragensent,  soit  que  sa  sanlé, 
moins  robuste  qu'autrefois,  aitdimlnue  son  énergie 
organique,  il  semble  s'être  condanmé  au  silence 
et  avoir  abandonné  l'arène  du  combat.  Serait-ce 
que,  persévérant  dans  la  réforme  de  ses  premières 
tendances,  signalée  par  la  composition  de  VEn- 
fance  du  Christ ,  il  voudrait  entrer  dans  une 
phase  nouvelle  de  son  talent,  et  s'y  préparer  par 


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BERLIOZ  —  BERLOT 


865 


la  méditation?  l'aTeoir  nous  rapprendra.  Berlioz 
est  trop  jeune  encore  poar  avoir  dit  aon  dernier 


CkHmne  critii|ae  et  comme  écriTain^  Berlioz 
s'est  fieiit  une  réputation  justement  méritée.  Il  a 
de  la  hardiesse  dans  les  idées  et  de  roriginalité 
dans  la  forme.  Pendant  un  certain  nombre 
d'années,  il  a  fidt  preuve  d'une  grande  facilité  en 
ce  genre  par  la  raoltiplieité  de  ses  travaux  et 
par  Tactivité  de  sa  coilaboratîon  à  iàGaiettemu- 
sieale  de  Pétris  et  au  Journal  des  Débats,  An 
nombre  considérable  d'articles  qu'il  y  a  iSiit  in- 
sérer, il  faut  ajouter:  1^  Voyage  musical  en  Al- 
lemagne et  en  ItaUe,  auquel  il  a  réuni  ses 
Éiud€s  sur  Beethoven,  Gluek  et  Weber,  des 
Mélanges  et  Nouvelles;  Paris,  Labille,  1844, 
2  vol.  in«8».  -—  ^  Les  Soirées  de  Vorchestre; 
Paris,  Michel  Lévy  frères,  1853,  1  vol.  in-i2: 
fantaisie  humoristique  très-piquante.~3®  Traité 
d^instmmentation  et  d'orchestration  moder- 
neSy  avec  des  exemples  en  partition  ^  tirés  des 
ceuvres  de  presque  tous  les  grands  maîtres 
et  de  quelques  ouvrages  de  Vauteur  ;  Paris, 
Schonenberg,  l  vol.  grand  in-4''  :  bon  guide 
pour  la  connaissance  et  l'emploi  des  ressources 
de  Torchestre. 

Les  compositions  de  Berlioz  qui  ont  été  pu- 
bliées sont  :  I*  Ouverture  de  Waverley,  partition 
et  parties  séparées,  et  arrangée  pour  le  ptanoi 
Paris,  Richauit.  —  2"  Irlande,  recueil  de 
neuf  mélodies  à  une  et  deux  voix,  et  chceur, 
avec  accompagnement  de  piano,  op.  2  ;  ibid.  — 
3"*  Ouverture  des  Francs-Juges,  partition  et 
parties  séparées ,  arrangée  pour  piano  à  quatre 
mains,  op.  3;  ibid.  ^  4**  Ouverture  du  Roi 
Lear,  tragédie  de  Shakspeare,  partition  et  par- 
ties séparées ,  et  pour  le  piano  à  quatre  mains , 
op.  4  ;  ibid.  —  5*  Messe  des  morts  (  Requiem ), 
partition  et  parties  du  chœur,  op.  5  ;  Paris, 
Brandus.—  fi»  Le  Cinq  mai,  ciiant.snrlamort  de 
l'empereur  Napoléon,  pour  voix  de  basse  avec 
chœur,  partition  et  parties  séparées,  op.  6; 
Paris,  RIcliault.  —  7o  les  Nuits  d'été,  six 
mélodies  à  Toix  seule  avec  piano,  op.  7  ;  ibid. 

—  8®  Rêverie  et  caprice,  romance  pour  violon 
et  orchestre,  partition  et  parties,  op.  7;   ibid. 

—  9»  Ouverture  du  Carnaval  romain  (2*  ou- 
verture de  Benvenuto  Cellini),  partition  et 
parties;  arrangement  pour  le  piano  à  qua- 
tre mains,  op.  9;  Paris,  Brandus.  —  to^  Sara 
la  baigneuse,  ballade  pour  trois  cliœurs  et 
orchestre,  partition  et  parties  de  chœur,  op. 
il;  Paris,  Ricliaull.  —  11®  £a  Captive,  rêverie 
pour  col^traltoou  mezzo  soprano  et  orchestre,  ou 
piano;  op.  12,  ibid.  — 12«>  Fleurs  des  Landes  ^ 
cinq  mélodies  pour  une  et  deux  voix  et  chcsur 


avec  piano,  op.  13  ;  ibid.  —  13®  Épisode  de 
la  vie  d'un  artiste,  symphonie  fantastique  en 
dnq  parties,  partition  et  parties  séparées,  parti- 
tion de  piano  par  Liszt,  op.  14  ;  Paris,  Brandus» 

—  14®  Le  Retour  à  la  vie,  mélologue  (Mélange 
de  musique  et  dediscoiys),  avecsolos  de  chant, 
choBur  et  orchestre,  suite  de  la  symphonie 
fantastique,  op.  14  bis;  Paris,  Richauit.  — 
15®  Symphonie  funèbre  et  triomphale  en  trois 
parties,  pour  grande  harmonie  avec  un  second 
orchestre  d'instruments  à  cordes  et  un  chœur 
(ad  libitum),  partition  et  parties  séparées,  op.  18  ; 
Paris,  Brandus.— 16® jETaro/d en  Italie,  sympho- 
nie en  quatre  parties,  partition  et  parties  séparées, 
op.  16; Paris,  Brandus.— 17®  Roméo  et  Juliette, 
grande  symphonie  dramatique  avec  cliœurs,  solo» 
de  chant  et  prologue  chorsl ,  partition  et  parties 
séparées,  op.  17;  ibid.  —  18»  Tristia,  trois 
chœurs  avec  orchestre ,  partition  et  parties  sé- 
parées, op.  18;  Paris,  Richauit  —  19®  Feuillets 
d'album,  six  mélodies  pour  une  et  deux  voix  et 
chœur  avec  accomp.  de  piano,  op.  19.— 20®  Vox 
popu/i,  deux  grands  chœurs  avec  orchestre, 
partition  ^  accomp.  de  piano,  op.  20  ;  Paris,  Ri- 
hault.  ^2^®  Ouverture  du  Corsaire,  partition 
et  parties  séparées;  arrangement  de  piano  à  4 
nuitns,  op.  21  ;  ibid.  —  22»  Te  Deum  k  deux 
chœurs,  orchestre  et  orgue  obligé ,  op.  22. 
—là*  Benvenuto  Cellini,  opéra  en  deux  actes  : 
neuf  morceaux  de  chant  détachés  avec  ac- 
comp. de  piano,  ont  été  publiés  chez  Brandus. 

—  24^  La  Damnation  de  Faust,  légende  en 
quatre  actes.  La  marche  hongroise  de  cet 
ouvrage  a  été  publiée  seule,  à  Paris,  chez. 
Brandus.  —2&»  La  Fuite  en  Egypte  ^  oratorio 
en  trois  parties  intitulé  Mystère,  partition  el 
parties  séparées;  Paris ,  Richauit.  —  26^  V In- 
vitation à  la  valse  de  Weber,  instrumen- 
tée pour  orchestre  par  Beriioz;  Paris,  Bran« 
dus.  —  27®  £a  Marseillaise  de  Rouget  de 
l'Isle,  idem  ;  ibid.  —  28®  Marche  marocaine  de 
Léopold  de  Mayer,  idem;  JParis,  Esciidter.  Ber* 
liez  est  membre  de  l'Institut  (classe  des  beaux- 
arts),  bibliothécaire  du  Conservatoire  impérial 
de  musique,  ofRcier  de  la  Légion  d'honneur,  et 
décoré  de  plusieurs  ordres  étrangers. 

BERLOT  (  M"®  Elisa  ),  professeur  de  piano 
à  Paris,  est  née  dans  cette  ville  en  1802.  Fille 
d'un  peintre  qui  était  attaché  comme  violoniste  à 
l'Opéra-Comique,  elle  fut  destinée  à  la  musique 
dès  son  enfance,  et  placée  au  Conservatoire  comme 
élève.  Elle  y  reçut  des  leçons  de  piano  de  Pra- 
dher,  et  y  obtint  au  concours  un  premier  prix 
pour  cet  instrument.  Elle  a  publié  environ  quinze 
œuvres  qui  consistent  principalenient  en  airs 
variés  et  fantaisies  sur  des  tlièmes  anglais ,  aile* 


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366 


BERLOT  —  BERNA6EI 


mands,  sor  b  tyrolienne  de  M">«  Gaii,  la  ronde 
d'Emma  9  de  M.  Anber,  les  airs  de  la  Dame 
blanche,  «ic.  Tout  ces  moreeanx  ont  été  grattés 
àParifi. 

BERU  (JiAif-BoDOLraB) ,  organiste  et  oom- 
positeiir,  naquit  h  Alach ,  prèsd'Erflkrt,  les  mai 
1758.  A  lige  de  huit  ans  il  prft  des  leçons  de 
piano  et  de  violon  de  Kreozmniler,  et  Wechmar 
iai  donna  des  leçons  de  chant  En  1771 ,  il  entra 
^u  gymnase  d'Erl&rt,  et  se  lia  d*amttié  aTee  quel- 
qaes  étètes  de  Klttd  qui  lui  enseignèrent  à  jouer 
^le  l'orgue.  Relchardt,  recteur  du  gymnase  et  or- 
ganiste de  l'église  du  Commerce,  loi  donna  en- 
suite des  leçons  d'harmonie  et  de  composition. 
JNommé,  en  1780,  organiste  à  ^oeda,  dans  la 
TiiuriDge ,  il  y  a  passé  le  reste  de  ses  jours.  Il 
^  composé  des  morceaux  de  musique  d'église 
pour  toutes  les  fôtes  de  Tannée ,  des  oratorios, 
-des  cantiques,  des  symphonies,  des  sonates  à 
quatre  mains  pour  le  piano,  et qnatre-vingt-seiie 
▼ariations  sur  un  air  allemand.  Tons  ces  ouvrages 
sont  restes  en  manuscrit.  Il  a  publié  à  LeipsiciK, 
en  1797,  Trente  mélodies  nationales  pour  le 
piano.  Un  second  recueil  devait  suivre  le  pre- 
mier, mais  il  n'a  pas  paru. 

BERM ANI  (...),  amateur  de  musique  et 
littérateur  à  Milan ,  a  publié  un  petit  écrit  m- 
titulé  :  Schitti  suUa  vita  esulle  opère  del  maes- 
tro Giweppe  Verdi  (Esquisses  sur  la  vie  et 
les  œuvres  du  maître  Joseph  Verdi  ).  Milan , 
Ricordi ,  in- 8**. 

BERMEJO  (  PBnno  ) ,  mattre  de  chapelle  de 
la  cathédrale  de  Salamanque  vers  la  fin  do  XYl* 
«iècle,  a  laissé  en  manuscrit  de  très*bonnes  com- 
positions qui  se  trouvent  dans  les  archives  de 
plusieurs  éf^Wsei  d'Espagne. 

BERMUDO  (Jkah),  mobie  frandscahi  à 
Eioja  en  Andalousie,  né  à  Assigi  en  Bœtique» 
vers  1510,  a  écrit  im  traité  de  musique.,  dont 
le  premier  livre  a  paru  sous  ce  titre  :  Comiença 
el  libre  primero  de  la  declaracion  de  instru* 
mentos  ;  dirigido  al  clemenfissimo  y  mtiy  pa^ 
droso  Don  Joan  tercero  desie  nombre  Rey  de 
Portugal,  A  la  fin  de  ce  premier  livre,  on 
trouve  cette  souscription  :  Fu  impretsa  la  pre» 
sente  obra  en  la  viUa  de  ùssuna  por  el  ho* 
norado  Varon  Juan  de  Léon,  impressor  delà 
Universidad  del  illustrissitno  Senor  don  Juan 
Tellez  Giron ,  eonde  de  Ureha ,  etc  :  Acabo  se 
a  die%  y  siete  dias  del  mes  de  seltembre  afio 
del  Senor  de  mil  y  quineientos  y  quaranta 
y  nueva(\e  17  septembre  1549 ) ,  yfue  la  pri- 
mera impression  esta,  in-4®.  Ce  volume  (très- 
rare)  est  composé  de  145  feuillets  chilTrés  au 
recto.  A  la  fin  du  l44e  feuillet  on  trouve  ces  mots  : 
Fin  del  libre  primero.  Il  est  évident  que  d'au- 


tres livres  devaient  suivre  le  premier  ;  car  Pau- 
tenr  ne  traite  dans  cehil-ci  que  des  principes  de 
la  musique,  du  chant ,  et  non  des  instromenta, 
comme  le  titre  de  l'ouvrage  l'annonce.  Or  on 
Kt  au  feuillet  iiii  (verso)  :  «  Il  y  a  trois  sortes 
«  d'instruments  dans  la  musique;  les  uns  sont 
«  appelés  naturels  :  ce  sont  les  hommes ,  dont  le 
«  chant  est  dit  harmonie  muskale.  D'antres 
«  sont  artificiels  et  se  jouent  par  le  toucher,  teU 
«  que  la  viole,  la  harpe  et  leurs  analogœs  :  la 
c  musique  de  ceux-ci  est  appelée  artijieielle  ou 
«  rhythsnique.  La  troisième  espèce  d'instru- 
K  mentB  est  pneumatique,  comme  la  llftte,  la 
«  douçaine  et  les  orgues  (t).  »  On  voit  que 
la  suite  de  l'ouvrage  devait  traiter  des  instm- 
ments  à  cordes  et  à  vent  M.  Mariano  Soriano 
Puértes  nous  apprend,  en  effet  (  Historia  de  la 
musiea espagHola, iom»  II,  pag.  iM,  n.  2),  que  * 
la  Bibliothèque  nationale  de  Madrid  possède  l'ori- 
ginal des  quatre  livres  de  Touvrage  de  Bennudo , 
dans  la  section  des  manuscrite.  Si  l'éditioQ  de  i&99 
indiquée  par  le  catalogue  de  la  Bibliothèque  mua- 
cale  du  roi  de  Portugal  dressé  par  Craesbecli  n*est 
pas  une  fante  d'impression,  elle  doit  être  la 
troisième,  car  Nicolas  Antonio  en  ctte  une  autre 
I  {Biblioi,  hisp.)  sous  ce  titre  :  Ubro  de  la 
declaracion  de  instrumentai  ;  Grenade ,  1555 , 
in-4o.  Walther  (  Musical.  Lexiàon  )  s*est  trempé 
d'un  siècle,  en  portent  l'édition  de  1549  à  1649. 
BERNABEI  (  JosBra-Hnacou  ),  savant 
compositeur  de  l'École  romaine ,  naquit  vers 
1620  à  Caprarola,  bouf^g  des  Étato  de  PÉglise. 
Il  eut  pour  mattre  dans  Part  d'écrire  Horace 
BenevoH.  Ses  études  étant  terminéea ,  il  rem- 
plit d'abord  les  fonctions  de  mattre  de  chapelle 
à  Saint  Jean  de  Latran ,  depuis  le  mob  de  dé- 
cembre 1662  jusqu'à  la  On  du  mola  de  mars 
1667.  De  là  il  passa  au  service  de  l'église  Saint- 
Lonls  des  Français.  A  la  mort  d'Horace  Bene- 
voli,  son  maître,  le  chapitre  do  Vatican  le 
nomma  son  successeur,  comme  maître  de  la  cha- 
pelle Giulia,  le  20  juin  1672;  mais  il  n'occupa 
cette  place  que  peu  de  temps ,  car  Jean  Ga- 
pard  de  Kerl  ayant  quitté  le  service  de  la  cour 
de  Munich  en  1673,  le  prince  éleclonl^de  Ba- 
vière appela  Barnabei  pour  lui  succéder  (2}. 


(l)Tret  ioslrumentos  ay  para  Mnstca;  iiBoa  ae  lUiniaa 
naturalca,  7  eatos  son  loa  hombrea  :  el  canto  de  loa  qnelea 
ea  dlehe  barmonia  nbiuteal.  Otroa  awi  «rtlletelca  4e  to> 
que,  7  aon  fihuela.  barpa  y  suos  aeneyaotn  ;  la  nuslea  de 
loaqualtfses  dicha  artiflcial,  o  rbjthnlca.  Loa  terceroa 
hutrumentos  aon  de  a7ra,ooBo  es  le  flaata,  doçaynay 


(D  Buroey,  qui  a  été  copié  par  tea  autean  du  Dtetiim' 
nain  des  mmieiau  (  Paria,  1810).  et  par  Abbé  Bertiol 
{DiiiUm.  degii  tcrtttori  di  mvsUm) ,  eat  tonbd  Sém» 
une  aiDguUèrc  InadverUnce  aur  la  date  de  te  nooiteaUen 


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BERNABEI  —  BERNAGCHI 


367 


Arrivé  dans  celte  oour,  il  y  écrifit  Topera  intitolé, 
4a  Conquista  del  vello  d*oro  in  Colco,  qai 
fut  représenté  en  1674 ,  et  la  même  année  la 
Fabrïca  di  carone.  En  1680,  il  donna  aussi  : 
H  lÀiigio  del  eielo  €  délia  terra,  conciliato 
dallà/elidlà  di  Baviera.  Il  mourut  à  Munich 
en  1690, à  PAge  d'enTiron  70  ans.  Ses  meilleurs 
•élèves  sont  Augustin  Steiïani  et  Joseph-Antoine 
Bernabei,  son  fils.  On  conserve,  dans  les  archives 
de  la  basilique  dn  Vatican ,  des  messes,  des 
psaumes  et  des  oflertoires  à  quatre,  huit,  douie 
et  seize  voix  composés  par  ce  maître  :  ces  com- 
positions sont  inédites.  On  trouve  dans  la  col- 
lection de  Tabbé  Santini,  à  Rome,  des  Magn^icat, 
Improperi  à  2  chœurs ,  un  Ave  Regina ,  canon 
à  7  Toix  et  on  Te  Dewn  à  8  voix,  d^  Hercule  Ber- 
nabei.  Peu  d^ouvrages  de  sa  composition  '  ont 
•^  publiés.  Je  ne  connais  que  ceux  dont  les  ti- 
tres suivent  :  —  lo  Concerto  madrigaUeeo  a 
tre  voci,  Rome,  1669;  —  2^  Madrigali  a  cinque 
e  sei  voci,  Venise,  1669;  —  S»  Opus  tnotetio- 
niiit ,  Munich,  1690.  Cet  ouvrage  n*aété  publié 
qu^après  la  mort  de  Fauteur.  Un  autre  recueil 
de  motets  de  Bernabei ,  à  trois  et  à  quatre  voix  , 
avec  ou  sans  instruments,  a  paru  aussi  à  Ams- 
terdam, en  1720  9  in-tol.  La  musique  d^égiise  de 
ee  eompositeor  appartient  à  Técole  du  style  con- 
certé ,  qui,  parmi  les  maîtres  romains,  succéda 
an  style  pur  et  sévère  de  Palestrina.  La  facilité 
de  B«mabei  à  traiter  dans  ce  style  les  composi- 
tions à  grand  nombre  de  parties,  égale  presque 
celle  de  Benevoli.  Je  possède  un  Dixildect 
grand  mettre  pour  huit  voix  réelles  avec  instru« 
ments,-  composé  à  Munich  en  1678;  ce  morceau 
peut  être  considéré  comme  un  chef-d'œuvre  en 
son  genre. 

BERNABEI  (  Josbph-Antouib  ) ,  fils  du 
fM-éoédent ,  naquit  h  Rome ,  en  16S9,  et  fut  élève 
de  son  père  avec  lequel  il  alla  à  Munich.  Il  com- 
posa pour  cette  cour  les  opéras  suivants  :  Al- 
vida  in  Abo,  en  1678;  Bnea  in  Italia,  1679; 
Ermiiano,  \  I  juillet  1680  ;  Niobe  regina  di  Tebe, 
1688  ;  la  Gloria  fateggiante ,  17  ianvier  1688. 
Après  la  mort  de  son  père  (en  1690),  il  fut 
oemmé  directeur  de  la  chapelle  du  prince  électo- 
ral et  ensuite  conseiller  de  ce  prince.  On  a  impri- 
mé les  ouvrages  suivants  de  sa  composition  : 
ioOrphetu  ecclesiasticuSf  consistant  en  plusieurs 
messes;  Augsboarg,  1698;  —  Mitsa  VII  cum 
quatuor  vocibus  rip.;  Vienne,  1710,  in-fol.  Le 
père  Martini  a  inséré  dans  son  Essai  fondamen- 
talpralique  de  contre^nt  fugué  (t.  Il, p.  127), 

<le  Bemabel  à  la  plaee  de  maître  de  chapelle  4  Monieh} 
il  la  place  es  IMO  :  cependant  |i  aTone  qa'U  succéda  à 
Bene?oU  dans  la  place  de  maître  de  chapelle  do  Vatican  ; 
or  edot-cl  ne  moornt  qa'en  lOTS. 


un  Agnus  Dei  k  quatre  voix  de  cet  auteur,  et, 
p.  221,  un  Ave  Regina  caelorum,  à  sept,  remar- 
quable par  un  triple  canon  fort  bien  fait;  mais 
ce  morceau  appartient  à  Hercule  Bemal>ei.  Je 
possède  un  volume  in-fol.  manuscrit  qui  con- 
tient vingt-quatre  hymnes  à  4  voix  et  basse 
continue  pour  l'orgue»  composée»  par  Joseph 
Antoine.  Cet  artiste  mourut  à  Munich,  le  9 
mars  1732,  à  Tftge  de  73  ans. 

BERNABEI  (  Vincbut  ),  second  fils  d  Ei^ 
cole,  naquit  à  Rome,  en  1666,  et  fut  élève  de 
son  père.  On  connaît  plusieurs  opéras  de  sa 
composition ,  parmi  lesquels  on  remarque  celui 
d'Braclio,  représenté  à  Munich,  en  1690.  Il 
a  fait  représenter  aussi  à  Vienne  gli  Aceidenti 
d'amore,  vers  1689. 

BERNACCHI  (Artoihv),  célèbre  sopra- 
niste,  né  à  Bologne,  vers  1700,  s'est  fait  une 
grande  réputation  comme  chanteur  et  comme 
professeur.  Élève  de  Plstocchi,  il  passa  plusieurs 
années  ches  cet  habile  maître ,  qui  rasauJeCtit  à 
de  longs  exercices  pour  assurer  la  pose  de  la 
voix,  l'émission  du  son  et  le  phrasé.  Ses  progrès 
justifièrent  les  soins  dn  professeur,  et  son  ap- 
parition sur  le  théâtre  produisit  un  effet  si 
extraordinaire,  qu'il  fut  appelé  le  roi  des  chan- 
teurs. Son  premier  début:  eut  lieu  en  1722;  peu 
de  temps  après  il  entra  au  service  de  l'électeur 
de  Bavière  et  ensuite  à  celui  de  l'empereur.  En 
1730,  il  fut  engagé  par  Hœndel  pour  le  théâtre 
qu'il  dirigeait  à  Londres.  Ce  fût  vers  cette 
époque  que  ce  grand  chanteur  changea  sa  ma- 
nière, et  qu'il  fit  entendre  pour  la  première  fois 
les  traits  de  diant  auxquels  les  Français  donnent 
le  nom  de  rouladei.  Ce  nouveau  st)ile  eut  un 
succès  prodigieux  et  entraîna  tous  les  chanteurs 
dans  une  route  nouvelle,  malgré  les  cris  des 
partisans  de  l'ancienne  méthode,  qui  accusaient 
Bemacchi  de  perdre  l'art  du  chant..  Martinelli, 
dans  son  Dictionnaire  d'anecdotes,  dit  de  lui 
qu'il  avait  sacrifié  l'expression  au  désir  de 
montrer  son  habileté  dans  l'exécution  des  pas- 
sages les  plus  difficiles.  Algarotti  semble  con- 
firmer ce  jugement,  dans  son  Essai  sur  l'opéra, 
en  disant  qu'il  était  l'auteurdes  abus  qui  se  glis- 
sèrent alors  dans  le  chant..  J.-J. Rousseau  assure 
même  (Dictionnaire  de  Musique)  que  Pistocclii, 
ayant  entendu  son  ancien  élève,  s'écria  :  Ah^ 
malheureux  que  je  suisl  je  t*ai  appris  à 
chanteTt  et  tu  veux  Jouer,  Quoi  2)u'il  en  soit, 
le  désir  de  propager  sa  nouvelle  manière  enga- 
gea Bemacchi  à  retourner  en  IUlie,  Ters  1736, 
pour  y  fonder  une  école  de  chant  d'où  sont 
sortis  Rafi,  Amadori,  ManfJni,  Guarducci  et  une 
foule  d'autres  virtuoses.  S  n'est  pas  mutile  de 
faire  observer  que,  nonobstant  l'opinion  des 


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868 


BERI9ACCHI  —  BERNARD 


écrifains  qui  oot  attribué  à  Beroaccbi  ilnven- 
tion  àesgorgheggi  ou  roulades,  il  ne  fit  que 
remettre  en  usage  des  traits  qui  araient  été 
employés  dès  le  seizième  siècle  »  avant  que  la  mu- 
squé de  tbé&tre  eût  pris  on  caractère  purement 
expressif,  et  qu'il  leur  donna  seulement  une 
forme  plos  «développée  et  plus  analogue  au 
caractère  de  la  musique  instrumentale.  Bemac- 
chi  lot  aussi  habile  compositeur  :  ses  maîtres 
de  contre-point  avaient  été  Josepli-Antoine  Ber- 
naie  et  Jean- Antoine  Riccieiri.  La  Bibliothèque 
du  Conservatoire  de  Paris  possède  des  airs  et 
des  duos  avec  basse  continue  de  sa  composition. 
Admis  dans  TAcadémie  des  philharmoniques 
de  Bologne  en  1722,  il  en  fut  prince  dans  les 
années  174S  et  1749.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort. 

BEHN  AL  (Don  José)  ,  chantre  de  la  cha- 
pelle de  Charles-Quint,  en  Espagne,  vécut  dans 
Ja  première  moitié  du  seizième  siècle.  Il  a  laissé 
en  manuscrit  quelques  compositions  pour  l'égUse, 
qui  se  trouvent  à  la  bibliothèque  de  l'Ëscurial. 

BERNARD (SAUfT),naquiten  1091,  au  village 
de  Fontaine  eu  Bourgogne.  Après  avoir  fait  de  bril- 
lantes études  dans  PUniversité  de  Paris,  il  pro- 
nonça ses  vœux  dans  le  cloître  de  Clteaux,  et 
peu  de  temps  après  il  fut  nommé  abbé  de  Clair- 
vaux.  En  1140,  il  assista  au  concile  de  Sens,  et 
plein  d*un  zèle  ardent  il  y  provoqua  la  con- 
damnation d'Abélard.  Qiargé  par  Eugène  III  de 
prèdier  une  croisade,  il  s^en  acquitta  avec  dé- 
vouement et  sut  déterminer  Louis  VU  à  partir 
pour  la  Palestine,  malgré  les  avis  de  Siiger,  abbé 
de  Saint-Denis.  Bernard  mourut  le  20  avril 
11&3,  après  avoir  fondé,  tant  en  France  qu^en 
Alleinagne  et  en  Italie,  cent  soixante  maisons  de 
Tordre  qu*il  avait  institué.  Un  volume  publié 
à  Leipsick,  en  1&17,  par  le  P.  Michel,  prieur  du 
couvent  des-  Bernardins  de  Celle,  dans  le  Hano- 
vre, renferme  divers  opuscules  concernant  leplain» 
chant,  attribués  à  saint  Bernard,  ainsi  que  quel- 
ques autres  qui  sont  relatifs  à  la  liturgie  de  Tordre 
fondé  par  cet  homme  illustre.  Ce  volume  a  pour 
titre  :  Contentorum  in  hoc  volumine  index.  — 
Itagoge  in  musicam  meUiJlui  doctoris  eancti 
Bemhardi,  —  Opus  musieum  divi  ac  dulcis- 
simi  Bemhardi,  —  Àppendix  de  if^fieciioni- 
bus  octo  tonorum,  —  Modvlus  psallendi 
metri  primi,  —  Institutio  divi  ac  doetissimi 
Bemhardi^  quomodo  psalUndum.  -^  fonnti- 
lus  pronundandi  lectiones  et  collectas  in  dl- 
vinis  ofJleiis.k  la  dernière  page,  on  lit  :  lÀpsixex 
o/jtdna  Melehioris  {sic)  Lottheri,  Anno  Jkh' 
minico  millesimo  quingentesimo  decimo  septi- 
mo;  in-4*  de  55  feuillets.  Un  exemplaire  de  ce  vo- 
lume rarissime  se  trouve  dans  la  bibliotlièque  des 


amis  de  la  musique  de  Tempire  autridiien,  à 
Vienne.  Kiesewetter,  qui  en  donne  la  descrip- 
tion {!)»  ^  qu'il  A  été  mcunnu  à  tous  les  bi- 
biiograplies;  mais  il  est  mal  informé,  car  il  est 
indiqué  dans  le  Neues  Hepertorium  von  .selte-' 
nen  Bûchem;  Nuremberg,  1797,  suppl.,  p.  22. 
Les  pièces  attribuées  par  l'éditeur  du  repoeO 
k  saint  Bernard  sont  :  1**  une  lettre  dans  laquelle 
ce  saint  personnage  rend  compte  de  la  mission 
qui  lui  a  été  donnée  par  les  abbés  de  Tordre  de 
Clteauxde  corriger  l'Antipbonaire  pour  Tiisage  des 
bernardins,' du  soin  qu'il  a  pris  de  s'adjoindre 
quelques  hommes  Instruits  dans  cette  matière, 
et  de»  travaux  de  ceux-ci  pour  s'acquitter  de 
leur  tflcbe;  —  2®  un  petit  traité  du  plain -chant, 
improprement  appelé  Préface  de  TAntipbooaire 
cistêrden;  —3**  et  enfin,  le  Tonatreou  Tonale, 
autre  traité,  en  forme  de  dialogue,  sur  la  oonsti-' 
tution  des  huit  tons.  Mabillon  a  inséré  tes  deux 
premières  pièces  dans  le  deuxième  volume  de 
son  édition  des  Œuvres  de  sahit  Bernard,  pn- 
bliéeen  1719;  mais  il  a  eu  des  dontessnr  l'au- 
thenticité du  Tonale  et  s'est  abstenu  de  le  pu- 
blier. On  peut  voir  ses  observations  à  ce  sujet  dans 
le  volume  cité  précédemment  (p.  691).  On  peut 
consulter  aussi  VBistoire  littéraire  de  saint  Ber^ 
nard ,  par  D.  Clémencet  (Paris,  1773 ,  in-4*)» 
qui  forme  le  treizième  volume  de  THistoire  lit- 
téraire de  la  France  par  les  bénédictins.  Le 
P.  Hommeyn'a  pas  eu  les  scrupules  de  Mabillon, 
car  il  a  admis  le  Tonale  comme  un  ouvrage  de 
saint  Bernard  dans  ses  Suppléments  des  Pères  (2). 
Mais  le  P.  Maurice,  relij^ux  de  Tordre  de  Cl- 
teaux dans  un  couvent  de  la  Bohême,  qui  avait 
examiné  lerecueU  du  P.  Blichel  de  Celle,  n'béaite 
pasà  rejeter  le  Tonale,  comme  indigne  de  ce  grand 
homme,  à  cause  de  son  style  barbare.  «  H  faut 
«  qu'on  sache,  dit-il,  que  saint  Bernard  n'a  pas  écrit 
«  Vlntonaire  ou  Traité  de  la  musique  chorale, 
«  mais  que  celui-ci  a  été  publié  soos  ses  auspi- 
«  ces  ;  car  Je  pense,  lûoote-t-il,  que  le  saint  doo- 
«  teur  avait  trop  d'élégance  en  latinité  pour 
•  s'être  servi ,  sans  nécessité,  d'expressions  bar- 
«  bares,  et  qu'enfin  il  n'a  pu  écrire  ni  une 
«  préface  aussi  longue,  ni  même  les  dialogues 
«  entre  le  maître  et  Télève,  etc.  (3).  »  Le  prince- 
abbé  Gerbert ,  qui  ne  se  prononce  pas  sur  la 
question  si  le  7\)Ra/e  est  l'œuvre  de  saint  Bernant 
ou  s'il  a  été  écrit  sous  sa  direction,  Ta  inséré  dans 
sa  Collection  des  écrivains,  ecclésiastiques  sur 
la  musique  (tome  II,  p.  21&-277).  Le  P.  Lambil- 

(I)  Dans  la  «ipplémeot  de  la  dliacrUth»  anr  la  Tle  et 
les  trsTaox  da  Gaido  d'Af  etzo,  p.  48. 

(i)5irffpliaMiitiM»  i>atr«M,  Paris,  iWk,  i  toL  In-a*. 

{8)  ConcUi99  tkuaurimagnm  artit  wuutem,  PrafK, 
1119,  In-fol. ,  p.  88. 


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BËRNARDI 


lote  (Fojf.  ce  nom)  a  donné  la  traduction  française 
de  la  Letirede saint  Bernard,  de  la  plus  grande 
partie  du  traité  du  chant  intitulé  :  Préface  de 
VAntiphonaire  dsiercien,  et  en6n  de  tout  le 
Tonale,  dans  le  livre  auquel  il  a  donné  le  titre 
à* Esthétique^  théorie  et  pratique  du  chant 
qrégorien  (p.  219-26S). 

BERNARD  ,  surnommé  de  VENTADOUR, 
troubadour  du  douzième  siècle ,  était  ûls  d*nn 
aenriteur  de  la  noble  famille  de  Yentadour,  d'où 
lui  est  venue  la  qualification  jointe  à  son  nom. 
Admis  dans  la  société  des  grands ,  à  cause  de 
ses  talents  pour  la  poésie  et  pour  la  musique  ; 
aimé  des  plus  nobles  dames  pour  sa  beauté  et 
la  distinction  de  sa  iiersonne,  il  consacra  ses 
chants  à  l^amour,  et  osa  adresi^er  ses  homma- 
ges &  la  belle  Agnès  de  Montluçon,  vicomtesse 
de  Yentadour,  qui  les  accueillit  avec  faveur.  Les 
«hansons  amoiireunes  de  Bernard  présentent 
l'histoire  des  progrès  de  sa  passion ,  qui  eut  le 
sort  ordinaire  des  aventures  de  ce  genre ,  fort 
communes  alors  entre  les  troubadours  et  les 
nobles  chMelaines.  Le  vicomte  de  Yentadour 
eut  des  soupçons,  qui  ne  tardèrent  pas  à  se 
clianger  en  certitude.  Il  enferma  sa  femme  et 
chassa  son  Tassai  de  ses  domaines.  Les  chansons 
composées  par  Bernard  après  cette  époque  nous 
apprennent  que  son  d<^sespoir  fit  place  à  d'au- 
tres amours.  Éléonore  de  Guyenne,  devenue  en 
1 1  b2  duchesse  de  Normandie,  après  avoir  été 
reine  de  France  et  répudiée  par  Louis  YII,  re- 
çut Bernard  à  sa  cour,  et  eut  avec  lui  un  com- 
merce de  galanterie  qui  ajouta  i  sa  célébrité. 
Lorsqu'elle  accompagna  son  époux  en  Angle- 
terre, en  1154,  Bernard  n'obtint  pas  la  permis- 
«ion  de  la  suivre.  Il  se  retira  alors  près  de 
Raymond  Y,  comte  de  Toulouse ,  et,  guéri  de  sa 
'passion  pour  les  aventures  galantes ,  il  passa 
près  de  ce  prince  de  longues  années,  uniquement 
occupé  des  plaisirs  de  la  table ,  de  chant  et  de 
poésie.  Après  la  mort  de  Raymond ,  en  1194, 
Bernard,  devenu  vieux,  se  retira  à  i*abbaye  de 
Dokm,  dans  le  Limousin,  et  y  mourut  Traisem- 
blablement  avant  la  fin  du  deuxième  siècle. 
On  a  environ  cinquante  chansons  de  ce  trouba- 
dour en^  manuscrit;  seize  ont  leurs  mélodies 
notées. 

BERNARD  (Éhbbt),  né  à  Orléans,  dans  le 
seizième  siècle»  a  écrit  :  Brieve  et  facile  méthode 
pour  apprendre  ù  chanter  en  musique  ;  Paris, 
Jehan  Petit,  1641,  in-8o.  11  y  a  en  deux  autres 
éditions  de  ce  livre  ;  Pune  publiée  à  Orléans ,  en 
1561,  in4%et  l'autre  à  Genève,  en  1570, 
in-8*. 

BËRNARDI  (ÉTiENHB),  maître  de  chapelle 
de  la  catliédrale  de  Yérone,  et  maître  de  la  mu- 

BIOCR.  UNIT.   UES  MUSIClEIfS.  —  T.   1. 


sique  des  académiciens  pliilharmoniqnes  de  la 
même  ville,  naquit  vers  la  fin  du  seizième  siècle. 
Il  semblerait,  d'après  le  titre  d'un  livre  de  ses 
motets,  imprimé  à  Salzbonrg  en  1634,  qull 
était  alors  chanoine  et  maître  de  chapelle  de 
cette  dernière  ville,  car  on  y  lit,  après  son  nom  : 
Canonicus  zu  St.  Màrix  ad  Pîives  und  Me^ 
tropoUtanx  ecclesiae  zu  Salzlnirg,  Cependant 
Mazzochelli  {Gli  Scrittori  d*Italia)  et  Qnadrio 
(Stor.  e  rag.  d^ogni  pœsia,  c.  170  et  17  8 
agg.  e  correz,  t.  YII)  n'en  disent  rien.  On  a 
de  Bemardi  un  petit  traité  élémentaire  de  com- 
position intitulé  :  Porta  musicale  per  la  quale 
il  prineipiante,  con  facile  brevità,  alVacquista 
délie  perfette  regole  del  contrapunto  vien 
introdotto.  Yérone,  1615,  in-4°  de  20  pages.  La 
seconde  édition  a  paru  à  Yenise ,  chez  Alexandre 
Yincenti,  en  1639,  in*4<».  Cet  ouvrage  a  le 
mérite  de  la  clarté  et  de  la  concision.  Bemardi 
promettait,  dans  sa  préface,  de  donner  une  ee- 
conde  partie,  qui  aurait  contenu  les  règles  des 
divers  contrepoints  doubles ,  celles  des  modes , 
des  temps  et  des  prolations ,  etc.;  mais  il  ne 
parait  pas  qu'il  ait  tenu  sa  promesse.  Les  corn* 
positions  de  ce  maître  sont  :  1<»  Madrigali  a 
quattro,  t611.  —  3«  Madrigali  a  lel,  lib.  1. 

—  3*  Idem,  a  tre,  lib.  l  op.  3.—  4*  Salmi  a 
quattro,  op.  4;  Yenise,  Alexandre  Yincenti , 
1621.  Une  deuxième  édition  a  été  publiée  par  le 
même,  à  Yenise,  en  1628,  in -4*.  — 5®  //  secondo 
librode  Madrigali  a  cinque  ;  Vealse ,  1616, 
in-4*.  —  6»  Misse  a  quattro  e  einqite  toci , 
op.  6.  —  T*  Salmi  acinque  voci,op.  7  ;  Yenise, 
Alexandre  Yincenti,  1626,  in-4*.  —  S»  Concerii 
accademici,  lib.  1,  op.  8.  -^  9"^  Madrigali  a 
cinque  voci,  lib.  2,  op.  9.  —  10**  Il  terzo  libro 
di  Madrigali  a  cinque  voci ,  concertati  con 
un  basso  continuoper  sonare,  op-  10  ;  Yenise, 
1619,  tn-4*.  —  1 1"*  Madrigali  a  sH ,  lib.  2 ,  op. 
11.—  iTt'' Madrigali  a  duee  tre,\ib.  2,  op.  12; 
Yenise,  Al.  Yincenti,  1627,  in-4».—  13*  Madri- 
gali a  sei,  lib.  3.  op.  13.  —  14»  Salmi  a  otto 
voci.  op.  14.  —  15*  Misse  a  otto  voci,  lib.  l. 

—  l«*irfe>»,  lib.  2;  —  l7o  Salmi  a  quat- 
tro vod,  lib.  2;  Yenise,  Alexandre  Yincenti, 
1632,  in-4«.  —  18'»  Motetti,  Salzbourg,  1634, 
in-8«.-- 19®  Salmi  concertati  a  cinque  vod  raC" 
coltati  da  Aless.  Fince/i^i ;  Yenise,  Yincenti, 
1637 ,  in-4''.  —  20*  Steph  Bemardi  et  aliorum 
missa  quinquevoe.  cum  b.  c;  Anvers,  1619. 
Le  style  de  ce  compositeur  est  lourd  et  manque 
d*élégance'. 

BËRNARDI  (François),  surnommé  Sene- 
sino,  sopraniste  excellent,  naquit  à  Sienlie  vers 
1680,  et  fit  ses  études  musicales  à  Bologne, 
sous  la  direction  de  Bemacchi.  Le  nom  de  Se* 

24 


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870 


fiERNARDl  —  BERNASCONi 


nesino ,  sons  lequel  H  est  connu  généralement, 
loi  fat  donné  à  cause  du  lieu  de  sa  naissance. 
Doué  d*uiie  voix  pénétrante,  égale  et  fleiible, 
d'une  Intonation  pore  et  d'un  trille  parfait,  il 
commença  à  fonder  sa  réputation  Tera  1715  ; 
quatre  ans  aprèR,  il  était  au  serTîœ  de  la  cour 
de  Dresde.  Hœndel  -vint  l'y  cbeniher  Tannée 
SQiTante,  et  rengagea  pour  son  tbé&tre  avec 
des  appointemenU  de  quinze  cents  livres  ster- 
ling ,  qui  furent  portés  ensuite  jusqu'à  trois 
mUle  gainées.  11  y  débuU  en  1721,  dans  l'o- 
péra de  Mueku  Scavokif  avec  un  succès  qui 
ne  se  démentit  point  pendant  les  neuf  années 
qaUl  y  resta;  maiss'éUnt  brouillé  avec  Haandel 
en  1730,  celui-ci  Téloigoa  de  POpéra,  à  son 
propre  désavantage,  et  malgré  les  instances  des 
grands,  qui  voulaient  conserver  ce  grand  chan- 
teor.  Un  autre  tbé&tre  d'opéra  fut  étoblî  par  les 
ennemis  de  Hsndel,  et  l'artiste  y  fut  engagé..  Se- 
nesino  demeurait  À  Florence  en  1739,  et  y  chanta, 
quoique  déjà  vieux,  un  duo  avec  l'impératrice 
Marie-Thérèse ,  alors  archiduchesse  d'Autriche. 
On  ignore  l'époque  de  sa  mort.  La  manière  de 
Senesino  était  basée  sor  la  simplicité  et  l'expres- 
sion. 

BERNARDl  (Barthowmé),  matlre  de 
chapelle  du  roi  de  Danentark  et  académicien 
philharmonique  de  Copenhague ,  florissait  vers 
1720. 11  était  né  en  Italie,  et  s'y  trouvait  encore 
en  1696,  comme  on  le  voit  par  le  titre  d'un 
de  ses  ouvrages.  On  connaît  de  lui  :  1'  Dodici 
Sonate  a  violino  solo  e  conHnyo.  —  2""  Sonate 
a  tre,  due  violinie  violoncelloeon  il  basso  per 
Vorgano^  op.  2^  Bologne,  1696,  in-fol.  On  trouve 
dans  la  bibliothèque  royale,  à  Copenhague,  des 
caprices  et  des  concertos  de  sa  composition. 

BERNARDl  (François),  flûtiste,  né  en  1767, 
dans  la  basse  Autriche,  fut  atUché  comme  pre- 
mière flOle  an  théâtre  impérial  de  Vienne  pen- 
dant plusieurs  années.  11  a  publié  environ  vingt 
CMivres  pour  son  instrument,  parmi  lesquels  on 
remarque  :  1*  Concerto  pour  flûte  et  orchestre, 
op.  1  ;  —  2*  Quatuor  en  ré;  —  3*  Sept  œuvres 
de  variations  sur  différents  thèmes. 

DERNARDINI  (  M abcello)»  compositeur 
dramatique  qui  a  obtenu  des  succès  en  Italie, 
principalement  dans  le  genre  bouffe,  naquit  àCa- 
poue,  vers  1762,  et  fut  connu  généralement 
sons  le  nom  de  Marcello  di  Capua.  Ses  opé- 
ras, an  nombre  de  dix-neuf,  sont  les  suivants  : 
!•  VIsota  incantata;  178t,  à  Pérouse,  — 
2*  La  Finta  Sposa  olandete;  1784,  à  Rimini. 

—  3»  Itre  Or/ei,  intermezto;  1784,  à  Rome, 
i—  4<'  Le  Donne  bisbetiche,  os»ia  VAntiquario 
fanatico.  —  5»  Jl  Conte  di  Belfumore  ;  1786. 

—  6».  il  Barone  a  jforza;  l785  à  Rome.  — 


V  Le  Quattro  Stagioni;  1788 ,  à  Albano.  -- 
8*  Il  Fonte  d^aequa  gialla^  ossia  il  Trkmfo 
dellq  Pazzia;  à  Rome,  1787.  ^  9*'  //  Bruio 
fortùnato;  1788,  à  Civita-Vecchia.  —  10»  Gli 
Amanti  con/usi,  I788.  —  11*  £.a  Donna  di 
spirito;  1788,  à  Rome.  —  12«  La  Finta  Ga- 
latea;  1789,  à  Naples.  ^  IS^"  La  Fiera  di 
ForlipopoU;  en  t789,  à  Rome.  —  H*"  Vul- 
tima  che  H  perde  è  la  Speranza;  1790,  à 
Naples.  —  15*  //  Pizzarro  in  Peru;  1791,  à 
Naples.—  16"  VAmiore  permagia;  1791.  — 
17*  La  Donna  bizzarra;  1798,  à  Vienne.— 
18°  VAllegriain  campagnia;  1794,  à  Venise. 
—  19»  La  Statua  per  puntiglio.  Les  ouvrages 
de  Bemardini  ont  eu  do  succès  dans  leur  noa- 
Teauté,  particulièrement  dans  le  style  bouffe,  où 
il  réussissait  mieux,  que  dans  le  sérieux;  cepen- 
dant on  ne  peut  le  considérer  comme  on  artiste 
de  génie,  car  il  n'a  rien  inventé,  soit  dans  les 
formes  de  la  mélodie,  soit  dans  le  rhythme*  soit 
dans  l'harmonie. 

RERNAROUIO  (Mistbo  ou  MAEsno),  or- 
ganiste vénitien  du  quinzième  siècle,  futnomnoé 
organiste  du  premier  orgue  de  Saint-Marc,  à 
Venise,  le  3  avril  1419,  et  ^  remplit  les  fonc- 
tions jusqu'à  la  fin  de  mars  1445,  époque  vrai- 
semblable de  sa  mort.  On  ne  connaît  jo8(|a'à  ce 
jour  aucune  composition  de  ce  maître. 

RERNARDY  DE  VALERNES  (  Le  vi- 
comte  ÉDODARO-JosEPD  ),  membre  de  plusieurs 
sociétés  savantes,  né  à  Bonnieu,  près  d'Apt,  le 
15  octobre  1763 ,  s'e»t  livré  avec  ardeur  à  la 
musique ,  dès  sa  Jeunesse.  Il  jouait  dn  violon 
et  a  composé  des  duos,  des  trios  concertante 
pour  cet  instrument,  des  ouvertures,  des  sym- 
phonies et  un  opéra  en  un  acte  (  Antoine  et  Ca- 
mille), le  tout  au  nombre  de  vmgl-huit  OMvres, 
dont  le  premier  a  été  gravé  à  Marseille,  et  la 
plupart  des  autres  à  Paris.  Tout  cela  est  an-des> 
sous  de  la  critique,  sous  le  double  rapport  de 
l'invention  ^  de  la  facture. 

RERNASGONl  (Ardh^),  âls  d^un  ofTicier 
français,  naquit  à  Marseille  (1)  en  17 12, dans 
un  voyage  que  ses  parents  firent  en  cette  ville. 
A  cette  époque  les  officiers  retirés  du  service  milK 
taire  ne  pouvaient  eieroer  le  commerce  en  France, 
sans  perdre  leurs  droits  à  la  pension  ;  le  père 
de  Bemasconi  désirant  suivre  cette  carrière, 
alla  se  fixer  à  Parme.  Bemasconi  montra  dèf^ 
son  enfance  du  talent  naturel  pour  la  musique; 

(I)  Et  Doa  à  verone  oomme  le  dlteot  qvclQoes  blogn- 
ph».  Oo  a  dit  auMi  que  Bemasconi  «tf  It  Dé  i  Panse  , 
parce  que  lea  llTreta  de  tes  opéra»  portent  tous  après  son 
nom  ces  moU  ;  <U  Parma,  Ayant  été  éleré  dans  eatte 
tille  et  y  ayant  paasé  toute  u|eaDcue,Uétoiti 
eommt  parmesan  dans  tonte  l'Italie. 


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BERNASCOKI  --  BERNER 


371 


on  la  loi  fit  apprendre ,  et  ses  prcigrèt  forent 
npides.  Il  dut  bientôt  chercher  deé  moyens 
d'existence  dans  un  talent  qoi  ne  loi  avait 
été  donné  que  comme  on  délassement.  Son  père, 
ayant  essuyé  des  revers  dans  son  commerce, 
en  rooorul  de  chagrin ,  et  il  fot  obligé  de  don- 
ner des  leçons  de  mosiqae  pour  vivre.  II  se  li- 
vra avec  ardeur  À  l'étude  de  la  composition  et 
donna,  en  174! ,  son  premier  opéra,  à  Venise, 
sons  le  titre  d'Àieêsandro  Severo.  Il  alla  ensuite 
à  Rome  et  dans  pinsieurs  autres  villes  d'Italie , 
poor  y  écrire  des  opéras,  et  partout  il  vit  s*ac- 
crottre  sa  réputation.  Lorsqu'il  revint  à  Parme , 
en  1747,  il  y  époasa  la  fille  d'un  capitaine  au- 
trichien ,  veuve  d*un  valet  de  chambre  du  prince 
de  Wurtemberg.  Elle  avait  une  fille  de  son  pre- 
mier mariage  nommée  Antonia;  Bemasconi  lui 
donna  des  leçons  de  chant ,  et  lai  fit  acquérir  on 
beau  talent  en  quelques  années.  Il  avait  fait  pré- 
cédemment un  voyage  à  Vienne,  où  il  avait  écrit, 
en  1743,  Topera  intitulé  £a  Nii\fa  ApoUo;  l'an- 
née suivante  Temisioeley  eteosnite  Anti(fone, 
qai  eurent  beaucoup  de  succès.  En  1754,  il  se 
rendit  à  Munich ,  et  y  donna  Bajazet  et  VOiio 
fugaio  daila  Gloria,  L'année  suivante,  Pélec- 
teur  Maiimilien  III  le  nomma  maître  de  chapelle. 
Sa  femme  étant  morte  en  1756 ,  il  se  remaria 
l'année  suivante  avec  Catherine  de  LoeWt  qui 
vivait  encore  k  Mnnich  en  1811.  Il  en  eut  une 
fille  nomme  Josepha ,  à  laquelle  il  n'enseigna 
pas  la  musique,  dans  la  crainte  qu'elle  ne  se 
Uviit  à  la  carrière  dn  tbéAtre  comme  sa  soeur. 
Bernasconi  mourut  à  Munich,  le  24  janvier 
1784,  à  Page  de  71  ans.  Les  opéras  qu'il  a 
composés  pour  la  cour  de  Bavière  sont:  BajoMt^ 
le  12  octobre  1754;  Adriano,  1755  ;  AUssandro, 
1 755;  IHdone  abbandonata ,  1 756  ;  Agelmondo, 
1760;  Artasene,  1763;  VOlimpiade,  1764; 
Demo/onte,  I765;  Endimione,  1766;  la  Cle- 
menui  di  TUo,  1768;  Demelrio,  1772.  Il  y 
écrivit  aussi,  en  1754,  la  Beiulia  liberata, 
oratorio  qui  eut  beaucoup  de  succès.  On  a  de 
lui  beaucoup  de  messes,  de  vêpres  et  de  lita- 
nies «n  manuscrit.  Ce  compositeur  est  recom- 
mandable  par  la  pureté  de  son  style  et  la  sa- 
gesse de  ses  dispositions;  mais  il  est  froid  et 
manqné  d'invention. 

BERNASGONt  (AmomA),  belle-fille  do 
précédent,  débuta  à  Vienne,  en  1764,  parle 
idie  d^Aleeste,  que  Gluck  avait  composé  poor 
elle.  Depuis  lors,  elle  s*est  fait  entendre  sur 
plusieurs  grands  théfttres  d'Italie  et  à  l'Opéra  de 
Londres;  partout  elle  a  recueilli  des  applaudis- 
sements. 

BERNELIN  (La  Jeune  ),  écrivain  du  dixième 
siècle  dont  l'abbé  Gerbert   a  inséré  on  opus- 


cule dans  sa  collection  des  auteurs  eceMsiastSqaes 
sur  la  musique  {Seriptares  eceiuiaâtiei  de 
Musiea,  1. 1,  p.  312  —  330),  d'apits  on  ma- 
nuscrit du  ft>ods  àtf  la  rehver  de  Suède  qui  est 
à  la  bibliothèque  du  Vattem,  sous  le  n»  1661. 
Ce  manoserit  renferme  des  morceaux  de 
divers  auteurs,  dont  plusieurs  anonymes,  sur 
les  proportions  de  VAbûgw  (en  architecture) , 
de  la  musique,  de  l'arithmétique  et  de  la  géo- 
métrie. Bernelin  le  Jeune  était  de  Paris,  car  oi^ 
liten  tète  du  traité  de  Y  Abaque  :  PresfaVto  Abaei 
quem  Junior  Bemelinus  edidit  Parisiis,  Son 
onvrage  est  dédié  à  un  de  ses  parents ,  Ame- 
lius  Bemelinus t  qu'il  appelle  vénérable  prêtre  et 
moine  (venerabUis  saeerdos  et  monaehtu)^ 
dans  sa  préface.  Bernelin  écrivit  avant  la  fin  du 
diviènie  siècle,  car  il  est  dlé  par  Gerbert  (qui 
fut  pape  sons  le  nom  de  Sylvestre  II ,  et  mourut 
le  1  i  mai  lOOS  ) ,  dans  son  opuscule  de  V Abaque^ 
folio  34  do  même  manuscrit.  L'Opuscole  de  Ber- 
nelfn  qui  concerne  la  musique  a  pour  titre  : 
Cita  et  vera  diviMo  monoeordi  in  diatonieo 
génère.  Les  pro|H)rtions  des  intervalles  qu'il  ex  poee 
sont  celles  des  pythagoriciens  puisées  dans  le 
traité  de  mnsique  de  Boèce  et  dans  les  idées  de 
ces  philosophes  sur  l'harmonie  oniverselle, 
d'après  Censorin  et  Macrobe.  Qgkte  doctrine  des 
musiciens  grecs  antérieurs  à  Ptolémée ,  qu'on 
retrouve  chez  tons  les  auteurs  de  traités  de  mu- 
siqoe  écrits  avant  le  onzième  siècle,  disparaît 
dans  les  écrits  de  Goido  d'Arezzo  et  dans  ceux 
de  ses  successeurs. 

BERNER  (Aimnifi),  violoniste  et  composi- 
teur attaché  à  la  cliapdle  électorale  Je  Bonn , 
naquft  en  Bohème,  en  i766.  Neefe  disait  de 
lui  qnll  possédait  un  talent  remarquable,  qu'i* 
avait  un  bon  maniement  d'archet  et  qu'il  exécutait 
avec  aisance  les  pins  grandes  difficultés.  Cet 
artiste  est  mort  h  Bonn ,  le  5  août  1791 .  Il  a  écrit 
des  symphonies  pour  Porchestre,  des  concertos 
de  violon ,  et  d'autres  ouvrages  qui  sont  restés  en 
manuscrit.  Le  catalogoe  de  Westphal  (  de  Ham- 
bourg), daté  de  1774,  indique  une  symplionie 
concertante  ponr  deux  cors ,  en  nU  majeur,  de 
la  composition  de  Berner. 

BERNER  (ÊUBÂ),fiUedeFélix  Berner,  direc- 
teur du  théâtre  de  Bruck  sur  la  Murr,  dans  la  Styrie, 
naquit  le  7  mars  1766  à  Mondeau,  en  Soiiwe,  et 
fut  destinée  à  la  scène  allemande  dès  l'âge  de 
cinq  ans.  Elle  eut  pour  maître  de  chant  Geapaen, 
Lorsqu'elle  joua  à  Wflrtbom^  aveo  ses  parent», 
sa  voix  extraordinaire  plut  tant  au  prince,  quH 
résohit  de  l'envoyer  en  Italie  poor  loi  Mre  étu- 
dier avec  soin  l'art  du  chant ,  dans  le  dessein  de 
la  placer  ensuite  auprès  de  lui  comme  première 
1  chanteuse;  mtois  la  mort  do  prince  dérangea 

24. 


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372 


BERIŒR 


tous  CM  projets.  Elisa  Berner  se  rendit  ayeo  ses 
perentsà  Rstisbonne,  où  elle  épousa ,  ao  119% ,  le 
chanteor  Jean  Népomacèoe  Peierl^  âTOC  qui 
elle  se  raodit  à  la  coar  de  Munich,  en  1787.  Sa 
Toix  pore  et  pénétrante,  sa  bonne  Tocalisation 
tt  son  chant  plein  d'expression,  loi  procorèrent 
l'avantage  d^ètre  nommée  première  cantatrice  de 
cette  cour  en  1796.  Ayant  perdu  son  mari,  elle  se 
lemarla,  au  mois  de  nofembre  1801,  avec  Fran- 
çois Lang,  professeur'  de  musique  à  Munich. 
Elle  chantait  encore  en  1811  an  théâtre  de  cette 
Tille. 

BERNER  (FRfofoioGuiLLàinn),  né  à  Bres- 
lao,  le  16  mars  1780,  était  fils  de  Joan-Georges 
Berner,  premier  organiste  de  Téglise  Sainte -Elisa- 
beth, homme  d*un  caractère  violent  et  sévère, 
qui  ne  rendit  point  heureuse  Tenfanoe  de  son 
fils.  0ès  râgede  cinq  ans,  celui-ci  commença  Vé- 
tude  de  la  musique  dans  la  maison  paternelle. 
Ses  progrès  forent  rapides;  car,  avant  d'avoir  at- 
teint sa  septième  année,  il  était  en  état  de  chan* 
ter  à  Téglise  le  premier  dessus  dans  les  compo- 
sitions de  Hasse,  de  Graun  et  de  Hiller.  A  neuf 
ans  il  exécuta  dans  un  concert  public  un  con* 
certo  de  piano  qui  fut  applaudi  ;  à  treixe  ans,  on 
le  nomma  organiste  adjoint  de  son  père.  On  ne 
le  destinait  pas  è  n'être  que  musicien ,  et  ses 
parents  songeaient  à  en  faire  un  prédicateur  ; 
mais  il  ne  montra  jamais  de  goût  décidé  que 
pour  son  art.  Cependant  sa  facilité  d'apprendre 
lui  fit  acquérir  sans  peine  quelques  connaissances 
dans  les  lettres  et  dans  les  sciences.  Vers  l'année 
1794,  il  fut  placé  sons  U  dIrecUon  de  Gehime, 
mettre  de  musique  du  chœur  de  Saint- Matliieu, 
considéré  à  cette  époque  comme  le  musicien 
le  plus  instruit  qui  fût  à  Breslan,  dans  la 
science  du  contrepoint  et  de  l'harmonie.  Ce 
digne  artiste  voua  à  son  élève  un  sentiment 
d'affection  paternelle  qui  ne  se  démentit  jamais. 
Vers  la  fin  de  sa  vie.  Berner  se  rappelait  encore 
avec  attendrissement  les  heureuses  années  qu'il 
avait  passées  près  de  son  mettre.  Pendaut  le 
temps  ou  il  était  occupé  de  ces  études  théoriques, 
Reichardt,  bon  instrumentiste  de  Breslau ,  lui 
enseignait  à  joner  du  violoncelle,  du  cor,  du 
iMsson  et  de  la  clarinette.  Comme  pianiste  il 
acquit  une  sorte  de  célébrité,  et  fut  considéré 
par  Charles- Ma  rie  do  Welier  comme  un  des 
plus  habiles  artistes  en  ce  genre  qu'il  y  eût  dans 
la  Silésie.  A  seize  ans  il  obtint  une  place  de 
clarinettiste  au  théâtre,  et  la  conserva  pendant 
hnit  années.  Il  employait  la  pins  grande  partie 
de  l'argent  qu'il  gagnait  dans  l'exercice  de  sa 
profession  i  l'acquisition  de  livres,  pour  aug- 
menter ses  connaissances  musicales.  Le  style  de 
l'orgue  qu'il  avait  appris  de  son  père  était  petit. 


mesquin  et  fleuri  ;  mais,  après  avoir  entendu  le 
célèbre  organiste  Nicolay,  de  Gœrlitz,  et  Vabbé 
Vogler  (en  1801),  il  changea  sa  manière  et 
entra  avec  enthousiasme  dans  l'école  de  Bach  et 
de  Kimberger.  Vers  le  même  temps  Wcnlfl,  ayant 
visité  Breslau,  et  s'y  étant  fait  entendre  dans 
plusieurs  concerts,  devint  le  modèle  qne  Berner 
se  proposa  d'imiter  sur  le  piano. 

En  1804,  Charles-Marie  de  Weber  fut  nommé 
directeur  de  musique  du  théâtre  de  Breslan  ; 
vers  le  même  temps  les  frères  Pixis  arrivèrent 
dans  cette  ville,  y  donnèrent  des  concerts  et  y 
séjournèrent.  L'intimité  de  ces  artistes  avec 
Berner  excita  dans  Tâme  de  celui-ci  un  en- 
thousiasme nouveau  et  hâta  le  développeaient 
de  ses  fscultés  musicales.  Chaque  jour  marquait 
ses  progrès  dans  quelque  partie  de  son  art. 
Dans  les  années  suivantes  il  contribua  à  réta- 
blissement de  plusieurs  sociétés  dont  l'objet 
était  de  rendre  la  musique  florissante  dans  In 
Silésie;  et.se8  efforts  pour  atteindre  à  ce  but  ne 
furent   pas  infructueux. 

Vers  181 1,  le  célèbre  professeur  Zelter,  de 
Berlin,  fht  chargé  d'aller  à  Breslau  pour  dresser 
un  catalogue  de  tous  les  ouvrages  de  raosique 
qui  avaient  été  trouvés  dans  les  bibliothèque^ 
des  couvents  supprimés,  et  foire  un  rapport  sor 
l'état  de  la  musique  en  Silésie.  Les  deux  ar- 
tistes qu'il  distingua  d'abord  furent  Berner  et 
Schnabel.  Sur  son  rapport,  ils  furent  appelés  à 
Berlin  pour  y  prendre  connaisssance  de  la  mé- 
thode d'enseignement  des  masses  vocales,  mise 
en  pratique  par  Zeller,  afin  qu'ils  pussent  fonder 
â  Breslau  une  école  du  même  genre  qne  la 
sienne.  Celte  circonstance  fut  fayorable  à  la  ré- 
putation de  Berner,  en  lui  fournissant  l'oocasioa 
de  se  faire  entendre  comme  organiste  devant 
une  assemblée  d'artistes  et  d'amateurs  distin- 
gués, dans  l'église  de  la  garnison.  La  Gazette 
Musicale  de  1812  (n*  23)  a  rendu  témoignage 
du  talent  qu'il  déploya  dans  cette  circonstance. 
Berner,  qui  avait  retrouvé  à  Berlin  son  anden 
ami  Weber,  fut  présenté  par  lui  à  Meyerbeer  et 
à  la  famille  Mendelshon,  qui  l'accueillirent  avec 
une  vive  et  sincère  bienveillance. 

De  retour  à  Breslau,  il  y  reprit  possession  de 
sa  place  d'organiste  de  Sainte -Elisabeth ,  et  se 
mit  avec  Schnabel  au  travsil  pour  l'exécution 
des  pians  relatifs  aux  grandes  institutions  de 
musique.  Le  séminaire  des  instituteurs  proies* 
tants  fut  établi,  et  Berner  en  fut  nommé  le  di- 
recteur de  musique.  Cette  place  l'obligeait  à  en- 
seigner le  chant  choral,  l'orgue  et  l'harmonie  à 
cent  élèves  environ.  De  plus,  comme  directeur 
de  musique,  il  devait  aussi  enseigner  le  chant 
d'ensemble  à  un  grand  nombre  d'élèves;  ces 


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BËRI9ER 


878 


travaui  étaient  an-dessus  de  ses  forces  pliysi- 
qoesy  et  souvent  ils  lui  causaient  de  graves  in- 
dispoaitions.  Dans  ses  moinents  de  loisir,  il 
s'oecopait  à  rédiger  le  catalogue  de  la  mnsiqoe 
des  couvents.  Ce  travail,  où  il  alla  au  delà  de 
mille  articles,  a  mérité  les  éloges  des  connais- 
seora.  Le  reste  de  sa  Tie  se  passa  dans  ces 
travaux  et  dans  ceux  de  la  composition.  Il  y 
avait  pen  de  mois  où  il  ne  produisit  quelque 
ouvrage  pour  l'orgue,  le  piano  ou  le  chant. 
Dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  sa  santé  se 
dérangea  de  manière  à  donner  de  sérieuses  in-- 
quiétudes  à  ses  amis,  et  le  principe  d^une  mala- 
die de  poitrine  se  manifesta.  Elle  le  conduisit  au 
tomt>eau  le  9  mai  1827,  à  Tâge  de  47  ans.  Ainsi 
qn'il  arrive  souvent  dans  les  maladies  de  cette 
espèce,  une  mélancolie  habituelle  Téloigna  de  la 
société  où  il  avait  toujours  été  'bien  accueilli,  et 
même  de  ses  amis  les  plus  intimes.  Il  ne  voyait 
qu'intrigues  et  conspirations  contre  sa  réputation, 
contre  ses  ouvrage^  et  se  persuadait  qu'il  n'était 
entouré  que  d'ennemis  dévoués  à  sa  perte.  Au 
commencement  de  l'année  même  de  sa  mort, 
il  ouvrit  son  corar  snr  tous  ses  chagrins  au 
poète  Schneiderreit,  et  celui-ci  fat  si  touché  de 
la  triste  situation  de  son  esprit,  qu'il  en  fit  le 
sujet  d'une  élégie  publiée  dans  le  n*  17  du  recueil 
intitulé  Der  Uaus/reund  (L'Ami  de  la  maison) 
sous  le  litre  de  Vie  et  art  de  Berner.  Des  ob- 
sèques magnifiques  furent  faites  à  cet  ariiste. 
Schnabel,  l'organiste  Kœhier,  tous  les  musiciens 
et  les  élèves  du  séminaire  et  de  l'université  se 
réunirent  pour  lui  rendre  les  derniers  honneurs, 
et  pour  exécuter  des  morceaux  de  musique  à 
son  convoi  funèbre.  Les  corps  de  musique  de 
cinq  régiments  faisaient  aussi  partie  du  cor- 
tège. 

Berner  est  une  des  gloires  de  la  musique  mo- 
derne en  Silésie;  non  qu'on  puisse  le  con&idérer 
comme  un  de  ces  hommes  de  génie  qui  im- 
priment un  mouvement  de  transformation  ou  de 
progrès  à  leur  art  ;  mais  il  avait  des  connais- 
sances étendues ,  son  instinct  du  beau  était  pur, 
et,  s'il  ne  se  rencontrait  pas  de  qualités  trans- 
cendantes dans  ses  productions,  on  ne  peut 
nier  qu'elles  ne  fassent  marquées  du  cachet 
dn  goût  et  du  savoir.  A  l'orgue,  il  impro- 
▼isait  toujours ,  ne  se  préparait  même  pas  et 
aimait  qu'on  lui  donnât  des  thèmes,  pour  mon- 
trer son  habileté  à  les  développer.  Parmi  ses 
élèves  les  pins  distingués  on  compte  Kœbler,  son 
successeur  comme  organiste,  Zollner,  et  surtout 
Adolphe  Hesse,  considéréaujourd'hui  comme  un 
des  premiers  organintes  de  l'Allemagne.  Ses  com- 
positions sont  nombreuses.  En  voici  l'aperçu. 
Ses  premières  productions,   qui  consistent  en 


cantiques  latins,  suites  de  danses,  marches  et 
divertissements,  écrits  depuis  1792  jusqu'en  1796, 
ne  peuvent  être  considérés  que  comme  de  fai- 
bles essais  de  sa  jeunesse.  En  1799,  il  écrivit  une 
pièce  d'harmonie  en  ml  mineur  et  une  élégie  de 
Jules  de  Tarent.  En  1801,  ses  compositions  com- 
mencèrent à  prendre  des  formes  dignes  d'être 
considérées  cbmme  des  productions  d'art.  Beau- 
conp  de  ses  ouvrages  sont  restés  en  manuscrit  : 
ceux  qui  ont  été  publiés  sont  :  i«  DiTertisse- 
ment  pour  violon  et  orchestre,  œuvne  13  ;  Breslan, 
Fœrster.  ^  2*  Ck>ncerto  pour  la  flûte,  op.  17  ; 
ibid.  —  3^  Deux  rondos  pour  piano  et  or- 
chestre, œuvres  21  et  23;  iliid.  —  4o  Des  ya- 
riations  pour  piano  seul,  sur  difTérents  thèmes, 
œnvres9,  12,  14,  16,  18,  20,  22,  et  24;  ibid. 
— 5**  Treis  cahiers  de  polonaises  et  de  ralses  len- 
tes et  viTes  ;  ibid.  ;— 6^  Des  préludes  faciles  pour 
l'orgue  ;  ibid.  —  V  Cantate  sur  des  paroles  al- 
lemandes de  S.  G.  Bflrde,  à  quatre  voix  et  or- 
chestre ;  ibid.  ;  —  8**  Petite  cantate  religieuse 
ponr  quatre  voix  d'homme  et  orchestre;  ibid.; 

—  9»  Le  cent  cinquantième  psaume,  pour  quatre 
voix,  avec  ou  sans  orchestre;  Breslau,  Leuckart. 
C'est  le  meilleur  ouvrage  de  Berner.  —  10* 
Hymne  des  Allemands,  avec  orchestre  ;  Breslau, 
Fœrster.  —  11»  Offrande  sur  Vautel  de  la 
patrie,  de  Kapf,  pour  deux  soprani,  ténor  et 
basse  avec  accompagnement  de  pisno;   ibid. 

—  12»  Six  chants  et  trois  canons  faciles  pour 
trois  voix  d'homme ,  avec  accompagnement  de 
piano,  op.  19  ;  ibid.  —  13*  Trois  chants  pour 
deux  soprani,  ténor  et  liasse,  avec  piano  obligé, 
op.  20  ;  ibid.  —  14*  Quatre  chants  à  quatre 
voix  d'homme  pour*l'Almanach  des  Muses  de 
la  Silésie;  1827.  ~  15»  Six  recueils  de  chansons 
allemandes  à  voix  seule,  avec  accompagnement 
de  piano.  —  10*  Hymne  allemand  (Der  Herr 
ist  Gott\  pour  quatre  voix  d'homme,  avec  ac- 
compagnement d'instruments  à  Tent,  œuvre 
posthume;  Bre^lao,  Cranz.  Parmi  les  œuvres 
inédites  de  Berner,  on  remarque  un  intermède 
comique  intitulé  Le  Maître  de  chapelle;  des 
vsriatious  pour  flûte  avec  orchestre,  des  varia- 
tions et  des  divertissemenu  pour  clarinette  et 
orchestre;  plusieurs  ouvertures  pour  i'ornliestre, 
dont  une  pour  l'inauguration  de  la  Société  Mu- 
sicale de  l'Université  ;  le  vingt-deuxième  psaume 
pour  deux  ténors  et  deux  basses  ;  des  chants  à 
huit  voix  réelles;  des  Variations  pour  l'orgue; 
une  théorie  de  la  combinaison  des  jeux  de  cet 
instrument;  un  Te,  Deum  avec  orchestre;  un 
Offerteirt  ;  un  Alléluia;  des  chants'  maçoni- 
ques  en  chonir  ;  trois  ctueurs  pour  une  tragédie 
d'IfSand;  une  ouverture  à  grand  orchestre  pour 
le  drame  de  Benno;  et  beaucoup  de  pièces  déta- 


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374 


BERNER  ^  BËRNHARD 


«héet  ;  Un  Domine  ad  adjwmndum  me  ftstina^ 
pourchœoret  oroliestre,  composé  en  1&06  ;  Offer* 
tolie  de  la  F6te  de  Sainte  Edwige,  en  1828  ;  Al- 
léluia, en  1805  ;  des  clMMin  poar  les  Francs* 
Bfaçons;  deux  ctiœurs  funèbres  avec  accompa* 
gnement  dlnstruroenU  à  vent,  etc.  Berner  s'est 
aussi  fait  oonnattre  oomoie  écritain  didactique 
par  les  onvrtges  dont  Toiei  les  titres  :  1»  Grand- 
regeln  des  Qesangeê,  nach  HHler  entwar/en 
(Principes  du  cbant,  traités  diaprés  HUIer); 
Breslau,  1816.  —2*»  Théorie  der  ChoralitviS' 
ehenspUle  (Ttiéorie  des  conclusions  d*orgue 
pour  les  chorals,  en  4  suites;  ibid.  1819.  — 
30  Die  Lehre  der  mmihaHscfien  Interjmnklion 
(La  Science  de  la  ponctuation  musicale);  ibid, 
1821.  Une  notice  biograpliique  de  Bernera  été 
publiée  sous  ce  titre  t  #We<f.  Wilh,  Berner, 
Oàer'organisl  %u  Breelau,  nacfi  seinem  Leben 
tmd  Wirken  in  der  Musih  dargetteUt;  Bres- 
lan,   1829,  in-8*. 

DERNEVILLE  (GiLLanaaT  de)  ,  Uouvère 
do  treizième  siècle,  naquit  à  Goortrai,  selon  Topi- 
nion  commune;  cependant  il  est  plus  Traisem- 
blable  qu^il  vit  le  jour  nu  petit  village  de  Ber* 
neville,  près  d'Arras.  11  Oorissait  ayant  l'an 
1260 ,  car  il  fut  attaché  au  service  de  Henri  III, 
duc  de  Brabant,  qui  mourut  dans  cette  année.  Ce 
prince  lui  a  adressé  une  cthanson  qui  commence 
par  ces  mots  :  Biau  GilUberl  sHl  voi  agrée^ 
eie.  Gillebert  nous  apprend  dans  une  de  ses 
cbansons  qu'il  aima  Béatrix  d*Audenarde,  quoi- 
qu'il avoue  quMl  fât  marié.  Le  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  impériale  coté  7222  contient  quinze 
chansons  notées  de  la  composition  de  ce  troup 
Tère  ;  deux  manuscrits  de  If  même  bibliothèque 
(ed  et  66,  fonds  deCangé)  nous  en  ont  conservé 
m  antres. 

DERNHARO  surnommé  l'iUemand;  ou 
le  reu/oni^iie,  par  beaucoup  d'sutenrs  anciens* 
est  considéré  en  général  cooMie  ayant  inventé 
les  pédales  de  l*orgne  à  Yenise,  vers  1470.  Les 
mêmes  auteurs  qui  parlent  de  Bembard,  disent 
aus^i  qu'il  fut  organiste  de  Saint-Marc  de  cette 
ville.  Or,  les  listes  des  organistes  des  deux  or- 
gues de  cette  église,  qui  existent  dans  ses  re> 
gistres,  et  qui  ont  été  publiées  en  dernier  Ueu 
par  M.  do  Winterféld,  dans  «on  livre  sur  Tépo* 
que  artistique  de  Jean  Gabriel!,  et  surtout  dans  la 
Sioria  delta  Mtuica  sacra  nella  già  cappella 
ducale  di  San  Marco  in  VenezUa  dal  1318  al 
1797 ,  par  M.  Françob  Cafâ  ,  nous  indiquent 
deux  artistes  du  nom  de  Bernard  qui  ont  été  at- 
tachés à  l'église  de  Safat-Marc,  en  qualité  d'or. 
ganiMes.  Le  preoiier ,  appelé  Miitro  Bernar- 
dino,  fntnonaméà  cette  place  les  avril  1419  :  Ueut 
poar  successeur  Bernardo  di  Slrfanino  Murer 


le  15  avril  1446.  Ce  nom  de  Murer  est  proba- 
blement altéré;  mais  il  est  vraisemblable  qu'il 
cache  le  véritable  nom  de  l'artiste  dont  il  s'agit 
dans  cet  article,  et  que  celui  de  Bemkard^ 
n'était  qu'un  prénom.  Quoi  qn*il  en  soit,  il  pa- 
rait, par  les  éloges  que  ses  oontemponiBB  ont 
donnés  è  celui  qui  portait  ce  nom,  que  son  mé- 
rite fut  distingué,  et  qu'il  doit  être  compté  parmi 
les  meilleurs  organistes  de  son  temps.  A  l'égard 
de  l'invention  des  pédales  de  Torgoe,  qu'on  loi 
attribue,  aucune  réclamation  ne  s'eat  éierée 
jusqu'à  ce  jonr  sur  sa  réalité.  Mon  inleotioB 
n'est  pas  de  la  mettre  en  doute  :  cependant  je 
crois  devoir  fixer  l'attention  des  historiens  fu- 
turs de  la  musique,  et  particulièrement  de  l'oi^ie , 
sur  un  fait  qui  pourrait  faire  présumer  que  la 
première  idée  de  ces  pédales  remonte  à  une 
époque  beaucoup  4»Uis  reculée  que  celle  où  Bem- 
bard vécut.  Il  existe  une  chronique  flamande, 
écrite  de  1318  à  1860  par  Nicolas  DeClerck,  dans 
laquelle  on  trouve  un  passage  en  vers  sur  un 
facteur  de  vieZ/ef  et  rtcte^^ei  (violes  de  ce  temps), 
nommé  Louas  Van  Fa/teitequi,àcanse  de  sa  pro- 
fession ,  est  désigné  dans  les  vers  sous  le  nom  de 
Vedelaere  (I).  Ce  Louis  Van  Valbeke,  né  an 
bourg  de  Valbeke  en  Brabant,  vécut  sons  le  duc 
Jean  11,  de  1294  à  1312.  Des  Roches  me  parait 
avoir  été  le  premier  qui  a  eu  connaissanee  du 
passage  en  vers  qui  y  est  relatif;  il  en  a  fait  te 
sujet  d'une  dissertation  qui  est  insérée  parmi 
les  mémoires  de  l'Académie  de  Braxélles  (t.  5, 
p.  Ô25).  Voici  ces  vers  : 

In  deser  Xy%  sterf  menschelye 
Die  goede  Vedelaere  Lodewye 
Die  de  beste  was  die  voor  dien 
In  de  wereit  ye  was  gbcsien 
Van  makene  eude  métier  hand 
Van  Vaelbéke  lo  Brabant 
Alsoe  was  by  ghenanl 
H  y  was  d'eerste  die  waot 
YanMampien  die  manieren 
Die  men  noch  hœrt  aoUeren. 

Dans  le  mot  stampien  qui  se  trouTe  à  Tavant- 
demier  vers  de  ce  passage,  et  qui  indique  une 
invention  particulière  à  Louis  de  Vaelbeke, 
Des  Roches  a  cru  voir  la  preuve  que  la  pre- 
mière idée  de  l'ûiTention  de  l'imprimerie  lui 
appartenait,  rapportant  ce  mot  à  l'italien  sfom- 
pare  (imprimer);  en  sorte  que  l'invention  de 
cet  art,  qui  a  changé  la  condition  des  liommes, 
remonterait  à  une  époque  antérieure  à  l'année 

(1)  M.  de  Reirrmberff  m  trompe  lorMiuH  dit  fiaas  le 
Recueil  Bnqfclopédique  belges  1. 1,  p.  il),  qae  LooU 
Van  Valbeke  était  Joueur  ou  ftbrleanl  de  rebecs.  Le 
reàec  était  un  lattniment  rustique  et  srMsler,  fort  du- 
rèrent de  U  Tlole,  qu'on  appeUU  weiel  en  flanand. 


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BËRI9HARD 


376 


1312,  et  aonit  en  son  berceau  dans  le  Brabant. 
Dea  Roche»  a  tradoit  ainsi  le  passage  de  la 
chronique  flamande  :  «  en  ces  temps  mourut, 
«  de  la  mort  commune  à  tous  les  hommes, 
«  Louis,  cet  excellent  faiseur  dMnstroments,  le 
«  meilleur  artiste  qu'on  eftl  tu  jusque-là  dans 
«  l'univers  en  fait  d'ouvraffes  mécaniques.  Il 
«  éUit  de  Yaelbeke  en  Brabant,  et  il  en  porU 
«  le  nom.  Il  invenU  la  manière  d'imprimer 
«  (stampien)  qui  est  présentement  en  usage.  » 
Plusieurs  auteurs  ont  altaqué  cette  interpréta- 
tion de  Des  Roches;  mais  Breitkopr,  qui  s'est 
rangé  parmi  ses  adversaires,  a  donné  une  expli- 
cation fort  ridicule  de  ce  passage-  (dans  son 
Btsai  sur  Vorigine  de  Vimprimerie),  lorsqu'U 
a  cru  y  voir  que  Van  Yaelbeke  avait  inventé 
Part  de  frapper  la  mesure  avec  le  pied.  Qui  ne 
sait  que  Tusage  de  marquer  ainsi  la  mesure 
existait  dans  Tanliquité,  et  qu'il  y  avait  même 
ciies  les  Grecs  et  les  Romains  des  chaussures 
de  bois  et  de  métal  dont  se  servaient  les  chefs 
des  chœurs  pour  rendre  le  mouvement  plus 
sensible. 

Qu'on  réfléchisse  à  la  profession  de  l'inven- 
teur, dont  il  est  parlé  dans  la  chronique  de 
Nicolas  de  Cterck,  et  à  l'analogie  du  mot  stam- 
pien avec  le  verbe  stampen  (presser  avec  le 
pied),  et  Ton  verra  que  rexpKcation  la  plus  pro- 
bable est  que  Louis  Van  Vaelbeke  avait  inventé 
l'art  de  jouer  d'un  instrument  avec  les  pieds. 
Or,  il  n*e6t  pas  d^instrument  de  son  temps  au- 
quel cet  art  ait  pu  s'appliquer ,  si  ce  n'est  à 
l'orgne.  Peut-être  est-il  donc  permis  de  penser 
que  le  facteur  d'instruments  brabançon  avait 
trouvé,  dès  la  fin  du  treizième  siècle  on  au 
commencement  du  quatorzième,  le  principe  du 
mécanisme  de?  pédales,-  qui  a  complété  le  sys- 
tème de  l'orgue,  et  en  a  fait  un  instrument  de  si 
grande  ressource.  Ceci  d'ailleurs  n'ôterait  rien 
A  la  gloire  de  Bernhard,  car  l'orpnisle  de  Saint- 
Marc  pouvait  n'avoir  point  eu  connaissance  de 
l'invention  du  luthier  flamand.  Bemhard  Mu- 
rer a  eu  pour  successeur  Baptiste  Bartolomio, 
le  22  septembre  1459. 

BERNBARD  (Christophe),  maître  de 
cliapelle  à  Dresde,  naquit  à  Dantzick,  en  1612. 
Son  père,  qui  était  marin,  perdit  toute  sa  for- 
tune dans  un  naufrage,  et  ne  lui  laissa  d'autre 
ressource  que  d'aller  cliercher  de  l'instruction 
4lans  l'école  gratuite  de  chant  de  sa  ville  natale. 
Cn  jour  il  chantait,  suivant  im  ancien  usage  du 
nord,  avec  un  de  ses  camarades  à  la  porte  du 
docteur  SIrauch,  qui  lui  demanda  quelle  était 
sa  famille,  et  quels  étaient  ses  projets  pour 
l'avenir.  Sur  sa  réponse  qu'il  était  pauvre  et 
qu'il  avait  un  vif  désir  de  faire  des  études,  le 


docteur  lui  promit  son  assistance,  l'envoya  au 
collège,  et  lui  fit  donner  des  leçons  de  musique 
et  de  chant  par  le  maître  de  chapelle  Balthasar 
Erben.  Les  progrès  de  Berohard  furent  rapides, 
et  en  peu  de  temps  il  fut  en  état  d'être  admis  à 
la  chapelle  avec  des  appmntements.  Son  pro- 
tecteur le  confia  ensuite   aux  soins  de  Paul 
Syfert,  organiste  de  Dantzick,  qui  lui  enseigna 
les  principes  de  l'harmonie.  Dans  le  même  temps 
il  continuait  ses  études  dans  la  théologie  et  le 
droit;  noais toutes  ses  pensées  étaient  tournées 
vers  la  musique,  et  son  désir  le  plus  vif  était 
de  pouvoir  aller  achever  ses  études  dans  cet 
art  à  Dresde.  Le  docteur  Straucfa  souscrivit  enfin 
à  ses  voHix,  et  lui  donna  des  lettres  de  recom- 
mandation. Erben  l'adressa  aussi  au  maître  de 
chapelle  Schlitz,  qui  le  fit  entrer  à  la  chapelle 
du  roi  comme  contralto.  Schûlz  lui  enseigna  les 
règles  du  contrepoint,  et  lui  apprit  à  écrire  dans 
le  style  de  Palestrina.  Sa  voix  d'alto  ayant  été 
transformée  en  ténor,  l'électeur  l'envoya  en  Italie 
pour  s'y  perfectionner  dans  l'art  du  chant,  et 
'  pour  y  recruter  des  clianteun.  A  Rome,  Bem< 
hard  se  lia  d'amitié  avec  CarissioDl  et  tous  les 
grands  artistes  de  cette  époque.  Il  écrivit  dans 
cette  ville  deux   messes  à  dix  voix  et  autant 
d'instruments,  dont  la   pureté  de  style  excita, 
dit-on,  l'étonnemenl  des  Italiens.  Obligé  de  re- 
tourner à  Dresde,  il  emmena  avec  Ini  deux  des 
meilleurs  sopranistes  de  l'Italie  et  quelques  autres 
bons  chanteurs.  L'électeur  fut  si  satisfait  de  ce 
premier  voyage ,  qu'il  en  fit  faire  un  autre  im- 
médiatement par  Bemhard  9  pour  chercher  à 
compléter  le  chasur  italien,  et  pour  avoir  un 
maître  de  chapelle.  Ces  mêmes  artistes    qui 
avaient  recherché  sa  faveur  en  Italie  pour  qu'il 
les  ftl  entrer  dans  la  chapelle  électorale ,  cons- 
pirèrent contre  son  repos,  dèsqu'ils  y  furent, et 
lui  causèrent  tant  de  chagrins,  qu'il  fut  obligé 
de  s'éloigner  de  Dresde,  et  d'accepter  une  place 
de  chantre  à  Hambourg.  Cependant  l'électeur  ne 
le  vit  s'éloigner  qu'à  regret,  et  ne  lui  accorda  sa 
démission,  que  sur  la  promesse  qu'il  reviendrait 
près  de  lui  à  sa  demande.  Après  avoir  dirigé 
la  musique  pendant  dix  ans  à  Hambourg,  Bem- 
hard fut  rappelé  par  l'électeur  Jean  Georges  III, 
à  la  cour  de  Dresde,  pour  y  enseigner  la  mu- 
sique aux   deux  princes  Jean  Georges  IV  et 
Frédéric-Auguste.  L'artiste  avait  peu  de  pen- 
chant à  accepter  les  ortres  qui  lui  étaient  faites, 
mais  l'électeur  y  joignit  la  place  de  maître  de 
chapelle,  et  cette  faveur  le  décida  à  retourner 
daua  ta  capitale  de  la  Saxe,  Les  avantages  qu'on 
lui   avait  assurés  étaient  un   traitement    de 
1100  thalers  (4,125  fr.);  ses  deux  fils  furent 
1  placés  à  l'université  aux  frais  de  l'électeur.  Sea 


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S76 


BERKHAED  —  BEELIOER 


grands  traTaux  Pavaient  fait  connaître  de  tonte 
rAllemagne,  et  hit  avaient  fait  one  brillante  r^ 
putation;  il  vécnt  encore  dix-liuit  ana  à  Dreade. 
Le  14  novemtwe  1692,  il  moiinit  dan«  eette  ville, 
à  l'ftge  de  quatre-vingta  ans.  Outre  les  deux  messes 
qui  ont  été  mentionnées  précédemment ,  et  qui 
sont  restées  en  manuscrit,  on  a  de  Bernbard  :  — 
1*  GeUtliehtr  Harmonien  ente  Theil^  beste- 
hendin  30  deuUchen  Kontertenfur  2, 3, 4  and  5 
Stimmen  (Première  partie  de  THarmonie  sacrée 
consistant  en  vingt  cantates  allemandes  pour 
deux,  trois,  quatre  et  cinq  voix)  ;  Dresde,  1666, 
in-4o.  —  7^  Prudentia  Frudentianai  Ham- 
bourg, 1669»  in-fol.  Cest  une  bymne  en  langue 
latine,  traitée  dans  les  trois  oontrepoints  dou- 
bles àl*octave,  à  la  dixième  et  à  la  douzième,  avec 
de  grands  développements.  Gomme  écrivain 
sur  la  didactique  de  l'art,  Bernbard  mérite  aussi 
dTétre  mentionné.  Le  maître  de  cbapelle  Stœizel, 
de  Gotba,  a  possédé  un  traité  de  composition, 
divisé  en  8oixanle4rois  cbapitres,  dont  il  était 
auteur,  et  qui  était  intitulé  :  Tractatus  compo- 
Htionu  augmentaitu.  Forkel  en  possédait  une 
copie,  et  avait  en  outre  un  autre  ouvrage  de 
Bernbard,  divisé  en  vingt-neuf  cbapitres,  et  qui 
avait  pour  titre  :  Aus/uhrlicher  Bericfit  von 
dem  Gebrauch  der  Consonanaen^  nebU  einem 
Anhang  von  dêm  doppeUen  und  vierfachen 
Conirapunct  (Eipllcation  détaillée  de  l'usage 
des  consonnances  et  des  dissonances,  avec  un 
supplément  concenant  le  contrepoint  double 
et  quadruple). 

DERNHARD  (  GuiLLAuns-CHRisTorae  ) , 
excellent  organiste  et  claveciniste,  né  à  Saaifeld 
vers  1760,  se  trouvait  à  GiKttingue  en  1763,  et 
y  publia  Tannée  suivante  trois  sonates  et  un 
prélude  pour  ie  clavecin.  Il  partit  ensuite  pour 
Moscou,  ok  il  est  mort  en  1787,à  Tàge  de 
vingt-sept  ans.  Il  se  faisait  surtout  remarquer 
par  la  perfection  de  son  jeu  dans  Texécvlion  des 
ouvrages  de  Jean-Sébastien  Bacb. 

BERNHAAD  (  B.  ),  ancien  éMve  de  Técole 
des  cbartes  de  Paris,  est  né  à  Strasbourg,  vers 
1812.  Il  est  autour  de  curieuses  recherebes  sur 
les  corporations  d'instrumentistes  du  moyen  âge. 
Il  a  publié  des  extraits  de  son  intéressant  Mémoire 
sur  la  confrérie  des  roénétriere  de  Paris  dans  la 
Biblioihèque  de  FécoU  des  chartes  (t  III, 
IV,  V.  ).  On  a  aussi  dn  même  littérateur  une 
Notice  sur  la  confrérie  des  joueurs  d^instru- 
ments  d'Alsace  relevant  de  la  juridiction  des 
anciens  ieigneurs  de  Ribaupierre,  et  plus  tard 
de  celle  des  Palatins  des  Birkenfeld^  au- 
jourd'hui maison  royale  de  Saxe  y  insérée  dans 
le  tome  troisième  de  la  Revue  histonque  de  la 
jMbUsse  ilbl*  livraison.  Parié,   1844,  pages 


f  169-190) ,  publiée  sous  la  direction  de  M.  André 
I  Bor«l  d'Hanterive.   Le  sujet  de     eette  nottce 
I  avait  d^à  été  traité  par  Jean-Fréderic  Scheid 
i  (  V.  ce  nom  ),  dans  une  thèse  intitulée  :  Disser- 
tatio  inauguralis  de  Jure  in  musieos  singfu- 
lari^  Germ.  Dienste  und  Obrigkeit  der  Spiel* 
leuth,  RappoUsteinensi  conUtatui  annesEo, 
etc;  mais  le  travail  de  M.  Beinliard,  puisé  dans 
une  multitude  de  titres  originaux  des  archives 
de  Strasbourg  et  de  Colmar,  ainsi  que  des  ar- 
chives générales  de  France  et  des  manuscrits 
de  la  Bibliotlièque  impériale  de  Paris ,  a,  par  in 
solide  érudition  et  l'esprit  de  critique  de  l'auteur, 
bien  plus  d'intérêt  que  la  faible  disaerUtion  de 
Scheid. 

BEBNHOLD  (JEiiM-BALTnASAE),  proies- 
seur  de  théologie  au  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle,  a  écrit  un  petit  traité  de  la  mnsique 
d'église ,  que  Mitzier  a  inséré  dans  sa  Biblio- 
thèque de  musique,  t.  3,  p.  23S-371. 

BERNIA  (VracEirr),  luthiste  et  composi- 
teur, né  à  Bologne,  vivait  vere  1600.  Besard 
'nous  a  conservé  dans  son  Novus  Par  tus  (  Part, 
m.  p.  32  et  47  ),  une  Toccata  cromatica,  on  Ri- 
cercaresopra  ut,  ré,  mi,  fa,  sol^  la,  et  une  pièce 
intitulée  Le  Coq  et  la  Poule  (  Gallus  et  Gallina  ), 
de  la  composition  de  Bemia. 

BERNIER  (  NicloLAs) ,  né  à  Mantes ,  le  38 
juin  1664,  mourut  à  Paris,  le 5  septembre  1734. 
Il  fut  d*abord  maître  de  musique  de  Saint-Ger- 
main l'Auxerrois,  puis  maître  de  musique  du  roi 
dans  la  Sainte-Chapelle  du  palais.  Étant  ailé  à 
Rome,  pour  y  étudier  son  art  avec  plus  de  fruit 
qu'il  ne  pouvait  le  faire  en  France,  il  désira  se 
lier  avec  Caldera,  qui  jouissait  alors  d'une 
grande  réputation.  On  raconte  à  ce  sujet  une 
anecdote  qui  semble  n'être  que  la  copie  d'oae 
autre, Gonminne  à  deuv  peintres  de  l'antiquité, 
et  à  Micbel-lnge.  On  dit  que  ne  trouvant  d'autre 
moyen  de  s'introduire  chez  Caldera ,  il  se  pré- 
senta à  lui  comme  domestique,  et  fut  admis  en 
cette  qualité.  Un  jour,  ayant  trouvé  sur  le  bureau 
de  son  maître  un  morceau  que  ce  oompositeor 
n'avait  point  terminé,  Bernier  prit  la  plume  et 
l'acheva.  Cette  aventure,  dit-on ,  les  lia  de  l'ami- 
tié la  plus  intime.  Beraier  passait  pour  le  plue 
habile  compositeur  de  son  temps.  Cqtendant  son 
style  est  froid  et  lourd, et  sa  manière  est  incorrecte 
comme  celle  de  tous  les  compositeurs  fraBçaia 
de  cette  époque.  On  a  de  cet  auteur  :  —  i"  Mo- 
tets à  une,  deux  et  trois  voix,  avec  lym- 
phonie  et  sans  symphonie,  au  nombre  de 
vingt-six  ,-1^  œuvre,  gravée  par  B,  de  Bous- 
sen;  Paris,  cbes  l'auteur,  1703.  gr,  in-fol.  — 
I  2o.  Motets  à  une,  deux  et  trois  voix  avec  sym- 
'  phonie  et  sans  symphonie;  2"'*  anivre; Paris, 


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BERISIER  —  BERNON 


877 


cites  Tauteor ,  1713,  gr.  in-fol.  l^'et  2*  livre,  — 
3*  Motels ,  IWre  posthume,  mis  au  jour  par  La- 
croix; Paris,  1736  'm'h\.'-3'*CanUUes  françai- 
ses, lÎTres  1  à  7,  in-folio.  -^  k'^  Deux  Motets  ti 
un  Salve  regina,  manuscrits,  à  la  Bibliothèque 
du  Roi.  Bemier  avait  compris  la  supériorité 
des  musictens  italiens ,  et  il  avait  pour  habitude 
de  dire  i  tous  les  jeunes  compositeurs  :  Allez 
en  Italie;  ce  n*est  que  là  que  wms  pourrez 
apprendre  votre  métier, 

BERNON ,  moine  bénédicUn ,  vécut  à  la  fin 
du  dixième  siècle  et  dans  la  première  moitié  du 
onxième.  Il  mourut  le  7  janvier  1045.  Suivant 
le  P.  Bernard  Pe£  (  Thesaur.  Anecdotorum 
nor.,  t.  1,  part.  111,  )Guill.  Cave  {  hist.  rer. 
Ht  ter.  ad  an,  1014  ),  et  Casimir  Oudin  (Com^ 
ment,  de  Seriplor.  £cclesiasticis ,  t.  II,  col. 
598-600),  Bernon  était  allemancf  de  naissance, 
et  fut  d'abord  moine  de  Saint-Gall,  en  Suisse, 
où  il  s'occupa  de  musique  et  d'Histoire  ecclé- 
siastique. En  1014  il  fut  élu  abbé  de  Reicbenau 
(  en  latin  Augix  ) ,  à  l'extrémité  de  la  Souabe, 
sur  le  Lac  de  Zell ,  près  de  celui  de  Constance. 
CTest  de  là  que  Bernon  est  appelé  augiensis 
par  les  écrivains  du  moyen  Age.  D'après  l'iTiftotre 
littéraire  de  la  France,  par  les  bénédictins 
(  t.  VII,  p.  576) ,  Bernon  n'était  pas  Allemand, 
mais  Français,  et  il  ne  fut  pas  moine  de  Saint- 
Gall  ,  mais  de  l'abbaye  de  Fleuri  sur  la  Loire  , 
ot  il  se  trouvait  encore  en  999,  ayant  été  un 
des  religieux  de  ce  monastère  députés  à  rassem- 
blée d'Orléans  dans  cette  même  année,  pour 
fixer  la  durée  de  FAvent  qui  précède  la  fête  de 
Noél.  De  Fleuri,  Bernon  passaà  l'abbaye  de  Prum, 
an  diocèse  de  Trêves,  et  l'empereur  S.  Henri , 
ou  Henri  le  Pieux,  le  fit  nommer  en  1008  abbé 
de  Reicbenau ,  et  non  en  1014 ,  comme  le  veut 
Guillaume  Cave.  En  1013  il  accompagna  ce  prince 
en  Italie,  et  se  trouva  à  Rome  &  son  couron- 
nement comme  empereur,  au  mois  de  février 
de  l'année  suivante.  Cette  dernière  circonstance 
l>araU  avoir  été  la  cause  de  l'erreur  de  Cave. 
Outre  divers  ouvrages  concernant  la  liturgie  et 
l'histoire,  on  a  de  Bernon  plusieurs  écrits  sur  la 
musique,  ou  plutôt  sur  le  chant  ecclésiastique. 
Le  premier  a  pour  titre  Tonarius ,  c'est-à-dire 
règle  des  tons,  11  est  précédé  d'une  préface 
(Prologus  ad  fonorHcm)  très-développée ,  qui 
contient  l'exposé  de  la  forme  des  tons,  de  leur 
nombre,  de  leurs  caiactères  distinctifs,  et  des 
intervalles  qui  y  sont  contenus.  On  y  voit  qu'au 
lieu  de  huit  tons,  Bernon  en  compte  neuf,  parce 
que  le  neuvième  (  la ,  Ji,  ut^ré  ,  mi,  fa  y  sol, 
la  )  n'est  pas  de  la  même  espèce  d*octave  que 
le  deuxième  ton,  bien  que  la  gamme  soit  sem- 
blable dans  tous  les  deux,  parce  que  la  finale  et  la 


dominante  sont  différentes.  Ce  sont  les  chants 
de  ce  neuvième  ton  qui ,  transposés  une  quinte 
plus  bas ,  à  cause  de  leur  trop  grande  élévation 
pour  les  voix  de  basse,  ont  fait  confondre  ce  ton 
avec  le  premier,  et  ont  introduit  dans  celui-ci 
le  bémol  à  la  sixième  note,  par  altération.  Le 
type  du  premier  ton  se  voit  dans  l'hymne  Ave, 
maris  Stella ;iaa&  les  clients  qui  ne  sont  pas 
conformes  à  ce  type  sont  du  neuvième  ton  trans- 
posé. Les  récapitulations  ou  neumes  des  tons 
dont  Bernon  donne  l'explication  dans  son  Tona- 
rius sont  empruntées  au  chant  de  l'Église  grec- 
que. Ces  neumes  avaient  des  avantages  que  n'ont 
pas  celles  du  chant  romain,  à  savoir,  que  non- 
seulement  leurs  formes  de  chant,  mais  leurs 
noms  faisaient  connaître  immédiatement  la  nature 
authentique  on  plagale  du  ton  par  leurs  ter- 
minaisons barbares,  en  œane  pour  les  authen- 
tiques, et  ceanis  ou  œagis  pour  les  plagaux  ;  et  de 
plus  elles  indiquaient  l'ordre  numérique  du  ton, 
ou  authentique  on  plagal,  par  la  forme  du  mol 
entier;  avantage  que  n'a  pas  dans  le  chant  ro- 
main la  contraction  du  seculorum  amen  dans 
V£uouae.  Le  second  ouvrage  de  Bernon  est  un 
traité  des  différences  des  psaumes  et  des  modu- 
lations de  leur  chant  (  De  varia  Psalmorum 
cUque  cantuum  modulatione).  Il  renferme  des 
recherches  philologiques  très-curieuses ,  et  l'au- 
teur y  fait  preuve  d'une  érudition  solide  et  de  plus 
de  critique  que  l'on  n'en  trouve  chez  les  écri- 
vains de  son  temps.  Le  petit  traité  De  Consona 
ionomm  diversitate  est  le  troisième  ouvrage 
connu  de  Bernon.  L'auteur  a  pour  objet  de  don- 
ner quelques  instructions  sur  Tusage  des  chants 
d'espèces  différentes  dans  l'office  divin,  tels  que 
les  répons,  antiennes,  invitatoires ,  graduels, 
offertoires,  etc.  L'abbé  Gerbert  a  inséré  les  trois 
opuscules  de  Bernon  dont  on  voit  ci-dessus  le 
contenu  dans  sa  collection  intitulée  Scripiores  ee- 
clesiastici  de  Musieasacra  potissimum,  tome 
2*,  p.  61-124,  d'après  un  manuscrit  du  12*  siècle 
qui  existait  à  l'abbaye  de  Saint- Biaise,  et  qu'il 
a  coilationné  avec  d'autres  de  Leipsick ,  des  ab- 
bayes deSaint-Emeran,  d'Aimont  etd'Ottoheuem. 
Malheureusement  il  en  a  supprimé  tous  les 
I  exemples  en  notation  neumatique  qui  se  trouvent 
dans  un  beau  manuscrit  de  la  Bibliothèque  Val- 
\  licellanay  k  Rome.  Précédemment,  le  béné- 
I  diclin  Bernard  Pez  avait  publié  la  préface  du 
/  Tonarius  dans  son  Thesaurw  Anecdotorum, 
I  t.  IV,  p  69-72 ,  et  ii  avait  donné  l^ntroduction 
'  du  petit  traité  De  Consona  tonorum  diversitate, 
j  t.  V,  p.  199-201  du  même  ouvrage.  Trithème 
;  a  signalé  l'existence  d'un  autre  ouvrage  de  Ber- 
non {Chron.  Birs.,  1. 1,  p.  160),  lequel  avait 
pour  titre  :  De  instrumentis  musicalibus,  et 


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878 

qui  GomiDeo^it  par  ees  mots  :  àhtsieam  non 
esse  cantum,  Vossius  (  De  Scient.  Malhem,,C. 
60 ,  D*  7  )  dit  qiie  ce  litre  est  àéà\é  à  Arlbon ,  ar- 
«berèque  de  Mayence.  Il  paratt,  d'après  ce  ren- 
seigoemeat ,  que  le  savant  liollandais  Tavait  yu  ; 
mais  il  D'iodique  pas  le  lieu  où  se  trouvait  le 
manotcrit,  et  Tod  n'en  connaît  pas  de  copie  au- 
jourdliui.  Dans  tin  manuscrit  de  la  bibliothèque 
Pauline  de  Leipsicli ,  côté  n«  SI  (  V.  Cataiogue 
des  manusc.  de  ta  Biblioth.  Pauline,  p.  308, 
Leipsirk ,  1686,  in-ia)  lequel  contenait  divers 
ouvrages  de  Bemon,  on  trouvait  un  petit  traité 
De  Mensura  Monochordis ,  qm  lui  est  attribué. 
L'auteur  de  rarlicle  qui  concerne  Bemon,  dans 
la  Nouvelle  Biographie  générale  publiée   par 
MM.  Didot  frères,  dit,  au  sujet  de  ce  traité  :  «dans 
«  la  mesure  du  monocliorde  il  (Deroon)  parait 
«  s'are  écarté  de  ta  règle  de  Boèce,  d'accord  en 
«  cela  avec  Gui  d'Aresio,  son  contemporain,  çui 
«  supposait  u  n  seul  ton  dans  le  tétracorde  l  » 
On  ne  sait  ce  que  cela  signifie;  car  il  est  impos- 
sible de  concevoir  un  tétracorde  dans  lequel  il 
n'y  aurait  gu'un  seul  ton.  L'auteur  de  l'article 
a-til  voulu  dire  un  seul  demi-ton?  En  quoi 
Gui  d'Areuo  et  Bernon  se  seraiènt-ils  écartés, 
de  Boèce  sur  ce  point?  Boèce,  comme  tous  les 
musiciens  de  tous  les  temps  et  de  tous  les  lieux, 
n'a  jamais  songé  à  mettre  plus  d'un  demi-ton  dans 
4in  tétracorde  quelconque,  puisque  cela  ue  se 
peut.   L'auteur  de  l'article  a  fait  un  non  sens. 
BERNOUILLI  (Jb^n),  professeur  de  ma- 
thématiques et  de  physique  à   Bàle,  et  l'un  dei 
plus  grands  géomètres  de  son  tem|M,  naquit  è 
Bâle,  le  27  juillet  1667 ,  et  mourut  dans  la  même 
Tille  le  2  janvier  1747. 11  fut  de  toutes  les  sociétés 
savantes  de  l'Europe.  On  trouve  dans  la  3*  par- 
tie des  M<^moires  de  l'Académie  des  Sciences  de 
Pétersbourg  (  1732  )  une  dissertation  dont  il  est 
auteur,  et  qui  est  intitulée  :  Brfindungen  von 
4em  Schwinge  der  ausgeslreekten  Chorden, 
wenn  dieselben  mit  Gewichten  von  vérscMe' 
dener  Schwere,  aber  in  gleicher  Bnt/ernung 
beschweret  sind  (Découverte  des  vibrations 
des  cordes  flexibles ,  etc.  ) 

BERNOUILLI  (  Daniel  ), célèbre  géomètre, 
né  à  Groningue,  le  19  février  1700.  Ses  études 
se  tournèrent  d'abord  vers  la  médecine,  dans 
laquelle  il  prit  le  grade  de  docteur;  mais  son 
génie  l'entraînait  vers  les  mathématiques ,  dont 
son  père,  Jean  Bemouilii,  lui  avait  donné  des 
leçons.  11  fut  appelé  à  Pétersbourg  pour  y  en- 
seigner celte  science;  mais  en  1733  il  revint 
dans  sa  patrie,  où  il  obtint  d'abord  une  chaire 
d'anatumie  et  de  botanique,  puis  une  de  physique, 
k  hiquelle  on  rrânit  une  chaire  de  philosophie  spé- 
culative. H  fut  membre  des  Académies  de  Berlin , 


BERNON  —  BERNSDORF 

de  Saint-Pétersbourg,  de  la  Société  Royale-.de 
Londres,  et  associé  étranger  de  l'Académie  Royale 
des  Sciences  de  Paris.  Il  est  mort  à  B&ie,  le 
17  mars  1782.  On  lui  doit  plusieurs  dissertation 
relatives  à  Va<^nutiquet  savoir  :  !•  Beeker^ 
ches  physiques,  mécaniques  et  analfftiques  sur 
le  son  et  les  tons  des  tupaux  d'orgue  difH^ 
remment  construits {Méaa.  del'Acad.  Roy.dea 
Sctences,  1762,  p.  431-4ê&).— 2»  Reeherehessur 
la  coexistence  de  plusieurs  espèces  de  vibra- 
tions dans  le  même  corps  sonore  (  Fogr.  Mém. 
de  l'Acad.  de  Berlin,  17b3  et  1765,  et  Nov.  coni- 
ment.  Acad.  Petrop,,Uim.  XV et  XIX).  U  a  pro- 
posé une  explication  ingénieuse  de  la  producUon 
des  sons  harmoniques  ;  mais  Lagrange  a  démontré 
qu'elle  n'est  pas  fondée. 

BERNOUILLI  (JàG0OEs),nevea  dn  pré- 
cédent, géomètre  et  membre  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  naquit  à  fillette  17 
octobre  1759 ,  et  se  noya  en  se  baignant  dans  te 
Neva,  le  3  juillet  1789. 11  a  fait  insérer  dans  tea  Mé- 
moires de  l'Académie  de  Saint-Pétersbourg  (  1787) 
un  Essai  théorique  sur  les  vibrations  des  pla- 
ques élastiques  rectangulaires  et  libres.  Ce 
snjet  a  fixé  plus  tard  l'attention  de  Chiadoi,  qm 
y  a  fait  de-  bdles  découvertes,  et  a  été  posté- 
rieurement l'obiet  des  travaux  de  plusieurs  sa- 
vants géomètres.  Voy,  Germain  (M***). 

BERNSDORF  (ÉnouAan),  né  à  Dessau,  fe 
20  mars  1825,  a  étudié  la  composition  aTeo 
Frédéric  Schneider,  pais  avec  Marx ,  à  Berlin. 
Il  s'est  fixé  à  Lelp8icl[  comme  professeur  de  nm- 
siqne,  compositeur  et  écrivain  sur  son  art.  Ses 
compositions  consistent  en  pièces  pour  le  piano 
et  en  Lieder.  Il  s'est  chargé  de  la  rédaction  de 
VUnioersal  Lexicon  der  Tonkunst,  entreprise 
par  le  docteur  Jules  Schladebadi ,  avec  la  coo- 
pération supposée,  mais  non  réelle,  de  Lisxt, 
Marschner,  Reissiger  et  Spohr,  pois  abandonnée 
par  le  fondateur  après  la  publication  de  la  troi- 
sième livraison,  formant  les  240  premières  pages 
du  premier  volume.  Après  une  longue  inteiTup- 
tion,  l'éditeur,  M.  Robert  Schaefer,  de  Dresde, 
annonça  par  une  note  publiée  le  24  juin  1856, 
le  changement  de  rédaction  de  l'ouvrage ,  con« 
fiée  désormais  à  M.  Bernsdorf.  Depuis  lors  les 
livraisons  se  sont  succédé  avec  régularité. 
Le  nouveau  rédacteur  de  ce  Déctionnaireuniver- 
sel  de  musique  a  fait  preuve  de  xèle  et  d'intel- 
ligence dans  son  travail.  Moins  étendu  que  le 
Lexique  de  Schilling,  plus  développé  que  celui 
que  Gassner  a  publié  sous  le  même  titre,  en  1849 
{V.  Gassner),  le  livre  de  M.  Bernsdorf  pent  avoir 
de  l'utilité  pour  un  grand  nombre  de  lecteurs. 
En  1858,  une  nouvelle  interruption  dans  la  pu- 
blication du  Lexique  de  M.  Bernsdorf  fit  croire 


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BERNSDORF  —  BERR 


87» 


que  Po«Trage  ne  serait  poiot  aoheyé;  mais  la 
TioKtièfne  liTraison  Tient  de  paraître  (jaoTier 
1859  )  à  OfTentiach,  chez  M.  J.  André  :  il  y  a  donc 
lieu  de  croire  que  le  lir re  sert  terminé. 

BEEOALDO  (Puilipte),  d'wieraroille  noble 
de  Bologne,  naquit  en  cette  Tille,  le  7  décembre 
1453  A  Tâge  de  dh-neuf  ans  II  établit  une  école 
de  bellea- lettres  à  Bologne,  pvis  à  Parme  et  à 
MDan.  Il  Ait  rappelé  dans  sa  patrie  poar  y  oc- 
cuper une  chaire  de  belles-lMtres  à  runiversité; 
il  consenra  cette  place  toute  sa  Tie,  et  mourut 
le  15  juillet  1505.  On  a  de  lui  nn  discours  in- 
titulé :  De  laude  musieei;  Bàle,  1509. 

BERR  (  Michkl),  seyant  Israélite,  membre  de 
la  société  des  antiqaaires  de  France  et  de  beau- 
€oap  d'autres  sociétés  savantes,  est  né  à  Nancy 
en  1780.  Il  exerça  à  Paris  la  profession  d*avocat, 
qu'il  abandonna  pour  se  livrer  à  la  carrière  des 
lettres.  Parmi  ses  nombreux  écrits,  on  remarque 
une  DUterUUion  sur  la  musique  et  sur  Vélégie 
des  Hébreux^  inséréedans  le  Magasin  encyrlepé' 
dique^  tome  XVI. 

