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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
TOME PREMIER
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TYPOGRAPHIE DB H. PIRHUI DIMT. — iIESNIL (EURR).
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
BULI06RAPHIE GÉNÉRALE DE LA MUSIQUE
DEUXIÈME ÉDITION
K^TIKREMENT REPONDt'E ET AtC.MEKTÉE l>R PLIS DE MOITIÉ
PAR F. J. FÉTIS
■ AIT» Dl CHAPKLLB DU SOI DKS ■BLGBS
PIBBCTBUB 9V COSfSBMVATOIMB ROITAt DB MUtlQtB DB BMUIBLLB». BTC.
TOME PREMIER
PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C'«
IMPRIMEURS DE b'iNSTtTUT, RUE JACOB, 56
i860
* Tou» droit» réserTé».
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OS^^^^MX-
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PREFACE
DE LA DEUXIÈME ÉDITION.
L^histoire de la musique a deux aspects également dignes d'in-
térêt : à Tun de ses points de vue, elle nous montre les éléments
de cet art coordonnés d'une manière systématique dès les premiers
âges du monde. Elle nous apprend que^ pleins de reconnaissance
pour les émotions douces, consolatrices ou joyeuses qu'ils en rece-
vaient^ les plus anciens habitants de la terre dont il reste des sou-
venirs ont donné à la musique une origine céleste. Partout dans
l'antiquité; nous la trouvons mêlée aux mythôlogies^ aux cosmogo-
nieS; aux théories les plus abstraites de la philosophie. Intimement
liée à la poésie y laquelle était toujours chantée, la musfque nous
apparaît dans le monde habité comme l'expression caractéristique
de l'organisation physiologique des peuples, et comme le résultat
des climats sous lesquels ils vivaient, des circonstances qui les mo-
difiaient, et des phases de leur civilisation.
Le chant populaire est l'histoire vivante de la musique primitive
sur toute la surface de la terre ; il semble n'avoir eu d'autre auteur
que les peuples eux-mêmes. Il n'a rien d'individuel ; car il émane
d'un sentiment commun ; il est l'accent de la voix de tous ; enfin, il
est le fruit de l'inspiration collective. Chez toutes les nations, dans
l'Inde comme à la Chine, chez les populations arabes, dans la Grèce,
en Italie, chez les peuples germaniques et celtiques, le chant po-
pulaire, dont le chant religieux n'est qu'une forme, est en quelque
sorte l'histoire traditionnelle. Mélancolique ou joyeux, naïf ou pas-
sionné, il nous instruit de la situation politique et morale des hom-
mes chez lesquels il a pris naissance; il est toujours le produit d'une
idée générale , d'un sentiment unanime, ou de certaines croyances
qu'il transmet d'âge en âge.
Les progrès de la civilisation modifient les instincts populaires et
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ij PRÉFACE
en altèrent Toriginalité. Par degrés, les facultés de production
spontanée de poésie et de chant s^affaiblisseut dans les masses : ce
moment est celui où les génies individuels commencent à se révé-
ler. L'art tend alors à se modifier, à prendre des formes plus régu-
lières, mais non d'une manière complètement indépendante. De* cer-
taines idées, qui ne sont souvent que des préjugés, s'imposent à l'ar-
tiste et limitent l'essor de son imagination. Leur despotime est même
parfois si absolu, qu'il devient un obstacle invincible à l'introduc-
tion de l'art dans des voies meilleures. On en voit un exemple remar-
quable chez les Grecs, où la fausse doctrine de la stabilité de certains
principes erronés retint la musique hors de son domaine véritable. 11
fallut des siècles pour affranchir le monde de ces erreurs partagées
par les plus hautes intelligences, au nombre desquelles on remar-
que Platon, Aristote et Plutarque. Toutefois le temps fait toujours
son œuvre; des faits inconnus se révèlent; de faibles lueurs se font
apercevoir dans le lointain; insensiblement la lumière devient
plus sensible ; elle acquiert plus d'éclat et fait découvrir quelque
principe inconnu dont les conséquences sont la transformation de
l'art, ou même la création d'un art nouveau.
C'est ainsi que le principe de l'harmonie des sons simultanés,
méconnu de Tantiquile, comme je l'ai prouvé ailleurs (1), en dépit
de tout ce qui a été écrit dans ces derniers temps pour établir le con-
traire ; c'est ainsi, dis-je, que ce principe s'est introduit dans la mu-
sique en Europe pendant les siècles de barbarie, s'y est développé,
épuré, pendant le moyen flige, et a donné naissance à l'art véritable ;
art pur, idéal, complet, existant par lui-même, et indépendant de
toute relation extérieure. Dès qu'il eut été découvert et compris, ce
principe devint la base de la musique ; car il ne peut en être l'ac-
cessoire. Ses conséquences ne furent pas aperçues par ceux qui, les
premiers^ en firent l'application : ils n'en firent qu'une chose bar-
bare dont notre oreille serait blessée, mais qui eut alors ses parti-
sans, à cause de sa nouveauté. De longues périodes de temps s'é-
coulèrent avant que l'application du principe s'améliorAt; mais, par
(1) Voyez mon Mémoire sur Pharmonie simtiltanée des sons chez les Grecs et
les Romains, Bruxelles, Muquardt; Paris, Aubry, 1859, 1 vol. m-4'^.
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. iij
de lents progrès, il finit par se dégager de sa grossière enveloppe,
et, par les travaux de quelques hommes d'élite , il créa enfin Tart
des successions dans rharmonie, ou, ce qui est la même chose. Tac*
cord de l'harmonie avec la tonalité. Dès ce moment (XV* siècle) toutes
les conséquences de la constitution fondamentale de la musique ar-
rivèrent chacune à leur temps. Une carrière immense s'ouvrit de-
vant les artistes assez bien organisés pour faire les déductions suc-
cessives du principe. Le génie , le talent, se manifestèrent dans la
hardiesse de ces déductions et dans le bon emploi qu'on sut en
faire. Avec le temps, il en sortit des principes nouveaux et spéciaux,
dont les conséquences durent aussi se développer progressivement.
Le premier point de vue de l'histoire générale de la musique est
donc celui de l'art en lui-même, se créant, se développant, et se
transformant en vertu de principes divers, qui tour à tour ^ succé-
daient. Chacun de ces principes poiie en lui toutes ses conséquences ;
et celles-ci sont découvertes périodiquement, par des hommes de
génie , dans un ordre logique que rien ne peut intervertir^ et qui ,
lorsqu'il est bien observé, inspire autant d'étomiement que d'admi-
ration.
Cette histoire de l'art a été l'objet des études, des travaux d'une
grande partie de ma vie , et de plus de méditation encore que de
travail. Vingt fois je l'ai recommencée, lorsque je croyais connaître
mieux les causes des faits , et à mesure que mes aperçus devenaient
plus nets, plus simples, plus généraux. Si Dieu m'accorde le temps
nécessaire, je la publierai immédiatement après l'ouvrage dont je
donne aujourd'hui la deuxième édition ; car l'Âge m'avertit qu'il
faut me hMer et qu'il .est temps de finir.
L'autre point de vue de l'histoire générale de la musique est celui
qui nous fait connaître la valeur des travaux des artistes, et delà part
de chacun d'eux dans les développements et dans les transforma-
tions de l'art. Cette autre partie de l'histoire, non moins digne
d^intérêt que la première, est l'objet de la, Biographie universelle des
Musiciens. Je regrettais autrefois d'y avoir consacré trop de temps ;
je me félicite aujourd'hui d'en avoir donné beaucoup plus à l'amé-
lioration de cet ouvrage; car les tendances oublieuses de notre
époque imposent plus que jamais aux âmes courageuses et con-
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iv PRÉFACE
vaincues le devoir de protester contre le dédain de l'ignorance pour
ce qu'elle ne connaît pas , et de rappeler les titres du génie et du
talent à l'admiration universelle. Il y a déjà longtemps que j'ai en-
trepris cette tâche par mes concerts historiques^ et que j'ai démonf ré^
par Texécution d'un choix d'oeuvres empruntées à toutes les époques
de l'art harmonique ^ cette vérité trop méconnue, que l'idée et le
sentiment^ sous quelque forme qu'on les trouve^ et quels que soient
les moyens employés pour leur expression^ conservent dans tous les
temps leur signification et leur mérite. On peut ignorer l'exis-
tence des ouvrages qui ont cette valeur : mais on ne pourra jamais
les entendre sans qu'ils produisent leur effet. Mes efforts n'ont point
été infructueux ; car une réaction s'est opérée dans l'opinion en fa-
veur des belles œuvres du passé, et j'ai eu des imitateurs.
L'exac^tude dans les faits > lasincérité^ l'impartialité dans l'appré-
ciation du mérite^ sont les devoirs principaux du biographe. La
sincérité^ l'impartialité ^ ne sont pas cependant des garanties suffi-
santes de Ja justesse du jugement dans un art qui n'a de règle qu'en
lui-même et pour lequel la diversité de goût est le résultat du
tempérament autant que de l'éducation. Il faut quelque chose de
plus pour donner de l'autorité aux opinions sur la valeur des œu-
vres du musicien. Ce quelque chose, c'est la connaissance de tout
ce qui est du domaine de la musique. Les gens du monde n'avouent
pas volontiers la nécessité de cette connaissance pour l'appréciation
d'un art dont ils croient que les produits n'ont d'action que sur la
sensibilité. Il n'est pas nécessaire, en effet, de connaître pour éprou-
ver de la sympathie à l'audition d'une œuvre musicale et du dégoût
pour une autre; mais ce sont-là des impressions bonnes pour ceux
qui les éprouvent et non des jugements. Comme appréciation du
mérite des ouvrages, elles n'ont aucune valeur.
Ce que j'appelle la connaissance n'est pas seulement le résultat
des études techniques : c est aussi la philosophie de l'art, qui ne
s'acquiert que par l'étude bien fait« de son histoire. Quelle place oc-
cupe dans cette histoire l'auteur d'une production quelconque? A
quelle époque appartient-il 7 Quel est le caractère essentiel de son ta-
lent? Quel est l'objet de son œuvre? dans quel ordre d'idées l'a-t-il
conçue? Quelle était la direction de l'art avant lui ? Quelle modifi-
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DR LA DEUXIÈME ÉDITION. v
calions y a-t-il apportées? Que reste-t-il de lui depuis que d'autres
transformations se sont opérées? Voilà les questions qui se présen-
tent, pour chacun dans la biographie des artistes^ avant qu'on puisse
porter un jugement sain, équitable , de leur talent et de la valeur
de leurs œuvres : elles ne peuvent être résolues qiie par la connais-
sance suffisante de toutes les parties de Tart, et celte connaissance
doit être accompagnée d'un sentiment fin, délicat, énergique^ d'une
grande expérience^ et d'une disposition éclectique de l'esprit.
Un des plus grands obstacles à la justesse des jugements sur la
valeur des œuvres musicales se trouve dans la doctrine du progrès
appliquée aux arts. J'ai eu longtemps à lutter contre elle, et j'ai di\
supporter d'ardentes polémiques lorsque je soutenais que la musique
se transforme, et qu'ellene progresse que dans ses éléments matériels.
Aujourd'hui^ en présence de la situation de l'art dans toute l'Europe^
on n'ose plus m'opposer le progrès^ et l'on garde un silence prudent.
Peutrêtre ne trouverais-je pas maintenant beaucoup d'adversaires si
je disais, selon ma conviction, que certaines choses, considérées
comme le progrès, sont en réalité la décadence. Par exemple,
le développement «le la pensée d'une œuvre, dans certaines limites,
est, sans nul doute, une condition delà beauté ; mais, si l'on dépasse
le but, il y a divagation , et Tefiet de la pensée première s'affaibUt.
Parvenue au point où elle est aujourd'hui , la manie du dévelop-
pement ne produit plus que fatigue et dégoût : c'est la décadence.
Le caractère de la grandeur fait naître notre admiration ; nous le
trouvons élevé à sa plus haute puissance dans les œuvres de
Uaendel, de Gluck, et de la deuxième époque de Beethoven ; mais le
gigantesque, le disproportionné, qu'on a voulu, réaliser plus tard
dans certaines productions, sont des monstruosités qui indiquent
une époque d'égarement. La modulation élégante, inattendue,
lorsqu'elle n'est pas prodiguée, est une des richesses nées de la tona-
lité moderne : Mozart, ce modèle de la perfection, qu'il faut tou-
jours citer, y a puisé des effets admirables : mais multipliée à l'excès,
employée à chaque instant, pour déguiser la pauvreté de la pensée
mélodique^ suivant la méthode de certains compositeurs, la modu-
lation équivaut à la monotonie , et devient un indice du dépérisse*
ment de l'art. Enfin, le coloris instrumental est une des plus bélier
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vj PRÉFACE
conquêtes de la musique moderne : ses développements ont été le
fruit du perfectionnement progressif des instruments et de l'inven-
tion de plusieurs nouveaux éléments de sonorité ; mais il ne faut
pas en abuser. Rien de trop dans les moyens pour l'artiste qui s'en
sert avec goût comme Tornement d'une pensée belle d'inspiration
et d'originalité 9 et qui^ dans la multitude d'effets possibles, sait
choisir et trouver à la fois le secret de la nuance propre et celui de
la variété; mais l'excès de l'instrumentation ; la fatigue qu'elle cause
par la réunion incessante de tous ses éléments; le bruit, le fracas
toujours croissant de ses forces exagérées, dont l'oreille est assour-
die de nos jours, c'est la décadence, rien que la décadence, loin
d'être le progrès.
Disons-le donc avec assurance : la doctrine du progrès, bonne et
vraie pour les sciences comme pour Tindustrie, n'a rien à faire dans
les arts d'imagination, et moins dans la musique que dans tout
autve. Elle ne peut donner aucune règle valable pour l'appréciation
du talent et des œuvres d'un artiste. C'est dans l'objet même de ces
œuvres, dans la pensée et dans le sentiment qui les ont dictées,
qu'il en faut chercher la valeur. Avec des développements peu éten-
dus , des modulations simples et rares , enfin, avec une instrumen-
tation réduite aux éléments du quatuor, Alexandre Scarlatti a mé-
rité la qualification de grand artiste, dans les dernières années du
dix-septième siècle. Reinhardt Keiser, qui vécut à la même époque,
n'a été surpassé par personne pour l'originalité de la pensée 1 Enfin,
Mozart^ qui écrivit Don Juan soixante-quinze ans avantle moment où
je trace ces lignes, est resté le plus grand des musiciens modernes^
parce qu'il eut ce qui ne progresse pas, le génie le plus riche, le plus
fécond , le plus souple, le plus varié, le plus délicat et le plus pas-
sionné, réuni au goût le plus pur.
Il y a des tendances, des formes particulières à chaque époque,
que le vulgaire prend pour {0 beau, parce que la mode leur donne
une valeur momentanée. La critique elle-même, cédant à l'entraî-
nement du jour, s'y laisse souvent égarer. Mais, après l'engouement
vient la réaction : la mode change , et la forme usée, si elle n'a
pour soutien la beauté de la pensée, disparait sans retour, pour faire
place à des formes nouvelles, dont la valeur n'a pas plus de réalité.
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. vij
Ces variations de goût offrent plus d'un danger au biographe
éclairé qui veut remplir sa mission avec impartialité; car d^une
part^ elles Toblig^Qt souvent à condamner ce qui est admiré par ses
contemporains; et de l'autre^ à soutenir le mérite des œuvres du
passé contre l'opinion du présent. Qu'arrive-t-il de là? C'est qu'on
l'accuse d'être réactionnaire, et de dénigrer ce qui est, dans le des-
sein d'exalter ce qui n'est plus. J'ai passé par là; mais je ne m'en
suis point effrayé. Depuis que j'ai publié la première édition de
mon livre , la situation est devenue plus périlleuse , les rangs des '
grands artistes se sont éclaircis, et la génération actuelle s'est laissé
entraîner à d'étranges égarements y sur lesquels il est nécessaire que
je m'explique ici.
Ilyaeude tout temps deshommes qui^ caressant les penchants mo-
mentanés d'un public vulgaire, ont £Gdt de leur art métier et mar*
chandise. De nos jours, leur nombre s'est accru dans d'effrayantes
proportions. De ceux-là, la critique n'a point à s'occuper : la men-
tion sommaire de leurs frivoles productions est tout ce qui leur est
dû. Mais le siècle présent a vu se produire, dans les vingt-cinq ou
trente dernières années, des artistes plus sérieux qui possèdent une
incontestable habilité à se servir des ressources de l'harmonie et de
l'instrumentation, et qui aspirent à la réalisation du beau dans
leurs ouvrages.- Hommes de cœur, ils sont à sa recherche avec
bonne foi ; mais une erreur singulière leur fait manquer le but vers
lequel ils croient se diriger. Elle consiste à se persuader que le
beau n'est pas le simple. Incessamment préoccupés de la crainte de
tomber dans le commun^ ils se jettent dans le bizarre. La cadence
rhythmique desphrases, les conclusions et les repos qui en résultent,
sont au nombre de leurs antipathies. Pour les éviter, ils ont un sys-
tème d'enchevêtrement par lequel, de suspension en suspension,, d'in-
cidence en incidence, ils prolongent indéfiniment la contexture des
périodes ; de telle sorte qu'elles se déroulent comme les papiers sans
fin qui se fabriquent à la mécanique, et que leur terminaison ne semble
pas avoir de nécessité. Hendelsohn, le premier^ s'est jeté dans cette
voie où Schumann et d'autres l'ont suivi . Nonobstant le talent réel qui
brille en certaines parties de leurs ouvrages , la cause que je viens
d'indiquer y jette un vague perpétuel, d'où, naissent la fatigue et la
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viij PREFACE
distraction de l'auditoire. Ajoutons à ce défaut considérable l'excès
d'un travail harmonique sous lequel la pensée principale est comme
étouffée : car la simplicité du style est aussi une des aversions de la
nouvelle École. S'ils étudiaient davantage les immortelles produc-
tions des grands maîtres qui les ont précédés^ les artistes dont je
parle verraient que Haydn et Mozart^ dans les parties de leurs sym-
phonies où le développement du sujet acquiert la plus grande
énergie, ont écrit souvent leur harmonie à deux parties. Néanmoins
ils frappentcomme la foudre^ et leur pensée est saisissante de clarté.
Il est une autre cause qui contribue à mettre de l'obscurité dans
les productions de FÉcole nouvelle : je veux parler de l'incertitude
qui y règne sans cesse sur la tonalité, par lafréquence des résolutions-
harmoniques dans des tons différents de ceux où elles devraient se
faire d'une manière naturelle. Certes, l'artifice est excellent en soi^
et l'on en connaît des exemples dont l'effet est admirable; mais
converti en formule banale, il devient insupportable. On est, dit-
on, puni par où Ton pèche : je suis obligé de reconnaître cette vé-
rité et de m'en faire l'application; car le premier j'ai fait connaître
dans mes cours de philosophie de la musique et dans mon Traité
de l'harmonie Tordre omnitonique produit par les altérations des
intervalles des accords, comme le dernier terme de la transition to-
nale. 11 est vrai que j'y avais mis ce correctif , que l'effet de ces
modulations serait d'autant plus grand, qu'on en userait avec plus
de discrétion. Les nouveaux compositeurs n'en ont pas jugé comme
moi : ils ne prennent qu'un petit nombre de successions omnitoni-
ques parmi celles dont j'ai enseigné le mécanisme; mais ils en
usent largement et en reproduisent l'emploi jusqu'à faire naître la
fatigue et le dégoût. C'est qu'il est plus facile de contracter des ha-
bitudes que d'avoir des idées.
Il est une remarque qui peut être tirée de la Biographie uni-
verselle des Musiciens , et qui a de l'importance à l'époque actuelle,
à savoir, que la spécialité du style a fait les grandes renommées
d'artistes. On y voit , en effet , la conscience de ces hommes dé-
voués à leur art présider constamment à leurs travaux aussi bien
que leur génie. Les compositeurs célèbres qui ont écrit dans tous
les genres, particulièrement au dix-huitième siècle, se modifient,
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION ix
se transforment mème^ en raison du genre qu^ils traitent. Us ont un
style pour Féglise^ un autre pour le théâtre, un troisième pour la
musique instrumentale. Ajoutons que sous ces aspects divers où se
montre leur talent^ ils restent originaux^ et se font reconnaître par
le cachet de leur individualité. Si Ton accorde quelque attention à
ce £Bdt remarquable , on est frappé de la différence qui existe entre
cette variété de style de l'art d'autrefois et l'uniformité de l'art
d'aujourd'hui. D'crtl vient cette différence? Certes, ce n'est pas l'ha-
bileté qui fait défaut chez quelques-uns de nos artistes ; mais une
tendance sociale de l'époque actuelle exerce sur leurs travaux une
fâcheuse influence : cette tendance est un besoin général d'émo-
tions nerveuses qu ont fait naître des révolutions multipliées, et qui
ont accumulé plus d'événements extraordinaires et de revirements
politiques depuis soixante-dix ans qu'il n'y en avait eu en dix siè-
cles. Cette disposition fait rechercher le dramatique en toute chose.
En musique, le dramatique s'exprime par de certains accents, par
de certaines harmonies, par de certaines combinaisons de sono-
rités, qui développent Témotion et la maintiennent dans une pro-
gression constante. A la scène, ces choses ont de la valeur si des
idées les soutiennent, et si elles ne deviennent pas des recettes ba-
nales de moyens; mais ce n'est pas seulement au théâtre que nous
les trouvons ; car tout se formule en drame. Dans la messe , le
psaume, la symphonie, et jusque dans les moindres bluettes desti-
nées aux pianos des boudoirs, nous les retrouvons sans cesse. Par-
fois le talent réel se fait apercevoir dans ces choses; mais pourquoi
toujours cet entraînement vers le dramatique? Pourquoi ces efforts
et ces airs mystérieux pour les choses les plus simples? il n'y a pas de
pensée musicale qui conserve sa valeur primitive sous la persistance
incessante de ces teintes forcées; et, par une conséquence inévitable,
elles anéantissent toute propriété de stylo et toute possibilité de
donner au talent un caractère déterminé. Par l'effet de cette funeste
tendance, la plupart des ouvrages que nous voyons se produire
tiennent plus ou moins les uns des autres.
Avec une éducation musicale moins complète , les compositeurs
français dont les ouvrages brillèrent au the&tre dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle et au commencement dudix-neuvième
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X PRÉFACE
(pour ne parler que de ceux-là), comprirent bien mieux la destina-
tion de l'art et leur mission personnelle. Chacun d'eux resta dans
la nature du talent dont il était doué, sans prendre souci de ce
qui faisait les succès d'autrui. Philidor, Monsigny, Grétry, D'Alayrac,
Méhul, Berton, Boleldieu, brillent par les qualités qui leur sont pro-
pres. Chacun d'eux est un type qui ne se confond pas avec un autre.
Tous sont devenus des modèles : celui-ci d'une exquise sensibilité ;
celui-là , d'esprit scénique et de vérité d'accent; cet autre, d'énergie
dramatique ; ce quatrième, d'élégance et de grâce. Tous sont restés
dans la sphère de leur sentiment , et par cela même, leurs produc-
tions conserveront leur valeur dans tous les temps.
C'est, je l'avoue, un sujet de profond étonnement pour moi que
l'obstination de la plupart des artistes de notre temps à persévérer
dans leur système d'uniformité de style; système si contraire à la
destination de la musique, et si peu favorable aux succès qu'ils
s'efforcent d'obtenir! Plusieurs m'accusent de sévérité, d'injustice
môme à leur égard; mais quoi? ne voient-ils pas le froid accueil
fait à leurs productions par les auditoires les plus intelligents?
N'ont-ils jamais mis en parallèle l'oubli dans lequel leurs ouvrages
tombent tour à tour, en dépit de tous les moyens employés pour
leur donner du retentissement, avec l'admiration universelle- dont
jouissent les œuvres des grands maîtres , parmi lesquelles il en est
qui comptent près d'un siècle d'existence ? Cette comparaison n'est-
elle pas assez significative, et ne m'absout-elle pas de toute suspi-
cion de partialité? Ils affirment qu'on ne les comprend pas : qu'est-
ce à dire? Les œuvres d'art sont-elles des énigmes, des problèmes?
La musique dont une bonne exécution ne donne pas l'intelligence
est un art qui s'égare.
Les compositeurs dont je viens de parler n'ont que le tort de
faire abus des moyens qui leur sont offerts par l'art, et d'en faire
des formules; car d'ailleurs ils respectent cet art et ne sortent
pas de son domaine. Il n'est pas de même d'une secte qui a pris
naissance en Allemagne depuis peu d'années, et dont les efforts ne
vont pas à moins qu'à l'anéantissement de la musique dramati-
que, ou plutôt de toute musique. Le chef et les disciples de cette
secte nient la tonalité, lerhythme périodique, les lois de l'harmonie
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DE LA DEUXIÈME EDITION. xj
en ce qui concerne la nécessité de la résolution des dissonances. Au
théâtre ; ils repoussent Topera et n'admettent que le drame. Leur
principe esthétique^ disent-ils , est le vrai. Or, suivant eux , toutes
les formes adoptées jusqu'à ce jour pour la musique de la scène
sont en opposition avec ce principe ; car Pair, par exemple, n^existe
que par la répétition fréquente des paroles, laquelle n'est pas dans
la nature. Le duo, le trio, tous les morceaux d'ensemble, en un
mot , sont frappés de la même réprobation , parce qu'il est égale-
ment hors de toute vraisemblance que les personnages d'une action
dramatique parlent tous à la fois. Le chœur seul est admis, parce
qu'il est l'expression des sentiments qui animent les masses. La
mélodie n'échappe pas à la proscription, parce que ses formes s'éloi«
gnent de la vérité de la déclamation : elle ne peut avoir d'existence
que dans la. ballade, dans la chanson, parce que le chant est dans
la nature et que le chanteur ne parle pas. Le récitatif seul , s'il n'est
qu'une déclamation notée, est la musique qui convient au drame :
il doit être interrompu ça et là par des phrases isolées de chant ou
de musique instrumentale par lesquelles chacun des personnages
est caractérisé I
Ainsi qu'op le voit, la secte dont je parle est réaliste. Son principe
du vrai n'est autre que la fausse doctrine de Tabbé Batteux , de
Burk, de Diderot et de leurs disciples, à savoir que les arts ont pour
cbjet rimitation de la nature : opinion dérivée d'un système de phi-
losophie sensualiste. Dans son application même aux arts du dessin, à
la peinture, à la sculpture, une doctrine semblable ne peut avoir pour
résultat le beau, qui doit être le but du travail de l'artiste. L'homme
n'est pas le copiste de la nature : il s'inspire simplement de son
spectacle et lui dérobe ses formes pour en composer des œuvres
qu'il ne doit qu'à son propre génie. Si l'artiste n'avait pour objet
de son œuvre que Timitation de la nature , son travail serait pour
lui une cause de continuelles déceptions et de désespoir; car la vie
réelle, qoi anime la nature, donnerait toujours au modèle une in-
comparable supériorité sur la copie.
En donnant cette imitation pour but aux arts, on suppose né-
cessairement que l'illusion est pour eux le dernier terme de la per-
fection; mais pour avoir la preuve delà fausseté d'une semblable
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xij PRÉFACE
conception ^ il suffit de se souvenir du Diorama^ où la représenta-
tion atteint un degré d^illusion qu on ne trouvera jamais dans la
peinture véritable. Tous les objets y sont à leur place et en relief;
il semble que la main va les toucher. Cependant, qui a jamais songé
à mettre en parallèle les tableaux du Diorama avec ceux qui font
la gloire de nos grands peintres, si ce n'est le vulgaire, dont les sens
sont plus exercés que Tintelligence et le sentiment? Loin d'être un
perfectionnement de la peinture par l'exactitude de la représenta-
tion, le Diorama est, au contraire, dans un ordre très-inférieur, par
cela seul que son but est l'illusion. Ce qui le prouve, c'est que la na-
ture organique ne peut paraître dans c«s tableaux qu'à l'état de ca-
davre : rbomme debout y manquerait de mouvement et de vie;
dès lors l'illusion serait détruite. Or, personne n'a jamais remarqué
que les personnages ne se meuvent pas dans les tableaux des grands
artistes ; car ceux-ci y ont mis la vie et le mouvement de Fart, qui
ne sont pas ceux de la nature. Dans ces derniers temps, un peintre
français s'est dévoué à la réalisation de l'imitation exacte de la na-
ture : on sait quelles grossières images en ont été le produit.
Si l'imitation de la nature n'est pas l'objet essentiel des arts dont
les produits offrent les représentations du monde extérieur; en un
mot, si leur but est le beau et non le vrai y que dira-t-on de la mu-
sique, l'art idéal par excellence? N'ayant pas d'autre programme
que les inspirations du génie de l'artiste , et ne pouvant réaliser le
beau que dans le libre exercice de cette faculté , que peut-on es-
pérer des limites imposées à l'imagination par la nécessité du vrai?
La musique dramatique a sads doute pour mission d'exprimer les
sentiments des personnages mis en scène, mais avec les moyens
qui lui sont propres et les formes qui la constituent comme
art. Elle est aussi vraie qu'elle doit l'être , quand elle fait passer
l'émotion dans l'àme des spectateurs, et elle a de plus l'immense
mérite d'être belle par le caractère d'originalité que lui imprime
le talent de l'artiste. Gluck a porté aussi loin qu'il a pu la puissance
de l'expression dramatique , mais en restant dans les limites de
l'art : en portant ses tendances jusqu'aux derniers excès, la secte
des réalistes en musique s'affranchit de ces limites , et dans ses œu-
vres monstrueuses, elle parvient jusqu'à l'anéantissement descon-
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xiij
ditions eu vertu desquelles Fart existe^ pour lui substituer des pué-
rilités qui ne peuvent faire naître chez les gens de cœur que le dé-
goût et Tennui.
11 faut aimer Tart ou n'être pas artiste ; car lui seul peut donner
la récompense des sacrifices qu'on lui fait. La démonstration de
cette vérité se trouve partout dans la biographie ^es musiciens cé-
lèbres. C'est par Tamour pur et désintéressé de leur art; c'est en
le faisant le but unique de leur existence^ qu'ils ont pi*oduit les gran-
des et belles œuvres qui recommandent leur mémoire à l'admiration
de la postérité! Quiconque aspirera à se placer au rang de ces
grands hommes devra les imiter dans leur noble abnégation des
autres jouissances. A l'époque actuelle, ce détachement devient, à
la vérité, plus difficile et plus méritoire ; car la carrière des artistes
est incessamment menacée par un mal d'autant plus dangereux,
qu'il est dans sa nature de s'accroître , au lieu de s'affaiblir. Je veux
parler du matérialisme pratique, de la fièvre industrielle et finan-
cière, enfin, de l'amour insatiable du bien-être et du luxe qui gou-
vernent aujourd'hui le monde.
Rien n'est plus antipathique , rien ne peut être plus préjudiciable
au sentiment de l'art qu'une telle situation. Les préoccupations de
l'esprit, dans cet ordre de choses, ne laissant point aux populations
la liberté nécessaire pour accorder à la poésie, à la musique, l'at-
tention et l'intérêt qu'elles réclament. Ce qu'on demande mainte-
nant à ces arts, ce ne sont plus les jouissances de l'âme, mais l'émo-
tion nerveuse et la distraction. Si la peinture est plus favorisée,
c'est que ses produits deviennent une valeur réalisable sur laquelle
la spéculation peut s'exercer. A voir avec qu'elle rapidité diparais-
sent de la scène les œuvres des meilleures artistes, et le profond
oubli dans lequel elles tombent peu de temps après qu'elles ont vu
le jour, on ne peut se dissimuler que la nouveauté est devenue, pour
une population distraite et préoccupée, le mérite le plus considé-
rable de ces ouvrages : lorsque sa curiosité est satisfaite, tout in-
térêt d*art disparait.
Quelle afûigeante comparaison nous pouvons faire de cette situa-
tion avec les époques antérieures de la musique dramatique ! Con-
sidérons la période comprise entre 1775 et 1830, nous y verrons,
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xiv PRÉFACE
non-seul emcnt les artistes et les amateurs^ mais tout ce qui compose
le public habituel des théâtres, émus et charmés par les œuvres de
Gluck, de Piccinni^ de Sacchini, de Mozart , de Paisiello, de Cima-
rosa^ de Grétry^ de Chérubini, de Méhul^ de Berton , de Sponiini^
de Rossini, de Weber I Les œuvres mêmes qui n^avaient pas réussi
à la scène étaient autrefois des sujets d'étude pour les uns ; pour
les autres , des objets d'admiration. Des livrets dépourvus d'intérêt
ou mal coupés pour la musique avaient, ou causé la chute, ou borné
le succès des partitions de Sacchini, Renaud, ei Chiméne; d^Jphigénie
en Tauridey de Piccinni; de Lodoï^Aa, àeMédée,d'Éli8a, d!Anacréon^
des Ahencérages , de Cbérubini ; de Phrosine et Mélidor, à^Ariodant,
d^ Adrien, de Héhul ; mais ces partitions étaient recherchées, applau-
dies avec enthousiasme dans les réunions d'artistes et d'amateurs;
on les trouvait dans toutes les bibliothèques. Les œuvres de tous
les grands musiciens, de quelques pays qu'elles vinssent, à
quelque école qu'elles appartinssent, étaient répétées dans les
concerts et dans les salons; la vie de l'art était répandue dans
la société. D'autre part, ceux que le succès avait couronnés au
théâtre n'en disparaissaient pas. Les compositeurs avaient un ré-
pertoire, comme on disait alors; et, lorsque l'âge avait éteint leur
imagination , lorsqu'ils sortaient de la carrière active , la représen-
tation perpétuée de leurs ouvrages leur assurait une existence in-
dépendante pour la vieillesse. Au lieu de cela, que voyons-nous
maintenant? Auber, artiste de premier ordre, a écrit plus de qua-
rante ouvrages qui , presque tous , ont eu de brillants succès ; Ha-
lévy, homme d'un talent bien supérieur à ce que pense le vulgaire,
a produit aussi un nombre considérable de belles partitions ; qu'est
devenu leur répertoire à Paris ?
Que résulte-t-il de cet état de choses? Hélas! le plus grand mal
qui puisse se manifester, c'est-à-dire, l'ébranlement de la foi dans
Fart chez les artistes. Pour qui considère avec attention, ce scepti-
cisme est de toute évidence : le découragement en est la conséquence
inévitable. L'art ne se prenant plus au sérieux, on n'est occupé que
de la recherche de l'effet momentané. On ne sait plus que faire pour
amuser le public, médisait, il n'y a pas longtemps, un des jeunes
compositeurs qui écrivent habituellement pour la scène. Amuser t
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. XV
c'est donc à cela que l'art est descendu? Qu'on ne s'y trompe pas :
si les artistes acceptent celte dégradation de la musique, c'en est
fait d'elle pour l'avenir^ ou du moins pour longtemps. C'est à eux
qu'il appartient de résister à cette déplorable tendance par toutes
les forces de la conviction, par toutes les ressources du talent. Qu'ils
se gardent bien d'accepter à la lettre cet axiome si souvent répété^
çtt'on ne réforme pas son temps ; qu'ils se persuadent, au contraire ,
qu'on le domine quand on est fort par la tète et par le cœur*. Qu'ils
prennent exemple de quelques bonmies d'élite qui, défenseurs dé-
voués de la philosophie morale^ menacée par les tendances actuelles,
n'ont pas désespéré de la vertu , et ont écrit récemment des livres
aussi remarquables par l'honnêteté du but que par l'évidence des
principes et le talent du style. Certes , rien n'est plus opposé à la
morale de ces livres que les entraînements de notre époque ; ce-
pendant le plus beau succès en a signalé la publication ; les édi-
tions s'en sont multipliées, et leur éloge s'est trouvé dans foutes les
bouches. C'est que dans les sociétés les plus corrompues , il y a tou-
jours de nobles cœurs que n'ébranlent pas les vices de leur temps,
et qui imposent aux autres. De même, alors que le goût se déprave
et semble s'anéantir, il se trouve des âmes heureusement douées qui
ne perdent jamais le sentiment du beau, qui lui vouent un culte, et
qui le préservent du naufrage. C'est pour ces organisations excep-
tionnelles et pour lui-même que l'artiste doit travailler pendant
les périodes d'égarement des sociétés civilisées : elles sont en petit
nombre , sans doute, mais elles finissent par dominer le sentiment
vulgaire de la foule.
On objectera peut-être que travailler pour le petit nombre ne
conduit ni an succès ni à la fortune. H^is, qu'est-ce que le succès
momentané qui ne repose pas sur des beautés réelles ? Qu'est-ce que
la fortune pour qui trouve ses jouissances les plus vives dans la
culture de son art, et qu'est-il besoin pour l'artiste des raffinements
du riche? Ce qu'il doit laisser à la postérité, ce sont de beaux ou-
vrages, non des palais et des meubles somptueux. Que ceux qui ne
se trouvent pas assez récompensés de leurs efforts par le plaisir que
donne le travail et par une position modeste^ lisent la biographie des
grands hommes qui sont nos maîtres et nos modèles ! Qu'ils voient
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x>i PRÉFACE
Jean-Sébastien Bach élevant sa nombreuse famille avec le mince re-
venu d'an emploi dont ne se contenterait pas aujourd'hui le plus mi-
nime coryphée de nos théâtres^ et de plus obligé d^y ajouter le pro-
duit de ses leçons et des copies quMl faisait lui-même de ses ouvrages ;
toutefois y il était heureux en écrivant de magnifiques composi-
tions dont le retentissement- u'aUait pas au-delà de Tenceinte d'une
petite ville, et qui^ publiées pour la première fois un siècle après la
mort de leur auteur^ frappent aujourd'hui les artistes d'admiration
et de stupeur. Qu'ils suivent pendant toute sa vie le compositeur le
plus original, le plus complet^ Mozart^ dont le nom ne se prononce
pas sans éveiller Tenthousiasme : ils le verront incessamment aux
prises avec les embarras d'une existence précaire ; mais il suffit de
lire sa correspondance pour comprendre les joies dont son cœur
était inondé lorsque lui venaient les inspirations à^Idoménée, de Don
Juan et des Noces de Figaro, Qu on examine la position de Beetho-
ven : il ne trouvait pas dans le produit de ses nobles créations un
revenu suffisant pour ses modestes besoins ; il ne fut à l'abri de la
misère que par la générosité d'un prince impérial. De plus, par
une cruauté inouïe du sort , il était privé de loule , et ne goûtait
jamais le plaisir d'entendre exécuter ses ouvrages. Que lui restait-il
contre tant d'infortunes? il nous l'apprend dans son testament : l'art
l'a soutenu. Quels artistes que de tels hommes! Quel dévoùment à
l'art que le leur^ et qu'on serait heureux au même prix de le porter
si haut!
J'ai dit que si l'art ne progresse pas , il n'en est pas de même de
la science : or, il y a la science de Tari. Celle-là a fait des progrès
immenses depuis cinquante ans. Préparée par de laborieux et utiles
travaux, pendantledix-buitièmcsiècle, elle s'est enrichie dans celui-ci
de l'esprit de méthode , sans lequel il est impossible de fonder une
science véritable. La plupart des questions fondamentales, ou simple-
ment entrevues autrefois, ou dénaturées par l'esprit de système qui
régna surtout au dix-huitième siècle, ont été examinées de nouveau ,
dansdesvues plus philosophiques et plus saines. La théorie de l'har-
monie, livrée depuis Rameau à un vain étalage de calculs et d'ex-
périences de physique, a été ramenée à son principe évident, lequel
est purement métaphysique, puisqu'il s'agit d'un art qui, comme
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DE tk DEUXIÈME ÉDITION. xvij
tel, ne peut avair de base qae dans rintelligencc et dans le senti-
ment. Ramenée à ce point de vue , la théorie de l'harmonie s'est
trouvée d'accord avec la constitution des tonalités^ ainsi qu'avec
rbistoire de la musique en général, et a présenté les développe-
ments de ses phénomènes dans un ordre parfaitement identique à
celui des transformations de l'art.
Quant à l'histoire de la musique en elle-même, pour laquelle
Marpurg, le P. Martini, l'abbé Gerbert, Burney, Hawkins et Forkel
ont fait des recherches trés-estimables , mais qui n'avait pas été exa-
minée suffisamment à ses sources, et pour laquelle d'ailleurs l'esprit
critique et philosophique manquait à ces écrivains , on peut dire
avec assurance que depuis peu d'années seulement on est entré dans
la voie qui seule peut conduire au but, parce qu'on s'est attaché à la
recherche des monuments pour les étudier avec soin. A vrai dire ,
on n'a fait jusqu'à ce jour que de l'archéologie musicale \ l'histoire
de la. musique proprement dite n'existe point encore; mais on en a^
éclairci des points intéressants. En cela, l'ordre naturel a été suivi;
mais il y a loin de la patience dans les recherches à la conception
d'un ensemble complet et à l'esprit généralisateur sans lequel un
tel ensemble ne peut être formé. Peut-être l'historien de l'art se
trouvera-t-il enfin.
Xa science de l'acoustique, ébauchée au dix-septième siècle, n'est
entrée dans son domaine véritable, c'est-à-dire dans la physique ex-
périmentale, que parles travaux de Chladni et deSavart. Les décou-
vertes de ces hommes si distingués, celles de M. Cagniard.de Latour
et de quelques autres savants , ont donné des bases certaines à une
science qui n'existait auparavant que de nom.
Enfin, une science plus nouvelle, la science de la science, *
c'estrà-dire la philosophie de la musique , a pris naissance de nos
jours. Une de ses parties seulement, Yesthétique , a été traitée dans
quelques ouvrages spéciaux, suivant des vues plus ou moins justes,
plus ou moins étendues ou circonscrites, et avec une connaissance
plus ou moins suffisante de l'art. L'ensemble de cette science a été
l'objet d'un grand travail qui n'a point encore vu le jour.
La Biograp/tîe universelle des MiLsiciens renferme des renseigne-
ments sur tous les ouvrages qui ont pour objet l'une ou l'autre de
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. xviij ^ PRÉFACE
ces parties de la science générale de la musique, et sur leurs au-
teurs.
On a dit souvent, et l'on dit peut-être encore , en parlant de Fau-
teur d\in dictionnaire historique de la nature de celui-ci ^ le eanir
pitateur de cette biographie. L'expression ne manque pas de justesse
pour certains ouvrages dans lesquels les écrivains copient simple-
ment leurs devanciers , prenant un peu partout , et montrant dans
la critique ou l'impuissance, ou la partialité inspirée par des pré-
jugés d'époques, de pays, et d'école; mais on ne peut nier que
cette partie de la littérature a fait de remarquables progrès dans
le dix neuvième siècle, particulièrement en France. Une biographie
générale n'aurait plus la moindre chance de succès , si elle n'était
qu'une compilation. Comme dans toutes les éludes historiques, les
auteurs de bons ouvrages de ce genre ont reconnu la nécessité de
remonter aux sources, de comparer les autorités, d'en discuter la
. taleur, au lieu d'accepter simplement les faits transrais par la tra-
dition.
C*est un long et rude travail, lorsqu'on veut le faire bien. Les dif-
ficultés se multiplient à mesure que le cadre s'élargit. Dans une
monographie, les erreurs sont moins excusables que dans un recueil
biographique qui embrasse toute une époque, tout un pays^ ou
toute une catégorie de savants, de littérateurs ou d'artistes. L'im-
possibilité d'éviter la multiplicité des ert^eurs dans une biographie
générale qui serait faite par un seul homme a déterminé les édi-
teurs d'ouvrages de ce genre à partager le travail entre un certain
nombre de rédacteurs , à raison de la spécialité de leurs connais-
sances. Des recueils estimables, bien qu'ils ne soient pas à l'abri de
tout reproche , ont été le produit de cette méthode ; mais il serait
difficile que la collaboration aboutit heureusement dans und bio-
graphie collective d'artistes qui ont cultivé le môme art, particuliè-
rement la musique, laquelle fait naître une si grande diversité de
goûts, d'opinions et de doctrines. Il est hors de doute que l'unité de
vues est indispensable dans un ouvrage de cette nature : pour qu'elle
y fût, j'ai dû entreprendre seul la tâche immense qui m'était pré-
sentée, n en est résulté des avantages évidents, mais aussi de graves
inconvénients; car, lorsqu'il s'agit de faits, un seul homme ne peut
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DE LA DBUXlÈiVE ÉDITION. xix
. tout savoir^ qaelque soin qu'il prenne de s^informer^ et de quelque
résolution qu'il soit animé.
Le travail auquel je me suis livré pour la composition pt pour
Tamélioration de la Biographie universelle det Musiciens a été d'au-
tant plus considérable, que je me suis imposé la t&che de rendre
cet ouvrage aussi exact, aussi complet qu'il m'a été poiwible, eu ce
qui concerne les renseignements bibliographiques. Quelques-uns
de mes lecteurs penseront peut-être que j'ai poussé trop loin cette
recherche; d'autres me reprocheront, au contraire, de n'avoir pas
fait assez; car tout le monde ne cherche pas les mêmes choses dans
un livre. Quoi qu'il en soit, je considère la bibliographie comme
digne de beaucoup d'intérêt pour l'histoire de l'art et de la science.
Pour de certains travaux, elle est une nécessité. Je n'ai donc pas dû
négliger ce qui pouvait rendre meilleure cette partie de mon livre.
En dépit de ma patience et de mes soins, j'ai bien peur qu'elle ne
soit encore imparfaite; car il est des faits dans la. science des livres
qui ne sont indiqués nulle part, et que le hasard seul fait découvrir.
Si l'on compare la deuxième édition de la Biographie universelle des
Musiciens dL\ec la première, on la trouvera immensément augmentée
dans la nomenclature des artistes, et l'on verra que la plupart des
articles anciens ont été remaniés, complétés, purgés des erreurs de
faits et de dates qui s'y étaient glissées ; enfin , que beaucoup d'autres
ont été refaits en entier, d'après de meilleurs documents. De longs
voyages entrepris à diverses époques, dans l'espace de vingt ans,
en Allemagne, en Italie, en Angleterre et en France, m'ont fait re-
cueillir de précieux matériaux dans les grandes bibliothèques , ainsi
que beaucoup d'ouvrages rares. Plusieurs hommes de haut mérite et
des amis dévoués m'ont aidé dans mes recherches et m'ont fourni
des indications nombreuses pour le perfectionnement de mon livre.
Ma reconnaissance doit signaler en particulier Dehn , érudit conser-
vateur de la riche collection d'œuvres musicales de la bibliothèque
royale de Berlin , qu'une mort prématurée vient d'enlever à sa fa-
mille, à ses amis, au monde musical, et dont l'inépuisable obli-
geance a été pour moi. un «véritable trésor ; H. Gaspari , de Bo-
logne, bibliographe exact, consciencieux, et musicien fort instruit;
Auguste Gathy, au cœur noble et pur, également frappé par la mort
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x\ PRÉFACE
depuis peu , et qui, animé du senliment le plus généreux, a puisé
dans les matériaux de la nouvelle édition qu'il préparait de son
Lexique musical de la Conversation, et les a mis à ma disposition^ par-
ticulièrement sur ce qui concerne les artistes allemands de Tépoque
actuelle ; H. Danjou, mon digne ami et ancien collaborateur, à qui je
suis redevable de notes pleines d'intérêt sur des manuscrits peu ou
point connus que renferment les bibliothèques de Florence, de Rome
et d'autres villes d'Italie ; H. Gachard, membre de l'Académie royale
de Belgique et conservateur des archives générales du royaume ,
ainsi que M. Pinchart, laborieux .et exact employé des mêmes ar-
chives; H. Léon de Burbure, amateur de musique et littérateur
distingué , qui m'ont fait connaître des documents authentiques
inconnus jusqu'à ce jour, lesquels jettent une vive lumière sur les
origines de l'ancienne école des musiciens belges et néerlandais ;
M. de Beauchesne , secrétaire du Conservatoire impérial de musique
de Paris, dont l'obligeance ne se lasse point à fouiller dans les re-
gistres de cette école, pour nie fournir des faits et des dates sur les
artistes qui y ont reçu leur éducation musicale ; enfin M. Théodore
Parmentier, officier supérieur du génie de la plus grande distinction,
amateur de musique fort instruit et compositeur, qui a bien voulu
relire mon ouvrage mot à mot pour m'en signaler les erreurs de
détails , et pour relever toutes les fautes typographiques. Je les prie
de recevoir ici l'expression de ma sincère gratitude.
La critique de certains écrits , ainsi que celle des journaux pu-
bliés «n divers pays , m'a été fort utile , bien qu'elle n'ait pas été
toujours bienveillante et qu'elle se soit quelquefois fourvoyée; car
la vérité, lorsqu'elle se fait jour, est bonne à prendre partout. Celte
critique s'attache parfois à des minuties auxquelles j'avoue que j'ac-
corde assez peu d'importance. Personne plus que moi n'a le désir
d'être exact dans les faits, car c'est un devoir de l'être autant qu'on
le peut ; mais^ enfin, si je me trompe sur une date , si je dis André
pour MicMl, ou Michel pour André; si ma mémoire, qui me servait
si bien autrefois et qui maintenant m'abandonne, me trahit sur
quelque circonstance peu importante, je confesse que je ne suis
nullement disposé à m'en désespérer. Ce n'est pas dans de pareilles
choses que consiste la valeur de mon œuvre : \e la place plus haut.
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xxj
J'abandonne donc volontiers à mes aristarques de détails le plaisir
de me donner sur les doigts dans ces occasions. Hais, si je me suis
montré facile sur ce qui me concernait personnellement dans les
attaques dirigées contre mon livre; si depuis longtemps je garde le
silence; si j'ai évité avec soin toute polémique à ce sujet, il ne faut
pas qu'on se persuade que j'aie accepté comme fondées des criti-
ques de faits historiques contre lesquels oif n'a opposé que des sup-
positions gratuites ou des textes mal compris. J'ai attendu seule-
ment avec patience que le moment fût venu de faire triompher,
non ma causé personnelle , qui est de peu d'intérêt, mais celle de
la vérité, que personne n'a le droit d'abandonner. Or, les faits dont
il s'agit appartiennent à l'histoire de la musique , et c'est-là seule-
ment qu'ils peuvent être discutés avec les développements néces*-
saires. La biographie de certains hommes éminents s'y trouve
intimement liée par la part qu'ils y ont prise; mais les limites
d'une notice biographique , qui n'est point une monographie, ne
permettent pas ces développements : les faits ne peuvent donc y
être présentés qu'avec brièveté. J'attendrai le moment où la pu-
blication de mon Histoire général de la Musique me permettra de
dissiper les ténèbres et de mettre la vérité dans tout son jour. Tou-
tefois, il me parait nécessaire de faire voir, par deux exemples, les
difficultés qu'on m'a faites, et de constater les erreurs de nies ad-
versaires. C'est ce que je vais faire avec autant de rapidité que je
pourrai.
On sait que l'histoire de l'art n'a pas de nom plus célèbre, plus
populaire que celui de Guido, ou Gui d'Arezzo. Huit siècles ont con-
sacré sa gloire universelle. Les manuscrits des ouvrages de ce moine
sont répandus et multipliés dans toutes les grandes bibliothèques
de l'Europe, et depuis soixante-<[uinze ans ceux qui lui appartien-
nent, ainsi que d'autres qu'on lui attribue , ont été publiés dans la
collection des auteurs ecclésiastiques sur la musique dont le prince-
abbé Gerl>ert est éditeur (1). Rien de plus facile donc que de savoir,
par les paroles mêmes de Guido, ce qu'il a fait pour mériter une si
grande renommée : il semble qu'il ne s'agisse que dé lire et de
(1) Scr/pfores (cclesiastici de Aïusica sacra pot issimum^ 1784, 3 vul. ^-4**.
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XX ij ^ PRÉFACE
comprendre; niais, soit que la paresse humaine s'accommode mieux
de traditions vulgaires que du soin d'en vérifier la valeur; soit que
comprendre ne soit donné qu^à peu dMntelligences^ on se plait à répé-
ter de vieilles erreurs sur les résultats des travaux du célèbre bé-
nédictin ; erreurs presque aussi anciennes que lui^ et que Iç chroni-
queur Sigebert de Gemblours propageait dès le commencement du
douzième siècle. *
Si Ton en croit les traditions , Guido ne serait pas moins que l'in-
venteur de la gamme» dont il aurait pris le nom du gamma grec em-
ployé pour représenter la note la plus grave de l'échelle des sons.
Il serait Tauteur des noms des six premières notes de cette gamme ^
uty ré, mi , fa, sol, la, qui sont encore en usage en trance , en Bel-
gique et dans l'Europe méridonale , et les aurait tirés de la pre-
mière strophe de l'hymne de Saint-Jean :
UT queant Iaxis
REsooare fibris • '
Mira gestorum
FAmuli tuorum,
SOLve polluti
LAbii reatum,
Sancte Johaooes.
Et, comme il n'y alà que six noms de notes, ilaurait réduit l'échelle
diatonique à six sons, c'est-à-dire à l'hexacorde, et aurait imaginé
le système monstrueux de solmisation qui fut en usage depuis le
douzième siècle jusqu'au commencement du dix-huitième ; système
d'aprèslequel les noms des signes représentatifs des sons changeaient
à chaque instant dans un même chant, et qu'on appelait, à cause de
cela, système des m,uances. De plus, comme il fallait un guide au mi-
lieu de ce dédale, Guido aurait inventé la main musicale, méthode
à l'aide de laquelle on retrouvait les noms de l'échelle générale
des sons, au nombre de dix-neuf, sur les articulations des doigts de
la main gauche, suivant un certain ordre de classement. Savoir sa
main fut la science première de tout musicien , depuis le moyen
âge jusqu'à la seconde moitié du dix-septième siècle.
Suivant la, tradition , les innovations de Guido ne se seraient pas
bornées à ces choses : il aurait inventé la notation du plain-chant
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xxuj
maintenant en usage y et que beaucoup d'écrivains désignent en-
core sous le nom de nolcuion guidonienne; on lui devrait l'existence
du contrepoint > du monocorde ^ du clavecin et de plusieurs autres
instruments. Là plupart de ces erreurs ont été répétées par Hersenne,
par Kircher, dans leurs volumineuses encyclopédies de musique y
par Brossard et par Jean-Jacques Rousse^ga y dans leurs dictionnaires^
ainsi que par Ângeloni y dans sa Monographie sur la vie et les tra-
vaux de Guido d'Arezzo.
Dans l'article de la Biographie universelle des Musiciens sur cet
homme célèbre , j'ai démontré, par des passages extraits de ses ou-
vrages, ainsi que par son silence sur ce qui lui est attribué, que rien
de tout cela ne lui appartient. S'il indique le chant de l'hymne de
Saint-Jean , c'est comme un exemple, pour atteindre le -but qu'il se
propose. Il écrit à un moine de ses amis, et lui explique sa méthode
pour enseigner à retenir les sons qui correspondent aux signes de la
notation. « Si vous voulez, dit-il, fixer dans votre mémoire un son ou
a une note , de manière à pouvoir l'entonner quand vous voudrez,
a en quelque chant que ce soit , que vous lesachiez, ou que vous
« rignoriez , choisissez une phrase mélodique qui vous soit tami-
« lière y et au commencement de laquelle se trouve ce son ou cette
<c note ; lorsque vous voudrez vous souvenir de celle-ci , vous aurez
a recours à cette mélodie. Soit, par exemple , ce chant dont je me
« sers pour les enfants qui commencent comme pour ceux qui sont
« plus avancés (1). »
On voit avec évidence, dans ce passage, que Guido ne veut ensei-
gner qu'un procédé de mnémonique pour fixer dans la mémoire les
iirtonations correspondantes aux signes. L'exemple qu'il donne est
choisi avec intelligence , parce que le chant s'élève d'un degré à
chaque hémistiche, de telle sorte que par le moyen d'une seule mé^
lodie , six sons différents pouvaient être fixés dans la mémoire. Mais
(f) Siqnamergo vocem vci neumam vis ita roemoriœ coinmendare, ut ubicum-
que velis, in quocumque contu, quem scias, vel nescias, tibi mox iilum indubitante
posais eaundareY debes ipsam yocem vel neumam încapitc alicujus notissimaD sym-
phoDÎae notare, et pro ubaquaque voce memonœ retiuenda hujusmodi sympboniam
in promptu habere, quœ ab cadem vocem incipiat : utpote sit bœc symphonia, qua
ego docendis paeris imprimis atque etiam in ultiinis utor.
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xxiv PRÉFACE
les vues de Guido nWlaient point au delà. Il est si vrai qu'il n'en-
seignait pas une nomenclature de^notes dans son école, que Jean
Cotton, premier commentateur de Guido, et qui écrivait dans les
dernières années du onzième siècle , ou au commencement du dou-
zième dit on ces termes précis^ dans le premier chapitre de son traité
de musique : a Les Anglais, les Français et les Allemands se servent
c( de ces six syllabes u(, ré, mi, fa, sol, la; mais les Italiens en ont
tt d'autres (1). » Or c'est en Italie que Guido enseignait.
Il n'a pas plus imaginé Thexacorde que la méthode des muances,
dont il ne dit pas un mot. Il y a à ce sujet quelque chose de plus
qu'une preuve négative ; car il dit d'une manière formelle : « Comme
« il y a vingt-quatre lettres dans toute écriture^ de mème^ nous avons
(( aussi sept sons dans toute espèce de chant; car ainsi qu'il y a sept
« jours dans la semaine^ de même il y a sept sons dans la musi-
tt que (2). » 11 n'est pas davantage l'auteur de la main musicale,
car il n'y a pas un mot qui concerne cette méthode dans un seul de
ses ouvrages. »
Il n'a pas donné le nom de gamme à l'échelle diatonique des sons ;
car ce mot ne se trouve pas une seule fois dans ses écrits. Il doniie à
cette échelle le nom de monocorde, parce que ses degrés sont mar^
qués sur la table de cet instrument. Enfin, il ne s'attribue pas l'ad-
jonction du gamma grec aux lettres romaines pour la représenta-
tion du son le plus grave de l'échelle générale ; car il dit lui-même
que ce sont les modernes (relativement à lui) qui ont fait cette ad-
jonction (3).
Guido n'a point inventé la notation actuelle du plain-chant, qu'il
n'a pas plus connue que ses contemporains. Il n'a pas imaginé da-
vantage les lignes de diverses couleurs pour reconnaître les signes
de certains sons que nous appelons ti( et /a, afin d'avoir des points
de repère pour les autres signes : il en parle comme de choses con-
(1) Verum Aogli, FraQcigeaae, Alemaamutuntur his ut, re, mi, fa, sol, la; Itali
autem alias habent.
(2) Sicut in omni scriptura XX et IIII litteras, ita in omni cantu septem tantum
habemus voccs. Nam sicut septem dies in hebdomada, ita septem sunt vooes iu
musica. (Y. Gerb. II, p. 46.)
(8) In priniis pooatur r grsecum a modérais adjuuctum.
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DE 1.A DEUXIEME ÉDITION. xxv
nues, et ne s'en attribue pas le mérite. D'ailleurs il existe des manus-
crits ou des fragments du dixième siècle où ces lignes se trouvent (1).
Ce qui appartient réellement à Guido y c'est d'avoir complété la
portée de quatre lignes , non pour la notation actuelle du plain-
chant ) qui lui est postérieure , mais pour fixer la position des signes
compliqués de la notation du moyen âge, appelée communément
x^ewaiai%q<M; parce que ces signes, souvent mal formés et disposés
d'uue manière irrégulière, jetaient les chantres ttans l'incertitude
pour les intonations. Au surplus , Guido , qui a expliqué en termes
très-précis l'objet du perfectionnement qu'il avait voulu introduire
dans cette notation , ne nous laisse pas ignorer qu'il préfère les sept
lettres de saint Grégoire. « Nous avons trouvé plus avantageux , dit-
« il , de noter avec des lettres seules ; car elles sont ce qu'il y a de
« plus facile pour apprendre le chant, si l'on s'en sert avec assiduité
« l'espace de trois mois. Les neumes sont en usage parce qu'ils
« abrègent : s'ils sont faits avec soin, on les considère comme des
« lettres, lorsque celles-ci sont disposées de cette manière, etc. (2). »
Ce raisonnement est très-juste; car les neumes, lorsqu'ils n'étaient
pas de simples points, étaient des signes collectifs de plusieurs sous
qui abrégeaient les notations; mais les lettres avaient sur eux l'a-
vantage de la clarté et de la précision.
A l'égard de l'invention du contrepoint attribuée à Guido, il est
hors de doute qu'on ne trouve dans ses écrits d'autre trace d'har-
monie que la diaphonie, c'est-à-dire les successions non interrom-
pues de quartes et d'octaves dont Hucbald de Saint-Amand avait
donné des règles et des exemples plus d'un siècle avant lui.
Le monocorde, dont on lui a fait également honneur, se trouve
dans les traités de musique de Ptolémée et de Boëoe, qrfi datent de
plusieurs siècles avant sa naissance. Le jésuite Kircher a voulu aussi
(1) Martiui, Storia délia Musica^ t. 1, p. 184.
(2) Solis liiiteris notare optimum probaviusm
Qiiibus ad discendum cantum nihit est fiicilius,
Si assidue utuntur saltem tribus mensibns.
Causa vero breviandi neumae soient fieri,
Quœ si curiosœ fiant, habentur pro litteris,
Hoc si modo disponaotur litterae cum lioeis.
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xxvj PRÉFACE
quHl fût inventeur du clavecin et deTépinetle ; cela est trop ridicule
pour avoir besoin d'être réfuté.
Après avoir mis au néant , par une discussion dont on vient de
voir l'aperçu , toutes les fables débitées sur les inventions préten-
dues de Guido y j'ai supposé, dans l'article de la biographie, qu'on
me ferait cette question : « Si Guido n'est l'auteur d'aucune des in-
<c novations qui lui sont attribuées et que vous lui refusez , que lui
« reste-lril donc^^et sur quelles bases s'est établie sa renommée de-
<f puis plus de huit cents ans? n J'ai répondu alors, et je répète
aujourd'hui que j'accorde à ce digne prêtre ce qui lui appartient
et ce que lui-même réclame, à savoir : une métl^ode par laquelle il
enseignait aux enfants en quelques mois ce que les chantres de son
temps ne parvenaient pas à apprendre en dix ans; c'est-à-dire à
trouver immédiatement l'intonation représentée par un signe quel-
conque de la notation, à l'aide d'un procédé de mnémonique, et
d'un monocorde pour les commençants. De plus, il a complété le
moyen imaginé avant lui de donner une signification déterminée
aux signes de la notation neumatique. C'étaient là des services au
temps où il vivait; car les instruments étaient rares alors, et l'on rte
connaissait pas le diapason ou le son modèle. La tradition et la mé-
moire pouvaient seules venir en aide pour fixer les intonations.
Qui croirait qu'une discussion si approfondie et si lumineuse ait
pu être l'objet d'une critique qui s'exprime en ces termes : « Oui
« ne sera étonné après cela de lire dans la Biographie des Musiciens
€ par M. Fétis (t. IV, p. 458, 2. côl.)les paroles suivantes :
« Ce que j'ai rapporté démontre qu'aucune notation n^a été eonsi-^
a dérée, spécialement jusqu'au seizième siècle, comme uneiwoentionde
c( Guido ; It que -pour l'enseignement du plain-chant, l'usage des an-
a ciennes lettres grégoriennes s'était conservé même jusquà cette
a époque.
0 II faut, ou que M. Fétis n'ait jamais lu les écrits de Gui, ou
a qu'il compte extraordinairement sur ses lecteurs pour avancer de
« telles propositions (1). m
Le P. Lambillotte, jésuite, qui m'adresse ces paroles, ne s'aperçoit
(t) Esthétique ou théorie du chatU gf^gorien, par le P, LambUtotte, p. 2H.
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xxvij
[Kis qa'il tombe dans l'absurde; car il vient d'écrire à la page pré-
cédente (213) : <c De plus ^ il est constant , d'après les paroles mêmes
« de notre auteur (Guidod'Arezzo). que les caractères dont il se
« servit pour le chant dans ces lignes étaient les anciens neumes. i»
Puis il cite le premier vers : Solis litteris notare, etc. ; mais il sup-
prime les deux autres ^ qui auraient démontré trop évidemment ce
que j'avais avancé sur la conservation des lettres grégoriennes pour
renseignement du chant ecclésiastique.
11 est à remarquer que le P. Lambillotte a traduit dans son livre le
micrologue de Guido, sa lettre au moine Michel , et quelques frag-
ments d'autres opuscules; qu'il est résulté de ses traductions, pour
les moins lettrés , que le moine d'Arezzo n'est l'auteur ni de la
nomenclature des degrés de la gamme ^ ni des hexacordes^ ni de la
méthode des muances , ni de la main musicale , ni de l'invention
du contrepoint; ce que j'avais démontré dix-huit ans auparavant.
Cependant il termine par cette sortie contre ma démonstration :
« Nous trouvons bien étrange, qu'il nous soit permis de le
ce dire en passant, qu'un homme, quel qu'il soit, aussi savant que
a possible, jette publiquement un blâme à une série de siècles qui
a ont vu briller tant de génies dans tous les genres, et qu'il ose dire
a à tant d'hommes qui se sont occupés de la chose en question ,
Ci qu'ils n'ont pas compris ce qii'a fait Gui d'Arezzo en réalité. Du
a reste , la lecture des lettres de Gui et ses œuvres , que nous venons
a de mettre sous les yeux de nos lecteurs, leur apprendra assez que
« l'article de la Biographie de M. Fétis fait peu d'honneur à ce grand
« musicographe. »
Cette conclusion du vénérable prêtre, à qui Dieu fasse paix, me
rax^pellé une anecdote que voici : Mozart , visitant une ablfttye d'Al-
lemagne , fut conduit dans l'église par le prieur. L'iin des pères
joua de l'orgue. Quand il eut fini de préluder, le prieur demanda
à l'illustre compositeur ce qu'il pensait du talent du moine , et
ajouta immédiatement : C^e$t un homme excellent et d'une simplicité
angilique. — Pour sa simplicité , répondit Mozart , je ne la mets
pas en doute, car sa main gauche ne se doute pas de ce que fait sd
droite.
Le deuxième exemple, que je choisis dans les critiques dont mes
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xxviij PRÉFACE
assertions et mes'idées sur certains points de Fhistoire de la musique
ont été les objets, est celui-ci :
MarchettOy dit de PadouCy à cause du lieu de sa naissance , fut le
musicien le plus singulier du treizième siècle. Auteur de deux traités
de musique^ dont un, daté de 127fc, a pour titre : Lucidarium in arle
musicoi planWy c'est-à-dire, en latin du moyen àge^ La lumière ( por-
tée ) dans Vari du plain-chant^ il présente dans celui-ci des passages
d^harmonie dont voici quelques-uns :
Dessus.
Basse.
ut, ut dièse, ré,
fa, mi, ré.
fa, fa dièse, soL
fa, ré, ut.
sol, sol dièse, la,
sol, mi, ré.
Dessus.
Basse.
ré, ut dièse, ut,
ré, mi, fa.
N" 2.
sol, fa dièse, fa.
ut, ré, fa.
si, la, ut,
sol, la, la bt^inol.
Dessus. I la, si bémol, si, ut, \\ut, si, si bémol, la. 11 ré, ut, ut bémol. Il ut bémol, ut, ré.
Basse. 1 la, sol, mi, ut, \\ut, mi, sol, , la, \\ré, mi, fa, \\fa, mi, ré.
Ces successions, si insolites, si étranges, non-seulement à Fépoque
où Marchetto écrivait, mais inconnues longtemps après lui , m'ont
fait dire, dans la notice qui concerne cet écrivain : « Le Luddaire est
« surtout remarquable par les exemples d'harmonie chromatique
« qu^il présente dans les deuxième, cinquième et huitième traités
a renfermés dans cet ouvrage. Les successions harmoniques qu'of-
« frent ces exemples sont des hardiesses prodigieuses pour le temps
c( où elles ont été imaginées. Elles semblaient devoir créer immé-
(( diatement une tonalité nouvelle; mais, trop prématurées, elles ne
c( furent pas comprises par les musiciens , et restèrent sans signifi-
c< cation jusqu'à la fin du seizième siècle. » Qu'a-t-on objecté
contre ces paroles, qui sont l'expression d'une vérité de toute évi-
dence pour qui a étudié d'une manière sérieuse les monuments des
tonalitéset de l'harmonie, non en archéologue , mais en musicien
qui s'attache moins aux mots qu'à la nature des choses? Ce qu'on
a obiecté , le voici :
ce Si M. Fétis a supérieurement caractérisé la tonalité moderne^
« qui est notre élément musical, ses travaux ne sont ])as aussi satis-
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DE LU DEUXIÈME ftDlTïON. xxix
« faisants en ce qui concerne la tonalité du chant de Téglise. C'est
« du moins mon opinion ; et l'on verra bientôt à quel point elle est
a fondée.
« Quand on traite de la tonalité du plain-chant^ on enseigne
« toujours qu'elle est purement diatonique; qu'elle est dépouillée
a du caractère attractif du quatrième degré et de la note sensible ;
« que la seule altération permise en cette tonalité ne peut affecter
(c que la note si , par le moyen du hémol et du bécarre; enfin ^ que
« l'emploi du dièse y est formellement interdit, selon les uns, et
<c quelquefois toléré , selon les autres, soit pour éviter la relation di-
« recte du triton ou de la fausse quinte, soit par euphonie dans les
« cadences.
« On ignore que la tonalité du plain-chant ne repose pas toute
a entière dans la tonalité grégorienne. Celle-ci n'en est qu'une par-
ce tie j considérable sans doute , mais qui ne constitue pas à elle
« seule la liturgie musicale (1). »
J'écarte ce qui suit immédiatement, parce que mon critique a
pour habitude de se jeter dans des excursions qui font perdre de
vue la chose dont il s'agit, et je viens au passage sur lequel il fait
reposer la discussion. Le voici :
« Ce dont personne ne se doutait , c'est que saint Grégoire et
« saint Ambroise, bien qu'inspirés tous deux par les théories grec-
« ques , n'ont cependant pas suivi la même route. Le premier a
« choisi le genre diatonique , le plus sévère et le plus grave des
« trois genres de musique dés anciens Hellènes; l'autre a préféré le
« genre chromatique, plus doux, plus élégant, plus simple; Tun a
« songé aux barbares du Nord , au peuple , aux masses ; l'autre a
<c voulu plaire aux oreilles délicates des Romains (2). »
Arrêtons-nous un moment pour faire remarquer une méprise
singulière de mon critique , M. Nisard : Ambroise , Gaulois .d'ori-
gine, n'eut point de rapports avec Rome, partagée à cette époque
entre les restes du paganisme et l'arianisme. Il n'était pas homme
à vouloir plaire à des oreilles quelconques; et, si quelqu'un travailla
(1) Études sur la restauration du chant grégorien au XIX^ siècle, par Théo*
dore Nisard, p. 15.
(2) Jbùi.
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XXX PRÉFACR
pour le peuple, pour les masses, dans les objets du culte, dans lo
chant particulièrement, ce fut lui. Il suffit de lire les Confessions
de saint Augustin pour en être convaincu. À Tégard de saint Gré-
goire, pourquoi aurait-il eu en vue les barbares du Nord, qui n'oc-
cupaient que ritalic centrale et la Lombardie , et qui ne pénétrèrent
point à Rome sous son pontificat?
Mon critique poui*suit sa thèse en citant ce passage extrait d^un
traité de musique attribué à saint Odon, abbé de Cluny (1), qui
gouverna ce monastère célèbre depuis 927 jusqu'en 942 : « 11
« y a des genres de musique dont les intervalles ne se mesurent pas
<c sur le monocorde de la même manière que ceux du diatonique ;
« mais nous ne parlons ici que de ce dernier genre, parce qu'il
« est le plus parfait , le plus naturel et le plus suave, d'après le
« témoignage des saints et des musiciens les plus instruits Il y
« a une chose certaine, c'est que l'emploi du genre diatonique ,
« adopté par saint Grégoire, repose sur la double autorité de la
a science humaine et de la révélation divine. Les mélodies de saint
ce Ambroise, homme très-versé dans Tart musical , ne s'écartent de
<c la méthode grégorienne que dans les endroits où la voix s'amol-
(c lit d'une manière lascive et dénature la rigidité des intervalles
<c diatoniques (2).
M. Nisard cite ensuite un passage extrait d'un petit traité de mu-
sique par Réginon, abbé du Prum, qui fut contemporain d'Odon,
abbé de Cluny. Dans ce passage, Réginon, comme la plupart des
écrivains du moyen âge, divise la musique artificielle en diatonique,
chromatique et enharmonique; il ajoute qu'on entend fréquemment
des exemples du genre chromatique dans les chœurs de musique
(I ) Il y a beaucoup de motifs pour ne pas reconnaître saint Odon comme Tauteur
de cet ouvrage , dont il n'existait que deux manuscrits avant que Tun d'eux eût été
détruit dans un inoeiidie. Celui qui se trouve encore à la Bibliothèque de Leipsick,
Tattribue à Bernon, et le passage cité par M. I9isard ne 8*y trouve pas.
(2) La traduction serait plus exacte si M. iSisard disait : la mélodie de saine Jm-
broise7ie s'écarte pas de cette règle, si ce n'est dans les endroits où la imx la
dénature par des délicatesses trop lascioes. (Sancti quoque Ambrosii, prudentis-
simî in bac arte, syrophonia nequaquam ab bac discordât régula, nisi m quibus-
dam nimium delicatarum vocum pervertit lascivia. )
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DE LA DEUXIEME EDITION. xxxj
des femmes^ et qu^on ies trouve également dans Thymne Ui queant
taxis {i).
Après ces citations, et beaucoup d'écarts qui Tont oublier ce qui
est en question , le critique revient au sujet de la discussion , et
dit :.« Sans doute, la tonalité du chant grégorien est diatonique :
« c'est la règle; mais enconnait-on toutes les exceptions pratiques?
« A-(-on contrôlé sur ce point fondamental les assertions obscures,
a embrouillées ou incomplètes des didacticiens du moyen âge?
a Pourrait-on dire d'une manière précise les limites de l'influence
« réciproque qu'ont exercée l'une sur l'autre l'œuvre de saint Gré-
« goire et l'œuvre de saint Ambroise? »
On voit que jusqu'ici M. Nisard est dans l'incertitude sur la ques-
tion qu'il a soulevée; mais bientôt nous allons le voir prendre
un ton plus décidé, et ne plus mettre en doute l'existence d'un plain-
chant chromatique. De plus , il affirmera également que l'harmo-
nie chromatique a existé de tout temps, et il écrira cette curieuse
note (2) :
a Dans sa Biogrophie universelle des Musiciens ( art. Uarchello ,
« t. IV, p. 269) M. Fétis répète la même opinion (déjà produite au-
d para vaut), mais en des termes plus inadmissibles encore ; car Har-
<i chetto n'a pas eu de hardiesses prodigieuses en fait d'harmonie :
(c il n'a fait qu'exposer la doctrine reçue et suivie depuis long-
« temps. >>
S'il en est ainsi, ]e ne mérite pas les éloges qui m'ont été donnés,
et que le critique a répétés en commençant. Non- seulement je n'ai
pas supérieurement caractérisé la tonalité modemcj qui est notre élé-
ment fnustca{» mais j'ai dit de grosses sottises sur ce sujet, puis-
qu'il n'y aurait pas de différence entre la tonalité du chant grégorien
et celle de la musique moderne, ou plutôt qu'il n'y aurait qu'une
tonalité. Heureusement, nous ne faisons pas le roman de la musi-
que : nous écrivons son histoire. Nous n'avons pas de conjectures à
faire là où sont les monuments , et nous ne sommes pas des Chris-
tophe Colomb allant au hasard, sur unemer inconnue, à la recherche
(1) Sictit in choro mulierum ludentium fréquenter auditur, et in hymno Ut
queant Iaxis , etc.
(2) Étude» sur le chant grégorien^ page 153, n. 1.
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xxxVj PRÉFACE
d'un nouveau monde musical. U me suffira, pour mettre au néant
toutes ces suppositions gratuites, toutes ces pétitions de principes,
de i*entrer dans'le domaine de la réalité. Je regrette seulement de
ne pouvoir être plus concis dans ma tâche.
Reprenons d'abord lé texte de l'ouvrage attribué à Odon : Il y a
des genres dont les intervalles ne se mesurent pas sur le monocorde de
la même manière que ceux du diatonique. Cette traduction est-elle
exacte? Je suis obligé de répondre négativement , car le texte dit
simplement ^ il y a d'autres genres de musique, lesq;aels ont d'autres
mesures (1). En cela l'auteur dt l'opuscule ne nous apprend rien de
nouveau : il répète ce qu'ont dit avant lui Ptolémée, BoCce, Auré-
lien de Réomé, Rémi d'Auxeri*e et d'autres écrivains qui suivaient
la doctrine de Boôce. Mais cela n'indique en aucune manière qu'on
se servit au dixième siècle des genres chromatique et enharmonique.
On ne parlait plus depuis douze siècles de ces genres que. d'une ma-
nière spéculative. Aristote nous apprend qu'il n'existait plus de son
lemps de musicien capable de chanter les nomes d'Olympe , parce
que la musique était devenue purement diatonique, et que les an-
ciens genres enharmonique et chromafique avaient été abandonnés.
Le texte que H. Nisard invoque affirme également que le chant de
saint Grégoire est diatonique , et que celui de saint Ambroise n'en
diffère pas, si ce n'est dans les cas ou la voix le dénature par des dé-
licatesses trop lascives. Mais pourquoi mon critiqua a-t-il omis ce qui
suii dans le môme paragraphe de l'ouvrage qu'il cite? Là se trouve
parfaitement expliqué ce que Tauteur entend par des déUcatesses
lascives de la voix; là aussi se voit la preuve qu'il s'agit, non de ce
que M. Nisard appelle Vœuvre de saint Ambroise , mais de mauvaises
traditions de certains chantres que l'auteur flétrit du nom* de jon-
gleurs. Voici le passage supprimé par mon critique : « Or, nous sa-
tt vous par expérience que la plupart de ceux dont l'esprit cor-
ii rompu dirige leurs voix de cette manière ne chantent pas selon
« la règle de vérité, mais suivent plutôt leur propre caprice, pour
« acquérir une vaine gloire. Cest d'eux qu'on a dit que rignorance
« de la musique fait d'un chantre un jongleur. C'est pourquoi saint
(1) Sunt prœterea et alia musicœ gênera, aliis mensuris aptuta.
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DE LA DEUXIÈME EDITION. xxxiij
« Isidore pose cet axiome , que Dieu n'est pas glorifié par des voix
« semblables (1). »
En vériié, il est bien extraordinaire quemon critique n'ait pas vu,
par cette suite du paragraphe- de son auteur^ que l'autorité invo-
quée par lui s'élève contre son système et Tanéantit!
Reste la citation d'après Réginon de Prum. Ici j'éprouve quelque
embarras^ car le passage ne se trouve ni dans le texte publié par
l'abbé Gerbert, ni dans le manuscrit que j'ai découvert à la biblio-
tèque royale de Belgique; j'ignore donc ce qui suit l'endroit où mon
critique s'est arrêté. Toutefois, ce qu'il en a cité suffit pour démon-
trer que les paroles de l'abbé de Prum n'ont pas la signification
qu'il leur prête. De quoi s'agit-il? de la musique artificielle. Qu'est-
ce que la musique artificielle? C'est celle des instruments. Réginon
lui-même nous dit en e0et ce qu'il entend par ces mots : a On ap-
« pelle musique artificielle, dit-il, celle qui est produite et inven-
« tée par Tart et le génie humain, et qui consiste dans l'usage de
« certains instruments (2). » Or, j'ai démontré dans mes Recherches
sur la musique des rois de France au moyen âge, d'après les comptes
de leur maison fS), que les instruments orientaux appelés psaltérionsy
canons et demi-canons , étaient joués par certains musiciens employés
à leur service, et que ces. mêmes instruments étaient connus en
Europe. On sait que leurs nombreuses cordes étaient et sont encore
accordées dans le système arabe , de dix-sept sons par octave. Quels
rapports veut-on que ces choses aient avec la tonalité du plain-chant?
Encore une fois il n'est question que de la musique artificielle, c'est-
à-dire delà musique instrumentale. II est vrai que dans la citation
faite par mon critique il est fait mention de l'hymne Vi queant Iaxis,
après le chœur musical des femmes. J'avoue que je ne sais ce que
cela signifie , car on n'en peut tirer aucun sens raisonnable. Si cet
(1) Experimento namque didicimus, quod plurimi dissoluti mente hujiis modi
Toces babentes uullum pêne cantum secundum veritatis regulani, sed magis secun-
dum propriain voluntaUm pronuDCiant, maxime inanis glorix cupîdi ; de qualibus
dicitur : quia ignorata musiea de caDtore joculatorem facit; pro quo S. Isidorus po-
Dit, quia talibus vocibus non famulatur Deo. {Jp, Gerb.^ tome I, page 275.)
(2) ArtiGcialis musiea dicitur, quae arte et iogenio humano excogitata est, et iu-
venta, quae in quibusdam consistit iustrumeutis. {Jp. Gerb., ton). I; p 237. )
(3) Rame musicale, année 1832, n« 25 et suivant.
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:ixxiv PREFACE
hymne n'avait pas appartenu au genre diatonique , Guido d*A-
rezzo ne l'aurait pas choisi pour mettre dans la mémoire de ses
élèves les notes initiales des antiennes.
On a vu que ce n'est pas dans le plain-chant seul que M. Nisard
veut trouver l'emploi du genre chromatique , mais aussi dans l'har-
monie. Suivant lui^ et ici il est affirmatif autant qu'on peut Pétre y
ce que j'ai larouvé de prodigieux dans les successions harmoniques de
Marchetto est la chose la plus simple : cela s'est fait de tout temps;
Marchetto n'a fait qu'exposer une doctrine établie longtemps avant
lui. M. Nisard oublie de nous apprendre où il a trouvé les docur
ments qui l'autorisent à tenir ce langage. Pour moi je n'éprouve aucun
embarras à démontrer son erreur, car je m'appuie sur l'évidence.
Marchetto^ dit mon critique, lorsqu*il écrit ses harmonies, expose
la doctrine établie longtemps avant lui. Voyons de quoi traite le
sixième chapitre du deuxième traité contenu dans le Lucidaire?
du diesis, qui, dit-il , est la cinquième partie d^un ton (ij. 11 ajoute :
Si Van divm le ton en deux parties pour cotorer quelque coMon-
nanee , par exemple, la tierce , la sixte ou la dixième, tendante vers
une autre consonnance , la première partie du ton ainsi divisé , $i elle
est ascendante, est la plus grande et s'appelle chroma , la partie qui
reste se nomme diésis (2). Quel galimatias ! Cette théorie a la pré-
tention d'être empruntée aux Grecs ; mais jamais un intervalle ne
s'est appelé chroma, et une tierce, une sixte, une dixième, dont
l'intervalle prendrait les quatre cinquièmes d'un ton pour éta-
blir sa tendance , serait complètement fausse et insupportable à l'o-
reille. C'est pour la démonstration de cette absurdité que sont écrits
les exemples placés sous le n"" 1 .
Le deuxième chapitre du huitième traité du Lucidaire^ où se trou-
vent les successions que j'ai fait connaître sous le n* 3 , traite du
changement de nom des notes dans la solmisation par le système des
hexacordes et par la méthode des muances. Or, ce système et cette
(1) Diesis quÎDta pars esttoni.
(2) Diesis quinta pars est toni, puta cum aliquis tonus bipartitur propter aliquam
consonantiam colorandam subter tertiam, sextam sive dccimam , tendendo ad ali-
quam coDsonantinm ; quia prima pars toni sic divisi,«i per ascensum fit, major est,
et vocalur chroma ; pars -;cro quae restât diesis dicitur. (-/p. Gçrb , t. 111, p. 73.)
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xxxv
méthode ont pour base unique le genre diatonique , comme le
prouve invinciblement la main musicale. Quels rapports donc
peuvent exister entre les successions de Harchelto et l'objet du
chapitre?
Enfin y n'avons*nous pas ^ pour démontrer que les successions et
les harmonies dont il s'agit n'appariienneut pas au temps où elles ont
été écrites, les monuments del'art à la fin du douzième siècle et même
de l'année 1267 , que j'ai publiés dans la Revue de la musique relir-
gieu&e de H. Danjou, et ne savons-nous pas qu'alors les tierces ma-
jeures et les sixtes de même nature étaient considérées comme des
dissonances et bannies du contrepoint? De plus^ n'avons*nous pas
des morceaux à trois voix d'Adam de la Halle ^ contemporain de
Marchetto^ pour nous fournir la preuve que l'harmonie de ce temps
n'a aucun rapport avec ce que nous voyons dans l'œuvre de celui-ci ?
Que deviennent donc, en présence de ces faits , les assertions in-
croyables de M. Nisard? Que devient sa négation des vérités que j'ai
énoncées? Non-seulement j'étais dans le vrai^ lorsque je disais que
les exemples de successions harmoniques de Marchetto sont des
choses prodigieuses ( j'àiu^ais pu dire absurdes ) dans la tonalité de
son temps j mais j'étais en droit d'ajouter que longtemps même
après l'introduction dans l'art du principe de la tonalité moderne^
de pareilles successions y étaient inconnues. Quatre siècles s'étaient .
écoulés depuis Marchetto^ lorsque Stradella, et après lui Alexandre
Scarlatti ^ ont fait entendre les premières successions chromatiques
avec l'attraction tonale. L'étude quelque peu attentive des règles en-
seignées dans les.traités de musique des quatrième et cinquième siè-
cle» fait voir avec évidence qu'elles ont pour objet d'éviter des rela-
tions d'intervalles bien moins hardies que celles de l'écrivain de
Padoue.
Les deux exemples de critiques que je viens d'analyser et de ré-
futer, par de solides preuves, font voir que si je voulais relever de la
même manière tout ce qui a été produit contre mes doctrines, je
devrais écrire d'immenses volumes , source de fatigue pour moi et
d'ennui pour mes lecteurs. Certains archéologues, dans ces derniers
temps, se sont attachés à des points de vue particuliers sur lesquels
ils se contredisent souvent entre eux , bien que le but de la plupart
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xxxvj PRÉFACE
solide me. combattre. La vue de l'ensemble leur échappe^ ce qui est
cause qu'ils ne me comprennent pas toujours. Us sont à rhistoire de
la musique ce que seraient plusieurs tailleurs qui voudraient tra-
vailler à la confection du même habita chacun de son côté : celui-ci
ferait la taille^ cet autre les manches ^ un troisième le collet. Tousse
complairaient à bien faire la partie qui leur serait échue ; mais,
quand viendrait le moment d'assembler le tout^ rien ne s'accorda
rait. Avec du savoir^ de l'érudition , on croit pouvoir résoudre mieux
certains problèmes de l'histoire de la musique en bornant le cercle
des études à ces questions particulières ; mais dans cet art^ dont les
transformations sont si fréquentes, dans cette science qui embrasse
tant d'objets^ si l'on n'a tout examiné; si de longues méditations sur
l'ensemble et l'enchaînement des faits par leurs causes n'ont pas
étendu les vues du savant le plus consciencieux y on risque de ne
parvenir qu'à des conclusions erronées. Il faut avoir tout approfondi
pour traiter avec certitude une des milles questions difficiles qui se
présentent dans cette science infinie.
Ces considérations m'ont déterminé à faire disparaître de la
deuxième édition de mon livre le Résumé pkiiosopkique de l'histoire de
la musiquey que j'avais placé en tète de la première. Ce morceau ren-
ferme une tiè&grandequantité d*aperçusnouveauXy dont quelques-uns
ont été qndAiûés d^ hypothèses. Le conseiller impérial de Kiesewetter
en a eu tant d'émotions, qu'elles l'ont préoccupé pendant les quinze
dernières années de sa vie et lui ont fait produire dans cet intervalle
ses livres sur la musique de VÉglislè grecque y sur rhistoire de la mu-
sique européenne^ sur la musique mondaine , sur la musique des Ara-
bes , sur Guido d'Arezzo et sur la théorie mathématique des échelles
tonales^ sous le titre de Nouveaux Arisloxéniens. De plus^ il a rem-
pli les journaux de musique allemands d'articles dirigés contre
mes idées ^ sous divers pseudonymes. D'autres se sont aussi essayés
contre ce que j'ai écrit dans ce résumé sur les origines de l'harmonie^
sur celles des notations et sur beaucoup d'autres choses. Reproduire
simplement mon tableau rapide de l'histoire de la musique , sans
tenir compte de toutes ces oppositions^ ne serait pas possible; les
discuter serait changer le caractère de ce morceau, lui ôter sa desti-
nation et le transformer en une lourde et illisible dissertation. Jo
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DE LA DEUXIÈME ÉDITION. xxxTÎj
me suis dit qu'il n'est plus temps de présenter sous une forme
abrégée des vérités historiques et des idées que saisissent mal ceux
qui n'en connaissent pas les développements. L'histoire générale
de la musique^ dont la publication suivra celle du présent ouvrage^
exposera ces choses avec le cortège de preuves qui doit les appuyer^
et fera cesser d'oiseux débats.
En terminant, je déclare que, loin de me plaindre des attaques
dont mes assertions et mes théories ont été l'objet , je m'en réjouis^
si elles restent dans des termes qui conviennent & d'honnêtes gens.
Mieux vaut cent fois l'animation qui règne dans le domaine de la
littrature musicale depuis un certain nombre d'années y au risque
de quelques égarements ^ que l'indiCférence dont j'ai été témoin
dans ma jeunesse^ et que j'ai eu pour but de faire cesser par
mes eflorts. Au milieu de quelques erreurs^ que le temps dissipera ,
se sont produites de bonnes choses qui porteront leurs fruits. Sous
ce rapport, le progrès n'est pas douteux.
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
AARON, abbé de Saint-Martin de Cologne,
naquit en Ecosse dans les dernières ann^ du
dixième siècle. Il était jeune encore lorsque fit
un pèlerinage à Pabbaye de Saint-Martin : beau-
coup d^Écossais menaient à cette époque visiter
pieusement cette abbaye. Aaron y trouva le tenue
de ses voyage», et, peu de terop» après son arrivée
à Cologne, il y prit Thabit du monastère, dont il
devint abbé en 1042. Il n*élait point alors extra-
ordinaire qn*un seul abbé dirigeât deux al)bayes :
Aaron nous en fournit un exemple , car, peu de
temps après qu^il eut été élevé i la dignité d'abbé
de Saint-Martin , on lui confia aussi la direction
de l'abbaye de Saiut-Pantaléon , de l'ordre de
Saint- Benoit, près de Cologne. Il mourut à TAge
d'environ soixante ans, le 14 décembre 1052. Un
tnifé De uMitate Canins vocalis et de Modo
eaniandi alque psallendi, écrit par Aaron, se
trouvait en manuscrit dans la bibliothèque de
Saint-Martin, avant la suppression de cette ab-
baye. Trithème {in Chron. Hirsaug.) dit aussi
que ce moine a laissé un livre Intitulé : De Reçu-
lis ionorum et sympkoniarum, ( Voy. Josephi
Hartzetm Bibliotheca eoloniensis,p. 1.)
AARON 9 on ARON (Pibtro), écrivain
didactique sur la mnsique , et professeur distingué
de cet art, naquit à Florence, dans la seconde
moitié da quinzième siècle, suivant les rensei-
g;iienients que nous fournissent les titres de ses
ouvrages et ses épltres dédicatoires. Les deux
orthographes do nom de cet auteur sont employées
par hii-méoie; car on tronve Àron au second
livre qu'il publia, et Aaron aux titres des autres.
PooGîanti (1), Cinelll (2) et le jésuite Negri (3)
(•) Caiaiogm ittustrium SeHptorvm FlormUnorum.
M Mbliattea volante Sctmia s*.
(19 ÙtorUt éit rtormOM ScriUori, p. 4M.
UKIT. DES MUSiaBNS. T. I.
nous apprennent peu de choses concernant la
vie de ce savant musicien ; ce qn*on en sait est
indiqué par lui-même. Ainsi la lettre placée en
tête de l'édition de son livre intitulé Toscanello
in mtuica, publié en 1539 , et datée du 7 octobre
de la même année, nous informe qu'Aron avait
vingt-six ans lorsqu'il publia son premier livre ,
en 1516; d'où il suit qu'il était né en 1489 on
1490. On voit dans une autre épttrix de l'édition
de 1523, qu'il était né pauvre, et qu'il chercha
des ressources pour sa fortune dans ses travaux
sur l'art. On peut induire de ses paroles qu'il
s'était rendu à Rome, et qu'ayant été ordonné
prêtre, il recherchait la faveur du pape Léon X;
mais la mort de ce pontife trahit ses espérances.
Heureusement, il trouva alors nn protecteur dans
SétMistien Michèle, noble vénitien et chevalier de
Saint-Jean de Jérusalem (4). Or Léon X mourut
le 1*' décembre 1521, et avant cette époque
Aaron avait déjà publié ses trois livres DelV IsH"
tutione armoniea, à Bologne, en 1516. 11 est
donc au moins vraisemblable qu'il se trouvait
alors dans cette ville, oti Flaminio, son ami,
publia dans la même année une version latine du
même livre. Depuis cette époque jusqu'au mois
de février 1521 , les traces de l'existence d'Aaroo
(4) ... Sotto il tuo pontiâeato ( de Léon X X moft
ti êOM aJfaUcati, ekucuno tectmdo le tor forxe, di
far projuto in uta per gU ampi prmnii eke a le lorc
fatieke vedevano «uere propoiti. Tra gti qvali io $ono
ttato vno , U çuaU in temte fortwtm nalo, rteereando
per atatna honestû via. sosientare la mia tênuUd
negli ttudil dl musiea, ml sono non poeo ttf/atl-
eato, M non eot felicemenU eome harei ( tir) poImCo,
ahneno quanto f Ingeçno et la mia indmsiria mi ha po-
tuio; ei harH al tutto dissipato U premio a lê/aiieJke
miê JMT la importuna morte di Leone ^ te voitra signe-
ria non mi si fussi of/eria unico pretidio a la e^Uta
mia/ortuna, etc.
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AARON
disparaissent ; mais un document publié dans le
n"* 17 de la neuvième année de la GazeUamusi'
cale di Milano (27 avril 1851) nous apprend
qu'il était alors à Imoh , petite ville de l'État
de TÉglise, et siège d'un évéché, où il occupait la
place de chantre (ou maître de chapelle et insti-
tuteur des enfants de chœur) à relise cathédrale.
Ce document est un acte dressé par le notaire
Vincent Gibetti , de cette ville, en date du 15 fé-
vrier 1521 , par lequel les chanoines, après déli-
bération , accordent à Aaron , pour tout salaire
annuel de son service, et sans indemnité de loge-
ment, seize mesures de froment (I). Il parait
hors de doute que, peu satisfait du résultat de la
délibération, ce savant maître abandonna sa
place de Téglise d'imola , et se rendit à Rome
immédiatement après. Les munificences de
Léon X, son goût décidé pour les arts, et la
faveur que ce pape accordait aux Florentins,
tout faisait entrevoir à Aaron un sort plus heu-
reux; mais la mort prématurée du pontife
renversa de nouveau ses espérances. Cependant
il ne tarda pas à se trouver dans une meilleure
situation , ayant obtenu , par la protection du
chevalier Sébastien Michèle, un canonicat à la
cathédrale de Rimini, dont il était pourvu
dès 1522, ainsi que le prouvent le titre et Té*
pitre dédicatoire du Toscanello, publié dans cette
même année.
Il jouissait encore de ce bénéfice lorsque paru-
rent les éditions de ce livre publiées en 1525
et 1529; mais il parait quMl ne Tobligeait pas à
résidence; car il était en même temps maître de
chapelle de la maison de son protecteur, le clie-
▼alier Sébastien Michèle, prieur de Saint-Marc de
Venise, et vivait dans cette ville, ainsi qu'on le voit
par le titre de son livre intitulé : Trattate délia
natura et délia cogni:Aone di tutti gli tuoni
(I) Et prœdteti tfndieus nuaulùnarionaii , et man-
tlanearU pradieU, oàtento partUo per /abas quatuor
aibas ex çub^pie de dandoJUcto D. Petro Jron corbet
Xf^Ifrumenti de prmdkia mensttra, se Migavervnt dore
et consignare in recollectu proxime fvturo dieto D. Petro
Aron dicta» eorbes xrifrumenti, pre eo quod prouUtU
in ckoro dMnis interesee et eantu $e occupare diebus
solemnibus etfestivis perannum iiieipiendtan in kalendis
martUproxitnefuturit»etut$equitur, hae tameneondi-
tione, quod non facta interpellatione per mensem emte
JbUtum aRfimn per atteram partem de eonducta non
perseveranda : inteUiçaturperseverare eo modo et forma
quo anno tune pneterito, et sic per trantitum mensem
perdurare penUium annum mm eodem salarto.
SutTSDt les tables de variations de la valeur de l'argent
et da prix des denrées, données par Dupré de Salnt-Maur
dans son Essai sur les Monnaies, et en supposant que
la mesure romaine de blé fût à peu près l'équivalent da
setter de France , coté en isti à 4 livres tonraois 9 souÂ
efr 4 deniers, qui répondent à la francs de notre monnaie,
les seize mesures de froment accordés k Aaron représci»-
taralent aujourd'hui on traitement annuel de sw francs !
nel canio figurato, qui ftit publié en 1525. La
mort du prélat et la modicité du revenu de son
canonicat mirent plus tard Aaron dans une situa-
tion peu prospère; car il se décida, en 1535, à
se faire moine de Pordre des Biéronymites
(appelé en Italie VOrdine de* crociferi ou
Crofac^ieri),' dans le couvent de Saint- Léonard ,
à Rergame. Il en prit Thabit le 12 mars 1536, et
Ton voit dans une lettre qu'il écrivit le lende-
main à son ami Giovanni det Lago , maître de
chapelle vénitien, que sa profession se fit avec
beaucoup de solennité, qu^on lui rendit des
honneurs inaccoutumés, et que les musiciens et
chanteurs qui assistaient à la cérémonie lui té-
moignèrent de raffection. Pour rtionoMr, dit-
il, et à cause de Tamitié qu^ils avaient pour lui, le
maître de chapelle, Messer Gasparo et ses vingt-
deux chantres exécutèrent des psauilaes tpez-
zati et un Magnificat à deux chœurs, et toutes
les antiennes en contre point , aussi bien qu^on
aurait pu le faire à Venise; puis le Veni Creator
fut chanté dès qu'il eut revêtu Thabit. Il ajoute :
« Après les cérémonies , je fus accompagné dans
«c le couvent par monseigneur patron (le supé-
K rieur), avec les chantres et une partie da
« peuple. Une somptueuse collation de pâtisseries
« et de confitures était préparée ; et , sans que
« j'en eusse été prévenu , on chanta à ma louange
« un madrigal à six voix (1). » Trois ans après ,
il écrivait au même : « Je suis mieux que Je
« n'ai Jamais été; bien vu et caressé; j'ai bonne
« vie et repos; je suis libre, et j'ai quelques écus
« dans ma bourse (2). » Dans une autre lettre
il dit encore : « Vous savez quelle était ma situa-
<c tion à Venise : s'il m'était survenu une maladie;.
« j'aurais été sans asile (3). » Il passa plus tard
du couvent de Bergame à celui de Padoue, puLi
(1) Per lo amore quale a me portano questi siçneri
msuiei et eantorlf messer Catparo, maestro di cappella,
quacon ventidue eantori (fu) ad honoramii, et qua
fn cantate un vespero a dui chori da hro a psalmi
spezzati, moUoegreçiamente, con un Magnificat a dui
ekori, et tutte le anti/One in eontrapunto; cosa che
non haria ereduto , tanto bene che sarebbe bastato in
Fineçia : da poi uno Vent Creator Splrltus, quando fui
vestito, etc.
Finito le cérémonie, fui aeeompaanato dai
reverendo IdonAgnore mio patrone in casa con tutti U
eantort et parte det popolo, dove era appareechiato una
beUissima coUUUme abundante di marxapani et confetti:
dapoifu eantato un mandriali (sic) a sei voci , del quale
non aapevonlente, in laude mia, (Voy. Lucidarlo in ma-
slca , etc.)
(t) lo sto meglio eh' io st^ti mai;ben visto, ben ache^
rezxato, buon vivere-con rlposo, llbero et futUcke scuéo
in borsa. ( Ibid.)
(s) roi sapete bent queûo che in yenetfa ai présente
ftavevo se mi fusse venuta una malattia, saria attdaio
ramingo. (Ibld^
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AÀfeON — ABADIA
à eeloi de Yentse. On Ignore Tépoque de la mort
d*Aaron ; maison sait qu'il fj?ait encore en 1545,
car il publia dans cette année son Lucidario in
Musica, (Test donc entre cette date et 1562
quil cessa de vivre ; car la dernière édition de
son Toscanello in Muska , publiée précisément
dans cette année 1562, porte au froolispice ces
mots : Con V aggiuntafatta dalV auCorestesso
innanzi che morisse ( avec Taddition faite par
l*aoleiir hii-méme avant qn'il mourût ). Les soins
qu'il avait pris pour les progrès de la musique, et la
réputation dont jouissaient ses ouvrages, lui pro-
eorèreot Thonneur, unique parmi ses contempo-
rains , de voir son portrait placé dans la galerie
ducale de Florence , près de ceux des musiciens
les plus célèbres des temps antérieurs. On a de
lui les livres dont voici les titres : i** / tre UM
deir Istiiuzione armonica^ stampati in Bolo-
gna net 1516 da Benedetto di EHore , in-4^.
Ce volume est composé de 62 feuillets chiffrés
d'un seul côté. Jean-Antoine Flaminio, ami de
l'auteur, traduisit ce livre en latin, et publia
^ version sous ce titre : Libri très de fnstitu-
tione harmonica , editi a Petro Aaron , Flo-
rentino; interprète Giov. Ant, Flaminio Foro-
comeliensi. Bononim, 1516, petit in-4°. Cet
ouvrage fit naître une vive contestation entre
l'anleor et Gafori, qui y trouvait des fautes
graves en grand nombre. L'objet de la dispute
était la division des tétracordes dans les genres
diatonique , chromatique et enharmonique ; dis-
putes vaines qu'on agitait volontiers dans ces
temps anciens, et qu'on assaisonnait d'injures
réciproques. La cause d'Aaron fut soutenue
<»>ntre Gafori par Jean Spataro et Nicolas Vulsto
( voyei ces noms ) , et des pamphlets , devenus
très-rares, furent échangés à cette occasion.
Longtemps après , Aaron est revenu sur ce sujet
dans le second livre de son Lucidario (page 10);
il y fait une critique vigoureuse des arguments
de son adversaire. 2** Toscanello in Musica di
messer Pielro Aron fiorentino canonico in
Mniini, In Vineggia, 1523, petit in-fol. C'est
le meilleur des ouvrages d'Aaron. Les règles du
contre point y sont mieux exposées que dans les
<autrea livres publiés avant ceux de Zarlino. 11 y
«D a d'autres éditions publiées en 1525, 1529,
1539 et 1562, tontes imprimées à Venise, petit
in-fol. Dans l'édition de 1539, imprimée par
Marcliio Sessa, on trouve, après le second livre,
une addition {aggiunla) fort importante con-
cernant l'usage du bécarre et du dièse dans la
tonalité du plain-cliant. L'édition de 1562, im-
primée à Venise par Dominique Nicolini , petit
in>foi., est la dernière de ce livre- Elle a pour
titre : Toscanello, opéra delV eccellentissimo
musico Pietro Aron fiorentino, nellaquale,
dopo te làudi, la origine, la definitione, et
la divisione delta musica, con esaltissimo
et agevolissimo trattato «' insegna tutto
quello, che alla pratica del cantare et det
comporrè canti , et a divenire per/etfo musico
è necessario, Con V aggiuntafatta dalV aulore
stesso, innanzi che morisse, 3° Trattato
delta natura et eognitione di tutti gli tuoni
di canto -figurato non da altrui piû scritti,
composté per messer Pietro Aaron, musico fio^
rentino, canonico in Rimini, maestro di casa
del rêver, et magnifico cavalière hierosoli-
mitano messer Sebastiano Michèle priore di
Venetia. Impresso in Vinegia, per maestro
Bemardino Vitali, 1525, petit infol. La Borde
cite une deuxième édition de ce livre, qui aurait
été publiée en 1527, in-fol. : Je la crois sup-
posée. 4** lucidario in Musica di alcune op^
nioni antiche et moderne; Venise, 1545 , in-4*.
Ce livre contient des éclaircissements sur quel-
ques difficultés relatives à la théorie de la mu-
sique, particulièrement en ce qui concerne les
proportions. 5** Compendiolo di molli dubbi,
segreti et senteme , intomo al canto fermo
et figurato, da molli eccellenti consumati
iitfi^ict dichiarato; raccolte dalV eccellente et
scienzato autore fratre Pietro Aaron, delC or-
dine de* Crosaehieri, et delta inclita città di
Firenze, In Milano, per Giov, Antonio da
Castiglione, in-S'' (sans date) (1). Les ouvrages
d'Aaron ont encore anjourd'hni une assez grande
valeur historique ; la doctrine qui y est exposée
est puisée en grande partie dans les oeuvres de
Tinctoris.
ABACO (Évabistb-Fbucb dbl), né à Vérone
en 1662, fut directeur des concerts de l'électeur
Max. Emmanuel de Bavière, et mourut dans la
soixante-quatrième' année de son âge, le 26
février 1726. Il a publié cinq œuvres de musique
qui ont tous été graciés à Amsterdam , savoir :
1^ douze sonates pour violon et basse, in-4<*
oblong; 2** dix concerts à quatre pour l'église;
3** douze sonates pour deux violons , violoncelle
et basse; 4° une sonate pour violon et basse;
5" six concerts pour quatre violons , alto , bas-
son , violoncelle et basse. Spn œuvre quatrième
a été arrangé pour la musette.
ABADIA (Natale), compositeur de musique
ecclésiastique et théâtrale, né à Gènes le 11
(1) J'ai fait un« erreur considérable, en Usant , dans la
première édition de la Biographie urUveneUe des MuH'
eUns, que c'est le CompendMo qui a été Uiduit en latin
l»ar FlamlntOf je ne conniilssals pas alors le premier
ouvrage d'Aaron, que DUndiquentnl Martini, ni Forkrl,
ni LictatcnttuiL J'ai copié l'erreor de ceux-ci
I.
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ABADU — AfiÉtARD
mars 1792, a fait ses premièi^es études musicales
sous la direction de P. Raimoudi : il les termina
dans récole de L. Cerro, son compatriote. On
connaît de loi une messe à trois voin , une autre
à quatre, avec orclieslre, des vêpres complètes
et quelques motets. Pour le théitre, il a écrit
on opéra tMoffe intitulé : l'imbroglione ed il
CasiigamaUif et en 1812 il a donné au théAtre
di S. Agustino, à G^es , le drame qui a pour
titre la Giannina di Pontieu^ ossia la Villa-
nelUt d* onore.
ABAILARD oo ABÉLARD (Pierre),
célèbre par ses talents , ses amours et ms mal-
heurs, naquit en 1079 au Palet, petit bourg à
peu de dislance de Nantes. Doué d'un esprit
Tif, d'une imagination ardente, d'une mémoire
prodigieuse et d'im goAt passionné pour l'étude,
il posséda toutes les connaissances de ces temps
barbares , et créa celte philosophie scolastique
qui semblait alors reurenner toutes les sciences,
et qui fut si longtemps un obstacle aux progrès
de l'esprit humain. A la rhétorique, à la gram-
maire et à la dialectique, il avait ajouté l'étude
de ce qu'on appelait de son temps le quadri-
viutn, c'est-à-dire l'arithmétique, la géométrie,
l'astronomie et la musique. Il possédait parlicu-
lièremeut la théorie et la pratique de cette dernière*
science. Dès TAg»* de vingt-deux ans, sa répu-
tation comme savant et comme homme éloquent
effaçait celle des plus habiles professeurs , et son
école était devenue célèbre. Au milieu de ses
succès, il vit Héloi«e, nièce de Fulbert, cha-
noine de PariH, l'aima, la séduisit et Tenleva. Il
la conduisit en Bretagne, où elle accoucha d'un
fils qui ne vécut point. Abailard proposa alors A
Fulbert d'épouser sa nièce en secret; celui-ci y
consentit, ne pouvant faire mieux, mais il di-
vulgua cette union : Héloise, sacrifiant sa répu-
tation aux volontés de son 'époux, la nia avec
serment. Fulbert irrité la maltraita, et Abailard,
pour la soustraire à se% mauvais traitements,
l'enleva une seconde fois, et la mit au couvent
d'Argenteiiil. Le désir de se venger conduisit
alors Fulbert à une action atroce : des gens
apostés entrèrent la nuit dans la chambre d'A-
bailard et lui firent subir une mutilation infâme.
CQt attentat fut bientôt connu , et son auteur
décrété, exilé, dépouillé de ses biens; mais le
bonheur d' Abailard était détruit pour toujours.
Il alla cacher sa honte à l'abbaye de Saint-Denis,
qu'il ne quitta que lorsqu'il fut nommé abbé de
Saint Gtidas au diocèse de Vannes. Il finit par être
simple moine A l'abbaye de Cluny, et mourut
au prieuré de St-Marcel, près de ChAlon-sur-
Saône, le 21 avril 1142, Agé de soixante- trois
ans. Nous avons dit que la musique était un des
talente d'Abailard. 11. avait fait les paroles et le
chant de plusieurs chansons dont le sujet était
ses amours : il les chantait avec goût. Bientôt
répétées en tous lieux, elles eurent une vogue
exlraordhiaire. Héloîse elle-même noux apprend
quel fot leur succès, par ce passage d'une de ses
lettres : -^ Quand, pour vous délasser des travaux
« de la philosophie, vous composiez en rimes des *
«chansons amoureuses, tout le monde voulait
« les chanter A cause de la douceur de leur mé-
« lodie. Par elles mon nom se trouvait dans toute»
« les boucht^s , les places publiques retentissaient
« du nom d'Héloîse. » {Uttres d* Héloise et <f A-
6a<tor(/, traduction nouvelle par le bibliophile
Jacob, page 131, dans la Bibliothèque cTé-
lite,) Ces chansons amoureuses n'ont point
été retrouvées iusqu'A ce jour : elles ont donné
lieu A beaucoup de conjectures contradictoires.
L'abbé Diiboa a cru qu'elles étaient en langue
vulgaire {Histoire de la poésie française,
page 114); Lévéque de la Ravallière a repoussé
cette opinion (de V Ancienneté des Chansons
françaises^ dans les Poésies du roy de Aavarre,
tome I, pages 206 et suivantes), se fondant sur
ce qu'il n'a trouvé aucun vestige de ces poésies ;
ce qui est peu concluant, car ce qui n*a point
été trouvé dans un temps peut être découvert
dans un autre. Lévèque de la Ravalière parait
d'ailleurs être dans le vrai lorsqu'il soutient que
les chansons d'Abailard étaient en langue latine.
M. Leroux de Lincy , qui partage cette opinion ,
l'appuie par cette considération qu 'Abailard
montre en ses écrits trop de dédain pour les
langues vulgaires, pour supposer qu'il eût re-
noncé dana ses poésies amoureuses A la langue
de Virgile et d'Ovide , et se fût servi du français
encore au berceau. (Recueil de Chants histori-
ques français , Introduction , page vi. ) Une
découverte récente semble d'ailleurs donner
gain de cause A cette opinion; car M. Charles
Greith , pasteur A Mœrschwyl , près de Saint-
Gall, a trouvé A Rome, dans le manuscrit LXXXV
de la Bibliothèque du Vatican, volume in-8*^
sur Télin, du Xlir siècle , qui provient du fond»
de la reine Christine de Suède, six complainte»
d'Abailard en langue latine, avec le chant en
notation neumatique, qu'il a publiées dans un
recueil de pièces intéressantes intitulé Spieile-
gium Vaticanum (Frauenfeld, 1838, in -8* »
pages 121-13t). M. Greith pense que ces com-
plaintes (planctus) sont des allégories sur lea
amours infortunées d'Héloîse et d'Abailard. Quoi
qu'il ensuit, ces chants, qui ont pour titras;
!• Planctus Dinœ filim Jacob; V* Planctua
Jacob super ftlios suos; 3"» Planctus virgi^
num Israelis super filiam Jephtx GaladUm;,
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ABÉLARD — ABBÉ
4* Planetus Israël super Samson; 5» Planctus
David super Àbner ; 6^ Planctus David super
Saul et Jonathan; ces chants, disons- nous ,
dont IVtendue est longue, ne paraissent pas ètra
les cliansons d*Abailard qui furent populaires ,
car leur ton est sombre, ainsi que l*in<lique leurs
titres, et rien n'y rappelle la gracieuse et sédui-
sante Héloïse. On a mis en doute qu*Abailard ait
composé la musique de ses cliansons; Rawlinson
et de Laninaye , éditeurs de ses œuvres, pensent
qu^îl les a composées sur des mélodies connues
de son temps; mais le passage de la lettre d'Hé-
loîse rapporté précédemment suffit pour démon-
trer que son amant était à la fois l'auteur de la
poésie et du chant (... qua pro nimia suavitate
tam dictaminis, quam cantus, tuum in ore
omnium nomen tenebant^ etc.)- D'ailleurs U
découverte faite par M. Greitli des six com-
plaintes d*Abailard , avec leurs mélodies, prouve
qne cet homme extraordinaire a cuillvé' la mu-
sique aussi bien que les autres sciences et arts.
ABBATEZZA (J ban-Baptiste,) né à Biton-
to, dans la PouiUe, vers le milieu du dix -septième
siècle, a publié une tablature pour la guitare,
sous ce titre : Ghirlanda di varii fiori , ovvero
iniavolaturadi ghitarra spagnuota, dove che
da se slesso ciascuno potra imparare con
grandisstma facilita e brevità. In Milano,
appresso Lodovico Monzà, 16 pages in-8^ obt.
(sans date, mais vers 1690). On ne connaît
aocone particularité de la vie de ce musicien.
ABBATINI (Antoine Marie), compositeur
de musique d'alise, naquit en 1595, àTiferno
selon quelques auteurs, et à Castello suivant
l'abbé Baioi {Memorie storico-critiche délia
vita e délie opère di Giov. Pierluigi da pa-
lestrina, t. H, n. 477). Au mois de juillet de
l'année 1626 , il fut nommé mattre de diapelle de
Saint-Jean de Latran; il occupa cette place jos-
qa*an mois de mai 1628 , époque où il passa à
' relise du tiom-de- Jésus, £n 1645, la place de
maître de chapelle de Sainte-Marie-Majeure étant
devenue vacante, on la lui confia; mais il l'a-
bandonna le 5 janvier 1646. Peu de temps après,
U fut élu maître de SaInt-Laurent-in-Damaso;
le 2A septembre 1649 il retourna à Sainte-Marie-
Miyeare, et y resta jusqu'au mois de janvier 1657.
n passa alors au service de Motre-Dame de Lu-
rette, et y resta plosienra années. De retour à
Rome , au mois de mars 1672 , il rentra pour la
troisième fois à Sainte-Marie- Majeure, et en di-
rigea la chapelle jusqu'en 1677. Aiois il demanda
ta retraite définitive pour aller mourir en paix
à Castello. Il cessa de vivre , en effet , dans la
iQênie année , à T^ de quatre-vingt-deux ans.
Les œavres imprimées de ce compositeur con-
I sistent en quatre livres de Psaumes à quatre,
huit, douze et seize voix (Rome, Mascardi , 1630
I à 1635); cinq livres de Motets à deux, trois,
quatre et cinq voix (Rome, Grignani, 1636 à
1638); trois livres de Messes à quatre, huit,
douze et seize voix (Rome, Mascardi, 1638 à
1650). Après la mort d'Abbatini, son élève Do-
minique del Pane a fait imprimer ses Antiennes
à vingt-quatre voix , c*est-à-dire douze ténors et
douze basses (Rome, chez le successeur de Mas-
cardi, J677) La plus grande partie des œuvres
d'Abbatini est restée inédite dans les archives de
Saint-Jean de Latran, de Sainte-Marie-Majeure,
deSaint-Laurent-in-Damaso et du Nom de-Jésus.
Ces œuvres secomposent, savoir : ^''Antiennes à
vingt-quatre voix : douze soprani et douze con-
tralti ; de Messes^ Psaumes^ Motets, et de répons
à quatre, huit, douze, seize, vingt-quatre et
quarante-huit voix. Le P. Martini, dans sa con-
troverse manuscrite avec Thomas Redi de Sienne,
sur la résolution d'un canon d*Animuccia , cite
des discours académiques sur la musique , com-
posés par Abbatini, lesquels furent prononcés
dans les années 1665 , 66 , 67-et 68 : ces discours
sont restés en manuscrit. Abbatini fut aussi au-
teur d^une partie du grand ouvrage de Kircher
intitulé Musurgiay ou du moins eut t)eaucoup
de part aux recherches qu'exigea ce travail.
Alacci (Dramaturgia) nomme aussi ce compo-
siteur comme auteur d'un opéra intitulé ; Del
Maie in Bene, lequel aurait été représenté vers
1654.
ABBÉ (Joseph-Barnabe Saiht-S^in, dit),
violoniste, naquit le It juin 1727, à Agen, où
son père, Philippe-Pierre de Saint-Sévin, et son
oncle Pierre, étaient maîtres de musique des pa-
roisses de la ville. Pour remplir leurs fonctions,
ces altistes étaient obligés, suivant l'usage de
leur temps, de porter le petit collet : de là leur
est venu le nom d'Abbé ou de VAbbé, qu^ils
ont ensuite conservé après qu'ils eurent quitté
l'Église pour entrer tous deux à TOpéra en qua-
lité de violoncellistes, dans V^n^ 1727. Le jeune
Abbé vint rejoindre son père à Paris, le U no-
vembre 1731, à Page de quatre ans. Il ne tarda
point à commencer l'étude de la musique, et ses
progrès furent si rapides, qu'en 1739 il obtint
au concours une place de violoniste à l'orchestre
de la Ck)médîe française, quoiqu^il ne fût âgé que
de douze ans. L'année suivante, le célèbre vio-
loniste Leclair le prit sous sa direction : après
deux années d'études sous cet habile mattre, il
fut reçu à l'Opéra le l'*^ mai 1742. Déjà il s'é-
tait fait entendre avec succès au concert spiri-
tuel. Il y joua des solos jusqu'en 1750. Apr^
vingt ans de service , il se retira de l'Opéra ; mais
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ABBÉ — ABEL
il n'obtint point de pension, quoiqu'il y eût droit
diaprés les règlement«^ parce que Tadininistrâtion
le coniiidéra comme trop jeune pour jouir de
cet avantage. Il a publié de sa composition huit
œuyres de Sonates et de Trios pour le violon.
Vers 1762, il se retira dans une jolie babitation
qu'il possétiait à Maisons , près de Charenton :
il y mourut en 1787. Cette maison a appartenu
plus tard à Martin , ctiauteur de TOpëra-Comique.
ABBEY (John), facteur d^orgues distingué,
est né à Wiiton , dans le comté de Nortliampton,
le 22 décembre 1785. Dès sa jeunesse il fut placé
dans la manufacture d'orgues de Davis, alors
renommée; puis il entra chez Russec, autre
facteur de mérite qui mourut à Tâge de quatre-
Tingt- quatorze ans. En 1826, M. Abbey lut ap-
pelé à Paris pour Texécution de Porgue dont
Sébastien Érard avait conçu le plan , et qui fut
mis à Texposilion des produits de l'industrie
nationale en 1827. Ce fut lui aussi qui exécuta
l'orgue à clavier expressif qu'Érard lit pour la
chapelle des Tuileries, et qui fut détruit à la
révolution de 1830. Ayant établi lui-même une
manufacture d'orgues à Paris, M. Abbey, outre
quelques orgues pour des amateurs et artistes ,
a construit des orgues de chœur, pour l'accompa-
gnement du cliant, à Saint-Etienne- du -Mont, à
Saint-Eustache , à Saint-Nicolas-des-Champs , à
Sainte-Elisabeth, à Saint-Tliomas-d'Aquin , à
Saint-Médard , églises de Paris, à la cathédrale
et à l'église Saint-Jacques de Reims , à la cathé-
drale de Nantes, à celle d'Évreux, à la cathédrale
et à l'église Notre- Dame de Versailles, enfin
à l'église de Limay, près de. Mantes. C'est le
même facteur qui a fait des orgues de tribunes ,
grandes et petites, à Neuilly, à Saint-Louis
d'Antin, au collège de Henri IV, à l'église de
Reuil, i La Chapelle Saint-Denis, à la chapelle
d'Olivet d'Orléans et à Saint-Marceau, de la
même ville, au collège de Caen , au couvent de la
congrégation de la Mère-Dieu , à Paris , à celui
des Sœurs de la Charité, rue du Bac, au couvent
de la Légion d'hoq§eur , à la chapelle de la rue
Barbette, à celle du couvent de Châlons, à la
chapelle de Thospice de Versailles , et plusieurs
pour le Chili et les Iles de la mer du Sud. Enfin
M. Abbey a construit les grandes orgues des ca-
thédrales de la Rochelle, de Rennes, de Viviers,
de Tulle, de Cltâlons-sur-Maroe, d'Amiens et de
Bayeux. Il a fait aussi des réparations à beau-
coup d'orgues de Paris et de la province. C'est
à ce même artiste qu'on doit l'introduction du
mécanisme anglais et de la soufflerie de Cum-
mins dans la facture des orgues françaises. Ses
ouvrages sont bien terminés, et l'harmonie de ses
jeux est en général satisfaisante.
ABDALLAH-IBN-KHALEDOUN. Vojf.
IBN-KHALEDOUN (Abdallah).
ABDCJLCADIR (boi-caibi), écrivain per-
san sur la musique dont l'ouvrage manuscrit
existe dans la bibliothèque de l'université de
Leyde. Il est cité dans le catalogue de cette bi*
I bliotbèqoe {Caial. libr, tam impressor. quam
manuscript. Bibl. puhL Dniversit. Lugduno'
BaittvXy p. 453, n. 1061 ), sons ce titre :
Ju
Jc;l
.UrJ^I J^U.^bJ'
U^'jj^U 1^' w^'-
Traité des objets de modulations, en /ait
de chants et de mesures,
ABEILLE (Louis), pianiste, compositeur
et directeur des concerts du duc de Wurtem-
berg , naquit vers 176S, k Bayreuf h , où son père
était au service du margrave. H n'a dû son
double talent de compositeur et de virtuose qu'à
son travail assidu et aux chefs-d'œuvre des
grands mattres qu'il avait pris pour modèles;
car il avait peu de génie , et dès son enfance il
avait été livré à lui-même. Ses opéras et sa mu-
sique instrumentale ont eu du succès en Alle-
magne; ils sont agréables, quoiqu'ils manquent
d'originalité. Il a publié les compositions sui-
vantes : POUR LE CBAirr , 1* Poésies mêlées de
Hubner (Stnttgard, 1788, in-8°); 2* deuxième
partie de cet ouvrage (Stuttgard, 1793, in*8<*);
y" idylles de F/orian (Heilbronn, 1793); 4*
Chant ou cantate pour le mercredi des Cendres ,
avec accompagnement de piano; œuvre onzième
(Augsbourg, 1798); 5° VAmour et Psyché, opén
en quatre actes, arrangé pour le piano (Aogs*
bourg, 1801 ); 6* les plus jolies chansons qui ont
paru à Stuttgard depuis 1 790, mises en pot-pourri.
]K>UR LE PIANO. 7* Qustre sonates pour le clavecin
( Heilbronn , 1789 ) ; 8» une sonate et neuf varia-
tions dans le goût de Mozart pour le clavecin
( Heilbronn, 1790); 9* fantaisie pour le forté-piana
iibid,)\ ÏO" concerto pour le clavecin, en si
bémol, op. 5 (Offenbach. 1793); 11"" grand
concerto en ré h quatre mains, op. 6 (OiTen-
bach, 1793); 11** grand trio pour le clavecin avec
violon et violoncelie, op. 20 (Offenbach* 1798);
13« aiants et élégies avec clavecin (1809); 14°
Pierre et Annette, opérette en 1810; 15<> po-
lonaises pour piano-forté, n"* 1 (Leipsick); 10^
valse en forme de rondeau , pour piano , n** 1
et 2 (Leipsick). On trouve à la Bibliothèque im-
périale, à Paris, un Miserere à grand choeur, en
partition manuscrite (n"" Vm 320), composé par
Abeille.
ABEL (Clamor-Henri), musicien de chambre
à la cour de Hanovre, naquit en Westphalie, vers
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ABEL — ABELA
le milieu do 17" aièclê. On ne sait point le nom
da maître qui dirigea ses études , ni les drcons-
tanees de sa yie. Ses ouvrages ont été publiés
sous le titre iBrstlinge musikalischer Blumen^
AUemandeny Couranien, Sarabanden^ etc.
( Prémieca de fleurs musicales, allemandes, cou-
rantes, sarabandes» etc.), partie pour violon et
basse, partie pour viola da gamba ^ violon et
basse. Le premier volume parut à Francfort'Sur-
Je*Mein en 1674, le second en 1676, et le troisième
en 1677, in fol.; on y trouve son portrait. On a
réuni ces trois parties dans une édition qui |)arut
à Brunswick en 1687, sous ce titre : Drey opéra
musicot auf einmal wieder aufgelegt, Sie en-
ihielien AUemanden, etc. La musique d*Abel ne
se distingue par aucune qualité remarquable.
ABEL (LàopoLD- Auguste), fils d'un musicien
de la chapelle du prince d'Anbait-Cœtben, na-
quit i C<ptlten en 1720. Ëlève de beoda, il devint
babile violoniste, pour son temps, et fut d*abord
employé dans Torcbestre du théâtre dirigé par
NicoUni à Brunswick. En 1758 il obtint la place
de maître de concerts du prince de Schwarlz-
bonig-Sondershansen ; buit ans après il pasi^a
au service du margrave de Schwedt, et plu4 tard
il fut attaché à la cour du duc de Schwerin.
On ignore répo<|ue de sa mort. Le catalogue de
Bôhme,de Uaml>ourg, indique 5tj; Concertos
pour le violon composés par cet artiste. A bel
était bahîle peintre en miniature.
ABEL (GuARLEt-FRÉDéaic), frère putné du
précédent, musicien célèbre et le plus habile
joueur de l>asse de viole de son temps, né à
Ccethen vers 1724, fut admis à Técole de Saiut-
Thomas de Leipsick, et y apprit la musique sous
la direction de Jean-Sétîastien Bach. Ses études
termina, il entra daus la chapelle du roi de
Pologne à Dresde, et y demeura pendant dix ans.
La modicité de ses appointements et quelques
discussions désagréables avec le célèbre compo-
siteur Basse, qui dirigeait alors la chapelle
royale , décidèrent Abel à donner sa démission
en 1759. Après avoir parcouru TAllemagne dans
un état voisin de Tindigence pendant près d'une
année, il se rendit en Angleterre, où il put tirer
parti de ses talents. Le duc d'York devint son
prolecteur et le fit entrer dans la musique de la
reine, avec deux cents livres s(erling de traite*
ment. Peu de temps après il devint directeur de
la chapelle de cette princesse. Son séjour à Lon-
dres dura sans interruption jusqu'en 1783; mats,
à cette époque, le désir de revoir son frère,
Léopokl-Auguste, directeur des concerts du duc
de Schwerin, le ramena en Allemagne. Il se Ht
entendre à Berlin et à Ludwigslust, et, quoiqu'il
eût alors soixante-quatre ans, il excita Tadmi-
ration générale par Tex pression et la netteté de
son jeu. Frédéric-Guillaume, alors prince royal
de Prusse , lui fit présent d'une tabatière fort
riche et de cent pièces d'or pour lui témoigner sa
satisfaction. De retour en Angleterre, il entre-
prit d'y donner des concerts publics; mais cette
spéculation n'ayant pas réussi, le dérangement
de ses affaires l'obligea à passer quelque temps à
Paris ; il ne tarda point À retourner à Londres,
oii il mourut, le 22 juin 1787, à la suite d'une
sorte de lélhargie qui dura trois jours. Quoique
d'un caractère irascible et brutal , il était bien
reçu dans la société. Son défaut principal était
la passion du vin , qui probablement abrégea ses
jours.
Les Anglais font maintenant peu de cas des
compositions d'Abel; cependant elles se distin-
guent par un chant pur et une harmonie . assez
correcte. Elles consistent en dix -sept œuvres,
publiés à Londres, à Paris, à Berlin, etc., sa-
voir : 1** six ouvertures à huit parties, op. 1; V
six sonates pour clavecin, avec accomp.de violon,
op. 2; 3** six trios pour deux violons ou flûte,
violon et basse, op. 3; V six otiTertures à huit
parties, op. 4 ; 5** six sonates pour clavecin, avec
ace., op. 5; 6'' six solos pour flûte et basse,
op. 6; 7* six ouvertures à huit parties, op. 7;
8^ six quartetti, pour deux y., alto et b., op. 8;
9° six trios pour violon, violonc. et b., op.
9; lO"* six ouvertures à huit parties, op. 10; il*
six concertos pour clavecin, avec ace. de deux
violons et basse, op. 11; 12* six quartetti pour
deux violons, alto et basse, op. 12; IS** six so«
nates pour cIst. avec ace. de v. op. 13; 14* six
ouvertures à huit parties, op. 14; lô* six, quart,
pour deux y., alto et b., op. 15 : on a aussi
gravé comme œuvre quinzième des sonates
pour le clavecin; 16<* six trios pour deux y. et
b., op. 16; 17* six ouvertures à quatre parties,
op. 17. Presque tous ces ouvrages ont été ar-
rangés pour divers instruments. Abel a écrit quel-
ques morceaux pour l'opéra anglais Love in a
village, représenté À Londres en 1760, et pour
Bérénice t 1764. Jean-Baptiste Cramer a été le
meilleur élève d'Abel
ABELA (Chables-Gottlob), né le 29 avril
1803, à Borna près d'Oschatz, en Saxe, fit ses
études musicales à Dresde sous le cantor et
professeur A. G. Fischer. Appelé à Halle, en 1825,
en qualité de professeur i l'école primaire, il fut
nommé peu de temps après cantor de l'Église
Sainte-Marie. £n 1827, il réunit à cette position
celle de professeur de musique à l'école supé-
rieure. Abela mourut à la fleur de l'âge, le 22 avril
1841. Ses principales productions sont : l* un
recueil de Lieder à 2, 3 et 4 voix, à l'usage des
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écoles, publié à leîpsîck, chei Harlknoch, et
dont la quatrième édition stéréotype a para
en 1S48; 2* 160 Lieder suivis de canons à plu-
sieurs voix, Leipsick, Breitkopf et Haerlel; 3"
lïO quatuors pour 4 voix d'Iiommea, t^id; 4<^
Der Sàngerbund (L'Union des Clianteurs),
lieder pour 4 voix d'hommes, Halle, Knapp.
ABELL (Jb4Ii), musicien anglais, possédait
une fort beUe voix de ténor, et fut attaché à la
chapelle de Charles il, roi d'Angleterre. Ce
prince admirait son talent dans le chant, et avait
conçu le projet de l'envoyer, avec le sous-doyen
de sa chapelle, Gostling, au carnaval de Venise,
pour montrer aux Italiens quHl y avait de belles
voix en Angleterre; mais ce voyage n'eut point
Heu. Lors de la révolution de 1688, Abellfut
exilé d'Angleterre comme papiste. Il se mit à
voyager ei à donner des concerts. Mattheson
assure (in Wollkomm. Capellmeister) qu'il
chanta avec beaucoup de succès en Hollande et
à Hambourg. Il ajoute qu'Abell possédait un se-
cret par lequel il conserva la beauté de sa voix
jusque dans l'âge le plus avancé. Abell était aussi
luthiste fort distingué. Partout il i*ecevait de ma-
gnifiques présents ; mais il dissipait aassitôt ce
qu'il gagnait. 11 se vit à la fin réduit à voyager à
pied, avec son luth sur le dos. Arrivé à Var-
sovie, il Tut mandé par le roi de Pologne, qui
voulait l'entendre. Abell s'excusa sous le prétexte
d'un rhume. Sur cette réponse, l'ordre précis de
se sendre à la cour lui fut envoyé. Dès qu'il
y fut arrivé, on l'introduisit dans une grande salle,
autour de laquelle régnait une galerie où le roi
se trouvait avec toute sa suite. Abell fut assis
dans un fauteuil qu'on hissa au moyen d'une
poulie; puis on fit entrer des ours dans la salle,
et l'on donna le choix au musicien d'être dévoré
par eux ou de chanter : il prit ce dernier parti ,
et l'on assure que le trait de despotisme stupide
dont il était victime dissipa sur-le-champ la
rhume qu'il avait allégué. Après plusieurs années,
il obtint la permission de rentrer en Angleterre;
et il témoigna sa recounaissance de ce bienfait
dans la dédicace qu'il fit au roi Guillaume d'une
collection de chansons en diverses langues, la-
quelle fut publiée à Londres en 1701 sous pe
titre: Collection qfSongs in several languages.
Le catalogue de musique d'Etienne Roger,
d'Amsterdam, indique un ouvrage d'Abell sous
ce titra : Les airs d'Abell pour le condert du
Duole, On trouve aussi dans le quatrième vo-
lume de la collection intitulée : Pills to purge
melancoly, deux airs de ce musicien. Abell mou-
rot dans un Age très-avancé. '
ABELTSHAUSER. On a, sous le nom de
ce musicien allemand , qui était attaché à la mu-
ABELA — ABENHEIM
sique du régiment autrichien en garnison à
Mayence, de 1825 à 1830, les ouvrages suivants :
faix quatuors pour deux flAtes et deux cora,
oeuvre premier, Mayence, Scbott; 2* idem,
œuvre deuxième, ibid.; ^ douze pièces pour
quatres cors, œuvre troisième, ibid,; 4* six pièces
pour flûte, clarinette, cor et basson, œuvre qua-
trième, iUd,
ABENHEIM (Joseph), musicien attaché à
la chapelle du roi de Wurtemberg, est né à
Worms en 1804, et y a reçu do Winkelmaier les
premières leçons de piano et de violon. Plus
Urd il se rendit à Darmstadt pour y continuer ses
études musicales sous la direction de Schloesser.
Entré fort jeune dans Torcliestre de la cour de
Manlieiro,il perfectionna son talent de violoniste
et apprit les éléments de Tliarmonie chez Frey,
alors maître de concerts de cette cour. En 1825,
Abenheim fut admis dans la chapelle royale et à
l'orchestre du théâtre de Stuttgard. Fixé dans cette
viUe, il s'y maria et s'y livra d'abord à l'ensei-
gnement; mais, animé du désir d'augmenter ses
connaissances dans son art, il obtint un congé
en 1828 et se rendit à Paris, où Reicha lui donna
des leçons de composition. De retour à Stuttgard,
il prit une position plus élevée dans l'orchestre
du. théâtre royal, et remplaça le maître de cha-
pelle Lindpaintner et son adjoint M. Molique, en
leur absence. Ce fut lui aussi qu'on chargea de
la direction de l'orchestre des vaudevilles qui
étaient joués souvent sur le petit théâtre de la
cour par les membres de la famille royale et quel-
ques personnes de la haute noblesse . M. Aben-
heim est fort estimé à Stuttgard comme professeur
de piano et d'harmonie. Les compositions de cet
artiste publiées jusqu'à ce jour sont les suivantes :
1" chant sans paroles pour le piano , Stuttgard ,
Hallberger; 2° deux nocturnes pour piano seul :
n® 1 en sol mineur, n»2en la bémol., op. 8, ibid.;
Z* Polonaise, idem, Carisrulie, Creuzbaner;
A* 6 Lieder à voix seule avec piano, op. 2, Leip-
aick, Breitkopf et Haerlel ; 5« 6 idem, op 5, Stutt-
gard, Copel; 6» Le Rhin allemand ( Der deutsche
Rkein), de Baker, chanson à voix seule, Stutt-
gard , Schuli ; V Le Wurtembergeois et sa fidé-
lité (en allemand), 2 chansons avec piano,
Stuttgard, Zumsteg; 8* Le chant de Thekia dans
le Wallenstein de Schiller, idem, op. 9, ibid.;
9* Chant pour le drame Der liebe Zamber, op.
10, Stuttgard, Hunz. Le plus grand nombre des
productions de M. Abenheim est encore en ma-
nuscrit; on y remarque des pièces de circons-
tance pour des fêtes de la famille royale de Wbr-
temberg, la musique pour le drame intitulé
Hariadan, joué à Stuttgard au mois de juin \ 842,
un psaume à 4 voix et un Vater unser (Pater
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ABENHEIM — ABOU ALOUFA
9
noster), qo^l a fait exécuter plasieurs fois à Stutt-
gard , et qui ont été considérés comme de beaux
ouvrages.
ABERCORN (Le comte d'), précédemment
Lord Paislet. Voyez Peposcb.
ABIGHT (Jban-Georgb), théologien pro-
testant et savant orientaliste, né en 1672, à
EcBDigsée, dans la principauté de Schwartzbourg,
mort à Wittemberg en 1740, ou, selon quelques
biographes, le 5 juin 1749. 11 remplissait à
Wtttemberg les fonctions de professeur à TAca-
demie. Peta de temps avant sa mort, il avait été
nommé membre de TAcadémie royale des sciences
de Berlin. L^objet principal des travaux d*Abicht
fut la langue hébraïque, et surtout Tusage gram-
matical , prosoilique et musical des accents de
cette langue. Sa dispuste avec Jean Franke a
jeté quelque jour sur cette matière.
Parmi ses nombreux ouvrages, ceux qui ont
«lo rapport avec la musique sont : t^ Dissertatio
de Bebraorumaccentuumgenuino Officia, dans
la préface de Prankii diacrit, sacr.; 1710, in-
Jk**; 2« VindicUs Usus accentuum musici et
oraiorii^Joh. Prankio oppositm ; Lipsiae, 1713,
in-i*"; 3^ Accentus Heàrxorum ex antiquis-
simo tuu lectorio vel musico expliçati, et ad
usum hermeneuticum applicati , cum duabus
iaintlis mneis et specimine locorum ex accen-
abus explicatorum, in que de Poesi ffebrœo-
rum rhylhmiea disseretur, Accedit Anon. Ju-
dxi porta accentuum in latinum sermonem
versa, Lipsi»; Jo. Chrit. Kœnig, 1715, gr.
in- g** de 306 pages de texte, index et planches;
^"^^Excerpta de lapsu murorum hierichunli-^
norum. Ce dernier ouvrage a été inséré par Ugo-
Uni dans son Thesaur. ont. sacr., t. 32, p. 837.
La plopart de ces dissertations se trouvent aussi
dans le Trésor d'ikénins.
Goetten a donné une notice de la vie d'Abicht
dans son Europe savante, et l'on trouve la liste
de ses ouvrages dans les Vies des Théologiens
saxons de Michel Ranst , t. T', p. 1, et dans les
Acta hist. ecclésiast., t. V, p. 289.
ABINGTON ou ABYNGDON (HEimi),
Pon des premiers chanteurs et musiciens de son
temps, en Angleterre, fut d'abord organiste à Té-
S^liae de Wels, dans le comté de Sommerset, puis
à la chapelle royale de Londres, où il mourut
▼ers l'an 1520. Thomas Morus lui a fait deux
épitaphes qu*on trouve dans le Thesaur, epi-
iaph. du P. Labbe.
A BOSf Jérôme), compositeur del'École napo-
litaine, éUit d'origine espagnole, et naquit à Malte,
dans les premières années du dix-huitième sfècle.
Les Napolitains l'appelaient A vos, et même Avossa,
parce que la lettre b, dans la langue espagnole, a
le son du r, prononcé avec mollesse. Léo et
Durante furent ses mattrep de composition et de
chant. Devenu habile dans son art, il fut em-
ployé dans l'enseignement an Conservatoire de la
Pietà de* Turchini. Il enseignait aussi -le chant
dans plusieurs couvents de femmes dont il était
maître de chapelle. De son école sont sortis
quelques chanteurs distingués, au nombre des-
quels est'Aprile. Les premiers opéras d'Abos
jouésà Naples furent : La Pupilla e '2 Tutore,
La Serva padrona, et Vifigenia in Aulide. En
1746 il écrivit Ariaserse pour le théâtre Saint-
Jean-Chrysostome, à Venise. Il donna au théâtre
Argentina de Rome, en 1750, VAdriano et écrivit /
ensuite plusieurs autres ouvrages dont les titres
ne sont pas connus, pour les théâtres de cette
Tille, de Venise et de Turin. En 1756 il fut
appelé à Londres, en qualité de Maestro al cem-
balo du Théâtre-Italien , et dans la même année
il y fit repr<^senter le Tito Manlio. Deux ans plus
tard il y donna le Creso, opéra sérieux en trois
actes. De retour à Naples, dans Tété de 1758 , Abos
reçut sa nomination de maître do Conservatoire
de La Pietà. Il Qst mort dans cette ville, à l'âge
de qnatre vingts ans , vers 1786. On connaît de ce
maître beaucoup de musique d'église, dont cinq
messes à quatre voix et orchesf re, deux messes pour
soprano et contralto, avec orgue; un Kifrie et
Gloria, en sol minenr, pour quatre voix et orgue;
un Kyrie et Gloria k huit voix réelles, avec vio-
lons , violes, corsetor|!ue ; des litanies de la Vierge
pour soprano, ^ntralto et or$me. Toutes ces
compositions sont en manuscrit k Naples, à Rome,
à Vienne et an Conservatoire de Paris. La mu-
sique d'Abos à quelque ressemblance de style
avec celle de Jomelli. Son harmonie est pure et
ses mélodies-ne manquent point d'élégance ; mais
on n> trouve pas d'originalité dans les idées.
ABOC ALOUFA, fils de Sahid, auteur
persan d'un Traité de Musique pour le chant
et pour les instruments qu*on joue avec la
bouche etfvec les doigts , que Chardin apporta
en Europe , et dont le manuscrit est aujourd'hui
dans la bibliothèque du Muséum britannique, à
Londres. Chardin a donné une analyse de cet
ouvrage dans la relation de ses voyages (t. V,
p. 106, pi. xxTi, édit d'Amsterdam, 1711).
On y voit la figure du manche de CEoudo on
luth, avec sa division et les noms des cordes, ainsi
que des cases. La doctrine à'Abou Alov/a est la
division de l'octave en vingt-quatre parties ou
quarts de ton. La musique , dit-il, est une Ville
divisée en quarante^deux quartiers dont chacun
a trente^deux rues ( circnlations ou gammes);
d'où il suit que le nombre de modes fonda-
mentaux et dérivés de la musique persane est
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10
ABOU ALOUFA — ACCELLI
de treize cent quarante-quatre. Parmi les ius-
trumente décrits par Àbou Âloufa se trouve la
vina de Tlnde, dont il donne ia figure avec le
nom pentan kenkeri. Cette circonstance indique
qae le teijnps où Touvrage fut écrit est très-reculé,
car à l'époque où Chardin séjourna en Perse
(c'est-à-dire dans la seconde moitié du t7* siècle),
l'instrument dont il s'agit y était complètement
inconnu.
ABRAHAM ( ), professeur de clari-
nette et de solfège à Paris, entra dans l'orchestre
du Théâtre des Délassements comiques, en
1790. 11 est mort vers 1805. C'était une espèce
d'ouvrier musicien , aux gages des marchands de
musique; il arrangeait pour eux les ouvertures
et les airs des opéras nouveaux pour divers ins-
truments. 11 a publié en outre : 1° Méthode pour
le flageolet; Paris, Frère. — 2** Méthode pour la
clarinette; ibid. — a"" Méthode pour le basson.
Le nombre de recueils d'airs qu^il a arrangés
pour deux violons, deux flûtes, deux clarinettes
ou deux bassons est très-consiàérable.
ABRAHAM (. . . .), constructeur d'orgues,
né en Bohême, est auteur de l'orgue des Corde-
liers, à Prague, composé de vingt-cinq jeux, deux
claviers, pédale et quatre soufflets; et dé celui
de l'église Saint- Dominique de la même ville,
composé de soixante«onze jeux, quatre claviers,
pédale et douze soufflets. On ignore en quel
temps il vivait.
ABRAHAM BEN DAVlDARIÉ^rabbin,
israélite italien , vécut vers la fin du seizième
siècle et au commencement du dix-septième. Il
exerçait la médecine à Modène. Il a écrit un livre
intitulé : anUAn >1dSv, Sciltè Uagghihbo-
rim (les Boucliers des puissants), qui a été
publié à Mantoue, en 1612. Cet ouvrage, dont
les exemplaires sont très- rares, traite des vases
et ustensiles dont on faisait usage dans le temple
de Jérusalem, des sacrifices, libations, parfums,
offrandes, et de tout ce qui appartenait aux obla-
tiens. La seconde partie traite des offices, des
prêtres , des chantres. ( Voyez Barthplocci, Bi-
blioth. magna rabbinica, pars iV, p 464. ) Ugo-
Uni a traduit toute la partie de cet ouvrage qui
concerne les instruments de musique , le chant
et autres choses de l'exécution musicale, dans
son Thésaurus antiquitatum sacrarum^ etc.,
tome XXXn, col 1 — 96. Cette section du Sciltè
Hagghibborim est divisée en dix chapitres.
ABRAMS (Miss Henriette et M»«), deux
très-bonnes cantatrices anglaises, concoururent
avec madame Mara à embellir le^ concerts
donnés A Londres, en 17S4 et 1785, pour la com-
mémoration de Haendel.
Miss Abrams a publié les ouvrages suivants.
qu'on trouve dans le catalogue de La venu de
1796 : 1° Trois chansonnettes sur des paroles an-
glaises. — 2® IMtle Boy blue, air à trois voix.
— 3° Duo sur ces paroles : Àndmustweparl l Le
petit air qui commence par ces mots : Crazi
Jane, et dont la musique est de Miss Abrams,
est devenu populaire. On a aussi publié de cette
cantatrice : 1" Collection of Songs, Londres,
1 787. — 2° Collection of Scotch Songs , harmo-
nizedfor two and three voices, ibid.
ABS (Joseph-Théooosien), ancien moine fran-
ciscain, né vers 1775 dans le duché de Berg, fut
nommé , après la suppression de son ordre , di-
recteur de la maison des orphelins à Kœntgsberg.
On a de sa composition 300 chansons avec leurs
mélodies, et 100 d(> vises en canons.
ABT (François), né le 22 décembre 1819, à
Eilenbourg, en Saxe, a fait ses études musicales
à Leipsick, et s^y est fait connaître d'abord comme
pianiste et professeur de cet instrument. Au
mois de septembre 1841 il a été appelé à Zurich «
en qualité de directeur de la Société philharmo-
nique, place dans laqrtelle il a succédé à Eirgène
Petzold. £n 1853 il a quitté cette position pour
celle de second maître de la chapelle et du théâtre
à Brunswick. Fécond auteur de petites pièces pour
le piano , il a publié pour cet instrument des fan-
taisies, rondos, rondinos et caprices à quatre mains,
des contredanses , des valses , des thèmes variés,
des pots-pourris, rondos, etc, pour piano seul;
une immense quantité de chants et de lieder, à
voix seule, -avec ace. de piano, et d'autres baga-
telles. En 1844 il a composé un opéra pour le
tliéàtre de Leipsick : j'ignore si cet ouvrage a été
représenté.
ABU-NASR-MOHAMMED-BEN-FA-
RABl. Foy. Farabi.
ACAEN ou AÇAEN» contrapuntiste espa-
gnol, né dans la seconde moitié du quinzième
siècle , parait avoir passé une partie de sa vie en
Italie. Ce musicien est cité dans le Mélopeo de
Cerone, et dans le Trattato délia natura e co-
gnizionedi tutti glituonl, d'Aaron. Dans le
deuxième livre des Motetti de la Corona , pu-
blié en 1519, par Octavien Petrucci de Fos>om-
brone, on trouve les motets d'Açaen à quatre
voix : Nomine qui Domini prodit,elJudica me,
Deus, et discerne,
ACCELLI (César), contrapuntiste italien»
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il a publié à Venise, en 1557, Libro primo de*
Madrigali a cinque voci, dans lequel on trouve
le madrigal Donna mia casta e bella , qui est
d'une suavité remarquable. Dans un recueil qui a
pour titre : Dé^Jloridi Virtuosi d*Italia il ierzo
libro de* madrigali a cinque voci, nuovamente
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AœELLI — ADALBERT
H
pomposti e dati in iuce (Venezia, Giacomo
Vincend eRicciardoAmadinocùmpagnit 1586),
00 trouve des madrtgaui de la composition de
ce musicien. ,
AGCIAJCJOLI (Pbiuppe), poète drama-
tique et compositeur, né à Rome en 1637, entra
de bonne heure dans l'ordre des chevaliers^ de
Malte. Les caravanes qu'il dut faire avant d*étre
décoré de la croix de l'ordre firent nattre en lui
nne telle passion de voyages , quMI visita non-seu-
lement toute TEurope , et les côtes d'Afrique et
d*Asie, mais même TAmérique, d*où il revint dans
sa patrie par PAnglelerre et la France. Le repos
dont il jouit alors lui permit de se livrer au goût
qu'il avait toujours eu pour le théâtre , et princi-
palement pour l'opéra. Il écrivit plusieurs pièces,
dont il composa lui-même la mu>ique. La facilité
prodigieuse dont il était doué lui suggéra aussi la
pensée d'être en même temps le décorateur et le
machiniste de ses opéras, et bientôt il devint pour
œs accesoires Tun des plus habiles de son temps.
L'académie des Arcadi illtutri l'admit au nombre
de ses membres, et il y figura sous le nom de
Ireneo Amasiano, Il mourut à Rome le 3 fé-
vrier 1700. Les opéras dont Acclajnoli a fait les
parolesetla musiquesont : 1** // Girello, dramma
burlesco per musica ; Modène , 1675, et Ve-
nise 1682. —T La Daminaplacaia; Venise,
1680. — 3^ VVlisse in Tracia; Venise, 1681.
— 4" CM è causa del suo mal, pianga se stesso,
poesia d'Ovidio, e musica d*Or/eo. On ignore
Tannée et le lieu où cet ouvrage a été représenté ;
Ailaeci n^en fait pas mention dans sa Drama-
turgia, et il n'est connu que par ce qu'en dit
MazzacbelJî ( Gli ScrittoH d'Italia, t. I).
ACCOBIMBONI (Augustin) naquit à Rome
▼ers Tan 1 7ô4. A l'âge de ving-huit ans il composa,
pour Je théâtre de Parme, un opéra intitulé :
H Begno délie Amazzoni , qui eut beaucoup de
succès, et fut ensuite représenté sur les principaux
théâtres de l'Italie, et même à l'étranger. En 1786
il donna aussi à Rome. // Podestà di Tuffo
antkeo. Il quitta ensuite la carrière théâtrale pour
s'adonner à la musique d'église, et composa un
grand nombre de messes, de motets et de vêpres,
qu'on trouve répandus dans la Roroagne et la
LomlMrdie. On ignore l'époque de sa mort.
ACEVO (. . .), luthier piémontais, né à
Salmezio, ou Saluées, vers 1630, fut élève de Cappa,
et eut de la réputation par la bonne qualité de ses
instruments. Ses basses de viole furent particuliè-
rement estimées. J'ai vu un de ces instruments qui
portait la date de 1693 : il avait appartenu à
Marin Marais, dont il portait la signature sur
le dos.
ACEVO. Voy, ALVAREZ.
ACHTER ( P. Ulbich) naquit à Aichbach,
en Bavière, le 10 mars 1777. Son père, qui était
tailleur, lui fit apprendre la musique chei les
bénédictins, où il fut reçu le 13 mai 1798. Il
prit l'habit de cet ordre le 3 mai 1801, et mourut
de phtbisie dans sa ville natale, en octobre 1803,
Il Jouait bien du violon, et se distingua dans la
composition , particulièrement pour la musique
d'église : on cite de lui une messe solennelle d'une
l)eauté remarquable.
AGKERFELD (Armakb d'). On a sous ce
nom plusieurs œuvres pour le piano, entre autres
quinze variations sur l'air allemand Freut euch
des Lebens, œuvre sixième (Augsbourg, Gom-
bart).
ACKERMANN (Dorothée), actrice et can-
tatrice du théâtre de Hambourg, naquit à Dantzick
en 1752. Elle se retira du théâtre en 1778. £lie
jouissait d'une réputation assez brillante.
ACKERMANN (Charlotte-Sophie), née
BACHMANfi, cantatrice qui brillait sur le théâtre
de Kœnîgsberg en 1796, naquit à Reinsberg en
1759. Elle eut beaucoup de succès , principale7
D&enl dans les premiers rôles des opéras de Mo-
zart.
ACKERMANN (D. Jean-Charles-Hehri),
né à Zeitz en 1765, a lu, le 22 octobre 1792, au
concert donné dans cette ville au profit àe& pau-
vres, un discours qui a été imprimé sous ce litre :
Ueber die Vorzûge der Musik, ein Rede (Dis-
cours sur les Prérogatives de la musique}»
Leipsick, 1792, 27 pages in^*".
ACTIS (L'arré), Piémontais, membre de
l'Académie des sciences de Turin , vers la fin du
dix-huitième siècle , a fait insérer dans les Mé •
moires de cette société,' de 1788-89 (Turin, t790)»
des Observaiions sur l'écho ou porte-voix de
Véglise de Girgenii.
ADALBERT (Saint), surnommé Woitie-
cus, en polonais, Swienty Woyciech, évèque
de Prague, né en 939, était de la famille Li-
bicenski , qui tenait un rang dans la noblesse
de la Bohôfte. Il fit ses études à Magdebourg.
De retour à Prague, il fut sacré évéque.
Ayant voulu réformer les mœurs du clergé de
Bohême, il en fut persécuté, et se vit obligé de
s'enfuir à Rome , où le pape Jean XV le dégagea
de sfs obligations envers son diocèse. Alors les
Bohémiens le redemandèrent, et le reçurent avec
des démonstrations de joie ; mais cet accord en-
tre l'évéque et ses diocésains ne dura pas, et
saint Adalbert fut obligé de s'éloigner encore. Il
prêcha la foi catholique aux Hongrois et aux
Polonais, d'abord à Cracovie, ensuite à Gnesne,
dont il fut fait archevêque, il passa ensuite en
Prusse pour y remplir ses fonctions apostoliques
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.ADALBERT — ADAM DE LA HALE
et eot d'abord des succès à Dratzick; mais, dans
une petite tie où il avait abordé» les habitants le
percèrent de coups de lance, et il obtint ainsi les
honneurs du martyre, en 997. Bolesias, prince
de Pologne, raclieta, dit-on, son corps pour
une quantité d'or d*un poids égal : c'est beau-
coup d'or pofir un prince de Pologne et pour
cette époque.
Gerbert, dans son traité De Cantuet Musiea
setera, 1. 1, p. 348, a publié un client en lorme de
litanies, en langue esclavonne, dont il est auteur.
On lui attribue aussi léchant Boga-Rodzica (Mère
de Dieu) qu^ les Polonais avaient coutume d'en-
tonner avant une bataille. Ce chant a été publié
dans la Revue musicale (t lY, p. 302) rédigée
par l'auteur de ce dictionnaire, d'après des copies
authentiques de deux anciens manus^trits dont
l'un existe dans la cathédrale de Gnesné, et
l'autre se trouvait dans la fameuse bibliothèque
Zatoski , à Varsovie. 11 a été aussi inséré en nota-
tion moderne dans la collection de chanU histo-
riques polonais qui a pour titre : Spievy hislO'
rycznez mtisikoui rydnami (Chante historiques,
avec la musique eu notation moderne et me-
surée, avec des gravures), par Julien Ursin
Niemcewicz, président de la Société royale des
Amis des sciences, à Varsovie, secrétaire du
royaume de Pologne, etc. (y édit., in-S** de 573
pages Varsovie , imprim. du gouv., 1819).
ADAM» surnommé Dorensis^ parce qu'il
était moine au couvent de Dorham (ordre de Cl-
teaux), près d'Hereford , en Angleterre, vécut
vers l'année 1200. Dans sa jeunesse il se livra à
l'étude des arts, des sciences et des lettres; la
musique fut particulièrement l'objet de ses tra-
vaux. Son savoir et sa piété le firent élire abbé
de son monastère. Dans le même temps, de vives
discussions s'élevèrent entre les moines et les
clercs séculiers; à l'occasion de ces démêlés, Syl»
vestre Gyraldus, homme érudit, mais esprit
violent, écrivit un virulent pamphlet contre les
moines, sous le titre de Spéculum Ecclesias. 11
y attaquait particulièrement Tordra de Ctteaux.
Adam prit la défense de cet ordre dans un écrit
intitulé : Contra Spéculum Giraldi, Hbrum
Unum. Il fut aussi l'auteur d'un livre sur la mu-
sique, qui existe encore en manuscrit dans plu-
sieurs bibliothèques, et qui a pour titre : Rudi-
menta musices, lib, I. Jœcher dit ( Gelehrten
Lexikon ) que cet ouvrage est imprimé. Je crois
que c'est une erreur ( Voy. Pitsœus, lia. De il-
lustribus Ànglix script.; HenriqueZy in Phœ-
nice, et Caroli de Visch Bibliot. scriptor. sac.
Ord. Cister.).
ADAM (DE Saint- Victor), chanoine régulier
de l'abbaye de Saint-Victor-lez-Paris , mourut
le 11 juillet 1177; il fut faihnmé dans le cloître
de cette abbaye. On lui attribue le chant de
quelques hymnes en usage dans l'église.
ADAM pE LA HALE, surnommé Le
Bossu d'Arras, à cause de sa difformité et du
lieu de sa naissance , fut l'un de ces trouvères
qui , dans les douzième et treizième siècles , tra-
vaillèrent à former la langue française , et répan-
dirent le goût de la poésie et de la musique. Adam
parait être né vers 1240. Fils d'un bourgeois qui
jouissait d'une certaine aisance , il fut envoyé à
l'abbaye de Vauxelles , près de Cambray , où il
fit ses études. 11 porU d'abord rhabit ecclésias-
tique; mais son humeur inconstante le lui fît
quitter et reprendre ensuite. C'est lui qui nous
donne ces détails dans ses adieux à sa vUle na-
tale, intitulés : Cest li congiés Adan d'Aras,
pièce publiée par Méon, dans sa nouvelle
édition des fabliaux de Barbasan, 1. 1, p. 106.
Adam de la Haie épousa une jeune damoiselle
qui, pendant qu'il la recherchait, lui semblait
réunir tous les agréments de son sexe , et qall
prit en aversion dès qu'elle fut devenue sa femme.
Il la quitta, et vint demeurer à Paris, où il pa-
rait s'être mis h la suite de Robert U du'nom,
comte d'Artois. Ce prince ayant suivi, en 1282,
le duc d'Alençon , que Philippe le Hardi envoyait
au secours de son oncle, le duc d'Anjou, roi
de Naples , pour l'aider à tirer vengeance des Vê-
pres siciliennes , Adam de la Haie l'accompagna
dans cette expédition. A la mort du roi de Na-
ples, en 1285, le comte d'Artois fut nommé ré-
gent du royaume, et ne revi«^t en France qu'au
mois de septembre 1287 : Adam de la Haie éfait
mort à Naples dans cet intervalle , comme on le
voit dans l'espèee de drame intitulé : U Gieus
du pèlerin, attribué à Jean Bodel d'Arras, con-
temporain d'Adam. C'est donc à tort que Faa-
cbet et Lacroix du Maine , qui ont été copiés par
le Dictionnaire historique dePrudtiomme et par la
Biographie universelle de Michaud,ont dit qu'A-
dam se fit moine à l'abbaye de Vauxelles, et qu'il
y mourut. Nous avons tiré ces détails des obser-
vations préliminaires que M. Monmerqoé a mises
en tête de l'édition qu'il a donnée d'un ouvrage
d'Adam de la Haie dont nous parlerons tout k
l'heure.
Adam de la Haie se distingua particolîèrement
dans le genre de la chanson ; il en composait les
paroles et la musique. Les manuscrits de la Bi-
bliothèque impériale, numéros 65 et 66 ( fonds de
Cangé) et 2736 (fonds La Vallière) nous en
ont conservé un grand nombre, qui sont notées*
Mais c^ dernier est surtout d'une haute impor-
tance pour l'histoire de la mui^ique, car il con-
tient seize chansons à troi^ voix, et six motets
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ADAM DE LA HALE — ADAM DE FULDE
18
dont AdaiD de la Haie est auteur. Ce précieux
manuscrit, qui est du commenceroeDt du qua-
torzième siècle , nous offre donc les plus ancien-
nes compositions k plus de deux parties; puis-
qu'elles remontent an treizième siècle. Les chan-
sons ont la forme du rondeau , et sont intitulées :
Li Rondel Adan, Leur musique n*est point une
simple diapliouie ecclésiastique , c'est-à-dire on
assemblage de voix procédant par notes égales,
et faisant une suite non interrompue de quintes,
de quarten et d'octaves , comme on en trouve
des exemples dans les écrits de Gui d*Arezzo et
de ses successeurs. On y voit, à la vérité, des
quintes et des octaves successives, mais entre-
mtiées de mouvements contraires et de combi-
naisons qui ne manquent pas d^une certaine
élégiance. C'est, sans doute, une musique
encore bien grossière; mais c'est im premier'
pas vers le mieux , un intermédiaire nécessaire
entre la diaphonie proprement dite et des com-
pocitions plus perfectionnées. On concevait la
nécessité de ces premières améliorations; mais
ancun monument n'étant connu, on ignorait en
quoi elles consistaient. Les découvertes que l'au-
teur de ce dictionnaire a faites, tant de ce manus-
crit que de plusieurs autres non moins intéres-
sants {voyez Landino et Buskois), et que le
premier il a fait connaître, sont donc importantes
en ce qu'elles lient entre tWea les premières épo-
ques de riiistoire de l'ha^-monie, qui étaient en-
veloppées d'une obscurité profonde.
Les motets d'Adam de la Haie nous offrent
aasai plusieurs particularités remarquables. Us se
composent du plain-chant d^une antienne ou
d'une hymne, mis à la basse avec les paroles
latines, et sur lequel une ou 'deux autres voix
font un contre-point fleuri, grossier à la vérité,
mais assez varié ; et ce qui peint bien le goût
de ce temps , c'est que ces voix supérieures ont
des paroles françaises de chansons d'amour. Ces
motets se chantaient dans les processions. Quel-
qoefois le motet est établi sur un seul trait du
plain-chant qui e^t répété dix on douze fois en
baâse eontrainte, sorte d'invention qu'on croyait,
beaucoup plus moderne.
H me rrate à parl<>r d'un autre ouvrage d'Adam
de la Haie qui aurait dû suffire pour l'immorta-
liser : cependant son nom a été inconnu long-
temps à tous les musiciens ! Je veux parler du
plus ancien opéra-comique qui existe, et dont il est
Tauteor. 11 est intitulé : Le jeu de Robin et de Ma'
rion. Les manuscrits de la Bibliothèque impériale
2736 (fonds de La Vallière) et 7604 (ancien fonds),
nous en offrent des copies d'après lesquelles la
Société des Bibliophiles de Paris l'a fait imprimer
en 1822, au nombre de 30 exemplaires, pour
être distribués à ses membres. C'est une brochure
in- 8^ de cent pages. Les caractères de musique
ont été fondus par M. Firmin Didot. M. Munmerqoé,
qui avait préparé cette édition, en a donné une
deuxième publiée par M. Ant. Aug. Renonard, à la
suite du second volume de la troisième édition des
Fabliaux ou Contes de Le Grand. Enfin le texte
de la même pastorale a été réimprimé dans le
Thédtrefrançais du moyen âge, publié d'après
tes manuscrits de la Bibliothèque du Roi, par
MM. L. J. N. Monmerqué et Francisque Michel ;
Paris , Firmin Didot frères, 1839, l vol. gr. in-8*
h deux colonnes. Cette pièce, oi^ il y a onze per-
sonnages, est, comme je viens de le dire, on
opéra-comique, divisé par scènes , et dans lequel
le dialo};ue est coupé par des chants. On y trouve
des airs, des couplets et des duos dialogues , mais
sans ensembles. Marion aime Robin ; survient un
chevalier qui veut la séduire; -elle lui répond
qu'elle n'aimera jamais que Robin. L'air qu'elle
chante dans cette situation n'est pas dépourvu de
grâce. Ce petit air a été publié dans la Revue
Musicale (t. l**") avec une des chansons à trois
yoix «PAdam de la Haie, mise en partKion. Pos-
térieurement, M. Bottée de Toulinon a publié
plusieurs autres chansons, rondeaux et motets
de ce trouvère, tant dans les Archives curieuses
de la mtisique, dont M. Danjou {voy. ce nom)
était éditeur, qu'à la suite d'une notice sur Adam
de la Oale insérée dans VEncyclopédie catho-
lique; mais il s'y est glissé beaucoup de fautes.
Kiesewetler a reproduit dans les planches de
musique de son livre sur la destinée et la situation
du chant mondain avant l'invention du style dra-
matique {Schicksale und Beschaf/enheit der
weltlichen Gesanges , etc.) la chanson publiée
dans la Revue musicale^ suivie d'un rondeau et
d'un motet à trois vorx d'Adam de la Haie, traduits
par Bottée de Toolmon : ce dernier morceau est
rempli d'erreurs de notation.
Cette pièce parait avoir été composée à Naples
vers 1285^, pour le divertissement de la cour, qui
alors était toute française. Roquefort Ta at-
tribuée à Jehan Bodel d'Arras (De l'État de la
Poésie française dans le douzième et le trei-
zième siècle, p. 261); mais c'est évidemment
une erreur, car le manuscrit 273A porte ces mots
en tète : CM commenche li gieus de Robin et
de Marion ifAdansfist.
ADAM DE FULDE» moine de Franconie,
auteur d'un traité sur la musique dont on ne
connaît qu'un seul manuscrit, qui se trouve dans
la bibliothèque de Strasbourg, et que l'abbé
Gert>ert a inséré dans ses Scriptores ecclésiast.
de mus, sacr., t. III, p. 329. Cet ouvragée été
achevé le 5 novembre 1490; car l'auteur a con-
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14
ADAM DE FULDE — ADAM
signé ceUe date à la fin de son livre. Il e^t divisé
•en quatre livres : le premier, composé de sept
chapitres, traite de PinTention des diverses parties
de Tart; le second, en dix-sept chapitres, traite de
la main musicale, du chant , de la voix , des clefs,
des muances, dn mode et du ton; le troisième,
qui est le plus important , traite de la musique
mesurée, et le quatrième, des proportions et des
consonnaaces.
On ignore la date pcécise de la naissance d'A-
dam de Fulde ; mais elle a dû avoir lieu vers
Tan 1450, car il dit, chapitre 7"* du I*' livre,
qu'il fut presque le contemporain de Guillaume
Dufay et de Busnois , qui vécurent dans la pre-
mière moitiédu quinzième siècle : Et circa meam
xtatem doctUsimi Wilhelmus Du/ay ae An-
tonius de Bt^fna^ quorum, etc. Il prend le
titre de musicien ducal au commencement de sa
dédicace.
Glarean nous a conservé, dans son Dodéca-
corde (p. 262) , nn cantique à quatre voix d'Adam
de Fulde; c'est un morceau fort bien écrit, et
l'un des plus anciens monuments de composition
régulière à plusieurs parties. Dans VBnchiridion
des chants religieux et des psaumes (Magdebourg,
1673) , on trouve aussi, p. 50, léchant : Ach hûlp
my Uidt und senlich Klag, sous le nom d'Adam
de Fulde.
ADAM (Loms) , né le 3 décembre 1758 h
Mietlersheitz, département du Bas-Rhin, eut
d'abord pour maître de clavicorde nn de ses pa-
rents , excellent amateur ; il reçut ensuite pen-
dant quelques mois des leçons de piano d'un
bon organiste de Strasbourg nommé Hepp, mort
vers 1800; mais c*est surtout à l'étude qu'il a
faite par lui-même des écrits d'Emm. Bach,
des œuvres de Hœndel, de Bach, de Scarlatti,
de Schobert, et, plus récemment, de Clementi
et de Mozart, qu'il dut la science et le talent qui
Tout placé au premier rang parmi les professeurs
de son instrument. Adam a, dans son enfance
étudié sans maître le violon et la fiarpe. Il a aussi
appris seul l'art d'écrire ou la composition.
Arrivé à Paris à l'ftge de dix-sept ans, pour y
enseigner la musique, il débuta par deux sym-
phonies concertantes pour harpe et piano avec
violon , qui furent exécutées au concert spirituel,
et qui étaient les premières qu'on eût entendues en
ce genre. Depuis ce temps, il s'est livré à l'en-
seignement et à la composition. En 1797, il fut
nommé professeur au Conservatoire : là, il a formé
nn grand nombre d'excellents élèves; les plus
connus sont Kalkbrenner, F. Chaulieu, Henri
Le Moine, M**** Beek, Basse et Renaud d'Allen,
qui successivement ont obtenu les premiers
prix de piano dans cette école. Hérold père et fils,
Callias, Rougeot, Bréval fils. M*** Bresson, et
beaucoup d'autres, ont aussi reçu de ses leçons.
En 1818, le cours de piano que faisait cet artiste
an Ckwservatoire fut réservé pour les élèves du
sexe féminin.
Les ouvrages d'Adam sont : 1** Onze œuvres de
sonates pour le piano publiés à Paris.— 2** Quelques
sonates séparées — 3° Des airs variés pour le
même instrument, notamment celui dn Roi Dago-i
bertf qui a eu beaucoup de succès. — 4^ Méthode
ou principe général du doigté, suivie d'une
collection complète de tous les traits possibles,
avec le doigté, etc. (en société avec Lachnith);
Paris, Sieber, 1798.-5" Méthode nouvelle pour
le piano, à Vusage des élèves du Conserva'
toire; Paris, 1802. Peu d*onvrages élémentaires
ont eu une vogue semblable à celle que celui-ci a
obtenue. Près de vingt mille exemplaires ont été
livrés au public dans l'espace de vingt-cinq ans.
Cette vogue était méritée sous le rapport de l'exposé
des principes du doigté , qui n'avait jamais été si
bien fait. Une cinquième édition de cet ouvrage,
revue avec soin par l'auteur, a été publiée à Paris,
en 1831 . — 6" Des quatuors d'Haydn et de Pleyel,
arrangés pour piano. — 7^ Un recueil de romances,
» 8* la collection entière den Délices d'Euterpe»
^ 9° Journal d'ariettes italiennes de M"^ Erard.
Adam a été fait chevalier de la Légion d'honneur
au mois de novembre 1S27. Retiré en 1843, après
quarante-cinq ans de services , il a obtenu une
pension de 2,000 francs, dont il n'a joui que peu
d'années, car il a cessé de vivre le 11 avril 1848,
à l'Age de quatre-vingt-dix ans.
ADAM (AnoLPBE-CnAnLcs), fils du précédent,
né à Paris le 24 juillet 1803 (i), ne (ut pas des-
tiné par ses parents à cultiver la musique. On le
mil fort jeune dans un pensionnat pour commencer
des études littéraires , et pendant plusieurs années
il fréquenta le Lycée Napoléon ; mais, ennemi du
travail, il y fit peu de progrès, el n'alla pas au
delà de la quatrième. Sur ses demandes réitérées,
son père consentit enfin à le retirer du collège et
à lui donner un maître de musique, qui n'eut pas
plus à se louer de son application que ses pro-
fesseurs de grec et de latin. Musicien d'instinct ,
il lui paraissait plus facile de deviner le méca-
nisme de l'art que de l'apprendre. D'ailleurs, peu
surveillé dans ses travaux, il jouissait d'une en-
tière liberté, dont il est rare qu'un jeune garçon
n'abuse pas. Au bout de quelques années, il se
trouva |K>urtant qu'il jouait assez bien du piano et
qu'il improvisait avec facilité sur les orgues de
plusieurs églises de Paris, sans avoir rien fait
(i) Cette date eit oonfome aai registres d'ln«criptlo0
du Cooierratoire et de riiuUtut royal de Fraoce : c'est
par erreur qu'oo a lait nottrc Adam en , i«m , dans d'au-
tres Biographies.
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ADAM
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poor parreoir à ce résaltat, et quoiqu'il n*eût pu
lire ooonmment une leçon de solfège. Il avait eu
quelques leçons d'harmonie de Widerker {voy, ce
nom). On le fit entrer alors (1817) an Cooserra-
toire, où ses habitudes de paresse ne se démenti-
rent pas, mais où son heureuse organisation
triompha de son incurie. Après avoir suivi tant
bien que mal un cours d'harmonie et de contre-
point sous la direction de Reicha, il se mit à écrire
des airs, des duos, des scènes entières, peu re-
marquables par la correction du style, mais où
se trouvaient des mélodies faciles. Boieldieu, qui
eut occasion de voir ces essais, crut y apercevoir
le germe du talent II fit entrer Adam dans son
cours de composition, et dès ce moment le goût
du travail se développa chez le jeune musicien.
Il y avait entre le maître et le disciple une
singulière analogie d'esprit et de sentiment de
Tart. Sauf la difTi^rence du talent, tous deux
étaient mélodistes; tous deux avaient pour qua-
lité dominante rinstioct de l'expression de la
parole cliantée, et rintelligenoe de la scène. Adam
était rélève qui convenait le mieux aux leçons
de Boieldieu, et celui-ci était le maître qui pou-
vait le mieux développer les dispositions d*Adam.
De là l'intimité qui s'établit entre eux tout d'a-
bord , et les rapides progrès du jeune compositeur
sons la direction de l'auteur de La Dame blanche.
Lorsque Adam concourut à l'académie des beaux-
arts de rinstitiit pour le grand prix de composi-
tion, la section de musique, appelée à juger le
concours, remarqua la similitude de son style
avec celui de son mattre. Le second prix lui fut
décerné : il avût espéré le premier; mais il s'en
tint à cet essai, parce qu*il attachait moins de
prix à voyager avec le titre de pensionnaire du
gouvernement qu'à se livrer immédiatement à la
carrière de compositeur dramatique, à laquelle
il se sentait prédestiné. Cependant, pour arriver
an théâtre, il ne suffit pas d'avoir achevé des
études d'école avec quelque succès; car le talent
d'un mosicien n'acquiert de valeur dans l'opinion
des poètes d'opéra qu'après s'être produit avec
bonheur sur la scène. Comprenant la difficulté de
sortir de ce cercle vicieux , Adam n'imagina pas
de meîllear moyen d^en triompher que de se faire
en quelque sorte habitant des coulisses. D'abord
symphoniste sans appointements à l'orchestre du
Gymnase dramatique, il devint plus tard accom-
pagnateur an piano du môme spectacle, et ses
fonctions Ini fournirent l'occasion de connaître
des auteurs et de devenir leur ami. Quelques-
ans lui confièrent des couplets pour en composer
la musique. Les jolies mélodies qu'il écrivit pour
La Batelière, CaUb, Le Hussard de FeUheim,
et plusleors autres vaudevilles devinrent popu-
laires, et furent les précurseurs de succès plus
importants. Dans le même temps où il se faisait
connaître par ces gracieuses bagatelles, il impro-
visait en quelque sorte avec une prodigieuse fé-
condité des fantaisies et des variations pour le
piano sur des thèmes de la plupart des opéras
représentés à Paris, particulièrement de La Muette
de Porticiei de La Fiancée, d'Auber, de Moisej
du Comte Ory et de Guillaume Tell, de Ros
sini, de Là Dame blanche, des Deux nuits,
de Boieldieu, et de heauooup d'antres.
Le premier ouvrage de quelque importance où
il fut permis à Adam d'aborder la scène fut l'opéra
dt Pierre et Catherine, en un acte, qu'il fit
représenter au théâtre de l'Opéra-Comique ,
au mois de février 1829. Cet ouvrage, qui an-
nonçait du talent , mais une facilité un peu trop
négligée ,. à été bien accueilli du public. Da^
nilowa , autre opéra en trois actes, joué an
même théâtre dans le mois d'avril 1830^, est
une production plus importante, où l'on remarqua
plus d'habileté dans la facture, et qui donnait
des espérances pour l'avenir. Malheureusement ,
le désir de faire vite sembla préoccuper pen-
dant quelque temps le jeune musicien plus que
celui de faire bien. Ses productions se succéilaient
avec rapidité et se ressentaient plus ou nsoins de
la promptitude de leur enfantement. Trois jours
en une heure, opéra en un acte, Joséphine,
aussi en un acte, joués dans la même année que
Danilowa ; Le Morceau d'ensemble, en un acte ;
Le Grand Prix, en tr.Is actes, et Casimir, en
deux actes, joués en 1831, et deux opéras anglais ,
représentés à Londres en 1832, firent craindre
qu'Adam ne fût pas destiné à laisser de traces du-
rables de son passage sur la scène lyrique ; mais
Le Proscrit, opéra en trois actes, qu'il fit repré-
senter au théâtre de l'Opéra-Comique, le 17 sep*
tembre 1833, prouva que cet artiste pouvait
prétendre à d'honorables succès. A cet ouvrage
succédèrent : Une bonne fortune, en un acte;
Le Chalet, en un acte, composition élégante
et spirituelle (1834); La Marquise, en un acte;
et Micheline, en un acte ( t83ô); £e Postillon
de Longjumeau , eu trois actes , opéra dont le
succès a été brillant et mérité (1836 ) ; £e Fidèle
Berger, en trois actes, et Le Brasseur de Près ton,
en trois actes ( 1838 ) ; Régine, en deux actes, et
La Reine d^unjouren trois acte (1839) ; La Rose
dePéronne, entroisactes (1841), La Maindefer,
ou le Secret ( 1 84 1 ) ; £6 Aoi d*Yvetot, en trois actes
(1842); Cagliostro, en trois actes ( 1 844); Richard
en Palestine, ffhnd opéra en trois actes (1844);
A ces nombreuses productions il faut ajouter plu-
sieurs ballets dans lesquels se trouvent une multi-
tude d'airs de danse cliarmants, particulièrement
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ADAM
Faust, en trois actes, écrit à Londres en 1832 ; La
Fille du Danube, en'deax actes, à Parts (18S6) ;
les Mohieans , en deux actes (1837) ; La Jolie
Fille de Gand (1839); Giselle, en deux actes,
charmante composition (1841); un grand ballelà
Saint- Pétresbourg, dans la même année, et un
autre à Berlin. Enfin Adam a refait la plus grande
partie de l*instmmentation de Richard Ccmr
de Lion , opéra de Grétry ; du Déserteur, de
Monsigny; de Gulistan', de Dalayrac; de Cen-
drillon, de Nicolo, pièces dont la reprise a été
Gonronnée d'un brillant succès.
Ici la grande activité du compositeur parait s'ar-
rêter tout à coup ; car en 1845 il ne donne que le
ballet du Diable- à- Quatre , h TOpéra, un autre,
à Londres ; et La Bouquetière, petit opéra en im
acte, fut la seule de ses productions dans Tannée
suivante. La cause de cette inaction apparente fut
une fantaisie malheureuse qui s'était emparée de
l'esprit de l'artiste , et qui , pendant plusieurs
ann^^es , le priva de son repos et compromît sa
position. Brouillé avec Basset, nouTeau directeur
de Topera- comique, qui lui ferma les abonls de
cette sr^ne , il se persuada qu'il manquait à Paris
un théâtre où les jeunes auteurs et compositeurs
fussent admis h essayer leur talent sans rencon-
trer trop d'obstacles ; il voulut satisfaire à ce be-
soin qui lui paraissait impérieux , et eut le mal-
heur d'obtenir le privilège de ce théâtre en le
payant fort cher. Déjii, longtemps avant d'en faire
l'ouverture, il avait pu en comprendre les in-
convénients; car l'artiste avait dispara pour
faire place à Thomme d'affaires. Enfin le nou-
Teau spectacle fut inauguré sous le titre de
Thédtre national, en 1847. Les représentations
allèrent tant bien que mal ; et dans Tannée
suivante la révolution de février acheva la ruine
du théâtre, qui fut fermé. Adam avait perdu
qnatre-vingt-mille francs d'écouomies qui compo-
saient toute ta fortune , et il en devait soixante-
dix mille, pour lesquels il était poursuivi. La
seule indemnité qu'il obtint fut sa nomination de
professeur de composition au Conservatoire, avec
un traitement de 2,400 francs.
Rentré dans son élément propre, Tariisfe re^
piit ( 1849 ) possession de la scène par son 7or-
réador, en deux actes , joué h TOpéra-Comique ,
par Le Fanal, en deux actes, représenté à l'Opéra,
et par La Filleule des Fées , ballet représenté
au même théâtre. A ces ouvrages ont succédé
Giralda , ou la Nouvelle Psyché, en trois actes
(18&0), qui eut un brillant succès, une grande
cantate intitulée Les Nations, h Topera (1851);
Le Farfadet, en un acte, à TOpéra-Comique
(1852); la Poupée de Nuremberg, joli opéra
bouffon en un acte, au Théâtre-Lyrique (1852) ;
Si fêtais Jloi, en trois actes , au même théâtre
(1852); Or/a, ballet en dcox actes, à l'Opéra
(1852); Le Sourd, à TOpéra-Comique; La Fa-
ridondaine, en un acte, avec M. de Groote,
an tliéâtre de la Porte- Saint-Martin (185)) ; et
enfin Le Roi des Halles, opéra-comique en trois
actes, au Théâtre-Lyrique (1858); Le Muletier
de Tolède, en trois actes ; A Clichy , en un acte,
au Théâtre- Lyrique (1854) ; Ls Houtard de Ber-
chiny, en deux actes, à TOpéra-Comique ; (1855);
Le Corsaire, ballet en trois actes, à l'Opéra;
Falstaff, en un acte , au Théâtre-Lyrique (1856);
AÊanCzelle Geneviève , en deux actes, au même
théâtre (1853); Les Pantins de violette, en un
acte, anx Bouffes-Parisiens (1856). Plusieurs
messes solennelles, composées par Adam, ont été
exécutées à diverses époques dans les églises de
Paris : on y trouve quelques bonnes dioses qui
seraient bien placées ailleurs que dans la musi-
que d'église. Homme aimable et spirituel, Adam
s'est fait beaucoup d'amis , qu'il a su conserver,
même en prenant la position, dangereuse d'écri-
vain dans les journaux, parce que sa critique
était en général polie et bienveillante. Décoré de
la croix de la Légion d'honneur en 1836, il fut
ensuite élevé au grade d'officier de cet ordre. Il
obtint en 1844 les suflrages de TAcadéroie des
beauk-arts de TInstitut , pour succéder à Berion
dans la section de musique. Cependant il n'é-
tait pas heureux : plusieurs causes contribuaient
à j»'ter de la tristesse dans son âme. Il ne se dis-
simulait pas que les succ^ès mêmes qu'il obtenait
au thrâtre n'étaient qu'éphémères , "parce qu'im-
provisés à l'aide de l'expérience plutôt qu'inspirés,
il leur manquait la distinction , la nouveauté des
idées, et parce qu'ils ne rachetaient pas l'absence
de l'imagination par les qualités du style et de la
facture. Il sentait bien que quelques l>ons mor-
ceaux produits de loin en lom, et devenus plus
rares à mesure qu'il avançait dans la carrière ,
n'étaient pas assez pour la renommée du mu-
sicien qui avait écrit cinquante trois ouvrages
dramatiques et une multitude d^autres produc-
tions avant Tâge de dnquante-trois ans. Cepen-
dant cette improvisation malheureuse, qu'il
aurait voulu contenir, lui était imposée par la
nécessité de satisfaire à des obligations où son
honneur était engagé. En dépit de sa prodigieuse
fadlité , le travail le tuait , sans t)énéfice pour
son bien-être comme sans résultat pour sa gloire ;
mais la nécessité Tarracluiit de sa couche dès le
matin et ne l'y laissait rentrer que bien avant
dans la nuit , sans lui avoir laissé goûter Tap-
parence des jouissances que donne Tart quand
on le cultive pour lui-même. Qui sait si ce far-
deau n'a pas été la cause de sa mort inopinée?
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ADAM — ADAMI DA, BOLSENA
17
ft paraissait calme , rien n^annonçait qa'il fût
!iODffiranl : il avait assisté au début d'une canta-
trice à ropéra. \ dix heurcA, il se retira , rentra
chez lui , et le lendemain matin, 3 mai 1856 , on
le trouva mort dans son lit. Après son décès, on a
Imprimé des notes qu*il avait jetées à la hftte sur
saTîe, ety pour compléter le Yolume, on y a ajouté
up dioix d^articles qui! avait publiés dans les
joomaui sur la musique. Ce volume a ponr titre :
SouveniTâ d'un musicien. Paris, Michel Lévy
frères, 1857, in- 12 de 266 pages.
A.DAM ( Cb AS LBs -Frédéric), organiste à
Fischbach près de Bischosstverda , est né en 1770
àZadely près de Meissen. On a de hil : t^ Six
pièces d'orgocj Meissen (sans date). 2^ Chants
pour quatre voix d'hommes {ibid.). 3' Douze
danses pour le piano; Leipsick, Breitkopr et
Hertel. 4** Six chants à qfiatre,voix, op. 4, ibid.
ADAM ( Jean-Tbéophilb ), musicien de cham-
bre à la cour de Dresde, est né le 1*' juillet 1792
à Taahenheim, près de Meissen. Il s'est fait
connaître par les ouvrages dont les titres sui-
vent. 1^ Dix variations pour le piano, sur Pair
aUemand : Liebes Maedchen ; Meissen , Gdd-
sclie. — 2* Der lusfige Klavierspieler ( Recueil
de quarante-huit pièces , consistant en diverses
danses, dont quelqnes-unes à quatre mains,
et douze variations ) ; ibid. — 3* Six pièces faci-
les fîigoées pour Torgne ; ibid. — 4^ Kurze und
Uichte Gesœnge zum Gebrauche beim Gottes^
dienste und bei Sing umgssngen (Citants courts
et faciles pour Pusage des dimanches, etc., à
quatre voix ; ibid. — b** La Cloche, de Schiller,
avec accompagnement de piano , ibid.
ADAM (Jean -George), organiste à Meissen,
Ters 1820, s'est ftiit connattre par quelques com-
positions estimables, parmi lesquelles on remar-
ipie : Desi préludes fugues et faciles pour Torgue,
Meissen, Gôdsche. — Douze variations et une fu*
guepoor rorgnê, sur le thème : Den Kônig segne
Gûtt, op. 8 ; Leipsick, Hofmetster. — Six petites
fogoes pour l'orgue, op. 9 ; Lepsick , firritkopf et
Hartel. — Suites de chants pour voix seule avec
ace. de piano; Meissen , Gôdsche. Adam a publié
aussi des thèmes variés, des danses et d'antres
bagatelles pour le piano.
ADAM ( C. Ferdimakb), est né en Saxe vers
1810, et a fait vraisemblablement ses études mu-
slealea à Dresde, où il s'est fixé comme profes-
seur de piano et de chant. Il y dirige aussi une
aodélé de chceurs d'hommes, qu'on désigne en Al-
lemagne aoQS le nom de ÎAedertafel. Une grande
léte de chant en chonir donnée les 25 et 26 août
1847, ayant réuni les sociétés deColdftz, Grimma,
GerîByawalde, Ueinichen, Mitweida , Rochlitz ,
Waldtieiiii et Leîsnig, dans cette dernière petite
BIOGR. UNIV. DBS MUSICIBUS. — T. I.
ville, au nombre de SOO chanteurs, la direc-
tion de cette masse chorale fut confiée à M. Adam.
Cet artiste fut signalé comme un jeune' homme
de talent dans le n* 14 de la Gazette générale
de Musique de Leipsick , en 1829, à l'occasion
d'un recuat de 12 danses caractéristiques pour le
piano, qu'il venait de publier. Plus tard il a pu-
blié des variations brillantes pour le même instru-
ment ; mais c'est surtout comme compositeur de
chanta à quatre voix qu'il s'estfait connattre avan-
tageusement : on dte particulièrement avec éloge
ses ouvrages suivants en ce genre : l°Six liederpour
soprano, contralto, ténor et basse , op. 4 ; Dresde,
Rotter. — 2* Gedichte Mnes Lebendigen {Voé-
sies d'un Tivant) pour chœur d'hommes, op. 6 ;
ibid. — S'^Sis chants pour quatre voix d'hommes ;
Leipsick, Breltkopf et Haertel.
ADAM (Joseph- Auguste), directeur de mu-
sique militaire et compositeur, est né à Vienne,
le 22 avril 1817, et a toujours continué de résider
dans cette ville. Son père était un fabricant de
produits chimiques. Après avoir étudié le violon
sous la direction de Joseph Techlinger, l'harmo*
nie et la composition chez Joachim Hoffmann,
il fut nommé en 184A chef de musique de ta
garde bourgeoise de Vienne , et deux ans plus
tard il eut le même titre dans la garde nationale.
Sa musique d'harmonie militaire , au nombre
d'environ 60 œuvres, a l>eaucoup de succès en
Autriche , particulièrement à Vienne.
ADAMBERGER (Joseph), connu aosst
sons le nom italien Adamonti , naqnlt à Munich
le 6 juillet 1743. Il reçut une place gratuite au
séminaire de cette ville, et y étudia les sciences
et la musique. En 1755 Valesi se chargea de lui
donner des leçons de chant; après avoir passé
six ans auprès de cet hat>ile maître , il fut placé,
à sa recommandation , comme premier ténor au
thé&tre de San-Benedetto , k Venise , en 1762. Il
y obtint tant de succès qu'il fut appelé dans plu-
sieurs autres villes dltalie. Ce fut alors qu'il
changea son nom d'Adamber^cer contre celui d'il-
damonli. En 1775, Valesi fut appelé à Vienne
pour y chanter à l'Opéra italien ; mais, la cour de
Bavière n'ayant point voalu lut accorder de congé,
il envoya Adamberger à sa place. La qualité de
sa voix et son talent de chanteur plurent si bien
aux habitants de Vienne qu'il obtint un engage-
ment fixe. Cet habile artiste mourut à Vienne,
le 7 juin 1803, à l'âge de soixante ans.
ADAMER. On a gravé sous ce nom douze
menuets pour le piano, à Vienne, chez Mollo.
ADAMI DA BOLSENA (ANnRBA), maî-
tre de la chapelle pontificale et de l'Académie des
Arcades de Rome, où il était désigné sous le nom
deCarieto Piseo, naquit à Rome au mois d'oc-
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18
ADAMI DA BOSLENA — ADAMI
tobre 1663. 11 fat d'abord aa service du cardioai
OUoboBi , qu'il quitta pour la place de maître de
chapelle du pape. Il mourut le 22 juillet 1742,
dans la soixante-dix-ueuvième aunée de son Age.
On a de lui : Osservazàoni per ben regolare
il coro dei cantori délia cappella pontefida
tanto nellê Junzioni ordinarie che straordi'
narie ;Roma, per Antonio de Bosfti, 1711«in-
4*. On y trouve les biographies et les portraits de
douze jnatlres de la chapelle pontificale. Cet ou-
vrage est très-rare.
ADAMI ( Erkest-Dakiel) , né à Zdnny , dans
le grand-duché de Posen, le 19 novembre 1716,
reçut les premières leçons de musique d'Abra-
ham Lungner; ensuite il forma son talent sous
la direction du chantre Contenius pour le chant,
deFrendel pour le piano, et de l'organiste Zac-
chau pour la composition. Adami, destiné par
son père à être un artisan , mais passionnément
entraîné vers l'élude des lettres et des arts, fut
redevable aux sollicitations de Gunther de Ui
permission qu'il obtint enfin de se rendre au
gymnase de Thom. Là il eut une place de cho*
riste , dont les émoluments lui facilitèrent les
moyens d'achever ses études. Lorsqu'il eut'atteint
l'Âge de dix-neuf ans , une place de corecteur
lui fut offerte à Strasbourg, et il l'accepta.
Le comte Dohna Wartenberg Leislenan , à qui
il avait été recommandé, le cliargea peu de temps
après de l'éducation de son fils. En 1736 il partit
avec son élève pour Kœnigsberg , et visita l'uni*
versité ; ensuite il vécut dans la maison du profes-
seur Gunther, et se lia d'amitié avec Thomson. En
1738 il quitta Koenigsberg , et se rendit à KauniU,
où on lui offrait une place de corecteur. Il s'était
déjà mis en route pour s'y rendre, lorsque tout
à coup il changea d'avis, et se rendit à Jena pour y
terminer ses études tbéologiquesi II y suivit les
cours de Reuschner, Rachenberger, de Ham-
berger et de Stock. Deux ans après on l'éleva
an grade de maître es arts, et l'année suivante
il retourna dans sa ville natale pour s'y exercer |
à la prédication. En 1743 il fut nommé corec-
teur et directeur de musique à l'école latine de
Landshut. 11 occupa ce poste jusqu'en 1757, où
il Tabandonna pour celui de pasteur de Sorge et
de Kœninchen , dans la Prusse méridionale. De-
venu pasteur de Felckne en 1 760, il se démit vo-
lontairement de sa place en 1763, et fut en dernier
lieu appelé comme pasteur à Pominerwitz , près
de Neustadt, dans la haute Silésie , où il mourut
le 19 juin 1795. Forkel dit (AUgem, Litter, der
Musik, p. U7) qu'Adami mourut à Landshut
en 1758 : il a été induit en erreur sur ce pomt;
mais Lichtenthal est tombé dans une inadver-
tance bien plus smgulière à l'égard de cet écrivain.
ear, au tome troisième de sa bibliographie de la
musique (p. 199), il le fait mourir à l'époque
indiquée par Forkel , et au quatrième volume
du même ouvrage (p. 30), il indique U date
véritable de son décès.
Adami s'est fait connaître dans le monde mu-
sical par deax ouvrages qui ne manquent point
d'intérêt. Le premier a pour titre : Vemiiu/lige
Gedanken ûber den dreyfachen Wider4cAaU
vom Eingange des Aderbachischm Stetnwal-
des im Kœnigreich Bœhmen ( Réflexions sur le
triple écho d'Aderbacb , à l'entrée de la forêt de
SIein, dans le royaume de Bohême); Liegnits,
1750 , in-4''. Le deuxième est intitulé : Philoso-
pMsch musikalUche Abhandlungpon demg&tt'
lichschœneder GesangsweUe in geistl, Liedern
bei Of/entlichen Goltesdienst (Dissertation phi-
losophico-musicale sur les beautés sublimes du
chant dans les cantiques du service divin); Leip-
sick, 1755, in 8**. On a aussi d' Adami une can-
tate publiée en 1745, une autre en 1746, et il
a laissé en manuscrit quatorze cantates de noces,
sept cantates pour diverses circonstances et six
cantates religieuses.
ADAMI (-AifToinE-PHiLiFPB), Uttératoir,
naquit à Florence, d'une famille noble, vers 1720,
entra dans la carrière militaire, et cultiva les let-
tres et la philosophie. En récompense de ses ser-
vices et de son mérite , le grand-duc de Toscane
le nomma chevalier de Saint-Etienne. Une mort
prématurée l'enleva à sa famille et à ses amis à
la fin de l'année 1761. Il s'est fait connaître par
divers ouvrages d'histoire, de philosophie et de
httéralure. U n'est cité ici que pour un volume
hititulé : Poésie 9 con tma Diuertazione sopra
laPœsia drammatica et mimica del leatroi
Florence, 1755, in-8''. Il traite dans cette disserta-
tion de la musique théâtrale.
ADAMI (ViNATiBa), maître de clarinette, d6
vraisemblablement dans le Piémont , a tait im-
primer une méthode pour son instrument, à Ta-
rin , chez les frères Reycend. Je suis tenté de
croire que le nom de Camille de ce musicien est
Yinatier^eX f\v? Adami n'est que le prénom. Je
le dte d'apràs la .bibliographie de Lichtenthal
(t IV, p. 178).
ADAMI (Henri- Joseph), rédacteur de la
partie musicale dans la Gazette des théâtres de
Vienne, est né dans cette ville le 16t décembre
1807. Après avoir fait ses études dans les collèges
et à l'université de Vienne, il fut destiné à la
profession d'avocat; mais son goût exclusif pour
la poésie dramatique le détourna de cette car-
rière. 11 publia dans les journaux et dans les al-
manaclis poétiques un nombre considérable de
petites pièces, écrivit des livrets d'opéra, et
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ADAMI — ADDISSON
19
sortoat on grand nombre d^arlicles de critîqne
miideale dans la Gazette des Théâtres devienne
{Theater Zet/un^), jusqu'en 1847, puis dans
la Gcaette de Vienne, dans La Presse (Die
Presse) , en 1848, et enfin dans le Ostdeutsche
Posi y en 1850. La critique de ce littérateur a peu
de profondeur, et Ton voit que ses connaissances
techniques sont insuffisantes pour la tâclie qu'il
accomplit.
ADAllS (Thomas), né en 1783, étudia la
musique sous le docteur Busby, jusqo^à TAge de
onie ans. En 1802 , il fut nommé organiste de la
chapelle de Lambetb, à Carliste, et conserra cette
place jusqu'en 1814. Il fut alors choisi, parmi
Yingt-huit autres candidats, pour être orga^ste
de Saiot-Paul à Deptford , où il se trooTait en-
core en 1804. Depuis lors il s^est fixé à Londres.
T. Adams a dirigé les séances musicales annuelles
de rilpo//o»<con, depuis leur commencement, et
y a bit des lectures sur divers sujets relatifs à la
musique. Les principales compositions de cet ar-
tiste sont : 1** Six fantaisies, publiées en 1811. —
L^air Seots f>ho hoe with Wallace bled, avec
des variations pour Torgue (Maybew). — V Adeste
HdeUs^ avec variations. — s* il rose tree infull
(eoriJi^, arec variations. .— 4" QuanVipiû bella,
de Painiello , avec variations (ces trois dernières
pièees chex acmenti). — &"* Deh prendi, et M y
jo Janet, Ton et l'autre avec variai tons. — 6" Six,
fognespour l'orgue (Clementi). — 7'' Trois fantai-
sies poor l'orgne ( Hodsoll ) . — Six grandes pièces
pour l'orgue; Londres, Clementi.
ADAMS (ABBAHAïf), organistede Sainte-Ma-
ry4e-Bone, à Londres, vers 1810, est auteur d'un
ouvragjequiaponr titre : PsalmisCs newcompa-
nion, etc. ( Le Nouveau compagnioo du psaUniste,
contenant une introduction aux principes de la
musique, par une méthode facile et familière,
suivie de 41 chants de psaumes, et 25 antiennes,
aoxqoels on a lyooté un hymne funèbre ; le tout
composé à trois et quatre voix, suivant les règles
les plus authentiques) ; Londres, in-4* (sans date).
ADAN (Don Vincent) , mosicien de la cha-
pelle du roi d^Espagne, dans la seconde moitié
do dix-huitième siècle, vécut à Madrid, et y fut
professeur de chant et de composition. Il est au-
teur d'un livre qui a pour titre : Documentas
para insiruccion de MusUot , y aficionados ,
que imientan saber et arte de la eomposicion.
Xn esta oinra se traita de los contrapontos
sobre bajo hastasiete, sobre tiple hasta siete,
f sueito hasta oeho, y dos exemplos à doee
voees, todos en fuga unas eontro otras. Varios
sùios fduos ; pensamientos a très, y a quatro.
wrtos jMUOS y conirapasos, y el modo de en-
trarlos. Varias eanones y tocados, Sxtencion
de los instrumentas . Posturas delviolinper
todos los tonos y formacion deellos, con olras
cosas muy utiles (Documents pour Tinstruction
des musiciens et des amateurs qui veulent savoir
Part de la composition. Dans cet ouvrage , on
traite du contre-point sur une basse jusqu'à sept
parties, sur le chant jusqu'au même nombre de
voix, et du contre* point libre jusqu'à huit, avec
des exemples à douze voix, lesquellesfuguent entre
elles; divers solos et duos ; des fantaisies à trois
et à quatre différents sujets et contre-sujets, avec
la manière d'y répondre ; diverses espèces de ca-
nons et d'imitations; l'étendue des instruments;
les positions do violon pour tous les tons, etc .) ;
Madrid, Joseph Otero, 1786, in-fol. de 16 pages
de texte et 75 d'exemples notés. Voilà bien des
choses pour un si petit volume; mais l'auteur n'a
pas cherché à y exposer une doctrine. Son texte
ne contient que de courtes questions et des ré-
ponses non moins brèves sur les diverses parties
de l'art d'écrire en mnsique, et les exemples ont
peu de développements ; en un root , l'ouvrage
n'est qu'une métliode d'enseignement empirique.
ADAN DE JOUVENCY, trouvère fran-
çais du treizième siècle.
ADGOGK (Jacques) , maître de musique du
I collège du roi à Cambridge, naquit en l778 à Eton,
dans le duché de Buckingham. En 1 786 il fut admis
comme choriste de la chapelle Saint^George à
Windsor, et entra au collège d'Eton, où il reçut
son éducation musicale sous le D^ Aylward et
M. Sexton. En 1797 il fut élu un des clercs laï-
ques de la chapelle de Saint-George , et en 1799
il reçut sa nomination à la même place au col-
lège d'Eton. Il quitta ces deux emplois lorsqu'fl
fut nommé clerc laïque du roi à la Trinité et au
collège de Saint-Jean à Cambridge. Les princi-
pales compositions d'Adcock sont des ^/ee5, sa- '
voir : trois glees dédiées à sir Patrick-Blake
(Bircball); Hark how the bees,glee à quatre
voix (Preston); Welcome Mirth, à trois voix
(Goulding), etc., etc. Adcock a publié des prin-
cipes de chant avec trente solfeggi pour l'Instruc-
tion des personnes qui veulent chanter à pre>
mière vue.
ADDISSON (Jean), fils d*un mécanicien
fort habile , est né en Angleterre vers la fin du
dix-huitième siècle. Il débuta dans la carrière
musicale comme contrebasse au tliéâtre de Li-
verpool. Quelque temps auparavant il avait
épousé miss Willems , nièce du célèbre Rei-
nolds, qui fut engagée comme cantatrice au théâ-
tre de Dublin , où Addisson la suivit. Deux ans
après , mistriess Addisson débuta au théâtre de
Covent-Garden, ce qui donna occasion à son
mari de se fixer à Londres. Cependant il ne tarda
2.
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20
point à quitter cette Yille pour se rendre à Bath,
puis à Dublin , et enfin à Mancliester, 0(1 ii établit
une filature. Malheureusement ses spéculalions ne
réussirent point , et il fut obligé de quitter son
établissement avec perte. Il revint alors à Lon-
dres, où il entra comme contrebasse au théâtre
italien. Peu de temps après Arnold ouvrit le
théfttre appelé le Lycée, et Addisson fut engagé
pour composer la musique de quelques petits opé-
ras, tels que My Uncle, My Aunt , Two Words ,
ou Sileht not Vumb, Pree and Easy, etc. II a
écrit aussi pour le théfttre de Covent-Garden la
musique de Robinet the Bandit, et arrangé
celle de Boieldien sur le drame de Rose d'A-
mour, traduction du Chaperon Rouge. Outre
cela il a publié des airs, duos, glees, etc., et s'est
livré à renseignement du chant.
ADELBOLD9 <^vèque d*Utrecht, né vers
la fin du dixième siècle , d^me famille noble du
pays de Liège, étudia dans cette ville et à
Reims : il devint Tun des plus savants hommes
de son temps. Sa réputation s*étant répandue en
Allemagne, Tempereur Henri II Tattira à sa cour,
l'admit dans son conseil , le nomma son rhance-
lier, et lui fit obtenir l'évêché d*Utrecht. Tant de
' succès, loin de satisfaire Pambition d*Adelbold ,
ne fit que Taugmenter. Il fit longtemps la guerre à
Dideric , comte de Hollande , et ravagea ses
États, parce que le comte avait refusé de lui cé-
der nie de Merwe , située entre la Meuse et le
Wahal. Forcé de faire enfin la pan , il cultiva
les sciences , fonda des églises , et ne cessa de
travailler à la prospérité de son diocèse jusqu'à
sa mort , arrivée le 27 novembre 1027. Au nom-
bre de ses ouvrages se trouve un traité intitulé
J>e Musica, que Tabbé Gert>ert a inséré dans
sa collection de^ Scriptores ecclfsiast, de mn-
sica sacra, etc., 1. 1, p. 303. Le style d'Adel-
bold est plus élégant que celui des écrivains
de son siècle ; mais son ouvrage est de peu d'in-
térêt.
ADELGASSER ( Amtoinb Gajetan ) , né à
Luceme, en Suisse, le 3 avril 1728, fît ses études
masicales sous la direction d'Éberlin , maître de
chapelle à Satzbourg. Plus tard il devint orga-
niste et claveciniste de cette conr. Dès 1757 il s*é-
tait acquis la réputation d'un bon organiste et d'un
accompagnateur habile sur le piano. Devenu pre-
mier organiste de la cathédrale et de la cour, il
en remplit les fonctions jusqu'à sa mort, qui eut
lieu le 23 dëceinbre 1777. Ses compositions lui
avaient fait aussi beaucoup d'honneur, quoiqu'on
loi reprochftt d'imiter trop le style d'Éberlin son
maître. Adelgasser n'a rien fait imprimer, mais
il a laissé dans les archives de la chapelle de
Salzbourg plusieurs . compositions importantes
ADDISSON — ADHÉMAR
pour l'église , particulièrement des messes avec
orchestre.
ADEL1NE(M"*). Voy. RIGGIERI (Ade-
une).
ADENEZ, trouvère et ménestrel, connu aussi
sous le nom â'Adamle Roi, parce qu'il i^it roi des
ménestrels français, vécut dans le tteizième siècle,
et fut attaché au service de Henri III, duc de Bra-
bant (qui mourut en 1260). Adenei jouait de la
viole, car il est représenté tenant cet instrument,
dans une miniature du manuscrit du roman de
Berlhe aux Grands Pieds, qui est à la Biblio-
thèque impériale, à Paris ( Supplém. du fonds da
roi , n* 428). On a aussi de lui les romans de
GuiUaume d'Orange ou Guillaume au Court
Nez, de V Enfance d'Ogler le Danois, de Cleo-
modes, et à^Aymeri de Narbonne. Adenez, dans
un de ses fabliaux, nous apprend que ce fut le
duc Henri III qui lui fît apprendre son art :
Ce livre de Gléomadig,
Rimay-Je tt roi Adcnez,
Ménestrel au bon doc Henri
Fol. Cil maleva et norrl •
Et me flst mon meatler apprendre,
Dlea l'on veille fnerdon rendre
Avec aea ame en paradis.
ADHÉMAR (GciLLAUMB), troubadour et
jongleur du trrîzième siècle, était fils d'un paavre
gentilhomme de Marveil on Marvéjols, dans le
Gévaudan. Sans fortune et hors d'étal de soute-
nir Pétat de chevalier, Adhémar se livra à la poé-
sie, à la'musique, et composa des chansons d'a-
mour qu'il allait chanter dans les châteaux. S^l
fut aimé , il fut aussi vraisemblablement trahi ,
car parmi ses chansons il en est de satiriques
dans lesquelles il se plaint de l'inconstance des
femmes, et qui ne donnent pas une haute opinion
de leur chasteté à l'époque où il vécut. On croit
que Guillaume Adhémar passa quelque temps à
la cour de Ferdinand III, roi de Castille, et que,
dégoûté du monde , il entra dans l'ordre mo-
nastique de Grammont. On trouve parmi les ma-
nuscrits de Sainte -Palaye, à la bibliothèque de
l'Arsenal de Paris, dix-huit chansons de ce trou-
badour.
ADHÉMAR (Le comte Abel d' ) , amatenr
de musique et compositeur pour le chant , est né
d'une ancienne famille à Paris, vers 18 12. En
1836 il commença à faire connaître son nom
par des romances qui obtinrent do succès. Son
goût le portait vers les sujets dramatiques pour
ces petites pièces, et la plupart de ses premières
productions sont un indice de son penchant à cet
égard ; en voici les titres : Le Bravo, Le Brigand
calabrais. Le Catéran, VEsclave chrétien. Le
Forban, Le Kabyle, Le Laxzarone, Malheur à
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ADHEMAR — ADOLFATI
21
MfLeTorréador, etc.; plus tard M.d'Adhémar a
pris an sty te plus doux dans Thérèse la blonde^ La
Femme quej'aime. Je ne le suivrai pas^ Paque-
rette^ Le Doux Nom de Marie ^ Tout un jour
sans te tmir^ Les Yeux disent le Cceur,ei beau-
coup d^autres. Comme la plupart des compositeurs
de romances , M. d'Adhémar a eu son moment
de Togoe, auquel d'autres noms ont succédé. Il
est mort à Paris en 1851.
ADLER (Georges), professeur de musique à
Bude (Ofen) , capitale de la Hongrie, est né dans
cette Tille Yers 1806, et y occupe la place de di-
recteur du chœur de Téglise principale. Égale-
ment habile sur le Tiolon et sur le piano , M. Adier
se lÎTre à renseignement de ces deux instruments,
et a publié des compositions pour l'un et pour
l'autre. On connaît de lui : 1*^ Tlième hongrois,
tarie pour le violon avec ace. de deux violons,
alto et basse, op. l; Vienne, Haslinger.— 2"^ l*** Po-
lonaise pour le violon avec quatuor d'accompagne-
ment, op. 6.; ibid. — 3* Sonate pour piano et violon,
op. 3.; ibid, — 4** Sonate pour piano à quatre mains
(en mi bémol), op. 27.; Vienne; Diabelli. —5'' Va-
riations pour piano seul, op. 2; Vienne, Haslin-
ger. — &* Thème varié (en si bémol ), op. 4.; ibid.
—T La Chasse, rondeau brillant sur un thème de
Cenerentola, op. 1°; i^U/. — 8^ Thème original
varié, op. 8. i^i— 9® Allegro, andante et roLdeau
brillant, op. 18.; ibid. — 10<* Souvenir, rondeau
brillant (en mi bémol); Pesth, Grimm et C^e.
— 1 i** Libéra me, Domine, pour quatre voix et or-
gue, op. 1 1; Vienne, Hasiinger. — 12"* Deux prières
à quatre voix, petit orchestre et orgue ; Augsbourg,
Bôhm. — 13** Chants à quatre voix d'homme, op.
1 2.; Vienne, Hasiinger.* 1 4° trois chan U pour qua-
tre voix d'hommes, op. 13 ; Vienne, Diabelli.— l&o
Cantate pour une et plusieurs voix, avec piano,
op. 16; Vienne, Hasiinger. — 16? V Esprit de
r Harmonie, chant à voix seule avec piano; i2>t<2.
— 17** quatre lieder, idem,, op. 10; ibid.
ADLUNG (Jacques), membre de l'académie
d'Erfurt, professeur an gymnase, organiste de
l'église luthérienne, et constructeur de clave-
cioa, naquit le 14 janvier 1699 , à Brindersleben,
petit filais près d'Erfurt 11 commença ses étu-
des à l'école de SainUAnd'ré de cette ville, et y
resta depuis 171 1 jusqu'en 17 13, époque où il passa
an gymnase sénatorial , qu'il fréquenta jusqu'en
1721. Eo 1723 il alla à ^université deléna, où il
prit le grade de professeur, après avoir soutenu une
thèse De obligationis verœ naturas ac usu. Ses
études mosicales se firent sous la direction de
Chrétien Reichart, organiste à Erfurt. Au mois
de janvier 1728 il succéda à Buttstedt comme or-
ganiste à Técole luthérienne , place qu^il occupa
josqo^à sa mort, arrivée le 5 janvier 1762. Il a
formé an grand nombre d'élèves pour le clavecin
et pour les langues anciennes. II a publié les
ouvrages suivants : Anleifung zu der musi-
kalischen Gelahrtheit theils fur aile Ge-
lehrte, so dos Bond aller Wissenschqften
einsehen; theils fur die Liebhaber d&r
edlen Tonkunst ûberhaupt; theils und son-
der lich fur die, so dos Clavier, vorzûglich
lieben; theils fur die Orgel und Instrument-
mâcher (Introd. à la science musicale, etc.);
Erhirt, 1758, in-S*". C'est un livre intéressant,
plein de recherches savantes, et qui prouve
qu'Adlnng avait de la méthode et Tesprit philo-
sophique; mais le style en est lourd. Jean- Ernest
Bach y a joint une préface. Le maître de chapelle
Hiller en a donné une seconde édition à Leipsick,
en 1783, avec quelques augmentations. — 2'' MU"
sica mechanica organœdi , dos ist, Grûnd-
licher Vnterricht von der Struktur, Ge-
brauch und Erhaltung, etc., der Orgeln,
CUwicymbel, Clavicordien und anderer ins-
trumente ,insofern einem Organisten von sol-
chen Sachen etwas zu wissen nôthig %st,eit.,
mit einigen Anmerkungen und einer Vorrede
verschen, und zum Druck b^ôrdert von
M. Joh. Lorenz Albrecht, etc.; Berlin, 1768,
in-4'' (Introduction à la construction , Pusage et
la conservation des orgues , clavecins , clavicordes
et autres mstruments, etc.; avec quelques re-
marques et une préface, par J.-C. Albrecht).
Cet ouvrage, ainsi que le suivant, a été publié
après U mort de l'auteur. On trouve dans la
première préface de celui-ci la vie d^Adlung écrite
par lui-même. — 3° Musikalisches Siebengestim,
dos ist : sieben zur edlen Tonkunst gehôrige
Fragen, avferhaltenen Befehlrier Churfurstl,
Mainzischen Akad. nûtzUcher Wissenschaften
in Erfurt, ar^fœnglich in lateinischer Sprache
beanttoortet, nachgehends aber ins Deutsch
ûbersetzt; Beriin, 1768, in-4<*, quatre feuilles et
demie ( Les sept étoiles musicales, ou sept ques-
tions relatives à la noble musique , etc.). Adiung
choisit ce titre singulier pour des réponses à sept,
questions qu^on Idi avait faites sur les intervalles,
et particulièrement sur la nature de la quarte.
Cet ouvrage, comme on le voit par le titre,)
fut d'abord écrit en latin, et traduit ensuite en,
allemand. Adiung avait aussi écrit: 1® Anweisung^
zum General' Èass (Instruction sur la basse con-,
tioue). — 2° Anweisungzum italixnischen Ta-,
bulatur ( Instruction sur la Tablature italienne ). ,
— 3® Anweisung zum Fantasie und Fuge (Ins-
truction sur la fantaisie et la fugue) ; m<ab ces
ouvrages ont été perdus dans un incendU qui en-
leva H l'auteur une partie de sa fortune.
ADOLFATI (ANDRÉ), élève de Balthasar
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32
ADOLFATI — ADORNO
Galuppf, naquit à Venise en 1711. Après avoir
achevé ses étades masicalee» il fut pendant plu-
sieurs années mattre de chapelle à TégllM Santa-
Maria delU Salute, dans sa ville natale ; puis il
écrivît des opéras dans plusieurs grandes villes
de ritalie, et finit par se fixer à Gènes, où il
obtint la place de maître de chapelle de Tégllse
de VAnnonciaHon, On connaît aujourd'hui peu
d'ouvrages de ce compositeur. En 1742 il a donné
à Rome VArtasêrse; à Géne3, Ariane , en 1750;
dans la même ville Adriano in Siria, en 1751;
et en 1752, Xa Gloria ed ilpiacere. La Biblio-
thèque impériale, à Paris, possède en manuscrit
on Nisi Dominus, à voix seule, et un Laudate
pueri, à quatre voix, de la composition de ce mu*
siden. Dans la collection de l'abbé Santini , à
Rome, on trouve aussi le psaume Domine^ ne in
ffirore, traduit en italien et mis en musique à
quatre voix avec des violons et des cors, par Adol-
fati; enfin on a publié sous son nom : Set sonate
a tre, cinque e sei^ opéra 1', Amsterdam. Ce
compositeur fit à Gènes Tessai de la mesure à
cinq temps dans un air de son opéra à^ Ariane.
On a dit qu*!! avait été précédé dans cet essai par
Marcello, quoiqu*on n^ait pas cité l'ouvrage de
Tauteur des Psaumes où la mesure à cinq temps
est employée ; mais il est certain que d'anciens
' airs populaires d'Espagne, d'Allemagne et du
Nord sont dans cette mesure. Il est possible qa'A-
dolfati en ait eu connaissance.
ADORNO (JBAN-NépoHccÈNE), né au Mexique
vers 1815, s'est fait connaître à l'Exposition uni-
verselle de l'industrie, à Paris, en 1855, par di-
verses inventions ingénieuses, au nombre des-
quelles on remarquait un système complet de
musique, dont toutes les parties sont intimement
liées, et pour lequel M. Adomo a fait exécuter
sous sa direction plusieurs instruments de dé-
monstration. Il a fait imprimer l'exposé de son
système dans un petit ouvrage qui a pour titre :
Mélographie t ou Nouvelle Notation musicale;
Paris, Firmin Didot frères, 1855, in-4^ de 39
pages , avec une planche. Cette brochure n^est
on quelque sorte que le prolégomène d'un ouvrage
philosophique très-étendu auquel M. Adomo a
travaillé pendant plusieurs années, et dont il an-
nonce la publication. Considéré an point de vue
de la thi^orie, le système dont le petit ouvrage
de M. Âdorno renferme Paperçu est basé sur
une idée déjà produite par Azaïs {voy. ce nom) et
par d'autres , à savoir que les vibrations de l'air
ne sont pas ia cause productrice du son comme
on le croit généralement , et que celte cause ré-
side dans un fluide impondérable auquel l'auteur
du système donne le nom d'harmonium. Ce
fluide ne produit point une série de sons dans
les rapports absolus des géomètres, mais une
échelle ehromatique de douie demi-tons tem-
pérés. M. Adomo prétend démontrer cette partie
de son système par une construction géométrique
dont le tableau graphique était à Texposition, et
par un polycorde formé sur le même modèle.
Or cette échelle de douze demi-tons tempérés ,
donnés par la nature, est le crtterium du système
de notation et de musique pratique de M. Adomo;
car c^est celte des instraments à claviera, parti-
culièrement du piano. Prenant le clavier pour
modèle de la portée destinée à la notation, fl con-
sidère les cinq touches noires conune la repré-
sentant de cette manière :
r* octave. 2"^ octave. 3** octave.
etc.
11 résulte de là que la portée est verticale an
lieu d'être horizontale, et que les signes de la
notation ont la même direction. M. Adorno con-
serve les formes de la notation ordmaire. Les
espaces doubles contiennent les notes mi^fa^ et
si , ut ; les espaces simples renferment les notes
ré, 5o2, la. Les notes placées sur les lignes sont
les dièses et les k>émol8. Quant aux vaieure de
temps, rondes, blanches, noires, etc., et aux
signes de silence , ce sont les mêmes que ceux de
la notation en usage. La transposition s'opère,
dans le système de M. Adorno, par un moyen très-
simple : Il consiste en un pupitre sur lequel des
fils noirs sont tend us verticalement dans les mêmes
dispositions qu^on vient de voir : la musique écrite
se place sous ces fils, et suivant qu'on l'avance à.
droite, ou la recule à gauche, la transposition est
faite, parce que la position des notes est déterminée
parles fils du pupitre qui représentent les parties
de six octaves dispensées précisément comme le
clavier du piano placé au-dessous de ce même pu-
pitre. Par une autre cdbséqnence de son système,
M. Adorno a imaginé un piano mélographe dont
le mécanisme imprime ia musique sur un papier
disposé suivant sa méthode de notation; en sorte
qu'après l'exécution d'un morceau improvisé , il
n'y aurait qu'à retirer, le papier du cylindre où
il est enroulé, et à le placer sur le pu|)itre, sans
faire d^opération de traduction , pour jouer im-
méJiatement le morceau et pour le transposer à
volonté, à l'aide du pupitre. Le piano mélographe
n'était pas à Texposition universelle de Paris; le
modèle du mécanisme seul a été mis sous les
yeux du Jury : M. Adorao le faisait exécuter
alors dans les ateliers du célèbre facteur de pianos
Erard : il ne parait pas que, jusqu'au moment où
cette notice est écrite, le succès ait répondu aux
vues de l'inventeur.
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ADRASTE
/ as
ADRASTE9 philosophe péripatéticîeD, né à
Philippes, Yille de Macédoine, fut disciple d'A-
ristote, et vécut conséquemment au temps d'A-
lexandre, entre la 105^ et la 115* olympiade.
On sait qu^l a écrit on traité de musique en trois
lÎYfeSy que Porphyre et Théon de Smyme ont cité.
Ger. J. Vossius {De Scient. Mathem., c. 58, $ 14),
et Fabricius, d'après le témoignage de Scipîon
Tellns (BibUoL Grxc, lib, III, c. 10) ont écrit
qu'il en existe un manuscrit an Vatican, et une
autre copie dans la bibliothèque du cardinal
Samt-Ange, d*où elle a passé depuis dans celle
du cardinal Farnèse, son frère. Forkel, d'après
les joumauT littéraires de 17ft8, annonça dans
son Almanach musical, publié Tannée suivante, la
découverte que M. Pascal Baffi venait de faire du
traité d'Adraste dans la bibliothèque du roi de
flapies , dont il était le conservateur. Ce biblio-
thécaire venait de faire connaître son intention
d'en publier le texte grec avec une version latine.
Il est assez singulier que M. BafTi ait donné comme
une eliose nouvelle la découverte de ce manus-
crit, qui n'était autre que celui dont Vossius et
Fabricius avaient déjà révélé l'existence ; car la
bibliotlièque du cardinal Farnèse avait passé en
la possession dn roi de Rsples, qui l'avait rendue
iwblique. Le titre de l'ouvrage était celui-ci :
AfipotoTou ToO iceptTcaTTiTtxoO ft^ovtxd&v Bt6X(a ipCoe.
On s^est souvent étonné, dans le monde litté-
raire, que la publication annoncée par M. Baffi
B'eAt lias été réaKsée; les savants éditeurs de la
collection des manuscrits découverts à Hercule*
nnm ont donné le mot de l'énigme dans une note
<|iii accompagne on passage du traité sur la mn-
siqoede Pliifodème {voy. ce nom), inséré au premier
volume de cette collection. Ayant examiné le
manuscrit dont il s'agit, ils ne tardèrent point à
reconnaître que le traité deVinsique qu'il contient
est le même qui est connu sous le nom de Ma-
nuel Bry^ne; mais, ayant remarqué qu'il y est
beaucoup |»arlé du genre enharmonique, qui,(&élon
le témoignage de Photius , avait disparu de la
tmisiqne grecque avant le septième siècle, et dont
if n'a plus été question après que Bryenne eut écrit,
tl> commencèrent à douter que cet écrivain fût le
TérilatHe auteur de Touvrage qui porte son nom ,
et lia pensèrent qu'il appartenait réellement à
Adraste. D'un autre c6té, leur soupçon s'évanouit
en coDsitlérant que dans les trois livres des Har-
moniques il se trouve non-seulement des pas-
sages aases longs empruntés à Théon de Sniyme,
mais même des chapitres entiers de cet auteur,
qoe Dryenney a insérés, entre autres les chapi-
tres net ti, qui, dans l'édition publiée par Wallis,
se trouvent pages S77 et 381 : d'où il est démontré
qoe l'auteur du livre attribué à Adraste par le
manuscrit en question est postérieur non-seule*
ment à ce phiiosoplie, mais aussi à l'époque bien
plus récente de Théon de Smyrne. Enfin, eu
égard au grand nombre de passages extraits d'A-
draste, de Théon et de plusieurs autres auteurs
dans le livre de Bryenne , les commentateurs de
Philodème considèrent plutôt cet écrivain comme
on copiste fidèle et comme on compilateur exact,
que comme un théoricien qui écrivait d'après son
propre système (1).
Pour en revenir à Adraste, je rapporterai ici
nn fait assez remarquable cité dans son livre des
Harmoniques, àoni il n'est parvenu jnsqu'à nous
que des fragments : ce fait, nous le devons à
Porphyre , qui Ta rap|K>rté dans son commentaire
sur le traité de musique de Ptolémée (p. 270 ,
édit. Wallis.). Cet écrivain dit qu'Adraste i fait
mention d'un phénomène observé de son temps,
lequel consistait à faire résonner les cordes d'an
instrument de musique, en pinçant celles d'un
autre instrument placé à une distance asseï
grande; il résultait de ce mélange de sons, dit
Adraste, un ensemble agréable. On ne pouvait
(I) U collection det manoscrits d^Herculanum publiés
étant assez rare hors de l'Italie , et la note qui Tient d'être
citée n'étant pas sans Importance, ]'Al cru quMl serait ntlle
de la donner Ici textuellement ; la void: « ânenbarmoniUB
muslce genos, qood Photio teste sscnlo )aio VU dispa-
ruerat, uni Bryennto post tôt ssBculorum loterrallum In-
notulsse dicemus, nirsus post Ipsum ex hooilnum meinorla
delendum? CrtdtU Judmusjépella. Quld vero, quod nuUa
in eo christlanlsml nota adparrt? Hlsce sane de caiuls sua-
piclo ob orta nobls erat sub Brejennll nomine Ipsom
Adrastum pcrlpateUcum delltcucere, prout nostne Far-
neslans BlbUolhrcse codex Ms. indtcaverat. Is rnlm Inter
■Ua oonUnet très Hamumicontm libres, qui Brjennto
Tuigo adscrlbuntur, cnm hoc Utulo 1 ASpaarov toO icspt-
«axTiTiKoO dpiAÔvtxâv BidXia rpic Atque Is est codex
ille de quo sic Fabricius in sua bibllotlieca . ^drasti pe-
ripatetlci Harmonicomm Hbri très, quos In blbUotheea
eardinaUs a S. jingelo , qum deiiuiefuit cardbuUis Far-
nesM fratris servatur tedaius est Scipio Tellus Neapoli'
tonus indice Ubrorum nondum edUontm, quem bUttiothecss
Mu. librorumpag, is7 inseruit Labtueus. Nostro tamen
susplclo Illico evanult, cum anlmadTertimait In hosce
Harmmtcorutn lU)ros transfnsos fulsae non modo aatls
longa Adrasti loca a Theone Smyrneo adlata , sed etlam
Tbeonis Ipsias intégra fere capiU , nli prae rcllquis cap. s
et 6 , quae Inserta leguntur apud Brymnium, pag. 37? et
ut. Auctor iKttur Harmaniconan non modo est AdrAsto,
aed etlam Theone rreenilor. Hacc autem idctrco adnotare
non piguit, ut veteriii iitteraturse amatores', qualla sit lite
codex a Fabricio, e Telle Indlcatus, cognoscant, neve
nostra Incurla tantum xei[iilXtov In Farneslanae Bibllo-
tbecae scrinlis, quse hodie August! regiR nosirl mnntfldentia
publics usurK mancipatur, sita putrescere Indolfscant.
Ceterum quod ad Bryennlun atttnet, ci profocto très
Ifarmonicontm llbros adjudirare non duDitarous, etsi,
paciflca longinqul temporls possesalone detnrbare rellgto
sit, non Intercedlmus : dummodo fs noMs concédât
Brjenniuro quandoque testem, taoquam vrierum. qui
nobls desunt, muslcc tractatorum fidelissimuiu cxscrip*
torem producere. » (Iferculan. roluro., tom. I. in c n. O,
p. s.)
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24
ADRASTE — ADRIEN
aller plus près de la science de Hiarmonie : il est
siognlier que les musiciens grecs niaient pçint vu
au ddà. Chez les modernes , le phénomène dont
il s'agit a été indiqué par Mersenne dans son
traité de rj/armonteunit^er^e/Je, Sauveur {vop,
ce nom) en a fait l'analyse, et Rameau y a puisé
la base de sa th<S)rie de riiarmooie donnée par la
nature, et de la basse fondamentale.
ADRIANI (François), compositeur italien,
naquit à Santo-Severino, dans la Marche d'An-
cône, en 1539. En t&93 il fut nommé maître
de cliapelle de Saint- Jean de Lalran; mais il
n'occupa cette place que pendant dix-huit mois
environ, étant mort le 16 août 1575, à Tàge^de
trente-six ans. Il ifut inhumé dans Téglise des
0ouze-Apdtres,etron plaça sur son tombeau une
inscription honorable qui a été rapport!^ par Bona-
Tenture Malvasia {Compend. stor. délia Basilica
de* SS. XIIÀp,).C% musicien a écrit des psaumes
à quatre voix qui ont été publiés avec ceux de
Jacques de Waet, sous ce litre: Adriani et Ja-
chet Psalmi wsperlini omnium festorum
ver annum, quatuor vocum; Venise, 1567,
in-4<^. Toutefois il se peut qu'il y ait ici confusion
de noms , et que VAdrianus dont il est question
dans le titre de cet ouvrage ne soit autre qu'A-
drien Willaert. Gesner indique des chansons à
quatre voix et des motets sous le nom d'Adriani
{Bibl, in epit. redac,, lib. Vil, tU. 5), qui pour-
raient bien aussi appartenir au même Willaert
ADRIANSEN (Emmanuel) , luthiste fort ha-
bile, qui vivait dans la seconde moitié du seizième
siècle, était né à Anvers. C'est le même musicien
dont le nom, assez singulièrement latinisé, est écrit
Badrianius par quelques auteurs, et même sur
les titres de ses ouvrages. Adriansen a publié deux
suites de pièces pour un, deux, trois et quatre
luths, à quatre et cinq parties, arrangées d'après
des compositions de Gyprien Rore, Roland de
Lassus , Jachet de Berchem , Jacques de Waet ,
Philippe de Mons, Noé Faignient et Hubert
Waeirant. Ces recueils ont pour titre : Pratum
.musicum longe amœnissimum, cujus spatiO'
sissimo eoque jucundissimo ambitu (pra'ter
varH generis axiomata seu phantasias) com-
prehendunttfr.... omnia ad testudinis tabula-
turam fideliter redacta^per id genus musices
experientissimum artificem Emanuelem iTa-
drianium Anverpiensem. Ant. Pet, Phalesius,
1584, in-foi.; ib. 1592. Une troisième édition a
été publiée par P. Phalèse, à Anvers, en 1600,
m-fol. La tablature employée dans la notation de
ces recueils est un des plus anciens monuments
typographiques de la notation particulière du luth.
Dans sa dédicace à Balthasar de Robiano, bour-
geois et marchand d'Anvers, Adriansen dit qu'il i
a fait une étude approfondie de fa musique^ et
qu'il a poussé aussi loin qu'il était possible l'art
de jouer, non de la guitare, comme l'a dit M. de
Reiffenberg {Lettre à M. Fétis, sur quelques
particularités de Vhistoire musicale de la
Belgique, dans le Becueil encffcL belge, t II»
p. 67), mais du luth (dont le nom latin était tes-
tudo). Il n'y a rien qui ne soit vrai dans ce que
ce musicien dit de lui-même; car non-seulemeqt
il était évidemment le luthiste le plus habile de
son temps, mais les virtuoses les plus renommés
au commencement du dix-huitième siècle auraient
eu quelque peine à jouer ses pièces. Sous le
rapport de l'art d'écrire, cette muMque est éga-
lement remarquable, et c'est vraiment une mer-
veille de combinaison harmonique que la fantaisie
d'Adriansen pour quatre luths sur la ctianson
flamande d'Hut)ert Waeirant : Als iek winde. La
collection des pièces de ce luthiste célèbre con-
tient douze préludes, cinq fantaines, trente-
quatre madrigaux, cinq motets, dix chansons
napolitaines, cinq gagliardes; neuf passamèses,
allemandes, courantes et branles.
ADRIEN (Martin-Josepb), ou plutôt
Andrien, dit /.a Neuville,ou Adrien l'aIné, naquit
à Liégie en 1766. Après avoir étudié la musique
à la maîtrise de la cathédrale de cette ville, il
vint k Paris, et fut admis à l'Ecole royale de
chant qui avait été formée aux Menus-Plaisirs
par le baron de Breteuil. Le 20 juin 178â, il
entra à l'Opéra , aux appointements de quinze
cents francs, et trente francs de gratification par
chaque représentation. En 1786 il fut reçu au
même ttiéfttre pour y jouer en partage avec Chéron
les rôles de basse , tels que ceux de rois , de
grand prêtre, etc. Comme acteur, il obtint du
succès, parce qu'il avait de la chaleur et de l'in-
telligence; mais sa vt»ix était dure et ingrate.
Personne, d'ailleurs, n*était plus infatué que
lui du système de déclamation exagérée qui
régnait sur ce thé&tre et qui en éloignait qui-
conque avait une oreille délicate. Adrien ea
fut la victime. Doué de la constitution la plus
robuste , il ne put néanmoins résister à' ces cris
perpétuels; sa santé se dérangea, et, quoique
jeune encore, il fut obligé d'abandonner la scène
et de' se retirer en 1S04. L'administration de
ropéra le nomma alors chef du chant. L'expé-
rience ne l'avait pas éclairé, et il enseigna aux
débutants les erreurs qu'il avait mises lui-même
en pratique. A la mort de Lalné (misrs 1822),
Adrien fut appelé à remplir sa place de professeur
de déclamation lyrique à l'Ecole royale de mu*
sique; mais il ne jouit pas longtemps de sa
nouTelle position, car il mourut le 19 novembre
de la même année. Adrien a composé la mosique
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ADRIEN -»- AEMS
25
de VHytnne à Ax Vict<rire sur i'évacuatioo du
territoire français (vendémiaire an m) et de
]*hymne aux martyrs de la liberté. II était grand
admirateur de Pancienne musique des maîtres
belges, fiançais et italiens qui brillèrent dans le
seizième et dans le dix- septième siècle, et em-
ploya beaucoup de temps à copier leurs ouvrages
pour sa bibliothèque.
ADRIEN ( ), frère du précédent,
chanteur et compositeur de romances , né à Liîge
vers 1767, s'est fait connaître à Paris, en 1790,
par la publication de quelques recueils de ro-
mances, dont voici l'indication : i" Recueil de ro-
mances, paroles de Régnier. — 2* Second et troi-
sième recueils d'airs avec ace. de clavecin, paroles
de Florian. ^ 3° Quatrième recueil, id.; Paris,
1799. — 4** Cinquième recueil, id.; ibid.f 1802. On
trouve aussi une Invocation à VÊtre suprême^
musique d'Adrien, dans le Becueil de Chansons et
de Romances civiques, publié à Paris en 1796.
Adrien fut chef des chœurs au théâtre Feydeau en
1794; mais il ne garda pas longtemps celte place.
UntroÎMème Adrien (Ferdinand), frère des
précédents, professeur de chant à Paris, entra à
rOpéra comme maître des chœurs, en Pan vu, et
fatrenvo>é en Pan ix, pour cause d'inexactitude
dans son service. Il a com(lbsé quelques pièces
détachées pour le chant.
AEGIDIUS (Jean), récollet espagnol , né à
Zamora, vécut fers la fin du treizième siècle.
Alplionse X le ùomma gouverneur du prince
Sancîo. Parmi ses ouvrages, on en trouve un
intitulé ilrs Muitca, dont le manuscrit est con-
servé dans la Bibliothèque du Vatican , et que
l'abbé Gerbert a inséré dans sa collection d'écri-
vains sur la musique {Scripi, eccles. de Mus.^
tome XI, page 369). Dans cet ouvrage iEgidius
traite sommairement de la musique suivant les
idées de son temp», et surtout du plaln-chant.
Cela est de peu de valeur. Le huitième chapitre ,
qui renferme des exemples de muances dans la
solmisation. est un des plus intéressants.
AELREDE (Saint), disciple de saint Bernard,
né en Ecosse, fut élu abbé de Riedval, où il
moonit le 12 janvier 1166. On lui attribue un
traité : De Abusu Musices; cf. Combasis, Bi-
bliotheca Concinaloha ; Paris, 1665, tome I,
p. 610, tome YIlI,p. 799.
AELSTERS (Georges- Jacques), issu d'une
famille de musiciens, naquit à Gand en 1770.
Élève de son père, il obtint à l'âge d'environ
dix-huit ans la place de cariilonneur de la ville,
et en remplit les fonctions jusqu^è la démolition
dtt campanile du befTroi, en 1839. Pendant un
demi-siècle il fut aussi maître de chapelle de
P^lise Saint-Martin , et composa pour le service
de c^tte chapelle beaucoup de messes, motets
litanies et autres morceaux de musique reli-
gieuse, qu'on exécute encore dans les églises de
Gand et autres villes de la Flandre. On cite
particulièrement de cet artiste un Miserere ,
considéré comme une production distinguée, dans
sa ville natale. Aelsters est décédé le 11 avril 1849,
à Tâge de soixante dix -neuf ans.
AEMINGA (Sigefroi-Gaspard), professeur
de droit et recteur de l'académie de Greisswald, né
à Mollen dans le Mecklembourg , le 3 décembre
1710, fut appelé comme professeur à Greisswald
en 1741, et y mourut le 25 mai 1768. {1 a publié :
Programmata IV de choreis/estivis, de tnusica
instrumentali festiva, de hymnis festivis
antiquitate Claris, deconviviis festivis xvi
antiqui; Greisswald, 1749, in-4<'.
AERTS (Egide), né à Boom, dans la province
d'Anvers, le l*"" mars 1822, entra au Conservatoire
de Bruxelles comme élève flûtiste, le I**' no-
vembre 1834, et y reçut des leçons du professeur
Lahou. Doué d'une organisation remarquable,
il fit de rapides progrès dans ses étude:, et obtint
le premier prix de son instrument au concours
de 1836. Dans Tannée suivante il se rendit à
Paris, et eut l'honneur de jouer devant le roi
Louis-Philippe, dans un concert de la cour. En
1838 il parcourut le midi de la France, don-
nant partout des concerts avec succès. Au mois
de décembre de la même année , il donna des
concerts au théâtre Re de Milan , puis au théâtre
San BenedetlOf à Venise. Les journaux italiens
de cette époque et la Gazette universelle deMU'
siquedt Leipsick (tome XLI, p. 194) accordèrent '
de grands éloges à son talent. De retour à Bruxel-
les, il devint élève de Tauteurde celle notice,
pour la composition , et suivit pendant plusieurs
années un cours complet de toutes les parties de
cet art. La substitution de la flûte de Bœhm à
Tancienne flûte ayant été faite au Conservatoire
de Bruxelles dès 1841, Aerts, comme Tulou, Ré-
musat et plusieurs autres flûtistes français, se
jeta dansTopposition, et soutint d'abord la su-
périorité de l'ancien instrument sous le rapport
de la qualité du son ; mais, vaincu enfin par les
raisonnements du directeur du Conservatoire , il
étudia le mécanisme de la nouvelle flûte, et
ne tarda pas à en connaître toutes les res-
sources. Au mois de novembre 1847, il obtint
la place de professeur de son instrument dans It
Conservatoire où il avait fait ses propres études,
et dans le même temps la place de première
flûte solo du ThéAtre royal lui fut donnée. Mal-
heureusement il fut atteint peu de temps après
d'une maladie ^ poitrine qui fit des progrès
chaque année, et le 9 juin 1853 il mourut presque
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AERTS — AGAZZARI
subitement à TAge de trente et un ans et quelques
mois. Comme compositeur, Aerts a laimé des
symphonies et des ouvertures bien écrites, qui ont
été essayées au Conservatoire , des concertos , des
études et des fantaisies pour la flûte, que ses
élèves ont exécutées dans les concours, et plu-
sieurs suites de pièces d'harmonie qui ont été
publiées par le procédé de l'autographie.
AFFABILl - WESTENHOLZ (M"» ) ,
née à Venise en 1725, se rendit à Lubeck, en
1756, avec une troupe de chanteurs italiens, et
ensuite à Scliwérin , en qualité de cantatrice de
la cour. Pendant la guerre de Sept ans , elle de-
meura presque constamment à Hambourg, où
elle obtint de brillante succès dans les concerts.
De retour à Schwerin , elle y épousa Westenholz ,
maître de chapelle de la cour. Elle mourut dans
cette ville en 1776. Les critiques de son temps
donnent beaucoup d^élogesà Tégalité et à l'éten-
due de sa voix, à la netteté de son articulation,
et à son goût dans l'adagio. A force de travail
elle était parvenue à vaincre les difficultés de la
prononciation allemande, et chantait aussi bien
dans cettH langue qu'en italien.
AFFILLARD (MicnELL'), professeurde mu-
sique et musicien de la chapelle de Louis XIV ,
est entré au service de ce prince comme taille ou
ténor, en 1683, aux appointements de neuf cents
livres par an , et a eu pour successeur Philippe
Santoni , au mois de juillet 1708. Il vécut encore
quelques années après sa retraite, car les éditions
de son livre sur la musique, datées de 1710 et de
1717, ont été' revues par lui. Il a publié : Prin-
cipes très -faciles pour bien apprendre la
musique, qui conduiront promptement ceux
qui ont du naturel pour le chant jusqu*au
point de chanter toute sorte de musique pro-
prement et à livre ouvert. Paris, Chr. Ballard ,
1705, in-4'' oblong. La première édition a paru
chez Ballard, en 1691, in-S** oblong; la deuxième,
chez le même imprimeur, en 1697 , in 4^ oblong ;
Cet ouvrage eut un grand succès, car la sixième
édition parut en 1710, à Paris; la septième et
dernière est de 1717; Amsterdam, Roger, in-4<^
oblong
AFRAi\IO (....), chanoine de Ferrare,
naquit à Pavie , dans les dernières années du
quinzième siècle. Albonesio a publié {Tntroductio
in chaldaicam linguam , syriacam atque ar-
menicam, etc.; Pavie, 1539, in- 4° , p. 179) la
description et la figure du basson , dont il at-
tribue Tinvention à ce chanoine. L'ouvrage d'Aï-
bonesio est dédié à Afranio , que quelques auteurs
ont nommé Afanio.
AFZELIUS (ARvm-AutiiîSTB), littérateur
suédois , né le 6 mai 1785 , est pasteur à Enkce-
ping, ville du district d*Asunda, depuis 1821.
L'histoire, la littérature nationale et les antiquités
de la Suède sont les objets des travaux de oe
savant. Au nombre des ouvrages importants
qu'il a publié^; est une collection, intéressante de
cliansons populaires de la Suède, recueillies avec
la collaboration de M. le profe-sseur Erik Gustave
Geijer, et avec les anciennes mélodies. Cette
coHection a pour titre : Svenska-Folkvisor ( Le
Chanteur populaire suédois); Stockholm, 1814-
1S16 , 3 vol. in-8^ M. P. Groenland, professeur
de musique à Stockholm, a écrit les accompa-
gnements de piano pour toutes les mélodies. Les
notes dont Afzelius a accompagné les anciens
chants de sa patrie sont du plus haut intérêt.
Une autre collection , qui peut être considérée
comme le complément nécessaire de la première ,
a paru plus de trente ans après celle-ci, sous
ce titre : A/shed af Swenska Folksharpan
(Adieu de la Harpe populaire suédoise ), avec
les anciennes mélodies liarmonisées par M. le
professeur Erik Drake , secrétaire de l'Académie
de musique de Stockholm , et avec des éclaircis-
sements historiques sur chaque chant , tirés des
traditions populaires, par M. Afzelius; Stockholm,
Albert Bonnier, 1848, 1 vol. in-8^.
AGAZZARI (Augustin), compositeur cé-
lèbre et musicien savant, naquit à Sienne d'une
famille noble, le 2 décembre 1578. Après avoir
été quelque temps au service de l'empereur Mat-
thias, il se rendit à Rome, où il devint maître
de chapelle du collège allemand, et ensuite maître
du séminaire romain. Il se lia avec Viadana, et
adopta sa méthode de la basse chiffrée, sur la-
quelle il a donné quelques règles générales dans la
pr^faced'unde ses ouvrages. De retourdans sa ville
natale, vers 1630, il y fut nommé maftre de
chapelle de la cathédrale, et resta en possession
de cette place jusqu'au 10 avril 1640, époque de
sa mort. Agazzari était membre de l'Académie
des Intronati. Sesouvrages connus sont ceux-ci:
1" Il primo libro rfc' Madrigali a cinque voci^
con un dialogoa sei voci ed un pastorale a ot ta
nelfine ; Venezia, Anj^elo Gardano , 1600, in-4*'.
On trouve des exemplaires de cet ouvrage et de
la même édition avec un frontispice qui porte
l'indication d'Anvers, Pierre Phalèse, 1602 : ce
frontispice seul a été changé. Nicolas Slein, de
Francfort, a réimprimé le même ouvrage sous le
même titre, en 1608, in-4». — 2" Madrigali ar-
moniosi a cinque o sei voci, libro uno; Venezia ,
Angelo Gardano, 1600, in-4^. Il y a des exem-
plaires de cette édition, avec la même date, mais
dont le frontispice, renouvelé à Anvers, porte
l'a^lresse de P. Phalèse. — 3° Sacrx cantiones
5, 6, 7 e/ 8 voci liber primus; Romae, Zanotti,
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AGAZZARI
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l«Oî, Id-4». — 4* Sao-SB eantiones 5 , 6, 7 et 8
9oei, liber seeundusiiMd,, i603,iii-4<>. — ysa-
trie caniiones, etc.^ liber terlius, ibid., 1603,
kk-V*. Ces Ivoto livres de motets ont été réim-
primés à Venise, par R. Amadino, en 1608,
in-4'', sous ce titre : Tre libri de' MoUelli a
cinque , Mi, iette e otto vœi, — 6* Sacrx ean-
Uones 7, 3, 4 voc. eum basso ad crganumj liber
primus; Roroœ, apud Fr. Zannettam; 1603,
in-4*». — T Saerœ eantiones 2,3,4 voc. eum
basso ad organttm, Ijber secundus , opus V
VÊOteetorutn; ibid., 1603, in-4'' : ces deax livres
de motets à 2, 3 et 4 voix ont été réimprimés à
Venise, par Amadino, en 1608, in-4°; ils sont
an nombre des premiers ouvrages de musique
d'éi^lise avec basse continue poar l*orgae; le
deuxième livre a été réimprimé à Milan , chez
Tini,en 1609, in-4'.— 8" Sacrx laudes deJesu,
Béai. Virgine, Angelis, Apostolis, Marty-
ribus y etc.f 4 , 5 , 6, 7 e/ 8 voc. eum basso ad
ûrganum; Romae, apud Franc. Zannettnm, 1603,
in-4'. ^ ^ Il primo libro di Motttti a due,
e tre voci, coll* organo; in Roma , appresso
Zannetti, 1604 , in-4'': il y a des exemplaires de
cet ouvrage avec la date de 1603 et le nom du
même éditeur, dont le titre, en langue latine, est :
Sacrx eantiones duarum et trium vocum liber
primua ; les mêmes motets ont été réimprimés
avecTadjonctionde quelques autres à quatre voix,
à Milan, chez Tini, 1607, in-4^, et dans la même
année, Nicolas Stein, libraire à Francfort -sur-
le-Mein, a publié quarante* quatre motets d^A-
gazzari , à quatre , cinq , six , sept et huit voix ,
extraits des livres précédents , et imprimés par
Woirgaog Richter, in-fol. — lO** Sacrx Laudes
de JesUy B, Virgine, Angelis , Apostolis ,
Martyribus , etc. , 4 , 5 , 6 , 7 e/ 8 vocum, liber
secundus; Romae, Zanetli, 1603, in-4**. — il* //
seconda libro de Motet ti a due e tre voci
colV ùrgano; ibid., 1604, in-4<*: le même livre
de motets se trouve aussi avec le titre latin Sacrx
eantiones, etc., et avec le nom du même éditeur
et la date de 1603; mais Tédition est la même
et les exemplaires ne sont difTérents que par le
frontispice. — 12" /^ terzo libro de' Motetti a
due e tre voci; ibid., 1605, in-4*'. 11 y a aussi des
exemplaires avec le titre latin. — 13** // quçirto
libro de^ Motetti a due e tre voci ; ibid., 1605,
in-4*: les quatre livres de ces motets ont été
rfimprimés à Venise, en 1608, par R. Amadino,
sons le titre latin Sacrx eantiones, etc., lib. 1,
2,3, 4. i«- 13** S€urx eantiones 2, 3, 4 voc. eum
basso ad organum, liber tertius ; Romae, apud
Zanettam, 1606, in-4**; Richard Amadino a
donné à Venise, en 1609, une autre édition des
trois livres de ces motets à deux , trois et quatre
voix , sous ce titre : ffarmonici intronati sa'
crarum cantionum qux binis, ternis quater-
nisque vocibus concinendx, lib. i, 2, 3, in-4^;
enfin ils ont été réimprimés plusieurs fois à
Rome et à Venise ; la dernière édition , qui a
paru dans Tannée même de la mort de l'auteur,
a pour titre : Motetti a una , due , tre e quatre
voci, con il basso per Vorgano, in Homa^ ap^
pressa Bianchi, 1640 , in-4'' *• il est vraisemblable
que les Çoncerti sacri 1, 2 , 3, 4 vocum, op. I4,
publiés à Venise, chez R. Amadino, en 1611,
in-4**, qui sont dans la bibliothèque du Lycée
musical de Bologne, ne sont qo*une reproduction ,
sous un autre titre, des Harmonici intronati
sacrarum cantionum, etc., et, selon toute appa-
rence, de la même édition. — 14* Psalmis sex
ternis vocibus eum basso ad organum; Romae,
ap. Fr. Zanetti, 1606, in •4'*. Il y a une autre
édition de cet ouvrage, sous le même titre, à
Venise, chez Amadino, 1609, in*&* oblong; j'i-
gnore si ce sont les mêmes psaumes , avec Tad-
dition des compiles , qui ont été publiés sous le
titre: PsalmiZvoc, eosdemsequent»complelor,
4 vocibus, op. 12, À Venise , citez Bartolomeo
Magni, 1618, in-4°. — 16*" Salmi spezzati a tre
voci col Vorgano; in Venezia, per l'Amadino
1610, in-4*». — iVPsalmi 8 et Magnificat 8 voci-
bus concin.i ibid., 1611, in'4** : les mêmes psaumes
et Magnificat ont reparu Tannée suivante et de
la même édition sous le titre italien Salmi a otto
vod ; peut-être aussi l'œuvre publiée sons ce titre :
Psalmorum ac Magnificat quorum usus in
vesperis/requentior est, Venetiis, ap. Rie. Ama-
dUaum, 1615, in-4*, n^est-elle que le même ouvrage.
— 18* Sertum roseum ex plantis Hiericho,
motect. 1,2,3,4 voc., ibid., 1612. La première
édition a paru à Rome : j'en ignore la date; Té-
dition de Venise a été reproduite avec un nouveau
frontispice, sous la date de 1619.— 19^ Dialogid
concentus senis octonisque vocibus ab Augus-
tino Agazsario harmonico intronato nunc
primum in lucem editi, opus decimum sex-
tum; Venetiis, ap. Ricc. Amadinum. 1613, in-4%
— 20* Eucharisticum melos plur. voc., op,
20; Rom.T, 1625, in-4° : cet ouvrage est un re-
cueil de motets à 2 , 3 , 4 et 5 voix , pour Télé-
vation. — 21° Litanie aquattro, cinque, sei,
sette a otto voci; in Roma, appresso Bianchi,
1639, in-4'* : il est vraisemblable qu'il y a une
édition antérieure de ces litanies. —22*^ Mustcum
Kncomium Uivinï nominis 1, 2 , 3, 5 voctim ;
Roma, Bianchi, 1640, in V* -. cet ouvrage ren*
ferme 21 motets à une, deux , trois et cinq voix ,
pour Tuàage des Jésuites. A gazzari est compté
parmi les écrivains sur la musique, parce qu'il
a publié un opuscule intitulé : La Musica eccle-
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38
AGAZZÂU — AGOSTmi
iiastiea dont si contiens la vera diffinitione
délia musica corné sciensa, non pitc veduta
e sua nobiltà; Sienna, Bonetti, 1638, in-4** de
16 pages. Ce petit écrit a pour objet d'examioer
quel doit être le caractère de la musique d'église
confonnéroent à Taulorité des conciles, partica*
lièrement du concile de Trente. Agazzari est
aussi Tun des premiers auteurs qui ont publié
des instructions sur Tusage des chiffres pour
Paccompagnement de la basse continue. L*ins-
truction donnée par lui se trouve dans la préface
du troisième livre de ses motets à deux, trois et
quatre voix, publié à Rome par Zannetti, en 1606.
L*abbé Quadrio dit que les ouvrages d^Agazzarl
sont au nombre de vingt-six et tous imprimés :
il cite particulièrement des messes à quatre, cinq
et six voix qui me sont inconnues.
AGELACJS DE TEGÉE, habile dtharède,
remporta le premier prix qu^on institua aux jeux
Pythiques pour les joueurs d^instruments à cor-
des. Ce prix était une couronne de laurier. Ce
fut à la huitième pytiiiade , 559 ans avant J.-C.
AGGICTORIO (RoGCo), compositeur et
profeiweur de musique, né à Naples vers 1810,
a fait représenter an théâtre du Fonda , dans
cette ville, un opéra de sa composition, intitulé :
il Biglieito e VAnello, dans Pété de 1839.
Postérieurement il s'est fixé à Paris, où il s'est
livré à l'enseignement du chant, et a publié des
exercices pour ses élèves (Paris, Richault), et
quelques petites compositions pour le piano et
pour le chant
AGLI ATI» guitariste de l'époque actuelle,
fixé à Milan, a publié pour son instrument :
i** Sonate; Milan, Riccordi. — 20 Tema con varia-
sioni; Ibid. — 3" Tema con set variazioni ; ibid.
— 4" Sei variazioni ( Ah /. chi puà mirarla) ; Mi-
lan, Artaria. La ûlle'de cet artiste, connue sous
le nom d'Amélie Agliati , née à Milan , a débuté
comme cantatrice sur le théâtre de Modène le 2 oc-
tobre 1838 , dans la ClotUde de Coccia. Depuis
lors elle a chanté sur les théâtres de Crémone, de
Bologne, de Florence, de Rome et de Cadix
avec quelque succès.
AGNELLI (Laubent), moine olivetain, vécut
dans la première moitié du dix-septième siècle.
On a imprimé de sa composition : Salmi e Messe
a quaitro voci in concerto con alcuni Motetti ;
Yenezia, Aiess. Vincenti, 1637.
AGNELLI ou AGNELLO (Salvador),
compositeur dramatique, né à Palerme, vers
1816, a fait ses études musicales au Conserva-
toire de Naples, et a débuté dans sa carrière par
Topéra-bouffe il Lazzarone di Napoli , repré-
senté à Naples au carnaval de 1839, avec quel-
que succès. Il 7 avait dans cet ouvrage une cer-
taine verve qui semblait de bon augure. H ne
parait pas cependant que la carrière théâtrale de
cet artiste ait eu de Téclat en Italie. Les autres
ouvrages connus sous son nom aont : t Due
Pedanti; la Sentinella notturna; ti Giovanna
Vallese.
AGNESI (MARiB-TnéRèse), fille de D. P.
Agnesi, feudataire de Monteveglia, et sœur de
Marie Gaetane Agnesi, qui professa les mathéma-
tiques à Bologne, et qui mourut à Milan en
1799, naquit dans cette ville vers 1724. Elle
eut la réputation d'être la plus habile claveciniste
de son tem^js en Italie, et composa beaucoup de
musique de clavecin, qu^elle dédia à Pimpératriee
Marie-Thérèse. On connaît quelques cantates de
sa composition, et quatre opéras, Sqfonisbe,
Ciro in Armeniay Nitocri et Insuària consolata
( 1771 ), qui ont eu du succès. On ignore l'époque
de sa mort.
AGNOLA (D.-Jàcqcbs), prêtre vénitien,
vécut dans la seconde moitié d u dix-huitième siècle.
C'était vm contrapuntiste de l'ancienne école,
dépourvu de génie, mais possédant de bonnes
traditions. Il a composé beaucoup de messes,
de vêpres, de motets, de concertos et de sonates
pour le piano^ qui sont restés en manuscrit.
AGOBARD, archevêque de Lyon, naquit à
la fin du huitième siècle, au diocèse de Trêves, dans
la Gaule l^lgique. Il fut ami de Leydrade, ar-
chevêque de Lyon, auquel il succéda. Son carac-
tère impétueux l'entraîna dans la révolte des en-
fants de Louis le Débonnaire; mais plus tard il
reconnut son erreur et s'en repentit. Après avoir
été déposé en 835 par le concile de Thion ville, il
fut rétabli, et mourut en Saintonge, le 6 juin
840. Au nombre de ses ouvrages se trouve un
traité De COrrectione Antiphonarii, qui a été in-
séré dans la Bibliothèque des Pères, t. XIV, p. 323.
AGOSTINI (Louis), théologien, protonotaire
apostolique et compositeur habile, naquit à
Ferrare, en 1534. Après avoir été longtemps
maître de chapelle d'Alphonse II d'Est et de
la cathédrale de Ferrare, il mourut dans sa patrie
à l'âge de cinquante-six ans, le 20 septembre 1590.
On connaît de lui : \^ll primo libro di Madri-
gali a 5 voci; Venezia, apresso U figli di Ant.
Gardano, 1570, iii-4*. ^ 2** Madrigali a 4 voci ;
ibid., 1672, in-4<' oblong. — - 3<* VEco ed enigmi
musicali a 6 voci, lib, 2; Venezia, app. Alessan*
dro Gardano, 1581 , in-4«. — 4» Messe j Vespri,
JUoitetti, Madtàoali etSin/onie; in Ancona»
pressoGiov. Paolo Landrini, 1588, in-4*.
AGOSTINI ( Paol), né k Yaljerano , en 1 593,
fut élève de Bernardino Nanini, dont il épousa la
fille. Après avoir été successivement organiste
de Sainte-Marie inTranstevere^ et maître de cba-
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AGOSTINI
29
pelle de Satnt-Lanrent in Damaso, il saecéda à
Vincent Ugolini dans la place de directeur de la
chapelle du Vatican, le 16 féwier 1629. Il ne jouit
pas lonfctemps de cette situation bonorable, car
il mourut au mois de septembre 16*29 , à l'âge de
trente-six ans, et fut inhumé dans Tëglise de Saint-
Michel. Pitoni, dans ses notices manuscrites sur
les maîtres de chapelle, citées par Baini (Memor^
storiohcrit. délia vtta e délie opère di Giov.
Pierluigi da Palestrina, t. II, p. 42, n. 481),
dit qu'Agostini obtint la chapelle de Saint-Pierre
par suite d*un défi de composition quMI adressa à
Ugolini, son condisciple, qui en était le maître
actuel. Ugolini n^ayant point accepté, le chapitre
le renvoya, et donna sa place à Agostini. L'abbé
Baini révoque en doute cette anecdote par des
notirs qui pàraissept plausibles. Les auteurs du
DIeiionnaire des Musiciens (Paris, 1810) ont fait
snree maître, d*après Laborde, une arcumnlation
d'erreurs : ils placent l'époque de sa vie vers 1660,
et le font mourir dans un âge avancé. Hawkins
(A général Oistory of Music, t IV, p. 79), et
Forkel (Aftfi. BibL, t. Tl, p. 206), sont aussi dans
Terreur en le faisant élève de Pal&^trina , car ce
grand maître monrut en 1594, un an après la
naissance d'Agostini. Ce compo.<iteur avait une
fille qui a épousé Fr. Foggia, son élève.
Antimo Liberati a fait un éloge pompeux d'A-
gostini dans sa lettre à Ovide Persapegi (p. 217).
« Paul Agostini, dit-il, fut une des intelligences
« les plus ingénieuses et les plus actives qu'ait
« eu la musique de notre temps en tout genre de
« composition harmonique , de contre- point et
« de canons. An nombre de ses œuvres mer-
n veilleuses, on remarque divers morceaux h
« quatre, à six et à huit chœurs réels, qu'il fit
« entendre dans la basilique de Saint- Pierre, dans
c le temps où il; était maître de chapelle, et quel-
a ques antres qu'on pouvait chanter à quatre ou
• à six cbœirs réels sans diminuer (c*e8t-à-dire
« twoder les parties de petites notes), et sans
n énerver Tharmonie, à l'étonnement général des
« habitants de Rome. S'il n'était mort à la fleur
« de rage , il aurait fait plus encore pour exciter
« Tadmintion du monde entier; et l'on pourrait
« dire de lui avec raison : Constimmatus in àrevi,
« explevit tempora multa (1). »
(i) « Fb Piolo AfOAtino «mode* ptù iplrltosl e vl-
« TMi tairegnl dke abMa aviilo ta rotulca a' nostrl templ
« te ognl yenere dl eomposUlone armoalca, dl contrap-
« poatt c dteanool; e tra la altre aue opère mtrarl-
« gnose, feee aenUre nella badiica dl S.- Pletro, nel tempo
« cfaTevU vl ta naettro dl cappella, diverse roodulazlonl a
« qoaltro, s aei e otto ebori reali, ed alciine che al pote-
« vaoe caatare a quatre owero sel cbori reall, senza dl-
« fliiiiiiire • aoenrare l'anDonla, con totapore dl tutta
•«Bornai e ae non foase moito nel flore délia aoa vlrlUt à
le pape Urbain VIII, entrant un jour dans la
basilique du Vatican, au moment où Ton exécu-
tait une musique solennelle d'Agostini, à quarante-
huit voix, s'arrêta pour en écouter IVfTet, et en
fut si satisfait qu'il salua Tauteur en s'inclinant
vers lui. Les œuvres imprimées d'Agostini sont :
1** Deux livres de psaumes à quatre et huit voix;^
Rome,Soldi, 1619.— 2* Deux livres de Afa^nt/!ca^
et d'antiennes à une, deux et trois voix; Rome,
Soldi, 1620. — 3* Cinq livres de messes à huit et
douze voix ; Rome , RobletU , 1 624 , 1620 , J626 ,
1627 et 1628. Ces messes sont dignes d'admiration
par leur facture aussi ingénieuse qu'élégante. Dans
le premier livre se trouvent une messe des vigiles
à quatre voix en canon, et une autre mes.^àcinq sur
riiexacorde ut, ré, mi, fa, sol, la, qui renferme le
remarquable Agnus Dei à huit, tout en canon , sur
la gamme descendante, que le P. Martini a publié
en partition {Saggio Fondam. Prat, di contrap.
fugato, t. II, p. 296), et que j'ai reproduit dans
la première partie de mon Traité du Contre-point
et de la Fugue, Les messes i4ve regina cœlorum,
Ave Maria gratiosa, et In nomine Jésus, toutes
à quatre voix, qui sont contenues dans le d4*uxièroe
livre, sont aussi remplies d'une infinité d'artifices
ingénieux, ainsi qoe le troisième livre où se
trouve une très-belle messe sine nomine, à quatte
voix. Dans le quatrième livre on trouve la messe
Si bona suscepimus à cinq, dont les obligationt
singulières sont expliquées dans le recueil des
messes d'Agostini {Spartitura délie messe) pu-
plié par Robletti, en 1627 et 1628, et la messe
Benedicam Dominum, tout en canon à quatre
voix. V Agnus Dei de cet auteur que le P. Mar-
tini a publié, à huit voix réelles {Saggio Fond.
Prat. di contr. fug,, t. Il, p. 295), est vé-
ritablement un chef-d^œuvre de science. Agostini
a écrit aussi un nombre considérable d'ouvrages
à seize, vingt-quatre et quarante-huit voix ; mais
toutes ces productions sont restées en manus-
crit*,, elles se trouvent en grande partie dans les ar-
chives de la maison Corsini alla Lungara , et
en partie à la basilique du Vatican. La biblio-
thèque de Tabbé Santini, à Rome, renferme le
motet Hœc est Domus et un Magnificat à cinq
chceurs de quatre parties chacun, Venite et as-
cendamus, à douze voix, et les quatre livres de
messes publiées par Robletti.
A. Adami da Bolsena a donné la notice et le
portrait de ce maître dans ses Osservazioni per
ben regolare il coro dei caniori délia cappella
pontefida. Hawkins a reproduit le portrait dans
le tome IV« de son Histoire de la Musique,
«avrebbe magglormente fatto atuplre tatto 11 iDondo;e
d se fosse ilcito, si potria con raglon dire dl lui : CoDsam-
« matas in breti, eiplevlt tempora multa. »
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30
AGOSTINI — AGRICOLA
AGOSTINI (PiBRRB-SiHON), chevalier àt
rÉperon d'or, né à Rome vers 1650, fut maître
de chapelle du doc de Parme. 11 a publié Cantate
a voce di basso solo; Rome, 1680. Dans la même
année, H a fait repn^senter à Venise un opéra de
sa composition, sons le titre de II Ratio délie
Sabine. Paolucd a inséré dans le deuxième vo-
lume de son Arte pratica di contrappunlo
(p. 172-190) un Sicut erat à cinq voix, en style
fugué, de la coropositon de Pierre-Simon Agostini,
avec des observations critiques.
AGOSTINI (RosA) éUit première cantatrice
au théâtre de Florence dans Tannée 1777 ; elle se
distingua d'une manière particulière avec Aprile,
dans Topera de Creso^ par Borghi.
AGRELL (Jeàn)^ maître de diapelle à
Nuremberg, né à Lœth, dans la Gothie orientale,
étudia U musique et les belles-lettres au gymnase
de Lmkieping et à Upsal. Il passa à Casscl en
^ 1723, en qualité de musicien de la cour, et y resta
' pendant vingt-deux ans. £n 1746, il fut appelé ù
Nuremlierg pour y occuper Temploi de maître |
de chapelle, qu*il conserva Jusqu'à sa mort, ar-
rivée le 19 janvier 1769. On a gravé les ouvrage
suivants de sa composition : t" Sei sii\fonie a
qualtrOf cioè violino primo, secondo, viola e
cembalo o violoncello, con corni da caccia ,
trombe, obœ, flauU dold e traversi, ad li-
bitum, opéra I; Nuremberg, in-fol. — 2"* Trecon^
certi a cembalo obligato con due violini e vio-
Umcello, opéra 2; Nuremlierg. — 3*^ Treconcerli
a cembalo obbligato, due violini, viola e vio-
loncello,operdi 3; Nuremberg. — 4<' Tre concerti a
cembalo obligato, due violini, alto viola, vio-
loncello e basso ripieno, opéra 4; Nuremberg. —
5^ Sonate a violino solo e cembalo o violoncello;
Nuremberg. -- e*" Concerto a cembalo obligato,
due violini, viola e violoncoUo; Nuremberg,
1701, in-fol. ^ 7» Sonata a due, cioè cembalo
obbligato e traversiero o violino ; Nnrembei^,
1762, in-4*.— sr Sonata a due,cioè cembalo o6-
bligatoe traversiero ;JXuremherf^ 1765, in-4*.—
9^ Neucomponirte solos ajlauto traverso e cem-
balo; Nuremberg, 1764. On trouvait aussi autre-
fois en manuscrit dans le magasin de Breltkopf :
l*' Tre concerti a cembalo obligato, due violini,
viola e btuso, raccolla prima. — 2° id. raccolta
seconda. — 8* Id. raccolta terza; 4® Id. raccolta
quarta, — b'^Sei sonate a violino solo et basso.
—6*' Due concerti a violino concert., due violtni,
viola e basso. — 7* Seisin/onie a due violini,
violae basso, con corni, ad lib. ^S"* Sin/onia,
id. — 9° Partita a due violini, viola, basso e
corni.— 10* Sonata per cembalosolo 1 1** Con-
certo a cembalo obligato , due violini , viola e
basso. — 12* Sonata a violino solo col basso.
AGRESTA (JfiAv-ANTOiNB bt Augustin),
frères, étaient napolitains, et furent renommés
comme compositeur^ à la fin du seizième siècle et
dans les premières années du dix-septième. Cerreto
les cite comme vivants à Naples en IGOl {Prat'
tica musicale, lib. 3, p. 156) dans sa liste des
Composilori eccellenti delta città di Napoli„
che oggi vivono. Jusqu'au moment où cette no-
tice est écrite, on ne connaît pas de compositions
imprimas des frères Agreste.
AGRICOLA (Rodolphe), professeor de plii-
losophie à Ueidelberg, né à Bafleln , village à
deux milles de Groningue, en 1443, fut Tun des
hommes qui contribuèrent le plus à la restaura-
tion des sciences et des lettres. Son nom propre
était Huessmann. Il étudia sous Thomas A^Kenv-
pis, et apprit la philosophie sous Théodore de
Gaza, dans un Toyage qu'il fit en ItaUe. De retonr
dans les Pays-Bas, en 1477, il fui envoyé 4 la
cour de l'empereur comme syndic de U ville de
Groningue, et nommé, en 1482, professeur à
Heidelberg, où il mourut le 25 octobre 1485. Il
était à la fois bon peintre, poëte, musicien et sa-
vant philosophe. Il chantait et s'accompagnait
avec le luth ; on lui doit la musique de plusieurs
de ses chansons hollandaises, à quatre voix. On
sait aussi quil coopéra à la construction de Torgne
de Groningue. Parmi ses écrits, recueillis à Co-
logne sous ce titre : A. Agricolx lucubrationes
aliguot tectu dignissimx , etc., 1539, deux yoL
in-4*', on trouve des notes sur le Traité de moeiqoe
de Boèce. On a sar sa Tie et sar ses travaux :
1* Orationes du», prier de vita Rud. Agri^
eolus^ posterior de D. Augustino, par Melandi-
ton ; Wittenbergae, 1539, in-S*". — 2** Dissertatio
deJtud. Agricoles, Prisii, in elegantiores lit-
teras promeritis, par J. F. Shoeppœlin.; Jenas,
1753, in*4*'. — so Vita et mérita Rud. i4gri-
co/«, par T. F. Tresling; Groningue, 1830, in-8*
AGRICOLA (Martin), chantre (') et direc-
teur de musique à Magdebourg, naquit à Sorau ,
en Silésie, dans Tannée 1486. Dès son enfance,
un goût passionné pour la musique se manifesta
en lui et le porta à se livrer avec ardeur à Té-
tude de cet art, sans négliger toutefois les langues
grecque et latine, dans lesquelles il acquit une
rare ■ instruction. Né de parents pauvres, il fut
obligé de pourvoir de bonne heureàsa sotwistanoe.
Vers la fin de 1510, il partit pour Magdebourg,
où il donna d'abord des leçons particulières de
musique et de littérature. Quatorze ans après,
c'est-à-dire en 1524, la grande école luthérienne
de cette ville fut établie; le mérite généralement
(>) Le mol cantar, employé par les AUemand*, ne aaunîi
se tradalre exactement en françab , parce qu'U diialgne
des (oncUoBi qui n'existent qae chez eaz.
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AGRICOLA
31
d^Agricola le fit choisir pour y occuper
la place de chantre; il fut donc le premier qui
remplit cea fonctions dans cette Tille depuis la
réformatioii. 11 parait que les émoluments de sa
place étaient fort médiocres, car, aprèn l'aToir
occupée pendant vingt ans, il écrivit à un de ses
ëlèvea, en 1544 : « Après avoir employé tons mes
> soins à vous faire faire quelques progrès dans
« la musique pendant de longues années, je me
• vols dans la nécessité de vous prier de solli-
« dter vos parents, ou ceux que cela regarde,
« d^apporter quelques cliangements à ma posi-
« tion, «t de me retirer de Kétat de gène où je
« languis, en augmentant mon traitement; car
« 0 est écrit : Toute peine mérite ialaire. » Il
termine ainsi Tépttre dédicatoire de son traité de
^Musica instrumentatis ^ qui est adressée à G.
Rhaw, de Wittemberg : n A Magdebourg, dans
> la maison du vertueux et honorable Ahlmann,
« qui, pendant longtemps, m'a prodigué les se-
« cours les plus généreux. ■ On ignore si les ré-
clamations d^Agricola eurent le succès qu'il en
espérajl , mais on sait quMl exerça le professorat
jnsqnlà sa mort, laqoelle eut lieu le 10 janvier
1556.
Mafgrë les devoirs multipliés de sa place, il fut
on des écrivains les plus laborieux et les plus
distingués de son temps; ses travaux font époque
dans l'histoire de la musique. Il fut le premier
qui, dans la musique instrumentale, abandonna
rancieone tablature allemande pour la notation
moderne. (Foy. Mattheson in Ehrenp forte ^
p. 124. ) Ce qui mérite surtout d'être remarqué,
c'est qae, nonobstant le peu d'encouragement
qu'il reçut, jamais son zèle ne se démentit et jamais
ses travaux n'en souffrirent. Ce qu'il savait, il le
derajt au travail le plos obstiné, à une persévé-
rance sans bornes; il n'avait même point à sa
dispositioD le secours des livres, qui, à cette
époque, étaient rares et trop chers pour lui. Il dit
loi-méoDe (vers la fin de sa Musica tJisfmmeii-
iaUs) i < Que le lecteur veuille bien se rappeler
« ce que j'ai déjà dit dans la préface du Traité
« de la Musique figurée : Jamais personne ne
« m'a donné une seule leçon, soit théorique,
• soit pratique, soit de chant figuré, soit de mu-
• sîque instrumentale. Tout ce que je sais, je le
« dois premièrement à Dieu , qui distribue ses
« dons oomme il lui platt; ensuite à un travail
< assidu, à un zèle infatigable, à moi seul enfin,
« seconm de la grâce de Dieu ; c'est pourquoi il
« faudrait m'appeller un musicien inné, 11 n'est
« pas étoDuant, d'après cela, que je reste aussi
« loin des grands maîtres. »
Yoid les titres des ouvrages qu'on doit à ce
•avaDt infatigable : 1* Mélodie scholasticx sub
horarum infervaltis decantandx^ in usum
scTiolx Magdeburge. Magdebourg , 1512, in-8^ :
c'est un recueil de chants destinés à être chantés
par les enfants des écoles pendant leurs récréa-
tions; cet ouvrage a été souvent réimprimé; la
Bibliothèque royale de Beriin en possède des édi-
tions imprimées à Magdebourg en 1578 et 1584,
4 vol. in-I2. — V Musicafiguralis deutschmit
ihre'n gugehoerenden exempeln (Musique alle-
mande figurée, avec des exemples pour former
l'ouïe); Wittemberg, Georges Rhaw (sans date)
petit in-8°. — V* Von den Proportionibus ujie
dieselbigen inn die Noten wircken^ und wie s\e
in Figuralgesang gebraucht werden (Des pro-
portions en ce qui concerne la valeur des notes et
leur usage dans le chant figuré); Wittemberg,
Georges Rhaw (sans date), petit in-8*. Ce petit
écrit a été réuni au Traité de la musique figurée
dans une édition qnl a pour titre : Musica figu-
ralis deuisch mit ihren gugehoerenden exem-
peln, sampt einem besunderlichen schoenen
Bûchlein Vonden Proportionibtu,eic,;WiiXeak-
berg. G. Rhaw, 1532, petitin-8*. ^4** Jlfuslca ins^
trumenlaliSf deutsch, darin des Fundament
und Application der Finger^ als Floeten^
Krumphœrner^ Zinken, Bombard, Schal-
meyen, SacApeife, etc. (Musique instrumentale
allemande, etc.); Witteuberg, 1528, in-8* : c'est
un traité des instruments qui étalent en usage
en Allemagne au temps d'Agricola, et de la manière
d'en jouer; ouvrage important pour Tliistoire de
l'art, et dont les exemplaires sont rares, bien qu'il
en ait été fait plusieurs éditions; en 1529 le fron-
tispice de la première édition lut changé et rem-
placé par ce titre : Musica instrumentons
deudsch ynn welcher begriffen ist, wie man
narh dem gesange au// mancherley Pfe\ffen
lemen sol. Auch wie auf/die Orgel, Harffen,
Lauten, Geigen, und alltrley Instrument
und Seytenspiel , nach der rechtgegrûnd et en
Tabelthur sey abzusetzen ( Musique allemande
instrumentale , dans laquelle 11 est donné des
renseignements sur la manière dont on peut
apprendre le cliant et toute espèce d'instruments à
vent, comme aussi jouer de l'orgue, de la harpe, du
luth, des violes, et de tout autre instrument, etc.).