BERR  (FEfoÉRic),  Tirtuose  sur  la  clarinette 
«t  sur  le  basson,  naquit  à  Mannheîm,  dans  le 
grand-duché  de  Bade,  le  17  avril  1794.  Après 
«voir  servi  en  France,  son  père,  Jacob  Berr, 
«xcellent  musicien ,  alla  s'établir  à  Frankenthal 
sur  le  Rlitn,  i  deux  lieues  de  Worms,  et  y  ensei- 
gna la  musique.  Il  donna  à  son  fils,  alors  Agé  de 
six  ans ,  des  leçons  de  violon  ;  plus  tard  il  le 
•contraignît  à  jouer  de  la  flAte,  que  le  jeune  mu- 
sicien n'aimait  pas ,  mais  qui  lui  facilita  dans  la 
euite  Pétude  du  basson ,  son  instrument  de  pré- 
dilection. Il  étudiait  celui-ci  avec  tant  d'ardeur 
«t  de  persévérance,  que  souvent  la  fatigue  lui 
causait  des  déralllances.  La  sévérité  de  son  père 
obligea  le  jeune  Berr,  âgé  de  seiie  ans,  à  le 
quitter,  pour  prendre  du  service  dans  le  39^ 
régiment  d'infanterie  française,  qui  était  à  Landau. 
Six  mois  après,  il  remplaça  le  maître  de  musi- 
4]ue,  qui  s'était  retiré  et  qui  le  désignafcomme  son 
succesHCur.  Se  trouvant  dans  la  nécessité  de 
faire  une  étude  particulière  de  la  clarinette,  parce 
que  c'est  sur  cet  instrument  que  se  règlent  les 
corps  de  musique  militaire,  Berr  y  appliqua  ce 
qu'il  savait  sur  le  violon ,  Jouant  sur  celui-ci 
avec  expression  les  passages  qu'il  ne  rendait 
que  d'une  manière  imparfaite  sur  la  clarinette, 
et  se  proposant  toujours  pour  modèles  la  justesse, 
Pégalité  de  son  et  les  nuances  qu'il  obtenait  avec 
l'archet.  (Test  par  celle  comparaison  continuelle 
du  Tîolon  et  de  la  clarinette  que  Berr  est  par- 
Tenu  ,  avec  le  temps ,  à  la  délicatesse  et  au  fini 
qu'on  admirait  dans  son  jeu.  Son  régiment  ayant 
été  envoyé  en  Espagne,  dans  le  conrsde  Tannée 
1810,  il  fit  toutes  les  campagnes  de  la  guerre 


de  la  Péninsule ,  et  ne  rentra'  en  France  qu'en 
1814.  H  alla  alors  en  garnison  à  Amiens,  puis, 
après  la  bataille  de  Waterloo,  il  fut  envoyé  à 
Donai,  eo  I8l4i.  L'auteur  de  cette  Biographie 
était  alors  organiste  dans  cette  ville.  Berr,  qui 
jusque-là  avait  écrit  d'instinct  la  musique  qull 
arrangeait  ou  qu'il  composait,  prit  de  lui  queU 
qnes  leçons  d'iiarmonie.  A  celte  époque,  le  bas» 
son  était  llnstrument  qu'il  jouait  de  préférence, 
et  tel  était  son  talent  sur  cet  instrument,  qu'à 
Teiception  de  Mann ,  autrefois  premier  basses 
des  orclieslres  d'Amsterdam,  celui  qui  écrit 
cette  Dotioe  n'avait  jamais  entendu  d'artiste  qu'on 
pot  mettre  en  parallèle  avec  lui.  Au  commence- 
ment de  l'année  1817,  le  régiment  dont  Berr  diri- 
geait la  musique  s'éloigna  de  Douai;  il  profita 
de  cette  circonstance  pour  aller  à  Paris,  où  il 
obtint ,  en  1819,  ua  engagement  comme  chef  ('e 
musique  du  2*  régiment  suisse  de  la  garde.  Met- 
tant à  profit  son  séjour  dans  la  capitale  de  la 
France,  il  reçut  des  leçons  de  composition  de 
Reicha.  Cest  vers  oe  tempe  que  Berr  commença 
à  négliger  le  basson  pour  la  clarinette.  Une  qua- 
lité de  son  douce  et  moèllense,  une  oreille  déli- 
cate et  une  intelligence  parfaite  qui  lui  faisaient 
corriger  les  défauts  de  cet  instrument ,  un  goM 
eiquis  et  un  talent  naturel  d'expression,  tels 
étaient  les  avantages  de  l'organisation  de  Berr, 
pour  devenir  un  clarinettiste  de  premier  ordre  : 
le  travail  fit  le  reste. 

En  1813 ,  une  partie  de  la  garde  royale  ayant 
reçu  Tordre  de  se  rendre  en  Espagne ,  l'artiste 
ne  voulut  plus  retourner  dans  ce  pays,  et  donna 
sa  démission.  A  cette  éjioque  la  santé  de  Gam- 
baro,  première  clarinette  du  théâtre  italien  de 
Paris,  commençait  à  se  déranger;  le  mal  derint 
chaque  jour  plus  grave  ;  enfin  Tartiste  fut  obligé 
de  ceseer  son  service,  et  Berr  lui  succéda  comme 
première  clarinette  solo.  Cest  depuis  ce  temps 
que  sa  réputation  a  toujours  été  grandissant ,  bien 
qu'il  ne  se  soit  fait  entendre  que  fort  rarement 
dans  les  concerts.  Il  ne  lui  a  fallu,  pour  être  con- 
sidéré comme  le  premier  clarinettiste  de  France, 
que  la  perfection  qull  a  mise  dans  les  ritournelles 
et  dans  les  traits  de  clarinette  répandus  dans  les 
opéras  du  répertoire  du  théâtre  italien. 

Non  moins  recommandable  comme  compo- 
siteur de  musique  pour  les  instruments  à  vent , 
Berr  s'est  fait  en  ce  genre  une  brillante  répu- 
tation. On  sait  qu'en  général  cette  espèce  de  mu- 
sique est  également  faible  de  conception  et  de 
facture;  le  goût  a  presque  toujours  manqué  à 
ceux  qui  l'ont  traitée.  Mieux  inspiré ,  Berr  a 
composé  des  solos  de  clarinette  et  de  basson 
dignes  d'entrer  en  parallèle  avec  ceux  des  mdl- 
lenrs  artistes  pour  les  instruments  à  cordes;  ses 


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380 


BERR  —  fiERTALI 


morceaux  de  musique  militaire  peuvent  soutenir 
la  comparaison  de  ce  qu^on  avait  fait  alors  de 
meilleur  en  Allemagne.  Parmi  ses  nombreuses 
productions,  on  compte  500  morceaux  de  mu- 
sique militaire ,  40  suites  d*harmonie ,  tirées  de 
divers  opéras ,  deux  concertinos  pour  le  basson , 
quatre  airs  yariés  pour  cet  instrument,  sept  airs 
Taries  pour  la  clarinette  avec  accompagnement 
dVcliestre,  dMiarmonie,  de  quatuor  ou  de 
piano,  un  divertissement,  deux  concertos,  dix- 
aept  fantaisies  pour  piano  et  clarinette,  des  duos 
pour  deux  clarinettes,  une  petite  méthode  pour 
cet  instrument.  La  plupart  de  ces  ouvrages  ont  été 
publiés  à  Paris,  à  Mayence,  à  Leipsick,  etc.  De- 
puis longtemps  il  s'occupait  de  la  rédaction  d'une 
méthode  complète  pour  Tétude  de  la  clarinette  ; 
il  publia  cet  ouvrage  sous  ce  titre  :  Traité  com- 
plet  de  la  clarinette  à  14  clefs.  Manuel  indis- 
pensable aux  personnes  qui  professent  cet  ins- 
trument et  à  celles  qui  V étudient.  Paris, 
Duverger,  1836,  in-4°  de  104  pages.  Ce  livre  a 
été  traduit  en  allemand  par  Lobe. 

Depuis  longtemps  on  regrettait  qu'un  artiste 
ai  distingué  ne  fût  point  appelé  à  perfectionner 
en  France  Fécole  de  la  clarinette,  en  général 
défectueuse  en  ce  pays  ;  à  l'époque  de  la  mort  de 
Lefebvre  le  jeune  (  1831  ),  les  voeux  des  amis  de 
l'art  ont  enfin  été  entendus,  et  Berr  a  été  nommé 
professeur  de  clarinette  au  Conservatoire  de  Paris. 
Jl  y  a  fait  adopter  l'usage  allemand  de  l'anche  en 
dessous,  qui  offre  les  moyens  de  bien  nuancer. 
£n  1832,  il  a  été  choisi  comme  première  cla- 
rinelte  et  solo  de  la  musique  du  roi  ;  et  en  t835, 
il  a  été  fait  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  £n 
1836,  il  fut  chargé  par  le  gouvernement  fran- 
çais de  l'organisation  d'un  gymmase  de  musique 
militaire^  destiné  à  former  des  musiciens  pour  les 
réj^iments.  lien  fut  directeur  jusqu'il  sa  mort,  arri- 
-vée  le  24  septembre  1838.  Ses  Tues  pour  la  bonne 
éducation  des  artistes  dans  cette  école  avaient 
été  contrariées  par  rinfluence  des  bureaux  du 
ministère  de  la  guerre  :  Berr  cnit  devoir  fixer 
l'attention  publique  sur  cet  objet,  et  il  aborda  cou- 
rageusement les  obstacles  dans  une  brochure  in- 
titulée :  De  la  nécessité  de  reconstituer  sur  de 
nouvelles  bases  le  gymnase  de  musique  mili- 
taire, pour  améliorer  les  musiques  de  régi" 
ments;  Paris,  1838,  in-S*"  de  32  pages,  il  n'eut 
pas  la  consolation  de  voir  réaliser  ses  vues  utiles, 
car  il  mourut  peu  de  mois  après  la  publication 
de  cet  écrit. 

Deux  frères  de  Berr  se  sont  fait  remarquer 
comme  des  artistes  distingués.  Le  premier,  Henri 
Berr,  né  en  1798,  a  été  un  tromboniste  de  la 
première  force;  il  était  chef  de  musique  du  36* 
régiment;  le  plus  jeune,  Philippe,  né  en  1804, 


élève  de  Frédéric  pour  la  elarinette,  et  très-bon  mu- 
aideo,  était  ebef  de  musique  du  14*  r^menl 
léger. 

BERR  (  J.  EuHÈs).  On  a  publié  sous  ce  nom  une 
Métlu}de nouvelle  de  clarinette àùet  à  13  cle/s^ 
d'après  celle  de  Vanderhagen,  augmentée  de 
toutes  les  nouvelles  tablatures ,  des  principes 
raisonnes  de  Vinstrumenty  de  trois  nouveaux 
duos  et  de  25  études  mélodiques.  Édition  est- 
tièrement  refondue  .et  arrangée  d'après  les 
principes  des  écoles  française  et  allemande. 
Paris,  Aulagnier,  1835,  in-4o  gravé.  Une  autre 
édition  a  paru  sous  ce  titre  :  Nouvelle  méthode 
de  clarinette  àtet  à  i3  clefs,  par  L-Eunèi 
Berr,  augmentée  de  45  pièces  faciles,  études 
et  duos  progressifs.  Paris ,  Meissonnier  et  Hei- 
gel,  1839,  in-4*.  Ces  titres  sont  des  supercheries 
de  commerce,  et  J.-Eunès  Berr  est  un  pseudo- 
nyme choisi  pour  faire  croire  au  public  que  l'au- 
teur de  l'ouvrage  était  Frédéric  Berr  (  Foy. 
Tarticle  précédent.  )  Le  livre  dont  il  s'agit  n'est 
que  l'ancienne  méthode  de  Vanderhagen  {Voy.  ce 
nom),  avec  des  additions  de  peu  de  valeur,  prises 
partout  et  n^ustées  par  un  musicien  obscur. 

BERRETTA  (François),  né  à  Rome  dans  U 
première  moitié  du  dix-septième  siècle ,  fut  cha- 
noine de  réglise  S.  Spirtto  in  Sassia.  An  mms  de 
septembre  1678,  il  succéda  à  Antoine  Masini  dans 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  la  basilique  du 
Vatican,  et  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa 
mort,  qui  eut  lien  le  6  juillet  1694.  Les  compo* 
sitions  inédites  de  Berretta  se  conservent  dans 
les  archives  de  cette  basilique;  elles  con»stent  en 
Messes,  Psaumes  et  MoteU  à  seize  et  vingt-qua- 
tre voix  réelles ,  divisées  en  quatre  et  six  cliosurs. 
On  trouve  en  manuscrit  dans  la  collection  de 
l'abbé  Santinf ,  k  Rome,  un  In  exitu  Israël  à  s 
voix  avec  chœur  de  ripieno,  un  Te  I>eum  à 
8  et  les  psaumes  Nisi  Dominus,  Domine 
probasti.  In  exitu  Israël,  Jubilate  deo,  et 
Mémento  domine,  également  à  8  voix,  de  la 
composition  de  Berretta.  Caifabri  a  inséré  des 
psaumes  de  ce  compositeur  dans  la  collection 
qu'il  a  publiée  en  1683. 

BERRETTARl  (Aur^uen),  surnommé 
Fiesoli,  parce  qu'il  était  né  dans  la  petite  ville  de 
Fièsole,  près  de  Florence,  fut  un  compositeur  du 
dix-septième  siècle,  moine  de  l'ordre  des  Hiéron>- 
mites.  On  a  imprimé  de  sa  composition  :  l«  Misse 
e  Salmi  ;  Venise,  1656.  •<-  2*  Compléta  a  8  vod, 
e  Letanie  a  8  voci  correnti,  con  stromenti  e 
ripieni.  op.  3;  Vene%ia,op.  Franc.  Magni, 
1656,  in-4*.  —  3°  Mottetti  a  voce  sola;  in  Ve- 
nezia,  ap.  Vincenti,  1646,  in4''. 

BERTALI  (Artoinb)  ,  maître  de  chapelle 
de  l'empereur  d'Autriche,  né  à  Vérone  en  1605, 


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BERTALI  —  BERTEAU 


381 


occupa  ce  poite  pendant  qaarante  ans.  On  a  la  date 
précise  de  «a  naissance  par  cette  inscription 
placée  au  bas  de  son  portrait  :  jEtatis  suœ  59 
ann.  et  7  tnens,  in  octobr  1«54.  On  croit  qu'il 
▼ivait  encore  en  1680.  U  a  fait  représenter  à 
Vienne  plusieurs  opéras,  parmi  lesquels  on  re- 
marque :  !•  Il  re  Gilidoro,  favola  dramma- 
tica;  IC59.  —  2*  en  amori  (PApollo  con  Cli- 
sta;  1660.  Ses  autres  compositions  sont  :  1* 
Thésaurus  musieus  trium  inatrumentorum; 
Dillingue,  1671,  in-folio.  —O»  Sonates  à  deux 
violons  et  basse  ;—  3*  Missa,  Kyrie  a  due  so- 
jn'oni,  alto,  tenore  e  basio,  due  violini,  due 
viole  eS  organo;  —  4®  Suonata  a  nove,  due 
ffiolini,  viola  di  gamba,  due  eornettijagotto, 
e  tre  tramb.  —  5*  Magnificat  a  quattro  voci. 
On  trouve  à  la  bibliothèque  royale  de  Berlin 
riiymne  de  cemallre  Jesu  redeinptor,  à  6  voix 
et  instruments,  en  mannscrit. 

BERTALOTTI  (A«gb-Michel),  néà  Bologne 
vers  1665,  apprit  l'art  du  chant  sous  les  meilleurs 
maîtres  de  cette  ville,  puis  à  Rome.  II  séjourna 
dans  la  capitale  du  monde  chrétien  pendant  les 
années  1687  à  1689,  puis  retouma.à  Bologne, 
où  il  forma  de  bons  élèves  pour  le  chant,  et  fut 
maître  dans  plusieurs  églises,  particulièrement 
pour  l'enseignement  du  plaint-chant  L'Académie 
des  philharmoniques  l'admit  au  nombre  de  ses 
membres  en  1703.  Bertalotti  est  anteur  de  deni 
traités  dont  un  concerne  le  plain-chant  et  l'autre 
le  chant  moderne  ou  figuré;  ces  ouvrages  ont 
pour  titres  :  !•  Regole  utilissimeperappendere 
il  canto  ferma  ;  Bologne  1706,  in-i».  Il  y  a  plu- 
sieurs  éditions  de  ce  livre  faites  à  Bologne  :  la 
quatrième  a  été  imprimée  par  Lelio  délia  Volpe, 
en  1744,  in-4ode  44  pages.  Il  a  été  publié  une 
nouvelle  édition  de  cet  ouvrage  à  Bologne,  en 
1720,  in-4»,  sous  ce  titre  :  MegoU  per  il  canto 
ferma  con  un  dialogo  cheâerve  tanto  per  etor 
minore,  ehe  per  esser  esaminato,  con  una  spie- 
çazione  de'  tuoni,  etc.  —  2*  Regole  utUissime 
per  il  canto  flgurato;  Bologne,  1716,  in-4\  On 
a  aussi  de  BerUlotU  des  solfèges  à  deux  voix 
intitulés  :  Solfeggi  a  canto  e  alto-,  Bologne, 
l''44,  in-4*  obi.  Ils  ont  été  réimprimés  dans  la 
indroe  ville,  avec  l'addition  de  plusieurs  solfèges 
k  trois  voix,  sous  ee  titre  :  Solfeggi  a  canto  et 
alto  dati  già  aUe  ttampe  per  commode  délie 
scuole  pie  di  Bolagna,  Nuova  editione  con 
cççiunta  degli  elementi  del  sol/eggio  e  di 
terzelti;  in  Bologna  nella  stamperia  di  Lelio 
délia  Volpe^  1764  in-4?  obi. 

BERTANI  (Uuo),  né  à  Bresda,  dans  la 
première  moitié  du  aeixième  siècle,  fut  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale  de  cette  ville  ;  mais  ayant 
^roavé  quelques  dégoûts  dans  aa  |>atrie,  il  se 


rendit  à  la  cour  du  duc  Alphonse  de  Ferrare. 
Ce  prince  l'accueillit  et  fut  si  satisfait  de  ses  ta- 
lento,  qu*ll  lui  fit  présent  d'un  collier  de  cinq 
cents  écus.  L'emperenr  Rodolphe  l'appela  en- 
suite auprès  de  lui  ;  mais  Bertani  préféra  entrer 
au  service  de  Pévèque  de  Padoue.  Il  termina  ses 
jours  à  Biescia,  en  1600,  dans  un  fige  avancé. 
Bertani  a  beaucoup  écrit,  mais  on  n'a  imprimé 
de  sa  composition  que  des  Madrigali  a  cinque 
voci,  libro  pHma ,  Bresda  appresso  Pietro 
Maria  Marchetti,  1584,  in-4»;des  sonneteà 
cinq  voix,  Venise  1586et  1609,  et  des  madrigaux 
à  six  voix,  livre  premier,  Venise,  presto  Bar- 
tolomeo  Magni,  in-4*'.  Un  de  ces  madrigaux  a 
été  inséré  par  Hubert  Waeirant  dans  le  recueil 
qu'il  a  publié  sous  le  titre  de  Symphonia  ange- 
lica;  Louvain,  Pierre  Phalèse,  1554  in4o  obi. 
Les  collections  intitulées:  Il  Lauro  verde  (Ve- 
nise, Gardanc,  et  Anvers,  Pierre  Phalèse,  1591) 
et  II  Trionfo  di  Dori  (Venise,  Gardane,  1596,  et 
Anvers,  Pierre  Phalèse,  160i),  renferment  quel- 
ques  autres  madrigaux  de  Bertani.  On  trouve 
aussi  un  sonnet  è  cinq  voix  de  sa  composition 
dans  ta  collection  qui  a  pour  titre  :  Corona  di 
dodici  sonelti  di  Gio,  Battista  Zuccarini  alla 
gran  duchessa  di  Toseana,  posta  in  musica 
da  dodici  eccellentissimi  autari  a  cinque 
voci;  Venise,  Gardane,  1586. 

BERTEAU,  et  non  BERTAUT,  BER- 
THAUT,oo  BERTAULT(....),rondatcurde 
l'école  de  violoncelle  de  France,  naquit  à  Vaten- 
ctennés,  dans  les  premières  années  du  dix-huitième 
siècle(i),  voyagea  en  Allemagne  dans  sa  Jeunesse, 
et  reçut  des  leçons  de  basse  de  viole  d'un  Bohé- 
mien nommé  Kozecz.  Il  devint  d'une  grande  ha- 
bileté sur  cet  instrument;  mais  11  y  renonça  dans 
la  suite  pour  le  violoncelle,  qui  l'avait  séduit  par 
la  puissance  deses  sons  et  par  son  large  caractère 
dans  le  chant.  La  vue  d'un  solo  de  Franciscello 
décida  de  sa  nouvelle  vocation.  Son  talent  effaça 
bientôt  celui  de  tons  ses  rivaux,  et  lorsqu'il  ar- 


11)  H.  Hédonln  (voy.  ce  nom),  dootTobUgeance  est  bien 
eonnne  des  arttotes,  a  bien  touIu,  à  ma  prière,  faire  det 
redierebes  dans  les  registres  de  Tétat  civil  A  Valenciennes, 
pour  découvrir  les  prénoms  4e  Bertean  ,  ainsi  que  la  date 
de  sa  naissance.  Après  avoir  feuilleté  une  muHltode  de 
registres  et  de  lUitses  de  papiers .  on  a  trouvé  un  Cor- 
neitU  BertruM,  musicien,  né  i  Yalendenneft  en  1786,  flls 
de  Martin  BerUau,  moalelen  aussL  Ce  Corneille  Oerteau, 
né  en  I7>e,  ne  peut  être  le  célèbre  TlolonceUiste,  puisque 
celul-d  débuta  au  concert  spirituel  en  I7M,  solvant  «le 
P.  Cafllaux,  qui  fut  son  contemporain  et  le  connut  II  y 
a  quelque  TnleemUanoe  que  Martin  Betteau.  père  de  Cor- 
nelUe,  fut  un  frère  du  virtuose.  I^es  recherches  de  M  Bé- 
douin ont  en  du  moins  pour  résnlut  de  rectifier  l'ortho- 
graphe du  nom  de  eeluUcl  ;  car  on  ne  trouve  ni  Bertàut 
ni  Berthautf  ni  enfin  Bertault,  dans  les  regUtres  de  l'eut 
clvUàValeodennes. 


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SS3 


BERTEAU  —  BERTEZEN 


lirs  à  Paris,  on  le  considéra  comme  on  pro- 
dige. Ce  fat  en  1739  quil  pamt  pour  la  pre- 
mière fois  an  conoert  spirituel,  et  qu^il  y  excila 
l'admiration  dans  on  concerto  de  sa  composi- 
tion. Il  ne  se  passait  pas  d'année  où  on  ne  le 
pressât  de  se  Ciire  entendra  dans  cette  institu- 
tion. CaiAanx ,  qui  était  son  oontemporaîn,  dit 
dans  son  liistoére  de  U  Musique  (Mss.  de  U  Bi- 
bUotiièqae  royale  de  Paris)  :  «  Avec  un  talent 
«  extraordinaire,  il  n*a  pas  celui  de  /aire  sa  for- 
«  tone;  c'est  assex  le  propre  des  bornâtes  à  ta- 
«  lent  Une  anecdote  qn*il  a  souvent  racontée 
•  loi-mémey  va  faire  connaître  son  génie.  Tandis 
«  qu'il  Jouissait  à  Paris  de  la  gloire  de  n'avoir 
«  aucun  égal,  un  amliassadeur,  ami  de  la  mnsi- 
«  que,  l'engagea  à  venir  faire  les  délices  d'une 
«  nombreuse  compagnie  qu'il  avait  assemblée. 
«  Le  musicien  complaisant  obéit.  11  se  présente, 
«  il  joue,  il  encliante.  L'ambassadeur  satisfait 
«  lui  fait  donner  huit  louis,  et  donne  ordre  de  le 
«  conduire  à  son  logis  dans  son  propre  eairosse. 
«  Berlcao,  sensible  k  cette  politesse,  mais  ne 
«  croyant  passes  talents  asses  bien  récompensés 
«  par  un  présent  si  modique,  remet  les  huit 
<«  louis  au  cocher  en  arrivant  chei  lui,  pour  la 
«  peine  que  celui-ci  avait  eue  de  le  reconduire. 
«  L'ambassadeur  le  fit  venir  un  autre  fois,  et 
«  sachant  la  générosité  qu'il  avait  faite  k)  son 
«  cocher,  il  lui  fit  compter  seixe  louis ,  et  or- 
«  donna  qu'on  le  reconduisit  encore  dans  sa 
«  voiture.  Le  cocher,  qui  s'attendait  à  de  non- 
«  velles  largesses,  avançait  d^à  la  main  ;  mais 
«  Berieâu  lui  dit  :  Mon  ami,  je  t'ai  payé  pour 
n  deux  fois.  »  L'opinion  est  unanime  sur  cet 
artiste,  et  Ton  ne  peut  douter  qu'il  n'ait  possédé 
un  talent  de  premier  ordre  pour  son  temps; 
malheureusement,  son  mérite  était  terni  par  un 
penchant  immodéré  pour  le  vin,  défaut  asses 
commun  aux  peintres,  aux  poètes  et  aortoot  aux 
^  musiciens  de  cette  époque. 

Berteau  est  considéré  à  juste  titre  comme  le 
fondateur  de  réeole  du  violoncelle  en  Frauce; 
car  il  a  eu  pour  élèves  Cupis,  les  deux  Janson, 
et  Duport  l'atné,  qui  ont  propagé  sa  belle  ma- 
nière de  clianter  et  la  belle  qualité  de  sou  qu'il 
tirait  de  l'instrument.  On  lit  dans  le  Diction- 
naire des  Musiciens  de  Choron  et  Fayolle,  que 
Duport  le  jeune  fut  aussi  son  élève  :  c'est  une 
erreur  ;  car  Louis  Duport  était  né  à  la  fin  de 
l'année  1749,  et  Berteau  mourut  en  1756.  Duport 
ent  son  frère  pour  maître. 

On  trouve,  dans  les  anciens  catalogues  des 
éditmirs  de  musique  de  Paris,  l'indication  de 
quatre  concertos  de  violoncelle  composés  par 
Beiteao  et  qui  furent  exécutés  par  lui  au  con- 
cert spirituel.  Vers  1820  un  concerto  pour  cet 


instrument  a  été  pnUié  à  Paris,  cbes  Hena  Jouve  ;. 
j'ignore  si  c'est  une  nouvelle  édition  d'tan  de  ses 
anciens  concertos.  Berteau  avait  aussi  composé 
trois  livres  4e  sonates  pour  violoncelle  et  bosse 
qui  ont  été  gravés  à  Parist 

BERTELMAN  (J.-G.)>  professeur  à  l'école 
royale  de  musique  d'Amsterdam,  membre  de  In 
Société  hollandaise  pour  les  progrès  de  la  mu- 
sique,  et  de  rAcndémie  de  Sainte-Cédie  de 
Rome,  est  né  en  17S5.  En  1845  il  a  dirigé  la 
grande  fête  de  chant  à  Clèves.  La  aociélé  de 
Hollande  pour  les  progrès  db  la  musique  a  cou- 
ronné, en  1835,  une  messe  solennelle  de  U 
composition    de  cet    artiste  et  l'a  puBliéé  en 
partition,  sons  ce  titre  :  BÊiMa  auciorej,  G. 
Bertelman  édita  a  Soeietaiê  hoUendica  mu- 
sica  promovendx;  Hagm  comt^,  Ofud  Fr. 
Benster,  in-fol.    Bertehnan    a  fait  exécuter   à 
Amsterdam,  en  1 836,  une  grande  cantate  avec 
orchestre.  On  connaît  de  lui  plusieurs  recueils 
de  chants  à  plualeurs  voix,  entre  lesquels  on 
remarque  douze  chants  à  quatre  voix  d'hommes. 
BEETELSMANN  (CnARLBs-AoGusTB),  pro- 
fesseur de  musique  à  Amsterdam,  est  né  le  3 
août  1811  à  GAterslohy  ville  de  la  Westphalie. 
Après  avoir  reçu  la  première  instruction  dans 
l'école  élémentaire  de  ce  lieu,  il  fot  envoyé  par 
sa  mère  au  séminaire  de  Sœst  ou  Sost,  dans  la 
méiue  province.  H  y  continua  ses  études  et  y  ap- 
prit la  musique.  A  Tége  de  dix-huit  ans,  û  se 
rendit  à  Darmstadt,  auprès  de  Rink,  qui  lui  donna 
des  leçons  d'oigne  et  de  composiUon.  A  cette 
époque,  ses  premiers  essais  dana  la  musique 
furent   publiés  dans  le    journal    d'orgue  qui 
paraissait  à  Mannheim.  La  loi  sur  le  recru- 
tement militaire  en  Prusse  l'obligea  de  servir 
pendant  un  an  dans  un  régiment  ;  mais  il  reçnt 
ensuite  un  congé  illimilé,  et  è  l'ége  de  vingt  et  un 
ans,  il  obtint  une  place  de  professeur  de  musi- 
que au  séminaire  de  Sœst.  U  en  remplit  les 
fonctions  pendant   plusieurs  années;  puis,  à 
l'automne  de  l'année  1838,  il  accepta  la  position 
de  professeur  de  musique  au  séminaire  d'Ams- 
terdam, lia  publié  de  sa  composition  :  Quelques 
pièces  d'orgue  dans  le  recueil  de  Mannheim.  — 
douie  chants  à  4  voix  (soprano,  contralto,  ténor 
et  basse) ,  op.  p  ;  Essen ,  Baedeker. —  Six  Lieder 
à  voix  seule,  avec  piano  ;  Mannheim,  Heckel.  «^ 
Chants   en  chœur  pour  des  voix  d'hommes^ 
Mayence ,  Schott.  —  Hymne    pour   des   voii 
d'hommes;  Cologne,  Eck.— l9^eiii-Cofisii#iiAon, 
solo  pour  voi^  de  basse,  avec  un  chœur  d'Iiom- 
mes  ;  Mayenee,  Schott.—  Quatre  Lîeder  pourvoit 
decontralto  (ou  baryton),  avec  piano;  Cologne, 
Eck. 
BERTËZEN   (SALVADoa),  profeaseor  de 


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BëRTëZEN   —  BERTIN 


883 


chant,  né  en  Italie  de  parents  belges,  a  publié  k 
Borne,  en  1780,  un  livre  iotitulé  :  Principi  delta 
mttiieay  in- 12.  Dans  la  même  année  il  se  rendit 
à  Londres,  où  il  publia  une  nouTetle  édition  de 
son  lîTre  en  1781,  un  volume  in-8*  de  cent 
quatre-vingt-trois  pages  avec  dix-huit  planches. 
Bertezen  avait  destiné  son  livre  aui  jeunes  gens 
qui  commencent  l'élude  de  la  musique;  mais  la 
méthode  élémentaire  y  manque.  (Test  plutôt  un 
recueil  assez  estimable  de  bonnes  observations 
critiques  et  historiques ,  sur  les  points  les  plus 
importants  de  ta  théorie  musicale,  qu*un  traité 
de  musique.  On  y  trouve  du  savoir  et  de  Téru- 
dition.  ftertezen  parait  avoir  aperçu  les  défauts 
de  son  ouvrage,  considéré  comme  livre  élémen- 
taire, car  il  en  lit  un  abrégé  réduit  aux  princi- 
pes les  plus  utiles,  qu'il  publia  en  italien  et  en  an- 
glais, sous  ce  titre  :  Bxtract  0/  ihe  work  enti- 
iled  Principles  0/  Music  by  Salvador  Ber- 
teien;  Londres',  1782,  in-8*  de  quarante-six 
pages  à  deux  colonnes  avec  quatre  planches. 

BERTIIAUHE  (Ismons),  violoniste  distin- 
gué, né  à  Paris,  en  1752,  eut  un  tkleot  pré- 
coce sur  le  violon,  et  joua  avec  succès  au 
concert  spirituel  à  TAge  de  neuf  ans,  en  1761.  Il 
dirigeait  Torchestre  de  ce  même  concert  vers 
1783.  En  1788  il  entra  au  théâtre  de  rOpéra-Coroi- 
que  en  qualité  de  premier  violon.  Cet  artiste  avait 
dit  une  étude  sérieuse  et  suivie  des  oMivres  classi- 
ques des  anciens  violonistes  italiens  et  français. 
Sa  manière  n'était  pas  grande  ;  mais  son  jeu  était 
pur,  et  il  se  fa[8ait  particulièrement  remarquer 
par  une  rare  justesse  d'intonation.  11  a  formé 
quelques  bons  élèves,  parmi  lesquels  on  remar- 
quait Grasset,  ancien  chef  d'orchestre  de  PO- 
péra  italien.  Il  a  publié  à  Paris  :  l*'  Sonates  de 
violoriy  dans  le  style  de  Lotti;  —  2*  Six  solos 
pour  te  violon,  op.  2*.  —  3*  Six  duos  de  vio- 
lon, mêlés  de  petits  airs,  œuvre  3*.  —  4'  So- 
nates de  violon,  op.  4*.  —  &•  Concerto  de 
violon,  op.  5*.  —  6*  Symphonie  concertante 
pour  deux  violons,  op.  6*.  -—  ?•  Sonates  de 
piano ,  avec  accompagnement  de  violon ,  op. 
7*.  —  8«  Six  petites  sonates  pour  le  clavecin, 
op.  8*.  En  1791,  Berttiaume  sortit  de  France 
avec  beaucoup  d*émigrés,  et  se  rendit  d'abord 
à  Eotin,dans  le  grand-duché  d*Oldenbonrg,  où 
il  devint  maître  des  concerts  ;  quelques  années 
apite  il  se  fixa  à  Saint-Pétersbourg,  où  il  fut 
premitr  violon  de  la  musique  particulière  de 
l'empereur.  Il  mourut  en  cette  ville  le  20  mars 
1802. 

BERTHÉ  (François-Louis),  littérateur  et 
amateur  de  musique,  k  Paris,  né  dans  les  der- 
nières années  du  dix-huitième  siècle,  a  publié  en 
1834  douie  lilnretti  poor  les  opéras  français,  avec 


une  préface  sur  ce  genre  de  f^pectade,  et  a  fait 
suivre  cette  publication  de  Beethoven,  drame 
lyrique,  précédé  de  quelques  mots  sur  Vex- 
pression  en  musique;  et  sur  la  véritable 
poésie  dans  le  drame  lyrique;  Paris,  Denain, 
1836,  1  vol.  in-8'' de  230  pages.  La  dissertation 
sur  (^expression  musicale  et  sur  la  poésie  lyrique 
n'est  pas  en  quelques  mots,  comme  le  dit  l'au- 
teur, car  elle  forme  146  pages  :  on  y  trouve  de 
bonnes  vues  et  un  bon  sentiment  de  musique. 
BERTHET  (Pibrbb),  musicien  français  do 
dix-septième  siècle  et  professeur  de  chant  à  Paris, 
ar  publié  :  Leçons  de  musique,  ou  Exposition 
des  choses  les  plus  nécessaires  pour  apprendre 
à  chanter  sa  partie  à  livre  oiMierl;  Paris,  Bal- 
lard,  1695,  in-8«  obloag.  Cette  édition  est  la 
deuxième.  J'ignore  quelle  est  la  data  de  la  pre- 
mière. Cet  ouvrage  n'a  que  quelques  lignes  de 

1  texte;  le  reste,  renfermé  dans  47  pages,  con- 

I  siste  en  exemples  notés. 

I      BERTHOLDO.  Voyez  BERTOU)0  (iSper- 

I  iH'Dio), 

I  BERTHOLUSIUS  (Vincbut),  organiste 
an  service  des  rois  de  Pologne  et  de  Suède,  au 
commencement  du  dix-septième  siècle,  a  fait  im- 
primer de  sa  composition  :  Cantiones  sacra 
6,7,  8  et  10  voc.  lib.  1*;  Venise,  1601,  in  4*. 
BERTl  (CHAaLcs),maltre  de  chapelle  de  l'é- 
glise délia  Iiun%iata,  à  Florence,  vers  la  fin 
dn  16*  siècle,  a  fait  imprimer  de  sa  composi- 
tion :  Magnî/leat  octavi  toni  quinque  voc., 
Florence,  1598. 

BERTI(...),  hautboïste  dn  tliéfttre  de  la 
Seala,  à  Milan,  né  dans  celte  ville,  et  actuelle- 
ment vivant  (1854),  a  publié  18  caprices  pour  le 
hautbois;  Milan,  Ricordi. 

BERTIN  (T.  DB  Là  DooÉ),  né  à  Paris  vers 
1680,  fut  maître  de  elavedndela  maison  d'Or- 
léans, et  organiste  de  l'église  des  Théatins. 
Vers  1714 ,  il  entra  à  l'orchestre  de  l'Opéra 
comme  violoniste  et  pour  y  jouer  du  clavecin. 
En  1734,  il  prit  sa  retraite  et  fut  pensionné.  Il 
a  donné  au  tliéâtre  de  l'Opéra  :  1'  Airs  ajoutés 
à  dopera  fPAtys,  de  LoUi.  —  2''  Cassandre, 
en  société  avec  Bouvart,  en  1706.  —  3*  Dio- 
mède,  en  1710.  —4*»  Ajax,  en  1716.  —  5°  Le 
jugement  de  Paris ,  en  1718.—  6"  les  plaisirs 
de  la  campagne.  On  a  aussi  deux  livres  de 
cantatilles  de  sa  composition  ;  Paris,  Ballard, 
sans  date.  Berlin  est  mort  à  Paris  en   1745. 

BERTIN  (ExopàRE-JosEPH),  célèbre  anato- 
miste,  naquit  à  Tremblay,  près  de  Bennes,  le  21 
septembre  1712,  et  mourut  à  Gahard ,  près  de  la 
même  ville,  le  25  février  1781.  Il  était  membre 
de  l'Académie  des  Sciences  de  Paris.  Berlin  fut 
un  ardent  antagoniste  du  système  de  Ferreia  sur 


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884 


BERTIN 


la  ?oix  humaine.  Au  nombre  de  ses  ouvrages 
on  remarque  :  1**  Lettre  au  docteur  ,„  sur  U 
nouveau  système  de  la  voix,  de  Ferrein.  La 
Haye  (Paris),  1745,  in-8«.  —  2*  Uttre  sur  te 
nouveau  système  de  la  vois  et  sur  les  artè- 
res lymphatiques;  Paris,  1748,  in-12.  Ces 
Bouvelies  lettres  oontienneot  une  réponse  à 
Montagnat  {Voy.  ce  nom),  qui  avait  pris  la 
défeUM  de  Ferrein.  (Voy.  Ferrei!!.) 

BERTIN  (JEAN-HoifORé),  acteur  de  TOpéra, 
connu  sous  le  nom  de  Berlin  Dilloy^  fut  d'a- 
bord enfant  de  chœur,  et  débuta  dans  les  rôles 
de  basse-taille,  te  25  novembre  1792,  dans 
Castor  et  Pollux,  On  l'admit  comme  premier 
double  peu  de  temps  après,  et  il  continua  son  ser- 
vice en  cette  qualité  jusqu'au  1*'  janvier  1817, 
époque  de  sa  retraite.  Il  a  composé  des  messes, 
des  motets,  et  a  arrangé  en  deux  actes  la  mu- 
sique d'iltrire  et  Évelina,  pour  la  reprise  de 
cet  ouvrage,  en  1880.  Berlin  est  mort  à  Ver- 
sailles, en  1843. 

BERTIN  {M}^  LouiSB-AiiGiuQVB),  née  le 
15  février  1805,  aux  Roches,  près  de  Bièvre,  à 
quatre  lieues  de  Paris,  puisa  de  bonne  heure  le 
goût  des  arts  dans  sa  famille,  où  les  peintres, 
les  musiciens  et  les  gens  de  lettres  les  plus 
célèbres  venaient  avec  plaisir,  parce  qu'ils  y 
étaient  accueillis  avec  cordialité.  La  peinture 
fixa  d^abord  son  attention',  mais,  ne  considérant 
l'art  que  dans  ses  résultats,  elle  ne  voulut  com- 
m««icer  à  l'apprendre  qu'en  faisant  un  tableau, 
et  pour  la  première  leçon,  on  fut  obligé  de  lui 
donner  une  toile  et  des  pinceaux.  Cette  mé- 
ttiode  lui  réussit.  Mais  bientôt  son  penchant 
pour  la  peinture  fut  effacé  par  un  goût  passionné 
pour  la  musique.  Elle  jouait  du  piano  et  possé- 
dait une  voix  de  contralto  pleine  d'énergie.  L'au- 
teur de  cette  Biographie  fut  appelé  pour  lui 
donner  des  leçons  de  chant.  Les  progrès  de 
rélève  furent  ra()ides  et  développèrent  de  plus 
en  plus  son  goût  pour  la  musique  dramatique. 
Elle  brûlait  du  désir  d'écrire  un  opéra;  mais 
il  n'entrait  pas  dans  sa  tournure  d'esprit  de 
commencer  pour  cela  par  apprendre  l'harmonie 
ni  le  contrepoint;  il  fallut  lui  enseigner  à 
écrire  des  airs,  des  morceaux  d'ensemble  et 
des  ouvertures  comme  on  luf  avait  montré  à 
faire  des  tableaux;  méthode  originale  que  le 
professeur  lui-même  n'était  pas  fâché  d'essayer. 
M*^"  Bertin  écrivait  ses  idées,  qui,  insensible- 
ment, prenaient  ta  forme  du  morceau  qu'elle 
voulait  faire  ;  l'harmonie  se  régularisait  de  la 
même  manière,  et  rinslmmentatién ,  d*abord 
essayée  d'instinct  et  remplie  de  formes  insolites, 
finissait  par  rendre  la  pensée  du  jeune  compo- 
siteur. En  procédant  ainsi,  il  se  trouva  qu'un  I 


jour  un  opéra  en  trois  actes,  dont  le  snjet 
était  Gui  Mannering,  était  achevé.  Qudques 
amis  se  réunirent  autour  du  piano  et  essayèrent 
cette  production  née  d'une  manière  si  singulière; 
ils  y  trouvèrent  ce  qui  y  était  en  effet,  de  Vo- 
righialité  qui  dégénérait  quelquefois  en  bixarrerie, 
mais  surtout  un  sentiment  énergique  des  situa- 
tions dramatiques,  qu'il  était  surprenant  de 
trouver  dans  une  femme.  A  mesure  qu'on  sa- 
vait mieux  cette  musique,  dont  rexécution  était 
dilTicite,  on  y  découvrait  des  elfeU  qu'on  n'avait 
pas  aperçus  d'abord.  On  voulut  l'entendre  avec 
tous  les  accessoires  qui  pouvaient  en  donner 
une  idée  complète  :  un  petit  théâtre  fut  élevé 
dans  une  serre,  â  la  campagne,  un  orchestre 
fut  rassemblé ,  et  ce  qu'on  entendit  fut  de  na- 
ture à  étonner,  malgré  les  irrégularités  de 
formes  et  d'harmonie  qui  auraient  pu  olfrir  une 
large  part  à  la  critique.  Ce  succès,  car  c'en  était 
un,  décida  de  la  vocation  de  M^^  Bertin.  Elle 
écrivit  avec  plus  de  promptitude  et  de  liberté  un 
opéra-comique  de  M.  Scribe,  qui  avait  pour  titre 
Le  Loup  garou,  et  qui  fut  représenté  au  théâtre 
Feydeau,  le  10  mars  1827.  Cet  ouvrage,  dont  la 
partition  a  été  gravée  à  Paris,  chez  Schlesinger,  fbt 
joué  plusieurs  fois  de  suite  et  fut  ensuite  monté 
dans  plusieurs  villes  des  départements.  Quoiqu'il 
y  eût  plus  d'habitude  de  faire  dans  Le  Loup 
garou  que  dans  Gui  Mannering ,  il  y  avait 
moins  d'effet  dans  la  musique,  parce  que  le 
genre  de  la  pièce  n'avait  aucune  analogie  avec 
la  manière  de  sentir  du  compositeur.  M"*  Ber- 
tin se  retrouva  bien  plus  dans  le  cercle  de  ses 
idées,  quand  elle  entreprit  d'écrire  pour  le  théâ- 
tre Italien  qn  opéra  de  Faust,  où  toute  l'é- 
nergie de  son  âme  put  s'exhaler  à  l'aise.  Cet 
ouvrage  fût  représenté  an  théâtre  Favart  le 
8  mars  1831.  Bien  que  son  exécution  ait  été 
médiocre ,  on  a  pu  juger  qu'il  renfermait  des 
choses  profondément  senties  et  souvent  expri- 
mées d'une  manière  originale.  La  partition  de 
Faust,  réduite  pour  le  piano,  a  été  gravée,  à 
Paris,  cheiSchlesinger.  M"*  Bertin  n'a  pas  re- 
culé devant  une  entreprise  plus  grande  et  plus 
difficile  encore,  car  elle  a  écrit  un  opéra  en  cinq 
actes  sous  le  titre  de  Notre'Dame  de  Paris; 
Victor  Hugo  a  extrait  lui-même  le  livret  de  cet 
œuvre  de  son  roman  connu  sous  le  même  titre. 
L'ouvrage  a  été  représenté  à  l'Opéra  le  18  no- 
vembre 1836:  il  n'a  pas  réussi. 

BERTIN  (  JBioi-BAPTisTE),  ancien  veneur  du 
roi  Cliarles  X  et  professeur  de  trompe  de  chasse 
à  Paris,  est  auteur  d'une  Nouvelle  méthode  de 
trompe,  ou  Manuel  raisonné,  à  l'usage  des 
veneurs  et  amateurs  de  chasse ,  etc.  Paris, 
chet  l'auteur,  1840,  ln-4o.obl.  de  24  pages,  avec 


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BËRXm  —  BËRXmi 


384 


40  pages  gravées  d'airs  et  de  signaux  de  chasM 
pour  une  et  deux  trompes. 

BERTlNi  (Saltator),  né  à  Palerme,eD 
1721,  eut  pour  premier  maître  de  musique 
P.  Pozzaoto,  père  du  célèbre  professeur  de  mé- 
decine de  ce  nom.  Après  avoir  fait  ses  études  jn»- 
qu*à  la  logique,  il  fut  envoyé  au  Conservatoire 
de  la  Pietà,  è  Naples,  où  il  apprit  raccompagne- 
ment  et  le  contrepoint  sous  ta  direction  de  Léo. 
Il  resta  huit  années  dans  cette  école.  En  1746, 
Léo  mourut;  Bertini  était  alors  Agé  de  vingt- 
cinq  ans,  et  venait  d^achever  ses  études  musi- 
cales. La  place  de  maître  de  chapelle  de  la 
cour  de  Saint-Pétersbourg  lui  fut  offerte  ;  mais 
la  crainte  de  porter  atteinte  à  son  salut,  en  al- 
lant dans  on  pays  hérétique,  lui  fit  refuser  les 
avantages  qu'il  aurait  pu  en  tirer.  La  place  fut 
donnée  à  Manfredini.  De  retour  à  Palerme,  Ber- 
tini écrivit  pour  le  théâtre  de  cette  ville  quelques 
opéras  qui  furent  bien  accueillis  par  le  public. 
Ses  succès  lui  valurent  la  place  de  maître  de  la 
chapelle  royale,  en  remplacement  de  David 
Ferez,  qui,  dans  ce  temps  fut  appelée  Lisbonne. 
Après  avoir  fait  un  voyage  à  Rome  et  à  Naples 
pour  y  présider  à  la  représentation  de  quelques- 
uns  de  ses  ouvrages,  il  revint  à  Palerme,  et  ne 
s^occupa  plus  qn'à  écrire  des  messes,  des  psau- 
mes, des  oratorios  et  d*autres  compositions 
pour  l'église,  parmi  lesquels  on  distingue  parti- 
culièrement sa  messe  de  Requiem  composée 
pour  les  obsèq'ies  du  roi  Charles  111 ,  en  1790, 
un  BRserere  à  deux  chœurs,  pour  le  service  de 
la  chapelle  royale  pendant  la  semaine  sainte,  et 
•un  autre  Miierere  à  quatre  voix  pour  les  ven- 
dredis du  carême.  Bertini  est  mort  à  Tftge  de 
soixante- treize  ans,  le  16 décembre  1794.  On  a 
gravé  à  Londres  SoncUe  per  il  cembalo  e 
violino,  op.  1',  sous  le  nom  de  ce  compositeur. 

BERTINi  (L'abbé  Josepb),  fils  du  précé- 
dent, naquit  à  Palerme,  vers  1756.  Devenu  maî- 
tre de  la  chapelle  royale  de  Sicile,  il  s'adonna  k 
la  composition  dans  le  style  d'église,  et  écrivit  un 
grand  nombre  de  messes  et  de  vêpres.  Il  s'est  fait 
connaître  aussi  par  la  publication  d'un  livre  in- 
titulé :  DUionario  Storico  critico  degli  serit- 
tori  di  miMica,  Palerme,  1814,  petit  in -4",  4  vo- 
lumes. La  plus  grande  partie  de  cet  ouvrage  est 
puisée  dans  le  IHctionnaire  des  Mwiciens  de 
Choron  et  Fayolle;  cependant  on  y  trouve  quel- 
ques articles  originaux  siir  les  musiciens  italiens, 
qui  ne  sont  pas  dépourvus  d'intérêt.  Bertini  vi- 
vait encore  à  Palerme  au  mois  d'août  1847,  lors- 
que M.  Dation  visita  la  Sicile  :  il  était  alors 
âgé  de  quatre-vingt-onze  ans. 

BERTINI  (...)t  Dé  atours  vers  1750,  reçut 
son  éducation  musicale  à  la  catliédrale  de  celte  i 

BIOGR.    UNIV.  DES  IIU8ICIRN8.  —  T.  I. 


ville,  et  obtint,  peu  de  temps  après  sa  sortie  de  la 
maîtrise, la  place  de  maître  de  musique  de  la  col- 
légiale du  Mans.  Pendant  le  temps  où  il  occupa 
cette  place,  il  écrivit  plusieurs  messes  et  beau- 
coup de  motets,  qui  sont  restés  en  manuscrit. 
En  1780,  Il  se  rendit  à  Lyon,  essaya  de  se  fixer 
dans  quelques  villes  du  Midi,  puis  se  rendit  à 
Paris  pendant  la  révolution,  et  y  donna  des  leçons 
de  piano  et  de  musique  vocale.  Vers  1811,  il 
Yoyagea  dans  la  Belgique,  en  Hollande  et  dans 
l'Allemagne  du  Rhin  pour  y  faire  entendre  son 
jeune  fils,  Henri  Bertini,  déjè  remarquable  par 
son  talent  d'exécution,  quoique  bien  jeune  encore. 
Bertini  a  cessé  de  vivre  peu  de  temps  après. 

BERTINI  (BenoIt-Adgustb);  fils  aîné  du 
précédent,  pianiste  habile,  naquit  à  Lyon,  le  5  juin 
1780.  Les  premières  leçons  demusique  lui  furent 
données parson  père.  En  1793,  il  quitta  Paris  pour 
aller  à  Londres,  où  il  reçut  des  leçons  de  piano 
et  de  composition  de  ClementI,  pendant  six  ans. 
De  retour  à  Paris,  en  1806,  il  s'est  foit  entendre 
dans  les  concerts  du  théâtre  Louvois,  en  1807, 
et  a  publié  Jusqu'en  1818  plusieurs  œuvres  de 
sonates  pour  piano,  des  fantaisies,  des  ron- 
deaux, etc.  En  1817  il  fit  graver  la  musique  d'un 
opéra  intitulée  Prince  d'occasion,  qui  avait  été 
refusé  parles  comédiens  du  théàtre^eydeau.  Cet 
ouvrage  fut  confié  à  Garcia  pour  quMI  en  lit  la 
musique,  et  cette  circonstance,  arQig.eante  pour 
Tamour-propre  de  Bertini,  le  détermina  à  s'é- 
loigner de  Paris,  et  à  se  rendre  en  Italie.  Pendant 
plusieurs  années  il  a  vécu  à  Naples,  où  il  donnait 
des  leçons  de  piano;;  puis  il  est  retourné  à  Londres, 
et  s'y  livra  à  renseignement.  On  a  publié  à 
Londres,  vers  1830,  sous  le  nom  d'Auguste  Ber- 
tini, un  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Phonological 
System  for  acquiring  eatraordinary  facilUy 
on  ail  musical  instruments  as  well  as  in 
singing  (Système  phonologique  pour  acquérir  la 
plus  grande  facilité  sur  tous  les  instruments,  aussi 
bien  que  dans  le  chant  (1)  :  J'ignore  s'il  y  a 
identité  entre  cet  auteur  et  Benoit- Auguste  Ber- 
tini. Peut-être  cet  ouvrage  n'est-il  que  le  déve- 
loppement d'un  autre  qui  a  été  publié  à  Paris, 
en  1812,  souèceiÀiniStigmatograpMefOuPœrl 
d^écrire  avec  des  points;  suivie  de  lamélogra- 
phie,  nouvelle  manière  de  noter  la  musique, 
par  A.  Bertini^in'^"*  de  il  pages*  Cette  mékigra- 
pliie  est  une  application  de  la  sténographie  à  la 
musique. 

BERTINI  (Henri),  frère  du  précédent,  né 
le  28  octobre  1798,  à  Londres,  où  son  père  s'était 
établi  depuis  quelque  temps,  quitta  cette  ville  à 

(1)  Voyez  le  CataloQue  nf  thê  untoentU  ctrmOating  tmtm 
tUat  iAbrarg,  de  Graae  et  C«.  Londres,  18SS,  p.  as4. 

.  25 


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986 


BERTINI  —  BERTINOrri 


Page  de  six  mois,  et  Tiut  à  Paris.  C*e$t  dans  cette 
▼ille  qu*il  reçut  les  premières  leçons  de  musique. 
11  eut  ensuite  pour  maître  de  piano  son  frère, 
qui  lui  communiqua  les  excellents  principes  du 
doigté  de  Clementi.  Doué  des  plus  heureuses 
dispositîoas  naturelles,  il  lit  de  rapides  progrès, 
«t  acquit  un  talent  distingué  à  un  Age  où  la  plupart 
des  artistes  sont  encore  aux  éléments  de  leur  édu- 
cation. A  douie  ans,  il  fit  un  voyage  dans  les 
Pays-Bas,  en  Hollande  et  en  Allemagne,  pour  y 
donner  des  concerts.  L'auteur  de  cette  Biogra- 
phie le  rencontra  à  Bruxelles,  en  1811.  Déjà  le 
brillant  de  son  exécution  excitait  l'admiration 
des  connaisseurs.  Pendant  ce  voyage  d*art,  il 
continuait  de  travailler  avec  soin  sous  la  direc- 
tion de  son  père.  De  retour  à  Paris,  il  y  suivit  un 
cours  de  composition,  puis  il  se  rendit  en  Angle- 
terre et  en  Ecosse,  où  il  séjourna  quelque  temps. 
En  1821,  M.  Bertiui  s'est  fixé  à  Paris  et  ne  s'en 
est  éloigné  momentanément  que  pour  donner  des 
concerts  dans  les  départements.  Également  re- 
marquable comme  compositeur  et  comme  vir- 
tttoiie,  il  s'est  placé  au  rang  des  premiers  ar- 
tistes en  son  geure.  Son  talent  d'exécution  appar- 
tient plutôt  à  récoie  mixte  dont  Humrael  est  le 
type»  qu'à  récoie  actuelle.  11  joue  avec  sagesse  et 
phrase  avec  jargaur,  sans  renoncer  toutefois  au 
brillant  qui  est  dans  la  nature  de  l'instrument. 
Comme  compositeur  il  mérite  une  mention  par- 
ticulière, pour  avoir  su  résister  à  rentraloement  de 
la  mode,  et  s'être  fait  un  style  grave  qui  s'allie 
fort  bien  avec  des  formes  mélodiques  et  harmo- 
niques d^un  goût  fin  et  délicat.  Il  a  fallu  beau- 
eoap  de  temps  à  M.  Bertinl  pour  être  connu  et 
apprécié  à  sa  juste  valenr  ;  son  courage  à  persé- 
vérer dans  la  route  de  la  belle  et  bonne  musique 
a  reçu  sa  récompense  par  Pealime  que  les  con- 
naisseurs et  le  public  même  accordent  à  ses 
ouvrages.  See  productions,  sont  au  nombre  d'en- 
viron deox  cents  oeuvres.  On  y  remarque  : 
10  Trfœ  pour  piano,  violon  et  violoncelle  ;  — . 
3*  Cinq  sérénades  en  quatuor.  —  3®  Cinq  sextuors 
pour  piano,  1  violons,  alto^  violoncelle  et  con- 
tra-basse. —  4"  Un  noneito  pour  piano  et  instru- 
ments à  Tcvl.  «  6»  Environ  douxe  suites  d'étu- 
des pour  tous  les  degrés  de  force  et  formant  un 
nombre  très-oonsidérable  de  morceaux.  —  go  Des 
préludes.  —  7o  Des  nocturnes.  —  8»  On  grand 
nombre  de  rondeaux,  fantaisies,  caprices  etdiyer- 
lissements  pour  piano  seul.  —  9»  des  variations 
sur  des  thèmes  originaux  ou  sur  des  airs  connus. 
—  lOo  Une  méthode  de  piano, etc.  Tous  ces  ou- 
vrages ont  été  imprimés  et  réimprimés  à  Paris, 
dans  la  plupart  des  grandes  villes  d'Allemagne, 
en  Italie,  en  Espagne,  en  Angleterre  et  en  Amé- 
rique. En  1833,  Bertinl  s'est  associé  à  M.  Ledhuy 


pour  la  publication  d'un  ouvrage  périodique  in- 
titulé Encyclopédie  pittoresque  de  la  musique, 
dont  les  feuilles  réunies  ont  formé  un  volume 
in-4<'.  La  partie  littéraire  et  liistorique  de  cette 
compilation  était  fort  mal  faite;  mais  Bertini 
n'y  a  pris  part  que  par  quelques  jolis  morceaux 
de  piano  qu'il  y  a  fait  insérer.  Cette  entreprise 
n'a  pas  été  continuée.  M.  Bertini  est  maintenant 
retiré  à  la  campagne  près  de  Grenoble  (1859). 

BERTINOTTI  (TuiHàaB),  cantatrice  dis- 
tinguée,  est  née  à  Savigiiano,  dans  le  Piémont, 
en  1780.  Elle  n'avait  que  deux  ans  lorsque  ses 
parents,  appelés  à  Naples  par  des  affaires  de  fa- 
mille, allèrent  s'y  établir.  Dès  l'âge  de  quatre 
ans  elle  commença  l'étude  de  la  musique  sous  la 
direction  de  Za  Barbiera,  artiste  original  et 
type  qui  s'eflace  aujourd'hui  du  musicien  napo- 
litain. A  douze  ans,  Thérèse  Bertinotti  dé- 
buta dans  une  troupe  d'enfants,  au  petit  théâtre 
San*Carlino,  et  y  obtint  un  succès  de  vogue.  Cod- 
tinuant  ensuite  ses  études  de  chant,  elle  déve- 
loppa les  qualitésde  son  organe  vocal,  auxquelles 
s'unissaient  les  avantages  d'une  rare  beauté.  Ré- 
cherchée par  tous  les  entrepreneurs  d'Opéras,  elle 
chanta  à  Florence,  Venise,  Milan  et  Turin,  aux 
applaudissements  frénétiques  des  dilettantes.  Ce 
fut  dans  cette  dernière  ville  qu'elle  éponsa  son 
compatriote  Félix  Radicati,  violoniste  et  compo- 
siteur distingué  de  musique  instrumentale  :  ce- 
pendant elle  conserva  toujours  son  nom  de  Ber- 
tinotU  au  théâtre.  Appelée  à  Vienne  en  1805, 
elle  y  eut  de  briUants  succès  pendant  un  s^our 
de  six  mois  ;  mais  l'invasion  de  TAutriche  par 
l'armée  française,  et  le  départ  précipité  de  pres- 
que tonte  la  noblesse,  la  décidèrent  à  retourner  en 
Italie.  £n  1807,  elle  fit  une  excursion  à  Munich, 
y  chanta  à  la  cour,  puis  visita  Vienne  poor  la 
deuxième  fois,  et  y  retrouva  le  même  accueil 
qu'à  sa  première  apparition.  Ce  fut  alors  qu'elle 
reçut  un  engagement  de  Louis  Bonaparte,  roi 
de  Hollande;  elle  l'accepta,  et  se  rendit  à  La 
Haye.  Plus  tard  des  propositions  lui  furent 
faites  pour  le  théâtre  italien  de  Paris;  mais  elle 
les  refusa,  préférant  aller  à  Londres,  où  elle  de- 
meura jusqu'en  1812,  sauf  quelques  exconions 
qu'elle  fit  eà  Irlande  et  en  Ecosse,  pour  y  don- 
ner des  concerts.  A  cette  époque  elle  chantait  au 
tliéâtre  de  hay-Marketa^en  M"^  Catalan!,  dans 
Cosifan  tutte,  et  dans  la  Flûte  enchantée ,  de 
Mozart.  De  retour  en  Italie,  elle  s'arrêta  à  Gênes, 
ob  elle  trouva  Federici  (Frédéric),  qui  lui  en- 
seigna les  règles  et  l'harmonie,  ^  qui  écriTit 
poar  elle  les  rôles  de  Zaira  et  de  Virginia.  Sa 
grande  réputation  là  fit  engager  pour  le  théâtre 
de  Lisbonne  à  la  fia  de  Tannée  1813.  Elle  y 
trouva   la    même   faveur  publique  que    dans 


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BERTINOTTI  —  BERTON 


387 


toQtes  les  autres  grandes  Yitles  où  elle  s'était  fait 
«ntendre.  Des  affaires  de  famille  Tayaot  appelée 
à  Bologne  en  1 81 4,  elle  s'y  rendit;  mais  à  peine 
y  était-elle  arrivée,  qu'un  nouvel  engagement  loi 
Alt  offert  pour  le  théâtre  italien  de  Paris  :  cette 
fois  die  l'accepta;  mais  au  moment  où  elle  se 
disposait  à  partir  de  Turin  pour  Paris,  on  apprit 
le  retour  de  l'Empereur  de  l'Ile  d'Elbe  et  le  dé- 
part de  la  famille  royale  de  la  France.  Cet  évé- 
nement fit  prendre  à  M"*' Bertinotti  la  résolution 
de  retourner  à  Bologne,  où  elle  avait  placé  ses 
économies.  Son  mari  y  obtint  la  direction  de 
Porchestre  du  théâtre,  la  place  de  premier  vio- 
lon à  réglise  Saint- Petronio  et  celle  de  profes- 
•eor  au  Lycée  communal  de  muslquci  Un  évé- 
nement funeste  la  priva  de  son  époux,  en  1833: 
«es  chevaux  ayant  pris  le  mors  aux  dents, 
ils  s'emportèrent  et  jetèrent  la  voiture  dans 
un  précipice.  Radicati  fut  tué  sur  le  coup  et 
Pébranlement  nerveux  que  sa  femme  ressen- 
tit de  cette  catastrophe  mit  ses  jours  en  danger. 
Après  sa  guérison,  elle  prit  la  résolution  de  se 
retirer  du  théâtre;  mais  elle  continua  de  résider 
k  Bologne,  et  forma  quelques  bons  élèves  pour 
le  théâtre,  au  nombre  desquels  on  compte  Rita 
Gabussi  et  Louis  Zamboni.  M*"*  Bertinotti  vivait 
encore  à  Bologne  en  1849.  Les  journaux  qui  ont 
annoncé  sa  mort  en  1806  étaient  mal  informés. 
Cette  erreur  a  été  reproduite  dans  les  lexiques 
de  Schilling  et  de  Gassner. 

BERTOLA.  (Jbam- Antoine),  compositeur 
italien  qui  viv:;a  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle,  il  a  publié  :  Salmi  intieri  a  cin- 
que  voci;  Venise,  1639,  et  5onato  per  il  fa- 
4foUo  e  biuso continua;  ibid. 

BËRTOLAZZi  (  MABGDERrrE  ) ,  cantatrice 
italienne,  faisait  partie  de  la  troupe  decomédiens 
italiens  que  le  cardinal  Mazarin  fit  venir  à  Paris 
en  1645,  et  qui  joua  jusqu'en  1652  à  l'hôtel  du 
Petit-Bourbon.  Ce  fut  dans  le  chant  du  pro- 
logue d'une  pièce  intitulée  La  Folle  supposée^ 
de  Strozzi,  que  Marguerite  Bertolazzi  se  fit  sur- 
tout remarquer.  On  manque  de  renseignements 
sur  l'époque  où  elle  quitta  le  tliéâtre  et  surxïelle 
de  sa  mort. 

BERTOLDO  ou  BERTOLDI  (Spe- 
BANDio},  organiste  de  la  cathédrale  de  Padoue, 
naquit  à  Modène  en  1530.  Il  eut  uv  talent  distin- 
gué comme  organiste  et  comme  compositeur;  les 
preuves  de  son  mérite  se  trouvent  dans  les  ou- 
vrages suivants  de  sa  composition  :  //  primo 
libro  di  Madrigali  a  5  vcci,  eon  un  Eco  a  6 
voded  un  dialogo  a  alto;  Venise.  Ant.  Gar- 
dane,  1561,  in-4%  obi.  —  0?  Il  seconda  libro 
de  Madrigali  a  5  rod;  ibid.,  1562,  in-4«  obi. 
—  V*  ToeeaUf  ricercari  e  canzoni  francese  in 


tavolatura  per  POrgano  ;  ibid.  i 561 ,  in-fol.  Il  ne 
faut  pas  confondre  Bertoldi  (Sperandio)  avec 
le  P.  Bertholdo  Spiridione,  carme  du  couvent 
de  Saint-Théodore,  à  Baniiberg,  et  organiste  cé- 
lèbre, qui  vécut  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle  (  Voy.  Spoidionb).  Bertoldi  n'é- 
tait pas  ecclésiastique  :  il  se  maria  à  Padoue , 
n'eut  point  d'enfants  de  sa  femme  Cassandra 
Castagnola, et  mourut  le  13  août  t570,  à  Page  de 
quarante  ans.  Sa  veuve  fit  placer  sur  son  tom- 
beau répitaplie  suivante,  qui  a  fourni  les  éléments 
de  cette  notice,  et  qui  est  rapportée  par  Salomoni 
(InscripL  Paiav,,  p.  209)  :  Spera-in-deo  Ber' 
toldo  Mutinensis  Musico  Excellent,  ac  ùrgor 
nistx  Catkedr.  Patavina  Prob,  Cassandra 
Castagnola  (sic)  conjux  opt.  idmonumenttob^ 
incredibilem  erga  eum  amorem  faciendum 
curaviL  Vixitann.  XL.  Quievit  Jdilna  Àug. 
MDLXX. 

BERTOLOTn  (  Louise  ),  née  à  Bologne 
en  1740,  y  apprit  le  clavecin  et  Tart  du  chant. 
Après  avoir  chanté  sur  plusieurs  théâtres  d'Italie, 
elle  passa,  en  1760,  au  service  du  duc  Clément 
de  Bavière.  Quelques  années  après,  elle  fit  un 
voyage  et  visita  les  principales  cours  de  l'Alie- 
magne.  Elle  chanta  avec  un  succès  extraordinaire 
à  Berlin,  à  La  Haye ,  etc.  Après  la  mort  du  duc 
Clément,  arrivée  en  1770,  elle  fut  mise  à  la  pen- 
sion. Cette  cantatrice  est  morte  à  Munich,  en 
1798. 

BERTOLUSl  (ViNGEifT),  compositeur,  né  à 
Mautoue,  vers  la  fin  du  seizième  siècle,  a  publié  : 
Sacrarum  cantionum  6,  7,  8  et  10  vocUnts^ 
lib.  1 .  Bodenctiatz  a  placé  deux  de  ces  motets 
dans  sa  collection  intitulée  :  FlorilegU  musici 
Portensis. 

BERTON  (PiBRRB-MoMTAN),  ué  à  Paris  en 
1727,  est  mort  dans  la  même  ville  en  1780.  A 
Page  de  six  ans,  il  lisait  la  musique  à  première 
vue  ;  à  douze,  il  avait  déjà  composé  des  motets 
qu'on  exécutait  à  la  cathédrale  de  Senlis.  Quel- 
ques années  après  il  entra  à  Téglise  Notre-Dame 
de  Paris,  pour  y  chanter  la  basse-taille.  Eu  1744, 
il  débuta  à  l^Opéra,  où  il  resta  deux  ans.  N'ayant 
pu  vaincre  sa  timidité ,  il  partit  ponr  Marseille, 
et  y  joua  les  rôles  de  secondes  basses  pendant 
denx  autres  années  ;  mais  ayant  ensuite  renoncé 
au  théâtre ,  il  alla  à  Bordeaux  en  qualité  de  chef 
d*orcbestre.  A  cette  époque,  il  commença  à  écrire 
des  airs  de  ballets  qui  eurent  beaucoup  de  succès, 
ce  qui  le  détermina  à  se  fixer  à  Bordeaux,  où  il 
remplit  les  fonctions  d'organiste  de  deux  églises  et 
de  directeur  du  concert,  sans  renoncer  à  sa  place 
de  chef  dVchestre  du  théâtre.  La  place  de 
chef  d'orchestre  de  POpéra  de  Paris  éteut  de- 
venue vacante  par  la   mort  de  Boyer  (en  1755), 

25. 


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888 


BERTON 


Berton  se  préseota  au  concours,  et  l'emporta  sur 
ses  liTaux.  Rebel  et  Franrceur  ayant  demandé 
leur  retraite  en  1767,  Triai  et  Berton  obtinrent 
l'entreprise  de  l'Opéra  ;  mais  deux  ans  après  ils 
deoMuidèrent  la  résiliation  du  bail  qnUU  avaient 
faft  à  leurs  risques  et  périls,  ce  qui  leur  fut  ac- 
cordé. Ils  restèrent  cependant  directeurs  da 
spectacle  a?ec  Dauvergne  et  Joliveau  Jusqu'en 
1774.  Alors  Berton  fut  nommé  administrateur 
général,  en  survivance  et  coi^ointement  avec 
Rebel.  En  i776  les  commissaires  des  Menus- 
Plaisirs  s'étant  chaînés  de  l'Opéra  pour  le 
compte  du  roi,  Berton  obtint  encore  le  titre  de 
directeur-général  de  ce  spectacle.  Ce  fut  alors 
qall  parvint  à  faire  rendre  on  arrêt  du  consôl 
qui  fixait  sa  pension  pour  Pavenir,  à  tout  évé- 
nement Celte  circonstance  fut  heureuse  pour 
lui  ;  car  Devismes  ayant  obtenu  l'entreprise  de 
ropéra  pour  son  compte,  en  1778 ,  Berton  prit 
sa  retraite  avec  la  jonissauce  d'une  pension  de 
8,000  fr.  Déjà,  en  1767,  il  en  avait  eu  une  de 
1,000  francs,  comme  ancien  maître  de  musique, 
et  une  autre,  en  1772,  comme  compositeur.  A 
la  retraite  de  Devismes,  il  redevint  encore 
directeur  de  l'Opéra,  en  1780;  cette  rentrée 
lui  fut  fatale.  A  la  reprise  de  Castor  et  Polltuc, 
qui  eut  lieu  le  7  mai  de  cette  année,  il  voulut  di- 
riger lui-même  l'exécution  musicale;  mais  la 
fstigue  qu'il  en  ressentit  lui  causa  une  .maladie 
inflammatoire  dont  il  mourut  sept  jours  après. 
£n  1768,  il  avait  obtenu  la  surrivfnce  de  De 
Bury  comme  cbef  d'orchestre  de  la  chapelle  du 
roi  ;  il  devint  titulaire  de  cette  place  en  1775. 
Précédemment  il  avait  été  admis  comme  violon- 
celle de  la  chambre,  en  dédommagement  de  ce 
qu'il  avait  battu  la  mesure  à  tous  les  grands 
spéciales  de  Versailles,  sans  recevoir  de  gralifi- 
cafion.  Berton  possédait  à  un  haut  degré  l'art 
de  diriger  un  orchestre,  et  ce  n'était  pas  un  petit 
mérite  à  l'époque  où  la  plupart  des  symphonis- 
tes étaient  dépourvus  de  talent.  Il  fut  le  premier 
qui,  sous  ce  rapport,  donna  l'impulsion  vers  un 
meilleur  système  d'exécution,  et  son  talent  fut 
d'un  grand  secours  an  génie  de  Gluck,  pour  intro- 
duire dans  l'orchestre  de  l'Opéra  des  réformes 
devenues  indispensables.  Ce  fut  sous  son  admi- 
nistration que  cet  artiste  et  Piccinni  furent  ap- 
pelés à  Paris,  et  que  s'accomplit  la  grande  ré- 
volution de  la  musique  dramatique  en  France. 

Comme  compositeur,  Berton  a  donné  :  1^ 
Deucalion  et  Pyrrha^  opéra  en  cinq  actes,  en 
société  avec  Giraud  (i7&â).  —  2*  Quelques 
morceaux  dans  Les  Fêles  vénitiennes,  en  1759. 
—  3*»  Chœurs  et  airs  de  danse  ajoutés  à  l'opéra 
de  Camille^  musique  de  Campra,  en  1761.  — 
4**  Êrosine,  paroles  de  Monlcrif,  en   1768.  — 


50  Choeurs  et  airs  de  danse  pour  VIphigénie 
en  Tauride^  de  Desmarets,  en  1766.  —  6*  Sylvie^ 
en  société  avec  Trial,  au  mois  de  novembre 
1766.  ^T'  ThéonU,  en  société  avec  Trial  et 
Granier,  au  mois  d'octobre  1767.  —  Amadis  des 
Gaules,  de  Lulli,  refait  en  collaboration  avec  La 
Borde,  1772  —  iT  ÀdèU  de  Pon tAieit ,  avec 
le  même,  1773.  —  10«  Belléropkon^  de  LuUi^ 
arrangé  pour  la  cour,  en  société  avec  Granier, 
1773.  —  1 10  issé,  du  même ,  arrangé  pour  la 
cour,  dans  la  même  année.  —  IV»  Les  diver- 
tissements de  Cythère  assiégée,  de  Gluck,  en 
1775.  Enfin,  Berton  a  lyouté  plusieurs  morceaux 
aux  opéras  de  Castor  et  de  Dardanus,  de  Ra- 
meau, entre  autres,  la  Chacone,  qui  a  eu  quel- 
que célébrité  sous  le  nom  de  Chacone  de  Ber^ 
ton.  Ce  musicien  a  partagé  avec  quelques  autres 
artistes  le  soupçon  de  .n'être  pas  l'auteur  des 
ouvrages  donn^  sous  son  nom ,  malgré  le  té- 
moignage de  Francœur,  qui  l'avait  suivi  dans 
tous  ses  travaux.  La  veuve  de  Berton  obtint 
une  pension  de  3,000  francs,  et  son  fils  en  eut 
uneputre  de  1,500  francs,  par  brevet  du  bureau 
de  la  ville,  en  date  du  12  juillet  1780. 

BERTON  (Hemri-Mortan),  fils  du  précé- 
dent, né  à  Paris  le  17  septembre  1767,  est  mort 
dans  cette  ville  le  22  avril  IS44.  D^s  l'âge  de  six 
ans  il  apprit  la  musique  ;  à  quinze.  Il  entra  comme 
violon  à  l'orchestre  de  l'Opéra.  La  première  an- 
née (1782)  il  ne  fut  que  surnuméraire  ;  mais  un 
an  après  on  l'admit  comme  titulaire.  Son  pre- 
mier maître  de  composition  fût  Rey,  chef  d'or- 
chestre dei'Opéra,  qui  ne  parut  pas  apercevoir  les 
heureuses  dispositions  de  son  élève.  Saccliini 
fut  le  deuxième;  non  qu'il  ait  ensfigné  à  Berton 
le  mécanisme  du  contrepoint  ou  de  l'harmonie  ; 
mais  il  lui  donna  des  conseils  sur  la  disposition 
des  idées  mélodiques,  sur  la  modulation  et  la 
conduite  des  morceaux  de  musique  dramatique. 
Ce  genre  d'éducation  dans  l'art  d'écrire,  peut- 
être  un  peu  superficiel,  était  le  seul  que  le  jeune 
compositeur  pût  recevoir  ;  car  je  ne  crois  pa^ 
qu'il  y  eût  alors  en  France  nn  seul  homme,  à 
l'exception  de  Gos8ec,qui  eût  des  connaissances 
réelles  dans  la  théorie  du  style  scolastique ,  et 
même  il  n'est  pas  certain  que  Gossec  eût  des 
idées  nettes  à  cel  égard.  Quoi  qull  en  soit,  en- 
traîné comme.il  l'était  par  nn  penchant  irrésisti- 
ble vers  la  musique  du  ttié&tre,  Berton  ne  pou- 
vait avoir  de  meilleur  guide  que  Sacchini.  Une 
partition,  alors  nouvelle,  fixa  son  attention 
et  devint  son  modèle  dans  l*art  d'écrire  :  cMiait 
la  Frascatana  de  Paisidlo  ;  il  y  puisa  le  pen- 
chant à  la  simplicité  qui  est  considéré  comme 
un  des  caractères  distinctifs  de  son  talent. 
Animé  du  désir  de  se  faire  connaître,  il  parvint 


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BËRTON 


389 


à  se  procarer  un  livret  (Topera  dont  le  titre 
était  La  Dame  invisïblet  et  il  eo  composa  la 
musique.  Mais  à  peine  cet  ouvrage  fui-ii  achevé» 
qa*il  éprouva  l'inquiétude  la  plus  vive  sur  le 
jugement  qu'on  en  porterait.  Une  dame,  qui  con- 
naissait Sacchini,  se  chai|(ea  de  lui  mettre  sous 
les  yeux  la  partition  du  Jeune  musicien.  L'artiste 
céUère  y  ayant  trouvé  le  germe  du  talent,  de- 
manda à  Toir  Tauteur,  le  rassura  contre  ses 
craintes,  et  l'inigagea  à  venir  travaiUer  chez  lui 
tous  les  Jours.  £n  1786,  Berton,  Agé  de  dix-neul 
ans,  fit  entendre  ses  premiers  ouvrages  au  con- 
cert spirituel  ;  Ils  consistaient  en  oratorios  ou 
cantates.  L'année  suivante  il  donna  son  premier 
opéra  à  la  Comédie  italienne,  sous  le  titre  des 
Promesses  de  mariage  :  cette  légère  produc- 
tion fift  fovorablement  accueillie.  Plusieurs  ou- 
vrages succédèrent  rapidement  à  ce  premier  essai, 
et  confirmèrent  les  espérances  qu'avait  fait  naître 
ie  talent  de  leur  auteur  ;  mais  le  premier  opéra 
où  sa  manière  individuelle  commença  è  se  des- 
siner fut  celui  dont  Fiévée  lui  fournit  le  livret, 
et  qui  avait  pour  titre  Les  Rigueurs  du  cloître. 
On  y  remarqua  particulièrement  un  cbœur  de 
nonnes,  de  Peffet  le  plus  comique  et  le  mieux 
senti.  A  répoque  on  parut  cet  ouvrage,  l'efler- 
Tescence  révolutionnaire  imprimait  aux  arts  une 
direction  analogue  aux  idées  énergiques  du 
temps.  Méhul,  Cbérubini  venaient  de  faire  en- 
tendre un  genre  de  musique  empreint  de  cette 
énergie,  à  laquelle  la  grftce  était  peut-être  un  peu 
trop  sacrifiée.  Il  était  difficile  que  Berton  ne 
cbercbAt  pas  à  satisfaire  les  besoins  du  moment 
dans  ses  compositions!;  mais  en  suivant  la  route 
nouvelle,  il  ne  se  fit  pas  le  copiste  de  ceux  qui 
Pavaient  tracée,  et  le  développement  de  son  in- 
dividualité resta  le  constant  objet  de  ses  tra- 
vaux. Ponce  de  Léon,  dont  il  avait  fait  le 
livret  et  la  musique,  Moniano  et  Stéphanie,  et 
Le  Délire  furent  les  œuvres  principales  de  cette 
période  de  sa  vie. 

Le  Conservatoire  de  musique  de  Paris  ayant 
été  oiiganisé  ep  1795,  Berton  y  ftat  appelé  comme 
professeur  d'harmonie.  Nomméen  1807  directeur 
de  la  musique  de  l'Opéra  italien,  qu'on  appelait 
alors  V Opéra  buf/a,  il  en  remplit  les  (onctions 
jusqu'en  1809.  Ce  fut  pendant  sa  direction 
qu'en  entendit  à  Paris,  pour  la  première  fois,  les 
Nosxedi  Figaro,  que  Mozart  avait  écrites  vingt 
ans  auparavant.  Ce  chef-d'œuvre  commença  la 
referme  du  goût  de  la  musique  en  France,  et  fit 
comprendre  à  une  population  ignorante  de  l'art 
le  charme  que  les  richesses  d'harmonie  et  d'ins- 
trumentation peuvent  ajouter  à  de  belles  mélo- 
dies. A  sa  sortie  du  Théâtre  iUIien,  Berton  ob- 
tint sa  nomination  de  chef  du  chant  de  l'Opéra;  > 


il  garda  cette  place  iiendant  que  Picard  dirigea 
l'Opéra,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  (in  de  1815.  An 
mois  de  juin  de  cette  année,  le  nombre  des 
membres  delà  section  de  musique  de  l'Institut 
ayant  été  porté  i  six,  au  lieu  de  trois,  Berton 
fut  désigné,  avec  Catel  et  Cbérubini,  pour  com- 
pléter ce  nombre.  Peu  de  temps  après,  le  roi  le 
fit  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  La  désor- 
ganisation du  Conservatoire  avait  été  la  suite 
des  revers  de  la  France,  en  1815;  l'année  sui- 
vante, l'intendance  des  Menus-Plaisirs  du  roi 
le  rétablit  sur  de  nouvelles  bases,  et  BerUm  y 
fut  appelé  comme  professeur  de  composition  et 
comme  membre  du  jury  d'examen.  En  1834  il 
fut  fait  officier  de  la  L^on  d'honneur.  Il  était 
aussi  décoré  de  plusieurs  ordres  étrangers. 

L'instinct  de  la  scène  se  fait  remarquer  dans 
toutes  les  bonnes  productions  de  Berton;  cet 
instinct  est  un  des  traits  distinctifs  de  son  talent, 
complété  par  une  certaine  originalité  de  mélo- 
die, d'harmonie,  de  modulation  et  d'instrumen- 
tation. La  musique  de  cet  artiste  a  un  caractère 
d'Individualité  si  prononcé,  qu'elle  ne  laisse 
jamais  de  doute  sur  le  nom  de  son  auteur.  Ce 
n'est  pas  cependant  qu'elle  n'offre  qu'un  type 
unique;  Montana  et  Stéphanie,  Le  Délire^  et 
Aline,  présentent  des  variétés  de  systèmes  très- 
sensibles.  Dans  ces  ouvrages,  Berton  a  su  co- 
lorer sa  pensée  de  la  manière  la  plus  convenable 
aux  situations.  On  volt  un  exemple  fort  remar- 
quable de  son  heureuse  facilité  à  cet  égard 
dans  l'opposition  du  style  oriental  dont  le  premier 
et  le  dernier  acte  d'Aline  sont  empreints,  et  de 
la  fraîcheur  provençale  du  second  acte  du 
même  ouvrage.  Malheureusement  l'artiste  à  qui 
l'on  doit  ces  estimables  productions  n'a  pas 
toujours  mis  le  même  soin  aux  œuvres  qui  suc- 
cédèrent aux  opéras  qui  viennent  d'être  nommés  ; 
lan^igence  se  fait  apercevoir  dans  un  grand 
no^lbre  de  ses  ouvrages.  D'ailleurs,  lorsque 
vmt  le  temps  où*  l'imaginatiott  avait  perdu  son 
activité,  Berton  ne  sut  pas  s'arrêter  ;  il  continua 
d'écrire,  accordant  trop  de  confiance  aux  pro- 
cédés de  l'art  et  à  l'expérience.  C'est  ainsi  que 
ses  derniers  ouvrages  n'offrent  guèr&  que  des 
réminiscences  affaiblies  de  ses  anciennes  pro- 
ductions. Montana  et  Stéphanie  est  signalé  de- 
puis long-temps  comme  le  chef-d'œuvre  de  cet 
artiste;  je  crois  qu'il  n'y  a  pas  moins  de  mérite 
dans  Le  DéUre  et  dans  Aline,  ouvrages  écrits 
dans  des  genres  différente. 

La  liste  de  toutes  les  productions  de  Berton 
est  fort  étendue  ;  celle  qu'on  va  lire  renferme  tout 
ce  qui  est  de  quelque  importance  :  l^Ahsalon, 
oratorio,  au  concert  spirituel,  en  1786.  — 
lo  Jephté,  idem.  -.  3»  David  dans  le  temple^ 


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990 


BERTON 


id«fii.  —  4»  Les  Bergers  de  Bethléem,  id.  — 
6»  La  Gloire  de  Syon,  M.  —  fl»  Marie  de  Sep^ 
fHours,  cantate.  —  7*"  Orphée  dans  les  bois,  id. 
Tous  ces  ouvrages  ont  été  exéculés  au  coneert 
spirituel  jDsqu'co  1790.  —  ê»  Le  Premier  Navi- 
gateur, en  1786,  opéra  en  un  acte,  inédit.  — 
90  Les  Promesses  de  mariage,  opéra  comique  ; 
en  1787.  Je  posfiède  la  partition  originale  de  cet 
ounage.—  loo  La  Dame  invisible,  ou  V Amant  à 
Pépreuve,  en  1787.  —  11*>  Cor  a,  opéra  en  troi» 
actes,  répété  généralement  k  PAcadémie  royale  de 
masiqjje  en  Juillet  1789,  et  dont  la  représenta- 
tion fnt  empêchée  par  les  troubles  réTolution- 
naires.  l2o  Les  Brouilleries,  opéra  oomique,  à 
la  Comédie  Italienne,  en  1789;—  13o  Les  deux 
Sentinelles,  en  un  acte,  au  même  théâtre,  en 
1790.  —  140  £es  Rigueurs  du  cloitre,  en  deux 
actes,  1790.  ^  15»  £e  nouveau  d^Assas,  en 
anaete,  1791.  ^ido  Les  deux  Sous- lieutenants^ 
en  nn  acte,  1791.  —  l7o  Eugène,  en  trois  ac- 
tes, au  théâtre  Feydeaii^en  1792.  —  18»  Ftato, 
en  an  acte,  1792.  —  19**  Tyrtée,  en  deux 
actes,  paroles  de  Legouvé;  ouvrage  qui  fut 
réfiélé  g<^néralement  à  TOpéra,  mais  qui  n*a 
point  été  joi>é.  —  20O  Ponce  de  Léon,  en  trois 
actes,  paroles  et  musique  de  Berton,  au  th<*âtre 
Favart,  en  1794.  —  21»  l>  Souper  de  famille, 
en  deux  actes,  en  1796.  —  22»  Le  Dénouement 
inattendu,  en  un  acte,  1798.  —  23o  Montano  et 
Stéphanie,  en  trois  actes,  1799.  -—  24<>  LU- 
mour  bisarre,  en  un  acte,  1799.  —  260  le  Dé- 
lire, en  un  acte,  1799.  —  26"  La  Nouvelle  au 
camp  (à  ropéra)  en  un  acte,  1799.  —  27o  Le 
grand  Deuil,  en  un  acte,  1801,  —  28o  Le  Can- 
cer tinter  rompu,  en  un  acte,  1602.  —29»  i4/ine, 
reine  de  Oolconde,  en  trois  actes,  luo3.  —  30* 
La  Romance,  en  un  acte.  1804.  —  31»  Délia  et 
Verdihan,  en  un  acte,  tSOI>.^  32o  Le  Vaisseau 
amiral,  1805.  —  33°  Les  /^aris^garçons,  en  un 
acte,  1806.  -*  340  £e  chevalier  de  Sénanges^ 
en  trois  actes,  1807.  — 36©  Ninon  chez  madame 
deSévigné,  en  un  acte,  1807.  —  36o  Franpotje 
deFoiœ,  en  trois  actes,  1809.  —37»  Le  Charme 
de  la  voix,  en  un  acte,  18U.  —  38o  VEn^ 
lèuement  des  Sabines,  ballet  en  trois  actes, 
1811.  —890  la  Victime  des  arts  (en  colla- 
boration  avec  Nicolo  fsouard  et  Solié),  en  deuii 
actes,  iSii.  ^^Qo  L'Enfant  prodigue,  ballet 
en  trois  actes,  1812.  -*-  4lo  ValenHn^  ou 
le  Paysan  romanesque,  en,  deux  actes,  1814. 
~-  420  VOriflamme  (à  l'Opéra),  en  deux  actes 
(en  collaboration  avec  Méliul,  Paër  et  Kreutzer), 
1814  ;  ^  4S0  L* heureux  Retour,  ballet  en  un 
acte  (arec  Persuis  et  Kreutaer),  181».  —  44o£ef 
Dieux  rivaux  (à  l*Opéra),  en  un  acte  (avec  Spon- 
tini,  Persols  et  Kreutier).  ^45''  Féodor^  ou  le  Ba- 


telier du  Don,  en  un  acte,  1616.  —  46o  Roger 
de  Sicile,  en  trois  actes  (à  l'Opéra),  1817.  -- 
470  Corisandre,  eo  trois  actes,  au  théâtre  Fey- 
deau,  en  1820.  —  48o  Virginie,  en  trois  actes 
(à  rOpéra),eniR23.  •-  49oZi«s  Mousquetaires, 
en  un  acte,  à  Feydeau,  en  1824.  —  50o  Xa  Mère 
et  la  Fille,  en  trois  actes,  paroles  de  Dupaty» 
non  représente.  —  5lo  Zes  Petits  Apparte- 
ments, en  un  acte,  1827.  —  52o  Ahne,  reine 
de  Golconde,  ballet  en  trois  actes  {hvec  Dogazon), 
1825.  —  530  Blanche  de  Provence  (à  TOpéra), 
an  mois  de  mai  1821  (avec  Boieldieu,  Cbem» 
bini  et  Paêr).  -«  54o  Pharamond,  juin  162^ 
(  avec  Boieldieu  et  Kreulxer).  On  connaît  ausai 
de  Berton  :  —  55o  Airs  et  rédtotifs  dans  le  La- 
boureur chinois  {kVQjpéTA), en  1818.-  560  TVn. 
sibule,  canUte  exécutée  au  théâtre  Olympique» 
en  1804.  —  57o  Thésée,  grande  cantete  exé- 
cutée â  Bruxelles,  en  inéfience  de  Napoléon. 
— 580  le  Chant  du  retour,  après  la  campagpM  de 
1805.  —  590  Plusieurs  recueils  de  canons  à 
trois  et  tk  quatre  voix.  —  6O0  Une  grande  quan- 
tité de  romances —  6I0  Un  système  généraldliar- 
monie,  composé  d'un  Arbre  généalogique  des 
accords,  d'un  Traité  d^harmonie  basé  sur 
V Arbre  généalogique,  et  d'un  Dictionnaire  des 
accords,  Paris,  1815,  4  vol.  in-4o.  Dansce  sys- 
teme,  Berton  écarte  la  loi  de  Panalogie  des  ao> 
cordspar  la  similitude  de  leurs  fonctions,  et,  n'ad- 
mettent que  la  considération  du  renversement, 
fait  autent  d'accords  fondamentaux  quMt  y  a  d'ac- 
cords directs;  théorie  dont  le  moindre  dt'faut  est 
de  multiplier  sans  nécessite  les  termes  techniques 
d'une  nomenclature  embarrassante.  Qu'on  ima- 
gine ce  que  c'est  qu'un  dictionnaire  d'accords  ren- 
fermé dans  plusieurs  centeines  de  pages  in-40. 
Berton  s'est  fait  connaître  aussi  comme  écrivain 
par  la  rédaction  des  articles  de  musique  du  jour* 
nal  littéraire  intitulé  VAbeille,eiàe  plusieursau- 
très  journaux.  Il  a  publié  aussi  '{Uflques  brochures 
panni  lesquelles  on  a  remarqué  :  De  la  mmique 
mécanique  et  de  la  musique  philosophique,  Pa- 
ris; 1822, 24  pages  in  80;  écrit  dirigé  contre  la  vo- 
gue des  opéras  de  Rossini  ;  et  Épitre  à  un  eé- 
lèhre  compositeur  français  (Boieldieu),  précé- 
dée dé  quelque^  observations  sur  la  musique 
mécanique  et  sur  la  musique  philosophique, 
Paris,  Alexis  Eyroery,  1829,  48  pages  in-8o.  Las 
articles  de  musique  de  l'Encyclopédie  publiée 
par  Courlin  ont  éte  rédigés  par  Berton,  à  qui  Tua 
doit  aussi  beaucoup  de  rapporte  sur  divers 
objeto  relatifs  à  cet  art,  lus  à  l'Académie  dea 
beaux-Arto  de  l'InsUtut  ;  enfin,  il  a  été  chargé 
de  revoir  les  définitions  des  termes  de  musique 
de  la  dernière  édition  du  Dictionnaire  de  l'Aca- 
demie  Française.  Raoul •  Rochette,  secréteire  per* 


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BËllTON 


Sdl 


pétuel  de  rAcadémie  des  Beaux-Art^ de  Pln^titut 
de  France,  a  publié  :  Notice  historique  $ur  la 
vie  et  les  ouvrages  de  M.  Berton,  Paris,  1844 
in«4o.  Henri  Blanchard  a  donné  aussi,  dans  ses 
Biographies  de  compositeurs,  Uenri-Montan 
Berton,  Paris,  1839,  in-8o. 

BEATON  (François),  fils  natnrel  du  pré- 
cédent et  de  M"**  Maillard,  actrice  de  l'Opéra, 
est  né  à  Paris,  le  S  mai  1784.  Admis  auConserra- 
toire  comme  élève,  en  1790,  il  en  sortit  après 
boit  années  d'études,  et  se  livra  à  renseignement 
du  cliant.  Les  premières  compositions  qui  le 
tirent  connaître  étalent  des  romances  et  des 
morceaux  détacliés  pour  le  chant  et  le  piano. 
En  1810,  il  donna  au  théAtre  Feydeau  :  \^  Mon- 
sieur Desbosquets,  opéra  comique  en  un  acte, 
qui  eut  peu  de  succès.  —  2o  Jeune  et  Vieille,* 
avec  Pradher,  fut  représenté  en  1811.  Dans  la 
mtoie  année,  Berton  donna  è  TOpéra  Ninette  à 
la  Cour,  en  d«ux  actes,  dont  il  avait  refait  la 
musique.  En  i820,  il  Ht  représenter  au  théâtre 
Feydeau  Les  Caquets,  petite  pièce  en  un  acte  qui 
méritait  d*avoir  plus  de  succèii  qu'elle  n'en  a  ob- 
tenu. Nommé  professeur  de  vocalisation  au  Con- 
servatoire, en  1821,  Berton  remplissait  ses  fonc- 
tions avec  zèle  et  iàtelligence,  lorsqu'il  fut  pri?é 
de  son  emploi  avec  plusieurs  autres  professeurs,  à 
la  fin  de  1827.  Dans  la  même  année,  il  fit  re- 
présenter au  théAtre  de  l'Opéra  comique  un  petit 
opéra  intitulé  Une  Heure  <Cabsence  :  cet  ou- 
vrage n'a  pas  réussi.  Atteint  du  choléra  en  juil- 
let 1882,  il  mourut  le  15  du  même  mois.  Peu  de 
tempe  après  sa  mort,  on  a  représenté  à  l'Opéra- 
Comiqne  on  ouvrai^e  en  un  acte  qu'il  avait  en  por- 
tefeuille, sous  le  titre  du  Château  d*Iturbide,l\ 
existe  une  Notice  sur  la  pie  et  les  ouvrages  de 
François  Berton,  par  M. Désiré  Raoul- Rochelle; 
Paris  1832,  in-80. 

Adolphe  Berton,  fils  de  cet  artiste,  né  à  Paris, 
en  1817,  fitses  études  musicales  au  Conservatoire, 
puis  débuta  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique  sans 
s'y  faire  remarquer.  N'ayant  pas  été  plus  heu- 
reux à  celui  de  la  Renaissance,  il  se  décida  à 
chanter  sur  les  théâtres  de  provhice.  En  1843 
il  était  â  Nice  avec  sa  femme,  attachée  comme  lui 
au  théâtre  de  cette  tille.  Dans  la  même  année 
ils  furent  engagés  tous  denx  pour  le  théâtre  d'Al- 
ger. Berton  y  fut  bien  acueilli  et  ne  s'en  éloigna 
plus  jusqu'à  sa  mort,  qui  arriva  le  28  février  1857. 
11  était  parvenu  à  l'âge  de  quarante  ans.  En  lui 
s*est  éteinte  la  quatrième  génération  d'une  fa- 
mille qui  s'était  illustrée  dans  la  musique. 

BEHTONI  (FERniNANn-JosEPB),  composi- 
teur et  maître  de  la  chapelle  ducale  de  Saint- 
Marc,  à  Venise,  naquit  dans  la  petite  tle  de  Salo, 
le  15  août  1725,  suivant  le  registre  de  l'église 


paroissiale  de  ce  lieu ,  eité  par  M.  Caffi  (1).  11 
reçut  une  bonne  éducation  littéraire  dans  sa  ville 
natale.  Son  premier  maître  de  musique  fut  nn 
cert&in  Tomeoni.  Son  heureuse  organisation  pour 
cet  art  détermina  ses  parents  à  l'envoyer  à  Bo- 
logne, afin  qu'il  pût  fréquenter  les  leçons  du 
savant  P.  Martini,  qui,  reconnaissant  en  lui  des 
facultés  peu  ordinaires,  l'admit  au  nombre  de  lea 
élèves.  A  l'âge  de  vingt  ans,  il  se  rendit  à  Venise, 
et  s'y  fit  bientôt  connaître  comqie  un  artista 
de  la  plus  haute  distinction.  Xié  d'amitié  avec 
Saratelli  et  Galuppi,  il  était  aussi  bien  accueilli 
dans  les  plus  nobles  familles,  où  il  donnait  des 
leçons  de  clavecin  et  de  chant.  Ses  premiers  ou- 
vrages fixèrent  immédiatement  sur  lui  l'atten- 
tion publique,  et  firent  pressentir  ses  succès 
futurs.  Sous  le  titre  de  Cajetto,  il  écrivit,  en 
1747,  pour  une  association  d'enfants,  un  drame 
musical  dont  la  partition  a  été  conservée  et 
dans  lequel  on  trouve  déjà  des  beautés  renuur- 
quables.  Le  27  août  1752,  Bertoiii  obtint  an 
concours  la  place  d'organiste  du  premier  orgue 
d«  l'église  de  Saint-Marc,  et  cinq  ans  après  il 
fut  appelé  aux  fonctions  de  maître  dé  cliœur 
du  conservatoire  des  Mendicanti,  dans  lequel 
il  n'y  avait  que  des  jeunes  filles,  tant  pour  le 
chant  que  pour  les  instruments.  Cette  époque 
de  sa  vie  est  celle  où  il  produisit  ses  plus  belles 
compositions  de  musique  d'église  et  plusieurs 
oratorios  considérés  comme  des  œuvres  de 
grand  mérite.  Il  Figliuol  prodigo  fut  écrit  par 
lui  en  1747  pour  l'église  de  Filippini  appelée 
S.  Maria  delta  Fava,  et  cet  ouvrage  y  produi- 
sit un  si  bel  efTet,  qu^il  y  fht  répété  dans  plusieurs 
années  consécutives.  En  1753,  il  donna  aussi  au 
conservatoire  des  Mendicanti  l'oratorio  latin 
intitulé  Perigrinatio  ad  sanctum  Domini  se- 
pulchrum,  lequel  était  écrit  pour  des  voix  de 
femmes  seules.  Au  nombre  de  ses  productions 
les  plus  importantes  pour  l'église,  on  remarque 
son  Miserere  (en  ut  mineur),  et  sa  messe  de 
Requiem,  qui  fut  exécutée  en  1792  dans  l'église 
des  frères  servites.  Son  oratorio  David  peni- 
tens  e^t  resté  célèbre  dans  la  mémoire  des  Vé- 
nitiens par  l'anecdote  suivante.  Il  avait  été 
composé  pour  les  élèves  du  conservatoire  des 
Mendicati.  Le  28  mars  1775,  le  chœur  des 
cent  jeunes  filles  de  cette  Institution,  au  nombre 
desquelles  se  faisaient  remarquer  Thérèse  Al- 
merigo,  Antoinette  Lucovic,  Laurette  Mise* 
gari,  Françoise  Tomii,  et  Bianca  Smchetti, 
artistes  de  grand  talent,  exécutaient  cet  ouvrage 
sons  la  direction  du  compositeur,  lorsque  l'em- 
pereur Joseph  II,  accompagné  de  son  frère  Léo- 

(1)  Storia  dstia  musiea  sacra  neUa  già    Céppetla 
ducale  tfl  San  Marco  in  f^ennia,  1. 1,  p.  4lo. 


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392 


BERTONI 


pold,  alora  grand-duc  de  Toscane,  et  des  ar<- 
ehidacs  ses  fils ,  arrivèrent  à  IMmproviste  dans 
l'établissement.  Les  règlements  interdisaient  Tin- 
troduction  des  étrangers  dans  Penceinte  Toilée 
du  lieu  oà  les  orphelines  exécutaient  la  musique; 
l'entrée  fut  donc  refusée  aux  nobles  person- 
nages qui  accompagnaient  l'empereur;  mais 
nne  exception  fut  faite  pour  lui.  Josepb  U  salua 
le  maître,  et,  entrant  dans  Tenceinte,  s'approcha 
de  son  pupitre  et  suint  Texécution  sur  la  parti- 
tion. ArrÎTé  au  ciMBur  fioal,  il  se  sentit  en- 
traîné et  8*unit  à  l'ensemble  en  chantant  une 
partie.  Sa  voix  fut  ia  seule  masculine  qui  re- 
tentit jamais  dans  ce  lieu.  Après  ayoir  félicité 
Bertoni,  Tempereur  s'entretint  a? ec  les  jeunes 
filles,  émues  de  tant  d'honoeor,  et  mit  le  comble 
à  leur  enchantement  par  le  don  de  cent  sequins 
qu'il  leur  fit  en  se  retirant.  Au  nombre  des  pliis 
beaux  ouvrages  de  musique  dVglise  de  Bertonî, 
on  compte  les  psaumes  Beatus  vir,  Lmtatus 
«Vf»,  et  les  Improperia  qu'il  écrivit  pour  la 
chapelle  ducale  de  Saint-Marc. 

Dès  1746,  Bertonl  avait  abordé  la  scène  et 
avait  écrit  pour  plu^eurs  théâtres  :  ses  travaux 
en  ce  genre  lui  avaient  procuré  une  honorable 
réputation,  lorsque  son  Orfeo^  représenté  à 
Yenise  en  1776,  fit  naître  le  plus  vif  enthou- 
siasme et  consolida  la  renomma  du  maître.  On 
fit  pour  cet  opéra  des  dépenses  considérables  de 
mise  en  scène  dont  il  n'y  avait  point  eu  d'exem- 
ple jusqu'alors.  Le  poème  était  celui  de  Calza- 
bigi,  sur  lequel  Gluck  avait  écrit  sa  sublime 
partition  quelques  années  auparavant.  Gaeano 
Guadagni,  qui  avait  chanté  dans  cet  ouvrage  le 
rôle  d'Orphée,  à  Tienne,  fut  aussi  chargé  de  re« 
présenter  le  même  personnage  dans  l'ouvrage  de 
BertonL  Toutefois,  si  la  nouveauté  du  spectacle 
fit  obtenir  à  cette  production  un  succès  extra- 
ordinaire, M.  Gain  avoue,  dans  la  notice  de  Ber- 
tonl ,  que  ce  compositeur  avait  tiré  les  Idées 
principales  qui  brillaient  dans  son  œuvre  de  la' 
partition  de  Gluck.  L'ifsto,  qui  succéda  à  l'Or- 
feo ,  et  qui  fut  aussi  chanté  par  Guadagni,  fut 
composé  à  l'occasion  de  l'arrivée  du  duc  de 
Wurtemberg  à  Venise.  VArmiday  considérée  à 
juste  titre  comme  le  plus  bel  ouvrage  dramati- 
que de  Berioni,  fut  jouée  au  théâtre  San-Bene- 
detto,  dans  la  même  ville.  U  était  dans  la 
destinée  de  ce  maître  d'obtenir  ses  plus  beaux 
succès  avec  les  sujets  traités  auparavant  par  Gluck 
et  en  s'inspirant  de  ses  idées.  Après  Vùr/eo  et 
VArmida,  les  partitions  les  plus  estimées  de 
Bertonl  sont  le  Quinto  Fabio,  joué  à  Padoue, 
en  1778 ,  et  le  Tancredi,  Venise  et  Turin  fu- 
•  rent  les  villes  où  ses  productions  dramatiques 
eurent  la  vogue  la  plus  décidée.  Sept  fois  il  fut 


appelé  dans  cette  dernière  pour  écrire  l'opéra 
de  la  saison. 

Ayant  obtenu  un  congé  de  deux  ans,  au  mob 
de  septembre  1778,-  pour  se  rendre  à  Londres 
où  il  était  appelé,  Bertoni  partit  pour  l'Angle- 
terre, où  de  nouveaux  succès  l'attendaient.  Son 
Orfeo  y  produisit  une  si  vive  impression,  que  la 
partition  fut  gravée  à  Londres  avec  un  grand 
luxe ,  honneur  dont  aucim  compositeur  étranger 
n'avait  joui  après  Hasndel.  Ce  fut  de  Londres 
que  Bertoni  écrivit  une  lettre,  datée  du  9  sep- 
tembre 1779,  qui  fut  insérée  dans  la  SvUe  da 
entretiens  sur  Vétat  actuel  de  VOpéra  de 
Paris,  et  dans  laquelle  il  déclare  que  la  sublime 
inspiration  de  Viphigénie  en  Tawride^  de 
Gluek,  Le  calme  rentre  dans  mon  cœur,  lui 
appartient,  et  qu'il  Ta  écrite  à  Turin  pour  la  Gi- 
relii,  dans  son  Tancredi,  Je  n'ai  pu  vérifier  le 
fait,  n'ayant  pas  vu  la  pariition  de  cet  opéra j 
mais  Je  vois  dans  V  Indice  de*  teatri,  de  1780,  que 
le  Tancredi  fut  joué  k  Turin  le  26  décembre 
1778  ;  et  à  cette  époque  Gluck  avait  terminé  k 
Vienne  son  Iphigénie  en  Tauride,  qui  fut  joué 
à  Paris  le  18  mai  1779.  D'ailleurs  le  génie  de 
Gluck  tout  entier  se  trouve  dans  cette  admira- 
ble scène  qui  n'a  rien  du  style  italien.  Au  sur- 
plus, Gluck  dédaigna  de  répondre  à  cette  ré- 
clamation, et  l'on  n'en  parla  pins. 

De  retour  à  Venise  à  la  fin  de  1780,  Bertoni 
écrivit  son  Armide^  dont  la  représentation  ent 
lieu  dans  les  premiers  mois  de  Tannée  suivante; 
et  immédiatement  après  11  '  obtint  un  nouvean 
congé  de  deux  ans  pour  retourner  à  Londres. 
Le  21  janvier  1784,  il  succéda  à  Galuppl  dans  la 
place  de  premier  maître  delà  chapelle  ducale  de 
Saint*  Marc.  Après  l'extinction  delà  république  de 
Venise,  ilconserva  son  titre,  sa  place  et  ses  émo- 
luments; mais  il  cessa  de  diriger  le  chœur  du 
conservatoire  des  Mendicanti,  parce  que  les 
quatre  institutions  ide  ce  genre  qui  existaient  k 
Venise  furent  supprimées.  Vers  1795  il  avait 
cessé  d'écrire.  La  perte  de  sa  femme  dans  la  même 
année,  celle  de  quelques  amis  dans  les  suivantes, 
la  destruction.des  conservatoires,  tout  contribua 
à  jeter  de  la  tristesse  sur  la  fin  de  sa  carrière. 
Enfin,  après  soixante  ans  d'exercice  de  son  art  dans 
sa  ville  chérie,  il  se  résolut  k  accepter  l'invita- 
tioo,  que  lui  avait  faite  un  de  ses  neveux,  de  se 
retirer  chez  lui  a  Desenzano,  petite  ville  située  à 
peu  de  distance  de  Brescia,  sur  le  lac  de  Garde. 
11  s'y  retira  en  1810,  et  y  mourut  le  l"""  décem- 
bre 1 8 1 3,  presque  nonagénaire. 

Les  principaux  ouvrages  de  Bertoni  consis- 
tent en  une  grande  quantité  de  musique  d'église, 
dontlesœuvres  les  plus  importantes  entêté  citées 
précédemment,  beaucoup  de  cantates,  les  ora- 


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BERTONI  -.  BERTUCH 


39S 


torios  Joasy  Sutanna,  il  Figliuol  prodigo,  Pe- 
regrinatio  ad  sanclum  DouUnici  sepulchrum^ 
David  penitens,  et  les  opéras  dont  yoici  les 
titres  :  i^ùriazioeCuriazio^  en  1746.-^  2»£a 
Vedova  aeeoria,  1746.  —S»  Cajttto^  drame 
joaé  et  chanté  par  des  enfants  dans  le  palais 
LabUit  à  Venise,  1747.  »  4»  Ipermesira^ 
I74S.  —  5<>  lePescaMci,  1752.  —  1»  Ginemra^ 
1753.  —  7»  Xa  Moda^  1754.  —  8<^  X0  Vicende 
amorase^  1760.  ^  9»  la  beUa.  Girometta^ 
1761.  —  10*  Amore  in  fntuica^  1763.  — 
11*  AemU  in  Sciro,  1764.  ~  12*  Vlnganna- 
tore  ingannato^  1764.  —  id»  VOlimpiade, 
1765.  —  14*  r/soto  <<i  Calipso,  cantate  drama- 
tiqoe  exécutée  à  Venise,  devant  Tenipereur 
Joseph  II,  pendant  son  premier  séjour  dans 
cette  Tille,  au  palais  Rezzonico,  par  cent  jeunes 
filles  tirées  des  quatre  conservatoires.  — 
lôo  Àiessandro  nelU  Indie,  1770.— 16*  LU- 
nello  ineantato,  1771.  <—  17*  Androtnacca, 
1772.—  18»  ArUio  e  Ternira,  1774.—  W 
Or/eo,  1776.  —  20*  Esio,  il  11.  —  21o  Te/e- 
macco,  1777,  —  22*  Q^into  Fabio,  1778.  — 
23"  Taneredi,  1778.  -^  24<*  Artaserse,  à  Lon- 
dres, 1780.  —  25^  Armida,  à  Venise,  1781.  — 
26*  Eumene,  1784.  —  27«  Un  autre  Artaserse, 
1786.  —  28*  La  NitUti,  1789.  —  29^  IJigenia 
in  Aulidê,  à  Trieste,  1790.  La  plupart  de 
ces  ouvrages  ont  été  représentés  à  Venise  ou 
à  Turin.  —  30*  Cq/o  Mario  ;  —  31*  Narbale.  Je 
n'ai  pas  les  dates  de  ces  deux  ouvrages,  qui 
sont  comptés  parmi  les  meilleures  partitions  de 
Bertoni.  Ce  maître  s*est  aussi  exercé  dans  la 
musique  Instrumentale,  et  l'on  a  gravé  de  sa 
composition  :  1*  Sei  sonate  per  U  cembtUo  con 
vioUno,  op.  1  ;  Berlùi,  1789.  —  2«  5ei  quarUtti 
a  due  violini,  viola  evioloncello;  Venise, 
1793.  — »3o5ei  sonate  a  eembalo  solo,  Parigi, 
1780.  On  a  aussi  de  lui  deux  scènes  détachées, 
la  première  commençant  par  ces  mots  :  Super- 
bo,  di  me  stesso,  pour  ténor,  avec  deux  vio- 
lons, alto,  basse,  2  hautbois  et  2  cors;  Tautre, 
rondo  avec  récitatif,  sous  le  titre  :  La  vergi' 
nella^ 

Compositeur  élégant,  homme  de  goût,  et  au- 
teur de  mélodies  gracieuses,  expressives  et  tou- 
jours bien  adaptées  aux  paroles,  tant  dans  la 
musique  d'église  que  dans  les  opéras,  Bertoni 
fut  un  de  ces  compositeurs  dont  les  œuvres  sont 
irréprochables  et  jouissent  d'une  estime  générale; 
mais  roriginalité  des  idées  loi  manquait  De  là 
vient  qn^après  avoir  en  de  brillants  succès ,  il  est 
aujourd'hui  complètement  oublié,  et  que  ses  pro- 
ductions ne  jouissent  pas  de  l'avantage  réservé  aux 
OBuvres  de  génie,  qui  ne  sont  plus  exécutées,  de 
conserver  toujours  leur  valeur  monumentale  et 


de  devenir  des  modèles  pour  les  artistes  d'un 
antre  temps. 