Je possède un de ces exemplaires avec la date
de 1529. Imprimé chez Georges Rhaw, à Wit-
temberg. La deuxième édition de cet ouvrage a
été publiée, en 1532, dans la même ville et chez
le même Rhaw, in-8*, sous le même titre. La
troisième a paru chez le même en 1545, in•8^
Quelques exemplaires de cette édition portent
la date de 1545, mais sans nom de lieu. La bi-
bliothèque royale de Berlin possède un de ces
exemplaires dans l'ancien fonds. Le livre de
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32
AGRICOLA
Martin Agricola avait été précédé par celui de
Sébastien Yirdung (voyez ce nom) sur le même
sujet, qui a été traité aussi en partie vers le
même temps par Hans Gerle, par Othmar Lu»-
ciniu9 (Nachtgatl), et un |)eu plus tard par Ga-
nasfii del Fontego {voyez ce» noms ). — 5<» £in
Kuriz deudsche Musica, mit 63 schœnen lie-
blichen Bxempeln, in vier Stimmen ver/asset,
Sampl den kleynen Psalmen und Magnifia
cat , aiiffalle Thon artig gerichtet ( Musique
allemande abrégée, avec soixante-trois beaux
exemples choisis à quatre toix , etc. ); Wittem-
berg, G. Rhaw, 1&28, onze feuilles petit in-8**.
La date de 1523 ne se trouve ni au frontispice
ni au dernier feuilletdu livre , car on lit seulement
au bas de celui-ci : Gedruckt zu Wittenberg
durch Georgen Rhaw; mais l'épttre dédicatoire
d'Agricola à George Rhaw est datée de Magde-
bourg, le 15 avril de cette année. Dans la même
année la même édition a été reproduite avec un ti-
tre nouveau ainsi conçu : Bin Kurtzdeutsche Mu-
sica, mit LXIIl schônen Hblichen Sxempeln^
in vier stymmen verfasiet Gebe%sert mit VIII
Magnificat, nach Ordnung der VI H Thon.
Au dernier feuillet on lit : Vittenberg durch
Georgen Rhaw, 1528. Un de ces exemplaires
est à la bibliothèque royale de Berlin, Les mots
Gebessert mit VIII Magnificat (c'est-è-dire
Amélioré, augmenté de VIII Magnificat, etc. ) ,
est une supercherie de libraire ; car les Magni*
cat des huit tons sont dans les exemplaires du
premier tirage comme dans ceux du second. —
6^ (bis) Musica Choralis. Deutsch; Wittem-
berg, 1533, petit in-8°. Un exemplaire de ce
livre rare est dans la bibliothèque impériale de
Vienne. — 6*^ Rudimenta mtisices, guibtu
canendi artificium compendiosissime , corn-
plexum pueris una cum monoehordi dimen^
sione traditur; Wittemberg, G. Rhaw, 1539,
trois feuilles et demie in-8*. La seconde édition
de ce petit ouvrage élémentaire a été publiée
sous ce titre : Quxstiones vulgariores in mu-
sicim, pro Magdeburgensis scholx pueris
digesfâR. Item de recto testudinis collo ex arte
probato, de tonorum formâtione, monochordo
ac tectionum accedentUnu ; Magdebourg, apud
M. Loltherum, 1543, sept feuilles et demie
in.8«:Forkel (Allgem, Litter. der musik),
Lichtenthal (Bibliog. délia Mus.) et M. Fer-
dinand Becker ont cru à tort que ces deux ou-
vrages sont différents , et ont commis une autre
faute en disant qtiUls ont été réunis dans le livre
suivant. — 7" Duo libri musices, continentes
compendium artis, et illustria exempta :
scripti a Mart, Agricola, silesio soraviensi, in
gratiam eorum qui in schola Magdeburgeins
prima elementa artis discere incipiunt ; Mag-
debourg, 1561, qiiatorxe feuilles in-s*^ : les deux
ouvrages qui ont été réunis dans cette édition
sont le traité des proportions et les rudiments
de musique. ^ 8» Scholia in musicam planam
Vf^enceslai de Nova Domo, ex variis musico-
rum scriptis pro Magdeburgensis scholx Ty-
ronibus co//ec^a ; Wittemberg, 1540, six feuilles
in-8**. Cette date du commentaire de Martin Agri-
cola, sur le traité de plain-chant de Wenceslas
de Neuhaus , est indiquée par Gerber dans son
nouveau Dictionnaire des Musiciens; Forkel et
Lichtenthal assurent, au contraire, que Touvrage
est sans date , — 9^ Deutsche Musica und Ge-
sangbuchlein der Sonlags Bvangetien fur die
Schulkinder, Kneblin und Megdlin, etc. ( Mu-
sique allemande et petit livre dédiant des évangiles »
des dimanches, à l'usage des enfants des écoles,
garçons et filles, etc. ); Nuremberg, Jean de
Berget et Ulrich Neiiber, 1540, petit in-g** :ce
petit livre, publié par les soins de Wolfgang Fi-
gulus , a eu vraisemblablement des éditions an-
térieures qui n*ont point été mentionnées parles
bibliographes ; il fut réimprimé sous le titre sui-
vant : Bin Sangbuchlein aller Sontags Bvan-
gelien. Bine Kurtze Deutsche Leyen Musica,
mit sampt den Bvangetien durch ganz Jar
(sic) auff aile Sontage* fur die Schulkinder
Leyen , Junc^/rauwen , Frauwen und jedere
die lesen kcennen, in reyme und gesanges
weise, darnach sie gantz lustig zu lesen und
zu singen sein ( Petit livre de chant de tons
les évangiles du dimanche , ou courte musique
laïque allemande , avec les évangiles pour tous
les dimanches de Tannée, à l'usage des enfants
qui suivent les écoles, laïques, Jeunes filles,
femmes, etc.) ; Magdeburg, Michel, Lotiier, 1 541 ,
petit in-8<* de huit feuilles : un exemplaire de
cet ouvrage très-rare est dans la bibliothèque de
la ville à Leipsick ; une autre édition a été pu-
bliée en 1563, sans nom de lieu. On cite anssi
de Martin Agricola : 1® lAbellus de octo tono-
rum compositione ;\n-^* e^ vers. — 2° Georg.
Thymi cantiones cum melodiis Martini Agri'
eolx et Pauli Schalenreuteri ; Zwickau, 1553.
Ces chants de Thymacus, mis en musique par Agri-
cola et Schalenreuter, sont de la plus grande
rareté; car on n*en trouve d'exemplaires dans au-
cune des grandes bibliothèques de TEnrope.
Agiicola fut le premier musicien allemand qui
harmonisa le célèbre choral Bin'feste Burg, à
quatre parties : on le trouve, ainsi que fdusteon
autres cantiques du même artiste, dans le recaeîl
qui a pour titre : CXXIII Newe geistliche
Gesaenge mit vier und JUn/f Stimmen fur die
gemeinen Schulen^ etc. (123 nouveaux chants
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AGRICOLA.
88
spiiitaels à quatre et cinq Toix pour les écoles
Gommunales, etc. ); Wittemberg, Georges Rhaw,
1544» iii-4* obloDg. Les autres musiciens anciens
dont on trouve des pièces dans ce recueil sont
Arnold de Bruck, Sixte Dietricb, Benott Ducis,
Georges Toerster, Virgile Hanck» Guillaume
HeîntZy Etienne Mahu, Balthasar Reisinarius,
Louis Senfel, Jean Stahl, Thomas Stôltzer,
G. Yogelhuber et Jean Weinmann. Un cantique
à trois Toix pour la NatÎTité de J.-C, composé
par Âgricola, a été placé par Wolfgang Figulns
dans son recueil intitulé : Prima parsAmorum
FilH Dei Domini Nostri Jesu-ChrisH; Yite-
beigae, 1574, in-4'' obi.
AGRICOLA (Alexandre) fut un des plus
célèbres maîtres belges qui vécurent dans la se-
conde moitié du quinzième siècle et dans la pre-
mière du seizième. Le peu de renseignements
qu'on a sur sa personne sont renfermés dans une
épitaphe et dans une complainte : Tépitaphe nous
est fournie par un recueil de Motets devenu fort
rare, intitulé : Symphonix Jucundœ atque
adeo brèves quatuor voeum, cum pra^atione
M, Lutheri ; Yitebergae, 1 538, per Georg. Rtiaw.
Les auteurs des morceaux contenus dans ce re-
cueil sout Georges FOrster, Érasme Lapicida,
Ropert Unterholtzer, Jean Walther, Crispinus, et
d'autres. L'un d'eux a mis en musique la pièce
qui concerne Alexandre Agricola, laquelle, bien
que son titre soit : SpUaphium Alex. Agricole
Symphoniastx regU CastUia Philippi, n'est
pas Téritablement une épitaphe, mais un dia-
logue où la Musique en pleurs répond aux ques-
tioDs qui lui sont faites sur celui qu'elle appelle
Voàjet de ses soins et sa gloire ( mea cura de-
cnsqne). Voici le texte de cette pièce :
MoBlca qnid deflei? Perilt mea cura decusqae.
Eftne Aleunder ? Is meus AgrlooU.
DIcage, qiuUs eratf Clams Tocum manaumcpie.
Qols locus liuDC npalt? Valdoktanus ager.
Quis Belgam banetrailtPMagnaa Rex Ipaa PhlUppni.
Qtto roorbo loterilt? Febre fareote oblit
JBtas qatB fuerat? Jam sexagestniiu anniu.
Sol abl tonc aUbat ? Vlrginlo la caplte.
La question: Qui a tiré Agricola de la Bel-
gique f fait voir qu'il y était né et qu'il y demeu-
rait. Rien n'indique en quelle ville il a vu le jour;
mais il n'est pas impossible de déterminer à peu
près l'époque de sa naissance. Il avait soixante
ans lorsqu'il mourut; et nous voyons, d'une part
que, dès 1505, le célèbre imprimeur Petrucci
pabUait ses couvres en ïlalie; ce qui prouve qu'il
joaissait déjà d'une brillante réputation loin de
son pays, et fait supposer qu'il avait plus de trente
an«; d'antre part, la complainte dont il est
parié d-dessus dit positivement qu'il fut élève
de Jean Okegbem : cette complainte est celle
B10«E. OlIIT. DES HUSiaBIlS. — T. I.
I de Crespel sur la .mort de ce maître. ( Voyez Okb-
I 6HEH ). Or, Okeghem quitta le service de Louis XI
' en 1462 ; et, bien qu'on ne sache pas exactement
quelle position il eut alors, il paraît certain que
cette époque fut celle où il ouvrit son école. 11 est
donc vraisemblable qu' Agricola ne naquit pas
beaucoup plus tard que 1466, et qu'il mourut
conséquemment vers 1526 on 27.
Il était célèbre, dit le texte du dialogue funèbre,
par la voix et par la main (clarus vocum mo'
nuumque); ce qui signifie qu'il était également
habile et comme chantre et comme écrivain de
musique, ou peut-être comme exécutant sur
les instruments. Ces talents lui procurèrent l'hon*
neur d'entrer au service de Philippe, archiduc
d'Autriche, prince souverain des Pays-Bas
par sa mère, Marie de Bourgogne, et qui devint
roi de Castille par sa femme, Jeanne la Folle, fillo
de Ferdinand et d'Isabelle. Lorsque Philippe
et Jeanne allèrent, en 1506, prendre possession de
leur royaume de Castille, Agricola les suivit comme
faisant partie de leur maison. Cest ainsi que ,
suivant l'épitaphe, le roi Philippe le tira de la
Belgique.
Dans un volume intitulé : Maisons des souve-
rains et des gouverneurs généraux (Arch. da
royaume, à Bruxelles, t. l»', P 108, ▼•), est une
annotation en marge de l'ordonnapce de Philippe
le Beau, du 1" juin 1500 (N. st.) : « Monsei-
« ^neur l'archiduc a retenu Alexandre Agricola
« chapelain et chantre de sa chapelle, oultre le
« nombre icy déclaré, pour servir d'ores en avant
« du dit estât, aux gaiges de xu s. par jour. Fait
« à Bruxelles le vi^ Jour d'aoust Tan mil. V*.i*
Au môme volume (fol. 179, V"), on voit, par
des extraits des comptes du premier voyage en
Espagne de Philippe le Beau, que le chantre
Agricola reçut une gratification ; et l'on a ainsi la
preuve qu'il suivit dans ce voyage le prince,
qui avait avec lui toute sa grande chapelle, La
mention de cette gratification est ainsi faite : et
Alexandre d" Agricola, pour don : iiij« xvj
livres,
Alexandre Agricola figure aussi dans divers
états des gages des officiers de la maison de
Philippe le Beau que possèdent les Archives du
royaume de Belgique. Le dernier est du ig
septembre 1505 (le prince était alors à Bruxelles).
Dans cette même année il avait fait nn voyage
en Hollande et toute la chapelle l'avait ac-
compagné. Il est très-vraisemblable qu'après la
mort de Philippe le Beau , Agricola entra au ser-
vice de Ferdmand d'Aragon, nommé régent du
royaume; puis à celui de Charles Quint, lorsque
ce prince prit possession du royaume d'Es-
pagne à la mort de son père. Cette conjectura
3
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34
AGRICOLE
est d^auUnt plus admissible, qu*Agricola mou-
rut au territoire de Yalladolid, d'une fièvre aiguë,
▼ers 1526 ou 27, et que précisément la cour était
alors en cette irilie, où naquit Philippe II, le 21
mai 1527.
On trouTe deux motets à trois toîx d'Alexandre
Agricole dans le recueil publié à Venise , en 1502,
par Octave Petnicci de Fossombrone , sous le
litre simple de Motetti XXXIII. Le même éditeur
a imprimé un livre de cinq messes du même mu-
sicien, sous ce titre : J#iS5« Alexandri AgricoUe.
Ces messes ont pour titre . l"" Le Serviteur;
2» Je ne demande; 3* Malheur me bai; 4«
Primitoni; 5' Secundi toni. Au dernier feuil-
let de la partie de basse , on lit : Impressum
Venetiis per Octavianum Petrutium Forosem-
proniensem, 1504, die 23 martH cum privile-
giOf petit in-4* obi. Dans le quatrième livre de
motets publiés par le même éditeur, à Venise,
en 1505, on trouve le motet à ttois voix d'AgricoIa
qui commence par ces mots : Pater meus Agri-
cola est. Le recueil intitulé : Lamentationum Je-
remiœprophetx Liber primus, impnméiOir Pe-
tnicci, àVenise, en 1506, contient une lamentation
à trois voix et une autre à quatre par Agricola. Le
rarissime recueil publié par le même imprimeur,
soos le titre de Canti cento dnquanta , en trois
livres (Venise, 1503, in>4»), contient les chante
à quatre voix : 1" Forseulement ; 2o tout à par
moy; ^"^ De tous biens; 4* Quis detut veniat;
5» Que vous, madame : 6« Tandernaken ; V Se
mieux ne vient d*anumrs ; 8*» Belle sur toutes^
tous composés par Agricola. Dans un recueil
de fragments de messes de divers auteurs im-
primé chez le même ( sans date), on trouve un
Palrem de la messe intitulée Village , et un
autre de la messe /e ne vis, d^Agricola. Érasme
Rotenbucher a placé une chanson latine à deux
voix d'Alexandre Agricola , sur les paroles Arce
sedes Baeehus, dans sa précieuse collection in-
titulée: Diphonaamœna et fiorida,(Noriberga,
in offlcina Joan. Montant et Ulrlei Neuberi,
1549, in-4*.)Les autres musiciens célèbres des
quinzième et seizième siècles dont on trouve
des compositions à deux voix dans ce n^ueil
sont Arnold de Bruck, Ant. Brumel, Loyset
Compère, Ant. Divitis, Ant. Févin, 6. Foerster,
H. Isaac, Etienne Mahu, Obrecht, Okeghem,
Josquin Des Près, Resinarius, L. Seuil, Th.
StAlzer, Adrien Willaert, et beaucoup d'autres.
La plus grande partie des ouvrages d'Agricola
doit être en mannscrit dans les églises et biblio-
thèques en Espagne. Ce maître est souvent cité
sous son prénom (Alexander). Agricola fut con-
sidéré à juste titre comme un des plus habiles
maîtres de son temps. Sébald Heyden cite ses
compositions comme des modèles de style, dans
son traité beArte canendU
AGRICOLA (Jean) né à Nuremberg, vers
1570, fut professeur de musique au Gymnase
d'Aognste, à Erfurt, et s*y trouvait encore en
1611. Il a foit publier de sa composition : 1*
Motetten mit 4, 5, 6, 8 und mehr Stimmen.
Nuremberg, 1601, in-4<*.— 2^ Can/iones depraeci-
puis /estis per totum annum , quinque , sex
etplurimum vocum; Nuremberg, Conrad Bauer,
1601, in-4*. — S"" Motet» novx pro prsBd-
puis in anno festis decantandx 4, 5, 6, 8 plu-
ribusque vocibtu compositx; A. Johanne Agri-
cola Norico , Gymnasii Augustiniani quod est
Erfurti collega; Noribergx^ Typis Cath, Alex.
Theodorici viduae , sumptibus Conradi Agri'
colx, Bibliopolx, 1611, in-4<'. Ce recueil con-
tient 28 motete.
AGRICOLA (Wolfcang-Chiiistopbe), com-
positeur allemand , vivait vers le milieu du dix-
septième siècle. Il a publié à Wurtzbourg et k
Cologne une collection de huit messes , sous le
titre de Fasciculus musicalis; 1651, in-4".
Corneille à Benghem ( Bibl. math., p. 2) cite un
autre ouvrage d'Agricola'intitulé : Fasciculus va-
riarum cantionum ; c'est une collection de mo-
tets à deux, trois, quatre, cinq, six et huit voix.
AGRICOLA ( Georges- liOuis), né le 25 oc-
tobre 1643, à Grossen-Furra, village de la Tbu-
ringe, où son père était ministre, commença ses
études en 1656, à l'école d'Etsenach; en 1662
il passa au collège de Gotha, et étudia ensuite à
Leipsick et à ViTitlemberg. Il fut élevé dans cette
ville au grade de professeur, après avoir soutenu
une thèse publique sur divers sujete. En 1670
il fut nommé maître de chapelle à Gotha, et,
peu de temps après, il publia un œuvre de sa
composition intitulé : Musikalischen Nebens-
tunden bestehend in etliche Sonaten , Prxlu-
dien, Allemanden, etc., mit 2 Violinen, 2 Fto-
len, und Generalbass.; Mulhausen, in-fol.
( les Heures musicales , consistant en plusieurs
sonates, préludes, allemandes, etc., pour deux
violons, deux violes et basse continue). On con-
naît aussi de lui : 1° Bussund Communion Lie-
der, mit funf und mehreren Stimmen gesetzt
( Chants pour la pénitence et la communion , à
cinq et un plus grand nombre de parties) ; Gotha,
1675, in-4*» — 2* Sowa/en, Praludien, Alleman-
den, Couranten, Balleten auffransœsische Art
(Sonates, préludes, allemandes, etc., à la fran-
çaise ), !'•, 2« et 3" parties;Gotha , 1675, in-fol.
— 3« Deutsche gxstliche Madrigalien von
ztvey bis seths Stimmen; Gotha, 1675, in-fol.
Agricola est mort à Gotha, le 22 février 1676,
dans la trente-troisième année de son Age.
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AGRIGOLA — AGRIPPA DE NETTESHEIM
86
AGRICOLA ( Jkan-Fréd^ic), compositeur
ao serTîce de la cour de Prusse, naquit à Dobit-
schen, dans ie duché de Gotha , le 4 jauTier 1720.
Loin de contrarier le goût qoMl montrait pour la
musique et pour les sciences, son père lui pro-
cura le« moyens de les développer, en renvoyant
À TuniTersité de Leipsick. Là il se livra à l'é-
tude de la philosophie et de la jurisprodence,
en même temps quMI développait ses talents na- .
turels pour la musique, sous la direction de Jean-
Sébastien-Bach. En 1741 Use rendit à Berlin,
où il acquit en peu de temps ta réputation d^un
organiitte habile. Il continua ses études de com-
position , au moyen des leçons qu'il reçut de
Quantz. Les premières productions d*Agricola
furent des morceaux détachés pour le chant et
ponr les instruments. Ces morceaux eurent du
succès, et le firent connaître de Frédéric II, qui
le chargea de composer pour le théâtre de Pots-
dam, en 1760, // Filoso/o convinto, opéra-bouffe.
L'année suivante, il écrivit pour le même théâtre
La Ricamatrice divenuta damma. Un voyage
qoll fit à Dresde dans l'automne de 1751, lui
procura l'occasion d*entendre 11 Ciro ricono"
scnUo de Hasse. Le style de ce maître hii plut ;
el il l'adopta dans les ouvrages qu'il écrivit en«
suite. De retour à Berlin , il épousa la cantatrice
Molteni, ponr qui il écrivit les premiers rôles de
ses opéras. En 17 52, il §t représenter // Re pas-
tore, qui eut peu de succès. Cet ouvrage fut
suivi de Cleojide en 1754, de II Tempio d'A-
more en 17&&, de Psiche en 17b6, à*Achille
in Sctro en 1758, et dlfigenia in Tauride
en 1765. A la mort de Graun, qui eut lieu en
1759, le roi de Prusse désigna AgricoU pour lui
succéder dans la place de maître de chapelle. Il
mourut dliydropisie, le 12 novembre 1774. Outre
ses opéras, Agricola a beaucoup écrit pour Té-
glîse; mais le psaume vingt et unième, qu'il com
posa sur la traduction de Cramer, est le seul
morceau de ce genre qu'il ait fait imprimer. Tous
5es autres ouvrages de musique sacrée sont res-
tés en manuscrit. Parmi ses bons ouvrages on
renoarque : 1** La Cantate Kindlich-gross, pour
quatre voix et orchestre. —2* Cantate pour la nou-
velle année {Lobeden Htrm), à deux voix, chœur
et orchestre. — 3*^ Cantate pour le dimanche, Ju-
àiiate, à quatre voix et orchestre. — 4"* Cantate
de Ramroler, Die Hirten bei der Krippe zu
Bethléem , et quelque» autres morceaux dont les
partitions originales sont à la bibliothèque royale
de Berlin.
Agricola s'est distingué , comme écrivain sur
la musique, par plusieurs morceaux détachés
qui ont été insérés dans les Lettres Critiques de
Marpiarg, et dans la Bibliothèque générale de
la Littérature allemande. On croit qu'il a pris
part à la rédaction de la Théorie des Beaux- Arts
de Sulzer; mais cela n*est pas prouvé. U est
plus certain qu'il a aidé Adlung dans la compo*
sition de la Musiea mechanica. Enfin , on a de
lui : 1* deux lettres sous le nom d'Oiibrio, contre
\e Musicien critique des rives de la Sprée, ré-
digé par Marpuig. La première de ces lettres »
datée du 11 mars 1749, parut en une feuille in-
quarto sous ce titra : Schreiben eines reisenden
Liebhabers der Musik von der Tyber, an der
Cristischen Musikus an der Sprée ( Lettre d'un
amateur de musique voyagciint sur le Tibre au
Musicien critique de la Sprée), Marpurg, peu
endurant à l'égard de la critique, fit des réponses
assez amères dans les numéros de son journal
du 25 mars 1749, l""' avril, 8, 15, et 22 du
même mois. Agricola fit attendra sa réponse jus-
qu'au 6 juillet suivant; elle parut sous ce titra :
Schreiben an Herrn XXX in wetehen Flavio
Anicio Olibrio sein Schreiben an den Cri-
tischen Musicus an der Sjyrée Vertheidiget ,
und auf f^iederlegung antwortet (Lettre à
Monsieur ***, dans laquelle Flavio Anicio Oli-
brio défend sa lettre au Musicien critique de la
Sprée, etc.) ; brochure de 51 pages in* 4^ (sans nom
delieu).->2oro5t'i Anleitung %ur Singkunst
aus dem italienischen ûbersetzt mit Anmer
kungen (Éléments de l'art du chant, par Tosi,
traduit de l'italien, avec des notes); Berlin, 1757,
in-4°. — S" Beleuchterungder Prage : von den
Vorzuge der Mélodie Jur der Harmonie
( Examen de la question : De la préférence de
la mélodie sur l'harmonie), dans le Magasin
musical de Cramer.
Agricola était un musicien instruit, qui écrivait
correctement, et qui trouvait quelquefois des
mélodies agréables ; mais il manquait d*origi-
nalité. On ne peut le considérer que comme
un imitateur des maîtres italiens de son temps.
AGRIGOLA (Bemedetta-Emilu Moltbni),
épouse du précédent, fut cantatrice de POpéra
à Berlin , où elle entra en 1742. Porpora , Hasse
et Salimbeni furent ses maîtres de chant. Dans
sa cinquantième année, elle chantait encore
d'une manière étonnante des airs de bravoure,
tanten italien qu'en allemand. Le docteur Burney
dit que sa voix avait une si grande étendue,
qu'elle allait depuis le la au-dessous des portées ,
iusqu'au ré aigu, avec une sonorité puissante
et pure.
AGRIPPA DE NETTESHEIM (Cor-
nbille-Henri), médecin et philosophe, naquit
à Cologne, le 14 septembre 148&. Son esprit et
son érudition lui acquirent une grande réputation ;
mais son humeur chagrine lui fit beaucoup d'en*
S.
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36
AGRIPPA DE NETTESED&IM — AGUIARI
Demis , et sa carrière Tut toujours agitée. Il fut
successivement soldat, professeur d'hébreu à
Dole et à Londres, de théologie h Cologne, à
Pavie et à Turin , syndic et orateur h Metz (1518)
médecin à Lyon, chassé de France à cause de
son attachement au connétable de Bourbon, em-
prisonné à Bruxelles pour son traité De la phi-
losophie occulte 9 et, rentré en France, arrêté
de nouveau pour avoir écrit contre la reine mère ;
enfin , remis en liberté , il alla mourir dans un
hôpital, à Grenoble, en 1535, âgé de quarante-
neuf ans.
Dans son traité De occulta Philosophia^
libri treSf dont il y a de nombreuses éditions
et une traduction française par Levasseur, la
Haye, 1727, 2 vol. in-8% il parle, au chapitre
24" du premier livre, de musices vi et ^Jicacia
in hominum affectibus , qua concitandit , gua
sedandis, 11 traite aussi de la musique au 17*
chapitre de son livre : De Incertitudine et Vani-
tateScientiarum; Paris, 1531, in-8**.
AGTHE (CBARLEa-CHRériEif), organiste du
prince d^Anhalt-Bernbourg, naquit à Kettst^t,
dans le comté de Mansfeld, en 1739, et mourut
à Ballenstedt, le 27 novembre 1797. Il se distin-
gua comme compositeur dramatique, de 1784 à
1795; les opéras qu'il a écrits sont : 1° Aconcius
etCydippe, ^2° Dos Milchmxdchen (la Laitiè-
re).—3° if ar/in Velten.—k'' Erwin et Blmire,
—d'îles divertissements de Philémon etBaucis.—
6^ Der Spiegel Rit ter (le Chevalier du miroir) qui
fut représenté en 1795, à Ballenstedt, par une
troupe d*amateurs. En 1790, Agthe publia aussi
trois sonates pour piano chez Breitkopf , à Leip-
sick; enfin Ton connaît de ce compositeur un
recueil de chansons imprimé à Dessau en 1782,
sous ce titre : Der Morgen, Mittag , Abend
und JSacht zum Clavier und Gesang (le Ma-
tin, le Midi , le Soir et la Nuit , etc.)
AGTHE (Albert) , pianiste et compositeur,
né à Posen vers 1819, fut considéré comme un
prodige dans son enfance , et voyagea pour don-
ner des concerts. Il s'est aussi fait connaître
comme compositeur, et a publié diverses œuvres
parmi lesquelles on remarque : 1» Souate pour,
piano et violon, op. 2; Leipsick, Peters. — 2° Des
marches pour piano à quatre mains, œuvres 3, 6 et
9; Leipsick, Breitkopf et Hœrtel, Peters» Hof-
nBe8ter..-.3o troisgrandespolonaises tdém, op. 8;
Leipsick , Hofmeister. — 40 Rondeau en forme
de valse ; Posen, chez Tauteur. —50 Six divertisse^
ments pour piano seul , op. 1; Leipsick , Peters.
—60 Sonate pour piano seul , op. ô ; Leipsick, Hof-
meister.—7 'Études pour le piano en quatre suites;
Berlin, Bote et Bock. — s» Quelque Lieder avec
piano. M. Agtlie est fixé à Posen, sa ville natale.
AGUADO (D. Denis), guitariste renommé*
de son temps , naquit à Madrid , ie 8 avril 1784.
Fils d'un notaire du vicariat ecclésiastique de cette
ville, il fit au collège des études littéraires aux-
quelles il faisait trêve parfois pour jouer de la
guitare, qu^il aimait avec passion. Un moine lui
enseigna les premiers principes de cet Instrument ;
mais ce fut le célèbre chanteur Garcia , alors in-
connu en France et en Italie , qui lui fit coni«
prendre les ressources de nouveautés qu*tt
pouvait trouver dans la guitare. A la nnort de
son père*, en 1803, Aguado hérita d'un petit
bien situé près d'Aranjuez, dans un Tillage
nonuné Fuenlabrada^ où Use retira avec sa
mère pendant Toccupation de TEspagne par lea
armées françaises. Ce fut dans ce lieu que, pen-
dant toute la durée de la guerre, il s'adonna ex-
clusivement à l'étude de son instrument favori ,
chercliant aTec une persévérance infatigable dé
nouvelles combinaisons de doigter et d'efTets.
Après la paix , il retourna à Madrid avec sa
mère, dont il ne fut séparé! que par la mort, en
1824. En 1825, il se rendit à Paris , où déjà ses
compositions étaient connues. Sa méthode de
guitare, ouvrage remarquable en son genre, avait
été publiée plusieurs années auparavant : elle fut
traduite en français, et publiée à Paris, en 1827,
chez Richault. Pendant le séjour que fit Aguada
dans cette ville (1825-1838), son talent, sa
simplicité et la douceur de son caractère lui
firent beaucoup d'amis parmi les artistes les plus
distingués ; cependant il éprouva dans les der-
nières années un si vif désir de se retrouver dans
son pays, qu'il prit enfin la résolution de retour-
ner à Madrid, où il arriva en 1838. Depuis lors
il ne s'est plus éloigné de la capitale de l'Espagne :
il y est mort le 20 décembre 1849, à l'âge de
soixante-cinq ans et huit mois. Son excellente mé-
thode avait été publiée pour la première fois en
1825 ; la troisième édition, avec une appendice,
a paru en 1843, sous le titre de Nuevo Metoda
para guitarra^ Madrid , D. Beviu Campo. Les
autres ouvrages d'Aguado sont : 1* Collection
de Los Bstudios para laguitarra; Madrid,
1820. — 2*' Très Rondos brillantes; ibid 1822.
^y'Collecdon deAndantes^Valseset Minuefos ;
ibid. Ce recueil contient 10 andantes, 45 valses el
6 menuets. — 4° El minuéqfandangado con va^
riaciones; ibid 5^" Grand Solo deSor^ et plu-
sieurs ouvrages composés pour son élève de pré-
dilection, Augustin Campo, lesquels n'ont pan»
qu'après sa mort.
AGUIARI (Lucrèce) , cantatrice célèbre ,
surnommée la Bastardella , naquit k Ferrare
en 1743. Le nom de bastardella (petite bAtarde)
lui fut donné, parce qu'elle était fille natui^l»
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AGUIARI — AGUILAR
37
•d'un grand seigneur qui la fit élever dans nn
couTent, où elle apprit Tart du diant sous la
direction de l'abbé Lamberiini. Son début dans
la carrière du théâtre eut lieu à Florence, en
1764. L'émotion qu'il y produisit parmi les ama-
teurs la fit appeler dans les villes les plus consi-
dérables de ritalie : elle y fit naître le plus vif
enthousiasme. Le caractère de son talent n'était
pas l'expression; mais elle surpassait toutes ses
rivales dans l'exécution des traits de bravoure.
L'étendue de sa voix , particulièrement à l'aigu ,
fat un phénomène dont il n'y eut jamais d'autre
exemple , car elle n'avait pour limite que le contre
ut suraigu. Pour ajouter Toi à ce prodige , il ne
faut pas moins que l'autorité de Mozart. Dans
une lettre écrite de Bologne, le 24 mars 1770
(voyez W. A, Mozart von Otto Jahn, l*' Th.
p. 628 et suiv.), il dit: « a Parme nous avons
« fait la connaissance d'une cantatrice , la célèbre
« Bastardella , et avons eu le plaisir de l'entendre
« dans sa propre maison. Elle possède une belle
« voix , une vocalisation excellente , et une éten-
« due incroyable à l'aigu. Elle a chanté en ma
« présence les passages suivants :
F-~«sr"^~1i
Dans une autre lettre écrite à la même date ,
Léopold Mozart, père de Tillostre compositeur,
confirme son récit , et certifie l'exactitude du pas-
sage noté d-dessus.
Au carnaval de 1774, Aguiari fut applaudie
avec fureur au grand théâtre de Milan dans un
opéra de Colla intitulé : H Tolomeo, et se distin-
gua plus encore dans une cantate du même maître
exécutée au palais du comte Tommaso MarinU
Dans l'année suivante, elle fut appelée à Londres
par les propriétaires du Panthéon, où se don-
naient alors les concerts fréquentés par l'aristo-
cratie. Les entrepreneurs consentirent à lui payer
rénorme somme de cent livres sterling par soi-
rée, quoiqu'elle n'eftt voulu s'engager qu'à chan-
ter deux morceaux dans chaque concert. De
retoor en Italie, elle fut engagée au service de la
cour de Parme. En 1780, elle épousa le maître
de chapelle Colla , auteur de tous les ouvrages
qui avaient fait sa renommée. Depuis plusieurs
années elle avait cessé de se foire entendre au
théâtre, lorsqu'elle mourut à Parme , à l'âge de
quarante ans, le 18 mai 178S.
AGUILAR (Ehanuel) , pianiste et composi-
teur d'origine espagnole, est né en Angleterre
dans l'année 1824. Pendant un long séjour qu'il
a fait à Francfort , il a reçu de l'excellent profes-
seur Schnyder de Wartensée son instruction dans
l'harmonie et la composition. Pendant les années
1844-1848 il demeura dans cette ville, y donna
des concerts, et y fit entendre plusieurs de ses
ouvrages, entre autres une symphonie (en mi
bémol ) qui fut bien accueilLie , une ballade avec
orchestre, et des sonates et fantaisies pour là
piano. Les événements de 1848 le décidèrent à
s'éloigner de l'Allemagne pour aller se fixer se
Londre8;cependant, il s'arrêta à Lelpsick quelques
jours, et y joua, le 30 mars, le concerto en5i mi-
neur de Hummel, dans un concert de la Gewand-
haus. De retour à Londres, il y est resté jusqu'à
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38
AGUILAR — AHLE
ce jour, et 8*y livre à renseignement du piano. II
y donne aussi chaque année des séries de concerts
spécialement destinés à la musique de piano , et
dans lesquels il fait entendre les œuvres classiques
des grands maîtres, particulièrement de Beetho-
ven. M. Aguilar a publié à Londres plusieurs
compositions pour son instrument.
AGUILERA DIC HEREDl A (S^aastien),
prêtre et maître de chapelle à Saragosse , fut un
des meilleurs compositeurs espagnols, au com-
mencement du dix-septième siècle. En 1618 il
publia en cette ville, de sa composition, une
grande et précieuse collection de Magnificat des
huittons, àquatre,cinq,six,septa huit voix. Ces
excellents morceaux se chantent encore dans la
cathédrale de Saragosse et dans plusieurs autres
églises de Tancien royaunne d^Aragon.
AGUS ( Henri) , professeur de musique , né
en 1749, entra au Conservatoire de musique de
Paris comme maître de solfège, le 16 thermidor
an Ili et mourut an mois de floréal an VI. Il pa-
rait qu'il avait d^abord résidé en Angleterre, où on
publia deux œuvres de sa composition , savoir :
r Six solos pour violoncelle, op. 1*'; 3° Six ideniy
op. 2*. Quelques-uns de ses ouvrages ont été gra-
Tés à Paris. On cite particulièrement un œuvre de
trios pour deux violons et basse , et un solfège ,
qai n'a point eu de succès. On lui attribue aussi
nn œuvre de six duos concertants pour deux vio-
Ions, publié à Paris, chez Barbieri, comme
œuvre 37* de Boccherini ( voy. ce nom). Agus a
écrit plusieurs leçons pour le solfège du Conser-
▼atotre^ Ce musicien manquait de goût et d'io-
Tention; il passait pour savant dans le contre-
point \ mais sa science obscure n'avait rien de
correct.
AHLE ( Jeàn-Rodolpbb), né à Mulhausen,
le 24 décembre 1625, fut envoyé^ en 1643, à
roniversitédeGoeltingue^ où il étudia pendant
deux ans sous J.-A. Fabricius. De là, il alla, en
1645, à Tuniversité d'Erfurt. Il n'y était que de-
puis un. an, lorsqu'on établit dans cette ville
l'école musicale de Saint- André, dont la direction
loi fut confiée. En 1649, l'organiste de l'église
Saint- Biaise de Mulhausen étant mort, Ahie ob-
tint sa place. Quelques années après, il fut
nommé conseiller et enfin bourgmestre. Il mou-
rut en 1673, à l'âge de quarante- huit ans. On a
de lui : 1» GeisUiche Dialogen, mit 2, 3, 4
«iKifmeArS/immeii, c'est-à-dire Dialogues spi'
ritueU à deux, trois et quatre voix, etc., pre-
mière partie; Erfurt, 1648. — 2* Sa méthode de
chant intitulée Compendium pro tenellis ; Er-
Airt, 1648, in-8«. La deuxième édition est intitu-
lée : Brevis et perspicua introductio in artem
musicam, dos ist ein hurtze Anleitmg s,u der
lieblickenSing'Kunsi:}iû[\}tiumk, 1673, in-S*^.
de deux feniUes et demie. Son fils en donna une
troisième édition en 1690, avec des notes histori-
ques et critiques, et la quatrième parut en 1704.
Ces deux dernières éditions ont pour titre :
Kurze doch deutliche Anleitung, zu der lie-
blich, und lœblichen Sing-Kunst (Introduction
courte, mais chdre, à l'art agréable et distingué
du chant); Mulhausen, in-8«. Dans l'édition de
1704 , le texte du traité est renfermé en 32 pages,
et les notes de l'éditeur forment 86 pages. — 3^
Trente symphonies , paduanes, allemandes , etc. ,
à trois, quatre et cinq instruments; Erfurt, 1650.
4* Thuringischen Lt<i/-Garfen5, contenant vingt-
six fleurs spirituelles, depuistrois jusqu'à dix voix ;
Erfurt, 1667; première partie. La deuxième partie
a été publiée en 1658. — 5* Première dizaine d'airs
spirituels, à une, deux, trois et quatre voix ; Er-
furt, 1660, in-fol. ; la spronde dizaine, à Mulhau-
sen, 1662, in-fol.; la troisièmeet la quatrième dans
les années suivantes, en pareil format. ^ 6* Offices^
complets pour toutes les fêtes de Vannée^
quatorze pièces à une, deux, trois, quatre et huit
voix , avec des ritournelles pour quatre violes ;
Mulhausen, 1662 — 6'' (bis) Zehn neuegnstliche
musi%alische Concerte mit drey, vier, fànf^
sechsy sieben, acht, zehn und mehr Stimmen
zu dem Basso continua, etc. (Dix nouveaux
concerts spirituels et musicaux à trois, quatre,,
cinq, six, sept, huit, dix et un plus grand
nombre de voix, avec basse continue); Mulhausen,
1663, in-fol.; — 7° Motets pour tous les diman--
ches de Vannée , an nombre de cinquante , à uoe y
deux, trois et quatre voix; Mulhausen, 1664,
in-fol. —8'' Dix chants religieux, k cinq et huit
voix, sous ce titre : Neue geistliche Chorstûcke,
mit 5, 6, 7 und 8 Stimmen, Cet œuvre est com-
posé de trois motets à cinq voix , trois idem à
six, un à sept, et trois à huit ; Mulhausen , 1664,
in-4*. — 90 Collection de motets, intitulée : Aeu-
ver/aste Chor-Musik, h cinq , six, sept, huit et
dix voix : Mulhausen, 1668.— 10° un petit traité
latin intitulé : De Progressionibus oonsonan»
tiàrum, dont U date et le nom du lieu de Hm-
pression ne sont indiqués par aucun bibliographe,
et que je n'ai trouvé dans aucune bibliotlkèqne.
AHLE (J FAN -Georges), fils du précédent,
né à Mniliaiisen, en 1650, fut organiste à Té-
glisede Saint- Biaise, et sénateur de cette ville,
où il mourut le 1*' décembre 1706, à l'Age de
cinquante-six ans. Il était encore écolier à Tuni-
versité lorsqu'il fut* désigné, à la mort de son
père , pour lui succéder dans la place d'organiste
de Saint-Biaise. Poète distingué , il fut couronné
en cette qualité dans l'année 1680. Ahle peut
être mis au nombre des écrivains les plus fé*
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AHLE — AÏBLINGER
39
coodfl de son temps ; car, depuis 167 1 jusqu'à sa
mort , c'est-à-dire peodant trente ans, il fit pa-
raître chaque année un ouvrage , soit théorique,
soit pratique, sur la musique. Malheureusement,
llncendie qui éclata à Muihansen en 1689 en a
consumé une grande partie ; ceux-mèmes qui ont
elé publiés postérieurement à celte époque sont
maintenant fort rares. Il avait eu cinq fils et
trots filles ; mais il survécut à tous ses enfants.
11 a puUié un traité théorique intitulé : Une-
trtMinne oder musikaliscàer Gartenlust (Jar-
din des divertissements musicaux); Mulhausen,
1687, six feuilles in-8*'. On trouve au commen-
cement de ce petit volume une épitre dédica-
toire en vers au twurgmestre de Mulhausen, une
préface et quelques pièces de vers à la louange
de Pautenr. A Tégard du corps de Touvrage, ce
n'est qu*nn commentaire assez pédant, vide d'i-
dées, et rempli de citations hors de propos , sur
trois chants à deux , trois et quatre voix com-
posés par Ahle dans le style français de son
temps. En 1690 il donna la troisième édition de
la méthode de chant de son père, à laquelle il
itfonla des notes historiques et critiques très-es-
timées, et dans Tannée 1704 il publia la. qua-
trième. Il fit paraître en 1695 son dialogue du
printemps, intitulé : Atu$ikalische Fruhlingt-
guprasche, Mulhausen , ii>-8* ; en 1697, le dia-
logue de l'été ( Musikalische Sommergespràe-
cAe), ibid., in-8''; en 1699, celui de l'automne
( Mtuikal, Herbsigespraeche) ; ibid., in-8**,
et en 1701, celui de 1 hiver ( Musikal. Winter-
gtipraecke), ibid., in-8% tous ayant pour objet
les règles de la composition. 11 publia aussi une
suite de disseriations sur la musique et de pièces
instrumentales, sous le nom des Muses. Clio^
formant la première partie, parut en 1676 ; Cal-
Hope et £rato en 1677; Euterpe en 1678;
Thalie, Therpsicore^ àtelpotnène et Polymnie
en 1679; Uranie et Apollon en 1681 : tous
Anent imprimés à Mulhausen , in-4^. lis con-
tiennent des clients à quatre voix. L'mtroduc-
tion, renfermant les dissertations , parut à Mui-
hansen, en 1694, sous ce titre : Vnsirutische
Cllù^ Calliope^ Eratound Euterpe, oder mu-
HMiseà Magenlust,, in-4°. Enfin on a de sa
composition : i^ Neue tehn geistliche Andach-
ien mit 2 und 1 vokalrund 1 , 2, 3, 4, ins-
trumental Stimmen zu dem Basso continuo
9e$etz ; Mulhausen, 1671, hl-4^— S*" Instrumen-
tàliMClier Fruhlinggmusik, Erster TAei/ (Mu-
sique instrumentale du printemps); ibid., 1695,
iD4*; Zweiter Theit, 1696, in-4».— S» AnmU"
tMge zêhn vientimmige Viol-di-gamba Spiele
i Dix pièces agréables à quatre parties pour la
viola di gamba); ibid., 1681, m-4'> — 4<' l>reg
neue vierstimmige Bitlieder (Trois nouvelles
prières kq\iàtTe\oii). — b'^ Fûrif schœne Trost»
lieder (Cinq beaux chants de consolation ).
AHLSTROEM ( A. J. N. ) , compositeur
suédois, très- bon organiste de l'église Saint-Jac-
ques, à Stock hohn, et pianiste accompagnateur
de la cour, né vers 1762, a publié son premier
œuvre de sonates pour le piano en 1783. Cet
ouvrage était gravé sur des planches de cuivre.
L'œuvre denxièmea pour titre : 7 V sonates pour
le clavecin avec r accompagnement d^un vio-
lon, op. 2 ; Stockhohn , 1786. Plusieurs autres
ouvrages de musique instrumentale ont été aussi
publiés par Ahlstroem; et il s'est fait connaître
comme compositeur de musique vocale par des
cantates et de^ chansons avec accom. de clavecin.
Cet artiste distingué a été, pendant deux ans , ré-
dacteur d'un journal ou écrit périodique sur la
musique en langue suédoise, qui paraissait a
Stockhohn sous ce titre : Musikaliskt Tids/œr'-
dri/e ( Heures de loisir musical ). Enfin, on
* doit à Ahlstroem, en société avecM. B. C. Boman,
littérateur, la publication d'une très-intéressante
collection d'airs populaires suédois, sous le titre :
Walda svensha Folkdansar och Folkledar
( Choix d'airs populaires suédois et de danses
nationales); Stockholm, Hirsch. On a extrait de
cette cnriease collection six airs chantés à Ber-
lin par Jenny Lind,et on les a réimprimés sous ce
titre : Schwedische Volkslieder mit Schwedis-
chem original-Texte, b? 1-6; Berlin, Bote et
Bock. Ahlstroem remplissait encore ses fonctions
d'organiste en IS27, dans un concert spirituel
donné à l'église de SaintrJacques. 11 était alors
âgé de soixante-cinq ans.
AÏBLINGER (Joseph-Gaspabd), né à Was-
serbourg dans la haute Bavière, vers 1780, entra
en 1790 au séminaire de Tegemsée, pour y fafare
ses études littéraires et musicales. L'abbé Gré-
gpire Rottenkalber, qui gouvernait alors ce mo-
nastère, remarqua bientôt les heureuses dispo-
sitions d'Aiblinger pour la musique, et les fit
cultiver avec soin. A l'flge de dix-huit ans, il se
rendit à Munich , où son concitoyen le professeur
Joseph Schlett l'accueillit et lui fournit les moyens
de contûiuer ses études de chant et de compo-
sition. Qudques essais de composition qu'il fit
dans le style de la musique d'église de l'Au-
triche et de la Bavière lurent remarqués à la
cour, et une pension lui fut accordée pour qu'il
allât perfectionner son talent en Italie. Il j ar-
riva en 1802, et s'établit d'abord à Bergame, près
de son compatriote Mayr, qui le fit beaucoup
écrire sous sa direction. La vice-reine d'Italie,
princesse de Bavière, devint ensuite la pro-
tectrice d'Aiblinger : il se fixa à Milan, et fut
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40
AlBUNGER — AICHINGER
attaché à .a musique du i^ioe-roi , en qualité de
second maître de chapelle; mais par des cir-
constances inconnues, il s'éloigna de cette
Tille, et s'établit à Venise, où il fonda une
Institution musicale sous le nom à^Odéon. En
1820 il écriTit à Milan la musique du ballet de
Vigano intitulé : Bianca, représenté au théâtre
de la Scala pendant le camayal; et dans la
même année il composa aussi / Titani , autre
ballet du même auteur. Après la monde Winter
(en 1825) Aiblinger fut appelé à Munich
pour y occuper la place de second maître de cha-
pelle, en remplacement de Stunz , qui venait
d'être élcTé à la place de premier maître. En 1833
il voulut revoir l'Italie, y fit un second voyage, et
s'arrêta quelque temps près de son ami Simon
Mayr. Dans ce voyage il visila Rome , et y fut
nommé membre de TAcadémie de Sainte-Cécile.
11 a écrit plusieurs morceaux de musique d'un
bon style, et s'est fait connaître comme composi-
teur dramatique, par Rodrigues et ChimènCy
opéra en trois actes. Lorsque le bel ouvrage de
Gluck, fphigénie en Tauride, fut mis en scène
à Munich, pour M'i^ Schechner (postérieurement
Mme Waagen), Aiblinger ajouta à la partition
originale une grande scène pour cette cantatrice :
ce morceau, dit-on, ne fot pas jugé indigne d'être
entendu près de la belle musique du créateur de
la tragédie lyrique. Mais le nom de cet artiste
est connu surtout par sa musique d'église. Ses
compositions en ce genre sont celles dont voici
les titres : !• Requiem à quatre voix, deux vio-
lons, alto, orgue et basse, deux cors obligés, deux
trompettes et timbales, op. I ; Munich, Falter.—
2® Litanies (en si b) pour quatre voix et orchestre,
op. 2 ; ibid. — 3<^ Messe latine (en/a) pour quatre
voix, orchestre et orgue, op. 8; idid.— 4° Graduel
et offertoire à quatre voix, deux violons, alto ,
deux cors et orgue, op. k;ibid. — b'^Requiemk
quatre voix, orchestre et orgue, op. 5; ibid, —
6^ Litanies (en ré)k quatre voix et orchestre ,
op. 6;ibid. —7^ Deux messes latines, la première
en titt pour VAvent^k quatre voix et orgue, op. 7,
la deuxième, également en ut, pour les di-
manches, à quatre voix et orgue, op. 8; ibid.^
V Ave Regina, à quatre voix et orgue , op. 1 1 ;
ibid. ~9* Cyclus Zioey und Drey Stimmen Kir-
chen compositionem mit Orgel, Basa und Vio-
fonc;Augsbourg,Kollmann. Cette collection ren-
ferme la messe de sainte Aldegonde pour deux so-
soprani et alto ; la messe de sainte Walpurge, pour
soprano et alto ; la messe de sainte Cécile , idem ;
la messe de saint Michel, idem; la messe de la fête
des trois Rois pour deux soprani ; la messe Sa-
lesia pour deux soprani et alto ; cinq graduels
pour deux soprani, et cinq offertoires, idem. —
loo Kirchenmusih fur kleinere Stadt-und
Ikindchôre (Musique dVglise pour des chœurs
de petites villes et de la campagne ), ibid. Cette
collection renferme six messes sdennelles ou
brèves, pour quatre voix et orgue , avec des
instruments à cordes et à reniad libitum,^
1 1 0 Messe solennelle pour quatre voix et orgue;
Angsbourg, Boehm.— 12o Dix<sept psaumes de vê-
pres pour quatre voix, orchestre et orgue, op. 12 ;
Munich, Falter .-«• 13o Six offertoires et six gra-
duels pour cinq voix sans accompagnement, op.
13 et 14(iM(i.— 14o Deuxième suite du Cyclus,
contenant les Litanies de la Vierge pour deux so-
prani, orgue, violoncelle et contre-basse; les lita-
nies pour la fête des trois Rois, idem; un Veni
Sancte Spiritus, pour deux soprani, contralto,
orgue , basse et violoncelle ; un Tantum ergo
sur le plain-chant, avec orgue; et un Requiem
sur le plain-chant, suivi du Libéra, avec orgue;
Angsbourg, Boebm. Pendant son séjour en Ita-
lie, Aiblinger a publié chez Riccordi, à Milan,
une pastorale pour l'orgue.
AIGH ( GoDEFROT ) , chanoine régulier de
l'ordre des Prémontrés, qui vivait vers ie milieu
du dix-septième siècle, a fait imprimer à Augs-
bourg : Fructus ecclesiasticus trium, quatuor
et quinque vocum, duorum vel trium instrum.
cum secundo choro.
AIGHELBURG» virtuose sur la mandoline,
fixé à Vienne. On a de lui : r Pot pourri pour
mandoline ou violon et guitare, œuvre i'^;
Vienne, Haslinger.— 2^ Variations pour mandoline
ou violon et guitare, œuvre 2*; ibid.^^ 3" Noc-
turne concertant pour mandoline ou violon et
guitare, œuvre 3'; ibid.— 4" Variations concer-
tantes pour mandoline ou violon et guitare,
œuvre 4*; ibid.
AIGHINGER (Grégoire), prêtre et orga-
niste de Jacques Fugger, baron de Kirchberg et
Weissenhorn, à Augsbourg, naquit vers 1565.
En 1599 il alla h Rome pour se perfectionner
dans la musique ; et son retour à Aug<ibourg eut
lieu vers 1601. On ignore l'époque de sa mort;
mais on sait qu'il vivait encore en 1614, car il
a signé la préface d'un de ses ouvrages le 5 dé-
cembre 1613. On a de lui les ouvrages suivants :
1® Liber 1 sacrarum cantionum, quatuor^
qtUnque et octo vocum, cum madrigales;
Augsbourg, 1590. Cest sans doute le même ou-
vrage qui a été réimprimé dans la même année
à Venise, chez Ange Gardane, sous ce titre : Sa-
crsB cantiones quatuor, quinque, sexy octo et
decem vocum, cum quibusdam aliis, qum vo-
cantur Madrigali, tum vivx voci, tum omni»
bus mu$icorum instrumentis accomodatx, —
2* Lib.2 sacrarum cantionum, quatuor, quin-
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AlCHINGER — AIGUmO
41
queei tex vccum, eum mista et Magn\fica\
nec non dUUogisaliquot; Venise, t595. — S* Sa-
crx Caniiona, quingue^ sex, septem et octo
vocum, dédiés au chapitre de la cathédrale
d'Augsbourg; Nuremberg, 1597.— 4* Tricinia
Mariana quUms Antiphonmy Hymni, Magni-
fieatf lÂianix et vari» Laudes^ etc. ; Insprûclt,
Agricoia, 1598 , iii-4*^. — 5* Divine Laudes ex
Jloridis JaeM Pontani excerpta , ttium vo-
cum; ^ Augsboorg , 1603. — 6* Vespertinum
Yirginis Cantictan, consistant en un magnificat
à sii Toix , dédié an prince Jean Adam, abbé de
Kempten ; Augsbonrg, 1Q04. — 7" Ghirlanda di
Cantouette tpirituali a tre voci; Augsbourg,
1604. — 8° Fasdculus sacrarum harmoniarunit
quatuor vocum; Dillingen, 1609.-9'' Solemnia
corporis Christi in sacrificio missa, et in
ejtademfesti ofjMà acpublicis processionibus
deeantari solita; Augsbourg, 1606. —lOo Can-
ttones eecUsiastic», très et quatuor vocum,
cum basso generaU et continua, in usum orga-
nistanan; Dillingen, 1607, in-4o. Cet ouvrage
est remarquable en ce qu^l est un des premiers
où les mots de basse continue apparaissent —
110 YirginaHa : laudes Virgine Maries, com-
plexa et quinis vocibus modulata ; Dillingen ,
1608, in-40. -. \V* (bis) Teutsche Gesenglein
(sic) ai» dem Psalter sammt andemgeistl. lÀe-
dem zu^StHnmen; Dillingen, Meltser, 1609,
in-40. — 120 sœr» Dei Laudes sub officia di-
vinocondnendeef quorum pars priorb, 6, 7, 8;
posterior vero 2, 3, 4 et 5 vocum, etc. ; Dilling»
excodebat AdunMeKzer, 1609, in-4o. — 1 3** Oda-
ria lectissima ex mellitissimo D. Bemardi
JiibUodelibata modisque musicispartim qua-
tuor, partim irium vocum\ Francfort et Augs-
bourg, 1611, in-4o. — 14o Corona eucharistiea
duarum et trium vocum; Augsboorg, 1611,
in-4o. — 15Û Vulnera Christi a D. Bemhardo
salutata, trihus et quat, vocibus musicsB de-
fteeta ; DiUingai, in-4**. — 16^ Lacrynue B. Vir~
ginis et Joannis in Christum a cruçe deposi-
tummodis musicis expressm ; Augsbourg, in-4o.
— 17« Uturgica, sive sacra officia ad omnes
festos quat. voc.; Augsboorg, 1593, Jn-16. —
180 Zwei Kinglieder vom Tod und letzten
Gtricht mit 4 Stimmen; Dillingen, Greg.
Haenlin, 1613. Le catalogue de la bibliothèque
musicale dn roi de Portugal Jean IV indique aussi
une collection de moteta à trois et quatre voix,
d'Aicfainger, sous ce titre : Quercus Dodonea.
AIGNER ( Ehgblbebt), compositeur, né à
Vienne, en Autriche, le 23 féTrier 1798, est fils
d'un marchand de Ter, qui le destinait an com-
merce. Dès l'Age de quinze ans il écrivait de pe-
tites eompofiitions que Tabbé Stadler considéra
comme des indices d^une heureuse organisation
musicale. En 1835 il obtint la place de chef
d'orchestre des ballets au tbéAtre impérial ; mais
il Tabandonna deux ans après, pour se rendre
à Idria, avec le mécanicien Wurm. En 1839 il
établit une grande fabrique de machines dans
l'Autriche supérieure. On ignore les motifs qui
lui ont fait abandonner cette entreprise en 1842.
Depuis lors il a vécu à Vienne sans emploi, cul-
tivant la musique comme simple amateur. Ses
principaux ouvrages sont ceux-ci : 1* Messe à
quatre voix, tonte en canon; Vienne, Haslinger. —
2* Plusieurs messes avec orchestre, et un jRe-
quiem, non publiés. — 3° L'opéra intitulé Wiin-
derlilie (Le Lis magique). — . 4° Das geheime
FensterÇLaL Fenêtre secrète), opéra-comique joué
en 1826. ^5» Der Angriffsplan (Le Plan d'atta-
que), représenté au théâtre de la porte de Carin-
thie, en 1829 ; 6o Le vaudeville das HochzeitS'
concert (Le Concert de noces ), représenté au
théâtre Kaemthnertbor, le 29 novembre de la
i même année. — 7o Beaucoup de musique de bal-
I lets pour divers théâtres de Vienne. — 8o La can-
' tate intitulée. : Lob der Tonkunst ( Ûoge de la
; Musique ), exécutée à Vienne en 1835. — 9® Quin-
I tette pour piano, flûte, violon, alto et violoncelle
' (en sol) ; Vienne, Diabelli. ^ 10» Six chants pour
I quatre voix d'homme; Vienne, Artaria.
AIGRE ( Henri -BARTRéLBHT ), libraire à
Paris, est né à Angouléme, Je 23 mai 1799.
Disciple de Jacotot, il s'est livré à l'enseignement
par la méthode de son mettre, d'al>ord à Bou-
logne, puis à Strasbourg. Le peu de succès qull
obtint dans cette dernière ville le décida à venir
s'établir à Paris. On a de lui : lo L'Enseignement
universel mis à la portée de tous les pères
de famille, par un disciple de J. Jacotot; Pans,
' P. Dupont, 1829-1830, trois parties in-8o. La troi-
I sième partie traite de la musique, des mathéma-
! tiques, de la théologie, etc., en 80 pages — 2» Ré-
I forme à fcnre daiu ta manière d'écrire la
I musique , au moyen de laquelle les commen
çants n'éprouveront plus de difficulté, soit
dans la lecture, soit même dans l'exécution.
Par un ignorant qui frissonne au seul nom de
ft^moZ ; Paris, Ladvocat, 1830,in-8ode 16 pages.
AIGUINO (iLLDiiiNATo), surnommé Bres^
ciano, de l'ordre des Frères Mmeurs de l'Obser-
i vance, an couvent de Venise, naquit vers 1520
I -an château degli Orzi veccM, dans les environs
de Bresse ou Brescia, en Lombardie. Son por-
trait se trouve dans les deux ouvrages qu'il a pu-
bliés , et Ton y voit joint à ses noms celui de
capitano. Le portrait publié en 158 1 n'a même
que ce nom, qui semble faidiquer qd'avant d'en-
trer dans son monastère , Aiguino avait été mi-
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42
AlGUE — AIMOM
liUire, et qo*on le désignait par le titre qu'il
avait eu dans sa première profession. Il lut élève
de Pietro Aaron , et publia les ouvrages suivants :
1 * La iiluminatadi tutti i tuoni di canto fermo,
con alcuni bellissinU secreti, non d*altrui
piu scritti ; Venise, Ant Gardane, 1 563, in-4o. — -
20 // Tesoro Uluminato di tutti i tuoni di canto
figurato, con alcuni bellissimi secreti^ non
da altri piu scritti ^ nuovamente composto
del R. P. Uluminato Ayguino Bresciano; in
Yenezta, presso Gio. Varisco, 1581, in-4o. Cet
ouvrage est dédié an cardinal Louis d*E<te. Les
titres des deux livres d'Aiguino semblent indi-
quer une difTérence entre les tons du plain-cbant
et ceux de la musique mesurée; mais le contenu
dea. deux ouvrages démontre que dans le citant
de Téglise, comme dans toute espèce de musique,
la tonalité était identiquement la même au temps
où écrivait Aiguino. Dans le premier de ses ou-
vrages comme dans l'autre, l'auteur établit qu'il
y a huit tons, et dans tous les deux il explique
la formation de ces tons par les espèces de quartes
et de quintes dont il» sont composés et qui les
caractérisent. Le trésor illuminé de tous les tons
du chant figuré ne difTère du précédent ouvrage
que par les chapitres, oh Fauteur disserte sur
remploi des dièses et bémols accidentels de la
musique harmonique, et par la partie de son
livre relative à la valeur et à l'emploi des signes
de la musique mesurée.
AIMON ( PAEraiLE-LéopOLD-FRAiiçois), né
àrisie, département de Yauduse^ le 4 octobre
1779 (1), reçut les premières leçons de musique
de son père, Esprit Aimon, YiolonceUiste attaché
au comte de Ranlzau , ministre de Danemark.
«Léopold fit des progrès rapides, et à l'&ge de
dix-sept ans il dirigeait l'orchestre du tht^Atre
de Marseille. Il s^appliqua alors à Tétude des
partitions des meilleurs compositeurs italiens et
allemands : elle lui tint lieu d'un cours de com-
position plus sévère. Lorsqu'il se crut suffisam-
ment instruit, il écrivit vingt>quatre quatuors
pour deux violons , alto et basse, et deux quin-
tettis pour deux violons, deux altos et violon-
celle; un de ces derniers a été gravé k Paris,
chez Janet, ainsi que vingt et un quatuors.
Kn 1817, Aimon alla se fixer à Paris dans le
dessein de se livrer à la profession de composi-
teur dramatique. Son opéra des Jeux Floraux,
reçu à TAcadémie royale de Musique au commen-.
cernent de 1818, fut représenté au mois de no-
vembre de la mémo année. La musique de cet
(I) Cette date est certaine. M. Oi. Gabet a été induit en
erreor ioraqu'U a flié (dans aon DictUmnairBdei Jrtittet
d€ FÊcoU/rançttiaê au dtx-neuvtime siècle; Parts, lasi,
In-S* ) l'époque de la nalasaoce de M. Aimon en iras.
ouvrage fut trouTée faible et dénuée d'originalité.
A Pouverture du Gymnase dramatique, en
1821, Tadministration de ce Ihé&tre s'attacha
M. Aimon , en qualité de clief d'orchestre. C'est
pendant la durée de son service quil a composé
de jolis airs de TaudeyiHe qui sont devenus po-
pulaires : celui de Michel et Christine a eu à
juste titre une vogue peu commune. En 1822, à
la retraite da Baudron, chef d'orchestre do
Tliéfrtre-Français, Ajmon lui succéda. Après
avoh* rempli ces fonctions pendant plusieurs an-
nées , il y a renoncé, et a eu pour successeur
M. Barbereau. Depuis lors, Aimon s'est lîTré sans
réserve à l'enseignement, après avoir perdu
toutes les illusions de gloire qui avaient charmé
sa jeunesse.
Il a écrit pour l'Opéra, Velleda^ en cinq actes ;
paroles de M. de Jouy ; Abujar en trois actes;
Alcide et Omphale, et le& Cherusques; pour
rOpéra-Comique, Us deux FigaroSf paroles de
Martinelli; ces ouvrages n'ont point été ^repré-
sentés. Les compositions musicales qu'il a pu-
bliées sont : 1* Quintette pour deux violons ,
deux aitoa et violoncelle ; Paris, Janet. ^ 2** Trois
quatuors pour deux violons, alto et basse, œuvre
4' ; Paris, Hanry. — 3^ Trois idem,^ oeuvre 6*" -^
Paris, Momigny. — 4® Trois idem., oeuvres 7$, S*,
9'; Paris, Hentz. — 5*" Trois idem , œuvres 43',
46* ; Paris, Pacini. — 6** Trois idem, œuvre 47*^;
Paris, Janet —7* Trois idem, livre 4; Paris»
Frey. — 8* Trois nouveaux idem, livres 5-8, ibid,
— 9* Conctrtino pour le violoncelle ; Pari% Pa-
cini. — 10" Récréation pour denx violoncelles, cor
et piano, ibid. — 11* Solo pour la clarinette avec
accomp. de quatuor on piano; Lyon, Arnaud. —
12"* Premier et deuxième concerto pour le bas-
son ; Paris, Frey. — 13*" Quatuor pour le piano ;
Paris, Pacini. — 14<* Plusieurs œuvres de trios
et de duos pour le violon.«- th^ Duos pour gui-
tare et violon, liv. 1-3; Paris Gaveaiix.
M. Aimon s'est aussi fait connaître comme
écrivain sur la musique par les ouvrages dont
les titres suivent : 1* Connaissances prélimi-
naires de V harmonie, ou nouvelle méthùde
pour apprendre en très-peu de temps à con-
naître tous les accords; Paris, Frey, 1813, en
trente petits cartons in- 1 2. —2o Étude étémen*
taire de V harmonie, ou nouvelle méthode
pour apprendre en très-peu de temps à con-
naitre tous Us accords et leurs principaUs
résolutions, ouvrage agréé par Grétry; Paris»
Frey. Ces deux titres semblent indiquer le même
ouvrage. Une deuxième édition de V Étude éU-
mentaire d'harmonie a été publiée à Paris, en
1839; a^ Sphère harmonique, tableau des aC"
cords, une feuille grand raisin; Paris, Collinet»
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àlMON — ALARD
43
f 817. — 4"* Abécédaire musical ^ principes élé-
mentaàres à l'usage des élèves ^ un vol. iii-l2;
Paris, Hacliette, 1881.
AIROLDI (...)> compositear italien, a fait
ses études musicales au conservatoire de Milan,
soos la direction de Piotro Ray et de Vaccai.
Ses premiers essais de musique dramatique
ont été faits, je crois, depuis 1848 : ils consis-
tent en trois opéras, à savoir : i^ Don Grego-
rio nelP imborazzOy opéra-bourfe. ^ 2** Adriano
in ;Strta , opéra sérieiii , et Stalira Regina di
Persia. J*ai entendu le premier de ces ouvrages
à Venise, en 1850; son style facile et laTerve
de quelques morceaux m'avaient donné bonne
opinion de Pavenir du jeune compositeur : il ne
parait pas que mon espoir se soit réalisé.
AJOLLA (Fbançois), musicien, né à Flo-
rence dans les dernières années du quinzième
siècle. Poccianti, qui lui a donné une place dans
ion catalogue des écrivains illustres de Florence,
dit que Ajulla fut applaudi en Italie et en France ;
il ajoute que ces compositions imprimées lui ont
procuré nne brillante réputation ; mais il n'in-
dique ni les titres de ces ouvrages, ni le lieu, ni
la date de leur impression , et Negri n^en dit pas
davantage dans son iiistoire des écrivains flo-
taitins(/<^orja£fe'/^oren^t/iiscri<lort, p. 181).
A'KKMPIS. Sous ce nom, on trouve parmi
les manuscrits de la bibliothèque Bodléienne,
à Oxford ( u» 1957. 1&), dans la bibliotlièque de
Saint-Marc, à Venise, et dans quelques autres
grandes collections, un livre qui a pour titre :
iAber de Musica ecctesiaslica. Ce titre est al-
légorique, et Touvrage dont il s^agit n'est autre
que Je livre ascétiqoe de V imitation de Jésus-
Chris ty attribué À Gerson par quelques bibliogra-
phes modernes. ( Voyez Kehpis. )
AIUËMPIS (Florent), organiste de Sainte-
Godule à Braxelles, vers le milieu du dix-sep-
tième siècle, a publié les ouvrages suivants de
sa oomposition : 1*^ Sgmphonix, unius, duo-
rumei trium vioUnorum; Anvers, 1644, in-
foL — 20 Sgmphoniw, unius . dttorum , trium,
quatuor et quinque instrumentorum , ad'
JimcUc quatuor instrumentorum et duarum
vocum, op. 2% ibid.; 1647,in-rol. — 3» Sympho^
nim, uniusjduorum, trium, quatuor elquin-
que instrumentorum, adjunctx quatuor ins-
trvmemiorûm et duarum vocum, op. 3*^; ibid.,
1649, in-ioL; ^4"* Missx et Motelta octo vocum
cum basso continua ad organum; ibid., 1650.
— 5** Mlssa pro De/unctis octo vocum. Cet ou-
vrage existait en manuscrit dans la maison de
JcauTiaon, ou plutM Tichon, maître de chapelle
des princes gouverneurs des Pays-Bas, ainsi
qu'on le toit par un inventaire, daté du 21 aoât
1666, qui s^ trouve aux archives du royaume
de Belgique, à Bruxelles.
AKEROYD (Sâhdel), né dans Je comté
d'York, vers le milieu du dix-septième siècle, a
composé la musique de quelques chansons, qui
ont été insérées dans la collection anglaise inti-
tulée : Theater of mitfic, publiée à Londres en
1685, 1686 et 1687.
A LA (Jean- Baptiste), compositeuf et or-
ganiste de l'église des Servîtes à Milan, né à
Monza, dans le Milanais, vers la fin du seizième
siècle, et mourut à Tâge de trente-deux ans.
Gerber (Neues hist. biogr. Lexikon der
Tonkûnstler ) dit que ce fut en 1612; mais cela
parait peu vraisemblable; car la date de tous
ses ouvrages est postérieure à cette époque. •
11 a publié : lo Canzonette e madrigali a
due voci , lib. 1 ; Milan, 1617, in-fol. — 2o Con*
certi ecclesiastici, a una, due, tre e quattro
voci, lib. 1; Milan, 1618; lib. 2, Milan, 1621;
lib. 4, 1628. On ignore la date du troisième
livre. — 30 Armida abbandonata, madrigal à
quatre voix , et C Amante occulta, air à une et
deux Toix; Milan, 1625, in-fol -.4» Pratum
musicum variis cantionum sacrarum Jloscu"
lis ; Anvers, 1634, in-4o, cinq parties. Ce sont
des motets à une, deux, trois et quatre voix, avec
basse continue On y trouve aussi des motets
de quelques autres auteurs tels que Georges
Massaûs, Jacques Mollet, et Henry Libert
Grceen.
ALABIEFF (...), Russe de naissance, vit
en ce moment ( 1853 ) à Moscou , et s'y fait
remarquer par le charme et l'originalité de ses
mélodies sur des poésies nationales. Les rensei-
gnements manquent sur cet artiste.
ALARD (Lambert), théologien protestant
et poète lauréat, naquit à Creropé, dans le
Holstein, le 27 janvier 1602. Après avoir achevé
ses études dans les «^les de sa ville natale et
au gymnasede Hambourg, il alla, en 1 62 1 , à Leip-
sick, où il otRintla place de précepteur des enfants
d'un libraire fort riche , nommé Henning Cross.
Ses travaux du préceptorat ne l'empêchèrent pas
de cultiver les lettres avec ardeur, et ses succès
furent si brillants, qu'il obtint en peu de temps
le grade de bachelier, et que le laurier poétique
lui fut décerné dans le cours de Tannée 1624,
par Mathieu Hoe, tliéologien de la cour de
Dresde. Ce début lui promettait une carrière
facile ; néanmoins, il échoua dans le projet qu'il
avait eu d*être professeur de philosophie à l'U-
niversité, et cet édiec le détermina à retourner
chez lui vers la fin de la même année. En 1625,
Holger Bosenkrantz, sénateur du royaume de
Danaremk , envoya Lambert Alard à l'univer-
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ALARD
site de Sora , en qualité de gouTesneur de 80d
fils; mais il ne garda pas longtemps ce poste,
car peu de mois après il obtint le diaconat à Té-
giisede Crempé, puis il fut collègue de son père
jusqu'en 1630. Il avait atteint l'Âge de vingt-
huit ans, lorsque le roi Chrétien lY lui accorda
la cure de Briinsbuttel , au village de Ditlimarre
sur TElbe. Il était &gé de plus de soixante-dix
ans lorsqu'il cessa de vivre, le 29 mai 1672.
Lambert Alard avait été marié trois fois , la
première en 1626, ia seconde en 1654, et la der-
nière en 1658. De se» trois femmes il avait eu
seize enfants, dont quelques-uns se sont distin-
gués dans les sciences et les lettres. Lni-méme
fat un savant homme, qui se fit remarquer éga-
lelbent comme profond théologien , comme phi-
lologae et comme poète. De nombreux ouvrages
ont été publiés par lui on laissés en manuscrit.
Parmi les premiers, on en remarque un relatif à
la musique, et qui a pour titre : De veterum
Musica Liber ^ingularis. In fine accessit Pselli
sapientissimi musica , e grxco in latinum
sermonem translata. Sumptibus Henniiigi
Crossi jun, Schlettsingx, exeusus typis Pétri
Fabri, 1636, in-4o. Les recherches dont cet ou-
vrage est rempli démontrent que son auteur
possédait une érudition peu commune ; mais en
même temps il fournit la preuve qu'Alard con-
naissait peu l'art sur lequel il écrivait. Vingt-
neuf chapitres composent tout le livre. Le pre-
mier renferme diverses définitions et des éloges
de la musique tirés d'Aristote, de Platon, d'Isi-
dore de Séville et de Gensorin. Au second, l'au-
teur examine quel est l'objet de l'art. Le troi-
sième est rdatif aux divisions de la musique sui-
vant la doctrine des anciens. Au quatrième,
la musique est considérée dans ses rapports avec
la physique, la métaphysique, l'astronomie et
l'arithmétique. Au suivant, l'auteur la considère
dans ses rapports avec l'éthique ou la philosophie
pratique; au sixième, avec la médecine et la
théologie, et enfin an septième, avec la poésie.
Au huitième, Alard examine les diverses opi-
nions des écrivains de l'antiquité sur la nécessité
de savoir la musique. lies chapitres neuvième et
dixième sont relatifs à la musique instrumentale;
le onzième traite des intervalles; le douzième
des modes; le quinzième, des effets de la mé-
lodie; le seizikae, un des plus curieux, de la
puissance qu^a la musique de chasser le démon ;
les dix-septième, dix-huitième , dix-neuvième,
vingtième, vingt et onièroe, vingt-deuxième, vingt-
troisième et vmgt-quatrièroe , des diverses dis-
positions morales que la musique fut naître diez
l'homme; le chapitre vingt-cinquième, de la
musique profane et divine; les suivants, de la
corruption de Tart, du meillenr usage qu'on
peut en faire , et des inventeurs de la musique
dans l'antiquité.
La version latine du traité de musique de
Psellùs donnée par Alard est la mdlleure qu'on
ait de cet opuscule , dont le mérite est d'ailleurs
fort médiocre : on la préfère M celle qu^ÉHe Ti-
net a publiée à Paris, en 1557, in-8<>.
ALARD ( Dblprin ), professeur de violon
au Conservatoire de Paris , et compositeur pour
son instrument, est né à Bayonne, le S mars
1815. Un penchant irrésistible pour la musique
se manifesta en lui dès ses premières années. A
l'âge de trois ans il suivait avec bonheur les
corps de musique militaire qui se rendaient sur
les places. Son père, amateur passionné, encou-
ragea son penchant, et lui fit étudier la musique
vocale. Dès qu'il fut en état de lire à première
vue les solfèges de tout genre, on lui mit entre
les mains un violon véritable, au lien de ceux
qu'il improvisait auparavant avec tout ce qui lui
tombait sous la main. Un professeur de quelque
mérite lui fit étudier de bonne musique; et ses
progrès furent si rapides , qu'à l'&ge de dix ans,
il joua un concerto de Yiotti dans une représen-
tation extraordinaire, au théâtre de Bayonne.
L'effet qull y produisit fut tel , que des amis de
sa famille engagèrent son père à lui faire conti-
nuer ses études musicales à Paris. Il y arriva
environ dix-huit mois après, et fut admis ^ en
1827, à suivre le cours de violon de Habeneck,
comme auditeur. Une de ces circonstances inat-
tendues qui exercent souvent une grande in-
fluence sur le sort des artistes le fit admettre à
concourir pour le prix en 1829 ; car, an moment
de répreuve, le courage faillit à un élève de Ha-
beneck désigné pour le concours; il se retira, et
Alard , qui avait étudié en secret le concerto d'a-
près les indications du maître, mais sans avoir,
eu de leçons personnelles, se présenta , étonna
le professeur, et remplaça son condisciple au
concours. Sa témérité fut heureuse; car le
deuxième prix lui fut décerné à Tunanlmité; et
dans le concours de l'année suivante, il emporta
la palme sur tous ses concurrents, également par
une décision unanime du jury. Admis en 183 1
dans le cours de composition de l'auteur de cette
notice , il le suivit pendant deux ,ans , jusqu'à
l'époque où le professeur donna sa démission
pour prendre la position de maître de chapelle
du roi des Belges et de directeur du Conserva-
toire de Bruxelles. C'est dans ces deux années
d'études que Alard a acquis la manière d'écrire
élégante et pure qui distingue ses compositions.
Entré dans l'orchestre de l'opéra en 1831, fl n'y
resta que deux années, parce qu'il voulut se pré-
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ALARD — ALART.
45
parer une meilleoFe position, ea se faisant en-
tendre dans les concerts. Jouant en 1831 à la
Société des Concerts, dans la salle du Cooser-
Tatoire, la polonaise d'Habeneck, en présence
de Paganini, qui Tenait d^arriver à Paris, ce
grand artiste looa beaucoup son talent, et ajouta
ces paroles remarquables : Si les élèves jouent
cùmme cela ici , comment donc doivent Jouer
les maîtres ? Dans on autre concert où Alard
▼enait de se faire entendre, Paganini, qui déjà
éprouTait pour lui un vif sentiment de bienveil-
lance, lui fit don du bouquet qui loi avait été
offert par une dame à son entrée dans la salle.
En 1840 , Alard entra dans la musique du roi,
dont il devint premier violon, après la mort de
Baillot. Il remplaça aussi cet artiste illustre, en
1843» comme professepr de violon dans ce
même conservatoire où il avait commencé ses
sérieuses et fructueuses études seize ans anpa-
rayant En 1850, il a reçu le dipidme de cbeva-
lier de la Légion d'honneur. Il est aujourd'hui
(tft&S) violon solo de |a chapelle impériale. Le
talent de cet artiste , parvenu à sa maturité, a
pour caractère distinctif ralliance entre les qua-
lités classiques de Tancienne et grande école
avec les innovations du mécanisme de Paganini
et d'antres virtuoses de l'époque actuelle , par-
ticuUèrement en ce qui concerne la main ganche.
Grand musicien, nourri des beautés de la grande
musique, il est un digne interprète des œuvres
de Haydn, de Mozart et de Beethoven , et dans
le solo brillant, il a des hardiesses et des d^fca-
tesses' qui semblent devoir le classer parmi les
Tiolonistes d'exception destinés spécialement à
jooer dans les ocmcerts. Quoique jeune encore,
il a beaucoup écrit pour son instrument avec
accompagnement d'orchestre, de quatuor ou de
piano. Ses œoTres publiées jusqu'à ce jour sont
^ cdlea-d : lo i'*, 2« et 3® Fantaisies sur des thèmes
* originauzy op. 1,4,5. — 2» Fantaisie sur les thèmes
de Norma, op. 9 — 3» idem sur Anna BoUna,
op. 11. ~ 40 Idem sur Linda di Chamouny^
op. 12. — 50 Jdem sur Maria Padilla, op. 17.
— go !dem sur la Favorite, op. 20. -7- 7o Idem
(Souvenirs de Mozart), op. 21. — 80 Idem sur la
Fille du régiment^ op. 28. ~ 9o Fantaisie ca-
ractéristique^ op. 24. — 100 Premier grand con-
certo pour violon et orchestre, op. 15.-11* Sym-
phonie concertante pour deux violons principaux
d ordiestre, op. 3 1 . — 1 2' Six études pour violon
seul , dédiées à Paganini, op. 2. -<• 13o Dix études
avec accompagnement d'un second violon, op. 10.
— 140 Idem op. 16. — I &o Dix éludes caractéris-
tiques avec accompagnement de piano, op. 18.^
I60 Dix études dédiées aux artistes, op. 19. — 17*
I*' quatuor pour deux violons, alto et basse, op. 8.
— 1 80 Trois duos élémentaires pour deux violons,
op. 22. — 19* Trois duos faciles pour deux vio-
lons, op. 23. ^-200 Trois duos brillants pour deux
violons, op. 27. —210 Grand duo pour piano et
violon, op. 25. — 220 Tarentelle pour piano et
violon, op. 14. — 230 Premier nocturne pour
violon avec accomp. de piano, op. 6. ^24» Souve»
nirs des Pyrénées, 2* nocturne, op. 1 3. — 250 Bar-
caroUe et tarentelle, pour piano et violon, op. 26.
—260 Élégie; mouvement perpétuel; caprice, op. 7.
—27» Villanelle, op. 29. —28» Le Désir, fantaisie
sur un thème de Schubert, op. 30. — 29* varia-
tions brillantes , op. 3 — 30o École du violon,
méthode complète et progressive adoptée pour
l'enseignement dans le Conservatoire de Paris,
Cet ouvrage, dont le mérite est incontestable,
a obtenu le succès brillant et solide auquel il
pouvait prétendre. U en a été publié des traduc-
tions en espagnol» en Hafien et en allemand.
ALARIUS (HiLAraB VERLOGE, connu
sous le nom d* ), né à Gand, vers ir84, vint à
Paris dans sa jeunesse , et fut élève de Forque-
ray pour la viole. Ayant été admis dans la mu-
sique du roi comme violiste, il occupa cette
place pendant plusieurs années. Vers la fin de
sa vie, il se retira dans sa ville natale, où il est
mort en 1734. U avait écrit la musique du bal-
let de La Jeunesse, qui fut reçu à l'Opéra en
1718, mais qui n*a jamais été représenté.
ALART ( Simon ) ou ALARD, contrapuntiste
français du seizième siècle, naquit à Péronne, dans
la seconde moitié du quinzième siècle, et fut chan-
tre et chanoine de TÉglise de Saint-Quentin.
Quentin Delafons dit de lui (1) : « Il vivait à
Il Saint-Quentin environ Tan 1630, ce que je
« juge, d'autant qu'il a fait faire les vitres des
« grandes croisées du portail l'Amoureux , aux-
« quelles vitres il est dépeint. » Le même écrivain
nous apprend qu'il fut enterré à Saint-Quentin ,
dans les basâtes du chœur de l'église collégiale ,
devant la chapelle de Saint-Georges. On lisait sur
sa pierre : Cy git vénérable personne maître
Simon Alard, natif de Péronne, en son vi-
vant chanoine et chantre de Véglise de céans,
et trespassa le XVIP,,.. Priez Dieu pour Us
repos de son dme (2). On trouve un motet de
sa composition dans la collection publiée à Ve-
nise, en 1549, sons ce titre : Fructus vagantur
per orbem, escellentissim. auctorum diverse
modul., lib. 1 . L'Évangile àquatre voix de ce musi-
cien, Dum transisset sabbatum, se trouve dans
le recueil fort rare intitulé : fvan^e/ia Dominico-
(0 Mm cU« par H. Ch. Gomart, dans set Jtàte* kUtori-
' 9iitf« sur la maUrUe de Saint-Quentin, p» «S.
l («) loc. cU.
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46
ALART — ALBANÈZE
rttm et feticrum dierum , musicU numeris
pulcherrime eomprehensa et omata quatuor ^
quinque, sex eipluriumvocum. Tomi sex, etc.
JVoHàergXf in o//lcina Joannis Montant et
Ulrici Neuberi, 15S4-1556, in-4'' obL La com-
position frAlart est dans le premier volume de
la collection, sous le n" 27. C'est sans doute ce
même Alart ou Allard qui figure comme mu-
sicien de la chapelle du roi de France Louis XII
( 1515 ) dans un compte de dépenses laites pour
les obsèques de ce prince, lequel se trouve aux
archives de Tempire, lettre K, n* 322.
ALARI ou ALARY, flûtiste du théâtre de
la Scala, a fait imprimer deux ouvrages de sa
composition. Le premier consiste en deux thè-
mes variés pour la flûte, Milan, Bertozzi, et le
second en trois thèmes également variés, ibid.
Si cet artiste est père de celui qui est l'objet de
Tarticle suivant, son nom doit être écrit Alary.
ALARY (Jules), non Alari^ est né de pa-
rents! rançais à Milan, vers 1815 et il y a Tait son
éducation municale au Conservatoire, sous la di-
rection de Basilj. Son début dans la carrière de
compositeur dramatique fut Topera intitulé RO'
samonda, quMI écrivit pour le théâtre de la Per-
gola, à Florence, et qui fut chanté pour la pre-
mière fois le 10 juin 1840 par la Strepponi,
M*"* Laty, Ivanhoiï et Ronconi. Dès 1835 il
était arrivé à Paris et s'y était lait connaître
par bne complainte sur la mort de Bellini, pu-
bliée dans la Gazette musiccUe de Paris, et
par plusieurs scènes lyriques exécutées arec
succès dans quelques salons aristocratiques. Dans
Tannée suivante II reçut un bon accueil à Lon-
dres comme accompagnateur distingué et comme
professeur de citant De retour à Paris , et trou-
vant dans les directeurs de théâtres et de con-
certs peu d'empresHement à faire entendre sa
musique, il en confia l'exécution à Torchestrê de
Jnllien, qui faisait alors courir tout Paris au bou-
levard du Temple. Alternativement à Paris et à
Londres, il y donnait des concerts où il faisait
entendre, tantôt une symplioni<*, tantôt une pièce
de chant, par exemple, sa jolie barcarole du Lac
de Como; mais il ne parvenait pas à se faire une
véritable renommée de compositeur, nonobs-
tant le secours, quelquefois indiscret, que lui ap-
portait la presse. Cinq années se passèrent ainsi,
après quoi Alary eut un engagement pour écrire
la Rosamonda» Les journaux parlèrent encore
d'un grand succès; néanmoins l'ouvrage disparut
bientôt de la scène ; et le compositeur parut dé-
couragé : car dix années s'écoulèrent ensuite sans,
qu'il produisit aucun graud ouvrage. Ce ne fut
qu'au mois d'avril 1851 qu'il appela de nouveau
l'attention sur lui par l'exécution, dans un con-
cert spirituel , 'de l'oratorio La Rédemption^
auquel on avait donné le nom de Mystère en
cinq acle«. Quelques bonnes parties furent signa-
lées par la critique dans cet ouvrage, et l'aotear
fut loué pour s'être élevé par la gravité de son
style à la hauteur de son sqjet. Le Tre iVoue,
opéra bouffe en trois actes, qu'il fit jouer au Théâtre-
Italien de Paris , présenta le talent d'Alary soos
an autre point de vue. On y trouva de la fa-
cilité, delà gsieté, de l'entrain, mais peu de noa-
veauté. On a publié de cet artiste : io Vltalia
à Bellini, chant à voix seule avec piano ; Milan,
Riccordi. — 2<* Ninetta, ariette idem'; Viemip, Me
chetti. -« 30 Sicilienne, idem ; Mayence, Schott.
^40 Die Treuedes Brcttarmers, idem\ Bâie,
Knop. ^ 5** Eleonora, scène idem; Vienne, Me-
chetti. — 60 // lago difiomOy barcarolle, idem;
Mayence, Scholt. Beaucoup d'autres pièces de
chant, et même quelque» compositions pour le
piano, particulièrement des polkas et des valses.
Un autre artiste nommé Alary (A. F. )f P^t-
ètre Irère da précédent, vit à Milan, et s'y est
fait connaître comme pianiste et comnoe eom-
positeur. Ses ouvrages publiés sont : |o Diver^
tistements à quatre mains pomr le piano, no* 1,
2, 3, 4 ; Milan, Riccordi. -^ 2o Grande fantaisie
pour piano seul ; ibid.
ALBANEZE 00 D'ALBIVAESE, sopra-
iTiste, naquit, en 1729, au hotirgd'i4/6affo dans la
Pouille, d'où lui est venu vraisemblablement son
nom ( Voy. Lalande , Voyage en Italie, tome 7,
page .196, 2""* èdit.). Élève d'un des conserva-
toires de Naples, il vint à Paris en 1 747, à l'âge de
dix-huit ans. Il fut immédiatement engagé à la
chapelle du roi, et devint premier chanteor aux
concerts spiritnels, depuis 17^2 Ju^u'en 1762. Il
est mort en 1800. Les ouvrages les plus connus
de sa composition sont les suivants : lo Airs à
chanter, premier, deuxième et troisième recueils; .
Paris, sans date, in 4», obi. — 1 2» £e« Amuse-
ments de Melpomène, quatrième recueil d'airs
à chanter, mêlés d'accompmgnements de violon, de
guitare, et de pièces pour ce dernier instrument, par
MM. Albanèse et Cardon ; Paris (S. D.). in-4o.
— 30 Sixième, septième ethnitième recueils d'airs,
avec accompagnement de violon et basse, in-40,
obi. — 40 la Soirée du Palais Royal, nouveau
recueil d'airs, avec accompagnement de clavecin,
in-40. —50 Recueil de duos et d'airs, avec sympho-
nie, et sans accompagnement, in-fol. —60 Recueil
d'airs et deduos S voix égales, avec basse continue,
œuvre 1 !■•; Paris, in-4». — 7© Soirées du Bois de
Boulogne, nouveau recueil d'airs, de chansons et
duos pour le clavecin, avec une ariette à grand or-
chestre et une pièce en pantomime; Paris, in*4',
obi. — 80 Recueil de duos à voix égales, romances,
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ALBANÈZE — ALBEJTIZ
bnmetfes et ane cantate de Pergolëse ( Orfeo),
tant avec accompagnement de claTCcin que de
TioloDS, alto et basse chirTrée; Paris (S. D. ),
tn-fol. ^- 90 les petits Riens, nouveau recueil de
«hansona et romances avec accompagnement de
piano ; Paris, 1n-4o. — îQo Romances en dialogue,
avec accompagnement de piano et violon. —
110 Romances de Bosemondef imprimée en
caractères mobiles d'Olivier. Les mélodies d'Aï-
banèse ont en longtemps en France un succès de
vogue justifié par leurs formes gracieuses et
par te sentiment naïf et tendre dont elles élaient
empreintes. La romance charmante, Que ne
tuîs'je la fougère , est d'AlbanAse : les paroles
avaient été composées par Riboutté, grand père
de rauténr de VAssemblée de famille. Cette
romance est faussement attribuée à Peiigolèse
dans le recueil des Chants populaires de la
France, publié à Paris par Ddloye, 3 vol. gr.
in-fto iliuslré.
ALBANI (Matbias), fabricant de violons,
qni a eu de la réputation, naquit, en 1621, à
Botzen, 00 Bolzano, ville du Tyrol. 11 fut un des
meilleurs élèves de Steiner. Gerber cite de cet
artiste un violon qui portait intérieurement ces
mots : Mathias Albanus fecii in Tyrol, BuU
jajil, 1654. Les instruments d'Albani occupent à
pen près dans le commerce de la lutherie le
même rang que ceux de Klotz, le père. Ses vio-
lons ont les voûtes de la tabie trèe-élevées; son
vernis est d*un rouge tirant sur le brun. La troi-
sième et la quatrième corde ont le son nasal;
la seconde a de la puissance et de la rondeur ; la
chanterelle a de l'éclat, mais en même temps elle
a de la aecberesse et manque de mœlleux. Al-
banî noonrut à Botfen en 1673 ( Yoy. Moritz Ber-
maa, ŒslerreicMsehes hiographisehes Lexi-
kon, tom. I, p, 69 ).
ALBANI {MiTBiAê), fils du précédent, na-
quit à Bolien, vers le milieu du dix-sepllème
siècle. Apcès avoir appris la facture des instni-
meau chez son père, et avoir travaillé dans les
ateliers de Crémone, il se fixa à Rome, et y fa-
briqua bcaocoop d*imitruments qui ont été esti-
més presque à Pégal des Amati. Gerber, qui l'a
eonfondu avec son père, cite de lui deux violons
qui ont appartenu au violoniste et compositeur
Albinoni , dont on portait la date de 1702, et
l'autre celle de- 1709.
ALBANI est aussi le nom d'un luthier qui
travaillaît en Sicile dans la première moitié du
dix-septième siècle. Ses instrumenu ne portent
pas de prénom, et Ton ne sait rien ide sa vie.
M. T. Forster, amateur anglais qni s'est fixé en
6elkÎ4i*^ ^t qui possède une nombreuse collec-
tioa de violons de toutes les école», a parmi ses
47
I instruments un petit violon dont le volume de
son est puissant , et dont la forme a de l'ana-
logie avec lés vieux instruments allemands. II a
pour inscription intérieure ; Sionor Albani in
Palermot 1633.
ALBANO ( Marc ), compositeur napolitain,
naquit dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il s'est fait connaître par des madrigaux à cinq
voix, dont le premier livre a été publié à Naples,
chez Vitali, en 1616, et le second, chez le même,
en 1619.
ALBENIZ (DoK Peuro), moine espagnol,
né dans la Biscaye vers 1755, fut d^abord maî-
tre de chapelle de la cathédrale de Saint-Sébas-
tien. En 1795 il passa à Logrono pour y remplh*
les mêmes fonctions dans l'église cathédrale;
mais le séjour de cette ville n'ayant pas été fa-
vorable à sa santé, il retourna à Saint-Sébastien,
où il publia, en 1800, une méthode de musique
avec des solfèges, ouvrage estimé en Espagne.
Très-laborieux et possédant une instruction so-
lide dans son art, le P. Albeniz a produit une
très-grande quantité de messes, vêpres, office
des morts, motets, Vilhanciœs, etc., qui lui ont
fait une grande réputation dans toutes les pro-
vinces environnantes ; mais toutes ces composi-
tions sont restées en manuscrit. Albeniz mourut
à Saint-Sébastien, dans la soixante-sixième an-
née de son âge, vers 182 1.
ALBENIZ (Don Peoro), pianiste, oi^a-
niste et compositeur espagnol, né. à Logrono,
dansia Vieiile-Castille, le 14 avril 1795, était fils
de D. Mathieu Albeniz, qui fut maître de cha-
pelle de l'église collégiale de Logrono , puis de
Péglise Santa-Maria, à Saint-Sébastien. Le jeune
Albeniz fit ses premières études musicales sous
la direction d» son père. Doué des plus heu-
reuses dispositions, ses progrès furent rapides.
A l'Age de dix ans il obtint la place d'organiste
adjoint de la paroicse de Saint- Vincent, dans la
capitale de 'Guipuzcoa. Peu de temps après,
l'orgue de Téglise Saint-Jacqnes de Bilbao étant
devenu vacant, la place fut mise au concours,
et Albeniz balança les suffrages accordés à un
organiste nommé Aguierra, qui obtint l'emploi
et qui plus tard fut premier organiste de la ca-
thédrale de Jaen. Après avoir continué ses
études de composition, Albeniz se rendit à
Paris dans le dessein de perfectionner son talent
de planiste par les leçons de Henri Herz. Il eut
aussi des conseils de Kalkhrenner avant de re-
tourner en Espagne. En 1828, il fut chargé de
l'organisation et de la direction de la musique
pour les fêtes royales à Toceasion de l'arrivée du
roi et de la reine à Samt-Sébastien; puis il re-
tourna une seconde fois à Paris, pour consulter
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48
ALBENIZ — ALBËRGATI
Fauteur de cette notice sur on plan d'études de
composition pratique. L'âge avancé de son père
ayant obligé celui-ci à prendre sa retraite des
fonctions de maître de cliapelle de Téglise Santa-
Maria, la place lui fut donnée en 1829. Dans
le courant de l'année suivante , Albeniz ût un
voyage h Madrid avec le violoniste Escudero :
ils y donnèrent quatre concerts, dans lesquels tous
deui obtinrent de grands succès. Appelés à
Aranjuez, où se trouvait la cour» ils y firent
applaudir leur talent, et le 7 juin Albeniz reçut
sa nomination de professeur de piano et d'accom-
pagnement an Conservatoire de musique de Ma-
drid, qui venait d^être institué par la reine Marie-
Christine. Fixé dans la capit<de de l'Espagne, il
y contribua au progrès de la population dans la
musique. Le 27 octobre 1834 il ajouta à son
titre de professeur du Conservatoire celui de pre-
mier organiste de la chapelle royale. Le reste de
la carrière de cet artiste fut une succession
d'honneurs et de faveurs qu'il reçut de ses com-
patriotes et de la cour. En 1838, il fut nommé
vice-président de la junte directrice du Lycée
artistique et littéraire de Madrid ; deux ans après,
sa méthode de piano fut adoptée pour rensei-
gnement au Conservatoire, et le jury lui ac-
corda les plus grands éloges sur le mérite de cet
ouvrage; le 5 avril 1 851, il reçut sa nomination
de maître de piano de la reine Dona Isabelle, et
de l'infante-Marie-Louise-Ferdinande; le 5 no-
veiâbre 1843, il eut le brevet de clievalier de
Tordre d*isabelle-la-Catholique;et le 13 décembre
de la même année la grande croix de l'ordre de
Charles III lui fut décernée par la reine, en té-
moignage de satisfaction pour ses services ; enfin,
Je 18 juin 1847, il reçut un nouvel honneur dans
sa nomination de secrétaire de la reine.
Albeniz a eu le mérite de fonder en Espagne
l'école moderne du piano. Tous les pianistes
distingués qui se trouvent dans le pays et jusque
dans l'Amérique du Sud ont été ses élèves. Avant
lui, Tart de jouer de cet instrument était à peu
près iguoré des musiciens espagnols. Ce profes-
seur, dont le nom est en honneur dans toute l'Es-
pagne, est mort à Madrid, le 12 avril 1855, à l'Age
de soixante ans.Ses ou v rages, au nombre d'environ
soixante-dix œuvres se composent de variations,
de fantaisies, et de rondos sur des thèmes d'opéras,
d'airs nationaux ou originaux pour piano seul,
pour piano à qustre mains, et pour piano avec ac-
compagnement de deux violons et violoncelle. Sa
méthode de piano, adoptée pour l'usage de l'en-
seignement au Conservatoire de Madrid, a été
publiée dans cette ville, en 1840. On a de lui des
études pour le piano, œuvres 56 et 60, ainsi que
quelques mélodies pour le chant.
ALBCRG ANTE (Eitobb Secondiiio), théo-
logien, orateur, poêle, naquit à Oméga, terre du
Milanais. Il enseignait les belles-lettres au col-
lège de Saint-Jules vers 1636. De là il passa à
Rome, où il fut secrétaire du cardinal Palotla,
puis de Pichi, archevêque d'Amalfi. Il fut en-
suite rappelé dans sa patrie par l'évéqne Tor-
niello, qui le fit visiteur de son diocèse. 11 mou-
rut le 10 octobre 1698. Au nombre de ses ouvra-
ges on remarque celui qui a pour titre iProblema
academico sopra la musica; Coroo, 1656. Cet
écrit , qui n'est vraisemblablement qu'un opus-
cule, est devenu si rare, qu'on i^ore quel est
son objet spécial. On à aussi de ce savant : Can'
zonette spiriitiaU e Tenetti, chesi cantano
nellacittà SAmalfi; Naples, 1644.
ALBËRGATI ( Piano-CAPACBLU } , comte,
d'une très-ancienne maison de Bologne, vivait
vers la fin du dix-septième siècle et au com-
mencement du dix-hoitiènie. Quoiqu'il fût
seulement amateur, il est compté parmi les
compositeurs distingués de son temps. U a écrit
plusieurs opéras, entre autres Gli Amici, en
1699, et il Principe ielvaggio, en 1712. Il a
publié aussi les ouvrages suivants ; 1* Baletti ,
correnti, sarabande, e gighe a violino e vio-
lone, eon il seconde violino a beneplacito,
opéra 1* ; Bologne, 1682, réimprimé en 1685. —
2o Sonate a due violini, col basso continua
per Vorgano, ed un altro a beneplacito per
teorbOf 0 violoncelle, opéra 2, 1683. —3* Cantate
morcUi a voce sola, op. 3; Bologne, 1685. —
40 Messa e Salmi concertati ad tma, due, tre
e quattro voci, con stromenii obligati e ri-
pieni, a beneplacito, op. 4 ; Bologne, 1687. ~
50 Plettro arnwnico composta dé dieci sonate
da caméra, a due violini, e basso , con pto-
loncello obbligato, op. 5,ibid., 1687. — 6* Can-
tate da caméra a voce sola, op. 6, ibid., 1687 ;
TGiobbe, ora^oHo; Bologne, \%%%.^V* Motet li
e ant\fone délia B, M. F. a voce sola con
stromenti,op.B; Bologne, 1691. —8* Coneerti
vari a tre, quattro e einque , op. 9 ; Modène ,
1 702. — 9"* Cantate spiritucUi ad una, due e tre
voci, con stromenti, op. lO; Modène, 1702.
— 10^ Inno e Antijone delta B. M. F. a voce
sola con stromenti ; Bologna , Silvani ,1715. —
ll<> Cantate inpregio di Hanta Maria à voce
sola, op. 6 ; Bologne 1717. — ir*Motetti con il
responsorio^ di S. Antonio di Padova, à 4 voci,
op. 15 ; Bologna, Silvani, 1717. — 13* Cantateed
Oratorio apiù voci, op. 17 ; Bologne, 1714. —
14* Messe e Litanie delta Beata Maria Ftr-
gine, e Tantum ergo a 4 uoci op. 16; Veoezia
Ant. Bartoli, 1721,-^1^0 Cantate spiriiuali a U
2 e 3 voci^ opéra nona; Modena^ 1702, in-4*.
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ALBERGHETTI — ALBERT
49
ALBEBGHETTI (Bernard), chantre de
l'église Sainte-Barbe, à Mantoue, Tors le miliea
da dix-septième siècle , a fait imprimer de àa
composition : Miêsarum octo vocibtUf opus 1^;
Venise, Vinr^jnti, 1649, in-4**.
ALBERGHI ( Ignace ) ténor de demi-carac-
tère, brilla sur les théâtres d'Italie et à Dresde ,
dans les dernières années du dix-hoitième siècle.
Dans l'automne de 1782, il chanta au théfttre
San-Mosèj de Venise, la Cosa rara, de Mar-
tini , avec Thérèse Suggi Cappeletti. Trois ans
après, il brilla an thé&tre de Dresde. On le re-
trouve ao Fonefo de Naples, en 1792. Oh ignore
si ce chanteur est le même artiste dont on exé-
cuta des vêpres en musique à Téglise de Lugo,
en 1788.
ALBERIG^ moine de Mont-Cassin, et car-
'dinal, né à Trêves , vers 1020, vécut à Rome
depuis 1059. Il est mort dans la même ville en
1106. Parmi ses écrits on trouve un dialogue De
Musica, dont le manuscrit se conservait dans
la bibliothèque des frères mineurs de Sainte-
Croix , à Florence. Cependant l'ouvrage n'exis-
tait pins à l'époque où MazzuchelU écrivait son
livre sur l'histoire littéraire de Tltalie.
ALBERIGl (Pierre- Joseph), poète et com-
positeur» né à Orvietto, vivait au commencement
du dix-huitième siècle. Il a fait imprimer de sa
composition VEsilio di Adamo et di Sva dal
paradiso terrestre, dialogo per musica a
Quattro voci; Orvietto, 1703, in-é*'.
ALBERS (J...). On connaît sous ce nom
6uit marches de parade et quatre pas redoublés
pour le piano ; Hambourg, Cranz.
ALBERT (le Grand), évêque de Ratis-
bonne et scorastiqiie célèbre , de la famille des
comtes de Bolstedt, naquit à Laulngen, en
Souabe, vers l'année 1 193. Il 6t ses premières
études à Pavie, et ne tarda pas à surpasser tous
ses condisciples. Le dominicain Jordanus, qui
fat un de ses maîtres, le décida à entrer dans
f ordre de Saint-Dominique en 122t. L'étendue
de ses connaissances lui fit confier une chaire de
philosophie, et il se rendit à Paris pour y
expliquer la physique d'Aristote. Ensuite il alla
à Cologne, où il fixa sa résidence. Il Tut élevé
successivement à la dignité de provincial de son
ordre, en Allemagne, et d'évèque de Ratisbonne;
mais II quitta son évéchéau bout de trois ans, pour
retourner dans sa retraite deCologne, eùil mourut
en 1280, âgé de quatre- vingt-sept ans. La force de
son giéme et ses vastes connaissances rélevèrent
benocoup au-dessus de son siècle, et il serait
au premier rang parmi les philosophes, s'il
fOt né dans un temps plus favorable au dé-
veloppement de ses facultés. On -le considère
BIOCR. tJNfV. DBS HOSICIENS. T. 1.
comme le plus fécond polygraphe qui ait existé.
Une partie de ses œuvres a été recueillie par le
dominicain Pierre Jamni, et publiée à Lyon, en
1651, en 21 volumes in-fol. ; on y trouve un
traité De Musica, et un commentaire sur les
problèmes d'Aristote concernant la musique.
ALBERT ou ALBERTO, de Mantoue,
excellent luthiéte , fut connu généralement en
Italie, dans la première partie du seizième
siècle, sous le nom de il Montavano ( Le Man-
touan), à cause du lieu de sa naissance. Quel-
ques pièces de cet artiste ont été insérées dans
un recueil très-rare qui a pour tilre : Intalxh
latura di Liuto da diversi con la Battàglia et
altre cose bellissimet di Jf. Francesco da
Milano, in Vinegia, per Francesco Marcolini
da Forli, 1536, petit in-4'' oblong. Albert de
Mantoue fut le contemporain et le rival de Fran-
cesco de Milan et de Marco del Aquila, ( Voyez
ces noms. )
ALBERT ou ALBERTO > de Milan, ha-
bile luthiste, vécut dans la première moitié du
seizième siècle. A cette époque, le luth était
l'instrument i>ar excellence, non-seulement pour
l'accompagnement de la voix , mais aussi pour
l'exécution des pièces. Les Italiens, particulière-
ment les Milanais, se distinguèrent par leur talent,
soit comme exécutants, soit comme compositeurs
pour le luth. On trouve quelques-unes de leurs toc-
cates, fantaisies, saltarelleset pavanes dans un re-
cueil qui a pour titre : Intabolatura di Liuto de
diversi autori novamente stampata : et con
diligentia revista. Stampata ne la cita de
Milano, per Jo. Antonio Casteliono, al prirrio
de maggio 1536,l[>etit in-4o oblong. Les auteurs
dont on trouve des pièces dans ce recueil sont
Francischo (sic) da Milano, M. (Maestro)
Alberto da Milano ; M. Marcho ( sic ) da La-
quila; M. Jo, Jacobo Albutio da Milano,
M. Petro Paolo Borrono da Milano, et quel-
ques autres artistes moins connus, ou ano-
nymes.
ALBERT V, duc de Bavière, tils de Henri-
Guillaume IV et de Marie- Jacques, fille du mar-
grave Philippe de 3ade, naquit le 29 février 1528.
Ayant succédé à son père le 6 mars 1550, il gou-
verna la Bavière pendant vingt-neuf ans, et mou-
rut à Munich le 24 octobre 1579. Ce prince,
dont l'éducation avait été soignée , possédait des
connaissances étendues pour son temps. Il fut
un protecteur zélé des arts et des lettres; la
musique et la peinture furent particulièrement
encouragées dans ses États pendant son règne.
Les plus célèbres musiciens belges du seizième
siècle furent appelés à sa cour ; à leur tète il
faut placer Roland de Lassus, pour lequel il
4
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60
AI.BERT
aTait ane prédileclion particulière. Ce fut aussi
ce prince qui fonda la belle galerie de tableaui
qu'on admire encore aujourd'hui à Munich. Il y
a environ cinquante ans qu'on découvrit par
hasard dans les murs du cliâteau ducal des ar-
moires secrètes qui étaient restées inconnues
jusqu'alors; Tune de cee armoires contenait un
coffre en 1er, fermé de plusieurs serrures qu'on
ne put ouvrir qu'en les brisant, et l'on y trouva
une grande quantité de beaux manuscrits sur
vélin, ornés de peintures magnifiques, reliés en
velours et enrichis de fermetures du plus beau
travail en or et en vermeil. Ces manuscrits
avaient appartenu au duc Albert, qui les avait
foit exécuter par les artistes les plus habiles de
son temps. La plupart étaient des livres de tour-
nois et d'armoiries de la mai^n de Bavière ; mais
parmi eux se trouvaient quelques volumes qui
contenaient des œuvres musicales de Lassus,
ornées de peintures d'une grande beauté et exé-
cutées avec beaucoup de luxe. On trouvera à l'ar-
ticle de L.assu8 ( Roland de ) une description de
ces nkanuscrits, dont l'existence prouve le goût
passionné que le duc Albert avait pour la mu-
sique.
ALBERT (Hbiou), compositeur et poetjs,
naquit à Lobenslein, dans le Voigtiand, le
38 juin 1604. Il étudia d'abord la jurisprudence
à l'université de Leipsick, et ensuite la musique
à Dresde. En 1626 il se rendit à Koenigsberg ,
où il obtint, en 1631, une place d'organiste, il est
mort dans celte ville, le lO octobre 16&1. Parmi
les cantiques qu'on chante encore en Prusse , il
s'en trouve quelques-uns qui ont été composés
par Albert; on cite entre autres celui-ci : Gott
des BimmeU und der Erden. Ses airs sacrés j
qui ont paru d'abord en sept parties séparées, ont
eu un succès prodigieux, et le méritaient. Reichardt
assure que toutes ses mélodies sont excellentes.
Tel était reropresseinent qu'on mettait à se les
procurer, qu'un grand nombre d'éditions purent à
peine suffire à l'avidité du public, et que, malgré
les privilèges, qui avaient été accordés à Albert
par l'empereur, le roi de Pologne, et le prince de
Brandebourg, il s'en fit deux contrefaçons à
Dantzick et à KcBuig^berg, du vivant de l'auteur,
lequel se plaint amèiemeut de cette spoliation
qui le privait d^ la seule ressource qu'il eût
pour vivre. Après la mort d'Albert, plusieurs
éditions de ses airs sacrés furent encore publiées,
et Ambroise Profe les inséra dans le recueil de
mélodies qu'il publia à Leipsick en 1657, in-8''.
Malgré toutes ces réimpressions, ces mélodies
sont aujourd'hui fort rares, et 11 est presque im-
poesible de 8*en procurer un eiemplaire complet.
La première édition parut sous ce titre : Pottisch
Musikalisches Lust-WaeldMn, dos ist Arien
Oder Melodeyen EtUcher theiU geisllicher,
theilê weUlicher, %ur Andachi, guUn Silien,
Keuscàer lAebe und Bhren-Lust dieuender
Lieder. In ein PositiVj Clavicembelf Theorhe
Oder anderes VollsUmmiges Instrument %u
singen gesetz ( Forêt poético-musicate ou re-
cueii d^airs religieux et mondains^ pour
chanter avec accompagnement d^orgue por»
tatif, declaveein, de théorbe, etc. ) ; Kœnigsberg
(sans indication d'année), petit in-fol. C'est
probablement ce même ouvrage dont il parut
huit parties, et dont chacune a eu plusieurs édi-
tions. La première édition des huit parties a été
publiée par l'auteur hii-mème, en format in-
folio, depuis 1638 jusqu'en 1650. Chaque partie
a paru séparément; quelques-unes ont été réhn-
primées quatre fois, d'autres trois : l'imprimeur •
était Jean Reusner, de Kœnigsberg. Les titres
des diverses parties ont des variétés sssez nom-
breuses, mais de trop peu d'importance pour
être rapportées ici. Premiè^e partie, Kœnigs-
berg, 1638, sept feuilles in-folio, réimprimée en
1642, dans la même ville. Deuxième partie, tMd.,
1643, sept feuilles in-fol. La préface de cette
seconde partie contient de bonnes règles d'accom-
pagnement en neuf paragraphes. La troisième
partie à paru à Kœnigsberg, en 1644, sept feuilles
in-lol. On y trouve une bonne prc'ace sur l'exé-
cution musicale. La quatrième partie est datée de
1^45; la cinquième, de 1646;la sixième, de 1647;
la septième, de 1648 ; et la huitième a para en
1650 , avec une double table de matières. Le»
huit parties réunies ont élé réimprimées en 1652
à Kœnigsberg; en 1657 à l^eipAlck; en 1659
dans la même ville; en 1676 à Kœnigsberg; et
enfin à Leipsick en 1687. On a de Henri Albert
un autre ouvrage à trois voix, en partition, avec
basse continue pour l'orgue ou autres instruments
d'accompagnement : celle œuvre a pour titre :
Partitura oder Tabulatur Henrich Alberfs
musikalischer Kûràshûtten nUt drey Stim-
men^ woraus selbige Stûcktein at{ff einem
Positiv oder instrument, etc. ( Partition ou Ta-
blature des berceaux de feuillage musicaux de
Henri Albert, à trois voix , etc. ) . Sans indication de
lieu et sans date; 4 feuilles in- fol. Mattheson dte
aussi dans son Shrenpforte {p. 107) un traité
de contre-point manuscrit, sous ce titre : Bf. Al-
berti tractatus de modo conficiendi contra-
puncta. On présume que cet ouvrage n'est qu'on
extrait des préfaces de ses airs sacrés. Albert
a été indiqué sous le nom à'Alberti dans le
premier Lexicon de Gerber et dans le Diction-
naire historique de Choron et Fayolle.
ALBERT (jE4N-FnÉDÉRic), organiste de
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ALBERT — ALBERTAZZI
SI
la cour de Saxe et de k cathédrale de Merse-
bourg. né à Thuningeo, dans le duclié de Scliles-
iffig, le U janYier 1642» fitftes premièreii étades
aa gjmnese de StraUuod. Il y rencontra le
mattre de diapeUe Vincenzo Albrici, que la reine
Christine de Suède avait amené d^talie quelque
temps auparavant, et dont les ouvrages éveillè-
rent en lui le goût de la musique.
Après avoir fait un voyage en France et en
Hollande, Albert se rendit à racadémie de Ros-
tock, où iJ lit un cour» de théologie pendant
deux ans : il y prêcha môme plusieurs fois.
La CûblesAC de son organe Tobligea d'aban-
donner la Uiéologie, et il se livra à l'étude de la
jurisprudence. Après cinq ans d'études à l'uni-
versité de Leipsick, il fut en état de sonlenir
deux thèses publiques. La jurisprudence ne lui
fit cependant pas oublier la musique; il se
perfectionna dans cet art par les leçons de
Wemer Fabridus, organiste de Téglise Saint-
Kicolas.
Ses talents lui méritèrent Tattention de Chré-
tien I, duc de Saxe, qui le nomma organiste de
la cour et de la chambre, et l'appela en cette
qualité à Mersebourg, avec promesse d'avoir soin
de sa fortune. Albert accompagna, peu de temps
après le duc dans un voyage qu'il fit à Dresde.
Il y retrouva Albrici , son premier maître , qui
venait d*arriver de France, pour prendre posses-
sion de la charge de maître de diapelle que Vé-
lecteur lui avait conférée. Albert prit de hii des
leçons régulières tant de composition que de
davecin, et le récompensa magnifiquement. A
son retour de Dresde, il se livra à la composi-
tion, et écrivit beaucoup pour Téglise, Torgue et
le clavecin ; mais aucun de ses ouvrages n*a été
poblié. La Bbliothèque impériale, à Paris, possède
en manuscrit un Libéra à qoatre parties de la
composition d'Albert. Waltlier cite avec éloge un
recueil de douze rieercari pour l'orgue, de sa
composition. Par suite d'une forte apoplexie,
Albert devint paralytique du côté droit, ce qui
le mit hors d'état d'exercer la musique pendant
les douze dernières années de sa vie. U mourut
le 14 juin 1710, âgé de soixante ans.
ALBERT (JfiiOi-FRénilRic), recteur à
Nordbausen dans la seconde moitié du dix-hui-
tîèroe siècle, a fait imprimer une 'dissertation
sur la nécessité de joindre la musique aux étu-
des littéraires, sous oe titre : De Jucundaartis
musiCM Co^Junctione atm lUerarum studio;
Hordhauxen, 1778, une feuille et demie, in-4o.
AL.BERT (M"* AocuniMB), connue d'a-
bord sous le nom de MU« Himm , avant qu'elle
eût épousé Albert, danseur de l'Opéra, est née à
Paria le 28 août 1791. Admise d'abord comme
élève pour le solfège au Conservatoire de musique,
le 15 vendémiaire an X, elle devint, au mois de
février 1803, élève de Plantade pour le chant ;
le premier prix lui fut décerné l'année suivante.
Les leçons qu'elle a reçues de Crescentini, lorsque
ce grand chanteur fut attaché à la musique de
Napoléon , ont aclievé de former son talent, et
d'en faire une cantatrice distinguée. £n 1806,
elle a débuté à l'Opéra avec succès et a été
attachée au UiéAtre de la cour et à la chapdie
iippériale. Fatiguée par le répertoire de l'Opéra ,
la voix de M°** Albert a perdu de bonne heure
une partie de son éclat et de sa justesse, et,
quoique jeune encore, die s'est retirée de l'O-.
péra et n'a conservé que son emploi à la diapelle
du roi. Après 1830, die s'est retirée à Versailles.
ALBERT (FnANçois-AuGUSTB-CHARLBs-Ea-
■ahuel), prince de Saxe-Cobourg, époux de la
rdne d'Angleterre Victoire l^, ué ie U août
1819, marié à Londres le to février 1840, a cul-
tivé avec goût la musique dès sa première jeu-
nesse. Après avoir commencé Tétude de cet art
à la cour de son père , le due alors régnant de
Saxe-Cobourg, ce prince la continua à Bruxdies
pendant son séjour à la cour de son onde, le
roi des Belges Léopokl 1**. Le diant et la com-
position sont les parties de l'art dont II s'est oc-
cupé de préférence. Plusieurs antiennes , un Te
Deum, un JubUate^ uq Sanctus, et des Répons^
composés par lui, ont été exécutés à diverses
époques dans les chapelles royales do diAleau
de Windsor et de Londres. Le prince Albert a
écrit aussi des mélodies pour voix seule , des
QleeSf et des morceaux de chant à plusieun voix
pour les concerts de la cour. On a publié trois
suites de diansons et de romances composées
par lui, à Bonn, dies Simrocfc.
ALBERTAZZI ( ALaxAnnas ), oompositear
et professeur de piano, né en 1783, à Stagne,
dans le Parmesan, reçut les premières notions
de musique à Panne du P. Gius. Yaleri, carme
milanais, et passa ensuite sous la direction de
Fr. Fortonati pour le chant et le contre-point
Ses compositions pour l'église sont estimées ; on
connaît aussi de lui un opéra intitulé : Gli Àmanti
raminghit et tieanconp de musique de piano. Il
est fixé à Gènes.
ALBERTilZZI ( UT* Ehul ), née à Lon-
dres le 1''' mai 1814, était fille d'un proiemenr
de musique, nommé Houfion. On lui fit d'abord
étudier le piano, d elle parut destinée à enltiver
cet inatrament ; mais , lorw|u'eUe eut «ttdnt l'Age
de quatorze ans, sa vdx se développa avec une
précodté rare, et peut être se hAta-t^on trop de
Texercer. Le professeur Costa lui donna les pre-
mières leçons de l'art du chant, et à peine avaii-
4.
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52
ALBERTAZZI — ALBERTl
elle commencé à poser le son et à Taire les pre-
miers exercices , qu^on la fit débuter dans un
concert donné à Argyll-Roms. L'année suivante
( 1830) , on la mit au Thé&tre-ltalien ( King's
Théâtre ), et elle y eut on engagement pour
quelques K^les de oontralto, entre autres celui de
Pippodans La Gatza-Ladra. Peu de mois après,
elle partit pour l'Italie avec son père. Elle y eut
un engagement pour le théâtre de Plaisance. Ce
fut dans cette ville qu'un avocat, nommé Alber-
tazzi , en devint amoureux et Pépousa , avant
qu'elle eût atteikit sa seizième année. A celte
même époque, Gelli, compositeur dramatique et
^ bon professeur de chant , se chargea d'achever
son éducation vocale, et lui fit faire de bonnes
études de vocalisation pendant une année. Elle
débuta, en 1832, au théfttre de la Canobbiana,
dans VAdelina de Generali ; puis elle fut engagée
au théâtre de la Scala, pour les rôles de contralto .
Elle y chanta dans plusieurs ouvrages avec
M™' Pasta, qui l'encourageait et lui donnait
des conseils. Appelée à Madrid au commence-
ment de 1833, elle y brilla pendant deux ans et
acquit de l'aplomb et de l'expression dramatique.
En 1835 on lui offrit un engagement au Théâtre-
Italien de Paris, où se faisaient alors et se dé-
faisaient les réputations de chanteurs. M"** Al-
bertazzi n'eut qu'à se féliciter d'avoir accepté
les prépositions qui lui avaient été faites; car
cette époque fut la plus belle de sa carrière.
Pendant trois ans elle chanta alternativement à
Paris et à Londres sur les deux Théâtres-Italiens,
et toujours avec de beaux succès. En 1838 elle
accepta un engagement au théâtre de Drury-
Lane pour y clianter £a Ga^za-Ladra, traduite
en anglais : elle y excita un véritable enthou-
siasme; mais, bientôt après, sa voix commença à
se ress«itir de l'imprudence qu'on avait faite en
la faisant chanter trop tôt. Le mal fit d'assez
rapides progrès. Ses succès au théâtre furent
d'abord douteux. Elleespéra guérir de cette affec-
tion par le séjour de l'Italie; mais ces maladies
de l'organe vocal sont toujours sans remède.
Elle chanta encore à Padoue, à Milan, à-Trieste;
mais elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.
De retour à Londres en 1846, elle y chanta pour
la dernière fois ; et une maladie de langueur qui
la minait la conduisit-au tombeau, dans le mois
de septembre 1847.
ALBERTl ( CHRériBN-ERNBST-RODOLPHE ) ,
professeur de diant, d'origine italienne , se ren-
dit en Russie vers 1833, puis se fixa, en 1835, à
Dantzick, en qualité de directeur d'une société de
chant. Trois années plus tard il était à Berlin, où il
publia son troisième recueil de chants, composé de
six mélodies pourbariton, et intitulé: Der Krie-
ger (Le Guerrier ). En 1846, cet artiste paraissait
établi définitivement à Marienwerder, ville de la
Prusse occidentale , où il a publié im écrit qui a
pour titre : DieMusii inKircheundSchule( La
musique dans l'église et à l'école) ; Marienwer-
der, Bauroann, 1846, in-8<^. Le quatrième recueil
de chanU d'Alberti intitulé : Der Liebe Lust
undLeide (Les Plaisirs et les Pehies de l'Amour)
a paru à Berlin, chez Bote- et Bock, et les cin-
quième et sixième recueils, contenant chacun
cinq chants, ont été publiées chez Wagenfiibr,
dans la même ville.
ALBERTl ( JBÀir-FRéDéiuc ). Voyez Al-
bert ( JBAN-FllénéRIC ).
ALBERTl (Gasparo), compositeur napo-
litain, et religieux de l'ordre de Saint-Augustin,
vécut dans la première moitié du seizième siècle.
On connaît sous son nom : r II primo libro
délie messe , dal proprio autore novamente
poste in luce; Venetia, app, Hieronimo
ScottOf 1549, in-4'. Ce recueil contient la messe
à quatre voix intitulée : Quxramtu cum pasto-
ribus; la messe à cinq voix : Italia mea, et la
messe à cinq voix Dorman d*un giorno a Baiai
ALBEIRTI ( iNtfocBNT), musicien au service
du duc Alphonse de Ferrare , dans la seconde
moitié du seizième siècle, naquit à Tarvisio, en
Illyrie. Il est connu par une collection de ma-
drigaux à cinq voix de sa composition qui se
trouve en manuscrit autographe dans la collec-
tion du Muséum britannique, sous les n*"' 3&-40
de l'appendice. Cet ouvrage a pour titre : Anno
DomirU MDLXVIIL Pro illustrusimo ac
excelientissimo Domino Henrico Comiti de
Arundelle, Quadraginta et sex cantiones in
italiea lingua (quod vulgo vocant Madrigali)
ad quinque voces , composito ab Innocentio
Alberti de Tarvisio, in presentiarum musico
illustrissinU ac excellentissimi Principis Do-
mini Alphonsi , Ducis Ferrarix , et ab illo
notate ac scripte, anno superseriplo.
ALBERTl ( Joseph-Matthieu ) , violoniste
et compositeur, né à Bologne, en 1685, fut élèTe
de Charles Manzolini pour le violon, puis de
f Pierre Minelli. Florian Aresti lui enseigna ensuite
le contre-point. Ses études terminées, il se fit
connaître par son talent et obtint l'emploi de
premier violon à l'église Saint-Petrone. En 17 14
l'Académie des Philharmoniques de Bologne Tad-
mitau nombre de ses membres, et il en fut prince
en 1721. Le premier œuvre de sa composition,
intitulé Concerti a sei,h été publié à Bologne
en 1713. Son second œuvre, consistant en douze
sonates pour violon seul, avec accompagnement
de basse continue pour le clavecin, a paru dans
la même ville en 1721. Enfin, l'œuvre troisième.
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ALBËRTI
53
qui contient dooze symphonies pour deux violons,
Tiole, violoncelle et orgue, a été publié en 1726.
Ces trois ouvrages ont été réimprimés à Ams-
terdam.
ALBERTI ( PiBTRO ), antre violoniste itelien,
contemporain do précédent, était attaché au
service dn prince de Carignan, frère du duc de
Savoie, Yictor-Amédée II, et vint avec son
maître à Paris en 1697, pour le mariage de la
duchesse Marie-Adélaïde de Savoie avec le
dac de Bourgogne. II y eut alors un concerna
Versailles, où Alberti eut l'honneur de jouer du
violon en présence de Louis XIV ( Notes ma-
nuscrites de BoïsgeUm ). On a imprimé de la
composition de cet artiste : Sonate a tre,
opéra I*; Amsterdam, Roger, 1700.
ALBERTI ( Dominique ), amateur de mu-
squé, chanteur habile et compositenr, naquit à
Venise y vers 1717, et fut élève de BifQ et de
Lolti pour le chant et pour le contre-point. Doué
d*ane organisation musicaleaussi remarquable que
précoce, il acquit en peu de temps une habileté
extraordinaire dans Part du chant et sur le cla-
vecin. La Borde rapporte {Essai sur la Miuique,
tome m, p. 161) qn^Alberti alla en Espagne, en
qualité de page d*un ambassadeur de Venise ; qu'il
étonna par sa manière de chanter le célèbre Fari-
nelli, lequel se réjouissait de ce qu' Alberti n'était
qa'un amateur; car, disait-il, f aurais eu en
lui un rival trop redoutable. Si l'anecdote est
exacte, Alberti dut être entendu par Farineili à
la fin de 1736, au moment où celui-ci arrivait en
Espagne ; car dans l'année suivante, le Jeune vé-
nitien était à Rome à la suite du marquis de
Molinarî. Ce fut dans cette ville qu'Alberti
commença à se faire connaître par ses composi-
tions pour le chant et le clavecin. En 1737, il mit
en musique VEndimione de Métastase, et quel-
que tempe après la Galatea du même. On lui
attribue aussi la composition de VOlitnpiade,
dont la poésie était alors dans sa nouveauté;
mais il ne parait pas que cet ouvrage ait été
représenté. Le talent fadle et plein de verve
do jeune dilettante excitait à Rome on vé-
ritable enthousiasme parmi les artistes et les
amateors; rien , dit-on, n'égalait les giAces de
non chant et de son jeu sur le clavecin. Suivant
les allures libres et fantasques de son temps en
Italie, il se promenait souvent le soir dans les
mes de Rome» chantant et s'accompagnant sur
une guitare on sur un théorhe , et suivi d'une
fimie qui l'applaudissait avec frénésie. Le temps
ose vite quelquefois cee organisations d'élite :
Alberti mourut très-Jeune à Rome, objet des
regrets sincères de la population de cette ville.
An nombre de ses ouvrages étaient trente-six
I sonates pour le clavecin, dont le manuscrit était
gardé avec soin par un amateur de Milan, qui
ne voulnt jamais s'en dessaisir. Cependant on a
gravé à Paris huit sonates sous ce titre : Otto
sonate per il cembalo solo, dal signer Dôme-
nico Àlberlifdilettemte, opéra prima.
ALBERTI ( François), né à Faênza, vers
1750, vint à Paris en 1783 , et s'y fixa, comme
professeur de guitare. Il y a publié : 1» Trois
duos pour guitare et violon, œuvre 1*', Paris,
i792.'^2'* Becueil d'airs choisis et air de Mah
hrough varié pour guitare , œuvre 2*; Paris ,
1793. — 3* Méthode pour la guitare, con-
tenant des sonates, ariettes, variations, etc.;
Paris, I Lacombe» 1796. Dans le catalogue de
musique de Joseph Benzon, à' Venise, imp.
en 1818, on trouve ( p. 4 ) un ouvrage manus-
crit qui a pour titre : PrincipJ con lezioni per
la chitarra, grammatica prima. Il est vrai-
semblable que Tauteur de ces principes est le
même que François Alberti; ce qui pourrait faire
croire qu'il est retourné en Italie.
ALBERTI (Le Comte o'), amateur de mu-
sique distingué, né en Lombardie vers 1820, a
publié à Milan, chez Riccordi, les ouvrages sui-
vants de sa composition : 1» Réminiscences de
la Prigioned?Sdinburgo de F. Ricci, divertis-
sement pour le piano, ^2*' Trois motifs de la
Lucia di Lammermoor, pour piano, n"^ 1, 2, 3.
~ 30 Réminiscences de l'opéra Corrado d^Àlta-
^mura, de F. Ricci, pour le piano — 4» Tu ne
saurais m*oublier, romance avec accompagne-
ment de piano. — 5^ Fanciullaamabile; can-
zonette avec piano. — 6" Clara , ballade avec
ALBERTI (Celso), ou selon d'autres no-
tices Alberto Celso, chanteur médiocre, né en
Toscane, a publié, sous le voile de l'anonyme une
satyre mordante contre la célèbre cantatrice
Pasta, dont le talent avait produit peu d'effet
au théâtre Carcano de Milan en 1829. Cette
pièce a paru sous le titre suivant : Giuditta
Pasta al Carcano, Poemaeroi-conUco in sesta
rima, Canto primo, Milano, presso Pirotta,
1829,in-12. Le second chant était à l'impression,
qnand l'autorité fit saisir le manuscrit et en dé-
fendit la publication. Alberti chanta dans l'année
suivante à la foire de Monza, et y (ut sifflé comme
auteur de cette satire. Un autre petit poème a
été publié à Milan, chez Pirotta, in- 12, en 1829,
sous ce titre '• Il Tenore David à Milanq, Ses-
tino di Alberto Celso. On m'a dit à Milan que
le chanteur Alberti. ou Celso , n'était pas l'au-
teur de «es écrits , et qu'un jeune prêtre, ama-
teur de musique et de théâtre, s'était caché
sous son nom.
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ALBERTINI — ALBINONI
ALBERTINI (Fbançois), prfttre florentin,
docteur en droit canon, et célèbre antiquaire,
né verft la fin du quinzième siècle, floriaaail en
tsio. A cette époque, il se rendit à Rome, où il
fut ctiapelûndu cardinal de Santa-Sabina. Parmi
ses ouvrages on compte on traité De Musica ,
qui est resté manuscrit , et qui, suivant Mazzn-
chelli, doit se trouver dans quelque bibliothèque
de Rome,
ALBERTINI (Ignace ), Milanais, compo-
siteur de musique instrumentale, vivait sous le
règne de Pempereur Léopoid l*', à qui il dédia
on œuvre de douze sonates pour violon. Cet
ouvrage a été publié à Vienne, en 1690.
ALBERTINI (Joachim), compositeur iU-
lien et maître de chapelle du roi de Pologne ,
était à Varsovie en 1784. Il fit représenter To-
pera semi-seria // Don Giovanni ^ti un inter-
mède en langue polonaise intitulé : le Maître
de chapelle polonais. Les opéras de sa com-
position les plus connns sont : lo Circe, reprér
sente à Hambourg, en 1785. — 79 Virginia, opéra
séria ; Rome, 1786. ~~ 3o Sctpione 4/ricano,k
Rome« en 1789. Les événements politiques de
la Pologne obligèrent ce maître à se réfugier
60 Italie ; mais son style avait vieilli ; il y eut
peu de succès, et fut obligé de se livrer à
renseignement du chant. En 1804 , le prince
Poniatowski le rappela à Varsovie, pour IMns-
trnction musicale de ses enfants. Alberfini alla
s^y fixer avec sa famille. Il était alors Agé. de
soixante ans. Il mourut dans cette ville , au
mois d'avril 1811.
ALBERTUS VENETUS, dominicain, qui
vivait dans le seizième siècle, est cité par les
PP. Quétif etÉchard (Scrfp. ordin, PrsedicAl.^
tome 2, p. 126) comme auteur d^in Compen-
dium de arte musiees^ qui est resté manuscrit.
Il est vraisemblable que son nom était Atberti ,
et sa patrie Venise.
ALBESBY ( ), clarinettiste français,
fut attaché vers 1795 à Torchestre du théâtre
de la Cité à Paris. On a de lui : Premier con*
tcerto pour la clarinette ; Paris, Sieber.
ALBEST ( Raimond Kaak , chevalier d* )
officier dans un régiment de hussards hongrois
au service de l'empereur d'Autriche, est né à
Vienne, en 1802. Élève de Mayserier pour le
violon, fl est un des amateurs les plus disiingiiés
de rAlleroagne sur cet instniment. Dans les
voyages qu'il a faits en Italie , il s'est fait enten-
dre chez quelques personnes de la haute société,
et a toujours produit une impression très-agréa-
ble par son talent. En 1844, il était à Selzbourg
et y joua dans un concert pour le monument de
Mozart. On a publié de sa composition, à Vienne,
nne Polonaise pour le violon et des varia-
tions de bravoure, avec Accompagnement d'or-
ehestre.
ALBETTI ( Joseph ) , chanoine de Péglise
cathédrale de Modèna, vers le milieu da dix-
huitième siècle ( suivant les reaaeignemeiits
qui m^ont été communiqués par M. Lanzi, savant
bibliographe), a publié, sans y mettre son nom,
un petit écrit Intitulé : Leiiera contro il canto
in contrappunto ne funercUi^ ed il lungo giro
de fanerait stessi; in- 12, sans nom de lien,
d'imprimear, et saas date. ( Voy . Dizian. di opère
anon. e pseud.diSeriitori italiani, da G. JT.
t2.p. 85).
ALBI> musicien de la chapelle de Louis XII,
roi de France, dont le nom figure dans un
compte de dépenses faites aux obsèques de ce
prince; lequel se trouve aux. archives du royaume,
lettre K, no 322.
ALBIGASTRO (Heiou ), dont le vrai
nom était Weissimburg, naquit en Suisse vers
la fin du dix-septième siècle. Il servit en Espa-
gne dans la guerre de la Succession. On a pu-
blié à Amsterdam, chei Roger, les ouvrages
suivants de sa composition ; lo Sonates à trois
parties, op. 1*'. — 2** Quinze sonates à viokn
seul et basse, op. 2^ — 3** Sonates pour Tioloo»
violoncelle et basse, op. 3*. — 4^ Sonates à troia
parties, op. 4*. — &** Sonates à violon seul el
basse, op. 5*. — «• idem., op. 6*. — 7® Concer-
tos à quatre parties, op. 7«. -> S» Oouse so-
nates à trois parties, op. Se. — 9o Sonates pour
violon et violoncelle.
ALBINI ( Fbucs ) , compositeur romain,
vécut dans le première moitié du dix-septième
siècle. Il s'est fait connaître par les ouvrages
dont voici les titres, l» // primo libre de «lusi-
eali eoncerti, Roma, ap. Rohlettl, 1626 2o/i
seconda libro de' mtctico/f concert, ibid., 1626.
Un antre musicien du nom d*Albini ( Vin"
cen%o ), parait avoir vécu, vers la lin du dix-
huitième siècle, à Vienne, où il a laissé en manus-
crit des Trios pour deux violons et violoneellet
Indiqués dans le catalogue de Traeg; Vienne»
1799.
ALBINONI (Thohas), compositeur drama-
tique et habile violoniste , né à Venise, dans la
seconde moitié du div^septième sièele, a écrit on
grand nombre d'opéras qui ont été presque tous
représentés dans sa viHe natale. Les drcons-
tances de sa vie sont Ignorées, et l'on ne sait iws
même quelle fut la direction desesétodes comme
instrumentiste et comme compositeur. A Tégard
du mérite de ses ouvrages, Pexamen qne j^
fait de quelques-unes de ses partitiOBS m*a dé-
montré que son style est sec, ses idées fa^es ou
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ALBlNONi — ALBINUS
55
trWiale», et Texpression des paroles de !• plu-
part de sea opéras à pea près nulle. Cependant
ses connpositîons ont eu du succès dans leurnou-
▼eauté. Ces ouvrages ont pour titre : 1' Pal"
merini,- 1694. — 2o // Prodigio delV inno-
cenza; 1695. — Tfi Zmone^ imperator d'O-
rienté; 1696. —4" Tlgrane, re d*Armenia;
1697. — 5" Radamuto; 1698. — 6o Pri-
fnislas I, re dh Boemica; 1698. — 7** Vin*
gratudine ccutigala; 1698. — 8o Diomede
puniio da Alcide; 1701.-9^ VJnganno innO'
cente; 1701. — loo VArte in gara con Varie;
1702. — 11° Xa Fede tra gli inganni; 1707.
— 120 Astarle; 1708. — 13© // Tradimento
tradiio; 1709. — 14® Ciro riconosciuto ; 1710.
— 3&0 GiusHna (à Bologne); 1711. — l6o il
TvrannoEroe; 1711. — 17o Le Garegenerose;
1712. — 180 Sumene; 1717. — 19© Il Me-
leagro; 1718. ^ 20o Amordifiglio non conos-
ciiito; 1716. « 21» Cleomene; 1718. — 22o Gli
Bccessi délia gelosia; 1722. — 23*' Ermin-
garda; 1728. — 24o Marianna; 1724. — 25»
Laodieea; 1724.— 26» Anligono tulore; 1724.
— 27* Sàpione nelle Spagne; 1724. — 28*» Di-
done abandonata; 1725 '^ AUina delu^a
da Ruggiero ; 1 725. — 3oo // Trionfo d'Armida ;
1726. — 31* L Incostanza schernita; 1727. —
320 La Griselda ; 1728.— 33° H Concilio dei pia-
netli; i779.— ^oL'Jnfedeltadelusa; 1729.—
340 Idue Rivali in amore; 1728. — Zt^Statira;
1730. —370 Gli Stralagemmi amorosi; 1730.
— 380 EUnia ; 1730. — 39° Ardelinda; 1732.
— 400 Qii avuenimenti di Ruggiero; 1732.
^AioCandalide; 1734 ^A2o Arlamene ; 1741.
Je trouve dans les notes manuscrites de feu M. De
Boisgeloo, qu'Albinoni ayaît déjà écrit, en 1690,
conjointement avec Gasparini , un opéra d'£n-
gelberla, qui lut joué à Venise, et dont la parti-
tion se trouve à la bibliothèque royale de Ber-'
lin, aiaM qu^un Magnificat à quatre voix et ins-
tmmeots, en sol mineur, du même auteur.
Albineni a écrit aussi beaucoup de musique ins-
trumentale. Il montrait plus de talent en ce genre
4|ue dans l'opéra ; on remarque dans ses so-
aates,et surtout dans ses balleti da caméra^ un
certain diarnie et une bonne facture que n^au-
rait pas désavoués Coreili. Ses principaux ou-
Trages de musique pour les instruineuts sont :
!• Dueedieci sonate a tre, op. I". — 2» Sin-
/onie a sei e sette^ op. 2'; Venise, 1700. — 3»
DUci edue balletli ossia sonate da caméra a
ire, op. 3*. — 40 Douze concerts à six ins-
truments, op. 5°. — 5° Douze concertos pour
hauibùiM et violon^ op. 7«. — 6» Douze ballets
pour deux violons , violoncelle et ^asse^op.
ft*. — 70 j)ouze concerts à deux hautbois, alto.
violoncelle et orgue, op. 9*. On connaltaussi de ce
musicien: Douze cantates à voix seule et basse ,
op. 4*. — Trattenimenti da caméra, consistant
en douze cantates à voix seule et basse , op. 6*.
ALBINUS 9 écrivain sur la musique cité par
Cassiodore ( De DiscipL, p. 709. ex edit. Paris,
1599 ) , et qui consôquemment vécut antérieure-
ment au sixième i^iècle. Cassiodore lui donne le
titre â'illustre ( Vir magnificus). 11 dit que le
livre de cette auteur n'existait pas dans les bi-
bliothèques de Rome , mais qu^il l'avait lu avec
attention dans sa jeunesse. Au reste, il parait que
l'ouvrage d^Albinus n*était qu'un abri^gé de la
science de la musique fait d'après Boèce.
ALBIN US 9 nom sous lequel quelques écri-
vains du moyen ftgeontcilé Alcuin ( Voy. ce nom.)
ALBINUS. Un manuscrit précieux qui se
trouve dans la bibliothèque de l'université de Gand
( no 17 1 , in-fol. ) , contient divers traités de musi-
que, parmi lesquels on en remarque un dont l'au-
teur est anonyme, et q^jî a pour titre : Dediversis
monochordiSt tetracordis , pentacordis , sexta^
car dis, eptacordis , octocordis , etc, ex qui»
bus diversa formantur instrumenta musicœ,
cumfiguris instrumentorum. Ce traité des ins-
truments à cordes en usageau quatorzième siècle,
contient la description et les figures de ces ins*
trumrâts. Au nombre de ceux-ci se trouve une
viole à quatre cordes, dont rinvention est attri-
buée à un certain Albinus. Quel était cet Al-
binus? en quel temps vivait-il, et quelle fut sa
patrie? Voilà les questions que je me suis faites,
mais sans pouvoir les résoudre. 11 y a peu d'ap-
parence que ce soit Alcuin qu'on ait voulu dé-
signer comme l'inventeur de cet instrument , et
il est moinsvraisemhlahle encore qu'on ait voulu
parler de l'ancien Albinus cité par Cassiodore.
La viole dont Tlnvention est attribuée* à Al-
binus a la forme d'une guitare , et ses quatre
cordes à vide renferment r<4endiie d*une octave.
Elles sont accordées de la manière suivante : ut ,
re, sol, ut. L'auteur anonyme, en noi's faisant
connaître le nom de Tinventeur de cette viole ,
a oublié celui de l'instrument. Voici comment il
s*e%pnme -.Aliudquoque tetracordum Albinus
composuit quod vocavit , etc. On se servait
de l'archet pour jouer de cette viole; cet acces-
soire est, en effet, placé près, de l'instrument dans
la figure du manuscrit; mais par une singularité
remarqtiable , la viole n^a ni touche ni chevalet.
ALBINUS ( Bernard), dont le vrai nom était
Weiss , fils d'un bourgmestre de Dessau , dans
la province d*Auhait, naquit dans cette ville,
en 1653. Il étudia successivement à Brème et à
l>e>de, et prit le grade de docteur en médecine
à Tuniversité de celte dernière vUle. Après avoir
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ALBINUS — ALBONI
▼oyagé en France, en Flandre et en Lorraine,
il Yînt, en 1681, occuper une chaire de profes-
seur à Francfort-8ur-l'Oder. Il y fit preuTe de
tant de talent et de connaissances dans son art,
qu'il jouit bientôt d'une grande réputation. Il
devint le médecin de l'électeur de Brandebourg,
qui le combla d'honneurs et de richesses. Après
avoir rempli ses fonctions auprès de plusieurs
princes de cette maison, il se rendit à Leyde,
en 1702, et y professa la médecine , jusqu'à sa
mort, arrivée le 7 septembre 1721. Au nombre
de ses écrits se trouve : Dissertatio de taran-
iula miravi; Francfort, 1601, in-4o. Il y traite
de Tusage de la musique pour laguérison du mal
que prodoit la piqûre de la tarentule.
ALB10S0 ( Mario), prAtre et chanoine de
l'ordre du Saint-Esprit, naquit à Nasi en Sicile,
et mourut à Palerme, en 1686. Poète et bon
musicien, il a publié : Selva di canzoni sici-
liani; Palerme, 1681,in-8o.
ALBONESIO (Théséb). Voyez Ambbogio.
ALBONl (Marietta), cantatrice célèbre,
est née, en 1823, à Céaena, petite vijie de la Ro-
magne. Après avoir commencé Tétude de la mu-
sique dans sa ville natale , elle alla prendre des
leçons de cbant à Bologne, chez Mm« Berto-
latti, professeur de mérite, qui a formé le talent
de plusieurs antres cantatrices, lesquelles'ont eu
des succès sur les théAtres d'Italie. Son séjour
dans cette ville lui procura l'avantage de con-
naître Rossini et de recevoir ses précieux con-
seils sur son art. Charmé par la beauté de sa
voix et par la facilité de sa vocalisation, ce maître
illustre lui fit étudier les r61es de contralto de
ses ouvrages, et lui en transmit les pures tradi-
tions. Ainsi préparée pour la carrière de canta-
trice dramatique , MUe Alboni contracta un en-
gagement de plusieurs années avec Merelli,
directeur de plusieurs entreprises théâtrales en
Italie et en Allemagne. Son début sur la scène ly-
rique eut lieu en 1843 au thé&tre de la Scala,
à Milan , dans le rôle de Miffio Orseni , de la
Lucrezia Borgia de Donizetti. Nonobstant son
inexpérience, la beauté de son organe lui fit ob-
tenir an accueil favorable du public. Elle chanta
dans la même année à Bologne, à Brescia , puis
de nouveau à Milan. Bientôt après , elle parut sur
le Théâtre Italien de Vienne, où ses premiers
succès furent confirmés. Ce fut alors qu'à la suite
de discussions d'intérêt avec l'entrepreneur Me-
relli, Mlle Alboni crut devoir rompre l'engage-
ment qu'elle avait aTec lui, et qu'dle partit ino*
pinément pour Saint-Pétersbourg. 11 parait que
cette excursion dans la capitale de la Russie ne
répondit pas à ses espérances ; car elle y resta peu
de temps. Vers la fin de 1845, elle arriva à Ham- j
booig, oii elle se fit entendre dans des concerts
ainsi qu'à Leipsick, à Dresde , et en Hongrie où
elle se rendit en traversant la Bohême. Appelée
à Rome pour le carnaval de 1847 , elle y chanta
la Saffo de Pacini avec VAbbadia, le ténor
Pancani et la basse Valli. Elle introduisit dans
cet ouvrage l'air dUrsace de la Semiramide
de Rossini , qui fut applaudi avec enthousiasme,
mais qui n'empêcha pas la chute de l'opéra. Au
printemps de la même année , l'Alboni se rendit
à Londres, d'après l'engagement qu'elle avait pris
avec le directeur du théâtre de Covent-Garden.
A cette époque , Jenny Lind attirait la foulcrdes
dilettanti an Théâtre de la Reine, et y obtenait des
succès qui allaient Jusqu'au délire. La lutte , jus-
qu'alors inégale entre les deux théâtres, prit
bientôt un caractère plus sérieux par l'émotion
que fit naître l'admirable sonorité de la voix de
l'Alboni, son étendue de plus de deux octaves, et
son égalité parfaite. Le lendemain de son début, le
directeur du théâtre de Covent-Garden porta , de
son propre mouvement, le traitement de la can-
tatrice de la somme de cinq cents Uvres steriing,
qui avait été fixé pour la saison, à deux mille
livres (cinquante mille francs). Dès ce moment
commença la vogue de M"e Alboni ; mais elle
ne fut décidée qu'à Paris, au mois d'octobre de
la même année, lorsque l'artiste se fit entendre
à l'Opéra dans trois concerts pour lesquels des
avantages considérables lui avaient été assurés
par l'administration de ce théâtre. Le pre-
mier air qu'elle y chanta fut celui d^Arsace,
Dès les premières mesures du récitatif, son
merveilleux organe y produisit l'efTet accou-
tumé : (son timbre, à la fois si pur, si puissant
et si suave, émut d'une profonde impression
Pintelligente assemblée qui l'entendait pour. la
première fois. Toutefois , les connaisseurs com-
prirent que l'effet irrésistible du chant de M^e
Alboni était le résultat des dons exquis qu'elle a
reçus de la nature , et qu'il y manque essentiel-
lement les qualités du style et le sentiment
dramatique. Cette opinion, d'une part, et l'en-
traînement du public de l'autre , causèrent une
vive agitation dans le monde musical et dans la
presse. Deux mois après les concerts qui avaient
produit cette émotion, la cantatrice débuta au
théâtre italien de Paris par le rôle d'Arsace,
qui lui fournit l'occasion d'étaler dans tout leur
éclat ses précieux avantages naturels. L'en-
thousiasme fut au comble. Puis elle chanta Ce-
nerentola avec non moins de succès; mais le
rôle de Malcolm , dans La donna del Lago , ne
lui fut pas aussi favorable. L'énergie empreinte
dans ce rôle exige autre chose qu'une voix , si
belle quelle soit. On n'avait point encore ou-
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ALBONI — ALBRECTH
67
blié à Paris l'admirable caractère que U^^ Pi-
saroni savait lai donner» en dépit des défauts
de son organe. Le rôle de Malcolm , pour pro-
duire son effet , exige précisément les qualités
doDtMii* Alboni est dépourvue , à savoir, la lar-
geur du style , l'accent dramatique , et la chaleur
de Faction.
Les événements politiques de 1848 vinrent ar-
rêter le cours de ses succès ; comme beaucoup d'au-
tres artistes, elle dut aller chercher en Angleterre
un refuge contre les agitations révolutionnaires
qoijKMileversaient l'Europe. Elle reparut sur la
scène de Govent-Garden dans Tancredi de Ros-
sinly dans Cenerentola, dans Semiramide; et l'en-
tboQsiasmedes dileitanii alla chaque jour cres-
cendo. Recherchée pour les concerts et pour les soi-
rées musicales de la haute noblesse, elle recueillit
dans cette saison une riche moisson deguinëeii.
La saison terminée y elle chanta dans un festival
à Worcester; puis elle se rendit à Bruxelles, et y
chanta dans quelques concerts où ses succès ne
forent pas moindres qu'à Paris et à Londres. En
1849, le théâtre italien de Paris ayant été réor-
ganisé, l'Alboni y fut engagée, et y brilla dans
Cenerentola , avec Lablaclie et Ronconi, dans
Vltaliana in Algérie et dans La Gazia^Ladra^
pois elle aWai faire la saison de Londres, qui ne
loi fut pas moins favorable. Dans l'année suivante ,
PAlboni alla à Genève, et parcourut une partie de
la France; die chanta à Lyon, à Marseille, à Bor-
deaux, oti elle joua en français dans les opéras
Charles Vit La Favorite, La Eeine de Chypreet
La FUle du Régiment ; puis elle revint à Paris, et
cMa y chanter le rôle de Fidès dans Le Prophète^
stt tfaéfltre de POpéra. Le succès le plus brillant
justllia sa témérité. Déjà on avait remarqué dans
son jeu quelque progrès au point de vue dra-
natiqne, lorsqu'elle avait chanté, Tannée pré-
cédente, le rôle de Ninetta dans La GcazaLa-
«Ira; mais ces indices parurent plus décidés dans
l'œuvre de Meyertieer; non que l'accent vocal
de la cantatrice fût devenu plus passionné,
mais son action scénique y fut plus animée. En
1 8S1« Mil® Alboni a fait un nouvel essai de son ta-
lent sur la scène de TOpéra dans le rôle de Zer-
line, qn'Anber a écrit pour elle dans La Corbeille
d'Oranges ; puis elle a fait une excursion en Es-
pagne. Enfin elle a parcouru en triomphatrice
les deux Amériques , et y a été saluée par les
aedamatlons excentriques en usage dans ces pays,
pour ce qui est extraordinaire ou inconnu.
ALBREGHT (Jean-Màttbieu), organiste de
régUsede Sainte-Catherine à Francfort-sur-le-
Mein , naquit à Austerbehringen , en Thuringe ,
le !•* mai 1701. Wilten, maître de chapelle
A Gotha , lui donna les premières leçons de
musique. Ses études termhiées, il voyagea
en France, où il eut occasion d'entendre les
premiers organistes de ce temps, tels que CaU
vière. Marchand, Daquin, etc., dont il adopta
la manière. Ce fut au n^tour de ce voyage qu'il
eut sa place d'organiste à Francfort. Les succès
qu'il obtint furent tels, que l'on se décida à faire
construire pour lui un nouvel orgue de qnarante-
buit jeux, par le célèbre Jean Conrad Wegman,
de Darmstadt. Aucune composition d'Albrecht
n'a été imprimée ; mais on connaît de lui plu-
sieurs concertos pour clavedn, avec accompagne-
ment, qui ont été fort applaudis dans leur nou-
veauté.
ALBRECHT (Jbar-Gdillaume), docteur
et professeur en médecine, à Erfurt, né dans
cette ville en 1703, fit ses études aui^ universités
dléna et de Wittemberg. Il a fait imprimer à
Leipsick,en 1734 : Tractatus physicus de eA
fectibus musices in corpus animatum , in-8<>.
Mitzler a donné une notice détaillée de cet ou-
vrage dans sa Bibliothèque musicale , tome 4 ,
pag. 23-48. Albrecht, nommé professeur à Got*
tingue , y mourut le 7 janvier 1736.
ALBREGHT (Jean-Ladrbmt), poète cou-
ronné, chanteur et directeur de musique à l'é-
glise principale de Mulbausen, en Thuringe, na-
quit à Goermar, près de Mulbausen, le 8 janvier
1732 Philippe-Christophe Rauchfust, organiste
dans cette ville , lui donna les premières leçons
de musique pendant trois mois. Il se rendit en-
suite à Leipsick pour y étudier lu théologie, et
en 1758 il revint à Mulbausen, où il obtint les
deux charges ci-dessus mentionnées, qu'il garda
jusqu'à sa mort, arrivée en 1773. Albrecht est
également recommandable comme écrivain didac-
tique et comme compositeur. Ses ouvrages pu-
bliés sont : 1** St^fani's Sendschreiben mit
Zusatzen undeiner Vorrede, 2^ Auflage (Let-
tres de Stef fani, avec des additions et une préface,
deuxième édition ) ; Mulbausen, 1760, 10-4*^. Cette
édition de la traduction que Werckmeister avait
faite 4e l'ouvrage de Steffani , intitulé : Quanta
certe&ta habbia da suoi principj la musica^
est préférable à la première. — 2** Grûndliche
Einleitung in die An/angslehren der TonAunst
(Introduction raisonnée aux principes de la mu-
sique); Langensalza, 1761, in•4^ 136 pages. —
3<* Urtheil in der Streitigheit swischen Herm
Marpùrg and Sorge (Jugement sur la dispute
entre MM. Marpurg et Sorge), dans les Essais de
Marpurg (Beytrxg.\ toro. 5, pag. 269.— 4'' Kurze
Nachricht w>n dem Zustande der Kirchen-
musih in Mûlhausen (Courte notice sur l'état
delà musique d'église, à Mulhouse), dans le même
recueil , t. 5, p. 387. — 6** Abhandlung ûber
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68
ALBRECTH — ALBRECHTSBERGER
die Frage : ob die Musik beydem GoUesdienst
su dulden oder nichl? (Dissertatioa sur cette
question : La musique petil-elle être tolérée Hans
Je service di?in?); Berlin, 1764,in-4% 4 feuilles.
— 6» Versuch einer Abhandlung von der Ursa-
chen des Basses ^ welches einigen Menschen
gegen die Musik von sieh Bickenlasssen (Dis-
sertation sur la cause de I^avcrsioa que montrent
certains hommes contre la musique) ; Frakenhau-
sen» 1765, in -4*. Ce|)etit écrit est sous la forme
d'une lettre adressée à Chrétien-Gottlieb Scliroe-
ter. On attribue à Albrecht un pamphlet anon>me
concernant la discussion de Marpurg et de Sorge
{voyez ces noms) sur les bases de la science
derharmonie ; ce pamphlet a pour titre : Gedanken
eines Thuringische Tonkunslersûber die Foret»
tigheifen zwischen Sorge und Marpurgs (Idées
d'un musicien de la Tburinge sur les dii«ussions
entre Sorge et Marpurg); Niemandburg (nulle
part), sans date, in-8^ Il ne faut pas confondre
cet opuscule avec le jugement sur cette discus-
sion , inséré par Marpurg dans le cinquième to-
lume de ses essais historiques et critiques sur
la musique. Au surplus, Albrecht n'entendait pas
mieux que les autres maîtres pris pour juges par
Marpurg ces questions de théorie de l'Iiarmonie
dans lesquelles Sorge était plus près de la vérité
que ses antagoniiiles : ce sujet était trop nouveau
pour être compris alors. Albrecht a été Téditeur des
deux ouvrages d'AdIung : Musica mechaiica or-
ganxdi, et Siebengestim ( voy, Adhing) ; il a joint
une préface au premier, avec une notice sur la
vie d'AdIung. Ses compositions consistent en :
1^ Cantates pour le vingt-quatrième dimanche
après la Pentecôte, poésie et musique d*Albrecht,
I75d. — Y Passion selon les évangélistes ; MuU
hausen, 1759, in-8°. — 3" Musikalische Au/-
munlerung fur die Anfœnger des Klaviers
(Encouragement musical pour les clavecinistes
commençants );Augsbourg, 1763, in - 8^.— 4** ^u-
sikalische Au/munterung in kleinen Klavier
Stûcken und Oden (Encouragement musical
consistant en petites pièces et odes pour clave-
cin); Berlin, 17n3,în-4».
ALBRECHTSBERGER ( Jean-Geobges),
savant harmoniste et organiste habile, né à Klos-
terneubourg, petite ville de la basse Autriche,
le 3 février 1736, entra fort jeune au chapitre de
ce lieu comme enfant de chœur. De là il pas^sa à
Tabbaye de Mœlk , où il fut chargé de la direc-
tion d'une école gratuite. Monn , organif^te de la
cour, lui enseigna l'accompagnement et le contre-
point. Devenu lui-même profond organiste, après
plusieurs années d*un travail assidu , il fut appelé
en cette qualité à Raah , puis à Maria-Taferl , et
enfin à Mœlk , où il demeura pendant douze ans.
Les ouvi-ages qu'il publia dans cet intervalle
ayant propagé sa réputation , et la place d'oiiga*
niste de la cour de Vienne étant devenue vacante,
il fut dÀ4gné,en 1772, ^ur en remplir les fonc-
tions. Vingt ans après , on le nomma maître de
chapelle de l'église cathédrale de Saint-ÉtienDe.
L'académie musicale de Vienne Tadmit au
nombre de ses membres en 1793, et celle de
Stockholm en 1798. Ce savant homme est mort
à Vienne le 7 mars 1809, et non en 1803, comme
on l'a écrit dans le Dictionnaire hii^toriqae des
Musiciens (Paris, 1810). Alhrechtsberger avait
épousé, en 1768, Rosalie Weiss, fille de Bernard
Weiss, sculpteur, et en avait eu quinte enfanta,
neuf fils et six filles. De ces quinze enfants ,
douze sont mofts en bas âge. Ses meilleara
élèves sont : 1° Beethoven; 2** Joe. Ëybler,
premier mettre de chapelle de la cour de Vienne;
3** Jean Fuss, mort à Pestli le 9 mars 1819;
4^ Gaensbacher (Jean), qui a succédé à
Preindl dans la place de maître de chapelle
de Saint-Étienne; 5® J. N. Hummel, maître de
chapelle du duc de Saxe-Weimar; 6* le baron
Nicolas de Krafft , mort à Vienne le 16 avril
1818; 7* Jos. Preindl, maître de chapelle de
Saint-Étienne et de Saint-Pierre, mort à Vienne
le 26 octobre 1823; 8^ le chevalier Ignace de
Seyfried, maître de chapelle et directeur de
l'Opéra de Vienne; 9" et enfin Joseph Weigl,
compositeur et directeur de l'Opéra de Vienne.
Haydn, Beethoven et tous les grands muaiciena
de l'Allemagne avaient la plus haute estime pour
Albrechtsberger, qui était également recommaa-
dable comme écrivain didactique, comme orga-
niste et comme compositeur de musique sacrée
et instrumentale.
Le nombre des ouvrages sortis de sa plume
est immense. Le prince Nicolas Esterhazy-Ga-
lantha possèdeen manuscrit les suivants : i*^ Vingl-
six messes , dont dix-neuf sont avec accompagne-
ment d'orcliestre , une avec orgue , et six à quatre
voix, a capella. ~ 2* Quarante-trois graduels. —
3* Trente-quatre offertoires. — 4* Cinq, vêpres
complètes.— 5* Quatre litanies.-. 6<* Quatre psau-
mes. — 7* Quatre Te Deum. — 8" Deux Veni
Sanete Spiritus. — 9"* Six motets. — lo"" Cinq
Salve Regina — 1 1« Six ^t;e Regina 12^ Cinq '
Aima Redemptoris,^ 13** Deux Tantum Brgo,
— 14<»Dix-hait hymnes. — U^'Un AUeluka. —
16° Dix morceaux tels que de Pro/undis, In-
troits, leçons des Ténèbres et n^pons. — 17^ OrtJt'
torios : les Pèlerins de Golgotha ; Tlnventiou de
la Croix ; la Naissance du Christ ; Applausus mu-
sictts; DeNalivitateJesu; Depassione ChrisiL
^ 18^ Neuf cantiques.— 19** Un petit opéra alle-
mand. — 10^ Quarante quatuors fugues, œurres
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ALBRECHTSBERGER — ALBUZIO
59
f;^*, 5*, 7% 10-, 11M6" et ir. -«!• Qua-
rante-deux MMiates en quatuors, csarreA 14*, 18%
"20% 11% 23% 04* et W.— 22« Trois sonates en
doubles quatuors, cpuvré 17*. ~ 23* Trente-liiiit
quinlettis pour deux violons, deux violes et basse,
<BDTres 3*, 6*, »•, 12', 15*, 22«, 25« et 27». —
34** Sept sextuors pour deux violons, deux violes,
▼ioliMiepIle et contre-basse. — 25* Vingt-huit trios
pour deux violons et violoncelle. — 26" Treize
pièces détacliées telles que sérénades, nocturnes et
dîTerfîssemeolJi.— 27* Six concertos pour divers
instmnients, tels que le piano, la harpe, i*orgue,
la mandoline et le trombone. — 28* Quatre sym-
pbooies à grand orchestre. Les ouvrages qu*Albre-
chtsberger a publiés sont les suivants : i^ Fugues
pour Porgue, œuvres 4*, 5", 6*. 7*, 8®, 9*, 10*,
11*, 16*, 17* et 18*.- 2* />réittflfw pour Toryîw,
ceoTres 3*, 1 2* et 29*.— 3* Fugues pour le piano,
ceovres l*% i5*, 20* et 27*. — 4* Dix-huit qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, œu^r^A 2*,
19* et 21*. — 5* Six sextuors pour deux violons ,
deux violes f violoncelle et contre- basse, œu-
vres la* et 14*. —6* Concerto léger pour lecla-
vedn, avec accompagnement de deux violons
et basse; Vienne. — 7* Quatuor pour clavecin,
deux violons et basse: Vienne, 1792. — 8"* Six
dtàos pour violon et violoncelle; Leipsick, 1803.
— 9* Quintetto pour trois violons, alto et vio-
ianeelle. — 10* Sonates à deux chœurs, pour
quatre violons^ deux altos et deux violoncelles ;
Vienne, Ri^dl.
Les ouvrages élémentaires d'Albreclitsberger
«ont : I* Gràndlïche Ànweisung zur composi-
tion , mit deullichen und ausfûhrlichen exem-
peln ^ zum setès Vnterrichte erlaûtert, und
mit Anhange : von der Beschaffenheit und
Anwendung aller jetzt ûblicken mus. Instru-^
mente ; Ldpsicli, 1790, in-4*. Une nouvelle édi-
tion de cet ouvrage a été publiée à Leipsick , chez
Bieitkopr et Haerlel, 1818, in-s*. Choron en a
donné one traduction française sous ce titre:
Méthode élémentaire de composition, etc,
emicl^ d'un grand nombre de notes et' d'é-
claircissements ; Paris, 1814, 2 vol. in-8* Il y
a eu une deuxième édition de cette traduction.
Bien que méthodique et orné dVzemples assez
purement écrits, ce livre n'est point à Tabri dé
tout reproche. L'auteur, eo cherchant la conci-
sion , est tombé dans la sécheresse et Tobscurité.
Quelquefois aussi, il se met en contradiction
BTec les principes qu'il a posés. Les parties les
ploft difficiles de la fugue telles que la réponse
et les contre-sujets y n'y sont qu'effleurés, et
les exemples ne sont point assez variés. Néan-
, tel quMl est, il mérite Testime dont il
le Gradus ad Pamassum de Fux, qui, basé
sur la tonalité du plain-chant, s'éloigne trop da
système moderne. Par les soins qu'Albrechlsber-
ger a mis à la rédaction de ses exemples, il a
évité les défauts du Traité delà Fugue de Mar-
purg, qui n'est propre qu'à ensdgner le style
instrnraenUI.-- 2* Kurzge/asste Méthode den
Generalbass zuerlernen ( Méthode abrégée d'ac-
compagnement); Vienne, 1792. —3* HlavierS'
chute far An/œnger (École du clavecin pour les
commençants); Vienne, 1800. —4*^4 a*w«cAtt«-
gen aus C dur und C moll in die ûbungens
Dur-und moll-Tcene (Passages des tons d'ut
majeur et d'ut mineur dans tous les tons majeurs
et mineurs); Vienne, Leipsick et Bonn. La
deuxième partie de cet ouvrage, intitulée: In-
gnnni {Trugschlûsse)fûrdie Orgel oder Piano-
Forte, contient toutes les feintes de moilulalion.
La troisième partie a pour titre : Vnternchtûbet
den G*brauch der verminderten und ûberm.
Intervalten ( Instruction sur l'usage des interval-
les augmentés et diminués ) ; Leipsick , Peters. Le
chevalier de Seyfried a publié une édition com-
plète des œuvres théoriques d'Albrechtsberger,
sous ce titre : /. G, Albrechtsberger*ssammtliche
Schriften ûber Generalbass , Harmonie- Lehre ,
und Tonsetzkfinst zum Selbstunterrichte;
Vienne, Antoine Strauss, 3 vol. in-8*, sans date.
ALBRIGI (VmcBNT), compositeur et orga-
niste , né à Rome le 26 juin 1631 , fut d'abord an
service de Christine, reine de Suède. Il se trou-
vait à Stralsund en 1660. De là il passa à Dresde,
comme vice-maître de chapelle de l'électeur de
Sajre, Jean Georges II , poste qu'il occupait en-
core en 1664. Cette chapelle ayant été réformée
à la mort de l'électeur, Albrici se rendit à Leip-
sick , où il devint organiste de l'église Saint-Tho-
mas. En 1682 il fut appelé à Prague comme
directeur de musique de l'église Saint-Augustin.
Il mourut dans cette ville quelques années après.
Ses compositions connues sont : 1* Te Deum à
deux chœurs, deux violons, viole, violoncelle,
basson , quatre trompettes , trois trombones et
timbales. — 2* Kyrie à huit voix.— 3" Messe à
huit voix. — 4* Symbolum Nicceum à quatre
voix, trompettes et timbales. — 5* Le cent cin-
quantième psaume à quatre voix avec trompettes
et timbales. — 6* Cowc. moveantur cuncta
sursum.-^ 7* Conc. anima nostra, etc.
ALBUZIO ou ALBUZZl, du latin Albutius
(Jean-Jacques), luthiste et compositt'ur, né à
Milnn , vécut dans la première moitié du seizième
siècle. On trouve des pièces de sa composition
dans les recueils qui ont pour titres: 1° Intabo-
latura de Leuto, de diversi autori novamente
jouit en Allemagne. 11 a remplacé avec avantage I stampata; in Milano, per J, Antonio Casti-
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60
liono, i S36, petit in-4° oblong. » 2» Horttu MU"
icarum^ in quo ianquam flosculi quidam selec'
tissimarum Carminum collecti sunt ex opii-
mis quibusque auctoribus, etc.; Lovanii , apud
Phaleuum bibliopolam juratum, 15&2. Ce der-
nier recueil contient des fantaisies, des motets,
des chansons, et des danses arrangées pour le
lath.
ALBUZZI TODESGHINI (Thérèsb), cé-
lèbre cantatrice, dont ia Toix était un beau con-
tralto, naquit à Milan le 20 décembre 1723; elle
fut longtemps au service de la cour de Dresde,
où elle chantait les premiers rôles. Elle mourut
à Prague, Je 30 juin 1760.
ALGAROTTI (Jeai«-Fraicgois), oomposi-
tear, naquit à NoYarre, dans le PiéuKmt, vers
1536 , et fut organiste à l'église de Como. On con-
naît sous son nom : Il primo libro de' Madrigali
a cinque e sei vœi ; in Veneita , appresso Anto-
nio Gardano, 1567, in-4« obi. Le deuxième livre
a poor titre : JUadrigali a cinque et sei voei
eon doi dialoghi a otto; ibid., 1569, in-é*" obi.
AIXÉË» poêle musicien de l'ancienne Grèce,
né à Mytilèoe, dans File de Lesbos, vécut dans
la 44" olympiade (604 ans avant J.-C.}* aui-
vant la chronique d'Ëusèbe. Contemporain de
Sapho, il parait l'avoir aimée, si l'on en juge
par un vers dté dans la Poétique d'Aristote.
Horace et Quintilien ont accordé des éloges
magnifiques au génie poétique et à la versification
d'Alcée. On sait qu'il fut Tinventeur du vers al-
eaïque , auquel il a donné son nom. Ce vers a
quatre pieds et une césure. Il se mesure ainsi :
ALBUZIO — ALCÉE
I
I
Les deux premiers pieds sont des ïambes ; puis
Tient la césure , et le vers finit par deux dactyles.
Quelquefois le premier pied est un spondée, le
second un ïambe , la césure est brève, et les
deux derniers pieds sont dactyles, de cette ma-
nière:
ces,
--|w-| ^. |-ww|-uw|
Aucun de ces mètres ne répond ni à un rhythme
régulier de la musique , ni même à une mesure
moiicale du temps ; car dans la première forme,
on a :
irrirfirfi^frfifrn
et dans l'autre :
ces.
<i;rriîrriri*rrrifrri
Mais le mètre de rancienne poésie grecque absor-
bait le rbytbme musical sans rien perdre de Phar-
monie, parce que cette harmonie était dans In
langue elle-même. On ne peut mettre en doute le
charme qu'avaient pour lesandens les chants d'Al-
cée construits sur ces mesures; car Horace ea
parle avec enthousiasme dans la treizième ode du
deuxième livre , où sont ces beanx vers :
Qaam pêne forTat regoa ProBerptnie,
Et Jadlcantem Tldimat A«cam ,
Sedeiqae discreCat piomoi, etc.
« Que j'ai été près de voir le royaume de la
« sombre Proserpine, Éaque et son tribunal, les
« demeures écartées des Ames pieuses, et Sapho
« se plaignant sur les cordes éoliennes .des
« jeunes filles de sa patrie, et vous, Alcée, avec
« un plectre d'or (1), chantant d'un ton plus
« m&le les dangers de la mer, les douleurs de
« l'exil , et les maux de la guerre !
« Les ombres les écoutent tous deux et admi-
« rent ces chants dignes d'un religieux silence ;
« mais la foule compacte du vulgaire prête une
« oreille plus attentive aux récits des combats et
« des tyrans détrônés.
« Faut-il s'en étonner, puisqu'à ces chants di-
te vins , le monstre aux cent têtes , immobile,
« stupéfait, baisse ses noires oreilles ; puisque les
« serpents enlacés aux cheveux des Euménides
« tressaillent de ravissement?
« Prométhée et le père de Pélops trouvent dans
« ces doux accents l'oubli passager de leurs
(c maux ; Orion lifi-même ne songe plus à pour-
« suivre les lions et les lynx timides. »
Plutarque nous apprend que la tradition des
chants d'Alcée se conserva longtemps chez les
Grecs. Malheureusement, la dignité de caractère
et le courage n'égalaient pas le génie chez ce
grand poète. Après avoir poursivi de sa verve
satirique Pittacus, tyran de sa patrie, mis au
rang des sept Sages de la Grèce ; après avoir pris
les armes contre lui, il eut la lAcheté de les jeter
dans le combat, de fuir, et, tombé dans les mains
de son ennemi, d'accepter de lui et la vie et la
liberté. Alcée avait composé des hymnes, des
odes, des satyres politiques, et des poèmes des-
(I) PUctrum, plectre, crochet dont se serraient les poètes
pour pincer les cordes de la lyre on de la cithare, iifln de
guider les Intonattons de leur toIx suiTaat les modem ana-
logoesaax mètres de leurs vers. Les tradactcttrs français
rendent souvent ce mot par archet; nais on n'a jamais.
Joué de la lyre ni de la cithare avec l'archet; car Tarchet,
inconnu à l'ancienne Éf jpte. à la Grèce, aux Romains, est
originaire de rinde et des uAtrées aepteatrtonalea de
l'Europe. Quintilien nous apprend qu'on donnait avec
raison le plectre d'or k Alcée, dans la partie de ses suvres
dirigée contre les tyrans : AUmu» in pcarU cperis aitreo
pUctro mtriUi éomatmr^ ffua (rromiot iwiartafur. ( Lib.
X . c 1.)
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ALCËE — ALDAT
v\
tinés h célébrer Bacclias, Vénus et l'Amour. Il
ne nous reste de tout cela que quelques frag-
ments conservés par Athénée et par Suidas.
ALGIMAS ZMDRNIUS, joueur de trom-
pette dans Tantiquité. Son nom nous est parvena
dans une inscription rapportée par Muratori {Nov,
Thesaur. vet, inscr., t.' 1, p. 936); la voici :
ALCIVAS
Z](VRNIV8
TVBOCAxNTIYS.
AL€lf AN, poëte-musicien, naquit à Sardes
d^on père nommé Damas ou Tilare, et fut mené
dans son enfance à Sparte, où il fut élevé dans
un quartier de cette Tille nommé Messoa^ ce
qui l^a fait passer pour Lacédémonien. On croit
quMI a vécu depuis la vingt-septième jusqu'à la
quarantième olympiade. Héraciide de Pont as-
sure qu'Alcman fut dans sa jeunesse esclave d^un
Lacédémonien nommé Agésidas; mais quMl mé-
rita par ses t)onnes qualités de devenir Taf franclii
de son maître. 11 tut excellent joueur de cithare,
et chanta ses poésies au son de la flûte. Clément
d'Alexandrie lui attribue la composition de la mu-
sique destinée aux danses des chœurs. Athénée
dit qae ce musicien fut un des plus grands man-
geurs de Tantiquité. Son tombeau se voyait en-
core i Lacédémone au temps de Paosanias.
ALGOCK (Jbar), docteur en musique, né
à Londres le il avril 1715, entra, à l'âge de sept
ans, comme enfant de chœur, à l'église de Saint-
Paul, sous la direction deCh. King; et, lorsqu'il
en eut atteint quatorze, on le plaça comme élève
soujs Stanley, qui, bien qu'il n'eût alors que seize
ans» était organiste des églises de Saint-André,
d'Holbom etdg Temple. En l735,Alcock devint
organiste de l'église de Saint-André à Plymouth,
dans le Devonshire. Cinq ans après son arrivée
dans ce lieu , il fut invité à prendre possession
de la place d'organiste de Reading, où il se ren-
dit au mois de janvier 1742. Celle d'organiste de
l'église cathédrale de LichtGeld étant devenue
▼acante en 1749, on la réunit à celle de premier
chantre et de maître du chœur, en faveur d'Aï-
cock; mais en 1760 il se démit de la place d'or-
l^niste, ainsi que decelle de maître de chœur, et ne
conserva que celle de premier chantre. Il s'était
fait receroir bachelier en musique à Oxford, en
17S6; dix ans après il prit ses degrés de docteur
à la même université. Le reste de la longue car-
rière de cet homme respectable s'écoula tranquil-
lement à Uchtfleld , où il est mort au mois de
mars 1806, Agé de quatre-vingt-onze ans. Il n'a-
vait cessé jusqu'au dernier moment de remplir
avec exactitude les devoirs de sa place, quoique
ie doyen de Licbtfield l'eût invité plusieurs fols
' à prendre quelque repos. Pendant son séjour à
Plymouth, il avait publié six suites de leçons de
piano, et douze chansons; ces ouvrages furent
' suivis d'une suite de psaumes y antiennes et hym-
nes , composés pour les enfants de la charité, et
d'une collection d'anciens psaumes à quatre par-
ties, le tout publié à Reading. £n 1753 il publia
un service complet de musique d'église, sous ce
titre : Morning and Evening service , concis-
iing ofa Te Déon, Jobilatb, Ktrib bletsoic, etc.;
for three, four^ five and six vaices. Cet ou-
vrage est devenu rare. Déjà en 1750 Alcock avait
fait paraître de sa composition six concertos à
sept parties pour quatre violons, alto, yioloncelle
et basse continue pour le clavecin. Une collection
de trente-six antiennes de sa composition parut
en 1771. Vingt ans s'écoulèrent entre cette pu-
blication et celle de son Harmonia Festi, col-
lection de canons, airs et cliansons. Alcock,
ayant recueilli cent six psaumes de divers au-
I leurs, les arrangea à quatre parties, et les publia
I en 1802, sous le titre de Harmony o/Sion. Outre
\ ces ouvrages, les catalogues de Preston et de Ca-
busac indiquent encore les suivants: lo Te Deum
: and JuhUate. — 2o Magnificat et Nunc dimit-
tu, 1797. — 30 Stnke ye Seraphic Hosts, hymn
for Christmas Day, — 4" Trois trios pour
deux violons et basse.
ALCUIN9 écrivain célèbredu huitième siècle,
né en Angleterre dans la province d'York, fut
disciple de Bède et d'Ecbert, archevêque d'York«
Apr^ avoir été diacre, il devint abbé de Canter-
bury. Charlemagne, ayant eu occasion de le voir
à Parme, l'engagea à se fixer en France. Il lui
donna les abbayes deFerrières et de Saint-Loup,
le fit son aumônier, et prit de lui des leçons de
ce qu'on appelait alors la rhétorique, de dialec-
tique et des autres arts libéraux. Dans la suite»
il lui donna encore l'abbaye de Saint-Martin de
Tours. Alcuin , devenu vieux , désira se retirer
de la cour; il demanda son congé, qu'il n'obtint
qu'en 801. Alors il se dépouilla de tous ses bé-
néfices, et se retira dans son abbaye de Saint-
Martin , où il mourut le 19 mai 804, âgé de près
de soixante-dix -ans. Ses œuvres ont été recueil-
lies par André Duchesne; Paris, 1617, in-fol.;
et Froben, prince-abbé de Saint-£;mmerande ,
en a donné une édition beaucoup plus ample à
{ Ratisbonne en 1777, 2 vol. in-fol. On y trouve
un traité De septem artibus liberalibus .-icet
ouvrage est incomplet; il n'en reste que la rhé-
torique, la dialectique et une partie de la logique ;
la musique et les autres parties sont perdues. On
y trouve aussi un traité séparé De Musica,
[ ALDAY (....), nom d'un famille de mu-
i sîciens qui a eu de la réputation en France,
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0)2
ALDAY — ALDOVRANDINI
Àldayje pèra, né à Perpignan, en 1737, fut dV
bord secrétaire d*uo grand seigneur, qui ie naena
en Italie. Là il apprit à jouer de la mandoline.
Ayant acquis un certain degré d*babileté sur cet
instrument, il s^étabUt d'abord à Avignon, où il
ge maria ; puis il alla se fixer à Paris, où il donna
des leçons de son instrument II eut deux fils
qui naquirent, l'un en 1763, l'autre, l'année sui-
irante. Tous deux furent viotontstes. Le premier ,
connu sons le nùmd'Alday Vaine ^ n'était âgé
que de huit ans lorsqu'il joua de la mandoline au
concert spirituel. Il s*y lit entendre comme vio-
loniste en 1783, et y reparut en 1789, dans une
symphonie concertante pour deu> violons, de sa
composition, qu'il joua avec son Trère. Vers le
même temps il publia sa première Symphon ie con*
certante en ut, pour deux violons et alto, Parii«,
Sieber. Cet ou vrage Tut suivi de la symphonie con -
certante pour deux violons qu'il avait fait enten-
dre an concert spirituel. Celle-ci a été gravée à
Amsterdam , chez Unmmel. Alday s'est fixé à
Lyon vers 1795, et s'y est fait marcliand de mu-
âque. Il a publié depuis cette époque on oeuvre
de quatuors pour deux violons, alto et basse (Pa-
ris, Pleyel), et des airs variés avec accompagne-
ment de basfle. On a aussi sous son nom : ifé-
thode de violon, contenant les principes dé'
taillés de cet instrument, dans lesquels sont
intercallés seize trios pour trois violons , six
diAos progressif, six études et des exercices
pour apprendre à moduler. Lyon, Caitoux, in-
4*. Il a été fait plusieurs éditions de cet ouvrage.
Le frère de cet artiste , connu sous le nom
à* Alday le jeune, fut un violoniste beaucoup
plus habile que l'alné. 11 passe pour avoir reçu
des leçons de Viotti, dont il avait adopté la ma-
nière. 11 se fit entendre avec succès au concert
spirituel jusqu'en 1791 , époque où il passa en
Angleterre. En 1806, Alday a été nommé direc-
teur de musique i Edimbourg. Ses concertos
de violon ont eu an succès de vogue dans la
nouveauté; mais ils sont maintenant oubliés.
Ceux qu'il a publiés sont : lo Premier concerto,
en ré; Paris, Imbanit. — 2o Deuxième idem, en
si bémol , et troisième idem, en la ; Paris, Sie-
ber.— 30 Quatrième id«m, en ré ; Paris, Imbault.
On connaît aussi de ce violoniste : deux œuvres
de Duos pour deux violons; Paris, Decombe;
des Mélanges pour deux violons; Paris, Leduc,
des Airs variés pour violon et alto, Paris, Im-
bault , et des trios pour deux violons et basse,
Londres, Lavenn.
ALDÉRINUS ( Coshb) , compositeur suisse
qui florissait vers le milieu du seizième siècle, a
publié : LVIt hymni sacri, quatuor, guinque
et sex voc.i Berne, Apiarius, 1563, in-40, oblong.
ALDERWELT ( L. A. var) » pianiste hol-
landais, né à Rotterdam vers 1780, a publié
pour son instrument : 1» Sonate, Rotterdam,
Plattner. — 20 Pot-pourri sur des thèmes connus
«M. ;-^3o Variations sur l'aîr hollandais : Daar
ging een Pater; Amsterdam, Sleup.
ALDHELM , fils de Kentred , et neveu dî-
nas, roi des Saxons occidentaux, fut élevé dans
le monastère de Saint Augustin de Canterbury,
devint abbé de Malmesbury, et ensuite évèque de
Sherbum, aujourd'hui Salisbury. Il mourut le 20
mai 709. Il avait oomposédes chansons, Can fiones
Saxonicœ,qu^\ était dans l'usage de chanter lui-
même au peuple pour lui faire goûter la morale
qu'elles contenaient. Gerbert ( De Cantu et Mu-
siea sacra , t. I, p. 202 ) , nous a conservé nn
échantillon de ses compositions, qu'il a tiré d'un
manuscrit du neuvième siècle. Guiilaunie de
Malmesbury a écrit la vie d'Aldhdm ; elle se
trouve dans les Acia S. 0. Benedict.
ALDOVRANDINI ( Joseph- Antoirb- Vin-
cent ) , académicien philharmonique et maître de
chapelle honoraire du duc de Mantoue», naquit
à Bologne vers 1665. Il fit ses études mof^icales
sous la direction de Jacques Perti. Admis comme
membre de l'Académie des philharmoniques de
Bologne en 1695, il en fut prince en 1702. On
a de lui les onvrages suivants : lo Dafni, à Bo-
logne, en 1696.— 2* CrV inganni amorosi sco-
perti in villa; à Bologne, en 1696. — 2* (Us)
Ottaviano , écrit à Turin, en 1697. — 3^ Amor
toma in cinque al cinquanta, ovvero Nou,*
dlà Flippa , e <f Bedette , opéra comique dans
le patois Bolonais, en 1699—30 (bis) VOrfano,
à Naples, au carnaval de 1699.— 40 Le due Au-
guste, k Bologne, en 1700. — 5(> Pirro, à Venise,
en 1704.— 60 La Fortezza al Cimenta, h Venise,
1699. —loCesare in Alessandria; Naples, 1700.
— 8» Semiramide; k Gênes 1701. — O» / Ire
Rivati al sop/to; à Venise, en 17tl. On connaR
aussi quelques œuvres de musique sacrée et ins-
trumentale de sa composition : le premier, sons
le titre Armonia sacra , contient dix moteto
à deux et trois voix, avec violons, Bologne,
1701, in-fol. ; le deuxième. Cantate a voce sola ,
Bologne, 1701 , in-4« oblong; le troisième, in-
titulé: Concerti sacri a voce sola con vio/ias,
opéra 3>, Bologne, Silvani 1703, in-fol., consiste
en dix motets à voix seule avec deux tIoIobs ;
son oeuvre 5* , composé de sonates k trois parties »
a été gravé k Amsterdam, sans date. Enfin , Al-
dovrandini s'est rendu reeommandable par l'o-
ratorio de 5. SigismondOf dont la poésie a été
publiée BOUS ce titre : S. Sigismondo, re di
Borgogna, oratorio consecrato alV Bminentiss.
e Révérend. Principe ilsig. card.Ferd, d^Adda,
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ALDOVRAJÎDINI — ALEMBERT
63
diçnissimo legaio di Bologna , faito rappre-
seniare da* signori noitari nel/oro civile dt
Bologna , nella ioro sala magnificamente ap'
paraia , in occasione délia générale proces'
sione dot saniissimo sacramento délia parro'
cAiale di S, G. Batlista de RR, Monaci Ce-
iesiini,poe$ia del sig. Gio . Batlista Monti,
notarp collegiato, musica del sig. Giuseppe
Aldàorandini , nuieslro di cappella di onore
del serenissimo Duca di Mantova, il di primo
di giugno 1704.
ALDRIOH (Hehbi), doyen de Téglise du
Christ à Oxford, naquil à WeAlmeinster en 1547.
Il lit ses premières études dans cette ville » sons le
docteur Rtclierd Biisby ; eo 1662 il (ut admis Au
collège d'Oxford, où il prit les degrés de
mallre es arts , le 3 avril 1669. 11 entra ensuite
dans les ordres, et devint professeur au col-
lège d'Oxford , chanoine de TÉglise du Christ ,
et enfin docteur en tliéologie. 11 mourut le
14 décembre 1710. Au milieu de tous ses tra-
vaux il cultiva la musique avec succès. 11
avail raasemblé une nombreuse collection des
CBovres des plus célèbres compositeurs , tels que
ndestrina, Carissimi, Yittoria, etc., sur les-
quelles il arrangea les paroles anglaises des
psaumes et de beaucoup d^antienaes.
Il avait formé le projet d^écrire plusieurs
tndiés sur la musique , et avail jeté ses idées dans
dÎTerses dissertations renfermées en deux re*
eueils manuscrits , qui ont été déposés dans la
bU>liothèqne du Collée du Christ à Oxford. En
voici les titres d'après Bumey : lo Theory of
organ'lmUdïng , in whicà are given the mea'
sures and proportions q/ ilsseveral parts and
pipes (Théorie de la constniction de Torgne,
etc. ). — 30 PrincipUs 0/ ancient Greck Music
(Principes de Taociennes musique grecque).
— l<i Memorandunu made in reading ancient
authors, relative to several parts 0/ Music and
ils e/fects (Extraits des anciens auteurs, rela-
tifs aux diverses parties de la musique et de ses
effets ). — 40 Uses to whieh Music was applied
^ tke ancienls { Uiuiges auxquels la musique
fut employée par les anciens).— 5» Spithala-
uUunL — 6** Excerpta from Père Meneslrier ;
proportions of Instruments ;exotic Music ( Ex-
traits da Père Menestrier ; proportions des ins-
tniments; musique exotique). — 7» Argument
of ancient and modem performance in Music
(Comparaison de PexécuUon musicale ancienne
et moderne). — 8* Theory of modem musical
Instruments (Théorie des instruments de
moaique modernes). — 9o, 10» et tio, dito.
— 130 MiscelUineous papers conceming diffé-
rent points in the theory and practice of
Music i Papiers difersconcernant différents points
de la tliéorie et de la pratique de la musique).
— ISO On the construction ofthe Organ (Sur
la construction de Torgue). — i4° Fragment oj
a treatise on Counterpoint (Fragments d'un
traité de contre-point).
Le docteur Aldrich a composé plusieurs
offices pour TÉglise, et un grand nombre d'an-
tiennes qui sont restées en manuscrit, et
dont l'Académie de musique ancienne, de Lon-
dres » possède une grande partie. Dans le Plea-
sont musical Companion, imprimé en 1726,
on trouve deux morceaux de sa composition ,
Tun; Harh the bonny Christ-ChurchBells;
l'autre intitulé : A Smoking Catch, pour être
chanté par quatre hommes fumant leur pipe ,
d'une exécution difficile , et d'un effet piquant.
ALDRIGHETTI ( Amtouib-Louis) , Hlsd'AI-
.drighetto Aldrighetti, médecin et philosophe,
naquit à Padoue le 23 oct. 1600. Il fut profes-
seur de droit à l'université de Padoue , et mourut
le 21 août 1668. Parmi ses ouvrages on trouve :
Raggualia di Pamasso Ira la musica e la poe-
sia; Padoue, 1620, in-40.
ALEGTORiUS( Jean), musicien allemand,
vécut dans la première moitié du seizième siècle.
Il n'est connu que par une collection de pièces
mêlées et de motets qui a pour titre : 0/Jicia
Paschalia, de Resurrectione et Ascensione
Domini; Vilebergœ, apud Georgium Rhau,
1Ô39. On y trouve quelques nHorceaux- de sa
composition avec d'autres de J. Gallicolus,
d'Adam Renerus, de G. Fdrster, de J. Wal-
ther, de C. Rein, et de J. Zacbarias.
ALEli ( PiEaBE d' ) , compositeur flamand
dont parle Cerreto (Prattica musicale^ lib. 3.
p. 156) comme d'un artiste de grande valeur.
Il vécut très-longtemps à Naples , et s'y trouvait
encore en 1 601. Je ne connais pas d'ouvrage
imprimé de ce maître.
ALEMBERT (Jean-le-Rond d'), philo-
sophe et géomètre célèbre , naquit à Paris le 16
novembre 17 17 , et fut exposé sur les marches
de PéiUise de Saint-Jean-le-Rond, dont on lui
donna le nom. On sait maintenant qu'il devait le
jour à madame de Tencin , célèbre par son es-
prit et sa beauté, et à Destouches, commissaire
provincial d'artillerie. Son père , voulant réparer
l'abandon oii il le laissait , lui assura 1200 livres
de rentes peu de jours ap^ès sa naissance. Le»
études dans le<;qu elles on le dirigea avaient pour
but de lui faire embrasser une profession hono-
rable , telle que celle d'avocat , ou de médecin;
il les essaya toutes deux; mais son génie le desti-
nait aux mathématiques, qu'il apprit seul, et
auxquelles il doit sa gloire la plus solide. Se.s
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G]
ALEMBERT — ALESSANDRI
travaux , qui lui valurent l^entrée des Académies
des sciences de Paris et de Berlin » de l'Académie
française , et de presque toutes les sociétés sa-
Tantes de l'Europe , n'étant pas de l'objet de cet
ouvrage, nous allons le considérer seulement
sous le rapport de TinQuence qu'il eut sur la
musique en France.
« Rameau, » dit Choron, « avait publié
« en 1722 son traité d'harmome, qui ne fit pas
« d'abord beaucoup de bruit, parce qu'il était
« lu de peu de personnes. D'Alembert , géomètre
« profond , à qui l'on devait la solution du pro-
« blême des cordes vibrantes , entreprit de met-
« tre les idées de Rameau à la portée des lecteurs
« ordinaires. En 1752, il publia les éléments de
« musique théorique et pratique, et donna l'ap-
« parence de l'ordre et de la clarté à un sys-
« tème essentiellement vicieux. Ce système,
« qui a retardé les progrès de la musique en
n France, y est aujourd'hui rejeté par les bons
(c tliéoriciens. «Cet ouvrage a eu quatre éditions ;
la première a paru sous ce litre : Éléments de
mwique théorique et pratique, suivant les
principes de M. Rameau, éclairais, développés
et simplifiés, Pans, 1752, in-8«. On en trouve l'a-
nalyse dans le Mercure de mai 1752. La seconde
édition , augmentée de quelques éclaircissements ,
fut publiée à Paris en 1759, 1 vol. in-8o. La
troisième édition a paru à Lyon en 1762 , 1 vol.
in-80. La quatrième est de Lyon ,1779, 1 vol.
in-80. Marpurg en a donné une traduction alle-
mande sous ce titre . Systematiche Einleitung
in die musikalische Setztunsk, nach den
Lehrsatzen des Herm Rameau, aus dem
Franzœsischen ûhersetzt , und mit Anmer-
kungen vermehretvon F. W, Marpurg; Leip-
sick , 1757 , in-4o.
On a aussi de d'Alembert : lo Recherches
sur la courbe que/orme une corde tendue mise
en viln'ation , dans les mémoires de l'académie
de Berlin , ann. 1747 et 1750. — 2<» Recherches
sur les viln'ations des cordes sonores avec un
supplément sur les cordes vibrantes , dans ses
opuscules mathématiques (Paris, 1761 et an-
nées suivantes), tom. 1 et 4. — 3"* Sur la vitesse
du son , avec trois suppléments ; ibid. Dans
ses Mélanges de littérature et de philosophie ,
5 vol. in-12, Amsterdam*, 1767 , 1770 et 1773,
on trouve un Traité sur la liberté de la mu-
sique. Cet opuscule a été réimprimé dans les
Œuvres philosophiques, historiques et litté-
raires de d'Alembert, Paris, Bastien, 1805,
18 vol. in-8o, et Paris, Bossange frères, 4 vol
m -80. D'Alembert à fait insérer dans le Mercure
du mois de mars 1762 , une Lettre à M. Ra-
meau , pour prouver que le corps sonore ne
nous donne et ne peut nous donner par luU
même aucune idée des proportions. Cet opof-
cule est rempli d'une bonne et saine critique
sur l'objet en question.
ALEOTTl ( R afaella-Argerta) , religieuse
augustine, naquit dans le duché de Ferrare. Gua*
rini ( Istoria délie chiese di Ferrara , p. 370)
et F. Borsetti (fTU^.pymn., Ferrare, p. ll^lib.
5, p. 464 ), disent qu^elle a fait imprimer des
motets et des madrigaux dont ils n'indiquent ni la
date ni le lieu. Il est vraisemblable qu'elle était
de la famille de Jean- Baptiste Aleotti , célèbre
architecte et ingénieur, et que le nom d'i4r-
genta , joint au sien, est celui d'un bourg dn
duché de Ferrare , d'où cette famille était origi-
naire.
ALEOTTl ( ViCTouE ) , seconde fille dn cé-
lèbre architecte Jean-Baptiste Aleo^ , naquit
vers 1570. Dès l'Age de cinq ans elle montra
de grandes dispositions pour la musique. Elle
assistait aux leçons qui étaient données à sa
sœur par Alexandre Milleville , et son talent na-
turel se développa si bien dans cette audition ,
qu'à l'Age de six ans elle jouait déjà fort bien
d'une espèce de clavecin qu'on appelait alors
Arpicordo. Convaincus de la bonté de son or-
ganisation musicale, ses parents la confièrent aux
soins d'Hercule Pasquino, qui lui fit faire, de
rapides progrès dans le cliant et dans le contre-
point. Au bout de deux ans , Pasquino conseilla
de l'envoyer au couvent de Vitti , renommé pour
les études musicales ; elle y entra en effet , et
prit tant de goût à la vie monastique qu'elle vou-
lut terminer ses jours dans ce couvent. Son père
a fait imprimer un recueil de vingt et une pièces
qu'elle avait composées sur des vers de Goa-
rini, sous le titre de Chirlanda di madrigali
a quattro voci; Venise, 1583 , in-4o.
ALESSANDRA (Catherine), dame de
Pavie, se distingua comme compositeur au
commencement du dix-septième siècle. On con-
naît sous son nom : Motetti a % e Z wmA,
op. 2. aggiuntovi uno Canton francese a 4, «
le litanie délia B-V. a 6 del Rêver endo D. Be-
nedetto Rè, suo maestro di contrappunto, MU
lano,presso VErede di Simone Vini e FiUppo
Lomazzo, 1609.
AJLESSANDRI (Jules d' ) , dianoine de la
cathédrale de Ferrare, dans la première moitié
du dix-huitième siècle , a écrit la musique d'un
Oratorio à cinq voix intitulé Santa Francesca
Romana. La partition manuscrite de cet ouvrage
est à la bibliothèque de Berlin.
ALESSANDRI (Gennaro o'), maître de
chapelle, né à Naples en 1717, est connu par
la musique dé plusieurs opéras, parmi lesquels
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ALESSANDRl - ALEXANDER
65
on cite Ottone^ qui Tôt joué à Venise en 1740.
ALESSANDRl (Fblicb), né à Rome en
1742, fut ^.levé dans les conserTatoires de Na-
pies. Il était fort jeane lorsqu'il se rendit à Tu-
rin , où il fut attacha pendant deux ails comme
claveciniste et compositeur. Il vint ensuite à
Paris, et y deoKora quatre ans. Dans cet inter-
Talle , il donna au concert spirituel quelques
morceaux qui furent applaudis. De retour en
Italie en 1767, il y écrivit Topera d'^sto, pour
Vérone , ensuite, H Matrimonio per concorso ,
dans la même année, à Vienne ; et au commen-
cement de 1768, VArgentino. Peu de temps
après , ayant épousé une cantatrice nommée Gua-
dagni, il partit avec elle pour Londres, où il
donna, en 1769, La Moglie fedeU , Il Re alla
caeda. En 1773 il fut appelé à Dresde pour y
cxHnposer VAmore soldaio. Il alla ensuite à
Pavie , on il écrivit Creso , en 1774. Rappelé à
Londres , il y composa pendant Tannée 1775 La
Sposa persiann, La Novità^ et, en société avec
Saecliini , La Contadina in cor te. De retour en
Itatie, il donna successivement CalUroey à Mi-
lan, en 1778; Venere in Cipro, dans la même
TiDe, an carnaval de ^779; Attalo, à Flo-
renée, en 1780; // vecchio Geloso, à Milan,
en 1781 ; Demo/oonte , à Padoue , en 1783 ; il
Marito geloso, à Livoume, en 1764; Arta-
serse, i Naples, en 1774; T Puntigli gelosi,
à Païenne, en 1784; / due fraielli , à Cassel ,
en 1785; La Finta Principessa^ à Ferrare, en
1786. Immédiatement aiirès avoir écrit cet ou-
vrage, Alessandri partit pour la Russie, dans
Tespoir d'être engagé comme compositeur de la
coor; mais il ne réussit point dans son dessein,
et II fut oblif^é de donner à Pétersbourg des le-
çons de cliant pour vivre. Il retourna en Italie
vers la fin de 1788 et composa pour le tliéiltre
de Vienne Pappa Mosca. L'année suivante il
alla à Berlin, et eut le bonheur d'être nommé
par le roi de Prusse second maître de chapelle,
aux appointements de 3,000 thalers. Le succès
éclatant qu'obtint son opéra II rilorno (PU-
Uiie, en 1790, an grand théâtre de Berlin,
sembla justifier cette faveur. La pièce qu'il fit
représenter ensuite à Potsdam fut Topera* boofle
intituh. : La Compagnia d'opéra in Nanchino,
dont le sujet était une satire amère du personnel
da théâtre royal en 1788 , et des cabales qui s*y
tramaient. Cet ouvrage lui fit beaucoup d'enne-
mis , qui se vengèrent en fallut siffler son
Dario, représenté an grand théâtre de Berlin
en 1791. Us ne s'en tinrent point là. La critique
beriinoise attaqua d'abord avec violence FiiistrI ,
antear de libretfi, et déchira ensuite la mu-
squé d'Alessandri. On fit ressortir la foiblesae
Bioca. imiv. DES nosiaEiis. t. — i.
d'ioveotion de celte musique , la monotonie des
récilaUls , la manière lâche et incorrecte qu'on
remarque dans les cliceurs, etc. Quant à ce qui
se trouvait de bon dans cet opéra, on préten-
dit qu' Alessandri Tavait pillé dans les ouvrages
des autres compositeurs. Ces attaques réitérées
produisirent leur eRet; dans Tété de 1792, te roi
retira au compositeur le poème d'i4/6oin,qui lui
avait été confié pour en faire la musique , et lui
donna son congé, sans égard pour l'engagement
qu'il avait contracté. Accablé de chagrin par sa
disgrâce, Alessandri quitta Berlin dans le même
temps; on ignore ce qu'il est devenu depuis lors.
ALESSA.NDR1N1 (./.) compositeur dra-
matique italien , vivait dans sa patrie vers les
premières années du dix-huftième siècle, il n'est
connu que par deux partitions d'opéras-bouffes
qui ont pour titre La Finta Principessa, et //
vecchio Geloso:
ALESSANDRO ROMANO, sumomoié
delta Viola y à cause de son habileté sur cet
instniment, fut reçu comme chanteur â la cha-
pelle du Pape en 1560. 11 s'est fait connaître
par des motets et des chansons à plusieurs voix,
et a écrit aussi pour divers instruments et par-
ticulièrement pour la viole. On trouve de ce
musicien, à la bibliothèque royale de Munich :
1® Canzoni alla Napoletana, a cinque voci;
libro primo et secundo; In Venezia , appresso
Girolamo Seotto, 1572- 1575, in-4°. — 2o Le 51*
rené, et secondo libro di madrigali a cinqtie
voci; ibid., 1577, in-4o. Il y a aussi des mor-
ceaux d'Alessandro Romano dans le recueil in-
titulé : Dette Muse Libri III a cinque vod ,
composa da diversi eccelentissimi Musici, etc.;
in Venezia, Ant, Gardano, 1555-1561, in-4''
obi.
ALESSANDRO (Louis), compositeur de
musique sacrée, naquit à Sienne en 1736. En 1786
il fut nommé maître de chapelle à la cathédrale
de Sienne, où il mourut le 29 janvier i794. Il a
écrit beaucoup de messes, de vêpres et de mo-
tets qui sont estimés en Italie.
ALESSI ( Jban ), maître de cliapelle de la
cathédrale de Pise. On trouve à la Bibliothèque
impériale, À Paris, sept motets manuscrits, à
quatre , cinq et six voix , sous le nom de cet
auteur.
ALEXANDER, ou ALEXANDRE,
maître chanteur ou trouvère allemand du treizième
siècle, fut surnommé der Wilde (le Sauvage)
qui, dans l'ancienne signification du mot, indi-
que celui qui aime Textraordinaire, Tinoul, à
cause des œuvres métaplioriques , allégoriques
eténigmatiques de ce poète musicien. Il nous ap-
prend, dans un de ses ouvrages, qu'il fut chanteur
5
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66
ALEXANDER — ALFARABl
ambulant, allant de contrée en contrée et de
château en ch&teau. Un autre poème de sa com-
position, dont il ne reste que des fragments»
fait voir qn*H fut contemporain d'un Henri de
Saxe, margrave de Burgan, ville de la Ba-
vière actuelle, entre Augsbourg et CIm. Or,
deux princes de ce nom ont régné dans cette
principauté. L'avènement de l'ancien eut lieu en
1284; le Jeune fut insUllé en 1282. C'est donc
entre ces deux époques qu'il faut opter pour le
temps* où florissait Àlexander. M. De Hagen a
discuté savamment ce point d'histoire littéraire
dans son grand outrage intitulé Mtnnesinger
( quatrième partie, pages 665 et suiv. ). Le même
savant a publié dans sa collection, six chansons
avec les mélodies de ce trouvère, d'après les ma-
nuscrits de Vienne et de léna. Ces chants d'a-
mour ont de la douceur et de la grâce, pour le
temps oii ils lurent composés.
ALEXANDER ou ALEXANDRE, pré-
nom sous lequel les auteure du seizième siècle
citent souvent Alexandre Agricola. Voyez AGRI-
COLA ( Alexandre ).
ALEXANDER* Voyez DÉMOPHON.
ALEXANDER SYliPflONlARCHA,
contrapuntiste qui vivait au commencement du
dix-septième siècle, a fait imprimer : MotlectO'
rum quinque et duodeeim vocum Lib. 111 ;
Francfort-sur-le-Mein, 1606, in-4o. Son nom
véritable n'est pas connu.
ALEXANDER ou ALEXANDRE (Jo-
seph), violoncelliste i Dulsbourg en 1800, a
publié pour son instrument : !<> Dix variations
pour le violoncelle, avec accompagnement d'un
violon, sur l'air 0 mein lieber, etc. — 2o Ariette
avec sept variations pour violoncelle et violon» et
six variations pour violoncelle et violon, sur l'air
allemand âtich/liehen meine Freuden. — So An-
foeiaung JÛr das Violoncelle ( Instruction pour
le violoncelle); Leipsick, 1801, gr.in-4<*. Lich-
tenthal cite un ouvrage sous le nom de Joseph-
Alexandre et sous ce titre: Anleitung zum Vio-
loncelle spielen; Leipsick, Breitkopf et Haeriel,
1802, in-fol. J'ignore si c'est une autre édition
du même ouvrage, on s'il y a seulement erreur
de titre et de date..— 4» Air avec trente-six varia-
tions progressives pour l'étude du violoncelle
avec le doigté et différentes clefs, accomp. d'un
violon et d'une basse; Leipsick, 1802. — 5* Pot-
pourri pour violoncelle avec accompagnement de
violon ; ibid,
ALEXANDRE 9 musicien grec, né à
Cythère, passa presque toute sa vie à Ëphèse.
Ce fut lui qui compléta le nombre des cordes du
psaltérion, instrument introduit de l'Asie dans
la Grèce. Vers la fin de sa vie , il consacra son
Instrument dans le temple de Diane. (Fof;
Athénée, L IV, ch. 24.)
ALEXANDRE ( Chaules - Guillauve ) ,
professeur de violon à Paris, vere le milieu du
dix-huitiéme siècle, a doiftié à la Comédie-IU-
lienne les opéras'coroiques suivants : 1^ Georget
et Georgette ; en 1 764 . — 2o l.e Betit^MaUre em
province; en 1765. — 3» V Esprit du yottr,en
1765. On connaît aussi de lui plusieurs œuvres
de musique instrumentale , parmi lesquels on
remarque six duetti pour deux violons, OBOvre 8 ;
Paris, 1775. En 1755, il fit recevoir k l'o-
péra Le Triomphe de V Amour conjugal, ballet-
opéra, et en 1766, La Conquête du Mogol,
dont il avait composé la modique; mais ces ou-
vrages n'ont jamais été représentés.
ALFARABl ( Anou > Nasa- Mon AHMBn-lBN-
Obbidallah-Alkatsi ), célèbre pliilosophe arabe,
naquit À Fàràb, aujourd'hui Othrix, ville de la
Transoxane. Le désir de s'instruire le porta à
s'éloigner de sa patrie pour aller à Bagdad
étudier la philoi^ophie sons un docteur nommé
Abou Boshker Maitey^ de qui l'on a des tra-
ductions arabes de quelques ouvrages d'Aristote.
Il alla ensuite à Harran, où un médecin chrétiett,
nommé Jean, loi enseigna la logique. De Ik, il
se rendit à Damas, puis en Egypte; enfin il
retourna à Damas, où les bienfaits de Séif-ed-
Daulah , prince de celte fille , le fixèrent. U
mourut l'an 839 de Tb^re ( 950 de J.-G. ).
Au nombre des ouvrages d'Alfarabi est on traité
de musique, intitulé : Istikasat'Uvurmutike
(Éléments de musique), dont le manaaerit
existe k la bibliothèque de l'Escurial, aoaa le
numéro 906, suivant le catalogue de Caasiri
( Bibliot, Arabico-HUpan, Eseurial ). Il en
existe un autre manuscrit beaucoup plus beau
et en meilleur ordre dans la bibliothèque Am-
broisienne de Milan. Le célèbre orientaliate
Hammer-Pnrgstall l'a consulté pour l'ouvrage
de Kiesewetter sur la musique Arabe. Enfin, le
catalogue des manuscrits orientaux de la bi-
bliothèque de Leyde indique ( nP 1080, p. 454 )
l'ouvrage d'Alfarabi sous ee titre : De propor-
tione harmonica Musicm. Cet ouvrage est dit
visé en deux livres. Le premier est en deax
parties, dont la première renferme le prologue,
et dont la seconde traite de la musique elle-même.
Cette deuxième partie forme trois divisions^ dont
la première expose la doctrine des intervalles et
de leure proportions, selon le système de Ptolé-
mée; doctrine appliquée d'une manière aases
obscure aux circulations des modes de la mn-
siqne arabe. La seconde division renferme U
description des instruments de musique arabe
le plus en usage au temps d'Alfarabi ; et enfin.
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ALFARABI — ALFORD
67
dtns la troisième, Taateur expose le syctème de
la formation des Tahaqahy ou écitellea musica-
les. Le second livre a poar objet la comparai-
soo des divers systèmes de théorie musicale,
avec les observations et corrections dUlfarabl.
Le manuscrit de ce traité , qui se trouve à la
bibliotlièqae de l'Escnrial, est dans un très-grand
désordre, qoi en rend la lecture difficile, parce
que la plupart des feuillets ont été transposés
par le relieor. En cet état le manuscrit a été
confié à M. Mariano Soriano Fuertes , de Bar-
celone, avec une traduction espagnole inédite,
qui a été faite par le célèbre orientaliste D. José
Antonio Conde, bibliothécaire de TEscuriaK
M. Fuertes s*est attaché à mettre l'ouvrage en
aossi bon ordre qu'il a pu ; puis fl en a publié des
extraits dans le livre qui a pour titre : Musica
Arabt'Espanola ^ y conexion de la mtuica
ton ta astronomia , medicina y arquiUctura ;
Barcelona, par D. Juan OlivareSt impressor
de S. Af., 1853, in-S** de 133 pages. M. Soriano-
Fuerles ri^marque, dans sa préface ou prologue,
qu'astérienrement au temps d^Alfarabi, plusieurs
aotears arabes^espagnols avaient travaillé au
perfectionnement de la musique de leurs com-
patriotes, et avaient écrit sur cette matière de
bonsouTrages qui existent ^encore. Une traduc-
tion latine d'une partie du traité de musique
d'Alfarabi a été faite dans le quinzième siècle
par le Kamenx hérésiarque Jérôme de Prague.
Cette traduction a été publiée par M. Sclimoer-
ders, dans ses Documenta Arabum ex codicibus
M$$.\ Bonn, 1830, in -8*. Il est dit dans la notice
d'Alfarabi, inséra danfi la Nouvelle Biographie
générale de MM. Didot frères {tome ï", col.
952) que le traité de musique de cet auteur a
été consulté par La Borde ( Essai sur la Musique
mcienne et moderne^lt p. 177-182) : c'est une
erreur ; ce qui concerne la musique des Arabes,
dans te livre de La Borde , est tiré d'un travail
inédit de rorientaiiste Ponton {voy, ce' nom) dont
ie mss. est à la Bibliothèque impériale de Paris.
La doctrine exposée dans ce travail, ainsi que
dans l'extrait fait par Ia Borde, est celle de la
musique usitée cliez les Arabes jusqu'à ce jour :
doctrine beaucoup mieux expliquée par Yillo-
teao ( voy. ce nom) dans la grande Description
de V Egypte publiée par le gouvernement tran-
sis; tandis que la partie théorique de l'ouvrage
d'Alfaradi n'est que l'exposé de la doctrine de
Ptolémée ou des Grecs du deuxième siècle. Le jé-
suite Andrès a donné dans ses Origine e Progressi
d^ogni letteratura (t. IX, p. 122) une analyse de
cet ouvrage, d'après Cassiri. Le savant Kosegar-
ta a parié d'une manière trop générale, dans la
ptébee de rAghani izyfiûumi, lorsqu'il a dit
que les principes de la musique arabe sont cal-
qués sur ceux de la musique grecque : cela n'est
exact que pour la théorie exposée par Alfarabi.
Il existe un autre ouvrage de ce philosophe oA
il a aussi traité de la musique : c'est une en-
cyclopédie intiUilée Ihna-el-oHoum, où il donne
une notion et une définition de toutes les sciences
et de tous les arts. Le manuscrit de cet ou-
vrage est à la bibliothèque de l'Escurial (n*"
643).
ALFIERI (L'abbé Piereb), prêtre romain,
ancien moine camaldule, membre de Tacadémie
de Sainte-Cécile, et professeur de chant grégo-
rien dans le collège de la Nation-Anglaise , est né à
Rome vere 1805. Il a publié les ouvrages dont
voici les titres : lo saggio storico teoretieo-
pratico del canto gregoriano per istru%ione
degli ecclesiastici ; Roma^ tipografia délie
Belle-Arti, I835,gr.in A*" de 134 pages 2» Ris-
tabilmente del canto e délia musica eeclesias-
tica , considerazioni scritte in occazione de'
moltiplici reclami contrv gli abusi insorti in
varie chiese d'Italia è di Francia; Roma, ti-
pografia délie Belle- Arti, 1843, in-S» de 130
pages. On a aussi de l'abbé Alfieri une traduc-
tion du traité d'harmonie de Catel , intitulée :
Trattato di armonia di Carlo Simone Catel
tradotto in italiano; Roma, delta slamperia
litograficadeLuigi Polisiero, 1840, in fol. Enfin,
M. Allieri s'est distingué comme éditeur de mu-
sique classique et religieuse , par les publica-
tions suivantes : lo Excerpta ex celebrioribus
demusica virisJo. Petro Aloisio Praenestino,
Thoma Lodovico Vitloria et Gregorio Allegri
Romano; Roma, 1840, in-fol. Ce recueil con-
tient des motets à huit voix. — 2* Inno e Ritmo :
Stabat Mater dolorosa ; e motetto : Fratres ego
enim accepi, a otto voci distribuiti in due
corifda Giov. PierLuigida Palestrina; Roma,
1840, in-fol. — 30 RaccoUa di mottetti a quai-
tro voci di Giov. Pier Luigi da Palestrina^ di
Lodovico de Vittoria, di Aviaedi Feliee Ane*
rio, Romano; Homa^ 1841, in-fol. Cette collec-
tion renferme seize motets. — 4» RaccoUa di
musica in cui contengonsi i Capo Lavori di
celebri compositori italiani^ consistenti in
messe, secuenze, offertorii, salmi, Inni, etc,^
da due sino a otto voci.
ALFORD (Jban) musicien anglais, vivait
à Londres yers le milieu du seizième siècle. Il
donna une traduction du traité de musique
d'Adrien Le Roy, sous ce titre : A Brirfe and
Easye Instruction to learne the tableture, to
conducte and dispose the hande unto the
lute; Bnglished by /. A. with a eut of the
lute; londcn, 1Ô68, in-4o. Quelques années
5.
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08
ALFORD — ALIANI
après il parut une autre traduction anglaise du
même ouvrage.
ALFRED , surnomma le Grand , sixième
roi d*Ani(leterre, de la dynastie saxonne, naquit
en 849, et succéda à son frère Atlielred en 871,
à l'flge de vingt-deux ans accomplis. Après un
règne glorieux, il mourut dans Tannée 900, sui-
vant quelques historiens, ou le 28 octobre 901 ,
d'après d^autres traditions. L'histoire de ce
grand homme ne peut trouver place dans un
ouvrage tel que celui-ci : nous dirons seule-
ment qu'égal à Charlemagne, qui Tavait précédé
éi\m siècle, par l'actiTité, par la bravoure, par
rintelligence et par la force d'&me, il le surpassa
par la bonté du cœur, par un esprit éminemment
philosophique, et par le sentiment de la dignité
humaine C'est dans le testament de ce roi
qu'on trouve ces paroles bien remarquables au
neuvième siècle : Les Anglais doivent être
aussi libres que leurs pensées. Instruit dans
les lettres, dans ^histoire et dans lés arts li-
béranx, Alfred cultiva la poésie et la musique.
Il jouait bien de la harpe, et s'accompagnait de
cet instrument lorsqu'il chantait ses poèmes.
Déguisé en barde, il péiu'tra aux sons de sa harpe
dans le camp des Danois, ses ennemis, pour
observer leur situation , et les charma par ses
chants. Fondateur de Puniversité d'Oxford ,
il y établit une chaire de musique qu'il confia
an moine Jean, religieux de Tabbaye de Saint-
David.
ALFRED, surnommé le Philosophe, savant
anglais , jouit d'une grande réputation dans le
treizième siècle, en France, en Italie et en Angle-
terre. Il séjourna longtemps à Rome, et retourna
dans sa patrie en 1268, à la suite du légat du
pape. Il y mourut peu de temps après. Parmi ses
ouvrages, il s^en trouve un, Intitulé De Musica,
qoi est resté manuscrit.
ALGAROITI (François), né à Venise
le 11 decembi-e 1712, fit ses études sous les
célèbres professeurs Enstache Manfredi et Fran-
çois Zanotli, qui lui firent Aiire de grands
progrès dans les mathématiques, la géométrie,
rastronomie, la philosophie et la physique; il
s'attacha aussi à l'étude des langues grecque et
latine; enfin il réunit les qualités de savant, de
littérateur et de philosophe. 11 fut lié d'amitié
avec Voltaire, Frédéric le Grand, et tous 'les
hommes célèbres de son temps. Frédéric lui
conféra le titre de comte du royaume de Prusse
pour lui , son frère et leurs descendants , le fit
aoncliambellan, et chevalier de l'ordre do Mérite,
n mourut de phlliisie à Pise, le 3 mars 1764, À
l'âge de cinquante-deux ans.
Parmi ses ouvrages, qui sont nombreux, on
trouve Sàçgio soprtkV Opéra in musica, pu-
blié en 1755, sans nom de lieu. Il y en a beau-
coup d'autres éditions : une des dernières est
imprimée à Livoume, 1763, in.8o de 157 pages.
Cet ouvrage a été réimimmé dans l'édition des
œuvres d'Algarotti publiée à Livoume en t763>
4 vol. in-80 ; dans celle de Berlin, 1772, 8 vol.
io-80, et dans le troisième volume <le celle de
Venise, 1791-1794, 17 vol. in-8o. Cliastellox Ta
traduit en français sous ce titre : Essai sur /'O-
péra, Paris, 1773 , in-s» , et Ra.spe en a donné
une traduction allemande dans les Wxchentli-
chen yachrichten die Musik betreffenk de
fliller, année 3^, p. 387, et dans l'appendice de
cette année, p. 1>22.
ALGERMANN (Fbançois), musicien et
poète allemand , vivait vers là fin do seizième
siècle. On connaît de lui deux ouvrages inti-
tulés: V* Ephemerides hymnorum ecclesiasti-
corum, Oder geistliche Kirchengesxnge. -
2^ Himmlyche cantoreis ( Chants célestes ) ;
ils ont été publiés à Hambourg.
ALGERMISSEN ( J.-A. ), sonsce nom a
été publié , dans la Gazette générale de Musi'
que de Leipsick ( année 49, no* 8 . 9, 10 et 11,
on bon travail sur l'E-tliétique dans la nature
du temps, en l'état présent des connaissances,
on de la science raiionneUe du son et de la
mesure.
ALGISl 00 ALGHISI ( Pabis-Françou ),
docteur en droit» compbsiteor et organiste de la
cathédrale de Brei^ia , naquit en cette ville le
2 juin 1666. Vers la fin du dix-septième siècle
il s^ouma pendant quelques anné«>s à Venise, où
il fit représenter, en 1690, deux opéras intitulés :
i^ VAfMT di Curzio per la patria. — 2* Il
Trionjo délia continenza. Le dernier eut tint
de vogue, qu'on le reprit l'année suivante an
tliéàtre de Venise, diittinciion fort rare en Italie.
La manière singulière dont Alghisi vécut dans
les dernières années de sa vie lui 6c4|uirent k
Brescia le nom de saint. Il ne se nourrissait
que d'herbes, qu'il assaisonnait de sel : il est
mort dans sa "Ville natale, le 29 mars 1743.
ALGREEN (SwEN), savant Suédois,,
membre de 4' Académie des sciences de Stock-
holm, et amateur de musique, fut lié d'amitié
avec le Dr. Brelin {vog. ce nom), et donna, après
la mort de celui-ci, one description du clavecin
qu'il avait inventé. Cette description est insérée
dans le dix-neavième volume des Mémoires de
l'Académie de Suède. Elle a pour titre : Des*
criplion du clavecin à tangentes du D^. Bre-
lin, décédé, et des additions qu'y a Jattes
Af . Scheffsr,
ALIANi ( Fr AKçois ), habile violoncelliste »
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ALIANI — ALIZARD
69
né h Plaisance. Son père j qui était premier Tio-
loo en cette tille, lui donna de bonne tieure des
leçons de musique et de violon ; mais, recon-
naissant ensuite que son fils avait de grandes
disparitions pour le ? iotoncelle, il le conduisit à
Parme , où il le mit sous la direction de Gius.
Rovelli, de Bergame, alors premier violon-
celiiste au service du duc Ferdinand. Après
cinq années passées à cette école, il fut considéré
loi-méoie comme un des plus habiles professeurs
gnr son instrument , et revint alors dans sa *
patrie, où il occupa la place de premier vio-
loncelle au théâtre et à Téglise. Il y termina ses
jours au mois de inai 1812. On a de sa com>
position trois livres de duos pour deux violon-
celles.
ALIANI ( Louis ), fils du précédent, pre-
mier violon et directeur de Porchestre de la
ville et du ihéÂtre de Yicence, est né à Plai-
sance en 1789. QuoiquMI n*Àit étudié le violon
que soi» la direction de son père, ses disposi-
tions naturelles lui firent faire des progrès si
rapides, qu'à Tftge de dix-huit ans il étonnait
déjà les professeurs de Milan ; à vingt ans il
eicita Padmiration du public dans les concerts
qoMl donna à Venise et à Vicence; il obtint alors
dans cette dernière ville l'emploi ci-deftsus énoncé.
On a publié de la composition de cet artiste :
GrandT aria di bravuracon preludio e varia-
lioni per violinosolo^ con accontp, di quin-
ietto ; Milan, Riccordi
ALIF AX ( AKBRé ). On tlx>uve sous le nom
de cet auteur, à la Bibliothèque impériale, à Paris,
an Nisi Domintu h qnatre voix, en partition
orî^ale. Il y a eu nn musicien anglais de ce
nom, qui vivait à la fin du dix-septième siècle.
ALIIVO VI ( Joseph ), compositeur, est né à
Parme, te 27 septenibre 1790. Après avoir étudié
les belles-lettres, il s'appliqua avec enthousiasme
à l'étude de la musique sous la direction de
Franc. Fortunati, son compatriote. Il a compo-
sé beaucoup de musique instrumentale et vocale,
sacrée et profane , qu on trouve en manuscrit
dam prasqne.tous les magasins d'Italie. Il s'est
fixé dans sa patrie, où il se livre à renseigne-
ment do chant et du piano. On a publié de sa
composition : Divertimento per eomo di cacda
ton aeeomp, di grande orchestre; Milan, Ric-
cordi, et fniroduzione e tema originale con
varia%îoni péril piano forte; ibid. Par décret
de la grande duchesse de Parme en date du
30 mars 1837, Alinovi a snccédé à Ferdinand
SImonift, décédé, dans les places de maîtres de
chapelle et de directeor des concerts de la cour.
ALIPRANDI (BBRifAAn), né en Toscane, au
, do dix-httitième siècle, fut d'a-
bord composilear de la chambre et directeur des
concerts de la cour de Bavière. Il devint ensuite
maître de chapelle de la même cour, pour la-
quelle il composa les opéras suivants : Mithri-
date, en 1738 ; Iphigénie, en allemand, en 1739 ;
SémiranUs, en 1740. — Aliprandi (Bernard),
fils du précédent , fut un habile violoncelliste au
service de la cour électorale de Munich, où il se
trouvait encore en t786. Depuis 1782, il avait
publié quelques morceaux pour son instrument ,
et non pour la viola da gamba, comme on le
dit dans le Dictionnaire des Musiciens, d'après le
premier Lexikon de E.-L Gerber.
ALIPRANDI (VmcEiiT), ténor distingué,
né à Bologne, a chanté avec succès sur les prin-
cipaux théâtres d'Italie dans la première partie
du siècle présent. 11 est mort à Bologne, le 28 fé-
vrier 1828.
ALIQUOT (Jehan), dit Boquier, fut musi-
cien au service de Charlotte de Savoie, femme de
Louis XI, depuis 1462 jusqu'en 1469. Il mourut
dans le cours de cette dernière année. Ses appoin-
tements étaient de 72 livres tournois (432 fr.
64 c, suivant la valeur de la livre tournois à cette
époque).
ALIX (L'abbé Céleste), chapelain de l'église
des Génovéfains , à Paris , est auteur d'un A#é-
moire pour servir à Vétude et à la restaura-
tion du chant romain en France; Paris, Le-
coffre et Cte, i851,in-8'* de quatre-vingt-dix; neuf
pages. On a aussi da même : Réponse aux étu-
des de M. Duval {voy. ce nom), sur le graduel
romain publié à Paris chez M. Lecoffre, en
t85t, sotts la direA:tion de la commission ins-
tituée par iVTV. SS. les archevêques de Reims
et de Cambrai; Paris, Lecoffre etC»», 1852, in-8^
M. l'abbé Alix a été membre de la commission
qni a préparé l'édition du graduel de 1851, objet
des critiques de M. Duval.
ALIZARD ( Adolphe* J^PB-Louis), né à
Paiis, ^e 29 décembre 1814, fit ses études au
collège de Montdidier. Sa mère le destinait à
l'enseignement, et ne consentit qu'avec peine à lai
laisser suivre le penchant qu'il avait pour la mu-
sique. En 1830, cette dame alla diriger un pen-
sionnat à JBeauvais : son fils l'y suivit, et entra
au collège de cette ville, où il trouva pour pro-
fesseur de musique M. Victor Magnien ( voy. ce
nom), qui découvrit ses dispositions pour cet art,
et lui fit faire de rapides progrès. M. Magnieo
détermina enfin la mère d'Alizard à l'envoyer à
Paris, pour y terminer ses études musicales*
Urhan {voy. ce nom) (M le mattre qu'il y rencon-
tra d'abord et qai se chargea de son Aucation de
violoniste ; mads le hasard ayant fait connaître
! au professeur U beauté de la voix de son élève.
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70
ALIZARD — ALKAN
il lui fît abandonner son instrument, et te fit en-
trer au pensionnat du Conservatoire, où il reçut
les leçons de Banderali Aliiard entra dans cet
établissement au moi» de mai 1 834.Deux ans après,
le premier prix de chant lui fut décerné dans un
brillant concours, et le 23 juin 1837, il débuta à
ropéra dans le r^e de Saint-Bris des Huguenots,
Il y obtint un succès honorable ; mais l'espèce de
difformité qui résultait du contraste de sa courte
taille avec des pro|K>rtions musculaires très-dé-
veloppées ne- le rendit pas sympathique an pu-
blic, et sa position au thé&tre resta longtemps
secondaire. Le caractère de sa voix était une basse
profonde, d'un timbre paissant et sonore, sorte
d'organe très-utile dans la musique , mais dont
les avantages trouvent rarement Foccasion de se
faire remarquer à la scène. Nonobstant Tappui
que ses amis lui prêtaient dans les journaux, Ali-
zani resta â TOpéra dans une condition secon-
daire jusqu'en is42 : alors il se décida à se re-
tirer de c« théâtre, et accepta un engagement à
celui de Bnixelles. Il y resta deux années, pendant
lesquelles il força son organe vocal à se prêter à
une transformation qui lui fut funeste; car, de
basse profonde qu'était naturellement cet organe,
il en fit un baryton, et chanta tous les rôles de cet
emploi dans le grand Opéra. Il y trouvait l'a-
vantage d'une meilleure position momentanée ,
mais il préparait la ruine de sa voix et de sa santé.
Les premières arteintes d'une maladie des bron-
ches ne tardèrent pas à se manifester; il dut
suspendre son service au tliéàtre , et Tut enfin
obligé de se retirer. On lui conseilla alors le
voyagé de l'Italie comme eflicace pour le mal
dont il souffrait : il. suivit ce conseil, et s*en
trouva bien; car la sonorité de son organe revint,
et fl put chanter avec snreès sur quelques théâ-
tres italiens. De retour en France en t84A, il se
fit entendre dans quelques représentations, et y
fit une vive impression dans quelques-uns de ses
meilleurs rôles Rappelé à Paris au mois d'août
de la même année, il rentra à l'Opéra avec le
titre de chef d'emploi. Il y revenait avec une
voix aussi puissante en apparence qu'autrefois,
' mais plus étendue, mieux exercée; et l'artiste avait
acquis cette confiance en soi-même sans laquelle
on ne domine pas l'opinion pobliqne. Alizard
excita d'abord une sorte d'enthousiasme dans ses
rôles principaux, et ses succès conservèrent leur
êdat pendant deux ans environ ; mais, an mois
d'octobre 1848, le mal dont il avait été aUeint à
Bruxelles reparut avec an caractère plus alar-
mant; car ce n'étaient plus les bronches qui
étaient attaquées, c'était le larynx lui-même. Dans
Fespoirqup le climat de la France méridionale le
guérirait, Tartiste retourna à Marseille, d'où il ne
devait plus sortir. Peu de semaines après son
arrivée dans cette ville 11 expira, au mois de jan-
vier 1850, à l'ftge de trente-six ans. Alixard avait
de rinstniclion, aimait l'^irt sérieux et s'ocruput
de son histoire. Ce goAt lui avait fait rassembler
des livres rares et des curiosités musicales qui
absorbaient toutes ses économies. 11 en résulta
pour lui de la gêne dans la maladie longue et
douloureuse qui le conduisit au tombeau ; mais
cette circonstance fut l'occasion d'un noble trait
de dévouement et de générosité que lliistoire
doit enregistrer. Connaissant sa triste sittiatioD,
quatre de ses amis se réunirent, se cotisèrent,
et l'un d'eux alla le voir, lui portant 200 francs, et
lui disantavec cette délicatessed'expressions qu'on
n'a qu'en France pour de pareils traits : « Cher
« Alizard , ta maladie est sans doute pour toi la
« cause de quelque gêne ; mais ta santé ne peut
« tarder à se rétablir. Tu reprendras ton service
"c au théâtre, et tes .succès auront bientôt comblé
n ton petit arriéré. Permets donc à tes amis d'être
« tes banquiers en attendant ce moment, et ac-
« cepte comme un prêtée que je suis chargé par
<i eux de t'apporter. » Alizard, qui , seul, se fai-
sait illusion sur son état, crut ainsi ne contracter
qu'une dette momentanée. Tons les mois, la même
visite se renouvela jusqu'au dernier moment, et
l'artiste objet de 'cette belle action conlinua de
faire ses reçus de la même somme avec la même
sécurité.
ALKAN ( Charles- VA.LBNTiri), connu sous
le nom d'Àlban aîné, né à Paris, an mois de
décembre 1813, montra dès ses premières
années les dispositions les plus remarquables
pour la musique. Admis comme élève au Con-
servatoire de Paris , il y obtint le premier prix
de solfège à l'âge de sept ans et demi. Dans le
même temps il exécuta en public un air varié
de Rode sur le violon ; mais dans la suite il
abandonna cet instrument. Ses progrès dans Vé-
tude du piano , sons la direction de Ztmmer-
man , ne furent pas moins rapides, car il était à
pehie âgé de dix ans lorsque le premier prix de
cet instrument lui fut décerné dans un concours
public. Devenu élève de Donrlen pour Phar»
monie, il porta dans l'étude de cette science l'heu-
reuse organifnlion dont la nature l'avait doué,
et pour ta troisième fois il fut vainqueur de see
rivaux dans l'école qui avait été le théâtre de
ses antres soccès; le premier prix. lui fut ac-
cordé en 1826. Zimmerman, qui avait fait son
éducation de pianiste, lui donna ensuite des le-
çons de contre-point et de fugue, et ce fut comme
élève de ce professeur qu'il parut en 1831 au
concours du grand prix de l'Institut, et qu'il y ob-
tint une mention honorable. Depuis lors ce jeun»
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ALRAN — ALLACa
71
art'ute s'est livré à la composition poar son ins-
trument et à lîenseignement du piano. Il s'est fait
entendre avec succès dans plusieurs concerts, no-
tamment à Tun de ceux du Conservatoire, où il a
e&éouté un concerto de sa composition dans la
saison de 1831. Doaé d'un talent sérieux et ori-
ginal, Alkan n'a pas recherché les succès de
vogue; que sa grande liabiielé lui eût rendus fa<
dles. Les artistes ont une grande estime pour son
mérite, et en portent très-haut la valeur. Cette
opinion est justifiée, car Alkan n'est pas seule-
ment un très-habile pianiste et un compositeur
plein de fantaisie ; c'est un grand musicien qui
a Jusqu'au fond eu cœur le sentiment du beau.
Sa manière est d'une originalité inconteMahle.
Mais sa musique est difTicile, et pour en bien
saisir l'esprit, il faut la lui entendre jouer : le
public ne la connaît pas suffisamment.
M. Alkan a publié jusqu'à ce jour les produc«
tioDS dont les titres suivent : I*» I«« Omnibus, va-
riations pour le piano dédiées aux dames frton-
ches ; Paris, Schlesinger. — 2" Variations sur le
thème de L'Orage, de Steibelt. — 3" Concerto pour
le piano avec accompagnement d'orchestre. — V*
Vingt-cinq préludes dans tous les tons majeurs
et mineurs pour piano ou orgue, en trois suites,
op. SI; Paris, Brandus. — 6** Douze études dans
tous les tons majeurs, op. 35 ; ihid. — 6** V Ami-
tié, grande étude; ibid. — 7** Marche funèbre ,
op. 26 ; ibid. — 8° Marche triomphale , op. 27 ;
ibid. — 9* le Chemin de fer, étude pour le piano.
— !()• Bourrée d'Auvergne, étude, op. 29 ; ibid.
^W* U Preux, étude de concert, op. 17 ; ibid.
— 12® Nocturne pour piano forte, op. 22 ; ibid.
— 13'' Saltarelle, idem, op. 23; ibid. — 14° Gigue
et air de ballet, idem. op. 24; ibid.- 1 5M«^ Trio
pour piano, violon et violoncelle, op. 30; Paris,
Richault.— 16» Duejughe da Caméra (Jean qui
pleure et Jean qui rit) ; ibid — 17* Partitions pour
le piano tirées des œuvres de Marcello, Gluck,
Haydn, Grétry, Mozart, no» 1 à 6 ; ibid. — 1 8» Va-
riation-falitaisie à quatre mains sur un thème de
Don Juan ; ibid.— 19» Recueil dlmpromptn8,op.
31, no* 1 et 2. — 20* Grande sonate , op. 33. —
21^ Scherzo foeoso. — 22» Duo concertant pour
piano et violon , op. 21. — 73"* Études caprices,
formant les œuvres 12, 13, 15,' 16, et renfermant
trcna improvisations dans le style brillant, troisan-
dimte romantiques, trois morceaux dans le genre
pathéUque, dédiés à Lisxt, et trots scherzi. —
24» trois marches, gncwi da cavaleria, op. 87,
j«r ^ 2*" livre de chants pour piano, op. 38. —
2S' Dotise éludes dans les tons mineurs, dédiés à
M. rétis, op. 39. Cet ouvrage est une vériUble
épopée pour le piaDo:elle se développe en 276pages
de musique, et l'on y trouve des pièces d'un genre
absolument nouveau, une svmphonle en quatre
parties, un concerto en trois divisions^ une ouver-
ture, un dernier morceau intitulé Le Festin (TE-
sope, — 27** Trois marches k quatre mains, op. 40.
~ 28* Trois fantaisies dédiés à L., op. 41 . — 29<'
Réconciliation, p^it caprice en forme de danse
basque, op. 42. — 30* Salut, cendres du pauvre /
paraphrase, op. 45. — 81* Sonate pour piano et
violoncelle, op. 47. On a aussi d'Alkan plusieurs .
ouvrages distingués vans n*' d'œuvre, entre autres.
Les Mois, qui se composent de douze morceaux,
en quatre suites ; trois grandes éludes pour les
deux mains séparées et réunies ; f* fantaisie pour
la main gauche seule ; introduction, variations et
finale pour la main droite seule; étude à mouve-
ment semblable et perpétuel pour les deux mains.
ALKAN ( Napoléon Morhange ) , frère du
précédent, né à Paris, le 2 février 1826, a fait
ses études au Conj^ervatoire de Paris , sous la
direction d'Adam et de Zimmerman. Ce der-
. nier lui a donné aussi des leçons de composi-
tion. En 1850 il a pris part au concours de
rinstitot de France pour le grand prix de com-
position, et a obtenu le second prix pour la can-
tate intitulée Emma et Bginhard, On a de lui
quelques ouvrages pour le piano, parmi les-
quels on remarque une Étude fuguée sur Le
Prophète de Meyerbeer; Paris, Brandus.
ALLACGI ( LÉON ), en latin Àllatius, naqoit
en 1 586, dans l'Ile de Chio, de parents grecs schis-
maliques. Dès l'âge de neuf ans il fut amené en
Calabre pour y commencer ses études, qu'il alla
finir à Rome. Ce fut un des plus savants littéra-
teurs du dix-septième siècle. Le pape Grégoire XV
l'employa en diverses circonstances. En 1661 il
fut nommé bibliothécaire dn Vatican. Il mourut au
mois de janvier 1669, âgédeqnatre-vingMrois ans.
Peu d'hommes ont écrit autant que lui ; cependant
on assure qu1l se servit de la même plume pendant
quarante ans, et que, l'ayant perdue, il fut près
d'en pleurer de chagrin. Il a donné un catalogue
de tous les drames italiens représentés depuis la
renaissance de la poésie dramatique jusqu'en 1666,
y compris les opéras : le titre de cet ouvrage est
Drammaturgia divisa in sette intfici; Rome,
1666, in-12 : une nouvelle édition de ce cata-
logue fut publiée à Venise en 1755 , avec des oor-
rections, des augmentations et la contiHuation
jusqu'en 1755, sous le titre de Drammaturgia
accresciuta e continuata fino alT anno 1756. •
Ce livre fournit des renseignements utiles sur les
compositeitrs d'opéras italiens, depuis le com-
mencement du dix-septième siècle jusqu'au milieu
du dix-huitième. Paul Freher cite aussi un ou-
vrage d'Allaceî ( r^a^ Viror. erudit., p. 1537)
sous le titre : De Melodis Grxcorum; mais il
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n
ALLACa — ALLEGRI
ne dit pas' s'il a été imprimé, et je n'en ai troufé
rindication nulle part.
ALLAlRBy chantre de Téglise de Paris
( Notre-Dame), mort le 13 avril 1547, suivant les
notes prises dans les archives de la cathédrale
par le chanoine Chastelain, et recaeilUes par
Boisgelon, était contemporain de quelques autres
musiciens français qui se distinguèrent sous les
règnes de Louis XII et de François 1er. on ne con-
naît Jusqu'à ce moment que deux messes à qua-
tre VOIX de sa composition , insérées dans le re-
cueil qui a pour titre : Missarum dominicalium
quatuor vocum Lib. I^ll, Ul; Parrhisiis (sic)
apud Petr. ÀUaingnant, 1534, in-4<^ obi. Les
antres compositeurs dont lés messes se trouvent
dans celte collection sont MatliieuSoliier, le Heur-
tenr, Jean de BiIlon,Claudin,Certou et Dumoulin.
ALLATIUS(Lbo). Foy^s Allacci.
ALLEGRANTE ( Mabeleinb ) , cantatrice
italienne, élève de HolzlMuer, maître de chapelle
à Manheim, panit pour la première fois sur le
Uiéfttre à Venise en 1771, et après avoir chanté
sur plusieurs autres tiiéfttres d'Italie , se rendit
en Allemagne en 1774. Elle continua à chanter à
Manheim et à Ratisbonne jusqu'en 1779. Alors
elle retourna à Venise, et. après s'être 1^'t en-
tendre sur le théâtre de Saint-Samuel pendant
le carnaval, elle alla en Anglelerre en 1781. Deux
ans après, elle se rendit à Dresde , où Télectenr
l'engagea moyennant mille ducats d'appointe-
ments. On ignore l'époque précise de son deuxième
Toyage à Londres, mais on sait qu'elle y chanta
' dans les oratoires en 1799. Sa voix était douce et
pure, mais manquait de force.
ALLEGRI (GnteoiRE), prêtre et composi-
teur, de la famille du Corrége, naquit à Rome
vers 1560. 11 fut élève de Jean Marie Nanini avec
Antoine Cifra et Pierre-François Valentini. Un
bénéfice lui ayant été accordé dans la catliédrale
de Fenno, il fut d'abord attaché à cette église
comme diantre et compositeur. Ce fut pendant
ce temps qu'il publia ses concerts à deux, trois,
et quatre voix, et ses motets à deux, trois, quatre,
cinq , et six Toix. La réputation que lui firent
ces Ouvrages lui procura l'honneur d'être appelé
par le pape Urbain VI II, qui le fit entrer dans le
collège des chapelains clianlres de *la chapelle
pontificale, le 6 décembre 1029. Il y resta jusqu'à
sa mort, qui arriva le 18 février 1652, et fnt in-
humé k Sainte-Marie in ValliceUa, dans le caveau
du coHége des chantres de la ch4fk>eUe dn Vati-
can. Anf ré Adami {Ossenfoz. per ben regoL, etc.,
pag. 199) dit qu'Allegri était d'une bonté rare,
fort charitable, et qu'il visitait chaque jour les
prisonniers ponr leur distribuer tous les secours
dont il pouvait disposer.
Les ouvrages imprimés d'Allegri sont : 1* It
primo Libro di Coneerli a due, tre e qwUtro
voci; Rome, Soldi, 1618. — 2" // seconda iÀbro
di Concerti a due, tre e quattro voci ; Rome,
Soldi, 1619. — Z* Gregorii Alleifri Romani Fir-
manx ecclesise beneficiati Motecta duarum,
trium, quatuor, quinque, sex vocum, liber
primus ; Rome, Soldi, 1620. — 4* Motecta dua-
rum, trium, quatuor, quinque, sex vocum,
liber secundus; Rome, Soldi, 1621. Quelques
motets d'Allegri ont été aussi insérés par Fabio
CostantÎDi dans le recueil qui a pour titre : Scella
di motetti di diversi eccellenlissimi autori a
due, tre, quattro e cinque€oci; Rome, 1618.
Un grand nombre de compositions inédites de ce
musicien célèbre se trouvent à Rome dans les
arcliives de Sainte Marie in VaUiceUa, et dans
le collège des chapelains chantres de la chapelle
pontificale. T.'abbé Baini cite particulièrement
un motet et une messe k huit voix, Christus re-
surgens ex morluis. Enfin deux collections pré-
cieuses, qui se trouvent dans le Collège Romain,
et qui ont pour titre : Varia musica sacra ex
bibliotheca Altaempsiana, Jussu D. J. Angeli
ducis ab Àltaemps collecta, renferment plusieurs
compositions d'Allegri, notamment des concerta
pour plusieurs instruments, ouvrages fort remar-
quables dont Kircher a tiré un morceau qu'il a
publié dans sa Musurgia (t. I, p. 487). On trouve
en partition, dans la bibliothèque musicale de M.
l'abbé Santini, à Rome, des Lamentations pour
la semaine sainte et des Improperii à deui chœurs,
le motet Salvatorem expectamua à six voix, les
psaumes Dixit Dominus et JBeatus vir k huit
voix, des Magnificat également à huit, et enfin
les motets Domine Jesu Chrisli et Libéra me
Domine, tous composés par Grégoire Allegri.
Mais c'est suriout au Miserere à deux chœurs,
l'un à quatre voix , l'autre à cinq, qui se chante
à la chapelle Sixtine , à Rome, dans la semaine
sainte , qu'Allegri doit la réputation dont il jouit.
Ce Miserere est un de ces morceaux dont on ne
comprend pas l'elTet à la lecture, à cause de la
grande simplicité qui y règne ; mais il existe dans
la chapelle pontificale une tradition d'exécution
excellente qui en a fait ressortir le mérite et qui
lui donne une teinte religieuse et expressive dont
on ne peut se faire une idée sans l'avoir entendu.
La réputation dont jouissait ce morceau l'avait
en quelque aorte fait considérer oomme sacré : il
était défendu d'en prendre ou d'en donner copie»
sous peine d'excommunication; cependant les
foudres de l'Église n'ont point elfrayé les curieux.
Mosart l'a écrit pendant qu'on le chantait; le
docteur Bumey en obtint une copie à Rome et
la publia à Londres en 1771; Choron l'a In-
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ALLEGRI
73
séré dans sa Collection des pièces de musique
religieuse qui s'exécutent tous les ans à Rome,
durant la semaine sainte. Le même professeur
a (ait exécuter , en 1930, les six premières stro-
phes et la dernière de ce Miserere, dans les con-
eerisspirituels de nnstitotton royale de musique re-
ligieose qoll dirigait : les amateurs qui assistaient
à ces concerts ont pu se faire une idée de cette
composition , qui n'arait jamais été entendue à
Paris.
L*anecdote soÎTante pronye losqo'à révidence
que la perfection d'exécution qu'il y avait autre-
fois dans la chapelle Sixtine est indispensable
pour faire valoir le Miserere d'Allegri. L'empe-
reor Uopold f , grand amateur de musique,
CD avait fait demander une copie au Pape par
ton ambassadeur à Rome, ponr l'usage de la
chapelle impériale : elle lui fut accordée. Le
naître de la chapelle pontificale fut chargé de
bire faire cette copie, qui fut envoyée à l'empe-
reor. Plusieurs grands chanteurs se trouvaient
alors ï Vienne : on les pria de coopérer à Texé-
cotion ; mais quel que fût leur mérite, comme
ils ignoraient la tradition , le morceau ne pro-
duisit d'antre effet que celui d'un faux-bourdon
ordinaire. L'empereur crut que le maître de
diapelle avait éludé l'ordre et envoyé on autre
Miserere; il s^en plaignit, et le prétendu coupable
ftot chassé, sans qu'on voulût entendre sa justifi-
cation. Enfin ce pauvre homme obtint de plaider
lai-mème sa cause, et d'expliquer à Sa Sainteté
que U manière de chanter ce Miserere dans sa
chapelle ne pouvait s'exprimer par des notes ,
ni se transmettre autrement que par l'exemple.
Le saint-père, qui n'entendait rien à la musique,
eut beancoop de peine à comprendre comment
le même morceau pouvait produire des effets si
diflérent^ : cependant il ordonna à son mettre de
chapelle d'écrire sa défense ; on l'envoya à Vienne,
etTempereoren fut satisfiait.
Pour compléter l'histoire du Afi^erere d'Alle-
gri , on croit devoir donner ici un extrait de la
notice de l'abbé Baini sur la chronologie des Mi-
serere qu'on a chantés à la chapelle Sixtine (Mé-
moires sur Palestrina). Cette notice contient
quelques faits curieux qu'on chercherait vaine-
ment ailleurs.
Deux volumes manuscrits des archives de la
chapelle, cotés 150 et 151 , renferment tous les
Miserere qui ont été chantés dans la chapelle
pontificale depuis les temps les plus reculés , à
Texception du premier, qui fut chanté en faux- |
boardon en 1&I4 , sous le pontificat de Léon X,
et qui ne fut point jngé digne d'entrer dans le re-
coal.
En 1517, Constant Festa, qui venait d'être
reçu chanteur de la chapelle, écrivit deux versets
du Miserere, l'un à quatre foix, l'autre à cinq.
Ce Miserere est le premier qu'on trouve dans le
recueil. Le deuxième est de Louis Dentice, gen-
tilhomme napolitain, auteur de due dialoghi
délia musica, uno délia teorica, Vallro délia
pratica, etc. Naples, 1533. Ce Miserere est al-
ternativement à quatre voix et à cinq. Le troi-
sième, dont il n'y a que deux versets à quatre
voix , est de François Guerrero de Séville. Vien-
nent ensuite deux versets du Miserere, l'un à,
quatre voix, l'autre à cinq, par Palestrina. te
cinquième Miserere, dont il n*y a que deux ver-
sets , l'un à quatre voix , l'autre à cinq , est de
Théophile Gargano, de Galle<^, qui fut agrégé
au collège des chantres de la chapelle, le 1*^ mai
1601. Le sixième Miserere, composé de deux
versets , l'un à quatre voix , l'autre à cinq , est
de Jean François Anerio. Felice Anerio est l'au-
teur du septième, qui est alternativement à quatre
et à cinq voix. Cet auteur est le premier qui a
écrit le dernier verset à neuf voix. Le huitième
Miserere, fort inférieur aux précédents, est d'un
auteur inconnu. Viennent ensuite les versets de
Palestrina, ci-dessus mentionnés, avec Padditlon
du dernier verset à neuf voix, par Jean Marie
Nanini. Le dixième Miserere, à quatre voix,
avec le dernier verset à huit, est de Santo-Nal-
dini, romain agrégé au collège des chantres de
le chapelle, le 23 novembre 16 17. Le onzième,
à quatre voix , avec le dernier verset à huit, est
de Roger Giovanelii , agrégé à la chapelle le 7
avril 1599. Le douzième, alternativement à
quatre et à dnq voix , avec le dernier verset à
neuf, est celui de Grégoire Allegri. L'usage d'é-
crire des Miserere pour la chapelle Sixtine cessa
dès ce moment, parce que celui d* Allegri fut
trouvé si beau, qu'on ne crut pas pouvoir faire
mieux. Cependant il le corrigea à plusieurs re-
prises, et en changea plusieurs fois Tordre des
parties pour obtenir des effets meilleurs : il fut
^suite revu et perfectionné par plusieurs chan-
teurs et compositeurs de la chapelle, qui y ajou-
tèrent tout ce qu'ils crurent le plus propre à en
rendre l'exécution satisfaisante. Ce morceau se
chantait dans les matinées du mercredi et du
vendredi saint Le jeudi on avait l'usage de clian-
ter tantôt le Miserere de Felice Anerio, tantôt
celui de Santo-Naldini.
Plus les beautés du Miserere d'Allegri étaient
appréciées, plus on éprouvait d'ennui à exécuter
les autres. En 1680, on obtint d'Alexandre Scar-
latti qu'il en écrivit un nouveau pour le service
de la chapelle; mais la composition ne justifia
point tout ce qu'on attendait d'un tel maître : il
fut cependant adopté par respect pour la réputa-
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ALLEGRI — ALLEVI
tion de son auteur, et exécuté le jeudi saint al-
ternativement avee ceux de SantoNaldini et de
Fellce Anerio. En 1714, TUomaa Bai, maître de
chapeiie du Vatican , écrivit un nouveau Miserere
en deux versets , alternativement à quatre et à
cinq voix , avec le dernier à huit , sur le plan de
celui d'Allegri ; et cette composition fut trouvée
si belle, que dès lors on cessa de chanter les Mi-
serere de Felice Anerio et de Scarlatti, et qu*on
n'exécuta plus que ceux d^Allegri et de Bai , dans
les trois nuklinées des ténèbres, depuis 1714 jus-
qu*en 1767. En 17ô8, Joseph Tarlini, célèbre
yioloniste, fit don à la chapelle d*un Miserere de
sa composition, alternativement à cinq voix et à
quatre , avec le dernier verset à huit ; la musique
était différente à chaque verset. Ce Miserere fut
exécuté la même année; mais il ne put soutenir
la comparaison avec ceux de Bai et d*Allegri ,
et Tut rejeté pour toujours. En 1777 , Pa<iquale
Pisari , à la demande des chantres de la chapelle,
composa un nouveau Miserere^ avec tons les
versets dilTérents, alternativement à quatre et à
cinq voix, et les deux derniers versets à neuf;
il eut le même sort que celui de Tartini : en sorte
que depuis 1778 jusqu^en 1820 les Miserere â'Al-
legri et de Thomas Bai furent seuls exécutés. A
la demande de Pié VU, Tabbé Baini a écrit
un nouveau Miserere en 1821 ; cette composition
a été jugée digne d*etre chantée alternativemeot
avec celles des deux anciens compositeurs.
Que si Ton considère le morceau qui a fait la
célébrité d'Allegri , on n'y remarquera ni traits
saillants de mélodie, ni harmonie piquante et
nouvelle , ni eflets inconnus au temps où vivait
l'auteur ; mais une teinte de tristesse profonde
répandue sur tout l'ouvrage, une excellente or-
donnance des voix et le rhythroe bien cadencé
des paroles n*en font pas moins un des morceaux
les plus, originaux de Pépoqueoù il parut, et ce-
lui peut-être qui , malgré son apparente simpli-
cité , renferme le plus de difficultés |M>ur Texé-
cution. Au concert, dans un salon , la plupart ^
ces beautés passent inaperçues; mai» à Tégiise,
et surtout au Vatican , ce n^est pas sans émotion
qu^elles peuvent être entendues.
ALLEGRI ( DonifiiQOB) , compositeur, né à
Rome, dans la seconde moitié du seizième siècle,
fut fait maître de chapelle de la basilique de
Sainte-Marie- Majeure, le 3 avril 1610 , et occupa
cette place jusqufi la fin de 1629. Il vivait encore
en 1638 ; car il fit imprimer dans cette année un
de ses ouvrages. Ce musicien fut un des pre-
miers qui écrivirent les parties dlnstruments qui
devaient accompagner le chant dans un système
différent de celui des voix ; son premier eieai en
ce genre est dans l'ouvrage qui a pour titre :
Modi quos expressit in choris, Rome, 1617.
On connaît aussi sous le nom de ce coraposlteor
Motteti a 2, 3, 4 e/ 5 vod. Borna, 1638, in-4o.
La collectiou de l'Abbé Santini, à Rome, con-
tient aussi de ce maître , en partition et en ma-
nuscrit, le motet Suge^ serve bone, pour 12 té-
nors; un autre motet pour 12 tMsses , sur le texte
Beatus ille servuSy et enfin une Messe à 16 voix.
ALLEGRI (Jean Baptiste), compositeur et
organiste à Arzignano , petite ville de l'état véni-
tien, située entre les rivières de Gua et de
Chiampoj a publié douxe motets à voix seule,
avec des violons et basse, œuvre l^r, Venise,
fOO, in-fol.
ALLEGRI (D. Philippe), né à Florence le
18 juillet 1768, fut maître de musique au sémi-
naire de cette ville, et maître de chapelle de
Saint-Michel. 11 est élève du père L. Braccini.
Sa musique abonde en motifs élégants; ses chants
sont vrais et expressifs et ses modulations heureu-
ses. La messe de requiem, è quatre voix et à grand
orchestre, qu'il a composée |)our les obsèques de
l'archevêque Martini lui a fait beaucoup d'hon-
neur, On connaît aussi de sa composilion un
O salutaris hostia^ pour soprano et basse, et
le motet verbum carofactum est , pour ténor
et basse.
ALLEN (Ricbard) , écrivain anglais de la fin
du dix-septième siècle n'est connu que par un
livre sur le chant des psaumes, intitulé : Es-
say on stnging o/ psalmst e\c,, Londres, 1696»
in-8'*. Le docteur Russel ayant attaqué quelques
passages de ce livre dans des Animadversions
upon Aliènes essay on singing ofpsalms, etc.»
Londres , 1696 , Allen répondit avec aigreur dans
un pamphlet qui avait pour titre : il bri^vin-
dieation oj dn essay , to prove singing of
psaimsy etc., from Dr, RusseVs Animadver-
sions^ and M. Marlow*s remarqs^ Londres»
1696, in- 12. Cette querelle se termina par une
réponse adressée à Alleu par un écrivain nommé
Richard Claridge , sous ce titre : An anstper to
Richard Allen* s essay. vindication and appen-
dice, Londres, 1697 , in-8o.
ALLEVI (Joseph), compositeur Italien da
dix-septième siècle et maître de chapelle de la
cathédrale de Plaisance, est connu par un ouvrage
divisé en trois livres et qui a pour titre Compost-
ziùne sacre. Le premier livre n*est pas indiqué
dans les catafogues des grandes bibliolhèqoes
musicales; mais le second et te troisième livres,
sont au Lycée musical de Bologne. Le second liTre
est intitulé : Composiiioni sacre a 2, 3 e 4 vaci,
Missa per H dtfonti a quattro a Capella
lib. IL Venezia, per Fr. Magni e Gardano,
1662, in-40. Le titre du troisième livre est ce-
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ALLEVI — ALMEimAEDER
7S
loi^ : Terzo libro délie composiiioni sacre, a
1, 3 0 4 vociy parle con violini, e sonate a Ire
Hoe La Tortona, la Morella, la Toscùla, le
litanie délia Beata V, a k vœi, Bologne, 6.
Monti, 1668, in-40.
ALLISON (Rigbard), profeaaeor de ma-
siqoe à Londres, vécut sous le règne de la reine
Elisabeth. Il fut l'an des dix auteurs qui coopé-
rèrent à la oom|>osiiion de la musique des psau-
mes imprimés à Londres, par Thomas Este, en
1594, in-8o. Il a aussi publié séparément : The
psalmes 0/ David in mettér , the ptaine-smg
htmnç^he common tune to te sung and plaid
upon the lutej orpharyon, cU terne, orbase-'
riol, severallg or altogetheer, the singing
parts to be either ténor or treeble to the ins-^
truments, according to the nature of the
voîces , or for foure voices, wlth tennes short
tunnes in the end, to which for the most
part ail the psalmes madde usuallg sung ,
for the use of such as are 0/ mean skill,
and whose leysure least serveth to practise
(Les Psaumes de David mesurés, dont la mé>
lodie, en chant ordinaire , est destinée an luth ,
an fbéorbe , à la guitare ou à la basse de viole ,
et dont les parties chantantes doivent être le
ténor ou le dessus, avec les instruments, suivant
la nature des voix, ou qui peuvent être chantés à
4 voix; avec dix airs brefs à la fin, auxquels
la plus grande partio^des psaumes peut-être ap-
pliquée, etc.). Londres, in-fol., 1599.
ALL1X (...)> mathématicien, mécanieien et
musicieu qui vivait à Aix en Provence, vers le
milieu du dix-septième siècle , fit un squelette
qui y par un mécanisme caché, jouait de la gui-
tare. Bonnet, dans son Histoire de la Musique
(p. 82 ), rapporte une histoire tragique de la fin
de ce savant. Il plaçait au cou de son squelette
one guitare accordée à Tunisson d'une autre qu'il
tenait lui-même dans ses mains, et plaçait les
doigts de l'automate sur le manche; puis, par un
temps calme et serein, les fenêtres et la porte
étant ouvertes, il se plaçait dans un coin de la
chambre, et jouait sur sa guitare des passages
que le squelette r<^pétait sur la sienne. H 7 a lieu
de croire que Pinstrument résonnait à la manière
des harpes éoliennes, et que le mécanisme qui
faisait nnouvoir les doigts du squelette n^était
pour rieo dans la production des sons. Quoi qu'il
en aoit , ee concert étrange causa de la nimeur
parmi la population superstitieuse de la ville
d^Aix ; le pauvre Âllix fut accusé de magfe, et le
parlement fit instniire son procès. Jugé par la
ehamiKe de la Toumelle , il ne put faire com-
prendre que TefTet merveilleux de son automate
B'était que la résolution d'un problème de mé-
canique. L*arrêt du parlement le condamna è être
pendu et brûlé en place puMique, avec le sque-
lette , complice de ses sortilèges , et la sentencfr
fut exécutée en 1664 , à la grande satisfaction
de tous les hommes dévots.
ALLOU (ÀDRiBif), musicien français, né
vers le milieu du teizième siècle , fut maître des
enfants de clioeur de Saint-Martin de Tours. En
1583, il obtint au concours du Puy de musique
d'Évreux , en Normandie, le premier prix , con*
sistant en un orgue d'argent, pour le motet Gus-
tate et videte.
ALBiASIA {...)» compositeur, né à Mi-
lan en 1806 , a fait ses études musicales sous la
direction d'Asioli. Fixé à Plaisance, en qualité
de maître de chapelle, il occupait cette position,
en 1846 , depuis plusieurs années. Il y a écrit dea
Messes, un Dixit à 4 yoix et orchestre , et plu-
sieurs autres morceaux de musique religieuse
d'un bon style. On a publié i Milan, chez Ric-
cordi , des valses pour le piano, sous le nom d'^/-
masio : peut-être sont-eiles du même artiste.
ALMEIDA (Autoimbdb), maître de cha-
pelle de la cathédrale de Porto, en Portugal,
vers le milieu du seizième siècle, naquit dans
cette ville. 11 a mis en musique un oratorio dont
le texte a été publié sous ce titre. La Humana
carça abrazada el grand martyr S. Lau--
rentio; Coïmbre, 1556, in-4». Machado (Bibl.
Lusit., 2, I, p. 197) fait beaucoup d'éloges du
talent de ce maître.
ALMEIDA ( Fernando de) , prêtre portu-
gais et compositeur, né à Lisbonne , fit pro-
fession en 1636 dans le monastère de Saint-Tho-
mas , et devint en 1656 visiteur de son ordre.
Il est mort à Lisbonne le 21 mars 1660. Son
maître de composition fut Daarte Lobo. Les
principaux ouvrages de ce musicien sont : 1** Za-
mentaçoèns , Responsor los , e Miser ères dos
très offUios da quarta, quintâ e sesta/eira da
Semana Santa , en Mss., dans la bibliothèqoe^
de Saint-Thomas, 2*" Missa a doze vozes, dans-
la bibliothèque du roi de Portugal.
ALMENRAEDER (Charles), né le 3 oc-
tobre 1786, è Ronsdorf , petite ville de la régence
de Dusseldorf , était fils d'un musicien de cette
ville, qui lui enseigna les éléments de la musique
dès ses premières années. Il jouait déjà du clavecin,
de la flûte et du cor lorsqu'on li'^. fit cadeau d'un
mauvais basson, à l'âge de treize ans. Malgré ses
défauts, cet instrument lui révéla sa destination ;
car il se mit à l'étudier avec ardeur et parvint
en peu de temps à en Jouer d'une manière satis-
faisante. L'acquisition qu'il fit d'un meilleur
instrument lui permit de perfectionner son ta-
lent. En 1812 , il entra comme premier basson
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au théâtre de Francfort. Deux ans après, le sou-
lèvement général de yAllemagne contre la France
l'obligea d^accepter la place de chef de musi-
que du 3* régiment de la Landwehr , et de
Taire la campagne qui ne fut terminée pour lui
qa>n 1816. Arrivé à Mayence, il entra dans le
3' régiment de ligne en la même qualité ; et la
place de premier basson du tbéfttre de cette ville
lui fnt confiée en 1817. A cette époque. Go-
defroid Weber était Inlendant supérieur de ce
tliéétre. Charmé par letalent d'Almenraeder, il lui
communiqua sa théorie acoustique de la construc-
tion des instniments à vent, et fiia son attention
anr la nécessité de perfectionner celle du basson.
L'artiste, préoccupé de ces nouvelles We&,
fit beaucoup d'essais, et parvint enfin à Tamé-
lioration de la justesse de quelques notes en aug-
mentant le nombre de clefs. Bientôt les ins-
truments fabriqués par lui furent recherchés
en Allemagne, et Almenraeder prit le résohition
de fonder une fabrique à Cologne. 11 se fixa en
effet dans cette ville et s'y livra avec ardeur à
la fabrication des basM>ns ; mais cette entreprise
ne réassit pas ; la santé de l'artiste , aiTaiblie pan
le travail , Tobligea à fermer ses ateliers en IS22
et à accepter la place de premier basson du Duc
de Nassau , à Biberich. Il y joignit la direc-
tion supérieure de la fabrique dMnstruments à
▼ent d'après les principes de "Weber, que
MM. Scliott avaient établie à Mayence. A
l'exception de quelques voyagea qu'il entreprit
pour donner des concerta , particulièrement en
Hollande, il continua de vivre dans cette po-
sition. Il mourut à Biberich le 14 septembre
1843. Almenraeder a exposé les principes qui
l'ont dirigé pour la constniction de son basson,
dans «u écrit qui a pour titre : Traité sur le
perfectionnement du basson^ avec deux ta^
bleaux , en alleiQand et en français ; Mayence,
Schott, 1824, in-4. 11 a publié une Méthode
comptète pour le basson , en allemand et en
français; Mayence, Schott, sans date. Il s'est
fait aussi connaître comme compositeur par un
concerto pour le basson , en ut mineur ;
Mayence, Schott; Pot-pourri pour basson et
orchestre, op. 3, ibid; Variations avec violon,
alto et violoncelle, op. 4, ibid. ; Introduction
et yariations pour basson et quatuor, op. 6;
Darmstadt, Alisky; Dnettinos pour deux bas-
sons , op. 8 ; Mayence, Schott ; Daos pour deux
bassons, op. lO; etc. Il a laissé en manuscrit
plusieurs concertos pour son instrument, une
fantaisie pour hautbois , clarinette, cor de bas*
sette, ba»ton et deux cors, ainsi que d'autres
compositions de différents genres.
Un fils de Charles Almenraeder, nommé aussi
ALMENRAEDER — ALQUEN
Charlesy s'est fixé k Cologne comme marchand
de musique. Il y était, en 1844, premier viokm
du théâtre, et directeur d'une société d'amateors
de musique instrumentale qui eiéentait des
symphonies et des ouvertures.
ALMERIGHI Dl RIMINI (Joseph),
musicien de la chambre du landgrave de Hesse-
Darmstaât, né à Rimini, dans les États romains ,
publia à Nuremberg, en 1761, Set sonate da
caméra pour deux violons et basse, op. l**.
ALMEYDA (Cbaeles- François), violo-
niste et compositeur au service Hu roi d'Espa-
gne, né à Burgos, a écrit deux œuvres deqnâr-
tettis pour deux violons , alto et basse , dont
Pleyel a fait graver le deuxième k Paris ,en 1795.
^ ALO VIS! ( Jean - BAi>nsTB ) , en latin
ALOYSIUS, mineur conventuel et bachelier en
théologie à Bologne, naquit vers la fin du seizième
siècle. 11 a publié : 1** Motecta festorum totius
anmV à quatre voix ; Milan 1587, in-4*' ; 2* Con-
textus musicus, motets à deux, trois et quatre
voix, Venise, 1626, in-4; 3« Cœlum harmonieum,
messes à quatre voix, Venise, 1628, in-4*;
4» Celestem Parnass'um, motets, litanies et can-
tiques k deux , trois et quatre voix ; d» Vellus
atireum, litanies de la Vierge à quatre, cinq,
six , sept et huit voix ; 6« Corona stellarum,
motets à quatre voix; Venise, 1637. On trooTe
aussi des motets d'Alovisi dans la collection
d'Ambroite Profe ( V. ce noqi).
ALQUEN (Jban d*), né à Amsberg, en
Westplialie, en 1795, d'une famille honorable
qui vivait dans l'aisance, reçut une bonne éda-
cation scientifique et littéraire dans sa jeunesse, et
cultiva aussi la musique avec succès. Doué d'une
bonne voix, il se livra k l'étude du chant sons la
direction de Zelter et de Bernard Klein, lorM^oll
alla suivre les cours de médecine k l'université
de Berlin. Plus tard, lorsqu'il se fut établi eomnoe
médeqin à Muhlheim, sur le Rhin, il se délassa
des occupations de sa profession en composant
une très-grande quantité de chansons qui sont
devenues populaires, et qui ont joui en Allemagne
d'une vogue extraordinaire. Leur mérite les a
fait comparer aux meilleures choses en ce genre
des compositeurs les plus renommés. Ces chan-
sons se sont répandues en manuscrit et surtout
par la tradition populah*e ; mais on n'en a riea
publié.
ALQUEN (FKANçoisn'), frère putné dn pré-
cédent, était destiné par ses parents à la profes-
sion d*àvocat; mais son goût passionné pour la
musique le détourna de l'étude du droit, et ses
liaisons avec Ries le décidèrent è suivre son pen-
chant Les leçons de cet artiste célèbre lui ayant
fait acquérir nn talent distingué sur le piano, il
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ÂLQUEN — ALTEMPS
77
•e fit entendre avec suceès daos plusieurs con-
certs. En 1827. il 8*é(abllt h Bruxelles et s'y livra
k l'enseignennent ; mais la Révolution de 1830 lui
fit atandonoer la Belgique pour se fixer à Lon-
dres. Il y a publié plusieurs compositions pour
son instrument, entre autres deux œuvres de
tonales pour le piano, deux concertos pour le
même instrument, des variations, et quelques
bagatelles.
ALSGHALABI (Mohahved) , Arabe d*Es-
B, qui vivait dans la six cent dix-hnitième
) de riiégire ( 141 S de Tère chrétienne ), est
' d*uu traité de musique que Cassiri ( Bibl.
Arabico-Hisp. Escurial. t, 1 . p. 537, art. MDXXX)
indique sous œ titre : Opus de licHo musico^
non instrumentorum usu, musices censura
et apologia inscriptum, eorum scilicei in pri'
mis, qwe per ea tempora apud Araboi Hispa-
nos obtinuere, quœque ad triginta et unum
ibidem enumerat auctor diligentissimus , qui
{idnim siium Abu Jacobo-Joseph ex Àlmora-
bitharumnattone Hispaniœtuncregi,exeunte
Sgirxanno 6i8, dedicavlt.
ALSCHER (Josera), contre-bassiste alle-
mand, virtuose distingué sur son instrument , a
été considéré il y a vingt ans ( vers 1830 ) comme
le rival de Dragonelti et de Mûiler. On n*a de ren-
seignements ul sur le lieu de sa naissance, ni sur
ses premières années. Il vécut en Italie depuis
1830 ju!(qu*en 1837 ; puis il retourna en Alle-
magne, et donna des concerts à Prague et à
Lapsick. Postérieurement il s*est fixé dans la
première de ces villes.
ALSDORF (WiLHEui), directeur de mu-
tique è Rontock, né à Kœnigsberg vers 1804, s*est
bit connaître par la composition d*nn opéra ro-
mantique intitulé : Die Wiedertaufer oder Jo-
hann von Zeyden (Les Anabaptistes, ou Jean
de Leyde), qui fut représenté dans les mois de
joillet et d'août 1839 à Rostock et à Greiswald.
Le sujet de cet ouvrage est le même que celui
du Prophète de Meyerbeer ; mais la conception
des deux drames n*a pas de rapport, et le sort
des deuiL ouvragés a été très-différent.
ALSTED (Jean-Henri ), né à Herborn, dans
le comté de Nassau, en 1588, professa d*abord
la philosophie et la tlu^ologie dans sa patrie ; mais
dans la suite il alla à Weissembourg en Transyl-
vanie, où il remplit également les fonctions de
professeur. Il y mourut en 1638 , à l'âge de cin-
quante ans. Il a traité de la musique dans son livre
iatitulé : Seientiarum omnium Enqfctopœdia,
Herborn, 1 610, in-4o, réimprimé avec de grandes
sngmenutionsà Herborn, en 1630, a vol. in-folio,
et à Lyon, 1649. On trouve un Blemeniale mu-
*kum dans son Blementale mathematicum,
Francfort, 1611, in-4<>.Cet Elementale musicum
est divisé en deux livres : t» Ite Musica sim-
pUci; 20 De Musica harmonica, et remplit
treize feuilles in-4o. Le 8« livre de ses Admiran»
dorum mathematicorum est aussi consacré à la
musique. La première édition de cet ouvrage pa-
rut à Herborn, en 1613, in- 12 , et la seconde à
Francfort, eo 1623, io-4o. V Elementale musi'
eum a été traduit en anglais par Jean Birchensha,
sous ce titre : Templum musicum , or the mu-
sical synopsis qf the learned and famous Jo-
hannes-Uenrtcus Alstedius; bcing a compen- ,
dium of the rudiments botk of the mathema-
tical and practicat part of musik : o/which
subject not any book is extant in the english
longue, Jaithfully translated oui of the la-
tin, by John Birchensha; London, 1664.
ALT (....), secrétaire d*État à Glogan, vers
la fin du dix-huitième siècle, fut un amateur dis-
tingué comme violoniste et comme compositeur.
En 1790 il a publié chez Hnmmel, è Berlin,
trois quatuors pour flûte, violons et basse.
ALTA VILLA ( Fbançois) , compositeur na-
politain, élève du collège royal de musique de
Naples, a fait sa première apparition dans le
monde musical, comme composileur drama-
tique, par Topera boufTe // Preventivo d'arresta
représenté au tliéAtre Nuovo, en 1843. L*ou-
vrage ne réussit pas; mais le compositeur fut
plus heureux dans / Pirati di Barratiera , re-
présenté au théâtre du Foit(fo,dansle carnaval de
1846, et dans LoSposalizio di un Principe, ao
théAtre Nuovo, dans la même année. Ses autres
ouvrages dramatiques connus sont : / Liligantï ;
Pace figlia di amore; Il Debitore; Raoul di
Créqui,
ALTEMPS (SiRAnNo), musicien d'origine
irlandaise, vécut à Rome vers le miliet^u dix-
builtème siècle, et fut attaché à Tégiise des Douze
Apôtres en qualité de chantre. Il était à la fois bon
maître de chant et savant dans Part d'écrire. Dans
le fonds de Mont^assin, qui est à la bibliothèque
royale de Munich, on trouve sous le nom de cet
artiste un volume manuscrit d*études de contre-
point.
ALTEMPS (Dom FÂUsmio, fils du précé-
dent, fut bénédictin au couvent de Saint-Calixte à
Rome. Le fonds de Mont-Cassin , dont il est
parlé dans l'article précédent, contient les motets
suivants de la composition de ce religieux : lo As-
sumpla est, pour soprano, basse et orgue;
20 Paradisi portae, pour ba.sse et orgue,
30 Alléluia; Beatus vir, è 4 voix et orgue;
Quasi Cedrus, pour 2 soprani, basse et orgue;
50 Veni ad liberandum, pour 2 soprani, basse
et orgue. Tous ces morceaux sont en manuscrit.
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ilLTENBURG — ALTÈS
ALTENBURG (Micbbl), compositeur et pré.
dieateurà Ërfurt, naquit à Trœchtelborn, dans
laThuringe, en 1 583. Noraméen te08 pasteur à Hil*
vorsgeliofen et à Marpach, près d*Erfurt» il revint
en 1610 dans le lieu de sa naissance, où Ton
troQve encore son portrait auprès de l'orgue ;
€B 1621, il alla exercer Je pastorat à Grossen-
Sœmmerda; et enfin en 1637, il' ftat appelé k
Erfurt en qualité de diacre, et l'année suivante il
fut élevé à la dignité de pasteur de l'église Saint-
André. Il mourut dans ce lieu le 12 février 1640.