BERTRAND  (PRUDBRCfr),  moine  de  l'abbaye 
deCbaroux,  dans  le  Poitou ,  vivait  vers  la  fin  du 
neuvième  siècle.  Il  a  laissé  un  poèmç  latin  sur  la 
musique,  qu'on  trooveè  la  Bibliothèque  impériale 
sous  le  n*  3976,  et  dont  l'abbé  Lebenf  a  pairie 
le  premier  {ReeueU  de  divers  écrits  pour 
servir  d'éclaircissement  à  P histoire  de  France, 
tom.  2,  p.  99).  Ce  poème  est  un  éloge  de  l'art; 
l'aoteur.regrette  seulement  qu'il  soit  trop  diffi- 
cile è  apprendre,  et  dit  que  :  ^  Us  sons  ne 
sont  appris  de  mémoire,  ils  périssent,  parce 
çu^on  ne  peut  les  écrire.  Ce  passage  a  pour 
objet  la  notation  neumatique ,  qui  était  alors 
d'un  usage  à  peu  près  général,  mais  dont  les 
obscurités  avaient  souvent  besoin  d'être  expli- 
quées, soit  par  l'ancienne  notation  latine  des 
quinzes  lettres,  soit  par  des  signes  particuliers, 
tels  que  la  notation  de  Hucbald ,  bien  que  ces 
lettres  et  ces  signes  ne  représentassent  pas  les 
inflexions  rapides  de  la  voix  exprimées  par  les 
"neumes,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  dans  le  manus- 
crit de  Montpellier  découvert  par  M.  Danjou. 
(Voff.  ce  nom). 

BERTRAND  (AirroiME  de),  musicien  très- 
renommé  de  son  temps,  naquit  à  Fonlanges,  en 
Auvergne,  dans  la  première  moitié  du  seizième 
siècle.  On  a  de  loi  Les  Sonnets  ou  Amours  de 
Ronsard,  à  quatre  voix,  Paris,  1576  et  1578, 
l**  et  2«  Uvres. 

BERTRAND  (Aura),  viriuose  sur  la  harpe, 
naquit  è  Paris  en  1798.  Admise  au  Conservatoire 
de  cette  ville  à  Page  de  onze  ans,  elle  y  apprit 
les  éléments  de  la  musique,  puis  elle  se  livra  à 
l'étude  de  la  barpe  sous  la  direction  de  Nader- 
man.  En  1815,  elle  reçut  des  leçons  de  Bochsa 
pour  cet  instrument  et,  vers  1820,  elle  com- 
mença à  se  faire  entendre  dans  les  concerts.  La 
hardiesse,  l'énergie  de  son  jeu ,  remarquables 
dans  une  femme,  étonnèrent  les  connaisseurs. 
Peu  de  temps  après,  elle  entreprit  de  longs 
voyages  en  Hollande,  en  Allemagne,  en  Italie, 
et  partout  elle  obtint  des  succès.  Elle  s'arrêta 
pendant  quelques  années  à  Milan.  En  1833  elle 
visita  la  Belgique;  pois  elle  retourna  è  Paris, 
où  elle  arriva  dans  les  premiers  Jours  de  1835. 
On  a  gravé  de  sa  composition  :  1*  Variations 
pour  la  harpe  sur  le  thème  J^el  cor  plu  non  mi 
sento,  op.  1  ;  Milan ,  Ricordl.  —  2o  Fantaisie 
sur  la  polonaise  du  comte  Oginski,  op.  ^  ;  ibld. 
—  3*  Fantaisie  sur  la  romance  de  Joseph, 
op.  3  ;  ibid.  Aline  Bertrand  est  morte  le  13  mars 
1835,  d'une  fièvre  nerveuse. 

BERTUCH  (Jean-Georges),  docteur  en 
droit  àKiel,  naquit  le  19  juin  1668,  à  Helmers- 


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804 


BERTUCH  —  BERWALD 


liausen,  en  Franconie,  et  fut  d^abord  con- 
seiller à  Ziltau.  Lors  de  son  installation  à  Ta- 
Diversité  de  Kiel,  en  1693,  il  soutint  one  thèse 
sur  ropéra,  qui  Tat  ensuite  imprimée  sous  ce 
titre  :  Disputath  inaug,  de  eo  guod  jusium 
e$i  circa  ludas  scenicos,  operasque  moder- 
nos,  dielas  vulgo  Opéra  \  Kiel,  1693,  in-4o. 
Waltber  assure  qu'on  a  donné  one>econde  édition 
de  cette  dissertation  à  Nuremberg,  1696,  in-4*  ; 
Texistencede  cette  édition  est  au  moins  douteuse. 
Vers  la  fin  de  1603,  Bertuch  prit  du  service 
comme  auditeur  et  quartier-maître  dans  l'armée 
danoise,  et  après  quaraote-dnq  ans  de  service 
ious  trois  rois  de  Danemarli,  il  obtint  le  grade  de 
général  major  de  cavalerie.  Il  vivait  encore  en 
1739,  et  écrivait,  le  19  juin  de  cette  année,  une 
lettre  à  Mattlievon,  que  celui-ci  a  citée  dans  son 
Bhrenpjorte  (p.  29).  Bertuch  jouait  du  violon 
et  composait. 

BERTUCH  (Cbarles-Yoluiar),  organiste 
de  Téglise  de  Saint-Pierre  à  Berlin,  née  Erfurt,  vers 
1730,  est  compté  parmi  les  plus  habiles  de  PAlle- 
magne.  Élève d'Adiuog,  il  reçut  de  ce  maître  la  tra- 
dition delà  manière  de  Jean-Sébastien  Bach,  dont 
il  Jouait  admirablement  les  comportions  sur  l'or- 
gue. Vers  1 777 ,  il  visita  pour  la  dernière  fois  sa  ville 
natale,  et  retouma  ensuite  à  Berlin,  oîi  il  mourut 
en  1790.  Le  docteur  Burney,  qui  entendit  Ber- 
tuch, en  1776,  dit  qu'il  était  le  plus  babile  or- 
ganiste de  Berlin ,  et  qu'il  improvisait  fort  bien. 

BERTUZZI  (...),  élève  du  conservatoire  de 
Milan,  et  violoniste  dans  cette  ville,  vers  1840, 
s'est  fait  connaître  par  quelques  compositions  pour 
ion  instrument,  parmi  lesquelles  on  remarque  : 
1*  Dix  caprices  pour  violon  seul  ;  Milan,  Ri- 
cordi.  —  2**  Trois  duos  pour  2  violons,  op.  7  ; 
ibid.  —  3<>  Thèmes  avec  des  variations  pour 
deux  violons  et  violoncelle  ;  ibid.  L«  même  ar- 
tiste a  fait  représenter  à  Pavie,  en  1841,  dans  la 
saison  du  carnaval,  on  opéra  intitulé  :  llFinto 
Sardo  ;  l'ouvrage  n'a  pas  réussi. 

BERWALD  (JEAN-FRÉnéaic),  né  à 
Stockholm,  en  1788,  est  fils  d*un  musicien  de  la 
chambre  do  roi  de  Suède.  A  peine  &gé  de  trois 
ans,  il  montra  les  plus  heureuses  dispositions 
pour  la  musique.  Son  père  lui  fit  présent  d'un- 
petit  violon  et  commença  à  lui  donner  des  leçons 
de  cet  instrument.  Après  treiie  mois  d'une  a|)- 
ptication  soutenue,  cet  enfiuit  extraordinaire  fut 
en  étaU  de  paraître  en  public  et  d'exécuter  un 
adagio  avec  un  sentiment  naïf  et  simple  qui  ex- 
cita l'admiration.  Peu  de  temps  après,  le  jeune  vir- 
tuose fit  un  vovage  en  Suède  etenMorwége;  par- 
tout il  recueillit  des  applaudissemeos.  A  son  re- 
tour à  Stockholm,  il  commença  à  s'essayer  dans 
la  composition,  et  se  livra  à  l'étude  du  piano. 


L'année  suivante  il  entreprit  un  nonvetn  voyage 
en  Danemarck,  et  se  fit  entendre  à  Copenha- 
gue devant  le  roi.  Une  maladie  dangereuse  fit 
craindre  quelque  temps  pour  ses  Jours,  et  sem- 
bla devoir  mettre  un  terme  à  ses  succès;  WÊtâ& 
à  peine  rétabli,  il  essaya  ses  forces  dans  la  œm- 
position  d'une  symphonie  où  les  trompettes  et 
les  timbales  jouaient  un  rôle  considérable.  L'abbé 
Vogler,  qui  s'intéressait  au  jeune  composileiir, 
lui  fit  apercevoir  les  fautes  principales  de'  son 
ouvrage,  et  les  corrections  qui  furent  le  résultat 
de  ses  conseils  rendirent  la  symplionie  assez 
bonne  pour  qu'elle  pfit  être  exécutée  publique- 
ment, en  1797.  L'auteur  de  cette  production 
précoce  était  àgéde  neuf  ans.  L'Académie  Royale 

I  de  musique  de  Stockholm,  pour  encourager  Ber- 
wald,  lui  fit  don  d'une  médaille  d'or.  Le  14  oc- 
tobre de  la  même  année,  le  jeune  mnsieien  donna 

,  un  concert,  et  fit  voir  dans  l'exécution  de  deas 
concertos  une  habileté  qui  tenait  du  prodige.  On 
admira  la  pureté  de  son  maniement  d*arcliet  et 
son  expression  dans  l'adagio;  sa  symphonie 
fut  exécutée  de  nouveau  dans  ce  concert,  à  la 
suite  duquel  il  fit  un  grand  voyage  avec  son 
père.  Au  mois  de  mars  1798,  ils  se  trouvaioit  à 
Saint- Pétersboufg;  Moscou,  Riga,  et  quelques 
autres  villes  considérables  de  la  Russie  et  de  la 
Pologne  furent  visitées  par  eux.  Berwald  se  fit 
entendre  ensuite  kKflsnigsl^rg,  Dantzick,  Berlin, 
Dresde,  Tœplîts,  et  se  rendit  à  Leipsick  vers  la 
fin  de  l'année  1798;  1^  il  mit  la  dernière  maîB 
à  une  deuxième  symphonie  quil  voulait  dédier  I 
la  reine  de  Suède.  En  1799,  il  prit  la  route  de 
Stockholm  par  Hambourg.  De  retour  dans  st 
patrie,  il  reçut  encore  des  leçons  de  Faillie  Yo- 
gler  pendant  quelques  années.  En  1806,  on  lui 
donna  le  titre  de  musicien  delà  chambre  dn  roi 
Les  grands  événements  de  la  guerre  qui  agitè- 
rent l'Europe  vers  cette  époque  ne  lui  permirent 
pas  de  réaliser  le  projet  qu'il  aTait  de  vinter 
les  pays  méridionaux  ;  ce  ne  fut  qu*en  1817  qu'il 
put  faire  ce  voyage.  Après  avoir  parcouru  l'Al- 
lemagne, il  se  rendit  en  Italie,  puis  revint  en 
Suède  par  la  France,  la  Hollande  et  le  Dane- 
marck. Depuis  1819,  il  ne  s'est  plus  éloigné  de 
Stockholm.  tiCS  joumeaux  de  l'Allemagne,  par- 
ticulièrement la  Gase^/emtalco/ede  Leipsick,  ont 
accordé  des  éloges  à  Berwald  comme  violoniste  et 
comme  compositeur.  Toutefois,  Il  ne  paraît  pat 
qu'il  ait  réalisé  les  hautes  espérances  que  ses 
débuts  précoces  avaient  données.  Les  prodig» 
de  rentknoe  se  résolvent  rarement  en  gnads 
hommes.  Berwald  a  reçu  sa  nomination  de  loah 
tre  de  diapelle  de  la  cour  deStockliolm  en  1834; 
il  en  remplissait  encore  les  fonctions  en  1848»  et 
célébra  alors  la  vingt-cinquième  année  de  son  en- 


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B£RWALD  —  BESLER 


39S 


trée  dans  la  chapelle  royale.  11  a  trois  filleg,  toa- 
h»  trois  cantatrices,  qui  se  sont  fait  entendre  à 
Stockholm,  à  Berlin,  à  Dresde  et  à  Hambourg. 
Son  frère,  A.  Berwald,  tioloniste  comme  loi,  est 
mattre  de  concert  de  la  cour  de  Saède.  On  a  pu- 
Mié  de  la  composition  de  cft  artiste  :  io  Quatuor 
pour  deux  violons,  alto  et  lusse,  n»  I  ;  Copenlia- 
gne,  Lose.  —  79  Trois  polonaises  ponr  piano  et 
▼iolon,  op.  1  ;  Berlin,  1798.  —  3o  Symphonie 
pour  l'orchestre;  Berlin,  Hummel,  1799.  -^  4» 
Trois  quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse  ; 
Berlin,  1800.  —  &*  Grande  sonate  pour  piano  et 
Tiolon,  op.  6  ;  Leipsick,  Breîtkopr  et  Haertel.— 
6*  Introduction  et  rondo  pour  piano  ;  Copenha- 
gue, Lose. —  7°  Quatre  chansons  françaises  avec 
accompagnement  de  piano;  ibid. 

BESANZO!lil  (Feruimaiio),  compositeur  dra- 
matique italien,  né  à  Plaisance,  a  fait  représen- 
senter  en  1843,  dans  cette  ville,  Rup  Blas,  opéra 
en  trois  actes  dans  lequel  M"*Lagrange  (voy.  ce 
nom)  a  fait  son  début  au  théâtre.  Il  ne  parait 
pas  que  cet  ouvrage  ait  été  suivi  p^r  d'autres 
compositions.  M.  Besanzoni  était  chef  d'orches- 
tre de  lY>péra  italien  de  Berlin  en  1845. 

BESARO,  en  latin  BESARDUS  (Jcan- 
Baptiste),  né  à  Besançon,  dans  la  seconde  moi- 
tié du  seizième  siècle,  étudia  dans  sa  Jeunesse 
la  médecine  et  la  jurisprudence,  mais  sans  né- 
gliger la  musique,  dans  laquelle  il  se  distingua 
par  son  talent  sur  le  lui  h.  Épris  de  la  passion 
des  Toyages,  i|  abandonna  i*étude  du  droit,  et  se 
rendit  en  Allemagne.  Arrivé  à  Cologne  dans  les 
premières  années  du  dix-septième  siècle,  il  s'y  ar- 
rêta, et  y  eierça  la  médecine  ;  mais  il  parait  qu*il 
allaseflxer  ensuite|àAugsbourg,o(i  il  publia  plu- 
sieurs ouvrages.  Ses  amis  lui  avaient  reproché  son 
inconstance  et  la  dissipation  qui  lui  faisait  per- 
dre un  temns  précieux  :  il  leur  répondit,  dans  la 
préfaoede  son  livre  intitulé  :  Antrumphiioaophi' 
cum,  in  quo  pleraque  physica  qtut  ad  initga- 
riores  humani  corporis  affectus  atiinent,  etc. 
(Augsbourg,  1617,  in.4«),  qu'il  avait  déjà  prouvé, 
par  la  publication  d'un  Thésaurus  Harmani- 
eus,  qu'il  ne  se  livrait  pas  k  Toisivelé,  comme  on 
Ten  accusait.  Après  Tannée  tel?  on  perd  la  trace 
de  Besard,  et  Ton  ignore  le  lieu  et  Tannée  où  il 
cessa  de  vivre.  On  a  de  lui  :•  r  Thésaurus 
Harmonicut;  Cologne,  1603,in-fol.  de  359  pages. 
Cet  ouvrage  est  un  recueil  des  meilleures  compo- 
sitions du  temps  de  Besard,  arrangées  par  lui 
pour  le  luth.  On  trouve  à  la  fin  un  petit  traité 
de  la  manière  de  jouer  de  cet  instrument. 
Quelques  bibliographes  ont  cité  une  édition  du 
Thesaurtu  Barmonicus  publiée  à  Cologne* 
en  1615  :  je  la  crois  supposée.  —  2*  Isagoge  in 
arlem  iestudinarnmf  das  isl  :    Unterricht 


têeber  das  KûnsiWihe  Sailenspiel  der  Lauten  ; 
Augsbourg,  David  Franck,  16l7>in-iol.  Cet  ou- 
vrage est  une  deuxième  édition  augmentée  du  • 
Traité  du  Luth  de  Besard,  avec  son  (jortrait  — 3^ 
NovuspartuSy  sive  Concerta  tiones  musicse,  Au- 
guste Vindêlicorum,  per  Davidem  Francum, 
1617,  in-fol  ;  collection  de  vingt-quatre  morceaux, 
dont  douze  pour  un  luth  seul  et  douze  pour  deux 
Instruments  de  cette  espèce. 

BESLER  (Sauokl),  fils  du  recteur  de  Pécole 
érangéliqve  de  Brieg,  en  Sitésie,  naquit  danscette 
ville  le  15  décembre  1574.  Après  avoir  terminé 
ses  études,  il  fut  nommé  cantor  du  séminaire, 
en  1599;  puis,  en  1605,  recteur  du  collège  du 
Saint-Esprit,  à  Breslau.  Il  mourut  d'une  mala- 
die épidémiq  ne,  le  19  juillet  1625.  Ses  composi- 
tions pour  Téglise  se  conservent  encore  dans 
la  bibKotlièque  Saint-Bernardin,  à  Breslau.  En 
Toid  les  titres  :  —  i*  Concentus  ecclesiastico- 
domesticus  (Chansons  religieuses  pour  Téglise  et 
la  maison),  en  forme  de  chorals  à  quatre  voix,  t'* 
et  2<"«  parties;  1658,  in-4*  de  vingt-huit  feuilles. 

—  2*  CUharae  Ûavidkœ  psalmorum  selectio- 
rum  prodromus,  pro  Àugusto  auspicatoque 
Àugustissimi  Bojemorum  régis  Frederici  I, 
Wratisiaviam  Silesiœ  meiropolin  ingressu 
adorn,  et  humil.  dedïcatus  a  S*  B.,  1620,  in- 
fol.  —  30  Ant.  Scandanelli  Seren.  Electoris 
Saxon,  Augusti  quondam  capeiUe-magistri 
musici  prssstantissimi  Passio  (La  Passion  de 
Notre-Seigneu  r  suivant  révangile  de  saint  Jean), 
Breslau,  Baumann,  1621.—  4*  Uymnorum  et 
Threnodiarum  Sanctx  Crucis  in  devotam 
Passionis  J.'C.  Dei  et  Hominis  commémora-' 
Uonem/asciculus,  ad  hebdom.  magn.  suacui- 
quemelodiaa/ficta;  1611  et  15l3,in-fol.  (leseul 
ouvrage  que  cite  Gerber).  —  50  S.  B.  Gaudii 
Paschalis  J,»C.  rediviviin gloriosiss,  resur- 
ftct.  ^fuâ  Ustam  cêUbrationem  relatio  hlst. 
aquat.  Bvang^eonsignata  et  met.  harm.  ador- 
nata\  Breslau,  1612.—6*  Threnodiarum  Sanctte 
Crucis  in  saluti/eram  passionem  Dom,  noslri 
J.'Ch.  recordationem  continuaiio  beat.,  1612. 

—  7*^  Hymnorumet  Thren,  S.  Crucis  in  sacra- 
tissimamPassiùnisae  mort.  D.N.  J^-Crecor- 
dationem  melodia  t^/Jicta;  Breslau,  Baumann, 

1614,  in-S** 8»  Deliliarum  mensalium  ap- 

paratus  harnumieus/erculis  selectioribus  de- 
nêdietionem  et  grat.  act.  refertus  (Vingt- un 
bénédidtéset  grâces  de  table),  à  quatre  voix;  ibid, 

1615.  —  9°  Petites  chansons  pour  la  fête  de  Noél, 
à  quatre  voix,  ibid.  1615. 

Thunrodus  composa  en  l'honneur  de  ce  labo- 
rieux auteur  le  distique  suivant  i 

•  Qttot  Tetut  tocteult.  qoM  Dostra  Eeeleila  c«ntu 
«  Hiaor,  et  harnoDU*  lageo  et  oruo  meta.  » 


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396 


BESLER  —  BESSEMS 


Le  frère  cadet  de  S.  Beiler,  Simon  BeHier,  fat 
eantor  à  StrehleD  ;  c'était  un  masiden  eatimabla. 
'En  1620,  il  fût  eantor  à  Liegnttx,  où  il  mourat 
en  1636. 

BESNEGKISR  (Jean- Adam),  docteur  en 
droit  et  professeur  à  Prague,  an  commencement 
do  dix-septième  siècle,  passait  pour  Tun  des  plus 
grands  organistes  de  son  temps.  Il  touchait  l'or- 
gue de  l'église  de  la  Sainte-Croix  à  Prague,  où 
l'on  trouye  encore  aujoard'hui  beaucoup  de  ses 
compositions  pour  l'église,  en  manuscrit  Son 
style  est  dans  la  manière  de  Palestrina. 

BESOZZI  (ALBXANDKB),  fils  atué  de  Joseph 
Besozzi,  musicien,  naquit  à  Parme,  en  1700.  11 
se  livra  de  bonne  heure  à  Pétude  du  hautbois,  et 
acquit  une  grande  habileté  sur  cet  instrument. 
Vers  1730,  il  passa  au  senrfce  du  roi  de  Sardai- 
gne,  et'devint  premier  hautboïstçde  sa  chambre 
et  de  sa  chapelle*  Lorsque  le  docteur  Borney  le 
Yit ,  en  1772,  il  avait  plus  de  soixante-onze  ans, 
et  néanmoins  il  Jouait  encore  du  hautbois  avec 
une  perfection  rare.  Il  ne  s^était  jamais  marié, 
et  vivait  daps  une  douce  intimité,  depuis  plus  de 
quarante  ans,  avec  son  frère,  Jérôme,  célibataire 
comme  lui.  La  conformité  de  leurs  goftts  était 
telle,  qu'ils  se  vêtaient  exactement  de  la  même 
manière.  Depuis  leur  entrée  au  service  du  roi 
deSardaigne,  ils  n'avaient  quitté  Turin  que  deux 
fois  ;  Pune,  pour  un  voyage  fort  court  à  Paris  ; 
l'autre  pour  revoir  le  lieu  de  leur  naissance.  Leur 
position  était  fort  aisée  :  ils  avaient  maisons  de 
ville  et  de  campagne,  et  toutes  deux  étaient  or- 
nées de  fort  bons  tableaux.  Alexandre  est  mort  à 
Turin, en  1775.  On  a  grayéde  lui,  tant  à  Paris 
qu'à  Londres,  six  œuvres  de  trios  et  de  soloe 
pour  violon  et  pour  hautbois. 

BESOZZI  (AHTom),  frère  pnlné  d'Alexan- 
dre, naquit  à  Parme  en  1707.  Il  devint  premier 
hautboïste  de  la  cour  de  IXresde  en  1740,  et  se 
trouvait  encore  dans  cette  ville  en  1772,  lorsque 
le  docteur  Burney  y  arriva.  Après  la  mort  de  son 
frère  Alexandre,  il  se  rendit  auprès  de  Jérôme  à 
Turin  et  y  mourut  en  1781.  Ses  compositions 
pour  son  instrument  sont  restées  inédites. 

BESOZZI  (JÉaOuE),  né  à  Parme,  en  1713, 
s'adonna  à  l'étude  du  basson,  sur  lequel  il  acquit 
un  degré  d'habileté  égal  à  celui  de  ses  frères  sur 
le  hautbois.  Sa  longue  habitation  avec  Alexandre 
(Voff,  ci-dessus),  et  les  études  qu'ils  firent  en- 
semble, leur  donnèrent  à  tous  deux  un  fini  d'exé- 
ention  qu'ils  n'auraient  peut-être  pas  eu  s'ils 
eussent  travaillé  séparément  Us  avaient  com- 
posé ensemble  de  la  musique  pour  hautbois  et 
basson,  uniquement  consacrée  à  leur  usage,  et 
qui  n'a  point  été  publiée  après  eux.  Jérôme  est 
mort  peu  de  temps  après  son  frère  Antoine.  i 


BESOZZI  (Gaétan),  le  plus  jeune  des  qua- 
tre frères,  naquit  à  Parme,  en  1727.  H  entra  d'a- 
bord au  service  delà  courdeNapKes  comme  haut- 
boïste ;  delà  il  passa  è  celui  delà  cour  de  Frauee, 
et  enfin  se  rendit  à  Londres,  où  il  se  trouvait  encore 
en  1793.  Quoiqu'il  eût  alors 6»  ans,  il  étounaitpar 
la  précision  de  son  jeu  et  le  fini  de  son  exécution. 
Il  ne  parait  pas  qu'il  ait  fait  hnprimer  ses  cou- 
eertoe* 

BESOZZI  (Chablbs),  fils  d'Auiohie,  naquit 
à  Dresde,  en  174&.  Élève  de  son  père  pour  ie 
hautbois,  il  le  surpassa  en  habileté,  et  devint  le 
rival  de  Fischer.  Le  docteur  Bumey,  qui  Ten- 
tendit  en  1770,  fut  charmé  de  la  beauté  du  son 
qu*il  tirait  de  son  instrument.  On  ignore  Pé- 
poque  de  sa  mort.  Je  possède  deux  concertos  de 
hautbois  de  cet  artiste  :  ils  sont  inédits. 

BESOZZI  (JéRôvE),  fils  deGaâan,  et  comme 
lui  hautboïste,  entra  au  serrice  du  roi  de  Fk-ance 
vers  1770.  Le  docteur  Borney,  qui  l'entendit,  en 
1772,  au  concert  spirituel,  vante  son  style  et  sa 
qualité  de  son.  Il  est  mort  à  Paris  en  1785,  lais- 
sant un  fils,  qui  a  été  flûtiste  à  POpéra-Comique 
et  qui  s'est  retiré  plps  tard  à  Versailles.  Ce- 
lui-ci eut  un  fils,  qui  est  l'objet  de  i'artide  sui- 
vant 

BESOZZI  (Louis-Désntf),  né  à  TersaUles, 
le  3  avril  1814,  reçut  de  son  père  les  premières 
leçons  de  musique,  puis  il  entra  au  Conserva- 
toire de  Paris,  le  18  juillet  1825.  Confié  aux  sotns 
d'un  professeur  de  solfège,  il  obtint  un  second 
prix  au  concours  de  1829.  Deux  ans  auparavant  i! 
avait  été  admis  dans  le  cours  de  piano  de  Zim- 
merman.  En  1830  le  deuxième  prix  de  cet  ins- 
trument lui  fut  décerné  au  concours»  et  il  par- 
tagea le  premier  prix  avec  Louis  Lacooibe  et  Po- 
tier, en  1831<  Dourlen  lui  enseigna  l'harmonie 
et  Lesuear  la  composition.  En  l8Sf},  il  se  pré^ 
senta  au  grand  concours  de  l'Acadëmie  des 
Beaux-Arts  de  PJnstitut ,  et  y  obtint  le  second 
prix  t  le  premier  lui  fut  décerné  l'année  sui- 
vante^ et,  devenu  pensionnaire  de  l'État  comme 
lauréat  de  ce  concours,  il  partit  pour  lltalle  an 
mois  d'octobre  1837.  Diverses  compositioiis  de 
cet  artiste  pour  le  piano  ont  été  gravées  à  Paris. 
BBSSEGUI  (Angb-Michbl).  Foyes  Bc- 
niGui. 

BESSEL  (A.-M.-S.-E.  de),  amateur  de  musi- 
que à  Liogen,  à  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  a 
publié  dans  cette  ville  :  1*^  Concerto  pour  le  cla- 
vecin, avec  orchestre;  1790,  infolio.—  T^  Doute 
menuets  et  trios  pour  clavecin;  1791,  in-4*.—  3** 
Nouveaux  menuets  et  trios  pour  clavccûi,  avec 
accompagnement  de  deux  violons,  deux  flûtes, 
deux  cors  et  basse;  1793,  in-4o. 
BESSEMS  (Amtdinb),  violoniste  et  eompo- 


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BESSEMS  —  BETHISY 


897 


siteur,  eft  né  à  ÂOTers,  le  4  avril  1806,  suivant 
les  registres  da  conserratoire,  on  le  6*  avril 
1809,  d'après  la  note  que  luî-in6me  m*a  fournie. 
Dans  son  enfance  il  fut  enfant  de  chœur  à  l'é- 
glise des  Jésuites,  puis  à  Notre-Dame.  Déjà  il 
écrivait  d'instinct  de  petits  motets  qu'il  chan- 
tait lui-mdme,  et  qui  intéressèrent  en  sa  faveur 
son  vieux  maître  de  chapelle,  dont  il  reçut  des 
leçons  de  violon,  à  l'âge  de  quinze  ans.  Trois  ans 
après  il  partit  pour  Paris,  léger  d'argent,  mais 
plein  d'espoir  dans  l'avenir,  comme  on  t'est 
d'ordinaire  dans  la  jeunesse.  Le  24  octobre  1826 
il  fut  admis  comme  élève  de  Baillot  au  conserva- 
toire de  musique.  Après  avoir  reçu  des  leçons 
de  ce  maître  célèbre  pendant  trois  ans,  il  se 
retira  de  l'école  en  1829.  La  place  de  premier 
violon  du  théâtre  Italien  étant  devenue  yacante 
et  mise  an  concours,  M.  Bessems  fut  vainqueur 
de  quatorze  asinrants  à  la  même  place,  et  obtintsa 
nomination.  Quelque  temps  après,  il  abandonna 
cette  situation  pour  voyager  en  Belgique,  en 
Allemagne,  en  Italie  et  en  Angleterre,  et  y  don- 
ner des  concerts.  De  retour  à  Paris,  il  y  organisa 
des  séances  de  musique  instrumentale  et  clas- 
siqae,  dans  lesquelles  il  interprétait  avec  intelli- 
gence et  sentiment  les  trios,  quatuors  et  quin- 
tettes des  grands  maîtres.  En  1847#  M.  Bessems 
fut  rappelé  à  Anvers  pour  y  diriger  l'orchestre 
de  la  Société  royale  d'Harmonie.  Il  remplit  ces 
fonctions  pendant  quatre  ans.  Il  est  retoamé 
de  nouveau  à  Paris  en  1852,  et  s'y  livre  à  l'en- 
seignement de  son  art.  I«es  œuvres  de  cet  ar- 
tiste, tant  publiées  qu'inédites,  forment  la  liste 
suivante  :,  1*  Trois  messes  à  quatre  w(Àx  et  or- 
chestre; la  2"**  a  été  publiée  chez  Scliott,  à 
Mayence  ;  les  antres  sont  inédites.  —  2*  Deux 

grands  psaumes  à  quatre  voix  et  orchestre S* 

Plusieurs  motets  avec  orchestre  ou  orgue.  —  4* 
Cantiques,  offertoires,  élévations,  gradneb,  avec 
orchestre,  orgue  on  quatuor.  —  5**  24  mélodies 
pour  une,  deux,  trois  et  quatre  voix,  avec  ac- 
compagnement de  piano  ;  publiées  à  Paris.  — 
6o  Romances,  cantilènes,  eanzonettes,  idem; 
ibid.  —  7©  Hymne  avec  chœor  et  deux  orches- 
tres, composée  pour  rinauguration  de  la  statue 
de  Rubens,  et  exécutée  à  Anvers,  au  mois  de 
septembre  1840.  —  8o  Quatre  livres  de  duos 
pour  deux  violons,  publiés  à  Paris.  —  9»  Dix 
fantaisies  pour  violon ,  avec  ace.  d'orchestre , 
de  quatuor,  ou  de  piano,  ibid.—-  10*  Deux  livres 
de  duos  pour  violon  «et  violoncelle,  ibid.  —  ii<* 
Douze  grands  duos  de  concert  pour  piano  et 
violon,  en  collaboration  avec  Jules  Dejazet,  ibid. 
—  12*  Dix  mélodies  pour  piano  seul,  ibid. — 
13*  Douze  mélodies  pour  violon,  avec  aoc.  de 
piano,  ibid.  — •  14°  Six  chants  dralnatiqnes  dé- 


diés ù  S.  M.  la  reine  de^  Belges,  ibid.  —  15* 
Deux  quatuors  podr  2  violons,  alto  et  basse 
(inédits).  — :i6*  Trio  pour  violon ,  alto  et  violon- 
celle (idem).  — -  17o  Douze  grandes  études  avee 
piano  (idem).  -^  18*  Concerto  pour  violon,  avee 
orchestre  (idem).  —  19*  Douze  mélodies  ponr  le 
violoncelle,  avec  piano  (Idem). 

BESSER  (T.-G.),  organiste  à  la  collégiale  de 
Notre-Dame,  et  à  Saint- Paul  d'Halberstadt,  yen 
la  fin  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  1* 
Oden  mit  Melodien  (Odes  en  musique)  ;  1779. — 
2*  Die  Frûhlings  FHer  (Laftte  du  printemps); 
1783.  —  3»  Klatierstûcke  fur  Àr^xnger 
(Pièces  pour  le  clavecin  h  l'usage  des  commen- 
çans),  premier  cahier  ;  1784.  On  connaît  aussi 
un  oratorio  de  sa  composition  intitulé  Adams 
Srwaehen  (Le  réveil  d'Adam)  ;  1795,  Mss. 

BESSON  (Jacques),  né  à  Grenoble,  dans  la 
première  moitié  du  seizième  siècle ,  Ait  d'abord 
professeur  de  mathématiques  à  Orléans,  puis  à 
Lyon,  où  il  vivait  encore  en  1581.  Au  nombre  de 
ses  ouvrages  est  un  Theatrum  instrumento- 
rum  et  maehinantm;  Lyon,  1578,  in-fol.,  dont 
Julien  Paschails  a  donné  une  édition  augmentée, 
et  dont  il  y  a  des  traductions  en  français,  en 
Italien  et  en  allemand.  Besi^on  y  traite  des 
imtrumênis  de  percussion  et  en  particulier 
des  cloches.  Delandine,  dans  son  livre  sur  les 
Manuscrits  de  la  bibliothègue  de  lAfon,  indi- 
que sous  le  no  877  du  catalogue  un  mémoire  in- 
folio sur  le  môme  sujet  et  sous  le  nom  de  Besson  : 
ce  n'est  vraisemblablemement  qu'un  extrait  de 
Pouvra^e  cité  plus  haut. 

BESSON  (Gabribl-Dias),  maître  de  chapelle 
du  couvent  des  Carmes  déchaussés  de  Madrid, 
vers  le  milieu  du  dix-septièmesiècle.  Le  catalogue 
de  la  Bibliothèque  du  roi  de  Port  ogal  Jean  fV,  indi- 
que un  traité  de  composition  par  cet  auteur,  in- 
titulé: Compendio  de  musica  ;  mais  il  ne  fait 
pas  connaître  s'il  est  imprimé  ou  manuscrit. 

BESSON  (GàBRiEL),  violoniste  et  composi- 
teur, vivait  à  Paris  au  commencement  du 
dix-huitième  siècle.  11  y  a  publié  :  Douze  sonates 
à  violon  seul,  1*'  livre,  in  fol. 

BESTES  (Godefrov-Erhest),  l'un  des  meil- 
leurs organistes  de  l'Allemagner  naquit  h  Berfca 
près  de  Weida,  le  7  février  1B54.  Jean  Winten, 
organiste  de  la  cour  à  Altenbourg,  lui  donna  les 
premières  leçons  de  clavecin.  En  t69e.  Restes 
succéda  à  son  maître  dans  son  emploi  ;  il  mou- 
rut en  1732,  après  avoir  occupé  cette  place  pen- 
dant quarante^eux  ans.  L'on  n'a  rien  imprimé 
de  ses  compositions. 

BETHISY  (Jban-Laurbnt  db),  né  à  Dijon, 
le  ICI*'  novembre  1702,  fut  professeur  de  musique 
à  Paris  «t  se  fit  connaître  par  an  ouvrage  in- 


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398 


BETHISY  —  BETTONI 


tHu!é  :  Exposition  de  la  théorie  et  de  la  pra- 
tiqwe  de  la  musique^  suivant  les  nouvelles  dé- 
couvertes; Piris,  1764,  in-A».  Il  y  a  une  seconde 
édiliou  de  cet  ouvrage  ;  Parie,  17ft4t  fn-ëo.  L'ae- 
tear  y  expoM  la  théorie  de  rbarmonie  selon  les 
prinripet  de  Ramean  ;  mais  il  fait  voir  que  ess 
principes  sont  soiivaoleo  contradiction  arec  la 
pratique.  ToutefoiSy  ses  exemples  sent  nui  écrits 
et  ne  s*élèvent  pas  an-dessus  de  Técole  fran- 
çaise de  son  temps.  Mattlieson  a  Ait  one  criti- 
que de  cet  ouvrage  dans  son  Plus  ultra,  p. 
465-471.  Dans  la  Biographie  Universelle  de  Mi- 
«baud  on  attribue  à  fieUiisy  la  musiqued'un  opéra 
intitulé  :  L'enlèvement  d* Europe,  On  a  aussi  de 
sa  composition  Le  transport  amoureux  et  Le 
volage  fixé^  caotatlUes;  Paris,  in-rol.  sans 
date.  Béthtoy  est  mort  à  Paris,  le  19  octobre 
1781. 

BETHMANN  (Cnnim Ait),  excellent  facteur 
d'orgues  à  Hanovre,  né  en  17i3,  est  mort  dans 
cette  ville,  le  7  Juillet  18SS,  à  l*àge  de  cinquante 
ans.  Au  nombre  de  ses  ouvrages  se  trouve  un 
nouveau  Clavioflindre^  dont  Cbladni  a  rendu 
compte  dans  la  Gaiette  générale  de  musique  de 
Leipsiek  (1824,  n«  61»  pages  826-S27).  En  1835, 
fiethmaan  a  pnbUé  dans  le  même  journal  (no  de, 
p.  607  et  saiv.)  nne  réfutation  d'un  article  que 
Wilke ,  oi^aniste  et  directeur  de  musiqve  i  Nen- 
Rnppin,  avait  publié  dans  le  numéro  43  de  la 
même  gaiette  (page  690) ,  concernant  la  facture 
des  orgues.  Wilke  répondit  à  cette  eritiqne  dans 
le  volume  aaivant;  mab  les  obaervations  de 
Betbmano  n'en  subslitèrant  pas  moins. 

BÉTHUNE  (Le  comte  ne),  po6te  et  musi- 
cien français  du  domième  siècle.  Une  chanson 
de  Httgoes  d'Oisy,  qui  lui  est  adriessée,  semble 
prouver  qu'il  avait  accompagné  PbHippe-Angnste 
en  France,  à  son  retour  de  la  Terre  sainte.  On 
oonnalt  douie  chansons  notées  de  sa  composi- 
tion :  le  Mss.  7222  de  la  Bibliothèque  du  Roi 
en  contient  neut 

BETTELLA  (Pavl),  chapelain  de  lacathé» 
drale  de  Padooe,  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle,  eot  pour  maître  de  com- 
position Simon  Vesi,  maître  de  Chapelle  à  Forli. 
Il  a  fait  imprimer  un  œuvre  qui  a  pour  titre  : 
Messa  e  Salmi  a  i,  2,  S,  voci  eoncertali,  eon 
vioiini^  op.   !•;  Venise,  1677,  In^* 

BETTIGNIES  (JBair  os),  maître  des  primi- 
ders  de  l'église  Notre-Dame  de  Tonmay,  dans 
la  première  partie  du  dii-septième  siècle,  est 
connu  par  deux  rondeaux  mis  en  musique  à 
quatre  parties,  lesquels  sont  insérés  dans  un  re- 
cueil qui  a  pour  titre  :  La  pieuse  alouette  avec 
ion  <tre-/ire;  Valenciennes,  1516  et  1621.  2  vol. 
in-8«.  Les  rondeaux  de  Bettigniesse  trouvent  dans 


le  premier  volume  ;  on  trouve  dans  le  detixiènie 
Le  pieux  chant  de  Valouette ,  à  quatre  parties, 
par  J.  J.,  maître  des  primiciers  de  l'église  nôtre- 
Dame  de  Tonmay;  ee  qui  a  fait  croire  à  M .  de  Cous- 
semadier  (Notices  sur  Us  collections  mueicaUt 
de  la  bibL  de  Camhrai^  etc.,  p.  1 1 8),  avec  beau- 
coup de  vraisemblance,  que  Bettignies  était  mort 
avant  que  le  deuxième  volume  fttt  publié,  en  1621. 

BETTINI  (ÉnBmcB)  surnommé  il  Foma- 
rino,  parce  qu'il  avait  été  boulanger,  fut  nn  con- 
trapuntiste  distingué  du  seisième  siècle.  Il  ent 
pour  maître  Goudimel,  et  fut  condisciple  de 
Jean  Animucda ,  de  Palestrina ,  d'Alexandre 
Merio,  et  de  Jean-Marie  Nanini.  En  1562  fil  fut 
nomnié  ch^^pelain  chantre  de  la  chapdie  pon- 
tificale, à  Rome.  Ses  compositions  sont  restées 
en  manuscrit.  L'abbé  Santini  possède  de  ce  mu- 
sicien un  Salvum  mie  fae,  et  un  Traneeuntè 
Domino,  motets  à  cinq  voix. 

BETTINI  (GiROLàUO),  compositeur  italien, 
vivait  dans  la  première  moitié  do  dix-septième 
I  siède.  Il  a  publié  des  messes  è  dnq  voix;  Ye- 
Bîse,  1647. 

BETTINI  (Mario),  savant  jésuite  lUfien, 
né  à  Bologne,  le  6  février  1584,  fut  profeaaenr  de 
morale,  de  philosophie  et  de  mathématiques  an 
collège  de  Parme.  H  mourut  à  Bologne  le  7  no- 
vembre 1657.  On  trouve  besnooup  de  choses 
relatives  à  l'acoustique  et  à  U  partie  matbénatique 
de  la  musique  dansées  livres  intitnlés  1 1*  Apia- 
ria  universm  phUosophiM,  mathematiCM,  in 
guilms  paradoxa  et  nova  pleraque  machina- 
menta  ad  usus  eximios  tradueta  et  facUtimis 
demonstrationibus  confimuUa  exhiàentur,  Bo- 
logne, 1641-1645,  3  vol.  in-fol.  —2*  BucUdes 
expléeatus,  1642  et  1645  ;  ouvrage  qui  fait  aussi 
partie  du  précédent  -^jErarium  philosopkir^ 
mathemathicm;  Bologne,  1648,  tn-8* 

BETTONI  (L'abbé  Basthou»*),  savant 
italien,  a  publié  nn  recueil  de  dissertations  sous 
ce  titre  :  Osservaxionni  sopra  i  salmi  ;  Ber- 
game,  LocatelU,  1786,  2  vol.  ln-8*.  U  sixième 
dissertation  do  premier  volume  traite  de  la  mu- 
sique des  ancieiiSy  et  particulièrement  des  Hé- 
brenx  an  temps  de  David  et  de  Saloiiion.  La 
septième  dissertaiion  est  aussi  relative  è  des 
objebi  de  musique  et  aux  faisfmmenti  des  Hé- 
breux. 

BETTONI  (NiooLAs),  typographe  italien,  né 
à  Porto-Goaro,  petite  vilfe  du  royaume  Lora- 
bardo-Vénitien.  Après  avoir  rempli  divers  em- 
plois publies  à  Vérone,  à  Udlne  et  à  Brescia,  H 
quitta  la  carrière  administrative,  et  fonda  diverses 
imprimeries  à  Brescis,  à  Padoue,  à  Milan,  et  à 
Porto-Guaro  ;  mais  ces  entreprises  ne  furent  point 
heureuses,  eTBetloni  fut  obbligé  de  ciierclier  un 


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BETTONI  —  BEUTLER 


«efnge  à  Paris,  où  il  établit  une  nouvelle  imprime-  ) 
rie.  Il  coltivait  les  lettres.  Au  nombre  des  opus- 
cules qu'il  a  publiés,  on  remarque  celui-ci  :  Rossini 
€t  sa  musique;  Paris,  Bettoni,  1836, 16  p.  in-8*. 

BETTS  (JOBN),  luthier  anglais,  a  Joui  de 
beaucoup  de  réputation  danii  son  pays  à  la  fin 
da  dix-huitième  siècle  et  au  commencement  du 
dix-nenvième.  Il  travailla  à  Londres  depuis  1787 
jusqu'en  1823,  époque  de  sa  mort.  Les  instru- 
menU  qu*il  fabriqua,  et  surtout  le  commerce 
qo'il  fit  des  anciens  violons,  altos  et  basses  de 
Crémone,  lui  firent  acquérir  une  fortune  consi- 
dérable, dont  ses  neveux,  John  et  Artlmr  Belts, 
ont  hérité.  Ceux-ci  continuent  sa  lutherie  et 
ont  obtenu  une  médaille  à  l'exposition  de  1851, 
pour  des  imitations  de  violons  d*Amati. 

BETTS  (Abtbur),  neveu  du  précédent,  vio- 
loniste anglais,  naquit  dans  le  comté  de  Lincoln, 
vers  1 780.  Son  frère,  fobricant  de  violons  k  Lon- 
dres, rappela  près  de  lui,  et  lui  fil  donner  les 
premières  leçons  par  Hindmarsh,  violoniste  mé- 
4liocre;mais,  après  quelques  mois,  il  eut  lebon- 
tienr  de  passer  sous  la  direction  de  Viotti.  Il  re- 
^ut  aussi  des  leçons  d'Eley  et  de  Rossel  poor 
lliarmonie,  et  il  fut  un  des  plus  habiles  profes- 
seurs de  l'Angleterre.  On  a  de  lui  plusieurs  ou- 
vrages pour  le  piano  et  pour  le  violon. 

BETZ  (  SuiAffinB-JAOOBmi),  connue  sous  le 
nom  de  M"»  Juogert,  née  è  Augsbourg,  en  1745, 
y  prit  des  leçons  de  musique  de  J.  G.  Seyfert, 
et  devint  une  cantatrice  excellente.  Vers  1768, 
elle  passa  an  service  de  la  cour  de  Munich,  en 
qmlité  de  première  chanteuse  des  concerts,  et 
y  réunit  tons  les  suftrages.  Elle  vivait  encore  à 
MttttiehverslSIh 

Une  autre  cantatrice  de  ce  nom.  M^*  Émilia 
Bets,  née  à  Coboorg,  s'est  fait  remarquer  comme 
cantatrice  douée  d*nn  beau  talent,  à  son  début 
en  1846,  dans  la  FUle  du  régknent.  Jouée  au 
théâtre  de  la  oour  de  Saxe-Cobonrg.  L'éduca- 
tion vocale  de  M"'  Betz  avait  été  faite  à  Tienne 
et  à  Paris. 

BEUF  (  Jnaii  ut).  Voy.  Lmuv. 

BEUBHUSlIJS(FEto«Ric),  philosophe  al- 
lemand, né  à  Menertxhagen,  était  corecteur  à 
Dortmand,  en  1573.  On  a  de  lui  :  JBrotematum 
musiem  libri  duo^  ex  optimis  kujuê  arlis 
seripiaribus  vera  penpiçuaque  meihodo  des» 
cripti  ;  Nuremberg,  1 551 ,  in-  8o.  Forkel  n'a  pas 
en  connaissance  de  cette  édition,  qui  esta  la  Bi* 
bUotbèqoe  Maiarine.  Il  y  a  des  éditions  de  cet 
oavrage  datées  de  Nuremberg  1673,  1580,  1585 
et  I591«  toutes  In-go.  Celle  de  1585  est  acoom- 
fMfnée  d*nBe  préface  de  Jean-Thomas  Freig, 
recteur  à  Altorf.  Toutes  ces  éditions  sont  éga- 
nt  rares.  L'ouvrage  de  Bearlinsias  n*eft 


pas  sans  intérêt  pour  riiistoire  de  la  musique. 

BEURSE  (  Pi£RBB  ou  PiBRQum),  organiste 
de  la  chapelle  de  Chartes  le  Téméraire,  duc  de 
Bouiigogne,  paraît  pour  la  première  fois  dans 
l'état  de  cette  chapelle,  dressé  au  mois  de  novem- 
ble  1474.  Son  nom  est  inscrit  dans  les  registres 
sous  ces  formes  Beurse,  Beurst,  Bursin  et 
Veurse  (1).  Benrse  se  trouve  encore  dans  les 
étals  de  la  chapelle  ducale  de  Bourgogne  en  1480 
et  1481  ;  mais  il  n'est  plus  dans  celui  de  novem- 
bre 1492,  et  Gomart,  surnommé  Nepoiis,  y  est 
inscrit  comme  son  succe^senr  dans  la  place  d'or- 
ganiste. Une  chanson  à  trois  voix,  sous  le  nom 
de  Beurt  se  trouve  dans  un  manuscrit  qui  a  ap- 
partenu à  Pixérécourt  (ooff.  ce  nom)  et  qui  est 
passé  en  Angleterre  :  il  est  vraisemblable  qu'elle 
appartient  à  l'artiste  dont  il  s'agit  ici. 

BEUTLER  (jBAR-GBOBGBs-BBRRABn),  co- 
recteur à  l'école  de  Millhauaen,  a  publié  en 
1788,  chei  Breitkopf  et  Hœrtel,  à  Leipsick,  des 
Conversations  musicales  pour  le  piano ,  en 
deux  parties.  11  arrangea  eosnile  à  quatre  parties 
d'anciennes  mélodies  ctiorales  du  dix-septième 
siècle,  sur  lesquels  Demme  avait  mis  de  nouvelles 
paroles.  Apr^  avoir  soumis  ce  travail  au  savant 
organiste  Umbreit,  il-  le  publia  sons  ce  titre  : 
Nouveaux  cantiques  de  Demme  sur  d'exceh 
lentes  mélodies  anciennes^  arrangées  avec  aC' 
compagnement  de  piano  ou,  orgue;  Gotha, 
Becker  1799,  in-4o.  On  a  aussi  sou&  le  nom  de 
Beutler  des  Menuets  brillants  pour  le  piano-, 
Leipsick,  1800. 

BEUTLER  (BBUÀiiiM),né  à  MQhlIiauaen  le 
2  décembre  1792,  est  mort  le  2  janvier  1837 
dans  la  même  ville,  où  il  remplissait  les  places 
de  directeur  de  musique  et  de  secrétaire  dn 
gymnase.  Après  avoir  terminé  «es  premières 
études  dans  ce  collège,  il  alla  suivre  les  cours  de 
Puniversité  de  Gottingue,  où  il  s'adonna  parti- 
culièrement à  la  tliéologie.  L'amour  de  la  mu- 
sique le  lia  avec  Forkel.  De  retour  àM&hlhausen, 
il  succéda  à  son  oncle  en  1814  dans  la  place 
d'organiste  è  la  MarienHrche  (  l'Église  de 
Sainte-Marie).  Quelques  années  après,  le  osa- 
gistrat  de  la  ville  le  nomma  directeur  de  musi- 
que et  sous-recteur  du  gymnase.  Il  devint  en 
quelques  années  l'Ame  du  mouvement  musical 
à  Mfthlhausen,  établit  des  choeurs  de  garçons  et 
de  filles  dans  les  écoles,  et  fut  le  fondateur  d'une 
société  de  chœurs  d'hommes,  en  1830,  Enfin  il 
organisée  Mtthlhausen  de  grandes  lêtes  musicales, 
dont  il  fut  le  directeur.  Homme  religieux  et 
d'une  moralité  sévère,  il  jouissait  de  Testime 
générale.  Il  a  été  l'éditeur,  conjointement  avec 

(1)  CoUecUon  des  lettres  pateates  de  !' Audience,  aux  ar- 
cMves  du  royaaiiie  de  Belgique. 


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400 


BEUTLER  —  BEVIN 


Hildebrand,  des  mélodies  chorales  pour  le  lirre 
de  chant  de  MUhHiauten,  sous  ce  titre  :  Choral' 
Melodieen  fur  dos  Mùhlhauser  Gesangbuch 
%um  Gebrafich  in  Sehuten,  in  Kirchen  und 
der  hausliehen  Andacht  ;  Mûblhausea ,  Fried, 
Heinridis  Hofen,  1S34,  in-So. 

BEUTLER  (F-)»  musicien  de  la  chambre 
de  la  cour  de  Bavière,  violoniste  et  virtuose  sur 
le  piano,  né  à  tMunich,Ters  1798»  a  vécu  à  Berlin 
▼ers  1819,  puis  à  Zurich ,  ets^esl  fixé  à  Lausanne, 
où  il  a  été  nommé  directeur  de  masiqne  en 
1826.  Il  s'y  trouvait  encore  en  1883.  Il  s'est  fait 
eonoattre  par  quelques  compositions  parmi  les- 
quelles on  remarque:  1**  Allegretto  pour  le  piano; 
Beriitt,  Grobencliiktz. — 2*  Pot-Pourri,  op.  2;  Mu- 
nich, Faller.  —  3o  Six  variations  et  coda.  op.  4  ; 
ibid.  ;  -^  h^  Six  variations  et  rondo  sur  an  thème 
original,  op.  6;  ibid.  —  ô*  Neuf  chansons  al- 
lemandes; ibid.  —  6^  Pot-Poarri  pour  le  violon, 
sur  mi  thème  de  la  Dame  Blanche,  avec  or- 
chestre, op.  15;Leipf(ick,  Breilkopf  et  Hsrtel. 
^T3  chants  de  société  pour  4  voix  d'hommes, 
op.  13;  ibid.  —  8»  Allegro  poeo  andanlino, 
pour  piano,  Hambourg,  Schubert.  En  1829, 
Beutler  a  fait  exécuter  une  ouverture  à  grand 
orcliestre  de  sa  composition,  et  une  autre  ou- 
verture sur  l'air  français  :  ô  ma  Patrie. 

BEUZIN  (J.  6.),  écrivain  allemand.  Incon- 
nu à  tous  les  bibliographes,  de  qui  l'on  a  un 
opuscule  intitulé  :  Beurleilung  der  pantomi- 
nûsehen  Oper  des  hem  Hiccolini  (Critique  de 
l'opéra  pantomimique  de  M.  MiccoUni);  Eriftrt, 
1751,  tO'io  de  4   feuilles. 

BEVERINI  (Frauçois),  musicien,  né  vrai- 
semblablement à  Rome,  vers  le  pailien  du 
quiniième  siècle,  est  cité  comme  auteur  de  la 
musique  d'une  espèce  d'opéra ,  ou  plutôt  d'an 
Mystère,  dùoi  le  sujet  était  la  Conversion  de 
Saint- Paul.  Ce  mystère  fut  représenté  à  Rome 
en  1480,  par  ordre  du  cardinal  Raphaël  Riari. 
Bonnet  {Histoire  de  la  musique,  iom.  l,  p.  256) 
et  Blankenburg,  dans  le  supplément  à  la  théorie 
des  beaux-arts  de  Sulter  (t.  2,  p.  487),  disent 
que  celte  pièce  a  été  chantée  d'un  bout  à  l'autre, 
et  se  fondent  sur  un  passage  de  l'épltre  dédica- 
toiredeJean  Sulpicius,  auteur  de  la  pièce,  au 
cardinal  Riari,  où  il  est  dit  que  jusqu'alors  on 
n'avait  jamais  entendu  à  Rome  une  semblable 
exécution  en  forme  de  chant.  La  question  reste 
néanmoins  indécise;  mais  quoi  qu'il  en  soit,  il 
est  certain  que  la  musique  de  Beverini  a  dtt  être 
dans  le  style  du  contrepoint  d'église  de  son 
temps. 

BEVILAQUA(M.),  flûUsteet  virtuose  sur 
la  guitare,  est  né  en  Italie,  et  a  vécu  longtemps 
à  Vienne.  Plus  de  soixante  œuvres  de  musique 


portent  son  nom.  Parmi  ses  productions ,  on  re- 
marque :  !•  Trois  duos  eoncerlants  pour  deux 
flûtes;  —  20  Trois  trios  pour  deux  clarinettes 
et  basson,  —  3«  Quatuor  pour  guitare ,  violon, 
flûte  et  violoncelle,  op.  18:  —  4^  Neuf  varia- 
tions pour  guitare  et  flûte  sur  Tair  :  La  Bion- 
dina,  —  8*  Variations  sur  un  air  allemand, 
pour  guitare  et  flûte  ou  violon,  op.  62.  —  e»  So- 
nate pour  piano  et  flûte  (en  sol),  op  63.  Tons 
les  autres  ouvrages  de  BevilaquA  consistent 
en  duos  pour  guitare  et  flûte,  piano  et  violon  : 
ils  ont  été  gravés  à  Vienne  et  à  Rome.  Les  au- 
teurs de  la  nouvelle  Encyclopédie  musicale,  pu- 
bliée à  Stuttgardy  disent  que  les  productions  de 
cet  artiste  portent  le  cachet  de  connaissances 
solides  en  musique.  L'on  de  ses  derniers  ouvrages 
est  une  Méthode  de  guitare.  On  n*a  plus  rien 
imprimé  de  Belivaqua  depuis  1827. 

BEVIN  (Elwat),  habile  compositeur  anglais, 
vivait  vers  la  fin  du  règne  d'Elisabeth.  Il  éUit 
du  pays  de  Galles;  mais  on  ignore  le  lieu  et  la 
date  de  sa  naissance,  ainsi  que  celle  de  sa  mort. 
Tallis  fut*son  maître  de  composition  et  l'eut 
pour  successeur  dans  sa  place  à  la  diapelle 
royale,  en  1589.  Peu  de  temps  après,  il  fut  aussi 
nommé  organiste  de  la  cathédrale  de  Bristol  ; 
mais  il  perdit  ces  deux  emplois  en  1637,  par» 
qu'on  découvrit  qu*il  était  de  la  communion  ro- 
maine. On  trouve  dans  la  collection  de  Bar- 
nard  intitulée  .*  First  Book  oj  seleeted  Churh 
Musick  (1641),  un  service  de  musique  d'église 
qui  y  a  pour  titre  :  M.  Blway  Bevin^s  ftrsi  ser- 
vice ofk  und  5  paris.  Cette  composition,  la  seule 
qu'on  connaisse  aujourd'hui  de  Devin,  a  été  re- 
produite dans  la  grande  collection  de  Boyce  inti- 
tulée Cathedral  Music,  Mais  l'ouvrage  qui  a 
fondé  la  réputation  de  ce  musicien  est  un  mité 
de  composition  intitulé  :  A  hriitf  and  short 
Introduction  to  the  art  of  Muskke,  to  teaek 
how  to  make  diseant  qf  ail  proportions  thai 
are  in  use  :  very  necessary  for  ail  sueh  as 
are  desirous  to  attaine  to  Knowledge  in  the 
art,  and  may  by  practice,  \f  they  can  sing, 
soçn  be  able  to  compose  three,four,  andfiot 
parts,  and  also  to  compose  ail  sorts  qfeanmu 
thai  are  usual,  by  thèse  directions,  ^  two 
or  three  parts  in  one,  upon  a  plain  song 
(Courte  introduction  à  Part  de  la  muftiqui«,etc)  ; 
Londres,  1681,  in-4*  de  182  pages.  Ce  livre  est 
devenu  très-rare.  On  y  trouve  das  règles 
pour  la  construction  de  toutes  les  espèces  de 
canons,  avec  des  exemples  jusqu'à  six  parties. 
Kollmann  a  rapporté  et  expliqué  cinq  canons 
extraits  de  l'ouvrage  de  Bevin  dans  son  Sssay 
onpractical  musical  composilion,  chapitre  fX, 
et  planches  40  et  41.   Bevin  (lit  le  maître  du 


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BEVIN  —  BEYLE 


401 


Dr.  William  Child.  Burney  a  dit  de  lui  (HU- 
tory  o/Music.,  vol.  lil,  p.  327)  :  «  Bevln  fut 
«  réellement  nn  homme  de  génie  :  il  est  regret- 
«  table  qu'un  plus  grand  nombre  de  ses  compo- 
<i  sitions  n'ait  pas  été  conservé.  » 

BEYëR  (Jeàn-Samdbl),  né  à  Gotha,  vers 
1660,  fut  d'abord  cantor  k  l'école  de  Weis- 
aenfels,  et  ensuite  directeur  de  musique  à 
Freyberg,  où  il  demeura  depuis  1703  jusqu'à  sa 
mort,  arrivée  en  1744.  Il  s'est  fait  connaître 
également  comme  compositeur  et  comme  écri- 
vain didactique.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
i*"  Primx  Une»  mtuiicx  vœalis,  dass  ist 
hurs^,  leichte,  grundlicbe  und  richtige  An- 
weisung,  wU  die  Jugend,  sowohl  in  den 
œffentlichen  Schulen^  als  auch  in  der ^Privai' 
information^  ein  musikalisches  Vokalstûck 
wohl  und  richtig  singen  zu  lernen^  aufs 
Aûrtz  te  kann  unterrichlet  werden,  mit  un- 
terschiedlichen  Canonilms,  Fugen,  Soliciniis, 
Bieiniis,  Arien  und  einein  Appendice,  wo- 
rinnen  allerhand  lateinische,  franzoBsïsche 
find  italixnische  Termini  musiei  zu  finden, 
'  etc,  (Introduction  courte,  facile,  fondamentale  et 
«xaete  à  la  musique  vocale,  etc.);  Freyberg,  1703, 
14  feuilles  in-4®  obi.  Une  seconde  édition  a  été 
publiée  dans  le  mente  format  à  Dresde,  en  1730, 
mais  réduite  à  la  moitié,  par  la  suppression  des 
exemples  de  canons,  de  fugues,  etc.  —  2**  Mu- 
sikalischer  Vorrath  neu  variirter  Festchoral" 
Gesœngey  au/ dem  Clavier, in  Canto  undBasso, 
zum  Gebrauch  sowohl  beym  œjfentlichen  Got' 
tesdienstf  als  beliebiger  ffatu-Andacht  {Mn' 
gasin  musical  de  nouveaux  chants  ^impies  variés, 
pour  clavecin  avec  soprano  et  basse,  etc.),  pre- 
mière partie;  Freyberg,  1716,  in-4®;  deuxième 
partie,  1716;  troisième,  idem,  1719.  —  3<>6et«- 
tUch-musikaliscke  Seelen^Freude,  bestehend 
ous  Ti  Concert' Arien  von  2  vocal  und  5  un- 
terschiedlichen*  InslrumentalStimmen ,  au/ 
aile  Sonn-und  Fest-Tage  zu  gebrauehen. 
(L'&roe  joyeuse,  spirituelle  et  musicale,  consistant 
en  soixante-douze  airs  concertants  pour  deux 
voix  et  cinq  instruments,  etc.);  Freyberg,  1724. 
iû-4» 

BEYER  (..*.),  physicien.  Allemand  de  nais- 
sance, domicilié  à  Paris,  y  inventa  un  instrument 
^  composé  de  lames  de  verre  frappées  par  des 
marteaux,  dans  la  forme  d'un  piano,  et  qui 
fut  appelé  Glass-chord  par  Franklin.  Un  pia- 
niste, nommé  Schunch,  le  joua  en  public  pen- 
dant quinze  jours,  au  mois  de  novembre  1785. 
Cet  instrument  a  été  employé  avec  succès  à 
ropéra,  dans  les  Mystères  d^Isis^  pour  rem- 
placer la  flûte  enchantée.  C'est  ce  même  instru- 
ment, dépouillé  de  son  clavier,  et  frappé  par  nn 

BlOCa.   UMIV.  SES  MDSICIENS.    ^  T.  I. 


simple  marteau  de  llége,  qui  a  été  rendu  popu- 
laire à  Paris. 

BEYER  (Febdinànd),  l'un  des  fabricants 
les  plus  actifs  de*  cette  musique  de  piano  sans 
idées  et  sans  valeur,  sur  des  danses  ou  des  airs 
d'opérasy  que  l'époque  actuelle  voit  éclore  chaque 
jour.  Les  renseignements  me  manquent  sur  sa 
personne.  Il  a  commencé  à  se  faire  connaître 
vers  1840,  et  déjà  on  a  imprimé  sous  son  nom 
quelques  centaines  de  morceaux  (en  1859)  ;  ce 
pendant  Gassner  n'en  parle  pas  dans  son  lexique, 
qui  a  paru  en  1849.  La  plupart  des  productions 
de  M.  Beyer  ayant  été  publiées  chez  Sciiott, 
à  Mayence,  et  chez  Simrock,  à  Bonn,  il  est  vrai- 
semblable qu'il  habite  dans  quelque  ville  des 
bords  du  Rhin. 

BEYLE    (M4RIE- Henri)  (1),    littérateur 
français  qui  s'est  caché  sous  plusieurs  pseudo- 
nymes, notamment  sous  celui  de  Stendhal^  naquit 
à  Grenoble,  le  23  janvier  1783,  et  mourut  à  Paris 
le  23  mars  1842.  Fils  d'un  avocat  au  parlement 
de  Grenoble,  il  eut  d'abord  pour  précepteurs  des 
prêtres,  qui  lui  firent  prendre  en  aversion  leur  en- 
seignement sévère  ;  puis  il  entra  à  l'école  centrale 
de  sa  ville  natale  en  1795,  en  suivit  les  cours 
pendant  quatre  ans,  et  y  obtint  des  succès. 
En  1799  il  se  rendit  à  Paris,  et  y  trouva  un  lo- 
gement dans  la  maison  de  M.  Daru,  allié  de  sa 
famille.  Il  se  destinait  à  entrer  à  l'École  poly- 
technique ;  mais  ennemi  du  travail,  il  ne  put  se 
mettre  en  état  d'y  être  ad  mis.  M.  Daru  essaya  alors 
de  le  placer  dans  l'administration  :  il  y  montra 
I  la  même  incapacité,  et  en  sortit  pour  aller  étudier, 
I  dans  l'atelier  de  Regnault,  la  peinture,  qui  ne  lui 
>  réussit  pas  mieux.  En  1800,  il  suivit  M.  Martia 
I  Daru  en   Italie.   Arrivé  à  Milan ,  il  essaya  de 
nouveau  de  l'administration  dans  les  bureaux 
du  gouverneur  de  la  Lombardie,  s'en  dégoûta 
bientôt,  et   entra  comme  maréchal  des  logis 
dans  le  sixième  régiment  de  dragons  :  six  mois 
,  après  il  obtenait  par  ses  protecteurs  l'épaulette 
de  sous- lieutenant,  et  en  cette  qualité  il  prit  part 
aux  combats  que  l'armée  française  livra  en  Ita- 
lie. La  carrière  militaire  n'ayant  pas  pour  lui 
i  plus  d'attrait  que  toutes  celles  qu'il  avait  essayées, 
;  il  donna  sa  démission  à  la  paix  d'Amiens,  en  1802, 

i      (  1 }  Dani  la  première  édition  de  la  BïographU  univenell» 

!  des  JUuHciens ,  ykl  donné  à  Beyle  les  prénoms  de  l/nUt- 
Alexandre  CéêeWt  d'après  la  France  Littéraire  de  M.  Que- 

I  rard  (t  1*'J>.  SIS).  M.  P.  Colomb-des-Batrus  J'appelle  ^r- 
thur^Louisjilexandre-Cétart  dans  son  Cataloçuc  des 
DaupMnaU  dignes  de  Mémoire  (1S40,  In  s»)  :  mah  M.  Que- 

j  rard  assure  (dans  La  Uttérature  eonUmporaine,  xix*  slè* 
cle,  1. 1,  p.  44t,  note)  qae  le  Térltable  prénom  de  Beyle 

!  est  Henri,  et  la  Nouvelle  Biographie  universelle  de  VIM. 
Mlcbsud,  à  laquelle  J'emprunte  les  détails  Biographi- 
ques de  eette  notice,  le  nomme  Marie- Uenri,(T,  V» 

col.  889.) 

26 


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402 


BEYLE 


et  retourna  à  Grenoble teprendre  PexisteDoe  oi- 
tire  pour  laquelle  il  avait  un  penchant  décidé.  Ce- 
pendant, sans  fortune,  il  avait  besoin  d*nû  état  : 
•  on  essaya  de  lui  en  donner  un  en  le  faisant  en- 
trer dans  une  maison  de  commerce  à  Marseille, 
en  1805;  ii  n*y  pat  rester  une  année  entière.  De 
retour  à  Paris,  il  partit  pour  rAilemagne,  avec 
M.  Dam,  en  1 806,  et,  grftce  à  son  protecteur,  il 
Ibt  nommé  intendant  des  domaines  de  l^empereur, 
à  Brunswick,  puis,  en  1807,  adjointd'un  commis- 
saire des  guerres.  En  1810,  ii  entra  au  conseil  d'É* 
tat  comme  auditeur,  et  fut  peu  après  cliargé  des 
fonctions  d'inspecteur  de  la  comptabilité  du  mo- 
bilier et  des  bâtiments  de  la  couronne,  fonctions 
qu^il  abandonna  en  1812,  pour  accompagner  M. 
Dam,  en  amateur,  dans  la  campagne  de  Russie. 
En  1814,  il  retourna  à  Grenoble avecle  titre  d'ad- 
joint au  commissaire  extraordinaire;  mais  immé- 
diatement après  la  première  invasion  de  la  France, 
il  alla  se  fixer  à  Milan,  où  il  passa  sept  années, 
trouvant  ses  moyens  d*ex  îstence  dans  les  nombreux 
articles  qu*il  fournissait  aux  revues  françaises  et 
anglaises.  Il  s'y  trouvait  parfois  des  révélations 
sur  la  situation  de  laLombardie  qui  Allèrent  l'at- 
tention de  la  police  autrichienne  :  elle  l'obligea 
à  retourner  à  Paris  en  1821.  Il  y  resta  Jus- 
qu'en 1830,  uniquement  occupé  de  travaux  litté- 
raires. La  révolution  de  juillet  lui  fut  favorable  en 
lui  procurant,  le  25  septembre  1830,  le  brevet 
de  consul  de  France  à  Trieste.  M.  de  Mettemicb 
lui  ayant  refusé  Vexequatur,  il  alla  à  Civita- 
Veccliia  remplir  les  mêmes  fonctions,  qu'il  exerça 
jusqu'à  sa  mort.  J'ai  connu  Beyie  en  1830,  dans 
les  bureaux  delà  rédaction  du  journal  Le  Temps  : 
c'était  un  gros  homme,  fort  insouciant,  fort  som- 
meillant, et  dont  la  conversation  n'indiquait  pas 
l'esprit  qu'il  a  mis  dans  ses  livres.  Il  ne  savait 
causer  quels  plume  à  la  main. 

Be>  le  débuta  mal  dans  la  littérature  ;  car  ce  fat 
par  un  plagiat.  Un  livre  intéressant  de  Carpani 
avait  été  publié  sous  ce  titre  :  Le  ffaydine,  ov- 
vero  lettere  su  la  vUa  e  le  opère  del  maestro 
Giuseppe  Haydn  {Voyez  Carpari)  :  il  tomba 
enfre  les  mains  de  Beyle,  qui  le  traduisit  en 
français,  et  le  publia  sous  le  pseudonyme  de 
Bombety  et  sous  ce  titre  :  Lettres  écrites  de 
Vœnne  en  Autriche  sur  le  célèbre  compositeur 
Joseph  Haydn t  suivies  d'une  vie  de  Mozart^ 
et  de  considérations  sur  Métastase  et  Vétat 
présent  de  la  musique  en  France  et  en  Italie; 
Paris,  Didot,  1814,  in-S"*  de  460  pages.  Cette 
traduction,  achevée  à  Londres,  fat  elle-même 
traduiteen  anglais  quelques  années  après.  Le  titre 
de  la  version  anglaise  est  :  Lives  of  Haydn 
aud  Mozart,  in  a  séries  of  lelters,  translated 
from  the  french;  Londoo,  Murray,  1817,  in-8* 


'  de  493  pages.  La  snpercherie était  trop  évidente 
'  pour  que  Carpani  gardAt  le  silence.  Il   attaqua 
,  le  plagiaire  pseudonyme  avec  autant  de  force  que 
I  de  vivacité  dans  deux  lettres  écrites  de  Vienne, 
les  15  et  20  aoôt  1817,  qui  parurent  dans  XhNuo- 
vaseriedelGiornaledelÛ  Italianaletteratura, 
t.  X,  Paduva,  18i7,  p   124-140,  avec  ce  titre  : 
Lettere  due  dell'aufore  délie  Haydine,  Gttc- 
seppe  Carpanif  milanese,  al  sig.  Alessandro 
Cesare  Bombet^  francese,  sedicente  autore 
dette  medesïme,  A  ces  lettres  éUient  jointes 
des  déclarations  de  Salieri,   Weigl,  Frieberth, 
du  conseiller  de  légation  saxooe  Griesinger,  et 
de  Mlle  Kurzbeck,  lesquelles  disaient  que  Car- 
pani éUlt  le  TériUble  auteur  des  Haydines,  el 
que  le  livre  de  Bombet  n'en  était  quuiie  simple 
traduction.  Quelques   journaux    littéraires    de 
rAUemagne    reproduisirent  la  réclamation  de 
Carpani,  et  le    Journal  de  Paris  en  donna 
un  extrait  au  mois  d'octobre  1817,  avec  des  ré- 
flexions désagréables  pour  Beyle ,  qui  n'essaya 
pas  de  répondre  i  ces  attaques,  mais  qui  ne  re- 
produisit pas  moins  son  livre  avecle  titre  de  Fies 
de  Haydn,  Mozart  et  Métastase.  Paris,  De- 
launay,  1817,  in-8*'.  Cette  fois  il  avait  changé  le 
pseudonyme  de  Bombet  en  celui  de  Stendhal. 
M.  Quérard  s'est  trompé  (dans  la  France  Litté- 
raire, t  1".,  p.  325)  lorsqu'il  a  considéré   les 
Lettres  écrites  de  Vienne  et  les  Vies  de  Haydn 
et  de  Mozart  comme  des  ouvrages  difEérents.  H 
n'a  pas  connu  non  plus  le  titre  exact  de  la  pre- 
mière édition.  Carpani  semble  avofar  été  destiné 
à  être  pillé  ou  imité  par  Beyle.  Il  avait  fait  in- 
Bérer  dans  les  journaux  d'Allemagne  et  d'Italie 
depuis  1818  jusqu'en  1822,  diverses  lettres  sur 
Rossini  et  sur  plusieurs  autres  compositeurs  du 
même  temps,  particulièrement  sur  roncrediet 
sur  Freyrchûtz  ;  ses  lettres  ont  été  réunies  de- 
puis lors  avec  quelques  autres  morceaux  du  même 
auteur,  sous  ce  titre  :  Le  Rossi^iane  ossia  tol- 
teremusicO'teatrali.  Or,  Beyle  publia, en  l82S, 
une  Vie  de  Rossini  (Paris,  Bouland,  deux  parties 
in-8"),  qu'il  reproduisit  l'année  suivante,  comme 
une  édition  nouvelle,  au  moyen  d'un  nouveau  fron- 
tispioe.  Ce  livre,  mis  au  jour  sous  le  nom  de  Sten- 
dhal, renferme  une  grande  partie  des  opinions 
exprimées  par  Carpani  sur  Tancrède  de  Ros- 
sini, sur  FreychûtZf  de  Weber,  sur  Otello,  et 
sur  beaucoup  d'autres  productions  de  l'école  mo- 
derne. Le  reste,  particulièrement  la  partie  bio- 
graphique, a  pour  base  des  anecdotes  recueillies 
à  la  légère  par  l'auteur,  et  quelques  faits  em- 
prontés  auxalmanachs  de  spectacles  publiés  à  Ve- 
nise et  à  Milan.  Tout  cela  est  rempli  d'inexactitu» 
des.  Quanta  la  forme  de  l'ouvrage,  on  y  remarque 
le  même  désordre  que  dans  touti^  les  autres  pro- 


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BEYLE  —  BIANCHI 


408 


ducliODS  de  Beyie.  Quelques  pages  ont  te  cachet  i 
dotaient  qu'on  ne  peut  refuser  à  l'écriTalQ,  et  qui 
a  fcit  le  snccès  de  ses  romans,  de  ses  peintures 
de  OMBors  et  de  ses  brochures  ;  mais  les  contra- 
dictions y  fourmillent;  les  jugements  et  les  cri- 
tiques accusent  une  ignorance  complète  de  Tart 
et  nn  esprit  tout  rempli  de  préjugés  ;  enfin,  en  dé- 
pit de  son  goût  apparent  pour  la  nouveauté,  on 
y  Toit  que  Beyle  a  des  habitudes  et  des  affec- 
tions pour  les  souvenirs  de  sa  jeunesse.  Le  pro- 
fesseur Wendt,  qui  a  publié  à  Lelpsick,  en  1824, 
une  traduction  allemande  du  livre  de  Beyie,  en  a 
corrigé  les  inexactitudes  dans  des  notes.  Il  en  a 
été  fait  une  traduction  anglaise,  publiée  à  liOn- 
dm,  en  1826,  1  vol.  itt-i2.  Des  éditions  en  ont 
été  faites  en  Belgique;  et  il  en  a  été  publié  une 
nouvelle  à  Paris,  en  1854,  un  vol.  in- 12,  avec 
quelques  additions.  Les  ouvrages  de  Bèyle, 
étrangers  à  la  musique,  sont  :  l»  Une  Histoire 
delà  Peintureen  llaUe;  Paria,  1877,2  vol.  in-8o, 
reproduite  plusieurs  fois  avec  des  ciiangements 
de  titres  comme  des  éditions  nouvelles.  —  2* 
Rome,  Napleê  et  Florence  en  1817;  Paris,  18i7, 
in-8*.  —  3*  De  V Amour;  Paris,  i722,  2  vol. 
in-12;  production  audacieuse  et  immorale.  —  4» 
Armance^  roman;  Paris,  1827,  3  vol.  in-12 — 
5*  Promenades  dans  Rome;  Paris ,  1829,  2  voL 
in-8'.  —  6*  Rouge  et  Noir^  chronique  du  dix^ 
neuvième  siècle;  Paris,  1831,  2  vol.  in-8*.  — 
7"  Mémoires  d'un  Touriste  ;  Pàti^t  1838,  2  vol. 
in-ao.  —  go.  la  Chartreuse  de  Parme;  Paris, 
1839,  2  vol.  in-80.  C'est  la  meilleure  production 
de  Pauteur.  —  9°  Quelques  brochures  de  cir- 
constance, etc. 

B£YSSELICS  (Jodocus),  conseiller  impé- 
rial, philosophe,  orateur  et  poète,  né  à  Aix-la- 
CAiapelie,  vécut  de  1454  à  1494.  Au  nombre  de 
ses  écrits,  Trithême(/)e  Script.  Fccles,^  p.  395), 
place  un  dialogue  De  optimo  génère  musicorum, 
lib.I, 

BEZEGUI  (Argb-Micbbl),  compositeur  et 
bon  violoniste,  né  à  Bologne  en  1670,  ^int  à 
Paris  vers  1684,  etdevintchef  de  la  musique  de 
Fagon,  surintendant  des  finances.  11  eut  le  mal- 
heur de  se  casser  le  bras,  et  son  protecteur  lui 
assura  une  existence  aisée,  mais  qui  ne  le  con- 
sola jamais  de  son  accident  II  mourut  en  1744. 
On  connaît  de  lui  :  Sonate  a  violino  solo  e 
violoncello  o  basso  continuo,  op.  1*,  Amstep- 
dam,  Roger,  in-fol.  obi. ,  et  un  livre  de  pièces 
de  clavecin. 

BIAGGI  (AuLHàifNo) ,  compositeur  italien, 
né  en  Lombardie,  a  fait  ses  études  musicales  au 
Conservatoire  de  Milan.  Fixé  à  Florence  vers 
1838,  il  y  occupe  les  positions  de  mettre  de 
chapelle  de  Tinstitat  musical  de  cette  ville,  et 


de  premier  violon  de  la  cour  de  Toscane.  Son 
début  dans  la  composition  dramatique  eut  lieu 
au  tbéfttre  de  la  Pergola,  à  Florence,  le  15  sep- 
tembre 1840,  par  Topera  intitulé  /  Petromiani 
ed  i  Geminianit  dont  le  libretto  n'était  autre 
que  celui  de  la  Seechia  rapiia,  mis  précédem- 
ment en  musique  par  ZingarelU  et  plusieurs 
autres  compositeurs.  Biaggi  arait  écrit  une  ou- 
verture à  grand  orchestre,  pour  un  concert  du 
Conservatoire  de  Milan,  qu'il  a  ensuite  arrangée 
pour  le  piano  à  quatre  mains,  et  qui  a  été  pu- 
bliée ches  Ricordl.  On  connaît  aussi  de  lui  une 
messe  de  requiem  à  quatre  voix  et  orchestre,  en 
partition  ;  Florence,  Ferdinand  L.orenzi,  in-fol.  Les 
journaux  italiens  ont  annoncé,  en  1855,  la  re- 
présentation, au  théâtre  Léopold  de  Florence,  de 
Popéra  Gonzàlvo  di  Cordova,  musique  com- 
pasée  par  Alessandro  Biagi  :  il  est  vraisem- 
blable qu'il  y  a  là  une  erreur  typographique,  et 
qu^il  fhut  lire  Alamanno  Biaggi. 

BIAGIOLI  (Nicolas-Josaphàt),  grammai- 
rien et  litiéraleur,  né  en  1761,  à  Vixzano,  dans 
l'état  de  Gènes,  fit  ses  études  à  Rome,  et  fut  pro- 
fesseur à  l'université  d'Urbino  dès  Tflge  de  dix- 
sept  ans.  Après  avoir  été  préfet  de  Rome  pen- 
dant l'occupation  de  PItalie  méridionale  par  les 
armées  de  la  République  française,  il  fut  obligé 
de  se  réfugier  à  Paris,  en  1798,  et  d'y  ouvrir  des 
cours  de  langue  et  de  littérature  italienne  pour 
vivre.  Il  y  mourut  des  suites  d'une  fluxion  de 
poitrine,  le  13  décembre  1830.  On  a  de  Bia- 
gioli  des  <^itlons  estimées  du  Dante  et  de  Pé- 
trarque, une  grammaire  italienne  qui  a  eu  beau- 
coup d'éditions,  des  poésies  latines  et  italiennes, 
ainsi  que  plusieurs  autres  ouvrages  sur  lesquels 
on  peut  consulter  le  supplément  de  la  Biogra- 
phie universelle  de  MM.  Michaud.  Biagioli  n'est 
cité  ici  que  pour  un  poème  intitulé  :  La  nascità 
del  gran  Rossini  ;  Paris  1823, 1  feulHe  in-4*. 

BIAGIOLI  (...)  une  petite  sonate  pour  le 
piano,  intitulée  La  Caccia,  a  été  publiée  sous  ce 
nom,  chez  Ricordl,    à  Milan. 

Bl  ANCA  (...),  maître  de  chapelle  à  Naples, 
naquit  dans  cette  ville  en  1788.  Ariisiesans  gi^ie, 
il  a  donné  plusieurs  opéras  qui  sont  déjà  ou- 
bliés ;  on  n'a  le  nom  que  d'un  seul,  Zoraide  e 
Corradino.  De  isi5à  1825,  il  a  fait,  comme 
chanteur,  un  long  voyage  en  Allemagne,  en  An- 
gleterre ft  en  France;  mais  il  n'a  pu  réussir  à 
se  faire  remarquer. 

BIANCBI  (PiEBBB-ANTomB),  compositeur, 
né  à  Venise,  vers  1530,  fut  d'abord  chanoine 
régulier  de  Saint*Sauveur  dans  cette  ville,  et 
ensuite  chapelain  de  l'archiduc  Ferdinand  d'Au- 
triche. On  a  de  lui  :  l**  H  primo  libro  délie 
canzoni  Napoletane  a  tre  voci;  Venise,  1572, 

26. 


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404 


BIANCHI 


in-S"».  G.  Alberid  dit  (Catal.  brève  degl  illust. 
ScritL  Veneziani,  p.  77)  qu'un  autre  oïlvrage 
de  Biancht  a  été  publié  à  Venise,  yen  iSOb, 
mais  il  n*en  indique  ni  la  nature,  ni  le  titre.  Enfin 
on  a  de  lui  :—  2"*  Socri  concentus,  octovocUmSf 
tum  viws  vocis^  tum  omnium  insirumeniO' 
rum  generi  deeantandi;  Veniie,  1609,  in^*. 
Abraham  Schad  a  inséré  des  motets  de  ce  com- 
positeur dans  son  Promptuarium  musieum. 
(Voy,  Schad,) 

BIANCHI  (Jagqobs),  compositeur  italien, 
vécut  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle, 
et  paratt  avoir  été  attaché  an  service  des  ducs 
de  Bavière.  Un  recueil  de  motets  de  cette- 
époque  qui  se  trouve  en  manuscrit  à  la  biblio- 
thèque Royale  de  Munich,  sous  le  numéro  41, 
renferme,  sous  le  nom  de  ce  musicien,  le  motet 
à  huit  voix  Verbum  iniquum  et  dolosum. 

BIANCHI  (ARnnÉ),  né  à  Sarzana,  dans  le 
pays  de  Gènes,  vers  i&80,  fut  d^abord  musicien 
au  service  d'un  noble  Génois  nommé  Carlo 
CibOf  et  ensuite  organiste  de  la  collégiale  de 
Chiavari.  Il  a  fait  imprimer  divers  ouvrages  de 
sa  composition  :  1»  Motet tie  Messe  a  otto  voci; 
Venise,  1611,  fn-4''.  —  2o  Motetti  a  due,  ire  e 
quattro  voci  ;  Anvers,  1626,  ln-4*.  Ce  dernier 
ouvrage  doit  être  une  deuxième  édition.  On 
trouve  des  motets  d'André  Biancht  dans  le 
Promptuarium  musieum  d'Abraham  Schad. 
(Foyescenom.) 

BIANCHI  (JuLis-CisAE),  compositeur  ita- 
lien du  dix-septième  siècle,  a  publié  Motetti  de 
Beata  Virgine  a  i-5  voci,  e  Missa  a  quattro 
voci;  Venise,  1620.  Une  seconde  édition  a  paru 
à  Anvers,  1637,  in-4*.  On  lit  au  titre  de  celle-ci: 
1637  ;  mais  c'est  évidemment  une  faute  d'impres- 
sion, car  on  trouve,  à  la  suite  des  motets  de 
Blanchi,  des  litanies  k  six  voix  de  Cl.  Monteverde. 

BIANCHI  (CHBjnopn),  compositeur,  né  à 
Home  an  commencement  du  dix<«eptième  siècle, 
a  fait  imprimer  dans  cette  ville,  vers  1650 ,  une 
sorte  de  traité  de  composition  sous  ce  titre  :  Ta^ 
vola  d'imparare  a  formate  passagi  e  fughe 
ed  intavolarli  per  il  Uuto,  gravicembalo,  vio- 
lone  e  viola  da  gamba  (wià,  Mersen,  lib.  i. 
De  Instrum,  harm.  Frop.  7)* 

BIANCHI  (  Lb  p.  JeanBaptibtb),  moine  de 
Tordre  de  Saint-Augustin,  naquit  à  Gènes,  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle,  et  fit  ses  vœux 
au  couvent  de  Bologne.  Il  était  organiste,  et 
compositeur.  On  a  imprimé  de  sa  composition  : 
Madrigali  a  due  être  voci,  op.  1*,  Bologne, 
Jacques  Monti ,  167b,  in-4«« 

BIANCHI  (EustoB),  en  latin  Blaneus,  cor- 
delier,  entra  fort  jeune  dans  son  ordre,  au  cou- 
vent de  Modène.  Il  était  né  à  Milan,  vers  le  mi- 


lieu du  dix-septième  siècle.  Argelati  et  Picdnélfi 
vantent  son  savoir  dans  les  langues  hébraïque, 
grecque,  allemande,  française  et  espagnole,  ainâ 
que  dans  les.  mathématiques,  rarcbitectnre  et 
Tastronomie.  On  croit  qu'il  est  mort  vers  172S. 
An  nombre  de  ses  ouvrages  se  trouve  le  suivant  : 
Regoleper  fabricar  wn  organetto,  che  ancoè 
gravicembalOf  quale  a  fona  di  ruote  da  per 
se  suona  due  o  tre  ariette,  Argelati,  qui  indique 
cet  écrit  {Bibl,  Script.  Mediolan.,  t.  2, 2*  part., 
col  180.  B.},  ne  fait  pas  connaître  sll  est  im- 
primé. 

BIANCHI  (Jeàh),  compositeur  de  musique 
instrumentale,  né  à  Ferrare,  vers  1660,  vivait 
encore  à  Milan  en  1710.  Le  catalogue  de  Roger, 
d'Amsterdam ,  indique  les  ouvrages  suivants  de 
sa  composition  :  1»  Dodici  sonate  a  tre^  op.  1, 
in-folio.  —  ,2*  Sei  concerti  da  chiesa  a  quat- 
tro stromenti ,  op.  2.  —  3^  Sei  sonate  a  tre 
op.  3. 

BIANCHI  (François),  compositeur  drama- 
tique et  mattre  de  chapelle  à  Crémone,  naquit 
dans  cette  ville  en  1762.  Il  vint  à  Paris  en  1775, 
et  y  fut  attaché  comme  claveciniste  au  Théâtn- 
italien,  où  il  donna,  dans  la  même  année,  La  Ré- 
duction de  Paris,  en  un  acte,  et  Le  Mort  marié, 
en  1777.  Trois  ans  après,  il  quitta  son  emploi 
pour  aller  composera  Florence  Popéra  de  Castor 
e  Polluce,  qui  réussit.  Cet  ouvrage  fut  suivi  de 
//  TVtofi/b  délia  Pace,  à  Venise,  en  1762.  — 
S*  Demo/oonte,  1783.  —  4*  Arbace,  1783.  — 
S*  Cajo  Mario,  k  Naples ,  1784.  >-  6*  Briseide, 
à  Turin,  1784.  —7*  La  Caccia  d'Enrico  IV, 
à  Venise,  1784.  —  ^*  Asparde  principe  Bat- 
triano,  1784,  à  Rome.  --  9*  //  Medonte,  kHeg- 
gio,  en  1785.  C'est  dans  cette  même  année,  1786, 
que  Bianclii  obtint  la  place  d'organiste  du  second 
orgue  de  la  ehapelle  ducale  de  Saint-Marc  à  Ve- 
nise. Il  n'avait  aucune  pratique  de  l'orgue,  dit 
M.  Caffl ,  et  était  complètement  inhabile  à  rem- 
plir cet  emploi  ;  de  pins  il  avait  pour  concurrents 
desho|nme8  de  talent  tels  que  Gazxaniga,  Salva- 
tor  Perillo,  le  savant  compositeur  Furlaanelto 
et  d'autres;  mais  la  protection  prévalut  en  foveor 
de  Blanchi,  et  il  obtint  ta  place,  sans  concours 
par  un  décret  des  procnrateurs  de  la  chapelle^ 
en  date  du  21  janvier  1785.  Bien  qu'il  en  touchât 
le  traitement ,  il  n'en  remplit  jamais  les  fonctioos. 
Le  scandale  de  son  incurie  à  cet  égard  devint 
tel ,  que ,  dans  leur  ressentiment,  les  procnrateurs 
rendirent  un  décret,  le  20  novembre  1791,  par 
lequel  ta  démission  de  sa  place  lui  était  donnée 
pour  avoir  méconnu  les  devoirs  de  son  emploi, 
et  qui  ordonnait  qu'il  cessAtde  recevoir  les  émolu- 
ments attachés  à  cette  place.  Mais  cette  fois  encore 
la  protection  l'emporta  sur  la  justice,  et  le  29  fé- 


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BIANCHI 


405 


▼rîer  1793  son  emploi  loi  fut  rendu.  Cène  fut  qne 
pour  on  petit  nombre  d'années;  car  la  république 
de  Venise  cessa  bientôt  d'exister.  Bianchi  fat  anssi 
attaché  comme  maître  an  oonserratoire  des  Men- 
dicantj,  et  éponf  a  Bianea  Sachetti^  une  de  ses 
élèves  les  plus  distinguées  dans  Part  du  chant, 
sur  le  piano  et  sur  la  harpe. — 10<*  /j  IHisertore , 
h  Venise  y  en  1785.  Cet  ouvrage  avait  été  écrit 
pour  Paechiarotti ,  qui  parut  sur  la*  scène  avec 
l'habit  de  soldat  IVançais,  ce  qui  déplut  tant  aux 
Vénitiens,  qu'ils  refusèrent  d'entendre  l'ouvrage 
jusqu'au  bout  ;  mais,  peu  de  temps  après,  la  du- 
chesse de  Courlande,  passant  par  Venise,  désira 
d'entendre  cet  opéra,  qu'on  joua  par  condescen- 
dance pour  elle,  et  dont  la  musique  excita  de  tels 
transports  d'admiration ,  que  l'ouvrage  devint  le 
favori  do  même  public  qui  l'avait  d'abord  rejeté. 
^tria  Villanella  rapita,  en  1785.  — 12*  Pi- 
ramoet  Tisbe,  en  1786.  —  13<*  La  Verginedel 
Sole,  en  1786,  à  Venise.  —  14*  Sdpione  A/ri- 
cano,  à  Naples,  1787.  —  15*  La  Secchia  rapita, 
tm,  —  l6o  VOrfano  délia  China ,  à  Venise, 
1787.  — 17*  Piaarro,  à  Venise,  1788.  —  18**  Ife- 
senzio,  à  Naples,  1788«  —  19*  Alessandro  nelV 
Jndie,  à  Brescia,  1788.  —  20»  Tarara,  un  de 
ses  plus  beaux  ouvrages.  —  21o  //  RitraUo,  à 
Naples,  1788.  —  22*  L'Inglese  stravagante, 
1789,  à  Bologne.—  23''  Il Gatto,  1789,  à  Bresda. 
—  24"  La  Morte  di  Giulio  Cesare,  1789,  à  Ve- 
nise. —  25"  VArtninio,  1790,  à  Florence.  -— 
26"  La  Dama  bizzarra,  à  Rome,  1790.  — 
27"  Cajo  Ostilio,  à  Rome,  1791.  —  28"  Agar, 
oratorio,  à  Venise,  1791.  —  29"/o(M,  oratorio, 
1791.  —30"  llfinto  Astrologo,  1792.  —  31"  Za 
CaprUxiosa  ravveduta^  i793.  —  32"  VOlan- 
dese  in  Venezia^  en  1784.  —  33"  jLo  Strava- 
gante  ^  1795.  Vers  1796,  Bianchi  se  rendit  à 
Londres,  où  il  écrivit,  en  1797,  Zenobia;  dans 
la  même  année  il  donna  Inezde  Castro,  pour 
M*  Billington,  et  ensuite  Aci  e  Galatea,  La  Se» 
nUramide  fut  écrite,  en  1798,  pour  la  signora 
Banti,  et,  l'année  suivante,  Bianchi  donna  Mérope, 
le  meilleur  de  ses  ouvrages.  Le  style  de  ce  com- 
positeur est  gracieux,  mais  n'a  rien  d'original. 
Ce  n'est  qu'une  imitation  de  la  manière  de  Pai- 
siello  et  de  celle  de  Cimarosa.  De  tous  ses  opéras, 
le  seul  qui  ait  été  représenté  à  Paris  est  La  Vil- 
lanella rapita,  joué  d'abord,  en  1790,  au  théâtre 
de  Monsieur,  et  repris  en  1804  et  en  1807.  Bianchi 
avait  écrit  un  traité  théorique  sur  la  musique, 
qu'il  envoya  à  Paris  pour  être  soumis  à  l'examen 
de  Lacépède ,  de  Ginguené  et  fie  M,  de  Prony, 
lorsque  la  paix  d'Amiens  eut  ouvert  les  commu- 
nications entre  la  France  et  l'Angleterre  ;  mais  la 
guerre  étant  sur  le  point  d'être  déclarée  de  nou- 
veau, le  manuscrit,  fut  renvoyé  à  son  auteur.  Cet 


ouvrage  a  été  confié  par  sa  veuve  (plus  tard 
MmêLacy)  à  l'éditeur  du  Quarterly  musical 
Beview,  avec  la  permission  d'en  publier  des 
extraits,  qui  ont  paru,  en  effet,  dans  ce  journal,  en 
commençant  au  vol.  II,  pag.  22.  Bianchi  est  mort 
à  Bologne,  le  24  septembre.  1811.  M.  Cafii  croit 
que  ce  fut  à  Londres  qu'il  cessa  de  vivre  dans  ' 
une  situation  peu  fortunée;  mais  il  a  été  mal  in- 
formé. 

Un  autre  compositeur  plus  ancien,  noouné 
Francis  Bianchi, et  qui  vécut  vraisemblable- 
ment dans  le  dix-septieme  siècle,  a  écrit  un  ora- 
torio latin  qui  a  pour  titre  :  Sacrificium  Abrahœ^ 
actio  sacra  cum  quatuor  vocibus,  et  instru- 
mentis.  Une  copie  de  cet  ouvrage  est  dans  la 
bibliothèque  du  Conservatoire  de  Naples,  et  une 
autre  dans  la  collection  de  l'abbé  Santiui  à  Rome. 
BIAMGHI  (Adamo),  né  en  1764,  à  Bergame, 
premier  ténor  de  la  basilique  de  Sainte-Marie- 
Mijeure  de  cette  ville,  était  âgé  de  vingt  et  un  ans 
lorsqu'il  fut  attachée  cette  chapelle  en  1785.  Ce 
chanteur  fut  estimé  pour  la  pureté  de  son  intona- 
tion et  l'expression  qu'il  mettait  dans  son  chant. 
11  a  chanté  avec  succès  sur  les  principaux  théâtres 
de  l'Italie  et  de  Tétranger.  En  1791,  Use  fit  enten- 
dre avec  beaucoup  de  succès,  à  Vienne,  dans  Topera 
La  Morte  di  Cleopatra,  en  concurrence  avec 
Rubinelli,  et  deux  ans  après  à  Bologne,  dans  La 
Morte  di  Semiramide,  avecCrescentini.  En  1804, 
il  fut  appelé  à  Paris  pour  chanter  au  théâtre  de 
la  cour  à  l'occasion  du  couronnement  de  Napo- 
léon. Peu  de  temps  après  il  se  retira  dans  sa  ville 
n^ale,  et  continua  d'être  attaché  à  l'église  Sainte- 
Marie-Migeure,  en  qualité  de  premier  ténor.  Une 
étroite  amitié  l'unissait  au  maître  de  chapelle 
de  cette  église,  Simon  Mayer.  Le  1"'  août  1835, 
l'anniversaire  de  cinquantjB  ans  de  services  de 
Bianchi  dans  cette  chapelle  fut  célébré  par  une 
messe  daus  laquelle  il  chanta  encore ,  à  l'âge  de 
soixante-onze  ans. 

BIANCHI  (Artoimb),  chanteur  et  composi- 
teur, naquit  à  Milan,  en  1758,  et  y  fit  des  études 
de  chant,  d'harmonie  et  de. contrepoint.  Après 
avoir  chanté  à  Gênes,  à  Hanovre  et  à  Paris,  avec 
les  boufTons  du  théâtre  de  Monsieur,  il  entra  au 
service  du  prince  de  Nassau,  en  1792,  et  l'année 
suivante  il  alla  à  Berlin ,  où  il  fut  engagé  an 
théâtre  national.  Ne  connaissant  la  langue  alle- 
mande que  d'une  manière  imparfaite,  Bianchi 
ne  joua  que  dans  de  petits  intermèdes  italiens  tels 
que  l*Avaro,  Il  Maestro  di  cappella,  de  Haf  du, 
//  Calzolaro  de  Cimarosa,  et  quelques  autres 
ouvrages  semblables  ;  mais  ces  pièces,  écrites 
dans  le  style  simple  de  la  musique  italienne  de 
cette  époque,  eurent  peu  de  succès  dans  une  ville 
où  l'on  était  accoutumé  à  la  manière  vigoureuse 


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^406 


BIANCHI  -.  BIANCniNI 


de  l^Éeole  ailamaodey  et  Blanchi  rompit  son  enga- 
gement, après  avoir  fkit  représenter  son  opéra 
d'Àlciney  le  le  féTrier  1794.  11  fut  plus  heureux 
à  Hambourg,  en  1797,  et  peu  de  temps  après  il 
aUa  à  Breslau ,  6à  il  chanta  tes  mêmes  intermèdes 
.  qu^à  Berlin  et  à  Hambourg.  Il  y  fit  jouer  un  petit 
opéra  de  sa  composition  intitulé  :  Fileno  e  Clo- 
rinda;  puis f  en  1798,  il  visita  Dresde,  Leipsiclc 
et  Brunswick.  Au  commencement  de  Tannée  1800 
il  retourna  en  Italie;  depuis  lors  on  ignore  ce 
qu'il  est  devenu.  Outre  les  deux  opéras  qui 
ont  été  cités  précédemment,  on  connaît  de  sa 
composition  :  \o  Douze  chansons  françaises;  Ber* 
lin,  1795;  —  2»  Douze  ctiansons  françaises  avec 
piano;  Hambourg,  1796.  —  3' Etrennes  pour  les 
dames,  douze  chansons  italiennes,  avec  piano  et 
guitare;  Hambourg,  1798. 

BIANGHI  (Jacques),  clianteur italien  et  pro- 
fesseur de  chant  à  Londres,  vers  18uo,  était  né 
à  Arezzo,  en  1768.  Il  a*est  fait  connaître  comme 
compositeur  par  les  ouvrages  suivants  :  lo  Sei 
duetti  a  soprano  e  contralto  con  ace.  di  cemb, 
op,  1;  Londres,  1799. — ifiSei  canzonette  con  ace, 
di  arpa  o  cembalo,  op.  2  ;  ibid.  —  Z^  The  cete" 
brated  fughe  in  II  Consiglio  imprudente  ;  ibid. 
—  4*  Ode  upon  the  King's  providential  protec- 
tion Jrom  assassination;  Londres,  1800.  » 
5*  Ariette  italienne,  op.  4;  Vienne,  1803. 

BIANCUI  (  EuoDORo),  ténor  de  quelque  mé> 
rite,  naquit  le  6  mai  1773  à  Gividate,  dan$i  la  pro- 
vince de  Bergame.  11  était  encore  enfant  lorsque 
ses  parents  allèrent  s'établir  k  Palazzolo,  près  de 
Brescia.  Doué  d^beureuses  dispositions  pour' la 
musique,  il  en  apprit  les  éléments,  y  compris  ceux 
de  l'harmonie,  sous  la  direction  de  son  père,  assez 
bon  organiste.  Plus  fard  il  se  rendit  à  Naples  et 
reçut  de  Tritto  des  leçons  de  contrepoint.  Ce  fut 
aossi  dans' cette  Tille  qu'il  apprit  l'art  du  chant 
et  qu'il  fit  ses  débuts  au  théâtre.  Il  s'y  trouvait 
encore,  lorsque  Tarmée  française  fut  ol>ligée  d'é- 
vacuer le  midi  de  lltalie,  en  1799,  et  il  écrivit 
une  cantate  à  cette  occasion,  pour  célébrer  le  re- 
tour du  roi  Ferdinand  IV  dans  la  capitale  de  ses 
États.  C'est  dans  cette  même  année  que  Blanchi 
commença  à  se  faire  entendre  sur  les  tiiéàtres 
principaux  de  lltalie.  En  1 803,  il  chanta  au  tlié&tre 
de  la  Seala,  k  Milan,  pendant  toute  la  saison. 
Engagé  à  l'Opéra  Italien  de  Paris,  il  épousa  dans 
cette  ville  W^  Crespi,  prima  donna  ^  d'une 
beauté  supérieure  à  son  talent.  De  retour  en  Italie, 
il  fut  engagé  pour  le  printemps  et  l'automne  de 
1809à  toScato  de  Milan.  En  1812,  il  était  à  Fer^ 
rare,  où  Rosaini  écrivit  pour  lui  un  rôle  dans  son 
Ciro  in  Babilonla.  Au  carnaval  de  1814,  ce 
compositeur  écrivit  encore  pour  lui  dans  son 
Awretiano  in  Palmira,  et,  en   1819,  dans 


Eduardo  e  CrisHna,  è  Venise.  Quelques  années 
après  cette  deroière  époque ,  Blanchi  a  quitté  le 
tliéfttre,  et  s'est  éUbli  à  Milan,  où  il  a  fondé  une 
école  decbant.  Au  nombre  des  élèves  qui  s'y  sont 
formé?,  on  remarque  le  ténor  russe  IwanofT.  Dans 
l'été  de  1836,  Bianchi  s'est  retiré  à  Palazznolo,où 
s'était  passé  le  temps  de  sa  jeunesse,  et  y  a  vécu 
dans  le  repos.  Sa  femme,  Caroline  Crespi  (fille 
de  la  prima  donna  Louise  Crespi ,  qui  mourut 
k  Milan  an  mois  de  mars  1824,  à  l'âge  de  dn- 
quante-qnatreans),  lui  a  donné  une  fille,  José- 
phine, et  un  fils,  AngelOf  qui  tous  deux  ont  col- 
tivé  l'art  du  chant.  On  a  de  cet  Angelo  Bianchi, 
troisairs  pour  soprano^  avecacc.  de  piano  ;  Milan, 
Ricordi. 

BIANCHI  (Josbph),  compositeur  et  chef 
d'orchestre*  né  à  Florence,  a  fait  jouer  au  tliéfttre 
de  Spoiette,  dans  l'été  de  1842,  RomUda  ed 
Ezelinda,  opéra  en  deux  actes  dont  il  avait  écrit 
la  musique,  et  qui  fit  une  lourde  chute. 

Un  autre  artiste ,  nommé  Joseph  Bianchi ,  a 
chanté  comme  ténor  sur  les  théâtres  de  la  Lom- 
bardie,  à  Gênes,  à  Florence,  et  à  Berlin,  pen- 
dant les  années  1842  à  1846.  Il  existe  aussi  une 
basse-chantante  du  nom  de  Bianchi,  qui  s'est 
fait  connaître  dans  le  même  temps  sur  les  théâtres 
de  la  Haute-Italie. 

BIANGHINI  (DoaiRiQiJB),  célèbre  luthiste 
du  seizième  siècle,  fut  appelé  communément 
Il  Rossetlo,  parce  quil  était  roux.  Ses  compo- 
sitions pour  lé  luth  ont  été  publiées  sous  les  titres 
de  Intabolatura  di  lauto t  Venise,  in-4*  obL; 
et  Madrigali  e  canzon.francese^  napolitane  et 
àalli.  Ub.  1.  Venise,  Ant  Gardane,  1&46,  ^1-4" 
obi. 

Un  autre  luthiste  du  seizième  siècle,  appelé 
Bianchini  (François),  a  fait  imprimer  une  7*a- 
bulature  de  lutz  en  diverses  formes  de  fan- 
taisies, chansons,  psalmes  ,  basses- danses , 
pavannes  et  gaillardes;  Lyon,  par  Jacques 
Moderne  (s.  d.),in-4*  obi. 

BIANCHINI  ( JeanBaptistc),  compositeur 
de  musique  d'église,  né  à  Rome  vers  le  milieu  du 
dix-septième  siècle,  fut  nommé  maître  de  chapelle 
de  Saint- Jean  de  Latran,  au  mois  d'avril  1684, 
et  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa  mort,  qui 
eut  lieu  au  mois  de  septembre  1708.  Ses  ouvrages, 
qui  consistent  en  messes  et  motets  à  quatre, 
cinq,  six  et  huit  voix,  sont  en  manuscrit 

BIANCHINI  (Frakçois),  savant  iUlieo, 
naquit  à  Vérone  le  13  décembre  1062.  H  fit  ses 
études  dans  sa  patrie  et  k  Bologne,  et  fut  reça 
docteur  en  théologie  à  l'université  de  Padooe; 
puis  il  se  fixa  à  Rome,  en  1688,  et  fut  pourvu 
de  plusieurs  canonicats  et  bénéfices  par  les  papes 
Alexandre  VtU  et  Clément  XI  :  ce  dernier  le  fit 


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BlANCHINl  —  BIBL 


407 


«OD  camérier.  bmocentXIlI,  qui  succéda  à  Clé- 
ment XI,  nomma  Biancliini  référendaire  dm  si- 
gnatures pontificales  et  prélat  intime  ou  domesti- 
que. 11  partagea  presque  toute  sa  tie  entre  ses 
travaux  sur  Tastronomie  et  Pétode  de  Tantiquité. 
Une  hydropisie  causa  sa  mort,  ie2  mars  1729. 
On  a  de  ce  savant  une  dissertation  {MStliume, 
imprimée  par  les  soins  de  Joseph  Biancbini ,  son 
neveu,  et  intitulée  :  De  tribus  generibus  instru- 
menlorum  musicx  veterum  or^anica?; Rome, 
1742,  in-4*.  On  y  trouve  quelques  recherches 
curieuses,  mais  où  Térudition  brille  plus  que  le 
savoir  en  musique.  On  a  sous  le  ndm  d^Alessan- 
dro  Mazzolini,  VUa  di  Francesco  Bianchini, 
Veronese;  Vérone,  t73ô,  in>8*. 

BIANClAftDl  (PR4tiçois),  né  à  Casola, 
cliAteaii  de  Sienne,  dans  la  seconde  iboitié  du 
seisième  siècle,  fut  académicien  inironatOr  et 
maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Sienne. 
Le  Père  Ugurgieri  Azzolini  {Pompe  Sanesi^ 
part.  2,  (it.  22,  n»  7)  assure  que  ce  musicien 
mourut  à  TAge  de  trente-cinq  ans.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  !<>  Trois  livres  de  motets  k 
quatre, cinq,  six  et  huit  voix;  Venise, Gardane, 
1696-1607.^2*^  Quatre  livres  de  motets  à  deux; 
trois  et  quatre  voix,  avec  orgue;  1599-1608.  — 
3®  Trois  livres  de  motets  sans  orgue;  Venise, 
Oardane,  1600.  —  4<»  Deux  livres  de  messes 
k  quatre  el  huit  voix,  sans  orgue;  Venise,  Gar- 
dane,  1604-1605.  —  b'*  Salmi  a  quatlro  vodi 
Venise,  1604.  Piltoni,  dans  ses  notices  manus- 
crites sur  les  contrapuntist&% ,  dit  que  Bien- 
ciardi  ftit  un  organiste  très-habili'.  Banchieri 
{Jdoderna  pratica  mu5fca/e,  Venise,  1613)  cite 
aussi  ce  maître  comme  uu  des  preuiiers  auteurs 
qui  ont  écrit  sur  la  basse  continue,  et  le  nomme 
à  cet  égard  conjointement  avec  Louis  Viadana  et 
Agazzari.  Voici  comment  il  s'exprime:  Ludovico 
Viadana  f  Francesco  Bianciardi,  e  Agostino 
Agazzari  soavissinU  compositori  d^  nostri 
tempi  :  hanno  questi  doUamente  scriUo  il 
modo  che  deve  tenere  Vorganista  in  sonore 
reitamente  sopra  il  basso  continua,  segMente, 
<f  baritono,  che  dire  lo  vogliamo.  On  ignore 
<|iiel  fat  le  titre  de  Touviage  de  Bianciardi  dont 
Banchieri  parle  dans  ce  passage. 

BIANCONI  (JEàR- Louis),  philosophe  et 
ov^ecin,  naquit  k  Bologne,  le  30  septembre 
1717.  Ayant  été  reçu  docteur  en  médecine  en 
1742,  et  membre  de  Pinstitut  de  Bologne  Tannée 
suivante,  le  landgrave  de  Hesse-Darmstadt , 
prince  et  évèque  d^Augsbourg,  l'appela  auprès 
de  lui  en  qualité  de  médecin.  Bianconi  resta 
six  ans  dans  cette  cour,  el  se  rendit,  en  17^, 
à  celte  de  Dresde,  où  Auguste  III,  roi  de 
Pologne,  le  nomma  conseiller  antique ,  Tadmit 


dans  son  intimité,  et  remploya  dans  diverses 
missions  importante».  En  1764,  ce  prince  ren- 
voya à  Rome  en  qualité  de  ministre  résident  11 
mourut  subitement  à  Péronse,  le  f  janvier 
1781.  Bianconi  adressa  à  son  ami,  le  célèbre 
marquis  Maffei,  Due  lettere  di  Fisica,  Ve* 
nise,  1746,  in -4»,  dans  lesquelles  il  traite: 
délia  diversa  velocila  del  suono.  Un  extrait 
en  allemand  de  cet  opuscule  a  paru  dans  le 
Magasin  d* Hambourg,  tom.  16,  p.  476*485 . 

BIASI  (...).  Un  compositeur  de  ce  nom,  né 
vraisemblablement  en  Sicile  et  élève  de  Rai- 
mondi,  a  fait  représenter  au  thé&tre  de  Messine , 
pendant  le  carnaval  de  1H42,  un  opéra  bouffe 
intitulé  s  Martino  primo  délia  scala. 

BIBEK  (François- Henri  de),  écuyer  tran- 
chant et  maître  de  chapelle  de  l'archevêque  de 
Salzbourg,  naquit  vers  1638  à  Warlenberg,  sur 
les  frontières  de  U  BohAme.  Virtuose  sur  le  vio- 
lon, il  charma  par  son  talent  Pempereur  Léo- 
pold  1*%  qui  l'anoblit  et  lui  donna  une  chaîne 
d'or.  Les  princes  Ferdinand-Marie  et  Maxim!- 
lien-Emmanuel  de  Bavière  ne  le  traitèrent  pas 
moins  bien,  et  rattachèrent  k  leur  cour  Cet  ar-^ 
liste  mourut  à  Salzbourg,  en  1698,  à  Tftge  de 
soixante  ans.  On  a  publié  les  ouvrages  suivants 
de  sa  composition  :  1**  Six  sonates  pour  le  violon 
avec  basse  continue  ;  Salzbourg,  1681,  in-fol. 
gravé.  —  2*  Fidicinium  sacro-pro/anum,  con- 
sistant en  doioEe  sonates  à  quatre  et  cinq  parties, 
in-fol.  —  3«  Harmonica  artificioso-ariosa  in 
septem  partes  vel  partilas  distributa,  pour 
trois  instruments,  Nuremberg ,  in-fol.  ;  gravé. 
~  4°  SonatSB  dux  tam  aris  quam  aiilis  ser- 
vientes  partit.  9;  Salzbourg  1676,  in-fol.  —  5* 
Vesperx  longiores  ac  breviores,  una  cum 
litaniis  Laurelanis  a  quatuor  vocibm^duobus 
violin.  et  duabus  violis  in  concerto.  Additis 
quatuor  vocibus  ineapelld  atque  tribus  trom» 
bonis  ex  ripienis  desumendis  ad  libitum; 
Salzbourg,  1693,  In-fol.  Le  portrait  de  Biber  a 
été  gravé  en  Allemagne,  lorsqu'il  était  dans  sa 
trente-sixième  année. 