^ On connaît de lui les compositions Koivantes :
10 Dos 53 Kapitel des Jesalas, angehœndt :
Bemhardi passio tua Domini Christi, mit
ccht Stimmen componirt (Le 53^ chapitre
d'isaïe, commençant par ces motJ : Bernhardi
passio tua Domini Christi , k S voix ) , Er-
furt, 1608, in-4o; 2o Hochieit Motteten von
sieben Stimmen (Motets à 7 voix pour le
jours de noces), Erfurt, 1513; S» Musikalischer
Schirmund Schitd der Bûrger und Einwoh-
n«r, oder der Psalm mit sechs Stimmen (Abri
musical et bouclier du tmurgeois et du citadin,
ou le 55ne pgaume k 6 voix), Erfurt,' 1618;
40 Kirch'Und Haus-gesatnge mit fûnf^ sechs
und acht Stimmen, 1 — 4 th. (Chants d'église
et de chambre à 5, 6 et 8 voix, en quatre par-
ties), Erfurt, 1620—1621; 5» Intraden mit
sechs Stimmen ; toelche zufœrderst avf Gd-
gen, Lauten, instrumenien und Orgelwerk
çerichtet sind, etc., Erfurt, I620,in-4o ; 6» Can-
tiones de adventu Domini Nostri Jesu, quin-
que, sex et octo vocibus compositse, Erfurt,
1621, in-40; 70 Musikatische Weihnachts und
newJahrsZierde, etc, zu vier-neune Stimmen
(Chants de Moél et de nouvelle année, etc., de-
puis 4 jusqirà 9 voix), Erfurt, 1621; in-4o;
80 ///%nd iV th. Musikatische Fest^Geseenge,
mit/ûnf'Vierzehn Stimmen, Erfurt, 1653.
ALTENBURG (Jean-Ernest), virtuose sur
la trompette, compositeur et écrivain didactique,
naquit à Weissenfels en 1734. Son père, J. Gas-
par Altenburg, trompette de la musique particu-
€ulière du prince de Weissenfels, fut lui-même
tin artiste fort distingué sur son instrument.
Après avoir assisté à la bataille de Malplaquet,
il retourna en Allemagne, et fit admirer ses ta-
lents par les rois de Prusse et de Pologne, dans
les cours de Gotlia, de Bayreuth, d'Anspach, de
Stattgard, de Cassel, de Brunswick, de Scbwé-
rin, de Strélitz-Sondersbaosen, et dans les villes
de Hambourg, Nurembei]g, etc. Le roi Frédéric-
Auguste lui fil proposer d'entrer à son service
avec 600 thttlers d'appointement. Il mourut en
1761. L'exemple du père fit naître rémnlation
dn fils. Celui-ci ne se contenta point d*exécuter
; avec liabilelé sor son instrument, et de composer
des pièces ponr deux, quatre, six et huit trom*
pettes; il écrivit aussi le traité historique et
pratique qv^on cite comme ce qu*il y a de meil-
leur sur la trompette et sur les timbales. Cet
ouvrage est intitulé : Versuch einer Ânleiiung
zur heroisch-musikalischen Ttompeter und
Paukenkunst, zur mehreren Àu/nahme der'-
selben historisôh^ theoretish und practiseh
beschrieben und mit Exempetn. erlaûtert,
(Traite historique, théorique et pratique snr
la trompette hérolco-musicale et sur la tim-
bale, etc.). Halle, cliese Hendel, i795, 123 pages
in-40. La première partie de cet ouvrage est his-
torique ; la seconde est relative à l'art de jouer de
la trompette. Le livre est terminé par un con-
certo pour sept trompettes et timbales.
ALTÈS (JosBPB- Henri) , né à Rouen, le 18
janvier 1826, commença Tétude de la flûte dès
Page de dix ans, et montra dès lors d'Iieurensee
dispositions pour cet instrument. Admis comme
élève au Conservatoire de Paris le 7 décembre
1840, il suivit le coure du Tulou. Ses progrès
furent si rapides, qu'au concours de 1841 le second
prix de flûte lui tut décerné : sa brillante exécu-
tion lui fit obtenir le premier dans Tannée soi-
vante. Depuis lors il s'est fait applaudir dans les
concerts, et son talent l'a fait admettre dans l'or-
chestre de l'Opéra. On a publié de sa composition
jusqu'à ce jour (1858) les ouvragée suivante:
1* Variations sur un thème du Pirate pour
flûte et orchestre ou piano, op. 1, Paris, Rl-
chault; 2* FanUisie pour flûte et orchestre on
piano , op, 2; ibid. 3** FanUisie concertante pour
flûte et violon, avec accompagnement d'orchestre
ou piano, op. 3. ibid, ; 4" Ire Fantaisie caracté-
ristique (la Vénitienne ), pour flûte et piano,
op. 4, ibid; 5* 2no FanUisie caracteristiqoe
(VHetvétienne), id., op. 5 ibid,; S"* 3>n« Fan-
Uisie caracterisUqoe (L* Espagnole), id., op.
6, ibid, ; 70 Grande Fantaisie pour flûte et orchestre
ou piano, op. 7, ibid.
ALTÈS (EaMBST-EocèNE), frère du précé-
dent, est né à Paris, le 28 mars 1830. Admis au
Conservatoire de Paris, le 13 février 1843, il y
devint élève d'Habeneclc pour le violon. Denx ans
après il obtint un accessit au concours. En 1847
le second prit lui fut décerné, et le t»rillant suc-
cès qu'il eut au concours de l'année suivante loi
fit obtenir le premier. Devenu élève de M. Basa
pour l'harmonie , il eut le second prii de cette
science en 1849 , pois il suivit le cours de com-
position de Carafa; mais il n'acheva pas ses
études sous ce professeur. Au mois d'octobre 1850
il s'est retiré du Constervatoire et est entré comme
violoniste à l'ordiestrede l'Opéra. Depuis Ion il
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ALTÊS — ALYPIUS
79
s'est bit entendre arec succès dans queiqnes con-
certs. Jusqu'à ce jour (18&8) il n'a rien publié
de sa composition.
ALTM AN ( D' ) , greffier de la chambre impé-
riale de BreslaUy au commencement du dix-hui-
tième siècle, a écrit un Compendium musicwn;
ou instruction abrégée sur la basse continue ; mais
<ni ignore si ce li? re a été imprimé.
AL.TMUTTER (Mabianmb)» habile canU-
trice et actrice, née à Inspruck le 19 décembre
1790. Son père étant passé h Munich , où ii éta-
blit one fabrique d'étoffes de soie , elle l'y suivit
ets'y adonna à l'étude du théfttre et de la musique.
Elle eut pour professeur de chant le maître de cha-
pelle François Danzi ; et, lorsque celui-ci passa
ni serTÎce du roi de Wurtemberg, elle reçut des
leçons du compositeur P. Winter. Ce fut la cé-
lèbre actrice Marianne Lang qui la dirigea dans
l'art tliéàtral. D'heureuses dispositions déve-
loppées par ces habiles maîtres, une belle Yoix,
lesarantages de la taille et de la figure, lui va-
lurent de grands succès à ses débuts. Son pre-
mier rftle fut celui d'ElTîre, dans Topera de don
Juan de Mozart. Dès 1805, elle fut attachée à
la cour de Munich , où elle se trouvait encore en
1812.
ALTNIROL (JBAN-GBiusToraB), organiste
à Naumbourg, en Saxe, élève et gendre de J.
Sefo. Bach, yiyait encore en I7ô8, et jouissait de
la réputation d'un des meilleurs organistes et
claTecinistes de son temps. Parmi ses composi-
tions, qui ne sont pas dépourvues de mérite , on
trouve à la bibliothèque royale de Berlin nn Hal-
Muta à 4 voix et orchestre; nn motet : Nun Dan-
kei aileGoU, à 5 Toix; deux Sanc A», dont nn
à 4 Toix et orgue, des fugues et noe sonate pour
le clavecin. Le catalogue de Breitkoprindique un
Magnificat et plusieurs cantates à grand orchestre
de sa composition.
ALVARS (À. PARISH-). Voyez PARISH-
ALYARS.
ALVAREZ AGEVO (BRRHAan), plus
connu en Espagne sous le deuxième nom que
sous le premier, était, en 1787, maître de cha-
pelle de l'église dite de la Solitude (Soledad ) ,
de Madrid. Ses œuTres de musique religieuse ont
eu beaucoup de réputation dans certaines pro-
vinces de l'Espagne. Quelques-uns de ses ouvra-
ges sont conservés en manuscrit dans les ardiivei
de l'EscuriaL Alvarez écrivait en général dans un
style brillant, et donnait à l'untrumentation plus
d^mportance et d'effetque les autres compositeurs
espagnols de son temps.
ALVENSLEBEN(AGmBARnD'), directeur
de musique de la société Euierpe, à Leipsîck,
compositeur et professeur de piano, actuellement
vivant (1858), e^t élève de M. Marx, et s'est
déjà fait connaître avantageusement en 1838,
époque où il faisait ses études à l'université de
Berlin, par la composition d'une cantate pour
Yoix d'hommes avec orchestre, exécutée le 3
août de cette année à la fête de Tuniversité. Une
analyse de cette cantate, avec des passages
notés , a été donnée dans la Gazette générale de
musique (de Leipsick), numéro 37 de la même
année. Elle indique un bon sentiment de mélodie
et de l'hal)ile(é dans Part d'écrire. M. d'Alvens-
leben a fait entendre dans les concerts de la so-
ciété d'Euterpe, à Leipsick, une ouverture et une
symphonie (en «o/ mineur) auxquelles on a ac-
cordé des éloges. Il a put»lié : 1** 4 pièces carac-
téristiques pour le piano , op. 3. Leipsick, Hof-
meister ; 2** : 6 Lieder pour voix de soprano et
piano, op. i , Berlin , Bote et Bock ; Z'^ù Lieder
pour contralto et piano, op. 2, ibid, ; 4** e' Lieder
pour Mezzo soprano et piano, op. 4, Berlin,
Stern ; b*" 2 Litder pour voix de basse et piano,
op. 5, Leipsick, Whistling. J'ignore si M. d'Al-
Tensleben est le même qui a publié une espèce
d'Almanach biographique des artistes dramati-
ques du théAtre allemand, sons ce titre : Bio-
grajkfUsches Taschenbuch deutscher Bûànen-
Kûnxtler und KûnsUerinn, Première année,
Leipsick, Fisciier, 1836, 1 vol. in-l2 Deuxième
année, ibid, 1837, 1 yoI. in-12. La première
année contient les notices biographiques de Henri
Marschner, M"^ Béatrix Fischer-Schwarebock,
Edouard. Genest, M. Greiner, G. Spontini, H.
Kreile, et Fr. Wilh. Grohmann. Dans la seconde
année on trouve les notices de M"* Franchetti-
Walzel, Morlacchi, Jules Pellegrini, Élise
Pohlbesteimer, Jos. RaslreUi , Guill. Rauscher
et Marie Pistor.
AL VËRl (....), compositeur bolonaÎB, vécut
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
11 fut un des plus anciens auteurs de cantates à
voix seule, dont il publia un premier livre à Bo-
logne , chez Monti, en 1671, nn second, chez
le même, en 1678, et un troisième, en 1687.
ALVIMARE (D'). Foyes Djxvimabb.
ALYPICJS, auteur grec quia écrit sur la
musique et qu'on croit avoir été un sophiste de
l'École d'Alexandrie. Un passage d*Eunapiu8,
dans la vie de Jamblique , a fait croire que l'au-
teur dont il s'agit était contemporain de ce der-
nier, et conséquemment qu'il vivait sous le règne
de Pempereur Julien (Voyez Meursius, Annot
ad Arislox., Nichom., Alyp,, p. 186) ; mais il
n'est pas prouvé que cet Alypius soit l'écrivain
sur la musique. Cassiodore semble avov cm que
cet auteur vivait avant Eudide et Ptolémée ; car
il fait l'énumération de ces anteors (ifi Mwica,
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80
ALYPIUS
circafin, ) dans cet ordre : Quam apud Grwcos
Alypius^ Euelydes , Plolonunu y eic, Meibo-
mius n^a pas placé Pépoqae de la fie d'Alypius
avant Eoclide; mais il a cru qu*il était antérieur
à Ptolémée ( in Epis t. Lectori benev, an te lib»
I. de Mu*. Aristid. QuintiL); mais rien n'au-
torise cette conjecture. Tout porte à croire
qu*Alypius n*a pas vécu dans une antiquité re-
culée , car Gassiodore est le premier écrivain qui
Tait cité. Si Al]rpius est le même dont Eunapius
a parlé, il était si petit de taille, qu'il ressemblait
à un nain ; mais c'était un homme de beaucoup
de mérite : Summtu disserendi artifex, sta-
iuraperpugiUa instar pygmmi. Eunapius ajoute
quMI était né à Alexandrie , et qu'il mourut en
cette ville dans un âge avancé.
Le livre d'Alypius a pour titre : EifforfUY^
(jiouaixfi, c'est- à dire, Introduction à la Mu-
sique. On le trouve en manuscrit dans la plupart
des grandes bibliothèques, particulièrement
dans la Bibliothèque impériale de Paris, où il y en
a plusieurs copies. Cet ouvrage Tut publié pour
la première ^ois par J. Meursios , d'après le ma-
nuscrit de Scaliger, avec les traités de musique
d'Aristoxène et de Nichomaqne ( Voy. ces noms),
sous ce titre; Aristoxentu , Pfichomacàus ,
Alypius, auctores musices antiguissimi haC'
tenus non edUi., Lndg. Batav., 1616, în-4''.
Cette collection a été réimprimée dans les œuvres
de Meursius, t. 6, p. 475. D^à Galilée ( Vincent)
avait donné les tables d'Alypius {Dialogo délia
Musica antica e moderna y Fiorenza^ lô8i,
p. 92-94) pour les modes hypodorien, hypo-
phrygien, hypolydien, dorien, phrygien, lydien,
mixolydien et hypermixolydien , dans le genre
diatonique, avec une version italienne, et la
traduction des signes grecs en notation moderne
exprimée par d^B lettres. Meibomius en a donné
une autre édition dans son recueil des Antiquœ
musicx auctores septem , Amsterdam , Elze-
vier, 16Ô2, 2 vol. in-4*', et y a joint une traduc-
tion latine et des notes. La version de Meibo-
mius a été ajoutée au texte dans les œuvres de
Meursius. Les manuscrits dont Meibomius s'est
servi dans son édition pour la correction du texte
sont celui de Scaliger, qui avait servi à Meur-
sius, deux autres de l*université d'Oxford, pro-
venant des collections Bodléieone et Barocienne,
et enfin une copie d'un manuscrit de la biblio-
thèque Barbérinne qui lui fut envoyée par Léon
Allacci. Le jésuite Kircher a aussi publié les si-
gnes de la notation de la musique grecque donnés
par Aiypius , d'après un manuscrit du collège
de son ordre, à Rome ( Musurgia^ 1. 1, p, 540);
mais dans cette partie de son livre comme dans
presque toutes les autres, il a porté beaucoup
de désordre. Les signes du genre enharmonique
ont été supprimés par lui, et les autres loar-
millent d'erreurs et de transpositions. Le P. Mar-
tini iMMsédait une version latine du traité de
musique d'Alypius , par Hermann Cruserius :
elle avait été écrite de la main d'Hercule Bottri-
gari. L'auteur de ce dictionnaire a fait une tn^
duction française du même ouvrage, et l'a ac-
compagnée de dissertations et de nombreuses
notes. Cette traduction , accompagnée de la tra-
duction des signes en notation moderne, fait
partie d'un travail étendu qui n'a point encore
vu le jour.
Mous n'avons pas le livre d'Alypius complet
Cet auteur a intitulé son ouvrage introduction
à la musique , et a divisé les patties de cet art
en sept, qu'il énumère ainsi : 1° les sons; 2**
les intervalles; 3** les systèmes; 4® les genres;
5<* les tons; 6° les mutations; V la composition
du chant Or, pour que le titre répondit à l'ouvrage,
il faudrait que celui-ci contint une exposition de
toutes ces parties; mais il ne nous reste que la
cinquième, c'est-à-dire , le traité des tons. Bien
que nous ayons à regretter les antres, celle-ci
n'en est pas moins précieuse pour nous ; car elle
nous fait connaître le système complet des signes
de la musique grecque dans tous les tons et dans
les trois genres de cette musique, à savoir, le
genre diatonique , le chromatique et renharmo-
oique, lesquels étaient en usage à l'époque où
Aiypius écrivait Ces signes sont différents de ceux
qui nous ont été conservés par Aristide Quinliliien
( Voy. ce nom ), parce que ceux-ci, comme l'a fort
bien remarqué Peme (Voy. Revue musicale, t III)
appartiennent à uneépoque antérieure àPytbagore.
Meibomius qui n'a point fait cette distinction et
qui à essayé de corriger ces deux auteurs l'un
par l'autre, a tout brouillé et a porté beaucoup
de désordre dans cette partie de l'histoire de la
musique ancienne. Le système de signes exposé
par Aiypius est celui de la tonalité de la mu-
sique grecque o6 les différences d'espèce d'oc-
taves sont effacées, et dans lequel les modes
divers ne sont qu'une transposition ascendante,
et dans l'ordre chromatique, d'une seule foroie
des trois genres , et dans la plus grande exten-
sion vers l'aigu.
Burette, qui avait eu la patience de compter
les signes de la notation de la musique grecque
indiqués par Aiypius, en faisait monter le nombre
à seize cent vingt , et depuis lors il était à peu
près convenu qu'il fallait apprendre la significa-
tion de cette immense quantité de signes pour
dédiiffrer les intonations de cette musique; mats
Peme, dans un savant mémoire lu, en 1815, «^ la
classe des beaux -arts de llnstitut, a démontié
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ALYPIUS — AMADORI
81
qu'on était dans l'erreur à ce sujet , et a réduit
à on nombre beaucoup moins considérable les
notes qu'un chanteur, un joueur de cithare ou
de fldte était tfnu d'apprendre. ( Voy. Tarticte
Peme et la Revue musicale, t. 3> 4, 5, &et sui-
vants.)
A l'égard de la valeur des signes d'Alypius
eiprimée dans la notation de la musique mo-
derne, Galilée est le premier auteur qui en a
donné la traduction (Dialogo délia Musica
antica e moderna , p. 95 ), d*après la synonymie
établie par Baèce. ( Voy. ce nom. ) Le même auteur
ayant publié {loc. cit., p. 97) quatre morceaux
de poésie grecque accompagnés dénotes du mode
Ijdien (elles qu'elles sont indiquées par Alypius ',
Hercule Bottrigari , qui a écrit un commentaire
de tout l'ouvrage de Galilée sur un exemplaire
de ce livre qui a passé depuis en la possession
dn P. Martini , et qui est aujourd'hui dans la bi-
bliotbèqne du L}cée musical, à Bologne, tra-
duisit nn de ces morceaux , qui est un hymne à
Néfflésis, en notation moderne d'après la syno-
nymie de Boëcp. Cette traduction a été publiée
parle p. Martini : Storia délia Musica, t. 3,
p. 362 ). C'est d'après les mêmes principes qu'Ed-
mond Chilnœad ( voy. ce nom) a donné une tra-
duction de trois de ces morceaux en notation de la
musique moderne, d'après un manuscrit d'Oxford,
À la suite de l'édition grecque des Phénomènes
d'Ara(os( Oxonii e Iheatro Scheldoniano, 1672,
in-8*). Enfin Burette ( voy, ce nom) en a publié
I Ces morceaux sont attrfbnés par Fabrldua ( Bibl, ffraee,,
t. Il , p. Mt ), et par quelques autres écrivains à Denjrs
d'BaUcamasHe, mostclea ei poSte (voy. ce nom); mais
Baretle. d'aprèt r«al»rtté de Jean de Pblladeipbe ( écrl-
vaio grec qui vécut «on» le régne des empereurs Anasfase,
Justin et Justinlen ) cr»lt qo'IU appartiennent à un poète
lyrique originaire de Crète, nommé Mesomides. (f'oy. ce
Bon }. Qool qu'il en soit . après Galilée , Françoia Pa-
tikio publia les mêmes morceaux dans sa Poetica deçà
ittorkUe {Itb.n^Del cantar Pantiche poésie, p. «« ) , et
Us reparurent aoccesslvement dans l'Encyclopédie de
tontes les sciences ( Enrpclop, Scient, omnium , t. Il , Ub.
M, c 10, p. 6M ) d*Alstrdlus, dans le livre de Bottrigari ,
mtttolé H Melone, discorto armonieo (p. lo), dans
la Muioiena de Henri Van de Putte ou de Pnte \ première
édition, Hanovre Imh, tn-a» c. S ; Ils ne se trouvent pas
dan la deuxième édition , Louvain isia). et dans beau*
«mp d'autres Mvrea plm roodernps. ( f^py. les articles
Drieberg . BeHermann et Forttage. )
n est biin de faire remarquer Ici que KIrcher a publié
«n antre monument de la poésie grecque nolée, qui con-
liste eo un fragment de la première ode pythlque de
Plmtore. ( V07. Mwmgia, 1. 1, p. I4i. ) Ce Jésdlte assure
qnll a déconvcrt ee morc-au dans nn manuscrit de la
Ubilotbèqne de 8. Salvatore, près du port de Mesalne.
Pni eoBiaot dana l'exactitude de oe polygrapbe , Burette
a btt de longues recherches pour découvrir ce manus-
crit, omis InatUement , ee qui a fait croire qu^l pourrait
bien y avoir quelque suptrcherie Uttéralre dans cette
publication; cependant U j a des moUfs sérieux pour
cmre a la bonne fol de Kircher.
BIOCA. UNIV. DBS ITOSIClElfS. — T. 1.
aussi une traduction dans la même notation, d'a-
près le manuscrit grec de la Bibliothèque impé-
riale de Paris, coié 3221. ( Voy. la dissertation de
BuniUi sur la Mélopée de ^ancienne musique,
dans les mémoires de TAcadémie des inscriptions
et belles-lettres , t. à. ) Quelques dilTérences exis-
tent entre ces diverses traductions des mêmes
morceaux ; mais elles ne résultent que de la dif-
férence des signes de la musique grect]ue des
diyers manuscrits. Ainsi que je viens de le dire,
tous les morceaux dont il s'agit ne présentent
que la traduction de la notation du mode lydien;
mais Peme, s'appuyant aussi sur Taulorité de
Boêœ, a donné la valeur des signes de tous les
modes dans les trois genres. ( Voy. la Hevue mu-
sicale,X. 4, 5, 6 et suivants.) F. de Drieberg,
d'après d'autres principes, a présenté dans son
traité de la musique pratique des Grecs (Die
praklische Musihder GriecAen, Berlin, 1821,
p. 76 et suiv. ), un syMème de traduction des
signes d*Alypius absolument dilTérent de celui
d^auteurs cités précédemment. Postérieurement,
MM. Bellermann et Foitiage leur ont donné des
significations qui sont en désaccord complet avec
les systèmes de leurs prédécesseurs. Ces systèmes
présentent une question fort délicate, qui ne peut
être examinée ici.
AMADEI (Philippe), compositeur drama-
tique, né à Reggio, en 16H3, a donné à Rome,
en 1711, Teodosio il giovane. On n'a pas d'autre
renseignement sur cet artiste ; cependant il est
vraisemblable qu'il y a identit^^ de ce composi-
teur avec Amadei qui écrivit en société avec Or-
landini l'opéra d'Arsace , représenté à Hambourg
en 1722. Mattheson , qui avait vu la partition
de cet ouvrage, et qui n'était pas indulgent,
déclare que les auteurs étaient d'Uabiles compo-
siteurs.
AMADEI (Amadeo), docteur es sciences et
astronome, né à Bologne, vers 18 10, a eu la
fantaisie d'écrire sur la musique, qu'il ne con-
naissait pas, et a lait imprimer un opuscule rempli
de futilités , sous ce titre : Intomo allô siile
délia moderna Musica di chiesa, Leltera del
doUor, etc.; Bologne, tipograpliie délia Volpe,
1841, in-t2 de 20 pages. La musique d'f^glise par
excellence, pour M. Amadei, est celle de Boni-
face Asioli !
AMADINO (Richard), éditeur et impri-
meur de musique à Venise , dans les vingt-cinq
dernières années du seizième siècle, a publié
une grande quantité d'œuvres des maîtres de ce
temps , en société avec Jacques Vincenti, depuis
1583 jusqu'en 1586 ; puis les deux associés se
sont séparés et ont formé des maisons distinctes*
AMADORI (Joseph), élève deBernaccbi»
6
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82
AMADORI — AMATI
a donné à Rome , en i702, Il Martirio di San
Adrlano, oratorio. Il vivait encore en 1730, car
Ane messe & quatre voix avec instruments, de
sa composition, laquelle est dans la collection
de l'abbé Santini, à Rome, porte cette date. On
tronve aussi dans la même collection les ouvrages
soiTants de ce maître : i" Le motet Eece nunc be-
nedicUe, à six voix, deux violons, viole et orgue. —
2** Laudatepuerï à huit voix. —3'* Lxtatus êum,
à huit -—4® Laudate Dominum^ à huit. Arteaga
compte Amadori parmi les meilleurs maîtres de
chant de son temps ( Le Rivoluzioni del Teatro
musicale Ualiano, t. II. p. 36); ce qui ne doit
point étonner chez un élève de Bemaccbi. D'ail-
leurs tous les compositeurs de l'ancienne école
romaine ont eu les traditions du bel art du chant.
AMADORI (Jbàii). Foy. TEDESCHI.
AMALAIRE, surnommé Symphositts , à
cause de Bon goût pour la musique, né à Meti
▼ers la (in dû huitième siècle, fut d'abord diacre
et prêtre de l'église de cette ville, ensuite di-
recteur de l'école du palais sous Louis le Débon-
naire, abbé d'HornbacH , cliorévèque du diocèse
de Lyon, puis de celui de Trêves , oti il mourut
en 837. 11 est auteur d^un ouvrage intitulé : De
Ordine Antiphonarii (de Tordre de l'Antipho-
naire), inséré dans la Bibiiotlièque des Pères,
t. XrV, p. 9S0. 11 tAclie d'y concilier le rit romain
avec le rit anglican. Il eut une discussion avec
Agobard. archevêque de Lyon, qu'il accusa d^a-
voir innové dans le chant ecclésiastique. Martini,
Storia délia Musica, et, d'après lui, Choron
etFayoUe, ont confondu cet \malaire avecFor-
tanat Amalaire, qui vivait dans le même temps,
et qui fut archevêque de Trêves, après avoir été
moine du Madeloc.
AMANTON (Claude-Nicolàs), conseiller
de préfecture du département de la Côte-d*Or,
membre de plusieurs académies, est né à Vil-
lers-les-Pots, près d'Auxonne, le 20 janvier
1760. Au nombre de ses travaux littéraires et
philologiques se trouve une leltre a M, Chardon
de la Rochette^ contenant des éclaircissemens
certains sur le véritable lieu de naissance du
célèbre organiste L. Marchand ^ etc. (Extraits
da llag^sin Encyclopédique, août 1812), Paris,
Sfljon, 1812, in-d". M. Amanion a donué aussi
dans sa jeunesse : Apothéose de Rameau ,
scènes lyriques , musiquede M*^* (Deval ), Dijon,
Gausse , 1783, hi-8°.
AMAT (LéopoLO), compositeur de roman>
ces et de chansonnettes qui ont obtenu un succès
populaire, a été administrateur du théfttre des
Bouffa -Parisiens pendant les années 1855- 1 856,
pois a obtenu le priviléi^c du théâtre Beaumar-
chais, à Paris.
AMATI (AMnRÉ), chef de la famille des
luthiers de ce nom, descendait de l'ancieiwe et
noble famille des Amati de Crémone, men-
tionnée dans les annales de cette ville dès Pan-
née 1097. On ne sait pas la date de sa nais-
sance, parce que les rqdstres des églises de
Crémone ne remontent pas jusqu'au commence-
ment du seizième siècle , époque qui parait être
celle de sa naissance ; mais, à défaut de l'acte de
baptême , on a sur cet artiste un renseignement
positif fourni par un violon à trois cordes, ou
rebec , qui existait dans la précieuse collectimi
d'instruments formée par le comte Corio de Sa-
labue, de Casal-Monferrato , qni se trouvait à
Milan , dans la maison du chevalier Charles Carbi.
Cet instrument portait le nom d'André Amatl et
la date de 1&46. 11 existait aussi vers 1789, chez
le baron de Bagge une viole moyenne , appelée
par les Italiens viola bastarda , qui portait son
nom et la date de 1551. Quelques années après,.
André s'associa avec son frère , et commença
à fabriquer des violons de grand et petit pa-
tron , qui en peu de temps procnrèrenl à ces
artistes une réputation brillante, lueurs tiassea ,
dont on ne connaît qu'un petit nombre , et qui
sont en général d'un grand patron, ne méri-
tent que des éloges pour le bean liui du traTaii
et la douceur de leur son. Charles IX , roi de
France, grand amateur de musique, chargea les
frères Amati de la confection des mstrumentsdesa
chambre : il parait qu'ils furent tous conHtmits
par André; ces instruments consistaient en vingt-
quatre violons, dont douze étaient degrand patron
et douze plus petits, six violes et huit basses. Car-
tier ( vop. ce nom ), qui a vu deux de ces violons,
affirme que rien ne surpasse la perfection de leur
travail. Us étaient revêtus <run vernis à Hiuile
d'un ton doré, avec des reDets d'un brun rou-
gefttre. Sur le dos de l'instrument on avait peint
les armes de France, composées d'un cartel ren-
fermant trois fleurs de ii« sur un cliamp d'aznr,
entourées du collier de Saint-Micliel et surmontées
de la couronne royale HeurdeKsée et supportées
|iar deux anges. Deux colonnes entourées de liens
en ruban blanc, avec celte devise : /us^tce et
pitié ^ étaient placées aux deux côtés des armoi-
ries, et étaient aussi surmontées de couronnes
royales que portaient des anges ; la tête de ces
instruments était décorée d'une sorte d'arabes-
que dorée , d^un goût fort élégant. Cartier et
M, de Boisgelou conjecturent que les violons de
grand ])atron étaient destinés à la musique de la
chambre, et que les autres servaient pour les
bals des petits appartements de la cour. Au reste,
il est bon de remarquer que les violons n'ont ja-
mais servi dans la chapelle de Charles IX , car
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AMATl
83
ce n*est que 80IIS le règne de Loais XIV que
les instruments, particolièriemeDt les riolons,
oDt été introduits dans la musique de la cha-
pelle des rois de France. L*époqae de la mort
d'André Amati n'est pas connue ; mais elle doit
9e rapporter vraisemblablement à Tannée 1577 ;
car, après cette date , on ne trouve plus d'ins-
truments sortis de ses mains, et tous les violons,
violes et basses sjgnés du nom ô' Amati sont de
Ms deux fils , Jérôme et Antoine. Les violons
d'André Amati se trouvent rarement aujour-
d^iui; ceux qu'on connaît ont beaucoup souf-
fert et ont été mal restaurés.
AMATI (Nicolas), frère puîné du précé-
dent, est particulièrement connu par ses excel-
lentes basses de viole. Toutes portent son nom ,
et les dates où elles ont été faites s'étendent de-
pais 1668 jusqu'en 1586. Ten ai vu deux, dont
rune était de cette première année , et l'autre
de la seconde. Les tables étaient fort peu
bombées ; elles étaient vernies à Thuile. On croit
qae Nicolas Amati survécut à son frère André.
Il ne fant pas confondre ce luthier avec un autre
llieoia^, Tan de ses petits-neveux.
AMATI (Autoinb ), fils d'André, né à Cré-
iDooe vers 1550, succéda à son père, et fut
quelque temps associé de son frère Jérôme,
dont il se sépara ensuite. Antoine avait adopté
les patrons d'André; mais il fabriqua un
■ombre plus considérable de petite violons que
de grands. Cartier possédait un de ceux-ci qui a
appartenu à Henri IV, roi de France, et qui por-
tait les noms réunis d'Antoine et de Jérôme :
cet instrument est une rareté historique du plus
grand prix. Son patron est de la plus grande di-
mension : le filet qui l'entoure est en écaille. Son
vernis , à Tbuile , est brillant comme l'or. La
table inférieure est décorée des armoiries de
France et de Navarre , entourées âen ordres de
Saiot-Micbel et du Saint-Esprit que surmonte
la couronne de France. De chaque cdté des ar-
moiries se trouve la lettre II émaillée d*outremer,
et parsemée dans ses jambages de fleurs de lis
en or. Cet H est traversé par la main de justice
^ le sceptre y et une couronne, soutenue par une
^, semble se poser dessus. Aux coins de la
table d'harmonie sont aussi des fleurs de lis en
or, et sur les éclisses se trouve la légende
Benri /F, par la grâce de Dieu, roi de
France et de Navarre. Cet instrument porte la
date de I&95.
Les petits violons d'Antoine Amati, d'une
qualité de son douce et moelleuse, n'ont pu être
surpassés sous ce rapport. Malheureusement ce
>on si pur et si doux a peu d'intensité. Antoine
chercha à balancer l'exiguïté du patron et te peu
d'élévation des éclisses par la hauteur et reten-
due des voûtes. Les épaisseurs de la table sont
considérables au centre, et vont en diminuant
progressivement jusqu'aux extrémités dans toute
l'étendue de la circonférence. La chanterelle
et la seconde des instruments de cet artiste
rendent un son brillant et argentin; la troi-
sième est moelleuse et veloutée, mais la qua-
trième est faible. On attribue généralement ce
défaut à l'absence de proportions entre les épais-
seurs et la capacité. Pour y porter remède, au-
tant qu'il est en leur pouvoir, les luthiers de
nos jours, à qui l'on confie ces instruments pour
les monter, élèvent souvent un peu plus le
clievalet vers la quatrième qnlls ne le font aux
violons de Stradivari et de Guarneri. ( Voy.
ces noms.)
On connaît des instruments qui portent le nom
d'Antoine Amati , depuis 1589 jusqu'en 1627.
Dans le catalogue des instruments d'Albinoni , '
de Milan, publié en 1791, il se trouvait plusieurs
violons datés de 1591 à 1619. Cartier a vu nne
basse qu'il croit être de l'un de ces artistes, sans
pouvoir indiquer précisément leqad , qui avait
appartenu à Louis XIII. Elle était du plus grand
patron , entièrement parsemée de fleurs de lis
en or, avec des armoiries, le signe de la balance,
deux LL mises dos à dos, et le chiffre XIII cou-
ronné. Après 1638 on ne trouve plus d'instruments
avec le nom d'Antoine. 11 devait être Agé alors
de plus de quatre-vingts ans , on avait cessé de
vivre.
AMATI (JiRÔHB), frère pniné d'Antoine',
commença d'abord à travailler avec celui-ci, et
s'en sépara après s'être marié. Comme loi, il était
élève de son père. Il ne s'en tint pas toujours,
comme son frère, k la reproduction des modèles
tracés par le vieil Amati; car on connatt de lui
deux patrons dont l'un est plus grand que ceux
d'André et d'Antoine. La plupart des violons
Amati de grand patron sont de JérOme, à l'ex-
ception de quelques instruments construits par
Nicolas son fils. JérOme a quelquefois approché
de son frère pour le fini des instruments qu'il a
fabriqués seul ; mais en somme il lui était in-
férieur. La séparation d'Antoine et de Jértoie
fut postérieure à l'année 1624» car j'ai vu dans
la collection de M. T. Fors^er, amateur anglais,
un bel instrument de ces artistes , où se trouvait
l'Inscription suivante : AntonHu et Hieronymiis
Amati Cremonœ Andraœ fil. A. 1624. Il parait
que Jérôme cessa de vivre ou du oMins de tra*
vailler vers 1638.
AMATI ( Nicolas), fiU de Jérôme , le plus
célèbre des artistes de ce nom , naquit le S sep-
tembre 1596 , et mourut le 12 août 1684 , à l'âge
6.
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84
AMATl — AMBROGETTI
de qaatre-TÎngt-huit ans, suivant les registres
de la cathédrale de Crémone. Un Tîolon sorti de
ses mains, et qui portait la date de 1668, se
trouvait h Milan dans la collection du comte
Corio de Salabue. Par la perr^ction de ses dé-
tails, le moelleui et la pureté de ses sons, cet ins-
trument était considéré comme le chefnd'œuTre
de >'niilas Amalj. Il cliangea peu de chose aux
formes 't aux proportions adoptées dans sa
famille, les éclisses de ses violons sont seulement
plus élevées. Les troisième et quatrième cordes
sont excellentes dans ses violons de grand patron,
la chanterelle sonne bien , mais la seconde est
souvent nasale , principalement au si et à VuL
On croit que rabaissement précipité de Tépals-
sear de la table vers les flancs est la cause de ce
défaut Quoi qu'il en soit , ces instruments sont
fort recherchés et ne sont pas communs. En
Angleterre, les violons de cet artiste ont un prix
' très-élevé quand ils sont bien conservés. En
France, ils sont moins recherchés, parce que
leur sonorité est trop faible pour la musique de
l'époque actuelle. Cependant il existe quelques
instruments d'une perfection exceptionnelle cou-
struitspar cet artiste; tel est le violon de Nicolas
Amati possédé par M. Alard. Leur qualité est
le moelleux et le velouté. Dans un quintette de
Boceherini , un bon Nicolas Amati à beaucoup
de charme.
Nicolas ent de sa femme Lucrèce Pagliari
deux fils, dont l'alné, Jerdme, naquit le 26 fé-
vrier 1649, et l'autre, Jean- Baptiste, né le 13
août 1667, fut prêtre, et mourut vers 1706. Jé-
rôme travailla dans l'atelier de son père et lui
nnocéda. Il élargit le patron des violons, et chan-
gea les proportions en usage dans sa famille.
Cn connaît de lui plusieurs instruments qui
por ent la date de 1729. Jérôme fut le dernier
artiste de sa famille. Les meilleurs élèves de
Nicolas Amati ont été André Guarneri et sur-
tout Antoine Stradivari. ( Voy, ces noms.)
AMATI (Joseph) parait avoir été de la
même famille que ceux dont il vient d'être parlé.
Il vécut à Bologne au commencement dn dix-
septième siècle, et fabriqua des violons et des
basses, qu'on trouve en petit nombre dans les
cabinets des curieux. Ses instruments sont
vernis à l'huile, comme tons ceux des Amati, et
leur qualité de son est argentine.
AMATI (Antouib et angblo), frères, fac-
teurs d'orgues à Pavie, vers 1830, ont construit
plusieurs instruments pour les églises de la Lom-
bardie.
AMATUS (Vmcbnt), ou plutôt AMATI,
docteur en tliéologie, et maître de chapelle à
Plklermey naquit à Cimmina en Sicile, le 6 jan-
vier 1629. Après avoir fait fes études au 8émi«
naire de Palerme , il devint matlre de chapelle
de la cathédrale de celle ville, en 1665. On con-
naît de lui les coropo>itions dont les titres sui-
vent : 1* Sacfi concerti a due , tre^ quattro e
cinguê vœi , con una messa a tre e quattro ,
tib. 1 , op. 1* ; Palerme, 1656, in A.-^f^Alessa e
salmi di vespro t compUia a quattro e cinque
voci, lib. 1, op 2*; ibid,, 1656, in 4« 3* LT-
saura, opéra; Aquila , 1664. Amatus est mort à
Palerme, le 29 juillet 1670.
AMBilîILA (Migbbl), prêtre séculier, né dans
l'Aragon , vers 1665 , fit ses études musicales
dans un monastère de cette province, et remplit
d'abord les fonctions de maître de chapelle dans
quelques églises de second ordre. Le 7 mai 1700 il
reçut sa nomination de maître de chapelle de la
cathédrale Notre-Dame det Pilar^ à Saragosse. Il
occui» cette position jusqu*en 1707. On ignore
les motifs qui la lui tirent quitter, et Ton manque
de renseignements concernant sa vie et ses tra-
vaux depuis cette époque jusqu'à sa nomination
de maître de chapelle de l'églif^ primatiale de
Tolède, qui eut lieu le 22 mars 1710. Il en
remplit les fonctions jusqu'au 23 mars 1733,
date de sa mort. Il écrivit un grand nombre
d'oeuvres de musique religieuse qui lui ont as-
suré une brillante réputation , et qu*on trouve
à Tolède , ainsi que dans la plupart des cathé-
drales delaCastille, particulièrement à Oviédo,
où l'on en conserve une grande collection.
AMBLEVILLE ( Charles n* ) , jésuite de
la maison professe de Clermont , k Paris, florit-
sait dans la première moitié du dix-sq[>tième
siècle. 11 a écrit pour IVglise : 1** Octonarium
sacrum, seu canticum Beatœ Virginls per di'
versos ecelesix tonos decantatum; Paris, Bal-
lard, 1634 — 20. Harmonia sacra, seu vesperx
in dies tum dominicos, tum/estos tolius annij
una cum missa ac litaniis Beatx Vlrginis sex
vocibusy Paris, Ballard, 1836, in-4o. Outre les
pièces mentionnées dans le titre de ce dernier
ouvrage, on y trouve aussi plusieurs hymnes,
les quatre antiennes de la Vierge et un iDomiJié
salvum/acregem.
AMBROGETTI ( Joseph ), excellent basso
eantante^ brilla sur les UiéAtres depuis 1807 jus-
qu'en 1815. Au mois d^octobre de cette année il
arriva à Paris , et y débuta par le rôle de Don
Juan, dans Popéra de Mozart. La célèbre Sessî
chanta le rôle de Donna Anna, et Crivelli celui
d*0/tot;to. Dans le cours de l'année 1816,
W^ Catalani ayant obtenu Pentreprise du Théft-
tre-Italien , Ambrogetti n'accepta pas rengage-
ment qui lui fut oiïert, et passa en Angleterre,
où il fut attaché au Tbé&tre du Roi pendant plu-
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AMBROGETTI — AMBROISE
85
siean années. Le brnit 8*esi répandu yen 1830
que ce chanteur s'était fait moine dans un dot-
fre de trappistes en France ; mais, en 1 838, il était
en Irlande, et depois lors on n'a pins eu de ren-
seignement sur sa personne.
AMBROGIO (Th&ée), chanoine régulier
de Saint-Jean de Latran , et l'un des plus célè-
bres orienUlistes de l'italie, éUit de la famille
des comtes d'Albanèse , terre de la Lomelline ,
près de Payie. Il naquit dans cette ville en 1469.
A peine âgé de quinze ans , il parlait et écrivait
avec facilité les langues italienne, latine et grec-
que. En 1 Si 3, il se rendit k Rome, où le cin^
qnièaie concile de Latran avait attiré beaucoup
de religieux orientaux, Maronites, Éthiopiens et
Syiîens. Il saisit cette occasion pour apprendre
leurs langues; il en savait dix-huit, qu'il parlait
avec autant de facilité que la sienne. Il mourut
en 1S40, dans sa soixante-onzième année. Au
nombre de ses ouvrages se trouve le suivant :
Introductio in chaldaicam linguam, syria-
cam , ei decem alias Hnguas , charactentm
diversorum alphabeta circiter quadraginta,
et eorumdem invicem amformaiio , mystica
et cabalistiea quam plurima scitu digna , et
descriptio ac simulacrum phagoti Afranii ,
Pavie, 1539, in-4o. Il y donne, page 179, la
figure et la description du basson, ou fagot, dont
il attribue finvention à un certain Afranio,
dianoine de Perrare, qui était son oncle ; mais
cet instrument est plus ancien. Dans l'origine, il
avait la (orme d'un grand hautbois, dont il
était la basse, et se Jouait avec un conduit ou bocal
retoamé. Un de ces instruments existe encore
an consulat des villes anséatiques, à Anvers.
AMBROISE ( Saint ), évèque de Milan , na-
quit en 340. Son père était préfet des Gaules ;
loi-même goovemait la Ligurie, quand le peuple
de Milan, touché de ses vertus, Télut d'une voix
unanime pour remplacer l'évèque Auxence, quoi-
qu'il fût à peine chrétien. Il ne fut ordonné
prêtre et sacré évéque que plusieurs jours après
sa promotion. Ce fut lui qui convertit saint Au-
gustin 4 la foi catholique : sa fermeté se signala
dans le refus qu'il fit d'admettre l'empereur
Tbéodose dans l'église, jusqu^à ce qu'il eût fait
pénileoce du massacre de Thessaloniqne. Il
moorut en 397, à l'Age de cinquante-sept ans.
Jusqu'à saint Ambrolse, le chant de l'Église
occidentale n'avait point été réglé d'une manière
nniiorme. Par plusieurs indices qa'il serait trop
long de détailler ici , il y a lieu de croire que
dans les Gaules, où les communications avec
rorient étaient moins fréquentes qu'en Italie,
le caractère du chant et surtout le mole d'exé-
cation étaient différents des usages de TEurope
méridionale. Le chant populaire exerçait sans
aucun doute de llnfluence sur le chant religieux!
Or tout démontre, dans l'histoire de la musique,
que le caractère du chant populaire des nations
placées au nord et au centredel'Knropeétait simple
et syllabiqne, tandis que le chant était chargé d'or
nements et de petits Intervalles dans les pays du
Sud , à savoir, le Portugal, l'Espagne, l'Italie et
l'empire 6rec,dont les communications avec l'Asie
et l'Afrique étaient incessantes. Saint Ambroise,
qui fit bAtIr l'église de Milan, vers 384, nous
apprend, dans une lettre à sa sœur ( sainte Mar-
celine), qu'il régla lui-même la tonalité et le
mode d'exécution des psaumes , des cantiques et
des hymnes qu'on y chantait; et saint Augustin
dit en termes précis que ce fut suivant l'usage
des Églises d'Orient {Confess,, IX. 7 ). Le sys-
tème tonal adopté par saint Ambroise tut donc
celui des huit tons du chant de l'Église grecque,
dont quatre ( le dorien, le phrygien, le lydien et
le mixolydien ) étaient authentiques, et quatre
(l'hypodorien. l'hypophrygien, l'hypolydien et
riiypominolydien ) étaient appelés plagaux, La
plupart des chants de l'Église grecque furent
aussi introduits dans l'Église de Milan avec leur
mode d'exécution , c'est-à-dire avec leurs orne-
ments , qui entraînaient avec eux l'emploi des
petits intervalles (secundum morem orienta-
lium partium, dit saint Augustin ). il y a.à cet
égani un témoignage certain de tradition dans
un traité de musique attribué à Odon , abbé de
Cluny, par l'abbé Gerbert, d'après un manuscrit
de l'abbaye de Saint-Biaise, et à Bernon (voy.
ces noms ), par un autre manuscrit de Leipsick.
L'auteur, quel qu'il soit, après avoir dit qu'il y a
des genres musicaux dont les intervalles ne se
mesurent pas sur le monocorde de la même ma-
nière que ceux du genre diatonique, lequel est
le plus parfait, le plus naturel, le plus suave, et
celui qui fut adopté par saint Grégoire, ajoute :
« Les chants de saint Ambroise, homme trèa-
a versé dans cet art ( la musique ), ne s'écartent
« pas de la règle (grégorienne), si ce n'est dans
« certains passages où la vohL devient lascive
« par des intonations trop délicates, c'est-à-dire
« par ses intervalles trop petits )(i). » La tradition
existe encore intacte aujourd'hui, dans le chant
de l'Église grecque , des ornements en notes ra-
pides, parmi lesquels se trouve le fjréquent usage
du groupe ( grupelto ) de trois notes formant
deux intervalles de demi-ton consécutifs.
(I)... Sancllquoqae AiDbrosU,pradeuliuiinl la hac arte,
lynplioaiâ neqaaqaam ab bac dlaeordat régula, nM ta
qaibiu eam Dlmlam deUeataram vocam pervertit laidvla
(a. Gerberti. Seripi, eecksttut. dt Mutiem sac.» t. 1,
m.)
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8G
AMBROISE
Enfin ce fut aussi à t^église grecque que
i;aint Ambroise emprunta les hymnes qui se
chantaient dans son église. Il les traduisit dans
la langue latine, et conserva au chant son carac-
thère rhythmique ou plutôt métrique. La tradi<
(ion s'en était perpétuée à Milan jusqu^au onzième
siècle; rarGuido d^Arezzo écrit » dans le quin-
zième chapitre de son Microloguet que celui qui
sera curienz d'apprendre les mètres dans les-
quels on chante les trouvera dans le chant
amt>roisien (l).
Ladistinction entre le chant grégorien et Tam-
broislen consista donc ordinairement, d*une part,
en ce que celui de saint Ambroise était la tra-
dition pure du chant de TÉglise grecque, avec
ses ornements et Tusage de certaines suites de
sons chromatiques, par exemple :
ife-fr^TJ-
dans le premier et le second mode, tandis
que la réforme de saint Grégoire fit dispa-
raître ces successions de sons étrangères au
chant diatonique; d'autre part, le chant am-
broii^ien était rhythmique, et le grégorien ne
l'était pas. Mais, par la suite des temps, ces dif-
férences essentielles ont disparu, et depuis plu-
sieurs siècles on n'aperçoit plus de distinction
saisissable entre ces formes du chant ecclésias-
tique. Un prêtre de l'église métropolitaine de
Milan, nommé Camille Perego^ a composé,
par l'ordre de saint Charles Borromée, un traité
du chant ambroisien qui a été publié sous ce
titre : la Regola del canto fermo amàrosiano
(Milan, 1622, in-4^); ouvrage précieux, car il
est le seul qu'on possède sur cette matière. Ce-
pendant, sauf l'usage des demi-tons indiqué par
le bémol et le dièze, le fréquent emploi du mou-
vement descendant de quarte aux finales, et les
intonations de la préface, on ne voit pas dans
cet ouvrage ce qui constituait les différences es-
sentielles entre les deux chants. Toutes les tra-
ditions d'exécution du chant primitif de saint
Ambroise avaient disparu à l'époque où Perego
écrivit son livre.
Saint Ambroise est auteur ou traducteur de
quelques hymnes qui , suivant plusieurs écrivains,
sont encore en usage à Milan, dans leurs formes
primitives. Ces hymnes sont : l» JEleme rerum
Condiior; 2o Detu Creator omnium; 3» Veni
Redemptor omnium; 4<» Splendor Patemx
glorix; w* Coniors Patemi luminis ; 6" 0
(i)... fiicat «poil Ambroslum , si curlosus ste, Invenire
Ucebit. i
lux beata Trinitas. On lui attribue aussi le
chant célèbre du Te Deum laudamus ; mais on
n'est pas d'accord sur ce point; car on a donné
aussi pour auteurs à cet hymne, ou plutôt à ce
cantique, saint Augustin, saint Abundius, évê-
que de Como, au cinquième siècle, saint
Sisebut, moine de la même époque, saint Ni-
cet, évêque de Trêves, au sixième siècle, et
enfin saint Hilaire , évêque de Poitiers , un peu
plus ancien que saint Ambroise. Les divers
arguments produits à diverses époques en foveor
de l'un ou de l'autre de ces personnages ont
été discutés solidement, d'abord par M. l'abbé
Cousseau (autrefois supérieur du grand sémi-
naire d'Angoulème, aujourd'hui évêque de cette
ville ) dans les Mémoires de la Société des an-
tiquaires de r Ouest (1837, t. 2, p. 251 et
suiv. ), et récemment dans le deuxième volume
du Thésaurus hymnotogicus de M. Hermann
Adalbert Daniel (p. 279—299). Le bat de ces
écrivains difTère en ce que monseigneur Cous-
seau a pour objet de démontrer que le cantique
est une inspiration de saint Hilaire , tandis (]ue
M. Daniel prouve très-bien que cette opinion
n'a pas plus de solidité que les autres, et q»e
le véritable auteur du Te Deum est ioconou.
Ussérius lui fournit d'ailleurs, dans sa disserta-
tion sur les symboles, un hymne grec des ma-
tines, appartenant aux premiers temps de la
chrétienté, qui semble être la source du can-
tique latin. (Voy. Thésaurus hymnoL^ t. II,
p. 289. )
L'opinion qui attribue le Te Deum à saint Am-
broise se fonde sur le grand nombre de manus-
crits dans lesquels il a pour titre : Hymnus
ambrosianus. Dans la supposition où il serait
réellement l'auteur de cette inspiration poéUquc
et religieuse , on ne pourrait lui en attribuer le
chant, puisque celui-ci est tiré en grande partie
de la psalmodie. En effet , l'intonation e>t celle
des psaumes du quatrième ton , avec une va-
riante dans la terminaison Te Dominum co^fi-
temur. Depuis Te «ternum Patrem jusques el
unicum Filium, tout le chant est dans la neume
des psaumes du troisième ton, avec quelques
variantes dans la médiation. A partir de Sanctum
quoque ParacletumSpiritum, la terminaison
est celle des psaumes du quatrième ton jusqu'à
la finale guos pretioso sanguine redemisti.
Mais le caractère psalmodique disparaît depuis
jEterna/ac cum sancfis tûis, et la tonalité
change jusques et y compris les mots usgue in
xtemum. J'ai cherché longtemps quelle était
l'origine de ce chant si beau, si solennel, et je
l'ai trouvé enfin dans Vintroït de la messe
grecque de saint Denys l'Aréopagite, dont la
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AMBROISE - AMBROS
87
^te remonte au deuxième siède, suivant les
Liturgies ou messes des Saints Pères (1), et
qui était cbaatée longtemps après à Tabbaye de
saint-Denis , près de Paris, pendant l^octave de
la fête de ce saint martyr. Voici ce cliant dans
sa forme primitive (2) :
m
f.
*-»■,!■
nni~M~
3l=«
*-»',■■»
♦ * ■ I tjir
- wp
Kû-pi-e 6s- ô;, ^a-vi-Xtû oùpdî- vi - t, 6t-ôc
f^'i" !i^
xfltvTO- -xpdt-Top (3),
Après usque in «ternum, le Te Deum rentre
dans le ncDroe psaimodique du quatrième ton ;
et, enfin, le dernier verset in te Domine spe-
ravi se dit «ur la formule du chant grec qu'on
vient de voir.
Si saint Ambroise , comme il paraît à peu
pite certain , n'est pas Pauteur du cantique Imité
de Tbymne grec dont il vient d'être parlé. Il est
au moins hors de doute que ce chant célèbre est
antérieur au cinquitfme siècle; car il est déjà cité
dam le onzième chapitre de la règle de Saint-
fienolt , où il est dit : Post quartum Responso-
rttim incipit Abbas Te Deum laudamus, etc.
illiBROS ( AuGusrrE-GuiLLAuiiE ), composi-
teur amateor, estnéle 17 novembre 1816, àMautli,
en Bohème, à quelques lieues de Prague. Dès les
premières anoi^ea de son enfance, ses heureuses
dispositions pour la musique se firent remar-
quer; mais ses parents, le destinante la ma-
gistrature, ne Toulurent pas céder à la voca-
tion qu'il paraissait avoir reçue de la nature, et
lui firent faire des éludes littéraires et scientifi-
ques qu'ils jugèrent nécessaire pour l'état qu'il
devait embrasser. Pendant qu'il fréquentait le
gymnase de Prague , il ne reçut aucune leçon
de musique; mais il lui fut permis de suivre les
cours de rAcadéroie de dessin. Une.représenta-
tioo de Don Juan à laquelle il fut conduit lui
révéla tout à coup sa destination artistique. De
U'tour chez lui, il éprouva une agitation extraor-
dinaire, et oe put prendre aucun repos pendant
la unit 11 ne connaissait pas une note de la
mosique écrite ; mais en peu de temps les le-
çons de ses condisciplea l'introduisirent dans le
(1) AEITOrPriAÏ TON AriQN nATEPQN.
ParWta* iMo, apud GolL MorrUam, In-fol.. p. 111.
(t) MU$a In oetaoa S.DionysU ArtopagUaet soehnm
nartgrum. Parislit, ei oHlciiia Roberti Bailard, ISM,
(S) Celte Béme formule de ehant se troave onic fols dans
l'OetoccAos, ou U^re de cantiques de rÉgUse grecque
dam les butt tons, suivant la vértflcatlon récente que J'en
al faite.
solfège et préparèrent son éducation de pia-
niste, quMl acheva sous la direction d*un maître
attaché au Conservatoire de Prague. La lecture
des œuvres théoriques de Turk et de Reieha
l'introduisit aussi dans Tart de la composition.
Ayantobtenu, au mois de novembre 1839, le grade
de docteur en droit à Tuniversité de celle ville,
il entra dans l'administration Impériale des fi-
nances; mais ses fonctions lui laissèrent assez
de temps pour s'occuper de son art favori.
Les conseils de Weit, de Pietsch, et de M. Kittl,
aujourd'hui directeur du Conservatoire de Pra-
gue, perfectionnèrent par degrés son éducation
musicale. Vers 1843, il entra dans l'association
des amis de Robert Schumann, pour la rédac-
tion d'articles de critique dans la nouvelle
Gazette musicale de Leipsick. Qu<^]ques-uns de
ces articles, dirigés contre Dionis Weher et l'or-
ganisation du Conservatoire de Prague étaient
signés du pseudonyme de Flamin. On remar-
quait dans son style une imitation de celui de
Jean-Paul ; mais II y manquait l'originalité des
idées.
Ambros n'avait publié que des productions
légères en musique, lorsqu'on 1847 il fit exécu-
ter dans im concert une ouverture à grand or-
chestre sur le sujet de la légende de Geneviève,
comtesse palatine, à l'imitation du style de Men-
delssohn. Cet ouvrage eut du succès, et fut répété
dans le concert suivant. Bientôt après il écrivit
une autre ouverture pour la tragédie (VOtello, de
Shakspeare, qui fut jouée, sous la direction de
l'auteur, dans le concert de la Société de Sainte-
Cécile, à Prague , et Ambros y ajouta , peu de
temps après , d'autres morceaux et des scènes
de mélodrame, pour la même tragédie. Les agi- .
tations et les malheurs de 1*848 interrompirent
ses travaux, parce que le jury pour les délits de
la presse fut institué en Bohème , et qu'Ambros
fut nommé procureur impérial , avec mission de
poursuivre ces délits. En l'état d'exaltation où
étaient les esprits , cette position lui fit des en-
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88
AMBROS — AMÉDÉE
nemi8 , et mit même son existence en danger.
Enfin les événements politiques devinrent plus
favorables vers le milieu de 1849, et Ambros
' put se réfugier à Vienne, où il retrouva la sauté
et le calme de l'esprit. Dans Tannée suivante,
une nouvelle organisation de la justice ayant été
faite dans tous les États de Tempire d^Aut riche,
il fut nommé avocat général ^rès du tribunal
supérieur de Prague ; poste qu'il occupe au mo-
ment où cette notice est érrite ( 18&8). il est
anasi membre de la direction du Conservatoire
de cette ville. Les œuvres de ce compositeur,
de même que celles de plusieurs élèves de Men*
delssohn, sont un reflet de la manière de ce maî-
tre. Il a publié les ouvrages suivants : to Sonate
pour piano (en mi), op. 5 ; Vienne, Witzendorf. ^
20 Trio pour piano, violon et violoncelle; Prague,
Eerra. — 3^ Ouverture du concert sur la légende de
Geneviève^ à grand orchestre. — 4® idem de Ca-
therine de Heilbronn, pour le drame de Kleist.
— 50 Six pièces lyriques pour le piano. Vienne
Gloeggl. — 60 Plusieurs recueils de chants avec
piano; à Vienne, chez Witzendorf. Ambros a en
manuscrit : 7* Ouverture , entr^actes et chants
pour VOtello de Sliakspeare. <- 8° Stabat Mater,
pour voix seule, chœur et orchestre. — 9o La Fon-
dationde Prague, monodrame pour voix seule,
chœur et orchestre. — lOo Symphonie à grand or-
chestre, en mi bémol. — 11° Deux grands trios
poor piano, violon et violoncelle, le premier en m<
majeur, et Tautre en ré majeur. — 12* Paysages :
pièces caractéristiques pour le piano. A Tocca-
sion de la fête qui eut lieu à Prague pour le
cinquantième anniversaire de la fondation du
conservatoire de cette ville, Ambros a publié
un écrit qui a pour titre : Das Conservatorium
in Prag. Eine Denkschrift bei Gelegenheit
derfun/iigjxhrigen Jubel/eier der Grûndung
(Le Con^rvatoire de Prague, Mémoire à Toc-
casion de la fête Jubilaire de la cinquantième
année de son établissement); Prague, Gottl.
Haase, 1858, in-fio, de lô3 pages. On y trouve
des renseignements historiques et statistiques sur
cette institution, qui ne manquent pas d'intérêt.
AMBROSCIl (Joseph-Charles) , premier
ténor au théâtre national de Berlin, naquit en
1759, à Cnimau, en Bohême. Il fit ses études
musicales à Prague, sous la direction de Kozeluch
Talné, et débuta au théêtre de Bayreuth en 1784.
n se fit entendre sur les th<^Atres de Hambourg,
d'Hanovre et de Vienne jusqu'en 1791 , où il se
rendit à Berlin. Il y obtint de grands succès, tant
à cause de la beauté de sa voix que par sa voca-
lisation pure et l'expression de son chant. Outre
son talent comme chanteur, Ambrosch possédait
aussi celui de la corn position j on connaît de lui
diverses productions dont voici les titres : 1* Àni"
brosch und Bœheim freimaurer-Lieder mit
Melodien, 2 th. (Chants maçoniqnes avec mé-
lodies, par Ambrosch et Bœheim); Berlin, 1793.
— 2* Freundchaftliches Thnklied : Unbesorgt
VoUedler Freude (Chanson de table, etc.) ; Ber-
lin, 1796.-3'* Zttiey Lieder : Als ichaufmeiner
Bleichef und Ich Klage Aier, etc. ( Deux chan-
sons de table, etc.); Hambourg, 1796 — 4® Sechs
JÀedermit Verœnderungen/ilr dieSmgstimme
(Six Cliansons avec variations pour la voix),
Zerbst, 1797, 26 pag. in-folio. — 50 Romanzedes
Pagen atts Figaros Uochzeit (Romance du page
des noces de Figaro, \K>ur la guitare) ; 1800. -^ 60
Chansons allemandes et italiennes avec des varia-
tions pour la voix, 2 suites; Beriin, Schlçsinger.
— 7^ Chant d*un Prussien sur la bataille de
Leipsick, avec piano; Berlin, Paez. Ambrosch est
mort à Berlin, le 8 septembre 1822.
AliBROSE (Jobh), musicien anglais qoi
vécut au commencement du seizième siècle , n*est
connu que par un canon à plusieurs parties,
sans paroles, qui se trouve dans un volume ma-
nuscrit de pièces de difTérents genres, lequel est
au Muséum britannique, sous le n» 56 de TJp-
pendice. Ce morceau est intéressant par sa forme
ingénieuse.
AliBROSIO (....)> maître de chapelle de
l'église d'Ortona, petite ville de PAbruzze, na-
quit à Crémone, dans les dernières années du
seizième siècle. Il a fait imprimer des madri-
gaux à quatre voix , en 1636.
AMÉ (LioNARn) , ancien élève du conserva-
toire de Paris , fut attaché cotanroe flûtiste ao
Théâtre de la Gaieté, depuis 1814 jusqu'en
1823. On a de lui une Méthode defiûte. Paris ,
Frère , sans date.
AMÉDÉE (François), fils naturel d'Audi-
not , ancien acteur de la Comédie italienne , et
fondateur du théâtre qui a porté son nom , est né
à Paris, les octobre 1784. Le 13 pluviôse an VII,
il entra au Conservatoire de musique. Élève de
Catel pour Tharmonie et de Baiilot pour le vio-
lon, il fut longtemps répétiteur de ces deux
maîtres, et fut nommé professeur de solfège dans
cette école en 1816. Sous le nom à^ Adrien,
Amédée a composé et arrangé la musique d*nn
très-grand nombre de mélodrames pour le théâ-
tre de V Ambigu-Comique. Une absence à peu
près totale d'imagination se fait apercevoir dans
toutes ces productions ; mais Tauteur avait le
bon esprit de se servir aussi souvent qu'il le
pouvait de fragments des œuvres de Haydn,
de Mozart et de Beethoven , pour suppléer au
génie qui lui manquait. Peddant longtemps
Amédée a joué Talto à Torchestre de TOpéra et
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AMÉDÉE — AMIOl
aux concerts du Conservatoire. Il est mort à
Paris an commencement de 1 B33.
AMENDOLA (Joseph), né à Païenne,
compositeur dramatique qui a joui de qtielque
réputation vers 1780 , a fait représenter dans le
cours de cette année, à Dresde , un opéra booflé
intitulé : fl Begliarbei di Caramania, Il pa-
rait que cet ouvrage avait été déjik représenté en
Espagne , en 1776.
AliERBACH ( Eue-Nicolas) , savant con*
trapuntiste allemand , est cité souvent par les
écrivains du seizième siècle,' mais seulement
tons ses prénoms. Dans sa jeunesse il montra
de grandes dispositions pour la musique , et les
développa avec le secours de quelques t>ons
maîtres t ou par des voyages qu'il fit en diverses
parties de PEurope. En 1571 il occupait la filace
d'organiste à régli;^ Saint-Thomas de Leipsîck.
AmerlMch a fait imprimer un recueil de pièces
pour Torgue, en tablaUire (1). Cet ouvrage,
qui est fort rare, quoiqu'il en ait été fait deux
éditions, a paru sous ce tttre ; Orgel oâer fns'
irumenti-Tabulatur. Ein nûtzlichei BUchlein
m welehemnoihtoendige Erklûmng der Orgel
Oder Instrument Tabulalur, sampt der applU
eatUtn, auch/rôliche deutsche Siûcklein unnd
(fie) Moteten, etc. ( Tablature pour Porgue, ou-
vrage utile qui contient les explications néces-
saires pour la tablature de Torgoe et d'autres
instruments, avec Tapplication , ainsi que des
petites pièces allemandes d*un genre gai et des
motets, etc. ); Leipsick , chez Jacques Berwalds
Erben, i&7t, vingt-six feuilles in-4° obi., sans
pagination. La deuxième édition a été publiée à
Nuremberg en 1583, par Ulrich Neuber, in 4*". Ce
recueil contient 88 pièces. Un autre livre de
pièces en tablature a été publié par Amerbach ,
MNis ce titre : Ein new kûnstUch Tabulatur-
bucffy darin sehr gnle Moteten ftnd Hebliche
deutsche Tenores jetziger Zeii vomehmer
Componisten au// die Orgel und Instrument
abgesetttt beydes den Organisten unnd (sic)
desJugendt dientsUch, etc. Gedruekt zu Leipzig
dwreh Johann Beyer, in Verlegung Dietrich
Gerlaehy zu Nuremberg (Nouveau livre de ta-
bbture artistique, dans lequel de très-bons nM>-
tête et mélodies allemandes favorites des plus
célèlKes compositeurs de l'époque actuelle sont
arrangés pour l'orgue ou autres instruments, à
(DOaiH la première édlllon de cette Biographie vad-
venelle des ITicsMeiu, Tal dit qa*Anifrlwch/M le ftrê'
mier orgoHlMU aOemand qtd M fsvrtmer un recueil
éepéieespamr forgue^ en toNature .- «était one erreur';
ear un orfanUte beaucoup pliia ancien , nommé Arnold
Schtiék ( rof . Schlick ) a publié un livre du même ^nre
en laii.
Tusage des organistes et de la jeunesse, etc.) Im-
primé k Leipsick par Jean Beyer pour D. Ger-
larh, à Nuremberg, lô7&, in-fol. Cet ouvrage ren-
ferme quarante pièces extraites des œuvres de
J. Berchem , Clément>non-papa, Th. Créquillon,
Dreisster, Gastritz , Orl. Lassus , Meiland , Scan-
delli, Jvo de Vento» et quelques anonymes. Dans
ce livre le nom de l'aulenr est écrit Àmmerbach.
Un autre artiste, nommé Antoine Amerbach ,
était organiste du duc de Brunswick, à l'époque
où vivait Élie-Nicolas.
AMEREVOLI (Angblo), célèbre chanteur
italien, naquit à Venise, le 16 septembre 1716.
Après avoir brillé sur les principaux théâtres de
sa patrie par la l>eauté de sa voix de ténor, sa
belle vocalisation, et l'excellence de son trille , il
fut engagé pour le théâtre de la cour de Dresde»
qui réunissait alors les plus l)eaux talents de l'I-
talie, et passa le reste de sa vie dans cette ville,
où il mourut le 15 novembre 1798.
AMEYDEN (Christopbb), compositeur de
l'école flamande, était contemporain de Roland
de Lassus. On a imprimé des madrigaux de sa
composition dans le troisième livre de madrigaux
à cinq voix de Lassus; Venise, ches les fils d'An-
toine Gardane, 1570.
AMICO (RAinoiin oe), dominicain et com-
positeur pour l'église, né vers la fin du seizième
siècle, à Noto, en Sicile, a publié : Motetti a due^
tre e quattro voci , Messine , 1621 , in-4*, pre-
mière et seconde partie.
AMIGONI (Antoinb), compositeur napoli-
tain , s*est fait connaître par quelques opéras,
parmi lesquels on remarque Tintermède La
Grotta del Mago Merlino, représenté à Rome
en 1787. Amiconi manque d'imagination, et son
style n'est qu'une imitation de la manière de
PaisieIJo.
AMILHA (Le Père), clianoine régulier de
Saint- Augustin, dans Téglise cathédrale de Pa-
miers (Ariége), vivait dans les premières an-
nées du dix-huitième siècle. Il est auteur d'un
recueil de cantiques, en partie du Languedoc ,
dont la poésie est accompagnée de mélodies no-
tées en caractères de plain-cbant. Ces mélodies
naïves ont toutes les qualités nécessaires pour
être populaires. Le recueil du P. Amillia est in-
titolé s Le tubleu de la bido del par/et crestia,
en bersses , que représenta Vexerdci de la /e
(Tableau de la vie du parfait chrétien , en vers,
lequel représente les exercices de la foi) . A Tou-
louse, 1704, petit in-8«.
AlilOT (Lb Père), jésuite et missionnaire
à la Chine, née Toulon en 1718, s'est fait con-
naître par des travaux sur les antiquités, This-
toireet les arts des Chinois. Il arriva à Macao
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90
AMIOT — AMMON
en 1750, et à Pékin en 1751. Il y étudia avec ar-
deur les langues chinoise et tatai-e, et, après plus
de quarante ans de travaux sur tout ce qui con-
cerne le peuple singulier eha. lequel il était en mis-
sion, il roourutà Pékin, en 1794 , Agé de soixante-
seii^ ans. Je ne parlerai ici que de ses ouvrages
i*elatifb à la musique des Cliinois.
Le père Aniiot avait traduit un traité sor la
musique par Ly-Koang-H^ ministre d'État et
membre du premier tribunal des lettrés , qui a
pour titre : Kou-yoking-tchoum , c'est-à-dire
Commentaire sur le livre classique Umehant
la musique des anciens; il envoya successive-
ment les cahiers de sa traduction à M. de Bou-
gainville, secrétaire de TAcadémie des inscrip-
tions, qui les déposa à la Bibliothèque du Roi. En
1775, il envoya aussi deux copies manuscrites
d'un mémoire sur la musique des Chinois , l'un
à M. Berlin, ministre et secrétaire d'État, et l'autre
à M. Bignon, bibliothécaire de la Bibliothèque du
Roi. Cet ouvrage Tut publié par les soins de l'abbé
Roussier, qui l'accompagna de notes, sous le titre
de : Mémoire sur la musique des Chinois, tant
anciens que modernes. Cet ouvrage .forme le
sixième volume des Mémoires concernant V his-
toire, les sciences , les arts, etc., des Chinois,
Paris, 1780, 15 vol. in-4o. On en trouve des
exemplaires avec un titre particulier, qui en fait
un ouvrage séparé. On a ajouté au même volume
un Essai sur les pierres sonores de la Chine,
qui n'est pas du père Amiot. Forltel a donné un
précis de ce livre dans son almanach mosical' de
1784, pag. 233—276. Remarquons en passant
que l'abbé Roussier, avec son idée fixe des
proportions musicales et de la progression triple,
n'a ajouté au mémoire d' Amiot que des notes
pédantes, dont l'ulilité est nulle.
Le travail du jésuite, sous une apparence
d'exactitude rigoureuse, ne doit être consulté
qu'avec défiance; car en Tétudiant avec soin
on s'aperçoit que son auteur n'avait que des
idées vagues concernant la musique pratique
des Chinois , et qu'il n'avait même pu déchiffrer
aucun des systèmes particuliers de tablature qui
paraissent être en usage pour chaque instniment
chez ce peuple. Il ne dit pas un mot de cette ma-
tière intéressante, et, dans les longs détails qu'il a
donnés sur les divers instruments, il a oubUé
précisément de traiter des principes de leur cons-
truction et de leur étendue. Un traité véritable-
ment utile et instructif de la musique des Chinois
est encore à faire. Klaprotti nous a appris à nous
mettre en garde contre le peu d'exactitude du
père Amiot, dans une analyse piquante de la pa-
raphrase qu'il avait publiée comme une traduc-
tion de VÉloge de la ville de Mouqden.
Lictitenthal indique (Bibliogr. délia Musica,
t. m, p. 43), d'après un article du Journal Bney-
elop, (Mars, 1780, t. Il, part. 3, p. 543), une
version espagnole de la traduction française da
traité de musique de Ly-Koang-ti» par le père
Amiot, sous ce titre i Memoria sobre la Musica
de los Chineses; Madrid, Imprenta de Bablo y
TexerOy 1780. Malgré ces indications si précises,
j'avoue que je doute de l'existence de ce livre;
car toutes les recherches qu« j'ai fait faire à Ma-
drid n^ont pu en faire découvrir un seul exem-
plaire. La traduction a pu être faite; mais il est
vraisemblable qu'elle n'a point paru. 11 est d'ail-
leurs douteux que ce soit l'ouvrage de Ly-Koang-ti
qui ait été traduit en espagnol ; le titre indique
plutôt une traduction du mémoire d'AmJot dont
il a été parlé précédemment. Il est, au reste, Irèt-
niclieux que la traduction d'Amiot se soit égarée ;
car il est certain qu'elle n'existe pas à la Biblio-
thèque impériale de France, bien qu'elle y fût à
l'époque où l'abbé Roussier fut chargé de la pu-
blication du Mémoire sur la Musique des Chi-
nois, puisque celui-ci en a donné l'analyse dans
ce mémoire.. Quelques manuscrits d'Amiol se
trouvent parmi ceux de cette bibliotlièque; mais
ce sont les cahiers de l'ouvrage publié et quel-
ques appendices de peu d'intérêt.
L'auteur de ce dictionnaire a extrait d'une
correspondance inédite d Amiot avec le mhiistre
Berlin, qui a appartenu à M. Neveu, libraiie
de Paris , une lettre fort longue et intéressante
concernant la fabrication du lo, vulgairement
appelé tam-tam, et l'a pubUée dans le premier
volume de la Revue musicale (p. 365). Cette
lettre contient tous les détails nécessaires pour
faire connaître les procédés de la fabrication de
cet instrument. C€Î>endant le célèbre sinologue
M. Julien a publié sur ce sujet un moroean de
critique duquel on peut conclure que l'ouvrier
qui a fourni au père Amiot ses renseignenoents Ta
trompé sur les détails de la fabrication.
AMMERBACHER (Georges-Gaspabd).
cantor à Nordiingue au commencement do dix-
huitièroe siècle, a publié : Kurze und grand-
liche Ànweisung sur vocal Musik (Instraction
abrégée et fondamentale sur la musique vocale),
Nuremberg, 1717, in»8o.
AMMON (AntoinbBlaisb), rompositeor au
service de la cour de Bavière, naquit à Imot,
dans le Tyrol, le 2 janvier f5i7, et mourut à
Munich, le 9 avril 1614. Compositeur laborieux,
il a publié un grand nombre d'ouvrages, dont on
connaît les suivants : lo Sacrœ Canliones , à
quatre, cinq et six voix, Munich, 1540.— V'Ku9'%e
Motetlen von vier.funf und scchs Slimmen,
au/ verschiedene BeiUgen-Festlage gei'ichtet
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AMHON— ÂMON
91
MoieU courts à quatre» cinq et six voix, pour
les fôCes de divers saiots); Municb, l&â4, io-4*. <—
3*» lÀber sacralUsimarum (qtU vulgo introitta
appeli.) canliones seleclissimarum iinçulis
tUeàus/estiviSf pro ecclesia calhol. uHlUaU
cuUusque divM, honore,non minta accommo^
datus quam necessariuSf & vocihus; Vienna
Stepà,Creuzer^ibS2, iû-4'» obi. — 4' Mistagua-
tuar, unica pro de/unclis quaternis vociàta ;
Véennm^ exeudebat Uonardui Formica, 1&88.
iii-4''. — 6^ Sacrx cantiones^ quas oulço tnotela
tocante quatuor, quinque ei ses vocum^ quUnu
iidjecti suni eeeUsiastici hymni de Nativitate^
Resurreetione et Ascensione Domini; Mona'
«Atf, typUAdamïBerg, 1&90, in-4*obl.-* ei^
Palrocinium musices; Hissa cum brèves tum
quatuor voeumlaudaiissimecottcinnala; ibid.
1591, iti'JoL max. Les titres particuliers de clia-
que inesse de ce recueil soDt : Atissa 4 voe,
super ui^ re, mi, fa, sol, la; la, sol, fa, roi, re, ut;
Missa 4 coc. super Pour ong plaisir; Missa 4 voc,
super SvLT%e propera; Missa 4 voe, super Dixit
]>oaUaus oiulieri Cliaoaoe»; ifasa 4 voc. pro de-
funciis.-^T* Missw quatuor a quatuor, quin*
que et sex vocibus, ibid. 1593, iii-4'*. Des mo-
tets d'Ammoo se trouveot dans les collections
de Bodeocliatz et de Donfrid.
Il est vraisemblable que quelque circonstance
ioooanues*est rencontrée dans la vie de cet artiste ;
car une lacune de vin«(t-huit années se Tait re-
marquer entre la publication de son second oor
vrage et celle du troisième. D'ailleurs ses deux
premières œuvres sont imprimées à Municb , et
les deux ouvrages suivants le sont à Vienne. Il
y a donc lieu de croire qn*il y a eu un cbange-
ment dans la position du compositeur, peut-être
par suite de l'arrivée d'Orlando Ijasso à la cour de
Bavière. Plus tard il parait y avoir été rappelé.
AMMON ( WoLFOAjfG), magister et cantor
h Francfort-sur- le- Mein, naquit dans un bourg
de la Franconie, vers 16ôO. Il a publié un livre
de cantiques, imprimé d*un câté en allemand, et
de Pautre en latin, et précédés des airs qui ap-
partiennent à chacun d*eux. Je crois que cVst
la deuxième édition de ce même livre qui a paru
dans la même ville, en 1606, in- 12, sous ce titre :
Psalmodia germanica et latina qua predpue
cantionesin utraque lingua paribus versibus
rylànUcis, et iisdem utroque numeri» atque
concentibus redditœ; Franco/urti ad Mœnum,
1&81, in 12.
AMMOIV (JBAif-CBRiSTOPBE), prMîcateur à
En&lujim , en Franconie, vers le milieu du dix-
liiiitième siècle, a fait insérer dans le Journal des
^Uivants de Batisbonne (année 1746, n"" U) une
dissertation intitulée : Vass im ewigen Leben
u)irklick eine vortrpf/lieAe Musiksey (Que dans
la vie étemelle il y a rérllement une musique
excellente). Mitjler a donné cette pièce dans le
tome III de sa Bibliothèque musicale, p. 58i.
AMMON (DietbicbCbétikn), musicien à
Hambourg, est indiqué dans VAlmanacA Théâ-
tral de Gotha, pour 1791, comme compositeur
d^un petit o(iéra intitulé : Dcu neue Rosennued-
cAen (La nouvelle Bosière).
AMilON ( Jban). Voy. Amon.
AMNER (Jbah), reçu bachelier en musique
en 1613, devint ensuite organiste à Londres , et
matlre des enfants de chœur de Téglise d'Ély. U
a publié : SacTfd Hymns of three, four, five
and six parts, for voices and viols , ( Hymnes
sacrées, à trois, quatre, cinq et six parties, pour
les voix et les violes); Londres, 1615, in-4°.
AMODEl (Cataldi ), compositeur et matlre
de musique de plusieurs églises de Naples, na-
quit à Sciacca en Sicile, et mourut à Naples
en 1695. Il a publié : Cantate a voce sola, li-
bro primo e opéra seconda, Naples , 1685 ,
in-4°.
AMOFORTIUS (Jean). Voyez Tollids.
(Jean).
AilOIBÉE. U y a eu deux cytharèdea de
ce nom, qui furent célèbres tons deux. Le pre-
mier, appelé TAncien, vivait à Athènes et ha-
bitait près du théâtre. Aristias , dans son Traité
des Cytharèdes, cité par Athéiiée(liv. XIV, c. 4),
dit que, toutes les fois qu^il sortait de chez lui
pour aller chanter dans les sociétés, Il gagnait
un talent attique. Plutarque ( in Zen. ) pré-
tend qu^il fut contemporain de Zenon. L^autrc
Amoibée, auquel Atiiénée donne de grands élo-
ges, vivait au temps de cet écrivain, et con-
séquemment sous le règne de Marc-Aurèle,
vers 160.
AMOIW ( jEAN-ANimé), compositeur allemand,
naquit à Bamberg en 1763, et se livra de bonne
heure à Tétude de la musique. La première can-
tatrice de la cour. M"* Fracasini , lui donna des
leçons de chant, et Bauerle, maître de con-
certs , lui enseigna à jouer du violon. Ayant
perdu sa voix , il voulut apprendre à jouer du
cor. Punto, dont il. fil la connaissance, encou-
ragea ses efforts , et le prit avec lui dans ses
voyages en Allemagne et en France. En i78i,
ils vinrent à Paris , où Amon prit des leçons de
Saochini. Kn 1783, les deux artistes parcouru-
rent les diverses provinces de France , et Tannée
suivante ils se rendirent à Strasbourg pour com-
mencer leur voyage en Allemagne. Us visitèrent
Francfort , AschafTenbourg , Leipsick , Dresde ,
Berlin et Vienne, où ils firent un séjour assez
long. Amon secondait Punto et dirigeait Tor-
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92
AMON
cbestre dans ses concerts. Partout sa jeunesse,
ses talents et son esprit lui firent des amis :
plus tard il se plaisait à se rappeler raraitié de
Hilier de Leipsiclc, de Rcicliardt, Dupont, Haack
et Mara de Berlin , de Haydn, Mozart, Wanliall
et Hoiïmeist r de Vienne. La société de ces
hommes célèbres augmi'nta ses connaissances et
forma son goût. La faiblesse de sa poitrine le
força d'abandonner le cor, son instrument fa-
Tori : il le remplaça par le violon et le piano,
sur lesquels il fit de rapides progrès. En 1789,
fl fut nommé directeur de musique à Heilbronn,
où pendant trente ans il dirigea le concert des
amateurs. En 1817, il accepta la place de maître
de chapelle du prince de Wallerstein , à la
cour duquel il termina ses jours, le 29 mars 1 825.
Aroon a consacré la plus grande partie de sa
Tie à la composition, et a produit un nombre
considérable d'ouvrages , dont une partie est
restée en manuscrit Ceux qu'on a imprimés
consistent en duos , trios , quatuors , quintetti,
symphonies et marches pour divers instruments,
et en sonates , variations et exercices pour le
piano, deux messes, cantates, airs détachés,
can£onette& italiennes ,'etc. Il a écrit aussi deux
opéras, parmi lesquels on remarque /« Sultan
Wampou , qui a en peu de succès. Peu de
temps avant sa morf, il composa une messe de
Mequiem, et témoigna le désir qu^elle fût exécu-
tée à ses chèques : la cliapelle de Waller-
stein se rendit à ses vcenx. Parmi ses compositions
inédites on remarque vingt-sept morceaux de
musique instrumentale, et un Heguiem alle-
mand. Amon était un directeur d^orchestre ex-
périmenté : il dirigeait avec le violon , et ac-
compagnait bien le chant au piano. Il était bon
professeur de chant , jouait de presque tous les
instruments, et avait particulièrement un talent
assez remarquable sur le violon. Le nombre de
bons élèves qu'il a formés pour le piano , la
harpe et la guitare est considérable. Il a laissé
en mourant une veuve , quatre fils et une fille.
L^alné de ses fils ( Ernest ) a publié des varia-
tions pour la flûte (en sol), avec orchestre,
Oflenbacli, André.
Voici la liste des principaux ouvrages d'Amon .
1* Symphonie à quatre parties , œuvre 30^ ( en
si bémol); Bonn, Simrock. — 7? Symphom'e (en
nU majeur), œuvre 60*; Mayence, Schott. —
3** Six pièces pour musique turque, œuvre 40*;
OlTenbacli, André. •— 4* Sept pièces idem (suite
de Tœuvre 40 ), œuvre 57* , ibid. — V* Six varia-
tions pour le violon avec orchestre, œuvre 50*;
Zurich , Geb. Hug. — 6* Trois quatuors faciles
pour deux violons, alto et basse, œuvre 113*;
Oflenbach, André. — 7* Trois trios pour violon,
alto et basse, ceuvre 8*; Paris, Pleyel — 8** Valaeç
pour deux violons et basse; Offenbech , André.
— 9® Duos pour violon et alto, œuvre r* ; Paria,
Janet — 10® Thème conna, varié pour le violon
avec piano, œuvre 116*; Hanovre, Bachmano.
— 11* Premier concerto pour Palto, œuvre 10*,
Paris, Pleyel; —12*> Trois quatuors pour alto
concertant, œuvre 15*; Oflenbach, André. — 13^
Larghetto et deux thèmes variés pour alto obKgé,
violon, alto et violonoelie, œnvre 115*; ihid, —
14* Concerto pour la flûte (en sol), œuvre 44*;
ibid, — 15* Qumtetti pour flûte et cor obligés,
violon, alto et basse, csuvre 110* n** 1 , 2, S,
ibid. — 16* Trois quatqors pour la flûte, œuvre
39*; Augsbourg, Gombart. — 17* Trois idem^
OBuvre 42*; OfTenbach, André. — 18* Trois idem
concertants, œnvre 92* ; Bonn , Simrock. — 19*
Deox quatuors pour la clarinette, enivre 106*;
ibid.'-'W Quatuor pour le hautbois, œuvre
109*; iM. — 21* Thème varié pour te cor, œu
vre 85*; Bonn, Simrock. — 22* Trois quatuors
pour le cor, œuvre 20* ; OflTenbach, André. — 23*
TroU idem , œuvre 109* ; ibid. — 24* Divertis-
sement pour guitare, violon , alto et violoncelle,
CBUvre 46*; ibid. — 25* Trois sonates pour piano
et guitare, œuvre 69*; ibid. — 26* Trois séré-
nades pour piano et guitare, œuvre 123* ; ibid. —
27* Concerto pour le piano, œuvre 34*; Mayence,
Schott fils— 28* Trois sonates avec flûte obligée
et violoncelle, œuvre 48*; Zurich , Hug.— 29*
Trois trios pour piano, violon et violoncelle, œuvre
58*; Bonn, Simrock. — 30* Trois sonates pour
le piano, avec violon et violoncelle, œuvre 76*;
Mayence, Schott.— 31* Trois sonates pour piano
et violon , œuvre 1 1* ; Offenbach , André 32*
Trois idem, œuvre 19*; ibid. — 33* Sonates pé-
riodiques avec flûte, œuvres 55*, 59* et 71*;
ibid. — 34* Trois sonates avec flûte obligée, œuvre
92*, Hanovre, Bachmann. — 35* Sonate pour
harpe à pédales et flûte obligée, œuvre 95* ; Bonn,
Simrock. — 36* Sonate pour piano à quatre
mains, œuvre 67*; Mayence, Schott. — 37* Deux
sonates idem, œuvre 99*; Oflenbach, André. —
38* Trois sonates pour piano seul, œuvre 63*;
Mayence, Schott. — 39* Trois sonatines fadies ,
œuvre 68' ; Bonn , Simrock. — 40* Sonates pé-
riodiques idem, œuvres 70* et 83*; Oflenbach,
André. — 41* Dix-huit cadences pour le piano,
œuvres 22* et 33* ; ibid. — 42* Doiizes pièces
pour le piano, œuvre 72* ; Mayence, Schott. — 43o
Air souabe varié pour le piano, œuvre 78*;
Bonn , Simrock. — 44* Air national autrichien
varié, œnvre 91*; Hanovre , Bachmann. — 45*
Six variati^s sur Pair allemand Soll ich dann
Slerben; Mayence, Schott.— 46* Six chansons
allemandes avec piano, œuvres 26* et 33*;
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AMON — ANACKER
93
OftaibaGli, ABdr^. —47* Six idmn, œuvre 36«;
fioan , Simrock. — 48*» Six idem , œuvres 43" ,
bl*, 53* el 64»; OfTeulMcli, André. — 49» Six
idem^ €euvre8*r et 64»; Mayeiice,Schotl.— 60"
Near kf«n faciles, œuvre 89*; Aueiboorg, Goin-
bart. — 61* Trois quatuors coocertants pour le
violMi , OMivre 92* ; Bonn , Simrock.
AMOROS Y ON DEANO (Dom Fbancisgo)»
eolond direeleiir de gymnase normal militaire et
dvil, et do gymnase spécial des sapeurs-pom-
piera de la ville de Paris, né k Valence, en Es-
pagve, le 19 février 1770, a introduit Tétude delà
musique dans rétablissement qu il dirigeait. Entré
au service miliUire en 1787, il passa par tous
les grades jusqu'à celui de colonel ; puis il fut
emplojé dans les fonctions civiles, et remplit suc-
cessivement, sou^loToi Charles IV et sous Joseph-
Napoléon, les emplois de conseiller d'État , gou-
verneur de province, ministre de la police, et de
commissaire royal à Tannée de Portugal. Les
événemenU politiques l'obUgèrent ensuite à se ré-
fu^^ier en France. Il a publié : l*" Cantiques reli-
gieux et moraux^ ou la moraU en chansonê^ à
Vusage des enfants des deux sexes; Paris, 1 806,
in-lô, avec la musique. — 2" Lettre de M. Amo-
rmàla Société pour ^instruction élémentaire,
sur le recueil de cantiques quHl a pubUé-, et
sur Véeole de chant de son qymnase; Paris,
1809, br. in-4''. Amoros est mort à Paris en 1843.
AMPHIONyTIiébain, était fils de Jupiter et
d'Antiope. Ce fut lui qui, ditoo, bâtit les murs
de Thèhes aux sons de sa lyre. M"" Dacier a
remarqué que cette fable doit éUe postérieure
au temps d'Homère, qui n'en parle pas. Plutar-
que {de Musica) lui attribue rinveniion de la
cithare. Amphion , suivant Pausaoias ( lib. IX,
c 5.), acquit sa grande réputation de musicien
pour avoir mis en vogue lemodelydien, qu'il avait
appris de Tantale , dont il épousa la fille Niobé
et pour avoir ajouté trois cordes nouvelles aux qtui-
tre cordes anciennes de la lyre ou de la cithare.
AMTMANiN (Prosper), flûtiste compositeur
pour son instrument, à Vienne, s*y est fait con-
naître par un talent estimable dans un concert,
en 1836. Trois ans après, on le trouve à Munich,
donnant des concerts qui attiraient peu de momie,
mais on il obtenait les éloges des artistes. On
n'a pas d'antres renseignements sur sa personne.
Amtinaon a publié : !• Grand duo concertant et
capricieux pour deux flûtes.op. 1 ; Vienne, Diabelii,
~ 2" Marche nationale hongroise pour flûte et
piano, op. î; Vienne, Haslinger -- 3° Air varié pour
flûte avec piano , op 3 ; Vienne, Mechetli. — 4'
Iroisgrands duos pourdenx flûtes; Milan, Ricordi.
— 50 Uouze allemandes pour flûte et piano, op. 8;
Vienne, Diabelii. — 6'' Introduction et variations
brillantes pour flûte et piano, op. 9; Vienne, Hss-
linger. — 7 Exercices dans tons les tons majeurs
et mineurs pour flûte seule, op. 10; ibid.
AMYOT (Jacqdes), célèbre traducteur de
Plutarque, et précepteur de Charles iX et de
Henri III, naquit à Melun, le 30 octobre 1613.
Après avoir été professeur de grec et de latin à
l'Université de Paris, il fut nommé grand aumû-
nier de Charles IX, emploi qu'il conserva sous
Henri IIÎ, son successeur. Il obtint aussi Pévéché
d'Auxerre, où il mourut, le 6 février 1593. On a
de hii la traduction du Traité de PluUrque sur
la musique : cette traduction se trouve dans l'é-
dilion des œuvres de ce polygraphe donnée en
1783-1787 par G. Brottier et Vauvilliers, 22 vol*
in-8*, et dans celle de Clavier, Paris, Cussac,
1801-1806, 25 vol. In 8». L'éditeur de celle-ci y
a joint la traduction de Burette.
ANAGKER (AuGosTin-FEanniAw»), eantor
et directeur de musique à Freyberg, est né dans .
celle ville, le 17 octobre 1700. Fils d'un pauvre
cordonnier, il ne put d'abord satisfaire son pen-
chant iimé pour la musique, parce qu'il ne pos-
sédait pas l'argent nécessaire pour payer les le-
çons d'un maître. Admis comme élève dans le
chœur du gymnase, il amassa pendant cinq années
de petites épargnes qui lui servirent à payer Pao-
quisîlion d'un vieux clavecin. Il avait atteint sa
seizième année sans avoir jamais vu de musiqoe
Imprimée, lorsque le eantor Fischer l'introduit
dans un concert où il entendit jouer une des
belles compositions de Beethoven. Jamais rien de
pareil n'avait frappé son ouïe i dans son admira-
tion il s'écria : Afi! si f avais ce morceau!— Vous
Vaurez, lui dit quelqu'un placé près de lui, que
cette exclamation avait Intéressé. Le lendemain,
en effet, Anacker reçut l'objet de ses désirs ; mais
bientôt il eot la preuve que cette musique ne pou-
vait être exécutée sur son pauvre f leux clavecin.
Acheter un piano 1 A peine pouvait il imaginer que
les privations des choses indispensables le condui-
raient d'économie en économie jusqu'à la somme
nécessaire. Cette privation. Il se Tim posait coura-
geusement; mais, après une longue attente, il
n'était parvenu qu'à la possession de 20 thalers
(75 francs). Une circonstance inattendue. Inouïe
pour qui la cherche, amena dans la petite ville
de Freyberg im collecteur de la loterie de Lelp-
sick, qui, s'emparant de l'esprit d'Anacker et de
ses frères et sœurs , parvint à leur persuader
d'acheter un quart de lot ; et, par une faveur bien
rare de la fortune, le gros lot de 24,000 thalers,
dont faisait partie la fraction achetée par Anacker
et sa famille, ce lot bienheoreux sortit, et notre
enthousiaste eut pour sa part 1300 Uialers
(4,875 francs), c'esl-à-dire des millions I 11 se hâta
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94
ANACKER — AKCELET
(l'acheter un piano neof et les (Bu?re6 de Mozart,
de démenti, de Cramer, et surtout de BeelhoTen;
car la musique de cet homme de génie était de-
venue rohjet de sa prédilection. Après la bataille
de Leipsick , il se rendit à Tuniversité de cette
ville pour y continuer ses études. Là il se lia avec
les chefs de quelques sociétés de chant qui Tad-
niireut parmi leurs membres, à caose de la beauté
de sa voix de basse. Schicht lui donna des leçons
de composition, et Frédéric Schneider, qui avait
pour lui de Tafrection, hit donna des conseils sur
ses premiers essais. Ses études étaient terminées,
lorsqu'il reçut en 1822 sa nomination de cantorci
de directeur de musique à Freyberg; bientdt après
il ajouta à ces positions celle de premier profes-
seur de musique à TÉcole normale de cette ville.
Anacker, plein de feu et d'amour pour l'art, de-
vint en peo de temps l'Ame de toutes les réunions
- musicales de sa ville natale. Il y organisa des
concerts, des sociétés de chant, et le baron de
Herder, capitaine général de mines de la Saxe ,
le chargea, en 1827, de la direction d'un corps de
musique de mineurs, auquel il fit faire en peu de
temps de grands progrès. L'estime générale dont
il jouissait futlarécompenf^e de ses efforts et de sa
persévérance. Ses compositions consistent en plu-
sieurs recueils de chants à voix seule, publiés
à Lejpsick, chez Péters, et chez Hofmeister ; en
pièces diverses pour le piano, chez Breitkopf et
Haertel et chez Péters, à Leipsick; en douze
chants à plusieurs voix , chez Gersach ; en une
cantate avec orchestre, intitulée Lebensblume
vnd Lehensunbéstand (Fleur et Instabilité de
la vie), gravés avec accomp. de piano, à Dresde,
chez W. Park. Cette cantate a été exécutée dans
la plupart des villes de la Saxe avec succès. Le
chant intitulé: Salui efes^ineur^, avec orchestre,
a été exécuté aussi très-souvent à Dresde, à Leip-
sick, Freyberg, Annaberg,Chemnilz, Schneeberg,
Géra, Zwfckau, Zittau, Bresiau et Erfôrt. Anacker
a écrit nne ouverture à grand orchestre pour le
drame Gœtt de Berlichingen et une ouverture
de concert, qui n'ont point été publiées; enfin,
quelques chants détachés qui ont paru en di-
verses villes de la Saxe. Il est mort à Freyberg,
au mois de mars 1855, à l'Age de soixante-quatre
ans et quelques mois. Sa collection de musique
a été vendue aux enchères publiques, à Leipsick,
dans le mois de juin de la même année. On y
remarquait un très-t)on clioiz d'œnvres des
grands maîtres, tant pour l'église que pour le
théAtre et la musique de chambre.
ANAGNINO (SpiRno), compositeur napoli-
tain, né dans la moitié du seizième siècle , s'est
fait connaître par un recueil de Magnificat et de
Nunc dimUtis pour une, deux, trois et quatre
voix, avec basse continue ponr l'orgue, qui a
para sous ce titre : Sacra cantiea ai, 2, 3 e
4 voci. Naple», t617, in-4*. Les cantiques con-
tenus dans cet ouvrage sont an nombre de 23.
ANCELET (....)» foi mâ^r des mou»-
qnetaires noirs sous la régence du dnc d'Or-
léans, et sons le règno de Louia XV. Barbier
iJHctUmn. deê ouvrages an&ntfmeSf etc., 1 11^
p. 484 de la seconde édition ) et Qnérard { La
France litiérairêf t. I, p. 53) lui attribuent
un petit écrit qui a paru, suivant eux« «oits ce
titre : Observations sur la musique^ tes musi^
ciens et les instruments. Amsterdam ( Paria ) »
1717, 40 pages in-12. D'autre part Porkel {AU-
gem. Weratur der Musik, p. 187 ), d'après un
article de la Bibliothek der seàônen Wissen-
chafsten (t. V, p. 391), Lichtenthal (IKszto». e
Bibliog. délia Musica, 1. 111, p. 354) et M. C. F.
Becker (System. chronoL Darstêllung der
musikal. Literatur, col. 162 ), qui t'ont copié,
indiquent nne édition de ce petit ouvrage qui
aurait été publiée à Paris, en 1759, in-13, et qui
serait conséquemment la deuxième. Pour moi,
je possède on exemplaire dn même opuscule,
imprimée Amsterdam (Parla) aux dépens de
la compagnie, en 1757, in-i2 de 40 pages. Or,
si l'édiUon de Barbier et de Qnérard est réelle ,.
celle-ci doit être la deuxième, et celle de Foricel
serait la troisième; cependant la vérité estqn'il
n'y a qu'une seule édition du petit ouvrage d'An-
celet, à savoir, celle de 1757. Mes preuves sont
sans réplique. L'édition de 1717 ne peut exister,
car Ancelet parle de la gloire qne Rameau s'est
acquise par ses opéras; or, Rameau, ignoré an
fond de sa province en 1717, n'avait encore rien
publié ; et son premier opéra n'a été joué que
seize ans plus tard. Ancelet parie aussi des bouf*
fous et des querelles qu'ils ont fait naître; or,
on sait que les bouffons n'ont joué à Paris qu'en
1752. Enfin l'auteur de cette brochure analyse
les talents des violonistes Pagin et Gaviniez, qui
n'étaient pas nés en 1717. Barbier a donc été
trompé par quelque catalogue où, par une faute
d'impression, on a substitué 1 à 5, et son erreur a
causé celle de M. Quérard. A l'égard de Forkel ,
il n'a pas remarqué que le rédacteur de l'article du
journal littéraire intitulé : Bibliothek der schô-
nen Vissemchojten (août 1759), s'excuse d'être
en retard pour le compte rendu de la brocliure
anonyme : c'est ce qui lui a fait croire que cette
brochure avait paru dans la même année. Au
surplus, le point important est que ce petit ou-
vrage, écrit par un liomme de goût et de boa
sens, fournit des renseignements précieux sur
beaucoup d'artistes français qui brillèrent depuis
environ 1720 jusqu'en 1757, et sur lesquels on
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ANCELET — ANCOT
95
saareit peu de etiose si cet écrit n^exiatait pas.
ANCHERSËN ( Aiugarios ), médecin da-
nois qui vivait à Copenhague aa commencement
da dix-huitième siècle, a publié une dissertation
intitulée : De medicatione per musieam^ per-»
mifttt mperiorum primo disserit Ansgarius
Anehersen, drfendente pnutanUssimo philO'
sopkiês Baeealaur. Jano Pétri Slormio. In
auditorie collegU Medici, d. 37 Juniiy annô
1720; Copenhague, 12 pages in-4<>. La seconde
partie de la thèse parut en 1721, sous ce titre :
Quomodo ntusiea in carpore agit ei vires
txerdt. Il devait y avoir une troisième partie;
jlgDore si elle a paru.
ANCHORENA ( Josepa ), musicien espa-
gnol du quinzième siècle , naquit dans ia Na- ■
varre en 1438, et fit ses études musicales à Tu- |
oiversité de Salamanque. 11 passa ensuite à
Bnrigos, où il composa di verses ceuvres. On a con*
serré de hii un fragment de Stabat Mater à
quatre voix ( Yoy. Bistoria de la Mtuica espa*
nota de M. Mariano Soriano Fuertes, t. 11,
p. 119).
AJiCINA (jRAR-JovéffAL), évéqoe de Sa-
luce , né à Fossano en Piémont, le 19 octobre
1545, étudia d'abord la médecine, et fut doc-
teur et professeur en cette science à Turin. En
1574, H se rendit à Rome, ou il étudia la théo*
logîe, et en même tem|>8 la musique, quil cul-
tivait dès sa jeunesse. Après avoir été ordonné
prêtre , il fut envoyé à Naples pour y ensei*
gner la tliéologie ; Clément VU! le nomma en-
suite évèque de Mondovi» et enfin évéqoe de
Saluée, en 1602. 11 fut ami intime de saint
François de Sains. Ancina a fait imprimer des
cantiques de sa composition sous ce titre : Têm-
plo artnonico delta B, Virgine. Prima parte
a tre voci; Rome 1699, in-4o. M. Danjou a si
gnalé, dans ses intéressantes lettres sur ses re-
cherches relatives à la musique en Italie (1),
Texistenoe de plusieurs recueils de musique qui
renferment des compositions d'Adcina, et qui se
trouvait à Rome dans la bibliothèque Vallicellay
au couvent des PP. de TOratoire. Ces recueils
sont sous les nos o, 29, 30, SI, 32, 35.
ANCOT ( Jbâr ), né à Bruges, le 22 octo-
bre 1779, a commencé ses études musicales dans
la maîtrise de l'église Saint-Donat, en cette
ville, sons la direction de l'abbé Cramèneel de
l'organiste Tbien pont. Il se rendit ensuite à Paris,
o6 il reçut des leçons de violon de Rodolphe
Kreutxei et de Baillot. Rodolphe et Catel fu-
rent ses guides pour l'étude de l'iiarroonle. De
retour à Bruges au mois de mai 1804, il s*y est
(i) Revue de la mutique religieuse, populaire et clas-
«*4«e, t. Iir, p 101.
fixé depuis lors, et s'y est livré à renseignement
du violon et du piano. Quelques-unes de ses
compositions ont été publiées; mais le plus
grand nombre est in^it; on y remarque :
10 Quatre concertos |)our le violon, avec or-
chestre. — 2** Trois quatuors pour deux violons,
alto et basse. — 3'' Deux messes à trois voix, avec
accompagnement d'orgue. — 4o Ecce panis à
quatre voix et orchestre. — so Deux Osalutaris
à trois voix, avec accompagnement d'orgue
obligé. — 60 Six Tantum ergo à trois et quatre
voix, avecorgue oblige — 70 Quatre Ave Maria à
quatre voix. — 80 quatre airs variés pour le violon,
avec orchestre. ~ 90 Divertissement nùlitaire
pour seize instruments. — lOo Deux ouvertures en
harmonie pour quinze Instruments.— il» Deux
fantaisies en harmonie pour quinze instrumenU.
— 120 Un air varié en liarmonie pour quinze ins-
truments, morceau qui a obtenu le prix aii
concours de la ville deGand, le 10 août 1823. •—
180 Huit pas redoublés en liarmonie. ^ ]4o Valses
en iMkrmonie. — lôo Deux marches pour quinze
instruments. >- 16<* Marche funèbre composée
pour le service du maréchal Lannes, duc de
Montebello. Ancot est mort à Bruges, le 12
juillet 1848, à l'Age de 72 ans.
ANCOT (Jean), fils du précédent, né à
Bruges le 6 juillet 1799 , eut pour maître de
violon et de piano son père, depuis l'Age de six
ans jusqu'à dix-huit. Il avait à peine atteint sa
douzième année quand il débuta, dans les con-
certs de la ville qui étaient donnés au théâtre,
par le douzième concerto de Viotti pour le vio-
lon, et par le troisième de Steibelt pour le piano.
Quatre ans après il écrivit son premier concerto
de violon, qu'il dédia à Rodolphe Kreutzer, et
ensuite son premier concerto de piano, dont il
offrit la dédicace A Pradher. En 1817, il alla
à Paris, où il fut admis au Conservatoire de
musique. Pradher y devint son professeur
de piano, et Berton lui donna des leçons de
composition. Doué des plus heureuses disposi-
tions, il aurait pu se placer A un rang élevé
parmi les jeunes artistes de son temps ; mais des
passions ardentes ne lui permirent pas de donner
A ses études toute la sévérité désirable. Six an-
nées après son admission au Conservatoire, ii
quitta Paris pour se rendre A Londres. LA il ob-
tint le titre de directeur et de professeur de l'A-
tliénée et celui de pianiste de la duclkesse de
Kent. Toutefois il ne paraît pas qu'il fût satis-
fait de sa situation, car il s'éloigna de la capi-
tale de l'Angleterre en 1825, et voyagea en Bel-
gique pendant quelque temps, puis alla se fixer
A Boulogne, où il est mort le 5 juin 1329.
La fécondité d' Ancot pourrait passer pour
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ANCOT — ANDERS
iDenreîlleuse si toas ses ouvrages avaient été
écrits avec soin; car, ayant i peine atteint
Tâge de trente an« , il avait fait imprimer plus
de deux cent vingt-cinq œuvres, qui ont été
publiés à Paris, à Londres et en Allemagne. On
n'indiquera ici que les ouvrages qui lui ont fait ie
plus d'honneur : !<> Concerto pour le violon; Paris,
Jouve. — 20 Concerto pour le piano; Paris, Le-
duc. — 3oSonate8 pour piano seul, œuvres 4*, 10«
et 18®; Paris. — 4o Plusieurs fanlaisies pour le
piano, avec orchestre. — 5^ La Tempête ^ fan-
taisie pour piano seul ; Londres. — 6^ V Oura-
gan , idem ; Paris , Naderman : ce morceau est
une des meilleures productions d'Ancot, et a eu
un succès de vogue. — 7» Nocturne pour piano et
violon, œuv. 8*; Paris, A. Petit. — 8© Deux au-
bades pour piano et violon, œuvres 32» et 3&*;
Paris, Dufaut et Dubois. — 9^ Grande sonate pour
piano et violon , œuvre 14* ; Paris, A. Petit. --
loo Huit fanlaisies pour piano à quatre mains,
sous les litres de la Légèreté, r Attente, Azélie
Marche grecque, les Charmes de Londres,
Marche turque, Marche d'Aline, et V Immortel
Laurier; Paris et Londres. — 1 lo Une multitude
d'airs variés pour piano seul. — 12o Cinq concer-
tos pour le violon, avec orchestre. — 13Ô Trente-
six études pour le piano; Paris. — 14o Douze fu-
gues pour Torgue» première et deuxième suite;
ifrid. — 150 Amélia, ou le Départ pour la
guerre, scène avec orchestre, chantée par Begrez
à ropéra de Londres. — i6o Marie Stuart, scène
avec orchestre. — 17o La résolution inutile,
idem. — 180 la philosophie d^Anaeréon, idem.
-~ 19o Six ouvertures à grand orchestre, exécu-
tées à ropéra de Londres et dédiées à Rossini. —
200 Grande pièce de concert, dédiée au roi des
Pays-Bas. — 2lo Plusieurs recueils de romances,
gravés à Paris et à Londres.
ANCOT ( Louis), né à Bmges le 3 juin 1803,
a reçu de son père des leçons de musique, de
violon et de piano, depuis Tige de cinq ans jus*
qu'à sa dix-septième année. Après avoir voyagé
en France, en llalie, dans les Pays-Bas, en
Ecosse et en Angleterre, il s'arrêta à Londres, où
il fut nommé pianiste dn duc de Sussex. Quelque
temps après, il alla à Boulogne, où il se livra À
renseignement du piano; puis il quitta cette po-
sition pour aller à Tours , où il vécut pendant
quelques années. De retour à Bruges, sa patrie ,
il y mourut à TAge de trente-trois ans, au mois
de septembre 1886. Cet artiste a publié qua-
rante-sept ouvrages, qui ont été gravés à Edim-
bourg, à Londres, et à Paris, chez Petit et Sctio-
nenberger. Ces compositions consistent en so-
nates, fantaisies, airs variés, pièces à quatre
mains pour piano, fugues, études, concertos.
ouvertures i grand orchestre, romances et noc-
turnes pour une ou deux voix, avec accompagne*
ment de piano.
ANDËRL (Q...Of compositeur de musi-
que d'église, né en Bavière , vit à Aug^hourg, et
a*est fait connaître depuis environ 1842 |)ar la
publication des ouvrages suivants : lo Asperges,
à quatre voix et orgue; Augsbonrg, BcBlini. — 2o
Le Christ souffrant au mont des Oliviers , en
trois cliants pour deux sopranos, basse et orgut;
MunicI), Falter. — 30 Chant de procession pour la
fête du Saint-Sacrement, à deux sopranos , Itaste
et orgue; Augsbourg, Bœlim. — 40 Lauda Sion,
à trois voix et orgue; itHd, — 50 Pançe lingua,
pour deux sopranos, basse et orgue ; ibid, — 60
Chant pour la Nativité, à deux sopranos, liasse et
orgue; Munich, Falter. — 70 Cantique de l'Avent,
à deux voix, deux violons et orgue; iùid. — 80
La Naissance de Jésus , cantique allemand de
Noèl, pour deux voix et orgue; ibid — 9* Messe
brève en mi bémol, pour soprano, contralto» basse»
deux violons, coutrebasse et orgue; iàid, —
100 Chant pour la fête de Pâques, à tiois voix et
orgue; ihid. •— Uo Trois cantiques de prédica-
tion dans le style choral, à voil seule et orgue,
ou è trois voix ad libitum ; ihid. — 12» Répons
des offices de la procession, pour deux sopranos
et basse , avec accompagnement de basse , ibid.
ANDËRS (Hbmri), organiste de Téglise
principale d'Amsterdam, naquit en Allemagne
vers 16iK), et s'établit en Hollande en 1720. H
y a publié des sonates pour trois et quatre ins-
truments, sous ce titre : Symphonix inlroduC'
tort», trium et quatuor instrumentorvm^
opéra 1 et 2; Amsterdam, chez Klaas Knot,
sans date, in-fol. obi. Chaque œuvre contient
douze sonates : elles sont fort bonnes.
AiMDERS ( GonEFROiD-ËNGELBEHT ) . littéra-
teur musicien, né à Bonn, en 1795, a fait de
bonnes études, dont il a fait un usage utile dans
des recherches philologiques sur Thisloire litté-
raire de la musique. Établi à Paris depuis 1829,
M. Anders s*y est occupé d'une nouvelle édition
de la littérature générale de la musique de For-
kel, ou plutôt, d*un ouvrage entièrement neuf
sur le même sujet, ainsi que d*un Dictioiinaire
de musiquesur le plan de Waltlier. Ces ouvrages,
exécutés avec un esprit de recherches (lea ordi-
naire et des soins consciencieux, seraient sans
doute d'une grande utilité, et contiendraient beau-
coup de choses nouvelle.<r et intéressantes ; nial-
henreusement la santé de M. Anders l'a souvent
à interrompre ses travaux. M. Aoders
a fait insérer quelques articles dans la Galette
musicale de Leipsick;\in morceau intéressant
sur riiistoire du violon a été donné par lui dans
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ANDERS — ANDRÉ
97
le D** 56 du recueil périodique intitulé : Cxcilia
(p. 247-257). En 1831, il a publié à Paris
une brochure in-8o sous ce titre : Nicolo Paga'
niid, sa vie, sa personne et quelques mots sur
son secret. M. Andera a donné aussi quelques
articles dans les années 1831, 1832 et 1833 de
la Revue musieale. An mois de mars 1833 il a
été nommé employé de la Bibliothèque impériale
pour la oonserration et la mise en ordre de la
IMrtie musicale. Depuis cette époque il a donné
quelques bons articles à la Ginette miuicale
dePariSf dont il a rédigé les tables depuis l*o-
rigine. UEncyelopédifi des gens du monde
reafenne aussi quelques bons articles concer-
nant rhistoire et la théorie de Ja musique dont il
est auteur. En6n, il a extrait de la notice bio-
graphique de Beethoven, publiée par Wegeler et
Ries, une brochure intitulée : Détails Mogra'
phiques sur Beethoven. Paris, 1839, in-8o de
48 pages.
ANDERSCH ( Jean-Dàhigl ) , docteur en
philosophie, et directeur d*un pensionnat d'édu-
cation en Poméranie, s'est fait connaître par
quelques Unes snr Péducation et par un dic-
tionnaJre portatif de musique, à Tnsage des
amateurs et des jeunes musiciens, sous ce titre :
Mttsikalisehes Warterbuch fur Freunde und
Sekûler der Tonhunde (sic ). Berlin , Natorff,
1829, u-80 de 420 pages. Cet ouvrage n'est
qu'un extrait du Lexique musical de Koch.
ANDERSON (Jban), compositeur de mu-
squé écossaise, est considéré par quelques per- .
sonnes eommen'ayantpasenderival en ce genre,
depuis le temps d'Oswald. Il est mort à Inver-
De8s,enl80f.
ANDIJVG ( J. M. ), professeur de musique
au séminaire de Hildburgbausen et organiste de
ronioo évangélique de cette Tille, né vers 1816,
t'est fait connaître par quelques compositions
pour l'orgue et pour léchant, au nombre des-
quelles on remarque 48 préludes faciles pour
des chorals f op. 5, Eriûrt, Kôrner, petit in-4o
obi. Anding est un des rédacteurs du journal des
orgaoistes inUtulé I7rania, et publié à Erfûrt,
chez Kdmer.
ANDRADE ( Jban-Aogustb ), compositeur
de romances et professeur de chant , est né à
Bayonne en 1793. Admis comme élève au Con-
servatoire en 1817, il y a reçu des leçons de
chant de Garât et de Ponchard , et a obtenu le
premier prix en 1830. On a publié de sa com-
position beaucoup do romances et de nocturnes,
li^nni lesquels il en est plusieurs qui ont eu du
>06cès. M. Andrade est auteur d'une Nouvelle
méthode de chant et de vocalisation, adoptée
parle Conservatoire de Paris. Paris, Aulagnier
BIOGB. ONIV. DES MUSiaENS. T. — I.
( sans date), gr. in-4*'/Une édition de cet ou-
vrage, revueetaugmentéeparM. Aug. Gatby, aété
publiée à Hambourg, chez Cranz, 1838, in-4^.
ANDRÉ DE GORINTHE, musicien
poète cité par Plotarque dans son dialogue sur
la musique, avec Tyrtée de Mantinée et Thra-
sylle de Phlionte, au nombre des musiciens grecs
qui se sont abstenus de l'emploi du genre chro-
matique, de la multiplicité des cordes et de plu-
sieurs autres choses vulgairement usitées dans la
musique. ( Voy. la note 140 de Burette sur ce
passage de Plutarque , dans les Mémoires de
V Académie de» inscriptions et belles-lettres,
t.VIU,)
ANDRE ou ANDREAS, archevêque de
Crète, vécut vers la fin du septième siècle et au
commencement du huitième. On lui a donné
aussi le nom à* Andréas HierosolpmUamtx ,
parce qu'il fut d'abord moine à Jérusalem. Théo-
dore, patriarche de cette ville, l'envoya au con-
cile de Constantinople , pour y combattre les
doctrines des monothélites. Après avoir rempli
successivement les oifices de diacre et d'orpha-
notrophe , il fut élevé à l'archevêché de Crète.
Les auteurs qui ont bxé la date de sa mort au
14 juin 724 l'ont confondu avec André, arche-
vêque de Césarée, qui est un autre personnage.
La date de la mort d*André de Crète est incer-
taine. On a de ce patriarche des homélies et
quelques opuscules publiés par Combéfis et
Petau. Il est aussi auteur de plusieurs bynmes
avec le chant en usage dans l'Église grecque,
et conservées dans rOxTéaiixoc. Fabricius (Bibl.
Grxc., t. III, p. 654, édit. de Harles) attri-
bue à André de Crète le traité de musique in-
titulé Bagiopolitès , contenu dans le manus-
crit grec no 360 de la Bibliothèque impériale de
Paris; mais, ainsi que le remarque M. Vincent
( Notices et extraits de Manuscrits de la Bi-
bliot. du Roi, t. XVI, 2« p., pag. 259 ), aucune
raison n'est indiquée à l'appui de cette assertion,
et il y a des motifs plausibles pour la repousser.
( Voyefi HAGiopouTte. )
ANDRE ( Yves-Mabib), Jésuite, né en 1675,
à Ch&teaulin, en Bretagne, professa les mathé-
matiques à Caeu, depuis 1720 jusqu'en 1759, et
mourut le 26 février 1764, à l'êge de quatre-
vingt-neuf ans. On a de lui un Traité sur le
beau; Paris, 1741, in-12, dont le quatrième
chapitre est consacré au beau musical. Le bon
jésuite ne sait de quoi il parle. Son livre a eu six
éditions, et a été réuni k la collection de ses
couvres, en 5 vol. in-12, qui a été publiée après
sa mort. Comme Lucrèce et tous ceux qui pen-
sent que le beau musical consiste dans l'imitation
de la nature, le P. André nous fait instruira
7
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9a
ANDRE
la imiiiqae ptr les concerto des ol-
leatii ; par les i^phirs qui soupirent dans les
roseaux ; par les aquilons qui sifOent dans les
forèto; par la ^oii formidable des yagnes d« la
mer, et «ntUi par le tonnerre, qui fait la basse de
la syropiionia! L'are-en-ciel, Ini-mème» nous
instruit des principes de la musique; car Newton
a décoVTert que les eoulenrs du spectre tolaîre , à
savoir, le ronge, Torangé, le jaune, le vert, le
bleu, l'indigo et le violet, occupent, dans la
bande colorée, des espaces qui sont entre eux
dans les mêmes proportions que les intervalles des
sept sons de la gamme! EnAn, le P. André voit
dans la coïncidence de ce fait avec les phéno-
mènes do corps sonore et les proportions numé-
riques le principe certain du beau en musique,
lequel conséquemment consisterait dans l*ordre
et la r<^gulârité. Par là il exclut le sentiment et
imagination, réduisant l'efTet du beau à celui
quil produit sur llntelligence. Cependant, par
une contradiction manifeste, il flnit par recon-
naître trois sortes de beau, à savoir : l'absolu ,<»-
dépendant ( dit-ii ) de toute institution, même
dMne; le beau musical naturel, dépendant
de Cinstiiution du Créateur, mais indépen-
dant de nos opinions et de nos goûts; et
en/lnun beau musical artificiel, et en quelque
sorte arbitraire , mais Uaujours avec dépen*
dance des lois éternités de t'harmonie J Tout
cela est faux ; car il est évident que le beau que
nous ne sentirions pas serait le néant, bien que
d'inf4itution divine; quant an beau arbitraire,
il n'est pas moins certain qu'il n*est qu'une il-
lusion des sens et de l'esprit, car beau et ar»
bitraêre 8*excluent réciproquement Enfin , et
ceci n'est pas moins important, le beau absolu,
indépendant, même de Pinstitution divine, im-
plique contradiction, car nous n'aurions aucuae
faculté poar Taperoevoir et le reconnaître.
ANDRÉ (CnatoDi-CHABLis), en allemand
André, naquit à Hildbiirghausen , le 20 mars
1763 , et fot d*abord secrétaire du prince de Wal-
deck , à Aroisea. Eo 17S5 , on le nomma conseil-
Isr d'édocation à Schniplènthal , dans le duché
de Gotha. Trois ans après , il établit dans ce lien,
conjointement avec Sabmann, une maison d'édo-
cation pour les jeunes demoiseiles. En 1790, il
se sépara de son ancien associé, et transporta
son établissement à Gotha. Ce fut dans cette si-
tuation qn'André écrivit ses nombreux ouvrages
sur Téducaticn , et partienHèrement ses Prome-
nades utiles pour tous les jours de Pannée , à
Vusagedes parents; Brunswick, 1790«1797, 4
parties in-8*. Dans l'une des quatre parties de cet
ouvrage, l'auteur atraitédeParl</e^oiier<f«ptoifo
avec tant de clarté et de précision, qu'on peut
affirmer qu'il n^est point de Kvre ob les principes
phHo6ophH|oes de cet ait soient mieux exposés.
André est aussi l'auteur d'un opuscnle intitulé :
Sehreiben an einen Freund ûber dos musika-
lisehe Drama Thirza und ikre SôAji«( Lettres
à un ami sur le drame musical , Tkkna et ses
fils); Eisenach, 1783, trois firailles in-g*. André
a été nommé, en 1798 , directeur des étebHsse-
ments ecclésiastiques de Britnn. H occupait encore
ce poste en^l815. Il est mort le 19 juillet 1831.
ANDRÉ ( Jban ), né à Oflienbach , le n mars
1741 , fut d*abord destiné au commerce par ses
parents, qui étaient fabricanta de soieries en
cette ville. En conséquence , ils ne lui firent point
étudier la musique, et le jeune André, que son
goût entraînait Tcrs cet art, n'eut pour tout se-
cours, jusqu'à l'âge de douie ans, que les avb
d'un de ses petits canaarades, qui allaita Franc-
fort prendre des leçons de violon qu'il lui trans-
mettait à son tour. 11 apprit aussi, sans maître,
à jouer du clavecin, et le livre choral do
Kœnicli lui servit à étudier l*art de l'accompa-
gnement.
Jusqu'à l'flge de vingt ans , André n*avait com-
posé que des pièces fugitives de chant ou de mu-
sique instrumentale; mais, se trouvant à Franc-
fort vers 1780, il y entendit des opéras-comiques
français et des opéras bouffes italiens , qui tut
donnèrent Pidée de travailler pour la scène. Son
premier ouvrage en ce genro, der Tœp/er ( le Po-
tier), Alt représenté à Francfort, et plut piu-
Ja gsieté et le naturel qui y régnaient. Son succès
détermina le célébra Gmtlie à confier au jeune
compositeur son opéra ^Brwin et Blmire, André
le mit en musique avec le même bonlienr. Ces
deux ouvrages, ayant été représentés pea de
temps après à Berlin , réussirent si bien, que
leur auteur fut appelé dans cette ville pour y di-
riger le grand théâtre. André vendit alore sa fa-
brique de soieries , et se rendit à Beriin avec sa
femme et ses entanta pour y prendre possession
de cette direction, et pour apprendre l'harmonie
et le contrepoint, dont il n'avait point enooro
(Ut d'étude régulière. Là il fit la connaissance
de Marpurg , qui le dirigea dans ses travaux sco-
lastiques.
Dorant le temps qnll passa à Beriin, André
composa un assex grand nombre d'ouvrages pour
le.tiiéâlre quil dirigeait. Il resta plusieum années
dans cette ville, et probablement il s'y serait
fixé pour to^joure s'il eût pu y transporter une
fonderie de caractères et une imprimerie de mu-
sique quil avait établies à Offenbach en 1774;
mais n'ayant pu l'introduire à Beriin, à cause du
privilège de Hummel , et ses affaires ayant été
mal conduites en son absence , il prit , en 1784 ,
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AITDRÉ
99
le parti de retoumer k OfTenbach , pour diriger
lui-même une entreprise qu'il considérait comme
pli» aTtntageuse que la direction du théâtre. Le
ftuccèft répondit aux espérances d'André, et son
établissement devint un des plus considérables
de l'Europe en ce genre. Lui-même en dirigea
toutes les parties et leur donna tant d'extension,
qu'il Unit par y employer |oumelleroent plus de
cinquante ouvriers. Une attaque d'apoplexie ren-
iera à sa famille le 18 juin 1799.
Le opéras dont André a composé la musique
sont : r Der Tœp/er (le Potier). — 7? Erwin
et Blmire, ^ 3® Herzog Michel(\t duc Michel).
— 'A*Deralte Preyer (V Amoureux suranné). —
&* Peier und Bannchen ( Pierre et Jeannette ) . —
e* JDer Fûrat im hœchsten Olanze (le Prince
dans toute sa splendeur). — 7* Lavra Rosetti. —
«• Claudine. — 9* P Alchimiste, — 10* !« Grâ-
ces. — 1 1* Dos tariarische Gesett (la Loi des
Tartares). — W Dos Friedens Feyer (la Fête
de la paix). — 13° Die Schaden/reude(Venv\é).
— U** Kurze Thorheitist diebesteOà plus courte
folie est la meilleure). — 1 5"^ Das Wûthendeffeer
la Chasse infernale).— le"* ff /mire, réduite pour
le clavecin; en 1782. — 17* Das Aulomat (l'Au-
tomate).^ id^ Der Barbier von Bagdad (le
Bai*bier de Bagdad).— 19** Le vieux homme li~
bre. — 20° Arlequin perruquier^ pantomime.
^21* Delmont et Constance. ^ 22° Quelque
chose doit nous survivre. — 33* Musique pour
la tragédie de Macbeth. — > 24° Idem pour le
Roi Lear. — 25° Divertissements pour diverses
eireonstances. Ses ouvrages détachés consistent
ea trois sonates pour le clavecin , avec vio-
Ion et vMoneellet op. l ; Oiïenbach, 1786. —
Chansons avec accompagnement de fiâte ou
violon^ alto et basse, trois parties; Offenbach,
1793. ^ Léonors de Burger, romance pour le
liianoy dont II a été publié cinq éditiotts. — Les
Femmex de Veinsberg, pour le piano; ariette
pour le Barbier de Sévllle. Malgré les occupations
multipliées d^André, il se passait peu de temps
sans qu'on vtt paraître quelque nouvel ouvrage
<le sa composition. L'année même de sa mort,
il travaillait à un opéra , dont il avait tiré un
rondeau qui fut Imprimé dans l'Almanach théâ-
tral de Gotlia, en 1796.
Le stylede ce musicien n^a rien de remarquable,
soit sous le rapport de la nouveauté des idées,
soit sous celui de l'harmonie ; mais ses mélodies
ont dn naturel, de la grftce et plus de gaieté qu'on
n'en trouve communément dans la musique al-
lemande Il y a beaucoup d'analogie entre la ma-
nièfe d'André et celle de Ditters de Dittersdôrf.
ANDRÉ (Jbar-Autoiiib), fils du précédent,
est né à Ofiènbacb le 6 octobre 1775, et non
à Berlin en 1776, comme il est dit dans le pre-
mier Lexikott de Gerber , et dans le Dictionnaire
des Musiciens de Choron et Fayolle. Les bio-
graphes allemands assurent qu'André n'était
ftgé que de deux ans lorsqu'il montrait déjà d'heu-
reuses dispositions pour la musique. Les pre-
mières leçons de violon et de piano lui furent
données à Berlin , dans le temps oti son père di-
rigeait l'orchestre de l'Opéra. L'art du chant lui
fut enseigné par le ténor Marschbailm , et il y
fit des progrès; à l'Age de huit ou neuf ans il
chantait avec goût et justesse des airs fort difO-
ciles. De rétour à OfTenbach, quand son père
alla se fixer définitivement dans celte ville, André
s'y livra avec ardeur à l'étude du violon et dn
piano; il y prit aussi des leçons d'harmonie et
d'accompagnement, et le chanteur Riglietti, qui
passa quelque temps à OfTenbach, en 1786, lui
fit contracter de bonne heure l'habitude de dé-
chiffrer la partition. L'année suivante, il fut confié
aux soins de Ferdinand Fr&nzel pour achever
ses études de violon ; deux années de leçons de
ce maître le rendirent habile sur cet instrument.
Ses premières compositions avaient été des sym-
phonies qu'il écrivait pour des concerts d'ama-
teurs; mais le premier ouvrage qu'il avoua fut
une sonate de pfaino avec accompagnement de
violon , composée pendant un voyage qu*il fit à
Manlieim et à Strasbourg avec son père.. En 1789,
il retdama à Manheinh pour y continuer ses
études de violon sous la direction de Frftnzel î il y
fut nommé premier violon adjoint du tltéfttre de
la cour; mais l'année suivante il fut obligé de
retournera Offenbach pour y diriger le commerce
de musique de son père, qui voyageait en Saxe.
Ce fut aussi dans hi même année 1790 quMl rem-
plit les fonctions de clief d'orchestre an spectacle
dirigé par Bossmann : il n'était alors ftgé que de
seize ans.
La grande quantité d'ouvrages sortis de sa
plume lui avait déjà donné une habitude d'écrire
qu'il est rare de posséder à cet ftge ; toutefois
cette habitude pratique ne lui parut par suffi-
sante; il sentit la nécessité de faire des études
plus sérieuses, et, en 1792, il retourna à Man-
heim pour faire un cours d'harmonie et de con-
, trepoiot soos la direction du maître de chapelle
Volweiler, qui, en moins de deux ans , le mit en
état d'écrire correctement Depuis 1793 jusqu'en
1796 il partagea le temps alternativement entre
le commerce de musiqne et l'étude de son act.
Il était dans sa vingtième année quand il partit
pour l'université de léna, où il resta jusqu'au
printemps de i797. Après avoir voyagé quelque
temps dans le nord de l'Allemagne, il retourna
à OfTenbach en 1798; mais il n'y resta pas long*
7.
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t ANDKÉ
temps, car dans la même année il entreprit un
second vojage musical à Mayence, Coblentz,
Bonn , Cologne, et Wesel. La mort de son père
le rappela à OfTenbacb en 1799, et dès ce mo-
ment il se livra sérieasement à son commerce de
musique ; ce qui ne l'empêcha pas toutefois de
faire encore, dans le conrs de la même année, une
grande tournée musicale par Wûrtzbourg, Nu-
remberg, Erlangen, Ratisbonne, Angsbourg,
Municb, Salzbourg, Passau, Unz et Vienne; il
revint à Offenbach par Prague , Dresde, Alten-
bourg, léna, Weimar, Gotba, Erfurt et Sonders-
hausen. H dut à ce voyage la connaissance des
compositeurs les plus célèbres de TAllemagne.
Pendant son séjour à Vienne , il acheta de la
veoTe de Mozart la collection de manuscrits qui
avait été laissée par ce grand artiste. Le dernier
voyage entrepris par André eut lieu en 1800 :
il se rendit en Angleterre en passant par Cassel,
Gœttingue, Hanovre, Hambourg, Cuxhaven, et
revint par la même route. Depuis lors il n'a
cessé de s'occuper de la composition et du com-
merce de musique. Cet homme actif et dévoué
à iVt est mort à Offenbach , le S avril 1842.
La liste des ouvrages de sa composition qui
ont été imprimés se compose de vingt et une sym-
phonies pour l'orchestre (ManheimetOfTenbach),
trois concertos de violon, sept concertos pour
divers instruments à vent, plusieurs recueils
d'harmonie pour la musique militaire, deux
messes, Rinaldo et Aicina, opéra ( 1799) , sept
œuvres de quatuors pour deux violons , alto et
basse, six œuvres de sonates de piano, des séré-
nades pour orchestre, des danses, des fantaisies
et des airs variés pour plusieurs instruments,
des cantates, des romances et des chansons. La
musique d'André manque d'invention, mais elle
est agréable, et l'harmonie en est assez purement
écrite. Sa maison de commerce de musique était
au rang des plus considérables de l'Allemagne.
En 1832 André a annoncé un traité général
de la musique sous le titre de Lehrbuch der
Tonkunst, en six volumes grand in -8°. Le pre-
mier volume a paru au mois de juillet de la
même année. Il est relatif à la science de l'har-
monie et contient une instruction sur la généra-
tion des accords , leur emploi à deux, trois,
quatre et un plus grand nombre de parties, les
règles de la modulation dans les tons majeurs et
mineurs, une instruction sur l'ancienne tonalité,
la mélodie et l'harmonie des chorals, avec de
nombreux exemples. Le second volume, divisé en
trois parties, renferme la science du contrepoint
simple et double, Timilation canonique et la fu-
gue. Les autres volumes, destinés k la mélodie,
à la rliythmique , à la musique instrumentale, à
la composition du diant, au style, à la forme des
pièces de musique et à l'usage des voix et des
instruments, n'ont pas paru, et n'ont pas été
vraisemblablement achevés par l'auteur. On a
aussi d'André : 1** un catalogue thématique des
œuvres de Mozart composées depuis 1784 Jusqu'à
la fin de 1791, d'après les manuscrits originaux,
dont André était devenu possesseur. Ce catalogue^
publié à Oflenlwch, in-4** sons ce titre : Thema-
iisches Verzeicftniss sœmmtlicher composù
tionen Von W, À. Mozart^ a eu une deuxième
édition avec le portrait de Mozart, en 1829. —
2^ Une méthode de violon intitulée Anleitunç
zum violinspielen^ en français et en allemand,
OfTenbacb , André. Il y a des éditions alle^
mandes publiées à Brunswick, chez Spehr et à
Vienne, chez Artaria. H y en a aussi une édition
française, publiée à Paris, chez Dufautet Dubois.
ANDRÉ ( jBAN-BFRNARn), fils du précédent,
né k Oflenbach, est pianiste et compo<titeur pour
son instrument. L'imprimerie musicale d'Offen-
bach lui est échue en partage dans la succession
de son père, et il en continue l'exploitation. On
connaît de lui environ 50 œnwes d'études, de ca-
prices, de morceaux de salon, pour le piano, et
de fantaisies ou duos pour piano et violon, et
piano et violoncelle.
Un autre fils de Jean-Antoine André est mar-
chand de musique à Francfort-sur- le -Mein. Son
nom est Charlet. Sa maison est le rendez-vous
des artistes, et l'on y entend de bonne musique
de chambre dans des réunions intimes.
ANDRÉ (Jules), parent et peut-être (rère
de Jean Bernard et de Charles , est organiste et
professeur de piano à Francfort-sur-le-Mein. De-
puis 1832, il s'est fait connaître par les ouvrages
suivants : 1** 3 Polonaises à 4 mains pour piano,
op. 7; OfTenbacb, André. — 2" Sonatine à 4 mains
pour piano, op. 17; ibid — 3« Des mélanges
pour piano seul sur des motifs d'opéras, op. 13,
18; ibid. — 4* Des valses brillantes; ibid. —
&• Des nocturnes et des rondeaux ; ibid. -;-6<> 12
pièces d'orgue, op. 9; ibid. ^ 7* 12 idem, op. 26;
ibid. — 8* Métliode d'orgue théorique et pratique;
ibid. — 9" AnUUung zum Selbitunterricht tm
PedaUfHel (Introduction à l'instruction par soi-
même dans Tart de jouer la pédale de l'orgue);
ibid., 1834.— 10* des Chansons allemandes aveo
piano; ibid. — ll<» Chants de la Suisse, à voix
seule, avec piano, ibid.
ANDRÉ (Augwtb), de la même famille»
professeur de piano à Offcnbacb, a publié quel-
ques bagatelles pour cet instrument, particulière-
ment 12 petits rondos à 4 mains sur les thème»
des opéras modernes en vogue, à Offenbach,
chez André; et VAmi des Opéras , recueil d&
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ANDRÉ — ANDRÈS
toi
pots poarrift, de petits rondos, de f]|ntaifties,etc.;
sar les thèmes favoris de Bellini, Donizetti, Ha-
lery, Adam, Lôiiziog, et, pour piano seul; ibid«
ANDREA SYLVANUS. Voyez Silta.
ANDREA (Nicolas)» prédicateur à t>ithea
en Laponie au commencement du 17" siècle, a
pablié un Rituale Scclesix; Stockholm , 1619,
in-4*. On trouve à la Bibliothèque impériale, à
Paris, un livre de cet auteur sous ce titre : li-
bello musieiconcentus missx; Stockholm, 1619,
in-i**, qm n'est probablement que le même ou-
vrage, cité sous un autre- titre par quelques au-
tenrs.
ANDREA ( Onuphrb d'), poète napolitain,
florissait Ters 1630; il mourut vers 1647. Cres-
oembini et Quadrio le mettent au nombre des
meilleurs poètes du dix-septième siècle. Outre ses
poêoies, il a écrit des discours en prose sur quel-
ques sujets de philosophie : Discorsi in prosa,
che sono délia helUztaj delV amtcizia, delV
amore^ délia musica^ etc.; Naples, 1636, in-4''.
ANDREA, récoHet, né à Modène, vivait vers
la fin du dix-septième siècle. Les auteurs italiens le
dtsnt en général sous le nom d'Andréa di Modena.
U a publié un traité du plain-chant, sous ce titre :
€antoarmonico,ocantofenno;Moâëne, 1690,
iD-4''. C'est un des meilleurs ouvrages qui ont
été faits sur cette matière ; malheureusement il
est d'une rareté excessive.
ANDREINI (IsABBLLv), née à Padoue en
lS62y eut une grande réputation comme canta-
trice. Elle jouait aussi fort bien de plusieurs ins-
truments, et elle joignait à ces talents celui de la
poésie, qui la fit recevoir à Tacadémie des Intenti
de Padoue. Elle demeura longtemps en France,
et moomt à Lyon, d'une fausse couche, en 1604.
ANDREOZZI (Gaetaro), compositeur de
musique, né à Naples en 1763, fut admis dans
sa jeunesse au conservatoire de la Pietà dei
Turehini, et acheva ses études musieales sous
la direction de Jomelli, son parent. Ses premiers
ouvrages furent des cantates à voix seule,et des duos
pour deux sopraniet basse d'accompagnement, il
n'avait que seize ans lorsqu'il sortit du Conserva-
toire pour aller à Rome composer au théâtre Argent
tina son premier opéra, intitulé : La morte di
Ceutreien 1779). En 1780, il écrivit IlBaJaxet,
pour le théâtre ducal de Florence, et dans la même
année il fut appelé à Livoume pour y écrire fO-
limpiade. Ses autres opéras sont : AgeHlao ,
en 1781, au théâtre S. Benedetto de Venise;
7Ae(M2o2i]ido,dansla mâme année, à Turin ; Ca-
tome in Utica, en 1782, à Milan, et dans la même
année. Il Triot^ d'Arsaee, à Rome; la Vergine
del Soie, à Gènes, en 1783 ; AngeUca e Medoro,
dans la même année , à Venise. Quelques succès
qu'il avait obtenus le mirent en réputation vers
cette époque, et des propositions lui furent faites
pour le fixer à la cour de Russie : il s'y rendit
en 1784 et écrivit dans la même année à Péters-
bourg la Dido, et Giasone e Medea. De retour
en Italie, il publia à Florence, en 1786, six qua-
tuors pour deux violons , alto et basse. L'année
suivante, il écrivit Virginia pour le théâtre Ar-
gentina, h Rome. Le peu de succès de cet ou-
vrage le détermina à retourner à Naples, où il
donna des leçons de chant. En 1789, il écrivit
pour le théâtre Saint-Charles Sôfronia e Olindo,
et dans l'automne de la même année Sesostri.
En 1790, au même théâtre, SatUe, oratorio, //
ftnto cieco, La Principessa fllosofa. Appelé
l'année suivante à Madrid, il y écrivit Gustavo, .
re di Suezia; puis il revint à Naples pour y com-
poser son oratorio de La Passione di Giesu
Christo. Son dernier ouvrage fut la Giovanna
d^Arco; il l'écrivit pour le grand théâtre de Ve-
nise. Quoique dans la fleur de l'âge, il cessa
d'écrire pour le théâtre vers le même temps, et
se voua à renseignement. Parmi ses élèves il
! comptait les princesses de la famille royale, et
î particulièrement celle qui , depuis lors, est de-
venue duchesse de Berri. En vieillissant, U cessa
d*étre recherché comme professeur ; et il devint
fort pauvre. L'espoir de trouver des secours dans
la munificence de son ancienne pupille l'amena
à Paris en 1825. Il ne fut pas trompé dans son
attente; mais il ne jouit pas longtemps des bien-
faits de la princesse; car il mourut an mois de
décembre 1826, au moment où il se préparait à
retourner à Naples. Andreozai était un musicien
de peu de génie et de peu science ; mais, comme
la plupart de ses compatriotes, il avùt une cer-
taine facilité et du naturel dans sa mélodie. Quel-
ques-uns de ses airs ont été chantés avec succès
dans leur nouveauté.
ANDREOZZI (Anna), femme du précédent,
naquit à Florence, en 1772, d'une famille distin-
guée, nommée De' Santi. En 1791, elle débuta
comme prima donna au tliéâtre de La Pergola,
dans sa ville natale , et se fit entendre dans plu*
sieurs grandes villes d'Italie. En 1801, elle fut
engagée au théâtre de la cour à Dresde et y
eut des succès. Bf"* Paer devait lui succéder ;
elle voulut aller Fentendre à Pilfaiitz, et elle
partit en effet pour cette ville avec un amateur
de Dresde, le 2 juin 1802. Après l'opéra, les deux
voyageurs voulurent retourner à Dresde, mais
mi des chevaux se cabra, versa la voiture, et le
choc fut si violent^ que M*** Andreozzi resta sans
vie sur la place, aind que son compagnon de
voyage.
ANDRÈS (Le Père Jbah), savant jésuite es-
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102
ANDRÊS — ANEAIT
pagnol, naquit en 1740, à Planis, dans le royaume '
de Valence, fit ses étnde» dans cette Tille, et en-
seigna fiendant quelque temps la littérature grecque
nt latine à l'Académie de Candia. L^ex pulsion
des jésuites d^Espagne obligea le P. Andiès à' ,
sui?re ses confrères en Italie. Après quelques
Tidssitudes, il fut chargé d^nseigner la philoso- '
pliie àFerrare, dans le collège de son ordre ; mais •
îa suppression des jésuites par Clément XIV Vo-
Uigea d^accepter Tasile que lui offrait le comte
Bianclii, à Mantoue. Plus tard (1796) il accepta
la place de bibliothécaire du duc de Parme ; mais,
après le rétablissement des jésuites dans le
royaume de Naples (en 1804), il alla se réunir à
eux. Murât, étant monté f>ar le trône, le nomma
préfet de la bibliothèque royale, et pendant quel-
ques années le P. Andrès en remplit paisiblement
les fonctions. Après la chute de ce monarque, il
demanda ta permission de se retirer à Rome dans
la maison de son ordre : il y mourut le 13 janvier
1817, à PAge de sixante-dix-sept ans. Au nombre
de^ ouvrages de ce savant, on remarque un opus-
cule Sur la Musique des Arabes\ Venise, 1787,
in-8^. Il a aussi traité de la musique dans son
important ouvrage intitulé : DelV origine, pro-
gressif e dello slaio attuale d^ogni letterature,
Parme, 1782-1799, 7 volumes in-4<»; Venise,
1808-1817, 8 vol. in-40; Pi.stoie,' 1818, 8 vol.
in-4"; Pise. 1824, 23 vol. in-80.
ANDREVI ( François ) , né à Sanabuya, pro-
vince de Lerida, en Catalogne, en 1785, de pa-
rents italiens, entra comme enfant de chœur à
Téglise cathédrale d'Urgel, dans les dernières an-
nées du dix huitième siècle, et y fit son éducation
musicale. En 1828, il était maître de chapelle de
Téglise métropolitaine deValenre. Deux^^ns après,
il obtint la maîtrise de la cathédrale de Séville,
et en 1832, il eut la place de maître de la chapelle
royale. Bientôt après , la révolution l'obligea à
abandonner cette position et à clierclier un asile
en France: Il se fixa à Bordeaux, et y obtint la
place de maître de chapelle de la cathédrale, quMl
occupait encore en 1842. Rentré en Espagne dans
Tannée 1843, il se relira k Barcelone, et y obtint
la place de maître de chapelle de l'église Notre-
Dame de la Merci. Andrevi a composé beaucoup
de musique d*église d*un bon style : on a de
lui des messes , vêpres , psaumes, antiennes à
plusieurs voix avec orchestre; ces ouvrages sont
restés en manuscrit, à l'exception d*un NuncdinU-
lis à qua ti e voix et orchestre, et d'an Salve Regina
à six voix et orchestre^ publiés par M. Eslava
dans sa collection de musique d'église espagnole
Intitulée : Lira saaa hispana , tome 2, de la
section des compositeurs du dix-neuvième siècle.
Andrevi a écrit un Traité d'Harmonie et de
Composition dont la traduction fiançaise a été
publiée à Paris, chez Périsse frères, en 1848»
1 vol. gr. 8<>. Andrevi est mort à Barcelone le
23 novembre I844,à Tflge de soixante-neuf ans.
ANDRIGHETTI (Astowe-Loois). Voy.
Aldrighetti.
ANDROT (Albebt-Acgustb), naquit à Paris
en 1781. Admis en 1796 dans une classe de sol-
fège du Conservatoire de Musique, il remporta
en 1802, dans cette école, le prix de contrepoint
et de fugue, et en 1803 le grand prix de corn-
po.<iition décerné par Tlnatitut. Arrivé à Rome,
il se livraàTétude avec ardeur, etGuglielmi, alors
matti'e de chapelle du Vatican, charmé de son
zèle, le prit en affection et lui donna des conseils.
Androt composa un* morrean de musique d*é-
glise, qui fut exécuté à Rome dans la semaine
sainte de 1804. L*administration d'un des théâ*
très de cette ville lui demanda un opéra pour
l'automne : il l'écrivit ; mais un travail obstiné
avait altéré sa santé, et il mounit au moment où
il venait de terminer cet ouvrage, le 19 aoOt
1804, avant d'avoir attemt sa vingt-troisième
année. Peu de jours avant sa mort, il avait com-
posé un de PrqfxmdiSt qu'on a exécuté en son
honneur à la cérémonie religieuse qui eut lien au
mois d'octoDre 1804, dans l'église de Saint-Lau-
rent in Lucina , à Rome. On a fait une grande
renommée à Androt dans le Conservatoire de Mu-
sique de Paris ; j'ai vu ses ouvrages, et n'y ai
rien trouvé qui justiOAt cette réputation : son
style est louni , et il me parait manquer al)solu-
ment d*imagination.
ANEAU ou ANNEAU (B/irtb«lbht), |io^e,
jurisconsulte et musicien français, naquit à Bour-
ges, vers le commencement du seizième siècle, et
fut professeur du collège de la Trinité à Lyon. Il
était soupçonné de calvinisme : ce soupçon fut
cause de sa fin tragique; car, le 2t juin 1565,
une pierre ayant été lancée contre le saint-sacre-
ment, dans la procession de la Fête-Dieu, on crut
remarquer qu^elle était partie du collège de la
Trinité ; le peuple furieux en força lés portes, et
massacra le malheureux Anneau sans aucune in-
formation. Au nombre de ses ouvrages, on re»
marque : \^ Chant natal, contenant sept noels,
un chant pastoral et un chant royal, avec
un mystère de la Nativité par personnages;
composé en imitation verbale et musicale de
diverses chansons, recueilli sur V Écriture
Sainte et d'icelle illustré ; Lyon, 1539, in-S». ~
2» Genethliac musical et historial de la Con-
ception et Nativité de Jésus* Christ j par vers
et chants divers , etc; Lyon, 1559» in-8». 11 se
pourrait que cet ouvrage ne lût que la deuxième
édition du premier.
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AliELLl — ANERIO
103
ANELLl (Augblo), compontenr dramatique,
TéeoldanstaMooiide moitiédii 18* siècle, eta fait
reprééeater à Verooe^en 1780, Topera boniftidve
supposa Ccntù li avait déjà écrit dans d*aotres
viUes précèdemnient, car son Dom est placé dans
le catalogue des maestri deP/ndtce de* Ualri
speHacoU de Milan pour Taiinée 1785. En 1788,
AndU a donné à Bologae l'opéra boulTe La
Statua maiematiea.
ANERIO (Fsucn)» oontrapuntiste de Técole
romaine, naquit à Rome vers 1560. Après avoir
fini ses études mnsicaks sons la direction de Jean-
Msrie Nanini, il devint maître de musique au
collège anglais de Romi!, puis il passa au service
da cardinal AJdobrandini. A la mort de Pales-
triaa, le pape Clément YIII le nomma compo-
siteur de la chapelle pontificale : son installation
eut lien le 8 avril 1594, comme le prouve. un
passage inséré dans le journal de la cliapelle, par
le secrétaire Hîppolyte Gamt>ooci da Gubbio. rap-
porté par Tabbé Baini, dans ses Mémoires sur la
vie et les ouvrages de Palestrina (t. 1, 244). L'é-
poque de la mort de Felice Anerio n'est indiquée
nipar Baini, ni par Andréa Adami. (Vay, ce nom.)
Ce dernier a fait graver le portrait de ce maître
daas ses Osservazioni per ben regolare il coro
délia capella pontificia (p. 183). Les composi-
tions de FeUœ Anerio sont : i** Trois livres de
madrigaux spirituels à cinq voix , Rome, Gar-
dane, t585. —2» Il primo lihro dei Madrigali
a cinque voci ; In Veneiia, app, Giac. Vincintl^
1587, in-4o. — 3* Deux livres de concerts spirituels
k quatre voix ; Rome, Coattino, 1593. — 4*" Le
premier livre d*liymnes, cantiques et motets à
huit voix; Venise, Vincenti, 1596. Celle produc-
tion est dédiée à Clément VIII. Anerio remercie
le saint-père, dans son épttredédicatoire, deFavoir
nommé compositeur delà chapelle apostolique, et
reconnaît devoir celte faveur à la protection du car-
<final Aldobrandini. — b» Le second livred'hym-
nes et de motets à cinq, six et huit voix ; Rome,
Zanelti, 1602. — 6« Le premier livre de madrigaux
à six voix; Venise, Amadino, 1590, et Anvers,
1599. — 7* Le deuxième livre de madrigaux à
six voix; Rome, Zanetti, 1602. —S"* Responsori
per la settimana santa, a tre e quattro voci ;
Rome ; Zanelti, 1603. ^9* Canzonetlo a tre, e
quattro vo^; Uadrigali spirittuili a tre,equnt'
tro vod, lib. 4; Rome, Zanetti, 1603. — 10* Li-
laniae 4, 5, 6 et 8 voc.; Roma, ap. J.-B. Roble-
tnm, 1622, in-4*. On a aussi imprimé à Franc-
«ort-sur-le-Mein, en 1610, Canzoni a quattro
voci. Quelques motets et psaumes à huit voix
d'Anerio sont insérés dans Ick trois collections
publiées par Fabio Costontini, à Naples, 1615, et
à Rome. 1616 et 1617. On trouve aussi un
sonnet à huit voix du même compositeur dans
les Sonera 9i«oi;i de Fabio Petrozzi; Rome, 1609.
Dans le même recueil sont deux sonnets en Tlion-
neur d'Anerio : Tun, mis en musique par Léo-
nard Meidert , sur ces paroles : Felice ara eh*
Or/eo ti cfdajna; Taulre, par Jean Cavaccio,
Vivo Felice or tra quest* antri, etc. Les com-
positions inédiles de Felice Anerio se conservent
dans les archives de Sainte-Marie in Vallicella,
à la basilique du Vatican , et à la chapelle pon-
tiPicale. Dans la collection de l'abbé Santini , k
Rome, on trouve en partition, de Felice Anerio :
une très^belle messe de requiem, à 4; une autre
messe à 4 voix snr le cliant : Or le tueforse
adopra; la messe à 8 vestiva i colli ; venite ad
me omnes, à 8 voix; Ave Regina eœlorum,
à 8; Angeiiu ad Pastcres ait à 8; Pastores to-
quebantur, à 8; Christus resurgens, à 8; Arca
Domini hodie, à 8; Ad te levavi à 8; Voce mea
ad Dominum, à 8; Hodie calesti eponso, à 8;
Aima redemptorit Mater, à 8; Derelinquat
impiuSf k 8; le psaume Dixit Dominus, à 8;
Cantate Domino, à 12 voix; Base dies à 12;
laudemus virum gloriosumk 12; une Messe
entière à 12 voix, et plusieurs antres morceaux.
ANËRlO (Jbar-François), frère pulué do
précédent, né à Rome, vers 1567, fut d'abord
maître de chapelle de Sigismond IIX, roi de Po-
logne, puis de la cathédrale de Vérone. De là, il
fut appelé à Rome pour y remplir. la place de
maître de musique du séminaire romain ; il fut
ensuite maître de chapelle de la Madona de
Monti ; enfin en 1600, il obtint le même emploi
à SainWean de Latran, où il resta jusqu'en 1603.
On ignore Fépoque de sa mort. Jean-François
Anerio est un des premiers compositeurs italiens
qui ont fait usage de croches, dédoubles et de
triples croches, particulièrement dans sa Selva
Armonica.
Les QBuvres de ce compositeur sont i V* Il
libro primo de motetti a una, due e tre voci;
Rome, Robletti, 1609, — 2* Il libro secondo de^
motetti, con le letanie e le quattro antifone
maggiori dopo il vespero, a sette e otto voci;
Rome, 1611 t^ niibroterso, con le tétanie a
quattro voci; Rome, 161» — 4»// libro quarto,
etc., 1617.— 5» Il libro quinto, etc.; I6l8.— 6o
Sacri concentus quatuor, quinque, sex vocibus
una cum basso ad organum; Rome, 1619. ^
70 GMrlanda di sacre rose, motetti a cinque
tM)ci;Rome, Soldi, 1613.— ^f^Selva armonica
dove si contengon motetti , madrigali, canzo-
nette ^ dialoghi; arie a una , doi (sic) , ire et
quattro vocicon basso per organo; Rome 1617.
^9oj)ipartimusicali,madrigali aduna,due,
tre, quattro voci ; Rome, 1617. — 10* Anli/one
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104
ANËRIO — ANEURIN
sacri conecrtiperuna, due , ire voei ; Rome ,
Robletti,l«18.i- lloZiôrode*r«j»w«ortpcr ii
Natale, a ire, quaitroy eotio voci; Rome, Ro-
bletti, 1619. — 120 Mro délie letanie àT et 9
voci/Rome, Masotti, 1626.— 13"* ilfessa de* morK;
Rome, 1620. — 14* Libro de salmi a tre,equat'
trovoci; Rome, RoMetli, 1620. — 1 oo AnHphonx,
seu sacrx eantionès, gtue in totius anni so^
lemn. Vesperse eu: Complet, decantari soient,
2"« et S"** parties; Rom», J, B, Robleiti,
io-4S 1 620. — 16*^ iïtme «ocre a 2, 3 e4t;od;ibid,
1620,in-4".— 170 11 libro primo dé* madrigali
a cinque voci; Venise, Gardane, 1605. — 18°
// liln'o délie gagliarde intavolate pèr sonore
nel cembalo e liuto; Venise, Vinceati, 1607. —
190 U liàro secondo de' madrigali a cinque ,
sei voci, ed uno e otto voci ; Venise, Vincentî,
1608.— 200 jja Recreaiione armonica, madri-
gali adunae due tM)ci; Venise, Gardane, 1611.
•— 210 Teatro armonicospirituale dimadrigali
a cinque , sei, sette e otto voci, composti dat
rev. D. Francesco Anerio romano, e fatti im-
primere da Oraz, Gri/fi, cant.pont. in Roma,
per Gio. Batista Robletti, 1619. — 22o. £a bella
Clori armonica, Canzonettee Madrigali a una,
due e tre vod, con il bctssocontinuoper sonore;
In Roma f per Luca Antonio Soldi,i%i9,ia^'^. —
230 Ghirlanda disacre Rose a 5 voci; ibid, 1619,
in-4o« On Yoitdans cet ouYrage on dialogue à six
Yoix, intitula Jl Figliuol prodigo, et la conver-
sion de saint Paul , à buit voix, où se trouve on
combat pour les voix et les instruments, digne
d'être encore admiré après deux siècles, dit l'abbé
Baini. t— 24o iHalogo pastorale a tre voci con
Vintovolatura di cembalo e del liuto in rame;
Rome, Verovio, 1600.
Quelques motets de Jean-François Anerio ont
été insérés dans trois collections publiées par
Fabio Costantini sons les titres suivants : 1° Salmi
a otto di diversi eccellentissimi autori; Naples,
G.G. Garlino, 1616. —2^ Varimotetti a due, tre,
quattro voci, etc.; Rome, Zanetti, 1616. — 3°
Alcuni motettiaotto voci, etc.; Rome, 1617.
La musique da sonnet : Destati Appollo, il tuo
splendor sia guida, etc., qui se trouve dans la
collection de Fabio Petroszi : Sonetti nuovi di
Fabio Petrozti Romano, sopra le ville di
Frascoti, e altri posti in musica a cinque vod
da diversi eccellenti musici, eon uno a otto
in fine; Rome, Robletti, 1609, est aussi d'Anerio.
Enfin, on peut citer encore : Gemma musicale,
dove si contengono madrigali , etc., posti in
musica dalsig, Giov. Domenico Puliaschi,etc.;
con alcuni motetti a uno voce di Giov, Fran-
cesco Anerio; Rome, 1618.
La vo^e extraordinaire qu'obtint la messe da
pafM Marcel, composée par Palestrina , et la dif-
ficalté de l'exécuter en quelques endroits à six
voix, telle qu'elle était écrite, détermina J. F.
Anerio à la réduire à quatre voix poar en faci-
liter rexéctttion : elle fut imprimée dans cet état,
pour la première fois, en 1600, à Rome. En 1626,
il en parut une autre édition avec deox autres
messes de Palestrina et une d' Anerio , sous ce
titre : Messe a quattro vod, he tre ptime del
Palestrina, ci4)è : Iste cof^fessor, sine nomine,
e di papa Marcello ridotta a quattro da Giov,
Francesco Anerio i e quattro da Giov^ Fran-
cesco Anerio : e la quarto délia battagUa delV
istesso GioVé Fran. Anerio. Con il basso con-
tinuo per sonore. In Roma per Paolo Masotti,
1626, ad istenza di huea Antonio Soldi. Il y a
des éditions de ce recueil datées de Rome, 1639,
1689, et d'autres encore. Dans la collection de
l'abbé Santini, à Rome, ou trouve en partitions
inanuscritesquelquesouvragesde François Anerio,
dont 2 Messes à 4 voix ; une messe à 8; une messe
à 5 voix , toute en canons ; la Messe à 6 voix In
te. Domine, speravi; des Magnificat à 8, et le
psaume Cantate Domino, à 12.
ANEURIN GWAWDRYDD, barde bre-
ton du sixième siècle, vécut vers 510, prit part à
la défense désespérée de sa patrie contre les Anglo-
Saxons, et futcbef des Gododiniens, bardes guer-
riers qui , la harpe ou la hache à la main, exal-
taient le courage de leurs compatriotes par leurs
chanis ou par leur valeur. « Tantôt (dit M. £ich-
« lioff , Tableau de la Littérature du Nord,
« p. 98) placés sur un roc solitaire qui dominait
« toute la vallée, tantôt mêlés aux combattants,
« quand le danger réclamait leur présence, ils re-
« présentaient la patrie, encourageant ses défen-
« seurs et leur payant d'avance avec usure la
dette de la postérité » ( Voyez Jones, Musical and
Poetical relichs oftke Welsh Bords, pages 14,
16 et 17). Aneurin était frère de Gilbas Albanius,
le plus ancien historien breton. Il était au nombre
des 363 guerriers qui périrent tous, à l'exception
de trois, au combat de Cottrocth, sur U côte
orientale du Gorksliire, en voulant s'opposer à l'in-
vasion des Anglo-saxons. Aneurin, un des trois
bardes qui échapèrent au massacre , a fait sur cet
événement un poëme héroïque intitulé Gododin,
qu'il chantait aux sons de sa harpe, dans sa vieil-
lesse. C'est le plus ancien monument de poésie
lyrique bretonne qui soit parvenu jusqu^à nous.
U est écrit dans l'ancien dialecte du Nord appelé
bernido , et plusieurs passages sont remplis de
difficultés. Ce poème renferme de grandes beautés.
On y trouve une ode touchante sur la mort d'un
guerrier qui périt dans ce combat. Évans a par
blié ce morceau, avec une traduction en vers an-
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ANEURIN — ANFOSSI
106
gliis, par Gray {Distertatio dé Bardii, p. 08, 69).
Anenrin s'y éerie, plein d« dooleor : « Trois chefs
« et trois MDt soixsnte hommes ornés du col-
« lier d'or marchèrent vers Cattracth. L'ivresse
« les a perdus; trois sealement mirrécarent:
« Acron » Cynon et moi » .<pie protégea ma harpe.
« Que je sois malheoreux d'atoir tu cette ba-
« taille y et de soaffHr Ti^vant les angoisses da
« trépas! Une triple afllictieB pèse sur moi depuis
« que j'ai assisté à la perte de nos braves et en-
« tendu leors derniers gémissements. Aneorin et
« la douleur sont désormais inséparables. »
ANFOSSI ( Pascal) , né vers Tan 1736 dans
le royaume de Naples, entra fort jeune comme
élèTe an Gonservatoire de la Fiêià. Il y étudia
d'abord le Tlolon; mais son goût pour la compo-
sition hii Ht abandonner son instrument; il se mit
soQS la direction de Piccinni, alors un des maîtres
les plus renommés de lltalie. Le professeur prit
80D élève en affection , et lui procura un engage-
ment , en 1771 , ponr le théâtre délie Damme,
k Rome. Déjà il avait donné à Venise, en 1769,
Fopéra sérieux de Cajû Mario, qui n'avait pas
réussi ; il ne fut pas plus heureux à son début à
Borne ; car son opéra , dont le tttre était / VisiO'
nari, tomba à plat à la première représentation,
néanmoins il obtint un antre engagement l'année
soivante ; et, quoiqu'il ne réussit pas mieux, un
troisième essai lui fut accordé pour 1773 : cette
fois son triomphe fut complet, et depuis La Bonne'
Fille de Piccinni , jouée treixe ans auparavant,
jamais opéra n'avait excité un enthousiasme
semblable à celui que fit naître X'/nco^nftoper-
seguitata. Plusieurs causes contribuèrent è pro-
curer à cet ouvrage la brillante réputation qu'il
eut alors; ontfe son mérite, qui était réd et
qu'on ne pouvait nier , il eut l'avantage d'être
représenté dans un temps où les ennemis de Pic-
einni cherchaient partout un rival digne de lui
être opposé et qui pût contre-balancer la faveur
sans exemple dont ce maître jouissait. Us exagé-
rèrent les qualités du talent d'Anfossi , afin de di-
minuer celui de Piccinni. Non satisfaits du succès
qu'ils avaient procuré à l'auteur de VIncognita,
Us firent aller aux nues, l'année suivante, son
opéra bouffe de La Finta Giardiniera^ ou-
vrage médiocre, tandis que celui de Piccinni,
composé dans le même temps, fut outrageuse*
ment sifDé.
Il est pénible d'avooer qu'Anfossi t% prêta à
toutes cea manoeavres , et qu41 paya de la plus
noire ingrafitude celui qui lui avait facilité l'en-
trée de la carrière qu'il parcourait. Lui-même ne
tarda point à apprendre à ses dépens qu'il faut
se méfier de l'humear capricieuse des Bomains;
car, après les applaudissements qui furent encore
prodigués à son Gelùso in Cimento, en 177&, il
vit tomber son Olimpiade l'année suivante. Les
désagréments qu'il éprouva dans cette circons-
tance le décidèrent à quitter Rome, et c'est de ce
moment qu'il écrivit pour les principaux thé&tres
de l'Italie. En 1780 il vint en France : l'admi-
nistration de rOpéra saisit l'occasion de son sé-
jour à Paris pour faire jouer son Inconnue per-
sécutée, qui avait été parodiée par Rochefort
sous le titre àe : V Infante de Zamora, et
qui fut représentée en 1781. La musique légère
de cet opéra ne résista point à Teiécution lourde
et monotone des chanteurs français de cette épo-
que. On avait donné précédemment au même
théâtre des traductions de plusieurs autres opéras
composés par lui, savoir : Le Curieux indiscret
(août 1778), La Jardinière supposée (novembre
1778), Le Jaloux à répreuve (1779), et Le Ma-
riage par supercherie (septembre 1779). Dé-
goûté d'une méthode de chant qui n'était com-
posée que d'éclats de voix et de cris , Anfossi
quitta Paris, et se rendit à Londres , où il était
appelé comme directeur de la musique du théAtre
italien. 11 remplit ces fonctions jusqu'en 1783.
L'Allemagne réclamait sa présence : il s^ rendit,
et écrivit pour les théâtres de Prague et de Ber-
lin Il Trioï{fo d'Ariana, et II Cavalière per
amore.
Son retour dans sa patrie fut marqué par un
opéra bouffe intitulé : Chi cerca trova, qui fut
représenté à Florence en 1784. Après avoir écrit
dans plusieurs autres villes de l'Italie , il retourna
à Rome en 1787 ; là il donna quelques ouvrages
dont le succès lui fit oublier ses anciennes disgrâ-
ces. Enfin , fatigué du théâtre , il désira pour sa
retraite une place de maître de chapelle dans une
des églijes de Rome, et il obtint la survivance de
Casait à Saint-Jean-de Latran, au mois d'août 1791 .
Au mois de juillet de l'année suivante , il entra
en possession de sa place ; mais il ne la conserva
qu'un petit nombre d^années ; car il mourut à la
fin de février 1797.
La réputation d'Anfossi a égalé celle des plus
grands maîtres de son temps ; cependant on ne
peut nier qu'il ne soit inférieur à Galuppi, à Pic-
cinni, à Paisiello pour l'invention, et l'on ne peut
expliquer Téclat de ses succès que par l'air naturel
et facile qui régnait dans se» mélodies , et surtout
par celte mdgie de la coupe italienne qui consiste
dans un heureux retour des idées principales. Mais
les produits d'un art ne vivent pas longtemps s'il
ne s'y trouve de la création ; de là vient que la mu-
sique d'Anfossi a vieilli plus vite que celle de ses
émnles. Grand nombre de morceaux de Buranello,
de Piccinni, de Saccbini et de Paisiello seraient
entendus aujourd'hui avec plaisir : il en est peu
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106
ANFOSSI — AI9GEL£T
d'Anfossi qui Défissent naîtra Vennui ; en nn mot,
cette musique n'a en pour elle que la mode : toD
temps est passé pour ne plus revenir.
Les opéras d'AnfossI les pins connus sont i
1* Cqfo Mario; 1769, à Venise. -^2* La C/^
menza di Tito : Rome, 1769. — 8* i Yiiionari;
Rome, 1771— 4* // Baronedi Kocca; 1772 à
Rome, et 1774 à Dresde. — 6** L'IncognUa per-
seguitata; Rome, 1773.— 6'i4?t/i^«o; Venise,
1773. — 7«/)emo/oon/«;Roroe,1773.— 8*/:î4do
sa/a; Venise, 1774.— 9» La FintaGiardinicra;
Rome, 1774. — lO"" H Gelotoin Cimenta; Rome,
177&. — ll*/>i Contadina in Vorte; 1775
il^ VAvaro; 1775. — 13* Isabella e Rodrigo, o
La Costanza in Àmore; 1776. — 14* La Pes'
catrice/edele; 1776.— l&*JL*0/imptode; Rome,
1776. — 16" // Curioso indiscreto; 1778.— I7«
Lo Sposo disperato ; 1 778. — 1 6* Cleopatra ; Mi-
lan, 1778. — 19"* // Matrimonio per inganno;
Paris 1779. — 20* La Forza dette donne ; Mi-
lan, 1780.— 21* / Vecchi burtati; Londres,
1781. — 22"i Viaggiatori/etici: Londres 1782.
— 23* Armida, 1782. — 24» GH Àmanti ca-
nuti; Dresde, 1784. — 25" // Tiionfo d*Ariana:
Prague, l784. — 26' // cavalière per Amore;
Berlin, 1784. — 27^* Chicercatrova^ Florence;
1784.— 28** La Kei/ova sca/^ra ;Castel-Nuovo,
1785. — 29** La Fiera del Ascensione; oratorio,
1786. — 80* V imbroglio dette tre spose; Pa-
doue, 1786. — 31<^ La Pazzia dé' Getosi ; Fa-
briaoo et Rome, 1787.— 32* Creso; Rome, 1787.
— 83» La Vitlanella di SpiHto; Rome, 1787.
— 34" Didone abbandonata; Naples, 1785. —
35*iir/(w«r«e; Rome, 1788.-360 VOrfanelta
americana ; Venise, 1788. — 37* La Maga Circe;
Rome, 1788.-38* Le Gelosie fortunate; Bel-
lune, 1788. — 39* La Gazeita ossia itBaggiano
deluso; 1789, Rome. — 40<» Zenobiain Palmi
ra;Florence, 1790.— 4lo/5«i/lie; 1791.-42*//
Zottico incivilito ; Dresde, 1792.— 42ko V Ame-
ricana in Otanda, — 44«Z.a Matitda ritrovala.
—450 Gli Artigiani. --kS^^JtFigliuotprodigo,
cantate. On a aussi d'Anfessl POratoi io VAssatone,
en deux parties.
Anfossl a écrit pour Tégli^e des messes, des
motets , des antiennes , etc. On cite particulière-
ment parmi ces ouvrages un Laudate jnieri et
un Laudate Jérusalem^ à grand orchestre, qui
sontd'un bel efTet. L^abbé SantinI, à Rome, possède
en manuscrit de ce compositeur une Messe con-
certée à quatre voix et orchestra ; Kgrie et Gloria
à liuit ; Vt queant taxis ^ hymne k huit; Lauda
Sion k huit; Deux Dijeit Dominus à huit;
Beatut vir à huit ; les psaumes Conjltebor, Bea-
tus vir et Laudate pueri à cinq voix ; plusieurs
psaumes et messes à quatra voix et orchestre.
ANGEBER ( Wilbclh ) , maître de chapelle
à Kempten , vers la fin du dix-huitième siècle,
s'est fait connaîtra par les productions dont
void les titres : 1" Andante avec six variations
pour le piano, osuvre !•' ; Angsbourg, Gombart
— 2* VesperxsotmnnesprocJioristamcivitibus
quam ruratibus ab organo, cantOfOtto, tenore,
basso et orchestra^ op. 2; Kempten, Danlieimer.
— 3* Vent Creator 9 quatuor voc. ei orchestra^
op. 3 ; ibid. — 4" Asperges et Vidi aquam , à
quatre voix et orcbeatra; Augsbourg, Bœhm. —
5" Missasolemnis, à quatra voix, orchestre et or-
gue; ibid. — 6" Offertoire pastorale idem; ibid.
ANGEGOURT (Pemun n'}, poète et musi-
cien français du treixième siècle, fut attaché au ser-
vice de Charles d'Anjou , frère de saint Louis. U
accompagna ce prince en Provence quand il alla
épouser la tiile de Béranger. U se félicite, dans
une de ses cliansons, d'avoir quitté ce pays, qu'il
n'aimait pas, pour revenir à Paris, où demeurait sa
dame: On trouve onxe chansons notées de sa com-
position dans un manuscrit de la Bibliothèque im-
périale (n® 66, fonds de Cangé), et sept dans un
autre (n° 65 , même fonds). Un manuscrit qui
a appartenu au marquis de Pauhny en contenait
vingt-cinq»
ANGELET (Chaeles-Fraiiçois), né à Gand,
le 18 novembre 1797 , eut pour premier maître
de musique son père , professeur en celle ville.
A Tftge de sept ans, il se fit entendre sur le piano
dans un grand concert. En 1814. il se présenta
à Wetteren à un concours ouvert pour la place
d'organiste : il obtint cette place, et une médaille
lui fut décernée. Ensuite il se rendit à Paris, où
il entra eomme élève an Conservatoire. Doué
d'heureuses dispositions , il fit de rapides progrès
comme pianiste, sous la direction de Zim-
merman, et, le 14 décembre 1822, il obtint an
concours le premier prix de piano. Ce fut à la
suite de ce concours qu'il fut nommé répétiteur
pour son instrument dans la même école. Dour-
len lui enseigna ensuite Tharmonie et Taccompa-
gnement , et ses études musicales se terminèrent
par un cours de composition; où il fut dirigé par
rauteur de ce Dictionnaire biographique.
Angelet avait de l'originalité dans les idées ,
écrivait avec élégance et pureté , et tout seooblait
lui présager une brUlante carrière comme com-
positeur , lorsqu'il quitta Pari» pour se fixer à
Bruxelles, où il se livra à l'enseignement du
piano. Une santé chancelante et les fatigues du
professorat ralentirent alors l'exercice de son ta-
lent de compositeur, et ses productions devinrent
plus rares. Le 21 juin 1829, Angelet fut nommé .
pianiste de la cour par le rui Guillaume. Une
uialadie de poitrine, dont il avait les symptômes
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AI^GELËT — AIVGELONI
107
depuis longtemps, finit par le faire descendre au
tcBibeaa : il expira à Gand, le 20 décembre 1832,
à rige de trente-cinq ans. Les ouvrais de sa
oomposftîon qnl ont été publiés sont : 1® Ma relie
faiiée poor piano seul, op. l*'; Paris. — 2^ Huit
Tariadons et polonaise sur Tair Fillettes, méfiez*
mes, op. 3; i^i<f.— 3^ Grand trio pour piano» vio-
ioB et violoncelle, œuvre 3 ; Paris, Leduc. — 4"* Air
portugais varié pour le piano seul , op. 4; Paris,
Pacini. — 5° Symphonie à grand orchestre (cou-
ronnée à un concours à Gand ) , op. 5 ; ibid. —
6" Fantaisie sur Tair des Cumnières (Guema-
dt€r), pour piano seul, op. 6 ; ibid. — V Fantaisie
et variations sur l'air Depuis longtemps j'aimais
Adèle ^ pour piano et violon, op. 7; Paris, Le-
doc. — 8" Divertissement pastoral poor le piano à
quatre main», op. S; ibid, — 9** Caprice tur les plus
jolis motifs de Popéra de RMn des Bois, de We-
bar, pour piano si*ul , op. 9; Paris. — 10* Fan*
(fti«e sur les chceors et la valse de Robin des
Bois, op. 10; iàid,^ 11** L* Angélus ^ de Roma-
gnesi, divertissement villageois, orage et varia-
lions pour piano et violon, op. 11; ibid. —
12** Mélange sur des motifs favoris de Fopéra
de Spobr Zémire et Aior , pour piano seul ,
op. 12; ihid.^ 13^ Les Favorites, deux valses
pour le piano; ibid, •> 14° Fantaisie et variations
brillantes |H>ur le piano sur on air militaire, op.
14; Bruxelles. ^ 16* Mélangesordes motifs favoris
de Guillaume Tell, de Rossini» op. 15; ibid. —
16" Grande fantaisie et variations brillantes sur la
tyiolienne favorite. Bonheur de se revoir, op.
Ifi; ibid. — 17" Rondeau brillant sur la barcarole
de Fra Dkavolo pour le piano, op. 17; ibid.-^
18* La léopoldine , hommage à Sa Majesté le
roi des Belges. — 19? Aux braves morts pour la
patrie, cbant guerrier. — 20* Bonheur d'aimer,
romance. — 21* Rêves d'amour, idem.
ANGËLi (Le Père François-Harib), corde-
lier do cou vent de Ri votorio, né à Assise, fut régent
à Pérouse et à Assise , provincial de sa pro-
vince, et supérieur de son ordre au couvent
d'Assise pendant quatre ans. Il vivait encore en
1693. On a de lui : Sommario del Contrapunto,
1691. Tevo, qui cite cet ouvrage {Musico 1 es-
tore, p. 230) , n'indique point le liru de Timpres-
lion. Une copie manuscrite de ce livre, qui a ap-
partenu au P. Mai-tini, est aujourd'hui dans la
bibliothèque du Lycée musical , à Bologne.
ÂMGELI (GiovANm) dit Usbina, célèbre
chanteur, naquit à Sienne en 1713. Dès sa jeu-
nesse, il fut au service de la cour de Portugal,
où Q obtint de grands succès. Après quelques
aventores périlleuses, il revint dans sa patrie, où
il prit les ordres mineurs pour se retirer du théâ-
tre. Sa voix était pure, pénétrante et d'une grande
étendue; le caractère principal de son talent était
Texpression. Il mourut le 10 février I77g.
ANGËLO (Le Père), abbé du monastère de
Sainle- Marie de Rivaldis , vers la fin du qua-
torzième «iècle , fut le premier, ou du moins Tua
des premiers maîtres de la chapelle du pape ,
80US le pontificat de Bonilace IX : cela est dé-
montré par un passage du testament du cardinal
Philippe d'Alençon, daté do 11 août 13^7 , dont
voici la teneur : Prxsentibus ibidem venerabili
paire domino Anyelo Abbate monasterii S.
Marim de Rivaldis magistro cappelUs D.N.
Papss prxdicii (Bonifiice).
ANGELO DA PIGGI TON E, franciscain,
né dans la petite ville de Piccighittone , près de
Crémone, d'où lui est venu son nom , fut nommé
procureur général de son ordre en 1 54 1 . On ignore
Tépoqueile sa mort. Il est compté parmi les orga-
nistes célèbres On connaît de lui : Fior angelico
di musica, nel quale si eoniengono alcune bel-
lissime dispute contro quelli che dicono la mu-
sica non esser sdenza, nuovamente dal R.
P. fraie Angelo da Piccitone , conventuale
delV Ordine Minore, organista preclaris^
simo , composta ; Venezia , 1 547 , in-4''.
ANGELO (JBAN-VmcBNT n*) , chanteur cé-
lèbre en Italie , mourût au commencement du
dix-septième siècle. Il avait été attaclié à la cour
du duc de Mantoue , et avait chanté dans les ou-
vrages de Monte verde. Le poêle Mari ni a écrit en
son honneur un sonnet qui commence par ce
vers :
Jngelo, or tu fra gli jingeli ten" vui,
ANGELO (Micbel), sopraniste, né à Bo-
logne , vers le milieu do dix-liuitième siècle ,
était, en 1786, ao service de l'électeur de Bavière,
connme chanteur de sa chapelle. Il jouait le» rôles
de primo MHSieo au grand tliéAtre de Monich.
ANGELONl (Louis), littérateur, née Fru-
sinone, dans l'État romain, en 1758 , prit part
à la révolution qui se flt à Rome à l'époque de
rinvaaion du territoire romain et du royaume de
Naples par les troupes françaises sous le com-
mandement de Championnet. Il devint membre
du gouvernement delà république romaine, et, à
la retraite de l'armée française, il dut la suivre
et se réfugier à Paris. Compromis, en 1801 , dans
la conspiratipn de Ceracchi et de Topino- Lebrun,
il fut mfs en prison. Après dix mois de captivité,
il fut mis en liberté, et s'occupa de travaux litté-
raires ; mais des relations qu*il entretenait en Italie
avec les Carbonari le firent expulsa* de France
en 1823. II se retira à Londres, et y publia quel-
ques pamphlets politiques. Il est mort en cette
ville, en 1842, dans un âge avancé. Au nombre
de ses ouvrages, il en est un qui a pour titre :
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108
ANGELONI — ANGERMEYER
Sapra la vita , le opère ed U sapere di Guido
d^Arezzo, ristauratare délia sciensa e delV
arte musica; Paris , 181 1 , in-S» de 222 pages.
Bien que rempli de divagations et écrit d^un
style pédantesque, cet ouvrage se recommande
par un travail consciencieux et par la bonne foi
de l'auteur, il est divisé en quatre chapitres. Le
premier a ponr objet d*éclalrcir toutes les ques-
tions relatives à la personne de Gui d*Arezzo :
c^est le meilleur. L*anteurde ce dictionnaire avait
fait, en 1809 et 1810, des travaui assez éten-
dus sur le même sujet : FayoUe, qui préparait
alors le Dictionnaire historique des musiciens
quil a publié arec Choron, lui fit de Tives
instances pour qui! lui cédAt tous ces maté-
riaux , dont il ne fit pourtant aucun usage après
qu'ils furent passés en sa possession. Depuis
lors , ils se sont égarés ; peut-être e^t-il permis
de croire qu'ils sont tombés entre les mains d*An-
geloni et qu'ils ne lui ont pas été inutiles.
Le second chapitre de son livre contient Ta-
nalyse des ouvrages de Gui et l'examen de quel-
ques-uns des manuscrits qui nous en restent ; le
troisième, la discussion des opinions diverses
sur l'utilité de la réforme opérée par ce moine,
et sur les inventions qui lui appartiennent ; le
quatrième traite de son savoir. Angeloni n'avait
pas une connaissance suffisante de la mnsique
pour traiter des questions si délicates, écueil de
ia plupart des écrivains qui s'en sont occupés.
Pour être en état de comprendre bien les ou-
vrages de Gui d'Arezzo, il faut posséder à fond
la connaissance delà musique, de son histoire,
et avoir lu tout ce qu'on a écrit avant et après
lui. Angeloni est saisi d'une admiration sans
bornes pour l'homme dont il écrit la vie ; et , sur
la foi de traditions mensongères , il lui accorde
une multitude d'inventions auxquelles Gui n'a
jamais songé. Le livre est terminé par deux let-
tres de Gui, déjà publiées par Baronins, par
Mabillon, par l'abbé Gerbert et autres, mais avec
quelques corrections du texte d'après les ma-
nuscrits de la bibliothèque impériale. Angeloni
a fait aussi paraître à Paris plusieurs autres
ouvrages qui n'ont point de rapport avec la mu-
sique, et qui eurent peu de succès.
ANGELUGCl (Ancito), fabricant de cordes
de boyaux , naquit à Naples , au commencement du
dix-huitième si^le, et mourut dans cette ville, en
1765. Il contribua beaucoup à perfectionner les
produits de ce genre d'industrie, dans lequel les
Napolitains ont conservé une supériorité incon-
testable , particulièrement pour les chanterelles.
Ce fut Angelucei qui découvrit que les moutons
de sept on huit mois , âevés et nourris sur les
montagnes, fournissent des boyaux d'une qua-
lité supérieure à ceux des mêmes animaux
plus jeunes ou plus vieux et nourris dans les
plaines. Il employait constamment plosieurs per-
sonnes pour chercher des intestins choisis , et
avait plus de cent ouvriers sous ses ordres pour
la fabrication des cordes. Les meilleurs ouvrien
éUient tirés par lui d'une petite ville de l'AbruxK,
nommée Salé. Angelucei avait formé une société
pour l'augmentation de sa fabrique ; mais elle
fut de courte durée, parce qu'il s'éleva un procès
entre les oo-assodés , lequel donna lieu à plu-
sieurs écrits asseï curieux sur la fabrication des
cordes de boyaux. On trouve des détails intéres-
sants sur ce procès dans les Nouvelles d'Italie^ de
Volkmann, t vm, p. 208, et dans la Gazette
musicale de Spire, année 1789.
ANGELY (Louis), acteur et compositeur de
musique de Taudevilles, naquit è Berlin, vers
1783, et mourut dans cette ville en 1836. Après
avoir été attaché au théâtre allemand de Péters-
bourg, il fut rappelé à Berlin, en 1824, pour oc-
cuper la place de régisseur du théâtre de Kœnig-
stadt. Il a écrit un grand nombre de vaudevilles >
parmi lesquels on remarque : La Fiancée de Po-
mércaHe^ Douvres et Calais, La Laitière de
Walding, Les Sept Mlles en uniforme, etc.
Les mélodies faciles et naturelles de ces petits
ouvrages ont eu un succès populaire dans leur
nouveauté.
ANGER (Louis), pianiste, organiste et
compositeur, est né le 5 septembre 1813, à An-
dreasberg, dans le Hanovre. Doué d'heureuses dis-
positions pour la musique , il étudia cet art dès
son enfance, et y fit de rapides progrès. A l'âge de
vingt ans il se rendit à Weinkar, où il reçut des
leçons de piano de Hummel, et devint élève de
Toepfer pour forgue et le piano. En 18S6 il s'é-
tablit à Leipsick, et s'y livra à l'enseignement
du piano jusqu'en 1842 , où il obtint la place
d'organiste de l'église Saint-Jean à LuBd>oarg.
Trois ans après on te retrouve à Hamlwurg, où
il jouait dans les concerts d'abonnement On n'a
publié qu'un petit nombre de ses compositions;
ses premières œuvres sont : !<> six pièces mélodi-
ques ponr le piano, op. 1; Leipsick , Hofineifller.
— 2* 5ir£ie(fer avec accompagnement de piano,
op. 2; Leipsick, Whistling.— 3o Grandes varia-
lions pour piano, op. 3; Leipsick, Hofmeister. -«
4° Ouverture de concert à grand orchestre, en ut
mineur ; Leipsick, Whistling. — 5^ diverses pièces
ponr piano. — 6^ quatre Lieder ponr metso so-
prano avec piano, op. 22.
ANGERMEYER (Jeau-Igracb), né à
Bildin, dans la Bohème, vers la fin du dix-sep-
tième siècle, était on des plus habiles violonistes
de la chapelle impériale, dans les années 1713 â
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ANGERMEYER — ANGRISAKI
1C9
1727. On a de lui plusieurs concertos de violon,
qoi sont restés en manuscrit» et qui portent pour
souscription : Authore Johanne Ignatio Anger-
meyer, Bohemo Bildinensi. Il y a lieu de croire
qn'Angemeyer était frère on du moins parent
de Jean-Adalbert Angermeyer, .peintre célèbre,
né comme loi à Bildin. Il fut an des violonistes
de Porcbestre qui , en 1723 , exécuta à Prague
Topén de Fux, Costanza e Fortezia^ au cou-
roonement de Tempereur Charles YI.
ANGERSTËIN (Jean-Charles), prédica-
tenr àBretko^, près de Stendal, vers 1788, fat
auparavant organiste à Stendal. Il a écrit plu-
sieurs compositions pour le clavecin , qui sont
restées en manuscrit. Comme écrivain didacti-
que, il est connu par nn ouvrage intitulé : Théo-
retisch-pralUische Anweisung, Choralgesxnge
nUht mer richtig^ sondern auch schœn spie-
len zu lemen (Instraction tiiéorico-pralique
poor apprendre à jouer le chant choral, etc. ) ;
Stendal, 180O , in-8o, avec un cahier d'exemples.
Cest lA fort bon ouvrage, utile à tous les or-
ganistes des églises protestantes.
AJIGIOLINI (Jean-Frédéric), composi-
teor de musique instrumentale, né à Sienne» a
passé quelqae temps à Berlin, vers 1787, et y a
publié quelques-uns de ses ouvrages. De là il
s^est rendu à Pétershourg, en 1791. En 1797, il
est revenu en Allemagne, et s^est fixé à Bruns-
wick. Il vivait encore en 1812. Ses ouvrages im-
primés sont : i^ Sonata per cembaloconflauto,
— 2* Variazioni soprailduetio : Paee caro tnio
Mposo , neW op. Cosa rara, per cembalo, —
30 Trois sonates faciles pour la harpe, avec
fiûte ad lib.; Berlin, 1792.— 4o Sonata seconda
per cembalo, conflauto; Bei4in, 1704. -^50 Six
variations faciles pour la harpe ou piano^
forte; Brunswick,. 1797. — ô» Arie aus dernSon*
tagskinde : ich sage es doch immer (air de
Venfant du dimanche) (1), avec variations
pour harpe ou piano; Brunswick, 1797. On a
imprimé à Londres , en 1788, Six duos pour
deux flûtes ou violons, sons le nom d'An-
giolinî.
ANGLEBERME (Jean-Pierre d'), né à
Orléans, vers 1470, lecteur et professeur de
droit k l'université d'Orlëans, et ensuite conseiller
au sénat de Milan, est mort dans cette viUe , en
1&21, par suite de Texplosion d*un magasina
poudre. On a de lui : Homo, seu philosophus,
fui de divina humanaque justilia disserit et
de ipsa qttoque juris civilis scientia. Sermo
de Fartuna in Plutarchum,ubi defortuna
•UeoMnde qal stgntfle YEt^anÊ gâté de
Gallorum, sermo de pace, sermo de musiea
et saltatione ex Luciano, etc., Paris 1518»
in-40.
ANGI^BERT (Jean-Henry d^), claveci-
niste de la chambre de Louis XIV, a publié à
Paris, en 1689, un ouvrage intitulé : Pièces de
clavecin , avec la manière de les Jouer, diver-
ses chacones, ouvertures, et autres airs de
monsieur de Lully mis sur cet instrument,
quelques fugues pour Vorgue, et les principes
de Vaccompagnement. livre premier. Dans
la préface, il annonçait un second livre de ces
pièces ; je ne crois pas qu'il ait paru. Le style
de d'Anglebert a moins de grflce que celui de
Chambonnières (voy. ce nom); mais sa musique
est écrite avec beaucoup de pureté et de savoir.
Ces qualités se font remarquer surtout dans les
fugues et dans on contrepoint à quatre parties
pour l'orgue, qni suivent les pièces de clave-
cin ; les meilleurs organistes allemands et ita-
liens, contemporains de d'Anglebert, auraient pu
se faire honneur de ces morceaux. Longtemps
on a cru que Corelli avait été le premier compo-
siteur qui eût varié Les Folies d'Espagne; et
même quelques personnes ont dit qu'il était l'au-
teur de cet air; mais le recueil des pièces de
d'Anglebert contient vingt-deux variations sur ce
même thème, et la Folia de Corelli n'a été pu-
bliée que dans l'œuvre 5^, dont la première
édition parut en 1700. Un beau portrait de d'An-
glebert, peint par Mignard et gravé par Vermeu-
len, est en lète du livre de ce musicien.
ANGLEDl (....). U Bibliothèque impériale,
à Paris, possède en manuscrit des Toccates pour
l'orgue, de la composition de cet auteur, sur
lequel ou n'a d'ailleurs aucuns renseignements.
ANGLERIA (Camille), moine franciscain,
né à Crémone , fut élève de Claude Memlo , et
mourut en 1630. Il a publié : Regole del con*
trappunto, et délia musicale composizione.
Milan, 1632, in-40. C'est un ouvrage médiocre
dont la rareté fait tout le mérite.
ANGLESI (Doionique), musicien au service
dn cardinal Jean>Charles de Toscane, a com-
posé la musique d'un opéra intilolé La Serva
nobile, qui fut représenté à Florence, en 1629.
On connaît aussi de la composition de cet ar-
tiste : Ubro primo d*Arie, Firenze, Landini,
1635, in-40.
ANGRISANI (Charles), chanteur italien,
né à Reggio, vers 1760, se fit entendre sur pla-
sieurs théAtres d'Italie, et se rendit ensuite à
Vienne, où il a publié : l» Sei nottumi a tre
voci, soprano, tenore e basso, colV aecom-
pagnamento di cembalo, Vienne, 1798. — 2^ Sei
nottumi, etc., op. 2; Vienne, 1799.
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110
ANGSTENBERGER — ANFMUCCIA
ANGSTENBERGER (Michel), né à Reicli-
fttadt, eo Bobème, le 2 janvier 1717, fut dans
' son enfance un très-bon contraltîste du chœur
de l'église des Clievaliers de la Croix (Ereut-
herrnkirclie ), à Prague. Il avait beaucoup d'ap-
titude pour les sciences, particulièrement pour
la musique , et il se serait distingué dans cet
art 8*ii ne Feût négligé pour remplir les devoirs
de 8on état. En 1738 11 était entré dans Tordre
des Chevaliers de la Croix, et il pronon^ ses
Tfleax le l*' janvier 1743. Ensuite il fut pendant
treize années chapelain à Carlsbad, puis doyen
de la même ville pendant onze autres années.
En 1708, Il passa à Tégllse de Saint-Charles , à
Vienne, en qualité de Commandeur, et remplit
les fonctions de cette place jusqu'en 1789, épo-
que de sa mort. AngBlenberger écrivit dans sa
jeunesse beaucoup de musique d'église , dans le
style de LottI; elle est restée en manuscrit.
ANIMCIGGIA (jRAïf), né à Florence au
commencement du seizième siècle , ou à la fin
du quinzième , fut un des plus anciens maîtres
de TÉcole italienne dont les compositions se fi-
rent remarquer par une harmonie plus nourrie,
un dessin de voix plus élégant et un caractère
mélodique mienx adapté aux paroles que les
productions des maîtres flamands. Dans sa jeu-
nesse, il se lia d'amitié avec saint Philippe de
Néri, qui fonda la Congrégation de l'Oratoire en
154U, à Rome, et à qui l'on attribue communé-
ment l'invention du drame sacré auquel on donne
le nom d'oratorio. Animuccia était devenu le pé-
nitent de Philippe : Il composta ses Laitdi ou
liymnes à plusieurs parties, qu'ail allait chanter
chaque jour avec ses amis à ToraK ire, après le
sermon , et ces Laudi devinrent l'origine de l'o-
ratorio proprement dit. Au mois de janvier 1555,
il fut nommé maître de la chapelle du Vatican :
il en ren^plit les fonctions jusqu'à la fin de mars
1571, époque où il cessa de vivre. Poccianti
(CataL Script. Florent., p. loi) a placé
l'époque de sa mort en 1 569 ; mais c'est une er-
reur : car Pierre-Louis de Palestrina succéda
immédiatement à Animuccia dans la place de
maître de la cliapelle du Vatican , au mois d'a-
vril 1571, comme on le voit par les archives de
cette chapelle , et par la notice manuscrite des
contrapuntistes et des compositeurs de musique
par Joseph Octave Pitoni.
On a publié de ses compositions : lo II primo
libro di madrigali atre voci, con alcuni mo»
ietti, e madrigali spirituali; Rome, per il Do*
rico, 1565. — 20 joannis Animuccix magistri
capellx saero sanetx basilicx Vaticanx Mis-
sartim libri; Romae, apud lueredes Valerii et
AloysiiDoneorum/ratrumBrixiensium, ihù7.
— 3*. // primo libro 'fe* madrigali a qua^fro,
cinque e sei voci; Venise, Gardane, 1567. ~
4* Cantieum B. Maria VtrginU a Jo. Animuc-
cia urbis Romm basilicm S. Pétri magUtro ad
omnes modos factum; Rom», apud fueredet
Valerii et AloyiH Dorieorum, 1568, in -fol.
— Bo /< seconda libro dette laudi ove si con-
tengono moletti, salmi, ed altri volgarl e
latini fatti per V oratorio di S. Girolamo,
mentre quivi dimorava S. Pilippo, eVAni-
mmeOa era il maestro di cappella; Roma, per
gli eredi del Blndo, 1570: on volt par ce titre
qu' Animuccia avait été maître de chapelle de
l'oratoire avant de passer au Vatican, c^e»t-è-
dire antérieurement à 1 555. — 6» Credo Domini-
calis quatuor vûcum; Roma, presxo gli eredi dt
Valerioe Luigi Dorico, 1567. — ?• Magnificat
ad omnes modos, liber secundus; RonuB,
apud kxredes Valerii et Aloysii Dorieorum,
1568, in-4. Ces Magnificat sont an Don)|)re
de 20. Le P. Martini a inséré dans son Essai
fondamental de contrepoint fugué (t. 1 , p. 129}
un Agnus Dei, à six voix, de la messe Gaudéà
in Cœlis, et un autre Agnus (p. 181 ) de la
messe ad Cœnam agni provldi, tons danx
extraits do Recueil de messes d'Animuccia, dté
ci- dessus. Le maître de chapelle Reichardt
possédait deux messes manuscrites de ce com-
positeur : l'une pour deux soprani, alto, té-
nor et basse; l'antre pour deux soprani, alto
et baryton : elles étaient vraisemblablement ti-
rées du même recueil. Il paraît qu'Aiilmaocia a
composé des messes, des hymnes et des motets
postérieurement aux publications qui viennent
d'êtres citées, et que ces ouvrages sont restés en
manuscrit dans la chapelle do Vatican; car on
lit dans un Censuale manuscrit de la même
chapelle, l'ordre suivant, signé par le chanoine
Cenci, et daté du 23 décembre 1568 (iToy. Baini,
Mem. stor, cril. délia vita e délie op. di
Giov. Pierl. da Palestrina ^ t. I(» p. 104,
no 532) : R. Mo, Vicenzo Rago pagherete a
Mo. Giovanni Animueda, maestro dei ean-
tori délia cappella, scudi venticinque di mo-
neta, i quali sono perla/atica e spesa che egli
hafatto in eomporre, e scrivere, e fare seri-
vere a sue spese Vinfrascritti inni, motetli, e
messe, che di nuovo per nostra comntissione
EGLI HA 00HP061O hel PRBSBrrrs ANRo, U qitali
erano^ necessarie in cappella , e che sono se-
conda la forma dei concUiQ di Trento, e
delPo/ftzio novo, che io ve lifarà boni alli
conti ffostri. Nota délie composizioni : V inno
Aures ad nostras, per la Quadragesima; V inno
délia Trans/lgurasione ; Cinque inni délie
Ferie; £' inno Exultet coslum intono Natalis;
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ANIMUCCIA — ANNA
111
nnno Deos tnoran mllitum, in ionout supra;
V tnno Saivete flores martyram, in tono ut su-
pra ; Un motetto a quattro voei, per la vigiiki
di Natale quçndo posta il Papa; Vn motetto
a dnque^ Poer natua eat nobis, per il giorno del
capo éTanno; Vn motetto a sei per la mat'
Hna iFogni santi per quando passa H Papa;
Vn motetto a qualtrOy Xtusin tAlum^perquantio
passa il Papa; Vn inno, Exoltet Gœlum laudi-
bas, in tono ordinario; t^inno, isteConfèssor,
in tono ut supra; L*inno Jesu corona virgînum
in tono ut supra; Vinno Aie maris siella; Vna
messa a einque delta Madonna ; Due messe a
quattro délia Madonna, Di casa H 23 di de-
eembreibe^, Gaspareincius Canonieuset ma-
gister cappelUs, La rapidité prodigieuse qn*A-
nimnccia ayait mise à composer tous les onTrages
ëDumérés dans cette note a de quoi frapper d*é-
tonneroent ; car tout cela a dû être fait en cinq
mois, puisque ce laps de temps s'était seulement
écoulé depuis la balle donnée par le pape Pie V
pour la réforme do bréviaire et de Toffice en
exécution du décret du concile de Trente, jns-
qn*à la date de la note qu'on vient de Hre. La
fécondité a toujours été une qualité distinctive
des compositeurs italiens.
ANIMUCCIA (Paul), frère do précé-
dent, fut un des plus habiles cèntrapùntlstes
du seizième siècle. Piton! affirme , dans sa no-
tice manuscrite des contrapunttstes et des corn-
positears , que ce musicien fut mettre de cha-
pelle de Saint-Jean de Latran depuis 1550
jusqa*en 155&, et qu'il succéda à Rubino. Il y a
errear dans cette assertation ; car le maître de cette
chapelle, en 1552, était Bernard Luppachino,
qui eut pour successeur, en 1555, Pierre Louis
do Palestrina. Animuccia ne fut maître à Saint-
Jean de Latran que depuis le mois de janvier 1 550
jusqu'en lft52. Le même auteur met en doute
que Paul Animuccia ait été frère de Jean ; mais
Poccianti , qui était contemporain de ces deux
roasicienu , dit positivement dans son catalogue
des écrivains florentins, qiiMIs étaient frères : Pau-
lus Animuccia laudatissimi Joannis frater^
musicus venuHissimus, madrigales et motet-
tos mira suavitate r^ertos posteris ttHinsmi-
sit, {Cataî, scrip. Florent, p. 143.) Le même
anteardit que Paul Animuccia mourut en 1563.
On trouve dans le catalogue de la bibliothèque
musicale de Jean lY, roi de Portugal, llndi*
cation d'un recueil de madrigaux de oe mu-
sden, sous ce titre : Il Desiderio, madriqali
a einque , lib, 2. Un de ses madriganx a été
inséré parmi ceux de Roland de Lassus, publiés
à Venise par Gardane, en 1559 ; un autre ma-
drigal de sa composition a été placé par le mttne
6ardane<dans son recueil de 1559 ; dans la col-
lection de motets imprimée à Venise , en 1568,
on en trouve nnd'Animuccia ; enfin Antoine Barré
a publié à Milan, en 1588, un recueil de mo-
tets qui contient qitelqucs pièces du même
maître; oe recueil a pour titre : Libçr Musa-
rum eum quatuor vooibus , seu sacrm can*
tiones , quas milffo motetta appellant,
ANJOS (DiOHisio nos), compositeur, har-
piste et virtuose sur la viola da gamba , naquit
à Lisbonne, et entra en 1656 dans Tordre des
Hiéronymites, au monastèrede Belem. Ily monrot
le 19 janvier 1709. Il a laissé en manuscrit les
oovrages suivants de sa composition : x'^Mespon»
sorios para todas /estas da primeira classé,
—2" Psalmos de vesperas,e Magnificat; Di--
versas Missas, Vilhancicos et Molettes, Ma-
chado ( BibUoth, LusU., t. I, p. 704 ) ditqne ces
compositions existent dans le couvent de Belem.
ANKERTS (GBisuN n'). Foy. Darieris.
ANIMER (....)• musicien anglais et com-
positeur, éprouva pendant la durée du protec-
torat les effets de la persécution dont les arts,
avaient été Tobjet, et vécut dans la retraite ; mais,
à la restauration, il revint à la cour, et fut du
nombre des musiciens qui composèrent la dia-
pelle de Cliaries H avec Tncker, Henri Laww,
Henri Purcell, Humphrey, Blow et Wise. Les
compositions d'Anmer sont restées en manus-
crit.
ANNA (François), indiqué dans les an-
ciens recueils de musique sous le nom de Fran-
ciscus venetus organista, était né à Venise,
suivant cette indication , et remplissait, à ta fin
du quinzième siècle et dans les premières années
du seizième , les fonctions d*organiste d'one des
églises de sa vilie natale. Cet artiste a composé
des chansons italiennes originales, appelées
Frottâtes , dont quelques-unes ont été insérées
dans les 2'"*, 3**, 4'"*, 6"* et 8"« livres des
pièces de ce nom publiées par Octaye Petrucci
de Fossombrone, depuis 1503 jusqn*en 150$,
ainsi que dans le recueil qui a pour titre : Té-
nor i et contrabassi intabulati col soprano
in Canto figurato per cantar e sonar eel
lautOy libro primo, Francisd Bossinensis
opus , imprimé à Venise par Octave Petrucci,
en 1509, petit in-40 obi. On trouve aussi une
lamentation à quatre voix <fb même ariiste dans le
premier livre, intitulé : Lamentationum Jere-
mie prophète, liber primus, imprimé à Venise,
en 1506 , par le même Petrucci. L.e nom de Fran-
çois Anna est rarement écrit tel qull doit être
dans ces anciennes publications : souvent Tartisle
est désigné de ces diverses manières : F. V.
{Franciscus Venetus); PRAll. ORGA. VENB-
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ANNA — ANSALDI
TUS; FRAN. VENE. ORGA.; FRANaSCUS
VENETUS ORG.
ANNE-AllALi£> princeftse de Prusse,
sœur de Frédéric II, oaquit le 9 novembre 1723.
âève de Eirnberger, directeur de sa musique ,
elle acquit assez d'habileté pour composer sur la
cantate de Ramier, ha Mort de Jésus, une mu-
sique qui , dit-on , disputa le prix à celle de
Graun. Kimberger en a inséré un chœur dans
son art de la composition pure ( Kunst des rei"
nen Satses ). Ce morceau est écrit d'un style
m&le et nerveux , et Ton y trouve pins de con-
naissance des divers artifices du contrepoint
qu'il n*est donné ordinairement à une femme
d'en posséder. Un trio pour le violon , placé dans
le même ouvrage , prouve*son talent dans la com-
position instrumentale. A ces connaisssances
elle joignait , surtout dans sa jeunesse, une ha-
bileté rare sur le clavecin. Cette princesse est
morte à Berlin , le 30 mars 1787. Elle avait ras-
semblé une bil>lîothèque de musique qui conte-
nait les ouvrages manuscrits et imprimés les plus
. rares , tant dans la théorie et l'histoire que dans
la pratique. On y remarque surtout la collection
complète des oeuvres de /. 5. Bach , de H«n-
del, des anciens maîtres de l'école allemande,
tels que Z. Hasler /. Kuhnau, D. Vetter,
ffomiliîis, Agricolot etc., et les ouvrages des
grands organistes D. Buxtehude, JV. Bruns et
/. C. F. Fischer.
ANNE-AMALIE, femme do duc Charles
de Saxe-Weimar, fille du duc Charles de Bruns-
wick, naquit à Brunswick le 24 octobre 1739.
Douée des plus heureuses dispositions pour la
musique , elle se livra avec ardeur à l'étude de
cet art» d^abord sous la direction de Fleischer,
et ensuite sous celle de WolfT, maître de cha*
pelle à Weimar, qui lui enseigna la composition.
Son travail assidu la mit bientôt en état d'écrire
on oratorio qui fut exécuté par la chapelle du
duc de Weimar, en 1758, et d'un petit opéra
intitulé : Erwin und Elmire^ représenté en 1776,
et dont Lenz a fait Téloge dans le Mercure alle-
mand (mai 1776 , p. 197 ). Cest au goût éclairé
de cette princesse que le théAtre de Weimar est
redevable de la splendeur où il parvint vers
1770 , et de Texécution parfaite qu'on y remar-
quait. Elle est morte à Weimar le 12 avril 1807.
ANNE-DEN-TEX (Corbeille). Voyez
Tes.
ANIVIBALE, surnommé Patavinus ou
Padovano, parce qu'il était né à Padoue , fut
un des plus grands organistes du seizième siède,
et en même temps le plus habile joueur de luth
et de clavecin de son époque. Vincent Galilée en
fait un pompeux éloge dans son dialogue sur la
musique et dans son Fronimo» Il n'était âgé
que de vingt-cinq ans lorsqu'on lui accorda la
place d'organiste du second orgue de l'église
Saint-Marc de Venise, le 29 novembre 1552. 11
mourut vraisemblablement dans ^année 1556 ;
car il eut pour successeur André Gabrieli , le
30 septembre de cette année. Il résulte du rap-
prochement de ces dates qu'Annibal n'était
âgé que d'environ trente ans lorsqu'il cessa
de vivre: circonstance qui donne l'explication
du petit nombre d'ouvrages qu'il a produits. On
a de lui : !<> Liàer primusmotetiorum quinque
etsex vocum; Venise 1576 : d'autres éditions de
cet oeuvre ont été publiées antérieurement à Ve-
nise, en 1567, chez Antoine Gardano , in-4*. —
2° Caniiones quatuor voeum; Venise, 1592.—
ZoMadrigalia dnque voci^ ibid, 1583. Il est
vraisemblable que ce sont des réimpressions d'é-
ditions plus anciennes. On connaît aussi quel-
ques madrigaux d'iinni6a{ de Padoue, avec
d'autres de Cyprien Rore et de quelques autres
auteurs, dans un recueil intitulé : DiAnnibale
Padovanoj et di Rore Cipriano, Madrigali a
quattro voci, insieme di altri eccellenti au-
thori , nuovafMute con nuova gionta ristam-
pati. Venezia, appresso U figliuoli d'Antonio
Gardano, 1575, in-4o. Enfin deux messes de
la composition de cet artiste se trouvent dans ua
recueil qui a pour titre : Cipriani de Rore,
AnnibalU Patavini et Orlandi liber Missarunt
quatuor, quinque, et sex vocum ; Fene^it^,
apud Ant, Gardanum , ih%% , m-4o.
AIVNUNGl AGAM ( Fiiaiiçoi8.Gabriel d' ),
cordeiier du grand couvent de Lisbonne , né en
1679, a publié un traité de plain-chant sous ce
titre : Arte de Canto chao, resumida para o
uzo dos religiosos Franciscanos observantes
da Santa Provincia de Portugal; Lisbonne,
1735, in-4-.
ANCRA (Joseph ), de Venise, a composé la
musique d'un opéra intitulé Don Saverio, qui
fut représenté dans sa patrie, en 1744. Les par-
ticularités de. la vie de ce musicien sont incon-
A NSALDI ( CASTO-lHNOCBifTB ), dominicain ,
né à Plaisance le 7 mai 1710, fit ses études
chez les jésuites, et devint un helléniste habile.
En 1750, il fut nommé professeur à l'université
de Ferrare. Dans son enfance, il courut un très-
grand danger : sa mère étant ailée avec lui en pè-
lerinage à Lodignano, on venait de mettre les che-
vaux à la voiture pour retourner à Plaisance ; mais
les rênes n'étaient point encore attachées. Ansaldi
saisit le moment où sa mère et le cocher étaient
éloignés pour monter sur le siëge et chasser les
chevaux, qui s'enfuirent à travers les champs «t
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ANSALDI - ANSCHUTZ
113
letèrent Feniluit dans une prairie, où heureose-
snent il ne se fit aocan mal. Au nombre de ses
ouTrages se trouve le suivant : De JorenH
Judaorum BueciHa Commentarius ; Brixi»,
1745, in-i**. Cest un fort bon livre, où la ma-
tière est traitée, à fond. Lenglet Dufresnoy, qui
prétend (Méthode pour étudier Vhistoire^
t. X, p. 221 ) qu'il y a dans cet ouvrage phis
d'érudition que de justesse et de raisonnement,
ne favait pas lu.
ANSALDI (François), né à Yeredl, en
1785, est élève de Pietro Sassi, son oncle, qui
en a fait an babile violoniste. Ayant été nommé
directeur de la chapelle du roi de Portugal , il
est paaaé avec la cour à Rio-Janeiro , où il ré-
side maintenant. Il a composé plusieurs concertos
de violon, qui sont restés en manuscrit.
ANSALONE (JACnrrnB ), compositeur na-
politain, maître de chapelle de l'église royale de
Monte-Oliveto , et professeur du conservatoire de
la Pietà d€ TurchXni;^ Naples, vécut dans la
première moitié du dix-septième siècle. On con-
naît de sa composition : Salmi d^ Vesperi a quai^
tro poà^ con un Laudatepueri alla veneziana,
op. 3; Naples, Ottavio Beltramo, 1635, in-4*.
ANSANI 00 ANZANI (Giotarui), né à
Rome Ters le milieu du dix-septième siècle, fot
un des meilleurs ténors de l'Italie, et non un
soprani«te, comme on le dit dans le Dictionnaire
des Musiciens de 1810. En 1770, il passa en Da-
nemark, où il se fit entendre avec succès. En
17S2 il chanta à Londres, et en 1784 à Florence.
Après avoir paru sur les théâtres principaux de
ritalie, il se retira à Naples à l'âge de prè& de
cinquante ans, et s'y livra à l'enseignement du
chant. 11 vivait encore en 1815. Les qualités par
lesquelles ce chanteur se distinguait , dit Gerva-
sonl {Auova Teoria di musica, p. 84 ), qui l'a-
vait entendu plusieurs fois, étaient une sûreté
d'intonation fort rare, une grande puissance
d'expression , et la plus belle méthode de chant,
soit sous le rapport de la mise de voix, soit sous
cehii de la vocalisation. Ansani s'est aussi dis-
tingué comme compositeur de musique de
chambre, et l'on a de lui plusieurs morceaux
de très-bon style, entre autres des duos et des
trios pour soprano et ténor avec basse continue.
Gerber dit ( Neues Lex, ) qu'on a représenté à
Florence^ en 1791, un opéra de sa composition
intitalé : La Vengeance de Minas,
ANSGHCTZ (Sal.-Jeak-Geoiigbs), pas-
teur à Péterwitz, près de Schweidnitz, dans la
Silésie, naquit le 28 février 1743, fut nommé
paitear en 1773, et mourut le 28 février 1807.
Il a inséré quelques articles sur la musique dans
les journaux de la Silésîe , particulièrement des
UOCR. VHIV. DES HCJSICIBIfS. » T. L
réflexions sur le clavecin (Ettpas ûber.das
Klavier tinrf Piano-forte ).
ANSGHÎJTZ (ERHESr-GBBHABDT-SALOHOIl),
docteur en philosophie, professent de l'école
bourgeoise et organiste à la nouvelle église de
Leipsick, est né en 1800 à Lauter, près de Suhl.
Il est auteur d*un traité de musique vocale
( Schulgesanglfuch ) qui a été publié à Leipsick,
en trois parties in-So. On a aussi d'Ernest Ans-
cbûtz nn recueil de chansons allemandes,
œuvre 1*', qui a paru à Leipsick en 1825. Deux
antres suites de ces chansons ont paru qnelques
années plus tard.
ANSGHÙTZ (Jo6EPB-AifDiuÊ), procureur
général à Coblence, est né dans cette ville le
19 mars 1772. Son père était administrateur des
archives sous le gouvernement électoral de
Trêves , et son aïeul avait été organiste et di-
recteur de la chapelle du prince électeur. Doué
4'une heureuse organisation pour la musique,
Anscb&tz fit de rapides progrès dans l'étude de
cet art, sons la direction de son grand-père. A
l'âge de dix ans, il fit avec son père nn voyage à
MayencCy et eut l'honneur déjouer du piano de-
vant l'électenr, qu'il étonna par son habileté et par
son aplomb dans la lecture de la musique à pre-
mière vue. En 1788 son père l'envoya à Mayence
pour y suivre les cours de droit à l'université. Il y
resta jusqu'à la fin]de 1790 ; mais k cette époque,
le pays ayant été envahi par les armées fran-
çaises, AnschQtz et son père suivirent le prince
électeur à Angsbonrg. Ils y restèrent jusqu'en
1797, et pendant cet exil Joseph-André acheva de
développer ses facultés musicales. Ses premiers
ouvrages furent publiés à Angsbonrg, chez Gom-
bart. De retour à Coblence , il y fut employé
dans la magistrature; mais en même temps il
fit de grands efforts ponr relever dans cette
ville la situation de la musique , que les maux
de la guerre avaient fait négliger. Il réunit ce
qui restait des anciens membres de la chapelle,
et en forma un institut dans lequel les jeunes
gens des deux sexes reçurent nne éducation
musicale. Par ses sollicitations, AnschOtz ob-
tint que le gouvernement prit cette institution
sous sa protection, et lui accordât des subsides.
Un chœur nombreux et un orehestre furent formés ;
et chaque année les progrès devinrent pins sen-
sibles dans l'exécution des œoyres instrumen-
tales et vocales. Anschûtz a continué pendant
longtemps d'être l'âme active de ses progrès.
Les compositions publiées de cet amateur xélé
sont celles-ci : 1" Six chansons allemandes
(Seehs deutshe lAeder); Bonn , Simrock. —
2° Trois chansons allemandes et nne française ;
ibid.^Z** Deux airs italiens et allemands pour
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ANSCHUTZ — ANSELME DE PARME
la Yoix d'alto; ibid. ^V Dos Blûmlein Wun-
dersehoen (La jolie petite Fleur); îM. — 5*^ Qua-
tre chansons allemandes ; ibid, — 6o Rhapsodie
sehe Gesange, Versuch einer muiikalisehm
Déclamation, op , 8 ; AugaboorK, Gomlwrt. —
70 Trois chants, paroles de Gœthe; Leipsick,
Breilkopt et Haertel. ^8o Werkat^fl Liebesçôt-
ter, de Gœthe, Bonn ; Simrock. — 90 Valses à neuf
parties pour Torchestre, liyres T', 2« et 3';
Bonn, Simrock. — 10** Idem, à dix parties, li-
vre 4* ; ibid. — i 10 Marche des francs-maçons en
harmonie, à treize parties, en partition; ibid,-^
W La Musette de Nina Tariée pour le piano;
Leipsick, Breitkopf et Hsrtel. ^ 13^ Huit allenaan-
des pour le piano, livre 1*'; Aogsbourg, Gom-
bart. — 140 Valses pour le piano, livres 2» et 3«,
Bonn, Simrock — 15"» Idem., livre 4", ibid
16** Hymne maçonnique pour trois voix elclKBor,
•Tec deux violons , alto et violoncelle, en fran-
çais et en allemand; iMd.— On connatt aussi,
de lui deux Tanivm ergo, un Ecce panis, et dès
messes av<>c orchestre.
ANSCHOTZ ( GnAaLBs), 6l8 do précédeat ,
est directeur de musique h Coblence, et continne
ce qu'a fait son père pour la prospérité de Fart
dans cette ville. Frédéric Schneider a dirigé ses
étndes musicales dans les années 1837 et sui-
Tantes, à Dessau. Il a publié de sa composition :
1* Chants pour quatre voix d'hommes, op. Set 10;
Coblence, Goswein. — 20 Chants populaires à voix
seule avec piano, 1*' recueil ; Neuwied, Sleiner.
— 30 Chants de soldat avec piano, op. 6; Co-
blence , Goswein. — 4» 3 Chants de Uhland , Ei-
chendorff et Fischer, è voix seule avec piano,
op« 4; ibid. — &o Quelques petites pièces ponr le
piano, intitulées Les MélaneolieSy op. 1 1, ibid.
ANSELME DE PARME (Georges),
écrivain sur la musique, ne fut connu d'a-
bord que par ce que Gafori en a dit en pin-
sieors endroits de ses ouvrages. Forkel parle
d'Anselmedanssa iittérature musicale (p. 487),
mais d'une manière vague, et seulement d'après
les indications de Gafori. Le P. Affo, biblio-
thécaire de Parme , fait Péioge d'Anselme dans
ses Memorie degli serittori e letterati par»
miggiani, et déplore amèrement la perte d'un
Dialogue sur la musiqne qu'il avait écrit. E. Ger-
ber ( Neues Lexik. der Tonh. ) croit que cet
Anselme est le même qu'Anselme Flamand ,
mosiden du due de Bavière, que Zacooni ( Prat'
tica di Musica, part. ii,ch« tO) considère
comme le premier aotear de l'addition de la sep-
' tième syllabe de solmisation aux six premières
de l'heiacorde de Gui d'Arezzo. Gerber ne s'é-
tait point souvenu qu'Anselnne de Parme, ayant
>écii antérieurement à Gafori, c'est-à-dire
{ vers le milieu du quinzième siècle, n'a pn être
I l'Anselme dont parle Zacconi, puisque celui-ci
I Técot dans le même temps qu'Hubert Waelrant,
c'est-à-dire Ters le milieu du seizième siècle.
Tous les doutes qui s'élevaient sur cet écrivam
sont maintenant dissipés p^r la découverte que
l'abbé Pierre Mazzuchelli , bibliothécaire de la
bibliothèque Ambrotsienne, a faite, en 1824, du
manoscrit de son ouvrage De Barmonia Dûi^
logi. Les circonstances qui donnèrent lieu à
cette découverte sont assez curieuRCS. Un des
amis du savant bibliothécaire, étant entré dans
la boatique d'un épicier, remarqua que le mar-
chand, pour envelopper ce qu'il venait d'acheter,
décliirait une page d'un livre in-folio dont U
couverture était déjà arrachée : Imaginant que
ce Yolume pouvait mériter un meilleur sort, il
en fit l'acquisition et le montra à l'abbé Mazzn-
cbelli, qui en reconnut aussitôt la valeur, et qai
le déposa à la bibliothèque Ambrosienne, où il
existe actuellement. Cette copie des dialogues
d'Anselme parait avoir appartenu à Gafori ; car
on trouve à la fin ces mots, d'un autre main
que le reste do manuscrit : Liber Franchini
Gafori laudensis musicsB professoris, medio-
lani phonasci. Le P. Aflb (Memorie degli
serittori e letterati parmiggiani, t. H,
no Lxxvu, p. 155 et suivantes ) appelle Anselme
Giorgio Anselmi Seniore, en fait un professeur
de mathématiques, né à Parme , et assure qu'il
était mort avant 1443. Tout cela est conforme
au titre de l'ouvrage dont il vient d'être parlé,
car il commence amsi : Prttstantissimi ac
elarissinU musici, artium medicinxque ac
astrologie consummatissimi Anselmi Georgii
Parmensis, De mtuica dicta prima balnea-
rtfiR. Cooune on le Toit par ce tilre , Anselme
était à la fois mosiden habile , médedn et as-
tronome, 00, comme on disait alors, astrologue.
Dans le catalogue dos œuvres de ce savant qnt
se sont perdues, le P. Afîlo cite de Barmonia
Dialogi. Ces Dialogues , dit il, se font entre
l'autenr et une personne illustre de la maison de
Ro$si, Dans le fait, on voit dans le manoscrit
dont il est id question que cette personne
porte le nom de Pietro de Rubeis , qui est la
traduction latine de Rossi. Une courte dédicace
qui suit le litre de l'ouvrage démontre que ce
Pierre de Rossi avait été le Mécène et le protec-
teur d'Anselme; la voici : Magnifico militi do-
mino et benefaetori meo optimo domino
Petro Rubeo, Georgius Anselmus salutem et
recommendationem. Disputationem nostram
de harmonica celesti quam Corsensp septeW"
bri proximo in balneis habuimus, redactam
tuojussu his in scriptis ad te mitto. Quantum
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ANSELME DE PARME - ANSELYNE
115
tamen recolere vo/tct : quatenus guod erra'
lum oui negleetum fuerit proarbitrio emen»
des. Vale , integerrimê héros. Ex Parina» idus
aprilis, 1434. Ainsi ce fat dans les premiers
mois de raonée 1434 que cet ouvrage Tut ter-
miné. C'est une des époques les plus intéres-
santes de l'histoire de la musique. L'abbé Maz-
xiichelli croit que les bains de Corsena , dont il
est parlé dans cette dédicace, ne sont autres que
ceuK de Lneqnes. Le manuscrit d'Anselme est
oomposé de 87 feuillets in-fol. Il est divisé en
trois dissertations ou dialogues dont voici les
titres : I? De ffarmonia celesti; 2° De Bar-
monta instrumentali; 3' De Harmonia ean*
iabiii. Nul doute que les deux derniers dialogues
n'offrent beaucoup d'intérAt, à cause de Tépoque
oè ils OBt été écrits; malheureusement, presque
toQS las exemples de musique manquent, et les
portées qui avaient été préparées sont vides.
ANSELME DE FLANDRE ou FLA-
IIAND9 qu'on a mal à propos confondu avec le
précédent, fut attaché comme musicien au service
du duc de Bavière , vers le milieu du seizième
iiède. Zacooni, dans sa PratUa di Musica
(part ii« lib. 1, c 10), dont la seconde partie a
été imprioiée en 1622, assure que ce musicien
entreprit de compléter la gamme en nommant
H la septième note bécarre, et bo la même note
alleetée d'un bémol. D'an autre côté, Mersenne
(Ouest. in Genes.f p. 1623) cite Pierre Maillart,
lequel affirme qu'un Flamand anonyme avait
proposé l'addition de pareilles syllabes, vers
1547. Il est impossible de décider maintenant
8*il s'agit d'Anselme ou d'Hubert Waelrant, aa-
qoel on attribue aussi cette invention. Au reste,
il est bon de remarquer que plusieurs auteurs
oot proposé de semblables additions sous d'au-
tres noms (voff. Waeirant (Hubert), De Putte
(Henri), Caiwitz, Uréna (Pierre de) Caramuel
de Lobkowf tz ; Hitzier (Daniel) et Lemaire (Jean),
Oo peut aussi voir les articles Gibel ou Gibelius
(Otiion), et Buttstedt (Jean-Henri). On trouve
on passage relatif à Anselme Flamand dans les
Notices sur les écrivains de Bologne , par Fan-
toni, t y, p. 344, n<> 5. Il s'agit d'une lettre
qoi fut écrite en 1743 par François Provedi , de
Sienne, à on maître de chapelle de Rome , son
«bI , pour avoir son avis sur le meilleur système
de solmiaatton, savoir, de celui de Gui d'Arezzo,
ou de cehii d'Anselme Flamand. H dit que le
P. Fausto Fritelli, maître de chapelle de la ca-
thédrale de Sienne, avait introduit ce dernier
système dans son éeole publique , mais que tous
les professeurs de la ville le blâmai«'nt et reje-
tMimt ce système de solmisatlon. Cette ques-
tkHi avait soulevé des diicus&ions dans tout le
pays : c'est à prupoe de ces discussions, où
Im-mème était intéressé par un écrit qu'il avait
publié sur cette matière, que Provedi écrivit sa
lettre. Il s'était prononcé contre la nouvelle mé-
thode de solmisalion, et, tout rempli des pr^ugés
de sa nation , il avait conclu eu faveur de la sol-
misatlon «ancienne, condamnée par la nature
même de la tonalité moderne. Voici le texte du
passage dont il s'agit ; Atiesto che il Rev. Sig-
£>. Fausfo Fritelli, nâvello maestro di cap-
pella di questa metropolitana, introdusse
nella sua pubblica scuola V uso di sulfeggiarf
seconda il metodo d'Ànselmo; un cavalière
d*allo lignaggio, che ha molto interesse in
questo particolare^ sentendo che questa in-
novazione veniva rigettata unanimamente da
tutti gli pro/essori di questa cUtà, mi/ece Po-
nore commendarmi di mettere in car ta il mio
ientimento, A eontemplazionepoi de'varj miei
padroni ed amici, la pubblicai colle stampe,
et dai medesimi ne sono state mandate délie
copie in diverse città per sentire le opinioni dei
piû periti nelV arte. Intanto che egltno stanno
attendendolerisposte, ic^ftermia parte ricorro
alV oracolo del P. V. M, R, per sapere quale
debbe essere il mio destina, Per tanto mi son
preso Fardire d^inviargliene una copia, in-
sieme con una del mio competitore, accid ella
passa con tutto suo comodo esaminarle amenn
due, assicurandola che délia sua graziosis-
sima risposta dipenderà se dovrà continuare
0 no net serioso impegno ove mi trovo. Per ciù
prego vivamente la P. F. volersi compiacere
dirmi contuttaingenuità il suo parère, accià
che passa dalle virtuosissime autorevoU sue
istruMoni ricevere quelli avvertimenti che sti-
mer à più con/acevoli ai miei presenti inte-
ressi , risoluHssimo di pendere dalle medesi"
me , etc. Quoi qu'il en soit des préjugés que ren-
contrait encore en Italie la seule solmisation
que le bon sens puisse adopter, i| parait, par ce
quen dit Zacconi, que le système d'Anselme
avait eu quelque succès lorsquMI le proposa.
ANSELMI (Secokdimi), compositeur ilalien
du dix-huitième siècle, né à Lodi, en Lombardie,
n'est connu que par un opéra intitulé : / tre Pre-
tendentif qui a été représenté à Lodi en 1786.
ANSELONl (Les frères François, TABQOimo,
Jean et Bautholohé)» Napolitains, ont excellé
sur le trombone, la cbaramelle et les cornets,
dans les dernières années du seizième siècle et
au commencement du dix-septième. Cerreto
leur accorde de grands éloges (Delta Pratica
musicale,^* 158).
ANSËLYNE (Antoine), musicien françai.^
qui vivait vers le milieu du seizième siècle, était
8.
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116
ANSELYNE — ANTEGNATI
employé dans la chapelle des enfants de France
sous le règne de François I«% en 1&S4, suivant
un compte de la maison de ces princes, de 1538
(M. 11, F. &40,snppl. de laBibl.imp. deFrance).
ANSIAUX {Jean-ffuberS'Joseph et non
Henri), naquit à Huy (Belgique) le 16 décembre
1781 ; son père était notaire et bourgmestre de
Huy. Heukart, maître de chapelle de Téglise
Notre-Dame de cette Tjlle, lui enseigna la mu-
sique et l'harmonie; Tingry fut son maître de
piano. En 1809 il fit exécuter un Te Dewn à
huit Yoix à Toccasion du mariage de l'empereur
Napoléon. An nombre des ouvrages d'Ansiaux,
on compte neuf messes : la neuvième fut exécutée
le 6 novembre 1825 dans l'église Saint- Jacques-
sur-Caudenberg, à Bruxelles; trois Te Deum :
le troisième, qui était inédit, fut exécuté le 16
décembre 1854, à l'église Sainte-Qudule, pour
l'anniversaire du Jour de naissance du roi; plu-
sieurs motets; trois ouvertnres, dont une, inti-
tulée VApothéoie de Grétry, fût composée pour
l'ouverture de la nouvelle salle de spectacle de
Liège, en novembre 1820; divers autres mor-
ceaux de musique instrumentale. Ansiaux écri-
vit aussi un opéra intitulé Les RevenanU, qui est
resté en manuscrit et n'a pas été représenté. En
1820, il fit exécuter des morceaux de son ora-
torio intitulé Jephté, dans un concert de la So-
ciété d'émulation de Liège, dont il était membre.
Ansiaux mourut subitement, assis à son bureau,
le 4 décembre 1826, à peine Agé de 45 ans. De ses
deux fils, l'aîné, Charles, s'est établi à Charle-
ville, comme professeur de musique ; le plus jeune
Théophile, organiste à Andennes, est mort k
Seilles, près de ce lieu, au mois de juillet 1857.
ANTAO ou ANTOINE DE SANTA-
ÉLIAS» carme portugais, naquit à Lisbonne
vers 1690. Il passa une partie de sa jeunesse
dans les possessions portugaises en Amérique.
Après son retour en Europe, il entra au couvent
de son ordre à Lisbonne, où son habileté dans la
composition et sur la harpe le fit nommer maî-
tre de chapelle. U mourut en 1748. Ses composi-
tions, ^ui oonsistenten Te Deum àquatre chcsurs,
répons , messes, psaumes, hymnes, et cantate
pour l'anniversaire de la naissance du roi, sont
conservées dans la bibliothèque dé son monastère.
ANTEGNATI9 famille de facteurs d'instru-
ments établie à Brescia dès la fin du quinzième
siècle, a produit, depuis le commencement du
seiiième siècle, quelques artistes qui onteu ajuste
titre une grande renommée. Lanfranco dit, dans
ses ScitUilU di musica, etc. (Brescia, 1583, p.
143), que les plus habiles luthiers de son temps
Ik>ur la focture des luths, violons, lyres, etc.,
étaient Jean- Jacques dalla Corna ni Jean Mon'
tichUirOy tous deux de Bretda; que Jean»
François Antegnaii, de la même ville, se dis-
tinguait dans la facture des monocordes, harpl-
cordes et clavecins ; et que Jean-Jacques, soq
frère, produisait les meilleures orgues et les mieux
accordées qui eussent été faites, ainsi qu'on pou-
vait le voir dans l'orgue nouvellement fait par
lui dans l'église Sainte-Marie dalle Gracie, de
sa ville natale (1).
On ne sait sur Jean-François et Jean- Jacques
AntegnatI que ce qu'en dit Lanfranco.
ANTEGNATl (GnATiànio), célèbre cons-
tructeur d'orgues, né à Brescia, Tivait tov
1580. Il a construit l'orgue de la cathédrale de
sa patrie, et fut aidé dans cet ouvrage par son
fils, qui est l'objet de l'article suivant.
ANTEGNATI (CoNsrAmr), fils du précé-
dent, naquit à Brescia, vers le milieu du seizième
siècle. Il fut habile constructeur d'orgues, et cé-
lèbre organiste à la cathédrale de sa patrie. Il
occupa cette place jusqu'en 1019, où une apo-
plexie dont il fut frappé le rendit impotent jus-
qu'à sa mort, qui n'arriva que quelques années
après. Les habitants de Brescia, pour récom-
penser ses talents et la pureté de ses mœurs, lui
firent une pension. On trouve son éloge parmi
les Elogi istorici d'Octave Rossi, p. 500. Il
a publié : 1** Canzoni a quattro voci, uno, due
tre e quattro libri ; Venezia, per Aless. Yincenti.
— 2* Messe e motHti a due e tre chori ; Yenena,
presse Bart. Magni: — 3° Motetti e letanie a tre
Venezia, Bart. Magni. — 4*" Messe e sin/onie a
Otto; Yenise, Bart. Magni. — b^ Messe aseie
Otto voci, lib. 1 ; in Venezia, appresso Angelo
Gardano, 1578, in-4*. —6" Inni dHntavolatura
d'organo; Yenise. — 7* L^antegnata, intavola-
tura di ricercate ; Yenise, Barth. Magni. — 8*
Salmi Otto vod; Venezia, An(j. Gardano^ 1592,
in-4". — 9* VArte organica; Brescia, I6O8. —
10* Motetti a tre voci; Yenise. — 11» Motetti e
messe adodici in tre chori; Venise, Aless. Yin-
centi.—12** Canscmi dasonare a quattro eottô
(1) Voici le texte de Unrranoo > Et sia daseun Mli-
gtHOê neUe tue partMpatkml : partietpemâo quai tntt^-
fliento a vogUa, o «lono ds eorde : eomê uno /latf i, rlo-
IML, iff, et timm pumamenU, et ritmuaUijaMcaH da
U due BreseUttU CUman Giacobo daiia Coma et Zmette
Montiehiare, opur quesH attri : etoé monoeordi, arpi-
eordi, et eUnacimbaU dUigentltHmamenU fatti da Cto-
van Franceioo jintegnati da Brescia t o tkmo daveaio,
cerne tonoçli orffani, i quai tono eest ben lavcreU da
CiovaH CiacobOf/ratelto del sopranomato (tle) Giovau,
Franceeeo^ efU non da mono dl homo, ma da natura
ereati paiono, conlaiua aceordatura cùAfatta^ eke cia-
cuna drconferenxa délie eue eanne intera, rotonda, et
immaculala resta; et eià si puo veder* nello organe no^
vellamentejatto di suatnano nella ehiesa di Santa-MKria
daUe GraUe di questd città di Brescia,
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ANTEGNATI — ANTIQUIS
voci; Venise, 1619. Ses quatre livres de chansons
à quatre voix furent réimprimés à Venise en 1621.
ANTENORI (Okdphre), né à Padoae, dans
la seconde moitié dn quinzième siècle, est indiqué
quelquefois dans les anciens recueils sons le nom
à'Honophrius Patavinus, On connaît de loi
quelques chansons italiennes à plusieurs voix,
dans le style vénitien, auxquelles on donnait le
nom de ftottolêy et qui furent en usage au quin-
zième siècle et au commencement du seizième.
Les Jrottoles d'Antenori sont insérées dans les
3^, 6"^, 7"^ et S"' livres de ces chansons pu-
bliées à Venise, par Octave Petrncd, depuis 1504
jusqu'en 1508.
ANTÈS (Jean), mécanicien anglais, vivait
à Londres vers la fin du dix -huitième siècle. En
1801, il construisit on pupitre mécanique pour un
quatuor, qui, au moyen de la pression d^une pé-
date, tournait les pages de la musique. Des in-
ventions du même genre, mais différentes par le
mécanisme, ont été publiées depuis lors. ( Voy.
PaiUet, Pniroche et Wagner).
ANTHES (J.-A.), directeur de la société de
chant à Eschbach, dansleduché deNassau, appelée
Taunus lietierhranz, rers 1840-1848, s'est fait
connaître comme compositeur de mélodies vocales
par les ou vrages suivants : 1 ^ 6 Petits Lieder faciles
pour voix seule avec piano, op. 3; M ayence, Schott.
— 2"* 6 iJeder pour deux voix de soprano, ou deux
voix d'hommes, avec piano, op. 4; i&.— 3» 6 Lieder
avec ace. facile, op. li;ibid — 4"" 6 Lieder faciles,
op. 6 ibid. — 5» Trois duos pour voix de femmes
ou d'hommes avec piano, op. 7; ibid. J'ignore si
c'est à ce même M. Ànthes ou à quelque autre
membre de sa famille qu'on est redevable de deux
bons ouvrages publiés sous ces titres : 1*' Die
Tonkunst im evangeL CuUus , tnii einer 6e-
scMehte der^Hrehl, Musik (La Musique dans le
cuite évangélique, avec une histoirede la musique
d'église), par J.-G. Anthes ; Wiesbaden, Friedrich,
iSiejWrA'^.'-VÀllgemeineJassliche Bemerkun-
genxur Verbesserunjf desevangêl. Kirchenge-
sanges (Remarques générales et faciles à com-
prendre sur l'amélioration du cliant des églises
évangéliques), par le même: ibid. 1847, in-8^
->3^ Anleitung stum Qesang (Introduction au
chant, spivie de 21 chorals et de 57 mélodies À
plusieurs voix); Wiesbaden, Ritter.
ANTHIPPE» musicien grec, à qui Pindare
(in Plut, de Musica) et Pollux (lib. IV, c. 10»
sect. 78) OBt attribué rinvention du mode lydien,
qne d'autres ont donné à Mélanippide (Voy, ce
nom) , et quelques-uns à Torrèbe.
AfliTlER (Mabie), née à Lyon, en 1687,
Tint h Paris en 1711 , et débuta presque aussitôt
à repéra, où elle joua pendant vingt-neuf ans. i
117
G*était , dit-on , une actrice excellente , et Ton
vante la manière dont elle jouait les rôles de
magicienne dans les opéras de Lulli. Elle mourut
à Paris le 3 décembre 1747. Ce fut elle qui cou-
ronna le maréchal de ViUars , la première fois
qu'il alla à TOpéra après la bataille de Denain.
ANllGÉNIDE» joueur de flûte, naquit à
Thèbes , en Béotie. Il apprit la musique sons la
direction de Philoxène, poète-musicien, dont il
devint le joueur de flûte ordinaire. Périclès le
chargea d'enseigner cet instrument à Alctbiade^
Il était enthousiaste de son art, moins pour les
applaudissements qu'il recueillait, que pour
l'art lui-même; car il avait pour le goût de la
multitude un mépris qu'il tÂcbait d'inspirer à ses
élèves. Il dit un jour à l'un d'eux qui , bien que
fort habile, était peu applaudi de l'auditoire :
Jouez pour les Muses et pour moi. On rap-
porte h ce sujet l'anecdote suivante : Un joueur
de flûte ayant été fort applaudi par le peuple,
Antigénide, qui n'était pas encore sorti de l'hy-
poscène, dit aussitôt : « Pourquoi donc tout ce
« bruit ? Certes il faut qu'il y ait ici quelque
« chose de bien mauvais dans ce qu'on a entendu ;
« s'il en était autrement, cet homme n'aurait pas
« mérité tant d'applaudissements. » Il est bon
do remarquer qu'Athénée attribue ce propos à
Asopodore de Phliase {Deipnosoph., lib. XIV).
Antigénide fit à la flûte des changements utiles,
en perfectionna la structure, et augmenta le
nombre des trous. Apulée {in Florid., sect. 4),
prétend qu'il fut le premier qui trouva le moyen
de jouer sur la même flûte dans les dnq modes
éolieo, ionien, lydien, phrygien et dorien. La.su-
périorité de son talent était bien reconnue, si l'on
en juge par ce mot d'Ëpaminondas, qu'on vou-
lait effrayer en lui annonçant que les Athéniens
envoyaient contre lui des troupes équipées d'ar-
mes de nouvelle invention : Antigénide, dit-il,
s^€{fflige't^il lorsqu'il voit des flûtes nouvelles
entre les mains de TellisP.
ANTINORI (Louis), né à Bologne vers 1697,
fut l'un des plus habiles chanteurs du commen-
cement du dix-huitième siècle. Il possédait une
voix de ténor pure, pénétrante, et joignait à cet
avantage une méthode excellente. 11 fut engagé
pour le théêtre de Londres dirigé par Usndel, et
y débuta avec succès en 1726.
ANTIQUIS ( Jbàn d'), maître de chapelle à
l'église de Saint- Nicolas, à Bari,dans le royaume
de Naples, florissait dans la seconde moitié du
seizième siècle. On a de lui : lo Villanelle alla
Napoletana, a ire voci di diversi musici di
Bari, raccolte da Jo.de Antiquis^con alcune
délie sue: Venise, 1574,ln-8° obi. Les auteurs
dont on trouve des pièces dans ce recueil sont
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118
Jean-François Capuano, Carduccio, Alex. Ef-
frem, Mutio EfTrein, Fanetlo, Felis (Stefano),
Lomlwrdo de Marini, Coionardode Monte, Pomp.
Nenna , Gola de Pizzolis (de Poazzaole ), Vin-
cenio Podio, Becco, Simon de Baldis et Gio.
¥r.V\o\ént\. ^2'* MqdrigaliaquQttro voei, eon
un dialogo a otto; Venise, I6S4, in-4^ — 8« //
pritfto libro di canzonette a due voci da
dipersi autori di Sari ; ibid., 1584. Ce recueil
est intéressant, parce quMl fait connaître
piusieors compositears nés à Bari ou dans
ses environs; en Toid les noms : Simon de
Balnis, Etienne Felis, Mutio ^frem, FQ'
bhce Facciola, Jean de Marini, Jean Fran-
çois Gliro, Jean-Baptiste Paee, Jean Donat
de LavopOj Jean- Pierre Gallo^ Nicolas- Marie
Pizziolis, Jean-François Capuani^ Nicolas*
Vincent Fanelli , Tarquino Papa , Victor de
Ifelia, Jean'François Palombo, Jean Jac-
ques Carducciy Jean Vincent Gotliero, Horace
de Marlino, Joseph di Cola, Dominique
dello Mansaro, Janno Donati, Antoine Zazza-
rino, Jean François Violanti et Pomponio
Nenna.
ANTIQU1S (ANDHÉ DR), compositenr Té-
nitien, né dans la seconde moitié du quinzième
siècle, s'est fait connaître par des citansons ita-
liennes appelées firoitoles, dont quelques-unes
ont été insérées dans les recueils de ces clients
publiés par. OctaYe Petrucci , à Venise» depuis
1504 jusqu'en 1508. Il ne serait pas impossible
que cet artiste fût la même personne f{W André
Antiquis de Montana, qui obtint du pape un
pri^lége de dix ans pour établir à Rome une
imprimerie de musique à l'imitation de celle
qu'avait fondée Octave Petrucci de Fossombrone,
et qui pul>lia en 1516 un volume in-folio de
messes de Josquin, Bmmel et antres. Montons
est unbourgdenilyrie, aox environs de Trieste,
dont les communications avec Venise sont fré-
quentes, et qui était d^ailleurs alors sous la do-
mination des Vénitiens. André de Antiquis a pu
fiûre ton éducation musicale parmi les artistes de
Venise, adopter le genre de leur musique , et,
témoin de Inactivité qu^avatt dès ses premières
années l^établissement de Petrucci , il a pu son-
ger à faire la même spéculation dans les États
romains , où le privilège de Petrucci était sana
force. La similitude des noms et les circonstances
sont de telle nature que TidenUté de peisonne n*a
rien qui répugne.
ANTOINE (FERDiifAiiD D*), capitaine au
service de Pélecteur de Cologne, vers 1770,
fut habile violiniste et claveciniste. Marpurg,
Klrnberger et Riepel furent ses maîtres de com-
position, et son goût se forma dans un voyage
ANTIQUIS — ANTOLINI
quMl fit en Italie. Depuis 1780 ii a mis en mu-
sique les opéras suivants : io // monda alla ro-
versa. — 2» Dos tartarische Ceseiz (La Loi des
Tartares). — 3<* Iku Mmdcken im Eichthale (U
Fille de la vaUée aux cliênes ). — 4** Otto der
ScMUt (Othon l'Archer) ; 1791. ^ bo Der FOrst
und sein Volk (le Prince «t son peuple ), opé-
rette.— e"" BndeffUt, ailes gnt (Bt^nne ûm, tout
est bien), opéra en deux actes, 1794. — 7* Clicrars
de la tragédie de Lanassa, Il a fait aussi la
musique d'un prologue de Cramer, et composé
quelques ayroplionies et des quatuors de violon,
dans la manière de Haydn.
ANTOINE ( Henri ), connu sous le nom de
Crux, naquit à Manbeim en 1768, et vint à
Munich en 1778, avec sa mère, la fameuse ac-
trice Franciska Antoine, née Amberger. Il fut
d'abord destiné au théâtre, et reçut des leçona de
sa mère. Il parut souvent sur le théfttre de la
cour dans les rOles d'enfant. Mais bientôt il étudia
la musique, et reçut des leçons de P. Winter,
alors musicien delà cour. Sa mère, pour achever
son éducation musicale, le mit pendant deux
ans à Técole de Léopold Mozart, à Salzbourg.
En 1786, il passa au service de l'électeur de
Tièves, à Coblence ; mais il quitta cette cour pour
voyager en France et en Hollande. Après aToir
été quelque tempi) au service du comte de Ben-
tlieim , à Steinfurt , il y épousa la cantatrice
Joanna Fontaine, et partit avec elle pour Mu-
nich, en 1791 ; n y fut placé comme violinlate à
la chapelle électorale, et y mourut en 1809. On
connaît de lui quelques compositions manus-
crites pour le violon.
ANTOINE ( EaiiEST ), frère du précédent,
naquit à Manbein en 1770 II apprit le hautbois
du musicien de la cour Ram. En 1786, il passa
au service du prince électoral de Trêves, à Co-
blence, et y acquit la réputation d*un artiste
habile. Mais les troubles de la guerre et le clian-
gement de gouvernement ayant obligé le prince
à réformer sa musique, Antoine chercha un autre
moyen d^ezistence; et fut nommé cuUedeur de la
loterie royale à Munich , où il se trouTait en
1812.
ANTOLINI (François), littérateur et profea-
seur de musique à Milan, né à Macerata en 1771,
mortàMilan,vers I845,aécritun petilouvragenkiie
aux compositeurs, sous le titre de: La reita ma*
niera di scriwreper il elarinelto ed aiiri stro-
menti difiato,con sei tavole contenenti, oUre
varj esenipï dimostrativi, esiandio le due scale
del clarinetto pié chiarê e complète délie com-^
muni. Opéra utiiisiima printtipolmeni» ai
compositori di musica, non che agli esercenU
in essa trattali ^UAmo, délia tipograf. di Can-
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ANTOLINI — ANTONELLI
119
dido Bucdneili, 1813, 62 p. in-^*". On a aussi
d'Antolioi un opuscule intitulé: Osservazioni su
duevioUni espoti nelle sale delV L R. Palazzo
di Brera^ uno de' quali di forma non corn-
mima. Milano^ per Luigi di Giacomo Pirola,
1832, in-8*de 14 pages.
ANTON ( €onbad-Théopbilb ), né à LauUn,
le 29 noTembre 1746, enseigna d'abord les
sciences morales et politiques dans l'université
de Witteoberg, et devint en 1780 proressenr de
IsDgoes orientales dans la même université. 11
mourut dans cette ville le 4 juillet 1814, ou,
seloa TEncyclopédie de Erscli et Gruber, le 3
lia même mois. Dans sa jeunesse il s*était li-
vré à Pétode de la musique, et le goût qu'il
avait conservé pour cet art lui fit diriger ses
travaux sur les objets qui y sont relatifs , et
particulièrement sur la musique des Hébreux.
On a de lui : 1* Dissertatio de métro Hehrxo-
nfmaji/t9Uo;Leipsick« l770,in-4*».— 2» Vin-
dict» disputationis de métro Bebrœorum an^
tiguOf a dubilationibus' virorum doctorum;
iW., 1771, ln-8*. — 3° Pars secundo; ibW.,
1772, in-8*». — 4« Versuch, die Mélodie und
Barmonieder allen hebraiscfienGesœngeund
Tmutûckezu entzif/ern , ein Beylrag %ur Ges*
thkhte der hebraikchen Musih, nebst einige
Winken fur die hebraischen Grammanker,
ÀusUger und Kunstrichter des alten Testa-
ments ( la Mélodie et THarmonie des anciens
chants liébraîqiies , etc., essai sur l'histoire de
h musique des Hébreux, etc. ), première partie,
dans le Réperloire de littérature biblique du
professeur Paulus^ t.I,Jéna, I790,in-4<',p. 160-
191; deuxième partie, dans le même ou-
vrage, L III, 1791, p. 1—81. — 5" Ueber dos
Mangelhqfteder Théorie der Musik : ein kar-
ler Aufsatz (Sur Timpei fection de la tliéoric de
la mosique) , dans le Journal musical de Rel-
chardt, p. 133. *- 6** Deber die Musik derSla-
vejt ( sur la musique des Slaves ), dans le Ma-
gasin musical de Cramer, 1. 1, p. 1034; —7» Sa-
lonumis Carmen melicum^ quod Canticum
Canticorum dicitur, ad melrum priscum et
modos musicos revocare , recensere et no Us
<rHieU aliuque Ulustrare incipit, etc. ; Vite-
bergoBy 1793, in-S"* de 40 pages. La deuxième
partie de celte thèse, avec le glossaire des mots
iiébreax du Cantique des cantiques, a paru en*
Mille sous ce titre : Salomonis Carminï melieo
<iuod Canticum Canticorum dieitur ad me-
trum priscum et modos musicos revocato,
recensito, in vemaculam translata et notis
nititis aliisquê illustrato. Glossarium ad-
du, etc.; VitebergsB, 1799, in- 8*. Les deux
parties ont été ensuite réunies avec un nouveau
rrontispicegravé,à Leipsick (Gcethe), 1800, 108 pa-
ges in-8*. Anton avait exposé, dans les disserta-
tions insérées au Répertoire de Paulus, ses idées
sur une sifcnitication harmonique qu'il attribuait
anx accents de la poi^ie hébraïque. Ces accents
•ont une véritable notation musicale; et, comme
Ta très-bien remarqué l'auteur du Schilte hag-
ghiborim ( Voy. Abraham-Boi-Datid-Arib),
les accents ne sont pas les signes d'un son,
comme les notes de la musique européenne mo-
derne, mais des sifoies collectirs de plusieurs
sons ; caractère qui est, en effet, celui des notations
orientales ; mais dans toutes ces notations, ainsi
que dans les accents liébralques, les signes indi-
quent les divers mouvements de la voix, en passant
d'un son à un autre. Anton, au lieu de cettesuccas-
sion, a vu dans ces signes des sons simultanés, et,
leur donnant une signification purement arbitraire,
il a fait, de ce qp^il appelle les accents prosàt"
ques , des signes d'Iiarmonie , de tierce , et de
ceux aui(quels il donne le nom dTaccents poé-
tiques, des signes d'harmonie complète de trois
sotis, en tierce et quinte. En sorte que, selon
lui, les anciens Hébreux auraient fait usage de
cette harmonie dans la rubrique du temple et
ailleurs. Son petit ouvrage Salomonis Carmen
melicum , etc., publié postérieurement ice tra-
vail, a pour objet de faire voir l'application de son
système au Cantique des Cantiques, attribaé à
Salomon. Ce système ne soutient pas un sérieux
examen. Après la mort d'Anton, son fils a mis
en ordre et publié son dernier travail sous ce
titre : Phsedri Fabularum jEsop. Libri V, et
Publii Sgri aliorumque veterum Sententix,ex
recensione Bentlei passim codd. Mis. auctb-
ritate, nec non metri et rhythmi musici ope
reficti; prxmissa est dissertatio rhyfhmo
musico a vet. Romanis, nominatim a Phtedro
et auctoribus Sententiarum a P. Syro col"
lectarum et comparandis versibus observato.
Zittau, 1817, in•8^
ANTONELLI (Abbonmo) ou ANTI-
NELLO» né dan^ la seconde moitié du sei-
zième siècle, fut compositeur et maître de cha-
pelle de l'église épiscopale de Bénévent, dans
le royaume de Naples. Il a publié À Rome on
livre de motets à quatre vuix, en lrt04. En 1608,
Antonelli devint maître de la chapelle de Saint-
Jean de Latran, à Rome ; mais il ne conserva cette
place qu'une année , ce qui peut porter À croire
qiril mourut au commencement de 1609. Il eut
pour successeur Jacques Benincasa. L*abbé Baini
cite de ce musicien des motets À quatre chœurs,
qu'il considère commedes compositions remarqua^
blés. On a aussi de oe maître ; !<> Missa a qualtro
voci e quattro Motet U a due, con organo, Roma ;
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120
ANTONELLl — ANTOKLUS
1629, in-4^.— 2*^ Liber primus diversarummo'
dulationutn binit, ternis, quatemis^ senis, ac
septenis vocibus ; Romœ, 1 6 1 5: — 3» Missa brève
aqtiattro, Salmi e motetti a tre e quattro, con
basso continuo, Roma, 1628, în-4®. On trouve
dans la. bibliothèque musicale de Pabbé Santlni»
à Rome, des compositions manuscrites de deux
autres musiciens nommés Antonelli, sur lesquels
on n'a aucon renseignement. Du premier {Fran-
çois AntonelU) est un Ascendo adPatrem, pour
deux sopranos et orgue; un Diligam te, pour so-
prano et basse ; un Félix Jemsalem à trois, et un
Otium ^fusum à trois. Le second (Angelo Anto-
nelU ) est auteur du motet Princeps gloriosis-
sime pour deux sopranos et basse. D'après les for-
mes et les caractères de ces compositions, leurs
auteurs ont dû yivre vers la 6n du dix-septième
siècle 00 au commencement du dix-huitième.
ANTONELLl-TORRÈS.,F02f. TORRÈS
( Antonio ).
ANTONI (Gioyanni-Battista Decli), orga-
niste de Saint- Jacques-Majear à Bologne, et
académicien philharmonique, vers 1650, a
publié : Intavolatura nuova di certi ver-
setti per tutti li tuoni per Forgano. Cet ou-
vrage est cité par Jean Krieger, dans la préface
de ses Musikalische Parthien ; mais il n'en in-
dique pas la date. Antoni a écrit pour le théâtre
de Bologne Atide, qui a été représenté en
1679.» *
ANTONU (PiETRO Degli), né à Bologne
vers 1630, fut, dans sa jeunesse, un excellent
joueur de cornet, instrument qui était encore en
usage à cette époque. Plus tard il fit des études
sérieuses de contre-point, et obtint la place de
maître de chapelle de Téglise de Saint-Jean in
Monte, Dès la fondation de Tacadémie des
philharmoniques de Bologne, en 1666, Degli
Antoni fut un de ses membres ; il en fut prince
six fois, la première en 1676, et la dernière en
1718. 11 était alors fort Agé et ne survécut que
peu de temps à cette date. Ses ouvrages ont été
imprimés à Bologne. 11 a publié huit œuvres de
musique pratique , parmi lesquels on distingue
l'œuvre 5"*', sous ce titre : Ricercate a violino
solo e violoneo continuo, Bologne; Tceavre 7°*%
contenant six motets à voix seule , avec violon
on viole et violoncelle obligés, Bologne, 1696 , et
Tœuvre 8"^, composé de trois messes pour deux
soprani et basse, avec accompagnement de deux
violons. Au titre , après le nom de Pauteur, on
lit ces mots : Maestro dipappella diS. Giovanni
in Monte, On connaît aussi de sa composition :
Bfissa e salmi a tre voei, op, 2, Bologne, J.
Monti , 1670 , in-4*> ; Concerti da Chiesa a due
vioRni, viola e continuo per organo; et sonate.
arie, gighe e balletU a tre strumenti, op.'4.
AIVTONIO DEGLI ORGANI. Voyez
Sqdarcialupi.
ANTONIO {***), musicien sicilien, naquit
à Mazzara dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. 11 parait qu'il avait cessé de vivre
en 1680. Mongitori (in Biblàoth. Sicula, t. U,
p. 69 ) dit qu'Antonio était auteur d*un ouvrage
intitulé : Cithara sepiem chordarum; mais it
ignorait si c'était un livre théorique ou une œuvre
pratique.
ANTONIO i***), violinisteitalien, vivait ao
commencement du dix-huitième siècle. On a
gravé de sa composition : Premier livre de So^
nates pour violon; Amsterdam, 1726, in-fol.
ANTONIO DA GARPI, est cité par
l'auteur du Dizionario di opère anonime e
pseudonime di scrittori italiani (t. Il,
p. 86 ) comme anteur d*une critique des œuvres
de Lotti {voy, ce nom), imprimée au commence-
mentdu dix-huitième siècle, mais dont il n'indiqqe
ni le titre, ni le lieu, iv la date de l'impression.
Il ne faut pas confondre l'écrit dont il s'agit
avec une autre critique anonyme des madrigaux
de Lotti, publiée à la même époque, et qu'on
attribue à Benoit Marcello. Voy. Marcello.
ANTONIOTTI (Georges), né dans le Mi-
lanais, en 1692 , demeura pendant quelques an-
nées en Hollande, où il publia, en i736, son
premier ouvrage, composé de douze sonates
pour le violoncelle ou la viola di gamba. Il se
rendit ensuite à Londres, où il résida pendant plus
de vingt ans. Il avait écrit en italien un traité
d'harmonie et de contre-point, qu'il lit traduire
en anglais, et qui fut publié sous ce titre : VArte
Armonica, or a Treatise on the composition
of Music, in three books, with an introduction
on the history and progress cf Music, from ils
beginning to tfUstime, Written in italian, and
trans lated into english. LoDÔres, 1761, in-fol. 2
vol. Ce livre n'eut point de succès. Il y a des exem-
plaires de la même édition qui ont la date de 17C0.
Antonioiti était peu instruit des matières qBlI
voulait traiter. Dans sa vieillesse. Il retourna à
Milan (vers 1770), et y présenta au P.Giov. Sacchi
0on problème sur la possibilité de faire entendre à
la fois toutes les notes de la gamme dans une har-
monie qui ne blesse point l'oreille ;-ce qui fut ap-
prouvé par le P. Sacchi et par un moine de l'Ob-
servance, habile contrapuntiste, nommé le P. Jean
Dominique Catenaci. On sait que l'effet dont il
s'agit consiste dans le retard de plusieurs conson-
nances sur un mouvement ascendant de plusieurs
autres consonnances. Antonioiti est mort à Mi-
lan en 1776.
ANTONICS (JuLBs), constructeur d'orgnes.
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ANTOKIUS — APEL
t2l
né Ters le milieu da sazième siècle, a fait en 1585
on orgue de cinquante-cinq jeox pour réglise de
Sainte-Marie à Dantzick, dont Praetorius donne la
disposition dans ses Synto^. Jfttf., t. II, p. 162.
ÂNTONIUS ( JBAH-£pHiuin ), cantor et ma-
gister à Brème, né h Dessau, est auteur d'un
petit livre élémentaire intitulé : Principia musi-
ces, Brème, 1743 , in-8 , 4 feuilles et demie.
ANTONY (Frahçou- Joseph), Ticaire, di-
reclear du chœur de la catliédrale de Munster,
et professeur de musique au gymnase de la même
Tille, y est né le 1*' février 1790. Fils de Joseph
Ântony, organiste de la cathédrale de Munster (1),
il apprit de son père les principes de la musi-
que, et fit d'ailleurs de bonnes études dans les
sciences et dans les langues anciennes et moder-
nes, qui lui ont été fort utiles pour les ouvrages
qu'il a entrepris et publiés. Antony était aussi
bon organiste. Il a écrit beaucoup de musique
d'église, telle que des messes, chorals, un supplé-
ment aux mélodies de Verspoell avec accompagne-
ment d'orgue, etc. On a aussi de lui des quatuors
pour le violon , des sonates de piano, les can-
tates Die Muse, de K. L. Nadermann , et Wer-
spannet den Bogen^ du.comte de Stolberg, avec
orchestre. Comme écrivain sur la musique,
Antony possédait un talent. très-remarquable.
11 est auteur de plusieurs ouvrages qui méritent
d'élre comptés parmi ce qu'on possède de meil-
leur en leur genre. Le premier a pour titre : Ar-
cfieologisch'liturgisches Lehrbueh des grego-
rianischen Kirchengesanges mit vorzûglicher
Bùchsicht auf die rœmischen, munster schen,
und erzstift kœlnisehen Kirchengesang-wei-
sen (Traité archéologique et liturgique du chant
grégorien, etc.). Munster, 1829, 1 vol. in-4®de
244 pages. Cet excellent ouvrage, rempli d'une
érudition rare , est divisé en deux parties : la
première est relative à l'histoire et à la théorie
du plain-chant; la seconde traite de la pratique.
Tous les objets importants du chant ecclésiastique
sont traités avec beaucoup de sagacité et de sa-
voir dans I9 première partie, qui contient vingt-
huit chapitres ; la seconde, qui n'en renferme que
quatre, est un traité succinct du plain-chant J'i-
gnore si celte dernière partie n'est pas la même
chose qui est indiquée dans le Panthéon der
Tonkûnstler de Fr. Rassmann (p. 8 ), sous le
titre de Hût/sbucfifOr den Gesangunterricht.
Rassmann cite toujours d'une manière incom-
plète et inexacte.
Le second ouvrage d'Antony est intitulé : Ges-
( 0 ADtony (Joseph ), TtoloDcelltete et orgaobte distingaé,
né le it Janvier I7M à Regensbrunnen, village da comté
de Rbelneck, en WestphaUc, mort à Manster, en i«M, à
î^ de qiutre>Tl]igla ans.
chichtliche Darstellung der Entstehung und
Vervollkommnung der Orgel, nebst einigen
speciellen NachricMen ûber verschiedne Or*
gelwerke ( Exposition historique de Toriginc et
du perfectionnement de l'orgue, suivie de quel- '
ques notices spéciales de différents orgues cé-
lèbres), Munster, Coppenrath, 1832, in-8<*. Ce
livre est recommandable à cause de l'érudition
solide qui y règne : il me semble fort supérieur
à l'histoire de l'orgue publiée autrefois parSpon-
sel. L'ouvrage est composé de douze chapitres
renfermés en 220 pages. Antony est mort à Muns-
ter, en 1837, un an après le décès de son père.
APEL ( FaénéRiG-AuGusTB-FBRDiNAND), doc-
teur en droit, à Leipsick, et membre du conseil de
la ville, naquit dans cette ville le 8 juillet 1768.
Il a publié quelques dissertations relatives à la
musique dans les journaux allemands ; en voici
les titres : 1° Ton und Farbe Âhhandlung
akustischen JnheUts (Dissertation acoustique
sur le son et la coaleur ), dans la Gazette musi-
cale de Leipsick, deuxième année, page 753-
769. — 2<* Musik und Déclamation bei Gelegen*
heit der Preisaufgabe des franzœsischen Na-
tionalinstitutSf suite d'articles dans les 9«, 10®,
11", 12«, 13« et l4e numéros de la quatrième an-
née du même journal. ^ 3® Ueber musikalisehe
Behandlung der Geister (Sur le traitement mu-
sical de l'esprit), dans le Mercure allemand
publié par Wieland, octobre 1800. C*est par er-
reur que M. Gustave Fallot a attribué ( Biogra-
phie universelle des frères Michaud) à Jean-
Auguste Apel , frère de Frédéric-Auguste-Ferdi-
nand, les articles de la Gazette musicale de
Leipsick et du Mercure allemand, Apel est mort
àljeipsick, en 1831.
APEL (Jean-Auguste), frère du précédent,
naquit à LeiptJck, en 1771. Il fit ses éludes dans
cette ville et à Wittenberg. Destiné par ses parents
à la magistrature, il trompa leur espoir en se li-
vrant avec ardeur aux études philosophiques, à
la poésie et à la philologie. Ayant conçu un sys-
tème particulier concernant le rhythme poétique
et musical des Grecs, en opposition à celui de
Hermann, il exposa ses idées sur ce sujet dans la •
Gazette musicale de Leipsick (ann. 1807 et 1808).
Réfuté par le savant auteur des Elementa doctri-
na metricXf il ne répondit pas par des écrits po-
lémiques, mais il essaya de démontrer la certitude
de ses principes par la publication de sa Métri-
que, dont le premier volume parut à Leipsick en
1814, et le second en 1816; mais il mourut
d'une esquinancie, le 9 août 1816, avant d'avoir
mis au jour ce second volume.
APEL (THÉopHiLE-CBRÉnEN) , uom de l'édi-
teur du livre de mélodies chorales pour le Scliles-
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122
APEL — APOLLONl
wIck-HolaUiin, intitulé : Volstândiges Choral-
Melodienbuch zu dem Schleswick-Bolsteinis»
chen Gesangtmch ;K\tï, Hes8e(8. d.),gr« in-S*"-
APELL ( Jean-Datid A. o*;, conseiller privé
^n prince de Hense, membre de Tacadémie royale
de musique de Stockholm , de Tacadémie philhar-
monique de Bologne, et de la société des Arca-
des de Rome , sous le nom de FiUno Tinda-
ride, est né à Cassel en 1754. Un goAt passionné
pour la musique lui fit étudier cet art dès son
enfance, seul et sans mettre, et son assiduité le
conduisit en peu de temps à jouer des sonates
et des concertos sur le piano. Ce ne fut qu'à
l'Age de dix-huit ans qu'il prit des leçons de
Weirel, musicien de la cour : il alla ensuite à
l'académie de Hinteln , et y apprit Tharmonie
sous la direction de Torganiste Mûller. Plus
ses idées se développaient, plus son désir d'é
tudier la composition devenait vif. A son re-
tour à Cassel , il se confia aux soins de deux
bons musiciens de la cour, Rodewald et Braunle
jeune, qui lui firent faire des progrès dans la
science du contre-point , et il termina ses études
sous la direction d'unorganiste habile de la cour,
nommé Kellner. Vers 17B0,il commença à es-
sayer ses forces par quelques canzonettes de Mé-
tastase, qu'il mit en musique, et par des com-
positions instrumentales. £n 1786, il envoya
une cantate intitulée La Tempesta à l'acadé-
mie philharmonique de Bologne, et, sur Texamen
de cet ouvrage , 11 fut reçu membre de cette so-
ciété. L'académie de Stockholm lui envoya, en
1791, un diplôme d'académicien; et le pape, à
qui il avait fait présenter une messe de sa com-
position, lui écrivit une lettre flatteuse, en 1800,
et le nomma chevalier de TÉperon d'or. On a de
lui les compositions imprimées et inédites dont les
titres suivent. Podr l'églisb : 1° Messe solennelle
dédiée au pape Pie Vif, ISOO. — 2<* Le psaume
Laudate Dominum , à grand orchestre. — 3** Le
psaume Beati omnes. — 4" Un Amen, fugue à
deux voix — 5*" Un Tantum ergo. — 6** Cantate
religieuse , 1795. — Pour lbtbéatrb : 1^ La Cle-
menza di Tito, opéra séria. — 8° Tancrède, opéra
français. — 9<* L'amour peintre , opéra français.
— 10^ Ascagne et Irène^ drame allemand, repré-
senté à Casse! en 1797. — 1 1"* Prologue musical,
1797. — 12** Musique pour le drame de Hermann
d' Uniia, 1801 .— 13*^ Chœur pour le Jugement de
Salomon. — 14* Anacréon, cantate. — 15** Plu-
sieurs chœurs à grand orchestre. — 16*^ Euthyme
et LyrU, ballet représentée Cassel en 1 782. — 17*"
Renaud dans lafoiét enchantée, ballet repré-
senté à Cassel en 1782. — 18' Vingt-quatre scènes
et airs pour différentes voix, avec grand or-
chestre. Plusieurs de ces morceaux ont été im-
primés à Londres , à Offenbach et à Spire. —
19^ Six duos pour soprano et contralto, avec ac-
compagnement d'orchestre. — Pour la CBàmRB :
— 20"" Trois cantates de Métastase. La Tempesta,
La Gelosia et La Scusa, à grand orchestre. ^
21" Le Songe, cantate pour un |our de fôle. —
27? CanUte,iiAno .' Faugusto sguardo*JiMéeh la
reine de Prusse. — 23° Six cansonettes de Métas-
tase, imprimées en 1791. — 24» Tre CanzonetU
con viola eàasso» — 25** La Partf.nza, duettino a
duesoprani etbassocontinuo.— 26** Recueil d'airs
italiens, français et allemands. — 27' // Trionfo
délia Musica, cantate à grand orchestre. — Musi-
que INSTRUMENTALE : 28** Troîs sympboiiies à grand
orchestre , 1783. — 29* Trois quatuors pour deux
violons, alto et basse, 1 784.— 30* Douze nocturnes
pour instruments à vent. — 31* Six fiolonaises à
grand orchestre. — 32" Six marches pour la garde;
Cassel, 1806. En 1824, M. d'Apell a annoncé
une continuation du Dictionnaire des Musiciens
de E. L. Gerber; mais il a renoncé à o^te en-
reprise.
Le seul écrit concernant la musique qu'il
ait publié a pour titre : Gallerie der vorzûg-
lichslen Tonkûnsller und merkwûrdigen Mu-
sik'Dllettanten in Cassel von Anfang des X^l
Jahrhundcrts bis auf gegenwsertige Zeiien
(Galerie des meilleurs musiciens et des amateurs
de musique les plus remarquables de Cassel , de-
puis le commencement du seizième siècle jus-
qu'au temps présent ) ; Cassel, 180G, in-8*. D'A-
pdl n'a pas mis son nom à cet ouvrage. Il a
cessé de vivre en 1833.
APELL. Voy. Appel.
APHRODISE (....), maître de mus-
qué du chapitre de Saint-Sernin de Toulouse,
a composé , en i684 , la musique de l'ouverture
des Jeux Floraux.
APL1GNY ( PiLBUH d'). Voy. Pilbvii.
APOLLINI (Sàlvator) , né à Venise, vers
les premières années du dix* huitième siècle» fat
d'abord barbier. Une organisation heureuse le
rendit compositeur sans avoir fait d'études mu-
sicales. Au moyen d'un violon, dont il jouait
médiocrement , Il composa une quantité prodi-
gieuse de barearoiles , qui le rendirent célèbre
dans sa patrie. Ses succès l'enhardirent et le
portèrent à écrire trois opéras , qu'il fit repré-
senter à Venise ; ce sont : 1* Fama delP onort
e delta virtû-, en 1727. — 2*' Metamorfosi
amorosi; 1732. — 3? il Pastor fido, en 1739,
mauvaise pièce, qui n'a pas de rapports avec
l'ouvrage de Guarini.
APOLLONl (Le Chevalier Jbaii), composi-
teur dramatique, né à Arezzo vers 16&0, est
connu par trois opéras intitulés : La Dori , ossia
lo Schiavo Regio, VArgia, et VAsliage : ils eu-
rent beaucoup de succès dans leur nouveauté.
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APOLLONI — APULÉE
123
APOLLON! (G.), compositeur napolitaîn de
répoque actuelle s'est f&it connaître par un opéra
qui a été bien accueilli en Italie soua le titre de
YEbreo. La partition réduite pour le piano a été
pnblii^ à Naplea. Le 9 mars 1856 il a fait jouer
à Venise Pietro (TAlbano, avec un brillant suc-
cès. Les reoseignements manquent sur cet ar-
tiste.
APPEL (...)« irioloniste, est conno comme
Dusicien de la chambre à la cour de Dee-
Mu, et directeur du chœur du théâtre de
cette Tille depuis IS34. En 1840, il a fait re-
présenter au théâtre de la cour un opéra de sa
composition intitulé : Diê Rxuberbraut (La
Fuuicée da brigand). Il a aussi publié quelques
recoeils de chants pour Toix d'hommes, à Des-
sau , chei Sporon.
APPEL (CuARLEs), frère du précédent , est
Tioloocelliste de la cour de Dessau. 11 a fait Im-
primer an andante et des variations pour fiolon-
celle , avec ordiestre ou quatuor, sur le thème
de Himmel An Alexis ^ ainsi que des valses
poar le piano, et quelques antres bagatelles.
APPIANI (JosBPo), surnommé Appianino
(le petit Applani), excellent contralto, né à Mi-
lan, le 29 avril 1712, fut élève de Porpora , et
débuta en 1731 dans l'ilrminfo de Basse. D
est mort à Bologne, le 2 juin 1741 (Voy. TOex-
terreicMsches àiographisehst Lexikon de
H. Moriz Bermann, t. L p. 210), à l'entrée
d'aoe carrière qui semblait devoir étre«bril-
Isnte.
APPOLONI (Jban), compositeur de madri-
^ux , né à Areno, vers 1576, a publié : Ma^
'Irigali aeinquevoei; Venise, 1607. Walther,
(kfber et les auteurs du Dictionnaire des Musi-
f'Kou ( Paris , t8IO ) ont pris le mot Aretino , qui
iniliqoele lieu de la naissance d'Appoloni , pour
le nom de l'auteur.
APRILE ( JosEPB) , contraltiste habile, na-
quit en 1738, à Bisceglia, dans la Pouille. Il
fut instruit dans Tari du chant au conser-
Tatoire de la Piêtà de Turchini. Cet ar-
tiste brilla dès 1763 comme primo musieo sur
les thi^tres principaux dMtalie et d'Allemagne,
tdsqneceux de Stuttgard, Milan, Florence,
et enfin de Naples, où il se Axa. Le docteur
Bomey le vit danf cette ville en 1770 et lui
troora la voix faible et inégale, mais une Into-
nation sôre, on trille excellent , tieaucoup de
iîoût et d'expression. Aprile était très-bon pro-
fesseur de chant : il fut un des maîtres de Ci-
marosa. Il vivait encore à Naples en 1792. Aprile
a écrit des canzonettes qui ont été publiées en
Allemagne et à Londres, et des solfèges qui
.contiennent d'excellents exercices pour le chant
Ces solfèges ont été imprimés â Londres, chez
Broderip , à Paris , chez Carli , et les éditions
en ont été multipliées dans ces derniers temps.
Un autre dianteur, nommé Aprile ( D. G. ),
né à Naples dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle, (tat un ténor distingué. Dans le car-
naval de 1809, il tenait l'emploi de premier
ténor au tliéètre de la Pergola , à Florence. Tou-
tefois il était plus remarquable comme profesiteur
de chant que comme artiste dramatique. Il fut le
maître de Garcia , lorsque celui-ci alla en Italie
en 1811, et y refit son éducation vocale. Il n'est
pas impossible que les exercices de chant attri-
bués à l'ancien Aprile aient été composés par son
homonyme. Le style de ces exercices autorise
cette conjecture.
APTHORP (East), ecclésiastique anglais,
docteur en théologie et prébendier de l'église
Saint-Paul de Londres , a véru dans la seconde
moitiédu dix huitième siècle. On a de lui : On sa*
cred poetryand Musie^ a discourte al Christ'
Churehf Cambridge^ on theorgan (Sur la poésie
sacrée et la musique, discours pour llnau-
guration d'un orgue, prononcé à l'église do Christ,
à Cambridge ). Londres, 1764, in-4'*.
• APULÉE 9 philosophe platonicien, naquit au
deuxième siècle, vers la fin du régne d'Adrien, À
Madaure, ville d'Afrique. Il commença son édu-
cation à Carthage, puis se rendit à Athènes,
où il fit une étude sérieuse de la langue grecque,
de la philosophie de Platon, des beaux-arts et
particulièrement de la musique. D'Atliènes il alla
à Rome, où, comme il le dit lui-même, seul,
sans le secours d*aucnn maître, il apprit la langue
latine avec beaucoup de peine. Il suivit quelque
temps le tMirreau, puis voyagea, revint à Rome,
et enfin retourna dans sa patrie, où il se maria et
vécut heureux. Les ouvrages autlientiques d'A-
pulée que nous possédons sont : 1* La fameuse
Métamorphose^ connue sous le nom de VAne
d'or. I— 2" Son Apologie. — 3** Quelques frag-
ments de harangues. — 4* Quelques livres de
philosophie : il est douteux qu'il soit Tauteur de
plusieurs autres qu'on lui attribue. Le plus grand
nombre de ceux qu'il avait composés sont perdus.