BIBERG  (...),  Suédois,  éUit  étudiant  à 
Tuniversilé  d'Upsal,  lorsqu'il  y  soutint  une 
thèse  sur  la  nature  dn  son,  sous  la  pr<^sidence  du 
recteur  Samuel  Klingenstjerna.  Cette  thèse  a  été 
publiée  sous  ce  titre  :  Disputatio  de  sono;  Up- 
sal,  1742,  in.4*. 

BIBL  (Anomé),  organiste  de  l'église  métropo- 
litaine de  Saint-Étienne,  à  Vienne,  est  né  dans 
cette  ville,  le  8  avril  1807.  Élève  d'Emmanuel 
Aloys  Fcerster,  il  a  appris  de  ce  maître  le 
piano,  l'harmonie  et  le  contrepoint.  Bibl  est 
considéré  comme  un  des  meilleurs  organistes 
de  TAllemagne  méridionale.  Laborieux  artiste,  il 


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406 


BIBL  -^  BIECHTELER 


a  pablié  en  peu  d^années  beaucoup  d'œuTres  de 
musique  d'égiiae  et  d*orgue,  parmi  lesquelles 
on  remarque  :  I.  Mobiqob  d^Orgub  :  i*  12  Préludes 
pour  Tusage  des  messes  solennelles  'allemandes, 
op.  3;  Vienne,  Diabelli.  —  2*  32  Versets  pour 
l'orgue,  op.  7  ;  ibid.  —  3*  32  Cadences  pour 
Torgue  ou  le  piano,  op.  10;  ibid.  —  4*  3  Prélu- 
des faciles  pour  Porgue,  op.  11  ;ibid.  —  5*  Pré- 
ludes à  Tusage  des  fêles  du  culte  catholique,  op. 
12,  en  2  parties;  ibid.  -^  6*  3  Préludes  pour 
orgue  ou  piano,  op.  13;  ibid.  —  7*  3  Préludes 
pour  l'orgue,  op.  15;  Vienne,  Haslinger.  — 
8*  20  Préludes  pour  les  messes  de  Bequiem,op. 
16  ;  Vienne ,  Diabelli.  —  9°  Fuguo  (en  ut) ,  op. 
17;  ibid.  Cette  fugue  a  été  reproduite  par  Kœr- 
ner  dans  la  troisième  partie  de  son  PosUudien- 
Buch.  — 10*  Prélude  et  fugue  sur  le  thème  : 
Tidi  aquam,  op.  23;  ibid.  —  11*  Deux  fugues 
tirées  des  compositions  d'église  d^Albrechtsberger; 
Vienne,  Diabelli.  —  12*  Deux  fugues  sur  des 
thèmes  des  compositions  religieuses  de  Pretndl  ; 
ibid. —  II.  Musique  d'Églisb  :  13o Salve  Regina 
à  4  Toix  et  orgue,  op.  5;  Vienne,  Mechettl.  — 
14**  3  Ave  Maria  idem,  op.  6  ;  ibid.  —  15* 
Deux  Tantum  ergo  à  4  Yoix  et  orgue,  op.  8  ; 
Vienne,  Diabelli.  —  16*  Graduel  :  in  te  Domine 
speravi ,  à  4  voix ,  2  violons,  alto ,  Tiolonoelle, 
contrebasse  et  orgue,  op.  9  ;  ibid.— 17*  Offertoire 
{Lmtamini  in  Domino)  pour  ténor  solo,  choeur, 
2  Violons,  alto,  violoncelle,  contrebasse,  orgue, 
2  hautbois,  2  trompettes,  trombones  et  timbaU 
les,  op.  18;  ibid.  —  18*  Graduel  (Ave  Maria), 
à  4  Toix,  2  violons,  alto,  Tiolonoelle,  contre- 
basse, orgue  obligé,  2  clarinettes  et  2  bassons, 
op.  19;  ibid.  —  19*  Messe  à  4  voix,  2  violons, 
alto,  basse,  2  clarinettes,  2  cors,  2  trompettes, 
timbaUes  et  orgue,  op.  20;  Vienne,  Haslinger. 
—  210  Tantum  ergo  pouf  soprano ,  chœur  et 
orchestre,  op.  21.  ibid. —  22»  Tantum  ergo 
(en  mi  bémol)  pour  contralto  solo,  chœur  et  or- 
chestre, op.  22  ;  ibid. 

A  BICIIE- LATOUR  (  Acbille-Laureiit  ) , 
compositeur  et  littérateur-musicien ,  est  né  à 
Bordeaux,  le  8  novembre  1816.  Admis  au  Con- 
aervatoirode  Paris,  ie  18  octobre  1838,  il  y  soi- 
vit  les  cours  préparatoires  de  contrepoint  pro- 
fessés par  MM.  Millaut  et  Elwart  ;  puis  il  devint 
élève  de  Haievy  pour  la  composition.  Après  six 
années  employées  à  ces  études,  il  sortit  du  Con- 
servatoire le  6  novembre  1844.  En  1841,  l'Ins- 
titut historique  de  Paris  lui  a  décerné  une  mé- 
daille d'or,  pour  son  mémoire  sur  celte  ques- 
tion :  Déterminer  Vordre  de  succession  d'après 
lequel  les  divers  éléments  qui  constituent  la 
musique  moderne  ont  été  introduits  dans  la 
composition  ;  signaler  Icscauses  quiont  donné 


lieu  à  cette  introduction.  Ce  mémoire  a  été 
mséré  dans  le  recueil  de  rinslitot  Hiatorkpie,  et 
publié  séparément,  Paris,  1847,  ni-8*  de  32 
pages.  On  trouve  une  analyse  de  ce  mémoire 
dans  la  Revue  et  Gazette  musicale  de  Paris, 
9"e  année,  n*  18,  p.  192-193»  par  M.  Maorice 


El  DE  AU  (Dominique),  violoncelliste  an  théâ- 
tre Italien  de  Paris,  fut  élève  de  Triklir,  pre- 
mier violoncelliste  de  la  cour  électorale  de 
Dresde*  auquel  il  a  dédié,  en  1809,  des  airs  va- 
riés et  dialogues.  Ses  autres  ouvrages  consistent 
en  six  duos  pour  violon  et  violoncelle,  op.  1  et 
2,  Paris,  1796;  une  symphonie  à  grand  orches- 
tre, n*  1,  Ibid.;  trois  grands  divertissements 
concertants  pour  violon  et  violoncelle;  une 
grande  et  nouvelle  méthode  raisonnée  pour 
le  violoncelle,  Paris,  1802;  un  thème  varié  pour 
violoncelle  avec  orchestre  ;  un  air  écossais  varié 
avec  quatuor;  des  duos  fadies  pour  deux  violon- 
celles, et  quelques  autres  productions  .du  même 
genre. 

BIDERMANN  (Jbah-Gottueb  ou  Théo- 
PB  ILE),  était  étudiant  à  runiversité  de  Frieberg; 
lorsqu'il  publia  le  programme  d'une  thèse  intitulé  : 
De  Fora^éomu^o.  Frieberg,sans  date  (1768), 
in-4*  de  8  pages. 

BIDON  (....),  compositeur  français,  vivait 
vers  la  fin  du  quinzième  siècle  ou  au  commen- 
cement du  seizième.  U  fut  chantre  de  la  cha- 
pelle pontificale,  sous  Léon  X,  comme  on  voit  par 
ces  vers  macaroniques  de  Théophile  Folengo, 
connu  sous  le  nom  de  Merlin  Coccaie  (Maca- 
ron., lib  25.  Prophetia), 

O  Félix  Bldo,  Carpentras,  Silvaque  Broier, 
Vosqne  Léonin»  caotorom  squadra  capellx, 
Josquiol  quoDiam  cantus  frisolabitis  tUos, 
Qnos  Deus  ausoultans  cœlum  monstrabi  t  apertum. 
Etc.,  etc. 

Les  ouvrages  de  ce  musicien  sont  restés  en 
manuscrit. 

BIECHTELER  (BbnoIt),  fut,  au  commen- 
cement du  dix-huitième  siècle,  professeur  au  con- 
vent  de  Wiblhigen,  prèsd'Ulm,  et  passa  ensuite» 
en  qualité  de  maître  des  enfants  de  cliceur,  dans  la 
collégiale  de  Kempten.  Parmi  les  ouvrages  qult  a 
publiés,  on  connaît  les  suivants  :  1*  Six  messes 
brèves,  dont  une  pour  les  morts,  in-fol.  —  2«  Vax 
suprema  Oloris  Parthenii,  quater  vigeties 
Mariam  salutantis  in  voce,  chordis  et  organo 
per  consuetas  eccUsiaB  antiphonas,  videlieet 
sex  Aima  redemptoris,  sex  Ave  regina  cœlo- 
rum,  sex  Salve  Regina;  altematim  voce  sola 
a  canto  vel  alto  decantandas,  vel  cum  organo 
concertante  solum,  vel  cum  violino  et  basso 


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BIECHTELER  —  BIEL 


409 


gêner ali  ordinario;  Augsbourg,  1731,  in- fol. 
BIEDENFELD  (Le  baron  de),  est  auteur 
d*oii  livre  qui  a  pour  titre  :  Die  Kœmische  Oper 
der  Italieneft  der  Frantasen  und  der  Deuts- 
cken.  Ein  fiiie/Uiger  Blick  in  die  Welt,  wie  He 
vforund  isi  (ropéra  comique  des  Italiens,  des 
Français  et  des  Allemands,  elc.);  Leipsick, 
Wei(^,  1842,  iii-8o.  On  n'a  point  de  rensdgne- 
nents  sur  Pécrivain  auquel  on  doit  cet  ouvrage. 
BIEDERMANN  (Jacques>,  jésuite,  né 
à  Ehingen  en  Suède,  enseigna  d'abord  la  philoso- 
phie à  Dillingen,  et  ensuite  la  théologie  k  Rome. 
Il  est  mort  dans  cette  dernière  ville,  le  20  août 
1039.  On  a  imprimé  sous  son  nom,  après  sa  mort, 
un  livre  intitulé  :  UtoptOySeu  Sales  musiei,  gtit- 
hus  Itidicra  mixtim  et  séria  denarrantur  ;  Dil- 
lingen,  1640  Jn- 12.  J'ignore  quelle  est  la  nature 
de  cet  ouvrage. 

BIEDERMANN  (jEAif-TnéopaiLB),  recteur 
à  FHeberg  en  Misnie,  naquit  à  Naumbourg,  le 
5  avril  1705.  Après  avoir  fait  ses  études  dans 
l'Université  de  Wittemberg,  il  obtint,  en  1717,  la 
place  de  bibliothécaire  de  la  ville.  Il  retourna  à 
Naumbourg»  en  1732,  pour  y  diriger  Técole  pu- 
blique, et,  en  1747,  il  passa  à  Frieberg,  en  qualité 
de  recteur.  Ce  savant  mourut  le  3  août  1772.  Au 
nombre  de  ses  *ouvrages  on  trouve  celui-ci  : 
De  Vita  musica  ad  Plauti  Mostellariam,  act. 
m,  Se.  Il,  V.  49;  Frieberg,  1749,  in-4°  d'une 
feuille.  Biedermann  a  rassemblé  dans  cette  dis- 
sertation tout  ce  qui  a  été  dit  de  plus  dur  contre 
la  musique  et  les  musiciens.  Il  en  résulta  pour 
lui  une  polémique  qui  lui  causa  beaucoup  de 
chagrins.  Le  premier  écrit  dans  lequel  on  Patta- 
qua  fut  un  petit  ouvrage  anonyme  intitulé  : 
Aufrichtige  Gedanken  ûàer  Johann  Gottlieb 
Biedermann*s  Programma  De   Vita  mitsica 
undder  darûber  gefqllten  Urtheile  (Réfleiions 
sincères  sur  le  programme  De  Vita  mtuica  de 
J.  6.  Biedermann,  etc.);  St.-Gall,  1749,  in•4^ 
Biedermann  répondit  à  son  antagoniste  dans  un 
écrit  de  deux  feuilles,  sous  ce  titre:  Abgenœtkigte  j 
Ehrenrettung  wider  die  unverchàmten  Lxs-  \ 
terungen  ûber  eine  Einladungsschryt   :  De  '. 
Vita  musica  (  Apologie  contre  les  médisances  | 
effinontées  d'un  ennemi,  sur  un  écrit  intitulé  :  De  i 
Fitomustca,  etc.)  ;Leip>^ick,  1750,  in-4o.  Mat-  , 
theson  Tattaqua  de  nouveau  dans  une  brochure 
qui  a  pour  titre  :  Bewœhrte  Panaeea,  als  eine  \ 
Zugahe  zu  seinem  musihalischen  Mithridat  ' 
Uberaus  heilsam  wider  die  leidige  Kachexie  | 
irriger  lehrer,  schwermûthiger  Verœchterund  , 
'  gottloser    Schœnder    der  Tonkunst.    Erste 
Dosis;  Hambourg,  1750,  in-S"*  (Panacée,  etc.,  | 
etc.,  pour  guérir  les  détracteurs  de  la  musique,  ! 
première  dose).  Biedermann  fit  une  seconde  ré-  ! 


pense  intitulée  :  Naehgedanken  ûber  sein  Pro- 
gramma De  Vita  musica,  etc.,  etc.  Frieberg, 
1750,  in4«.  (Nouvelles  réflexions  sur  le  pro- 
gramme De  Vita  musica).  Peu  de  temps  après 
parut  un  autre  pamphlet  sous  ce  titre  :  Verthei- 
digung  rechtmâssige,  wider  die  gruben  Lâs- 
terungen  welche  fferr  M,  Joh,  Gotll,  Bie- 
dermann, in  seinem  Programma  De  Vita  mu- 
sica unverschûmter  augetham  (Défense  légi- 
time contre  les  grossières  injures  que  M.  Jean- 
Théophile  Biedermann  a  publiées  impudemment 
dans  son  programme  De  Vita  musica);  in 
Deutsehand  (en  Allemagne),  1750,  in«4o.  Le  plus 
violent  de  tous  les  éerits  publiés  contre  Bieder- 
mann, à  cette  occasion,  a  paru  sous  le  psei^donyme 
Stef/en  Fidetbogen  (1),  et  a  pour  titre  :  Sends- 
chreiben  an  N.  J,  G.  Biedermann,  rector  zu 
Frieberg,  sein  Programma  beireffend  De  Vita 
musica  (Lettre  à  M.  J.  G.  Biedermann ,  recteur 
à  Friel)erg,  concernant  son  programme  De  Vita 
musica);  Prague  (s.  d.),in-4o  de  15 pages.  L'au- 
teur de  cette  diatribe  prend  le  \Mreà' Étudiant  de 
V  Université  de  Prague.  Enfin,  Frédéric  Gotthilf 
Freitag,  bourgmestre  de  Naumbourg,  a  dirigé 
contre  le  programme  de  Biedermann  un  pamphlet 
intitulé:  (^idsitmusice  viverellésih,  1750, 
in-4*.  Les  journaux  du  temps  furent  remplis  de 
cette  querelle,  donton  peut  voir  les  détails  dans  le 
premier  chapitre  de  V  Anleitung  zur  musika» 
Uschen  Gelahrtheit  (Introduction  à  la  science 
musicale),  d*Adlung.  On'trouve  la  vie  et  le  ca- 
talogue exact  des  ouvrages  de  Biedermann  dans 
les  VitœpMlologorumde  Haries,  ainsi  quedana 
Péloge  intitulé  Memorid  Joan,  Gottt.  Bteder- 
manni,  par  D.  Gotthielf-Jean  Hûblék-.  Frieberg, 
1772,  ui-4». 

BIEDERMANN  (...)>  receveur  de  bailliage, 
au  château  de  Beichlingen,  en  Thurioge,  vers 
1786,  s'est  fait  connaître  par  la  grahde  habileté 
qu'il  avait  acquise  sur  un  instrument  commune! 
méprisé,  la  vielle.  Il  était  parvenu  à  en  jouer 
avec  une  perfection  inconnue  jusqu'à  lui,  et  que 
personne  n'a  été  tenté  d'imiter.  Il  possédait  plu- 
sieurs vielles  perfectionnées  qui  avaient  été  cons- 
truites sur  ses  plans, 

BIEGO  (Paul),  compositeur  dramatique,  né 
à  Venise,  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle, 
est  connu  par  les  opéras  suivants  de  sa  composi- 
tion :  Ottone  il  Grande,  représenté  en  1688  ; 
Fortuna  Ira  le  disgrazie;  Pertinace,  en  1689. 

BIEL  (JBAHCHRisTOPnB),  pasteur  à  l'église 
Saint-Uldaric  et  Saint-Jean  de  Brunswick,  a  fait 
insérerdans  le  troisième  volume  ûe&Miscell.  Lip- 
siens,  nov.  un  écrit  intitulé  :  Diatribe  phUoto- 

(1)  Ftdetbogên  slRnifle  à  la  lettre  archet  de  eordet,  oo 
arcbet  de  violon. 


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4tO 


BIEL  —  BIEREIGE 


gica  de  voce  Selah,  Il  est  question  dans  cette 
dissertation  d'une  inscription  de  psaume  qu*on 
croit  relatîTe  à  la  mosique  lies  Hébreux. 

BIEL  (Charles).  Un  musicien  de  ce  nom, 
Allemand  de  naissance,  s*est  fait  connaître  Ters 
1820  par  quelques  œutres  de  musique  instru- 
mentale qui  consistent  principalement  en  varia- 
tions  et  danses  pour  le  piano.  Ces  légères  pro- 
duction5t  ont  été  publiées  à  Leipsick  et  à  Dresde. 

BIELATI  (Alexandre),  compositeur  dra- 
matique, né  à  Gènes,  a  fait  représenter,  en  t84i, 
dans  la  petite  ville  de  •  Saint-Pierre  d'Arena 
(Piémont),  Il  ConscrUto ,  opéra  bouffe  de  sa 
composition  qui  a  obtenu  un  brillant  succès.  Le 
même  artiste  avait  alors  en  portefeuille,  un  autre 
opéra  intitulé  Ett&re  Pleranuuca,  qui  ne  paraît 
pas  avoir  été  représenté.  On  a  publié  de  lui  des 
variations  pour  piano  sur  un  thème  de  l'opéra 
Scaramucda;  Milan,  RioordI;  et  des  varia- 
tions pour  piano  et  violon  sur  la  ballade  de 
Lueresia  Borgia,  ibid. 

BIELING  (François-Ignacb),  néà  Yiel,  fut 
nommé  organiste  du  chapitre  de  Kemplen ,  en 
1710. 11  composa  beaucoup  de  musique  d'église, 
qui  fut  estimée  en  Allemagne,  de  son  temps.  On 
place  l'époque  de  sa  mort,  en  1757.  On  n*a  im- 
primé de  lui  que  les  ouvrages  suivants  :  1*  Six 
ariettes  dans  le  style  moderne  à  Vusage  de 
tous  les  twips,  op.  1;  Augsbourg  1720,  in-fo- 
lio. —  2«  Six  litanies  de  la  F.  M,  et  deux  Té 
Deum  a  quatre  voix,  avec  accompagnement 
d'instruments  à  cordes  et  à  vent,  ibid.  1731, 
in-folio. 

BIELING  (JosBPfl),  flisetélèvedu  précédent, 
naquit  à  Kempten,  en  1734.  Après  avoir  commencé 
ses  études  musicales  sous  la  direction  de  son  père, 
il  fut  envoyé  à  Salzbourg,  pour  se  perfeelionner 
dans  l'école  de  Léopold  Mouri,  et  ses  progrès 
furent  si  rapides,  qu'en  1755  il  fut  appelé  à 
Kempten  pour  y  succéder  à  son  père  dans  ses 
fonctions  d'organiste.  Dans  ta  suite,  il  fut  nommé 
directeur  de  la  chapelle  du  chapitre.  Il  vivait  en- 
core en  181 1 ,  et  quoique  l'âge  eAt  diminué  la 
légèreté  de  ses  doigts,  il  avait  un  talents!  solide, 
que  les  amateurs  se  rendaient  en  foule  à  l'église 
|)our  l'entendre,  lorsqu'il  toochait  l'orgue.  Il  a 
beaucoup  écrit  pour  l'église  et  pour  son  instru- 
ment, mais  aucun  de  ses  ouvrages  n'a  été  pu- 
blié. 

BIEN^IHÉ  (...),  horloger  mécanicien  à 
Amiens,  naquit  dans  cette  ville  d'une  famille 
honorable  dont  le  chef  était  entrepreneur  de  bâ- 
timents. 11  inventa,  en  1824,  un  nouveau  mé- 
tronome basé  sur  les  mêmes  principes  que  ceux 
du  métronome  de  Maélzel,  mais  dont  les  modifi- 
cations de  mouvement  se  réglaient  par  une  ai- 


guille mobile  qui  se  plaçait  aux  divers  degrés  de 
vitesse  marqués  sur  un  cadran.  Ce  ooétronoroe 
avait  un  mécanisme  particulier  qui  faisait  enten- 
dre les  temps  forts  des  mesures  à  deux,  à  troi^, 
à  quatre  temps,  à  six-huit,  etc.,  à  volonté.  Une 
description  de  cet  instrument,  avec  l'approbation 
du  Conservatoire  de  musique  et  les  appréciations 
des  journaux,  a  été  publiée  sous  ce  titre  :  Notice 
du  métronome  perfectionné  de  Bienaimé; 
Amiens,  Ledieu-Canda,  182S,  in-8*.de  le  pages. 
Le  prix  élevé  doucette  machine  a  nui  à  son  succès. 

BIENAIME  (PAUL-ÉniLE),  de  la  même  fa- 
mille  que  le  précédent,  et  professeur  d'harmonie 
et  d'accompagpement  pratique  au  Conservatoire 
de  musique,  né  à  Paris  le  7  juillet  1802,  apprit  les 
éléments  de  la  musique  à  la  maîtrise  de  laeailié- 
drele,  puis  fut  admis  comme  élève  au  Conserva- 
toire, et  suivit  un  cours  d'harmonie,  sous  la  direc- 
tion de  Dourlen.  Devenu  élève  de  raulenr  de  cette 
notice  pour  le  contrepoint,  il  se  distingua  dans 
ses  études  par  son  aptitude  pour  cette  science,  et 
obtint  le  premier  prix  au  concours  par  la  compo- 
sition d'une  très-bonne  fugue  à  quatre  parties,  en 
1825.  Une  des  places  de  professeurs  d'Iiannonie 
et  d'accomfwignement  étant  devenue  vacante  aa 
Conservatoire,  en  1828,  M.  Bienaimé  fut  appelé  à 
la  remplir,  et  depuis  lors  il  afofmé  beaucoup  de 
bons  élèves.  Pendant  plusieurs  années,  M.  Bien- 
aimé a  été  maître  de  chapelle  de  l'église  métro- 
politaine de  Paris.  En  1844,  il  a  publié  un  bon 
ouvrage  d'un  genre,  neuf,  sous  le  titre  de  On- 
yuanle  études  d'harmonie  pratique;  Paris, 
Troupenas,  1  vol.  grand  in-4".  Ce  livre,  adopté 
pour  l'enseignement  dans  les  conservatoires  de 
Paris,  de  Bruxelles  et  de  Liège,  est  un  recueil 
de  basses  dnffrées  tel  que  ceux  de  Fenaroli  et 
du  P.  Mattel  ;  mais  son  objet  est  plus  étendu, 
en  ce  que  les  basses  d'un  certain  nombre  d'exer 
cices  sont  conçues  dans  le  système  de  Phar- 
monie  moderne,  avec  toutes  ses  altérations  et 
combinaisons  de  tout  genre.  Il  en  résulte  que 
M.  Bienaimé,  ayant  voulu  représenter  toutes 
les  circonstances  harmoniques  par  des  chiffres 
et  des  signes  accessonw,  a  dû  multiplier  ceux-ci. 

BIERBAUM  (Chaétiem-Jbah),  professeur 
de  musique  à  Bonn,  a  fait  imprimer  un  petit 
traité  des  éléments  de  cet  art  sous  ce  titre  : 
Kurzer  Leitfaden  zum  Vnterricht  im  Gesâage 
fur  Elementarsehulen  (Guide  abrégé  ponr  IMns- 
truclion  dans  le  chant,  à  l'usage  des  écoles  pri- 
maires). Bonn  (s.  d.),  1846,  in-12. 

BIEREIGE  (Jban),  organiste  à  Yollaberg, 
bourg  près  d'Eisenacli,  dans  la  Tluiringe,  occu- 
pait ce  poste  vers  1620.  En  1622,  il  fut  nommé 
organiste  et  second  professeur  au  collège  de  Moi- 
hausen.  On  a  de  lui  :  l»  Motetta,  etc.,  à  huit  voix. 


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BIEREIGE  —  BIEREY 


411 


Krfôrt,  1620.  —  V  Mmlkaliicken  Kirchen- 
freude^  consistant  en  Tingt-cinq  pièces  à  cinq , 
fiix  et  liiiit  Toix,  lr«  partie;  ErfQrt,  1622. 

BIEREY  (Gottlob-BenoIt),  diredenr  de 
musique  au  th^^Atre  national  de  Breslau  ,  naquit 
à  Dresde  16  25  juillet  1772.  Son  père,  professeur 
«Je  musique  dans  cette  Tille ,  lui  donna  les  pre- 
mières leçons  de  chant,  lui  fit  apprendre  le  tioIod 
et  le  hautbois,  et  lui  fil  donner  des  leçons  d'har- 
monie et  de  composition  par  le  directeur  de  mu- 
sique Yeinling.  Toutes  ses  études  occupèrent  le 
jeune  musicien  jusqu^à  Page  de  dix-sept  ans. 
Après  avoir  dirigé  la  musique  de  plusieurs  troupes 
d'opéras  ambulants,  Bierey  se  rendit  à  Vienne  au 
mois  de  juillet  1807  ;  il  y  fut  chargé  d'écrire  la 
musique  de  Topera  intitulé  Wladimir,  joué  le  1 
25  novembre  de  cette  année.  Précédemment  il 
avait  composé  deux  autres  opéras  sur  des  livrets 
de  Breszner;  Der  Schloftrank  (le  soninirère), 
et  Rosette,  L'ouvrage  donné  à  Vienne  par  Bierey 
fut  l^objet  de  grands  éloges  et  de  critiques  assez 
vive<(;  len^nltat  en  fut  toutefois  avantageux  pour 
l'artiste,  en  ce  qu'il  lui  procura  son  engagement  à 
Breslau,  comme  directenr  de  musique  et  maître 
de  chapelle.  Il  alla  occuper  sa  nouvelle  position 
au  mois  de  décembre  1807.  Pendant  vingt  ans  il 
remplit  ces  emplois,  et  s'y  montra  compositeur 
laborieux ,  artiste  zélé  et  directeur  de  musique 
«xcetlent.  En  1824,  il  prit  la  direction  du  théAtre 
de  Breslau  ;  mais  fatigué  par^iies  travaux  mul-  i 
tipliés,  il  y  renonça  au  commencement  de  l'année 
1828,  et  se  démit  aussi  de  ses  fonctions  de  di- 
recteur de  musique.  11  mourut  à  Asthma,  près  de 
Breslau,  le  6  mai  1840,  à  l'âge  de  soixante-huit 
ans.  Outre  les  opéras  cités  précédemment,  Bierey 
a  écrit  tous  ceux  dont  les  titres  suivent  :  t*  le 
chasseur  de  Chamois.  La  musique  de  cetou  vrage 
«st  facile  et  légère;  le  sujet  est  bien  rendu,  la 
mélodie  est  gracieuse  et  l'instrumentation  élé- 
gante. Le  sextuor  final  est  rempli  d'expression . 

—  2o  La  Fille  invisible ,  en  un  acte.  —  ^  Le 
Règne  de  la  Force.  —  4*  V Amour  dans  le 
camp,  en  un  acte.  —  5"  Phatdon  etNaïde.  — 
^o  le  Voleur  de  pommes, de  Breszner.  —  7o  /> 
Marché  de  femmes ,  un  acte,  de  Herklots.  — - 
8*  Rira  Ifien  gui  rira  le  dernier,  de  Grosmaon. 
^  9«  Jery  et  Bàtely,  de  Gœthe.  —  lO*  La  Mé- 
chante femme,  de  Herklots.  .—  Il**  J^s  Candi- 
dais  de  KaSfka,  en  un  acte,  eu  1798.  -- \V^  Le 
Pays  de  V Amour ^  en  1798.  ^  13*  la  FilU  des 
Fleurs,  texte  de  Bochlitz,  en  1802.  La  par- 
tition pour  piano  de  ee  joli  ouvrage  a  été  publiée 
à  Leipsick,  chez  Breitkopf  et  Httrtel.  — - 
14*  Clara,  duchesse  de  Bretagne,  en  trois  actes, 
texte  de  Breszner,  représenté  en  1803,  à  Leipsick. 

—  15*  La  Surprise,  opéra  en  un  acte,  représenté 


au  théâtre  de  Breslau,  le  12  octobre  1809.  — 
160  Elias  Rips  Raps,  en  un  acte,  texte  de 
Haeser.  Cet  ouvrage,  joué  à  Breslau  en  1810, 
décèle  une  verve  comique  peu  commune.  — 
17*  Les  PanUn^fles,  en  un  acte,  joué  à  Vienne 
en  1810.  —  18»  Pyrame  et  Thisbé,  — 19»  La 
Forêt  enchantée.  —  20«»  £«  Trompeur  trompé. 

—  210  La  Querelle.  —  32«  Almazinde,  opéra 
en  trois  actes,  représenté  à  Breslau  en  1816.  — 
23»  Les  R^ouissances  patriotiques,  en  deux 
actes.  —  24«  Profit  et  gain,  prologue*.  —  25®  Le 
Sacrifice,  en  un  acte.  — 26^  Us  Saxons  au 
camp,  cantate.  —  27*  Le  Sacrifice  de  Inhuma- 
nité, idem.  —  28*  La  Fêle  du  printemps,  idem. 

—  290  Le  triomphe  de  Vomour,  idem.  — 
30°  Cantate  sur  la  mort  de  Ferdinand  de  Bruns- 
wick. —  31'  la  Fête  des  moissons^  cantate.  — 
32°  VInverno  ovvero  la  provida  pastoretla, 
cantate  de  Métastase.  —  33**  Le  Marquis  dans 
Vembarras,  ballet.  —  34*  Chosiirs  pour  Marie 
de  Montalban.  —  SS»  Cliœurs  pour  le  drame  des 
Bohémiens.  —  36*  La  Bergère  suisse,  opéra  de 
Breszner.  —37»  Le  Hasard,  opéra  en  trois  actes. 
Les  opéras  de  Bierey  qui  ont  été  publiés  en  par- 
titions réduites  pour  le  piano  sont  :  La  Fille 
des  Fleurs,  Wlodimir,  Le  Trompeur  trompé , 
La  Bergère  suisse.  Le  Bâtard,  Elle  Rips 
Raps,  Les  Pantoufles,  et  La  Querelle.  Parmi  les 
autres  compositions  de  cet  artiste,  on  remarque: 

—  1**  Messe  composée  pour  le  prince  Nicolas 
Ksterhazy,  a  Vienne.  —  2*  Psaume  latin.  -^ 
3*  Ostercantate ,  partition  publiée  à  Leipsick ^ 
chez  Br.  et  Hœrlel.  —  4o  Kyrie  et  Gloria 
à  2  clKBurs  avec  orchestre  ;  ibid.  —  S»  Des 
marches  pour  orchestre  et  pour  harmonie  ;  Bres- 
lau ,  Fœrster.  ^  6«  Deux  oeuvres  de  sonates 
faciles  pour  le  piano  ;  Leipsick  et  Breslau.  — 
7»  Introduction  et  variations  sur  la  polonaise 
d'Oginski;  Bonn,  Simrock.  —  8*  Plusieurs 
marches  pour  le  piano;  Leipsick  et  Breslau.  ~ 

—  90  Plusieurs  recueils  de  chants  avec  accom- 
pagnement de  piano;  Berlin,  Leipsick  et  Breslau. 

—  10»  Grande  symphonie  arrangée  pour  piano  et 
violon;  Brunswick,  1801.  —  H»  Six  ebanU  de 
francs-maçons  en  chœur;  Leipsick,  1802.  •— 
12»  Cantate  funèbre  pour  la  mort  de  Weiss; 
Leipsick,  1805.  On  a  publié  un  grand  nombre 
d'ouvertures,  de  marches,  d'airs  de  danse  et 
d'autres  morceaux  tirés  des  opéras  de  Bierey, 
pour  l'orchestre,  en  harmonie,  et  arrangés  |>our 
le  piano  ou  divers  autres  instruments.  On  a  aussi 
de  lui  une  ouverture  à  grand  orebestre  pour  le 
drame  Stanislas,  une  autre,  pour  celui  de 
Henri  IV  devant  Paris,  et  uneonveHure  mili- 
taire dont  U  première  partie  exprime  le  calme 
nocturne  d'une  ville,  la  seconde,  une  attaque , 


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412 


BIEREY  —  BIGÀTTI 


et  la  troisième,  une  marche  funèbre.  Cette  der- 
nière a  été  publiée  à  Leipsick,  chez  Br.  et  Hsr- 
teL  Bierey  a  laissé  en  manuscrit  une  instruction 
fort  étendue  sur  la  basse  chiffrée  et  l'harmonie. 
L'estime  dont  il  avait  Joui  pendant  sa  vie  lui  fit 
rendre  de  grands  honneurs  à  ses  obsèques. 

BIERMANN  (Jean  Hermann),  fut  orga- 
niste à  Niechemberg*  vers  1720,  et  ensuite  à  Hil- 
desbeim.  Il  a  pnblié  des  cantiques  sous  ce  titre  : 
Organographia  specialU  Hildesiensis ,  Hildes- 
beim,  1738,  in-i",  quatre  feuilles.  Cet  ouvrage 
est  de  la  bonne  école. 

BIFERI  (François),  ou  BIFFERI,  né  à  Na- 
pies,  en  1739;  vint  à  Paris  en  1767,  et  y  publia: 
Traité  de  la  musique ,  dans  lequel  on  traite 
du  chant,  de  V accompagnement ,  de  la  compo- 
sition et  de  la  fugue,  Paris;  1770,  in-fol.  Il  n'y 
a  point  de  plan  dans  cet  ouvrage,  et  les  exemples 
en  iiont  mal  écrits. 

BIFFl  (JosEPo),  compositeur  né  à  Cesano 
dans  le  Milanais,  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
fnt  d*abord  maître  de  chapelle  du  cardinal  André 
Battori,  et  ensuite  compositeur  de  la  cour  du  dnc 
de  Wurtemberg.  \f  a  fait  imprimer  :  1**  Libro  di 
madrigali  da  cantarsia  quaitro  voci;  Bres- 
cia,  i582,in-4o.  —  2°  Cantiones  sexvocum; 
Nuremberg,  1596.  ^  3"*  lÀhro  di  madrigali  da 
cantarsi  a  cinquevoci,  con  duesoprani  ;  Venise, 
1599.  —  4**  Lilfro  di  madrigali  da  cantarsi  a 
sei  voci  ;  Nuremberg.  —  5**  Libro  di  madigrali 
da  cantarsi  a  cinque  voci;  Milan.  -^  6»  Madri- 
gali a  sei  voci,  libro  terzo;  Noribergœ,  Kauff- 
mann,  1600,  tn-4**.  On  ne  trouve  pas  dans  les 
compositions  de  Bîffi  la  pureté  d^harmonie  qui 
brille  dans  les  ouvrages  des  maîtres  de  Técole 
romaine  qui  vécurent  de  son  temps,  ni  l'imagi- 
nation qui  distinguait  alors  les  productions  de 
quelques  compositeurs  de  l'école  de  Venise.  Son 
style  est  froid  sans  être  correct. 

BlFFI  (Don  Antonio),  Vénitien,  maître  de 
chapelle  à  l'église  de  Saint-Marc,  fut  élève  de  Le- 
grenzi,  succéda  dans  cette  place  à  Dominique  Par- 
tenio,  le  5  février  1701,  et  fut  aussi  maître  au  Con- 
servatoire d^  Hendicanti.  11  mourut  au  mois  de 
mars  1736.  Biffi,  d'abord  chantre  de  Saint-Marc 
en  voix  de  contralto,  fut  élevé,  le  6  juillet  1692, 
aux  appointements  de  100  ducats.  Sept  jours  après, 
un  décret  des  procurateurs  lui  conféra  le  titre  de 
maître  de  chapelle  adjoint,  avec  un  aoppiément 
de  30  ducats.  Il  a  donné,  sur  le  théâtre  de  Venise, 
un  opéra  sous  le  titre  de  :  !l  Figliuolo  prodigo, 
en  1704.  Ses  autres  compositions  sont  moins  con- 
nues. La  bibliothèque  royale  de  Berlin  possède 
de  ce  mattre,  en  manuscrit,  sept  psaumes  à  2 
et  à  3  voix,  avec  basse  continue.  La  collection  de 
Vabbé  Santini,  à  Rome,  en  renferme  an  plus 


grand  nombre,  ainsi  que  des  motets  à  3  roix. 

BlFFl  (  Le  Père  Égide-Marie),  grand  corde- 
lier,  a  laissé  en  manuscrit  un  traité  de  composi- 
tion intitulé  :  Regole  per  il  eontrapunto^  dté 
par  le  père  Martini  (  Sioria  délia  Mus.,  t.  1, 
p.  450.  )  C'est  tout  ce  qu'on  sait  de  ce  musi- 
cien. 

BIFFIDA  (  Jean  ),  compositeur  né  à  Sienne, 
vivait  vers  la  fin  du  seizième  siècle.  On  connaît  de 
lui  :  Canzonette  a  tre;  Nuremberg,  1596,  in-4*. 

BIG4GLIA  (Le  Père  Diogenio),  composi- 
teur et  religieux  bénédictin  au  monastère  de 
Saint-Georges -Majeur,  naquit  à  Venise  vers  U 
fin  du  dix-septième  siècle.  Un  grand  nombre  de 
ses  ouvrages  se  trouve  dans  son  couvent.  On  a 
pnblié  de  sa  composition  Dodici  sonate  a  viotitto 
solo  ossia  fiauto  ;  Amsterdam,  in-fol.,  1725.  Il  a 
composé  un  opéra  intitulé  :  Giaele,  qui  fut  re- 
présenté en  1731.  Le  catalogue  de  Breitkopf  in- 
dique aussi  une  cantate  :  Siam  soli  Erminia, 
pour  soprano,  et  le  motet  :  In  serena  cœli  scena, 
pour  alto  solo ,  deux  violons ,  viola ,  TiolonceUe 
et  orgue,  tous  deux  en  Mss. 

BIGANT  (N.),  amateur  de  musique  et  li- 
braire, à  Paris,  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle, 
a  publié ,  sous  le  voile  de  l'anonyme  :  Domino 
musical,  ou  VArt  du  musicien  mis  en  Jeu; 
Paris,  Bigant,  1779,  in-S'. 

BIGATTI  (Charles)^  maître  de  chapelle  du 
sanctuaire  de  Sqîpte-Marie,  à  Milan,  né  en  cette 
Yille,  le  12  février  1779,  mort  au  mois  de  no- 
vembre 1854.  Il  était  fils  d'Aquiiini  Bigatti, 
peintre  d'bistoire  renommé.  A  l'Age  de  sept  ans, 
il  reçut  les  premières  leçons  de  piano  de  Vincenso 
Canobbio,  Milanais;  quelques  années  après,  il 
fut  envoyé  par  son  père  à  Bologne,  dans  l'école 
du  P.  Mattei,  pour  y  apprendre  le  contrepoint 
11  alla  ensuite  à  Lorette,  où  il  reçut  des  leçons 
de  Zingarelli^  En  1801  il  passa  en  France,  et  se 
fixa  pendant  quelques  années  à  Marsdile ,  où  il 
donna,  en  1804,  un  opéra  lx»uffe  intitulé  :  Il 
Fanatico.  Au  mois  d'août  1808,  il  fit  pour  te 
grand  théâtre  de  cette  ville  la  musique  d'oo 
opéra  français  intitulé  :  Théodore  et  Jennff,  De 
retour  à  Milan,  il  composa  pour  le  théâtre  de  la 
Scala,  en  1809,  V Amante  prigioniero,  et  dâos 
le  carnaval  de  1811,  VAlbergo  magico,  qui  fut  re- 
présenté au  théâtre  de  Sainte-Radegonde.  Depuis 
lors  il  a  donné  La  Sçoperta  inaspetlala,  et 
Astuzie  contra  astuzie.  En  1819  il  a  fait  re- 
présentera Venise  l'opéra  boulTe  intitulé  :  IFurbi 
al  eimento.  On  a  de  lui  plusieurs  symphonies 
à  grand  orchestre,  des  morceaux  de  musique  vo- 
cale et  instrumentale,  de  messes  et  des  vêpres. 
On  a  gravé  de  cet  auteur  :  l^  un  Thème  avec 
huit  variations  pour  le  piano;  àorfeubacb, 


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BIGATTI  —  BILBERG 


413 


chez  André.  —  V  Une  Symphonie  concertante 
pour  deux  eorSf  avec  orchestre;  ibid.,  -—  3*  0 
sacrum  Convivium,  à  trois  voix,  sans  accompa- 
gnement ;  ibid.  —  4°  Une  cavatine  de  l^Amante 
prigioniero,  à  Milan,  chez  RIcordi. 

BIGOT  (Maris),  née  Kiéné^  Tît  le  jour  à 
Colmar,  le  S  mars  1786.  Douée  de  Torganisation  | 
la  plas  heureose  pour  la  musique,  elle  se  livra  | 
de  bonne  heure  à  Pétude  du  piano,  et  parvint  à 
un  degré  d'habileté  très-remarquable  sur  cet  ins- 
tniment.  Mais  c'était  sortout  par  le  sentiment 
du  beau  dans  Tart,  qu'elle  était  destinée  à  se  placer 
au  premier  rang  des  virtuoses.  Une  exquise  sen- 
sibilité la  faisait  entrer  avec  un  rare  bonheur  dans 
l'esprit  de  toute  belle  composition,  lui  fournissait 
des  accents  pour  tous  les  genres  d'expression,  et, 
se  communiquant  à  l'enveloppe  nerveuse  de  ses 
doigts,  donnait  à  sa  manière  d'attaquer  le  clavier 
un  charme  indéfinissable  dont  elle  seule  a  eu  le 
secret  à  cette  époque.  En  1804,  elle  épousa 
M.  Bigot,  qui  la  conduisit  à  Vienne.  Là,  elle  vit 
Haydn,  et  se  lia  avec  Beethoven  et  Salieri.  Le 
commerce  de  ces  grands  artistes  électrisa  son 
ame  de  feu,  et  donna  du  développement  à  ses 
idées.  Un  mot,  indifférent  en  apparence,  était 
poar  elle  une  source  de  réflexions  et  l'occasion 
de  nouveaux  progrès.  Elle  était  à  peine  dans  sa 
vingtième  année ,  et  déjà  son  talent  original  s*é- 
tait  développé  dans  toute  la  beauté  du  caractère 
qui  lui  était  propre.  La  première  fois  qu'elle  joua 
devant  Haydn,  Témotion  du  vénérable  vieillard 
fut  si  vive,  que,  se  jetant  dans  les  bras  de  celle 
qui  venait  de  la  faire  naître  :0h!  ma  chère  fille, 
s'écria-t-il,  ce  n'est  pas  moi  qui  aï  fait  cette 
musique,  c'est  vous  qui  la  composai  Puis,  sur 
Tœnvre  même  qu'elle  venait  d'exécuter ,  il  écri- 
vit :  Le  20  février  1805,  Joseph  Haydn  a  été 
heureux.  Le  génie  mélancolique  et  protbnd  de 
Beethoven  trouvait  en  M"**  Bigot  une  interprète 
dont  l'enthousiasme  et  la  sensibilité  ajoutaient 
de  nouvelles  beautés  à  celles  qu'il  avait  imaginées. 
Un  jour,  elle  jouait  devant  lui  une  sonate  qu'il 
venait  d'écrire  :  «  Ce  n'est  pas  là  précisément, 
«  loi  dit- il,  le  caractère  que  j'ai  voulu  donner 
«c  à  ce  morceau,  mais  allez  toujours  :  si  ce  n'est  pas 
«  tout  à  fait  moi,  c'est  mieux  que  moi.  » 

Les  événements  de  la  guerre  de  1809  conduisi- 
rent M.  Bigot  à  Paris  et  l'y  fixèrent.  Il  n'était  pas 
possible  que  le  talent  de  sa  compagne  n'y  prodoi* 
ait  point  une  vive  impression  ;  tout  ce  qu'il  y  avait 
d'artistes  distingués  dans  la  capitale  de  la  France 
rendit  hommage  à  ce  talent  admirable.  Baillot, 
Lamarre,  Chérubini,  Auber,  devinrent  ses 
amis  et  formèrent  avec  elle  le  centre  de  l'acti- 
vité musicale  de  cette  époque.  Qui  n'a  en- 
tendu  les   belles   compositions  de  Bach,  de 


Haydn,  de  Mozart  et  de  Beethoven  exécutée 
par  M*"*  Bigot,  Lamarre  et  Baillot,  ne  sait  jus- 
qu'où peut  aller  la  perfection  de  la  musique  ins- 
trpmentale.  démenti ,  Dussek  et  Cramer  appré- 
cièrent le  talent  de  M***  Bigot  et  le  considérè- 
rent comme  un  modèle  de  perfection.  Après 
avoir  exécuté  avec  elle  les  sonates  à  quatre 
mains  de  Mozart,  Cramer  lu!  dit,  dans  l'exalta- 
tion du  plaisir  qu'il  venait  d'éprouver  :  «  Ma- 
«  dame,  je  n'ai  jamais  rien  entendu  de  pareil! 
«  Disposez  de  moi  à  toute  heure;  faire  de  la 
«  musique  avec  vous  sera  toujours  pour  mol 
«  une  bonne  fortune  sans  prix.  » 

Jusqu'en  1812,  la  musique  n'avait  été  poar 
M™*  Bigot  qu'une  source  des  plus  pures  jouis- 
sances; après  la  malheureuse  campagne  de 
Russie,  qui  ta  priva  de  la  protection  de  son  mari, 
retenu  prisonnier  à  Wilna  et  dépouillé  de  ses 
emplois ,  cet  art  devint  la  ressource  de  sa  fa- 
mille. Elle  donna  dès  leçons  de  piano,  et  sea 
succès  dans  l'enseignement  furent  tels,  que 
bientôt  elle  ne  put  suffire  à  l'aflluence  de  ses 
élèves.  Le  désir  d'assurer  Taisance  de  sa  famille 
lui  faisait  oublier  les  ménagements  qu'elle  de- 
vait à  sa  santé.  Son  courage  lui  faisait  illusion 
sur  ses  forces;  et,  quand  les  premiers  symptômes 
d'une  maladie  de .  poitrine  se  déclarèrent,  elle 
ne  mesura  pas  le  danger  qui  la  menaçait  Son 
père,  sa  mère  et  sa  sœur,  établisdepuis  longtemps 
en  Suisse,  venaient  d'être  appelés  près  d'elle; 
ils  n'arrivèrent  à  Paris  que  pour  recevoir  ses 
derniers  embrassementa  :  elle  expira  le  16  sep- 
tembre 1820,  à  peine  Agée  de  trente-quatre 
ans.  Sa  perte  plongea  dans  la  douleur  tous  ceux 
que  son  talent  et  les  qualités  de  son  cceur  avaient 
faits  ses  admirateurs  et  ses  amis. 

M""  Bigot,  qui  avait  fait  ses  études  d'har- 
monie et  de  composition  avec  Chérubini  et  Au- 
ber, a  écrit  quelques  œuvres  poar  le  piano.  Elle 
a  publié  à  Paris  :  1*  Études  pour  le  piano,  liv. 
l***. —  2**  Rondeau  pour  piano  seul.  Douze  valses 
pour  le  même  instrument  ont  paru  sous  son 
nom,  mais  je  doute  qu'elle  en  soit  l'auteur. 

BIHLER  (François).  Voyez  Bohler. 

BIHLER  (GRécoïKE),  moine  bénédictin,  à 
l'abbaye  de  Sainte-Croix ,  et  compositeur  à  Do- 
nawert,  vers  U  fin  du  dix- huitième  siècle,  a  ùâi 
imprimer  de  sa  composition  :  10  Kleine  und 
leichte  Klavierstûchke  mit  untermischen  Lie- 
dem  (Dix  petites  pièces  faciles  pour  le  clavecin, 
etc.),  Landfthut,  en  Bavière,  1796. 

BILBERG  ou  BILLBERG  (Jeah),  né  à 
Marienstadt,  vers  1640,  fbt  professeur  de  ma- 
thématiques à  Upsal,  depuis  1679  jusqu'en  1689, 
et  ensuite  docteur  en  théologie.  En  1601,  il  fut 
nommé  évêque  de  Strœgoœs,  en  Suède,  où  il  est 


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414 


BILBERG  —  BILLET 


mort  en  1717.  Il  a  ftiit  imprimer  no  traité  de  b 
dinse  des  anciens  et  de  la  musique  qui  y  serTait, 
sous  le  titre  de  :  Orchrttra,  seu  desaliationibus 
vêimrum,  Upsal,  1685,  in-S''.  C'est  un  fort  bon 
ouTraf^eoft  la  matière  est  traitée  afee  beaucoup 
d^éruditioih  , 

BILD  (ViTos),  moine  bénédictin,  né  en  1481, 
à  Hochstadt  on  Hochstett,  en  BaTière,fit  ses 
études  sous  la  direction  de  sarants  hommes  tels 
que  Jacques  Loncher,  appelé  VAmi  des  Mtues, 
Nicolas  Poil,  Jean  Slab  et  quelques  antres.  En 
IMS,  il  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Benott,  au 
eoofent  d*Aiig»bonrg;  il  reçut  les  ordres  Tan- 
née suiTante.  En  i&ll,  lient  l'autorisation  d'aller 
passer  quelque  temps  au  couTcnt  de  Tegemsée 
dans  la  haute  Bavière  ;  mais  quelques  différends 
qu'il  eut  avec  le  supérieur  de  ce  monastère  l'o- 
bligèrent à  en  sortir.  II  se  retira  dans  une  soli- 
tude de  l'Autriche,  puis  il  retourna  è  Hochstadt 
en  1512,  et  s*7  livra,  pendant  tout  le  reste  de  sa 
vie,  à  des  travaux  sur  les  sdences,  particulière- 
ment sur  les  mathématiques.  Tourmenté  de  la 
goutte,  il  souffrit  presque  sans  relAche  de  ses 
atteintes,  et  mourut  le  premier  août  1529.  Bild 
était  un  savant  homme  qui  parlait  plusieurs  lan- 
gues modernes  et  possédait  bien  les  littératures 
latine,  grecque  et  hébraïque.  Il  a  laissé,  à  sa 
mort,  trois  volumes  in-fol.  d'ouvrages  manus- 
crits de  sa  composition,  où  Ton  trouYC  des 
traités  <1e  morale,  d'histoire,  de  mathématiques, 
des  poésies,  des  ouvrages  ascétique:},  àea  lettres, 
des  Observations  sur  divers  sujets  de  musique 
(Musica  quflpdam) ,  en  réponse  à  des  demandes 
de  Conrad^  sous-prieur  du  couvent  de  bénédic- 
tins d'IuAprûck,  et  de  Grégoire  de  Melk;  enfin, 
un  autre  traité  de  musique  qni  a  été  imprimé 
sous  ce  titre  ;  Stella  musiem  Juvenibus  artis- 
que  ejusdem  Novellis.  Vera  propter  prineipia 
inde  nanciscenda^  édita.  Après  ces  mots  on 
trouve  douze  yen  saphiques  suivis  de  la  sous- 
cription f.  V.  Bildf  et  à  la  fin  du  livre  on  lit  : 
Completus  feliciterqu»  finitus  est  liber  hic 
ingenUmu  per  caleographos  Erhardum  Oglin 
ieoriumque  Nadter  cives  Âugustenses,  1508, 
29  die  Martii. 

Distichon  ad  Uelorem. 

Fœlioem  ledor  fioem  nunc  conspice  Ubri  ; 

Et  su  péris  gratus  sis  memor  atque  mel. 
p.  T.  BiUL 

Ce  livre,  imprimé,  comme  on  voit,  à  Augsbourg, 
en  1508,  en  un  volume  petit  in-4*  de  vingt-qua- 
tre feuillets  sans  pagination,  mais  avec  des  si- 
gnatures, est  de  la  plus  grande  rareté  comme 
tous  les  produits  des  presses  d'Erhard  Oglin. 
J'en  ai  trouvé  un  exemplaire  à  Mtiremberg  en 
1849,  et  j'ai  pu  eu  faire  i'aequisition.  Il  a  été  in- 


connu à  Waltiier,  à  Forkel,  à  Lipowsky,  qui  n'a 
point  parlé  de  Bild  dans  son  lexique  des  musi- 
ciens de  la  Bavière,  et  à  tous  les  historiens  de  ia 
musique.  Il  contient  un  traité  des  élénient<t  de 
cet  art  et  des  huit  tons  du  chant  eoclésia^iqoe; 
les  exemples  notés  sont  grevés  eo  bois,  d'une 
manière  assez  grossière.  Le  libraire  Fr.  Aat. 
Veiht  a  donné  une  notice  très-détaillée  aor  la  vie 
et  les  ouvrages  de  Bild,  dans  sa  Bibliotheea  Au- 
gustana  (p.  10-33). 

BILDSTËIN  (JénOns),  compositeur  alle- 
mand du  dix-septième  siècle,  né  à  Bregeni,  nr 
le  lac  de  Constance,  a  publié  des  motets  è  cin<{ 
et  à  six  voix,  sous  ce  titre  :  Orpheus  Christia- 
nuSfSeusymphoniarumsaerarum  Prodromu^, 
Augsbourg,  1624,  in-4''. 

BILHON  (jBiOf  De),ou  deBILLON,  compo- 
siteur français,  vivait  vera  la  fin  du  quinzième 
siècle,  et  au  commencement, du  seizième.  11  Ait 
chantre  de  la  chapelle  pontificale.  Dans  les  ar- 
chives de  cette  chapelle  se  trouvent  des  messes 
de  la  composition  de  Billion ,  sur  des  tliémes 
d'anciennes  chansons  françaises.  Ces  messes 
sont  inédites.  On  trouve  des  ouvrages  de  ce  mu- 
sicien dans  les  recueils  intitulés  :  P  Missarum 
dominicalium  quatuor  vocum  lib.  1 ,  /i,  ///; 
ParrMsiis,  1544,  Petr,  Àttaingnant,  petit 
in-4*  olrt.  —  2*  Liber  sextus.  XI II  quinque 
ultimorum  tonorum  Magnificat  continent; 
ibid.  1534,  in-4*  obi.  —  3"  Tertius  liber  Mo- 
tectorum  cum  quatuor  vocibus;  impressum 
Lugduni  per  Jacobum  Modemum  de  Pin- 
guento,  1539,  in  4''  obi.  —  4"*  Quintus  liber 
Mottetorum  quinque  et  sex  vocum  opéra  et 
solertia  Jacobi  Modemi  (  aUas  dieti  grand 
Jacques)  in  unum  coactorum  et  Lugduni  pro- 
pe  phanum  divm  Yirginis  de  Confort^  ab  eo- 
demimpressorum,  1543,  ûi-4"  obi. 

BILLET  (ALnAMDRB-PniuPPB),  pianiste  ti 
compositeur,  est  né  à  Saint-Pétersbourg,  d  une 
famille  française,  le  14  mare  18 1 7.  Arrivé  en 
France  à  l'Age  de  seize  ans,  il  fut  admis  comme 
élève  au  Conservatoire  de  Paris,  le  17  décembre 
1833.  A  cette  époque  son  instrument  était  le 
violon  ;  mais  après  une  année,  il  l'abandonna  pour 
se  livrer  exclusivement  à  l'étude  du  piano,  sous 
la  direction  de  Zimmerman.  Le  second  prix  loi 
fut  décerné  an  concours  de  cet  instrument, 
en  1835.  Au  mois  de  juin  de  l'année  suivante,  il 
sortit  de  l'école  avec  son  IVère,  qui  y  fréquen- 
tait le  coure  de  violoncelle,  pour  aller  s'établir 
à  Genève.  Il  y  passa  plusieurs  années,  pendant 
lesquelles  il  perfectionna  son  talent,  et  commença 
à  écrire  ses  premières  compositions  pour  le  piano. 
En  1841,  il  visita  rilalie,  et  publia  quelques-uns 
de  ses  ouvrages,  à  Milan,  chez  Ricordi.  Pos- 


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BILLET  —  BILLINGTON 


415 


térieorement  U  s'est  fixé  à  Londres,  où  il  se 
lÎYre  à  Tenseignemeol  du  piano  et  donne  cha- 
que année  des  concerts  et  des  matinées  musicales. 
Billet  a  publié  enTÎron  80  œuvres  pour  le  piano, 
lesquels  consistent  en  études,  op.  22,  24,  34,  57  ; 
Fantaisies,  op.  25,  27,  32,  35,  36,  37,  38,  48; 
Nocturnes,,  op.  29,  55, 64  ;  caprices,  op.  26,  40, 
▼ariations,  divertissements  et  rondos. 

BILLI  (Lucto),  moine  camaldule,  né  à  Ra- 
Tenne,  vers  1575,  a  publiéde  sa  composition.  ^ 
1*  Missx  et  motetti  oeto  vocihus,  lia.  l  ;  Venise 
sans  date.  Il  y  en  a  une  deuxième  édition  de 
Venise,  1601,  in-4«.  —  2«  Idem,  lia.  2  ;  Venise, 
1623.  —  3*  CanzonneUe  con  stromenti,  llb.  1. 

—  4*  CanzonneUe  a  tre  con  stromenti,  lia,  2. 

—  5*  Jl  primo  libro  de  madrigali  a  cinque 
voei  con  undialogoa  otto;  Venise,  Ricciardo 
Amadino,  1602,  in-4'*.  On  a  aussi  de  lui  one 
collection  de  chansons  italiennes,  sous  ce  titre  : 
Gli  amorosi  affetii;  Venise,  Ricciardo  Ama- 
dino. 

BILLINGTON  (Elisabeth),  cantatrice  cé- 
lèbre, était  iillede  Weichsell,  musicien  allemand, 
né  à  Freyberg,  en  Saxe.  Elle  naquit  à  Londres , 
en  1765.  Sa  mère,  qui  éUit  une  cantatrice  de 
quelque  mérite,  mourut  jeune  laissant  sa  fille  et 
un  (ils,  C.  Weichsell,  bon  vioiiniste,  dans  un  âge 
fort  tendre.  Destinés,  dès  leur  naissance,  à  la 
carrière  musicale,  ces  deux  enfants  firent  des 
progrès  si  rapides,  qu'à  l'âge  de  six  ans  ils  pu- 
rent se  faire  entendre  en  public,  sur  le  piano  et 
sur  le  violon  ,  dans  un  concert  donné  au  bé- 
néfice de  Mi>«  Weichsell,  au  tliéAtre  de  Haymar- 
kel.  Le  premier  maître  de  M>b«  Billington  fut 
Schrœter,  excellent  pianiste  allemand.  Son  père 
surveilla  son  éducation  musicale  avec  une  sévé- 
rité que  les  progrès  de  l'élève  ne  justifiaient  pas. 
A  peine  Agée  de  sept  ans,  elle  exécuta  des  concer- 
tos de  piano  au  théâtre  de  Haymarket,  et  peu 
de  temps  après  elle  fit  quelques  essais  de  com- 
position qui  indiquaient  d'heiireu>ies  dispositions 
pour  Tavenir.  Mais  bientôt  elle  négligea  ses  ta  • 
lents  d'instrumentiste  et  de  compositeur  pour  s'oe- 
cui)er  de  Tétude  du  chant  et  du  développement 
de  la  belle  voix  quelle  avait  reçue  de  la  nature. 
Ce  fut  le  compositeur  Jean-Chrétien  Bach  qui 
développa  son  talent  par  ses  leçons.  A  qua- 
torze ans  elle  chanta  en  public  à  Oxford,  et  à 
seize  elle  épousa  Billington,  contrebassiste,  qui 
avait  été  sou  maître  de  vocalisation,  et  qui 
remmena  à  Dublin  peu  de  temps  après.  Son 
premier  début  eut  lieu  dans  l'opéra  d^OrpAée; 
mais  quelle  que  lût  la  beauté  de  sa  vuix,  elle 
éprouva,  dès  les  premiers  pas  dans  la  carrière 
du  théâtre,  que  le  succès  dépend  quelquefois 
plutôt  d'un  caprice  du  public  que  d'un  jugement 


éclairé  :  une  cantatrice  (Miss  Wheeler)  bien  In- 
férieure à  M"**  Billington,   excitait  alors  l'en- 
tliousiasme  des  liabitants  de  Dublin,  et  celle-ci 
fut  à  peine  remarquée.  Sensible  et  fière.  M"**  Bil- 
lington ne  pouvait  manquer  d'être  blessée  de 
cette  injustice  :  peu  s'en  fallut  même  qu'elle  ne 
renonçât  pour  toujours  au  théâtre.  La  réputa- 
tion de  Miss  Wheeler  lui  ayant  procuré  un  en- 
gagement de  trois   ans  au  thé&tre  de  Covent- 
Garden,  M"<  Billington  la  suivit  à  Londres,  dé- 
cidée à  ne  rien  négliger  pour  éclipser  sa  rivale. 
Mais  de  nouveanx  cliagrins  lui  étaient  réservés. 
Les  entrepreneurs  du  tiiéâtre  ne  voulurent  l'en- 
giger  qu'à  l'essai  :  ioi^^u'il  fallut  régler  ses  ap< 
pointements ,  on  lui  fit  entendre  qu'elle  ne  pou- 
vait prétendre  à  d'aussi  grands  avantages  que 
Miss  Wheeler,  dont  la  réputation  était  faite.  Cette 
mallieureuse  comparaison  ébranla  de  nouveau 
le  courage  de  M^e  Billington  ;  mais,  enfin,  le 
triomphe  du  succès  devait  effacer  la  honte  des 
humiliations  :  elle  le  sentit,  accepta  toutes  les 
conditions,  et  débuta  par  le  rôle  de  Rosette  dans 
l'opéra  Love  in  a  village  (l'Amour  dans  un  vil- 
lage), du  docteur  A  rue.  Jamais  voix  plus  pure, 
plus  sonore,  plus  étendue  ne  s'était  fait  enten- 
dre; jamais  vocalisation  plus  brillante  n'avait 
frappé  les  oreilles   anglaises;  jamais  aussi  i'en- 
tboosiasme  ne  fut  porté  plus  loin.  Le  nom  de 
Mme  Billington  était  dans  toutes' les  bouches  : 
celle  qui  lui  avait  causé  tant  de  tourments  fut 
pour  jamais  oubliée.  Les  entrepreneurs  du  théâ- 
tre n'attendirent  point  que  les  douzes  représen* 
talions  d'essai  fussent  achevées  pour  contracter 
un  nouvel  engagement  avec  la  virtuose  :  elle  exi- 
geait mille  livres  sterling  et  une  représentation 
à  son  bénéfice  pour  te  reste  de  la  saison  :  tout 
lui  fut  accordé;  on  ajouta  même  une  représen- 
tation à  celle  qu'elle  avait  demandée,  par  recon- 
naissance pour  le  gain  considérable  qu'elle  avait 
procuré  à  l'administration.  Toutefois,  M^e  Bil- 
lington, sans  se  laisser  éblouir  par  tant  de  suc- 
cès, travaillait  avec  ardeur,  et  prenait  assidûment 
des  leçons  de  Morelli,  habile  professeur  de  chant, 
qui  demeurait  à  Londres.  Dès  que  le  théâtre  fut 
fermé,  elle  profita  de  cette  vacance  pour  se  ren- 
dre à  Paris,  où  elle  reçut  des  conseils  de  Sac- 
chini.   De  retour  en  Angleterre,  en  1785,  elle 
chanta  au  concert  de  l'ancienne  musique.  M^m 
Mara  venait  d^arriverà  Londres  :  on  dit  qu'elle 
n'entendit  point  sans  dépit  celle  qu'on  lui  oppo- 
sait comme  rivale.  Dès  lors  il  s'éleva  entre  elles 
des  disputes  indignes  de  deux  grands  talents, 
quoique  cela  ne  soit  que  trop  commun*  en  pa- 
reille circonstance.  La  réputation  de  M'mc  Bil- 
lington continuait  ^  s'étendre  :  elle  était  de  tous 
les  concerts,  attirait  la  foule  à  Covent-Garden, 


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416 


BILLINGTON 


et  chantait  aux  méiDoraMes  réunions  àt  Tab- 
i)aye  de  Wetiuninster,  pour  la  commémoration  de 
Haendel.  Malgré  tant  de  saccès,  elle  prit  en  1793 
la  résolution  d'atNmdonner  la  scène  et  Yoalut 
voyager  sur  le  continent,  dans  le  dessein  de 
dissiper  la  mélancolie  qui  lui  était  habituelle.  Ses 
dépenses  eicessives  avaient  promptement  dis- 
sipé les  gains  considérables  qu'elle  avait  faits; 
le  scandale  de  sa  conduite  avec  ses  amants  lui 
avait  en  quelque  sorte  imposé  Tobligation  de  se 
faire  oublier.  En  Italie,  elle  réussit  pendant  quel- 
que temps  à  garder  Tincognito  ;  mais  arrivée  à 
Naples,  Tambassadenr  anglais,  W.  Hamilton,  la 
reconnut,  et  parvint  à  la  déterminer  à  chanter, 
d'abord  à  Caserta,  devant  la  famille  royale,  et 
ensuite  au  tbéAtre  de  Saint-Charles.  Elle  y  dé- 
buta, au  mois  de  mai  1794,  dans  Inez  de  Castro^ 
que  Bianclil  avait  composé  pour  elle.  Son  succès 
fut  complet;  mais  un  événement  malheureui 
arrêta  le  cours  de  ses  représentations  :  Billing- 
ton  fut  frappé  d*une   apoplexie  foudroyante  au 
moment  où  il  allait  accompagner  sa  femme  au 
théâtre.    Il    courut  des  bruits    singuliers  sur 
cette  mort,  et  les  journaux  anglais   laissèrent 
soupçonner  un  assassinat  exécuté  par  le  poi- 
son ou  par  le  stylet.  On  supposait  qu'un  nou- 
vel amant  de  la  belle  anglaise  avait  voulu  la 
venger  des  ac<^  de  jalousie  quelque  peu  brutale 
de  son  mari  ;  mais  il  est  certain  que  Billington 
expira  après  un  dîner  copieux  en  descendant 
Pescalier  de  son  hôtel  pour  se  rendre  au  théâtre. 
Dans  le  même  temps,  une  violente  éruption  du 
Vésuve  éclata,  et  les  supersttieux  Napolitains 
attribuèrent  cette  calamité  à  ce  qu'une  hérétique 
avait  chanté  à  Saint-Cbaries.  Les  amis  de  M«« 
Billington  conçurent  même  des  craintes  sérieuses 
sur  les  suites  que  pooVtiit  avoir  cette  opinion 
chex  un  peuple  fanatique;  heureusement  l'érup- 
tion cessa,  le  calme  reparut  et  le  talent  de  Mm« 
Billington  acheva  de  triompher  des  préventions 
des  Napolitains.  En  1796,  cette  grande  canta- 
trice se  rendit  à  Venise  :  après  sa  première  re- 
présentation, elle  tomba  sérieusement  malade  et 
ne  put  chanter  pendant  le  reste  de  la  saison. 
L'air  de  cette  ville  -étant  nuisible  à  sa  santé»  elle 
partit  pour  Rome,  et  visita  ensuite  les  principaux 
théâtres  de  Tltalie.  Arrivée  â  Milan,  en  1798, 
elle  y  épousa  M.  Felitoent,  fournisseur  de  l'ar- 
mée française;mai8  elle  conserva  toujours  son 
nom  4e  Billington  lorsqu'elle  parut  en  public.  A 
son  retour  en  Angleterre,  les  directeurs  de  Drury. 
Lane  et  de  Covent-Garden  mirent  tant  d'empres- 
sement et  de  ténacité  à  contracter  un  engagement 
avec  Ma>«  Bîllington ,  qu'on  fut  obligé  de  s'en 
rapporter  à  on  arbitre,  qui  décida  qu'elle  chan- 
terait alternativement  sur  les  deux  théâtres.  Son 


séjour  en  Italie  avait  perfectionné  son  talent; 
aussi  excita-t-eUe  la  plus  grande  admiration  dans 
VArtaxerce  de  Arne,  où  elle  introduisit  un  air 
d'/nes  de  Castro,  qui  lui  fournit  l'occa&ion  de  dé- 
ployer toute  rétendue  desa  belle  voix.  A  cette  épo- 
que, la  fameuse  cantatrice  Banti  arriva  à  Londres; 
son  début  eut  lieu  dans  le  rôle  de  Polyphonie 
de  la  Mérope  de  Nazzolini  :  Mn>«  Billington  jouait 
celui  de  Mérope.  La  réunion  de  ces  deux  beaux 
talents  produisit  un  tel  effet,  que  la  salle  ne  pou- 
vait contenhr  les  spectateurs,  et  que  la  scène 
même  en  était  remplie.  Un  efTet  semblable  eut 
lieu  le  3  juin  t802,  jour  où  l'on  entendît  pour 
la  première  fois  Miucs  Billington  et  Mara  chanter 
ensemble  dans  un  duo  composé  expressément 
pour  elles  par  Blanchi.  Ce  qui  ijoutaît  encore 
à  l'empressement  du  public,  c'est  qu'on  savait 
que  cette  soirée  était  la  dernière  où  Ton  en- 
tendrait Mne  Mara.  Rien  ne  peut  donner  une 
idée  du  fini  de  l'exécution  de  ces  deux  grandes 
cantatrices,  de  leor  verve,  et  de  l'efTet  qu'elles 
produisirent  sur  les  spectateurs.  La  réputation  de 
MiBe  Billington  allait  toujours  croissant.  Cha- 
que entreprise  de  théâtre  cherchait  à  l'engager, 
et  pendant  six  années  consécutives,  elle  chanta 
à  rOpéra  Italien,  au  Concert  du  Roi  »â  celui  d^Ha- 
nover-Square,  et  dans  une  foule  de  concerts  par- 
ticuliers. Enfin,  ayant  amassé  une  fortune  con- 
sidérable (  1  ),  et  s'apercevant  que  sa  santé  s'altérait, 
elle  se  retira  définitivement  en  1809,  etne  chanta 
plus  en  public  qu'une  seule  fois,  dans  on  con- 
cert donné  au  profit  des  pauvres,  à  Whitehall. 
En  1817,  elle  quitta  l'Angleterre  et  se  rendit  â 
une  terre  qu'elle  venait  d'acquérir  près  de  Ve- 
nise; mais  elle  jouit  peu  de  temps  des  avantages 
desa  nouvelle  position,  car,  le  25  août  1818,  elle 
mourut  d'une  maladie  aiguë,  laissant  un  nom 
illustre  dans  les  fastes  du  théâtre  lyrique.  11  cxiate 
un  beau  portrait  de  Mme  Billington,  gravé  par 
Ward  d'après  une  peinture  de  Reynols.  On  a 
publié  la  vie  de  la  célèbre  cantatrice  sous  le  titre 
de  Memotrs  ofMistress  Élizabeth  Billington, 
Londres,  1812,  in-8o.  Ces  mémoires,  dont  on  at- 
tribue la  rédaction  à  Mme  Billington  elle-même , 
ont  été  traduits  en  français  par  M.  Adolphe  Thiera. 
Paris,  1822,  in  S*". 

BILLINGTON  (Tbomas),  mari  de  h  célè- 
bre cantatrice  de  ce  nom,  fut  d'abord  contrebas- 
siste attaché  à  divers  théâtres  de  Londres  et  de 
Dublin,  et  se  livra  ensuite  à  la  composition.  11 
mourut  d'apoplexie  à  Naples,  au  mois  de  mai 
1794.  Les  catalogues  de  Preston  (Londres  1793} 
et  de  Clômentl  (ibid.,  1790)  font  connaître  de 
lui  les  ouvrages  dont  les  titres  suivent  :  1*  il 

(l)BoTtron  un  mlUion  ils  cent  mille  Uttcs. 


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BILLlNGTOn  —  6INCH01S 


417 


canxcneiie  for  2  voUes.  —  2o  6  songs.  —  3* 
Céladon  and  ÀmeUa ,  tiré  des  Saisons  de 
Thotepson. —  4*  6  soncUas  for  the  piano  for  Ce, 
with  accompaniment.  —  5»  Sonate  à  quatre 
mains.  —  6**  Sonate  pour  le  clavecin  avec 
violon,  arrangée  par  Mozin,  Paris,  1796.  — 
7<*  Gray*s  élégies,  —  8*  Maria' s  evenings  ser^ 
vice.  —  9**  Eloisa  to  Abelard,  -—  IQo  Pop^s 
Elegy.  —  1 1»  Piior'i  Garland.  —  i  r*  Children 
in  the  Wood.  — 'ta»  Young*s  IHght  Tfumghts. 
—  140  Glees. 

BILLY  (Jacqub&dc).  jésuite,  néàCoropiègoe, 
le  18  mars  1602,  entra  dans  son  ordre  eu  1619. 
Il  enseigna  la  philosophie  pendant  trois  ans,  les 
mathématiques  pendant  sept  autres  années,  et 
fut  successivement  recteur  des  collèges  de  Sé- 
nones  et  de  Dijon.  Il  mourut  dans  cette  dernière 
Tille  le  14  janvier  1679.  On  a  de  lui  :  De  propor-r 
tione  harmonica,  Paris,  1658,  in*4**. 

BILLROTH  (GvsTAVB),  professeur  de  phi- 
losophie  à  Hall,  né  à  Lubeck,  le  U  février  1808, 
mor(  à  Halle,  le  28  mars  1836,  fut  amateur  dis- 
tingué de  musique.  Il  a  donné,  avec  Charles-Fer- 
dinand Becker,  une  édition  de  chants  chorals  des 
seizième  et  diX'Septième  siècles,  qui  a  été  publiée 
àLeipsicken  1831.  On  a  aussi  de  Biltroth  une> 
dissertation  sur  l'emploi  des  imitations  et  du 
contrepoint  dans  les  chants  à  plusieurs  voix.  Ce 
morceau  a  paru  dans  Técrit  périodique  intitulé 
CsBcilia{i.  10,  p.  159-141). 

BINCHOIS  (Gilles  ou  ÉcmB),  contrapun- 
liste  dû  quinzième  siècle ,  fut  contemporam  de 
Guillaume  Dufay  et  de  Dunstaple.  Il  partage  avec 
ces  artistes  la  gloire  d'avoir  perfectionné  Tart  d*é- 
crire,  l'harmonie,  et  la  notation  de  la  musique. 
Les  renseignements  ont  manqué  jusqu'à  ce  jour 
sur  lé  pays  où  fiincbois  a  vu  le  jour,  sur  Pépoque 
précise  oir  il  a  véca,  sur  les  fonctions  qu'il  a  rem- 
plies et  sur  ses  ouvrages.  Les  anciens  auteurs  de 
traités  de  musique,  tels  que  Tinctor,  Gefori  et 
Hermann  Finck,  qui  en  ont  parlé,  ne  nous  ont 
conservé  que  son  nom.  Tinctor  le  cite  avec  Dulay 
et  Dunstaple  commeayanteu  pour  élèves  quelques* 
uns  des  plus  grands  musiciens  du  quinzième 
siècle,  tels  que  Jean  Ockeghem,  J.  Régis,  Ant 
Busnois,  Firmin  Caron  et  Guillaume  Faugnes  : 
ut  Joannes  Ockeghem  (dit-il,  dans  le  prologue 
de  son  traité  du  contrepoint),  Joannes  Regis^ 
Anthonius  Busnois,  FlmUnus  Caron^  Guillel' 
mus  Faugiies,  qui  novissimis  temporibus  vHa 
functos  Joannem  Dunstaple,  Egidium  Bîn- 
chois,  Guillermum  Dvtfàg,  se  prœctptores  ha- 
.Imissein  hoc  arte  divina  gloriantur.  Her- 
mann Finck  est  moins  satisfaisant  encore  lors- 
qu'il cite  Bincbois  parmi  les  noms  de  plusieurs 
musiciens  qui  sont  venus  longtemps  après  lui  :  I 

BIOCR.  URIY.   DBS   MOSiaE^ia.  T.  I. 


Postea  [Pratica  Musica,  cl.)  alii  quasi  novi 
inventores  secuti  sunl,  qui  proplus  ad  noiira 
tempera  aceedunt,  ui  i  Joh.  GriesUng,  Fran- 
chinus,  Joh.  Tinctoris^  Jh^fay,  Busnœ^  Bu- 
choi  [sic]  Caronte,  et  alii  multi,etc.  (Ensuite 
sont  venus  de  nouveaux  inventeurs,  qui  appro- 
chent davantage  de  nos  jours,  tels  que  J.  Greis- 
ling ,  Franch.  Gafori,  Jean  Tinctoris,  Dufay ,  Bos- 
nois,  Binchois,  Caron,  et  beaucoup  d'autres,  etc.) 
Gafori  ne  parle  de  Bincliois  que  pour  invoquer 
son  autorité  conjointement  avec  Dufay  et  Duns- 
taple {Musicautriusque  cantus  practica,  lib. 
3,  c.  4.),  sur  remploi  d'un  mtervalle  dissonant. 
Martin  le  Franc,  poète  français  qui  écrivit,  de  1436 
à  1439,  un  poème  intitulé  :  Le  Champion  des 
Darnes  (i),  nous  fournit  dans  cet  artiste  un 
renseignement  important  (  troisième  livre,  hui- 
tième paragraphe,  strophe  sixième),  à  cause  delà 
date  où  furent  écrits  les  vers,  et  parce  que  le 
poète  vécut  au  temps  de  Dufay  et  de  Binchois  ; 
enfin,  parcequ'il  nous  fait  connaître  les  noms  des 
musiciens  français  les  plus  renommés  qui  précé- 
dèrent ces  deux  maîtres.  L'argument  du  paragra- 
phe, ou  du  chapitre,  où  se  trouve  ce  passage  est 
conçu  en  ces  termes  :  LeChampion  euvre  et  dé- 
claire  que  la  légiereté  des  engins  de  mainte- 
nant argue  la  fin  du  monde,  et  sur  ce  parle  de 
la  perfection  des  arts  présente.  Puis  viennent 
cinq  strophes  sur  la  musique  et  les  musiciens 
français  de  ce  temps.  On  y  trouve  ce  passage  : 

Tapissier,  Carmen,  Cesaris  (S). 

N*a  pas  loDg-temps  si  bien  chantèrent 

QuMIi  esbabirent  tout  Paris 

Et  tous  oeulx  qui  les  fréquentèrent; 

Mais  onquesjour  ne  descbaotèrent , 

En  mélodie  de  t^ls  chois, 

(Ce  m*ont  dit  ceulx  qui  les  hantèrent) 

Que  Guillaume  Dufay  et  Binchoiê, 

Car  ilz  ont  nouvelle  pratique 

De  faire  frisque  concordance 

En  haulteeten  basse  musique. 

En  fainte,  en  pause  et  en  muauce, 

Et  ont  prtos  de  la  contenance 

Aogloise  et  eosuy  DunstabU  :     . 

Pour  quoy  merveilleuse  playsanœ 

Rend  leur  chant  joyeux  et  stable. 

Des  découvertes  nouvelles  sont  enfin  venues 
dissiper  nos  doutes  concernant  la  patrie  de  Bin- 
chois, fixer  le  temps  précis  où  il  véeut,  et  nous 
faire  connaître  quelle  fut  sa  position,  fiilles  de 

(1)  La  première  édltbin  de  eet  .ouvrage  lant  date  (in 
foL,  Gotbo»  eat  tortle  (culTaat  l'optnloa  de  Bmnet  dana 
toa  Manwl  du  tibraên,  1. 1,  p.  80)  des  preaiea  de  Vé- 
rard,  de  Parla,  de  14S0  ft  IMO. 

(1)  Noma  de  trois  mualdena  compoaltearada  qoatonlèaie 
alècle  qui  n'oat  été  oonaua  d'eacua  tiiatorlcn  de  la  noal' 
q«e. 

27 


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418 


BUNCHOIS 


Bins  (Binche»  petite  ville  du  Hainaut),  dit  Bin- 
chois,  est  le  second  chapelain  de  la  chapelle  de 
Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne ,  d'après  un 
état  de  cette  chapelle  dressé  en  1452  (Registre 
n""  1921 ,  fol.  fii^^  ij  (142)  de  la  chambre  des 
comptes,  aui  archives  du  royaume  de  Belgique, 
à  Bruxelles).  Tai  exposé  dans  la  première  édi- 
lion  de  cette  biographie  les  rootirs  qui  me  (à- 
saient  considérer  ce  musicien  comme  Français, 
et  même  comme  Picard  de  naissance  ;  mais  toutes 
les  conjectures  disparaissent  en  présence  des  faits 
authentiques.  Binchois  était  Belge;  il  était  né  dans 
ijDe  ville  de  Pancienne  Belgique  proprement  dite, 
dont  le  nom  sous  lequel  il  est  connu  est  l'indi- 
cation, çt  conséquemment  il  était  compatriote  de 
Dufay.  De  plus,  il  fut  cliapelain-chantre  au  ser- 
vice du  prince  souverain  de  sa  patrie.  Tels  sont 
les  premiers  faits  établis. 

On  Tient  de  voir  que  la  position  de  Binchois 
était  celle  de  second  chantre  de  la  chapelle  de  Phi- 
lippe le  Bon,  en  1452.  Dans  Tétat  de  cette  cluipelle 
dressé  en  la  même  année,  le  premier  chapelain 
est  Messire  Nicolas  Dupuis,  etl'on  voit  figurer  en 
quatrième,  dans  la  liste  de  ces  chapelains-chantres, 
Jehan  de  la  Tour,  qui  était  maître  des  enfants 
de  chœur  de  la  même  chapelle  dès  1427.  Or, 
Bincliois  l'avait  certainement  précédé;  car,  dans 
tous  les  états  de  chapelles  souveraines  que  j'ai  vus 
en  Belgique,  en  France  et  en  Allemagne,  la  po- 
sition des  chapelains-chantres  est  établie  par  ordre 
d'ancienneté.  On  peut  donc  affirmer  que  Binchois 
était  au  service  de  la  chapelle  des  ducs  de 
Bourgogne  dès  1426.  D'ailleurs,  il  existe  un  do- 
cument qui  prouve  sa  présence  dans  cette  cha- 
pelle longtemps  avant  1452.  Ce  document  est  une 
pièce  signée  par  Philippe  le  Bon,  par  laquelle  ce 
prince  accorde  à  Binchois  une  prébende  à  l'é* 
gKse  Sainte- Waud ru,  de  Mous ,  et  le  dispense 
d'acquitter  les  droits  du  sceau.  M.  Pincbart,  em> 
ployé  des  archives  du  royaume  de  Belgique,  qui 
a  fait  la  découverte  de  cette  pièce,  en  fixa  la  date 
entre  1438  et  1440,  par  des  motifs  qu'il  serait 
trop  long  de  détailler  ici  (1). 

BinchoU,  contemporain  de  Dufay,  mais  qui 
était  plus  jeune  que  lui,  ne  vivait  plus  en  1465, 
car  il  ne  figure  plus  dans  un  état  de  la  chapelle 
de  PlUlippe  le  Bon,  dressé  dans  cette  année 
(Registre  n*  1922,  fol.  CXXX  recto  de  U  cham- 
bre des  comptes,  aux  archives  du   royaume). 

Il  mourut  donc  entre  1452  et  1464. 

• 

(1)  cette  pièee  est  alait  eonçoe  :  «  Mabtre  Jehin  Bibert  oa 
•  Boa  clerc,  déltrrea  à  Blnehole,  noetre  ebappeiaUa,  une 
«  reieoue  de  seeréUlre  «uk  honnean  et  une  lettre  de  la 
«  prébende  de  Sitnete- Wauldrat  de  Mont,  que  loi  avons 
«  DOUTellement  donné,  Mnz  de  tout  ce  prendre  droit  de 
«  féel  (CoUectlon  de*  actiatlt  des  droits  du  grand  sceau, 
«  aux  archives  du  royaume  de  Belgique).  » 


Un  document  intéressant  découvert  par  le 
savant  archéologue  M.  Stephen  Morelot,  dans 
un  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Dijon  (1) 
nous  fournit  des  renseignements  sur  la  vie  de 
Binchois  qu'on  a  ignorés  jusqo*à  ce  jour.  Ce  do- 
cument est  une  déplorât  ion  sur  la  mort  de  ce 
musicien,  mise  en  musique  à  trois  voix.  Une 
des  voix  chante  des  paroles  latines  qui  se  ter- 
minent par  ces  mots  : 

Pie  Jesu  DoBoioe, 
Dooa  el  requiem. 

Une  autre  voix  fait  entendre  des  paroles  fran- 
çaises, dont  les  plus  remarquables  sont  cella-ci  : 

Mort,  tu  as  navré  de  ton  dart 
Le  père  de  Joyeoseté 
En  déployant  ton  éteodart 
Sur  Binchois,  patron  de  bonté 


En  sa  jeunesse  il  fut  soudart 
D'honorable  mondanité,  ' 

Puis  a  eslu  la  meilleur  part. 
Servant  Dieu  en  humilité. 

Il  est  donc  avéré  'que  Bincliois  fut  d'abord 
soldat,  et  qu'il  embrassa  plus  tard  l'état  ecclé- 
siastique. Tout  chantre  d'église  était  prêtre  au 
temps  où  il  vécut,  et  tout  compositeur  ét«t 
chantre.  L'épithète  Père  dtjo^euseté  indique 
qik'il  était  le  plus  habile  compositeur  de  chan- 
sons de  son  époque;  et  patron  de  bonté  ne 
laisse  pas  de  doute  sur  l'excellence  de  son  ca- 
ractère. 

Les  citations  honorables  des  noms  de  Bin- 
chois,  de  Dufay  et  de  Dunstaple,  par  les  masl- 
ciena  savants  des  quinzième  et  seiiième  siècles, 
ne  sont  pas  les  seuls  témoignages  que  nous 
ayons  de  la  grande  réputation  dont  ils  ont  Jooi 
parmi  lenrs  contemporains  ;  car  plusieurs  lit- 
térateurs et  poètes  les  ont  cités  en  des  tenues 
qui.proavent  la  popularité  de  leur  nooo. 

Jusqu'à  répoque  présente,  on  n'avait  pas 
trouvé  dans  les  manuscrits  de  compositions  de 
Binchois.  Un  seul  fragnoent  très-court,  à  deux 
parties,  rapporté  par  Tinctoris,  était  tout  ce  qu'on 
connaissait  de  lui;  mais  au  mois  de  novembre 
1884,  un  manuscrit  précieux  a  été  vendu  avec 
la  bibliothèque  de  M.  Reina,  de  Milan,  eiiei 
M.  âilvestre,  libraire  de  Paris,  et  ce  fnanuscrit, 
indiqué  au  numéro  1360  du  catalogue  sous  oe 
titre  :  Chantons  itcUiennes,  provençales  et 

(I)  Ifoyes  sa  NoUcê  «nr  un  mmmterU  dé  Im  BIèm- 
tMéqUÊ  éB  Diion^  contenant  deux  cenU  ehantom  fnm" 
fuiSM  dm  t^imième  iiieU.  DUon .  ISU,  in-4«. 


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BINCHOIS  —  BINDERjSAGEL 


419 


françaises^  mises  en  musique  (petit  in-folio 
cartonné,  de  119  feuillels,  Mss.  du  quinzième 
siècle),  renferine,  dit-on,  des  chansons  h  trots 
.voix,  de  BIncbois.  Un  autre  manuscrit,  vu  et 
•collationné  par  MM.  Danjou  et  Morelot  à  la 
bibliotlièque  du  Vatican,  à  Rome,  en  1847,  ren- 
ferme un  bon  nombre  de  chansons  et  de  motets 
k  trois  Toix,  lesquels  portent  les  noms  de  Duns- 
taple  et  de  Binchois..Kiesewetler  a  publié,  dans 
son  livre  sur  la  destinée  et  la  nature  de  la  musi- 
que mondaine  dans  le  moyen  âge  (1),  la  tra- 
duction en  notation  moderne  d^une  chanson  à 
trois  voix  de  Bincliois,  qui  commence  par  ces 
mots  :  Ce  mois  de  mai.  Bien  que  je  ne  Con- 
naisse pas  Toriginal,  je  n*hésite  pas  à  déclarer 
cette  traduction  mai  faite  et  remplie  do  fautes,  car 
les  horreurs  inliarmoniques  qui  s'y  trouvent  n'ap- 
partiennent plus  au  temps  de  Dufay  et  de 
Binchois.  Kiesewetter  p'enteudait  rien  à  Ja  no- 
tation noire  du  quatorzième  siècle  et  du  com- 
mencement du  quinzième.  Il  a  pris  pour  des 
notes  réelles  les  ornements  du  chant  appelés 
appogiatures  et  groupes  {grupetU) ,  et  les  a 
fait  entrer  dans  l'harmonie,  où  ils  produisent 
des  effets  affreux.  J'ai  découvert  depuis  peu, 
dans  un  manuscrit  de  la  bibliothèque  royale  de 
Bruxelles,  une  messe  entière  à  trois  voix  de  Bin- 
chois, avec  un  Kyrie  farci.  Ce  monument  inté- 
ressant sera  publié. 

BINDER  (CuRÉTiEif-SiGisiiOND  ),  organiste  de 
la  cour  à  Dresde,  naquit  dans  un  village  de  la  Saxe 
inférieure  au  commencement  du  dix-huitième 
siècle.  Il  fut  d'abord  élève  de  Hebenstreit,  et  se 
livra  à  Pétude  do  pantalon,  instrument  fort  dif- 
ficile, inventé  par  son  maître.  Plus  tard ,  il  l'a- 
bandonna pour  l'orgue  et  le  clavecin,  où  il  ac- 
quit beaucoup  d'habileté.  En  1759,  il  publia  six 
sonates  pour  le  clavecin,  et  quatre  ans  après, 
six  trios  pour  le  même  instrument,  avec  accom- 
pagnement de  violon  :  ce  sont  les  seuls  ouvrages 
de  sa  composition  qui  ont  été  imprimés;  mais 
on  connaît  en  manuscrit  vingt -quatre  sona- 
tes, quelques  fugues  et  dix-huit  concertos  pour 
clavecin,  avec  accompagnement  d'orchestre.  Ce 
musicien  est  mort  en  1788. 

BINDER  (ÂUGDSTE-SicisiioiiD),  (ils  du  pré- 
cédent, né  à  Dresde,  en  1761,  fut  élève  de  son 
père  pour  l'orgue  et  la  composition.  En  1783,  il 
fut  nommé  organiste  à  Neu8tadt,et,  six  ans 
après,  il  succéda  à  son  père  dans  la  place  d'orga- 
niste de  la  cour  à  Dresde.  Il  a  écrit  des  sonates 
pour  le  clavecin,  des  cantates  et  de  la  musique 
religieuse;  mais  il  n'a  rien  fait  imprimer. 

(1)  SdUdualê  und  Suclu^tnhéU  der  wttUehén  resan- 
9—  vom  Prûlkên  MUUUOUr^  etc.,  n*  se  des  exemples  de 
musique. 


Un  antre  (ils  de  Chrétien-Sîgismond  Binder, 
nommé  Charles-  Wilhelm,  naquit  à  Dresde  en 
1 764,  et  fut  fabricant  d'instruments  de  musique 
à  Weimar.  Il  s'était  fait  de  la  réputation  dans 
la  facture  des  -harpes. 

BINDER  (Jean-Frédéric),  baron  de  Krie- 
GELSTEiN,  mort  à  Vienne  le  4  juin  1790,  est 
connu  par  des  écrits  philosophiques,  qui  ont  été 
réunis  et  publiés  à  Prague  en  1783,  2  vol  in-8''. 
On  a  aussi  de  lui  un  petit  ouvrage  très -ori- 
ginal, inconnu  à  Forliel  et  à  tous  les  bibliogra- 
plies  musicaux ,  lequel  a  pour  titre  :  Die  wau  ■ 
derungen  Génies^  oderwûnderbare  Fata  e\nes 
Schauspielers ,  Dichlers,  und  Componisten 
(Les  génies  voyageurs,  pu  destinées  singulières 
d'un  comédien,  d'un  poète  et  d'un  compositeur). 
Vienne,  1782,  in-S»  de  128  pages. 

BINDER  (Charles),  compositeur,  fut  d'a- 
bord directeur  de  musique,  puis  devint  chef 
d'orchestre  du  théAtredeJosephstadl  à  Vienne, 
en  1839.  Après  avoir  rempli  ces  fonctions  pen- 
dant huit  ans,  il  renonça  à  sa  place  et  se  rendit  à 
Hambourg,  oi)  il,  ne  resta  que  six  mois,  ayant 
été  choisi  pour  diriger  l'orchestre  du  théâtre  de 
Presbourg  à  la  fin  de  1847.  Il  a  écrit  la  musique 
de  plusieurs  mélodrames  pour  le  théâtre  de  Jo- 
sephstadt,  une  scène  caractéristique  intitulée  :  Der 
Wiener  Schusterhut,  le  petit  opéra  Die  drei 
Wittfrauen  (Les  trois  veuves) ,  un  opéra-vau- 
deville qui  avait  pour  titre  Purzel,  ainsi  que 
l'ouverture  et  les  chœurs  du  drame  intitulé 
Elmar.  Les  journaux  de  l'époque  ont  accordé  des 
éloges  au  talent  déployé  par  le  compositeur  dans 
ces  ouvrages.  On  connaît  aussi  de  Binder  des  psau- 
mes à  grand  orchestre,  et  des  chants  à  voix 
seule  avec  piano,  pabliés  à  Vienne,  chez  Has- 
linger. 

BINDER  (Joseph -SÉBASTIEN),  né  à  Prague 
en  1792,  eut  en  Allemagne  la  réputation  d'an  té- 
nor distingué.  Il  débuta  au  thé&tre  de  sa  ville 
natale  en  1818,  et  y  chanta  avec  succès  pendant 
dix  années.  Engagé  au  théâtre  de  Berlin,  en 
1829  ,  il  n'y  resta  qu'un  an;  puis  il  se'fit  enten- 
dre à  Weimar,  à  Mannheim,  et  entra  au  théâ- 
tre impérial  de  l'Opéra  allemand  de  Vienne ,  à  ■ 
la  fin  de  1830.  L'affaiblissement  de  sa  voix  l'o- 
bligea à  quitter  la  scène  en  1842,  et  à  accepter 
les  places  de  professeur  de  Passociation  de  chant 
à  Pesth  et  de  l'école  du  théâtre  de  cette  yille.  Il 
mourut,  jeune  encore,  le  5  juin  1845y  suivant  les 
Galettes  de  musique  de  l'Allemagne,  ou  le  15  du 
même  mois,  selon  Gassner  (Universal  Lejcikon 
der  Tonkunst),  La  femme  et  la  fille  de  Binder 
(Élise)  furent  attachées  au  théâtre  de  Prague 
comme  cantatrices. 

BINDERNAGEL  (Joseph),  musicien  al- 
27. 


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420 


BINDERNAGEL  —  BIJSl 


leinand  et  proresseur  de  mimique  à  PariA ,  vers 
la-  fin  du  dix-huitième  siècle,  a  publié  dans 
cette  Tîlle  :  —  1^  Grande  sonate  pour  le  vio- 
lon avec  accompagnement  de  basse,  op.  2, 1799  ; 
— 2°  Trois  duos  concertants  pourçleux  violons, 
op.  A,  1800;—  3o  Trois  sonatei  avec  accompa- 
gnement de  basse^  op.  5.  Il  ne  faut  pas  confondre 
ce  musicien  avec  un  autre  du  même  nom,  qui 
fut  élève  de  Georges  Benda  ;  celui-là  fut  canior 
dans  un  village  de  la  Thuringe,  et  a  composé  une 
année  entière  de  musique  d^église  sans  accompa- 
gnement, et  un  oratorio  intitulé  :  Die  Auferste- 
hung  Jesu  (La  résurrection  de  Jésus).  Il  est 
mort  vers  1903. 11  y  eut  aussi,  tots  lBOO,àGotha, 
un  facteor  de  liarpes  et  de  guitares  du  même 
nom.  Tons  oes  artistes  paraissent  avoir  été  de  la 
même  famille  et  être  nés  à  Gotha  ou  dans  les 
environs. 

BING  (Jacques),  compositeur,  aveugle  de 
naissance»  naquit  à  Eschenbach,  dans  le  royaume 
de  Wurtemberg,  le  16  juillet  1821.  A  T&ge  de 
sept  ans  il  entra  à  Tinstitat  des  aveugles  à  Fri- 
bourg  en  Brisgau ,  où  Ton  prit  soin  de  son  édu- 
cation. Ses  rares  dispositions  pour  la  musique 
l'étant  bientôt  manifestées,  on  lui  fit  commencer 
Tétnde  de  cet  art,  et  quelques  années  de  travail 
suffirent  pour  lui  faire  acquérir  de  Thabileté  sur 
le  piano  et  sur  le  Tiolon.  A  l'âge  de  douie  ans, 
il  avait  déjà  produit  de  petites  compositions  qui 
annonçaient  du  génie.  Trois  ans  après  il  écrivit 
une  ouTertnre  à  grand  orchestre,  et  une  messe' 
solennelle  qui  fut  exécutée  dans  Téglise  de  la 
cour,  le  29  août  1836,  à  Toccaiion  du  ionr  de 
naissance  du  grand  duc  de  Bade.  Dans  un  cour^ 
espace  de  temps  il  produisit  deux  trios  et  qua- 
tre qaalnori  pour  des  instmments  à  cordes,  trois 
trios  pour  piano,  Tiolon  et  violoncelle,  deux  noc- 
turnes et  deux  caprices  pour  le  piano,  neuf  lie- 
der  à  voix  seule  avec  piano,  et  huit  chants  reli- 
gieux à  quatre  voix.  Un  caractère  d'originalité 
règne  dans  ces  productions,  dont  on  n^a  imprimé 
que  quatre  lleder  avec  piano,  chez  Heckel,  à 
Maunheim,  et  deux  nocturnes  pour  piano,  chez 
Schott»  à  Mayence.  Cette  heureuse  organisation 
s'est  éteinte  avant  le  temps;  caria  mèredeBing 
ayant  cessé  de  vivre  en  1840,  il  en  eut  un  chagrin 
si  profond,  que  sa  santé  s'altéra  rapidement;  une 
maladie  de  poitrine  se  déclara,  et  le  17  avril  1841,  il 
expira,  n'ayant  pas  encore  atteint  Fàge  de  vingt  ans. 

BINGHAM  (  JosBPfl),  né  en  1667,  à  Wake- 
fleld,  dans  le  YorkBhire,  fit  ses  études  à  Oxford, 
et  fut  pasteur  à  Headburn-Worty,  près  de  Win- 
chester. 11  mourut  en  1723,  par  suite  d*un  excès 
de  travail.  Dans  ses  Origines  ecclésiastiques, 
publiées  en  anglais ,  et  dont  la  seconde  édition 
a  paru  à  Londres  efi  1726  (2  vol.  in-folio),  tra-  i 


duites  ensuite  en  latin  par  J.  H.  Grichow,  avec 
les  notes  de  J.  François  Budée;  Halle,  1724-38» 
11  vol.  in-4%il  a  traité  (livre  Ili,  ch.  VH) 
de  Psalmistis  seu  Cantoribus.  Il  y  démontre 
par  une  foule  de  passages  des  Pères  de  TÉglise, 
que  Torgue  n'était  point  en  usage  dans  les  a^sem- 
blées  religieuses  des  premiers  chrétiens,  et  que 
le  mot  organa  signifie,  non  des  orgues,  mais  en 
général  les  instruments  de  musique  des  Hébreux. 

BINGLET  (Le  Révérend  Wiluam),  nu- 
nistre  anglican ,  né  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-huitième  siède,  vivait  à  Londres  vers  1802. 
Il  a  publié  sous  le  voile  de  l'anonyme  on  livra 
qui  «a  pour  titre  :  Musical  Biographg,  or  Ha- 
moirs  qf  the  lives  and  writings  of  the  most 
eminent  musical  composers  and  writters  wko 
haveflourished  in  the  différent  countries  of 
Europa  during  the  last  three  centuries  (Bio- 
graphie musicale,  ou  Mémoires  de  la  vie  et  dea 
œuvres  des  compositeurs  et  écrivains  les  plus 
éminents  qui  ont  vécu  dans  les  diverses  contrées 
de  l'Europe  pendant  les  trois  derniers  siècles). 
Londres,  Henri  Colbum,  1814,  2  vol.  in-8o.  L'an- 
tenr  de  ce  livre  dit  dans  la  préface  qu'il  l'a 
commencé  pour  son  propre  amusement,  et  qufl 
a  employé  douze  années  à  sa  rédaction.  La  pins 
grande  partie  de  cet  ouvrage  est  empruntée  au 
histoires  de  la  musique  de  Hawkins  et  dé  Bumey  ; 
cependant  il  s'y  trouve  des  notices  qui  ont  été 
faites  diaprés  des  mémoires  originaux.  Bingtey 
n'a  point  adopté  l'ordre  alphabétique  pour  sm- 
ouvrage,  mais  l'ordre  chronologique. 

BINI  (Pasqdaumo),  né  à  Pesaro,  vers  1720» 
un  des  meilleurs  élèves  de  Tartini  pour  le  violon, 
entra  dans  Técole  de  ce  virtuose  à  l'âge  de  qnime 
ans,  sous  la  protection  du  cardinal  Olivieri.  11  y 
travailla  avec  tant  d'ardeur,  qu*an  bout  de  trois 
ou  quatre  ans  il  parvint  à  se  familiariser  avec 
toutes  les  difficultés  que  présentent  les 
positions  de  Tartini.  Lorsque  ses  études 
cales  furent  termhkées,  le  cardinal  Olivieri  le  fit 
venir  à  Rome,  où  il  étonna  tous  les  professeur» 
par  la  hardiesse  et  ki  pureté  de  son  jeu.  On  dit 
que  Montanari  fut  si  affecté  de  la  supériorité  de 
Bini,  qu'il  en  mourut  de  cliagrin.  Tartini  avait 
beaucoup  d'estime  pour  son  élève:  Bnmey 
rapporteà  ce  sujet. (  A.  Gen,  hist.  o/music,  t.  3» 
p.  562  )  qu'un  anglais,  nommé  M.  Wiseman,  ayant 
voulu  prendre  des  leçons  de  violon,  s'adressa  à 
Tartini,  qui  lui  indiqua  Bini,  en  hii  disant  :  fo  la 
mando  ad  un  mio  scolaro  che  suonapiù  di  use^ 
emene  glorio  per  essere  un  angelo  di  costumé 
e  religione.  Vers  1757,  Bini  passa  à  Stiittgard, 
comme  maître  de  chapelle  du  duc  de  Wnrtembergi 
on  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

BINI  (David),  néà  Pise  vers  18t2,  s'est  bit 


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BINI  —  BïORDI 


42f 


coonattre  comme  compositeur  par  Popéra  intitulé 
Ildeganda,  représenté  sur  le  tliéAtre  de  sa  Tille 
natale,  au  mois  de  février  1836.  L'ouvrage  fut 
accueiUi  aYee  enthousiasme  par  les  condtoyeDs 
de  l'auteur;  néanmoins  ce  premier  essai  de  son 
talent  ne  paraît  pas  avoir  été  suivi  d'autres  com- 
positions. 

BlONy  surnommé  Bory$theniU^  philosophe 
et  sophiste  grec»  naquit  à  Borysthène,  sur  les 
èords  du  fleuve  de  ce  nom.  Il  alla  s^  fixer  à 
Athènes,  s*attacha d'abord  à  Cratès,  et  adopta  la 
philosophie  cynique,  puis  reçut  des  leçons  de 
Théodore  Tathée  et  de  Théophraste  :  il  finit  par 
se  faire  des  principes  qui  notaient  ceux  d'aucun 
antre  philosophe.  Il  mourut  à  Chalcis.  Possevin 
le  place  parmi  les  écrivains  sur  la  musique 
<liv.  XY  de  sa  Bibliothèque  choisie,  t.  2,  p.  223), 
et  Gesner  {smioth.,^,  121  )  cite  un  traité  de 
sa  composition  intitulé  Musiea,  qui  existerait 
dans  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne,  et  qui 
serait  relié  avec  les  Harmoniques  de  Ptolémée.  Je 
donte  de  Texistence  de  cet  ouvrage. 

BIONDINI  (Loois),  bon  chanteur  basse,  né 
en  Toscane,  commença  sa  carrière  sur  le  théâtre 
de  Lucques,  en  1821.  En  1823,  il  était  à  Flo- 
rence, où  il  resta  pendant  trois  ans.  Puis  il  chanta 
k  Milan,  dans  les  années  1826,  27,  28,  et  29. 
Appelé  à  Lisbonne  dans  cette  dernière  année,  il 
y  chanta  pendant  trois  ans,  et  reparut  à  Milan  en 
1833.  L'année  suivante  il  était  à  Modène  et  à 
Borne.  Il  resta  dans  cette  dernière  ville  pendant 
les  années  1834,  35  et  36.  La  direction  du  tlié&lre 
italien  de  Madrid  rengagea  au  commencement 
de  1837,   et  le  conserva  jusqu'au  printemps  de 

1840.  Alors  Biondini  se  rendit  à  Vérone  et  de  là 
è  Naples,  où  il  chanta  pendant  toute  Tannée 

1841.  Peu  de  temps  après,  il  s'est  retiré  de  la 
scène. 

BIONI  (  AirroiRB  ),  compositeur  dramatique ,  I 
né  à  Venise,  en  1698,  y  étudia  le  contrepoint  et 
l'harmonie  sous  la  direction  de  Jean  Porta.  Ses 
premières  productions  furent  l'opéra  de  Climène^ 
en  1721,  et  XJdine^  en  1722.  Appelé  à  Ferrare  au 
printemps  de  1722,  il  y  fit  représenter  un  opéra 
intitulé  Cajo  Mario,  qui  fht  applaudi.  Dans  la* 
même  année,  il  écrivit  Mitridate.  En  1723,  il 
composa  L'Orlandofurioso,  qui  fut  représenté 
h  Bade  en  1724,  et  à  Breslau  en  1725.  Une  troupe 
de  chanteurs  italiens  ayant  été  formée  en  1726 
pour  cette  dernière  ville,  Bioni  l'accompagna  en 
qualité  de  directeur  de  musique  et  de  composi- 
teur. Il  y  déploya  tant  d'aetivité  que,  dans  Pespaee 
de  neuf  années,  il  écrivit  vingt  st  un  opéras,  dont 
quelques-uns,  particulièrement  celui  d'Bndi- 
mione  eurent  beaucoup  de  succès.  Bioni  tenait 
le  premier  clavecin  aux  représentations  ;  le  second  i 


futoccnpé  successivement  par  D.  Th.  Treu,Geor 
ges^Jean  HofTman,  et  Gebel.  En  t730  Bioni  prit 
la  direction  générale  dn  théâtre  italien  de  Brieslau, 
mais  sans  cesser  de  composer.  Sa  réputation  s'é- 
tait étendue  en  Allemagne;  en  1731  l'électeur  dé 
Mayence  lui  donna  le  titre  de  compositeur  de  sa 
chapelle.  Etaux  ans  après ,  la  troupe  de  chanteurs 
italiens  fut  dissoute,  et  Bioni  quitta  Breslau.  Il 
parait  qu'il  retourna  en  Italie  ;  cependant  il  y  a 
lieu  de  croire  qu'en  1738  il  était  à  Vienne,  où  fut 
représenté  son  opéra  de  Girita.  Les  ouvrages 
écrits  par  lui  pour  le  théâtre  de  Breslau  sont  :  — 
i^ Àrmida'abandonataj  en  1726.  '-^TPArmida 
al  campo  (1726).  —  so  BndimUme,  pastorale 
(  1727).  —  4«  Lueio  Veto  (1727).  —  6«  ^rio- 
dante  (  1727  ).  ~  6*»  Attale  ed  Arsinoe  (  1727  ). 

—  7»  Artabano  (1728).  —  8o  FUindo,  pasto- 
rateeroica  (1728).  -*9oMj5aed i?/ptno(  1728). 

—  10«  Merope.  Bioni  ne  fit  que  les  récitatifs  et 
quelques  airs  de  cet  opéra  ;  le  reste  était  un  pas- 
tiche extrait  des  œuvres  d'Alberti,  Caldera,  Treu, 
Finazzi,  Lotti,  Menaghetti,  Porta,  Vinci,  et  Vi- 
valdi. —  1 10  La  fede  tradita  evendicata  (1729). 
— 120  Engelberta  (  1729  ).  — 13»  Andromacea 
(  1729).  —  140  Ercole  sul  Termodonte  (1730). 

—  150  lucio  Papirio  (  1731  ).  —  16»  54ro«,  re 
di  Persia  (I73l).  —  irsilvia  (1731).  — 18«  la 
verità  sconosciuta  (1732)  —  l9o  Atetsandro 
Severo  (1733).  —20»  VOdio  placato  (1783).  — 
^1«  Alessandro  nelV  Indie  { 1733).  —  22*  Une 
sérénade  composée  pour  l'électeur  de  Mayence, 
exécutée  à  Breslau  en  1732. 

BÏORDI  (Jean),  compositeur,  né  à  Rome 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle, 
fut  élu  chapelain-chantre  de  la  chapelle  pontifi- 
cale en  1717,  et  se  distingua  par  ses  œuvres  de 
musique  sacrée,  soit  dans  le  style  alla  Palettrina, 
soit  dans  le  style  accompagné.  En  1 722  il  obtint  au 
concours  la  place  de  maître  de  chapelle  à  l'église 
Saint-Jacques  des  Espagnols,  et  l'emporta  sur 
Porpora.  Voici  comment  l'aneodote  de  ce  concours 
est  rapportée  dans  un  manuscrit  qui  se  trouve 
dans  la  bibliothèque  de  la  maison  Corsini  alla 
Lungara  :  La  place  de  maître  de  chapelle  étant 
devenue  vacante,  les  administrateurs  résolurent 
d'ouvrir  un  concours  public  le  8  janvier  1721,  et 
ravis  en  fut  donné  par  les  journaux  du.  titmps. 
Les  conditions  étaient  d'écrire  une  fugue  à  huit 
voix  improvisée  sur  un  sujet  prfs  au  hasard  dans 
un  livre  de  chant  grégorien.  Six  concurents  se 
présentèrent  r  ce  furent  Nicolas  Porpora,  Rolll, 
Jérôme  Chiti,  Monza,  Califfi  et  Biordi.  Les  six 
pièces  du  concours  ftarent  envoyés  successivement 
h  Benoit  Marcello,  au  P.  Ferdinand  Luzari,  maître 
de  chapelle  à  S.-François  de  Bologne,  à  Jacques 
Antoine  Perti,  maître  de  S.*Pétrone,  dans  la  mémo 


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422 


BIORDI  —  BIRCHENSHA 


ville,  et  h  Charles  Baliani,  maître  de  la  cathédrale 
de  Milaa  :  d'après  Ta  vis  de  ces  quatres  maîtres, 
la  place  vacante  fut  donnée  à  Biordi.  Sa  fugue 
se  trouve  dans  la  hibliotUèquc  de  la  maison  Cor- 
sini.  Les  archives  de  la  p'upart  des  églises  de  Rome 
contiennent  des  ouvrages  de  ce  comi>ositeur,  et 
Ton  en  exécute  encore  à  la  chapelle  pontificale. 
On  trouve  dans  la  collection  de  Tabbé  Santini,  à 
Borne,  les  compositions  de  Biordi  dont  voici  Tin- 
dication  :  —  l"  Moitetx  t  salmi^à  4  t'oci.  — 
2°  Miserere  à  deux  chœurs.  —  3°  Lauda  Sion  k 
deux  chœurs.  —  4^  Litanies  à  4  voix.  — 
50  Lœtattu  sum  à  *6,  composé  pour  la  chapelle 
papale.  ->  6»  CàrUtus  factus  est  à  6,  avec  un 
chcenr  de  ripieno. 