Parmi ceux-ci se trouvait un traité de musique
qui existait encore au temps de Casslodore; car
celni-ci le cite comme l'ayant lu (De art. ae dis-
dpi. libéral, litter. cap. y, ttbi de musica^
p. 706). Dans les fragments de harangues appe-
lées Les Florides , Apulée traite de la qualité des
modes musicaux sous ces titres : Musici toni
Asium varium (Op. Omn. Francf., 1621, p. 342);
Aeolium simplex ( ibid.) ; Dorium bellicosum
(ibid.,254); Lydium querulum (l&7« 25'«, 342);
Probantur tuba rudore, lyra concentu , tibia
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124
APULÉE — ARAJA
quxstu, àuceina siçnifieatu (357) (1). Deux
passages d'Apulée , le premier au premier livre
des Florides^ l'autre dans le traité des Mondes ^
ont été cités souvent comme preuves do l'usage
de rbarmonie dans la musique de l'antiquité
grecque et latine : on iear a attribué un sens
quMls n'ont pas. On peut voir à ce sujet ma dis-
sertation sur la question de Texistence de ^lla^
monie dans la musique des anciens ( Mémoires
de V Académie royale des sciences , des lettres
et des beaux-orts de Belgique^ t. XXXI).
AQUAPENDENTE. Voyez Fabricio de
AQUAPENDENTE.
AQUAVIVA (Aiam^-MATTHiEii),ducd'Atr7,
prince de Teramo, dans le royaume de Naples,
naqdten 14S>6, et mourut à Conversano, en 1 538.
Admirateur passionné de Plutarque, il a consacré
une partie de sa vie à l'étude de cet écrivain, et
a écrit deux ouvrages dans lesquels il soutient
que les fondements de toutes les sdenees di-
vines et humaines sont contenus dans le traité
de la vertu du philosophe de Chéronée. L'un est
intitulé : Commentarius in Pluiarchi de vir-
tute moraliy lib. 1; Naples, 1526, in- fol. Les
chapitres 14-36 traitent spécialement de la mu-
sique ; Pautre a pour titre : Illustrium et exqiU-
sitissimùTum disptUationum, Lib. IV, quiUus
omnes divinx sapientiâs, prasertim animi
moderatrieis , musiew atque astrologix ar-
cana, in Plutarchi Chœronei de virtute mo'
rali prxceptionibus reconditOy eto.;Heleno-
poli y 1609, in-4®. Ce dernier est vraisemblable-
ment une réimpression. Mattheson fait le plus
grand éloge de cet ouvrage dans la préface de son
Essai sur l'orgue (p. 40). On trouve le contena
des 35 chapitres du livre dans la lAttérature
musicale de Forkel, p. 70.
AQUILA (Maroo dbl'), célèbre luthiste ita-
lien, dont le nom de famille est vraisemblable-
ment ignoré, parait avoir pris celui de VAquila,
soit parce qu'il serait né à Aquila, dans le royau-
me de Naples, ou, ce qui est plus probable»
à Aquileja (Aquilée), enlUyrie, qui appartenait
alors aux Vénitiens. Quoi qu'il en soit, il vivait
dans les premières années du seizième siècle. On
trouve des pièces de luth de cet artiste dans un
recueil de toccates, fantaisies, saltarelles, pavanes,
et autres compositions pour cet instrument, avec
celles de Francesco de Milan, Alberto de Milan ,
Jacques Albutio et autres mattres, imprimé à Milan,
par Jean Antoine Castilliano, en 1536, petit in-4'>
oblong. Ces mêmes pièces ont été réimprimées
dans le recueil intitulé : Hortus musarum , in
(DU est nécewalrede consaltor là DiSMrUUon de Daniel
Gain. Molicr snr Apulée. AUdor/, imi, «•.
guo tanquam flosculi quidam selectissbnarum
carminum collecti sunt ex oplimis quibusque
éuetoribus^ etc. Lovanii, apud Phaiesium bi-
bliopolamjuratum, 1552, in-4<'. Marco de l'A-
qaila présenta, le 11 mars 1505, une requête aa
conseil supérieur de Venise, afin d'obtenir un pri-
vilège pour l'Impression de la musique en tabla-
ture de luth , par un procédé de son invention.
Ce privilège lui fut concédé ; mais Octave Pe-
tmcci n'en continua pas moins, à imprimer de la
musique en tablature de luth, soutenant que le
privilège qu'il avait obtenu précédemment com-
prenait la musique d'orgue et celle du luth en
tablature. (Foy. le livre de M.Ant.Schmid inti-
tulé: Ottaviano de' Petrucd, etc., pages 11-14. )
AQUIN (D').Foy» DAQom.
AQUINUS» dominicain fixé en Suède, selon
Trithème (De Scriptor. ecclesiasL,^. 396), et
en Souabe, si l'on en croit J. Qoetif et Jac. Ecliard
{in Script, ordin. prxdicat,). J'ai lu quelque
part que ce moine était né au bourg de Schwitz
en Suisse , et non pas en Souabe,- comme le di-
sent Forkel et Gerber. Quoi qu'il en soit , il vi-
vait en 1494, époque où Trithème écrivait, et il
a composé, d'après les principes de Boêce, un
traité i>e numerorum et sonorum proportion
nibust lib. I. On ignore s'il a été imprimé.
ARAGIËL (Don Diego d'), musicien espa-
gnol, né en Estramadure, s'est livré dans sa*
Jeunesse à Tétude du violon et du piano sous la
direction d'un moine qui lui a aussi enseigné
l'harmonie et le contre-pohit. Depuis longtemps
M. d'Araciel s'est fixé en Italie, où il a publié les
ouvrages dont Jes titres suivent : 1<* Due Qutii-
tetti perserenata a due violini, due viole e mo-
loncello; Milan, Ricordi.— 2"* Quarantfr-huitvalaes
variées pour le violon ; Hfid.—S^ Tre tertetti ad
uso di serenata per violino, viola e chktarra;
ibid.^ 4*» Set walzer con coda per piano forte.
Milan, Bertuzzi.
ARAGONA (D. Pibtro), Florentin. Berardi
et Brossard (Dict. de Mus.^ p. 369) citent une
Istoria armonica d'un auteur de ce nom : il est
vraisemblable qu'elle est restée manuscrite.
ARAJA (François), compositeur dramati-
que, né à Naples en 1700, débuta dans la car-
rière du théâtre par l'opéra de Bérénice, qui fut
représenté en 1730 dans un ch|teau appartenant an
grand-duc de Toscane, et situé près de Florence.
L'année suivante il fit représenter à Rome Awior
régnante, et Ijucio Vero à Venise, en 1735.
Appelé à Pétersbourg en 1735, il s'y rendit avec
une troupe de clianteurs italiens, et composa
pour la cour les opéras suiTants : 1* AbieUare,en.
1737. — 20 Semiramide, en 1738. — 3» Seipione.
— 40 Arsace,^ 5° Seleuco, en 1744.— 6» Bellero-
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ARAJA — ARAUXO
126
fonte,'- V Alessandro nelle indie* ^%*La Rus-
sia afflitta e riconsolaia; Moecoa, 1742. Ce der-
nier ouvrage est cependant attribué à Dominique
Dalloglio, violoniste et compositeur, par M. de
Stelilin , qui avait écrit les paroles de Pouvrage.
C'est donc par erreur qu'on l'a attribué à Araja,
qui d'ailleurs était en Italie, où il était allé cher-
cher des chanteurs. En 1755, il fit la musique de
Céphale et Procris , le premier opéra russe qui
ait été écrit. Après la représentation de cette
pièce, l'impératrice fit pr^nt au compositeur
d^Dne zibeline estimée 500 roubles d'argent
(2,000 francs). Le dernier opéra composé en
Rosâe par Anga fut un drame russe pour le ma-
riage du prince impérial Pierre Fédérowitz. Après
aToir amassé de grandes richesses, il retourna en
Italie en 1759, et se fixa à Bologne, où il vécut
dans la retraite. Cependant il fut rappelé à Pé-
tersbourg, en 1761, pour y écrire on nouvel opéra;
mais, après l'assassinat de Pierre III, il retourna
précipitamment dans sa patrie, et y finit ses jours
Ters 1770. Les derniers ouvrages d' Araja sont un
oratorio intitulé : la Natività di Gesù, composé
pour réglise des Oratoriens de Bologne, et le
drame lyrique qui a pour titre La Cimotea.
ARAf LZA (RoTONDi d'). Voy, Rotondi.
ARALDI (Micrbl), membre de la classe de
physique et de mathématiques de l'instjtut na-
tional italien , établi par Napoléon I. Araldi était
né à Bologne vers 1779 . Il a donné, dans la pre-
mière partie du deuxième volume de cet institut,
une analyse de la théorie du son de Laplace et de
fiiot, sous le titre de Esame di un articolo
deéla teoria del suono, presentato ai 15 di
gennato 1808.
ARAIVAY (...), prêtre et compositeur espa-
gnol, fut maître de chapelle à Cnença, dans la se-
conde moitié du dix-huitième siècle. Il mourut vers
l7ftO.Ona de cet artiste en manuscrit de très-belle
musique d'église écrite en général à huit parties
réelles en deux chœurs. M. Geoffroy, colonel en
retraite de l'armée- française, qui a fait la guerre
en Espagne depuis 1809 jusqu'en 1814 , puis
en 1833, a mis en partition une messe de cet ar-
tiste, que Cherubini trouvait admirable de style
et de sdence.
ARANAZ (D. Pedro), prêtre et composi-
tenr espagnol, né à Soria, dans la Vieilie-Castille,
obtint, dans les dernières années du dix-huitième
siècle, la place de maître de chapelle de la ca-
thédrale de Cuença, et mourut dans cette posi-
tion, à un âge avancé, vers 1825. Au mérite de
compositeur habile il unissait une grande ins-
truction littéraire. Sa musique d'église se con-
serve à Cuença, à i'Escurial , et dans plusieurs
autres églises d'Espagne. M. Eslava (voy, ce
! nom) a inséré dans sa Lira sacra Hispana (53*
! livraison) un offertoire à cinq voix sans accom-
pagnement, et un Laudate Dominumf à six voix
{ en deux chœurs, avec violons, cors et orgue, de
I la composition de ce maître. Aranaz est aussi
; auteur d'un Traité de contre-point et décomposi-
tion dont il y a des copies manuscrites, et qui est
estimé en Espagne.
ARANDÂ (Dell' Sessad'), moine italien,
qui vivait dans la seconde moitié du seizième
siècle, est cité avec éloge par Prœtorius (Syn-
tag. Mus,, t. III , p. 243), comme compositeur
de madrigaux. Il a publié : Madrigali a qualiro
voci^ chez les fils d'Antonio Gardano, Venise ,
libro P, 1571, in-4^ oblong. C'est probablement
I le même recueil qui a été réimprimé à Helm-
■ stadt, en 1619, in-folio, avec un madrigal de
! Thomas Weelkes , musicien anglais.
I ARANDA ( Matbeo de ) , musicien espagnol,
I que le Catalogue de la bibliothèque du roi de
j Portugal , Jean lY , indique comme auteur des
I deux ouvrages suivants : f* Tractado de Canto
llano; 2"* Tractado de Canto mensurabiley
\ contrapuncto ; mais il ne fait pas connaître s'ils
sont imprimés ou manuscrits.
ARANIEZ (Jean), compositeur espagnol,
fit ses études musicales à Alcala de Hénarès, puis
alla les achever à Rome, où il a publié Primo e
secondo libro de tonos y Villancicos a uno^dos,
très, et cautro voces, 1624 , in-4''.
ARASGIONE (...) compositeur piémon-
tais, né à Novarre, vécut à Rome dans les der-
nières années du seizième siècle. Il s'est fait cou-
naître par des Laudi delta Beata Maria Ver-
gine a quattrovoci, Rome, 1600, in-4*.
ARAUCO (Raphaël), violoniste milanais qui
vécut dans la seconde moitié du dix-huitième
siècle, a fait imprimer, sous le voile de l'anonyme,
un petR écrit intitulé :i?i>?es5lont d^un prof essore
di violino sopra un discorso morale e politico
intorno il teatro. Sans nom de lieu et sans date.
Le P. Zanoni , capucin, a fait réimprimer cette
pièce polémique , avec des notes et deux lettres
relatives au même sujet, à Lugano , chez Agnelli,
1783, in-4». (Voy. Dizion. di opère anonime e
pseudonime di Scritt. italiani , t II. p. 437.)
ARAUXO ou ARAUJO (Fhançois de
CoRREA D*), dominicain espagnol , issu d'une fa-
mille noble et ancienne, fut d'abord organiste de
l'église collégiale de Saint-Salvador, à Séville, et
recteur delà conflrérie des prêtres de cette paroisse,
puis professeur à Salamanque, et en dernier lieu
évêque de Ségovie. II mourut le 13 janvier 1663.
Antonio pense qu'il était Portugais; mais d'autres
écrivains assurent qu'il naquit en Espagne,
M. Eslava dit que le nom de Correa est espagnol
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126
ARAUXO — ARBUTHNOT
f*t ArauJOQiaÀrauxOf portugais. Il croit que ces
«leox Donw réunis indiquent que ce musicien était
J'orifânc portugaise par sa mère. Antonio cite
on traité de musique de cet auteur (In Bi-
blioth. Hisp. Append,, t. II» p. S22), sous ce
titre : Musiea prdtica y iheâriea de organo,
Alcaia de Henarei, in-fol. Machado (tu Bt-
Iflwth. LusU., t II. p. 136) lui attribue aussi uo
ouvrage intitulé : Facultad orgdnica , Alcaia,
1636 , in-fol. Forkel et Gerber ont cru que ces
deux titres indiquaient deux livres différents,
mais je trouve dans le catalogue de la biblio-
thèque dn roi de Portugal les deux titres cités
par Antonio et Machado réonis en un seul , indi-
quant con$<équemment un seul ouvrage qui est
intitulé : Tienlos y dUcurscs de mùsica prdtica
y thêdrica intitulado PaaiUad orgdnica {Piéoti
et discours de muftiqne pratique et théorique in-
titulés Faculté organique). M. Hilarion Eslava
{voy ce nom), maître de chapelle de la reine
d'Espagne 0. Isabelle II, qui a trouvé dans la
bibliothèque nationale de Madrid un exemplaire
de cet ouvrage, et en donne Tanalyse dans Tinté-
raasante préface de son Museo orgdnico espanol
( Madrid, 1853, in-fol. ), rapporte différemment
le titre de Touvragc de Correa y Araujo^ qui
est simplement : Tientos y diseur sos mûsieos, y
Facultad orgdnica. On doit s^en rapporter à
ce savant consciencieux. Les pièces d^orgue con-
tenues dans ce recueil, dit M. Ëslava, foni au
nombre de soixante-dix. A la lin de Touvrage,
Araujo se vcante d*y avoir mis des choses nou-
yeiles qui D*ont jamais été entendues. Bien que
plusieurs de ces choses soient extravagantes,
^oute le même critique , on ne peut mettre en
doute qne l'auteur n'ait été artiste de génie et or-
giniste d'un véritable mérite. Arauxo est auteur
d'un autre traité de musique qui porte ce titre :
Casos morales de la tnûsiea. Il se trouve à la
bibliothèque royale de Lislionne , ainai que quel-
ques poésies du même auteur.
AfÎBEAU (Thoinot), nom sons lequel a été
publié un livre singulier intitulé : Orchésogra"
phie, et Traicté en forme de dialogue, par
lequel toutes personnes peuvent facilement
apprendre et pratiquer Vhonneste exercice des
(/anses, Langres, Jean de Preys, .1589, in-4**
de 104 feuillets. Il y a des exemplaires de cet
ouvrage sans date; il y en a d'autreA aussi qui ne
sont pas d'une seconde édition , mais dont on a
changé le frontispice; ceux-ci ont pour titre :
Orchésographie, méthode et Uiéorie en forme
de discours et de tablature pour apprendre à
danser^ battre le tambour, en tàute sorte et
diversité de batteries, jouer du fifre et arrigot, j
tirer des armes et escrimer, avec autres hon- 1
nétes exercices fort convenables à la jeu-
nesse, etc. Langres, 1596,in-4'*. Thoinot Arbeau
est un pseudonyme; le véritable auteur de VOr-
chésographie est Jean Tabourot, officiai de Lan-
gres, vers la fin du seizièroe siècle. On trouve
dans son recueil beaucoup d'airs originaux fran-
çais , et l'on y voit que la plupart de ces airs ,
après avoir servi pour la danse , ont été conver-
tis en chamonSy dont Tabourot donne les pa-
roles.
ARBLAY (M**Fraiiqoi8E d'), fille du doc-
teur Burney,aiiteurd*une Histoire générale de la
musique et de plusieurs autres ouvrages relatifs à
cet art {voy. Borrbt), naquità Londres, en 1767.
Son éducation fat soignée, et de bonne heure elle
montra un goAt passionné pour la littérature, dans
laquelle elle s'est fait un nom honorable. Son pre-
mier roman, Evelina, ou l* Entrée d'une jeune
personne dans le monde, parut en 1777, et fut
suivi de plusieurs autres ouvrages du même genre,
qui ont obtenu de brillants succès. Miss Bumey
était Agée de vingt-deux ans lorsque la reine d'An-
glet^rre lui fit offrir une place k la cour, qui fut
acceptée; mais, après quelques années, sa santé
s'étant dérangée, elle dut renoncer aux avanta-
ges de cette position et se retirer près de son
père. En 1793 elle épousa le marquis d'Arblay,
émigré français, et en 1602 elle suivit son mari
à Paris, où elle demeilra jusqu'en 1812 Bumey était
alors fort Agé; il sentait approcher sa tin et désirait
revoir sa fille près ât lui ; M»* d'Arblay se rendit k
ses désirs, et retourna à Londres, où elle se fixa.
Elle y est morte vers 1642, dans un Age avancé.
En 1632 cette dame a publié des Mémoires sur la
vie et les ouvrages de. sou père, sous ce titre :
Memoirs ofDr, Bumey; Londres, 3 vol. in-6''.
Cet ouvrage, plein d'intérêt par son sujet, est
écrit d*on style élégant On en trouve des extraits
dans le journal anglais de musique The Harmo-
nicon ( 1632) , et une analyse succincte en a été
faite dans le ise volume de la Itevue musicale,
p. 9. On ne peut reproclier à ce livre qu'une al)on-
dance de détaiU étrangers au sujet.
ARBUTHNOT (Le docteur Jean), méde-
cin qui eut quelque célébrité sous le règne de la
reine Anne, était fils d'un membre du clergé
d'Ecosse, allié de fort près k la noble famille de
ee nom. Il fit sies études à Puniversité d'Aber-
deen, et y prit ses degr^ de docteur en médecine.
Ayant été nommé médecin ordinaire de la reine
Anne en 1709, il fut bientôt après reçu membre
du Collège de médecine , et admis à la Société
royale de Londres. Vers la fin de sa vie, il se re-
tira àHampstead, et y mourut le 27 février 1735.
On a publié divers opuscules du docteur Arbuthnot
sous ce titre : Miscellanepiis Works, Giascow,
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ARBUTHTSOT — ARCADELl
127
17&r» 2 ▼olume» în-ft^. Outre ses talents comme
médedn , ce docteur possédait des connaissances
a&sex étendues en musique, et Ton a de lui di-
veraes antiennes insérées dans un recueil publié
parle docteur Croft.en I7n. Ami sincère de
H^endel et son partisan le plus chaud , il écrivit
plusieurs pamphlets où il prenait Tirement la
défense de ce grand compositeur, dans les que-
relles qu'il eut à soutenir pour ses entreprises de
Ibéàtre : ces pièces ont été insérées dans le pre-
mier volume de ses MUcellanées. La première
est intitulée: Le Diable est déchaîné à Saint-
James, ou Relation détaillée et véritable d'un
combat terrible et sanglant entre madame
faustina et madame Cuzwni , ai;isi que d'un
combat opinidtre entre M. Broschi et M. Pal-
merini , et enfin de quelle manière Senesino
fest enrhumé, a quitté V Opéra et chante dans
la chapelle de Henley, Peu de tfmps après» il
écriTÎt un second manifeste à l'occasion des dis*
potes de Hapndei avec Senesino , sous ce titr« :
r Harmonie en révolte, épître à Georges- Fré'
dérie Uxndel, par Hurlothrumbo Johnson
Esq.
ARGADELT (Jacques) , dont le nom est
quelquerois orthographié Archadet, Arkadelt^
Barcadelt, ou Arcadel, naquit dans les Pays-
Bas vers les dernières années du quinzième siècle,
ou au commencement du seizième. Walther ( in
Musikalisches Lexikon) dit qu*il fut élève de
Josqoin Després : cela n'est pas vraisemblable ,
car il ne paraît pas que Josquin dirigeât une
éco\e de musique à ré|K>que où Arcadelt aurait
pu recevoir de ses leçons. Ce qui a pu donner
lieo i cette supposition -, c^est que plusieurs au-
teurs ont désigné , on ne sait pourquoi , ce mu-
sicieQ sous le nom d'Arcadet Gombert, ce qui
l*a foit confondre avec Nicolas Gombert , vérita-
blement élève de Josquin. Quoi quil en soit , Ar-
cadelt fut un des plus savants musiciens de son
temps. Yers 1536, il se rendit en Italie, et se
fixa à Rome , où il devint maître des enfants de
chcpur de Saint-Pierre du Vatican ; mais il n'ocr
cupa ce poste que depuis le mois de janvier
I&39 jusqu'à la On du mois de novembre de la
Bème année. Le 30 décembre 1540 il fut agrégé
au collège des chapelains chantres pontificaux ;
en 1S44, il parvint au grade d'abbé camerlingue
de la iDéme chapelle , dignité qu*il conservait en-
core en 1549, comme on le voit par les joor-
naun manuscrits de la chapelle pontificale. Une
lacune qui existe dans ces journaux pendant les
années 1550, 1551 et 1552, ne permet pas de
donner ayec précision la date de l'époque où il
quitta la chapelle pour entrer au service du car-
dinal Charles de Lorraine, duc de Guise. On
peut croire toutefois quil ne s attacha au cardinal
que lorsque celui-ci fut envoyé à Rome par la
cour de France, en 1555 , pour engager le pape
Paul IV à entrer dans une alliance contre l'Au-
triche. La nouvellesituation d'ArcadeH le conduisit
à Paris, où il termina vraisemblablement ses jours.
Les compositions de cet auteur sont les suivantes :
I I* Trois livres de messes à trois, quatre , cinq
i et sept voix; Paris, Adrien Le Roy, 1557. lia
! livre de trois messes, à quatre et cinq voix, a
été réimprimé à Paris en 1583, in-4o; la pre-
i mière édition de ce recueil a pour tiire : Missœ
[ très Jacobù Ar cadet Regio musico, et il-
lustr, Cardinalis à Lotharingia sacello prx-
: fecto auctore, nuncprimum in lueem editx,
i cum quatuor et quïnque vocibus, ad imitatio-
I nem modulorum : Noe, Noe, à quatre; Ave J?e-
' gina cœlorum, à cinq ; Missa vulgaris beatx
{ Virginis, à quatre. A près ces messes, on en trouve
' unede Jean Mouton, et uneautre d'André dé Silva ;
; Paris, Adrien Le Roy et Robert Ballard, 1557,
' in-fol. — 7!^ il primo libro de* madrigali a piû
I t^oct; Venise ,1538. Il parait que cette première
I édition fut enlevée si promptement qu'il était
déjà nécessaire d'en faire une deuxième en 1539;
; car on connaît des exemplaires qui ont pour ti-
I tre : // primo libro de^madrigaU d'Archadelt
; a quattro, con nuova gionta impressi, A
1 la fin du livre, on lit: In Venelia, nella
I stampa d^ Antonio Gardano , nelC anno del
Signore M. D. XXXIX net mese di mazo
(sic), con privilegio che nessunposso ristam-
pare. Le recueil contient 53 madrigaux. Il y a
des éditions de ee premier livre, publiées dans
lamèmeviUeen 1541, 1545, 1550,1551, 1552,
1556, 1560, 1568, 1581, 1603, 1606 et 1617,
toutes in>4'*. On en a une datée de Rome, 1542.
Il y en a enfin une édition de Venise , Vinc. Bian-
clii, 1 540. — 3** Il seconda libro de^ madrigali a
qua ttro voci, etc. ; Venise, Antoine Gardane, 1 539.
La deuxième édition a été publiée chez Ant. Gar-
dane, en 1560. Il doit y avoir d'autres éditions de
ce second livre. —40 il terzo libro de* madrigali
et di altri eccellentissimi authori. Con la gionta
di alcuni madrigali a voce mutata bellissimi a
quattro voci (sans nom de lieo ni d'imprimeur,
et sans date). Il y a des exemplaires de cette
édition qui ont un autre frontispice intitulé :
// terzo libro de* madrigali nocissimi d*Ar'
ehadelt, a quattro vqçi, insieme con alcuni da
Constantio Festaed altri belWssimi a pocimu-
date (sic ); Venetiis, apud Hieronymum Scotum,
1539,in-4c. Ce livre contient 48 madrigaux. Une
deuxième édition de ce livre a été publiée à Ve-
nise, cliez Ant. Gardane, en 1556» in-40 obi.
— 5" Il quartolilfro d€ madrigali d^Archadelt
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ARCADELT
aquattro voci, eompostiuUimamentey insieme
can alcuni madrigali da altri autori, con
ogni diligenza slampate etcorrette. A la fin da
liTre on lit : In Venetia , nella stampa d'An-
tonio GardanOf 1539, in-4*. Ce livre conlient
39 pièces.^ 6<* // quinto libro de' madrigali d'Ar-
ehadeUddnquevoci; ibid., 1556,in-4° obi. —
7* Il primo libro de' madrigali d'A rchadelt a ire
voci, con la gionia di dodici Canzoni francesi
etsei Motetti; VeneUa, appresso di Francesco
Gardano, 1559, in-4 obi. Pitoui, dans ses notices
manuscrites sur lescontrapuntistes, fait l'éloge
du style d'Arcadelt dans le genre madrigalesque ,
où il paraît avoir été fort babile. -— 8*" Vexcel'
lencedes chansons musicales, Lyon, 1572. La
deuxième édition de cet oeuTre a paru dans la
même ville , sous ce titre : Excellence des chan-
sons musicales , tant propre à la voix qu'aux
instruments. Recueillies et revues par Claude
Goudimelf nal\fde Besançon; Lyon, par Jean
de Tournes, 1586, in-4 obi. Forkel {Allgem.
LUter. der Musik , p. 130 ) et Liclitenthal ( Bio-
grafia di musica, t. III , p. 170) ont rangé cet
ouvrage parmi les livres théoriques , quoique ce
ne soit qu'un recueil de chansons.
Les recueils de madrigaux et de motets de di-
vers auteurs, qui renferment des pièces d'Ârcadelt
ont pour titres : 1® Madrigali a quattrovoci di
Messer Claudio Veggio, con la gionta di sei
altri di Archadelt délia misura brève \ Ve-
netiis, apud Hieronynum Scotum, 1540, in-4°.
— VAdriani Wigliar ( WUlaert) , Cypriani de
Bore , Archadelt et Johannis Gero, cantiones
trium vocum , aliaque madrigalia trisona di-
versorum auctorum ; Yenetiis, ibid., 1 566, in^**.
— 3° Motelli de la Simia excusum Ferrarix,
expensisei labore Johannis de Bulgat, Ben-
rici de Campis , et Anthonii Hueher sociorum ,
Mense/ebruarii, anno Domini 1 539, petit in-4o
obi . — V'Selectissinus nec non familiarissimx
cantiones ultracentum. Vario idiomate vocum,
tam multipliciumquam etiam paucarum, Fu-
g» quoque ut vocantur, a sex usque ad duos
voces: singulx tum artifiâose^ tum etiam
mire jucundita lis; Augsbourg, Melchior Kries-
tein, 1 540, in-4*. Ce recueil a eu pour éditeur
Sigtsmond Salblinger. — 5® Selectissimarum
motectarum partim quinque partim quatuor
vocum^ I), Giorgio Forslero selectore. Imprime-
batJohannes re^«itii;Nprimbergœ, anno 1540,
!n.4''.~ 6° JC/c livre contenant XX VII chansons
nouvelles , à quatre parties en un volume et en
deux. Imprimées par Pierre Altaingnant et Hu-
bert JoUet à Paris, 1542, petit în-4o obi. ^
7'*Xir livre comXexi^tii XXX chansons nouvelles
à quatreparties, etc. ; ibid., 1543, petitin-4'> obi.
I — 8^ Piissimx ac sacralissimr Lamentationev
Jeremiœ prophetx , nuper a vàriis auctoribus
eompositx, pluribus vocibus distincts : et nunc
primum in lucem editœ ; Parisiis , Adr. Le Roy
et Rob. Ballard (sans date), in-4*. La troi-
sième et la huitième Lamentation de oe recueil
sont composées par Arcadelt. — 9*. Tertius li-
ber (Motectorum) cum quatuor vocibus. IM"
pressum Lugduniper Jacobum Modemum de
Pinguento anno Domini 1539, in-4o obi. -.
10<* Tertius liber Motettorum ad quinque et sex
voees. Opéra et soltrtia Jacobi Modemi alias
dicU Grand Jaques : in unum coactorum et
Lugduni prope phanum divœ Virginis de Con-
fort , ab eodem impressorum , 1538 , in-4* —
11* Quartus liber etc., ibid., 1539, in-4*.
— 12* Canlicum BeatxMarix Virginis, quod
Magnificat inscribitur; veto modis diversis
auctoribus compositum : nunc primum in lu-
cem editum. Lutetix apud Adrianum Le
Roy et Robertum Ballard, 1557, in fol. —
13* Dix ème livre de chtmsons à quatre parties
composées par plusieurs autheurs; Paris , Ni-
colas Duchemin, 1552, tn-4oobl. Il y a onie chan-
sons d^ Arcadelt dans ce recueil. — 14* Second
livre de chansons nouvellement mises en mu-
sique par bq^s et sçavants musiciens, impritnées
en quatre volumes, à Paris , de Cimprimerie
dAdrian Le Roy et Robert Ballard, imprimeurs
du Roy. Rue Saint-Jean de Beauvais, à l'en-
seigne Sainte- Geneviève, 1654, ln-4*. Il n'y a
qu'une seule dianson d' Arcadelt dans ce recueil
( Les yeux qui me sçurent prendre) ; mais elle
est remarquable par la gr&ce, pour te temps où elle
lîit écrite. — 15* Tiers livre de,chansons,fltc.^
ibid. , 1554, in-4* obi. Il y a 18 chansons d' Ar-
cadelt dans ce recueil. Adrien Le Roy et Ro-
bert Ballard ont donné une deuxième édition
du même livre en 1561 , dans laquelle l'ordre des
chansons a été ehangé. — 16* Quart livre de
chansons, etc., ibid., 1553, in-4* (contenant qua-
tre chansons d'Arcadelt). Une autre édition de
ce livre a été publiée par les mêmes, en 1561. —
17" Sixième livre de chansons, etc., ibid., 1556,
in-4* (contenant qucUre pièces d'Arcadelt). —
18* Septième livre dechansens, etc., ibid. , 1 557.
— 19* Huitième livre de chansons, etc., ibid.,
1557 (contenant cinq chansons d'Arcadelt ). — 20*
Premier recueil des recueils, composé à quatre
parties de plusieurs autheurs excellents, ibid.,
1567, in-4*.— 21* Second livre du recueil des
' reeueils,eic., ibid., 1568. 11 y a une première édi-
tion de ce livre publiée par les mêmes en 1564.
! — 22* Dans le recueil de pièces pour deux lutlis,
publié à Anvers, chex Pierre Plialèse , en 1568,
I in-4*, sous ce titre: Lueulentum theatrum.
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ARCADELT — ARCHTTAS
12î>
mttsiaan: on frooTe des pièces d*Arcadelt ar-
rangée» poar cet instrument.
ARCJBLANGELO^ coropositeor de mastqne
d'Oise an seizième siècle, néà Looato, vécnt à
Brixen, dans le couvent de Saint-Euphem , de
Tordre de Mont-Cassin. PosseTin {Apparat,
Sac., 1. 1, p. 114) cite un de ses ouvrages sous
ce titre : Sacrœ cantiones; ce sont des motets
pour le jour de Noël et la semaine sainte ; Venise,
ARCHESTRATE5 musicien grec. On ignore
le lieu de sa naissance et le temps où il a' vécu;
mais on sait qo'ii avait écrit un Traité sur les
joueurs defiûte (Athénée, liv. xiv, c. 9} , qui
n*est pas venu jusqu'à nous. Je ne sais oà La
Borde (qni cite Athénée) , a pris qu'Archestrate
était né à Syracuse et fut disciple de Terpion :
n n'y a pas un mot de cela dans Athénée.
ARCHI AS 9 fameux joueur de trompette , né
à Hybla, en Sicile, fut conropné aox jeux OSym-
piqoes, dans les Olympiades 97,98 et 99. Pol-
lux nous a conservé une épigramroe d'Archias ,
dans laquelle il dédie une statne à Apollon , en
reconnaissance de cequMl avait joué de la trom-
pette pendant trois jours aux jeux Olympiques
sans se rompre ancun vaisseau , quoiquMl sonnât
de toute sa force.
ABCHIER ou ARCHER (Jean L'), eon-
trapuntiste du seizième siècle, était né à Don-
Jena , dans la Picardie , ainsi que le prouve une
Ordonnance pour le reiglement de Vhostel de
Monseigneur le duc de Bourgoigne, laquelle se
trouTe dans les archives du duché de Bourgogne
qui ont été séparées de celles du duché de Bra-
bant et transportées à Lille. Cette pièce se trouve
au troisième volume des règlements de Phôtel
des docs. On y voit qoe TArchier fut au service
du due de Bouigogne ; mais i^ordonnance ne porte
point de date précise.
Un compte de dépenses relatives aox funérailles
de François I", roi de France, en 1548, publié
dans la Beuuemusieaie (1832,n°31, 243), prouve
que maître Jean TArchier on Larcber était alors
diantre de la chapelle et de la chambre. Il est
Traisemblable qoe les avantages accordés alors
aax musiciens de la cour de France Tavaient dé-
terminé à quitter la musique du duc de Bour-
gogne ; mais on n'a point encore découvert de
document qni indique l'époque précise de ce
changement de position. Le nom de l'Archer ne
se trouve pas parmi les musiciens de la chapelle
de FtaBçois K, dans les comptes de 1&32 et de
i&33.
]l ne faut pas confondre Jean l'Archer ou l'Ar-
cfaier avec un autre musicien nommé Pierre
Archer, qni figure dans on compte de la cha*
BlOCa. DNIV'. DES MOSiaERS. ^ T. I.
pelle de François I*', pour l'année 1532, tiré d'un
manuscrit du seizième siècle, appartenant à la
Bibliothèque impériale de Paris, et qui a été pu-
blié parCastil-Blaze, dans son livre intitalé : Cha-
pelle musique des Mois de France. On voit
par ce compte qoe les appointements de ce
chantre de la chapelle étaient de 300 livres tour-
nois, et qu'il avait eu cette année une gratifica-
tion de 75 livres, en tout 375 livres tournois ou
environ 1487 (r. 50 c. de notre monnaie (*), somme
considérable pour cette époque. On trouve des
spécimens du savoir de VArchier dans les Socr.
Cant, quinque vocum, publiés à Anvers par
Tilman Suf^ato, en 1546 et 1547.
ARCHILOQUE, poète et musicien grec, né
à Paras, Tune des Cyclades, parait avoir vécu
entre la quinzième et la trente-septième olym-
piade. Il était fils de Télésideet d*nne esclavenom-
mée Enipo. Doué de Ulents extraordinaires, U
bonté de son cœur n'égalait pas malheureusement
la beauté de son esprit, et lui-même a pris soin de
nous instruire de plusieurs circonstances de sa vie
qui font peu d'honneur à son caractère et à ses
mcpurs. Sa plume était redoutable à ses ennemis
et même à ses amis, qu'il déchirait par amuse-
ment : tant de licence détermina les Lacédémo-
mens à lui interdire l'entrée de leur pays et à
défendre la lecture de sesou vrages. Il fut tué dans
un combat, on ne sait à quelle occasion, par un
certain Cailondas, surnommé Corax, qui ne com-
mit ce meurtre que pour conserver sa vie. Les in-
ventions que Plularque {De Musica) attribue à
Archiloque sont : ïUe rhythme des trimètres;
2® le Passage d'un rhythme dans un autre
d'un genre différent; 3° la Paracataloge (dé-
sordre dans l'arrangement des sons et dans le
rhythme) ; 4<' la manière d'adapter à tout cela
le jeu des instruments à cordes; 5* les épo-
des ;e* les tétramètres; V le rhythme pro-
critique; 8® le prosodlaque ; V* Vélégie; 10*
VextensUm de Viambique jusqu'au péan épi-
hâte; \V celle de Chéroique jusqu'au proso-
diaque et au crétique; 12*" Cexéeution musi-
cale des vers iambiques, dont tes uns ne font
que se prononcer pendant le jeu des instru-
ments et dont les autres se chantent,
ARCHYTAS5 philosophe pythagoricien, na-
quit à Tarente, dans la tirande-Grèce (aujourd'hui
le royaume de Naples), et fut le contemporain de
Platon, avec qui il se trouva à la cour de Denys,
tyran de Syracuse. Ce fut lui qui sanva la vie à
ce philosophe, que Denys voulait faire mourir,
par une lettre qu'il écrivit à ce prince. Porphyre
(>) Pirone ordomuooe da s nan int, lur lei noD-
Mles, la falenr de la UTie toanofa avait été fixée à
s flr. T» «.
9
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130
ARCHYTAS — ARENA
et Théon de Smyrne disent quMl a écrit nn
traité sur les harmoniques et un autre sur les
flûtes : ces deux ouYrages sont perdus.
ARGIERO (Aloisb, ou Louis), organiste de
premier oigue de Téglise Saint-Marc, de Venise,
était né dans cette Tille yen la seconde moitié du
qninxième siècle, car la forme de son prénom
n'était en nsage que dans le dialecte yénitien.
Arciero succéda dans sa place à Baptiste Barto-
tamio, le 21 février 1518, et Toccupa jusqu'à la
fin d'octobre 1530. On ne connaît jusqu'à ce mo-
ment aucune composition sous le nom d' Ar-
ciero.
ARGONATI ( Le Père), né à Sarzano, vers
1610, entra fort jeune dans Tordre des cordeliers
appelés Mineurs conventuels. Après avoir fait
de bonnes étndes mosicales, il écrivit pour Péglise
une grande quantité de messes, de vêpres, et
d'autres morceaux, de musique qui se trouvent en
manuscrit dans la bibliothèque du couvent de
Saint-François, à Bologne. Nommé maître de
chapelle de ce couvent en 16&3, il succéda dans
cette place au P. GuidoMontalbani ; mais il ne la
garda que peu d'années, car il mourut en 1657 :
son successeur fut le P. François Passerini.
ARDALE , joueur de flûte, était fils de Yul-
cain, selon Pausanias, et naquit à Trézène, ville
de Péloponèse. Plutarque {De MÊusica) dit qu'il
réduisit en art la musique pour les flûtes^ Pline
(lib. VII, c 56) attribue à un Trézénien, qu'il
nomme Dardant», la manière d'accompagner le
chant par les flûtes (Cum tibiis eanere voce
Trxsenius Dardanus instUuU); ce passage
semble se rapporter à Aidale ; c'est pourquoi Mé-
ziriac et le Père Hardooin onl remarqué qall fal-
lait substituer Ardalus à Dardanus, dont aucun
autre écrivain de l'antiquité ne parle. Il y a dans
le Banquet des Sept Sages de Plutarque un Ardale
de Trézène, joneur de flûte et prêtre des Muses;
mais il ne luit pas le confondre avec oelni-ci, qui
est beaucoup plus ancien.
ARDANAZ (Pzimo), prêtre et compositeur
espagnol, fut maître de chapelle de l'église pri-
matiale de Tolède, depuis le 16 juin 1674, et con-
serva cette position jusqo^au U décembre 1706,
où il moonit. Quelques messes et motets de sa
composition se conservent dans les archives de
l'église de Tolède et à l'Kscnrial.
ARDEMANIO (Jules- C<sae), compo-
siteur milanais, maître de chapelle et organiste
de l'église Satnle-Marie délia Scala et de Santa-
Fedele, à Milan, mourut dans cette ville en
1650. On a de lui des Motets imprimés à Milan
en 1616, des Faux-Bourdons^ publiés en 1618,
et l'ouvrage intitulé : Musiea a più voci con
basso per Forgano, concertata in occasione
(f tina pastorale alludente alla venuta di
S. CaWo. Milano, 1628, in-4".
ARDITI (Le marquis Micbblb), savant ar-
chéologue et amateur de musique, naquit le 29
septembre 1745, à Presicca, dans la terre d'O-
trante, an royaume de Naples. Après avoir fait de
brillantes études au séminaire de Lecce,.pu1s à
l'université de Naples, il se livra avec succès à la
profession d'avocat, et se fit connaître par de bons
ouvrages sur des sujets d'archéologie qui le Crent
entrer dans l'académie d'Herculanum, dans la Su*
ciété des sdences, lettres et beanx-arts, et dans
plusieurs autres sociétés savantes de Naples, de
Rome et du Danemark. En 1807 il fut nommé
directeur général du musée royal BorbonicOy et
dix ans plus tard il eut la charge de surintendant
des fouilles d'antiquités dans le royaume de Na-
ples. Ses travaux scientifiques ne l'empêchèrent
pas de se livrer avec ardeur- à la culture de la
musique, qu'il avait étudiée dans sa jeunesse, sous
la direction de Jomelli. Ses productions dans cet
art consistent en un opéra sérieux, l'O/intpiode
de Métastase, beaucoup de cantates religieuses
et profanes, une multitude d'airs détachés avec
orchestre ou clavecin, plusieurs symphonies (ou-
vertures), sonates de piano, et beaucoup de mo-
tets composés pour diverses églises de Naples.
Commandeur ou chevalier de plusieurs ordres ,
comblé d'honneurs et généralement estimé, le
marquis Arditi mourut le 23 avril 1838, à PAge
de quatre-vingt-treize ans, laissant au Musée
royal son médailler, beaucoup d'inscriptions et
d'objets antiques; à la bibliothèque Borboniea sa
collection de manuscrits, et au collège royal de
musique ses propres ouvrages et beaucoup de
compositions autographes des maîtres les plus
célèbres. ^^
ARDITI (Louis), violoniste et compositeur,
né à Crescentino , près de Yerceil , dans le Pié-
mont , a fait ses études musicales au Conserva-
toire de Milan, et a commencé à se faire con-
naître dans les concerts en 1839. En 1841, il a
fait exécuter au Conservatoire l'opéra de sa com-
position intitulé : I Briganti.Exi 1851, il voyageait
en Amérique et à la Havane, pour y donner des
concerts. On a publié de cet artiste : Sesteito di
bravura per due violini, due viole, violonceUo
et contrabasso, Milano , Rioordi, ainsi que des
duos pour deux violons, ou piano et violon, aor
des motifs d'opéras.
ARDORE (Le prince d'). Voyeft MILANO
(Jacques François).
AR£N A (Joseph), compositeur napoUtain ,
né au commencement du dix-hnitième siècle , a
mis en musique Achille in Sciro, représenté à
Rome en 1738, Tigrane, à Venise, 1741 ; Aies-
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ARENA — ARGIES
181
sandro in Persia, à Londres , 1741 , Famacs^
k Rome, 1742. Il a laissé en manuscrit un ou-
vrage élémentaire intitulé : Principi per cembalo
o organo.
ARENBERG (^), écrivain allemand ,
qui n*est connu que par une dissertation latine
sur la musique des anciens, insérée dans le neu-
vième volume des Miscellanées de Leipsick.
ARESTl, ou AJRRESTI ( Jolks-César) ,
né à Bologne, vers 1630, fut élève d'Ottavio Ver-
nini, organiste de Téglise Saînt-Pétronne de
cette TiUe, à qui il succéda. 11 fut un des pre-
miers membres de rAcadémie des philharmoniques
de Bologne, fondée en 1G66 , et obtint trois fois
rbonneur d'en être le prince (président), en 1671,
1686 et 1694. Aresti a fait imprimer de sa compo-
sition : 1" Messa e vespro délia B. V, M, a otio
voci; fiologna, l6..,in-4o — 2^ Messa a tre voci
€on sinfonie; ibid. — 3*" Salmi cinque a qtuUlro
voci; Venise, 1664, in-4'' — 4<* Gare musicali,
salmi a cappella a qwUtro voci, avec quelques
paaumesà quatre Toix de Cazzati«mallrede chapelle
de Saint-Pétronne. Aresti écrivit contre ce même
Canati, qui était en possession de son emploi de
maître de cliapelle depuis 1657, et lit une critique
sévère du Kyrie d'une messe à cinq voix placée
4aBB Tœuvre 1 7* de ce maître. Une lutte violente
s'établit à cette occasion entre les deux artistes,
qui publièrent plusieurs pamphlets remplis d'ex-
firesslotts amères et d'injures. Voy. Cazzati.
ARESTI (FLoauRo) , organiste de l'église
métropolitaine de Bologne , et académicien phil-
tiarmonkiue» naquit à Bologne vers la fin du
dix-sepliènie siècle. On eonnalt de lui les opéras
Muvants : 1^ CrisippOfk Ferrare, en 1711. —
2*» Inganno si vince; Bologne, 1710.— Z'^Enig-
ma disciolia, en 1710, à Bologne. —4'' Coslan-
laineimentocollacrudeltà, àVenise,en I7l2.
— &o // trionfo di Pallade in Areadia, à
Bologne, en i716.Fantuzzi (Scrittori bolog-
nesi) dit qu'Aresti a cessé de vivre avant 1719,
oa au pins tard dans le cours de cette année.
ARETUy (Gui). Voy. Goi.
ARETIN (CuBisTOPBB, baron n*), homme
savant et distingué dans les sciences, les arts
et la littérature, né le 2 décembre 177S , à
Ingolstadt, fut nommé conseiller de cour à Ma-
nicben 1793. En 1795, on l'envoya comme com-
Mssaire à Wetxlar; en 1799, il fut fait con-
Mller de la direction provmciale auprès de la
députatk» de droit public, à Munich, et en
t S04 , bibiioihécairo de la cour. C'était un pianiste
tiabile et on oompositeur de quelque mérite. On
« de loi une messe et une symphonie qni ont
Se exéeutéM par l'orchestre de la cour , et qui
ont obtena beaucoup de succès. Il a fait impri-
mer en 1810 , par le procédé litliographique, deux
recueils de chansons allemandes de sa compo-
sition, sous le nom d'Auguste Renati. Le baron
d'Aretinestmort à Munich en 1832. Voy. la Ba-
vière savante de Kl. Bader, 1. 1, p. 35.
ARETINO. Foy. AfpOLONi.
ARETINCS, nom sous lequel GUI ou
GUIDO d'Areso est souTent dési^ par les an-
ciens auteurs.
ARETINUS (Padl), musicien au service
du duc de Ferrare et compositeur de musique d'é-
glise, qui vivait dans la seconde moitié du seizièine
siècle , est connu par les ouvrages dont voici les
titres : P Responsoria hebdomadœ sanUe , ae
Natalis Domini, Te Deum et Benedictus ^ ua-
tuor wc, Venise, 1547.— 2o Sacra responsoria,
tum naUUi Domini, tum Jovis, veneris, ac
sabbaH sancti dielnts diei solita, nuncprimum
a D. Paulo Aretino sub musicis édita rhythmis,
atque ab eodem summa recens cura, dili-
gentiaqtte ccutigata; Venetiis, apud Hiero-
nymum Scotum , 1544 , in-4o. Une deuxième
édition de cet ouTrage a été publiée à Venise, en
1574, m-4*. 11 est Traisemblable que le nom dU-
retinus ne fut donné à ce compositeur que pour
désigner sa patrie, qui était Arezzo, ville de la
Toscane ; son véritable nom de liunille est inconnu,
et Paulus n*est que son prénom.
AREVALO (Fadstimo ) , écrivain espagnol
qui n'est connu que par l'ouvrage suivant : Hyn^
nodia Hispanica ad cantus latinitatis, me-
trique leges revocataetaucta. Praemittitur dis*
sertatio de ffymnis ecclesiasticis , eorumque
correctione, atque optima constitutione. Romm,
ex typograpàia Salomonianx ad divi Jgnatii,
1784, in-4 "*, Je présume que cet auteur est un
des jésuites espagnols réfugiés à Rome après leur
expulsion de PEspagne.
ARGENTILL ( CaAnLBSD') ou b'ABGsimLLY,
contemporain d'Arcadelt, fut, comme lui, chanteur
et compositeur de la chapelle pontificale, dans la
première moitié du seixième siècle. L'abbé Baini
le range parmi les musiciens flamands qui bril-
lèrent alors en Italie; mais il est plus Traisem-
blable quMI était de la Picardie , où il existe des
famUles de ce nom. On trouve quelques motets
de cet auteur dans les recueils publiés en Italie
antérieurement à 1550.
ARGENTIN! (Êtuniib), moine, bachelier *
en théologie et maître de chapellede Téglise Saint-
Etienne , à Venise, naquit à Rimini vers 1600.
Il a fait imprimer : r Missse triuni vocutn; Ve-
nise, 1688.— 2''SalnU concertati, ibid. 1638.
ARGfES ( Gauthier d') , poète et musicien
du treizième siècle, était de la maison d'Argies en
Picardie. Le manuscrit de la Bibliothèque impé-
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132
ARGIES — ARION
riale coté 7222, contient iringt et une chansons
notées de sa composition.
ARGILIANO (Roter), compositenr, né à
Castro-Nuovo, dans l'Ile de Corse, vivait au
commencement du dix-septième siècle. On con-
naît sous son nom : Hesponsori per lasettimana
San ta, Messa e Vexpro per il Sabato santo.
Venezia, Amadino, 1612, in-4''.
ARGYROPYLE (Jean) , littérateur et mu-
sicien grec, naquit à Constantinople en 1404. A
l'époque où Amurat II fit le siège de cette Tille, il
s'en éloigna, et alla s'établir à Florence, en 1430.
Il y donna des leçons de sa langue maternelle.
La peste ayant rayagé Pltalie, Argyropyle en fut
atteint, et il mourut à Rome en 1474, à l'âge de
soixante-dix ans. Il a laissé un yolumede chants
à Toix seule, soos le titre de Monodia, que Gé-
rard Vossius assure exister dans la Bibliothèque
du roi de France { De HisL Grasc, lîb. IV,
p. 493) ; mais je ne Py ai point trouvé.
ARIANUS ( JBAif-T.), écrivain du aeixième
siècle, a publié un livre intitulé : Jsagoge
musicx pœtic», Erftirt, 1581, in-4^ On n^a
aucun renseignement sur cet auteur, cité par
Blankenburg dans ses additions à la théorie des
beaux-arts de Sulzer.
ARIBONyScolastique, qu'il ne faut pas con-
fondre avec l'évèque de Frisingue du même nom,
naquit probablement dans les Pays-Bas, vers le
milieu du onzième siècle ; car il a dédié un traité
de musique dont il est auteur à Ellenhard, évéque
de Frisingue, mort en 1078 (Ftd. C, Meichelbeck
in HisL Frisinçé). L'ouvrage d'Aribon, intitulé
Musica, est une sorte de commentaire sur quel-
ques points de la doctrine de Gui d'Arezzo : l'abbé
Gerbert l'a inséré dans sa collection des écrivains
ecclésiastiques sur la musique (t. II, p. 197-229).
La préfoce avait été déjà publiée par le P. Pez
( Thés, anecd,, t Vi p. 222). Une des par-
ties les plus utiles de l'ouvrage d'Aribon est celle
qui a pour titre : UHlis expositio super obscu-
ras Guidonis sententias. Les passages dont il
s'agit sont tirés du mierolof^ie de Gui ; Aribon
aurait pu en augmenter la liste, car le moine
d'Arezzo est certes un des écrivains sur la mu-
sique du moyen flge les moins intelligibles; ajou-
tons que sa latinité est fort incorrecte et abonde
, en barbarismes. Le livre d'Aribon nous fournit
encore une indication qui mérite d'être remarquée
dans le chapitre de son livre qui a pour titre : De
distinctionibus cantuum, et cur finales dican-
tur ac superiores. Il y cite un passage de Gui
qui n'existe ni dans les ouvrages de ce moine,
publiés par l'abbé Gerbert dans sa collection des
écrivains ecclésiastiques sur la musique, ni dans
les manuscrits de la Bibliothèque royale de Paris
' que j'ai consultés, ni dans le mien, ni en/in
, dans aucun de ceux que j'ai exanunés,ce qui sem-
I blerait indiquer que nous n'avons pas tous les
écrits de Gui d'Arezzo, ou du moins qu'il y a
des lacunes dans ceux qui sont venus jusqu'à
nous. Voici, au reste, le passage dont il s'agit :
Quamvis principia, prxsertim tamen /ines
disHnctionum sunt considerandi , qui prm-
cipue debent finales répéterez ut domànus
Guido, dogmatizat dicens : « Item ut ad
« principalem vocem, id est, finalem peneom-
« nés distinctiones currant; hoc tamen rarius
« invenitur, quamcrebrius.» Vo^f, Goid'Amuo.
AAIETTO (SinoN), célèbre violoniste qoi
vivait au commencement du dix-septième siècle,
naquit à Verceil. Après avoir été pendant quelque
temps au service du duc de Mantoue, il revint
dans sa ville natale, et de là passa à la cour du
duc de Savoie, en 1630. Arietto est le premier
violoniste qui soit mentionné comme Tirtuôie
dans l'histoire de cet instrument. Il eut deux fils,
François et Simon , qui, quoique fort habiles sur
le violon, n'égalèrent point leur père.
ARIGONI (Jean-Jacques), compositeur da
dix-septième siècle, et membre de l'Académie
Fileutera, dans laquelle il était connu sous le
nom de VAf/ettuoso, a publié à Venise, en 1623,
des madrigaux à deux et trois Toix , de sa com-
position. On connaît aussi du même auteur :
Concerti da caméra; Venise, 1635. On trouve
des madrigaux composés par Arigoni dans l'ou-
Trage qui a pour titre : Madrigali del sifnor
cavalière AnselnU, tiobile di Treviso^ posti in
tnusica da diversi eccellentissimi spiriti^ a
iue,.tref quattro e cinque twef , coti il bassin
continua. Stampato dal Gardano in Venetia,
Apresso Bartolomeo Magni, 1624.
ARlONy poète et joueur de dtbare, né à
Méthymne, dans l'Ile de Lesbos, fut, dit Héro-
dote , l'inventeur du ditliyrambe , et composa
plusieurs hymnes fameux. Le même historien et
Aulu-Gelle , d'après lui, disent qu'il acquit de
grandes richesses par la beauté de son client et
de ses vers, dans un voyage qu'il fit en Italie et
en Sicile. Ce fut au retour de ce voyage que*
s'étant embarqué pour aller à Corintlie sur nn
vaisseau de cette ville, les matelots, tentés par
ses richesses, prirent la r^luUon de le jeter à
la mer. En viûn il s'efforça de les fléchir; tout
ce qu'il put obtenir fut qu'avant de se précipiter
dans les ondes il prendrait sa lyre , nt chante-
rait quelques élégies. On connaît le récit d'Auln-^
Gelle et des poètes, qoi ont dit qu'un dauphin,
attiré par le charme de sa voix, le reçntaur son
dos, et le porta jusqu'au cap Ténare( aujourd'hui
cap Matapan ), dans le Péloponèse. On dit aussi
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ARION — ARISTroE QUINTILLIEN
13S
qa'Arion fut inventeur des chœurs et des danses
en rond : quelques-uns prétendent que cette in-
vention est due à Lasus.
ARIOSTI (Attiuo), dominicain, naquit à
Bologne vers 1680 , et s*adonna de bonne heure
k l'étude de la musique. Il parait qu'il obtint
une dispense du pape qui l'exemptait des devoirs
de son état, et lui permettait de se livrer à la
composition des ouvrages de théâtre. Après
avoir terminé ses études, il écrivit pour le théâ-
tre de Venise, en 1686, Topera de Dafae^ de
Zeno. Deux ans après, il fut nonmié mettre 'de
chapelle de Télectrioe de Brandebourg. L'anni-
versaire du mariage du prince Frédéric de Hesse-
Casael avec la fille de rélectrice donna lieu, en
1600, à des fêtes brillantes, où l'on représenta
un intermède d'Ariosti, intitulé la fteto d^lmt-
neiy à la maison de plaisance de la princesse,
près de Btflin. Dans cet ouvrage, ainsi que dans
cenx qui lui succédèrent immédiatement, Ariosti
imita servilement le style de. LuOi ; mais dans
son opéra ^Aty% il changea de manière, et se
rapprocha de celle d'Alexandre Scarlatti , sans
pouvoir jamais en avoir une qui lui fût propre.
Ao bout de quelques années de séjour à Berlin,
il reçut une invitation pour se rendre à Lion-
dres, où il arriva en 1716 : il y obtint des
soooès brillants dansson Coriolan et dans Lu-
dus Venu : on en imprima même les parti-
tions entières,.dl8tlnction jusqu'alors sans exem-
ple en Angleterre. Mais, à l'arrivée de HsBudel
dans ce pays, ses rivaux Bonondni et Ariosti
perdirent la foveur du public , et leurs com-
positions disparurent devant les ceuvres de ce
grand musicien. Ariosti finit par iopiber dans
un état voisin de la misère, et fut obligé de pu-
blier par souscription, en 1728, un livre de can-
tates de sa composition, quHl dédia an roi Geor-
ges I*'. Heureusement ces sortes d'entreprises
sool ordinairement couronnées par le succès en
Angleterre : celle-ci produisit un bénéfice de
près de mflle livres sterling. Peu de temps
après, Ariosti partit pour l'Italie, et se retira à
Bologne. On ignore l'époque de sa mort.
A ses talents comme compositeur Ariosti
joignatt le mérite d'être bon violonceUUte et ha-
bite exéeotant sur la viole d'amour. A la sixième
représentation de VAmadis de Hssndel, il exé-
cuta un morceau sar la viole d'amour, instru-
ment alors inconnu en Angleterre, et le charme
de Pinstrument joint à son talent excita un en-
thousiasme général. 11 était d'un caractère doux
et affable, mais c'était un homme de peu de gé- |
■le. Vold la liste de ses compositions connues : |
1« Dqfne, en un acte ; 1696. — 79 Erifile , Ve- '
Disc* l697.--S''toil(M(re(/e'ifacca6ei,à Venise, j
en 1704. —40 La Fesia (flmenei; Beriin,l700;
— ô" Atys; Lutzenbourg, 1700 ; -^ Nabuoodo-
nosor. Vienne , 1706. — 7» la pià gloriosa/a-
tka (TBrcoU; Bologne, 1706. — 8» Amor tra
nemici; Vienne, 1708. — 9« Ciro; Londres, 1721.
— 10» Le premier acte de Mueius Scevola;
ibid., 1721.— llo Coriotan; ibid., 1723. — 12"
Vespoêien, ibid., 1724. — 13* Artaserse; 1724.
— 14« Darios ibid., 1725. — i^Lucius Vertu;
Londres, 1726. -« 16« Tenzone; ibid., 1727.
— 17* Cantates^ and a coUeption 0/ lessons
for the viol d*amore; Londres , 1728. — 18» 5.
Aadegonda, reginadi Francia ; oratorio, 1698.
ARISTIAS, musicien athénien , a écrit un
Traité des CytàarèdesiAfhéaée, Uv.XIV, c. 4.},
qui n'est pas venu jusqu'à nous.
ARISTIDE QDINTILLIEN» l'un des
auteurs grecs dont les écrits sur la musique sont
parveJlos jusqu'à nous, est plus connu par son
livre que par les circonstances de sa vie. On ignore
et le lieu et la daté de sa naissance. Melbomius
a cru devoir la fixer à la deux cent vingt-quatrième
olympiade , sous le règne d'Adrien, époque où vi-
vait Plutarqne; mais, d'après la doctrine qu'il a ex-
posée dans son ouvrage, et qui est celle delà plus
ancienne école grecque, d'après la pureté de son
style, enfin d'après sa dévotion aux dieux dn paga-
nisme, l'abbé Reqoeno (Saggisulristabilmento .
dêlP arte armonica, 1. 1, p. 2,c. 10) conclut qu'il
a vécu sous le règne d'Auguste, ou au commen-
cement du suivant. Quoi qu'il en soit, il est cer-
tain qu'il est postérieur à Cicéron, car il cite cet
orateur dans son traité de musique : 'Onep icoXXoû;
ts dDlXouc DioOs , xai t6v év xoXç KixipMivoc toû
*Ptt(U(tou icoXiTixotc xà xonà |&ovaixSiç ^7)6évTa.
( Voy, Arist. Quint exedit. Meib., lib. 2, p. 70. )
Melbomius conjecture aussi qu'Aristide Qointil-
lien vécut antérieurement à Ptolémée, parce qu'il
parle du système des treize modes, établi dès le
temps d'Ariftoxène, et qui fut ensuite porté jus-
qu'à quinze , sans faire aucune mention de la
réduction du système à sept modes, qui Ait faite
plus tard par Ptolémée. Cette considération ne
parait pas concluante; mais il y a d'autres mo-
tifs pour croire qu'Aristide Quintillien est anté-
rieur à Ptolémée : Meibomius ne les a pas aper-
ças. Il esty au reste, remarquable qu'aucun auteur
de l'antiqullé n'a parlé de cet écrivain.
L'ouvrage d'Aristide n'a qu'un titre général
qui en indique pen la nature : ce titre est ncp2
Houffutyjc (Sur la musique ). Ce traité est divisé
en trois livres : on le considère avec raison
comme ce qui nous reste de plus clair et de plus
satisfaisant sur la musique des Grecs, bien qu'il
soit plutôt théorique que pratique, ainsi que la
plupart des traités de l'art musical qui nous sont
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134
Tenus de Tantiquité. A Tégard de la doctrine
exposée par Aristide, sous le rapport de la dÎTi-
sion de l'échelle musicale , elle est conforme à
la théorie des nombres de Pythagore. Je crois
donc que le P. Martini s'est trompé sur le sens
des paroles de cet autenr, lorsqu'il a dit qu'A-
ristide a divisé dans le premier livre de son on-
vrage le ton en deux demi-tons égaux , mais
qu'il se conforme à la doctrine de Pythagore
dans le troisième livre (1). Voici le texte grec :
Aô^ov 5s 9Yi;jLi, iXi^y icpàc dUiXT]Xa xat* àpiOiiov
eéaiv. "AXoya ôè , &m oOfiei; itpôç àXXîjXa Xôyoç
evpCffxcTai. ToO {liv oCv 2(à Te<7erd^Mov Xôyoç étrrtv
éictTpiTOç. ToO dlàiiévTe,^(XioXto;. TouSi StàTraaâv,
6 dticXoaiwv. Tôvoç 8è, à ènôySooc ' J'appelle rai-
son les rapports qu'ils ont (les intervalles)
entre eux selon le nombre. Les (intervalles)
irrationnels sont ceux dont on ne peut rendre
raison. C'est ainsi que la quarte est dans le
rapport rfc 3 : 4 ( ratio supertertia ) ; que celui
de la quinte est de 2 : 3 ( ratio sesquialtera) ;
celui de Voctave^ de 1 : 2 (ratio dupla ); et
que celui du ton est cfe 8 : 9 (ratio snperoc-
tava ). Il est évident que le P. Martini n'a pas
donné assez d'attention an sens de ce passage. Il
est vrai qu'Aristide Quintiilien ajoute plus loin :
"En 6è avrtûv & |jl£v Iotiv àptia, â, Se TtepiXTà. 'A pria
■ (ièv. Ta tU, laa Siatpoi3|Mva ,• (i>ç i7i(xiTÔviov xai
TÔvov'ircpiTTàSè,TàelcÂvi(Taf Cù^aX-f ii\.i(St\^^e\.c. :
Ensuite il en est ( des intervalles ) qui sont
pairs f et d'autres impairs. Les intervalles
pairs sont ceux qui peuvent être divisés éga-
lement, comme le demi-ton et le ton ; les im-
pairs, ceux qui se divisent inégalement, comme
les dièses ternaires , etc. Mais l'anteur a eu en
vue, dans ce passage, certaine classification des
intervalles plutôt que la loi de leurs proportions.
Tout le reste de l'ouvrage prouve d'ailleurs qne
la doctrine de Pythagore était celle qu'Aristide
avait adoptée. Je ne dois pas oublier de dire
qu'Aristide Quinlilllen a exposé d'une manière
plus claire qu'aucun antre auteur les principes
du rhythme de Tancienne musique grecque.
Le texte du traité de musique d'Aristide Quin-
Ullien a été publié par Meihomtus, dans le
deuxième volume de sa collection iiititulée : An-
tiqusB musicx auctores (Amsterdam, Eliévier,
1652, 2 vol. in-4o); il y a joint une version la-
(i) • In quanlo alla dottiina, oaaU teorlfia délia moslca,
c abbencbè nel primo libro egll faccla parota delU dlvl-
m slone del tuono In due semituoni uguali, e dcl diesls
« trlentaU e quadrantâU, cosl pure, seconde 11 slatema
« dl Âristoaseno, parll délie dlITereiize, non glà délie pro-
« porzionl degl' interralll, «16 non oatante oel deeono
« deli* opéra, al Ubro terzo, parlando dl proposlto degl*
« Intervalll, egll s' unlforma al slstema Plttagorlco. »
iMtirtini, Stor. délia musica, t III, c. 7, p. uis.)
ARISTIDE QUINTILIJEN
Une et beaucoup de notes critiques et gramma-
ticales. Le manuscrit dont il se servit pour cette
publication avait appartenu à Joseph Scaliger, et '
était ensuite passé dans la bibliothèque de Leyde i
il lui fut communiqué par Daniel Hensius. Mei*
bomius dit dans sa préface qu'il confronta ce
manuscrit avec deux autres , l'un de la btbiio»
thèquedn collège delà Madelaine, à Oxford,
l'autre de la Bibliothèque Bodiéienne, collationné
par Gérard Langbain; enfin, Saumaise lui en-
voya de Paris divers passages rectifiés, ainsi que
àeh exemples de notation tirés des manuscrits
2455 et 2460 in-fol. de la Bibliothèque du Roi, à
Paris, et Allacci lui envoya aussi de Rome les
mêmes passages et les mêmes exemples de no-
tation qu'il avait copiés dans un manuscrit de la
Bibliothèque Barberinne. L'identité des textea
dans les bons manuscrits aurait dû éclairer Mei-
bomius sur la nécessité ile les étudier avec soin
pour en saisir le sens; mais, arrêté en pins d'un
endroit par des difficultés qu'il ne pouvait surmon-
ter, il se persuada légèrement que ces passages
avaient été corrompus par les copistes, et il
leur substitua des corrections qni sont autant
d'erreurs. Ces manuscrits (dit-il ) se rappor-
tent de telle sorte l'un à l'autre, qu'il n'est
pas difficile de voir qu'ils découlent tous de
la même source (i). Et dans un autre endroit
il dit aussi : Tous ces manuscrits ne m*ont
servi qu'à me prouver que partout où il y a
des fautes, elles sont anciennes (2). Préoccupé
de l'Idée de ces fautes prétendues, il a changé le
sens de plusieurs plirases importantes, et a subs-
titué à un exemple curieux d'une notation très-
ancienne de \È musique grecque, les signes plu»
modernes de la notation d'Alypius. Il faut lire,
sur ces altérations du texte d'Aristide Quintil-
lien par Mdbomius, les remarques fort savante»
que Peme a fait insérer dans le troisième vo-
lume de la Revue musicale (p. 481-491 ).
Il n'est pas inutile de relever ici une inadver-
tance singulière échappée à Clavier dans l'article
sur Aristide Quintillien, qu'il a donné dans I»
Biographie universelle de Mlchwô. Ce sftvant
dit qne l'édition du livre de cet écrivain donné»
par Meibomius est la meilleure : il avait oublié
qu'il n'y ent pas d'autre. On assure que M. Vin-
cent , de TAcadémie des inscriptions et balles-
lettres de l'Institut de France , travaille à une
traduction de l'ouvrage d'Aristide Quintillien, qu»
(i) QQlppeltalnterseconTCDlunt, ut ab irnoomnes ma-
naase non dlfflculter perspldatur. ( M. Meibom. io not
ad ArUt. Quint, p. Uk. )
(1) Âb bis ferme alla raUone non sum adjatus , qnam
qnod sua auetorlUite Tétera ablqae menda cne <
marent. ( il/, iîeibam. in pni(faL leetori beneoolo, )
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ARISTIDE QUINTILUEN — ARISTOTE
ne pent manquer dMotéreBser le inonde énidit.
ARISTOGLfeSyécriTain grec sur la musi-
que, dtépar Athéoée(lib. Xiy,c 4), n*esteonnu
que par ce qu'en dit ce compilateur. 11 ayait
composé un Traité sur les Chœurs , et un au-
tre sur la Musiqve, qui ne sont pas venus jus-
qu'à nous.
ARISTOCLIDE9 fameux joueur de flûte
et de cithare, descendant de Terpandre, fut le
mattre de Phrynts. ( Voy, ce nom. ) Il vhralt
du temps de Xerxès.
ARlSTONIQUE,mnsicien grec, néà Argos,
demeurait dans tlle de Corfoo, et fut contem-
porain d'Antiochus. Ménechme, cité par Athé-
née, dit que l'art de jouer de la cithare simple
lui est dû. ( Voy. Athénée, iiv. 14, c. 9. )
ARISTOTE , le plus célèbre et le plus savant
des philosophes grecs, naquit à Stagyre (mainte-
nant Libanova ), ville de la Macédoine, dans la
première année delà quatre-vingt djx.neuvième
olympiade. Nicomaqoe, son père, était médecin du
roi Amintas, aïeul d'Alexandre. A l'Age de dix-
sept ans , il passa sous la discipline de Platon,
dont il suivit les leçons pendant près de vingt
ans. Après la mort de son maître, Aristote quitta
l'Académie pour se rendre auprès de Philippe ,
qui lui confia l'éducation d'Alexandre. Le phi-
losophe avait atteint sa quarante-septième année,
lorsque le fils de Philippe monta sur le trône
de la Macédoine : après cet événement, Aristole
retourna à Athènes, où il enseigna au lycée pen-
dant treize ans. Sa faveur auprès de son royal
élève ne diminua jamais. Non-seulement celui-ci
fit rétablir à sa demande la ville de Stagyre, que
Philippe avait détruite, mais il fit d'énormes dé-
penses pour procurer à son mattre les moyens
de pénétrer dans les secrets de la nature. Ayant
atteint Page de soixante-trois ans, Aristote cessa
de vivre , la troisième année de la cent qua-
torzième olympiade : en mourant il laissa son
école sous la direction de Théophraste, son élève.
La philosophie fondée par Aristote est connue
sous le nom de philosophie péripatéticienne.
Ce n'est point ici le lieu d'examiner sa doctrine ,
ni d'analyser les nombreux ouvrages qu'il a lais-
sés sur presque toutes les branches des sciences,
encore moins de considérer l'influence que ses
livres, venus de l'Orient, ont exercé sur la di-
rection des études européennes pendant bien des
siècles; il ne dmt être parlé que de ses travaux
relatiA à la musique. Un homme doué d'un sa-
voir universel comme Aristote ne pouvait né-
gliger cet art à une époque où toute la Grèce en
foisait l'objet de ses études. Diogène de Laérte
nous apprend, en effet, qu'il avait écrit un livre
sur la musique et un autre ouvrage sur les
135
concoors de musique des jeux Pythiens. Ces
productions sont perdues. Porphyre a conservé
dans son commentaire sur les Harmoniques de
Ptolémée un fragment du traité de POuie d'A-
ristote. Antoine Gogavinl a donné une version
latine de ce fragment à la suite de sa traduction
des Éléments harmoniques d'Aristoxène et du
traité de musique de Ptolémée. La dix-neuvième
section des Problèmes d'Aristote est relative à la
musique on plutôt à l'acoustique ; on trouve ces
problèmes dans les diverses éditions des œuvres
complètes du philosophe, et particulièrement
dans celles de Paria de 1619 et de 1639, 3 vol.
in-folio. On en a donné des éditions séparées,
l'une avec une traduction latine de Gaza et d'Ap-
poni, Venise, 1501, in-folio; l'autre avec un
coounentaire de Louis Septali ; Lyon , 1632, in-
fol. Le plus ancien commentaire sur les pro.
blêmes d'Aristote est celui qui a été fait par Al-
bert le Grand. (Voy, ce nom.) Pietro d'Albano
en a aussi donné un très-ample sous lé titre de
Bxpositio problematum (sic) Aristotelis; cet
ouvrage a été imprimé à Mantoue, en 1475, in folio.
Ce qui concerne la musique y est traité d'une
manière fort étendue dans la section XIX. Cha- .
banon a donné , dans le 46* volume des Mé-
moires de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres de Paris une traduction française des
problèmes d'Aristote relatifs à la musique, avec
un commentaire où il a tâché d'en éclaircir le
sens, en général fort obscur. Les trois mémoi-
res de Chabanon s'étendent depuis la page 285
jusqu'à 355. {Voy, Cbabahon). François Patri-
zio a essayé de démontrer dans son traité Délia
poetica, deçà istoriale, deçà disputata (Fer-
rare, 1586, in-4«) que ces problèmes ne sont
point l'ouvrage d'Aristote. Les chapitres 3, 5, 6 et
7 de la Politique do philosophe traitent aussi
d'objets relatifs à la musique. Enfin on tr^^uve
dans la Poétique do même auteur des passages
assez étendus sur la musique théfttrale.
ARISTOTE» nom, ou plu tôt sobriquet sous
lequel l'auteur d'un traité de musique écrit au
treizième siècle est cité par Jean de Mûris, dans
son Spéculum MusicsB. Ce traité, dont un ma-
nuscrit, qui a appartenu à l'abbé de Tersan, existe
à la Bibliothèque impériale de Paris, sous le
numéro 1136 du supplément latin, petit in-40,
se trouve aussi à la bibliotlièque de l'université
d'Oxford, dans le fonds de Bodley, no 2265-18,
in-folio. La partie hi plus importante de l'ou-
vrage est l'exposition du système de la musique
mesurée dans la notation noire, accompagnée
d'exemples. L'ouvrage est suivi de sept morceaux
à trois voix, qui consistent en motets et chan-
sons françaises, lesquels occupent les feuillets 37 à
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136
ARISTOTE — ARISTOXÊNE
42 d a manuscrit. C» morceaox sont écrits âaos
U maDière ordinaire de ce temps , chaque partie
ayant une sorte de mélodie sur des paroles dif-
férentes des autres , et le ténor, placé dans la
Toix inférieure, étant coupé par des repos régu-
liers, et répéunt , sur un mot latin , une même
phrase en mélodie contrainte , pendant la durée
du morceau. Un on plusieurs feuillets semblent
manquer à la fin : ils contenaient sans doute
quelques autres morceaux du même genre; car
l'ouvrage en lui-même est complet, à l'exception
de la lacune du commencement. Les motets et
chansons à trois voix n'existent pas dans le
manuscrit d'Oxford. Sous le rapport de l'harmo-
nie, comme sous celui des formes de la mélodie,
les chansons de cet ouvrage sont iniérieores à
celles do même genre qui nous restent d'Adam
de la Haie, lequel écrivait à la même époque,
mais dont le talent est bien plus remarquable.
Le traité est le même qui a été imprimé dans les
CBuvres du vénérable Bède , dont les éditions les
plus complètes ont été publiées à Cologne en
1612 et t688, 8 vol. in-fol. 11 a pour titre :
iiusiea quadrata seu menturata. Dans l'é-
dition de 1688, il y a une singulière faute d'im-
pression (t. I, col. 351 ), car on y lit : liusxca
qnaria seu mensurata. Cest Bottée de Toul-
mont qui a découvert le nom du le sobriquet
sous lequel était connu l'auteur de cet ouvrage,
dans les citations du Spéculum nuuiem de Jean
de Mûris , et qui Ta l'ait connaître dans un rap-
port sur on projet de publication de musique
ancienne, frit au comité historique des arts et
monuments, et inséré au Bulletin archMO'
gigue, t. II, p. 651. M. E. d^ Coussemaker, qui
fait parfois des suppositions hasardées et qui ne
se souvient de mon nom que pour faire des cri-
tiques bien ou mal fondées, m*a attribué, à l'oc-
casion de ce même ouvrage ( Histoire de Char-
nuffiie au moyen âge, p. 47), une absurdité
'dans laquelle il devait savoir que Je ne suis
pas tombé; car après avohr copié dans l'article
de Bède de la Biographie uiverselle des mu-
siciens tout ce qui concerne rintroduction du
même ouvrage dans les œuvres de cet écrivain
anglo-saxon, et les éditions qui en ont élé fai-
tes, il ^oute : Sans se prononcer positivement ,
M. Fétis semble considérer BèdeU Vénérable
comme pouvant être l'auteur de ce traité. Or
il tire cette conséquence de ce que , pour con-
tre-balaocer l'opinion fausse de Burney et de
Forkel, à savoir, qu'il n'existait pas de musique
mesurée au temps de Bède, j'ai écrit ce passage,
dans lequel il n'est pas question de l'ouvrage,
mais de la musique mesurée elle-même : « Il
« n'est cependant pas démontré qu'il n'existait
« pas de notions de la musique mesurée chea
« les peuples du Nord dès le huitième siècle.
« Remarquons en passant que dans son Bis-
« toire ecclésiastique , dont il y a plusieurs
« éditioDs, Bède lait mention d'une liarmonie à
« deux parties, en consonnances, dont il y avait
• des exemples en Angleterre , de son temps. >
Or ce que je disais alors, et ce que j^ soutenu
depuis lors contre Kiesewetter sur l'ancienneté
de la musique mesurée, est devenu bien plus
clair et plus positif pour moi; car j'ai acquis la
conviction que la musique mesurée a existé de
tons temps chez tous les peuples , qu'elle est
ancienne comme le monde , et que ce qu'on a
appelé l'invention de cette musique n'est que
celle de sa notation dans un système particu-
lier; système qui, suivant ce que j'ai dit à l'arti-
cle Franconôe la même Biographieuniverselle,
date du onzième siècle ou de la fin dn dixième. .
Je n'ai donc pu considérer un écrivain qui vi-
vait à la fin du septième siècle et au commen-
cement du suivant comme l'auteur de l'ouvrage
du Pseudo-Aristote. Pour rétablir la lacune dn
manuscrit de Paris, on a, outre le manuscrit
d'Oxford, les éditions de Bède, où le passage se
trouve en entier. Du reste, l'ouvrage, tel qu'il
est dans ces éditions, a été étrangement mutilé :
toute la partie qui concerne les tons, les hexa-
cordes, la solmisation et les muances, ainsi que
les intervalles, y manque ; dans ce qu'on a im-
prûné de la notation mesurée, les figures sont
fautives, et la plupart des exemples ont été
laissés en blanc pour être ajoutés à la main ,
mais n'ont pas été remplis.
ARISTOXÊNE, philosophe péripatéticien,
naquit à Tarente dans la cmt quinzième olympiade,
c'est-à-dire environ 354 ans avant J.-C. (i). Spin-
tharus, son père, lui donna les premières notions
de la musique et de la philosophie. Aristoxène passa
ensuite sous la direction de Lamprus d'Éry thres,
puis il entira à l'école de Xénophile de Chalds,
philosophe pythagoricien. Enfin il devint le dis-
ciple d'Aristote, à qui il resta longtemps attaché;
mais, irrité, suivant ce que rapporte Suidas, de ce
que ce philosophe avait désigné Tliéophraste pour
son successeur, il calomnia la mémoire de son
maître, et montra dès lors cette basse jalousie dont
(i) UantU première édlUon deeette Biographie tmtcar'
iêlU d0t musiciens J'ai placé la date de la nalMaooe d'A-
rlitozèM dans la quatre-ffngt-oiiilèiiie olympiade, ayant
mal aaltl le sens de Suidai ; mais cette date esté?ldiWDeiit
trop rapprocbéejearce M dans la troisième année de eelte
olympiade qneTbéophraste succéda i Arlstote dans fcA-
aeignement de son éeole; d'oà U soit qu'Artotoiène n^m-
ratt pu en avoir de la Jalonsie, puiaqull aurait ét« né à
peine. Ce qal parait Traliemblable, c'est qu'il avaJt alors
enTlron vlnst-liult ans.
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ARISTOXÈNE
J37
il a donné des preo^es en écrivant la vie de pla-
neare grands boaunes, tels qiie Pytliagore, Ar-
cbius» Socrate et Platon (1). On ignore l'époque
de sa mort.
n nous reste de loi on Traité des éléments
harnumigttes , en trois llTres («pi dpiiovixAv
ototxsCttv), dont on trooTe des manoscrits dans
presque tontes les grandes bibliothèques. Le pre-
mier qui publia le texte d'Aristoxène avec des
notes fht Jean Mearsins ; il y a joint les ouvrages
deNicbomaqne et d' Alypins; cette collection a pour
titre : Aristoxenus, Nichomachus', Alyplus,
awtores musices antiquissimi hactenus non
«</t/i,Logdnni Batavorum, 1616, in-4*. On a réim-
primé le te&te et les notes dans les œuvres de ce
phjMogDe, t. Yl, p. 341 et soiv., et Ton y a
joint la version de Meibomius. Antoine Gogavini a
publié une version latine fort médiocre des élé-
menti harmoniques d^Aristoxène, avec les bar-
inoDiqnes de Ptolémée, etc., sous ce titre : Aris*
Uaeni antiguis. Barmonicorvm elemeniorum
[àM très. Cl, Ptolemsei harmonicorum^ seu de
muska libri /!/, Yenetiis; 1562, in-4*. L'édi-
tioa considérée comme la meilleure du traité de
miuique d'Aristoxène est celle qui a été donnée
par Meibomius dans sa collection de sept auteurs.
grecs sur la musique, intitulée : Antiqtùs musices
onerorei «(p^em, Amstelodami, 1652, in*4 2 vol.;
toutefois cette édition est bien imparfaite; on y
trouve dn désordre dans le texte, et Meibomius
n'a pas toujours saisi le sens de son auteur dans
sa version latine. Il y a joint des notes et une
préface.
Le texte d'Aristoxène a été fort altéré par d'i-
gnorants copisles. Meibomius a fait observer que
la fin de chaque livre manque; mais il n'a pas
TU que IMntroducHon de l'ouvrage a été déplacée,
et qu'on l'a mise dans le cours dn second livre;
enfin il n'a pas vu qu'une autre transposition a
eu lieu dans le premier livre, où un passage du
Mcond est dté comme une chose connue. C'est
Wallis qui, dans ses notes sur Ptolémée, a fait
ces remarques; elles ont été répétées par Re-
<pieao{Saggi sul Bistabilmento delV arte ar-
ffionica, t. I, p. 221) (2).
(1) Dun ane ^UMb «MT^rMoiràw <« «m 4tato« Insérée
duM u Amm araMola^igw (X1V« anoée, i«n}. H. Cb.
lu. Eoclle emye d« eombaUre t'userUon d« Suidas par
on piMige oA Aristoxène lone k néUioda de son maître.
Ce rdMBMflicBt parait peu aolldei car ee n'est pu dans
de» eiMMCB d« eette aatim qw la batne oalomnieasê se
M II est érMent, en effet, que les eonsMératloaa sur
n>vsoniqiie, rénnaiératloD de ses parUes , et la dlseos-
ilon sur U Taleor otn b algnUleatloD abmrfnedes mots, de-
vilsat tnmver leor place après le plan qne donne ▲rie'
ioxtee de son onvrage.
J. B. Doni avait Indiqué dans son traité de
PrsBstànt. mus. veter. 1 1 de se» œuvres, lib. II,
p. 136, des fragments des Éléments rhythmi-
ques d' Aristoxène, d'après un manuscrit de la
bibliothèque du Vatican ; il en avait même com-
mencé la traduction. L'abbé Morelli, savant bi-
bliothécaire, a publié ces fragmentsen 1786, d'a-
près ce manuscrit et un antre de la bibliothèque
de Saint-Marc de Venise. ^
Atiiénée cite quelques ouvrages d'Aristoxène re-
latifs à la musique, qui ne sont pas venus jusqu'à
nous : l'un était un Traité des joueurs de flûte,
itepl ouXtitûv; le second traitait des flûtes et des
autres instruments de musique sous le titre : icepi
àuXâv xai ôprfovwv; le troisième était un traité de
musique, différent des Éléments harmoniques du
mèmeauteur; il avait pour titre : icepl lioumx^ç. Ce
livre traitait non-seulement des diverses parties de
rart,tellesque la Métnque,la Rhythmique, V Or-
ganique, la Poétique tiVHyppocritique, mais
encoredel'histoirede la musique et des musiciens.
C'est deceluMàque Plutarque parle dans son dia-
logue sur la musique, lorsqu'il fait dire à un des
interlocuteurs : « Suivant Aristoxène (dans son
« premier livre sur la musique), ce fut sur le mode
« lydien que l'ancien Olympe composa l'air de
« flûte qui exprimait une lamentation sur 1%
« mort de Python. > Le dernier ouvrage d'Aris-
toxène relatif à la musique était un traité de l'art
de percer les flûtes, itepl àuXov Tpvifftfloc. Les écrits
de cet ancien auteur ont été cités avec éloge par
Euclide, Cicéron, Vitruve, Plutarque, Athénée,
Aristide Qnintilien, Ptolémée, Boèce et plu-
sieurs autres. Saint Jérôme a dit aussi, en par-
lant de lui : Et longe omnium doctissimus
Aristoxenus musUms ; et Aulu-Gelle {Noct. At-
ticar. lib. IV, c XI) : Aristoxenus muiicus
vir literatum veterum diligentissimus, H est
remarquable que, de tous les musiciens dogmati-
ques grecs qui sont venus jusqu'à nous , Aris-
toxène est le seul dont Plutarque fait mention.
Les Éléments harmoniques que le temps nous
a conservés ne sont pas, comme on pourrait le
croire, un traité de cette partie de la musique
qu'on désigne aujourd'hui sous le nom d'Aar-
monie ; Ap|urvéa, chez les Grecs, signifiait, ainsi
qu' Aristoxène le dit en plusieurs endroits de son
livre, l'ordre mélodique des sons, le système sur
lequel le chant était établi. Avant d'écrire cet
ouvrage, Aristoxène avait donné son histoire de
la musique et des anciens musiciens, où fl éta-
blissait que ceux-ci divisaient autrefois le ton en
quatre parties égales. Il ne fut pas compris, et
l'on crut qu'il avait voulu démontrer que dans la
pratique on peut chanter des intervalles de quarts
de ton ; il se plaint beaucoup de cette errein' en
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138
plusieurs endroits de son livre et affirme qu'on
ne Ta pas entendu. Quoi qu^il en soit, ce Tut
pour faire prévaloir le système de la division
du ton en deux demi-tous égaax, suivant le
jugement de l'oreiUe et en opposition à la doc-
trine des pythagoriciens, qu'Aristoiène écrivit
son livre; système que Tabbé Requeno a touIu
faire prévaloirdans son livre intitulé : Saggi sul
Ristabilmento delV arte nrmonica de'Greci e
Bomani cantori (Parme, 1798, 2 Tol. iii-8 ), et
que Kiesewetter a vanté, sans en avoir llntelll*
gence, dans l'écrit qu'il a publié sous ce titre :
Der neuen Aristoxener zerstreute Aufixtzê
ûber das Irrige der musikalischen Aritmetik
und das Exile ihrer Temperaturrechnungen
(Mémoires épars des nouveaux ari8toxéniens,etc.).
Il y recueille les opinions mal fondées d'Eximeno,
de Drieberg , de M. J. Krieger, etc., quMl appaie
des siennes propres. Mais la tb^rie dont il s'agit
n'est pas soutenable; car on a suffisamment dé-
montré que l'expression numérique du demi-ton
3
vrai est une quantité irrationnelle.
Pour principe fondamental de son système de
musique, Àristoxène établit que l'oreille est le
seul juge des intervalles harmoniques. Pythagore
voulait que l'homme eût à priori la oonsdence
mathématique des rapports de ces intervalles :
Aristoxène, suivant la doctrine de son maître
Aristote, ne lui accorde que la faculté de s'en ins-
truire par l'expérience. Didyme (voy. ce nom ),
écrivain grec, avait composé un livre fort étendu
sur ces deux systèmes opposés : cet ouvrage est
malheureusement perdu ; il ne nous en reste que
des fragments conservés par Porphyre. Quoi qu*il
en soit, la doctrine d'Aristoxène, sous le rapport
de l'égalité des demi-tons, est, comme on vient
de le voir, tout empyrique ; elle ne peut avoir
d'autre base que le jugement du sens musical :
instruit par l'expérience, il est donc assez singu-
lier que ce théoricien, après avoir rejeté les cal-
cnls des proportions de Pythagore, ait en recours
lai-mème aux chiffres pour démontrer cette éga-
lité des demi-tons, base de tout son système*
et de plus qu'il ne produise sur ce sujet que
des ealculs faux, victorieusement réfutés par
Ptolémée {Harmonie., lib. I, c. 9) et par Por-
phyre (Comment, in Ptolem., p. 298, édit.
Waliis). Boèce a très-bien résumé en peu de li-
gnes le principe faux qui sert de base à la doc-
trine d'Aristoxène (1). Ce principe consiste à
donner six tons à l'étendue de l'octave; au lieu
de cinq tons et deux demi4ons mineurs, et à faire
(0 De Mwêoot llb. V. cap. xxi. Le pawage cominciice
pëT eet moU -. Qttod vero de Mt jérUtoxenut ientiat,
brevUer t^eriendum est, etc.
ARISTOXÈNE — ARMAND
le demi-ton égal à la moitié d'un de ces tons. H
prend le résultat da tempérament égal des mo-
dernes pour le produit de la nature.
Aristoxène dit en plusieurs endroits de se»
Éléments harmoniques (livre premier) que per-
sonne avant lui n'avait considéré la mu.sique sou»
le même point de vue et n'en avait traité de 1»
même manière; il fait connaître sa pensée à oet
égard en disant que tons les auteurs qui avaient
écrit sur oet^rt ne l'avaient considéré que sous
le rapport harmonique , c'est-à-dire que selon
l'ordre des intervalles calcolés proportionnelle-
ment. H ne faut pas croire toutefois qu'en éta*
blissanl une doctrine tout expérimentale et de
sentiment, ce musicien philosophe ait traité de
l'art sous le rapport dé la pratique; ce n'est qu'un
écrivain dogmatique dont le livre ne nous fournit
presque aucun renseignement sur ce qu'il nous
importerait de savoir concernant ta musique dn
l'antiquité. A vrai dire, aucun des auteurs grec»
ne nous instruit à oet égard, et les livres des-
tinés à enseigner la pratique de l'art ne sont pas
parvenus jusqu'à nous.
J'ai dit que le livre d'Aristoxène, tel qu'il a été
publié plusieurs fois, porte des marques évidentes
de l'altération du texte et d'un grand désordre.
Parmi tous les manuscrits existants dans les
grandes bibliothèques de l'Europe, et qtii sont
connus, il n'en est aucun qui puisse aider à ré>
tablir cet ouvrage dans son état primitif: presque
tous sont de la même époque et semblent venir
de la même source. Une des plus singulières
transpositions qu'on y remarque est celle de fln-
troduction, où se trouve l'énumération des di-
verses parties de l'ouvrage, et qu'on a placée
dans le second livre.
On peut consulter avec fruit, sur cet auteur, la
savante dissertation de M. G. L. Mahne, intitulée :
Diatribe de Aristoxeno philosopha peripate-
tico, Amstelodami, 1793, in-s», et les Lectiones
Atticse de M. J. Luzac, Leyde, 1809, in-8o. Voyez,
aussi l'ouvrage de François de Beaumont , inti-
tulé : Memoria sopra Xanto, Aristosseno e
Stesicoro, Palerme, 1835, in-S», et une Étude
sur Aristoxène et son école, par M. Ch.-Em.
Ruelle, dans la Bévue archéologique, 14* année
(1857).
ARMAND (M"« Aram-Amée) , cantatrice,
connue sons le nom de M"* Armand l'aînée, née
à Paris, en 1774, a débuté à l'Opéra*Comique
dans la selle Favart, au mois de juin 1793, et fut
reçue sociétaire dans la même année. Elle cliantn
avec succès à ce théâtre jusqu'à la réunion des
sociétaires avec les comédiens du théâtre Fey-
deau, en 1801. Alors elle passa à TOpérn, et
débuta à ce théâtre, le 8 germinal an ix (29 mare
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ARMAND — ARNALD
1ZÎ>
mi), dans le rôle à*Antigone d'Œdipe. Elle
s'est retirée le 1"* janvier ISil. M*^ Armand
possédait une Toix soqpre et fortement timbrée :
elle avait de Pénergie et produisait de reffet dans
tes morceaux d'ensemble ; mais sa vocalisation
manquait de légèreté, et son intonation n'était
pas toujours d'une justesse irréprochable. Elle est
morte à Paris, le 4 avril 1846.
ARMAND (JosépfliKB), nièce de la précé-
dente , et son élève pour le cbant , a débuté à
rOpéra, le 16 février 1808, dans Iphigénie en
Âulide. En 1818, elle épousa Félix Cazot, pro-
fesseur de piano à Paris. Ayant été réformée le
l*' janvier 1817, elle fut engagée au théâtre de
Bruxelles, et elle y a chanté jusqu'en 1826, époque
oà elle s'est retirée à Paris.
ARMANSPERG (Mariçd*), pianiste ama-
teor, s'est fait connaître depuis 1844 par quel-
ques compositions légères pour son instrument,
telles que des nocturnes (œuvre 3), polkas
(op. 3), etc., qui ont été publiées chez Schott, à
Mayence.
ARMBRUST(GoERGEs), organiste de Té-
gSÎK Saint- Pierre, à Hambourg, a pris part à une
polémique relative à la société qui a pris le titre
de: Hamburger BachgeselUcha/t , et s^est for-
mée en concurrence d'une autre association anté-
rieure de Leipsick,pourla publication des Œuvres
complètes de Jean Sébastien Bach, laquelle avait
d^à fait paraître les cinq premiers volumes do
.'^ belle collection. La polémique commença par
on article qui parut le 1er avril 1856 dans le
Tagesberieht de Hambourg. On y faisait remar-
quer que la noovelle société de Bach n'avait pas de
raison d'être, puisqu'il en existait déjà une qui
STait le même objet, et qui s'acquittait bien de
» mission. M. Charles €r. P. Gr&dner {voy. ce
nom) fit paraître à cette occasion divers écrits
mxqoels M. Armbrust , membre de la société de
de Bach de Hambourg, a répondu par celui qui a
poor titre : Replick auf die Vertheidigung der
ffttmburger Bac/igeselUchaft gegen die An-
griffe des fferm Cari. G. P. Gràdner (Ré-
pliqne sur la défense de Tassociation hambour-
SBoiwde Bach, contre les attaques de M. Char-
la G. P. Griflner), Hambourg, Schuberth, 1856,
ln-8<^de 29 pages.
ABMINGAUD (Jules), violoniste et com-
poiitenr,e8t né à Bayonne, le 3 mai 1820. Il y
a reçu des leçons de violon d'an bon maître
qvi a développé son talent naturel. Au mois
^ jiihi 1839, M. Armingaud s'est présenté au
Conservatoire de Paris pour entrer dans une
c^aaae de perfectionnement de son instrnment ;
nais déjà sa manière avait acquis trop dMn-
éividuatité pour se modifier par les leçons d'un
professeur, et le comité d'examen ne cnit
pas devoir admettre le jeune artiste, bien qu'il
l'eût entendu avec plaisir. Depuis lors le
talent de M. Armingaud s'est complété par ses
études particulières et par l'audition de quelques
artistes éminents. Il est aujourd'hui ( 1857 ) con-
sidéré comme un des violonistes les plus distin-
gués de Paris, et occupe la place de premier
Tiolon au théâtre impérial de l'Opéra-Comique.
Au nombre de ses compositions publiées jusqu'à
ce jour, on remarque celles-d : lo Fantaisie sur
V Absence , de Félicien David , pour violon et
piano, op. 8; Paris, Brandus. — 2» Sérénade pour
violon avec ace. de piano, op. 9 ; Paris, Meisson-
nier . — 3*^ Grande fantaisie sur Zampa, idem, op.
10; Paris, ibid, — 4o Villanelle , icfem, op. 11 ;
ibid. — 50 Andànte et Scherzo pour violon et
piano, op. 13; Paris, Richault. — 6» Fantaisie et
variations poor violon et orchestre, op. 14 ; Paris,
Richault. — 7o Souvenir de Vasconie, idem ,
op. 15; ibid.
ARMONIST (***), virtuose sur un mstru-
ment de son invention qu'il a nommé Holzhar^
monika (harmonica de bois) : cet instrument
n'est autre que le claquebois , . échellette de
morceaux de bois dur et sonore, originaire de
rinde et de la Chine , dont on tire des sons en
frappant les barreaux avec un petit maillet. Il
n'est ordinairement composé que de sons diato-
niques d'après l'échelle musicale des Chinois :
M. Armonist a fait le sien sur une échelle chro«
matique de deux octaves. Il en joue avec une
dextérité merveilleuse et exécute les passages
les plus difficiles. Cet artiste est fixé à Péters-
bourg. Je présume que le nom sous lequel il est
connu est un sobriquet qui lui a été donné &
cause de son talent, et qu'il est Anglais d'ori-
gine.
ARMSDORFF (André), organiste de l'é-
glise du Commerce à Erf Qrt , naquit à Mnhiberg,
le 9 septembre 1670. Après avoir fini son cours
d'études latines, il se livra à la jurisprudence,
devint organiste de Saint-André, et ensuite de
l'église du Commerce. Il remplissait les fonctions
de cette dernière place, lorsqu'il mourut, le 31
juin 1699, à l'Age de vingt-huit ans/ll a laissé
en manuscrit un recueil considérable de compo-
sitions pour l'église. Kœmer, éditeur à Eisenach,
a publié un trio pour l'orgue, à trois claviers, sur
le choral Wie schœn leuchtet, àe la composition
de cet artiste.
ARNALD (AaiLo) , fils de Thorwald , fût un
scalde islandais, ou poète chanteur, attaché au
service de Waldemar le Grand, roi de Danemark.
Saxo le Grammairien accorde de grands éloges à
son talent dans la poésie et dans le chant accom-
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140
ARNALD — ARNE
l>agné de la harpe. Arnald Técot dans la seconde
moitié du douzième siècle.
ARNAUD (L'abbé Frarços), né à Aubignan,
près de Garpentras , le 27 juillet 1721 , entra
do bonne heure dans Tétat ecclésiastique. Il vint
à Paris en 1752, et fut pendant quelque temps
attaché ao prince Loois de Wurtemberg, qui était
alors au service de France. En 1765 , il obtint
Tabbaye de Grandchamp ; dans la suite il eut la
place de lecteur et de bibliothécaire de Monsieur,
et la survÎTance de la place d'historiographe de
Tordre de Saint-Lazare : il mourut à Paris le 2 dé-
cembre 1784. 11 avait été reçu membre de TA-
cadémie des inscriptions et belles-lettres en 1762,
et de TAcadémie française, le 15 mai 1771.
L'abbé Arnaud joignait à beaucoup d'instruc-
tion un goût très-vif pour les beaux-arts. Il fut
un chaud partisan de Gluck, et prit part à la
guerre mnsieale entre les Glacklstes et les Piccini»-
tes. La Harpe, Marmontel et quelques antres lit-
térateurs, qui s'étaient mis à la tète de ceux-ci,
saas savoir pourquoi, trouvèrent dans Tabhé Ar-
naud un antagoniste redoutable, qui avait sur eux
l'avantage d'entendre la question. U écrivit pour
cette querelle quelques brochures anonymes et plu-
siens articles dans le Journal de Paris. On ne peut
reprocher à Tabbé Arnaud que d'avoir vanté
jusqu'à l'exagération l'utilité de la déclamation
lyrique, et d'avoir méconnu le cliarme de la
mélodie.
Voici la liste de ses écrits qui ont la musique
pour objet : lo Lettre sur la Musique à mon-
sieur le comte de Cay/t»; Paris, l754,in-8,36
pages. (Voy. Joum» des Sav. de 1754, p. 175. )
Celle lettre a été insérée par La Borde dans son
JSssai sur la Musique, t. III, p. 55 1 ; Arteaga eu a
donné une traduction italienne dans ses Hivo"
luzioni del teatro musicale italiano, t. 111,
p. 243. —2« Réfiexions sur la musique en géné-
ral, et sur la mtuique/rançaise en particulier ;
Paris, 1754; in-12.— 8o Quelques morceaux dans
les Variétés littéraires, publiées en société
avecSuard, Paris, Lacombe, 1768, 4 vol. in-12.
Léon Boudou a publié les Œuvres complètes de
l'abbé Arnaud, à Paris, en 1808, 3 vol. in-S"*;
on y trouve les morceaux suivants, relatifs à la
musique : Tome 1er, Lettre sur la musique (À
M. de Cay lus ); -r- Lettre sur un ouvrage italien in-
titulé : Jl Teatro àllamoda, —Tome II : Essai sur
le mélodrame ou drame lyrique. — Traduction
manuscrite d'un livre sur l'ancienne musique
diinoise. — Lettre k Mme d'Augni et à la com-
tesse de B..., sur VlpMgénie de Gluck. — La
soirée perdue à V Opéra, — Lettre d'un Ermite
de la forêt de Sénart, avec la réponse. — Lettre
au P. Martini, avec la réponse. — Profession de
foi en musique, d'nn amateur des beaux-arts ,
à M. de la Harpe. — Lettre sur Vlphigénie en
Tauride de Gluck. La plupart de ces morceaux
avaient été publiés précédemment dans les Mé-
moires potir servir à r histoire de la révolution
opérée dans la musique par M, le chevalier
Gluck.
ARNAUD (PiBRBE), violoniste de Paris,
dans la seconde moitié du dix-liuitième siècle,
y a fait imprimer trois oeuvres de quatuors pour
deux violons, alto et basse, depuis 1782 jus-
qu'en 1787.
ARNAUD (jEAK-ÉnERNB-GoiLLàmiB), connu
sous le nom d* Etienne Arnaud, est né à Mar-
seille, le 16 mars 1807. Arrivée Paris à l'âge
de dix-huit ans , il fut admis comme élève pen-
sionnaire du Conservatoire pour le chant, le 16
juillet 1825, et suivît le cours de Plantade; mais
il acheva ses études sans se fkire remarquer, et
sortit de cette école pour se livrer à renseigne-
ment , son organe vocal n'ayant pas la sonorité
suffisante pour la scène. M. Arnaud a trouvé une
compensation à cette infortune dans le succès
qu'ont obtenu les jolies romances dont il est
auteur, et dont il a publié un grand nombre,
parmi lesquelles on remarque celles-ci : Jenny
l'ouvrière; La mère du mousse; Soldat du
roi; La Heine de la moisson; Jean ne ment
pas, etc.
AlRNE ( Thomas- ADGusmi ) , docteur en mu-
sique, eut pour père un tapissier de Londres, et
naquit au mois de mars 1710. Destiné par ses
parents à la profession d'avocat, il fut mis au
collège d'Éton, où ses études se ressentirent des
distractions que lui causait déjà son penchant
pour la musique. Ce penchant devint bientôt une
passion insurmontable; et, malgré les obstacles
que lui opposait sa famille , il parvint à se livrer
à l'étude du violon sous la direction de Festing,
et à celle du davecin et de la composition. Son
premier essai fut la musique d'une force inti-
tulée Toin Thumb , ou V Opéra des Opéras ,
représenté sur le théâtre de Haymarket, en 1733.
En 1738, il fit jouer son opéra de Cornus, qui
est considéré en Angleterre comme un excdlente
production. Ame eut du moins le mérite d'y
mettre un cachet particulier, et de ne point se
borner, comme tous les compositeurs anglais
de cette époque, à imiter Purcell ou Haendel.
Vers le même temps , il épousa Cécile Toung,
élève de Géminiani et cantatrice distinguée du
théâtre de Drury-Lane. fin 1744, il fut attaché
comme compositeur au même tliéâtrè. Depuis
lors, jusqu'en 1776, il donna plosieun opéras
qui eurent presque tous du succès, et qui le mé-
ritaient; car, &i Pou ue trouve point une grande
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ARNE — ARNEST
141
originalité d'idées dans les productions d^Arne,
ni beaucoup d'expression dramatique , on y re-
connaît du moins de l'élégance et du naturel dans
les ctiaotâ , de la correction dans Tharmonie » et
des détails agréables dans les accompagnements.
Ses airspnt quelquefois, il est vrai, un peu de la
roideur qui semble inséparable de la langue sur
laquelle il travaillait ; mais il les adoucissait au-
taot que cela se pouvait par un heureux mélange
do style italien et des mélodies écossaises. En
somme, Âme est le musicien le plus remarquable
qa'ait produit TAngleterre dans le dix-huitième
siècle. Il a composé aussi dès oratorios , mais
il ne fut pas si heoreux dans ce genre de compo-
sition qu'au théâtre. Il ne pouvait en effet lutter
sans désavantage contre la réputation de Haen-
del ; car, outre qu'il n^avait point la fertilité d'in-
mention de ce grand homme , ses choeurs sont
d'one faiblesse que ne comporte pas cette espèce
de drame. Malgré l'admiration des Anglais pour
Haendel, leurs biographes ont essayé de démon-
trer que le peu de succès des oratorios d'Arne
a été causé par rinfériorité des moyens d'exécu-
tion dont ii pouvait disposer, comparés à ceux
de son modèle. Arne est mort d'une maladie spas-
njodique, le 5 mars 1778.
Voici Ift liste de ses ouvrages : l* Rosamonde^en
1 733. — 2* L'Opéra des Opéras, 1733. — 3° Zara,
1736. — é^'Contttf, 1738, gravé. — 5* Theblind
Beggar ofBethnal Green (Le Mendiant aveugle
tV Bethnal Green). — 6« Fall ofPhaetcm, (La
Ctutede Phaéton). —7* King Pépin" s Campaign
(La Campagne du roi Pépin), 1745. —S* Don Sa-
wrio, 1749. —9*" Temple ofDulness (Le Temple
de la Paresse), 1745. ^10° Britannia, 1744.—
11* Blisa, 1750. — 12» Cimona. — 13* Artaxer-
cet, 1762, gravé en partition.— l^'Elfrida. —
15* KJkngArthur (Le Roi ArUiur). — - 16* The
fiiiardtanou/t(7t^^e<f( Le Tuteur dupé), 1765,
gravé en partition. — 17* The Birth df Hercules
(La Naissance d'Hercule), 1706. — 18« Achilles in
pettiçoats (Achille àScyros). ^ id"" Thomas and
Sally, gravé en partition. — 20<* The Choice oj
Harlequin (Le Choix d'Arlequin). — 21* Syren
(LaSyrène).— 22* TheLadiesfrolick(LB&Veaane&
gaUfardes), en 1770, gravé en partition. — 23*
V Olympiade , opéra italien. Ses oratorios sont :
Alfred, 17 ^6; Judith, n^fTrtpto-Portsmouth,
gravé à Londres. Tous ces ouvrages ont été pu-
bliéi cfaei Walsb et autres éditeurs de Londres,
en extraits ou en partitions complètes. Il a fait
graver ausaî pour la chambre : 1* Colin and
Pkabe (Colin et Phébé), dialogne, 1 745. — 2« Ode
en Shakespeare (Ode sur Shakespeare). — 3* Song
in the Fairy taie, — 4* The oracle or the Resol-
^HTof questions y with Z2 pages ofsongs, 1763.—
5« il/aj((/ay(Lepremier JourdeMai).— 6« Nine
books of sélect english songs (Neuf livres de
chansons anglaises).
Madame Ame , femme du compositeur, était
excellente cantatrice, et brillait dans les opéras
de Haendel : elle est morte vers 1765.
ARNE (llfiGHEL), fils du précédent, na-
quit à Londres en 1741. Ses dispositions pour
la musique se développèrent si tOt qu'à l'Age de
dix ans il exécutait sur le clavecin des leçons de
Hœndel et de Scarlatti avec une rapidité et une
correction surprenantes. En 1764 il donna, en so-
ciété avec Battishill, au théâtre de Drury-Lane,
l'opéra d'iélcmena, qui n'eut aucun succès, et
The Pay*s taie ( Le Conlc de fées) , qui fut mieux,
accueilli. Cymon fut jouée en 1767 : c'est le meil-
leur ouvrage de Michel Arne, qui en écrivit plu-
sieurs autres, mais qui, vers 1780, eut la folie de
quitter sa profession pour se livrer à la recherche
de la pierre philosophale; il fit même construire
à Chelsea un b&timent qui lui servait de labora-
toire. Mais, ayant été ruiné par les dépenses que
lui occasionna l'objet de ses recherches, il rentra
courageusement dans la carrière de la musique,
et écrivit de petites pièces* pour les théâtres de
Covent-Garden , du Vauxhall et du Ranelagh :
il est mort vers 1806.
ARNEST, premier archevêque de Prague ,
vers le milieu du quatorzième siècle , composa, '
vers l'année 1350, un chant en langue bohème,
avec la musique, en l'honneur de saint Wences-
las. Ce diant, dont les paroles sont la traduction
du Kyrie Eleison , se chante encore dans les
églises de la Bohème à la fête de saint Wenceslas.
Arnest mourut le 30 juin 1364 , et fut inhumé
dans le monastère des chanoines réguliers de
Sainte-Marie, qu'il avait fondé àGlatz. Berghauer,
dans son Protomartyre S. Joanne fifepomuc,
1 1, p. 102, dit quil existe dans l'église cathédrale
de Prague un bean manuscrit sur vélin, en six
volumes grand in-folio, qui contient nne collec-
tion de messes, de séquences et de motets notés,
et qui a été exécaté aux dépens et par les or-
dres d'Arnest en 1363. Au premier volume de ce
manuscrit, on trouve l'écusson desarmesd'Arnest,
qui consiste en un cheval blanc dans un champ
rouge, avec cette inscription : Anno Domini
McccLXiii. Dominus Arnestus Pragensis Se-
clesise primus Archiepiscopus fecit scribere
hune librum,ut Domini eanonicl eo utantur
in Ecclesia predicta. Obiit autem predictus
Dominus Arnestus An, Dom, mogclxiv. UltHna
die mensis Junii. Cujtis anima requiescat in
pace. Amen, Le portrait d'Arnest a été gravé par
Mathias Greischer et inséré dans l'ouvrage quia
pour titre: Az ÉgeszVilagonslev*s Csudalatos
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142
ARTÎEST — ARNOLD
Boldogsagos Stûz Kepeineck Rovidedenjol tet
Eredeti, etc., etquiaétépablié à Prague, en 1690,
in-4* , aux dépens dn prince Paul Esterliazy.
ARNETH (François-Henri), physicien, né
à Vienne vers 1815, est auteur d*un traité de la
▼oix humaine, intitulé: DiemenschUche Stimme.
Vienne, 1842, 1 toI. in-8*.
ARNIM (Locn-AcBiH o') , poète et roman-
cier allemand, naquit à Berlin le 26 jaoTier 1781,
et mourut dans une maison de campagne aux
enTirons de cette ville, le 21 janvier 1831. Son
mérite littéraire ne doit pas être apprécié ici : fl
n'est cité dans cette biographie que pour une suite
d'articles sur les airs populaires ( Von Volks-
liedern ) qu'il a publiés dans la Gazette musicale
de Berlin (1805, not 20, 21, 22, 23 et 26 ). D'Ar-
nim avait parcouru l'Allemagne en tout sens, et
y avait recueilli un grand nombre de ces chan-
sons , les notant sous la dictée des artisans, des
Jeunes filles et des pAtres. Il en forma un recueil
qui parut à Heidelberg, en 1800, sous le titre
de : Ikts Wunderhorn (le Cor merveilleux), et
dont il a été publié une nouvelle édition en 1819.
ARNIH (ÉusÀBETH ou Bettinad*), femme
do précédent, née Brentano, a vu le jour à Franc-
fort-sur-le-Mein , en ' 1785. Douée d'une ima-
gination ardente, elle s'éprit d'un amour pas-
sionné pour Gcethe, qu'elle n'avait jamais vu, à
la lecture de ses ouvrages , et lui écrivit des let-
tres pathétiques auxquelles le galant vieillard ré-
pondit par des sonnets et par des épttres remplies
de grâce et de douce philosophie. Cette corres-
pondance, commencée en 1807, a été publiée
en trois volumes, sous le titre de : ^tht^t Brief-
wechsel mit einem Kinde ( Correspondance de
Gœthe avec un enfant). Cet enfant avait vingt-
deux ans quand le commerce épistolaire com-
mença. La célébrité de Bettina n'est pas fondée
seulement sur son amour pour Tillustre poète :
elle y a d'autres titres par ses ouvrages littéraires.
On n'a pas à s'en occuper ici : M»^ d'Arnim n'est
mentionnée dans cette biographie que pour ses
JUeder pour une ou deux voix avec accompagne-
ment de piano , dont il a été publié un recueil à
Leipsick, chez Breitkopf et Haertel. Bettina
Brentano avait épousé le littérateur Louis d'Ar-
nim, dont elle est devenue veuve en 1831.
ARNKIEL (Trogillus), fut d'abord pasteur
à Asparende , dans le Sleswick , et mourut en
1713, surintendant des églises luthériennes du
Holstein. Il a beaucoup, écrit sur l'histoire du
Nord. Au nombre de ses outrages se trouve
un traité de l'usage des con, principalement
dans la musique sacrée, qu'il écrivit au sujet
d'un cor en or trouvé le 20 juillet 1639 à Tun-
dern , en Danemark , et sur lequel plusieurs sa-
vants ont écrit des dissertations (Fid. 01. Wor-
mii de Aureo cornu Danico). Le titre de Ton-
vrage de Amkiel est : Font Gebrauch der Bor-
ner, insonder heit beym Gottesdienste (De
l'usage des cors, particulièrement dans le service
divin ) 1683 , in-4*. 11 y a joint une préface histo-
rique sur le chant de l'église.
ARNOLT ou ARNOULD, surnommé /«
Vielleux, c'est-à-dire le joueur de vielle (l),tron-
vère du trdzième siècle. Le manuscrit 7222 de la
Bibliothèque du Roi nous a conservé deux de
ses chansons, qui sont notées.
ARNOLD ou ARIVOLT , surnommé de
Brdck, ns PRDG , dbBrucq , et même ns Poivn ;
et qui est quelquefois désigné simplement par le
nom dUrnolduSf est un musiden flamand qui
brilla au commencement du seizième siècle , et
qui^it le jour à Bruges ( vers 1480) , d'où loi
est resté le nom d'Arnold van èrugge , van
Bruck, van Bruch {Sruck\ ancienne ortho-
graphe flamande de Éruges ), Les Allemands lui
ont donné le nom d^ Arnold von Bruck, et les
Italiens celui à'Amoldo de Ponte, parce que
Bruch ou Brug signifie Pon^en flamand, comme
Bruck en allemand , et Ponte , en italien. Od
ignore où Arnold a fait ses études musicales;
mais un monument intéressant nous appread
qu'il fut mattre de la chapelle de Ferdinand P,
roi des Romains , qui devint empereur d'Alle-
magne à la fin de 1556, après l'abdication de
Charles-Quint. Ce monument est une médailie
en argent , qui existe dans le cabinet impérial à
Vienne, et qui représente d'un cOtè le buste
d'Arnold, avec cette inscription, EIKÛM. AR-
NOLDI A BRVCK R(omanorum) R(egi«)
M(ajestati8) R. C. (Rectoris capell») CAN-
TORVM PRAESIDIS 1536. Au rêver», dans une
couronne de branches d'olivier, on lit le dis-
tique suivant, en huit lignes :
OMNIA. QVAE. MVNDO. SVNT. ORNA-
TISSIMA. CESSANT. INGKNII. SOLVM.
STATQVE. MANETQVE. DECVS, c'est-à-
dire : « Tout ce qui dans ce monde brille d'un
« vif éclat disparaît : la gloire du génie seule
R reste et persiste. »
Arnold mourut à Vienne le 22 septembre 1536.
On connaît jusqu'à ce jour les compositions
suivantes d'Arnold de Bruges : 1° Un Dies îrx
k quatrevoixdans le ms. In-fol. m*, de laBiblio-
(i| Roquefort aprooTéque nnstnimentqiil a porté le vm
de vMU dans le mo jeo âge n'est antre qne le tIoIod on n-
bêc ( Voyei Pouvrage Intitulé ; De la poéste firmçatm dflw
les douzième et treixUme sUdes , par M. Roquefort, p. id7
et iOi).On peutTotrsnr ce sujet las JlacAe»r*«iWitor<«««
sur roHgtou et les trantjférmaUmu des ên^rvemtt o
archet^ de l'auteur de cette biographie, dans le Une Inti-
tule : Antoine Stradivari, elc. (l»aris, isn, i rolume In-i*.
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ARNOLD
143
llièqiie royale deMunicb, coté 47. — 2" Le motet à
cioq voix In civitate Domini^ en manuscrit à la
Bibliothèqiie impériale de Vienne. — 3* L'hymne
à quatre Toix, Gloria lausethonor, ibid. —4'* Le
motet Fortitudo Dei^àsix voix, dans la première
partie de la collection intitulée: Novum et
insigne opus mtciicum, sex^ quinque et qua*
tuor vocum, etc. ; Norimberg», Hier. Graplieus.
1537, petit in-40 oU. — 5* Les motets à cinq voix
Pater noster, et In civitatem Domini , dans
la seconde partie du même recueil; Nurem-
berg, 153S, petit in-4* obi. — 6* Des motets
dans la collection quia pour titre : Selectissimo-
rum Motettorum partim quinque, partim
fuatuor vocum, iomtts primtUf dont Georges
Fôrster fut éditeur, et qui a été publié à Nurem-
befg, chez Petreius, en 1540, in -4** obi. — 7o
Les hymnes Audi Bénigne conditor ;Jesu qua-
irogenarim; Adesto nunc Scclesix; 0 Crtix,
<m, à quatre Yoix, dans le Scurorum Hym-
wïïun Liber primus. Centum et triginta
quatuor Bymnus continens, ex optimis au-
thoribus musicis collectns; interqvosprimi
erti/lces in hoc editione sunt Thomas Stol-
tzer, Henrieus finek, Arnoldus de Bruck , et
alïi quidam; Yittebergœ, apudGeorgium Rliau,
1542, in-4 obi. — 8^ Quelques motets dans le re-
codi qui a pour titre : Quatuor vocum musicse
modulationes numéro 26 ex optimis aucto^
ribus diligenter seleeta^ prorsus novss, atque
ijfpîs hactenus non exeusm; AntverpisB, apud
GuUielmum Vissenmum , 1542 , petit in-4* obi.;
— 9* Des chansons allemandes dans la seconde
partie du recueil publiée par Fôrster, sous ce ti-
tre : Bin Ausszug kurtxweiliger guter friseher
Uedlein zusingen (Choix de chansons les plus
amusantes, les meilleures et les plus nouvelles
à chanter), Nuremberg, Petreius, 1540, in-4**
obi. — 10* Des chants à Tusagedes écoles dans le
recueil intitulé : 123 Newe geistliehe Gesxnge
mitpier undjûnff Stimmen^eic (123 nouveaux
chants spirituels à quatre et cinq voix, etc.) ;
Wltlenberg, G. Rhaw, 1^44, ln-4« obi. Hans
Walther a inséré aussi un cantique d'Arnold de
Bruges dans son Cantionate^ imprimé à Wit-
tenberg, en 1544. Quelques auteurs ont confondu
par erreur Arnold de Bruges avec Arnold sur-
nommé Flandrus. ( Voi^. ce nom. )
ARNOLD DE FLANDRES , en latin Ar-
notdus FtandruSf musicien belge, qui vécut à
la fin du seizième siècle et au commencement
do dix-septième, ftat morne camaldole (ère-
mita ) et organiste de son cooveift , à Tolmezzo,
dans le Frionl. Quelques auteurs ont cru qu'il
était le même qu'Arnold de Bruck ou de ' Bru-
ses ; mais Terreur est évidente, car celui-ci est
mort en 1536 , tandis qnUmold de Flandres vi-
vait encore soixante-dix ou douze ans plus tard.
On a de ce moine les ouvrages dont voici les ti-
tres: 1* SacTiB Cantiones Amoldi Flandriere^
mita (1) organistx Tuimetini (2) quatuor vo-
cihus deeantandm, liber primus; VenetOs
apud Angelum Gardanum, in-4* obi. Ce re-
cueil contient 20 motets. L'épltre dédicatoire est
datée de Venise, aux ides de janvier 1595. Arnold y
dit qu'il s'est livré avec ardeur à l'enseignement
du chant aux enfants ( A puero quantum in me
fuit, ardentissime eolui ). ^ 2' Madrigali a
cinquevod; Dillingen, 1608, ln-4«. Cette édi-
tion a dA être faite d*après une autre édition de
Venise. *- 3*5ic fortuna juvat , messe à sept
voix , ibid.
ARNOLD ( Gkobgbs ) , organiste de la ca-
thédrale de Bamberg, naquit dans le Tyrol,
dans la première moitié du dix-septième siècle,
et fut d'abord organiste à Inspriick. Il a publié
les ouvrages suivants : lo Cantionum sacrarum
de tempore, op. 1, in-4*. — 2" Très Motettos de
nomineJesu, op. 2, in 4*. — 3* Psalmi de Beata
Maria Virgine eum Salve Regina, Ave Regina,
AlmàRedemptoris Mater, et Regina Cœli,cum
quinque vel sex, scUicet tribus vodbus ; duobui '
violinis concertantibus, cum viola ad libitum,
Œniponti , typis et suraptitAis Michaeli Wagneri,
1652, in-4*. — 4» Cantiones et Sonet Ix, uno,
duobus, tribus et quatuor violinis actomodatœ,
cum bcuso generali; Œniponti, 1659, in-fol. —
5* Savrarum cantionum de tempore et sanctis
quatuor, quinque, sex et septem vodbus ac
instrument, concert. ; Œniponti, 1661, in-4*. —
6* Psalmi vespertini quatuor aut duabus vodb.
et duobus violinis concertantibus vel septem,
decem, quindecim ad plaeitum, Bamberg»,
in-fol. — 70 Très missse pro dtfunctis et alia
laudativa quatuor, quinque , septem vocib,
et tribus vel quatuor violinis ad plaeitum ;
BambergBB, 1676, tn-4". — 8* Missarum qwi"
tern, cum novem vocibiUf 1* pars; Barabergae,
167S, in-fol. idem, 2* pars; 1676, in-fol.
ARNOLD (Jbàn), premier trompette de
rélecteur de Saxe, au milieu du dix-septième
siècle, a composé en 1652, pour les noces
de Georges l*', une sonate à quatre trompettes
qui a été imprimée è Dresde, dans la même année.
(1) Ed Itallo, I«t ermites étalent de Tordre des camal-
dolcs. U 7 STBlt aoisl les émîtes de Salnt-JérAme ; nais
on avpHalt cevi-d JUtfronrmttes. Bn Espagne , les ermi-
tes éUlênt de Tordre de SeUni-Jean de la PénUmce, et en
Portugal , ils avalent saint Pan! pour iiatron.
(«} TtUmetinum est le nom lattai deTolemeno, petite vUle
des Auts Ténltlcns, dans la provlnee appelée Comte
ou Cargna, dont elle est le chef-ileo. Cette province fait
partie dn FriooL
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144
ARNOLD
ARNOLD ( Micbel-HenrO » habile orga-
niste de l'église Saint-André, à Erfûrt, naquit à
Erfurtyeo 1682. Ses préludes d'orgue pour des
chants simples ou chorals ont eu une grande ré-
putation; on ne croit pas qu'il les ait fait impri-
mer; mais Téditeur Koerner, d'Erfùrt, en a
donné quelques morceaux dans sa collection de
pièces des anciens organistes.
ARNOLD (Jbàm-Georces), organiste à
SIml, vers le milieu du dix-huitième siècle , a fait
graver à Nuremberg, en 1761, deux trios pour
clavecin et violon.
ARNOLD ( Samuel), docteur en musique,
né à Londres le 10 août 1740 » reçut les pre-
mières leçons de musique d'un rnusiciim nommé
Gates, alors maître des enfants de la chapelle
royale , et termina ses études dans cet art sous
le docteur Narcs. C'est donc à tort qu'on a dit
{Dici.hisLdes Mus., Paris, 1810) qu'il était Al-
lemand , et qu'il avait été élève de Hœndel. A
peine Arnold eut-il atteint l'âge de vingt-cinq
ans qu'il dit engagé par les directeurs de Co-
vent-Garden à travailler pour leur théâtre; il
débuta par le petit opéra-comique intitulé :
\Ma\dof the mil (la Fille du Moulin). Les
éloges qui furent donnés à sa musique le détermi-
nèrent à s'exercer sur un oratorio, et il éerivit
The Cure qfSaûl (la Gnérison de Saûl), qui fut
exécute en 1774, et qui lui fit une grande réputa-
tion en Angleterre. A celui-ci succéda, dans l'année
suivante, Abimelech;eù 1776 il donna The pro^
digal Son ( l'Entant prodigue), et en 1777 La
Résurrection, Dans les intervalles qui séparent
ces productions il fit la musique de plusieurs
opéras , farces et pantomimes. A la mort du doc-
teur Nares , qui eut lieu au commencement de
1783, Arnold lui succéda dans la place d'orga-
niste du roi et de compositeur de la cliapelle
royale. Ces emplois Pobligèrent k écrire un
grand nombre d'offices , d'antiennes et de psau-
mes, qui sont fort supérieurs à ses autres ou-
vrages, bien qu'ils soient moins connus. L'an-
née suivante il fut choisi comme sons-directeur
de la musique de Westminster pour la commé-
moration de Hœndel. Ce fut aussi Arnold que
le roi d'Angleterre chargea de diriger la magni-
fique édition des œuvres de ce grand musicien,
qui fut publiée à Londres en 1786, en 36 vol. in-
fol. Il eut le tort de ne pas donner assez desoins
è cette édition, et d*y laisser une multitude de
fautes qui la déparent, et qui font préférer souvent
les anciennes éditions données imr Walsb, sons
les yeux de Hspndel Vers la fin de Tannée 1789,
l'Académie de musique ancienne le nomma son
directeur : il a conservé cette place jusqu'à sa
mort. Celle-ci fut hâtée par une chute qu'il fit
en voulant prendre un livre dans sa bibliothè-
que: il se brisa le genou; et, nonobstant les soins
qu'on lui prodigua, il eessa de vivre le 22 oc-
tobre 1802, après avoir tangoi pendant plus
d'une année. Ses restes furent déposés à l'abbaye
de Westminster; et les choristes de cette abbaye
se réunirent à ceux de Saint-Paul et de la cha-
pelle royale pour chanter k ses obsèques un
service funèbre composé par le docteur Calcott.
De pareils honneurs prouvent la haute estime
que les Anglais ont eue pour les talents d'Arnold ;
tous leurs biographes s'accordent, en effet, pour
vanter le mérite de ses productions : néanmoins
j'avoue qu'en examinant ceux de ses ouvrages
qui ont éte gravés , je n'y ai rien trouvé qui
pût justifier les éloges qu'on leur a prodigués.
Le chant en est commun et dépourvu d'élégance ;
la qualité qui m'y a paru la phis remarquable
est la pureté d'harmonie.
Le docteur Arnold a composé sept oratorios ,
cinquante-cinq opéras anglais , outre un grand
nombre de pantomimes, odes, sérénades et
farces. Parmi ses opéras et pantomimes, les sui-
vants sont les plus connus : 1* Maid of the Milt
(laFille du Moulin), à Covent-Garden, 1765.
2» Rosamond, ibid., 1767. — 8« The Portrait ^
farce, ibid.^ 1770. — 4« Mother Shipton (la
Mère Shipton), pantomime, à Hay-Marfcet»
1770.— ô* Son-in-law (le Gendre), farce, iUd.,
1779. — 6° Fire and Water (le Feu et l'Eau ),
opéra ballet , ibid., 1780. ~ TWedding Night
(la Nuit des Noces), farce, ibid., 1780. — 8* Sil-
ver Tankard (le Pot d'argent), farce, ibid.,
1781. — 9* Deadin live (te Mort vivant), opéra-
comique, ibid., 1781.— 10*> Castte qf Andalusia
(le Château d'Andalousie), opéra-comique, à Co-
vent-Garden, 1782. — 1 1* Gretna'Green , farce ,
Hay-Market, 1783. — 12* Hunt the lipper (la
Pantoufle qui court), farce, ibid. — iZ^Peeping^
Tom, opéra-comique, ibid., 1784. — 14» Bere,
there, and everywhere (Ici, là et partout),
ibid., 1784. — 15o Two to one (Deux â un),
opéra-comique^ ibid., t7^h. ^ W Turk and no
Turk (Turc et point Turc), opéra-comique,
ibid, 1789. — 17* Siège of Curtola (te Siège de
Courzole), opéra-comique, ibid., 1786. -^ 18*
InkUand Yarico, opéra, ibid., llBT. — tVBn*
rnged Musician ( le Musicien enragé ), intermède,
ibid., 1788.— td^Battle qf Hexham (la Batoilte
d'Hexbam},opéra, ibid., 1789.— 21*Aew Spain
(la Nouvelle-Es|>agne), opéra, 1790. — 22* Baskei
Maker (le Fa^ur de corbeilles), intermède,
1790. — 2S* Surrender of Calais ( la Prise de
CalaiO, ibid., 1791 . —24* Barlequin and Fous-
tus , pantomime , à Covent Garden , 1793. —
ib'Children in the wood (Les Enfants dans
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ARNOLD
145
* le bois) , intermède , Hay-Markct, 1793. — 26*»
Robin Gray , intermède , ibid. — 27» Torinski ,
opéra, ibid., 1795. — 7^"* Mountainers ( les Mon-
tagnards), ibid., 1795* — 20» Wo payât herecko-
ning? (Qui paiera l'écot?)» intermède, ibid.,
1795. — 30^ Love and Money ( Amour et Argent),
farce, ibid., 1795. — 31* Baunian Day , inter-
mède, ibid., 1796. — Z7^ SMpwreck^ opéra-co-
miqoe,àDriiry-Lane, 1796. — 33"* italian Monk
(le Moine italien), opéra, à Hay-Market, 1797. —
34* False and True ( le Fanx et le Vrai ), ibid.,
1798. — ô** Throw physic to the dogs (Jeter
ses remèdes aux chiens ) , farce, 1798. — 36* Cam-
^o-i7rt/on5, opéra, ibid., 1798. —37* R(View ( la
ReTue }, farce, ibid., 1 80 1 . — 38*» The Corsair ( le
Corsaire), ibid., 1801.— 39» Vétéran Tar (le
Tieux Matelot ) , op. com. à Drury-Lane , 1801 . <—
40* Sktty-third Letler (La soixante-troisième
Lettre ) , farce , à Hày-Market. Une collection
complète de tous les ouvrages gravés d'Ar-
nold, reliée en 18 volumes in-folio, a été vendue
à Londres, chez Kaikin, en 1846, 9 guinées.
Ontre cela, Arnold a laissé en manuscrit une
grande quantité de musique sacrée , un traité de
la basse continue, et a fait graver douze oeu-
vres de sonates et de pièces pour le piano. On a
aussi de loi une collection decliansons intitulée :
Anacreontic songsy duets and glees^ Londres,
1788. Le portrait d'Arnold a élé gn^vé dans le
Biographical Magasine, en 1790.
ARNOLD (Feroinand) , habile chanteur, né
à Vienne, vers le milieu du dix-huitième siècle,
possédait une belle voix de ténor. Il brilla sur
le théâtre de Riga en 1796 , et puis sur ceux de
Hambourg, de Berlin et de Varsovie.
ARNOLD ( Ignace-ërnest-Ferdimaiid), doc-
teur en droit et avocat à Erfurt , naquit dans cette
ville, le 4 avril 1774. Il a donné un catalogue
de compositeurs dramatiques dans TAImanach
de Gotha de 1799, où l'on trouve, parmi beau-
coup d'erreurs et de négligences , quelques dé-
tails intéressants. En 1803 il publia une analyse
esthétique des œuvres de Mozart , sous ce titre :
Moiart*s Geist. Seine kurze Biographie und
xsthetische Darstellung seiner Werke ( Esprit,
de Mozart. Sa Biographie abrégée, et tableau
esthétique de ses œuvres) ; Erlurt, 1808, in-8*.
Cet essai fut suivi de publications de même genre
qui parurent à des époques diverses, et qui
concernent Zumsteeg, Ditlersdorf, Haydn, Cbe-
rubini , Paîsidlo , Cimarosa , Winter et Himmel.
Ces opuscules ne portent pas de nom d'auteur.
Ils ont été réunis en deux volumes, sous le titre
de Galerie des musiciens les plus célèbres des
dix'huitième et dix-neuvième siècles (Gallerie
der berâhmtesten Tonkunstler des achtzehnten
BIOGB. UNIT. DES MOSICIEflS. T. I.
Qndneunzehnten Jahrhunderts); Erfurt, J. K. Mill-
ier, 1816, 2 vol. in-8*'. Enfîn il a fait paraître un
assez bon ouvrage sous ce titre : Der angehende
Musikdirector, oderdie Kunst ein Orchesterzu
bilden , etc. ( Le Directeur de Musique , ou l'art
de diriger un Orchestre); Erfurt, 1806, in-S».
Danscclivre,divlséen 16 chapitres, Arnold donne
une idée générale des fonctions d*im directeur de
musique, de la préparation et de l'exécution
d'un morceau , des i-épétitions , de la disposition
d'un orchestre , de la mesure et de la manière
de la battre, de l'expression et de la précision ,
de la direction dans les divers genres de musique
d*église , de concert, de l'opéra , du ballet , etc.
Arnold est mort à Erfurt, le 13 pctobre 1812 :
il avait alors le titre de conseiller privé et de
secrétaire de l'université de cette ville. Outre ses
travaux dans la littérature musicale, on lui doit
aussi quelques romans.
ARNOLD ( Jeam-Godefroi ) , compositeur
agréable et virtuose sur le violoncelle , naquit le
l*** février 1773, à Niedemhall, près d'Oehrin-
gen, où son père était encore maître d'école
en 1810. Après avoir terminé ses études élémen-
taires, Arnold se livra exclusivement à la musi-
que, au piano et surtout au violoncelle, pour
lequel il avait un goût passionné. Dès l'âge de
dix ans, il causait déjà l'étonnement de ceux
qui l'entendaient jouer de ce dernier instrument;
mais il y avait si peu de moyens de développer
ses dispositions naturelles dans le lieu qu'il ha-
bitait, que son père se décida à l'envoyer, en
1785, à Lângelsau pour y prendre des leçons du
musicien de la ville. Ce musicien était un homme
dur qui soumit le jeune Arnold à une discipline
si sévère, que sa santé en fut altérée, et qu'il ne
se rétablit jamais parfaitement. Au mois de mars
1790, Il entra chez son oncle Frédéric Adam
Arnold, musicien de la cour à Werihelm. Le,
il eut occasion d'entendre souvent de bonne mu-
sique exécutée par un orchestre choisi, et son
talent sur le violoncelle y prit de nouveaux dé-
veloppements. Pour compléter son éducation mu-
sicale, il prit des leçons d'harmonie et de com-
position d'un habile chanteur el organiste nommé
Frankenstein. Ses progrès furent rapides , et il
fut bientôt en état d'écrire des concertos de vio-
loncelle qui eurent beaucoup de succès , non-seu-
lement à Wertheim, mais dans toutes les villes
où il se fit entendre dans le cours de ses voyages.
Au mois d'avril 1795,^1 se rendit en Suisse pour
y donner des concerts ; mais à cette époque la
guerre désolait ce pays, et Arnold ne réussit point
dans son entreprise. Le succès d'nn second voyage
qu'il fit par Wettersiein et Mordlingen ne fut pas
meilleur. Mécontent de sa position, Arnold se
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146
ARJNOLD
rendit à Ratisboime, ob il fit la Gonnaiisance de
Willmano, violonoeUiste célèbre, dont il reçat
des leçons pendant quelques mois. Son talent
s'accrut encore dans le voyage quMl fit en 1796
en diverses parties de T Allemagne ; mais ce fut
surtout à Berlin et à Hambourg qu'il atteignit à
la perfection sous plusieurs rapports. L'avantage
qu'il eut d'entendre Bernard Romberg pendant
près de deux mois le conduisit à réformer quel-
ques défauts qu'il avait remarqués dans son jeu.
En 1797 y il se rendit à Francfort-sur-le-Mein ,
et y Alt attaché à Torcbestre da tbé&tre. Il se
livra alors à l'enseignement, et eut on grand
nombre d*élèves pour le piano et le violoncelle.
11 arrangea beaucoup d'opéras en quatuors pour
violon ou flûte , composa des concertos pour plu-
sieurs instruments, particulièrement pour la
Hùte et pour le piano. Pour son instrument, il écri-
vît aussi beaucoup de solos, dnos et trios , dont la
plus grande partie fut imprimée à Bonn , à Franc-
fort et à OfTenbacb. Outre ces compositions , il
voulut aussi traiter le genre de la symphonie. Sa
piemière production de cette esp^^e fut exécutée
avecsuccès : sa mort prématurée l'empêcha déter-
miner la seconde. Il y avait neuf années qu'il
était établi à Francfort lorsqu'il fut attaqué d'une
maladie de foie qui le conduisit au tombeau , le 26
juillet 1806, à l'Age de trente-quatre ans. Parmi les
compositions d'Arnold qui ont été imprimées, on
remarque : 1" Cinq concertos pour le violoncelle ,
le premier en ut , le second en 9ol , le troisième
en/a , le quatrième on mi majeur, le cinquième
en rtf, tous gravés à OfTenbacb, chei André. —
2^ Une symphonie concertante pour deux flûtes
avec orchestre, qui a eu beaucoup de succès, et
qui a été gravée à Bonn , chez Simrock. — 3* Six
thèmes avec variations pour deux violoncelle,
op. 9, à Bonn. — - 4^ Andante varié pour flûte
avec deux violons, alto et basse , Mayence, chez
Schott; &<* Vingt-quatre pièces faciles pour gui-
tare, Mayence, Schott; 6* Duos faciles pour
guitare et flûte , Mayence, Schott; T Marches
et danses, ibid.
AANOLD(Charles), pianiste et compositeur,
né à Neukirchen, près de Morgentheim , le 6 mai
1794, est fils du précédent. Élève d'André et de
Volweiler, il a acquis du talent comme pianiste
et comme compositeur. Dès son enfance, ayant
déjà une habileté fort rare sur le piano, il voyagea
pour donner des concerts, et se fit entendre avee
succès à Vienne, à Berlin , à Varsovie et à Pé-
tersbourg. Il épousa M"* Kesling dans cette
dernière ville. A Gracovie, le droit de bourgeoisie
lui fut accordé parce qu'au péril de sa vie il sauva
celle d*un jeune homme qui se noyait dans la
Vistule, en s'y jetant tout habillé. Il demeura
plusieurs années à Pétersbourg; mais il fut'
obligé de s'en éloigner parce que la santé de sa
femme souffrait de la rigueur du climat de la
Russie. Arrivé à Berlin, il y donna un concert ,
le 15 novembre 1824, et s'y fit applaudir comme
compositeur et comme pianiste. Ce sucoès le
décida à se fixer dans cette ville. Appelé à Muns-
ter, en 1835, comme directeor de maslqoe,il
parait y avoir établi définitivement sa demeure ;
cependant il se trouvait à Pétersbourg en 1847,
y donnait des concerts et y faisait entendre son
fils, qui, très-jeune encore , excitait l'intérêt par
son talent sur le violoncelle.
Arnold a publié de sa composition : 1** Un
excellent sextuor pour lo piano. —2** DH sonates
pour le piano y csnvres S* et 5«, OfTenbacb , An-
dré. — 3* Sonate pour la piano, avec accompa-
gnement de clarinette et basse, oeuvre?*, ibid. —
'4* Divertissement pour (iiano seul, n** 1 et 2 ,
œuvres 12* et 13*, Berlin, Schlesinger. —5* Ron-
deau pour le piano, op. 14, ilHd, — 6* Thème
polonais arrangé en rondeau , op. 15^7* Varia-
tions sur un thème original, op. 16. — 8* Vive
Henri IV en rondeau pour piano- et violoncelle,
Leipsiclc, Peters. — 9* Rondoletto ou divertisse-
ment, n"4. — 10* Concerto pour le piano avee or-
chestre, op. 17, Berlin, Christiani. — 11* Valses
favorites, Berlin, Grocbenschnelx. — 12* Rondo
pour piano à quatre mains ; Offenbach , André. —
13* Divertissements pour piano seul, op. 13, 14,
16, 24. —14* Fantaisies et variations^ op. 17,
20. — . 15* Cantique pour quatre ¥olx d'hommes,
Brunsvrick, Sfi&br. — 16* Quatuor pour deiu vio-
lons, alto et basse, op. 19, Leipsiclc, Breitkopf et
Hsrtel. La musique d'Arnold est d'une exécutioD
difficile. Il est aussi auteur d'une méthode pratique
pour le piano ( Praklische Klavienehule ), ^ul a
été publiée à Oflenbach, chez André. Unopéniii>
titttlé Telephe^ de sa composition, a été k-eprésaoté
à KoBuigsbeiig , et il a fait jouer à Berlin Irène ,
grand opéra, le 15 octobre 1832 : cet ouvrage
n'a pas réussi, à cause de la faiblesse du poème.
ARNOLD ( FaÉoiRic-GDiLLAOHB ) , docteur
en philosophie, né à Beilbronn en 1810, se livra
à l'étude de la musique dès ses premières années
sous la direction de son père, qui était habile
musicien. Destiné anx études théologiqoes , il fré-
quenta le gymnase de sa ville natale , puis alla
à l'uniTersité de Tubfaigue et termina ses élades
à l'univeruté de Fribourg. Bientôt après on le
chargea de la rédaction d'un journal qui se pu-
bliait à Cologne sous le titre de nheinblâtter
( les Penflles du Rhin ) ; mais il abandonna cette
position pour aller à Londres diriger, en seoûad,
l'orehestre de l'opéra allemand au théâtre da
Drury-Lane. Depyis lors il s'est flxé à Elberfeldy
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ARNOLD — ARNOULD
147
ait il A établi un commerce de musique et dHns-
truments, sans abandonner toutefois la composi-
lion et les arrangements pour le piano et pour
la gaitare. Son arrangement des symphonies de
Beethoven pour piano et violon est estimé en Al-
leoiagne , à cause de sa fidélité. On a sous son
nom des rondeaux et des pièces faciles pour
piano seul on à quatre mains, Cologne, Eck
«t 0«; Des pots*pourris pour guitare et flûte
«a violon, ibid.; des recueils de Lieder avec
piano, etc. Le fameux chant du Rhin, sur les
paroles de Becker, qui a produit une vive sen-
sation en Allemagne, vers 1835, a été composé
par Aroold. Ce musicien est aussi Tauteur dVne
méthode élémentaire de musique , intitulée :
Âllgemeine Musiklehre, als Einleitung zu
jederSehule (Science générale delà musique,
ou introduction à toutes les méthodes) ; Cologne,
Eck et C«. Enfin M. Arnold a écrit dans plu-
sieurs revues et journaux des articles de cri-
tique et d^esthétique musicale.
ARNOLDI (Jean-Conrad), recteur à Darms-
tadt et ensuite professeur d'astronomie à Giessen,
naqoit en 1658, à Trobach sur la Moselle , et
monnit à Giessen , le 22 mai 1735. Il a publié
one thèse relative à la musique, sous ce titre sin-
gulier : Musiea Alexikakos, declamationilnts
alUfuot solemnibus in fine examinis vema-
cuUs , Borag du» pomeridiana d, V MartH ,
A. 1713, Commendandaauditores clémentes,
faventes et benevolos sibi submisse exorat in-
iereedenîe illust,' Pxdagogii Darmstattini
Reetore , cte., Darmstadt , 12 pages in-4°.
ARNOLUT (Gaspar), constructeur d'or-
gues, vivait à Prague vers la fin du dix-septième
siècle. Ea 18S4, il fit deux positifs pour le prince
de Lobkowitc , dont Fun existe encore dans la
chapelle de Loretta & Prague.
ARNONI (Guillaume), compositeur et orga-
nise de la cathédrale de Milan vers 1580, naquit
à Bergame en 1546, suivant une note que m*a
envoyée M ayr, et à Milan , d'après le titre d'un
de sea ouvrages. 11 fut membre de l'académie
des UnUi. Cet artiste a publié : 1"* Magnificat à
quatre, cinq, six, sept et huit voix, Milan, 1595.
iVog. Morigia, NobiUàdi Milano), — T^Il primo
Hàro de' Madrigali, Venise, Richard Amadino,
1600, iii-4*. Trois livres de Motets de sa com-
positloii ont été aussi imprimés : je ne connais
que le troisième, qui a pour titre : GuH^mi Ar-
noni Mediolanensls, Aeademici Uniti, in ee-
ciesia metropolitana organici, Satrorum mo-
dulaiUmnm qux vulgo Moteeta vœantur sex
voeUnUy Liber tertitu. Nunc primum in lucem
editus; VeneHis apud Riceiardum Amadinum,
1602, in -4**. Dans le Bergameno Parnasso de
1615, on trouve un morceau de sa composition.
Quatre motets à six voix d'Arnoni ont été in-
sérés dans le Promptuarivm Musicum d'A-
braham Scliad : le premier ( Exurgat Deus) est
dans la première partie; le second (Cantabo DomU
num) est dans la deuxième ; le troisième (/n labiis
meis) et le quatrième {Domine Deus) se trouvent
dans la quatrième partie. On trouve aussi des
morceaux de la composition d'Arnoni dans le
Pamassus musicus Ferdinandœus , publié à
Venise, en 1615, par Bonometti (Voy. ce nom.)
ARNOR JARLASKALD, scalde ou
poète chanteur islandais , vécut sous les règnes
de Magnus le Bon, et de Harald, fils d« Sigurd,
roi8deNorwége,a(i onzième siècle. Il fut un des
auteurs des Knithlinga Saga^ et l'on a aussi de
lui ime complainte sur la mort de Geller Thor-
killsons, dont la mélodie a été conservée dans
les chants de tradition populaire en Norwége.
C'est on morceau très-original.
ARNOT (HcGBEs), écrivain écossais qui vécut
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
On lui doit une histoire d'Edimbourg (History of
Edinburgh), Londres j 1779, in-4 ), dans laquelle
il y a des renseignements intéressants sur la mu-
sique nationale de l'Ecosse.
ARNOULD (MADBLAiNB-SopBiE),'actrice de
l'Opéra, naquit à Paris, le 14 février 1744, rue
de Béthisy, dans la maison et dans la chambre
où famira! de Coligny avait été tué le jour de la
Saint' Barthélémy. Elle débuta le 15 décembre
1757, à l*ftge de treize ans, et obtint beaucoup de
succès : depuis ce temps jusqu'en 1778, époque
de sa retraite, elle fit les délices des habitués de
ce spectacle. Les défauts de son chant étaient
ceux de l'école détestable du temps où elle
vécut ; mais sa voix touchante et son expression
vraie étalent des qualités qui lui appartenaient ,
et ce sont elles qui lui valurent les éloges de
Garrick, lorsque ce grand acteur l'entendît. Les
rôles qui ont fait sa réputation sont ceux de Thé-
laire, dans Castor; ô^tphise, dans Dardanus,
et d^Iphigénie en Atdide,
M"* Amould ne fut pas moins célèbre par ses
bons mots que par ses talents : presque tous sont
brillants ; mais le plus grand nombre sont d'un
cynisme qui ne permet pas de les citer. En voici
quelques-uns qui n'ont pas ce défaut. Une dame
qui n'était que jolie se plaignait d'être obsédée
par ses amants : « Eh ! ma chère, lui dit M"* Ar-
nouKl, il vous est si facile de les éloigner : vous
n'avez qu'à parler. » Une actrice vint jouer un
jour le Tdie d'iphigénie en Aulide étant ivre :
« C'est Iphigénie en Champagne , » dit M^ Ar-
nould. Quelqn^un lui montrait une tabatière sur
laquelle on avait réuni le portrait de Sully et celui
10.
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14S
ARNOULD — ARRIAGA
du duc de Choisetil : Voilà, dit-elle, la recette
et la dépense. » Elle est morte en 1803.
ARNOULT DE GRANDPONT, mènes-
trel de la cour de Charles V, roi de France, était
au service de ce prince en 1364, ainsi qu^on le
voit par un compte du mois de mai de cette
année. (Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, coté
F, 540 du supplément.)
ARNSTEIJV (A.), violoniste à vienne, de
l'époque actuelle, né à Belichow, en Galicie, a pu-
blié quelques œuvres légères pour son instru-
ment, parmi le^^quelies on remarque une Fan-
taisie-caprice pour violon et piano, op. 4; Vienne,
Millier.
AKNULPIIE (MAtTRE},surnommé de Saint-
Ghislain (S. Gillenensis), parce qu'il était de
cette petite ville du Hainaul, vécut dans le quin-
zième siècle. Un petit traité de Dif/erentiis et Ge-
neribus cantorum, dont il est auteur, a été in-
séré par Tabbé Gerbert dans ses Scriptores ec-
clesiastici de Mtmca sacra polissimum (t. III,
p. 316-318), d'après un manuscrit de la Biblio-
thèque impériale de Paris. Arnulphe dislingue les
chantres de son temps en- quatre classes. La pre-
mière, dit-il, est composée d'ignorants qui, sans
aucune connaissance de la musique, orfenscnt les
oreilles les moins délicates , et mettent en fuite
Tauditoire par les horribles discordances dont ils
accompagnent le chant. Dans la deuxième classe
se rangent ceux qui, bien que pourvus d'un
meilleur sentiment, n'ont qu'une connaissance
imparfaite de Tait, mais suppléent par un ins-
tUiGt naturel à ce qui leur manque de savoir. La
troisième cla.sse est formée de musiciens instruits
dont Torganisation naturelle est médiocre; et,
enfm, la quatrième est composée de chantres par
excellence, qui réunissent l'instruction à l'instinct
de l'art.
AROIV (PiBTOo). Voy. AARON.
ARQUIER (JosEPo), compositeur, né à
Toulon en 1763, étudia la musique à Marseille
et y fît de rapides progrès. £n 1784, il entra à
l'orchestre du théâtre de Lyon, en qualité de vio-
loncelliste ; quatre ans après , il était à Carcas-
sonne, où son premier opéra fut représenté sous
le titre de V Indienne, £n 1789, Arquier fut ap-
pelé à Marseille pour y remplir les fitnblions de
chef d'orchestre du théâtre du Pavillon i il y fit
jouer Uaphnis et Horlense^ opéra dont il avait
composé la musique sur les paroles du com-
mandeur de Saint- Pries!. Encouragé par le succès
de cet ouvrage et par celui du Pirate, représenté
dans la même année au théâtre de Toulon , Ar-
quier voulut s'essayer sur des scènes plus impor-
tantes, et se rendit à Paris en 1790. Il avait espéré
d^ètre nommé deuxième clief d^orcliestre» par. la
protection de M. De Saint- Priest, alors snrin-
tendant de l'opéra; mais, privé de cet appui
par les événement de la Révolution, il fut obligé
d'accepter un emploi à l'orchestre du théâtre Mo-
lière, nouvellement établi dans la rue Saint-
Martin. En 1792, il en devint chef d'orchestre, et
pendant plus de deux ans il conserva cette po-
sition. La clôture de ce théâtre, après plusieuis
banqueroutes des entrepreneurs , le mit dans U
nécessilé de chercher des rassources dans les;
théâtres de province. En 1793, il était à Tours,
où il faisait représenter tes Péiuviens, opéra
de sa composition. Deux ans plus tard, il accepta
la place de chef d'orchestre du Théâtre dt%
Jeunes- Élèves, rueThionville, à Paris : il y (il
représenter plusieurs petits opéras dont il écri-
vait la musique avec une pro<ligieuse rapidité;
mais, bientôt après, il partit pour la Nouvelle-Or-
léans avec une troupe d'Opéra dont il était de-
venu directeur de musique. La mauvaise issae de
cette entreprise le ramena en France; et, débarqaé
à Brest en 1804, il y fît jouer ro}>éra de La Fée
Urgèle , dont il avait refait la musique. De re-
tour à Paris, il y reprit possession de son ancien
emploi de chef d'orchestre au tht^âti-edesJeuues-
Élèvea ; mais la mauvaise fortune n'en avait pas
encore fini avec ce pauvre artii^te : un décret im-
périal supprima ce théâtre ainsi que plusieurs
autres, eu 1807; et Arquier fut obligé d'accepter
une position de maître de musique à Toulouse.
11 réchangea, en 1809, contre celle de clief d'or-
chestre du Pavillon , à Marseille, qu'il avait au-
trefois occupée. En 1812 il était à Perpignan; pois
il retourna à Toulouse, et enfin il alla nMMirirde
misère à Bordeaux , au mois d^octobre 1816. Ce
compositeur a donné au théâtre lyrique et co-
mique de la rue de Bondy, à Paris, Le Mari
corrigé, dont la musique fit le succès ; au tlieâlre
Molière, La Peau de VOurs; au théâtre Mon>
tansier. Le Congé , et V Batellerie de Sarzam\
au tbéâtre des Jeunes-£lève.s, 1800, L'Ermitage
des Pyrénées et Les Deux petits Trottbadotirs;
à la NouTelle-Oriéans, Le Désert ou VOasis;
à Marseille, Afowroj«, et la Suite du Médecin-
Turc; enfin, à Perpignan, Zipéa. Il a laissé en
manuscrit une nouvelle musique pour ï^mant
Jaloux et Le Tableau parlant, ainsi queles deux
premiers actes d'un grand opéra sur le sujet de
Philoctète,
ARRUENIUS (Laurent), né à Upsal, vers
1A80, succéda à son père, en 1716, dans la place
de professeur d'histoire à l'université de sa ville
natale. Il a fait imprimer : Dissertatio deprimis
musicx Inventoribus ; Upsal, 1729, in-8.
ARIilAGA (JEAN-CHiwrsosTOME de), né à
Bilbao, en 1808, montra dès son enfance les plus
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ARRIAGA. — ARRIGONl
149
fieureases dispositions pour la musique. 11 apprit
ktt premiers principes de cet art presque sans
maître, guidé par son génie. Sans avoir aucune
connaissance de Tliarmonie , il écrivit un opéra
espagnol où se trouvaient des idées charmantes
et loutea originales. A TAge de treize ans il Tut en-
voyé à Paris pour y faire de sérieuses études au
Conservatoire de son art ; il y devint élève de
Baillot pour le violon, et de l'auteur de ce Dic-
tionnaire pour Tharmonie et le contfp-point , au
mois d'octobre 1821. Ses progrès tinrent du pro-
dige ; moins de trois mois lui suffirent pour ac-
quérir une connaissance parfaite de Tharmonie;
et, au bout de deux années, il n'était aucune diffi-
culté du conlre-point et de ta fugue dont il ne
se jouftr. Arriaga avait reçu de la nature deux
facultés qui se rencontrent rarement chez le
même artiste : le don de l'invention et l'aptitude
la pins complète à toutes les difficultés de la
science. Rien ne prouve mitux cette aptitude
qu^une Fugue à huit voix qu'il écrivit sur les
paroles du Credo, Et vitam ventuti : la perfec-
lîoo de ce morceau était , telle,qiie Cherubini,
si bon juge en celte matière, n^hësita pas à le
déclarer un chef-d'œuvre. Des classes de ré-
pétition pour Tharmonie et le contre- point ayant
^té établies au Conservatoire en 1824, Ar-
riai;a fut choisi comme répétiteur d'une de ces
classes. Les progrès de ce jeune artiste dans l'art
de jooer do violon ne furent pas moins rapides :
la nature Pavait organisé pour faire bien tout ce
qai est du domaine de la musique.
Le besoin de produire le tourmentait, comme
il tounnente tout homme de génie. Son premier
ouvrage fut un œuvre de trois quatuors pour le
▼iolon, qui parut à Paris, en 1824, chez Ph. Petit.
Il est Impossible d'imaginer rien de plus original,
de plus élégant, de plus purement écrit que ces
quatuors, qui ne sont pas assez connus. Chaque
fois qu'ils étaient exécutés par leur jeune au-
teur, ils excitaient Tadmiralion de ceux qui les
entendaient. La composition de cet ouvrage fut
suivie de celle d'une ouverture, d'une symphonie
à grand orchestre , d'une messe à quatre voix ,
d'*on Salve Regina , de plusieurs cantates fran-
çaises et de quelques romances. Tous ces ou- <
Tiages, où brillent le plus beau génie et l'art d'é-
crire poussé aussi loin qu'il est possible, sont
restés en manuscrit.
Tant de travaux faits avant l'âge de dix -huit
am avalent sans doute porté atteinte à la bonne
«ODStitntion d' Arriaga ; une maladie de langueur
se déclara à la fin de 1825 : elle le conduisit au
tombeaa dans les derniers jours du mois de fé-
'vrfer de Tannée suivante , et le monde musical
fut privé de l'avenir d'un homme destiné & con-
tribuer puissamment à l'avancement de son art ,
comme les amis du jeune artiste le furent de
l'âme la plus candide et la plus pure.
ARRIETA (Juan-Emile), compositeur es-
pagnol, a voyagé en Italie dans sa jeunesse, pen-
dant les années 1838 à 1845, y a fait des études
de composition, et a fait représenter à Milan
l'Opéra Ildegonda, qui n'a pas réussi. On a
gravé de sa composition une ballade pour ténor
et piano, intitulée POasi ; Milan, Ricordi. M. Ar-
riéta est retourné dans sa patrie en 184*8,
époque des troubles de Fltalie, et a donné au
théâtre d'opéra-comique espagnol de Madrid di-
vers ouvrages appelés ZarzuelaSj entre autres
El Domino azul (Le Domino bleu), 3 actes,
en 1852; La Estrella de Madrid ( L'Étoile de
Madrid ), en 3 actes ; El Grumete ( Le Mate-
lot ), en 2 actes ; Guerra à Muer te , représenté
au théâtre du Cirque en t85ô , et le grand opéra
Isabel la Catolica, au Théâtre Royal, dans la
même année.
ARRIGHI (Jacques- Antoine), maître de
chapelle de la cathédrale de Crémone, naquit dans
cette ville en 1702. Il a laissé en manuscrit des
messes , vêpres , psaumes et litanies à quatre et
à huit voix, avec violons et orgue, qui furent es-
timés autrefois en Italie. L'Académie des Phil-
harmoniques de Bologne, qui l'admit au nojnbre
de ses membres en 1745, le perdit dans l'année
suivante, et fit imprimer un éloge de ce compo--
siteur.
ARRIGO. Voyez 1SAAC ( Henri ).
ARRIGONI (Charles), né à Florence, dans
les premières années du dix-huitième siècle, fut
un des plus habiles luthistes de son temps. Le
prince de Carlgnan le nomma sou maître de cha-
|)elle, et en 1732 11 fut appelé à Londres par la
Société des Nobles, qui voulait l'opposer à
Haendel avec Porpora ; mais Arri);oni n'était pas
de force à lutter contre ce grand musicien. Il a
donnée Londres son opéra Fernando, en 1734;
et, en 1738 , il a lait représenter, à Vienne, son
Esther. Il parait qu'avant d'aller en Angleterre,
Arrigoni s'arrêta à Bruxelles ; car on a imprimé
dans cette ville le poème d'un oratorio, sous ce
titre : Il Ripentimento d'AcabbOf dopo il rimr
provero délia strage di Nabot; oratorio a cin-
que voci, musica di Carlo Arrigoni, cantato
nella reale Cappella délia serenissima Ar-
chiduchessa d'Austria Maria-Ellêabetta, Bru-
xelles, appresso Eug. Enrico Frickx, stampa-
tore di sua Maesta impériale e catolica, 1728,
in -4* de 34 pages. On manque de renseigne-
ments sur les dernières années de sa vie et sur
l'époque de sa mort.
ARRIGONI (RcNATo), secrétaire du gouver-
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150
ARRlGOiSI — ARTOPHIUS
nement de Venise, a publié, sous le Yoile de l'a-
non) me, liD livre qui a pour titre : Notizie ed Os-
servazioni intorno alC origine ed al progressa
dei teatri e délie rappresentazioni teatrali in
Venezia e nelle cittàprincipali deipaesi veneti^
\B'^°, Venezia, tipografia del Goodoliere, 1840,
Quelques exemplaires portent le nom de Tauteiir.
ARTARI A ( DoHiNiQUB ) , célèbre éditeur de
musique à Vienne , naquit à Blevio en Toscane ,
le 20 Doveihbre 1775. Son frère atné, plus Agé
qoe lui de trente- trois ans, après avoir par-
couru rAllemagne, la France, l'Espagne et
l'Angleterre pour y établir des relations com-
merciales , avait obtenu un privilège de Timpé-
ratrlce Marie-Thérèse , en 1770, pour le com-
merce des objets d*arts de tout genre. 11 ap-
pela Dominique à Vienne pour Taider dans ses
entreprises, et celui-ci s'appliqua particulière-
ment à la publication des grandes œuvres mu-
sicales. Ce fut lui qui publia d'origine les
plus beaux ouvrages de Mozart , Haydu , Beet-
hoven , Hummel, Moschelès , etc. Dans les der-
niers temps de sa vie , il s^occiipait particuliè-
rement du commerce de tableaux ; mais il était
toujours resté le chef de la maison Artaria et
O*. 11 est mort à Vienne, le 5 juillet 1842, à
l'Age de soixante-sept ans.
ARTËAGA (Etienne), jésuite espagnol^
né à Madrid , était fort jeune lors de la suppres-
sion de la compagnie de Jésus. Il se retira en
Italie, et fut nommé membre de rAcadémié des
sciences de Padone. Il vécut longtemps à Bo-
logne, dans la maison du cardinal Albergati.
Le P. Martini, qu*il connut dans cette ville,
l'engagea à travailler à ses Révolutions du théâtre
musical italien , et lui procura le secours de sa
nombreuse bibliothèque. Arteaga se rendit en-
suite à Rome, où il seliad'amitié avec le cheva-
lier Azara , ambassadeur d'Espagne à la cour de
Rome, qu'il suivit à Paris. 11 mourut dans la
maison de son ami , le 30 octobre 1799. On a
publié à Bologne, en 1783, son ouvrage intitulé :
le Rivoluzioni del teatro musicale ilaliano,
dalla sua origine^ fino al présente, 2 vol.
in-8'* Ayant refondu entièrement ce livre , qu'il
augmenta de sept chapitres au premier volume,
et d'un troisième volume entièrement neuf, il en
donna une seconde édition à Venise en 1785, en
S vol. in-8''. Il y en a eu une troisième édition,
dont j Ignore la date , et que je ne connais que
par l'avertissement d'un traduction Trançaise fort
abrégée qui parut à Londres , en 1802 , sous ce
tike : Les révolutions du théâtre musical en
Italie f depuis son origine jusqu*à nos jours ,
traduites et abrégées de l'italien de Dom Ar-
teaga, in-8% 102 pages.* Cet abrégé a été (ait par
lef baron de Rouvron , émigré français. Lichten-
thaï ne parle pas de la troisième édition.
E.L. Gerber, et d'après lui , MM. Choron el
Fayolle,diaent que le livre d'Arteaga avait eu
d^à cinq éditions en 1790 : c'est une erreur,
il n'y en a jamais eu que trois. Une traduction
allemande a été publiée à Leipsick en 1789,
en 2 volumes in-8°; cette traduction est du
docteur Forkel, qui Ta enrichie de beancouj^
de notes.
L'ouvrage d'Arteaga est le plus important qu'on
ait écrit sur les révolutions du théâtre musical;
c'est le seul où Ton trouve de l'érudition sans
pédantisme , des aperçus fins sans prétention ,
un esprit philosophique, un goût, un style élé-
gant , et point d'esprit de parti. Il serait â dé-
sirer que ce livre fût tradnit en français ; car on
ne peut considérer comme une traduction 1»
maigre extrait dont j'ai parlé.
Arteaga a laissé en manuscrit un ouvrage.in-
titulé : Del ritmo sonoro, e del ritmo mutodeglk
antichi , dissertazioni VII^ dont il avait confié
la traduction à Grainville, auteur d'une traduc-
tion médiocre du poëme d'Yriarie sur la mu-
sique; ce dernier était au tiers de Tentreprise
lorsque Arteaga cessa de vivre. On avait annoncé
dans les journaux que le neveu du clievalier
Azara se proposait de publier le manuscrit ori-
ginal, resté entre ses mains; mais il n'a pas tenu
sa promesse. 11 avait été déjà question autrefois
de publier l'ouvrage à Parme avec les caractères
de Bodoni; la révolution, qui avait fait de
ntalie le théâtre de la guerre, suspendit celle
entreprise littéraire. Aucuns renseignements
n*oot été donnés plus tard sur le sort du ma«
nuscrit d'Arteaga.
ARTHUR AUXGOUSTËAUX. Vog.
AUXCOUSTEAUX.
ARTMANN (JéaoHE), un des meilleurs
facteurs d'orgues de la Bohème, naquit à Prague,
dans la première moitié du dix-septième siècle.
D'après les ordres de Tabbé Norbert d'Ame>
luxen, il construisit, en 1654, l'excellent orgue
du collège des Prémontrés , sous l'invocation de
saint Norbert, dans le Vieux-Prague.
. ARTOPniUS (Balthasar), compositeur
allemand, vécut dans la première moitié du
selfième siècle. On trouve des motets et des
psaumes de sa composition dans les recueils
dont voie! les titres : 1"* Seleetissimm nec non fa-
nUliarissinueCantionesultraeentum, eîcAth
gustsB Vindelicorumf Melchiar Kriesstein es^
cudebat , anno DonUni , l MO , petit ln-8<> oU.
On saitque cette précieuse collection a été publiée
par Sigismond Salbllnger. — 2^Pfomimet imtiftie
opus musicum, sex, quinque et quatuor vo*
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ARTOPHIUS — ARTUSI
ioi
eunip tic ; N&rin^ergm^ Hier. Graph^eus^ 1537,
petit ifi-4'* obi.— 3* Psalmorum selectarum io-
musierlhu, quatuor^ quinqueet quidam plU"
riMMVocum.Norimbwqm^ apud Jo. Petreium,
anno salutis i&4 1 , iii-4''.
ARTOT (ÂLnAMDRi-JosBPH MOMTAGNT,
est connu sons le nom d') qu'avait pris son
pèfe et que toute sa famille a conservé. Né à
firoxcAles le 4 février 1815, il eut pour premier
maître de musique son père, qui était premier
cor au thé&tre de cette ville. Dès Vàge de cinq
ans Artot solfiait avec Tacilité , et, en moins de
dix-bait mois d'études sur le violon , il fnt en
état de se faire entendre au théâtre dans un con«
certo deViotti-Cbarmépar les heureuses disposi-
tions de cet enfanty M. Snel , alors premier violon
solo du théâtre, se cliargea de les développer par
ses leçons, et peu de temps après, il renvoya à
Paris. Artot y fut admis comme page de la cba-
pelle royale, et, lorsqu^il eut atteint sa neuviènie
année, il passa sous la direction de Kreutzer
aîné, pour l'élude du violon. Cet artiste dis-
tingué le prit en aflection et lui donna sou-
vent des leçons en dehors de la classe du Con-
servatoire. A la retraite de Kreutzer, qui eut lieu
en 1826, son frère , Auguste Kreutzer, le rem-
plaça et n'eut pas moins de bienveillance que
son prédécesseur pour Artot. Celui-ci venait
d'accomplir sa douzième année lorsque le second
prix de violon lui fut décerné an concours do
Conservatoire : l'année suivante il obtint le pre-
mier. Alors il quitta Paris pour visiter son pays :
il se fit entendre avec succès à Biuxelles , et
quelques mois après, ayant fait un voyage àLon-
dreft, il n*y fnt pas moins heureux, et de bruyants
applaudissements raccueillirent chaque/ fois qu'il
joua dans les concerts. Depuis lors, Artot, de re-
tour à Paris , fut attaché aux orchestres de plu-
sieurs théfttres ; mais le désir de se faire con-
nalire le fit renoncer à ces places pour voyager
dans le midi de la France. Plusieurs fois il a
parcouru la Belgique, TAngleterre, la Hollande
l'Alleniagne, l'Italie ; deux fois il est allé en Rus-
sie,, et a donné des concerts jusqu'aux fron-
lières de l'Asie. En 1843, il visita l'Amérique du
Nord , la Nouvelle-Orléans et la Havane avec
M"^ Damoreau, et y donna une multitude de
roncerts. Déjà atteint dans ce voyage du prin-
cipe d'une maladie de poitrine, il languit pendant
quelques mois, et mourut à Ville-d'Avray, près
de Paris , le 20 juillet 1845, au moment où il
venait de recevoir la décoration de la Légion
d'honneur. Artot manquait de largeur dans le
son et dans le style ; mais il avait'dn brillant'dans
les traita et chantait a vecgrâce sur son instrument
On a gravé de sa composition : l® Concerto pour
I violon et orchestre (en la mineur) , op. 18,
> Mayence Schott — 2* Des fantaisies pour violon et
I piano, op. 4, 5, 8, i i, IG, 19, ibid, — 3** Des airs
variés pour violon et orchestre, ou violon et piano,
op, 1, 2» l7,iM»«— 4** Des rondeaux pour violon
et orchestre ou piano, op. 9 et 15 ; i^td. — 5° Des
sérénades, romances, etc., ibid, — Artot a écrit
aussi plusieurs quatuors pour violon, et un quin-
tetto pour piano, deux violons, alto et basse,
qui n'ont pas été publiés.
ARTUFEL (Damibn oe) , dominicain espa-
gnol, qui vécut dans la seconde moitié du seizième
siècle, a écrit un traité du plain-chant, intitulé :
Canfo llanOf Valladolid, 1672, in-8<*.
ARTUSl (Jean- Maris), chanoine régulier de
Saint-Sauveur, né à Bologne, florissait vers 1590.
Ses études avaient été classiques et sévères; de
là vient qiiMl fut un antagoniste ardent des in*
novations introduites de sou temps dans Piiar-
monie et dans la tonalité; innovations dont il ne
comprit pas plus la portée que ceux qui en
étaient les auteurs.
Il a publié : 1* Artedelconirappuntoridoito
in tavoUf Venise, 1586, in fol. — 2** Seconda
parte nella quale si iratta dM utile ed tuo
délie dissonanzey Venise, 1 589, in-fol : la seconde
édition de oet ouvrage a paru en 1598 avec des
additions, à Venise, in4bl. Jean Gaspard Trosty
le père, l'a traduit en allemand, mais sa traduc-
tion n^apas été imprimée. — 8** VArtusi^ovvero
délie imperfezioni délia modema mtisicaf ra»
gionamenti due, nei qualisi ragiona di moite
cote utili, e necessarie agit moderni composite-
ri, Venise, 1600, in-fol. —V* Seconda parte delV
Àrtusi délie imperfezzioni delta modema mu»
«ica, etc., Venise, 1603, in-fol: Artnsi attaque
dans cet ouvrage les innovations de Claude Mon-
teverde, qui venait d'introduire l'usage de la sep-
tième et de la neuvième de la dominante sans pré-
paration, ainsi que les retards de plusieurs couson-
nancesà la fois, usage qui a été funeste à la tonalité
du plain-chant, mais qui a donné naissance à
la musique moderne. — 5° Difesa ragionata
délia sentenza data da Ghisilino Dankerts, et
Barlolomeo Escobedo cantori pontifia a fa"
vore di D, Vincenzo Lusitano contro D. Nicola
Vtcentino : ce petit écrit, imprimé d'abord à Bo-
logne, sans date, petit in-4^, c<»mmence par ces
mots i^Leuatemiquesto pensiero, et diiemi\ .
anticamente àaueano le consonanse càe hab*
biamo noi sio nàP Artusi l'a ensuite refondu
dans le Ragionamento primo de son livre Délie
imper/ezioni delta moderna musical depuis la
page 14 jusqu'au feuillet 38 {voyez au sujet de
cet écrit les articles Dankers , Lusitano ( F. ) et
Vicentine). — 6* Impre^delmoUo M. R. Gio-
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152
ARTUSI — ASCHENBRENNER
ieffo Zarlino ai Chioggia, giàmaestro di cap-
pella detV illustrissima signoria di Venezia ,
dUhiarata dal R. D. Giov, Maria Artusi , Bo-
logne, 1604, in '4**. 7*" Consideraztonimusicali,
Venise, 1607, in-4®. Il y a du savoir dans les
écrits d* Artusi, mais on y trouve peu de raison
et de pliilosopbie. La loi suprême pour lui était
la tradition d*écoie, et, de ce qu'on n*a?ait pas
fait usage de certaines successions harmoniques,
il concluait qu*on ne pouvait les employer. Au
reste, son meilleur ouvrage, celui qui peut être
encore consulté avec fruit pour l'histoire de Tart
d^écrire en musique, est son traité du contre-point :
malheureusement les exemplaires en sont fort
rares. Comme compositeur, Artusi a publié Can-
zonetteaquattrovocLIÀbro 1" In Venezia, Giac.
Vincenti, 1698, in-4'*. On trouva un Caniale Do-
mino d* Artusi, à huit voix en deux cbceurs, dans
une collection qui a pour titre MoUtli et Salmi a
Otto vocif composti da otto eccellentissimi au-
tori, con la parte del basso per poter sonarli
neW organo dedicati almoltoreverendosig. Ce-
sare ScMeti dignissimo canonico d'VrHno, In
Venetia, appr. Giacomo Vincenti, 1599, in-4*. —
Les auteurs sont RuggieroGiovanelli, Cesare
Scbietli, Gio. Croce, Palestrina, Gio.-Mar. Nanini
Fel. Anerio, Luca Marenzio,et Gio. Maria Artusi.
AR WII>SSON (ADOLPHE-lwAR) , conserva-
teur de la bibliothèque royale de Stockholm, est
né en 1791, à Pads^oki, en Finlande. Après avoir
achevé ses études à l'université d'Abo , il fut
chargé d*y enseigner Thistoire. En 1821 il y fonda
un journal politique et littéraire, sous le titre
de Abo Morgenblad^que le gouvernement russe
supprima bientôt , à cause de ses tendances li-
bérales. Au mois de mai de Tannée suivante , ce
gouvernement traita pins sévèrement encore
M. Arwidsson pour un article politique inséré
dans le recueil périodique intitulé Mnémosyne :
il fut révoqué de sa place de professeur et
exilé de la Finlande. Il se retira en Suède, pour
laquelle il avait manifesté ses sympathies, et ob-
tint la place de bibliothécaire à Stockholm. De-
puis lors il s'est livré sans relâche à de grands
travaux littéraires. Il n'est dié ici que comme
éditeur d'une belle et intéressante collection
d'anciens chants populaires de l9 Suède , tirée
en grande partie des manuscrits des bibliothèques
' de Stockholm et d'IIpsal, et qui a paru sous ce
titre : Rwn$ka Fomsànger, En samling qf
Eàmpavisor, Folk^visor, Lekar och Dansar,
samt Baruock Vall-sànçer ( Anciens chants
suédois. Recueil de chants de guerre, chansons
populaires, badines et de danse, etc.). 3 vol, in-S**.
Le premier a été publié à Stockholm en 18S4 , le
second en 1837, et le troisième en 1842. A la
' fin des deux premiers volumes, on trouve U*9
chants harmonisés par le maître de cliapelle Eg-
gert ; mais le troisième volume a particulièrement
beaucoup d'intérêt , parce qu'il est entièrement
rempli de chants notés dans leur forme primi-
tive et populaire. La collection de M. Arvridsson
est en quelque sorte une suite de celles de Geîjer
etd'Afzelius. ( Voy, ces noms.)
I ARZBERGER(....).Ontrouvesousoenom,
dans la Xi'"' année de la Gazette musicale et
de Leipsickyp. 481, la proposition d'un per-
fectionnement essentiel dans la construction de
la guitare ( Vorschlàge zu einer wesentlichen
Verbesserung im Bau der Guitarre.)
ASCANIO (JosQuiN d') ; V. JOSQUIN D'AS-
1 CAGNO.
ASCHENBRENlXER (CnÉncif-iiKiau),
' maître de chapelle du duc de Mersebourg, na-
I quit au Vieux Stettin, le 29 décembre 1664. Son
; père, qui était musicien dans celte ville, après
[ avoir été maître de chapelle à V^olfenbûttd, lui
donna les premières notions de 'la musique. A
r&ge de quatorze ans, il reçut des leçons de J.
I Schutzpour la composition. Peu de temps après il
perdit son père ; mais il en trouva nn second en
, SchUtz, qui l'envoya à Vienne, en 1676, pour
perfectionner son talent sur le violon et la com-
position, sous la direction du maître de cha-
> pelle André-Antoine Sclimelzer. Lorsqu'il se crut
, assez habile , il chercha à assurer son sort par
I ses talents, et entra en qualité de violoniste à la
chapelle du duc de Zeitz, en 1677. Il ne possé-
dait cette place que depuis quatre ans lorsque le
duc mourut, et la chapelle fut supprimée. As-
cbenbrenner alla à Wolfenbûttel, et y acquit la
bienveillance de Rosenmûller, qui le fit entrer au
service de son maître; mais à peine fut-il de re-
tour à Zeitz, où il était allé chercher sa famille,
qu'il apprit la mort de Rosenrotlller, et en même
temps la déclaration que le duc ne voulait point
augmenter sa cliapelle. Il resta sans emploi deux
ans à Zeitz ; enfin, en 1683, il fut nommé pre-
mier violon du duc de Mersebourg. Cette époque
semble avoir été la plus heureuse de sa \ie. En
1692, il entreprit un second voyage à Vienne.
Son talent était lormé; il joua du violon devant
Pempereur, etlui dédia six sonates pour cet ins-
trument. Ce prince fut si satisfait de cet ou-
vrage qu'il lui donna une chaîne d'or, avec une
somme assez forte. Cependant son existence
était précaire, et il éprouvait beaucoup de diffi-
cultés à se placer d'une manière convenable;
enfin, en 1695, il retourna à Zeitz en qualité de
directeur de musique, emploi qu'il conserva jus-
qu'à son troisième voyage à Vienne, en 1703. h
vécut k Zeitz jusqu'en 1713, époque où il fut
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ASCHENBRENNER — ASlfLET
153
mallre de chapelle du duc de Merse-
bourg. Quelque avaotageiise que parût èlre sa
position, il fut oblige de se retirer au bout de six
an8(1719)àléiia, àFàge de soixante-cinq ans,
avec one modique pension. Il mourut dans cette
rille,le 13 décembre 1732.
Od ignore si les sonates de violon qu*Aschen-
brenner à dédiées à Tempereur ont été publiées ;
mais on connaît de lui on ouvrage qui a pour
titre Gasi und Mochzeif/reude ^ beslehênd in
Sonalen, Prxludien, AlUmanden, Curantm,
Baletten. Arien, Sarabanden mii drei, vitr
ttndfûnf Stimmeny nebst dem basso continue
( Plaisir des noces et des soirées., contenant des
Moates, préIndes, allemandes, courantes, ballets ;
et airs à trois, quatre et cinq parties, avec basse
continue). Leipsick, 1673. Corneille à Benghem
i BibL Matth.t p. 300) cite une seconde édition
de cet ouvrage, datée de Leipsick, i67o; il en
a paru une troisième à Inspruck, en 1676.
ASCBER (J.)t pianiste de l'impératrice des
Fraoçaiset compositeur pour son instrument, est
né à Londres en 1829. Après avoir commencé
ses études musicales à l'institution roiralc de
cette ville, il est allé les terminer au conserva-
toire de Leipsick, si je suis bien informé. En
1S49 il se rendit à Paris, et s'y fit entendre avec
soccès dans les formes brillantes à la mode et
dans le genre mis en vogue par Thalberg. On
a publié depuis cette époque un grand nombre
de ses productions de salon et de concert, parmi
lesquelles on distingue: La GoutUd^eau,op, 17 ;
La Dante espagnole, op. 24 ; La Danse anda
louse, op. 30; La Fan/are militaire, op. 40 ; La
Fei^lU d'Album; La Perle du Nord; des raa-
zourkas, des polkas, et des transcriptions d'opé-
ras, telles qœ Robert le Diable, Maria, La Fa-
vorite, U Pré-aux-Clercs, Les Mousquetaires
de la reine. Le Pardon de Ploèrmel, etc. Toute
celte musique légère a été publiée à Paris.
ASHE (AnoBÉ). flûUste habile, né vers 1759, à
Ushorn (Irlande). Ses parents l'envoyèrent d'a-
bord dans une école près de Woolwich , en An-
gleterre, où il apprit les premiers principes de la
musique ; mais la perted'un procès raineux obli-
gea sa famille aie rappeler auprès d'elle. Heiireo-
seinent le comte Bentinck, colonel hollandais au
service d'Angleterre, vint visiter l'académie de
Woolwich ; il vit le jeune Ashe en larmes, te-
nant dans ses mainssa lettre de rappel. Touché de
son désespoir. Il prit desinformations, écrivit aux
parents, et finit par se charger de l'enfant, quMI
emmena avec lui, d'abord à Mioorquc et ensuite
en Espagne, en Portugal, en France, en Allema-
gne, et enfin en Hollande. Le comte avait eu
d'abord l'intention de faire du jeune Ashe son
homme de confiance, et de lui donnei une édu-
cation convenable; mais les dispositions de cet
enfant pour la musique, et particulièrement pour
la flûte, décidèrent son protecteur à lui teisser
suivre son penchant, et à lui donner des maîtres.
AsIie acquit en peu d'années une grande habi'
leté sur la flûte : il fut l'un des premiers qni fi-
rent usage sur cet instrument des clefs addition-
nelles. Le désir de faire connaître son talent le
porta alors à quitter son bienfaiteur : il se rendit
à Bruxelles, où il fut successivement attaché à
lord Torrington, à lord Dillon, et enfin à l'Opéra
de eette ville. Vers 1782, il retourna en Irlande,
où il fut engagé comme flûtiste solo aux con-
certs de la Rotonde, à Dublin. Sa réputation ne
tarda point à s'étendre jusqu'à Londres. En 1791,
Salomon, qni venait d'attirer Haydn k Londres,
et qui voulait fonner nn orchestre capable d'exé-
cuter les grandes symphonies écrites par cet
illustre oompositewr pour le concert d'Hannover-
Sqnare, se rendit i Dublin pour entendre AsIie ,
et lui fit un magnifique engagement. Il débuta ,
en 1792, an deuxième concert de Salonoon, par
un concerto manuscrit de sa composition. De-
venu en peu de temps le flûtiste à la mode, il
fut de tous les concerts. A la retraite de Mon-
zani, il devmt première flûte de l'Opéra italien,
et en 1810 il succéda à Rauzzini coihme direc-
teur des concerts de Bath. Cette entreprise,
qu'il conserva pendant douze ans, fut produc-
tive les premières années ; mais les dernières fo-'
rent moins heureuses, et Ashe finit par y perdre
une sonune considérable. Il a vécu dans In re-
traite depuis 1822. Aucune de ses compositions
pour la flûte n'a été gravée. Il avait épousé une
cantatrice, élève de Ranzzini, devenue célèbre
en* Angleterre sous le nom de M"^ Ashe. Sa
fille, pianiste habile, s'est fait entendre avec
succès en 1821, dans les concerts de Londres.
ASULEY (Je4n), hautboïste de la garde
royale anglaise, vivait à Londres vers 1780. A la
commémoration de Hœndel, en 1784, il joua le
basson double {Contra'/agotto) que Hœndel avait
fait faire , et que personne n'avait pu jouer jus-
qu'alors. Il seconda aussi le directeur Bâtes dans
le clioix des muciciens, et eut après lui la direc-
tion des oratorios pendant sept ans. On ignore
l'époque de sa mort.
ASHLEY (GéiféEAL), fils du précédent, fut
Ton des violonistes les pins distingué» de l'An-
gleterre. Ce fut sous Giardini, et ensuite sons
Barthelemon, qu'il apprit à joner du violon, et il
parvint à un tel degré d'habileté que ViotU le
choisit plusieurs fois pour jouer avec lui ses aymr
phonies concertantes. A la mort de son père,
Ashiey lui succéda comme directeur des orato-
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154
ASHLEY — ASIOU
rio8 de Coyent-Garden, conjointement avec son
frère (Jean-Jacques ). Il n'a rien fait imprimer
de ses coropositionii. 11 est mort près de Lon-
dres, en 181 s.
ASHLEY (Jcam-Jacooss), frère du précé-
dent, fut organiste à Londres et professeur de
chant. L'Angleterre lui a Tobligation d'avoir for-
mé des chanteurs habiles, tels que M. Eliiot,
C. Smith, M"^ Yaugban, M*** Salomon, etc. Asb-
ley n'est pas moins recommandable comme com-
positeur que comme professeur ; élève de Schrœ-
ter, il possédait des connaissances assez étendues
dans la musique. On a de lui les ouvrages sui-
vants : 1® Twelve easy duetU for german
flûte, etc., Londres, 1795. — 2* Sonatas for the
piano for te, op, 2. —3* Six progressive airs for
the piano forte, Ashley a dirigé les oratorios de
Covent-Garden conjointement avec son frère , à
qui il a peu survécu.
ASHTON ( Hugues ) , musicien de la cha-
pelle de Henri VU , roi d'Angleterre , a composé
quelques messes à quatre voii qui se trouvent
dans une collection d'ancienne musique à la bi-
bliothèque de l'université d'Oxford.
ASIIWELL ( Thomas ), compositeur anglais,
vécut sous les règnes d'Henri VII , d'Edouard VI
et de la reine Marie. On trouve quelques-unes
de ses compositions pour l'église dans la biblio-
thèque de l'école de musique d'Oxford.
ASHWORTH (Galrb), ministre non con-
formiste, naquit à Norttiampton, en 1709. Ses
parents le mirent d'abord en apprentissage chez
mi charpentier; mais, ayant manifesté du goût
pour l'étude , on le flt entrer dans l'académie
du docteur Doddrige. Après qu'il eut terminé ses
cours , il fut ordonné ministre d'une congréga-
tion de non conformistes à Daventry , et peu de
temps après il succéda an docteur Doddrige dans
la direction de son académie. 11 est mort à Da-
ventry en 1774, figé de soixante-cinq ans. On a
de lui : 1** Introduction to the art qfsinging
(Introduction à l'art du chant ), dont la seconde
édition a été publiée k Londres en 1787. — 2o
Colteetion of tunes and anthems ( Collection de
cantiques et d'antiennes ).
ASIAIN (ioACBw), frère biéronymite et
organiste du monastère de Saint-Jérdme, à Ma-
drid, vers le milieu du dix-huitième siècle, a été
considéré par les meilleurs musiciens de sa pa-
trie comme un des artistes les pins habiles en
son genre. Il a beaucoup écrit pour son instru-
ment; parmi ses metlleurs ouvrages, on re-
marque un grand nombre de pièces pour des of-
fertoires, une suite de grands versets ponr les
ionrs solennels , et neuf versets do huitième ton,
pour la fête de l'Ascension.
ASIÔLI (BoNFACB), néàCorregio, le 30
avril 17A9, commença k étudier la musique dès
l'flge de cinq ans. Un organiste de la collégiale de
San-Quirino, nommé D. Luigi Crotti, lut donna
les premières leçons; mais, la mort loi ayant en-
levé son mattre, il se trouva livré à lui- même
avant d'avoir atteint sa huitième année, ce qiit
n'empêcha pas qu'il écrivit à cet flge trois messes,
vingt morceaux divers de musique d'église, un
concerto pour le piano avec accompagnement
d'orchestre, deux sonates à quatre mains et
un concerto pour le violon. Il n'avait pris cepen-
dant jusqu'alors aucunes leçons dMiarroonie ou de
contre-point. A dix ans, il fol envoyé à Panne
pour y étudier l'art d'écrire, ou, comme on dit,
ta c<ymposition^ sous la direction de Morigi.
Deux ans après, il alla k Venise, et y donna deux
concerts dans lesquels il fit admirer son habileté
sur le pUmo et sa facilité à improviser des fugues.
Après quatre mois de séjour dans cette ville, il
retourna 4 Corregio, où il fnt nommé mettre de
chapelle. A^ùoli était è peine dans sa dix-
huitième année, et déjà il avait écrit cinq messes,
vingt-quatre autres morceaux de rou-sique d'é-
glise « deux ouvertures, onze airs détachés, des
chœurs ponr La Clemema di Tito; deux inter-
mèdes, La Gabbia de^Pazzi et H Ratto di Pro-
serpina; une cantate, La Gioja pastorale; an
oratorio, Giaeobbo in Galaad; trois opms
bouffes, La Votubilè, La Contadina vivace,
La Discordia teatral^; on divertissement pour
violoncelle, avec accompagnement d'orchestre;
denx concertos ponr la flûte'; un quatuor pour
violon, flûte, cor et basse; an trio pour man-
doline, violon et basse; un divertissement pour
basson , avec accompagnement d'orcliestre.
En 1787 , Asioli se rendit à Turin , où il de-
meura neuf ans. Il y écrivit neuf cantates qui de-
puis ont plus contribué à le faire connaître avan-
tageusement que tons ses ouvrages précédents.
Ces cantates sont : La Primavera , // Nome, Il
Consiglio,TlCiçlope, Il Complimento, Quella
cetra pur tu lei, Piramo e Tisbe et La Scusa:
tous ces ouvrages sont avec accompagnement d'or-
cliestre ; la Tempesta, qui depuis lorsa été publiée
parmi ses nocturnes et avec accompagnement
de piano. Asioli a aussi composé dans la même
ville deux drame , Pimmaglione et La Pesta
d^Alessandro f deux ouvertures, vingt petits
dnos et douze airs avec accompagnement de
piano, des canons à trois voix , neuf airs déta-
chés avec orchestre, six nocturnes à cinq vois
sans accompagnement, deux nocturnes pour trois
voix et harpe, un duo, un trie, et quatre quatuors,
un^ sérénade pour deux violons, deux violes,
deux flûtes , basson et basse, ^ouze sonates pour
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ASIOU
1&5
le piano, enfin, OustapOp opéra séria en deux ac-
tes , pour le tliéàtre royal de Turin.
£q 1796, Asioli aoconpagna la marquise Ghe-
rardini à Yeniae ; il y resta jai^a^en 1799 » époqoe
où il allas^établir à Milan. Trois ans après, le
vioe-roi da royaume d'Italie le nomma son maî-
tre de chapelle et censeur da conserratoire de
musique de Milan. Lors du mariage de Napoléon
avec Marie-Louise, en 1810, Asioli vint à Pa-
lis; j*eo6 Toccasion de le connaître à cette épo-
que et de me convaincre quMl était homme ai-
mable autant que musicien de mérite. Il conserva
ses places jusqu'au mois de iuillet 1813. Alors il
désira se retirer dans sa ville natale, où il. con-
tinua d'écrire jusqu*ea 1820. Depuis ce temps
ii s renoncé à cultiver la musique et a vécu dans
le repos.
A MilaSy il a écrit deux cantates , Il Dubio et
i La Mtdea; une scène lyrique avec orciieiitre ;
un sonnet (/a Campana di Morte) pour ténor;
deux duos, douze airs, les Mances Chiama gli
abitator |M>ur ténor ; un dialogue entre l'A-
mour, Malvina et la Mort; on sonnet (in queW
ttà) ; une ode anacréontiqueà la Lune, pour té-
nor, avec chœurs; une sérénade pour deax vio-
lons, flûte, deux cors, viole, basson, basse
et piano; une symphonie (en /a mineur); une
ouverture ; une sonate pour piano avec basse obli-
gée; one sonate pour harpe; le cinquième acte
d'un ballet, et Cinnat opérs*séria en deux ae«
tes , pour le thé&lre de la Scala, Il a aussi ar-
rangé Toratorio de Haydn , La Création , pour
deux Tiolons , deui violes et deux bases.
En qualité de directeur de la musique du vie»*
roi d'Italie, Asioli a composé vhigt et un motets
italiens et vingt-trois autres morceaux d'église ,
deux cantates et une pastorale à quatre voix
pour le théâtre de la cour. Comme censeur du
conservatoire royal de Milan, ii a écrit : 1°
PrincipJ elementari di musica^ adottali dal
R. Conservntorio di Milano, per le ripetizioni
giomaliere degli alunni; con tavole, Milano
Musse f 1809, 47 pageâ in-8'* (en forme de dia-
logues). La Keconde édition de cet ouvrage a
été publiée dans la même ville en 1811 , la troi-
siëcoe à Gènes en 1821 , la quatrième à Milan,
chez Giov. Ricordi, en 1823. Une traduction
française de ces éléments a paru à Lyon chez
Cartaux, sous ce titre : Grammaire musicale^
ou théorie des principes de musique^ par
demandes et par réponses, adoptées par le
conservatoire de Milan pour Vinstruction de
ses élèves , traduite de l'italien; 18i9,in-8%
avec douze plandies. Une deuxième édition de
cette traduction a été faite en 1833, chez le même
éditeur. C. C. Buttoer a publié aussi, en alle-
mand , une traduction libre du livre d'Asioli »
chez Scliott, à Mayenee, en 1824. Le mérite de
oet ouvrage consiste dans la concision 4»t la clar-
té. — 1» FAllievo al Cembalo, Milan, Ricordi ,
m4blio obi. Ce livre élémentaire est divisé en
trois parties : la première contient des leçons de
piano , la seconde traite de Pacoompagnement
de la tiasse ebilfrée, la troisième est un petit
traité d'harmonie avec des instructions pour
Taccompagnemeni de la partition. -* $<> Primt
êlementiper il canto, con dieci ariette istrut-
tive per cantare di buona grazia , Milan, Ri-
cordi, in-fol. obi» —4* Slementi per il contra-
basso, con una nuova maniera di digitare.
Milan, Ricordi, 1823, in-fol. obi. — &» Trot-
tato d'armoniae d^aceompagnamento , Milan,
Ricordi , 1813 , 139 pages in-folio. Asioli a sui-
vi dans cet ouvrage la doctrine du P. Valotti snr
les renversements d'harmonie , théorie irration-
nelle qui avait déjk été développée parle P. Sab-
batlni dans son traité de la basse chiffrée, et qui
sera toujours rejelée par tout bon harmoniste,
car on y admet la résolution , repoussée par To-
reille , des dissonnances non par le mouvement
des notes dissonnantes elles-mêmes, mais par
celles qui leur servent de soutien. ^ 6*" IHaloghi
sut trattato d^armonia , per servire d'esame
agli allievi di eomposisione e d'aceompagna^
mento del regià conservatorio di musica in
Jlfi/ano; Milan, Ricordi, 1814,95 pages in-8^^
7* Osservazioni sut temperamento proprfo de
gH stromenti stabilif direlte agli Accordatori
di piano-forte edorgcmOfMWvk, Ricordi. ^8**
Disinganno sulle osservazioni faite sul Tem-
peramento proprio degli stromenti stabili^
ibid. Ce petit écrit est une réponse à une cri-
tique qui avait été faite de son système de tem«
péiamenL — 9® // Maestro di composizione^
ossia Seguito del Trattato d*armonia, 2 yo-
lomes ln-4'', ornés du portrait de Taoteur, ibid.
Cet ouvrage n'a été publié qu'après la mort d'A-
sioli. On trouve dans le premier volume une no-
tice sur sa vie et toute la partie tliéorique de
l'ouvrage. Le deuxième volume renferme les
exemples, ou la partie pratique. Les deux To-
lumes forment soo pages.
Dans les compositions sérieuses, Asioli a man-
qué de force ; mais dans les airs et les duos avec
accompagnement de piano , ii s'est fait une ré<
putation méritée par l'expression et la grftce de
ses mélodies. On peut considérer ses ouvrages en
ce genre comme le type des Nocturnes, que beau-
coup de compositeurs ont hnité depuis d'une mil^
nière pins ou moins heureuse. Comme théoricien,
il n'a rien inventé ; mais la nature l'avait doué
d'un esprit méthodique et de l'art d'exposer avec.
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156
ASIOLI — ASOLA.
clarté ce qu'il savait : ce sont cm qualités qui
brillent surtout dans le» ouvrages élémentaires
quMI a publié».
Asioli a cessé de vivre à Cîorreggio , le 2« mai
1832. Une notice biograpliique sur sa vie et ses
ouvrages a été publiée par M. Antoine Goli,
prêtre de Corregio, sous ce titre : Vita di Jïoni-
fatio AsioH da Correggio, seguita deW eleneo
délie Opère del tnedesimo. Milan , Ricorci ,
1834, 1 vol. in-8'. On a imprimé à Florence, en
1836, sans nom d'auteur, EtemenCi dicontraf;-
jntnto, coi tipi de V. Batelli e figli, in-4*, avec
planches de musique : M. Gaspari, de Bologne,
crdit que cet ouvrage est d'Asioli.
ASOLA (Jean-Matthieu), en latin Àsula^
prêtre et compositeur pour Péglise, né à Vérone,
vécut dans la seconde moitié du seizième siècle.
Les titres de ses ouvrages ne fournissent pas de
renseignements sur la position qu'il occupa ; mais
il est vraisemblable qu'il fut mattre de chapelle
d'une . église importante, car le nombre de ses
compositions /religieuses est considérable. Asola
vivait encore en 1600, et parait avoir été un des
premiers compositeurs qui, à cette époque, adop-
tèrent Tusage de la basse continue pour Taccom*
pagnement de la musique d^église par l'orgue ,
ainsi que Pindiquent les titres de deux de ses ou-
vrages. Dans ses œuvres en contre-point sur le
plain chant, son style a de l'analogie avec celui
de Constant Porta ; style très-pur, mais dont la
sévérité est un peu sèdie. Asola fut un des maî-
tres qui dédièrent un recueil de psaumes h J. Pier-
luigi de Palestrina, en 1592, pour loi marquer la
haute estime qu'ils avaient pour son génie. Les
ouvrages connus de ce maître sont ceux dont les
titres suivent: 1 ** fntroitus et Alleluya mis$arum
omnium majorum solemnitatum (otitts annisu'
percanlu piano, ^ua/uorvocum. Venetiisapud
Ant. Gardanum, 1565, in-4''. — 2** Missarum
quinque voc. concinn. Liber primus, Venetiis,
apud fferaed. Ant, Gardanum, 1 571 , iu-4® . — S*'
Psalmodia ad vesperlinas horas omnium so-
iemnit, ocio vocum. Venetiis, apud Hsered. Hie-
ron. Scottum, 1574, in-4'.-^4* Falsi bordoni
sopra çliotlotuoni ecclesiastici, con alcuni di
M, Vincenzo Rufo. Venezia, app. gli Figli di
Ant. Gardano, 1 575, in-4MI y a d'antres éditions
de cet ouvrage publiées à Venise, en 1582, 1584,
etâ Milan, 1 587 — 5** Vespertina Psalmodia maj-
Solemnit, octo voc. Venetiis apud Hieronpmum
Seotum, 1576, in-4*. 11 y a une deuxième édition
de cet ouvrage publiée A Venise, chez Richard Ama*
dfno, en i599,in-4*. — 6" Completorium per
totum quatuorque illx B. VU'ginis antiphonx
qux in fineproanni tempore seeundum roma-
num curiam deeantanfur cum sex vocibus.
ibid., 1576, in-4*. Il y aune deuxième édition de
cet ouvrage publiée à Venise, diez les liéritiers de
Jér. Scotto, en 1585, in-4" ; et une troisième en
1590. — 7* Vespertina omnium solemnitatum
puUmodia duoque B, Virginis cantica primi
tonifCumquatucr voeibus, ibid., 1578, in-4". — 6*
// prima libro délie Messe a quattro tfoci. In Ve-
nezia app. A ngelo Gardano, 1 579, ln-4". — 9« //
secondo libro délie messe a quattro voci; ibid.,
1580, in-4*. Il y a une deuxième édition de ces deux
livres de messes publiée à Venise diez Ang. Gar-
dane, en 1586, in 4*. — 10^ Bfissa et major, so-
lemn. Psalmodia 6 vœum, Venetiis apud he^
rœd. Hier. Scofutn, 1 581 , in 4» 1 1" Vespertina
omnium majorem solemnitatum psalmodia
quatuor vocum. Venetiis, apud Angelum Gar-
danum, 1587, in-4°. Cet ouvrage n'est peut-être
qu'une deuxième édition dn n* 7 . ~ 1 2* 0//lcium
majores Uebdomad» sanctx quatuor vocum ;
ibid, 1583, in-4". — 13^ Secunda pars offlcii
Hebdomadxsanctst quatuor voc. ibid., 1584,
in-4". Une deuxième édition de ces deux parties de
l'office de la Semaine saiute a été publiée à Venise,
par Richard Amadino, en 1595, in-4^. — U** /n
passionibus quatuor Evang. Ckristi lœut.
trium vocum. Venetiis, apud Ang. Gardanum,
1583 in'4''. — 15^ Sacrae cantiones in totius
anni solemnitatibus paribus quaternis voci-
bus decantandœ, ibid, 1584, in-4'*. Il y a une
deuxième édition de ces motets publiée à Venise
en 1591, par Richard Amadino. — 16" Divinx
Dei Laudes binis vocibtu concinendss. Venetiis
ap. Ang. Gardanum, 1586, in-4Mly aune
deuxième édition de ces cantiques publiée à Ve-
nise, en 1600, par Richard Amadino. — 17* La^
mentationes, improperia et alii sac. Laudes
in hebdom. maj. decantandœ tribus voc^Ve-
netiisapud Rie. Amadinum, 1588, in-4*.— 18"
Secunda pars Vespertinm omn. sotemn. Horis,
deservient. quatuor vocum, Venetiis, apud Vi-
centium et Rie. Amandinum, 1591, in-4<'. Il y
a une première édition de ces vêpres solennelles à
quatre voix, impnmée chez les mêmes, en 1M5. —
19* Missa De/unctorum trium vocum, ibid.,
1588, in-4?. Il y en aune deuxième édition publiée
chez les mêmes, en 1600. — 20* l>u« Missx et
decem sacrm laudes trium vocum; ibid., 1589,
in-4*. — 71* Misse sopra gli otto tuoni eecle-
siasfici a einque voci. Milan, 1 590. — 22* Canto
ferma sopra le messe, inni ed altri cose eecU-
siastiche appartenenti ai suonatori d'organo
per rispondere al coro. In Venezia app. Vin-
I eenlino e Ricc. Amadino, 1596, in-4*. Il y a deux
autres éditions de cet ouvrage publiées à Venise»
en 1 602 , et 1 6 1 5. — 23* Sacro-sanc^« Dei LaiMies
octonis vocibus in /radis decanlandx. Ve-
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ASOLA — ASPRILIO
157
nedis, apud Riceiardum Amadinum, 1600, 9
vol. in -4^. Ces compo^itioos sont divisées en
deux chœurs qui se répondent. Le neuvième vo*
iuroe contient les deux basses réunies pour l'u-
sage des organistes. Celte partie a pour titre
particulier : Gli bassi delli Mottetti a otto voci
del ff. D. Gîo, Malteo Asola Veronese, uniti
\rtsieme et slampati per commodUà degli or-
ganisa. Asoia , bien que spécialement livré à la
composition delà musique dMgiise, a écrit, comme
tous les maîtres de son temps, des madrigaux,
dont os a publié les recueils suivants : 24® Ma-
dngali a due voci da cantarsi in fuga. In Ve-
netia, ajK Gia. Vineenti^ 1587, in-4«. Trois au-
tres éditions de cet oeuvre y imprimées à Venise
eo 1604, 1624 et 166^, sont à la bibliothèque -du
Lycée communal de muitfque, à Bologne. — 25**
le Vergine, niadrigali a tre voci, libre primo.
In Venesia, presso Ricciardo Amadino, 1596,
In 4^ Le P. MaKirri a donné en partition quelques*
morceaux d* Asola dans son Esemplare; et le P.
Paolucci a inséré un graduel du même auteur dans
la première partie de son Arte pratica di Con-
irappunto. On trouve aussi quelques motets
il' V«ola dans le f^romptuarium muiicum d'A-
braliam Schad.
ASPA (Mario), compositeur dramatique, né
à Messine, vers 1806, a fait ses premières études
mosicales dans cette ville, puis s'est rendn à Pa-
ïenne et de là à Naples, où il est entré au collège
royal de musique, et a reçu des leçons de contre-
point deZingarelli. Sorti de cette école, il s'est livré
à renseignement du chant et à la compo<iition pour
lethéâtre. Les principaux ouvrages qu'il a écrits
sont : 1** Giomnni Banier, oêsia il Castello di
Ârolte, en deux actes, représenté an théâtre du
FondOf à Naples, en 1830. Cet ouvrage tomba
à plat. — 2* Jl Carcere d'Ildegonda^ opéra sé-
rieux en deux actes , mieux accueilli au théâtre
îiwivo, dans le mois d'octobre 1831. — 3" £a
fitfWa,au théâtre du Fonde, le 18 mai 1832. —
4* Il Litigante senza lite, opéra houlTe en deux
actes, 1833. — 5*' Xa Finta grega, farce en un
acte. — 6® / Due Forzati , en deux actes. —7*
n 20 Auguste, en deux actes, au mois de dé-
cembre 1835. — 8*^ // AtarinarOf en deux actes,
au théâtre Nuovo, en 1839; ouviage dans lequel
il y avait de jolies choses. — 9* / Due Saveiardl,
en denx actes, au théâtre du Fonde, le 46 mars
1838. ^ 10^ // Qucutio Parlante, en un acte, au
théâtre Nuovo, novembre 1834. — 11'' Bar te-
lomeo del Ptombe, en deux actes, au théâtre
Nuevo, en 1837. — 12* Allan Mac Aulay, en
trois actes, au même théâtre, dans Pété de 1838.
— 13« Maria d^ Arles , en deux actes , ouvrage
qui ouvrit le carnaval de 1841, avec un fiasco
complet. — 14^ Il Preseritto, en deux actes, <^a-
lement tombé dans la même année. — 15* Gu-
glielme Colman, en deux actes, tombé au car-
naval de 1843. -i^ 16" Paolo e Virginia, en trois
actes, pour l'ouverture du théâtre Metasfasio, à
Rome, le 29 avril 1843.— 17° Il Traveslimento,
joli ouvrage représenté au théâtre du Fonde, è
Naples, dans le carnaval de 1846. U y a de la
facilité dans le style de ce compositeur, mats ab-
sence complète de création. Les autres ouvrages
d'Aspa dont les dates do représentation et le succès
me sont inconnus ont pour titres : La Verga ma"
gka; la Melamorfesefàrtunata; Federico H ;
L'Or fana muta; Il Muratore di Napoli; Wer-
ther.
ASPELMAYER ou ASPELMEYER (Fran-
çois), musicien et compositeur au service de
l'empereur d'Autriche, mort à Vienne, le 29 Juillet
1786, 8*est fait connaître par les ouvrages sui-
vants '.V Die Kinder det Natur (les Enfants de
la Nature). — 2» Der Sturm (l'Orage). — 3* Pig-
malien. — 4» Agamemnon vengé , baliei. — 5»
La Lavandara di Cilere, ballet. — 6* / Mori
Spagnuoli, idem. Il a composé aussi Six duos
peur violon et violoncelle, six trios, six qua-
tuors peur violon, et dix sérénades peur des
instruments à vent.
ASPERl (Ursvlb), née h Rome en 1807, a
étudié la musique dès ses premières années, et a
acquis du talent dans Fart du chant etsur le piano.
Elle a reçu les leçons d'harmonie et de composi-
tion de Fioravanti. £a 1827 elle a écrit pour le
théâtre Valle un opéra intitulé • Le Avventure di
una giomala, qui a été représenté le 13 mai.
Le public a si bien accueilli cette première pro-
duction de sa plume, à la première représenta-
tion et aux suivantes, qu'elle a été obligée de
quitter plusieurs fols le piano pour se présenter
sur la scène. Le 18 novembre 1834, elle donna
à Rome un grand concert dans lequel on en-
tendit la Schol^riuhner et la Biondini, et où elle
exécuta sur le piano plusieurs morceaux de sa
composition. En 1839, elle dirigeait la musique
d'un tlu^âtre de second ordre, à Florence. En
1835, M"* Asperi écrivit l'ouverture et l'intro-
duction du mélodrame litir Indiani, qui fut re-
présenté à Rome, et en 1843 elle adonné dan»
la même ville l'opéra / Pirali, qui a été joué
avec quelque succès.
ASPLIND (...), savant suédois, qui vécut
vers le milieu du dix- huitième siècle, a publié un»
dissertation intitulée : De HorelogHs Musico'
Automatis; Upsal, 1761.
ASPRILIO (Padl), musicien de la cour de
Ferrare, au oommeDoement du dix*aeptième siècle,
a fait imprimer de sa composition : Madrigali a
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158
ASPRII.10 — ASTARITTA
quaiirovoci, ZJftropHmo; Veneiia, 1601, in-4'.
ASPULL (GBMiGEft) , jeune pianiste anglais,
né en 1813, excitait Tadmiration de ses compa-
triotes dèe Tâge de Irait ans, par le brillant et le
fini de son exécotlon. Bien que sa main tût trop
{letitepour embrasser l^lendue de l'octave, il
jouait les compositions les plasdKficilesde Hum-
mel, de Moschelès et de Kalkbrenner sans en m*
lentir le mouvement et dans Tintention des au-
teurs. Telle était l'heureuse organisation du jeune
Aspnll qu'on pouvait espérer de le voir se placer
tin jour parmi les pianistes les plos distingués;
mais une maladie de poitrine l'a conduit au tom-
beau lorsqu'il entrait à peine dans sa dix-huitième
année. Il est mort à Leamington, le 20 août 1832,
«tfes obsèqnesont été faites à Nottingham, deux
jours après. Il avait laissé en manuscrit divers
ouvrages pour le piano qui ont été publiés après
sa mort, avec son portrait, soos ce titre : Oeorges
ÂMfnUPsposthumous Works /arihepéano/orie.
Londres (3ans date).
ASSANDRI ( LAumn ), canUtrice distinguée,
est née à Vailate, dans la province de Lodi
(Lombsrdie), vers 1816. Admise au conserva-
toire dé Milan à Tâge de seize ans , elle y reçut
une bonne éducation musicale, et ses progrès
furent si rapides que lorsque Rossini l'entendit,
en 1835, il l'engagea immédiatement poor le
(béAtre italien de Paris. Elle y débuta au mois
d'octobre parle r6le à*ÀdalgUaf dans la Norma^
et se montra digne de chanter à côté de Rubini,
de Lablache et de la Grisi. Le Jtomeo des Mimr
tecchi e Cafmleti de BeUini , et la Ikmna BU
vira de Don Juan , achevèrent son succès sur
la première scène italienne de celte époque. Pen-
dant les années 1836 , 1837, et 1838 elle fut en-
gagée pour le même théâtre et poar l'Opéra, ita-
lien de Londres ; puis elle retooma en Italie.
Après y avoir chantée Gènes avec Pasini etBa-
diaii , elle fut appelée à Bareelonne , oà elle resta
une année. Son engagement terminé, elle partit
pour Berlin, et y chanta avec succès pendant
plusieurs années tous les premiers rôles de Lucia^
Ùtello , La Pforma, Lucrezia Borgia, Béatrice
di Tenday etc. En 1843, elle se fit entendre à
Varsovie et an théâtre italien de Pétershourg.
De retour à Milan au mois de juillet 1845, elle a
paru depuis lors à Bologne, Mantoue, Turin, etc.,
«t partout elle a été considérée comme une can-
triée de la bonne école.
ASSBNSIO (DomCablo), professeur de
piano, né à Madrid, vers 1788, s'est fixé à Pa-
ïenne, en Sicile, oh Ha publié en 1815 s Seuola
per ben Mnonare il pkmofortt,
ASSMAlfER ( Ignace }, compositeur et or-
ganiste, est né à Salaboorg, le 11 février 1790.
Elève de Michel Haydn, il est devenu , soos la
direction de cet habile maître, un des musiciens
les plus distingués de l'Allemagne dans le genre
de la musique d'église. En 1824 il fut nommé
maître de chapelle du chapitre des Ecossais.
Dans l'année suivante il reçut sa nomination d'or-
ganiste de la cour impériale de Vienne. Appelé
en 1838 au poste de vice-mattre de chapelle de la
même cour, il a succédé à Weigl, au mois de fé-
vrier 1846, dans la place de second maître de cha-
pelle titulaire. Les œuvres de musique d'église
composées par Assmayer sont importantes et en
grand nombre; ellesconsîstent : l<*en quinze messes
avecorobestre, dont la plupart sont en manuscrit;
on n'en a publié qu'une messe solennelle (en W)
à quatre voix, violons, viole, violoncelie, contre-
basse, deux hautbois , deux bassons, deux cor^
deux trompettes, timbales et orgue ; Vienne, Me-
chetti; et nue messe pastorale allemande à trois
'voix y instruments à vent et orgue, op. 46;
Vienne, Haslinger. ~ 2* Douze graduels, dont
quelques-uns seulement à quatre voix ou à voix
seule , avec oreliestre, ont été publiés à Vienne,
ches Meelietti et chez DiabelU. — 3* Dix-huit of-
fertoires à voix seule avec choeur, ou à quatre
voix concertées avec orchestra, dont ploMenis
ont paru cliez les mêmes éditeurs. — 4* Un 7^
DettiR solennel à quatre voix et orchestre, op. 4s,
à Vienne , chez Hasiinger. — 5* Deux Bequiem
brefs. -^V* La mort de Soûl, oratorio drama-
tique, avec oreliestre, op. 50 ibid, — 7* iktvid et
SavUp oratorio dramatique , avec orchestre, op-
49, UHd, — 8" Plusieurs hymnes et motets. — d.
Un Te Deum à huit voix, avecaccomp. d'instru-
ments de cuivre, -r 10* Plusieure oovertnres.
— 11* Divers morceaux de musique vocale et
instrumentale pour des ci rconstances particulières.
— 12* Une symphonie, à grand orchestre exécutée
à Vienne en 1844. — 13* Des pastorales et fugues
pour i'oiigne. -^ 14* Des rondeaux et autres com-
positions pour le piano.
ASTARITTA (Janvieb), compositeur dra*
matique, né à Naples vers 1749, eut une grande
réputation en Italie, et réussit en différents
genres, mais principalement dans l'expres-
sion des situations comiques. Dans le. coors de
sept années, il écrivit plus de quatorze opé-
ras; celui de Cireé et Vtgsie eut un snooès pro-
digieux , non-seulement en Italie , mais aussi en
Allemagne, oh U fut représenté vers 1787.
On connaît de lui : la Conteuadi JNmMn-
poli, 1772; / VisionaH^ r772; Fineued:A'
more, o la fona non si fa, nui ti promi, 1773;
// Marito ehe non ha moglie, 1774 ; / Filoiçfi'
immaçinarif 1788; La Conteuina; H principe
spondriaeo , 1774 ; La Criiica teatraU, 1775 ;
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ASTARITTA — ATHÉLARD
159
/; Mondo delta f.una, 1775; La Dammaim-
maginaria, 1771; VIsola di Bingoli, 1777;
AmUdat 1777 ; Circe e Ulisse, 1777 ; Nicoletto
bclla 0ito, 1779. Dans l'automne de 1791, il
dottoa à YeniM : I Capprid in amorej et an car-
naval de 1792, II. Medico Pariyino , dans la
même Tille. Gerber {/feues Biogr. Lex, der
TMkûnstL ) dte ansei de cet auteur : La MoU-
nareHa^ op. bnffa, 178S, à RaYenne; Il Di-
vertimento in campagna, op. bnffa, 1783, à
Dresde; Il Francese biztarrOf op. bn(b , 1786,
ibid. ; Il ParrucMere, 1793, à Berlin.
La manière de ce compositeur se rapproche de
€eUedUnrosai,etroD peutdire qu'il a les mêmes
qualités et les mêmes défiants. La coupe de ses
airs et de ses morceaux d'ensemble est heureuse ;
set accompagnements sont assez purs , mais trop
nus; ses chants sont gracieux, mais ils manquent
d'origiaaHté.
ASTON (HuouBs), organiste anglais sous
le règne de Henri YIII, auteur d*un Te Deum à
dflq von, qui est maintenant dans la bibliotbèque
du colléf^ de nnisiqoe d'Oxford.
ASTORGA (EnnâifUEL, baron n*) né à Pa-
ïenne, le 11 décembre 1681, eut un existence
toute romanesque. Fils d'un chef de bandes mer-
cenaires an seryioe de la noblesse de Sicile, qui,
sonifirant impatiemment le joug de l'Espagne, es-
saya de le secouer par l'iosurreelion en 1701,
Astofga Tit périr son père sur Téchafiaud dans la
foème année, avec plusieurs nobles siciliens. Sa
mère, qu'on obligea d'assister au supplice,
mourut de douleur, et lui-même s'évanouit. La
princesse des Urstais, première dame d'honneur
de l'épouse de Philippe V, prit en pitié le pauvre
ieune homme, et le fit entrer au couvent d'As^
toiga, en Espagne, dont plus tard il prit le nom.
Dans cette retraite il acheva son éducation ai
iwrffctionna, par l'étude, le beau sentiment
mosieal dont la natore l'avait doué. Rdntn6 dans
le inonde trois ans après, il obtint , par leonMit
de sa prolectrioo, le titre de baron d'Astorga,
et lut chargé d'une mission près de la cour de
Panne en 1704. Il y devint l'Ame de toutes les
réonioiis d*aniatenrs de musique; car il était
eiceliesit chanteur et compositeur de mélodies
grscieiMes et sentimentales. Sa mission terminée,
il eontiniui de demeurer à Parme, où le retenait
son amoar secret pour la fille du souverain ,
Elisabeth Famèse. Le duc, ayant pénétré dans
les sentiments de son hdie, trouva le moyen de
l'éloigner en lui donnant une lettre de recom-
mandation pour l'empereur Léopold l**", qui, se*
dtttt par les talents du baron d'Astorga, voulut
l'attacher à sa cour; mais celui-ci ne jouit pas
longtemps de sa faveur, car son nouveau Mé-
cène mourut le 6 mai 1705. Le baron d'Astorga
s'éloigna de Vienne peu de temps après, et mena
une vie aventureuse, visitant l'Espagne, oè il re-
trouva la faveur de sa bienfaitrice, puis le Portu-
gal, ritalie , et enfin l'Angleterre, où il demeura
deux ans. En 1720, il reparut à Vienne ; mais il y
resta peu de temps, et se retira dans un couvent«n
Bohême, où il mourut le 21 aoûtl736 ( Voy. l'Oes-
ierretchischêa Biographisches Lexicon de Ber-
mann, 1. 1, p. 278.) Parmi ses nombreuses com-
positions, on ne peut citer que les suivantes : 1*
Stabat Mater, qui fut exécuté à Oxford en 1713,
et qui obtint beaucoup d'applaudissements. — . 2*
Da/ne, opéra, à Vienne, en 1705. — S^ Cantate
Quando penso, etc. ~4« Cantate : Torna Aprile.
— 5** Cantate ': In questo cor. Bumey loue dans
ces cantates-, qui passent pour être ses meillen-
res, la grêoe et la simplicité de la composition.^
6<* Cantate : Clorinda, s' io fanuU, etc — 7*
Cantate *. Palpiiar già sentû il cor. Aeichardt
possédait quelques morceaux hiéditsde la compo-
sition d'Astorga. La partition du Stabat Mater ^
à quatre voix et instruments, est en manuscrit k la
bibliothèque royale de Beriin ; on la trouve aussi
à la bibliothèque impériale de Vienne, avec
celle de la pastorale de Dafne^ dans le fonds
de Kiesewetter. La collection de l^bbé Santini,
à Rome, renferme 54 cantates d'Astorga pour
soprano et clavecin, 44 idem pour contralto et
clavecin, et enfin 10 (f«s/<ipour deox soprani.
Toute cette musique est remarquable par l'origî*
nalité, le sentiment et l'expression. Je possède
une collection considérable d'oravres d'Astorga.
ASTRUA (Jeàiiiib)i excellente cantatrice,
née à Graglia, près de Veroeil , en 1780. Graon,
qui l'entendit par hasard dans un voyage qu'il
fit en Italie en 1745, fut frappé de la beauté de
sa voix, et se chargea de son édiication vocale ;
car il était lui-même bon chanteur. 11 la fit dé-
buter, le 3 août 1747, dans une pastorale composée
par le roi de Prusse Frédéric II , laquelle avait
pour titre II Repastore, et qui fut représentée
à Cbariottenbourg. £n 1750 elle obtint un congé
pour aller à Turin , et dans la même^iunée elle
chanta avec un brillant succès, aux noces de
Victoi^Amédée, le rOle de prima donna dans l'o-
péra de La Vittoria <PIrMneo. Elle retourna en-
suite an service de la cour de Beriin, qu'elle ne
quitta que pour revenir à Turin, où elle est morte
en 1792, à l'Age de soixante-deux ans.
ATHÉLARD on ATHELHARD, moine
bénédictin de Bath , en Angleterre, vivait sous le
règne de Henri I, vers 1200^ Il eut, pour le
temps où il vécut, des eonnaissanees étendues,
qu'il augmenta perses voyages, non*seulement
en Europe , mais en Égypia et en Arabie. Il
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ATHÉLARD — ATTAIGNANT
160
écrivit un traité des sept arts libéraux, qui com-
prenaient la grammaire, la rhétorique, la dialec-
tique, la musique, raritlimétîque, la géométrie
et fastronomie. Ayant appris l'arabe , il traduisit
de cette langue en latin le Traité de géométrie
d'Euclide, connu sous le nom ô^ÉlémenSf et
non les Éléments harmoniques âeoti auteur,
comme La Borde ( Essai sur la mus,, t. III, p.
567), Forfcel {Àllgem. Litter. dermusik, p. 488)
et les auteurs da Dictionnaire historique des Mu-
siciens (Paris, 1810) le disent. Les bibliothèques
des collèges du Christ et de la Trinité à Oxford
possèdent les manuscrits des ouvrages d'Athélard.
ATIlÉrvÉE, grammairien grec, naquit à
Naucratis en Egypte, vers l'an 160 de l'ère vul-
gaire , sous le règne de Marc-Aurèle : il vivait
encore sons celui d'AIezandre-Sé\-ère , Tan 228 :
c*ast tout. ce qu^on sait des particularités de sa
vie. On doit à Athénée une compilation qui a
pour titre : les DeipnosopMstes ou le Banquet
des Savants; elle nous est parvenue presque
complète, à rexception des deux premiers livres,
que nous n^avons qu'en abrégé. Cet ouvrage est
précieux par les renseignements qu'il fournit sur
une multitude d*objets de l'antiquité, particulière-
ment sur rhistolre de la musique des Grecs, les
écrivains qui ont traité de cet art, les instruments,
leur usage, les chansons , etc. Il est divisé en
quinze livres. Dans le premier, il est traité de la
musique et des O/hansons dans les festins; le
quatrième contient de« renseignements sur quel-
ques instruments de musique; le quatorzième
traite des joueurs de flûte, des chansons, de l'u-
tilité de la musique et de la danse , des instru-
ments de tout genre.
Les manuscritsd' Athénée sont en petit nombr.e,
ce qui est d'autant plus fâcheux que le texte a
été considérablement altéré dans ceux que nous
possédons : de là vient que, malgré les travaux de
quelques savants , nous ne possédons pas encore
une édition d'Athénée qui soit complétentent
satisfaisante; la meilleure est celle qui a <^té
donnée par Jean Sclmeighœuser, sous ce titre :
Athenxi Deipnosophistm a oodicilms manus-
cripti emendavit, etc., Strasbourg, 1801-1807,
14 vol. in-S". On peut cependant consulter aussi
avec fruit Tédition donnée par Casaubon en deux
volumes In-fol. Les dnq premiers volumes de l'é-
dition deSchweighaeuser contiennent le texte grec
et la version latine; les neuf autres renferment
les notes et les tablen. Parmi oes notes, celles du
quatrième et du quatorzième livres sont intéres-
santes pour riiistoire de la musique. L'abbé de
Marolles, qui n'entendait pas le grec, a donné
une mauvaise traduction française d'Athénée ,
^ 'après la version latine, Paris, 1680, in-4'>.
Lefebvre de Villebrune en a publié une autre en
5 volumes in-4*'( Paris, 1785 1787) : cetle-d est
peu estimée des savants. En ce qui concerne la
musique , il est évident que le traducteur ne sai -
sissait pas toujours le sens dn texte original.
ATIS. Voy. ATYS.
ATTAIGN ANT ou ATTAÏNGNANT ( Pier-
re), imprimeur de Paris dans le seizième siècle, pa-
raît avoir été le premier qui ait imprimé dans cette
ville de la musique avec des caractères mobiles.
Ceux dont il se servait avaient été gravés par
Pierre Hautin , graveur, fondeur et imprimenr
de Paris, qui en fit les premiers poinçons
en 1625. Pierre Attaignant parait en avoir fait
l'essai dans le premier livre de motets à quatre
et cinq voix de divers auteurs qvfii publia
en 1527, in-s** oblong,avec des lettres gothi-
ques. Dix- neuf autres livres de cette collectioD
parurent à des époques plus on moins éloign^^.
jusqu'en 1536. Leur collection forme cinq Vo-
lumes. Cest un rerueil précieux pour l'histoire
de la musique française : on y trouve des compo-
sitions de maistre Gosse « Nicolas Gombert,
Claudin, Hesdin , Consilinm, Certon, Rousée,
Mouton, Hottinet, A. Mornable, G. Le Roy,
Manchicourt , Guillaume Le Heurteur, Yermont
Talné, Richafort, M. Lasson, l'Héritier, Lu pi,
Lebrun , Wy llari , Feuin , l'Enfant , Moulu , Ver-
delet, G. Louvet, Divitls, Jacquet, De La
Page, Longueval, Gascog»^ Brii«nt et Passereau.
( Voy. ces noms. ) Le titre de chaque livre varie
en raison de son objet. Par exemple le sep-
tième livre, qui contient vmgt-qnatre motets
pour le dimanche de TA vent, la Nativité, etc.,
a pour titre : Musicales motettos quatuor ^
quinque et sex vocum modulas Dominict ad-
ventûSf nativitatisque ejus t ac sanctorum
eo tempore occurrentium habet, Paristis, io
vico Citharas, apud Petmm Attaingnant (aux
autres livres, Attaignant , excepté au onzième
oà il y a aussi Attaingnant ) miatce calcogra-
phum prope sanctorum Cosmi et Damiani
templum, cum gratia et privilégia chriS'
tianissimi Francorum Régis. Le titre du hui-
tième livre est : XX musicales motettos qua-
tuor, quinque vel sex vocum modulas habet.
Mensê decembri 1534, ParisOs, etc. Onze
livres de chansons françaises à quatre parties »
parles mêmes outeurs, ont été aussi publiés à
la même époque par Pierre Attaignant, en 4 vol.
in-8'' obi. Le premier livre est daté de 1530; mais
ce doit être une réimpression , car, dans l'exem-
plaire qui est à la Bibliolbèque impériale de Paris
( n** 2689, in-8* V ) , le neuvième livre porte la
date de 1529, et le cinquième est de 1 528. Les li-
vres 2« , 3» , 4* , 6* et 8' ne sont pas datés. Voici
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ATTAIGNANT — ATTWOOD
161
le titre du cinquiènie U?re : Trente et quatre
chansons musicales à quatre parties impri-
mées à Paris te XXI II' Jour de janvier mil,
F. C. XXVIII par Pierre Attaignant^demou-
tant en la rue de la Harpe près Véglise Sainct
<Josme , desquelles la table sensuyt. Les noms
des auteurs de ces chansons De se trouvent ni
dansée litre, ni dans les deuiième, qaalnème,
si&ièaiey huitième et neotièine. Le onzième
(Ivre ne contient qne des cliansons de CléoDent
Jaoneqoln; en Toici le titre : Chansons de
Hfaistre Clément Jannequin, nouvellement
et correctement imprimées à Paris par
Pierre Atteignant (sic) ; demeurant à la rue
de la Harpe devant le bout de la rue des Ma-
thurinsprès de Véglise de Sainct Cosme (sans
date). Les chansons contenues dans ce recueil
sont des pièces plus dé?eloppées que les antres;
ce sont: l"" Le Chant des Oyseaux { Réveillez-
hous ). — -2* La Guerre {Écotutez^éeoustez). — 3*
La Chasse (Gentilz veneurs), — 4** L'Alouette. —
< Or sus, or sus); —^^ Las povre cœur (V. Jan-
nequin ). Il y a aussi deux recueils de motets à
quatre et cinq parties imprimés par Atteignant,
et qui sont de ceux qni ont été cités précédem-
ment. Le premier, saas date et sans nom d^au-
teors, a pour titre : Motetz nouvellement im-
primés à Paris par Pierre Attaignant, de-
meurant à la rue de la Harpe près St. Cosme;
le second intitulé : XII motetz à quatre et
cinq voix composés par les autheurs cy des-
soubz escriptSj naguères imprimés à Paris
par Pierre Attaignant^ demeurant à la rue
de la Harpe près de Véglise de Sainct Cosme.
Ce recueil, daté des calendes d'octobre 1529,
contient des compositions de Gombert, de
Claudio ( Claude de Sermisy. Y. ce nom ) , de
Du Croc, de Mouton, de Dorle et de Deslouges.
Il est remarquable que ^imprimeur dont il
Vagit dans cet article a orthographié son nom
de diverses manières; sur ses recueils on trouve
Attaignant , Attaingnant et Atteignant. Ce
peu d'exactitude dans l'orthographe des noms
s'est reproduit depuis le moyen âge jusqu'au
commencement du dix- septième siècle.
Attaignant imprimait encore en 154S , car il a
publié dans cette année im lAvre de danceries
à six parties, par Consilium, t vol. in-4« obi. ;
mais il avait cessé de vivre en 1556, car à
cette époque ce fut sa veuve qui piibiia plu-
sieurs livres de pièces de violes è cinq parties ,
par Gervaise ( Koy . ce nom ).
IjCs caractères de musique des éditions d'At-
taignant ont assez de netteté ; mais ils n'ont pas
l'élégance de ceux dont se servirent à peu près
de son temps Adrim Le Roy et Robert Ballard;
BIOCR. OMV. DES MISICIENS. — T. I.
ceux-ci avaient été gravés, en 1640, par Guil-
laume Le fié , graveur, fondeur et imprimeur
à Paris (Voy. Le Bé). Les livres de musique
imprimés par Attaignant sont d*une rareté ex-
cesitive.
ATTEY (JBAM), amateur de musique à Lon-
dres, au commencement du dix • septième siècle, a
publié : The first book of ayres of four parts
with tablature for the Lute, so mode that
ail the parts may be plaid together with
the lute, or one voyce with the Lute and
bass viol. Londres, 1622 , In -fol. (Premier livre
d'airs à quatre voix en tablature de luth ; de
telle sorte que toutes les parties peuvent être
exécutées ensemble avec le luth , ou chantées
par une voix avec accompagnement de luth
et de basse de viole. )
ATTWOOD (TBOHAS), compositeur an-
glais, fils d'un charbonnier, naquit en 1767.AI'ftge
de neuf ans, il entra comme enfant de chœur à la
chapelle royale , et commença son éducation
musicale sous le docteur Nares et sous son suc-
cesseur le docteur Ayrton. Après avoir passé
cinq ans dans cette école , il eut occasion de
chanter devant le prince de Galles, qui le prit
sous sa protection , et l'envoya étudier à Naples
la compositon et le chant. Ses maîtres furent
Philippe Cinque et Latilla. De Naples il alla à
Vienne , où il reçut dit-on, de<< conseils et des
leçons de Mozart, jusqu'en 1786. De retour en
' Angleterre , il fut attaché à la musique parti-
culière du prince de Galles , puis devint mattre
de musique de la duchesse d'York et de la
princesse de Galles. En 1795, Attwood suc-
céda à Jones dans l'emploi d'organiste de Saint-
Paul , et en 1796 il obtint la place de composi-
teur de la chapelle royale , en remplacement de
D. Du puis, décédé. Enfin, il a été admis en 1821
comme membre de la chapelle particulière du
Roi , à Brighton.
Parmi les nombreux opéras quMl a écrits
pour le théâtre , les plus connus sont ceux-ci :
10 Prisoner ( le Prisonnier ) , à Drury-Lane,
en 1792.— 2*»^rfo;>/edC/iiW( l'Enfant adoptif)
ibid., 1793.— 3» Caernavoncusile{\eChMe^a
de Caernavon) , Hay-Market, 179^, — 4» Poor
Sailor (le pauvre Matelot), Covent-Garden,
1795.— 5» the Smugglers ( les Contrebandiers ),
Dniry-Lane, 1796. — 6<» Houth of the mie
(l'Emboucliure du Nil), Covent-Garden 1 798. — 7°
A Day at Rome ( un Jour à Rome), divertisse-
ment, Covent-Garden, 1798. — 8* Castle of
Sorento{\e Château de Sorento), op. com., Hay-
Market, 1799. — 9* Magic 6ak (le Chêne ma-
gique), pantomime, Covent-Garden, 1799. —
10** Old ClotheS'Man (le vieux Marchand d'Ha-
ll
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1<^
ATTWOOD — AUBER
bits) , intermède, idem, 1799.— 11* Red-Cross
Knighis(\ea Chetaliers de la Croix-Rouge), Hay-
Marliet, 1799. — 12* 5. David's day (le Jour de
Saint-David ), farce, 1800. — 13» True Friends
( les Trais Amis) , à Covent-Garden , 1800. Outre
ces ouTrages, Attwood a composé plusiears
œuvres de sonates poar piano, et des leçons pro-
gressives pour cet instrument , qui ont été gra-
vées ches Clemeoti , à Londres. Il a écrit aussi
beaucoup de muî»ique d'égUse pour le service
de la cbapelle royale, et notamment Tanlienne
avec chœur et orchestre pour le couronnement
du roi Georges IV , qui est d'une beauté remar*
quable. Attwood se distingue entre les mu-
sicieDs anglais par un style plein de goût et de
pureté; sa mndque a de la force, de Teipres-
cion et de refTet. U est fâcheux que le sqI de
TAngieterre soit si peu favorable à la musique ,
qo^un artiste si distingué soit obligé de renoncer
à la carrière de gloire qu'il aurait pu parcourir,
pour se livrer uniquement è l^ensetgnement.
ATYS, ou ATIS ( ...), créole, né à Saint-
Domingue, vers 1715, suivant La Borde (Essai
sur la Musique , t. HT, p. 493 ), fut un flû-
tiste distingué qui se fixa en France. Une af-
faire qu'il eut en Autriche Tobligea de se battre ;
il reçut une balle dans le menton , et cet acci-
dent altéra sensiblement son emboiiclrare. De
retour à Paris, il s'y livra à l'enseignement, et
composa beaucoup de sonates , duos, trios et
quatuors pour la flûte. On trouve de lui, en -
manuscrit, à la Bibliothèque impériale de Paris,
un œuvre de six sonates pour deux flûtes ,
en forme de conversaiion. Suivant M. Ber-
mann (Oesterreich. Biograph. Lexikon, t. I,
p. 287 ), la date précise de la naissance d'Atis se-
rait le 18 avril 1715; il aurait été à Vienne
en 1760; et il serait mort le 8 août 1784. M. Ber-
mann sait les dates d*une manière eiïrayante.
ATZE (FRÉoâuc), musicien né en Alle-
magne, était organiste à Breslau vers 1816 ;
depuis lors il a quitté cette ville pour aller en
Russie , où il était encore en 1833. Atze est un
artiste distingué comme organiste et comme pia-
niste; il a fait admirer partout la délicatesse et
la précision de son jeu. On a de lut : 1* Polo-
naise pour le piano , Leipsiclc , Hofmeister. —
2* Duo pour piano et violon, œuvre 2. — 3* Po-
lonaise pour le piano, œuvre 9, Berlin, Forster. —
4° Grande polonaise, dédî^ à M"* Amalie Ko«
refpa, Breslau, Forster ef Hoffman, œuvre 10. —
6* Pot-pourri pour le piano, œuvre 11, ibid.
AUBER ( DAniBL-FRAiiçois-EspitiT ) , né à
€aen, le 20 janvier 1782 (i) dans un voyage que
(I) Cette date m'a été donnée en isio par le père du cé-
lèbre eompotltenr, à l'époque de mes premières recher-
ses parents firent en cette ville, est fils d'un mar-
chand d'estampes de Paris, dont la situation était
aisée. Sa famille était originaire de la Norman-
die. Doué des plus heureuses dispositions pour
la musique, Auber étudia d'abord cet art comme
un objet d'agrément. Après avoir appris à jouer
du piano sous la direction de Laduroer, il fut
envoyé à Londres pour y apprendre la profession
du commerce; mais bientôt, dégoûté d'un état
pour lequel il ne se sentait point né, il revint h
Paris. Accueilli dans le monde avec plaisir à
cause de son talent et de son esprit, il commença
à se faire connaître par de petites compositions
telles que des romances : quelques-unes de celles-
ci eurent un succès de vogue. Un trio pour
piano, violon et violoncelle, qu'il publia vers le
même temps à Paris, fit voir qu'il pouvait traiter
avec talent la musique instrumentale. D'autre»
ouvrages plus considérables vinrent bientôt aug-
menter sa réputation parmi les artistes. Il était
lié d'amitié avec le célèbre violoncelliste Lamare .
Celui-ci avait un style tout particulier dans sa
manière déjouer de la basse, et il désirait le pro-
pager par un genre de musique qui lui fût propre;
mais, par une singularité qu1l serait difficile d'ex-
pliquer, il n'avait pas une Idée mélodique ni un
trait dans la tftte qu'on pût employer daps un
morceau de musique. A sa prière, Auber écrivit
tous les concertos de basse qui ont paru sons le
nom de ce virtuose, et même quelques autres
qui sont restés en manuscrit. Le public croyait
que ces concertos étaient de Lamare , mais tous
les artistes savaient qu'ils étaient dus au talent
d'Auber. Le caractère original de cette musique
produisit une assez vive sensation dans le monde»
et l'on prévit dès lors que le jeune compofiiteur
à qui on la devait se ferait un jour une brillante
réputation. Vers le même temps, Auber écrivit
un concerto de violon qui fut exécuté au Con-
servatoire de musique de Paris par Mazas, et
qui obtint un brillant succès.
Le désir de travailler pour le théâtre lui avait
déjà fait remettre en musique l'ancien opéra co-
mique intitulé Julie, avec accompagnement de
deux violons, deux altos, violoncelle et contre-
basse. Cet ouvrage, qui renfermait plusiears
morceaux charmants, fut réprésenté sur on théâtre
d'amateurs à Paris, et reçut beaucoup d'applau-
dissements. Peu de temps après, Auber écrivit
pour le peut théâtre de M. de Garaman, prince
de Chimay, un autre opéra avec orchestre corn-
plet, dont il a tiré depuis Ion plusieurs mor-
ceaux pour ses autres ouvrages.
obes pour U MoprapMe taiverselle des nuuMens. Toaa
les recueils Mograplûques donnent celle du 99 janvier t9M.
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AUBER
168
Malgré CM raccès, qai jusqu'alors avaient été
renfermés dans le cercle d'un certain monde
d'artistes et d'amateurs, Aober s'apercerait que
ses études musicales araient été incomplètes, et
que le savoir lui manquait dans Tart d'écrire :
ii Tonlut acliever son éducation sous ce rap-
port» et se lirra à des trataui sérieux sous la
direetioB de Cherubini. Ces études terminées, il
écrivit une messe à quatre voix, dont il a tiré
la prière de son opéra de la Muette de Par*
iiei. En 1813, il fit son début en public par
un opéra en un acte qu'il fit représenter au
théâtre Feydeau sons le titre du Séjour mili-
taire. Cet ouvrage ne justifia pas les espé-
rsDces que les premiers essais d'Auber avaient
tait naître; on n'y trouvait rien de la grAce et
de l'originalité d'idées qui avaient fait applaudir
ses prendèns prodactions, et qui plus tard loi
ont acquis une si belle et si juste renommée.
Un repos de plusieurs années suivit cet écbec,
et le compositeur semblait avoir renoncé à une
carrière où l'attendaient de brillants succès ,
lorsqu'un dérangement de fortune et la mort da
père d'Aober obligèrent celni-d à chercher des
ressoorees pour son eiistenoe dans l'exerdced'un
art qui n'avait été pour lui jusqu'alors qu'un
délassement. En 1819, il fit représenter è l'Opéra-
Comlqiie Le TMamentet le$ BUUU doux, opéra
en un acte. Cet ouvrage fut moins lieurenx en-
core que ne l'avait été le premier essai public
des talents d'Auber. D^à l'on accusait de par-
tialité et de jugements de coterie les éloges qui
lui avaient été prodigués ; mais bientôt le com-
poeiteor se releva par La Bergère châtelaine,
opéra en trois actes qui fut joué au même
théâtre dans les premiers mois de 1820. Des idées
originales, de la mélodie , une instrumentation
éléganteet des intentions dramatiques distinguent
cet ouvrage, qui obtint un succès complet, et
qu'on lient considérer comme le premier fon-
dement de la brillante réputation de son auteur.
Smma^ou la Promêue imprudente,opén en
trois actesyjoué en 1821, continua ce que la
Bergère châtelaine avait commencé, et dès lore
Auber ne connut plus que des succès.
Ce fut alors qu'il eut le bonheur de se lier
d'amitié avec Scribe, et que tous deux unirent
leurs esprits, si parfaitement analogues, leur ma-
nière de sentir, et leur instinct delaseène» dans
une multitude d'ouvrages charmants que le suc-
cès couronna. Jamais associa Mon d 'auteurs ne fut
pins heureuse. Leieester, la Neige, le Cancer f à
la eour, Léocadie, le Moftm, Fiorella, la
Fiancée, Pta Diavolo, la Muette de Pcrtid, U
Philtre, et vingt autres ouvrages devenus populai-
res, ont été les fruits de cette association des deux
talents les plus fins de la scène française, pen-
dant l'espace de trente ans. Parmi ces ouvrages
La Muette de Portiei a été considérée comme
le chef-d'cDuvre du compositeur; la postérité
sanctionnera sans doute ce jugement; car ta
variété de style , le charme des mélodies et l'ex-
pression dramatique, qui distinguent cet opéra
en font une des plus belles productions musicales
de notre époque. Membre de llnstitut de France,
dans la section de musique de l'Académie des
beaux-arts , et associé de plusieurs autres aca-
démies, Auber a été maître de chapelle du
roi Louis*Pbilippe : il occupe aujourd'hui la
même position à la cour de l'Empereur des
Français. A|irès la retraite de Cherubiu', il lui a
succédé comme directeur du Conservatoire de
musique de Paris. Comeiaodenr de la Légion
d'honneur, officier de Tordre belge de Léopold,
et décoré de plusieurs autres ordres, Auber a vu
récompenser par tous les bimneurs qu'il pouvait
désirer, ainsi que par les faveurs de la fortune,
les succès obtenus par son talent. La liste des ou-
vrages dramatiques de ce compositeur se forme
de cette manière : 1** Xe Séjour militaire, 1 acte
( 1813). — a°Xe Testament et les Billets doux,
(acte (1819).— S* La Bergère châtelaine,
3 actes ( 1820 ). — 4^» Emma, ou la Promesse im-
prudente , 3 actes ( 182 1 ). — 5* Leieester, 3 actes
( 1822 ). — 6'' La litige, ou le nouvel Éginhard
4 actes (1823), tons à l'Opéra-Comique.— 7» Yen-
d&me en Espagne, en 1 acte , en collaboration
avec Hérold , à l'Opéra , A roccasion du retour
du duc d'Angouléme à Paris, après la campagne
d'Espagne, en 1823. — y Les Trois Genres, 1 acte
en collaboration avec Boieldieu, pour l'ouverture
du thé&trede l'Odéon ( 1824). — 9* le Concert
à la cour, 1 acte ( 1824) « à l'OpénhComique. —
iO"/;docatfle,Sactes(]824),i(fem.— 11" le i#a-
çott,3actes(l825), l(iem. — i2®Xe TVmkfe, 1
acte(1826),l4iem.— 13<'Fioreito,3actes( 1826),
l(fem.— i4*'Xairtie^<e(fePorfici,5actes(1828),
à ropéra. — 15'' La Fiancée, 3 actes ( 1829), à
ropéra-Comique. — 16" Fra Diavolo , 3 actes
(1830), idem. — 17" Le Dieu et la Bagadère,
2 actes ( 1830). àl'OpérSi.— 18» La Marquise de
Brinvillien, 3 actes (I83l), à l'Opéra-Comique,
en collaboration avec Batton, Berton , Blan^,
Boieldieo, Carafe, Cherubini, Hérold et Paër. —
19*i;e Philtre, 2 actes (1831), à l'Opéra.—
20" Le Serment, 3 actes ( 1832 ), idem. — 21* Gus-
tave m, h actes ( 1833), idem. — 22" Lestocq, 3
actes (1834), ài'Opéra-Comique.— 23" UCheval
de bronze, 3 actes ( 1835 ), idem. -^24" Àetéon,
i acte( 1836],i^m — 25" Les Chaperons blancs,
3 actes (l836),Mem. — 26" L' Ambassadrice 3
actes (izMifdem.-^ 27" Le Domino notr, 3 actes,
11.
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AUBER — AUBERLEN
(I837)jrftfm.— 28» Lt Lacdes Fées, Saclcs (1839)
à rOpéra. — 29^* Zànettay S actes (1 840), à l'Opéra-
Comique. — 30" Les Diamants de la couronne,
3 actes (1841 ), idem.-^ZX^ Le Duc d'Olonne ,
3 àctB%{ 1842), idem. — 32* La Part du Diable,
3 actes (1843), idem. — 33* la Sirène, 3 actes
(1844), idem. — 34<' La Barcarolle, 3 actes
(1845), idem.— 3S<* Haydée, 3 actes (1847),
idem. —36'' V Enfant prodigue, 5 actes (1850),
à rOpéra. — 37* Zerline, ou la Corbeille d*o-
ranges, 3 actes (1851), idem. — 38* ifarco-
Spada , 3 actes ( 1 852 ), à POpéra Comique — 39*
Jenny Bell, 3 actes (1855), idem. — 40* Manon
Lescaut, 3 actes (l856),<(/em. PonrPopëra inti-
tulai, La marquise de Brinvilliers, dont la mu-
sique était de plusieurs auteurs , Auber a écrit
un duo au troisième acte qui est un ciief-d'œuvre
d'esprit scénique.
AUBERLEN (Sahuel-Gottlob) , directeur
de musique et organiste de la cathédrale d'Ulm
naquit le 23 no?embre 1758, à Fellbach, près
de Stuttgard , où son père était instituteur. Bien
que la vie des artistes soit souvent agitée, il est
peu d'entre eux qoi aient connu le malheur
comme Auberlen et qui aient lan{;ui dans un état
misérable aussi longtemfis que lui. Sa ?ie écrite
par lui même offre un tableau touchant des tri-
bulations auxquelles il fut en butte, et du cou-
rage qu'il mît à combattre la niauTaise fortune.
Cet ouvrage a été publié à Ulm, en 1824, sous
ce titre : Samuel Gottlob Auberlen's Musik-
direktor und Organisten am Munster in
Ulm, etc., Leben , Meinungen und Schiksale
von ihm selbst beschrieben (Vie, opinions et
aventures de Samuel Gottlob Auberlen , etc., un
volume in- 8* de 248 pages). On y trouve pres-
que rintérêt du roman : Tauteur s'y montre
artiste, et il y a de la poésie dans son style. J*ai
tiré de son livre tout ce qui, dans cet article,
concerne sa personne et ses ouvrages.
Le père d'Auberlen lui enseigna les premiers
éléments de la musique. A l'âge de Imit ans , Il
se mit à apprendre seul à jouer du violon , du
piano etda violunrelle; mais ses parents le des-
tinaient à être instituteur et organiste , et tout
ce qui pouvait le. détourner de ces professions
lui était interdit. Lorsqu^il eut atteint sa quator-
zième année, il dut aider son père dans ses le-
çons; mais sonpenciiant.é(^cidé ponr la musique
lui inspirait du dégoût pour IVtat auquel on le
destinait. Vers ce même temps , le violiniste Kenz
le prit en amitié et lui donna des leçons de son
instrument : ces leçons et les représentations de
l'Opéra de Stuttgard , où on lui avait permis de se
rendre quelquefois , développèrent ses heureuses
disposition; pour Part musical. Les amateurs de
muj^ique de Canstatt lui fournirent l'occasion
d*entendre de bonne musique et de former son
goût, car il y faisait sa partie dans les sympho-
nies et les autres belles productions de Haydn et
des grands maîtres de cette époque. Cette cir-
constance lui procura la connaissance d Enslen,
virtuose de la chambre du duc à Stuttgard, qui
lui donna des leçons de violon. A Page de vingt
ans il se rendit à Murrbardt comme précepteur
dans une maison |Mirticulière. Ce fut là qn*il écri-
vit son premier air : il le fit eiécuter k Téglise
par un de ses élèves.
Après deux années de séjour dans cet endroit,
il retourna chez son père; mais il y demeura pen
de temps , parce qu'il obtint la permission d'aller
à Zurich pour y terminer ses études musicales.
Il partit ponr cette ville en 1782, et il y trouva
le violoniste Henri Ritter, qui lui donna des
leçons. Une maladie qui conduisit son père an
tombeau le rappela à Fellbach , où on espérait le
fixer comme instituteur ; mais il résista à toutes
les instances qui lui furent faites à ce sujet, et
le l**" juillet 1784 , il retourna à Zurich. Jl avait
alors vingt-six ans. Dans la même année il épousa
une Jeune fille qui , ainsi que lui , ne possédait
rien. Il crut pouvoir subvenir aux dépenses oc-
casionées par sa nouvelle position au moyen de
concerts; il se mit à voyager et visita Saint-Gall,
Constance, Ravensboorg, Lindao et quelques
autres villes. Une maladie de sa femme ne lui
permit pas d'aller jusqu'à Augsbourg et Munich,
comme il en avait le projet. Il retourna donc k
Zurich , dont le séjour ne lui fut pas favorable ,
car il y trouva peu d'élèves, et bientdl il eut des
dettes qui l'obligèrent à solliciter une place dans
la chapelle de Stuttgard. On ne hii offrit que celle
de surnuméraire : il l'accepta dans i'es(>oir d'un
proctiain avancement ; mais l'avantage le plus
réel qu'il relira de sa translation dans cette ville
fut d'y recevoir des leçons de composition de
Poli , maître de cliapelle do duc. Matheureuse-
mentil n'en profita pas longtemps, car ne ton-
chant aucun traitement, et n'ayant qu'un petit
nombre d'élèves, il ne put subvenir aux besoins
de sa famille. Sa situation devint telle, qu'il se
vit obligé d'abandonner à ses créanciers le peu
qu'il possédait, et de quitter Stuttgard à pied,
sans vêlements, sans linge, sans argent , emme-
nant avec lui sa femme et son fils, qui tous deux
étaient malades Auberlen peint d'un style pathé-
tique les scènes de désespoir qu'il y eut entre lui,
sa femme et son enfant, après ce départ précipité.
Il vécut quelque temps dans une misère pro-
fonde, sans pouvoir trouver d'emploi utile pour
ses talents; en fm une place fort peu lurrativetie
directeur de musique à Zofingen se préseuta, et
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AUBERLEN — AUBERT
165
il en prit possession au moia de janvier 1791. A
son mince trattement , il joignit le produit de
quelques leçons de piano et de plusieurs mor- ,
ceaox d^harmooie pour clarinettes , flûtes , bas-
8ons« cors et trompettes, qu'il écrivit pour une
société d'amateurs. Ces morceaux eurent du ;
succès et furent cause qu'on lui demanda trois |
symphonies à grand orchestre pour la même so- i
ciété. Ces dernières compositions tiennent lèpre- |
mier rang parmi ses ouvrages. |
Après neuf mois de séjour à Zofingen, Auber-
len fot appelé comme directeur de musique à
Wintertbur. Là, il écrivit ses cantates : Éloge
de la Poésie, Éloge de la Musique, pour
Véleeticn d'un bourgmestre, son oratorio la Fête
des Chrétiens sur le Golgotha, des airs, des
doos, des morceaux de musique instrumentale ,
et en 1796, une messe solennelle qui fut consi-
dérée comme un très-bon oavrage. L'invasion
de la Suisse par les armées françaises le priva
tout k coup de sa place et de ses moyens d'exis-
tence , après sept années de tranquillité. Il par-
lit an mois de juin 1798 pour Esslingen, et sa
vie fat iiyrée de nouveau aux agitations. 11 crut
trouver un terme à ses maux, lorsqu'au mois de
mars de l'année 1800, il entra au service de la
duchesse de Wurtemberg ; mais il ne jouit pas
longtemps des arantages de cette position , car
la duchesse partit pour Vienne lors de l'entrée
des Français dans le Wurtemberg. L'hiver sui-
vant une place de professeur de musique au sé-
minaire de Bebenbaiisen , près de Tubinge, de-
vint vacante; quoiqu'elle fût iosuflisante pour
ses besoins, Auberlen l'accepta. Ce poste lui
foomit l'occasion de travaillera l'amélioration de
l'état de la musique à Tubinge, et il réussit si
bien dans ses travaux, que la ville manifesta Tin-
tention de Ini donner un supplément de traite-
ment; noais il n'en eut jamais rien. Aprè& sept
ans d'une situation assez misérable dans cette
▼iUe, il partit le 4 novembre 1807 pour Scbaf-
fouse , où il venait d'être appelé comme direc-
teur de musique. 11 y trouva de bons amateurs
dont il augmenta le nombre par ses élèves. Ces
ressources lui suggérèrent le projet d'établir de
grandes fêles musicales dans la Suisse, et ses
efforts fureot couronnés par le succès. La pre-
mière réunion eut lieu à Luceme, le 27 juin 1808.
On n'y comptait que quatre-vingt-huit artistes;
mais tvos étaient de bons musiciens, et l'efret de
la musique répondit aux soins qu'Auberlen avait
pris pour l'organiser. La seconde fête fut indi-
quée pour l'année suivante à Zurich , et la troi-
•âème à Scliaffouse. Depuis lors l'association
des musiciens de fa puisse a été dans une pros-
périté toujours croissante. Pour lui donner de
la consistance, Auberlen fonda, en 1816, une
école de chant choral, qui a pris ensuite une
grande extension, et écrivit pour cette institu-
tion une méthode et des mélodies à quatre voix,
ainsi que des odes et chants sacrés de Gellerty
trois cahiers de chants solennels , et plusieurs
antres recueils de chants à plusieurs voix , qui
ont été tous imprimés à iSchaifouse » en 1816 et
1817. Déjà, en 1809, il avait établi un théâtre
d'amateurs où ses élèves jouaient de petits opéi as :
c'est pour ce théâtre qu'il écrivitXe /ovr de nais-
sance d^une mère,
En6n le moment du repos vint pour Auber-
len : le 6 juin 1817 il fut nommé directeur de
musique et organiste de la cathédrale d'Ulm,
place honorable et avantageuse qu'il occupait en-
core en 1824, époque où il écrivit les Mémoires '
de sa vie dont il a été parié précédemment.
Outre les ouvrages qui ont étécil^s, on connaît
aussi de sa composition : 1* Vingt-quatre chan-
sons allemandes avec accompagnement de piano,
Heilbronn, 1799.— 2» Sechs moderne ha-
racierUtische Walzerfar Clavier (six valses
pour le clavecin dans le style moderne), l*'', 2*
et 3* recueils, œuvre i, Augpbourg, 1799. —3"
Vingt- quatre allemandes et contredanses pour
le clavecin, iWrf., 1800.— 4» Euterpens Opfer
am Aliar der GrœUen ( Offrandes d'Eulerpe sur
l'autel des Grâces), !'• suite, 1801. - 5' Douze al-
lemandes pour piano-forté, op. 8, Leipsick. — 6*
Versuch einer kurzen leicht/asslichen Anlei-
tung ium vierslimmigen Choralgesang^ etc.
(Essai d'une introduction courte et facile au chant
choral à quatre voix, etc). Schaffouse, Alexis Ruk,
in-8*de 63 pages. — T Quarante Mélodies chora-
les à voix d*hommes. Munich, Tidleer, 1834. —
8° Cinquante chants à deux, trois et quatre voix,
à l'usage des écoles, en chiiïres. Esslingen, Daun-
cheimer. — 9*'. Chants allemands à l'usage des
étudiants. Ratisbonne, Rettmayer.Auberlen avait
annoncé, en 1786, la publication d'un journal de
musique sons le titre de Porte-Feuille musical :
il devait renfermer des pièces de chant, de cla-
vecin, des notices biographiques, des anecdotes
et des annonces : mais il n'en a rien paru.
AIJBERT (Jagqobs), surnommé le Vieux,
violoniste de la chambre du roi; de l'Opéra et du
Concert spirituel , entra à l'Académie royale de
musique, 1737, et fut nonrnié chef des pre-
miers violons en 1748, et vers le même temps
surintendant de la musique du duc de Bourbon.
Au mois de mai 1752, il se retira de l'Opéra,
et il mourut à Belleville près de Paris, le 19
mai 1753, et non en 1748, comme le dit La
Borde (Essai sur la Musique), ni en 1 758, comme
raflirment les auteurs du Dictionnaire des Mu-
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166
AUBERT — AUBÊRY DU BOULLEY
siciens (Paris, 1810). Aubert a écrit pour l'O-
péra la musique des ouvrage suivants : i"" La
Paix triomphante, 1713, ballet non repré-
senté. — 2<* Diane, divertlsseroent, en 1721, en
société avec Bourgeois. — 2^ Le Ballet de vingt-
quatre heures^ 1722. — 4* Xa Reine des Perts
paroles de Foselier, 1725.— 5* La Fête champêtre
et guerrière, 1746. Il reçut 360 livres pour prix
de la musique de cet ouvrage. On a aussi d'An-
bert Le BaUet de Chantilly, cantate in-4''
obi., Paris, 1728, et trois livres de sonates pour
le violon, gravées à Paris; sans date.
AUBERT • ( Louis ) , fils aîné du précédent ,
né le 15 mai 1720, entra comme violoniste à l'or-
chestre de l'Opéra, en 1731, à PAge de onze ans,
et quelques années après an Concert spirituel. Au
mois de septembre 1755, il obtint la place de
chef des premiers violons de TOpéra, place qu*a*
vait occupée son père. Cest en cette qualité qu'il
était suppléant de Gliéron pour battre la mesure ;
il conserva cet emploi jusqu'en l771, époque de
sa retraite. Il vivait encore en 1798, et jouissait
d'une pension de 1,000 fr. sur la caisse de l'O-
péra. Aubert a publié six livres de solos pour le
violon , six livres de duos, deux concertos , et
quelques autres ouvrages, tous gravés à Paris,
sans date. II a écrit pour POpéra : 1* la mu-
sique d'un pas de deux dans l'acte de VEspa^
gne, de V Europe galante^ à la reprise de 1755.
Ce morceau a été inséré dans un livre de sym-
phonies à quatre parties dédié à la marquise de
Villeroy et publié en 1756. — 2** la musique d'un
pas de six, ajouté au dernier acte de Roland, en
1755. — 3* unechacennedansA/ctonne,en 1756.
AUBERT (L'ABBé Jean-Louis), frère du pré-
cédent, né à Paria, le 15 février 1731, mort
dans la même ville, le 10 novembre 1814, s'est
fait connaître par quelques ouvrages de littéra-
ture an nombre desquels se trouve une Béfuta-
tion suivie et détaillée des principes de M, Rous-
seau de Genève , touchant la musique fran-
çaise, adressée à lui-même, en réponse à
sa lettre; Paris, 1754, in-8*.
AUBERT (***), plus connu sous le nom
d'Auberti, était violoncelliste à la Comédie ita-
lienne, et mourut à Paris, en 1805. Il a publié-:
i* Six solos pour violoncelle, op. ; 1. — Paris 2*
Six duos pour le même instrument , op. 2, ibid.
AUBCRT (Pierre-François-Olivier), né à|
Amiens, en 1763 , apprit à la maîtrise de cette
ville les premiers éléments de la musique , et
parvint, par son travail et sans le secours d'au-
cun maître, à jouer fort bien du violoncelle. Étant
venu à Paris , il entra à l'orchestre de l'Opéra-
Comique, oti il est resté pendant vingt-cinq ans.
Il a publié deux méthodes de violoncelle, et il
fut le premier en France qui fit succéder un bon
livre élémentaire pour cet instrument aux ou-
vrages insuffisants de Cupis et de Tilitère. 11 a de
plus composé : 1* Trois quatuors pour deux vio-
lons, altoet basse, op. 1; Zurich, 1796. — f Trois
idem, op. 2. — 3** Trois duos pour deux violon-
celles, op. 3. — 4" Trois idem,o{i, 5. — 5* Trois
idem, op. 6 . — 6® Trois idem , op. 7. — 7*
Études pour le yioloncelle, suivies de trois duos
et de trois sonates , op. 8. — 8* Huit livres de
sonates pour le même instrument. Olivier Au-
bert a publié une brochure de 44 pages in-12,
sous ce titre : Histoire abrégée de la mu-
sique ancienne et moderne, ou Réflexions
sur ce quHl y a de plus probable dans les
écrits qui ont traité ce sujet, Paris, 1827. Dans
rintroduction de ce petit ouvrage, l'auteur dit
qu'il n'a pu se décider à garder en portefeuille ce
fruit de vint-cinq années de recherches et di
réflexions! C'est beaucoup de temps employé
pour peu de chose.
AUBÉRY (F. Félix), amateur de musique
h Paris, s*est fait connaître par un livre qui a
pour titre : Éléments de la Théorie musicale,
ou Méthode propre à en abréger Vétude. Se-
conde édition. Paris, Gibus, 1835, in -4''.
AUBÉRY DU BOULLEY (Prudent-
Louis), né à Yemeuil (département de l'Eure),
le 9 décen)bre 1796 , eut pour premier maître de
musique son pore, qui était bon musicien. A
r&ge de cinq ans il était déjà assez instruit pour
h're toute espèce de musique à livre ouvert ; à
dix ans il était assez habile sur la flûte et sur le
cor pour Jouer sur ces instruments des concer-
tos difficiles. Après avoir reçu quelques leçons
d'harmonie, il écrivit, à l'âge de onze ans, des
marches et des pas redoublas qui furent exécutés
parla musique de la ville. En 1808 M. Aubéry du
BouUey fut envoyé à Paris pour y continuer ses
études musicales. Il eut d*abord pour professeur
de composition Momigny ; ensuite Mébul et enfin
Cherubini perfectionnèrent ses connaissances.
Le Conservatoire de musique ayant été fermé en
1815, M. Aubéry du BouUey retournaà Verneuil
où il se maria. Rempli du plus vif enthousiasme
pour la.musique, il saisissait alors toutes les oc-
casions de coopérer aux concerts qui étaient
donnés par les artistes et les amateurs dans les vil-
les qui environnent Verneuil, telles qu'Évreux,
Yemon, Dreux, etc. Jusqu'en 1820, U musique
n'avait été qu'un plaisir pour lui ; mais k cette
époque, il en fit sa profession. Malgré la multipli-
cité de ses occupations , il trouvait le temps d'é-
crire ; c'est ainsi qu'il fit, en 1824, la musique d'un
opéra intitulé : Les Amants querelleurs , qui
fut reçu à l'Opéra-Comique , mais dont Fauteur
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AUBÉRY DU BOULLEY — AUBIGNY
167
des paroles retira le livret pour Tarranger en
vaudeville , qui fut juné sans succès au gymnase.
M. Aubéry du Bouliey écrivit aussi dans le
même temps lieancoup de musique iostromentale
qui parut chez différents éditeurs de Paris.
Une maladie de poitrine dont les symptômes
étaient graves obligèrent M. Aubéry du Bouliey
à renoncer à l'enseignement de la musique , en
1827, k se retirer à la campagne ( à Grosbois
près de Yemeuil) et à s*y livrer k l'agricultare.
La nouvelle direction qu'il venait de donner à sa
vie nelui fit cependant point oublier la musique. Il
consacra ses loisirs à la rédaction dHine méthode
d'enseignement qu'il publia en 1S30 , sous le ti-
tre de Grammaire musicale. L'organisation
de la garde nationale, dans toute la France, lui
fournit à cette époque Foccasionde formera Ver-
neuil an corps de musique militaire de quarante
mosictens et de ranimer le goût de la popula-
tion pour l'art musical. L'heureux essai qu'il
avait fait en cette circonstance de sa méthode
d'enseignement Ini suggéra l'espoir d'en faire ane
application utile jusque dans les moindres villa-
ges, et le hameau qa'il liabite (ut le premier où
il en fit l'essai. Sa persévérance a été couronnée
par le siicoès ; des corps de musique de cuivre oq
d'harmonie ont été successivement organisés k
Breteuil, Couches, Nonancourt, Damville, dans les
bourgs de Brezolles et de Tiilères-sur-Eure, etenfin
dans le petit village de Grosbois, où il y a main-
tenant nne excellente musique composée de deux
bngles, dix clairons, quatre trombones, on
bucdn, un ophicléide alto, deux ophicléldes
basses et trois caisses à timbre ; de simples pay-
sans sont devenus' des artistes. Cest un service
réel reoda k l'art et aux populations que cette
propagation du goût de la musique et des con-
naissances qui y sont relatives.
Les œuvres musicales de M. Aubéry du Bouliey
se composent de sonates pour piano , marches
et pas redoublés pour le même instrument, œu-
vres J, 4, 6 et 8, Paris, !*■»• Joly; de six
quatuors pour piano, violon, flûte et guitare,
ceuvres 56^ 6A, 72, 74, 80 et 82, Paris, Ri-
cfaault; de sept duos pour piano et guitare,
oeuvres 31, 38 , 46, 52, 67, 7S et 81 , ibid.; de
trois trios pour piano, contralto et guitare,
œnvref( 32, 54 et 83, ibid.; d'un quintetto
pour flûte, piano, violon, alto et guitare ,^ovre
76 , ibid, ; d'un septuor pour violon , alto, basse,
flûte, cor, clarinette et guitare, œuvre 69, ibid, ;
d'une grande sérénade pour deux violons,
alto, basse, flûte, deux clarinettes , deux cors et
basson^ omivre 48, ibid.; d'une collection de
pièces d'harmonie contenant soixanie mor-
ceaux, publiée en dix livraison^ formant les œu-
vres 45, 47, 49, 51, 53, 55, 67,59, 61 et 63,
ibid.; d'un recueil d'harmonie composée pour
être exécutée atfx messes militaires, œovre
68, ibid,; de cinq cahiers de contredanses
pour piano et gnitare, ibid.; de trois recueils
de contredanses en sons harmoniques pour gui-
tare seule, ibid,; de plusieurs œuvres pour
guitare seule, deux gnitares, guitare et flûte
ou violon, ibid. ; de l'opéra des AmanU que-
relleurs arrangé en quatuor pour flûte, violon ,-
alto et basse, et de l'ouverture du même opéra
à grand orchestre, œuvres 44 et 58, ébid. ; de
l>eaucoup de romances avec accompagnement
de piano ou de guitare, Paris , Mm» Joly, Mais-
sonnier, Janet et Richault; d'une méthode com-
plète et simplifiée pour la guitare, œuvre 42,
Paris, Richault; enfin d'une Grammaire mu-
sicale, 1 vol. in^8^, imprimée avec les ca-
ractères de musique de Duverger, Paris , Ri-
chault. On peut voir l'analyse de cet ouvrage
dans le 9»« vol. de la Renue musicale. M. Au-
béry du Bouliey a aussi publié une brochure
qui a pour titre : Des Associations musicales en
France , et de la Société philharmonique de
VBure, de Vùrne et tTËure-et-toir, fondée
par P.'L. Aubéry du Bouliey, Versailles, 1839,
in-S'iie 8 pages.
AUBIGN Y (lyCROfiLBiiBiiifKR d'). Deux sœurs
de ce nom, filles d'un major an service du prince
de Hesse-Cassel , se sotat fait remarquer par
leur talent de cantatrices , à Coblence , en
1790. Elles avaient été dirigées dans leurs études
par Sales » maître de chapelle de l'électeur de
Trêves. L'aînée possédait une belle voix de so-
prano ; la plus jeune (Nina) avait une voix de
contralto fortement timbrée. Les deux sœurs exé-
cutèrenten 1790, dansdes concerts publics, le 5to-
bat Mater de Rodewald, et s'y firent vivement
applaudir. En 1792 elles étaient à Cassel et y
faisaient Tornement du concert d'amateurs. A
cette époque, l'alnéo épousa M. Horslig, membre
du eonsistoire de Bûckebourg; Nina suivit sa
sœur dans ce lien., et acheva de perfectionner
son talent dans la solitude. Elle y vivait heu-
reuse lorsqu'elle fit, en 1803, la connaissance
d'une dame qui se faisait passer pour une com-
tesse anglaise, et qui lui offrit de l'emmener à
Londres , et de se charger des frais du voyage
et de son entretien. Nina d'Aobigny se laissa sé-
duire et partit avec elle. Mais à peine furent-elles
arrivées k leur destinBtion,qne la prétendue com-
tesse avoua qu'elle n'avait aucun droit à porter
ce titre, et qu'elle était hors d'état d'offrir au-
cuns secours k sa compagne. Cette déclaration
était un coup de foudre pour la jeune cantatrice,
qui se trouvait sans ressource dans un pays
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168
AUBIGNY — AUDIFFRET
étranger. Toutefois, ses talents vinrent la tirer
d'embarras. Elle donna des leçons de chant,
et finit par s^attacber à une famille riclie , en
qualité d'institutrice. Le chef de cette famille
était nn des principaux agents de la Compagnie
des Indes; ses affaires l'obligèrent à aller s'é-
tablir à Bombay , et Nina d'Aubigny l'y accom-
pagna. On ignore ce qu'elle est devenue depuis
lors. On a sons le nom de cette artiste : r Airs
allemands, italiens et français, Augsbourg, 1797.
— 2* Veber dos Lehen und den Charackr des
Pompeo Sales (Sur la vie et le caractère de
Pompeo Sales) , dans la 2™" année de la Gazette
musicale de Leipsick, pag. 377-3S4. — 3^ Uêber
die Au/merksamkeit , die Jeder dem Saenger
schuldig ist (Sur Tattention qu'on doit au chan-
teur ), dans la même Gazette moair^le, Sme année,
pag. 7&3. — 4* Mein UMingswori, Piano (Mon
mot favori , Piano), ibid., pag. 800. — 6» Bri^
an Natalia ûber den Gesang^ ois Befœrderung
der kauslichen GlUckseligkeit des geselligen
Vergnûgens. Ein Uandbuch fur Freunde
des Gesanges die sich selbsU oder fur Mût'
ter und Brzieherinnen, die ihreZœglinge fUr
die Kunst bxlden toollen ( Lettres à Natalie
sur le chant , considéré comme véhicule du bon-
heur domestique , etc. ), Leipsick , Voss , 1803,
gr. in-8* avec 5 planches de musique. Ces let-
tres, écrites d'un style fort agréable, sont au
nombre de 31 ; elles contiennent d'excellentes ob»
servations. On en a publié une seconde édition
améliorée à Leipsick, en 1824, gr. In•8^
ACBINS DE SEZANNE, poète etmusi-
den français , vivait vers 1260. On trouve deux
chansons notées de sa composition dans deux
mannscrits de la Bibliothèque impériale de Paris,
n«i 65 et 66 , fonds de Cangé.
AODEBERT (Pieerb) , chantre à déchant
( contrapttntiste ) de la chapelle de Jean d'Or-
léans , depuis 1455 jusqu'en 1A67 , aux appoin-
tements de 24 liv. tournois ( 140 francs 88 cen-
times ) , suivant un compte de la maison de ce
prince (Manuscrit de la Bibl. du Roi, F. 540,
suppl. )
AUDEFROI LE BATARD, trouvera ar-
tésien du treizième siècle, dont on trouve une
dianson notée dans un manuscrit de la Bibliothè-
que impériale, à Paris, n° 66, fonds de Caiigé, et
seize romances dans un antre manuscrit, coté 7222.
AUDIBEBT(.... ),maltrede rousiquede l'A-
cadémie du Roi, à Lyon , naquit i Aix en Pro-
vence, au commencement du dix •huitième siède.
Il apprit les éléments de la musique comme enfant
de chœar au chapitre de Saint-Saûveur de sa ville
natale, et ful,dans cette école, le condisciple de
l'abbé Blanchard. Son éducation (inie, il alla s'éta-
blir k Toulon , où il fut pensionné du Concert. Il
parait qu'il ne quitta cette ville que pour prendre
possession de sa place de maître de musique de
f'Académie.Dansune lettre qu'il écrivit au ministre
d*Argenson, en 1746, on voit qu'il avait sept en-
fants, que Tatué de ses fils , âgé de dix -sept ans ^
était musfcien,etquc lui-même faisaitsubsister sa
famille au moyen des leçons qu'il donnait. Dans
un mémoire, dont il sera parlé tout à L'heure ,.
et qui est jointe la lettre déjà citée, il dit aussi
qu'il est connu par différents ouvrages en plu-
sieurs genres qu^il a donnés au public dans
les provinces. Ces ouvrages sont depuis long-
temps tombés dans l'oubli , et le nom d'Audi-
bert serait aujourd'hui parfaitement inconnu, si
les recherches de l'auteur de ce Dictionnaire ne
lui avaient fait découvrir un fait qui recommande
ce musiden à l'attention des historiens de l'art
musical.
Dans un recoell manuscrit qni s^ trouve à la
Bibliothèque impériale de Paris , parmi les livres
imprimés, sous le numéro T, 1840, sont contenus:.
une lettre écrite par Audibert au ministre des af*
faires étrangères, au mois de février 1746, et
un ménooire sur an chiffre musical de son inven-
tion pour l'usage de la diplomatie. Selon lui , ce
chiffre, dont il donne un exemple dans un mor-
ceau de quinie portées, devait être à l'abri de
toute explication par ceux qui n'en posséderaient
pas le secret; néanmoins son exemple ayant
été soumis à l'analyse dans les bureaax de&
affaires étrangères, fht déchiffré avec facilité, et
les éléments de son chiffre furent dégagés mé-
thodiquement par l'employé chargé de ce travail.
Sans lui avouer que son secret à'en était plus un»
le mmistre lui répondit qu'il possédait déjà plu-
sieurs chiffres du même genre, que ces chiffres
ne pouvaient être considérés que comme dea
choses curieuses, et qu'on n'^n pouvait faire
usage dans les expéditions habituelles. Dans le
fait, le grand inconvénient de l'invention d'Au-
dibert consistait en ce que chaque signe ne re-
présentait qu'une lettre de l'alphabet, ce qui
rendait l'opération de la traduction fort longue.
L'analyse de ce chiffre musical a été donnée
dans le 26* numéro de la dnquième année de
la Revue musicale.
AITDIFFRET ( Pierre - H yacinbte - Jag-'
ques-Jeam-Baptiste), né à Avignon, le 7 no-
vembre 1773, fit ses étudea diez les doctrinaires
de cette ville et dans la maison du même ordre,,
à Marseille. Dès son enfance il avait appris la
musique. Il mêla la culture de cet art à ses tra-
vaux littéraires jusqu'à la fin de sa vie. Atteint
par la réquisition, en 1792, il fit, comme musi-
cien de régiment^ les campagnes de 1794 et 1795
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AUDIFFRET — ATJFSCHNAITER
169
en BelKÎqQe et en Hollande. De retour à Paris à
la tin àf. 1797, il entra dans le3 bureaux de son
père, agent de change à la bourse de cette YÎIIe;
mais son aversion pour les affaires financières
le décida k les abandonner en 1802. Des intérêts
de famille l'ayant conduit en Bretagne, il se ma-
ria à Nantes, et y obtint la place de directeur du
dépôt de mendicité. Démissionné en 1816, il re-
vint i Paris, et y eut, en 1820, un emploi au dépar-
tement des manuscrits de la Bibliothèque royale.
Aodiffret est mort à Montmartre , près Paris , le
1*' juillet 1841, à Tâge de soixante-dix-huit ans.