B10T(  Jean -Baptiste  )«  de  l'Académie  des 
Sciences,  professeur  de  physique  mathématique 
an  collège  de  France,  de  la  Société  Royale  de 
Londres  et  de  beaucoup  d^autres  sociétés  savantes, 
est  né  à  Paris  en  i774,  et  a  fait  ses  études  au 
collège  de  Louis  le  Grand.  Au  commencement 
de  la  révolution  ,  il  servit  dans  rartillerie,  mais 
il  entra  ensuite  comme  élève  à  l'école  polytechni- 
que. Nommé  professeur  de  mathématiques  à 
Beau  vais,  il  occupa  cette  chaire  pendant  quelques 
années  et  revint  à  Paris  en  18U0.  En  1816  il  a 
publié  à  Paris  un  Traité  de  Physique  en  4  vol. 
in-8».  Le  livre  3*,  tom.  II,  p.  1—190,  traite  de 
Pacoustique.  Depuis  lors  il  a  donné  un  abrégé 
de  ce  traité  sous  le  titre  de  Précis  élémentaire 
de  Physique  expérimentale,  Paris,  1820,  in-8», 
dont  la  troisième  édition  a  paru  en  1823,  en 
2  vol.  in-80.  11  y  traite  aussi  de  l'acoustique, 
liv.  3',  tom.  1,  p.  350—468.  Ce  livre  est  divisé 
en  10  chapitres  qui  sont  intitulés  :  —  \'>  De  la 
production  et  de  la  propagation  du  son.  — 
2**  De  la  perception  et  de  la  comparaison  des 
sons  continus.  —  3**  Vibrations  des  cordes  élas- 
tiques.— 4**  Approximations  usitées  en  musique 
pour  exprimer  les  intervalles  des  sons:  néces- 
sité d^altérer  la  justesse  de  ces  intervalles  dans 
les  instruments  à  sons  fixes  ;  règles  de  ce  tempé- 
rament. —  s^"  Exposition  des  divers  procédés 
qu'on  peut  employer  pour  mettre  les  corps  so- 
lides dans  Vétat  de  vibration  sonore ,  et  pour 
constater  la  nature  des  mouvements  quHls  exé- 
cutent lorsqu'ils  se  Crouvent  dans  cet  état.  — 
6**  Vibrations  des  verges  solides^  droites  ou 
courbes,  —  7°  Vibrations  des  corps  rigides  oà 
flexibles  agités  dans  toutes  leurs  dimensions. 

—  8°  Des  instruments  à  vent.  —  9»  Sur  la 
communication  des  mouvements  vibratoires. 

—  10»  Organes  de  Toute  et  de  la  voix.  Ce  livre 
est  un 'bon  résumé  des  connaissances  acquises 
sur  ces  divers  objets  ;  mais  il  n'a  pas  fait  faire  un 
«eul  pas  àlaBcience,  et  bien  des  diosea  y  reposent, 


quant  à  la  musique,  sur  les  bases  d'une  fausse 
tliéorie,  comme  je  le  ferai  voir  ailleurs.  On  tloit 
aussi  à  M.  Biot  :  —  10  Théorie  mathématique 
de  la  propagation  du  son  :  dans  le  Bulletin  des 
Sciences,  prairial  an  x  (mai  1802).  '—  2»  Expé- 
riences sur  la  vitesse  du  son  ;  elles  sont  consi- 
gnées dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'Arcueil, 
.1.2,  p.  403.  —  3<*  Expériences  sur  la  propaga- 
tion du  son  à  travers  les  corps  solides^  dans 
l'air,  et  dans  les  tuyaux  cylindriques  tris- 
allongés  (Journal  des  Mines,  t.  xxiv,  I8O8;.  — 
4°  Sur  le  jeu  des  anches  (Nouveau  bulletin  des 
Sdences,  juillet  1816  ).  —  5*  Remarques  sur  le& 
sons  que  rend  un  même  tuyau  d*ergue  rempli 
successivement  par  dijférents  gaz.  (Idem,  no- 
vembre 1816).  —  6'  Expériences  sur  les  sons 
des  tuyaux  cylindriques  qui  contiennent  detix 
gaz  superposés  (Annales  de  physique  et  de 
chimie,  t.  vu,  1817). 

BlOW  (Henri),  amateur  de  musique,  né  à 
Christiana,  en  Norwège,  est  auteur  d'une  Es- 
quisse biographique  du  violoniste  Ole-Bull,  qu*il 
a  publié  sous  ce  titre  :  Ole  Bull.  Eine  biogra- 
phische  Skisse  von  H.  Biow;  Hambourg,  J.  G. 
S.  Wilt,  t838,  in  80   de  28  pages. 

BIRCHENSHA  (Jean),  musicien  né  ei» 
Irlande,  résida  d'abord  à  Dublin,  dans  la  mai- 
son du  conlte  de  Kilnare  ;  mais  après  la  rébellio» 
d&  1641,  il  se  rendit  à  Londres,  où  il  enseigna 
à  jouer  de  la  viole.  Burney  le  représente  comme 
un  charlatan  qui  était  bien  loin  de  posséder  la 
science  musicale  dont  il  se  vantait  {voy.  General 
history  of  music,  t.  3,  p.  472).  Il  fit  paraître,, 
dans  les  Transactions  Philosophiques  de  1672 
une  pompeuse  annonce  d'un  livre  qu*il  intitulait  : 
Syntagma  Musicx ,  treating  of  music  philo- 
sophically,  mathematically  and  practtcally, 
et  qui,  selon  lui,  était  supérieur  à  tout  ce  qui 
existait  dans  la  littérature  musicale  ;  mais  cet 
ouvrage  n'a  point  paru.  En  1664,  il  publia  à 
Londres  une  traduction  anglaise  de  VElementale 
Musicum  d'Alst^ed,  sous  ce  litre  Templum  mu- 
sicum,  or  the  musical  synopsis  o/the  learned 
and/amousJ.  H.  Âlstedius,  Ilavfkins  lui  attri- 
bue aussi  un  petit  traité  de  composition  en  une 
feuille  d'impression,  intitulé  :  Rules  and  direc- 
tions for  composing  in  parts;  mais,  sans  indi- 
quer le  lieu  ni  la  date  de  l'impfession.  J^ignore  &r 
ce  petit  écrit  était  le  prospectus  d'un  autre  ou- 
vrage de  Birchensha,  dont  le  manuscrit  original 
a  pour  titre  Rules  of  composition  (Règles  de  U 
composition).  Ce  volume  appartenait  en  169» 
au  violoniste  Corbett,  dont  il  porte  la  signature  ; 
puis  il  passa  en  la  possession  du  comte  de  I>o- 
négall,  dont  les  armes  sont  sur  le  volume.  Plu» 
tard,  il  fut  acquis  par  MM.  Calkin  rt  Ru<Id,  |i- 


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BIKCHENSHA  —  BIRNBACH 


425 


braires  et  marchands  de  musique  ancienne  à 
Londres,  de  qoi  je  Pai  acheté  en  1851.  La  valeur 
scientifique  de  ces  règles  de  composition  est  nnlle. 
Birchenslia  a  placé  aussi  une  préface  en  tête  de 
VEssay  ioadvancement  of  music,  de  Salmon, 
Londres,  1672. 

BIRCHERODA  (Jkan),  professenr  de  théo- 
logie, naquit  à  Bircherod  en  Z^tande,  en  1623, 
et  en  prit  son  nom  :  il  mourut  à  Ck)penliagu(!  en 
1686.  11  a  donné  quelques  renseignements  sur  la 
musique  des  anciens  dans  son  ouvrage  intitulé  : 
Sxereitatio  de  ludis  gymnicis  ,  prsecipue  de 
certaminibus  olymplcis,  Copenhague,  1655,  et 
1664  in-4*. 
BIRD  (William)  :  Voyez  BYRD. 
BIRKENSTOGK  (Jean-Adam),  maître  de 
chapelle  à  Eisenach,  naquit  à  Alsfeld,  le  19  fé- 
▼rier  1687.  En  1700,  il  suivit  son  père  à  Cassel, 
et  y  étudia  la  musique  pendant  cinq  ans  sous  la 
direction  du  maître  de  chapelle  Rngieri  Fedeli. 
Ensuite  le  Landgrfive  Tenvoya  à  Berlin,  où  il  prit 
pendant  un  an  des  leçons  de  Yolumier;  puis  il 
alla  h  Bayreuth  pour  y  perfectionner  son  talent 
sur  le  violon  auprès  de  Fiorelli,  etenfln,en  1708, 
'à  Paris,  pour  y  terminer  son  éducation  musicale. 
De  retour  h  Cassel,  en  1709,  il  fut  nommé  mu- 
sicien de  la  cour;;  en  1721,  on  lui  donna  le  titre 
de  premier  violon  solo,  et  en  1725,  celui  de 
maître  des  concerts.  Quelques  années  aupara- 
vant cette  dernière  date,  il  avait  fait-  un  voyage 
il  Amsterdam,  y  était  resté  sept  mois,  et  y  avait 
publié  son  premier  œuvre  de  sonates.  Pendant  la 
vie  du  duc  de  Hesse-Cassel  Birkenstock  jouit  de 
sa  faveur;  mais  ce  prince  étant  mort  en   1730, 
on  n^èut  plus  pour  lui  les  mêmes  égards,  ce 
qui  le  détermina  h  entrer  au  service  de  la  cha- 
pelle d'Eisenach.  Il  mourut  dans  cette  ville  le 
26  février  1733.  On  a  de  ce  musicien  :  i**  douze 
sonates  pour  violon  seul  et  hasse  continue  ;  Ams- 
terdam,  1722.  —  2*  Douze  idem  ;  ibid.,  I73d. 
—  3**  Douze  concertos  à  quatre  violons  obligés, 
alto,  violoncelle,  et  basse  continue  ;  ibid.,  1730. 
BIRNBACH  (Charlbs-Joskph)  ,  naquit  en 
1751,  au  village  de  Kœpemick,  près  de  Neisse. 
Ses  parents  renvoyèrent  à  Técole  du  village  ;  les 
progrès  de  Birnbach  dans  la  musique  furent  ra- 
pides, et  à  Pftge  de  dix  ans  il  fut  en  état  d^aller  faire 
des  études  plus  fortes  au  gymnase  de  Neisse.  Il 
donnait  déjà  des  leçons  de  musique;  par  sou  lèie 
et  par  son  éconohiie  il  amassa  une  somme  assez 
considérable  pour  pouvoir  faire  reconstruire,  à 
l'âge  de  quinze  ans,  la  petite  maison  de  ses  pa- 
rents, qui  avait  été  détruite  par  on  incendie.  Tou- 
ché de  ce  trait  de  piété  filiale,  le  maître  de  cha- 
pelle Dittei-sdorf  se  cliargea  de  perfectionner  le 
talent  du  jeune  artiste  sur  le  violon  et  dans  la 


composition.  Après  avoir  quitté  le  gymnase,  Bii  n- 
bach  serendità  Bieslau,  et  entra  dans  la  musique 
du  comte  de  Hoym,  où  il  eut  de  fréquentes  occa- 
sions d'augmenter  ses  connaissances  en  musique. 
Quelques  années  après,  il  entra  à  la  cour  de  l'ar- 
chevêque, ob  on  lui  confia  un  emploi  pour  tonlesa 
vie.  Ce  fut  vers  cette  époque  qu'il  se  maria  avec 
Caroline Guilleimine  Rœhn,  dont  il  eut  quinze  en- 
fants. A  '«a  mort  de  l'archevêque ,  le  5  janvier  ' 
1795,  la  place  de  Birnbach  fut  supprimée  comnne 
Inutile  :  il  intenta  un  pi-ocès  au  prince  de  Hohen- 
lohe  Barteostein,  héritier  de  l'archevêque,  pour 
Texécution  du  contrat  qu'on  avait  fait  avec  lui; 
mais,  bien  qu'il  eût  gagné  sa  cause  à  une  première 
juridiction,  ce  procès  ne  fut  jamais  jugé  défini- 
tivement, et  Birnbach  perdit  une  somme  de 
5500  tlialers  (environ  20,000  francs)  qoi  lui  était 
due  légitimement.  Pendant  plusieurs  années,  il 
n'eut  d'autre  ressource,  pour. nourrir  sa  nom 
breuse  famille,  que  de  donner  des  leçons  de 
înosique  à  Berlin.  Son  talent  distingué  sur  le 
violon  le  fit  admettre  à  la  chapelle  royale  ;  mais 
en  1803,  il  quitta  Berlin  pour  aller  avec  son  fils 
Henri  à  Varsovie,  où  il  s'établit,  après  avoir 
obtenu  une  pension  de  300  thalers.  Bientôt  mé- 
content de  sa  nouvel  le  situation,  il  la  quitta  encore 
pour  être  directeur  de  musique  au  théâtre  alle- 
mand de  Breslau.  Il  ne  jouit  pas  longtemps  des 
avantages  de  celte  place,  car  il  mourut  le  2^ 
mai  1805. 

Birnbach  a  écrit  beaucoup  de  musique.  On 
connaît  de  lui  vingt  quatuors  pour  le  violon, 
plusieurs  quintettes  pour  des  instruments  à  cordes, 
dix  concertos  pour  le  violon,  quinze  solos  pour 
«le  même  instrument,  dix  symphonies  pour  Tor- 
chestre,  seize  concertos  pour  ie  piano,  vingt- 
cinq  sonates  pour  le  même  instrument,  avec  et 
sans  accompagnement,  plusieurs  cantates  et  éra- 
torios,  plusieurs  messes,  et  deux  opéras,  SapMra 
et  La  Femme  du  pécheur,  composés  pour  le 
tliéêtre  de  Breslau.  De  tout  cela,  on  n'a  gravé  que 
trois  quintettes,  cinq  concertos  pour  le  piano, 
quelques  sonates,  et  douze  airs  avec  accompa- 
gnement de  piano.  Le  premier  ouvrage  de  Birn- 
bach qui  fut  imprimé  est  un  concerto  pour  le 
piauo,  avec  orchestre  :  il  parut  à  Breslau  en  1783. 
BIRNBACH  (HeiiRi-AoGOSTB),  fiU  du-  pré- 
cédent, est  né  à  Breslau  en  1788.  Quoiqu'il 
fût  catholique,  il  conuuença  son  éducatioki  à 
l'école  réformée.  En  1792,  il  partit  pour  Berlin 
et  y  commença  l'étude  du  piano  et  du  violon- 
celle. Dix  ans  après,  il  se  rendit  à  Vienne,  oà  il 
fut  placé  au  théâtre  de  l'Opéra ,  comme  vio- 
loncellibte.  Là,  il  perfectionna  son  talent  sous  la 
direction  d'Antoine  Kraft.  En  1804,  il  entra 
dans  la  cha|ielle  du  prince  Lubomirsky,  à  Land- 


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434 


BIRNBACH  —  BIRNBAUM 


shut,  en  Gallicie;  mais  TeDiiiri  qu'il  éprouvait 
dans  cette  situation  le  ramena  à  Vienne  en  1806. 
Il  y  fat  Boouné  TiolonoetHste  du  théfttre  royal, 
et  ce  ftit  Ters  cette  époque  qu*il  publia  neuf 
marches  et  six  àin  variés  pour  la  guitare.  En 
1812 ,  il  foninl  foire  on  voyage  en  Russie  ;  mais 
la  guerre  ayant  éclaté  pendant  quil  traversait 
la  Hongrie,  on  lui  refusa  le  passeport  qu'il  de- 
mandait, et  il  ^t  obHgé  d'accepter  la  place  de 
premier  violoncelle  du  théâtre  de  Pesth.  Il  pu- 
blia, à  cette  époque  deux  pots-pourriit  et  des  va- 
riations pour  la  guitare,  six  écossaises  pour  le 
piano,  et  deux  concertos  pour  le  viokmoelle, 
avec  accompagnement  d'orchestre.  Il  se  maria 
à  Pestb,  retourna  à  Vienne  en  1822,  et  y  resta 
jusqu'en  1824^.  Pendant  ces  deux  années,  il  se 
livra  à  Pétude  d'un  nouvel  instrument  appelé 
CkUarra  eolP  areo  par  son  inventeur,  Georges 
StaufTer.  En  peu  de  temps  il  acquit  une  ha- 
bileté remarquable  sur  cet  ioi»trument,  et 
composa  pour  lui  un  concerto  avec  orchestre, 
quil  fit  entendre  avec  succès.  En  1825,  il  partit 
pour  Berlin,  où  il  était  appelé  comme  membre 
de  la  chapelle  royale;  il  y  joua  de  sa  nouvelle 
guitare  dans  quelques  concerts,  et  se  fit  applau- 
dir. Depuis  cfi  temps .  Bimbacti  a  vécu  tranquil- 
lement À  Berlin.  Son  fils.  Agé  de  huit  ans,  y  a  joué 
avec  beaucoup  de  succès  un  concerto  âe  violon 
composé  par  Kreutzer,  dans  un  concert  qui  a 
été  donné  le  5  mars  1827. 

BIRNBACH  (Josbpb-Bbmjàmir-Hbnbi),  le 
^  plus  jeune  des  fils  de  Cbarles^osepli,  est  né  à 
Breslau  en  1793.  Il  est  connu  généralement 
sous  le  nom  de  ffenri-Bimbach.  Lorsqull  eut 
atteint  Tâge  de  sept  ans,  son  père  lui  donna  les 
premières  leçons  de  musique,  et  ses  progrès  fu- 
rent si  rapides,  que  deux  ans  après  il  put  jouer 
des  concertos  de  Moaartsorle  piano.  En  1803, 
il  se  fit  entendre  avec  son  père  dans  nn  concert 
à  Beriin  ;  il  partit  ensuite  pour  Breslau ,  et  y  exé- 
cuta plusieurs  morceaux  avec  succès  dans  des 
concerts  publics,  voyagea,  et  enfin  arriva  à 
Varsovie,  au  mois  de  janvier  1804.  Ayant  perdu 
son  père  l'année  suivante,  il  résolut  de  retoumer 
dans  sa  ville  natale,  et  dé  s'y  livrer  à  l'enseigne- 
ment. Il  y  vécut  jusqu^en  1818,  époque  où  il 
alla  rijoindre  son  frère'en  Hongrie.  A  Pesth,  il 
joua  pour  la  première  fols  un  concerto  de  sa 
composition  qui  lui  valut  sa  nomination  de  di- 
recteur de  musique  de  l'Opéra.  En  1815,  Bim- 
bach  retourna  avec  sa  mère  à  Breslau  ;  il  y 
resta  jusqu'en  1821.  Dans  cet  intervalle  il  écrivit 
un  grand  nombre  d'ouvrages  ;  entre  autres  quatre 
concertos  pour  le  piano,  sept  concertos  poar  la 
clarinette,  nn  concerto  de  violon,  un  concerto  de 
cor,  nn  concerto  de  guitare,  une  symphonie  con- 


certante pour  deux  pianos,  une  symphonie  pour 
Torchestre,  plusieursonvertnrea,  six  marches  pour 
la  musique  des  Janiss^res,  deux  quintettes  pour 
piano  et  instrumeata  à  cordes,  trois  sonatee 
pour  piano  avec  violon  obligé,  trois  petites  so- 
nates pour  le  piano,  phisieurs  variations  po«r 
différenU  instruments.  En  1821,  Bimbach.se  ren- 
dit è  Berlin  :  U  s'y  maria  en  1824.  Plusieurs 
maladies  graves  dont  il  futattaqué  dans  cette  ville 
ne  lui  ont  pas  permis  de  travailler  autant  qui! 
l'avait  fait  auparavant;  cependant  il  y  a  écrit  on 
grand  qumtette  pour  piano,  plusieurs  airs  et 
une  cantate  pour  quatre  voix  d'hommes,  on 
concerto  de  piano  avec  orchestre ,  on  hymne 
pour  l'académie  de  chant  deZelter,  et,  enfin,  un 
traité  sur  la  théorie  de  la  musique,  il  a  été  pen- 
dant plusieurs  années  attaché  à  la  rédaction  de 
la  Gazette  musicale  de  Berlin.  Les  ouvrages  de 
Bimbachqui  ont  été  publiés  sont  :  1"  Trois  s<k 
nates  pour  le  piano  ;  Breslau,  Fœrster,  et  Leip- 
sick ,  Breitkopf  et  HarteL  —  2»  Six  allemandes 
h  quatre  mains;  ibid.  —  3«  Quintette  pour 
piano,  violon,  alto,  violoncelle  et  contrebasse, 
Leipsiclc ,  Breitkopf  et  Haertel.  —  Â""  Sonate 
pour  piano  avec  liautbois  ou  violon  obligé  ;  itwL—  - 
60  Variations  pour  le  piano  ;  ibid.^7*  Troisième 
sonate  avec  violon  obligé.— 8*  Theoretisck  praà- 
tUehê  ClacUr-sefèulêfar  Anfànger  (Méthode 
théorique  et  pratique  de  piano  pour  les  com- 
mençants) rBerlio,  s.  d.,in-fol.  obi.  —  9**  Der 
VoUkommene  eomponUt  (Le  parfait  composi- 
teur) ;  Berlin,  1882,  Oosmar  et  Krause,  2  voL 
in-8*.  Cet  ouvrage  est  un  traité  d'harmonie  em- 
prunté à  plusieurs  anteun,  avec  quelques  no- 
tions de  la  forme  des  pièces  de  musique. 

BIRNBAUM  (  Jban-  Abrahah  ) ,  magister  à 
Leipslck,  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle 
a  publié  des  observations  sur  un  passage  dn 
Mutieien-crUique  de  Scbeibe,  dirigé  contre  ke 
compositions  et  le  jeu  de  J.  S.  Bach  :  Cet  opoa- 
cule,  de  vingt-deux  pages,  est  intitulé  :  Un- 
partMisehê  Anmerkungen  ûber  eine  Ae- 
denUiehe  Stelle  des  kristisehen  Mmieus 
(Observations  impartiales  sur  un  passage  di- 
gne d'attention  du  Mutieien-critique),  1788, 
in-8*.  M itxler  a  inséré  cet  écrit  dans  sa  Bi- 
bliothèque musicale  (t.  l,  part.  4,  p.  62);  on 
le  trouve  aussi  dans  l'nn  des  numéros  du  Jtfti- 
sieiên-^ritique  avec  des  remarques,  (p.  833). 
Ces  remarques  (brent  publiées  d'abord  séparé- 
ment par  Sehdbe,  à  Hambourg,  1738,  in-8^ 
Birohéum  y  répondit  dans  un  écrit  de  six  feofl- 
les  d'hnpression,  intitulé  :  Vertheidiçung  seimgr 
unpartheHschen  Anmerkungen  ûbereine  8»- 
denkliche,  etc.  (Défisnse  des  observations  impar- 
tiales, etc.)  ;  Leipslck,  1739,  in-8». 


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BIROLDI  —  BISCHOFF 


43S 


BlROLDIXEiM^^i*B)f  babile  constructeur  d^or* 
gués,  niqiriC  sut  le  territoire  de  Varèse,  dans  la 
Lombardie,  le  16  novembre  1756.  Il  8*est  égale- 
ment distingué  par  l'iraportaDee  de  ses  instru- 
ments ,  leur  qualité  de  son,  et  la  yariété  de  leurs 
jeni.  Lavillede  Milan  en  renferme  cinq,  savoir  : 
celui  de  Sainte*Marie ,  près  de  Saint-Celse  ;  celui 
de  Sainte>Marie-Secrète;  celui  de  Saint-Laurent- 
Majeur  ^  ceini  del  Carminé^  et  celui  de  la  basi- 
lique de  Sain^Ambroise. 

BISAGGI A  (...),  un  des  compositeurs  napo- 
litains sortis  du  collège  royal  de  musique  depuis 
'1850,  et  qui  ont  essayé  de  se  faire  connaître  du 
monde  musical  par  des  opéras  Qui,  malbeureu- 
sement ,  disparaissent  de  la  scène  presque  im- 
médiatement après  s*y  être  produits.  On  connaît 
de  M.  Bisaccia  les  titres  des  opéras  :  TrenC  anni 
di  mistero,  et  Lo  Solaehianello  di  Coioria. 

BISGARGUI(6onz4lez-Martinezdk).  Voy. 

VlâCARGUI. 

BISGH  (Jbar),  né  en  1757,  dans  un  village 
près  de  Cologne,  apprit  la  musique  à  la  maîtrise 
de  la  cathédrale  de  cette  ville,  se  rendit  à  Paris 
dans  sa  jeunesse,  s'y  flxa«  et  y  donna  des  leçons 
de  solfège  et  de  violon.  Plus  tard,  il  s*étabiità 
La  Rochelle,  comme  professeur  de  musique.  En 
1803 ,  il  y  publia  un  livre  sous  ce  titre  :  ExpUca- 
Uon  des  principes  élémentaires  de  la  musi-- 
que ,  1  vol.  in-4«.  Il  y  a  une  deuxième  édition 
de  cet  ouvrage  imprimée  à  Paris,.avec  les  ca- 
ractères déGodefroi.  On  connaît  aussi  de  Bisch 
deux  suites  de  marches  et  Se  pas  redoublés  à  six 
et  dix  parties  ;  Paris,  Irobault. 

BISCHOFF  (MELCHioa),filsd'un  cordonnier , 
né  à  Possneck,  le  20  mai  1547,  fbt  d'abord  maître 
d'école  à  Rodolstodt,  en  1565. 11  devint  ensuite 
cantork  Altenbourg,  puis  diacre  dans  le  lieu  de  sa 
naissance;  pasteur  à  GcBckenheiro  en  1574;  cinq 
ans  après,  il  s'établit  à  Thundorff,  puisa  Possneck 
pendant  six  ans;  ensuite  11  fut  prédicateur  de  la 
cour  à  Cobonrg  ;  surintendant  spécial  à  Eisfeld,  en 
1597,  et  eu  An  surintendant  général  à  Gobourg, 
«n  1599.  Il  mourut  dans  ce  lieu,  le  19  décembre 
1614.  BIschoff  est  compté  parmi  les  bons  composi- 
teurs de  l'Allemagne  pendant  le  seizième  siècle. 
Bodenchatz  a  inséré  un  motet  à  huit  voix  de  sa 
composition,  dans  ses  FlorilegH  Musicî.  C'est 
un  morceau  fort  bien  fait. 

BISCHOFF  (Jban-Georgcs),  Falné,  trom- 
pette du. magistrat  d'Anspach,  naqm't  à  Nurem- 
berg, en  1733.  Il  fut  considéré  comme  un  des  plus 
habiles  violonistes  de  son  temps.  Outre  le  violon 
et  le  talent  de  trompettiste,  il  était  aussi  très-fort 
sur  la  timbale,  dont  il  jouait  souvent  quatre  à  la 
fois.  11  fut  élève  d'Anderie  pour  le  violon.  En 
1760,  il  quitta  sa  place  d'Anspach  pour  retour- 


ner à  Nuremberg.  On  croit  quil  est  auteur  d'un 
concerto  de  viokm  qu'on  trouvait  autrefois  ma« 
nuscrit  dans  les  magasins  de  musique  d'Alle- 
magne. 

BISCHOFF  (JBAiK6Bon«M),  frère  cadM  da 
précédent,  né  à  Nuremberg,  en  1735,  jouait  du 
violoncelle  et  de  la  trompette.  On,  lui  attribue 
six  solos  pour  violoncelle,  op.  1,  et  on  air  varié 
pour  le  même  instrument,  qid  ont  pam  à  Amster- 
dam, en  1780. 

BISCHOFF  (JBAN-FEioÉaic),  habile  timba- 
lier, cinquième  frère  des  précédents,  naquit  à  Nu- 
remberg, en  1748.  En  1790,  il  était  à  Anspach 
timbalier  delà  cour,  delà  garde,  et  dnrégimeni  du 
cercle  de  Franconie.  Meusel  assure,  dans  son  IHC' 
tionnaire  des  artistes  qn'il  jouait  des  concertos 
sur  dix-septtlmlwles  accordées. 

BISCHOFF  (GaoRGEs-Fatoéaic)»  est  né  le 
21  septembre  1780,  à  Ellricb,  petite  ville  du 
comté  de  Hobenstein.  Son  père  ftat  son  premier 
mettre  de  musique,  puis  il  reçut  des  leçons  de 
Welling,  maître  des  concerts  A  Nordhausen,  où 
il  acheva  ses  humanités  en  1800.  Après  avoir 
passé  deux  ans  à  étudier  la  théologie  à  l'uni- 
versité de  Ldpsick,  il  tai  appelé  en  1802  à  Fran- 
kenhausen  en  qualité  de  chantre.  Actif,  ardent  ei 
passionné  pour  la  musique,  il  conçut  le  projet 
d'instituer  de  grandes  fêtes  musicale  en  Allemagne, 
à  l'imitation  de  celles  qu'on  donnait  en  Angle- 
terre. Aucune  difKculté  ne  l'arrêta,  et  le  premier 
essai  de  son  projet  fut  réalisé  à  Frankenhausen 
en  1804,  par  la  réunion  de  beaucoup  d'amateurs 
et  de  professeurs  de  musique  des  villes  voisines. 
Mais  ce  fut  surtout  en  1810  qu'il  atteignit  le  but 
quil  s'était  proposé  par  l'exécution  de  la  Créa- 
tion du  monde,  de  Haydn,  et  de  plusieurs  autres 
belles  compositions,  sous  la  direction  du  maître 
de  concerts  Fischer,  d'Erfurt.  BischofT  ne  recula 
pas  même  devant  le  sacrifice  de  sa  fortune  pour 
fonder  cette  institution;  celle  qu'il  avait  reçue  de 
sa  femme,  bien  que  considérable,  fut  dissipée  à  la 
réalisation  de  cette  noble  pensée.  Successive- 
ment, par  les  soins  de  cet  artiste  lélé,  Hanovre, 
Quedlinbourg,  Hildesheim,  Helmstadt,  Bftcke- 
bourg  et  Pyrroont  eurent  leurs  fêtes  musicales,  et 
la  Société  des  bords  de  VElbe  fut  constituée. 
En  1816,  BIschoff  fut  nommé  directeur  de  mu- 
sique, cantor  et  instituteur  à  Hildesheim  :  de- 
puis lors,  il  n*a  plus  quitte  cette  situation.  Comme 
compositeur  et- comme  pianiste,  il  mérite  des 
éloges.  On  connaît  de  loi  :  1**  Grande  polonaise 
(en  r^,  pour  le  piano  ;  Bciriin,  Schlesinger.  — 2* 
Variations  sur  des  airs  allemands  ;  Hanovre  et 
Brunswick.  —  3»  Trois  marches  pour  le  piano  ; 
Leipsick,  Hoffmeister.  ^  4*  Deux  recueils  de 
soixante  clients  à  plusieurs  voix»  pour  rinstruo' 


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426 


BISCHOFF  —  BISHOP 


lîoD  des  élèves  des  écoles  publiques  ;  Hanovre, 
Biiclimann.  —  ô"  Trois  recueils  de  cliants  à  voix 
seule,  avec  accompagnement  de  piano;  Hano- 
vre, Bachmann,  et  Wolfenbùltel.Hermanii.  Sur 
ta  demande  de  Bischoff,  le  consistoire  de  Hano- 
vre a  décidé  que  too:*  les  élèves  qui  se  destinent 
à  rétude  de  la  théologie  seraient  obligés  d'ap- 
prendre la  musique  et  le  cliant.  BiscliofT  est 
mort  à  HilHcfilieim,  le  7  septembre  1841. 

BISCHOFF  (Le Docteur  L.-Fbéoéric-Ghré- 
TiEif),  fils  de  J.-C.   Bisclioff  (musicien  de  la 
chambre  du  duc  d*Anlialt-Dessau  et  violoncelliste 
estimé),  est  né  à  Dessau,  le  27  novembre  1794. 
Dès  sa  jeune<tse ,  il  s*adonna  avec  ardeur  à  Té- 
tude  des  langues  anciennes.  En  1812,  il  se  ren* 
dit  à  Tuniversité  de  Berlin  :  mais,  dans  Tannée 
suivante,  le  soulèvement  de  toute  rAllemagoe 
contre  la  domination  française  Tenleva  à  ses  étu- 
des ;  il  entra,  comme  volontaire,  dans  le  régiment 
de  cavalerie  légère  de  la  garde  prussienne  et  Ot  les 
campagnes  de  1813  et  de  1814.  Ayant  été  fait  pri- 
sonnier à  Laon,  son  extrême  jeunesse  et  l'éten- 
due de  ses  connaissances  le  firent  bien  traiter 
par  rétat -major  de  l'empereur.  Napoléon  Tinter- 
rogea  lui-même  sur  la  position  du  corps  d'armée 
auquel  il  appartenait  ;  mais,  sans  trahir  les  inté- 
rêts de  sa  patrie,  Biscliofr  se  tira  habillement  de 
ce  pas  difficile.  Après  que  la  paix  eut  été  conclue, 
il  mit  à  proût  son  séjour  à  Paris  pour  continuer 
ses  études  philologiques ,  qu'il  alla  terminer  à 
Beriin.  Ayant  cultivé  la  musique  avec  succès 
depuis  son  enfance,  il  en  donna  des  leçons  dans 
cette  ville,  et   forma  parmi  ses  condisciples  de 
Toniversité  une  société  de  concerts  dont  il  fut 
le  directeur.  En  1818,  il  fut  nommé  professeur 
de  l'école  cantonale  d' Aarau ,   en  Suisse  ;  mais 
il  n*y  resta  que  peu  de  temps,  ayant  été  appelé, 
dans  l'année  suivante,  au  célèbre  institut  de 
Fellenberg,  à  Hofwyl,  près  de  Berne,  en  qua- 
lité d'inspecteur  des  études.  Rappelé  à, Berlin,  en 
1821,  comme   professeur  du  gymnase  (collège) 
Friedricbswerder,  il  en    remplit  les   fonctions 
jusqu'en  1823,  et  ne   quitta  cette  position  -  que 
|)our  aller   prendre  la  direction  du  collège  de 
Wesel.  Après  vingt-cinq  ans  d^exercicé  de  cet 
emploi  supérieur,  M.   Bischoff  demanda  sa  re- 
traite, fut  pensionné,  et  s'établit  à  iionn,  en  1849. 
Ce  fut  alors  qu'il  conçut  le  projet  de  fonder  un 
Journal  de  musique  destiné  à  la  mission  qu'avait 
remplie  avec  tant  d'honneur  la  Gazette  générale 
de  musique  de  Leipsick ,    pendant  un    demi- 
siècle,  c'est-à-dire  au  maintien  des  traditions  de 
l'art  classique,  pur  et  grand,  en  opposition  aux 
tendances  novatrices;  aussi  audacieuses  qu'im- 
puissantes, d'une  coterfe  dont  le  iVeue  ZeiUchrift 
/tir  i/t<>-fÂ,  fondéeu  1834  par  Schuman»,  s'é- 


.  tait  fait  l'organe.  MasideD  iostniit,  bomme  de 
grand  mérite  comme  littérateur,  aimaot  Part 
I  avec  passion,  et  doué  d^une  grande  vigueur  de 
caractère,  M.  Bischoff  avait  les  qualités  oéces- 
<  saires  pour  l'œuvre  qu'il  voulait  entreprendre  : 
:  il  la  réalisa  en  1850  et  fonda  la  Rheinuehe  Mu- 
I  sikseitung  (Gazette  musicale  du  Rhin),  qui  parut 
'  pendant  trois  ans  h  Cologne  cliec  l'éditeur  de 
;  musique  Schloss.  En  1853,  la  librairie  Dumont, 
!  ayant  attaché  M.  Bisdioff  à  la  rédaction  do 
,  Journal  de  Cologne,  entreprit  aussi  la  conti- 
nuation de  sa  Gazette  musicale,   qui  prit  dès 
'  lors  le  titre  de  Niderrheinisehe  MusiiueUung' 
I  (Gazette  musicale  du  Rhin  inférieur).  Ce  jour- 
I  nal  jouit  à  juste  titre  de   beaucoup  d'estime  en 
I  Allemagne  ;  l'art  y  est  traité  d'une  manière  sé- 
,  rieuse,  avec  dignité,  et  selon  les  meiUeuies  doc- 
trines. Depuis  1853,  M.  Bischoff   s'est   fixé  à 
Cologne. 

BISEGHINO  (JEAd),  compositeur,  né  à 
Mantooe,  au  commencement  du  dix-septième 
siècle,  a  fait  imprimer  des  madrigaux  à  cinq 
voix,  sous  ce  titre  :  Amarissime  doleezie,  ma- 
drigali  a  cinque,  Kb.  1  ;  Venise. 

BISHOP  (Jean),  musicien  anglais,  vivait 
vers  le  milieu  du  dix-huitième  siède.  Rosin- 
grave  lui  enseigna  la  composition.  En  1750,  il 
était  organiste  de  la  cathédrale  de  Winchester; 
il  devint  ensuite  chantre  du  Collège  royal  de 
Cambridge,  et  occupa  celte  place  jusqu'à  sa 
mort.  On  a  de  sa  composition  :  1*  Bar  monta 
Unis,  airs  pour  deux  flûtes.  -—  2"*  Psalmes,  lib. 
I  et  II  ;  Londres  (sans  date). 

BISHOP  (HcKRY  ROWLEY),  naquit  à  Lon- 
dres en  1782,  et  fut  placé  de  bonne  heure  sous 
la  direction  de  François  Blanchi ,  pour  apprendre 
la  composition.  Il  débuta,  en  1806,  parla  musi- 
que d'une  partie  du  ballet  qui  fui  représenté  an 
Théâtre  du  Roi,  sous  le  titre  de  Tamerlan  et  Ba- 
jazet.  Il  écrivit  ensuite  la  musique  d'un  autre  bal- 
let intitulé  :  /farcisse  et  les  Grdces.  Après  un  in- 
tervalle de  deux  saisons,  il  donna  à  Drury-Lane 
un  grand  ballet  d'action  appelé  Caractacus; 
mais  son  premier  ouvrage  de  quelque  importanee 
fut  un  opéra  qui  avait  pour  titre  :  Circassian 
Bride  (La  Fiancée  circasslenne),  et  qui  fui  repré- 
senté à  Drury-Lane,  le  22  février  1809.  Mallieo- 
reusement  le  théâtre  fut  brûlé  la  nuit  suivante,  et 
la  partition  du  nouvel  opéra  devint  la  proie  de< 
flammes.  Toutefois  cet  événement  ne  noisit  point 
à  hi  fortune  de  Bishop,  car  les  propriétaires  de 
Covent-Garden,  qui  connaissaient  son  mérite,  loi 
firent  on  engagement  de  cinq  ans  pour  compo- 
ser et  diriger  toute  la  musique  de  leur  tliéAIre.  Il 
entra  en  fonctions  dans  la  saison  de  18 10  à  1811. 
Le  [ireinier  ouvrage  quMI  composa,  par  suite  de 


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cet  arrangement,  fut  un  drame  intitulé  :  Knight 
o/Snowdawn  (Le  Chevalier  de  Snowdown),  tiré 
de  la  Dame  du  Lac,  de  Waller-Scott.  Les  Anglais 
le  considèrent  comme  un  ciiel-d*œuvre.  Un  nouvel 
engagement  de  cinq  ans  succéda  au  premier,  en 
1818,  entre  M.  Bisliop  et  la  direction  de  Covent- 
Gardett.  Devenu  propriétaire  des  Oratorios  Tannée 
suivante,  il  partagea  cette  entreprise  avec  M.  Har- 
ris;  mais,  en  'laao,  il  resta  seul  cliargé  de  cet 
établissement  Lors  de  Tinstitution  de  la  Société 
Philharmonique,  M.  Bisiiop  en  fut  nommé  l'un 
des  directeurs  :  il  faisait  aussi  partie  de  l'Acailé- 
mie  royale  de  musique,  comme  professeur  d'har- 
monie. Pendant  plusieurs  ann^,  il  a  été  con- 
ducteur ou  chef  d'orcbestio  des  coucerts  de 
la  musique  ancienne  ;  puis  il  a  été  nommé  di- 
recteur de  la  musique  de  la  reine  Victoria.  Le 
titre  de  baronet  loi  a  été  conféré  par  cette 
princesse  en  1842.  Nommé  professeur  de  mu- 
sique de  l'université  d'Edimbourg  dans  Tannée 
suivante,  il  ne  conserva  pas  cette  position.  En 
1839  il  avait  obtenu  le  grade  de  bachelier  en 
musique  à  Tnniversilé  d'Oxford  ;  par  le  cré- 
dit du  prince  Albert,  chancelier  de  cette  univer- 
sité, il  y  fut  nomm4^  professeur  de  musique,  en 
1848,  et  dans  le  même  moment  le  grade  de  doc- 
teur lui  fut  conréré.  Il  est  mort  k  Londres  le  30 
avril  1865.  Les  ouvrages  dramatiques  auxquels 
Bishop  a  travaillé  sont  au  nombre  de  plus  de 
soixante-dix  ;  et  dans  ce  nombre,  plus  de  la  moi- 
tié est  entièrement  de  sa  composition.  Outre 
cela,  il  a  écrit  les  chœurs  et  les  ouvertures  de 
trois  tragf^dies  :  l"  The  Apostate  (L'Apostat).— 

—  2»  The  Rétribution.  —  S"»  Mirandola.  On 
a  aussi  de  lui  uue  grande  quantité  de  duos,  d'airs 
et  de  gîtes.  Il  a  arrangé  le  premier  volume  des 
Mélodies  de  diverses  nations,  ainsi  que  les  ri- 
tournelles et  les  accompagnements  de  trois  vo- 
lumes de  Mélodies  nationales.  Voici  la  liste  de 
ses  compositions  dramatiques  :  t*  Tamerlan  et 
Baja^et,  ballet,  1806.  —  V*  Narcisse  et  les 
Grdces,  juin  1806.  —  3**  Caractacus,  ballet 
d'action,  1806.  —  4°  ùove  in  a  lub  (L'Amour 
dans  un  tonneau),  1806.  —  ô**  The  Mysterious 
Bride  (La  Fiancée  mystérieuse),  juin  1808-  — 
bo  The  Circaisian  fitide  (La  Fiancée  circas- 
sienne),  1809.  —  7"  The  Vintagers  (Les  Ven- 
dangeurs), 1 809.  —  8o  The  Manioc  (Le  Ma- 
niaque), 1810.  —  90  Knight  o/ Snowdown  (Le 
Ciievalier  de  Snowdovva),  1811.  —  10"  Virgin 
ofthe  Sun  (La  vierge  du  Soleil ,  1812.—  1 1°  The 
Œtiopg,  1812.  —  12"  The  Renégate  (Le  René- 
gat), 1812.  —  130  Haroun  Al  Raschid,  1813. 

—  14"  The  brazen  Bust  (La  Têle  de  bronxe), 
1813.  — 15* //arry/efloi,  1813— lôTAc  Mil- 
ler and  his  men  (Le  Meunier  et  ses  garçons),  181  S. 


—  17* -For  Englandho!  1813.  —  18»  TheFar- 
mer  wife  (La  fermière),  1814.—  19*  Thewan- 
dering  Boys  (Les  Garçons  errants),  1814.  — 
20*/a^oA  and  Kalasrode(\e  i''9cie),  1814. 

—  21*  The  Grand  Alliance^  1814.  -  22"  Doc- 
tor  Sangrado  (Le  docteur  Sangrado),  ballet, 
1814.  —  23»  The  FiTMt  Bondy  (La  Forêt'  de 
Boody),  mélodrame,  1816.  —  24*  The  Maidof 
the  mill  (La  Fille  do  moulin),  opéra,   I8i4. 

—  25"  John  0/ Paris  (Jean  de  Paris),  composé 
en  partie  avec  la  musique  de  Boieldieu,  1814.  — 
26o  Brother  and  Sister  (Le  Frère  et  la  Seeur) 
en  société  avec  M.  Reeve,  18  Ij.  —  27o  7Ae 
noble  Outlaw  (Le  noble  Prosent),  1815.  — 
Telemachus,  18 15.  —  29*  L'ouverture  et  quel- 
ques morceaux  de  Cymon,  1815.  —  30*  Quel- 
ques morceaux  de  Cornus,  I815.  —  3lo  Mid^ 
summer  nighVs  Dream  (  I^  Songe  d'une  nuit 
(Télé),  opéra,  1SI6.  —  32"  Guy  Mannering,  mé- 
lodrame, 1816.  —  33*  Who  wants  a  wifeè  (Qui 
veut  une  femme?),  mélodrame,  1814.  —  34* 
Royal  nuptiats  (Les  Noces  royales  ),  intermède, 
1816.  —35"  The  5tot7e  (L'Esclave),  opéra,  1816. 

—  36*  Beir  0/  Verona  (L'Héritier  de  Vérone), 
en  société  avec  Wittaker,  1817.  —  37*  Humo* 
rous  lÀeutenant  (Le  Lieutenant  joyeux),  1817. 

—  380  The  Libertine  (Le  Libertin),  arrangé 
avec  la  musique  de  Don  Juan  de  Mozart,  I8i7* 

—  39»  Jhike  of  Savoy e  (Le  duc  de  Savoie), 
opéra,  1817.  — 40»  The  Father  and  his  chil- 
dren  (Le  Père  et  ses  enfants),  mélodrame,  18i7. 
->  410  Zuma,  en  société  avec  Brahain,  1818.  — 
420  The  illustrious  Traveller  (  L'illi/stre  Voya- 
geur), mélodrame,  1818.  —  43*  December  and 
May  (Décembre  et  Mai  ),  opérette,  1818.  — 
44*  L'ouverture  et  quelques  airs  du  Barbier  de 
Séville,  1818.  —  45*  l^e  Mariage  de  Figaro , 
composé  en  partie,  et  arrangé  avec  la  mu- 
sique de  Mozart,  1819.  —  46*  Fortunatus, 
mélodrame,  18i9.  —  47*  The  heart  of  Mid- 
Lothian,  opéra,  18 19.  —48*'  A  Rowland  for 
an  Oliver  {Un  ruban  pour  un  olivier),  18I9.  — 
48*  Swedisch  Patriotism  (  Le  Patriotisme  sué- 
dois), mélodrame,  1819.  — 50*  The  Gnome  King 
(Le  Roi  des  Gnomes)»  opérette,  1819.  —  51*  The 
Comedy  of  Errors  (La  Comédie  des  Erreurs), 
opéra,  1819.  —  52*  The  Antiquary  (L'Anti- 
quaire), 1820.  —  53*  The  Baille  of  BolhwePs 
bridge  (U  bataille  du  pont  de  Bothwell),  1820.— 
54"  Henri  /F,  opéra,  1820.  —  50*  The  Twelflh 
yight  (La  Douzième  nuit),  idem,  1820.  -* 
56*  Two  Gentlemen  of  Verona  (Deux  Gentils- 
hommes de  Vérone),  1851.— 57*  Monlrose  1822. 

—  58*  The  Law  of  Java  (La  Loi  de  Java)  1 822.  — 
59*  Maid  Marian  (  U  lllle  Marianne)  1822.  — 
60*  Clari,  1823.— 61*  Thebeacon  ofliberty  (Le 


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BISHOP 


ligDilde  la  liberté),  181S.  ^  62«  Cortez,  1823.  — 
M«  Native  Land  (Le  Pays  naUl),  1824.  —  «4» 
Ckarltt  II,  1824.— 65**  i45yottZiAei<(GomiDeat 
raimei-Toua  ?)  eo  déeembre  de  la  même  année. 
—66*  TheFallo/Àlgiers,  1825,  à  Drary-Lane. 

—  «?•  Faustus,  1825.  —  68*  mUiam  Tell, 
1825.  —69*'  Masaniello,  1825.^70*  Coronation 
q/  Charlet  X  (Le  Couronnement  de  Gliaries  X), 
1825.— ?!•  A«fl<i*n,  1826.— 72'  Knightsofihe 
Cross  (Les  Chevaliers  de  la  Croix),  1826.— 
78**  The  Bnglishman  in  India  (L'Anglais  dans 
llnde),  1827.  —74»  Edward  the  Black  Prince 
(Edouard  ou  le  Prince  Noir),  1828.  —75**  Don 
Pedro,  1828. —  76**  Yelva,  or  the  Orphan  of 
Russia  (Telva,  ou  l'Orpheline  de  Russie),  1829. 

—  77®  Home,  sweet  Home  (Patrie,  douce  Pa- 
trie), 1829.  —  78'  The  Night  be/ore  the  Wed- 
ding  (La  Nuit  avant  la  Noce),  1829.  —  79*  Ni- 
netta,  1830.  —  80»  Bofer,  1830.  —  8i«  The  Ro- 
mance o/  a  Day  (Le  Roman  d*on  Jour),  1831. 

—  82''  Under  the  OaA (Sous  le  Chêne),  an  Waux- 
hall,  1831 .  —  83''  William  and  Adélaïde,  ibid., 
1831.  —84*'  The  magie  Fan  (L'Evenlail  ma- 
gique), ibid.,  1832.  —  85''  The  Sedan  Chair  (La 
Chaise  à  porteurs),  ibid.,  183?.  —  86*'  The 
Bottle  of  Champagne  {Lh  bouteiilede  Champa- 
gne), ibid.,  1832.  —  87<>^au/red,à  Covent-Gar- 
den,  1834.  —  88'*  The  Fortunate  IsUs  (Les  lies 
Fortunées),  Ibid.,  1840.  M.  Bishop  a  arrangé  pour 
la  scène  anglaise  Faust,  de  Spohr;  Don  Juan, 
de  Mozart  ;  la  Sonnanbula,  de  Bellini  ;  La  Oaz%a 
Ladra  et  Guillaume  Tell,  de  Rossini  ;  Le  Phil 
tre,  et  Le  Dieu  et  la  Bayadère,  d'Auber;  Robert- 
U' Diable,  de  Meyerbeer.  M.  Bishop  jouit  d'une 
grande  renommée  en  Angleterre  ;  toutefois,  on 
n^aperçoit  point  dans  ses  ouvrages  de  qualités 
assez  remarquables  pour  la  justifier.  La  plupart 
de  ses  ouvrages  ne  sont  guère  que  des  vaude- 
villes ou  des  mélodrammes  dans  lesquels  il  a 
introduit  beaucoup  d'airs  anglais,  irlandais  ou 
écossais.  Le  genre  ob  il  réussit  le  mieux  est  ce- 
lui des  petits  airs  et  des  glees.  Dans  les  opéras, 
il  a  plus  souvent  arrangé  les  morceaux  de  quel- 
que importance,  d'après  des  partitions  italiennes, 
allemandes  ou  françaises,  qu'il  ne  les  a  com- 
posés. 

BISHOP  (John),  organiste  et  littérateur  mu- 
sicien, est  né  le  31  juillet  1817 ,  à  Chellenham, 
dans  le  comté  de  Gloucester.  Dès  ses  premières 
années,  on  lut  fit  apprendre  les  éléments  de  la 
musique  et  du  chant.  Dans  Tété  de  1824,  il  fut 
placé  dans  un  pensionnat  à  Oxford,  où  il  reçut 
les  premières  leçons  de  piano  de  l'organiste  de 
St.  Peter  s  in  the  east,  de  cette  ville,  nommé 
Daniel  Fetdow.  M.  Bishop  resta  sous  sa  direc- 
tion pendant  deux  ans  et  demi.  Son  second  maî- 


tre fut  M.  Arnold  Merrick,  oi^aniste  de  Téglise 
paroissiale  de  areneester,  et  tmductenr  des  oeu- 
vres théoriques  d'Albrecbtsheiger  en  tanfoe 
anglaise.  En  dernier  lieu,  ii  deviat  éleva  de 
M.  Thomas  Woodward,  organisla  de  l'égHee  pa- 
roissiale de  Chellenham,  et  reçut  de  lui  pendant 
cinq  ou  six  ans  des  leçons  de  piano,  d'orgoe  et 
d'harmonie.  Lorsque  la  nouvelle  église  de  Saint- 
Paul  fut  ouverte,  en  1831,  M.  BiAiop,  âgé  seule* 
ment  de  quatorze  ans,  en  fut  nommé  orgniste  : 
il  occupa  cette  position  jusqu'à  la  fin  de  1838, 
et  ne  la  quitta  que  pour  aller  à  Blackbuni,  dans 
le  comté  de  Lancastre,  en  qualité  d'organiste 
de  l'église  paroissiale;  mais  le  séjour  de  cette 
ville  ne  lui  ayant  pas  été  agréable,  il  relonnia 
dans  l'été  de  1839,  à  Cheltenham,  où,  depuis  lors, 
il  a  fixé  sa  résidence,  à  l'exception  de  quelques 
séjours  momentanés  à  Londres.  Avant  aon  dé- 
part pour  Blackbum,  il  avait  complété  aon  ins- 
truction musicale  sons  la  direction  de  Miglio- 
rucci,  élève  de  Zingarelli,  qui  avait  passé  plu- 
sieurs années  au  service  du  roi  de  Portugal.  A 
la  même  époque,  Pedrotti  lui  avait  enadgné  la 
langue  italienne,  et  l'avait  aidé  dans  m»  étude 
delà  langue  firançaise.  Plus  tard,  Bishop  apprit 
également  la  langue  allemande,  dans  le  but  de«a- 
tisfaire  son  goAt  pour  la  littérature  musicale.  La 
tliéorie  de  l'harmonie  et  de  la  composition, 
l'histoire  de  W  musique  et  la  critique  des  pro- 
ductions de  cet  art,  lui  oflîraient  un  attrait  irré- 
sistible. Dès  ce  moment,  ii  s'attacha  è  réunir  une 
collection  nombreuse  d'ouvrages  anglais  et  étran- 
gers relatifs  à  celte  littérature,  qui  est  devenue 
l'objet  principal  de  ses  travaux,  dans  les  inter- 
valles de  liberté  que  lui  laissaient  les  fonc- 
tions d'organiste  de  l'église  deSaint^ames  (Saint- 
Jacques),  de  la  chapelle  catholique  et  de  l'église 
de  Saint-John  (Saint-Jean),  quil  a  remplies  jus- 
qu'à la  fin  de  Tannée  1852.  Parmi  ses  publica- 
tions principales,  on  remarque  :  to  An  Btemen- 
tary  and  abridged  Method  of  Bfarmony  and 
accompaniment ,  from  the  French  of  F. 
/.  F^tis;  Londres,  Rob.  Cooks.  ^^  A  School 
qf  praetical  composition ,  from  the  original 
Mss.  of  Cari  Czemy;  ibid.  3  vol.  in-fol.  — 
V  Les  traductions  anglaises  des  méthodes  de 
violon  de  Spohr  et  de  Campagnoli  ;  thid.  — 
4^  La  traduction  de  la  méthode  de  violonoeUe 
de  Duport  ;  ibid.  —  5''  Otto's  treaiise  on  the 
structure  ofthe  violin,  etc.  ;  ibid.  —  Go  Tretp- 
tise  on  Harmony,  by  Reicha,  traduction  lais- 
sée en  manuscrit  par  feu  M.  Merrick,  terminée 
et  publiée  par  M.  Bishop;  ibid.,  1853.  —  7*  La 
belle  édition  de  la  traduction  anglais  de  la  tbéo 
rie  de  la  composition  de  Gottfried  Weber,  par 
M.  Warner,  de  Boston,  avec  les  additions  tiréer 


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BISHOP  —  BITTONI 


429 


de  U  dernière  édition  allemande,  sous  ce  titre  : 
2%e  Theory  of  musical  Composition^  Jreaied 
with  a  View  to  a  naturaUy  consécutive  arran' 
gements  of  tapies;  Londres,  MM.  Rob.  Cocks 
andoomp.  1851,  2  voUgr.  in-8^— S"*  De  nouvelles 
éditions  augmentées  et  améliorées  des  catéchis- 
mes musicaux  de  Hamilton  (voy.  ce  nom).  — 
9"  Une  édition  nouvelle  du  livre  de  TliomasTalIis 
intitulé  :  The  Order  ofthe  daily  Service  of  the 
united  Church  of  England  and  Ireland^  etc.  ; 
Londres,  Robert  Cocksand  corop.;  volume  dont 
l'éditeur  a  fait  une  élégante  reproduction  de  Tou- 
vrage  original.  ~  10*  La  méthode  de  violon  de 
Baillot,  traduite  sur  l'édition  française.  —  11»  La 
traduction  du  traité  de  Duport  sur  le  doigter 
du  violonceile.  Outre  ces  travaux,  on  a  aussi  de 
M.  Bishop  des  éditions  revues  avec  soin  de  l>eau< 
coup  d^œuvres  de  grands  maîtres,  telles  que  les 
oratorios,  messes  et  autres  ouvrages  de  Haendel, 
Haydn,  Mozart,  Beethoven,  trios  de  Corelli, 
ainsi  que  des  ouvrages  pour  Torgue  de  J.  S. 
Bach,  Rmck,  etc.  Depuis  1839,  MM.  Rob.  Cocks 
et  Ci«  ont  confié  à  M.  Bisobp  la  révision  de  tou- 
tes les  éditions  d^œuvres  classiques  qu'ils  pu- 
blient. Cet  estimable  littérateur-musicien  a  mis 
beaucoup  d'exactitude  dans  ses  traductions,  et 
les  a  souvent  accompagnées  de  notes  intéres- 
santes. 

BISONI  (Antoine),  maître  de  chapelle  à  Lugo, 
s'est  fait  connaître,  en  1789,  par  ime  messe  à 
quatre  voix,  dont  17ndice  de*  SpettacoH  Tea- 
trali  (1788)  a  rendu  compte. 

BISOZZl  (Jacqoes),  médecin  italien,  fixé  en 
Allemagne,  est,  auteur  d'un  petit  ouvrage  inti- 
tulé :  Die  menscMiehe  Stimme  und  ihr  Ge- 
braueh  fur  Sûnger  und  Sàngerinnen  (La  voix 
humaine  et  son  usage  pour  les  chanteurs  et  le  ; 
cantatrices)  ;  Leipsick,  W-  Engelmann,  1838,  pe- 
tit in -8*  de  1 1 2  pages  avec  une  planche.  Ce  petit 
livre,  écrit  sous  la  forme  de  lettres,  est  on  des 
meilleurs  qu'on  possède  sur  le  sujet  qui  y  est 
traité. 

BISSE  (Tbomas),  docteur  en  théologie,  chan- 
celier du  collège  de  Hereford,  mort  en  1732,  a 
lait  imprimer  on  discours  académique ,  sur  la 
musique,  sous  ce  titre  :  On  Musick  sermon , 
Londres,  1729,  In-g^". 

BISSON  (Louis), musicien  à  Paris,  adonné  : 
]o  Chantons  réduites. de  quatre  parties  en 
duo,  sans  rien  changer  à  la  musique  des  «u- 
périeures^  excepté  quelques  pauses  ^  Paris, 
Nicolas  du  Chemin,  1567.  '—2^ Trente  chansons 
à  deux  parties,  par  K.  Gardane,  A.  de  VillerSy 
et  L.  Bisson;  Paris,  Nicolas  du  Chemin,  1567, 
in-80. 

BISSONE  (JeAN-AniuioisE),  maître  de  cha- 


pelle de  la  cathédrale  de  Verceil,  en  Piémont, 
vécut  dans  la  première  moitié  du  dix- huitième 
siècle.  Il  s'est  fait  connaître  par  quelques  com- 
positions pour  l'église,  dont  les  plus  importantes 
sont  celles-ci  :  ^~  1«  Missx  brèves  octo  vo- 
cilnu  concinnatâs,  op.  2;  Bologne,  Silvani, 
1722  ^  2*  Salmi  l>revi  per  tutto  Vanno  a 
Otto  voci  piene,  con  ttno  a  due  organi,  op. 
8  ;  ibid.  1724.  —  S*  Missse  brèves  octo  vocibus, 
lib.U.op  ÏV;  ibid.,  1726. 

BISSONI  (Antoine),  compositeur  de  l'école 
bolonaise,  vécut  au  commencement  du  dix -hui- 
tième siècle,  et  fut  attaché  à  une  des  églises  de 
Rome.  11  a  laissé  en  manuscrit  des  motets  à  trois 
et  quatre  voix.  On  trouve  dans  la  collection  de 
l'abbé  SantinI,  à  Rome,  les  motets  de  ce  maître  : 
Dominus  Jésus  ;  Sepulto  Domino;  et  O  vos  om» 
nés,  à  4  voix  ;  Àdoramm  te  Christs,  à 4  ;  Libéra 
me  Domine,  pour  2  ténors  et  basse. 

BITTHEDSER  (F.-R.),  moine  de  l'abbaye 
de  TrienfensteIn,  près  de  Wilrtxboorg,  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle,  a  publié  : 
6  Sonatœpro  clavichordU),  Wfirtzhourg,  In-fol. 
max. 

BITTI  (Mabtinbllo),  violoniste  et  composi- 
teur au  service  du  grand-duc  de  Toscane,  vi- 
vait  à  Florence,  en  1714,  lorsque  le  mettre  de 
chapelle  Stœlzel  passa  dans  cette  ville.  On  a 
de  lui  un  livre  de  sonates  pour  hautbois  et  basse 
continue,  et  douze  sonates  pour  deox  viokms  et 


BITTONI  (Bernard),  compositeur  italien, 
naquit  à  Fabriano,  dans  l'Eut  de  TËgUsè,  en 
1765.  Son  père,  Mario  Bittoni,  Bolonais,  était 
établi  en  cette  ville  comme  maître  de  chapelle 
de  Saint- Venanzio.  Ce  fut  par  ses  soins  et  par 
les  leçons  d'un  mettre  nommé  Lombard! ,  que 
Bernard  Bittoni  développa  ses  heureuses  facul- 
tés pour  la  musique.  Ses  progrès*  furent  si  rapi- 
des, qu'àrftgede  dix-huit  ans  il  fut  désigné  comme 
maître ,  à  Rieti.  Après  y  avoir  passé  une  longue 
suite  d'années  dans  ses  fonctions  magistrales ,  il 
fut  rappelée  Fabriano  pour  y  occuper  la  même 
position.  Il  hésita  d'abord  entre  sa  ville  natale, 
où  U  était  désiré,  et  Rieti,  où  il  laissait  de.nom- 
breux  amis  ;  mais  enfin  il  se  décida  pour  Fa- 
briano, où  il  passa  le  reste  de  sa  vie.  11  mourut 
d'apoplexie  à  l'âge  de  près  de  soixante  quatorze 
ans,  le  18  mai  1829.  Doué  de  l'instinct  de  l'art, 
Bittoni  aurait  pu  se  faire  une  brillante  réputation, 
s'il  fût  sorti  du  cercle  étroit  de  deux  petites  vil- 
les, où  toutes  les  ressources  lui  manquant ,  il  n'en 
pouvait  trouver  qu'en  lui-même.  11  avait  acquis 
une  habileté  remarquable  sur  le  violon,  et  ne 
connaissait  pas  de  difficulté  qu'il  ne  pût  exécuter 
immédiatement.  Ses  improvisations  dans  le  goût 


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430 


BITTONI  —  BLAES 


toiir-à-toui  italien,  français  et  allemand,  exci- 
taient l'admiration  des  étrangei-s  qui  Tenten- 
daient.  Il  était  également  habile  organiste  et 
jouait,  dit-on, dHin  bon  style;  ce  qui  est  mainte- 
nant inconnu  dans  toute  l'Italie.  Les  églises  de 
Rieti  et  de  Fabriano  possèdent  de  cet  artiste  :  i* 
Une  antienne  et  une  hymne  à  4  voix,  pour  la 
neuvainede  Saint-Joseph. —  2oUne  litanie  à 
4  avec  les  réponses  du  peuple.  —  3^  Plusieurs 
Tantum  ergo  à  Yoix  seule  et  à  4  voix.  — 
4o  Salve  Hegina  à  4  voix  avec  instruments.  — 
&«Le  psaume  LcnidaJervsalenif  composé  à  Rieti 
en  1781,  à  4  voix  et  instruments.  —  6^  Un 
Magnificat,  idem,  où  se  trouve  une  Tugue  ma- 
gistrale sur  les  paroles  In  sxcula  sxculorum. 
Amen,  —  7o  Un  Credo  à  4  voix  et  orcliestre, 
composé  à  Rieti,  en  1796.  —  8**  Christus  foetus 
est,  en  %ol  mineur,  à  4.  --  9**  Un  Miserere,  éga- 
lement en  sol  mineur,  ouvrage  très-distingué. 

—  lO»  Messe  de  Reqftiem  à  4  voix  avec  instru- 
ments, termméele  16  mars  1811. —  11*  Beatus 
vir  à  4,  avec  instruments.  —  13**  Messe  solen- 
nelle X  8  voix  avec  orchestre,  composée  au  mois 
de  mars  1820.  •  12*  Enfin,  beaucoup  de  mo- 
tets, d'offertoires  et  de  répons  pour  la  se- 
maine sainte,  ainsi  que  des  sonates  pour  Tor- 
gue. 

BIUMI  (Jacques-Philippe),  compositeur,  né 
à  Milan,  fut  d'abord  organiste  à  l'église  de  la 
Passion,  et  ensuite  de  Saint- Ambroise.  Il  occupa 
cette  dernière  place  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en 
1652.  Ses  compositions  consistent  en  un  livre  de 
Magnificat  à  quatre,  cinq,  six,  sept  et  huit  voix  ; 
un  livre  de  Fantaisies  à  quatre  parties;  un 
livre  de  Motets  à  deux,  trois  et  quatre  voix; 
Canzoni  da  suonar  alla  francese  a  quattro 
e  Otto  vœi  ;  Milan,  1647.  Biumi  était  encore  très- 
jeune,  lorsqne  Bonometti  {voy.  ce  nom)  inséra  des 
motets  de  sa  composition  dans  la  collection  in- 
titulée :  Parnassus  musicus  Ferdinandœus  ; 
Venise,  1615. 

BIZARRO  (....),  compositeur,  vivait  à 
Rome  an  commencement  du  dix-septième  siècle; 
il  Tut  membre  de  l'Académie  des  Capricciosi. 
On  connaît  de  lui  :  —  lo  Trastulli  estivi  a  due, 
ire  e  quattro  voci  concertali,  op.  i;  tu  Vene- 
%ia,  ap.  Aless.  Vincenti,  1620.  ^  2*  //  secondo 
Ulfro  de  Trastulli  estivi  concertali  à  2,  S,  e 
4^od;  ibid.  1621,  in  4«.  ^3"* Madrigali  a  due, 
tree  quattro  voci,  Venise,  AlesS.  Vincenti,  1621 . 

—  4"  Motet ii  a  cinque,  lib.  1,  op.  3  ;  Venise, 
Vincenti,  1623,  in-4°. 

BLAGKWELL(l8Aitc),  musicien  anglais, 
vécut  dans  la  seconde  moitié  du  dix -septième 
siècle.  On  conserve  quelques  pièces  de  musique 
sacrée  de  sa  composition  à  la  chapelle  royale  et 


à  l'abbaye  de  Westminster;  plusieurs  noorceaux 
de  lui  se  trouvent  aussi  dans  la  collection  intitulée  : 
Choîce  Ayres,  Songs  and  Dialogues  ta  the 
theorbo.  Iule  and  bass-viol;  Londres,  167â, 
in-fol. 

BLAES  (Arkold- Joseph),  virtuose  sur  la 
clarinette,  professeur  de  cet  instrument  an  Con- 
servatoire royal  de  Bruxelles,  est  né  dans  c^te 
ville,  le  1"  décembre  1814.  Destiné  d'abord  au 
commerce,  il  n'apprit  la  musique  dans  sa  jeu- 
nesse que  comme  un  délassement  de  ses  antres 
occupations.  Après  avoir  été  commis  négociant, 
il  entra  comme  employé  an  ministère  des  finances, 
et  y  remplit  les  Tonctions  d'expéditionnaire  pen- 
dant neuf  années.  Cependant  la  carrière  admi- 
nistrative lui  était  antipathique,  et  ses  penchants 
le  portaient  vers  la  culture  de  la  musique;  mais 
bien  que  son  père  eût  été  bon  amateur  de  mu- 
Rique,  il  ne  consentit  pas  à  ce  qu'il  se  livrlt  à  la 
profession  de  cet  art.  Blaes  avait  commencé  l'é- 
tude de  la  clarinette,  mais  n'avait  pu  y  consacrer 
assez  de  temps  pour  que  ses  progrès  fussent  ra- 
pides. Parvenu  à  l'âge  de  ireize  ans,  il  écarta 
tous  les  obstacles  qui  s'opposaient  à  sa  voralion 
et  entra  au  Conservatoire  en  1827,  sous  la  di- 
rection de  Bacliroann,  clarinettiste  solo  an  grand 
théâtre,  et  professeur  dans  cette  école.  Les  progrès 
de  Blaes  furent  rapides,  elle  second  prix  de  son 
instrument  lui  fut  décerné  en  1829;  mais  la  ré- 
volution de  1830  ayant  fait  fermer  le  Conserva- 
toire, cette  école  ne  fut  rouverte  qu'au  mois 
d'avril  1832.  Cependant  les  études  de  Blaes  nV 
vaient  point  été  interrompues  ;  son  talent  avait 
grandi ,  et  lorsqu'il  se  présenta  au  concours  en 
1834,  il  y  obtint  le  premier  pnx.  A  cette  époque 
il  jouait  la  petite  clarinette  solo  dans  les  concerts 
de  la  société  nommée  la  Grande  harmonie; 
mais  il  reconnut  bienlôt  que  cet  instrument  exer- 
çait une  fâcheuse  influence  sur  sa  qualité  de  son 
lorsqu'il  jouait  la  grande  clarinette,  et  il  cessa 
d'en  jouer.  Après  s'être  fait  entendre  dans  quel- 
ques concerts  à  Bruxelles  et  dans  les  autres 
villes  de  la  Belgique,  il  partit  pour  Paris,  et  y  fit 
la  connaissance  de  Béer,  dont  les  conseils  furent 
très-utiles  à  son  talent.  Les  succès  qu'il  obtint 
alors  dans  quelques  salons,  parle  charme  des  sons 
qu'il  tirait  de  son  instrument,  furent  les  pré 
curseurs  du  succès  plus  éclatant- qui  Tattendait 
dans  cette  grande  ville.  De  retour  à  Bruxelles, 
il  y  donna  un  brillant  concert  i  la  saite  duquel 
les  titres  de  professeur  honoraire  au  Conserva- 
toire et  de  clarinettiste  solo  de  U  mosiqoe  du  roi 
lui  ftarent  accordés. 

En  1839,  Blaes  retourna  à  Paris,  et  cette  fois 
il  fut  admis  à  s'y  faire  entendre  dans  un  ooneeri 
donné  dans  la  salle  du  Conservatoire  par  l'asso- 


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BLAES  —  BLAHETRA 


43 1 


«îation  des  artistes  de  cet  établisseipeiit,  connue 
sous  le  nom  de  Société  des  Concerts.  Soa  ta- 
4eot  y  fit  une  vive  impression,  et  les  journaux  de 
musique,  organes  de  l'opinion  publique,  s'expri- 
mèrent h  cette  époque  en  termes  admiralifs  sur 
l^eiïet  qu'il  avait  produit.  Quelques  jours  après, 
ia  Société  des  Concerts  lui  en  donna  un  nouveau 
témoignage,  en  lui  offrant  une  médaille  d'bon- 
neur.  En  1840,  Blaes  imrcounitla  Hollande,  pour 
y  donner  des  concerta,  qui  furent  aussi  fructueux 
pour  son  talent  que  pour  sa  bourse;  puis  il  partit 
pour  la  Russie,  oii  l'attendaient  de  nouveaux  et 
brillants  succès.  Il  y  passa  près  d'une  année  ; 
mais  il  fut  rappelé  à  Bruxelles ,  vers  la  fin  de 
1842,  après  la  mort  de  Bachmann,  pour  lui  suc- 
céder dans  la  place  de  professeur  de  clarinette  an 
Conservatoire.  Depuis  lors ,  Blaes  a  fait  plusieurs 
voyages  en  Hollande,  en  Allemagne,  et  en  Suisse 
pour  y  donner  des  concerbi,  et  s'est  fait  partout 
applaudir  comme  un  artiste  de  premier  ordre. 

BLAES  (M»'  Elisa),  cantatrice  distinguée, 
connue  d'abord  sous  le  nom  de  M'^  Meerti^  qui 
est  celui  de  to  famille,  est  née  à  Anvers,  vers  1820. 
Douée  d'une  voix  sympatbiqueet  expressive^  elle 
s'adonna  fort  jeune  à  l'art  du  chant,  et  débuta 
avec  succès  dans  les  concerts  à  Anvers,  à  Bruxel- 
les, et  dans  d'autres  villes  de  la  Belgique.  En 
1840,  Mlle  Meerti  fit  un  voyage  en  Allemagne,  où 
l'attendaient  de  nouveaux  snccès.  A  Leipsick, 
Meodelsobn,  charmé  par  son  talent,  la  fit  chanter 
dans  plusieurs  concerts  de  la  Gewandbaus,  qu'il 
dirigeait  alors,  et  elle  y  produisit  une  vive  sensa- 
tion. Dans  l'année  suivante,  elle  se  rendit  à  S.-)intn 
Pétersbourg ,  oii  elle  chanta  pendant  toute  une 
saison.  Ayant  épousé  son  compatriote  M.  Blaes, 
elle  a  fait  avec  lui  depuis  lors  plusieurs  voyages 
en  Hollande,  dans  les  provinces  rhénanes,  en  Al- 
lemagne et  en  Pologne  :  partout  elle  s'est  fait 
applaudir.  Fixée  à  Bruxelles  depuis  plusieurs 
années,  «MiB*  Blaes-Meerti  s'y  livre  à  l'enseigne- 
ment de  son  art. 

BLA.ESING  (David),  professeur  de  mathé- 
matiques à  Kœnigsberg,  et  membre  de  la  Société 
royaledes  Scienoesde  Berlin,  naquit  à  Kœnigsberg, 
le  29  décembre  1660.  lia  publié  iroe  dissertation 
intitulée  :  De  Sphararum  Cœlestium  sympho- 
nia;  Komigsberg.  Jn-4<*;  1705.  Lesujet  de  ce  mor- 
ceau est  puisé  dans  le  commentaire  de  Macrobe 
sur  le  Songe  de  Scipion.  Blaesing  est  mort  le  9  oc- 
tobre 1719. 

BLAGRAVE  (Tbomas),  musicien  de  la  clia- 
pelle  de  Charles  IL,  roi  d'Angleterre,  a  composé 
quelques  morceaux  pour  léchant;  on  les  trouve 
dans  les  Select  ayres  and  dialogues  ;  Londres , 
1669,  in-folio.  Son  portrait.se  conserve  dans 
l'école  de  musique  à  Oxford. 


BLAHA  (YiRCEiiT  os),  docteur  en  philoso- 
phie, médecin  et  professeur  de  technologie,  d'his- 
toire naturelle  et  de  géographie  à  Prague,  naquit 
dans  cette  ville  en  1764.  Dans  sa  jeunesse,  il  |ias- 
sait  pour  un  des  musiciens  les  plus  instruits  de 
la  Bohème  ;  mais  les  auteurs  de  la  nouvelle  En- 
cyclopédie musicale  l'accusent  de  n'avoir  été 
qu'un  cliarlatan  dont  Tinfluence  fut  plus  nuisible 
qu'utile  h  Part.  En  1795,  il  construisit  un  piano 
en  forme  de  clavecin,  auquel  il  appliqua  :  — 
1°  Une  musique  turque  complète^  cachée  derrière 
des  rideaux  de  soie,  et  composée  de  cymbales, 
triangle,  sonnettes,  grosse  caisse,  etc.  —  2°  Un 
registre  de  jeu  de  flûte  avec  un  clavier  particulier. 

—  3*»  Un  tambour  avec  un  fifre 4'  Une  ma- 
chine qui ,  mise  en  mouvement  par  une  pédale, 
imitait  parfaitement  le  bruit  de  l'ouragan ,  de  la 
grêle,  du  tonnerre.  —  5»  Une  autre  machine  pour 
imiter  la  cornemuse  et  les  castagnettes  espagnoles. 

—  6"  Un  cylindre  creux  rempli  de  dragées  dont 
le  mouvement  de  rotation  imitait  le  bruit  d'une 
forte  pluie  d'orage.  ~~  V  Enfin ,  une  trompette 
mise  en  vibration  par  un  soufflet.  Cette  curiosité 
excita  pendant  quelque  temps  un  intérêt  assez  vif; 
mais  on  finit  par  l'oublier  si  bien ,  qu'on  ne  sait 
plus  même  aujourd'hui  si  le  piano  deBlaha  existe 
encore. 

BLAHA€K  ou  BLAHAK  (Joseph),  com- 
positeur et  maître  de  chapelle  de  l'église  Saint- 
Pierre,  à  Vienne,  né  en  1780»  à  Baggendorf,  ec 
Hongrie,  est  mort  à  Vienne,  le  15  décembre 
1846.  Ses  compositions  pour  l'Église  sont:  i°  Of- 
fertoire {Domine  in  auxilium),  pour  soprano 
solo,  avec  2  violons,  alto,  violoncelle  et  C.  B., 
op.  1  ;  Vienne,  Diabelli.  —  2°  Quatre  Tantum 
ergOf  pour  4  voix  et  orgue,  op.  2  ;  ibid.  —  3"  Of- 
fertoire (  Confitebor  tibi,  Domine),  pour  ténor, 
8  violons,  alto,  violoncelle,  C.  B.  et  xorgue,  op. 
ibid.  —  4''  Offertoire  (Salw  maria),  pour  so- 
prano, idem,  op.  4;  ibid.  —  5^  Offertoire  (Salve 
/esu  pie),  pour  soprano  et  violon  solo,  avec  2 
violons,  alto,  violoncelle,  C.  B.  et  oi^e,  op.  5  ; 
ihid  ^  6"  Offertoire  {Jtuttts  et  Palma  fiorebit)^ 
pour  basse  et  orchestre,  op.  6  ;  ibid.  —  7**  Of- 
fertoire {Beatus  vir),  pour  ténor  avec  quatuor 
d'instruments  à  cordes,  op.  7;  ihid.  —  8**  Pater 
noster,  pour  4  voix  et  orchestre ,  op.  8;  ibid.  — 
9°  Offertoire  {Clamavi  ad  te) ,  pour  soprano  et 
clarinette  solo  avec  quatuor  d'instruments  à  cor- 
desyop.  9  ;  ibid.— 10®  Offertoire  {Domine  exaudi 
me) ,  pour  basse  solo ,  avec  quatuor  d'instru- 
ments à  cordes,  op.  10;  Vienne,  Hasiinger. 

BLAHETKA  (Léopoloinb),  pianiste  d'un 
talent  remarquable,  fille  de  Joseph  Blalietka, 
professeur  de  miHiématiques,  est  née  à  Gun- 
tramsdorf,  près  de  Vienne,  le  15  novembre  1809. 


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BLAHÉTKA  —  BLAIJN  VILLE 


Les  premières  leçons  de  musique  lui  furent  don- 
nées par  M"'''  Traeg  ;  puis  elle  fut  conGée  aux 
soins  de  M*"*  de  Cibbini,  née  Koieluch,  pour  te 
piano.  La  sage  direction  de  cette  dame  développa 
rapidement  les  rares  dispositions  de  son  élève. 
Joseph  Czerny  acheva  l'édifice  de  son  talent. 
Mil'  Blahetka  n'était  âgée  que  de  huit  ans  quand 
elle  joua  pour  la  première  fois  en  public;  son 
habileté  précoce  excita  l'étonnement  de  tous 
eeux  qui  l'entendirent  ;  et ,  ce  qui  est  plus  rare, 
cette  fleur  hâtive  se  transforma  plus  tard  en 
un  beau  fruit  artistique.  Au  talent  de  pianiste 
que  possédait  la  jeune  virtuose ,  Payer  ajouta 
par  ses  leçons  celui  de  jouer  du  pliysharmo- 
nica  avec  beaucoup  de  goAt ,  de  délicatesse  et 
d'expression  ;  et  Simon  Sechter  compléta  cette 
brillante  éducation  musicale  par  un  cours  d'har- 
monie et  de  composition.  Dans  son  en£ance. 
Mil'  Blahetka  faisait  de  petits  voyages  aux  envi- 
rons de  Vienne,  pour  s*y  faire  entendre;  plus 
tard  elle  a  voyagé  dans  toute  rAllemagne,  en 
Hollande,  en  France,  en  Angleterre,  et  partout 
elle  a  été  considérée  comme  un  des  beaux  ta- 
lents de  Tépoque  actuelle.  Kalkbrenner  et  Mos- 
chelès  se  sont  plu  à  lui  donner  des  conseils  pour 
conduire  à  la  perfection  ce  talent  déjà  si  remar- 
quable. En  1840,  elle  s'est  fixée  à  Boulogne,  et  s*y 
est  livrée  à  renseignement  jusqu'à  ce  jour. 
MU*"  Blahetka  a  beaucoup  écrit  pour  le  piano  :  ses 
œuvres  publiées  sont  au  nombre  d'environ  70. 
Parmi  ses  compositions  on  remarque  :  1^  Va- 
riations concertantes  pour  piano  et  yiolon.  .- 
2»  Variations  brillantes  pour  piano  et  orchestre, 
op.  4  et  14.  —  80  Variations  et  rondeaux,  avec 
quatuor,  sur  des  thèmes  d'opéras.  —  4**  Un  trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  5.  —  5"*  So- 
nates avec  violon  obligé,  op.  15.  —  6®  Beau- 
coup de  variations  pour  piano  seul,  sur  des  thè- 
mes connus. .-  V  Six  chansons  allemandes, 
avec  piano.  -~  8^  Une  pièce  de  concert,  avec  ac- 
compagnement de  quatuor;  un  duo  pour  piano 
àquatre  mains.  —  9**  Des  polonaises  pour  piano 
et  violon  et  pour  piano  seul,  etc.  Tous  ces  ou- 
vrages ont  été  gravés  à  Vienne.  Leipsick,  Bonn 
et  Hambourg.  En  1830,  M"' Blaheika  a  fait  jouer 
au  théâtre  de  la  Porte  de  Carinthie,  à  Vienne, 
un  opéra  de  sa  composition  intitulé  Les  Brigands 
et  le  Chanteur f  dont  quelques  morceaux  ont  été 
applaudis. 

BLAIN  (...),  né  à  Lyon,  dans  la  première 
moitié  du  dix-huitième  siècle ,  a  soumis  à  l'exa- 
men de  l'Académie  de  cette  ville  une  Méthode 
typographiqite  du  Bureau  musical ,  dont  le 
manuscrit  est  à  la  biblioUièque  de  la  ville  de 
Lyou,  sous  le  n""  965 ,  in-folio.  Cette  méthode, 
ïmi\ée  du  Bureau  typographique  de  Dumas  | 


[  (Antoine-Joseph),  pour  renseignement  de  la 
musique,  est  un  véritable  plagtat;car  le  livre 
de  celui-ci ,  publié  en  1753 ,  est  antérieur  de 
plusieurs  années  à  la  rédaction  de  l'ouvrage  de 
Blain.  (Voy.  Dcmas.) 

BLAINVILLE  (Cbarlbs-Hbnbi),  violon- 
celliste et  mattre  de    musique  à  Paris,  naquit 
dans  un  village  près  de  Tours,  en  17il,  et  moa- 
rut  à  Paris  en  1769.  Les  circonstances  de  sa  vie 
sont  ignorées  :  on  sait  seulement  qu'il  fut  pro- 
tégé par  la  marquise  de  Villeroy,  à  qui  il  en- 
seignait la  musique.  Les  compositions  publiées 
par  cet  auteur  sont  :  1°  Bouquet  à  la  mar- 
quise de  Villeroy.  ^2^Les  Plaintes  intaUes, 
cantatille.  —  3o  Symphonies  à  grand  orches- 
tre, op.  letî,  —  4"  Les  grandes  sonates  de 
Tartini  arrangées  en  concerti  grossi,  à  sept 
parties.  Ses  ouvrages  tiiéoriques  sont  :  l**  VEar- 
monie  Ihéorico-pralique  ;  Pam,  1751,  in-4^, 
oblong.  —  2"  Vesprit  de  Vart  musical  ;  Ge- 
nève, 1754,  in-8°.  Une  traduction  allemande  de 
ce  petit  ouvrage  a  été  insérée  dans  les    notices 
(Pfachrichten),  de  Hiller,  p.  308-473,  sous  ce 
titre  :    Das   Wesentliche  der  musikalischen 
Kunst,  oder  Betrachtungen  ûber  die  Musick. 
—  3°  ffistoire  générale,  critique  et  philologi- 
que  de  la  musique;  Paris,  1767,  in  4*.  Quelques 
biographes, notamment  M.  Qnérard  (La  France 
littéraire,  t.  1,  p.  346),  indiquent   soos  la  date 
de  1761  cet  ouvrage,  et  donnent  le  titre  d'un 
autre  livre  de  Blainville  de  cet  manière  :  His- 
toire générale  et  particulière  de  la  âfusique 
ancienne  et  moderne  ;  Paris,  1767,  ln-4*.  Cest 
une  double  erreur  ;  car  il  n'y  a  pas  d'exemplaires 
du  premier  de  ces  ouvrages  avec   la  date  de 
1761 ,  et  le  second  n'existe  pas.  Tous  ces  écrits 
sont  au-dessous  du  médiocre.  En  1751,  Blainville 
annonça  dans  une  brochure  intitulée  :    Bssai 
sur  un  troisième  mode,  la  découverte  d'un 
mode  nouveau,  qu'il  appelait  mode  mixte  oo 
mode  hellénique,  pdxce  qnil   tenait  le  milieu 
entre  le  majeur  et  le  mineur.  Ce  prétendu  mode 
mixte  n'était  que  le  plagal  du  troisième  ton  du 
plain-chant,  ou,  si  l'on  veut,  le  mode  mineur  de 
la,  dont  il  avait  banni  la  note  sensible,  et  qu'il 
faisait  procéder  delà  dominante  à  la  tonique.  Il 
fit  l'essai  de  son  mode  tians  une  symphonie  qui 
fut  exécutée  au  concert  spirituel,  le  30  mai  1751. 
J.  J.  Bousseau  écrivit  à  l'abbé  Raynal,  alors  ré- 
dacteur du  Mercure,  en  sortant  du  concert,  une 
lettre  qui  parut  dans  ce  journal  au  mois  de  juin 
suivant,  et  dans  laquelle  il  exaltait  la  découverte 
de  Blainville.  Serre,  de  Genève,  écrivit  ansai  k 
l'abbé  Raynal  une  lettre  où  il  prouvait  que  le 
nouveau  mode  est  illusoire.   Gette  lettre  parut 
dans  le  Merc*ire  de  septembre   de  la 


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BLAINVILLE  —  BLANC 


438 


année.  Blaiof  ille  y  répondit  par  des  Observations^ 
insérées  au  i#«rcur0  de  novembre  1751.  Serre 
démontra  la  futililé  de  ces  observations  dans  une 
autre  lettre  à  laquelle  Blainville  répondit  encore 
par  une  Dissertation  sur  les  droits  de  Vhar^ 
monte  et  de  la  mélodie.  Cette  dispute,  où  tout 
l'avantage  fut  du  cdté  de  Serre,  se  termina  par  les 
£ss<Us  sur  les  principes  de  Vharmonie  que  ce 
dernier  publia  en  1753.  iVoi^ez  Serre.)  Blainville 
a  composé  la  musique  ûe  David  et  Jonathan 
et  de  Midas ,  ballets  non  représentés  k  TOpéra. 

BLAISE  (...)>  basson  de  la  Comédie  ita- 
lienne, entra  à  Torchestre  de  ce  théâtre  en  1737, 
et  fut  chargé  Tannée  suivante  de  la  composition 
•des  divertissements  qu^on  y  mêlait  aux  comé- 
^lies.  En  1738,  il  écrivit  les  ballets  d'Orphée  et 
<]es  Filets  de  Vukain.  Ces  pièces  Turent  sui- 
vies du  Pédant f  dis  Amours  de  Cupidon^  de 
Psyché,  et  de  quelques  autres  ballets.  Dans  les 
intervalles  de  ces  ouvrages.  Biaise  écrivait  des 
marches ,  pas  de  danse,  symphonies  et  entr*actes 
pour  des  comédies.  En  1769,  il  composa  la 
musique  d'Isabelle  et  Gertrude,  opéra  de  Fa- 
vart,  qui  obtint  un  brillant  succès,  puis  Annette 
et  Lubin,  ouvrage  du  même  auteur  qui  ne  fut 
pas  moins  bien  accueilli.  On  connaît  aussi  de  lui 
Le  Trompeur  trompé ,  opéra  en  un  acte.  En 
1754,  Biaise  a  publié  trois  recueils  d*airs  qu'il 
avait  écrits  pour  la  Comédie  Italienne.  Grimm 
s'exprime  avec  beaucoup  de  mépris  sur  la  mu- 
sique de  cet  auteur  dans  sa  correspondance  lit- 
ti^raire;  cependant  on  trouve  des  éloges  de  ses 
«livertissements  dans  le  Mercure  de  France,  du 
4nois  de  décembre  1758  (p.  2887),  et  Caffiaux 
f)arle  de  cet  artiste  comme  d^m  homme  de  mé- 
rite, dans  son  histoire  manuscrite  de  la  musi- 
(|ue.  Biaise  est  mort  à  Paris  en  1 772. 

BLAKË  (Benjamin),  né  en  1751  à  Kingsland, 
«ommença l'élude  du  violon  en  i760.  En  1768,  il 
»e  rendit  à  Londres  où  il  reçut  des  leçons  d^ Antoine 
Tbanmell ,  violoniste  bohème  d'un  grand  talent. 
Il  s'adonna  aussi  plus  tard  à  l'étude  du  piano,  et 
ceçut  des  conseils  de  démenti.  Entré  à  l'orches- 
tre du  Thé&tre-Italien,  il  en  fit  partie  pendant 
dix-huit  ans.  En  1789,  il  quitta  cette  place  pour 
entrer,  en  qualité  de  professeur,  dans  une  école 
publique  à  Kensington  ;  mais  en  1810,  une  ma- 
ladie l'obligea  à  se  retirer.  Il  a  publié  :  r  Trois 
oeuvres  de  six  duos  pour  violon  et  alto.  —  2o  Six 
sonates  aisées  pour  le  piano,  avec  accompagne- 
ment de  violon.  —  3**  Neuf  divertissements 
|iour  piano,  avec  accompagnement  de  violon.  — 
4*^  Collection  de  musique  sacrée  avec  accompa- 
l^noment  d^orgue.  —  5»  Duo  pour  violon  et  alto. 
—  6»  Trois  solos  pour  Talto  avec  accompagne- 
ment de  basse. 

BIOGR.    UNIV.    DES  UUSICIKNS.  —  T.   1. 


BLAMONT  (FrançoisGOLIN  DE),  surin- 
tendant de  la  musique  du  roi,  naquit  à  Ver- 
sailles, le  22  novembre  1C90.  Son  père,  qui 
était  musicien  du  roi ,  lui  donna  les  premières 
leçons.  A  l'Age  de  dix-sept  ans,  Blamont  fut 
admis  dans  la  musique  de  la  duche.^se  du  Maine, 
qui  lui  continua  toujours  sa  protection.  Son  dé- 
but dans  la  composition  fut  la  cantate  de  Circé 
dont  Lalande  fut  si  satisfait,  qu'il  se  chargea  sur- 
le-champ  de  donner  à  l'auteur  des  leçons  d'har- 
monie et  de  contre-point.  Fagon,  intendant  des 
finances,  lui  fournit  en  1719  les  moyens  de 
traiter  avec  Lnlli  fils  de  la  charge  de  surinten- 
dant de  la  musique  du  roi.  Quatre  ans  après  il 
donna  à  l'Opéra  Les  Fêtes  grecques  et  romain 
nés,  qui  établirent  sa  réputation,  et  qui  lui  va- 
lurent le  cordon  de  Saint-Michel.  Blamont  passa . 
jusqu*à  Page  de  soixante-dix  ans  une  vie  tran- 
quille et  honorée,  et  mourut  d'une  hydropisie  de 
poitrine,  le  14  février  1700.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  ï**  Les  Fêtes  grecques  et  romai» 
nés,  n2i.—2''  Les  fêtes  de  Thétis,  ballet  en 
trois  actes.  -^  3"*  Diane  et  Endymion,  1731.  — 
4*  Les  Caractères  de  l' Amour,  1738.  --  b'*  Ju- 
piter vainqueur  des  Titans,  pour  le  mariage 
du  Dauphin,  eu  1745.  —  6*"  Les  Amours  du 
printemps.  ^  70 1^  Kefour  des  dieux  sur  la 
terre,  1725.  —  8^  Cantates  françaises,  premier, 
deuxième  et  troisième  livres.  —  9*  Cinq  recueils 
d'airs  sérieux  et  à  boire,  à  une  et  deux  voix. 

—  10°  Deux  livres  de  motets ,  gravés  à  Paris. 
Blamont  avait  ébrit  aussi  la  musique  de  plu- 
sieurs ballets  pour  le  service  de  la  cour  :  ils 
n'ont  point  été  joués  à  l'Opéra.  En  voici  la  liste  : 
1°  Fêtes  ou  divertissements,  1721.  —  2©  Les 
Présents  des  dieux,  \1V1.  —  3°  Les  Fêtes  du 
Labyrinthe,  1728.  —  4«  La  Nymphe  de  la 
Seine,  1739.  --  5  Ze  Jardin  des  Hespérides, 
1739.  —  6°.  Zéphire  et  Flore,  novembre  1739. 

—  70  L* Heureux  Retour  de  la  reine,  1744.  — 
8»  Les  Regrets  des  beaux-arts.  —  9<>  //  Postor 
fido.  L'Iuirmonie  de  Blamont  est  assez  correcte 
pour  le  temps  où  il  écrivait,  mais  son  chant  est 
faible  et  dépourvu  de  verve.  Outre  ses  composi- 
tions, on  connaît  aussi  de  lui  un  petit  écrit  in- 
titulé :  Essai  sur  les  goûts  anciens  et  moder- 
nes de  la  musique  française;  Paris,  1754,  in- 
80.  Blamont,  devenu  vieux ,  plaidait  dans  cet 
écrit  la  cause  delà  mnsique  surannée  à  laquelle 
ses  ouvrages  appartenaient,  contre  les  partisans 
de  la  musique  italienne,  et  en  particalier  contre 
les  attaques  de  J.-J.  Rousseau. 

BLANC  (DmiER  Le),  musicien  français  du 
seizième  siècle, •  donné  :  Airs  des  plus  excel- 
lents musiciens  de  notre  temps ,  sur  aucunes 
poésies  de  Bayf,  Belleau,  du  Bellay,  Jamin^ 

28 


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BIANC  —  BLANCHARD 


484 

Desportes,  mis  à  quatre  par  iies,Phm;  Adrien 
Le  Roy,  1579. 

BLANC  (Hubert  Le).  Voyez  Leblarc. 

BLANC  (Adolphe),  ▼iolonisteel  composi- 
teur, né  à  Manosque  (Basses- Alpes),  le  24  juin 
1828,  fut  envoyé  à  Paris  à  l'ékge  de  treize  ans,  en- 
tra au  CtonserTatoire  en  1841  dans  une  classe  de 
violon,  el  y  obtint  au  concours  un  prix  de  cet 
instrument.  Il  y  fit  ensuite  des  études  de  com- 
podUon  sous  la  direcUon  d'Halévy.  Ce  jeune  ar- 
tiste se  distingue  par  le  genre  sérieux  de  ses 
compositions,  exception  fort  rare  en  France  dans 
ce  temps  de  musique  fulile.  Ses  ouvrages  les 
plus  iraportanUi  sont:  -  io  Trio  pour  piano, 
violon  el  violoncelle.  —  2«  Trio  pour  piano, 
flûte  et  violoncelle.  —  3o  Trio  pour  piano, 
clarineUe  el  violoncelle.  —  4°  Trio  pour  violon, 
alto  et  violoncelle.  —  5"  Trois  quatuors  pour 
instrumenU  à  cordes.  —  6©  Quatuor  pour  piano, 
violon ,  allo  et  violoncelle  dédié  à  Rossini ,  el 
publié  avec  une  leltre  de  cet  bomroe  célèbre, 
à  Paris,  chez  Richaolt.  —  7»  3  quintettes  pour 
9.  violons,  2  altos  el  violoncelle.  —  8»  3  quin- 
tettes pour  2  violons,  alto,  violoncelle  et  con- 
trebasse. —  90  Deux  sonates  pour  piano  seul. 
—  10*  Trois  sonates  pour  piano  et  violon.  — 
1  !•  Quintette  de  concert  pour  piano,  violon,  alto, 
violoncelle  et  contrebasse.  —  12o  Quintette  pour 
l»te,  clarinette,  cor  et  basson.  On  a  aussi  de 
M.  Blanc  une  sérénade  pour  piano  et  violon  ;  élude 
pour  violon  seul  ;  deux  romancée  pour  violon- 
celle ;  ta  Farfalla,  petit  scherzo  pour  l'allo  avec 
accompagnement  de  piano  obligé  j  des  choeurs  sans 
accompagnement; 6 pensées  fugitives  pour  piano; 
air  varié  pour  le  môme  instrument  avec  un  pe- 
tit rondo.  Quelques-unes  de  ces  conrpoaitions  ont 
été  exécutées  avec  succès  à  Paris  dans  les  séan- 
ces de  quatuors  et  de  quintettes.  Toutefois  il  est 
à  craindre  qu'il  n'y  ait  un  peu  trop  de  hâte  dans 
le  travail  de  M.  Blanc  :  avoir  fait  tant  de  choses, 
dans  un  genre  difficile,  à  trente  et  un  ans  I  C'est 
beaucoup.  A  trente  ans,  Beethoven  avait  publié 
trois  trios  de  piano,  et  avait  condamné  à  l'oubli 
les  autres  productions  de  sa  jeunesse. 

BLANCANl  (Joseph),  en  latin  Btancanus, 
jésuite,  né  à  Bologne  en  1676,  fut  professeur  de 
mathématiques  à  Parme,  et  mourut  dans  cette 
ville,  te  7  juin  1624.  Il  a  expliqué  les  problèmes 
harmoniques  tf  Aristote  dans  un  livre  qui  a  pour 
titre  :  AristoUtis  Loca  mathematica  ex  uni- 
versis  ejus  operibus  collecta  et  explicata.  Bo- 
logne, 1615,  in-4*'.  Les  explications  de  Blancani 
ne  sont  guère  moins  obscures  que  les  problèmes 
du  philosophe  de  Slagyre.  On  a  publié  après  sa 
mort  un  ouvrage  de  sa  composition,  intitulé  : 


Schometria,  tive  tractatus  de  Bcho  ;  Modène^ 
1653,  in-folio. 

BLANCHARD  (EspRiT-JosEPa-AirroncB) , 
abbé,  l'un  des  maîtres  de  la  chapelle  du  roi,  dut 
le  jour  à  un  médecin  de  Pemes,  dans  le  €k>mtet, 
et  naquit  le  29  février  1696.  Après  avoir  été  en- 
fant de  chœur  à  la  métropole  d'Aix,  sous  la  di- 
rection de  Guillaume  Poitevin,  il  fut  nommé 
maître  de  musique  du  chapitre  de  Saint- Victor,  à 
Marseille,  à  Tàge  de  vingt  et  un  ans.  De  là  il  passa 
à  Toulon,  puis  à  Besançon  et  à  Amiens.  En  1737 
il  ût  chanter  devant  le  roi  le  motet  Laudate 
Dominunit  de  sa  composition,  dont  on  fut  si  con- 
tent qu'on  lui  donna  une  des  quatre  chai^ges  de 
maîtres  de  la  chapelle  du  roi,  vacante  par  la 
mort  de  Bernier.  Il  obtint  aussi  un  prieuré  en 
1742,  avec  une  pension  sur  une  abbaye,  et  en 
1748,  on  le  ût  directeur  des  pages  de  la  musique. 
Le  roi  lui  accorda  en  1764  le  cordon  de  Saint- 
Michel,  vacant  par  la  mort  de  Rameau.  Blan- 
chard est  mort  à  Versailles,  des  suites  d'une 
fluxion  de  poitrine;  te  tO  avril  1770.  La  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris  possède  un  recueil  ma- 
nuscrit de  motets  de  cet  auteur.  Caffiaux  rap- 
porte dans  son  histoire  de  la  musique  (Mss.  de  la 
même  Bibliotiièque),  l'anecdote  suivante  :  «  Un 
m  musicien  de  la  chapelle  de  Versaill»  m'a  ra- 
«  conte  qu'un  des  plus  grands  maîtres  d'Itelié 
«  étent  venu  rendre  visite  à  l'abbé  Blanchard,  et 
a  ayant  examiné  quelques-unes  de  ses  parti- 
«  tions ,  fut  si  surpris ,  que  n'ayant  point  de 
«  termes  asseï  forts  pour  marquer  son  admira- 
«  tion,  il  se  prosterna  aux  pieds  du  musicien  en 
«  posture  d'admiration,  avouant  qu'il  n'avait  ja- 
a  mais  rien  vu  de  si  beau .  »  Je  ne  sais  quel  pou* 
vait  être  ce  grand  maître  d'itelie,  mais  j'ai  exa- 
miné la  musique  de  l'abbé  Blandiard,  et  je  l'ai 
trouvée  assez  plate  et  mal  écrite. 

BLANCHARD  (Henri-Loois),  violoniste, 
compositeur,  littérateur  et  critique,  né  à  Bor- 
deaux (Gironde),  le  7  f^^vrier  1778,  mort  à  Paris 
le  18  décembre  1858.  Son  père  lui  donna  les 
premières  leçons  de  violon,  et  Beck  dirigea  ees 
premières  études  d'harmonie.  Plus  terd  il  reçut 
des  conseils  ae  Rodolphe  Kreutser  pour  son  ta- 
lent de  violoniste.  Arrivé  jeune  à  Paris,  il  étudia 
le  contre-point  et  la  fugue  sous  la  diredioii 
de  Walter,qui  se  disait  élève  de  Haydn,  pm 
de  Méhul  et  deRelcha.  Devenu  chef  d'orchestre 
du  Théâtre  des  Variétés  en  1818,  Blancliard  con- 
serva cet  emploi  jusqu'en  1829 ,  el  dans  ce^ 
partie  de  sa  carrière  il  composa  une  multitude 
d'airs  de  vaudeville  pour  les  pièces  nouvelles, 
où  l'on  remarquait  des  mélodies  faciles  que  rele- 
vait un  certain  cachet  d'élégance  et  de  dis- 
tinction. La  plupart  de   ces  airs  sont   dcve- 


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BLAIVCXLLRD  —  BLAIHCHET 


43lr 


nos  populaires.  Le  talent  de  Blanchard  poor  la 
composition  ne  se  bornait  pas  à  ces  légères  pro- 
ductions, car  ses  études  ravalent  eondail  à  écrire 
aTCc  correction,  et  à  la  connaissance  des  formes 
scientifiques  de  la  musique.  H  a  écrit  des  duos 
de  Tiolon,  des  quatuors  pour  alto  principal,  des 
coneertini  pour  violon,  des  airs  fanés  pour  cet 
instrument,  une  fontaisie  poor  violon  et  harpe, 
des  quatuors  pour  quatre  violons,  dont  un  est 
terminé  par  une  fugue  k  quatre  sujets.  Malheu- 
reusement pour  cet  artiste,  né  avec  une  heu- 
reuse organisation,  il  éprouva  longtemps  la  fu  - 
neste  influence  de  la  vie  de  coulisses  des  petits 
tliéAtres;  influence  presque  irrésistible  et  qui 
conduit  &  llnsonciance  et  à  la  dissipation  d'un 
temps  précieux.  Blanchard  eut  on  autre  mal- 
henr,  ce  fut  de  disperser  Taction  de  ses  facul- 
tés sur  des  objets  difTérents,  an  lieu  de  la  concen- 
trer uniquement  sur  la  musique.  Homme  d'esprit 
et  dMnstraction,  il  avait  du  penchant  pour  la 
littérature  dramatique ,  et  n*y  portait  pas  moins 
de  facilité  que  dans  ses  œuvres  musicales.  Il 
avait  beaucoup  écrit  avant  de  rien  publier;  mais 
ayant  obtenu  la  direction  du  Théâtre  Molière, 
après  la  révolution  de  Juillet  1jft30,  il  profita  de 
cette  circonstance  poor  vider  son  portefeuille. 
Don  Pedre,  et  L* Somme  libre,  drames  en  5  ac- 
tes, furent  représentés  au  théâtre  dont  leur  au- 
teur avait  la  direction  et  obtinrent  environ 
cinquante  représentations  chacun.  Un  autre 
drame  intitulé  Les  Milanais,  ou  les  Carbonari, 
était  en  repétition  lorsqu'il  tat  dénoncé  comme 
un  ouvrage  dangereul  au  ministre  qui  avait  la 
police  des  théâtres  dans  ses  attributions  :  le  ré- 
sultat de  cette  dénonciation  fut  la  clôture  forcée 
do  théâtre  dirigé  par  Blanchard.  Dans  le  même 
temps  (1831),  celui-ci  faisait  représenter  au  Thé- 
âtre Français  un  autre  drame  dont  le  sujet  était 
Camille  Desmoulins,  ou  les  partis  en  1794. 
L'ouvrage  était  parvenu  à  sa  quarantième  repré- 
sentation, quand  Tautorité  retira  Taotorisation 
de  le  jouer.  D'autres  grandes  pièces  dramatiques 
composées  par  Blanchard  n'ont  pu  être  repré- 
sentées à  CAuse  de  leurs  allusions  politiques.  Il 
se  consolait  de  ces  contrariétés  en  écrivant  la 
musique  de  quelques  opéras.  Un  de  ces  ouvrages 
intitulé  Diane  de  Femon,  en  un  acte,  fut  re- 
présenté au  théâtre  des  Nouveautés ,  le  4  avril 
1931.  L*Arioste,  en  2  actes,  et  un  autre  opéra 
comique  du  même  artiste,  tiré  de  la  comédie 
âes  Précieuses  ridicules,  de  MoKère,  n'ont  point 
été  joués  jusqu'à  ce  jour  et  ne  le  seront  vraisem- 
blat)lement  jamais  ;  mais  un  trio  comique  de  ce 
dernier  ouvrage  a  été  chanté  an  Conservatoire  par 
l'auteur,  M"**  Damoreau  et  M**'  Mancel,  avec  un 
brillant  succès.  C'est  dans  la  critique  musicale  que 


Blanchard  laissera  les  preuves  les  plus  solides  de 
son  mérite,  parce  que  c'est  là  qu'il  a  porté  le  plus 
de  persévérance  et  d'activité.  Ses  prenuers  essais 
dans  eette  partie  de  Tart  panirent  dans  la  Pan- 
dore» en  1838;  puis  il  fut  collaborateur  de  l'iftiropf 
littéraire  et  musiceUe  de  Paris  en  1833,  du  jour- 
nal des  tliéâtres  Le  Foyer,  quMI  fit  presque  seul , 
du  Monde  dramatique,  en  1835,  et  enfin  de  La 
Mevue  et  la  Gazette  de  Paris,  à  laquelle  il  tra- 
vailla depuis  son  origine,  et  qui  renferme  une  im- 
mense quantité  d'articles  de  tout  genre  dus  à  sa 
plume  féconde  et  spiritoelle.  La  critique  de  Blan- 
chard est  celle  d'un  muftiden  butmft  :  eHe  se  fait 
remarquer  d'ailleurs  par  sa  politesse  et  sa  bien- 
veillance, bien  que  parfois  malicieuse  et  rail- 
leuse jusqu'à  l'épigramme.  On  lui  doit  quelques 
bonnes  biographies  imprimées  dans  les  recueils 
précédemment  nommés,  particulièrement  sur 
Fr.  Beck,  Berton,  Chérubini,  Garât  et  d'autres. 
Ces  notices  ont  été  tirées  à  part.  Vers  la  fin  de 
sa  vie,  son  talent  de  critique  s'était  beaucbup 
afîTaibli. 

BLANGHET  (L'abbé  Joseph),  né  àToumon, 
le  10  septembre  1724,  est  mort  à  Paris  en  1778. 
il  n'était  pas  musicien  ;  mais  ayant  fait  des  re- 
cherches sur  l'organe  de  la  voix  et  sur  son  mé- 
canisme, il  publia  un  livre  intitulé  :  VArt  ou  les 
Principes  philosophiques  du  chant  ;  Paris,  1756, 
in-12,  2''  édition,  1762,  in-12.  Il  y  prétend  que 
Bérard  (  Voyez  ce  nom)  lui  a  volé  une  partie  de 
son  manuscrit  pour  en  composer  son  Art  du 
chant.  On  aperçoit,  en  effet,  quelque  analogie 
dans  la  méthode  de  ces  deux  écrivains ,  et  beau^ 
conp  dans  le  style  ;  mais  Bérard  se  montre  pins 
véritablement  musicien  que  son  antagoniste.  Au 
reste  les  deux  ouvrages  sont  également  oubliés 
maintenant. 

BLANGHET  (FRANçois-ÉTiEravs),  habile 
facteur  de  clavecins,  vivait  à  Paris  vers  1650.  Il 
était  surtout  renommé  pour  l'égalité  de  ses  cla- 
viers. Sa  fille  épousa  Armand-Louis  Couperin,  ' 
organiste  de  la  chapelle  du  roi  et  de  Notre-Dame. 
—  Blanchet  (Armand-François-Nicolas),  petit- 
fils  du  prêchent,  et  élève  de  Pascal  Taskin 
{Voyez  ce  nom),  naquit  à  Parts  en  1763,  et 
modrut  dans  cette  ville  le  18  avril  1818.  11  ftit 
aussi  facteur  et  accordeur  de  clavecins  et  de 
pianos,  et  attaché  en  cette  qualité  à  la  musique 
du  roi  et  au  Conservatoire  de  musique,  pendant 
trente-cinq  ans.  Il  a  publié  une  petite  brodiure 
sous  ce  titre  :  Méthode  abrégée  pour  accorder 
le  clavecin  et  le  piano;  Paris,  an  IX  (1801), 
in-8''.  Son  fils  (Nicolas)  lui  a  succédé  dans  ses 
divers  emplois.  Il  s'était  associé  à  Roller  pour  la 
fabrication  des  pianos  obliques.  Plus  tard,  ayant 
réalisé  sa  fortune,  il  s'est  fixé  en  Italie. 

28. 


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436 


BLANCHIN  —  BLANGINI 


BLANCIIIN(Fr4i«çoi8),  musicien  françaî» 
dtt  seizième  siècle,  né  à  Lyon,  a  publié  :  Tabu- 
lature  de  Luth  en  diversa  formes  de  fantai- 
sies ^  chansons,  basses-danses ^  pavanes^  et 
gaillardes.  Lyon,  Jacques  Moderne  (sans  date). 

BLANCRENMÛLLER  (Geobcbs),  com- 
positeur aUemand  qui  florissait  dans  la  première 
moitié  du  seizième  siècle,  parait  avoir  vécu  à 
Aogsbourg.  On  trouve  des  pièoes  de  sa  compo- 
sition dans  les  recueils  intitulés  :  l**  Selectis- 
simx  nec  nonfamiliarissinue  Cantiones ultra 
centum,  vario  idU>mate  vocum,  tam  multipH- 
cium  quam'etiam  panearum.  Fugx  guoque 
ut  vocantWTt  a  sex  usque  ad  duas  voces  :  Sin- 
gulêP  tum  artifidose^  tum  etiam  mire  jucon- 
ditatu.  Augustm  Vindelicorum,  Melchior 
Kriesstein  excudebat,  1540,  petit  In-S"*  obi.  ^ 
2®  Concentus  novi,  trium  vocum,  Ecclesiarum 
usui  in  Prussia  prxcipue  accomodati,  Joanne 
Kugelmanno,  Tubicinae  Symphoniarum  aU" 
thore,  ibid.  1540.  Outre  les  pièces  de  Kugel- 
Inann,  on  en  troufe  dans  ce  recueil  sous  les  noms 
de  Jean  Henzel,  Thomas  Stôllzer,  Jôrg  (sic) 
Blanckenmiiller,  et  Yalentin  Schnellinger.  ^ 
3*  Concentus  oeto,  sex^  quinque  et  quatuor  vo- 
cum, omnium  jucundissiMf  nuspiam  antea 
sic  editi.  Àugustas  Vindelicorum  ^  Philippus 
Vhlardus  excudebat,  1545,  petit  in-4*'  obi. 
Gerber,  qui  a  fait  deux  articles  de  Blanken- 
mûller  et  de  Blanckmûller  (J...L...),  cite  un 
recueil  de  chansons  mondaines  «  imprimé  vers 
1548,  dont  il  existe  un  exemplaire  dans  la  bi- 
bliotlièqae  de  Zwickau ,  et  qui  a  pour  titre  : 
Sammlung  weltlicher  Ueder  fàr  4  Stimmen, 
in-4**  ;  mais  il  ne  Tait  pas  connaître  le  lieu  de 
Timpression.  On  trouve  dans  cet  ouvrage  des 
pièces  de  Blanckmûller,  nom  mal  orthographié 
par  Pimprimeur. 

BLANGCS  (  J/ICQCBS).  Voy.  BIANCHI( Jac- 
ques). 

•     BLAJVCUS  (Christophe).  Voy.  BIANCHI 
(Christophe). 