Laborieux écriTain, il a fourni à la Biographie
universelle des frères Michaud un grand nom-
bre d'articles relatifs à riilstoire de TOrient , et
à la dernière édition de L*ArC de vérifier les dates,
la Chronologie historique des Maures d'Es-
pagne, On lui doit aussi beaucoup d'autres ou-
nagjes historiques et littéraires qui l'ont fait
admettre dans la Société asiatique de Paris et
dans plusieurs académies; mais il n'est cité ici
que poor la partie de ses travaux qui est relative
à l'histoire de la musique. Il fut le collaborateur
de R^guenaud ( Voy. ce nom ) pour les années
1819-1831 de VAlmanach des Spectacles (Paris»
Barba, 1 S vol. in- 18 ), et y a fourni toutes les
notices biographiques des compositeurs et chan-
teurs des divers théAtres. il a été aussi un des
coopérateurs de la Biographie universelle et
portative des Contemporains, dirigée par Rabe
(Paris, 1826-1834, 5 vol. in-8<»), et y a fourni
nn grand nombre de notices du même genre,
parmi lesquelles on remarque celles de Grétry,
Méhnl, Piccinni , ainsi qu'au Supplément de U
Biographie universelle de Michaud. On a aussi
de sa composition : 6 Bomances , avec accom-
pagnement de piano; Paris, Leduc, 180K
AUDINOT (Nicolas M^OARD ), acteur de la
Comédie italienne, né k Nancy, vers 1730, est
mort à Paris, le 21 mai 1801* Le 3 janvier 1764,
il débuta dans les r6les de basse-taille, qu'on ap-
pelle, dans le langage des coulisses, rôles à ta-
blier. Ce fut lui qui joua d*origine le Maréchal
ferrant, de Philidor. Quelques dégoôts qu'il
éprouva de la part àe ses camarades, l'obligèrent
aie retirer, en 1767. 11 se rendit alors à Ver-
sailles, pour prendre la direction du théâtre de
cette ville; mais il ne la garda que deux ans, et
revint à Paris en 1769. Depuis sa retraite, il dé-
sirait se venger de la Comédie italienne. Pour
satisCsire ce désir, il loua une loge à la foire
Saint-Germain , et y plaça des marionnettes on
comédiens de bois qui imitaient la tournure et le
jeu de ses anciens camarades. La nouveauté de
ce spectacle et la ressemblance des personnages
piquèrent la curiosité publique ; les marionnettes
attirèrent la foule. Le succès enhardit Audinot
qui fit bâtir sur le boulevard du temple le Théd-
trede V Ambigu- Comique,àoni\\ fit l'ouverture
au mois de juillet 1769, et qui changea ses ma-
rionnettes contre des enfants. Il mit sur le rideau
cette inscription : Sicut infantes audi nos. Le
succès de ce nouveau spectacle fut tel» qu'Audi-
not se vit obligé d'agrandir sa salle en 1773. Ce
fut alors qu'on commença à y représenter de
grandes pantomimes, qui ont fait la fortune de
l'entrepreneur.
Audinot a composé les paroles et la musique
du Tonnelier, opéra-comique qui fut représenté
au ThéAlre- Italien, le 28 septembre 1761, et qui
n'obtint point de succès. Quêtant y ayant fait
des cliangements, et Gossec ayant corrigé quel-
ques défectuosités de la musique, l'ouvrage fut
remis au théâtre, le 16 mars 1765, et fut dès
lors vivement applaudi. Audinot fut aussi l'au-
teur du programme et de la musique d'une pan-
tomime qui fut jouée avec succès à son théâtre,
en 1782, sous le titre de Dorothée.
A UFFM AN ( JosBPH - Antoirb - Xavier ) ,
maître de chapelle h Kempten, vers le milieu du
dix-huitième siècle, a pubh'é trois concertos pour
l'orgue, sous ce titre : Triplus Concentus har-
monieuse Augsbourg, 1754, in-fol. E. L. Ger*
ber, et d'après lui les auteurs da Dictionnaire
historique des Musiciens (Paris, 1810) sont
tombés dans une erreur singulière sur ce musi-
cien : ils en ont fait un maître de chapelle du
prince Campidon , parce qu'on lit au titre de
son ouvrage : Pr, Campidon. Music. Chor.
Prsef. Campidona est le nom latin de Kempten.
AUFSCHNAITER ( Benoit- Antoine ),
maître de chapelle à Passavf , vers la fin du dix-
septième siècle et au commencement du dix-
huitième, a publié : lo Concors discordia,
imprimé à Nuremberg, en 1095, consistant en
six ouvertures. 2» Ihilcis fidium harmonica,
consistant en sonates d'église à huit, 1699, in-
folio. 3» Vesperx solemnissimae , quatuor vo-
cibus concertantibus, duobus violinis et dua-
bus violis necessariis, quatuor ripien. pro
pleno choro, violone cum duplici basso con-
tinuo, duobus clarinis concert, , op. 5, Augs-
bourg, 1709, in-folio. 4» Alaud» quinquè,
contenant cinq messes solennelles, op. 6, Augs-
bourg, 1711, in-folio. W* Duodena offertoria
de venerabili sacramento, etc, quatuor vo-
cibus, duobus violinis, duabus violis, cum
duplici basso et duobus trombonis, op. 7,
Passaw, 1719. 6* Cymbalum Davidis vesper-
tinum, seu vespera pro festivitatibus , etc.,
quatuor vocibus, quatuor violinis, diiabus
violis, cum duplici basso, duobus hautb. in
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170
AUFSCHNAITER — AUGUSTIN
tono gallico, etduohusdaTinis^ op. 8, Passaw,
1729, in-rolio.
AUGER (Paul ), surintendant de la musique
de la cliambre du roi, et mnltre des concerts de
la reine, remplissait ces fonctions ayant 1639, et
en était encore en possession à Tépoque de sa
mort, le 24 mars 1660. Cambefort, surintendant
et maître ordinaire de la chambre du roi, épousa
sa fille. Auger a composé pour la cour la mu-
sique du Petit et Grand Ballet de la Douai-
rière de Billebahault, en 1626, et celle d'un
autre ballet intitulé : Le Sérieux et le Grotes-
que, en 1627.
AUGESKY ( Joseph ), dominicain bohème,
naquit à Iglau, le 26 novembre 1745, fit ses
. études dans cette Tille, entra dans son onlre'k
Tftge de seize ans, et prononça ses voeux le 27 aoât
1763. Il fut ensuite envoyé à Pilsen, comme pro-
fesseur de latinité au collège de cette ville et
comme prédicateur. Aiigesky fut un des harpistes
les plus habiles de son temps, et se fit remar-
quer par le brillant et la délicatesse de son jeu.
II a composé plusieurs concertos pour la harpe,
qui sont restés en manuscrit. £n 1776, il fut ap-
pelé au couvent de son ordre, à Prague : il
paraît y avoir terminé ses jours.
AUGUSTE ( ÉHiLB-LéopoLD ) , duc de
Saxe-Gotha, né le 23 novembre 1772, mort le
17 mai 1822, a composé quelques chansons avec
les mélodies, lesquelles ont été insérées en 1 806
dans la Gazette pour le monde élégant (Zeitung
fur die eleg. Welt), Il en a inséré deux dans
le recueil qu'il a fait imprimer sous le titre de :
Kyllenion, Ce prince a fait aussi représenter
sur le théâtre de sa cour, en 1808, un opéra de
sa composition.
AUG USTl (Jean - Chr^iem - Guillaume ) ,
philologue et théologien protestant, né à Eschen-
berg en 1772, était petit-fils d^un rabbin qui se
convertit au christianisme en 1722. Après avoir
achevé ses éludes à Tuniversité dMéna, il y
enseigna la philosophie et les langues orientales.
En 1812 il fut appelé à Breslau en qualité de
professeur de théologie, et en 1819 il passa à
Tuniversité de Bonn , pour y enseigner la même
science. Ayant obtenu en 1828 le litre de con-
seiller consistorial à Coblence, il alla se fixer
dans cette ville, et y mourut le 28 avril 1841. On
a de lui quelques ouvrages estimés sur les an-
tiquités et Thistoire du christianisme. Il n'est
cité Ici que pour deux dissertations, la première
intitulée : De Hymnis Syrorum, Breslau, 1814,
in-8«; Paiitre, De Hymnorum sacrorum usu,
ibid., 1817, in-4o.
AUGUSTIN (AuRéuBff), un des plus grands
hommes entre les docteurs de l'Église^ naquit à
Tagaste, petite ville d^Afrique, le 13 novembre
3&4, sous le règne de Tempereur Constance.
Ses parents , qui désiraient qu*il fût savant, le
firent étudier à Madanre et k Carthage. Ses
progrès furent rapides, mais sa jeunesse fat
orageuse. Après avoir professé Péloquence à Ta*
gaste et à Cartilage, il se rendit à Rome, et peu
de temps après à Milan , où il venait d*étre ap-
pelé comme professeur. Ce fut là qu*il entendit
les sermons de saint Ambroise, et qu'il se con-
vertit k la religion chrétienne. Il ne tarda point
à quitter toutes ses occupations poursuivre sans
obstacle la carrière religieuse où il était entré, et
il retourna en Afrique, où il fut nommé évêqoe
d'Hippone. Il se trouva à plusieurs conciles, et
combattit avec éclat les manicliéens, les dona-
tistes, les pélasgiens et tontes les autres sectes
qtii s'étaient formées dans les quatrième et
cinquième siècles. Il monrut à Hippone, le
28 août 430, pendant que cette ville éUit assié-
gée par les Vandales.
Parmi les écrits de S. Augustin, on troo^e on
traité De Musica, en six livres, et en forme de
dialogue, qui a été imprimé à BAIe, en 1&21 ,
in-4«,et que les bénédictins ont inséré dans lear
édition de ce Père de Péglise, en 1 1 volumes in-
folio (Paris, 1684). On le trouve aossi dans la
première édition de ses œuvres, BAle, 1569, in-
folio. MM. Gaume, libraires de Paris , ont pu-
blié en 1 835- 1836, une belle édition des oeuvres
de saint Augustin, en onze Volumes in-S», dans
laquelle on trouye son traité de musique. Cet
ouvrage en a été extrait, et Ton en a fait un ti-
rage à part, en un volume in- 12 de. 266 pages,
sous ce titre : S. Aurelii Augustinl Hipponen-
sis episcopi de Musiea libri sex, post recensio-
nem monachorum ordinis sancti Bénédictin e
congregalione S, Mauri, ad Mss. BiHioihecx
regi« codices, et veteres ediUones novis ntuic
curisrecognUiatquéemendati. Parisiis,apud
Gaume fratres , 1836. Les notes <iui accom-
pagnent cette édition sont fort bonnes. Ce serait
en vain qu'on chercherait dans cet ouvrage des
renseignements positifs sur la musique de Pé-
poque où vivait S. Augustin; ee savant homme y
traite peu de Part musical en lui-même. Dans
le premier livre il donne une définition de la
musique, et s'attache à démontrer que les notions
que nous en avons nous viennent directement
de la nature, préalablement à toute élude. Les
autres livres ont plus de rapport au rbythnoe et
au mètre qu'à la musique proprement dite. Au
résumé, le traité de musique de S. Augustin est
un ouvrage faible et peu digne de son autecir.
Il paraît qu'il n'en avait pas lui-même une opi-
nion fort avantageuse , car il en fait une critique
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AUGUSTIN — AUMANN
171
«nez séf ère dans ane épttre à un de ses amis ,
nommé Memorius, qui lui avait demandé ce
traité (Aogust. op., t. 2, Epist. 101, p. 487,
édit. 1684). Il dit qu'à la Tériié il a écrit six li-
vres sur la partie de la musique qaiconcerae le
temps et le mouvement, et qu'il se proposait d'en
faire eocore six autres sur les tons et les noodes,
mais que Memorius se repentirait de son empres-
sement à les avoir den»ndés, tant il les trouve-
rait ennuyeui et difficiles à entendre, li ajoute
qoe le sixième livre est en quelque sorte le ré-
sumé des dnq autres, qui ne valent pas la
peine qu'on les lise, et qui n'avaient point plu
même à son clier fils Julieu.
M. l'abbé Angelo Majo, savant bibliothécaire
du Vatican, a publié, en 1828, dans le troisième
volume de ses Scriptorum veterum nova Col"
lectio e Vaiieanis eodieibus édita f p. it6
(troisième partie), un abrégé du traité de mu-
sique de saint Augustin, Tait par un auteur ano-
nyme, sous le titre de Prxcepta artis Musiess
collecta ex EÂMs se» AurelH Auçiutini de
Mtaiea, Cet abrégé est divisé en vingt-un cha-
pitres; il parait avoir été fait dans un temps
rapproché de celui où l'ouvrage complet a été
écrit , car le manuscrit où M. Majo Ta découvert
est fort ancien.
AUGUSTIN (L. ) , assesseur à Halberstadt
et amateur de musique, fut un des organisa-
teurs de la sixième fête musicale de TËlbe , qui
eut lieu à Magdebohrg en 1834. Il a rendu
compte de cette solennité dans un écrit qui a
pour titre : DU Etb-Musik/esU (La Fètejnusi-
cale de rsibe); Halberstadt, 1834, 24 pages
in-4o.
AUGUSTON£LLI ( François - Xavier ) ,
premier flûtiste a la cour du prince de la Tour-
ct-Taxis,à Ralisbonne, naqnitè Venise, en 1741,
et mourut ea 1809. On yante le fini de son jeu,
et surtout te son pur et argentin qu'il tirait de
«m im^trument
AULAGNIËE (AirroMiH), professeur et
éditeurà Paris, e t néàManosque (Basses-Alpes ),
ea 1800. Dans sa Jeunesse, il fit à Marseille des
études de latinité et de philosophie -qui ne Tem-
péclièrent pas de se livrer à son goût pour la
musique. Plus tanl, il se rendit à Paris, et en-
tra au OoDservatoire comme élève de la classe
d'orgue, sous la direction de M. Benoist. Ce
maître lui fit faire un cours d*faArmonie et d'ac-
compagnement. Jusque là, M. Aulagnier n'avait
considéré la musique que comme un délassement
à d'autres travaux; mais à dater de cette époque
il abandonna toutes ses autres études, pour se
iifrer à l'enseignement Après plusieurs années
detercice de sa nouvelle profession, il s'est fait
éditeur de musique, et a publié quelques ou-
vrages de sa composition, parmi lesquels on re-
marque : !• Méthode élémentaire pour le pianO.
Cette méthode a eu en peu de temps trois édi-
tions successivement améliorées et augmentées.
2» Des variations , rondos et mélanges pour le
piano sur des airs d'opéras et de ballets , envi-
ron quinze recueils. S» Trois airs variés à qua-
tre mains. 4* Des recueils de contredanses pour
plusieurs instruments. 5« Des romances pour
une et deux voix; ^ Des faux-bourdons ro-
mains et parisiens à trois voix, à l'usage des
séminaires et des collèges. V 0 salutariSy à
trots voix. 8» Domine salvumfac regem, à
trois Toix. 9« Deux messes brèves à trois voix.
AULEN (Jban), contrapuntiste, dont la pa-
trie n'est point connue. 11 vivait à la fin du
quinzième siècle et an commencement du sei-
zième. Petrucci a inséré des motets de sa com-
position dans la collection qu'il a publiée sous le
titre de Motetti Libro quarto, Venise, i&9s, petit
in-4« obi.
A.IJLETT A ( PiERRB ), maître de chapelle du
prince de Belvédère, dans la première moitié du
dix-huitième siècle, adonné i?sto, opéra sérieux,
à Rome, en 1728, et Orasio, à Venise, en 1748.
Quelques morceaux de sa musique ont été insérée
dans les intermèdes /i QiocatoreyfX 11 Maestro
di musicOf qui ont été représentés à Paris, en
1752.
AULETTA (DoMiifiQUB), né à Naples, et
vraisemblablement fils du précédent, s*est fait
connaître comme compositeur par l'opéra bouffe
en deux actes intitulé la Locandiera di spirito.
On connaît aussi sous son nom une messe à quatre
voix avec ordiestre , plusieurs concertos de cla-
vecin, et des airs détachés avec orchestre.
ADMAN ( . . . .)>chanoine régulier du mo-
nastère de Saint-Florian en Autriche, naquit en
Bohème Ters le milieu du dix -huitième siècle.
Il vivait encore en 1795. On le considère comme
un bon compositeur de musique d'église, et l'on
trouve, dans plusieurs églises d'Autriche, des
messes et des motets dont il est auteur.
AUMANN (DiBTEicii-CBRénBN), composi-
teur qui vivait à Hambourg vers 1789, était,
dans le même temps , organiste adjoint dans l'une
des églises de cette ville. On a de lui les ouvrages
suivants t Choralbuch/âr dos neus Bambur^
gische Gesangtmch (Livre de musique cho-
rale, etc. ), Hambourg, 1787, in-4«. 2® Hoch-
sêitkantate im Klavierauszuge (Cantate de
noce pour clavecin), Hambourg, 1787. 3» Oster-
Oratorium^mit einer doppelter Beilig^ im
KlavieratLSZuge (Oratorio pour la fête de Pâ-
ques, etc.), Hambourg, 17S8. ^oDasnevueRoien
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172
AUMAPÎN — AUVERJAT
mœdchen (La Nouvelle Rosière), opéra co-
mique en deux actes, Hambourg, 1789. On
trouve dans le catalogue de Traeg à Vienne
( 1799) an onvrage d'Auman manuscrit, inti-
tulé : Dos Bochenauer Sc/^ffgeschrei^ fùr^
vier Singslimmenf zwd Viol, et Basso.
AUMONT (HENKi-RAniotin), violoniste
et compositeur, né à Paris, le 31 joiliet 181S,
(ut admis au Conservatoire de cette ville le
17 décembre 1832, et reçut d'abord des leçons
de Guérin ; puis il devint élève de Baillot, et le
deuxième prix loi fut décerné an concours de
1837. Dans les années suivantes il luivit des
cours dMiarmonie et de composition. Il s'est re-
tiré du Conservatoire en 1840. On a publié de
sa composition : 1» l*' air varié pour violon et
orchestre; Paris, Richault. 2o Les Caractères ^
trois lantaL^ies poor violon seul. Paris, Challiot.
3» Duo concertant pour piano et violon, sur un
thème de Meyerbeer ; ibid. k* Fantaisie sur un
thème français pour violon avec ace. de piano ;
ibid. 5<> Idem sur un thème italien, idem , ibid,
G* Idem sur un tlième allemand, idem^ ibid,
AURADOU (...)* auteur inconnu d'un
ouvrage qui a pour titre : Principes de musi*
gne^ suivi d^un petit abrégé sur Pharmonie
et le discours harmonique^ divisés en deux
parties. Moulins, de l'imprimerie de Desrosiers,
1837, in-8o de 88 pages de texte et 40 de mu-
sique.
AURANT (....)> Mcond sons- maître de
la musiqne de la chapelle de François 1'*^, roi
de France, fut nommé à cet emploi en 1643.
Ses appointements étaient de trois cents livres
tournois (environ dix-huit cents francs dans
la proportion de notre monnaie). Le premier
sous-maître de la chapelle était Claude de Ser-
misy. A l'égard de la place de premier maître
de la chapelle, elle était remplie par le cardinal
de Toumon, qui n'était point musicien, et qui,
oonséquemment, n*était chargé d'aucunes fonc-
tions relatives à la musique.
AURÉliENf moine de Réomé on Montier
Saint-Jean, au diocèse de Langres, vivait vers le
milieu du neuvième siècle. Il a écrit un traité
de musique, divisé en vingt chapitres, qu'il
dédia à Bernard, abbé de son monastère, par
deux épttres dédicatoires , Tune au commence-
ment, Tautre à la fin de son ouvrage. Sigebert et
Trithème , trompés par lé mot latin Xeomensis
qui est en tête de l'ouvrage , ont cru lire Be-
mensis, et ont fait d'Aurélien un clerc de l'église
de Reims. Ils ont été copiés en cela par tous
les biographes. Un manuscrit du dixième siècle,
qui est le plus anden oonnu du traité d'Au-
rélien, se trouvait à rabba.ve de Saiot-Amand
avant la révolution de 1789. L'ablïé Gerbert a in-
séré cet ouvrage dans Is premier volume de ses
Scriptores ecclesiastici demusica^ d*après un
manuscrit de la bibliothèque Laurentienne de Flo-
rence. Les bénédictins Martenne et Durand avaient
déjà publié les deux épltres dédicatoires et l'é-
pilogue de ce traité dans les Veterum Script, et
monum, hist.^ Paris, 1724, 1 1, p. 123-125). Le
traité d'Aurélien ne conremant que les tons du
plain-cbant, et ne contenant rien sur la musique
mesurée, ni sur Tharmonie ou le contre-point, qui
n'existaient point encore, ou qui , du moins, ne
faisaient que de naître, est d'un intérêt médioer«
pour l'histoire de l'art.
AURISIGGHIO (Aktoinb), compositeur de
l'école romaine, mort jeune , fut maître de clia-
pelle de Saint-Jacques des Espagnols, à Rome. Il
a beaucoup écrit pour Téglise. On a donné à
Londres, en 1758, l'opéra ^Attaio^ dans lequel
on avait introduit plusieurs morceaux de sa com-
position. On trouve dans la bibliotlièque musicale
de l'abbé Santint, à Rome, les ouvrages de ce
compositeur, en manuscrit, dont voici les titres :
1^ Alcuni studi sut canto/ermo. 2^ Satmi a
quattro per le Vergine^ et per gli Aposioli,
con organo, 3" Si quteris miracula , à quatre
voix. 4* Lauda Sion à quatre, s** La morte di
GesUfCantata constromenti. 6"* Oratio ieremix
acanto ebasso. T* Te Deum Laudamus a quatro
con stromenti. S^Salmi à quatre constromenti,
9* Messe a quatro con stnmenti.
AURNHAMMER (M-«), pianiste distin-
guée,,à Vienne en Autriche, a publié pour son
instrument les ouvrages dont les titres suivent :
1^ Variations sur un thème en sol, Vienne, Mollo.
2* Variations sur un thème hongrois. Vienne,
Haslinger. 3* Variations sur un air de Nina, ibid.;
4^ Dix variations sur l'air allemand O mein liebcr
Augustin , ibid. 6* Neuf variations sur un thème
en soif Vienne, Artaria.
AUTRIVE (JAOQOBS-FRAifçoisn'), l'on des
meilleurs élèves de Jamovicli, poor le violon,
naquit en 1758, à Saint-Quentin , département de
l'Aisne. It joignait à des sons purs beaucoup
d^expression dans Tadagio. Malheureusement il
devint sourd à l'âge de trente-dnq ans, et cet acci-
dent ne lui a pas |iermisde réaliser tontes les espé-
rances que ses débuts avaient données. Ses com-
positions renferment des chants gracieux. Outre
plusieurs concertos poor son instrument, il a fait
graver plusieurs œuvres de duos, dont l'un est
dédié k Krentxer. Plusieurs ouvrages pour le
violon, de sa composition, sont restés en manus-
crit. Il est mort à Mons, en Belgique, au mois de
décembre 1824.
AUVERJAT (Jean dgl'}, mailre de musique
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AUVERJAT — AVÉ-L'ALLEMAKD
178
deTf^giise <1es Innocents, à Parts, ilans la seconde
moitié da du-spptième siècle, a composé beaucoup
de musique d'église. II a publié : l* Missa Iste
confessor, quatuor voHbuSt in-fol., Paris, Ro-
bert Ballard. V Missa Legem pone , quatuor
vacibus decantandx, in-fol., ibid, 3* Missa 0
gloriosa Domina, quatuor voclbus, in Toi.,
ibid.; 4* Missa Ta es petrus , quinque vocilnuy
in fol., ibid. 5* Missa Ne moreris, quinque
vocum, in-fol., ibid. e!^ Missa Confitehor Do-
mini, quinque vocibus, in-fol., ibid. V Missa
Fondamenta ejus, quinque vocibus decan-
tandXy in-fol., ibid.
AUXGOUSTEAUX» ou, comme l'écrit An-
Dihal Gantez ( 1 ), HAUTCOUSTEaUX (Arthor ou
Artl's), naquit en Picardie, suiTant cet auteur.
M. Yîctor Magnien croit qne ce fut dans les en-
viroos de BeauTats (2); mais M. Gomart objecte
contre cette opinion (3) qu'Auxcousteaux ayant
été élèTe de Jean Valentln Boumonville, à la
maîtrise de Saint-Quentin, il est Traisemblable
qoMl a TU le jour dans cette dernière ville, plutôt
qu'à BeauTais. Il y a cependant des motifs en
faveur de la prennière opinion ; car il existe en-
core des familles du nom d'Auxcousteaux à Amiens
et à Beanvais, et M. Gomart lui-même remarque
que ces families ont pour armes parlantes &^A%ur
à trois cousteaux d'argent garnis d*or, posés
en pal (4). Quoi qn'il en soit, Auxcousteaux Ait
d'abord chantre à l'église de Noyon , ainsi que le
proiiYC un compte de tette église pour l'année 1627
qui se trouve à la Bibliothèque d'Amiens Après
avoir occapé ce poste pendant un petit nombre
d'années, il fut appelé à Saint-Quentin pour y
prendre possession de l'emploi de maître de mu-
sique de la collégiale. H alla ensuite à Paris, et,
après y avoir publié quelques morceaux de mu-
sique d'église, il fut nommé mattre de la Sainte-
Chapelle. Ses envieux prétendirent qa*il ne tenait
celte maîtrise que de la favénr du premier pré-
sident du parlement: maison ne peut nier qu'il
ne fût digne de sa place, car ses ouvragen tien-
nent le premier rang parmi les productions de
Técoie française de son temps. Dans on avertis-
sement au lecteur, le libraire Pierre le Petit,
qui a publié la Paraphrase des pseaumes de
David , en vers français , par A ntoine Godeau,
evesque de Grasse et de Vence, et mis en chant
par Arlus Aucousieaux (Paris, 1156, 1 vol.
in-l2)» noos apprend que celui-ci /u^ autre/ois
haute-contre de la musique de la chapelle du
t'i) Voifsz ce nom.
(t) Bulletin de r athénée du Beauvolsls^ iS4S, page S4i.
(»} Notes hiOoriques sur la maUrise de Saint-Quentin
et sur tes célébrités musicales de cette ville, page «s.
(») Loe. eU.
Roy Louis XtH, et quMI mourut dans cette
même année 1650, pendant l'impression de sa
musique du recueil des psamnes. On connaît
de ce compositeur: 1* PsalaU aliquot ad nu-
merum musiceSf quatuor, quinque et sex.
vocum redacti, Paris , Ballard , 163 f , in-4*
obi. 2^ Meslanges de chansons à six parties
(Dédiés au premier président Mole), Paris, P.
Robert Ballard, 1644, in-4. 3* Quatrains de Ma-
tliieu mis en musique à trois voix, selon l'ordre
des douze modes, Paris, Robert Ballard, 1648,
in^^. 4* Suite de la première partie des quatrains
de Mathie& à trois voix, selon l'ordre des douze
modes, ibid., 1652, in-4* obi. 5<* Noêls et can-
tiques spirituels sur les mystères de N. S. et sur
les principales fêtes de la Vierge; premier et
deuxième recueils, ibid., 165^. 6* Missa primi
toni, Paris, Ballard, in-fol. 7» Missa secundi
toni, quatuor vocum, Paris, Ballard, in-fol. ma^.,
1643. Une deuxième édition de cet ouvrage a été
publiée par le même imprimeur, en 1658» 8* Mis-
sa tertii tonit quatuor vocum, ibid., in-fol.
9" Missa quarti toni , quatuor vocum , ibid. ,
in-fol. 10* Missa quinti toni, quatuor vocum ,
Ibid., in-fol. 11^ Missa sexti toni, quinque
vocum, in-fol., ibid. 12** Missa septimi toni,
quinque vocum, ibid., in- foi. 13^ Missa octavi
toni, quinque vocum, ibid., in-fol. U** Mef;se
Quelle beauté, 6 mortels, à cinq parties, ibid.,
in-fol. 15" Missa Laus angeiorum , à six parties ,
in fol., ibïd, 16*" Magnificat de tous les ions,
à quatre parties, ibid., in-fol. atlant. Ce que j'ai
vu de la musique d'Auxcousteanx prouve que
c'était un musicien instniît, qni écrivait avec plus
de pureté et d'élégance que la plupart des maîtres
de chapelle français de son temps. Deux mor-
ceaux de sa composition, qne j'ai mis en partition
pour juger dn mérite de l'auteur, m'ont fait croire
qn'il avait étudié les ouvrages des anciens matlres
italiens.
AVANZOLINI (JéRêHB), né à RiminI, dans
les États Romains , vécut au commencement du
dix -septième siècle. On a de sa composition :
Salmi a otto voci. op. 1 . In Venezia, app. Aless.
Viceiiti, 1623, in.4».
AVE-L'ALLEMAND (B), docteur en
droit à Lubecic, d'origine française, est fils d'un
directeur de musique de Greisswald, qui mourut
dans cette ville en 1831. On a de lui un compte
rendu de la troisième fête musicale du nord de
l'Allemagne donnée en 1841. Cetécrit apouftitre:
Ruckblicke auf das dritte norddeutsche Mu-
sikfest zu Hambourg. Lubeck, 184 1^ in-S"*. On y
voit que l'orchestre et les chœurs étaient com-
posés de six cents personnes dirigées par Frédéric
Schneider, Krebs , Grund, Herrmann, de Lubeck»
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174
AVELLA — AVEOTINUS
et HafTner, de Hambourg; que les solos d'ins-
trunienU y forent jonés par Liszt et Queisfier;
que M<"* Schroeder-DeTrtaot et Dnflos-Mail-
lardy chantèrent; enfin» qae le produit des oon-
œrts fut de M,6«0 marcs 15 scheUings; que U
dépense fut de 79,070 marcs, et conséqueroment
que le déficit fut de 14,409 marcs 6 sclielliugs.
AVELLA (Jbàn d'), franciscain au monas-
tère de TBfra di Lavoro, dans le royaume de
Naples, vécut vers le milieu do dix-septième siè-
cle. Il était prédioatenr de son ordre et sa-
vant musicien : on trouve des preuves de son
savoir dans l'ouvrage qu'il a publié sous ce titre :
XegoU di musiea, divise in dnque tratiatip
eon le quali sUnsegna il canto/ermo^efigu-
rato^ per vere e/acili regole. Il modo di fare '
il contrappunto, di eomporre V uno et Valtro
canto; di canlaré'alcuni canti difficili, e moite
cose nuove e curiose. In Roma, nella stampa di
Franc, Moneta^ t6&7, in-fol. de 167 pages. Cet ou-
vrage, qui contient des choses utiles et curieuses ,
est entaché d'idées bizarres sur les rapports de la
musique avec l'astronomie, ou plutôt Tastrologie
judiciaire. Le P. Martini possédait en manuscrit des
annotations de Jean François Beccatelli sur le traité
de musique d'Avella; ellessoot aujourd'hui dans
la bibliothèque du Lycée musical de Bologne.
AVENARIUS (Pbiuppb), organiste à Al-
tenboorg, naquit à Lichtenstein, en 15&3, E. L.
Gerber est tombé dans une singulière inadver-
tance à propos de ce musicien : il le fait fils de
Jean Avenarius, qui est né en i670. Philippe Ave>
narios a publié un recueil de motets sous ce titre :
Cctntiones sacrm^ qtHnqite vocum aecommO"
daim ad omnet kum, tam viva voce, quam
omnis generis instrumentis, etc. Noribergm, in
qfflcina vidumei heredum Ulrici NeubeH^ 1572,
in-4" obi. Ce nom dUvenariiM , donné par les
éditeurs et bibliographes, parait être, suivant Tn-
sage des seizième et dix-septième siècles, la tra«
doction d'un nom allemand, peut-être lÀebhaber.
AVENARIUS (Mathibo), en dernier lieu
prédicateur à Steinbach , naquit à Eisenach, le
21 mars i025» et fit ses études à Cobourg, Mar-
bourg et Leipsick. Il fut cantor de l'école de
Scfamalka]dc,en 1650, etprédicateor à Steinbach,
en 1662. Il mourut le 17 avril 1692. Strieder
(Heu.Gel. Geschichie) dte un traité De Musiea
de cet auteur, qui est resté en manuscrit.
AVENARIUS (Jean), fils du précédent,
naquit à Steinbach, en 1670. Il commença ses
études à Meinungen et à Amstadt ; en 1668, il
alla à Leipsick , où il fut nommé Magister. En
1692, il se rendit è Berka, en qualité de prédica-
teur, et en 1702 il futappelé à Schmalkalde comme
diacre; enfin il alla s'établir à Géra en 1723, et y I
mourut le 11 décembre 1736. Ses ouvrages pu-
bliés sont : 1^ Sendschrdben an Af. Gotlfr.
Ludovicif voH den hymnopceie Uennebergen^
sibus (Epttre à M. GoUfr. Ludovid sur les can-
tiques de Henneberg., 1705, io-4<*). 2'' Erbaul-
liche Ueder-Predigtenfûber vier Evangelisehe
Slerlhund Trostlieder (Cliansons édifiantes, etc.)
Francfort, 1714, in-8 .
AVENARIDS (Tbohas), dont le nom aile-
mand était Habermann, naquit k Eulenbourg, à
trois lieues de Leipsick, vers la fin du seizième
siècle, lia fait imprimer à Dresde, en 1614, uee
collection de chanis sous ce titre : Boriicello an-
muthigeryfrœlicher and trauriger neties amo-
rUcher Getangldn, etc(PeUt jardin de nouvelles
chansonnettes agréables, joyeuses, tristes, amou-
reuses, avec de jolis textes , non-seulement pour
les voix, mais pour toutes sortes d'instruments),
à quatre et cinq parties , composées et publiées
par Tiiomas' Avenarius, d'Eulenlmurg , Poet,
mus, stiidiosus,tmo fit [VDICIVM (c'est-à-dire
16 IJ). Matiieson a publié dans son EhrenpforU
(p. 12 et suiv.) l'épitre dédicatoire de ces chan-
sons : elle est en style buHesque, roèlé de latia
et d'allemand, à peu près dans le goût des facé-
ties de la cérémonie du Malade imaginairt, à
l'exception de l'esprit qu'il y a dans celles-ci.
L'auteur de cette dédicace ne paraît pas avoir écrit
de trop bon sens. Voici un échantillon de ce mor-
ceau bizarre : Avenarius parie de son ouvrage et
de la résolution quMl a prise de le livrer au pa-
blic,quoi qu'il en puisse arriver. « Je veux (dit-il)
« laisser (aire maintenant mon premier qualem-
« cunque musicsB industrie el solerlix saltum
« in publicum^ et confier vêla ventis tUn in
i portu nauta mal^us iimet 'perieula,
a ignorant par où il doit naviguer et faire voile
« pour arriver à bon port, enfin par où il se doit
« hasarder, suivant Tadage Jacto est aléa, à II
« grâce de Dieu. » Si le mérite de la musique
d*Avenarius équivaut à sa prose, ce doit être
quelque chose d'étrange.
AVENTANO (PiuiRB-AimiNB). Foy.
AVONDANO.
AVENTINUS ( Jkah THDRNMATER,
plus connu sous U nom d*), fils d*un cabaretier
d^Abensperg, en Bavière, naquit dans cette ville
en 1466, Après avoirétudié à Ingolstadt et à Pa-
ris, il se rendit h Vienne , et ensuite à Cracovie.
où il enseigna le grec et les mathématiques. En
1512, il fut appelé à Munich par le duc de Ba-
vière pour présider à Téducation des jeunes ducs
Louis et Ernest. U composa en latin, par l'ordre
de ces princes, les Annales de Bavière, qui
ont bit sa réputation comme historien. Il vécut
célibataire jusqu'à Tàge de soixante-quatre ans;
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AVENTINUS — AVIDIUS
175
se maria alors, fit un maovaîft choix, et mourut
de chagrin quatre ans après, le 9 janvier 1534.
JérOme Zîégler a donné sa vie en tôte de la pre-
mière édition de ces Annalium Boiorum, pa-
bliée en 1554, in-folio. Comme écrivain sur la
mosiqae, il apablië : Musicse rudimentaadroedum
brevia atqoe ntiiia communia quidem spondeo
eecsteris pedibus barbari cantum pianum ac
nensorabilem vocant, qoam facillime quicquid ad
nm musioum spectat ex illis disces, simul errores
mfinitos quibas Iota musica uti cœterse disdpU-
ne, comipta depravataque est haud difficulter
deprabendosomnesomissa rerum diiigeniia roemr
brâmnUmor circa inanes vocuro pugnas consenes-
dams, scribimur indocti, doctique poemata pas-
siiD,eto. JoannesAventinusTbarinomarus editit
A la fin du volume, on trouve cette sous-
cription : Excusa in o/ficina MilUrana AU'
gustg VindeliCQrum. XIJ Cal. Junios. Anno a
NalivHate Domini : M. D. XVI, in-4* de 19
feuillets. Ce petit ouvrage est d'une rareté ex-
eeBsive. Il est divisé en dix chapitres, dont clia-
CBO est relatif à un des éléments de la musique.
AVIANUS (JfiAH), ou AVINIUS, né à
Tbondoriï, villageà trois lieuesd'Ërfurt, futd*abord
recteur de Pécoie de Ronoebourg, près d'Alten-
boorg, ensuite pasteur à Munich- Berendorff, et
enfin surintendant à Eisenberg, où il est mort en
1617. On a de loi un livre intitulé : Isagogen
tfmskm Poeiicx^ Erfurt, 1581, in-4*. Il a laissé
en manuscrit un recueil de traités sur des ques-
tions de musique beaucoup plus ùnportanls que
ton livre imprimé ; Waltlier, qui a vu ce recueil
autographe, dit qu'il était à peu près illisible. Les
objets traités par Avianus dans ces écrits sont
les suivants : l** Musica praclica vêtus, ubi
docibit, pierosqu» illos, qui mordiens reti-
nen aniiqua fabrorum, et idgenus alia prm-
cepta velint , non assequi tamen semper sen-
ienUam quam défendant. 2* Compendium
veteris musica practicx, 3"* Compendium
mmslcss modulativse novum, 4* ScholsB mu-
tiez, quiinu cxplicantur causx mtUationis.
à* Mu^ca modulativa nova atque intégra,
6* Proggmnasmata ludi Rondeturgensis. 7*
Cojitor, seu instructio eorum, qui choro
pr^/iciuntur, %U in omnes casus paratiores
évadant, 8"* Criticus in tanta varïetate can-
iioihan, qtm probandœ, quas improbanda^
qmg quibus prsf/erendœ sint, ostendens.
9* Disputatio de perfectissima suavitate tiiulo
Orlandi, seu quid spectare quive mentem di-
rigere debeat^qui prœstantem suavitate can-
tUenam sit compositurus. 10* Musica poetica
absolute et &noditxx(x6; tradita. 11* Artifi-
«cm corrigendi depravatas cantilenas, ut ad
veritatem quondam proxime revocentur : re-
prehendetur ibi quorumdam eodem in ge»
nere temerïtas depravantium quod corrigere
suspiciebanL 12* AUquot tomi selectarum
cantionum quatuor, quinque, sex, septemet
oclo vocibus compositarum , nec antea un^
quam expressarum, 13* Aliquoi tomi missu'
rumnovaquadammethodo ex muUls harmo-
niis icap62ixa>c derivatarum» On voit par la date
de Tépltre dédicatoire da recueil d' Avianus,
adressée au magistrat de Nuremberg, que cet ou-
vrage a été achevé an mois d'octobre 1588.
AVIGENNE, ou correctement IBN-SINA
(Anou-ALY HoceIn), naquit l'an 980, à Afcha-
nah, bourg dépendant de Chyraz, dont son père
était gouverneur. Avicenne est le plus célèbre
des médecins arabes. Il commença ses études à
Bokhara dès T&ge de cinq ans, et apprit en peu
de temps les principes du droit, les belles-let-
tres , la grammaire, et toutes les branches des
connaissances cultivées de son temps : hi mé-
decine fut particulièrement l'objet de ses études :
elle devint la source de sa gloire, de sa fortune
et de ses malheurs; car Mahmoud, fils de Sé-
bektéguyn, conquérant célèbre, ayant voulu l'at-
tirer à sa cour, et Avicenne ayant refusé de 6*y
rendre, il fut forcé de s'enfuir do royaume de Kha-
rizm, où 11 se trouvait, et d^errer de contrée en
contrée , comblé partout d'honnenrs et de ri-
chesses, et toujours poursuivi par la marche
victorieuse et le ressentiment de Mahmoud. A la
mort de ce prince, il alla à Ispahan, et Ala-£d-
daulahy qui y régnait, le combla de bienfaits, et
réleva à la dignité de vizir. Un de ses esclaves ,
qui voulait s'emparer de ses richesses, Tempoi-
sonna avec une forte dose d'opium , et il monmt
en 1037 à Hamadan, où il avait accompagné Ala-
Ëddaulah. Avicenne a beaucoup écrit sur la mé-
decine, la métapliysique et la philosophie; on
peut voir des détails sur ses ouvrages dans les
recueils de biographies; il n'est mentionné ici
que comme auteur d'un Traité de musique en
langue arabe, qu'on trouve dans plusieurs biblio-
thèques, et notamment dans celle de Leyde. Y.
Cat, Libr. tam. impr. quam manuscr. BibL
publ. Ludg. Batav., p. 453, n*» 1059 et 1060.
Le titre do cet ouvrage est simplement :
Traité de musique,
AVIDIUS (GâuBD), né à Mimègue dans les
premières années du seizième siècle, ou vers la
fin du quinzième, fut élève de Josquin Deprès.
Ce renseignement est le seul qu'on dte sur sa •
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17G
AVIDIUS — AYLWARD
personne. On a de sa composition une conoplainte
à quatre parties sur la mort de son maître, que
Tilinan Susalo a insérée dans le septième iiTre
de son recueil intitulé : Chansons à quatre ,
cinq , six et huU parties de divers auteurs
(Livres 1-13. Anvers, 1543 - 1550, in-4»obl.).
La pièce de Gérard Avidius a pour titre : In
Josquinum a Prato musicorum Prindpem
Monodta, Avidius est souvent désigné dans les
recueils de motets et de chansons du seizième
siècle par son prénom de Gérard ; circonstance
qui rend diffîcile la distinction de ses ouvrages de
ceux de Gérard de Tumhout, souvent aussi désigné
de la même manière. Je crois, d'après l'analogie
du style de la complainte citée précédemment avec
deux chansons à quatre et à cinq voix, qui se
trouvent dans le quatrième livre du même recueil
(p. 13 ) et dans le douzième (p. 16), sous le nom
de Gerardt, que celles-ci appartiennent à Avidius.
AVIL A (Tbomas-Loois-Vittoru d'), compo-
. siteur espagnol qui vivait vers la fin du seizième
siècle, a publié un ouvrage de sa composition sous
ce titre : Motecta festorum totius anni cum
communi sanciorum^ quatuor, quinque, sex
et octo vocibus ; Rome, 1585.
AVILES(MAifUBL LËITAMDE), compo-
siteur portugais, né à Portalègre, (ut maître de
chapelle à Granada vers 1625. On trouve Tindi-
cation de plusieurs messes manuscrites de sa
composition à huit ei à seize voix, dans le Ca-
talogue de la Bibliothèque du roi de Portugal.
Voy, aussi Machado, Bibl, Lusit,, t.3, p. 994.)
AViSON (Charles), musicien anglais, que
Ton croit être né à Newcastle , où il exerça sa
profession durant toute sa vie. Le 1 2 juillet 17M,
il fut nommé organiste de TéffHse de Saint-Jean
de cette ville; mais au mois d'octobre suivant, il
quitta cette place, et devint organiste de Saint-
Nicolas. En 1748 , l'orgue de Saint-Jean ayant
exigé des réparations qui furent estimées 160
livres sterling, Aviron offrit de donner 100 livres
pour cet objet , à la condition qu'il serait nommé
organiste pour toute sa vie, avec des appointe-
ments de 20 livres, et qu'il aurait le droit de se
faire remplacer : son offre fut acceptée , et l'un
de ses fils , nommé Charles, fut son suppléant.
En 1752, il publia : An essay on musical ex-
pression, London, in-12 (Essai sur l'expression
musicjile). La seconde édition parut k Londres
en 1753 , rn-8°, avec des changements et quel-
ques additions , entre autres une Lettre à Fau-
teur sur la musique des anciens , qu'on sait
maintenant avoir été écrite par le docteur Jortin.
Avison soutient, dans son ouvrage, (|ue Mar-
cello etGeminiani sont supérieurs à Hœndel : as-
sertion fort extraordinaire, au moins quant au
second , et qui devait déplaire beaucoup en An-
gleterre ; aussi parut-il danf. la même année un
petit écrit intitulé : Remarks on M. Âvison*s
Essay on musical expression, dans lequel il est
traité dMgnorant qui a eu besoin d'employer la
plume d'autnii pour écrire son livre. On croit,
en effet, que le docteur Brown et Mason l'ai-
dèrent dans la rédaction de son essai. Ces remar-
ques sur l'ouvrage d' Avison sont du doctear
Hayes , professeur de musique à Oxford. Avison
fit une réplique à ces remarques, qui fut insérée
dans la seconde édition. La troisièmes a été pu-
bliée à Londres en 1775, in•8^ Une traduction
allemande de l'Essai sur l'ex pression musicale a
été publiée sous ce titre : Ueber d. musizalischen
Àûsdrûcht, Leipsiok , 1775 , in•8^
Avison avait été élève de Geminiani , qui con-
serva toujours beaucoup d'estime pour lui, et qui
alla même le visiter à Newcastle. La prédileclion
qu'il avait pour le style de son maître le lui fit
adopter exclusivement dans ses propres compo-
sitions, qui consistent en deux œuvres de sonates
pour piano , avec accompagnement de deux vio-
lons , et quarante-quatre concertos pour violon.
Il publia par souscription les Psaumes de Mar-
cello , avec des paroles anglaises. Avison mourut
à Newcastle, le 10 mai 1770, et eut pour sue-
cesseur, comme organiste de Saint-Nicolas, aon
fils Edouard, qui mourut en 1776; son autre fils,
Charles, qui lui succéda dans la place d^organiste-
de Saint-Jean , donna sa démission en 1777.
AVONDANO (PiERRB-AirroiNE), violoniste
et compositeur, né k Naples an commencement
du dix-huitième siècle , est connu par deux opé-
ras, Bérénice et II mondo nella Luna; un
oratorio intitulé, Gioa^ re di Giuda; douze so-
nates pour violon et basse, op. i, Amsterdam
1732, et quelques duos de violon et basse, gravés
en Allemagne et à Paris. Les partitions manu^erf fies
des oratorios d'Avondanu : Gioa et La morte
cfi4M,sont à la Bibliothèque royale de Berlin.
AVOSANI (OaPEo), organiste à Viadana,
petite vjUe do Mantouan , vers le milieu du dix-
septième sièlcle, y était né. Il a publié de sa com-
position : 1* Concerti: à cinq voci, op, w in
Venezia, Bartol. Magnl,in-4. 2* Messe a tre voci
Venise, 1645. 3* Salmi e compUta concerta a
dnqwi voci, ibid.
AXT (FRÉDéaic-SAinjEL), né à Stadt-Hm, en
1 684, fut d*abord cantor à Kœnigsee vers 17 1 S, et
ensuite ( en 1719) à Frankenliausen, où il mourut
en 1745. Il a publié sous le titre d* Année musicale
un œuvre de vingt-dnq feuilles pour le chant.
AYLWARD (Thomas), organiste et pro-
fesseur du collège de Gresham , à Londres, à la
fin du dix-huitième siècle et au commencement
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AYRTOIN — AZAIS
177
du siiÎTant, 8*est fait eonniiltre par les ou .'rages
dontToici les titres : 1^ Six Lessons for the Organ,
op. f; Lomireit (S. D). — 2" Elégies and Glees,
op. 2. ibîd.— 3* 8 Cansonets for iwo sopranos
votces, ihid.
AYRTON (Edmond), docteur en roosiqoe,
Daquit CD 1734, à RipoU; dans le duché d^ork,
où son père exerçait la magistrature. Destiné par
ses parente à la carrière ecclésiastique , il fut
placé au collège du lieu de sa naissance, où il passa
dnq années ; mais, ayant montré de grandes dis-
positions pour la musique, on le confia aux
soins du docteur Nares » alors organiste à la ca-
thédrale d*York. Il était encore fort jeune lors-
quMI fut nommé organiste et recteur du chœur
de Soothwell. Il résida plusieurs années dans ce
lieu, et 8*y maria à une femme de bonne famille,
qoi le rpndit père de quinze enfants. En 1764
il se rendit à Londres, où il venait d'être appelé
comme musicien de la chapelle royale. Peu de
temps après, on le nomma sous-mattre de chant
k la cathédrale de Saint-Paul. En 1780, il devint
maître des enfants de la cliapeile royale, et
quatre ans après Tuniversité de Cambrige lui
conféra les degrés de docteur en musique. £n
1784 il fut Tun des directeurs de la commémo-
ration de Haendel. Il se retira de la chapelle
royale et de tous ses autres emplois en 1805 , et
mourut en 1808. Ses reste» furent déposés à
l'abbaye de Westminster. Le docteur Âyrton a
écrit beaucoup de musique d*église qai n'est
connue qu*en Angleterre. Un de ses fils, homme
d*esprit et de beaucoup dMnstruction, passe pour
avoir été le rédacteur principal d» journal de
musique connu sons le nom de the Harmoni-
con y qui a commencé à paraître en 1823, et qai
a fini dans le cours de Tannée 1833.
AZAÏS (PiBRRB-HTACiirraB), né en 1743 à
Ladem, village du Languedoc, près de Carcas-
toone, entra de très- bonne heure, comme en-
fant de chœur, à la cathédrale de cette ville. Vers
Pige de quinze ans, il fut placé à Auch, comme
Mus-maltre de musique, dans l'église métropoli-
taine. A vingt ans, on le choisit pour diriger un
concert d'artistes et d'amateurs qui venait de
s'établir à Marseille. Deux ans après» il vint à
Paris, fit exécuter plusieurs motets au concert
spirituel, reçut des conseils de Gossec et se lia
d'amitié avec l'abbé Roussier. Le collège de
Sorèze s'élevait à cette époque. : Gossec, à qui
le directeur de cet établissement avait demandé
an maître de musique, lui adressa Azaîs, qui,
avant de se rendre k sa destination, s'arrêta
quelques mois à Toulouse, où il épousa M''^ Lé-
pine, fille d'un facteur d'orgue, célèbre dans le
midi de la France. Fixé à Sorèze, Azais y passa
BIOGR. UmV. DES MUSICIENS. ^ T. I.
dix-sept ans. En 1783, il quitta ce lieu pour se
rendre à Toulouse, où il continua de se livrer À
l'enseignement et à la composition de la musique
d'église. Il est mort dans cette ville , en 1796*,
âgé de cinquante-trois ans. En 1776, il avait
publié une Méihode\de musique sur un nou-
veau plan^ à l'usage des élèves de Vécole mi-
litaire, in-12. ë a fait paraître aussi , en 1780,
douze sonates pour le violoncelle ^ six duos
pour le même instrument, et six trios pour deux
violes et basse. Outre ces ouvrages, il a laissé en
manuscrit un grand nombre de messes et de mo-
tets dont son (ils a perdu les partitions pendant
la première révolution française.
AZA.ÏS (Pierre -Hïâcintbb), fils du pré-
cédent, est né à Sorèze, le fmars 1766. Ad-
mis dans l'école militaire de cette ville, il y fit
de bonnes études, puis il entra dans la con-
gr(^gation de la doctrine chrétienne^ qu'il abaïf
donna pour devenir secrétaire de l'évêqne d'O-
leron. D'abord partisan de la révolution de 1789,
M. Azaïs en fut ensuite Tune des victimes. Con-
damné à la déportation par le tribunal d'Alby,
après les événements du 18 fructidor, il fut
obligé de se cacher; ce fut dabs l'hospice des
Sœurs de la Charité deTarbes qu*il alla chercher
un asile. Il parait que, dans la solitude de cette
maison, ses méditations le conduisirent à poser
les bases du Système universel qni depuis lors-
lui a procuré une éclatante renommée. Devenu
libre par la réforme du jugement rendu contre
lui, il se retira à fiagnières pour se livrer à la
rédaction de son système. Vers 1 805, il vint à
i Paris oii il essaya l'eflet de ses idées sur le pu-
blic par un ouvrage intitulé : Essai sur le monde :
il avait alors près de quarante ans. Cette pre-
mière publication lui fut utile et lui procura suc-
cessivement les emplois de professeur d'histoire
et de géographie au prytanée de Saint-Cyr, d'insr
pecteur de la librairie à Avignon et ensuite à
Nancy, puis enfin sa nomination de recteur de
Tacadémie de cette dernière ville, en 1815. La se-
conde restauration le priva de cet emploi. Depuis
lors retiré à Paris, où il continua ses recher-
ches sur l'application de ses principes de phi-
losophie, Azaîs a pris part aux débats politiques
par la publication de plusieurs brochures.
Il n'est point dans Tobjet de ce Diptionnaire de
faire l'analyse des principes de la Vérité univer-
selle exposés par Azals dans son Cours de phi-
losophie générale, qui parut à Paris, en 1824,
8 vol. in-8**; je ne veux considérer ici ses idées
que dans leur rapport avec l'acoustique et la mu-
sique. Déjà il avait jeté quelques-unes de ces
idées dans le grand ouvrage qui tient d*ètre
cité; mais depuis lors il leur a donné beaa-
12
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17S
AZAlS — AZOPARDI
coup plos de développement dans nne série de
lettres qu*il a adressées au rédacteur de la I7e«
wie musicale, et qui ont paru dans les n*" 37,
38, 40, 42, 46 et 49 (1831 ) soiis le titre d'A-
coustique Jondamentale. La tliéorie exposée
dans ces lettres n*a rien dé commun ayec celle
des physiciens : elle est toute d'invention. Asals
pose en principe que l^efTet de H musique com-
posée dans divers systèmes dépend du rapport
de ces systèmes avec Torganisation de ceux
qui en écoutent les produits; il en donne pour
preuve l'ennui que ferait naître aujourd'hui un
opéra de Lulli ou de Campra, tandis que cette
musique excitait l'enthousiasme des Français
au temps de Louis XIV; il nMiésite point à dé-
clarer que la musiqne de Rossini, qui nous
cause aujourd'hui d'agréables sensations, n'au-
rait pas seulement été sans charme pour les
contemporains de Campra ou de Lulli, mais
qu^elle leur aurait même semblé insupportable.
Sans contester ces assertions, on voit qu'Azaïs
a pris l'eflet de l'éducation pour celui de l'orga-
nisation ; car il est certain que les Français n'é-
taient pas autrement organisés au dix-septième
siècle qu'ils ne le sont aujourd'hui. D'ailleurs
il n'est pas vrai que toute musique du dix-sep-
tième siècle soit insupportable à des oreilles du
.dix-neuvième; plus d'un essai fait de nos jours
a pronvé le contraire.
En acoustique Azaîs commence par nier que le
son sdt le produit de l'air vibrant, et il élève
d'asseï Justes difficultés contre cette théorie de
tous les physiciens. Jusque-là , rien de mieux,
car la diflBérence des timbres et la diversité des*
intonations qui se propagent à la fois dans l'air
et qui abontissentconcurremment à l'oreille, don-
nent beaucoup de probabilité à l'existence de la
matière du son dans les corps. Malheureusement
Axais ajoute que « les divers sons produits en
« même temps se combinent, se séparent, don •
« nent par leur combinaison naissance à des
« tons nouveaux. Que pourrait-on entendre ( dlt-
« il) par des vibrations aériennes qui se com-
' -bineraient, se sépareraîpnt, donneraient nais-
« sance à des vibrations nouvelles? » On ne sait
ce que c'est qu'un ton produit par d'antres sons
qui se combinent, se séparent, etc. ; il est vrai*
semblable qu'Azaïs entend par là Us accords :
mais un accord n'est point un son ; c'est une
réunion de sons entendus simultanément.
Au reste, ce n'est pas là le plus curieux : le
voici. Selon la doctrine de la Vérité uni-
verselle, une force universeUe d'expansion
produit une projection rayonnante de fluides
sonores, lumineux ou électriques en raison
de la nature des corps. Tout corps de nature
et de dimensions quelconques est essentielle-
ment, constamment pénétré de cette force,, qui
travaille sans cesse à étendre indéliniment hors
de lui-même toute sa substance. Cette extension
indéfinie, dont l'effet inévitable, si elle ne ren-
contrait pas d'obstacles, serait la dissolution
rapide, instantanée, cette extension indéfinie est
modérée, retardée, balancée à l'égard de chaque
corps, par l'expansion également indéfinie de
fous les corps qui l'environnent. A l'égard du
fluide sonore, lorsqu'un corps est élastique,
c'est-à-dire lorsqu'il est constitné de manière à
pouTotr, sans se briser, réagir contre une per-
cussion accidentelle, il se presse d'abord sur
lui-même, il se condense au gré de cette per-
cussion dès le second instant; Il se dilate
au degré même où il vient d'être condensé ;
par cette dilatation expansire, il agit sur les
corps environnants qui, par leur expansion
coalisée, lui ont donné sa densité habituelle; il
tend à les écarter ; mais ceux-ci, qui sont élasti-
ques comme lui, réagissent à leur tour contre sa
réaction, se condensent, provoquent de sa part
nne dilatation nouvelle que suit une nouvelle
condensation.... En un mot, ce corps élastique
est soumis, par le seul acte d'une percussion
instantanée, à une vibration continue, c'est-à-
dire à une alternative de condensation et de di-
latotion.
Les corollaires de cette théorie sont fiidles à
déduire; mais Aials a cru devoir leur donner
beaucoup d'extension dans les six lettres qu'il a
insérées sur le même sujet dans la Bévue musù
cale. Une des choses les plus curieuses de ces
développements est l'idée de globules qui s'é-
chappent des corps sonores à chaque vibration
pour arriver jusqu'à l'oreille et se mettre en
équilibre avec les globules qu'elle-même exhale
lorsqu'elle vibre. Il expHqoe ensuite comment les
rapports arithmétiques des globules produits par
plusieurs sons donnent la sensation de cooson-
nance ou dediseonanoe. A toutes ces hypothèses
il ne manque que la démonetration; niaia,à l'air
de conviction qui règne dans le langage d*Atais,
il est radie de voir que les démonstrations n'au-
raient rien ajouté aux clartés dont son esprit était
illuminé. Azaïs est mort à Paris , le 22 janvier
1845.
AZOPARDI (FnAHçof s), maître de cha-
pelle à Malte, vers le milieu du dix-huitième
siècle, a écrit beaucoup de musique d'église,
mais U est plus connu par un traité de compo-
sition qu'il publia en 1760 sous ce titre : // nnc-
sicopratieo. Framery en a donné une traduction
française intitulée : Le musicien pratique, o»
leçons qtti conduisent les élèves dans Part du
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AZOPARDI — AZZOLmO
179
tontrepoinifCn leur enseignant la tnanière de
composer correctement toute espèce de musi"
^tM» Paris, Leduc, 1786, deux Tolumes iii-8®,
l'oo de texte, Tautre d'exemples. C'est un ou-
vrage médiocre, où les exemples sont faiblement
conçus et mal écrits, Choron en a donné une
édition plus commode, dans laquelle il a inter-
calé les exemples au milieu du texte; Paris,
1824, un Tol. in-4*.
AZPILÇUETA (Martin d*}, surnommé
Navarrus , Jurisconsnite fameux , prêtre et cha-
ndoe régulier de Tordre de Saint- Augustin, de
la congrégation de Roncevaux , naquit à Vera-
soio, dans la Nayarre, en 1491, et mourut à
Rome en 1586. Parmi ses nombreux écrits est
QB traité J>e musiea et cantu >S^rato, qu'on
troQTe dans les deux éditions de ses œuTres im-
primées à Lyon, 1597, et Venise, 1602, six
Toi. in-ioL On a aussi réimprimé à Rome , en
1783 , un petit ouvrage de sa composition inti-
tulé : // Silengio necessario nelV altare , net
coro edaltri lw)ghi,ove si cantànoi divini
ufftzH. -
AZZARITI (...) > professeur de musique à
Naples, s'est fait connaître par on ouvrage inti-
tulé : Elementi pratM di musiea , Naples ,
Tram,1819, in-S*.
AZZIA (ÂLEXÂMDBB d'), né à Naples, vers
1765 , fut attaché en qualité de poète traducteur
de libreiti au thé&tre italien établi à Paris, en
Tan IX, par M"* Montansier. On a de lui : Sur
le rétablissement du théâtre Bouffon italien
à Paris f Paris ,1801, deux feuilles in-8*. D'Aziia
est mort à Paris en 1804* C'est lui qui était allé
en Italie pour y rassembler la troupe qui produi-
sit une si vive sensation dans le MatrimonioSe-
greto de Cimarosa : on y remarquait M"* Stri-
nasacchi, Nozzari et Rai fanelli, alors le meilleur
bouffe de l'Italie.
AZZOLINO BERNARDINO DELLA
GIAJA. Voyez CUJA (AzaoLiHO-BBniiABOUio,
chevalier della).
11.
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B
BAAKE (Fbrdinand-Gottfried), pianiste et
eompositeur^Dé le 15 aYiil 1800, àHendeleery près
de Halberstadt, où son père était cantor et or-
ganiste. H était âgé de dix ans lorsque sa mère
alla s'établir à Halberstadt, afin de procurer à
ses fils les moyens de recevoir une bonne instruc-
tion. Baake suivit les cours du gymnase, et
reçut ses premières leçons de musique de Samuel
Millier, bon organiste de la cathédrale. Après la
mort de ce musicien , il a eu pour maîtres de
piano et de composition, Hummel et Fr. Schnei-
der. Il a d'abord rempli les Tonctions d'organiste
et de directeur du chœur à IVglise principale de
Halberstadt; puis il a occupé quelque temps une
place d'organiste à Wolfenbiittel. En 1836, il fut
appelé à Mûlliausen pour y remplir les fonctions,
d'organiste de Téglise principale; mais il ne con-
serva cette position que pendant deux ans, ayant
été rappelé à Halberstadt pour y diriger la société
de chant.
On a publié de sa composition : r Six chansons
allemandes, op. l . Leipsick, Breitkopret Hœrtel. —
2® Six polonaises pour le piano, op. 2. Jbid, —
3^1^' Rondeau pour le piano mêlé d'un thème de
Cbéruhini, op. 3. Berlin, Trautwein. — 4"* Grandes
variations sur un thème original, op. 4. Mayence,
Schott. — 5^ Sept chansons allemandes pour voix
desoprano,op. .*». Berlin, Traulweiu. ~6° Grande ■
sonate pour le piano, op 6. Leipsick, Br. et Hœrtel
— T* Odéon , recueil de nouvelles compositions
pour le piano. 1*' volume. Wolfenbûltel, Hart-
man. 2* vol. Ibid,— %"" Variations et rondo sur l'air
allemand : Nock einmal die schœne Gegendy
op. 9. Ibid. — 9" Amusement pour le piano, op.
10. Ibid. — lO** Douze Taises, op. 11. Leipsick,
Hofineister. — i !<" Sonatine, op 12. Wolfenbûttel,
Hartmann 12» Prélude pour l'orgue. Erfurt,
Kcerner, in-4® obi.— 13^ Chants à quatre voix avec
acc.de piano, op. 131 Halberstadt, Franiz. — l4o
Chœurs d'hommes à quatre voix^ op. 16. Ibid, —
15** Saloe Reginakh voix, avec orchestre. Baake
a publié contre le directeur de musique M. Wilke
(voyez ce nom) un écrit plein d^aigreur, sous ce
titre : Beschreibung der grossen Orgel der Ma-
rienkirche zu Wismar, so wie der grossen Orgel
des Dômes und der St.'Marienkirche zu Hal-
berstadt. Bin Beitrag zur Beleuchtung and
Wûrdigtmg der eigenthûmlichen Ànsiehlen
und Grundsaetze des tierrn Musikdirectùr
Wilke zu NeU'Ruppin, in Bezug aufdie Or
gelbaukunst (Description du grand orgue de Ma-
rienkirche à Wismar, ainsi que du grand orgue
de l'église Ste-Marie à Halberstadt. Essai pour Té-
claircissement et l'appréciation des connaissance
spéciales et des principes de M. Le directeur de
musique Wilke deNei.-Ruppln,ence quiconc^ne
l'ajrt de la construction de l'orgue). Halberstadt,
Frantz, 1843, in-8^. Wilke ayant publié une bro-
chure en réponse aux attaques de Baake, celui-ci
lança contre lui un nouveau pamphlet, plus acerbe
encore, lequel a pour titre : Neuer Beiiragzvr
BelnKhtung und Wiirdigung der Parlhei-
lichkeit , Inconseguenz und Ignoranz des
Herrn Musikrector Wilke in Beziehung auf
die Orgelbaukunst , etc. (Nouvel essai pour Té-
claircissement et l'appréciation de la partialité, de
l'inconséquence ef de l'ignorance de M. le direc-
teur de musique Wilke en ce qui concerne la
facture de l'orgue, etc.; ibid., 1845, gr. in-8^.
BA.BAN (Gkatien), compositeur espagnol, et
maître déchapelle à Valence dans les années 1650
à 1665, a joui d'une grande renommée parmi les
maîtres dé son temps. Il écrivait habituellement
ses messes et ses motets à plusieurs choeurs.
Quelques-uns de ses ouvrages se trouvent en ma-
nuscrit dans les archives de l'église métropoli-
taine de Valence.
BABBI (Christophe), maître des concerts de
l'Électeur de Saxe, naquit à Césène en 1748. Il
étudia le violon sous Paul Alberghi, élève de Tar-
tini; ce fut en 1790 qu'il entra au service de l'É-
lecteur. 11 a composé des concertos pour le viokn,
des symphonies pour l'église et la chambre, des
quatuors, des duos pour la flûte, et une cantate
pour le clavecin, publiée à Dresde en 1789.
BABBI ( Gregorjo), né aussi à Césène. était,
vers 1740, un des premiers ténors de Tltalie.
En 1755, il fut engagé pour le théâtre de Lisbonne^
et il lui fut payé pour deux années d'appointe-
ments 24,000 crusades (132,000 francs.) Retiré
dans sa ville natale en 1777, il y est mort dans un
âge avancé. Babbi excellait dans le* chant ex-
pressif.
BABBINI (Matteo), un des plus célèbres
ténors de l'Italie, naquit à Bologne en 1754 Des-
tiné par ses parents à l'exercice de la médecine et
de la chirurgie, il fréquenta les cours de ces
sciences, jusqu'à ce qae la mort de ses parents
180
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BABBINI — BACCHINI
181
Veut laissé sans ressources. Alors U chit renoncer
l la continuation de ses études scientifiques , et
chercher un asile chez une tante mariée à Cortoni,
professeur de chant de quelque mérite. Elle le re-
cadllit chez elle et eut pour lui les soins d'une
mère. Cortoui ayant remarqué les heureuses dis-
posiUons de Babbini pour la musique, particuliè-
rement pour le chant , lui donna des leçons, cor-
rigea les défauts de son organe et en développa
les qualités. Quelques années d^études sérieuses
Ini firent acquérir tout ce qui constitue un grand
chanteur et un musicien instruit. Son éducation
Toeale terminée, il embrassa lacarrière du théâtre.
Sesdébuts furent $i brillants, que le roi de Prusse
Frédéric II le fit engager immédiatement après
pour lethé&trede sa cour. Après un séjour d^uhe
année à Berlin, Babbini partit pour la Russie,
où rimpératrioe Catiierine II Pattacha à son ser-
vice. En 1785 , il se rendit à Vienne et y fit ad-
mirer Texcellence de sa méthode. Appelé ensuite
i Londres, il s'y rendit en passant par Paris, où
il eut Tbonneur de chanter un duo avec la reine
Marie-Antoinette. De retour en Italie , il brilla à
Venise, en 1789, dans les fforaces, deCimarosa;
puis il fut engagé au théâtre de Turin. En 1792,
le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II, Pappela
de nouveau à Berlin, où il se fit admirer dans
Topera sérieux // Dario, Pendant les dix années
suivantes, Babbini chanta avec de brillants succès
sur les principaux tliéàtresde Pltalie; puis il re-
tourna à Bologne, où il se fit entendre, pendant
ie carnaval de 1802, dans Topera de Nicolini /
ManlH, et dans lés Misteri Eleiisini,âe Mayer,
quoiqull eût alors près de cinquante ans. Peu de
temps après, il se retira du théâtre et se fixa à Bo-
logne, où il vécut environné de restime générale,
faisant un noble usage des richesses qu'il avait
acquises par son talent, et partageant ses loisirs
entre la culture des arts et la société de quelques
amis. Il mourut à Bologne le 21 septembre 1816,
à Page de soixante-deux ans. Le docteur Pierre
Brighenti, ami de cet artiste, a publié : Elogio
diMatteo Babbini, Bologne, 1822, in-S"".
BABELL (William), fils d*un musicien qui
jouait du basson au théâtre de Drury-Lane, naquit
vers 1690. 11 reçut les premières leçons de mu-
sique de son père, et devint ensuite élève de Hœn-
del. Matthesou assure quM surpassa son mattre
comme organiste. Son mérite le fit nommer or-
ganiste de réglisede All-Hallows (Bread- Street),
et musicien particulier de Georges I*'. Son pre-
mier essai ^ans l'art d'écrire consista en leçons
de clavecin sur les airs de Pyrrhus et de qud-
<|Qes antres opéras de Hœndel. Les pièces de cla-
vecin qull fit sur les airs du Rinaldo sont excel-
lâtes, et si difficiles, que peu de personnes ont
pu les jouer après lui. Ses autres compositions
consistent en : lo Douze solos pour violon ou
hautbois — l'' Douze solos pourflûte allemande
ou hautbois , op. 2. — 3» 6 Concertos pour des
petites flûtes et des violons: Babell mourut
jeune, en 1722, ayant beaucoup abrégé ses jours
par son intempérance.
BABNIGG (AirroiHB), ténor qui a joui d'une
brillante réputation en Allemagne, est né à Vienne
le 10 novembre 1794. Il a reçu son instruction
musicale dans l'école de Vienne; malheureusement
ce fut dans un temps où Part du chant était en-
seigné en Allemagne d'une manière fort impar-
faite, et lorsque les habiles chanteurs de l'Italie
ne s'étaient point encore fait entendre dans la ca*
pitale deTAutriche. De là vient que Babnigg s'est
toujours fait remarquer par la singulière beauté de
sa voix, plutôt que par la pureté de sa méthode
et de sa vocalisation. Il commença sa carrière
dramatique à Vienne, puis chanta à Linz, Graetz,
Prague , et plusieurs autres villes de TAutriche.
Partout il eut de brillants succès, à cause du
charme de sa voix , et bien qu'il fût acteur mé-
diocre. Après quelques voyages à l'étranger, il
accepta un engagement pour le théâtre royal de
Dresde , en 1826, et s'y fit applaudir avec trans-
ports pendant quelques années ; mais, vers 1830,
l'altération de son organe vocal devint sensible.
Il chanta cependant encore jusqu'en 1836, puis il
partit pour la Pologne et la Russie, où il demeura
pendant les années 1837 et 1838. De retour à
Dresde, il reprit son service au théâtre royal;
mais il se retira définitivement en 1842. Sa fille,
Mlle Emma Babnigg, a chanté avec quelque
succès à Dresde, Leipsick , Hambourg, Paris et
Cologne. En 1849 , elle retourna de nouveau à
Hambourg, et y prit un engagement pour ie théâtre
de cette ville.
Une sonate à quatre mains pour le piano a été
gravée à Vienne sous le nom de Babnigg.
BACGELLJ (ifcflUfiQOE ), musicien italien,
vint en France au mms de juillet 1766, avec sa
femme qui venait d*ètre engagée par Colalto poor
jouer les premières amoureuses à la comédie ita-
lienne. En 1770, il écrivit la mosique d'un opéra
comique de Cailhava, intitulé le Nouveau Mariée
ou les Importuns, Cette musique fut goûtée.
En 1779, les pièces italiennes ayant été aban'
données, Baccelli retourna en Italie avec sa
femme : on ignore ce qu'il est devenn depuis ce
temps.
BACCHINI (GisLAMBRio), compositeur ita-
lien du dix-septième siècle , n'est connu que par
un recueil de messes intitulé: llprimoMfro délie
messe a tre , quattro, e nove voei eoneertati,
Venise, Alexandre Vincenti, 1627, in-4''.
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183
BACCHmi — BAGGHIUS
BAGGHINI (BekoIt), savant littérateur et
relû;ieuiL bénédictin, naquit à San-Domino, dans
l*État de Parme, le 31 août 1661. Il fit ses études
à Parme, et entra dans Tordre de St- Benoit
en 1668. Ayant été nommé secrétaire de l'abbé de
St-Benolt, à Ferrare, il alla successivement avec
cet abt>é à Venise, à Plaisance et à Pavie. De re-
tour k Parme, il se livra avec ardeur à des études
sérieuses, et apprit le grec et l'bébreu. Ce fut peu
de temps après qu'il commença la publication du
journal connu sous le nom de Giomak de* Let-
terati d'Italia. Il mourut à Bologne le t*' sep-
tembre I72t, âgé de 8oixanle*dix ans. Il était de
presque toutes les académies d'Italie , et prenait
dans celle des Arcades le nom d'Ereno Panor-
mio. On trouve sa Vie, écrite par lui-même , en
latin, tome 34 du Giotmale dé Z«e^/era^i , an-
née 1723. Parmi ses nombreux ouvrages, on re-
marque le suivant : Si^irorum figuris ac di/fC'
rentia.., ob sistri romani effigiem commune
catam DUsertatio, Bologne, 1691 , in-4^. Cette
dissertation ne fut tirée qu'à cinquante exemjilai-
res, et l'auteur en envoya un à Jacques Tollius ,
qui la fit réimprimer à Utrecbt, en 1696, in-4**,
avec des notes et une petite dissertation sur le
même sujet. Le titre de cette seconde édition est :
I>e tistris , eorumque figuris ac differentia.
Forkel dit {Allgemeine JÀUeratur der àttuik,
p. 86 ) que la dissertation de Bacchini fut d'abord
écrite en italien , et que Tollius la traduisit en
latin. Elle a été Insérée par GrsBvius dans son
Thésaurus antiquitatum romanarum, t. 6,
p. 407, et par Ugolini dans le Thésaurus anti-
quitatum sacrarum^ t. 32. Le travail de Bac-
chini laisse beaucoup à désirer, même sous le rap-
port de l'érudition. Quant à la partie musicale ,
tout y est superficiel : Fauteur n'y entendait
rien.
BAGGHIUSy surnommé le Vieux, écrivain
grec, auteur d'un traité de musique. On ignore
quel fut le lieu de sa naissanéb et en quel temps
il vécut; on sait seulement qu'il écrivit posté-
rieurement à Nicomaque ; car il le nomme, ainsi
que Didyme, dans sa définition du rbythme.
L'ouvrage de Baochius est un dialogue sur la
musique, intitulé ÏXaw^iùx^ ictpl |Mtiatxf)< (Intro*
ductiùn à ta musique). C'est une sorte de ma-
nuel, par interrogations et réponses, qui semble
avoir été destiné à des écoles publiques. De tous
les livres sur la musique que les Grecs nous ont
laissés, celui-ci est le moins prétentieusement sa-
vant, et c'est le seul qu'on puisse considérer
comme un traité de musique pratique. Les ques-
tions sont posées avec jietteté, et les réponses
sont en général courtes et précises.
On trouve l'ouvrage de Baccliius en manus- |
crit dans presque toutes .les grandes bibliothèque?
de r£urops : dans la Bibliothèque impériale de
Paris il y en a cinq sous les numéros 2456 , 24&8 ,
2460, in-fol., 2532, in-4*, 3027, in-fol. Le texte
de Bacchius fut publié pour la première fois par
le P. Mersenne, dans ses Quxsiiones celeber-
rimx in Genesim (Paris, 1623, In-lol.}, où l'on
est fort étonné de le trouver. Dans la même an-
née, F. Bforel, célèbre imprimeur de Paria, ea
donna une version latine en un petit volume
In-S"*, qui est devenu fort rare. On trouve une
fort mauvaise traduction française du même ou-
vrage dans le T^alf^ de V Harmonie universelle
que Mersenne a publié à Paris» en 1627 (1 vol.
in-8*}, sous le pseudonyme du sieur de Sermes,
Meibomius a inséré le texte de Bacchius dans sa
collection des écrivains grecs sur la musique
(Antiquœ musicx auetares septem, Amstelo-
damiy 1652, in-4o, 2 voL), et l'a accompagné
d'une nouvelle version latine et de notes. Dans
la préface qu'il a mise en tête de cet ouvrage de
Bacchius, il parle d'un manuscrit de Scaliger'qui
contenait un fragment de cet auteur, considéré
par lui conune inédit, et qu'il promettait de pu-
blier avec un traité ou plulêt dans deux traités
composés par deux auteurs anonymes, suivant
la remarque des M. A. J. H. Vincent (voy, l'ou-
vrage cité plus bas). Bemarquons en passant
qu'il était assez singulier que Meibomius eût re-
nUs k un autre temps la |)ublication 4le ce qu'il
considérait comme la seconde partie de l'ouvrage
dont il donnait alors la première ; car ce qu'il
appelait un fragment est en réalité un travail
complet. Au surplus, Meibomius n'a pas tenu sa
parole; l'ouvrage de Bacchius n'a pas été mis
au jour, et il en a été de même des traités ano-
nymes. Depuis l'époque où le savant critique
écrivait, le manuscrit de Scaliger avait passé
dans la célèbre bibliothèque de Meermann , et il
était resté ignoré de tout le monde pendant
cent soixante- dix ans, lursqtVen 1H24 cette bi-
bliothèque fut mise en vente publique : l'acqui-
sition du manuscrit grec fut faite par un An-
glais; on ne sait ce qu'il est devenu depuis ce
temps.
Heureusem(>nt, parmi les manuscrits de la Bi-
bliothèque impériale de Paris qui contiennent le
traité de musique de Bacchius, il en est dnq, cotés
2458, 2460,2532, 8027 et 173 du fonds de CoSslin,
qui renferment cette seconde partie, ou plutôt cet
autre ouvrage, dont la forme est absolument dif-
férente de la forme du premier. M. Frédéric Bel-
lermann, savant professeur de Berlin, en a trouTé
deux autres à Maples, et en a publié le texte,
d'après ces sources, à la suite de eehii du traité
de musique anonyme dont il vient d'être parlé,.
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BACCmUS — BACCUSI
183
dans le volume qui a pour titre : Anonymi Scrip'
tio de Musica. Bacchii senioris Introductio
artis mttstcx. E codlci^nj, etc. Berolini, 1841,
Û1.40. (Yovez BelUrmann), L'ouvrage de Bac-
chÎDS a pour titre : ElaaYcoY^iTéxvniC (Jiouffixi}; Bax-
XeiouToO Ycpovto; (Introduction à Ta rt musical, par
Bacchius rAncien). L'auteur y établit, contre la
doctrine des aristoxéniens, que les sens sont im-
paissanls à nous donner la connaissance exacte
des choses, et, en particulier, que Taudition est
insoflisante pour juger des rapports des sons.
M. Bellermann remarque (page 1 01) que les vingt
premiers paragraphes de ce petit écrit sont
contenus dans le sixième chapitre du deuxième
livre des Harmoniques de Manuel Bryenne. M. Â.
J. H. Vincent en adonné une traduction française
dans son beau travail sur quelques manuscrits
grecs relatirs à la musique, qui remplit toute la
deoxième partie des Notices et extraits des
manuscrits de la bibliothèque du Roi et au-
tres bibliothèques, publiés par V Institut royal
de France, Paris, Imprimerie royale, 1847.
Je ne terminerai pas cet article sans faire re-
marquer qu^il était peu exact de dire, comme
Meiboinius, que cette seconde partie était abso-
ioment inédite, car la mauvaise traduction fran-
çaise de Mersenne a le mérite d*être complète. Il
est vraisemblable que ce moine a eu connais-
sance du manuscrit d'où il a tiré le second traité
de Bacchius, postérieurement à la publication du
' texte gnec qu'il a faite dans ses Questions sur la
Genèse. Personne n'a remarqué cette différence
entre la traduction de Mersenne et le texte publié
par Meibomios; La Borde seul a eu connaissance
de celte traduction.
BAGCHYLIDES, poète et musicien grec,
né à Jonlîs dans l'Ile de Céos, vécut à la cour
d'Hiéron, tyran de Syracuse, environ 470 ans
avant J.-C. Neveu, 'par sa mère, du poète chan-
teur Simonide, il fut oncle d'Eschyle. L'anti-
quité fut partagée sur le mérite des poésies de
Bacchylides ; quelques-uns les préféraient à celles
dePindare; mais Longin les considère comme
inférieures à celles-ci. 11 n'en reste aujourd'hui
que quelques fragments, dont le plus considéra-
ble est un beau Paean adressé à la paix, qui nous
a été conservé par'Stobée. Comme musicien,
Bacchylides s'est distingué par la création de
chanta dans des rhythmes nouveaux et variés,
particiiliirement dans les chants de danses et
dans les hymnes. Les fragments connus de ses
poésies ont été réunis par M. Christian-Frédéric
Neoe, qui les a accompagnés d'une version la-
tine et d'un savant commentaire, dans la. mono-
graphie qui a pour titre : Bacchylidis Cei frag-
menta, Berlin, 1822, in fl* de 76 pages.
BACGI (domikiqub), mort le 27 janvier lô49,
à Crémone, sa patrie, fut l'un des plus grands
chanteurs de son siècle. Louis Cavitelli, cité par
Arisi (Cremon. Letter., t. Il, p. 451), dit de lui :
Vominicus Baccus, quo aller non fuit prx-
stantior ciere viros , turbamque accendere
cantUf et ad magis graphice scribendum,
obiil, etc.
BACCI(piESRB-JACQOEs),né à Pérouse, vers
le milieu du dix-septième siècle, a composé la
musique d^un opéra intitulé Abigail, représenté
à Città délia Pieve, en 1691. Le style de Bacei
a de l'élégance, pour le temps où il écrivait. On
trouve dans VAbigail un air (Pensa a quesf
ora), qui est d'une remarquable beauté.
BACCILIERI (JEAN), ecclésiastique, né, à
Ferrare , vécut dans la secondé moitié du sei-
zième siècle, et au commencement du dix-sep-
tième. On a imprimé de sa composition : 1» La-
mentationes, Benedictuset EvangeL Dom. Pal"
marum et Fer. Il, quinque vocum, op. 1. Ye-
netiis, 1607, in fol. — 20 Vespria otto voci, op.
2. Yenezia, app. Angeio Gardano, 1610, in-4°. —
3** Totumde/unctorum qfficium, quinque voci-
bus, op. 3. Yenetiis apud Barthol. Magni, 1619,
in-40.
BÂCCINELLl (iBAN-BAPTiSTE), ué à Sienne^
dans la seconde moitié du seizième siècle, a fait
imprimer de sa composition : Saerm eantiones
duobus, tribus et quatuor vocibus lib. I. Ye-
nise, Yincentini, 1616, in-4°.
BAGCIONI (JOSEPH), l'un des huit meipbres
ordinaires de la section musicale, dans la classe
des beaux-arts de la société Italienne des scien-
ces, du royaume d'Italie sous Napoléon 1, belles-
lettres et arts, et l'un des maîtres de chapelle
du collège des professeurs de musique de Flo-
rence, naquit dans cette ville en 1763.11 a beau-
coup travaillé pour ll^lise, et ses compositions
sont estimées ; elles sont restées manuscrites,
suivant l'usage d'Italie. En 1807, il a publié à
Florence un Traité de Vart du chant, qui a
eu beaucoup de succès
BACCUSI (uippolytb), moine italien du
16* siècle , fut maître de diapelle de la cathé-
drale de Yérone, vers 1590. Cerreto assure
qu'il composait déjà en 1550. Je crois que c'est
une erreur. Baccusi fut uu des premiers musi-
ciens qui, pour soutenir les voix dans la musique
d'église, y joignirent des instruments qui jouaient
à l'unisson dès voix. Les ouvrages dans lesquels
il a ûitrodult celte nouveauté sont intitulés :
1** Hippolyti Baccusii, eccl. cath. Yeron» mu-
sïcœ magistri, miss» très, tum viva voce, tum
omni instrumentorum génère caniatu acco-
modatissimx , cum oclo vocibus. Venet, ap^
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184
BACCUSI — BACH
Rieeiardum Amadinutn, 1596. — 2» ffippoL
Baecuiii, eccl. cath. Veronœ musicesprKfecU,
Psalmi omnes qui a S. Rtm, ecclesia in so-
leninUaHbtu ad veâptras decantari soient
cum duoHu Magnificat^ tum vtva vœe, tum
omni instrumentorum génère cantatu aceo-
modatisslmi, cum octo vocibus, nunc primum
in lucem editi. Venet,, ap, Riceiard. Amadi-
nu9H, 1597. Les autres productions de Baccusi,
sont : 10 Madrigali a sH t)oci, lib. I et II, Ve-
nise, 1604 (ce sont des réimpressions); lib. III,
/Wd., 1579, in-4o;llb. IV, 1587.— 2o Madrigali
a ^retM>ci,lib. I, Venise, 1594; lib. II, ibid.»
1597. — 30 Motet ti a cinçt/e, sei e otto voci,
Ufid.t 1585, in-4'': la première édition de ces
motets a paru à Venise, chez les héritiers de
Fr. Rampazetti, en 1579, in-4*. Il y en a une
troisième édition publiée dans la même Tille,
chez Vincenti, en 1608, in-4o. Ce recueil con-
tient trente motets. ^ 40 Messe a quattro voct,
ibid, , 1 587 . — 5^ Messe a cinque, sei e otto voci,
iàid.t 1589. — 60 Missarumquinque et novem
vocum liber quartus, Venetlis, Gardano, 1593,
ia.40. —70 Sa/mi spezzatiaquatlrovocif ibid,^
1594. — 8<* Sa/mt a dn^ud voci,ibid., 1602. Le
P. Martini cite un recueil de motets (Saggiofon-
dam. prat, di contrap., p. 74, t. 2), dédiés à
Palestrina, par plusieurs contrapuntistes, au nom-
bre desquels se troaye Baccusi ; ce recueil a été
publié, en 1592. Lnckner a aussi donné quelques
morceaux de ce musicien dans ses Mutelx sacrx,
qui ont paru en 1590. Enfin on connaît encore de
Baccusi : Requise spiritualis melodix, seu Liber
spiritualium cantionum, Anvers, 1617. Je crois
quec^est une deuxième édition. Stanze delV Àri'
osto e Tauo a tre vod. Venezia,Ricc. Amadino,
1597, in^"". On trouve quelques pièces de Baccusi
dans le recueil publié par i^ndré Pevemage, sous
. le titre de ffarmonia céleste di diversi eccel-
lentissimi musici (Anvers, Pierre Pbalèse,
1593, in<'4tty obi.), dans la Symphonia Angeliea,
collection publiée par Hubert Waeirant (Anvers,
Pierre PhatèseetJeanBellere, 1594, iD-4%obl.),
dans la Melodia Olympica^ recueillie par Pierre
Phillips, musicien anglais (Anvers, mêmes édi-
teurs et même année), dans II Triortfo di Dori,
recueil de Madrigaux publié à Venise, par 6ar-
dane, en 1592, et à Anvers, par Pbalèse, en 1596,
dans le Paro^iio musicale di metdrigali e can-
soni a cinque vod (Anvers, Pierre Pbalèse,
1596, in-40), et dans plusieurs autres recueils
du même genre.
BACFART,ouBACFARRE (Valentin),
luthiste du seizième siècle, dont le nom vérita-
ble était Grœw, naquit en 1515 dans la Transyl-
vanie. Il paratt que son talent sur le luth ftit
admiré de ses rontemporains, suivant une ins-
cription placée sur son tombeau, et quMI futat-
taclié au service de Sigismond-Auguste, roi de
Pologne, après avoir voyagé en France, en Alle-
magne, et avoir passé quelque temps h la ooor
de l'empereur Ferdinand. Vers 1570 on le re-
trouve i Vienne, au service de Maximilien II.
Dans un voyage qu*il fit en Italie , il mourut à
Padoue le 13 août 1576, à Tâge de soixante et
un ans. Il fut inhumé dans l'église Saint-Lau-
rent, où se trouve l'inscription dont il vient d'être
parié. On doit ces renseignements à Jean Tœpelt
qui, dans son livre des origines Transylvanien-
nes (Origines Transylv., cap. III), s*exprime
ainsi : Patavii ad S. Laurenlium sequens in-
scriptio legitur^ quam fere extinctam ego lé-
gère non potui : Valentino Graevio, alias Bac-
fart, e Transylvania Saxonum Gennanim
colonia oriundo, quemfidibus novo plana et
inusitato artificio canentem, audiens œtas
nostra ut alterum Orpheum admirata obstu-
puit, Obiit anno MDLXXVI, ibid. Aug, VixH
A. LXI. JS'atio Germanica unanimis et test,
exec. P. — Il est Iftcheux que le mauvais état
de Pinscription n*ait pas permis de lire le reste;
on y aurait trouvé vraisemblablement d'autres
renseignements intéressants concernant cet ar-
tiste. Bacfart a fait imprimer une collection de
pièces pour le luth, qui a paru sous ce titre :
Premier livre de tabelature de luth, conte*
nant plusieurs fantaisies, motets , chansons
françoiseSf et madrigals. Paris, par Adrien Le
Roy et Robert Ballard, l564,in-4«, obi. Sonou^
vrage le plus important est celui qui a pour titre :
Barmoniss musicx in usum Testudinis, La
première partie a été publiée à Cracovie, en
1565, in-fol. La deuxième partie a paru dans la
même ville en 1568. . «
BACFART (Jean), célèbre joueur de luth,
naquit en Hongrie , à la fin du seizième siècle.
Besard a inséré quelques pièces de sa composi-
tion dans son Thésaurus harmonieus, publié
en 1603. Les événements de la vie de cet artiste
sont inconnus.
BACH9 nom d'une Camille illustre dans This-
toire de la musique, de laquelle sont sortis, pen-
dant près de deux cents ans, une Toule d'artistes
de premier ordre. Il n'y a point d'autre exemple
d'une réunion de fiacult^ aussi^ remarquables
dans une seule famille. Le chef de celle-ci,
nonuné Veit Bach, fut d'abord boulanger à Près-
bourg. Forcé de sortir de cette ville, vers le mi-
lieu du sdzième siècle , à cause de la religion
protestante qu'il professait, il se retira dans un vil-
lage de Saxe-Gotha, appelé Wechmar, et s'y fit
meunier. Là il se délassait de ses travaux en
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BACH
185
cliaotant et s'siccoropagnaiiravec une guitare. Il
a?ait deux fils, auxquels il communiqua son goût
pour la musique , et qui commencèrent cette
suite non interrompue de musiciens du même
nom qui inondèrent la Ttiuringe, la Saxe et la
FraDCooie , pendant près de deux siècles. Tous
foieotou chantres de paroisses, ou organistes,
ou ce qu*on appelle en Allemagne musiciens de
ville. Lorsque, devenus trop nombreux pour
vivre rapprochés , les membres de cette famille
se furent dispersés dans les contrées dont je viens
de parier, ils convinrent de se réunir une fois
chaque année, à jour fixe , afin de conserver en-
tre eux une sorte de lien patriarcal ; les lieux
choisis pour ses réunions furent Erfurt, Eisenacb
OD Âmstedt. Cet osage se perpétua jusque vers
le milieu du dix-huitième siècle, et plusieura fois
ToD vit jusqu'à cent vingt personnes, hommes,
femmes et enfants , du nom de Bnch, réunis au
même endroit. Lenrs divertissemento , pendant
tout le temps que durait leur réunion , consis-
taient uniquement en exercices de musique. Ils
débutaient par un hymne religieux chanté en
cboeur, après quoi ils prenaient pour thèmes des
chansons populaires , comiques ou libres , et les
variaient en improvisant, à quatre, cinq et six
parties. Ils donnaient à ces improvisations le
nom de Quolibets. Plusieurs personnes les ont
considérées comme l'origine des opéras allemands ;
mais les quolibets sont beaucoup plus anciens que
la première réunion des Bach ; car le Dr Forkelen
possédait une collection imprimée à Vienne, en
1542. Un autre trait caractéristique de cette fa-
mille remarquable est Pnsage qui s*y était intro-
duit de rassembler en collection tes compositions
de chacun de ses membres ; cela s'appelait les
Archxoes des Bach. Cbarles-Philippe-Emmanuel
Bach possédait une partie de cette intéressante
collection vers là fin du dix-huitième siècle. On
trouve une généalogie complète des Bach dans
l'ouvrage de Korabinsky intitulé : Beschreihung
der KcenigL Ungarischen Haupt-Frey-und
Krœnungstadi Presàurg, (Description de
Presbonrg, capitale de la Hongrie), t. I, p. 3.
L'arbre généalogique de cette famille a été aussi
publié dans le n® 12 de la Gazette musicale
d* leipsick, année 1828.
BACH (HÂII8), fiU aîné de Veit Bach, fut
boolanger, puis musicien de la chapelle du due
de Gotlia. Cbarles-Philippe-Emmannel Bach pos-
sédait son portrait dessiné en 1617 (Voy. le
catalogue de son cabinet, intitulé : Verzeichniss
des musiàalischen Nachlasses des verstor^
àenen CapeUmeisters C. Ph, Bmman, Bach^
Hambourg, 1790, p. 90). Ce portrait fut vendu
6 «arcs. Hans Bacb mourut en 1626, laissant
trois fils, Jean, Christophe et Henri , qui furent
des musiciens habiles. On ignore quels furent
les prénoms des enfants et les fonctions du se-
cond fils de Veit Bach , dont le nom était Jean^
et qui fut fabricant de tapis.
BACH (JBAR), fils aîné de Hans Bach de
Wêchmar, naquit dans ce lieu en 1604. Après
avoir terminé ses études musicales sous la direc-
tion de son père, il fut appelé à Erfiirt, oà il fut
employé comme musicien du conseil et organiste
de réglise paroissiale. En 1664 , il quitta Erfiirt
pour aller s'établir à Gotha. Quelques composi-
tions qu'il a laissées en manuscrit donnent une
hante idée de son mérite. Il eut trois fils nom-
més Jean-Chrétien , Jean-Égide et Jean-Nicolas ,
qui furent aussi des musiciens distingués. Jean
Bach mourut en 1673, à PAge de soixante-neuf
ans.
BACH (CHRISTOPHE) , deuxième fils de Hans
Bach de Wechroar, naquit en ce lieu en 1613.
Ainsi que son frère atné , il reçut de son père
toute son instruction musicale; ses études ter-
minées, il alla se fixer à Eisenach, où il ob-
tint remploi de musicien de cour et de ville.
Organiste distingué , il é laissé quelques pièces
pour l'orgue qui existaient dans les archives des
Bach, Il mourut en 1661, laissant trois fils,
nommés Georges-Christophe, Jean-Ambroise et
Jean-Christophe.
BACH (DEimi) , troisième fils de Jean Bach
de Wechmar, et petit-fils de Weit Bach, naquit
à Wechmar, le 16 septembre 1615. Son père
lui enseigna les premiers principes de la musi-
que et renvoya ensuite compléter son instruc-
tion à Erfûrt, chez son oncle Jean Bach Tatoé.
En 1641 f il fut nommé organiste à l'église d'Ams-
tadt. LecomtedeSchwarzbourg-Arnstadt, charmé
des talents du jeune Bach , l'envoya en Italie
pour qu'il s'y perfectionnât , et se chargea de la
dépense. Après avoir passé deux ans dans cette
contrée , il revint à Amstadt , oti il reprit sa
place d'organiste, qu'il occupa pendant cinquante
ans. Il eut le plaisir de voir, avant de mourir,
ses deux fils aînés ( Jean-Christoplie et Jean-
Michel), plusieurs petite-fils, et vingt^huit ar-
rière-petits fils, cultivant tous la musique airee
plus ou moins de succès. Son troisième fils*
Jean-GQnther, mort sans enfiints, n'a laissé au-
cun souvenir comme artiste. Henri Bach mourut
à Amstedt, le 16 juUlet 1692, âgé de soixante-
dix -sept ans. Les compositions de ce musicien
consistent en pièces d'orgueeten musique simple
pour des cantiques; elles sont restées en ma-
nuscrit.
BACH (jEAN-éGing), deuxième fils de Jean
Bach d'Eriurt, né en 164S, succéda, en qua-
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186
BACH
Uté de musicien du sénat d'Erfùrt, à son père,
lorsque celui-ci alla s'établir à Gotba. Il devint
aussi par la suite organiste de l'église de Sainl-
Michel, et mourut en 1717. 11 a laissé quel-
ques compositions pour rég)ise, conservées dans
les archives des Bach, entre autres le motet à
neuf voix en deux cliœurs : Unser Leben ist ein
;SCAa/ten, etc., écrit en 1696. (Foy. le Catalogue de
la Bibliothèque de Ch. Ph. £m. Bach, p. 86).
Le fils aîné de Jean-Egide Bacli, nommé Jean-
Chrulian, lequel était ,né en 1640, et mourut
en 1682, et le plus jeune fils du même Jean -Egide
Bachd*£rfàrt, nommé ^ean-iVico/c», né eu 1653,
mort en 1682, furent tous deux musiciens de
chapelle, mais ne sVlevèrent pas au-dessus de la
médiocrité. La postérité de Jean-Christian ne
sortit pas de Tobscurilé, et Jean-Siîcolas n*eot
qu'un fils , du même nom que lui , né en 1682,
et qui mourut sans enfants.
BACH (gborgbs-christopbb), fils atné de
Christophe, et petit- fils de Hans Bach, naquit à
Eiseiiacb en 1641. Ses études terminées, il ob-
tint la place de chantre et de compositeur à
Scliweinfuit. Les archives des Bach contiennent
un motet allemand de sa composition, écrit en
1689 sur le texte : SteAe, wte fein und lie-
blich, etc., pour deux ténors et basse, avec ac-
compagnement d'un violon, trois basses de'viole
et basse. ( Voy. le Catalogue de la Bibliothèque
de Ch. Ph. Em. Bach, page 86. ) Il mourut en
1697, laissant trois fils, Jean-Valentin, Jean-
Chrélien et Jean-Georges, qui, comme artistes,
ne paraissent pas s'être élevés au-dessus de la
médiocrité.
BACH (jBAN-CHMSTOPBe), fils aîné de Henri,
fut un des plus grands musiciens que l'Allema-
gne ait produits. Il naquit à Arnstadt en 1643.
Si Ton s'en rapporte à l'oraison funèbre que
J.-G. Olearius fit de Henri Bach, il parait qu'il
Ait le seul maître de ses fils pour tout ce qui con-
cerne la musique. Au reste, Jean-Christophe étu-
dia les principes de son art avec la plus constante
application jusqu'à Têge de vingt-deux ans, et
développa ses heureuses facultés par le travail le
plus obstiné. En 1666, il lut appelé à Eisenach
pour y occuper la place d'organiste de la cour et
de là ville. Il en remplit les fonctions jusqu'à sa
mort, qui eut lieu le 31 mars 1703, c'est-à-dire
pendant trente-huit ans. Dans cet intervalle il
fit de bons musiciens de ses trois fils, Jean-Nico-
Uis, Jean-Christophe, qui donna des leçons de
mdftiqueà Erfùrt, à Hambourg, à Rotterdam et en-
fin en Angleterre vers 1732, et Jean-Frédéric, qui
mourut en t73l, àMiillliause,où il était organiste
de l'église de Saint- Biaise. Il eut aussi un qua-
trième fils nommé Jean- Michel, qui mourut jeune.
Les ouvrages de ^ten-Christophe Bach indi-
quent dans leur auteur un talent de premier or-
dre. Original dans ses mélodies, énergique et pé-
nétrant par son harmonie, il est surtout remar-
quable dans ses compositions vocales. Les
arcliiY<*s des Bach contiennent un client de noces
à douze Toix, quil a écrit sur ses paroles : E$
€rhub iich ein Sireit; c'est un morceau de la
plus grande beauté; on n'y aperçoit pas l'em-
barras qui semble devoir résulter d'un si grand
nombre de voix. Un autre motet, écrit en 1684,
contient aussi des effets neufs qui lui appartien-
• nent. Reicliardt vit à Hambourig un morceau de
j musique d'église à cinq voix, de Jean-Christophe
Bach, daté de 1676 : il n'en pariait qu'avec ad-
i miralion. Lee autres ouvrages qu'on dte de ce
musicien remarquable sont : 1* Un motet à vingt-
deux voix pour la fête de Saint-Micliel.— 2" Un
UMtet à huit voix en deux chositrs, écrit en 1672.
{LUberHerr Golt^ wêcke uns a^f)^ qui se trouve
en manuscrit à la Bibliothèque royale de Berlin.
On trouve aussi dans la même bibliothèque:
3"* Le motet à quatre voix Ich lasêe dich nicht. —
4» ht motPt à huit voix Vnsres aer%ens Freude
hat ein Bnde. — 5* Le motet à huit voix Herr
nun Uuuitdudeinen Diener. — 6^ Le motet à
cinq voix, avec basse continue, Der Gereicàte
Obergieich, ^ 7° Une sarabande pour clsTecin,
avec douie variations. — Enfinon connaltao&si de
se compositeur : 8^ Un motet à quatre voix,coffl-
poaéen 1691. — 9<* Un autre motet à quatre voix.
— 10*' Un solo d'alto, avec accompagnement d'un
violon, basses de viole et basse continue. Le
chant de noces à douze Toix , et le chant à
vingt-deux voix, dont il est parlé ci-dessus, étaient
dans la collection de Cb. Ph. Em. Bach. ( Voif,
le catalogue de sa bibliothèque, page 84 .)
Comme organiste, Jean-Cbritiophe Bach était
au rang des plus habiles. Ses doigts et sa tête
avaient une si grande facilité à traiter rbarnso-
nie pleine, qu'il ne jouait guère qu'à cinq parties
réelles. Forkel (dans la yle de J.-S. Bach) dit
qu'il a vu à Hambourg des pièces d'orgue de Jean»
Christoplie qui lui ont paru être des modèles de
style et de force harmonique. E.-L. Gerber pos-
sédait huit morceaux du même compositeur qui
consistaient en préludes variés et fugues pour
des chorals. Au reste, on trouve en Allemagiie
un assez grand nombre de pièces qui portant le
nom de Jean-Christoplie Bach ; mais il ne faut
pas les attribuer légèrement à celui qui est Tob*
jet de cet article; car beaucoup de nsembres de
cette famille extraordinaire des Bach ont eu les
mêmes prénoms : outre Jean-Cliristoplie , fils de
Christophe et frère jumeau de Jean-Ambroise »
il > a eu : 1* Jean-ChrUtophe, deuxième fils
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BACH
187
de eelui dont 0 «'agit ici; 2^ Jean-Christophe ^
fils de JeaD-Cbristoplie» et petil-Qls de Christo-
phe ( né en 1682, mort en 1737 ) ; 3* Jean-Chris-
tophef fils de Jean-Ambroise , et frère aîné du
famenx Jean-Sébastien; 4** Jean-Christophe ,
fll& de Jean , et petit-fils de Hans (né en 1673 ,
mort en 1737) ; 5** Jean Christophe, fils du
frère aîné de Jean-Sébastien ; 6° Jean-Christo-
pAe, deuxième fils de Jean-Sébastien; 7^ et en-
fin Jean-Christophe^ fils de Jean-Nicolas et pe-
titsrfils du célèbre Jean-Cliristophe, dont il vient
d'être parlé. M. F. Naue a publié à Leipsick ,
chez Hofroeister, neuf motets en choeur, de Jean-
Christophe et de Jean- Michel Bach. Ces motets,
dÎTÎsés en trois recueils, ont paru sous ce titre :
IX Motetienfâr Singechore.Ws (ont partie d'une,
collection de musîque d'église de différents temps
et de divers peuples, qui avait été entreprise par
l'éditeur.
BACH ( jeak-Michel) , deuxième fils de
Henri, et frère du précédent, fut organiste et
greffier du bailliage de Amte-Gehren, dans la
principauté de Schwarzbourg-Sondersbaûsen,
près de la forêt de Thurtnge. Comme son frère
Jean-Christophe, il fut excellent compositeur de
mnsiqtte d'église. Les arcliives des Bach contien-
nent divers motets de sa composition, dont voici
llodicalion : lo Un motet à cinq voix sur le
texte ; Jch weiss dass mein Erlœser ( Je sais que
mon Sauveur, etc. ). — 2» Un autre motet pour
soprano, avec accompagnement de cinq instru-
ments et orgue, sur ces paroles : Ach, wie sehn-
lieh wart tcA, etc. — 3o Un troisième motet à
cinq voix, composé en 1699 sur ces paroles :
Dos BlutJesu ( Le sangde Jésus, etc.)' —4" ^^f''
tasst uns den Herren loben, solo de contralto
avec accompagnement de quatre instruments. —
i» Nun hab ich ûberwunden, motet à huit voix
en deux cliœurs , composé en 1679. — 6» Berr,
«emi ich nur dich habe, etc., motet à cinq
voix. Tons ces ouvrages se trouvaient dans la
coUeetion de Ch. Ph. Em. Bach ( Voy, le Cat.
deaaBfblioth. p. 84-85). E.-L. Gerber possédait
soixiDle-douze préludes fugues pour les canti-
ques composés par Jean -Michel Bach ; ils sont
passés, depuis la mort de ce biographe , dans la
bil>liothèqne de la Société des amis de la musi-
que, à Vienne. Quelques motets de Jean-Michel
Bach ont été publiés par M. Naue, dans le re-
cueil dont il a été question dans Tartide précé-
dent. On ignore les dates précises de la nais-
sance et de la mort de Jean-Michel Bach. Une
de ses filles (Mari€-Barbe) a été la première
femme de Jean-Sébastien.
BACH (JEAN ambroise), fils de Christophe,
naqnit à Ëisenach en 164&, et succéda à son père
dans la charge de musicien de cour et de ville
au même lieu. 11 avait un frère jumeau (Jean-
Christophe), musicien de cour à Arnstadt, avec
lequel il avait tant de ressemblance que leurs
femmes ne pouvaient les distingner que par la
couleur des vêtements. Leur voix, leurs gestes ,
leur humeur, leur style en musique, tout était
absolument semblable. Ils avaient Tun pour
Tautre l'amitié la plus tendre. Si l'un des deux était
malade, l'autre éprouvait blentdt le même nul ; en-
fin Ils moururent à très- peu d'intervalle l'un de
l'autre. Ces deux frères excitèrent l'étonnement
de tous ceux qui les connurent Jean-Ambroise
avait un talent distingué comme organiste; mais
sa gloire la plus solide est d*avoir donné le jour à
l'immortel Jean-SélMstien Bach. Cliarles- Phi-
lippe-Emmanuel Bach , son petit-fils, possédait
son portrait peint à Thuile, haut de 3 pieds 2
ponces, large de 2 pieds 9 pouces; il fut vendu
30 mares après la mort du possesseur.
Jean- Christophe Bach, qu'il ne faut pas con-
fondre avec le fils atnè de Henri, et qui fut le troi-
sième fils de Christophe, naquit en 1645 à Eise-
nadi, et mourut à Arnstadt en 1694. Celui-ci fut un
habile musicien dont il reste on air d'église à^
quatre voix, composé à Arnstadt en 1686, sur le
texte : Nun ist ailes ûberwunden,eiic. ( Foy. le
Cat.de la Bibliot. de Ch. Ph. Em. Bach , p. 85.)
BACH (jgAKB£BNAiu>)i fils de Jean- Ëgide,
naquit à Erfurt, le 23 novembre 1676. Il fut d'a-
bord organiste de l'église des Négociants dans
sa ville natale; de là il passa à Magdebourg, en
1699 , pour y remplir les mêmes fonctions ; en-
fin, en 1739, il succéda à Jean-Christophe Bach,
dans la place de musicien de la cour et dans celle
d'organiste de l'église Saint-Georges, à Ëisenach.
Il est mort dans cette ville, le 11 juin 1749. On
a de lui d'excellents préludes pour des cantiques,
et de bonnes ouvertures dans le style français de
son temps. Ch. Ph. Em. Bach en possédait cinq
dans les archives des Qach, dont une en ml bé-
mol, une en sol majeur, deux en sol mineur , et
une en ré majeur. 11 ne faut pas confondre ce
Jean-Bernard, avec un autre Jean-Bernard Bach,
organiste à Ordruff, qui mourut en 1742, et qui
était neveu de Jean-Sébastien , et fils de Jean -
Christophe, frère aîné de ce célèbre compositeur.
Adlung, dit de celui-ci que ses ouvrages sont
en petit nombre, mais qu'ils sont excellents.
BACH (jeaii-chrutophe), fils aîné de Jean-
Ambroise, naquit i Ëisenach , et fut organiste à
Ordruff, dans le duché de Saxe-Cobourg-Gotha.
E. L. Gerber, qui l'appelle Jean- Bernard, dit
qu'il mourut en 1742; c'est une erreur évidente;
car Jean-Sébastien, son frère, né en 1685 , per-
dit, par sa mort, l'asile qu'il avait chez lui, à
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1^
BACH
Tâge de quinze ans : ce fut donc en 1701 qae
Jean-Christophe Bach cessa de Tivre. Son meil-
leur titre au soutenir des artistes est d'avoir été
le premier maître de clavecin da grand homme
qui est l'objet de IVticle suivant. Son fil«, Jean
Bernard, né en 1700, et mort en 1742, qui lui
succéda comme organiste à Ordruff, fut un com-
positeur de mérite,
BACH ( JEAif-sÉBASTiBN ), un des plus grands
musiciens de ^Allemagne , et peut-être le plus
grand de tous* naquit le 21 mars 1685 à Eise-
nach, où son père, Jean- Ambroise , éUit muii-
cUn de cour et de ville. Il était à peine âgé
de dix ans quand il devint orphelin ; privé de
ressources, il fut obligé decherclier un asile auprès
de son frère aîné , Jean-Christophe Bach , orga-
niste à Ordruff, qui lui donna les premières le-
çons de clavecin. Son heureuse organisation pour
la musique se manifesta bientôt, et la rapidité
de ses progrès surpassa tout ce qu'on pouvait
espérer. Ne trouvant pas dans la musique qu*on
lui faisait étudier de difKculti^ quMl ne pût vaincre
en peu de temps, elle lai devint bientôt insuffi-
sante. Les compositeurs les plus célèbres de ce
temps-là , pour le clavecin , étaient Froberger ,
Fischer, J.-G. de Keri, Pacheibel, Buxtehude,
Bruni», Bœhm, etc. Le jeune Bach avait re-
marqué certain livre qui contenait plusieurs
pièces de ces auteurs et que son frère cachait
aVec soin; son instinct musical lui en avait ré-
vélé le mérite; mais, quelles que fussent ses ins-
tance:» auprès de son frère pour qu'il lui prêtât
ce Uvre , elles furent toujours sans succès. Le dé-
sir de posséder ce trésor, devenu plus vif par le
refus qn*il éprouvait, lui suggéra la pensée de
chercher à se le procurer par la ruse. L'objet de
ses souhaits ardents était renfermé dans une ar-
moire, fermée sealement par une porte en treil-
lis ; les mains de l'enfant étaient assez petites
pour passer à travers les mailles ; il parvint à
rouler le livre, qui était couvert seulement en
papier, et à le tirer dehors. Bach résolut alors
de lé copier ; mais ne pouvant y travailler que
la nuit et n'ayant point de chandelle, il fut obligé
de le faire à la clarté de la lune, et il s'écoula
près de six mois avant que cette pénible tflche
fût remplie. Enfin il était en possession de cette
copie qui lui avait coûté tant de peine , et il
commençait à en faire usage en secret, lorsque
son frère s'en aperçut et la lui enleva sans pitié.
Il ne pot la recouvrer qu'à la mort de Jean-Chris-
tophe, qui arriva peu de temps après.
Jean-Sébastien , se voyant abandonné à lui-
même, se rendit à Lunebourgavecon de ses cama-
rades d'étude, nommé Erdmann,el tous deux s'en-
gagèrent comme choristes à l'église de Saint-Michel
de cette ville, et y suivirent le cours d'études do
gymnase. Tourmenté du désir de se fortifier sar
le clavecin et sur l'orgue , le jeune Bach recher-
chait avidement les occasions de voir et d'en-
tendre tout ce qui pouvait liàter ses progrès dini
son art. Plusieurs fois il lit le voyage de Hanir
bourg pour y entendre le célèbre organiste J.-A.
Beinke ; il visita aussi la chapelle du doc de
Celle, qui était composée, en grande partie, d'ar-
tistes français. De Lunebourg il se rendit à Wei*
mar, où il devînt musicien de la cour en 1703,
à l'âge de dix-huit ans ; mais l'ennui qu'il éproa-
vait d'être obligé de jouer du violon à l'orchestre,
au lieu de toucher l'orgue, et le désir qu'il anît
de cultiver son talent sur ce dernier instnimeot,
lui firent quitter cette place dans l'année sui-
vante, pour celle d'organiste de la nouvelle église
d'AmsUdt.
L'aisance que lui procura ce nouvel emploi le
mit en position d'acquérir les ouvrages des meil-
leurs organistes, et de les étudier sous le double
rapport de la composition et de l'exécution. U
proximité où il était alors de Lûl>eck le déter-
mina à faire plusieurs fois à pied le voyage de
cette ville, pour y entendre le fameux organiste
Diétriclit Buxt4>hude, dont il admirait les oeo-
vres. Le jeu de ce grand artiste eut pour lui tant
de charme qu'il se décida à passer secrëtemeot
trois mois à Lûbeck pour y étudier sa manière.
Déjà les talents de Bach étaient connus et le fai-
saient rechercher; plusieurs villes de la Saxe et
du Palatinat se disputaient sa possession. En 1707,
il accepta la place d^organistede l'église de Saint-
Biaise à Mûllhausen; mais ayant fait nn voyage
à Weimar , l'année suivante, pour y jouer de
l'orgue 'levant le duc régnant, son talent y
causa tant d'admiration, que la place d'organiste
de la cour lui fut offerte sur-le-champ. De tek
succès, loin de diminuer en lui l'amour de l'é-
todeetdu travail, ne faisaient que Taccroltreet
que lui faire désirer d'atteindre plus près de la
perfection. Outre ses études comme organiste, il
avait entrepris de grands travaux pour acquérir
de profondes connaissances dans l'iiarmonie , et
il écrivait beaucoup, soit pour l'orgue, soit ponr
l'église.
Ses efforts furent récompensés en 1717 par sa
nomination à la place de maître des concerts du
duc de Weimar* Zachau , habile organiste à
Halle et maître de Haendel , mourut vers cette
époque : sa place fut ofTerte à Bach ; il se fit en-
tendre , pour justifier le choix qu'on avait fait de
lui ; mais, par des motifs qui ne sont point con-
nus, il n'accepta pas cette place.
Jean-Sébastien Bach avait atteint sa trente-
deuxième année : son talent était dans toute sa
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BACH
189
force et rAllemagne reteotissait «la bruit de ses
saceès, lorsque Louis Jllarctiandy céièbre orga-
niste français, alors exilé de Paris, arriva à
Dresde et charma toute la cour d'Auguste, roi
de Pologne, par son jeu brillant et léger. Le roi
offrit à cet artiste des appointements considérables
pour le détemlkiner à se fixer à Dresde; mais
Vdamier , maître des concerts de la cour, qui,
Traisemblablement était jaloux de la faveur nais-
sante de Marchand, K qui connaissait la supé-
riorité de Bach, conçut le projet d^établir entre
ces deux artistes une latte dont le résultat devait
être désavantageux à Torganiste français. Il in-
vita donc Jean>Sébastieo a se rendre à Dresde ,
et s'empressa de lui procurer l'occasion d*enteQdre
Marchand en secret. Bach se rendit justice et
proposa sur-le champ un défi à celui qu'on lui
présentait comme si redoutable , s'engageant à
improviser sur les thèmes que Marchand lui pré-
senterait , à la condition que l'épreuve serait ré-
dproqne. Marchartd accepta cette proposition ,
et le lieu du rendez- vous fht fixé, avec l'agré-
ment du roi. Au jour convenu, une brillante so-
ciété se réunit chez le comte Marshal, ministre
dltat. Bach ne se fit pas attendre : U n'en fut
pas de même de son antagoniste. Après un long
délai, on envoya chez lui ; et l'on apprit avec
étonnement qu'il était parti le jour même , sans
prendre congé de personne. Bach joua donc seul
et, sur les thèmes qu'il avait . entendu traiter
par Marchand , improvisa longtemps avec une
admirable fécondité d'idées et une perfection
d'exécution qu'aucun autre ne possédait. Il fut
comblé d'ék)^; mais on dit qu'il ne reçut point
on cadean de cent louis que le roi lui avait des-
tiné, sans qu'on ait pu jamais expliquer cette
drconslance. Les biographes allemands , qui ne
connaissent Marchand que par la réputation dont
il a joui, s'étendent avec complaisance sur la
gknre dont Bach se couvrit en cette occasion ;
mais on ne peut considérer le projet de mettre
en parallèle l'organiste français avec ce grand
mancien, que comme une insulte faite à celui-ci. Il
se peot que Marchand ait eu ce qu'on appelle
une exécution brillante, mais ses compositions
sont misérables. On n'y trouve que des idées
communes, une harmonie faible, lâche, incor-
recte ; son ignorance du style fugué est complète.
Telle était son infériorité à l'égard de Bach qu'il
n'est pas sûr, malgré sa fuite précipitée, qu'il
l'ait bien sentie , et quMl ait compris tout le dan-
ger de sa position.
Bach était revenu depuis peu à Weimar, quand
le prince L.éopold d'Anliall-CkBthen , grand ama-
teur de musique, lui ofirit» en 1720, la place de
maître de sa chapelle. Bach entra immédiatement
en possession de cet emploi. Le long séjour de
Jean-Sébastien dans cette résidence, et l'existence
douce et calme qu'il y avait trouvée, furent fa-
vorables à ses études, ainsi qu'an besoin de pro-
duire des compositions de tout genre qui tour-
mentait incessanmient son génie. Durant cette
époque il fit un second voyage à Hambourg
(vers 1722) pour y voir encore une foU Reinke»
alors presque centenaire ; il y toucha devant lui
l'orgue ^e l'église de Sainte Catherine, et impro-
visa pendant pins d'une heure d'une manière si
sublime sur le choral An Wasserflûssen Bahy-
Ions, que le vieux Reinke lui dit avec atten-
drissement : Je croyais que cet art était perdu,
mais je vois que votu le faites revivre.
A la mort de Kûhnau, en 1733, Bach fut
nommé directeur de musique à l'école de Saint-
Thomas de Leipsick ; ce fut son dernier change-
ment de position. Il garda cette place jusqu'à sa
mort. Vers le même temps , le duc de Weis-
senfels le nomma maître honoraire de sa cha-
pelle, et en 1736 il reçut le titre de compositeur
du roi de Pologne, électeur de Saxe. Depuis sept
ans il était à Leipsick, lorsque son deuxième fils^
Cliarles-Philippe-Eromanuel , entra au service
de Frédéric II , roi de Prusse. La réputation de
Jean-Sébastien remplissait alors toute l'Allema-
gne; Frédéric exprima plusieurs fois le désir
qu'il avait de le voir, et voulut que son fils l'en-
gageftt à venir à sa cour; mars Bach , alors acca-
blé de travaux , ne donna pas d'abord beaucoup
d'attention aux lettres de Charles- Philippe- Em-
manuel, tnfin ces lettres devinrent si pressantes,
qu'il se décida à faire ce voyage, et, en 1747, il
se mit en route avec son fils atné , Guillaume-
Friedmann. Frédéric avait tous les soirs un con-
cert où il jouait quelques morceaux sur la flûte :
au moment où il allait commencer un concerto,
un officier lui apporta, suivant l'usage, la liste
des étrangers arrivés à Postdam dans la journée.
Ayant jeté les yeux dessus , il se tourna vers les
nutsiciens et s'écria : Messieurs , le vieux Bach
est ici. Aussitôt la flûte fut mise de côté, et le
vieux Bachf sans avoir pu quitter ses habits de
voyage , fut conduit au palais. Le roi , ayant re-
noncé à son concert pour ce soir-là, proposa k
Jean-Sébastien d'essayer les pianos de Silbermann
qui se trouvaient dans plusieurs salles du palais;
les musiciens les suivirent de chambre en cham-
bre , et Bach improvisa'snr chaque instniment
qu'il rencontra. Enfin il pria Frédéric de lui
donner un sujet de fugue : il le traita de manière
à faire nattre l'admiration parmi tous les musi-
ciens qui étaient présents, quoiqu'il ne l'eût point
préparé. Étonné de ce qu'il venait d^ent^ndre,
le roi lui demanda une fugue à six parties ,
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190
BACH
demande à laquelleBach satisfit à l'instant sur un
ttième qu'il s'était choisi lui-même. Frédéric
désirait juger de son talent d'organiste : le jour
suivant Bacli improvisa sur toutes les orgues de
Potsdaii\, comme il avait joué la veille sur tous
les pianos de Silbermann. Après son retour à
Leipsickfil écrivit une fugue à trois parties sur
le thème du roi , un ricercare à six , quelques
canons avec Tinscription : Themalis regii ela-
borationes canonicx; il y joignit un trio pour
la flûte , le violon et la basse , et il dédia le tout
à Frédéric, sous ce titre : MwihalUckes Opfer
(Offrande musicale).
Le voyage de Jean-Sébastien Bach à Berlin fut
le dernier qu*il fit. L'ardeur qu'il portait au tra-
vail , et qui souvent , dans sa jeunesse, lui avait
fait passer des nuits entières à l'étude , avait al-
téré sa vue; l'afTaiblissement de cet organe aug-
menta beaucoup dans ses dernières années, et la
cécité finit par devenir presque complète. Quel-
ques amis qui avaient confiance dans l'habi-
leté d'un oculiste anglais, arrivé récemment à
Leipsick, le déterminèrent à tenter l'opération :
elle manqua deux fois; et non-seulement Bach
perdit entièrement la vue , mais sa constitution,
, jusqu'alors vigoureuse , fut altérée par les souf-
frances et le traitement qu'il lui fallut subir. Sa
santé déclina pendant près d'un an, et, le 80
juillet 1750 , il expira dans sa soixante-sixième
année. Dix jours avant sa mort, il recouvra tout
k coup l'usage de ses yeui. Il voyait distincte-
ment et pouvait supporter 4a lumière du jour;
mais, quelques heures après. Il fut frappé d'une
attaque d'apoplexie suivie d'une fièvre inflam-
matoire qui l'enleva en peu de temps à sa fa-
mille et au monde musical. Cet liomme célèbre
s'était marié deux fois. De sa première femme ,
fille de Jean-MidielBach, il avait eu sept enfants,
parmi lesquels deux fils, Guillaume-Friedmann et
Charles-Philippe-Emmanuel, se montrèrent dignes
d'un tel père. Sa seconde femme, bonne canta-
trice, lui donna treize enfants, au nombre desquels
étaient huit fils, dont le plus jeune, Jean-Chré-
tien , acquit de la célébrité comme compositeur
dramatique. Jean-Sébastien Bach eut donc vingt
enfants, à savoir, onie fils et neuf filles. Tous
ses fils montrèrent d'heureuses dispositions pour
la musique; tous furent musiciens de profession;
mais quelques-uns seulement prirent un rang
distingué dans leur art.
 des talents extraordinaires Bach unissait
toutes les qualités sociales : bon père, bon époux,
bon ami, il montrait pour tout ce qui fentourait
une bienveillance rare et une facilité de carac-
tère toujours égale. Tout amateur de musique,
quel que lût son pays, était bien reçu dans sa
maison , où l'on exerçait l'hospitalité d'une ma-
nière noble et généreuse. Cependant il n'était pas
riche, car, bien que ses emplois et le produit de
ses leçons fussent lucratifs, sa famille était si
nombreuse, qu'il ne pouvait faire d'économies.
D'ailleurs, quoiqu'il joutt de l'estime et même
de Tamitlé de plusieurs princes, il ne songea ja-
mais à en tirer parti pour sa fortune. Uniquement
occupé du soin de perfectionner son talent, ne
chantant que pour les Muses et lui, selon
Pexpression d'un ancien , il n'était pas propre à
ces manœuvres dont la plupart des artistes sa-
vent maintenant si bien se servir pour leur
avantage. Son talent prodigieux d'exécution an-
rait pu l'enrichir, s'il eût voulu voyager ; mais
il dédaignait les succès populaires comme les
faveurs de la fortune ; les éloges des oonnaissears
avaient seuls droit de lui plaire , et il préférait
à tout les douceurs d'une vie retirée et labo-
rieuse. Malgré sa grande supériorité sur les au-
tres musiciens, il était fort modeste. Quand on
lui demandait comment il était parvenu k pos-
séder son grand talent : « En travaillant beau-
coup, disait-il; tous ceux qui voudront travailler
de la même manière y parviendront oumme
moi. » Il semblait compter pour rien le génie
extraordinaire dont la nature l'avait doué.
La renommée de Bach fat immense pendant
sa vie ; toutefois on peut affirmer aujourdliut
que ce grand homme n'a point été connu de ses
contemporains. Ils avaient reconnu qu'il était le
plus habile des organistes, le plus étonnant des
improvisateurs , le plus savant des musiciens de
l'Allemagne. Ses ftigues étaient considérées par
quelques artistes comme les plus belles qui eus-
sent été écrites pour l'orgue ou pour le clavecin;
ils y avaient distingué l'œuvre d'un génie profond
et hardi dans un genre qui semble exclure l'in-
vention: mais là se bornait la connaisaince qu'on
avait du talent de cet homme qui renfermait
en lui-même tout un monde de musique. Ss
musique d'orgue et de clavecin, objet de l'admi-
ration universelle aujourd'hui , n'existait qu'en
copies manuscrites dans les mains de quelques-
uns de ses élèves, particulièrement de ses fils,
Guillaume-Friedmann et Cliarles-Phi lippe- Em-
manuel , de Kittel , Krebs , Kirnberger et quel-
ques autres. Mais ces œuvres mêooes, bien
qu'en grand nombre et toutes admirables , n'é-
taient que la minime partie des prodnctioos d'un
génie original qui semble avoir été inépuisable.
Sa vie calme et régulière avait favorisé son pen-
chant au travail; son activité égalait son laleat,
et j'éloignement où il était des grandes villes le
laissait,en quelque sorte,étranger aux variations
de goût que l'art subissait de son temps. L'ori-
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BACH
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ginalité sîpoîssanfe de ses eompositions se con-
terva sans doute plua intacte par Tisolement où il
se tint pendant sa latwrieose vie. Du reste » fort
modeste, DonolMteDt sa grande râleur, il ne re-
cbercfaaiC pas les applaudissements» ne travaillait
qoe pour lui et quelques amis , et condamnait
en quelqoe sorte à Toubli les ouvrages qu'il pro-
doisait^et qui n'étaient entendus qu'au moment
où il venait de les terminer, puis étaient rangés
dans une armoire d'où Us ne sortaient plus. De
U, llgoorance où l'on fut longtemps de Texis-
tence de ces œnvres sublimes. Après sa mort, il
en resta quelques morceaux cliez Breilkopr; ses
fils Goillaome Fiiedmann et Charles-Philippè-
Eumanoel en eurent beaucoup d'autres en par-
tage; Kimberger, alors au service de la princesse
Amélie de Prusse» sœur de Frédéric II, en re^
awillit un grand nombre pour la bibliothèque
musicale de cette princesse , et le reste se
Les choses étaient en cet état, lorsqu'en 1788 ,
Mozart , alors dans toute la force de son talent,
et après avoir produit VIdoménéej les Noces de
Figaro et Don Jtion, passa à Leipsick. Doles,
alors directeur de musique à l'école Saint-Thomas,
loi fit entendre à roflice du dlmaoclie un motet
00 cantate d'église composée par Bach qui pro-
dnisit une si vive impression sur le grand ar-
tiste qoil a'écria : Grâces au ciel , i^oid du
mNcoeau» et j'apprends ici quelque chose/
A peine rentré chex Doles , il demanda qu'on lui
fit voir U partition de Toovrage qui lui avait
causé tant d'émotion ; mais on ne la possédait
pas, et l'on n'avait que les parties séparées.
Mozart les disposa autour de lui sur. des chaises
et sor nne table. Là , portant rapidement les yeux
d'one partie à l'autre, il passa plusieurs heures
dans la contemplation de ce nouveau, dont la
création reBHMitait peot-étre au temps où Jean-
Sébastien Bacb était attaché au service du prince
d'Anbalt-Cœthen , c'est-à-dire à quelque soixante
ans de là. Cette anecdote fit da bruit, et la
grande antorité de l'o^nnion deMoiart commença
à fixer l'attention des artistes sor des produc-
tions si belles, presqueoubliées jusqu'alors. Faach,
fondateur de l'académie de chant de Berlin , et
son successeur Stolter, se mirent en quête de la
mosique reKglense de Bach, en rassemblèrent
nne quantité eonsidérable, et firent exécuter
avec soin qndques-unes des plus belles pièces
qui firent éclater des transports d'entlionsiasme.
D'autre part, des amateurs zélés s'étaient mis
en recherche de ces précieuses reliques; leurs
soins sauvèrent de la destruction des chefs-d'œu-
vre qu'on commence seulement à connaître, et
qui leiont toujours des sujets d'étonnement et
d'admiration pour les connaisseurs. De proche
en proclie , l'entltoosiasme s'est communiqué en
raison de la connaissance qu'on acquerrait du
génie immortel de Bach. Dans ces derniers temps
les éditions de ses œuvres se sont multipliées ,
et l'exécution , faite avec les soins nécessaires ,
de quelques- unes de ses grandes compositions,
en a fait comprendre la valeur à des assemblées
nombreuses.
Dans l'immense quantité de grands ouvrages
sortis de sa plume, Bach semble avoir voulu
laisser aux siècles futurs la preuve la plus écla-
tante de la puissance de son génie. La force du
récitatif, dont on a fait honneur à Gluck, se
montre à sa plus haute expres^sion dans ses
cantates d'église, et dans son Oratorio de la
Passion d'après saint Matthieu. Les mélodies
sont neuves, originales, expressives surtout, et
supérieurement adaptées aux paroles. Jamais
Tart de faire mouvoir un grand nombre de voix
et dlnstruments ne Ait porté si loin, et ce qui
frappe d'une admiration irrésistible, c'est que
toute cette complication est évidemment conçue
d'un seul jet. Les efTets d'instrumentation sont
si variés dans ces compositions , et sont si re-
marquables , qu'on a peme à comprendre com-
ment Bach , qui longtemps a vécu dans de pe-
tites villes , et qui avait peu d'occasions d'étu-
dier les instruments, a pu si bien les connaître,
et devancer son siècle dans l'art et les em-
ployer.
Comme organiste et comme virtuose sur le
clavecin, aucun de ceux qui l'avaient précédé
et qui l'ont suivi ne l'ont égalé : ce qui le prouve,
c'est que ses ouvrages, qui n'étaient pour lui
que des badlnages, présentent de si grandes
difTiciiltés que les plus habiles artistes ne les
considèrent que comme des études pénibles qui
leur coûtent beaucoup de travail, et qu'ils ne
peuvent les jouer que dans des mouvements
l)eaucoup plus lents que ceux où Bach les exé-
cutait. Tous ses doigts, également agilee, se
prêtaient aux combinaisons du doigter. Ses pieds
même s'étaient accoutumés à des mouvements
si rapides^ qu'avec eux il jouait sor la pédale de
l'orgue des difficultés que beaucoup d'autres
n'auraient jouées qu'avec peine an moyen des
mains. A ces qualités il joignit un goût exquis
dans le mélange des registres de l'orgue et dans
les effets qu'il savait en tirer. Quand 11 essayait
un de ces instruments pour la première fois , H
jugeait avec promptitude de ses qualités et de
ses défauts , et savait éviter d'employer les jeux
dont l'effet n'était pas satisfaisant. Son expé-
rience et ses connaissances positives dans les
détails de la construction d'un orgue le faisaient
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192
BACH
souTeot choisir comme arbitre pour la réception
et la vériricatioii des instruments de cette espèce
nouvellement <^Ublis. Il en était de même pour
radroission des organistes aux places vacantM.
11 portait dans ces examens Tattention la plus
scrupuleuse et nmpartialité la plus sévère. Cette
sévérité lui fit quelquefois des ennemis de ceux
dont il blessait les intérêts ou Tamour-propre;
mais, 8*il était sans pitié pour la médiocrité, nul
plus que lai n'était admirateur dn rentable
talent. Les ouvrages de tous les grands composi-
teurs étaient rassemblés chez lui, et il avait la
plus haute estime ponr Fux , Keiser, Caldara,
Reinke, Basse, les deux Graun, Telemannet
HsBndel. L'un des chagrins de sa vie fut de n'a-
voir pas vu ce dernier. Haendel fit trois voyages
à Halle, sa ville natale, après qu'il se fut fixé
en Angleterre; mais ces denx grands artistes ne
purent parvenir à se réunir. Le premier voyage
eut lieu en 1719; Bach était alors à Coethen.
Aussitôt qu'il fut informé de Parrivée de Hœodel,
il partit pour se rendre auprès de lui; mais Hasode 1
avait quitté Halle le même jour. La deuxième fois
que cet homme célèbre retourna en Allemagne,
Bach était malade à Leipsick; au troisième
voyage de Haendel, en 1752 , Bach n'était plus.
Les caractères distinctifs des compositions de
Jean-Sébastien Bach sont une originalité soutenne,
un style élevé, une teinte mélancolique, une
mélodie quelquefois bizarre , mais sublime ; une
harmonie plus hardie que correcte , mais pleine
d'effet. Souvent on dirait qu'il choisit à plaisir des
thèmes ingrats ou baroques, qui inspirent d'abord
plus d*étonnement que de plaisir; mais sa fertile
imagination sait bientôt y introduire des res-
sources inattendues dont le charme s'empare de
l'exécutant et de l'auditeur. Son caractère sérieux
le portait au style grave et sévère; ses fonctions
de maître de chapelle et d'organiste ne lui laissè-
rent d'ailleurs pas le temps d'en cultiver d'autre.
Ses habitudes , son éducation musicale et sa vie
retira l'avalent rendu insensible au mérite de la
musique dramatique; il avait si peu d'estime pour
ce genre qu'au moment de partir pour la capitale
de la Saxe, où il était toujours invité aux spec-
tacles de la cour, il disait ordinairement à son fils
aîné, Guillaume-Friedmann, compagnon habituel
de ses voyages : Allons entendre les chanson-
nettes de Dresde. 11 travaillait beaucoup ses ou-
vrages , y revenait souvent , et y faisait de nom-
breuses variantes : de là vient qu'il n'est pas rare
d'en trouver des copies fort difTérentes. Sa fé-
condité était prodigieuse ; aussi le nombre de ses
ouvrages est-il immense. 11 est même douteux
qu'aucun musicien ait écrit autant que lui. La ré-
capitulation de ses œuvres de musique d'église
dont l'existence a été signalée damt quelques
grandes collections et chez plasienrs amateurs,
ou dont quelques-unes ont été d^ publiées, a
donné le nombre prodigieux de deus cent ^n^
çuante'trois grandes cantates religieuses,
composées diacune de quatre ou dnq morceaux,
quatuors, chœurs, airs, duos et récitatifs, avec
des chorals à quatre parties et toutes instrumen-
tées; sept messes à quatre voix et orcliealre en
/a, enio/,en ré mineur, en fa, en sol mmeur, en
si mineur, en ré mi^^ur ; le catalogue de la Bi-
bliothèque royale de Bedin indique aussi une
messe (en si mineur) à cinq voix, six instru-
ments et basse continue , et M. Hilgenfeldt { /o-
hann-Sebastian Baeh's Leben^ Wirken und
Werke, p. 1 16 ) dit qu'il en existe deux autres
à cinq voix et grand orchestre dans la bibliothèque
du Gymnase de Joachimstlial, dans la même ville.
Deux messes à huit voix réelles , quatre de ri-
pieno et deux orchestres, la première en ut,
l'autre en fa; plusieurs Kyrie, Credo et Sanc-
tus à quatre voix avec ou sans orchestre ; trois
Magnificat , le premier, en ré majeur, à cinq
voix, deux violons, viole, deux flûtes, deux
hautbois, trois trompettes, timbales et oiigoe, qui
est à la Bibliotlièque royale de Beriin; le second,
en nU b4^mol, à cinq voix, denx violons, viole,
deux flûtes, deux bantboia, trois tromiKsttes et
timbales ; le troisième et dernier, à huit voix
ré4*lles, deux violons, viole, trois trompeltset
timbales, dont le manuscrit est à la Bibliothèque
de Beriin.
Le nombre de motets produits par la verve
inépuisable du grand artiste est considérable;
peut-être ne connatt-on pas tout ce qu'il a pro-
duit en ce genre. M. Hilgenfeldt n'en compte que
dix-sept (p. 111 et 112), dont sept à huit voix,
mais il en existe trois autres à quatre voix dans
le fonds Poelcbau de hi Bibliotlièqae royale de
Berlin , que M. J. P. Schmidt a publiés chez
Trantwein , dans la même ville ; l'auteur de cette
biograpfiie en possède un à cinq voix (Itt Gott
Jwr uns)*, enfin on doit considérer comme de vé-
ritables motets le chœur à quatre voix et basse
continue Aus tirfer Nothschrei ich; le cliœurà
quatre voix et orchestre (en sol çiineur) Christe
du lamm Gottes^ de la main deCh. Phil. Emm.
Bach ; le chœur : Berrdeine Augen^schen nach
dem Glauben, à quatre voix et instruments,
copié de la main de Schwenke de Hambourg, et
le chœur Seket weUh eine lÀeàe hat uns, à
quatre voix et basse continue , qui sont dans le
fonds de Ppeldiau , à la Bibliotlièque royale de
Berlin.
On connaît de Bach plusieurs psaumes com-
plets. On a publié le cent dix-septième à Leipsick,
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BACH
193
chez Breilkopf et Haerlel , d*Bprèft le maDusent
original de Pauteur. Le cent quarante-neuvièine
a para à Beriin, chei Trautwein, et le manuscHt
origioal du cent quarante-huitième esta la Biblio-
thèqoe royale de Berlin.
Ao nombre des compositions les plus impor-
tantes de cet homme extraordinaire sont ses ora-
torio!;, ^ surtout celui de la Passion, d'après
5t-Mathieu. Le premier de ces ouvrages est une
grande cantate pour les fêtes de Noël {Oraiorium
iempore ^'ativHatis Christi), divisée en six
parties , avec accompagnement d'orchestre. Le
deuxième est l'oratorio des (êtes de Pâques , avec
orthestre. Puis vient VOratorio de FAscension ,
idem. La Passion, diaprés Saint- Mathieu, est une
sublime ÎDspiration , une conception colossale ,
écrite à deux chœurs et deux orchestres, avec des
récitatifs , des airs , des chœurs et des chorals
fiarmonisés , où les idées les plus neuves , les
phis hardies , les combinaisons les plus compli-
quées , les eflets les plus inattendus se succèdent
sans interruption dans une partition énorme. Une
autre Passion, d'après St^Jean, beaucoup moins
dévelop|)ée, a été écrite par J. S. Bach , vraisem-
blablement à une époque où son talent n*avait pas
encore acquis tonte sa maturité; car l'examen de
ta partition n'y fait pas découyrir Tabondance de
traits de génie qui brillent dans ses autres ou-
vrages.
Parmi les manuscrits rassemblés dans diverses
collections , on trouve aussi des cantates pour des
anniversaires de naissance de différents princes,
ou pour des réjouissances publiques; des drames
apologétiques ou mythologiques pour des fêtes ,
tels que Le Combat (musical) & Apollon et Pan ;
Éole, PalUu et Pomone ; Honneur à la reine,
cantates comiques , cantate de noces ( 0 holder
Tag ! ), cantate pour la fête de la Réformation
(écrite en 1717); musique funèbre pour les ob
sèques d'une princesse de Saxe, composée en 1727;
enfin, un très- grand nombre de chorals harmo-
nisés pour les voix , ou combinés avec Tinstru-
mentation. Les collections les plus considérables
qu'on connaisse aujourd'hui des ouvrages ma-
nuscrits de Bach sont : 1* celle qu'on trouve
dans la bibliothèque de l'Académie de chant
{ Singakademie ) à Beriin; 2'' celle de la Biblio-
thèque royale de la même ville ; 3° la collection
du Gymnase de Joachimsthal, également à Berlin.
Poelchau , grand amateur de musique , avait
aciieté une partie des œuvres de Bach qui se
trouvaient cliezson fils Charles-Philippe- Emma-
nuel , et la collection de ce musicophlle a passé
dans la Bibliothèque royale de Berlin ; cependant
b<>aacoup d'autres ouvrages ont été acquis par
4'autres amateurs à la vente de la bibliothèque de
BIOCR. UNIT. DRS aUSICIENS. — T. I.
I Charles-Philippe-Cmmannel Bach ; car il existait
dans cette bibliothèque soixante-dix cantates d'é*
glise, dont on» ne trouve qu'une partie à la Bi-
bliothèque de Berlin.
Tels sont les trésors qui , pendant un siècle en-
viron, ont été inconnus au monde musical , et que
des hommes d'élites'efforoent aujourd'hui de pro-
duire à la lumière. Zelter, à qui l'institution de
l'Académie de çhantofTrait des moyens d'exécution
suffisants , fut un des premiers qui entreprirent
de faire connaître cette musique d'église de Bach,
si différente du style de tous les antres maîtres.
Son élève, Mendel^8ohn,se passionna aussi pour
ces mêmes œuvres , et ne contribua pas peu à
leur donner de la vogue. Ce fut lui qui , en di-
verses circonstances, fit entendre dans diffé-
rentes exécutions solennelles, le grand oratorio
de la Passion et l'admirable messe en si minoor.
Lui-même se ressentit de l'étude qu'il avait faite
de ces choses , car le Paulus et ? Elias offrent
quelques réminiscences de leurs formes. A prêt
lui , Mosevrius , directeur de musique et pro-
fesseur à l'université de Breslau et à l'Institut
académique de musique d'église de la même ville,
donna une impulsion nouvelle à la curiosité des
amis dévoués de l'art par l'écrit qu'il publia
en 1845, sous le titre de Jean Sébastien Bach
dans ses cantates d'église et dans ses chants
de chœur. Enfin, à l'occasion de l'anniver-
saire séculaire de la mort de Bach , une société
s'est formée en 1850 pour la publication d'une
édition complète, imprimée avec luxe, de toutes
les œuvres de Bach. Le manifeste en fut pubHé
le t"' novembre de la même année , et l'on ouvrit,
non une souscription proprement dite, mais une
association entre tous les artistes et amateurs de
musique pour la fondation de ce tardif monument
élevé à la gloire d'un des plus puissants génies
qui aient brillé dans l'art. L'exécution de cette
généreuse entreprise est en tout digne de sa con-
ception.
D'autres entreprises 's'étaient déjà formées au
commencement du dix-neuvièmesiècle, et dans la
suite, pour la publication des œuvres instrumen-
tales de Bach, dont quelques-unes seulement
avaient paru séparément. La première fut celle
que Scliicht (voy. ce nom) fit conjointement
avec le savant Forkel pour une édition des œu-
vres de clavecin de ce grand homme , laquelle fut
publiée chez Kahnel,à Lei|>sick. Bien qu'incom-
plète, cette collection fijt cont^idérée comme un
trésor par les connaisseurs. Elle reproduisait quel-
ques collections d'exercices ainsi que le célèbre
recueil de quarante-huit fugues et préludes connu
sous le nom de Clavecin bien tempéré, lequel
avait été déjà publié auparavant, et l'on y trouvait
13
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194
BACH
en outre aiz admirables sonates pour davecin et
▼toloD, qui, dans les manuscrits possédés par Ch.
Ph. £m. Bach, portent le nom de TVios; le fameux
air avec trente variations, prodige de Tacture et
d'imagination ; les petites suites appelées SMes
françaises t l<» ^^ grandes suites, dites SuUes
anglaises ^ei le recueil des quinxe inventions ou
pièces de différents caractères à trois parties.
Quelques années après la publication de Kfthnel,
parut celle de Naegeli, h Zurich , qui ne différait
de la première que par Taddition de VArt de la
fugue à quatre parties , ouvrage dé Bach non
achevé, dont une édition gravée avait été publiée
par ses fils, avec une préface de Marpurg, en 1752
et plus tard i Paris, chez Pleyel. A cette diflé-
rence près, l'édition de Naegeli n'est pas plus
eomplèteque celle de son prédécesseur. Vers 1836
un comité d'artistes s*est constitué pour la publi-
cation d'une nouvelle édition des œuvres de Bach
pour le clavecin, corrige sur les manuscrits ori-
ginaux avec le doigter et les mouvements du mé-
tronome pris dans la tradition la plus authentique*
Charles Czemy a été un des éditeurs de cette col*
lection,qui parait chez Péters àLeipsick. Elle con-
tient des choses importantes qui ne se trouvent
pas dans les éditions antérieures.
Les concertos de Bach, restés inédits jusque
vers 1836, ont trouvé un éditeur intelligent dans
M. Delin , conservateur de la partie musicale de
la Bibliothèque royale de Berlin , qui , s'unissant
an comité d'artistes dont il vient d'être parlé , a
publié, non-seulement les compositions de ce genre
dont il existait des copies manuscrites dans les
mams de quelques artistes, mais plusieurs autres
inconnues, et tirées du trésor musical de toutes les
productions de Bach que renferme le dépôt qui
était confié à sa garde.
La musique d'orgue, cette gloire immortelle de
Bach , fut comme on Ta dit précédemment, long-
temps renfermée dans les manuscrits qui restèrent
entre les mains de l'artiste , ou dans celles de ses
enfants et de ses élève». A Texception de six
chorals variés et fugues pour deux daviers et
pédale, qui avaient été publiés à Leipsick en 1760,
dix ans après la mort de l'auteur, on n'en avait
rien fait paraître; mais après la visite de Mozart
à Leipsick, on s'occupa sérieusement de ces chefs-
d'œuvre trop peu connus , et la célèbre maison
Breitkopf et Haertel publia les admirables pré-
ludes pour des chorals ( Choral- Vorspiele) en
quatre suites , dans les premières années du siècle
présent. Dans le même temps parurent chez
Kdhnel plusieurs fantaisies et fugues avec pédale
obligée. Naegeli publia, sous le titre d'Ecole (Tôt'
gup pratigucy six sonates pour deux claviers et
pédale , qui furent reproduites à Vienne avec le
tUre de Trios. Uofmeîster fit paraître à Yioine
et à Leipsick un intéressant recueil sous le litre
d^BxerctceSj lequel renferme des préIndes, des fu-
gues et des chorals variés avec pédale; des fuguas et
des préludes séparés parurent chez la plupart des
éditeurs à Leipsick, à Beriin, à Hambouig; enfin,
M. Marx, professeur de musique k l'irniversité de
Berlin, publia neuf magnifiques préludes suivis
d'autant de fugues , pour deux claviers et pédale ;
et Bf. Kœmer» éditeur à Erfurt, mit également au
jour un grand nombre de pièces publiées dans
d'antres recueils ou connues seulônent des or-
ganistes de l'Allemagne. Une des plus belles
pièces de ce genre est la fameuse Passaeagiia^
qui exige hi plus rare habileté d'exécution pour
être rendue dans son mouvement et dans son
caractère. Une association s'est aussi formée
vers 18S9 pour la publication des œuvres com-
plètes de Bach pour l'orgue. Les éditeurs sont Grie^
penkerl,amateurpassionné de musique el savant
auteur d'un bon traité d'esthétique, etM.Boitzscli,
amateur distingué. Il a paru huit volumes de
cette collection^ chez Péters, à Leipâck. La moK
deGriepenkerl, en 1849, a suspendu un moment
l'entreprise; mais elle est maintenant achevée.
Bach ne lut pas seulement un liomme de génie
et le plus grand musicien de son temps; il eut
aussi le talent d'enseigner^avecone incontestable
supériorité, la composition et Part de jouer du
clavecin et de l'orgue. La nature compliquée des
ouvrages pour ces deux instruments, toigoure
écrits à trois, quatre ou cinq parties, l'avait
obligé à inventer un doigter particulier, qui fut
connu longtemps en Allemagne sous le nom de
doigter de Bach^ mais qu'on peut désigner d'une
manière plus significative par le nom de doigter
de substitution, parce que, dans la musique k la-
quelle il s'applique, un doigt prend souvent la
place qu'occupait un autre pour tenir le son pen-
dant que l'autre doigt, devenu libre, agit dans
l'exécution. Les plus anciens ëé^es dont il fonna
le talent furent Jean-Martin Schubert, qui devint
musicien de cliambre et organiste du duc de
Weinuir et mourut à l'âge de trente-et-un ans ;
Jean-Tobie Krebs, un des plus grands organistes
de l'Allemagne ; et Jean-Gaspard Vogler, né dans
le Hanovre, et qui succéda à Schubert dang ses
places à la cour de Weimar ; puis , en première
ligne se présentent ses deux illustres fils , Guil-
laume-Friedmann et Charles-Pliilippe-Emmanuel,
dont les notices suivent celle-ci ; puis Homilius ,
artiste distingué, directeur de musique des églises
principales de Dresde et cantor de l'École de la
Croix, dans cette ville; Jean Louis Krebs, fils de
Jesn-Tobie, organiste du chftteau à Zeits, ensuite
à la cour de Gotha; Jean-Frédéric Doles, d'abord
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BACH
195
caotor à Freiberg, et apràs la mort de Harrer, un
des aoecesMara de Jeao-Sébaatien Bach à TÉcole
Saint-Tliomas; Al Uiikoi, organiste à Naomboorg;
l'exeellHit organiste et conopositeur Fischer, qui
liit le maître de Vierling ; Jean-Frédéric Agricola ,
oompositeor de la coar de Pmsse, théoricien et
critique distingué ; Kirnberger, artiste de grand
mérite comme compositeur et comme théoricien,
qui a nonplé parmi ses élèfes Faaeb» J. P. A.
ScMn» et Zelter; GoMberg, oompositeor an ser-
Tîee da comte de Briihl, à Dresde; Charies-Fré*
dério-Abel, le célèbre jonear de basse de riole
eteompoeiteur; Jean-Gottfried Môthel, grand or-
ganiste et compositeur; et enfin Kittel , qui n'était
âgé que de dix -huit ans quand il perdit son met-
tre, DMia qui avait si bien profité de ses leçons,
quli fîit organiste de premier ordre. De son école
sont sortis Haessler, Umbreit, M. 6. Fischer, et
Rinclc.
Les ouvrages de Jean-SébasUen-Bach publiés
jusqa*à œ joar sont : I. Musique rbligibcsb :
1 Missa a çuattrovoci y 2 vioUni, viola, 7
flauti ed organo, n® l,en la majeur; Bonn, Sim-
roclf . — 2** Missa a quaitro voci, viola, fiauH,
trombe ed organo , n** 2 , en sol majeur ; ibid.
IHricbaa fut Téditeur de ces deux ouvrages. —
3* Messe à quatre voix , arec accompagnement
de deux violons, deux fiâtes, contrebasse et basse
continue pour Torgue, en la ; Berlin, Trautwein.
— 4^ Grande messe (en si mineur) à quatre voix et
orchestre; Zurich, Naegeli. Autre édition, Bonn,
Simrock. Cet ouvrage est un des chefo-d*œuvre
de son illustre auteur. Ch. Ph. Ém. Bach a ajouté
one introdnction au Credo de cette messe. —
50 Missa a otto vod reali e k di ripieno, eolf
aecomp. di due orchestre (en ut); Leipsick,
Breitkopfet Haertel.— '6" Magnificat it à voix, 2
violons , viole, 2 flûtes, 2 hautbois , 3 trombes ,
timbales et basse continue pour Torgue (en mi
bémol) ; Bonn , Simroc^ Pœlchan a été Téditeur
de cet ouvrage. — 7"* Joh, Seb. Bach* s Motetten
in Parlitur (Motets de Jean-Séb. Bacli en parti-
tion )y t'* et 2« suites , Leipsick , Breitkopf et
Haertel. Cette collection, formant 98 pages in-fol.
renferme ses six motets à 8 voix sans accompa-
f^iement : Singet dem fferrn ein neues Lied;
Fûrchte dieh nicht, etc, ; Ich Lasse dich nicht;
KÔmm, Jesu, komm, etc.; Jesu! meine
Freude,etc,; Der Geist hHft unsrer Schvoach-
heit, etc. Ces motets renferment de très-belles
choses ; le quatrième , particulièrement , est très-
remarquable par Tart avec lequel Bach fait dia-
loguer les deux cliœurs. Schicht {voy, ce nom)
a été réditeur de ce recueil. M. Hilgenfeldt assure
que le troisième motet ( Ich lasse dich nicht )
n'est pas l'ouvrage de Jean-Sébastien Bach, 'mais
I bien de Jean-Christophe Bach d*Arnstadt (voyn
: Johann Sébastian Bach's Leben , Wirken und
I Werke, p. ll2).--8« Motetà8 voix en partition
I {Lob, Ehre und Weisheif); ibid. -^^^Motei al-
lemand à huit voix , avec basse continue , en
, partition, surletexte : Jauchzet dem Berm aile
Welt; Leipsick, Kollniann. J. P. Doering a été
réditeur de ce morceau. — 10^ Le 1 17* psaume à
quatre voix et orchestre, en partition ; Leipsick ,
Breitkopf. — il''. Le i49epsannae k huit voix en
deux cbcenre; Berlin , Trautwein. Simrock , de
Bonn, en a donné une autre édition. — 12<* Cantate
à quatre voix et orchestre sur le texte : Ein'
teste Sur g ist unser Gott ; Leipsick, Breitkopf.
— 13^ Liantes à quatre voix, en partition ;
Bonn, Simrock. — 14® Motet à quatre voix,
sur le texte iHerr, deine Augen; ibid.— 16*
Motet à quatre voix : Ihr werdeiweinen. Ibid,
— 16** Autre motet à quatre voix : Du Birte Is-
raël; ibid. — 17* Motet à quatre voix : Berr,
gehe nicht in*s Gericht. — 18* GcttesZeit ist
die allerbeste Zeit; ibid. Ces six derniers 00-
Trages ont été publiés en deux livraisons sous le
titre suivant : Joh. Seb. Bâchas Kirchenmusicit
%u 4 Singstimmen (Musique d'église de Jean-Sé-
bastien Bacli à quatre voix. — 1 9* Grosse Passions
musik nach dem Bvangelium Matthei {La Pas-
sion, d'après révangile de saint Mathieu, pour
deux chœurs et deux orchestrcK) ; Berlin, Schlesln-
ger. L'une des plus vastes conceptions musicales
qui aient vu le jour est, sans nul doute, cet ouvrage,
qui est resté inconnu pendant près d'un slède
après que Bach l'eut composé. On ne peut consi-
dérer sans Ui plus vive admiration Tintroductlon,
dans le style fugué, où deux choeurs à quatre voix
et deux orchestres se meuvenfavec élégance et fa-
cilité dans des formes scientifiques et compliquées,
pendant qu'un troisième chœur de voix de soprani
fait entendre un choral à Tunisson d'un mouve-
ment large et simple. I^a manière dramatique et
neuve dont Bach a su employer le chœur comme
interlocuteur n'est pas moins digne de remarque.
Le récitatif est d'une rare beauté de déclamation ;
les mélodies sont d'une mélancolie pénétrante,
rempfies de nouveautés et de hardiesses; enfin,
l'instrumentation offre des combinaisons variées
qui prouvent que Bach avait mieux compris les
ressources des instruments qu'aucun autre com-
positeur. — 20* Passionsmusiknaeh dem Bvan-
gelium Johannis (La Passion , d'après l'évan-
gile de saint Jean, pour quatre voix et orchestre) ;
Berlin, Trautwein, 1831, infol. Cet ouvrage est
très-inférieur an précédent. -~2lo Kirchengesœn-
gefurSolound Chorstimmen mit Instrumental
begleitung (Clumts d'église pour voix seule et
chœur avec accompagnement ia<;trumental). Par-
13.
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1^
fiACH
titioD avec accompagnement de piano par J. P.
Schmidt; Berlin, Trautwein. Ce recueil contient
trab motels, le premier pour le dimanche de
Septuagésiroe, le second pour le dinandie des Ra-
meaux,et le dernier pour le premier dimanche après
la Trinité. — 22* Offertoire {Da pacem tiobis),
pour quatre voix et petit orchestre, en partition ;
Vienne, Diabelli. — 23o Le motet Jésus richte
meine Beginnen, à 4 voix, 2 violons, deux haut-
bois, 2 cors , et basse continue pour Torgoe, en
partition, dans le troisième volume dn livre de
M. de Winterfeld intitulé : Der wangelische
Kirchengesang, etc., pages 121-127 des exemples
de musique. — 24* Cantate pour le 15* dimanche
après le Trinité, Warvfn betrûbst du dich
fiMin Hersi (Pourquoi affliges-tu mon cœur?),
à 4 voix, 2 violons, viole, 2 hautbois et basse con-
tinue pour Torgue, ibid. p. 145-171. — 25* Can-
tate pour le 27* dimanche après la Trinité, Wa-
chet aufrvfi uns die Stimme, eic.^k 4 voix,
2 violons, viole, 2 hautbois, taille de hautbois,
et basse continue pour l'orgue, ibid. p. 172-218.
Admirable composition où la puissance du génie
se fait sentir depuis le commencement jusqu'à
la fin. — 26<' Cantate pour la 2^ férié de la Pente-
côte, Also hat GoU die WeU-geliebt, à 4 voix,
2 violons, viole, 3 hautbois et basse continue
pourTorgoe, ibid. p. 230-261. — 27* Johann Sé-
bastian Bach's fTerAe (Œuvres de Jean-Sébas-
tien B9ch ), publiées par Tassociation dite Bach'
Gesellschaft zu Leipsickfk Leipsick, chez Breit-
kopf et Haerlel,in-fol., gravées et imprimées avec
luxe, et ornées d'un beau portrait, gravé par
Uchtiog, d'après Toriginal peint par Haussmann
que possédait Cbarles-Philippe-Emmanuel Bach.
Au moment où ceci est écrit (1858), huit vo-
lumes de cette intéressante collection ont paru :
ils contiennent des canUtes religieuses qui sont
notent d'oMivres de premier ordre, aussi remar-
quables par la nouveauté des idées que par la
forme, la messe en si mineur, Toratorio de la Pas-
stoii, celui de Noël, et un volume de musique
dVgue.
II. Chamt Choral. Joh. Seb, Bâchas viers-
iimmige Choralgesœnge , gesammeU von C.
P. S. Bach (chants à quatre Toix de Jean-
Sébastien Bach , recueillis par C. P. £. Bach).
1" Partie; Berlin, 1765, in fol. obi. de 50 pages.
2* partie; ibid. 1769 , in-fol. de 54 pages. Cette
édition est U première de ce recueil. Kirn-
berger, élève de Bach , ayant recueilli d'autres
chants de même genre, harmonisés par son
maître, se propasait vraisemblablement d'en pu-
blier une nouvelle édition ; mais il ne donna pas
de suite à ce projet, et ses matériaux passèrent
dans les mains de Cliarles-Pliilip|ie-Emmanuel
I Bach, qui donna une deuxième édition en quatre
I parties in-4*, dont la première parut chez Jean-
I Gottlieb Emmanuel Breitkopf, à Leipsick, en 17M,
I et la quatrième en 1787, avec une préface de l'é-
j diteur. Cette deuxième édition , qui a pour titre
comme la première, /oA. Seb. Bach*s Viers-
I timmigeChoraUGesaenge, contient 371 chorals.
' En 1832, M. Ch. Ferd. Becker {vog. ce nom ) a
publié une troisième édition du ntême recueil avec
une préface nouvelle, sous ce titre : 371 viers-
timminge Choralgesœnge von Johann Sébas-
tian Bach, Leipsick, Breitkopf et Uaertel. Cette
édition, peu satisfaisante par sa disposition et par
ses nombreuses négligences , a été Tobjet de cri-
tiques assez sévères en Allemagne. Quelque temps
après cette publication, M. Becker fit paraître,
comme suppli^ment à son édition, 69 chorals avec
la basse chiffrée (69 Chorœlemit bezifjertem
Bass, etc.) ; ibid. Sensible sans doute aux criti-
ques dont son travail avait été l'objet, le même
artiste publia une autre édition des chante chorals
de Bach , à laquelle il donna une disposition nou-
velle, sous ce titre : Johann Seba.Uian Bach's
Viersiimmige Kirchengesange , geordnet und
miteinem Vorworte begleUet VonC. F. Becker;
Leipsick, Robert Friese, 1843, in-4«. Cette édi-
tion est ornée dn portrait de Bach. Elle n'a pas
été à l'abri de toute critique. On a reprodié par-
ticulièrement à l'éditeur d'avoir mal à propos
transposé quelques-uns des cliorals , et d*y avoir
introduit des chante qui n'ont pas été harmonisés
par Bach , et qui même ont éte publiés avant sa
naissance. On est redevable an savant, exact et
soigneux M. Louis Ërk {voy. ce nom) d^me
excellente édition des chante chorals et airs spi-
rituels de Bach , dont la première partie a pam
à Leipsick, chez C. F. Péters, en 1850, sous ce
titre : Johann Sébastian Bâchas tnehrsUmwige
Choralgesœnge und geistliche Arien, etc. Pour
cette édition, M. Erk a puisé aux sources authen-
tiques et originales. Il indique les éditions d'où
Baoh a tiré les mélodies quMl a harmonisées, et
les accompagne de leurs textes primitifs. La pre-
mière partie contient lôO chants dont 22 n'avaient
jamais été publiés. Quelques-uns sont accompa-
gnés de rinstrumentetion que Bach leur a donnée
dans ses cantetes, et les numéros 149 et 150 of-
treni la mélodie chorale accomiMgnée des trois
autres voix en style fugué avec basse continue.
Une table analytique des sources où l'auteur a
puisé chaque chant termine le volume. £n gé-
néral , ces sources sont les manuscrite des can-
tetes de Bach , le Musicalisches Gesang-Such
de George Christian Sclimelli (Leipsick, 1736»
in-8* ), et le petit livre d'orgue et de claveda
écrit par Bach, en 1725, pour sa seconde /emme.
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BACH
197
Anne Madeleine , dont le manuscrit est intitulé :
Clavier- Biichlein der Anna-Magdelena Bachin*
Ce manuscrit est roriginal de la main de Bacli.
III. MUSIQOB YOOALB HOUDAINE. l>e tOUteS
les compositions Tocaies de Bach écrites pour des
fôtesde cour, des anniversaires de naissances, des
mariages, ou des avènements de princes, ou enfin
pour des amis de l'artiste, on n'a publié jusqu'à
ce jour que deux cantates comiques, dont la pre-
mière est sur un sujet Tîllageois, pour soprano et
basse, avec 2 violons, alto, une flûte, un cor,
et basse continue pour le clavecin; la deuxième
a poor titre : Schlendrian eê sa fille la petite
Luette, pour soprano, ténor, et basse avec 2
violoDS, alto, flûte et basse continue. M. Debn
{voff. ce nom) est éditeur de ces deux pièces,
dont la première a paru à Leipsick , cbez Klemm,
et l'autre à Berlin, chez G. Crantz, en 1837.
IV. MOSIQUB POm CLAVECIN SEUL OU ACCOMPA-
ciii. 1* ClavUrûàungen^ bestehend in Prcs'
Indien^ Allemanden^ etc. (Exercices pour le
clavecin, consistant en préludes, allemandes,
courantes, sarabandes, gigues', menuets, etc.),
oniTfe premier, gravé sur cuivre; Leipsick, 1728-
17S1 , six suites in-fol. obi. — V^ZtveiterTheil der
CUnHerûbungen, bestehend in einem Concerto
naeh itaUaenischem gusto und einer Ouverture
nach Jranxoesischer Art, wr ein Clavicymbel
mii xwepen Manualen, etc. (Deuxième partie
des Exercices pour le clavecin consistant en un
ooneerto dans le goût italien et une ouverture
dans la manière française, pour un clavecin à
deux claviers), publiés par Clirist. Weigl, à Nn-
lemberg, 17as. ~3' Clavierûbungen, bestehend
inverâchiedenen Vorspielenûber die Catechis-
mus und andere Gesœnge vor die Orgel^
Dritter Theil (Exercices de clavecin , consistant
en différents préludes sur le catéchisme et an-
tres chants pour l'orgne, etc.; troiaième partie); à
Leipsick, cliei Fauteur, 1739. Cet ouvrage ap-
partient plutôt à la catégorie des pièces d'orgue,
qu'à la musique de clavecin. Il fut gravé sur des
planebes de cuivre par Bach lui-même et par
tes fila. ~ 4* Clavierûbungen, etc. (Exercices
pour le clavecin on air avec plusieurs variations).
Cette quatrième partie des exercices, publiée
Sabord pour Baltliazar Schmid, à Nuremberg,
en 1742, puis par J. Schûbler, à Celle, en Thn-
ringe, a été râmprimée à Zurich, chez Na^éli,
et dans toutes les éditions postérieures, sous oe
titre : Air avec trente variations. Les ressources
imnieBaee do génie de Bach se retrouventdans cet
air ^arié. La plupart des variations sont en ca-
nons à divers intervalles; on y trouve des re-
clierches d'harmonie des plus compliquées, et une
abondance de motifs qui dénotent l'ImagUiation la
plus féconde. — 5« Daswohltemperirte Clavier
{Le Clavecin bien tempéré, consistant en qua-
rante-huit préli/des et autant de fugues dans tous
les tons majeurs et mineurs), collection souvent
réimprimée à Leip^ck, à Zurich, à Offenbacb,
à Paris, etc. Quoique rempli d'incorrectiona et
de bizarreries, cet ouvrage n'en est pas moms
une des plus étonnantes productions musicales
du dix-huitième siècle. Les préludes sont tous
excellents; quant aux fugues, malgré les défauts
qui viennent d'être signalés , on y trouve une
abondanced'idées peu communes, des modulations
inattendues et d'un grand effet, et, ce que Bach
seul a su faire, les fugues à trois ou quatre par-
ties conservent le même nombre jusqu'à la fin ,
quels que soient les obstacles du doigter. Cet ou-
vrage a été longtemps le seul de Bach qui fût
généralement connu en France. — fio MuHkaHs-
chesOp/er (Offrande musicale, dédiée à Fré-
déric II, roi de Prusse, contenant une fugue à
trois, un ricercare à six, plusieurs canons, et
un trio pour flûte, violon et basse; le tout sur
un tliême choisi parle roi); Leipsick , 1747,
in-fol. D'autres éditions postérieures ont paru à
Ldpsick, chez Breitkopf et Haertel , en 1831 , et
chez N«geli,àZurick. — 7** Six sotfatespour U
clavecin avec accompagnement de violon
obligé; Zurich, Naegeli, 1800, in-fol.; compo-
sition d'un style sévère, mais admirable sous
tons les rapports. Les sonates sont en général
dans le genre fugué ; mais Bach a su jeter nn si
grand nombre d'idées profondes et neures au
milieu du travail scientifique, que ces fugues
n'ont rien de la sécheresse du genre. Les adagios
sont remplis de mélancolie; l'un d'eux, surtout,
en si mineur, est d'un effet irrésistible. Les au-
tres productions de Bach pour le clavecin et le
davicorde étaient restées inédites jusqu'à sa
m(irt, et même euTiron soixante ans après,
lorsque Kûhnel, éditeur de musique à Leipsick,
entreprit d'en donner une édition complète dont
il a paru plusieurs cahiers, mais qui n'a pas été
achevée, Voici la liste de ce qui en a paru :
1® Toecate. — 2« Quinze inventions ou petites
pièces . — 3° Quinze symphonies à trois parties ;
— 40 Exercices pour le clavecin, œuvre premier,
six suites.— 50 Fantaisie chromatique. — 6*5ix
petits préludes pour les commençants; T Fan-
taisie^ no 1. ^V* Six suites pour le clavecin ^
appelées les petites suites françaises , no* 1—6.
—9» Aria oon variazioni.^ 10° Le clavecin bien
tempéré,'^ 11^ Grandes suites, dites suites oii-
gXaises, contenant des pièceade difTérents genres.
Ces oeuvres ont été reproduites en tout ou en par-
tie dans d'antres éditions à Francfort; à OfTenbach,
chez André ; à Berlin, Trautwein; ibid. Schleslnger
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in
BACH
àZurick,NsegeK. Céhii oi y a ajouté: — 12o Vart
dêlafuguek quatre parties. Cet ouvrage avait été
gravé sur cuivre en grande partie par J. S. Bach
et ses liis , au (ur et mesure qu'il en écrîTait les
pièces; mais les progrès rapides de sa cécité
fempéchèrent de le terminer comme il le voulait,
par des fugues à quatre sujets dans lesquels tons
les artifices du genre auraient été réunis. Ses eu-
fants le pnbHèrent.en 1752, c'est-à-dire deux ans
après sa mort, dans Peut où il se trouvait, et
avec une préface de Marpnrg. Dans cette édition
originale , et dans une autre publiée à Paria, chez
Pleyel , en 1801 , les quatre parties sont en par-
tition; mais dans l'édition de Nageli, un ar-
rangement pour le piano se trouve au-dessous
de l'accolade des parties séparées. lia nouvelle
édition publiée chez Péters , à Ldpsiclc , a été
revue et doigtée par C. Caerny. Elle fait partie
des œuvres complètes de clavecin publiée par
une société d'artistes et d*amatears. M. Haupt-
ffiann(t;oy. ce nom), cantor et directeur de mu-
sique à Saint-Thomas de Leipsicli, a fait imprimer
en 1841, chei Péters, de très-bonnes observa-
tions et des commentaires sur ces ouvrages de
Bach. — 13» Une grande fantaisie avec fugue (en
ré), quatre autres fantaisies avec fugue (en to,
si bémol , et deux en ré), des toccates et fugues,
des préludes et (bgues , et des fugues séparées
ont été publiées à diverses reprises à Leipsick , à
Berlin , à OiTenbach ; mais toutes ces pièces ont
été réunies aux autres comfiositîons indiquées
précédemment, et avec beaucoup d'autres iné-
dites, sous la direction de Czerny et de Griepen-
kerl. Cetie collection a pour titre : Œuvres
complètes de Jean-Sébastien Bach pour le
clavecin. Édiiion nouvelle, soigneusement
revue , corrigée, métromomisée et doigtée, par
un comité d^artistes. Leipsick, Péters. Ces oeu-
vres sont réparties de la manière suivante dans
les livraisons : 1'* et 2**, Le clavecin bien tem^
péré; 2r*, VArt de la fugue; 4"*, 4 fantafeies,
1 fugue, 4 toccates, 4 dnos; 5"«,6 exercices
(c'est l'œuvre r*);6">", concerto , ouverture et
thème avec 30 rarlations ( c'est la deuxième et
la quatrième partie des exercices réunis) ; .T»*, 6
préludes, 1 petite fugue, 30 inventions, 6 suites;
8"**, les six grandes suiles;9««, toccate, 4 prélu-
des, 3 fantaisies, 8 fugues, fragment d'une suite ;
10<B«, 6 grandes sonates pour piano et violon ; 1 1»*
concerto (en ré mineur), poor S clavecins, avec 2
violons, alto et basse; n^*, concerto (en ut),
pour 2 claTedns, avec 2 violons, alto et basse ;
l3m«, concerto (en ut mineur), pour 2 claTecins, 2
violons, alto et basse; 14"*, concerto (en «0
pour 8 clavecins, avec 2 violons, alto et basse;
!&"*•, 16 concertos de Vivaldi pour \iolon et
qnatuor arrangés par J. S. Bach pour clavecin
seul; lô">«, concerto (en /a) pour clavecin et 2
flûtes concertantes; 17<b«, concerto (en sol mi-
neur), pour clavecin, 2 violons, alto, violoncelle
et contrebasse. Il reste à comprendre dans cette
collection : 1 concerto (en r^ mineur ) ponr cla-
vedn, 2 violons, alto et basse, déjà publié à
Leipsick, chez Whislling; 1 concerto (en la
mineur ), pour clavecin, 2i violons, alto et basse;
1 concerto (en la mineur) pour clavecin, flûte
ou violon obligé , 2 violons, alto, violoncelle et
contrebasse, déjà publié à Mayence, chez Schott;
1 concerto (en la majeur) pour clavecin et qua-
tuor; 1 concerto (en ré majeur) pour cla-
vecin, flûte et violon concertants , 2 violons, alUv
violoncelle et contrebasse; 1 concerto (en m/
mineur) pour clavecin , 2 violons , alto et basse;
1 concerto pour 3 clavecins (en ré majeur), avec
2 violons, alto et basse; 1 concerto pour quatre
clavecins concertants, 2 violons, alto et basse;
huit trios pour clavecin, violon ou flûte et basse;
et quelques pièces détachées.
y. MosiQOB POUR ORGUB. Lcs oompositioDS
pour l'orgue de J. S. Bach sont en nombre im-
mense : on en connaît beaucoup auiourd*hm;
mais peut-être en est-il d'antres égarées dans des
collections particulières. Dans ce genre , comme
dans tous ceux qu^il a traités, son génie a trouvé
dês trésors d'imagination inépuisable, d'origina-
lité, et de variété dans les formes. Son style a
toujours le caractère de la grandeur, et son senti-
ment d'harmonie est rempli de traita inattendus
dont Peffetestirrésistible. Un art prodigieux règne
dans ses préludes sur des chorals , par sa ma-
nière de présenter le même sujet sous des formes
variées et toujours neuves. Les épisodes de ses
Algues sont ridies d'Invention, et les rentrées
des sujets se font toujours d'une manière iost-
tendue, vive, puissante d*elTet, bien que l'bar-
monie laisse quelquefois désirer plus de correc-
tion. An surplus, ce défaut de correction, dont
Chérubini était si choqué, tient à ce que Bach
exécutait en général ses préludes et ses fngoe»
dans un mouvement rapide, et qu'il savait que
les rencontres de dissonances non préparées ou
non résolues régulièrement sont peu remarqua-
bles dans la vitesse. Il savait aussi que dans la
musique de cette espèce, toutes les incorrections
sont absorbées par le sentiment tonal, quand
celui-ci est bon.
Les ouvrages pour orgue de ce grand homme
publiés jusqu'à ce jour sont : i^ La troisième
partie des exercices^ indiquée précédemment, et
qui a pour titre : Clavierùbung, bestehend
in verschiedenen Vorspielen ûber die CathO"
chismus-und andere Gessenge vor die Orgel;
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BACH
199
Leipsick, 1739, in-fol. Ce recaeil renferme des
prières poor le catéchUme , de» préludes et des
foguei sur des chorals, à 3 claYîers à la maia et
pédale, et quelques pièces pour des claTÎers ma-
nneU seulement. On y trouve de fort belles choses.
— 2» Sechs Chorœle verschiedener Art, auj
einerOrgelmit zweiClavteren undPedalvor-
znspUlen, etc. (six chorals traités de différentes
manières, ponr jouer sur l'orgue avec deux cla-
▼ien et pédale, etc.); Zelle, ou Celle, chez Jean-
Oeorge Schâbler, 1740. Cet ouvrage est d'une
facture admirable. — 3» Canonische Vercendô'
rungen ûberdas WeinaefUslied : Vont Himmel,
khoch da omm Ich her, etc. (Variations ca-
noniques sur le chant de Noël, Vom ffimmel,
eic, pour orgue, à 2 claviers et pédale) ; Nurem-
berg, Bâithasar Schmid, 1747, in-4o obi. Une
deuiième (klition de cet ouvrage Intéressant a
pam à Leîpsick, chez Breitkopf et Haertel , et
HassiiDger, de Vienne, en a donné une autre
dans les premiers numéros d'une coilection pro-
jetée des œuvres de Bach pour l'orgue qui n'a
pas été continuée. — 4» Choral- Vorspiele/ûr die
Orgel fnit einem und zwei ClavUren und
Pedal (l*rélodes pour des chorals à un et deux
claviers et pédale) ; Leipsick, Breitkopf et Haertel,
2 parties in-fol.,1800. Ces préludes, au nombre
des 40, sont le chef-d*œiivre du genre. Le mé-
lange des claviers y est traité avec tant d'ha-
bileté, les chants chorals y sont variés avec une
telle puissance de génie et une imagination si
féconde, qu'on peut aflirmer qu'il n'existe aucune
composition de cette espèce digne de soutenir
la comparaison avec celle-là. — 5» 44 kleine
Choral' Vorspiele (44 petits préludes pour des
chorals). Ces préludes sont tirés d'un petit livre
d'orgae que Bach écrivit pour ses élèves lors-
<itt'il était au service du duc d'Anhalt-Cœthen,
et qui contient de^* instructions sur la manière de
traiter les chorals, des modèles et des exercices
poor le jeu du clavier de pédale. Ce livre, qui se
trouve à la bibliothèque royale de Berlin, a pour
titre : OrgelbûchUin, worinne einem an/a-
henden Organislen Ànleitung gegeben wirdy
avjf allerhand Ârth einen Choral durchzu-
fahreriy etc. (Petit livre d'orgue, dans lequel
use instruction est donnée aux organistes com-
nençaots concernant les différentes manières de
traiter un choral, etc.) — 6* 15 Grosse Choral-
Vortpiele (quinze grands préludes pour des
cliorals), ibid, —7» 52 Choral -Yorspiele ver-
schiedener Form (52 préludes pour des cho-
rals, en diverses formes); ibid., 4 suites. — 'S» 18
Choral' Vorspiele mit den 5 variationen ilber :
vom Himmel hoch da komm Ich her, etc.
(18 préludes avec 5 variations sur le chant de
Noël : Vom Rimmel, etc.); Leipsick, Peters.
Plusieurs pièces des recueils précédents se re-
trouvent dans celui-ci. — ©• Ikr anyehende Or^
ganist : 46 kleine Choralvorspiele mit obi
Pedal (l'Organiste commençant ; 46 petits pré-
ludes 4l chorals, avec pédale obligée) ; Erfurt,
Koerner. — 10» Variationen ûber den Choral :
Christ, der du bist der helle Tag (6 variations
sur le choral : Christ, der du bist, etc.); Leip.
sick, Breitkopf et Haertel. ~ 11'' il Variationen
ûber den Choral : Sei gegrOsset, Jesu gûiig
(1 1 variations sur le choral : Sei gegrUsset, Jesu
gûtig); ibid. 12. PrakiseheOrgelschule, enthal-
tend 0 Sonaten/ûr 2 Manuale undoblig, Pe-
dal (^le pratique d'orgue, contenant 6 sonates
pour 2 claviers et pédale obligée) ; Znrick , Nae-
geli. Le même ouvrage a été publié à Vienne,
chez Haslinger, sous le titre de Six Trios ponr
Torgue à 2 claviers et pédale) . Cet œuvre est de
la plus grande beauté. — 13<* Six Préludes et six
Fugues pour l'orgue avec pédale obligée. Vienne,
Steiner. ^ i4o Johann Sébastian BaeWs noch
wenig bekànnte Orgel-compositionen, gesam*
melt und herausgegeben von Ad, Bern, Marx
(Compositions pour l'orgue de Jean-Sébastien
Bach, recueillies et publiées par Ad. Bem.
Marx); Leipsick, Breitkopf et Haertel , 3 suites,
ia-fol . ob). Ce recueil contient un choix de pré*
ludes magnifiques et des plus beHes fugues de
l'auteur, au nombre de neuf pièces. -^ 15» Pas'
sacaglia fur Or^e/ ( Passacaille pour l'orgue);
Francfort, Dunst. Il y a plusieurs autres édifions
de cette composition sublime et célèbre, à Pra-
gue, chez Berra; à Erfiirt, chez Koerner; k Leip-
sick, chez Peters; etc. —le» Pastorale (en /a)
poor orgue avec pédale ; Berlin, Schlesinger ; Pra-
gue, Berra; etc. — 17» Thema Legrentianum
elaboratum cum subjecto pedaliter; Vienne,
Haslinger.^ 18» Praeludien undFugen fur die
Orgel ; no t iiber den Namen B-A-C-H; n<» 2
Fuge (PréIndes et Fugue ponr l'orgue ; no t.
Prélude et fugue sur le nom de Bach, c'est-à-
dire, si b, la, ut, si; ni* 2 fugue); Leipsick,
Breitkopf et Haertel. Nonobstant l'opinion gé-
nérale qui attribue à Jean-Sébastien Bach la fu-
gue sur B-A-C-H, il est douteux que cette com-
position lui appartienne; car on n*y trouve pas
le feu de son génie. Beaucoup de fugues, de pré-
ludes, de toccates, et de fantaisies pour l'orgue,
composés par cet homme illustre, ont été publiés
séparément à Leipsick, chez Breitkopf et Haer'
tel, chez Peters, à Berlin, chei Trantwein , et à
Erfurt, chez Koerner. Toutes ces pièces ont été
réunies aux autres compositions de J.S.Bach
pour l'orgue,' déjà publiées, et en partie inédites,
dans une collection de ses œuvres complètes pu«
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100
BACH
bliées par Griepenkerl et Roitoch, en 7 volumes,
chez Peters, à Leipsick. Le premier volame con-
tieol les e sooates pour 2 claviers et pédale, la
Passacaille et la Pastorale ; dans le second, on
trouvée préludes et autant de ftigues, une fan-
taisie suivie d^une fugue; dans le troisième, 6
préludes et autant de fugues, 3 toccates suivies
d'une fugue , et une fantaisie avec fugue ; dans
le quatrième, 6 préludes suivis de fugues, 4 fu-
gues séparées, un prélude séparé, une toccate
et fugue, une canzona (en ré mineur) , 7 fan-
taisies (en toi et en ut mineur), et un tiio (en
ré mineur); dans le cinquième, 56 préludes
courts pour des chorals , et 4 suites de varia-
tions sor des ciiorals ; le sixième volume con-
tient 34 grands préludes de chorals, et une col-
lection de variations; et, enfin, le septième ren-
ferme 33 grands préludes de diorals, et une suite
de variations.
VI . Mdsiqub pour nrvEas imTBUMEirrs. l** Trois
tonates pour un violon seul ; Leipsick , Breit-
kopf etHaertel. Ces sonates sont tirées de l'œnvre
de Bach contenant six solos pour violon, dont
le manuscrit original , qui a appartenu à Tau-
teur de cette biographie , est passé dans la pos-
session de Baillot. Une autre édition des trois
sonates a été donnée par Simrock, à Bonn, sous
ce titre : Studio, o tre tonale per vioHno. M.
F. David, professeur au conservatoire de Leip-
sick {voy, ce nom) en a publié une troisième pour
rasage des élèves de cette institution, avec une
instruction sur le doigter et le mécanisme de
l'archet, soos le même titre; Leipsick, Kistner.
— 2<* Ciaeona (Chaconne) avec variations, pour
vi<don seul; Berlin, Schlesinger. Cette belle
pièce est tirée de la deuxième sonate. Mendels-
sohn y a ajouté un accompagnement de piano et
Fa pnhiiéeaveccetteaddition, sous ce titre : Cha-
eonna, toità variations /or violin solo^ ioUh
additional aecompaniment qf piano forte;
Londres, Boosey. Cet arrangement a été réim-
primé parCrantz,à Hambourg. —8® Cinq duos
pour ctetfx Vf o/on« ; Vienne, Haslinger.— 4° Six
solos ou sonates pour violoncelle publiés par
Dotzauer; Leipsick, Breitkopf et Haertel. Une
autre édition a paru dans la même ville, chec Kist-
ner, sous ce titre : Six sonates ou études pour
violoncelle solo» — 5» Six concertos publiés
pour la première/oiê d'après les numuserits ori-
ginaux^ par S. W, Dehn ; Leipsick, Péters ; n"* I ,
Concerto pour violino piocolo, 3 hauttwis et 2
cors de chasse, avec accompagnement de 2 vio-
lons, alto, violoncelle et contrebasse ; u" 2, Con-
certo pour violon, flûte, hautbois et trompette
concertants, avec accompagnement de 2 violons,
alto, viofonoelle et contrebasse ; n* 3, Concerto
pour 3 violons, 3 altos et 3 violoncelles avec
basse continue pour le clavecin ; n» 4, Concerta
pour violon et 2 flûtes concertants, avec accom-
pagnement de 2 violons , alto , violoncelle et
contrebasse; n<* 5, Premier concerto en la mi-
neur pour le violon, avec accompagnement de 2
violons, alto et basse ;n° 6, Concerto pour clave-
cin, flûte et violon concertants, avec accomp. de
violon, alto, violoncelle et basse. Il reste à pu-
blier : Une symphonie concertante pour 2 vio-
lons (en ré mineur), avec 2 violons, ajto et basse»
dont le manuscrit existait chez Ch. Ph. Em.
Bach (voyez son Catalogue, p. 67); une sonate
(en si mineur), sous le nom de Trio, pour cla-
vedn et violon, qui n'est pas celle qu'on trouve
dans le recueil de 6 sonates pour ces instruments.
Le manuscrit original était chez Ch. Ph. Em.
Bach. Il en existe une copie, de la main d^Alt-
- nikol, à la bibliothèque royale de Bertin; sonate
(en mi majeur) pour clavecin et flûte (Catal. de
Ch. Ph. Em. Bach); Trio (en si mineur) pour
2 Aûles et clavecin (ibid) ; Trio (en fa majeur)
pour 2 violons et basse (copie de la main d'Alt-
nlkol,à la bibliothèque royale de Berlin) ; Sonate
(en ut majeur) pour flûte et ba»se (Catal. de Cb.
Pb. Em. Bach) ; Trio pour flûte, rioion et basse
(en ut mineur), ibid. ; Ouverture (en ut majeur)
pour 2 violons, alto, 2 hautbois, basson et basse
continue pour le clavecin, à la bibliothèque royale
de Berlin ; Ouverture (en si mineur) pour 2 vio-
lons, alto, flûte et basse (Catal. de Ch. Ph. Em.
Bach) ; ouverture (en ré majeur) {>our 2 violons,
alto, 2 hautbois, trompette et basse (ibid.) ; Sym-
phonie (en ré majeur) pour 2 violons , alto, 2
hautbois, basson, 3 trompettes et basse (ibid).;
Symphonie concertante pour violon et hautbois
concertants, 2violons, alto et basse; quatuor pour
hanlbois, violon, alto et basse; Trois Caprices
pour luth seul. On peut juger, par les détails
qui viennent d'être donnés , de la prodigieuse
fécondité de Jean-Sébastien Bach; fécondité
d'autant plus étonnante, que ses emplois, ses
voyages, ses élèves, et les soins qu'exigeait sa
famille l'occupaient beaucoup; mais c'est préci-
sément un des caractères du génie que la (aci*
lité de produire au milieu des obstacles qui l'en-
vironnent.
La vie et les ouvrages de J. S. Bach ont été
les objets de plusieurs monographies dont voici
les titres : 1' Ueber Johann-Sébastian BacK's
Leben^ Kunst und Kunstwerke (Sur la vie de
Jean Sébastien Bach, son talent et ses œuvres,
par le docteur Jean-Nicolas Forkel; Leipsick»
1802, in- 4», avec le portrait de Bach. Il a paru
une traduction anglaise de cet ouvrage, sons ce
titre : I4fe of John Sébastian Bach; uHth a
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BACH
aoi
aitical view of hls compasitiom ; Londres,
lS20,gr. in*8<>de 1 16 pages — 2"* Lebensbeschrei-
bung des Kapeltmeister, etc... Johann Sebas»
iian Bach, etc. (Histoire de la fie du maître de
chapelle, etc., JeaD«SébastieD Bach, publiée par
J. £. Grosser) ; Breslau, t834, petit, iii-8**. Com-
ptiatioa sans valeur. La plus grande partie da
Toliime est remplie par des anecdotes concernant
des artistes étrangers à l'objet principal. — 3» /o-
hann Sébastian Bach's Leben, Wirken und
Werke (Yie, talents et œuvres de Jean<-Sébas«
lien Bach, parC.*L. IliIgenfeldt);Leîpsick, Hof-
mdster, 1850, t vol. in-4<» de .182 pages, avec
quelques pages de musique. Cet ouvrage est ce
qo'on a fait de plus complet et de plus exact sur
Bach. — 40 Joh. Seb, Bach in idnen Kirchen
Caniaten und cy^ora/^e^an^n (Jean-Sébastien
Bach dans ses cantates d'église et dans seschants
decbœnr, par Jean-Théodore MoAewius) ; Ber-
Ho, 1845, gr. in-4». On peut aussi consulter, au
point de vue esthétique, un travail concernant le
génie et les œuvres de Bach, par l'auteur de
la présente biographie , inséré dans la Gazette
musicale de Paris {année 1853, nos 14, 17 et 19).
BA€H (GoiLLAOHe-FiuBDH4NN) , fils atné de
Jean-Sébastien, naquit à Weimar en 1710. Il
apprit dé bonne heure la musique sous la direc-
tion de son illustre père, qui prit plaisir à cnl-
tiver ses heareuses dispositions. Il reçat aussi
quelques leçons de Graon Talné, alors maître
des concerts à Mersebourg. Jean-Sébastien Bach
ayant été nommé directeur de musique à Técole
Saini-Tliomas de Leipsick, en 1723, Guillaume-
Friedmann profita de cette circonstance pour
suivre les cours de l'université, et s'adonna par-
ticolièrement avec ardeur à l'étude de la jnris^
prudence et des mathématiques, dans lesquelles
il devint fort habile. En 1732 , il fut appelé a
Dresde, comme organiste de l'église de Sainte-
Sophie; mais il parait qu'il ne garda cette place
que peu d'années , et qu'il revint chez son père,
dont il Tut le compagnon de voyage en plusieurs
occasions. Nommé en 1747 directeur de musique
à l'église Notre-Dame de Halle, il se rendit dans
cette ville, où il se fixa pendant vingt ans. Ce
long séjour lui a fait donner souvent le nom de
Bach de Halle. En 1767, il quitta sa place, sans
motif apparent, et vécut sans emploi d'abord à
Leipsick, ensuite à Brunswick, en 1771, à Goet-
tingueen 1773, et enfin à Berlin, où il mourut
^s one extrême misère, le 1^' juillet 1784.
Un génie heureux et des études profondes
avaient fait de Guillaume Friedmann Bach le pins
grand organiste, le plus habile fuguiste et le plus
savant musicien de l'Allemagne, après son père.
« Ad clavecin, dit le docteur Forkel, son jeu était
« léger, brillant, charmant ; à l'orgue son style était
n élevé, solennel , et saisissait d'un respect reli*
« gieux. » Malheureusement il aimait à impro-
viser et écrivait peu; mais ce qu'il a laissé est
marqué au coin du génie et de la science la plus
profonde. On a lieu de s'étonner qu'avec des ta-
lents si remarquables, ce musicien ait eu si peu de
bonheor, et qu'il ail été réduit à vivre def secours
de ses amis pendant les dernières années de sa
vie, quoiqu'il n'eût aucun de ces vices honteux
qui conduisent quelquefois les artistes à la misère.
Mais il avait un caractère opiniâtre et sombre
qui rendait son commerce difficile; il s'irritait
du peu de succès de sa musique , dont le carac-
tère élevé n'était apprécié que par les connais-
seurs, et il dédaignait défaire des démarches pour
tirer parti de ses talents. Ce n'est que depuis sa
mort qu'il a été estimé à sa juste valeur et
que ses ouvrages ont été recherchés. On a de
lui : P Une Sonate pour clavecin; Halle, 1739.—
2^ Six Sonates pour clavecin; Dresde, 1745.»
30 Trois Sonates avec accompagnement de vUh-
Ion, ceuvre 2*; Amsterdam, Hummel.— 4° Siss
Sonates pour clavecin seul, ibid. On a publié,
dans ces derniers temps : S*' 12 Pblonaises pour
piano seul; Leipsick, Péters. — 6<> Orgelstûcke
Prxludien und Fugen (Pièces d'orgue, 1'*,
2* et 3* suites) ; Leipsick , Breitkopf.— 7* Concerto
pour orgue à deux claviers et pédale, publié par
Griepeokerl, d'après le manuscrit autographe;
Leipsick, Péters. 11 a laissé en manuscrit : r Vom
harmonisehen Dreyklange. — 2o Quatorzepolo-
naises. -~ 3<>Huit petites fugues pour l'orgue. —
4** Concerto de clavecin à boit parties. — 5" concerto
de clavecin à quatre mains. — 6® Quatre fugues
poiir l'orgue à deux claviers et pédale,— 7® Deux
sonates pour deux clavecins concertants. — 8* Un
Aventà quatre voix. — 9* Une musique complète
pour la Pentecôte, avecorchestre et orgue. La bi-
bliothèque royale de Berlin possède de ce grand
musicien, en manuscrits autographes ou autres :
1<» Dix sonates de clavecin, dont une a pour titre :
La Beveillo. Le manuscrit de celle-ci est de la
main de Klmberger. —7f* Huit fugues pour clave-
dn (en ut majeur, ré mineur, mi bémol, ré mhieor,
mi mineur, si bémol et /a mineur). — 3» Cinq
fantaisies idem (en la mineur, mi mineur, tf/ ma-
jeur, «0/ mijenret ré mineur.— 4o Concerto pour
2 clavecins concertants (en /a majeur), sans ac-
compagnement. — 5« Symphonie pour 2 violons,
alto, basse et deux flûtes. — 0* Trio pour deux
flûtes et basse. —70 Deux cantates pour la flHe
de Noël, à 4 voix et instruments. ^ 8» Une can-
tate poar la première férié de Pftques, idem. —
90 Airs d'église avec oigne et un cor— 10» Quinie
compositions pour les lêtes principales de l'église»
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302
BACH
la plupart à quatre voix, orgne et instruments (ma*
nuscrits originaux) La plupart de ces ouvrages ont
^té composés pendant le séjour de l'auteur à Halle.
BACH (Charles - Pbilippb - EmiAinjEL ) ,
deuiième fils de ^ean-Sébastien, naquit h Wei-
mar le 14 mars 1714. On le désigne ordinaire-
ment par le nom de Bach de Berlin, parce qu'il
demeura dans cette ville pendant Tingt-neuf ans.
Il fit ses premières études de musique à TÀïole
de Saint-Thomas, à Leip&ick. Son père le prit en-
enite sous sa direction , et lui enseigna , pendant
plusieurs années , le clavecin et la composition.
Pendant ce temps, il fit à l'université de Leipsick
un cours de jurisprudence qu'il aciieva à Franc-
fort-sur-roder. Il fonda dans cette dernière ville
une académie de musique, dont il eut la direc-
tion , et pour laquelle H composait dans les occa-
sions solennelles. En 1738, Use rendit à Berlin pour
y profeaserla musique, etdenx ans après il entra
au service de Frédéric le Grand , qui venait de
monter sur le trône. Il conserva cet emploi jus-
qu'en 1767 , où il alla à Hambourg comme di-
recteur de musique pour y remplacer Telemann.
Ayant son départ, la princesse Amélie de Prusse
lui conféra le titre de maître de sa chapelle , en
récompense de ses services. Ce n'est pas sans
beaucoup d'obstacles que Ch.-Ph.-Ero. Bach par-
Tint à s'afTrancliir de l'espèce d'esclavage où il
était à la cour de Pmsse , pour se transporter à
Hambourg; plusieurs fois il avait demandé^ son
4iongé sans pouvoir Tobtenir : on se contentait
^'augmenter ses appointements. N'étant pas né
Prussien, il semble qu'il devait être libre d'aller où
il voulait : mais il s'était marié à Berlin, et, dans les
«sages despotiques de ce temps-là, sa femme et
ses enfants ne pouvaient quitter la Prusse sans la
permission du gouvernement dont ils étaient les
sujets. Le souvenir de ce qu'il avait souffert en
cette occasion loi rendit si chère la liberté dont
il jouissait à Hambourg, qu'il ne voulut jamais
quitter cette ville, quels que fussent les avantages
que lui offraient plusieurs princes d'Allemagne
pour l'attirer à leur service.
Le docteur Bumey le connut en 1773 ; il jouis-
sait d'une honnête aisance, mais non de toute la
considération que méritaient ses talents. Accou-
tumé comme on Tétait en Allemagne au style sa-
vant, harmonieux, mais plus ou moins lourd des
compositeurs de ce pays, la musique de Ch.-Ph.-
Em.Bach, pleine de nouveauté, de grâce, de
légèreté, et qui s'éloignait des formes scientifiques»
ne fut pas estimée ce qu'elle valait, et ce n'est
guère qu'en France et surtout en Angleterre
qu'on sut apprécier tout son mérite. C'est cepen-
dant ce même style, perfectionné par Haydn et
Mozart, qui depuis a charmé toute l'Europe. L'in-
justice de ses compatriotes fit longtemps le tonr^
ment de Bach, qui avait le sentiment de son ta-
lent : « ifais, disait-Il à Bnrney , depi^ que foi
cinquante ans, f ai quitté toute ambition. Je
me Muis dit : Vivons en repos; car demain il
faudra mourir; et me voilà tout réœneilié
avec ma position. Ce grand artiste mourut à
Hambourg, le 14 déoembre 17&S. Il eut denx
fils, dont l'un suivit la carrière de la jurispru-
dence , et l'antre celle de la ptinture : ce sont les
premiers membres de la famille des Bach qui ne
se soient pas livrés à Tétude de la musique. Bach
possédait une belle collection de musique an-
cienne, de livres, d'instruments et de portraits de
musiciens : elle fut vendue en 1790, et le cata-
logue en fut imprimé sous ce titre : Verzeichniss
des musikalischen KacMasses des terstorbe-
nen Capellmeisters Cari. Phil, Emmanuel
Bach. Hambourg, 1790, 142 pages in-fto. On y
trouve une notice de ses compositions imprimées
et manuscrites; elles consistent : 1<> en deux
cent di& solos pour clsTecin , composés depuis
1731 jusqu'en 1787, dont 70 sont restés en manus-
crit. — 20 Cinquante-deux concertos pour le cla-
vecin et orchestre, composés de 1723 à 1786,
dont neuf seulement ont été imprimés. — 3o Qoa*
rante-sept trios, partie pour davednet partie pour
flûte, violon et basse, desquels vingt-sept sont
encore inédits. ^4o Dix-huit symphonies à grand
orchestre , composées de 1741 à 1776 : on n'es
a imprimé que cinq. — 5» Douze sonates pour cla-
vecin obUgé avec accompagnement de plusieurs
instruments, dont trois seulement ont été pu-
bliées. — 6^ Dix -neuf solos pour divers instru-
ments, tels que. flûte, hautbois, viola di gamba,
harpe , etc. : on n'a imprimé que deux de ces
pièces. — V Trois quatuors pour clavecin, flftte,
alto et basse, composés en 1 788« et encore inédits.
— %^ Une foule de petites pièces pour divers ins-
truments, imprimées et manuscrites ; de pins, en
manuscrit: un Jlia^ni/ca/, composé en 1749;
un Sanctus\on Yeni Creator; vingt-deux can-
tates et motets, composés de 1768 à 1788; quatre
services pour la fête de Pâques, composés en 17&6,
1^78 et 1784; un service pour la fête de Noâ,
en 1776; neuf chœurs religieux avec orchestre,
de 1771 à 178&; trois services pour la IMede
Saint-Michel, i772, 177& et 1785; cinq motets
sans instruments; une antienne à quatre voix ; un
Amen, idem; une cantate de noces, en 1766 ; un
chœur italien pour le roi de Suède, en 1770;
une cantate pour une naissance, 1769; deux ora-
torios, 1780 et 1788 ; deux sérénades; une hymne
de naissance en deux parties ; dix-sept pièces
pour des installations de prédicateurs , de 1769
à. 1787 ; deux musiques de jubilé, toutes deux en
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BACH
203
1775; une eantete pour ténor, aTec orchestre ,
en 1772; Selma y cantate pour soprano, avec
orciiestre, 1776 ; cinq airs, avecorcliestre; qualre-
Yingt-qnhite chants imprimés et manuscrits» et
nue quantité considérable de chants simples ou
cliorals Le nombre des ouvrages que Bach a
publiés depuis 1731 , par la voie de Pimpression
ou de la gravure» se monte à plus de cinquante;
en voici Pindication : I. Poim le CB4irr : 1" Afe-
lodien su Gellerts geUtlichen lAedern (Mélo-
dies pour les cantiques de Gellert) ; Berlin, 1754.
Cet ouvrage eut en 1784 sa cinquième édillon.
—2'' Oden Samm2un^(BecQeil d'Odes) ; Berlin,
1761. 3* Anhang sn Gellerts gelstliehen Oden
(Appendix aux odes religieuses de Gellert). Ber-
lin, 1764. —4"* Une multitude d'airs et de chan-
sons dan^ les recueils de Gnef, deKraus, de Lang,
de Breitkopf et autres oavrages périodiques.
— 5» Philis et nrd5, cantate; Berlin, 1766. —
60 Der Wirthunddie to5fe(rfIAte et les Con-
vives); Berlin, 1796. — 7o Les psaumes de Cramer ;
Hambourg, 1774 — 8* Die Israeiiten in der
Wûsle (les Israélites dans le désert). Oratorio,
en partition ; Hambourg, 1779. ^9» SanctuM, à
deux chcenrs , en partition , Hambomig, 1779. —
l<r Sturm^s geistliebe Gesœnge mU Meledien
(cantiques de Sturm, mis en musique); Ham-
bourg. 1779. Le second volume du même ouvrage
a pani à Hambourg, en 1781 —i W Kloptoks Mot-
gengetxng am SckixpfUngifeite ( Hymnes do
matin , ponr la fête de la Création, par KIopstock),
en partition ; Leipsick, 1787. ^ 12" Deux litanies
à huit voix en deux chœurs; Copenhague, 1786.
--la** Rammlers Àuferstehung ûnd Bimmel-
fahrt Jesu (la Résurrection et TAscension de
Jésus, par Ramier), en partit; Leipsick, 1787.
— II. Pour le claveqh : 14* Un menuet à mains
croisses ; Leipsick, I7S 1 .— 1 &<* Six sonates dédiées
au roi de Prusse; Nuremberg, 1742;— 16" con-
certo pour clavecin en ré; Nuremberg, 174 S.
-17' Un id. en si bémol, iWrf., 1763. — 18" Six
sonates; Berlin, 1753. —19* Dix sonates, dans les
œuvres mêlées de HafTner; Nuremberg, 1755 et
1766. — 20O Deux sonates et une fugue dans le
recueil de Breitkopr, 1757 et 1758. — 21" Une
fugue à deux parties pour clavecin , dans le re-
cueil de fugues de Marpurg ; Berlin, 1758.—
22" Douze petits morceaux pour clavecin, Berlin,
1758. — 230 Six sonates, avec des variantes dans
les reprisée (il y a joint une préfece sur ces varian-
tes); Berlin, 1759. 11 j en aeuunedenxième édition
(•o 1785. — 24* Six sonates; Berlin, 1761. —
2ô»Six sonates ;i&i</., 1762.-26" Concerto en mi
majeur; ibid , 1763.— 27o Trois sonatines, avec
accompagnement, de 1764 à 1765, imprimées sé-
parément. — 28o Six sonates faciles ; Leipsick,
t766. — 29<> Recueil de pièces pour le clavecin ;
Berlin, 1765.— 3o* douze petits morceaux à Tn-
sage des commençants , premier recueil ; Berlin,
1765. —31* deuxième recueil des mêmes ; ibid, ,
1768. —32* six sonates à l'usage des dames, 1770.
Il 7 a en deux éditions de cet ouvrage, Tune gra*
véa à Amsterdam, l'autre imprimée à Riga. —
830 douie petites pièces à deux et truis parties ;
Hambourg, 1770 34* MusikalUehe Vermis^
chung (Mélangea mosicaux); Hambourg, 1771. —
35* Six concertos belles avec accompagnement;
ibid.y 1772.— 36" Six sonates pour clavecin, vio-
lon et violoncelle ; Berlin, 1776.» 37" Trois sona-
tes , avec accompagnement de violon et violon-
celle, premier recueil; Leipsick, 1776.— 88* Quatre
sonates, iHd, deuxième recueil ; Leipitick, 1777.
— 39*Six sonates pour les connaisseurs, Leipsick;
1779. — 40* deuxième recueil des mêmes ; Leip-
sick, 1780. — 41" troisième idem; ibid 1783. ~
42" Quatrième idem ; ibid. 1785. — 43* cinquième
idem; ibid. 1785.— 44* sixième recueil idem,
avec des fantaisies libres; ibid., 1787. — 45" So-
nata péril cembalosolo; Leipsick, 1785. —
Poun DrvEiis insTRUHBifTS : — 46* Trio pour vio-
lon, en ut mineur, avec des observations, suivi
d'un autre trio pour flûte , violon et basse; Nu-
remberg, 1751. — 470 symphonie, en ml mineur,
pour deux violons, alto et basse, ibid., 1759. —
48* Quatre symphonies à grand orcliestre ; Le!))-
sick, 1780. — 49^Preludio e âei sonate per ar^
gano: Berlin, 1790, grand in-fol.» IV. ÉCRrrs
son LA mjsiQOB : 50* Binfall einen doppelten
Contrapunct in der Octave von 6 Tacten tu ma-
chen ohne die Regeln davon zu wixsen (Idée pour
composer un contrepoint double à Toctave, de six
mesures, sans en connaître les règles ) ; 1757, dans
le troisième volume des essais de Marpurg. —
31* Versuch ûber die wahre Art das Klavier
%u spielen,mit Bxemplen und 18 Probtiûeken
in 6 Sanaten (Essai sur la vraie manière déjouer
du clavecin, avec desexempleset dix*liuit modèles
en six sonates); Berlin, 1752 — 1762, in-4*, 2 vo-
lumes. Les exemples de cet ouvrage forment on
volume grand in-folio. La deuxième édition de
cet excellent ouvrage a été publiée à Leipsick ,
en 1782, la troisième en 1787, la quatrième en
1797. Rien ne peint mieux rindifTérence ou l'on
est en France pour les progrès de la musique, qoe
l'absence d'une traduction de ce livre, beaucoup
plus important que son titre ne l'annonce. Lç se-
cond volume contient d'excellents principes d'ac-
compagnement. L'auteur de cette biographie pos-
sède lemanuscritautographed'un petit ouvrage de
Ch.'Ph.-Emm. Bach, intitulé : Kurze Anwei"
sung zum Oeneral-Bcus (courte instruction
pour la basse continue), petit {n-4o obi. de 30
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204
BACH
pages, ainsi que seiie lettres de sa main, relatives
à 5a vie et à ses ouvrages ; enfin le catalogue
thématiqne de toutes ses ceuvres imprimées et
inédites, manuscrit supérieurement exécuté en
un volume in-fol. de 98 pages, précédé d'une
belle vue de son tombeau sur les bords de T Elbe,
peint en goiiaclie. On lit dans le Correspondant
de Hambourg (1790, no 160), que Bachlni-
méme fut le rédacteur de ce Catalogne, dont on
a extrait celui qui a été publié après sa mort. On
a imprimé quelques ouvrages posthumes de Bach
à Beriin et à Leipsick, consistant principalement
en musique de chant et de clavecin. M. A.-F.
Ricci us ptibKe en ce moment ( 1A53) une édition
eomplèle des oeuvres de Charles-Philippe Emma-
nuel Bach, pour le clavedn,cbez Frédéric Hof-
meister, à Leipsick. La première livraison^
contenant six sonates, est accompagnée d*nne
introduction historique et critique. Le catalogue
thématique de toutes les compositions inédites
de Bach pour le clarecin et pour d'antres instru-
ments, avec l'indication de leur date, se trouve dans
le Catalogne général de sa collection cité précédem-
ment. Les manuscrits autographes d'une partie de
ses cantates d'égliseet autres ouvrages de musique
religieuse, ainsi que de ses symphonies et deses con-
certos pour clavecin et pour divers instruments,
se trouvent à Xk bibliothèque royale de Berlin.
Créateur de la sonate moderne, Emmanuel
Bach a eu le sort souvent réservé à ceux qui ou-
vrent des voies nonvelles dans Part : il fut mé-
connu de ses contemporains, parce que son style
était trop nouveau ponr eux, et ses ouvrages
ont vieilli rapidement, parce que ses successeurs,
instruits par son exemple, ont développé ce qull
avait inventé et en ont perfectionné les formes.
Jugées an point de vue de l'époque actuelle, les
pièces composées par ce grand musicien nous sem-
blent trop courtes, accoutumés que nous som-
mes à l'ampleur parfois exagérée de la musique
de Beethoven , de Weber et de Mendeissohn.
Parmi les nombreux ' recueils de* sonates qu'il
a mis an jour, on remarque en première li-
gne celui qui a pour titre SoncUes de cla-
vecin pour les connaisseurs (Clavier-Sona-
ten far Kenner), dont il a para six suites à
Leipsick , depuis 1779 jusqu^en 1787 , et dont la
réunion forme un gros voinme in-fol. Cette im- |
portante production renferme dix-huit sonates,
dooxe rondeaux détachés, et six fantaisies. Le
titre Sonates pour les Connaisseurs, semble
une. protestation contre l'indifférence que le
vulgaire montrait pour les ouvrages de Bach. Un
des traits caractéristiques du talent d'Emma-
nuel Bach est son penchant pour la mélodie.
A le voir s'éloigner avec soin du style fugué
dans la phipart de ses ouvrages, on a peue
à comprendre qu'il ait pu s'affrancliir avec
tant de liberté de l'éducation qu'il avait reçue
et des liabitudes de son enfance. Des quatre
fils de Jean-Sébastien Bach qui se sont montrés
dignes de leur illustre père, l'atné (Guillaume-
Friedmann) et Jean- Chistophe- Frédéric ont été
les continuateurs de sa manière, et Ton voit dans
leurs oeuvres qu'ils ont été inspirés par son génie.
Les deux autres, au contraire (Charles Philippe -
Emmanuel et Jean-Chrétien), ont été mélodistes
avec passion , et ont employé toutes les ressoar-
ees de leur imagination à la création ou à la pro-
pagation des formes modernes. Jean-Sébastien
était encore dans toute la force de son talent
lorsque son fils Emmanuel publia ses premiers
ouvrages. Il serait intéressant de savoir quelle iat
l'opinion de ce grand homme sur des choses si
différentes de son style. Vraisemblablement il
les aura considérées comme des bagatelles ; car
c'était par ce mot qu'il désignait les opéras ita-
liens de son temps, et toute la musique libre qui
n'avait de base que ^ia l'imagination, qaoiqall
eût lui-même l'imagination la plus riche et la plos
indépendante. Quoi qu'il en soit, Emmarmel Bach
fit voir dans son premier œuvre de sonates , dédié
au roi de Prusse, et publié en 1742, la voie nou-
velle où il voulait s'engager , quoiqu'il y eût en-
core quelque incertitude dans sou style; mais il
caractérisa davantage sa manière daus les six so*
nates qu'il fit paraître en 1753. Là, les formes
qu'il a reproduites dans ses autres ceuvres sont
arrêtées, etPon n'y retrouve plus rien de l'ancienne
école.
Cependant ces oeuvres, et quelques sonates
détachées du même genre, qu'Emmanuel Bach
avait fournies aux recueils de compositions de di-
vers auteurs publiés à Nuremberg, diex Haffner,
et à Leipsick cliei Breitkopf , ayant fait accuser
cet artiste, par quelques critiques allemands,
de n'avoir adopté des formes libres dans ses com-
positions , que parce qu'il n'avait pas assez d'ha-
bileté dans l'art d'écrire pour traiter avec talent
des ouTrages plus soolastiqnes , Il crat devoir
démontrer llnjustice de cette attaque, en faisant
insérer dans le recueil intitulé Musiealisckes
Allerleg, publié à Berlin en 1761 , deux sonates,
dont la première (en mi mineur) est composée
de pièces d'anciennes formes d'un style serré, et
dont l'autre (en ré mineur) a pour dernier mor-
ceau une fugue excellente. S'il était nécessaire
d'avoir une autre preuve de la valeur des ceu-
vres de Bach que ces mentes ouvrages, on la
trouverait dans la haute estime que Haydn ,
Moiart et Clementi eurent toigonrs pour l'origi-
nalité du style de cet artiste.
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fiACH
205
BACH (JBAN-CmitsvoraB-FiiéDéiiN:), flls
de Jean-Sébastien, né à Leipsick, en 1732,
étudia d'alMrd le droit à l'uniTereité de sa Tille
natale; mais bientôt 11 abandonna cette science
pour la mnsiqoe, qnll aimait avec passkw.
Ses bearenseft dispositions et tes leçons de son
père en firent un compositeur habite et un pia-
niste distingoé. Charmé de ses tatenis , le comte
de Sehaamboarg', grand amateur de musique ,
le nomma son maître de chapelte, et lui donna
des appointements de 1000 thalen (3,750 fr.).
Les devoirs de sa place Tobligeaient à compo-
ser des cantates et des oratorios pour toutes les
fêtes de la petite cour de BOckebourg; du reste,
il jouissait d^one existence douce , tranquille , et
pouvait se livrer aux travaux qn*il afTectionnait,
sans être troublé par un service fatigant. Il ne
s'éloigna qu'une seule fois de la résidence du
comte de Sdiaumbonrg : ee fbt pour faire avec
son frère, Jean-Chrétien Bach, nn voyage de
quelques mots à Londres. De retour à Bdcke-
bourg, il y mourut te 26 janvier 1795, d'une in-
flammation de poitrine, laissant après lui la ré-
putation d*un artiste distingué et d'un homme
respectable. On ne trouve point dans ses com-
positions le feu qui distingue celles de ses flrères
Ctuirles-Philippe-Emmanuel et Guillaume-Fried-
mann ; mais elles se font remarquer par la force
de riiarmonie et par rhabileté avec laquelle le
style fugué y est traité. Bach aimait son art
4vec passion, et s'en occupait sans cesse : jusqu'à
sa mort, il conserva rhabitude de consacrer toutes
ses matinées à la composition. Ses ouvrages
sont en grand nombre ; la bibliothèque royate de
Berlin possède en manuscrit : Ino, cantate de
Ramier, a voix seule avec deux violons, viole et
basse. — La jeunesse de Jésus, tableau biblique à
quatre voix, deux violons, viole, basse continue,
deux fiâtes et deux cors. — La Résurrection de
Lazare , oratorio de H erder, à quatre voix et
orchestre. — Une Cantate pour l'anniversaire de
la naissance du comte de Schaum bourg, composée
en 1787, à quatre voix et orchestre. — Une can-
tate pour l'Ascension, à quatre voix, deux violons,
alto et basse continue. — Deux motets à quatre
voix. — Une symphonie (en fi bémol) pour deux
violons, alto, basse, deu« clarinettes, basson et
deux cors. — Pifgmalion, cantate théâtrale. —
Dell X concertos pour le piano avec orchestre. — Un
trio pou r flûte, violon et tNisse.-r Un autre trio pour
deux violons et basse ; et des airs avec orchestre.
11 n^a été imprimé de la Composition de Jean-Chris*
tophe-Frédéric Bach que des sonates isolées,
dans les mélanges de musique (Musicalisches
Vielerlep), les cantiques de Munter (Munter's
geistliche i^feiier), dont la deuxième livraison
a paru en 1774. — Six quatuors pour flûte, violou,
viole et basse, gravés à Hambourg.— Ino, can-
tate arrangée pour le clavecin, en 1 786. — Musi-
ealUche Nebenstunden (les Heures d^amuse-
ment de musique , collection de petites pièces) :
le premter cahier a paru en 1787 et les antres
dans les années suivantes, jusqu'en f 791 . — Enftn,
six quatuors pour te violon, à Londres, en 1785.
Les sonates faciles pour te clavecin, et la cantate
V Américaine, que Gerber attribue à Jean-Chris-
toplie-Frédérie, dans son ancien lexique, ap-
parttennent à son fMre Jean-Chrétien. L'épouse
de Bach était cantatrice à la cour du comte de
Schaumbourg.
BA€H (jBAN-CBiiÉTiBif), onsième flls de
Jean-Sébastien, naquit à Leiiralck en 1735. Il
n'avaH pas encore quinze ans, lorsqu'il perdit son
père ; ee malheur robligea de se rendre à Berlin
chez son frère Ch.-Ph.-Emmanuei, pour y per-
fieetionner son talent sur te clavecin et dans la com-
position. Ses progrès étalent sensibles, et déjà quel-
ques-unes de ses productions avaient été remar-
quées du public, tersque la connaissance qu'il fit
de quelques cantatrices italiennes fit naître en lut
le désir de visiter riUlte. Il quitta Beriin en 1754,
et se rendit à Milan , on, peu de temps après,
Il fut nommé organiste de la catliédrate. On
ignore les motifs qui lui firent quitter cette ville,
mais II est certain quil se rendit 'à Londres en
1759. Il n'y fut pas longtemps sans être M mu-
sicien de la reine, et peu après maître de sa
chapelle. En 1763 , il fit représenter son opéra
d*OrU>ne,ossia Diana vendieata, ouvrage qui a
fait sensation par quelques beaux airs, et perdes
effets nouveaux d'instruments à vent. Cest dans
cet opéra que les clarinettes furent entendues
pour la première fois en Angteterre. Le succès
de Bach dans cet opéra fixa son sort à Londres',
où il demeura jusqu'à sa mort, qui eut lieu en
17S2. Il fit cependant un voyage à Paris vers
1780, mais il resta peu de temps dans cette ville.
Sans avoir la puissance d'inventten et te ri-
cliesse d'harmonie de son père, ni la variété d'i-
dées et la profondeur de son frère Charles-Phi-
lippe-Emmanuel, Chrétien Bach fut cependant
un des mustetens remarquables du dix-lniitième
siècte ; et tels sont les avantages de la carrière
dramatique, que son nom et ses ouvrages ont été
bien plus généralement connus que ceux de ces
deux grands artistes. Ses airs sont fort beaux,
et plusieurs ont joui d'une grande célébrité. Son
chant n'a point de caractère qui lui soit particn»
lier; il se rapproche beaucoup de la manière des
maîtres italiens de l'époque où il écrivait, et
surtout de ceux de Técote de Naples; mais il a
du brillant , de la facilité ; ses mélodies sont fa-
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206
BACH
▼orables aax voix, et les accompagnèmenU en
sont élégants et d'un bon effet. Bach a eu le mé-
rite de donner aux airs d^opéra un eflét plus dra-
matique, en ne ramenant point après l'allégro le
roouYeroent lent du commencement, comme Ta-
TaJent fait tous les compositeurs italiens qui Ta-
▼aient précédé. Les opéras les plus connus de
Chrétien Bach sont : 1** Catone; Milan, 1758,
etLondres, 1764. — 2* Orionci Londres, 1763.—
fZanaida; dansla même année.— 4' Bérénice^
pasticdo, avec des morceaux de Basse , Galuppi
etFerradini ; 1764. — 5» Adriano ïn Siria; 1 764.
— 6* Coroltoco; 1767.— 7* VOlimpiade; 1769.
— 9* BUo. — »• Or/eo; 1770. — 10» TemislocU,
dont la partition manuscrite est à la bibliothèque
royaledeBerlin.— U^'St/actf.— 130Xttcio5t;/a.
— - 13« £a Clemenia di SeijHone, — 14* Gioat te
di Otuda, oratorio. — 16* ÀmadU des Gaules^
en trois actes, gravé à Paris. Cet ouvrage, en-
trepris sur la demande des directeurs de TOpéra,
fut représenté en 1779, et le manuscrit fut payé
10,000 fr, par l'administration, suivant le compte
des dépenses de 1779 à 1780. VOriùne de Bacli
fut traduit en francs, en 1781 , et reçu à 1*0-
péra dans la même année ; mais il n'a pas été
représenté. Ses autres compositioos pour le diant
consistent en un Salve Reçina, un Maçni/leat k
deux voix et orchestre, on LamdaU pueri à deux
voix et orcliestre, un Gloria à qnatre voix et
orchestre, deux motets pour ténor eoropoiés poor
le célèbre dianteur Raff, .quelques autres
compositions poor l'église, et une cantate inti-
tulée Die Amerikanerinn (L'Américaine);
Dresde. La bibliothèque royale de Beriin pos-
sède vingt-quatre volumes d'airs en partition,
extraits des opéras de Chrétien Bscli.
Bach a en anssi de la oélébnté pour sa mu-
sique instramaoïale, qui se compose de quinze
symphonies à huit instruments ; une symplionie
concertante pour phisieurs instruments; dix-
huit concertos poor clavecin avec accompagne-
ment; six quintetti pour la flûte et le violon,
trente trios ou sonates, poor clavecin , violon
et hasae; une sonate à quatre mahis; une pour
deux phinos; six trios pour violon; douie so-
nates poor clavecin seul; six quatuors pour vio-
lon; deux quintetti pour piano, flûte, haut-
bois, alto et violonceUe,.et un quatuor pour
piano, deux violons et basse. Toute cette musi-
que est facile à Jouer; c'est plutôt à cet avantage
qu'au mérite de la composition, qu'il faut attri-
buer les soocès qu'elle a obtenus.
BACH (CtoLB),femme du prèd^dent, née à Mi-
lan, en 1746, d'une famille nommée Graui, fut
cantatrice au théâtre italien de Londres, depuis
1767 jusqu'à la mort de son mari. £lle n'éUit
pas jolie et n'avait aucim talent comme actrice,
mais le timbre de sa voix était si agréabis, son
intonation si juste, son expression musicale si
naive et si pénétrante, qu'elle faisait oublier ces
défoots. La perte de son époux lui fitquitter Loo-
dres pour retoomer dans sa patrie.
BACH (JBAif-NiGOLàs), ûUatné de Jein-
Cliristoplie , naquit à Eisenac^ , le 10 octobre
1669. En 1695, il fut nommé onganiste à Jeni,
où il établit une fabrique de clavecins. Yen la
fin de sa vie, U se retira dans sa ville natale, où
il mourut en 1738. .11 a compo<ié des suites de
pièces poor l'orgue et pour le clavedn, qui prss-
vent qu'il avait un grand talent coamae ofptnàe
et comme compositeur. En 1787, on trooTsit
dans le magasin de Breitkopf, à Leipcick,unniotet
manuscrit à deux climors sor le texte : Merk
ouf m^iA Ber%^ ele., qui était l'oovrage de œ
musicien. La bihHelhèque royale de Beriin pos-
sède de sa composition, en manuscrit, un £yri«
et oo Gloria à quatre voix avec instrumeots,
composé sur le cantique allemand : ÂlMn GoU
in der Hôh mH Ehr (en mi mineur). Jean-Xi-
eolas Bach eut deux frères qui exercèrent lossi
la profession de musiciens; Ton, nommé Jeia-
Christophe, demeura d'abord à Erfort, puis à
Hambourg, ensuite à Rotterdam et enfin à Lon-
dres, où il est mort ; l'autre, nommé Jeso-Fré-
déric, fut organiste de Saint-Blalse àMttlhsoseB.
Un troisième frère de Jean-Nicolas, nomné
Jean-Michel, mourut dans son enfance.
BACH (JiAii-Looia), fila de Jean-Nicbel,
naquit en 1677 à Amte-Geliren, dans lapriaci-
pauté de Sdiwariiboorg-Sonderahaasen, et lot
maître de cliapelle de la oour de Saxe-MeinoB-
gen.II mourut en 1730. La bibliothèqoeroyalede
Beriin possède une musique funèbre à deuxcliorars
avec Instruments, divisée en trois parties, et
composée par cet artiste, en 1724, poor les obsè-
ques du prince Eroest-Louis de Saxe Meinongea.
Emest-Lottis Gerber possédait ausai du méae
compositeor une grande cantate d'église écrite en
1710, pour le W dimanche après la Trinité.
Gerber accorde beaoooup d'éloges à cette oom-
position, écrite à quatre voix, deux violons , deoi
violes et basse continue.
BACH (JBAU-EnNXST), fils de Jean-Berosrd
et petit-fils de Jean-Egide, maître de chapeiie do
doc de Saxe-Weimar, à Eisenadi , naquit daiu
cette ville, le 28 Juin 1722. Il demeura six ans
à l'école Saint-Thoinas de Leipsick, et à raoi-
vcrsité de la même ville: il y étudU la juris-
prudence, et, de retour à Eisenach, U y eieits
la profession d'avocat Mais il parait s'être sur-
tout occupé de la musique, car, en 1748, il tut
donné comme adjoint à son père (Jesn-Bernard,
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BACH
Vh
doat il a été parlé ci-dessus) , dans la place
d'organiste de Téglise de Saint-Georges. Il mou-
rut à Eisenach vers 1781 , avec le titre et la pen-
dott de maître de cliapelle. On a publié de sa
composition : 1® SamnUung atuserlesener Feh
beln mit Meiodien ( Recueil de fables choisies mi-
ses en musique) ; Nuremberg. — 2* Trois sonates
pour clavecin avec violon ; idid., 1770, in-foL
—3* Deun idem; IMtf., 1772. Ses autres eompo-
litions sont restées en manoscrit : elles consis-
tent en une quantité de psaumes; deux Magnifi-
cat; doux services pour la Passion; deux can»
tates à quatre voix et orchestre; une grande
musiqne funèbre pour les otMèques du duc Er-
nest-Angu8te<^nstantin de Saxe-Weiniar, des
chanaons, et quelques symphonies composées
pour le service de la cour à laquelle il était at-
taché. On lui doit aussi la préface de la première
éditioa de l'ouvrage d'Adelung, intitulé Muiika-
liiche Geiahrthêit. Son fiU, excellent organiste,
loi a stt^édé dans ses places d'organiste et d'a-
vocat de la cour. On trouve en manuscrit à la
UUiotbèqueroyaie de Berlin : un Kirrieet Gloria k
quatre voix et basse continue, le 18* psaume à qua-
tre voix et instruments, trois cantates d'église» un
motet à cinq voix et instruments, une fugue k
quatre voix et orchestre, et une fantaisie pour
le clavecin » composés par Jean^Emest Bach.
BACH (JBAJi-Éuft), second Ois de ^ean-V^
lentln, et petil-tiis de Georges- Christophe;, na-
quit en 170&, et fut maître de musique et inspec-
teur du gymnase de Scliweinfurt ; il y fut installé
solennelleroent le 39 mai 1 743, et mourut en 1 75&,
à l^^e de cinquante ans. 11 a laissé quelques
compositions pour l'Église qui sont restées en
manuscrit.
BACH (Jbar-Migbbl), surnommé Je Jeune,
fut d'abord eaniork Tonna, vers 1768; mais,
entraîné par le goût des voyages, il abandonna sa
place, et voyagea en Hollande, en Angleterre et
en Amérique. De retour en Allemagne, il étudia
pendant quelque temps à Gœttingue, en 1779, et
se ixa ensuite à Custrow, dans le duché de
Meeklembonrg, où il exerçait encore la profession
d'avocat en 1793. Ses ouvrages se composent
de six caticertos aisés pour U ciaveein , flf. 1 ;
Berlin, 1770. li a publié aussi un ouvrage in-
titulé : Kurte und systematische Anleitung
znm Qeneralbass und der Tonkunst uber-
haupt, mit Bxempeln erlœutert, tum Lehren
und Lemen eniworfen (Instruction systéma-
tique pour apprendre la basse continue et la
mnaiqae en général , avec des exemples pour
ceux qui veulent enseigner et pour ceux qui
veulent apprendre ); Cassel , 1780 , in 4*,
BACH ( GuiLLAmiB ), fils de Jean-Christophe-
Frédéric, et petit-fils de Jean-Sébastien, naquit
en 1754 à Bttckebourg, où son père était maître
de chapelle du comte de Schanmbourg. Il sé-
journa d'abord quelque temps à Londres chex
son onde , Jean-Chrétien Bach , par les soms
duquel il acquit du talent dans la musique. De
retour en Allemagne, il composa une cantate, qui
fut exécutée k Minden en 1789, en présence de
Frédéric-Guillaume II. Cette composition plut
au roi , qui accorda à l'auteur la place de timlMl-
lier dans la nouvelle chapelle de la reine, en 1790,
et ensuite celle de musicien de la eliambre. Guil-
laume Bach, dont le fils était naguère le seul
rejeton vivant de l'illustre famille de son nom,
a rempli ces euiplois pendant près de 40 ans. Les
ouvrages de sa composition qui ont été publiés
sont : 1" la cantate dont il a été parié ci*dessus,
et qui a paru sous le titre de Joie du peuple de
voir son roi bien-aimé, avec accompagnement
de clavecm; Bilckebourg; 1790. •* 2* Six sonates
pour clavecin et violon, couvre premier; Berlin,
1786. -^ S*" Trois sonates pour clavecin et violon,
op. 2;Beriin, 1790. —4* six sonates pour le clave-
cin seul, op. 8; Beriin, 1796. ^ 5* Deutsche und
firanutsische Lieder (cliansons allemandes et
françaises); Leipsick. Guillaume Bach est mort
k Berlin en 1846, à l'âge dequatre vingt-doiueans.
BACH (OswALD), professeur de chant, dont
l'origine est ignorée, n'est eonnu que par la cita-
tion que Ch. Bf . de Weber a faite d'un ouvrage
de sa composition qui a pour titre : Leçons de
chant pour mes élèves ; Saixbourg, 1790, 3 par-
ties in-4o.
BAidâ (Jbah-Gbqbob). On trouve sous ce
i|om un Sextuor pour piano, hautbois, violon,
violoncelle et deux cors, oeuvre troisième, gravé
à Offenbacb, chci André.
BACH (JEAM-Cnniaron»), dernier descen-
dant de la famille des i^ocA, naquit en 1780 à
Bindersieben, près d'Erfurt, où U fut économe
de la commune. Il y mourut le 2i mars 1846.
Jean-Christophe Bach cultivait la musique
comme amateur et était bon organiste. Kœrner,
éditeur àËrfurt, a publié une fugue pour Morgue
(en la) de sa composition.
BACH (Hekbi-Ahand), docteur en médecine
et en philosophie, est né à Ober-Schredfeldorf
dans le comté de Glati, en 1791 . Son éducation
musicale fut commencée au gymnase de cette
ville. Bach se rendit ensuite, en 1811, à Tuni-
versllé de Breslau, et y termina ses études. En
1813 il partit pour Vienne, et deux ans après
il alla k Berlin, où 11 acheva ses cours de méde-
cine. Comme compositeur et comme pianiste, il
possède un talent distingué; mais il s'est fait re-
marquer principalement par un livre qu'il a pu-
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308
BACH — BACHINI
blîé sous ce titre : De muskes e/fectu in ho-
mine sano et sgro; Berlin, Fred. Stark, 1817,
in-S**. On connaît de sa composition : Thème
avec sept variations pour le piano. Bre^lau,
Barlh.
BACH (Auisostb-Gdillaoiie), organiste de
l'église de Sainte-Marie ( Marienkirchéj à Ber-
lin, né dans cette ville, le 4 octobre 1796, ne
descendait pas de l'illastre famille de ce nom.
Son père était secrétaire de la direction royale
des loteries, et organiste de la Trinité. Après
avoir terminé ses études musicales, Auguste-
Goillaiime Oach se livra à renseignement, et Tôt
attaché comme professeur de musique à plu-
sieurs institutions et gymnases ; puis il fut ap-
pelé en 1822, à Stettin en qualité de directeur de
musique. La manière dont il remplit ses nou-
velles fonctions Tayant fait connaître avanta-
geusement, Zelter, qui, conjointement avec Ber-
nard Kiein, venait de fonder un nouvel institut
de musique, jeta les yeux sur Bach pour y rem-
plir les fonctions de professeur de composition.
Dans Tespace de dix ans, il y forma beaucoup
de bons élèves qui se sont foit connaître comme
organistes et professeurs. Après la mort de 2telter
et le départ de Klein, Bach eut la direction de
cet institut normal. Dans le même temps il reçut
aussi sa nomination de membre de la commis-
sion consultative pour la construction des orgues
en Prusse, parce quMl avait acquis des connais-
sances pratiques dans la facture de ces instru-
ments par l'examen qu'il avait fait dans ses voya-
ges des plus belles orgues de Leipsick, Dresde,
Prague, Vienne, Breslau, Munich et Haml>ourg.
En 1834, r Académie royale des beaux-arts de
Berlin Tadmit au nombre des membres de sa sec-
tion de musique. Cet artiste est mort à Berlin
en 1853 à Tftge de cinquante-sept ans. Il a pu-
blié plusieurs ouvrages de sa composition pour
le piano et pour l'orgue, parmi lesquels orf re^
marque : l» Divertissement pour le piano, Berlin,
Uchke. — 2« Fantaisie pour le piano, op. s.;
ibid. — 3° Fantaisie et fugue, en ut mineur, op.
4; ibid. — 4o Yariatîons sur l'air : An Alexis send
ich dich; ibid. — 5« Variations sur un thème
original, op 6; Leipsick, Probst. ^e» 12 Grandes
variations sur fair : Gestem abend war; Ber-
lin. — 70 Marche triomphale pour le piano, op. 7 ;
ibid. — 80 Pièces d'orgue consistant en préludes,
fugues, chorals variés, etc. ; quatre suites; Leip-
sick, 6r. et Haertel. — 9» Fantaisies, préludes et
fugues pourrorgue;Beriin. — lO» Chants à voix
seule avec accompagnement de piano, op. 8 ;
Berlin. — ll«>Der praktiMche Organist (VOr^-
niste praticien, contenant un recueil de divers
préludes, chorals, fugues et autres compositions).
divisé en trois parties; Berlin, Traotwein. ^iV*
Pièces d'oiigae pour le concert, suppléntent à
VOrganiste praticien, ibid Bach s'est ausii
fait connaître par de grandes compositions exé-
eutées à Berlin, à Dresde, et dans plusieurs villes
de la Pmsse, entre autres, : Boni/aciuSt ort-
torio avec orchestre, exécuté à Berlin, en 18S7,
et le psaume 100*, à 4 voix et orchestre, dont
la partition arrangée pour piano a été publiée en
1840, à Berlin, chez Trautwein. Enfin il a été
éditeur du livre choral pour les églises évang^
liques de la Prusse qui a paru sons ce titre :
Choralbuch fur das Gesangbveh %um cottes-
dienstl. Gebr. fdr evang. Gemeinden;. Beriia,
Trautwein.
BA.GH ^JBAN-DAvm), professeur de musique
à Berlin , n'est connu que- par un ouvrage élé-
mentaire sur cet art intitulé : Kleiner Gesa^g-
eaiechismus oder die tnahre und rechte Art des
ersten Gesang Vnterrichts in VoUusckuUn.
Ers ter Lehrgang (Petit catéchisme d^ chant,
ou véritable et t>onne méthode d^enseigner les
éléments du chant dans les écoles populaires.
Premier enseignement). Berlin, Reimer, 1827,
gr.in-8', obi. — 2* Cours de la science dudiant.
suite du petit catéchisme, etc.;i5id. — 1828.
Suivant M. Gassner ( Universal-I^exiàon der
Toukunstt p 88), Tauteur de cet ouvrage serait k
dernier rejeton de la grande famille des Bach.
Un autre musicien de ce nom (Bach, M.), pro-
fesseur de musique à Cologne, actuetlemeot vi-
vant (1855), est auteur d'une raélliode de chant
(Singschule) publiée en trois parties, à Ootogae,
chez Haeischer, et de deux recueils de Lieder
avec accompagnement de piano, ibid,
BACH\US (Jean- Lodis), organiste de Sainte
Marguerite et de l'église du clottre, k Gotha, vi-
vait en 1758. Il étudia la composition sous le
maître de chapelle Stœizel. On le range parmi
les bons compositeurs pour le clavecin.
BAGHELERIlS (Hvcbes DE LA), trouba-
dour français, né à Uxerche, dans le Limousin,
vécut vers la seconde moitié du douzième siècle.
On a de lui des chansons d'amour dont les ma-
nuscrits ont C4>nservé le chant
BAGHELET (L. -P.), diantre de l'église
métropolitaine de Rouen, est auteur d'un petit
recueil intitulé : Psaumes et cantiques en faux-
bourdon. Rouen, Fleuri fils aîné, 1837, ia-8*de
16 pages.
BAGHl (Jean de), compositeur français du
seizième siècle, dont Jean Monlanns et Ulrich
Neubert ont publié des motets dans leur Thésau-
rus Musicus, Sïuremberg, 1564, 1. 1*'.
BACHINI (Théodore), née Mantoite, vere
la fin du seizième siècle on dans les première*
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BACmNl — BACHMAISN
209
années du ïT^*, fat cordelier au couvent de
cette Tille, docteur en théologie^ et maître de
cbapeile de Tarchidnc d'Autriche, duc de Bfan-
toue. Le P. de VUliers de Saint-Étienne dit (Bi-
blioth.<CarmeUt.| t. II, col. 793 ) que Bachini a
écrit, vers 1636, un traité De musica, qui est
▼Faîsemblableiuent resté en manuscrit, car au-
cun bibliographe n'a cité cet ouvrage. Forliel ni
Uchteothal n^en ont en connaissance.
BACHMAMN (FRiDéRic), auteur allemand
qui vécut dans la première moitié du dix-bui-
tiènie siècle, a publié une dissertation De effec-
tibuM musiees in corpore humano. Leipsicic ,
I7a4.
BACHMANN (Charles-Louis), habile lu-
thier et musicien delà chambre du roi de Prusse,
naquit à Berlin en 1716. Ck>mme instrumentiste,
il se distinguait par son talent sur la viole; mais
c^est surtout comme luthier qu'il mérite d^étro
placé an rang des artistes les plus recommanda-
bles. Ses instrnments, et particulièrement ses
violons et ses violes, sont fort recherchés en Alle-
magne. Il est rinventeur des chevilles à vis pour
la contrebasse , invention qu'il appliqua par la
suite aux violoncelles et même aux violons. Il
i aussi, vers 1780, une espèce de guitare
à clavier qui portait, vers la droite de la table, un
mécanisme au moyen duquel on faisait frapper
les cordes par de petits marteaux. Cet instru-
ment eut peu de succès. En 1765 Bachmanji
reçut son diplôme de luthier de la cour. Cinq ans
après, il fonda, conjointement avec £mest
Benda, le concert des amateurs de Berlin, qui
eut une existence brillante, et qui ne Gnit qu'en
1797, lorsque Bachmann fut devenu trop vieux
pour y donner des soins. Cet artiste estimable
est mort à Beriin en ISOO, à l'âge de quatre-
vingt-quatre ans. Il eut deux fils, qui furent
musiciens de la chapelle du roi de Prusse.
BACHMANN (CHARixnrE-CHRiSTiNE-GciL-
belmire), femme de Cbarles-Louis-Bachmann,
fut depuis 1779 cantatrice du concert des ama-
teurs de Berlin, oii elle chantait encore en 1797.
Lors de Texécution de Toratorio intitulé La mort
de Jésus (de Graun), elle y chanta les solos, con-
jointement avec madame Schick. £lle était aussi
comptée parmi les premières virtuoses de Berlin
sur le clavecin. Le catalogue de Rellstçb indique
quelques chansons de sa composition.
BACHMANN (Le P. Sixte), religieux pré-
montre à Marchthal en Autriche, naquit le 18
juillet 1754 à Kittershausen. La nature Tavait
(loué de dispositions si heureuses pour la musi-
que qu'à l'ftge de neuf ans il lutta avec le jeune
Mozart, sur le piano, sans être vaincu par lui. Il
était déjà parvenu alors à jouer correctement
BIOCR. UNIV. nES musiciens. — T. I.
-plus de deux cents morceaux difficiles, parmi
lesquels se trouvaient des pièces et des fugues de
Jean-Sébastien Bach. Ses parents, qui le desti-
naient à Tétat ecclésiastique, le firent entrer de
bonne heure au monastère des bénédictins de
. Kittershausen. Il n'y trouva point de ressources
pour continuer ses études musicales, mais cela
•ne l^einpècha pas de commencer à composer pour
le piano , bien qu'il n'eût pas les premières no-
tions de l'art d'écrire. Il sentait le besoin de
s'instruire dans le contrepohil ; son désir fut sa-
tisfait lorsqu'il fut envoyé chez les prémontrés
de Marchthal pour y faire son noviciat, car il
trouva dans la bibliothèque du monastère une
riche collection d'ouvrages théoriques et de com-
positions des meilleurs maîtres, qu'il se mil à
étudier avec persévérance. L'arrivée du maître
de chapelle Koa à Marchthal lui fournit ensuite
l'occasion de perfectionner son éducation mu-
sicale. Ses études dans la théorie ne lui avaient
point fait négliger son talent d'exécution sur le
piano, et il avait acquis une grande habileté dans
la manière de Bach, non-seulement comme piar
niste, mais comme organiste. Ayant été nommé,
en 1786, membre de la société musicale établie
par Hoffmeister, il prit l'engagement de compo-
ser plusieurs morceaux pour cette société ; mais,
ayant été mécontent de la publication de ses
deux premières sonates de piano, il rompit avec
Hoffmeister, et retira les compositions qu'il des-
tinait à cet institut. Depuis lors il a vécu dans
la retraite à Marchthal, composant toujours, sur-
tout dans le style ecclésiastique, mais publiant
peu de chose. Les ouvrages de sa composition
qui ont été imprimés sont : l*' Deux sonates pour
le clavecin; Vienne, 1786. — 2? Collection de
petites pièces pour le même instrument ; Spire,
1791. — 3** Sonate pour le piano; Munich, 1800.
— 40 Fugue pour l'orgue ; Spire, 1792. Parmi ses
ouvrages restés en manuscrit, on remarque plu-
sieurs messes dont les quatre dernières sont
écrites dans le style rigoureux , une cantate re-
ligieuse, une grande symphonie, trois quatuors
pour deux violons, alto et basse, trois sonates
pour le piano et quelques fugues pour l'orgue.
BACHMANN (Gottlob), organiste de Saint-
Nicolas à Zeitz, naquit à Bornitz, village voisin
de cette ville, le 28 mars 1763. A l'âge de quinze
ans il fut admis à l'école de Zeitz , oh l'organiste
Frech lui donna des leçons de piano et d'har-
monie. Après avoir employé environ sept années
à l'étude de la musique, Bachmann essaya ses
forces dans la composition par quelques sonates
de piano; mais, considérant combien il lui res-
tait à acquérir de connaissances pour écrire cor-
rectement, il prit, en 178$, la résolution de se
14
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310
BÀCHMANlf
nndre à Lefp«ick, pour y étudier à fond le con-
trepoint et les belles-lettrei. A cette époque
les compositions de Koielnch et les qnatuors de
Pleyel Joulsmient d^ine Tofcnedécidée ; Badimami
se passionna pour ce genre de musique et s'en
fit l'imitateur; il ne tarda pas cependant à s'en
^égoftfer, après qu'il eut entendu les ouvrages de
Haydn M de Moiart, et ce furent ces deux grands
artistes qu'il prit pour modèles. Il passa plueieurs
années à écrire des quatuors et des symphonies
dans leur style. Ses amis, auxquels il les faisait
«ntendre, applaudissaient à ses efforts, au Heu de
lui Caire remarquer qu'il y a peu de gloire à ac-
quérir dans limitation des meilleures dioses;
mais, ayant quitté Leipsick en 1780 pour se
rendre à Dresde auprès de Naumann, il trouva
dans ce compositeur un juge plus sévère que
ses amis, et il commença à comprendre qu'il
lesterait toujours fort loin de Haydn et de Mo-
zart, parrfnt-il à imiter aussi exaeteraeot que
possible leur manière savante et pure. Né avec
un sentiment vir du lieauen musique, Baclimann
était dépourvu d'imaKinatlon et de génie; il fal-
lait quMl imilAt quelqu'un : ce fut Naumann qui
devint son modèle, et, après avoir aimé passion-
nément la musique instrumentale, il en vint à
adopter les pr^ugf^s de ce compositeur contre ce
genre, et à se persuader qu'il ne peut être ex-
pressif. La simplicité du style de Naumann, de
Weigl, de Salleri, de Cimarosa et de Vincenxo
Martini devint l'objet de ses préférences, et c'est
dans cette manière qu'il écrivit depuis lors la
plupart de ses ouvrages. La nécessité d'obtenir
une position fixe lui faisait solliciter depuis quel-
que temps la place d'organiste à Zeitz: il l'obtint
en 1791, et depuis lors il n'a plus quitté cette
ville. Les ouvrages de Bacbroann se divisent en
plusieurs classes ; voici l'indication des princi-
paux : Opéêlas. t* Phœdon et Naïde, en un
acte. — V Don SUvio de Roâalva, en deux actes,
arrangépour le piano; Brunswick, 1797. —3* Or-
phée et Euridiee^tia deux actes ; Brunswick, 1 798.
-«i** Cantate sur la mortd^Orphée ; Brunswick,
1799. La mélodie de ces compositions est gra-
cieuse et ne manque pas d'expression ; maison
y trouve peu d'invention. Ballaobs et gbamsoms:
5** Poésies légères de Mattbisson et de Jacobi,
mises en musique; Halle, 1795.-6** L'Elysée^
ballade de Mattbisson ; Vienne, Riedt. — r Duuie
cbansons allemandes, œuvre sixième ; OfTenbach,
André. —8'' Béroet Léandre,ha\Me de Bûrger ;
Offenbacb, 1798. — 9* Complainte d'une jeune
.^le,deScliiller; Augsbourg. 1799.^10" léonard
et Blondine, ballade ; Leipsick, Breitkopf et Haer-
tel. — ir JLéiiore, ballade de Biirger; Vienne,
Riedt. — 12* Arton, ballade; Bonn, Simrock, —
iSl' DU Bwrgsehaft (la Caution) , ballade de
Schiller; Vienne, Riedt. — 14« La plainUde
CérèSt de Scliiller; ibid.— 16** jDie SeMacht ;
ibid. — 16" BaUades de Goethe ; Leipsick , KiUi-
nel.— 17® Doute diansons allemandes., œovre
vingt-deuxième ; Vienne, Eder. — 18* Six cban-
sons, op. 25 ; Vienne , Riedt. -> 19» Six odes alle-
mandes, op. 33 ; ibid. — 20O Six chnosons alle-
mandes, op. 45 ; Berlin, Dunker. — 21** Six idem
op. 51 ; Leipsick, Hoflmeister. — 22* Six idem^
op. 59 ; Worms, Kreitner. — 23* Trois morceaux
deRochlitz ; Leipsick. — Musique nisniniBHTALS.
— W Symphonie pour Vorckestre^ op. 2; Of-
fenbadi, André. — 25» Deux id. , œuvres neu-
vième et dixième ; Brunswick , Spebr. Ces com-
positioos sont très* faibles. — 26* Deux quatuors
poar deux violons, alto et basse, ceuvre troisième;
Odenbach, André. — 27* Deux idem, op. 5 ;
ibid. ^ 28* Trois idem, œuvre septième ; Vienne ,
Eder. — 29a Deux idem en sol et en mt-Mmol,
op. 8 ; Bmnswick, Spelir. — 30* Un idem, op.
32; Uipsick, Breitkopf et Haertel. — 31* Un
idem, op. 57 ; Worms, Kreitner. — 32* Un idem^
dédiéà Haydn, Augsbourg, Gombart. ^ 33« <^tf tn-
te^to pour piano, flûte, violon, alto et violoncelle,
op. 42; Vienne, Eder. — 34* Deux triot pour
piano, violon et violoncelle, Brunsvrick, Spebr.
— 35» Sonate pour piano et violon obligé, op. 4;
Offenbacb, André. — 36o Àndante pour piano
et violon, tiré de la Symphonie op. 9; Bruns-
wick, Spebr. — 37» SoneUe pour piano et violon
obligé, op. 23; Vienne, Eder.— 38» Sona/e ponr
les mêmes instruments, op. 24, ibid. — 39» So-
nate pour piano, à quatre mains, op. 41 ; Bonn.
Simrock. ~ 40» Sonate ponr piano seul, op. 21 ;
Leipsick, Breitkopf. — 41» 5onafe idem, op. 36 ;
Vienne, Riedt.— 42» Six petites pièces idem;
Leipsick* Breitkopf. —43» Douze pièces favo-
rites; Vienne, Eder. — 44<» Sonate, ibid. — 4S*
Une idem, n» 76 du Journal de Musique ; Odte-
bach, André. — 46" Deux sonates; Dresde,
Hilscher. — 47» Douie danses et marches, op.
68; Worms, Kreitner. — «S^Six pièces d'orgue,
œuvre trente-quatrième ; Leipsick, Breitkopf et
Haertel. — 49» />otfze icfem; Leipsick, HafTmeis-
ter. On a aussi deBachmann un petit traité d'har-
monie intitulé : Kurze und deutliehe Gène-
ralbass Antoeisung ; Zeitz ( sans date ), in-8«.
Enfin, vers la fin de sa vie, il a publié : Allge-
meine Musiischule nach der neuesten Méthode
eingerichtet (École complète de musique, d*après
les méthodes les plus nouvelles); Zeitz, 1833,
in-8«.
BAGBMANN (CnnÉncii-Louis), médecin,
né à Scliwartz, près de Henneberg, étudia à i'n-
niversité d'Erlangen, en 1785, et y fit imprimer.
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BACHMANN — BACILLY
21t
dans la même aonée, un ouvrage in-4^, intitulé :
Sntumrf zu Voriesungen ûber die Théorie
der Musikf insofern sie lAehhahern derselben
notkwendig und nûtzlich ist (Idée d'un cours
de théorie de la musique, en tant qu'elle est né-
cessaire et utile aux amateurs de cet art). Ger-
lier {Biogr, Lex. der Tonkunstler) dit que ce
o*est qu'une copie fidèle de la dissertation du
docteur Forkel sur le même sujet. Vers 1797,
Bachmann se fixa k Cuimbach , où il exerça la
médecine. On a aussi du même auteur : Disser-
iatio inauguralis medica de Ef/eetibus mu-
tiex in hominem, Erlangen, 1792.
BACHMANN (O.), fabricant dlnstrumente
à archet k Halberstodt, est auteur d'un livre in-
titulé : Tfuoretiseh'praktisches Handbuch des
Ceigenbaues; oder Anweisung, italienische
und deutsehe Violinen, Bralschen, Violoncel-
lo*s^ Violons sowie Guïtarjren undGeigenbogen
naeh den neuesten Grundsxtzen und in
hœc Juter VoUkommenheit zu verferiigen {Ma-
nuel théorique et pratique de la construction des
instruments à archet, «ftc};Qued If nbourg et Leip-
sick, Gott, Basse, 1835, 1 vol. in-S^de 92 pages,
avec 4 planches. Le livre de Bachmann n'est
guère qu'un abr^é du grand ouvrage de Wetten-
gel, publié quelques années au|Muravant (Y. 'Wet-
tsrgbl).
BACHMAYEB. On a sous ce nom, qui
est protiablement relui d'un musicien autrichien,
trente-six airs nationaux arrangés pour deux
clarinettes, deux corset deux bassons, imprimés
à Vienne, chez Steiner.
BACHHEISTER (Ldcas), docteur en tbéo-
logie, professeur et surintendant a Rostock, na-
quit à Lunefoourg le 18 octobre 1530yet mourut
à Rostock le 9 juillet 1608. On a de lui: Oraiio
de Luea Lossio; Rostock 1562. Il prononça cet
éloge du musicien Lossius le jour où il prit pos-
session de sa chaire de théologie.
BACHSHIDT (Antoine), compositeur et
virtuose sur la trompette et sur le violon , naquit
à Hoelk en Autriche, vers 1709. Il fut pendant
quelque temps inspecteur des prisons dans sa
ville natale; mais il abandonna cet emploi, et
se mit à voyager. Partout il obtint des applau-
dissements pour son talent extraordinaire sur la
trompette , dont fl savait tirer des sons qui sem-
blaient ne pas appartenir à cet instrument. 11 tat
enfin placé à la chapelle du prince- évèque de
Wôrtzbourg; mais il ne put y rester longtemps :
le son de son instrument ayant causé des maux
de nerfs à la tante du prince , Bachsmidt Ait
obligé de quitter ce service et fut récompensé
magnifiquement. Il se rendit de là à Kchstadt,
où il fut placé à la chapelle du prince-évèque
(Jean-Antoine m). Bachsmidt, y ayant acquis
nne grande habileté sur le violon , fut employé
par le comte de Strasoido , successeur du prlnce-
évêque, comme premier violon de sa musique»
et peu de temps après comme directeur de ses
concerts. Il commença alors à se livrer avec ar-
deur à la composition et à l'étude des onvrages
des meilleurs maîtres andens et modernes. Ses
premiers essais ayant eu du succès, le prince
d'Eichastadt l'envoya en Italie pour se perfection-
ner. A son retour dans la résidence, le prince
le nomma directeur de sa chapelle. Il composa
alors plusieurs opéras allemands et italiens qui
furent représentés à la cour et sur le théêtre de
la ville; sa musique d'église lui acquit surtout nne
grande réputation. Il a écrit beaucoup de messes,
vêpres , litanies, etc., dont les coptes manuscrites
se sont répandues. On connatt aussi un grand
nombre de symphonies , de quatuors , de con-
certos , de sa composition; mais il n'a été gravé
que six quatuors de violon , et un concerto pour
haut bois, deux violons , alto, basse et deux cors.
Son style rappelle celui de Graun. Bachsmidt de-
vint aveugle quelques années avant sa mort, qui
arriva vers 1780.
BACILERI (Dou Jean), ecciésiastique né
à Ferrare , dans la seconde moitié du seizième
siècle, est connu comme compositeur par les
ouvrages suivants : 1^ Vespri a ottovod, op. 3;
Venise, AngeloGardano, 1610, in-4^ — 2® To*
tum defunctoi-um officiwn guinqtie vocibus ,
op. 3; Venise, Bart. Magni, 1619.
BAGILIERI (Louis), compositeur drama-
tique , né à Bologne, et élève du lycée commu-
nal de musique de cette ville , a fait représenter
au petit théâtre Gontaval!i,en 1842, Sesostri,
opéra en trois actes dont la musique a eu peu
de succès. Cet essai n'a point été suivi par d'au-
tres productions.
BACILLY ( BÉNIGNE de) , prêtre, né dans la
Basse-Normandie, vers 1625»n'était pas un com-
positeur habile, comme on l'assure dans le DiC'
tionnmre historiqtie des musiciens (Paris, 1810);
il avait au contraire fort peu de pratique , quoi-
qu'il ne manquât pas d'une sorte de génie naturel.'
Bacilly avait obtenu un bénéfice qui l'a fiait dési-
gner par ses contemporains sous le nom de
Prieur de 'Sacillg. On volt par le titre d'un de
ses ouvrages quMl avait cessé de vivre en 1682.
Il a publié : T Recueil des plus beaux vers
qui ont été mis en chant, avec le nom des
auteurs, tant des airs que des paroles; Paris,
1661 , 2 vol. in- 12. — 2*' Remarques curieuses
sur Vart de bien chanter; Paris, 1668 , in-12.
— 3* Premier et deuxième recueils d'airs spi-
rituels à deux parties, par feu M. de Bassilly
14.
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213
BACILLY — BACKOFEN
(«ic); Paris, 1692, 2** édition. — 4*» Premier et
deuaième recueils d*airs bachiques; Paris,
1677 , in-8*» obi. , 2°** édition. Forkd , d'après le
catalogue fort mal fait qui se trouve dans l'his-
toire de rOpéra du président Durey de Noinville,
a écrit {Àllgemeine LiUeratur der Musiky p.
309) De Baillyau lieu àeBacilly; Lichtenthal
le copie aveuglément en cette drconstanoe (£iO'
0-afia delta MusUa, t. 4, p. 142), comme
SI le fait presque toujours, et reproche à £. L.
Gerber d'avoir écrit de BacUly d*après Tautorité
de La Borde. La Borde et Gerber ont nommé l'au-
teur des Remarques curieuses par son véritable
nom , et Forkel et Lichenthal ont été induits en
erreur. Voici , à cet égard , des renseignements
dont je garantis l'exactitude. L'ouvrage de Ba-
ciUy fût d'at>ord imprimé sans nom d^auteur,
sons ce titre : Bemarques curieuses sur Vart
de bien chanter^ et particulièrement pour ce
qui regarde le chant français. Paris, Bal lard,
1668, in- 12. Dans la même année le frontispice
du tivre fut changé, et l'on y ajouta : par le
Pr. B, D, B, Le titre de la deuxième édition ,
qui parut à Paris, en 1671 , in-12, chez G. de
Luyne , est le même que celui d , avec les lettres
initiales (1). La troisième édition est intitulée :
VArt de bien chanter de M. de Bacilly; Paris,
Claude Bageart, 1679, in- 12. Le frontispice de
celleKîi fut encore changé dans la même année ,
et Bacilly y ajouta une défense de son livre »
dont il avait été fait une Critique anonyme. L'ou-
vrage ainsi remanié porte pour titre : VArt de
bien chanter de M. de Bacilly, augmenté
d^un discours qui sert de réponse à la critique
de ce traité, Paris, chez Tautenr, 1679, in- 12.
Enfui la quatrième édition est intitulée : Traité
de la méthode ou art de bien chanter,par M,
deB***. Paris, Guill. de Luyne, 1681, in-12.
BAGK (P. CoNRARD), naquit en 1749 à Hei-
gerloch. En 1770 il entra dans l'ordre des Béné-
dictins à Ottobeuern, où il mourut en 1810. Ses
étndes de musique ont été faites à Zweifatten ,
sous le P. Ernest Weibrauch, ensuite à Ottobeuern
sous le P. François Scbeitcer, et enfin sons Neu-
bauer. 11 a composé beaucoup de messes , lita-
nies, etc. Parmi ses compositions, on connaît
aussi un opéra de Joseph, dont les journaux
allemands ont vanté le mérite.
BAGKHAUS (Jsan-L.) ; Y. Bachaus.
(1) Barbier, Dietionn. des Anonymes, t. III, p. St7,
n* it0l9. l>« édit.) prétend que les exemplaires de
irri ont pour tttre ; TraUé de la Méthode, ou VÂrt de
bien chanter, et que cri eiemplatres sont de la pre-
iDlère édition arec un nouveau frontispice. Il 7 a dana
cette aisertlon plusieurs erreurs que n'aurait pas faites
«e bibliographe a'U eût tu les diverses édlttons du livre.
BACKOFEN (J.-G.-Henri ) , composttenr,
. «littérateur et virtuose sur la harpe, le cor anglais,
la clarinette et la flûte, vivait à Nuremberg en
I 1803 , et naquit à Durlach en 1766. En 1780 , il
Ait envoyé à Nuremberg, avec deux de ses
frères , pour y étudier la musique , la peintare
et la littératare. Il apprit en peu de temps le
français, l'espagnol, l'italien, et devint habile
peintre de portraits. Ses maîtres de musique fo-
rent Gruber pour la composition , et Birckmann
pour les mstruments. En 1789, Backofen était
déjà compté parmi les t)ons clarinettistes , et les
voyages qu'il fit alors augmentèrent beaucoup sa
réputation. Bentré à Nuremberg en 1794, il se mit
à étudier la flûte, et devint bientôt l'un des pre-
miers flûtistes de l'Allemagne. Mais c'est surtout
comme harpiste et comme virtuose sur le cor
anglais qu'il s'est distingué. Après avoir voyagé
pendant plusieurs années, il s'arrêta à Gotha en
1802, et revint à Nuremberg l'année suivante.
On a de sa composition : 1* Seize variations sur
l'air : Ah! vous dirai-je maman ^ pour la
harpe à crochets; Leipsicfc, 1779. — 2* Sonate pour
la harpe, avec ace. de violon ; ibid., 1798. — 3*
Concertante pour harpe , cor de bassette , et vio-
loncelle. — 4^ Concertante pour harpe, alto et
violoncelle. — 5* Treize variations pour la harpe,
sur l'air Aeh die lieber Augustin , éic. » op. 41;
Leipsick, 1801. — &> Premier, deuxième et
troiiiième cahiers de pièces pour la harpe; ibid.
1799-1802 7** Anleitung zumHarfenspielmît
eingestreutenBemerkungen ûber den Bauder
Harfe (Instruction sur l'art de jouer de la harpe ,
avec des remarques sur la construction de cet
instrument ) ; Leipsick, Breitkopf et Haertel,! 802.
Une deuxième édition augmentée de cet ouvrage
a paru en 1827» sous le tilre de ÉfarfensehuU;
Md.-'V^Anweisungfûrdie Klarinette und dos
Bassethorn. (Méthode pour la clarinette et le
cor de bassette); ibid., 1803i— 9** Concertante
pour deux clarinettes. — 10^ Quintuor pour corde
bassette , 2 violons, alto et basse. ^11* Premier
recueil pour la harpe, avec le doigté Indiqué,
à l'usage des commençants. De plus, en manus-
crit : 1* TeDeum bref; —2* Musique pour l'ou-
verture du théâtre de Nuremberg, — 3* Scène de
Métastase. — 4« Chant funèbre pour la mort d'un
Franc-Maçon, à quatre voix. •^5'' Trois concertos
pour cor de bassette ; -^ 6^ Grand concerto pour la
harpe à pédales. —7® Quintetto pour la clarinette.
•^ 8* Plusieurs pièces d'harmonie pour deux cla-
rinettes, deux cors et deux bassons. En 1806,
Backofen fut nommé musicien de la . chambre
à la cour de Gotha. Il fit de là quelques excur-
sions à Leipsick, à Munich et à Francfort.
En 1815, lise fixa à Darmstadt, et y établit on»
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BACKOFEN — . BADER
2K3
numufocturede clarinettes, quelques années après.
Il y vivait encore en 1837. Deax de ses frères ont
aussi embrassé la profession de musicien. Le pre-
mier, Ernest né à Durlacli en 1770, était premier
basson au tliéfttre de Nuremberg, en 1803; le
second, Oodefroid, né aussi à Durlach, en 1771,
joaait la première clarinette au même théâtre,
dans le même temps.
BACON (RoGBB)y franciscain anglais, na-
quit à Ilcbester, dans le comté de Sommerset,
en 1214. Il étudia d*abord à Oxford , puisa Pu-
ni versité de Paris, où la réputation des profes-
seurs attirait des disciples de toutes les parties de
l'Europe. Revenu en Angleterre en 1240 , il y
entra dans l'ordre de Saint-François, et alla se
fixer à Oxford, où il se livra à l'étude de la phy-
sique. La natnre l'avait doué d'un génie qui le
porta à s'élever au-dessus de son siècle et à faire
des découvertes qui lui ont mérité Tadmiration
des nations éclairées et les persécutions de ses
contemporains. Il mourut à Oxford, vers 1292.
Au nombre de ses écrits se trouve un traité De
valore musices, qui a été inséré dans son Ojms
maftu, Londres, 1733, in fol. Un manuscrit du
14* aiècle de la bibliothèque Ambrosienne de Mi-
lan , coté R. 47 , in-fol., contient un petit traité
de musique de Roger Bacon, sous ce titre :
Opuiculum valdè utile de musicd. Ce traité,
divisé par chapitres, s'étend depuis la page 43
jusqu'à la 57*. Il ne contient rien qui le distingue
des écrits de son temps sur cette matière , à Tex-
ceptSon de cette question aasex curieuse : Quo-
modo pultus «ira arterite musice moveantur^
de seconda vero promissionis quomodo natura
musiea in pulsu inveniatur, ficui dicunt
Galienus et Avieena. Cest cette même question
qui, longtemps après^a fourni au médecin Marquât
le sujet d'un livre singnlier. (Voy. Mabqdet. )
BACON (François), de Yemlam, célèbre
cbaneeUer d'Angleterre, né en 1560, mourut
en 1626. Cet homme de génie, l'un de ceux qui
ont le plus contribué aux progrès des sciences
naturelles par la philosophie positive qu'il y a
introduite , a traité de plusieurs objets relatifs à
la production et à la propagation des sons dans
les deuxième et troisième centuries de son im-
portant ouvrage intitulé : Sylva sylvarum, Hve
historia naturalis. Ce livre se trouve dans ses
œuTres complètes imprimées à Francfort en 16G5,
in-fol., p. 754.
BACON ( Richard Macxbubib), littérateur et
raosicien anglais , né à Norwich vers 1788 , s'est
liaii cçnnaltre avantageusement par la publication
d*iin écrit périodique relatif à la musique, intitulé :
The Quarterly mtuiecU Magazine and Review,
dont le premier numéro a été publié au mois de
janvier 1818. Ainsi que l'indique son titre, cette
revue devait Iparattre de trois en trois mois par
cahiers qui , étant réunis, formaient des volumes
d'environ 550 pages ; mais la publication n'a été
régulière que dans les premières années : dans
les derniers temps, les numéros ont paru près de
deux ans après l'époque indiquée. Le dixième
volume a été complété en 1830. Ainsi que la plu-
part des livres anglais qui traitent de la musique,
{eQuarterly musical Magazine est assez super-
ficiel en ce qui concerne tes parties principales
de Tart, et en même temps, diffus sur des ques-
tions de peu de valeur; cependant cet écrit pé-
riodique n'est pas dépourvu de mérite. M. Ba-
con , suivant l'usage des anglais , ne s'est pas fait
connaître comme rédacteur du Quarterly mu-
sical Magazine; mais il a publié sous son nom
un traité du chant extrait de son recueil périodi-
que, sous ce titre: Eléments of vocal science
being a pMlosophical enquiry into some oftke
principles ofsinging; Londres, Baldwin, Cra-
dock and Joy, 1824, in- 12. Cet ouvrage est écrit
sous la forme de lettres, qui sont signées, dans le
Quarterly musical Magazine, du pseudonyme
de limotheus.
En 1821 , le projet d'une Encyclopédie de mu-
sique fut fait à Londres : elle devait former deux
volumes grand in-4*. démenti, Bishop, le Dr.
Crotch,M. Adams, et quelques autres musiciens
et 'littérateurs y devaient fournir des articles , et
la rédaction générale de l'ouvrage devait être
confiée à M. Bacon , qui en publia un prospec-
tus bien fait dans la même année , en une de-
mi-feuille in-40, du format que devait avoir l'En-
cyclopédie. Cette entreprise ne s'est pas réalisée.
M. Bacon habitait ordinairement dans une maison
de campagne à Cossey, près de Norwich , et non
loin de Londres.
BAGQUOY GUÉDON (Alexis), danseur
de la comédie française, retiré en 1767, est auteur
d'un livre qui a pour titre : Méthode pour exer--
eerVoreilh à la mesure dans l'art de la danse.
Amsterdam (Paris), 1778, in-8^ de 56 pages,
avec 20 planches de musique. Le même livre a
reparu avec un nouveau frontispice, en 1784.
BADENHAUPT(HERHAim), directeur de
musique à l'église de Glûkstadt, dans le duché de
Holstein, sur les bords de l'Elbe, vers le milieu du
dix-septième siècle, a faitimprimer dans cette ville,
en 1674 , un ouvrage intitulé : Choragium Me-
licum, qui renferme quarante morceaux de mu-
sique sacrée à troix voix , deux violons et basse.
BADER (Charles- Adam), néà Bamberg, le 10
janvier 1 789, ftit considéré comme un des mei Heu rs
ténoi s de l'Allemagne. Son début dans la carrière
dramatique eut lieu en 1814, au thé&tre de
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su
BADER — BAECKER
Branswick, alors dirigé par Klingemanii. Deux
ans après, il obtint un congé pour aller ne Taire
entendre à Berlin. Sa voix et son talent comme
acteur n*aTaient point encore acquis leur déve-
loppement; néanmoins les représentations où
Bader se fit entendre furent autant de triomphes.
Son engagement achevé à Brunswick, il en con-
tracta un à Berlin, qui Ta fixé dans cette ville.
Comme la plupart des chanteurs allemands, Ba-
der manquait d'une éducation vocale basée sur
une bonne mise de voix et sur un mécanisme
pratique <le la vocalisation; mais le timbre de sa
voix était de la plus belle qualité , et son accent
avait beaucoup de pathétique et d'expression.
Comme acteur, il avait d'ailleurs beaucoup d'in-
telligence, de chaleur et de force. Son genre
était le drame , et les rôles qui loi ont fait le
plus d'honneur sont ceux d' Àdolar dans VBu-
rianthe de Weber, de Udnius dans la Vestale^
de Cortez et de Masaniello, Il comptait beau-
coup d'admirateurs parmi les habitués du théâtre
royal de Berlin , mats les partisans de la musi-
que italienne lui contestaient le titre dechanteur,
et prétendaient qu'il ne méritait ses succès que
par son jeu. Bader parut pour la dernière fois sur
le théâtre de Berlin le 18 janvier 1849, dans le
rôle de Blondel de Richard-Cœur-de-lion ,
opéra de Grétry. H a publié de sa composition :
V Veni creaior à quatre voix et orchestre; Bonn,
Simrock. —3" Six Lieder, avec acoomp.de piano;
Berlin, Schleslnger.
BADIA (Chamlbs- Augustin), compositeur,
né à Venise , était au service de la cour de
Vienne au commencement du dix-huitième siècle.
Ses ouvrages sont : !<> Narcisot à Vienne, t699..
20 XaA'^Ai ÀpoUo; Vienne, 1700. — 3» £a Cor te
celesie^ oratorio pour la f^te deSainte-Catlierine,
1702. — 4o Àtnore vuol somiglianza; 1702. —
5® // Profeta Elia^ oratorio, à Venise , 1720. —
t^Gie$ii nel Prestation oratorio, en 1730. On con-
naît aussi de sa composition, Triàuti armonici^
collection composée de douze cantates à voix seule
et clavecin, gravée sans date et sans nom de lieu.
BADIA ( Louis), compositpor, né à Tiramo,
dans le royaume de Naples, vers 1822, a fait
représenter à Bologne, pendant la saison du car-
naval, en 1846, son premier opéra, intitulé Gis-
mondo de Mendrtsio, Cet ouvrage n'eût pas de
succès. Un autre opéra, écrit pour Fk>rence par
le même artiste, n'a eu qu'une représentation.
Le 15 février 1853 M. Badia a fait jouer au grand
théâtre de Trieste Flavio Raehis , opéra sérieux
qui n'a pas été plus. heureux.
BADI ALI (CÉSAB ) , ba<«e chantonte distin-
guée des théâtres d'Italie, débuta à Trieste en
1827. Après avoir brillé sur les théâtres princi-
paux, particulièrement à Milan» où il chanta
pendant les années 1830, 31 et 32, il fut engage
au théâtre de Madrid, puis à celui de Lisbonne,
et ne revint en Italie qu'en 1838. Lorsqu'il re-
parut an tliéfttre de la Scala , à Milan , il y ob-
tint un succès d'entliousiasme, el il y chanta al-
ternativement ainsi qu'à Vienne et à Turin. En
1842 , le titre de premier clianteur de la cliam-
bre impériale lui fut accordé, puis il se fit enten-
dre à Rome, à Venise, à Trieste, à Turin, et
dans d'autres villes moins importantes. En 184s
il était à Livoume; mais il parait avoir quitté
la scène peu de temps après. L'Académie de
Sainte-Cécile, de Rome , l'admit au nombre de
ses membres. Il s'est fait connaître comme com-
positeur par trois mélodies intitulées : 1® VAd-
dio a iVtce, Romanza ; Vienne, Mechetti. ^ V II
GiuramentOf pour ineno soprano, ibid. — y
VombrOf romanza , k\em,ibid,
BADIAIO (Loois-DiEUDosnÉ), poète et mu-
sicien italien, naquit à Mondo vl le 7 août 1675.
Après avoir terminé ses études littéraires et mu-
sicales, il embrassa l'état ecclésiastique, el ob-
tint les places de maître de chapelle et de rec-
teur du séminaire de Mondovi. Il monrul en
cette ville le 18 novembre 1742. On a imprimé
de sa composition: Sacri (^f/eclus poetici in
honorem B. Mariss Virginis, quatwn- vocicm;
Mondovi, l7l2»in-4^
BALCKKR (Casinir), né àBertln,ver8l79e,
fut amené fort Jeune en France par M""' de Gen-
lis , qui en fit son élève de prédilection, particu-
lièrement pour la harpe. Elle lui enseigna à jouer
de cet instrument d'après son système, qui coa-
sistait à faire usage , dans l'exécution, du petit
doigt de chaque main , ce qui est contraire aux
principes ou, si l'on veut, aux liabitiides des har-
pistes. Quoi qu'il en soit des avantages de ce
système , il est certain qu'il réosstt complète-
ment dans l'éducation de M. C. Baecker, dooé
par la nature des plus heureuses dispositions el
d'une volubilité de doigts jusqu'alors sans exem-
ple. Vers 1808, M. Baecker débuta dans les con-
certs, et se fit applau<)lr par le brillant et la net-
teté de son jen , ainsi que par la beauté des sons
qu'il tirait de l'instrument. Il était alors Agé
d'environ dix-huit ans, et n'était connu dans le
monde que sous le nom de Casimir. Après de
brillants succès, il cessa tout à coup de paraître
en public , et rentra dans l'obscurité de la vie
privée , mettant autant de soin à se faire oublier
qu'il en avait mis naguère à se faire connaître.
Plus de dix -huit ans s'écoulèrent, et un petit
nombre d'artistes af aient seuls conservé le sou-
venir du talent de M. Baecker, lorsqu'en 1829
il vint réveiller l'attention dn public par Tan-
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BAECKER — BAKR
Sld
nonce d'un cours de harpe , dont le prospectif
indiquait la mise eu pratique, dans renseignement
de cet instrument, da système de M"^ de Gen-
lîi, devenu celui de son élève. J^ignore quel fut
le sncoèe de ce cours, mais Je sais que depuis ce
temps M. fiaecker n'a point cessé de se livrer à
renseignement de la harpe. Au mois dVril de
l'année 1835 , il s'est Tait entendre dans un con-
cert; mais il y fit peu de sensation.
0ans les concerts qu'il a donnés , M. Casimir
Baecker a joué quelques morceaux composés ou
arrangi^ par lui : il parait avoir gardé cette mu-
sique pour lui seul , car je ne crois pas qu'il en
aitété rien publié. Tous les catalogues de ia France
et de l'Allemagne sont rouets à cet égard.
BAEHR ( Jbah ), ou Beer^ ou Baer, maître
des concerta da duc de Weissenfels , naquit en
1662 à Saint-Georges sur I^Ems, bourg du comté
de Klevenlialler, en Autriche. Ses parents, qui
professaient la religion protestante, étaient pau-
vres et hors d*état de rien faire pour l'éducation
de leurs fils; des moines, possesseurs de la sei-
gneurie catholique où il était né, se cliargèrent
de son entretien et de son instruction, dans l'es*
poir de ie faire changer de religion. Lorsqu'il fut
âgé de dix ans, ou l'envoya an couvent des bé-
nédictins, à I^robach. Il y fit de si rapides pro-
grès dans les lettres, les sciences et la musique,
qu'il put être admis, le 20 octobre 1670, au
gymna.se poétique de Ratisbonne. Il s'était réuni
dans celle ville à s«^s parents, qui avaient dû s'y
retirer à cause de leurs opinions religieuses. Il
y resta plusieurs années. Le magistrat de Ratis-
bonne lui fournit ensuite les moyens d'aller étu-
dier ia théologie à l'université de Leipsick ; mais
il y resta peu de temps, parce que sa belle voix de
téoor, son talent sorte violon et sur le clavecin,
enfin son mérite comme compositeur, le firent
appeler à ia chapelle du duc Auguste de Saie.
Après la mort de ce prince, il fut nommé maître
de chapelle des concerts do duc Jean-Adolphe
de Weissenfels. Atteint d'une balle à la chasse
du sangPer, il est mort au mois d'août 1700, Agé
de quarante-huit ans.
Baehr est plus connu comme écrivain polé-
mique, que comme compositeur. Plus pédant en-
core que savant , il a porté dans ses dispotes
littéraires l'oubli de tonte convenance. Ses oa-
vrages consistent en pamphlets assez, eourts,
quoique les titres en soient fort longs : en voici
la liste. Ursus murmurai^ da$ isi : klar und
deutlicher Beweiss , weleher gestalten Bferr
Gottf, Vockeradf Hector des GymnasU illustr,
iu GothOf in seinem den lO aug. des ahge-
wicAenen 1696 Jahres herausgegeàenen pro'
grammateder Musih, und per consequens de-
nen von derselben dependirenden zu viel
geihan (L'Ours murmure, ou preuve chaire et
évidente de l'ignorance de M. GodeOoi Tocke-
rodt,etc.); Weimar, 1697, in go, 42 pages.
Cette diatribe est dirigée contre un programme
intitulé : ConsuUatio IX de cavendo falsa
mentium intemperaiarum medecina; sive
abusu nwsicorum exercitiorum, sub exemplo
principum romanorum^ par G. Yockerodt,
recteur à Gotha. Baéhr se désigne Ini-mémesous
le nom â'Ursus, parce que celui de Baer signi-
fie un ours dans la langue allemande. Vokerodt
i ayant défendu son opinion dans un autre écrit
intitulé : Missbrauch der freyne Kûnste, in-
sonder heit der Musik. (Abus des beaui-arts,
et notamment de la musique) , Baehr l'attaqua
plus violemment encore dans une satire qu'il
intitula : Vulpes vulpinatur^ List wider List,
Oder die tnusikalische Fuchsjagd ( Le lenard
est pris, ruse contre ruse, ou la chasse musi-
cale aux renards); Weissenfels, 1697, in-4*',
12 feuilles. Celte dispute donna encore Heu à
d'autres pampiilets de Baehr, qu' il intitula Ur-
sus saltat, Ursus triomphât ^ etc. Les au-
tres ouvrages de ce musicien sont : {o Bel-
lum musicum, oder musikaliseher Krieg (La
guerre musicale); Weimar, 1701, in-4% 4 feuil-
les t/2. — 2o Musikalische Discurse durch die
Principia der Philosophie deducirt, etc. Nu-
remberg, 1719, ln-8*, 219 pages. Cet. ouvrage,
comme on voit, a été publié longtemps après la
mort de l'auteur. Baehr y donne ta solution de
soixante questions relatives à la musique, dans on
nombre égal de chapitres. A la fin du volume, on
a réimprimé l'opui^cule intitnlé : Bellum musi-
cum, Baehr a laissé en manuscrit on traité de
composition hititulé : Schola phonotogica, seu
Tractatus doctrlnalis de compositione harmo-
nica , qui a été en la possession de Mattheson.
Celui-ci, dont le caractère avait de l'analogie avec
celui de Baehr, assure que ce musicieu était gai ,
quil était recherché dans le monde, et que ses
ouvrages portent l'empreinte de la sérénité de son
esprit. (Y. Mattlieson, Grundlage einer Bhren-
pforte^ p. 15.). Baehr a laissé en manuscrit quel-
ques ouvrages de philosophie.
BAEHR (O.). On a publié sons ce nom
six Lieder à quatre voix ( soprano, alto, ténor et
basse), Leipsick, Breitkopf et Haertel, et six
Lieder pour mezzo soprano , avec aceomp. de
piano, ihid,
BAEBR(JosKra). VopezBuai.
BAER (HEimi). On a gravé sous ce nom
trois duos pour deux violons , chez Breitkopf et
Haertel , à leipsick.
BAERMANN (JEiUf-FrÉDéRic), bassoniste
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316
BAERMANN
et nûtiste à Halle , a publié divers ouYrtges de
sa coidpositioa : 1** Trois doos poar deux flûtes ,
œuvre premier; Leipsick, 1798. — 2* Trois idem,
œuvre deuxièoie; ibid.— 3* Trois duos pour violon
et violoncelle, œuvre quatrième; iHd, 1799. —
4"^ Trois duos pour violon et alto, op. 6, et trois
idem, op. 7;0frenbach, 1799. — 5» Trois duos
pour deux flûtes , op. 8, 1802.
BAERMANN (Hbkw. Joseph), virtuose sur
la clarinette, est né à Potsdam, le 1 4 février 1 783.
A rage de onze ans il fut admis dans Pécole de
musique miliUire de cette ville, et y commença
son éducation musicale Plus tard il eutle bQU-
benr de recevoir des leçons du célèbre clarinettiste
Béer, qui lui fit faire de rapides progrès dans
l'art de jouer de son instrument. Malheureusement
les devoirs multipliés du service militaire, où il
était engagé, lui laissaient peu detemps à donner à
ses études. Fils de soldat, il était de droit, suivant
les lois de son pays, soldat lui-même, et, comme
tel , obligé de sacrifier sans cesse ses pepchants
aux exigences despotiques de son état. Pendant
dix ans , lui que la nature et le travail avaient
fait un des artistes les plus remarquables de son
temps, fut obligé de faire, comme un simple
manoeuvre de musique , le service de clarinettiste
ordinaire dans le premier bataillon de la garde
royale de Prusse , et celui de première clarinette
de la musique du roi. Les événements qui suivi-
rent la bataille d'Iéna lui rendirent la liberté ; il
en profita, quitta sa patrie, et se rendit en Ba-
vière, où il fut placé en 1806 dans la musique de
la cour. En 1818 il fit son premier voyage dans
la Suisse et le midi de la France, et partout son
talent excita l'enthousiasme. De retour à Mu-
nich , il y apprit la réorganisation de la chapdle
du roi de Prusse, et crut devoir offrir d*y re-
prendra du service; mais, sespropositions n'ayant
pas été acceptées , sa liberté lui fut définitivement
acquise. En 1811, Charles-Marie de Weber alla à
Munich pour y donner des concerts; Baermann,
dont ce compositeur admirait le grand talent, se
lia avec lui d'une étroite amitié , et en obtint trois
concertos de clarinette, qui furent composés ex-
pressément pour lui. Pendant l'automne de la
mèineannée,ceaartistes firent ensemble un voyage
de concerts , et se firent entendre à Gotha, Wei-
mar, Drefltie, Prague et Berlin. En 1813 Baermann
visita pour ]b première fois la capitale del'Autriche ;
son talent y excita Tenthousiasme, comme cela
était arrivé dans toutes les villes que TartisteaTait
visitées. Deux ans après il fit un voyage en
Italie, et, malgré rhidiCTérence des habitants de
ce pays pour la musique instrumentale , il obtint
partout de brillants succès , particulièrement à
Venise, où il donna un concert qui fut dirigé par
Eybler. Arrivé à Paris vers la fin de 1817, il y
donna des concerts avec M™* Catalani , et s'y fit
entendre plusieurs fois dans les concerts de la
semaine sainte. On y admira la belie qualité des
sons qu'il tirait de son instrument, le brfllaat de
son exécution et Télégance de son style ; mais
cette admiration (ut stérile, car on ne songea
point à fixer Baermann à Paris pour servir de
modèle aux jeunes gens qui se livraient à Tétude
de la clarinette dans le Conservatoire. Depuis
cette époque, Baermann a fait plusieurs an-
tres voyages, recueillant partout des témoignages
dlntérèt pour son beau talent; le premier à
Dresde , en 1819 ; Tannée suivante à Londres, où
il était appelé par la Société philhaimonique; en
1821 à Vienne; en 1822 et 1823 en Russie et en
Pologne , enfin, en 1827 , à Berlin, Copenhague
et Hambourg. En 1833, il retourna à Pétersbourg,
et postérieurement il visita de nouveau quel-
ques grandes villes de TAIlemagne et fit un
second voyage à Paris. Toute rAllemagne le con-
sidéra longtemps comme un modèle de perfec-
tion dans Part de jouer de la clarinette. Les
compositions qu'il a publiées sont an nombre
d'environ trente-cinq œuvres. On y remarque
plusieurs concertos et conceriinos , particulière-
ment les œuvres 24 , 27 et 28, publiés à Leipsck,
chez Breitkopf et Haertd ; des airs variés avec
orchestre , œuvres 12, 20, 21 et 29, Bonn, Sîm-
rock; Paris, Gambaro; Leipsick, Hofmeister, et
Br. et Haertel ; des fantaisieà et des sonates avee
orchestre, œuvres 26 et 31; des quinlettis pour
clarinette, deux violons, alto et violoncelle , œu-
vres 19, 22 et 23, Leipsick, Br. et Haertel ; des
quatuors pour clarinette, violon, alto et basse, œu-
vres, 18 et 25, Leipsick, Br. et Haertel, Mayence,
Schott; des duos, études et solos. Baermann est
mort à Munich le 16 juin 1847, à l'âge de
soixant-qoatre ans.
BAERMANN ( Charles ), frère du précé-
dent, né comme lui à Potsdam , reçut aussi son
édocatimi musicale dans Pécole de musique mi-
litaire des grenadiers de la garde royale. Après
avoir servi longtemps comme musicien dans un
bataillon de cette garde, il fut nommé premier
bassoniste de la chapelle du roi de Prusse. II
mourut à Beriin , le 31 mars 1842, comme mu-
sicien pensionné de la cour. On a de cet artiste
un artide qui a été publiédansla Gazette musi-
cale de Leipsick (ann. 22' , col. 60i ), sous ce
titre : Ueber die Natta- md Bigentkûmlichkeit
des Fagots , ûàer seinen Gebrauch als Solo
und Orchester-lnstrument {Snr la nature et les
propriétés du basson , sur son usage comme ins-
trument de solo et d'orchestre). Cet article est
peu développé.
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BAERMANN — BAGUONI
317
BAERMANN (Charles), flU de Hcmi-
Jweph, né à Monich,. en 1820» a reçu de son père
toute son éducation musicale. Devenu fort habile
sur Uclarinette et le cor de bassette (sorte de clari-
nette alto ), il Alt placé comme seconde clarinette
dans la chapelle royale de Bavière", à l'Age de qua-
tbneans. Dans les années 1838 et 1839 il a fait
avec son père mi grand Toyage dans l'Allemagne
méridionale , dans les prorinoes rhénanes, en
Hoilaode, en Belgique et à Paris. Ils obtinrent
(Uns cette Tille un grand succès, particulièrement
dans un concert du Coneerratoire, où ils exécu-
tèrent une symphonie concertante. De retour à
Monich, Charles Baermann y a reprisses études
et a perfectionné son talent presque à l'égal de
celui de son père, dont il a été le successeur dans
la ehapelle royale de Bavière. On a publié de sa
composition jusqu'à cejqur (1858) environ vingt-
doq enivres de fantMsies, variations et divertis-
sements pour clarinette, avec orchestre ou piano,
à Munich, chei FaUer, età Mayence, chez Schott.
BAERWALD (Fatoéaic-HBNRi). Il a paru
loos ce nom , une brochure de quatre feuilles ,
qui a pour titre : Die neuesien Erjtndungen
vnd Verbesserungen am den mwikalischen
Instrumentent sowohl Saiten-ais Blasinêtrw
mnten, insbesondere des Forte-piano und
anderer Tasteninstrumente , etc. (Les plus
nouvelles inventions et les derniers perfection-
nements des Instruments de musique, etc.);
QoedUnboarg et Leipsick, Gott. Basse, 1833,
in-8*, avec trois planches contenant 77 figures.
BAGATELLA (AirromR), né à Padoue,
vers le milieu du dix-huitième siècle, a écrit un
opascole intitulé : Regole per la costrusione
de vwlinif viole, violoncelU etioloni, Memoria
ffttentataalV Àcademiadelle scienze, lettere
ed or a di Padove, al concorso deLpremio
dtir arti delT anno 1782; Padéue, 1786, 24 pa-
ges gr. 10-4", avec 2 planches. Le travail de Ba-
gatella, qui avait été fiait pour un concours proposé
par racadémie de Padoue, obtint le prii et fut
poblié aux frais de l'académie. U y a dans
cet ouvrage qoélqaes préceptes utiles pour la
construction des instruments à archet, puisés
dans les proportions de Stradivari et des autres
babiles luthiers de l'école de Cfémone; mais il
«t è regretter que l'antenr du mémoire ne lui ait
pas dqpné plus de développements. L'opuscule
<le BagateUaa été traduit en allemand par Schaum,
sous ce titre : Ueber den Bau der Violinê,
BraUche und ViolonceU; Leipsick, HAhnel,
1806, in-8''.
BAGATTI (François), excellent compoei-
teor et organiste à Sainte-Marie délia Porta, à
Saint-Victor et au Safait-Sépulcre à Milan, vers
le commencement du dix-septième siècle, a publié
deux œuvres de motets, ainsi que des messes et
des psaumes. Piocinelli, qui nous fait connaître ce
musicien dans son Àteneo de"" letterati Mila-
ne$i (p. 199), n'indique ni le lieu ni la date de
ces p^lications.
BAGGE (Cbàbles-Eriibst, baron de), cham-
bellan du roi de Prusse, vivait à Paris vers 1783.
Amateur passionné de la musique, il recherchait
les artistes, leurouTrait sa bourse, les accueillait
chez lui, et appréciait bien leur talent. Blalheu-
reusemeot il ne conservait pas lé même tact
lorsqu'il s'agissait de lui. H ^vait appris à jouer
du violon, et, quoiqu'il jouAt faux, il croyait
être de la première force. Dans cette persuasion,
il invitait la plupart des vIoUnistes qu'il connais-
sait, ceux même qui jouissaient de la plus bril-
lante réputation, à prendre de ses leçons; et
lorsqulls lui objectaient, pour se débarrasser de
ses importunités, la nécessité d'utiliser le temps
pour vivre , il leur offrait de les payer pour qu'ils
devinssent ses élèves. Ce ridicule lui fit domier le
nom de Franealeu du violon. L'empereur Jo-
seph Il lui dit un jour : Baron , je n^ai jamais
entendu personne Jouer du violon comme vous.
Outre son goût pour le violon, il avait aussi la
manie de composer; il a fait graver à Paris,
en 1783, un concerto que Kreutzer, alors fort
jeune, exécuta avec beaucoup de succès, et
précédemment (en 1773), six quatuors concer-
tants pour deux yiolons, alto et basse , œuvre I.
On trouve aussi dans le catalogue de Westphal ,
marchand de musique à Hambourg, l'indication
d'une symphonie à fiuit parties , de la composition
(ihi baron de Bagge. U est mort à Paris, en 1791.
Hoffmann a fait du baron de Bagge le sujet d'un
conte où l'on trouve le cachet de son talent original.
BAGGE (Sbuiar), violoncelliste à Lemberg,
né eu Bohême vers 1815, est élève du Conserva-
toire de Prague. En 1841 il se fit remarquer
comme compositeur distingué par une ouverture
exécutée dans le troisième concert de cette année
à Lembergj et par un concerto de violoncelle dans
lequel il fit preuve d'une rare habileté sur son
instniment. En 1847 il éUit à Vienne, et y brillait
dans les concerts. Il a publié quelques composi-
tions parmi lesquelles on remarque une jolie so-
nate facile pour piano et violoncelle, op. 3; Yieone,
Haslinger.
BAGLIONI (Louis), de Milan, fils de Fran-
çois BaglionI, musicien de la chambre à
Lodwigsburg, et , depuis 1770, un des meilleurs
violinlstes de la chapelle du duc de Wurtemberg,
a composé la musique de Tancrede, et de to Guên'
guette allemande (1777), qui ont été repré-
sentés à l'Opéra de Stuttgard.
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318
BAGLIONI — BAILLON
Un autre artiste de ce nom, qui vit à MiUn , s*eftt
fait eonnaltre par on grand dno pour Tiolon seul ,
àTusagede Paganini, Milan , Ricordi, et par
des Esercizi per U Canto Ub. 1 et a. tMd.
Plusieurs ehanteurs et cantatrices de la même
famille ont brillé sur les IbéAtres d'Italie dans la
seconde moitié du dii-lmiiièrae siècle.
BAGLI VI ( GBoacn), célèbre médecin et
profo^or de la Saplenoe à Rome, DMmbre de U
Sociélé Royale de Londres et de celle des Curieux
de la nature, naquit à Raguse en 1«63, et mourut
à Rome en 170A» à l'âge de trente-hnit ans^
épuisé par le travaiU U a publié une dissertation
De anaiomia, morsu et (tffeciihui TarentulMp
Rome 169S. Elle a été insérée ensuite dans la col-
lection de ses oniTfes, intitulée : Opéra omnia
mêdicO'praetiea et anatomica^ dont il y a eu
des éditions à Lyon en i704, 1710, I7i&, 174& ; à
Paris, 1711 ; à Anvers, l7iS; à Bâte, 1737; à
Venise, 17.S4 , et enfin une dernière donnée par
Pinel, avec des corrections, des notes et une
préface, Paris, 1788, 2 vol. in-8*.
L^abbé Bertini {Di%ionMùr. erit. degli Scrit^
tori di musteot etc., t. I, p. 73), cite une tra«
dnction italienne de la dissertation de Baglivi,
sous ce titre : Ditsertazione sugli e/fetU dtUa
musica nelle malattU oecagionaie dalla mor*
êiealura délia tarantola^ Rome, 1696. Dans
ce morceau, Baglivi établit comme des faits irré-
cusables et les efTeta de la morsure de Taraignée
connue sous le nom de tarentule , et ceux de la
mmiqiie pour la guérison du mal. Il dte à ce
sujet plusieurs expériences qui lui paraisRent
déclMTcs; mais Serao, professeur de médecine à
rUniversité de Naples, a attaqué avec vivaeité
la réalité de ces expériences , dans ses Lezioni
aeademiche délia Tarantola (Naples, 1742);
plusieurs Ravants médecins se sont rangés de son
avis, tandis que d'autres, tels que Kaliler, Sta-
roste , Mojon et LiciitenUial , ont adopté les idées
deBagliri.
BAGNI (EbhoIt), musicien né à Ferrare
dans la seconde moitié du seizième siècle, fut
attaché au service de T illustre maison des Ansiani
de Bologne. 11 a publié de sa composition Motetti
a Otto voci, lib. l. Venise, Vincenti, 1688,
ln-4*.
BAHN (t. -g.), claveciniste, qui vivait à
Berlin en 1700 , a publié dans cette ville six so-
nates pour le clavecin, oMivre 1"*.
BAIF ( Jeau-Antoinb ob), fils de Lazare de
Baif, naquit à Venise en 1&S2. An lieu de suivre
la carrière diplomatique, dans laquelle il eût pu
réussir par sa naissance et ses talents, il aima
mieux se livrer exclusivement à la poésie : il ne
fut cependant qu^un poète médiocre, dans la
manière de Ronsard. En 1870, il ebCint de
Charles IX des lettres patentes pour rétablisse-
ment d'une académie de poésie et de muriqne,
qui ne put se soutenir. Il mourut à Paris, pauvre
et oublié, le 19 septembre 1889. Indépendamment
de aea poéries, il a publié quelques ouvrages re-
latifs à la musique; en void les titres : f* ins-
truction pour toute nnui^ue des huit dhfers
tons, en tablatmrede Luth^ Paris, l8«.,in-8''.
—2* Instruction pour apprendre lataétaiure
de guiteme (guitare); Paris 15.. — 3* Dôme
chanson» spirUuelles, paroles ei musiçue;
Paris, Adrien Le Roy, 1582, in-4*. ~ 4* Premier
et deuxième livres de chansons à quatre par-
ties \9vv^, 1578, 1580. Les auteurs du Dieiiom-
nairedes musiciens (Paris, 1810-1811) disent
que Baif fut secrétaire de Charles IX : je ne
trouve cette assertion confirmée nulle part
BAILDON (Josem), musicien anglais, •
fait graver une oollectiou de chansons anglaise»
intitulée : The Lawrel^ aneweolleetion of en-
glish songs; Londres 1797. — 2* Odeioconten-
tment; Londres, sans date.» t^ Love in a nil*
lage, petit opéra en collaboration avec Bernard»
1763.
BAILËY (Ansblub), musioen anglais qui
vivait vers la fin du dix-huitième siècle, a publié
un ouvrage intitulé : A praciical Trealise on
singing and plufing teith just expression and
real élégance (Traité pratique sur Fart de
dianter et de jouer avec élégance et expresaion) ;
Londres, 1771, itt-8*. C'est un livre de peu de
valeur et qui ne contient que des préceptes géné-
raux assez vulgaires.
BAILLEUX (Antoine), professeur et raar-
cliand de mosiqtieà Paris, élatt aussi ooraposîfeur.
On a de lui les ouvrages dont les titres suivent :
1* Le Bouquet tfe ritmif M, canlatille. ^2<» Six
Symphonies à quatre parties, Paris, 1758. s^
3* Méthode de chant, Paris, 1780, in-fol.— 4* Six
Symphonies à grand orchestre, 1767.-5^ Mé-
thode raisonnée pour apprendre à jouer dn
violon , avec le doigté de cet instrument, et len
différents agréments dont il est susceptRil^; pré-
cédée dss principes de la nrasiqiie. Paris , 1779,
in-fol. Le même ouvrage a été reproduit avec un
autre titre, comme une nouvelle édition, enl 798, —
6* Les petits concerts de Paris. —7* Solfèges
pour apprendre facilement la musique vocmie
et instrumentale^ Paris » 1784,fai-4*. — 8** Jour-
nal d'ariettes italiennes, dont tt a pain dix
années. Bailleux cet mort à Paris, en 1791.
BAILLON (PiBRBB Joeara), maître ordi-
naire de la musique du duc d'Aigiiillen, vivait à
Paris vers la fin du dix huitième siècle On a de
lui : Nouvelle méthode de guitare selon lu
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BAILLON — BAILLOT
219
système des tneilleurs auteurs, contenant les
moyens les plus clairs et le* plus aisés pour
apprendre à accompagner une voix, et par-
venir à jouer tout ce qui est propre à cet
instrument ;Phns, 1781, iD-4*. Bâillon a aussi
rédigé ud journal de violon et La mtue lyrique,
joumai d'ariettes avec accomp. de harpe ou de
goitare, depuis 1772 jusqu'en 1784.
BAILLIONI (M. GiOTAiCHi), mécanicien, né
à Milan , a inventé un orgue mécanique d'une
GODStruction fort ingéniease, pour être placé dans
les jardins de la villa de Leinale qui appartenait
à la comtesse Visconti. La deMcription de cet ina-
trumeot a été donnée par Pinventeiir dans le
Giamale dé Utterati d^Italia, tom. X,t. XI,
p. 489>49S. Cette description a pour titre : Ma-
' eAtJia pneumalica, inventa fa da M. G. Bail'
Uonnïyjatta d'ordine délia eccellentissima
tignora Visconti, per le delisie délia sua villa
di Leinote.
BAILLOT ( PibrrbMarib-François ob Sa-
les), on des plus célèbres viollnistes que la
France ait produits, est né à Passy, près de Paris,
lel*' octobre 1771. Son père, avocat aa parle-
ment de Paris , avait été envoyé en 1768 en qua-
lité de procureur du rot , à Ajaccio en Corse, où
il avait su se concilier restime et rafTection géné-
rale. De retour en France en 1771, 11 établit à
Passy une maison d'éducation, et plus tard, à
Paris, un pensionnat pour l'enseignement de la
jurisprudence. Dès Tftge le plus tendre, Baillot
annonça de rares dispositions t^ur la musique,
et le violon avait tant d'attrait pour lui, qu*il par-
vint à jouer sor cet instrtiment plusieurs airs sans
qu'on les loi eût enseignés. Vers l'Age de sept ans ,
on lui donna pour premier maître Poliilori , Flo-
reatio,qui avait peu d'exécution, mais qui ne man-
quait pasd'enlliousiasme et qui, cliaqne jour, par-
lait à son élève de l'Italie. En 1780, Baillot étant
revenu à Paris avec ses parent<i , son professeor
de violon fat Sainte- Marie, artiste français dont
la sage sévérité loi donna ce goât de l'exactitude
et de la netti*té qu'on remarquait dans son jeu.
Baillot n'a point oublié ce qu'il doit à son maître,
ioos ce rap|»ort; il en conserva de la reconnais-
sance jusque dans sa Tieillesse. Une circonstance
inattèndiie vînt exercer tout à coup sur ses progrès
uneinOuence remarquable et prolongée. Il n'avait
qoe dix ans lorsqu'on le condulMt, en 1782, an
concert spirituel qui se donnait alors au palais des
Toileries, dans fendroitqu'onappelleaiijourd'kui
la Salle des Maréchaux : il y entendit une seule
IbisViotll dans ses brillants débuU. Sans avoir
pu garder à cet Age aucun souvenir positif ni da
Boroeao joué par Viotti , ni du caractère de son
talent, il lui resta de ce grand artiste une telle
impression que dès ce moment il devint l'idéal
de sa pensée, et qoe longtemps après, habitant
des contrées éloignées , Viotti était toujours pour
loi le modèle de la perfection qu'il voulait at^
teindre , mais à sa manière. Le hasard ne lut
fournit que vingt ans après l'occasion de Ten-
tendre de nouveau et de savoir enfin s'il allait
retrouver en lui le liéroe que son imagination
s'était créé ; ce fèt alors que, frappé d'admiration
pour le style de Viotti, si simple, si expressif et
tout à la fois si majestueux , il s'écria : Je le
croyais Ac/Ulle; nuiis&esi Àgamemnon.
En 1783 Baillot partit avec sa famille pour
Bastia, où son père, nommé substitut du procu-
reur général au conseil supérieur de Corse, mou-
rut quelques semaines après son arrivée. M. de
Bouclieporn, intendant de cette lie, touché de la
pénible position de sa famille, qui vedliit de per-
dre son seul appui, offrit à la veuve de se char-
ger de l'éducation de son fils. 11 l'associa à ses
enfonts et l'envoya avec eux à Rome, où ils res-
tèrent treize mois. LA, Baillot eut pour troisième
et dernier mettre de violon Poilani, élève deNar-
dtni, qui, dans ses leçons , ne cessait dédire A son
élève : Bisogna spianare Varco ( il faut étendre
l'archet, élargir le jeu) ; obligation qui sympa-
thisait A merveille avec l'enthousiasme excité
dans TAme du jeune disciple par la vue du Ca-
pitole. Pendant son séjour A Rome, Baillot, Agé
seulement de treize ans , se fit entendre anx
conversations du cardinal de B^rnis et A l'Aca-
démie de France, dont Lagrenée était dh'ecteur.
Le célèbre peintre David s'y trouvait alors. De
retour en Corse dam l'année 1785, Baillot se ren-
dit bientôt A Bayonne, habita pendant cinq ans
altemativenaent cette ville, Pau, Auch et les Py-
rénées, s'oceiipant peu de musique, et accompa-
gnant M. de Bouclieporn dans toutes ses tournées,
en qualité de secrétaire. Cependant, toujours
passionné pour le violon, il profitait de tous les
Instants de loisir pour s'exercer dans la solitade
des bols et des montagnes:
Les intendances ayant été supprimées, Baillot
vint A Paris au mois de février 1791, résolu d'y
chercher provisoirement des ressources dans
son talent. Présenté A Viotti, il l'éionna par la
largeur de son exécution. Le célèbre mettre lui
offrit une place dans l'orchestre du théAtre Fey-
deau, où les admirables chanteurs italiens de
l'opéra bouffon jouaient alternativement avec
l'opéra français. Baillot, qui avait d'autres projets,
n'sceepta cette place que temporairement C'est
alors qu'il se lia d'une tendre amitié avec Rode,
qui était chef des seconds violons de cet orclies-
tre. Après y être resté cinq mois, il quitta le
thé&tre, parce qu'il obtiut une place qu'il sollici-
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320
BAILLOT
lAit ae mÎDistère des finances, et la masique re-
devint pour loi œ qu'elle avait été longtemps,
c^està-dîre on délassement ao lien d'être nne
profession. Dix années s'écoulèrent dans Texer-
clce de ses fonctions au ministère des finances,
et ce service ne (ut interrompu que par Tappel
de Baillot comme volontaire de la première ré-
quisition. Cet appel le conduisit pendant vingt
mois è Tarmée des côtes de Cherbourg. En 1795
le hasard lui fit découvrir les compositions de _
Corelli, Tartini, Geminlani, Locatelli, Bach et |
Hmdel, qui lui avaient été inconnues jusque- là;
il en fit sa principale étude, et il y retrouva toute !
Thistoire du violon. De retour de l'armée, il se ,
fit entendre pour la première fois en public comme <
artiste, dans le 14* concerto de Viotti , an con- <
cert de la maison Wenzel, rue de i'Éclilquier.
Le succès qu'il y obtint fixa sur lui l'attention
générale', et dès ce moment commença sa répu-
tation, qui alla grandissant chaqne jour quand
on l'entendit exécuter ses propres concertos anx
concerts de la rnede Cléry, du théâtre Lotfvois
et du théâtre de la Victoire. Le 22 décembre
1795, il fut admis au nombre des membres du
Conservatoire de musique, pour y occuper tem-
porairement la place de Rode, alors en voyage.
Celni-d s'étant fixé ensuite en Russie, Baillot
fut nommé titulaire et remplit les fonctions de
professeur de violon depuis l'ouverture des
classes, qui n'eut lieu qu'un peu plus tard, jus-
qu'en 1S42, époque de sa mort. C'est è cette épo-
que, je crois, qu'il faut reporter les études d'har-
monie qu'il a faites sous la direction de Catel. Plus
tard, il a pris des leçons deeontrepomt 4e Reieba
et deChernbitti.
Lorsque le Conservatoire de Paris fut définiti-
vement constitué, et que tous les genres d'étu-
des y furent mis en activité , une nouvelle car-
rière s'ouvrit devant Baillot. D était appelé à y
fonder une école de violon dont les conditions
principales étaient de résumer ce qu'il y avait
de meilleur dans les andennes écoles italienne,
allemande et française. Gaviniès, vénérable chef
de celle-d, descendait alors dans la tombe, et
laissait à ses jeunes successeurs la mission de
créer par éclectisme un nouvel ordre de choses.
La nécessité de l'unité d'enseignement se faisait
sentir pour toutes les branches de l'art. Le comité
du Conservatoire comprit la position où il se trou-
vait à cet égard , et il arrêta dans une de ses
séances que des ouvrages élémentaires pour le
solfège, le chant, l'harmonie, la composition et
tous les instniments seraient rédigés par quel*
ques professeurs, après que les bases du travail
auraientété posées en assemblée générale. Rode,
Kreutzer et Baillot se réunirent donc pour for- i
mer une méthode de violon ; mais, .<û grand que
Ittt le mérite des deux premiers, les études clas-
siques de Baillot, ses liabitudes de méditation et
sa fadiité à s'exprimer en termes élégants et
précis, lui donnaient un avantage reconnu poui
la rédaction d'un td ouvrage. D'un commun ac-
cord, il fut convenu que ce travail lui serait dé
parti» et c'est à cette résolution, digne d'aussi
grands artistes, qu'est dû le beau monument qui
fut alors élevé par le Conservatoire à l'art du
violon.
Qu'il me soit permis de rappder id un de mes
souvenirs qui se rapportent à cette époque de la
vie de Baillot. Depuis peu de mois j'étais élève au
Conservatoire, lorsque le ministre de rintérieor
Chaptal vint poser la première pierre de la biblio-
thèque et de la grande salle de concerts de cette
école. La cérémonie fut suivie d'un concert impro-
visé. Arrivé depuis peu de ma province, tout était
i|ouvean pour moi; toutefois, bien que fort igno-
rant, je comprenais par instinct la possilNlitédn
l)eau et j'apercevais jusqu'où il pouvait aller. Aussi
dois-je avouer que lorsque j'entendis Rode Jouer
à un concert de madame Grassini son septième
concerto, bien que je Aisse diarmé par ce jeu si
éiégftnt, si pur, si brillant et si jeune, je ne fus
point étonné. J'avais compris d'avance que pour
jouer du violon avec perfection, il fallait en jouer
ahisi. Mais j'éprouvai dans le même temps deux
sensations auxquelles je n'étais pas préparé, et
dont l'ébranlement est encore présent à ma pen-
sée. La première fut causée par l'aoditioD dei7-
phigénie en Tauride de Gluck 1 Je ne connais-
sais pas Gluck ! Malheureux que j'étais I Sa mu-
sique ne ressemblait à rien de ce que j'avais en-
tendu auparavant; c'était un monde nouveau
pour mol, et pludeurs mois se passèrent avant
que je pusse songer à autre chose. Eh bien 1 une
émotion d'un genre aussi neuf pour mon âme
fut celle que Je ressentis à la s^ce dont Je Tiens
de parler, lorsque j'entendis Baillot jouer un trio
(c'était en/a mineur, je m'en souviens), accom-
pagné par Rode et par de Lamare. Là je com-
pris tout à coup que le violon peut être autre
chose qu'un instrument bien joué, et, sous Ilm-
pression des accents passionnés de l'artlsfe qui
minondaientd'nn plaisir hioonnu, je méfia tout
d'abord l'idée de sa misdon et de son aTcnir;
mission qu'il a remplie dans toute son étendue;
avenir qui s'est réalisé tel que je l'avais prévn.
Nommé chef des seconds violons de la musique
particulière du premier consul Bonaparte, le 20
luillet 1802, Baillot occupa ensuite la même place
dans la chapelle de rônpereur Napoléon. Au
mois d'aoAt 1805, il se décida à suivre l'exemple
de Rode, de Boiddieu et de quelques autres
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BAILLOT
221
artistes français qui s^étaîent rendus en Russie ;
et, d'après linvitation du célèbre violoncelliste
de Lamare (Voy. ce nom), qui lui avait donné
rendez-voos à Vienne, il partit pour Moscou.
L*£arope était alors en paix ; mais à peine Bail-
lot aTait-il atteint les frontières des pays étran-
gers que la guerre éclata. Commencée à Aus-
tertits, elle n'eut de terme qu'à la bataille de
Friedland,et l'exil de Baillot en Russie, qui , sui-
vant ses projets, ne devait être que d'une année,
se prolongea au delà de trois ans. De tous les
artistes voyageurs, il est le seul qui ait traversé
deux fois PEurope sans pouvoir donner un con-
cert, poursuivi qu'il était par de graves événe-
ments politiques et par leurs résultats. Arrivé à
Tienne dans une saison déjà avancée, il ne put
y rester que douze jours, et n'eut que le temps
devoir Haydn, Salieri, Beethoven, et d'y serrer
la main de Chérobini, qui était allé composer son
opéra de Fanisha dans la capitale de TAutriche.
Arrivés à Moscou au mois de novembre 1805,
Baillot et de Lamare y donnèrent de brillants
concerts qui tenaient delà féerie, à l'époque
même de la bataille d'Austerlitz dont on igno-
rait l'issue. Seize séances de quatuors et de quin-
tetli suivirent ces concerts et forent fréquentées
avec beaucoup d'intérêt par plus de deux cents
soQscripteurs principaux. Chacune de ces séances
avait lieu alternativement dans le palais d'un des
douie premiers souscripteurs. Un concert pour
la noblesse fut donné dans une salle de gigan-
lesifues proportions, où se réunit un auditoire
de quatre mille personnes. Rode ayant quitté
Saint-Pétersboug an commencement de 1808,
alla retrouver ses deux amis à Moscou. A cette
époque la place de chef d'orchestre du Grand-
Théâtre de cette ville fut offerte à Baillot, qui ne
l'accepta pas, et qui ne tarda point à partir pour
Saint-Pétenbourgavecson compagnon de voyage.
Boieldien, alors maître de chapelle de l'empe-
reur Alexandre, les accueillit en frère. Les deux
virtuoses se firent entendre à l'Ermitage devant
rempareur, puis ils jouèrent an Grand-Théâtre, et
an concert de la noblesse. D'assez grands avan-
tages semblaient devoir les fixer dans la ca-
pitale de la Russie; mais Baillot, ne pouvant se
décidera être plus longtemps éloigné de sa patrie
et de sa famille qu'il chérissait, refusa de rem-
placer Rode dans l'emploi qu'il avait occupé à la
cour, et se mit en route pour ta France. Un con-
cert fut donné à Riga, un autre à Mittau par les
deux artistes, qui trouvèrent dans cette dernière
ville et à Stalgen la plus noble et la plus cor-
diale hospitalité chez M. de Berner, dont la fille
possédait un grand talent sur le violon.
Après une absence de plus de trois ans , et
quatre mois après son retour de Russie, Baillot
reparuten public le 17 janvier 1809, dans un con
cert qu'il donna à l'Odéon. Rode, dont l'éloigné-
ment avait été beaucoup plus long, s'était fait
entendre pour la première fois, dans la même salle,
onze jours auparavant. L'effet produit par ces
deux artistes fut différent. Bien qu'admirable
par sa justesse, le fini et l'élégance de son jeu
Rode parut avoir perdu quelque chose de sa cha-
leur dans le long séjour qu'il avait fait en Rus-
sie; Baillot, au contraire, en conservant tout
son feu, toute sa sensibilité, montrait plus de
délicatesse dans son exécution , et son archet
avait acquis plus de variété. Son succès fut com-
plet. En 1812 ce virtuose fit un voyage de six
mois dans le midi de la France, et donna des con-
certs à Bordeaux, Bayonne, Pau, Toulouse,
Montpellier, Marseille, Avignon et Lyon. De re-
tour à Paris, il songea à réaliser la pensée qu'il
avait depuis quelque temps de fonder des séances
de musique instrumentale, dans le genre duqua-
taoret du quintette, pour y faire entendre, dans
une progression de styles, les diverses transfor-
mations imprimées à ce genre de musique par le
génie si différent de BocclierinI, de Haydn, de
Mozart et de Beethoven. Ce projet, dont l'exé-
cution devait révéler en Baillot un immense ta-
lent qu'on ne lui connaissait point encore, fut
réalisé en 1814 , et la première de ces séances
eut lieu le 12 décembre de la même année. De-
puis lors il en a été donné chaque hiver un cer-
tain nombre de semblables *. Baillot, considéré
comme un exécutant de solos, était sans doote
un grand violiniste; mais sa supériorité, sous le
rapport du mécanisme le plus savant qu'il y eût
en Europe, était une qualité qui ne pouvait être
appréciée que par un petit nombre de connais-
seurs : d'ailleurs ces connaisseurs et les ama-
teurs les plus entliousiastes de son talent ne sa-
vaient pas qu'il y avait en lui un autre talent
plus grand encore, talent rare, unique, dirai -je,
qui lui faisait prendre autant de manières qu'il y
avait de styles dans la musique qu'il exécutait.
Le temps, loin d'affaiblir cette faculté si rare ,
on plutôt unique, ne fit que la développer en
Baillot, et sa sensibilité musicale semble avoir
acquis chaque jour plus d'énergie. Baillot, dans
le quatuor, était plus qu'un grand violoniste : il
était poète.
Les malheurs de la France en 1815 avaient
fait fermer le Conservatoire au mois de juillet de
I Dans l'origine de cet léaneet, le qulntetto fut compose
de MM. Baillot et Gaynemer an premier et an deoxtéme
Tloloo, Tariot et St-Uurent àl^lto, De Umare et NorbUa
A la bas«e, et plus tard par MM. Baillot, VIdtl, Sauzay, 17r-
han, Mlalle, Norblln et Vaaila.
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333
BÀILLOT
cette année : ces tristes clroonstaiice^ déterminè-
rent Daillot à Toyager. Il prit st roole par U Bel-
gique et donna des concerts i Bruxelles, k Liéfce,
à Rotterdam, à Anuterdam, recueillant partout
des témoignages d*adniiration pour son lieau ta-
lent Arrivé à Londres an mois de décembre, il
y fut reçu membre delà société philharmonique.
Selon TusaivB établi en Angleferre, il dirigea les
concerts et eiécuta des solos dans ces mêmes
cottceris k Leicester, Uirmtogliam, Li?erpool,
Mancliester et Londres, à la société philharmo-
nique. Après dix mois d'absence, Il revint à Paris
dans Tété de 1816. Nommé premier violon et
violon solo à l'Académie royale de musique (ro-
péra) au mois de novembre 1821, il demanda et
obtint en 1825 que ses fonctions fussent res*
freintes à celles de Texécution des solos. Les
concerts spirituels donnés à i*Opéra dans les an*
nées 1822, 23 et 24 furent dirigés par loi. L'ad-
ministration de ropéra ayant été donnée par
entreprise à M. Véron, au mois de Juin 1831 , ce
spéailateur supprima la place de premier violon
solo, et, après dix ans de service, Baillot cessa
ses fonctions .le l*' novembre de la même année.
Dès Tannée 1825 il avait tenu la place de premier
violon de la chapelle du roi, au sacre de Char-
les X, en Tabsence de Kreutxer ; il reçut m no-
mination définitive à cette place en 1827. Trois
ans après, la révolution qui éclata au mois de
juillet ayant amené un changement de dynas-
tie, la chapelle se trouva supprimée de fait ; mais
en 1832 Paër fut chargé d'organiHcr la musique
particulière du roi Louis-Philippe, et Baillot fut
compris dans cette organiMtlon comme chef
des seconds violons. Dans l'été de 1833, il a fait
un voyage en Savoie, en Piémont, en Lombar-
die, en Suisse, et a donné des concerts à Lyon,
Chambéry. Aix-les-Bains, Uosanne et Genève.
Partout 800 admirable talent a excité le plus vif
enthousiasme, et ce voyage a été pour lui un vé-
ritable triomphe.
En 1834 Baillot a mis le comble à sa gloire
par la publication d'une nouvelle méthode qu'il
a rédigée et qui a paru sous le titre de VArt du
violon. Le» bornes d'une notice telle que celle-
ci ne permettant pas de donner l'analyse raison-
née de ce beau travail ; je renverrai pour cette
analysée celle qui a été faite dans la Revue mu-
sicale, au mois de mars 1835, et je me bornerai
à dire que, de tous les livres élémentaires qui ont
été faits sur l'art déjouer des instruments, celui-là
est le mieux pensé, le mieux écrit, le plus pré-
voyant et le plus utile. Par cette publication,
Baillot consolide cette belle et savante école fran-
çaise du violon, qui lui est redevabled'une grande
partie de sa gloire,. qui a été longtemps l'obiet
de l'admiration des étrangers, et qui a peuplé
les oreliestres d'une multitude de vlrtoosea.
Dans tout ce qui précède, Baillot n'a été con-
sidéré que sous le rapport de son talent d'exécu-
tion ; comme compositeur de musique pour son
instrument, il ne me parait pas qu'on lui ait rendu
Justice, ni que ses ouvrages aient été estinaés à
leur juste Taleur. Son stjleest, en général, pave
ou passionné, et l'on y voit que l'artiste a moins
clierclié à plaire par des sacrifices au goM du
public qu'à satisfaire ses penchants, qui sont tou-
jours élevés. De là vient le reproche qu'on a
quelquefois fait à l'artiste de manquer de charme
dans sa musique et d'y mettre de la bitarrarie.
Cette prétendue bizarrerie n'ert que de l'origina-
lité qui peut être ne s'est pas produite dans on
temps favorable. La difficulté d'exécution de la
musique de Baillot a pu nuire aussi à son snccbs.
Empreinte de la véhémence et de la souplesae de
son archet, elle était rendue par loi comme «De
avait élécoaçue ; mais il y a si peu de vfollnisles
capables de sentir et d'exprimer ai nri, qu'il n'est
point étonnant que le découragement se soit em-
paré de la plupart d'entre eux, quand ils ont es-
sayé d'imiter le mallre. De tous les morceaux
composés par Baillot, les aira variés sont ceux
qni ont été le mieux compris et qui ont obtenu
le plus de popularité. Parmi ses ouvrages, eeox
qui ont été gravés sont : 1* Quinte Irioe pour
deux violons et baKae. ^ 2oSixduoa pour deux
vidons. — 3" Douie caprices ou éludes poar*vio-
lon seul. — 4<* Neuf concertos. — 5* Une sympho-
nie concertante pour deux violons, avec orchestre
ou accompagnement de piano. ^6** Trente ain
variés avec orcliestre, ou quatuor, on aenlemoit
violon et basse. — 7* Trois noctamce en quintet-
tes.— 8" Trois aiufojife, dont on avee aonrdtee,
morceau channant et de TelTet le plus beDraox.--
9* Troisquatuora pourdeux violons, aMoet bave.
— lO^'Une sonate pour piano et violon.— \f m
adagio suivi d'un rondo. — 13<»Un aenvenir.-
13° Vingt-quatre préludes dans tous les tune. Pfai-
sieurs éditions de ces ouvrages ont été faMm en
France et en Allemagne. Les compositions inédites
sont cellesdont les titres suivent : 1* TIngt-quatre
caprices ou études dans tous lestons et suivant
leurediverscaractères, pour faire sotte à rArtdk
violon. — 3« Un dixième concerto. — 3* Plusieun
fanUlsies. — 4oUn Boléro. —5» Plusieurs airs
variés. — 6* Quelques noroeaux détacliés .
Comme écrivain, Baillot a publié : 1* Mé-
thode de violon adoptée par U Conoervatotre,
avec Rode et Kreutier. La première édition de
cet ouvrage a paru an magasin de mnaique du
Conservatoire ; Weissembrucli en a donné une
autre à Bruxelles; Schott, de Mayenne, et Pé-
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BillLLOT — BAINI
33S
(ère, de Leîpftick,en ont publié te traductions
allemandes, dan» lesquelles on a supprimé [eé
exercioes; Breitkopr et Haertel, de Leipsick,
Lisclike el 8ctilesinger, de Berlin, Haslinger, de
Vienne, et Beira, de Prague, en ont donné des
traductions complètes; enfin André, d'Offen-
bacii , ea a lait paraître une édition en allemand
et en français. RoUa a fait une traduction ita-
lienne du même ourrage ; elle a paru k Turin
cIm^z les frères Reycend. — 2* MHhode de tiolon-
etlU adoptée par le Conservatoire , par Levas-
leor, Catel et Baudiot, rédigée par Baillot;
Parift, imprimerie du Coilsenratotre, in-fol. Pe-
ters, de Leipsick, a donné une traduction alle-
mande de cette méthode. — 3° L'Art du vioion,
nouvelle méthode. Paris; 1835, in-fol. — 4» Jïap-
port fiiit au Conservatoire sur l*orgue exprès^
si/ de M. Grenié; Paris , 1813 , une feuille in-8*'.
—S*' Rapport sur un nouveau càronomètre pré-
senté au Conservatoire par M. Despréaux^Ps^
ris, 1813, une demi- feuille in- 12* — 6** Notice sur
Grétrr, Paris, 18l4,in•8^ — 7<»JVo^éceittr/.-^.
Viotti, né en 1755 à Fontanetto^ en Piémont ^
mort à Londres^ le 3 nuirs 1824; Paris 1825,
une feuille in-8^. —8* Barbier (ZMc/ton. desÂno-
npnes, t 3 , p. 137 , n? 15495) et M. Quérard
{/M France lUiéraire^ t 1, p. 156) attribuent
à Baillot la rédaction d*un écrit qui a paru sous
ce (itre : Recueil de pièces à opposer à divers
libelles dirigés contre le Conservatoire de mu*
sique ; Paris , 1808, in-4o. — 9o On a aussi de ce
laborieux artiste deui discours sur les travaux
du Conservatoire aux «distributions des prix en
1812 et 1818; ces morceaux se font remarquer
par le mérite d*an style élégant et facile. Bailtot
ert mort à Paris, le 15 septembre 1842, à l'âge
de soixante et ooseans, laissant un vide immense
dans réeoie qu'il avait fondée. Le goavernemeot
français a rendu un éclatant hommage à la mé-
moire de cet artiste, en (Usant placer son buste
dans les galeries de Versailles*
BA ILLOII (Loois os), musicien français, reçut
des leçons de violon de Capron , puis se rendit en
Italie ponr y perfectionner son talent. A Milan il
fut attaché M théâtre de U Scala comme chel
d'orchestre, et les entrepreneurs de oe théâtre le
chargèrent d'écrire la musique de plusieurs ballets.
Us prindpanx onvrages de ce genre auxquels il
a travaillé sont : ^ i'* Andromaeea et PirrOj re-
présenté en 1 777. — 2« VAnuMte çenerosa, dans
la même année. — 3"* Apollo plaeato, 1778. -»
4« Calipsoabàandanata,id.^bQ Mirza, 1783.
—^ La Oulmguetta inglese, id. — 7o /ki Ziji.
9»a riconasetuia, id. — 8* Giutio SaMno, en
i784.^9vioiiepicotf fRoro, 1786.— lOOilfNore
maestro di scuola^ id. — ll<» // Popolo Hàrgo
festeggiante, id. — 12* Votogese, id.— 130 Gua-
timoUn o la Conquista del Messico f 787. —
140 II primo viaggiaiore^ id. — 15* lljanfaro
militare , id. — I60 / dut Avari, id. -^ïT il
Matrimonio per coneorso, i788. — 180 Guil"
Ulmo Tell, 1797.— 19» Lfieio Giunio Bruto,id.
^ 20» La Ditfatta di Abderamo, 1809. Une
partie de ce dernier ouvrage est de Capnxzî.
BAJLLY (HiKai ne), surintendant de la
musique du roi Loois XIII , en 1625, mourut à
Paris , le 25 septembre 1639. Il composa plu-
sieurs motets ponr la cliapelle du roi , entre au-
tres un Super flumina, qui eut quek|iie réputa-
tion. Bailly a écrit aussi quelques ballets et des
div«*rtisseuients pour la cour , qui sont restés en
manuscrit.
BAILS (D. Bbmito), directeur de mathéma-
tiques de l'Académie de San^Femando, et
membre de l'académie royale espagnole d'his-
toire, sciences naturelles et arts de Barcelone,
naquit dans cette ville en 1743. Il a donné une
traduction espagnole des leçons de clavecin de
Bemetzrieder, sous le titre de Leceiones de
clave y principios de harmonia. Madrid, 1775,
in-4o.
BAINI (Laurent), compositeur né à Venise,
fut élève de Gaetano Carpani, maître de chapelle
de l'église del Gesù, à Rome, et fut lui-même
maître de chapelle à Venise , puis de l'église des
Douze- Apôtres, à Rome, de la cathédrale de
Terni, et enfin de Rieli, où il mourut. Il a beau-
coup écrit pour l'Église. L'almanach de Milan le
cite comme ayant écrit plusieurs opéras, de-
pois 1786 jusqu'en 1788, mais les titres n'en sont
pas connus. Un Stabat pour deux ténors et
basse, et des motets à trois parties, composés
par Laurent Baini , sont à Rome dans la bibUo- '
thèqoe musicale de M. l'abbé Santini.
BAJNI (L'ABaé Josbph ), neveu du précédent,
est né à Rome, le 21 octobre 1775. De bonnes
études dans les arts , les lettres et la théologie
préparèrent ce savant homme, dès sa jeunesse, à
remplir avec distinction ses fonctions sacerdota-
les, et à prendre une place aussi honorable parmi
lesécrivabs sur la musique que parmi les comp<K
sitenrs. Après avoir reçu de son oncle , Laurent
Baini , de bonnes instructions préliminaires dans
les diverses parties de l'art , et particulièrement
dans .le contrepoint, suivant la doctrine de Tan-
cienne école romaine, l'abbé Baini devint l'élève
et l'ami de Jo^ph JannaeonI , en 1802. Peu de
temps après, il fut admis comme chapelain
chantredans la chapelle pontificale. Sa belle voix
de basse et ses profondes connaissances dans le
plain-chantel dans la musique ecclésiastique lui
procurèrent sans peine l'entrée de cette chapelle
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224
BAINI
célèbre, dont il devint ensuite le directeur. Fran-
çois Kandler a eiprioié avec chaleur, dans son
traf ail intéressant sur l'état de la mosiqoe à Rome,
son admiration et pour le bol ofigane yocal de
Baitti , et pour la manière simple et sayante dont
il dirigeait le chosur des chanteurs pontificaai.
Comme compositeur de musique d'église , il ne
mérite pas moins d'éloges. Bien qu'il n'ait rien
publié de. ses ouvrages en ce [genre, U n'en est
pas moins connu et renommé en Italie , particu-
lièrement à cause du mérite de son Miserere ,
composé pour Je, service de la chapelle Sixtine,
par ordre du pape Pie VII (Vay. au I*' toI. de cette
Biogr. univ. des Musiciens, une notice sur les
divers Miserere qui ont été composés pour cette
chapelle, à l'article Allecbi). Ce morceau , écrit
eteiécuté pour la première fois en 1831 , est le
seul qui ait pu soutenir la comparaison avec les
Miserere d'AlIegri et de Baj ; il est exécuté alter-
nativement avec ceux-ci.
Comme écrivain sur la muRique, l'abbé Baini
s'est placé fort haut par ses divers ouvrages, sur-
tout par sa monographie de Palestrina. Son pre-
mier écrit Alt une brochure intitulée : Leitera
sopra il moteito a quattro cori del Sig. D,
Marco Santucei, ffremiato delV academia
KapoUone in LiKca, Panno 1806, corne lavoro
di génère nuovo. Il y fiiit ressortir l'erreur de
Facadémie, qui considérait comme un genre neuf
de composition le motet à quatre chœurs de San-
tncci , tandis qu'il existe un nombre considérable
de motets, de messes et de psaumes à seize,
vingt, vingtrquatre, trente-deux et môme qua-
rante-huit voix, écrits dans les seixième, dix-
septième et dix -huitième siècles, parMassaini,
AntoneHi,Agostini, Pacelli, Valerio Bona, Savetta,
Benevoli, Abbatini, Beretia, Pitoni, Jannaconi,
Ballabene, et beaucoup d'autres compositeurs.
Le deuxième ouvrage relatif à< la musique,
composé par l'abbé Baini , a pour titre : Saggio
sopra Videntità de* ritmi musicale e poetico,
Firenze, dalla stamperia Piatti, 18:10, 76 pa-
ges in-8*. Le savant directeur de la chapelle Six-
tine a écrit cet opuscule en réponse à seize ques-
tions qui lui avaient été proposées par le comte
de Saint-Leu, frère de l'empereur Napoléon. C'est
le prince lui-même qui s'est fait Téditeor de la
brochure, et, dans le temps où il publiait l'origi-
nal, il en faisait une traduction française qui pa-
rut sous ce titre : Bssai sur Videntité du rhythme
poétiqueet musical, traduit deVouvrage italien
de M. Vdbhé Baini, par le comte de Saint'Uu,
Florence , Piatti, 1820, in-8''. L'opuscule dont il
s'agit brille partout d'une érudition solide et d'un
profond savoir. Des idées très-lieureuses abon-
dent dans les solutions des diverses questions qui I
avaient été adressées à l'auteur; cependant je ne
puis partager l'opinion de Kandler, lorsqu'il dit
que Baini a prouvé jusqu'à l'évidence que le
rhythme des poètes grecs et lattes est absolument
le même que celui des compositeurs modernes
dans toute l'Europe civilisée. J'ai démontré, au
contraire, ep plusieurs endroits, particolièreroeDt
dans le travail spécial sur le rhythme que j'ai
publié en i8S2 dans la Gazette musicale de
Paris, que le rhythme musical a pour base la
symétrie et la régularité des temps, qui ne sont pas
les principes de la métrique des anciens. Dans la
musique moderne le rhythme musical absorbe le
rhythme de la versification ; ches les anciens, au
contraire, le mètre poétique absorbait le rhythme
de la musique.
Le travail le plus important de ce mutficien
érudit est celui qu'H a publié sur la vie et les ou-
vrages de llUustre compositeur Jean -Pierre- Loois
de Palestrina, sous ce litre : Memorie stonco-
critiche délia vita e délie opère di Giovanni
Pierluigida Palestrina, cappellano cantore, e
quindi compositore délie cappella pontificia,
maestro di cappella délie basiliche vaticana,
lateranense, e liberiana, detto il Principe
dellamusica. Borna, dalla Società Tipografica,
1828, 2 vol. in-4*. L'esprit de critiqae littéraire,
l'érudition, le savoir musical et la connaissance
parfaite des styles brillent partout dans cet ou-
vrage, et en font un des plus beaux monuments de
l'histoire de l'art. Le très-petit nombre d'erreurs
qui s'y trouvent ( quel écrivain est absolument à
l'abri de l'erreur 7 ) ne saurait en diminuer le mé-
rite. Le désir d'approfondir toutes les questions
qu'il louchait en passant a souvent conduit Baini
dans des développements qui font perdre de vue
l'objet principal : mconvénient qui serait grave, si
les Mémoires historiques pouvaient être consi-
dérés comme un livre destiné à être lu d'une
manière suivie, mais qui s'affaiblit si l'on consi-
dère que les ouvrages de cette espèce sont des-
tinés à être consultés plutôt que lus. Au reste,
l'abbé Baini parait avoir aperçu le reproche qu'on
pourrait lui faire à ce sujet, car il a résumé les
principaux événements de la vie de Paleshioa à
la fin du deuxième volume de son ouvrage
(p. 372-383). La plupart des objets iutéressaots
de l'histoire de la musique italienne, dans les
seizième et dix-septième siècles, sont éclairai par
l'auteur des Mémoires historiques et critiques,
dans de longues et savantes notes répandues au
nombre de 659 dans les deux volumes de cet
ouvrage. Les registres de la chapelle pontificale,
les mémoires manuscrits de Pitoni sur les com-
positeurs de l'école romaine , et les andeanes
compositions des maîtres belgos, italiens et es-
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BAmi — BAJ
225
pegnois qui existent dans les archives de la
ehapelle Sixtine , ont fourni à cet écriTain des
documents authentiques qui ne pouyaient être
connus que d'un chantre de la chapelle pontifi-
cale , et qui donnent on prix inestimable au tra-
vail de'Tabbé Baini. Bien supérieur dans l'em-
ploi qu*il a 8u faire de ses ma^riaux à Adami de
Bolsena (Voy, ce nom ) , il en » discuté la yaleur
avec uoe rare sagacité. On désire quelquefois
plus de philosophie dans les idées de Baini , ja-
mais plus de savoir ni de bomie foi.
L'admiration sans bornes et justement méritée
que Bainf professe pour Jean-Pierre-Louis de Pa-
lestrina lui a fait consacrer une grande partie de
sa vie à mettre en partition les oeuvres complètes,
publiées ou inédites, de ce grand compositenr, pour
en donner une édition soignée. Pour n*ètre point
effrayé par lUmmensité d'un tel travail, il a fallu
être animé d'un pur amour de l'art comme Tétait
l'auteur des Mémoires historiques et criiigues. A
la fin do deuxième volume de cet ouvrage il a
donné une liste de toutes les compositions qui
entreraient dans nne si belle collection. Malheu-
reusement il n'a pu réaliser son projet. Admira-
teur exclusif du maître qu'il affectionnait et des
formes anciennes de la musique d'église, Baini
ne comprenait rien à Part sous d'autres formes ,
et ne savait même pas en quoi la tonalité de la
musique moderne diffère de l'ancienne. Pour lui,
l'art était en décadence depuis la fin du seizième
siècle. Ce digne ecclésiastique, esclave des devoirs
de son état , avait porté atteinte à sa robuste
constitution par des travaux multipliés, parti-
culièrement par ceux de la confession. Il est
mort à Rome le 21 mai 1844 , laissant par son
testament ses livres et ses manuscrits à la con-
grégation de la Minerva, M. Adrien de La Page
a publié en 1845, dans la Gazette musicale de
Paris, une Notice sttr Joseph Baini, écrivain
musicat et compositeur. 11 a été fait de cette
notice un tirage à part, Paris, 1845, in-8<'.
BAIN VILLE (...), organiste à l'église
principale d'Angers, vers le milieu du dix-
huitième siècle, a publié : Nouvelles pièces
éTorçue, composées sur différents tons, Pa-
ris 1767.
BAIR (AnipiifE ), facteur d'orgues à Munich,
a construit celui du couvent de Attl , composé
de seize registres, et, en 1743, celui de l'ancien
convent de ScheAlam , composé de vingt-deux
registres.
BAISSIÈRES (Faber), trompette-major
dans on régiment de la gar'de royale de Char-
les X , est né à Rouen, vers 1795. II s'est fait con-
naître par une Méthode simplifiée pour le cor-
net à pistons, contenant les principes élément
BIOCR. VNfT. DES MUSICIENS. T. I.
taires de cet instrument. Paris, Petit, 1839^
in-4*' gravé.
BAITZ (Jean-André- Hartmann), bon cons-
tructeur d'orgues à Utrecht, mourut peu de
jours avant la dédicace d'un nouvel orgue qu'il
avait faite Zierikzéeen Hollande, et qu'il avait
fini le 20 décembre 1770. Cet orgue est un seize
pieds ouverts , à quarante- six jeux , trois claviers
à la main, un de pédale, et neuf soufflets. La
montre est en étain fin d'Angleterre. Outre cet
orgue, qui a coûté 19,500 écus de Hollande, il
a construit: 1* celui de Benschop, poMlif à un
seal clavier ; 2 ''celui de la grande é^se de Gorin-
cbem (en 1755), seiae pieds, trois cUviers,
pédale , trente-deux jeux ; 3" celui de l'église des
Mennonitesà Utrecht (en 1765), positif de dix jeux
avec un seul clavier; 4° celui de Wœrden (en
1768), seize pieds, deux claviers, pédale et
vingt-sept jeux; 5^ celui de Ysselsteyn, à deux
claviers, pédale et seize jeux ; 6** celui de l'église
française de Hensden, à neuf jeux ; 7» celui de
Oosterhout, de huit pieds et seize jeux; 8* en-
fin celui de Tilborg , de huit pieds et onze jeux.
BAJ (Thomas), né à Crevalcuore, au terri-
toire de Bologne, dans la seconde moitié du dix-
septième siècle , fut pendant plusieurs années té-
nor de la chapelle du Vatican. Le 19 novembre
1713 il fut élu maître de la même chapelle (selon
un journal manuscrit cité par Pabbé Baini), conie
il più aniico e virtuoso délia cappella. Il ne
jouit pas longtemps de l'honneur que lui avaient
mérité ses longs services , car il mourut le 22
décembre 1714. Un seul ouvrage a suffi pour
faire la réputation de Baj ; mais cet ouvrage est
un chef-d'œuvre dans son genre. Treize miserere
avaient été écrits pour le service de la chapelle
du Vatican, pendant la semaine sainte ; mais un
seul avait réuni tous les suffrages, et était exécuté
chaque année, depuis près d'un siècle; ce mi-
serere était celui d'Allegri. A la prière du collège
des chantres de la chapelle pontificale , Thomas
Baj en écrivit un nouveau , dont le.s versets sont
alternativement à cinq voix et à quatre, avec le der-
nier à huit, n 7 suivit à peu près exactement le
plan du miserere de Grégoire Allegri , mais en y
introduisant quelques modifications bien conçues.
La mélodie de ce morceau est fort simple, mais
d'un style élevé. 11 fut trouvé si beau qu'on
l'adopta sur-le-champ, et- quMI fut exécuté
chaque année dans la chapelle du Vatican , sans
interruption, concurremment avec \e miserere
d'Allegri , jusqn^en 1767. En 1768 on essaya un
nouveau miserere de Tartini , qui ne parut pas
digne de ce grand musicien ; et, l'année suirante,
on reprit celui de Baj jusqu'en 1776. Phis lard
on voulut exécuter un miserere de Pasquale Pi-
15
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336
BAJ — BALBASITIE
sari ; maift ce morcfau éprouva le même sort que
celui de Taitini ; et depuis lors on n'a cessé de
chanter cliaque année le miserere de-Baj. Cho-
ron a publié ce morceau dans sa collection de la
niosique sacrc^e qui se chante à la cha|ielle pon-
tificale pendant la semaine sainte. Le catalogue de
musique de M. l'abbé Santini, de Rome, indiqoe
d'antres compositions manuscrites de Baj ; elles
consistent en une messe à cinq toIx sur les no-
tes lUt, ré, mif/at sol^ la; les motets à qaatrevoii
Virgo gloriosa; Salva nos. Domine; CumJu-
cunditaie ; Beatus Laurenthu ; Christe; Serve
bone; Dominus, qunndo veneris; les motets à
cinq Toix iste est Johannes; Mulier qux erat ;
les motets à huit voix Inveni David; Sacer dotes
Domini; In omnem terram; et un De profun-
dis f également à huit voix.
BA JETTl ( Jean ) , compositeur milanais et
directeur de musique au tiiéfttre de la Scala de
cette ville, a fait représenter à ce théâtre , le 19
mars 1841, Topera: Gonja/t;o,qui eut quelque
succès, et qui fut joué au théâtre S. Carlo, à
NapleSfdans Tannée suivante. Dans la saison du
carnaval de 1844 il adonné Topera : VAssedio di
Brescia, qui ne réussit pas. En 1843 il avait fait
exécuter à Plaisance la cantate intitulée : il gé-
nie d*Jtalia, qui a été publiée, avec accompa-
gnement de piano, chez Ricordi , à Milan. Enfin
M. Bajetti a écrit un grand nombre de morceaux
dedanse pour les ballets: GUelle,ù*Aàam, OdeUa,
avec Panizza et CrofT , Esmeralda, avec Pugni,
et Caterina, ossia lafiglia del Bandito, avec le
même. Tous ces morceaux ont été publiés pour
le piano, à Milan, chez Ricordi.
BAKER (Le doctccb ), pianiste, violoniste et
compositeur, naquit à Exeter, en 1768. La sœur
de sa mère lui donna les premières leçons de
musique et de piano. A Tâge de sept ans, il jouait
d^à les pièces de Handel et de ScarlatU. Vers le
même temps on lui donna pour maîtres Hngues
Bond et Jackson , alors organiste de Téglise ca-
thédrale d'Exeter : il prit aussi des leçons de
Ward pour le violon. Quand il eut atteint sa dix-
septième année il quitta Exeter pour aller À Lon-
dres , où il fut accueilli dans la maison du comte
de Uibrige. Là il perfectionna ses talents par
les leçons de Cramer le père et de Dus^ek. Ayant
été nomme organiste à StafTord, il se rendit dans
ce lieu, où il résidait encore en 1835. Vers 1801,
il s'est fait recevoir docteur en musique à Oxford.
Ses compositions consistent en deux œuvres de
sonates de piano, publiés à Londres; trois duos
à quatre mains; six antiennes à quatre, cinq et
six voix ; fantaisies pour l'orgue ; V Orage et la
Tempête, glees à trois et quatre voix ; duos à
deux voix; l'ouverture et les airs des Ca//res^
divertissement représenté à Covent-Gardeo, K
beaucoup de concertos pour violon, de duos, et
d'airs Taries pour piano.
BAKER ( James-Andbew ), organiste dis-
tingué et compositeur à Birmingham, est né dans
cette ville le i novembre 1824. Il a publié deux
recueils de préludes {volontaries) pourTorgoe^
et beaucoup de pièces détachées pour le piano ,
Londres, Boosey. '
BALANI (d. Gabriel), compositeur qui
vivait à Fano, vers la fin du dix-septième siècle,
a écrit la musique pour la prise d'habit d*nne
religieuse et Ta fait imprimer sons ce titre : 5acre
Canzone ; Fano , 1 682 , in-4o.
BALARD (JBAïf), habile joueur de luth,
vers la fin du seizième siècle , dont Besard a
inséré quelques pièces dans son Thesawrus ffar-
monicus.
BALB ASTRE ( Claude), né à Dijon le 8 dé-
cembre 1729, arriva à Fans le 16 octobre 1750.
11 y fut accueilli par Rameau , son compatriote et
son ami , qui lui donna des leçoni. Son début, au
concert spirituel, se fit le 21 mars 1755, par un
concerto d'orgue qui fut fort applaudi , comme
on le voit par le Mercure d'avril de celte année.
Balbastre fut reçu organiste de Téglise de Saint-
Roch , en survivance de Landrin, organiste du
roi, le 26 mars 1756, et composa pour cette pa- .
roisse ses noèls en variations qu'il exécuta tous
les ans à la messe de minuit, jusqn^en 1762. A
cette époque, Tarchevêque de Paris lui fit dé-
fendre de jouer l'orgue à la messe de minuit «
et pareille défense lui fut faite en 1776 pour ses
Te Deum de la veille de Saint-Roch, parce
quMls attiraient trop de monde dans Téglise. Reçu
organiste de la cathédrale en 1760, il obtint
aussi le brevet d'organiste de Mt)if8iB0B« en 1776»
et conserva cet emploi jusqu'à la révolution. Bal-
bastre est mort à Paris le 9 avril 1799. I( passe,
en France, pour avoir imaginé le premier de
laire organiser le piano, invention qui, dit-on,
fut exécutée par Cliquet, facteur d'orgues re-
nommé; mais elle est plus ancienne. On a de
Balbastre les compositions dont les titres suivent -.
— 1*^ plusieurs concertos d'orgue, manuscrits. —
20 Un livre de pièces de clavecin ; Paris , sans
date. — 30 Quatre suites de Noèls avec varia-
tions; Paris, sans date. — 4* Un livre de qua-
tuors pour le clavecin, avec accompagnement
de deux violons, une basse, et deux cors ad li-
bitum. Tous ces ouvrages sont écrits d*un style
lâche et incorrect. Gemme la plupart des organis-
tes français de son lemps, Balbastre n'avait que
de Texécotion sur les claviers à la main et la con-
naissance (les effets de l'orgue par le mélange des
jeux et des claviers; mais, comme tous ses confrères
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BALBASTRE — BALDEJN^CKER
de Paris il D*aTait aacooe connaiMance du jeu
«le la pédale (dont le clavier n^était pas jouable,
d^ailleurs, sur les orgaes françaises) , e4 il était
ignorant da grand style des organistes italiens et
allemands des anciennes écoles.
BALBl (Marc-Antoine), moine yénitien^est
auteur d'un petit traité dont le premier titre est :
Régula brevis muiicm practicabllis cum quin-
que generibus proporiionum praciicabiHunit
et le second : Qui commenza la nobil opéra di
praiica musicale, ne la quale se traita tuile
le cose a la pratlica pertinente, /acla, corn-
pilota e ordinata per/rate Mareo^Antonio
Balai, veneto. L'existence de cet ouvrage a été
ignorée de tous les bibliograplies. Bien que le
premier titre soit en latin, Tonvrage est écrit en
asses nauTais italien. Il est imprimé en caractères
gothiques, et ne contient que sept Teuillets ou qua-
torae pages, sans date, sans lien d'impression, et
sans nom d'imprimeur. L'objet principal de cet
ouvrage est un traité succinct des proportions de
Tancienne notation de la musique.
BALBl ( LoDis), Dé à Venise dans la pre-
mière moitié du senièroe siècle, Tut élève et imita-
teor de Constant Porta. Il entra jetmedans l'ordre
des grands Cordeliers, on mineurs conventuels,
et fut maître de chapelle de l'église Saint- Antoine,
è Padoue. Il occupait encore cette place en 1591,
car Auguste Gardane, qui publia dans cette an-
née une édition du Graduale romanum, dit dans
la préface qu'elle a été revue par trois des plus
eiceUents mosiciens de T Italie : par Gabrieli,
organiste de Saint- Marc, par maître Louis Baibi,
in eccleiia D, Àntonii Patavini musices mo-
•doratare, et par Horace Vecchi. Balbi a pablié
det messes, des motets et des madrigaux. Ses
ouvrages connus Jusqu'à ce jour sont : 1* Sacra-
rum Biissarum liber primm, quatuor, quinque
etsex tfocum; Venetii8,apnd Vincenli, 1 684, in^".
— a** Cantiones ecclesiaslicœ quinque vocum;
Venetiis, 1576. — 3° Motettiaquattro voei\ in
Venezia, Vincenti, 1578, xn-V^.—V Ecclesiaitxci
caneentus, una-octo vocibus, lib. 1; Venetiis,
apud Alex. Raperium, tôOft, in-4*' On voit par le
titre de cet ouvrage que l'auteur était alors (16or>)
mettre de eliapelle du grand couvent de son ordre,
à Venise. Le P. Balbi aété un des édileursdugraduel
et de rantipbonaire publiés sous ce titre : GrO"
duaie ei Antiphonarium ;juxta ritum Miualis
et Breviarii novi; Venetiis apud Ang, Garda-
nutm, 1591, gr. in- fol. goth. Bodenscbatz a inséré
qnatxe motets è huit voix de ce musicien dans ses
FlarUegii musici Portensis.
BALBl (Laorbnt), amateur, né en Italie, et
bon violoncelliste, a publié les œuvres suivants :
1* Sonata da caméra, a violino^ viohncelto e
2*7
continuo. — V Sonate a violinosolo e continue .
— 8° Sonate a due violini e violoncello. Tontes
ces composilious ont été gravées à Amsterdam,
sans date.
BALBI (IGNACS). On a publié sous ce nom
en Allemagne, vers 1782, quelques ariettes avec
accompagnement. On présume qu'elles sont d'un
ténor qui chantait à Lisbonne en 1756.
BALBI (MsLCBioB), noble Vénitien, né
en 1759, fut élève d'Antoine Calegari, et cultiva
la musique comme amateur. Il mourut à Padoue,
dans sa soixante-neuvième année, au mois de
juillet 1838, laissant en manuscrit un ouvrage qui
fut publié après son décès, sous ce titre : Drattato
del Mistema armonico di Antonio Calegari,
mmstro deW insigne Cappella délia basilica
dis. Antoniodi Padova, propostoedimostrato
da, etc.; Padova, pel Valeotino Crescentini, 1829 ,
in-8* de 141 pages, avec 2 planclies de musique.
BALBIN (BoBDSiAW), jésuite hongrois, né à
KoNiiggratz en 1621, mort en 1688. Il a écrit
des âtlscellan. Regni Bohem., où il donne des
détails intéressants sur le grand orgne de Prague
et les cloches des églises de la Bohème.
BALDAGINI ( Antoine -Loom). violoniste
italien qui vivait vers 1720, a publié douze so-
nates à trois partiesi Amsterdam, sans date.
BALDAMUS (...)• On connattsous ce nom
des Sonatines pour le piano à quatre mains
œuvre premier (Hambourg, Cranz), et deux
cliansons (lÀeder) à deux voix avec accompagne-
ment de piano (Berlin, Cosmar). *
BALDASSARE. Vogez BALDISSERA.
BA(«DASSARI (Pisnash compositeur, né
à Rome, dans le dix-septième siècle, a écrit à
Brescia, en 1709, un oratorio intitulé : Applausi
eterni delP amore manifestato net Tempo.
BALDENEGRER (Uloaric), musicien de
cour et violoniste à Mayence, a publiée Francfort
vers, 1784, SiJP trios concertants pour violon,
viole et violoncelle.
BALDENEGKER ( Jban-Bebnard), violo-
niste et pianiste fixé à Francfort sur leMein, s'est
fait connaître par diverses componitions pour le
violon et le piano. Il avait été premier violon de
l'opéra d'Amsterdam avant de passera l'orches-
tre de celui de Francfort. Il est mort dans un Age
avancé en 1849.
Ses ouvrages les plus connus sont : 1*^ Trois
duos pour deux violons, op. 1 ;Ofrenbach, André.
— 2* Polonaise pour le piano, œuvre 2 ; Franc-
fort, Fischer. — 3* Six trios pour violon, alto
et basse; Offenbach, André; — 4** Polonaises
pour le piano, œuvres 4 et 6 ; Francfort, Hoff-
mann ^ Dunst. — 5* Polonaise en r^ mineur pour
le piano ; Mayence, Schott.— 9** Le Cercle, diver-
15.
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238
BALDENECKER — BALDRATI
tissementen trio pour violon, alto et violoncelle;
Amsterdam, Steup. — T Thème varié pour le
piano, op. 7 ; Francfort, Hoffmann et Dunst. —
8** Thème varié pour le violon, avec accomp. de
yiolon et violoncelle; Bonn; Simrock.
-BALDENECKER (Nicolas), frère du pré-
cédent naquit à Mayence, le 27 mars 1782. Dans
sa jeunesse il dirigea Torchestre des vaudevilles
du Théâtre français à Mayencc; puis il entra
comme violoniste au nouvel orchestre du théâ-
tre de Francfort-sur-le-Mein en 1801. Ce fut lui
qui, avec Scheible, organisa le concert des ama-
teurs dans cette ville, et fonda plus tard la so-
ciété de chant connue sous, le nom de CœcUia.
Le 1" octobre 1851 il fêta son jubilé dednquante
ans comme premier violon et directeur du chœur
au'théâtre.U a publié plusieurs œuvres de so-
nates et de solos pour le piano.
BALDENECKER (Jeak-Dayid), fils du
précédent, un des premiers violons de l'orchestre
du théâtre de Francfort, vécut quelque temps à
Leipsick, puis fut directeur de musique à Carls-
rûhe. Il est mort le 22 juillet 1854, dans toute la
force de Fâge. On connaît de lui quelques œuvres
de peu d^iroportance pour le piano.
BALDENECKER (JbanBernard) lejeane,
pianiste de talent, naquit à Mayence le 23 août
1791. 11 fut élève de Blenkner, et aUa s'éUbUr à
Francfort en 1807. En 1830 il fonda dans cette
ville tne école d'après la système de Logier et de
Stœpel pour renseignement du piano. Il y réu-
nissait souvent' ses élèves pour exécuter des
morceaux sur douu à seixe pianos À la fois. Plus
tard il établit une fabrique d'encre pour Tiippres-
sion en taille-douce. Cet artiste est mort à Franc-
fort, le 25 juin 1855. Ses meilleures compositions
pour le piano sont : 1* Grande sonate pour le
piano avec violon obligé, op. 7; Offenbach,
André. — 2« Deux sonatesà 4 maiqs, op. 9. — 3»
Sonate pour piano seul (en /a mineur), op. 10.
Conrad et Aloys Baldeicvcusii sont les fils
de Jean -Bernard le jeune. Conrad a été attaché
comme professeur à Técole de piano d'ensemble,
fondée par son père; Aloys a' fait partie de Tor-
chestre du théâtre de Francfort, comme violo-
nUte, jusqu'en 1854; U est maintenant (1869)
roattre de concerU à Wiesbaden.
BALDEWEIN (JEAif-CaRÉTiEH), né à
Cassel, vers 1784, devint en 1820 chef des chœurs
du théâtre de celte ville, et occupait encore cette
place en 1831. Précédemment il avait été cantor
de récole communale. En 1889, il fit exécuter une
Ode à ramitié pour quatre voix d'hommes, et dans
Tannée suivante il fit entendre une hymrae égale-
meniponr des voix masculines. On aimprimé de sa
composition : r Six chants pour voix de soprano
I avec accompagnement de harpe ou piano, 1*' re-
I cueil; Leipsick, Breitkopf et Hœrtel.— 2* Six idem,
I 2«n« recueil; ibid.— 3* Six idem, 3"e recueil ; Lcip-
j sick, Pelers.— 4* Six Z/iedcr, !'• et 2" livraisons;
! Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. La fille de Bal-
dewein se fit entendre dans un concert, en 1826;
et son fils, après avoir chanté pendant plusieurs
années au théâtre de Càssêl, débuta à celui
d'Amsterdam, en 1846, comme première basfte.
BALDI (Jean), organiste à Pistoie, né dans
cette ville vers la fin du dix-huitième siècle, est
considéré en Italie comme un des meilleurs élè-
ves de Philippe 6herardeschi. Baldi a composé
beaucoup de musique pour le violon, des messes et
des psaumes. Il s'est fixé dans sa ville natale.
BALDI (DoHraïQÇE). U; Bibliothèque impé-
riale de Paris possède des cantates italiennes ma-
nuscrites, sous le nom dé cet auteur.
BALDINI (JéaÔME)," professeur de flûte, né
à Vérone, a vécu à Paris dans la première moitié
du dix-septième siècle. On a de sa compositiOB
un livre de sonates, pour une flûte seule.
BALDINI (Charles), compositeur, est né à
Bologne au commencement du dix-neuvième
siècle, et a fait ses études musicales sous la di-
rection de Mattei. Il a écrit de la musique d'église
qui, jusqu'à ce jour, est restée en manuscrit. En
1837 cet artiste a été nommé membre de TAca-
demie philharmonique de Bologne.
BALDISSERA ou BALDASSARE ou BAL-
DESSARI, organiste et compositeur, naqtiit à
Imola dans les dernières années du qoinxième
siècle, ou au commencement du seizième (i). U
29 mars lUS il fut nommé organiste du second
orgue de la cathédrale de Saint-Marc à Venise, •
et en remplit les fonctions jusqu'au mois de juil-
let 1541, époque qui est vraisemblablement celle
de sa' mort. Il eut pour successeur Jaehet oo
Jacques de Berchem. La seule composition de
Baldissera connue jusqu'à ce jour est un madrigal
à cinq voix qui se trouve (page 37) dans une col-
lection intitulée : Lé dotte et eccellente eompo-
sitioni de' Madrigalh ïn-i'* oblong, imprimé à
Teniseen 1540. C'est entête de ce morceau qull
est nommé Baldissera.
BALDRATI (Le P. Barthélémy), moine
cordelier, naquit à Rimini vers 1645, el fat maître
de chapelle de l'église Saint-François de cette
Tille. On a imprimé de sa composition un œuvre
(i) H. Ciffl n'est pai cerlaln si le non de BaMaesare frt
: un nom de famlUe on un prénom. Il dit qg^^arHsteW
I d'abord organiste de l'égltae paroUalale d^HWnt Jért*»»
1 que son traitement conne organbte de Salnt-Macc w
] d'abord de 60 ducat», puU de 80. (Voyex Storia data m»-
1 ttca sacra neUa çta cappeila ducatê di SanMareo,
I tom. I,p. 1076)
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BALDRATI— BALFË
229
qni a pour titre : Messe a quattro vod da CO'
peilOt op. 1. Rome, Jacques Monti, 1678. La Bi-
bliothèqae impériale de Paris possède en manuscrit
aoe messe à vin^-quatre toîx de ce maître, et des
motets à cinq et à sijL voix, également en ma-
niiflcrit
BALDUCCI (Marib), cantatrice, née à
Gènes en l7ô8 , a^ait une yoix d^une étendue ex-,
traordinaire; mais son exécution était incorrecte,
et son chant dépourvu d*expression. Elle chantait
les rôles de prima donna à Venise en 1778. Au
carnaval de 1779, elle était à Milan, où elle chanta
avec succès les râles de Calliroe, dans Topera
de Felice Alessandri , et de Cleopatra, dans celui
d^Anfosst.
BALDUGGl (M... ), compositeur napo-
litain , a fait ses études musicales au collège royal
de musique de Naples. Son entrée dans la carrière
da théAtre s'est faite avec succès par son opéra
intitnlé Bianea Turenga , représenté à Naples
en 1838! Les morceanx détachés de cet ouvrage
ont été publiés à Milan,. chez .Ricordi. M. Bal-,
docd a écrit aussi Jl Conte di Af ar^ico,, mélo-,
drame pour des voix de femme, avec accompa-
gnement de deux pianos, dont un ^quatre mains.
BALDUlN(NoEL). Voyes Bkliimm.
BALDUS (BERMABDtif), on plutôt Raldi,
abbé de Gnastalla, dans le Mantouan, naquit À
Urbino dans l'État de l'Église, le 6 juin 15ô3 , et
mounitle 10 octobre 1^17. On a de ce fécond
écrivain près de cent ouvrages, dont une partie
est inédite. Parmi ceux qui ont été imprimés,
OD remarque un Lexicon vitruvianum, seu de
verborum vitrudanorum signyicatione (Ve-
ttifie, 1594) dans lequel il explique tous les ter-
mes de musique contenus dans le traité d'archi-
tecture de Titmve. La description de l'orgue
hydmaliqne de cet anteor a mis à la torture Baldi ,
comme tous les autres commentateurs.
BALESTRA (Raword), compositeur ita-
lien, vivait an commencement du dix-septième
siècle. J.'B. Bonometti a inséré plusieurs psaumes
et motets de Balestra dans sa collection intitulée :
Pamasstts musieus Ferdinandxus , publiée à
Venise en 1615.
BALETTI (Elbnb-Ricqoboivi), connue sons,
le nom de Rose BaleUiy cantatrice distinguée,
naquit à Stuttgi^d en 1768. Au mois; de novem-
bre 1788, elle débuta au concert spirituel, à
Paris, et elle entra immédiatement aprJs dans
la troupe des BoufTons do thé&tre de Monsieur.
Sa voix était douce , sa vocalisation pariaite et
son expression touchante : aussi obtint-elle le
plus beau succès parmi les amateurs ( alors en
petit nombre ) qui fréquentaient ce thé&tre. Vers |
1/92, elle retourna àStuttgard, où elle devint i
cantatrice de la cour du duc de Wurtemberg.
BALFE (MiCHBL-GoiLLADVE), dont le nom
de famille est Balph^ est né le 15 mai 1808, è
Limerick en Iriande, et non à Dublin, comme il
est dit dans la Conversations- Leaicon. Doué de
la plus heureuse organisation pour la musique,
ii apprit le chant et le piano presque en se jouant,
et ne fit jamais d'étude sérieuse de la composi-
tion ; cependant il a obtenu des succès comme
chanteur avec une voix médiocre , il accompa-
gne an piano avec beaucoup d'intelligence et de
verve , il possède beaucoup d'habileté dans la
direction des orchestres , enfin il a improvisé
une .vlnf^taine . dlopéras peu remarquables par
l'invention, mais. où. il y a.de i'instinc.t, un bon
sentiment df harmonie et la connaissance de l'ins-
trumentation. Homme d'esprit, d'ailleurs, .et
plein de confiance en lui-même, il a su tirer, de
ses facultés plus d'avantages qu'elles. ne sem-
blaient en promettre. Son père et. le musicien
Horn furent ses premiers maîtres, et ses progrès
furent si rapides, qu'il pût se faire entendre en
public dès l'âge de sept ans, dans un concerto de
Viotti. Arrivé à Londres à peine Agé de seixe ans,
il chanta le rôle du chasseur dans quelques re-
présentations du Freyschûtz, Dans le même
temps il entra dans un des petits théâtres de
Londres, en qualité de chef d'orchestre. En 1825
il fit un voyage à Rome, avec une riche fa-
mille anglaise. Dans l'année suivante, il écrivit
à Milan la musique du ballet de La Pérouse^ pour
le théâtre de La Scala. Arrivé à Paris, à la fin
de cette même année 1836, il débuta au théâtre
italien , sous le nom de Balfi , dans le râle de
Figaro du Barbier de Séville. Sa voix de bary-
ton mal timbrée et son inexpérience de la scène
étaient des olwtacles trop sérieux pour qu'il pût
réussir à côté des excellents chanteurs qui bril-
laient alors sor cette scène. Peu de temps après,
il retourna en Italie. Engagé à Plaisance au prin-'
temps de 1830, il y chanta pendant toute la sai-
son ; puis il se rendit en Sicile, chauta au théâ-
tre de Palerme, et y donna son premier opéra
sous le titre de / Bivali. En 1832 il était à Flo-
rence, où il fit jouer l'opéra bou tTe un Avve-
timente. A Milan, il chanta en 1833 au théâtre
Carcano, où il fit représenter Enrico IValpasso
délia Marna, nouvel opéra, de sa composition
dans lequel Mi^« Roser, devenue sa femme depuis
peu.de temps, chanta le premier rôle. Les rémi-
niscences nombreuses que le public remarqua
dana cette partition en empêchèrent, le succès.
Après avoir chantée Bologne, Balfe obtint un
engagement ^our le théâtre de La Fenice, à Ve-
nise. Ce fut là qu'il eut la malheureuse idée de
mutiler le Crociato de Meyerbeer, en y intrudui-
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«D
BALFE — BALLABENE
sant des morceaux de sa compoMlion, et d'autres
de Rossini et de Donizetti. L'indignation de Tl-
talie contre cet acte de twrbarte obligea Balfe à
s'éloigner de oe pays. Arrivé à Londres en 1835,
il y donna des leçons de chante! écrivit pour le
tiiéitre italien VAuedio de la Rochelle^ opéra
en trois actes qui eut quelque stircès. M"^ Ma-
libran ayant été engagée au printemps de 1836
pour jouer fopéra anglais au théâtre de Drury-
Lane, Baire écrîTit pour elle The Maid of Ar^
ioiSf dont le sujet avait beaucoup de ressem-
blance avec celui du ballet et de l'opéra de Ciari,
joués longtemps auparavant à Paris. Peu scrupu-
leux sur le choix des idées, il en avait pris dans
plusieurs partitions en vogue pour Tabriquer la
sienne ; mais une valse de Strauss, dont il avait
lait im air chanté par Mb« Malibran avec une
verve merveilleuse, assura le succès de cet ou-
vrage. Le 27 mai 1837, il donna au même théâ-
tre Jeanne Gray, opéra en trois artes, qui jie
réussit pas. D«ns Tannée 1838, Balfe fit repré-
senter à Londres ifma/ia, orthe love test (Amé-
lie, ou l'amour éprouvé), puis Falsfaf/; Jeanne
d'Are, fut jouée en 1839. Tout cela était écrit
trop rapidement pour prendre plare parmi les
belles œuvres d'art ; cependant les connaisseurs
reconnurent des progrès dans FiUtc^f/^ sous le
rapport de l'originalité du style. Le Diadesté^
joué en 1839, ne réussit pas. Chargé de la direc-
tion de l'orchestre du théâtre de Drury-Lane,
Balte ne donna pas d^ouvrage nouveau en 1840;
dans cette même année et dans la suivante, il
fit des voyige<« en Irlande et en Ecosse avec sa
femme et le célèbre pianiste Thalberg, pour y
donner des concerts. A son retour à Ijondres,
il fit jouer Kéolanihe^ opéra romantique qui ne
réussit que médiocrement. Dans Tété de 1843
Balfe fui chargé de la direction de la grande
fôte musicale de Norwich. Peu de temps après,
il partit pour Paris, oe fl écrivit Le Puits d*a
mour, qui lut représenté à TOpéra-Comique an
mois d*avri] 1843. Cet ouvrage, dépourvu d'ori-
ginalité, mais où il y a du mouvement et de la
distinction dans Tharmonie, a eu du succès et a
été joué à l'étranger comme en France. The
bohémien Girl (La jeune bohémienne), jouée
à Hambourg, sous le titre de La Gitana, et à
Vienne sous celui de die Zigeunerin, marqua
du progrès dans le talent de Balfe, et fit voir
quil avait été sensible & la critique des jour-
neaux de Paris. Cet ouvrage fut joué pour la
première fois à Londres, en 1844. Dans la même
année l'auteur fit représentera POpéi a -Comique
de Paris Les quatre JHs Aymon, enirow actes.
De tous ses ouvrages, c^est celui dont le succès
a été le plus général, en France, dans toutes les
grandes villes de rAilemagne, en Angleterre et
en Hollande. Quoiqu'on y remarque toqjoura la
négligence et la trop grande facilité dn compo-
siteor, on ne peut nier que ce ne soit sa hmiI-
leore production, et qu'il pe s*y trouve de jolies
choses. Depuis cette époque, Balfe a écrit aussi
La fllU de la place Saint-Marc ; L'Étoiie de
Séville^ en 1846, ponrPOpéra de Paris, et qui
ne réussit pas, quoique les principaux tôles fus-
sent chantés par Gardon! et par M"^ Stolz ; The
Bond^man (L'Esclave), dans la même année, et
Tfte maidof honour (La fille d'honneur ) ;nuM
ces ouvrages ont fait peu de sensation. Lorsque
M. Costa, suivi de tout l'orcheatre qu*îl dirigeait
quitta le Théâtre de la Reine pour passer à celui
de Covent-Garden, M. Lumley chargea BaUè de
l'organisation d*un autre orchestre et lui en confia
la direction. Dans ces fonctions, il a fait preuve
de beaucoup d*babileté, d'Intelligence et àe
goût; mais, l'entreprise ayant cessé en 1852, il
partit pour l'Allemagne. Balfe, très-boif maître
de chant, avait publié à Londres, en 18&}, un
ouvrage élémentaire de chant intitulé : indis-
pensable studies for a soprano voiee • Sn*fol. A
son retour à Londres en I8ôs, il y a fait panftre
une méthode de chant , et a donné au commen-
cement de 1859 SataneUa, opéra romantique
en trois actes, qui, d'après les jôarnaux, a obtenu
un brillant succès, et qui est considéré en An>
gleterre comme son meilleur ouvragé.
BALIIOHN (LovisGdillaumb) , né dans le
duché de HoUt«in , mourut le 30 mai 1777. )l
est auteur d'un ouvrage intitulé : Prolueto de
phonascis veterum vods Jormandx eonser-
vandxque magishis^ Altonaet Hanovie, 1766,
in-4*. Il y a de lénidition dans cet écrit; mais
ii n*y a guère que cela; l'auteur laissa voir à
chaque instant quil était étranger à la matière
qu'il traitait. Il a, au reste, oe rapport avec Ions
les savants qui ont écrit sur la muaiqae des
anciens.
BALINO (AiiNiBAtrPio-FABni), surnommé
Il Bolognese, parce qu'il était né à Bologne, fut
élève de Pislocchi, et l'un des meilleurs ténors de
son temps. Appelé à la cour de Portugal pour y
être premier chanteur de la cliapelle royale , il
mourut à Lisbonne , le n aoM 1760.
BALLABËIWE (GaéconiB) , né à Rome ,
dans la j)reniière moitié du dix-huitième siècle,
est mort dans la même ville vers 1800. -Il s'est
fait connattre du monde musical par une messe
composée du Kyrie et do Glotia , à quarante-
huit voix divisées en doute chœurs, chef-d'œu-
vre de patience et de savoir. La cour de Portugal
ayant fait demander à Pasqnale Pisari , par son
ambassadeur à Rome^ un Dipeit à seiTa voi% , en
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BALLABENE — BALLARD
231
<|uatre diœare réels : ce Dixii fut essayé dans
Tëglise des Douze-Apdtres par cent cinquaiile
chanteurs, et on profita de cette occasion pour
essayer aussi l'ouvrage de Baliabene, dont Teflet
parât oliscor ; inconvénient inévitatile dans des
compositions si compliquées. D'aillears des
masses cliantantes beaucoup plus considérables
«nraient été nécessaires pour rendre sensibles les
entrées des parties de chaque chœur. En f 778 ,
ta place de maître de chapelle de Saint Pierre»
de Rome, étant devenue vacante par la mort de
Jean-Gostanzi , Ballebene se mit sur les rangs
poor Tobtenir, mais ce fut Antoine finroni qu'on
choisît. Baliabene fut élu membre de 1* Académie
des phîlliarmoniqaes de Bologne en 1754. Joseph
Hdberger, musicien allemand fixé à Rome, a fait
imprimer dans cette tille, en 1774, une lettre con-
cernant i^effet de la messe h quarante-huit voix ,
dans Pessai qui en avait été fait. M. l'abbé San-
tini possède en manuscrit un Dixit à seize voix ,
de Baliabene , un autre Dixit à huit , des messes
et des motets à cinq, la Séquence de SainC-Au-
^ustin h quatre, et un Amen à quatre. On peut
obtenir du même amateur de9 copies de la grande
messe à quarante- huit voix, moyennant le prix
de dix écQs romains.
BALLARD» famille dimprimeurs de mnsi-
<|Qe qui, pendant près de deux siècles, eut en.
<|uelqae sorte le monopole de Fimpression des
livres de musique, en France. Les divers privi-
lèges qui successivement furent accordés à cette
famille peuvent être considérés comme la cause
laphis puissante de Tétat stationnaire dans lequel
resta ce genre d'impression jusque dans la seconde
mditîé du dix -huitième siècle. Les caractères
dont se servaient les Ballard avaient été gravés
en 1540 par Guillaume le Bé; en 1750, ils s'en
servaient encoi^e après y avoir ajouté seulement
quelques signes devenus indispensables. Cliaque
fois qu'un typographe voulut introduire quelque
perfectionnement dans cette partie de Tart , les
Baltard s'y opposèrent, en vertu de leurs privi-
figes, et la cour soutint leurs prétentions. Robert
Ballard, chef de la famille, fut pourvu de la
charge de seul imprimeur de la musique de la
chambre, chapelle et menus plaisirs du roi ,
conjohitement avec Adrien -le- Roy son beau frère,
par lettres patentes de Henri II , en date du 15
lév. 1552. Charies IX confirma leur privilège.
Us imprimèrent en société l* Le livre de Tabla-
tnre de guiterne (guitare) d*Adrien-le-Roy ,
in-4*, 1561 ; 2* les Psaumes de David en vers^
par Marot, avec la musique, 1561, in-8*; les
ouvres de Nicolas de la Grotte , 1570, in- 8*,
et l>eancoup d'autres collections.
BALLARD (Piekbe), fils du précédent, fut
maintenu dans la charge de son'père par Henri III
et Henri IV. Ayant fait près de cinquante mille
livres de dépenses pour l'acquitiitionde^ poinçons
et des matrices de Le Bé, somme énorme |)our ce
temps, Louis XIII le récom|iensa en lui accordant
des lettres patentes en 1633. Parmi les ouvrages
qu'il imprima, on remarque Cent einqtuinte
psaumes de David, mis en musique par Claudin
Je Jeune, 1615, in-8*; et Airs de différents
auteurs, mis en tablature de luth ,1617 , in-4''.
BALLARD (Robert), fils dé Pierre, fut
pourvu de la même charge de seul imprimeur du
roi pour la musique, par lettres patentes de
Louis XIII, en date du 24 octobre 1639. Il fut
successivement juge, consul , administrateur des
Hôpitaux , et syndic de la chambre des libraires,
depuis 1652 jusqu'en 1657.
BALLARD (CHKisTOPne ) ,fils de Robert, fut
confirmé dans les attributions de ses pères, par
lettres patentes de Louis XIV, en date du 1 1 mai
1673. Un trè^-grand nombre d'ouvrages théori-
ques et pratiques de musique est sorti des pres-
ses de cet imprimeur. '
BALLAJÂD (JEAN-BApnsTB-CaaisTOPHE), fils
du précédent, obtint les mêmes prérogatives que
ses ancêtres, par lettres |)atentes de Louis XIV,
en date du 5 octobre 1695. 11 a beaucoup imprimé,
tant en ouvrages théoriques que pratiques. 11 mou-
rut avec le titre de doyen des grands juges con-
suls, en 1750.
BALLARD ( Christopub- Jean-François) ,
filsde Jean-Baptiste*Chrlstophe, obtint de LouisXV
des lettres patentes confirmatives, en date du 6
mai 1750 II mourut en 1765, laissant un fils
nommé Pierre-Robert-Christophe, qui obtint
au&si des lettres patentes de Louis XV, en date
du 20 octobre 1763. Tous ces privilèges ont été
abolis depuis lors. La famille des Ballard , qui
s'était montrée si peu désireuse de faire faire des
progrès à ^impression de la musiqbe, parce qu'elle
avait pour elle la faveur des gens en place et une
longue possession du monopole, fut attaquée
dans ses intérêts par la gravure , et ne put sou-
tenir longtemps te dangereuse concurrence. Ce-
pendant, sans inventer de nouveau système pour
la composition des caractères, il aurait été facile
d'en rajeunir les formes ; mais les Ballard s'obs-
tinèrent à conserver leurs notes gothiques. En
vain Fournier et de Gando , en France , Antonio
de Castro à Venise, et Broilkopf, à Leipsick,
voyaient leurs eflorts couronnés par le succès,
.la famille des Ballard, fièrede son privilège, crut
pouvoir se reposer sur lui du soin de sa fortune :
cette fortune était déjà anéantie plusieurs années
avant la révolution, qui rendit à chacun la liberté
de son industrie.
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232
BALLAROTTI — BALTZAll
BALLAROTTf (fra<«çois), musicien ila-
lieaqai vivait à ia fia du dix-septième siècle, a
composé la musique dU Iciade o violenza d'Amure
conjointement avec François-Charles Poliarolo et
François Gasparini. Cet opéra a été représenté
à Venise en 1699. Ballarotti a écrit aussi Ario-
vi^to, avec Perti et Magni (Milan 1699) et VA-
mante im^azzito (Venise, 1714).
BALLIEREDE LAISSEMENT (Cjiar-
LES-Loi:is-D£Ni8 ), né à Paris, le 9 mai 1729 , est
mort à Rouen , le 8 novembre iSOO. Il cultiva
tour à tour la musique, les lettres, la chimie,
les mathématiques , et devint vice-président de
racadémie de Rouen. Il eut des relations avec
J.-J. Rousseau, d'Alembert, Diderot et Vol-
taire, écrivit les livrets de quelques opéras comir
ques , et publia une Théorie de la Musique,
Paris, 1764,- in-4^ Les auteurs du Dictionnaire
det Jfioietens (Paris 1810) ont remarqué avec
justesse que cette théorie est essentiellement vi-
cieuse, réchelle de sons y étant fondée sur la
gamme du cor et de la trompette, qui est fausse
en ce qu'elle déplace le demi-ton de la gamme ,
anéantit celui qui est caractéristique de la
tonaKté moderne, et y introduit un son qui lui
est étranger (1). Cet ouvrage fut cependant ap-
prouvé par l'Académie de Rouen; mais on sait
que de pareilles approbations , accordées par des
savants étrangers à la musique , sont de peu de
valeur. (Voy, le Journ. des Savants, ann, 1765 ,
p. 291-320. ) Jamard, chanoine régulier de Sainte-
Geneviève, s'est emparé du système de Ballière
et Ta développé. (Koy. Jamard.)
BALLIONI (JÉRÔME), organiste de Téglise
royale et ducale de Sainte-Marie AUa Scala^ de
Milan, naquit dans la seconde moitié du seizième
siècle, et fut élève du maître de chapelle Guil-
laume Arnotti. Il %fait imprimer plusieurs ou-
vrages de sa composition, dont on connaît : So-
crarum cantioHtan una, duabus, tribus, qua-
tuor, quinqite et ses vocibus liber primus^ Op.
Il; Mediolani apud keredes Tini et ^Lomacii,
1608. On trouve deux motets de ce maître dans
\e&Florileqii musici Portensis^de Bodeoschatz.
BALOGUI (LoDJS), dont le nom exact est
JSalloco, naquit à Verceil, en 1766. Après avoir
terminé ses humanités, il étndia la jurisprudence
au collège del Pazzo, hPise, tt fut reçu docteur
en 1786 à l'université de cette ville. Le goût de
la poésie lui fit abandonner le barreau, et sa vo-
cation se ât connaître par une traduction en vers
du Mérite des Femmes, de Legouvé. Après la
réunion du Piémont à la France, en 1802, Bâ-
ti) Une théorie à peu prêt semblable avait été déjù pro-
pesée eo Allemagne par Sorge [^ov^z ce nom) dért 1741.
loch! se rendit à Paris. Il y fut attaché comme
poète et dief de la scène au théâtre italien, et
conserva cet emploi pendant plus de vingt-cinq
ans. Les iibretti de plusieurs opéras furent com-
posés par lui pour ce UiéÂtre. Il a traduit aussi
pour ropéra français le Maometto et le Mosè^
de Rossini. Balochi était musicien et composait
les paroles et la musique de canzoni et de ro-
mances françaises, dont plusieurs ont été publiées
chez Carli, à Paris. Une de ces romances, VA-
mandier, a .eu un succès de vogue : la mélodie
en est charmante. On a aussi de lui un recueil
de nocturnes français à deux voix, dont plusieu»
ont été chantés dans tous les salons. Balochi est
mort à Paris, du choléra, au mois d'avril 1832.
BALSAMINA (Camille), excellente canta-
trice, naquit à Milan en 1784. Douée d'une très-
belle voix de contralto, d'une sensibilité profonde,
et possédant une vocalisation parfaite, elle fut
accueillie avec enthousiasme partout où elle se lit
entendre. Vers 1807 elle fut engagée comme pre-
mière cantatrice à la cour du prince Eugène, vice-
roi d'Italie. Appelée à Paris, à l'occasion du ma-
riage de Napoléon I^naparte avec Marie-Louise,
archiduchesse d'Autriche , elle fut surprise par
un temps affreux, sur le MontrCenis ; sa santé
en fut dérangée ; le mal augmenta pendant sen
séjour en France. On crut que l'air de l'Italie lai
rendrait la santé; mais, de retour à Milan, elle
ne se rétablit point, et enfin elle mourut le 9 août
1810.
BALTAZARINI, musicien iUljen, connu
en France sous le nom de Beaujoyeux, fut le
meilleur violon de son temps. Le maréchal de
Brissac l'amena du Piémont, en 1577, à la r«ne
Catherine de Médicis, qui le nomma intendant
de sa musique, et son premier valet de chambre.
Henri III, le chargea de l'ordonnance des fêtes
de la cour; il s'acquitta longtemps de cet emploi
avec intelligence. C'est lui qui conçut le plan du
spectacle dramatique mêlé de musique et de
danse qu'il a fait imprimer sous le titre de Bal-
let comique de la royne,faict aux nopees de
M. le duc de Joyeuse et de mademoiselle de
Vaudemont, rempli de diverses devises , mas-
carades, chansons de musique et outres gen-
tillesses, Paris, Adrien Le Roy et Robert Bal-
lard, 1582, in-4o. Toutefois la musique de cette
pièce ne fut pas composée par lui ; car il dit dans
sa préface que Beaiilieu et Maistre Salmon^
musiciens de le chambre du roi, furent cliargés
de celte partie de l'ouvrage. .
BALTZAR (Thomas), né à Lubeck vers 1630»
fut le premier virtuose sur le violon qu'un en-
tendit en Angleterre. Arrivé à Londres en 1 656»
Baitzar n'y resta pas longtemps; il se. rendit à
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BALTZAR — BANCHIERI
23S
Oxford, où il séjourna pendant deux ans. Ayant
qu'on ne l'eût entendadans la Grande-Bretagne,
un horloger de ce pays, nommé David Mell, y
passait pour le plus habile Tioloniste. hà préven-
tion anglaise opposa cet horloger, pendant quel-
que temps, à Ballzar; mais la supériorité incon-
testable de celui-ci finit par remporter. A la res-
tauration, Baltzar obtint biplace de maître des
concerta de Chartes il, mais il ne jouit pas long-
temps des avantages de cette position, car son
intempérance le cojidiiisit au tombeau dans le
mois 4e juillet 1663. Burney, qui possédait une
collection de ses compositions, assure qu'elles
renferment des difficultés qa'on ne trouve dans
aocnn des ouvrages composés de son temps
pour le violon. Un œuvre de sonates pour viole
à six cordes, violon, basse de viole et basse con-
tinue pour le clavecin, composé par Baltzar, exis-
tait aotrefoisdans la collection de Britton (voy,
ce nom). Les seules compositions imprimées de
cet artiste se trouvent dans la collection publiée
par 'Henri Playford , sous le titre de Division
violin, Londres, 1692.
BAMBERGERCSABiifi btÈvb), sœurs, nées
dans le midi de l'Allemagne, sont d'agréables
cantatrices qui ont obteno des succès au théâtre
depuis quelques années, particulièrement dans le
gienre qu'on appelle o;iere^/e. L'atnée (Sabine),
après avoir chanté quelque temps à Wûrshourg,
à Francfort sur le Blein, et à Berlin, au théâtre
de Kceniestadt, a été engagée à Cassel. Eve, née
en 1811, et beaucoup plusjeunequesa sœur, a
débuté À Berlin (au tbé&tre de Kœnigstadt) en
1828. Sa voix a para douce, son jeu expressif et
son aspect agiéable.
BAMBINI (FÉuxi, né à Bologne vers 1742,
▼ial en France en 1752, a^ec une troupe de comé-
dias italiens, dont son père était directeur: Après
sfoir séjourné quelque temps à Strasbourg, cette
troupe vint à Paris, où elle représenta les inter-
mèdes de Per^'o/èse , de Jomellij et d'autres
maîtres eélèbres de cette époque, sur le théâtre
del' Académie royale de musique. Bambini, alors
âgé de neuf ans, tenait le clavecin et même
composait quelques airs de seconds râles, qu'on
introduisait dans les intermèdes. La lettre de
J.-J. Rousseau sur la musique française ayant
allumé la guerre entre les partisans de cette mu-
sique et ceux de la musique italienne, ces dis-
putes se terminèrent par l'expulsion des bouffons.
Le jeone Bambini resta en France et continua
ses études sous Bordenave et Rigade, dont le
mauvais goût et l'ignorance gâtèrent vraisembla-
blement les heureuses dispositions de cet enfant,
car après avoir été un prodige dans ses premières
années, il ne devint qu'un artiste médiocre. Son
existence à Paris ne fut que celle d'un maître de
clavecin. On a de lui les ouvrages dont les titres
suivent : T Les Amants de village, en 1774. —
2^ Nicaise, en 1776, tous deux à l'Opéra-Comi-
qne. — Z^ Les fourberies de Mathurin, — 4'
V Amour Remporte, aux Beaujolois. — 5» huit
œuvres de sonates de piano. — &" un œuvre
de triospour violon^ alto et basse, —7° Méthode
pour le piano t avec Nicolay ; Paris, in-fol. — 8*
Six symphonies à quatre. —^^ Petits airs pour
le piano'/orte avec accompagnement de vio-
lon, in-fol. oblong.
BAMFi (ALruoMss), compositeur italien,
vécat vers le milieu du dix-septième siècle. Il
fut d'abord- maître de chapelle à Reggio, puis or-
ganiste â Téglise collégiale de Domo d'Ossola.
On connaît sous son ilom un œuvre qui a pour
titre : Selva di saeri ed ariosi concerti a 1, ;i,
3, 4 voci, con una Messa brève, Magniflea$, Salve
e Litanie, lib. 1. jlittono, per H eredi di Carlo
Camagni, 1655, in-4°.
BANCHIERI (ADBiBN), compositeur et
théoricien, naquit à Bologneen 1567, suivant son
portrait placé dans la troisième édition de sa
Cartella di Musica^ où il est représenté à l'âge
de quarante-six ans, en 1613. On voit aussi dans
le même ouvrage (page 101, 3"^ édit) qu'il fut
élève de Joseph Gnami , organiste de la cathé-
drale de Lucques, puis de la chapelle de Saint-
Marc de Venise. Banchieri fot d'abord orga-
niste de Sainte-Marie in Regoia, à Imola, où il
se trouvait encore au mois de janvier 1603 lors-
qu'il signa l'épttre dédicatoire de ses Fantaisies
instrumentales il quatre parties, imprimées dans la
même année, chez Ricliard Amadino â Veqise ;
puis il fut moine olivétain et organiste du cou •
vent de Saint-Michel tn Bosco, près de Bologne.
Suivant J.-6. Waltber (iftMiiég/. Lexicon, art.
Banchieri), il aurait été fait abbé de son ordre
vers 1612 ; mais je ne trouve aucune indication
de ce fait dans (es ouvrages publiés par lui; car
dans tous il prend simplement le titre de Bolo •
gnese monaeo olivetano, Mazzuclielli fixe en
1634 l'époque de la mort de Banchieri {GliScrit'
tori d'ItaliOf art. Banchieri). Ce moine s'est
distingué par des compositions de musique reli-
gieuse et profane d'un bon style, et par la publi-
cation de plusieurs ouvrages didactiques où l'on
remarque une instruction solide. Sa première,
production intitulée : Conclusioni per organo,
parut à Lucques chez Stivegre Marchetti, en
1591, in-fol., lorsqu'il était encore sous la dis-
ciplims de Guami. La liste de ses nombreux ou-
vrages se présente dans l'ordre suivant : lo Primo
libro di madriçali a 5 voci, in Milano^ ap-
presso FUippo Lomazzo, l593,in-4«. — 2"2'fl-
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234
BANCHIERI
tiie i\) etconcerti a otto voci; in Venetia, ap»
pressa Rieciardo Àmadino/m-A^. — 3* fl primo
libro di madrigali a 3 vod; ibid. 1 594, in-4'* obi.— •
40 Salutazïone loretane a otto vocl, op. quarto ;
ibid. 1 594, io-4*. — &• Primo librodi canzonette
à quattto voei; ibid., 1595, iii-4o. Cet ouTrage
a étéréimpriiDé trois (bis par le même éditeur.—
e» Seconda libro di canzonette d 4 vod; ibid.,
1595, in-4®. Réimprimé sept fois par ie même
éditeur. — /<> Terzotibro di canzonette a 4twn,
in Milano^ appresso filippo Lomazzo, 15961
in-4*. Il 7 a une deuxième édition de ce troi-
sième livre pabliée par le même. — 8* // quarto
libro di canzonette a 4 voci; in Venetia, ap-
presso Rieciardo Àmadino^ 1597, in-4**. Il y a
deux autres éditions de ce. livre publiées chez le
même. — 9« // quinto libro di canzonette a 4
v<fci,in Milano,app. Fil.Lomazzo; l598,in•4^
II y a urie deuxième édition de ce livre publiée chez
le même. — 10* La Pazziasenite, raggionamenti
vaghi e dilettevoti, eomposti e dati in luce
colla musica a ire voci;. Venise, 1598, in-4°
obi.; Cologne, 1601, in-4»,et Venise, 1627, in-4*.
Cet ouvrage est une espèce de comédie en musi-
que à trois voix , dans le genre madrigaiesqae, à
imitation de VAnfipamassoâ^Hovsc» Vecclil. —
1 {•Coneerti ecctesiasticiaottovoci; in Venezia,
app, Ricc. Atnadino, i598Jn-4o. — \2o Salmi
a quattro vod intieri in concerto; ibid., 1598,
in-40. — 13» Missa solenne aotto voci dentrovi
variati coneerti ail' introito^ qraduale, ojfer-
torio, levalione et communione. Et net fine
ffinno de gli gloriosissimi SS. Ambroggi et
Agostino. Libro ter to deglisacri coneerti. il
tutto nuovamente composto, et dato in luce
nelV oecasione del Capitolo générale; in Ve-
netia, app. Rice. Âmadino, 1599, in-4». II y a
une deuxième étftion de cet onvrage publiée
chezGtacomo Vincenti, en 1606, in-4». — 14* 5e-
condo libro di Madrigali a 5 vod ; in Venetia,
app. Ricc, Amadino, 1600, in-4''. — 15» Sin/onie
ecclesiastiche ossia canzoni francesi per can-
tareelsonare a ^ vod, op. 16; ibid., 16OI,
in 4«. Il y a une deuxième édition de cet ouvrage
publiée diez le même, en 1607, in-^». — 1 6« ferzo
libro di Madrigali a 5 vod ; ibid., 1602, in-4*
obi. Ce livre a été réimprimé en I608, chez le
même éditeur, sons ce titre : Festino nella sera
del giovedi grosso. Terzo libro madrigalesco
c(m 5 vod. — 17* Fantasie e canzoni alla /ran-
cese a quattro vod per sonare nel organo,
ossia allro stromento ; ibid., 1603 , in-4*. — 18®
fif J'Ignore la Talear de ce mot qui ne se trooTe daiM
aocan dletionoatre, et quldolt appartenir à quelque patola
Vénttlen on bolonais, à moins que ce ne aolt une con-
tractiou de UtanU.
TirsiyFili et Clorl, Madtigalia 3 vod, Ubro
^erso; ibid., 1604, in-4* ob!. — 19* Conc/tufoiit
nel suono delC organo, novetlamente tradoUt
et diluddatein scritfori musid ed organisti
eelebri, op. 20 ; in Bologna, app. 6to. iTosji,
I609,in-4o. Cette édition est la deuxième : |1<
gnore la date de la première. — *i0o Motettiadw
vod, che concertano a vicenda in vari modi,
op. 21.; ibid., 1609, in-fol. Celte édition est la
deuxième. Je crois qoe cet ouvrage est leménie
qui a paru à Milan, riiez Philippe Loinazzo, sous
le titre de Coneerti moirmi a due vod roa tl
basso per V organo, -— 21» Li Metamorfosi m«-
sicali, quarto Ubro délie canzonette a tre
vod; in Venetia, app. Ricc. Amadino, I6O6,
in-40 obi. J'ai vu un exemplaire de cet ouvrage
avec un frontispice daté de 1605. Il est vraisem-
blable que c'est la même édition. — 22« Caria di
sacre Lodi a 4 vod ; in Miiano, app. Fil. Ia-
mazzo, 1605, in-40. — 23* X'or^anosttOJiariJio,
opéra ventesimaquinta ; in Venetia, app. Ricc.
Amadino, 1605, in-fol. Je ne connais^cetoofrage
que par 1« deuxième édition , publiée chez le
même, en 1611 , in-fol. Pour introduction à ce
livre intéressant, on trouve dans la deQ\ièoie
édition un dialogue de sept pages coocemant
Part de jooer correctement la basse conlînnc sur
Porgue, de tontes les manières. Parmi les règles
que donne Tautear pour cet acoompagneroeat
sontcelles-d : « l*Que snr les nott« qai n'ont
« pas la quinte juste, il faut mettre la tierce et
« la sixte ', 2* que les notes altérées par les acci-
t dents veulent également la tierce et ta sixte. •
Si ces règles se trouvent dans rédifion de 1605,
Banchieri doit être placé parmi les plus andeas
auteurs qui ont posé les bases d^me bonne mé-
thode dMiarmonie pratique. Cet écrivain cite seo
dialogue (Cartella di musica, p. 150) comme
ayant été imprimé séparément à Milan, chef
Lomazzo; mais il n'en indique pas la date. Il y
a une troisième édition de V Organo suonarino,
datée de Venise , 1628, in-4o : elle est à la bi-
bliothèque dn Lycée communal de mosiqoe df
Bologne. M. Gasparl, bavant musicien et bibKo>
graphe en cette ville, possède on exemplaire d'mie
quatrième édition donnée à Venise par Alexandre
Vincenti, en 1638. El.e est indiquée comme l'ao*
Tre 43"* de rauteur;ma{s il »*y trouve de Kraodi
chang^ements , et l'important dialojsue doot il
vient d*ètre parié ne s'y trouve pas. — 24« lafru-
denza giovenile, comedia in musica; in Mi-
iano, app. Tini, 1607, in-4* obi. Cet onvrage
est la contre- partie de LaPazzia senile. — 25*
Vorgano suonarino piccolo;in Venetia, app-
Rieciardo Amadino, 1608, in-4». Cest un
abrégé du grand ouvrage précédemment até.—
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BANCeiERI
335
^6" CarUlla musicale nel canto ûgurato; in
Veneiia, app. Giacomo Yincenii, 1610, in- 4*.
Celte Mition est 1a deaxième :j*ignore la date de
la première, qui avait para également chez Jac-
ques VincentL L'ouvrage a été réimprimé avec
un petit traité du plain-cliant qui avait paru en
t61t chei Lomatzo, à Milan, sons le titre de
Cariêllma di eanii^ermOf et qui a été réim-
primé à Botogne, eo 1614, sous le même titre.
La troisième édition de la Gartella a pour titre :
Carlella musicale nel canto figurato, fermo
et contrapunto del P, D. Àdriano Banchieri,
Bolognese monaco Olivetano. Novamente in
quesla terza impressione ridoita dalV anlica
alla moderna pratticOf et dedicata alla
santîssima Madonna di Loreto; in Vene-
ziOtOpp. Giae. Vineenti, 1614, 1 vol. in-4''. Ce
iJTre est composé de plusieurs parties qui , dans
la première édition de cette Biograpliie des ma-
sicieos ont été indiquées comme anlant d'ouvra-
ges différents, quoique leur pagination se suive
sès» interruption, le crois pourtant qu'il n'y a
pts eu d'erreur dans cette indication et qnMl a
Hé Tait des tirages séparés de chacune de ces
parties, car elles ont toutes un frontispice spécial,
arecladate de 1613, tandis que le titre général
<ia livre porte celle de 1614. Quoi qu'il en soit
l'otifrage est eompoi^ de la manière suivante :
i"* un cahier non chiffré contenant au revers du
frontispice la figure de la Vierge de Lorette avec
«ieoi eanons, le premier à trois Toix et l'autre à
nnq voix; pnisi*épltredédicatoirea/a santissima
Madonna di Lot etOt nnavis de l'imprimeur 911
lecteur, le plan d'une académie de sciences, de lit-
t^ture et de musique que Banchieri voulait faire
ériger dans son monastère, la table des matières
et le!\ erraia. 79 A la page première du cahier
uivant, l'auteur s^excuse de ce que plus d'une
année s'fr4 écoulée pendant IMmpression, sur ce
que riniprimeur l'avait prié d'ajouter quelque
clK)»e à son livre concernant l'art moderne de
ta coinpo»itîon (c'est-à-dire celui queMonteverde,
Jacques Perl, CaccinI, Marco de Gugliano et d'an-
tres avaient mis en vogue depuis environ quinte
sn<), œ qu^il a fait Puis viennent des madri-
gaox et de» canons à la louange de Banchieri ,
•tii a\i» }.ur l'étude des éléments de la musique,
du plain-ciiant et dn contrepoint, le portrait de
Fauteur, et enfin la méthode de solmisation d'a-
près la main musicale attribuée à Guido d'A-
r«zro, et les muances. De la page 18 jusqu'à U
page 24 se trouve l'exposé d'une nouvelle mé-
tliod«^ uns miiances par les six syllabes ut, réj
mi. An, sol, la, auxquelles Banchieri ajoute une
septième qu il nomme ba. Il avait emprunté cette
«dee à U Modulata Pallas de Henri Van de
Putte (Erycius Putianus), publiée à Milan en
1Ô99; mais il fut le seul théoricien italien de ce
tempe qui l'adopta. 3a La deuxième partie de l'ou-
vrage est intitulée : Brevi et ptimi documenti
musicali a glifigliueli, et altri, ehe dtfside-
rano assicurarsi sopra il canto /Igurato; in Ve-
netia,app. Giac. Vincentit 1613. Ces documents
ont pour objet l'ancien système de mesures, des
ligatures et des points dans ses diverses accep-
tions, avec des exercices pour la division des
temps. Celte partie est renfermée dans les pages
26 à 51. 40 Des solfèges en canons à deux voix
forment la troisième partie du livre et ont poar
titre : Duo in eontrappunto sopra ut, re, mi,
fa, sol, la, utili a gli figliuoli, et principianti,
che desiderano pratieare le note eantaHli,
con le reali mutationi semplieemento, econ il
maestro. InVenetia, app. Giac. Yincenti, I613.
6* Dans la quatrième partie se trouve le petit
traité du plain-chant, sons le titre de Altri do»
eumenti nel canto fermo, etc.; in Venetia,
etc., 1613. 6« Le traité des règles du cuntre|M)int
remplit la cinquième partie, qui commence à la
page 89 et finit à la page 150. ?<> La sixième
partie a pour titre : Canoni mvLsicali a quattro
voci. Bnlro gli quaU (oltre la curiosità) si
comprendono moite utililà, ches^appartengono
al canto Jiguralo , eontrappunto , et canio
ferma, in Venetia, etc., 1613. Ces canons, an
nombre de huit, sont curieux parleurs énigmes.
8® Enfin la septième partie est le traité de la com-
position appelée moderne par Banchieri, auquel
il a donné ce titre : Moderna pratica musicale,
prodotta dalle buone osservationi de gli Mu-
sici antichi, alV atto pratico de gli compost^
ton moderni. Opéra trentesima settima, no-
vamenle nella ier%a impressione délia car-
tella aggiuntata, etc., in Veneltaj etc., 1613.
L'objet principal de cette paHie du livre est de
faire comprendre le nouveau système de notation
snhAtitué à celui des proportions; ce que Baa«
cliieri explique par des exemples prati«,uea em-
pruntés à divers auteurs célèbres; puis il en-
seigne brièvement à former la basse continue
sous le chant, et termine par des exemples des
formes nouvellement introduites dans les orne-
ments de ce chant. A l'égard des changements ra-
dicaax qui viennent d'Mre faits dans l'Iiarmonie
et dans la tonalité, il ne les comprend pas plus
que les autres maîtres de son temps. — 21^ Diret-
torio monastkco di canto fermo per uso délia
congregaisùme Olivetana, Bologne. Gio. Rossi,
1615, in-4». Maxzncbelli cite cet ouvrage sons
le titre latin : Directorium cantus monastiei ,
de preparationead cantum et de modulatione
organi, Bologne, 1615. Cest le même ouvrage
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286
BAr^CHlERI — BANDELLONI
dont Banchieri a donné une nouvelle édition inti-
tulée : llcantore Olivetano; Bologne, G irolamo
Mascbeioni, 1622, in-4». —gS^Salmispezzatiab
voci;in Venetia,app. «tcc.-imadino, tel 6, in-4".
— 290 Nuovi pensieri ossia concerd a qtiattro
per sonare; in Milano, appresso Fil. LomaaOj
1616. in-4*.— 30* Seconrfi yiuovipensieri a 9tto^
/ro ; ibid. , 1617, in-4'. — 3 r Conc«rtt morfcrni a 2
voci con il basso da sonare per gli stromenti a
penna ; ibid., 1617, in-4* obi. Il y a une deuxième
édition de cet œuTre, publiée par le même édi-
teur, mais dont i'ignore la date. — 32o Modema
Armonia per sonare a quaitro voci e stro-
menti; in Venetia app, Rïce. Amadino^ 1619,
m-4*. C'est une deuxième édition. — 33** Vezzo di
Perle sopra la cantioa délia B. M. V. a 2 voci;
in Venezia, VincenH, i620, in^". — 34** Libro
primo délie messe etMotteticorrenti con basso
continuo e 2 tenori, op. 42; ira Venezia, app,
Vincenti, 1 620, in-40. — 35* LaBarca di Venezia
a Padua, madrigali a 3 voci ; Venise, 1623, in-4«
obi .—St'^Villanelle giovenile a tre voci; Venezia,
Vincenti, 1 623, in-4o.— 37<> Canoni a4 vod; in Mù
lano; FiL Lomazzo, in-fol. — 3%** Messe, Salmi
e Litanie a 3 voci; Venise, Vinoenti, 1625, in-4<>.
— 39** Tanie econcerti délia Madonnaa 2, 3 et
4 voci; ibid., in-4«. — 40» Messe a cinque voci,
ibid., l625,in-4o.— 41" Terzo libro dinovi pen-
sieri ecclesiasticia 2 voci; Bologne, Rossi, 1626,
in-4*.— 420 Quarto libro di novi pensieri a voce
sola; Venise, Vincenti, 1626, in-fol.— 43oii;»M
in concerto a4, ô et S voci; ibid , 1627, in-40.—
44"* Gemelli armonici, motteti a 2 vod; ibid.
1625, in-40.— 450 II ses(o libro di canzonette a
3 voci; ibid., 1628, in-4o.— 46o II quarto libro
di madrigali a 5tM)ci;ibid., 1628, in'4o. — 47o
Il principiante Fanciullo, Venise, 1626, in-40.
— 48» // virtuoso ritrovato accademico, concerti
a2,,Z,ketb stromenti; Venise, 1626, in-40. —
490 La Flda Fandulla, comedia esemplare (en
pix>se) con musicali intermedi apparenti e
inapparenii; Bologne, 1628 et 1629, in-8* obi.—
50"* Trhttenimenti di villa ooncert<tti a 5
voci; Venise, 1630, m-4o. L'ouvrage qui a été
publié à Ingolstadt, en 1629, sous ce titre : Dia-
logi, concentus et sffmphoniœ 2 vocibus de-
cantandie , et avec le nom de Banchieri, est sans
doute la réimpression d'un des recueils précé-
dents. Donfrid a inséré dans sa Corolla mu-
siea une messe dominicale à 4 voix sur le |
plain-chanl de la messe des dimanches, par Ban- 1
cbieri. On a inséré des madrigaux à 5 voix de |
cet auteur dans la collection de pièces de ce |
genre intitulée : Il Cardillo cantante ( Le Char-
donneret chantant ),o««ta ma^rtj/a/t a 5 voct ,
di vari autori eccellentissimi; in Venetia, '
app. Giae, VincenU, 1607, in-4* obi. Le re-
cueil de motets arrangés par Coppino, ou Cop-
pinus, imprimé chez Tini à Milan, en 1607 (voy.
Coppinus), contient des pièces de Banchieri. Il
s*en trouve aussi dans la Battuta dichiaraia
de Pisa (009. ce nom) , et des pièces d'orgue
du même ont été insérées dans la seconde partie
du Transilvano de Dirula (voy. ce nom).
Mazzuchelli attribue à Banchieri un écrit inti-
tulé : Lettere armoniche; Bologne, 1628. Ce
moine était aussi poète, et a composé plasicore
comédies qu'il a publiées sous le nom acadéim-
que de Camillo Scaligeri délia Fratta,
BANGK (Charles), compositeur de chan-
sons allemandes, né à Magdeboorg en 1804.
Après avoir appris les éléments de la musique et
avoir terminé ses études littéraires , il se rendit
à Dessau près de Frédéric Schnôder, en 1829,
et prit de lui des leçons d'harmonie et de com-
position. En 1833 il partit pour l'Italie avec le
poète C. Alexander, son ami ; il y passa deux an-
nées, pois revint en Allemagne. Après avoir sé-
journé quelque temps à léoa, où il publia diffé-
rentes œuvres, il est retourné à Dresde et a rédigé
les articles de critique musicale au jooma! de
cette ville. Dans une lettre insérée au letiqne de
Gassner {voy. ce nom) , Banck, dit que ses pre-
mières œuvres intitulées : Chants de V Alle-
magne et Chants de V Italie (sur les poésies
d' Alexander), furent composées pendant sa tra-
versée de la Sicile. à Trieste et à Venise. Ses
Matinées musicales ( op. 27) ; son Deutscher
Liederbuch(lÀ^reàeLiedera\lemands), op. 30;
son Salon de Concert, op. 33; ses Chants de
Marie (Aforien-Lecier), op. 39 ; son Repos du soir
(Abendrttch) ; enfin, son Recueil de douze chants
pour la jeunesse, op. 48, sont empreints d'un sen-
timent poétique et original. Le succès des œuvres
de Banck a été populaire en Allemagne : par
quelles circonstances se fait-il que leur mérite ,
leur existence même, soient ignorées hors de la pa-
trie de l'auteur?
BANDELLONI (Luigi), poète et com-
positeur, né à Rome , et vivant actuellement
( 1858) en cette ville, a eu pour maître de con-
trepoint un moine nommé le P, TeoJUo. Pour
le chant et Texpression, il s*est fait imitateur de
Zingarelli. Kaodier a dit de lui, dans sa disser-
tation sur l'état actuel dé la musique è Rome.-.
« Nous considérons Bandelloni comme un génie
« pour la poésie, et comme un beau talent pour la
« musique. Poète, il crée; musicien, il arrange
« avec goût. Ses ouvrages sont tous d'après les
« règles de Part et prouvent une grande pro-
« fondeur de jugement. » Le même critique
ajoute, dans un autre endroit : 1 Bandelloni vi-
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BANDELLOJNI — BAI^DIERA
237
« lrès-retiré,et regrette en philosophe les erreurs
« de son époque» quMl châtie souvent fort poé-
« tiquement dans ses satires. Son dernier poéine
« inédit, dans le genre didactique, Sulla musica
« o(/t>rna, contient tant de passages pleins d'es-
« prit, tant de portraits piquants des composi-
t tearsde nos jours, qu'il mériterait bien les
<i honneurs d^une traduction. » Les meilleures
compositions de M. Bandelloni sont, dit-on, quel-
ques sonnets de.Pétrarque, des octaves du Tasse,
et quelques morceaux du Dante quMl a mis en
musique, avec accompagnement de piano ou de
divers autres instruments. Ses Preghiere a 2)to,
pour trois voix, ont été pubfiées à Naples. On
connaît aussi de ce poéte-compositeur un Tan-
tum ergo, un hymne à sainte Agnès, des messes,
des motets et des psaumes pour plusieurs voix
et orchestre, ainsi que des cantates, sous le nom
à'Àzioni (eatralU pour différentes voix avec
cbœors et instruments. On remarque parmi
cellcî5-ci Alceste, Pyrame et Thisbé , V Amour
et Psyché^ Clytemnestre et Égisthe, la Cas-
sandra et Àgamemnon, Tous ces ouvrages sont
dans la bibliothèque musicale de M. Pabbé San-
tini, à Rome.
RANDEAALI (David), professeur de chant
an OonserTatoire royal de Paris, est né à Lodi ,
en 1780. Après aYoîr fini ses études musicales,
il débuta, dans l'été de 1806, au théâtre Càrcano
de Milan, comme bu/fo ienore^ emploi fort rare
et qui Tut en quelque sorte créé pour lui. Je
crois que c'est dans l'opéra d'Orgitâno Non cre^
dere aile apparenze qu'il se fit entendre pour
la première fois.' Après ce début, Banderali chanta
dans différentes Tilles jusqu'en 1811, où il re-
vint à Milan pour y jouer, pendant les saisons
du printemps et de l'été, au théâtre Careano.
Peu de temps après il quitta la scène pour se
livrer à l'enseignement du chant et fot nommé
professeur de cette partie de Part musical au con-
serratoire de Milan. Dans cette situation, pin-
sieurs cantatrices, qni depuis lors ont acquis
de la réputation , devinrent ses élèves. Bien que
Banderali ne parût plus sur le théâtre , il se fai-
sait entendre quelqueTois dans des coneerts;
«'.'est ainsi qu'en I8L7 il chanta, le 11 et le 15
avril, i la Seala, et le? mars 1819, au même
théâtre.
Consulté par M. le Tîcomte de Larochefoa-
canlt sur le choix d'un bon maître de chant ita-
Tien pour le Conservatoire de Paris , Rossini in-
diqua Banderali. Un commissaire fut envoyé à
Milan poor traiter aTec lui ; des avantages con-
sidérables loi forent assurés, et il Tint s'établir à
Paris au commencement de 1828; mais la ré-
volution de juillet 1830 Tint ensuite changer sa
position et Tobliger à réclamer par les TÔies Ju-
diciaires l'exécution des engagements qu'on avait
pris avec lui ; cependant il n'a jamais cessé ses
fonctions de maître de chant au Conservatoire,
et forma quelques bons élèves. Il est mort à Pa-
ris, le 13 juin 1849, d*un anévrysme dont il souf-
frait depuis plusieurs années.Comme compositeur,
Banderali s'est fait connaître par quatre Ariette
ttaliane per soprano , publiées à Milan , chez
Ricordi , une Cavatine pour soprano^ ibid., et
Vingt quatre vocalises élémen taires pour mezzo
soprano^ eh quatre livres ; Paris et Milan.
BArVDf (GioRGi-BmcmA), cantatrice connue
en France sous le nom deBantit naquit à Monti'
celli d*Ongina , dans le Parmesan, vers 1756,
et mourut à Bologne le 18 février 1806. Suivant
une autre opinion, elle serait née en 1757, à Crema,
dans la Lumbardie Ténitienne. La beauté , l'é-
tendue et l'accent de sa Toiz en Tirent une can-
tatrice de premier ordre. De Vismes, ancien en-
trepreneur de l'Opéra, entendit un soir, en 1778,
près d'un café, sur les boulcTards, une voix dont
l'accent le frappa. C'était Brigide Bandi : il lui
glissa un louis dans la main, et lui ditde venir chez
lui le lendemain matin. Elle fut exacte au rendez-
vous. Après avoir entendu deux fois un air de
bravoure de Sacchini , elle le chanta admirable-
ment. De Vismes l'engagea sur-le-champ pour la
trdupe de l'Opéra-Buffa, et la fit débuter par un
air qu'elle chanta entre le second et le troisième
acte d\tphtgénie en Aulide; son succès fut
prodigieux , et dès ce moment commença pour
elle une nouvelle carrière. Tour à tour elle a
brillé sur les principaux théâtres de l'Europe. En
1780, elle alla à Vienne; de là à Florence ; en-
suite à Milan, à Venise, à Naples et à Londres,
où elle chanta aTec le même sufxès pendant neuf
années consécutives. En 1786 elle chantait aTec
Crescentini au théâtre de la Scala de Milan, et
ce fut pour elle que SalTatore Rispoli écriTit dans
cette saison son Ipermestra. Dans l'été de 1789,
elle chanta au même théâtre VEnea e Lavinia de
Guglielmi. Enfin, au carnaTal et au printemps de
1805, elle se fit entendre aTec Marchesi, Gaetano
CriTelli et Binaghi sur la même scène; elle n'était
plus alors que l'ombre d'elle -même; cependant elle
était encore écoutée aTec plaisir. Après sa mort
on ouvrit son corps pour connaître la cause delà
IHiissance extraordinaire de sa voix, et l'on crut
pouvoir Pattribner au volume considérable de ses
poumons. Les auteurs du Dictionnaire des Mu-
sieiens ( Paris, 1810) ont fait deux articles de
Bandi et de Banti,
BANDIERA (Louis), grand -cordelier ou
mineur conventuel, docteur en théologie, et
maître de chapelle de la basilique des XII apOtres,
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238
BAlSDIERiL — BANISTER
à Rome, vers le milieu du dix-septième siècle,
a publié un ouvrage de sa composition intitulé :
PtalnU vesperlini una cum aniiphonx^ Li-
taniis B. M. V ei responsorii 5. Antonii 4
vocum; Rome, And. Rliei, 1663.
BANDINI (Arcb-Marib), né à Florence,
le 25 septembre 1726, fut l'un des littérateurs
les plus savants du dix-boitièmesiècle. Après avoir
fait ses études chez les jésuites, il se livra en-
tièrement aux recherches relatives à riiistoire
littéraire. Au milieu de ses travaux, il fit on
voyage à Vienne, on autre à Rome, et il prit
dans cette dernière ville les ordres ecclésiastiques.
En 1756 , il Tut pourvu par TEmpereur d^m ca-
noDîcat à Florence et de la place de bibliothé-
caire en chef de la bibliothèque Laureotienue.
)1 conserva ce dernier emploi jusqu'à sa mort ar-
rivée en 1800. Par son testament il a fondé une
maison d^édiication publique et a consacré le
reste de son bien à divers actes de bienfaisance.
Parmi ses écrits, on distingue ceux-ci, relatifs
à Thistoire de la musique ; 1"* JHuertaiio de
saltationibus ceterum , qui a été insérée dans
le tome V des œuvies de Meursius. -* 2* £>e vUd
et scriptis Joan. Bapt, Donii Palricti Floren-
Uni , libri V, adnotationibus illuslrati, acce-
du ejusdem Donii Htterarium commercium
nunc primum in lucemeditum; Florence, 176&,
in-fol. Je ne sais où Forkel a trouvé que cette
dissertation sur la vie et les écrits de Doni est
en deux volumes in-folio ; Lichtenthal n'a pas
manqué de le copier en cela.
BANEUX (....)> né à Paris en 1795, a
été admis au Conservatoire comme élève, et y
a reçu des leçons de M. Dauprat pour le cor.
Après avoir terminé ses études , il est entré à
l'orchestre du Gymnase 'dramatique comme pre-
mier cor, et de là est passé à l'Opéra-Comique
en 1825, où il a été nommé cor <o/o en 1837. Pen-
dant toute la durée de Texistenoe du Gymna»e
de musique militaire^ Baneux y fut professeur
de cor. Il est mort subiteaoent le IS octobre 1854 ,
à l'Age de cinquante-neuf ans. Il a'est fait cod^
naître cdknme compositeur par une Fantaitie
pour cor et piano , publiée à Paris, chei Janet
et Cotelle.
BAiVEUX (Mathibu-Gostavb), fils da pré-
cédent, né à Paris, le ISjain 1825, futadmisau
Conservatoire le 24 octobre 1886, comme élève
de Dauprat pour le cor, après avoir reçu de
son père les premières leçons de cet instrument.
Le premier prix loi fat décerné en 1840. U fit
aussi à la même époque des études de compo-
sition sous la direction d'Halévy. Engagé comme
premier cor à l'Opéra-Comlque, il a été pendant
plusieursannéesattachéàrorclMStrede cetbéàlre;
mais il a donné sa démission en 1849, et a voyaj^é
, ensuite pour donner des concerts. En 1853, il
était en Italie; mais après la mort de son père
. il est rentré à l'Opéra-Comique en qualité de cor
I solo. U a écrit plusieurs morceaux pour ton ins^
i troment et a publié des Variations sur un air fa-
I vori de / Capulefi, de Belliiff , |M>ur cor et or-
j cbeslre. Œuvre i'*; Paris, Ricliault.
BAN FI ( Jou»), luthiste né à Milan, dans la
première moitié du dix -septième siècle, était fib
d'un médecin de cette ville. Ayant i^erdu son père
dans sa jeunesse, il fut obligé de se réfugier chez
son oncle, Carlo Francesco Banfi , qni lui apprit
à jouer du luth. Des affaires de famille ayant
obligé Jules Banfi à faire un voyage en Espagne,
son vaisseau fut pris par un corsaire , près des
c6tes de la Catalogne, et lui-même fut conduit à
Tunis et vendu comme esclave. Dans cette si-
tuation il se souvint qu'un franciscain lui avait
dit qu'étant aa.ssi esclave à Tunis, il avait obtenu
sa liberté en jouant du luth devant le bey. Banfi
demanda à être présenté à ce prince et à entrer
à son service. Son espoir ne fut point déçu, car
il devint bientôt le favori du bey. Profitant de
la liberté dont il jouissait, il se mit à étudier la
fortification des places et rartillerie.* Après quel-
ques années de séjour à Tunis , il obtint de son
mettre la permission de faite on voyage en Ita-
lie, d'où il passa à Madrid. Le roi d Espagne ayant
été informé des connaissances que possédait Banlî,
le nomma ingénieur et ensuite lieutenant-général
d'artillerie. Walther dit qu'il mourut à Madrid
dans cette position élevée. Avant d*entreprendre
ses voyeges, Banfi avait publié on traité de l'art
de jouer de la guitare , sous ce titre : // maes-
tro di ehitarra; Milano, 1653.
BANISTER ( Jean), violoniste et directeur
de la chapelle de Chartes II, roi d'Angleterre,
naquit dans la paroisse de Saint-Gilles , près de
Londres , vers 1630. Son père , musicien au ser-
vice de cette paroisse , lui enseigna les premiers
principes de la musique; en peu de temps il de-
vint un violoniste habile; le roi d'Angleterre ren-
voya en France à ses frais, pour quil y perfec-
tionnAt son talent. A son retour il fut nommé
membre delà chapelle royale; mais il perdit cette
place pour avoir dit devant le roi que le talent
des Anglais sur le violon était inférieur à celui
des Françaia. Dans oette situation , il cberclia à
tirer parti de sen talent en fondant cliei lui des
soirées de musqué et une école à laquelle il
donna, en 1676, le titre pompeux d'Académie.
Banister a mis en musique l'opéra de Circé,qm
fut représenté au théâtre de Dorset-Garden , en
1 676. On a aussi des airs de sa composition insérés
dans les collections de son temps, et plusieurs
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BAI91STËK — BANWART
339
morceanz pour le Tiolon. Il mourut le 3 octobre
1676, et fut inliumé à Tabliaye de Wetomioster.
BANISTER (Jban), surnommé le Jeune,
fils du précédent, né à Londres vers 1663, apprit
à jouer du violon sous la direction de son père.
Ayant été admis comme violoniste au tlié&tre de
Dniry-Lane, il conserva cet emploi jusqu'en i720,
époque où il fut remplacé par Carbonelli. 11 est
mort en 1725. On a de lui des caprices variés
pour violon , insérés dans la collection intitulée
Division Violin; il a aussi publié une collection
de musique de différents caractères composée
par lui et par Godefroy Finger.
Un descendant de cette famille, nommé Henri
J. BanisteTf est un bon- violoncelliste qui a pu-
blié une suite d'études pour son instrument , .et
uo livre intitulé Domestic mmstc/or the weal-
thy;or a plea/or ihearts and Us progress
( Musique domestique potir le ricbe, ou plaidoyer
en faveur des arts et de leurs progrès ). Londres,
1S43, in-S^
BAN3^ER (Richard), savant ecclésiastique
anglais, docteur eu théologie à Tuniversité
d'0](foni, naquit vers la fin du dix-septième
siècle. Il a fait imprimer un discours d'inaugura-
tion d'un orgue qu'il avait prononcé, sous le titre
àe Mustek ai Worcester; Londres, 1737, in-8o.
BANMIËRI ( Antoinb), né à Rome en 1638,
fat amené très-jeune à Paris. 11 était laid et
contrefait , mais doué d'une des plus belles voix
de soprano qu'on eùi jamais entendues. Ayant
eu Tbonneur de chanter devant Anne d'Autriche,
mère de Louis XIV, cette princesse le prit en
affection et le combla de bontés. Pour prévenir
la perte de sa Toix, Bannieri engagea un chirur-
gien k lui faire l'opération de la castration. Ce-
lui-d n^y consentit que sous la promesse d*un
secret inviolable. Quelques années après , on
s'aperçut qu'au lieu de muer, la voix de Ban-
oieri embeUiasait tous les )ours, et Ton découvrit
enfin quelle en était la cause. Cela vint aux oreil-
les du roi , qui l'Interrogea pour savoir qui lui
avait fait Fopération : Sire, lui dit Bannieri, >'ai
donné ma parole d'honneur de ne point le
nomnvT, et je supplie Votre Majesté de ne
pas nCy contraindre. — Tu/ais Men, lui répon»
dit Louis XI V, car Je le ferais pendre , et
c'est ainsi que je fer ai traiter le premier qui s* a-
visera decommettreune pareille abomination.
Le roi voulait d'abord chasser le chanteur ; mais il
lui rendit ses bontés , et ne lui accorda sa re-
traite que lorsquMl eut atteint l'Age de soixante-
dix ans. Dannieri vécut encore plus de trente ans
et mourut en 1740, Agé de cent et deux ans.
BANNIUS (Jean-AHert), ou Barnos. D'a-
près le titre d^un livre publié par ce savant.son
nom serait Bannus, car il. y est mis au génitif
Banni, II a été réimprimé de la même manière '
dans les diverses éditions; mais Descartes, qui
était son ami, et qui en parie dans piusieurs-de
ses lettres, rappelle Bannhu, Dans une de ces
lettres, écrite en 1A40, et adressée à M. de
Zuitliohem (1), Tillustre philosophe nous apprend
que Bannius était prêtre catliolique, fixé à Harlem,
très-honnéte homme , qu'il y jouissait d'une cer-
taine aisance modeste, et que non-seulement il
s'occupait de la musique théorique, mais qu'il y
avait beaucoup d'art et de beautés dans les airs
de sa composition. Ces renseignements sont les
seuls que j'aie pu trouver sur ce savant, de qui
Ton a uu petit ouvrage de quelque intérêt con-
cernant la musique des anciens , sous ce titre :
Dissertatio epislolica de musicx natura, oH-
gine , progressu et denique studio bene insti-
tuendOf ad incomparabilem virum Petrum
Scriverium; Harlem, 1637, iii-12 (2). Ce petitécrit
a été inséré dans la deuxième édition du recueil
intitulé : Bugonls Grotii et aliorum de omni
génère studiorum recti instituendo disserta*
tiones. Amsterdam, l64S,in-12. La dissertation de
Bannius a reparu une troisième fois, quelques an»
nées après, dans un recueil qui a pour titre : 6e-
rardi Jo. Vosii et aliorum dissertationes de slU'
diis beneinstituendis;TraiBCi{àd Rhenum, lOdS
in-i2. Le livre de Bannius ou Bannus cité par
Boeder ( Bibliogr. crit., p. S09}, sous le litre
de Delicias musicœ veteris , pourrait bien
n'être que l'ouvrage précédent.
BANTI, Voyez Bandi.
BAN W ART ( Jacques), compositeur, né en
Suède au commencement du dix-septième siècle,
fut maître de chapelle à la cathédrale de Cons-
tance. Il est mort peu avant 16ô7. On connaît de
lui:^i» Teutschmit neucomponiren Stûcken
undCouranten gemehrteTafel Musik, von 2,3,
4 Instrumenten ; Constance, 1652, in-4<*;
^ 2"* Motetœ sacrx ex Thesauro musieo Jac.
Banwart, von I, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, il
Stimmen^ mit 4 Ripienis ; Con^ismce, 1661,
in-4°. La Bibliothèque impériale de Paris possède
aussi de cet auteur : 3** Missarum opus k et b
vocibus, addita unaa 10 vere 18 (vodbus) cum
triplicibasso adorganum, lib. l e/ 2 ; Constance,
I6a7, in-4^Cet ouvrage est indiqué au titre comme
l'oeuvre premier ( posthume ), ou cinquième de
l'auteur. Aucun mérite remarquable ne distingue
(I) T. II. Lettre 91* de réditton bUne pabUée par Uer-
leller, et tome Vlll" des œavres de Deacartes pabUées par
M.Coiulo, p W»et ftulr.
(1) La date de laS» donaée daoa la première édtUoa de
cette Biographie est évidemment bicxacte, car rouTnife
cat daté des calendes d'octobre IfM.
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140
BANWART — BARBARINI
cesmeues : cependanttl y en a une à trois diœurs
qui est curieuse.
3APT1STA (Jean), compositeur de mu-
sique, vivait vers 1550. On trouvé quelques mor<
ceaux de sa composition dans Touvrage d^Am-
merbach intitulé : Orgel oder Instrumenten
Tabulatur (Tablature pour orgue et autres ins-
truments ) ; Leipsicic, 1 57 1 , in-fol.
Un autre musicien du même nom , qui vivait
dans la première moitié du dix-huitième siècle,
a composé plusieurs oeuvres de sonates de flûte
qui ont été gravés à Paris.
BAPTISTE ANET, dit Baptiste, eut en
France la réputation d^étre le plus habile violoniste
de son temps. Il avait reçu pendant quatre ans
des leçons de Corelli, qui lui avait enseigné à jouer
correctement ses sonates, ce que peu de gens
pouvaient faire alors. Lorsqu'il vint à Paris, il Tut
regardé comme un prodige*^ et cela ne paraîtra
pas étonnant , si l'on se rappelle Tétat de faiblesse
où était alors la musique instrumentale en France.
On assure que Baptiste fut l'un des premiers vio-
lonistes qui jouèrent sur la double corde : cela
n'est pas exact. Ce fut vers 1700 qu'il vint à
Paris : un des seigneurs de la cour le présenta à
Louis XIY, en donnant de grands éloges à son ta-
lent. Après que le roi Peut entendu, il donna
Tordre, sans rien dire à l'artiste, qu'on fit venir
un des violons de sa musique. Aussitôt qu'il fut
arrivé, Louis XIV lui dit : Un air de Cadmus
(opéra de LuUi). Le ménétrier joua un de ceux
dont il se souvenait Quand il eut fini : Je ne
saurais que vous dire. Monsieur, dit le roi à
. Baptiste : voilà mon -goût , à moi. Le pauvre
^lève de Corelli comprit qu'il ne pouvait trouver
<le position à Paris ; car la France n'offrait alors
aucunes ressources en dehors de la cour {voy.
Comparaison de la musique italienne et de la
musique française, par De la Yiéville de Pre-
neuse , i'" partie ) : il passa en Pologne , où il est
mort, chef de la musique du roi. U a publié à
Paris, 1» Sonates de violon, !•', 2«, 3e livres. — •
2* Deux suites de pièces à deux musettes, œuvre
^.^3o Six duos pour deux musettes, œuvre S.
. BAFtlSTE (Locis-ALBBRT-FRéDéfiic), bon
violoniste et compositeur pour son instrument ,
naquit à Attiugen, en Soualie, le 8 août 1700.
Sa famille, française d'origine, avait dû s'expa-
trier par suite de la révocation de Tédit de Nantes*
A i'&ge de trois ans, 11 suivit son père à Oarm-
«tadt, et il y resta jusqu'à ce qu'il eût atteint sa
<lix-6eptième année. Ses voyages l'amenèrent à
Paris en 1718 ; mais la musique française ne fut
point de son goût et il partit pour l'Italie, qu'il
parcourut, ainsi que plusieurs autres pays de
r£urope. En 1723 il se fixa à Cassel, où il se fit
maître de danse. On a de lui : — !<> Douze solos
pour le violon. — 2° Six solos pour le violoncelle.
— 30 Six trios pour hautbois et basse. — 4« Plus de
trente-six solos pour la basse de viole. — &<» Douze
concertos pou rie même instrument. — &* Six so-
nates pour la flûte traversière : ces dernières ont
été publiées à Augsbourg.
BARATHE ( L'abbé), organiste de la cathé-
drale de Saint-Flour, est auteur d'un petit écrit
où se font remarquer de très- bonnes idées et des
sentiments élevés. Cet ouvrage a pour titre : U
culte religieux aux dges de la foi , ou Vin-
fluence du chant ecclésiastique dans la reli-
gion; Paris, 1847, in- 12 de 96 pages.
BARBANT (Charles), musicien anglais,
fut organiste de la chapelle du comte Hasiang,
ambassadeur de Bafière^ Londres, en 1764. Les
catalogues des marchands de musique de I^ndres
indiquent les ouvrages suivants de sa composi-
tion : — 1» Symphonies à grand orchestre, œuvre 5.
—2*' Un livre de trios de violon. — 3<» Un œuvre
de trios de clavecin. — 4» Un œuvre de duos de
flûte. — 50 Deux sonates pour clavecin. On con-
naît aussi de lui en manuscrit : Hymni Sacri,
Àntiphonss, en partition.
BARBARINI (Mànfred-Lupi), composi-
teur qui vivait vers le milieu du seizième siècle,
était né vraisemblablement à Correggio , dans le
duché de Modène, car il ajoute à son nom la qua-
lification de Corregensis. Quoi qu'il en soft, Bar-
barini, qui,d'aprèsleâavertissements placés en tète
de ses ouvrages, parait avoir vécu quelque temps
en Suisse, puis en Bavière, a mis en musique à
cinq voix l'éloge des villes fédérées de la Suisse
par Glaréan, et a publié son ouvrage sous ce b'tre :
Symphonie, seu insigniores aliquotac dulci-
son» quinque vocum melodix super 2>. Ben-
rici Glareani Panegyrico de Helvetiarum tre-
decim VrHum laudibus ; Basilese, ex offidna
HieronynU burionis , impeiùis Benrici Pétri,
1558, in-80. Cette musique est réimprimée ou
ajoutée à la suite de la deuxième édition de l'a-
brégé du Dodécacorde de Glaréan, par Won-
negger (Foyes Glaréan), qui parut chez le mèoe
éditeur, en 1559. On connaft aussi de Barbarini
une collection de motets à 4 voix intitulée : Can-
tiones scieras quatuor vocum, quas vulgo Mu-
teta vocantur, novae compositae; Augustœ Vin-
delicorum, per Philippum UMardum, 1580,
in-4* obi. Quelques morceaux de ce musicien
répandus dans divers recueils sont désignés siui-
plement par le prénom Lupi, ce qui ajoute à
l'iDoertitude et à la confusion occasionnées par
les musiciens qui ont porté le même uom, et qui
ne sont pas distingués d'une manière suffisante.
(Voyez U}9\,)
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BÂRBARINO — BARBE
241
BARBARINO (BÀRTOLOMEo)»9onipositear,
b6 à Fabiano, dans la Marclie d*ADcAne, et qui
ftjt nommé HPesarino, a publié: — io Madrigali
a einqve voci; Venise, 1609. ^2^ il primo libro
d^ Motet ti a voce sola, o in soprano, o in tC'
nore; Veoifte, Amadino, 1610, in-4°. — 3° lise-
condo lOnro d^ Motetti; Venise, Bart. Magni,
1614 , iu-4°. — 4» Madrigalia trevoci da can^
tarsi net clavicembalo; Venise, 1617. Des mo-
tets de Barbarino ont été insérés par Bonomelti
dans son Parnassusmusictis FerdinandxtiSfetc.
Venise, 1615. {Voy, Bonohetti.)
BARBARO (Daniel), patriarche d'Aqatlée,
et Ton des descendants de François Barbaro , cé-
lèbre littérateur da quinzième siècle, naquit à
VeDL<e,le S révrier 1513. Il fit ses études à Padoue,
et s^adonna partkulftrement aax mathématiques.
Ayant éié reçu doetenr de la 'faculté des arts
en 1»40, Il reioarna k Veuille, et Yers 1548 il
fut chargé d'une ambassade auprès du roi dUn-
f^eterre, Edouard VI. En* 1550, on le nomma
eoadjiiteur dn patriarche d*Aquilée, et, dès ce
moment, I! prit le titre de Patriarche élu. Barbaro
est mort à Venise , le 12 avril 1570. tl a donné
une traduction italienne de Vitruve sous ce titre :
J dieci llbH deW architettura di M. Viiruvio,
tradotti e commentati ; Venise, 1556, in-fol. 11
y en a one seconde édition , qui est la plus es-
timée; Venise, 1567, in -40. On y trouve quelques
notes sur la musique des anciens. En 1567 Barbaro
a donné À Venise d'autres commentaires latins
smr Vitruve, in-fol., dans li^squeis on trouve des
notes importantes sur le 13^ chapitre du 10« livre,
qui traite de l'orgue hydraulique. Le père Martini
citeaosai de lui un traité intitulé : Délia musica,
qui est resté en manuscrit. ( Voy. Stor, délia
musicaux, I,p. 449.)
BARBELLA (Emiianoel), né à Naples,
commença l'étude du violon à six ans et demi ,
sons la direction de son père, François Barbella.
Après la mort de celni-d , Emmanuel reçut des
conseils deZaga. Pascal) no Bini, élève de Tar-
tim , loi donna ensuite des leçons pendant "plu-
sieurs années. Le premier maître de contrepoint
de Barbella fut Michel Gabbalone; puis il devint
élève de Léo, qui disait en plaisantant : A'on per
questOf Barbella è un vero asinoche non sa
nUnte (Si ce n'est pour la musique, Barbella est
un Ane qui ne sait rien). Il deviut habile violo-
niste , et fit quelques élèves, parmi lesquels on
distingue Raimondi. Barbella fut grand partisan
do système harmonique de Tartini, qu'il ne com-
prenait pas. Il mounit à Naples en 1773. On a
publié les ouvrages suivants de si composition :
— 1* Sir dwapour deux violons; Londres, sans
date. — 2» Six sonates pour violon; Londres.
BiOGR. uHiy. nés mvsiciens. — t. 1.
^3o Six duos pour violon, op, 3; Paris.— ioSio;
duos pour violoncelle , op. 4 ; Paris. Burney a
inséré dans le troisième volume de son histoire
générale de la musique (p. 561 ) une pièce char-
mante, à double- corde, de ce violoniste; elle a
pour titre : Tinna nonna^ per prender sonno.
On a gravé chez Louis, à Paris, trois œuvres de
duos pour deux violons, sous le nom de Bar-
bella.
BARBE ou BARBé (Artoinb) (1), masiden
belge « devint maître de musique de la maîtrise,
à Notre-Dame d'Anvers en 1527. Il était renommé
comme musicien de grand mérite et composa
beaucoup de musique d'église dont la plus grande
partie est au)onrd'hui perdue. De son temps, la
musique prit un grand essor à Anvers. Après le
décès de sa femme, il se fit prêtre et célébra sa
première messe en 1548, en même temps que
son fils Jean Barbe ou Barbé , qui fut chapelain
à Notre-Dame et mourut en 1573. Antoine Barbe
mourut le 2 décembre 1564, et eut pour succes-
seur Gérard de Turnbout. Outre le fils dont il
vient d'être parlé , il eut une fiUe nommée Jeanne,
qui fut la femme du compositeur Séverin Cornet
(V. Cormbt), un fils naturel appelé CAar /es,
et un autre fils, nommé Antoine, comme lui.
Dans le recueil qui a pour titre : Quatuor vo-
cum musicœ modulationes numéro XXVI ex
optimis Auctoribus diligenier saluta prorsus
novx, atquê typis hactenus non Excusée
(Antverpiœ, apud Guillelmum Vissenxum,
1542, petit in-4« obi.), on trouve deux motets de
eet artiste. Lequatrièmelivredes cbansousà quatre
parties, auquel son t con tenues XXXI V clian -
sons nouvelles ( Anvers ,*Tylman Susato, 1544),
contient aussi une chanson d'Antoine Barbe.
BARBE ou BARBÉ (Maître Antoine 11*),
fils do précédent , fut musicien instrumentiste à
Anvers. Il mourut le 10 février 1604 et fut in-
humé, comme son père, dans la cathédrale. Cest
sans doute cet artiste qui est Fauteur de pa vannes
et courantes insérées dans le recueil intitulé Pe-
tit trésor des danses et branles à quatre et
cinq parties des meilleurs autheurs propres
à jouer sur tous les estrumenz (sic); à Lou-
vaifi,cbez Pierre Phalèse, libraire juré, l'an 1573,
in-4* obi.
BARBE ou BARBÉ (Antoine IIP), filsdu
précédent, et petit-fils de Maître Antoine I*',
fut excellent musicien et organiste distingué.
En 1595, il obtint la place d'organiste à l'é-
(1) Je suta redevable k robngeaDce de H. Léon de Bur-
bure des nouveaux renselgnemeDts qn'on troave Ici sur
ces anciens arUstos belges, et qall a puLtés diins les docu-
ments authentiques des archives de l'église Notre-Dame
d*Anvcn.
16
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!Î42
BÀKBE — BÀRBIERI
glise Saint-Jacques d'Anvers : il en remplit les
fonctions pendant trente et un ans , et nioorat
le 15 mars 1626. Il parait certain que cet artiste
est fauteur du litre intitulé : Exemplaire des
douze tons de la mvsiqvet et de leur nature
(Anvers , 1599, în-4*}, indiqué sous le nom
de Sarifet ( Adrien) , dans la première édition de
cette Bio^ersphie.
BARBEREAU ( Mathorin-Adccstb-Bal-
TBASAR ), né à Paris , le 14 noyembre 1799, a été
admis au Conservatoire le 14 août 1810 , et y a
fait tontes ses études musicales, depuis le solfège
et le violon juf^qu'à la composition. Reicha a été
son maître de contrepoint. Au concours de Tins-
titut de France, eu 1824, M. Barbereau a obtenu
le premier grand prk de composition musicale
pour la cantate intKulée Agnès Sorely qui fut
exécutée à grand orchestre le 4 octobre de la
même année. Après avoir voyagé en Italie et en
Allemagne, comme pensionnaire du gouverne-
ment, M. Barbereau est revenu à Paris, où il a
été choisi pour chef d*orchestre du Théâtre des
Nouveautés. Il y a fait exécuter plusieurs ouver-
tures , et a composé une partie de la musique de
Topera pasticcio qui fut représenté à ce tliéfttre,
au mois de novembre 1831, sous ce titre : Les
Sybarites de Florence. Postérieurement il a suc-
cédé à Léopold Aimon dans la place de chef
d^orcliestre du Théâtre Français; mais après quel*
ques années , il a pris sa retraite pour se livrer à
ses travaux, particulièrement à l'enseignement
de la composition. En 1844, il commença la publi-
cation d^un grand traité de oompositioB qui devait
former cinq ou six Tglumes grand in-S? ; mais
le premier volume senlement, relatif à Pharmonie
élémentaire, et quelques livraisons du second ont
paru jusqu'à ce jour ( 1858), c'est-à-dire, dans
l'espace de quatorze ans. Cet ouvrage a pour titre :
Traité tàÂtriqtte et pratique de composition
mitsicale; ouvrage divisé en trois parties.
1** partie : Harmonie élémentaire (Théorie gé-
nérale des accords); 2« partie : Mélodie, — Son
application à Vharmonie. 3* partie : Harmonie
concertante ( Ck>ntrepoint et f^ue. — Style
scientifique). Première partie, I volume grand
iD-S»; Paris, Schonenberger, 1845. La méthode
exposée dans cet ouvrage est obscure , embar-
rassée, basée sur une manvaise classificatloD des
faits harmoniques, et surchargée de détails inu-
tiles. M. Barbereau a aassi publié des Études
sur Vorigine du système musical. Premier mé-
moire; Paris, Bachelier, 1852, gr. ih-S» de 125
pages. Ce Mémoire défait être suivi d'un antre qni
n'a pas paru Jusqu'à ce jour (1858), quoique sa
publication fût annoncée pour la même année. '
On peut voir dans la Gazette musicale de Paris .
(année 1853, n»' 4, 7), ranalysede la théorie
exposée dans ce mémoire , par Fauteur de eette
notice; et la polémique sur cette analyse, dans
les numéros 8 , 9, 1 1 du même journal.
i BARBETTI ( Jules-Césab), luthiste de Pa-
I doue , a publié dans cette ville, en 1582, un ou-
I vrage intitulé : Tabulx Musicx testudinarise
: hexacordw et heptacordm^ in-4«. Cest nnê mé-
! thode de doigté pour les deux luths à six et à
I sept cordes qui étaient encore en usage du temps
I de l'auteur. On a aussi de Barbetti : Intavola-
tura di lauto délie Canxonette a tre voci ; Ve-
I nise, G. Yincenti, 1603, in-4». Le portrait de
I Barbetti on Barbet ta se trouve au oommence-
I ment de cet ouvrage.
' BARBIERI ( Locio ), organiste de Fé^ise S.
I Petronio de Bologne, naquit en cette ville, dans
I la seconde moitié du seizième siècle. Il a faitim-
I primer de sa composition : Mottetli a 5, 6, 7, 8
I voci colVorgano; Venezia appresso Aless. Vin-
centif 1620, in-4». 'L'abbé Santini, de Rome,
possèdeen manuscrit des motets à six voix et des
psaumes à huit de cet artiste, lesquels portent
la date de 1608.
BARBIERI ( Jean-Akgb ), chanteur et com-
positeur, était au service du prince de Gonsague,
vers le milieu du dix-septième siècle. Un oratorio
de sa composition était en manuscrit dans la bi-
bliothèque royale de Copenhague avant qu'elle
eût été la proie d*un incendie, en 1794.
BARBIERI ( Le comte Louis), de Vicence,
est autenr d'un opuscule intitulé : Nuova eeo-
perta e dichiarazione délia vera corrispon-
denza et analogia del colorito eo* suoni thia-
mati tocaliy e del ehiaroscuro co* tuoni m-
9ici; cm la espressione de^ caratteri di vari
linguaggio; Vicence, 1780, in-8* de 37 pages.
BARBIERI (Gabtano), littérateur et ama-
teur de musique, à Milan , né vers 1780, a ré-
digé, depuis 1828 jusqu^en 1832, un Journal heb-
domadaire intitulé / Teatri, dans lequel il rendait
compte des opéras nouveaux, des concerts, débute
de chanteurs, etc. , et où il a inséré de boanes
notices biographiques sur les compositeurs et les
eliautenrs les plus distmgués de cette époque. Il
a publié aussi : Notizie Mogré^he di M. F.
Malitran,raccoltee publictUe da, etc.; Milano,
Fort. Stella e Pigll, 1836 , fai-8* de 54 pages avec
le portrait lithographie de M"« Malibran.
BARBIERI (...), compositeur espagnol de
l'époque actuelle, a fait quelques études msL- *
eales en Italie, si je suis bien informé. Vers 1850
il forma une association avec d'autres composi-
teurs nommé» Hernindo, Oudin, Inxenga, Gei-
tambide.le chanteur Salas, et Tauteur dramatique
D. Luiz Olona , pour rétablissement d'un théâtre
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BARBIERI — BARBIREAU
343
d*opéiti espagnol , et cette Roctété en fit Pentre-
prise au UiéAtre du eirqne de Madrid. Vn des
pmoiera ouvrages représenté sur ce théâtre» au
Mois de septembre 1861, flit la saratiela (opéra
coDiique) intitulé /ngiir eon /ueço (Jouer avec,
fureur)» qui obtint ub brillant succès, et dont la
musique était de M. BarbierL Depuis lors cet
artiste a donné au même théâtre La ffechicera
(le Sortilège), en trois actes, La Bspada de Ber^
nardo (l^Épée de Bernardo), en troid actes, et El
marqués de Caravaca ( le Marquis de Carabas)
«n deux actes. M. Barbieri est considéré en Es-
pagne comme le plus habile compoMlear dra-
matique d(* ce pays , à l'époque actuelle.
BARBIERI ou BARBIKRK (Charles db),
compositeur italien de Tépoque actuelle ( 1850),
lut d*abord accompagnateur, ou maestro al Cem-
àalo^ dans quelques théâtres de sa patrie, puis
obtint eo 1845 la place de chef d'orchestre du
théâtre sur la Vienne, à Vienne. Kn 1847 il Tut ap-
pelé à Beriin pour diriger la musique de TOpéra
italien. Dans Tannée suivante il donna dans cette
ville Topera intitulé Christoph Colambits, qui fut
joué le 26 décembre avec succès. Il est vraisem-
blable que cet artiste est le même qui a publié
à Milan, chez Ricordi, quatre ouvertures qui
avaient été exécutées dans cette ville, en 1844.
BARBIEROLLI (LAUREirr), compositeur,
né à Rovigo en 1813, a fait représenter en 1836,
dans cette ville , son opéra intitulé : / Trojani
in LawrtniOt qui fut applaudi avec enthousiasme.
La reprise de cet ouvrage, en 1837, ne fut pas
moins lieoreuse, et dans la même année il fut
joué également avec succès au théâtre Apollo
de Venise. Bien qu'un tel essai dût être un en-
cooragement pour Tauteur, aucune autre pro-
duction de sa plume n*a été livrée au public pos-
térieurement.
BARBINGANT. Voyei Barbirbad.
BARBIOJN (Edbtachb), musicien français,
parait avoir vécu dans le commencement du
seizième siècle. Il a composé quelques chansons
liraoçaises â quatre parties qui se trouvent dans
uneoollection manuscrite de compositions de cette
espèce qui appartenait â la duchesse d'Orléans,
mère du roi Louis-Philippe. Les autres compo-
siteurs de ce recueil sont Le Gendre , Sandrio,
Jannequin, Momable, Jacotin, Passereau, etc.
On a imprimé de Barbion dans Le XII livre con^
tenant XXX chansons amoureuses à b parties
par divers autheurs ; Anvers, Tylman Susato,
I5&8; et dans les Cantionum sacrarum vulgo
Motetta voeant S et 6 voeum^ ex optimis qui-
tnuqut musieis selectarum, Lib.IVJJI (£o-
vanH, apud Petrum Phalesium, 1 564- 1567, petit
sn-4* oM.) on trouve quelques-uns de ses motets.
BARBIREAU (Maître Jacqoes), qu'on
prononçait Barbiriau, devint maître de musique
et précepletir des enfants de chœur de Péglise
collégiale de Notre-Dame ( maintenant ta cathé-
drale) k Anvers, en 1448. 11 est nommé Barhy'
rianus dans un manuscrit de la bibliothèque im-
périale de Vienne. C'est vraisemblabliynent le
même musicien que Tinctoris, son contemporain,
appelle Bartingant (dans le recueil manuscrit
de ses ouvrages que je possède). Kiesewetter de
Wiesenbrunn a changé ce nom en celui de Bnr-
biryantf dans le catalogue de sa collection d'an-
cienne musique (Catalog der Sammlung aller
Musik, etc., p. 8), et l'a attribué à un artiste
diflërent de Barbyrianus (ibid,)\ et 11 a répété
cette double faute dans sa Galerie des anciens
contrepointistes {Galerie der alten Contraptm-
tisien, p. 2 et 3). Un document authentique qui
existe aux archives du royaume de Belgique , à
Bruxelles, sous le numéro 1926 de la chambre
dos comptes, fol. cxvm, v*, donne à l'artiste
dont il s'agit le nom de maislre Jacques Barbi-
rian, maistre de chant et des effans (enfants)
de coir (de chœur) de Véglise en la ville d^ An-
vers. Ce document se trouve dans un compte
de l'argenterie ( trésor) de l'empereur Maximi-
lien 1*% en date du 24 janvier 1487, et mentionne
une somme de soixante-douze livres payée à ce
même Barbirian pour l'entretien et nourriture
d^un des enfants de chœur de l'église Notre-
Dame, fils naturel d'un sieur Guillaume de Ter-
nay, en son vivant d^escurie (écuyer) du souve-
rain. Le copiste aura lu sans doute Barbirian
pour Barbiriau. La déplorable négligence qu'on
mettait aux quinzième et seizième siècles dans la
manière d'écrire les noms propres , *et la manie
qu'on avait de les dénaturer étaient telles, que
dans les registres et titres de l'église même à la-
quelle Barbireao était attaclié, son nom est
changé en ceux de Barbereau, Barbarieu, et
même Barbacola; nuu's M. de Burbure ( Voy.
ce nom) qui a employé sept années à mettre en
ordre les archives de cette cathédrale, et qui a
fait d'immenses recherches sur les musiciens-qui
y furent attachés , s'est assuré par la lecture at-
tentive de tous les documents qui concernent
celui dont il s'agit, notamment par son testament,
que son nom était bien Barbireau et qu'on le
prononçait Barbiriau (1). Si j'entre dans ces dé-
tails minutieux sur le nom véritable de ce musi-
cien, c'est qu'il s'agit d'un des artistes belges les
(I) Cette proao&ciaUoB du nom de Birblreaa peut
faire croire qull éUlt né dam le pays Wallon . où l'on a
toujoan dtt on miam poor lui tëtm (aorte de vate), on
tomàkui pour on ComMoii , an ehapiau pour un eka-
pc«i(,etc.
16.
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344
BARBIREAU — BARDELLA
plus intéresftants da quinzième siècle ; car il fut
le maître de beaucoup de musiciens célèbres qui
vécurent dans ce siècle, ou au commencement du
seizième. On vient de voir qu'il Tut nommé maître
de musique et précepteur des enfants de chœur
de Notre-Dame d'Anvers, en 1448; il en remplit
les fonctions jusqu'à la fin de sa vie. En 1484 il
* avait été mis, <>n outre, en posse^^sion d*une cha-
pelanie. 11 mourut à Anvers le 8 août 1491. Par
son testament il a fait des legs importants en fa-
veur du chapitre de Notre-Dame, des chapelains,
et des enfants de rliœur.
Une lettre écrite à "Barbireau par Rodolphe
Agricola, au mois d'octobre 1482, prouve que
ces deux hommes remarquables étaient en cor-
respondance habituelle. On y voit que le maître
des enfanU de chœur de la calhéilrale d'Anvers
avait invité son savant ami à accepter une place de
professeur dans cette ville, et que celui-ci refuse
cet emploi en faisant connaître les motifs qui lui
font préfi&rer le séjour de lleidelberg. Dans une
autre lettre (De formando studio)^ Agricola de-
mande à Barbireau quelques-unes de ses compo-
sitions , choisies parmi celles qu'il a faites avec
sob» et qu'il croit dignes d'applaudissements
( Oro remit le ad me aliquid ex Us qvas ad ca^
nendum comftomàsti, sed quod accuraium sU,
et cum laude attende velis). Tinctoris, contem-
porain de Barbireau , le cite en plusieurs endroits
de ses ouvrages, comme une des plus grandes
autorités d.ins la musique de sen temp«, notam-
ment dans le troisième cliapitre du Traité de
rimper/ection des notes, où il donne un frag-
ment de la chanson française de ce compo<iiteur
qui commence par ces mots : Lame (l'homme)
bany de sa plaisance, La Bibliothèque impériale
de Vienne possède de ce musicien, dans un ma-
nuscrit sur vrlin du seizième siècle : 1° La messe
à cinq voix intitulée : Virgo parens Christi. —
3° Une messe à quatre voix qui a pour titre :
Faulx perverse, — 3© Et, enfin, le Kyrie d'une
messe paschale, à quatre voix Un autre manuscrit
de la m^me bibliothèque contient le Kyrie et le
Christe d'une messe (sine nomine) de Barbireau.
Kiesewetter avait mis en partition la chanson
à trois voix de ce musicien , L'homme banni de
$a plaisance, et le Kyrie à cinq voix de la messe,
Virgo parens Christi. Ces deux morceaux sont
passés à la Bibliothèque imt>ériale après la mort
de ce savant , ainsi que toute sa collection d'an-
cienne musique. Enfin, un manuscrit précieux
de la Bibliothèque de Dijon, coté 295, renferme
plusieurs chansons notées à 3 et à 4 voix, de
Barbireau (sous le nom de Haràinguant), et de
plusieurs autres musiciens célèbres du quinzième
aiècle.
I BARBOSA ( Arias ), né à Aveiro, en Por-
I tugal, étudia à Florence sous Ange Politien, et
j alla en.suite à Salamanque prendre possession de
ia chaire d'éloquence, qu'd conserva pendant
vingt ans. Le roi de Portugal, Jean III, le donna
ensuite comme précepteur à ses deux frères. Il
est mort en 1520, et , selon d'autres, en 1530. On
a de lui un ouvrage intitulé : Epometria; 8é-
ville, 1520, in-4°, dans lequel il traite de la gé-
nération des sons.
BARCA (Franço's), moine portugais, naquit
à Evora, dans les premières années du dix-sep-
I tième siècle. Il entra dans l'ordre des chanoines
I réguliers, au monastère de Toits les Saints, à
I Palmela, en 1625, et devint maître de chapelle de
I son couvent, en 1640. 11 a beaucoup écrit pour
l'église. Tous ses ouvrages, restés en manuscrit,
étaient dans la bibliothèque du roi de Portugal ,
avant le tremblement de terre qtii détruisit la
ville de Lisbonne, en 1755.
BARCA (Alexandre), de la congrégation
des écoles chrétiennes, professeur émérite de
droit naturel et social à l'université de Padoue^
et membre de l'académie de cette ville, naquit à
Bergame, le 26 novembre 1741, et mourut à Pa-
doue, le 13 juin 18 14. Son premier ouvrage relatif
à la théorie de la musique a pour titre : Nttovi
teoremi suite divisioni délie ragioni degti in-
tervallidi^ stMni;BQrmàme, 1781, in 4^ II publia
ensuite, dans les Essais scientifiques et litté-
raires de r Académie de cette ville (I. I, 1786,
in-4*), un mémoire de 53 pages intitulé : fntro^
duzione ad una nuova Teoria di Musica, qu'il
avait lu à l'académie, le 23 janvier 1783. Il y
analy<ie la lliéorie du père Valotti (Saggi seien-
tijici e letter. delV Aeademiadi Padova, tom. f,
p. 365-418 ). Il parait que Bnrca écrivit une suite
de mémoires sur cette nouvelle théorie de Va-
lotti , car son biographe , le professeur Gio. Mai-
roni da Ponte cite le snièmPy qui existe chez les
héritiers de l'auteur, sous ce titre : Memoria
ses ta délia nuooa teoria di musical V, Orazione
recitata nelle solenni esequie del P. D, Aies-
sandro Barca, etc, il di I4 giugno I8t4; Ber-
game , stamperia Natali ,1814, in-S" ). Un autre
mémoire manuscrit intitulé : Memoria intomo
allô stato atluale delta musica, s'est trouvé
entre les mains du maître de chapelle Simon
Mayr, à Bergame. Ce dernier ouvrage avait été
écrit par ordre du ministre de l'instruction publi-
que, sous le gouvernement de Napoléon.
BARCICKY (A.-J.), pianiste polonais ac-
tuellement vivant (1859) a publiée Vienne, cbex
Diabelli, deux Fantaisies polonaises pour le
piano, n'' l,en sol mineur, n^ 2, enr^.
BARDELLA (Antoine NALPI , surnommé
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BARDELLA. — BAREO
245
IL), mosiden attaché au service da dnc de Tos-
cane, vécut à Florence dans les vingt-cinq der-
nières années du seizième siècle et au commen-
cenient du dix-septième. Il fut Tinventeur du
Itiéorbe» auquel on donna d'abord le nom de
cMiarone (grande guitare). IL parait que cette
dénomination fut cause que l^invention fut con-
testée à son auteur ; car antérieurement à l'époque
où vivait Bardella, il existait à Naples et dans
quelques autres lieux de l'Italie une grande gui-
tare appelée chitarone^ qui n'avait pas de res-
semblance avec le théorbe. Non-seulement Bar-
delia fut rinventeur de cet instrument, mais il
en joaa avec une habileté qui surpassa celle de
tons ses rivaux , particulièrement dans Tart d'ac-
compagner l'harmonie sur une basse chiffrée ou
sans chiffreR. Jules Caccini ( Voy, ce nom ) nous
fournit à ce sujet des renseignements positifs,
dans l'avertissement au lecteur qu'il a mis en tète
de ses Nuove Miuiche (T* édition; Florence,
Marescotti, 1601, in-fol.). Voici comme il s'ex-
prime : Ma inlorno a dette parti di mezzo
(l'harmonie qui accompagne la basse du chant
sur le théorbe) si è veduta osservanza singolare
in Antonio Naldi detto il Bardella, çratissimo
servitore a queste Allezze Sereniss. il quale si
came veramente ne è stato Vinventore^ eosi è
reputato da tutti per lo piiieccellente che sino
a nostritempi habbia mai sonato di taie stru'
mento, corne eon loro tUilità fanno fede i pro-
fessori e quelli che si dilettano nelV esercizio
del chitarone, etc.
BARDES AXES, ou BARDESAN£, né à
Édesse , dans la Mésopotamie , plusieurs années
avant 156, fut le premier auteur des hymnes
en usage dans Péglise de Syrie. D'après l'his-
toire des dynasties arabes, par Aboulfarage,
il parait que son nom oriental était Bbn Disann,
Celui sous lequel il est connu lui est donné par
S. Eplirem , S. Epipliane , Porphyre, Nicéphore,
Enaèbe , et quelques autres écrivains grecs. Bar-
deaanes appartint à la secte des gnostiques. On voit
dans S. Eplirem qu'à l'imitation de David , il
avait composé cent cinquante hymnes on canti-
ques, dont il avait fait les mélodies. Ce père de ré-
vise , qui a combattu l'hérésie de Bardesanes en
plusieurs endroits de ses ouvrages , lui reproche
d'avoir excité les sens par ses chants efféminés et
lascifs (in Hymn. 5S, p. 557). Il faut voir ce que
dit Etienne, patriarche des Syriens Maronites, des
talents de Bardesanes pour la mnsiqne, dans son
oposcole Dé Tonis Syrorum^ publié à Rome
(s. d. ). On peut aussi consulter avec fruit l'ex-
cellente dissertation du Dr. Auguste Hahn intitu-
lée : Bardê»anes Gnosticus Sifrorum primtu
hymnologutf Lipsiœ, 18ta,hi-8*^ de 94 pages.
Eusèbe (Prap. Svang, VI, 10) nous a conservé
un fragment de Bardesanes sur le destin, re-
marquable par l'élévation des idées.
BARD1 (Jean), comte de Vemio, noble flo-
rentin, vivait dans la dernière moitié dn seizième
siècle, et se distingua par ses talents et ses con-
naissances dans les lettres, dans les sciences et
dans les arts. Il était membre de l'académie de
la Crusca et de celle de Allerati de Florence.
Le pape Clément VIII (1) l'appela à Rome,
et le fit son maestro di caméra. Doni, dans
son Traité de la MvMque théâtrale (Musica
scenica, t. II, p. 31), lui attribue l'honneur
d'avoir fait naître l'idée de l'opéra en musique.
Il avait établi dans sa maison une sorte d'a-
cadémie où l'on s'occupait spécialement de
cet objet. Les premiers essais furent faits A sa
prière par Vincent Galilée et Jules Caccini
(Voy. ces noms). 11 se réunit ensuite à
P. Strozzi et à Jacques Corsi pour faire compo-
ser le premier poëme régulier par Ott. Blnuccini,
qui fut mis en musique par Jacques Péri ( Voy,
ce nom). On trouve dans les œuvres de Doni,
tom. II, p. 233-24S, un petit ouvrage de Bardl
intitulé : Discorso mandafo da Giov. de Bardi
à Giulio Caccini detto Romano, sopra la
musica antica e*l cantar bene.
BARDI (JÉRÔME), docteur en théologie et en
médecine , naquit à Rapallo , en Sardaigne le 7
mars 1603. En 1619, il entra chez les Jésuites,
mais sa mauvaiA santé ^obligea d'en sortir cinq
ans après. Il alla à Gènes oh il fit de nouvelles
études , et après y avoir été nommé docteur en
théologie et en médecine, il fut appelé à Pise, ponr
y occuper la chaire de philosophie è l'université.
En 1651 il se rendit à Rome, où il exerça la méde-
cine jusqu'en 1067. Bardi est auteur d'un traité
dont voici le titre singulier : Musica m/edica^
magica, moralis, consona, dissona, curcUiva,
catholica, rationalis. Selon la Biographie uni'
verselle, cet ouvrage serait resté manuscrit : mais
Oldoini (Athenœum lAgusticum, p*. 238) dit
qu'il fut imprimé à Rome en 1651. Forkel, d'a-
près Walther, a cru que cet auteur était fils de
Jean Bardi , comte de Vernio : c'est une erreur
que Lichtenthal a copiée.
BARDON(DANnBé); V. DANDRÉ BARDON.
BAREO (V.), guitariste italien, fixé à Vien-
ne, a publié pour son instrument les ouvrages
dont les titres suivent : 1" Rondeau pour deux
guitares, op. 1 ; Vienne, Artaria. — 2* Caprice bril-
lant pour deux guitares, op. 2 ; Vienne, Weigl —
3* 12 Écossaises pour deux guitares, op. 3 ; Vien-
(1) BtBon UrlwlB VIII, «omroe on le dit dans ta BioffrO'
phiê UnivertelUf car ce pape neparrintauslégeponUlloal
qu'en tsss , époqae où il parait que Bardl ne vivait ploa.
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246
BAREO — BAR I LU
ne, Bermann. — 4® 12 Laendler poar deux gai-
tares, op. 4 ; Vienne, Diabelli.
BARETA ( RoDRiANo ), musicien de la ca-
thédrale de Crémone ,'naquit dans cette ville en
1581. 11 a publié: l'' H primo librq de madri-
gali acinque voci; Venise, 16l5,in-4*. — 2* //
seconda libro; Ibid., 1615, in•4^
BARETTI ( Joseph ), littérateur et poète du
dix-hditiëme siècle, naquit à Turin le 22 mars
1716. Après avoir voyagé pendant quelques an-
nées en Italie , il se rendit à Londres au mois de
janvier 1751 , avec le projet d'y être directeur de
ropéra italien , et mourut dans cette ville le 5
mai 1789. Il a publié : Account of the manners
and custom of Italy; Londres, 1768 , in-S** ; on
y trouve des détails sur V Opéra séria et V Opéra
huffa. Cet ouvrage a été traduit en français
r>ar Fréville sous ce titre : Les Italiens, ou
Moeurs et coutumes d'Italie; Paris, t775, in-l2t
11 y en a aussi une traduction allemande intitulée :
BeschrHbung der Sitlen und Gebrœuchenin
Italien; 2 parties in-8°, Breslau , 1781. Le frère
de Baretti , professeur de musique, vécut à Tu-
rin, et a publié six duos pour violoncelle, qui
ont étégravos à Paris, vers 1770.
BARGAGLIA (Scipion), violoniste ou
plutôt violiste napolitain, dont parie Cerreto, et
qui vivait dans la seconde moitié du seiiième
siècle. On a de lui un œuvre de musique instru-
mentale intitulé : Tratlenxmenfi ossia diverti-
menti da suonare; Venise, 1587. C^est dans
cet ouvrage qu'on trouve pour la première fois
remploi du mot concerto^ dans le sens de pièce
pour un instrument principal.
BARGES ( Antoine), maître de chapelle alla
Casa grande de Vtnise , a publié : Il primo
libro de villofe a quattro voci , con un altro
canzon delta Galina; Venise, 1 55o, in-4*. C'est
un recueil curieux pour le style des airs de ce
temps. On trouve dans le Catalogue de Butscli
(Angsbourg, 1846 , in-s^ ) un ouvrage de cet au-
teur intitulé : // primo libro di Violetta a 4
voct, etc. C^est celui dont le titre est ci-dfssus
avec une faute dMinpression où FiZ/ofe est cliangé
en Violetta.
BARGNANI (Ottavio) , né à Bresda, vers
le milieu du seizième siècle , fut organiste de
l'église principale de Salo. On a imprimé les ou-
vrages de sa composition dont les titres suivent :
1^ Canzonette a quattro e otto voci ; Venise,
1595. — 2» Motteti a 1, 2, 3, 4 ; Venise , presso
BartolomeoMagni,1597. -— S** Madrigali a cin-
que voci ; Venise, 1601.
BARILLl (Louw), bouffe chantant qui a eu
beaucoup deo^lébrité k Paris, naquit à Modène,
en 1767, suivant certains reaseignemcnls biogra-
phiques, ou à Naples, en 1764, si Ton eii croît
d'autres versions qui paraissent plos vraisem-
blables. On ne sait rien concernant l^époque de
ses débuts, ni sur les théâtres on il parut avant
d'arriver à Paris : les almanacbs de théâtres de
lllalie ne m'ont rien fourni à ce sujet. Ce fut
le 19 août 1805 qu'il joua pour la première fois à
la salle de la rue de Louvois, dans la Locandiera
de Farinellf, où il était chargé du r61e da comte
Costnopoli. Doué de naturel et de verve comi-
que, il y eut un brillant succès qui ne fut que le
prélude de ceux qa'il obtint plus tard dans le per-
sonnage du musicien Bucejalo des Cantatrice
viltane^ et dans celui de Bellarosa des Virtuosi
ambulantiy quoiqull fût médiocre musicien et
que sa voix eût de la lourdeur. C'est au talent de
comédien original quMl y déploya, que ces deux
ouvrages de Fioravanti durent la vogue dont ils
jouirent à cette époqut;. Pendant plus de dix-huit
ans, Barilli eut le privilège de faire rire les di-
lettanti parisiens, quoique son organe eût perdu
de sa sonorité dans les dernières années.
Devenu un des quatre administrateurs de l'O-
péra italien, au théfttre del'Odéon, en 1809, il
y perdit beaucoup d*argent et se vit plus tard
obligé d 'accepter de médiocres appointements,
lorsque Mme Catalani eut obtenu le privil<^ge de
cette entreprise dramatique. La mort de sa femme
( Voyez l'article suivant) , et celle de trois fils
qu'elle lui avait donnés, vinrent successivement
combler la mesure de ses chagrins. Ayant été
désigné, en 1820, poiA* remplir la place de ré-
gisseur de l'opéra italien, il déploya beaucoup
d'activité dans ces nouvelles fonctions ; mais ses
malheurs avaient affaibli sa santé, et pour comble
d'infortune, il se cassa la jambe en 1824. A
peine convalescent de cet accident, il fnt frappé
d'apoplexie, le 26 mai suivant, et cessa de vivre
sans proférer une parole. La probité, le désinté-
ressement de cet excellent acteur lui avaient fait
beaucoup d'amis, qui fuient obligés de se cotiser
pour payer les frais de ses funérailles , et qui lui
firent élever nn tombeau près de celai de sa
femme , dans le cimetière de l'est
BARILLI (Màrib-Anne), dont le nom de
famille était Rondini , femme du précédent et
cantatrice distinguée, naquit à Dresde le 18 oc-
tobre 1780, de parents originaires de Bologne,
lesquels étaient attachés au service de l'électeur
de Saxe. Plus tard , son père se chargea de l'en-
treprise du théâtre italien de Prague. Rainé par
un incendie qui consuma le tlié&tre et les maga-
sins, il prit le parti de retourner en Italie , où il
espérait trouver des ressources pour rétablir se»
affaires ; mais il mourut dans le trajet, et sa famille»
réduite à la situation la plus fiénible, ne (larvint
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BARILLI — BÂRKER
247
qu'avec peine jusqu'à Boiogne. Marie-Ânne Bon-
dini 9 âgée alors de dix ans, montrait d'heureuses
dispositions pour la musique, et jouait dt^jA du
piano avec quelque talent. On la mitiiansTécole
de cliant de Sartorini, où elle acquit, par des
études bien faites, une vocalisation légère , une
noise de voix facile, et toutes les traditions
d'une bonne méthode. Devenue la femme de Ba-
rilli, elle le suivit à Paris, en 1805, et ne se
fit entendre d'abord que dans quelques concerts ;
mais Ui succès qu'elle y obtint fut si brillant, que
malgré sa répugnance pour le théâtre et sa timi-
dité naturelle , elle se laissa persuader par les
sollicitations des directeurs du thé&tre Louvois,
et débuta le 14 janvier 1807 , dans les Due Gtf-
melti de Guglielmi. Domin^^e par rémotion , elle
n'y montra pas seulement peu d*intelligence de la
scène, mais son chant même ne s^éleva pas au-
dessus du médiocre. Découragée par ce premier
essai , elle ne se décida à tenter une nouvelle
épreuve qu'après plusieurs mois d'hésitation.
Enfin son second début se fit le 30 mai dans la
Griselda de Paer, et cette rois elle obtint le suf-
frage imanime do public. Chacun des ouvrages
où elle parut ensuite fut marqué par un succès
d'enthousiasme. Sa voix, quoique peu timbrée,
âait d'une admirable pureté; la justesse de ses
intonations était irréprochable ; sa vocalisation
parfaite et le fini de son chant égalaient les qua-
lités des meilleurs chanteurs de ritalie. Le seul
défaut qu'on pOt loi reprocher était de manquer
UB peu d'animation et de/orœ dramatique dans
les morceaux de caractère pathétique. Au milieu
de ses triomphes, une maladie grave et longue
vint la frapper. A peine rétablie, elle voulut faire
des efforts pour indemniser l'administration des
pertes que son absence de la scène avait occa-
sionnéed ; elle reparut en effet dans La Donna
di génie volubUe, de Portogallo; mais après la
troisième représentation de cet ouvrage, une
fièvre maligne la saisit et la mit au tombeau , le
24 octobre 1813 , à l'âge de trente-trois ans. Les
graves événements qui pesaient alors sur les des-
tinées de la France n'empêchèrent pas les
maniièstations des regrebi universels dont la
mort de cette excellente cantatrice fut l'ob-
jet.
BARIOLA (Octavb), compositeur et orga-
niste distingué à l'église delta Madona di S.
Ceiâo 4 Milan, a publié dans cette ville : 1» Ai-
cercateper suonar Porgano, 1 585. — 2*» Caprici,
owero eanzoni a 4, libri 3, 1594. Le style de
Bariola a beaucoup d'analogie avec celui de Claude
Merulo.
BARIZEL ( Cbablcs), virtuose sur le basson,
naquit en 1788 à Merville, près d'Hazebrouck ,
dans le département du Nord (1). Parti à l'âge
de dix -huit ans delà maison paternelle, il entia
comme musicien soldat dans un régiment e1 par^
vint rapidement, par son mérite, au grade de chef
de musique d'un autre corps, avec lequel il fit
la campagne d'Espagne en 1808. Fait priiionaier
â l'affaire de Cabrera, il fut transporté sur les
pontons anglais, où il eut à souffrir toutes les
tortures qui ont été signalées par divers écri-
vains. Rentré eu France après trois années de
captivité , Barizel entra comme chef de musique
dans un régiment de la jeune garde impériale;
il fit en cette qualité la campagne de Russie en
1812 ,1a campagne de Saxe en 1813, et se trouva
à toutes les grandes aflaires de la campagne de
France en 1814. Rentré dans la vie civile en 1815,
après le licenciement de l'armée, il se livra â des
études sérieuses |)Our perfectionner son talent ,
qui bientôt le plaça au rang des artistes les plus
distingués de Paris. Devenu premier basson de la
chapelle du roi , sous la Restauration , il entra
dans la musique particulière du roi Louis- Phi-
lippe en 1831 , devint professeur de basson au
Conservatoire après la retraite de Gebauer, pre-
mier basson de l'Opéra , et chef de musique de
la l""' légion de la garde nationale de Paris. £n
récompense de ses services, il lut décoré de la
Légion d'Honneur. Le dérangement de sa santé
l'ayant obligé à demander sa retraite des posi-
tions qu'il occupait, il crut que l'air natal pour-
rait le guérir et* retourna à Merville; mais les
progrès du mal ne s'arrêtèrent i>oint, et Barizel
mourut en ce lieu le 25 mal 1850, à l'âge de
soixante-deux ans. On ne connaît pas de com-
position de cet artiste pour son instrument.
BARKER (Charles-Spackman), inventeur
du levier pneumatique pour l'allégement du cla-
vier des grandes orgues , est né à Bath , en An-
gleterre, le 10 octobre 1806. Orpiielin dès l'âge
de cinq ans, il fut laissé aux soins de son par-
rain, ami généreux de sa famille qui lui fit donner
une éducation libérale et le destina à. la méde-
cine; mais la vocation de Barker ne le portait
pas vers l'exercice de cette science. Le hasard
lui fit découvrir sa destination naturelle; car
ayant eu occasion de voir les travanx d'un fac-
teur d'orgues renommé de Londres qui montait
un instrument neuf dans son voisinage, il se
passionna pour un art où le génie d'invention
peut développer toutes ses ressources ^ et fit avec
ce facteur des arrangements pour apprendre dans
(1) Cett M faU Miei remarquable qse lea trois baaao-
Dlstes les plm distingués de la Fraoee, dana la première
moitié du dix*neiiviéme siècle, à savoir, Delcambre,
Barizel et Wlllent, étaleot nés dans te département du
Nord.
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248
BARKER — BARMAI9N
ws atdiert la théorie et la pratique de la cooji-
tniction des orgues. Deux ans plus tard fil sortit
de chez ee facteur et reloonsa à Batb, où il éta-
blit on atelier de facture des mftmes instmmeots.
Ce Ait alors qu'il entendit parler du grand orgue
qu^on venait de construire dans Téglise cattiédrale
d^ork,et dont les proportions colossales lui
firent pressentir la dureté excessife des claTiers;
c'est à cette occasion qu'il se lirra à une série
d'expériences pour vaincre la résistance opposée
à la main des organistes par le tirage de Too-
Terture des soupapes dans les grands instruments ,
où les jeux sont distribués sur plusietira sommiers.
Le résultat de ces recherches Tut la découverte
du levier pneumatigve y lequel consiste dans l'ac-
tion d'un air comprimé sur de petits soufllets at-
tachés aux tringles des tirages et faisant mouvoir
le mécaoisme de chaque note au moment où le
doigt de l'organiste abaisse la touche; en sorte
qne toute la résistance est vaincue par ce levier,
et' cesse de peser sur les claviers. M. Barker
trouva dans la rivalité de ses confrères des ob-
stacles pour l'introduction de sa remarquable in-
vention dans les orgues d'Angleterre; les dégoûts
qn^ilen éprouva le décidèrent à se rendre à Paris.
Il y arriva au moment où M. Ca vaille était
chargé de la construction du grand orgue de
Saint- Denis, et il offrit à cet éminent facteur sa
coopération pour l'introduction de son mécanisme
dans cet instrument M. Cavaillé n'hésita pas à
reconnaître l'importance de cette invention et
accueillit les propositions de M. Barker. Depuis
lors , M. Cavaillé a fait entrer le levier pneuma-
tique dans les grandes orgues qn^il a construites.
Conservant toutefois la propriété de son méca-
nisme, M. Barker en traita également avec la
maison Daublaine et Callinet (posterieurement
Ducrocquet puis Merklfn et Schâtz) et prit la
direction des ateliers de cette maison pour la
construction du grand orgoe de l'église Saint-
Enstache, qu'il acheva en 1846, et qui fut mal-
heureusement détroit par on incendie, six mois
après. Cest aussi à M. Barker qu'on doit ta belle
restauration de l'orgue de Saint-Sulpice.
BARLAAM, moine de Saint-Basile, qui se
rendit célèbre par sa science et ses hérésies, dans
ta première moitié dn qnatorsième siècle, naquit
à Seminara, dans la Calabre ultérieure. Il était
fort jeune quand il prit l'habit religieux ; aupa-
ravant il se nommait Bernard, et il quitta ce
nom , en entrant dans le cloître, pour celui de
Barlaatn. Le désir de s'instruire le détermina à
passer dans l'Orient; il y adopta la doctrine de
l'Église grecque, et écrivit pour elle contre l'É-
glise latine; pois il en fit abjuration et rentra
dans ta communion catholique. Ses disputes
théologiques n'ayant point de rapport avec l'ob-
jet de ce livre, on n'en parlem pas, et foa se
bornera à dire qu'il obtint de l'emperear Andro-
nic l'abbaye de Saint-Sauvenr, par le crédit de
Jean Cantacuiène, en 1333 , et que Clément VI
le nomma évèque de Gsraci, dans le royaume
de Naples, en 1348. Bien qne l'époqoe précise
de sa mort ne soit pas connue, il parait cepen-
dant qu'il avait cessé de vivre au mois d'aott
1 348. An nombre des écrite de Bariaam on tronve,
non des scolies sur les livres des Harmoniques de
Ptetéroée, comme Gesner, dans sa Bibliothèque
universelle, Adelong, dans son Dictionnaire des
'Savants, Waltiier, Foriiel,Lichtentbalet d'antres
l'ont dit, mais on commentaire sur les chapi*
très 14*, 15* et 16* du troisième livre de cet
auteur. Ce commentaire, qui commence par ces
mots : lictC de xai toc imyporàv , est à ta Biblio-
thèque impériale de Paris, parmi les noanoscrifs
grecs, sous le n^ 2381, in>foI. Waltiier et,
d'après lui, Forkel, Ucbtentbal, et M. Cb. F. Be-
cker disent que ce commentaire a éte publié à
Venise, mais sans pouvoir indiquer la date de
l'impression ; je n'ai vu citer nulle part cette édi-
tion , et je la crois supposée. Le I4e chapitre du
troisième livre des Harmoniques de Ptoiémée
a pour objet d'examiner Par quels nombres
premiers on compare les cordes stables du
système parfait (des Grecs ) avec les sphères
principales du ( systeme du ) monde. Le 11^,
Comment on trouve par les nombres les rap-
ports des mouvemends des planètes ( avec les
consoanances musicales) ; et enfin le 16* , Com-
ment les propriétés des planètes se rapportent
à celles des sons. C'est sur ces chapitres que Bar-
iaam a écrit son commentaire, dont le texte a été
publié par M. Jean Franz, docteur en philosophie
et professeur à l'universite de Berlin , d'après on
manuscrit de la bibliothèque de Naples, à ta suite
de sa dissertation intitulée : De Musicis grxds;
Berlin, 1840, in-4* de 23 pages. L'éditeur y a
ajouté le texte des trois chapitres du livre de
Ptoiémée. (Voy. Fbarz.)
BARMANN ( JBAn-BAnvn) , prieur de
l'abbaye de Weingarten, dans la Forât Noirs,
et ensuite professeur et prieur à Hof , naquit à
Immenstadt, le 1*' mars 1709» et mourut à Hof,
le 16 avril 1788. Il a publié un ouvrage de sa oom-
poeitk>n,8oo8 ce titre : Christ- Katholisckes Kir-
chengesangbuch nach den Gedanken des ge-
krœnten Propheten am 955/sn Psalm^ ersten
Vers, ouf aile Jahrszeitenund Gelegenheitenj
in anmiuthigen Melodien angestimmt (Livre
de chant des églisescatboliques, ete. ); Augsbooig,
1760, in-4*. On lui attribue aussi la composi-
tion de plosiears opéras, comme poète et
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BARMAT41S — BARNI
549
eomnie nwiaicieo; mais les titres n'en sont pas
BABNARD (Jban), chanoine minear de
régiise de Saint-Paul, à Londres, vers le mi-
lieu du dii- septième siècle, a publié une cotleo*
tioD préeiense d'hymnes, d'antiennes, de prières
et de répons à plusieurs parties , par les anciens
ooropoeiteors anglais TalliSt Partons ^ Morley^
Giles^ O. Gibbons, W. Uundy ^ Woodson,
BaUen , Booper, rjre, Weelkes, WhUe,Bull,
et 9f^ard, Cette collection a pour titre : JAe
fiTti àook qf seleeted church Music , eonsU-
ting of services and anthems, such as are
now ttsed in the cathedral and collégial
ehurches qf iMs Kingdomy never b^ore
printed, etc.; Londres, 1641. Malheureusement
elle a été imprimée en parties séparées, main-
tenant disséminées , et Ton croit qu*il serait im-
possible d'en compléter un exemplaire. Le plus
complet est celui de l'église d'Hereford, mais il y
manque la partie du soprano.
BARNBEGK (FRÉDénic) , né à Cassel, vers
1801 » est fils d'un maître de concerts qui mourut
dans cette ville en 1836. Barnbeck , élève de son
père, puis de Spohr, fut d'abord attaché comme
TÎolonisteà la chapelle de Stuttgart , puis s'est fixé
à Halberstadt. On a de lui une méthode de vio-
lon qui a pour titre : TheoreL prahtUche Anlei-
tmg zwn Violinspiel; HalbersUdt, 1845. La
seconde partie de cet ouvrage, op. 9, a paru
dans la même ville, en 1846. On a du même
artiste pluâeurs recueils d^ chansons allemandes
avec accompagnement de piano.
BARNÈS (Joftoé), théologien et philologue,
naquit à Londres le 10 janvier 1654. Ses études
dans les langues grecque et latine furent brillantes
et ses progfès rapides. Élevé à l'uni? ersité de
Cambridge, il y fut nommé professeur de grec
en 1695. Il ne manquait pas d'imagination, et
sa flDénnoire était prodigieuse; mais il était dé-
poorva de goût et de critique. De là vient que
malgré l'éradilion qui y est répandue, sesvédi-
tioDS d'auteurs grecs sont aujourd'hui peu esti-
mées. Dans son Euripide ( Euripidis quse txtant
omnia; Cambridge, 1094, in-fol.) on trouve
une dissertation sur la musique scénique des
Grecs, et sur tes lois mécaniques du drame des
anciens. Bamès moorat à Cambridge , le 3 août
1712.
BARNETT (Jbah), fils d'un marchand de
diamants de Londres, naquit à Bedford en 1802.
Des dispositions précoces pour la musique et
une Toix dont retendue était extraordinaire le
firent remarquer par Arnold, alors directeur
da théâtre de Drory-Lane, qui se chargea de
son instruction , et qui le fit débuter, comme
enfant, en 1813, sur son théâtre, dans l'opéra
intitulé : Tke Shipwreck (le Naufrage). Le suc-
cès que Barnett obtint le fit engager pour l'année
suivante comme premier soprano des oratorios.
£n 1815, les directeurs de Covent-Gardeu l'en-
gagèrent pour deux ans; mais bientôt après il
perdit la voix et fut obligé de se livrer exclusi-
vement à la musique instrumentale , sous la di-
rection de Ries qui lui donna des leçons de piano
et de composition. Il a publié depuis quelques an-
nées : l** Messe solennelle n» 1, en sol mineur. ^
2** Messe n* 2, en u/. ^ 3* Un volume de mélo-
dies russes. — 40 Plusieurs recueils de chansons
( GUes et Catehes ). — 5» Plusieurs scènes , dont
celle à'Aln'aham — 60 Trois sérénades dans le
style espagnol. — 70 Des airs et des duos italiens
en plusieurs recueils — 8** Deux ouvertures A
grand orchestre. — 9** Une fugue à deux voix pour
ténoretbasse. — lOo Des sonates, des fuguesetdes
variations pour piano. — lloUneintroducUon, un
rondo et un air pour l'opéra du Mendiant (^e^^or).
— 12U Trois valses brillantes pour le violon. ^
13<^ Une fantaisie pour flûte sur un air de Mozart.
Le 28 février 1837 , Barnett a fait représenter au
théâtre de l'opéra anglais, â Londres, Fair
Rosamond, opéra en 2 actes. Deux ans après
il donna au même théâtre Farinelli^ opéra
en 2 actes. Enfin, il a fait représenter en 1841
l'opéra féerique The Mountain Sylph ( Le Sylphe
de la Montagne). On a aussi de cet artiste un
Essai analytique' sur les métliodes d'ensei-
gnement de la musique, particulièrement sur
celle de Bocquillon-Wiihem ( Voy. ce nom), sous
ce titre : Systems and Singing Masters : an
analytical comment upon the Wilhem Sys-
tem, as taught in Bngland; Londres, 1843,
in-8«.
BARNI (Camille), compositeur et habile
Molonoelliste, est né à C6mo,Ie 18 janvier 1762.
A quatorze ans il commença l'étude du violon-
celle, sous la direction de son grand-père, David
Ronchetti. 11 reçut ensuite pendant trois mois
des leçons de Joseph Gadgi , chanoine de la ca-
thédrale de C6mo. A vingt-six ans il qoitU sa
ville natale pour aller remplacer le second vio-
loncelle au grand tliéâtre de Milan , où il resta
huit années chez le comte Imbonati, protecteur
éclairé des artistes. Après la mort du premier
violoncelle, arrivée en 1791, il joua le solo au
grand théâtre. En 1799 il se mit sous la direc-
tion de Minoja pour l'étude de la composition.
Il fit plusieurs quatuors en Italie , et vint en-
suite à Paris , où il se fixa en 1802. L'année sui-
vante il donna un concert an Théâtre Olympique,
et joua un concerto de violoncelle de sa compo-
sition. De 1804 à 1809 ila publié : l^'Deux thèmes
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250
BARNI — BARON
d^airs italien;; avec variations |)Our violon et violon-
celle. — 2o Six duos pour violon et violoncelle
— 30 Six trios ponr violon , alto et violoncelle. —
40 Trois œavres de quatuors pour deux violons,
alto et violoncelle. — ô» Dooie ariettes italiennes.
— 60 Six romances françaises. Bami a écrit la
musique d*un opéra qui fut représenté au théâ-
tre Feydeau, en 1811, sous le titre de Edouard,
ou le Frère par supercherie ^ qui ne réussit
pas. Cet aKiste a été pendant plusieurs années
violoncelliste à Popéra italien.
BARON (Ehnest-Tb^opbilf.), ct^lèbreluthiste»
naquit à Breslau, le 27 février 1696, et non
en 1685, comme le dit Liehtentlial. Dès son
enfance, il montra un goût passionné pour la
musique, particulièrement pour rinstrument an-
quel il dut ensuite sa brillante réputation. Un
Bohémien , nommé Kohatt, lui donna les pre-
mières leçons de cet instrument en 1710. Il fré-
quentait alors les conrs du gymnase de Sainte-
Ëiisabelh, dans sa ville natale. Plus tard il alla
étudier le droit et la philosophie à Tuniversité
de Leîpsicfc, puis à Halle, à Cœtlien, Schaitz,
Saalfeld et Rndolstadt. En 1720 il se rendit à
léna, où il séjourna deux ans. Ce fut là qu'il
commença à se faire connattre par son talent sur
le luth. Au commencement de Tannée 1722 , il
se mit à voyager, alla à Cassel , où il joua devant
le landgrave; puis àFulde, à Wârzbourg, à
Nuremberg et à Rafisbonne. Partout il excita Té-
tonnement et Tadmiration. De retour à Nurem-
l)erg, il y demeura |)our y faire imprimer son
Traité du luth, en 1727. Le 12 mai de Tannée
suivante il reçut sa nomination de luthiste de la
cour de Saxe-Gotha, earemplaceDMnt de Meuse!,
mort le 27 mars 1727, d^uue chute de cheval.
Baron ne jouit das avantages de sa nouvelle po-
sition que pendant cinq années ', car le duc de
Saxe- Gotha étant mort en 1732, des réformes
furent opérées, et Tartiste donna sa démission.
Peu de temps après il fut appelé 4 Eisenach,
comme membre de la chapelle. Il y resta jus-
qu'en 1737 , époque où il se rendit à Berlin. Il
n'alla pas directement dans cette ville, car il
n*y arriva qu'à la fin de Tannée, ayant pris sa
route parMersebourg, Cœllien et quelques autres
petites cours où il y avait des chapelles organi-
sées. Arrivé enfin à Berlin, Baron fut présenté
au roi, qui l'engagea comme théorbiste. il n'avait
point de théorbe; on lui accorda la permission
d'aller à Dresde pour en chercher un qui lui fut
cédé par Weiss, connu par son talent sur cet
instrument et sur le luth. Ce voyage contribua à
perfectionner le goût de Baron , car non-seule-
ment il eut le plaisir d'entendre Weiss, mais il
t-ouva à Dresde une réunion de lutlûsies distin-
gués tels que Hofer, qui était alors an service
*de Télecteur de Mayence, Kropfgans et sa sœur
tous deux élèves de Weiss, et Belgratzky. C^-
cassien de naissance, qui d'abord 8*étail distingué
comme pandoriste, et qui s'était ensuite livré à
l'élude du luth, sous la direction du même
màttre. Ce voyage fut le dernier que lit Baron.
De retour à Berlin il ne s'occupa plus que de
son service à la cour et de ses recherches sur di-
verses parties de son art. Il mourut dans cette
ville le 12 avril 1760.
Ce luthiste célèbre a écrit une grande quantité
de musique pour son instrument; sas principaux
ouvrages en ce genre sont i {** Set partile à
liuto solo. Trois recueils de ces pièces se tron-
vaient en manuscrit chez Breilkopf, à Leipsick,
dans Tannée 1761. — 2" Sonate a due Uuti. —
3® Six trios pour luth, violon et violoncelle^
premier, deuxième et troisième recueils. Ces
compositions existaient aussi en manuscrit dans
le magasin de Breilkopf, en 1764. Je possède de
lui en manuscrit quatre suites de pièces, un doo
pour luth et flûte, un concerto pour lulh, violon
et basse, et deux fantaisies.
C'est principalement comme écrivain sur la
musique que Baron est maintenant connu. Les
ouvrages qu'il a publiés sont : HistorischAheo-
retisch und praktische Vntersuchung des In-
struments der Lauien, etc. (Reclierches histo-
riques, tliéoriqueset pratiques sur le luth, etc.);
Nuremberg, Jean Fred. Rûdeger, 1727, in-8°de
2 1 8 pages. Ce livre est un des mdlleurset des plus
intéressants qu'on ait publiés sur Thistoire et la
pratique des instruments. La première partie
est divisée en sept chapitres où il est traité : (cliap.
1 et 2) du nom et de Torigine du luth ; (chap.
3) delà différence des instruments qu'on désigne
en général sous le nom de Luth , et de leurs
qualités ; (chap 4) de quelle manière le luth est
parvenu en Italie ; (chap. 5) comment le luth a
été porté en Allemagne par les Francs ; (citap.
6) des maîtres célèbres qui, à différentes époques^
se sont distingués par leur talent sur le luth;
(chap. 7) des célèbres fabricants de Intlia, eten
quoi consiste la beauté des instruments de cette
espèce. La seconde partie de l'ouvrage de Baron
exp05e, en six chapitres, la manière de jouer
du luth. —2** Un supplémentà ce travail a été pu-
blié par l'auteur dans le deuxième volume des
Essais historiques et critiques de Marpo'rg (pag.
65-83), sous ce titre : Beitrage zur historisch-
theoretischen und praktischen Untersuchunç
der Laute (Essais de recherches historiques,
tliéori<iues et pratiques sur le luth). ^ 3* Baron a
complété son travail sur cette matière en pu-
bliant^ dans le même volume des Essais de Mar-
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BARON — BARRA
251
purg fpag. 1 (9-123) on petit traité du système de
la notatîoo da luth et do théorbe, intitulé : Ab-
handiung von dem Notensystemder Laute und
der Theorbe. — 4o Abriss einer Abhandlung
von der Mélodie (Essai d'une dissertation sor
la mélodie); Berlin, 1766, 61 pages in-4o : bon
oarrage sor one matière intéressante. — ô* Zu-
fœllige Gedanken ueber verschiedene Siaterien
(PoDSéee sor divers objets relatifs à la musique),
dans le deuxième Tolome des Essais de Marpurg
(p. 124-144). Baron traite dans ce morceau des
qualités naturelles d'un maître de chapelle et de
ses devoirs. — 6o Une traduction allemande de
V Essai sur le beau de J.-M. André, sousoe titre :
Versucà ueber dos Schœne, etc. Altenbourg,
1757, in-S». — 7** Une traduction du Discours sur
Phàrmonie^ de Gresset, intitulée : Von dem
Orolten Adel und dem Nutzen der Musik,
Berlin, 1767.
BARON! (Lêonore), cantatrice célèbre, née
à Mantoue, vers 1610, était fille dé la belle
AdrianOy qui avait aussi brillé par la beauté de
sa Toix dans les premières années du dix-sep-
tième siècle. Maugars ( Fby. ce nom), qui Tenten-
dit à Rome en 1639, en parle en ces termes :
« Sa Toix est d'une haute étendue, juste, sonore,
■ liarmonieuse ; l'adoucissant et la reuforçant
« sans peine, et sans faire aucune grimace. Ses
«c élans et ses soupirs ne sont point lascifs , ses
u regards n'ont rien d'impudique, et ses gestes
« sont de la bienséance d'une honnête fille. En
m passant d'un ton à l'autre, elle fait quelquefois
■ sentir les divisions des genres chromatiques et
« enliannoniques, avec tant d'adresse et d'agré-
• ment, qu'il n'y a personne qui ne soit ravi k
« cette belle etdifticile méthode de chanter. Elle
< n'a pas besoin de mendier l'aide d'un tuorbe oo
« d'une viole, sans l'un desquels son cliant se-
« rait imparfait, car elle-même touche les deux
• instruments parfaitement ( Responce faite
• àun cUrieux sur le sentiment de la mu-
« sique d^ Italie, écrite à Rome le P' octo-
« bre 1639. Paris, 1639, in-8"). » Les succès
de Léonore Baron! sur le théâtre eurent tant
d'éclat, que Vincent Costazoti a pu faire un vo-
lume de toutes les pièces de vers publiées à sa
louange; ce recueil, formé de pièces dont quel-
ques-unes sont en langue grecque, d'auties en
Utin, en italien , en français et en espagnol , a
pam sous ce titre : Applausi poetici aile glorie
délia signora Leonora Baroni; Rome, 1639,
in-4*. Il en a été fait une deuxième édition dans
la même ville, en 1641. Jean-Victorin Rossi,
eonnn sons le nom àeJanus-Nicius Erythrmus ,
contemporain de Léonore Baroni, parle d'elleavec
élog», ainsi que des pièces écrites en son hon-
neur (1). En 1645 le cardinal Mazarin engagea
Léonore Baroni pour chanter dans les opéras de
Gavalli, Serse et Ercole amante, qu'il fit repré-
senter à Paris pendant la minorité de Louis XIV.
Elle fut ensuite attachée au service du roi pour
les concerts de la cour ; mais la musique ita-
lienne n'étant pas alors goûtée en France, cette
grande cantatrice fiait par prendre sa situation
en dégoût, et retourna en Italie. On ignore l'é-
poque de sa mort.
BARONI (PmLippB), né à Ancône, vécut au
commencement du dix-huitième siècle. On a de
sa composition : Psalmodia vespertina octo
voc'tbus, op. II. Bologne, Silvani, 1710.
BARONI-CÀVALGABO (Julib), pianiste
et compositeur distinguée, née à Vienne vers
180&> de parents italiens, fut élève de Mozart
fils, et acquit sous sa direction un talent élégant
et tolide. Son premier ouvrage parut en 1830;
en 1838, son œuvre douzième fut publié à Vienne,
chez Haslinger. Les œuvres 3, 4,ont paru à
Leipsick, chez Breitkopf et Haertel. Ces ouvrages
consistent en caprices, sonates et fantaisies pour
le piano. G. W. Fink en a fait des analyses dans
la Gazette générale de musique de Leipsick (ann.
1831 et 1838). Les ouvrages de M"* Baroni-
Cavaloabo sont jusqu'à ce jour au nombre d'en-
viron quarante.
BARONI (...) , compositeur dramatique de
l'époque actuelle (iSbO), a fatt jouer à Milan ,
avec quelque succès, un opéra intitulé Rieciarda,
dont la partition réduite pour le piano a été pu-
bliée dans cette ville, chez Ricordi.
BAROTIUS (SciPioN), cantor à l'église
Saint-Martin de Cologne, au commencement du
dix-septième siècle, a publié : Sacri concentus
8 voc,, suivis d'une Messe et d'un Magnificat.
Cologne, 1622.
BARRA. (Hottiret), musicien français , est
plus connu sous le nom de Hottinet que sous
celui de Barra, qui parait avoir été celui de sa
famille. Il vécut sous le règne de François 1"',
roi de France. On trouve des motets de sa com-
position dans les recueils intitulés : 1® lAber
quintus XII trium primerum tonorum Ma-
gnificat conlinet. Parrhisiis apud PetrumAt'
taingnantmuHcecalcographum, etc. 1&34, petit
in^4'*obl. — 2o Liber septimus XXI III tfium,
quinque, sex vocum modulos Dominiei adven-
(i) LeRtego, In Uieatro EleononsBaroiUB, cantricls ai-
intc, in quo omnes bic Romiè, quotqnot Ingenlo et poetlcr
facultatls laude pnesUnt, caroitnlbns tam etniscè tun
latine scrlptlit, «Ingulari ne propedlvino molti>rts tUius
canendl artUIcto fanquam fausiet qaoadan clamores et
plaosus edant : legt unnm Loelli (Guidiccloui) epigramma
tta panim, ita elegans, etc. ( Pinacothtca imaginum il
Ivst 9ir^ paru II, p. U9.}
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2.S2
BARRA — BARRF.
tuSf nativitatisque ejus, ae Sanctorum eo
temporeoccurrentlumkabeU Pariêiis, in vic6
ckharea, apud Petrum Attaingnant , în-4».
goth. (sans date, mais imprimé en 1533 ou 1634,
suivant les dates des autres livres). On y trouve
deux motets à quatre parties, 0 Radiœ et 0 Bex
gentium, de Hottinet Barra. — 3° Liber duodeci-
mus XVIi musicales ad Virginum Chrisli
parum salutationes habet, ibid. 1535, in-4o.
On y trouve un Salve Regina de Barra. -^ 4«> £i-
bertertivs, cum quatuor vocibus (Motecto-
rum), Impressùm Lugduni per Jaçobum
Modernum de Pinguento, 1539.
BARRÉ (Léonard), contrapuntiste du sei-
zième siècle, naquit à Limoges et se rendit en
Italie. 11 y devint élève d'Adrien Willaert, ainsi
qu*on le voit par ce titre d'une collection de
madri^'aux : Le doUe et excellente composi-
tioni de Madrigali a cinçue voci da diversi
perfeUissimi musici Jatte , cioè, di Adriano
Willar, et di Leonarde Barre suo discipulo ,
etc. Apud Hieronymum Scotum, 1540, in-4°
obi. Ses études musicales terminées, Barré, qui
était prêtre, se rendit à Rome, où il entra en
qualité de chantre à la chapelle pontificale, le
13 juillet 1537. 11 fut on des chantres aposto-
liques que le pape envoya au concile de Trente,
en 1545, pour donner leur avis sur ce qui con-
cernait le chant ecclésiastique et la musique d'é-
glise. Ces diantres furent Léonard Barré, Jean
Barré, Jean Le Cont, Jean Mont, Simon Barto-
iini de Pérouse, Pierre Ordenez, Antoine Loyal
et Ivon Barry ; ils se trouvèrent à la première
session du concile, le 13 décembre 1545. Une
maladie épidémique s*étant déclarée à Trente ,
plusieurs chantres apoi^toliques retournèrent à
Rome précipitamment; mais Barré, Le Cont,
Ordenez , Bartolini et Loyal restèrent à leur
poste, et suivirent le concile à Bologne, en 1547»
quand il lut transporté dans cette ville. Quel-
ques motets de Barré qui ont été publiés par
Gardane de Venise, dans son recueil de 1544,
prouvent que ce musicien était fort instruit dans
son art*. On trouve aussi quatre madrigaux à
cinq voix de sa composition dans le recueil cité
précédemment, pages 8,9, 11 et 21. Plusieurs
messes et des motets de sa composition se con-
servent en manuscrit dans la bibliothèque de la
chapelle pontificale. Le contrapuntiste cité sous
le nom de Léonard Barre ou Barra par Kiese-
wetter, dans son Mémoire snr les musiciens
néerlandais, est le même que Léonard Barré
dont le nom a été défiguré.
BARRE (Antoine), musicien français, s'é-
tablit à Rome vers 1550, et s'y fit remarquer
comme compositeur. En 1555, il ouvrit une im-
primerie de musique dans cette ville, et y po-
blia II primo libre délie muse^ aânque voet,
madrigali di diversi autori. Ce recueil contient
des compositions d*Arkadelt, de Vincent Raffo ,
de Jacquet de Berchem et d'Antoine Barré lui-
même. 11 paraît qu'un personnage de haut rang,
nommé Onofrio Vigili, lui avait fourni les moyeoi
d'élever son imprimerie, car il s'exprime ainà
dans son épttre dédicatoire : Le primitie deUê
cose meritamente si spettano a quello ch*è
delV origine e principio di dette cose sonoca-
gione... Da taleesempio cor^fermato, vengoa
consaerùre le primitie délia mia stampa à
Poi,„. Accettûte adunque conlieto vollo questi
nuovi/rutti di variati gusti, perché le mU
. fortune dianzi eran nulla, etc. Dans la même
année 1555 un second recueil fut publié par l'im-
primerie d'Antoine Barré, sous ce titre : Primo
libro délie Muse a 4 voci , madrigali orion
di Antonio Barrée e attri diversi autori. Les
noms des auteurs sont Antoine Barré, Aleian-
dre Ruffo, Vincent Ruffo , Jean-Dominique de
Nola, Lerma, Lupacchino, Vincent Ferro, Lam-
berto ilCaldarino^ Jules Fiesco, Paul Animoû-
cla et Ghislain DankerU. Parmi des milliers
d'oeuvres de musique imprimés dans le seizième
siècle, l'abbé Baini dit {Mem. stor. crit. délia
viât e délie opère di GioPierl. de Paleslrina,
t. II, p. 202, n<^ 581) qu'il n'a pas trouvé un seul
cahier qui portAt le nom de Barré, postérieure-
ment à 1555; mais M. Gaspari , de Bologne, m'a
signalé deux publications faites par Antoine Barré
postérieurement à cette date, à savoir : Seconda
libro délie mtue a quattro voci. Madrigali
ariosi di diversi eccellentissimi autori con due
canzoni di Giannetto di nuovo raccolti et dati
in luce. In Roma appresso Antonio Barre,
1558; et Madrigali a quattro voci di Fran-
cesco Menta novamente da lui composti et
dati in luce : In Borna per Antonio Barre,
1560. D'autre part, j'ai trouvé la partie d'alto
d'un œuvre intitulé : Il primo libro de Madri-
gali a quattro voci di Olivier Brassart- In
Borna, per Antonio Barre, 1564, ln-4«. On
trouve à la Bibliothèque impériale de Paris on
recueil qui démontre que Barré avait quitté Rome
et s'était établi imprimeur de musique à Milan.
Ce recueil a pour titre : Liber primus Musa-
rum cum quatuor vodlfus seu saerm con-
tiones, quas vtUgo motetta appellant. Milan,
A. Barré, 1588, in-4o. Cette collection eoBlient
29 morceaux de Palestrina, d'Orlando Lassas, de
Clément Non^papa, de Cyprien Rore, de Lerma,
de Maîllart, d'Adrien Willaert, de Paul Animoc-
da, d'Annibal Zoito, de Lupi et d'Horace Vcochi.
BARRE (Charles-Henri dbla), claveeniisle
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BARRE — BARRINGTON
253
de la reine, épouse de Louis XIVi occupait cette
place en 1669. On a de ce musicien un recueil
intitulé : Anciens airs a chantera deux parties,
avec les deuxièmes couplets an diminutions ;
Paris, Ballard, 1689, in-é*" obi.
BARRE (L'abbé DE LA), organiste de la
chapelle de Louis XTV, mort en 1678, était
considéré à la cour comme un compositeur ha-
bile, n a. écrit plusieurs morceaux de musique
d^église que le roi aimait à entendre, mais qui
n'ont pas été publiés. L'abbé de La Barre était
seol organiste du roi ; après sa morty sa place
fut divisée en quatre, pour les organistes Tome-
lin, Le Bègue, Buterne et Nivers, qui étaient de
service alternativement pendant un trimestre.
BARRE (MicBEL DE LA) , compositeur et
flûtiste célèbre de son temps, naquit à Paris vers
1680, et mourut dans la même ville en 1744. Il
était fils d'un marchand de bois. En 1700 il
donna à TOpéra Le Triomphe des arts, et en
170S La Vénitienne, On a aussi de lui : !<> Trois
livres de trios pour la flûte, imprimés à Paris,
in-4'*. — V* Treize suites de pièces à deux flûtes,
idem , in-4** oblong. — 3^ Sonates pour la flûte
avec basse, œuvre 4. — 4" Recueils d'airsà boire,
à deux parties, 1 vol. in-4* obi.
BARRE (U). Voyei Ubarre.
BAR RET (Apollon-Marib-Rosb), hautboïste
distingué , &«t né en 1804, dans le midi de la
France. Après avoir appris la musi<iue dans son
enfance et s'être livré à Tétude du hautbois, il
perdit ses parents ; cet événement lui fit prendre
ia résolution de se rendre à Paris , où il fut ad-
mis comme élève de Vogt dans le Conservatoire,
au printemps de 1833. Ses progrès furent si ra-
pides que, seize mois après, le premier prix de
hautbois lui fut décerné au concours de 1824.
Lorsque Bernard obtint à cette époque le privi-
lège du théâtre de TOdéon, pour y jouer les tra-
duetions d'opéras allemands et italiens, Barret
entra dans l'excellent orchestre formé à ce théâ-
tre par Crémont , en qualité de premier haut-
bôte. La mine de Pentreprise de TOdéon dans
l'été de 1827 fit passer cet artiste dans l'orches-
tre de ropérà comique; mais deux ans après, des
offres avantageuses lui ayant été faites pour oc-
cuper la place de premier hautbois au théâtre du
rui (Opéra italien) à Londres, il alla se fixer dans
cette TiUe, où il est encore au moment où cette
notice est écrite (18&8). A ses fonctions de pre-
mier hautbois de l'opéra italien, il réunit celles
de membre de Torchestre de la Société philhar-
moDÎqiie et de professeur de hautbois à l'Aca-
demie royale de musique, où il a fonné de bons
élèves. Barret a publié plusieurs morceaux pour
son instrument, parmi lesquels on remarque :
lo Mélange sur un motif d'OnsIow avec accom-
pagnement de piauo, Paris, Brandns. —2* Air lan-
guedocien varié avec ace. de piano ; ibid . — 3* Di-
vers morceaux gravés à Londres. Sa produc-
tion la plus importante est une méthode pour le
hautbois qui a pour titre : À complet Method
for the Oboe, comprising ail the new finge^
rings, new tables of shakes, scales, exercises,
etc.; Londres, Jullien et Cie (s. d.)gr. in 4®. Cet
ouvrage est le meilleur et le plus complet qui
ait été fait sur le hautbois; il est terminé par
40 pièces progressives, 4 sonates, et quinze
grandes éludes.
BARRETT (Jean ) , maître des enfants de
chcBor de ThOpital du Christ , à Londres , et or-
ganiste de Téglise de S. Mary-at-Hill, vers
1710, fut élève du D. BIow. Plusieurs de ses
chansons ont été insérées dans la collection
intitulée : Pills to purge melancholy. On con-
naît de lui Tair agréable Janthe the lovely, qui
a été introduit dans l'opéra du Mendiant (Beggar).
BARRIÈRE (....), violoncelliste français,
a joui d'uue brillante réputation à Paris , vers
1740. Il avait déjà publié deux livres de sonates
pour le violoncelle lorsqu'il partit pour l'Italie ,
en 1736, dans le dessein d'y entendre Francis-
cello et de perfectionner son talent par des leçons
de ce grand maître. De retour â Paris , en 1739,
il fit graver son troisième œuvre de sonates où
l'on remarqua les progrès que son goût avait
faits. Son quatrième œuvre renferme des solos
pour le violoncelle; le cinquième est composé de
sonates pour le par-dessus de viole, et le sixième, ,
de concerts pour le clavecin.
BARRIERE (Étienne-Bernàrd-Josbph), né
à Valenciennes au mois d'octiibre 1749, se rendit
à Paris k l'âge de douze ans, où il prit des leçons
de violon de Pagin , élève de Tartini, et eut pour
maître de composition, Philidor. Après s'être fait
entendre au Concert spirituel , il fut l'un des vio-
linistes solo de ce concert et de celui des Ama-
teurs. En 1801 il joua une symphonie concer-
tante avec Lafout à un concert de la Salle Olym-
pique. Il a composé plusieurs œuvres de quatuors,
de symphonies, de trios, de duos, de concertos,
qui ont été gravés à Paris.
BARRINGTON (Dmnes), né à Londres
en 1727 , fit ses études à l'université d'Oxford
et au collège du Temple. Après avoir fait on cours
de droit , U devint greffier à Bristol. Au mois de
mai 1751 il fut nommé maréchal de la chambre
haute de l'amirauté, et successivement secrétaire
des affaires de l'hôpital de Greenwich , juge des
comtés de Merioneth, de Camavon , d'Anglesey,
second juge de Cliester, et enfin commissaire des
munitions à Gibraltar. Il est mort le U mars
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254
BARRINGTON — BARSOTTI
IftOO, Agé de soixante-treize ans, membre de
plusieurs sociétés savantes et président de celle
des Aniiqiiaires de Londres. Parmi les pièces qa'il
a fait parattredans les Transactions philosophiques,
on trouve (t. LX, p. &4) une lettre sur Mozart, sons
ce titre : Account of a very remarkable young
^ musician ( Notice sar un jeune musicien très-re-
marquable). Il a inséré aussi un petit ouvrage inti-
tufé : Expériences sur le chant des mseaux, dans
9e&Miscelianées, publiés à Londres en 1781, in-4*.
Enfin, on a de Barrington quelques notes sur deux
instruments en usage dans le phys de Galles
<Le Crowth et le PilhCorn ) , lesquelles sont in-
sérées dans le 3*"* volume de L'Archéologie ( I ),
sous ce titre : Some Account of tvoo Musical
instruments used in Wales , avec une planche.
Ces notes ont été lues à la Société des Antiquaires
de Londres , le 3 mai 1770. Bien que trop som-
maires, elles ont de Tintérét, parce que Daines
Banington avait habité le pays de Galles et y
avait non-seulement vu , mais entendu jouer ces
deux instruments.
BARROILIIET(Paul), chantenr français,
est né à Bayonne le 23 septembre 1810. Fils d*un
négociant de cette ville, il était destiné au com-
merce et fut envoyé à Paris pour y faire des étu-
des^péciales et relatives à son état futur ; mais un
goût passionné pour la musique le poussa à re-
noncer à la carrière qu'on voulait lui faire suivre
et à entrer au Conservatoire comme élève de
chant. L'époque de son admission dans cette école
est 1828. Il était Agé de dix-huit ans. L'au-
teur de cette notice reçut alors plusieurs lettres
du père de Barroilhet, lequel voyait avec chagrin
la résolution que celui-ci avait prise. « Je ne
« crois pas, disait-il , qu'il y ait en mon fils Tor-
« ganisation d'un artiste distingué, et je ne me
« consolerais pas de le voir musicien médiocre.
« Si vous le croyez , au contraire, destiné à se
« faire un nom honorable dans votre art, je ne
« m'opposerai pas à ce qu'il suive son pencliant. m
Les réponses étaient rassurantes , bien que les
progrès de l'élève ne répondissent pas exacte-
ment à ce qu'on en avait attendu. Après deux
années d'études sous la direction de Bandera li , au
concours de chant de 1830 aucune distinction ne
fat décernée à Barroiiliet qui, ne pouvant espérer
d'admission à l'Opéra, se décida à aller tenter la
fortune sur les théAtres de l'Italie. Arrivé à Milan,
il y prit des leçons .de Panizza; puis il fit ses
débuts sur des théAtres de troisième ordre. Après
y avoir acquis de l'habitude et de l'assurance, il
(I) jirehmoloffla or miseeUaneom Tractt raaUng to \
maïquitv. PublUhed »y the soeUt^ cf jtntitvariêt of
London^ lom. lil, p. ao-ss; LoDdm. iTïi, la -4*.
chsnia à Gènes, Vérone, Breada, Ber^gane,
Trieste, Turin, et fut engagea Palenae, ea 183&.
Les succès qn'il y obtint le firent appeler à
Rome, Tamiée suivante. Ce fut alors quil prit
position parmi les artistes les plus distiognés,
par le talent dont il fit preuve dans VAssedio di
Calais^ que Dontzetti écrivit pour loi , el plos
encore dans le Roberto Devereux et dans le Ce-
lombo du même maître. Une maladie de larynx ,
qui lui survint à la fin de 1837, l'éloigna momen-
tanément de la scène. Il se rendit alors à Aaples
et y trouva Nourrit, peu de temps avant sa fin
tragique. Après ce triste événement, Barroilbet
s'éloigna de l'Italie, et vint à Paris, où il fut engagé
pour l'Opéra. Donizetti , qui n'avait pas perdu
le souvenir de ses succès de Rome, écrivit pour
lui le rôle de bariton de la Favorite^ par lequel
Barroiiliet conquit la faveur du public. Guillaume
Tell, Lusignan, dans la Reine de Chypre, et
Charles F/, mirent le sceau à sa réputation de
chanteur dramatique. Ce fut au milieu de ses
triomphes qu'il quitta l'Opéra en 1847, parcequll
ne put s'arranger avec l'administration de ce
spectacle pour le chifîre de ses appointements.
Depuis lors, Barroilbet ne s'est plus fait entendre
que dans des concerts, et sur les théAtres des
départements.
BARSANTI (Fr4Z«çois), né à Locques vers
1 690, étudia d'abord à Puni versité de Padoue ; mais
il ne tarda point à abandonner ses^éludes littéraires
pour se livrer à celle de la musique. En 1714 il
se rendit à Londres, et entra à l'Opéra comme
flûtiste. Pendant son séjour en cette ville, il pu-
blia : 1*" Six solos pour flûte avec accompagne-
.ment de basse, f livre; 2o six solos idem,
2* livre; 3"* Six sonates pour deux violonset basse
tirées des solos de Geminiani. Après plusieurs
années de résidence à Londres, Barsanti accepta
une place lucrative qui lui fut offerte en Êeosse.
Il profita de son séjour dans ce pays pour ras-
sembler une grande quantité de chansons popu-
laires auxquelles il fit des basses. Vers 1750, il
retourna à Londres. Le mauvais état de ses af-
faires l'obligea h solliciter une place d'a<(o dans
l'orchestre de l'Opéra et dans celui du Vanxball ,
quoiqu'il fût déjà fort Agé. Vers le même temps il
publia Douze Concertos pour violon, et Six An-
tiennes dans le style de Palestrina ; mais ces ou-
vrages ne lui offrirent que de faibles ressources,
et, vers la fin de sa vie, il tomba dans nne mi-
sère profonde. On ignoreen quelle année il mourut.
BARSOTTl ( Thomas -Gasparb- Fomviié),
né À Florence le 4 septembre 1786, fut appelé en
1809 par la reine d'Étrurie, infante d'Espagne,
alors à Compiègne, pour remplir auprès d'elle
et de ses enfants les fonctions de professeur de
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BARSOTTI — BARTH
255
piano et dédiant. Cette princesse ayant été. relé-
guée à Rome par Napoléon, M. Barsolti s'établit
À Mice, où U fut nommé organiste et maître de
chapelle de la cathédrale. En 1815, il se rendit à
Marseille , et cinq ans après il y fonda une école
de chant pour 'les femmes, et un enseignement
de musique au collège royal. En 1821, il proposa
au maire de la Tille de Marseille Pétablissement
d'une école gratnile de musique; son projet fut
goûté; récole fut fondée; et 0 en fut nommé di-
recteur. Dans ces fonctions, il a montré autant
d*întellig^nce que de dévouement. M. Barsotti est
auteur dea ouvrages suivants qu'il a publiés :
1** L'air des Tyroliens, varié pour le piano, avec
accompagnement de violon et basse. ^ 2* Air
varié en /a, avec accompagnement de violon et
basse. — 3f» Di iantipalpilit varié pour le piano.
— 4^ Les Folies d'^jpa^ne, variées.— 5» Six
nocturnes à deux voix. — 6® Domine salvum fac
regem, à trois voix et chœur, avec orchestre. —
T* Méthode de musique k Tusage de Pécole gra-
truite de Marseille; Marseille, 1828 Plusieurs
compofâtions du même artiste , parmi lesquelles
est une messe h trois voix avec chœurs et or-
chestre , sont encore inédites.
BARTA( Joseph), compositeur, né en Bo-
hème , vers 1744, fut d^abord organiste à l'église
de Saint-Paulin à Prague, et établit ensuite sa
résidence à Vienne , où il écrivit pour le théâtre.
Il est mort dans cette ville en 1803. Ses opéras
les .plus connus sont :io Daist nichl gut zu ra-
then (Il est dangereux de conseiller Ici), opérette,
1 7S0 . — V» llmercato di Malfnantile, op. buffa,
Vienne, 1784. — 3* Der adeliche Tagelœhner (le
Journalier noble), opérette, iMd., 1795.— 4« Diê
donnemde Légion (La Légion d'éclaireurs), opé-
rette en 2 actes. On a aussi de lui six quatuors
pour 2 violons, alto et basse, op. 1 et 6 ; quatre
concertos de clavecin; 6 duelti a due soprani,
B ART ALI (Artoinb), maître de cliapelle
de l'empereur , à Vienne, vers 1680, passait pour
l'on des plus habiles compositeurs de son temps.
U a publié des trios pour divers instruments sous
ce titre: Thésaurus musicus triuminstrumen-
forum, Dillingoe, 1671 , in-fol. et des sympho-
nies h 3 et à 4 parties, sous ce titre : Prothimia
suavissima sonatarum suavissimarum qux
nunc prima editionein Germaniaprodierunt,
cum trUnu et quatuor instrumentis redaclae,
1572, in-40 obl., sans nom de lieu.
BARTËI (JàRôHE),en latin Sarthœus, moine
aogustin, né à Arezzo , fut général de son ordre à
Rome, an commencement do dix-septième siècle.
11 a fait imprimer les ouvrages suivants : l» Res-
ponsor. Sanetmfer, 5, A et Sabb. major. Heb-
dom. iparib, tH)c.,Vemse. l6e7,in-4<'.— 2"ilfMfe
ad otto voci con basso coniimio; Rome, 1608. —
30 // primo libro de ricercaria due voci. — 4« Il
secondo libro degli ooncerti a due voci , ac»
comodatt per stionare con qualsivoglia stro-
ttiento, con la parte continua per Vorgano;
Rome, 1618.
B ARTEL ( François - Conrad ) ; Voyez
BARTL.
BARTH ( Hemri), maître de musique de f^lise
Saint-Bavon, à Gand, depuis 1763 jusqu'à 1780, a
publié de sa composition : Six motets à grand
chœur et six duettes (sic) pour deux basses,
avec deux violons et orgue ^ dédiés au prinee
Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-
Bas; in- loi. (sans date et sans nom de lieu).
BARTH ( Chrétien Samijel), né àGlaucba,
dans le comté de Schomburg, en 1736, fut l'un
des plus grands virtuoses de son temps sur le
hautbois. U reçut des leçons du célèbre Jean-
Sébastien Bach, au gymnase de Saint-Thomas, à
Leipsick. Au sortir de cette école, en 1753, il
entra au service de la petite cour de Rudolstadt,
qu'il quitta, en 1762, pour une place de musicien
de la chambre du duc de Weimar. En 1768,
il s'attacha au prince de Mecklembourg, et enfin,
en 1772, il fut admis à la cbapelledu Landgrave
de Hesse-Cassel, avec un traitement de huit c<mts
rixdalers (environ mille écus de France);
mais à Pavénemeut du dernier landgrave (en
1786), les tliéÂtres français et italien ayant été
congédiés, Barth passa à la chapelle du roi de
Danemarck aux mêmes conditions. On lui doit
plusieurs concertos de hautt)ois fort brillants
pour le temps où ils ont été écrits. Les trois pre-
miers ont été publiés à Copenhague, le quatrième
à Offenbach, chez André, le cinquième (œuvre
12) à Leipsick, chez Breitkopf et Haertel. Au
nombre de ses autres compositions, on remar-
que : 1*^ Rondeau suisse , pour hautbois , avec
orchestre, œuvre 10; ibid — 2*" Divertissement
pour hautbois, deux violons, viole et basse, œuvre
8 ; id. — 30 Pot-pourri pour hautbois et piano,
œuvre 9, Offenbach , André. — 4» Sonates pour
piano et hautbois, Hanovre, Kruschwitz.— 5° Six
écossaises pour piano, Copenhague, Lose. — 6*
Grande symphonie pour instruments à vent, Of-
fenbach , André. -> 7« Ouverture pour orchestre,
œuvre 18, Ibid. Barth est mort à Copenhague le
8 juillet 1809 , avec le titre de musicien pen-
sionnaire de la chambre du roi.
BARTH ( F.-PmLippB- CHARUBS^AirroiNB ) ,
fils du précédent, né à Cassel, en 1773, succéda à
son père dans la place de hautboïste de la cha-
pelle royale à Copenhague. Il s'est livré aussi à
la composition, et s*est fait connaître par deux
recueils, l'un de chansons danoises, l'autre de
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256
BÂRTH — BARTHËLEMON
chansons allemandes, publiés à Copenhague, et
par un concerto pour flû(e, publié àLeipsick^cliez
BreKkopret Haertel. Parmi sesonvrages inédite,
on compte plusieurs concertos pour hautbois,
d*autres pour flûte, et une symphonie concer-
tante pour deux cors. Le roi de Danemark a
nommé Barth directeur de sa musique d'har-
monie. On a exécuté à Copenhague deux ouyer-
tureit de sa composition en 1829.
BARTH ( ), neveu et élève de Charles
Stamitz, né en 1774, joua à la cour de Turin, à
Tftge de huit ans, des concertos de violon et fit
naître Tadmiration des amateurs, parla hardiesse
et le fini de son jeu ; mais plus tard il ne réalisa
pas les espérances qu'il avait données. Après avoir
été un prodige dans son enfance, il ne fut qu'un
artiste m^niiocre dan» la Toroede Tflge. Il a publié
à Rotterdam y en 1795, des pots-ponrris pour
deux violons, n<>« 1, 2 et 3; un pot>pourri pour
violon seul, et un pot-pourri pour piano et vio-
lon. On croit qn*il est mort Ters 1798.
BARTH (GosTAVB), fils d'un ténor de ki
chapelle impériale, est né h Vienne vers 1818. H
y est directeur de la société de chant des chœurs
d'hommes, dt*puis 1848. On a publié de sa com-
position des Lieder à voix senle, des quatuors
et des chœurs pour voix d'hommes. En 1843 il
a fait exécuter à Vienne une messe de sa com-
position qui a obtenu l'approbation des connais-
seurs.
BARTHEL (Jean-Cbrétier), organiste de
la cour à Altenbonrg, naquit àPlauen le 19 avril
1776. Une réunion de circonstances heureuses
favorisa le développement de ses difpositions
pour la musiqne. Son père, qui aimait beaucoup
cet art, lui fit prendre à l'âge de cinq ans des
leçons de piano du célèbre organiste Rœsler.
Deux années après il lui donna un maître de
violon. Les progrès de Tenfant furent si rapides,
qu'il excita l'admiration de Mozart, à l'âge de
douze ans, dans un concerto de piano qu'il exé-
cuta chez le cantor Doles, à Leipsick. Peu de
temps après, il entra à l'école de Saint-Thomas
de cette ville, et sous la direction de Hitler et
de l'organiste Goerner il acquit un talent re-
marquable sur le violon et sur l'orgue. Il n'était
figé que de quatorze ans, lorsqu'on lui offrit nue
place d'organiste ; à seize ans, il fut nommé direc-
teur des concerts de la cour de Schœnebourg,
sar la recommandation de Hitler. Quelque temps
après, Barthel retourna à Leipsick pour conti-
nuer ses études ; mats deux ans s'étaient à peine
écoulés quand il fut nommé directeur de musi-
que â Greitz. Ce fut dans cette ville qu'il com-
mença h donner des preuves de son talent par
ses compositions pour l'église et pour les con-
certs. Il se fit aussi admirer par son exécution
savante sur l'orgue. Après avoir passé plusieurs
années à Greitz, il entreprit, d'après les conseils
de son ami Brand, un voyage musical en Alle-
magne. Dans les grandes villes oà il se fit enten-
dre, il donna une si haute idée de son talent,
qu'on lui offrit la place d'organiste de la coor à
Alten^urg, devenue vacante par la mort du cé-
lèbre Krebs, élève de Jean Sébastien Bach. Il
prit possession de cette place en 1806, et ne Ta
point quittée depuis lors. Barthel a beaucoup
écrit pour l'église : on cite particulièrement une:
suite de cent quatre psaumes à quatre voix, une
cantate ponr le jour de Pâques, et une grande
quantité de pièces d'orgue; mais aucune de ces
productions n*a vu le jour. On n'a publié de sa
composition qu'un recueil de dix-huit dan>es pour
le piano, sous le titre de Flore musicale (Muai-
kalisclie Flora) , et douze valses pour le même
instniment, Leipsick, Kollmann. Bartlielest mort
le 10 juin 1831.
BARTUÉLEMON (F.-Hippoltte), com-
positeur et violoniste, appelé par les Anglais Bart-
leman, est né à Bordeaux en 1731. £n i766 il
alla à Londres où il fit représenter son opéra de
PélopidaSt qui eut un si grand succès, que Gar-
rick alla trouver l'auteur sur-le-cliamp et lai
proposa de travailler pour son théâtre; mais,
craignant qu'il ne pût composer sur des paroles
anglaises, il prit une plume et se mit à écrire
des vers pour un air, afin que Barthélemon s'y
exerçât. Celui-ci regardait par-dessus l'épaule
de Garrick , et écrivait en même temps la mu-
sique de l'air. Le grand acteur «'étant levé, re-
mit le papier à Barthélemon, en lui disant :
Tenez, monsieur, voici mes paroles; à quoi
le musicien répondit : Tenez, monsieur, voilà
ma musique. Une telle facilité caasa Tadmira-
tton de Garrick, qui proposa à Barthélemon de
composer la musique de la farce Intitulée : A
peep hehind the curtain (le jour passe à
travers les rideaux), et qui promit de faire sa
fortune; mais, loin détenir sa parole, il refusa
même de lui payer la somme dont ilsétalent con-
"venus, quoique la pièce eût eu 108 représenta-
tions. Kn 1768, Barthélemon fit un voyage à Paria
et y donna , le 28 décembre, la pastorale in-
titulée Le Fleuve Seamandre, dont les paroles
étaient de Renout. Puis il retourna à Londres.
En 1770, Barthélemon devint chef d'orchestre
du Wauxhall. Pendant les quatre années sui-
vantes, il fit représenter le Jugement de Péris;
la Ceinture enchantée, et (en 1774) the Maid
of the Oaks (La fille des Chênes) ; roai^, dé-
goûté par les tracasseries que lui faisaient éprou-
ver les directeurs de spectacles, il prit te parti
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BARTHÉLEMON — BARTHOLIN
257
de Toya«er en Allemagne et en Italie, où son
talent comme TîolonÎBte Ini procura des succès.
La reine de Naples, à qui son jeu avait plu, lui
donna une lettre pour sa sœur, Marie-Antoi-
nette; il eut rbonneor de la remettre lui-même
à Versailles; mais il nere ta pas longtemps en
France. Un engagement avantageux lai fbt offert
pour Dublin, et il s'y rendit en 1784 avec sa
femme, cantatrice fort habile qu'il avait épousée
en Italie. Il est mort à Londres en 1808. Outre
ses opéras, il a publié : l» Concerti a violino
principale, Londres. — 2° Sir duos pour deux
violons, oeuvre huitième, ibid. — 3*> Six qua*
tuors pour deux violons, alto et basse. — 4<*
Petites leçons pour le piano., ibid. ^S® Pré-
ludes pour Porgue, op. Il, ibid. — G» Trois le-
çons pour le piano, dans le style des plus
grands maîtres, ibid. — T Une leçon dans te
style de Sterkel, ibid.; I800. ~ 8*^ Duos pour
deux violons, ibid.; 1800.
BARTHELEMY (Jean- Jacques), abbé,
grand trésorier de Saint Martin de Tours, secré-
taire général dés Suisses et Grisons, etc., naquit
à Cassis, prèsAubagne, le 20 janvier 1716. Après
avoir Tait de brillantes études, dans lesquelles il
apprit presque en même temps le latin, le grec,
rtiébreu , le syriaque , le chaldéen, Tarabe, les
matliématiqnes, Tastronomie , etc. , il se rendit à
Paris en 1744, où il se livra à l'étude de la nu-
mismatique par les conseils de Gros de Boze,
alors garde du cabinet des médailles. En 1747,
Barthélémy fut nommé à FAcadémie des ins-
criptions , en remplacement de Burette , mort
dans la même année. Nommé successivement
membre de la société royale de Londres et de
celies des Antiquaires de la même ville, il par-
vint en 1763 à la place de garde du cabinet des
antiques, vacante par la mort de Boze. Ayant
fait un voyage en Italie pour des recherches re-
latives à sa place, il fit à Rome la connaissance
du duc de Choiseul, alors ambassadeur de
France, qui conçut pour lui l'amitié la plus vive,
«t qui, parvenu au ministère, s'occupa constam-
ment du soin de sa fortune. L^Académie fran-
çaise le reçut dans son sein en 1789; mais la
fortune qui, jusqu*alors, loi avait été favorable,
Taccabla bientôt de revers. Privé de vingt-cinq
mille livres de rentes par la révolution, il fut
réduit au plus étroit nécessaire, et mourut ac-
cablé d'infirmités le 30 avril 1795, Agé de soixante
diiL*neuf ans. H a publié : Entretiens sur
l'état de la musique grecque vers le milieu
du quatrième siècle de 1ère vulgaire , Paris
1777, in 80. Cet opuscule , écrit avec élégance,
et contenant des notions assez exactes sur la
musique grecque à Tépoque que Tauteur a choi-
BIOGR. OflIV. DES MUSlClKHS. — T. 1.
sie, est extrait de son grand ouvrage hititolé :
Voyage du Jeune Anacharsis en Grèce, et y a
été refondu dans toutes les éditions qu^on a faites
de ce livre. Sur la foi d'une mauvaise compila-
lion intitulée Bibliographie musicale de la
France, Lichtenlhal a attribué à Barthélémy un
livre qui a pour titre La Cantatrice grammai"
rienne, etc. ; jamais le savant académicien n'a
songé à une production de cette espèce. (Voyez
l'article suivant.)
BARTUÉLEMY (L'abbé Loois), né à Gre-
noble, vers 1750, quitta de bonne heure sa ville
natale et se fixa à Paris. On a de lui quelques
ouvrages médiocres , au nombre desquels se
trouve celui qui a pour titre : La cantatrice
grammairienne, ou Vart d'apprendre V ortho-
graphe française sans le secours d^nucun
maître, par le moyen des chansons. Genève
et Lyon, 1787, in-8«.
BARTHÉLÉMY (Pierre), littérateur, né
à Boulogne-sur«mer, est connu par plusieurs ou-
yrages 'au nombre desquels on remarque : Le
Rideau levé, ou conspiration flagrante contre
r Opéra. Boulogne, Griset jeune, 1829, in-8^, de
16 pages.
BARTHEZ (Paui/Josrph), célèbre physio-
logiste , professeur honoraire de la faculté de mé-
decine de Montpellier, médecin consultant de
Napoléon Bonaparte, membre delà Légion d'hon«
neur et associé de l'Institut, naquit à Montpellier
le il décembre 1734. Il fit ses études à Narbonne,
où résidait son père, ingénieur du Languedoc,
puis Ji Toulouse, et fut reçu en 1753 docteur en
médecine à la faculté de Moutpellier. Il mourut
à Paris, d'une fièvre maligne, le 13 octobre 1806.
On ne parlera point ici de ses travaux sur la mé-
decine, qui n'ont aucun rapport avec l'objet de ce
dictionnaire, mais d'un ouvrage posthume publié
par les soins de M. Barthez de Marmorières, son
frère, intitulé : Traité du beau; Paris, 1807,
10-8*^. On y trouve un chapitre très-curieux inti-
tulé : Nouvelles recherches sur la déclamation
théâtrale des anciens Grecs et Romains. Yoy.
le Magas» encyclopédique, sixième année, t. V,
p. 209.
BARTHOLDY (Salovon), d'une famille
israëlite de Berlin, a publié dans la Gazette mu-
sicale de cette ville (an 1805, n"* 5) un article
intitulé : Veber den Volhsgesang der Sicilianer
( Sur le chant t>opulaire des Siciliens).
BARTHOLIN (Gasparo), fils de Thomas
Bartholin, médecin du roi de Danemark, naquit
à Ck>penhague, en 1654, et mourut vers 1705. Il
fut aussi docteur en médecine et. professeur d'a-
natomie. On a de lui J>eaiicoup d'ouvrages au
nombi-e desquels se trouve un traité De Tibiis
17
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9&8
BARTHOLIN — BARTLETT
Veterum, et earum usu, libri très; Rome, 1677,
in-S*, lig. Ce livre, que Fauteor composa à l^âge
de YÎngt-deux ans, est rempli d'érudition, mais en-
tièrement dépourrode critique, et à peu près inu-
tile pour riiistoire de Tart. Il y en a une seconde
édition, Amsterdam, Wetstein, i679jii-12;Gine-
yios l'a aussi inséré dans le tome 6 de son The-
saur, antiq» roman., p. 1167.
B ARTllOLIN ( jEAii-FaéDéRic ), professeur
de malhémaliques et assesseur du consistoire , à
Ck>penhague, naquit dans cette yilte le 27 no-
vembre 1665. Après avoir fini ses études, il
voyagea eu Hollande , en Angleterre , en France
et en Italie. De retour dans sa patrie , il prit pos-
session des places dont il est parlé ci-dessus, et
se livra à des travaux littéraires. Il mourut le 30
mai 1708. Parmi les ouvrages de sa composition
qui ont été imprimés après sa mort, on remar-
que : Dissertaiio de Saule per musicam curato.
Oopenliague, i745.
BARTHOLllVI (Oriondo), ou pltltAt Bar-
tolinif compositeur né à Sienne, vers là fin du
seizième sièole, est indiqué, par le catalogue de
PastorfT (Munich, 1653), comme auteur des
ouvrages suivants : 1° Messe concertate a 5-9
voci. — 20 Motetti a 1 , 2, 3-8 vod, con basso cori'
tinuo. — 3" Canzonette ed arie alla romana, a
S voci, tous imprimés à Venise. On trouve quelques
motets de Bartholini dans les collections publiées
à Anver!,chez Phalèse.
fiARTHOLOMiCUS DE GLANT-
VILLE, descendait de la Tamille des comtes de
SufTolk, et fut moine franciscain. Il écrivit,
vers t366, un traité De proprietatilnu rerum ,
qui (ut traduit en français par un moine nommé
Jean Corbichon , dans l'année 1372, et en anglais
par Jean Trevisa , viciire de la paroisse dt Ber-
keley, en 1398. Hawkins s'est trompé lorsqu'il a
dit ( Hislory of Ihe science and practice of
Music, t. II, p. 123) qu'il parait que l'original
a été publié à Harlem , en 1485. Le livre imprimé
dans cette ville, en 1485, par Jacques Beliaert,
est une tradurtion hollandaise. La plus ancienne
édition connue du texte latin de Bartholomé, avec
une date certaine, est oelie qui a été imprimée
en 1480 (in-fol. gothique), par Nicolas Pistoris
de Bensiieym (ou plutôt BeuMieim, ville du duché
de Hesse-Darmstailt) et Marc Reinliardt, de
Strasbourg , sans nom de ville (i). Dans ce livre
de la propriété des choses , Bartliolomé traite
d'une manière assez étendue de la trompette, de
la flûte, du chalumeau, de la sambuque, de la
(1) Od peut conBolter le Maniuldu Libraire, de M. Bro-
net » poar les âiverte« édlMons dii teste original , et des
tradnctions (tomes de la trol-^lèmeédillun, pageaiM et 101,
et tome t du suppkœent du même ouTrage, p. 93 et 94).
symplionie, des timbales, de la dtbare, do
psaltérion , de la lyre, des cymbales, du sistre
et des clocbes. Hawkins a ccnsulté cet ouvrage
pour son histoire de la musique , et a cité de
longs passages de l'ancienne traduction anglaise
(t. Il, p. 279 à 288).
BARTUOLOMiCUS ( JBAN-CBairTEif ),
littérateur qui vivait vers la fin du dii-«ep()ème
siècle , a publié une dissertation qui a pour titre:
Surdus de sono Judicans. léna, 16»0, in-4*.
D'après une note que je trouve dans les papiers
de Peme, il parait qu^il s'agit dans cet ouvrage
d'une expérience renouvelée de nos jours pour
rendre sensibles aux sourds les vibrations des
sons par le moyen d'un conducteur métallique
appuyé sur la poitrine.
BARTHOLOMEI (LeGomte),delafofflilie
des comtes Gallici, com|)ositeur italien , vécut vers
le milieu du seizième siècle. On a de lui une eol-
lection de motets qui a pour titre : Motetta
quinque vocibus suavisstme sonantia. Venelia,
app. Ant. Gardane, 1547, in-4o obi.
BARTHOLOMEI ( Ange-Micbel). Voyez
BAKTOLOMI.
BARTL (Frawçois-Conrad), docteur en phi-
losophie, et professeur de mathématiques trans-
cendantes au Lycée normal d'Olmiitz, naquit le 14
juin 1750 à Weyperth , en Bohème. Après avoir
enseigné à Vienne, à Prague et à Brûnn , il se fixa
définitivement à Olmutz en 1800. Il y mourut
le 28 octobre 1813. Auteur de plusieurs ouvrages
estimés concernant les mathématiques pures et
appliquées, il cultivait aussi la musique avfc suc-
cès et passait pour un virtuose sur l'harmonica.
Il publia d'abord une notice sur cet instrument,
sous ce titre : Nachrichtvon der Harmonica t
Prague, 1796, brochure in- 8°. Plus tard il s'oc-
cupa du perfectionnement de cet instrument, et
y ajouta un clavier avec un système de leviers à
frottement qui faisaient l'office des doigts. Baril a
donné la description de son invention dans un
écrit intitulé : Abhandlung von der Tasfen-
Barmonika (Dissertation sur l'Harmonica i cla-
vier). Brûnn, Leop. Haller, 1798, gr. m-k^ de
7b page» avec 5 planches.
BARTLEMAN (Jean), chanteur célèbre en
Angleterre , était doué d'une très -bel le voix de
basse 11 fut élève du D. Cooke et enfant dechœar
à l'abbaye de Westminster. Ce fut aux anciens
concerts d'Hannover-cquare qu'il fit ^ n^piitation.
Postérieurement , il devint copropriétaire et l'un
des directeurs de cet établissement. Il est mort
en 1820.
BARTLETT (Jean), musicien anglais qui
vivait au commencement du dix-septième siècle,
a publié un recueil de sa composition intitulé : A
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BARTLETT -- BARTOLUS
259
Sook of ayres îDith a iriplicitie of musicke,
w/tere o/ tfufirst part is/or the lute or orpha-
rion, and the viole da gamba and 4 part$ to
Hng. The second is for trebles to sing to the
Iule and viole. The third part is/or the lute
andvoyee, and the viole da gamba(Ufre d'airs
arec un triple arrangemeot de musique , .«avoip :
la première partie poar le latb ou orpharioo,
la basée de Tîole, et quatre parties de chant ;
la seconde , pour des Toix de dessus , le luth
et la TÎole; la troisièiiie, pour le luth, les
Yois et la basse de Tiole) ; Londres, 1606 , in-
fol.
BARTOLI (JEÀN-BàPTi8TB), compositeur ita-
lieo du seizième siècle. Le catalogue de la Biblio-
thèque musicale du roi de Portugal indique sous
ce nom : Madrigali a cinque voci, lib. 1; mais
sens date ni nom de lieu.
BAATOLI (Damibl), savant jésuite, né à
Ferrare en 1G08, mort à Rome le 13 janvier 1685,
a publié un livre très-curieux intitulé : Del
suono dé* tremori armoniei e delV udito^
trattati IV; Rome, 1679, in-4o. La seconde édi-
tion est de Bologne , 1 680 , in-4*, et la troisième
de Rome, 1681, in-4°. 11 y examine les effets
du son dans Pair et dans l'eau. Le chapitre 7 du
second traité, qui traite des salles parlantes ^ est
fort intéressant; il y décrit les salles de Mantoue
et de Caprarola, qui excitent Tétonnement de
toutes les personnes qui vûiitent ces lieux. La
dissertation de BartoH, dont on trouve un long
détail dans la Littérature musicale de Forkel et
dans la Bibliographie de la musique de Lichten-
tlial , est insérée dans le troisième volume des
OMiTres de cet auteur.
BARTOLI ( Le P. Erasho), né àGaéte, dans
le royaume de Naples, en 1606, était connu dans
cette ville sous le nom du P. Raimo , nom qui ,
dans la terre de Labour, est la traduction vulgaire
d*Srasmo. Bartoli était prêtre séculier depuis
plus de trente ans, lorsqu'il entra dans la congré-
gation de l'Oratoire, à Naples, où il passa le reste
de sa vie dans les exercices de piété et dans la
culture de la musique. Il mourut delà peste, le 14
juillet 1656, à l'Age de cinquante ans. Les produc-
tions musicales de cet ecclésiastique, qui se con-
servent chez les FilippinHorAioneos), à Naples,
sont celles-ci : to Plusieurs motets à 4 voix. —
2o D'autres motets à 4 chœurs. — 3o Des psaumes
à ft voix. «-4° Des cantates spirituelles. ^ 5° une
messe à 10 voix. 6» Deux messes pastorales pour
la fête de Noël. — 7* Les répons de la semaine
sainte. — 8® Deux messes et deux vêpres com-
plètes pour des fêtes solennelles. — 9o Plusieurs
motets à 8 voix en deux chœurs. — lOo Des ré-
pons pour les principales fêtes de l'année.
BARTOLINI (Babtholohé), Tun des plus
grands chanteurs du commencement du dix hui-
tième siècle, naquit à Faénza, vers 1685. 11 fut
élève de Pistocchi et de Bemacchi. L'époque la
plus brillante de sa vie fut depuis 1720 jus-
qu'à 1730. 11 était alors au service de l'électeur de
Bavière.
BARTOLINI (VmcEirr), habile sopraniste,
brilla au théâtre de Cassel en 1792.
BARTOLOGGI (Jules), religieux de Tordre
de Saint-Bernard, et professeur de langue hé-
braïque au collège de la Sapienza à Rome, naquit,
en 1613, àCélano dans TAbruzze. Après avoir été
attaché à la bibliothèque du Vatican ,' en qualité
d'orientaliste, il devint abbé de son ordre et
mourut d'apoplexie, le 1*' novembre 1687. Dans
sa Bibliothèque Rabbinique, Rome, 1675, 4
vol. in-folio, on trouve : !<> De Psalmçrum
librOf Psalmis etmusieis instrumentis.pàTt. ii,
p. 184. — r 2o De Hebrxorum tnnsica, brevis dis-
sertât,, part. IV, p. 427. Ces deux dissertations
ont été insérées dans le Thesaur. antiquitat. sa-
crarum d'Ugolini, t. XXXII, p. 457 etfuiv. On
trouve aussi dans le même volume, p. 679,^0;-
eerpta ex bibliotheca Rabbinica JulH Bar (ho-
locci de voce Sela. Il y a peu d'utilité à tirer de
tout cela.
BARTOLOMEI (Antouie), dit Maurice^
premier violon et directeur de l'orchestre de la
ville et du théâtre de Parme, naquit en cette ville
en 1760. Il commença ses études très-jeune, «k
Turin , dans Técole de Pugnani , et les termina
à Parme, sous la direction de Morigi. Les Ita-
liens lui accordent beaucoup de talent. On con-
naît de lui des solos pour son instrument, qui
sont restés en manuscrit. Il vivait encore en 1815.
BARTOLOMI ( Angb-Michel ), théorbiste
italien, se fixa à Paris vers le milieu du dix-sep-
tième siècle, ainsi qu'on le voit par l'avertissement
d'un ouvrage qu'il a publié sous ce titre : Table
pour apprendre à toucher parfaitement le
théorbe. Paris, Ballard, 1669 , in-4o obi. Barto-
lomi fut attaché au service du prince de Coudé
vers 1660.
BARTOLOMEO (Baptiste), voyez Batista
De Vielmis.
BARTOLOMIO (B\RBARmo), compositeur,
né à Fahriano, dans l'État de l'Église , fut sur-
nommé t^ Pesarino , vraisemblablement à cause
d*un séjour prolongé dans la ville de Pesaro. Il fut
éditeur de deux recueils de madrigaux de divers
auteurs , parmi lesquels on en trouve plusieurs
de sa composition. Ces recueils ont pour titres :
il primo et il seconda Ubro de' madrigali di
diversi autori; Venetia, Amadori, 1607, in-4".
BARTOLUS (ABKAHAM),magister à Alten-
17.
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260
BARTOLUS — BARYPHONUS
bourg , né à Benten en Misnie , est auteur <yun
ouvrage intitulé : Musiea mathematica das Ut
dos Fundament der AUerliebstein Kunst der
Musiea ( La musique mathémalique qui est le
fondement du tout-aimable art de la musique).
Altcnbourgy 1608, in-4'' obi. de 174 p. Le litre
indiqué par Forkel et par Lichtenlhal : Bes^
chreibung der Instruments Magadis oder Mo-
nochards ( Description du Magadis ou Mono-
chorde) n'est que celui d*un second frontispice
^outé à Pouvrage avec la date de 1614.
BARTSCH (FRANÇ0IS-X4V1CR), claYedniste
à l'orcliestre du théâtre national, à Vienne, vers
1797, a mis en musique les opéras dont voici
les titres : l» Victor und Beloise (Victor et
Héloîse). — 2° Das Bexengericht (Le jugement
du Sorcier).
BARUGH (N.), pianiste établi à Vienne, s'est
fait connaître par les productions dont les titres
suivent : fo Variations et polonaise (en ré) sur
un ^Aém« ort^ina/. Vienne, Diabelli.— 2* Valses
brillantes pour le piano, œwvre 2*; Vienne,
Cappi. — s« Introduction et variations sur la
polonaise/avorite d'Oginski, owvre 3* ; Vienne,
Mechetti* — 4» Variations sur un air favori de La
Famille Suisse, op. 4; Vienne, Diabelli. — 5<»
Rondo Scherzando, op. 5 ; Vienne, Mechetti. --
6o Variations et Polonaise, en ré ; Vienne, Dia-
belli. — 7» Heures du soir, douxe fantaisies
mignonnes, op. 8 ; Milan, Ricordi.
BARUZZI (M.), professeur de musique à
Milan, a publié quelques compositions pour di*
vers iustrumento, parmi lesquelles on remarque ;
!• Variations pour la Qûte sur Deh !cari, venite,
avec deux violons, alto et basse, Milan, Ri-
oordi.— 2^ Divertimento per ilpiano'forte ad
usodi grand valz; ibid — 3« Fantasia con va-
riazioni sopra la cavatina del Crociato. Op.
8 ibîd. --k^ La Tyrolienne de Guillaume Tell,
Tariée ; ibid. — 5© Introduction et variations
sur le chœur 0 Figli d'Eroi, de La Donna del
Lago, op. 17;lhld.
BARYPHONUS (Henri), dont le nom al-
lemand éUit Grobstimm (1), naquit à Werni-
gorod, vers 1584, et fut musicien de ville à Qued-
linbourg : on n'a point d'autres renseignements
sur ce savant , qui a publié plusieurs ouvrages
relatifs à la musique. Ces ouvrages sont : |o plé-
iades musicx qux in certas secttones distri-
butx prœeipuas quxstiones musicas discu-
> Cro6«t<mm, enaHeuiand, «ignifie grcttm voix. SolTant
ki Idées pédanteMioe* de ton teropa, Baryphonus ne man-
4|iia pas de tnduUv son non en grec : ^a^O^cdvoç de
Pofnjç, grave, et de 9<i>vi^, yoU, avec une terminaison la>
tlne.
Hunt, et omnia qux ad theoriam pertinent,
etc.; Halberstadt, 1615, in-8o de 86 pages. La
deuxième édition de ce livre a paru à Leipsick/
en 1630, avec des augmentations. Lipenias (/}i-
blioth, philos., p. 975) indique une édition qui
aurait été publiée à Copenhague, en f OIS; je
pense que cette édition est supposée. Les pléia-
des de musique de Baryphonus sont sept di-
visions, dont chacune renferme sept questions sur
sept objets, tels que sept dissonances , sept coik
sonnances, etc. On comprend que ces nomhreg
sont arbitrakes et que Tauteurlesa établis pour
justifier le titre qu'il avait choisi. On peut voir
dans le lexique de Waltber.dans la ZAttérature
miuicale de Forkel, et dans fa Bibliographie de
la musique, par Lichtenthal, le sommaire de tout
l'ouvrage. — 2° Isagoge muf tca , Magdebonrg,
1609. Forkel, copié par Lichtentlial , présume
que ce livre, elle par Lipentus, est le même que
celui qui est indi(|ué par Draodius dans sa Bi-
bliothèque classique (p. 1609) sous ce titre .
Ars canendi, aphorismis succinctis descripta
et notis philosophicis, mathematicis, physicis
elhistoricis illustrata, Le\{i6\ck, 1630, in-4«>:
en sorte que celui-ci nVn serait que la deuxième
édition. Baryphonus avait composé beaucoup
d'autres ouvrages dont la publication aurait pu
être utile à cause du choix de leurs sujets, mais
qui malheureusement paraissent avoir été perdus.
Praetoriiis en a donné le catalogue tel qu'il est
ici, dans son Syntagma musicum{i. III, p. 227):
lo Exercitadones harmonicx, quibus omnia
tam ad theoriam quam ad praxin musieam
necessaria per aphorismos, theoremata et pr(h
blemata nervose et dilucide expediuntur ;i*
Diatribe de musiea Artusia, ex tabulis Jooh,
Marix Artusii collecta, latine réédita, exem-
plis illustrata et publici Juris, in usum et
gratiam Gerpianicorum italicam linguam non
callentium fada. Cette traduction latine da
traité du contrepoint en tableaux de Jean Arloà
est le mohis regrettable de tous les travaux de
Baryphonus, parce que nous avons l'original.-^
3» Dissertatio de modis musicis e Vfterum et
recentiorum tam Grxcorum quam Lafinonm
etrtalorum monumentis excerpta, etinlucem
édita in gratiam philologorum et musices
amantium. Cet ouvrage aurait pu être d'un
grand intérêt s'il eût i^té exécaté suivant le plan
indiqué au titre.— 4« Isagoge mttsico-theorica,
ex/undamento mathematico coram ratione et
sensu judicium proportione et monochordo
exercentibus producto in gratiam Pétri Con-
radi 9lXo(tov9ou. Peut-être cet ouvrage «>t-il
celui qui a été publié à Magdebourgen 1609.—
b^Logistica musica^in quaususproportionum
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BARYPHONUS — BASEVI
26 1
in addendis, subirahendis, eopulandis, coni'
parandiSjâequiparandis intervallis synoptice
.oboculos ponitur, — 6» Isagoge musiea Hueli'
(fis, cum nçtis, Praetorius ne dit pas si cette tra-
duction latine du traité de masiqae attribué à
Eudide était la Tersion publiée à Venise, en 1497,
par George Valla, ou si c'était celle do jésuite
Pofisevin, ou enfin si Baryptionus en avait fait
une nouvelle. ^- 1^ Aritttmologia harmonica^ in
qua «xéoeK tam numerârum harmonicorum
primorum et radicalium, quam inter se com^
posUorumet secundariorum et tetrariorum
tobtllares in constituendis intenxUlis simpU'
cibuSf composites, prohibitis, diminutis et sU'
perftuisobociUos ponuntur. — ^^Consonan-
tiarum progressiones, qux ad quosvis aninU
affectus exprimendas accomodalx, etc. ^ 9°
Progymnasma melopœticum in nai6eiav et
7iç^KaiUia\tributum. — iO/o catcUogus musico-
rum tam priscorum quam recentium. — Uo
Hisioria veterum instrumentorum musico-
rum e sacris litteris, grxcis et latinis monu-
mentis, atque philosophorum ^ philologorum,
musicorum et fiistoricorum scriptis collecta,
etpublicijuris /aeta. ^ l2o Exercitationes
17 de musiea vocali; dfi musiea instrument
lali; de musiea inventoribus ; de musiea usu,
— 13» Monochordi in diatonico, chromât ico
et enharmonico génère descriptio. — 14° Spi-
cUegium musicum, in quo quxstiones mttsi-
corum prxcipux per theoremata et proble-
mata succincte et nervose discutiuntur,
BASAOONNA (Jean), ténor très-distingué
de la bonne école, a été un des derniers clian-
teurs dramatiques qui conservèrent les traditions
de l'aocien art du chant en Italie, il naquit à
Ifaples en 1806, y fit.de bonnes études musicales
dès son enfance, puis devint élève de Nozzari
Pûur le chant. Le début de sa carrière théâtrale
M fit à Venise, en 1828, et à Vérone dans la même
année ; mais il ne se fil remarquer qu'à Naples,
en 1830. 11 y chanta de nouveau en 1832 et
1833, fut engagé à Modène et.à Vienne en 1834 ;
à Gènes, au carnaval de la même année, puis à
Lucqoes, Milan, Palerme, Rome, où déjà il avait
chanté en 1833; à TriestejàTurin, Pedoue, Ve-
nise, et partout obtint des applaudissements mé-
rités. Pendant les années i838 à 1844, il se par-
tagea entre Naples et Vienne, où les amateurs
de la plus haute distinction le recherchaient
comme professeur de chant. Je le trouvai à Na-
ples en 1841 : il chantait alors au théâtre Saint-
Charles, et luttait par son talent contre une ma-
ladie dont sa voix était attaquée. Il se persuadait
que le mal ne serait que passager et qu^il re-
trouverait bientôt ses succès d'autrefois. J'es-
sayai de le détromper, et lui proposai de renon
cer au théâtre pour accepter la place de profes-
seur de chant au conservatoire de Bruxelles,
avec un traitement de 6,000 francs ; mais je ne
pus triompher de ses illosions. En 1845 il accepta
un engagement pour un théâtre italien qu^on es-
sayait d^org^nlser dans la capitale de la Belgi-
que : il y chanta Otello ; mais il n'était plus
que l'ombre de lui-même. Il comprit alors
que tout était fini pour lui dans la carrière do
théâtre : il vint me voir, et me demanda de réa-
liser les propositions que je lui ayais faites à
Naples; mais la place que je lui avais offerte
n'était plus vacante alors : j'eus le regret de ne
pouvoir accepter ses services. Il retourna à
Vienne, et s'y fixa en qualité de professeur de
chant; mais trois ans après, la révolution dont
TAutriche fut le théâtre et les événements qui
agitèrent la population de Vienne déterminèrent
Basadonna à s'éloigner de cette ville. Des pro-
positions lui furent faites pour Rio- Janeiro;
rinquiétude que lui donnait la situation de l'Eu-
rope à cette époque le décida à les accepter. Sa
nouvelle situation lui parut d'abord agréable;
mais, atteint de la fièvre jaune, il succomba aux
suites de cette affreuse maladie, dans le mois
de juin 1850. Basadonna n'était pas seulement un
chanteur de grand mérite; il avait de l'esprit, de
l'instruction, et sa conversation avait beaucoup
d'agrément.