BLANDRATI  (Jean -Pierre),  compositeur 
de  l'École  romaine,  vers  la  fin  du  seizième  siècle, 
fut  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Gio- 
venazzo,  dans  le  royaume  de  Naples,  et  membre 
de  l'Académie  des  Zelanti,  Il  8*est  fait  connaître 
par  an  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Sacrx  can- 
tiones 2,  3  6^  4  vocum,  op.  IIL  Ronr>a,  Robletti, 
1625,  et  Venise,  Bart.  Magni,  1627,  in-4^ 

BLANGINI  (Josbph-Marie-Féux),  né  à 
Turin,  le  18  novembre  1781,  a  fait  ses  étades  mu- 
sicales comme  enfant  de  chœur  à  la  cathédrale 
de  Tarin ,  sous  la  direction  de  l'abbé  Oltani , 
maître  de  cliapelle  de  cette  église.  Doué  de  dis- 
ponlioos  précoces,  Blangini  fit  de  rapides  progrès 


dans  la  connaissance  de  la  musique  et  de  rhar* 
monie.  A  TAge  de  douze  ans  il  fit  exécuter  dans 
Téglise  de  la  Trinité  un  motet  et  un  Kyrie  de  sa 
composition.  Il  avait  atteint  sa  seizième  année, 
lorsque  le  Piémont  fut  envahi  par  les  armées  fran- 
çaises en  1797.  La  cour  de  Turin  se  réfugia  en 
Sardaigne,  et  la  famille  de  Blangini,  demeurée 
sans  appui,  prit  la  résolution  d'aller  chercher  des 
ressources  en  France.  Arrivée  à  Nice,  elle  s'em- 
barqua et  se  rendit  à  Marseille.  Là ,  Blangini 
donna  des  concerts  dont  le  succès  le  détermina  à 
parcourir  le  midi  de  la  France,  Lyon,  le  Daa- 
phinéet  la  Suisse.  Arrivé  à  Paris  en  1799,  il  s'y 
fit  connaître  par  la  publication  d'un  grand  nombre 
de  romances  et  de  nocturnes  qui  eurent  beau- 
coup de  succès,  et  s'adonna  à  l'enseignement  du 
chant  et  à  la  composition  dramatique.  Son  premier 
essai  au  théâtre  fut  la  Fausse  Duègne ,  que 
Della-Maria  avait  laissé  imparfait,  et  quîl  acheva. 
Cet  ouvrage  fut  représenté  en  1802  au  théâtre  Fey- 
deau.  Son  second  opéra  fut  joué  au  même  tliéAtre 
en  1803,  sous  le  titre  de  Chimère  et  Réalité.  Les 
rôles  principaux  de  ce  petit  ouvrage  étaient  joués 
par  Elleviou,  M«eSaint-AublnetM>ne  Gavaudan, 
avec  une  perfection  qui  en  fit  la  fortime.  Peu  de 
temps  après,  il  donna  seul  Zëlie  et  Terville,  qui 
eut  peu  de  succès,  et  plusieurs  autres  ouvrages, 
tant  à  l'Opéra-Coniique ,  qu'à  l'Académie  royale 
de  musique.  La  vogue  qu'avaient  obtenue  quel- 
ques-unes des  romances  de  Blangini  lui  fit  bientôt 
une  brillante  réputation  dans  la  haute  société  de 
cette  époque.  Toutes  les  femmes  à  la  mode  vou- 
laient l'avoir  pour  maître  de  chant  ;  car  alors  l'art 
du  chant  consistait,  pour  le  monde  parisien ,  à 
bien  dire  des  romances.  Blangini  avait  organisé 
des  matinées  musicales  dans  sa  maison  de  la  rue 
Basse- du-Rempart,  où  se  réunisMiit  l'élite  de  la 
société.  Il  y  faisait  entendre  de  bonne  mnslqne 
italienne  chantée  d'une  manière  agréable ,  et  ses 
romances  nouvelles,  dont  il  faisait  ainsi  la  répu- 
tation. Appelé  à  Munich  en  1805,  il  y  fit  repré- 
senter un  opéra  intitulé  ^nooreiiR  lourde  Calife, 
qui  lui  valut  le  titre  de  maître  de  chapelle  du  roi 
de  Bavière.  L'année  suivante,  la  princesse  Bor- 
ghèse,  scear  de  Napoléon,  le  nomma  directeoc 
de  sa  musique  et  de  ses  wnceits;  en  1809,  le 
roi  de  Westphalie  hii  conféra  le  titre  de  maître 
de  sa  chapelle  et  de  directeur  de  sa  musique. 
Rentré  en  France  en  1814,  Blangini  y  a  succes- 
sivement obtenu  les  titres  de  surintendant  hono- 
raire de  la  musique  du  roi ,  de  compositeur  de  la 
musique  particulière  de  S.  M. ,  et  de  professeur  de 
chant  à  l'École  royale  de  musique  et  de  déclama- 
tion ;  mais  il  fut  privé  de  ce  dernier  emploi  par 
un  arrêté  du  vicomte  de  La  Rocliefoncault,  qui 
avait  alors  la  direction  des  beaux -arts  au  minis- 


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BLAI9Gmi  —  BLANKENBURC 


437 


tère  de  la  maison  do  roi.  La  lUte  des  ouvrages  de 
Blangini  se  compose  de  cent  soixante-quatorze 
romances  en   trente-quatre  recueils;  de   cent 
soixante-dix  nocturnes  à  deux  Yoix;  de  dix-sept 
recueils  de  Cantonettif  pour  une  et  deux  voix  ; 
de  six  motets  ;  de  quatre  messes  à  quatre  voix  et 
orchestre,  et  des  opéras  suivants  :  La  Fausse 
Duègne  (ayec  Della-Maria),  en  trois  actes,  en 
1802  ;  Zélie  et  Terville,  eni8d3;  Chimère  et 
Réalité t  en  un  acte,  1803;  Encore  un  tour  de 
Calife^  en  un  acte,  à  Municli,  1805;  Nephtali,  ou 
les  Ammonites,  en  3  actes,  à  TOpéra  de  Paris, 
1806;  Inès  de  Castro,  en  3  actes  (non  repré- 
senté) ;  les  Fêtes  lacédémoniennes ,  en  3  actes 
(non  représenté);  te âacri/{c«  d'Abraham,  en 
3  actes,  à  Gassel,  181 1  ;  /e5  Femmes  vengées,  en 
un  acte,  au  IbéAtre  Feydean,  1811;  l* Amour 
philosophe,  en  2  actes,  à  Cassel,  1811  ;/«  Nau' 
/rage  comique,  en  2  actes,  ibid.,  1812;  to  Fée 
Urgèle,  en  3  actes,  ibid.,  1812;  la  Princesse  de 
Cachemire,  en  3  actes,  ibid.,  1812;  Ttajanoin 
Dada,  en  2  actes,  à  Munich,  1814;  la  Sourde- 
Muette,  en  3  actes,  au  théAtre  Feydeau,  1315  ; 
la  Comtesse  de  Lamarh,  en  3  actes,  au  même 
théâtre,  1817;  le  Jeune  Oncle,  en  un  acte,  au 
môme  théâtre,  1820  ;  Marie-Thérèse,  en  4  actes, 
répété  à  l'Opéra,  en  1820,  mais  non  représenté; 
le  Duc  d* Aquitaine,  en  un  acte,  au  ihéfttre  Fey- 
deau, 1823  ;   le  Projet  de  pièce,  en  un.  acte,  au  . 
même  théâtre,  1825;  ^aSai7i^£renri,enunacte, 
joué  au  théâtre  de  la  cour,  1825;  V Intendant, 
en  un  acte,  idem,  1826;  le  Coureur  de  veuves, 
en  3  actes,  au  théâtre  des  Nouveautés,  1827; 
le  Jeu  de  Cache-Cache ,  en  2  actes ,  au  même 
théâtre,  1877;  le  Morceau  d^ensemble,  en  un 
acte,  idem,  1825;  V Anneau  de  la  Fiancée,  eu 
3  actes,  ibid.,  1827;  le  Chanteur  de  Société, 
en  2  actes,  au  théâtre  des  Variétés,  1830.  Une 
partie  delà  musique  de  la  Marquise  de  Brinvil- 
tiers,  en  3 actes,  à  l'Opéra  Comique,  I83l  ;  Un 
premier  pas ,  en  un  acte ,  idem ,  1832  ;  les  Gon- 
doliers ,  en  2  actes,  ibid.,  1833;  le  Vieux  de  la 
Montagne,  en  4  actes,  écrit  pour  TOpéra,  mais 
non  représenté.  Peut-être  trop  tOt  oublié,  Blan- 
gini  méritait  qu'on  gardât  le  souvenir  de  quelques 
unes  de  ses  compositions.  Il  y  a  de  )a  grâce,  de 
l'élégance  et  de  l'expression  dans  ses  nocturnes 
et  dans  ses  romances.  Quelques-unes  de  ces  petites 
pièces,  entre  autres  :  Il  est  trop  tard,  les  Sou- 
venirs, M* aimeras-tu?  Il  faut  partir,  ont  un 
charme  irrésistible.  Il  y  a  aussi  du  mérite  dans 
quelques  morceaux  de  son  opéra  de  tiephlali , 
dont  un  air  a  été  chanté  avec  beaucoup  de  succès 
dans  les  concerts. 

La  fortune  fut  longtemps  souriante  pour  Blan- 
gini.  Sa  taille  était  petite;  mais,  élégant  et  gra- 


cieux, il  plaisait  aux  femmes  qui  le  protégeaient. 
Il  eat  pour  élèves  de  chant  la  reine  de  Bavière, 
la  reine  de  Westphalie,  le  roi  de  Hollande  (  Louis^ 
Bonaparte),  la  reine  Hortense,  la  princesse  Pau* 
line  Borghèse,  pour  qui,  suivant  ses  indiscrétions, 
il  fut  quelque  chose  de  plus  qu'un  maître  de 
chapelle;  la  duchesse  de  Berry,  enfin,  un  nombre 
immense  de  dames  de  la  pins  haute  noblesse  de 
toute  l'Europe.  Ces  relations  lui  procurèrent  des 
avantages  de  tout  genre.  Le  temps  dii  Consulat 
et  de  l'Empire  fut  surtout  pour  lui  une  source 
de  prospérité.  Sous  la  Restauration,  il  trouva  en- 
core de  la  protection 'par  l'appui  de  W^^  la  du- 
chesse de  Berry;  mais  après  1830,  il  n'y  eut  plus 
que  malheur  pour  le  pauvre  Blangini.  Il  perdit 
alors  toutes  ses  places  à  la  cour  ;  des  faillites  dené- 
gociants  lui  enlevèrent  des  sommes  considérables, 
fruit  de  ses  économies  ;  il  voulut  réparer  ses  pertes 
en  travaillant  activement  pour  le  théâtre  ;  mais 
le  succès  ne  couronna  pas  ses  travaux.  La  plu- 
part de  ses  opéras  tombèrent  ou  n'eurent  qu'une 
courte  existence.  Dans  ses  dernières  années,  sa 
tristesse  était  habituelle.  11  mourut  à  Paris ,  le 
18  décembre  1841,  à  l'âge  de  soixante  ans.  Plu- 
sieurs années  auparavant,  M.  Maxime  de  Ville- ^ 
marest,  son  ami ,  et  littérateur  connu  par  divers 
ouvrages ,  avait  rédigé  sur  ses  notes  un  volume 
qui  a  paru  sous  le  titre  de  :  Souvenirs  de  F.  Blan- 
gini, maître  de  chapelle  du  roi  de  Bavière, 
membre  de  la  Légion  d'honneur  et  de  l'Insti- 
tut historique  de  France  (1797-1834).  Paris, 
Allardin,  1834,  1  vol.  in-8''  de  394  pages.  Il  y  a 
beaucoup  de  vauité  dans  ces  souvenirs  ;  mais  on 
doit  la  pardonner  à  un  artiste  que  tant  de  succès 
et  de  faveurs  avaient  caressé  dans  ses  beaux 
jours.  D'ailleurs  la  plupart  des  personnages  dont 
parle  Blangini  intéressent  ou  par  leur  mérite,  ou 
par  les  événements  auxquels  leur  nom  est  attaché. 
BLANKENBURG  (Quiiun  Van),  licencié 
en  philosophie  et  en  médecine,  né  en  1654,  à 
Gouda,  en  Hollande,  fut  organiste  de  la  nou- 
velle église  rerormée  à  la  Haye,  et  mourut  en 
1739. 11  est  auteur  des  ouvrages  suivants  :  1** 
Elementa  musica,  of  niew  licht  tôt  het  wel- 
verstaan  van  de  Musiec  en  de  Bas-continuo 
(Éléments  de  mosique,  ou  nouvelle  lumière  sur 
la  musique  et  la  basse  continue),  La  Haye,  1739, 
in-4**  de  deux  cents  pages.  —  2*  Clavicimbcl 
en  Orgelboek  der  Psatmen  en  herkgetangen , 
met  dezel/de  noten  die  de  gemeinte  zingt, 
tôt  vloegende  maatzangen  gemakt,  in  styl 
en  hoogte  bepaald ,  met  cieraden  voorzien  en 
met  hunst  verrykt,  tweede  druk,  vermeer- 
dert  med  een  inslruclie  of  onderwyzinge  tôt 
de  Psatmen^  regelen  composilie  van  de  Bass, 
alphabet   voor  de    blinden,    en    volkomen 


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498 


BLAJNKENBURG  —  BLASIUS 


4wn  drukfouien  gezuivert  (Livre  d*oiigoe  ou 
de  clavecin  ponr  accompagner  le  chant  des 
psaoïnes  dans  les  églises  réformées,  etc.).  La 
Haye,  1732,  gr.  in-i*'.  La  troisième  édition  a 
paru  dans  la  même  ville  en  1772,  in-é**.  On  a 
aussi  de  cet  anteor  des  pièces  de  clavecin  qui 
peuvent  se  jouer  en  retournant  le  livre,  sous 
ce  titre  :  La  double  harmonie  d^une  musique 
^ui  en  fait  deux  en  tournant  le  papier  et 
prouve  comment  deux  font  un  et  un  fait  deux, 
à  Voeeasion  du  mariage  de  S,  A,  R.  Monsei' 
çneur  le  prince  d*Orange  avec  la  princesse 
royale  d'Angleterre.  Augmentée  de  plusieurs 
fugues f  allemandes,  courantes,  sarabandes ^ 
bourrées,  gavottes,  menuets  et  autres  pièces 
de  clavecin.  La  Haye,  Laurent  Berkoske  (s.  d.) 
in-4^  Blankenburg  fut  un  musicien  instruit  dont 
les  ouvrages  peuvept  être  consultés  avec  fruit. 
Son  portrait,  gravé  par  Creite,  se  trouve  en  tète 
<le  ses  Blementa  musica. 

BLANKENBURG  (  Cbrétibn  -  Frédérig 
ob;,  naquit  à  Golbert,  en  Poméranie»  le  24  jan- 
vier 1744.  Après  avoir  servi  en  Prusse  pendant 
vingt  et  un  ans,  il  demanda  sa  retraite  et  l'obtint 
avec  le  grade  de  capitaine.  Il  se  retira  k  Leip- 
sick,  où  il  se  livra  à  la  littérature.  En  1786,  il 
publia  un  Supplément  à  la  théorie  universelle 
des  beaux-arts  de  Sulzer,  Leipsick,  quatre  par- 
lies  in^*",  dont  il  a  donné  une  nouvelle  édition  à 
Leipsick,  en  1792-94.  On  a  refondu  depuis  lors  ce 
supplément  dans  Touvrage  de  Sulser.  Toutes 
les  notes  relatives  à  la  lif|érature  musicale  qui 
sont  Jointes  aux  prmclpaux  articles  de  Sulier  sont 
de  Blankenburg.  Celni-d  est  mort  le  4  mai 
1796.  Toute  la  partie  de  la  musique  est  traitée 
d'une  manière  fort  remarquable  dans  le  supplé- 
ment de  Blankenburg  à  la  Théorie  générale  des 
beani-arts  dé  Sulser,  et  Ton  peut  affirmer  que 
tous  les  lexicographes  de  cet  art  sont  restés  in- 
férienrsà  l'auteur  de  ce  supplément.  Blankenburg 
connaissait  également  bien  et  l'histoire  de  la  mu- 
sique et  sa  litt^'rature. 

BLASl  (Luc),  célèbre  constructeur  d'orgues, 
né  à  Pérouse,  florissait  vers  la  fin  do  seiiième 
siècle.  Il  a  construit  à  Rome,  vers  1600  un  or- 
gue de  seiie  jeux  dans  la  Basilique  de  Constan- 
tin. Plusieurs  anciennes  orgues  ont  été  aussi  ré- 
parées par  lui. 

BLASIS  (ViacimB),  fille  de  François  Bia- 
siSy  professeur  de  chant  et  compositeur,  connu 
par  la  musique  de  quelques  ballets,  naquit  à 
Marseille,  en  1 804.  Élève  de  son  père  pour  le  chant, 
et  possédant  une  très-belle  voix  de  soprano,  elle 
chantait  avec  correction,  mais  sans  chaleur  et 
aans  génie.  Engagée  au  tliéAtre  Italien  de  Paris, 
après  la  retraite  de  M^e  Pasta,  elle  y  tint  l'em- 


'  ploi  de  prima  donna  pendant  quelque  temps,  et 
chanta  aussi  au  tliéfttre  du  roi  à  Londits.  En  1830, 
elle  retourna  en  Italie,  et  chanta  sur  les  tbéttres 
de  Turin,  de  Crémone,  de  Plaisance,  de  Tréviae, 
de  Florence  avec  de  brillants  succès,  particuliè- 
rement dans  la  Béatrice  di  Tenda.  Une  maladie 
aiguë  l'enleva,  dans  cette  dernière  ville,  pendant 
la  nuit  du  11  au  12  mai  1838,  à  l'âge  de  treoÉe- 
qnatre  ans.  Un  monument  lui  a  été  élevé  dans 
l'église  de  Santa-Croce  :  on  y  voit  son  tombeau 
sur  lequel  le  sculpteur  Pampaloni  l'a  représentée 
;  agenouillée. 

BLASIUS    (MATaiED-FnÉnénic),    exceHent 
chef  d'orchestre  du  théâtre  de  l'Opéra-Comique. 
naquit  le  23  avril  17S8  à-Lauterbourg,  départn- 
;  ment  du  Bas-Rhin.  Son  père,  Midiel  BlasioB, 
lui  enseigna  les  premiers  principes  de  la  musi- 
que et  les  éléments  de  l'harmonie.  Venu  jeune 
à  Paris,  Biasius  s'y  fit  connaître  perses  compoai- 
I  lions  pour  les  histroments  à  vent,  et  notanameat 
par  des  suites  dtiarmonie  qui  eurent  un  très- 
grand  succès.  Admis  au  nombre  des  professeurs 
du   Conservatoire  lors  de  la  formation  de  œt 
établissement,  il  fut  compris  dans  la  réforme  de 
l'an  X  (1802).  Ce  fut  aussi  vers  le  même  temps 
qu'il  quitta  le  corps  de  musique  de  la  garde  des 
consuls,  dont  il  avait  été  le  chef  pendant  plusieurs 
années.  Il  se  borna  dès  k>rsà  diriger  l'orchestre  de 
rOpéra-Comique,  ce  qu'il  fit  de  la  manière  la  plus 
remarquable  pendantvingt-cinqans.TousIescom- 
;  poslteurs  se  sont  rappelé  longtemps  avec  plaisir 
I  le  soin  qu'il  apportait  dans  l'exécution  des  onvra- 
j  ges  qui  lui  étaient  confiés;  son  aplomb,  son  sang- 
i  froid,  et  la  délicatesse  de  son  oreille,  qui  lui 
I  faisait  discerner  à  l'instant  la  partie  oh  une  faute 
avait  été  commise.  Il  a  été  admis  à  la  pension 
en  1816  et  s'est  retiré  â  Versailles.  Biasius  était 
également  distingué  par  son  talent  d'exécution  sur 
le  violon,  sur  la  clarinette,  sur  la  flûte,  et  sur  lebaa- 
son.  Il  a  composé  pour  tous  ces  instrumenta.  Ses 
principaux  ouvrages  sont:  l"*  Nouvelle  Méthode 
pour  clarinette,  Paris,  1796.  —  2"*  Symphonie 
concertante  pour  deux  cors,  Paris,  Oxi.  —  3* 
Harmonie  k  ux  parties,  Paris,  Pleyel.  —  4*  Har- 
monie tirée  des  opéras  nouveaux,    première, 
deuxième  et  troisième  suites,  Paris,  Janet.  -^  W" 
Journal  d'harmonie  à  l'usage  des  musiques  mi- 
litaires, dixième  et  onilème  livraisons,  Paris,  Le- 
duc —  6*  Divers  recueils  de  marcbefe  et  pas  re- 
doublés. — - 1^  Premier  concerto  de  violon,  en 
sol,  Paris,  Leduc.  —  8*  Deuxième  idem,  en  la, 
ibid.,  Pleyel.  —  9*  Troisième  idem,  en  ui,  ibid., 
Érard.  —  lo®  Trois  quatnors  pour  deux  violons, 
alto  et  basse,  op.  1,  Paris,  Sieber.  —  11®  Trois 
idem,  op.  3,  ibid.,  Louis.  —  12°  Trois  idem,  op. 
12,  ibid.,  Sieber.  —  I3<*  Trois  idem,  op.  19,  ibid.. 


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BLASIUS  —  BLAVET 


439 


On.  —  14*  Trois  trios  poar  deux  violons  et  iNUse^ 
op.  48,  livre  1  et  2.  —  15*  Dix  œuvres  de  daos 
pour  deux  Tiolons,  op.  8,  28,  29, 30,  32,  33,  39, 
43,  53,  lîf.  1  et  2.  —  16*  Quatre  œuvres  de 
sonates  pour  yîoIod  et  basse.  —  17*  Trios  pour 
flûte,  clarinette  et  basson,  op.  31.  —  18*  Quatre 
concertos  pour  clarinette.  -^  19*  Trios  pour  le 
même  instrument^liv.  1  et  2.  —  20°  Sept  œuvres 
àe  duos,  idem,  op.  18,  20,  21, 38,  40,  et  46.  — 
21*  Concerto  pour  basson.  ^  22*  Six  quatuors, 
idem.  Blasius  a  fait  représenter  à  TOpéra-Comi- 
que  :  Pelletier  de  Saint- Fargeau,  ou  le  premier 
martyr  de  la  république  française^  en  deux 
acteï>,  1793,  et  VAmour  Ermite^  en  un  acte, 
1793.  On  lui  doit  enfin  Tarrangement  en  quatuors 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  des  sonates  de 
Haydn  pour  le  piano.  Il  a  composé  la  musique 
d'un  ballet,  en  1791,  mais  cet  ouvrage  n'a.  pas 
^té  représenté.  Blaaias  s*est  retiré  de  l'Opéra  Co- 
mique au  mois  de  mars  1810,  après  vingt -cinq 
ans  de  service,  et  a  cessé  de  vivre  en  1829.  Une 
erreur  introduite  dans  |e  Manuel  de  la  Littéra- 
ture musicale  de  Whistlinga  été  répétée  dans  TEn- 
«yclopédie  de  la  musique  de  Schilling.  On  y  dit 
<]ue  l'artiste  dont  il  est  question  dans  cet  article 
«'appelait  Blasius,  en  français  Blaze,  Jamais  le 
floin  de  Blase  n'a  été  donné  en  France  à  Bla- 
slus.  Il  est  dit  aussi  dans  ce  même  ouvrage  que 
Blaslns  se  rendit  en  France  avec  son  frère  qui 
jouait  fort  bien  du  basson  ;  mais  le  bassoniste, 
le  clarinettiste,  le  violoniste  et  le  compositeur  du 
nom  de  Blasius  ne  sont  qu'une  seule  et  même 
4)er5onne. 

BLATT  (FRANÇois-THADis),  directeur  ad- 
joint et  professeur  au  Conservatoire  de  Prague, 
est  le  plus  célèbre  clarinettiste  existant  en  Alle- 
magne à  l'époque  actuelle.  Né  à  Prague,  en  1793, 
a  se  livra  d'abord  à  l'étude  de  la  peinture^  d'après 
le  désir  de  ses  parents,  et  suivit  les  cour»  de 
l'Académie  impériale  de  Vienne,  où  son  père 
avait  été  placé  comme  employé,  en  1790.  On  loi 
fit  étudier  aussi  la  musique  pour  laquelle  il 
avait  d'heureuses  dispositions.  Son  père  ayant 
cessé  de  vivre,  en  1807,  Blatt  retooma  à  Pra- 
gue avec  sa  mère  ;  et  peu  de  temps  après  il 
abandonna  la  peinture  pour  se  livrer  en  lil^rté  à 
son  penchant  pour  la  musique.  Admis  comme 
^lève  au  Conserratoire  de  musique  de  sa  ville 
natale,  il  reçut  des  leçons  de  l'habile  clarinettiste 
Farnick,  et  le  directeur  de  cette  institution, 
F.  D.  Weber,  lui  enseigna  les  éléments  de  l'har- 
monie et  de  la  composition.  Parvenu  à  l'Age  de 
vingt  et  un  ans,  en  1814,  il  entreprit  de  longs 
voyages  en  Allemagne  et  dans  le  nord  de  l'Eu- 
rope, dans  le  dessein  do  se  (aire  connaître  et  d'ac- 
croître son  habileté  et  ses  connaissances  dans 


son  art.  A  son  retour  à  Prague,  il  entra  comme 
première  clarinette  solo  à  l'Opéra  de  cette  ville, 
et  en  1820,  il  devint  professeur  au  Conservatoire. 
Depuis  lors  il  a  réuni  à  ce  titre  celui  de  directeor 
adjoint.  Comme  instrumentiste,  Blatt  jouit  dans 
sa  patrie  d'ane  haute  renommée.  On  s'accorde  à 
donner  des  éloges  au  brillant  extraordinaire  de 
son  jeu,  à  la  beauté  du  son  qu'il  tire  de  la  clari- 
nette, et  à  sa  manière  expressive  de  chanter  sur 
cet  instrument.  Ses  compositions  sont  aussi  con- 
sidérées comme  fort  bonnes  en  leur  genre.  On  re- 
marque particulièrement  celles  dont  les  titres  sui- 
vent :  1**  Douze  caprices  en  forme  d'études  pour 
la  clarinette,  livres  1  et  2;  Leipsick,  Breilkopf  et 
Haertel.  — 2o  Trios  pour  trois  clarinettes,  op.  3  ; 
Prague,  Berra.  —  3*"  Variations  brillantes  pour 
clarinette  et  quatuor  (en  uù  mineur  et  en  sol  mi- 
neur); Bonn,  Simrock.  —  4»  Introduction  et 
variations  pour  clarinette  et  orchestre,  ibid.  — 
5*  Introduction  et  variations  brillantes  sur  un 
thème  du  Barbier  de  Séville ,  avec  orchestre, 
op.  28  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel.  —  6o  Trois 
duos  concertants  pour  deux  clarinettes^  op.  29  ; 
ibid.  —  70  Caprices  amusants  pour  une  clarinette 
seule,  op.  26,  ibid.  —  8^  Études,  op.  33;  ibid. 
_  90  Méthode  complète  pour  la  clarinette; 
Mayence,  Schott.  Ouvrage  bien  conçu  et  bien 
exécuté.  «»  10*  Vingt-quatre  exercices ,  premier 
et  deuxième  supplément  à  la  Méthode;  ibid.  — 
11«  Méthode  abrégée,  théorique  et  pratique  de 
chant;  Prague,  Rudl.  Blatt  a  écrit  aussi  quel- 
ques morceaux  pour  le  hautbois  et  pour  le  cor 
anglais. 

BLAU  (Hbrri  de),  ténor  à  la  conr  du  doc  de 
Bavière,  en  1593,  sons  le  fameux  maître  de  cha- 
pelle Roland  de  Lasstts.  Il  était  vraisemblable- 
ment Français. 

BLAVET  (  Michel),  flûtiste  et  compositeur 
de  musique,  naquit  à  Besançon,  le  13  mars  1700. 
Fils  d'un  tourneur,  il  suivait  la  profession  de  son 
père,  lorsqu'une  flûte,  tombée  par  hasard  dans  ses 
mahis ,  lui  révéla  le  secret  de  son  talent.  Sans 
autre  maître  que  lui-même,  il  apprit  à  jouer  de 
cet  instrument,  et  ses  progrès  furent  si  rapides 
quil  n'eut  bientôt  plus  de  rival  en  France.  Le 
duc  de  Lewis,  Payant  entendu,  l'engagea  à  se 
rendre  à  Paris, où  ilfot  bien  accueilli  par  tous  les 
amateurs.  Admis  à  l'orchestre  de  l'Opéra,  il  tra- 
vailla continuellement  à  perfectionner  son  talent, 
et  publia  plusieurs  œuvres  qui  augmentèrent  sa 
réputation.  Quelques  années  après,  il  fit  un  voyage 
en  Prusse;  Frédéric  II,  alors  prince  royal,  qui 
jouait  aussi  de  la  flûte,  voulut  entendre  Blayet,  et 
en  fut  si  content,  qu'il  l'engagea  à  rester  près  de 
lui,  promettant  d'avoir  soin  de  sa  fortune  :  Quant:^ 
n^était  point  encore  au  service  de   ce  prince* 


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440 


BLAVET  —  BLAZE 


Blayet  préféra  reTenir  k  Paris ,  où  ie  prince  de 
Carignan  lui  accorda  un  logement  dans  son  hôtel 
et  une  pension.  11  devint  ensuite  surintendant  de 
la  muMque  du  comte  de  Clermont,  pour  qui  il 
mit  en  musique  Églé ,  pastorale  de  Laujon  ;  les 
Jeux  Olympiques,  1753,  ballet  du  comte  de  Sen- 
neterre;  la  Fêle  de  Cythère,  opéra  du  chevalier 
de  Laurès;  le  Jaloux  corrigé,  de  Collé  et  Flo- 
rian,.17à2.  Blavet  était  aussi  très- habile  sur  ie 
basson.  Il  est  mort  à  Paris,  le  28  octobre  1768. 
On  trouve  son  éloge  par  M.  François,  dans  le 
Nécrologe  de  1770. 

BLAVIER  (  AsDRÉ-JosEPH  ),  né  à  Liège,  dans 
les  premières  années  du  dix -huitième  siècle ,  y 
fit  ses  études  musicales,  et  fut  maître  de  musique 
à  Saint-Pierre  de  cette  ville.  En  1727  il  obtint  au 
concours  la  place  de  maître  de  chapelle  de  Tégtise 
Notre-Dame  d^Anvers,  et  en  prit  immédiatement 
possession.  En  1741,  il  composa  une  messe  à 
4  voix,  2  violons,  alto  et  basse  continue,  dont  le 
manuscrit  existe  dans  les  archives  de  cette  église. 
Blavier  a  été  le  maître  de  Gossec,  lorsque  ce- 
lui-ci était  enfant  de  chœur  de  la  collégiale. 
(F.  Gossec.) 

BLAZE  (HENRi-SéBASTiEN),  né  à  Cavaillon , 
petite  ville  du  département  de  Vaucluse,  en  1763, 
apprit  les  premiers  principes  de  l'art  musical  d*un 
organiste  de  sa  ville  natale,  nommé  Lapierre, 
Conduit  à  Paris  pour  y  finir  son  éducation,  il  y 
arriva  pendant  la  guerre  des  Gluckistes  et  des 
Piccinistes ,  ce  qui  contribua  encore  à  augmenter 
le  goût  qu'il  avait  pour  la  musique.  Aidé  des 
conseils  de  plusieurs  maîtres  et  des  leçons  de 
Séjan,  organiste  de  Saint-Sulpice,  il  acquit  des 
connaissances  dans  la  composition  ;  mais,  obligé 
d^embrasser  la  profession  de  notaire,  il  ne  put 
se  livrer  à  son  penchant  pour  cet  art  que  dans 
des  moments  de  loisir.  Blaze  a  néanmoins  écrit 
plusieurs  messes  è  grand  orchestre,  d'autres 
avec  accompagnement  d^orgue  seulement;  un 
opéra  intitulé  V Héritage,  qui  fut  mis  à  Tétude  au 
tbéàlre  Favart;  une  Sémiramis,  dont  il  avait  ar- 
rangé le  livret  d'après  ie  plan  de  Voltaire,  et  qui 
n'a  pas  été  représentée,  à  cause  de  sa  ressemblance 
avec  l'opéra  du  même  nom  dont  Catel  avait  fait 
la  musique ,  ouvrage  reçu  par  l'administration  de 
l'Opéra  avant  que  Blaze  présentât  le  sien.  De 
retour  dans  sa  province,  Blaze  alla  s'établir  à 
Avignon,  et  partagea  son  temps  entre  Texercice 
de  sa  profession  et  ses  travaux  de  musicien.  Bien* 
tôt  troublé  dans  son  état  et  dans  ses  plaisirs  par 
le  régime  de  terreur  qui  pesa  sur  la  France  dans 
les  années  1793  et  94,  il  fut  obligé  de  se  sous-  , 
traire  par  la  fuite  aux  poursuites  dont  il  était  : 
l'objet.  Après  la  réaction  du  9  thermidor,  il  fut  j 
nommé  administrateur  de  son  département.  En  | 


1799,  il  fit  un  second  voyage  à  Paris,  et  profita 
de  son  séjour  en  cette  ville  pour  y  publier  quel- 
ques-uns de  ses  ouvrages.  Il  s'y  lia  d'amitié  avec 
Méliul  et  Grétry  ;  l'Institut  le  nomma  son  corres- 
pondant, en  remplacement  de  Tabhé  Giroust. 
Les  compositions  de  Blaze  qui  ont  été  gravée» 
sont  :  1"*  Deux  œuvres  de  sonates  pour  le  piano. 

—  2"  Un  œuvre  de  duos  pour  harpe  et  piano. 

—  3®  Plusieurs  messes  en  plain -chant.  — 
4**  Quelques  pièces  fugitives.  Blaze  s'est  fait 
connaître  par  un  roman  intitulé  :  Julien,  ou  le 
Prêtre;  Paris,  1805,  2  vol.  in-12.  Il  a  cessé  de 
vivre  à  Cavaillon,  le  11  mai  1833. 

BLAZE  (François-Henri-Josepo,  dit  CAS- 
TIL  BLAZE),  fils  du  précédent,  est  né  à  Cavail- 
lon, le  1*"*  décembre  1734.  Destiné  au  barreau,  il  fit 
dans  sa  jeunesse  les  études  nécessaires  pour  la  pro- 
fession d'avocat,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  de  cul- 
tiver la  musique ,  dont  les  premières  leçons  lui 
furent  données  par  son  père.  Arrivé  à  Paris  eu 
1799,  pour  y  suivre  les  cours  de  Pécule  de  droit, 
il  les  négligea  quelquefois  pour  ceux  du  Conser- 
vatoire. Après  y  avoir  achevé  l'étude  du  solfège, 
U  reçut  de  Peme  des  leçons  dliarmonie,  et  il  st 
préparait  à  compléter  son  éducation  musicale, 
lorsqu'il  lui  fallut  renoncer  à  ses  penchants  pour 
s'occuper  exclusivement  de  son  état.  Devenu 
successivement  avocat,  sous-préfet  dans  le  dé- 
partement de  Yaucluse ,  inspecteur  de  la  librai- 
rie, etc.,  il  lui  restait  peu  de  temps  à  donner  À 
la  culture  de  l'art  qu'il  aimait  avec  passion.  Ce- 
pendant il  jouait  de  plusieurs  instruments  et  avait 
composé  beaucoup  de  romances  et  d'autres  piè4:es 
fugitives  qui  avaient  été  publiées ,  lorsqu'il  prit 
tout  à  coup  la  résolution  de  renoncer  au  barreau, 
à  la  carrière  administrative,  à  tout  ce  qui  pou- 
vait  enfin  mettre  obstacle  à  ses  penchants  ;  con- 
fiant dans  l'avenir,  il  prit  la  route  de  Paris^  avec 
sa  femnft  et  ses  enfants ,  plus  soigneux  de  son 
bagage  de  partitions  et  de  manuscrits  que  du  reste 
de  son  mobilier.  Deux  projets  l'amenaient  dans 
la  ville  des  arts  :  il  voulait  y  faire  représenter  le 
Don  Juan  de  Mozart  et  quelques  autres  opéras 
qu'il  avait  traduits  et  arrangés  pour  la  scène  fran- 
çaise, et  y  publier  un  livre,  espoir  de  sa  future 
renommée.  Ce  livre  parut  sous  le  titre  de  l* Opéra 
en  France  (Paris,  1820,  2  vol.  iii-8°}.  Homme 
d'esprit,  écrivain  plein  de  verve,  Castil-Blaze  at- 
taquait avec  force  dans  cet  ouvrage  certains  pré- 
jugés qui  s'opposaient  en  France  aux  progrès  de 
la  musique  dramatique.  11  y  signalait  les  défauts 
des  livrets  d'opéras,  les  vices  de  l'administration 
intérieure  des  théâtres ,  la  mauvaise  distribution 
des  rôles ,  la  classification  fausse  et  arbitraire ^des 
voix ,  toutes  les  causes  enfin  qui  mettaient  alors 
obstacle  à  la  bonne  exécution  de  la  musique.  Il 


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BLAZE 


441 


faisait  aussi  la  guerre  au  goût  passionné  des 
ïrançaift  pour  les  chansons ,  le  considérant  avec 
raison  comme  un  obstacle  aux  progrès  de  Fart. 
Enfin ,  il  ne  ménageait  pas  les  productions  qui 
lui  paraissaient  appartenir  pliilôt  au  genre  du 
TaudeviUe  qu*à  celui  du  véritable  opéra.  Ajoutons 
que  la  ferveur  de  son  zèle  l'avait  entraîné  jusqu^à 
^injustice  envers  des  compositeurs  français  qui, 
bien  que  faibles  harmonistes,  avaient  pourtant 
fait  preuve  de  mérite  par  le  naturel  des  mélodies 
et  la  Térité  dramatique  de  leurs  ouvrages. 

On  ne  lisait  guère  en  France  de  livres  sur  la 
musique  à  IVpoque  où  Castil-Blaze  publia  le 
sien;  il  n'eut  donc  pas  alors  le  retentissement 
qu'il  aurait  eu  s'il  eût  paru  quelques  années  plus 
tard;  néanmoins  l'auteur  en  recueillit  le  fruit, 
parce  que  le  mérite  de  cette  production  le  fit 
choisir  comme  rédacteur  de  la  jclironique  musi- 
cale du  Journal  des  Débats.  Jusqu'au  moment 
où. Castil-Blaze  commença  cette  suite  d'articles 
piquants  signés  de  XXX  qui  fondèrent  sa  répu- 
tation, des  littérateurs,  ignorants  des  premiers 
éléments  de  la  musique,  s'étaient  arrogé  le  droit 
d'émettre  seuls  dans  les  journauiL  des  opinions 
fausses,  qu'ils  prenaient  pour  des  doctrines,  sur 
un  art  dont  ils  ne  comprenaient  pas  même  le 
but  :  c'est  à  cette  cause  qu'on  doit  attribuer  les 
préjugés  qui  régnaient  dans  la  plus  grande  partie 
de  la  population  contre  l'harmonie,  le  luxe  d'in- 
strumentation et  ce  qu'on  appelait  la  musique 
savante.  L'auteur  de  la  clu-onique  musicale  sut 
bientôt  se  faire  remarquer  par  la  spécialité  de  ses 
connaissances  ;  il  imposa  silence  au  bavardage  des 
gens  de  lettres,  et  parvint  à  initier  le  public  au 
langage  technique  dont  il  se  servait,  par  l'entrain 
de  sa  verve  méridionale.  Quels  que  soient  les 
progrès  que  puisse  faire  en  France  Tait  d'écrire 
sur  la  musique  dans  les  journaux,  on  n'oubliera 
pas  que  c'est  Castil-Blaze  qui,  le  premier,  l'a  na- 
turalisé dans  ce  pays. 

En  1821,  ce  littérateur  musicien  publia  un 
Dictionnaire  de  musique  moderne  (Paris,  2  vol. 
iji-8'').  Cet' ouvrage,  formé  par  la  réunion  des 
matériaux  que  Tauteur  avait  rassemblés  pour  son 
livre  de  VOpéra  en  France,  offre  des  notions 
justes  des  diverses  parties  de  l'art;  cependant,  la 
rapidité  qui  avait  présidé  à  sa  rédaction  y  avait 
laissé  glisser  quelques  négligences  dans  plusieurs 
articles  importants  -.-elles  ont  été  corrigées  dans 
des  cartons  qui  ont  fait  reproduire  l'ouvrage  avec 
QD  nouveau  frontispice,  comme  une  deuxième 
édition  (Parts,  1825,  2  vol.  in-S*').  Depuis  lors 
Mées,  professeur  de  musique  à  Bruxelles,  a  donné 
une  réimpression  du  Dictionnaire  de  musique 
de  Castil-Blaze,  précédé  d'un  Abrégé  historique 
sur  ta  musique  moderne,  et  d'une  Biographie 


des  théoriciens,  compositeurs^  chanteurs  et 
musiciens  célèbres  qui  ont  illwtré  P École  fla- 
mande et  qui  sont  nés  dans  les  Pays-Bas; 
par  ordre  alphabétique  (Bruxelles,  i  vol.  in-S"», 
1828).  On  a  reproché  à  l'auteur  de  ce  diction- 
naire d'avoir  reproduit  textuellement  un  grand 
nombre  d'articles  du  Dictionnaire  de  J.-J.  Rous- 
seau, après  avoir  montré  beaucoup  de  mépris 
pour  ses  connaissances  en  musique  (  Foy.  d'Ou- 
TREPOFfT)  :  l'accusation  est  malheureusement  fon- 
dée ;  mais  on  a  eu  tort  de  dire  que  sa  nomenclature 
est  incomplète  en  ce  qu^elie  ne  contient  pas  cer- 
tains articles  sur  la  musique  ancienne  ;  car  il  ne 
follait  pas  oublier  que  le  titre  du  livre  est  ; 
Dictionnaire  de  musique  moderne.  Le  traité  de 
VOpéra  en  France,  augmenté  d'un  Essai  sur  le 
drame  lyrique  et  les  vers  rhythmiques,  a  été 
remis  en  vente  en  1826,  comme  une  deuxième 
édition.  Après  avoir  rédigé  pendant  plus  de  dix  ans 
la  Chronique  musicale  du  Journal  des  Débals, 
Cast  1-Blaze  a  quitté  ce  journal,  en  1832,  pour 
travailler  au  Constitutionnel;  mais  il  n'a  pas  fait 
longtemps  les  articles  de  musique  de  celui-ci. 
Pendant  plusieurs  années  il  a  rédigé  la  partie  mu- 
sicale de  la  Revue  de  Paris.M  a  fourni  aussi 
quelques  articles  au  Ménestrel,  journal  de  mu- 
sique, à  la  Revue  et  Qazelte  musicale  de  Paris, 
à  la  France  musicale,  et  au  Magasin  pittores- 
que, £n  1832,  il  a  fait  imprimer  deux  ouvrages 
dont  l'un  a  pour  titre  :  Chapelle  musique  des 
Rois  de  France  (Paris.  Paulin,  un  vol.  in- 12), 
et  l'autre:  La  Danse  et  les  Ballets  depuis  Bac- 
chus  jusqu'à  mademoiselle  Tagliom  (Paris, 
Paulin ,  un  vok  in-12).  Ces  deux  volumes  sont 
formés  d'une  réunion  d'articles  que  l'auteur  avait 
publiés  en  1829  et  1830,  dans  les  tomes  IV  et  VU 
de  la  Revue  de  Paris.  Le  premier  est  une  sorte 
d'histoire  ab^^éf^ée  d'une  part,  et  mêlée  de  digres- 
sions de  Tautre,  de  ce  qui  concerne  la  cliapelle 
des  rois  de  France.  Les  documents  authentiques 
ont  manqué  à  Castil-Blaze  pour  donner  à  son  livre 
l'intérêt  dont  il  était  susceptible.  On  trouve  beau- 
coup de  choses  relatives  à  la  musique  dans  l'ou- 
vrage sur  la  danse  et  les  ballets.  En  1831,  il  a 
annoncé  le  projet  qu'il  avait  de  réunir  un  choix 
de  ses  Chroniques  musicales  pour  en  Tormer  un 
livre  :  la  première  livraison  de  cette  collection  a 
été  publiée  en  1831 ,  en  six  reuilles  in-8^  ;  mais 
Tentreprise  n'a  pas  eu  de  suite. 

Des  traductions  des  Noces  de  Figaro,  de  Don 
Juan ,  de  la  Flûte  enchantée  et  du  Mariage 
secret  avaient  été  faites  par  Castil-Blaze  avant 
qu'il  vint  se  fixer  à  Paris;  il  les  publia  dans  cette 
ville  en  1820  et  dans  les  années  suivantes.  Les 
succès  de  la  musique  de  Rossini  à  cette  époque  le 
déterminèrent  à  continuer  ses  travaux  de  tra- 


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BLAZE 


duction,  afin  de  faire  jouir  les  filles  de  province 
du  plaisir  d'entendre  les  principaux  ouvrages  da 
maître  de  Pesaru,  et  successivement  il  fit  paraître 
le  Barbier  deSéville,  la  Pie  voleuse  (Gazza 
ladra),  Otello^  ifofse,et  V  Italienne  à  Alger.  11 
a  aussi  arrangé  Anne  de  BcnUen  pour  la  scène 
française»  d'après  le  libretto  de  Romani  et  la  par- 
tition de  DonizetU.  Quelques  pastiches  furent 
aussi  essayés  par  lui  et  formés  d'une  réunion  de 
morceaux  puisés  dans  des  partitions  de  Rossini, 
de  Mozart,  de  Paér  et  de  quelques  autres  maîtres. 
Le  théâtre  de  POdéon  de  Paris  ayant  été  spécia- 
lement destiné,  en  1822,  à  la  représentation  des 
opéras  allemands  et  italiens  traduits,  tous  les 
ouvrages  qui  viennent  d*être  cités  y  furent  joués 
et  obtinrent  de  brillants  succès;  mais  celui  que 
le  public  accueillit  avec  le  plus  d'enthousiasme 
fut  le  Freyschûtz,  de  Weber,  traduit  sous  le 
titre  de  Robin  des  Bois,  La  vogue  de  cet  opéra 
oe  fat  pas  moindre  en  France  qu'en  Allemagne; 
lorsqu'il  a  été  repris  à  l'Opéra-Comiqiie,  en  183{>, 
le  public  a  montré  le  même  empressement  à  l'en- 
tendre. La  traduction  d'Eurianthe,  faiteaussi  par 
Castil-Blaze,  a  été  moins  heureuse  lorsqu'elle  fut 
représentée  À  l'Opéra,  en  1831.  11  a  fait  jouer  en 
province  une  traduction  de  VObéron  du  même 
compositeur  sous  le  titre  de  Htion  de  Bordeaux, 
ainsi  qu'un  arrangement  de  Fidelio,  de  Beethoven, 
auquel  il  a  rendu  aon  titre  primitif  de  Léonore. 
La  traduction  de  Don  Juan,  retouchée  par  lui  et 
par  son  fils ,  obtint  du  succès ,  nonobstant  les 
altérations  faites  à  l'immortel  ouvrage  de  Mozart. 
Castil-Blaze  s^est  fait  connaître  comme  composi- 
teur par  quelques  morceaux  de  musique  reli- 
gieuse, des  quatuors  de  violon,  gravés  à  Paris, 
des  trios  pour  le  basson,  dont  il  avait  joué  autre- 
fois, et  un  recueil  de  douze  romances  dans  lequel 
on  remarqua  le  Chant  des  Thermopyles ,  et  la 
jolie  romance  du  Boi  René.  Il  ne  s'est  pas  borné 
à  ces  essais,  car  il  a  abordé  le  thé&tre  poar 
son  propre  compte,  et  a  fait  représenter  à  l'O- 
péra-Comique  Pigeon  vole,  dont  il  avait  com- 
posé les  paroles  et  la  musique,  et  qui  ne  réussit 
pas.  C'est  le  même  ouvrage  dont  il  a  fait  graver 
la  partition  sous  le  titre  de  la  Colombe,  Posté- 
rieurement il  a  fait  jouer  sur  les  tliéfttres  des  dé- 
partements Belzébuth,  ou  les  Jeux  du  roi  René, 
grand  opéra  en  quatre  actes,  et  un  opéra  bouffon 
en  trois  actes  intitulé  :  Choriste  et  Liquoriste. 
Les  partitions  de  ces  ouvrages  ont  été  publiées  par 
lui.  On  loi  doit  aussi  les  Chants  de  la  Provence, 
i-ecueillis  et  arrangés  avec  accompagnement  de 
piano;  Paris,  chez  Tauteor.  Castil-Blaze  se  ha- 
sardait quelquefois  à  écrire  des  airs,  duos  on 
chœurs  pour  ses  traductions  d'opéras  italiens  et 
allemands,  ou  pour  les  pastiches  formés  de  mor- 


ceaux pris  dans  les  partitions  de  grands  maîtres; 
pastiches  dont  les  plus  comus  sont  :  Lee  Folies 
amoureuses,  la  Forêt  de  Senari,  la  Fanuse 
Agnès,  d'après  la  pièce  de  Destouclies,  et  Mom- 
sieur  de  Pourceaugnac,  d'après  la  comédie  de 
Molière.  Se  frottant  les  mains ,  il  disait  en  secret 
à  ses  amis  que  ses  propres  morceaux  avaient  tou- 
jours fait  plus  d'effet  que  les  autres.  Une  de  ses  ja- 
bi  iations  était  qn'un  choeur  de  la  Forêt  de  Senart, 
donné  par  lui  comme  étant  tiré  d*un  opéra  de 
Weber,  quoiqu'il  en  fût  l'auteur,  avait  été  ebaoté 
dans  les  concerts  du  Conservatoire  de  Paris,  rede- 
mandé souvent,  et  toujours  applaudi  avec  enthou- 
siasme, comme  une  production  originaie  de  l'an- 
teur  du  FreyschUtz. 

Dans  ses  dernières  productions  littéraires^  le 
talent  de  Castil-Blaze  s'est  affaibli.  Souvent  il  s'y 
abandonne  à  de»  saillies  de  mauvais  goût;  ton 
style  prend  une  teinte  vulgaire;  le  sérieux  de  la 
musique  n'est  plus  ce  qui  l'occupe;  à  chaque 
instant  il  se  perd  dans  de  longues  excursions  ea 
dehors  de  son  sujet,  et  les  anecdotes  où  il  se  oon- 
platt  ne  sont  pas  toujours  contenues  dans  les 
bornes  delà  décence.  L'objet  principal  de  ses  tra- 
vaux est  encore  l'opéra,  comme  au  début  de  sa 
carrière;  mats  au  lieu  didées  puisées  dans  le  do- 
maine de  l'esthétique,  il  s'amuse  à  prendre  dans 
les  recueils  inédits  de  Beffara  (  Voyez  ce  nom) 
des  faits, des  dates,  des  aventures  graveleuses, 
et  à  en  faire  des  travaux  de  spéculation.  C'est  dans 
cette  catégorie  qu'il  faut  ranger  les  ouvrages  sol- 
vants :  1*  V Académie  royale  de  musiqtte  de- 
puis Cambert ,  en  1669,  jusques  et  y  compris 
l'époque  de  la  Restauration.  Ce  travail,  publié 
en  onze  articles  dans  la  Revue  de  Paris,  depuis 
1834  jusqu'en  1838,  est  rédigé  d'après  les  ma- 
nuscrits de  Beffara.  Il  en  a  été  tiré  quelques 
exemplaires  sous  ce  titre  :  Mémorial  du  grand 
Opéra,  1  vol.  in-8».  —  2'  ic  Piano, histoire  de 
son  invention,  de  ses  améliorations  succes- 
sives, et  des  maîtres  qui  se  sont  fait  un  non 
sur  cet  instrument,  in-S".  Ce  travail  a  paru 
dans  la  Revue  de  Paris ,  en  1839  et '1840.  Il  est 
emprunté,  en  grande  partie,  à  une  suite  d'articles 
publiés  par  l'auteur  de  cette  notice,  dans  sa  Revue 
musicale,  en  1830.  —  3^  Molière  musicien, 
notes  sur  les  oeuvres  de  cet  illustre  maUre, 
et  sur  les  drames  de  Corneille,  Racine,  Qui- 
nault,  etc.  ;  Paris,  1852, 2  vol.  in-8o.  Le  titre  de 
cet  ouvrage  n'a  presque  aucun  rapport  avec  son 
contenu,  composé  de  toutes  sortes  de  sujets,  et 
toujours  puisé  dans  les  sources  de  Beffara,  comme 
les  suivants  :  ^  4*  Théâtres  lyriques  de  Paris. 
V Académie  impériale  de  musique,  histoire 
littéraire,  musicale,  chorégraphique,  pitto- 
resque, morale,  critique,  politique  et  gâtante 


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BLAZE  —  BLEIIf 


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de  ce  théâtre;  Paris,  1855,  2  yoI.  io-S'*,  et  un 
<^ros  Tolume  m-4*  dé  mosique.  —  5®  Théâtres 
iyriqtiesde  Paris,  L'Opéra  italien,  de  1548  à 
1856  ;  Paris,  1850, 1  vol.  in-8*.  L*aoteur  avait  le 
dessein  de  poblier  ensuite  l'histoire  de  TOpéra- 
Comique,  à  laquelle  il  travaillait. 

A  cet  aperçu  de  la  vie  prodigieusement  active 
de  Castil-Blaze,  il  faut  ajouter  le  travail  d'éditeur 
de  ses  propres  ouvrages  ainsi  que  de  ceux  des 
compositeurs  dont  il  avait  arrangé  les  partitions; 
car  il  faisait  tout  lui-même,  arrangements  pour  le 
piano  et  pour  tous  les  instruments ,  dispositions 
des  planches  pour  les  graveurs,  choix  du  papier, 
soins  de  l'impression,  corrections  des  épreuves, 
tenue  des  livres  de  commerce ,  correspondance 
universelle,  et  cela  sans  un  seul  commis.  Parvenu 
par  ses  travaux  à  une  aisance  qu'on  pouvait 
appeler  du  nom  de  fortune,  avant  que  des  re- 
vers hissent  venus  le  frapper,  il  allait  volontiers 
faire  de  longs  séjours  dans  le  midi  de  la  France, 
dont  le  climat  était  favorable  à  sa  santé,  et  dont 
les  habitudes  lui  étaient  sympathiques.  Plus  tard, 
il  crut  h  la  nécessité  de  se  remettre  an  travail  pour 
réparer  des  pertes,  et  il  Tint  se  conûner  à  Paris 
<lans  la  petite  pièce  étroite  et  basse  dont  il  avait 
fait  son  cabinet,  et  qu'il  ne  quittait  presque  ja- 
mais. Sa  santés  qui  avait  reçu  de  rudes  atteintes 
•depuis  quelques  années ,  lui  rendait  nécessaires 
Tair  et  l'exercice;  néanmoins  il  s'obstinait  à  ne 
respirer  que  dans  un  espace  de  quelques  pieds 
4sarré8  et  à  ne  se  donner  de  mouvement  que 
celui  de  sa  plume  entre  ses  doigts.  Una  maladie 
de  quelques  jours  le  mit  au  tombeau,  le  11  dé* 
cembre  1857. 

BLAZE  (Hbnbi)  ,  baron  de  BURT,  fils  du 
précédent,  n'est  pas  né  à  Cavailton,  comme  le 
ditQoérard  (voy.  La  Littérature  française  con- 
temporaine, t.  I,  p.  616),  mais  à  Avignon,  en 
1813.  Après  avoir  terminé  ses  études  à  Paris, 
il  s'est  ftXt  connaître  par  des  poésies  et  par  des 
morceaux  de  littérature  et  de  critique  qui  ont  été 
insérés  dans  la  Retue  des  I>euX'Mondes,  dans 
la  Revue  de  Paris,  et  dans  d'autres  recueils. 
Ses  premiers  essais  parurent  en  1833  et  1834. 
Plus  tard  il  fut  attaché  à  mie  ambassade  près 
d'une  des  cours  dn  nord  de  l'Europe  :  ce  poste 
lui  fit  obtenir  des  décorations  de  plusieurs  ordres 
et  le  titre  de  luxron.  De  retour  à  Paris,  il  y  a  re- 
pris ses  travaux  littéraires.  Au  nominre  de  ses 
ouvrages  on  remarque  les  productions  dont  void 
les  titres  :  1*  Etudes  littéraires  sur  Bee» 
thoven  (dans  làRevuedes  Deux-Màndes  ;  2*  sé- 
rie, t.  Il,  1833).— 2*  Musique  des  drames  de 
Shakspeare  (  ibid.  4*  série,  t.  1^ ,  1835).  — 
3°  Revue  musicale,  suite  d'articles  (ibid.,  1 1 
a  XXX,  1835  à  1843).  Tous  ces  morceaux  ont 


t  été  publiés  sous  le  pseudonyme  de  Mans  Wer- 
ner,  —  4*"  Poètes  et  Musiciens  de  VAllC' 
magne  :  Uhland  et  M,  Dessauer  (ibid.,  t.  lY, 
1835).  —  M.  Meyerheer  (ibid.,  t.  V).  11  est  as- 
sez remarquable  que  l'illustre  compositeur  a  été 
déchiré  par  M.  Blaze  père  dans  ses  écrits,  tan- 
dis que  le  fils  exalte  son  mérite.  —  5**  Delamu- 
sique  des  femmes.  La  Esmeralda  (de  M»« 
Louise  Bertin),  ibid,  4*  série,  t.  VUI,  1836. 

—  6o  Lettres  sur  les  musiciens  français  : 
M.  Halévy  (Guido  et  Ginevra),  ibid.,  t.  XIII; 

—  De  V École  fantastique  et  de  M.  Berlioz, 
ibid.,  t.  XVI,  1838.  —  V  Adolphe  NourHt, 
ibid.,  t.  XVII,  1839.  —  8*>  W"«  Sophie  Loewe, 
ibid.,  t.  XXV,  février  1841.  -  9»  La  Reine  de 
Chypre,  musique  de  M.  Halévy,  ibid  ,  t.  XXIX, 
janvier  1842.  — 10*'  La  Vestale,  de  Mercadante. 

—  Le  Stabat  de  Rossini,  ibid.,  t.  XXIX,  février 
1842.  -  11*'  Vie  de  Rossini;Pàn&,  1854,  1  vol. 
in- 12.  Cette  biographie  a  paru  d'abord  en  une 
suite  d'articles  dans  la  Revue  des  Deux-Mondes. 
On  a  aussi  publié  sous  le  nom  de  M.  Blaze  de 
Bury  un  volume  intitulé  :  Musiciens  contempo- 
rains; Paris,  Michel  Lévy  frères,  1856,  in- 12  de 
285  p.  Ce  volume  est  formé  de  morceaux  donnés 
par  M.  Blaze  à  divers  recueils  littéraires.  Les 
artistes  dont  il  y  est  parlé  sont  Weber,  Men- 
delsobn,  Spobr,  Meyerbeer,  Niels-Gade,  Cho- 
pin, Jenny  Lind,  Paer,  Spontini,  Cherubini, 
Rossini,  Bellini,  Donizetti,  Mercadante,  Verdi , 
Auber,  Hérold ,  Halévy,  Félicien  David  ,  Adol- 
phe Nourrit,  La  Pasta.  La  Malibran,  La  Sontag. 

BLAZON  (TnraAUT  de),  trouvère  du  treizième 
siècle,  était  gentilhomme  attaclié  à  Thibaut, 
roi  de  Navarre  et  comte  de  Champagne.  Il  se 
pourrait  qu'il  fAt  parent  de  Thomas  de  Biazon, 
qui  était  sénéchal  de  la  Rochelle  en  1227  (Voy. 
Usage  des  fief  s,  par  Brosset,  t.  P',  p.  490).  Il 
nous  reste  de  lui  neuf  chansons  notées  :  les  ma- 
nuscrits delà  Bibliothèque  impériale  en  ont  con- 
servé huit. 

BLEIN  (M.  le  Baron  François  -  Ange- 
Alexandrb),  ancien  officier  générai  du  génio,  né 
à  Bourg-lès-Valence  (Drôme),  le  25  novembre 
1767,  apprit  la  musique  dans  sa  Jeunesse,  et 
entra  comme  élève  à  Pécole  des  Ponts  et  Chaus- 
sées ,  dont  l'institution  précéda  celle  de  l'école 
Polytechnique.  Ses  études  terminées,  il  fut  admis 
comnne  officier  dans  le  corps  des  mineurs,  et,  de 
grade  en  grade,  parvint  à  ceux  de  maréchal  de 
camp  et  d'inspecteur  général  du  génie,  après  avoir 
servi  dans  toutes  les  guerres  de  la  Réiiubliqne,  dn 
Consulat  et  de  PEmpire.  Admis  à  la  retraite  en 
1815,  M.  le  baron  Blein  se  fixa  d*abord  à  Paris, 
puis  à  Gboisy-le-Roi,oàil  vécut,  réunissant  à  la 
fois  dans  ses  travaux  et  ses  études  la  musique. 


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BLEIN  —  BLÊRNACK 


les  inatliéinatiqu€s  et  réconomie  politique.  Après 
aTOtr  la  quelques  traités  de  composittoo  et  d'har- 
monie, il  Alt  conduit  à  se  demander  quels  sont 
les  fondements  naturels  des  règles  du  contre- 
imint,  et  ses  recberches  eurent  pour  objet  de 
résoudre  ^  problème.  Après  beaucoup  d'expé- 
riences et  de  calculs,  il  crut  avoir  trouvé  les 
lois  dont  il  pressentait  Texistence  dans  les  phé- 
nomènes de  vibration  de  corps  sonores  de  di- 
verses formes  et  dimensions.  Cinq  à  six  mé- 
moires sur  cet  objet  furent  présentés  et  lus  en 
partie  dans  les  séances  de  TAcadémie  des  sciences 
de  l'Institut,  en  182S,  1824  et  1825,  et  des  com- 
missaires, au  nombre  desquels  étaient  Lacépède, 
MM.  de  Prony  et  Dulong ,  furent  nommés.  Plu- 
sieurs circonstances  s'opposèrent  à  ce  que  le 
rapport  sollicité  par  M.  Blein  fût  fait.  En  1827, 
il  crut  ne  devoir  plus  l'attendre,  çl  il  fit  pa- 
raître un  extrait  de  ses  mémoires  sous  ce  titre  : 
Exposé  de  quelques  principes  nouveaux  sur 
Facoustigue  et  la  théorie  des  vibrations,  et 
leur  application  à  plusieurs  phénomènes  de 
la  physique  (Paris,  1827,  in-4*de  six  feuilles 
avec  une  planche).  Une  deuxième  édition  de  ce 
résumé  ,  corrigé  et  augmenté,  a  été  publiée  cliez 
Bachelier,  à  Paris,  en  1832,  sous  le  titre  de  :  Théo- 
rie des  vibrations,  et  son  application  à  divers 
phénomènes  de  physique.  Les  principes  expo- 
sés par  M.  Blein  dans  cet  ouvrage  sont  basés 
d^une  part  sur  le  plu^nomène  du  troisième  son, 
déjà  présenté  comme  fondement  d'une  théorie  de 
l'harmonie  parTartini;  de  l'autre,  sur  deux  phé- 
nomènes de  résonuance  d'un  cylindre  et  d'un 
plateau  métallique  carré,  qui,  selon  M.  Blein,  font 
entendre  l'un,  ia  sixte  dérivée  de  l'accord  par- 
fait mineur  ;  l'autre,  le  triton  ou  quarte  majeure, 
intervalle  constitutif  de  l'harmonie  dissonante  de 
la  dominante,  et  principe  de  la  tonalité  moderne. 
L'auteur  de  cette  biographie,  analysant  le  travail 
de  M.  Blein,  dans  le  deuxième  volume  de  la  Re- 
vue musicale  (p.  49  à  56),  a  fait  remarquer  que 
les  phénomènes  observés  par  ce  ph)sicien,  fus- 
sent-ils démontrés,  on  ne  pourrait  en  conclure, 
comme  le  fait  l'auteur  du  mémoire,  que  sur  eux 
repose  la  théorie  de  l'harmonie  et  de  la  composi- 
tion ;  car  la  science  de  l'harmonie  et  l'art  d'écrire 
ont  moins  pour  base  des  accords  ou  groupes  iso- 
lés de  sons  que  des  lois  de  succession  établiessur 
des  rapports  d'af&nilé  ou  de  répulsion.  M.  Blein 
crut  devoir  adresser  au  rédacteur  de  la  Revue 
musicale  quelques  kttres  en  réponse  aux  objec- 
tions qui  lui  avaient  été  faites  ;  elles  parurent 
dans  le  même  volume  (p.  135,  224  et  365).  Leur 
objet  principal  était  de  déduire  les  conséquences 
des  principes  émis  par  l'auteur  dans  son  premier 
mémoire.   M.  Troupenas,  amateur  de  roosiquc 


et  mathématicien  Instruit,  attaqua,  dans  nne 
lettre  insérée  an  même  recueil  (p.  5I0-&I6)  et 
les  expériences  de  M.  le  géoéral  Blein,  et  ses 
calculs,  et  les  résultats  qu'il  en  déduisait.  A  l'é- 
gard des  phénomènes  produits  par  larésonnance 
du  cylindre  et  d'un  plateau  carré,  il  faisait  voir 
qu'on  n'en  peut  rien  conclure  quant  ao  mode 
mineur  et  à  l'harmonie  du  triton,  puisque  des  pla- 
teaux hexagones,  pentagones  et  -ortogooes  four- 
niraient d'autres  harmonies  de  sixte,  un  peu  pins 
fortes  que  la  sixte  mineure,  et  même  In  sixte  ma- 
jeure, etc.  Les  calculs  de  proportions  d'inlervnlles. 
et  la  construction  de  la  gamme  chromatique  do 
M .  Blein  n'étaient  pas  plus  ménagés  dans  b 
lettre  de  M.  Troupenas,  à  laquelle  le  général  re- 
pondit par  une  autre  lettre  (  Revue  ««sscoie  , 
p.  562-564).  Plus  tard,  poursuivant  l'objet  de 
ses  recherches,  qui  n'était  autre  que  la  construc- 
tion d'une  théorie  rationnelle  de  la  musique  coa- 
sidérée  sous  le  triple  rapport  de  la  tonalité,  de 
la  mélodie  et  de  l'harmonie,  M.  le  général  ttein 
travailla  à  la  réforme  de  la  gamme  diatonique, 
et  proposa  de  nouvelles  dénominations  pour  ses 
divers  degrés  et  une  nouvelle  manière  de  l'écrire, 
dans  une  lettre  insérée  en  1828  an  quatrlèoie  vo- 
lume de  la  Revue  musicale  (p.  537).  Enfin,  ré- 
sumant tous  les  faits  qu'il  considérait  comme  les 
principes  fondamentaux  de  l'art  et  de  la  science, 
il  rédigea  un  corps  complet  de  doctrine  dont  les 
pubUcations  antérieures  n'étaient  que  les  prolé- 
gomènes, et  le  fit  paraître  sous^  ce  titre  :  Prin- 
cipes d^  mélodie  et  d'harmonie  déduits  de 
la  théorie  des  vibrations  (  Paris,  Bachelier, 
1832,  in-8o  de  cent  pages,  avec  plusieurs  plan- 
ches et  tableaux).  La  lecture  de  cet  ouvrage  met 
à  nu  le  néant  de  la  théorie  de  Blein  sous  le  dou- 
ble aspect  de  la  mélodie  et  de  l'harmonie.  Trou- 
penas a  fait  en  1832,  dans  la  Revue  musicale 
(p.  121  et  suiv.),  une  analyse  un  peu  dure,  mab 
juste,  des  erreurs  fondamentales  échappées  à  l'au- 
teur de  cette  théorie.  Le  général  Blein  est  mort  a 
Paris,  le  10  iuiilet  1845. 

BLERNÀCK  (Joseph),  maître  de  cha- 
pelle de  l'église  paroissiale  de  Saint-Pierre,  à 
Vienne,  est  né  en  1780,  àRaggendorf,  sur  laTroo- 
tière  de  la  Hongrie.  Son  père ,  instituteur  en 
cet  endroit,  le  destinait  à  la  carrière  de  l'ensei- 
gnement, et  lui  donna  des  leçons  de  musique  et 
de  littérature.  En  1798,  Blernack  suivit  à  Vienne 
les  cours  de  l'École  Normale;  mais  le  penchant 
pour  l'art  musical  l'emportant  dans  son  esprit 
sur  tout  autre,  il  renonça  à  la  profession  d'ins- 
tituteur, pour  prendre  celle  d'artiste  dramatique. 
En  1802,  il  entra  au  théâtre  Léopoldstadt  oomme 
premier  ténor.  Sa  belle  voix  et  son  exécution 
pleine  de  goût  et  d'expression  lui  assurèrent  ia 


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BLERJHACK  —  BLIESENER 


445 


faTenr  coiuUnte  du  public.  Pendant  dix-sept 
ans  il  remplit  aussi  les  fonctions  de  ténor  solo  à 
l*église  Saint-Pierre,  sous  4a  direction  du  maître 
(le  chapelle  Preindl,  dont  il  fut  le  successeur 
en  1824.  A  dater  de  ce  moment,  Blernack  se  li- 
vra exclusivement  à  la  composition  de  la  mu- 
sique d'église,  pour  laquelle  il  avait  montré  de 
tout  temps  un  goût  prédominant.  Les  ouvrage» 
quMl  a  produits»  en  ce  genre,  dans  l'espace  de  dix 
ans,  consistent  en  quatorze  messes,  dont  dix  brè- 
ves et  quatre  solennelles,  vingt-cinq  graduels, 
vingt-neuf  offertoires,  dix  Tantumergo,  et  deux 
Te  Deum.  Quelques-unes  de  ces  compositions 
ont  été  publiées. 

BLEWITT  (JoNAs),  organiste  à  Londres, 
vers  la  fin  du  dix-buitième  siècle,  est  mort  en  1805. 
Il  est  auteur  du  premier  traité  de  Torgue  qui,  ait 
iiié  publié  en  Angleterre,  sons  ce  titre  :  Treatise 
on  the  organ  with  explanatory  voluntaries, 
op.  4 .  Londres,  Broderip.  On  a  aussi  de  lui  :  Ten 
Voluntaries,  or  pièces  for  the  Organ,  in  easy 
and  /amiliar  style  ;  equally  adapled/or  the 
€  hure  h  or  chamber  with  Organ^  proper  direc- 
tions for  the  use  ojthe  Stops  (Dix  fantaisies, 
ou  pièces  pour  l'orgue,  dans  un  style  aisé  et  fa- 
milier ;  adaptées  à  Torgue  d^église  ou  de  cham- 
bre, avec  des  instructions  pour  l'usage  des  jeux), 
op.  5,  et  Ttvelve  easy  and /amiliar  move- 
mentsfor  the  Organ  ^  vbhichmay  be  used  ei- 
ther  seperately  or  in  continuation  j  so  as  io 
form  one  complète  Voluntary  (Douze  mor- 
ceaux aisés  et  agréables  pour  Torgue,  lesquels 
peuvent  être  joués  séparément,  ou  se  lier  dans 
ia  forme  d'une  fantaisie  complète),  op.  6. 

BLEWITT  (Jonathan),  fils  du  précédent, 
«st  né  à  Londres  en  1782. 11  commença  son  édu- 
cation sous  la  direction  de  son  père,  et  fut  en- 
suite placé  dans  l'école  de  Jonathan  Battishili, 
son  parrain.  Ses  progrès  furent  rapides,  etàPAge 
de  onze  ans  il  se  trouva  en  état  d'être  nommé 
remplaçant  de  son  père.  Il  devint  ensuite  orga- 
niste de  Black-Heath,  d'où  il  passa  à  Haverhill, 
dans  le  comté  de  Snffolk.  Vers  ,1802,  il  quitta  ce 
lieu  pour  aller  à  Brecon ,  où  il  succéda  à  Cam- 
pion.  Il  y  demeura  trois  ans,  et  ne  quitta  cette 
place  que  pour  se  rendre  à  Londres,  où  il  es- 
pérait succéder  à  son  père  qui  venait  de  mou- 
rir. Il  voulait  aussi  faire  représenter  à  Drury- 
4.ane  un  opéra  qu'il  venait  d'achever;  mais  ce 
llié&lre  fut  bràlé  précisément  dans  le  même  temps, 
et  quelques  circonstances  Tempéchèrent  d'ob- 
tenir la  place  qnMI  sollicitait.  Ces  contrariétés 
l'obligèrent  à  quitter  Londres  pour  prendre 
tH>s<;es8ion  de  la  place  d'organiste  de  Sbetfield, 
qu'il  avait  obtenue  au  concours.  En  181 1»  il 
visita  l'Irlande,  et  devint  directeur  et  compoei- 


]  teur  du  théâtre  royal  de  Dublin.  Il  fut  ensuite 
organiste  de  l'église  de  Saint- And  ré  dans  la  même 
ville.  Ou  vantait  ses  improvisations  sur  Porgue, 
principalement  dans  le  style  fugué.  Parmi  ses 
nombreuses  compositions,  on  distingue  les  sui- 
vantes :  lo  The  Corsaire  (le  Corsaire),  opéra. 
—  79  The  Magician  (le  Magicien).  —-3»  The 
Island  of  Saints  (l'Ile  des  Saints),  opéra.  — 
4**  Concerto  pour  le  piano.  —  5»  Grande  sonate 
pour  le  piano.  —  6"  Divertissement  royal  écos- 
sais. —  V  Duos  pour  piano.  —  8°  The  vocal 
Assistant — 9c  Simplification  de  modulation  et 
d'accompagnement.  —  10<>  Caprice  pour  Por- 
gue,  etc.,  etc. 

BLEYEB  (Nicolas),  fut  musicien  de  ville 
à  Lubeck,  pendant  trente-sept  ans ,  et  mourut 
dans  cette  ville  le  3  mai  1658,  Agé  de  soixante- 
huit  ans.  II  a  publié  :  Pfeue  Paduanen,  Gagliar- 
den,  Canzonen  und  Sinfonien  (Nouvelles  pa- 
vannes ,  gaillardes ,  chansons  et  symphonies)  ; 
Leipsîck,  1624,  in-4<».  Ce  sont  des  pièces  de 
musique  instrumentale  à  quatre  parties,  d'un  as- 
sez bon  style. 

BLEYEB  (Geobgcs),  musicien  et  secrétaire 
du  comte  de  Schwartzbonrg-Riidoistadt,  vers 
lf)60,  naquit,  selon  Walther,  à  Saalfedt,  et  selon 
Wolfram,  à  Lubeck.  11  a  fait  imprimer  lesouvra- 
ges  suivants  de  sa  composition  :  t**  Ltut-MUslk 
in  vierstimmigen  verschiedenen  SCilcken  bes- 
tehend  (Mnsiqne  joyeuse  à  quatre  parties,  con- 
sistant en  pièces  de  différents  genres),  première 
et  deuxième  partie ,  Leipsick,  1670,  ln-4o.— '  2* 
Musicalische  Andachten  ûber  die  'Sonn-und 
Festtags-Evangelien,  bestehend  in  4, 5,  6  und 
8  Stimmen  (Dévotions  musicales  sur  les  l^van- 
giles  des  dimanches  et  fêtes,  à  4,  5,  6  et  8  voix) 
Jena,in-4o. 

BLIESENEB  (Jean),  violoniste,  né  en 
Prusse,  vers  1765,  fut  élève  de  Jarnowick.  Admis 
dans  la  musique  particulière  de  la  reine  de  Prusse, 
en  1791 ,  il  resta  attaché  au  service  de  cette  prin- 
cesse jusqu'après  la  bataille  de  Jena,  en  1805; 
époque  où  la  musique  de  la  cour  fut  dispersée. 
J'ignore  quel  a  été  l'emploi  de  Bliesener  depuis  ce 
temps.  En  1601,  il  annonça  qu'il  avait  inventé 
un  alphabet  musical  composé  de  cinq  figures,  an 
n»oyen  de  quoi  on  pouvait,  en  quelques  heures, 
apprendre  à  communiquer  ses  idées  par  le  jeu 
mécanique  d'un  instrument  quelconque.  Il  n'a 
point  révélé  son  secret;  mais  il  y  a  lieu  de  croire 
qu'il  y  avait  quelque  analogie  entre  sou  inven- 
tion et  un  système  d'écriture  mélodique  publié 
précédemment  par  Woldemar (t;o j^.  ce  nom),  et 
plus  encore  peut-être  avec  la  langue  musicale 
inventée  plus  tard  par  M.  Sudre  {voy,  ce  nom). 
Les  compositions  publiées  par  Bliesenei^  sont  : 


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446 


BUESENER  —  B£X)ND£AU 


10  Trois  duos  pour  deai  violons;  Berlin,  i7S9. 
—  20  Trois  quatuors  concertants  pour  deux 
Tiolons,  alto  et  TiotoDeeUe,  op.  2;  BerUn, 
Hummdt  1791.  ^  a>  Trois  idem,  op.  3  ;  ibid., 
1792.  —  4»  Trois  duos  pour  deux  violons, 
op.  4  ;  ibid.  1795. —  5*  Trois  quatuors  concer- 
tants pour  deux  Tiolons,  alto  et  Tîoloncelle, 
op.  5;  ibid.,  1707.  —  6» Trois  idem,  op.  6;  ibid. 
1799.  .  7"  Trois  duos  pour  violon  et  alto,  op. 
7  ;  ibid.,  ISOO.  — S»  Concerto  pour  violon  prin- 
cipal, avec  ac^mpagnenient  d'orChestre,  op.  8  ; 
ibid.,  isoi.  Gemnsiden  a  écrit  aussi  quelques 
ouvrages  pour  la  flûte,  et  trois  duos  pour  deux 
violons,  oeuvre  15  ;Leips]ck,Breitkopf  et  H«rtel. 

11  est  mort  à  Berlin  au  mois  de  février  1842,  à 
l'âge  de  8oixante-dix-sept  ans. 

BLIESfiNER  (Uois),  flls  du  précédent, 
clarinettiste  distingué,  vit  à  Berlin.  11  n'a  rien 
publié  de  sa  composition. 

BLIN  (M.  S.),  organiste  de  la  catbédrale  de 
Paris,  naquit  à  Beaune,  le  19  juin  i7&7.  Son 
nom  de  famille  était  Lacodre;  mais  orphelin 
dès  Page  de  quatre  ans,  il  fut  con6é  aux  soins 
d'un  parent  nommé  B/m,  organiste  de  l'église 
des  Dominicains  deD^on,  qui  Télé  va  et  loi  donna 
son  nom.  A  l'ftge  de  onxe  ans,  il  remplissait 
déjà  les  fonctions  d'organiste  d'une  commande- 
rie  dite  du  Saint-BsprU,  près  de  Dijon.  Legros, 
chanteur  de  TOpéra,  ayant  entendu  le  jeune  or- 
ganiste, en  1771,  l'engagea  à  se  rendre  à  Paris. 
Blin  suivit  ce  conseil  et  Ait  accueilli  favorable- 
ment par  Balbastre,  qui  le  confia  aux  soins  de 
l'abbé  Roze»  alors  mettre  de  musique  des  In- 
nocents, pour  qu'il  lui  enseign&t  la  composition, 
et  le  plaça  chez  M.  Godefroi  de  Villetaneose,  où 
il  eot  souvent  occasion  de  faire  de  la  musique 
avec  J.-J.  Rousseau.  Les  connaissances  de  l'ar- 
tiste dans  l'art  de  jouer  de  l'orgue  forent  com- 
plétées par  les  conseils  quNl  reçut  du  célèbre  or- 
ganiste Séjan.  En  1779,  Blin  fut  nommé  or- 
ganiste des  Dominicains  de  la  rue  SaintHonoré; 
en  1791,  il  obtint  Torgue  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois.  Enfin,  en  1806,  il  succéda  à  Desprez 
comme  organiste  de  la  métropole.  La  manière 
dont  il  remplit  ses  fonctions  loi  mérita  Testime 
de  tous  les  artistes  instruits.  Possédant  une  con- 
naissance profonde  de  la  nature  et  des  ressour^ 
ces  de  l'orgue,  il  savait  eîi  varier  les  effets.  Ses 
compositions  étaient  correctes,  d'un  style  élégant 
et  pur.  Il  a  publié  quelques  morceaux  dans  le 
Journal  de  Leduc,  entre  autres  des  variations 
pour  le  piano  sur  Tair  :  Àh!  vous  dirai-je^  ma' 
mani  Beaucoup  de  pièces  d'orgue,  compo- 
sées et  exécutées  par  loi,  sont  restées  en 
manuscrit  Blin  est  mort  à  Paris,  le  9  février 
1834. 


BLOCKLAND  (  Gomibillb  db  ).    Vopez 


BLONDEAU  (PnEiB- AufiosTELouis),  com- 
positeur, écrivain  sur  la  musique,  et  professeur 
de  composition,  né  à  Paris,  le  15  août  1784,  entra 
an  Conservatoire  de  musique  au  mois  de  frimaire 
anviu  tianvier  1800)  dans  la  classe  de  BaiUot,ou 
il  4e  livra  à  l'étude  du  violon.  Après  avoir  étudié 
le  contre-point  sous  la  direction  de  Gossec,  il  de- 
vint élève  de  Mébul  pour  la  composition,  et  reoi- 
porta,  eu  1808 ,  le  premier  grand  prix  au  concours 
de  rinstitot;  ce  qui  lui  procura  la  penskui  d» 
gouvernement  pour  aller  à  Rome  et  à  Naple^. 
Le  sujet  de  la  cantate  proposé  pour  le  prix  éta^t 
Marie  Stuart.  De  retour  à  Paris,  Bloodeau  et 
entré  à  rorcbestre  de  l'Opéra,  comme  alto,  il 
s'est  retiré  en  1842.  Cet  artiste  a  publié  de  ba 
composition  sept  oeuvres  de  quatuors  pour  violon, 
de  trois  quatuors  chacun  ;  trois  livres  de  trios 
pour  2  violons  et  basse,  on  violon,  alto  et  basse  ; 
douze  livres  de  duos  pour  divers  instruments; 
deux  livres  de  sonates  pour  violon  avec  ace.  de 
basse;  trois  livres  de  nocturnes  pour  piano  et 
violon;  trois  airs  variés  pour  violon;  un  con- 
certo pour  clarinette  (en  fa)  avec  orchestre;  un 
concerto  pour  basson  (en  ut) avec  orchestre;  des 
morceaux  détacliés  pour  piano;  trois  livres  de 
sonates  de  Beethoven  pour  piano  arrangées  en 
quatuors  pour  2  violons,  alto  et  basse;  trois  li- 
vres de  basses  chiffrées  pour  raccompagnemenl  ; 
des  romances  et  des  chansonnettes  avec  accom- 
pagnement de  piano.  Tous  ces  ouvrages  ont  été 
gravés  à  Paris.  Sa  cantate  de  Marie  Stuart  a  paru 
en  1809  dans  le  Journal  hebdomadaire  de  Le- 
duc, n*^'  4S-48.  Comme  écrivain  sur  la  musique, 
Blondeau  a  fait  imprimer  :  \o  Revue  musicale^ 
ou  noutfelle  méthode  de  chant,  Paris,  Eberardt, 
1  vol.  in-8o.  —  20  Traité  des  principes  élémen- 
taires et  constitutifs  de  la  musique;  Paris, 
Bichault.  —  3»  Traité  d'harmonie;  ibid.  — 
4o  Traité  du  contre^point,  de  limitation  et  de 
la  fugue  ;  ibid.  —  5»  Histoire  de  la  musique 
moderne,  depuis  le  premier  siècle  de  Père  dire- 
tienne  jusqu'à  nos  jours;  Paris ,  Tantenstein  et 
Cordel,  1847 , 2  vol.  iB-8°.  Blondeau  a  fait  repré- 
senter ou  exécuter  de  grandes  compositions  qui 
n'ont  pas  été  imprimées,  entre  autres  :  1*  Te 
Deum,  à  quatre  voix  et  orchestre,  exécuté 
è  l'église  du  Panthéon,  à  Rome,  en  18I0,  à  l'oc- 
casion de  la  (ète  de  l'empereur  Napoléon.  —  2* 
Te  Deum,  à  4  voix  et  orchestre,  exécuté  aux  Ba- 
tignoUes  près  de  Paris,  le  81  décembre  1846,  à 
l'occasion  du  mariage  du  duc  de  Montpensier 
avec  rinfante  d'Espagne.  ^  8o  Messe  à  8  voix 
en  2  chœurs  avec  orgue,  exécutée  k  l'église 
Saint* Thomas   d'Aquin,    à   Paris,  en    1814. 


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BLONDEAU  —  BLOW 


447 


—  4^  Cosisifà  a*  Gelosi,  opéra  bouffe  en  deux 
actes,  représenté  à  Perugia,  eo  1812.  -^  &«  Al- 
nutnzor,  ballet  pantomime  ea  trois  acte» ,  repré- 
senté sur  le  théâtre  de  Lisbonne,  en  1814.  — 
60  Trois  ouTertures  à  grand  orchestre,  exécutées 
aux  concerts  de  M"'  Catalani ,  en  1815,  à  Paris. 
Blondeau  a  laissé  en  manuscrit  une  messe  à  six 
▼oix  avec  orchestre; une  messe  à  sept  Yoix  avec 
orchestre;  un  TeDeumk  cinq  Toix  avec  orclies- 
tre;qninie  offertoires  à  cinq  voix  avec  orchestre; 
des  duos  de  violon  ;  des  cantates  ;  des  romances; 
une  traduction  française  du  Prince  de  Machiavel  ; 
une  traduction  de  l'histoire  des  Pays-Bas,  de 
Guicdardini ;  des  poésies;  environ  quinze  volu- 
mes d'observations  philosopliiqoes,  politiques, es- 
thétiques, etc. 

BLOiNDEL  ou  BLONDI  AUX  DE  NES- 
LESf  trouvère  dont  il  nous  reste  seize  chansons 
notées  dans  les  divers  manuscrits  de  la  Bibliothè- 
que impériale  de  Paris,  notamment  dans  ceux  qui 
sont  cotés  65  et  66  (fonds  de  Cangé).  Ginguené , 
qni  a  donné  une  notice  sur  ce  musicien  poète, 
dans  la  continuation  de  V Histoire  liUéraire  de 
la  France  dos  Bénédictins  (tome  XV,  p.  127), 
pense  que  c'est  le  même  qui  tira  de  sa  prison  Ri- 
chard Cœur-de<Lién.  Tout  ce  qu'on  sait  de  sa 
personne,  c'est  qu'il  était  né  dans  la  petite 
ville  de  Mesle,  en  Picardie.  L'époque  où  il  vit  le 
jour  doit  être  vraisemblablement  fixée  vers  1160, 
car  il  était  encore  jeune  quand  il  passa  en  An- 
gleterre pour  s'attacher  à  Richard,  qui  ihonta  sur 
le  trône  vers  1189.  Tout  le  monde  connaît  le 
dévouement  du  trouvère  pour  son  maître.  Se- 
daine,  qui  a  fait  de  ce  personnage  le  sujet  d'un 
opéra  devenu  célèbre  par  la  musique  de  Grélry, 
a  suivi  le  récit  d'une  ancienne  chronique  rap- 
portée par  Fauchet  dans  son  livre  des  Poètes 
français^  liv.  i.  Je  ne  puis  résister  au  désir 
d*en  rapporter  un  fragment  intéressant  par  sa 
naivete  :  «  Quand  le  Roi  Ridiard  eust  esté  fatct 
«  prisonnier,  Blondel  pensa  que  ne  voyant  son 
»  seigneur  il  lui  en  estoit  pis,  et  en  avoit  sa  vie 
«  à  plus  grantmésaise  ;  et  sy  estoit  bien  nouvelles 
«  que  il  estoit  party  d'outremer ,  mais  nus  ne 
«  savoit  en  qnel  pays  il  estoit  arrivé,  et  pour  ce 
A  Blondel  chercha  maintes  contrées,  sçavoir  se 
a  il  en  pourroit  ouyr  nouvelles.  Sy  advint  aprez 
«  pluKieurs  jours  passez,  il  arriva  d'aventure  en 
«  une  vile  assez  prezdu  diastel  ;  et  l'hoste  lui  dit 
«  qu'il  estoit  au  duc  d'Autridie.  Puis  demanda 
'(  se  il  y  avoit  nus  prisonniers,  car  tousiours  en 
«  enqueroit.  secrètement  où  qu'il  allârt:  mais  il  ne 
«  savoit  qui  il  estoit,  fors  que  il  avoit  esté  bien 
«  plus  d'un  an.  Quant  Blondel  entendis!  cecy,  il 
«  fist  tant  que  il  s'accointa  d'aucuns  de  ceux 'du 
«  cliastei,  comme  meuestrels  s'accointent  légiè- 


«  rement;  mais  il  ne  pustvoir  le  roy,  ne  savoir 
<  sy  c*estoit  il.Sy  vint  on  iour  en  droit  d'une  fê- 
te nestre  où  estoit  le  roy  Richard  prisonnier,  et 
«  commença  à  chanter  une  chanson  en  françois, 
a  que  le  roy  Richard  et  Blondel  avoient  une  fois 
«  faicte  ensemble.  Quand  le  roy  Richard  enten- 
A  dist  la  chanson,  il  cogneutque  c'estoit  Blondel; 
t  et  quand  Blondel  ot  dicte  la  moitié  de  la 
«  chanson,  le  roy  Richard  se  prist  à  dire  l'autre 
«  moitié  et  l'acheva.  Et  ainsy  sceut  Blondel  que 
«  c'estoit  le  roy  son  maître.  Sy  s'en  retourna  en 
■  Angleterre,  et  aux  barons  du  pays  conta  l'ad- 
«  venture.  »  Blondel  fut  contemporain  du  châ- 
telain de  Coucy,  et  l'on  peut  ranger  ses  chansons 
parmi  les  plus  anciennes  de  la  langue  française. 
Lalwrde  en  compte  vingt- six  ;  mais  dans  pe 
nombre  il  y  en  a  plosieurs  dont  l'authenticité 
n'est  pas  démontrée.  A  l'égard  des  mélodies  de 
ces  chansons,  leur  caractère  ne  diffère  en  rien 
de  celui  des  chansons  du  châtelain  de  Coucy. 

BLONDEL  (Locis-NicoLAs),  musicien  de  la 
chapelle  de  Louis  XIV,  a  publié  des  Motets  à 
deux,  trois  et  quatre  parties  avec  la  basse  con- 
tinue,  propres  pour  les  concerts  et  pour 
toutes  les  dames  religieuses,  Paris,  1671,  in- 
4o  oblong. 

BLONDET  (Abraham),  chanoine  et  maître 
de  musique  de  Notre-Dame  à  Paris,  naquit  dans 
cette  ville,  vers  1570.  On  connaît  de  lui  un  re- 
cueil intitulé  :  0/ficium  2>.  Cxciliœ  virginis 
etmartyris  musicorum  patronœ  concentibus 
expressum  ;  Paris,  1611,  in-4o.  On  y  trouve  les  vê- 
pres de  Sainte-Cécile  à  quatre  voix,  des  psaumes 
à  cinq  et  des  messes  à  dix.  Blondeta  composé,  en 
1606,  pour  l'Académie  royale,  la  musique  d'un 
ballet  intitulé  :  Céciliade,  qui  ne  (ht  représenté 
qu'à  la  cour. 

BLOW  (Jean),  docteur  en  musique,  né  à 
North-Collingham,  vers  1648,  fut  placé  comme 
enfant  de  chœur  à  la  Chapelle  royale,  après  la 
restauration.  Son  premier  maître  de  musique  fut 
Capiteine  Cook.  Il  prit  ensuite  des  leçons  de 
Hingeston,  et  en  dernier  lieu  de  Christophe  Gib- 
bons. A  la  mort  de  Humphrey,  arrivée  en  1674, 
Blow  reçut  le  titre  de  maître  des  enfants  de  la 
Chapelle  royale.  Il  y  joignit  celui  de  compositeur 
de  la  chambre  du  roi  en  168ô;  il  parait  qu'a- 
lors ce  titre  était  purement  honorifique.  On 
ignore  à  quelle  époque  il  devînt  aumônier  et 
maître  des  choristes  de  Saint- Paul;  mais  on  sait 
qu'il  se  démit  de  cette  place  en  1693,  en  faveur 
de  son  élève  Jérémie  Clark.  Blow  n'éUit  gradué 
d'aucune  université,  mais  le  docteur  Sancroft, 
en  vertu  de  son  pouvoir  comme  archevêque  de 
Canterbury,  lui  conféra  les  degrés  de  docteur  en 
musique  à  Lambeth.  La  place  d'organiste  de 


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448 


BLOW  —  BLUM 


l'abbaye  de  Westminster  étant  devenue  vacante 
en  I69d,  par  le  décès  de  Purceli,  Blow  en  fut 
pourvu,  et  la  conserva  jusqu'à  sa  mort,,  arrivée 
le  l''  octobre  1708.  On  a  du  docteur  Blow  beau- 
coup de  musique  d^égiise  répandue  dans  la 
Cathedral  Music  de  Boyce,  dans  la  Sacred 
music  de  Stevens ,  dans  la  Musica  antiqua  de 
Smith,  dans  la  collection  de  CliRbrd,  et  dans 
VMarmonia  sacra.  Le  succès  de  VOrpfueus 
JSritannicus  de  Purcell  détermina  Blow  à  pu- 
blier un  ouvrage  du  même  genre,  sous  ce  titre  : 
Amphion  Anglictu ,  containing  Compositions 
/or  one,  itoo,  three  and  .  four  voices ,  w«A 
accompanyments  0/ instrumental  Music,  and 
a  Thourough  bass,  figùred  for  the  Organ, 
harpsichord,  or  TheorMute  .(Amphion  an- 
glais, contenant  des  compositions  pour  une, 
deux,  trois,  quatre  voix  avec  accompagnement  de 
musique  instrumentale,  etc.)  ;  Londres,  1700.  il  a 
aussi  fait  imprimer  une  collection  de  pièces  de 
clavecin  sous  le  titre  de  :  À  sel  0/  Lessons/or 
the  Harpsichord  or  Spinett,  et  a  mis  en  mu- 
sique une  ode  à  sainte  Cécile,  par  Oldham,  qui 
fut  exécutée  en  1684,  ainsi  qu*ULe  autre  sur  la 
mort  de  Purcell,  par  Dryden.  Le  docteur  Bur* 
ney  dit  que  le  style  de  Blow  est  élevé  et  hardi, 
mais  qu'il  est  inégal,  et  souvent  malheureux 
dans  les  essais  d'une  harmonie  et  d'une  modula- 
tion nouvelle.  Le  portrait  de  ce  compositeur  se 
trouve  en  tôte  de  V Amphion  a  ng liens,  dans 
VVniversal  Magazine,  et  dans  le  quatrième  vo- 
lume de  l'histoire  de  la  musique  de  Hawkins.      | 

BLÛHER  (CuRériEN  -  Gottueb  -  Auguste) ,  ' 
compositeur  et  cantorà  Goriitz,  naquit  dans  cette 
ville,  et  y  mourut  le  25  mai  1839,  dans  un  âge 
peu  avancé.  Il  avait  dirigé  la  fête  musicale  de  la 
société  de  chant  de  la  Lusace  supérieure ,  le  7  | 
octobre  1835,  et  avait  été  nommé  directeur  de 
musique  à  Goriitz  en  1838.  On  connaît  de  lui 
un  Sanctus  et  un  Aîsrrie  pour  un  chœur  de  voix 
seules  qui  furent  exécutés  à  la  fête  musicale  de 
Goriitz  en  1835,  et  six  chants  faciles  pour  so- 
prano, alto,  ténor  et  basse  ;  Leipsick,  Breitkopf 
et  Hœrtel.  On  a  aussi  de  ce  musicien  un  traité 
élémentaire  de  musique  intitulé  :  Kurzer  Ele- 
mentarUnterricht  in  Gesànge;  ibid.,  1833, 
in-4°. 

BLUHME  (Jean),  musicien  de  la  chapelle 
du  roi  de  Pojogne,  (lorissait  en  1729.  Le  cata- 
logue de  Breitkopf  indique  un  recueil  manus- 
crit de  la  composition  de  ce  musicien,  sous  ce 
titre  :  JV  Concerti  a  liuto  concertante,  due 
violini,  viola  e  basso  .  Raccolla  l*. 

BLUM  (Charles*  Blu me,  dit),  poète  et  mu- 
sicien, compositeur  titulaire  de  la  cour  du  roi 
de  Prusse,  est  né  h  Berlin  en  1788,  suivant 


M.  Ch.  Ferd.  Becker  (Die  Tonkûnsller  des 
19"  Jarhh.,  p.  78),  en  i790,  d'après  le  même 
{System.  Chronol.  Darstellung  der  musical. 
Literatur,  p.  346),  le  lexique  universel  de 
Sclûlling  et  celui  de  Gassner,  et  enfin,  en  1786, 
si  l'on  s'en  rapporte  au  Conversations- Lexiion , 
édit.  de  1832.  Cette  dernière  date  est  la  plus  vrai- 
semblable. En  1805,  il  entra  dans  une  troupe  de 
comédiens  dirigée  par  Quandt,  et  s'y  fit  remar- 
quer comme  chanteur  ;  ensuite  il  alla  à  KcBoigs- 
berg,  et  y  étudia  la  composition  sous  le  directeur 
de  musique  Hiller  (fils  de  Hiller  de  Leipsick). 
Plus  tard  il  retourna  à  Berlin,  et  y  fit  représenter, 
en  1810,  son  premier  opéra,  Claudine  de  Villa- 
Bella.  Cet  ouvrage  fut  accueilli  avec  beaucoup 
de  faveur  par  les  Beriinois.  Dès  ce  moment 
Blum  écrivit  beaucoup  de  musique  instnimen- 
tale  et  de  chant.  En  1817  il  alla  à  Vienne,  où  il 
trouva  un  ami  et  un  professeur  éclairé  en  Salieri. 
Cest  en  quelque  sorte  sous  la  direction  de  cet 
artiste  qu'il  écrivit  son  opéra  Das  Bosen  Hùtchen 
(Le  petit  chapeau  de.  roses).  Cet  ouvrage,  qui  eut 
trente -neuf  représentations  consécutives,  fut  suivi 
du  ballet  d^ Aline,  représenté  au  théâtre  de  la 
cour.  En  1820,  le  roi  de  Prusse  nomma  Blum 
compositeur  de  la  chambre.  Vers  le  même  temps 
cet  artiste  se  rendit  à  Paris  pour  y  étudier  les 
styles  de  Boieldieu,  de  Cherubini  et  d'Auber.  En 
1822,  il  retourna  à  Berlin,  où  radministratîon  do 
théâtre  royal  de  l'Opéra  lui  fut  confiée  pendant 
quatre  ans.  Il  prit  ensuite  celle  du  théâtre  de 
Kœnigstadt  ;  mjiis  il  la  quitta  après  la  deuxième 
année  de  sa  gestion.  Depuis  lors,  il  a  fait  plu- 
sieurs voyages  en  Allemagne,  en  France  el  en 
Italie.  Vers  le  mois  de  février  1830,  il  était  à 
Paris.  De  retour  à  Berlin,  11  n*a  plus  accepté 
d'emploi  ûxe  ;  son  occupation  principale  est  deve- 
nue la  traduction  de  beaucoup  d'ouvrages  dra- 
matiques qu'il  a  arrangés  peur  la  scène  allemande. 
Il  a  f3urni  aussi  des  articles  relatifs  i  la  musi- 
que à  plusieurs  journaux.  Ses  traductions  d'o- 
péras et  de  Taudevilles  sofll  considérées  comme 
préférables  à  toutes  les  autres,  et  les  Alle- 
mands y  reconnaissent  un  mérite  de  style 
fort  rare.  En  1830,  il  a  publié  à  Beriin,  chez 
Schlesinger,  une  traduction  allemande*de  la  pre- 
mière édition  <lu  livre  de  l'auteur  de  cette  bio- 
graphie, intitulé  :  La  musique  mise  à  la  portée 
de  tout  le  monde,  sous  ce  titre  .*  Die  Musik^ 
Handbuch  fur  Freunde  und  Liebhaber  dieser 
Kunst  (un  vol.  in- 12).  Cet  ouvrage  est  écrit  en 
général  d'une  manière  élégante. 

Les  principaux  opéras  de  Blum  sont  :  1**  Zo- 
raïde,  ou  la  Paix  de  Grenade,  dont  la  partition 
a  été  gravée  à  Mayence,  chez  Schott.  —  2*  Les 
Pages  du  duc  de  Vendôme.  —  3°  Canonicus 


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BLUM  —  BLUMENTUAL 


449 


SchusUr  Oe  Chanoine  cordonnier).  ^^^  Die 
Ifachiwandlerinn  (la  Sonmambole).  Il  a  ar- 
rangé aussi  la  musique  de  plasieurs  petits  opé- 
ras 00  vaudevilles,  par  exemple,  VOurs  et  le 
Pacha,  Le  Mariage  de  douze  ans,  etc.  Le  style 
de  Blum  est  gracieux,  léger,  bien  adapté  à  la 
scène,  mais  dépourvu  de  force  et  d'originalité. 
On  a  de  lui  une  grande  quantité  de  chansons 
allemandes,  de  romances  et  d'autres  pièces  fu- 
gitives pour  une  voix  seule,  avec  accompagne- 
ment de  piano,  et  des  recueils  de  chants  à  plu- 
sieurs voix  d'hommes  et  de  femmes,  qui  ont  été 
publiés  à  Vienne,  Berlin,  Hambourg,  Leipsick  et 
Mayence.  Parmi  ses  compositions  instrumentales 
on  remarque  :  lo  Trois  sérénades  pour  flûte, 
clarinette,  cor,  deux  violons,  alto  et  basse, 
œuvres  49,  50  et  51;  Mayence,  Schott  —  2** 
Beaucoup  de  morceaux  en  quatuors,  trios,  duos 
et  solos  pour  la  guitare,  instrument  dont  Blum 
jouait  avec  habileté.  —  3o  Quelques  ballets  à 
grand  orchestre,  particulièrement  Achille  et 
ARne.  —  4*  Quelques  morceaux  pour  piano, 
entre  autres  un  Rondeau  à  la  turque  pour  piano 
et  flQle,  op.  35.  On  a  aussi  de  lui  une  grande 
méthode  complète  pour  la  guitare ,  divisée  en 
deux  parties,  dont  la  première  est  didactique 
«*t  la  deuxième  pratique;  Berlin,  Schlesinger. 
Blum  est  mort  subitement  à  Berlin,  le  2  juillet 
1844. 

BLUM  (Robert),  chantre  de  l'église  catho- 
lique à  Naumbourg  (Prusse),  s*est  fait  connaître 
par  l'ouvrage  intitulé  :  Gehet-und  Gesangbuch 
fur  deutsch'Katholische^Christen  und  Choral- 
melodien  (Livre  de  prières  et  de  chant  avec  les 
mélodies  chorales  pour  les  chrétiens  catholiques 
allemands)  ;  Naumbourg,  1845. 

BLUM  BERGEN  (Barbe),  cantatrice  cé- 
lèbre par  son  talent  et  sa  beauté,  naquit  è  Ratis- 
bonne.  Charles-Quint,  qui  la  vit  en  1 546,  pen- 
dant la  diète  de  l'empire,  en  devint  amoureux 
et  eut  d'elle  Don  Juan  d'Autriche.  Dans  la  suite 
il  la  maria  à  De  Requel;  mais  celui-ci  étant  mort, 
en  1578,  elle  se  retira  au  couvent  de  Saint-Cy- 
prien,  à  Mazotta,  en  Espagne.  Elle  n'y  resta  que 
quatre  ans,  et  elle  fit  un  voyage  à  Lorette,  où 
elle  mourut  en  1589. 

BLUME  (Joseph),  né  en  1708  à  Munich, 
où  son  père  était  violoniste  à  la  «chapelle  de  la 
cour,  fut  d*abord  au  service  de  l'électeur  de  Ba- 
vière, et  ensuite  à  celui  du  prince  Lubomirski, 
en  Pologne,  d'où  il  passa  à  la  chapelle  du  prince 
royal  de  Prusse  en  1743.  Il  est  mort  à  Berlin 
en  1782.  Ses  caprices  pour  le  violon  lui  ont  fait 
unegrande  réputation  en  Allemagne. 

BLUME  (Henri),  frère  de  Charles  Blum,  né 
k  Berlin  en  1788,  fut  chanteur  dramatique  es- 

BIOGR.   ONIV.  DES  HBStClENS.  T.  —  I. 


timé  en  Allemagne.  Sa  voix  était  un  baryton 
étendu.  Après  avoir  fait  ses  études  de  ehantjBOua 
la  direction  de  Gem,  il  débuta  au  théfttre  royal 
deBeriin  en  1808,  dans  le  Sacrifice  interrompu^ 
de  Winter.  Son  rôle  de  prédilection  fut  celui  de 
Don  Juan  :  il  le  joua  pour  la  première  fois  le  2 
juillet  1812,  et  y  produisit  beaucouf^d'efTet.  Re- 
tiré du  théâtre  en  1848  avec  une  pension,  après 
quarante  années  de  service,  il  a  chanté  poor 
la  dernière  fois  dans  la  représentation  à  son  bé- 
néfice, le  7  octobre  de  le  même  année. 

BLUMEiVRWÏDER  (Charles),  composi- 
teur et  directeur  de  musique  à  Nuremberg,  est 
né  dans  cette  ville,  vers  1789.  Il  était  Agé  d'en- 
viron vingt  et  un  ans,  lorsqu'il  fit  représenter  au 
théâtre  royal  de  Munich,  en  1810,  l'opéra  de  Tu- 
randot,  avec  une  musique  nouvelle  :  l'ouvrage 
eut  peu  de  succès.  Dans  la  même  année,  il  donna 
au  même  théâtre,  pour  la  fête  du  roi  de  Bavière, 
La  Chasse,  opéra-comique,  qui  fut  mieux  ac- 
cueilli. Ayant  été  nommé  directeur  de  musique 
dans  sa  ville  natale  en  1816,  il  imprima  à  la  cul- 
ture de  l'art  plus  d'activité  qu'elle  n*en  avait 
auparavant  chez  les  babltants.de  Nuremberg,  et 
organisa  des  concerts  qui  oblinroat  les  applaudis- 
sements  detousles  amateurs.  En  1824  il  fit  repré- 
senter un  nouvel  opéra  de  sa  composition  inti- 
tulé :  Die  Biirgschaft  (La  Bourgeoisie),  qui  eut 
beaucoup  de  succès.  Blumenrœder  a  dirigé  les  fê- 
tes miisicalHs  de  la  Bavière  à  Nuremberg,  en  1884 
et  1835.  On  a  imprimé  de  cet  artiste  :  Douze 
chants  funèbres  à  quatre  voix,  à  Nuremberg,  en 
1834,  chez  Riegel«t  Wiesmer. 

BLUMENTHAL  (Joseph  de),  est  né  è 
Bruxelles  le  1"  novembre  1782.  Son  père,  qui 
avait  un  emploi  du  gouvernement  autrichien,  se 
rendit  à  Prague,  à  l'époque  de  la  révolution  bra- 
bançonne. Le  jeune  Blumenthal  apprit  à  jouer  du 
violon,  ainsi  que  ses  deux  frères  Casimir  et  Léo- 
pold.  Ils  eurent  tous  trois  Tabbé  Vogler  pour 
maître  de  composition.  Lorsque  ce  compositeur 
alla  à  Vienne  écrire  son  opéra  de  SamoH  (en 
1803),  il  recommanda  ses  élèves  an  directeur  du 
théâtre,  et  sur  son  témoignage,  ils  furent  admis 
dans  Toi'chestre,  Joseph  comme  alto,  les  deux 
autres  comme  violonistes.  Pendant  vingt  ans 
environ ,  Joseph  écrivit  beaucoup  de  musique 
dramatique  dont  une  partie  a  été  attribuée  è  ses 
frères.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  !•  Don 
Sylvio  de  Hosalba,  opéra  romantique.  —  2«  Le 
deuxième  acte  de  l'opéra  féerie  Der  hune 
Mantel  (Le  Manteau  court). — 3^  Des  entr*actes  et 
chœurs  pour  un  grand  nombre  de  drames,  tels 
que  Colomb  f  Le  Roi  Lear,  Turandot,  Kàlh- 
chen  van  Heilbronn  (  La  petite  Catherine  de 
Heilbronn),  Fernand  Cariez,  etc.  »  Les  mé- 

29 


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450 


BLUMENTHAL  —  BOCCABADATI 


lodramea  Camnui,  et  Menasko  et  Blwina,  — 
&o  Un  l>ànel  pantomime.  —  6»  Plusieurs  sym- 
phonies à  grand  orchestre.  —  7^  Des  quatuors 
faciles  pour  deux  violons ,  alto  et  basse,  op.  38. 
^  8«  Des  yariations  sur  différents  thèmes,  entre 
cotres  snr  un  air  de  la  Cenerentola  de  Ros- 
sini,  op.  31  ;  Vienne,  Mecbetti.  ^  9^  Des  trios 
pour  deux  violons  et  violonoelle,  op.  34;  Vienne; 
Haslinger.  —  10<»  Daos  fliciles  pour  deux  vio- 
lons, œuvres  18,  19  et  20;  ibid.  —  it°  D'autres 
dnos  concertants,  et  des  variations  sur  diffé- 
rents thèmes,  pour  deux  violons.  ^  12»  Une  mé- 
thode théorique  et  pratique  de  violon;  ibid.  — 
13*  Quatuors  brillants  pour  flûte  op.  31  ;  Vienne, 
Artaria.  —  14°  Des  messes  et  autres  composi- 
tions religieuses ibp  Des  cantates  de  circons- 
tance. —  16*  Des  cliants  à  plusieurs  voix  et  à 
Toix  seule,  et  beaucoup  d^aulres  compositions. 
Joseph  Blumenthal  était  directeur  du  chœur  à 
l'église  des  Piaristés  lorsqu'il  mourut  à  Vienne, 
le  9  mai  1850,  à  Tâge  de  soixante-dix  ans  et 
quelques  mois.  Son  frère  Casimir  a  été  direc- 
teur de  musique  à  Zurich  ;  il  est  mort  à  Lau- 
sanne en  1849,  et  Léopold  fat  attaché  à  la  mu- 
sique d*un  grand  seigneur  en  Hongrie.  Tous  deux 
ont  publié  des  solos  de  violon,  des  airs  variés 
pour  le  même  instrument,  et  divers  autres  ou- 
vrages. 

BLUMENTHAL  (Jacques),  pianiste  et 
compositeur  pour  son  instrument,  est  né  è  Ham- 
bourg, le  4  octobre  1829.  Avant  i^àge  de  dix  ans 
il  commença  l'étude  dn  piano  sous  la  direction 
du  professeur  Grand,  et  dans  sa  quatorxième 
année  11  se  rendit  à  Vienne,  où  il  eut  pour  maître 
de  piano  Bocklet,  et  pour  professeur  de  com- 
position Simon  Sechter.  Arrivé  k  Paris  en  1846 
il  y  continua  ses  étudoB  de  composition  dans  le 
cours  de  Halévy,  au  Conservatoire.  Il  était  alors 
figé  de  17  ans;  c'est  à  cette  époque  quMl  com- 
mença à  se  faire  connaître  par  quelques  Itères 
productions  pour  le  piano,  au  nombre  desquelles 
on  remarque  La  Source^  petite  pièce  él^ante 
qui  obtint  un  soccès  de  salons.  Les  événemenu 
politiques  de  1848  obligèrent  Blumenthal  à  s'é- 
loigner de  Paris  pour  aller  s'établir  k  Londres, 
ainsi  que  beaucoup  d'autres  artistes.  Ce  chan- 
gement de  position,  qu'il^onsidérait  alors  comme 
un  matheor,  devint  Ui  source  de  sa  fortune.  Dis- 
tingué par  la  reine  d'Angleterre  et  par  le  prince 
Albert,  il  eut  bientét  le  patronage  de  toute  la 
haute  société  anglaise»  et  devint  le  pianiste  en 
vogue  Depuis  lors  ii  ne  s'est  plus  éloigné  de 
Londres,  que  pour- taire  des  voyages  sur  le  con- 
tinent On  a  publié  à  Paris ,  cliex  Brandus,  à 
Milan  et  en  Allemagne,  des  fantaisies,  des  noc- 
turnes, des  mélodies  et  des  marches  pour  le 


I  piano,  de  la  composition  de  Biomenthal.  Son. 
trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  26,* 
I  est  considéré  cooune  son  meilleur  ouvrage. 

BLYMA  (François-Xavier),  bon  violoniste, 
était  chef  d'orcliestre  du  théâtre  de  Moscou  n 
1796.  Il  parait  avoir  quitté  cette  place  eo  1801. 
IlnKMirutè  Kiew,  au  mois  de  mai  1823;  dans  la  po- 
sition de  chef  d'orchestre  du  comte  de  Combor- 
ley,  amateur  passionné  de  musique.  Blyma  était 
artiste  distingué  comme  violoniste,  comme  chef 
d'orchestre,  et  comme  compositeur  de  musique 
instrumentale.  Sa  symphonie  en  ré,  œuvre 
deuxième,  pourrait  être  encore  entendue  avec 
plaisir,  nonobstant  les  dévebppements  que  ce 
genre  de  musique  a  reçus  depuis  l'époque  où 
elle  fut  écrite.  Le  catalogue  de  Traeg  (Vienne, 
1799)  indique  un  Concerto  de  violon  avec  accom- 
pagnement d*orchestre,  en  manuscrit,  de  sa 
composition.  Il  a  publié  :  1»  Grande  symphonie, 
op.  1;  Moscou,  Lieschold. — 2»  Symphonie  en  ré, 
op.  2^;  Bfinn,  Simrock.  —  3»  Plusieurs  œuvres 
de  solos  et  de  pots-pourris  pour  le  violon  avec  or- 
chestre. —  40  Trois  airs  variés  pour  violon,  avec 
accompagnement  de  violon  et  basse  ;  Leipsicic, 
Breitkopf  et  Hœrtel. 

BQBROWICZ  (JEAN-NéPonucèifE  m), 
guitariste  polonais  et  compositeur  pour  son  ins- 
trument, est  né  sur  les  frontières  de  l'Ukraine, 
au.  commencement  du  dix -neuvième  siècle.  Après 
les  événements  qui  ont  désolé  la  Pologne  en 
1831,  il  s'est  réfugié  à  Leipsick,  s'est  fait  enten- 
dre dans  les  concerts  comme  virtuose,  et  s'y  est 
livré  à  l'enseignement  de  la  guitare.  Il  y  vivait 
encore  en  1842,  et  y  avait  publié  environ  40 
œuvrer  de  pièces  de  tout  genre  parmi  lesquelles  on 
remarque  :  Thèmes  divers  variés,  op.  6,  7,  10, 
12,  13,  16,  18,  20,  28,  30;  Leipsick,  Breitkopf 
et  Dsertel.  —Souvenir  de  la  Pologne,  pot-pourri 
pour  guitare  et  violoncelle;  ibid.  —  MardieSy 
op.  19  et  25;  ibid.  —  Rondeau .  brillant,  op.  17  ; 
ibid.  —  Valses  et  Polonaises,  op.  n,  24;  ibid. 