BASANIER (Martw), mathématicien et
musicien, qui vivait à Paris vers la fin du sei-
zième siècle, a fait imprimer un livre intitulé :
Plusieurs beaux secrets touchant la théorie
et pratique de la musique, Paris, 1584. Cet
ouvrage est de la plus grande rareté. .
BASGH (SiGisMORD), professeur de philoso-
phie, né à Juliusboorg, dans la Silésie, le 3 sep-
tembre 1700, mourut le 2 avril 1771. 11 futsuccea-
sivement co-inspecteur à Christianstadt, en 1730,
archidiacre, membre do consistoire, premier
prédicateur de la cour et surintendant général à
Hildburghausen, en 1732, puis occupa les
mêmes places à Weimar, en 1756, et y joignit
les fonctions d'inspecteur du gymnase. On a de
lui un livre de chorals et la préface du livre in-
titulé : Von der Spraehe des Herzens im Sin-
gen (Le langage du cœur dans le chant), im-
primé en 1754.
BASEGGIO (LoRENzo), né à Venise, a
composé la musique de Bquivoci del caso, Ve-
nise, 1712; et Laomedonte, Veni&e, ilï^,
BASEVI (A.), docteur en médecnie à Flo-
rence; écrivain philosophe et amateor de mu-
sique, est auteur de deux opéras, dont le pre-
mier, Romilda ed Azzelino, fat jooé sans soc^
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^62
BASEVI — BASILl
ces au thé&tre Alfieri, le 11 août 1840 ; Pautre,
Burico OdoardOy fut représenté au tliéfttre de
la Pergola, dans Tété de 1847, et eut troi» re-
présentations. M. Basevi a fondé à Florence nn
journal de mosique intitulé VArmoniaf dont il
est le rédacteur principal. Appréciateur impartial
des ouvrages du compasileur Verdi, il a publié un
livre où sont exposées ses opinions et ses idées
à oe sujet, sous le titre de Studio sulle opère ai
Giuseppe Verdi; Florence, 1859, 1 vol. in-12.
BASILl (D.-Fiuiicesoo), né à Pérouse, vers
le milieu dq dix-septième siècle, fut maître de
chapelle deTéglise neuve de cette ville. En 1796,
il écrivit pour l'académie des Vnisêoniun drame
qui fut exécuté sous le titre de Santa Cectlia
Vergine^ et peu de temps après nn oratorio in-
titulé : / Martin.
BASILl ou BAS1LY(D.-Ardré), composi-
teur de l'école romaine, (ut maître de chapelle de
l'église de Lorette, vers le milieu du dix-huitième
siècle, et mouruten 1 77&. Il a beaucoup écrit pour
l'église. Je possède huit messes à quatre voix de ce
maître, en manuscrit, et deux à huit voix. Dans
la bibliothèque musicale de Tabbé Santini, à
Rome, on trouve des motets à trois, quatre et
cinq voix de Basili, un Salve Begina, en deux
canons doubles; deux Christus/aettuest, à qua-
tre ; un Miserere à huit, et un antre à douze.
Ce mettre a fait graver sur cuivre un ouvrage
composé pour ses élèves, sous ce titre : Mtuica
uniî>ersale armonico-pratica ; Venise, Alessan-
dri, in-fol. (s. d.). Cet ouvrage consiste en vingt-
quatre exercices majeurs et mineurs pour le cla-
vecin. Chaque exercice est composé d'une basse
chiffrée pour raccoropagnement, d'une fugue et
d'une sonate. Les basses ( partimenti) et les
fugues ont du mérite, quoiqu'on y remarque de
la sécheresse ; mais les sonates sont de pauvres
compositions dépourvues d'idées. J'ai attribué
par erreur, dans la première édition de cette
Biographie, à André Basily le Miserere à 8 voix
avec un verset à seize publié chez Breitkopf et
Haertel, à Leipsick, et chez Ricordi, à Milan :
cette œuvre appartient à son fils (Voyez la no-
lice Ktiivante).
BASILl (Fbamçois), ou Basilt, fils du pré-
cédent, est né à Lorttte, au mois de février 1766.
Ayant perdu son père k l'Age de neuf ans, il fut
conduit à Rome, et se livra à des études de mu-
sique quMI termina sous la direction de Jannaconi,
savant compositeur de l'école romaine. Jeune
encore, il obtint une place de maître de chapelle
il Foligno : ce fut alors qu'il commença à étîrire
pour le UtéAtre. Son premier ouvrage en ce genre
fui la cantate d'Ariana e Teseo. Il n'était Agé
que de viugt-deux ans lorsqu'il donna à Milan,
en 1788, Za Bella incognitat qui plut beauconp
aux habitants de cette ville. Cet ouvrage fot
suivi de La Locandiera, farce qu'on repré6<!ola
avec succès à Rome; puis Basily écrivit poer
Florence les opéras à' Achille nelV assedio di
Trojay représenté au théAtre de la Pergola, dans
le carnaval de 1798, et de il Ritorno d'Ulysse
au même théAtre , dans l'anlomne de 1799. â
Venise, il fit représenter Antigonaf qui fut biee
accueillie. Quelque temps après, il quitta Foiiçie
pour la place de maître de chapelle de Mace-
rata. C'est vers ce temps qu'il écrivit pour le
théAtre S. Mosè de Venise l'opéra bouffe inti-
tulé Conviene adatiarsi^ dont le succès fut
brillant, et VVnionemal pensata, farce qoi fot
moins heureuse au théAtre San Benedetto. £o
Stravagante e il Dissipatore^ écrit poar les
deux bouffes célèbres Rafanelli et Bassi, et re-
présenté au printemps de 1802, n'eut pas lesac-
oès que semblait promettre le talent de ces
deux artistes et le mérite du compositeur.
Quelque temps après, Basily se maria avec irne
dame riche de Macerata, dont il eut un fils et
cinq filles. Sa nouvelle fortune lui fit quitter la
profession de la musique, et cet art ne fut plos
pour lui qu'un délassement. Des chagrins do-
mestiques l'ayant ensuite obligé de se séparer de
sa femme, il dut rentrer dans sa première car-
rière, et la place de maître de chapelle de la
Santa Casa, de Lorette, qu'avait occupée son
père, étant devenue vacante, il l'acc6pta. Son re«
tour à la mosique fut signalé par deux opéras,
PIra d'Achille y écrit pour la Malanotle et re-
présenté au carnaval de 1817, et VOr/ana egi-
iiana, qui furent applaudis avec chaleur à Ve-
nise. Isaura e Èicciardo, qui fut joué à Rome
pen de temps après, n'obtint que trois représen-
tations. Appelée Milan dans l'année IsiS^Basay
y fit représenter, le 27 janvier, un opéra dont le
poème était de Romani, et qui avait pour titre :
gl' Illenesi. Le 21 août suivant il donna aussi
au théAtre de la Scala, il Cal\ffo e la Sckiava,
poésie du même auteur. Enfin, dans le carême de
1824, Basily donna au théAtre Saint-Charles, à Na-
ples, l'oratorio dramatique II Sansone, dont la
r61es principaux étaient écrits pour Nozzari etU-
blache. Basily a écrit aussi beaucoup d'oravres
de musique d'église, parmi lesquels on remarque
une messe de Requiem, avec orchestie, qui a
été exécutée dans l'église des Douze-A|)dtres, à
Rome, pour les obsèques de Jannaconi , le 2)
mars 18i6. En 1827, Basily a été nommé cen-
seur du conservatoire impérial de musique de
Milan. Après avoir occupé cette place pendant
dix ans, il fut ap|>elé à Rome par le chapitie de
Saint-Pierre du Vatican, pour succéder .à Flora-
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BASIU
363
^anti, en qualité de maître de chapelle de cette
église. II prit possession de cet emploi aa mois
d'août 1837, et roccopa jasqu*à sa mort, qui ar-
rifa le 2& mars 18&0, à Tâge de quatre-vingt-
trois ans. Au mois d'août 1841, j'avais to cet
artiste remarquable à Rome, et avais éprouvé
un sentiment pénible de Tisoiement où il vivait
dans un Age avancé, découragé quil était de ne
pouvoir faire la restauration de la bonne musi-
que d'église, en Tabseoce de moyens d^exécution
suffisants. Ce qu'il me dit alors de llgnorance
des musiciens de cette chapelle était quelque
chose d'inoui pour moi ; elle était telle, que, di-
sait-il, il ne pouvait leur faire entreprendre l'é-
tude de ses propres ouvrages, et qn^l était obligé
de leur faire chanter les choses qu'ils avaient
dans la noémoire. L'abbé Santini, qui m'accom-
pagnait dans la première visite que je fis à Basily,
confirma ces faits par son témoignage. Si les
musiciens de la chapelle de Saint- Pierre du Va-
tican n'étaient pas arrivés à ce degré d'inliabileté,
ce grand artiste, bien qu'âgé desoixante-quatorze
ans alors, aurait été capable encore d'y faire re-
naître les beaux jours de l'art; car, malgré la
gputteqni paralysait en partie ses doigts, il vou-
lut improviser pour moi sur un vieux piano placé
dans sa chambre, et je fus frappé de la jeunesse
de ses idées, de son excellent sentiment d'har-
nionle, et du feu qu'il mettait dans son exécu-
tion. Lorsque je le quittai, il me dit qu'il voulait
écrire une symphonie qu'il désirait que je fisse
o^kuter par ^ l'orchestre du conservatoire de
Bi nielles. Quelques mois après, je reçus en effet
\e manuAcrit original de cette œuvre, que je
conserve précieusement : L'ouvrage, dans le style
de Haydn, fut répété plusieurs fois, et produisit
no très-bon effet. On a gravé quelques-unes de
ses compositions parmi lesquelles on remarque :
lo Une fugne pour 1^ piano; Milan, Ricordi. —
^ Une sonate pour le même instrument, ibid.
3« Deux fugues, idem, ibid. ^ 4* Àve Maria a
tn voci e piano forte, Leipsick, Breitkopf et
Haertel. — &• Kyrie a quaitro breve^ colf ae-
<»nip. di piano, ib. — ô® Offertoire à quatre
voix et orgue, ibid. — 7° Miserere ad otto voci
toncertati eon repieni ed un versetto a sedid
reali; Milan, Ricoidi, Leipsick , Breitkopf et
Haertel.-^ ^ Cot\/Uebor.^ SalmoCX a quattro
9oci eon grande orchestra ; Milan, Ricordi.
--V" Invitatoria del Mattutinoper la Nati-
vità di N.S., a quattro vod concertate oolV
organo; ibid. ^ lO» Responsori del maUutino
ver la H/ativUà diN,S,aAvoci coW organo;
ibid. — uo Magnificat, a otlo voci con Vor^
9ano; ibkl. — Ho La Salutazione angelica,
«*ia rAve Maria, a quattro voci colV or-
gano; ibid.-* 130 Motetto ossia offertorio,
per voce di hnxtn con nrcnmn. fforçano; ibid.
— 14o Aurea luce, inno ad otto voci cotP or^
gano; ibid, — là» Quatre fugues à quatre mains
pour le piano; ibid. — 16» Thème et variations
pour le piano ; ibid. — 17» Ouverture de l'opéra
gli lllinesi ; idem , ibid 18° Idem de Plra
d'Achille; idem » ibid. — 19«> Idem de Sansone,
idem, ibid. -« 20» Première Symphonie à grand
orchestre, dédiée à Rossini ; ibid. — 21"* Sol-
fèges pour basse, composés pour les élèves du
conservatoire do Milan ; en trois livres ; ibid. -*
22» Quelques airs et duos des opéras Anligone,
il CaliffoelaSchiava, gl' Ilienesi, lo Strava-
gante ed il Dissipatore, et Sansone; ibid. Les
œuTres de musique d'église laissés en manui-
crit par Basily, et dont les originaux ont été
trouvés chez lui après sa mort, sont eu nombre
immense; en voici l'indication abrégée : Mes-
ses. 1" Kffrie et Gloria brefs (en sol mineor)
à quatre voix et orgue. — 2^ Idem concertés à
quatre voix et orgue (en «î bémol), divisés en dix
morceaux. -— 3» idem à quatre voix concertés et
orgue (en sol mineor), divisée en onze morceaux.
— 4» idem en pastorale à quatre voix et orgue
(en fa mineur), divisés en dix morceaux. —
&» idem à quatre voix et orgue ou orchestre
(en ut mineur), divisés en douze morceaux. *-
6^ Idem à quatre voix et orgue (en ré mineor),
divisés en douze morceaux. — 7^ Kyrie, Gloria,
Credo, Sandus et Agnus Dei, à quatre voix et
orgue (en ut). — 8» Kyrie et Gloria à quatre
voix et oigue (en ré mineur), divisés en onze
morceaux. — 9* Kyrie et Gloria à huit voix,
orgue et grand orchestre (en mi bémol), divisés
en neuf morceaux. — lO» Kyrie et Gloriabreh,
avec' le Credo, le Sanctus et C Agnus Dei à qua-
tre voix et orgue (en ré majeur) , en un seul
morceau chacun. — 11** Kyrie et Gloria solen-
nels à quatre voix et orgue (en sol), divisés en
dix morceaux. -^ 12° Idem à quatre voix et
orgue (en ré mineur), divisés en dix morceaux.
— 130 idem à huit voix et grand orchestre
[mi bémol), divisés en dix morceaux. Très-itelle
composition. — 14» Kyrie, Gloria, Credo^ SanC"
tus et Agnus Dei à trois voix (deux ténors et
basse) avec orgue ad libitum (en la mineur). —
lôo Kyrie et Gloria brefs à quatre voix et orgue
(en sol), en un seul morceau. — î&^ Kyrie et
Gloria à huit voix, en deux chœurs, orgue et or-
chestre (en mi mineur), divisés en dix morceaux.
— 17° Kyrie et Gloria à quatre voix et orgue
(en ré mineur), divisés en dix morceaux. —
18** Kyrie et Gloria à quatre voix et orgue (en mi
bémol) divisés en douze morceaux. — 19» Idem
à quatre voix concertées et orcliestre (en sol).
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264
BASILI
— 20o Grande messe de Requiem à quatre yoîx
et grand orcheslre (en fa mineur). Très-bel ou-
vrage.— 7io Messe de Requiem pour des coo-
Tenls de religieuses, à treis voix (deux sopranî
et contralto) avec orgue (en la mineur). — Gra-
duels : Six graduels à quatre yoix et orgue (en
si tiémoi, en /a, en ré^ en ut, en mi bémol).
^ Six graduels pour dÎTerses voix de solo, avec
orgue ou orchestre. — Séquences : i» Vielimm
Paschali à quatre voix concertées et orgue (en
si bémol). — 2» Deux Veni Creator à quatre
voix et orgue ( tous deux en si bémol) — 3* Si
quseris bénéficia à quatre voix et orchestre (en
si bémol). — 4° Si quxris miracula à quatre
voix et argue (en sol ). — ^ Responsario de
saint François de Paule à deux ténors et
basse avec orcliestre (en si bémol). — &> Tota
Pulcàra pour deux soprani et contralto avec
orgue, pour des couvents de religieuses. —
Gbedo : I* Credo à quatre voix , orgue et or-
chestre (en /a). — 2* Credo à quatre voix, or-
gue et orchestre (en ut). — OPFEiiTOiRBS :
1^ Soixante oflertoires- pour différentes voix de
solo et orgue. — 2o Treize idem à quatre voix et
orgue. — 3** Un idem à cinq voix et orgue. —
4** Deux idem à six voix et orgue. — 5^ Deux idem
à bnit voix et orgue. — Motets : i** Un motet à
huit voix et orgue. — 2* Quatre idem k quatre
voix et orgue. — 3® Deux idem à trois soprani,
eonlralto, ténor et orgue. — 4o Un idem à deux
soprani, contralto et chœur de voix de femmes
avec orgue. — 5» Un idem à deux soprani et
orgue. — 60 Deux idem pour voix de basse et
orchestre. ^ 7» Deux idem pourvoie de soprano
et orchestre. — Imtroit : Deux Introït à quatre
voix et orgue. — Aktienkes \ i^Tues Petrus à
huit voix et orgue. —7^ Tu es Petrus à quatre
voix et orgue. — 3^ Magi videntes stellam,
pour voix de l>asse et orgue. — Vêpres : 1* Do-
mine ad adjuvendum bref (en ut) k quatre
voix , orgue et orchestre. — 2* idem ( en r^ )
idem. — 8» idem (en ré mineur ), idem, — Psau-
mes : 10 Trois Dixit à quatre voix et orgue
(en la, en si bémol, en sol). — 2* Trois
JHxit à quatre voix , orgue et orchestre (en mi
bémol , en r^ et en si bt^mol ). — 3o Un Durit
a huit voix et orgue. — 4o Grand Confitebor à
quatre voix de solo , chœur et grand orchestre.
— 50 Confitebor bref à quatre voix , orgue et
instruments. -^ 60 Deux Beatus Yir à huit voix
et orgue. Beatur Vir pour soprano et chœur
avec orgue. — 7« Trois Laudatepueri à quatre
voix concertées et orgue (en /a, si bémol et
la). — %• Laudate pueri à huit voix et
orgue. — 90 Lxtatus sum k quatre voix et
grand orchestre. — \(y* Laudate Dominum k
quatre voix , orgue et orchestre. — il» l/iuda
Jérusalem brefà quatre voix, orgue et orches-
tre. — 13° Neuf psaumes brefs «ur le piain-cliant,
et deux Magnificat, idem. — 13* Benedtctus
Dominus Deus meus à quatre voix et orgue. —
f 4« In exitUf en style dramatique pour exécuter
dans des concerts spirituels , à quatre voix de
diœur, solos, récitatifs avec grand orchestre.
^MAGNincAT : 1» Magnificat bref à quatre voix
concertées et orgue. — 2» deux ^a^nt^îca^ à qua-
tre voix, orgue et ordiestre ( en si bémol, et en
fa). — 30 Magnificat à huit voix et orgue. —
4e Lauda anima mea Dominum bref, à quatre
voix et orgue. — 5o Les cinq Antiennes de Vêpres
pour réglise Saint-Pierre à voix solo avec cliœar
et orgue. — Hymnes: 10 Urbs benta Jérusalem
à 4 voix et orgue. — 2* ^tirea luce k huit voix et
orgue. — 8^ Iste confessor à quatre voix et or-
chestre. — 4« Jesu Redemptor omnium à quatre
voix et orgue. — ïfi En gratulemur hodie , à
quatre voix et orgue. — fl» O Ludovice angelice^
pour voix de basse, chœur et orgue. — 7« Deux
Te Deum k quatre voix et or( he»tre. — 8*» Ave
Maris Stella k quatre voix et orgue. — ^ Ave
Maris Stella k quatre voix, orgue et orchestre.
— 100 Sept Tantum ergo pour différentes voix
solo avec orgue et diverses combinaisons d'ins-
truments.— \\^ Tantum ergo à cinq voix et
orchestre. — 12° Tantum ergo à quatre vobl
et orchestre. — Litanies : l» Deux litanies de
la Vierge à quatre voix, orgue et orchestre (en
la majeur et en si mineur). — 20 Litanie inti-
tulée : Salus infirmorum , à cinq voix de koIo ,
chœur, orgue et orchestre. — 3» Litanie carac-
téristique tirée du thème en usage parmi les
pèlerins qui visitent la Santa Caga de Lerette,
à huit voix en deux chœurs, Tun de voix d'hom-
mes , Tantre de voix de femmes , avec orgue et
orchestre. — 4^ Litanie des saints à quatre voix,
orgue et orchestre. — 5^ Litanie à quatre voix
principales , quatre voix dites de concerto , et
quatre voix di pieno, formant douie parités réel-
les avec orgue. Ouvrage que j'ai vu à Rome, et
dont la facture est admirable. — (^ Litanies brè-
ves à quatre voix et orgue. — Antiennes oe la
ViERCB : 10 Onze Salve Regina pour différen-
tes voix de solo, avec orgue ou orchestre. —
2» Sept Ave Regina Cœlorum, pour diflérentes
voix de solo et orgue. — 3» Aima Redemptoris
pour ténor solo , chœur et orchestre. — 4o Re-
gina Cœli pour bas.«e, chœur, orgue et orches-
tre. — Musique a Capella sans accompagnbmekt :
1" Oraison de Jérémie (Indpit Oratio) pour
trois soprani , contralto et ténor. — ^ Christsu
k quatre voix (en /a). — 3« Christus k cinq
voix soli (en fa). — 4° Miserere k huit avec
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BASILI ^ BASSAJSI
365
un verset à »eize. C'est celui qui est publié. —
5<» Miserere à quatre voix chorales. Ouvrage d'un
graiHl effet. — 6» Miserere pour deux soprani
et contralto avec orgue . pour les couvents de
religieuses. Outre tous ces ouvrages i Basil y a
laissé beaucoup d'airs d'église séparés , avec or-
gue ou orcbeslre, trois quatuors pour deux vio-
lons , alto et violoncelle , et trois symphonies à
grand orchestre.
BASILI ou BASILY (Basilio), fils du pré-
cédent, néà Macerata, en 1803, a débuté comme té-
nor au théâtre de Ferrare en 1 826, et se fit entendre
sor plusieurs autres scènes dans les années suivan-
tes. Il se rendit ensuite au Bré>li, où il chanta
pendant plusieurs années ; puis il se fixa à Ma-
drid, en qualité de professeur de chant. En 1844,
il y était entrepreneur de POpéra italien. Deux
ans après, il fit représenter un opéra de sa compo-
sition , en langue espagnole , sous ce titre : El
Diablo predicator, qui eut quelque succès.
BASLER (Charles), professeur de musique
àOppenlieim sur le Rhin, dans le duché de Darm-
stadt, n'est connu que par une méthode pratique
pour étudier l'harmonie au moyen d'un tableau
spbérique qui indique la position de tous les tons
et les pa.ssage.<^derun à Tautre, par la simple suc-
cession de l'accord parfait, de celui de septième et
deses dérivés; enfin, de l'accord de quinte et sixte.
Des cartons découpés de diverse^ï formes, dont U
base est toujours appuyée sur l'accord parfait du
ton primitif, donnent les solutions des problèmes
de successions. L'ouvrage, qui renferme l'ex-
plication de la méthode, le tableau et les cartons
mobiles, a pour titre : Reisekarte fur dos Reich
der Tône, oder bildliche Darstellung der Ton
verwandtschajten (Carte de voyage pour l'em-
pire des tons, ou tableau figuré de la parenté des
tons). Carisruhe, Bielefeld, 1850, in -4* avec le
tableau et les cartons. Une traduction anglaise,
par M. G. French Flowers, organiste de l'église
Saint-Jean, àPaddington,a paru en même temps
qoe Ton V rage original, sous ce titre : Pietorical
représentation of the science o/harmonyand
the relation.ship of eords. Lomlres, 1850, gr.
ii»-4* , très-élégamment imprimé et accompagné
du tableau et des cartons découpés.
BASSANI (Jean), ou BASSANO, musicien
au service de la SerenissimaSignoria de Venise,
et maître de musique du séminaire de Saint-
Marc, vécut dans ta seconde moitié du seizième
«ècle et au commencement du dix -septième.
On a imprimé de sa composition : 1** Concerti
ecclesiastici a 5, 6, 7, 8 c 12 voci^ libro !• ; Ve-
nezia,app Giac. Vincenti, l598,in-4°. — Idem,
libro 2* i ibid.y 1599, in-4*. — 2© Canzonette a 4
voci; Venezia, 1587, in-4'>. Bodenchatz a inséré
un motet à huit voix , de la composition de Bas-
sani , dans ses FloHlegii musici portensis.
BASSANI (Jban-Baptiste), néà Padoue vers
1657, fut élève du père Castrovillari, cordelicr.
Après avoir été maître de chapelle de l'église ca-
thédrale de Bologne pendant plusieurs années,
il accepta, en 1685, la place de maître de chapelle
à Ferrâre. 11 y fut membre de l'Académie délia
Morte, et mounit dans cette ville en 1716. L'A-
cadémie des Philharmoniques de Bologne l'avait
admis dans son sein en 1677, et il en avait été
prince en 1682. Ses compositions religieuses,
dramatiques et instrumentales lui assurent une
place distinguée parmi les plus habiles musiciens
de son temps, il fut aussi grand violoniste, et eut
pour élève le fameux Corrllî. Ses ouvrages fu-
rent publiés de 1680 à 1710 ; ils se composent
de six opéras et de trente-un œuvres de musique
religieuse et instrumentale. Voici les titres de ses
opéras : Falaride, tiranno d*Agrigente, à Ve-
nise, en 1684; Amorosa preda di Paride, Bo-
logne, 1684;i4/arico,rede» 6o<t, Ferrare, 1585;
Ginevra, infanta di Scozzia, Ferrare, 1690;
il Conte di Bacheville, Pistoie, 1696; La ifor^e
delusa, Ferrare, 1696. Ses autres ouvrages sont :
— r Sonate da caméra, cioè balletti, cor-
renti, gighe e sarabande a violino e violone
owero spinetta, eon il secondo violino a be-
neplacito, opéra prima; Bologne, 1693. C'est
une réimpression. — 2* Eicercate, passagi e
cadentie; Venise, Gia. Vincenti et Rie. Amadino,
1685,in-fol. — 3» VArmonia dette Sirène, can-
tate amorose mttsicaliavocesola, op. 2*; ibid.,
1692 , in-4* obi. in partit. — 4o Cantate a voce
$ola, op. 3* ; Bologne, 1698, in-4*> obi. — h"" La
Moralité armonica , cantate a due e tre voci,
op. 4*; ib.; 1700 in-4'' obi. — 6o Ùodici sonate
a due violini e basso , op. 5*. Cet ouvrage est
excellent; le style en est noble, patltétique, et la
facture élégante et pure. — 7* Affetti canori ,
cantate ed ariette, op. 6*; Bologne, 1697, tn-4''
obi. in partit. — 8o Eco armonica dette muse,
cantate amorose a voce sola, op. 7*; ibid.,
1694, in-4' obi. in partit. — 9® Resi armo-
nid in motteti a voci sola con violini, opéra
ottava, in Veneeia, Gia. Vincenti, f69t, in-4<*.
Des exemplaires de cette édition, dont a on changé
le frontispice, portent l'indication d'Anvers, et
la même date. C'est ce même ouvrage qui a
été ensuite -réimprimé sous ce titre : Metri sacri
armonici in motetti a voce sola con violini.
op. 8'; ib., 1696, in-4*. — tO" Armonici Entu-
siasmi di Davlde, owero Salmi concertati à
quattro vocû, oon violini e suoi ripieni, con
altri salmi a due e tre voci e violini; Venise ,
1695 et 1698, in-4". — IT Salmi di compieta
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266
BASSANI — BASSI
a tre e quattro voci, con violini e ripieni , op.
10"; ibid., lt$91 , lii-4*. — 12° Coneerii sacri ,
moietti a una, due, tre e quattro voci con vio-
lini e Jtenza, op. 10*, Bologne , 1697, in-4<*. —
13** Motetti a voeesola con violini, op, 12*;
Venise» 1700, in-4'», in partit. — 14* Àrmonie
festivCf 0 siano motetti sacri a voce sola, con
violini f op. 13"; Bologne, 1606, in-4*.— 19* ilmo-
rosi gentimenti di cantate a voce sola, op. 14*;
Venise, 1696, in-4*' obi. in partit. — 16* Ar-
moniche fantasie di cantate amorose a voce
sola, op. 15'; ibid., 1694, in-4<' in partit. —
17* La Musa armonica, cantate amorose mu-
sicali a voce sola, op. 16*; Bologne, 1695, in-4*
oM. — is* La Sirena amorosa, cantate a voce
solacon violini, op. 17* ; Venise, 1699, in-4o. —
19* Tre messe cancer tate a quattro e cinque
voci, con violini e ripieni f op. 18*; Bologne,
1698, in 4*. — 20» Languidezzaamorosa, can-
tate a voce sola, op. 19*; ibid., 1698. — 21*
Messa per gli defunti a quattro voci con viole
e ripieni, op. 20*,in.4*; ibid., 1698.— 22* 5a/-
mi concertati a due, ire, quattro e cinque
voci con violini e ripieni, op. 21*, in-4*'; ibid.,
1899. —23* Lagrime armoniche, ossia il Ves»
pero de defunti, a quattro voci,con violini e
ripieni, op. 22* ; Venise, 1699, in-4o. — 24» le
notti lugubri concertate ne* responsori delT
uffizio de* morti , a quattro voci con viole e
ripieni, op. 23"; Venise, 1700, in-4o. —25" Da-
vide armonico espresso ne* salmi di mezzo ,
concertati a due e tre voci, con violini per
tutto Vanno, op. 24* ; Venise, 1700 , in.4*. —
26* Compietori correnti a quattro voci con-
certate, con violini e ripieni a beneplacito^op.
25*; Bologne, 1701, in-4* — 27* Antifone sacre
41 voce sola con violini per tutto Vanno, e due
Tantumergo, op. 26*; i6., 1701, in-4*. — 28*
Motetti sacri a voce sola con violini , op. 27* ;
ià., 1701 , in-4*. — 29* Cantate amorose a vo-
ce sola, op. 28*, in-4*, obi. in partit.; Bologne,
1 70 1 .— 30* Corona difiori mvsicali^ ossia XX J V
arie a voce sola, con due violini, op. 29*; Bo-
logne, 1J02. — 310 Cantate amorose a voce
sola con violini, op. 31*; Bologne, 1705. —
32* Misse concertate a quattro voci, violini e
ripieni, con una Messa per i d^onti op. 32*,
Bologne, SiWani , 1719, in-4*. La bibliothèque
impériale de Paris possède quatre messes à quatre
ai cinq voii, ainsi que des motels et. des anlien-
nés de cet auteur, le tout en manuscrit. On trouve i
aosslde Bassani, àlaBibliotiièque royale de Ber-
lin , en manuscrit : V Messa canonica 4 vo-
cum cum bqsso continua. — 2* I^ motet à qua-
tre voix Jesu salus peccatorum. — Z^Depro-
Jundis à huit voix en deux chœnrs. — 4* Le psaume
Beatus vir à quatre Toix en deux canons. — ^s* Un
recueil de messes à quatre Toix concertantes,
quatre voii de rîpieJioetsix instruments.
BASSANI (JÉR6MB) , élève de Lotti , dian-
teur distingué, compositeur dramatique et hn-
bile contrapunti^te , naquit à Veni.<«e, vers
la fin du dix-septième siècle. Il a composé beto-
coup de mâses, de vêpres, de motets, et
quelques opéras , parmi lesquels on remarque il
BerioldOf représenté à Venise en 17 1 8, et FA-
mor per forza, dans la même ville, en 1721.
Bassani a joui de la réputation d*un très-habQe
maître de cliant.
BASSEIVGIUS, ou BASSENGE (Egide),
né à Liège vers le milieu du seizième siècle, fut
maître de chapelle de rarchiduc Mathias ( Br-
nest, suivant l'histoire), qui fut élu roi de Polo-
gne en concurrence avec Henri de Valois ( plos
tard roi de France sous le nom de Henri III).
On connaît sons le nom de Bassenge Touvrage
qui a pour titre : Moteclorum quinque , sex ,
octo vocum liber primus; Vienne Austrîœ^
e-xcudebat Leonhardus Formica, 1591, petit
in-4* obi.
BASSI (M.), secrétaire du prince de Condé ,
membre de la société des Amateurs fondée et
dirigée r>ar Gossec, a publié un pamphlet sor
l'opéra Kalien que Léonard , coilTeur de la reine,
avait essayé d'établir à Versailles, avant que ce
spectacle, qu^on appelait alors les Bouffons ^
fût établi à Paris à la foire Saint-Germain. Cette
brochure a pour titre : Lettre adressée à la So-
ciété Olympique, à V occasion de V Opéra Bouf-
fon italien établi à Versailles ; Paris, novem-
bre 1787, 24 pages ( Voy. le Mercure de France,
1787, n*. 51 ).
BASSI (Loun), chanteur distingué, naquit à
Pesaro en 1766. Fils d*artistes dramatiques, tl
accompagna ses parents à Sinigaglia , et y reçot
des leçons de musique et de cliant de Pietro Mo-
randi, élève du P. Martini. Ses progrès furent
si rapides, qu'à l'âge de treize ans il cliantait
déjà des rôles de femme dans les opéras boaf-
fons et s*y fliisait applaudir. Le désir de per-
fectionner son talent lui fit abandonner la maiaon
paternelle lorsqu'il eut atteint sa dix-septième
année , et dès lors il prit la résolution de poar-
Toir k son existence. Arrivé à Floren»*, il y troovm
un protecteur dans le chanteur Pierre Laschi,
dont il reçut de bonnes leçons, et qui le fit dé-
botcr au théâtre de la Pergola. Ce même Laaclii
lui donna une lettre de recommandation pour
Dominique Guardasoni, entrepreneur du théAtre
italien de Prague, qui l'admit dans sa troupe
chantante, et Bassi commença à clianter dans
cette ville , au mois d'octobre 1784 , n'ayant pas
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BASSI — BASTIAANS
267
«ncore dix -neuf ans. En p«u de tempe il devint
ridoie des amateurs qui Tréquen latent liabituel-
lemeiit ce lliéatre. Il brilla particulièrement dans
il re Teodoro , dans le Barbier de SévillCj de
Paifliello, et dans la Co$a rara, de Martini. Ce
fut pour lui que Mozart écrivit le rôle de Don
Juan^ et celui du comte Alrnaviva dans les
yozze di Figaro. Pendant que l'illustre compo-
siteur dirigeait les répétitions de aon immortel
Don Juan^ on rapporte que Bassi lui demanda
plusieurs fois quMi lui fit un air pour remplacer
le rondo fin* ehe dal vino , qn*il ne croyait pas
sasceptible d'efTet. Mozart, certain de ne s^ètre
pas trompé dans la composition de ce morceau ,
se contentait de répondre au chanteur : Atten»
det la représentation : si le rondo n'est pas
applaudi. Je vous en écrirai un autre. Ce
qu^l avait prévu arriva : non-seulement Pair fut
goût^, mais on le fit recommencer. Le Don Juan
et les Nozse di Figaro achevèrent la réputation
de Basai en Allemagne, et pendant plu^de vingt
un*, son talent fit les délices de la haute société
de la Bohème. La situation politique de 1* Alle-
magne fit ferper le thé&tre italien de Prague en
1806. Bassi avait alors quarante ans. Inconnu
dans sa patrie , il était trop tard pour qu'il y
retournât comme chanteur, et la modicité de ses
appointements au théâtre de Prague ne lui avait
pas permis de faire d'économies. Dans cette si-
tuation il trouva une ressource inattendue chez
le prince de Lobkowitz, grand amateur des arts,
qui le prit k son service. Pendant quelques an-
nées , Bassi trouva une existence agréable chez
ce noble seigneur, passant les étés dan!% une terre
magnifique, et les hivers à Vienne, où il excita
rentliuu!&iasme en 1808, dans le Barbier de Sé-
mite de Paislello. Cette situation se prolongea
juitqii'en 1814 ; mais alors des économies consi-
dérables ayant été faites dans U maison du
prince de Lobkowilz, dont la grande fortune était
obérée, Bassi reçut sa démission. 11 retourna
alors à Prague , où il se lia d'amitié avec quel-
qaen artistes distingués. Dans Tautonine de 1815,
il reçot une invitation pour donner quelques re-
présentations au théâtre de Dresde ; mais sa voix
a^ait perdu beaucoup de son timbre et de sa sûreté
<lans les intonations : l'effet qu'il produisit ne
répondît pas à ce qu'on attendait de lui. Ce-
pendant la direction du théâtre traita avec lui
pour une année. Avant que ce terme fût expiré
Bassi fut nommé régisseur du théâtreltalien, avec
«00 écua de traitement. Il conserva cet emploi
josqu'à sa mort, qui arriva le 13 septembre 1835.
Les avantages qui distinguèrent cet artiste furent
une belle et noble figure , une taille élevée et
bien proportionnée, une voix dont le timbre
était égal dans toute son étendue et dont l'é-
mis»ioa était naturelle, enfin une luiie intelligence
de la scène.
BASSI (Nicolas), excellent bouffe chantant,
et l'un des derniers qui ont possédé la tradition
del'andenne école, naqnit à Naples en 1767.
Après avoir lait de brillants débuts à Venise ,
en 1791, il chanta à Milan l'année suivante, et
y fut si bien accueilli, qu'il fut rappelé dan<( cette
ville en 1703, 1794, 1808, 1810, 1816 et 1820.
Il se trouvait à Paris en 1808 . et chanta avec
beaucoup de succès dans il Marco Antonio , de
Pavesi. Il est mort à Yicence, le 3 décembre
1825. Plusieurs recueils d'ariettes italiennes ont
été publiés à Vienne, à Paris et à Milan, sous le
nom de Bassi : ces morceaux ont été composés
par le chanteur qui est l'objet de cet article.
Un autre artiste de ce nom( Vincent Bassi)
brilla aussi comme basse chantante sur les théâ-
tres d'Italie, depuis 1827 Jusqu'en 1842.
BASSI (Caroline), cantatrice napolitaine,
née vers 1780, obtint de brillants succès, qu'elle
devait à la beauté , au volume extraordinaire de
sa voix, è la Justesse exquise de ses intonations,
et à la pureté de sa mise de voix et de sa voca-
lisation. Elle débuta à Naples'en 1798; puis elle
clianla à Venise, à Gènes et dans quelques autres
villes de l'Italie, recueillant partout les témoigna-
ges d'admiration. Au carnaval de 1820, elle joua
à Milan au tliéâtre de la Scala , dans l'opéra de
Bianca e Faliero^ que Rossini écrivit pour elle
et pour M*"" Camporesi ; mais alors elle avait
beaucoup perdu de l'éclat et de la flexibilité de
sa voix. Peu de temps après elle se retira du
théâtre.
Il y a eu dans le même temps nne autre can-
tatrice nommée Caroline Bassi , qui diantait au
théâtre Re de Milan, en 1813, et au tliéâtre
Carcano, en 1814. On l'appelait la Milanaise
pour la distinguer de la Napolitaine. Elle était née
en effet à Milan.
BASSIRON (Pbiuppb), contrapnntiste du
quinzième siècle,dont Ottaviano Petrucd de Fos-
sonfbrone a inséré des messes dans sa précieuse col-
lection intitulée : Miss» diversorum auctorum,
Venise, 1508, in-4''. Dans le quatrième livre des
tnoteîti imprimé h Venise, par le même Petruccii
on trouve un Inviolata de Bassiron.
BASTARDELLA (la). Voy. Agdjari.
BASTERIS(CAJE!rAN-PoMPéE), chanteur cé-
lèbre, né à Bologne, Ait au service du roi de
Sardaigne, depuis 1730 jusqu'en 1740.
BASTIAANS (J.-G.), habile organiste et
compositeur, né à Deventer, est fixé à Amster-
dam. Le 10 'mai 1837, il a donné un concert
d'orgue à Leipsick. La société hollandaise pour
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268
BASTIDE ~ BATESON
l'encouragement de la musique a fait imprimer ,
dans le recaeil qu^elle publie, un motet e(
des pièces d'orgue de sa composition, en 1839
et 1M4.
BASTIDE (Jean-François DB),né à Mar-
seille, le 15 mars 1724, est mort à Milan , le 4
juillet 1798. Il a pubUé des Variétés histori-
ques, littéraires f galantes fPnis, 1774, deux
part, in -8^. Dans ia seconde partie on trou?e
une Lettre sur les grandes écoles de musique,
où les styles de LuUi, de Pengolëso et de H&ndel
sont analysés.
BASTIAII (Vincent), compositeur italien,
▼ivait vers le milieu de 16* siècle ; il a fait im-
primer : Madrtgali a sei voei , op. 1*, Venise,
1&87. Cette édition, qui est la seconde, a été
corrigée par Claude Mernlo.
BASTOiV (JosQOiN), compositeur flamand,
TiTsit en 1556, é|)oque où Goichardin écri-
Tait sa Description des Pays-Bas. On Ta
quelquefois confondu a?ec Josquio des Prés.
Salblinger a placé quelques motets de Baston
dans sa collection intitulée : Concentus musicus
octo , seXf quinque et quatuor vocum; Augs-
bourg, 1545» in-4*. On trouve aussi de ses compo-
sitions dans ces recueils : 1° Quatuor vocum
musicae modulattones numéro XXVI ex opti-
mis cantoribus diligenter seleetx prorsus
not;a?,etc.; AntTerpiae.apud Guill. Vissenacom,
1542, petit in-4'.— 2® Chansons à quBire parties,
auxquelles sont contenues XXXI nouvelles
chansons , convenables tant à la voix comme
aux instruments; livre 1*' ; imprimé à AnTers
parTylman Snsato, etc., 154S, in-4*obl. — S*" Le
quatrième livre des chansons à quatre par-
«««.elc; ibid., 1544— 4» lie r£éi;re*d<»m.;ibid.
1544.— 50 Le VUr Livre, tic^-, Ibid., 1545.—
6' Le XI* livre, etc., ibid., 1 549.— 7" Xe Xil' livre,
etc., 1558. — 8» £e XI ir livre, etc.; ibid. («ans
date). — 9* Chansons musicales à cinq parties ,
Anvers.Tylman Snsato (san8date),in-8«.— 10"* Can-
tionum sacrarumvulgo Motet ta vocant 5 et 6
vocum f ex optimis quibusque musicis sele-
ctarum lib, 1-VUl; Lovanii, 1554-1557.—
11* lÀber VIII b et% vocum cantionum sacra-
rum vulgo Motet ta vocant; Lovanii, apud Pe-
trum PhalesiHm,9nn. 1561, in^**.
BATAILLE (Gabriel), luthiste, qui vivait à
Paris au commencementdu dix-septième siècle, a
publié des Airsmis en tablaturede luth, premier
livre; Paris, BallArd, 1608, in-4*. Le deuxième
livre a paru en 1609; le troisième, en 1611, et
le quatrième, en 1613. On trouve aussi des airs
de Bataille, avec d'autres de Bailly, de Guedron,
de Boesset, de Ballard et de Savomy, dans le
recueil qui a pour titre : Airs de cour de dif-
férents att<e«r«; Paris, Ballard, 1615,in-iê.
Il composa, en société avec Guedron , Maudnit
etBoGliet, le ballet dansé par Looia XIII, eo 1617,
le ballet sur la dernière victoire da roi en 1620,
et plusieurs autres , qui furent eiécolés dans
les appartements du Louvre. Bataille eut le
titre de luthiste de la chambre de la reine.
B ATEN ( H ENKi ), nommé aussi par quelques
écrivains Benrieus de Malinis, parce qu'il était
né à Matines^ vivait vers la fin du treizième siècle,
comme il parait par ia lettre qu^il écrivit à Guy
de Hainaut , trésorier de la cathédrale de Liège,
qui fut élu évèque d'Utrecht en 1301. Baten'fot
docteur eo théologie et chancelier de Tuniversité
de Paris , et ensuite chanoine et chantre de la
cathédrale de Liège. On a de lui Spéculum Di-
vinorum et Naturalium quorondam^ Mss.
qui était avant la révolution française chez les
chanoines réguliers de Saint-Martin à Louvain , et
à Tabbaye de Tongerloo. Cet ouvrage est divisé
en dix livres ; l'auteur y traite de la nnusique et
des principales questions de la philosophie de
son temps.
BATES (Jban), musicien e^bon organiste
anglais, naquit en 1740 à Halifox, dans le docbé
d'York. En 1784 il fut chargé de la diredUon des
oratorios exécutés à Westminster, à Tanniver-
saire de la mort de Hftndel, et il continua ce
serrice pendant plusieurs années. Ce fut lui qui
organisa aussi le concert de musique ancienne,
en 1776, et il le dirigea jusqu'en 1793. Comme
compositeur. Bâtes est connu par on opéra in-
titulé Phamaces, et par les opérettes suivants :
1^^ Thealrical Candidates.— Flora ^ or lob in
the Well. — Ladg*s Frolic. 11 a écrit aussi plu-
sieurs œuvres de musique vocale et instrumentale,
dont on n'a publié' que six sonates pour le
piano; Londres, Clementi. Bâtes est mort fe 8
juin 17d9, avec le titre de directeur deTliôpilal de
Greenwich.
BATES (Sara), femme du précédent, can-
tatrice excellente, connue en 1784 sous le nom
de Miss Harrop, fut élève de Sacchini. Elle étu-
dia aussi avec son mari le siyle de Hindel ; elle
chantait fort bien les ouvrages de ce maître. Oa
vantait beaucoup sa prononciation, qu'on com-
parait à celle de Garrick. Le docteur Biimey dit
que sa voix était pure et étendue, sa vocalisation
brillante, et qu'elle joignait à ces avantages beau-
coup d'expression dramatique. On a grevé son
portrait, d'après Angelica Kauffmann.
BAT£SON (Tdomab), organiste de l'église
cathédrale de Cliester, en 1600, fut nommé,
en 16 1 8 , organiste et maître des enfants de chœur
de la Trinité à Dublin. Vers le même temps ii
prit ses degrés de bachelier en musique à i'uoi-
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BATH£ — BATKA
269
▼ersité de la même ville. Il a publié , en 1614,
OD recueil de madrigaux soo5 ce titre : JBnglish
madrigaisfor three,/our,five and six voices.
BATHIâ (GoiLiAOME) , d'une famille ancienne
el coDsiilérée en Irlande, naquit à Dublin, en
1S64 II commença ses études dans cette ville et
les acheva à Oxford. A Tâge de trente ans, U
abjura le protestantisme dans lequel.il était né,
qailU son pays, et se fit jésuite en Flandre, vers
1596. Après avoir voyagé quelque temps en Italie
et en Espagne, il fut nommé directeur du sémi-
naire irlandais de Salamanque, et mourut à Ma-
drid , le 17 juin 1614. Dans sa jeunesse il publia :
A briefe introduction to thetrue artofmusicke,
wherfin are set downe exact and easie rules
for such as seekebut to hnoio the trueth, wUh
arguments and their solutions, for such as
seeke aUo to know thereason of the trueth :
which rules be meanes whereby any by his
owne industrie may shorlly, easily, and re-
yularly attaine to ail such thinys as to his
arte dœ'belong, etc; by W. Bathe , student
at Oxenford (Couiie introduction aux vrais
principes de la musique , etc.) Londres, 1584,
in-4*'; nne seconde édition de cet ouvrage a paru
soaa ce titre : À briefe introduction to the skill
of songy concerning the practice (Courte
introduction à Part du chant , etc. ); Londres ,
sans date. Thomas Este, à qui l*on doil cette
édition , y a fait des corrections et des change-
ments. Bathe s'est fait connaître aussi comme
écrivain ascétique, et de plus a publié, sur le plan
de Comenius, un Janua Linguarum (Salaman-
que, 1611, in-4*) qui est fort estimé.
BATH10LI (François)» ou plutôt Batioli,
guitariste italien fixé à Vienne, y a fait imprimer
plusieurs ouvrages de sa composition , parmi les-
quels on remarque : V* Concert-polonais pour
guitare avec quatuor, œuvre troisième; Vienne,
Diabelli. — 2° Douze valses pour une ou deux
guitare^, (Buvre quatrième; ib. — 3° Grandes
variations sur Pair allemand .il n Alexis send" ich
dieh, pour Hûte et guitare, op. 5; ibid.
4* Pot pourri pour guitare, flûte et alto, op.
6 ; ibiil. — 5" Rondo de chasse, op. 7; ibid.
— 6« Une méthode de guitare avec une introduc-
.tjon sur le chant, publiée en allemand sous ce
titre : Guitarschule nebst einer kurzen Anlei-
tung zum singen; ibid. Une espèce d'abrégé de
€c-t ouvrage a été publié chez le même éditeur
en allemand, français et iUlien. Il parait que
M. Barthioli s'est retiré à Venise vers 1S30.
BATI (toc), fut maître de chapelle de Pé-
•gliAe de Saint- Laurent, à Florence, dans les der-
nières années du seizième siècle. On né connaît
rieu de ses ouvragés, mais on sait qull composa
la musique de la mascarade qui parcourut les
rues de Florence le 26 février 1&95. Cette mas-
carade avait pour sujet les flammes de Tamour
(LeFiammedi amore). Dix-huit couples achevai
étaient accompagnés chacun de quatre estalfiers ,
ce qui faisait un nombre de cent huitmasques, non
compris les chanteurs et les instrumentistes,
qui étaient sur un char. M. Adrien de Lafage a
tiré ces renseignements d'un manuscrit du
commencement du dix septième sièt:le à la Bi-
bliothèque Magliabechiana de Florence (Voy. Gaz-
zetta musicale di Milano , anno VI , n*" 22. )
BATISTA DE VIELMIS(Bartolombode),
organiste vénitien du quinzième siècle, succéda
à Bemardo di Ste/anium Murer, comme orga-
niste de la chapelle ducale de Saint-Marc, le 12
octobre 1459, et conserva cette place jusqu'au
mois d'août 1490 , qui fut vraisemblablement Té-
poque de sa mort. On ne connaît jusqu^à ce jour
(1859) aucune composition de cet artiste.
BATISTIN (Jean-Baptiste Strccs et non
Stuol), Allemand d'origine, né à Florence, connu
sous le nom de Batistin , fut ordinaire dt* la mu-
sique du duc d'Orléans et de l'Opéra, et mourut
à Paris le 9 décembre t755. Il fut, avec Labbé, le
premier qui joua du violoncelle à l'Opéra.
Louis XIV lui accorda une pension pour le fixer
en France; il en obtint une autre de 500 francs, le
15 décembre 1718, sur le produit des représen-
tations et des bals de TOpéra , pour en jouir pen-
dant tout le^ temps où il demeurerait à Paris. Il
a fait représenter h KOpéra : Méléagre (1709).
^Manto la fée (1711 ).— Polidore ( 1720). Ses
autres ouvrages, ballets ou opéraft, ont été écrits
pour la cour , et n'ont pas été représentés à Pa-
ris ; ce sont; V Amour vengé. — Céphale.— Thé-
lis , ou la Naissance d'Achille. ^ Neptune et
Amymone.—Proserpiné. — Diane.-- flore.-^
Heraclite et Démoorite.—Philomèle. —Ariane.
— Les Fêles Bolonaises. — Lérida. — Marsja*
toux.— Le Somfneil de r Amour. -^ Les Troubles
de rAmour.On a aussi quatre livres de cantates
de sa composition , publiés en 1706 , 1708 ,1711
et 1714, ainsi qu'un recueil d'airs nouveaux;
Paris, Baltard, 1709, petit in-8*obl.
BATKA ( Laorent), père de plusieurs mu-
siciens avantageusement connus en Allemagne,
possédait lui-même des connaissances peu com-
munes en musique. Il naquit à Liscliau , en Bo-
hème, en 1705, fut nommé directeur de musique
à plusieurs églises de Prague, et mourut dans
cette ville en 1759. lia laissé cinq fils, dont la
plupart vivaient encore en 1800. ( Voy. ci-des-
sous. )
BATKA (Wenceslas), musicien de chambre
de l'évèqne de Breslau, à Johannisberg, né à
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Î70
BATKA — BATTA
Prague le 14 octobre 1747 , était un excellent té-
nor et jouait Tort bien du basson. On a de lui
des concertos pour cet instrument qui sont restés
en manuscrit.
BATKA ( Martin), virtuose sur le violon ,
succéda à son père dans sa place de dtreeteor
de musique. Il est mort k Prague en 1779. 11 a
laissé en manuscrit plusieurs concertos et des
éludes pour le violon.
BATKA (Michbl), excellent violoniste, né
le 19 septembre 1755, vivait encore à Prague en
1800 On ne connaît rien de sa composition.
BATKA (Antoine), habile chantenr, né le
21 novembre 1759 , devint musicien de chambre
de Téveque de Breslau, et vivait encore en 1800.
Sa voii était une basse du plus beau timbre.
BATKA (Jean ) , fils de Michel, né à Prague
vers 1791, est un pianiste distingué, qui s^est
fixéà Pesth, en Hongrie. On connaît sous son nom :
1» Rondino pour le piano sur un motif de Spohr,
Pesth , Miller V* Six variations pour piano et
violoncelle sur Tair allemand : Wir winden dir ;
ibid. — 3" Des recueils de danses hongroises, de
valses et de quadrilles ;ib. — 4° La marche natio-
nale hongroise pour le piano; ibid. — des pièces
d'orgue; Vienne, Wilzend ; un lAbera me Do-
mine, à quatre voix et orgue ; Vienne , Diabelli.
— Un Graduel pour deux soprani et basse, avec
violoncelle solo et orgue; Vienne, Witzend. —
Et quelques Lieder ou chansons allemandes.
BATON (Henri), connu sous- le nom de
Bâton Vaine , né à Paris, vers 1710 , eut vers le
milieu du dix-huitième siècle la réputation d'un
virtuose sur la musette , qui était en vogue à
cette époque chez les Français. Il a fait graver à
Paris trois livres de sonates et deux livres de
duos pour cet instrument.
BATON ( Charles) , frère du précédent sur-
nommé le Jeune, virtuose , autant qu*on peut
rètre , sur l'instrument appelé vielle, en donnait
des leçons à Paris, vers le milieu du dlx-liuitième
siècle II prit la défense de l'ancienne musique
française contre les attaques de J.-J. Rousseau,
dans une brochure de trente-six pages, intitulée :
Examen de la lettre de M. Rousseau sur la
musique française, Paris, 1754, in-8*. Cestnne
des meilleures pièces qu'on ait publiées dans
celte controverse : elle eut deux éditions en peu
de temps; la première, publiée en 1753 , est ano-
nyme. Bâton a donné aussi un mémoire sur la
Vielle dans le Mercare de France, octobre 1757,
p. 143. Ses compositions pour la vielle sont :
10 Suites pour deux vielles, musettes, etc., op.
1; Paris, 1733, in-fol. — 2o pièces pour la vieUe,
op. 2. — 3" Amusements d'une heure, duos pour
deux vielles, op. 4 , in-fol., sans date. Bâton est
mort en 1758. Il s'était occupé longtemps de per-
fectionnements qu'il voulait introduire dans la
construction delà vielle. On voit dans le Mercure
de France (sept. 1750, p. 153) , qu'il avait aog-
menté l'étendue de son clavier et qu'il y avait
lyouté les notes/a dièse , to et to bémol graves,
qui ne se trouvaient |ias dans les anciennes viel-
les. Deux ans après il inventa une autre vielle
qui avait l'étendue de la flûte et snr laquelle on
pouvait imiter le coup de langue de cet instrii-
ment et le coupd'arcbet du violon (Fojr.Merc. de
France, juin 1752, p. 161 ). CTest de cet instru-
ment qu'il a donné l'analyse dans le Mercure de
1757. Son mémoire a pour titre : Mémoire sur
la vielle en D-la-ré, dans lequel on rend compte
des raisons qui ont engagé à la /aire, et dont
V extrait a été présenté à la reine.
BATRACHUS ( Jbar). Sous ce nom, J.-C.
Heunittg a mentionné, dans sa Bibliotheca seu
notitia Ubrorum rariorum (Kilionap, 1 766, in-S*,
part. I, p. 21 1 ), un livre sous ce litre : Opuscu-
lum rerum musicalium totam ^us negotn
rationem explicans; Argentorati , 1536. Or, ce
titre est celui du livre de Frosch, mais dénatoré
( Voyez Frosch), et avec une date fausse; car
ce livre porte 1535 et non 1536. En chercbaat ce
qui a pu conduire Heuning à changer le nom
de l'auteur de Touvrage , j'ai trouvé que Batra-
chus est le nom latin d'un poisson marin qui le
nomme Frosch en allemand. Le nom latinité
Froschius , qui se trouve au frontispice du livre,
n'avait |)as satisfait l'érudition de ce pédant Que
de sottises ont faites les savants!
BATTA (Alexandre), violoncelliste, fils
d'un professeor de solfège au conservatoire royal
de Bruxelles, est né à Maestricht le 9 jotUd
1816. Élève de son père pour les éléments de
la musique, il étudia d'abord le violon, snr
lequel 11 faisait peu de progrès; mnis après que
sa famille se fut établie à Bruxelles , et Iotm^u'II
eut entendu le violoncelliste Platel , il sentit que
le violoncelle était l'instrument auquel il était
destiné. A force de sollicitations il obtint de son
père la permission de renoncer au viulon , et
d'entrer an conservatoire , où il reçut des leçons
du virtuose qui l'avait charmé. Après plusieurs
années d'études sans la direction de cet excellent
maître , Balta obtint le premier prix de son ins-
trument au concours de 1834, en partage avec
Demunck. En 1835 il sortit du conservatoire cft
se rendit à Paris, où les succès de salon quil ob-
tint tout d'abord le décidèrent à se fixer. A cette
époque, Rubini brillait encore au théâtre de la
rue Favart et jouissait de toute la faveur du pu-
blic, autant par ses défauts que par ses qualités in-
contestables. Le plus remarquable de ces défauts
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batta:— BATTEUX
271
était une formule d'opposition àu/orlÉ et du
piano qui se reprp<lui8ait incessamment, quel
que fût d'ailleurs le caractère de la phrase. Ce
moyen de séduction ne manquait jamais son effet
sur les dilettanti : Batta comprit qu'il pouvait rap-
pliquer au violoncelle, dont le diapason et le timbre
ont de l'analogie avec la voix de ténor. 11 ne s'était
pas trompé sur le résultat que pouvait avoir cette
application pour sa fortune et sa renommée ; car,
en Tentendant chanter ainsi sur |b basse, les
femoaes du monde se passionnèrent pour son ta-
lent, quelques-unes même, dit-on, pour sa per-
sonne. Quoi qu'il en soit, il devint Tinstrumen-
tiste à la mode. Mais tont n'est pas bénéfice pour
Part dans les moyens faciles. En rétrécissant son
mécanisme aux proportions d^une mélodie ren-
feraiée dans une étendue restreinte, et toujours
phrasée de la m4me manière, Batta perdit la
puissance d'exécution ; le son, l'archet, le méca-
nisme de la main gauche, tout s'en ressentit. C'est
dommage , car son sentiment de musique était
naturellement bon; il avait reçu de Platel les
principes d'une belle et large manière avant qu'il
allât à Paris ; enfin , il avait un talent remar-
quable par la précision et le sentiment dans la
uittsique classique du quatuor et du quintette.
Au surplus , il n'a vraisemblablement pas de re-
gret de sa métamorphose; car les succès ne lui
ont pas manqué. Partout, à Paris, en Belgique,
en Hollande, dans les départements de la France,
en Suisse, en Allemagne, à Pétersbonrg,ses con-
certs ont attiré la foule ; les journaux lui ont pro-
digué des éloges sous toutes les formes. Il est dé-
coré de plusieurs ordres, et les éditeurs publient
sa; musique. Ce n'est pas tout ce qu'un artiste
peut désirer; mais on ne peut tout avoir.
On a gravé de cet artiste : 1» Trois nocturnes
pour violoncelle et piano , avec Osbome; Paris ,
Scbonenberger. — 2^ Grand duo de piano et violon
sur Lucrèce Borgia, avec Edouard Wolff; Paris,
Mayaud. * 3** Fantaisie pour violoncelle et piano ;
sur Lueia de Lammermoor ; ibid. — 4o Ro-
mance de VElisire d'amore; idemy ibid. »
5* Romance de Richard Cœur de lÀon; idem,
ibid. — 6** Andante iK>ur violoncelle et piano;
ibid. — 7o Mélodie de Lucrèce Borgia; idem,
ibid. — fto La Viennoise, grande valse ; idem,
ibid. ^ V^ Souvenirs; idem, ibid. — 10* Ain
Béarnais, chant des Montagnes; idem, ibid. —
II* Fantaisie et adagio de la cavatinede la 5o9t-
nanbula; idem.— 1 2**. Réminiscences de la Juive,
fantaisie, idem; Paris, Brandus. -» 13"* Souvenir
de Dont Sébastien, élégie ponr violoncelle «t
piano , op. 48; Paris, Escudier. — 14" Six lAedtr
de Sdiubert, idem, en deux suites; Paris, Mes-
sonnier. — 15o Grande fantaisie sur des thèuies
originaux de Bériut; idem, ibid. — 16** Sérénade
de Hartog, idem; Paris, Richault, elc, etc:
Deux frères de Batta se sont aussi fait con-
naître dans la musique. Le premier , Laurent,
né à Maestricht , le 30 décembre 18(7 , a (ait ses
études de piano au conservatoire de Bruxelles
et y a obtenu le premier prix en IS36. Pendant
quelques années il a vécu à Paris et a voyagé
avec Alexandre, pour donner des concerts. En
1848 il s'est fixé à Nancy comme professeur de
piano.
Le plus jeune des trois frères , Joseph , né à
Maestricht, le 24 avril 1820, a fait également ses
études au conservatoire de Bnixelles, comme
violoniste et comme compositeur. En 1845 il a
obtenu le second prix au grand concours de
composition musicale institué par le gouverne-
ment belge. L'année suivante il s'est fixé à Paris
et y a été attaché comme violoniste an ttié&tre
de rOpéra-Comique. Il a en portefeuille des
cantates, des ouvertures, des symphonies, etc.
BATTALUS ou BATALUS. joueur de
flûte qni a joui d'une grande ct^lébrité dans l'an-
cienne Grèce, naquit à Éphèse, et vécut yen
l'an 408 avant J.-C. Sa mollesse devint prover-
biale : Aristophane en avait fait le sujet d'nne
comédie satirique qui n'est pas parvenae jusqu'à
nous.
BATTANCHON (Félix), violoncelliste
distingué, né à Paris le 9 avril 1814 , est ancien
élève de Vaslin et de Norblin, au Conservatoire.
Il a été attaché à l'orcliestre de l'Opéra de cette
ville depuis 1840. M. Battanchon s'est- fait con-
naître avantageusement dans les concerts de cette
capitale pendant plusieurs années, et a eu de bril-
lants succès en parcourant les départements de la
France, particulièrement la Bretagne. Un instru-
ment appelé baryton par son inventeur, et qui
tient le milieu entre l'alto et le violoncelle, a été
joué à Paris par M. Batlanebon , .avec un talent
remarquable, dans les années 1846 et 1847. On a
imprimé de cet artiste : 1** Trois études en double
corde pour violoncelle, op. l; Paris, Richault. -^
1^ Airs bretons, pour violoncelle et piano ; ibid. —
3*^ Deux mélodies pour violoncelle et piano, op. 3;
Leipsick, Hofmeister..— 4^ 24 études pour violon-
celle adoptées pour l'enseignement du Conserva-
toire de Paris, op. 4.
BATTEN (Aorien), organiste et vicaire du
ehœur de Saint-Paul , à Londres , exerça ces em-
plois sous les règnes de Charles i*'etde Charles II,
c'est-à-dire de 1640 a 1680. C'était un bon har-
moniste de l'ancienne école. Plusieurs de ses an-
tiennes ont été insérées dans la collection de Bar-
nard.
BATT£UX (Charles), chanoine honoraire
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tï2
BATTIFÉREI — BATTISTA
de Reims, et Pundes plos savants hommes de
France dans le dix-huitième siècle, naquit le 7
mai 1716 à AllendMiuy, près de Reims. En 1730
il Tint à Paris, où il enseigna les humanités et la
rhétorique aux collèges de Lisieuxet de MaTarre,
puis la philosophie grecque et latine au collège
royal. Il fui admi» à l'Académie des inscriptions en
1754, et à rAcadémiefrançalReen 1761. Il est ntort
d'une hydropisie de poitrine, le 14 juillet 1780.
Au Domhre de ses ouvrages on compte celui-ci :
Les beaux-arts réduits à un seul principe ^
Paris, 1743, 1747 et 1755, in-1 2; livre qui a été
réuni depuis à son Cours de belles-lettres ^
Paris, 1774, 3 vol. in 12. Le principe auquel
Tabbé Batteux ramène les arts est Timitation de
la nature; principe fécond en apparence, mais
vague et de peu d'utilité lorsqu'on vientà l'appli-
eatlon, surtout en musique, de tous les arts le
moins positif. Son objet n'est pas d'imiter, mais
d'émouvoir. Malheur au compositeur qui en
cherche le secret dans des déclamations acadé-
miques, au lieu de le trouver dans son Ame ! Au
reste , il est arrivé à Tabbé Batteux , comme k
tous les savants qui ont écrit sur la musique, de
prouver à chaque page qu'il n'en avait pas la plus
légère notion. On a cependant beaucoup loué son
ouvrage. Il y en a eu quatre traductions alle-
mandes, parmi lesquelles on distingue celle de C-
G. Ramier et celle de J.-A. Schlegel {voy. ces
articles ). On trouve dans les essais de Marpurg,
t. I, p. 273, 325, quelques pièces relatives au
système de Batteui, par Gaspard Ruetz et Over-
beck (voy, ces articles).
BATTIFERRI (Louis), compositeur ita-
lien, né au commencement du dix-septième siècle
àPascorbara, près de Bologne, fut maître de
chapelle à l'église Saint' Angelo in Vado, dans
cette ville. Il a publié difïérentes œuvres parmi
lesquelles on remarque celles-ci : 1* Missa e
Salmi concertati a 3 vod eon Motet ti e Salve
a 2 e 3 ood, op. //; Venezia, appr. Alessandro
Vincentl, 1 642, in^».— 2<» Primo libro de Motelti
avocesola colC organo, op. IV ; Bologna per
Giac. Montif 1669,in-4o. — S^Secondo librodt^
Motelti a vocesola, op. 5, ibid.f 1669, in-4'*.
BATTIFERRO (S.-D.- Louis), maître de
chapelle à l'église delloSpirito Santo de Ferrare,
naquit à Urbino, vers la 6n du dix-septième
siècle. Il a publié de sa composition douze Jli-
cercatia cinqueesei soggetti, Ferrare, 1719.
Ces compofiitions sont très-estimables.
BATTISHILL (Jonathan ), fiU d'un procu.
reur, naquit k Loudres, au mois de mai 1736.
VersTAge de neuf ans , on le plaça parmi les en-
fants de chœur de Saint- Paul ; il y fit ses études
musicales sous Savage, et devint un des plus
habiles organises de l'Angleterre. Après sa sortie
de la maîtrise de Saint-Paul, il fut nommé cla-
veciniste du tliéâtre de Covent-Garden , et orga-
niste des églises de Saint-Clément, d^East-
Chen, da Christ et de Nevgate-Streel. En 1764,
il composa pour le théâtre de Drury-Lane on
opéra intitulé Alemena, qui ne fut pas bien
accueilli du public, quoique la musique, dit le
docteur Busby, en fût excellente. Cette pièce fat
suivie de Tfie rites of Hécate (Les mystères
d'Hécaia ), drame. Vers le même temps, il se liTra
aussi à la composition de la musique d'éfclise, el
fit un grand nombre dliymnes et d'antiennes à
plusieurs voix. Ses chansons lui procurèrent une
grande réputation dans sa patrie : il en publia
deux collections à trois et à quatre voix en 1776.
Battishill avait déjà obtenu, en 1770, le prix de
la médaille d'or, décernée pour ce genre de com-
position par la Socii^té musicale des nobles de
Thatched'House S. James-Slreet. Il avait
épousé misa Davies , célèbre cantatrice de Co-
vent-Garden ; mais elle mourut en 1775, çt Bat-
tishill se livra dès ce moment à des excès dln-
tempéranoe qui altérèrent sa constitution et qui
le firent tomber dans le mépris. Il est mort à
Islington, le 10 décembre 1801. On dit que ses
ouvrages se font remarquer par de la vigueur
, d'harmonie et une grande justesse d'expressioD.
Smith a inj'éré plusieurs de ses antiennes dans
son Hnrmonia sacra.
BATTISTA { Vincent), compo«;iteur napo-
litain de l'époque actorlle (1854 ),a fait ses études
musicales au collège royal de musique à Naples.
Son premier o|)éra , Anna La Prie , fut joué au
thé&tre Saint-Charles de cette ville, en 1843; on
y remarqua quelques bons morceaux et il fut
joué et repris plusieurs fois avec, f^uccès. En 1844
M. Battista donna au même théâtre son second
ouvrage dramatique, intitulé Margherita
d'Arragon , qui fut moins heureux , qooi'|u*on y
trouvât quelques morceaux d'eiïet. Appelé en-
suite à Milan, le jeune compositeur y écrivit
Rosvina de la Forêt, qui fut chanté au tbé&tre
de la Scala, en 1845. par la Frezzolini, Poggi et
Colini, et auquel on reprocha d'être un mélange
des styles de Donizetti, Bellini et Mercadaate.
En 1846 Battista donna â Naples Emo, qui fut
opposé par les dilettantl napolitains à VAlzira de
Verdi. Postérieurement il a écrit Irène ^ qui ne
réussit pas, Bleonara Dort, il Corsaro délia
Guadalupa , au tliéâtre Nuovo de Naples, le 16
octobre 1863 , Ermelinda et d'autres ouvrages
moins connus. On a aussi de cet artiste le cin-
quième chant de l'Enfer du Dante, pour voix de
soprano et piano, et un chant de basse avec clioeur,
intitulé il Bivacco. Ces ouvrages sont publiés à
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DATïlSTmi — BAU
278
Milan, chez Ricordi, ainsi qu'an choix de cava-
tines, airs et duos dMnna La Prie, de Marghe-
rita d*Àrûgon, iVSmo, de la Rosvinade La Fo-
rêt, et de Leonora Dori. Ce qui manque dans
tout cela, c'est ToriginaUté; mais il j adelln-
telligence dans la disposition des idées et dans
i'elTet des morceaux.
BATTISTINI (Jacques), maître de cha-
pelle de réglise cathédrale de Novare, dans le
Milanais, a publié : l« MotetH iocrt, op. 1; Bo-
logne, 1700, op. 2 , in-4». — 20 Armonie sagre;
Bologne, 1700, op. 2, in-4o. Cet œuvre consiste en
douze pièces à une, deux et trois voix, avec ou
sans Tioions.
BATTON (Dâsmé-ALEXANDRB), né le 2 jan-
vier 1797, à Paris, où son père était fabricant de
fleurs artiâdelles, entra au mois d'octobre 1806
dans one classe de solfège, au Conservatoire de
musique, et passa ensuite à l'étude du piano, au
mois de Juillet 1807. Quelques années après il fut
admis dans une classe il'harmonie , et enfin il
devint rélève de Chérubin! pour le contrepoint.
En 1816 il se présenta au concours de Tlnslitut
de France, et y obtint le deuxième grand prix de
composition musicale; l'année suivante le pre-
mier grand prix lui fut décerné pour la cantate
de la Mort d'Adonis. Ce prix donnait à Bat-
ton le titre de pensionnaire du gouvernement et
Je droit de voyager pendant cinq ans aux frais de
PÉtaten Italie et en Allemagne. Avant de quitter
Paris , H fit représenter au théâtre Feydeau ( en
181 g) un opéra comique en trois actes intitulé
la 'Fenêtre secrète. Le sujet, du genre de la
oomédie, était peu favorable à la musique; ce-
pendant Batton sut faire remarquer dans cet
oovrage d'heureuses dispositions pour la compo-
sition dramatique ; on y trouvait une harmonie
pore et correcte, et le sentiment de la scène s*y
faisait apercevoir. Arrivé à Rome, le jeune com-
poi^iteiir se livra à des travaux sérieux, et écrivit
des morceaux de musique religieuse, un oratorio
et quelques pièces de musique instrumentale. A
Monîcli , il fut invité à composer ime symphonie
et d*autres ouvrages pour la société des concerts
de cette ville. De retour à Paris vers 1823,
Batton , comme la plupart des jeunes composi-
teurs français, fut obligé de frapper longtemps
à la porte des faiseurs de livrets d'opéras pour en
obtenir un; enfin il mictXsnd^Bthelvina, drame
en trois actes, d*nn genre sombre, qui ue fut
point heureux. La musique de cet ouvrage était
trop uniforme; elle manquait d^eiTet, quoique
iWtrumentation ei^t de l'éclat. Le 6 février 1828
Batton fit représenter au théâtre Feydeau le
Prisonnier d'État^ opéra comiqueenun acte, qui
n*eut pas de succès. Un mois après, on joua an
MOGR. umv. nzs Mosicniis. — t. j.
même tliéAtre le Camp du drap d'or, ouvrage
en trois actes que ce compositeur avait écrit en
collaboration de M VI. Rifaut etLebome. Il nefbt
pas plus heureux cette fois que les précédentes, et
le dégoût de la carrière d'artiste sembla s'emparer
de lui à la suite de ces échecs. C'est sans doute
à ce dégoôt qu*il faut attribuer la résolution que
prit Batton de succéder à son père dans le
commerce des fleurs artificielles. Cependant il
tenta un dernier essai en 1832, et cette fois il fut
plus heureux , car le drame de la Marquise de
Brlnvilliers, quMl écrivit en société avec Auber,
Carafa, Héroll et quelques autres musiciens, fut
favorablement accueilli du public , et fournit à
'Batton l'occasion d'écrire un beau finale et quelques
autres morceaux qui ont prouvé que des circons-
tances favorables lui ont manqué seulement pour
se faire une réputation plus brillante. Depuis lors
il a écrit un petit opéra pour le carnaval de 1835;
cet ouvrage a été mis en répétition, mais n'a point
été représenté. En 1837, il fit jouer un opéra
comique en trois actes, intitulé le Remplaçant,
dont le libretto, l'un des ouvrages les plus faibles
de Scribe, nuisit au succès de ia musique.
En 1842 Batton a été nommé inspecteur des
succursales du Conservatoire de Paris. Sans cesser
d'en remplir les fonctions, il a été chargé en 1849
de la direction d'une classe d'ensemble de mu-
sique vocale dans ce même établissement Batton
est mort à Paris le 16 octobre 1855, à TAge
de 68 ans.
BATTU (P.}> violoniste et compositeur, est
né à Paris en 1799. Admis comme élève an Con-
servatoire de musique , dans des classes prépa-
ratoires, il devint ensuite élève de Rodolphe
Kreutzer, et après avoir achevé ses études musi-
cales d'une manière brillante, il obtint le premier
prix de violon au concours de l'année 1822. De-
puis lors M. Battu s'est foit entendre dans plusieurs
concerts et toujours avec succès. Parmi les élèves
de Kreutzer, il est un de ceux qui ont le moins
copié la manière de leur maître. Après être de-
venu succei^sivement l'un des violons de l'orches-
tre de l'Opéra et de la chapelle du roi, M. Battu
a été privé de ce dernier emploi par la révolution
du mois de juillet 1830. En 1846, il a été nommé
second chef d'orchestre de l'Oi)éra. lia fait graver
quelques ouvrages de sa composition, entre
autres : 1** Concerto pour le violon , csuvre 1";
Paris , Baucé. — 2* Trois duos concertants pour
deux Tioions, op. 2 ; ibid. — 3* Deuxième con-
certo, œuvre 3'; Paris, Frey» — 4* Thème varié
pour le violon, avec orchestre ; ibid. — &® Quel-
ques romances avec accompagnement de piano.
BAU (N.). Caffiaux cite sous ce nom, dans
son histoire manuscrite de la musique, un écrf-
18
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Î74
BAUCK — BAUDIOT
vain français qui livait en 1754. Il dit, en par-
lant de cet auteur : Nàus avons de lui un petit
Traité de musique théorique. Je ne connais pas
d'antre indication de cet ouvrage.
BAUCK (Mattbieu-Andbé), organiste à l'é-
glise Saint- Jacques de Lul>eck, mort vers 1S31,
a publié k Hambourg : 1* Musikalisches An-
denken fur Clavier und Gesang ( Souvenirs
musicaux pour le clavecin et pour léchant); 1799.
— 2^ Alléluia de H&ndel arrangé pour Porgue,
suivi d'une fugue à trois parties; ibid., 1799.
Il est aossi auteur d'un manuel d'harmonie , par
demandes et réponses, intitulé : Anleitung zur
Kenntniss der Harmonie in Fragen und Ant-^
worten, als Bandbuch; Lubeck, Micbelsenj
181 S, 4 feuilles 1/2 in<8*. Les exemples de mu-
sique sont à la un du volume; mais dans la se-
conde édition, publiée à Leipsick en 1818, les
exemples ont été ajoutés dans le texte. On a auf^si
de Bauck : Lùbekisches Ckoralmelodienbuch
< Livre de mélodies chorales de Lubeek),.dont la
deuxième édition a été publiée à Lubeck, en 1 826,
in-8%et lûbekischesvierstimmiges Choralbuch
( Livre choral de Lubeck à quatre voix ); ibid.
1838 , in-4o oblong.
BAUD (...), habitantde Versailles, a inventé
vers 1796 une machine propre à fabriquer des
cordes de soie torse, destinées à remplacer celles
de boyanx dans la monture de la harpe, de la gui-
tare, et même du violon, de l'alto et du violon-
celle. Il déposa des éciiantillons de ses cordes à
llnstitut, et Gossec fit, en l'an vu (1798), un
rapport à la classe des beaux-arts , où il est dit
que ces cordes peuvent se substituer avec avantage
à celles de boyaux, pour la liarpe et la guitare,
mais qu'elles sont moins sonores pour les instro-
ments à archet. Baud a fait imprimer une bro-
chure de 47 pages, intitulée : Observatiom sur
les cordes à instruments de musique, tant de
boffau que de soie, suivies d^une lettre du ci-
toyen Gossee au citoyen Baud, du rapport du
citoyen Gossec à V Institut national sur les
cordes de soie du citoyen Baud, et de l'extrait
du procès verbal de V Institut national; Ver*
sailles, 1803, in-8*.Soit à cause du préjugé qui
fait repousser en France toute mnovation, soit
que les inconvénients de ces cordes en balan-
çassent les avantages, il ne parait pas qu'on
en ait jamais fait usage. En 1810, Baud soumit à
l'examen de l'Institut un violon construit dans un
système de proportions particulières et dont la
table n'était pas barrée, parce que l'auteur de cet
essai considérait la barre comme un obstacle aux
vibrations longitudinales. Le rapport de llnstitnt
ne fut pas favorable à cette invention ; il a été
imprimé dans la mauvaise compilation de César
Gardeton, intitulée: Bibliographie musicale de
la France et de l'étranger. (Pag. 348 et suiv.)
BAUD DELA QD ARRIÈRE, trouTèie,
vivait vers le milieu du treizième siècle. Le ma-
nuscrit n** 66 ( fonds de Cangé) de la BiWoliièqiie
impériale,^ contient deux chansons notées de sa
composition. La Borde eo dte denx antres,
t II, p. 313.
BAUDERON (Artorib), sieur deSénecé.
V. Senecé.
BAUDIOT (Cbaklbs-Nicolas), violoncel-
liste, né à Nancy, le 29 mars 1773, reçut des
leçons de Janson l'atoé, et succéda à son mattre
comme professeur au Conservatoire, en 1803.
Peu de temps après son entrée dans cette école,
il fut chargé de faire avec Levasseur une m^
thode de violoncelle qui fut rédigée par Baillot.
Baudiot, qui avait un emploi au mniistèredes fi-
nances, fut do nombre des professeurs qm con-
servèrent leurs places au Conservatoire, lorsqae
cet établissement fut réorganisé, en 1816 , sous
lé nom ^école royale de musique, et il y joi-
gnit le titre de premier violoncelle de la chapelle
do roi. En 1822 H demanda et obtint sa retraite
de professeur du Conservatoire avec une penaien
pour ses anciens services. Depuis lors, il a fait
plusieurs voyages en France pour y doener des
concerts. Le caractère du talent de cet artiste
était un son pur , mais peu puissant , la justesse
de rhitonation et la netteté dans i'exécatioo des
traits ; mais son archet manquait de variété : soo
jeu était froid et sans verve. Dans un ooaoert
donné par M"** Catalani à la salle ChantenAne,
en 1807, il arriva à Baudiot une des aveetotes
les plus pénibles qui puissent se rencontrer daas k
vie d'un artiste. 11 y devait jouer un solo, et il s'é-
tait retiré dans une chambre du'théfttre pour pré-
luder et se préparer pendant qu'on exécutait une
symplionie de Haydn. Par un singulier hasard ,
Baudiot avait écrit la fantaisie qu'il allait exécuter
sur le 'thème de Vandanteàe cette symplionie,
et il ignorait que c'était précisément celle-tà qu'on
avait choisie pour le concert. Le nDomeot venu
où il devait jouer, on alla le cliercher. 11 arrire,
accorde son instrument et commence. Quel-
ques accords de l'orchestre servent de prélude;
mais vient le thème , et lorsque Baudiot com-
mence ce même thème qu'on venait d'entendre,
avec les riches développements quj. avait mis le
génie de Haydn, un éclat de rire part dans toute •
la salle. Baudiot ne sait ce qui motive cette hila-
rité; Il se trouble, et dans soo agitation, prend
mal une position an démanché et joue taux. Los
rires redoublent et avec eux l'angoisse de Baodkit,
dont toutes les ftCultés morales sont anéantiai
et qui manque la plupart des traits. Enfin, il est
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BAUDOIN — BAUER
276
«blîgé de s^arrèter et de se mtirer, soutenu par ,
on de ses camarades; car les forces l'abandoD-
n&ït. H n^apprit la cause de son malheur qu*a|>rès
^inHl eut repris ses sens. En rapportant cette scène ,
dont je fus témoin, je ne puis penser sans peine à >
. ia situation de Tartiste de talent qui en fut la Tic- j
time. LesouYragesde sa composition qu'il a publiés
«ont : 1*^ Deux concertos pour le Tioloncelle ;
Paris, Frey. — 2o Deux concertinos pour le même
instrument, œuTres 19^ et 20*; Paris, Pleyel.—
30 Trio pour yiolon, alto et Vtoloncelle, op. 3 ;
îbid. — 40 Deux œuTres de duos pour deux tîo-
inacieiles, op. 6 et 7 ; ibid. — b^ Pot-pourri
pMir noioncelle» a?ec accompagnement de
■4|QaftDor; Paris, Prey.«6* Trois fantaisies pour
violoncelle avec accompagnement de piano,
^p. 12; Paris, Pieyel. — 7** Trois, idem, op. 20 ;
ib. — 80 Trois nocturnes pour violoncelle et
harpe; Paris, Pacini — 9» Deuxœuvres^e sonates
pour violoncelle avec accompagnement de basse;
Paris , Pieyel et Naderman. — 10* Des trios
pour piano, violoncelle et cor, et pour piano ,
harpe et violoncelle. — U** Des thèmes variés
pour violoncelle et piano. — 12* Trois duos
4'une difficulté progressive pour violoncelle et
piano sur des thèmes de Rossini et d'Auber, op.
31. — 130 Beaucoup de morceaax arrangés d'a-
près Lafont et de Bériot, pour le violoncelle. —
14* Métliode de violoncelle pour Tusage du Conser-
vatoire, avec Levasseur et Baillot; Paris, Brandus.
— i&(» Méthode complète de violoncelle^ op. 25.
«— 160 Instruction pour les compositeurs, ou
Notions sur le mécanisine et doigter du vio-
UmeeUe et la manière d'écrire pour cet ins-
trwnent; Paris, Richaut. Baudiot est mort le
26 septembre 1849, h TAgede soixante-quatorze
-ans.
BAUDOIN DESAUTIEX ou DES AU-
TELS, poète et musicien français, florissait
Ters 1250 (Yoy. la Bibliothèque de La Croix
du Maine ). On trouve une chanson notée de sa
composition dans un manuscrit de la Biblio-
Ibèqoe impériale (n* 65 du fonds de Cangé).
BAUDOIN ( Noël ). Voyez BAULDUIN. .
BAUDREXEL (Pbilippb-Jagqdes), doc-
teur en théologie, et curé de Kauffboorg, près
d'Ulra , naquit à Fies , dans la Souabe , vers
I63&. Après quMI eut achevé le cours de ses étu-
des, l'électeur, dont il était le sujet, renvoya à
Rome pour y apprendre la composition. De retour
dans 6on pays, il fut pourvu de sa cure, et em-
ploya les loisirs de sa place à composer pour ré-
alise. On a de lui : lo Primitiss musicales, con-
timentes T0 Deum, missas, requiem, motettas
gexdecim de ammuni quinque etsexvoccon'
teri. cumduo vioUnis, etc.; UUn, 1664, in-4^ —
2* Psalmi vespertini de dominica, de B. Vir-
gine, Apostolis et/estistotiusanni, inpritnis
etsecundis vesperis ; Cologne, 1668, in-4*.
BAUDRON (ântoine*LadreiNt), premier
violon du Théfttre-Français, est né à Amienu, le
16 mai 1743. Après avoir fait ses. études au col-
lège des Jésuites de cette ville, il vint à Paris,
et prit des leçons deGaviniès pour le violon. En
1763 il entra à Torchestre du Théâtre-Français,
et en devint le chef en 1766. En 1780 il composa,
à la sollicitation deLarive, la nouvelle musique
du Pygmalion de J.-J. Rousseau. 11 a fait aussi
les airs du Mariage de Figaro, à Pexception du
vaudeville de la fin, qui est de Beaumarchais,
et cent vingt morceaux de différents caractères,
pour des tragédies, entre autres la musique du
troisième acte é*Athalie, Les ouvrages de Bau-
dron n*ont pas été publiés. Cet artiste estimable
s'est retiré en 1822, et les comédiens français,
en considération de ses longs services^ lui ont
accordé une pension égale k la totalité de ses ap-
pointements. Il a cessé de vivre en 1834 , à Tâge
de quatre-vingt-onze ans.
BAUER ( Chrysostome), habile constructeur
d'orgues, naquit dans le Wurtemberg , et vécut
an commencement du dix-huitième siècle. Cet
artiste est signalé par Adelung ( Musica mecha-
nica organssdi, p. 276) comme auteur d'un
perfectionnement important dans la construction
de l'orgue. Avant lui , les soufflets qui fournis-
saient le vent à cet instrument étaient de petite
dimension, et l'on ne suppléait à leur insufB-
sanoe qu'en les multipliant. Mais outre Tincon-
vénient de ia nécessité de plusieurs* hommes
pour le service de tous ces soufflets, il était im-
possible d'obtenir de la petitesse et de la multipli-
cité de ceux-ci un souffle égal et une pression
constante, en sorte que le vent n'arrivait souvent
aux tuyaux, particulièrement aux jeux de flAte,
que par bouffées et par secousses. Bauer sub-
stitua à cet ancien système de soufflerie des souf-
fiets plus grands. Le premier essai qu'il fit de
cette amélioration fut appliqué à la réparation
de l'orgue de la cathédrale d'Ulm, où seize souf-
flets forent remplacés avec avantage par huit
autres plus grands et plus puissants.
BAUER (Joseph), maître de chapelle de
révèque de Wûrzbourg dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle, a publié à Manheim, 4^
1772 à 1776, cinq OBuvres de quatuors pour
piano, flûte, violon et basse. Il mourut à Wûrz-
bourg, en 1797. Bauer était bon pianiste et com-
posait bien pour son instrument. Sa fille, Cathe-
rine Bauer, pianiste distinguée, s'est fait con-
naître par trois œuvres d'airs variés, publiés à
Offenbach , chea André , et par deux recueils 40
18.
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276
BAUER - BAULDUIN
allemandes et de walses , qui ont para à
Munich, chez Falter. Née à Wûrtzbourgen 1785,
elle a eu pour maître de piano et de composition
le maître de chapelle Sterkel.
BAUER (***), conseiller de cour du roi de
Prusse, vers 1786, se fit remarquer à cette
époque par Tinvention de deux pianos d'espèce
particoiière. Le premier, appelé crescendo, était
vertical, déforme pyramidale, et avait huit pieds
et demi de hauteur, trois pieds de largeur, dix-
hoit pouces d'épaisseur ; son clavier avait cinq oc-
taves d'étendue, ettroi» pédales servaient à mo-
difier le son par gradation, et aussi à transposer
de deux ou trois tons à volonté, en imprimant un
mouvement au clavier. Le piano de la seconde
espèce s'appelait royal crescendo. Il avait la forme
d*un petit piano de quatre pieds de longueur. Des
tuyaux de jeu de flûte se trouvaient sous une
partie du clavier de cet instrument. Bauer s'est
fait aussi de la réputation par ses horloges à mu-
sique. Le roi de Prasse lui en aciieta une pour le
château de Pobdam en 1769, et l'impératrice
de Russie en paya une 3,000 rouhles.
BAUER ( Jean Frédéric), virtuose sur le
hautbois , est né vers 1785 dans le grand -duché
de Saxe-Weiuiar Jûckei , hautboïste de la cha-
pelle du roi de Saxe, lui donna les premières le-
çons de son instrument ; mais il ne doit son talent
qu'à ses propres études. Il fut d'abord attaché à
Porchestre de la cour de Cassel , puis il entra
comme professeur au conservatoire-dé Prague ,
où il se trouvait encore en 184 1. Bauer a composé
plusieurs choses pour son instrument; mais il
n'a rien publié.
BAUER (Edouard), compositeur allemand
fixé à Turin vers 1830, a donné à Cagliari, en
1836, l'opéra intitulé Due Vecchi ed un al-
bero, et en 1843 , CM piû guarda mena vede,
à Turin; compositions de peu de valeur, oubliées
dès leur naissance.
BAUER (ALOYs), maître de chapelle à
Augsbourg, né en Bavière, et actuellement vi-
vant (1854), s'est fait connaître par de nom-
breux ouvrages de musique d'église, parmi les-
quels on remarque : 1* Messe de requiem à
trois voix, orf^ne et orchestre, op. 5 ; Augsbourg,
Bôhme. — 2** Idem à quatre voix et orgue; ibid.
— 3* Messe de Noël à trois voix , orchestre et
oigue, op. 26 ; ibid. — 4° Messe pastorale (en ut)
k trois ou quatre voix , petit orchestre et orgue,
op. 27; ibid. — 5** Plusieurs messes allemandes à
trois voix, petit orchestre et orgue; ibid.—^ Messe
solennelle (en uO ^ trois ou quatre voix, petit
orchestre et orgue, op. 37; ibid. —7*' Messe so-
lennelle (pu ré) à trois voix, orchestre et orgue,
iliid. — 8** Vêpres chorales à deux chœurs avec
orgue ;'ibid. — 9^ Six petites messes de campa-
gne pour trois voix , petit orchestre et orgue, op.
22 et 25; ibid. » 10'' Beaucoup d'ofTertoîres»
litanies, Tanlum ergo, etc., à trois ou quatre
voix, petit orchestre et orgue; ibid . Les œuvres
de Bauer appartiennent au genre qu^oo nomme
musique courante , à l'usage des petites villes et
des villages.
BAUERSACHS (Charles Frédéric), vir-
tiiose sur le cor de bassetteet sur le violoncelle,
naquit à Pegnitz, le 4 juin 1770. La guerre qui
éclata en 1790 lui fit perdre une place qu'il occo-
pait dans une petite cour des bords du Bhin, et
l'obligea d'entreprendre un voyage dans diverses
petites villes. En 1796 il partit pour Vienne,
d'où il alla ensuite en Hongrie et k Venise. De
retour dans sa patrie en 1802, il entra dans un
corps de musique militaire , en qualité de haut-
boïste. Betiré ensuite à Sommerda, près d'Erfurt,
il y mourut, le 14 décembre 1845. Il a écrit beau-
coup de musique pour le cor de bassette ; elle est
restée en manuscrit.
BAUERSCBMIDT. Il y a en deux frères
de ce nom , qu'on désignait seulement par les
dénominations d'a(né et de cadet. L*un d'eux
fut d'abord maître de chapelle du margrave de
Baden-Baden. On croit que c'est le même qui vint
à Paris vers 1784, et qui y publia six quatuors
pour deux violons, alto et basse, et, peu de temps
après, six trios pour liarpe, piano et violon.
L'autre s'établit en Russie et se trouvait encore
àPétersbourg en 1794. Il parait que depuis lors
il est revenu en Allemagne , où l'on a imprimé
deux ouvrages de sa composition : 1* An-
danie favori varié pour piano; 1797. — 2* Vt
Lieder mjit Klavierhegleitung (Six chansons
avec accompagnement de clavecin ); Heilbronn.
On a aussi sous le même nom Six grandes spn-
phoniex; Paris, in-fol. sans date.
BAULDUIN on BALDUIN, on enfin
.BAUDOUIN (NoBL), en latin Balduinw, mu-
sicien belge, né dans la seconde moitié do
quinzième siècle , fut mattre de musique de l'é-
glise collégiale Notre-Dame à Anvers , depuis
1513 jusqu'en 1518. On ignore ce qui lui fit
quitter cette position , car il ne s'éloigna pas
d'Anvers, et il y mourut en 1529. On voit dans
les comptes de l'église d'Anvers et des confréries
que Noël Baulduin y est toujours nommé maître
Noèl ou msBster Noël, Souel, Noé, etc.; cepen-
dant M. de Burbure a trouvé que dans l'année
qui précéda sa nomination de maître demusiqaev
on l'avait inscrit dans les comptes des chanteurs
sous le nom de Balduinus, qui ne lui est donné
qu'une seule fois , parce qu'il y avait un autre
chantre dans le même temps qui se nommait
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BAULDUIN — BAUMEISTER
277
Mauwens, en latin Balduinus, et qu'on voulait
éviter la confusion dans les relevés des droits de
présence au choeur. Je viens de dire que Noél
Banlduin ne s'éloigna pas d'Anvers; cependant
il est possible qu'il ait fait un voyage en Italie , car
en 1519 Petrucci de Fossombrone imprima deux
de ses motets dans un de ses recueils. Un volume
des archives de la ctiapeile pontificale à Rome,
coté n* 22, et noté partie en 1565 et partie en
(668 , contient six messes par Noël Baudùuyn,
Robledo et Rosso. On voit que ces messes ont
été recueillies longtemps après la mort de Baul-
doin. Les deux motets de Balduin, insérés
par Octave Petrucci dans le quatrième livre des
Motettide la Corona, sont: Opulcherrima mu-
iierum , k quatre voix , et Exaltabo te Deus
meus, également à quatre voix. Ce dernier motet
a été reproduit dans un recueil intitulé : Psa^-
morum setectorum a praestantissimis huius
nostri temporis in arte musica artificibus in
harmonias quatuor, quinque etsex vœum re-
daûtorum , tomi quatuor ; Norihergx ex o/fi-
cina Joannis Montant et Ulriei Neuberi, 1553-
1564, in-^** obi. Le recueil de Salblii^er intitulé :
SelectisHmw nec non Jamiliarissimœ cantio-
nés ulfra centum, publié à Augsbourg en 1540,
contient plusieurs pièces de ce musicien. Tylman
SuMito a rois aussi un morceau de Noél Baulduin
dans son Sixième livre contenant XXXI chau'
sons nouvelles à cinq et six parties, etc.; Anvers,
1545, in-4o obi. Dans les Selectissimx sympho-
nie eompositsB ab excellentibus musicis an te
hae non editm. (Norimbergse, inofficina Joannis
Montani et Ulrid Neuberi , 1546, in-4<> ob ), on
trouve , sous le nom de Natalis Baudouyn , le
motet, Quam pulchra es , à quatre voix , coté
n<> 11. Natalis est ici la traduction latine de
Noël. iSnfin le recueil qui a pour titre : Musis
dicaium, lÀbro Uamado Silva de Sirenas , re-
cueilli par Enriquez de Ualderavano, et Imprimé
par François-Pemandes de Cordoue, en 1547,
renferme des airs à plusieurs parties du même
compo^ifrar.
BAUMANN ( JBAif-GonEFROT), pasteur de
l'église de la nouvelle ville, à Schneeberg, vers
1760, a ét'rit un petit ouvrage intitulé : Sche-
diasma historico- tkeologicumde hymnis hymr
nopoeis veteris et recentioris ecclesix verse
atque christianx religioni promovendse ae
propagande inservientibus : Brème, 1765,
iii-8<*, de 54 pages.
BAUMANN (A.), compositeur de chansons
aliemandes, né à Vienne, a publié environ ving^
cinq œuvres de chants à voix seule avec accom-
pagnement de piano.
BAUMBACH (FRénéaic-AuGusTE), compo- i
siteur, écrivain sur la musique, né en 1753,
morte Leipsick le 30 novembre 18 1 3, fut nommé
chef d'orchestre du théâtre de Hambourg, en
1-778. Ne trouvant pas au milieu de l'exercice
de ses fonctions le temps nécessaire pour se
livrer à ses travaux il donna sa démission en
1789 et se retira à Leipsick, où sa vie tout en-
tière fut consacrée à l'art qu'il aimait avec pas-
sion. Le premier œuvre de sa composition qui
a été publié consiste en six sonates pour le piano
(Gotha, 1790). Parmi ses autres ouvrages on
remarque : i<* Six duos pour deux violons.
Spire, 1791. —2» Air à trois notes deJ.-J, Rous-
seau, aveevingt-quatre variations pour clave-
cin, violon obligé et violoncelle, Beriin et Leip-
sick, 1792. — 3** Choix d'airs et de chansons,
Leipsick, 1793. — 4<' Russisches Volkslied mit
60 Veranderungen fur Clavier (Air russe avec
cinquante variations) ; Gotlia, 1793.— 5o Lyrische
Gedichte zum singen beym Klavier; Leipsick,
1793. — 6® Theresiens Klagen ûber den Tod
ihrer unglûchlichen Mut ter Marie- A n toinette ,
eine Kantate am Forte-piano zu singen, mit
einer Kupjer Von Rosmœsler (Complainte de .
Thérèse sur la mort de sa mère infortunée, Marie-
Antoinette, cantate avec accompagnement de
piano), Leipsick, 1794; — 7» Alpfionso und
Zaide, etc. (Alphonse et Zaîde, duoavecaccompa-
gnement de piano à quatre mains) ; Leipsick, 1794.
—8® LeSongedeLqfayette, Paris.Imbaiilt, 1795.
— 9* Maria- Theresia bey ihrem Abschiede von
FrankrHch (Marie-Thérèse quittant la FrancOt
rondeau pour piano), Leipsick, 1796. — 10*
Duetti nottumi, con ace, di piano; Leipsick
1798. — 11** Gesânge atn Klavier, premier et
deuxième recueil, Gotha, 1798. — 12" Trois ron-
deaux pour le piano; 1798. — 13° Air italien :
Ombre amené, avec accompagnement de piano,
violon obligé et violoncelle. ^ 14** Varialions sur
un allegretto pour deux violons ;Leipftick, 1799.
— 1 5^ Ëtudes pour la guitare, consistant en seise
préludes dans les tons majeurs et mineurs, vingt-
quatre pièces progressives, six variations , deux
romances, deux airs, Leipsick. Baombacb a écrit
les artlclesde musique du Dictionnaire des Beaux-
Arts qui a paru à Leipsick en 1794 sons ce titre :
Kurz g^asstes Bandworterbuch ûber die
schônen Kûnste. La musique de cet auteur se
fait remarquer par un caractère de profondeur
et de grave pensée. Baumbach était également
habile sur le piano et sur la mandoline.
BAUMBERG ( .... ). On connaît sous ce
nom : !• Six trios pour deux flirtes et basse,
op. 1, Amsterdam, 1783. — > 2» Six quatuors pour
deux violons, alto et basse , op. 2. Berlin, 1784.
BAUMEISTER (Gsorgb-Otbmar) , i
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278
BAUMEISTER — BAI3MSTARCK
seor à Glogao, est au nombre des plus habiles
pianistes de ia Silésie. Il naquit à GœrliU le 27
octobre 1800 et reçut les premières leçons de
musique de son père. Il étudia ensuite le piano
et la théorie de ia composition sous la direction
de M. Schneider, organiste à Dresde. Ayant été
envoyé à Puniversité de Breslau, il s'y lia d'a-
mitié ayec Schnabel et participa à ses concerts. A
Berlin, il fut membre de la société de obant di-
rigée par Zelter jusqu'en 1S21, où il reçut sa
nomination d'assesseur à Glogau. M. Hoffmann
(Die Tonkûnstler Sehlesiens) fait l'éloge du U-
lent de cet artiste, de son habileté dans Timpro-
YisatioB, et de son goût. Baumeister a publié :
f Grand rondeau pour le piano ; Breslan, Foers-
ter. — 3* Deni yalses et un cotillon pour le
piano, ibid.
BAUMGiCRTNER (Jean-Baptistb), habile
violoncelliste, né à Augsbourg, de Jean Baum-
gaertner, flûtiste de la chapelle du prince-éTéque,
passa la plus grande partie de sa jeunesse à voya-
ger. En 1774 il élait à La Haye ; deux ans après
à Amsterdam. 11 fut ensuite appelé à la chapelle
royale de Stockholm ; mais le froid rigoureux de
ce pays l'obligea bientôt à le quitter. Après avoir
séjourné quelque tpmps à Hambourg et à Vienne,
il se fixa «enfin à Eichstadt, où il moumt de
plithysie, le 18 mai t782. Baumgaertner a publié :
Instruction de miuique théorique et pratique
sur Vusage du violoncelle ; La Haye, 1774,
in-40. On a aussi de sa composition : 1« Quatre
concertos pour le violoncelle avec orchestre;
— 2** Six solos avec trente-cinq cadences dans
tous les ions. Ces ouvrages sont restés en ma-
nuscrit.
BAUMGiCRTNER (...), directeur -de
musique d'une troupe d'acteurs ambulants, a
composé la musique de Persée et Andromède^
opéra allemand qui a été représenté en 17S0.
On ne sait rien de plus sur cet auteur ni sur ses
ouvrages. On a sous ce nom un recueil de six
chansons allemandes , en deux caliiers, Mayence,
Schott.
BAUMGARTEN (Gotthilf oe), conseiller
provincial du canton de Gross-Strelilitz, en Si-
lésie, naquit à Berlin, le 12 janvier 1741. 11 avait
été d'abord capitaine au régiment de Tauen-
zien- Infanterie, en garnison à Brasiau, d'où il
passa à la place qui a été mentionnée ci-dessus.
Baumgarten est connu par la composition de
trois opéras intitulés : X^Zémire et Azor, repré-
senté en 1775. ^ V" Andromède^ 1776. —30. le
tombeau du Muphti^ 1779. Ce sont des compo-
sitions dans la manière de Dittersdoriï. Baum-
garten avait fait aes études au Gymnase de Co-
logne, était ensuite entré comme sous-lieutenant
dans un régiment de lanciers, avait été ^t lien-
tenant en 1768, et enfin avait été conseiller d'É-
tat à. Breslau, en 1770.
BAUMGARTEN (Geosges) , Cuntw et
maître d'école à Landsberg sur la Warta, vers le
milieu du dix -septième siècle, est auteur d'un
traité de musique intitulé : Rudimenta musices :
Kurzejedoch grûndliche Anleitung zur Figu-
ral'Musikf /ûrnehmlieh der studirenden /«•
gend zu Landsberg an der Warthe , stem Bir
sten vorgeschriében (Introduction courte mais
fondamentale à la musique figurée, etc.)» Berlin,
1673, in-8o, 2* édition. On ignore la date de la
première. ,
BAUMGARTEN (CHMiLES-FnénàMc), né
en Allemagne, vers le milieu du dix-huitième
siècle, était bassoniste au théâtre de Coveot-
Garden, è Londres, vers 1784. En 1786, il com-
posa la musique d'un opéra anglais, intitulé :
Robin ffood, qui fut reçu du public avec de
grands applaudissements. On a publié en Ails-
magne, sous le nom de Baumgarten (J.-C.-F.),
un recueil de chants à voix seule pour des'école»
de campagne.
BAUMGARTNER (Goillacmb), directeur
de musique à Saint-Gall, en Suisse, actuellement
vivant (1856), s*est fait connaître par des com-
positions pour le clianl, au nombrerdesqnâU&se
trouvent: l» 6 Lieder à 4 voix, ponr 2 sopranos et
2 altos; Saint-Gall, Haber. •— 2'' 6 idem, op. 2;
iibid. — 3^ 2 chansons comiques avec piano, op.
8 *, Oiïenbacli, André. — 4^ 6 petites obansons à
voix seule et piano, op. 10; Leipsick, Senlf.
BAUMGARTNER (Accunv), orgmiisteà
Munich et membre de l'institut central de sténo-
graphie fondé dans cette ville par Gabelsberiger,
est inventeur d'un nouveau système de sténogra-
phie musicale dont il a publié les premiers essais
dans l'écrit périodique intitulé 5/eno$rrapAéicAeJt
Zeitschrifty n** 4 (juin i852). Son système
compléta paru ensuite sous ce titre : Kungefasste
Anleitung turmus^udischen Stenographieoder
Tonzeichene-Kunst (Brève introduction à la sté-
nographie musicale* ou Art de noter); Munich, G»
Franz, 18&3, in-12 de 42 pages avec 16 planches.
Le système de Baumgartner a sur ceux qui Pont
précédé l'avauiage d'une plus grande simplicité
pour la représentation des groupes de sons en
séries et en progressions.
BAUMSTARGK (A. Fa.) Sous oe nom d'un
écrivain inconnu qui, selon les probabilités, vit à
Leipsick , on a publié un petit écrit intitolé i
Justus Thibaut, Blàtter der Erinnerungjûr
seine Verehrer undfûr die Freunde der rei-
nen Tonkunst ( Juste Thibaut. Feuilles de sou-
venir pour honorer sa mémoire, et pour les amis
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BAUMSTÀRCK. — BAYER
379
de U masiqoe pure; Leipsîck), Engelmann,
1841, m-8*.
BAUMULLER (Joseph), né en 1780 à MaD-
beim, acquit beaucoup de talent sur le violon,
par les soins de François Schemenauer, musicien
de la cour de Munich. En 1800 il obtint la
place de premier violon à rorcliestre de cette
cour. On connaît de lui un œuvre de trois duos
pour deux violons; Munich, Falter.
BAUR (Charlbs- Alexis), professeur de
harpe et de piano , est né à Tours , en 1789. Son
père et sa mère, qui tous deux donnaient des le-
çons de ees deux instruments dans sa Tille natale,
lui donnèrent les premières notions de musique
focale et instrumentale. Venu à Paris* à Page
de seiie ans, M. Baur devint élève de Nader-
mann. En 1820 il s^est rendu à Londres, où il
s'est fixé comme professeur de harpe. Ses com-
positions consistent en : Trois sonates pour la
harpe, œuvre r*. — Trois idem, œuvre 2'. —
RecuêU d* Airs pour le même instrument. ^Duos
pour harpe et piano, œuvre 3*. — Qtiatuors
pour. harpe, clavecin , violon et basse. — Duo^
pour harpe et flûte. Il est aussi auteur de deux
livres de sonates pour le violoncelle.
BAURIEGEL (Jean-Chr^bn), organiste
à Grimroa, petite ville de la Saxe, a donné un
livre choral à quatre voix pour le livre de chant
de la Saxe, aVec des conclusions pour l'orgue, sous
ce titré : Choralhuch fur s&mmiUche sàch'
Bische Gesangbûcher , wierstimnUg. mit Zwi-
sehenspielen ,Gfimmh, 1835, in-4^.
B AUSGH (...), (àbricantd'archeU à Dessau,
est le Tourte de l'Allemagne, car ses archets y
aoDt recherchés par tous les artistes. Il a reçu ,
dit-oo , des conseils de Spohr pour la bonne
construction de cet agent si important de Tart
do violoniste. En 1840 une médaille d'argent a
été décernée à M. *Bausch à Texposition de
Dresde.
BACJSTETTER (JEAM-CoNSàD)» musicien
allemand, fut organiste de l'église neuve à Ams-
terdam, dans la première inoitiédu dix-huitième
siècle. On connaît sous son nom : — i* Six trios
pour violon, liaotbois et violoncelle , op. 1 ; Ams-
terdam, 1729. — 2*^ Six sonates pour deux Dûtes,
TÎokiDcelle et orgue, op. 2. — 3"» Six suites pour
le elavecin , composées de sonates , siciliennes ,
caprices, gigues et menuets. — 4** Six trios
pour flûte. — 6* Otto coneerti a s^ e seite
siromenti, due fl., due viol. , alto, vioUme. e
aembalo.
BAVERINI (François) , contrapuntiste ita-
lien qui vivait vers le milieu duquinzième siècle, est
le premier qui mit en musique une espèce de drame .
qui avait pour titre : La conversione di San
Paolo. Il fut représenté k Rome pour la première
fois en 1440. Cet ouvrage est perdu.
BAWR (M"*" LA COMTESSE DE), ost uée à
Stuttgart, de parents français, en 1770. Son nom
de famille était Changran. Venue fort )eone en
France, elle y reçut une éducation brillante,
apprit la musique, devint bonne pianiste, et prit
des leçons de composition de GÎrétry. Sous sa
direction , elle écrivit la musique d'un opéra qui
n'a point été représenté , et celle d'un mélodrame
qui fut joué à Paris avec quelque succès. Plu-
sieurs romans, de jolies comédies, et des résumés
historiques, ont fait connaître avantageusement
M*"* de Bawr dans la littérature. Au nombre de
ses productions est' une Histoire de la Musique
(Paris, Audot, 1823), dont 11 a été fait deux
tirages, l'un in-12, l'autre in- 18. Ce petit ou-
trage fait partie d'une collection connue sous le
nom d'Encyclopédie des dames. M. Auguste Le-
wald a donné une traduction allemande de ce
livre sous le titre : Geschichte der Musik fur
Freunde und Vehrerer dieser Kunst; Nurem-
berg, Haubenstriker, in-8*^, 1825. Connue d'a-
bord sous le nom de M"* de Saint-Simon , M"^
de Bavf r a épousé en secondes noces un gentil-
homme russe, qui fut tué en 1809 par la roue
d'une lourde charrette.
BAYART (Co]«sTANT-A.-M.), musicien à
Œdinberg près d'Osnabmck , a publié un recueil
de chansons avec accompagnement de piano,
sous ce titre : Gesànge von Groninger mit
Musik fur Klavier ; Osnabruck , 1799, in-fol.
BAYER ( Akdré), organiste de l'église ca-
thédrale de. Wûnbourg, naquit à Gesenheimen
1710.. Doué d'une fort belle voix dans son en-
fance, il fut admis à l'école de l'hôpital de Wûn-
bourg, où il fit de grands progrès dans la mu-
sique. A la mort de l'organiste de la cathédrale,
il lui succéda. Bientôt il se fit remarquer par une
exécution brillante, une grande profondeur
dliarmonie et un style élevé et solennel. A l'é-
poque du couronnement de l'empereur Fran-
çois r^il fit à Francfort la connaissance de
Wagenseil , qui vint le voir à Wflrxtraurg, et qui,
l'ayant entendu déployer toutes les rîessonrces de
son talent sur l'orgue, fut obligé d'avouer qull
était un des plus grands organistes de TAIIemagne.
Cet habile homme mourut à Wûrxbouiig en 1749,
n'étant égé que de trente-neuf ans. Malheureuse-
ment ses compositions n'ont point été Imprimées .
et se sont perdues.
BAYER (Jacques), excellent organiste à
Kuttenberg, en Bohème, remplissait déjà ses
fonctions en 178S et vivait encore en 1807. Ce
musicien , qui a écrit beaucoup de pièces d'orgue,
restées en mauuserit, avait réuni tmeUbHoCtiè-
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tno
BATER — BAYR
que de masiqoe fert riche, où Ton trooTait les
ooTragea les plus rares concernant la théorie et
l'histoire de Tart
BAYER ( AirroiifB) , conservateur des hypo-
thèques de la seigneurie de Reichenbach, est né
en Bohème en 1785. Destiné à Tétode du droit,
il ne négligea pas celle de la musique, pour la-
quelle il avait d'heureuses dispositions. Ses
maîtres dans cet art furent Joseph Roesler,
l'abbé Vogler, et Charles-Marie de Weber, qui se
trouvait à Prague dans le même temps que lui.
Il possédait une rare habileté sur la flûte» qui
lui procura l'emploi de première flûte du théâtre.
Depuis 1802 jusqu'en I80S il dirigea l'orchestre
de l'opéra populaire, tant bohémien qu'allemand,
et écrivit plusieurs ouvrages qui plurent au pu-
blic. Ses études de droit achevées, Bayer entreprit
des voyages comme artiste en 1805, afin d'é*
chapper au service militaire. Il parcourut une
grande partie de TAllemagne, la France et l'Italie,
donnant des concerts, ets'arrètant çàet là pour
se livrer à l'étude du piano. Après le congrès de
Vienne, il retourna à Prague, et entra ches le
eomte Galles, en qualité de secrétaire et de pro*
fesseur de musique. Il reprit bientôt après ses
fonctions de première flûte du théâtre , et fut
nommé professeur de son instrument au conser-
vatoire. Dans le même temps il écrivit pour les
acteurs Schikaneder et Feistmantel quelques pe-
tits opéras comiques, parmi lesquels on remarque
les Amazones bohémiennes {BOhamischeAma'
zonen)^ le Jongleur mdien {Indianische Gaut-
ier ), la Magie naturelle ( Nahtralische Zau-
6erei), etc. Quelques-unes de ces pièces se jouent
encore au théâtre de Prague. En 1824 Bayer
obtint la place qu'il a occupée depuis lors dans la
conservation des hypothèques , et réserva pour
ses amis seuls son double talent de flûtiste et
de planiste. On a gravé de sa oempositlon un
grand nombre de morceaux pour le violon, la
flûte, le piano et la guitare. Ces compositions
consistent principalement en variations , danses
caractéristiques, valses, etc. On a aussi de lui
une ipstruction pour apprendre à jouer de la
flûte, à l'usage du conservatoire de Prague, in-
titulée : Tonleîter/ûr die Flôte; Prague, Berra
(sans date).
BAYER (Ooiuàuin), ténor distingué du
théâtre de Munich , y brilla depuis 1829 jusqu'en
1810. Il joua et chanta avec succès sur les théâ-
tres de Berlin , de Vienne et Welmar k plusieura
époques. Cet artiste s'est -fait connaître aussi
comme compositeur par une prière de Marguerite,
d'après le' Faust de Goetlie, qui fut exécutée
dans un concert à Munich ^ en 1832, et par des
Romanoes publiées tha Schott, à Mayence.
BAYLON ( Aricbt ). connu en Espaçie i
la dénomination de El Baylon , fut un des mdl-
leura compositeurs du dix-septième siècle. Instmtt
à Técole \alencienne, il y puisa la manière de
traiter la musique d'église à trois diœure , et ac-
quit dans cet art difficile une habileté extraordi-
naire. Plusieura de ses grandes compositions se
trouvent dans les archives des églises de Valence
etàl'Escurial.
B AYLY ( Anselm ), sous-doyen de la chapelle
du roi d'Angleterre ven la fin du dix-huilième
siècle, fut gradué docteur en musique à l'univer-
sité de Cambridge en 1783. Il a fait imprimer un
livre intitulé : The Alliance of Musée, Poeirif
and Oratory (L'Alliance de la Musique, de la
Poésie et de l'Éloquence); Londres, 1789, iD-8%
390 pages. Cest un ouvrage de peu de valeur. Oo
a aussi de Bayly un traité de l'expression dans le
chant et dans le jeu des instruments sous œ
titre : Practical Trealise on singing and
playing toit h jusl expression and real élé-
gance; Londres, 1771, in-8«.
BAYR (Gbobges), virtuose sur la flûte, né
en 1773 , de parents pauvres, à Boemischbrod ,
dans la basse Autriche, reçut les première prin-
cipes de musique dans l'école de chant du couvent •
de BeiligenhreiUU (Sainte-Croix ) à quatre lienes
de Vienne, Jeune encore, il obtinlTemploi de secré-
taire dans une seigneurie du pays ; mais il ne tarda
point à quitter cette place pour se livrer exclusive-
ment à Pétude de la flûte, pour laquelle il avait un
goûtinvinci ble. Ses progrès furent rapides. En 1 803
il était employé comme flûtiste dans un théâtre
de Vienne; peu de temps après, il entreprit un
voyage en Suisse par Touest de l'Allemagne, puis
il se rendit à Saint-Pétersbourg par Varsovie et
Riga. Après un séjour de quelques années dans
la capitale de la Russie, il se fixa à KreminiecJc,
dans la Podolie, où des avantages lui étaient of-
ferts comme professeur de flûte. Le désir de re-
voir sa patrie le ramena à Vienne, en 1810. Cest
alora seulement qu'on commença à connaître le
talent de cet artiste, et qu^on admira l'artifice par
lequel il parvenait à produire des sons doubles
sur son Instrument. Les compositions qu^ll publia
depuis cette époque ont mis le sceau à sa n^po*
Ution. Telle éUit Thabileté de Bayr dans Tart de
jouer à deux parties sur une seule flûte, qnH
soutenait un son dans le haut de rinstrument
pendant qu'il exécutait des passages rapides daas
le bas, soit par degrés conjoints, soit par sauts ,
et ses sons étaient à volonté forts ou doux, coulés
on détachés. Cette découverte parut si extraordi-
naire, que des commissaires furent nommés à
Vienne pour en vérifier la réalite. Leur rapport
ne laissa aucun doute à cet égard. M Demeur,
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BATR — BAZZmi
381
ancien professeur de flûte au consenratoire de
Bruxelles, areoouTeléGetefTeteo 1847. Quelques
personnesont attribué à Bayr rinvention delà flûte
reeourl>ée qui descend Jusqu'au sol bas , et à la-
quelle OD a donné le nom de Panaulon ou Pu-
nafhn; cependant un facteur d'instruments de
Vienne, nommé M. TrexUr, est généralement
considéré comme llnrenteur de celui-ci , qu'il a
peut-être seulement perfectionné. Bayr est mort à
Vienne en 1833. Ses compositions gravées con-
sistent en plusieurs concertos pour la flûte, des so-
loeet rondeaux , deux caprices, quatre polonaises,
plusieurs airsyariés, douze Lxndler, cent un exer-
cices sur la gamme, et une Toluroineuse méthode
pour la flûte. Tous ces ouTrtges ont été publiés
à Vienne.
BAZIN (FaAifçois-EnAiiuBi/-Jo6EFB), com-
positenr, né à Marseille, le 4 septembre 1816,
fut admis comme élèTe au Conseryatoire.de Pa-
rte, le 18 ociobre 1834, et y eut pour maîtres
d^barroonie et d'accompagnement Dourlen et Le-
coapey. Benoit fût son professeur d'orgue;
Haléyyct Berton lui enseignèrent la composition.
Le premier prix d'barmonie et d'accompagne-
ment pratique loi M décerné au concours de
1836; dans l'année suiyante il obtint le second
prix d'orgue, et le premier de contrepoint et fti-
foe. Admis au grand concours de composition'
ouvert par l'Académie des beaux-arts de l'ins-
titnt, il s'y distingua dans la composition d'une
cantate, et le second prix lui fut décerné en 1830.
Qudques jours après il obtint le premier prix
d'orgue an consenratoire. Enfin le grand concours
de composition de l'institut lui fut de nouveau
favorable, et le premier prix lui fut décerné en
1840. Sa cantate Luyse de Montfort fut exé-
cutée aolennellement le 4 octobre de la même
année, à la séance publique de l'Académie des
beaux arts. Peu de temps après il partit pour
Home, où l'auteur de cette Biographie le trouva
daon Tété de 1841. Pendant son séjour en Italie
il écrivit une messe solennelle qui fut exécutée
à réglise Saint-Louis des Français, dans leé an-
nées 1S42 et 1843; l'oratorio hoL Pentecoite^ei le
çêBUwe Super fiunUnaBabyloniSt qui furent exé-
cutés plusieurs fois en 1843 parla société philhar-
monique de Rome. De retour à Paris, après trois
nouées d'absence, M. Bazin fut nommé professeur
de solfège au Conservatoire, place qu'il échangea
plus tard pour celle de professeur d'harmonie.
Au mois de mai 1846 il fit représenter au théâtre
de l'Opéra-Comiqfae un petit opéra en un acte
intitulé : Le Trompette de M, le Prince^ joli
ouvrage dans lequel il y a quelques morœaux
bien faits. Cet opéra fut suivi d*un autre ouvrage
du même genre : Lemalheur d'être iolie^ en
un acte, représenté au thé&tre de ropéra-C<Hni.
que en 1847. La IVuit de la Saint-Sylvestre,
opéra en trois actes, représenté au mois de juil-
let 1849, est une œuvre phjs importante dans la-
quelle le compositeur a fait preuve de talent
dramatique. Après un repos de trois années,
Bazin a donné au théâtre de l'Opéra-Comique, le
26 mars 1852, Madelon, opéra en deux actes,
où l'on remarque de jolies effets d'instrumen-
tation et de la distinction dans les mélodies. Kn
1856, Maître Pathelin, nouvel ouvrage de ce
compositeur, a été joué avec succès à l'Opéra-Co-
miqne. Sa dernière production pour le théâtre
jusqu'à ce jour (1859), est un petit opéra en
un. acte intitulé Les Désespérés , qui a été re-
présenté en 1859. On a aussi de M. Bazin un
Cours d'harmonie théorique et pratique kVu'
sage des classes du Conservatoire. Il est membre
de l'Académie de Sainte-Cécile et de TAcadémie
pliilhannonique de Borne : il est aussi un des
membres de la commission de surveillance de
l'enseignement du chant dans les écoles commu-
nales de Paris.
BAZZANI ( FBAvçoia-MARtfi), maitre de cha-
pelle de la cathédrale de Plaisance, vers le milieu
du dix -septième siècle , Jouissait de son temps de
la réputation d'un bon c^impositeur pour l'église
et pour le tliéâtre. Il a donné les opéras suivants :
1« Vlnanno, représenté à Parme en 1673 ; il
Pédante' di Tar^ia « Bologne, 1680.
BAZZI AVEULI (A.-R -D.-Z.), compositeur
italien qui vivait vers le milieu du dix-septième
siècle, a fait imprimer plusieurs œuvres de messes
et de motets, parmi lesquels on remarque ceux-ci: *
— 1* \\n/anf^l^^^*9^ MUsen ( Huit messes à
cinq voix), Cologne, 1668; — MisssBocio brevei,
faciles, suaves, etc., Cologne, 1669, in-fol. Cet
auteur n'a point mis son nom à ses ouvrages,
mais seulement ses lettres tnitiales : c'est le cata-
logue de Francfort (automne de 1668) qui nous
l'a fait connaître.
BAZZINI ( AnToni), violoniste distingdé, né
àBrescia,en 1818, a commencé à faire connaître
son talent, en 1840, par ses voyages et ses con-
certs. Après avoir joué à' Milan et dans quelques
autres villes de sa patrie, il se rendit dans le
Nord, en passant par la Suisse et Francfort , où
il donna deux concerts. Puis il joua à Hambourg,
à iUel , à Erfurt , à Weimar, à Beriin , à Leipsick,
ensuite il retourna en Italie et se fit entendre à Na-
ples,à Crémone et dans sa Tille natale. En 1849 il
arriva à Marseille et parcourut le midi de la France
avec de brillante succès ; de là il se rendit en Bre-
tagne, puis il donna des concerts dans beaucoup
de villes qui environnent Paris; mais il parut
éTiter avec soin d'entrer dans cette capitale ,oû se
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282
BAZZINI — BEALE
consacrent et quelquefois s'affaiblift^ent les réputa-
tions. C'est ainsi quMI visita les villes principales
de la Picardie, delà Champagne etdn département
du Nord pendant les années 1860 et 1851, tournant
autour de Paris, et 8*eu éloignant toujours. Enfin
il franchit les barrières de cette grande cité , et
débuta en 1852 au ThéAtre-ItaUen, entre deux
actes d*un opéra; il eut alors la preuve quMl avait
eu tort de redouter un pnblic qui a plus qu'aucun
autre le sentiment juste et fin des véritables
beautés de Tart II n'y trouva pas sans doute cet
enthousiasme un peu naïf qu'il avait rencontré
dans les provinces; mais on rendit justice au brio
de son jeu, à la prestesse de son archet, et au
brillant de son trille : la critique ne lui reprocha
que de la maigreur dans le son, et certaines té-
mérités dans les traits difficiles quMl ne réussis-
sait pas toujours. Après deux mois de néjour,
pendant lesquels il ne se fit entendra que trois fois,
il s'éloigna de Paris et recommença ses tournées
dans les provinces. Arrivé en Belgique, il y a tenn
la même conduite qu'en France ; car il y a joué
dans les petites villes, à Spa, à Verviers, à Na-
mur, et ne s'eat pas fait entendre à Bruxelles, la
ville des violonistes. Au moment où cette notice
est écrite (décembre 1S53), M. Bazzinl vient de
s'éloigner de cette ville , sans avoir tiré le violon
de son étui. Cet artiste a publié de sa composi-
' tion t •>- 1** Concertino pour violon et orchestre ,
op. 14; Mtlan» Ricordi, et Leîpsick , Breitkopl
et Haertel. — 2" Grand allegro de concert , idem,
op. 15; Berlin, Meyer. _ 3» Variations bril-
lantes et finale sur la Sonnambula, idem, op. 3;
Leipsick, Breitkopf et Haertel; Milan, Ricordi.
~ 4® Esmeralda, fantaisie sur un thème de
Matiucatoy idem, ibid. — 5" Souvenir de la
Sonnambula, grande fantaisie, idem, op. 19;
ibid. M. Bazzini a aussi publié un très-grand
nombre de morceaux de salon pour violon et
piano, des romances, etc., qui ont parue Milan,
chez Ricordi, et en Allemagne. Il a aussi des
morceaux difficiles quil réserve pour ses concerts,
et qui sont encore en manuscrit.
BAZZINO (FHançois), grand tbéorbiste et
compositeur, né vers 16Ô0 à Lovero, dans l'État
Vénitien. Il fit ses éludes musicales au sémfaiaire
de Bergame, sous la direction de Jean Cavaccio,
et fut ensuite nommé organiste de l'église Sainte-
Marie -Majeure de la même ville. De là il passa
au service du duc de Modène, pois à Vienne, et
enfin , en 1636 , il revint à Bergame, où il mourut
le 15 avril 1660. Ses ouvrages consistent en so-
nates pour le théorbe, et en canzonette à voix
seule. Il a aussi composé la musiqne d'un ora'
iorio intitulé : La Beprestntazione di S. Or-
sola.
BAZZINO (NAT4LB), frère aîné du précédeol,
et, comme lui, compositeur et organiste, mourut
en 1639. Il a fait imprimer : ~ 1" ifewe, ma-
tetii e dialqghi a einque voei eoiicerlatt;Ts-
nise, t637. — 2* MiOetti a «lia, due, tnt
quattrovodjib. le2.^.3o Jfesaee aalmta
tre coneertatU— é?" ArU diverse.
BAZZONl ( JosBPB ), ancien élève du Conser-
vatoire de Milan i et en particulier de Ray pour
la composition, a écrit en 1836 le petit opéra i
tre Mariti, qui a été exécuté dana cette vifie.
BË (Gdillaohb le), graveur de caractèfci,
fondeur et imprimeur à Paris, vers le nnlieu du
seizième siècle, a gravé vers 1540 et en 155^
deux sortes de caractères de musique et noe
suite de caractères pour la tablature de luth.
Le premier de ces caractères, qui était en
grosse musiqne , était fait pour imprimer en une
seule fois les notes et la portée. Celui de 1S&5
était disposé de manière à imprimer la musique
en deux tirages, l'un pour les notes , l'autre poor
la portée. Cette portée n'était pas d'une seule
pièce , mais se composait au moyen de filets et de
cadrats. On trouve des spécimen de ces deux
sortes de carectères dans les Observations de
Gando, père et fils, sur le Traité historique et
critique de Foumier (p. 28). Le premier a été
employé par Adrien le Roy et Robert Ballard.
Les poinçons et les matrices de ces deux carac-
tères ont passé par la suite dans llmprimerie des
Ballard où ils existaient encore en 1766.
Le Bé eut un fils, nommé Guillaume oomne
lui , et qui, comme lui, fbt fondeur et imprimeur.
Par un inventaire de sa fonderie qu'il a fait lui-
même et qui a été dté par Fonniier dans son
Traité historique et critique sur Corigine et
les progrès des caractères de fonte pour Tiai-
pression de la musique, on voit que les poin-
çons et les matrices de la fonderie de Nkolas
Ducbemin pour la musique , et gravés par ce
même Ducbemin et par Nicolas de VHIiers et
PhiUppe Danfrie , étaient passés dans la tumae.
Ces matrices et ces poinçons existaient dans 11m>
primerie de Fournier ralné,en 1765.
BEALE (WiLLun), oompmlteur de aadiv
gaux , de glees et d'autre muaique vocale, est né
à Londres vers 1790. Son éducation s'eal faite à
la maîtrise de Westminster, où il a é<é enfant de
choBur. En 1813, il a obtenu le prix de toeovpe,
décerné par la Société des MadrigauiL. lia publié^
en 1820 , une collection de madrigaux tléeglees
(chansons) qui jouissent d'une grande réfnitation
en Angleterre.
BEALE ( Jbmi)> pianiste anglais, né à Lon-
dres, vers 1796, est élève de Cranser. £■ 1820»
il fut nommé membre de la sociélé philbarmo-
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BEALE — BEAULIEU
i88
nique , où il avait souvent exécuté des pièces sur
le piano. C'est lui qui a proposé le graûd concert
qui a été donné À Londres pour ranniversaire
de la naissance de Mozart; il y a joué un duo
pour deux pianos avec Cramer. M. Beale a été
nommé professeur de piano de Téeole Royale de
Musique de Londres. Parmi ses compositions, on
remarque surtout deux rondeaux pour piano, sur
un air anglais ( Will great lords and ladies), et
sur un air de Carafla.
BEANON (Lambe»t de), cliantre de la cha-
pelle pontificale, à Rome, \ns 1460, est cité
comme un compositeur fort habile par Pabbé
Baini. Pignore s4l existe encore quelqu'une de
ses compositions.
BEATTIE (JAVEa), naquit le 5 novem-
bre 1735, à Laurencekirk, en Ecosse. Eils d'un
simple fermier, il ne dut qu'à ses talents la con-
sidération dont il a joui en Angleterre et dans sa
patrie. Après avoir fait ses premières études dans
le lieu de sa naissance, il concourut pour une
bourse au collège Marschal à Aberdeen , et Tob*
tint. Il y resta quatre ans et prit ses degrés à l'Age
de dix huit ans. Successivement il fut nommé
mattre d'école à Fordoun , professeur à l'école de
grammaire latine d'Aberdeen , et professeur de
philosophie au collège Marschal. La douleur qu'il
ressentit de la perte de deux fils, dont l'un mourut
en 1790, Agé de vingt-deux ans, et le second
en 1796 , Agé de quinze ans , altéra sa santé et le
fit se retirer entièrement du monde. Dans les trois
dernières années de sa vie, il ne sortit point de
sa chambre et presque pas de son lit. Il est mort
le 8 août 1803. Bealtie est auteur de deux ou-
vrages qui concernent la musique-; l'un est inti-
tulé : Essay on poetry and music, as they
qffeet the mind, dont la première édition parut
à Edimbourg en 1762, in-8''. On en a une bonne
traduction française sous ce titre : Essai sur la
poésie et sur la musique, considérées dans les
élections deVàme; Paris, an vi (1797), in-8».
Le second ouvrage de BeatUe est son Essai sur
la TMture et VimmutabilUé de la vérité (Es- '
sa§08 on the nature and immutability of
trtmth, etc., in-4''), auquel il dut principalement
sa réputation. La première dissertation traite 9Pé-
cUleoaent de la musique. Une traduction alle-
maade decesdeux essais aparuà Leipsick en 1799,
in-B®. Forkel en a donné une analyse, dans sa
Bibliothèque critique de musique, t Il,pw 341-
365. Une édition de ces deux ouvrages, réunis à
qnelqoes autres, a étéV^^Hée à Edimbourg,
en 1776. Absolument ignorant sur le mécanisme
dn Tart, Beatlie émet cependant quelques vues
asaez fines en parlant de la musique; il a du
flioins le mérite de ne pas répéter tous les lienx
communs qui ont été débités sur ce sujet par le»
philosophes de tous les âges, et d'avoir vu (|ue la
musique n'est pas essentietlemeut un art imilatif.
M. Forbe a publié à Edimbourg en 1806 : ilc-
count of the life and writings of ir James
Beattie (Histoire de la vie et des écrits de Jac-
ques Beattie), 2 vol. in-4*.
BEAUGHAMPS ( Pibrbb-François GO-
DARD DE), littérateur médiocre, né à Paris
vers 1689, est mort dans cette ville en 1761. On a
de lui deux ouvrages intitulés : 1* Recherches sur
les théâtres de France, depuis 1161 Jusqu'à
présent; Paris, 1735,3 vol. in-12. — î» Biblio-
thèque des théâtres , contenant le catalogue
alphabétique des pièces dramatiques, opéras
parodiés et opéras comiques, le temps de leur
représentation , at^ec des anecdotes sur les piè-
ces, les auteurs, les musiciens et les acteurs;
Paris , 1746.
BEAUJOYEUX. Voyez BALTAZARrai.
BEAULAIGNE on BAULÈGNE (BARTHé-
LEMi), musicien français, était enfant de chœur à.
la cathédrale de Marseille en 1559 , lorsqull dédia
à la reine Catherine de Médicis des Mettez mis
en musique à quatre parties , qui forent impri-
més à Lyon par Robert Granjon (voyez ce nom),
avec des caractères d*un genre nouveau gravés
par ce typographe, in- 12 obi. Beaulaigne a publié
un second ceovre dans la même année , composé
de Chansons nouvelles mise$ en musique à
quatre parties et en quatre livres ; Lyon, chez
le même imprimeur, in- 12 obi. On trouve quel-
ques motets de ce musicien dans le Thésaurus
musictis, publié à Cluremberg, en 1564.
BEAULIEU (EusTACBE ou Hditacbs db),.
poète et musicien, né à Amiens, vivait en 13oo.
On a plusieurs chansons notées de sa composi-
tion.
BEAULIEU , musicien de la chambre de
Henri III, roi de France, vers 1580, a composé
une partie de la musique du ballet dontBaltaza-
rini avait fait le programme, pour les noces du
ducdeJoyeuse et qui a été publié sous le titre de
Ballet comique de la royne, fait aux nopces
de monsieur le Duc de Joyeuse et mademoy-
selle de Vaudemont sa sceur à Paris, par
Adrian le Roy. Robert Ballard, et Mamert
Pâtisson, imprimeurs du Roy. 1583, in-4*.
Celte nuisique est assez purement écrite. Beau-
lieu avait en pour collaborateur Salmon, autre
musicien de la cour de Henri III, dans la com-
position de cet ouvrage. Il y a lieu de croire que
ce musicien est le même que Lambert de Beau-
liêu dont il est parlé dans une lettre de Temperenr
Rodolphe II à son ambassadeur à Paris, Auger
Busbeck.« Nous avons appru, dit ce prince.
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384
BEAULIEU
€ que le roi de France, morde puis peu de temps,
« avait à son service un bassiste d^une voix ad*
« mirable et qui s'accompagnait sur le luth ,
« nommé Lambert de Beaulieu. Nous vous prions
n de Taire des recherches pour découvrir cet
« homme et de l'engager pour notre cour à des
« conditions honnêtes et justes. > (V. DM Ro-
dolphï II, imp. EpUtolx ineditx, p. 210.) La
conjecture formée d'après cette lettre est rendue
vraisemblable par ce que dit Balthazar de Beau-
joyeux dans sa description du Ballet comique de
la Royne (p. le) : « Au deçà et delà de leurs
« queues (des chevaux marins) estoyent deux
m autres chaires, en Tune desquelles s'asseoit le
« sieur de Beaulieu, représentant Glaucus, appelé
« par les poètes dieu de la mer : et en l'autre la
€ damoyselle de Beaulieu son espouse , tenant un
K luth en sa main , et représentant aussi Téthys,
« la déesse de la mer , etc. » Or le chant de
Glaucus, qui est à la page 19, est écrit pour une
iMsse. D'après cela il est prësumable que le vé-
ritable nom de'Beaulieu était Lambmrt , et que,
suivant un ancien usage qui subsistait encore au
seizième siècle, un le désignait par celui du lieu
de sa naiHsance.
BEAULIEC (EosTORGou Hector de), né
dans un village du Limousin, dont il prit le nom,
avait appris la musique dans son enfance; ayant
pei:da ses parents fort jeune, il trouva des res-
sources dans cet art. Il /ut d'abord organiste de
la cathédrale de Lectoure, en Gascogne; puis il
s'attacha comme musicien à une troupe de comé-
diens ambulants. On sait qu'il était à Lyon en 1636;
peu de temps après, il quitta les comédiens et se
fit prêtn* catholique ; mais, ayant embrassé les opi-
nions de Calvin , il se retira à Genève et devint
ministre réformé. Beaulieu a mis en musique an
recueil de chansons, qui a été imprimé sous le ti-
tre de Chrétiennes réjouissances, 1 646, in-8*. On
ignore l'époque de sa mort, mais il parait par la date
(fon de ses ouvrages qu'il vivait encore en 1665.
BEAULIEU (MARiE-DésmA MARTIN), com-
positeur, écrivain sur la musique, est né à Paris
le 11 avril 1791. Bien que le nom de sa famille
soit Martin, il est plus généralement connu sous
celui de Beanlieu. Son père, ofQcier d'artillerie
était de Niort (Deux-Sèvres), où sa famille avait
figuré dans les fonctions municipales pendant plus
d'un siècle. Retiré depuis longtemps dans cette
ville, M. Martin-Beaulieu lui-même y occupe une
position analogue. A l'ftge de sept ans et demi il
reçut les premières leçons de musique d'un mu-
sicien nommé Damé : quelques mois après il
commença l'étude du violon sons la direction
d'Alliaume, élève de Berthaume et bon artiste que
J'ai connu' dans la position de premier alto au
Théâtre Italien. Plus tard, M. Beaulieu reçut pen-
dant plusieurs années des leçons de Rodolphe
Kreutzer. A l'âge de quatorze ans le désir décom-
poser s'étant emparé de lui , son père le confia
aiM soins de Benincori (Voyez ce nom), qui lui
enseigna pendant trois ans les éléments de. l'ait
d'écrire. Ayant appris que son élève était deslioé
à prendre part au concours de l'institot pour le
grand prix de composition, Benincori conseilla
de le rapprocher d'un compositeur dont la répu-
! tation fût mieux établie en France que la sienne;
I le père du jenne Beaulieu repoussa d^abord cette
I proposition; mais' Benincori insista, et VaM
Roze fut le maître qu'on choisit. Le pauvre abbé,
I excellent homme d'ailleurs, et qui n'était pas
dépourvu de mérite , ne convenait guère pour te
but qu'on se proposait : lui-même le sentit bien-
têt et conseilla de demander à MéhuI l'admission
du jeune artiste dans son cours de composition :
il y remplaça Blondeau qui Tenait de se rendre
à Rome comme pensionnaire du gouvernement
M. Beaulieu suivit les leçons du maître célèbre
pendant trois années : Cesl là, dit-il lui-même,
que f acquis, non-seulement la plus grande
partie de ce que je sais dans la science du coM'
trepoint et de la fugue, mais encore ce que
fai pu apprendre et mettre en pratique rela-
tivement à la philosophie de Part musical.
Au mois de septembre 1809 il obtint au concours
de l'Institut le l**" second grand prix de compo-
sition, et le premier grand prix loi' fut décerné
dans l'année suivante. MéhuI , par alTeclion poor
son élève , ne voulut pas le lais-ser partir Immé-
diatement pour lllalie , afin de lui faire redou-
bler son cours de contrepoint poar compléter
son éducation d'artiste. Cette circonstance dé-
cida dn reste de la vie de M. Beaulieu. A la fin
de Tannée 1810, après l'exécution de sa canfife
couronnée, son père l'avait conduit à Niort,
dans sa famille. Quoique bien jeune encore, il y
forma des projets de mariage qui se sont réalisés
plusieurs années après et l'ont fixé dans cette
. ville. M. Beaulieu n'alla donc point en Italie;
mais bien qu'il ne profitât pas des avantagea de
la pension du gouvernement, il ne se conforma
pas moins aux prescriptions du règlement imposé
aux élèves pensionnaires : en 1813, il envoya à
l'Académie des beaux*arts de riostitiit on Jfi-
serere à quatre voix; en 1813, un Laudate à
deux choMirs, et une cantate de Sapho avec
chœur; enfin, en 1814, un Domine salpum à
cinq voix. De plus, i^>rès la mort deMéliui,
M. Beaulieu composa nne messe de Requiem on
son honneur, qui fut aussi envoyée à riostitiity
et sur laquelle un rapport a été feit à l'Académie
. des beanx-arti.
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BEAUUEU
386
Fixé à Niort , jl forma chez loi des ftëances de
quatuors et parvint, en 1829, à organiser une
société philharmonique. Rien de semblable n'avait
jamais existé dans cette ville; car, il laut bien
le reconnaître , si Paris Tut longtemps le centre
des arts, par la réunion des liommes distingués
de toute l'Europe, la France, à Texception de
quelques provinces et d'un très-petit nombre de
grandes villes, a été longtemps le pays le plus
arriéré pour la musique. Les départements du
centre et de l'Ouest pariiculièrement étaient en
quelque sorte à Tétat sauvage, sons le rapport
de cet art, il y a moins d'un demi- siècle. Ce fut
cet état de choses qui inspira à M, fieauli«u le
dessein de former une grande association musi-
cale dans ces provinces : il lui fallut du courage
et de la persévérance pour triompher de tous
les obstacles que rencontra ce proj«*t; mais,
enfin, en 1835, V Association musicale de l* Ouest
fut fondée, poniposée des départements des
DeËtX'Sèvres , de la Vienne , de la Charente-
Inférieure, de la Charente, de la Baute»
Vienne et de la Vendée, elle n'a cessé dVxis-
teret de fonctionner chaque année, sauf en 1848 et
1849, et tour à tour Niort, Poitiers, la Hoclielle,
Angouléme, Limoges et Rochefort ont été le siège
de grandes fêtes musicales dans lesquelles les
compositions classiques les plus Importantes ont
été rendues avec des progrès remarquables. Cette
institution est la seule en France qui ait une
existence permanente : elle est aussi la seule qui
ne recule pas devant Text^cution complète des
plus grands ouvrages. C'est ainsi que le Paulus
et VElie de Mendeissohn ont été entendus en
entier à la Rochelle longtemps avant qu'on ne
songeât à en laire di*s essltis partiels à Paris.
M. Beaulieu est resté l'&me de l'association, après
en avoir été le créateur : son nom y est intime-
ment attaché, et son souvenir sera impérissable
dans l'avenir chez les artlKtes et les amateurs
de musique de cette vaste contrée.
Comme compositeur, comme écrivain sur Part,
M. Beaulieu n'est pas moins estimé que comme
organis4iteur et directeur de fêtes musicales. Sa
messe de Bequiem, composée pour honorer la
mémoire de Méhul, a été exécutée en 1840 à
l'église de la Sorbonne , avec b coopération de
l'orchestre de là Société des concert^, du Conser-
vatoire et des artistes les plus distingués ; elle-a
laissé parmi eux les meilleurs souvenirs. Dans
les années 1842, 1844 et 18se, M. Beaulieu a
donné dans la salle de Herz, et dans la salle
Bonne-Nouvelle , à Paris . des matinées et soirées
de musique dans lesquelles il a fait entendre ses
oratorios r Hymne du Matin et C Hymne de la
fiuit, paroles de M. de Lamartine, ainsi que
divers fragments de ses autres ouvrages. Les
journaux, notamment la Gazette musicale, ont
accordé beaucoup d'éloges à ces compositions.
En 1846 , une messe solennelle du même artiste
a élé exécutée à t'église Saint- Eustache, et en
1851 une deuxième exécution de sa messe de Re-
quiem a été faite dans t'églisede Saint-Roch , en
mémoire de R. Kreutzer, et au profit de l'As- '
sooiatlon des musiciens. Parmi les compositions
les plus importantes de M. Beaulieu , on remar-
que : 1* Miserere à quatre voix, solos et chœur
(1812). — 2" Sapho, scène lyrique, solo et
chœur (1813). — 8* Laudate Dominum, à deux
chœurs (1813).— 4** Domine saluum à cinq v(hx,
solos et cliœurs (1814). — 5* Jeanne d*Àrc,
cantate, voix seule (1817). — G* Messe de Re-
^tftem à quatre voix, solos et chœurs (18i9). —
7* Anacréon^ opéra, paroles de Gentil Bernard.
— 8* Sixième Ode sacrée de J.-B. Rousseau,
solos et chœur (1828). — 9® Quinzième Ôde
sacrée de J.-B. Rousseau, voix seule. —
10* Fantaisie pour violon, solo et chœurs, sur des
airs des Pyrénées. — 11* Fantaisie pour violon
solo sur des airs espagnols. — 12* Plusieurs mor-
ceaux ( 8 numéros) de t'opéra Ninette à la cour,
de Favart (1829). ^ IS"* La Prière des mate-
lots, morceaux d'ensemble, solos et cliœars
(1831)« — 14* Psyché et l'Amour, scènes, solos
et chœur, paroles de P. Corneille (1833). —
15* Fête t>achique, scène, ténor solo et chœur
(18:^5). — 16" Hymne pour la première communion,
morceau d'ensemble, solos et chœur (1840). —
17** V Océan, morceau d'ensemble, solos et
chceiir (1841). 18* V Hymne du matin, ora-
torio (1843). — 19* Messe solennelle à quatre
voix , solos et chœurs (1845). — 20* Vlmmor- ,
talité cff rdnte, oratorio (1861).— 21* L'If ymne
de la nuit, oratorio (185t). — 22* Jeanne
d'Are, grande scène lyrique en deux parties
(185S). — 23* Messe à trois voix avec accom-
pagnement d'orgue (1853). —24** Philadelphie,
0{)éra en 1 acte (1855). -* 25* Un assez grand
nombre d'airs détachés, chœurs avec ou sans
accompagnement, morceaux à deux et un plus
grand nombre de voix; nocturnoa, mélodies,
romances.
£crit<t de M. Beaulieu : l* Du Rhythme, des
effets quHl produit et de leurs causes. Parig»
Dentu; Niort, Robin, 1852,gr.in-8* de 105 pages.
— 2** Mémoire sur ce qui reste de la musique
de randenne Grèce dans les premiers chants
de P Église. (Lu à l'Académie des beaux-arts,
dans sa séance du 31 mai 1852.) Niort, impri-
merie de L. Favre, gr. in-8* avec 10 pages de
musique. — 3* Mémoire sur le caractère que
doit avoir la musique d'église, et sur les
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386
BEAUUEU — BEAUPLAN
éléments de Cari mutieal qui constituent ee ea-
raeière. (Lu à J' Académie des beaux-arts. dans
sa séance du 17 avril 1858). Paris, imprimerie
de N. Chaix, gr. in-S"*. M. Beaulieu est corres-
pondant de rAcadémie des beaux-arts de
l'Institut.
BEACJMAVIELLE (...). bassc^taiUequieut
beaucoup de réputation à l'Opéra , lorsque Lalii
«n avait l'entreprise : ce ne fut pas cependant ee
célèbre compositeur qui le fit Tenir de Languedoc,
«omme Tassure le président de Pfoinville dans son
Histoire de VOpéra (t. II, p. 54), et -comme
je rai dit, d'après lui, dans la 1'* édition de la
Biographie universelle des Musiciens (t. II,
art. Bbjlijiiaviellb). Perrin, qui obtint le premier
priviléf^e de l'Opéra en 1669, et s^associa avec
€ambert {voy. ce nom), pour la composition de
la musique, et avec le marquis de Sourdeac pour
les machines, fit venir Beaumavielle de Toulouse,
«n 167e, avec d'autres musiciens, pour former la
troupe de son théâtre, dont l'ouverture eut lieu
au mois de mars 1671, par la pastorale intitulée
Pomone. Les autres acteurs étaient Bossignol,
autre basse-taille, Cledière et Tbolet, haute-
contres ou ténors aigus, et Miracle, ténor grave.
Tous étaient des chantres de paroisse ; mais Beau-
mavielle avait la figure agréable, la voix fort
belle, et mettait beaucoup d*inteltigence et d'ex-
pression dramatique dans son jeu. Après que Lulii
eut enlevé à Perrin son privilège , Beaumavielle
entra dans la troupe du nouvel Opéra. Il ne sur-
vécut pas longtemps à ce musicien célèbre, car
il mourut à Paris, en 1688. Ce fut Tliévenard
(voy. ce nom) qui le remplaça à POpéra.
BEAUMESNIL (Heur ieitb- Adélaïde VIL-
. LARD DE;, née le 31 août 1758, débuta àl'Opéra
dans Silvie, le 27 novembre 1766, et fut reçue
peu de temps après. Les opéras de Castor et
PoUux îXdilphigénie en Aulide furent ceux où
elle brilla le plus. Elle se retira, avec une pension
de 1,500 francs, le 1^' mai 1781. Peu de temps
après, elle devint la femme de Philippe, acteur
de la Comédie Italienne. Elle était bonne musi-
cienne et avait appris Tharmonie et Taccompa-
gnement sous la direction de Clément. On lui doit
la musique des Saturnales^on TibuUeet Délie,
des Fêtes grecques et romaines qu'on repré-
senta à rOpéra en 1784. Elle avait écrit aussi
Anacréon; mais cet ouvrage n'a jamais été repré-
senté. Ellp est morte à Paris en 1813.
BEAUMONT (Messire Gilles , comte de),
cliambrier de France, épousa en premières noces
Gertrude, fille aînée de Raoul de Soissons, et
d'Alix de Dreux. Il mourut en 1220. On trouve
une chanson notée de sa composition dans un ma- .
auscrit de la Bibliothèque impériale coté n' 7222.
BEAUMONT (Phançou ^b), éerivaii liran-
çais fixé en Italie , est auteur de plnsleiirs ou-
vrages an nombre desquels on remarqoe : MÊe-
fnoria sopra Zanto, Aristosseno e Stesicoroi
Païenne, 1835, in-g*. Cet écrit n'eeC pas i
intérêt poor riiistoire delà nrasique.
BEAUMONT (SAunua de). On
sous ce nom nn opuscule intitulé : Lettre nr ta
musique ancienne et moderne; Paris, 1743,
in-l 2. Bans cette brochure il est ptrttcalièrement
traité de Topera, et la musique de Rameau y est
sacrifiée à celle de LuIli. L'auteur de cet écrit ébit
né dans la province de Normandie , et frère d*aix
ecclésiastique du diocèse de Rouen , de qui Vam
a quelques ouvrages médioms de littérature et
d'histoire.
BEAUPLAN ( AnADéE i^), dont le nom vé-
ritable était Mousseau , était fils d'un maître
d'armes des enfimts de France. Il naquit en 1790
dans une petite terre près de Chevreuse, à quatre
lieues de Paris , laquelle appartenait à sa mère.
C'est de cette propriété, nommée Beauplan,
qu'Amédée Rousseau a pris le nom sous lequel ii
s'est fait une certaine réputation de musicien et
de littérateur. Ses premières années furent mar-
quées par de tristes événements ; car son père
fiérit sur Péchafaud révolutionnaire; ses tantes*
M"< Campan et M»* Auguier, toutes deux atta-
chées au service de la reine Marie- Antoinette ,
furent persécutées sous le règne de la Terreur, el
Mb« Auguier, sur le point d'être arrêtée, se donna
la mort en sautant par une fenêtre (i). L'édoca-
tion musicale de Reauplan fut assez faible; mais
l'instinct lui tenait lieu de savoir. Il trouvait,
presque sans les cheiQpher, des mélodies gracieuses
qui ont Dût la fortune de quelques-unes de ses
romances et qui ont rendu son nom populaire.
Homme du monde et doué d'un esprit agréable,
il était rectierclié, fêté dans les salons; partani,
il lui restait peu de temps pour travailler. De là
vient qu'avec des idées charmantes et (aciles, il
a fait peu de chose. D'ailleurs peu constant
dans ses goûts il caressait tour à tour la ma-
sique , la peinture , les lettres , écrivait des co-
médies, des vaudevilles, des opéras comiques,
des romans et des fables. Mais de tout cela il
ne reste guère, et ses meilleurs* titres au soh-
veuir de la postérité seront toujours ses ro-
mances. Bonheur de se revoir, V ingénue, le
Pardon, Taisez-vous, et le ravissant nocturne
Dormez, mes chères amours» que toute la France
a chantée En 1830, Amédée de Beauplan eut la
fantaisie de travestir en opéra comique, sous le
(1) Oa Mit que la seconde flUe de eette dane , ooitsiiie
d'Amedée de Beauplan, devint la 1
Key, prince de la Moskowa.
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BEAUPLAN — BECCATELLl
287
fUnàûl'Amazonef on TaiMleTille jooë quelques
années eupanifant sons celui dn Petit dragon
de VineennêM, Sa pertitlott avait été arrangée par
un liomnie dn ni^iery mais elle n*en parut pas
Bieilleiire. L^ouvrage, représenté le 15 noTembre,
B*eul que deux représentatiotts. Cet échee décoo*
ragea d'abord Beeuplan; mais en 1S4&, il tenta
on nouvel esaai à f Opéra-Comiqne dans nn ou-
vrage en un aele intitulé: Le nutri au bal^ dont il
avait tâdaé eette fois de fkire seul la musique :
«elle noQveHe production ne Técut pas plus que
la première. Amédée deBeanplan est mort à Paris
le 24 décembre 185S, à l'âge de soixante-trois
ans.
BEAUPUI (....), fiimense haute-contre de
f Opéra, sous radministration de LuUi, était élève
de ee grand musicien , et débuta en 1672. On
ignore l'époque de sa mort.
BEADVARLET - CHARPENTIER
<JtAM- Jacques), né à Abbeville, en 1730, était
ofganiste à Lyon lorsque Jean-Jacques Rousseau,
passant par cette ville , Tentendît et le rélicita sur
ses talents, qu'il Jugea dignes de la capiUle. M. de
Montaxet, archevêque de Lyon et abbé de Saint-
Victor de l'aris, lui fit donner l'orgue de cette
abbaye , dont il vint prendre possession en 1771 .
Daquin étant mort l'année suivante, un concours
fet ouvert pour lui donner un successeur dans
t'emploi d'organiste de Saint-Panl : Charpentier,
qui s'y présenta, l'emporta sur tous ses rivaux
at fut nommé. 11 Ait aussi t'un des quatre orga-
nistea de Notre-Dame. Son sort était fixé de la
manière la plus brillante, lorsque la subrersion
du culte cathoHqne le priva de ses places d'orga-
niste de Saint-Paul et de Saînt-Yictor, en 1793 ;
lechagrin qu'il enconçnt le conduisit au tombeau,
au mois de mai 1794. Après la mort d'Armand-
Lonia Couperin, Charpentier fut considéré géné-
ralement comme le plus habile organiste rrançals;
cependant on ne trouve point dans ses ouvrages
de quoi justifier cette réputation. Les plus connus
«ont : — t* i>ièoes d'orgue; Paris, in-fol.; -^
T Sonates de clavecin , op. 2 et 8 ; — 3* Airs
variée pour piano , op. 5 et 12 ; — 4* Fugues
pour l'orgue, op. 6 ; — 5* Trois Magnificat pour
l'orgve, op. 7, in-foi. oU.; — e* Deux con-
certoa pour clavecin, op. 10. Son Journal d'orgue,
qui parut en 1790 (Paris, Le Doc), est composé
de donne numéros, dont voici l'indication : —
1* Messe en mi mineur; — 2* Six fugues; —
3" Deux Magnificat; — 4* Messe en ré mineur ;
— 5* Quatre hymnes pour la Cireoncision , l'E-
piphanie, la Purification et l'Annonciation; •—
6* Messe royale de Dumont; — 7* Quatre hym-
nes; — g* Plusieurs proses pour les principales
(êtee de l'année ; — 9* Deux Magnificat , avec un
carillon des morts au Gloria Patri; ^ lo* Messe
en sol mineur; ^ il* Deux Magnificat où l'on
trouve des noèls variés; — 12* Trois hymnes,
celles de Saint- Jean-Baptiste, de l'Assomption
et de l'Avent, avec quatre grands chœurs pour
les rentrées de processions^
BEAUVARLET . CHARPENTIER
(Jacqubs-Masie), fils du précédent, est né à Lyon
le 3 juillet 1766. Il eut pour maître de clavecin
et de composition son père, à qui il succéda
dans la place d'organiste de Saint-Paul, après le
rétablissement des églises. U a fait un grand
nombre de pièces de clavecin et d'orgue, parmi
lesquelles on remarque : — 1* Victoire de l'armée
d'Italie, ou bataille de Montenotte ; Paris , 1796;
— 2* Airs variés à quatre mains ponrle clavecin,
1799 ; — 3* La baUille d'Austerlitz, ISOI»; —
4* La haUille d'Iéna, 1607; — 5* Méthode d'or-
gue, suivie de l'office complet des dimanches et
d'un Te Deum pour les solennités, etc., etc.
Charpentier a donné aussi au théftlre^ des
Jeunes Artistes, en 1802, Gervais, ou le Jeune
Aveugle, opéra en un acte. Dans les dernières
années de sa vie, il fbt organiste de l'église
Saint-Germain-des-Prés. Cet artiste a cessé de
vivre au mois de novembre 1834.
REGGATELLI (JBAM-FnANçois), Florentin,
fut maître de chapelle à Prato, petite ville de la-
Toscane, et mourut en 1734. Il fit paraître dans
le 33* volume du journal d^ Letterati d^Halia,
une dissertation. sur un problème singulier qui
consistait à trouver le moyen d'écrire nn morceau
de musique pour des instruments aocoidés de di-
verses manières , en sorte qne chaque partie pût
être jouée aune cier quelconque sans désignation.
Ce morceau a pour titre : Parère sopra il pro- «
blema amumieo :fare un concerto con péà
stromenti diversamente aceordati, e spassare
la composisione per quaUivoglia intervallo.
On a aussi du même auteur : — 1* Lettera cri»
tico^musica ad un suo etmieo sopra due d\f'
HeoUà nella facoltà musica , da un nu)demo
autore praticata. Dans le supplément du Journal
des Lettrés d'Italie, t. III, année 1726, p. 1-55,
une critique de cette lettre parut sous ce titre :
Parère del sig, N. N. sopra la lettera cri'
tico-musiea del sig. Giovan Franeesco Bec*
cateUiy Fiorentino, Beccatelli y fit une réponse,
et rintîtuia : Hisposta al parère serilto da N.
N. sopra la lettera critico-musica. Cette ré-
ponse fut insérée dans le même journal et dans le
même Tolume, p. 67-83. Une autre dissertation
a paru dans ce volume sur l'usage dn bécarre
dans la musique moderne (Supp^ementt al Gior-
nale de Letterati d'italia, i. III, Venis^ 1726,
in-8*, p. 492). Le père Martini possédait aussi
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288
BËCGATELU — BÊCHER
one Spiegazione sopra la leUera eritico-mu^
siea, en manuscrit. Parmi les oayrages inédits
de Beccatelii , on trouve : « t* Documenti e
regole per imparare a tuonare il basse cor-
iinuo; — 2* Sposizione délie musUhedottrine
degli antichi greci e lalini; — 3* JHvisione
del monocorde seconda Piitagoraf e Tolomeo,
nei generi diatonico , cromatico ed enarmo-
mco^Yoy. Martini, Slor. di mus., 1. 1, p. 449.
BECELLl (jDLES-CéSÀB), Httérateor et
poète , naquit à Vérone en 16ft3. Après airoir
fait ses éludes ctiez les jésuites de cette Tille, il
entra dans leur société; mais en 1710 il mani-
festa le désir d'en sortir, et il en obtint l'autori-
sation. Pins tard il se maria et se livra à ren-
seignement. Il était des Académies de Vérone,
de Bologne , de Modène, de Padoue , et il four-
nissait à toutes des mémoires et des dissertations.
Il mourut au mois de mars 1750. Parmi ses nom-
breui ouvrages on compte deux morceaux re-
latifs à TAcadémie philharmonique de Vérone;
le premier a pour titre : i* Lesione nelV Àca-
demiaftlarmonica; Vérone, 1728. Il parait que
ce sont des lectures faites dans cette académie
par Tàuteur. Le second ouvrage est un dialogue
intitulé : De jEdUms Academix philarmonicx
VeronensiSf ejtisdemquemuseo; Vérone, 1745,
Mn-4».
BÊCHE. Trois frères de ce nom étaient atta-
chés à la musique du Roi , vers 1750. L'aîné, qui
était doué d'une fort belle voix de haute-contre,
était chanteur à la chapelle royale; il s'est retiré
vers 1774 , après plus de vingt-cinq années de
service. Il était instruit dans tout ce qui concer-
nait son art, et c'est en partie sur les notes qu'il
avait remises iLLa borde, que celui-ci a composé
son Essai sur la musique. Le plus jeune fut un
des compilateurs du solfège d^ Italie.
BÊCHER (Alfbed* Jules), docteur endroit
et compositeur de musique, naquit à Manchester
en 1804, de parents allemands qui, jouissant
d'une certaine aisance, revinrent dans leur patrie
et s'y fixèrent. Bêcher, dès son enfance , se livra
à l'étude de la musique; puis il suivit les cours
des universités de Heidelberg et de Gœttingoe,
et alla achever ses études de droit à Berlin, où
il obtint le doctorat. Compromis par ses relations
avec des sociétés démagogiques, il subit une dé-
tention de quelques mois dans une forteresse;
mais aucune preuve de conspiration n'ayant pu
être fournie contre lui , il fut remis en liberté, 9X
alla s'établir à Elberfeld comme avocat Cepen-
dant, entraîné par sa passion pour la musique et
par les bizarreries de son caractère, il négligea
ses affaires. Bientôt abandonné de ses clients, il
ne trouva plus d'existence assurée dans cette ville.
•t il alla passer qudques mois à Cologne, oà il
rédigea un journal commercial qui n'eut pas de
succès. Dégoûté de cette entreprise , il alla s'éta-
blir à Dusseldorf , s'y lia avec quelques artistes,
particulièrement avec le peintre Grobbe, et y vécut
dans une sorte d'enthousiasme que troublaieat
quelquefois les besoins de ta vie réelle, mais dont
l'iafluence se fit sentir dans*queiques-utts de tes
ouvrages. Un moment vint pourtant où des em-
barras pécuniaires l'obligèrent à s'éloigpier d'une
ville qui lui plaisait, pour aller cberdieraillenrs
des moyens d'existence. Il se dirigea vers la Hol-
lande : mais son dénûment était tel, qu'il fut
très-benreux de vendre la propriété d'un de ses
ouvrages pour quelques écus, à un marchand de
musique de Wésel. Arrivé à La Haye, il y donna
des leçons de musique et fit un court de tiiéorie
de cet art : mais peu satisfait encore de cette
position, il se rendit à Londres en I840, avec
quelques lettres de recommandation qui lui pro-
curèrent l'avantage d'être atUclié comme pro-
fesseur à llnstitiition royale de musique. Les
cinq années qu'il passa dan» celte grande ville
furent les plus heureuses de sa vie. Parmi les re-
lations qu'il y avait formées se trouva celle d'un
riciie négociant qui le chargea d'aller à Vienne ,
en 1845, pour y suivre les détails d'un procès
inoportant pour lequel il lui fut avancé une somnne
assez considérable. Béclier partit donc de Londres
et arriva à Vienne, dont il ne devait plus sortir.
En passant à Leipsick', il y avait vu Meodel8.M>lia
qui lui avait donné quelques lettres de recom-
mandation à l'aide desquelles il fut bien accueilli
dans plusieurs cercles d'artistes et de littérateurs.
Bientôt attaché à quelques journaux d'art, il se
fit remarquer par roriginalité de sa critique. Ce
fut aussi à cette époque que furent publiées ses
compositions les plus importantes. Il venait de
faire paraître la deuxième édition d'un écrit rempli
d'enthousiasme sur le talent de Jâiny Lind et Mir
sa vie, lorsque la révolution populaire de Vienne
éclata au mois de mars 1848. Entraîné par ces
circonstances, qui d'ailleurs se trouvaient en har-
monie avec ses sentiments et ses opinions , il de-
vint un des plus ardents cliefs de la révolte, et
entra dans le comité central démocratique qui
dirigeait alors les événements. Avec la coopération
des chefs de clubs, tels que Fauseneau, Jellineck,
Stift et Kolisch, il fonda le journal U Radical,
dont le premier numéro parut à Vienne le 16
juin 1848 , et qui ne cessa qu'à la prise de Vienne
par les troupes impériales. Jusqu'au dernier mo-
ment, il combattit avec énergie dans les rangs
de la garde mobile, excitant toute la population
de Vienne à une résistance désespérée. Arrftté
quelques jours après la prise d'assaut de oeCIn
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BECHER
289
ville, il fut traduit devant un conseil de guerre
qai le condamna à la peine de mort, le 22 no-
Tembre. Cette sentence Tut exécutée le lendemain»
et Bêcher lut fusillé avec Jellineck et quelques
autres cbefs, dans les fossés de la ville , hors de
la Porte-Neuve de Vienne. Ainsi périt à l'âge de
4uaraDte*qnatre ans un homme qui aurait pu se
faire un nom honorable dans son art, si ses pas-
sions ne l'eussent pas souvent jeté dans des voies
opposées au but quMI voulait atteindre. Son ami,
M. Walter de Gœthe, nous a révélé le secret
motif des violences où Bêcher s*est laissé entraîner,
par ces paroles tirées d^une touchante élégie :
« Infortuné ! ce qui t'enflammait le cœur, ce n'é-
« tait point l'amour de la liberté , comme tu le
« pensais dans ton aveuglement ; c'était reffer-
« v««oence de tes passions; tu te laissas entraîner
« par la plus misérable de toutes, par la vanité!
« Tu voulais à tout prix sortir de Tobscurité;
A tu voulais briller ; au lieu de souffrir, tu vou-
« Uis dominer; ce qu'il te fallait , c'était de l'ad-
« miration, une foule attentive .... » Plus loin,
M. de Gœtlie apprécie le talent de Bêcher en
tenues correspondants à ceux-ci : « CTest dans
« les quatuors de Bêcher, et non dans le déver-
« gondage de son journal, que nous devons cher-
« cher (nons autres artistes du moins) la profes-
« sien de foi de son àme. Or, dans ces quatuors,
« malheureusement inédits, Bêcher nous a laissé
« an solide et superbe édifice , dont ses compo-
« sitions de moindre étendue représentent en
« quelque sorte l'ornementation fantastique. Bé-
« cher, je le dis dans la plus intimé conviction,
<c nous a révélé un riche trésor dans ses qua-
« tours : la profondeur du sentiment, Télan
« vigoureux de la petisée, la connaissance vrai-
M ment prodigieuse de tous les effets dont les
« instruments à cordes sont susceptibles , voilà
« des qualités qu'on ne peut lui contester, et qui
« font pardonner quelques longueurs et des pas-
« sages entacliés do recherche et d'alTectation.
« yn jour ses compositions seront aimées et ad-
• mirées, à moins qu'elles n'aient le sort de
« beaucoup d^autres érainentes productions d'ar^
« tistes allemands, et qu'elles ne disparaissent
m à jamais dans les cavités poudreuses d'une ar-
« nooife.
« Que de belles choses ne devons-nous pas à
« Bêcher ! et que de chef^-d'œuvre il nous eût
m donnés encore, si Tinfatigable travailleur avait
« pu exécuter tous ses projets ! L'été , pendant
« son s<^joar à la campagne. Bêcher produisait
« plus en un mois que beaucoup d'autres en un
• an. Ses admirables Lieder de Mignon et da
« Joueur de harpe, qu'il se proposait de lier
m par des morceaux de musique instrumentale
BlUCR. UNIV. DES MUSICIENS.
« et des chcBurs pour en former une composition
« de quelque étendue, n^arriveront sans doute
« jamais à la publicité , quoique les esquisses de
« son travail soient à peu prés terminées. Bêcher
« couvait dans sa pensée la musique d'un opéra
c {la Mort de César); il avait aussi conçu le
c projet de faire un opéra avec le poëme dramati-
« que, Blrinde, du jeune Max Wolfgang de Gœ-
« tt)e ; un troisième cahier de pièces lyriques était
« prêt à être livré à Timpression ; sa symphonie
« avançait, et des Lieder de toote dimension
« naissaient chaque jour sous sa plume. Bêcher
« secouait tout cela comme d'une corne d'abon-
* dance devant ceux qui le recherchaient. Il se
c sentait heureux et se livrait à une joie tout
« enfantine, toutes les fois qu'une de ites compo- •
« sitions éveillait les sympathies de ses au<*
R diteurs ; et puis, il était partout, aidant et oon-
« seillant,lui qui trouvait si peu d'assistance, etc. »
L'Allemagne n'a point partagé l'admiration de
l'auteur de ces paroles pour les productions de
Bêcher. Ainsi que le dit lui-même M. de Gcslbe,
Berlin savait à peine son nom ; Vienne le repous-
sait, et Leipsick, où plusieurs de ses ouvrages
ont été publiés, a montré pour eux jusqu'à ce
jour une complète indifférence. Il y a quelque
chose pourtant qui n'est pas commun dans ses
iÂeder, et ses pièces lyriques pour le piano ont de
la fantaisie ; mais le désordre règne dans tout
cela; on y sent la recherche, le désir de Vol-
traordinaire , et cette antipathie du simple qui a
saisi beaucoup de musiciens de l'époque actuelle.
Les ouvrages pul' par Bêcher, avant les évé-
nements qui furent causes de sa fin tragique,
sont : 1^ Huit poésies (Gedichle) pour voix seule
et piano, op. 1 ; Leipsick, Hofmeifter. — 2" Huit
pièces lyriques pour le piano, op. 2; Cologne,
Eck. ^ 3* Six poésies à voix seule et piano, op.
3; Elberfeld , Arhold. — 4* Rondo pour le piano,
op. 5; Vienne, Mechetti. ^ 5* Trois sonates pour
piano seul, up. 7 ; Wesel, Printz. — 6* Six chants
à voix seule avec piano, op. 6; Pologne, Eck.
-^ 7* Thème original varié pour piano ; Ams-
terdam,'Steup. — 8* Monologue pour piano,
op. 9; Vienne, Mûller. — 9* Six chants à voix
seule avec piano, op. 10, 4* recueil de chants;
Vienne, Haslinger. _ iO"* Sonate pour piano, op.
11; Vienne, Miiller. — 11" Neuf pièces lyriques
pour le piano, op. 18; p. Vienne, Mechetti. —
12* Z^ Heusarde, tir hongrois varié pour le
piano; Amsterdam, Steup. — 13*" Adagio ap-
passionato pour le piano, op. 20; Vienne, Mûller.
On a aussi de Bêcher un compte rendu de la fête
musicale donnée à Cologne, en 1836, sous ce
titre ; Bas Niederrheinische Miuik/est àsthe-
tisch und historisck betrachtet von^etc, Co-
19
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390
BECHER — BECK
logne, Biuchler, 1836, inS* de 25 pagM. Sa oo-
ticasur ia vie de /enny lÀndesi intitulée : Jenny
lÀnd, eine Skiue ihre$ Ubens, avec le portrait
de la cantatrice; Vienne, Japper, 1847, in-8«.
BEGHSTEIN (Loois), conseiller privé à
Gûlha, est né à Meinungen, le 04 novétnbre t801.
Après qu'il eut terminé ses études de collège, il
fut destiné à U profession de pharmacien et alla
faire son apprentissage àArn8tadt;maisun recueil
de poésies qu'il publia dans cette yille, en 182a,
ayant fixé sur lui Tattention du duc de Saie-
Meinungen , ce prince lui fournit les moyens
d'aller étudier l'histoire et la philosophie à l'uni-
▼eivité de Leipsick. De retour à Meinungen dans
Tautomne de 1831, il obtint la place deconserra-
teur de la bibliothèque du duc et celle de bi-
bliothécaire adjoint de la bibliothèque publique.
F.n 1833, il reçut sa nomination de bibliothécaire
en chef. Depuis lors M. Bechstein a publié
beaucoup de poésies de dffrérents genres et un
liTre intitulé : Fahrten eines Musikanten
(Voyages d*un musicien); Schleusingen, Glâ-
ser, 1837, 3 ▼ol. ln-8', avec des planches de
musique. Le héros de ce livre est le professeur
Elster, connu en Allemagne comme savant et
comme musicien distingué Suivant certains
bruits qui se sont répandus, Elster serait lui-
même Tauteur de Touv^e : mais il n'aurait pas
voulu le publier sous son nom, et il aurait obtenu
de M. Bechstein d*en prendre la responsabilité.
BECK (David) , habile constructeur d'orgues,
vivait à Halberstadt en 1590. Son premier ou-
vrage fut Torgue de Téglise Saint-Martin de cette
ville; mais ce qui assora surtout sa réputation
fut Torgue de Péglise du château deGroningue,
qu'il entreprit en 1592, auquel il employa neuf
ouvriers, et qu'il acheva en 1596. Cet ouvrage,
restauré en 1705 par Christophe Contins,
fut examiné solennellement et reçu par cin-
quante-trois des plus célèbres organistes et cons-
tructeurs d'orgues de l'Allemagne. Il est composé
de cinquante-sept jeux , deux claviers, pédale,
et a coûté dix mille écus de Hollande; somme
énorme pour ce temps. Werckmeister a décrit
la cérémonie de la r<^ption de cet orgue dans
un écrit spécial intitulé : OrganumGruningetue
redivivum, etc. ; Quedlin bourg, 1705, in-4®. (F.
WBRQSMBlSTeR.)
BÉCK (Michel), professeur de théologie et
de langues orientales à Ulm , né dans cette viile,
le 24 janvier 1653, a publié une dissertation De
aceentuum Hebrxorum usu musico; léna,
1678, in-4°. Elle a été réimprimée dans le Thé-
saurus theolog. philolog., etc.; Amsterdam,
1701 , sous ce titre : De accentuum usu et abusu
nnusico hermeneutico, Beck a composé cette
dissertation pour défendre Tantiquité des acœnU
musicaux des Juifs contre lesattaquesde Bohlius»
qui prétendait qu'ils étaient inconnus des anciens
Hébreux. Il avoue cependant que ces accento va-
rient de signification entre les Juifo allemand»,
italiens, espagnols et portugais. Au reste, ces
deux savants manquaient de documenta authen-
tiques pour traiter cette question, qui pourrait
être examinée aqjourd'hui avec quelque soeeès.
BEGK (RsicBAaDT-CHAatBs) , musicien alle-
mand , vivait à Strasbourg vers le milieo du dix-
septième siècle. Il a fait imprioDer : Brster TheU
neuer Allemanden , Balletten, Arien, Gigenf
Courahien , Sarabanden , mi/ xi^ey VioUnen
und einem Bass (Première partie de nouvelles
allemandes, ballets, airs, gigues, courantes et
sarabandes pour deux Tiolons et basse); Stras-
bourg, 1654.
BEGK (Jean- Pbiuppe), musicien allemand
du dix-septième siècle , vraisemblablement de la
famille du précédent, a fait imprimer . AUe-^
manden , Gigen , CouratUen und SarabaM'
den au/der Viola da Gamba *u streichen
von etlichen Accorden (Allemandes, gigues,
courantes et sarabandes pour la basse de Tîole).
Strasbourg, 1677.
BEGK (Godefroi* Joseph ) , né à Podiebrad,
en Bohème, le iônoveml»« 1723, fut dans sa
jeunesse un excellent organiste à l'église Saint-
Egide, de Prague, et plus tard devint un bon
chanteur en voix de basse. Après avoir fait ses
études dans sa ville natale et à Prague où il tei^
mina son cours de philosophie, il entra dans
Tordre des dominicains» puis se rendit en Italie
en 1752, et séjourna quelques années à Bologne
et à Rome. De retour dans sa patrie , il y
fut nommé professeur de philosophie à Puniver-
sité de Prague, et enfin supérieur et provincial
de son ordre. Savant musicien, il écrivit beàw
ooupde musique d'église et s'essaya dans le stjle
instrumental. An nombre de ses ouvrages, on cite
une grande symphonie qu'il composa en 1786 et
qu'il dédia à Tarchevêque de Prague. Celui-ci se
chargea de toute la dépense de l'exécution. Beck
mourut à Prague le 8 avril 1787.
BEGK ( JBAN-ÉBEiiHA.Rn). Voyes Bebk.
BEGK (Léonard). Voyez Beckb.
BEGK (François), fils d'un conseiller privé
du prince Palatin, naquit à Mannhdm en 1730,
et fui adopté par le prince , qui le fit élever jus-
qu'à l'&ge de quinxeans. Son père, bon musicien
I et qui jouait bien du violon, lui donna des leçons
I de cet instrument, et lui fit faire de rapides pro-
I grès , grâce à l'heureuse organisation quête jeune
Beclc avait reçue de la nature. Devenu le favon
. du prince et l'objet de l'envie des courtisans, il
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BECK. — BECRER
291
semblait destiné à la plus heorease existence;
mais ane affaire malheurease, causée par on bon
mot imprudent du jeune borame, l'obligea à se
battre en duel. Son adversaire fat blessé mor-
teUement, et Beck dut chercher son salut dans
la Alite. Il se rendit à Paris, puis alla s'établir,
à Bordeaux, et y devint ditectenr du concert,
vers 1780. C'était un compositeur fort habile,
qui aurait pu se faire une brillante réputation,
s'il e6t voalii se fixer à Paris ; mais il n'était
point aiguillonné par le besoin de renommée, et
son tndifrérence sur ce point allait même jusqu'à
l'exeèa. Il en résulta qu'il produisit peu , quoique
sa carrière ait été longue , et que sa fortune en
souffrit autant que sa réputation. B est mort à
Bordeaux, le SI décembre 1809, dans un âge
avanoé. La quatrième classe de llnstîtot l'avait
Bomraé son correspondant. En 1776, il publia
quatre osavres de symphonies de sa composition,
chacun de six symphonies. En 1783 , il fit exé-
cuter au concert spirituel un Stabat q»i fut très-
applaodi. Le 3 juillet 1789, il fit représenter, sur
le théâtre de Monsieur, Pancfore, mélodrame;
cet ouTrage eut peu de succès. La partition a éte
gravée. On connaît aussi de lui nn Gloria et un
Credo qui sont exceUente. Il a laissé en manuscrit
des quatuors pour violon et des sonates de
BE€R (Guillacjiib), né à Carlshaven dans
le duché de Hesse-Cassel, en 1765, a publié en
1787, dans un almanach de la Hesse, no essai
intitulé: Etwas ûber die Musik (Bagatelle sur
la musique).
BECR ( CHRériiN-FRénâiic ) , compositeur et
pianiste à Kirckbeim, vers la fin du dix-huitième
siècle, a publié les ouvrages suivants de sa com-
position : 1* Deux sonates pour le clavecin à
quatre mains; Spire, 1789. » 2* Fantaisies pour
le clavecin; Dresde, 1791. — y Concerto pour le
clavecin , en si bémol , avec accompagnement ;
Spire, 1792. —4* Six menuets à quatre mains;
Heilbronn etOiïenbacb, 1794. — 5* Concerto avec
accompagnement de deux violons, alto, basse,
deux fiûtes et deux cors; Mayence, Schott. —
6* Six pièces faciles à quatre mains ; ibid. —
7* Dix variations faciles, ifr. — 8"* Douze varia-
tions sur l'air God save the King ; ibid., et d'au-
tres morceaux. Gerber a attribué à Chrétien-Fré-
déric Beck le mélodrame de Pandore, qui est
de François Beck.
BECK (Josephà), née Scheefer, cantatrice
allenaande, élève de madame Wendiing, débuta
en 1788 au théÂtre de Manheim, comme première
ebanteuse. Elle y resta jusqu'en 1797 , époque
où elle passa à Munich. On vante l'étendue de sa
voix et la hardiesse de son exécution. Les pre-
miers rôles des opéras de Mozart éteient ceux
où elle brillait particulièrement.
BECK (FninéRic-AnoLPHB), répétiteur du
corps royal des nobles cadets , à Berlin , a publié
m petit ouvrage intéressant sous ce titre : Dr.
Martin Luther's Gedanken Hber die Musik
(Idées de Martin Luther sur la musique) ; Berlin et
Posen, £. S. Mittler, 1825, in-8% de XXVIII et u 5
pages. Ce livre est rempli d'une érudition solide.
BECKË (LtofAEn), musicien à l'église de
Notre-Dame à Nuremberg, naquit dans cette
ville en 1702, et mourut en 1769. 11 jouait su-
périeurement du hautbois d'amour, et a composé
des Partite pour son instrument, luth et basse
de viole , qui sont restés en manuscrit.
BEGKE (Jban-Baptistb), fils du précédent,
et non son frère, comme le disent les auteurs
du I>ictionnaire des Htutcieiu, qui le nom-
ment Jean Beek, naquit à Nuremberg le 24
août 1743. Son père lui donna des leçons de
clavecin, de chant, de basson, de flûte, et lui
fit faire ses études près de lui. Après avoir achevé
sa philosophie, le Jeune Becke embrassa Tétet
militaire, en 1762, et obtint une place d'adju-
daot près du feld-maréchal-lieutenant baron de
Bodh^ pendant la guerre de Sept ans. Pendant
la paix, il fit, avec son général , un voyage à
Stuttgart, et pendant son séjour en celte ville,
il prit des leçons de flûte du professeur Steinhaid.
En 1764, il partit pouf la Suisse et passa Pliiver à
Mersebonrg. Ayant perdu son général en 1766, il
quitte le service et se rendit à Munich. U obtint
de se faire entendre du prince électoral Maxi-
milien III, à qui son jeu plut beaucoup, et qui
le plaça dans sa chapelle. Dans te même temps
il se rendit près du célèbre Windiing, afin do
perfectionner, sous sa direction, son talent sur
la flûte. Becke passa huit mois à Manheim au-
près de cet artiste. De retour à Munich , il prit
des leçons de ooroposition de Joseph Micbl , et
commença à publier ses ouvrages pour la flûte.
Vers 1780, Becke éteit compte parmi les plus
habiles flûtistes de l'Allemagne, et ses composi-
tions, particulièrement ses concertos, étaient
. recherchés. Les Catalogues de Breilkopf (de
Leipsick) etde Westphal (de Hambourg), publiés
à cette époque, indiquent les titres deses ouvrages.
BEGKEN (FRÉDéRiG-AuGDBTB). Ou a sous
ce nom un recueil de chansons intitulé : Samffi-
lung schôner lÀeder mit Melodien ; Francfort,
1775.
BECKEB ( DmniiCB ou THiBanT),violoniste
et compositeur du sénat de Hambourg , vers ie
milien du dii-septième siècle, a fait imprimer :
1<* Sonaienfûr l Violine, 1 Viol di gambe nnd
den General' Bass ^ Ûber ChoralUeder (Sona-
19.
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393
BEGELER
les pour on Tiolon, ane basse de Tiote et la
basse contiaae, sar des cantiques); Hambonrg,
166S. — DUmusikalischen FrûhlingsFrûchte,
betUhend in drei, vier und/ûnfstimmiger in"
êtrumentùl'Harmoniey nebst dem ^ C. (Les
Jruits du printemps musical, consistant en
barmonie instrumentale à trois , quatre et cinq
parties, avec. la basse continae); Hambourg,
l668,in-rol.
BECHER (Jean), organiste de la cour à
Cassel, né le i" septembre 1736 à Helsa, près
de cette ville, est mort en 1803. 11 avait étudié
la composition à Cassel sous la direction de Suss.
Ses ouvrages pour Téglise sont nombreux, mais
il ne les a pas publiés. On connaît seulement
sous son nom un livre de cantiques intitulé :
Choralbuch zu dem bey den hessisehen re/or-
mirten Gemeinden eingefûhrten wrbesserten
Gesangbuchês (Livre de chorals pour le nou-
veau recueil de cantiques introduit dans les con-
grégations reformées de la Hesse); /Cassel » 1771 ,
in.4«.
BEGKER (Charlbs-Louis), né dans un
village de la Saxe, en 1756, a été organiste à
Nordbelm, et 8*est fait connaître par les ouvrages
soivanU : l"" Arietten und lieder mit Klavier;
Gœttingue, 1784 , in-4*. — 2* Idem, 2* et 3*
Recueils. — 3* VI Lieder der Freundschaft
und Liebe gewidmet, mit Klavier^ op. 16;
OfTenbacli, 1802. — 4* Andanteavec dix-huit
variations; Offenbach, André. — S* Six valses
pour le piano ; ibid. — 0* Doui» préIndes pour
l'orgue, avec ou sans pédale ; ibid. Becker est
mort en 1812.
BECKEIi (CHARLBB-FEBDmAiiD), orgsulste
de l'église Saint-Nicolas et professeur du conser^
yatoire de Leipsick , est né dans cette ville le
17 Juillet 1804. Schiclit et Frédéric Schneider
ont été ses maîtres de piano, d*barroonie et de
composition. A Page de qiiatone ans , il débuta
comme pianiste dans un concert ; puis il se livra
à l'élude de l'orgue et s'adonna spécialement à
cet instrument. Après avoir rempli les fonctions
d'organiste dans quelques petites églises de sa
ville natale, il obtint en 1825 la place d^orga-
niste de Saint- Pierre, vacante par la mort de
Droebs , et douze ans après il succéda à Henri
MQller, en la même qualité, dans régltse de
Skint-Nicolas. Enfin , sa position s'est complétée
par sa nomination de professeur d'harmonie et
d*orgue au'Coni^ervstoire de Leipsick. Becker
s'est fait connaître comme artiste par la publi-
calion de quelques bagatelles pour le piano ; par
un recueil de 12 adagios pour orgue, op. 9 ; par
deux oeuvres de trios pour le méii.e instrument,
op. 10 et 11, et par un recueil de dix-huit
pièces de différents caractères, op. 12. On a
anssidelui: ^ran^e/. Choralbuch^ i^entkal-
[ tend vierstimm. Chorale (Livre choral consb-
tant en cent trente-huit chorals à quatre voix,
pour le nouveau Kvre du chant de Leipsick) ;
Leipsick , Fr . Fleiscber in-4* ; — Le livre complet
de mélodies pour le même chant ( VolUtàndiges
Choralmelodienbueh)^ ibid. ; et un recueil de
chorals pour le nouveau livre de chsnt de Ham-
bourg, Crantz. M. Becker a aussi donné en 1831
une édition des Chorals à quatre toIx de Jean-
Sébastien Bach, qui n'a pas obtenu TapprotMlioD
des connaisseurs, et il a été , conjointement avec
Blllroth , éditeur d'une oollectioo de clioralt des
seizième et dix-septième siècles; Leipsick, Taa-
chnitz. M. Ch. F. Becker est plos connu par
ses travaux de littérature musicale que par ses
compositions. Son premier ouvrage dans cette
branche de l'art a paru sons ce titre : lUif A^e-
ber/ûr Organisten (Conseils pour les organis-
tes); Leipsick, Scliwickert; 1828, io-S*" de 142
pages. Dans la même année, il commença à
écrire sur son art dans les journaux , et fit in-
sérer des morceaux sur divers sujets dans la Cad-
lia, rédigée parGottfried Weber (L IX, p. 69-84),
dans la Gazette générale des églises (Aifyem,
Kirchenteitung) publiée k Darmstadt (i828,
p. 910, 982 , 1SÔ8), Dans VButonia, publiée à
Breslaa (t I, p ISl —135; 1 11, p. 241— 246);
dans le Tageblatt de Leipsick (an. 1830,
p. 677—68 1 et 753—755 ) ; dans les Zeitgenossen
de la même ville ( 1832 , p. i » 39 ) ; et dans
la Gazette générale de musique de Leipsick (ans.
37, 38, et 44). Lorsque la nouvelle Gazette mo-
slcalefut fondée, en 18S4, par Bobeii Schumann,
M. Becker fut au nombre des collat>orateurs de
cette feuille, lesquels, sans le savoir, se prèlaient
aux Intérêts de novateurs dont Pimpui<sanoe
s'est manifestée dans la suite. Il a publié dans
cette feuille un certain nombre d'artides sur des
objets d^érudition municale. Outre ces morceaftx
détacliés , il a donné les ouvrages dont les titres
suivent : 1^ Systematisch-chrouologische Dar^
stellung der musikalisehen Literatur von der
fruhesten Msati/dieneifes/eZet/ (Exposé systé»
matico-chronologique de la litlf^rature musicale
depuis Pantiquiié jusqirk l'époque actuelle);
Leipsick, Robert Friese , 1836, 1 vol. in-4^ En
1839, il a fait paraître un supplément du même
ouTrage, sous le même titre et chez le même édi-
teur, en un cahier de 12 feuilles in-4*. Ce livre
est la reproduction de la Littérature génércUe
de la musique de Korkel , avec les quelques ad-
ditions de Litlitentlial , et celles que M. Becker
y a faites.- Dans le supplément se trouvent , en
assez grand nombre, des rectifications et addi-
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BECKER
298
tioDt bieo faites, lesquelles sont distinguées par
un W., et que je crois avoir été fournies par
M. Antoine Scbmid, de Vienne, auteur de Texcel-
lent travail sur Ottaviano de Petmcci et sur ses
siiecesseurs. — 2"* Die ffatumtuik in DettUch*
land in dem ieten, Xlten und tèten Jahr-
kunderte, Materialien zu einer Geschichte
desselbenUf etc. (La musique de chambre en Al-
leoMgiie dans tes seizième, dix-septième et dix-
hnitièine siècles. Matériaux pour son histoire»
etc.); Leip^ick, Fest, 1840, in-4* de 123 pages.
— 3*Z>ie Tontoerkedei leten und ilienJahr-
bundert, oder systemaiiscfi chronologische
Zusammenitellung der in diesen zwei Jahr'
kunderten gedruckten Muiikatien (Les œuvres
de musique des eeizième'et dix -septième siècles ,
ou tableau systématico-clironologique de la mu-
sique imprimée dans ces deux siècles) ; Leipsick,
Ernest Fleischer, 1847, in-4* de 22 feuilles, avec
le portrait de Tauteur. Ces deux derniers ou-
vrages ont été entrepris dans le but de faire pour
les oMivres pratiques de Tart ee que Fori^el a
fait pour sa littérature ; mais il y a loin de Tune
à Pautre ceuvre sous le rapport de Texécution.
— 4* AlphaMisch und chronologisch geord-
netes Verzeichniss einer Sammlung von mu-
tikalischen Sehri/ten, Sin Beitrag %ur Lite*
ratur^Geschichte der Musik ( Catalogue alpha-
bétique et chronologique d*une collection d'écrits
sur la musique. Essai pour l'histoire de la litté-
rature de cet art); Leipsick, Breitkopt etHàr-
tel, 1847, gr. in-8*. Ce catalogue est celui de la
collection d'ouvrages sur la musique possédée par
M. Becker lui-même. — 5* Die TonkûntUer
de$ neunzehnten Jahrhunderts ; einKalenda-
riscàes Handbuch sur Kunztgeschichte ( Les
Musidens du dix-neuvième siècle. Manuel dans
la forme d'un calendrier pour Tliistuire de Tart) ;
Leipsick, Kôssiing, 1849, in-8'' de 177 pages.
M. Becker m'a fait l'honneur de me dédier ce pe-
tit ouvrage. Hélas 1 je ne me montre guère re-
connaissant! Mais quoi? la vérité ! Je ne la tsa-
birai pas en déclarant que M. Beoker m'a paru
un excellent homme, et qu'il m'a fait un accueil
rempli de bienveillance, lorsque je l'ai visité à
Leipsick.
BECKER ( CoR8T4irriN-JuLEs), compositeur
et écrivain sur la mu.<;ique, est né le 3 février
1811 à Freiberg, où son père était professeur
du collège. Dans cette Institution , comme dans
toutes celles du même genre, il y avait une
école de musique et de cliant en chœur dirigée
par Anacker. Ce professeur, ayant reconnu dans
le jeune Becker d'heureuses disposition.s pour la
musique, donna des soins à leur culture, et mit
son élève en état de prendre part à l'exécution
des grands ouvrages de Haendel, de Bach, de
Mozart et de Beethoven. A l'époque de la mue,
Becker perdit sa belle voix de soprano : il inter-
rompit alors l'étude de la musique pour suivre
les cours du collège et terminer ses étades classi-
ques; puft il entra au séminaire où sea connais-
sances musicales lui firent bientôt obtenir une
place de professeur. En 1835, il se rendit à
Leipeick dans le but de perfectionner son instroe-
tiou et d'y suivre les cours de philosophie à Pd-
niversité. Cliarles-Ferdinand Becker devint son
maître de contrepoint , et lui fit foire la connais-
sance des artistes les plus distingués de Leipsick.
En 1837, il entra dans la rédaction de la nou-
velle Gazette musicale fondée par Schumami,
à laquelle il a fourni un grand nombre d'articles
juqu'en 1846. Trouvant néanmoins peu de res-
sources pour son existence dans cette Tille, il
alla se fixer à Dresde, Ters 1843, et y Técot
comme professeur de chant et de composition.
On ignore les motifs qui lai firent abandonner
celte Tille trois ans après , et se retirer à Ho-
flœssnitz, ou Oberloesenitx, où il vécut dans «a
isolement presque absolu , sans renoncer néan-
moins à cultiver la musique comme compositear et
comme écrivain. Les ouvrages les plus importants
de cet artiste sont : 1* Une symphonie à gmd
orchestré exécutée avec succès au concert de
Leipsick, le 20 avril 1843.-2* Dos Zigeuner-
leben ( La vie des Bohémiens ) , rapsodie en sept
chants pour un chœur d'hommes, exécutée à
Leipsick, en 1845. — s° Xe siège de Belgrade,
opéra représenté à Leipsick , le 21 mai 1848. —
4** Recueils de lAeder avec accompagnement de
piano, œuvres 2, 5, 6, 8, 14, 17 ; Leipsick et
Dresde. — 5^ Trois duos pour des voix de fem-
mes, op. 86. — 6® Lieder à trois voix et piano;
op. 21 , 23. — 7* Pièces de cliant dc^tachées. ^
8* Sérénade pour violon et violoncelle , op. 34.
Becker s'est distingué comme écrivain par les
ouvrages suivants : 9* Mdnner-GesangschuU
( Méthode de chant pour les hommes) ; Leipsick,
Klem, 1845. — 10* Harmonie' Le fire fur Di-
lettanten. Brie/e an eine Dame (Science de
l'harmonie pour les amateurs. Lettres à une
dame); Leipsick, Frièse, 1842, in.8*. — IP
Kleine Harmonièlehre oder Anweisung zur
leichlen Brlernung der Kunst, etc. (Petite mé-
thode d'tiarmonie, ou instruction pour apprendre
l'art avftc facilité, etc.); Leipsick ,FrieHleln, 1844.
'12* Die Neuromaniiker (Les nouveaux roflun-
tiques. Roman musical); Leipsick, Weber
1840, 2 vol. in-8*. On a aussi de Becker une
traduction allemande du voyage musical de Ber •
tioz en Allemagne; Leipsick, 1843, et un roman
satirique intitulé Klubien und Compagnie,
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BECKER — BÉCOURT
ibid . , 1 84 1 . Cet artiste est mort à Oberlcesenitz » le
26 féTiier 1859, à TAge de quarante-huit ans.
BECRMANN (JBAN-FB«DâUOTBÉ0PHILB),
organiste de la grande église de Celle, né en 1737,
eatniortdans cette fille le 25 avril 1792, dans la
cinquante-sixième année de son âge. 6et artiste
fut un des plus habiles pianistes du dix-huitième
siède : il eioeiiait surtout dans l'improTîsation,
où il montrait one grande habileté à faire usage
du contrepoint double. Les compositions qu'il a
publiées sont : 1* Trois sonates pour le clavecin,
première partie; Hambourg^ 1769. — 2® Trois
id, deoiième partie; ibid. , 1770. ^ 3<» Trois
concertos pour le clavecin; Berlin, 1779 — 4*
Trois idem; ibid., 1780. — 5* Six sonates pour
le ctavecin, moTre 3*; ibid , 1790. ^6* Solo
pour* le claTedn; Hambourg, 1797. En 1782,
il fit représenter à Hambourg Topera de Lu-
cas et Jeannette , qni fut bien accueilli par le
pnblic.
BEGinVITH ( Jean ) , docteur en musique,
et organiste de la cathédrale de Saint-Pierre à
IVorwich, né à Oxford, est mort à Norwich, le
15 mai 1823. Il avait été élève de Hayes, et de-
vint habile organiste et théoricien instruit II a
fait Insérer dans le premier volume du Quar-
terly musical Beview (p. 380 j quelques instruc-
tions fort simples sur l'accompagnement de la
basse chiffrée. Ses ouvrages publiés sont i l*" So-
nate» pour le piano; Londres, Clementi. —
V Six antiennes; ibid. ; ^ 3^ Des gleestst chan-
sons; Londres , Goulding. — 4* Concerto pour
Corgue, oeuvre 4^ Londres, 1792. Le docteur
Beckwith a été le maître de Taughan , l'un des
plus habiles chanteurs de l'Angleterre pour la
musique d'église.
BeCQUlÉ (J.-M.), né à Toulouse, en 1800,
entra comme élève au Conservatoire de musique
dans une classe de solfège à l'âge de dix ans,
puis fût admis comme éiève de M . Tulou ponr la
flûte, et enfin, après la retraite de celui-ci, ter-
mina ses études sous la direction de Guilloo.
Une qualité de son ciiarmante, une netteté pro-
digieuse dans l'exécution des traits, et une élé-
gance de stvle fort remarquable, présageaient à
ce jeune homme une brillante carrière d'artiste.
En 1822 il obtint au concours du Conservatoire
le premier prix de flûte. Après avoir été pendant
quelques années flûtiste dans un petit théâtre de
Paris, il devint, en 1821,. première flûte de TO-
péra-Gomique. Ses succès dans les concerts Pa-
vaient déjà placé très-liaut dans l'opinion publi-
que, quand une maladie inflammatoire vint Ken-
lever à Part et à ^es amis, te 10 novembre 1825.
Il n'était âgé que de vingt-cinq ans. Non moins
distingué comme compositeur pour son instru-
ment que comme exécutant, Il mettait dans ses
ouvrages du goût et de la grâce. On connaît de
lui : 1<* Grande fimtaisie et variations pour la
flûte, avec orchestre, sur l'air II pleut, bergère ;
Paris, A. Petit; 2® Ronde d'iTmiiia variée ; idem,
ibid.,"— y* Air noavean varié pour pinno et flûte ;
ibid. ; » 4' Air varié, idem, œovie V^; Paris,
Frère ; ^ b* Les reyre^ , grande Cuitalaie ponr
flûte et piano, œuvre 1 2*. — 6* Fantaisie sur divers
motifs de Rossini poor flûte et piano, oeuvre
13ne. ~7*Fanta]8iesor Tair écossais de la Dame
Blanche, œuvre posthume; Paris, .Ph. Petit
Cette fantaisie fut composée pendant les répé-
titions de Popéra de Boieldieu.
Le frère atné de Becqnié, eonon sous le nom de
Becquië de Pef reville (Jean-Marie), est né à
Toulouse en i797. Admis au Conservatoire de
Paris, le 20 octobre 1820, il y devint élève de
Rodolphe Kreutzer, puis d*Augnste Krentier,
frère de cet artiste célèbre. Le second prix de
son instrument lui firt décerné en 1823, et le pre-
mier en 1826, en partage avec Cavilloo (Foy. ce
nom). Beequié, fut attadié soccessivement anx
orchestres de divers théâtres de Paris et a publié
plusieurs ouvrages poor son instrument, entre
autres une ftotaisie pour piano et violon, un air
varié avec accompagnement de violon, alto et
tMsse, seuvre 2"^, el un autre air varié avec qua-
tuor.
BECWARZOUSRY (AiiTOiiiB-FRÀ^çoia),
organiste excellent, né en 1750 à Jnngbonilau,
en Bohème, fut d'abord atUchéà l'église de Saint-
Jacques à Prague, vers 1777. De là il se rendit
à Brunswick, où il devint organiste de l'église
principale, en 1788. Dix ans après il se trouvait
à Bamberg, sans emploi, et enfin, en 1800, il de-
meurait à Berlin, où il est mort, le 17 mai 1823.
Ses ouvrages les plus connus sont : 1* Concerto
en fa pour le clavecin, avec accompagnement,
œuvre 1*'; OfTenbach, 1794; — 2* Concerto <»
rondo poor le clavecin, op. 2; ibid., 1794; —
3^ Trois sonates pour piano, op. 3, Berlin, 1797;
— 4* Concerto pour piano, en /a, op. 6 ; Brnna-
vrick ; — 5* Nâhe der Geliebten , mit Klaoier^
Begleitung (La présence du bien-ainé) ; — 6* Ge*
sànge am Klavier, premier recueil ; OfTenbacli ,
1799 ; — 7* Die Wûrde der Fraum (Le niérite
des femmes), avec accompagnement de clavecin ,
1800 ; — 8* Gesdnge beym Klavier, deuxième
recueil, 1801.
BÉCOURT (...), musicien français, vivait â
Paris vers 1785. Violoniste an théâtre des Beau-
jolais, il composa quelques airs de danse pour
ce spectacle, fiarmi lesquels il y en eut qui eo-
reut de la vogue. Au nombre de ces airs se trou-
vait une contredanse qui f^l connue sous le nom
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BECOURT — BEDFORD
295
de Carillon national. Elle derlnt populaire. La '
reine de France, Marie- Antoinette, la jouait sou-
Teat sur sou piano. C*est sur cet air qu'un chau-
teor des rues, nommé Ladre arrangea, en 1789,
tes paroles de la chanson révolutionnaire : Ah ! ça
ira, qui fut entonnée pendant la nuit du 5 au
6 octobre, par les insurgés, dans rinvasion du
château de Yersailles, et qui fut chantée par le
peuple jasqu^à ta fin du règne de la Terreur. C'est
ce même air dont on fit un pas accéléré pour
les corps de musique des armées de la répu-
blique française.
BEDABD (Jeàn-Baptistb), Tioloniste, né à
Rennes, en Bretagne, vers 1765, fut d'abord pre-
mier Yîolon et maître de musique au théâtre de
cette Tille. En 1796, il Tint à Paris, où il se fixa.
Il est mort len 1815. Les ouvrages qu'il a pu-
bliés sont : 1* Deux symphonies à grand orchestre.
— 2* Un duo pour harpe et cor. — 3* Plusieurs
suites d'harmonie pour des instruments è rent.
— 4* Des duos pour deux Tîolons, œuTres 2*, 3*,
4% 28*, 53* et 58*.— 5* Suites de duos pour un
\iolon seul, ou manière agréable d'exercer la
double corde. — 6o Méthode de violon courte
«t intelligible, Paris, Le Duc, 1800. — T" Des
•contredanses et des valses pour Torehestre. —
S"* Des airs variés et des pots-pourris pour le Tio-
lon. Bédard a écrit aussi ponr la flûte et pour
divers antres instruments à vent.
BÈDEf surnommé le Vénérable , naquit en
«72, près de Weremouth , dans le diocèse de
Darham, en Angleterre, et fut élevé au monas-
tère de Saint- Paul, à Jarrow, dans lequel il passa
toute sa Tie. 11 fut ordonné diacre à TAge de
dtx-neuf ans et prêtre à trente. Ou croit qu'il
mourut dans son couvent, en 735, à l'Age de
soixante-trois ans. Dans l'édition de ses œuvres
publiée à Cologne, en 1612, 8 vol. in-fol., on
trouve deux traités de musique, dont l'un est in-
titulé : MusUa quadrata seu mensurala, t. I,
p. 251, le second : Musiea theoretiea, t. I,
p. 344. Bnmey, et^ Forkei d'après lui , ont fait
remarquer que le premier de ces écrits doit être
d'un auteur pins moderne que Bède (Voyei
Bumey, A gênerai history o/musk, et Forliel,
Allgem, lÀtter. der Musik, p. 117). On sait au-
jourdlini que ce traité est l'ouvrage d'un masK
den du treiiitese siècle connu sous te nobjU
qat^^Aristole (yofez Aristotb dans cette .Mo-
graphiet t. I, p. 125, 2* col.}. Il ne faut
pas croire toutefois que la musique OMSurée
n^existalt pas au temps de Bède, car elle est an-
cienne comme le monde , et 2,000 ans avant
Père chrétienne la notation de la mesure exis-
tait dansl^de. Remarquons, en passant, que
dans son ffisMre ecclésiastique , dont il y
a plusieurs éditions, Bède fait mention d'une
harmonie à deux parties, en consonnaoces,
dont il y auit des exemples en Angleterre de
son temps. Les deux ouvrages sur la musique
attribués à Bède ont été réunis sous ce titre :
Venerabilis Bedmde Musiea libridvo; Basi-
lese, Hervag, 1565, in-fol. Cette édition, excessi-
vement rare, a échappé aux recherches de tous
les bibliographes ; M. Brunet n'en a point eu con-
naissance, et Tanner n'en a point parlé dans le
catalogue étendu des oravres de Bède qu'il a
donné dans sa Bibllofiièque britannique. li en
existait autrefois un exemplaire dans le cabinet
de lecture musicale établi par Auguste Le Duc,
où je l'ai vu ; je crois qu'il a passé depuis lors
dans la Bibliothèque de Choron. Le livra est
mentionné dans le catalogue (in-^") de ce cabinet
de lecture. On trouve dans le huitième volume
des oeuvres de Bède un opuscule intitulé : /n-
terpretatio vocum rariorum in Psalmis, gui-
bus instrumenta musiea vel alise species sin*
gulares denotantur,
■BEDESCHI (Paul), surnommé i>ao/ino,
castrat et chanteur du premier ordre , naquit à
Bologne en 1727. Son premier maître fut le com-
positeur J. Perti. En 1742 il entra au service du
rot de Prusse et reçut des leçons de François
Benda. Il resta constamment attaché à cette cour
jusqu'à sa mort, arrivée le 12 février 1784.
BEDFORT (AhTBDR), chapelain de l'hépi-
tal de Haberdasher à Hoxton, naquit à Tidden-
haro, dans le comté de Gloucester , en septem-
bre 1668. 11 reçut de son père les premiers élé-
ments des sciences et fut envoyé en 1684 au
collège de Brazen-Nose, à Oxford, pour y con-
tinuer ses études ; il s'y distingua bientôt <
orientaliste. ILn 1688 il reçut les ordres
des mains du docteur Brompton, évéqoe de
Glouœster, et, vers 1692 , ayant été ordonné
prêtre, il fut nommé vicaire de l'église du Tem-
ple à Bristol. En 1724, H fut appelé comme cha-
pelain à l'hôpital de Haberdasher, à Hoxton, et
il occupa cette place jusqu'à sa mort, arrivée le
15 septembre 1746. On a de lui : l*" The Temple
of Musik, Londres, 1706, in-8% réimprimé sons
le titre de Euay on singing David^s psalms,
Lendres, 1708, in-8*. Une troisième édition aug-
mentée a pare sons le titre de The Tempie of
Musik, or an essay and method of singing tbe
psalms of David in the temple, before tbe
Babylonian eaptivily, etc. (Le temple de la mu-
sique, on Essai sur la manière de chanter les
psaumes dans le temple, avant la captivité de
Babylone), Londres, in-8*, 1712. —2'^ Thegreat .
abuse oj Musik (Le grand abus de la musique;
Londres, 171 1, in-8* de 276 pages. Cet ouvrage
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BRDFORD — BEER
est ferminé par un Gloria à quatre parties, de
la eompositiou de Bedfort. —3* Scripture'ehro-
nology demonstrated by astronomical calai-
lotions f etc. (La chronologie de rÉcriture prou-
fée par des calculs astronomiques); Londres,
1730, in- fol. L*aateur y traite : 1* Of themusie
Cifthe Greeks and Hebrews (De la musique des
Grecs et des Hébreux }. — 2* Ofthe music and
services, as per/ormed in the temple (De la
musique et du service qu*ou exécutait dans le
temple). Voyez sur cet ouvrage The présent
siate 0/ the republick of letters; Londres, 1730
in- 8*, p. 336. — 3* The excellency of divine
Musik (L'excellence de la mnsiqna divine), Lon>
dres, 1733, ln-8*. Ce dernier ouvrage est indi-
qué par le catalogue des livres imprimés du Mu-
sée britannique; Londres, 1813-1819,8 vol.
in-8*. Je le soupçonne d'être plutôt un livre as-
cétique que musical.
BEDOS Ofi CELLES (Don Frahçois),
bénédictin de la congrégation de Saint- Maur,
membre de l* Académie des sciences de Bordeaux
et correspondant de PAcadémie des sciences de
Paris, né à Ceux, diocèse de Béziers, en 1706,
entra dans son ordre à Toulouse, dans l'année
1726. 11 est mort le 25 novembre 1779. On lui
doit : L'Art du facteur d'orgues, Paris, 1766-
1778, quatre parties en 3 vol. in-fol. Cet ouvrage
important fait partie de la Collection des arts
et métiers, publiée par l'Académie des sciences.
La quatrième partie contient une Histoire abré'
gée de VOrgue, qui a été traduite en allemand,
par Wolbetling, sous ce titre : Kurzge/asste
Geschichte der Orgel, Berlin, 1793, in-4*. On a
aussi de D. Bedos un Examen du nouvel orgue
construit à Saint-Martin de Tours, qui a
paru dans le Mercure de France (Janvier 1762,
p. 133), et dont une traduction allemande de
J.-Fr. Agricola a été inséré dans la Musica me-
ehanica organxdi d'AdUinj;, p. 287. Barbier et
quelques autres bibliographes assurent que le vé-
ritable auteur de V Art du facteur d*orgues est
un bénédictin de Saint- Germain -des-Pres,
nommé Jean- Franc. Monniot, qui était né à
Besançon, ei qui mourut à Figery, près de Cor-
beil, le 29 avril 1797. Cette assertion n'est point
fondée, car je possède une lettre autographe de
D. Bedos de Celles à un M. Mantouville, datée
du 17 septembre 1763, où il dit : « Ce n'est
« pas sans beaucoup de fatigue que je peux re-
« cueillir tous les matériaux qui me sont néces-
« saires pour faire le Traité de la facture des
« orgues ; je m'en occupe sann relâche. »
BEECKE (ICNACP. de), capitaine h l'ancien
régiment de dragons de HohenzoUern, gentil-
liomme de la chambre et de la vénerie, ensuite .
directeur de la musique du prince d*Œtting-Wal-
lerstein, fut un des plus habiles clavecinistes de
ton temps. Il se lia d'amitié avec Gluck, Jo-
melli, qui fut son maître de composition, fi W.-
A. Mozart, avec lequel il joua un concerto de
piano à quatre mains, au couronnement de TEm-
pereur, à Francfort. Il est mort à Wallerstein
an commencement du mois de janvier 1803.
Parmi ses compositions, on remarque les opéras
dont les titres suivent : 1* Claudine de Villa
Bianea, Joué à Vienne en 1784. ^ 2* Die
Weinlese (Les Vendanges). — 3* Kiagen ûber
den Tod der grossen Sàngerin Nanette^ von
Qluek (Air funèbre sur la mort de la grande
cantatrice Nanette de Gluck ), imprimé à Augs-
bourg en 1777. — 4* Der brave Mann (L'Hon-
nête homme) de Bûrger, gravé à Maye nce en
1784. Sa musique instrumentale se compose de
Six Sonates pour clavecin; Paris, 1767 . — 2*
QueUre trios pour le clavecin; ibid., 1767. —
S* Six symphonies à huit parties. — 4** Six
symphonies à six, — 5* Trois quatuors pour
flûte, violon, alto et basse, livre l^' ; Spire,
1791. — 6* Trois idem, livre 2* ; ibid., 1791.
-» 7* Ariette avec quinze variations; Heilbronn,
1797. — Air avec dix variations pour clavedn;
AugBhouTg, 1798. Outre cela, il a composé en
1794 un oratorio intitulé : Die Auferstehung
Jesu (La Résurrection de Jésus) , et une grande
quantité de musique pour le chant, avec accom-
pagnement de piano.
BEELER (J.-N.-E.), orvaitiste et compo-
siteur à Deventer, en Hollande, vers le milien
du dix-huitième siècle, a publié en 1762, une
collection de chansons françaisses avec la basae.
BEER (Joseph), dont le nom est écrit B«Br
par quelques auteors allemands, naquit le 18
mai 1744 àGriinwald, en Bohème. Les premières
leçons de musique lui furent données par on
maître d'école de Mœldau, nommé KleppeL A
l'âge de quatorze ans, il s'engagea dans les troo-
pes de l'empereur, mais bientôt il quitta ce ser-
vice pour entrer à celui de la France, et fit quel-
ques campagnes, comme trompette, pendant la
guerre de Sept ans. Le hasard l'ayant conduit à
Paris, il 7 entra dans la musique du duc d'Or-
léans. Ce fut à cette époque qu'il commença à
se livrer à l'étude de la clarinette; en peu de
temps il devint sur cet instrument le plus habile
artiste qu'il y eût en France. Son talent le fit
clioisir pour chef de la musique des gardes du
corps, et pendant vingt ans il en remplit les
fonctions. En 1788, il quitta le service, et après
avoir visité la Hollande et l'Italie, il se rendit
en Russie où son talent extraordinaire excita
l'admiration. De retour à Prague en 1791, il y
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BEER — BEETHOVEN
297
donna un concert le 28 mars de cette annâs, et y
obtint le plus brillant succès. Il partit ensuite
pour la Hongrie, reTÎnt à Prague en 1792, pour
le couronnement de l'empereur François II, et y
excita Tenthousiasme dans les concerts qu*il
d<mBa à cette occasion. Appelé à Berlin peu de
temps après, en qualité de maître des concerts
da roi de Prusse, il y resta jusqu'en 1808, oCi il
Toulat reToir la capitale de la Bohème. L'année
d'après il retourna à Berlin, où ii est mort en
1811. Parvenu au plus haut degré du talent.
Béer n*a commencé à se faire connaître qu'à un
âge où les artistes jouissent habituellement de
toute leur renommée; mais la sienne ne tarda
point alors à se répandre dans toute TEurope. II
n'avait point eu de modèle, car avant lui l'art
de jouer de la clarinette était en quelque sorte
dans son enfance, et Ton peut dire que ce fut lui
qui créa cet instrument, dont il sut corriger les
imperfections à force d'habileté. Ce fut lui qui
y ajouta la cinquième clef; car la clarinette n'en
avait auparavant que quatre. Ayant reçu des le-
çons de cet instrument à Paris, ii eut d'abord le
son qu'on peut ap|)eler français, dont la qualité
est puissante et volumineuse, mais auquel on
peut reprocher de la dureté. Il communiqua ce
son à son élève Miciiel Yost, connu particulière-
ment sous le nom de JIÊichel,ei considéré comme
le chef de l'école française des clarinettistes. C'est
ce même son qui, propagé par Xavier Lefebvre,
âève de Michel, dans le Conservatoire de Paiis,
a prévalu parmi lea artistes français. Béer, pas-
sant en Belgique pour se rendre en Hollande,
eut occasion d'entendre à Bruxelles Schwartz,
maître de musique du régiment de Eaunitz ; c'é-
tait la première fois que la douceur du son al-
lemand frappait son oreille ; il en fut charmé,
et sa résolution fut prise à l'instant de travailler
à la réforme de son talent sous ce rapport. En
moins de six mois d'études, il parvint à joindre à
son admirable netteté dans l'exécution des dif-
ficultés, et à son beau style dans le phrasé d'ex-
pression, la moelleuse qualité de son qui n'est
pas un de ses moindres titres de gloire, et qu'il
a transmise à son élève Baermann.Beer jouissait
du rare avantagé de régler sa respiration avec
tant de faciliti^, qu'aucune marque extérieure de
fiitigne ne paraissait sur sa figure pendant qu'il
exécutait, soit par l'enflure des joues, soit par la
rougeur du teint. Enfin, tant de qualités com-
posaient l'euiemble de son talent, qu'il est per-
mis d'affirmer qu'il fut en son genre un des ar-
tistes les plus remarquables qu'ait, produits l'Al-
lemagne. On connaît peu de morceaux de sa
composition; Breilkopf et Haertel n'ont publié
de lui qu'un concerto pour la clarinette en si :
on trouvait ehex Naderman à Paris, six duos pour
deux clarinettes qui portent son nom. Un air
avec sept variations écrites par lui est aussi dans
les mains de quelques artistes en Allemagne.
BEER. Voy. Berr.
BEER(GugouoMbtbr). Foy. M eybr-Bebr.
BEERALTHER (Aloys ), virtuose sur la
clarinette et sur le cor debassette, naquit en 1800
au village de Merckingen , près de Neresheim,
dans le royaume de Wurtemberg. Fils d'un mu-
sicien de village, il fut envoyé à l'âge de douze
ans chez Sanerbrey, musicien de ville à Neres-
heim. En 18 1 6 U se rendit à Tubinge, chez le mu-
sicien de ville Hetsch, qui lui apprit à jouer de
plusieurs instruments, et lui donna une connais-
sance élémentaire de tous les antres. Il acquit
de l'habileté sur le violoncelle, le trombone, la
flûte et surtout sur la clarinette et le cor de bas-
sette. En 1819 ii entra comme flûtiste dans la
chapelle du prince de Latour et Taxis. Deux
ans après il accepta une place de tromboniste
dans le 3"* régiment d'infanterie du royaume de
Wurtemberg, et fut admis comme violoncelliste
dans la chapelle royale. Ce fut alors qu'il com-
mença à se faire connaître par ison talent sur la
Clarinette et le cor de bassette (sorte d'alto de la
clarinette). En 1828 il abandonna tous les autres
instruments pour ne phis s'occuper que de oeux-
lè, et la place de première clarinette lui fut don-
née dans la chapelle royale de Stuttgart. H ne
quitta plus cetie ville et y mourut le 21 mars
1852. Beeraltlier avait composé pour son usage
des concertos et d'autres ouvrages qui sont restés
en manuscrit.
BEETHOVEN (Louis Yan), illustre com-
positeur du dix-neuvième siècle , fut un de ces
hommes rares dont le nom est le signe caractéris-
tique de toute une époque d'art ou de science;
sorte de phénomène dont la nature est avare , et
qui n'apparaît que de loin en loin. De tels hommes
ne se font pa.s toujours connaître pour ce qu'ilssont
dès leurs premiers pas, comme l'imaginent les
gens à préjugés; leur force d'invention ne se ma-
nifeste pas dès leurs premiers essais, et ce n'est
pas pour eux , comme on le croit communément,
une condition nécessaire de leur génie que de
se faire pressentir au berceau. Le génie est fan-
tasque parce qu'il est le génie : son allure n'est
point uniforme; tantôt il se révèle d'une ma-
nière, tantôt d'une autre. Parfois il se montre
tout d'abord plein d'audace et de fougue ; ail-
leurs on le voit se développer lentement, ou
même languir longtemps comme engourdi par la
paresse. Chez Mozart, faible enfant bégayant à
peine, il avait fait une irruption violente;
il parait au contraire que chez Beethoven,
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298
BEETHOVEN
nonobstant les traditions les plus répandues, le
féoie ne sembla point aiïecter de spécialité dans
ses premièresannées; carM. Baden, de Bonn, qui
fut le compagnon d'enfance du grand artiste, et qui
fréquentaK ayec lui les écoles primaires, rapporte
que ce fut en usant de violence que le père de
Beethoven parvint à loi faire commencer l'étnde
de la musique , et qu-Ml y avait peu de jours où il
ne le flrappftt pour ToUiger à se mettre au piano.
€e fait, qui, par la source dont il vient , semble
mériter toute croyance, est en opposition for-
melle avec ce que rapportent les biographes, par*
ticulièrement M. de Seyfned, dans sa notice
placée en tète de Védition des études de Beetho-
ven sur rharroonie et le contrepoint , et Scliloa-
ser, dans sa biographie de ce grand musicien.
Cependant, M. Baden s'accorde avec ces écri-
vains sur la rapidité des progrès de Beethoven :
après que ses premiers dégoûts eurent été
vaincus, il se prit de passion pour Tart qu'on
l'avait obligé d'étudier, et s'avança à pas de
géant dans une carrière où la contrainte seule
avait pv le conduire. Que serait-il advenu si,
laissé libre de ses déterminations, il eût eu le
loisir de se choisir lui-même une direction? Ques-
tion BmgoKère où l'imagination peut aborder les
suppositions les plus étranges.
L'origine de Beethoven* a donné lieu à des
«onjectares et à des bruits mal fondés. Les ad-
teurs du Dictionnaire des M osieiens ( Paris, 1810)
disent qu'on a cru qu'il était fils naturel de Fré-
déric-Guillaume R, roi de Prusse; mais le fait
«st que son père, Jean van Beethoven , était un
ténor de la chapelle de l'électeur de Cologne,
et son aïeul, Louis Yan Beethoven, d'abord
chanteur, puis maître de la même chapelle.
D'autres ont affirmé qu'il était Hollandais, parée
que la particule van est jointe à son nom (i).
( I ) Duu nne brocbnre Intitulée : LKitre à Monsieur te
jMHvnestre d4 Bonn ( Amsterdam » 1887 , In-8* de m pa-
ges) , M. van Mand^k, écrlTaln boUandaU , a enayé de
démontrer que ce grand homme était flU de muaiclena
«mbalanta qnl fréquentaient les foires de la Hollande, et
que aa nèro . Helma Keoarieh , le mit an monde au
mois d'août lT7t, à la foire deZutphen, TiUe de la Gueldre,
dans une ebétive auberge qui avait pour enseigne i De
fransehe 7Vil^Celt-i-dl^e, ou Jardin français, L'inexac-
tUnde de ee fait est démontrée par M. le Dr. V. G. IVegeler,
ami d'eofanoe des Seethoven. qui prouve, par un calen-
drier de la cour de l'électeur de Cologne, que son grand-
père Louit Fan Beethoverk, et son père Jean, étalent
attactaét i la musique de oe priaoe en ITM, et n'èteleot
conséqnemment pas dans la profession de musiciens am-
bulants de foires (V. Biographiseke NotiiMi Ûber iMdwig
van Beethoven von Dr. F. G. fTegeler, etc , pages i et a).
tie nouvelles découvertes faites par M. Léon de Burbnre
à Anvers font enSn connaître l'origine de la famille Van
Beethoven; Il a eu l'ohUgeance de me les communiquer,
en attendant que lui-même publie un travail complet anr
le même sujet Uni que eimplcaicnt résumés , ces rensel-
Ce quîest certain, c'est que Tilluslre artiste naquit
à Bonn, sur le Rhtai ; mais il y a eu longtemps de
l'innsrtitnde sur l'année où il vit le jour. M. de Sey-
irnenents rendent ma note bien longue ; mala yes^tn
qu'on les lira avec intérêt
M. de Burbure a trouvé la souche de la CsmlUe Fm
Beethooen an eommeneement du dix-MptIème siècle dans
un village aux environs de Louvaln. Un descendant de
cette Cimille s'était fixé à Anvers vers le milieu du mette
siècle. Un de ses flls, Guillaume Fan Beethoven, épousa,
le 11 septembre 1680, Catherine Grand)ean. De cette union
naquirent huit enfants au nombre deaqueU fut Henri
Aâelard Fan tfMtAopm, baptisé le 8 septembre itiSdana
la paroisse Notre-Dame (Nord), à Anvers, et qui cot pour
parrain Henri Van Beethoven, remplaçant Adelard de Re-
dineg, baron de Roescney, absent, et pour marraine Jac-
queline Grandjejn. Cet Adelard Van Beetlioven épousa
Marte-Catherine de Herdt et en eut douze enfants, dont
U troisième fnt JJiuit Beethoven^ et le dooxlène lauU-
Joteph.
Louis Fan Beethwen fol baptisé à l'église Saint Jaeqnea,
à Anvers, le S3 décembre llit. U quitte Jeune sa famille, et
l'on ne trouve aucune trace de son séjour i Anvers.
Louis- Joseph Fan Beethoven, né le t décembre iTtS, ba^
Usé à l'église St- Jacques, & Anvers, et décédé le 11 no-
vembre 1808 à Oosterwyck. près de Bola-te-Dne, épousa
le S novembre 1T78, Marie-Thérèse sehoerwerghem, née A
Wulle, et décédée leM JuUlrt ITM. Ils eurent deux fiUea,
jtnne- Thérèse Fan Beethooen , née & Anvers le t» Jan-
vier mh (qui snivlt de près le mariage), et Marie-
Thérèse Fan Beethoven^ qui épousa, le 8 septembre ISOS,
Joseph-Michel Jacobs , père de M. Jacob Jacoba, pdntre
distingué de paywge. en œ moment ( iSil) rivant à An-
vers. Or, interrogé par M. de Burbnre sur oe qiAI avait
a ppris desa mèrr« décédée à Anvers.le 18 janvier iSi^ M. Ja-
cobs lui expliqua la cause du départ de plusieurs membres
de sa famille pour Maastricht, Tongres, et 7erM«ren, prèsée
Bruxelles , où l'on retrouve en effet de leurs descendants,
et lui dit que sa mère lui avait répété plusieurs fbis qu'un
frère de son aïeul maternel , nommé Louis, avait quitté
furtivement Anvers , par suite de contesUtions avec aa
famille : qu'on avait eu plusieurs fois de aes nouvelles,
mais qu1l n'avait Jamais revu aes parents depuis sa fuite.
Ce louis Fan Btethoven, nous le retrouvons dans la po-
sition de chanteur è la chapelle de l'électeur à Bonn, ea
1760, où il devient maître de la chapeUe en 176a. U est ma-
rte, et a plusieurs enfeots au nombre desquela etX Jean Fan
Beethoven, ténur de la chapelle électorale dès 176S. Celnb-
d épousa . en 1767, Marie-Madeleine Keverich, dout-U eut
quatre enfants, an nombre desquels est le célèbre cornpu^
siteur. Le rieux Lonls Van Beethoven mourut à Bonn le
U décembre 177» . après avoir été |e-pamln de son Illustre
peUt.flls , le 19 décembre 1770. Cette flliaUon est trop Men
éUbUe pour être l'objet d'un doute.
Remarquons toutefois le singulier rapport entre cette
rnsho-MadeletneXeoerich, mère du grand artiale, et Hé-
lène Keverich laquelle accouche à la fotav deZutphen d'au
garçon auquel on donne le nom deX^ovis Fan BeethovesUXa
poon-alt-on pas en conclure qu'un frère de Jean avait épousé
la soeur de Marte Madelcine.Uqoelle était fille de Heurt Ke-
verteh,CttMnierde l'élocteurPL'eilstenee d'Hélène Kevcrtch
ne peut être mise en doute, car, par une erreur singulière,
le curé de la paroisse Saint-Rerol de Bonn, qnt avait mtrié
Jean Van Beethoven le il novembre l7Vr avec Marte^ltoée-
lelneKeverieh,vettve£.eyiii d'Ebrenbrelatela.tt Btte deHeart
Kertrtah, ayant aussi loàertt dans le reglatre dea naissan-
ces de son église le baptême de Louis Van Beethoven, le
7 décembre 1770, nomme sa mère Héténe JCsuerirA, ayaot
confondu sans doutv, dans un monMnt de dUtraeU0Q« deux
perMnnes qu'il connaissait. Si ma coaJectnre était adn.iae.
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BEETHOVEN
399
fried dit que ce fiit le 17 décembre 1770 ; Gerber,
Schlosser, le Conversation^Lesikon et tous les
autres Inogreplies disent que oe fîit eu 1772, sens
indiquer le jour précis. Berthovcn a toujours dit
qu'il était né le 16 décembre 1771 , et attribuait
Tacte baptislaire portant la date du 17 décembre
1770 à un frère atné , mort en bas ftge, qui aurait
été appelé Louis, comme lui. Scyfried , qui a eu
couDaissance de ce fait, et qui le rapporte, n'en
persiste pas moins à fixer la date indiquée pré-
cédemment comme ia véritable, mais il ne fait
pu connaître les motifs de sa conviction.
J'ai dit, dans la première édition de cette Bio-
graphie, que M. Siuirock, éditeur de musique à
Bonn , a bien voulu, à ma prière, faire des re-
cherches dans les registres de cette ville, dont
les résultats étaient : 1* que Tillustre compo-
siteur Louis van Beetlioven est né. le 17 décem-
bre 1770 ; 2* que le frère atné dont il parlait,
€t qui s'appelait aussi Louis, était né le 2 avril
1769, et mourut le 8 do même mois; 3** qu'il
n'était né aucun entant du nom de Beethoven en
1771; V que les autres enfants dupèredeBee-
thoveo ont été Nicolas-Jean, né le 2 octobre
1776, Anne-Catharine, née le 25 février 1779,
et ^an^-G6orjref,néle 17 Janvier 1781. Ce-
pendant , trois ans après la publication du vo-
lume de mon livre où se trouve la notice du
graoé compositeur, M. le docteur Wegeler, son
ami d'enfance, a publié un ouvrage intéressant
qui renferme des renseignements biographiques
sur sa jeunesse, accompagnés de beaucoup d'a-
necdotes et de détails sur sa personne et son ca-
ractère, écrits par Ferdinand Ries, son élève et son
ami (1) : Or M. Wegeler, d'accord avec M. Sim-
rock sur les trois premiers points, en diflère sur les
autres. D'abord , il démontre par l'acte de nais-
sance de Beethoven, que son père ne s'appelait
pas Théodore , comme M. Simrock le nomme ,
mais Jean; en second lieu, il fait voir que le
frère puîné du compositeur était Gaspard- An-
toifte- Charles, né le 8 avril 1774, et mort à
Vienne en 1815. Enfin, il s'accorde avec M. Sim-
rock sur les prénoms de l'autre frère, Nicolas-
Jean, et sur la date de sa naissance, le 2 oc-
tobre 1776. Celui-là fut pharmacien k Vienne.
Ce sont , dit M. Wegeler, les seuls enfants qu'ait
eu Jean van Beethoven. Il est hors de doute que
M. Simrock n'a pas imaginé les faits relatifs à
U coloeldMiee de deix l/ndt F'tm BMtkovent It- pKinter
(qui fut l'iUiutre compotttear) Dé à Bonn le M oa 17 dé-
cembre 1770, l'aotre (mté dans l'olMCurKé) né à Zotphen,
ûam» la Gaeldre au mola d*aoftt 1771 , serait eipllquée.
(I) Bhgr^MMehe NùUtn OSer Ludtfftg van Beetko-
venvonDr. G. fFègeUr umd Ferdinand Mês ; Cobkats,
Baedeker , iSSS, in-S» de 16« pages.
Anne-Catherine et k François-Georges, et
qu'il les a tirés des registres de naissance de ia
ville de Bonn. Louis van Beethoven, grand-père
du eompostteur , a-t-il eu deoi fils dont un se
serait nommé Théodore et aurait été père de ces
deux derniers? Cest ce que je n'ai point essayé,
de vérifier, parce que cela est sans intérêt pour
l'objet de cette notice.
Beethoven était Agé dm daq ans lorsque son
père lui enseigna les premiers principes de la mu-
sique; puis il eut pour maître Pfeiffer, liaut-
bolste qui pins tard fut chef de musique d'un
régiment bavarois, à Dosseldorf. Vander Eden,
organiste de la cour , fut son premier mettre de
piano. Le revenu de Jean Beethoven était trop mi-
nime pour qu'il pût payer les leçons données à
son fils; mais artiste véritable par le désintéres-
sement, Vander Eden offrit gratuitement ses
conseils à celui dont il ne prévoyait pas la re-
nommée ftiture. Il ne pouvait accorder que peu
de temps aux études de cet enfant; mais le tra-
vail excessif que celui-ci était obligé de faire
suppléait à l'insuffisance des leçons. Une année
s'était à peme écoolée dans ces études prélimi-
naires, lorsqu'un goût passionné pour la mu-
sique se développa tout à coup en Beethoven ;
dès lors, au lieu d'exciter son ardeur, il devint
en quelque sorte nécessaire d'en arrêter l'élan.
Ses progrès tinrent du prodige.
En 1782/Vander Eden mourut; il fut rem-
placé, comme organiste dç La cour, par Neefe,
homme de talent, que l'électeur Maximilien d'Au-
triche chargea du sohi de continuer l'éducation
musicale de Beethoven ; car déjà cet enfant avait
fixé sur lui Tattentlon publique , quoiqu!il n'eût
atteint que sa douzième année. Neefe ne tarda
point à discerner le génie de son élève ; il com-
prit q^ davail Ptnitter saaa dttai aux grandes
conceptions âe Bach et du Itttndel , au lieu d'é-
puiser sa patienee sur des compositions d'un
ordre -inférieur, ainsi que l'avait Ikit Vander
Eden , qui semblait ne s'être proposé que de dé-
velopper le talent d'exécution de l'enfant Les
subfimes ouvrages des deux grands hommes
écbauffèréht l'imagination du jeune artiste, et lui
inspirèrent une admiration qui ne s'est jamais
affaiblie, et qui, vers la fin de sa vie, ressem-
blait encore à une sorte de culte. Son habileté
à exécuter ces difficiles compositions était d^
si grande, à douze ans , qu'il jouait dana uo mou-
vemeot très-rtpide les fugues et les préludes du
recueil de Jean-Sébastien Badi, connu sous le
nom de Clavecin dien tempéré. Déjà un irrésis-
tible instinct l'entraînait vers la composition.
Des variations sur une marche, trois sonates
pour piano seul , et quelques chansons alleman-
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300
deft furent les froils de ce besoin précoce de pro-
duire. Nulle connaissaDoedeurèglesde Phannonie
■'avait été donnée jasqnelà à Beethoven; les
incorrections, llncohérenoe des idées, lesbrasquet
modulatioas et le désordre régnaient donc dans
1. Allegro eantàbiU.
* ht
BEETHOVEN
ces ouvrages, qui furant publiés à Spire et à
Manbelm par les soins de Neefe. Il n'est pas sans
intérêt de connaître les thèmes de ces sonilas,
dont il serait dilBclle de trouver aujourd'hui un
exemplaiie. Les voici :
2. Larghetloioslenuto.
tr
^feifc^ga
:ët tr
m
^^^^
lùnnn
etc.
^^
3. AUtgro.
^a^
tr^
^
^m
4 é* è
gFS
^^
^
^
-f—- -
Plus tard, Beetlioven, choqué de leurs dérautii ,
les désavoua , et ne reconnut pour son premier
œuvre que ses trios de piano gravé» à Vienne.
Plus habile à cette époque de m vie dans Tart
d^improviser que dans celui d*écrire, il mettait
dans ses fantaisies libres une richesse d'imagi-
nation qui frappait d*étonnement tous ceux qui
rentendaient. Gerber (iVeties lear. rfer Tonkumt-
1er) rapporte que, bien jeune encore, il excita
Tadmiration du compositeur Junker , en impro-
visant devant lui , à Cologne , sur un thème
donné. Dans un voyage qu*il fit à AschafTenbourg
avec la cour de Télecteur, il étonna aussi Ster-
kel, très bon pianiste et compositeur {pof. ce
nom), qui ne dissimula pas son doute qu'il At
l'auteur des variations jouées par lui sur le thème
de Righini, Vienit amore. Piqué de ce doute,
Beethoven improvisa sur-le-champ d'autres va-
riations sur le même thème. Un autre exemple
beaucoup plus remarquable de son talent en œ
genre eslcelui-ci. Dans l'hiver de 1786 à 17S7 II
fil une courte excursion à Vienne , pour y eo-
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BEETHOVEN
;301
tendre Mozart , dont ii aimait pattionnément la
muiiquo, et ponr qui oo lui avait donné des let-
tres de reeoainiandation. Sar oe qu'on lui en di-
sait dans ees lettres , Hoiarl invita Beethoven à
s'asseoir an piano, et eelni-ci se mit à improvi-
ser; mais le grand artiste Técouta avec iodiffé-
renée , persuadé qne ee qu'U entendait était ap-
pris de mémoire. Plqu^ de ce dédain , le jeune
homme pria Mocart de loi donner un thème. —
« Soit , dit tout bas le maître ; mais je vais t'at-
traper. » Sur-le-champ il nota on sujet de fugue
chromatique, qui, pris par monvement rétro-
grade, contenait un contre-eojet pour une double
fugue. Beethoven, bien que peu avancé dans |a
science, devina par instinct le plége qu'on lui
tendait. 11 travailla ce thème avec tant de force,
d'originalité, de véritable génie, que son auditeur,
devenu plus attentif etconfondu par ce qu'il enten-
dait, ae leva, et retenant sa respiration, finit par
passer sans bruit, sur la pointe du pied, dans
la pièce voisine , où il dit à demi-voix à qud-
qnes amis qui s'y trouvaient : « Faites attention
à ce jeune homme I Vous en entendm parler
quelque jour. »
Beethoven ne montrait pas moins de talent
naturel pour l'orgue que pour le piano. Des ren-
seignements inexacts ont fait dire qu'il avait été
désigné par l'électenr de Cologne pour succéder
à Neefe comme organiste de la cour; mais
M. Wegeler a prouvé par rAlmanach de cette
cour, que dès i785 tous deux furent organistes
conjointement et alternèrent dans leurs fonctions.
Suivant le même écrivain Beethoven étonnait
alors les artistes par la science profonde dont il
faisait preuve dans ses improvisations; mais cette
science prétendue était simplement Tinspiration
du génie; car lorsque le compositeur devint élève
d'Albreclitsberger à Vienne, il dut commencer
ses études |)ar les premières notions de Tharmonie.
L'éducation de Beethoven fut bornée à la fré-
<inentation d'une école où il apprit à lire, à
écrire, les éléments de Tarithmétique et quelque
peu de latin. Trop exclusivement occupé de mu-
sique pour qiiMI lui fût possible d'acquérir une
instruction plus étendue , il ne fut initié à la lit-
térature de son pays qu'à l'Age d'environ vingt-
cinq ans, après qu'il se fut fixé è Vienne. Alors
seulement il s'éprit d'une véritable passion pour
la lecture des grands poètes allemands, ainsi
que des œuvres d'Homère, de Virgile et de
Tacite. Se amis les plus intimes ont toujours
assuré que cette occupation et-la composition de
ses ouvrages pouvaient seules le distraire de ses
maux et de ses chagrins.
Dans sa jeunesse il n'était pas heureux chez
ses parents. L'ivrognerie de son père, et les ex-
cès de bmtalité qui en étaient la suite, lui fai-
saient chercher au dehors des consolations : il
les trouva dans une famille pour laquelle il
éprouva la pins vive amitié , et qui lui fut fidèle
jusqu'à la mort. Cette famille se composait de
M"* de Breoning, veove d'un conseiller de cour,
de ses trois fils et d'une fille. Inculteet d'un abord
pen gracieux, il trouvait en général peu de
sympathie dans le monde ; mais M<** de Bren-
ning sot découvrir sous sa rade enveloppe des
sentiments nobles, une Ame pure, et des facultés
intellectnelles peu communes. £lle le traita comme
un fils et loi montra, en mille circonstances, une
affection dévouée.
S'attachant à le polir autant que cela se pou-
vait , elle avait fini par exercer de l'ascendant
sor son caractère et sur sa condnite. Nul antre
n'eût osé lai demander oe qu'elle obtenait sans
peine : il suffisait qu'elle en exprimât le désir. Il
ne résistait que -pour une seule chose qui fut
toujours pour lui l'objet d'une répugnance invin-
cible, à savoir, les leçons que sa famille exigeait
qu'il donnât, afin de venir en aide aux dépenses
de la maison. Enseigner était pour lui un supplice
véritable. M** de Breunhig lui faisait souvent des
observations à ce sujet ; mais toujours en vain.
Un jour elle le pressait vivement d'aller donner
une leçon de piano chez le ministre d'Autriche
dont l'hôtel était en face de sa maison : vafaicu
par ses sollicitations, Beethoven se décide et sort ;
mais arrivé près de la porte de l'hdtel , son dé-
goût pour l'enseignement l'emporte; il retourne
chez M*"^ de Breuning, et lui dit d'un air sup-
pliant: Je voui demande grdee, Madame; il
m'est impossible de donner aujourd'hui cette
leçon; demain j'en donnerai deux!
Le 18 décembre 1792, le père de Beethoven
mourut : déjà il avait perdu sa mère en 1787. Il
était entré dans sa vingt-troisième année : son
génie l'avertissait que la petite ville de Bonn n'é-
tait pas le centre où son activité devait se déve-
lopper. Il lui fallaH un plus grand théàlfe : Beetho-
ven le sentait , et le droit qu'il venait d'acquérir
de suivre sa vocation le décida à demander à
son prin(« une pension qui lui fut accordée,
pour aller à Vienne achever ses études musicales
sous la direction de Joseph Haydn. Cétait en
1793 : Beethoven possédait un talent original
d'exécution , et son génie annonçait déjà sa puis-
sance; mais il n'avait que des notions confuses
de l'art d'écrire. « Lorsqu'il arriva à Vienne, dit
« Schindier {Biographie von Ludwig van BeO'
n thoven, p. 31), Beethoven ne savait rien du
« contrepoint et ne connaissait que peu de chose
« de l'harmonie. » Haydn , préoccupé alors de
la composition de quelques-unes de ses dernières
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302
BEETHOVEN
grandes sf raphonies, ne donna pas aux études de
son élèTe toute Tatteotion que sa grande et belle
nature méritait; il loi laissait écrire à peu près
tout ne qu*il voulait et ne corrigeait les fautes
qoi se tiouyaient dans ses essais qu'avec beau-
coup de négligence. Or il arriva qu'on Jour le
compositeur Scbeock, savant musicien et auteur
de plosieors opéras joués avec succès en Alle-
magne , rencontra Beethoven lorsqu'il revenait
de ches Haydn avec son cahier d'études sons le
bras. Schencfc parconnit ce cahier et indiqua au
jeune artiste plusieurs passages mal écrits; Bee*
thoven s'en étonna , parce que Haydn venait de
corriger ce travail. Sur cette observation, Sclienck
examina le cahier avec plus d'attention et y décou -
vrit beaucoup de fautes grossières. Atterré par
ces observations faites avec sincérité, Beethoven
voulait rompre Immédiatement avec Haydn ; mais
bientôt le départ de celui-ci pour l'Angleterre lui
fonmit l'occasion de changer de naattre sans être
obligé d'avoir une explication pénilrfe. Depuis
lors il y eut plus que delà froideur entre Haydn et
son ancien élève ; en parlant l'un de l'autre, ils
s'esprimaient presque toujours avec amertume.
Interrogé par Bies sur ses rapports avec le père
de la symphonie , Beethoven lui dit qu'il en avait
reçu quelques leçons , mais qu'il n'avait rien ap-
pris de lui (1). Après le départ de Haydn, il alla
demander des leçons à Albrechtsberger, considéré
alors comme le pins savant professeur de Vienne.
C'est quelque chose de curieux et de digne d'ob-
servation que le singulier spectacle de limagina-
tion la plus hardie et la plus fantasque, livrée au
rigorisme scolastique du musicien le plus positif
et le plus sec. A vingt-deux ans , avec une édu-
cation musicale mal faite et la fièvre d'invention
dans le cœur, on est peu propre à se livrer sans
réserve à des études didactiques telles que celles
du contrepoint. Une méthode esthétique et ra-
tionnelle eût été la seule qu'on eût pu employer
avec succès; malheureusement, au savoir pra-
tique d'Allipechtsberger ne s'unissaient pas les
vues d'une théorie philosophique. Sa méthode
était toute traditionnelle et empirique. Il s'ap-
puyait sur l'autorité de l'école, mais il était in-
capable de discuter la -valeur de cette autorité.
Il appliqua donc à Beethoven ses procédés ordi-
naires d'études progressives ; procédés excellents,
quand ils sont employés à former des élèv&s d'un
âge fort tendre, mais qui ont besoin d'être modi-
fiés dans l'éducation d'un homme de vingt-trois
ans. Rien de plus intéressant que de voir dans les
études J*harmonie et de contrepoint de Beetho-
(I) Bioçraphisches NoUsenUber L. van Beethoven,
ven le combat de sa persévérance à apprendre
les règles , et de son imagination qui le porte à
les enfreindre. Son penchant le conduisait ce-
pendant aox formes scientifiques, et Ton voit en
mille endroits de ses ouvrages qu'il aimait & s'en
servir; mais elles lui résistaient, parce qu'il
avait commencé tard à connaître leur mécanisme
et à le mettre en pratique.
En arrivant k Vienne , Beethoven trouva mie
puissante protection dans le prince Lichnowsky,
amateur passionné de musique, dont Mozart
avait dirigé les études. C'était un de ces nobles
seigneurs qu'on trouvait alors en Autriche et dont
la générosité ne connaissait pas de bornes pour
l'encouragement des hommes détalent La prin-
cesse Lichnowsky, née comtesse de Thon, parta-
geait le goût du prince pour la musique, et était
elle-même musicienne distinguée et très-habile
pianiste. Tons deux accudllirent Beethoven avec
une bonté parfaite, le logèrent dans leur hAtel,
et le prince loi accorda une pension de fiOO
florins, somme considérable pour ce temps. La
bonté de la princesse pour son protégé était iné-
puisable. Elleexcusait ses brusqueries, sa mauvaise
humeur et son aspect habituellement taciturne;
car Schindier, qui a vécu dans l'intimité de Bee-
thoven pendant une longue suite d'années, avoue
que personne n'était moins aimable que lui dans
sa jeunesse. Souvent la princesse Lichnowsky
était obligée de l'excuser près du prince, plus sé-
vère qu'elle.
Dans les premiers temps de son séjour à
Vienne, Beethoven fixa particulièremoit les yeux
du public sur lui par son talent d'exécution et
d'improvisation ; 11 passait alors pour un pianiste
de la première force, et l'on disait même qu'il
n'avait point de rival. Mais dans les dernières
années du dix-huitième siècle, il s'en présenta un
qui était digne de lutter avec lui : ce rival était
Wœlfl , qui depuis lors est voiu à Paris , où son
talent n'a été apprécié que par un petit nombre
de connaisseurs. Voici comment M. de Seyfried
s'exprime à l'égard de cette rivalité. « On vit se
« renouveler, en quelque sorte, Tancienne que-
« relie française des gluckistes et des piccinistes,
« et les nombreux amateurs de la ville impériale
« se divisèrent en deux camps ennemis. A la tèle
« des' partisans de Beethoven figurait le digne et
n aimable prince de Uchnov^sky ; l'un des plus
41 ardents protecteurs de Wœlfl était le baron
R Raymond de Wezslar, dont la diarmante villa
R (située à Grûnberg près du château impérial de
« Schœnbrnnn ) offrait à tous les artistes natio-
« naux on étrangers , pendant la belle saison,
t une retraite délicieuse , où ils trouvaient ac-
« cueil plein de franchise et jouissance d'une II-
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BEETHOVEN
SOS
« berté précieu&e. Cest là que TintéreftsaDte ri-
m yalîté àei deax athlètes procura souvent de
n TÎTis jouissances à une sodâé nombreuse,
« mais choisie. Chacun d'eux y apportait ses
n compositions les plus nouvelles ; chacun d'eux
« s'y abandonnait sans réserve aux inspirations
« de sa verve entratnante : quelquefois Ils se
« mettaient en même temps à deux pianos, et
« improvisaient alternativement sur un thème
N réciproquement donné , ou bien ils exécutaient
» à quatre mains on caprice, qui, si l'on eût pu
R l'écrire à mesure qu'ils le composaient, aurait
)• obtenu sans doute une longue existence.
« Sous le rapport de l'habileté mécanique, il
n eût été difficile, impossible peut-être, d'adjo-
» ger la palme à l'un des rivaux : cependant la
« nature avait traité bien favorablement Wœlfl,
« en lui donnant des mains d'une grandeur si
K prodigieuse , qu'il atteignait des dixièmes aussi
•c facilement que d'autres peuvent embrasser des
'( octaves, et qu'il pouvait exécuter des deux
n mains de longs passages à cet intervalle, avec
n la rapidité de l'éclair. Dans la fantaisie, Bee-
X thoven annonçait dès lors son penchant au
a sombre et au mystérieux. Quelquefois il se
« plongeait dans une large et paissante harmonie,
« et alors il semblait avoir dit adieu à la terre ;
« son esprit avait brisé tous ses liens, secoué
«t loQte espèce de joiig; il s'élevait triomphant
« dans les régions de Talr. Tout à coup son jeu
a brnissait, semblable à une cataracte écumante :
« et l'artiste forçait son instrument à rendre des
« sons étranges; puis il redevenait calme, n'ex-
« halant plus que des soupirs, n'exprimant phis
« que la tristesse ; enfin , son âme reprenait l'es-
« sor , échappant à toutes les passions bumai-
« nés,, pour aller chercher lA-haut de pures cou-
n solations et s*enivrer de pieuses mélodies. »
Dans l'année 1800, une antre occasion de ri-
valité fut pri^sentée à Beethoven par Steihett qui
se trouvait à Vienne, après avoir parcouru l'Aile-
magne. On rapporte à ce sujet l'anecdote suivante.
Dans une soirée musicale donnée par le comte de
Tries , Beethoven joua son grand trio en si bé-
mol (œuvre n*) pour piano, clarinette et violon-
celle, encore inédit, et qu'il a dédié à la comtesse
de Thon ; puis Steibelt, invité à se faire entendre,
exécuta un de ses quintettes pour piano y deux
-violons, alto et basse, et dans une improTisation
fit entendre son trémolo , qui était dans sa nou-
Teauté et qui produisit beaucoup d'efiet. Pressé
de jouer après lui, Beethoven s'y refusa. Huit
jours après il y eut une autre réunion chez le
comte de Pries. Après y avoir exécuté avec beau*
coup de succès un second quintette , Steihett y
fit entendre une fantaisie brillante sor le thème
des variations du trio que Beethoven avait joué
dans la séance précédente. Blessés de ce procédé,
les amis du compositeur le pressèrent pour qu'il
en tirAt une satisfaction digne de lui. lie mécon-
tentement qn'avait éprouvé l'homme de génie le
fit céder sans peine à ce qa'on lui demandait. En
se dirigeant vers le piano, il enleva du pupitre
do violoncelliste la partie de basse du quintette'
do Steibelt qui venait d^ètre exécuté et la plaça
devant lui ; puis 11 en joua quelques notes avec
on seul doigt, et sor oe thème informe il déploya
par degrés toutes les ressources de sa puissante
imagination. Les sublimes ûispirations auxquelles
il s'éleva furent telles, que Steibelt, anéanti soos
ces traits de génie, s'esquiva sans attendre la fin.
Après cette épreuve , il évita toujours la présence
de Beethoven , et lorsqu'il fut invité à se fahre
entendre dans les salons , il n'accepta que sous
la condition que ce maître n'y serait pas.
Au surplus, si les amateurs de la haute société
montraient peo de discernement en plaçant en
quelque sorte sur la même ligne Beethoven et
Steibelt , il n'en était pas de même du public et
surtout des musiciens ; car à cette même époque
les deux artistes donnèrent chacun un concert
dont 1^ correspondant de la Gazette générale de
musique de Leipsick rend compte dans le n* do
1 h octobre 1800. On y voit que Steibelt ne satisfit
qoe médiocrement les connaisseurs, tandis que le
concert de Beethoven saisit tout l'auditoire d'une
profonde admiration. Certes ce sentiment était
bien justifié, non-seolement par le talent d'exé-
cution, mais par l'importance des ouvrages inédits
qu'il y fit entendre. Ce fot dans ce concert qu'on,
entendit pour la première fois son second con*
certo de piano (en «i bémol), son grand septuor
(Geovreao) , et sa première symphonie (en ut)\
enfin , il y improvisa une grande fantaisie toute
dinvention.
Quelle que fAt la puissance d'imagination de
Beethoven à cette époque, son originalité ne s'é-
tait point encore entièrement ^actérisée,
parce qoe, placé comme il l'était sous l'empire
d'une admiration sans bornes pour les ouvrages
de Mozart , il subissait à son insu l'influence de
ce penchant , et contenait l'élan de son individua-
lité dans les limites posées par le goût exquis de
son modèle. Cet entraînement à l'imitation qui se
manifeste dans le génie le plus audacieux est mobs
rare qu'on ne pense, à l'aurore du talent C'est
sans doute à la conviction de cet entraînement
où il s'était trouYé dans les ouvrages qui vien-
nent d'être cités et dans ses premiers quatuors ,
qu'il faut attribuer le dégoût que montrait Beetho-
ven, vers la fin de sa vie, pour ces productions.
I Un artiste, qui le visita en 1823 , nous apprend
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304
BEETHOVEN
qae ce dégoût allait mavent jusqu'à lui donner
de rhumeur quand on lui parlait aTec éloge de
ces ouvrages. Il n'aimait que ceux où il avait ,
dans ses dernières années , donné urfe libre car-
rière à toutes les fantaisies de son imagination
{The Harmonicon, volume II, partie 1, page
.10).
La guerre qui troublait TAllemagne et la mort
de l'électeur de Cologne, en 1801, privèrent
Beethoven de la pension qui lui fournissait de-
puis longtemps des moyens d'existence. Ces évé-
nement ajoutèrent à sa tristesse habituelle , et
son dégoût pour la société s'en augmenta. Ses
dispositions à la solitude avaient commencé à
se montrer dès 1798, époque où il sentit les pre-
mières atteintes de la surdité qui résista à tous
les genres de traitement, qui alla s'angmenUnt
sans cesse, et qui finit par le priver absolument
du plaisir d'entendre de la musique. Ses deux
frères Tavaient suivi & Vienne, et s'étaient char-
gés de tous les détails de la vie commune, lui
donnant toute liberté de ne s'occuper que de
son art. Dans un testament qu'il fit en 1802, en
faveur de ses frères, on voit que le désespoir
s'était emparé de lui depuis le fnnef^te accident
qui le privait de l'oule; qu'il fuyait le monde,
parce qu'il n'osait avouer sa surdité ; et que plu-
sieurs fois il avait été près d'attenter à ses jours,
pour mettre fin à ses souffrances morales. Son
infirmité lui parai:«ait un déslionneur pour un
musicien; il avoue que le plus vif chagrin pour
lui éuit d'être forcé d'en révéler le secret Vart
setd nCa retenu^ dit- il dans cet écrit que M. de
Seyfried nous a fait connaître; il me semblait
impossible de qui lier le monde avanl d^avoir
produil lout ce que je sentais devoir pro-
duire. C^est ainsi que je continuai cette vie
misérable, oh ! bien misérable, avec une or^
ganisalion si nerveuse, qu*un rien peut me
faire passer de Vétat le plus heureux à la si-
tuation la plus pénible. Par une lettre de Bee-
thoven à son ami Wegeler (1), sous la date du 29
juin 1800, on voit que la surdité et ait déclarée, que
le mal était déjà grave, et que Wegeler en avait
en connaissance antérieurement. Cependant ses
amis ne s'en apercevaient pas encore, parce que
sa distraction habituelle leur semblait l'explica*
tion naturelle de son défaut d'audition. Ries, ar-
rivé à Vienne en 1800, et placé aussitôt dans l'in-
timité de Beetlioven, ne découvrit sa surdité
que deux ans après. Dans une promenade qu'il
faisait à la campagne avec son maître, il en eut
les premiers indices. Ils traversaient un bois
(1) Vojrex BioorapMsehe l^atiien ûber Ludwig van
Beethoven von Dr. F, G. /^e^etor iintf Fifrdinand Biet,
pages 10 et suiv.
lorsque les sons de la flûte d'un berger frappa
l'oreille de Ries. Channé de cette musique cbam-
|)étre, il voulut la faire remarquer à Beethovea ;
mais en vain le maître prêta l'oreille; il n'enten-
dit rien. A l'Instant même, il devint triste et rê-
veur. Ries, qui s'en aperçut, s'efforça de le dis-
traire; mais il n'y put parvenir. Beethoven acheia
sa promenade plongé dans une profonde mêlai-
colie.
La réputation de Beethoven s'étendait de jour
en jour; ses beaux ouvrages de musique instni-
mentale étaient déjà entre les mains de tous lei
artistes et des amateurs distingués. L'auteur de
ces ouvrages s'était lié avec Salieri, et avait pnisé
dans ses entretiens des instructions sur la inasi-
que dramatique. Déjà il avait composé pour le
théâtre impérial de rO|)éra, en 1799, la miuiqae
du ballet de Vigsno, les Créations de Promé-
thée, dont il n'a publié que l'ouverture avant sa
mort. Tous ses amis le pressaient pour qu'il
écrivit un opéra : il céda enfin à leurs instaDoes.
Sonleitfainer, conseiller de régence, se charges
d'arranger pour le théâtre de Vienne LêonoK,
d'après la pièce française mise autrelob en mu-
sique parGaveaûx. Beetlioven prit alors un lo-
gement dans le théâtre même et se mit ao travail
avec cette ardeur qu'il portait dans tout es qui
tenait à l'art objet de son amour. Cette époque
de sa Tie est celle où l'individualité de son
talent commença à se développer avec forée. L'o-
péra de Léonore, plus connu maintenant sous
le nom de Fidelio, et qui jouit aujourd'hui d'une
grande renommée, ne réussit pas dans la nou-
veauté. L'ouvrage fut représenté au théêtre sur
la Vienne ( an der Wien ) dans l'automne de
1805. L'exécution, plus que médiocre, ne put faire
comprendre les choses profondément senties qui
abondent dans cette originale production, laquelle
d'ailleurs, sous le rapport de la marche scéniqne,
n'était pas à l'abri de tout reproche. Plus tard,
Beethoven écrivit pour le théâtre de Prague one
nouvelle ouverture ( en mi majeur) , moins dit-
ficile que la première, puis deux autres qui n'ont
été publiées qu'après sa mort. La première re-
présentation de Léonore avait été donnée, comme
on Tient de le voir, à la fin de 1805. Le rappro-
chement progressif du théâtre de la guerre, «t
enfin Toccupalion de Vienne par les Français,
n'avaient pas peu contribué au mauvais sort
de cet ouvrage. Dans le cours de l'année sui-
vante, les directeurs du théâtre de Karnlkner-
thor choisirent Fidelio pour une représentation
à leur b^éfice. L'ouvrage prit alors la forme
qu'il a maintenant.- Originairement en trois acles,
il fut réduit en deux, et fut précédé de TouTer-
ture en-mi majeur qui a pris la place de celle de
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BEETHOVEN
305
Léonore. Cette oaverture n'élait pas achev<^ le
jour de la première représentation de cette re-
prise; il y fallut suppléer par celle des Ruines
d'Athènes. Dans ce remaniement de son opéra,
Beetlioven composa la petite marche si origi-
nale do premier acte, les couplets du ge61ier et
le premier finale; mais il fit disparaître un trio
plein de mélodie (eirmi t>émol majeur), et un
délicieux duo pour voix de soprano avec violon
et violoncelle concertant (en ut majeur) qui ne
sont pas dans la partition qu^on a publiée. Fi'
deliOy les ouvertures et entr*actes des Ruines
(TÂthèneSy de Prométhée, de Coriolan etû*Eg-
monty sont tout ce que Beethoven a écrit pour
le théâtre. Il avait composé la musique des Ruines
d* Athènes pour l'ouverture du théâtre de Pesth,
sur un canevas deKottbue. Cette singulière com-
position, dont le chceur de derviclies et la mar-
che avec chœur en mi bémol sont les meilleurs
morceaux, n^était qu^un prologue d'ouverture;
elle fut oubliée après la circonstance qui en avait
été Toccasion. Beethoven n'en publia rien de son
vivant. Cependant, le 3 octobre 1822., fête de
l'empereur François II, ayant été fixé pour Tou-
verture du nouveau théâtre de Josephstadt, à
Vienne , on prit la résolution d'y faire entendre
la musique des Ruines d'Athènes sur des paroles
nouvelles écrites pour cette solennité, et Bee-
thoven s'engagea à l'arranger et à y ajouter de
nouveaux morceaax. Il entreprit cet ouvrage au
mois de juillet ; mais la chaleur excessive qu'il
fit cet été-là ne lui permit pas de se livrer au tra-
vail. Il était alors à Baden, près de Vienne, et
passait presque toutes les journées à l'ombre des
forêts qui environnent ce lieu. Le maître de
ballet était incessamment sur la route de Baden,
pour obtenir les airs de danse que Beethoven
devait écrire, afin de commencer les répétitions ;
mais le compositeur ne se dessaisissait qu'avec
peine de ces morceaux auxquels il aurait voulu
donner autant de soins qu'à ses autres compo-
sitions. Il écrivit aussi une ouverture nouvelle
(en utf avec une grande fugue), qui a été publiée
À Mayence, comme cauvre 124 ; mais elle ne fut
terminée que la veille de i'ouTerture du théâtre,
et les parties d'orchestre , remplies de fautes,
furent livrées aux exécutants qui durent jouer
toute cette musique sans avoir fait de répétition.
Beethoven était au piano pour diriger. Complè-
tement sourd à cette époque, il ralentissait tous
les mouvements et ajoutait aux embarras de l'or-
cbetire. Ce Ait une déroute, et l'ouvrage produi-
sit le plus mauvais effet. La surdité de Beetho-
ven était si complète, qu'il ne s'aperçut pas
même du désordre de l'exécution.
£n 1823, la direction du théâtre impérial de
BIOGR. UNIV. nns HOSiaBNS.
Vienne le fit solliciter par ses meilleurs amis
pour qu'il écrivit un nouvel opéra, et dans le
même temps le comte de Bruhl , intendant du
théâtre royal de Berlin, lui fit la même demande.
Des poèmes lui arrivèrent de toutes parts ; mais
aucun ne lui plaisait; enfin Grilparzer lui com-
moniqua sa Mélusine, qui parut le séduire. Toa-
tefois il demanda des changements sur lesquels
le poète lui fit des concessions. Le souvenir des
cliagrinsque lui avait causés Fidelio n'était point
efface de la mémoire de Beethoven; pour en
éviter de semblables, il voulut s'assurer au moins
que le poème plairait à la cour de Prusse, et il
l'envoya en secret au comte de Bruhl , dont la
réponse contenait beaucoup d'éloges de la poésie,
mais avec la remarque que l'action dramatique
avait de l'analogie avec un ballet de Mélusine
joué peu de temps auparavant à Berlin. Cette
observation dégoûta Beethoven de l'ouvrage, et
il défendit à ses amis de lui parler désormais de
la composition d'un opéra.
De 1805 à 1808, l'activité du génie de Beetlio-
ven avait pris un grand essor, car c'est à cette
époque de sa vie qu'il écrivit Léonore^ l'oratorio
du Christ au mont des Oliviers, les sympho-
nies héroïque, pastorale , et en ut mineur ; les
concertos de piano en sol, en mi bémol et en
ut mineur, et quelques-unes de ses plus belles
sonates de piano, entre autres les trois sonates
dédiées à l'empereur Alexandre. Les symphonies
et les concertos furent exécutés dans des concerts
donnés à Vienne au bénéfice de leur auteur. Lui-
même joua les concertos ; il fut accompagné par
un excellent orchestre dirigé par M. de Seyfried.
Ces concerts étaient la source principale de son
revenu; car, malgré son activité de production,
il tirait alors peu de chose de. la vente de ses
ouvrages ; en cela , il partageait le sort de la
plupart des grands compositeurs qui ont véca
en Allemagne. Son existence était précaire. Dé-
laissé par la cour impériale, qui montrait poar
les compositeurs allemands la même indlKé-
rence que Frédéric H avait fait voir autrefois
pour les littérateurs prussiens, il n'en recevait
aucune sorte de pension on de traitement. Cet
abandon le détermina à accepter , en 1 809 , la
place de maître de chapelle du roi de Westpha-
lie, Jérôme Napoléon, qui lui était offerte. Ce
fut alors que l'archiduc Rodolphe ( plus tard car-
dinal aichevèqne d'Olmutz) , le prince de Lob-
kowitz et le comte de Kinsky, résolurent de con-
server à l'Autriche l'homme illustre qui en était
la gloire, et firent dresser un acte par lequel Ils
assuraient au célèbre artiste une rente annuelle
dont M. de Seyfried porte le chiffre à quatre
mille florins, pour qu'il en jouit toute sa vie,
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306
BEETHOVEN
jusqu'à ce qu'il eût obtenu uu emploi d'une
somme égale (il ne l'eut jamais) ; sous la condition
de consommer ce revenu dans les limites du ter-
ritoire autrichien, et de ne point entreprendre de
voyage sans le consentement de ses mécènes.
Éknu par ce témoignage de l'admiration qu'il
inspirait, yainou, enchaîné par un sentiment de
reconnaissance, Beethoven renonça à ses pro-
jets, et se fixa pour toujours à Vienne, ou plutôt
au joli village de Baden, à cinq- lieues de cette
capiUle; car U y passait la plus grande partie
de l'amiée. Là, il se promenait quelquefois des
journées entières, seul, et dans les lieux les plus
agrestes et les plus solitaires. Il composait en
marchant, et n'écrivait jamais une note avant
que le morœau dont il avait le plan dans la
tète fût entièrement achevé. Isolé du monde
extérieur par son infirmité, la musique n'existait
ploa pour lui qu'au dedans de lui-même. Sa vie
dVtiste tout entière était renfermée dans ses
médiUtions, et c'était troubler le seul bonheur
dont U pût encore jouir que de les interrompre.
De là vient que les visites l'importunaient, à
moins que ce ne fussent celles d'un très- petit
nombre d'amU intimes. A laTue d'un étranger,
sa figure prenait un caractère sombre, inquiet,
souffrant même. Si quelque circonstance dissi-
pait cette impression, alors il devenait affectueux,
simple et cordial, gai même; surtout si Ton n'a-
Tait pas l'air d'être trop occupé de sa surdité, et
si Ton se tenait avec lui dans une certaine ré-
serve ; car une question indiscrète, un conseil
donné pour saguérisoA, suffisaient pour Télolgner
à jamais de l'imprudent qui s'y était hasardé.
Il avait deux goûts dominants, ou plutôt deux
passions : oelle des déménagements et celle de
la promenade. À peine avait il découvert un lo-
gement qui lui convenait, à peine s'y était-il ins-
tallé, qu'il y trouvait quelque chose qui lui déplai-
sait ; il n'avait point de repos qu'il ne l'eût quitté.
Peu de mois après, l'opération d'un nouveau dé-
ménagement recommençait. Tous les jours, après
son dîner, qui éUit fixé à une heure, il partait
pour sa promenade. Quelle que fût la saison,
quelque temps qu'il Ht, le froid, le chaud, la
pluie, la grêle, rien ne pouvait l'arrêter; et il fai-
sait à grands pas deux fois le tour de la ville ,
slléUit à Vienne, ou de longues excursions dans
la campagne, s'il était à Baden. C'était alors que
sa verve était dans toute son ardeur ; le mouvement
de ses jambes était utile à l'activité de (M>n génie.
Ses fréquentes promenades l'avaient fait connaître
de tous les habitants de Vienne : tont le monde
disait en le voyant : Voilà Beethoven! un sen-
timent d'admiration pour son sublime talent
avait pénétré jusque dans les classes les moins
élevées; tous les passants se rangeaient avec
respect pour ne pas troubler ses méditations
dans ses courses silencieuses, et Ton vit un jour
une troupe de charbonniers s'arrêter sous le
poids de leurs lourds fardeaux jusqu'à ce qu'il
fût passé.
Beethoven ne se maria point; M. de Seyfried
dit même qu'on ne lui connut aucun attache-
ment sérieux. Cependant, le docteur Wegeler,
son ami d'enfance et de jeunesse, dit (p. 42) quHI
n'était jamais sans amour dans le cœur, et qu'il
en était épris jusqu'à l'exaltation (Beethoven war
nie ohne eine Liebe und meisiensvon ihr im-
hohen Grade ergriffen). Sciundier avoue (p. 33)
que cette assertion est exacte, et fournit à ce
sujet des renseignements qui ne sont pas sans
intérêt. Les objets de ses affections étaient tou-
jours d'un rang élevé, circonstance qui s'explique
par son noble caractère et par ses relations fré-
quentes avec les hautes classes de la société, pu
reste son amour était tout platonique : le cœor
et l'imagination en faisaient tous les frais, et les
sens n'y avaient que peu de part. Pendant plu-
sieurs années il fut épris de M^* Julie de Gmc-
ciardi, qm', plus tard, épousa le comte de Gai-
lenherg, et à qui il a dédié sa sonate en ut dièse
mineur. Quelques lettres écrites dans l'été de
1806, d'une localité de bains en Hongrie où il
était allé pour essayer la guérison tle sa surdité,
et qui ont été publiées par Schindler (p. 63 et
suiv], nous apprennent que son amour était
partagé. Schindler cite aussi (p. 67) une tendre
liaison de l'illustre compositeur avec la œmtesse
Maried'£rdœdy,à qui il a dédié ses deux beaux
trios de l'œuvre 70. L'auteur de cette Biogra-
phie se souvient que Wœlfi lui a parlé d'une
dame chez qui Beethoven allait souvent dans sa
jeunesse, et qu'il aimait beaucoup, sans le loi
avoir jamais dit il paraissait ému de jalousie,
quand des propos galants étaient adressés à l'ob-
jet de son amour ; le piano devenait alors le con-
fident de ses pensées et recevait l'impression des
orages de son cœur ; mais un regard de la dame
et quelques mots bienveillants ramenaient le
calme dans son àme , et faisaient succéder les
douces mélodies aux âpres accents de sa verve
passionnée. Ries, élève de Beethoven pour le
piano, et qui vécut pendant plusieurs années
dans son intimité, dit (iVoltce5, etc., p. 117) que
les passions amoureuses de son illustre maître
n'étaient jamais de longue durée, et que l'épreuve
la plus persévérante de cbns^tance qu'il pût cHer
avait à}xrésept mois. Cependant son amour poor
M^ Jolie de Guicciardi l'occupa pendant plu-
sieurs années.
Beethoven n'était pas moins sensible à l'amitié
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BEETHOVEN
307
qu'àTamour; mais, très-sasceptible, il se bles-
sait bcilement et se brouillait avec ses amis les
pios intimes. Ses nrères, qui troublèrent souvent
sa tranquillité et furent cause de ses plus vifs
chagrins, jetaient à plaisir dans son esprit des
doutes sur les hommes pour qui il avait une sin-
cère affection, afin de le dominer sans témoins.
Beethoven prétait trop légèrement Poreilie à ces
propos, et, au lieu de s'en expliquer avec fran-
chise, il boudait et repoussait par sa froideur
ceux dont II croyait avoir à se plaindre. Mais
si l'on parvenait à Téclairer sur son erreur, il
se bâtait d'avouer ses torts , en demandait par-
don, et les réparait avec empressement. Bien
que très-attacbé aux amis de sa jeunesse , des
années s'écoulaient quelquefois sans qu'il y pen-
lât. On voit par une de ses lettres à M. Wege-
1er, compagnon de son enfance, et son ami in-
time, qoll ne lui avait pas écrit une fois dans
respace de sept années. Très-lié avec Schenck,
qui l'avait éclairé sur les défauts de son éduca-
tion harmonique, il paraissait cependant l'avoir
complètement oublié, lorsqu'un jour, se prome>
nant en société de ScliUidler sur le boulevard de
Vienne, il le rencontra, après l'avoir perdu de vue
pendant près de vingt ans. Ivre de joie de revoir
ce vieil ami qu'il croyait descendu dans ht tombe,
Beethoven l'entraîna dans un cabaret voisin
(au Cor du chasseur), se fit apporter du vin,
et là, avec on épanchement semblable à celui de
la jeunesse, cet homme, si taciturne et si distrait
d'ordinaire » se livra à des élans de gaité , et
régala le vieux Schenck d'une multitude d'his-
toriettes et d'anecdotes. Après une heure passée
dans cette effusion, ils se séparèrent, et ce fut
pour toujours; car ceci se passait en 1834; et
moins de trois ans après le grand homme n'exis-
tait plus.
On vient de voir que ses frères troublèrent
souvent son repos et lui causèrent des chagrins
de plut d'une espèce. Après la mort de l'alnë,
Gaspard-Antoine-Charies, en 1815, l'illustre
artiste tat chargé de la tutelle de son ne-
▼eu, fils de ce frère. Il l'adopta, soigna son édu-
cation et le fit son héritier. Ce jeune homme,
qui ne manquait ni d'instruction ni de mérite,
lui donna aussi des chagrins qu'il supporta avec
une patience qu'on n'aurait pas attendu d'un
caractère tel que le sien. Pour que rien ne man-
quât aox tourments que lui causait sa famille,
il eut, à l'occasion de sa tutelle, un procès avec sa
belle-sœur qui dura plusieurs années et lui coûta
beaucoup d'argent.
SI Beetlioyen eut des amis dévoués, il eut
aosii des ennemis et ces envieux que toiif
homme de génie rencontre en son chemin. Il
n'était pas homme d'ailleurs à éviter ce qui pou-
vait les blesser; car 11 avait des mots cruels
pour la médiocrité prétentieuse. Dans un voyage
qu'il fit à Berlin, vers 1797, il rencontrait sou*
vent dans le monde le compositeur Himmej,
auteur d'un opéra Intitulé Fanchon^ qui avait
alors du succès. Un jour Himmel pria Beethoven
d'improviser, ce que le grand artiste s'empressa
de faire. Invité à son tour à se mettre au piano,
Himmel n'hésita pas et ne parut pas intimidé par
ce qu'il venait d'entendre. Il y avait déjà long-
temps qu'il s'escrimait sur le elavier, lorsque
Beethoven l'interrompit par ce^ mois : Bh
bien! commencerei-voiu enfin? L'épigramme
était dure : furieux, Himmel se leva et dit des
injures à Beethoven, qui ne resta pas en défaut
Depuis lors , le compositeur prussien fut un
des ennemis acharnés du grand homme. Bee-
thoven assurait cependant plus tard à Ries qu'il
avait cm que Himmel préludait; mais cela est
douteux.
Ennemi de toute contrainte, Beethoven, quoi-
qu'il eût vécu dans le monde élégant depuis son
arrivée à Vienne^ ne put jamais s'habituer aux
exigences de l'étiquette. Chex l'archiduc Rodol-
phe, à qui il avait eu l'honneur de donner des
leçons de piano et de composition, cette éti-
quette était sévère, suivant l'usage de la cour
impériale ; elle faisait le supplice du grand ar-
tiste. Ses bévues ordmaires lui attiraient à chaque
instant quelque observation des personnes at-
tachées au prince ; mais ce fut toujours en vain
qu'on essaya de lui enseigner les règles de la po-
litesse. Fatigué enfin de cet avis sans cesse re-
nouvelés, Beethoven s'avança un jour vers l'ar-
chiduc, devant une brillante assemblée, et lui
dit : « Prince, je vous estime et vous vénère
« autant que personne au monde ; mais je ne
« puis m'habituer aux détails de cette gênante et
m nunutiense étiquette qu'on s'obstiue à m'ensei-
«gner. Je prie votre Altesse de m'en dispenser. »
Admirateur du talent de son ancien professeur,
et plein de bonté, l'arcblduc fit aussitôt donner
l'ordre à toute sa maison de laisser à Beetlioven
la liberté de ses allures.