BOCAN.  Voy.  GORDIER  (Jacques). 

BOCCABADATI  (Louise),  cantatrice,  née 
à  Parme  où  elle  fit  son  éducation  vocale  dans 
un  couvent,  débuta  en  1817  au  théâtre  de  cette 
ville  avec  un  brillant  succès.  Après  avoir  chanté 
sur  pbisieurs  théâtres  de  l'Italie,  elle  fut  appelée 
à  Munich,  où  sa  belle  voix  et  son  excellente  mé- 
tliode  firent  une  impression  très-favorable  sur  le 
public.  De  retour  en  Italie,  elle  chanta  à  Venise, 
en  182S,k  Rome  dans  l'année  suivante,  à  Milan 
en  1826 ,  et  retourna  à  Rome  en  1827.  Partout 
elle  était  accueillie  aux  applaudissements  des 
Diletianti.  Son  talent  était  remarquable  parti- 
culièrement dans  l'opéra  boulTe,  qui  alors  avait 
encore  de  chauds  partisans.  Les  entrepreneurs  de 


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BOGCABADATI  --  BOGCHERINl 


451 


toas  les  grands  théAtres  recherchaient  M"*'  Boc- 
•cabadati,  à  caose  de  sa  verre  dans  les  ouTiages 
de  ce  genre.  Naples  Toalnt  laconserrer  pendant 
les  années  1829,  30  et  3t.  Le  compositeur  Des- 
préaux écrivait  de  Naples ,  le  17  féTrier  1830,  une 
lettre  dans  laquelle  on  Ut  ce  passage  :  a  La  Boo- 
«  cabadati  fait  ibrenr.  C^est  une  petite  femme 
«  sèche  et  noire,  qui,  sans  Hre  Tieille,  n'est 
«  pas  non  plus  dans  son  printemps.  Elle  exécute 
«  bien  les  difficnllés;  mais  elle  manque  d'élé- 
«  gaoce,  de  grâce,  et  ne  charme  pas.  Sa  voix, 
«  qui  a  de  l'étendue,  est  un  peu  criarde  dans  le 
m  haut,  mais  do  reste  fort  juste  (voy.  la  Rewê 
«  musicale f  t.  YII,  p.  172).  »  Beriiox,  qu^on  ne 
pent  accuser  de  partialité  en  faTetir  des  ma- 
sicienade  Tltalie,  était  plus  fiiTorableâM"'«  Bo&- 
«abadati,en  1832,  lorsqu'il  écrivait  {Lettres  d'un 
enthousiaste,  dans  la  Revue  musicale,  t.  XII, 
p.  75)  :  K  M"*«  fioccabadati  est  un  fort  beau  ta- 
it lent  qui  mérite  peut-être  plus  que  sa  réputa- 
«  tk».  >  En  1836,  elle  chantait  à  Londres,  puis 
à  Turin,  oii  elle  fut  rappelée  pour  trois  saisons. 
A  Lisbonne  elle  excita  l'entliousiasme  pendant 
les  années  1840, 41  et  42.  Rentrée  dans  sa  patrie, 
«Ile  chanU  à  Turin  en  1843,  à  Gènes  en  1844, 
et  à  Pulerme  dans  Tannée  suivante.  Après  cette 
époque,  elle  disparaît  de  la  scène,  et  les  rensei- 
gnements manquent  sur  sa  personne  et  la  suite 
<le  sa  carrière.  M"*  Boccabadati  avait  épousé  un 
M.  Gazzooli,  dont  elle  a  eu  un  fils  et  une  fille 
(Angustine  Boccabadati-Gaziuoli)^  qui  chanta 
à  Parme,  en  1844,  à  Gènes  en  1845,  et  à  Rome 
«n  1846.  Louise  Boccabadati  est  morte  à  Turin, 
le  12  octobre  1860. 

BOCGACINI  (JosBPH),  compositeur,  né  à 
Ancone,  en  1797,  y  a  lait  représenter  en  t829 
l'opéra  bouffe/  Prêtendentiridieoli,  qui  n'eut 
pas  de  succès.  U  a  composé  beaucoup  de  mn- 
«ique  d'église,  qui  est  restée  en  manuscrit.  Au 
oMis  de  mars  i832  II  éUit  à  Bologne  et  y  obtint 
le  titne  de  membre  de  l'académie  philharmo- 
nique de  cette  ville. 

Il  y  a  eu  un  bon  ténor  de  ce  nom  {François 
Boeeaeini),  qui  commença  à  briller  vers  1«20. 
£u  1823,  après  avoir  chanté  à  Parme,  Il  entra  au 
aervice  de  la  cour  de  Dresde,  et  y  fut  attadié 
jusqu'en  1825.  Le  climat  de  la  Saxe  ayant  été 
défavorable  à  sa  voix,  il  demanda  sa  démission, 
et  dans  la  même  année  il  chanta  à  Turin.  En 
1826  il  était  à  RooM  ;  pnis  il  retourna  à  Turin. 
En  1830  on  le  retrouve  à  Palerme  ;  pais  il  chanta 
nu  théâtre  de  Messine  pendant  la  saison  du 
«vnaval,  en  18M.  Après  cette  époque,  les  ren- 
seignements manqoent  sur  cet  artiste. 

BOCGHERINI  (Louis),  composUenr  d'un 
génie  fécond  et  original,  naquit  à  Lucques,  le  14 


janvier  1740.  Admis  au  nombre  des  élèves  du 
séminaire  de  sa  ville  natale,  il  reçut  les  premières 
leçons  de  musique  de  Tabbé  Yannocci,  maître  de 
chapelle  de  l'archevêché.  Un  goût  invincible  le 
poussait  à  l'élude  du  violoncelle,  il  s'y  livra  sans 
réserve,  et  ses  progrès  sur  cet  iniitrument  furent 
rapides.  C'est  an  penchant  que  Boccherini  avait 
pour  ce  même  instrument,  et  à  lliabileté  qu'il 
y  avait  acquise,  qu'il  faut  attribuer  le  choix  qu'il 
en  a  feit  pour  ses  quintetti,  et  les  difficultés  qu'il 
a  mises  dans  sa  partie,  nonobstant  le  désavantage 
qui  devait  en  résulter  pour  la  popularité  de  sa 
musique.  Assez  instruit  dans  Tart  pour  apprécier 
les  heureuses  dispositions  du  jeune  musiden,  le 
père  de  Boccherini,  contrebassiste  à  la  métropole 
de  Lucques,  ne  voulant  pas  quedes  qualités  si  pré- 
cieuses ne  portassent  point  leurs  fhiils,  envoya  son 
fils  à  Rome  pour  y  apprendre  l'art  d'écrire,  et 
pour  perfectionner  son  talent  sur  l'instrument 
qu'il  avait  choisi.  La  nature  avait  été  si  libérale 
envers  lui,  qu'elle  avait  laissé  peu  de  chose  à 
faire  k  ses  maîtres.  Toutefois,  c'est  peut-être  à 
son  séjour  à  Rome  qu'il  fut  redevable  de  la  déli- 
cieuse naïveté  qui  se  fait  remarquer  dans  toutes 
ses  compositions.  De  son  temps  on  faisait  de  la 
musique  dans  tontes  les  églises  de  Rome;  dans 
quelques-unes,  il  y  avait  des  instruments  mêlés 
aux  voix,  et  les  œuvres  qu'on  exécutait  étaient 
dans  le  style  concerté;  mais  dans  plusieurs  au- 
tres, et  particulièrement  à  la  chapelle  Sixtine, 
on  entendait  habituellement  la  musique  de  l'an- 
cien style,  appelé  osservato,  où  Palestrina  a  mis 
un  charme,  une  douceur,  dont  l'effet  était  encore 
augmenté  à  celte  époque  par  la  réunion  des  plus 
belles  voix  y  et  par  une  exécution  parfaite.  Boc- 
cherini a  souvent  exprimé  eh  termes  pleins  d'en- 
thousiasme le  plaisir  qu'il  avait  éprouvé  à  l'au- 
dition de  cette  musique;  vers  la  fin  de  sa  vie, 
l'impression  qu'il  en  avait  reçue  ne  s'était  point 
encore  affaiblie.  Il  est  remarquable  que  le  cer- 
tain vague  qui  plaît  tant  dans  la  musique  de  Pa- 
lestrina n'est  pas  sans  analogie  avec  celui  qui 
caractérise  les  compositions  de  Boccherini. 

De  retour  à  Lucques,  après  quelques  années 
d'absence,  le  jeune  artiste  y  trouva  Manfredi, 
élève  de  Nardini  pour  le  violon  ,  et  son  compa- 
triote. Il  se  lièrent  de  l'amitié  la  plus  étroite, 
et  partirent  ensemble  pour  l'Espagne,  alors  le 
pays  de  TEurope  où  l'on  trouvait  les  plus  grands 
artistes  réunis.  D'abord  ils  se  rendirent  à  Turin, 
où  leur  talent  comme  compositeurs  et  leur  habi- 
leté comme  instrumentistes  excitèrent  la  plus 
vive  admiration. 

Boccherini  venait  de  produire  ses  premiers 
trios  pour  denx  violons  et  basse  :  Ils  étaieiit  en- 
core en  manuscrit,  et  les  amateurs  considé- 

29. 


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BOCCHERINl 


raient  comme  une  faTeur  précieuse  la  permis- 
sion d'en  ol)tenir  des  copies.  Dans  une  notice 
très-bien  faite  sur  Bocclierini,  M.  L.  Picquot  re- 
marque que  ces  trios  sont  le  seul  œuvre  produit 
par  cet  artiste  dans  l'intervalle  de  1762  à  1767; 
ce  qui  indique  que  Texcursion  de  Bocclierini  et  de 
Manfredi  se  prolongea  pendant  plusieurs  an- 
nées. Après  avoir  visité  quelques  villes  de  la 
Lombardie,  dn  Piémont  et  du  midi  de  la  France, 
les  jeunes  artistes  arrivèrent  à  Paris  vers  1768  (1). 
L'éditeur  La  Chevardière,  quMls  eurent  occasion 
de  connaître  dès  leur  arrivée,  les  présenta  an 
baron  de  Bagge,  chez  qui  ils  trouvèrent'  l'élite, 
dea  artistes  français  de  cette  époque.  Le  charme 
des  compositions  de  Boccherini,  qu'ils  y  firent 
entendre,  leur  procura  un  succès  qu'ils  n'au- 
raient pas  obtenu  par  le  seul  mérite  de  leur 
exécution.  Il  en  fut  de  même  au  Concert  spiri- 
tuel, où  ils  jouèrent  les  mêmes  compositions,  aux 
•  grands  applaudissements  de  l'assemblée.  Le  len- 
demain, l'éditeur  Yenier  vint  trouver  Boccherini, 
lui  fit  beaucoup  d'offres  de  services,  et. demanda 
la  faveur  de  graver  ses  ouvrages.  Les  éditeurs 
sont  les  mêmes  dans  tous  les  temps  :  le  succès 
de  l'œuvre  décide  de  leur  intérêt  pour  fauteur. 
Quoi  qu'il  en  soit,  Boccherini  saisit  avec  em- 
pressement l'occasion  qui  se  présentait  de  révé- 
ler au  monde  musical  les  trésors  de  son  génie  : 
il  dédia  son  premier  œuvre  de  quatuors  à  Ye- 
nier, qui  le  publia,  et  acquitta  la  dette  de  sa  re- 
connaissance envers  La  Chevardière,  en  lui  dé- 
diant aussi  ses  premiers  trios,  qui  panirent,  chez 
cet  éditeur  (2).  Bientôt  recherché  avec  empres- 
sement par  les  amateurs  d'élite ,  que  charmaient 
ses  inspirations  originales,  Boccherini  satisfit  à 
leur  empressement  par  l'abondance  de  sa  verve. 
Au  nombre  de  ses  productions  qui  appartiennent 
à  la  même  époque,  il  faut  signaler  les  six  sona- 
tes pour  clavecin  et  violon  dédiées  à  M°*®  Brillon 
de  Jouy,  claveciniste  distinguée  (voy.  ce  nom), 
qui  était  alors  au  premier  rang  des  amateurs 
français. 

Séduit  par  les  espérances  de  faveur  et  de  fortune 
que  leur  donnait  l'ambassadeur  d'Espagne  àParis, 

(1}  J'ai  dit  dans  la  première  édition  de  cette  BIograpMe 
qveeerut  en  l'ni;mabM.  Pieqaot  a  ddmontré  par 
Tauf  re  cinquième  de  Boccherini,  qa'U  était  à  Paria  an 
ITSB,  car  11  porte  préciaément  cette  date. 

l»  Pour  n'iBYolr  pas  A  me  répéter,  Je  déclare  id  que  Je 
sois  redevable  drs  rectUlcaUons  de  la  Biographie  de  Boc- 
cherini à  l'exeellente  notice  de  M.  PIcqoot.  Cet  amatear 
dUtlngné  a  eo  à  sa  dUposItlon  pour  U  faire  le»  éditions 
origlnalrs  des  œuvres  de  ce  grand  artiste,  et.  ce  qui  est 
pins  précieux  encore,  le  manuscrit  autographe  du  caUlo* 
gne  chronologique  fait  par  Boccherini  lui-même  avec  nn 
aoln  minutieux.  M.  Pinqnot  a  telt  naag«  de  ces  docn- 
menu  avec  beaucoup  d'tnteUlge&ee  et  de  discerne- 
nent. 


Boccherini  et  Manfredi  se  dirigèrent  Yers  Madrid 
à  la  fin  de  l'année  1766  on  an  commenoement  de 
1769.  Ce  qui  est  certain,  c'est ^oe  Boccherini 
y  était  dans  cette  même  année,  car  nn  concerta 
a  piu  stromenti  été,  covàpo$to  per  la  ooHe  dé 
Madridf  gravé  h  Paris  chez  Yenier,  porte  ao 
frontispice  :  compotéen  1769,  œuvre  8  de  Va»" 
ieur.  Manfredi  n'était  allé  à  Madrid  que  dans  le 
dessein  d'y  amasser  des  richesses;  il  ne  négligen 
rien  de  ce  qui  pouvait  lui  en  faire  acquérir;  mais 
Boccherini,  préoccnpé  de  Tamoar  de  son  art,  et 
doué  d'ailleurs  de  cette  insouciance  qui  était  u- 
trefois  im  des  traits  caractéristiques  des  hommeft 
de  génie  ;  Boccherini,  dis-je,  plus  ému  à  la  pen* 
flée  de  sa  gloire  qu'à  celle  de  sa  fortnne,  ae 
songea  guère  à  ce  qui  ponvaK  assurer  celle-ci. 
Conformément  à  la  tradition,  j'ai  dit,  dans  le 
première  édition,  que  Boccherini  lut  attaché  ma 
service  du  roi  et  à  celui  dn  prince  des  Astories; 
mais,  comme  tous  les  biographes.  J'ai  été  indofit  en 
erreur.  «  Boccherini  (dit M.  Picquot)  apporta  avee 
«  lui  en  Espagne  son  troisième  livre  de  trioe 
«  (gravé,  op.  9),  qu'il  s'empressa  de  dédier  an 
«  prince  des  Asturiea  (phu  tard  Charles  IV)* 
«  Immédiatement  après  il  composa,  per  la  carte 
m  di  Madrid^  nn  concerto  a  piu  stromenti  obli- 
«  gati  (gravé,  op.  8).  Quel  effet  produisirent  ces 
«  deux  ouvrages  sur  l'esprit  du  roi  et  de  son  fils 
«  aîné  en  faveur  de  Boccherini  ?  On  ne  saurait  le 
«  dire  exactement;  mais  il  est  hors  de  doute  que 
«  le  grand  compositeur  n'obtint  pas  ladistinctioii 
«  due  à  son  mérite,  puisque  ni  le  roi,  ni  l'héritier 
«  présomptif  ne  songèrent  à  se  Tattactier.  Ce  fut 
«  l'infant  Don  Louis,  frère  de  Charles  III,  qui 
«  répara  cette  injustice.  En  effet,  on  remarqneqne,. 
«  dès  cette  même  année  1769,  Boccherini  écri- 
«  vit  pour  son  protecteur  six  qiiartetti  (gravés, 
«  op.  6)  qu'il  lui  dédia  en  prenant  le  titre  de 
«  compotitore  a  virtuoso  di  caméra  di  S.  .4. 
m  B,  Don  iMêgi  infante  d^Ispagnia.  Tous  les 
«  manuscrits  de  l'aulenr  reproduisent  invaria- 
«  blement,  sur  leur  feuille  de  tète,  cette  quallfi- 
«  cation  unique,  sans  quil  y  soit  fait  jamais 
«  mention  d'autres  titres  jusqu'à  la  mort  de  l'in- 
«  fant ,  arrivée  le  7  août  1786.  A  partir  de  oetfe 
«  époque,  an  contraire,  on  voit  Boccherini  étaler 
«  avec  une  sorte  de  complaisance  les  dinèrents- 
«  titres  dontU  était  revêtu.  Ainsi,  par  exemple, 
«  on  lit  assez  fréquemment  :  Compoeti  da 
«  tMigi  Boccherini,  profesiore  di  musiea  aW 
«  attual  sertiisto  di  S.  M,  C,  ;  Compoeitore  dk 
«  eameradiS,M,PruuiamafDirettoredeleo»' 
«  eerto  delP  eccdlentissima  seUorafCantetêa 
«  diBeneventejduehe$$adiùssuna^  GrandiOt 
«  etc.,etc.  Mais  souvent  aussi  il  néglige  la  pln- 
«  part  de  ces  titres  pour  ne  conserver  que  ceki> 


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BOGCHERINI 


459 


«  de  compositeur  de  la  ehambre  da  roi  Frédé- 
«  rifi-Guillaame  II,  doot  il  était  pensionné ,  et 
«  pour  lequel  il  écrivit,  de  1787  à  1797,  tous  les 
«  ouvrages  que  son  génie  fit  éciore  pendant  cette 
4t  période.  »  Les  faits  exposés  dans  ce*  paragra- 
phe par  M.  Picquot  prouvent  bien  que  le  roi 
«TEspagne  n'employa  pas  Boccberini  comme 
compositeur,  mais  non  qu'il  ne  l'attacha  pas  à 
sa  maison  :  car  la  qualité  que  Tartlste  pre- 
nait sur  ses  ouvrags  après  la  mort  de  don 
Louis  démontre  précisément  le  contraire.  AlV 
ntHial  servizio  ne  peut  signifier  pensionné; 
car  ces  mots  indiquent  précisément  nn  service 
actif.  Ce  service,  dit  M.  Picquot,'  n'était  qu'un 
vain  titre  d'organiste  in  partibua  ;  mais  il  ne 
rapporte  aucune  preuve  de  ce  fait  et  ne  Pappuie 
par  aucun  document  Ce  qui  ressort  de  tout  cela, 
c'est  que  Boccherini  fut  attaché  à  la  cour  du  roi 
d'Espagne  dès  1785,  et  qu'il  resta  dans  la  même 
position  après  que  Charles  IV  eut  succédé  à  son 
pève,  le  14  décembre  1788.  Ce  n'était  donc  point 
une  pension  qu'il  recevait  :  c'était  un  traitement. 
Plus  tard,  vraisemblablement ,  le  traitement  fut 
converti  en  pension. 

Lorsqu'il  arriva  en  Espagne,  le  prince  hérédi- 
taire, avait  à  son  service  Gaetano  Brunetti,  vio- 
loniste habile  et  compositeur  agréable.  Cet  ar- 
tiste n'avait  publié  que  des  ouvrages  médiocres 
jusqu'à  l'époque  où  il  arriva  à  Madrid;  plus 
tard  son  style  se  transforma,  et  tout  porte  à  croire 
que  l'effet  produit  sur  lui  par  les  compositions  de 
Bocclierini  et  les  conseils  de  ce  grand  musicien 
exercèrent  la  plus  heureuse  influence  sur  ses 
inspirations.  Ceiicndant  la  jalousie  et  la  crainte 
de  se  voir  supplanter  dans  sa  position  par  un 
homme  dont  la  supériorité  n'était  pas  contes- 
table, loi  firent  payer  de  la  plus  noire  ingra* 
titude  les  services  qu'il  en  avait  reçus.  Bocche- 
rmi  avait  sur  Brunetti  l'avantage  du  génie; 
mais  celui-d,  doué  de  l'esprit  le  plus  fin  et  le 
plus  adroit,  prenait  sa  revanche  dans  Tlntri- 
gue.  Le  digne  artiste  voyait  bien  que  son 
élève  employait  toute  son  adresse  à  lui  nuire 
;dans  l'esprit  du  prince  des  Asturies;  mais  il 
n'avait  pas  l'habileté  nécessaire  pour  déjouer  ses 
manœuvres.  Une  anecdote  rapportée  par  le  vio- 
loniste Alexandre  Boucher,  qui  fut  longtemps  au 
service  de  la  cour  d'Espagne,  prouve  Jusqu'où 
allaient  les  préventions  qu'avait  fait  naître 
Brunetti  dans  l'esprit  du  prince  contre  Boc- 
cherini et  contre  sa  musique.  Suivant  cette 
anecdote,  reproduite  par  Castfl-Blaze  à  sa  ma- 
nière dans  la  Biographie  de  Boucher  (Hevue  de 
Paris,  mai  1845,  page  10),  don  Louis,  oncle  de 
Charles  IV,  alors  prince  des  Asturies,  conduisit 
un  jour  Boccherini  chez  son  neveu  pour  lui  faire 


entendre  de  nouveaux  quintettes  de  son  maître 
favori.  Dans  l'exécution  d'un  de  ces  morceaux* 
le  prince  jouait  le  premier  violon  ;  un  passage  de 
sa  partie ,  où  la  même  forme  se  répétait  long- 
temps avec  monotonie,  lui  déplut;  il  le  joua  en 
ricanant,  et  finit  par  se  lever,  en  déclarant  la 
musique  détestable.  Boccherini  se  défendait  de 
son  mieux  :  il  finit  par  faire  entendre  ^u  prince, 
avec  beaucoup  d'inconvenance,  que  pour  juger 
du  mérite  d'une  œuvre  de  musique,  il  est  néces- 
saire de  s'y  connaître.  A  peine  ces  mots  sont  pro- 
noncés, que  le  prinoe,  doué  d'une  force  hercu» 
léenne,  saisit  Boccberini  par  ses  habits,  et,  le 
passant  en  dehors  d'une  fenêtre,  le  suspendit  aur 
dessus  de  l'abtme.  Un  cri   de  la  princesse  des 
Asturies  le  rappela  à  lui-même,  et  il  rejeta  vio- 
lemment l'artiste  à  l'extrémité  de  l'appartement. 
Un  pareil  acte  de  brutalité  n'a  rien  qui  étonne 
de  la  part  d'un  prince  qui  poursuivait  un  ministre 
du  roi  son  père  l'épée  à  la  main,  qui  donnait 
des  soulDets  a  un  autre  et  des  coups  de  bâton  à 
un  troisième;  qui,  enfin,  se  mesurait  souvent 
avec  des  palefreniers  et  des  portefaix  ;  mais  on  a 
peine  à  comprendre  qu'un  homme  doux  et  poli, 
comme  l'était  Boccherini,  y  ait  donné  lieu  par 
une  réponse  dont  l'inconvenance  prenait  un  ca- 
ractère très-grave  par  le  rang  de  celui  à  qui  elle 
s'adressait.  Quoi  qu'il  en  soit  de  l'exactitude  de 
l'anecdote,  il  est  oertam  que  l'mfluence  mauvaise 
de  Brunetti  sur  l'esprit  de  son  maître  ne  cessa 
pas  après  que  celui-ci  fut  monté  sur  le  trOne,  et 
qu'elle  se  fait  reconnaître  dans  l'abandon  et  dans 
la  misère  où  vécut  Boccherini  jusqu'à  la  fin  de 
ses  jours.  A  l'abri  du  besoin  tant  que  vécût  son 
protecteur,  l'infant  don  Louis,  il  connut  les 
soucis  d'une  existence  précaire  après   la  mort 
de  ce  prince.  En  1787  il  dédia  un  de  ses  ouvrages 
au  roi  de  Prusse  Frédéric-Guillaume  II,  grand 
amateur  de  musique  et  protecteur  des  artistes. 
Une  lettre  gracieuse,  le  diplôme  de  compositeur 
de  la  chambre  du  roi  et  >  une  tabatière  de  prix 
remplie  de  frédéries  d'or  furent  la  récompense 
de  cette  dédicace.  Dès  ce  moment ,  Boccherini 
n'écrivit  plus  que  pour  le  roi  de  Prusse,  comme 
le  prouvent  ses  manuscrits  depuis  1787,  ainsi  que 
cette  note  de  son  catalogue  thématique  auto- 
graphe, sous  la  même  année  :  Tuiti  le  seguenti 
opère  temo  state  seritte  espressamente  per 
S.  M.  il  Re  di  Prussia.  Les  dix   années  qui 
sui  vtrents'éooulèrent  sansapporter  de  changement 
dans  la  fortune  du  compositeur;  mais  Frédéric- 
Guillaume  Il    mourut  le  18  novembre   1797, 
et  de  nouveaux  embarras  assaillhreni  Boccberini 
C'est  dans  ces  circonstances  que  Lucien  Bona- 
parte fut  envoyé  comme  ambassadeur  de  la  Bé- 
publlque  française  à  Madrid.  Homme  d'une  haute 


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46^ 


BOGGHERINI 


iRtalligence,  amateur  éclairé  des  arts,  et  plein  de 
gteérosité,  il  récompensa  magnifiquement  l*hom- 
mage  de  six  quintettes  pour  le  piano  dédiés  à 
la  nation  Trançaise  que  Boccherini  mit  sous  son 
patronage,  et  doute  autres  quintettes  pour  deux 
violons,  deux  altos  et  Tioloncelle,  belles  corn- 
positions^  les  seules  qu'il  a  écrites  en  ce  «enre, 
et  qu'il   dédia   à  son  nouveau  protecteur.  La 
manYaise  fortune  qui  avait  poursuivi  l'illustre 
artiste  pendant  la  plus  grande  partie  de  sa  vie 
vint  encore  le  visiter  alors  ;  car  Lucien  Bona- 
parte Tut  bientôt  rappelé  à  Paris,  et  avec  lui 
disparurent   les  ressources  momentanées  dont 
Boccberini  avait  joui  peu  de  temps.  Une  seule 
loi  restait  dans  le  marquis  de  Benavente,  dont  il 
avait  fait  la  connaissance  vers   i796,  et  qui, 
amateor  passionné  de  guitare,  lui  avait  demandé 
des  compositions  avec  une  partie  obligée  pour  cet 
instrument.  Satisfaisant  h  cette  demande,  Boc- 
clierinj  avait  arrangé  de  cette  manière  un  assez 
grand  nombre  de  ses  anciens  ouvrages;  mais  tout 
cela  avait  un  terme,  et  les  besoins  d'une  famille 
n'en  ont  pas.  Parvenu  à  la  ▼ieillesse,  et  envisa- 
geant avec  errroi  le  sort  qui  lui  était  réservé  pour 
ses  dernières  années,  Boccherini  avait  songé  à 
quitter  l'Espagne  pour  la  France,  certain   qu'il 
était  de  trouver  à  Paris  de  la  sympatliie  et  des 
ressources  pour  son.  talent    :  mais   pour  faire 
ane  longue  route  avec  une  famille,  il  fallait  de 
l'argent  qu'il  n'avait  pas.  M*"*  Gail  le  vit  à  Ma- 
drid, dans  un  voyage  qu'elle  y  fil  en  1803.  N*ayant 
alors  qu'une  seule  chambre  pour  son  logement 
et  celui  de  toute  sa  famille,  troublé  dans  ses  tra- 
vaux par  le  bruit  que  faisaient  incessamment  ses 
enfants,  il  avait  imaginé  de  faire  construire  une 
espèce  d'appentis  en  bois,  où  il  se  retirait  an 
moyen  d*une  échelle,  lorsqu'il  voulait  travailler 
en  repos.  Néanmoins  sa  galté  ne  l'avait  point 
abandonné.  Heureux  par  l'art  qu'il  aimait  avec 
passion,  quoiqu'il  ne  lui    procurât  pas  même 
en  Espagne  les  jouissances  de  l'artiste,  c'est-à- 
dire  celles  de  Tamonr-propre;  travaillant  pour 
Ini-mème,  sans  autre  but  que  celui  de  se  plaire 
à  ce  qu'il  faisait,  et  de  procurer  un  morceau  de 
pain  k  sa  famille,  il  avait  conservé  l'active  ima- 
gination de  la  jennesse,  et  tous  ses  maox  étaient 
oubliés  dès  qull  pouvait  se  livrer  en  liberté  à  ses 
inspiration^.  Doué   d'une  douceur  inaltérable, 
jamais  il  ne  montrait  le  moindre  mouvement 
d'impatience  contre  la  mauvaise  fortune.  Telle 
était  d'aillenrs  sa  probité  délicate,  que,  dans  cette 
triste  position,  il  refusa  cent  louis  que  M"^  Gaii 
était  diargée  de  lui  offrir  pour  sonSto6a/|  parce 
que  ce  morceau  lui  avait  été  demandé  par  une 
autre  personne  qui  ne  le  lui  payait  qoe  êoixante 
piastres  (environ  380   fVancs).   Cependant  les 


dernières  années  de  sa  vie  furent  remplies  par 
un  travail  sans  relâche,  devenu  pénible  pour  un 
vieillard,  et  si  mal  payé,  que  l'indigence  de  l'ar- 
tiste était  extrême  lorsqu'il  expira,  le  28  mat 
1805,  à  l'âge  de  plus  de  soixante-cinq  ans,  sui- 
vant l'acte  de  décès  inscrit  dans  les  registres  de 
la  paroisse  Saint- Juste,  à  Madrid.  On  a  dit  que 
la  cour  et  les  grands  honorèrent  ses  funérailles; 
mais,  d'après  les  renseignements  que  s'est  pro- 
curés M.  Picquot,  son  convoi  se  fit  an  contraire 
sans  pompe,  et  ne  fut  accompagné  que  d'un  petit 
nombre  d'amis  dévoués. 

Boccherini  avait  été  marié  deux  fois.  H  ne  fut 
pas  plus  lieureux  comme  père  et  comme  époux 
qu'il  ne  l'était  comme  artiste  ;  car  il  eut  le  mal- 
heur de  perdre  deux  filles  déjà  grandes,  et  s» 
seconde  femme  mourut  à  ses  côtés,  frappée 
d'apoplexie  foudroyante.  Tons  ses  autres  enfanta 
l'ont  suivi  dans  la^  tomb<>.  Le  dernier,  don  José» 
archiviste  du  marquis  Séraibo,  est  décédé  en 
1847,  laissant  nn  fils,  don  Ferdinandp  Bocche- 
rini, professeur  à  l'académie  des  arts  de  Ma- 
drid, qui  a  fourni  à  M.  Picquot  quelques  ren- 
seignements sur  son  illustre  aïeul. 

Jamais  compositeur  n'eut  plus  que  Boccherini 
le  mérite  de  l'originalité  :  ses  idées  sont  tout 
individuelles,  et  ses  ouvrages  sont  si  remarqua- 
bles sous  ce  rapport,  qu'on  serait  tenté  de  croire 
qu'il  ne  connaissait  point  d'autre  musique  que 
la  sienne.  La  conduite,  le  plan  de  ses  composi- 
tions, leur  système  de  modulation,  lui  appar- 
tiennent en  propre  comme  les  idées  mélodiques. 
Admirable  par  la  manière  dont  il  sait  suspendre 
l'intérêt  par  des  épisodes  inattendus,  c'est  tou- 
jours par  des  phrases  du  caractère  le  plus  simple 
qu'il  produit  l'eflet  le  plus  vif.  Ses  pensées, 
toujours  gracieuses,  souvent  mélancoliques,  ont 
un  charme  inexprimable  par  leur  baiveté.  On  a  • 
souvent  reproché  à  BobcUerim'  de  manquer  de 
force,  d'énergie  :  c'est  ce  qui  a  fait  dire  au  vio- 
loniste Puppo  que  ce  compositeur  était  la  femme 
de  Haydn;  cependant  plusieurs  de  ses  quintetti 
sont  empreints  d'un  caractère  de  passion  véhé- 
mente. Son    harmonie,  quelquefois   încorrectCr 
est  féconde  en  effets  piquants  et  inattendus.  Il 
fait  souvent  usage  de  l'unisson,  ce  qui  réduit  par- 
fois son  quinte! te  à  un  simple  duo;  mais,  dans 
ce  cas,  il  tire  parti  de  la  différence  des  timbre.*^ 
avec  une  adresse  merveilleuse,  et  ce  qui  serait 
un  défaut  chez  un  autre,  devient  chez  lui  la 
source  de  beautés  qui  lui  sont  propres.  Se^^ 
adagios  et  ses  menuets  sont  presque  tous  déli- 
cieux ;  ses  finales  seules  ont  vieilli.  Chose  singu- 
lière! avec  un  mérite  si  remarquable,  Boccbe- 
rini n'est  coimu  maintenant  qu'en  France.  L'Al- 
lemague  dédaigne  .«a  simplicité  naïve,  et  Popi- 


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BOCCHERINl 


4â& 


nioD  qa*en  ont  les  artistes  de  ce  pays  se  résume 
dans  un  mot  prononcé  par  Spohr  à  Paris,  dans 
une  réunion  musicale  où  Ton  venait  d'exécuter 
quelques-uns  des  quintetti  du  maître  italien.  On 
demandait  au  célèbre  violomste  et  coidpositeur 
allemand  ce  qu*il  en  pensait  :  /e  pense,  ré- 
pondit-il, que  cela  ne  mérite  pas  U  nom  de 
musique!  l\  est  fÂcheux  que  la  manière  de 
sentir  se  formule  comme  les  idées  chez  les 
artistes,  et  qu'un  homme  de  mérite,  passionné 
pour  les  transitions  fréquentes,  soit  arrivé  au 
point  de  ne  plus  trouver  .de  charme  aux  choses 
simples  et  naturelles;  et,  ce  qui  est  bien  plus 
triste  encore,  à  devenir  insensible  au  mérite  de 
créations  toutes  originales  et  individuelles.  Heu- 
reux Tartiste  qui  sait  certaines^  choses  qu^on 
ignorait  un  siècle  avant  lui  ;  mais  malheureux 
cent  fois  celui  dont  le  savoir  se  transforme  en  ha- 
bitudes, et  qui  ne  comprend  que  ce  qu'on  fait 
de  son  temps.  L'art  est  immense;  gardons-nous 
de  le  circonscrire  dans  une  forme  et  dans  une 
époque. 

fiaillot ,  interprète  admirable  des  œuvres  de 
tous  les  grands  maîtres,  avait  sU  conserver  à 
celles  de  Boccherini  tout  le  charmede  la  jeunesse. 
Après  lui,  cette  musique  ravissante  a  été  négli- 
gée par  les  jeunes  artistes.  Bientôt  elle  sera 
tombée  dans  un  profond  oubli  ;  car  le  nombre 
d'amateurs  intelligents  qui  la  connaissent  et  en 
sentent  les  beautés  diminue  chaque  jour.  Je  fais 
ce  qui  est  en  mon  pouvoir  pour  en  perpétuer 
le  souvenir,  en  la  faisant  exécuter  par  les  jeunes 
artistes  du  Conservatoire  de  Bruxelles;  mais 
bientôt  je  ne  serai  plus  :  Dieu  sait  ce  qui  en 
adviendra  quand  j'aurai  fermé  les  yeux. 

Doué  d'autant  de  fécondité  que  d'originalité, 
Boccherini  a  produit  trois  cent  soixante-six  com- 
positions instrumentales,  dont  les  formes  pri- 
mitives sont  classées  de  cette  manière  :  6  so- 
nates pour  piano  et  violon  ;  6  Idem  pour  vio- 
lon et  basse  ;  6  duos  pour  2  violons  ;  42  trios 
pour  2  violons  et  violoncelle,  dont  2  sont  iné- 
dits; 1 2  idem  pour  violon,  alto  et  violoncelle;  91 
quatuors  pour  2  violqns,  alto  et  violoncelle;  dont 
24  inédits;  IS  qnrntettes  pour  flûte  ou  hautbois, 
2  violons,  alto  et  violoncelle;  12  idem  pour 
flûte,  2  violons,  alto  et  violoncelle;  12  Idem 
pour  piano,  2  violons,  alto  et  violoncelle; 
113  idem  pour  2  violons,  alto  et  2  violoncelles, 
dont  20  Inédits;  12  idem  pour  2  violons,  2  al- 
tos et  violoncelle,  tous  inédits;  16  sextuors  pour 
divers  instrnmenU,dont  2inédits;  2  octuors  idem 
inédits  ;  20  symphonies,  dont  1 1  inédites  ;  6  sym- 
phonies concertantes  ;  i  concerto  de  violoncelle. 
Ces  compositions,  disposées  en  œuvres,  n'ont  pas 
été  faites  dans  l'ordre  des  numéros  qu'on  leur 


a  donnés  en  les  pablianl.  Les  divers  arrange- 
ments qui  en  ont  été  faits  et  auxquels  on  a  donné 
des  numéros,  comme  s'ils  étaient  des  oeuvres 
originales ,   contribuent   aussi  à  jeter  du  dé« 
sordfie  dans   leur  suite  chronologique;  enfin, 
des  supercheries  commerciales  ont  fait  figurer 
parmi  les  produetions  de  Bocdierini  quelques 
œuvres  apocrypiies.  M.  Picquot,  qui  a  réuni  Ja 
plupart  des  éditions  primitives,  toutes  peut-être, 
et  qui  a  eu  eonnaissance  des  autres,  les  range 
dans  l'ordre  suivant  :  Op.  1  :  Sei  tinjbnie  o  sia 
quarteta  per  due  vioHni^  alto  e  viohnceilo^ 
dedicaii  a  veri  diUttanti  e  oanoscitori   di 
musica;  Paris,  Venier;  Amst.,  Hummel.  -^ 
Op.  2  :  Six  trios  à  2  violonset  violoncelle;  Paris, 
La Chevardière.  ^ Op.  3  :  Six  idem,  2*  livre; 
ibid.  M.  Picquot  considère  cet  œuvre  comme 
apocryphe.—  Op.  4  :  Sei  sinfonie  a  tre,  per  due 
violinie  vtotonce^/o  ;  Paris,  Yenier,  3' livre.  — 
Op.  &  :  Six  duos  pour  2  violons;  Paris,  La  Chevar- 
dière.  —  Op.  6  :  Sei  sonate  di  cembalo  e  vio- 
lino  obUgato  dedicate  a  Madama  Brillon  de 
Jouy;  Paria,  Venier  ;  composés  en  1768,  op.  5  de 
l'auteur.  —  Op.  6  :(bi8)Sei  quartetti  per  due  vio- 
Uni,  alto  e  violoneello;  Paris,  Venier  ;  Amster- 
dam ,  Hummel ,  avec  indication  d'op.  2  ;  com- 
posées en  1769,  op.  8  de  l'auteur.  —  Op.  7  :  Sei 
conversazUmi  a  ire,  per  due  violini  e  vUdon-- 
ctllOy  dedicate  a  $li  amaiori  délia  musica, 
Paris,  Mtroglio»  au  bureau  d'abonnement  musical» 
4*  livre  de  trios.  Ces  tnos  ne  figurent  pas  dans 
le  catalogue  thématique  des  œuvres  de  Bocche- 
rini dressé  par  lui-même;  cependant,  quoique 
des  doutes  se  soient  élevés  sur  leur  authenticité 
et  qu'on  les  ait  attribués  à  Marescalchi,  mar- 
chand de  musique  à  Naples,  M.  Picquot  n'hésite 
pas  à  les  reconnaître  pour  appartenir  à  l'illustre 
compositeur.— Op.  8  iConcerto  a  piu  stromenti 
concertanti, due  violini^obœ,  violoneello, alla 
ebasso  obligati,  due  violini,  fagotti  eçomidi 
ripieno,  composta  per  la  corte  di  Madrid;  Pa- 
ris ,  Venier  ;  composé  en  1769,  œuvre  7  de  l'au- 
teur. —  Op.  9  :  Set  terxetti  per  due  violini  e 
uio/once/to,  dédiés  au  prince  des  Astu  ries;  Paris, 
Venier;  composé  en  1676,  op.  6  de  l'auteur. 
•^  Op.  10  :  Sei  quartetti  per  due  violini,  alio 
e  violoneello,  dedicati  alU  Signori  dilettante 
di  Madrid;  Paris,  Venier  ;  Amsterdam,  Hummel, 
avec  indication  d'op.  7  ;  composé  en  1770,  op.  9 
de  l'auteur.—  Op.  Il  :  Seidivertimenti  per  due 
violini,  alto  e  violoneello  ;  Paris,  Venier;  Ams^ 
terdam,  Hnmmel,  avecindîcation  d'op.  8;  com- 
posé en  1772,  op.  ISpiccoladel'auteur.— Op.  12: 
Sei  quintetti  per  due  violini,  viola  e  due  vto- 
loneelli  ;  Paris,  Venier  ;  composé  en  1 77 1 ,  op.  10 
de  l'auteur.— Op.  13*:  Seiquinteltipcrdue  vio- 


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456 


BocxiHEiain 


iinif  vMa  ê  due  violoneeUi;  ibid.  ;  composé  6B 
1771,  op.  11  de  rauteur.  ^  Op.  14  :  Sei  terzetti 
pervioUno,  viola  «  tioloneello;  Paris,  U  Cbo- 
vardière;  composé  en  1772,  op.  14  de  Paateur.-i. 
Op.  1»  :  SêidUteH^migHH  perduêviolini,Jlauto 
cbligaiù,  vioia^  due  tiioUmcelU,  e  hasso  di  H- 
pteno,  espreuamente  compatU  per  S.  À.  M. 
don  Luigif  Ii\fanie  di  Spagnia;  Paris,  La  Che- 
vardière.  Composé  en  177S,  op.  16de  l'auteur.  — 
Op.  te-.  Six  symphonies  à  plusieun  instruments 
récitants,  composées  pour  S.  À,  R.  l*  Triant  Don 
louis  d'Sspagne;\ïAiï.,  177 \,op,  12  de  l'auteor. 
^  Op.  17  :  Seiguintetti  per  due  viotini,  viola 
eduevioloncelli:ïblkâ.,  l774,op.  iSde  rauteor.— 
Op.  18  et  19  :  iaconnos. — Op.  20  : 0 idem;  Paris, 
Venier,  1772  ;  op.  13  del'aateur.  ^  Op.  21  :  Six 
quintetti  pourJlûte,2  violons ,  alto  et  violon- 
celle;  Paris, La CheTardière,  1773,  op.  17 piecola 
de  l'aoteur. — Op.  22  :  Sei  sinfonie  per  due  vio- 
Uni,  viola  e  àasso,  oboi  ojlauti  eeorni;  Paris, 
Sieber,  1 775, op.  21  de  Tauteur.—  Op.  23  :  Sei 
quintetti  per  due  violini,  viola  e  due  violon- 
celli:  Paris,  Veoier,  1775,  op.  20de  l'aoteor.  — 
Op.  24  :  Sei  sestetti  eoneertanti  per  due  violini, 
due  violée  due  violoneelli;  Paris,  Sieber,  1776, 
op.  23  de  l'auteur.  ^  Op.  25  :  Sei  qtdntetti 
pour  flûte ,  deux  violons,  alto  et   violon^ 
ce//<;  Paris,  La  Cherardière,  1774,  op.  19  de 
l'auteur.  —  Op.  26  :  Sei  quartetti  perduevioUni, 
alto  e  basso,  libro  quinto  di  qttartetti  ;  ibid., 
1775,  op.  22  de  i'auteur.  —Op.  27  :  Sei  quartetti 
eoneertanti  per  duo  violini,  alto  e  violoncelle; 
Paris,  Sieber;  Amsterdam,  Haromel ,  avecindica- 
tioD  d'op.  II;  1777,  op.  24 de  l'auteur.— Op.  27<bis  : 
Concerto  pour  flûte;  Paris,  Frère;  ouvrage  apo- 
cryphe et  sans  mérite.  —  Op.  28.  Six  trios  dialo- 
gues pour  deux  violons  et  violoncelle  ;  Paris, 
Bailleox.  Supereberie  mercantile.  —  Op.  29,  so, 
31 ,  Inconnus.— Op.  32  :  Six  quatuors  àdeux  vkh 
Ions,  viole  et  basse  obligés,  production  peu  digne 
de  Boccherinl,  écrite  en  1778,  op.  26  de  Tan- 
teur.  —Op.  33  :  Six  idem  à  deox  Tiolons,  alto  et 
violoncelle;  Paris,  Sieber,  1780,  op.  32  de  len- 
teur. — Op.  34  s  Concerta  per  il  violonceUaobU- 
gato;  Amsterdam,  Henning  ;  Tienne,  Cappi.--Op. 
35  :  Six  trios  pour  deux  violons  et  violoncelle; 
Paris,  Boyer,  1781 ,  op.  84  de  Tauteor.  —  Op.  36  : 
Trois  quintetti  pour  deux  violons^  altoetdeux 
vio/once/^;  Paris,  Imbault,   1778,  op.   25  de 
Tauteor.  Cet  ouvrage  était  composé  de  six  quin- 
tettes; les  autres  ont  été  reportés  dans  des  pobli- 
catloDs  postérieures.- Op.  37  :  Six  duos  concer- 
tants pour  deux  violons;  Paris,  Barbieri.  Super- 
cherie de  commeroe  :  Agus  (voff,  ce  nom)estl*ao- 
teurdeoen  duos.— Op.  37 bis  :  Vingt-quatre  nou- 
veaux quintetti  à  deux  violons,  alto  et  deux 


violoncelles;  Paria,  PleyeL  Cottçctioa  lbraiéed*iHi 
choii  tut  dans  les  muvres  eompoaés  par  Boc- 
cfaerini  depuis  1778  Jusqu'en  1795.  Il  faut  lire  U 
note  de  M.  Picqoot  sur  cette  collectiott  :  àl'aide 
du  catalogue  thématique  original  de  l'autear,  il 
y  indique  les  oMivres  auxquels  appartient  chaque 
numéro,  avec  la  date  de  la  composition.  Une 
erreur  singulière  est  échappée  à  cet  amateur  dis- 
tingué, lorsqu'il  dit  que  le  numéro  42,  écrit  en 
1793,  est  un  développement  d'un  motif  du  duo 
Cara,  cara,  du  Matrimonio  segreto^  et  frit  à 
ce  sujet  un  rappnvïbement  et  un  éloge  chaleu- 
reux du  génie  des  deux  compositeurs  :  il  a  ou- 
blié que  le  Matrimonio  seffreto  ne  fût  composé 
à  Vienne  que  dans  cette  même  année  1793,  et 
qu'à  cette  époque  aucune  communication  n'était 
possible  entre  l'Allemagne  et  Madrid.  Nul  doute 
que  ia  ressemblance  des  deux  moUfii  n'ait  élé 
fortuite. — Op.  38  :  Six  trios  pour  vioUrn^  alto  et 
violoncelle;  Paris.  Pleyel,  huitième  livre,  1793, 
op.  piecola  47  de  l'auteur. — Op.  39  :  Douie  qua- 
tuors pour  deux  violons,  alto  et  viotoncelie^ 
première,  deuxième,  troisième  et  q uatrième  lîvni- 
sons;  Paris,  Pleyel.  Collection  formée  de  composi- 
tions prises  dans  diverses  couvres  de  l'auteur.  — 
Op.  AOi  Six  quartettini  pour  deux  violons,  alto 
et  violoncelle:  Paris,  Pleyel.  1796,  op.  piecola 

53de  l'auteur Op.  41  :  Symphonie  concertante 

à  huit  instruments    obligés,  deux  violons, 
deux  violoncelles,  alto,  hautbois  ou  flûte,  cor 
et  basson;  Paris,  Pleyel,  1797,  op.  piecola  38  de 
rauteur. —  Op.  42  :  Premier  sextuor  pour  deux 
violons,  alto ,  cor  et  deux  violoncelles;  Second 
sextuor  pour  violon,  viole,  basson,  hautboirou 
flûte,  contrebasse  et  cor;  Paris,  Pleyel,  1797» 
op.  38  piecola  de  Tauteur.—  Op.  43  :  Ouverture 
à  grand  orchestre  pour  deux  violons,  deux 
altos,  violoncelle,  contrebasse ,  deux  hautbois^ 
deux  cors  et  basson  ;  ibid.,  1790,  op.  43  <le 
l'auteur. —Op.  44  :  Six  trios  pour  deux  violons 
et  violoncelle  ;  Paris,  Pleyel,  neuvième  livre, 
1798,  op.  54  de  i'auteur.  0enx  trios  de  cet  obu- 
Tre  original  ont  été  supprimés  par  l'éditeur  et 
remplacés  par  deux  autres  trios  tirés  de  IVenvre 
35  ;  pais  les  deux  trios  supprimés  ont  été  arrangés 
en  duos  et  publléscomme  tels  par  le  même  éili- 
tenr.  —  Op.  45  :  Six  nouveaux  quintetti  pour 
flûte  ou  hautbois,  deux  violons,  alto  et  violon' 
celio;  Paris,  Pleyel,  i797,  op.  pieoola  55  de 
l'auteur,  composé  pour  Barli ,  exceflent  fuiut- 
boiste  italien  attaché  à  la  musique  du  roi  d'Es- 
pagne Charles  IV.  —Op.  46  (t)  :  Six  éuoe  pour 
doux  violons  ;  ibid.  —  Op.  46  bis  :  Six  quintet» 
pour  piano,  doux  violons,  aUo  et  violoneelle; 

(l)  Voir  pour  cet  œavre  U  remarque  tor  reawe  u. 


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BOGGHERmi 


467 


ibid.,  1797»  op.  56  de  Fauteur.^  Op.  47  :  D<nt%e 
nouveaux  quintette  pour  deux  violons^  viole 
et  deux  vioioncelleiy  en  4UTrai80ii8;  ibid.  Col- 
lectioD  fonaée  de  qninlettes  choisis  dans  difers 
oufres.  —  Op.  48  :  Six  quintetti  idem;  ibîd. 
Même  obserTatkm  que  pour  les  précédents.  — 
Op.  49  :  Six  quintettini  pour  deux  violom, 
alto  et  2  vloionceUes  ;  ibid.^  1779,  op.  27 
de  ranteor.  —  Op.  50  :  Six  quartetti,  idem,  n*^ 
32  k  S7  de  la  collection  pubfiée  par  Janet  et 
Cotelle,  1768, op.  40  de rauteor.—  Op.  61  :  Six 
idem,  seiiième  livre,  n^*  88  à  93  de  la  même 
collection,  1779-1795,  op.  50  de  l'autettr.  Il  n'y 
a  point  d'cBuvres  connus  sous  les  n**"  52  h  57. 
—  Op.  58  :  Six  guartetti  à  deux  violons,  alto  et 
violoncelle  \  Paris,  Sieber;  1799,  op.  58  de  fao- 
teur. —  Ouvrages  pobliés  sans  numéro  d'oeuvre  : 
1**  Première  symphonie  à  quatre  parties  obli" 
gées,  cors  de  chasse  ad  libitum,  del  signer 
Bauqueriny  (sic),  imprimée  avec  les  nouveaux 
caractères,  par  Grange;  Paris,  1767,  in-fol.  Su- 
percherie commerciale.  —  2»  Six  sonates  à 
violon  seul  et  basse  ;  Paris,  La  Cbevardière.  — 
Z^  —  Quatre  concertos  pour  violoncelle ,  n^  i 
à4 ;  Paris, Miroglio^  Bojer. M6me  observation.— 
4"  Sérénade  à  deux  violons ,  deux  'hautbois, 
deux  cors  et  basse,  composée  à  Toccasion  du 
mariage  de  Tinfant  don  Louis  d'Espagne  (le  25 
juin  1776),  petit  format  obi;  Lyon,  Guerre.  Même 
observation.  —  5*  Six  sonates  en  trios  pour  le 
clavecin  ou  piano-forte,  avec  ace.  de  violon 
et  basse;  Paris,  La  Cbevardière;  Boyer.  Môme 
observation.  -^  t'^  Trois  trios  pour  flûte,  violon 
et  basse;  Paris,  Boyer.  —  7^  Trois  trios  pour 
fiûte,  violon  et  basse.  Livre  deuxième;  ibid. 
"  8^  TV-oit  quatuors  pour  flûte,  violon,  alto 
et  basse,Urrt  premier;  ilHd.  *-  9?  Trois quch 
iuors,idem;  ibid.  Ces  quatre  ouvrages  ont 
été  Csbriqoés  avec  des  fragments  des  pre- 
mières compositions  de  Boccherini.  —10°  Six 
sonates  pour  piano  et  violon  ;  Paris.  Ouvrage 
arrangé  d'après  des  qoatnors  et  quintettes.  — 
11*'  Trois  idem,  op.  2  ;  Offenbach,  André.  Ces 
sonates  sont  extraites  et  arrangées  des  premiers 
trioR  pour  violon,  alto  et  violoncelle,  op.  14.  — 
1 2''  Trois  idem,  livres  ;  Paris,  Sieber.—  la*"  Trois 
idem ,  liv.  4  ;  ibid.  — 14''  Six  sonates  idem,  livre 
cinquième;  Amsterdam,  Hnmmel.  —  ib^  Six 
idem.  Vienne,  Artaria.  U  n'est  pas  douteux  que 
tout  cela  est  supposé  ou  arrangé.  —  16*.  Trois 
quatuors  pourjtûte,  violon,  alto  et  violoncelle, 
«Mvre  cinquième  pour  la  flûte;  Paris,  Pieyel. 
Arrangés  d'après  lea  quintetti  n**  44,  45  et  60 
de  la  collection  Janet  a  Gotelle.  — 17*  Première 
symphonie  périodique  à  grand  orchestre;  Paris, 
Pieyel.  Ouvrage  original,  1792 ,  op.  45  de  Tao- 


tear.  —  18"  Deuxième  symphonie  périodique, 
idem;  ibid.,  1792,  op.  47  de  l'auteur.  —  ï%*Six 
quintetti  spécialement  composés  pour  le  piano 
forte  avec  ace.  obligés  de  deux  violons,  deux  al* 
tos  et  violoncelle  ;  osnvre  posthume,  dédié  à  M"*^ 
la  duchesse  de  Berry;  Paris,  Nauzon.  Ce  sont  les 
quintettes  dédiés  à  ia  nation  française  et  mis 
sous  le  patronage  de  Lucien  Bonaparte.  —  20** 
Douze  nouveaux  quintetti  pour,  deux  violons, 
deux  altos  et  violoncelle,  composés  à  Madrid 
pour  le  marquis  de  Benavente,  Œuvre  pos» 
thume.  Première  livraison;  Bordeaux,  Leduc 
père  ;  Paris,  Auguste  Leduc.  Supercherie  mercan- 
tile. Ces  quintetti  sont  des  arrangements  dans  les- 
quels la  partie  de  guitare  a  été  transformée 
en  partie  d'alto.-  2r  Stabai  Mater  à  trois 
voix  (deux  soprani  et  ténor),  avec  deux  violons, 
alto,  violoncelle' et  contrelMUse;  Paris,  Sieber, 
1804,  op.  61  de  l'auteur.  —  Indépendamment 
des  arrangements  ind^iqués  précédenunent ,  on 
connaît  encore  :  Trois  sonates  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  tirées  des  nouveaux  quin- 
tetti de  Boccherini,  par  Ignace  Pieyel;  Paris, 
Pieyel.  Ces  sonates  sont  les  quintettes  n»*  45, 
56  et  64  de  la  collection  publiée  par  Janet  et 
Cotelle.  Une  seconde  suite,  qui  n'a  pas  été  com- 
plétée, ne  contient  que  le  n*  65  de  la  même  col- 
lection. —  Trois  sonates  pour  piano,  violon  et 
alto,  tirées  des  nouveaux  manuscrits  de  Bocche- 
rini, par  Hérold  père,  op.  1 1  ;  ibid.  Ces  sonates  sont 
arrangées  d'après  les  n"*  44, 50  et  63  de  la  même 
collection.  —  Quintetto  de  Boccherini  en  ré 
mineur,  arrangé  en  trio  pour  piano,  violon  ei 
basse,  par  le  marquis  de  Louvois;  Paris,  Schlesin- 
ger.— icifem,en  sol  mineur,  arrangé  pour  les  mèmea 
instruments,  pour  le  même;  iiMd.  (1)  UneooUec- 

(i)  Il  teQt  lire  let  notM  Intéwiiintw  de  M.  Ptequottur 
toutes  ee>  publlcaUonf.  Cet  eiMteiir  dUtlngoé  a  fait  ea 
quelque  iorte  l'occupallon  de  ta  vie  du  soin  de  rainembler 
les  œuvres  de  Boccherini ,  de  les  étudier  et  d'en  suivre  la 
flUatloa.  On  loi  Tottpounoivre  pendant  dls-bnlt  ans  la  re- 
cherche d*un  ouvrage qol  loi  manquait,  et  écrire  àee  smet 
une  multitude  de  lettres.  D'auteurs  TavanUge  qu'il  a  ea 
de  posséder  le  catalogue  thématique  dressé  par  Bocche- 
rini de  toutes  ses  composltiofts  lui  a  fourni  le  moyen  de 
reettfler  on  grand  nombre  d'oeoTres  échappées  anx  bio- 
graphes, et  i  moi-même  dans  la  première  édlUon  de  cette 
Biographie  universelle  des  HuslcUnt.  U  est  un  point  ce- 
pendant sur  lequel  Je  ne  >ols  lui  céder,  parce  que  ma 
oeititude  eat  inébranlable  :  U  a'aglt  d'nn  paaaage  où  j*kl  dit 
que  CamMnl  a  écrit  pour  Pleyd, éditeur,  des  Imitations 
de  compositions  de  Boccherini  qu'on  a  publiées  parmi  les 
œuvres  originales  de  oe  grand  artiste.  Outre  l'opinion 
générale  &  ce  sqjet,  lorsque  J'étais  élève  au  Conservatoire  de 
Paris,  J'U  pour  preuve  te  témoignât»  de  Cambial  lui-même. 
Je  dlnab  avec  lui  ches  l'édltenr  Auguste  Leduc,  et  avee 
Choron,  alors  associé  de  oelul-d.  Cétalt ,  si  J'ai  bonne 
mémoire,  en  isonr.  Dans  la  conversation,  Choron  dit  toot 
à'Conp  :  «  Bst-tl  vrai,  père  Camblol*  que  vous  aves  Ci- 
«  briqué  du  Doccberiol  pour  tes  marchands,  noUmmeot 


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458 


BOCCHERINI  —  BOCHSA 


tiondeqaatre-TîngtHiuiiizeqiiinteltide  Boccberini 
a  été  publiée  par  Janet  et  Cotelle,  à  Paris.  Elle 
est  fbrt  belle,  mais  malbeureoflement  incorrecte. 
Les  mêmes  éditeurs  oot  poblié  âne  autre  coltec- 
tfion  de  oioqaanle-troit  trios  da  même  oomposi- 
tmr. 

La  notice  de  Boccherini  par  M.  Pioquot  ren- 
fenne  un  calalogae  thématique  des  ooTrages 
inédits  de  ee  maître,  rangés  par  ordre  chrono- 
logique. On  y  trouve  IHndication  de  trente-cinq 
qnittletti,  dont  douce  pour  deux  violons,  deux 
altos  et  Tioloncelle;  de  vingt-trois  quatuors  grands 
et  petits;  de  deux  trios;  de  onze  symphonies 
pour  l'orchestre;  de  deux  sextuors;  de  deux 
octuors,  de  douze  airs  de  concert  pour  voix  et 
instruments;  d'une  cantate  sur  le  sujet d'fnds  de 
Castro;  d'une  messe  à  quatre  voix  et  instru- 
ments ;  d'une  cantate  pour  la  Nativité,  à  quatre 
▼oix,  chœur  et  orchestre,  dédiée  à  l'empereur  de 
Russie  ;  de  VUHancicos  (motets  pour  la  fête  de 
Noël)  à  quatre  voix  et  orchestre ,  composés  en 
1783,  et  d'un  opéra  ou  mélodrame  {la  Cie- 
menfinà). 

BOCCHI  (François),  né k  Florence  en  1548, 
i^t  un  des  écrivains  les  plus  féconds  de  cette 
ville.  Il  mourut  dans  sa  patrie  en  1618,  et  fut 
inhumé  dans  l'église  de  Saint-Pierre  le  Majeur. 
Au  nombre  de  ses  ouvrages  on  compte  :  Discorso 
sopra  la  musica,  non  secondo  Parte  di  quella, 
ma  secondo  la  ragione  altapolUieapertinente; 
Florence,  168t,  petit  in-8«.  Ce  titre  indique  suf- 
fisamment la  nature  de  l'ouvrage.  Il  n'est  point 
question,  en  effet,  de  l'art  en  lui-même  dans  ce 
discours  sur  la  musique  :  c'est  un  morceau  dans 
le  goût  de  Platon,  oà  régnent  quelques  idées 
de  mysticisme.        ^ 

BOGCOMINI  (...),  guitariste  italien,  né  à 
Florence,  a  publié  une  méthode  pour  son  instru- 
ment, sous  ce  titre:  Grammatica  per  ehitarra 
francese,  ridotta  ed  accresduta  ;  Roma,  presse 
Platti,  1813.  On  connaît  aussi  de  lui  quelques 
morceaux  pour  la  guitare,  entre  autres  :  !•  Aria 
di  Rossini  {Tu  che  accendi)  ridotta  a  sonata; 
Milan,  Ricordi.  —  2*  Six  valses,  Leipsick, 
Peters. 

IMGGUCKJosEPn).  Foy.  Bocoos. 

BOCHABT  (Samuel),  ministre  protestant 
et  savant  orientaliste,  naquit  à  Rouen,  en  1599. 
Après  avoir  fini  ses  humanités  et  sa  rhétorique , 
il  étudia  la  philosophie  et  la  théologie  à  Sedan  ; 


•  poar  Pleyel?  —  Très-Trat;  et  J*al  eo  tort;  car  on  me 
«  payait  blra  peu  pour  cela.  —  Si  l'on  nraît  voulu  payer 
«  plus  dier,  dit  Leduc,  on  ce  serait  adressé  à  Bocdie- 
«  rtni.  —  Qui  n'aurait  peut  être  pas  si  bien  réussi ,  dit  le 

•  bonhomme ,  avec  sa  sufBsanee  habituelle.  »  VollA  la 
Yérlté  :  rien  ne  peut  l'ébranler  pour  mol. 


de  là  il  se  rendit  k  Londres,  puis  à  Leyde ,  et  re- 
vint enfin  en  France,  où  il  fut  npmmé  pastemr  k 
Caen,  en  1628.  Ses  ouvrages  lui  ayant  fait  ooe 
grande  réputation,  Christine,  reine  de  Suède,  loi 
écrivit  pour  l'engager  À  venir  à  Stockholm;  Bo- 
chart  s'y  rendit  en  1652.  De  retour  à  Caen,  il  s'y 
maria*  et  n'eut  de  son  mariage  qu'une  fille,  dont 
la  mor^  prématurée  causa  celle  de  Bocliart^  le 
16  mai  1667.  Parmi  les  dissertations  réunies  dans 
ses  Opéra  omnia^  Leyde,  1712, 3  vol.  tn-fol.,  on 
en  trouve  une  intitulée  De  Sistro,  Elle  est  de  peo 
de  resitource  pour  l'histoire  de  cet  instrument. 

BOCHSA  (Cbarles),  d'abord  miisicisD 
de  régiment,  puis  hautboïste  du  grand  thé&tre 
!  de  Lyon  et  ensuite  de  celui  de  Bordeaux,  s'e$i 
I  fixé  k  Paris,  Ters  1800,  et  y  a  embrassé  la  pro- 
I  fession  de  marchand  de  musique.  Il  est  mort 
dans  cette  ville  en  1831.  On  a  de  lui  :  1*  Trois 
quatuors  pour  clarinette,  violon,  alto  et  haase, 
livre  1  ;  Parts,  Janet.  —  2*  Trois  idem.,  livre  2  ; 
Paris  Momigny.  —  3**  Trois  idem,  op.  3;  Paris, 
Siel>er.  ^  4^  Trois  nocturnes  en  quatuors,  liv.  i 
et  2. — &*  Trois  quatuors  pour  hautbois ,  li> .  i .  — 
6°  Deux  idem  ,liv.  2.  —  7*^  Trois  id«*m,  liv.  3«  — 
8^  Six  di^  concertants  pour  deux  hautbois, 
op.  5,  liv.  f  et  2  ;  Paris,  Pleyel.  —  9*  Méthode 
de  flûte  avec  des  airs;  Paris,  Omont  —  10*  Mé- 
thode de  clarinette^  ibid. 

BOCHSA  (ROBERT-NiGOLAS'CB ARLES),   fils. 

dn  précédent,  est  né  le  9  août  1789,  à  Montna^, 
département  de  la  Meuse.  Il  reçut  de  son  père 
les  premières  notions  de  musique,  et  ses  progrès 
furent  si  rapides,  qu'à  l'Age  de  sept  ans  il  pot 
exécuter  en  public  un  concerto  de  piano.  Bientôt 
son  goût  pour  la  composition  se  développa  :  à  l'Age 
de  neuf  ans  il  avait  fait  une  symplionie;  à  onze, 
il  Joua  un  concerto  de  flûte  de  sa  composition; 
à  douze,  il  avait  écrit  plusieurs  ouvertures  ponr 
des  ballets,  et  des  quatuors,  sans  autre  connais- 
sance de  l'harmonie  que  ce  que  lui  indiquait  son 
instinct;  à  seize  ans,  il  mit  en  musique  un  opéra 
de  Trajan^  pour  la  ville  de  Lyon,  lors  du  passage 
de  Napoléon.  Vers  le  même  temps,  il  s'appliqua 
à  l'étudo  de  la  harpe,  et  cet  instrument  lui  était 
déjà  devenu  familier  quand  il  suivit  sa  famille  à 
Bordeaux ,  où  il  reçut  des  conseils  de  François 
Beck  pour  la  composition.  Il  travailla  sous  cet 
habile  maître  pendant  nn  Ai ,  et  écrivit  sooa  ses 
yeux  le  ballet  de  la  DaiMomanle,  et  un  oratorio 
hititulé  Le  Déluge  universel.  Enfin,  en  1806»  il 
vint  à  Paris,  etentraanConservatoire  demasiqoe 
pour  y  étudier  l'harmonie  sons  la  direction  âet 
Catel  :  les  leçons  de  ce  maître  le  mirent  eo  état 
d'obtenir  dans  la  mtene  ann^  le  premier  prix  au 
concours.  Il  continua  de  travailler  la  harpe  sons 
la  direction  de  Naderman  et  de  M.  de  Marin  ;  et , 


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BOGHSA  —  fiOCKEM£lER 


4(» 


quoiqu'il  n^aît  pn  aeqvérir  sor  cet  instrument  un 
jeu  bien  correct,  Il  s'y  est  fait  néanmoins  beau- 
coup, de  réputation  par  la  verve  de  son  exécu* 
tion.  Ce  qui  d^aiHeurs  a  contribué  à  sa  renommée, 
c'est   la  musique  brillante  qu'il  a  composée 
pour  son   instrument,  dont  le  répertoire  avait 
été  jusqu'à   lui  fort  borné.  Sa  fécondité  en  ce 
genre  était  si  prodigieuse,  que  la  liste  exacte  et 
complète  de  ses  ouvrages,  tels  que  concertos,  so* 
nates,  duos,  nocturnes,  fantaisies,  etc.,  etc., 
occuperait  plusieurs  pages   de  ce  dictionnaire. 
On  y  compte  cinq  concertos,  deux  symphonies 
concertantes  ;  plusieurs  trios  et  quatuors  pour 
barpe,  piano,    violon  et  violoncelle;  quatorze 
duos  et  fantaisies  pour  harpe  et  piano;  vingt 
sonates  avec  accompagnement  de  violon,' de  fldte 
on  de  clarinette  ;  douxe  nocturnes  pour  harpe 
et  violoncelle,  en  collaboration  avec  Dnport; 
ouvrages  qui  ont  en  le  plus  grand  succès;  plus  de 
vingt  sonates  pour  harpe  sAile  ;  enfin  une  quantité 
presque  innombrable  de  leçons  progressives,  de 
caprices,  d'airs  variés,  de  fantaisies  et  de  pots- 
pourris.  On  a  aussi  de  lui  une  Méthode  pour  la 
harpe.  Outre  cela  il  a  Tait  représenter  au  théâtre 
de  rOpéra-Cômique  :  1*  Les  Héritière  de  Patm- 
pol,  opéra  comique  en  trois  actes,  1813.  ^  2"*  il  f- 
phonsed* Aragon,  trois  actes,  1814.—  3*  Les  Hé- 
ritiers Miehau,  un  acte,  1814.— 4**  Les  Noces  de 
Gamache ,  trois  actes,  1815.  —  5^  le  ^ol  e/  /a 
Ligue,  deux  actes,  1815.—  &"  La  Lettre  de 
change,  un  acte,  1815.—  7^  La  Batailte  de  De* 
nain,  trois  actes,  1816.  — *  8**  Un  Mari  po/ur 
étrenns,  un  acte,  1816.  En  1816,  Bochsa,  com- 
promis par  des  fautes  qui  ont  été  l'objet  des  ri- 
gueurs de  la  justice,  est  passé  en  Angleterre, 
et  s'est  fixé  à  Londres.  En  1829,  il  y  dirigeait 
la  musique  du  théâtre  du    roi.    Ayant  enlevé 
Mme  Bishop,  en  1839,  il  a  parcouru   l'Europe 
avec  elle,  a  vécu  en  Italie  pendant  plusieurs 
années,  et  y  a  publié  un  assez  grand  nombre  de 
morceaux  pour  la  harpe  sur  des  thèmes  d'o- 
péra&  (Milan,  Ricordi).  En  1848,  il  est  passé  en 
Amérique,  s'y  est  livré  à  tous  les  genres  d'exploi- 
tation de  son  talent  fort  déchu,  et  enfin  est  mort 
à  Melbourne,  en  Australie,  le?  janvier  1856,  dans 
sa  soixante-septième  année,  ou  selon  d'autres 
renaeigneroents  fournis  par  The  musical  World, 
à  Sidney,  le  6  du  même  mois.  On  lit  dans  une 
correspondance  de  ce  journal  :  «  Le  pauvre  Bochsa 
«  est  mort  ici  (Sidney),  dimanche  6  janvier  (1856)  ; 
«  ity  avait  un  mois  environ  qu'il  était  arrivé  de 
«  la   Californie  avec  M»»»  Anna  Bishop.  Quand 
«  je  le  vis  alors,  j'acquis  la  certitude  qu'il  laisse- 
«  rait  ses  os  parmi  nous.  Son  mal  était  une 
n.  hydropisie  mêlée  d'asthme  :  il  doit  avoir  beau- 
«  coup  souffert.  Deux  jours  avant  sa  fin,  il  corn- 


«  posa  un  RequienCf\VL\  a  étéexéeutéà  ses  funé* 
«  railles,et  qui  a  prodoit  une  grande  impression» 
«  Le  jour  même  de  sa  mort,  il  me  fit  appeler^ 
«  et  sur  ses  instantes  prières  je  mis  en  ordre  loua 
«  ses  manuscrits,  tous  ses  morceaux  de  musique, 
«  dont  il  avait  des  malles  pleines.  Jamais  je  n'avaia 
<c  vu  un  homme  aussi  changé  par  la  maladie  que 
«  ce  pauvreT  Boclisa,  que  j'avais  connu  jadis  ni 
«  des  plus  beaux  hommes  de  son  temps,  et  aussi 
«  un  des  meilleurs  musiciens.  Son  esprit  seul 
«  n'avait  rien  perdu  de  son  activité  et  de  son 
«  énergie.  Par  quelles  tristes  drconstanees  un 
«  aussi  grand  artiste  est-il  venu  mourir  dans 
«  cette  partie  reculée  du  monde?»  Une  vie  agitée 
n'a  pas  permis  à  Bochsa  de  développer  les  avan- 
tages de  son  organisation  musicale,  qui  était  aB«> 
surénnent  fort  l)elle.  Il  a  fait  trop  et  trop  vite; 
car  dans  ses  productions  les  mieux  inspiriées,  la 
précipitation  et  la  négligence  se  font  apercevoir 
partout  :  on  y  voit  le  patrimoine  d'un  artiste  dis- 
tingué dissipé  en.  pure  perte. 

BOCKEMEIER  (Herbi),  compositeur  es- 
timé, et  savant  écrivain  sur  la  musique,  naqnit  à 
Immensen,  près  de  Celle,  au  mois  de  mars  1679.  Il 
fréquenta  d'abord  l'école  de  ce  lieu,  puis  celle  de 
Burgdorf.  Depuis  1693  jusqu'en  1699,  il  continua 
ses  études  dans  les  collèges  de  Brunswick,  et  en 
1702,  il  se  rendit  à  l'université  de  Helmstadtpoor 
y  étudier  la  théologie.  Admis  comme  cantor  à 
i'église  Saint-Martin  de  Brunswick,  en  1794,  il 
crut  devoir  s'occuper  de  la  musique  plus  sérieu- 
sement qu'il  ne  l'avait  fait  jusque-lk,  et  il  prit  dea 
leçons  de  composition  chez  le  directeur  de  mu*- 
siqueG.  Œsterreicht.  En  1713,  il  fut  appelé  en 
qualité  de  cantor  à  Husum,  dans  le  comté  de 
Scblesvrig.  Dans  cette  position ,  il  se  lia  d'amitié 
avec  le  maître  de  chapelle  Barth.  Bemhardi,  qui 
le  décida  à  se  détacher  de  plus  en  plus  de  la 
théologie,  et  à  se  livrer  entièrement  à  la  musique» 
En  1716,  il  donna  sa   démission  de  cantor  è 
Husum  ;  l'année  d'après  il  se  rendit  à  Brunswick,^ 
et  de  là  k  Wolfenbattel,  où  il  prit  possession  de 
la  place  de  cantor,  qu'il  garda  jusqu'à  la  fin  de  ses 
jours.  Les  ouvrages  de  )iattbeson  lui  fournirent 
la  première  occasion  de  se  faire  connaître  comme 
écrivain  sur  la  musique.  Mattheson  s'était  pro> 
nonce  contre  Pusage  des  canons  dans  la  compo- 
sition, et  les  avait  considérés  comme  inutiles  dans 
son  Nouvel  Orchestre  (IA\,  p.  139).  Bockemeier 
se  fit  le  défenseur  des  canons,  dont  il  faut  pour- 
tant bien  avouer  que  les  anciens  maîtres  ont 
quelquefois  abusé.  Les  lettres  qu'il  écrivit  sur  ce 
sujet  à  Mattheson,  et  les  réponses  de  celui-ci  se 
trouvent  dans  la  Critiea  musica  de  ce  dernier 
(p.  240  et  sniv.,  et  257  et  suiv.).  Chose  rare,  le 
résultat  de  la  discussion  fut  une  amitié  constante 


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4eo 


BOCEZMEIER  —  BOCKSHORN 


entre  les  aitagonislM.  Bodiemeier  reelifta  set 
idées  d*après  celles  de  MaltliesoD,  et  fitenqœlqiie 
aorte  ane  rftractatioii  de  ses  premières  opioioiis 
dans  VBstai  sur  la  Mélodie^  qo*il  §t  insérer  au 
deuxième  volume  delà  Critica  mtuica  (p.  254). 
Ce  ftirent  aossi  ses  notfreUes  doctrines  qui  lui  dic- 
tèrentson  écrit  intitulé  :  Kem  meiodiseher  ITis- 
tetuehitft  (Noeud  de  la  science  mélodique),  qu*il 
pi^seota  en  1736  au  consistoire  de  Wolfenbttttel, 
et  qui  ftit  inséré  paraîtrait  dans  le  deuxième  vo- 
lumede  la  Bibliothèque  musicale  de  Mitiler.  Les 
premières  compositions  de  Bockemeier  pour  l'é- 
glise avaient  été  dans  le  style  ancien;  mais  après 
sa  dispute  sur  les  canons  il  changea  aussi  son 
stjle,  et  en  adopta  on  pins  léger.  Bockemeier  avait 
conçu,  en  172b,  le  plan  d'une  association  musicale 
qui  fut  réalisé  en  1738,  par  Mitzler  :  celui-ci  pré- 
•enta  cette  idée  comme  la  sienne,  ce  qui  n'em« 
pêdia  pas  Bockemeier  de  devenir  membre  de  cette 
•assodalton  en  1739.  Il  mourut  le  7décembrei75l. 
Le  pasteur  Dommrich,  de  WoUenbâttel,  écrivit 
son  étoge,  et  le  fit  imprimer  l'année  suivante,  sous 
ce  titra:  âiem&na  Benr.  Boekemeieri  posteri- 
taie  tradita  ;  Wolfenbûttel,  1763,  in-4«.  On  a  de 
Bockemeier  un  traité  de  cbant  divisé  en  quatre 
parties,  daté  de  1 724,  mais  qui  n'a  pas  été  publié. 
Les  compositions  de  ce  musicien  sont  restées  en 
manuscrit  et  se  trou  vent  aujourd'hui  difllciiement, 
même  en  Allemagne. 

BOGKHOLTZ-FALGONl  (Aima),  caar 
tatrice,  née  k  Francfort  vers  1820,  a  commencé 
à  se  faire  connsltre  en  chantant  au  concert  du 
Conservatoire  de  Bruxelles  en  1844  ;  puis  elle  s'est 
fixée  à  Paris  comme  professeur  de  chant.  Elle  s'y 
est  Csit  entendre  dans  les  concerts  de  musique 
ancienne  organisés  par  le  prince  de  la  Moskowa, 
en  184S,  et  en  diverses  autres  circonstances.  Les 
événements  de  1848  lui  ont  fait  quitter  cette  ville 
et  passer  en  Angleterre.  Elle  a  chanté  ensuite  en 
Italie,  puis  elle  fut  attachée  au  théâtre  de  Cobonrg 
pendant  quelques  années,  et  enfin  elle  est  re- 
tournée è  Paris  en  I8ô6  et  s'y  e^t  fixée.  W^  Bo- 
ckholtz  a  publié  des  chants  détachés  de  sa  com- 
position avec  accompagnement  de  piano,  è 
Leipsick,  cheiBreltkopfet  li«rtel,etàMayence, 
chez  Scliott.  Parmi  ces  chants,  on  remarque  deux 
IMder  gracieux  intitulés  AbendlUd  (Clianidu 
soir),  QHsttrttimmen  (les  Von  surnaturelles). 

roCRLËT  (CnàBLBS-MàaiB  db),  pianiste, 
violoniste  et  compositeur,  né  à  Prague,  en  1801, 
étudia  le  piano  sous  un  mettre  de  cette  ville 
nommé  Zawora,  eut  pour  professeur  de  violon 
Frédéric-Guillaume  Pixis,  et  reçut  des  leçons 
d'harmonie  de  Dionys  Weber.  En  1821,  il  se 
rendit  à  Vienne,  et  y  obtint  la  place  de  premier 
violon  au  Théàtre-sur-la- Vienne.  Il  a  brillé  aussi 


les  concerU  comme  pianiste  distiacné.  On 
a  publié  de  sa  composition  dea  variatiflos  pour  le 
piano,  op.  1,  Vienne,  Artaria. 

BO€RMCliL(RonBT-ÉuiLB),  proiesaeur  de 
violoncelle  è  Francfort,  est  né  dans  cette  ville  es 
1 820.  Laborieux  artiste.  Il  a  publié  pour  son  inetra- 
neat  avec  aoooropagnemeot  d'orchestre,  de  que- 
tnoroude  piano,  environ  soixante-dix  ceuvrea 
de  fantaisies,  variations,  divertIssenDenta  et  ron- 
deaux sur  des  thèmes  d'opéras  ou  d'airs  nationaux, 
à  OfTenbach  chei  André,  è  Francfort,  è  Leipsick 
et  à  Mayence.  Son  ouvrage  le  plus  important  est 
celui  qui  a  pour  titre  :  Études  pour  le  développ&' 
ment  du  mécanisme  du  violoncelle;  adoptées 
pour  Pétude  élémentaire  de  cet  instrument  au 
Conservatoire  ropal  demutique  de  Bruxelles, 
et  au  Conservatoire  de  musique  de  Bavière,  à 
Hunich,  œuvre  17,livres  1,2,3,4,  &;Ofrenbacb, 
André.  Ces  études  sont  une  application  du  lu- 
mineux système  de  tnécanisme  d'archet  in- 
venté  pour  le  violon  par  IL  Meerts,  excel- 
lent professeur  du  ConservaU^  de  Bruxelles 
(Foy.MExaTs). 

BOCKSHORN  (Saoth.  ),  dont  le  nom  lati- 
nisé mis  en  tête  de  la  plupart  de  ses  ouvrages 
est  Caprieomus  (Bélier),  naquit  en  1629,  fut 
d'abord  directeur  de  musique  d'une  église  de  Pres- 
bourg,  et  passa,  en  1659,  à  Stuttgard,  en  qualité 
de  maltredechapeUede  l'électeur  de  Wurtemberg. 
Il  oaourut  avant  1670  ;  car  son  Opus  aureum  Afii- 
sarum,  publié  dans  cetteannée,  estindiqoé  comme 
un  œuvre  posthume.  On  connaît  de  lui  les  ou- 
vrages suivants  :  1^  Opus  Bfusicum  4-8  voeilnu 
coneertantihus  et  instrumentis  varHs,  ad- 
functo  choroplenioris  in  ripieno;  Nuremberg, 
1686,  in-foL  —  2*  GeistUche  Barmonien  von 
3  Stimmen ,  und  beygefAgten  instrumenten 
(Harmonie  spirituelle  è  trois  voix),  Stuttgard, 
1'*  partie,  1669;  2*  éd.,  1660,  3*  1664,  in-4*; 
cet  ouvrage  est  composé  de  motets  allemands 
pour  soprano,  ténor  et  basse,  avec  accompagne- 
ment de  deux  violons  et  basse  continue  pour 
l'orgue.  — .  3*  Opus  aureum  Missarum  2, 3,  4,  et 
6  vocum;  Francfort,  1670,  in-fol.  —  4*  Opus 
aureum  Missarum  à  6,  8  e/  12  ih>c;  ibid. 
1670,  in-fol.  —  &o  Scella  musicale ,  o  la  prima 
opéra  d^eccellenti  moletli.  WaJtber  qui  cite 
cet  ouvrage  {Lexic.  oder  musikal.  BibL,  p.  141), 
ignorait  le  lieu  et  la  date  de  son  impression.  — 
6*  SonatCf  CapricêSp  Allemandes ,  Courantes^ 
Sarabandes,  etc.;  Vienne,  1708,  in-fol.  — 
7®  Theatri  musici  pars  I  auctior  et  correc" 
<torf  WArxboorg,  1670,tn-fol.  •:-  8**  Neu  an- 
gestisnmie  und  er/reuliche  T€^felmusik  mit  2, 
3  und  6  vocal  Stimmen  und  Basse  continue 
(Musique  de  table  nouTclle  et  gaie,  è  2,  3,  4 


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BOCRSHORN  —  BOCQUILLON-WILHEM 


461 


et  5  Toii  et  basse  continue);  Francfort,  1670» 
in  -  folio;  —  9*  Continuité  ne»  ange» 
sHmmie,  etc.;  DRIingen,  I671,in-fol. — to*  Deox 
chants  de  la  Passion  et  de  la  mort  de  Jésw, 
distribués  en  dz  morceaux  pour  deux  Toix  et 
qnatre  tîoIods;  Naremberg.  — >  11**  Jvbïlee 
Bemhardi  in  24  partes  dittriàutas,  k  5  roix 
coneerlaDles  et  4  violons  ;  Nuremberg,  1660,  in-4*. 

—  17^  naptus  Proierpinm;  Stuttgard,  1662, 
in-4*.  On  croit  que  cet  ouvrage  était  un  opéra; 
cependant  il  est  plus  vraisemblable  que  c*éUit 
nne  cantate.  On  troave  dans  le  catalogue-  de 
Braitkopf  on  motet  manuscrit  de  Capricorne  : 
O  çwtnti  toftoret,  etc.  Le  portrait  de  ce  com- 
positeur a  été  gravé  à  lige  de  trente  ans,  en  I6M^, 
par  Philippe  Kilian.  La  bibliothèque  royale  de 
Berlin  renferme  (fonds  de  Podchau)  les  partitions 
manuscrites  des  quatre  morceaux  suivants  de 
Bockshom  :  f  Miserere  k  6  voix  et  instruments. 

—  2*  Miserere  k  8  voix ,  quatre  violons  et  basse 
coBtinne.  -—  3»  Bcee  gaam  bonus,  motet  à  & 
vcnx  et  instrumente.  ^  4*  0  bone  Jesu,  à  &  voix 
et  5  violes. 

BO«OUS  ou  BOGGUGI  (  Josbpu  ),  Uttén- 
tenr,  né  à  Barcelone,  le  30  octobre  1772»  a  voyagé 
en  Italie  dans  sa  jeunesse  et  se  trouvait  à  Milan, 
en  1792  ;  puis  il  alU  à  Madrid,  où  U  vécut  pen- 
dant quelques  années,  écrivant  des  comédies, 
depuis  1797  Jusqu'en  1799;  puis  il  fit  un  second 
Yoyageen  Italie,  et  s'établit  à  Florence.  Arrêté 
dans  cette  ville  en  sa  qualité  d'Espagnol,  lorsque 
l'empereur  Napoléon  porte  la  guerre  dans  sa  patrie, 
il  lut  envoyé  à  Dijon  en  surveUlance  ;  mais  il 
obtint  en  I813  l'autorisation  de  se  rendre  à  Paris. 
Arrivé  dans  cette  ville,  il  y  publia  des  romans,  des 
pamphlete  politiques,  et  des  mémoires  historiques. 
Boeous  a  fourni  aux  premien  volumes  de  te  BUh 
graphie  universelle,  publiéepar  les  frères  Mi- 
chaud,  des  notices  sur  quelques  musiciens,  les- 
quelles sont  extraitesou  abrégées  du  Dictionnaire 
des  JfifricfoiudeChoron  etPayolle,  etqnirenfer- 
mentbeaucoup  d'erreurs.  Gelitterateur a  annoncé, 
par  un  prospectus,  en  1823 ,  un  ouvrage  qui  au- 
rait eu  pour  Utre:  Le  Thédire  Italien  sous 
les  rapports  gui  le  concernent,  ou  Mémoires 
et  voyages  d'une  virtuose,  enrichis  d'anecdotes 
Mstorigues ,  écrits  par  eUe-méme,  quatre  vd. 
In-I2.  Ce  livre  n'a  point  paru.  Les  mémoires 
dont  il  s'agit  devaient  être  ceux  de  madame  Ca- 
talani.  Détenu  vieux  et  infirme,  Boeous  ftat  ré- 
duit à  accepter  les  secours  de  sa  vertueuse  ser- 
vante. Quand  elle  eut  épuisé  ses  ressources,  cette 
boniie  iiUe  emmena  son  maître  en  Suisse,  sa 
patrie;  mate  k  te  vue  de  cet  étranger,  sa  famiUe 
lui  fit  manvate  accueil.  Altéré  par  cette  dernière 
•dversité,  Boeous  gagna  péniblement  l'Itelte,  et 


aUa  mourir,  vers  1835,  cbei  une  sœur  qu'il  avait 
à  Florence. 

BOCQCAY(JAOQun),  luthtor  français,  né  à 
Lyon,  vécnt  à  Paris  sons  les  règnes  de  Henri  IV 
et  de  Loms  XIU.  U  a  laissé  quelques  bons  vio- 
lons qui  sont  cependant,  inférieurs  ^  ceux  de 
Pierrot,  compatriote  et  contemporain  de  Bocqoay. 
Celui-ci  produisit  trop  dinstrumente  pour  avoir 
te  temps  de  tes  finir  avec  soin.  Les  autres  luthiers 
français  qui  vivaient  du  temps  de  Bocquay  et  de 
Pierrot  étaient  Desponset  Véron.  Les  violons  de 
ce  dernier  sont  encore  estimés. 

BOGQUILLON-WILHEM  (GtiLLAunE- 
Louis  ),  fils  de  Franco»  BocquiUon,  commandant 
de  la  citadelle  de  Perpignan,  naquit  à  Paris,  le 

18  décembre  1781.  A  l'âge  de  dix  ans  il  suivit 
son  père  è  rarmée  du  Nord,  et  dans  Tinvasion 
de  te  Hollande,  en  1793.  Enrégimenté,  quoiqu'à 
un  âge  si  tendre,  et  supportent  avec  courage  la 
fatigue  et  les  privations,  il  contmua  de  suivre  te 
carrière  militaire  jusqu'au  mote  de  juillet  1795, 
époque  où  il  entra  k  l'école  de  Liancoort,  fondée 
par  le  doc  de  Larochéfoucauld.  Il  y  étudia  te 
grammaire,  les  mathématiques  et  la  musique. 
Cet  art  devmt  bientôt  en  lui  l'objet  d'un  goût  pas- 
sionné; les  progrès  qu'il  y  fit  lui  ouvrirent  les 
portes  du  Conservatoire  de  Paris,  où  il  entra  le 

19  février  1801 .  11  en  suivait  les  coun  avec  succès 
depuis  près  de  deux  ans  lorsqu'il  fut  appelé  k 
l'école  militaire  de  Saint-Cyr,  près  de  Versailles, 
en  qualité  de  répétiteur  de  matliématiques,  pute 
de  professeur  de  musique.  Après  cinq  années 
passées  dans  cette  situation,  il  sentit  de  jour  en 
jour  nn  désir  plus  vif  de  se  livrer  en  liberté,  à 
Paris,  à  te  culture  de  la  musique  et  de  te  oompo* 
siticm  ;  mate  les  moyens  d'existence  lui  manquaient 
pour  réaliser  ses  projete;  enfin,  M.  Jomard,  qui 
plus  terd  fut  membre  de  l'Institut  de  France, 
lui  procura,  en  1806,  un  emploi  dépendant  du 
mteistère  de  l'intérieur,  dans  les  bureaux  formés 
pour  la  publicatfon  de  la  grande  Description  de 
FÉggpte ,  aux  frais  de  l'Étet.  Ce  fut  dans  cette 
place  que  BocquiUon- Wilhem  eut  occasion  de  se 
lier  d'une  amitié  intime  avec  l'illustre  poète  Bé 
ranger,  dont  il  mit  les  premières  chansons  en 
musique.  Quelques^mes  deces  pièces,  entre  autres 
la  Vivandière,  et  to  Bonne-Vieille,  eurent  alorsw 
un  succès  de  vogue.  C'est  aussi  dans  le  même 
temps  qu'il  commença  k  se  livrer  k  l'enseigne- 
ment. l£n  1810,  il  eut  le  titre  de  professeur  de 
musique  du  lycée  Napoléon,  devenu  plus  tard  le 
collège  de  Henri  IV,  et  il  conserva  cette  place 
jusqu'à  te  fin  de  ses  joun. 

L'hitrodoetion  de  l'enseignement  mutuel  en 
France,  dans  tes  écoles  poputeires,  vint  préoc- 
cuper, eni4»l&,Bocquilten-Williem  de  l'idée  91e 


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BOCQUILLON-WILHEM 


«e  mode  «TenseigDenient  fioavai^  être  appliqué  à 
la  musique.  Ses  premiers  essais  furent  faita  dans 
dea  écoles  particulières  fond^  par  lui  et  d«Mdea 
peusionnats  déjeunes  gêna  des  deux  sexes.  Ses 
succès  dans  sa  nouvelle  carrière  fixèrent  Inentôt 
l'attention  du  conseil  d'instruction  primaire  du 
département  de  la  Seine;  une  proposition  lui  ftit 
feite,  le  23  juin  1819,  par  le  baron  de  Géraiido, 
pour  que  l'étude  de  la  musique  ftkt  introduite 
dans  renseignement  primaire  à  Paris,  et  Bçquit- 
lon-Wilhem  fut  désigné  pour  en  organiser  le  sys- 
tème. L'école  de  Saint- Jean  de  Beauvais,  où  plus 
de  trois  cents  enfants  étaient  réunis,  devint  alors 
le  centre  de  son  enseignement.  Incessamment 
occupé  dn  soin  d'en  perfectionner  les  détails.  Il 
porta  dans  sa  mission  an  aèle  égal  à  son  intelli- 
gence et  à  sa  patience  dans  la  recherche  des 
procédés  les  plus  utiles,  nonobstant  les  difficultés 
qu'il  rencontrait  à  chaque  pas.  Il  comprit  que  la 
division  des  étémenU  d'espèces  différentes  devait 
être  son  point  de  départ  :  de  proche  en  proche 
ces  divisions  se  multiplièrent  dans  sa  méthode. 
Les  beaux  résultats  qu'il  obtenait  à  l'école  modèle 
de  la  ville  le  firent  choisir,  au  commencement  de 
l&20y  pour  enseigner  le  chant  aux  élèves  de  l'école 
PolytOfthnique.  La  confiance  qu'il  inspirait  à 
Juste  titre  h  l'autorité  le  fit  charger  en  1820  de 
l'organisation  et  de  la  direction  d'une  école  nor- 
male de  musique,  par  le  ministre  de  Tintérienr. 
Chaque  année  aacrtit  le  nombre  des  écoles  élé- 
mentaires  placées  sous  sa  direction  :  en  1 8dO,  ces 
écoles  étaient  déjà  au  nombre  de  dix  à  Paris ,  et 
des  dispositions  étaient  laites  pour  en  organiser 
douze  autres.  La  sodélé  pour  l'enseignement 
élémentaire  récompensa  les  travaux  et  le  xèle 
dn  professeur  par  une  grande  médaille  d'or 
qu'elle  fit  frapper  en  son  honneur. 

Dès  1821  Boeqnilion-Wiiliem  avait  publié  l'ex- 
posé de  sa  méthode,  avec  des  tableaux  d'exer- 
«ices  pour  les  élèves.  Les  éditions  multipliées  de 
ces  ouvrages  prouvent  le  succès  qu'ito  ont  obtenu. 
Mais  une  idée  heureuse  de  cet  homme  distingué 
vint  donner  un  nouvel  éclat  à  sa  renommée 
lorvqn'il  imagina  des  réunions  périodiques  des  élè- 
ves de  toutes  les  écoles  en  un  seul  cteur,  qu'il 
désigna  sous  le  nom  û*Orphéon,  Le  premier  es- 
sai de  cette  institution  foi  fait  au  mois  d'octo- 
bre  1833  ;  les  prodiges  d'ensemble  et  de  fini 
dans  Texécution  par  un  id  grand  nombre  de 
chanteurs  excitèrent  le  plus  vif  enthousiasme 
parmi  les  artistes  et  les  amateurs.  Des  écoles  d'a- 
dultes furent  également  instituées,  pour  fournir 
à  l'ensemble  la  réunion  de  tous  les  genres  de 
voix,  et  les  progrès  des  ouvriers  rassemblés  dans 
ces  écoles  furent  si  rapides ,  qu'on  les  vit ,  en 
moins  de  deux  ans,  lire  toute  espèce  de  musique 


è  première  vue,  et  l'exécuter  avec  antMt  d%h 
telligence  que  de  sentiment.  Tant  de  penéfé- 
raace  dans  la  création  d'une  grande  anéliontioa 
sociale,  tant  d'idées  ingénieuses  ffliseiaP  pra- 
tique pour  laréaliaer,  et  tant  de  sMedanil^ur- 
Gîce  de  fonctions  pteiUes,  trouvèrent  leur  lé- 
compenae  dans  la  nomination  de  Bocqiilloa  à 
la  place  de  direclear  général  de  renadgnsBeat 
dans  toutes  les  écoles  primaires  de  Parti,  aree 
un  traitement  annuel  de  6,000  francs  (^le  6  man 
1836) ,  et  dans  sa  promotion  k  la  dignité  de  cIm- 
valier  de  la  Légion  d'honneur  (SO  avril  snifait). 
En  1839,  il  fut  désigné  par  le  gouvernsmtnt  psar 
l'inspection  de  l'enseignenient  unlversilaiit  do 
chant,  et  dans  l'année  suivante,  on  loi  confia  lei 
mêmes  fonctions  près  de  l'école  normale  de  ye^ 
sailles.  De  jour  en  jour  l'emploi  de  set  prooi* 
dés  d'enseignement  devenait  plus  générai  ;ils 
avalent  été  introduits  dans  les  écoles  de  la  doe- 
trine  chrétienne  en  1840  cl  1841  ;  des  Anglais, 
qui  étaient  venus  à  Paris  étudier  sa  néttiode,  la 
naturalisèrent  dans  de  grands  établisaemeili  po* 
polaires  à  Liverpool  et  à  Londres.  Usé  de  borne 
'heure  par  la  fatigue  et  le  travail,  BocqalllM^Wil- 
hem  sentit  ses  forces  diminuer  vers  la  (Id  de 
1841.  Au  mois  d'avril  1842,  uoe  floxion  de  poi- 
trine vint  le  surprendre  dans  cet  état  de  d^ 
rissement,  et  le  26  du  même  mois,  il  «ssa  de 
vivre,  à  l'Age  de  soixante  ans  et  qoekpies  nois. 
Le  nombre  des  élèves  instruits  par  la  méthode 
de  cet  homme  distingué  qui  se  trouvaient  daas 
les  écoles  de  Paris  au  moment  de  sa  mortétait 
d'environ  dooie  mille,  et  cdui  des  aduMes,  pm- 
que  tous  ouvriers,  s'élevait  à  qoio»  eests. 
C'est  parmi  les  plus  habiles  de  ses  élèves  qa'il 
choisissait  les  chanteurs  des  séances  de  TOr- 
phéOHt  où  il  les  réunissait  quelquefois  jmqn'ao 
nombre  de  dooxe  ou  quinie  cents;  l'eiéention 
atteignait  le  dernier  degré  de  perfeofioa  daas 
ces  concerta  du  peuple.  Honneur  à  lIiomiBe  de 
bien  dont  la  vie  entière  a  été  consacrée  anx  tra- 
vaux qui  ont  prodoit  de  tels  résultats. 

Voici  la  liste  des  ouvrages  de  Bocqoillon-Wil- 
'iii'm  et  de  leurs  diverses  éditions,  l.  GoaroeRioia: 
!•  Romances,  paroles  de  Paroy  {Dina;  Balla] 
U  plaisir  du  roU;  Angéline)  ;  Paris,  Le  Doc. 
—  2*  Idem,  paroles  de  Béranger  (MarU Siwrt; 
Adieu  de  Charles  VII;  Brennw;lA  Vlvan- 
ditre;  La  Bonne  Vieille;  Beaucoup  d'amevr; 
Si  f étais  petit  Oiseau;  Pamp  n'af/p^w)»* 
ibid.  ~3*  idem,  paroles  de  B.  Antkr{VÀdieu 
de  ma  bien-aifnée  ;  Amour  ;  Silence  ;  U  Jfefoic 
de  Barcelone);  ibid.  —  4»  Choix  deméMi» 
des  psaumes  rhythmées  et  disposées  à  trois 
parties  pour  vois  égales  ou  inégales;  P^ris, 
1836,  in-lî  de  48  pagres..-  5«  IfouveauchQixde 


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BOGQUILLON  —  DODE 


468 


$iMfdlê$  des  psaumes,  rhythmées  et  disposées  à 
trois  parties,  potif  le  consistoire  de  VÉgUse  ré- 
formée  de  Paris ;PSiri&,  1836,in«13  de  168  ptRM. 
UD^quatriènie édition  de  ces  chants,  contenant 
tous  lea  fMamnes  à  3  voii,  a  paru  à  Paris,  chez 
Risler,  en  1«38,  1  toI.  m-13  de  600  pages.  ^  6* 
Les  psaumes  de  David  à  voix  seuie,  suivis  de 
cantiques  sacrés;  Paris,  18S9.  —  7«  Orphéon, 
Répertoire  de  mosiqve  Tocale  en  chcear  sans 
noGompaisnement  d'instruments,  à  Tusage  des 
jennes  été? es  et  des  adultes,  composé  de  pièces 
inédites  et  de  morceanx  clioisis  dans  les  meil- 
*  leurs  auteurs;  Paris,  Perrotin  et  Hachette,  I8â7- 
1840,  5  TOI.  in-80.  La  dernière  édition  de  l'Or- 
phéon,  publiée  à  Paris,  en  1847,  chez  les  mêmes, 
f4Mme  dix  volnmes.~l  I.  Oum  âges  ^LinBNTAi  a  bs  : 
S"  Guide  de  la  méthode  élémentaire  et  ana- 
lytique de  musique  et  de  chant,  divisé  en 
deux  parties,  etc.;  Paris,  1821-1824,  un  vol. 
in-8*  de  284  pages.  Cet  oufrage  est  divisé  en 
plusieurs  oours  gradués;  la  première  partie 
renfierme  le  texte;  la  deuxième  les  exercices  de 
«nusique.  On  trouve  des  exemplaires  de  cette 
première  édition  aTec  le  titre  suivant  :  Méthode 
élémentaire  analytique  demusique  et  de  chant 
4xmJorme  aux  principes  et  aux  procédés  de 
renseignement  mutuel,  adoptée  par  la  so» 
^Uté  d'instruction  élémentaire.  Les  tableaux 
fn-folio  qui  accompagnent  cette  première  édition 
sont  au  nombre  d'environ  180.  La  deuxième  édi- 
tion du  guide  parut  en  1827,  è  Paris,  l  toI.  in*8^ 
avec  des  tableaux  d'eierdcesin-fol.  On  trouve  des 
exemplaires  de  la  même  édition  avec  la  date  de 
1832.  Le  frontispice  des  tableaux  a  iété  aussi 
changé.  La  troisième  édition  a  pour  titre  :  Mé^ 
éhode,  ou  instructions  sur  Remploi  simultané 
des  tableaux  de  lecture  musicale  et  de  chant 
élémentaire  ;  Paris,  L.  Hachette,  183&,  in-8« 
de  •f4  pages,  avec  deux  suites  de  tableaux 
in-fol,  In  première,  pour  le  premier  ooars,  en  ôo 
feuilles,  et  la  deuxième,  pour  le  second  cours, 
en  2S  feuilles.  Enfin,  une  quatrième  édition 
a  paru  sous  le  titre  de  Guide  complet  de  la 
Méthode  B.'WUhem,  ou  instructions, eKn,', 
Paris,  L.  Hachette,  1839,  un  vol.  in-8*,  réuni 
aux  tableaux  de  l'édition  de  1835.  La  sixième 
édition  du  Guide  complet  a  été  publiée  en 
1845,  chez  Pemlin  et  Hachette,  un  yolume 
in-8o  de  158  pages.  —  9*  Tableaux  de  lec* 
ture  musicale  et  d'exécution  vocale,  con- 
formes aux  principes  et  aux  procédés  de  Pen- 
eeiqnement  simultané;  etc.  Paris,  1827*1832, 
in-fol.  composé  de  74  tableaux  eu  137  feuilles. 
—  10*  Nouveaux  tableaux  de  lecture  musi- 
cale ef  de  chant  élémentaire,  ou  méthode 
ifraduée  en  deux  cours,  etc.  ;  Paris,  Hachette^ 


1835,  in-fol.  On  trouve  des  exemplaires  de  cette 
édition  avec  un  nouveau  frontispice  daté  de  1838, 
et  avec ilndication  de  quatrième  édition.  —  11* 
Manuel  musical  à  Vusagedes  collèges,  des 
institutions,  des  écoles  et  des  cours  de  chant, 
contenant,  pour  tous,  les  modes  d'enseigne- 
ment,  le  texte  et  la  musique  en  partition  des 
tableaux  de  la  méthode  de  lecture  musicale 
et  de  chant  élémentaire,  premier  et  deuxième 
cours;  Paris,  Perrotin  et  Hachette,  1836, 2  toI. 
in-8".  Une  deuxième  édition  a  paru  chez  les  mêmes 
libraires  en  1839,  une  troisième  en  1840;  la  cin- 
quième est  de  1845,  la  sixième  de  1847,  et  la  sep- 
tième de  1849.  A  l'époque  oà  parut  cette  dernière 
édition,  quarante-trois  mille  exemplaires  de 
l'ouvrage  avaient  été  vendus.  Bocquilloo-Wilhem 
a  publié  dans  le  Dictionnaire  des  Découvertes, 
unenoticesurles  travaux  de  Perne,  et  une  Notice 
nécrologique  sur  M,  J.'B,  Morel  (voy.  ce  nom); 
Paris,  sans  date,  in- 8*". 

M.  Jomard,  un  des  présidents  honoraires  de  la 
société  pour  l'enseignement  élémentaire,  a  pu- 
blié un  Discours  sur  la  vie  et  sur  les  travaux 
deG.-L.  B.'Wilhem, prononcé  à  VassembUt 
générale  de  la  société  pour  Vinstruction  élé- 
mentaire, le  5  juin  1842,  avec  un  appendice, 
un  chant  funèbre  à  deux  chœurs,  musique  de 
M,  J.  Hubert,  un  portrait  de  B.-Wilhem,  un 
fac-similé  de  son  écriture,  et  une  note  historié 
que  sur  Vintroduction  du  chant  dans  les  écoles 
de  France  ;  PsiTis,  Perrotin  et  Hachette,  1842, 
in-8<*  'de  126  pages.  On  a  aussi  sur  rinventeor 
de  la  méthode  d'enseignement  mutuel  et  simul- 
tané de  la  musique  :  Notice  historique  sur  la 
vie  et  sur  les  ouvrages  de  Guillaume-Louis 
BocquUlon-Wilhem,  par  Mn«  Eugénie  Ni- 
boyet;  Paris,  1843,  in-12.  —  Notice  sur  Guil- 
laume-Louis BocqtUlUm-  WUhem,  par  J.  Adrien 
de   Lafage.  Paris,  1844,  in-8*. 

BOGRISIUS  (JzAN-HBfiRi),  professeur  de 
philosoptliQ  à  Schireinfûrt,  né  à  Eberbacli  le  19 
novembre  1887,  fit  ses  études  à  léna,  fut  nomnné 
correcteur  en  1709,  professeur  à  Schweinfûrt  en 
1715,  et  mourut  dans  ce  lien  le  17  octobre  1716, 
âgé  de  trente  ans.  On  trouve  de  lui  dans  les  Mis- 
oeil,  de  LeipsiciL,  tom.  IV,  p.  56*68 ,  et  dans  le 
Thesaur.'antiquit.  sacrar.  d'Ugolini,t.XXXU, 
p.  659,  une  dissertation  Intitulée  Observatio  de 
musica  prm  exercitamento  Hebrœorum,  etc. 

BODE  (Jban-Jo40iui-Chrutophb),  littéra- 
teur, compositeur,  et  l'un. des  chefs  de  la  secte 
des  illuminés,  naquit  à  Brunswick,  le  16  janvier 
1730.  Ancien  soldat  retiré  dans  on  village,  son 
père  s'était  fait  ouvrier  dans  une  fabrique  de 
tuiles.  Le  Jeune  Bode  ne  put  le  soulager  dans 
ses  travaux,  à  cause  de  sa  faible  santé.  Après 


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464 


BODE 


afoir  appris  è  lire  et  à  écrire  dans  l'école 
dD  Tillage ,  il  fut  envoyé  chez  son  grand-père 
qui  le  chargea  du  soin  de  garder  les  trou- 
peaux ;  mais  il  se  montra  si  inhabile  aux  oc- 
cupations qui  lui  étaient  confiées,  qu*on  ne 
rappelait  dans  sa  famille  que  Christophe  Vim- 
béeile.  Bode  avait  pourtant  une  vocation, 
c'était  celle  de  la  musique  pour  laquelle  il  se 
sentait  un  goût  passionné.  A  l*âge  de  quinze  ans, 
il  obtint  qu'on  renvoyât  étudier  cet  art  chez  le 
musicien  Kroll,  ^  Brunswick,  aux  frais  d'un  onde 
maternel.  L'ardeur  dont  il  était  animé  lui  fit 
surmonter  les  dégoûts  de  la  condition  presque 
servile  oii  il  était  placé  chez  son  maître.  Après 
sept  années  d'études,  il  jouait  de  presque  tous 
les  instruments  è  vent  et  à  cordes.  Une  place  de 
hautbois  lui  fut  accordée  dans  i'orcliestre  de 
Brunswicit.  Alors  il  se  maria  ;  mais  cette  union , 
loin  de  le  rendre  heureux,  comme  il  l'avait  es- 
péré, le  Jeta  dans  des  embarras  de  fortune  qui 
le  déterminèrent  à  s'éloigner  de  Brunsvrick  et  à 
se  rendre  à  Helmstadt  auprès  de  Stolze,  pour  y 
perfectionner  son  talent  sur  le  basson,  son  ins- 
trument favori.  LÀ,  un  de  ses  amis,  Schiabeek, 
lui  enseigna  les  langues  française,  italienne  et 
latine,  et  le  professeur  Stockhausen  l'initia  à  la 
théorie  des  beaux-arts,  et  à  la  connaissance  de  la 
langue  anglaise.  Plus  tard,  Bode  appelait  l'aca- 
démie de  Helmfttadt  la  nourrice  de  son  esprit , 
et  c'était  toujoui^  avec  émotion  qu'il  se  rappe- 
lait les  heureux  instants  qu'il  y  avait  passés. 

Trompé  dans  son  espoir  d'être  adoûs  à  la  cha- 
pelle de  la  cour  de  Brunswick,  il  alla  se  fixer  à 
Celle,  en  qualité  de  premier  hautbois.  C'est  dans 
cette  ville  qu'il  écrivit  des  solos  et  des  concertos 
pour  le  basson,  des  symphonies  pour  l'orcliestre, 
et  de  la  musique  vocale.  En  1754,  il  publia  le 
premier  cahier  de  ses  Odes  et  chansons  sérieU' 
ses  et  badines  (Scherz  und  emsthafle  Oden  und 
Lieder)  ;  le  second  parut  en  1756.  La  mort  pres- 
que subite  de  sa  femme  et  de  ses  ehfants  lui 
ayant  rendu  pénible  le  séjour  de  Celle,  il  forma 
le  projet  d'aller  k  Hambourg,  et  partit  pour  cette 
Tille  avec  des  lettres  de  recommandation  de 
Stockhausen.  Il  s'y  lia  particulièrement  avec  le 
docteur  Olde  et  le  prédicateur  Albert! ,  qui  lui 
procurèrent  l'entrée  des  meilleures  maisons  pour  y 
donner  des  leçons  de  langues  et  de  musique.  Ce  fut 
vers  ce  temps  qu'il  fit  paraître  ses  premières  tra- 
ductions de  romans  français  et  anglais.  En  1762, 
il  fonda  le  journal  appelé  Le  Correspondant  de 
Hambourg,  traduisit  quelques  oratorios  de  Mé- 
tastase, et  arrangea  plusieurs  opéras  de  PIcctBni 
et  d'autres  compositeurs  italiens  pour  la  scène 
allemande.  Au  milieu  de  tous  ses  travaux,  il 
donnait  beaucoup  de  leçons,  dirigeait  des  con- 


certs, et  s'oceapaît  avec  activité  de  tout  ee 
qui  hii  paraissait  de  natnre*à  oontriboer  aui 
progrès  de  la  musique.  Vers  le  même  tempe  il 
fut  reçu  franc-maçon,  et  son  ardente  imagin*- 
tion  lui  fit  consacrer  une  partie  de  sa  vie  k  crtte 
institatioD.  Dans  les  visites  qnfi  rendait  aux 
diCférentes  logea  de  l'Allemagne,  il  eut  oocuioD 
de  connaître  Weishaopt,  chef  de  la  secte  de»  ilfai- 
minés,  s'attacha  k  lui,  et  adopta  ses  principes. 
Devenu  l'objet  de  powsnitea  sérieuses,  Weishaupt 
prit  la  fuite,  et  Bode  le  remplaça  josqo'k  l'extinc- 
tkm  d'une  sodélé  secrète  qui  avait  excUé  la  sé- 
vérité des  gouvernements  de  l'Allemagne,  Uoe  de 
ses  anciennes  élèves,  jeune,  belle  et  rirliey  TOiilot 
l'épouser,  et  lui  donna  sa  fortune;  mata,  apcès  la 
mort  prématurée  de  cette  jeune  femoie»  Bode 
fit  preuve  de  beaucoup  de  générosité  et  de  dé- 
licatesse, car  il  rendit  k  ses  parents  la  plos  grande 
partie  de  ce  qu'elle  lui  avait  laissé.  NéanoDoins 
ce  qui  lui  restait  de  bien  pouvait  lui  assurer  une 
existeuce  agréable  et  indépendante;  il  aima 
mieux  l'employer  k  des  entreprises  de  libntrie 
qui  ne  réussirent  pas.  Il  s'était  associé  avec  Lea- 
sing, son  ami  ;  mais  ni  l'un  ni  l'autre  n'avaient 
les  qualités  nécessaires  aux  négociants,  qualités 
presque  toujours  incompatibles  avec  celles  de 
l'artiste  et  de  llumime  de  lettres. 

En  1773,  Bode  tradoisit  en  allemand  le  Toyage 
musical  de  Burney  en  Allemagne  et  dans  les 
Pays-Bas,  y  ajouta  beaucoup  dénotes  ot  le  pu- 
blia en  deux  volumes  in-8*,  k  sa  ttbrairie  de 
Hambouiig.  Le  voyage  musical  en  Italie  du  même 
auteur  avait  été  traduit  et  publié  l'année  pré- 
cédente par  ÉbeUng.  Partageant  son  temps  entre 
la  littérature  et  la  musiqœ,  il  fit  paraître  beau- 
coup d'autres  traductions  d'ouvrages  célèbres  et 
de  livres  originaux.  Son  œuvre  deuxième,  com- 
posé de  six  symphonies  k  dix  parties,  fat  publié 
k  Hambourg,  en  1780.  Il  paraît  que  c'est  â  cette 
époque  de  sa  vie  quil  faut  rapporter  aoaai  la 
composition  d'un  concerto  pour  violon,  de  six 
trios  pour  le  même  Instrument,  et  de  plusieurs 
autres  productions  de  musique  instromenlalequi 
sont  restées  en  manuscrit.  Dans  les  dernières  an- 
nées de  sa  vie.  Il  écrivit  encore  un  concerto  pour 
le  violoncelle  et  quelques  solos  poor  la  viole 
d'amour.  . 

En  1778,  la  comteose  de  Bemstorf,  yenve  dn 
célèbre  ministre  danois,  quil  avait  connue  k 
Hambourg,  le  choisit  pour  son  homme  d'affaires^ 
et  l'emmena  k  Weimar.  Succeasivement  lionoré 
des  titres  de  conseiller  de  la  conr  de  Saxe-Mei- 
nubgen,  de  conseiller  de  légMion  du  duc  de 
Saxe*  Gotha,  et  de  conseiller  privé  du  margrave 
de  Hesse-Darmstadt,  il  fit  un  voyage  k  Paris,  en 
1787,  comme  député  des  loge»  maçonniqaes  de 


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BODE  —  BODENSCHATZ 


465 


i* Allemagne.  De  retour  dans  ce  pays,  il  publia 
encore  quelques  brochures,  dont  une,  intitulée 
Mehr  Noten  al$  Text  (pins  de  notes  que  de 
teste),  eut  un  brillant  succès.  Il  survécut  peu  de 
tempeàcettè  pub|ication,etle  13  décembre  1793, 
il  mourut  à  Wa'niar. 

BODE  (LoDu),  compositeur  à  Munich,  n'est 
connu  que  par  un  Requiem  à  quatre  Toii  et  or- 
chestre, op.  10,  publié  dans  cette  Tille  chec  Falter, 
et  quelques  cahiers  de  chants. 

BODE  (F.),  chanteur  allemand,  a  été  attaché 
authéfttre  de  Leipstck  dans  les  années  1631- 
1835,  puis  à  Altenbourg  et  à  Gotha.  Ona  pu- 
blié de  sa  composition  quatre  IMder  pour  Eiexso 
soprano  ou  baryton,  avec  piano,  Leipsick,  Schu- 
bert 

BODEL  (Jban),  poète  et  musicien,  naquit  à 
Arras,  dans  le  treizième  siècle,  et  fut  contempo- 
rain d'Adam  de  La  Halle,  auquel  il  survécut, 
«Foù  il  suit  qu'il  mourut  postérieurement  \  Tan- 
née 1987.  Après  avoir  suivi  saint  Louis  dans  sa 
première  croisade ,  il  albit  l'accompagner  dans 
sa  seconde  expédition,  lorsqu'il  fut  atteint  de  la 
lèpre,  en  1369,  et  se  vit  réduit  à.s'ensevelirdans 
une  retraite  profonde,  loin  de  ses  semblables.  Il 
a  composé  sur  le  malheur  dont  il  était  frappé, 
une  pièce  touchante  dans  laquelle  il  fait  ses  adieux 
à  ses  concitoyens,  et  qui  a  pour  titre  U  Congiés 
Jehan  Bodel.  On  la  trouve  dans  les  Fabliaux 
et  Contes,  édition  de  Méon  (t.  I,  p.  136^).  il  nous 
reste  cinq  chansons  notées  de  sa  composition  , 
que  le  manuscrit  7222  delaBibliotlièque  impériale 
nous  a  conservées.  Jean  Bodel  est  aussi  l'auteur 
d*une  sorte  de  drame  entremêlé  de  chant  qui 
est  intitulé  ilÀGieus  du  Pèlerin,  On  le  trouve 
dans  un  manuscrit  de  la  même  bibliothèque, 
coté  2736  (fonds  de  la  Vallière).  MM.  Francis- 
que Michel  et  Monmerqué,  qui  ont  publié  cette 
petite  pièce  dans  leur  Thédlre  français  au 
moyen  âge  (p.  97  et  suiv.),  ne  lui  ont  point 
denné  de  nom  d'auteur,  et  semblaient  même  l'at- 
tribuer à  Adam  de  La, Halle;  mais  ils  ont  publié 
une  antre  pièce  de  Jean  Bodel  intitulée  :  Le  Jeu 
de  Saint'Nieolaê  (Ll  jus  de  Saint-Nicholai,  p. 
162  et  suiv.)  Cette  pièce  n'a  point  de  chants. 

BODENBURG  (JoAcaiH-CnBuvoraE),  rec- 
teur du  collège  du  Cloître,  à  Berlin,  né  en  1691, 
est  mort  le  6  février  17&9,  à  l'Age  de  soixante-huit 
ans.  Il  a  fait  imprimer  deux  opuscules  sous  les 
titres  soivanU  :  lo  Van  dèrjè^kfé^' Allen, 
sonderlieh  derBàreser  und  def  heruhmteslen 
TonkUnstlern  des  Àlleribums  (De  la  musique 
des  anciens,  prindpaiementdes  Hébreux ,  et  des 
pUis  célèbres  musiciens  de  l'antiqvité)  ;  Beriin, 
174d,  in-4«  de  16  pages.  Foy.  Mittag,  Hitl. 
àbbandl.  v,  den  Orçeln,  p.  5.  —  2»  Von  der 
moGB.  vmr.  nss  niiaciBns.  t.  i. 


Musik  der  fniUlem  und  neuem  Zeilen  (De 
la  musique  du  moyen  Age  et  des  temps  moder- 
nes) ;  Beriin,  1746,  in-4*  de  14  pages. 

BODENISCHATZ  (Màg.  Erhabot),  né  vei« 
1 570  &  Uchtenstein,  petite  ville  près  de  Zwickau, 
dans  la  Misnie,  fut  d'abord  chantre  à  Técole 
de  Pforte.  En  1606,  il  se  trouvait  à^Rehausen  en 
qualité  de  pasteur,  et  enfin,  vers  1618>  il  passa  à 
Osterhausen^  pour  y  remplir  les  mêmes  fonctions. 
II  est  mort  dans  ce  lieu,  en  1636.  On  connaît  de  lui 
un  Magnificat  allemand  è  quatre  voix,  publié  en 
1699;  mais  l'ouvrage  par  lequel  11  a  rendu  un 
service  signalé  à  Part  musical  est  une  collec- 
tion de  motets,  en  deux  parties,  qu'il  a  publiée 
sous  ce  titre  :  Florilegium  Porlense ,  Pars 
prima  eontinens  CXV  eantiones  selectissimas 
4,  5,  6,  7,  8  vocum,  prxstantissimorum  œla- 
lis  nostr»  auetorum,  in  Uluslrissimo  Gym^ 
nasio  Porlensi  anteet  post  cUmm  sumptum 
nune  temporis  usilatas,  adjunela  bassi  ge- 
nerali  ad  organum  aecomodata;  Leipsick, 
1603,  in-40.  -~  Pars  2*  qux  exhibet  concentus 
seleclissimos  eentum  el  quknquaginta  5,  6, 
7,  8  etiOpariibusi  Leipsick,  1606,  in-4*.  En 
1618,  Bodenschati  donna  une  seconde  édition 
de  la  première  partie,  et  la  deuxième  parut  en 
1621  ;  toutes  deux  furent  publiées  à  Leipsick. 

Cette  précieuse  collection  contient  deux  cent 
soixante-cinq  pièces,  et  fait  connaître  les  noms 
et  les  ouvrages  de  quatre-yingt-treiie  composi- 
teurs de  la  fin  du  seizième  siècle  et  du  commen- 
cement du  dix-septième,  parmi  lesquels  on  re- 
marque ceuxd'i4<<am  Gumpelzhaimer,  Michel 
et  Jér&me  Prœtorius,  Chrétien  Erbach,  5e- 
thus  Calwilz,  Léon  Hasler,  Marlin  Rothe,  Mel- 
chiorFtanck,^,,  etc.  On  y  trouve  aussi  plu- 
sieurs motets  ^  six  et  huit  voix  de  la  composi- 
tion de  Bodenscbatx  même.  C'est  au  moyen  de 
cette  collection,  jointe  à  celles  d'Abrciham 
Schad  et  de  Doi^frid  (voyei  ces  noms)  qu'on 
peut  foire  l'histoire  critique  de  la  musique 
des  seizième  et  dix-septième  siècles  en  Alle- 
magne. On  a  aussi  de  Bodenschatz  :  1*  Psalte- 
rium  Davidis,  Juxta  translalionem  veterem 
una  cum  eantieis,  hymnis  et  orationibus  ec- 
clesiasliciSf  4  voeibus  composit.;  Leipsick, 
1665,  in-8*.  —  2''  Harmonia  angelica  eantio* 
num  ecclesiasticarum ,  oder  evangelische 
Freudenlieder  und  geislliehe  Kirchen-Psal" 
men  D,  Lutheri  und  anderer  mit  4  Slimmen 
componirti  Leipsick,  1608,  in-S^".  —  3»  Bicinia 
XC  SelectissHna,  aecomodata  insignioribus 
dietis  Bvangeliorum  daminicalium  et  presei" 
puorum  festorum  totius  anni,  eomposita  in 
usum  Seholastie»  Juventutis  ;  Leipsick,  1615, 
in-8».   —  4«  Florilegium    seketissimorum 


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466 


BODENSCHATZ  —  BOECE 


hymnorum  4  voc,  qui  in  Gymnasio  Portensi 
decantantur;  Leipsick,  1624,  in-S*',  1687,  in-S*  ; 
Naumbourg,  1713,  in-8*.  11  y  a  aussi  d'autres  édi- 
tiODs  de  cette  collection. 

BODENSGDATZ  (Ch4BLbs- Henri),  pro- 
fesseur de  musique  au  séminaire  deScliwabach,  en 
Bavière,  est  né  le  4  janvier  1807,  à  Markt-Selbitz, 
près  de  Hof,  dans  leVoigtland.  Il  a  fait  ses  études 
musicales  sous  la  direction  de  Stunz ,  maître  de 
ctiapelle  à  Munich.  L'éditeur  Kœmer  a  publié  quel- 
ques préludes  et  une  fugue  pour  Torgoe,  de  4a 
composition  de  cet  artiste,  dans  le  nouveau 
journal  d'orgue,  et  dans  le  recueil  de  pièces  fina- 
les intitulé:  PotUudien-Buehi  ErfOrt  (s.  d.}, 
in^*",  obi. 

BODIN  (FKANçois-ÉriENifB),  né  à  Paris  le  16 
mars  1795,  fut  admis,  comme  élève,  au  Conserva- 
toire, le  30  octobre  1 806,  et  entra  dans  une  classe 
de  solfège.  Devenu  élève  de  Pradlierpour  le  piano, 
28  juillet  1807,  il  ne  se  fit  pas  remarquer  par  le 
brillant  de  son   exécution  dans  les    concours 
annuels  pour  cet  instrument;  mais,  bon  musi- 
cien et  esprit  méthodique,  il  fut  choisi  pour 
remplir  les  fonctions  de  répétiteur  dans  Técole. 
Devenu  professeur  de  piano  et  d'harmonie  à 
Paris, M.  Bodin  a  médité  longtemps  sur  les 
moyens  de  perfectionner  l'enseignement,  et  après 
avoir  mûri  ses  idées  sur  ce  sujet  pendant  qua- 
rante ans,  les  a  exposées  dans  l'ouvrage  qui  a 
pour  titre  :  Traité  complet  et  rationnel  des 
principes  élémentaires  de  la  musique,  ou  in- 
troduction à  toutes  les   méthodes  vocales, 
instrumentales,  et  à  tous  Us  traités  ^harmo- 
nie; Paris,   imprimerie  d'E.  Du  verger,    1850, 
1  vol.  in-A"*.  Il  y  a  de  fort  bonnes  choses  dans  cet 
ODvrage,  qooiqull  y  règne  peut-être  uA  esprit 
on  peu  trop  systématique.  M.  Bodin  s*y  montre 
penseur  exercé  et  exprime  ses  idées  en  fort  bons 
termes.  Rien  ne  peut  mieux  faire  connaître'  le 
but  qu*il  se  propose,  que  ce  début  de  la  préface 
de  son  livre  :  «  Tontes  les  métliodes  de  muai- 
«  que,  vocale  et  instrumentale ,  sont  précédées 
•«  d'un  exposé  des  principes  élémentaires.  Mais 
«  ces  opuscules  sont  rédigés  en  général  avec 
«  une  telle  négligence  et  one  si  complète  ab- 
«  sence  de  logique,  qu'ils  sont  souvent  plus  dan- 
<f  gereux  qu'utiles ,  et  plus  capables  de  fausser 
n  le  jugement  que  d^éclairer  sur  le  sujet  qu'ils 
«  se  proposent  d'enseigner.  On  a,  avec  juste 
«  raison ,  reproché  aux  artistes  de  ne  voir  de 
«  beautés  que  dans  leur  art,  et  de  n'éprouver 
«  qoe  de  l'indifférence  pour  les  autres  connaia- 
«  aances'  humaines.  Ils  ont  en  partage  le  sentiment 
«  etllmagination  ;  et  ils  pensent  que  ces  facultés 
«  leur  suffisent,  puisque  par  elles  seules  ils  peu- 
«  vent  produire  des  chefs-*d'(]p.uvre.  Cette  atser- 


«  tion  est  fort  contestable;  mais  en  Tadmettant 
«  comme  vraie  pour  l'artiste  compositear,  elle 
«<  cesse  certainement  de  l'être  pour  le  profeaseor. 
«  Le  professeur  tient  plus  du  savant  que  de 
«  l'artiste  :  ce  n'est  pas  l'inspiration  qui  le  di- 
«  rige,  c'est  la  raison  et  la  réflexion.  Le  pro- 
«  fessenr  est  essentiellement  olMervatear;  plus  il 
«  est  éclairé,  plus  il  est  capable.  Les  connais- 
«  sances  qu'il  doit  posséder  dans  les  sdeoees 
«  étrangères  à  son  art  lui  apportent  de  nouvelles 
«  lumières  et  le  mettent  dans  des  conditions 
«  meilleares  pour  enseigner  :  s'il  a  beaiiooop 
M  appris,  il  sait  mieux  se  faire  comprendre.  • 
BODINI  (Sébastien),  maître  des  concerts  do 
margrave  de  Bade  Dourlacli,  vers  1756,  était  au- 
paravant musicien  de  la  chambre  et  de  la  cha- 
pelle du  dnc  de  Wurtemberg.  11  a  fait  imprimer 
à  Augstiourg  six  œuvres  de  six  quatuors  et  trios 
pour  divers  instrumenta,  sous  ce  titre  :  Musi- 
haUsehes  Divertissement  oder  in  das  Gehar- 
gerichlei  Trio,  etc. 

BOÈGE   (ARiaUS-MANUDS-TOBQCATCS-SÉVÉ- 

BiNOs  BOETIUS,  ou),  issu  d'une  des  plus  illustres 
familles  consulaires  de  Rome ,  et  célèbre  par  ses 
vertus,  ses  talents  et  ses  malheurs,  naquit  dans 
cette  ville  vers  470.  Il  commença  dans  sa  patrie 
de  brillantes  études,  qu'il  termina  à  Athènes.  De  re- 
tour à  RonM,  il  y  fut  créé  patrice  ;  et  Tliéodoric,  roi 
des  Goths,s'étant  emparé  de  l'empire  peu  de  temps 
après,  le  fit  maître  du  parais,  et  l'éleva  au  ood- 
sulat  ;  il  posséda  cette  dignité  trois  fois,  et  la  der- 
nière ,  en  510,  par  une  distinction  unique,  ce  fut 
sans  collègue.  Boéce  ne  se  servit  de  son  crédit 
qne  pour  le  bonheur  des  peuples  soumis  à  la  do- 
mination des  Gotbs.  Théodoric  régna  longtemps 
par  ses  conseils;  mais  des  courtisans  envieux 
étant  parvenus  à  le  rendre  suspect  à  ce  prince, 
il  fut  arrêté,  et  enfermé  dans  un  château  écarté, 
où  il  fut  mis  à  mort.  Il  composa  dans  sa  prison  le 
livre  De  la  Consolation  philosophique,  qui  est 
le  plus  célèbre  de  ses  ouvrages.  On  loi  doit  ansai 
un  traité  de  musique  divisé  en   cinq  livres,  qui 
est  one  sorte  de  répertoire  des  connaissances  des 
anciens  dans  cet  art.  Bodce  est  le  ploa  ancien 
auteur  qui  nous  ait  fait  connaître  la  notation  par 
les  lettres  romaines.  Le  premier  livre  de  son  traité 
de  mnaîque,  divisé  en  trente-quatre  chapitres, 
contient  l'ezpoaitimi  du  système  générai  de  l'ait 
chez  les  anciens ,  de  la  constitution  des  modes , 
des  proportions  des  intervalles  d'après  Py  thagore, 
et  de  l'ordre  des  cordes  de  l'échelle.  Le  second 
livre,  divi^  en  vingt-neuf  chapitres,  est  un  déve- 
loppement de  la  matière  du  premier,  particuliè- 
rement en  ce  qui  concerne  les  intervaHes.  Dans 
le, troisième,. qui  renferme  seize  chapitres,  Doêce 
a  donné  l'analyse  des  systèmes  de  musique  de 


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BOECE  —  BOECK 


467 


qnelqms  écriTains  grecs ,  dont  la  doctrine  est  op* 
posée  %  celle  dé  Pythagore,  tels  qne  ceux  d'Aiis- 
toxène,  d*Arehîta8  et  de  PhîiolaOs.  Le  quatrième 
KTre,  divisé  en  Bix-buit  chapitres,  est  relatif  à  la 
doaUe  notation  grecque  et  latine  de  la  musique, 
à  la  nature  de  quelques  cordes  principales  des 
modes  grecs,  et  à  la  division  du  monocorde.  Le 
chapitre  XII,  où  il  est  traité  des  cordes  stables 
et  des  cordes  mobiles,  est  de  grande  importance 
pour  llntelligence  de  la  musique  des  anciens. 
Le  cinquième  livre,  qui  renferme  dix-huit  cha- 
pitres, est  particulièrement  consacré  à  l'analyse 
dn  système  de  Ptolémée,  comparé  à  ceux  de  Py- 
thagore, d*Architaset  d*Aristoxène.  La  doctrine 
de  Boëce  est  purement  pythagoricienne  :  elle  fut 
suivie  par  tous  les  théoriciens  de  la  musique  jus- 
qu'à la  réforme  attribuée  à  Guidod'Arexxo.  Plus 
tard  elle  conserva  encore  toute  son  autorité  pour 
les  proportions  des  intervalles  jusqu'au  seizième 
siècle,  oh  Foglianl  de  Modèneet  Zartino  y  substi- 
tuèrent les  proportions  fausses  de  Didyme  et  de 
Ptolémée.  La  grande  inflaence  du  traité  de  mu- 
sique de  Boèee,  jusqu'au  douzième  siècle,  eiplique 
l'abondance  des  manuscrits  de  cet  ouvrage  qui 
sont  répandus  dans  toutes  les  grandes  bibllotbè- 
ques.  La  première  édition  da  Traité  de  musique  de 
Boéce,  réuni  à  son  Arithmétique  et  à  sa  Géométrie 
t  été  publiée  sous  ce  titre  :  Àrithmeticaf  Geome- 
tria  et  Musica  Boethii;  Veneiiis,  Gregorii, 
1492,  in  fol.  gotlnque.  Cette  édition,  inconnue  à 
Forkel,  à  Lichtenthat,  et  à  la  plupart  des  biblio- 
graphes, est  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris 
(in-fol.  V.  612  ).  Quant  aux  diverses  éditions  de 
ce  traité  indiquées  par  Forkel  et  Lichtenthal  sons 
les  dates  de  Venise  1491-1499,  il  y  a  confusion 
dans  ce  qu'ils  en  disent.  Les  frères  Grégori  ont 
publié  en  1491  le  livre  Delà  Consolation  philoso' 
phiqne  arec  celui  de  la  Dkeipline  scolaire  et  les 
Commentaires  de  saint  Thomas;  en  1492  ils  ont 
donné  divers  opuscules  de  Boéce  au  nombre  de 
dix'neuf^  dont  ceux  que  j'ai  cités  précédemment 
font  partie.  Ils  ont  réuni  plus  tard  tous  ces  ou- 
vrages pour  en  former  la  première  édition  com- 
plète des  CBuvres  de  Boëce.  En  1499,  les  mêmes 
imprimeurs  ont  donné  une  autre  édition  complète 
des  mêmes  œuvres,  en  deux  parties,  et  le  traité 
de  musique  se  trouve  dans  la  seconde.  La  troi- 
sième édition,  publiée  à  Bâie,  en  1546,  est  [teu 
estimée  ;  on  y  trouve  des  multitudes  de  fautes 
d'impression.  La  meilleure  édition  est  celle  qui  a 
été  donnée  par  Glaréan,  à  BAle,  en  1570,  in-fol., 
chez  H.  Petrina.  Le  sarant  éditeur  s'est  servi 
de  bons  manuscrits,  particulièrement  de  ceux  de 
l'abbaye  de  Saint-Biaise,  et  y  a  joint  des  commen- 
taires, néanmoins  bien  des  fautes  s*y  trouvent 
encore  :  J'en  ai  corrigé  un  grand  nombre  d'après 


un  excellent  manuscrit  de  la  Bibliotlièque 
royale  de  Bruxelles  (Fonds  des  ducs  de  Bour- 
gogne), et  un  antre  bon  manuscrit  du  quin- 
zième slècle>de  ma  bibliothèque.  J'ai  fiiit  aussi 
une  traduction  française  des  cinq  livres  de  la 
Musiqi^e,  d'après  ce  manuscrit  et  d'autres  de 
la  même  bibliothèque  et  de  la  mienne,  avec  des 
notes  critiques  et  des  commentaires.  Si  le  temps 
ne  me  manque  pas,  j'achèverai  ce  travail  et 
je  le  publierai.  Charies*Frédéric  Borgstedt, 
savant  suédois,  a  publié  une  bonne  notice  bio- 
graphique et  critique  hititalée  :  De  vita  et 
scriptîs  À.  Manlii  TorquaH  SeveHni  Boethià 
lHi5er/a/to;  Upsal,  1842,  in-8*. 

BQEGK  (JBAN-ÉBBBHAun),  né  à  Passaw,  vers 
1 745,  fut  d'abord  violon  so2o au  service  du  prince 
évéque,  et  ensuite  directeur  de  ses  concerts  ;  il 
était  d'une  habileté  extraordinaire  sur  son  Ins- 
trument, et  Ttvalisait  avec  Lolli.  Il  a  composé 
beaucoup  de  musique  vocale  et  instrumentale; 
mais  rien  n'en  a  été  publié. 

BCGGR  (IGNAGB  ET  AmoN),  ffères,  nés  à 
Hof ,  le  premier  en  1754,  et  le  second  en  1757. 
Dès  Tàge  de  dix  ans  ils  apprirent  k  jouer  du  cor, 
et  reçurent  des  leçons  de  Joseph  Vogel,  musicien 
de  la  cour  du  prince  de  La  Tour  et  Taxis,  àRa- 
tisbonne,  et  l'un  des  premiers  cornistes  de  son 
temps.  Ayant  acquis  sur  cet  instrument  une  belle 
qualité  de  son  et  une  grande  habileté  dans  l'exé- 
cution,  les  deux  frères  firent,  en  1775,  un  voyage 
à  Vienne,  où  ils  furent  engagés  au  service  du 
prince  de  Bathiany,  primat  de  Hongrie,  auprès 
duquel  ils  demeuràrent  trois  ans  et  trois  mois. 
En  sortant  de  chei  ce  prince,  ils  commencè- 
rent è  voyager  et  visitèrent  toute  l'Allemagne, 
la  Suède,  le  Danemarck,  la  Prusse,  les  villes 
anséatiques,  Venise  et  toute  i'Italie,  la  France, 
l'Angleterre,  la  Russie;  puis  ils  retournèrent  en 
Italie  et  revinrent  enfin  à  Munkb,où  ils  fo- 
rent placés  au  service  de  la  cour,  en  1790.  Par* 
tout  leur  exécution  parfaite  et  leur  ensemble 
admirable  leur  procurèrent  des  applaudissements 
et  des  récompenses.  La  république  de  Venise  les 
honora  d*une  médaille  d'or.  A  Naplês,  ils  eurent 
le  plus  grand  succès  dans  un  air  accompagné  de 
deux  cors  concertants,  quils  exécutèrent  avec  la 
Cimeuse  Banti.  Ils  étaient  encore,  en  1812,  au 
service  de  la  cour  de  Municli.  On  a  gravé  de 
leur  composition  :  1*  Concertante  ponrdeux  cors. 
«*  2**  Duos  pour  deux  cors.  —  S*'  Cantate  alle- 
mande pour  quatre  voix  d'hommes  et  deux  cors; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel.  —4*  Dix  pièces 
pour  deux  cors  et  basse^  esovre  6,  Leipsick,  1803. 
—  tf  Sextuor  pour  deux  violons,  alto,. deux  cors 
et  violoncelle,  œuvre  7;  ibid.,  1804.  —6"  idem, 
œuvre  8;  ibid.,  1804. 

30. 


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468 


BOECKEL  —  BOECLER 


BŒGK EL  ~  (  Ernut-Gottfried- Adolphe  ), 
docteur  en  théolo^e  et  pastear  de  Téglise  Saint- 
Jacques  à  GreilÎBwalde,  ao  commencement  du  dix* 
neoTième  siècle,  a  fait  imprimer  un  sermon  sur 
l'érection  de  Porgue,  qu'il  avait  prononcé  ie 
12  septembre  1823.  Ce  morceau  remarquable  a 
para  sous  ce  titre:  Orgelweihpredigt  am  16. 
Sonntag  nach  TriniL  in  der  Jaoobikirche  %u 
Greifswalde  gehalten,  Greilswalde»  Kulmike, 
1822,  in-8*  de  32  pages. 

BOECKH  (  AuGiWTB),  safânt  bellëniste  et 
antiquaire,  professeur  d'éloqqence  et  de  poésie  à 
runiversité  de  Berlin,  est  né  à  Carlsruhe,  en  1783, 
et  a  fait  ses  études  à  Halle.  Il  n'était  ftgé  qne  de 
▼ingt-deuE  ans  lorsqu'il  obtint  la  chaire  de  phi- 
lologie à  Heidelberg,  en  1811;  il  ftat  ensuite  ap- 
pelé à  Berlin.  Après  la  mort  de  Solger,  on  lui  a 
confié  la  direction  du  séminaire  des  Instifaiteurs. 
Vers  le  même  temps,  TAcadémie  des  sciences  de 
Berlin  l'a  admis  au  nombre  de  ses  membres. 
Bœckh  est  considéré  ajuste  titre  comme  un  des 
plus  savants  hommes  de  l'Allemagne,  et  ses  tra- 
vaux jouissent  de  la  plas  haute  estime.  Son 
excellente  édition  grecque  et  latine  de  Pindare 
{Pindari  Opéra  qtm  iupersunt,  1. 1,  in^**,  Leip- 
sick,  181 1  ;  t.  II,  part,  l,  ibid.,  1819  ;  part  2,  ibid., 
1821),  contient  un  beau  travail  sur  le  rhythme 
musical  des  poésies  grecques,  et  sur  la  musique 
des  anciens  en  général ,  sous  le  titre  :  De  Metris 
Pindari  (t.  I,  op.  2%  p.  1-340).  Les  chapitres 
6-12  du  3«  livre  de  ce  travail  (p.  199-269)  trai- 
tent particulièrement  de  la  musique  des  Grecs, 
et  sont  ce  qu'on  a  écrit  de  meilleur  sur  cette 
matière,  sauf  quelques  erreurs  en  ce  qui  con- 
cerne l'usage  de  l'harmonie  chez  les  anciens. 
Les  chapitres  les  plus  intéressants  du  travail 
de  Bœckh  sont  ceax  qui  ont  pour  titres  : 
1^  Dehcarmonia  Grmeorum.  Brevis  introductio 
in  harmoniam  vetemm.  L'auteur,  dans  cette 
partie  de  son  ouvrage,  att^lie  au  mot  har- 
monie le  même  sens  que  les  anciens  auteurs 
grecs.  —  2*  De  progressu  modorum  harmoni» 
apud  Grxeoi  ac  de  vera  indole  modorum 
veierum,  C'ompareUio  modorum  quindecim. 
Cette  discussion  des  modes  de  Tanclenne  mu- 
sique grecqqe,  et  l'examen  de  l'analogie  de  ces 
modes  avec  les  tons  de  la  musique  de  l'église 
grecque  moderne,  sont  remplis  d'intérêt.  -~ 
3'  De  Siglis  veterum  (p.  244-260).  —4«  Va- 
rietate  mtlopoHm  ae  de  symphonia.  Ce  sujet 
est  traité  par  M.  Bœekh  en  érudit  phitôt  qu'en 
musicien.  Il  est  facile  de  voir  qu*il  y  était  i  la 
gèoe,  car  il  s'y  est  livré  à  beaucoup  moins  de 
développements  que  dans  les  autres  chapitres.  Sa 
conclusion  est  que,  si  les  anciens  ne  faisaient  pas 
un  usage  constant  de  l'Iiarmonie,  cette  harmonie 


n'était  pourtant  pas  absolument  bannie  de  leur 
musique,  et  qu'en  plusieurs  cas  eHe  y  était  em- 
ployée. Il  croit  trouver  h  preuve  dans  le  17*  ven» 
de  la  première  olympique  de  Pindare,  que  l'acoord 
de  la  tierce  mineure  était  particulièrement  connu 
des  Grecs.  — &*  Quxdam  de  iMtrumentis  vête- 
mm,  inprimii  de  magadide.  Excellent  travail 
où  se  trouve  éclairde  d'une  manière  très-satisral- 
sante  une  question  épineuse  qui  a  donné  la  tor- 
ture à  bien  des  savants.  —  €*  Examen  melodix 
veteris  Pythii  carminie  primi.  Ce  chapitre  con- 
tient quelques  vues  ingénieuses,  mais  il  est  regret- 
table que  lauteur  ne  lui  ait  pas  donné  plus  de  dé- 
veloppement. Au  nombredes  ouvrages  de  BfBckh 
se  trouve  une  savante  dissertation  intitulée  :  Die 
Sntwickelung  der  Lekren  des  pythagorâr  PhU 
lolaus  (Développements  des  doctrines  du  pytha- 
goricien Philolaûs)  ;  Berlin,  18 19,  in-8*.  Oot  ou- 
vrage renferme  des  recherches  sur  les  proportîoiBs 
musicales  de  PhilolaOs  conservées  dans  le  traité 
de  musique  de  Boèce.  Bosckb  est  mort  à  Berim 
en  1854. 

BCGGRLIN  DE  BOBCRLINSAUCnux- 
çois-FHfoÉRic-SiGisnoim-AcGusTB,  baron),  doc- 
teur eo  philosophie  et  conseiller  du  grand-doc  de 
Bade,  naquit  à  Strasbourg,  en  1748,  et  moumt  è 
Fribouiig  en  Brisgau,  Ie2juin  18iS.  Amateur  des 
arts,  particulièrement  de  la  musique,  il  avait  vi- 
fiité  l'Italie  dans  sa  jeunesse,  et  avait  été  nommé 
membre  de  l'académie  des  Arcades  de  Rome, 
ainsi  que  de  plusieurs  autres  sociétés  saTantes. 
On  a  du  baron  de  Bœcklin  un  asses  grand  nombre 
d'écrits  sur  diverses  matières  :  Il  n'est  cité  wi  que 
pour  ceux  qui  concernent  la  musique.  Le  premier 
a  pour  titre .  BHlràge  zur  GeschicAie  der  Mu- 
siky  besonders  in  Deutschland,.istc.  (Essai pour 
l'histoire  de  la  musique,  particunèrement  es  Al- 
lemagne, etc.);  Fribourg  en  Brisgau,  1790,  i»8^ 
de  150  pages.  Cet  ouvrageconsiste  en  vingt  lettres 
sur  la  situation  de  la  musique  dans  les  villes  prin- 
cipales de  l'Allemagne,  à  l'époque  où  ellss  fureot 
écrites.  Le  second  opuscule  du  baron  de  BœellîD 
est  intitulé  :  Fragmente  zur  hdhem  Musik, 
undfâr  dsthetische  Tonliebhal^er  (Pragmelila 
concernant  la  musique  transcendante  ^  pour  les 
amateurs  d'esthétique  musicale);  Fribouiig  et 
Constance,  I8lt,  in-8<*  de  83  pages.  BcMfclin 
reproche  avec  laison  à  Forke! ,  dans  ee  petit 
ouvrage,  d'avoir  manqué  de  philosophie  dans  la 
conception  de  son  Histoire  générale  de  la  uhi- 
sique.  Malheureusement  ce  morceau  de  critique, 
où  l'on  trouve  des  vues  élevées,  est  défiguré  par 
une  multitude  de  fautes  d'impreésion. 

BOGGLER  (Jbàii),  docteur  en  médecine  à 
Strasbourg,  naquit  à  Ulm,le  20  octobre  lASl,  ol 
moumt  à  Strasbourg,  le  19  avril  1701.  Il  a  publié 


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BACLER  —  BOEHM 


dans  cette  Tille  une  disBertation  2>e  Sono,  1693. 

BOEOEGKER  (Phiuppe-Fb^dûiic),  com- 
poeiteor  et  oiiganiste  de  la  cour  à  Stnttgaid ,  flo- 
lissait  Ters  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  II  a 
fait  imprimer  un  recueil  de  motets  pour  soprano 
avec  la  basse  continue  sous  ce  titre  :  Partitura 
iocra;  Strasbourg,  1651  »  in-fol.  On  y  trouve  trois 
motets  de  Casati  et  un  de  Monteverde,  ontre 
ceut  de  BoBdecker.  Ce  recueil  contient  aussi  une 
sonate  à  violon  seul  avec  basse  continue  et  So- 
nata sopra  la  Monka^  a  fagotto  moIo  oon 
basso  eontinuo.  Bcddecker  a  laissé  en  manuscrit 
nn  Manuductio  nova  mothodico-practica^  qui 
a  été  publié  après  sa  mort  (Stottgard,  I711,in- 
fol.)  par  son  fils,  Pbilippe-Jacques,  qui  lui  avait 
succédé  dans  la  place  d'organiste  de  la  cour.  Ce 
recueil  contient  des  pièces  d*orgue  à  trois  parties. 

BQEHM  (Gbobgbb),  né  à  Prague,  entra  cbex 
les  jésuites  en  1636,  à  TAge  de  quinze  ans.  Il  y 
enseigna  les  humanités  pendant  quatre  ans ,  la 
philosophie  pendant  trois ,  les  mathématiques, 
neuf,  et  la  théologie,  cinq.  Il  mourut  à  Znaym  le 
7  novembre  1666.  Au  nombre  des  ouvrages  de' 
ce  savant,  on  en  trouve  un  qui  a  pour  titre  : 
ProposUionei  maihematiohmuiurgicas  ;  Pra- 
gue, 1650,  in-4''. 

BCEHM  (Georges),  compositeur  et  organisée 
à  Téglise  de  Saint-Jean  à  Lunebourg,  vivait  en- 
core en  1728,  selon  ^alther  (  Musik.  LexJ), 
11  était  né  Goldbach,  dans  la  Tfauringe.  Wal- 
ther  et  Adiung  {MusikaL  Gelahrtheit)  disent 
qne  ses  préludes  d*orgue  pour  des  cliants  cho- 
rals étaient  comptés  parmi  les  meilleurs  de  son 
temps.  Il  ne  parait  pas  qu'on  les  ait  publiés. 

BQEHM  (GoDBFROi),  cantor  à  Tragheim  près 
de  Kœnigsberg,  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle,  est  connu  par  une  ouverture  pour  le 
clavecin  publiée  à  Nuremberg  en  «1744,  et  par 
trois  solos  pour  flûte,  ibid.,  1760.  On  a  gravé 
aussi  une  ftigue  pour  clavecin  de  sa  composi- 
tion, à  Amsterdam  ;  enfin,  il  a  laissé  en  manus- 
crit deux  concertos  pour  clavecin  seul. 

BOEHIi  (IwAN),  violoniste  de  la  chapelle  du 
roi  de  Prusse,  né  à  Moscou,  en  1713,  Ût  ses  pre- 
mières études  musicales  sous  la  direction  de  Pian- 
taoida,  et  reçut  ensuite  des  leçons  de  Graun  Talné. 
On  croit  quMI  est  mort  vers  1760.  li  a  composé 
plusieurs  solos  et  trios  pour  le  violon  qui  n'ont 
pas  été  publiés,  mais  qu'on  trouvait  dans  le  ma- 
gasin d'Emmanuel  Breitkopf,  en  1766. 

BCEHM  (Elisabeth)  ,  habile  cantatrice  qui 
devint  la  femme  de  Joseph  Gartellieri,  naquit 
à  Riga,  en  1756,  et  parut  pour  la  première  fois 
sur  le  tliéAlre,  en  1783.  En  1788,  elle  chanta  an 
tliéâtre  National  de  Berlin,  mais  elle  n'y  parut 
que  sous  le  nom  de  Boehn\» 


BQEHM  (Jbav),  virtuose  sur  le  violon,  fut 
directeur  de  musique  de  plusieurs  troupes  dV 
péra  allemand,  vers  la  fin  du  dix-lmitlème  siècle 
et  au  commencement  du  dix-neuvième.  Cest 
tout  ce  qu'on  sait  de  la  vie  de  cet  artiste,  l'ins- 
tabilité de  son  séjour  n'ayant  pas  permis  d'avoir 
de  plus  amples  renseignements.  Il  jouissait  de 
beaucoup  d'estime  comme  directeur  de  musi- 
que et  comme  violoniste.  Il  s'est  Tait  aussi  quel- 
que réputation  par  la  composition  de  plusieurs 
opéras,  parmi  lesquels  on  remarque  :  1'  Dm 
Meester  der.Liebe  (le  Modèle  d'amour).  — 
2*  Die  Braut  im  Schleier  (la  Nonne  fiancée). 

—  9?  Philander.  —  4o  Philémon  et  BaucU. 
La  plupart  de  ces  ouvrages  sont  écrits  pour  de; 
petits  orchestres. 

BQEHM  (Joseph)  , .  membre  de  la  chapelle 
impériale  de  Vienne,  et  premier  professeur  de 
Tiolon  au  Conservatoire  de  cette  ville,  est  né  en 
1768  à  Pesth,  en  Hongrie.  Son  père  (ut  son 
premier  maître  pour  le  chant  et  pour  le  violon. 
A  rage  de  huit  ans,  il  partit  avec  sa  famille  pour 
la  Pologne,  où  il  avait  déjà  passé  quatre  années 
lorsque  Rode  y  arriva,  quittant  la  Russie  pour 
retourner  en  France.  Le  célèbre  violoniste,  charmé 
des  heureuses  dispositions  du  Jeune  Bcehm, 
Touint  bien  lui  donner  des  leçons,  et  le  mit  sur 
la  voie  de  cette  belle  école  du  violon  qne  lui- 
même  tenait  de  Viottt.  En  1815,  Bœhm  se  ren- 
dit à  Vienne,  et  se  fit  entendre  au  théâtre  de 
la  cour,  en  présence  de  l'empereur.  Trois  ans 
apràs,  il  visita  les  villes  principales  de  l'Italie, 
et  se  fit  entendre  au  théâtre  de  la  Scala  à  Mi- 
lan. A  son  retour  dans  la  capitale  de  l'Aul  riche, 
il  obtint  la  place  de  professeur  au  Conservatoire, 
et  deux  ans  après  le  brevet  de  violoniste  de  la 
ciiapelle  de  la  cour.  En  1823,  il  entreprit  une 
grande  excorsion  en  Allemagne  et  en  France,  et 
se  fit  entendre  dans  des  concerts  à  Prague,  Mu- 
nich, Stultgard ,  etc.  Après  avoir  employé  près 
de  deux  années  à  ce  voyage  d'art,  il  est  re- 
tourné à  Vienne.  Bœhm  a  publié  environ  vingt 
œuvres  de  musique  pour  son  instrument.  Parmi 
ces  ouvrages  on  remarque  :  1«  Polonaise  pour  le 
violon,  avec  quatuor  :  œuvre  f;  Vienne,  Has- 
linger.  ^  2''  Variations  brillantes,  Idem.,  op.  2  ; 
Vienne,  Mechetti.  —  3«  Clément,  Helmiber- 
ger^  S.-lubin,  Mayseder,  Schuppanzigh^  va- 
riations sur  un  Uième  de  Beetlioven,  pour  vio- 
lon et  piano;  ibid.  —  4«  Deuxième  polonaise 
pour  violon  principal,  avec  deux  violdns,  alto  et 
basse,  op.  4  ;  Vienne,  Haslinger.  »  5"*  Cinq  va- 
riations pour  violon  et  orchestre,  op.  8  ;  Vienne, 
Artaria.  —  9*  Quatre  variations  sur  un  thème 
de  Rossini,  pour  violon  et  orchestre,  op.  9;  ibid. 

—  7°  Concertino  pour  \iolon,  op.  10;  ibid.  — 


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470 


BOEHM 


8*  Qiiatiion  pour  2  tIoIoiis,  atU>  et  basse,  Ibid. 
Plusieurs  bons  élères  ont  été  Torniés  par  Boehni 
dans  le  Conservatoire  devienne.  En  1837,  il  s'est 
établi  à  Saint-Pétersbourg  comme  professeur 
et  premier  violon  du  théâtre  allemand.  Il  y  vit 
encore  (I8S8).  Ses  meilleurs  élèves  ^ont  Emst 
et  Joachim.  Son  fils  (Louis),  violoniste  comme 
loi,  et  son  élève,  s*est  fait  entendre  à  Pétersbourg 
dans  un  concert,  en  1840.  Il  donnait  alors  des 
espérances  comme  artiste  futur. 

BOEim  (THéoBALD),  célèbre  flûtiste  alle- 
mand, né  en  Bavière,  vers  1802,  est  membre  de 
la  chapelle  et  delà  musique  particulière  du  roi  à 
Munich.  ÂuCun  autre  renseignement  ne  m^est 
iwrvenu  sur  cet  artiste,  considéré  comme  un  des 
plus  habiles  flûtistes  de  Tépoque  actuelle  en 
Allemagne;  je  sais  seulement  qu'il  s^t  rendu  è 
Londres,  ((ans  l'automoe  de  Tannée  i834,  etqu^il 
s'y  trouTait  encore  dans  les  premiers  mois  de 
i83&.  D'après  les  éloges  qui  lui  sont  accordés 
par  les  artistes  qui  l'ont  entendu,  il  parait  que 
Bœbmse  distingue  également  et  par  sa  belle  ma- 
nière de  chanter  Vadagio,  et  par  le  brillant  de 
son  exécution  dans lesdifRcultés.  En  1849,  je  le 
Tis  à  Munich;  il  y  était  plus  occupé  de  la  fa- 
brication des  flûtes  d'après  le  nouveau  système 
auquel  il  a  donné  son  nom,  que  de  son  talent 
d'exécution.  Théobald  Bœhm  était  depuis  long- 
temps à  la  recherche  des  moyens  de  perfection- 
ner la  note  sous  les  rapports  de  la  justesse  et 
du  doigter  pour  l'exécution  de  certaines  diffi- 
cultés et  de  certains  trilles  qui  étaient  inexécu- 
tables sur  l'ancienue  flûte.  Dans  le  même  temps, 
un  Anglais,  M.  Gordon  (  vo^.  ce  nom)  s'occupait 
dee  mêmes  reclierches  et  avait  commencé  la  ré- 
solution du  problème  par  nn  sys^me  d'anneaux 
réunis  par  une  tige  rooliile,  dont  les  combinai- 
sons atteignaient  à  peu  près  le  bul.  Bœlim,  ayant 
eu  des  relations  avec  Gordon,  comprit  le  mérite 
de  cette  invention,  la  perfectionna,  et  en  fit  des 
applications  à  la  musqué  destinée  à  la  flûte. 
Les  instruments  fabriqués  par  lai  dans  ce  sys- 
tème sont  devenus  les  modèles  suivis  par  la 
plupart  des  facteurs,  et  leur  osage  s'est  étendu 
de  prodie  en  proche.  Cependant  quelques  flû- 
tistes distingués  de  l'ancienne  école  se  sont  posés 
en  adversaires  de  l'innovation  de  Bcehm  :  à  leur 
tète  s'est  placé  Tulou  ;  mais  les  STantages  de  la 
nouvelle  flûte  sont  tels,  que  rien  ne  pourra  em- 
pêcher son  adoption  universelle  dans  une  épo- 
que rapprochée.  Déjà  il  ne  reste  plus  qu'un  très> 
petit  nombre  d'opposants.  En  1849,  Bœlim  en- 
treprit une  DouveUe  réforme  du  tube  de  la  flûte, 
en  renversant  sa  construction  de  telle  sorte,  que 
la  tête  devint  conique  de  cylindrique  qu'elle  était, 
et  que,  dans  la  grande  4>ièce  du  milieu,  le  cône  a 


fait  place  au  cylindre  (Yoyei  mon  Rapport 
sur  la  fabrication  des  instruments  de  miat- 
que  mis  à  Cexposition  de  Paris,  en  I8S&,  Pa- 
ris, imprimeite  impériale,  1856,  tome  II,  pages 
658-660  des  Rapports  du  jury  mixte  interna- 
tional, et  dans  le  tiré  è-part ,  pages  5  et  6). 
Bœhm  a  fait  aussi  de  grands  travaux  pour  le  per- 
fectionnement du  hautbois  et  du  Ikasson;  il  ea  a 
beaucoup  amélioré  la  justesse,  la  doigter  et  Fé- 
galité  (voyez  le  rapport  ci-dessus)  ;  mais  la  qua- 
lité du  son  du  hautbois  s'en  est  modifiée; 

On  a  de  la  composition  de  Bœhni  :  Des  concer- 
tos pour  flûte  publiés  chez  AiU  à  Munich.  ^  Des 
variations  sur  l'air  de  la  Sentinelle. — D'autres 
variations  sur  le  thème  Nelcorpiii  non  nUsento, 
—  Un  andantê  et  polonaise  pour  flûte  et  or- 
chestre, op.  3;  Vienne,  Artaria» — >  Un  divertis- 
sement sur  un  tlième  de  Carafa,  op.  6;  Munich, 
Falter.  ^  Une  polonaise  pour  flûte  et  orchestre . 
op.  9;  Paris,  SchotL  —  Une  autre  grande  polo- 
naise, op.  16.— Une  fantaisie  concertante  pour  flftte 
et  piano  sur  une  polonaise  de  Carafa,  couvre  8  : 
Munich,  Falter.  —  Des  variations  sur  un  thème  de 
Freffsckùtz  ;  ibid.  —  Un  divertissement  sur  un  air 
de  Poissl,  op.  13;  ibId.  —  Un  Rondo  brillant» 
op.  12;  ibid.  —  32  Études;  ibid.  Première  Fan- 
taisie pour  flûte  et  orchestre  sur  des  tlièmes  suis- 
ses, op.  23  ;  Mayence,  Schott.  Deuxième  idem, 
op.  24;  ibid.  —  Grande  polonaise  pour  flûte  et 
orchestre,  op.  16  ;  Munich,  Falter.  —  Variatioas 
idem  sur  la  marche  de  Moïse^  op.  17  ;  ibid.  — 
Idem  sur  un  air  tyrolien,  op.  20;  ibid.  —  idem 
sur  un  air  allemand,  op.  22;  ibid.  —  Fantaisie 
sur  rinTftation  è  la  valse,  idem,  op.  21;  ibid. 
>  Boehm  est  aussi  auteur  d*nn  petit  écrit  intitulé  : 
Ueber  den  Flôtenbau  und  die  neuesten  Ver- 
besserungen  desselben  (Sur  la  constniction  de 
la  flûte  et  %es  nouveaux  perfectionnements); 
Mayence,  Schott,  1847,  in -8®  de  57  pages. 

BOEIIM  (CHARLES-LéoMLD),  violoncelUste 
distingué,  né  à  Vienne,  le  4  novembre  1806,  fut 
admis  comme  élève  au  Conservatoire  de  cette 
ville,  et  y  fut  élève  de  Joseph  Merk,  pour  son 
instrument.  Atlaclié  d'abord  à  Torehestre  da 
tliéatre  de  Josephstadt ,  puis  du  TliéAtre  ilii- 
der  Wien  (Sur-la-Vlenne),  il  quitta  ee  der- 
nier, le  3  septembre  1828,  lorsqu'il  fut  appelé  à 
Donauschingen  pour  taire  partie  de  la  cha- 
pelle du  prince  de  FQrstenberg,  dirigée  par  Kal- 
livfoda  (voy.  ce  nom).  Profitant  de  quelques  con- 
gés qui  lui  Airent  accordés,  Il  fit  des  voyages  pour 
se  faire  connaître,  et  joua  avec  sueeès  à  Bftie. 
Zuridi,  Genève,  ainsi  que  dans  no  grani  nom- 
bre de  villes  d'Allemagne.  Plusieiin  sociétés  mu- 
sicales  de  la  Suisse,  de  r  Allemagne  et  de  la  Hon- 
grie lui  décernèrent  le  titre  de  membre  bono- 


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BCŒHM  —  BœUMER 


471 


raire,  en  considération  de  son  talent.  La  cha- 
pelle du  prince  de  Fûrstenberg  ayant  été  dissouie 
au  mois  d'août  1849,  par  suite  de  la  révolution 
du  grand -duché  de  Bade,  Bœhm  alla  s^établir  À 
Strasbourg,  y  entra  à  Forchestre  du  ttié&tre,  et  y 
donna  des  concerts  ;  puis  il  passa  l*été  aux  eaux 
de  Vichy,  et  y  obtint  de  brillants  succès,  pe  re- 
tour à  Strasbourg,  vers  la  fin  de185Q,  il  reprit  sa 
place  dans  l'orchestre  du  théâtre.  Bientôt  après, 
une  décision  du  prince  de  Fûrstenberg  ayant 
rappelé  neuf  membres  de  Tancienne  chapelle  pour 
former  une  musique  de  chambre,  sous  la  direction 
de  Ealliwoda,  Bœhm,  compris  dans  ce  nombre, 
retourna  à  Donauschingen,  le  30  avril  1851.. 
Bœhm  est  considéré  à  juste  titre  comme  un  des 
violoncellistes  les  plus  remarquables  de  TAlle- 
magne.  Les  premières  compositions  de  cet  ar- 
tiste, lesquelles  consistent  en  variations,  polo; 
naises,  Tantaisies,  etc.,  ont  été  publiées  à  Vienne 
«hes  Artaria  et  chez  Mechetti  ;  ses  ouvrages  d'une 
date  postérieure,  plus  importants,  tels  qu'un 
concerto  en  ré  mineur  pour  violoncelle  et  or- 
chestre, des  fantaisies  également  avec  orchestre, 
et  des  duos  pour  deux  violoncelles,  ont  paru  à 
Leipsick,  chez  Péters. 

BQEHM  (jBAN-WiLnELM),  écrivain  sur  qui 
Ton  n'a  pas  de  renseignements  biographiques  : 
on  sait  seulement  qu*il  était  à  Prague  au  com- 
mencement de  1830,  et  qu'an  mois  de  septem- 
bre de  la  même  année  il  était  à  Vienne.  On  a  de 
cet  auteur  un  livre  intéressant  intitulé  :  Analyse 
de$  Schônen  der  Musik  und  des  Tanzes  (Ana- 
lyse du  beau  dans  la  musique  et  dans  la  danse); 
Vienne,  Schramel,  1830,  in-S**  de  207  pages,  avec 
deux  planches.  Le  critérium  de  la  théorie  du  beau 
musical,  suivant  M.  Bœhm,  est  celui  de  la  sim- 
plicité des  rapports  numériques  ;  prmctpe  déjà 
traité  par  Euler,  dans  son  Tentamen  Theorix 
fntuietf,  mais  qui  a  conduit  M.  Bœhm  à  de  nou- 
Teanx  résultats.  On  trouve  dans  son  livre  une 
curieaie  formule  mathématique  sur  les  opé- 
rations de  l'entendement  dans  le  jugement  des 
rapports  harmoniques  des  sons.  Cet  ouvrage 
4ie  me  parait  pas  avoir  été  remarqué  comme  il 
méritait  de  l'être. 

BCEHH  (F.-A.),  musicien  à  Vienne,  vers 
1830,  y  a  publié  des  Danses  en  harmonie  à  six 
parties f  Haslinger;  des  duos  pour  deux  flûtes, 
ibid.  ;  des  danses  pour  le  même  instrument,  ibid.  ; 
des  duos  pour  deux  clarinettes,  op.  2  et  5,  ibid.  ; 
la  Clémence,  andantino  pour  piano  à  quatre 
mains,  op.  6 ,  Vienne,  Diabeili;  une  grande  po- 
lonaise pour  piano  seul,  op.  23 ,  Leipsick,  Peters, 
«1  quelques  antres  ouvrai^es. 

OCEIIME  (JBANCHaéTiEii),  né  à  Dresde 
▼ers  16M> ,  fut  d'abord  second  organiste  de  la 


chapelle  de  l'électeur  de  Saxe,  vers  1682 ,  puis 
organiste  en  litre.  U  occupa  cette  place  jusqu'en 
1699,  époque  de  sa  mort.  Il  a  laissé  plusieurs 
I  pièces  de  musique  d'église  qui  n'ont  pas  été  im- 
primées. 

BQEHMECGbarlbs-Gottlob-Hbnbi),  direc- 
teur du  séminaire  des  instituteurs  des  écoles  po- 
pulaires à  Berlin,  est  né  dans  cette  ville,  le  10  oc- 
tobre 1783.  Il  a  publié  un  guide  pour  l'enseigne- 
ment du  chant  dans  les  écoles  populaires,  sous  ce 
litre  :  Leitfaden  beim  Gesangsunterricht  in 
Yolksschulen^  gr.  m-4''  \  Berlin,  Euslin  ,1819. 

BCKHME  (A.) ,  pianiste  de  Vienne,  a  publié 
quelques  ouvrages  pour  son  instrument,  entre 
autres  six  variations  sur  un  thème  original,  op. 
5 ,  Vienne,  Haslinger,  et  huit  variations  brillantes 
sur  la  Marche  de  Fidelio^  op.  6 ,  Vienne,  Cappi. 

BC^HMER  (DAT-n-ABRADAM),  virtuose  sur 
le  bacfion,  au  service  du  duc  de  Saxe-GOtha,  na- 
quit à  Muskau,  dans  la  haute  Lusace,  le  9  mai 
1709,  et  commença  à  l'Age  de  cinq  ans  l'étude 
du  violon  chez  son  père;  mais  à  douze  ans  il 
quitta  cet  instrument  pour  le  basson,  sur  lequel 
il  acquit  une  grande  habileté.  En  1726 ,  il  entra 
avec  son  père  (Samuel  Bœhmer,  né  à  Schlicli- 
tingsheim ,  ville  de  la  grande  Pologne,  le  3  oc  - 
tobre  1678),  au  service  du  comte  de  Schaenaich 
Carolath.  Celui-ci  prit  tant  d'intérêt  à  ce  jeune 
virtuose,  qu'il  l'envoya  à  Berlin  pour  y  prendre 
des  leçons  du  célèbre  bassoniste  Gnttorsiky  afin 
de  se  perrectionner.  Après  le  décès  de  son  père, 
il  alla  à  Gotha  et  s'y  établit.  Il  y  est  mort  en 
1786.  Sa  sœur,  Esther- Hélène,  née  le  18  août 
1724,  fut  ;très-habile  violoncelliste.  Bœhmer  a 
laissé  en  manuscrit  quelques  solos  pour  son  ins- 
trument. 

Un  autre  musicien  nommé  Bœhmer  (Jean- 
SÉRAsnriEii),  musicien  de*  la  chambre  du  roi  de 
Saxe,  mort  à  Dresde  le  23  mai  1819,  a  publié 
des  polonaises  pour  le  piano,  à  Hanovre,  chex 
Kruschwit?. 

BOEilMER  (Charles),  ûW  de  Jean-Sébas- 
tien, est  né  à  Dresde  en  1802.  Il  n'était  âgé  que  de 
treize  ans,  lorsqu'il  donna,  au  mois  de  janvier  18 15, 
des  concerts  à  Berlin,  dans  lesquels  il  fit  ad- 
mirer son-habileté  éw  le  violon.  Fixé  dans  cette 
ville  depuis  celte  époque,  il  y  a  été  employé  à 
l'orchestre  du  thé&tare  royal;  mais  il  s'est  attaché 
postérieurement  à  Talto,  dont  il  joue  avec  un 
talent  remarquable.  Bœhmer  s'est  fait  connaître 
comme  compositeur  par  la  musique  de  quelques 
petits  opéras,  entre  autres  die  Zauberruthe 
(U  Baguette  enchantée),  et  der  Meerhônig 
und  sein  Uebchen  (le  Roi  de  la  mer  et  sa  mat- 
tresse),  dont  les  ouvertures  à  grand  orchestre 
ont  été  publiées  à  Berlin,  chez  Bote  et  Boke.  On 


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47S 


B(£HM£R  —  BOEHNER 


a  aussi  de  lui  quelques  thèmes  variés  et  des 
fantaisie^  pour  violon  et  orcliestre  ou  qua- 
tuor, op.  19,  31  et  30,  Ibid.,  des  duos  coDcer- 
taots  pour  deux  violoos,  op.  a,  12, 16,  22,  39,  et 
40,  ibid.,de8  duos  pour  piano  et  violon,  op.  6, 
7,  ibid.,  etc.  ;  des  ouvertures  et  entr'actes  pour 
orchestre ,  op.  43  et  55  ;  Berlin,  Hœcker. 

BOEHMER  (Jean-Georges)  ,  cantor  et  di- 
recteur de  musique  à  Lauban ,  dans  la  première 
moitié  du  dix-neuvième  siècle,  a  Tait  insérer  dans 
récrit  périodique  publié  à  Breslau ,  sous  le  titre 
Eutonia,  une  dissertation  sur  la  musique  d'é- 
glise considérée  comme  moyen  de  sanctification 
du  culte  évangélique  (t.  V,  p.  25-43).  Dans  le 
même  recueil  il  a  donné  une  autre  dissertation 
sur  l'usage  du  chant  dans  les  funérailles  {Eulo- 
nta,  1832,  t.  VU,  p.  1-15),  et  one  troii»ième  sur 
les  collections  de  musique  à  l'usage  du  culte 
évangélique  (ibid.,  p.  97-118). 

BOEHNER  (Jeah-Louis),   planiste,   orga- 
niste distingué,  et  compositeur,  €si  né  le  8  jan- 
vier  1787,  à  Toesselstsedt,  dans  le  duché  de 
Gotha.  Son  père^  né  à  Dietliarz,  dans  la  forêt  de 
Thuringe,  et  qui  fut  pendant  plus  de  quarante 
ans  organiste  k  Toesselstœdt,  lui  donna  les  pre- 
mières leçons  de  musique.  Le  talent  qu*il  avait 
reçu  de  la  nature  .se  développa  avec  tant' de  ra- 
pidité, qu'à  rftge  de  dix  ans  il  jouait  avec  ha- 
bileté de  Torgue,  du  clavecin  et  du   violon ,  et 
que,  sans  avoir  reçu  aucune  leçon  d'harmonie 
on  de  contre-point,  il  écrivait  de  la  musique  dans 
le  style  d'église.  Ayant  été  envoyé  à  Erfurt  pour 
y  faire  des  études  au  gymnase  »  il  négligea  les 
lettres  et  les  sciences  pour  la  musique,  qui  était 
pour  lui  l'objet  d'une  véritable  passion.  Kluge  lui 
donna  des  leçons  d'orgue,  et  il  apprit  la  compo- 
sition sous  la  direction   du  maître  de  concert 
Fischer.  Les  fréquentes  occasions  quil  eut  d'en- 
tendre Kittel ,  un  des  meilleurs  élèves  de  J.-S. 
Bach,  exercèrent  sur  son  talent  la  plus  heureuse 
influence.  Déjà  il  avait  acquis  de  profondes  con- 
naissances dans  son  art,  lorsque  Spolir  fut  en- 
gagé au  service  de  la  cour  de  Gotlia  ;  cette  cir- 
constance détermina  Bœhner  à  aller  fixer  son 
séjour  dans  cette  ville.  En  1808,  il  alla  à  léna, 
où  son  talent  le  fit  rechercher  par  tous  les  ama- 
teurs de  musique  :  il  y  fit  la  connaissance  de 
Gœthe  et  de  Falk,  et  ces  deux  hommes  célèbres 
goûtèrent  la  tournure  de  son  esprit.  C'est  à  cette 
époque  que  l'originalité  de  Bœhner,   sa  sauva- 
gerie, sa  naïveté,  commencèrent  à  être  remar- 
quées ;  toute  sa  personne,et  même  la  gaucherie 
de  ses  manièi'es,  contribuaient  à  faire  de  lui  un 
être  extraordinaire   dont  l'esprit    observateur  * 
de  Hoffmann  fut  frappé.  Cet  écrivain  de  génie 
eut  bieutêt  aperçu  le  parti   quMl  pouvait  tirer 


d'un  tel  modèle  :  il  en  fit  le  type-  de  son  excel- 
lente création  du  maître  de  chapelle  Kreissler, 
L'originalité  de  leur  esprit  et  le  goOt  du  via, 
qu'ils  avaient  tous  deux,  eurent  bientM  rappro- 
ché ces  deux  hommes  singuliers  :  ce  fut,  dit-on, 
dans  leurs  fréquentes  libations  que  le  célèbre 
romancier  fit  des  éludes  sur  Bœlmer  pour  son 
bizarre  maître  de  chapelle. 

Décidé  à  ne  pas  se  mettre  dans  la  dépendanoe 
d'une  cour,   d'une  école   publique  ou  d'une 
église,  Bœhner  voulut   cherclier  dana   le  li- 
bre exercice  de  son  talent  des  ressources  pour 
son  existence,  et  les  voyages  et   les  concerts 
lui  parurent  le  moyen  qui  pouvait  le  mieox  réa- 
liser ses  vues.  Il  écrivit  alors  plusieurs  mor- 
ceaux, notamment  son  concerto  de  piano  en  ut 
majeur  (œuvre  dixième)  pour  l'usage  de  ces  con- 
eerts,  et,  après  les  avoir  terminés,  il  visita  Erfuit , 
Meinungen,  Hildburghausen,  Cobourg,  Nurem- 
berg, Erlangen,  Wûrzbourg,  etc.,  recueillant  par- 
tout des  applaudissements  et  quelque  argent  que 
le  cabaret  ne  tardait  point  à  lui  enlever.  Quelque- 
fois il  s'arrêtait,  séjournait  dans  l'endroit  qui  lai 
plaisait,  et  vivait  du  produit  des  leçons  quîl 
donnait  aux  amateurs.  De  retour  à  Gotlia,  il  y 
resta  peu  de  temps,  et  entreprit  un  second  voyage 
plus  étendu  qui  le  conduisit  à  Stuttgard,  Stras- 
bourg, Colmar,  puis  à  fiàle,  Zurich  et  dans  pres- 
que toutes  les  villes  de  la  Suisse.  f<es  troubles 
politiques  et  le  mouvement  des  armées  l'oUigè- 
rent  à  s'arrêter  et  à  suspendre  l'exécation  du 
projet  qu'il  avait  conçu  d'un  long  voyage  en  Ita- 
lie. Il  retourna  à  Nuremberg,  y  fut  accueilli  avec 
empressement,  et  y  vécut  pendant  cinq  ans,  par- 
tageant son  temps  entre  la  composition  et  les 
leçons  qu'on  lui  demandait  de  toutes  i^arts.  Il  j 
:  écrivit  trois  concertos  de  piano,  et  un  opéra 
Der  Dretfherrensteinf  qui  n'a  jamais  été  repré- 
senté ni  imprimé,  et  dont  on  n'a  publié  que  l'ou- 
verture. Pendant  son  séjour  en  cette  ville,  il  fit 
un  voyage  sur  le  Rhin,  visita  Manhetm,  Heidd- 
berg ,  Darmstadt  et  Francfort ,  donnant  partout 
des  concerts  d'orgue,  et  faisant  admirer  son  ha- 
bileté sur  cet  instrument.   Puis  llnconstanoe  de 
ses  goûts  le  ramena  à  Gotha,  et  en  1819  il  re- 
commença ses  voyages,  se  rendit  à  Hambourg, 
et  de  là  passa  en  Danemark.  L'année  suivante  il 
se  retira  dans  le  lieu  de  sa  naissance,  et  depuis 
iors,  il  y  a  vécu  seul,  éloigné  de  toute  société, 
n'ayant  pour  exister  que  le  faible  produit  de  ses 
ouvrages,  et  faisant  consister  tout  son  bonbeor 
dans  l'exercice  de  son  art,  et  dans  ses  prome- 
nades solitaires  au  sommet  des  montagnes  ou 
dans  les  bois.  Toute  contrainte,  toute  obligalion 
ordinaire  de  la   vie  lui  est  insupportable.   On 
assure  qu'il  occupe  une  partie  de  son  tempe  à 


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BOEHNER— BOELY 


473 


écrire  sa  propre  biographie  soaa  le  point  de  vue 
original  où  il  se  considère  lui-même  ;  si  cet  ou- 
yrage  paraît  un  jour»  il  ne  manquera  pas  d'exci- 
ter la  curiosité,  quel  que  puisse  être  d'ailleurs  le 
talent  de  Técrivain.  En  1840,Boehner  a  reparu 
sur  la  scène  du  monde  musical,  par  les  concerts 
d*orgue  qu'il  a  donnés  à  Francfort-sur-le-Mein. 

Gomme  instrumentiste,  les  éloges  accordés  par 
las  Allemands  à  Bœbner  ne  laissent  point  de 
doute  sur  son  habileté  :  comme  compositeur,  il  ne 
se  recommande  guère  que  par  une  bonne  facture, 
et  Tart  de  développer  des  idées  peu  remarquables. 
L'originalité  numque  à  sa  pensée,  et  ce  n'est  pas 
un  médiocre  sujet  d'étonnement  que  de  ne  tron- 
ter  que  des  idées  ordinaires  dans  les  productions 
d'un  homme  si  peu  semblable  aux  autres.  La  fé- 
condité est,  dit-on,  on  des  signes  caractéristiques 
du  génie;  chez  Bœhner,  elle  n'a  été  que  le  résultat 
des  travaux.  Singularité  assez  remarquable,  loin 
de  prendre  la  teinte  de  l'état  morose  de  l'âme  de 
l'artiste,  sa  musique  est  empreinte  d'un  carac* 
tère  de  gaieté.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages, 
on  remarque  :  1^  Sérénade  pour  deux  violons, 
alto,0ûte  obligée,  deux  cors,  basson,  violon- 
celle et  contrebasse,  op.  9;  Leipsick,  Breltkopf 
et  Hœrtel.  -^  ifi  Trois   marches  en  harmonie 
militaire;  Augsbourg,  Gombart.  —  3<>  Deux  re- 
cueils de  danses  à  grand  orchestre  ;  ibid.  —  V* 
Des  quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse. 
—  50  Une  fantaisie  avec  variation  pour  clarinette 
et   orchestre,   op.  21  ;   Leipsick,  Breitkopf  et 
Mœrtel.  —  6»  Variations  pour  cor,  avec  qoA- 
tuor,  op.  24  ;  Mayence,  Schott.  —  V  Concertos 
pour  le  piano  avec  orchestre,  œuvres?,  8,  11; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel.  —  8^  Concerto  en 
fantaisie,  op.  13;  Leipsick,  Hofmeister.  —  ^ 
idem  ,op.  14;  ibid.  —  loo  Quatuor  pour  piano, 
violon^  alto  et  basse,  op.  4;  Leipsick,  Breitkopf 
et  Hœrtel —  90  Sonate  pour  piano  et  violon,  op. 
37  ;  Copenhague,  Lose.  — 12°  Walses  à'  quatre 
mains;   Leipsick,   Hoftneister.  —  130  Sonates 
pour  piano  seul,  op.  15  ;  ibid.  ~  14»  Fantaisies, 
caprices,  bagatelles,  etc.,  pour  piano,  op.  19, 
23,  31,  91,  92;  Leipsick,  Hambourg,  Francfort 
et  Augsbourg.  —  15*  Variations  pour  le  même 
instrument,  op.  3,  6, 12, 20, 51, 53,  55;  Leipsick, 
Cobourg,  Offenbacb,   Bonn  et  Nuremberg.  -^ 
16**  Recueils  de  danses  et  de  walses  pour  le  piano, 
op.  4, 36,43,  44,  etc.;  Leipsick,  Bonn,  Offenbacb, 
Hambourg,  Erfurt  et  Augsbourg.— 17»  Plusieurs 
recueils  de  chansons  allemandes,  avec  accompa- 
gnement de  piano.  —  18''  Des  pièces  d'orgue.  — 
19»  Des  ouvertures  k  grand  orchestre.  —  20*  Un 
opéra  intitulé  :  Der  Dreyheirenstein. — 21»  Des 
motets.  Son  dernier  ouvrage,  qui  porte  le  nu- 
méro d'oKivre  120,  consiste  en  variations  pour 


le  piano  avec  orchestre,  sur  une  valse  suisse. 
BOELSCHË  (JAGQCE8),  bon  organiste  et 
compositeur,  né  à  Muhen  près  de  Celle,  dans  le 
Hanovre,  fut  d'abord  organiste  au  bourg  d'Hoya, 
près  de  BurgdorfT,  ensuite  à  Brunswick,  vers 
1669.  Il  mourut  dans  cette  ville  en  1684.  Wal- 
ther  dit  qu'il  avait  écrit  des  pièces  de  clavecin 
fort  bonnes. 

BOÉLY  (Jear-Frauçou),  est  né  en  1739  à 
Pecquigny,  en  Picardie,  et  a  fait  ses  études  mu- 
sicales et  littéraires,  comme  enfant  dé  choeur,  à 
la  cathédrale  d'Amiens.  Lorsqu'il  eut  atteint  l'Age 
de  vingt  ans  11  se  rendit  à  Paris  et  entra  à  la 
sainte  chapelle  du  palais,  en  qualité  de  haute-con- 
tre. Il  y  resta  jusqu'à  l'âge  de  trente- six  ans,  et  dut 
prendre  la  tonsure ,  le  titre  et  le  costume  d'abbé; 
mais,  une  place  de  chanteur  delà  chapelle  du  roi, 
à  Versailles,  lui  ayant  été  donnée,  il  alla  se  fixer 
dans  cette  ville,  et  reprit  f  habit  séculier.  Devenu 
libre  de  se  marier  par  son  changement  de  posi- 
tion, il  épousa  la  fille  de  Levesque,  musicien  or- 
dinaire de  la  chapelle  du  roi,  gouTemeor  des 
pages  de  la  musique,  et  l'un  des  éditeurs  du  ' 
solfège  dltalie.  Après  avoir  perdu  sa  ieuune,  il 
se  retira  Àla  maison  de  Sainte-Perrine  de  Chail- 
lot,  en  1809,  et  y  mourut  au  commencement  de 
l'année  1814.  Boëly,  auteur  de  motets  et  de  di- 
vers morceaux  de  musique  d'église,  avait  appris 
les  règles  de  l'harmonie  d'après  les  principes  de 
Rameau,  et  son  admiration  pour  le  système  de 
la  basse  fondamentale  allait  jusqu'au  fanatisme. 
Choqué  de  voir  écarter  ce  système  de   l'ensei- 
gnement de  l'harmonie,  dans  le  traité  que  Catel 
avait  composé  pour  l'usage  du  Conservatoire  et 
qui  avait  paru  en  1 802,  il  écrivit  une  longue 
critique  de  cette  nouvelle  théorie,  et  lui  donna  le 
tilresuivant  :  Le  ParUsanzélé  du  célèbre  fonda- 
teur de  V harmonie  atuc  antagonistes  réforma- 
teurs de  son  système  fondamental,  ou  Obser- 
vations rigoureuses  sur  les  principaux  articles 
d?un  nouveau  traité^  soi-disant  d'harmonie^ 
substitué  par  le  Conservatoire  de  Paris  à 
Vunique  chtf-^ceuvre  de  Fart  musical.  Boèly 
démontrait  assez  bien  dans  cet  écrit,  quoiqu'on 
fort  mauvais  style,  que  les  bases  du  système  de' 
Catel,  prises  dans  les  divisions  arbitraires  du 
monocorde  qui  donnent  l'accord  de  neuvième 
majeure  de  la  dominante,  sont  îIIusoItcs  en  fait, 
et  insuffisantes  dans  leur  application.  Il  envoya 
son  manuscrit  &  Gossec,  qu'il  considérait  comme 
le  chef  du  Conservatoire,  l'invitant  à  lui  en  donner 
son  avis.  Assez  irritable  dans  son  amour-propre, 
Gossec  répondit,  le  24  octobre  1806,  une  lettre 
courte,  sèche ,  injurieuse  et  peu  sensée,  au  parti- 
san dé  la  basse  fondamentale,  qui  de  son  c6|é 
accabla  de  son  indignation  son  antagoniste  mal- 


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474 


BOELY  —  BOESSET 


avisée  et  fitimprimer  toute  la  correspondaDce  aYe& 
l*oa?rage  qui  Tavait  fait  naître.  Son  liTre  parut 
aotts  ce  titre  «ingnlier  :  Us  véritables  causes 
dévouées  de  Vétat  d'ignorance  des  siècles 
reculés f  dans  lequel  rentre  vUiblement  au- 
jourd'hui la  théorie  pratique  de  Vharmonie, 
notamment  la  profession  de  cette  science. 
Offres  généreuses  de  Ven  faire  sortir  prompte- 
ment, faites  à  M.  Gossec^-chrfdes  professeurs 
en  cette  partie,  au  Conservatoire  impérial  de 
musique,  qui  n'a  point  eu  la  modestie  de  les 
nccepter.  Réponses  indécentes  de  ce  chifaux 
lettres  suivantes  sur  ces  différents  obJeU,  par 
M.  Boëly,  ancien  artiste  musicien,  retiré  à 
la  maison  de  Sainte- Perrlne,  àChailloi  ;  Paris, 
IS06,  un  Tol.  in-8<*  de  xix  et  157  pages.  Cette 
pubiîcatioQ  n*eiit  pas  Teffet  que  Tauteur  a*en 
était  promis.  Le  style  du  liTre  était  inintelligible, 
et  personne  ne  le  lat. 

BOÊLY  (ALBXANDRB-PunRB-FBARÇOIS),   filS 

du  précédent,  est  considéré  par  tons  les  artistes 
qui  ont  connu  son  talent  comme  un  pianiste 
très-distingué,  et  comme  un  bon  organiste  dans 
la  manière  classique.  Il  est  né  à  Versailles,  le 
19  avril  1785.  Dès  Tâge  de  cinq  ans,  il  apprit  la 
musique  sous  la  direction  de  son  père  et  de  sa 
mère;  puis  il  continua  Tétndedu  solfège  con- 
jointement avec  les  pages  de  la  musique  du  roi. 
Admis  plus  terd  comme  élève  au  Conserratoiie 
de  musique,  il  se  livra  à  Tétude  du  violon,  et 
reçut  des  leçons  de  piano  de  Ladumer.  A  Page 
de  quinze  ans  il  dut  sortir  du  Conservatoire 
pour  suivre  son  père,  qne  des  circonstences  dif- 
èdles  obligeaient  à  aller  vivre  en  province.  Il  y 
passa  denx  années  privé  de  tout  secours  de  bons 
professeurs.  De  retour  à  Paris,  il  espérait  ren- 
trer au  Conservatoire;  mais  il  n'y  put  parvenir, 
à  cause  de  la  rancune  qu'on  y  avait  contre  son 
père.  Il  s'en  consola  en  se  livrant  seul  à  des 
études  persévérantes  sur  un  art  qui  avait  éte 
toujours  pour  lui  Pobjet  d'une  ardente  passion. 
Son  père  lui  avait  donné  quelques  leçoivi  d'har- 
monie d'après  le  systeme  de  Rameau  ;  il  dut 
«réformer  par  la  lecture  des  bons  ouvrages  clas- 
siques les  faux  principes  qu'il  y  avait  puisés. 
L'exécution  des  belles  œuvres  de  Bacb,  de  Iten- 
del,  de  Haydn  et  de  Mozart  lui  en  apprit  pour 
la  pratique  plus  que  tout  ce  qu'il  avait  lu  dans 
les  livres.  Cette  étude  a  donné  à  son  tolent  un 
caractere  particulier  presque  entièrement  ignoré 
de  nos  Jours  et  très-différent  de  la  manière  des 
autres  pianistes.  Comme  compositeur,  M.  Boèly 
n'a  pas  recherché  les  succès  populaires;  mais  il  , 
a  conquis  l'estime  de  tous  ies  connaisseurs.  Sa 
musique  est  grave,  en  général  correcte,  profon- 
dément pensée,  et  l'on  y  trouve  partout  le  sen- 


timent conseiendeux  de  l'artiste  qui  obéit  à  son 
instinct  an  lieu  de  suivre  les  formes  à  la  mode. 

Vers  1830,  il  s'est  livré  spédalement  à  l'étude 
de  l'orgue,  et  a  acquis  sur  cet  insfaniroent  un  U- 
lent  distingué,  mal  apprécié  à  Paris,  où  le  style  de 
l'orgue  est  soumis  comme  toute  autre  musique 
aux  futilités  de  la  mode.  M.  Boély  a  été  pendant 
plusieurs  années  organiste  de  l'église  Saint-Ger- 
main l'Auxerrois.  Ses  ouvrages  publiés  sont  : 
Op.  1 ,  Deux  sonates  pour  piano  seul,  dédiées  à 
Ladumer;  Paris,  cbezl'autenr.' —  Op.  2,  Trente 
caprices,  on  Pièces  d'étade,  dédiés  à  M»e  Bigot  ; 
Paris,  Janet  et  Cotolle.  —Op.  3,  Air  de  Richard, 
varié  pour  piano  et  violon  ;  Paris,  Pleyd.  — 
Op.  4,  Duo  pour  piano  à  4  mains;  Paris,  Ri- 
chault  —  Op.  5,  Trois  Trios  pour  violon,  alto  et 
violoncelle  ;ibid.  ^Op.  6,  Trente  études,  dédiées 
à  Kalkbrenner  ;  ibid.  ^Op.  7,  Deux  caprices 
à  4  mains  et  un  à  3  mains  ;  Paris,  Prilip.  ^  Op.  8, 
Caprice  pour  piano  seol  ;  Paris,  v«  Lanner.  — 
Op.  9,  Quatre  offertoires  pour  l'orgue;  Paris,  v* 
Canaux.  —  Op.  10 ,  Messe  de  Ifoél  pour  orgue; 
UMd.  —Op.  11,  Qnatone  pièces  d'oiigue;  ibid. 
—  Op.  12,  Vingt-quatre  pièces  d'orgue;  ibid.  _ 
Op.  13 ,  Troisième  suite  d'études  pour  piano,,  dé- 
diée à  Cramer,  Paris;  Bichault.  —  Op.  14,  Dooae 
petites  pièces  pour  l'orgue  expressif;  Paris,  v*  Ca- 
naux. —  Op.  1&,  Quatorze  cantiques  dts  Druizet 
pour  l'orgue  avec  pédale  obligée;  ibid.  Boêly 
est  mort  à  Paris  le  27  décembre  1858,  à  l'âge  de 
soixante-treize  ans. 

BQEN  (  Jbaji),  écrivain  du  moyen  âge  svr 
la  musique,  est  auteur  d'un  traité  sur  cet  art  que 
M.  Danjou  (voy.  ce  nom)  a  trouvé  parmi  les  ma- 
nuscrits de  la  Bibliothèque  du  Vatican,  à  Rome  ; 
mais  jusquîà  ce  jour  il  n'en  a  pas  fait  connaître 
le  contenu. 

BQENIGRE  (HEUiAinf),  professeur  de  mu- 
sique et  organiste  de  l'église  Saint-Benoit  à 
Quedlinbourg,  est  né  à  Endorf,  le  26  novembre 
1821.  Kœmer  a  publié  des  pièces  de  la  compo- 
sition de  cet  artiste  dans  son  Journal  d'orgoe 
(EHurt,  sans  date,  in-4''  obi.). 

BOERICS  (Nicolas).  On  a  sous  ce  nom  on 
poème  latin  et  allemand  sur  léchant  des  oiseaux 
et  sur  ses  rapports  avec  la  musique,  sous  ce  ti- 
tre :  Omiihofbnia,  sive  Barmonia  meUcarmm 
avium,  juxta  naturas,  vir tûtes  et  proprie- 
tates  suas;  Brème,  1605*  in-4". 

BOESSET  (Aifioimi) ,  sieur  de  Villedieu, 
écayer,  intendant  delà  musique  du  roi  Louis XDl, 
parait  être  né  vers  1585.  En  1615,  il  fut  nommé 
intendant  de  la  musique  de  la  reine,  puis  maî- 
tre de  la  musique  du  roi  en  1617,  intendant  de 
sa  musique  en  1627,  surintendant  de  la  musique 
du  roi  et  de  la  reine  en  1632-1643,  conseiller 


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BOESSET 


475 


du  roi  en  ses  conseils,  et  son  maître  d*h6teL 
La  Borde  dit  {Essai  sur  la  Musique)  qu'An- 
toine Boesset  mourut  en  1686  ;  mats  c'est  éTi- 
demment  une  erreur,  car  il  aurait  eu  alors 
«nviron  cent  ans,  étant  déjà  intendant  de  la  mu- 
sique de  la  reine  soixante-onze  ans  auparavant. 
D^ailleurs  un  acte  porté  sur  le  registre  de  décès 
de  Saint-Eustache,  le  jeudi  10  décembre  1643, 
et  découvert  par  M.  Beffara,  contient  ce  qui 
suit  :  «  Convoi  et  service  complet  de  50  s. 
«  peur  défont  M.  Boesset,  vivant  conseiller  du 
«  roi,  surintendant  de  la  musique  des  chambres 
«  du  i«i  et  de  la  reine ,  demeurant  rue  Vivien 
«  (Yivienne),  et  son  corps  en  l'église  de  Mont* 
•  martre,  45  livres.  »  Boesset  avait  épousé  la  fille 
deGuedron,  qui  fut  aussi  surintendant  de  la  mu- 
«que  de  Louis  XJII.   Cet  artiste  a  joui  d'une 
ipraflde  célébrité  en  France,  à  cause  de  ses  airs 
à  plusieurs  parties  :  l^'  Le  premier  recueil  de  ses 
compositions  a  paru  sous  ce  titre  :  Ain  de  cimr 
^  quatre  et  cinq  parties  ;  Paris,  Ballard,  1617, 
in-8*  obi.  —  2**  Deuxième  livre  d'airs  de  cour  à 
•quatre  et  cinq  parties,  ibid.,  1620.  —  3"  Troi- 
sième livre  d'airs  de  Boesset  à  quatre  et  cinq 
parties;  ibid.,  1621,  in-S"  obi. .—  4*  Quatrième 
livre  d'airs  de  cour  à  quatre  et  cinq  parties  par 
Antoine  Boesset,  intendant  de  la  musique  du  roi 
«tde  la  reine;  ibid.,  1624.—  5»  Cinquième  livre 
idem;  ibid.,  1626,  in-8'' obi.  —  6<*  Sixième  livre 
idem;  ibid.,  1629,  in-S»  obi.  —  7*  Septième  li- 
▼re  idem  ;  ibid.,  1630,  in>8<*  obi.  -  8*  Huitième 
livre  idem/  Ibid.,  1632,  in-S*"  obi.  —  9*  Neu- 
vième livre  idem;  ibid.,  1642.  Ces  neuf  livres  ont 
été  réimprimés  chez  Ballard  en  1689,  in-8*  obi. 
Le  dixième  livre  a  pour  titre  :  Airs  de  cour 
en  tablature  de  luth;  il  n'a  été  publié  qu'a- 
près la  mort  de   Boesset.  Une  traduction  an- 
glaise du  premier  livre  de  ces  cliansons  a  été 
publiée  sous  ce  titre  :  Court-Ayres,  with  their 
duties  englished;  Londres,  1629.  La  Biblio- 
tlièque  impériale,  à  Paris,  possède  un  recueil  de 
motets  manuscrits  de  eet  auteur.  Boesset  a  écrit 
aussi  la  musique  de  beaucoup  de  ballets  pour  la 
cour,  dauft  Texercice  de  ses  fonctions  auprès  du 
roi  et  de  la  reine.  Voici  ceox  dont  on  a  recueilli  les 
titres  :  1"*  Ballet  (sans  nom),  en  1613  on  1614. 
—  2*  Ballet  des  Dix  Verds,  en  1614,  en  collabo- 
ration avec  Gabriel  Bataille.  — •  3**  Ballet  (sans 
nom),  en  1615.  —4"  Ballet  (sans  nom),  en  1616 
ou  au  commencement  de  1617.  Ce  ballet  a  été 
dansé  par  Louis  XllI,  le  29  janvier  1617.  Boes- 
set en  avait  oompofté  la  musique  avec  Guedron 
«t  MaudnIL  —  5*  Ballet  (sans  nom),  en  1618.  — 
6"*  Ballet  de  la  reine,  en  1620.  —  7°  Apollon, 
ballet,  en  1621.  —  8*  Ballet  du  Soleil,  en  1621. 
.  9"  Le  rédt  de  la  rsrtu  à  la  reine,  dans  le 


Ballet  sans  tilre,  1621.  ^10"*  Ballet  du  roi^  en 
1622.  —  1 1*  Ballet  de  MonsHyneur  le  Prince^ 
1622.— 12*  Ballet  de  la  reine,  1622.  — 13<*  Les 
Villageois  tireurs  de  bottes,  1622.  —  1 4°  Les 
airs  du  ballet  des  Bacchanales,  1623.  —  ib**  Les 
Fêtes  de  Junon^  1623.—  16<*  Le  Ballet  des  vo- 
leurs, 1624.  —  17»  Les  Fêtes  des  forêts  de 
Saint-Germain,  1625.  —  18*  BMt  du  grand 
ballet  de  la  douairière  Billebahault,  1626.  — 
19"  Ballet  de  Monsieur,  1627.  —  20*  Les  Nym^ 
phes  bocagères,  1627.  —  21»  Le  Sérieux  et  le 
Grotesque,  1627.  —22*  Ballet  des  Triomphes, 
1635.  —  23*  Petite  pastorale.  —  24<'  Récit 
d'Orphée. 

BOESSET  (Jbaii  ou  Jeati-Baptistb),  fils 
d'Antoine,  né  en  1612,  chevalier,  seigneur  de 
Hault,  gentilhomme  ordinaire  du  roi,  conseiller, 
maître  d'hOtel  du  roi  et  de  la  reine,  maître  et 
surintendant  de  la  chambre,  en  survivance  de 
son  père.  En  1635  il  fut  titulaire  de  cette  place, 
aux  faibles  appointements  de  450  livres.  Il  joif^nit 
à  cette  charge,  en  1665,  celle  de  maître  de  la  mu- 
sique de  la  reine  mère.  Il  mourut  le  25  décembre 
1685,  et  non  en  1686,  comme  le  dit  La  Borde, 
qui  n^a  pas  connu  Texistence  de  J pan-Baptiste  • 
Boesset ,  et  qui  l'a  confondu  avec  Antoine.  Un  pre- 
mier livre  d^airs  à  trois  et  à  quatre  parties,  com- 
posé par  Jean-Baptiste,  a  été  publié  chez  Ballard 
en  1669;  le  deuxième  a  paru  en  1671,  chez  le 
même  imprimeur.  Ce  musicien  a  aussi  composé 
la  mu.sique  des  ballets  dont  les  titres  suivent  : 
V*  Ballet  du  /emp^c  1654),  en  collaboration  avec 
Molière,  musicien  de  la  chambre.  —  2*  Alcidione 
(1658),  avec  le  même.  —3*  la  Mort  d* Adonis. 
—  4"  Zc  Triomphe  de  Bacchus  dans  les  Indes 
(  1666  ),  avec  d'autres  compositeurs.  —  50  Con- 
certs de  là  musique  de  la  chambre  de  la  reine, 
1667.  Antoine  Boesset  et  Jean-Baptiste,  son  fils, 
ont  eu  auasi  la  charge  de  maître  des  enfants  de 
chœur,  avec  720  livres  de  gages. 

BOESSET  (Claudb-Jban-B\ptibte),  fils  de 
Jean-Baptiste  et  de  Marguerite  Loret ,  né  vers 
1636,  écoyer,  seigneur  de  Launay,  fut  nommé 
surintendant  de  la  musique  de  la  chambre  du 
roi  en  survivance  de  son  père,  le  10  septembre 
1667.  En  1674,  Uuis  XIV  donna  à  Boesset  fils 
la  survivance  de  la  charge  de  maître  de  la  musi- 
que de  la  reine  mère  ;  Boesset  la  vendit  à  Lo- 
renzani ,  compo.<;tteur  romain,  qui  avait  été  pré- 
cédemment maître  de  chapelle  à  Messine  (voy, 
le  Journal  et  Dictionnaire  des  bienfaits  du  roi , 
Mss.  de  la  BiblioUièque  impériale  de  Paris)  Claude 
Boesset  a  écrit  |>our  le  service  de  la  cours 
i'^'Alphée  et  Aréthuse,  ballet,  au  mois  d'octobre 
1686.  —  2*  Divertissement  pour  le  retour  du  roi 
à  Versailles,  en  1687.  On  a  de  lui  an  recueil 


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476 


BOESSET  —  BOHDâNOWICZ 


d'airs  à  deux  toîy,  dans  la  manière  de  Lambert, 
soas  le  titre  de  Fruits  d'automne;  Paris,  Bal- 
lard,  1684,  in-S**  obi. 

BOETTICHER  (....)t  boone  basse  chan- 
tante, né  à  Mùlilhausen,  dans  la  Tburinge,  se  lit 
d'abord  connaître  dans  sa  ville  natale,  où  il  était 
encore  en  1835;  mais  dans  Tannée  suivante  il  (ut 
attaché  au  théâtre  royal  de  Berlin,  et  y  brilla 
jusqu'en  1847.  Il  chanta  aussi  avec  succès  dans 
les  voyages  qu'il  fit  i  Prague  en  1838,  à  Vienne 
en  1841,  età  Hamboorg  en  1842.  Retiré  du  théâtre 
de  Berlin  en  1 848,  il  parait  avoir  disparu  dumonde 
musical  depuis  cette  époque. 

BOETTIGER(CHaRua-ADGU8TB),conseiller 
de  cour  à  Dresde,  né  à  Reichenbacb  le  8  juin 
1762,  mort  à  Dresde  le  17  novembre  1835,  s'est 
fait  connaître  par  divers  écrits  an  nombre  des- 
quels on  remarque  une  dissertation  sur  Tinvention 
de  la  flûte  (en  allemand),  qui  a  été  insérée  dans 
Je  Muséum  attiqueâe  WieUnd,  tome  l***,  n"  2. 
Cette  dissertation  a  pour  titre  :  Abhandlung 
ûberdie  Erfindung  der  Flôte. 

BOETTNER  f  JBAN-CBHériEN  ),  organiste  à 
Hanovre  et  professeur  de  musique  au  séminaire 
'  royal  de  cette  ville,  a  publié,  en  1787,  des  pré- 
ludes d'orgue  pour  des  chants  chorals,  sous  ce 
titre  :  Choralvorspiele  fur  die  Orgel.  Un  recueil 
manuscrit  d'autres  préludes,  daté  de  1794,  est  in- 
diqué dans  le  catalogue  de  Westphal.  Cet  artiste 
est  mort  à  Hanovre  en  1795. 

BOEUF  (  LE),  organiste  d'Argenleuil,  des 
dames  de  Saint-Thomas,  des  récollets  de  la  rue  du 
Bac,  et  de  l'église  de  Sainte-Geneviève  de  Paris, 
succéda  à  Dornel  dans  cette  dernière  place.  11 
était  né  vers  1730.  On  a  de  lui  un  recueil  de  canta- 
tilles  françaises  ;  Paris,  sans  date.  Il  a  publié  aussi  : 
Traité  d*harmon te  et  règles  d*accon\pagnement 
servant  à  la  composition ,  suivant  le  système 
de  M.  Rameau;  Paris,  1768,  in -4* obi.  M.Quérard 
indique  une  édition  de  cet  ouvrage  sous  la  date  de 
1774,  in-8*'  ;  je  la  crois  imaginaire.  Le  Bœuf  vivait 
encore  en  1782. 

BOGEIVHARDT  (Gcstavb-Fbarçois),  né 
à  Bûcha,  près  de  Memmieben  en  Saxe,  le  3  no- 
vembre 1809,  fut  d'abord  cantor  et  directeur 
d'un  chœur  d'hommes  à  Lodersieben,  près  de 
Querfurt.  Il  occupait  cette  place  en  1833.  Trois 
ans  plus  tard  11  fut  appelé  à  Hildburghausen , 
comme  professeur  de  musique  du  séminaire.  On 
ignore  les  motifs  qui  lui  firent  abandonner  cette 
position  pour  aller  s'établir  à  Erfurt  comme  pro- 
fes.seur  de  chant,  en  1842;  mais  il  retourna  bien- 
tôt après  à  Hildburghausen,  et  y  mourut  le 
31  juillet  1845.  On  a  imprimé  de  ce  professeur 
un  recueil  de  chants  pour  une  ou  plusieurs  voix, 
i  l'usage  des  écoles,  sous  ce  titre  :  120  ein-und 


mehrstimwiiife  UederJÛr  Sehulen.  flilbargbau- 
ten,  Kesseiring,  s.  d.  (1842). 

BOGENTAAITZ  (Bernabdin),  né  à  Liegnitz, 
en  1494,  fut  professeur  de  musique  i  Cologne. 
Il  s'est  fait  eonnaltre  par  un  traité  élérooitaiia 
de  musique  et  de  cbant,  dont  la  première  édition  a 
pour  titre  :  Collectanea  utriusgue  çantus  Ber- 
nardini  BogentanH  UgnUii  Musicam  discere 
eupientUfus  oppido  necessaria.  Petit  in-4''  de 
16  feuillets  non  chiffrés,  imprimé  en  caractères 
gothiques,  sans  nom  de  lieu  et  sans  date.  L'épltre 
dédicatoire  est  datée  de  Cologne,  le  10  des  ca- 
lendes d'octobre  1615.  Ladeuxième  édition  est  ia- 
titulée  :  Budimenta  utriusque  cantus  ;  Cologo  % 
I&28,  petit  in-4*. 

BOHAK  (JBAM-BAFTiffiB),  très-bon  facteur 
d'orgues  et  de  pianos,  à  Vienne,  vit  le  jour  à 
Necbaniei,  en  Bohême,  le  S  juin  1765.  Dans  sa 
jeunesse,  il  fut  mis  en  apprentissage  à  Keckno, 
près  de  Jaranowicx,  chez  le  facteur  d'oigues 
Scbreier,  qufl  quitta  quelque  temps  après  pour 
se  rendre  cbes  le  fameux  facteur  Joseph  Stnis- 
sel ,  de  KruUch,  dans  la  Transylvanie.  Devenu 
babile  ouvrier,  il  retourna  à  Vienne,  puis  se 
rendit  à  Raab,  où  il  avait  constniit  un  orgu^ 
neuf  avec  son  maître  en  1777  et  1778.  Plus  tard 
il  s'éUblit  à  Vienne  ;  vers  1795,  il  y  jouissait  de 
la  réputation  d'un  babile  constructeur  d'instru- 
ments. On  connaît  de  lui  de  belles  orgues  en 
Moravie  et  en  Autriche,  et  ses  pianos  sonl  ré- 
pandus en  Hongrie,  dans  la  Croatie,  la  Dalma- 
tie,  et  à  Venise.  Boliak  mourut  à  Vienne  en  1805. 

BOIIDANOWIGZ(Blaisbde),  violoniste 
et  compositeur,  naquit  en  Pologne  en  1754.  Père 
de  huit  enfants,  il  cultiva  avec  soin  leurs  dispo- 
sitions pour  la  musique.  Depuis  plusieurs  aiinées 
il  était  fixé  à  Vienne,  lorsqu'il  imagina  de  tirer 
parti  du  talent  de  ses  enfants  dans  un  concert 
extraordinaire  qu'il  annonça  par  une  affiche  ou 
toutes  les  ressources  du  charlatanisme  avait-nt 
été  réunies.  On  y  disait  d'abord  que  rien  de  com- 
parable n'avait  été  entendu  dans  le  monde;  puis 
venait  Ténumération  pompeuse  de  toutes  les  cu- 
riosités de  ce  concert  d'espèce  nouvelle.  Le  pre- 
mier morceau  était  une  sonate  pour  violon  seul 
exécutée  par  trois  personnes  sur  un  seul  instm- 
ment,  avec  douxe  doigts  et  trois  arcliets.  Cette  so- 
nate avait  pour  titre  :  Les  Prémices  du  monde. 
Elle  était  suivie  d'un  aiufanflno  avec  des  varia- 
tions exécutées  par  les  quatre  sœurs  Bobdano- 
wicz  sur  un  seul  piano  avec  huit  mains  ou  qua- 
rante doigta ,  et  d'une  aymphonie  vocale  sans 
paroles  pour  neuf  voix.  Le  troisième  noorcei» 
était  un  trio  pour  deux  voix  et  un  siffieur,  arec 
accompagnement  d'orchestre,  de  trompette 
obligée  et  de  cymbales.  Puis  venaient  des  mor- 


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BOHDANOWICZ  —  BOHRER 


47T 


ceaax  aTee  des  imitatioiis  de  chants  d'oiseaux 
et  de  cris  de  différents  animaux.  Tous  les  mor- 
ceaux de  ce  concert  avaient  été  composés  par 
Bohdanowicz.  En  1798,  il  avait  déjà  publié  à 
Tienne  un  duo  pour  piano  i  quatre  mains  inti- 
tulé :  Daphnis  et  PMlis  ;  pins  tard  ii^t  paraître 
un  recueil  de  polonaises ,  trois  duos  pour  deux 
violons,  et  plusieurs  morceaux  détachés.  On  cite 
aussi  de  lui  une  symphonie  intitulée  :  DU  Ber- 
mannsschlacht  (la  Balîaiile  deHermann)  pour 
•  trois  orchestres  sans  violons ,  et  une  ouverture 
militaire  avec  coups  de  pistolets,  décharges  de 
moosquelerie  et  coups  de  canons.  Cet  artiste  est 
mort  à  Vienne  en  1819,  oo,  suivant  d'autres  ren- 
seignements, en  1814. 

BOHLEN  (AnuBR),  compositeur,  naquit  le 
19  octobre  1679,  à  Aurich  en  Ostfrise,  où  son 
père  était  chantre.  Les  premiers  principes  de  la 
musique  lui  furent  enseignés  dans  la  maison  pa- 
ternelle; DruckmOller,  organiste  k  Norden,  lui 
donna  ensuite  des  leçons  de  clavecin.  En  1697, 
il  se  rendit  à  Wittemberg  pour  y  étudier  la 
théologie,  et  trois  ans  après  il  obtint  te  cantorat 
tlesa  ville  natale.  En  1702,  il  passa  à  Hambooig, 
où  il  fut  nommé  directeur  de  musique;  enfin, 
en  1705,  il  fut  appelé  à  Jever  en  qualité  de 
cantor.  Il  est  mort  dans  ce  lieu  le  17  mars  1737. 
Bohlen  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  années 
complètes  de  musique  d'église. 

BOHRER  (Gaspabd),  chef  d'nne  famille 
d'artistes  qui  s*est  rendue  célèbre,  naquit  à 
Manheim  en  1744.  Il  fut  attaché  à  rorchestre  de 
la  cour  en  qualité  de  trompette;  mais  Aloîsio 
Marioni  loi  ayant  enseigné  la  contrebasse,  il 
acquit  un  si  beau  talent  sur  cet  instrument,  qu'il 
laissa  loin  de  lui  tous  ses  prédécesseurs  et  ses 
contemporains.  Il  fut  appelé  à  Munich  pour  y 
remplir  les  fonctions  de  première  contrebasse  à 
rorchestre  de  la  cour,  vers  1778,  et  mourut  dans 
cette  ville,  le  14  novembre  1809. 

BOHRER  (  ANTOiifB  ),  troisième  fils  de  Gas- 
pard,-naquit  à  Munich,  en  1783  (1).  Il  reçut  de 
son  père  les  premières  leçons  dç  musique,  et 
étudia  la  composition  sous  le  maître  de  chapelle 
François  Danxi.  Ayant  fait  un  voyagea  Paris  avec 
Cannabicb,  il  rêçiA  des  leçons  de  viol<m  de 

(1)  On  Itt  daM  eenepOopédie  muricaU,  vubUée  par 
M.  SehUliig,  qM  Un  Bobrer  naquit  en  17M  et  Antoine  en 
17S1;  c'est  vne  donbie  errenr;  eir  Antoloe  est  rilné  dee 
<leiiz  frèret.  Quant  aux  datée  de  levrs  naissances ,  Je  les  ai 
firiaeadans  le  Uxlqae  des  nnsideDsbaTarols  de  Ltpowsky. 
Cet  aoteor  éerlTait  A  Mnnleli  en  ISIO;  U  était  i  la  aourae 
«les  renaeicnettents,  et  a  dA  être  mteax  infomié.  D'aUleors. 
les  dates  qu'il  iQdlqae  Coïncident  mieux  avec  la  réputation 
qu'avalent  d^a  acquise  les  frères  Bobrer  en  itoi. 

Gaaaner  fait  naître  Antoine  Bohrer  en  I7»l,  et  Max  en 
I7SS.  (  Voj.  Dniversal'UxUcon  der  TanJhautj  p.  ikê4 


R.  Kreutzer.  De  retour  dans  sa  patrie,  il  y  Ait 
nommé  violon  de  Torchestre  de  la  cour,  et  peu 
de  temps  après  il  fit  avec  son  père;  on  voyage 
en  Autriche  et  en  Bohême.  L'année  suivante  il 
partit  avec  son  frère  Maximilien,  et  visita  la 
Suisse,  une  partie  de  la  France,  les  villes  de  la 
confédération  do  Rhin,  la  Saie,  la  Prusse,  etc. 
Les  deux  frères  donnèrent  des  concerts  dans 
toutes  les  grandes  villes  de  ces  divers  pays,  et 
partout  ils  obtinrent  des  applaudissements.  De 
retour  à  Munich,  ils  se  préparèrent  à  des  excor- 
sions  lointaines  par.  des  études  d'ensemble  qui 
ont  été  l'origine  des  succès  quMIs  obtinrent  en- 
suite. En  1810  ils  entreprirent  le  grand  voyage 
qu'ils  méditaient  depuis  plusieurs  années.  Après 
avoir  visité  les  grandes  villes  de  rAlleroagne, 
ils  se  rendirent  en  Hollande ,  retournèrent  en- 
SDile  en  Allemagne,  parcoururent  la  Hongrie, 
la  Bohême,  la  Pologne  et  la  Russie.  Une  maladie 
dont  Antoine  Ait  attemt  à  Kiew  retint  les  deux 
frères  dans  cette  ville  pendant  quatre  mois.  Ils  . 
visitèrent  ensuite  Moscou ,  d'où  ils  s'enfuirent  à 
l'approche  des  Français;  mais  ils  furent  arrêtés 
par  un  parti  de  Cosaques  qui  les  conduisit  chec 
le  général  Seblovrsky.  Ce  général  avait  ordre  de 
faire  conduire  en  Sibérie  tous  les  prisonniers 
allemands,  et  surtout  les  sujets  du  roi  de  Ba- 
vière, contre  qui  l'Empereur  conservait  beaucoup 
de  ressentiment.  Les  denx  artistes  furent  sauvés 
par  leur  talent.  Amateur  passionné  de  musique, 
le  général  Seblowsky  ne  put  résister  au  plaisir 
que  lui  faisaient  éprouver  les  frères  Bohrer;  il 
leuraccorda  la  liberté  dese  rendre  à  Pétersbourg  ; 
et,  pour  les  soustraire  au  danger  du  voyage,  il 
les  y  envoya  en  qualité  de  courriers  du  gouver- 
nement. Après  une  année  de  séjour  dans  cette 
ville,  ils  parcoururent  la  Finlande,  la  Suède,  ie 
Danemarck,  et  se  rendirent  à  Hambourg ,  où  ils 
'  s'embarquèrent  pour  Londres.  Vers  la  fin  de 
l'année  1814,  ils  retournèrent  à  Munich  pour  y 
visiter  leur  famille.  L'année  suivante,  fis  firent  un 
nouveau  voyage  en  France,  et  vinrent  à  Paris, 
où  ils  donnèrent  des  concerts  dans  lesquels  ils 
firent  entendre  des  fantaisies  pour  violon  et  vio- 
loncelle sans  accompagnement,  qui  obtinrent  le 
plus  brillant  succès,  tant  à  cause  de  l'originalité 
des  thèmes,  que  par  l'ensemble  parfait  qui  régnait 
dans  l'exécution.  A  la  vérité,  ce  succès  Ait  dû 
principalement  au  talent  de  Maximilien  Bohrer: 
le  jeu  d'Antoine,  quoique  agréablement  fini,  ne 
pouvait  produire  de  vive  sensation  dans  une  vHle 
où  l'on  a  l'habitude  d'entendre  des  violonistes 
du  talent  le  plus  remarquable.  Antoine  Bobrer 
tirait  peu  de  son  de  son  instrument,  et  son  style, 
bienqu'élégantet  gracieux,  manquait  d'élévation  ; 
mais  il  secondait  bien  son  frère  dans  les  mor* 


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47S 


BOHRER 


eeaux  coneertaaU  qu'ils  jooaicDt  ensemble.  Ces 
Biorceaox  sont  tons  composé^por  Antoine.  Il  a 
pablié  plosiears  oeuvres  de  qnatuon,  de  trios, 
de  concertos  etc.,  ponr  le  violon.  Après  avoir  fait 
un  deuiième  voyage  en  Angleterre,  les  frères 
Bobrer  revinrent  à  Paiis  et  s'y  firent  entendre 
de  nouveau  aa«  concerts  spirituels  de  la  semaine 
sainte.  Au  mois  de  mai  de  l%.m6me  année,  ils 
se  rendirent  à  B«*rlin ,  où  Antoine  obtint  le  titre 
de  maître  des  ooneerts  et  Mai  celui  de  premier 
violoncelliste  de  la  chambre.  Un  nouveau  voyage 
fat  entrepris  par  les  deux  frères  en  1820  ;  ils  par- 
coururent toute  lltalle,  donnèrent  des  concerts 
à  Milan,  Vérone,  Rome,  Naples,  etc.,  et  retour- 
nèrent à  Berlin,  en  1824.  Des  discussions  s'étant 
élevées  entre  eux  et  Spontini ,  ils  quittèrent  le 
service  do  roi  de  Prusse  dans  Tannée  suivante. 
Antoine  détermina  son  frère  k  raccompagner  à 
Mnnicli  par  Hambourg.  Arrivés  dans  la  capitale 
de  la  Bavière,  les  deux  frères  y  épousèrent  deux 
pianistes  distinguées,  filles  de  Dflllien,  facteur 
^^nstmment  de  la  cour  :  Max  devint  le  mari  de 
l'atnée  (Louise,  née  è  Munich  en  1805),  et  Fanny 
(née  dans  la  même  ville  en  1807),  devint  l'épouse 
d'Antoine.  Ces  liens  formèrent  entre  tous  ces 
virtuoses  une  nouYelle  association  artistique  dont 
on  a  depuis  lors  admiré  les  résultats  à  Paris.  De 
retour  dans  cette  ville  en  1827,  les  frères  Bolirer 
s'y  firent  entendre  avec  de  nouveaux  succès;  et, 
après  avoir  (ait  quelques  voyages  de  peu  dimpor- 
tance,  ils  donnèrent  dans  l'hiver  des  séances  de 
quatuors  et  de  quintettes  dans  les  salons  de  Pape, 
où  ils  firent  entendre,  avec  MM.  Tilmant  et 
Urhan,  les  derniers  quatuors  de  Beethoven.  Ces 
séances  furent  remarquables  par  la  perfection  de 
Tensemble  et  la  délicatesse  des  nuances.  La  ré- 
volution de  1830,  funeste  aux  artistes,  détermina 
les  frères  Bolirer  à  quitter  Paris,  et,  pour  la  pre- 
mière fois,  ils  se  séparèrent.  Après  avoir  fait 
quelques  voyages,  Antoine  a  obtenu  en  1894  le 
titre  démettre  de  concert  de  la  cour  de  Hanovre. 
Il  est  mort  dans  cette  position  en  1852.  Sa  fille 
Sophie,  né  è  Munich,  en  1828,  eut  un  talent  de 
pianiste  très -remarquable,  et  brilla,  avant  même 
d'être  sortie  de  l'enfance,  à  Paris,  Tienne,  Beriin 
et  Pétersbourg.  Elle  se  trouvait  dans  cette  der- 
nière ville  en  1848,  avec  son  père.  Une  mort 
prématurée  est  Tenue  frapper  cette  |eime  fille 
qui  aurait  pris  un  rang  distingué  parmi  les  ar- 
tistes les  pins  célèbres,  si  elle  eût  vécu. 

Les  compositions  de  Bohrer  sont  très -nom- 
breuses; elles  se  font  remarquer  en  général  par 
le  goût  et  la  pureté  de  style.  Parmi  ses  ou- 
vrages, on  compte  des  symphonies  concertantes 


pour  violon  et  violoBeelle,  Parts,  Pley«l;  quatre 
concertos  pour  violoD  et  orchestre,  œuvres  9, 
12, 17,  et  37,  Oftaibadi  et  Paris;  des  quatuors 
pour  deux  violons,  alto  et  basse,  op.  23;  des  trioa 
brillants  pour  deux  violons  et  violoncelle,  op.  i3; 
six  grands  duos  briUants  pour  violon  et  Ttelon- 
celle;  un  très-grand  nombre  d'airs  Taries  pour 
violon^  avec  accompagnement  d'ordi'eatre,  de 
quataor  ou  de  piano;  des  caprices  ou  étodes  pour 
le  violon  ;  des  trios  pour  violoncelle,  violon  et 
alto,  op.  14  et  16;  el  beaucoup  d'autres  oeuvres 
de  musique  instrumentole.  Antoine  BoLrer  a  eu 
une  grande  part  dans  la  composition  des  ou- 
vrages pour  le  violoncelle  qui  portant  le  nom  de 
son  frère. 

BOHRER  (Maximiubr),  le  plus  jeune  des  fils 
de  Gaspard ,  naquit  à  Munidi ,  en  1785,  et  y  prit 
des  leçons  de  violoncelle  du  professeur  Antoine 
Schwartx.  Il  fit  des  progrès  si  rapides  sur  cet 
instrument,  qu'à  Tâge  de  quatone  ans,  en  1799, 
il  fut  admis  h  l'orchestre  de  la  cour.  Il  a  fait  avec 
son  frère  tous  les  voyages  dont  nous  avons  parlé 
dans  l'article  précédent.  A prèsavoir  entendu  Rom- 
berg  à  Viéhne ,  il  prit  la  résolution  de  choisir 
ce  grand  artiste  pour  son  modèle;  mais  en  étudiant 
les  parties  les  pins  importantes  do  talent  de  ee 
virtuose,  il  les  modifia  par  ses  qualités  person- 
nelles. Lorsqu'on  l'entendit  pour  la  première  fois 
à  Paris,  son  jeu  causa  autent  d'étonnement  que 
de  plaisir.  Les  qualités  essenliéUes  de  son  talent 
étalent  une  justesse  parfaite,  un  son  pur,  et  une 
facilité  extraordinaire  à  exécuter  les  passages  les 
plus  difficiles  ;  mais  sa  manière  manquait  de  gran- 
diose. Après  avoir  quHte  Paris,  en  1830,  Maxi- 
milien  Bohrer  a  fait  quelques  voyages  en  Alle- 
magne; en  1832  il  a  obtenu  le  titre  de  premier 
violoncelliste  et  de  maître  des  concerto  de  la  cour 
de  Stottgard  ;  et  sa  femme  a  été  nommée  pianiste 
de  la  même  cour  et  maîtresse  de  piano  des  prin- 
cesses. En  1888,  il  fit  un  second  Toyage  à  Péters- 
bourg; deux  ans  ans  plus  tard  il  Tisita  toute  l'I- 
talie, et  alla  jusqu'en  Sicile  donner  des  concerts  à 
Messine  et  à  Palerme.  Dans  les  années  1842-1843 
il  parcourut  l'Amérique.  En  1847  il  entreprit  un 
dernier  Toyage  dans  le  Nord,  puis  se  rendit  en 
Hollande ,  en  Belgique  et  parcourut  l'Angleterre. 
Il  n'était  plus  alors  que  l'ombre  de  lui-même.  On 
a  sous  le  nom  de  Maximilien  Bohrer  trois  con- 
certos pour  le  violoncelle ,  publiés  à  Paris  cA  è 
Berlin ,  des  airs  variés  pour  cet  instrument,  une 
fanlaisie  avec  ordiestre  sur  des  airs  natioiiaux 
russes,  op.  21,  Leipsick,  HofUfoister,  un  Eondfh 
letto  avec  quatuor,  op.  22,  ibid.,  et  des  duos 
pour  violoncelle  et  violon. 


FOI  nu  TOME  PRBniBK. 


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