Celui-ci ne se contenait pas toujours dans les
bornes où il était resté dans la circonstance qui
vient d'être rapportée; car, lorsqu'il était blessé
dans son amour- propre, son irascibilité pouvait
le porter Jusqu'à se servir d'expressions les
plus grossièree. Sa colère, lui faisant oublier
toutes les convenances, lui attirait quelquefois
des désagréments et des humiliations. En Toici
un exemple : Dans une soirée musicale, chez le
comte de Brown, où se trouvait réunie l'élite de
la haute société viennoise, Beethoven devait
20.
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308
BEETHOVEN
jouer ane nouvelle composition à quatre mains
avec son élève Ries. Ils avaient déjà commencé
Texécullon de ce morceau, lorsque le jeune
comte de P...., placé à l'entrée du salon, troubla
le silence en parlant à une dame. Après quel-
ques efforts inutiles du maître de la maison ponr
faire cesser cette conversation , Beethoven, ar-
rêtant les mains de Ries sur le clavier, se leva
brusquement, et dit assez haut pour être en-
tendu de tout le monde : « Je ne jouerai pas de-
« vant de semblables pourceaux {Fur solche
« Sckioeinespierichnicht), > On peut imagi-
ner la rumeur causée par une telle incartade!
Tout autre que Beethoven eût été mis dehors
par les valets; mais radroiration pour son génie
fit taire rindignation et l'indulgence fut seule
écoutée. Quand le calme fut rétabli, on pria Bee-
thoven de reprendre sa place au piano; il s*y
refusa obstinément. Ries fut alors invité à
jouer une sonate; mais Beethoven lui dé-
fendit de toucher une seule note, et tous deui se
retirèrent
Les explosions de la colère deBeathoven étaient
fréquentes dans les répétitions et même dans les
concerts où il faisait essayer ses ouvrages noo-
yeaiix. Il était chef d'orchestre assez médiocre,
et n^indiquait pas toujours bien la mesure, parce
que, préoccupé de méditations sur TefTet qu'il
avait voulu produire, il suspendait quelquefois
Taction de son bras sans le remarquer. Dans un
concert où il faisait exécuter pour la première
fois sa fantaisie pour piano avec orchestre et
chœur, la clarinette fit une faute : elle fut d'au-
tant plus sensible, fue peu d'instruments se fai-
saient entendre. Beethoven se leva aussitôt en
fureur, et se. tournant vers Torchestre, adressa
aux musiciens des injures qui furent entendues
de tout randitoire. Recommençons , s'écria-t-il
d'une voix tonnante : interdit, fasciné par le
regard et par la voix du maître, Torchestre
obéit. Cette fois, l'exécution fut irréprochable ,
et le succès fut complet. Le concert terminé,
les artistes de l'orchestre s'assemblèrent en tu-
multe et décidèrent qu'ils refuseraient désormais
leur concours à Beethoven pour ses concerts.
Toutefois leur ressentiment ne fut pas de
longue durée; car Beethoven ayant terminé
une nouvelle composition peu de temps après,
le désir de l'entendre et le sentiment de l'art
l'emportèrent sur la rancune des musiciens, qui
s'empressèrent de l'exécuter sous la direction du
maître.
Beethoven avait le cœur bon, généreux et porté
à l'obligeance. Simple, naïf, il était complètement
étrantier à toute manœuvre, soit pour faire valoir
ses ouyrages, soit pour nuire aux autres artistes;
rar il avait autant de justice que de noblesse
dans rftme, et l'on peut affirmer que la pen-
sée d'une action mauvaise envers quelqu'un
n'est jamais entrée dans son esprit. 11 avait
d'ailleurs un déCaut qui n'est pas celui des mé-
chants; car il était distrait. On dte des traits
fort plaisanta de ses distractions : en void un
qui m'a été rapporté à Vienne par des témoins
oculaires.
Il entre un jour chez un restaurateur pour y
dîner, s'assied 'près d'une table» prend la carte
des mets du jour, et la parcourt pour y choisir
quelque chose. Pendant ce temps, une idée mu-
sicale le saisit ; il prend son crayon, retourne la
carte sur laquelle il trace des portées de musique,
puis écrit la pensée qui le préoccupe et reste
plongé dans une profonde méditation. Enfin il
sort de sa rêverie, prend la carte et la oaet dans
sa poche ; puis il demande au garçon œ qu'il
doit." Monsieur, vous ne devez rien, car vous
n'avez pas dîné. — Vous croyez que je n'ai pas
dtné > — Non, assurément. — Eh bien, donnez-
moi quelque chose. — Que désirez- vous ? — Ce
que vous voudrez.
La constitution physique de Beethoven était
robuste. Sa taille était moyenne, et la diarpente
osseuse de ses membres offrait l'image de la
force. Jamais il n'avait été malade, et jamais il
n'aurait eu besoin de médecin, si l'infirmité qui
attaqua chez lui l'organe de l'ouie ne l'avait obligé
de se confier à leurs soins. Cependant, vers les
deniières années de sa vie, sa vigoureuse orga-
nisation s'altéra visiblement, et bientôt, il ne fut
plus possible de ne pas apercevoir des symptô-
mes d'hydropisie qui, se produisant à des époques
plus rapprochées, finirent par ne laisser au-
cun espoir de conserver la vie au grand artiste.
Vera la fin de 1826, le mal devint pins grave. Les
désordres du neveu de Beethoven lui avaient fiait
intimer par la police de Vienne la défense d'ha-
biter dans cette ville. Résolu de faire entrer ce
jeune homme dans un régiment, l'illustre com-
positeur quitta la campagne, le 2 décembre, ponr
suivre les détails de celte affaire ; mais, arrêté
dans sa route par le mauvais temps, il fut obligé
de passer la nuit dans une misérat>le auberge où
il fut saisi d'un rhume violent. L'inflammatioa
des poumons devint très-ardente, et lorsque le
malade arriva à Vienne, sa situation était telle
que tous ses amis prévirent le malheur dont ils
étaient menacés. A peine la toux eut-elle cessé,
qu'il fallut avoir recours à de douloureuses opé-
rations ponr lliydropisie : elles afbiblirent ra-
pidement les forces de Beethoven, et le 26 mars
1827, ce grand homme expira, à six heures du
matin. Malgré ses vives souffrances, il montre
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BEETHOVEN
309
beaucoup de sérénité d'Ame pendant les derniers
mois de sa ^. Lorsqu'il y avait quelque relâche
à ses maux, il relisait Homère, particulièrement
KOdjssée, son livre favori, ou quelques romans
deWalter Scott, quil aimait avec passion. Lors-
que ses forces anaiblies ne lui permirent plus de
se iif rer & ces distractions, il retrouvait encore
de temps en temps assez d'énergie pour montrer
sa résignation à la fin dont il était menacé. Deux
jours avant sa mort» il disait en souriant à ses
amis le conseiller Breuning et M. Schiodler :
Plaudite, amsct, eomadia finita e$t. Ce grand
homme avait goûté les jouissances que donne
l'art à ceux qui Taiment d'une affection pure ;
mais en dehors de cet art, il ne fut pas heureux.
Le malheur d'une infirmité dont plus qu'un
antre il aurait dû être à l'abri, le frappa avant
qu'il eût atteint TAge de trente ans; et le mal
s'aggravant d'année en année, parvint à un tel
degré d'intensité, que, vers la fin de sa vie, la
puissance sonore d'un grand orchestre ne par-
venait pas jusqu'à lui. Jamai.s surdité ne fut plus
Complète. Sa famille fut aussi pour lui une cause
de profonds chagrins et lui coûta beaucoup d'ar-
gent, ainsi qu'il le déchire dans one de ses let*
Ires. Enfin, ses moyens d'existence furent tou-
jours précaires; car, ainsi que Haydn et Mozart,
ce sublime artiste ne reçut jamais la moindre
marque d'intérêt de la famille impf^riale ni du
gouvernement autrichien; il n'obtint aucun em-
ploi, et ses cinquante premiers œuvres ne lui
furent pay<^s qu'à vil prix, par les éditeurs.
Presque toujours il vécut dans la gêne. Dans les
dix dernièrcH années de sa vie, il en souffrit da-
vantage. Il craignait de voir augmenter ses em-
barras d'argent dans sa vieillesse, alors qu'il ne
pourrait plus ajouter à son revenu par letravail
de sa plume. On a vu précédemment que l'ar-
chiduc Rodolphe, le prince de Lobkowitz et le
comte de Kinsky lui avaient assuré une pension
que M. de Seyfried porte à la somme de quatre
mille florins ; mais Streicher, célèbre facteur de
pianos de Vienne, écrivant (le 38 mars 1827) à
M. Stumpff, de Londres, pour lui annoncer la
mort de Beethoven, réduit le produit des pensions
réunies à la modiqne somme de sept cent vingt
florins I M. de Seyfried et Streicher étaient tous
deux amis intimes de l'illustre compositeur; il
y a donc lieu de s'étonner qotl y ait une si
grande différence entre leurs évaluations de son
revenu ; mais Beethoven lui-même nous apprend
que c'est M. de Seyfried qui est dans le vrai,
car il écrivait à Ries, le 22 novembre 1815 :
« J'ai perdu 600 florins sur ma pension annuelle...
« Je paie 1,000 florins pour mon loyer; imagi-
• niez d'après cela kà misère qui résulte de la dé-
« préciation du papier-monnaie (1). Mon pauvre
« frère Charles vient de mourir ; sa femme était
« méchante ; il était attaqué de la poitrhie, et
« je puis dire que pour le soulager, j'ai dépensé
«c environ 10,000 florhas, etc. » Dans une antre
lettre du 8 mars 1816, il dit encore : « Ma pen-
« sion est de 3,400 florins en papier, etc. » Pré-
cédemment Beethoven avait perdu 600 florins de
cette pension : elle était donc originairement de
4,000 florins. Cette somme, à l'époque où elle
avait été assurée par contrat à Beethoven, repré-
sentait celle de 10,157 francs ; mais la dépréckitioD
du papier-monnaie créé plus tard, en Autriclie
(ht telle, qu'à l'époque où Beethoven écrivait cette
dernière lettre, ses t^BOO florins en papier ne .re-
présentaient plus en valeur réelle que 3,040 francs.
On ne doit donc pas être étonné de trouver dans
d'autres lettres de ce pauvre artiste des passages
tels que ceux-ci. « Cette sonate (dit-il à Ries,
« en lui envoyant l'œuvre 106 pour le vendre à
« Londres), cette sonate a été écrite dans des
« circonstances bien pénibles ; car il est triste
« d'être.obligé d'écrire pour avoir do pain. C'est
« là où j'en suis maintenant. » Et dans une autre
lettre écrite quelques années après : « Si je n'étais
« pas si pauvre et obligé de vivre de ma plume,
« je n'exigerais rien de la société philharmoni-
« que; mais dans la position où je me trouve, il
<i faut que j'attende le prix de ma symphonie. »
Jamais l'intérêt qu'inspirait un si grand homme
ne se manifesta avec tant de force qoe pendant
sa dernière maladie. L'inquiétude était sur tous
les vtiiages; la foule obstruait les abords de
son logement pour apprendre de ses nouvelles ;
les plus grands personnages se faisaient ins-
crire à sa porte. Le bruit du danger qui le me-
naçait s'élait répandu avec rapidité; il parvint
bientôt à Weimar où se trouvait Uummel, qui
partit à l'instant pour Vienne, dans le dessein
de se réconcilier avec Beethoven, qui s'était
brouillé avec lui quelques années auparavant. En
entrant dans la chambre, Hummcl fondit en lar-
mes; Beethoven lui tendit la main, et ces deux
boinmes célèbres ne se séparèrent que comme
deux vrais amis. Après le moment fatal, une
consternation générale se répandait dans la ville.
Plus de trente mille personnes suivirent le convoi
fionèbre; parmi les huit maîtres de chapelle qui
portaient le drap mortuaire, on remarquait Ey-
bler . Wi igl , Hummel , Gyrowetz et Seyfried.
Trente-six artistes, au nombre desquels étaient
les poètes Grillparzer et Castelli, portaient des
flambeaux. Le requiem de Mozart fut exécuté
(1) LeSorlo d'Autriche en argent Talalt a fraDCs 74 cen-
tiiDci; mab le florlo en papier tomba & m eenUmea, a
une certaine époque.
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^10
BEETHOVEN
pour les obsèques dans l'<glise des AugusUos,
liofli qu'uD hymne de M. de Seyftii^. Les restes
du grand homme furent déposés au dmetière de
Wahring, près devienne, et peu de temps après
4Ui monument fut élevé sur sa tombe.
On ne eonnalt que deux étèTes formés par
BeetboTen^ le premier fut Tarchiduc Rodolphe,
qui possédait un talent remarquable coouna pla-
niste et qui s'est exeroé avec quelque succès
comme compositeur; le second est Ferdinand
Ries. Beethoven était peu propre à diriger une
Mucation musicale; trop préoccupé, trop impa^
tient, il ne pouvait suivre les progrès d'un élève
dans un ordre méthodique.
Bien qu'il fût flgé de vingt-quatre ans lorsquUL
publia les trios de piano, violon et violoncelle,
qu'il a considérés comme son premier œuvre,
Beetboven a laissé un nombre considérable d'ou-
vrages de tout genre. Son activité productrice
pourrait être considérée comme un prodige, si
Ton ne savait qu'isolé de la société par l'accident
eruel qui commença à le priver de l'ouïe vers
i798, il a dû concentrer toute son existence dans
la composition. Le catalogue de ces productions
renferme trente-cinq sonates pour piano seul,
treiie œuvres de pièces de difTérenU caractères
pour cet instrument, telles que des andante ,
fanteisles, préludes, rondos et danses; vingt
thèmes variés pour piano seul ; vingt-deux autres
thèmes Variés pour le piano, avec accompagne-
ment de violon, de violoncelle ou de flûte; une
sonatey deux thèmes variés et des marches pour
piano à quatre mains; dix sonates pour piano
avec accompagnement de violon, six duos
pour piano et violoncelle ; six trios pour piano,
violon et violoncelle; un trio pour piano, clari-
nette et violoncelle ; un quatuor pour piano,
violon, viole et violoncelle; un quintette pour
piano, liautbois, clarinette, basson et cor ; sept
concertos pour le piano, le premier en «^, le
second en si bémol, le troisième en ut mineur,
le quatrième en ut, avec violon, violoncelle con-
certant et orchestre; le cinquième en sol (por-
tent le no 4 des concertes pour piano seul), le
sixième en ré (qni n'est que le concerto de vio-
lon arrangé), et te dernier en mi bémol (portent
le tt» 5 des concertos originaux pour piano seul),
une fonteisie pour piano, avec chœur et orches-
tre ; cinq trios pour violon, viole et violoncelle;
une sérénade pour violon, flûte et alto ; dix -sept
quatuors pour deux violons, alto et violoncelle ;
trois qointettis pour deux violons , deux altos
et violoncelle; un septuor pour violon, alto,
vfoloncelle, clarinette, basson, cor et contrebasse,
un sextuor pour deux violons, alto, deux cors
et viotoncelie; deux romances pour violon et
orchestre, la première en so/, la deuxième en
/a; un concerto pour violon et orclie^stre;
Boixante-quatone pièces pour le chant avec ac-
compagnement de piano, panni lesquelles on re-
marque la canteted'ii(i^to{tfe, V Invitation à la
walse, des romances, des chansons, des airs à
boire, des canons, et le Cri de guerre de FAU'
triche, chant national composé en 1797; douze
morceaux de chant pour une ou plusieurs voix
avec orchestre, dont une scène et air : Aht per-
fido; le chant Intitulé Germanict^ trois suites
d'airs écossais, les morceaux de chant des Rui-
nes d^ Athènes ; le trio Tremate, empi, tremate,
et un chant étégiaque; deux messes à quatre
voix, chœur et orchestre, la première en ut {oeu-
vre 86), la seconde en ré(œufre 123); roratorio
le Christ au mont des 0/ii;iers ; une cantete
dramatique (r/n</an/ glorieux); Fidelio, opéra;
Bgmont, mélodrame ; neuf symphonies pour or-
chestre, la première enut (œuvre 21), la deuxième
en ré (œuvre 36), la troisième en mi bémol {hé-
roïque^ œuvre &5), la quatrième en si bémol
(œuvre 60), la cinquième en ut mineur (œuvre
67), la sixième en fa {pastorale, œuvre 68), la
septième en la (œuvre 92), la huitième eaja
(œuvre 93), la neuvième en ré mineur, avec
chœur (œuvre 125); la Victoire de Welling-
ton à la bataille de Victoria, sympliooie mili-
Uire à deux orchestres ; onze ouvertures à grand
orchestre, savoir : de Prométhée (œuvre 43),
de Coriolan (œuvre 62), d'f^monf (^vre84),
de Léonore (œuvre 87), de Fidelio, des Ruines
d^ Athènes (oMivre 113), Nahmen^eyer (De la
fête patronale, œuvre IIS), du Roi Étienne{aBn-
vre 117), Weihe des Hauses (De la dédicace du
temple, œuvre 124), caractéristique (ceuvre 188);
œuvTW détachées pour orcliestre, qui consistent
en deux menuete, des danses allemandes, deux
valses et le ballet de Prométhée; un trio pour
deux hautbois et cor anglais (œuvre 66), un sex-
tuor pour deux clarinettes, deux cors et deux
iNissons ; et une troisième ouverture pour l'opéra
de fidelio, qui est celle de Léonore refaite, la-
quelle n'a éte publiée qu'après sa mort; une
pièce en harmonie complète, un morceau pour
quatre trombones, et une marche pour mu-
sique militaire. Quelques ouvrages avaient éte
commencés par l'illustre compositeur et n'ont
pu être achevés avant sa mort. Parmi ces frag-
mente, on remarquait le plan d'une dixième
symplionie (un allegretto en mi bémol, publié à
Vienne, chez Arteria, a été peut-être extrait de
cet ouvrage), un octuor pour deux clarinettes,
deux hautbois, deux cors et deux bassons ; une
harmonie à huit parties enii bémol, dont la par-
tition a éte publiée chez Diabelli, à Vienne. Lee
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BË£THOV£N
311
deux premiert morceaux d'un quinteUo pour
deux violons, deax altos et violoncelle, acquis
par le même éditeur ; un rondeau pour piano et
orclieatre. Vienne, Diabelii ; trois quatuors pour
piano, et quelques autres morceaux moins im-
portants. On a trouvé aussi parmi les manuscrits
de Beetboven un grand nombre de morceaux
inédits, la plupart écrits dans sa jeunesse et
qu'il avait condamnés à l'oubli. Les manuscrits
autographes de ces compositions ont été acquis
à des prix très-élevés après sa mort. Enfin une
immense quantité d'études de Beetboven sur le
contrepoint et l'barmonie a été remise par leur
acquéreur, M. Hasiinger, à M. de Seyrriêd, arec
toutes les notes que Beetboven avait écrites sur
ces études ; l'éditeur en a fait un choix qu'il a
publié sous ce titre : Litdwig van BeetkovetCs
Siudien im Generalùasset ContrapuncU und
in der Compoëitions Uhre; Vienne^ T. Has-
linger» 1831, 1 vol. in-8°. L'éditeur y a joint un
supplément qui contient une notice biographique,
quelques anecdotes, quelques lettres de Beetbo-
ven à ses amis, l'inventaire de ses manuscrits et
de ses livres, quelques poésies allemandes dont
Beethoven est l'objet, le catalogue systématique
de ses ceuvres et quelques autres pièces. L'auteur
de ce Dictionnaire Biographique des Musiciens a
donné une traduction française des Études de^
B«ethcven, avec sa biographie, des notes criti-
•ques et une préface , sous ce titre : Éludes de
Beethoven, Traité d^harmonie et de comj^-
sition, Paris, Maurice Schlesinger, 1833, 2 toI.
grand in-S".
Les œuvres de Beethoven peuYent être classés
en plusieurs catégories dont chacune indique
une transformation progressive de son génie.
D'abord enttiousiaste admirateur de Mozart, il ne
put échapper à reilBt de cette admiration ; effet
qui se manifeste toujours chex les hommes les
plus originaux et les mieux disposés pour Tin-
vention ; je toux parler de cette Imitation plus
ou moins sensible des formes du modèle de per-
fection adopté par le jeune artiste. L'originalité
des idées, quand elle est accompagnée de juge-
ment et «le recUlode, éprouve le besoin de se
produire sous des formes intelligibles. Or l'art de
créer des fonoaes nduvelles et d'une facile per-
ception ne peut être que le fruit de l'expérience,
tandis que Paperçu de l'idée n'est qu'une produc-
tion de l'instinct. Aucun ooTrage durable ne ré-
sultera de ces aperçus instinctifs, si la forme ne
vient à leur secours, et, conséquemment , si l'ex-
périence ne les met en valeur. Si l'expérience
propre n'est pas encore acquise, il faut avoir re-
cours à celle d'un malU-e ; c'est ce qu'avait lait
Mozart en prenant Cb.-Ph.-Em. Bach pour son
modèle dans ses premières compositions pour le
piano, et Hasse dans sa musique dramatique;
c'est ce que fit à son tour Beethoven , en mar-
chant sur les traces de Mosart. Ainsi, malgré l'o-
riginalllé incontestable des idées, les trios de
piano, violon et basse (oeuvre i ), les sonates de
piano seul ( oeuvre 2,7 et 10), les sonates da
piano et violon (ceuyre 12), les trios de violon,
viole et basse (œuvres3, 8 et 9), et les quatuors
de violon (oeuvre 18), rappellent dans les dispo-
sitions et dans les formes le type du style moiar-
tiste, bien que diverses nuances d'individualité
plus prononcée se fassent remarquer en avançant
jusqu'à l'oeuvre 18. Dans la symphonie en ut
(œuvre 21), cette nuance devient plus vive, le
scherzo de cette symphonie est déjà de la fan-
taisie pure de Beethoven. Plus énergiqoement
sentie encore , la richesse d'imagination du com-
positeur se montre avec éclat dans le quintetto
en ut pour violons, altos et basse (œuvre 29),
et dans les belles sonates de piano avec violon.
Beetboven a élargi dans des proportions immenses
la sonate de piano. 11 y a porté le génie de la
symphonie, et a fait de l'histrument on orchestre.
Parmi les sonates pour le piano seul ou avec
accompagnement de violon les plus remarquables
de ses trois époques, on peut dter, comme des
oeuvres de la plus grande valeur : la sonate en ré
majeur, oeuvre 10; les aonates pathétique (en ut
mineur), oeuvre 13 ; en ut dièse mineur, œuvre
27 ; en ré mineur, œuvre 31 ; en /a majeur, avec
violon, œuvre 47 (dédiée à Kreutzer); en ut ma-
jeur (piano senl), œuvre 53; en /a mineur, œnvre
57; les Adieux^ en mi bémol majeur, œuvre
81; enfin, en si bémol majeur, œuvre 106.
La symphonie en ré (œuvre 30) est une compo-
sition moins remarquable par Toriglnalité des
idées que par le mérite de la facture, qui est très-
grand. Cest dans cette symphonie qu'on aperçoit
pour la première fois cet ailmirable instU&ct des
dispositions instrumentales qui donna ensuite
aux symphonies de Beethoven un coloris si varié,
si vigoureux et si brillant. Mais c'est surtout
dans la troisième symphonie (Aérof^e, œnvre 66)
que le génie de l'artiste se manifeste par le ca-
ractère absolu de la création. Là, toute réminis-
cence de formes antérieures disparaît; le composi-
teur est lui; son individualité se pose avecmijesté;
son œuvre devient le type d'une époque de l'his-
toire de l'art Le temps où Beethoven conçut le
plan de cet ouvrage remontée 1804. Il était cer-
tainement bon Allemand et attaché de cœur au
gouvernement de l'Autriche ; mais comme poète,
comme homme d'imagination, il n'avait pus'em-
pèclier d'admirer le génie de Napoléon ; il se l'était
représenté comme un 4iéios républicain, et la
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813
BEETHOVEN
paissance réunie en iai au désintéressement , à
l'amour pur de la patrie et de la liberté, en ùd-
saient à ses yeux l'homme modèle des temps
modernes. C'est dans ces dispositions qu'on as-
sure qu'il commença à écrire sa symphonie hé-
roïque; il était décidé à lui donner le nom de
Bonaparte f quelque danger qu'il y eût à le faire
dans un pays oà ce nom devait rappeler des temps
d'humiliation. Il voulait la dédier au premier
consul de la république française : déjà sa dédicace
était écrite. Ou dit encore que le second morceau
de cet ou vrage était achevé, et qu'il n^était autreque
le colossal début du dernier mouvement de la
symphonie en ut mineur, quand un de ses amis
entrant un jour dans le cabinet de Beethoven, et
tenant un journal à la main , lui annonça que le
premier consul venait de se faire nommer empe-
reur. Stupéfait , Beethoven garda le silence, puis
il s'écria : k Allons, c'est un ambitieux comme
tous les autres. » Il prit sa partition, en déchira
la première page et la jeta à terre. Sa pensée
changea alors de direction : à l'héroïque mouve-
ment, il substitua la marche funèbre qui forme
aujourdMiui le second morceau de sa symphonie,
et au lieu de la simple inscription de son ouvrage,
Bonaparte, il mit celle-ci : Sinfonia eroicaper
festeggiare il sovvenire d'un grand uomo. Son
héros lui semblait déjà descendu dans la tombe;
au lieu d'un hymne de gloire, il avait besoin d*un
éhant de deuil Le grand morcean en ut lit peu
de temps après naître dans la tète de Beethoven
le projet de sa symphonie en ut mineur.
La seconde époque de Beethoven, qui se
marqua si bien par la symphonie héroïque , ren-
ferme une période d'environ dix ans , pendant
laquelle il écrivit, outre cet ouvrage, les sym-
phonies en si bémol, en ut mineur, et pastorale,
les beaux quatuors de Tœuvre 59, l'opéra de Fi-
deliOf l'ouverture de Coriolan, les belles sonates
de piano en fa mineur, en fa dièse et en mi mi-
neur, les concertos de piano en k^, en sol et en
mi bémol, le concerto de violon , le sextuor pour
deux violons, alto, deux cors et violoncelle, et
la première messe. Tout cela est, en général,
fondé sur une fantaisie libre et pleine de har-
diesse , mais renfermée dans les bornes fixées par
le goAt, par un vrai sentiment d'analogie dans
l'harmonie , et par le besoin de netteté dans la
pensée. A la même époque appartient aussi l'ora-
torio du Christ au mont des Oliviers; mais une
sorte de gêne qui se tit souvent sentUr dans les
compositions vocales de Beethoven, quand il
voulait employer les formes scientifiques , a jeté
snr cet ouvrage je ne sais quelle teinte de froi-
deur qui nuit à son mérite, malgré les belles idées
qui s'y trouvent répandues. M. Oiilibicheff, dans
son livre intitulé Beethoven, ses critiques et ses
glossateurs , dont il sera parlé plus loin, recon-
naît ( p. 105 ) que je suis le premier qui ait si-
gnalé les transformations du style de Beeiboven
et divisé la totalité de son œuvre en trois classes
de productions ( dans la première édition de la
Biographie universelle des musiciens). Il ajoute
(p. 106) : « Ses trois manières , comparées entre
« elles, laissent bien apercevoir un genre de suc-
« ceasioii qui constate leur réalité , au point de
« vue de M. Fétis ; mais un examen attentif nous
« prouve également que ces trois systèmes de
« composition , qui an fond se réduisent à deux
« ( M. Oulibicheff confond dans la même impro*
« bation te second et lé troisième), ne s'exduaieot
R nullement dans l'esprit de Beetlioven, puisqu'il
« les a employés et mêlés à toutes tes époques de
n sa carrière d'artiste ; mais dans une proportion
« de plus en plus inégale. >• A cette observation
I critique, il y a une réponse dont la vérité est
saisissante : c'est que le génie d'un artiste, ses
penchants et ses habitudes ne se transforment pas
à tel jour donné, de telle sorte que dans le présent
il ne reste rien du passé. C'est par degrés que le
changement s^opère dans la direction des idées et
dans le style. Au surplus , j'ai établi suffisam-
ment, je crois, dans les paragraphes suivants
les causes qui ont produit la dernière manière
de l'illustre artiste.
Il parait que l'habitation de Beethoven à la
camt^agne fut plus constante après 1811 qu'au-
paravant, et qu'à cette époque il se livra dans ses
promenade} solitaires, ou dans le silence de son
cabinet, à das études historiques «^ philosophiques
qu'il n'avait qu'ébauchées jusque-là Ses lectures
devinrent fréquentes , et chaque jour il conçut
davantage la nécessité de se, renfermer, comme
artiste, dans une disposition d'idéalité indépen-
dante de toute communication extérieure. Insen-
siblement, et sans qu'il s'en aperçAt, ses études
donnèrent à ses idées une légère tante de mys-
ticisme qui se répandit jusque sur ses ouvrages,
oomme on peut le voir pa^ ses derniers quatuors.
Sans qu'il y prît garde aussi, son originalité perdit
quelque chose de sa spontanéité en devenant sys-
tématique; les bornes dans lesquelles il l'avait
retenue jusqu'alors furent renversées. Les redites
des mêmes pensées furent poussées jnsqu^à l'ex-
cès ; le développement du sujet qu'il avait choisi
alla quelquefois jusqu'à la diva^tion; la pensée
mélodique devint moins nette, à uiesuits qu'elle
était plus rêvett.He ; l'harmonie fut empreinte de
plus de dureté et sembla , de jour en jour, té-
moigner de l'affaiblissement de la mémoire des
sons; enfin, Beethoven affecta de trouver des
formes nouvelles, moins par l'effet d'une -sou-
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BEETHOA^N
313
daine inspiration, que pour satisfaire aux cod-
ditioDS d^un plan médité. Les ouvrages faits
dans cette direction des idées de Tartiste corn-
posent la troisième période de sa vie, et sa
dernière manière. Cette manière se fait déjà
remarqaer dans la symplionie en la » dans le
trio de piano en si l)émol ( œuvre 97 }, et dans les
cinq dernières sonates de piano, beaux ouvrages
où la somme des qualités l'emporte sur les dé-
fauts; elle arrive à son derniei- terme dans la
grande messe eu ré, dans les dernières ouver-
tures, dans la symphonie avec cliœur, et surtout
4an8 les quatuors de violon (œuvres 127, 130,
131, 132 et 135).
Ainsi qu*on vient de le voir, les productions de
Beetlioven se partagent en trois classes qui mar-
quent aillant de directions particulières de son
esprit. Beethoven n'estimait pas les ouvrages de
la première; il n'aimait pas qu'on en parlât avec
éloge, et croyait de bonne foi que ceux qui les
vantaient étaient des ennemis qui n'agissaient
ainsi qae dans le dessein de déprécier les autres.
Une telle disposition d'esprit n'est pas sans
exemple parmi les grands artis^tes , quand ils s'é-
loignent de la jeunesse. Nonobstant son opinion
à cet égard , il n'en est pas moins vrai que beau-
coup d'ouvrages appartenant à la première pé-
riode de la vie artistique de Beethoven renferment
tfadmiraliles beautés. Les compositions de la
seconde période sont celles où le grand musicien
a montré la plus grande force d'invention réunie
à la connaissance la plus étendue des belles formes
de l'art. Cette période s'étend depuis l'œuvre 55
jusqu'à l'œuvre 92. Au commencement de la
troisième période, sa pensée éprouva une der-
nière transformation, qui alla se développant de
plus en plus jusqu'à son dernier ouvrage. Plus il
avan^it dans cette nouvelle carrière, plus il
cherchait à faire entrer dans son art des choses
qni sont hors de son domaine, et plus le souve-
nir de l'objet intime de cet art s'affaiblissait en
lui. L'analyse que j'ai faite avec soin des œu-
vres 127 à 13b, m'a démontré que dans ces
dernières productions , les nécessités de l'harmo-
nie s'efEaçaient dans sa pensée devant des con-
sidérations d'une autre nature. On le lui a re-
proché quelquefois vers la tin de sa vie dans des
critiques qui parvenaient ju<«qu'à lui ; on dit qu'a-
lors il s'érriàit en se frottant les mains : « Oui,
«oui, ils s'élonnent et n^y comprennent rien,
« parce qu'ils n'ont pas trouvé cela dans un livre
« de basse générale! » Dans un autre temps, il
défendait avec énergie les doctrines de ces livres
d'école, car ses études sont remplies d'expressions
de confiance dans les règles qu'on y trouve. Ces
deux opinions si différentes représentent deux
systèmes contraires, et renferment toute l'histoire
de la transformation du génie de Beethoven,
M. Oulibicheff , dout le goût se révoltait contre
les productions de cette dernière période de la
vie du grand artiste , et qui fait , dans son livre,
une analyse juste , mais dure, de certains pas-
sages, n'hésite pas à donner une autre cause aux
égarements de son génie : suivant lui, ils provien-
nent uniquement de l'afTaiblissement de ses fa-
cultés, occasionné par des chagrins domesti-
ques et des préocupations d'affaires qui avaient
porté chez lui jusqu'à l'excès l'agitation nerveuse.
Il ne craint pas de déclarer Beethoven tombé sous
l'empire d'une hallucination. Dans le récit fait
par Rellstabt de Berlin , d'une visite qu'il fit à
ce( homme extraordinaire dans ses dernières
années, il exprime aussi l'opinion que sa puis-
sante organisation avait reçu de graves atteintes
et n'était plus que la dégénération de son état
primitif.
Ce qui distingue les compositions de ce grand
homme, c'est la spontanéité des épisodes par
lesquels il suspend dans ses beaux ouvrages lin-
térêt qu'il a fait naître, pour lui en substituer un
autre aussi vif qu'inattendu. Cet art lui est par-
ticulier, et c'est à lui qu'il est redevable de ses
plus beaux succès. Étrangers en apparence à la
pensée première , ces épisodes occupent d'abord
l'attention par leur originalité ; puis, quand l'effet
de la surprise commence à s'affaiblir, le compo-
siteur sait les rattacher à l'un i té de son plan , et
fait voir que, dans l'ensemble de sa composition,
la variété est dépendante de l'unité. Beethoven
joignait à cette rare qualité le sentiment intime
de l'effet d'une instrumentation qui ne ressemble
à celle d'aucun autre auteur. Personne n'a pos-
sédé aussi bien que lui l'art de remplir l'or-
chestre et d'opposer des sonorités à d'autres
sonorités. De là vient que l'effet de ses grands
ouvrages surpasse en puissance tout ce qu'on
avait fait avant lui.
Quelle que soit la divergence d'opinions sur
les ouvrages des diverses périodes de la vie de
Beethoven , il est un point sur lequel tout le
monde sera éternellement d'accord : c'est que
l'auteur de. ces ouvrages mérite d'être compté ali
nombre des plus grands artistes et de ceux qui
par leur talent ont le plus contribué au dévelop-
pement de leur art. Il eut un de ces rares gé-
nies qui dominent toute une époque et lui ûn-
priment one direction caractéristique dans l'art
qu'ils cultivent. La grandeur, la force poétique sont
ses attributs. Il n'eut pas comme Mozart l'abon-
dance d'idées qui déborde de tontes parts; sa
pensée s'élaborait lentement, laborieusement, et
ses thèmes, même ceux* qui se présentent sous
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314
BEETHOVEN
l'aspect le plus simple et le plus naturel , étaient
soDTent remaniés par \m avant qu'il s^aiTëtdt à
leur forme définitive ; mais lersquMl était fixé ,
tout l'ensemble de la composition était saisi par
sa puissante intelligence. Un des exemples les
plus remarquables de ses longues méditations
^ans le travail d'enfantement d'un tlième auquel
îL se proposait de donner de grands développe-
ments est celui de la mélodie principale du grand
finale de la neuvième symphonie {avec chœur).
Il fit , défit et refit plusieurs fois les phrases de
ce chant et bien des journées s'écoulèrent avant
qu'il l'eût arrêté définitivement. Enfin, il s'écria
avec enthousiasme : Je PaUje rai! Cependant
cette mélodie qui lui causait ces transports de
joie est assez vulgaire; mais il la considérait
moins au point de vue musical qu'à celui du sen-
timent qu'il voulait exprimer. Il y avait dans sa
préocupation à ce sujet plus de rêverie allemande
que de conception esthétique.
Les numéros des œuvres de Beethoven ne re-
présentent pas toujours l'ordre dans lequel ils
ont été composés : il est plusieurs de ses ou-
vrages qu'il a gtfdés longtemps en portefeuille ,
tandis que d'autres écrits à des époques posté-
rieures étaient publiés. Souvent aussi il a négligé
<1 'indiquer sur ses manuscrits les numéros d'or-
dre sous lesquels il voulaitqu'ils fussent publié?:
dans ce cas, les éditeurs se chargeaient de ce
soin et tombaient dans des erreurs considérables;
car il arriva plusieurs fois qu'on plaça le même
chiffre sur deux œuvres Àifiérents, ou qu'on
laissa des lacunes dans leur série. D'ailleurs,
Beethoven écrivit plusieurs de ses ouvrages
pour des amateurs qui désiraient en avoir le
manuscrit de sa main, et les copies qu'il en fai-
sait faire ne portaient pas d'indication pour les
classer : après plusieurs années lui-même ne se
souvenait plus de l'ordre dans lequel il les avait
produits. On a rectifié par la suite une partie des
erreurs qui avaient été commises originairement,
et le catalogue des compositions de ce grand ar-
tiste a été arrêté définitivement dans l'ordre
suivant :
OBOVBBS NUMÉHOTËS !
op. 1. Trois trios pour piano, violon et violoncelle
(en mi bémol, en sol, eo ut mineur), dé-
diés à la princeaae Licbnowski.
~ 2. Trois sonates pour piano (en fa mineur, en
la, en ul), dédiées à Haydn.
— 3. Grand trio (ta mi bémol) pour violon aito
et violoncelle.
— 4. Quintette (en mi bémol) pour deux violons,
dens altos et violoncelle.
— 5, Deux grandes aonates (en /a et «o2 mineur)
pour piano et violoncelle, dédiéfs au roi
de Prusse, Frédéric- Guiliaurae il.
Op. 6. Sonate facile (en ré majeur) pour piano à
. quatre mains.
— 7. Grande sonate (en mi bémol) poorpboo,
dédiée à Babette de Keglevics.
-^ g. Sérénade (en ré majeur) pour violon, alto et
violoncelle
— 9. Trois trios (en 90l, ré et ut mineur) pour vio-
lon, alto et violoncelle, dédiés an comte de
Browne.
~ 10. Trois sonates (en ui mineur, fa et rt) pour
piano, dédiées à la comtesse de Browne.
— 11. Grand trio pour piano, clarinette, et tîoIod-
oelle (en si bémol), dédié à la eomtene de
Hiun.
~ 12. Trou sonates pour piano (en ré, (a et nu
bémol) dédiées à Salieri.
— 13. Sonate (pathétique) pour piano (en «/mi-
neur\ dédiée au prince Lichnowslii.
— 14. Deux sonates pour piano (en mi majeur, en
sol)j dédiées à la baronne de Braua.
— 18. 1«' Concerto pour piano (en ut) avec or-
chestre, dédié à la princesse Odescaldii,
née comtesse Keglevics (Babette).
— 16. Grand quintette (en mi bémol) pour piano,
hautbois, clarinette, cor et basson.
— 17. Sonate (en fa) pour piano et cor.
— 18. Six quatuors {en fa, sol, ré, ut mineur, la
et si bémol) pour deux violons^ alto et vio-
loncelle, dédiés au prince de Lobkowitx.
. 19. 2«« concerto (en si bémol) pour piano et
orchestre, dédié à H. de Nikelsbe^.
~ 20. Septuor (en mi bémol) |M>ur violon, alto,
cor , clarinette , basson , violoncelle et
contrebasse.
— 21. 1** grande symphonie (on «Opourlorcbes-
tre.
— 22. Grande sonate pour piano (en si bànol),
dédiée au comte de Browne.
-~ 35. Sonate (en la mineur) pour piano et vio-
lon, dédiée au comte de Pries.
— 24. Sonate ^en fa) pour piano et violon.
" 25. Sérénade (en ré) pourflAte, violon et alto.
-> 26. Grande sonate pour piano (eo la béflioQ,
dédiée au prince Licbnowski.
— 27. Deux aonates iguasi fantasia) pour piano
(en mi bémol et ut dièse mineur) dédiéei
à la princesse Lichtenstein.
— 28. Grande sonate (Pastorale) pour piano (en
ré), dédiée à M. de Sonneufels.
— 29. Quintette (en ut) pour deux violons^ deox
altos et violoncelle, dédié au comte de
Pries.
Sous le même numéro, Artaria de VieDoe a
publié un trio \)ovlt violon, alto et violoDcelJe,
mais ce n'est qu'un arrangement du quintette.
Op. 50. Trois sonates (en (a, ui mineur et sol) pour
piano et violon, dédiées à l'empeceur
Alexandre.
— 31. Trois sonates pour piano (en sol, ré mineur
et mi bémol), dédiée à la c mtesse de
Browne.
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BEETHOVEN
815
Op. 32. Six cantiques rie Gellert pour voix seule et
piano).
— 35. BagateUes (7 pièces pour piano^.
— 54. Six variations sur un thème original pour
piano (en/a), dédiées à la princesse Odçs-
clialchi.
» 33. Quinze variations avec une fugue (en mi
bémol) ponr piano, dédiées au comte
LldinowslLi.
^ 36. 2«e symplMnie (en re) ponr l'orcliestre.
— 37. 3in* concerto (en ut mineur) pour piano et
orcliesire, dédié au prince Louis-Ferdinand
de Prusse.
-> 38. Grand trio (en mi bémol) pour piano, cla-
rinette et violoncelle, arrangé par Beelho-
ven d'après son septnor œuvre 20.
— 39. Deux préludes passant dans les 12 tons ma-
jeurs et mineurs, pour piano oo orgue.
— 40. Romance (en soi) ponr violon et orchestre.
— 41 . Sérénade (en re) ponr piano et flûte, arrangée
par Beethoven d'après la Sérénade on*
vre^.
— 42. Nocturne (en ré) pour piano et alto, arrangé
par Beethoven diaprés sa Sérénade œuvre 8.
— 43. Les Créations de Prométkée, ballet.
— 44. Quatorze variations (en mt bémol), pour
piano, violon et violoncelle.
— 45. Troia grandes marches ponr piano à quatre
mains (en ut, mi bémol et ri).
— 46. Adilaide (poème de lOatthison) à voix seule
et piano.
— 47. Sonate (en /a) pour piano et violon {sciitta
in uno stUo molto concertante, quari
corne d'un concerto), dédiée à Kreutzer.
— 48. Scène et air, ah! perfldo, pour soprano et
orchestre.
— 49. Deux sonates faciles ponr piano (en sol mi-
neur et re).
"^ 30. Rooiance (en /a) pour violon et orchestre.
— SI. Deux rondos pour piano (en ut et en soC) .
— 52. Huit chants ou Lieder à vont seule avec ac-
compagnement de piano.
— 53. Grande sonate pour piano (en tiO , dédiée au
comte de Waldstein.
— 54. Sonate ponr le piano (en Jà),
~ 58. Troisième symphonie (en mt bémol) pour or-
chestre (Sinfonia eroica compléta per (es-
teggiare il sowenire d'un grand^wAno),
dédiée au prince de LoblEowits.
— «6. Coucerlo (en ut) pour piano, violon et vio-
loncelle, avec orchestre.
^ 67. Grande sonate pour piano {appassionata,
en fa mineur), dédiée an comte de Bruns-
'WiclL.
... 56. Quatrième concerto (en sol) pour piauo et
orchestre, dédié à l'archiduc Rodolphe. '
^ 60. Trois grands quatuors (en /a, mt mineur et
u() pour deux violons, alto et violoncelle,
dédiés an comte Rasoomowsky.
— 60. Quatrième symphonie pour l'orchestre (en
si bémol).
^ 61 Concerto (en re) pour violon et orchestre,
dédié à son ami de Breuning.
Op. 62. Ouverture de la tragédie de Coriolan (en ut
mineur), à grand orchestre.
- 65. Grande sonate (en mt bémol), pour piano,
violon et violouceUe, arrangée par Beetho-
ven d'après le quintette œuvre 4.
'- 61. Grande sonate (en mt t)émol), pour piano et
violoncelle, arrangée par Beethoven d'après
le trio œuvre 3.
-^ 65. Scène et air {Ah f perfldo) , pour soprano
et orchestre, arrangée ponr piano.
-> 66. Douze variations (en /a), pour piano et vio-
loncelle.
— 67. Cinquième symphonie (en ut mineur) pour
l'orchestre.
— 68. Sixième symphonie {Pastorale, ta fa) pour
l'orchestre.
~ 60. Grande sonate (en la) pour piano et violon-
celle.
— 70. Denx trios (en ré et en mi bémol) ponr
piano, violon et violoncelle.
— 71. Sexiuor (en mi bémol) pour denx clarinettes,
deux cors et deux bassons.
— 72. Léonore {Fidelio), opéra en deux actes.
-- 73. Cinquième concerto (en mt bémol) pour pia-
no et violon, dédié à l'archiduc Rodol*
phe.
— 74. Quatuor (en mt bémol) pour deux violons,
aitoet basse, dédié au prince de Lobkowitz
(n* 10).
— 78. Six cliants de Gœtbe à voix seule avec ac-
oompagnement de piano , dédiés à la prin-
cesse de Kinski.
— 76. Variations (en ré mineur) pour piano.
— 77. Fantaisie (en soi mineur) pour piano, dédiée
au comte de Brunswick.
— 78. Sonate (en /a dièse majeur) pour piano, dé-
diée ) la comtesse de Brunswick.
— 79. Petite sonate (en sol) pour piano.
— 80. Fantaisie (en ut mineur) pour piano, chœur
et orchestre, dédiée au roi de Bavière
Maximilien-Josepb.
' 81. Sonate caractéristique (en mt bémol), les
Adieux, Vabsence et te retour, pour piano
dédiée à rarchiduc Rodolphe.
— 81 bû. Sextuor (en mi bémoQ ponr deux viokns.
alto, violoncelle et deux cors obligés.
— 82. Quatre ariettes et un duo (en italien et en
ailemancQ^avec accompagnement de piano,
~ 83. Trois chants de Gœthc à voi^ seule, avec ac-
compagnement de piano, dédiés à la prin-
cesse de Kinski.
— 84. Ouverture vt entr'actes pour YEgmoni de
Gœihe, à grand orchestre.
— 85. Le Christ au mont des Oliviers, oratorio
pour voix seule, chœur et orchestre.
— 86. Messe à quatre voix et orchestre, dédiée au
prince de Kinski.
.- 87. Trio (en tit) pour deux hautbois et cor an-
glais, publié aussi comme œuvre 53.
— 88. Das Gluck der Freundseht^t (Le bonheur
de l'amitié), chant.
— 89. Polonaise (en «0 pour piano, dédiée à l'im-
pératrice de Rnssie Elisabeth- Alexiowna.
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816
BEETHOVEN
Op. 90. Sonate (en mi bémol) poar piano, dédiée au
comte Lichnowsky.
— W. La Fictain de ff^ellingUm, ou la bataille
de Fietoria pour orchestre, dédiée an prince
régent d'Anfçleterre (George III.)
— 92. Septième symphonie (en la) pour l'orchestre.
~ 95. Huitième symphonie (en fa) pour l'orchestre.
'— 94. An die Ho/fnung (k l'Espérance) . tirée de
VUrania deTiedge, pour voix seule avec
piano, dédiée à la princesse de Rinslù.
— 95. Quatuor (en /a mineur] pour deux violons,
alto et violoncelle (n* H).
— 96. Sonate (en sol, pour piano et violon, dédiée
à l'archiduc Rodolphe.
— 97. Grand trio (en si bémol) pour piano, violon
et violoncelle, dédié au même prince.
— 98. An die ferne Geliebte (A l'Amie absente),
pour voix seule et piano.
— 99. Ver Mann vom /i^orf (L'Homme de parole),
poème de Kleinschmidt, pour' voix seule
avec piano.
— 109. Merhenslein (château près de Baden), bal-
lade k voix frcule ou deux voix avec accom-
pagnement de piano.
— 101. Sonate v'en/a majeur) pour piano.
— 102. Deux sonates (en uU en ré) pour piano et
violoncelle , dédiées à la comtesse Marie
d'Erdsdy.
— 103. Grand octuor (en mi bémol) pour deux cla-
rinettes, deux hautbois, deux cors et deux
bassons, arrangé par Beethoven d'après le
quintette oeuvre 4.
— 104. Quintette ( en ul mineur) pour deux vio-
lons, deux altos et violoncelle , arrangé
par Beethoven, d'après le troisième trio
de l'œuvre 4*'.
— 105. Six thèmes variés pour le piano, avec vio-
lon ou flûte à volonté, en deux suites.
~ 106. Grande sunale (en si bémol) pour piano, dé-
diée à l'archiduc Rodolphe.
— 107. Dix thèmes variés pour piano avec violon
ou flûte à volonté, en cinq suites.
— 108. Yingt-cinq chansons écossaises (avec texte
allemand et anglais), à voix seule avec ac-
compagnement de piano, violon et violon-
celle obligée. (Ces airs ont été arrangés
pour la collection de Thompson.)
— 109. Sonate (en mi majeur) pour piano.
— 110* Sonate (en la bémol), idem.
— 111. Sonate (en ut mineur), idem, dédiée à l'ar-
chiduc Rodolphe.
— 112. Meereslille und glùckliche FaAr( (Cahne
de la mer et heureuse navigation), poème
de Gœthe, à quatre voix et orchestre.
— 113 et 114. Les Ruines d'Athènes.àisexWsècmeni
final avec chœur, chant et orchestre pour
l'ouverture du théâtre de Pesth en 1812.
L'ouverture a été publiée comme œuvre
1 (3, et la marche avec chœur comme œu-
vre 114.
— 115. Grande ouverture (çn «/), pour orchestre,
dédiée au prince Radziwill.
— 416. Trio {TrematCf empi, tremate) pour so-
prano, ténor et basse arec aocompagM-
ment d'orchestre.
Op. 117. Ouverture du prologue te RoiÉtieDne (en
mi bémol), composée pour l'ouverture du
théâtre de Pesth, à grand orchestre.
—•118. Chant élégiaque à quatre voix avec aocooi'
pagnement de deux violons, alto et tIo-
loncelie ou piano.
— 119. Douze bagatelles nouvelles pour piano.
— 420. 33 variations sur une valse de Diabelli(eo
ut) pour piano.
— 421. Adagio, variations et rondo (en jo^poor
piano.
— 421 bis. Op/erlied (cantique) de IfatthisoD à foii
seule, avec chœur et orchestre.
— 122. B undeslied {cïiant de fédération) de Gœtlie,
poor'deux voix solos. chœur à trois tuïx,
avec accompagnement de deux clarineties,
deux cors et deux bassons
— 12S. 2me messe solennelle (en iv), pour qaatre
voix solos, chœur et orchestre.
— 124. Ouverture de fête (en ul) pour l'ordiestre,
dédiée au prince Nicolas de Galitzin.
— 125. Neuvième symphonie, avec chœur («n re 10).
neur) , sur l'ode de Schiller, An dU Preunù,
dédiée au roi de Prusse Frédéric-Guil-
laume III.
— 426. Six bagatelles 'pour piano.
— 427. Quatuor (en mi bémol) pour deux violons,
.^ alto et violoncelle, dédié au prniœ Nicolas
' Galitzin (n* 12).
— 428. Der Kuss (Le Baiser), ariette à voix seule
avec piano.
^- 129. Rondo a 'capricio (en sol ) pour piioo,
oeuvre posthume.
— 130. Quatuor (en si bémol) , pour deux violow,
alto et violoncelle, dédiée au prince Nico-
las Galitzin (n* 13).
— 131. Quatuor (en ut dièse mineur), idem, dédié
an baron de Stutterfaeim (n*> 14).
— 132. Quatuor (en lamineur), Idem, dédié aa prince
Nicolas Galitzin (n« 15).
-> 153. Grande fugue {tantôt libre, tantôt recher-
ehée, en si bémol), pourileux violons, alto
et violoncelle, dédiée à l'archiduc Rodol-
phe (n" 16).
— 134. La même fugue arrangée pour piano à quitre
mains, par Beethoven.
— 155. Quatuor (en /W) pour deux violons, alto et
violoncelle (œuvre posthume) (n«l7).
— 136. Der glorreicke Augenblick (Le moment
glorieux) , cantate sur un poème d'AL
Weissenbach, pour quatre voix et orcfaei-
tre, exécutée au congrès de Vienne, en 4 SU.
La même composition a été arrangée sur
un autre texte de P. Rochlitz sans ce titre :
Preis der Tonkunsi (Éloge de la Musi<iiie),
à quatre voix et orchestre;
— 137. Fugue (enrf) pour deux violons, deux altos
et violoncelle, composée le 28 novembre
1817.
— 138. Ouverture de Léonore (en ut), à grand o^
chestre (cette ouverture est la plus belle
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et la première qui fut composée en 1805
pour Topera qui porte maintenant le titre
de Fidelio,
La plupart de ces onvrages ont été arrangés
de vingt manières différentes pour les admira-
teurs de Beellioven, et les éditions qui en ont
été faites se sont multipliées en Allemagne, en
France et même en Angleterre.
OUTIAQIS NON eusses.
!• Pour t'orcheitre.
— t. 2«*
- 2.
- 3,
— 18.
— «7<
ouverture (en ut) de Léonore refaite
sur les thèmes de la première, et très-in-
férieure.
I. MlegreUo (en mi bémol), ouvrage pos-
thume.
Narche triomphale pour la tragédie intitu-
lée Tarptja (en uO-
2* Pour In instruments à cordes,
Jndante favori (en fa), pour deux violons,
alto et basse.
So Pour les instruments à vent.
4. Rondino (en mi bémol) pour deux clarinet-
tes, deux hautbois, deux bassons et deux
cors, oeuvre posthume.
5. Tirois duos (en ut, en /a, enst bémol) pour
clarinette et basson*
4* Pour piano avec accompagnement,
6. Bondo (en si bémol) avec orchestre, œuvre
posthume.
Trois quatuors originaux (en mi bémol, en ré,
en «0 pour piano , violon, alto et violon-
celle, œuvre posthume.
g.. Petit trio (en si bémol) pour piano, violon
et viotoncelle. Composé en 1812.
9. Trio (enmt bémol), idem, œuvre posthume.
5o Pour piano et violon, ou violoncelle,
10. Rondo (en sol) pour piano et violon.
II. Douze variations (en/a), idem (sur le thème
de Figaro: Se vuol ballare),
IX Douze variations (en sol), idem (sur un thème
de l'oratorio de Judas Mâcha bée).
IS. Sept variations (en mi bémol), idem (sur un
thème de la Flûte enchantée).
e* Pour piano à quatre mains,
14. Six variations (en ré) sur un thème allemand,
écrites au mois de Juin 1800 sur V Album
des comtesses Josépliine Deyen et Thérèse
Brumwick.
15. Variations sur un thème du comte Walds-
tein (en ut),
T Pour piano teuL
Trois sonates (en mi bémol, en fa mineur,
et en ré), composa à l'âge de dix ansp
Sonate facile (en «0» dédiée à Ëléonoce de
Breunmg.
f 8. Deux petites sonates faciles (en sol, en /a).
19. Ronde (en la).
20. Prélude (en fa mineur).
21. Dem ère pensée musicale (en si bémol).
22. Neuf variations (en ut mineur), sur une mar*
cbe de Dreasler, composées à l'âge de dix ans.
SO.
31.
82.
33.
— 54.
35.
BEETHOVEN 317
( — 25. Neuf variations (en la), sur le thtmede la
Molinara : QuanCè piu bello,
— 24. Six variations (en soO> sur le thème de b
BÊolinara t Net cor piu non mi sento,
— 23. Douze variations (en uf) sur le Menuet à
la Figano.
— 26. Douze variations (en la) sur le thème d'une
danse russe, dansée par Madame Cassentini
dans le ballet : /^ /llle de la ForéL
— 27. Huit variations (en vi) sur te thème de Ri-
chard Cœur de Lion Vnejièvre brûlante,
— 28. Dix variations (en si bémol) sur un thème
de Falst^ff, opéra de Salieri.
— 29. Sept variations (en /a) sur le thème : Kind,
willst du ruhig schlafen (Enfant, veux-
tu dormir tranquillement).
Huit variations (en fa).
Treize variations (en la) sur le thème de
l'opéra le Chaperon rouge : Bshaltein mahl
einalter Mann (Il y avait une fois un vieil-
lard).
Six variations très-faciles (en sol).
Six variations faciles (en fa) sur un air suisse
pour piano ou harpe.
Vingt-quatre variations (en re) sur le thème
Fieni, Amore, dédiées à la comtesse de
Hatzfeld.
Sept variations (en «0 sur God save the
King.
— 56. Cinq variations (en ré) sur Rule Britannia,
I — 37. Trente-deux variations (en ut mineur) sur
un thème original.
' — 38. Huit variations (en si bémol), sur l'air :
Ich hab* ein hleines Hûltchen mehr (Je
n'ai qu'une petite chaumière).
DANSES IT HAICIBS.
— 39. Six danses dans la manière des Landler
(valses lentes).
— 40. Sept idem,
— 41. Douze danses allemandes qui ont été exécu-
tées dans la petile sallede la Redoute im-
périale, h Vienne.
— 42. Six contredanses.
; — . 43. Menuet (en mi bémol).
j — 44. Sixmenuetk
— 45 Douze menuets qui ont été exécutés dans la
I petite salle de la Redoute impériale, àYienne.
> — 46. Marche militaire pour- instruments à vent
î (œuvre posthume).
CBAinS ET LIBDBB AVEC ET SANS ACCOHPAGFIEHENT.
I — 47. Canon pour soprano, alto, ténor et basse.
I — 48. Chant des moines pour le Guillaume Telt
de Schiller, k deux ténors et deux basses.
i — 49. Ghant final du vaudeville patriotique Die
Bhrenpforten (Les arcade triomphe), pour
I voix seule avec chcnir et piano.
— 50. Der Abschied (Le Départ) , chant à voix seule
avec piano.
— 51. Andenken (Souvenir), de Matthisson, idem.
~ 52. Bmpflndungen bei Lydien's Vntreuê (Sen-
sations produites par l'infidélité de Lydie),
idem.
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818
BEETHOVEN
-* 55. Gedenke mein (Ma pensée), idem (œnvre
posthume).
— 54. Sli poèmes allemands, etc., idem.
» 55. Trob chants à Toix seule avec piano.
— 56 Ich liebe Dich (Je t'aime), idem.
— 67. Lied aus der Feme (Citant dans lelointain),
idem.
— SI. Deux Lieder k yoix seale avec piano.
— SB. Dêr freU Mann (L'Homme libre) , poor
▼oix solo, chœar et piano.
— W. O dast ich Dir vom sUlMi Juge pour Toix
senle et piano (écrit sor l'aibnm de Mlle
Begina Lang, cantatrice de la cour de Ba-
vière).
— 01. Cantique k Toix seole avec accompagnement
de piano.
— 68. DU Sehntueht naeh dem Rhein ( les Sou-
venirs du Rbin), idem.
— 63. Seufzer einea Ongeliebten (Soupir d'un
amant malheureux) , de BOrger, et die
Klaje (La Plainte, de Gœtbe, idem
(œuvre posthume).
— 64. ffinklied (Chanson k boire), idem.
— 65. Der ÎFachUUchlag (Le Cri de la caille).
Plusieurs biographies de Beethoven ont paru,
non-seulement dans les recueils biographiques
généraux , mais en notices spéciales. Les notices
publiées jusqu'à ce jour ont pour titres : 1<* Ludwig
Van Beethoven, Biographie desselhen, ver-
bnndenmit Vrtàeilen ûber seine IFerie(Loois
Van Beetiioven, sa biographie, avec des appré-
ciations de ses œuvres, par Jean Aloys Schlosser) ;
Prague, 1828, in-8*' de 93 pages, ornée de son
portrait Ouvrage fort médiocre dont le fond est
emprunté aux gazettes musicales. — 7? Biogra^
phisehe ISoUzen ûber Ludwig Van Beethoven
(Notices biographiques sur Louis Van Beethoven,
par le docteur F. G. Wcgelerel Ferdinand Bies).
Coblence, B&deker, 1838, 1 Tol. petit in-S"* de
164 pages, avec le portrait de Beethoven en
silhouette, à Page de seize ans, et des /ac-5<mite
de son écriture à diverses époques. Ce petit vo-
lume, rempli dlntérôt, n'est pas un livre à pro-
prement parler; ce sont des souvenirs rapportés,
sans prétention littéraire, par le docteur Wege-
1er, médecin distingué et ami d'enfance de Bee-
thoven , et par le oompositenr Ries, qui fut élève
dePillustre mattreà Vienne et vécut dans son inti-
mité pendant plusieurs années. Les faits sont pré-
sentés dans des paragraphes qni ne se lient point
«otreeuxpar an ordre logique, et sont entremêlés
de lettres de Beethoven ; mats M. Wegeler, qui a
puisée des sources authentiques, éclairdt beaucoup
de points concernant la famille da compositeur,
sa jeunesse , ses études et ses relaliona, sur les-
quelles on n'avait auparavant que des notions
douteuses ou erronées. Les souvenirs de Ries
sont aussi jetés sans ordre et péle-mâe dans sa
narration; mais Ils sont remplis d'intérftt pour
rétnde du caractère et de la vie intime de son
illustre maître. Un extrait du livre de Wegeler
et de Ries a été publié en langue française par
M. G.-E. Anders , sous le titre de Détails bio-
graphiques sur Beethoven; Paris, 1839, in-8*^
de 48 pages. — 3® Biographie von Ludwig van
Beethoven. Verfosst Win Anton. ScMndter;
Munster, 1840, 1 vol. in-8* de 296 pages, avec
le portrait de Beethoven et deux fac-simUe,
Ami de Beethoven pendant plus de vingt ans,
Schindier a po recueillir sur la vie et les travaux
de ce grand homme des renseignemeots que d'au-
tres n'ont point connus; sous ce rapport, son
livre est digne d'intérêt, quoique le narrateur,
assez médiocre écrivain, se livre à des divaga-
tions fatigantes. Il est en quelque sorte Thisto-
rien du ménage de l'artiste et n'épargne pas les
détails sur les choses les plus vulgaires; mais,
quels qu'en soient les défauts, cette Biographie de
Beethoven est, avec le petit volume de Wegeler et
Ries, la source où il faut puiser pour écrire un bon
ouvrage sur le même sujet. Le célèbre pianiste
et compositeur Moscheles a traduit en anglais le
livre de Schindier, avec des additions et des ana-
lyses des œuvres de Beethoven; Londres, l»4l ,
2 vol. gr. in-12. Schindier a publié, comme sup-
plément à son ouvrage, un volume intitulé Lud-
wig Van Beethoven in Paris (Louis Van Bee-
thoven â Paris); Munster, 1842,in-8^ Sous ce
titre assez bizarre,Scliindler entend ropînion qu'on
a du génie et du talent de Beethoven dans la ca-
pitale de la France et les traditions d'exécution
qu'on y a de ses oenvres. Les aperçus erronés et
les appcéciations faussa abondent dans oevolome.
4* Une Esquisse biographique de Beethoven ,
composée par Ignace de Seyfried, a. été placée
comme supplément dans le Tolume intitulé :
Ludwig Van Beethoven*s Studien im General-
basse, Contrapunete und in der Composidons-
Lehre;yieane, 1832, in-8*, ainsi que dans la
deuxième édition du même livre dont le texte a
été revu par Henri Hiigh Pierson (Edgar MtaH»-
feldt); Hambourg, 1853, in-8*.0n la trouMiiiatf
dans la traduction française du même ooUKagi
par F.- J. Fétis intitulée : Études de Beetho-
ven. Traité d*harmonie et de composition;
Paris, M. Sclilesinger, 1833, 2 vol. in-8*.Biea
qu'incomplète, cette notice a de l'intérêt et
doit être consultée , comme complément des ou-
vrages précédents.
On a aussi quelques petits écriU est brochures'
sur des circonstances particulières relatives à
Beethoven, parmi lesquels on remarque. —
ô"» Budwig Van Beelhoven's Tod (Mort de Lonk
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BEETHOVEN
Van Beethoven), par Frédéric- Auguste Kaune;
Vienne, 1827 , in-8'. — «° Erinnerung an Lad-
fDig Van Beethoven und Feier der Enthûllung
seines Monumenies zu Bonn am iO, 1 1 , und
12 Auguste 1845, Enthaltend L, V, Beethoven' s
Biographie^ etc. ( Souvenir à Beethoven et fête
de Pinauguration de son monument à Bonn les
10, 11 et 12 août 1845, contenant la Biographie
de Beethoven, etc.); Bonn, 1845, in-S"* de 30
pages avec le portrait de Beethoven, et des planclies
représentant la maison où il naquit, son monu-
ment funéraire à Vienne , et sa statue à Bonn.
L'auteur de cet écrit est M. Breidenstein , pro-
fesseur de musique à l'université de Bonn. —
T Ludwig Van Beethoven; Festgabe bei der
Inauguration seines Denkmales, (Louis van
Beethoven s fêtes donn(^ pour l'inauguration de
son monument, par Wilbelm Mûller); Bonn,
1845, in-8*. Le grand artiste est aussi le sujet
des ouvrages suivants : 7— 8* Buthoven : Eine
phantastlsche Charakteristih (Beethoven : Ca-
ractéristique de fantaisie, par Ernest Ortlepp);
Leipsick, J.-H. Hartknoch; 1836, |>etit in-8* de
96 pages. L'auteur de cet écrit s'est proposé de
faire une sorte de roman dans la manière de
Hoffmann ; mais il est resté loin de son modèle.
— 9* Beethoven et ses trois styles. Analyses
des sonates de piano, suivies de fessai d^un
catalogue critique^ chronologique et anecdoti-
que de V œuvre de Beethoven ^ par W. de Lenz ;
Saint-Pétersbourg, Bernard, 1852, deux volumes
in-8*, tissu d'extrava;iances et de niaiseries, écrit
d'un style ridicule. Enfm , M. F.-L. Berthé a
publié un Tolume qui a pour titre : Beethoven ,
drame lyrique, précédé de quelques mots sur
Vcxpression en musique et sur la véritable
poésie dans le drame lyrique; Paris, Denaio,
1836, in-8* de 230 pages. Les quelques mots
sur l'expression en musique .forment 136 pages ;
la Téritable poésie dramatique de M. Berihé est
un peu vulgaire.
Deux monographies importantes de Beetlioven
ont été publiées postérieurement à tons ces
écrits : La première est Touvrage de feu
K. Alexandre Oulibicheff ( Voyei ce nom), ama-
teur distingué et auteur d'une Biographie de
Mozart, en 3 volumes in 8*, on l'on trouve d*ex-
celientes choses. Cet ouvrage a pour titre Bee^
thoven , ses critiques et ses glossateurs (Leip-
sick et Paris, 1857, 1 Toi. gr. in-8»). L'autre
monographie , ouvrage de M. le professeur Marx
de Berlin, a pour titre : Ludwig Van Beethoven.
Leben und Schaffen (Louis Van BeeUioven,
Vie et travaux), Berlin, OtloJanke, 18ô9, 2. vol.
in-8*. L'amateur russe et le professeur allemand
sont à des points de vue absolument difîTérents;
— BEFFARA
3t9
car. pour le premier, la plus belle période de
gloire de Beethoven est la première , et las deux
autres ne sont qu'une décadence progressive ;
pour M. Marx , au contraire , il y a progrès dans
toute la carrière de Beethoven. A la vérité, il ne
s'abandonne pas aux élans excentriques de ces
admirateurs fanatiques appelés glossateurs par
M. Oiilibicheir; son analyse est calme et presque
didactique ; mais il n'en repousse pas moins avec
énergie mon jugement sur les dernières esoTres
de «on héros , et surfont celui de M. Onliiriobefl;
qu'il appelle, je ne sais pourquoi, mon copiile
( ffetr Fetis und sein Naehspreeher Ouliài-
chejf, 2"** partie, page 310 ). Laissons le temps
faire son CBiivre sur toutes ces opinions.
BEFANI (Le P. Isinonn), grand cordeHer,
né h Rome vers 1740 , fut agrégé à la chapelle
pontificale en 1788, et nommé ensuite maître de
chapelle à l'église des Douze- ApOtres. Il a com-
posé pour l'église; ses ouvrages sont restés en
manuscrit. M. l'abbé Santini possède de cet au-
teur des messes à huit voix, un Dixit à huit,
un Benedictus à huit, un Salvum me fae à
huit, des messes à quatre, Beatus vir k six,
beaucoup d'études sur les tons du ptain-chlmt, et
quelques canons.
BEFFARA (LouiS-FnAitçois), né à Nonan-
court (Eure), le 23 août 1751, a rempli les fonc-
tions de commissaire de police à Paris, depuis
1792 Jusqu'en 1816, et s'est retiré des affaires à
cette dernière époque. Outre divers travaux in-
téressants sur Molière et Regnard, dont une partie
a été imprimée, Beffara a fait, pendant cinquante
ans, d'immenses recherches sur lés thé&tres lyri-
ques de la France et de l'étranger , particulière-
ment sur les auteurs et sur les compositeurs des
opéras, ballets et divertissements qui y ont été
représentés, sur les acteurs, danseurs et musi-
ciens de Torcbestre. Elles sont consignées dans
les ouvrages dont les titres suivent, lesquels
sont en manuscrit et ne peuvent être considérés,
en l'état où ils sont ,* que comme d'excellents
recueils de matériaux. 1® IHetionnaire de VA'
cadémie royale de musique, contenant l'his-
toire de son établissement, le détail de ses di*
rections et administrations, des pièces représen-
tées sur son théâtre jusqu'à présent, les diction-
naires des auteurs des paroles et de la musique, '
avec la liste de leurs pièces, 7 vol. in-4'', avec 7
autres volumes, aussi in-4*^, d'ordonnances et de
règlements sur ce spectacle; 2** Dictionnaire al-
phabétique des acteurs, actrices, danseurs et
danseuses de F Académie royale de musique,
3 vol. in -fol. — 3^ Tableau chronologique des
représentations journalières des tragédies ly^
riques» opéras, bailets, depuis Vétablissement
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330
BEFFARA — BÈGUE
4e VAcadémie, en 1671, j'usqu*à présent; 4«
Dictionnaire alphabétique des tragédies ly-
riques^ opéras, ballets, pantomimes, non re-
présentés à C Académie royale de musique;
suÎTi do Dictionncàre des auteurs des paroles
et des compositeurs de musique, avec la' liste
de leurs pièces, 5 vol in-fol.; ô** Dramaturgie
lyrique étrangère^ ou Dictionnaire des opé-
ras , cantates, oratorios, etc., représentés et
imprimés dans les pays étrangers, depuis la
fin du quiniième siècle, avec des notices ^ur
tes auteurs des paroles et les compositeurs de
la musique, 17 volumes m-4^. Les soins que
Beffara a portés dans Texamen des registres de
baptême, de mariage et de décès, ainsi que dans
les titres des ardiives du département de la
Seine, donnent à son travail un caractère d'au-
tlienticité Irrécusable. Beffara a rassemblé une
collection nombreuse et compiète^non-seulement
de tous les poèmes d*opéras qui ont été repré-
sentés, mais dès diverses éditions qui en ont été
données ; le catalogue de cette collection forme
un vol. in-4<^. Beffara est mort à Paris le 2 fé-
vrier 1838, à rage de près de quatre-vingt-sept
ans. I^ar son testament il a laissé ses collections
de manuscrits à la bibliothèque de la ville de Paris.
BEFFROY DE REIGNY (Louis- A bel),
plus connu sous le nom de Cousin^Jacques, né
à Laon le 6 novembre 1757, est mort à Paris,
ie 18 décembre 181 1. Dominé par son penciiant
à la bizarrerie, ce littérateur n'a dû le succès
éphémère de la plupart de ses pièces de théâtre,
qa*à la singularité des titres et des sujet». lï en
faisait les paroles et la musique ; mais il n'avait
gnère plus de talent dans un genre que dans
l'autre; aussi tout cela est-il dc^jà tombé dans
l'oubU. Les pièces dans lesquelles il a mis de la
musique de sa composition sont celles dont les
titres suivent : f Les ailes de l'Amour, diver-
tissement en on acte, 1786.— 2* V Histoire uni-
verselle, opéra comique, 1789. — 3** Nicodème
dans la Lune, en trois actes, avec des ariettes,
1790. Cette pièce eut 191 représentations en 13
mois. —V Le Club des bonnes genst opéra
comique, 1791, an théâtre de Monsieur, et dans
la même année, au théâtre Feydeau, Nicodème
aux en/ers, — b** Les deux IS'icodèmes, opéra
comique, i79i, qui eicita de grandes rumeurs
parmi les démocrates, et qui ne put aller au delà
de la septième représentation. — 6** Toute la
Grèce, opéra comique, 1794. ^ 7* La petite
Nanette, opéra comique en deux actes, repré-
senté au théâtre Feydeau, le 19 frimaire an v
(1796). — W Turlututu, empereur de Vile-
verte, folie, bélise, farce, comme on voudra,
en trois actes, avec une ouverture, des entr'ac-
; tes, des chœurs, des marches, des ballets, des
^- cérémonies, du tapaj^e, le diable, etc., 1797. —
' 9^ /ean-i?ap/t5/e , opéra comique en un acte,
; 1 798. ~ 1 0<* Made Ion , comédie mêlée d'ariettes,
I 1800. BefTroy de Reigny a publié aussi un recneil
de chansons intitulé : Soirées chantantes, ov
le Chansonnier bourgeois, Paris, 180&. 3 vo-
\ lûmes in-8'', et les Romances de Berquin mi-
' ses en musique, Paris, 1798, deux volunxs,
j in-8*».
BEGER (Laubent), fils d'un tanneur de Hd-
I delberg, naquit le i9 avril 1653. Il étudia d'abord
la théologie, mais il l'abandonna pour se lirrer
I à l'étude du droit. Il fut successivement bihlio-
! tbécaire de Charles- Louis , électeur Palatin , et
' conseiller de Frédéric - Guillaume , électeur de
I Brandebourg. Béger mourut à Beriin, le 21 avril
1705, âgé de cinquante-deux ans. Dans son TAe*
; saurus Branden^^urgicus setectus, Cologne,
1696, in-fol., continué en 1699, et augmenté
d'un troisième volume en 1701, il traite des ins*
trument« de musique des Grecs.
BEGER (JVI.-ADGcsTE), recteur de récoie
I communale de Neustadt,.en Bavière* s'estât
connaître par on écrit intitulé : Die Wùrde der
Musik imgriechischen Aller thume £tir Beaeh-
tung fur die Gegenwart (L'importance de la
musique dans l'antiquité grecque, etc.}. Dresde,
Arnold, 1839, in-8** de 119 pages in 8^). Dins
ce petit ouvrage, l'auteur traite en particulier des
diverses espèces d'instruments à cordes chez les
Grecs et de leur usage dans raocompagnement
de la poésie chantée.
BËGREZ (PiBRRB Ignace), né à Namnr, en
Belgique le 23 décembre 1787, entra, à Page de
six ans, à l'église cathédrale de Saint-Aubin
comme enfant de cliceur. Quelques années après
il vint à Paris, et fut reçu au Conservatoire de
musique dans une classe de violon, le 17 floréal
an XII ; il fut aussi attaché comme violouste à
rorchéstre du Théâtre italien ; mais savoii étant
devenue un ténor assez beau , il abandonna le
violon, et entra au pensionnat du Conservatoire,
où il devint élève de Garât, au mois d'octobre
1806. En 1814 il obtint le premier prix de cbant
dans cet établissement, et en 1815 il débuta à
rOpéra dans Armide, Anacréon, et les BayO'
dères. Vers la fin de la même année, M. Waters,
alors propriétaire du Théâtre du Roi,à Londresi
rengagea, et Bégrez débuta à ce théâtre comme
premier ténor ; il y est resté attaché jusqn'en
1821, où il a quitté la carrière dramatique pour
l'enseignement. Il a publié plusieurs pièces dé-
tachées pour le chant et s^est fixé à Londres.
BÈGUE (NicoLAS-ANToiifs LE), organiste de
l'église de Saint-Méry, naquit à Uon en 1630.
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BEGUE (LE) — BELCKE
321
Il fut nommé orgaoUte do roi par quartier, h la
raort de l'abbé de la Barre, en 1678, et mourut
à Paris, le 6 juillet 17U2. On dit qu'il se faisait
aider par un de ses élèves, pour embrasser à la
rois une grande partie du claYÎer, ce qui donnait
h son exéctution un effet extraordinaire : c'est
un conte puéril. Le Bègue a publié : i'' Pièces
(Torffue, l*"", TT et 3« livres ; Paris, 1670, in^»
oblong. — 2" Pièces pour le clavecin; Paris,
1677, in-4^ oblong. La Bibliothèque impériale de
Paris possède des Magnificat^ des pièces d*orgu9
de sa composition, en manuscrit, et des cArs à
deux et trois parties avec la basse continue;
Paris, 1678, in 4".
BEHAGIIEL (Gotxlieb), professeur au
Lycée de Heidelberg, actuellement vivant (1857),
est auteur d'une petite dissertation intitulée :
JHe erhaltenen Reste altgriechiseher Mitsik
( Les restes conservés de l'ancienne musique
grecque); Heidelberg, 1844, in- 8** de 12 pages,
avec deux planches de musiqns. L'objet de cet
opuscule est de traduire et d'harmoniser on chant
de l'hymne 12* d'Homère* déjà publié par Mar-
cello dans sa collection de psaumes.
BEHIli (Georcba), né en 1621 à Leitmcritz,
en Bohème, entra chez les jésuites en 1636, à
l'âge de quinze ans. Il y enseigna successivement
les humanités, la philosophie, les mathématiques
et la théologie. Il mourut à Znaym,ie 7 novem-
bre 1666. On a de lui : Propositiones mathe^
matico-musurgicœ ; Prague, 1650, in-4*^. Cest
un recueil de curiosités sur Facoustique.
bEIIB (Samobl-Rodolphb) , compositeur qui
vivait au commencement do dix*huitième siècle,
est connu par nu recueil intitulé : Musicalia,
contenant des roenueto, des passe-pieds, etc. , pour
deux violons et basse ; Leipsick, 1703.
BEHBENDT ( Jacqobs-Joseph ), professeur
an séminaire des Instituteurs à Graudenz, ville
des États prussiens en Pologne , a publié un re-
cueil de chants pour une, deux, trois et quatre
voix , avec les textes en allemand, en polonais
et en latin, à Tubage des écoles, sous ce titre :
Sûmmlung ein, zwey^drey-und vierstimmiger
Birehen und SrhuUieder,Motetten, Intonation
in Chorale, lAturgieen, Chôre, Messen, Ves-
per und anderer eeistlieder auf aile Festtage
im Jahre,€ic.; Glogau, 1831, 2 vol. gr. in-4<*
ob. Ce recueil est noté en chiffres.
BEURENS (Jean- Jacques), organiste de
l'église des Orphelins, à Hambourg , et directeur
d'nne école de cliant attachée à cette institu-
tion, versL 1840. Il s'est fait connaître par
quelques compositions dont les titres suivent :
r Mélodie chorale, Wie herrlich strahlt der
Morgensiern , avec cinq harmonies différentes
UOGE. UNIV. SES MUSICIENS. — T. I.
pour Torgoe ou pour quatre voix; Hambourg,
Cranz. — 2** Double chœur sur un. choral avec
une fugue; ibid. —3^ Plusieurs recueils de
chants à plusieurs voix, avec ou sans aooompa-
gnement de piano; ibid. — 4" Trois chansons al-
lemandes avec accompagnement de piano, œu-
vre 7; ibid. On a aussi de cet artiste des exercices
de chant intitulée : Yorubungen zum Gesang-
unterrichte fur Schulen; Hambourg, Cranz.
BEHBENS (CHRiSTOPBB-HENai TnéoDORE),
compositeur et professeur de musique à Bruns-
wick, est né à Erckerode, près de cette ville »
le 27 mars 1808. On a de lui les ouvrages dont
voici les titres : 1® 6 Lieder et chants pour voix
de basse avec piano ; Bronswick , Rademach. —
2* Deux rondeaux pour piano sur des thèmes de
Guillaume Tell; Brunswick, Meyer. ~ 3" Trois
chansons allemandes avec piano; Hambourg.
— 4** 6 Lieder pour bariton avec piano , op. 7;
Brunswick, Meyer. «• b* Six idem, op. 8; ibid.
— 6* Chants et Lieder pour basse ou baritra ,
op. 10; Leipsiek, Whistling. Behrens a écrit une
ouverture et des entr'actes pour le drame d^m-
mermann, intitulé : TTauerspiel in Tyrol ( tra-
gédie dans le Tyrol ) ; plusieurs ouvertures de
concert exécutées k Brunswick, des ouvertures
pour les tragédies Wallenstdn et Louis XI;
une symphonie à grand orchestre, en fa mineur ;
une cantate, Dos Loos des Kriegers (Le sort du
gnerrier) , et plusieurs autres compositions.
BEISSEL ou BEYSSEL ( Jodocus), con-
seiller des arclUducs d'Aotricliey orateur, poëte,
jurisconsulte et philosophe, vécut à Aix-la-Cha-
pelle depuis 1474 jusqu'en 1494. Parmi ses ou-
vrages, on en trouve un intitulé : Dialogus ad
Hennolaum Barbarum de optimo génère mu-
sicorum. Cet ouvrage est resté en manuscrit.
BEKUHB (GOTTLOB-FBéDÉaiC-GuiLLAUMB),
prédicateur à Vogelsdorf, en Saxe, vers la fin
du dix- huitième siècle, a publié on livre Intitulé :
Ueber die Kirchen-Melodien (Sur les mélodies
de TËglise); Halle, 1796, in-8% 154 pages. Cet
ouvrage est excellent, et Fun des pins instmc-
tifs qu'on possède sur cette matière.
BELCKE (FfiéDÉEiG-AuGusn), célèbre trom-
boniste et compositeur, est né à Lucka ,
dans le duché de .Saxe*Altenbourg, le 27 mai
1795. Fils d'un musksien de ville, et destiné à
remplir les mêmes fonctions , il dot apprendre,
soivarit Tusage, à jouer de tous les instruments;
maïs le cor fut celui qu'il sembla d'abord pié-
férer. Déjà , à l'Age de onze ans , il se distinguait
par son habileté à jouer de cet instrument, quand
il fut obligé d'apprendre à jouer do tromlione-
basse, parce qu'il n'y avait point de trombonistb
dans sa ville natale. A défaut de musique pour
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332
BELCKE — BËLDEMANDIS
le trombone , son père lui fit Joiier des études e(
des solos de basson ; il en résulta pour lui qu'il
apprit à jouer de sou iostrunient avee pins de
délicatesse qu*on ne l'aYait fait jusqu'à hn. A
l'âge de seise ans, il remplaça Saclise comme
musicien de ville à Altenbouif . An retour de cet
Artiste, Belcke se rendit à Ldpsick pour y ache-
ver ses études. Ce Ait dans cette Tille qu'il se fit
entendre pour la première fois, en iSif^, dans
un eoncert public. Il y eiécuta un pot-pourri
pour le tromtwne , composé par C. H. Meyer , et
fit naître le plus vif étonnement par son talent
extraordinaire. Peu de temps après , il entreprit
son premier voyage avec son frère, flûtiste dis-
tingué. Ils se firent entendre avec succès à Mer-
sebourg. Halle, Dessau et Beriin. Arrivé dans
cette dernière ville , il y fut nommé musicien de
la cliambre du roi. Ce fut U que Cb.-M. de We-
ber l'entendit; ce oompoeiteur, émerveillé de son
talent, rengagea à se rendre à Dresde ; il y arriva
au mots de mars 1817. Weber lui orfrit une
place dans la chapelle dn roi ; mais Belcke ne crut
pas deroir accepter. Il continua ses voyagea , et
repanit en 1121 à Beriin, ob il se fit entendre sur
le cor à pistons de Stoelzel. En 1824 il donna
des concerts à Leipsick ; en 1828, à Dresde; en
1830, à Breslau, Vienne et Presbourg. En 1832,
il entreprit un nouveau Toyage avec son frère
et visita le cours de Brunsvr ick , Hanovre et Co-
penhague. De retour à Berlin par Hambourg, il
parait s'être fixé enfin dans la capitalede la Prusse.
H s'y est foit particulièrement admirer en exécu-
tant dans l'église Sainte-Marie ( Marienkirehê ) ,
avec le directeur de musique Bacti, des morceaux
concertants pour trombone et orgue. Le premier
essai de ce genre de musique a été fait en 1827
par ces deux artistes. On eonnatt de Belcke de»
pièces fbdies ponr le piano , des rariations et des
walses (Leipdck, Hambourg et Beriin); une
grande quantité de danses pour le même instru-
ment; un recueil des cliants pour quatre voix
d'hommes ; un canon pour les mêmes voix ; six
duos pour deux trombones, osuvre M; duo con-
certant pour deux trombones-basses, op. 55;
douieétudes pour trombone-basse avec lagamme,
op. 43; concertino pour trombone, op. 40;
étude pour trombone, ceuvre 18 ; fantaisie pour
trombone et orgue, exécutée à Potsdam, le
5 juin 1834, à la fête musicale; concerto mili-
taire pour trombone et orchestre; pot-pourri
sur des airs de Don Juan et de /êssoHda;
adagio et rondeau pour deux trombones, exé-
cuté en f 832 avec M. Schweiser. Belcke a beau-
coup écrit pour ie piano, particulièrement des
pièces faciles k quatre et à deux mains, telles
que marches à quatre mains, op. 19 ci 29; exer-
cices faciles, idem, op. 22 et 26 ; pièces facQes
idem^ en plusieurs caliien, rondos à deux
mains, op. 8, 25 et 45; plusieurs cahiers d'exer-
cice»; de petites sonates et des variatioiis idem.
BELCRECCnaénsa-GorruEnou TatioraiLB),
frère du précédent, né le 7 janvier 1796, est
considéré comme un des bons flûtistes de PAlle-
magne. Après avoir fait ses premières études de
musique sous la direction de son père, il se rendit
à Berlin, où il prit des leçons de M. Schoek,
première flOte do théâtre royal et de la chambre
du roi. Dans un voyage qu'il fit avec son père ,
il fut atteint d'une asses longue maladie qui l'o-
bligea de suspendre ses traraux . En 1819, il obtint
une place de seconde flûte à l'orcliestiv de Ldp-
sick, et il profita de son séjour en cette ville
pour apprendre les règles de Tliarmonie aoos la
direction de Veinling, directeur de Péoole de
Sahit-Tbomas. Quelques voyi«es qu'il fit ensuite
avec son frère l'ont fait connaître avantageuse-
ment. Une maladie, plus longue et plus doulou-
reuse que la première, l'obligea, en 1832, à se
retirer à Lucka; mais sa santé étent réUblie, il
a accepté , en 1 834 , la place de flûte solo dans la
musique du duc Frédéric d'Alleuboaf^ On a
gravé desa composition : un concertino pour flûte
et orchestre ou piano; des variations sur un
thème de Ch.-M. de Weber, BerUn, Sdilesinger ;
une fantaisie pour flûte et orchestre; deux mn-
vree de caprices; trois duos pour denx flûtes;
un divertissemeot pour flûte et orchestre, ainsi
que plusieurs autres ouvrages, des recueils de
chants et des petites pièces ponr le piano.
BELDEMANDlS(PEooo8GaonB),nékPa-
dooe, était en 1422 professeur de pliiloaophie
dans cette ville On a de lui des commentaires sur
la doctrine de Jean de Mûris. Ile se eoinposent
des ouvrages suivants, qui portent tous ia clatede
l'année oè ils furent terminés : I. CampemHum
tpaetaius pracacsseantusmensurabUis^ 1408.
II. Opusculum contra theorieam pariem^sive
speeuUUiwam Lucidarii Marchetit Paiavini^
1410. III. Cantus mensuritbilis ad modum
Italieorum, 1412. iV. Traetatus musêempUfxx
in graHam magistri Antonii de PmUevioif BrU-
oidni, 1412; Y. J>e Contrapuntts 1412* Ces
dirers ouvrages se trouveat à Padooe, en
manascrit; le père Martini en posséilait dea
eopiee qui sont aujourd'hui à la bibliothèque dn
Lycée oommonal de musique, à Bologne, H
existe, dans la Bibliothèque du Vatican, sons le
n* 832 1, deux ouvrages manuscrits de Belde-
mandis ; le premier est ie traité du contre-point ;
l'autrea pour titre : Canon inquo diieturmusi'
camjpfCtt/a<ii;«m,etc.Celui-cie8tle numéroipré-
cédemment cité sous un autre titre. Il est regret-
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BELDEMANDIS — BEUN
323
table que Tabbé Gerbert n'ait pas cru devoir
Caire entrer les ouvragasde Bcidemaodis dans sa
«oliecftkm d'auteurs sur la rousiqae, pour le seul
motif que l'auteur n'était pas ecclésiastique. La
connaissance de ces ouvrages serait d*un baut
intérêt, non à cause des discussions de l'antenr
sur la partie spéculative de la musique traitée par
Marchetto de Padoue , mais parce que cet auteur
était contemporaiu do Dufay, de Binchois, et
qu'il appartient à une des é|)oques les plus im-
portantes de Thistoire de l'art. Ses ouvrages sont
intermédiaires entre ceux de Marchetto de Padoue
et de Jean Tinctoris. Il serait curieui de savoir
quelles différences il pouvaity avoir, en 1412, entre
la musique nnesurée , suivant la doctrine des Ita-
liens, et le système de ce genre de musique per-
fectionné par Dufay.
BELEBi (Ahtoinsde), chanoine régulier, né
à Evora, en Portugal, vers 1620 ^ fut maître de
•chapelle et en<%uite prieur de son ordre à Espin-
hero, vers 1667. Il est mort en 1700, dans le
monastère de Belem. Ses compositions se trou-
vaient en manuscrit dans la Bibliothèque du roi
de Portugal , en 1755 ; elles consistent en répons,
psaumes, lamentations et Miseren à quatre,
cinq et six cliœnrs, de quatre voix chacun.
BELFOUR (Jb4n}, littérateur écossais, vi-
vait à Londres dans les premières années du dix-
neuvième siècle. On lui doit une traduction an-
glaise du poème de Yrlarte sur la musique : die
4 été publiée avec luxe typographique, sous ce
titre : Mii5ic, a didaetic Poem^fromthe spa-
nUhof Yriarte. Londres, 1811, gr.in-8®.
BELGIOJOSO (Le comte Antome), ama-
teur de musique , clianteur distingué , et membre
de rtJnion philliarmonique de Bergaroe, né è Mi-
lan vers 1810, a vécu longtemps à Paris et y a
pris dee leçons des roeillears cbantenrs du Tbéfttre-
Italien. Vers 1840 il est retourné dans sa patrie,
et y a publié un opuscule intitulé : SulVarie del
c€tnto, brevi osservatiomi. Milan, 1841 , in-l2
de deux feuilles. En 1845 , le comte Belgiojoso a
fait représenter au théAtre Be de Milan un opéra
de saeooDposition qui avait pour titre : La Figlia
di Domenico. Le sujet de cet ouvrage était tiré
d'un vaudeville français. On connaît de cet ama-
teur : Set Notturni a voci sole senza accom-
pagnamento; Milan , Ricordl. Les quatre pre-
mières pièces de ce recueil sont pour ténor et deux
t>asses ; la cinquième, pour deux ténors et deux
basses, et la dernière pour soprano, contralto,
4énor et basse — 2* Vidi or ora di sole un
raçgiOf canzonette pour ténor; ibid. « 3* No,
mia belloy non voler, canzonette avec piano;
ibid. Cet amateur distingué est mort à Milan en
1858.
Deux autres amateurs delà même famille se sont
(ait connaître aussi par de légères compositions
pour le chant. Le premier, prince Emile Bel-
giojoso, a publié : 1^ L'Bsule, ariette avec ac-
compagnement de piano; Milan, Ricordi. —
2® Splende viva e rossegiante; idem, ibid. —
Z'^LaContinania; idem, ibid. L'autre, comte
Pompée Belgiojoso, est auteur de VAbbandono,
romance avec piano; Milan, Ricordi , et de Ne
nCoubliez pas, romance ; ibid. On connaît aussi
de lui quelques bagatelles pour le piano.
BELHAVER (VincBirr). Vogez Bellhaver.
BELIKOFF (M.), inspecteur de la chapelle
impériale lie Russie, actuellement vivant ( 1857),
a^ traduit en langue russe le livre de l'auteiir de
cette biographie intitulé : Curiosités historiques
delà musique, etc. [Istoriczeska despotamiat-
nosti MuzeiJU, etc. ) Saint- Pêtersfiourg, 1833 ,
I vol. in-S*", et La Musique mise à la portée de
(oui le monde (Muzeiha poniatnaia dlia
Wsieche, etc.), ibid., 1836, 1 toI. in-8''. Cette tra-
duction est faite d'après la première édition Iran-
çaise publiée à Paris en 1830. Au moment où
cette notice est écrite, M. Belikoff est occupé de
la traduction du Résumé philosophique de fMs"
toire de la musique, qui sert d'introduction à ia
première édition de la Biographie universelle
des Musiciens.
BELIN (JsBiM), diantre à déchant, c'est^è-
dire musicien oontrapuntiste de la chapelle du
roi de France Philippe le Bel , était au service de
ce prince en Tannée 1313, comme le prouve un
compte des dépenses de la maison royale, daté
de cette année (Mss. de ia Bibliotb. dn Roi, coté
F 540 dn snppiément).
BEUN (GoiLLàDHE) , était ténor de la clia-
pelle du Tol de France François 1*'', suivant un
état, dressé en 1547 , du drap noir livré pour les
robes de deuil aux obsèques de ee prinee (Mss.
de la Bibliothèque du Roi, F 642). Ce Guillaume
Belin est vraisemblablement celui que Laborde
appelle Bellin (Guillaume), qui fut chanoine de
la Sainte-Chapelle À Paris, et qui a mis en mu-
sique, à quatre parties Les cantiques de la
Bible, mis en vers /rançois, par Lancelot de
Carie, évéque de Riez ; Paris, Adrien Le Roy,
1 560, in-8*, obi. Dans les quatorzième et quinzième
livres de Chansons nouvelles à quatre parties,
publiés à Paris par Pierre Atteingnant (sic) et Hu-
Iwrt Jullet, en 1543 et 1544, on trouve des pièces
de Guillaume Belin.
BEJLIN ( Jolisn), né au Mans vers 1530, fnt
un des plus liabiles joueurs de luth de son temps.
II a publié : Le premier livre de ihotets, chan-
sons et fantaisies réduites en tabulature de
leut (lutli); Paris, Nicolas Ou Chemin, 1556,
21.
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324
BELIN — fiËLLERMAjSN
in- 4^ obi. Ce musicien Tivait encore au Mans en
1534.
BELIO ( Jeam), né à Trérise en 1800 , a corn*
posé la musique dun opéra sérieux intitulé :
Mianca e Fernando, dont rAcadémie Filodrama-
tica de sa ville natale a donné une représentation
le 31 mars 1827. L^auteur du libretlo, les chan-
teurs , les musiciens de Torcliestre, le décora-
teur et le machiniste étaient aussi des habitants
deTréfise. Par excès de patriotisme, les spec-
tateurs applaudirent avec enthousiasme et l'ou-
Trage et son exécution. Moins heureux il Venise,
M. Belio y fit représenter, en 1829 , au théâtre
San-BenedettOy un opéra intitulé : Il Barhiere
di Gheldria , qui fut outrageusement sifflé. De-
puis cette époque, il parait avoir renoncé à la
carrière du IhéMre.
BELL (Charles), médecin anglais dont la
biographie n'a pas été publiée juM]u'à ce jour
(1857), est auteur d'un mémoire qui a paru dans
les Transactions philosophiques de Londres
(année 1832 ), sur les organes de la voix humaine
( On theorgans of the human voice).
BELLASIO (Paul), compositeur, né à Vé-
rone, dans le seizième siècle, a fait imprimer
des madrigaux sous ce titre : Il primo libro
delta Fiamella atre e quattro voci, Venise,
1679, in-8*. On trouve aussi des madrigaux de
C'Ct auteur dans une collection qui a pour titre :
Dolci affetli , madrigali a cinque voci di di-
versi ecceltenti musicidi Roma; Rome et Ve*
Dise, 1568, in-4''. Le titre de cet ouvrage fait
voir que Bellasio a dû être employée Rome dans
quelque église , soit comme chanteur, soit comme
maître de chapelle. On a aussi de Bellasio Yil-
lanelle alla romana, Ubroi" a trevoci; Ve-
nezia, 159^.
BELLAZZI (François) , compositeur véni-
tien , élève de Jean Gabrieli, a vécu dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Dans ses com-
positions pour Téglise il s'éloigne des anciennes
formes et inJte le style de Montoverde avec toutes
ses hardiesses et ses incorrections. Ses ouvrages
connus sont : 1** Salmi di vespri a otto voci;
Venise, Bart. Magni, 1618, în-4*. -- 2* Sacro-
rum concentuum 2, 3, 4 e^ 6 vocum, Litan.
B, F. 5 toc. una cum 1 missa 4 voc, ; ibid. 1620,
in-4«». ~ 3? Motteti, tétanie delta B. V. Ma-
gnificat efalsi bordoni a 8 voci, colVaggiunto
al primo eoro di concerti ecetesicutici a 2, 3,
4 voci, ed una missa a quattro, op. IV; ibid.
1622. —4* Salmi intieri a 5 voci da cappella,
op. V; Milano, app, Filippo Lomazzo, 1623,
in-4'. — h* Salmi concertati aWuso moderno
che si cantano aile compiete a 4 voci con le An-
t\fone delta B. F. e gli salmi difeste a 8 voci.
op, Vlï\ Venise, Bart. Magnl, 1626, în-4«. —
6* Missa, Magnificat et motetti concertait e
correnti, falsi bordoni, con Gloria Patrie
canzone francese a 8 voci , con partitura, op.
VIII; ibid^, 1628, in-4<».
BELLÈRE (J£AN), libraire à Anvers , dana
la seconde moitié du seizième siècle, se livrait
spécialement à la publication et à la vente de»
ouvrages de musique qui, à cette époque, étaient
du resi^ort de la librairie. Son nom flamand était
Beellaerts, dont on fit Bellerus, en le latinisant,,
et de Bellerus on a fait Bellère sur tous les
titres d'œuvres de musique en langue française»
particulièrement sur les recueils de chansons à
plusieurs parties qui avaient alors une grande
vogue. En 1579, Bellère s'associa avec Pierre
Phalèse, fils de l'imprimeur libraire de musique
de Louvain, célèbre par ses nombreuses et im-
portantes publications d'ouvrages composés par
des musiciens belges. L^association de Bellère et
de Phalèse à Anvers ne finit que par la mort du
premier , dans les dernières années du sefaDème
siècle. Tans les derniers temps la plupart des
grands musiciens de la Belgique avaient cessé de
vivre, et les œuvres nationales étaient devenues
rares : de là vient que Bellère et Phalèse fils pu-
blièrent beaucoup de nouvelles éditions de recueils
de compositions des mattres italiens.
BELLÈRE (Baltbasar), fils du précédent
s^établit à Douai peu de temps après la mort do
son père et y tran6|)orta sa librairie, dont il pu>
blia le Catalogue devenu d'une rareté excessive, et
que M.Cousseraakeratrouvé dans la bibliotlièque
de Douai. Ce Catalogue a pour titre : Thésau-
rus bibliothecarius sive cornucopiœ librarix
bellerianae, cum duobus supplementis ; Duad ,
1603 1605. On y trouve l'indication d^un grand
nombre d'oeuvres de musiciens du seizième siècle
provenant du fonds ou de rassortiment de Bel-
lère père* Le fils a publié aussi à Douai bon
nombre d'ouvrages de musique dans les vingt-
dnq premières années du dix-septième aiède.
BELLERMANN (Constantin), poète lau-
réat et recteur à Minden , né à Ërfûrt, en y«96 ,
y étudia la jurisprudence et s*y exerça «n ménie
temps à la composition, au luth, à la viole da
gamba, au violon et à la Hûte. On a de lui un
ouvrage intitulé Programma in quo Parncusus
Musarum voce,fidxbus, tibiisque resonans^
sivemusices, divïnas artis, laudes, diverse
species, singulares effectus , atque primarii
auctores succincte, prssstantissimique melo^
pœix cum laude enarrantur, etc., Erfurt, 1743 ,
\n-k^, de six feuilles. Mitzler a donné une analyse
très-détailiée de cet ouvrage dans sa Bibliothèque
musicale, t. Il], p. 5Ô9-572. Bellermaun acom-
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BELLERMANN — BELUHAV6R
835
|)osé un opéra italieo d'Usé file ; ud grand nombre
de cantates ; vinKt-quatre suites pour le luth;
trois concertos poar la flûte ; trois idem pour
le hautbois d^amour; dix idem pour dayecio
avec accompagnement de violon ; six oavertures;
six sonates pour flûte , viole dagamba et elave^
«in; enfin , boit oratorios dont Yoici les titres :
1* Die himmlischen Heerschaaren (Les armées
célestes), en 1720. — 7^ Der reïche Mann und
der arme Lazarus (Lazare et le Riche) , en un
icte,l73l.— 3* i>as ai^pin Lamisichendigende
Wohlleben des reichen Mannes^ en deux actes,
1735. •~'V*D%e Allmachtin der Ohnmacht,oder
diefireudenreiche Geburt Jesu (La Toute- puis-
sance dans la faiblesse, on la naissance joyeuse de
Jésus-Christ), en quatre actes, 1734.— 5** Der
verlorne Sohn ( le Fils perdu ), en deax actes,
1735. —6" Der in der Atrferstehung triumphi-
rende Jesv$ ( Jésus triomphant dans sa résurrec-
tion), en quatre parties, 1734 et 1735.— 7* Die
siegende Schleuder des heldenmûthigen Da^
vids ( La Fronde victorieuse du vaillant David ),
en quatre actes 8° Die Sendung des heiL
Geistes mit Choràlen und gtUen Erwegungen
(La Mission du Saint-Esprit), en quatre parties,
1735.
BELLERMANN (JBAif-JoAcaui), né à
Erfttrt le 23 septembre 1735 , fit ses études dans
sa Tille natale età GMtingue. Vers 1782, il fit
un voyage en Russie. De retour dans sa patrie.
Tannée suivante, il fut nommé professeur de
théologie et de philosophie, directeur du Gym-
nase, menabre de rAcadémiedes sciences, etc. Il
cultivait la musique et était bon pianiste. Parmi
ses ouvrages, on trouve celui-ci : Bemerkungen
aber Russlandin RHcksi(ht (mf Wissenchaf-
ten^ Kunst , Religion und andere merhwûrdige
Verhdllnisse ( Observations sur la Russie sous
le rapport des aeiences, arta, religion, etc.),
première partie; Erfûrt, 1788. On y trouve des
détails sur la musique des Russes, les instruments,
leurs chants nationaux et leurs danses.
BELLERMANN (JEAfl-FRÉniaic), fils du
précédent, est né à Erfûrt, le 8 mars 1795. 11
venait d*aehever ses humanités au gymnase de
Berlin, quand les événements de 1813 appelèrent
sous les drapeaux toute la jeunesse masculine de
la Prusse, et, comme la plupart de ses condisdplea
il fit les campagnes de 1814 et de 18i&. De re-
tour à Berlin , il suivit les cours de Tuniversité
de cette ville , puis ceux de réoa. Après avoir
pris dans cette dernière ville ses degrés de doc-
teur en philosophie* il obtint une place de pro-
fesseur an collège de Grauen Kloster^ de Berlin,
en 1819. 11 en est dii«ctenr depuis 1847. Les ou-
vrages les plus importants de ce savant ont pour
objet Taneienne musique des Grecs. Le premier
a pour titre : Die Bymnen des Dionysius und
Mesomedes. Text undMelodieen nach Hand»
schr\ften und den alten Ausgaben bearbeilet
(Les hymnes de Denys et de Mésomèdes. Texte
et mélodies revus et corrigés d*après les manus-
crits et les anciennes éditions,) Berhn, Albert
Fôrstner, 1840, in-4^de83 pages. avec l<>s mélodies
notées et 4 planches de/ac-5imi/e des manus-
crits. Toute la partie critique de cette disserta-
tion est remplie d*une érudition solide; mais Tin-
terprétation des mélodies, Tapplication de leurs
rhythmes au mètre de la poésie , et IMdée singu-
lière de leur appliquer Tharmonie de la musique
moderne, sont les résultats de vues systématiques
de Tauteur qui ne répondent pas. à la nature des
choses. La seconde publication faite par M. Bel-
lermann est intitulée : Anonymi Scriptio demu-
sica, BaccfHi senioris introductio arlis mu-
sicœ. E codicibus parisiensibus, neapolitanis^
romano primum edidil et annoladonibus il'
lustravit, etc. Berolini, 1841, 1 vol. in-4*.
M. Bellermann n*a point accompagné d*une version
latine les textes dont on lui doit la première pu-
blication ; mais son trayail n'en est pas moins di-
gne'd'un grand intérêt , par la publication de ces
mêmes textes , et par les savantes annotations de
l'éditeur, quelque opinion qu'on puisse se for-
mer d'ailleurs de ses vues systématiques ( Voy.
Bagcbils, et Vincent). Enfin M. Bellermann a
fait l'exposé complet de ses id^es sur la notation
et sur la tonalité de l'ancienne musique des Grecs
dans l'ouvrage qui a pour Utre : Die Tonleiier
und Musiknoten der Griec/ten (Les gammes et
les notes mnsicalesdes Grecs); Berlin, AlberlFôrst-
ner, 1847 , 1 vol. gr. in-4* de 83 pages , avec
6 planches de fac-similé et d'exemples.
BELL^UAVER (Vincent), compositeur et
organiste, uaquit à Venise^ vers 1530. B succéda
à son maître, André Gabrieli, comme organiste du
second orgue deSaint*Marc,le30 décembre 1586,
après un concours en présence des procnrateura
de l'église, et eut pour successeur Joseph Guami,
ou Guammi, le 30 octobre lbS8, ce qnl semble
indiquer qu'il a cessé de vivre à cette époque.
Les appointements de Beli'Uaver comme organiste
étaient de cent ducats. On connaît de lui :
1* Madrigali a cinqueeseivoci, lib. 1 ; Venise,
1567, in-8* '^''Madrigali a eingue voci, Libro
ppimo, Venise, 1575, in-4<'. — 3* Madrigaii a
cingue voei, libro seconda. In Venetia^appresso
VHerede di Girolamo Scotto, 157 5, in-4<*. Le
Catalogne de la bibliothèque du roi de Portugal
indique aussi les ouvrages suivants de la compo-
sition de BeirHaver : T Madrigali a guattro
ecinqueveci. — V Madrigali a selle voct.
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326
BELL'HAVER — BELLINI
Dans uoe collection qni a pour titre : Corona
di dodici sonetti di Gio. Battis la Zuccarini alla
gran^duchessa di Toscana^ posta in musica
da dodici eccellentissimi aulori, a cinque vocl,
Yenise, Ange Gardane, 1586, se tronve le sonnet
S* alza neW Océan la vaga aurora qui a été
mis en musique par Bell' HaTer. Un madrigal à
six Toix du même se trouTe aussi dans la col-
lection publiée par le musicien anglais Philipps,
sous le titre : Melodia olympica de diversi
eccellentissimi musici a 4, 5, 6, «< 8 voci; An-
Ters, Pierre Plialèseet JeanBellère, 1691, in-4*
obi. (p. 24).
BELLEVILLE (M""), r. Oobt(M— ).
BELLl (JÉRÔME), compositeur italien du
seizième siècle, né à Argenta , dans la province
de Ferrare, fut attaché à la chapelle da duc de
Mantuue. On a imprimé de ^ composition :
!• // primo libro de motetti a sei voci; in Ve»
nezia app. Giac. Vincenti, 1586, in -4o. — 2* /
furti amorosi a sei voci, con nova gionta
ristampati e correlti ;\b\d., 1587, in 4'. Ce re-
cueil cootient 30 ma Irigaux à six voix. On con-
naît aussi de ce musicien des madrigaux à cinq
voix qui ont été insérés dans la collection intt-
tnlée : De' floridi virtuosi d^Italia, il terzo
libro de' madrigali a cinque voci nvovamente
composti ê dati in /uce; Venise, 1586, in-4^
BELLl ( JoLES ) , chanoine mineur à Longiano,
fut maître de chapelle, d*abord à Osimo , petite
Tille près d^Ancône, puis à la cathédrale d*lmola
dans rËlat de 1 Église, au commencement du dix-
septième siècle. Il parait, par le titre d*un de ses
ouvrages, quMI fut ensuite maître .de chapelle à
Venise. On a de lui les ouvrages suivants : 1* Can-
zonetle a quatlro voci libro primo ; Milano
app. Tint, 1586, in 4**. — 2* Mlssx quinque vo-
cum; V»«nise, 1597. —3" Missarum quatuor
vocum liber primus ; Venise , Ange Gardano ,
1599, in 4*. ^ 4* Psalmi ad vesperas totius
anni solemnit. octo vocum, duosque cantica
B. F.; Venise, Bart. Magni, 1600, in-4*. Une
deuxième édition a été publiée en 1605. —5® Sa^
erarum cantionum, 4, 5, 6, 8 e^ 10 vocibus
cum litaniis B, V. liber primus; Venise, Ri<
chard Amadino, 1600, in-4'. — 6* Salmi de
vesperia otfo voci; Venise, Ange Gardane, 1604,
in-40. — !• Compicta, motetti, tétanie a otto
voci, falsi bordonï a due chori spezzati ; Ve-
nise , Auge Gardano, 1 605. — 8** Compiefa , falii
bordoni, anti foncée iBtanie delta Beata Ver-
gine^ a noven voclin due cori ; Venise, Alex. Ra-
veri, 1607, in-4*. — 9* Compléta, falsi bordoni;
motetti e litanie délia Madona, a sei voci, ibid.,
1607, ln-4**. — 10» Missœ sacrx 4, 5, 6 «^ 8 ro-
ci&u5concinan^ttr; Venise, Ricliard Amadino,
1608, in-40. — 11» Concerti ecclesiastici a
2 e/ 3 voci con basso ad organo; Venise, Bart.
Magni, 1613. Ces motets ont été réimprimés i
Francfort-sur le-Mein, avecd^autres de Finettiet
de Pierre Lappi , sous ce titre : Sacrarum con-
centuum fasciculus, sive trium Italix lucidis-
simorum syderum musicorun, utpote Ja-
cobi Finetti, Pétri Lappi, et Juin Belli S. S.
Meditationes musicXf organistisaliisque divine
istius studii cultorilms , summa cum jucun-
dilate maxopere profuturx 1, 2, 3, 4, s et
6 vocum. Nunc primum in Germania divtd-
gatx. XJna cum symphoniis et basso ad orgo-
num; Francfort, Nie. Stein, 1621, io 4^ —
12* Salmi a otto voci, con basso continua;
Venise, 1615. Bodenchatz a inséré qoatre mo-
tets de Belli , à six et huit toix, dans ses ¥hm*
legii musici portensis,
BELLI (Domikiqoe), musicien au serficeda
prince de Parme, vécut au commencement da
dix-septième siècle. On connaît de sa compositioD:
// primo libro delV Arie a una e due voci per
sonare con il chitarono, Novamente com-
poste e date in luce. Venetia , appresso Rie-
ciardo Amadino, 1616, in-fol. de 36 pa-
ges.
BELLI (Jean), sopraniste quieot beaucoup
de réputation yers le milieu dudix-lmttiènie siède.
Il était à Dresde en 1750, époque ob Habtte di-
rigeait l'Opéra. On dit qu'il arrachait des Urines
à tous les spectateurs dans Pair de TOlympiade :
Consola il genitore. Ce chanteur est morta Naples
vers 1760.
BELLl (Lazabe-Veranzio), chanoine de
réglise cathédrale et maître de chant du séoû-
naire de l'évêché de Tnsculano, a fait imprimer
un ouvrage qui a pour titre : Dissertazione sopra
li pregi del canto gregoriano, et la nécessita
che hanno gli ecclesiastici di saperlo. Con le
regole principali e piû importanii per bene
apprenderlo, todevolmente praticarlo ^ edin
esso ancora comporre; Frascati, 1788, lo-4* de
xxYiii et 230 pag.
BELLINI (Visceht), antiquaire et conserva-
teur du musée de Ferrare, naquit à Gambotogo,
le 22 juin 1708, et mourut à Ferrare aa mois de
février 1783. tu écritde ce savant intitulé: DdC
antica lira Ferrarese di Marchesia , delta voir
garmento Marchesana (Ferrare, 1754, în-4<*)
a été cité comme étant relatif è la musique par
Gerber, dans son nouveau Lexique des musiciens,
par Lichtenthal, par M. Ch. Ferd. Beckcr, et
par moi-même, d'après eux, dans la première édi-
tion de cette Biographie; mais nous avons tous err^
car l'objet dont il s'agit dans le livre de Beilini
est une ancienne pièce de monnaie appelée lira
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BELLmi
327
(livre) y et dob une lyre quelconque, instrument
de Dinsique.
BELLINI (Vincbrt), com'poeiteur dramatî-
qœ, né le 8 novembre 1803 à Catane, ville de
la Sicile (1)» était fils et petit-fils de musiciens
médiocres. En 1819 il Tut admis comme élève au
conservatoire de musique de Naples. Après avoir
appris à jouer de quelques instruments , et avoir
étudié les principes du chant , il eut pour maître
de contrepoint Tritio, pois, après la mort de
celol-a, Zingarelli. Ce que lui apprirent ces
maîtres se réduit à peu de chose ; car depuis
longtemps les études musicales sont fort mau-
vaises en Italie, et surtout àNaples. D^allleors Zin-
garelli, qui possédait d'assez bonnes traditions de
l-andenne école , prenait peu d^intérét aux élèves
du conservatoire confié à ses soins, et ne leur
donnait que de rares leçons. Bellini doit donc être
considéré plutôt comme un musicien d'instinct, qui
s'est formé lui-même, que comme Télève d'une
grande école. Ses meilleures études ont consisté
dans la lecture de quelques partitions de bons
maîtres. Après avoir publié à Naples de peti-
tes compositions pour divers instruments, tels
que la flûte, la clarinette et le piano, Bellini y
iitconnattre une cantate intitulée ismène^ quinze
ouvertures et symphonies , trois vêpres complètes,
deux D'ueii Dominiis, trois messes et d'autres
morceaux de musique religieuse. Son premier
opéra , Adetson e Salvina, fut représenté, en
1824, sur le petit thé&tre du collège royal de mu-
sique ; deux ans après il donna au tbéêtre Saint-
Charles Bianca e Fernando, dont la première
représentation eut lieu le 30 juin 18M. Ces pre-
mières productions firent remarquer le talent do
jenne compositeur et firent naître des espérances
pour son ayenir. Le succès de Bianca e Fer»
muidolui procura un engagement pour le théâtre
de la Scala^ à Milan, en 1827, avantage qu'ob-
tient rarement un musicien à son début , car les
maîtres les plus célèbres ont souvent écrit leurs
premiers ouvrages pour des petites villes, et ce
n'est qu'après avoir acquis quelque renommée
qu'ils étaient appelés à composer pour les thé&tres
de primo cartello.
La fortune semblait tendre la main à Bellini
en lui offrant aussi pour l'exécution de ses ou-
vrages les meilleurs dianteors de lltalie ; ainsi,
pour le Pirata, qui fut représenté à Milan en
1827 , et qui fixa sur son auteur l'attention du
monde musical , il eut le bonheur de trouver en
Ruhini le talent le plus analogue au caractère
mélodique du- rôle principal de son ouvrage.
D'autres drconstances le secondaient encore dans
(f ) Plastevn biographes ont fait naître BelUoI en iBoS;
^aat urne errcar.
son début. La vogue sans exemple qu'avaient
obtenue pendant près de quinze ans les produc-
tions du génie de Rossini; l'usage immodéré qu'on
en avait fait, reproduisant de cent manières dif-
férentes les mélodies de ses ouvrages, enfin rin-
constance du goût des ItaUens, qui, après avoir
élevé des statues au génie d'un artiste , l>rise le
lendemain les idoles qu'il encensait la veille, tout
cela, dis-je, secondait Bellini. Homme d'esprit,
il sut profiter des circonstances favorables qui
s'offraient à lui. Il comprit que l'imitation du
style de Rossini, dans laquelle s'étaient jetée Pac-
cîni, Mercadante, Caraîa et DonÔBetti dans ses
premiers ouvrages , n'était plus de saison , puis-
que le public commençait à éprouver la satiété
de ce style, malgré les beautés de premier ordre
que le maître y avait prodiguées. Soit instinct on
réflexion , il sentit qu'après tant de clioses bnl-
iantes, une manière simple, expressive , et ana-
logue au caractère dramatique de la musique fran-
çaise serait ce qu'on pourrait offrir de plus nou-
veau à l'oreiUe d'un auditoire italien, et ce fut
sous Tinfluence de ces idées qu'il écrivit son Pi-
rata. Le succès, incertain à la première repré-
sentation , fut éclatant le lendemain, et la pièce
fit fureur, suivant le langage usité. En 1828, la
Straniera fut accueillie avec entliousiasme au
grand théâtre de Milan. M*"' Meric-Lalande, lune
des meilleures cantatrices de l'Italie, et Tamburini,
chantèrent dans cet ouvrage et contribuèrent à
son succès. Dès ce moment Bellini fixa l'atten-
tion générale de ritalte. Appelé À Parme, en i829,
pour y écrire l'opéra d'inauguration d'un nouveau
tliéâtre , il y donna la Zaira qui ne réussit pas ;
mais I Capuleti ed i Montecehi, représenté à
Venise, le 12 mars 1830, et la Sonnanbula^
écrite à Milan pour M™* Pasta , dans l'année soi-
Tante , i^oatèrent à sa réputation.
On reprochait cependant à Bellini de resserrer
les formes de la plupart des morceaux de ses ou-
vrages dans de iietites proportions et d'écrire son
instrumentation avec négligence. Il parut être
sensible à cette critique , et dans son opéra de
Nwmay il agranditsa manière et donna plus de nerf
à son style. Cet ouvrage, écrit pour Milan, n'eut
d'abord qu'un succès incertain; mais II se releva
ensuite Jusqu'à exciter l'entliousiasme. L'admi-
rable Ulent dramatique de M»«Malibran n'a pas
peu contribuée la YOgoe dont il a joni en Italie.
Après les pronières représentations de la Norma^
Bellini sentit le besoin de revoir sa famille, et
cette belle Sicile où il avait reçu le jour. H partit
pour Catane, et s'arrêta quelques jours à Rome
et à Naples. Ce voyage fut pour lui l'occasion d'un
repos de plus d'une année. De retour dans la
haute Italie pendant l'été de 1832, il y reprit ses
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S28
BELUNI — BELLIZATSI
travauii Dans Béatrice di Tenda , qui suivît la
Norma , le eomponiteur fat moins lieureox ; mais
déjà il avait résola de porter son talent dans
d^autrai dtmata, et de fonder en France, sur des
bises solides, et sa fortune et sa renommée. Ar-
rivé à Paris en 1833, il étudia d*abord le goAt
des habitants de cette grande ville; puis il alla à
Londres poor y diriger la mise en scène d*un de
ses ouvrages. De retour à Paris enl834 , il y écri-
vit / Puritani pour le TiiéAtre-Italien de cette
ville. La fortnne dont Bellini a été caressé jus-
qu'à son dernier jour, loi sourit encore en cette
occasion, en lui fournissant la réunion la plus sa-
tisfaisante de chanteurs qu'il fût possible de ren-
contrer. Rubini, Tambarini,LablaciieetMH'Grisi
étaient, en effet, chacun en leurgenre, des talents
de premier ordre. Toutefois, si les clianteurs se-
condèrent bien Tauleur des Puritani, celni-d
eut aussi le mérite de placer ces chanteurs, dans
son ouvrage, de manière à les présenter sous l'as-
pect le plus avantageux.
Bellini avait compris, depuis qnll était à Parts,
que le publie français ne se passionne pas pouir
deux ou trois morceaux , et que pour réussir avec
lui , il faut lui offrir des ouvrages faits avec plus
de soin que la plupart de ceux qu'on représente
en Italie. De là vient que les Puritains ofTrent
une composition plus complète que ses autres
opéras. On y trouve plus de variété , une instru-
mentation |Âus élégante , -des formes plus déve-
loppées. Il s'y est glissé encore bien des négli-
gences dans la noanière d'écrire, des modulations
qui s'attachent mal, et de la monotonie dans les
formes; mais le progrès, sous le rapport de l'art,
y est incontestable.
Si Ton examine avec attention la transformation
opérée dans la musique dramatique de l'Italie par
le style de Bellini , transformation continuée par
Donizetti avec moins d'originalité, mais avec un
talent de facture très-supérieur, on ne peut mé-
connaître les tendances qui, se prononçant de
plus en plus, ont anéanti le bel art du chant
italien , lui ont substitué les émissions de voix
forcées, et ont conduit fatalement an déplorablesys*
tèmede Verdi et de ses imitateurs. C'est aussi dans
les opéras de Bellini que l'art d'écrire est tombé
dans la décadence qui déshonore aujourd'hui
toutes les partitions de fabrique italienne. L'au-
teur de la Sonnanlftila et de Norma rachetait
ces défauts par de charmantes cantUènes et par
un sentiment d'expression très-distingué. Peut-
être eAt-il continué à perfectionner son talent et
eût-il acquis plus de force dramatique, si sa
carrière eût été plus longue; mais au moment où
il semblait entrer dans cette voie d'amélioration, et
pendant qu'il s'occupait de hi composition d'un
grand ouvrage, dans une maison de campagne près
de Paris, une maladie intestinale le saisit et l'em-
porta en quelques jours. Il expira le 24 septembre
1835 , avant d'à voir accompli sa trente-quatrième
année. Cette mort inopinée excita des regrets
universels; car Bellini , agréable de sa personne,
poli, bienveillant, étranger à tout sentiment
d'orguefl et de jalousie , ne comptait que des
amis , et son caractère était autant estimé que
son talent élait aimé. Un grand nombre de notices
biographiques çt d'éloges de cet artiste distingué
ont été publiés immédiatement après sa mort.
J'ai recueilli les titres suivants de quelques-uns
de ces opuscules : i° Gherardi (Vincent), Biogra-
fia di Vincenzo Bellini ; Rome, 183&, in-8*'
2* Vontimilia (Dommique), Biogrcjia dk Vin-
cenzo Bellini; Messine, I83S, in-32. — 3* Farina
(Joseph La), Elogio del cavalière Vîncewso Bel-
Uni; Messine, 1 835, in- 1 6 — 4® Oitoc^ alla mémo-
ria di Vincenzo BelUni; ibid., !835.ni-12. —
5* Stagne (Lettorio), Blogio in morte di Vincenzo
Bellini, ibid., 1835, fai-8*.— 6<'Gemelli (Charies),
Slogio in morte di Fine. Bellini ; ibid., 1836,
in-f2. — 7» Capelli (Emilio), inmorte di Vine.
Bellini ; Païenne , 1836, ni-12 (c'est on poâne).
Brigand! (Pierre-Gaétan), Blogio funèbre in
motte del cavalière Vine, Bellini; Messine,
1836, in-4*.
BELLINI (Fervo) , professeur de musique
et compositeur, né à Milan, actuellement vivant
(1858), a publié : l"* Capriccio per Jlanto,
fHolino e piano-forte sopraalcuni moiivi délia
Giovanna d^Âreo di Verdi; Milan, Ricordt. —
2* Dinertimenlo per corno inglese, clarino,
violoneello e piano-forte sopra motivi delta
Giovanna d^Areo di Verdi; Ibid. —3** Quelques
morceaux tirés des opéras modernes et arran-
gés poor des instruments à vent L'ouvrage le
plus important de cet artiste est un traité des
instruments et de l'instrumentation intitulé :
Teorichemtuicali su glislromenti e sulP ins-
trumentazione ad usa dé' giovanni maestri
eompoiitori, ibid. in-4*. On a aussi de Bellini
une méthode de trombone, ibid.
BELLINI (Pio), compositeur de musique de
ballets, atUché au tiiéâtre de la À^cala, à Milan,
a écrit là musique des ballets : // Diavoloa quai'
tro, isnelda di Normandia, Manon LeseasU, et
quelques autres ouvrages postérieurs. Cet balleCs,
rédoits pouiule piano, sont gravés cliei Rioonii,
à Milan.
BELLINZANI (PAUL>BBNorr ), né à Ferrare
vers la fin du dix-septième stècl^ était maître
de chapelle au collège de Sainte-Marie-Mijcare
à Udine, dans le Frioul, en 1717. Il f^t ensm'ie
maître de chapelle à Pesaro , où il se trouvait
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BELLINZANI — BELLOC
329
«ncoreen 1735. En 1727, racadémie des Phil-
harmoniqoes de Bologne l'admit au nombre de
ses membres. On a imprima de sa composition :
i*^ Missa quatuor poctim, op. 1; Bologne, Sil-
▼ani» 1717, in-4*. — 2* BÊeue brevia quatiro
voei pianii ilHd. — 3** SalnU brevi a otto voci
piemi conviolinia beneplaciio^ ibid.— 4' Jlfa-
drigaii a 2, 3, 4 e 5 voci, ibid. — 5* DuetH
da caméra eo'l basso continua, op« 5; Pesaro,
1726, gr. in-lol. — ff" Madrigali al, 3, h et b
voci; Pesaro, Gavetti, 1738, in-fol.— 7" Duetti
da caméra, libro secondo; Md., 1733, gr. in-
fol.
BELLIS (JEAM-BAPnsn), maître de cba-
Velle à Gaète, dans la première moitié du dix-
•septième siècle, est connu par les ouvrages sui-
vants : 1* // primo libro dimadrigali a quai-
ira voci. In Napoli, appreuo Gio-Battista
Gargano e Matteo Nini, 1619, in-4'*. L'épllre
dédicatoire est datée de Gaête, le 7 septembre
1719. — 2* Il terso libro de' madrigali a 5
voei; Napoli, Ottavio Bellino, 1623, in-4* obi.
BELLlSSENS(UuRBNT),néà Aix, en 1694,
devint maître de chapelle de Téglise de Saint-
Victor de Marseille, et mourut dans cette ville,
en 1762, à l'âge de soixante-huit ans. La Biblio-
thèque impériale possède de lui les manuscrit^ au-
tographes de motets à grand choeur : 1<> Nisi Do-
minus. — 2^" Beatus vir. — S"" Laudate pueri.
Le Nisi DomintMa été exécuté au Concert Spi-
ritoel, en 1750, et y a été appfandi.
BELLMAN (A.), savant suédois , né dans
la seconde moitié du dix-septième siècle, a été
le collaborateur de Georges Wallerins (Yoy. ce
nom) pour la dissertation intitulée : De anli-
qua etmedii mvi MUsiea; Upsal, 1706 (voj. à
ce stqet le Dictionnaire suédois de musique,
Svenskt musikaliskt Lcxihon, p. 220, deCliar^
les Envallson).
BELLMANN (CBAHun-Gonsnioi), virtnose
smr le basson, et Capteur d'instruments à Dresde,
naquit à Schellenberg, petite ville de la Saxe, le
11 août 1760. Élève de son père, ancien ouvrier
de Silbermann, il apprit dans sa jeunesse les
principes de la construction des pianos, pois il
entra dans les ateliers de Treubloth,* Tacteur
d'orgues de la cour de Dresde. Déjà il avait
reçu quelques leçons de Torganiste Dom, à
Schellenberg, pour apprendre à jouer du piano;
plus tard il prit du goût pour le basson et il de-
vint élève de Schmidt, de Dresde, pour cet ins-
trument. En 1783, Bellmann établit dans cette
ville une fabrique de pianos qui acquit de la
célébrité vers la fin du dix huitième siècle. Ses
instruments étaient renommés pour la solidité de
leur oonstmction ; ses pianos à queue furent par-
ticulièrement considérés comme égaux en qualité
à ceux de Schiedermaier, de Nuremberg, alors
on des plus célèbres facteurs de rAllemagne^
Il ijoùta à quelques-uns de oes instruments un
clavier de pédale de deux octaves, dont la note
la plus basse descendait à Vut de seize pieds
qu'on trouve aujourd'hui dans les* pianos de six
octaves et demie. Les grands progrès de la fac-
ture des pianos depuis 1825 ont fait oublier les
instruments de Bellmann, qoi est mort à Dresde,
vers 1816.
BELLMANN (G.-G.), directeur de musi-
que, cantor et organiste du cloître de Saint-Jean
à Schleswig, actuellement vivant (1857), s'est
fait connaître comme compositeur par les ou-
vrages suivants publiés depuis 1831 : \^ Cantate
pour la fête de Noël, exécutée dans un concert à
Schleswig en 1833, puis par TAcadémie de mu-
sique de Stockholm. — Trois recueils de chants
à quatre vou d'hommes pour l'usage des chœurs
du Schlesvrig-Holstein, publiés en partition à
Schleswig, chex Brnhn.
BELLOC (TnéRàsB GIORGI), cantatrice
distinguée, née à Milan, de parents fiançais, dé-
buta au printemps de l'année 1804 au théâtre de
la Scala de cette ville. Sa voix était un me%%o
soprano de peu d'étendue, mais d'une qualité de
son très-pore ; son accent était en géoéiai expres-
sif et touchant. L'un de ses rôles de débuts fut
la Nina, de Paisiello ; elle y fut applaudie avec
enthousiasme, et son succès lui procura un en-
gagement pour la saison suivante au même théâ-
tre. Engagée ensuite à Paris, elle y brilla dans le
même opéra de Paisiello où elle avait commencé
à se faire connaître; puis dans la Co$a rara,
dans la Griselda, et dans quelques ouvrages qui
avaient alors delà vogue. De Paris, elle alla à Ve-
nise, à Gènes, et enfin, à Milan, où elle chanta ,
au carnaval de 1807, avec la Sesst, David père
etBinaghi, dans VAdelasia ed Aleramo,de Mayr.
Elle fut aussi engagée pour les autres saisons de
cette année au théâtre de la Scala. Rossini
écrivit pour elle, pour Raffanelli et pour Phi-
lippe Galli, à Venise, en 1812, VIngannofor-
tunatOf et, en 1817, à Milan, la Gaua ladra,
M™' Belloc affectionnait autant sa ville natale
que les habitants de celle-ci l'aimaient En 1821
elle y chanta toute l'année, puis elle reparut au
printemps de l'année suivante, se fit entendre
pendant toutes les saisons de 1823 et an prin-
temps de 1824. Depuis 1828 elle a quitté le
théâtre après y avoir parcouru une longue car-
rière qui ne fut marquée que par des succès.
BELLOLI (Louis), né à Gastel-Franco dans
le Bolonais, le 2 février 1770,se distingua comme
virtuose sur le cor, et fut nommé professeur de
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ssa
BELLOU — BÉMETZRIEDER
ceCinfttnimentau conserTatoire royal de Milan, en
1812. En 1790» U ratadmifteomme premier cor aa
eooeert royal de la cour de Parme ; à la mort do
duc Ferdinand, il quitta cet emploi pour prendre
celui qui est désigné ci-destan. G^vason\ dit
qu'il avait un son trèe-puret une exéention bril-
lante. Il a coinposé une grande quantité de mu-
sique instrumentale : ses concertos de cor jouis-
sent d*nne belle réputation en Italie. Dans l'été
de lft03 il a compMé la musique des deux bal-
lets : il trionfo di Vitellio Massimo, et la
IHsfruzione ffi Pompêjano, pour le théâtre de
la Seala à Milan; en 1804, la Morte di Tipoo-
Saib^ét Eleatar despoto délia Ser via ; en 1806,
So/bnisba et Andromacea; en 1815, Le Avven-
ture dk Aroldo il ffrode, Belloli a laissé en ma-
nuscrit une méthode de cor pour l'usage du con-
serratoire de Milan. Il est mort dans cette ville
le 17 novembre 1817.
BCLLOLI (AiGtSTin), né à Bologne, comme
le précédent, et peut-être son parent, a, comme
lui, choisi le cor pour son instrument. Il a écrit
plnsienrs morceaux de musique de quelques bal-
letsdottt les titres suivent : l"" En 1816, à laScala
de Milan, Emma ed Igildo; an printemps de
1821, la Prêta di Babilonia et la Morte di
EUore; an printemps de 1822, l?rt^an»lco ; au
mois de Juin 1823, Adelaide di Gueiclino. On
a publié de sa composition : 1** l>odiei studi
progressivi per eorno di caccia ; Milan, Ris-
oordi. *2* Venti-^uattro studi per eorno di
eaecia; dodiei ne toni maggiori e Dodid ne
toni minori, colle respective loro cadenze, da
esetfufr.ni con un solo ritorto;\ïnd.
BELLOMI (JosiPH), clerc régulier, né à Lodi,
dans la seconde moitié du seizième siècle, s*e$(t
fait connaître comme compositeur de musique d'é-
glise. Parmi sesonvrageson remarque : i^ Missa*
rum quingue voeibus liber primus, op. I. ad},
una missapro defunclis; Mediolani, apud hère-
des Simonis Tini et Lomacii, t60S. — 2o Vesper-
tlni omnium solemnitatum psalmi cum Magni-
ficat quinçuetocum, op. 4; ibid. ; 1605, in-4°. —
3* Missa et motetti a sei voei, opéra quinta^
in Venezia, 1606, in-4*. On voit par le titre de
cet ouvrage que Belloni était de l'Académie des
NovHli.
BELLO\I (Pierre), né h Mîlen, fut profes-
senr de chant an conservatoire de Saint-Onnpbre
à Naples, puis vint à Paris vers 1800. Il écrivit
dans cette ville la musique des ballets la Reine
de Carthage, Joué an tliéâtre de la Porte Saint-
Martin, en 1801, et les Pisistratides, en 1804.
On ignore si c'est à Tautenr de ces ouvrages qn*on
doit nne Méthode de chant qui a été publiée à
Paris, chei Pacini, en 1822.
BELOSELSRY(Le FROiCE àlexaiomib), né
à Pélersboiirg, en 1757, est mort dans la même
ville, le 26 décembre i809. Il fut, dans sa jeunesse,
ambassadeur de la cour de Russie à Tnrin, en-
suite à Dresde. Protecteur éclairé des arts et des
lettres, il fut tonte sa vie Pami des Français,
dont il cnltivait la littérature aTce sneeès. Il a été
en correspondance avec J.*J. Ronssean , Mar-
montel et quelques autres Kttéralairs célèbres.
Voltaire lui a adressé des vers flatteurs sur se»
poésies. Amatenr passionné de mnsiqoe, il a pu-
blié sur cet art un petit ouvrage intitulé : De la
musique en Italie; La Haye, 1778, in 8*. On
en a attribué la rédaction à Marmontel, peut-être
à cause des injures qu'on y trouve contre Gluck.
Il y est dit que ce grand homme est icn barbare
qu^il eûtjallu renvoyer dans les forêts de la
Germanie; que ceux qui Papplaudissent sont
des barbares; qu'il a reculé fart d*un siècle;
quHt n'a ni chant ni mélodie; qu'il met toute
son expression dans le bruit, et ses moyens
dans les cris, etc.^ Suard a fait une fort bonne
critique de cette brodiure dans une Lettre ano-
nyme sur Vouvrage de M. le prince de Belo^
selskg, intitulé : De la musique en ftaiie
(Voyez Joum. Encyclop. cet. 1778, p. 305-318).
Forltel a rendu compte de ce petit ouvrige dana
sa Bibliothèque critique de musique, t. III, p. 312.
BELTRAME ( Louis), compositeur de mu-
sique d'église, est né en Italie, dan» l'année 1758,
et mourut à Vérone, le 28 novembre 1834. Il a
lairtséen manuscrit : cinq messes solennelles avec
orchestre ; une messe dereçtiiem à quatre voix
et orchestre; des motets, des vêpres ; des psau-
mes et des antiennes. Toute cette mudque est
dans les archives de la cathédrale de Vérone.
BELTZ (URBAiN-NàTHAmiL), docteur an mé-
decine à NeustadI Eberswalde, dans la moyenne
Marche, envoya à TAcadémie des sdeoces do
Berlin , en 1 7 63, une Dissertation sur te son et sur
toute, qu'il a fait imprimer en allemand , sons
ce titre : Abhandlung vom Schalte^ wie er ent'
stehet, fortgehet, ins Ohr wirket^ und wie der
Empfang der Schalles kraft der innerlichen
Struktur des Ohrs , etc,\ Beriin, I7fi4 , in-4'*, de
139 pages. Ce mémoire obtint le prix proposé par
1* Académie de Beriin. Il a été inséré dans lo re-
cueil de cette académie. On en trouve des exem-
plaires qui portent le titre français : Dissertation
sur le son et sur l'otife; Berlin , Hândel et Spe-
ner, 1764, in-4* ; mais l'ouvrage est écrit en alle-
mand : c'est Identiquement le même volume que
le précédent. Beltz est mort au mob do décem-
bre 1776.
BÉMETZRIEDER (....)> né dans un vil-
î lage de l'Alsace, en 1743, embrassa d'abord Té*
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BÉMETZRIËDER
331
fat eoclëMÎattique et prit l'habit de l'ordre de
Saint-Benoit. Mais bieotAt le désir d*ètre indé-
pendant, un goAt passionné pour les sciences,
et particulièrement pour la muMqne, le firent
reatrer dans le moiide. Il se rendit à Paris^ ne
sachant trop ce qu*il allait y (aire, mais confiant
dans l'avenir comme on l'est dans la Jeunesse.
11 parait, par l6témoîgpag<^ de Diderot, que 11ns-
traetioo de BéroeUrieder était étendue, car ce
philosophe oriipnal dit en parlant de loi (I) :
« Ce jeune homme me fut adressé, comme beau*
coop d'autres; je loi demandai ce qu'il savait
faire. — Je sais, me répondit-il, les mathéma-
tiquaa. — Avec les mathématiqnefi vous vous fa-
tiguerai beaucoup, et vous gagnerez peu de
chose. ^ Je sais Thistoire et la géographie. —
Si les panants se proposaient de donner une édu-
cation solide à leurs enfants, vous pourriez tirer
parti de ces connaissances utiles; mais il n'y a
pas de l'eau à boire. --J'ai fait mon droit et j'ai
étndîé les lois. ^ Avec le mérite de GroUus, on
pourrait ici mourir de faim au coin d^une lK>me.
— Je sais encore une chose que personne n'i-
gnore dans mon pays, la musique; je touche
passablement du clavecin, et je crois entendre
l'harmonie mieux que la plupart de ceux qui
l'enseignent. — Eh ! que ne le disiez-vousdonc?
Ches un peuple frivole comme celui-ci, les bon-
nes études ne mènent à rien ; avec les arts d'a-
grément, on arrive à tout. Monsieur, vous vien-
dres tous les soirs à six heures et demie; vous
montrerez à nui fille un peu de géographie et
d'histoire : le reste du temps sera employé au
clavecin et à l'harmonie. Vous trouverez votre
couvert mis tous les jours et à tous les repas, et
centime il ne suffit pas d'élre nourri, qu'il faut
encore être logé et vêtu, je vous donnerai cinq
cents livres par an ; c'est tout ce que je puis faire.
— IToilà mon premier entretien avec M. fiémetz-
rieder. » La liaison de celui-ci avec Diderot
lui procura un moment de vogue; ce philo-
sophe assure qu'il comptait parmi ses élèves
des hommes et des femmes du premier rang, des
musiciens par état, des hommes de lettres, des
philosophes, des jeunes personnes, etc., etc. Il y
a quelque apparence que cette prospérité ne fut
pas de longue durée ; car Bémetzrieder s'éloigna
de Paris en 1782, pour s'en aller à Londres, où
la fortune ne le traita pas mieux. Ily vivait en-
rore en 1816 ; on ne sait ce qu'il est devenu de-
puis Ion ni quand il a cessé de vivre
Je ne sais m Bémetzrieder était savant en droit,
en histoire et en mathématiques; mais assuré-
ment il était très- ignorant en musique, car il
(1) Goimpond. Ilttér. , pbilot. et crit de Grimm et de
Mdcrot. t. vxi, p. 194 et suif., édition de Paris. 18i9.
n^exisCe rien de plus plat ni de plus mal écrit que
les exemples de musique des ouvrages qu'il a
publiés sur la théorie de l'harmonie. Les éloges
donnés par Diderot à son système d'harmonie
prouvent, comme l'analyse qu'il en a faite, le
danger de parier de ce qu'on n'entend pas , lors
même qu'on est doué d'un esprit supérieur.
Bémetzrieder avait écrit ses principes en dialo-
gues pour les leçons qu'il donnait à la fille do
philosophe ; Diderot entreprit d'en faire un livre,
et se chargea de la rédaction de celui qui parut
80U8 le titre de: Leçons de clavecin et princtpet
d*harmonie. Il ne fit, dit-il, autre cliose que de
corriger le mauvais français tudesque ôeVaa"
teur de ces dialogues ; mais, quoi qu'il dise, il y
mit certainement lecachetoriginalquifSenl, a pro-
curé quelque succès aux Leçons de clavecin^ et
qu'on retrouve dans toutes ses productions. Ce
qui le prouve, c'est que tous les autres h'vrea
publiés ensuite par Bémetzrieder ne renferment
que dn galimatias inintelligil>le. Au reste, il est
bon de dire que ces livres n'eurent une sorte
de succès que parmi les gens du monde, parce
qu'il était alors de mode d'avoir l'air de s'occu-
per de théorie de musique, sans y rien entendre :
quant aux musiciens, ils n'eurent jsmais la
moindre estime pour le fatras de l'ex-bénédie*
tin.
Bémetzrieder a présenté sous toutes les forme»
ses obscures idées sur la théorie de l'Iiarmonie
et sur la tonalité. La liste de ses écrits est éten-
due; la voici à peu près complète : i^ Leçons
de clavecin et principes d^ harmonie; Paris,
Bloet,l77l, in-40. Ce livre, dont les exemples
de musique sont imprimés avec les caractères de
Fonmier, a été traduit en espagnol par Baila
( Voy. ce nom ) . ^ 2» Lettre en réponse à quel'
ques objections sur les Leçons de clavecin;
Parib, 1771, In-V. Je crois que cet écrit, cité par
Forkel et par Lichtentlial n'est autre que celui- d»
dont on a mal copié le litre : Lettres de M. Bé"
meltrieder à MM***, musiciens de profession,
ou Réponse à quelques objections qu'on afai^
tes à sa méthode pratique, sa théorie et son
ouvrage sur Vharmonie; Paris, 1771, in-8®. —
3* Lettre à M. le baron de S***, concernant
• les dièses et Us bémols; Paris, 1773, tn-8<>. —
40 Traité de musique concernant les tons, les
harmonies, les accords et le discours musical;
Paris, 177e, in-8*. Une deuxième édition de ce
livre a été publiée en 1780, sous ce titre : Dis-
cours théorique sur l'origine des sons de Voor
tave, sur la naissance des deux modes, sur
les dièses^ sur les bémols, et sur la formation
des harmonies, in-8o. Uue traduction. anglaise
de cet ouvrage de Bémetzrieder, par Gtflard
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333
BÊMETZRIEDER — BENDA
Bernard, a paru à Londres, en 1779, in-4*. —
5** Réflexions sur les leçons de musique; Paris
1778, in-go. — 6* Nouvel essai sur V harmo-
nie, suite du traité de musique; Paria, 1779,
in-8<>. Cet ouvrage reparut avec an nouveau
frontispice en 1781, comme une nooTelle édition.
^T Le Tolérantisme musical ; Paris, 1779,
in-S». Cette brochure de 32 pages a pour but de
faire cesser les disputes des Gluckistes et des
Picctnistes, et de pronver qu'il y a de bonne
musique de plus d*un genre. — 8<* Exemples
des principaux éléments de la composition
musicale, addition au nouvel Essai sur Vhar^
manie; Paris, 1780, in-8o. — V (bis) Méthode
et réflexions sur les leçons de musique, Nou-
velle édition; Paris, Onfroy, 1781, 1 vol. in-S**.
— 9* New tessons for harpsiehord, french and
english; Londres, 1778, in-8®. Cest une traduc-
tion anglaise accompagnée du texte français des
Leçons de clavecin rédigé par Diderot; Bé-
metzrieder la publia dans Tannée même de son
arrivée en Angleterre. Il la reproduisit, en anglais
seulement, sous le litre de JIftuic mode easy for
every capadty (La musique rendue facile k
tontes les intelligences); Londres, 1782, in-é*".
•— 10<* Précis des talents du musicien ; Lon-
dres, 1783, in^«. Dans la même année une tra-
duction anglaise de cet ouvrage parut à Londres
sous le titre de New way oj teaching musie, —
— 11° New guide to singing (Nouveau maî-
tre à chanter); Londres, 1787. '— 11» (bis) Ge-
neral instruction in Music, eontaining pré-
cepte and exemples in every branch of the
science; wUh a geometrictU explanation of
the musiccU scale ; Londres, 1790, 1 vol. in-4<'
obi. — 12"* Art of tuningi Ari d'accorder les ins-
truments à clavier); Londres, 17... — 13* A
complète treatise of music ; Londres, 1800,
iB-4*. Dans cette multitude d'écrits destinés à
mettre en vogue des idées fausses sur la tonalité
et sur Pharhionie, Bémetzrieder montre une igno-
rance complète de ce qu'on avait écrit avant lui
sur ces matières ; cependant, à l'entendre, on
croirait qu'il avait étudié tous les systèmes, qu'il
en avait constaté les défauts', et qu'il n'y avait
que lui qui eAt connu la vérité, car il dit modes-
tement, dans ses Eéjflexions sur les leçons de <
musique, page 20 : « Si on vent comparer mon
traité avec les livres français, allemands, ita-
liens, latins et grecs qui l'ont précédé sur la mu-
sique, on verra que J'ai fertilisé un terrain inculte
et négligé. »
Bémetzrieder, qui parait avoir été tourmenté
par la manie d'écrire, a publié plusieurs bro»
^Aures sur des sujets de philosophie et de mo-
rale, parmi lesquels on remarque : r Plan étun
chtb pour les philosophes de Londres^ et^
avec très-peu de modijieations, pour toutes
les grandes villes du monde : essai philoso-
phique sur une nouvelle manière de tuer le
temps; Londres, 1784,in-4«. -- r New philo-
sophieal thoughts ou man^ IHoinity , our mo-
ral ideas, reUgious war, rewduiions, and the
golden âge ( Nouvelles pensées sur l'homme, la
divinité, nos idées morales, les guerres de reli-
gion et l'âge d*or); Londres, 1795, în-4*. —
3* A new code for gentlemen; Londres, 1803,
iii-8*>.
BENCINI (Pieru-Padl), oompoaitenr dis-
tingué pour l'église, dans le style accompagné,
fut nommé maître de la chapelle Sîitine, à
Ronoe, le 1** mars 1743, et occupa cette place
Jusqu'à sa mort, qui eut lien le 6 inillet 17bâ.
Ses compositions se trouvent en manuscrit dans
quelques églises de Rome , et particulièrement
dans les archives de la chapelle Slxtine. M. Tabbé
Santini, de Rome, possède de cet auteur:
1* Deux Te Deum à quatre voii. — 2* L'hymne
de la Nativité. — 3« Des psanmes et des motets
avec ou sans instmments. — 4* Les psaumes
Beau omîtes et Lauda Hierusalem, h cinq. —
5* Huit psaumes à huit, et an Dtotf à seize,
avec instruments.
Il y a eu on autre compositear du nom de
Bencini ( Antoine ), dont on connaît, en manus-
crit, des messes et des psaumes à quatre voix.
La bibliothèque royale de Beriin possède de ce-
lui-ci nne messe à cinq Toix avec instnmie&ls,
et une autre à quatre voix, également avec or-
chestre.
BENDA (Frahçois), maître desoonœcts du
roi de Prusse et fondateur d'une école de violon,
en Allemagne, naquit à Althenatka, en Bohème,
le 25 novembre 1709. A l'âge de sept ans il
commença l'étude de la musique; en 1718 il en-
tra comme sopraniste à l'église de Saint*Nico-
Ias,de Prague. Le roi de Saxe ayant donné l'or-
dre de chercher dans la Bohême un aopvaniste
pour le service de sa chapelle, le choix tomba
sur Banda, qui se rendit à Dresde et qui Ait bien
accueilli par le ma^ de la chapelle. Après avoir
passé dix-huit mois dans cette situation, il loi
prit fantaisie de retourner à Prague; nsais sa
belle voix et son aptitnde comme musicien le
rendaient si utile au service de la chapelle, qu'il
ne put obtenir de congé, et qu'il ne pnt recou-
vrer sa liberté que par la ftiite. Il se cadia dans
un batean qui le condm'sltà Pima ; mais il ne
put aller plus loin, car on l'avait suivi dans cette
ville; il y fut arrêté, et on le ramena à Dresde.
Le voyage qnll venait de faire, le froid qui\ avait
enduré, et peut-être aussi la crainte dont il fnt
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BENDA
33S
ftaisi, lui firent perdre tout à coup sa belle yoîk
de sopraDOy et dès lors on ne mit plus d'obstacle
à son départ. De retour à Prague, il recouvra sa
▼olx, qui se changea en contralto, et cet avan-
tage le fit admettre au séminaire des Jésuites en
1733. Ses premières compositions datent de cette
époqoe ; son premier essai fut un Sizlve re$ina.
Peu de temps après Tavoir écrit, il retourna
cliez ses parents ; mais il n*y resta pas longtemps :
la néoeasité de pourvoir à son existence le fit
s^eogager dans une troupe de musiciens ambu-
lants. Parmi ceux-ci se trouvait un juif aveugle,
nommé Lœbel , violoniste fort habile qui devînt
le maître et le modèle de Benda. Fatigué bientôt
de sa vie vagabonde, celui-ci retourna à Prague
et y prit quelques leçons du violoniste Koniesek.
Lui-même se mit à travailler avec ardeur à per-
fectlomMf son talent. Tour à tour il passa en-
suite au service du comte dUhlefeld , du feld-
maréchal Meniecucnli, et du baron Andier. Ce*
lul-ci l'emmena à fîermanstadt en Transylvanie,
on il resta pendant an an. Le désir de Toir la
capitale de rAutriche loi fit quitter cette posi-
tion ; en arrivant à Vienne, il entra chez le mar-
quis de Lunéville,.ambassadeur de France. Là,
il eut le l)onneur d'entendre le célèbre violoncel-
liste Pranciscello, et d*en recevoir des conseils qui
eurent la plus heureuse influence sur son talent.
Une association s*étant fcpmfw^e entre Benda et
trois antres artistes nommés Czarth, Hœkh et
Weldner, ils se mirent en voyage et se rendi-
rent en Pologne. Arrivés à Varsovie , ils se
mirent au service du staroste Szaniowsky, qui
choisit Benda pour son maître de chapelle.
Après avoir passé deux ans et demi k la cour
de ce seigneur, il la quitta pour entrer dans
la chapelle du roi de Pologne , Auguste. La
mort de ce prince le laissa bientAt sans place,
et l'obligea d^aller à Dresde pour y trouver de
l'emploi. Là, il rencontra le célèbre flûtiste et
compositeur Quanz, qui rengagea, en 1732, pour
le service du prince royal de Prusse, Frédéric II.
A son arrivée à Ruppin, il y trouva le maître de
concerts Jean-Théophile Graun , frère du célè-
bre compositeur de ce nom. Graun était alors le
meilleur violoniste de TAllemagne ; Benda avoua
qu'il n'avait jamais entendu d'artiste qui lui eût
foit autant de plaisir, surtout dans l'adagio, et
quil avait tiré un grand enseignement de ce
qall lui avait entendu jouer. Sa nouvelle position
lui procura aussi l'avantage de prendre des le-
çons de Quanz pour rharmoaie et le contre-
point.
Le traitement que Benda reccTait du prinee
royal de Prusse Ait beaucoup augmenté quand I
Frédéric monta sur le tr6ne. Ses deux frères !
Jean et Joseph Benda lurent aussi admis dans
la cliapelte. Dans cette situation heureuse et
tranquille, l'artiste ne songea plus qo*à perfec-
tionner son talent et à consacrer sa vie entière à
son art Tant de soins, de travaux et de persé-
vérance furent couronnés par les plus brillants
8accès> et Benda parvint à un degré de perfec-
tion inconnu jusque-là aux violonistes de TAIIe-
magne. Depuis quarante ans, il était membre de
la musique du roi de Prusse, lorsqu'on 1772,
il succéda à Graun l'atné comme maître des
concerts; mais quelques années après, sa santé
se dérangea, il fut obligé de cesser son service,
et il mourut d'épuisement à Potsdam, le 7 mars
1786, à l'âge de soixante-seize ans. Burney dit,
dans son Voyage musical^ que la manière de ce
virtuose n'était celle d'aucun autre violoniste. Il
n'avait copié ni Tartini, ni Somis, ni Varacinl,
mais il avait pris de chacun ce qui avait le plus
d'analogie avec sa manière de sentir, et de tout
cela il s'était fait un style particulier. Il excellait
surtout à rendre les traits à l'aigu avec un son
pur et moelleux, quoiqu'il les jouit dans un mou-
vement très-rapide. Ses élèves furent nombreux^
ils répandirent en Allemagne ses traditions qui
ont été connues jusqu'au commencement du dix-
neuvième siècle sous le nom iVécole de Benda.
Les plus distingués d'entre eux ont été son frère
Joseph, ses deux fils, Koerbitz, IkKiinus, Fischer»
Veichtner, Bamnitz, Rust et Matthes. Benda
avait aussi formé, pour le client, ses deux filles,
femmes des maîtres de chapelle Reichardt et
WolfT, et le sopraniste Paolino. Il a composé
près de cent solos pour le violon, un grand nom-
bre de concertos et plusieurs symphonies; tous
ces ouvrages sont restés en manuscrit; on n'en
a publié que Onze tolospour le vio/on, un Solo
pour la flûte, des études on caprices pour le
violon, œuvre posthume, livre I et II, et des
Exercices progressifs, liv. 111. Le portrait de
Benda a été gravé par Polte, en 1796, et ensuite
par Laurent.
BENDA ( Jban), frère cadet de François,
musicien de la chambre du roi de Prusse, né à
Altbenatka, vers 1714, fit ses études musicales
à Dresde, et vécut dans cette ville jusqu'en 1733.
Conduit à Berlin par son frère, François Benda,
il y obtint une place à la chapelle royale; mais
il y mourut au commencement de 17 52, à Tàge
de trente-huit ans. Il a laissé en manuscrit trois
concertos de violon, de sa composition.
BENDA (Joseph ), néà Altlienatka, en 1724,.
selon l'Almanach mosical de Reichardt, et eu
1725, selon d'autres, succéda à son frère, Fran-
çois Benda, dans l'emploi de maître des concerts
do roi de Prusse. 11 avait été d'abord admi»,.
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334
BENDA
eomuM TîoloDinte, parmi les mnsidens de la
«hambre de ce monarqae, en' 1742. An eom-
menoement dn règne de Frédérlc-GoiilaDiiie If»
ea pension fnt régl^ à huit cents écus de Pnisse;
maiB le soccesseor de ce prince i*a iSMnîte à
deox cents. Jos^h Benda est mort à Berlin en
1804, dans la qnatre-Tingtièine année de son
âge. Quoiqu'il ait beaucoup éerit, aucune de ses
compositions n*a été gravée.
BENDA (GBOBon), compositeur, n'était
pas frère des trois artistes précédents, comme
le dit Gerber dans son ancien lexique, mais
leur cousin. Il naquit à Jongbunslao,eB 171). Son
père, simple tisserand dans ce Tillage, fut son
preinier maître de musique et lui enseigna à
jouer du hautbois. Il se livra aussi à Tétudedu
▼iolonetdu clavecin, et devint d*une habileté re-
marquable sur ces instruments. En 1 740, lorsque
François Benda appela près de lui sa famille k
Berlin, Geofges perfectionna ses talenta sur les
beaux modèles que lui offraient les artistes de la
capitale de la Prusse. Admis dans la chapelle
du roi, comme second violon, il eut de fréquen-
tes occasions d'entendre les composiUoos de
Graun et de Basse, et de fbrmer son goût sur leur
modèle. Ce fut à peu près la seule éducation
nrosieàle qui! reçut comme compositeur, car il
ne voulut jamais se donner la peine d*étodier le
contrepoint, ni même Tliarmonie. La place de
maître de cliapelle du duc de Saxe-Gotha étant
devenue vacante, en 1748, par la mort de Stool-
xel, Benda l'obtint et quitta le service du roi de
Prusse. Le duc, Frédéric III, était un amateur
passionné de musique d'église; il demanda beau-
coup de Messes, de Passiona et d'Hymnes à son
nouveau maître de chapelle; le talent déployé
par Benda dans ces ouvrages révéla à l'Allema-
gne l'existence d*on artiste de mérite. Le prince
Alt si Bstisfait de ces productions, quil con-
sentit, en 1764, an voyage que Benda voulait
faire en Italie, et qu'il en paya les frais* Déjà le
compositeur était connu par ses belles sonates
et ses concertos. Il joua Tun de ceux-ci à la
cour de Munich, lorsqnll partit pour l'Italie,
et l'électeur lui donna une belle montre d'or en
témoignage de sa satisfaction. Arrivé à Venise,
Benda courut au théâtre, pressé par le besoin
d'entendre de la musique italienne. On jouait un
opéra bouffe de Gnluppl. Acconlnmé comme
il l'était à la musique forte d'harmonie et riche
de modulations, lecorapoeitenr allemand ne oobb-
prit pas le mérite des mélodies simples, naturel-
les et spirituelles de Gainppi, et son dégoût pour
cette musique devint si fort, qu'il ne voulut pas
rester dans la saUe jusqu'à la fin de la représen-
Ution, et qu'il s'enfuit malgré les observations
du directeur de musique Bnst, qui PavKt i
pagné dans son voyage. Rust, mieux disposé
que Benda à goûter le charme de In moaique
italienne, non-seolementéeoute la pièce jaqn'au
boot , mais y retourna tous les soirs. Éloané de
sa persévérance, Benda voulut cMon teoterme
épreuve, et prit enfin le parti d'aller eBteMho en-
core oelte musique qui lui avait tant déplu d'a-
bord. Cette fois il y découvrit un charme q» le
captiva jusqu'à le Adre assister à toutes les npré-
sentations. Devenu enfin passionné poor tes for-
mes italtennes, il s'en servit pour modifier sa
msnière, qui, depuis lors, prit le caractère ilalo-'
germanique que Benda a conservé dans toutes
ses productions Arrivé à Rome, Benda y écrivit
un moroeaa d'église pour l'anniversaire de la
naissanee du duc de Saxe<<k>lha; ce aMNcenu,
considéré comme un de ses meiltenn ouvrages,
n'a point éte publié.
De retour à Gotha, en 1766, Benda y écrivit
ses opéras de Ciro rietmoiciuto et de /{ taon
BÊarito. Ces ouvrages furent suivis de ia Faire
de village f petit opéra comique; de Walder,
opéra sérieux ; d'itrlane à Pfaxoe^ doodrame;
de Médée; du BtIcAeron; de PygmaUom^ mo-
nodrame de Rousseau; de Roméo ei JuUéiU;
éekkLoi tartare ; de Lucas et Barbe^ opéra co-
mique, et de VBnfant trouvé. Après te brillant
succès de tontes ces compositions, Benda jouis-
sait de la plus belle rép^itation et du sort le
plus doux à la cour de Gotlia ; cependant il quitta
tout à coup cette position , renonça aux dous/t
cents thalers de traitement qu'il recevait chaque
année, et, sans même demander de pension
poor ses longs services, il s'enfuit, en 1778, à
Hambourg , où Schroeder lui confia la direc-
tion de l'orchtttro de son théâtre. Bientôt fati-
gué de la dépendance où te mettait son service.
Il se rendit à Vienne, s'y fit entendra avec succès
dans un concert, n'y vécut point heureux, et prit
enfin le parti de retourner à Gotiia, oh U pria le
prince de lui pardonner sa faute. U en reçut
deux eeote thalers de pension annudte; te suc-
cesseur de ce prtece, le duc Auguste de Saxe-
Gotha, y ijouU deux cenU autres thatera. Alors
Benda se retira à Geofgentiial, agréable village à
trois Ueoes de Gotlia, et y employa les loisin de
sa solitude à rassembler tous les morceaux quil
avait écrite pour te piano, dans te dessein d*ea
donner nne édition complète.
En 1781, des propositions lui furent faites
poor se rendre à Paris, où Ton venait de In-
duire son opéra ^Ariane à Piaxos ; il ne se dé-
cida qu'avec peine à ce voyage, parce quil avait
atteint sa soixantième année; mais les instances
devinrent si pressantes, qu'il accéda enfin aux
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BENDA
835
offres qo\ lai étaieBt faites. Il dirigea Itti-même
ia mise en soèoe desoB ouvrage; mais il se re-
pentit ensuite de sa oondeseendaBce, la pièce
n*a;ant poiot eu de tocoès. De retour à Geor-
gentbai, il semblait 8*7 plaire; mais tout à ooup,
par on de œs eapriees doat sa Yie oflHt de nom-
breoK exemples^ il alla demeurer à OrdnifT, se
fstigoa bienlM do son séjour dans cette Tille et
se retira» eo 178S» à Boonebourg où il exprima,
qoatre aua aprèa, rennoi qui le dévorait dans une
sorte d'élégie en musique connue sous le nom
des Plaintes d€ BendaiBenda's Kktgen). Fa-
. tigaé do monde et de lui-même, il alla, peu de
temps après, cberelier une solitude è Koestritx,
où il monnit le 6 novembie 1795, à Tftge dVnvi-
Ton M>ixante-treizeans.Dans ses dernières années
son art avait pour lui si peu de cbanne, que,
lorsqu'on le pressidt d'entendre quelque artiste
distiogoé, il répondait : «ne simple fleur me
procure pHu de Jouissances que toute la mu-
sique,
Benda aimait beaucoup les plaisirs de la table,
semblabie en cela à JomelH,- Haendel et Gluck.
LorMiuMl composait, il écrivait fort vite ; mais
il psssait la plus grande partie du temps dans
une vagtie rêverie qui Pempèeha de produire
autant quil aurait pu le faire dans une carrière
aussi longue que la sienne. On voit dans ses let-
trei, publiées par Scblicbtegroll, qu'il médita
beaucoup, vers la (In de sa vie, surriromortalite*
de rime, à laquelle il ne croyait pas. Il y a lieu
de penser que son cœur était sec autant que sa
tête était fantasque. On rapporte sur lui l'anec-
dote suirante. Sa femme Tenait d'expirer dans
ses bras; à peine eut-elle rendu le d«niiersoo-
pir, que Benda se précipita sur son piano et
chercha à exprimer sa douleur par des modula-
tions mélancoUqoes; mais bientM, préoccupé de
ses successions d'accords, il oublia l'objet de son
improvisation, et lorsqu'un domestique vint loi
demander s'il lUIait envoyer des lettres de faire
part, il entra dans la chambre de sa femme pour
la consulter sur ce sujet, et ce ne fut qu'en aper-
cerant le corps inanimé qu'il se souTint du mal-
heur qui Tenait de le frapper.
Benda aTait reçu de la nature des idées mé-
lodiques reinplies de grftce et d'expression ; bien
qoMI n'eftt point fait d'études, son harmonie est,
en général, pure et correcte; tout ce qu'il a écrit
est d'un caractère gracieux, et ses ouvrages ont
toujours été entendus avec plaisir ; néanmoins le
cachet de lluTention 7 manque, et c'est à oeia
qu'il faut attribuer le profond oubli ob ces pro-
ductions sont déjà tombées. Parmi ces composi-
tions, celles qui y ont été considérées comme les
meilleures sont : lo Vouverture d'Ariane. —
20 Un ebcbur de Médée. ^ 30 Les Plaintes d^A-
miftUe sur la fuite de Lalage^ cantate compo-
sée en 1744, dans la Jeunesse de l'auteur. --
40 Plusieurs morceaux de musique d'église. —
50 Ode sur la mort de la ducliesse de Saxe-Go-
tha, épouse de Frédéric III, morceau qui fut en-
suite exécuté pour la mort de Lessing. — 60 Plu-
sieurs scènes et un chcsur de Boméo et Juliette*
On a publié, de la composition de Benda : lo Sei
soiiafe per il eembalo\ Berlin, 17&7. •—
2P Plaintes (TAmynte sur la fuite de La-
loge; ibid., 1744. #- 30 la Faire de village,
opéra comique réduit pour. le piano; Leipsick,
1776. — 40 Walder, opéra sérieux ; Gotha,'
1777. — 50 Ariane à Itaxos, duodrame; Leip-
sick, 1778. Une édition plus complète de la par-
tition de cet ouvrage; ibkl., rgl . — fio Médée ;
Leipstek, 1778. — 70 Xe Bûcheron, opéra co-
mique; ibid.y 1778.— 8» Pggmalion, mono-
drame; Leipsick, 1780.— 9» Roméo et Juliette,
partition réduite pour le piano; iicipsick , 1778.
— 10<> Deux concertos pour le clavecin, avec
accompagnement de deux violons, alto et basse ;
Leipsick, 1779. — 11* Colleclion de différente
morceaux pour le piano, !■*, 2* et 3"* suite;
Gotha et Leipsick, 1780 et 1781. — il» Coliec-
tion d^airs italiens, partitloos réduites pour le
piano; Leipsick, 1781. — IS» Airs et duos de
la Loi tartare, mélodrame, pour piano et vio-
h>n; Leipsick, 1789.— i^Céphaleet VAurore,
cantete de Weiss,avec accompagnement de deux
flûtes, deux violons, alto, violoncelle et piano;
Leipsick. — 150 Les Plaintes de Asnda, cantate,
avec accompagnement de deux flûtes, deux vio-
tons et basse. Parmi -les oompositions faiédites
de Benda on remarque plusieurs années com-
plètes de musique d'alise, des pièces de circons-
tance, des symphonies, des sonates, des concer-
tos de piano, et le mélodrame Almansor. La
Bibliothèque royale de Berlin possède en manus-
crit environ cinquante cantates d'église et autres
de Benda, à quatre Toix et instrumente ou à voix
seuksa, des odes également à quatre voix et or>
chestre, et les partittons autographes de phiaieurs
messes, choeurs, trios, etc.
BENDA (FaÉDémc-GoiLLAanB-HBiiai), fils
atnéde François, naquit à Potsdam, le 15 juil-
let 1745. Digne élève de son père pour le Tiolon,
il fut admis au nombre des musiciens de te diam-
bre du roi de Prusse ; mais il se distingua sur-
tout comme claTedniste et comme compositeur.
En 1789, il écrivit ion opéra allemand ifOrpMe,
pour l'impératrice de Russie, qui lui envoya la
grande médaille d'or qu'elle avait fait frapper
pour l'inauguration de la stetue de Pterre 1*'. Il
reçut aussi de Paul 1*' une lettre flatteuse, datée
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S36
BENDA — BEMDELER
4u M novembre 1796, avec une boite d'or émail-
lée, eomme récompense de quelques- ans de ses
ouvrages qu*il avait envoyés à oe monarque Son
oratorio Die /ûnger ( Les Disciples), qui fut exé-
cuté h BerKn, en 1792, fut très-applaudi. Outre
ton Orphée, qui fut publié en partition pour le
piano, on a encore de sa composition : lo Six
trios pour deux violons et bag<e, op. K -^ 2® Deux
concertos pour violon et orchestre, op. 2. — -
3* Trois trios pour clavecin , violon et basse,
•p. 3. — 4* Trois concertos pour la flûte, op. 4.
— 5» Trios pour clavecin, op. 5. — 6o Sonate à
quatre mains,op. 6; 7<* Sept sonates séparées pour
* davecin ou harpe, avec flûte ou violon et basse,
publiées à Berlin, de 1788 à 1793. — 8o Un solo
pour flûte et ba.<»e, 1792. — 9o les Grâces, can-
tate, avec accompagnement de piano ; Leipsick,
1792 ; 10<* Six concertos de violon à cinq parties,
en Mss. — 1 lo Six solos .de flûte en Mss. —
120 Oie Junger am Grabeihes disciples an
tombeau), oratorio.
BENDA ( CHAiiLEs-HBaHàinf-ULiuc ), fils ca-
det de François, naquit à Potadam, le 2 mai
1748. Élève de son père pour le violon , il fut
celui qui approcha le plus de sa belle manière
dans l'exécution de l'adagio. Comme presque
tous les membres de sa famille, il fut musicien
de la chambre du roi de Prusse. Il a écrit quel-
ques solos pour son instrument.
BENDA (FEénéaiG-Loois), fils de Georges
Benda, naquit à Gotha, en 1746. Devenu habile
sur le violon, il fut nommé chef d*orchestre dn
petit théâtre de Seyier, en 1778. Quatre ans après
on rappela à Hanau pour y prerdre la direction
du tliéfttre. il s'y maria avec mademoiselle Rietz,
cantatrice célèbre, connue depuis sous le nom
de madame Benda, fit avec elle un voyage à
Berlin et à Vienne, et entra, en 1783, au service
du doc de Mecklenbourg, avec un traitement de
mille écus de Pmsse. De' là, il passa à Kcenigs-
berg, en l789, comme direetenr des concerts;
mais il ne jouît pas longtemps de cet emploi, car
il mourut le 27 mars 1792, à l'âge de quarante-
six ans. Ses compositions \fis plus connues sont :
10 le Barbier de Séville, opéra représenté à
Hambourg, en 1782. — 2o Trois concertos de
violon; Leipsick, 1779. — 3o Trauerkantale
au/ den Tod de* Herzogs von Meehlenburg
( Cantate funèbre sur Ui mort do duc de Meck-
lembourg), 1785. *— 4o Dos Vater unser, Kan*
taie (la Pater noster), 17S3. — 5o I>er Tod^
Kantate ( la Mort, cantate) , 1788. — 6o Die
Religion, Kantate, 1790. — 7o Le Ballet des
Fous, en 1787. — 8o Die Verlohung (Les
fiançailles), opérette, en 1790, à Kœnigsberg.
— 90 X^nUe, opérette, en 1791, gravé en par-
tition de piano; Kœnigsberg, 1791. — loo Ma-
rie chen (Ja petite Marie), opérette, en 1792,
à Kœnigrtieig. C'est son dernier ouvrage.
BENDA (EuiEsv-Fnéntfnic), fila de Joseph
Benda, naquit à Berlin , en 1747, et entra dans
la musique du roi de Prusse, après avoir adievé
ses études rouMcales. En 1770, il dirigeait, con-
jointement aven Bachmann, le concert des ama-
teurs de Beriin, qu'il avait fondé. Toot annonçait
en lui un artiste dn premier ordre, lorsqu'il fol
enlevé à ses amia par une fièvre ardente , le 31
mars 1778, dans la trente et unième année de
son âge. La société de concert honora sa mé-,
moire par une musique funèbre solenneUe. Il a
fait imprimer en 1769, à Leipsick, un menuet
avec Yariationfl pour le piano*.
BENDA (MAOAnB). Voyesi Hbviib.
BÊNDA (Feux), né à Skalskaen Bohème,
vers le commencement dn dix-huitième siècle,
est compté parmi les plus grands organistes de
l'Allemagne. U toucha d'abord Toigue dea Ser-
vîtes à l'église de Saint-Michel à Prague, pa&sa
ensuite chea les frères de la Miséricorde, dans
la même ville, et 7 mourut en 1768. Il a laissé
en manuscrit beaucoup d^oratorios, de messes,
de litanies, mais il ne paraît pai qu'on en ait
rien imprimé. Segers avouait que c'était à Benda
qu'il devait ses connaissances musicales et son
talent comme organiste. Ses principaux orato-
rios sont : |o L'innocence aeciuée, ou ie Sau-
veur du monde, composé en 1760; — ^ La
douloureuse Mère de Dieu, en 1771 ; — 3» Za
Crucifiement, 1762.
BENDELëR (JsÂHPniuppB), diantre
au collège de Quedlimbourg, naquit à Biethnord-
hauseo, Tillage près d'Erfûrt, vers 1660, et mou-
rut d'une apoplexie foudroyante dans l'église de
Quedlimbourg, vers 1712. On a de lui les ouvra-
ges suivants : Melopeeia practica, an sieh hal-
ten aile musikalische Brfindungen %war ouf
gewisse Maass, etc. (Mélopée pratique ou Mé-
thode sOre pour s'instruire dans les connaissan-
ces musicales); Nuremberg, 1686, in-fol. Jignore
si cet ouvrage est le même que celui qui e^t ciié
par Walther, fH, d'après lui, par Gerberet For-
kcl sous ce titre : JErarium melopostieum ; Nu-
remberg , 1 688, in fol. de huit feuilles. C'est peut-
être une nouvelle édition dn livre précédent ;.
çeut-ètre aussi ne s'agit-il que d'exemplaires
différents de la même édition dont on a cliange
le titre; — 2» Organopœia, oder Unterweisung^
vie eine Orgel nach ihren Baupistûcken, als
Mensuriren, Àblheilung der Laden, Zufali
des WindeSfStimmung oder TempereUur,eic.i
Francfort et Leipsick, sans date, mais rétmpriroé
à Mersebourg, en 1690, in-4o de six feuilles, tce
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BENDELER — BENDER
337
aourelle édîtlon a paru à Francfort, sous ce ti-
tre : Orgelbaukunsi ( L*art du facteur d*orgues),
17S0, iii-4*; —30 iHrectorium musieum, oder
^rûnditcàe Sràrterung derjenigen SlreUfira-
gen , weiehê zvfUclten dêcl^ul'RectorUnu und
'CantorUnu iiàer drnn IHrécUnio musko mo-
iwirt worden; Quedlinbonrg, 1706, 2& pages
1ik-4* ; — 4* Coilegium tmuicum de composi-
Hone^ MHS. Ce livre est cité par Matthesoo dans
son Arc de triomphe musical (Ehrenp/orU
mus. ). Les ouvrages de fieodeler prouveat que
leur auteur avait plus de savoir que de critique
«I de pliîloAophie dans la tête.
BENDELER (Saumon), tils du piéoé-
tlent, et basse-contre de la cliapelle et de la
<:hanibre du du0 de Brunswick, naquit à Qued-
iinboiirg, en 1683. Son père, ayant reconnu ses
heureuses dispositions pour la musique et la
beauté de sa voix, lui donna les premières le-
vons, et eut lieu d'être satisfait des progrès de
son fila. Parvenu à Tâge de puberté, celui-ci ac-
quit un timbre de voix si fort et si pénétrant ,
-qu'aucun autre chanteur ne put lui être com-
paré. Quelle que fâl l'étendue d^une église, cette
voix prodigieuse se faisait entendre également
parto«it, et semblait ébranler la voûte. Bendeler
fit un voyage en Angleterre, où on lui offrit de
grands avantages; tnais il préféra une place h
l'Opéra de Hambourg. Il y obtint le plus grand
succès, ainsi qu'à Leip^ck et à Brunswick. Dans
un voyage qu'il fit a Dantzick , il touclia l'orgue
de l'église principale. Après avoir préludé, il dé-
ploya tout à coup la force de sa voix étonnante.
Un bruit soudain qui s'éleva dans l'église inter-
rompit l'office et le chanteur : la femme d'un
des principaux sénateurs, épouvantée par cette
voix terrible, venait d'accoucher heureusement
d'un' fils, son mari, tourmenté de la goutte, fut
si transporté de joie à cette nouvelle, qu'il se
trouva guéri sur-le-champ. Instruit du nom de
celui à qui il devait ce double bonheur, il invita
Bendeler, avec une société nombreuse, au repas
du iMptême, et mit sur son assiette une somme
<\e trois cents ducats, en lui exprimant sa re-
•connaissance pour le service qu'il venait de lui
rendre, comme accoucheur et comme médecin,
luette aventure fit connaître Bendeler, et Ini ouvrit
l'entrée de toutes les bodétés. Ce singulier chan-
teur est mort en 1724.
BENDKR (Jacques), né k Bechtheim, près de
Worms, en 1796, commença l'étude de la mu-
sique à l'âge de dnq ans, sous la direction de
Moeser, organiste de cet endroit. Après avoir
appris pendant quatre ans à jouer du piano,
Bender reçut des leçons de violon de son père,
pu» il alla à Worms, où Alfuldisch, maître
BIOGR. UNIV. DES MUSICIENS. — T. I.
de musique de la ville, lui enseigna à jouer de
plusieurs instruments et lui donna quelques le-
çons d'harmonie. Les progrès de Bender sur la
clarinette furent rapides, et bientôt il fut consi-
déré comme un clarinettiste dislingué. De re-
tour à Bechtlielm, Bender reprit ses études
d'harmonie, et commença à écrire quelques mor-
ceaux pour les instruments k vent. A l'âge de
vingt et un ans, il entra comme chef de musique
dans le sine régiment d'infanterie du royaume
des Pays-Bas. Après dix années de service, il se
retira dans la petite ville de Saint-Nicolas, en
Belgique, en qualité de directeur de musique, et
y organisa une société philharmonique. Appelé à
Anvers, en 1833, par la Sociélé royale d'har-
monie, il fut chargé des fonctions de chef
d'orchestre de cette société, et se fixa dans cette
ville. Bender a arrangé plusieurs ouvertures en
harmonie militaire, et a composé des fantaisies,
des pots-pourris pour des orchestres d'instru-
ments k vent, amsi que des concertos pour
divers Instruments. Quelques-uns de ces mor-
ceaux ont été publiés par MM. Schott fils, de
Mayence; les autres sont restés en manuscrit.
Bender est mort à Anvers le 9 août 1844, à l'Age
de quarante-six ans.
BëNDER(Valbntin}, frère cadet du pré-
cédent, est né a Bechtheim, en 1800. A TAge de
six ans, il entra dans l'école de l'organiste Mœ-
ser pour y apprendre les premiers prindpeg de
la musique ; puis il reçut de son père quelques
leçons de violon ; mais il abandonna bientôt cet
instrument pour l'étude de la flûte , où il fit de
rapides progrès. Lorsque son frère revint de
Worms, Valentin étudia la clarinette sous sa di-
rection. La nature l'avait particulièrement des-
tiné k cet instrument, sur lequel il acquit en peu
de temps un degré d'habileté remarquable. Après
avoir voyagé avec Jacques Bender, pour donner
des concerts, il entra^ en 1619, comme clari-
nette solo dans le 31* régiment d'infanterie def
Pays-Bas, dont son frère était chef de musique.
Il n'occupa cette place que pendant dix-huit
mois ; après ce temps il passa au service de
France comme chef de musique du ôl'ne régi-
ment de ligne, et fit en cette qualité la campagne
d'Espagne de 18)3; puis il quitta son régiment
qui devait passer aux colonies, pour entrer dans
le 59*; mais il occupa peu de temps cette place,
ayant été appelé à Paris où on lui proposa la di-
rection d'un corps de musique qu'on devait or-
ganiser en Egypte pour le service du vice-roi. Il
n'accepta point les propositions qui lui furent
faites à ce sujet, et II se rendit à Anvers, en 1826,
comme directeur de la société d'harmonie. A
l'c|)oque de la révolution de 1830, il prit un en-
22
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838
BENDER — BENÊDICT
fjagement comme chef de musique dans le l^"* ré-
giment d'inranterle belge ; deux années après, il
fut chargé d'organiser le beau oorp» de musi-
que du régiment des guides, dont il est aajour-
d'hui le chef avec le titre de directeur de la mu-
sique militaire de la maison du roi. M. Bender
possède un Tort beau talent sur la clariiiette et
mérite d*è(re compté parmi les virtuoses sur cet
instrunnent. Il a com|K>6é plusieurs morceaux de
musique militaire, et l'on a gravé de lui trois
airs variés pour la clarinette, avec accompagne-
ment d'instruments à vent; Paris, A. Petit.
BEND1NEI.LI (âocostb), chanoine régu-
lier de Latran, naquit à Lucques, vers 1650. fio-
noncini le cite (Mus. prat, p. Il, c. 12.) comme
un habile contrapuntiste, et donne un canon à
quatre voix de sa composition au titre de son
Musicien pratkfue.On a de Bendinelli : I** Can-
tiones sacrx ^«Jiigue ooc.; Venise, 1585; —
2o Sacrarum cantionum 5 vœum lia. II; Ve-
neiiUf Amadinum, 1588, in-4''; — 3« Sacra om-
nium soUmniiatnm Vespertina psalmodia ^
quatuor voeibus concinenda, duoque Virginis
cantica^septem ttocto vocibusdecanlanda ; Vé-
rone, 1594, in-4*; — A'^Cantionessacrxquinque
vocum; Francfort-sur-le-Mein, 1604, in-4''; ce
sont les deux livres de motets précédents réunis
dans un seul recueil ; — 6** Canliones sacra quoF-
tuor vocum; ibid., 1604, in-4''.
BENDL (Cbarlbs), compositeur de musique
dft danse, à Vienne (1840 à 1850), y a publié en-
viron KOixante-dix œuvres de valses et de qua-
drilles, pour Porchestre et pour le piano, chez
Haslinger.
BENDI7SI (FftAiiçois), né h Sienne, dans la
première moitié du seizième siècle, a publié :
Opéra nova di balli a quattro , da sonore e
cantare; Milan, 1609. La première édition de cet
œuvre a paru à Venise, ciiez Antoine Gardane,
en 1553, in-4° obi.
BENECKEN (FRéDéaic-BcMaiARDT), né vers
1760, Tut d'abord candidat de théologie è Wen-
ningsen et obtint, vers 1790, la place de prédi-
cateur à Ronneberg, près de Hanovre, où il est
mort en 1818. Il s'est fait connaître par on recueil
d'airs et de six menuets pour le piano, Hanovre,
1787. Il a publié aussi : Airs et morceaux de
différents caractères; Hanovre, 1799. Enfin,
on a de lui des clianls avec accompagnement de
piano, qui ont été publiés dans la même ville è
diflTén^ntps époques.
BENEDETTl (Piebre), musicien florenUn,
vécut au commencement du dix-septième siècle.
Il était membre de l'Académie des JSlevati de
Florence, sous le nom de VInvaghito, Un livre ^e
ses compositions pour le chant, dans les nou-
velles formes à la mode an commencement d»
dix -septième siècle, avec la liasse conliDUf,a été
imprimé tous ce titre : Le Musiche di Piero (sic)
Benedeitip ete.;Fiorenu, I6ii, in-M. Le second
livre a paru deux ^ après; il est inlilulé : àfu-
siehe di Pietro SenedeltU... Làbro seconda. In
Venetia, 1613» in-fol. A la fin du premier livre
on titmve le dialogue de P/it^a e Pastori^ par
Marco de Gagliano, et une autre pièce de Jacques^
Perl.
BKNEDETTl (Pisrrb), chanoine de la Col-
légiale de Spolète et nsaltre de chapelle de l'église
d'Apiro, dans les États romains. Né à AMiae, dans
les États de l'Église, vers 1685, il vécut dans la pre-
mière moitié du dik-hailiènie siècle. On l'appelle
sur les titres de ses composil^ns, Benedetti
d^Assisi, pour le distinguer de l'ancien Benedetti
de Florence. Il s'est fait Connaître comme com-
poeiteur par les ouvrages intitulés : l* O/fertori
per tutte le domàniche a due ooci coC basso
per VÔrgano ; Bologne, Siivani, 1715, in-4**; —
2* Mesie concertate a 4 voci con violini ed or-
gano; Venise» 1715, in-4o; — 3*^ AntifonedeUa
beata Vergine,con violini e senza, a 4 voci;
Venise, 1716, in-4''.
BÉNÉDIGT (JuLss), compositeur et pianiste
distingué, est né à Stuttgart, le 24 décembre 1804,
d'une famille Israélite. Pendant qu'il suivait les
cours du gymnase Je sa ville uatale, on lui
donna pour maître de piano Louis Abeille, bon
pianiste et maître des concerU du roi de Wur-
temberg. Ses progrès furent si rapides» qu'à l'âge
de douze ans il était d^à considéré comme un
virtuose sur son instrument. 11 possédait aussi
quelques connaissances d'harmonie. Son père,
banquier fort riche, ne mit point d'obstacle au
développement de son talent pour la musique; il
exigea seulement qu'il achevAt ses études dans les
langues anciennes an gymnase de Stuttgart. Elles
furent terminées en 1819, et dans cette même
année le ieune Bénédict fut envoyé è Wdmar
où il reçut des leçons de Hummel. En 1820 , il
alla à Dresde où il devint l'élève de Ch.-M. de
Weber pour la composition, Wcber, qui tra-
vaillait alors à son opéra d'Eurganthe, était
arrivé a l'époque la plus brillante de sa carrière.
Une étroite amitié unit bientôt lé mattre et l'é-
lève ; elle s'accrut encore dans les voyages
qu'ils firent ensemble à Berlin, à Vienne et en
plusieurs autres lieux, pour assister aux pre-
mières représentations de ces ouvrages. A
Vienne, Bénédict fit la connaissance de l'enhie-
preneur de tliéAtre Barbaja. Sur la recomman-
dation de Weber, il fut nommé, en 1823, direc-
teur de musique de l'Opéra allemand de cette ville ;
mais deux ans après il quitta celte place poui
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BENÉDIGT — BENEDICTUS
faire arec B^rbaja an grand voyage en Allema-
gne et en ItaUe. Arrivé à Naplee, l'entrepreneur
lui confla la direction de la musique d'un dea
théâtres quil administrait. Bénédlct cootinoa
d'occuper ce poste après la retraite de Barinja.
Depuis lors cet artiste a fiiit, en 1830, en
voyage à Paris, où il semblait vouloir se fixer;
mais, changeant ensuite de projets, il se rendit à
Londres , y fit la connaissance de M"^ Malibran
ainsi que de De Bériot, et retourna à Naplesavec
eux. Il y resta encore pendent quelques années ;
puis il alla se fixer à Londres en 1838. Devenu le
proresseuT de piano à la mode, il y eut un grand
nombre d'élèves et donna chaque année des eon-
certs dans lesquels il réunissait les artistes les
pins renommés, et qui eurent longtemps la vogue.
En 1839, il avait accepté la place de dièf d'ôr-
cbestre du tliéAtrede Drury-Lane; mais il ne con-
serva pas longtemps cet emploi qui Tempéciiait
de se Kvrer h ses autres occupations. En 1860 il
a fait un grand voyage en Amérique avec la cé-
lèbre cantatrice Jenny Lind, et y a donné avec
elle une muitKude de concerts dont les t)énëfices
fie sont élevés, pour sa part, à 10,000 livres ster-
ling (250,000 francs). De retour à Londres au
mois d'août 18S1 , il partit immédiatement après
pour ntalie avec sa famille. Ce voyage fut pour
Bénédict l'occasion de grands chagrins ; car son
(ils aîné Tut tué sur le- bateau à vapeur de la
Saâiie, par la chute d^one cheminée dé la machine,
et sa femme mourut à Na'ples peu de mois après.
En I8à7, Bénédict est revenu à Londres , où il a
repris le cours de se» occupations comme com-
positeur et comme professeur de piano.
M. Bénédict s'est fait connattre avautageuse-
ment comme compositeur de musique instru-
mentale et s'est exercé avec quelque succè:) dan<t
l'opéra. Pianiste distingué, il unit Téli^anee et la
clarté à la chaleur d'Inspiration, lorsqu'il exécute
la musique de3 grands matlres ou la sienne. Ses
œuvres pour le piano conMstent en deux con-
lertos, œuvres 13 et 29; un coneertino en la
Iiémol pour le même instniment, œuvre 18;
Leipsick, Hofhieister ; un rondeau brillant avec
orchestre, œuvre 5; Vienne, Diabelli; une sonate
pour piano et violon, œuvre l*'; une sonate pour
piano Seul, œuvre 2, et une autre, œuvre 3;
un rondeau , œuvre 4 ; Introduction et varia-
tions sur la Straniera; op. 16; Paris, Bran-
dus; les Charmes de Portici, rondo brillant,
op. 19; ibrd; Notre-Dame de Paris, rêverie mu-
sicale, op. 20; ibid ; Fantaisie sur les Soirées mu-
sicales de Rossini, op. 25; ibid ; Souvenirs de
yaples , fantaisie sur des airs napolitains, op. 1 1;
Vienne, Hassltnger; Fantaisie sur les motifs
il'Anna Bolena, op. 14; Souvenir d'Ecosse,
a»9
fantaisie, op. 34; Paris, Brandus ; Caprices, op . 38;
Ibid.; beaucoup d'autres morceaux du uoénoe
genre; avec de Bériot, duo brillant pour piano
et violon sur des motifs de la Somnambule ; Pa-
ris, Brandus ; Fantaisie pour piano et violon sur
la Norma; ibid ; le FruU de VÉtude^ six duos fa*
dles; idem, ibid.; etc. Comme oompositeur dra-
matique, il a donné A Naples, en I829, Brnmto
eOiacinta, opéra bouffo; Us Portugais à Goa,
opéra sérienx, en 1830; ce dernier ouvrage a été
joné à Stuttgart, en 1 83 1 iJJn anno ed un giorno,
en 1837 ; The Ggpsy's Waming (la Prédiction de
la Bohémienne )y opéra roinantique représenté à
Londres en 1838, puis à Berlin et dans d'butres
villes de l'Allemagne; la Fiancée de Venise,
représenté à Londres^ en 1844; ^Ae Crusaders
(les Croisés), opéra sérienx, à Londres, en 1846,
et à Munich en IS.'^S; ouverture festivaie, 1857.
BENEDICTUS*» ou BENOIT, snmommé
d'Âppemell , parce qu'il était né dans la fjetite
ville de ce nom, en Suisse, fut un musicien dis-
tingué du seizième siècle. On l'« souvent confondu
avec Benedictus ou BenoU Ducis, musicien
belge qui brilla dans le même siècle, mais qni est
nn peu plus ancien (Voyez Duos). Des documents
puisés dans leserchives du royaume de Belgique
et dans celles de l'église Notre-Dame d'Anvers,
fonmissent des renseignements suffisants pour
établir et constater la différence de ces deux ar-
tistes. Tout ce que Gesner (Biblioth, univ.),
6. Walther (Musikal. Lexihon), Gerber {Neuos
Lex. der Tonkûnstier), Kieseweter (GescA. der
Europ. AbendL od, unserer heutig. Musik,
p. 16), Schilling (I/nit^. Lexihon der Tonkunst^
1 1, p. 554), et d'autres ont écrit sur ce sujet, doit
être considéré comme non avenn. Le document
des archives du royaume est une série de comptes
de la chapelle de Marie, reine de Hongrie, sœur
de Charles- Quint, qni fbt gouvernante des Pays-
Bas après Marguerite d'Autriche, depuis 1530
jusqu'en 1555 On trouve dans ces comptes Jean
Gossins , maître des enfants de chœur de la cha-
pelle royale, à Bruxelles, lequel eut pour succes-
seur Benedictus Appentélders, depuis 1539
jusqu'en 1 555. Dans le même temps, on voit que
les organistes de ta cliapelle étaient Jacques Buc-
quet, Sigismond Vyer et Boger Patliie. Glacs
Vander Ryt était raeouireur d^orgues, et Vin-,
cent Bigler éUit noteur et joueur de viole. Le
nom de Benoit d'AppenzetI figure dans les comptes
jusqu'en 1555, époque du départ de Marie pour
l'Espagne. La chapelle fut alors supprimée et
bientôt après éclatèrent les troubles des Pays-Bas.
On ignore ce que devint Benoit d'Appeniell après
1555. Le seul ouvrage où l'on trouve des compo-
sitions de cet artiste, avec son nom et Pindica-
22.
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S40
BEIŒDiCrUS — fiENEIXI
tim da lieu de sa naissance est intitulé : tÀber
primus eeelesiastiearum canlianum quatuor
vocum, vulgo motela ooeant^ tamex VeUri,
quam Ncioo Tettamento^ at aplimU qttibtuquB
hufus xtatU musieis compatitammf AtUvotr-
pUe, Tilman Sutato, 1553, in-4». Une deuxième
édition de ce recueil a été publiée diei Sootto, à
Venise, en lft55.D*autrei recueils oontienneot dee
pièces avec le nom de Benêdidus, mais sans
autre désignation ; en sorte qnll est incertain si
ces morceaux appartiennent an musicien d*Ap-
penadl ou à Benoît Ducis. Ces recueils sont in-
titulés : 1* Seleetissinm nec non familiaris-
sinue cantionei tiltra antum. Varia idkomaU
voctcifi, iam mulliplicium quam etiam path
earum. Fugx ut vocantur^ a $ex wqtte ad
duos voces, etc.; Augtuim VindeUcarump Mel-
ebior KrieMtdn, 1540, petit in-8« obi. —
2* Cantiùnes septem, sex eiquinque vocum; iUd,
1545,in-4*obl.— 3» Coneenius octo, sef, quin'
fueet quatuor vocum; Auguste Vindetieorum,
PMtirpus Vhlardui, 1545, petit in-4o obi. —
40 Secundus tomus novi operis musiei , sêx ,
quinque et quatuor vocum ; Noribergx , artc
Hlerongmi Graphei, 1538, petit in-4* obi. —
5* Ter tins liber motectorum cum quatuor voci"
bus, et iiber quartus cum quatuor voeibus. Im-
preuumLugduni per Jacobum Modemum de
Pinguento^ 1539. — e* Tertitu liber motteto-
rum ad quinque et sex voces; ibid., 1639. — 7*
Quintus Uber moitetorum quinque et sex fx>-
cum; ibidé, 1542.— 8*Xe VI* livre des chansons
àquatre parties, auquel sont contenues XXXIV
chansons nouvelles, AuTere, Tylman Susato,
1544.— 9« le F* /tire, contenant XXXII chan-
sons àeinqetséxparties;im., 1544.— lO<*/e Fr
/ii;re, contenant XXXII chansons nouvelles à
cinq et six parties; ibid., 1545.— Il» le VU*
livre , contenant XXIV chansons à cinq et
sixparties; ibid., 1545.— 12* Se/ee/Utimanim
socrarum cantianum qttas vulgo Moteta
vacant ; trium vocum, etc. Ub. primus, secun-
dus et tertius; Lovanii, ex tgpogr. Pétri Pha-
lesH, 15Ô9, petit in-4o obi. Il est vraisemblable que
les piéses contenues dans ce dernier recueil ap-
partiennent à Benoit d'Appenzell.
BiflNEDICTUS. Voyez DUCIS (Bbioit).
BEKEDICTUS A S. JOSEPHO, com-
positeur de musique d'église, connu en France
sons le nom do Grand Carme^ naquit à Nimè-
goe, en 1642. Son nom de foroiUe était Buns.
Après avoir fait ses Ton» dans Perdre des carmes
déehaiisRés, il devint orgsniste do couvent de
Boxmeer, village du Brsbant septentrional, près
de Bois-le-Duc ', et plus tard il fut sous-prieur
• LeP. de VUlkn a éertt Baammvi Sans aa BlbUoltaSqne
dnmtmemonastèreoù il mourut, en l7ie, àl*lge
de soixante-quatoneans. La musique de ce moioe
a en de la réputation dans sa nouveauté et b
méritait, à cause de la clarté et de la simplicité
du style. Son premier csuvre contient des meuei,
litanies et motets à quatre, cinq et six Toix, avec
aoeompagnemept de violons et orgne; Il a psro
à Anvers, en ie6ô,in-4'*; PoBuvre sixième est
Intitulé : Eneomia sacra musica decantanda
una, duabus^ tribus voeibus ^ et tino^uinque
instrum.; Utrecbt, 1684, in-4<' ; l'œuvre 8«,eooi-
posé de sonates pour deux violons, bsase de
viole et basse continoe, a pour titre : Orpheus
JElianus; Amsterdam, Roger, in-folio, sans date.
Benoit de St-Josepb composa le chant de l'office
divin pour diverses provinces de l'ordre des car-
mes décbaussés, etfit imprimer onl>roceuiona2s
notmm, à Anvers, en 1711.
BENEOIGTUS (Jbah-Bàptiste), ou phitét
EBREnsno , mathématicien du seizième siècle,
né à Venise, mourut à Turin, en 1590, dans U
soixantième année de son Age. De Tliou en psrle
avec éloge (.Hist, tom. Y, lib. 99, p. 102). n«
écrit des Speculationes mathenuitiese et phf-
sicgf où il traite de la muMque ttiéorique. Oo
trouve aussi dans la Bibliothèquo de Tufia oo
traité Mss. De Optica, Musiea et MacMnis,
dont il est Tautenr.
BENËLLI (Albuâkho), anagramme du Dom
d*Annibale^Melone, Voy. fiorniiGiai et Helo»
(Annibale),
BENELLI (AirrOKio-PBnBGMiio), né le S
septembre 177t à Forii, dans la Romagne, reçut
dans sa Jeanesse une éducation musicale qui dé-
veloppa rapidement ses heureuses di^positioiM
pour le chant; puis il passa dans Técole des PP.
Martini et Mattel où il acquit une instrortioB so-
lide dans le contre-point*. En 1790, il débats au
(héfttre Saint-Charles de Napies, comme pre-
mier ténor; sa voix était de qualité médiocre,
mais son habileté dans l'art du client était con-
sidérable; elle lui procura ce qu'on peut appeler
un succès d'estime. Les troubles dont le ronume
de Napies fut le théâtre, dans les dernières an-
nées du dix-huitième siècle, n'étaient favorables
ni aux arts ni aux artistes ; tous s'éloignaient, et
Canne!. 1 1, coL B6» ; mala c'est èvldcnnent s
e«r U nVilate aucon lieu de ce nom. Benoit de Sakrt-Jo-
■eph a algné l'épitre déUcatoIre de Mm ararre S* t an^
dietui à S-Joiepho Carm, OEtbri BKmermd sutgrttr M
ùTçanUta.
a On peat réfoqner en donte lea leçons qne BriiaUI a,
dit-on, reçnea dn P. Martini. Celui ct'eat mort en lit^
époque où Benelll n'étaK Sgé que de donae ans et qnd-
quel mob. Or rafTalbltasenient de la aanté dn P. Blardal
ne lui permettait plus de donner dea aotaM à des tih^
pina de deux ans a?ant sa mort.
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BENELU — BENECSH
841
Benelli suiTît leur exemple. Un engagement lui
était offert pour le théâtre Italien de Londres; il
Taccepta, en 1798» débuta dans la même année» et
fat accueilli avec faveur. En 1801, des conditions
plus avantageuses lui Turent offertes pour Dresde;
il se rendit dans cette ville, et y resta attaché
au théâtre jusqn^en 1822. Il était alors âgé de
cinquante et on ans , et chantait devant le public
depuis trente-deux années. La perte totale de sa
voix l'obligea à demander sa retraite, et une pen-
sion lui fut accordée par le roi.
Pendant le temps où BenelU avait été an théâ-
tre, il s'était fait connaître comme compost-
teor habile, particulièrement dans le style d'é-
glise; mais les ouvrages qoi lui firent le plus
d^honneur furent son excellente méthode de cliant
et les solfèges dont il donna plasieurs éditions
pendant son séjour à Dresde. Depuis longtemps
aussi, il était un des collaborateurs de la Gazette
musicale de Leipsick , et il y avait fait insérer
plusieurs articles qu^on avait lus avec plaisir.
Après sa retraite, il obtint de Spontini d'être
attaché à TOpèra de Berlin, en qualité de pro-
fesseur de chant; il en remplit les fonctions jus-
qu'en 1829. Il aurait pu conserver plus longtemps
les avantages qui y étaient attachés, si son carac-
tère tracassier et jaloux ne l'avait porté à attaquer
avec violence Spontini, dont il avait reçu des
bienfaits, dans des Lettres critiques, sur divers
sujets de musique^ qu'il fit insérer, en 1828, dans
la Gazette musicale de l^eipsick. C'était comme
compositeur que Fauteur de la Vestale était de-
venu l'objet de sa satire, et l'opéra d'Olympie était
celui qu'il avait choisi comme but de sa diatribe.
Malheureusement pour lui, il avait écrit autrefois
une analyse louangeuse du même ouvrage;
Spontini ne négligea pas cet incident ^ et, pour
montrer la mauvaise foi de son antagoniste, il fit
réimprimer les deux opinions si diiférentes , en
regard l'une de l'autre. Le coup était accablant :
Benelli fut contraint de garder le silence, et bientdt
il reçut sa démission. Le séjour de Berlin ne lui
était plus permis désormais ; il s'éloigna de cette
ville avec sa famille, alla d'abord à Dresde, où
sa pension loi avait été conservée, puis se retira
à Boernichen , dans les montagnes du Hartz , en
Saxe, y vécut dans un état voisin de la gène, et
mourut de diagrin et de regret, le 6 août t880.
Comme chanteur, comme professeur, comme
critique et comme compositeur, Benelli possédait
vn mérite incontestable; l'Allemagne conserve on
souvenir d'estime pour ses talents. On a de lui
les ouvrages dont les titres suivent : 1*^ Sonate
poar piano à quatre mains ; Dresde, Hilscher ; —
. 2» Rondeau pour piano seul, ib.; — 3® Pater nos-
ter à cinq voix, sans accompagnement; IiCipsick,
BreitkopfetHaertel;— 4* Salve Jteginak quatre
voix et orchestre, Ibid.;*-ô^5to6of Mater qua*
tuor vœilms cantantilms et instrumentis ;
Leipsick, Probst ; —6* Aria pour voix de soprano
avec ilôte ou violon et piano ; Dresde, Hilsclier;
— 7®Cavatineavecpianoetfi6teon violon ad /t-
bitum, op, 33; Berlin, SchlesIng^T ; — 8*Duel-
tino : MiogenerosoAugusto, avec piano, op. 30;
Vienne, Leidesdorf;-^ 9* Il Giùrno Natalizio,
cantate à cinq voix avec piano; Berlin, Traiitwein;
— 10** Quatre nocturnes k quatre voix (en italien
et en allemand); Leipsick, BreitkopfetHaertel; —
11* Plusieurs airs, rondeaux, scènes et cavatines
pour le chant, publiés à Vienne, Berlin et Leip-
sick ; — 12" Une méthode de dhanten allemand
sous ce titre : Gesanglehre, oder grûndlicher
Vnterricht xur Erlernun^ des Gesanges,
Dresde, 1819, deuiième édition; la première
édition de cet ouvrage avait été publiée dans la
même ville en italien : elle était intitulée Regole
per il canto figurato, o siano precetti ragio-
natiper apprendere i princfpii di musica, etc.
Ricordi, de Milan, a réimprimé le texte italien
avec les exercices de chant. En 1824, Benelli a
publié dans la Gazette, musicale de Leipsick des
remarques intéressantes sur la voix {Bemerkun"
gen ûber die Stimme, n^' 12, 13, 14), qui
concernent le chant naturel et musical, la langue,
la déclamation et Vengastrisme on art du ventri-
loque.
BENESCH (Joecra), violoniste et composi-
teur, est né en 1795 â Battelau, en Moravie, où
son père était directeur du chœur de l'église et
professeur de musique. A l'âge de cinq ans, il
reçut les premières leçons de violon ; son zèle et
ses heureuses dispositions lui firent faire de si ra-
pides progrès, qu'à peine âgé de huitans, il excitait
déjà l'admiration de ceux qui l'entendaient. Quand
il eut atteint sa douzième année, il fut envoyé k
l'abbaye de Prémontrés d'Iglao, pour y faire des
études scientifiques et littéraires. Ses parents le
destinaient à l'enseignement; ils l'envoyèrent, en
1812, comme sous-maltre dans l'école publique
de Potiesch près de Czaslau, où son oncle était
instituteur. Le désir qu'il avait de se distininier
dans la musique lui rendait cette situation insup-
portable : il la quitta et s'en alla à Vienne pour
y prendre des leçons de violon. Il y eut pour
maître Schlesinger, honorablement connu par
son talent à bien exécuter le quatuor. AprèH nn
an de séjour à Vienne, Benesch entra dans l'or-
che^itre du baron Zinnzeg, dont la troupe d'artistes
jonait alternativement des opéras k Bude et à
Presbourg. Dans cette dernière ville, il eot occa-
sion de connaître le capitaine de cavalerie de
Prann , qui lui proposa de se charger de l'édoca-
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342
BENESCH — BENEVOLI
tion artistique dA son (Ils, le Jeane Sigismond,
dODt le talent précoce a excité l'étmineinent de
toute l'Europe, et dont la fin a été si prématurée.
Vers la fin de 18|9, le maître et PéièTe com-
raeneèrent à voyager et à se faire eatendra dans
des concerts, d*al>ord en Hongrie, pois en Alle-
magne et en Italie. Après avoir été quelque temps
à Trieste, ils Ttsitèrent Venise, Padoue, Vicence,
Vérone, Mantoue, Crémone, Bresda, Milan,
Parie, Plaisance, Modène et Bologne. Bencich
mit à profit ce voyage, qui dura plus d*un an,
pour perfectionner son talent et acquérir des
eonnaissances pins étendues dans la musique en
général. A Bologne, quelques difficultés survia-
rent entre lui et fa famille de Praun : il s'en sépara
et retourna à Trieste , où ses amis lui conseillè-
rent de se fixer; mais lecongrèsdesmonarqvesdu
Nord k Laybadi, qui s'ouvrit alors, le détermina
A se rendre dans cette ville. La connaissance
qu'il y fit de quelques personnages puisants ledé-
termina à se rendre à Salnt-Pélershourg, en 1822 ,
en passant par Vienne. Son talent avait alors ac-
quis tout son défeiopperoent , et Benesch était
considéré comme un des premiers violonistes de
TAllemagne. Dans son voyage, il connut à Pesth
la fille de l'avocat Proch , en de? int amoureux ,
et renonça A son projet d'émigration pour l'é-
pouser. Ce fut alors que des propositions lui fu-
rent faites pour la place de violon solo et de
directeur il'orcliestre de la société plnlliarmo-
nique de Leipsick ; l'engagement devait être fait
pour six années : il y souscrivit. Vers la fin de
1828, il retourna à Vienne, dans l'espoir d'y
trouver on emploi pouir le reste de ses jours ; mais
ce ne fut qu'en 1832 qu'il olHint une place dans
la cliapelte Impériale, après avoir donné des
preuves de son talent dans plusieurs concerts.
Benescli est aussi recommandable oomme pro-
fesseur et comme directeur d'orchestre, quecomme
exécutant. Il s'est fait ounnaltre par pliiaieurs
compositions pour le violon, parmi lesquelles on
remarque : 1* Deux polonaises pour violon prin-
cipal avec accompagnement de deux violons,
aitu et basse, œuvres 6 et 7; Vienne, Has-
lingerel Leidefsdorf; — 2* Grandes variations sur
un tlième original, avec quatuor, oeuvre 11;
Vienne, Trentsensliy ; — 3° Variations sur un
choeur favori du Crocialo , avec quatuor, op. 12;
Vienne, Artaria ; _ 4* Variations concertantes pour
piano et violon ; Vienne, L.eiifesdorf; — &* Quatre
chansons allemandes; Mayenoe, ZImmermann.
BENEVËNTO Dl SAN RAFFAELLE
(Le comte), directeur royal des études i Turin
et violoniste excellent, s'est fait connaître comme
compositeur par six duos de violon, gravés à
Londres en i770, puis ensuite à Paris, et comme
écrivam par deux Lettres sur la musique faiié-
rées dans la Raccolta degU opusetùi dà MilOMô,
tom. XXVIII et XXiX
BENEVOLl (HORACB), fils naturel du due
Albert de Lorraine, célèbre compositeur et
contrapuntiste du dix-septième siècle, né à Rome,
en 1802, eut pour maître de oompoeitîoa Vin-
cent Ugollni. Quelques auteur» ont dit qa'tt
devint ensuite élève de Bernard Naniul ; nais
c'est une erreur (1). Après avoir terminé sa
études musicales, Benevoli obtint la place de
mettre de cliapelle à Saint Lonis-des-Pran^;
mais il ne la garda pas longtemps, parce qu'il fut
appelé au service de rarcliiduc d'Autriche. De
retour à Rome, il reprit ses rooetiona de maître de
chapelle à Saint^Louis. Le 23 février 1648, U
passa en qualité de maître de chapelle à Sainte-
Marie-Majeure; mais il n'y resta pas; car le 7 no-
vembre de la même année il succéda à Viigile
Mazxocclii comme maître de la chapelle du Va-
tican. Il en remplit les fonctions jusqu'à sa awi,
qui eut lien le 17 juin 1872. Son corps fut ex-
posé publiquement, et on l'inhuma àl'égliM dd
SantfhSpirilo in Sassia. Pendant son séjour à
Vienne, dans les années 184S, 1644 et 184S,
Benevoli publia plusieurs recuefk de molettet
d'ofreriolres ; mais ses meilleurs ouvrages sont
ceux qu'il écrivit après son retour à Rome. Ce
qui caractérise le talent de cet habile naître,
c'est l'art d'écrire pour un grand nombre de voix
(1) Par uoe de «■ ftaguUrltas «ol rnootrent qw kt
éerlvains les plot eieeU ne 1001 pt^t exempta d'enw, le
P. Martini a dit le premier que BenevoU avait paMé de
réoole dUgoIlnl dans eelle de Bernard Naninl ( BscaM-
o SavQiù/Mdam, part, di eonirap., t. Il, p. m).eta dté
l'autorité d'AnUmo UberatI, daoa «a lettre à Octave Fer-
■apect; U a été copié en cela par Bamey {Â 0gRtrul SU-
tort 0/ MutieU t. IH. p. i») ft par l'abbé Bertial (DU-
lion, degli scrM. ttetla mustea) : cepeod^c Ubrratt, qid
donne les plus grands élogea à Benevoli, dit exiire»«nent
( Utt^raad (Htav, Persapegi^ p. 88, S9 :. qne ce c
teor fut élève dUgoUni, et que cclal-d eot pour 1
Bernard Naninl. Vold le pajuage ' « L'attro Iw
« e favorlto dl Oernardlno Hanlnl fu Vloefnao UfoUnl,
« Qomo dl gran luaeetrta neU' Insegmre alinU tanto 0
« eanto, qoanto la modalazlone annonlca, corne lo baana
« fatto vedere nioltl snol leolarl, ed In ipeele loram
« Battl Ruonlpote, ed Oraxio Bf-nevoll, U qoal«-. avanaanda
« U proprto maestro , e tnltl gll altrl vlveotl nel moéa
« dl armoobBare quattro e set cort reall, e oon lo sbotn-
« mente dl qneUl, e oon Pordlne, e con le tmltaztooe de*
« penalerl pellrgrtnl , e eon le legatore e saogUuMrto A
• eese mlravlglloao, e eon rneeordo drl elrooh» impeo-
« aato, e eon le gloste e perfette relaxioot e oon le Ie0la'
« drle délie consonanze e dIsaonanM brn ooUoeate, e 00c
« l'uguagllana della tessiture, e col portamenfo oeaapie
« plà fluido, ampotloso a golsa di innie, cbmeretc» aiwd»;
« ad In aomma colla ava vlrtù (no non la a«a povsta
« sollta nel gran vlrtuosl) far tacere I nemld. ed eccUare
« tutti gU aibi profeasorl ad lioltare un oomo nel masrie-
< do del sspere e deir arte, e nel roanegRlare nuwonia
• eedeslastica grandlosamenie a plu corl aenaa pnrL ■
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BENEVOU — BENINCASA
343
avec vne élégance dont ce genre de composition
ne paraît pas susceptible. Presque toutes ses
cnesses sont écrites à quatre, cinq» six, huit et
«nème douze chœurs, qui sont disposés avec une
4idresse reniarquable. Ses fugues ne consistent
.^oère qu'en attaques, «t ses réponses sont tou-
jours réelles ; mais le premier de ces défauts est
la conséquence du genre quil avait adopté; le
second fut celai de tous les maîtres de son temps,
«t tient au système de tonalité alors en nsage.
Beneroli est le modèle qu'on doit proposer à
ceux qui irenlent essayer leurs forces dans des
compositions à grand nombre de voix. Ses ou-
vrages se conservent en partie dans les archives
de la basilique dn Vatican, et en partie dans la
Bibliothèque de la maison Corsini alla Lungara.
L*abl>ë Baini y a vu beaucoup de messes à douze,
eeize, et vingt-quatre .voix, des psaumes à huit,
seixe,et vingt-quatre voix, et des motets et offer-
toires à quatre, six, huit, dix, douze, seize, vingt-
quatre et trente voii. Burney cite une messe de
Benevoli à six chœurs ou vingt-quatre voix réelles
qui surpasse, dit-il, tout ce que l'on connaît dans le
même gen re, et une aut re messe pour douze soprani
obligés. L'abbé Santini, à Rome, possède beau-
coup de motets, d'antiennes et de psaumes «tn ma-
nuscrit composés par Benevoli, particulièrement :
Les messes à huit voix, intitulées : 1» Sine tïtulo;
— V" Par adisi porta; — 3*» Decantabat Popu-
lus ; — 4<> les messes à douze voix qui ont pour
titres : Solam expecto^ et Angélus Domini; ^
5» Les messes à seize voix intitulées : La Be-
vola; Tira cùrda; In angusOa pesHlenliœ;
— 60 Des Magnificat è 2, 3» 4 et 6 chœurs ; —
7o Le motet Régna terra à douze soprani^ et
beaucoup d'aulres pièces. Dans la collection de
l'auteur de cette Biographie se trouvent les nses-
«es entières à seize voix en quatre chœurs : Si
Deus pro nodis, et In diluvio multarum
4iguarum^ ainsi qu'une messe «ine nomine,
également & seize voix en qilatre chœurs, luistrn-
mentée par un compositeur allemand , à deux
orchestres composés de violons, vides, flûtes,
liautbois, deux trompettes et timiMiles ; enfin une
autre messe sine nomine à huit voix, avec deux
violons, deux violes, deux cornets, quatre trom-
pettes (soprano, contralto, coiitf a-ténor et ténor),
trois trombones, timbales et orgue, composée
par. Benevoli, à Pragne. Le P. Martini a publié le
€hriste de la messe In diluvio dans le deuxième
Tolume de son Traité du contre- point fugué,
|)age 122. L'auteur de ce dictionnairea publié le
Kyrie de la messe Si Deus pro noàisk la fin de
4a première partie de son Traité ducontre^point
H de la fugue, Paris, I824,denx parties in-fol.,
ainsi que dans la deuxième édition de ce livre ,
Paris, 1846,1 vol. in-fol. £n&, le P. Pao-
lucci a inséré des fragments d'ouvrages de Be-
nevoli dans le^ troisième volume de son Arte
pratica di contrapunio. Benevoli est le
premier musicien qui ait fait le tour de force
presque incroyable d^éciire une messe 'à qua-
rante'huit voix réelles en douze chœurs :
cette messe a été chantée à Borne, dans l'église
Sancta-Maria-sopra-Minerva , par cent cin-
quante professeurs, le 4 août 16&0; la dépense
de cette exécution fut faite par Dominique Fon-
tliia, notaire di caméra. Cet exemple n'a été
imité depuis lors que par deux contrapuntistes;
le premier fut Jean- Baptiste Gianselti, et le se-
cond, Grégoire Batlabene ( Voyez ces noms).
BENGRAF (JeAN), maître de piano, qui
vivait, en 1791, à Pesth, en Hongrie,a publié les
ouvrages suivants de sa composilion : 1" Huit
divertissements pour le clavecin; Vienne, 1786;
— 2° Ballet hongrois ;ibid.; — 3o Douze danses
hongroises pour le clavecin, ibid., 1791; —
40 Variazioni didiversi soggetti péril violino
con violoncello ;— 50 Kirchen Musik im Kla-
vierauszuge; — 6» Sinngedicht auf Joseph
und Friedrich^ pour piano; — T DieSeeligkeit
der Liebendeny pour piano; — 8« Deux qua-
tuors pour clavecin^ deux violons et violon-
celle. Le maître de chapelle Beichardt possédait
. une messe en paiiition, datée de 1777, sous le
nom de Joseph Bengraf.
BENIEZHI ( Lb Chevalier), né en Hon-
grie , vers le commencement du dix-neuvième
siècle, cultivait la musique comme amateur,
lorsqu'il imagina deux .instruments qu'il considé-
rait comme nouveaux, et qui n'étaient que des
modifications déjà connues de la guitare et du
violoncelle. Il appelait le premier de ces instru-
menu Har/enguitan ( liarpe-Kuitare ) : ce n'é-
tait que la reproduction de la Harpolyre, inven-
tée par Salomon ( Voy. ce nom ) en 1828. L'autre
instrument était un violoncelle à six cordes»
assez semblable à l'ancienne basse de viole, mais
que M. Beniezlii destinait à être joué comme ins-
tnimeiit chantant avec l'archet, ou à être pincé
en arpégea comme la harpe et la guitare. 11 don-
nait à cet instrument le nom de Aeolipolyka.
M. Beniezhi visita Paris, Vienne et Munich en '
1842 et t843, avec ses instruments, dans l'espoir
de fixer sur eux l'attention des artistes et des
amateurs, et persuadé qu'on s'empresserait de les
adopter et d'en introduire l'usage dans la mu-
sique; mais ainsi qu'il arrive de la plupart des
inventions de ce genre, après avoir excité la cu-
riosité pendant quelques jours, ils furent négli-
gés et oubliés.
BE-NINGASA (Jacques), chanteur de la
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844
BENINCASA. — BENINCORl
chapelle de Saint-Jean de Latran, à Rome, fat
nommé directeur de cette chapelle, en 1 007, et
mqarat en 1613. On a de lui de< motets à cinq,
six, huit et douze Toix, qui ont été publiés à Rome
CD 1007.
BENINGASA. (Joacbw), ibasse chantante
de POpéra de Dresde, naquit à Pérouse en
1783. Après avoir reçu une tMnne éducation mu-
sicale dans sa patrie, il se fit entendre avec suc-
cès sur quelques théâtres de Tltalie. Il se rendit
en Allemagne, et sa belle Toix de basse le fit en-
gager à ropéra de Dresde. Il ne quitta plus cette
Tille et resta toujours attaché à l'Opéra italien
jusqu'à sa dissolution. Il est mort dans cette Tille
au mois de janvier 1835.
BENINCORI (ange-Marib), compositeur,
né à Brescia, le 28 mars 1779, n'éUit Agé que
de trois ans lorsqu'il suivit i Parme son père
qui venait d'être nommé secrétaire du duc sou-
verain de cet État. Là, il fat placé à l'Age de cinq
ans sous la direction de Ghiretti pour la com-
position et de Rolla pour le violon. Ses progrès
fuient si rapides, qu'il fut en état de jouer de-
vant le duc de Parme un concerto de violon,
avant d'avoir atteint sa huitième année. Satisfait
du talent de cet enfant, le duc lui envoya le len-
demain une montre à répétition. A la mort de
son père, Benincori fîit placé dans un collège
par les ordres du prince; ses études de mu-
sique furent interrompues pour celle des lan-
gues ; mais déjà l'art avait pour lui tant de cliarme,
qull dérobait en secret quelques heures à son
sommeil pour se livrer au travail sur le violon.
Instruit de cet acte de dévouement et de persé-
vérance, le duc de Parme ordonna que Benin-
cori fût rendu aux soins de Rolla; puis il le fit
voyager dans le midi de Pitalie et lui -fit donner
des leçons de composition par quelques tK>ns
maîtres au nombre desquels on compte Cimarosa.
Le premier ouvrage de quelque importance qu'il
lit entendre était une messe qu'il composa à
l'Age de quatorze ans. A dix -sept son éducation
musicale était terminée. Il partit alors poor l'Es-
pagne avec son frère atné, comblé des bontés dn
prince. Ce fnt en 1797 qu'il quitta l'Italie. Mal-
heureusement les deux frères se virent peu de
temps après obligés d'avoir recours à leurs talents
pour vivre, à cause de la faillite dn négociant qui
avait en dépôt leur petite fortune. Us donnè-
rent des concerts; mais, atteint par la fiè-
vre jaune , Benincori l'alné succomba, et son
frère, resté sans appui, retourna en Italie, oii il
fit représenter un opéra de ffUieti qui fut bien
accudlli, et qui n'eut pas moins de succès lors-
que l'auteur le fit représenter à Vienne. Arrivé
dans cette ville, Benincori fut introduit auprès
de Haydn, et entendit exécuter les quatuors de
ce grand compositeur. Il se passionna si bien
pour ce genre de musique, qu'il n'en écrivit plus
d'autre, et qu'en peu d'années il en produisit
quatre oeuvres, dont le premier fut dédié à
Haydn.
Vers le commencement de 180S, il se rendit à
Paris, où ses quatuors afaient été publiés. Il
espérait que ces ouvrages le feraient connattre
avantageusement et lui feraient obtenir on poème
d*opéra. Il en eut un, en effet, dont il écrivit la
■ musique, etqni fut reçu en 1804 par le comité
de l'Académie impériale de musique, sous le titre
de Galatée ou le Nouveau Pygmalion , mais
qu'il ne put ensuite faire représenter. Le temps
s'écoulait sans qu'aucune de ses espérances se
réalisât ; il n'eut d'autre ressource que de don-
ner des leçons de chant, de violon, de piano,
d'harmonie et de composition. Malgré la multi-
plicité des choses qu'il pouvait enseigner, il eut
beaucoup de peine à trouver des élèves en nom-
bre suffisant pour vivre. En 1807, il tenta un
nouvel essai pour se fonder une fortune et une
renommée par le théAtre, et il écrivit un opéra
sérieux intitulé Hésione. Cet ouvrage eut le
même sort que le premier : on le reçut, mais on
ne le joua pas. Fatigué par les obstacles qu'on
opposait à ses eAorts, Benincori sembla renoncer
aux espérances qu'il avait placées dans sa renom-
mée future; il se résigna à la nécessité de n'être
qu'un donneur de leçons. Ce ne fut que long-
temps après qu'il parvint enfin à faire jouer quel-
ques bluettes à l'Opéra-Comîque; mais alors la.
ferveur de la jeunesse était passée, le dégoût et
l'ennui étaient venus , et l'art avait perdu pour
lui ce charme qui donne la vie aux œuvres de
l'artiste. Les opérettes que Benincori fit représen-
ter en 1815, sons le titre des Pareil to (Tun Jour,
en 1818, sous celui de £a promesse de mariage
ou le Retour au hameau^ et le 10 janvier I8i9,
sous celui des Époux indiscrets , ne réussirent
point, et, par le chagrin quil en prit, lui mirent
dans le sein le germe de la maladie dont il mou-
rut peu d'années après. Une circonstance inat-
tendue sembla pourtant le ranimer. Nicole
Isouard, mort en 18 IK, avait laissé inachevée
l'opéra de la Lampe merveilleuse , grand ou-
vrage par lequel il espérait mettre le sceau à
sa réputation. Les deux premiers actes de cet
opéra étaient tout ce qu'il avait laissé ; Benincori
fut chargé de faire les trois autres. Il travailla
avec ardeur, mit l'opéra en état d'être représenté,
et en surveilla les premières répétitions; mais*la
maladie de poitrine dont il était atteint avait
fait de rapides progrès , ses forces étaient épui-
sées, la faUlité qui le poursuivait dans sa car-
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BENIŒT
84S
rière dramatique ne lui permît pas de jouir de
son triomphe : six semaines avant .la i^présenla-
tien de Pouvrage dans lequel il avait mis toutes
ses espérances (le 30 décembre 1821 ), il expira
k Bel le vil le, près de Paris. La Lampe merveil-
leustf représentée le 6 février 1822, obtint un
brillant succès.
Homme d*esprit et de goût, Benincori avait
de la fraîcheur dans les idées ; mais il ne parait
pas avoir été doué du gi^nîe dramatique. Bien
înfërieor à lui-même dans les opéras qu'il a fait
jouer en France, il n*a fait voir la portée de son
talent que dans ses quatuors. Ceux-ci méritaient
d^ètre plus connus quMIs ne sont; car, si Ton n*y
trouve pas Part infini de Haydn, la passion de
Mozart, ni surtout la vigoureuse pensée de Bee-
tbaven, il est pourtant certain que ce sont de
charmantes compositions, brillantes d'élégance,
de grâce, de pureté, et dont te style ne ressemble
à celui d'aucun de ces grands artistes. Les deux
premiers œuvres de ces quatuors furent compo-
sés et publiés en Allemagne , puis réimprimés à
Paris. Peu de temps après son arrivée dans cette
Tille, Benincori y fit paraître les œuvres 3*, 4*
et 5*. Son œuvre ftoe, composé de trois trios pour
piano, est inférieur à ces ouvrages; les œuvres
7* et 8*, qui renferment chacun trois quatuors,
ont été publiés en 1 809 et 1811. Benincori avait
écrit autrefois, en Italie, des messes, des litanies,
et plusieurs opéras qui sont restés en manuscrit.
On a gravé quelques airs des opéras qu'il a fait
jouer au théâtre Feydeau ; mais les partitions
n'ont pas été publiées. La part de travail- de Be-
nincori dans Aladin ou la Lampe menfeillmsef
qui eut un sort plus heureux, consiste dans i^
trois derniers actes, dans la marche qui termine
le premier, dans les deuxième et quatrième scè-
nes, et dans une partie du dernier chœur du se-
cond.
BÉIVISE (...), musicien de la Comédie ita-
lienne, ne s'est fait connaître que par la musique
des divertissements d'une comédie intitulée :
Caroline magicienne^ qui fut jouée, la première
fois, le 2 juillet 1744.
BENNATI (François), docteur en méde-
cine, né à Mantoue, dans le mois d'octobre 1798,
fit ses études à Pavie et à Padoue, et s'y distin-
gua par la rapidité de ses progrès. Après avoir
obtenu le diplOme de docteur dans la dernière
de ces villes, il parfit pour la capitale de l'Autri-
che, muni de lettres de recommandation que lui
donnèrent de puissants protecteurs. Plus tard,
il visita Londres et Edimbourg, dans le dessein
d'augmenter ses connaissances; puis il se fixa à-
Paris, vers 1827. Amateur de chant distingué, et
possesseur d'une très-belle voix de bariton, il
crut pouvoir concilier son penchant pour la mu-
sique avec la gravité de sa profession, en se li-
vrant à l'examen physiologique des fonctions de
l'appareil vocal dans le citant. Ses rechercties le
conduisirent à la convietion que les muscles du
larynx n*agissent pas seuls dans la formation
des sons de la voix, et que le pharynx, le voile
do palais, enfin, toutes les parties supérieures du
gosier et de la bouche concourent à la produc-
tion des sons qu'on appelle vulgairement lejaus"
self et qu'il désigna sous le nom de voix suT"
laryngienne. Il détermina en même temps la
nature des phénomènes qui se manifestent dans
l'appareil Vocal des divers genreade voix pour la
formation des sons des différents registres, et
lut i l'Académie des sciences de l'Instîtut des
mémoires sur ces sujets, auxquels l'illustre Cn-
Tier accorda des éloges dans le rapport qu'il fit,
en 1830, à celte société savante. Une nouvelle ré-
daction des idées de Bennati fut publiée deux
ans après, dans un livre qui a pour titre : Recher-
ches sur le mécanisme de la voix humaine
pendant le chant ; Paris, 1832, in-S**. Bientôt
après la publication de ce livre, Bennati en fit
paraître un autre intitulé : Mecherche^ sur les
maladies qui affectent les organes de la voix
humaine; Paris, 1833, in-8^. Cet ouvrage a été
traduit en allemand, sous ce iiire Die physiologis-
chen und paihologischen Verhàitnisse der
menschlichen Stimme: Ilmenau, Voigt, 1833,
in-8* de 102 pages, avec .3 planches. On y trouve un
grand nombre d'observations intéressantes, par-
ticulièrement sur l'aphonie et l'enrcuemeot, avec
des méthodes de traitement dont les heureux
effets ont étéconstatés en plusieurs circonstances.
L'Académie des sciences décerna à Bennati, pour
ce travail, un des prix fondés par Mootyon. Les
deux ouvrages qui Tiennent d'être cités ont été
réunis en un seul volume sons le tftre ^Études
physiologiques et pathologiques sur les orga^
nés de la vois humaine; Paris, 1833, in-8%
avec des planclies. On a aussi de Bennati. Mémoire
sur un cas particulier d*anomalie de la voix
humaine pendant le chant; Paris, 1834, in-8*
Il s'occupait d'un nouveau travail concernant
l'hygiène de la voix et de recherches sor l'ap-
plication de la musique à la médecine curatiTe,
lorsqu'un accident funeste termina la carrière de
ce savant, à l'âge de trente-six ans. Atteint par
un cheval lancé avec une grande vitesse, il fut
renversé ; sa tète porta avec force sur le pavé, et
le lendemain, 10 mars 1834, il expira.
BENNET (Jban), compositeur anglais, vé-
cnt à la fin du seizième siècle et au commence-
ment du dix-septième. Quoique doué d'un mérite
fort rare, il ne parait pas avoir été attaché au
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ue
BENNET — BENNETT
scfTiee d'£lii»beth, ni à aucune université. Ses
oMdriKaax sont iMen écrits ;riiamionie en est cor-
recte et les iiiiiUtions élégantes et bien serrées.
Il a fait imprimer : MadrigaU tofmir votées
(Madrigaux à quatre voix ). Londres, i;^99. Ce
recueil contient dix-sept pièces: Hawliins en a
inséf^ une dans le troisième volume de son OU-
Mre de la musiqtie. On trouve aussi un de ses
madrigaux dans la collection intitulée : Le rrlom-
phe d* Ariane, et quelques airs de 3a composi-
tion dans Touvrage de Ravenseroft qui a pour
titre : A brie/ diseourte qf true ( but negUcted )
use of characlerising the degrees by iheir
perfection^ imperfection^ and diminvlion in
tneasurable musicke, against the common
practice and costom of thèse limes ( Petit dis-
cours sur l'usage, maintenant n<^gligé, de déter-
mmer les temps de la musique mesurée, par leur
perfection, imperfection, diminution» etc. ), I»n-
dres, 16t4.
BENNET (THonaa), organiste de la caUié-
draie et de la cliapelle éf^iscopale de Saint- Jean,
è Cliichester, dans la seconde moitié du dix-liui-
tième siècle, a reçu sou éducation musicale parmi
les enfants de chour de Salisbnrjr, sous Joseph
Corfe. Ses principaux ouvrages sont : !<> Une in-
troduction àTartdu client (iin introduction
to the artq/ singing); Londres, sans date;
Sacred mélodies, recueil d'hymnes et d'antiennes
fait avec choix et discernement ; — 3" Calhe-
dral sélections, consistant en antiennes, com-
mandemenU de Dien, clianU et prières. Ces
diverses publications ont obtenu du succès.
BENNET (Wiixiioi), professeur de musi-
que et organiste à Téglise Saint-André de Ply-
moulb, est né, en 1767, à Coombiuteigreliead
près de Teigenroouth. Les premiers principes de
la musique tiii furent enseignés à Exeter par Bond
et Jackson, tous deux bons musiciens. Il fut en-
suite envoyé à Londres , pour y terminer ses
études sous la direction de Chrétien Bach.
Après la mort de ce compositeur, il passa sous
celle de Schroeter, le premier qui répandit j'u-
•age du piano en Angleterre, et qui le sulistitua
an clavecin. Les études de Bennet étenl termi-
nées, il reçut une invitetion de s'éUblir à Ply-
moutli, et peu de temps après son arrivée dans
cette ville (en 1793), il fut nommé organiste de
l'église de Saint-André. Il est considéré aujour-
d'hoi comme Tun des plus habiles improvisateurs
de TAngieterre sur l'orgue. Ses compositions con-
sistent en Trois sonates pour le piano r Un
concerto pour le même instrument avec or-
chestre; Deux divertissements, idem; Deux
recueils d'airs et de glees; Trois duos pout
deux pianos; Une marche et une antienne
pour le couronnement du roi Georges IV;
Un hymr\fi portugais avec variations ; On air
des Amours des anges avec rarialions ; Deux
autres airs variés. Bennet a dû publier su/vi deux
ouvrages volumineux et importants : l'un est la
Collection de la musique d'église d'Angleterre
en partition, à Vusage des cathedra les; Vau-
tre, une IHouvelle collection de psaumes à
quatre parties, avec accompagnement d'orgue.
Outre ceU, il a composé bêaucoiip d'ouvertures,
de fugues et de caprices pour l'orgue, qui n'ont
pas éte imprimés.
BENNET (SÂimnBRs), organiste à Woods-
tock , dans le comté d'Oxford , est mort d'une
maladie de langueur, en 1809, fort jeune encore.
Il a fait imprimer quelques pièces pour le piano,
et plusieurs recueils d'airs et de çlefs.
BENNETT (Wilu^m STEKNDALC),
pianiste et compositeur k Londres, est né te 13
avril 1816 à Shelfield, dans le Yorksliire, où son
père était organiste. Après avoir fait ses pre-
mières études musicales dans sa ville naUle, il
alla suivre les cours de l'université de Cambridge.
Plus Urd il se rendit à Londres et y entra dans
l'Académie royale de musique, où Ciprianf de
Potier et le docteur Crotch devinrent ses maîtres
de piano et de composition. Sorti de crtte i^cote,
après quelques années d'études, il reçut des
leçons de Motclièles et commença la publicaftioii
de ses premières œuvres. La connaissance qu'il
fit de Mendelsohn à Londres le décida k le suivre
en Allemagne, pour continuer sous sa direction
ses études de composition. Jusqu'à la mort de
cet artiste célèbre U lui fut attaclié de la plus
étroite amitié. On reconnaît dans te style des
oeuvres de M. Bennett un pencliant décidé pour
celui de son maître et ainr. Pendant son séjour a
Leipsick, dans les années 1837 et 1838, il eiécata
un concerto de piano de sa composition dans
un des concerts de la Gevandhans, et y fit
entendre diverses ouvertures d'ouvra$ies drama-
tiques qu'il avait écrf^fà Londres dans les années
précédentes. Après plusieurs années de séjour
en Allemagne, il retourna à Londres, où il se
livra avec succès A l'enseignement et donna des
concerts diaqne ann<^i M. Stemdale Bennett est
un des artistes les plus distingués de l'Angleterre
comme virtuose sur le piano et comme com|>o8Î-
leur. En 1837 il a écrit la musique d'un ballet
intitulé les Noyades, qui fut représente; dans
l'année suivante, il donna au tlièâtre anglais ia
Nymphe de la forêt, opéra dans lequel il y
avait de bons morcraux, et qui bientôt après fut
suivi de Parisina, Il a publié, tent en Allema-
gne qu'en Angleterre, beaucoup d'ouvrages àe
musique instrumentale parmi lesquels on remar-
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BENNETT — BENOn
847
4|tie : 1* Troisième eoncerta pour piano (en ut
ininenr jy op. 9 ; Leipsick, Kistner. — 2o Qua-
trième idem (en /a mineur )» op. 19, ibid. —
3e Fanlaisie pour piano et orchestre (en mi ma-
jeur), op. 22, ibid. — 4*^ Sextuor pour piano, deux
Tiolons, alto, Tioloncelle et eotttre4)asse, op. 8;
^onores , Cramer, Beale, etc. — 5** Tno pour
piano , yiolon et Ttoloncelle, op. S6 , 'bid. —
Sonate pour piano et ▼ioioncelle (en ul mi*
neur), ibid. — 7* Divers morceaux de son pre-
fnier et de son deuxième concerto, arrangés pour
piano à quatre mains. — 8® Sonate pour piano
seul (en fa mineui'). — 9* Beaucoup de capri-
ces, rondos, suites de pièces, tlièmes variés,
préludes , etc. ; ibid. — 10* Quelques morceaux
4ie musique religieuse à plusieurs voix. —
II* Beaucoup de mélodies et de chansons an-
glaises avec accompagnement de piano. On con-
naît aussi de M. Bennett une méthode de piano
intitulée : CUusical practiee for piano forte
ttudent , Londres, l84f , et une dissertation sur
l'harmonie ( On harmony) imprimée dans les
Introductory lectures delivered at the Queen
Collège, 1849.
BENOIST (N.), musicien français, vécut
dans la première moitié du seiiième siècle. On
trouve des pièces de sa composition dans les
SeleciissinuB et familiarissimie Cantiones ul-
tra centumàe Salblinger(Augsbourg, Melchior
Kriesetein, 1540), et dans le Liber quartus
( Motectorum ) cum quatuor vocibus, imprimé
à Lyon, par Jacques Moderne, en 1539.
BENOIST (François), compositeur, né è
Nantes le 10 septembre 1795, a reçu dans sa
ville natale les premières leçons de mu.sique,et
de piano En 181 1 il se rendit à Paris, et Tut admis
au Conservatoire de musique comme élève de Ca-
tel pour riiarmonie, et de Adam pour le piano.
Ses progrès fivent si rapides, qu*il obtint au con-
cours de la même année le premier prix d'har-
monie. Le premier prix de piano loi fut décerné
en 1814. L'année suivante il fut couronné aux
concours de l*Ini«lltut de France pour sa com-
position de la canUte ô'Bnone, qui fut exécutée
«n séance publique le 5 octobre 1815. Ce triom-
phe lui assurait le titre et les avantages de pen-
sionnaire du gouvernement français. Il partit
bientôt après et passa trois années à Rome et à
Napies aux frais de TÉtat. De retour dans sa patrie
au commencement de Tannée 1819 , il obtint
presque à son arrivée ta place de premier orga-
niste de la chapelle do roi, qui avait été mise au
concours après la mort de Séjan ; et peu de temps
«près, il fut nommé professeur d*orgiie au Con-
servatoire de Paris, où il est encore en cette qua-
lité(1859;. En 1821, M. Benoist a fait représenter
au théâtre Feydeau un opéra intitule : Félix et léo-
nore^ qui a eu quelques représentations, et dont
la partition a été gravée. Après avoir disserté la
scène lyrique pendant vingt*sept ans, il y est
revenu en 1848, avec la partition d*un opéra en
deux actes de Germain Delavigne intitulé : V Ap-
parition, qui malheureusement réalisa son titre
au théâtre de l'Opéra national. Préci^emment il
I avait écrit une nartio de la musique du Diable
amoureux, ballet Joué â TOpéra. En 1848 il com-
posa la musique de Nisida, ballet en deux actes,
représenté au même tliéâlre le 21 ao6t ; et en-
fin, le 15 janvier 1851, il a donné sur la même
scène la musique du ballet en trois actes de
Théophile Gantier intitulé : Pâquerette,
Comme organiste et comme professeur, M. Be-
noist s*est fsit une réputation honorable. Il
était depuis plnsteurs années second chef du chant
à ropéra de Psris, quand il succéda à Halévy
dans la position de premier chef, en 1840. Il est
considéré à juste titre comme un artiste d'un mé-
rite très-estimable. Il possède bien Part d'accom-
pagner le plain-chant et d^mproviser des fugues
sur un sujet donné. Souvent il a mérité les applau-
dissements des musiciens de la chapelle du roi pour
son talent en ce genre. Ses compositions poor
Porgtie ont été réunies dans un recueil qui a pour
titre : Bibliothèque de Porganiste , ou suites de
pièces pour Porgue, en douze cahiers; Paris,
Mme yeave Canaux. On connatt aussi de M. Be-
noist une Messe de Requiem pour trois voix
d'hommes et une d'enfant, avec accompagne-
ment d'orgue ad libitum; ibid.
BENOIT (Anoré) , mettre de musique de la
cathédrale de Chartres, en 1743, a composé des
motets qui ont été exécutés dans la chapelledu roi.
BENOIT ( Piehrr), vicaire â l'église Sainte-
Marie, de Dijon, est auteur d'un livre intitulé :
Manuel du chant, ou le plain-chant enseigné
par principes et mis en rapport avec la mu-
sique; Dijon, de l'imprimerie de Douiller, 1830,
in-12. Une deuxième édition decel ouvrage a
paru à Dijon, ches Lagii>r, en 1840, in-12, sous
ce titre : Manuel du chant sacré, ou le plein-
chant (sic) enseigné par principes.
BENOIT (PiEBRB-Li£oifARD-L<opoi.n), com-
positeur, né à Harelbeker ( Flandre occidentale),
le 17 août 1834 , montra dès son enfance les
plus heureuses dispositions pour la musique, et
sans guide, sans Instruction élémentaire, se
'livra â des travaux de composition. En 1851,
son père le conduisit à Bruxelles et le pré-
senta à Tauteur de cette biographie, qui l'ad- '
mit au conservatoire de cette ville, lui fit suivre
des cours de piano, d'harmonie, et se chargea
de lui enseigner la composition. Deux ans après
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S48
Benoit obtint an oonconrt le aenii^me prix d'har-
monie, et le 1*' prix lui Ait décerna en 1854.
Dans la même année, le premier prix de coutre-
poiot et de fugue fut écalement conquis par lui
au concours. En 1855, il se présenta un grand
ooncoors de composition institué par le gouver-
Bement et obtint une mention honorable. Dans
Vannée suivante il ^ivitla mosique de piosienrs
mélodrames flamands poor le théâtre du Parc, an
■ombre desquels on remarqua celui qui avait pour
titre De belgUehe Natïe (La Nation belge), qui
fût représenté le -27 juillet 1856, à ToceasioB da
▼ingt-einquième anniversaire do couronnement
du roi Léopold 1*'. Au mois de décembre de la
même année M. Benoit fut nommé elief d'or-
chestre du théâtre du Pare : il y fit joner avec
snccès un joli opéra flamand intitulé : Het
dorp inU gebergte ( le Village dans les mon-
tagnes). Pour la seconde fois, il se présenta au
grand concours de composition, en 1857, et le
premier prix lui (tat décerné pour la cantate
dont le sujet était : Le Meurtre d'Abel. Cet ou-
vrage fut exécuté solennellement au mois de
septembre de la même année par le conservatoire ;
il produisit une vive impression. Devenu pen-
sionnaire du gouvernement, comme lauréat du
grand concours, M. Benoit se rendit en Alle-
magne pour y étudier la situation de Part Après
quelques mois de séjour à Leipsick, il alla pas-
ser Télé de 1858 à Dresde, 6t une excursion à
Prague à Toocasion de la fête jubilaire du con-
servatoire de cette ville, puis visita Berlin et
Munich. Dans la première de ces villes, un Ave
Maria à 8 voix en deux clicears, de sa compo-
sition, fut exécuté par lechcsur de la cathédrale
( Dom Chor), sous la direction de M. Neithardt.
Ce morceau a été publié à Berlin, chez MM. Ed.
Bote et G. Bock. Au moment où cette notice est
écrite (1859) M. Benoit continue ses voyages d^ar*
tiste. Il a publié : 1* Six mélodies à voix seule
avec piano, Bruxelles et Mayence, cbex les frères
Schott ; 2* Dcuie pensées naïves ou Mélodies
sentimentales pour voix seule et piano, ibid.
3* Douze motets , ibid. On connaît aussi de lui
des pièces de piano d'un genre neuf. Ce jeune
artiste est doué d'un vif sentiment poétique et
dramatique.
BÉNONl (J^s), oomposilenr*à Vienne,
Dé en 1835, a fait ses études musicales sous la
direction de Sinion Sechler. A l'âge de onxe ans
il fit exécuter une mes^e de sa composition, et
pea de temps après il donna à Ton des théâtres de
Vienne un opéra intitulé Die Winderblume
( les Anémones), dont on a extrait des airs avec
accompagnement de piano, qui ont été publiés
chez Mechetti.
BENOIT — BÉRARD
B£NSER (...), pianiste et oompeaîlenr, tî-
vait à Londres de 1780 à 1790. On a de Im les
ouvrages auivanls : i» Sonates pour piano et vio-
lon, œuvre 1*"; Londres, Clementi;— 3»Six so-
nates, idem, œuvre 2«; ^ 3<» Sonates à quatre
mains pour le piano, œuvre 3*; — 4« Leçons et
on duo ponr le pianow
BENTE (MATflès), lutiiier de l'École de
Brescia, vécut dans le seizième siècle et fut con-
temporain de Jean-Paul Magini. Il travaillait
▼ers 1570. Je ne connais de lui qu'un Intb très^
richement orné qui se troaye parmi les antiquité;;
du Musée de Paris.
BEMVENUTI (Nioqlas), maître de dia-
pelle de la catliédrale de Pise, est né dans cette
Tille le 10 mai 1788. Il se livra à Tétode de rt.r-
goe sous la direction de son père, maître de
chapelle de la même cathédrale ; la lecture des
auteurs classiques devint son unique occupation,
et le succès couronna sa persévérance. On a de
lui : fo Six messes à quatre et six voix avec or-
chestre; — 20 Des vêpres complètes; -^« Jl
ratto di Proserpina^ cantate à trois vmx avec
des chœnrs, exécutée sur le théâtre de Pise, en
1806; — 4» Ariana e Teseo, â Pise en 181 0;
— 5* // Werier, farce, sur le même théâtre, en
1811. Dans le genre instrumental, il a écrit douze
symphonies à grand orchestre, des sonates pour
piano, des variations, des sonates pour Por-
gue, etc.
BÉRABD(Jbah-B4PT18te), néàLonel en
1710, débuta comme ténor à POpéra, an com-
mencement de Tannée 1733, ne réussit pas et fut
renvoyé à la clôture de Pâques de la même an-
née. An mois de septembre suivant il entra à la
Comédie italienne, y.fut plus heureux, et y resta
jusqu'en 1736 où il fut rappelé à POpéra. Ramena
écrivit pour lui nn rôle dans les Indes galantes;
mais il y fut sifflé, et le compositeur se vit obligé
de donner le rôle à un autre. Cependant Bérard,
<iui était bon musicien, étonna le public par la
manière dont il chanta, en 1737, à une repré-
sentation qu'on appelait la Capitation'. il y fat
applaudi , et depuis cette époque Josqu'en 1745,
où il quitta la scène pour se Uvrer à renseigne-
ment du chant, il fut bien accueilli dans les rôles
qn^on lui confia. II jouait bien de la guitare, do
violoncelle et de la harpe. On a de loi an livre
Intitulé : Vart du chant, dédié à madame de
Pompadour; Paris, 1755, in-8''. Cet ouvrage
n'«4pas sans mérite. Bénrd monrut à Paris, le
!•' décembre 1772. Par le crédit de madame de
Pompadour, Bérard ftif décoré de Perdre du
Christ. Il eut un fils qui fut pendant plusieurs
années premier violoncelle de la Comédie ita-
lienne.
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BERARDI — BERAT
849
BERARDI (Argelo), naquit au bourg de
Sainte-Agathe, dans le Bolonais, Yen le miiîeo
do dix-septième siècle. On Toit par le titre de
ses Bagionamenti muticali^ qnll était, en
1681, professeor de composition et maître de
chapelle de la cathédrale de Spolète. Précé-
demment, il avait rempli les mêmes fonctions
à ia cathédrale de Viterbe. En 1687, époque où
Il piiblfai ses Documenti armonid, il était clia-
noine de la collégiale de Viterbe, et vers 1693
il fut nommé maître de chapelle de la Basilique
de Sainte-Marie in Transtevere, il dit dans la
préface de ses DocumenU arfnoniei qu'étant
d^à chanoine et maître de chapelle, il étudia le
contre-point sous Marco Scaochi, ancien maître
de chapelle- du roi de Pologne. Les ouvrages tliéo-
riqocs de cet anteur sont : I. RagUmamenti
musicaii, Bologne, 1081,in-l2;II. Documenti
armonicif Bologne, 1687, in-4^ ; livre important
par son objet et par la manière dont il est traité.
Cet ouvrage est divisé en trois livres : le premier*
iFsite de diverses espèces de contrfr.point8 et de
la Tugue; le second, des canons et des contre-
points doubles à l'octave, à la dixième et k la
douzième; le troisième, des dissonances par re-
tardement (legature) et de leur résolution. H'
e«t à regretter qu'an savoir réel que montre Be-
rardi dans Teiposé de la doctrine scdaslique de
son temps, il ne se joigne pas plus de méthode
et de philosophie. 111. Miscellanea musicale,
divisa in tre partie Bologne, 1689, in-4o. Dans
la seconde partie de ce livre, on trouve les règles
du contre-point simple h deux voix et dans la
troisième, celles do contre-point à trois et de la
fugue selon les tons do pUdn-chant. IV. Arcani
musicaii, Bologne, 1690, in-4% dialogue de
trente-deux pages sur quelques compositions ar>
tificieoses, telles que les Canons en écrevisse,
les IHios à retourner le Ucre, etc. Y. Il Per^
che musicale ovuero stajfetta armonica,
Bologne, 1693, in 4o. Cest une suite de lettres
en réponse à diverses questions qui avaient été
faites à Pautear sur plusieurs points de la musi-
que. Les ouvrages de Bererdi forment une époqoe
remarquable dans Thistoire de Tharmonie. De-
puis les innovations introduites dans Tharmonie
et dans la tonalité par Monteverde, les principes
sévères de PÉcole romaine avaient sooflert des
altérations qui, devenant chaque jour plus sensi-
bles, imprimaient à tontes les parties de Part,
et particnlièrement à la tonalité, une direction
nouvelle. Cependant les deux Nanini, Benevoti
^t leure élèves, quoiqu'ils eussent adopté des
formes plus modemea, conservaient encore dans
leurs compositions quelque chose de la pureté
de style dont Palestrina et ses contemporains
avaient donné l'exemple; maia à Pépoque oà
Berardi publia ses Documenti armonid, il sem-
ble qu'on avait méconnu le but des études mu-
sicales; ce n'était plus à la recherche de meuve-
ments élégants et pon dans raccord des voix
qu'on s'appliquait, mais à celle de subtilités poé-
riles, tels que les contre-points alla zoppa, per^
/Idiati, tPun sol passe, etc., dont les ouvrages
de cet auteur sont remplis. Quoi de plus ridicule,
de plus opposé an véritable but de l'art que ces
formes de convention où les compositeurs s'Im-
posaient la loi den'employer tantôt que des notes
blanches, tantôt que des notes noires seulement,
ou de répéter d'un bout à l'autre d'un morceau
de musique le même trait à une partie, pendant
que les antres suivaient les règles de l'harmonie
ordinaire ; ou bien encore de s'Interdire l'emploi
de certaines notes de la gamme ou de certains
iotervalles? Ce sont cependant ces mêmes for-
mes de composition dont Bererdi explique les
règles très-sérieusement. Il faut l'avouer, toute-
fois, ces défauts qui appartiennent au temps où
il vécut, sont rachetés par les lumières qu'on
peut puiser dans ses ouvrages sur deux objets
importants de l'art d'écrire ; objets qui ont exercé
l'influence la plus heoreose sur les progrès de
la musique moderne. Le premier est le contre'
point double, dont rinventlon, bien qu'anté-
rieure à ce siècle, puisqu'elle est clairement in- -
diquée par Zarlino et développée par Cérone^
n'avait cependant pas acquis tous les perfection-
nements qu'on remarque dans les ouvrafea de
Bérardi : l'autre est l'art de moduler la fugue
par la mutation de la réponse au sujet, invention
qui a aubstitoé les fugues tonales et libres è la
fugue réelle. Je le répète, Berardi n'est pas l'in-
venteur de ces choses, mais il est le premier qui
en ait exposé méthodiquement les principes et
le mécanisme. Sous ces rapports, il doit être
considéré comme un des écrivains dont les ou-
vrages ont le plus d'importance pour l'iilsfolre de*
l'art. Comme compositeur, on connaît de lui t
Missa pro d^functis quinque vocum ; Romm,
apud içn, de Lataris, 1663.— lÀàri Ire di mo-
tetli a due, tre, quattro voci ; Bologne, Monti,
1 66&d — Psalmi vespertini^ voc. cum una Missa,
op. 8; Romg, apud Aug, Mutis, 1675. Dueli-
bri di o/feTtorii concertati a^due e tre voci;
Bologne, Monti, 1680. Salmi concertati a tre
voci, lib. 1 et a, op. 4 et 5; Bologne, 1668,
in-4*. Psalmi vespertini (cum Missa quatuor
boc. ), op. 9; "Bologne, 1682, in•4^ Musiche
diversi per cameraa 2, 3 e 4 voci, op. 13 ; Bo-
logne, Maria Monti, 1698, in-4<'.
BÉRAT ( PainûiiG), compositeur de roman,
ces et de chansonnettes, né a Rouen, en isoo, a
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850
BÉRAT - BERCELLI
obtenu an succès prodigieux par quelques -unes
de ses productions, partieolièrement par sa ro-
manre : Ma Normandie, dont on a Tendu plus
de trente mille exemplaires! Ge succès populaire
est dû vraisemblablement au caractère assex
Tulgaire des mélodies de cet auteur; car tes cIkh
«es de ce genre, lorsqu'elles ont un rhytlime bien
cadencé, ont toujours en France plus de chances
de réussite que les chants marqués au coin de
la distinction. Les romances les plus connues
de Bérat, après Ma Normandie, sont le Départ,
La Montagnarde au retour, A la Frontière,
Cest demain qu'il arrive. Parmi ses chanson-
nettes, dont la gatté a fait le succès, on cite la
Lisette de Béranger, Bibi, mon chéri, et Mon
petit Cochon de Barbarie. En 1846, il a publié
un album de romances et de chansonnettes dont
plusieurs sont écrites en patois normand. Fran^
çois Vétournïau a par du et r* trouvai son
coutiau est une de ces chanson^ devenues popu-
laires et chantées dans toute la Normandie. Peu
fortuné, Bérat n'avait d'autres moyens d'existence
qu^ln petit emploi dans une entreprise de gaz,
à Paris. Homme simple et bon, il avait peu d'am-
bition : le terme de ses désirs était la posselsioo
de 4 ,200 francs de rente et une chaumière dans sa
belle Normandie. Une étroite amitié l'unissait à
Béranger, le poète. Depuis longtemps Bérat était
atteint d'une affection de la moelle épinière, dont
lui-même paraissait ignorer la gravité. Le mal fit
tout i coup de rapides progrès : Bérat fut pris de
vertiges, et le 2 décembre 1855, il s'éteignit sans
souffrance.
BÉRAUDIÈRE(Mabgde), musicien fran-
çais qui vivait au commencement du dix-septième
siècle, a fait imprimer le Combat de seul à seul
en champ clos, à quatre parties; Paris, Ballard,
1608, in-40.
BERBIGUIER (BENorr-TiiAïf quille), flû-
tiste et compositeur pour son instrunient, naquit
le 2 1 décembre 1782, à Caderousse, département
de Vaiicluse, ci-devant le comtat Yenaissin. Doué
de dispositions heureuses pour la musique, il
apprit, saus le secours d'aucun maître, la flûte,
le violon et la basse. Sa famille le destinait au
barreau ; mais, dominé par son goût pour l'art
musical, il quitta brusquement son |)ays natal au
mois d'octobre 180?, vint àPari<), entra au Con-
servatoire dans la classe de flûte de Wonderlicli,
et suivit en même temps un cours d'harmonie
sous la direction de Berlon. Depuis plusieurs
années il faisait sa profession de la musique, lors-
qu'on 1813, il fut contraint de quitter Paris par
suite du décret qui ordonnait une levée de trois
cent mille hommes. £n 1815, il entra dans les
gardes du corps, suivit la cour à Gand et rentra
avec elle k Paris. An mois de novembre de la
même année, il obtint une lieatenanee dans la
légion de l'Ain, qui s'organisait h Bourg; mais fa-
tigué de l'état militaire , et désirant se livrer de
nouveau à la carrière musicale, il donna sa dé-
mission, en 1819, et revint i Paris, où il épousa,
en 1823, Mlle Pion, l'une des liarpisfies les plus
habiles de cette époque. Cest surtout oonune
compositeur pour la flûte que Berbiguîer s'est
fait un nom recommandable. Ses ouvrages pour
cet instrument ont été longtemps daaaiqiies, et
se sont succédé avec nn« ftoondilé rare. Ce n'est
pas seulement en France qulls ont obteou ce
succès flatteur; car les catalogues d'Allemagne,
où ils figurent tous, prouvent qu'ils y jouissent
d'une estime méritée. Les événemeots de 1830
raffligèrent, à oause de l'attachement qui! avait
pour la famine royale de la branche aînée des
Bourbons, et le décidèrent à se retirer près de
son ami Hus-Desforges ( Voy. ce nom ), à Poot-
• Levoy, près de Blois. Il 7 jouit d'une exisleaee
lieureuse pendant quelques nnées; mais leeba>
grin que lui causa la mort de Deafoi^es le frappa
d'un coup mortel. Après avoir accompagné les
restes de son ami an lieu de l'inhumation, il dit à
' quelques amis qui l'avaient suivi pour cette triste
cérémonie : Dans huit Jours vous viendra ici
pour moi . Sa prédiction se réalisa, car Desforges
éUit décédé le 20 janvier 1838, et le 29 du même
mois, Berbiguier avait cessé de vivre! 1^ rata-
logoe des œuvres de cet artiste renferme :
1* Quinte livres de duos pour deux Hâtes ; —
2* Deux livres de duos pour flûte et violon ; —
t^ Six grands solos 00 études pour la flûte; —
4* Dix concertos poor le même iustrunaent; —
So Sept livres de sonates , avec accompagnement
de basse ou alto ; — 6"* Une méthode pour la flûle ;
— 70 Huit thèmes variés avec aooonpagnenient
de piano 00 orchestre ; _ 80 Six aira de diven
autenra variés pour la flûte avec piano on or-
chestre; -^ û^" Six livres de trios pour trois flû-
tes; — to* Un livre pour deux flûtes et alto;
— 110 Un idem pour flûte, violon et alto; —
12** Plusieurs suites de duos faciles pour deux
flûtes ; — 1 3* Un grand duo concertant pour Oûle
et piano; — 1 40 Enfin, plnsieuVis fantaisies, ro-
mances et airs variés avec piano, et des suites
d'airs d'opéras arrangés en duo pour deux flûtes.
BERC£LLI ou BERSELLI (Matbied),
sopraniste qui, vers 1720, se trouvait à la oonr
de Dresde. Sa voix avait une étendue prodi-
gieuse, car elle commençait à Vut au-dessous de
la portée et allait jusqu'à sa dix-huitième fa.
Toutefois il chantait médiocrement, ce qui n'em-
pêcha pas qu'il eût 2,000 guinées d'appoiflte-
mentSy à Londres, en 1738.
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BERGHEM
351
BERCHEM {JACQOBSy Giuchetto on Jachet)
onde Berehem, uodes plus habiles compositeurs
du seizième siècle, naquit en Flandre au com-
meocement de ce même siècle» et brilla de 153&>
1565. On ignore si le nom de Berchem fut le sien
propre, ou s^il le prit du lieu de sa naissance, le
▼illagede Berchem, près d'Anvers. Les documents
des archives diverses de celte ville n^ont fourni
aucun renseignement sur ce point à M. Léon
de Biirbure (voy. ce nom). Les biographes qui ont
cru que Berchem n'était pas le nom propre de
ce musicien. Tout confondu avec Jacques, ou Ja-
chet de Buus qui vécut dans le même temps ;
mais on peut voir à l'article Buus que cette opi-
nion n'est pas fondée. D'autres ont.cru que Jacbet
de Berchem était le même artiste que Jachet de
Wert; mais les Italiens nomment celui-d GiU'
chetlo di Reggio , soit qu'il ait vu le jour dans
cette ville , de parents flamands , soit qu'il y ait
demeuré plus ou moins longtemps, tandis que
JacheC de Berghem, ou Berchem est désigné par
eux sous le nom de Gittchetlo ou Jachei di
Mantova, parce qu'il, fut au service du duc de
Mantoue, vers 1535 à 1565. Ces musiciens vécu-
rent longtemps en Italie à la même époque ; leurs '
ouvrages y furent souvent réimprimés, et dans
les recueils où l'on a introduit quelqu'une de
leurs compositions, il arrive fréquemment que le
prénom seul est indiqué ; de là vient quMl est
difficile de détenniner lequel des trois artistes en
est l'auteur. Federmann dit (dans la Description
des Pays-Bas) que Berchem vivait encore en
1580 : il devait être alors fort âgé. Les ouvrages
les plus connus de cet artiste sont ; 1** Jacheti
musici celeberrimi atque delectabilis, chori
iUustrissimi, ac révérend, cardinalis Maniux
magistri, Motecta quinque vocum. Novissime,
otnni studio, ac cura in lucem édita; Vene-
iiis apud Hieronymum Scotum, 1539, in-4^
obL, avec une dédicace de Timprimeur au cardi-
nal de Mantoue. Ce recueil contient vingt-six
motets. C'est ce même ouvrage, augmenté de
deux moteU, qui a été reproduit sous le titre ita-
lien suivant : // primo libro di Motetti di Ja-
chet a cinque voci eon La giunta di piu Mot'
teiti composti de novo per il detto autore non
piu vedati con ogni diligentia corretti; in
Venetia, nella st'ampa d^ Antonio Gardane,
1 540, petit in-4" obi. Il y a vingt-huit motets
dans ce livre; au liaut de la page du onzième on
Ht : Giac. di B. (Jacques de Berchem).— 2» Ja-
chet musici suavissimi celeberrimiquemusices
reverendissimi cardinalis Mantue (sic) magistri
Motecta quatuor vocum nunc primum dili"
gentissime recognUa ac suo candori restituta.
Xt6er pnmi(5 ; Venetiis apud Antoniùui Garda-
num, 1545, in-4'' obi. sans dédicace ni préface.
Des exemplaires de la même édition ont paru
dans la même année avec le titre italien suivant :
Il primo IVbro de motetti a quattro voci;
In Venetia, app. di Ant. Gardane, 1545, pe-
tit in-4° obi. On trouve aussi à la bibliothèque
royale de Munich : Jachet Mastro (sic) di mu-
sica de la Capella del Duomo de lUus "^ Si-
gnor duca di Mantoa (sic) Mottetti a quattro
voci, novamente posti in luce; libro primo.
Sans date et sans nom de lieu, in-4« obi. — 3*
Liber prinuu, vocum quinque. Vigenti Mo-
tetos habet. Excusum Ferrarias, expensis et
Labore Joh. de Bulgat, Uenr. de Campis, et
Anth. Bûcher j sodorum^ 1539, petit in-4* ohl.
Le principal auteur de ces vingt motets est dé-
signé Jacquet de Berchem; les autres sont Hes-
din, Nie. Gombert, Archadeit, Ivo{de Vento),
Jacques Despons, Adrien Willart, Maistre Jan,et
Claiidin (Claude de Sermisy). — 4** // primo libro
de madrigali a quattro voci. In Venetia
appresso d* Antonio Gardane, 1556, in -4* obi.:—
ôo Capriccio di Jachetto Berchem coh la mu«
sica da lui composta sopra le stanze del
FuriosOt a quattro vod. In Venetia appresso
d'Antonio Gardane, 1561, in-4o, libriprimo^
secondo et terzo. Cet ouvrage est dédié au duc
de Ferrare.— 6» Le manuscritdu seizième siècle de
la bibliothèque royale de Munich, coté II, con-
tient trois messes à cinq voix*, de Berchem, sous
le nom de Jaches de Mantua. — 7* Orationes
complures ad of/ic. Hebdom. Sanctx perti-
nentes quatuor et quinque vocum, Venetiis
apud Ant. Gardanumy 1567, in-fol. — 8» Messe
dei fiore a cinque voci, libro primo. In Vene-
tia, app. di Ant. Gardane, 1561 . (C'est une réim-
pr&ssion.) — 9<> Messe di Jachetto a cinque vod^
Libro 2 ■ ibid., 1565. — 10» La messe à quatre
voix de Jachet Bergem (sic) sur la chanson Mors
etfortuna se trouve dans le recueil qui a |)our
titre : Missarum quinque liber primus, eum
quatuor vocibus ex diversis auctoribus excel-
lentissimis. Venetiis apud Hieronymum Sco-
tum, li)44, in-4o obi. On trouve des motets et
des madrigaux de Berchem, avec Tindicaiion de
son nom dans li>s reçue Is suivants : 1» Motetti
del firtitfo ,' lib. i et2 a sei voci; Venis4*, Ant.
Gardane, 1639. — S'' Motetti del Labirinto
a cinque voci; Venise, 1554, in-4° obi. — 3o Di
diversi authori il primo libro de* madrigali a
quattro vocia note nègre; ibid., 1563,in-4oobl.
— 40 II primo libro dette Muse a cinque voci.
Madrigali di diversi authori; Rome, Antoine
Barré, 1555, in-4^. Pour les œuvres où l'on ne
trouve que le prénom de Jacquet ou Jachet,
voyez la notice sur Buus {Jacques de).—h^MO'
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352
BËRCHEM «- fiÉRÉSOVSKY
ieiU délia Simia a cinque vocL FerrarUe, expert-
sis et labore Johannis de Bulgat, 1540, in^*^.
Dans ce recueil le nom est écrit Jachet de Ber"
chem; peMl-être est-il permis d*en conclure que
le Dom de famille était Jachet, ou plutôt Jacquet^
que ce nom n*était pas le diminatif de Jacques^
et que Berchem indiquait le Heu de naissance,
comme le dit au reste Guidiardin (Giachetto di
Berchem vicino di Anversa) — 6** Tertius liber
Motectorum cum quatuor vodbus, Impressum
Lugduni per Jacobum Mudernuro de Pinguento,
16^, in-4o. .— 70 Secundus liber Motectorum
cum quinque vodbus; ibid.,1532, in-4°.— 8° Ter-
tius liber Motectorum ad quinque et sex vocis;
ibid.y lô38,in-4%— 9* Quarttu liber Motectorum
adquinqtte et sex vocis ; MA,, i539,in-4^ —
10* Quintus liber, etc., ibid. ; 1&43, ln-4*'. ^ 1 1*"
Selectissimarum cantionum (quas vulgo Mo-
teta vacant) Flores, Mum vocum, ex opti-
iiUi ac prestantissimis quilnuque divinx Mu-
sices authoribus excerptarum, Lovanii ex
ij^pograph. Pétri PhalesU, 1569, in-4<* obi.
BERCK (Hkicbi), composttear, né à Brème
vers 1805, a vécu quelque temps à Paris. Il pré-
tendait être élève de Rossini, quoique ce maître
n^en ait jamais eu aucun. En 1829 il fit repré-
jenter dans sa ville natale un opéra intitulé Ré-
mus ei Romulus , et dans Tannée suivante il y
donna Baudouin, comte de Spolète.
BÉRCKZAlll£R(WoLPGAMG), compositeur
allemand, vivait vers le milieu du seizième siècle,
et -a publié : Sacrorum hymnorum modula-
iiones quinque et sex voelbus; Munich, 1564.
BERCY. Voyez Bbest.
BERENGER (LACREi^T-PrERBE) , littéra-
teur , né à Riez (Basses -Alpes) le 28 novembre
1749, entra dans la congrégation de Moratoire,
après avoir terminé ses études, et fut professeur
au collège d*Orléans. Après la révolution il passa
À Lyon, en qualité de professeur de Técole cen-
trale, puis fut inspecteur de l'Académie univers!-
tairf" de celte ville. Il moumt en 1822, à Tftge de
soixante*treize ans. Auteur de la Morale en ac-
tion, livre qui eut de la célébrité en France et fut
souvent réimprimé, Bélanger fut membre de
l'Académie des sciences, lettres et beaui-arls de
Lyon. Dans une séance de cette socli^té savante,
il lut un mémoire sur la nécessité d'établir à Lyon
une école spécfale de musique vocale et instru-
mentale, dans laquelle on enseignerait aussi la
composition. Ce Mémoire se trouve parmi les
manuscrits académiques de la Bibliothèque de
Lyon, sons le numéro iS93 du Catalogue.
BERENS (Charles), directeur de musique
à Hambourg dans la première moitié du dix-neu-
vième siècle, a publié des trios et des duos pour
la flûte, des airs variés pour le violon, des so-
nates pour le piano, des pots-pourris pour divers
instruments, et des rontr(>danses pour Torchestre
et pour le piano. Toutes ces productions ont été
imprimées à Hambourg.
BERENS (Henri), fils du précédent, pianiste,
violoncelliste et compositeur,- è Hambourg, s'est
fait connaître par les compositions suivantes :
1 ** Der musihaUsch Europa ( PEurope musicale),
contenant douze fantaisies pour piano, op. );
Hambourg, Scliubarth et compagnie. — 2** deai
rondos idem, up. 4; Hambourg, Bœhme. —
30 |er jj^Q brillant pour piano , violon et vîoIod-
celle, op. 6 ; Hambourg, Schtibarth et compagnie.
— 4* Romances sans paroles, n** 1 et 2; ibid. —
5** Des polkas et des coutredcnses.
BERENS (Heriahn), compositeur et direc-
teur de musique à Stockholm, appartient à Té-
poque actuelle ( milieu du dix-neuvième siècle);
tout autre renseignement manque sur sa per-
sonne; son nom ne se trouve même dans aocoa
catalogue de musique, ni dans aucun journal re-
latif à cet art publié jusqu^à ce jour (1854). Je
ne connais cet artiste que par une Fantaisie pow
orgue (en ut mineur), oeuvre vingt-cinquième,
publiée à Erfilrt, chezKOrner ; onvragedans lequel
l'auteur, rompant avec les traditions de toutes les
écoles d*organistes anciens et modernes, et avec le
caractère grave de la musique d'orgue, applique
à cet instrument le style dramatique de son temps.
A ce point de voe son ouvrage ne manque pas
de mérite : Tbarmonie a de la distinction, et Tan-
teur fait voir, par les combinaisons des jeux en
raison do caractère des phrases, quil connaît bien
les effets de Tinstniment; mais il faut espérer
que cette nouvelle tentative de corruption de la
musique d'église et de son caractère religieiii
n'aura pas de succès.
BERENT (Simon), jésuite, né en Prnsse, en
1585, entra dans son ordre, en i 600, y enseigna ta
philosophie et la théologie, et devint ensuite con-
fesseur du prince Alexandre de Pologne. Il est
mort àBmnsberg, recteur du collège des jésm'tes,
le 16 mai 1649. On a de sa composition : 1** li-
tanix de nomine Jesu, 1638, et LUanixde
B. Virg, Maria, 1639.
BËRÉSOVSK Y (M axibe-Soenotitch), cooi-
positeurde munqiie religieuse, naquit è Gloucb-
kofîl, petite ville de lUkraine, en 1745, suivant b
Nouvelle Biographie générale de MM. Didot
Cependant s*il est vrai quMI entra dans la chapelle
de rimpératrice Élisabetli, à Saint-Pétersbourg, et
que la beauté de sa voix y excita TadmiratioB
générale , il n'a pu y être admis qne dans son
enfance et comme sopranisle; car, lorsque Elisa-
beth mourut , en 1761 , Bérésov.sky n'aurait eu que
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BÉRÊSOVSKY — BERG
363
seize ans. Cette considératioD et d'autres encore
autorisent à croire qu'il vit le jour plus tôt qu'on
ne le pense. Quoi qu'il en soit, il fit ses premières
études musicales à l'Académie ecclésiastique de
Kieff, puis il se rendit à Saint-Pétersbourg, et
/ut admis comme chanteur à la chapelle impé-
riale. Ses heureuses dispositions, non-seulement
pour le chant, mais pour la composition, déter-
minèrent Catherine II à l'envoyer en Italie, afin
qu'il y perfectionnât ses connaissances dans l'art.
Arrivé à Bologne, il obtint du P. Martini, l'un
des pins savants maîtres de son temps (vay. BIar-
TOiiy Jean-Baptiste), l'autorisation d'y suivre ses
leçons pour le contrepoml. Il passa neuf années
dans cette ville, où. il obtint le titre d'académi-
cien philliarmonique. De retour en Russie , avec
un savoir solide dans l'art d'écrire en musique et
dans celui du chant, il n'y vit point se réaliser
ses espérances d'avenir, fut peu remarqué à la
cour impériale, et n'obtint aucun emploi de quel-
que importance. Le chagrin qu'il en eut le con-
duisit au tombeau en 1778. Bérésovsky a fait
quelques efforts pour l'amélioration du chant de
l'Église gréco- russe; mais il rencontra beaucoup
d'opposition dans ses réformes, parce qu'il y vou-
lut porter ses babitodesde la musique italienite de
son temps : or les traditions de cette musique
étaient antipathiques au caractère libre et non
mesuré du chant de l'Égfise russe, bien que ce
caractère ait phis d'analogie avec la musique
moderne et populaire que le plain -chant des
églises cailioliques. J'ai sous les yeux des mor-
ceaux de musique religieuse composés par Béré-
sovsky : leur harmonie est très-élégamment dis-
posée, dans la manière des maîtres italiens,
particulièrement de Durante ; mais on n'y trouve
pas l'indication du génie de la spécialité do
genre qu'on remarque dans les compositions de
Bortniansky, son contemporain et son successeur
immédiat dans la réforme de la musique de l'É-
glise russe.
BERIglTTARI (Angb), religieux de la con-
gcégatioude Saint-Jér6me, ou Hiéronymites, au
couvent de Fiesole, vécut vers le milieu du
dix-septième siècle. On a imprhné de sa compo-
sition plusieurs ceuvres de musqué d'église, an
nombre deaqoels on remarque : Compieta a 8
voci a capella e lifanie a 8 voci , constro-
menti e rlpieni^ op. 8 ; Venise,Fr. Magni, 16S6,
in-4«.
BERG (ADioi), célèbre Imprimeur de musi-
que à Munich , dans le seizième siècle , commença
h poblier des oeuvres musicales vers 1540, et fit
paraître un grand nombre d'ouvrages importants
pendant près de soixante ans, c'est-à-dire jusqu'en
1599. Son activité industrielle tint du prodige,
mirr. des mvsicibks. —t. i.
Dans le nombre immense d'ouvrages sorlis de ses
presses, on remarque surtout la belle collection,
en format grand in-folio, qui a pour titre général
Patrocinium fntuHees (Protection de la musi-
qu< ), parce que les dépenses de ces somptueuses
éditions étaient faites par les ducs de Bavière.
La collection qui porte ce tHre se divise en deux
séries qui forment ensemble dix volumes impri-
més en grands caractères, pour l'usage des chœurs
d'église, et dans lesquels les parties des difTé-
I rentes voix sont mises en regard. Chaque série
est composée de dnq volumes : la première ne
renferme que des œuvres de Roland de Lassus.
Les titres de ces volumes sont : 1^ Patrocinhim
musices, Orlandi de Lasso illustriss, Ducis
Bavarise chori magistri cantionum^ quas mo-
tetas vacant, opus novum. Prima pars, Illus-
triss. Principis D. Alberti comitis Palaiini
Bheni, utriusque Bavarix Ducis liberalUate
in lucem editum, Monachii excudebat Ada-
mtisBerg.M. D.LXXIII.— 2«» Patrocinium mu-
sices. Orlandi de LassOy etc. Missx aliquot
quinque vocum. Secundo pars (le reste com-
me ci-dessus); Ibid. 1574. Ce recueil renferme
cinq messes.— 3<* Patrocinium musices. Orlandi
de Lasso, etc. Ofileia aliquot de prxHpuis
festis annis quinque vocum. Nunc primum in
lucem editx. Tertia pars (le reste comme ci-
dessus) ; Ibid. 1574. — 4* Patrocinium musices,
Orlandi de Lasso, etc. Passio quinque vocum,
i(jtem lectionesJob, et lectionesmatutinssde Na-
tivilate Chris ti , quatuor vocum , quartapars;
ibid., 1575. —Pa/roci7iittm musices. Orlandi
de Lasso, etc. Magnificat aliquot quatuor^ quin-
que, sex et oclo vocum, quinta pars, etc. ; ibid.
1576. Après la mort du duc Albert, la publication .
fut interrompue et ne fut reprise qu'en 1589,
sous le règne du duc Guillaume II. Ce sont les
volumes publiés depuis cette époque qui forment
la deuxième série ; mais on trouve des exem-
plaires de la première dont le frontispice a été
changé et qui ont pour nom de protecteur celui
de Guillaume, bien qu'il ne r^uAt pas aux
époques indiquées pour la publication. La s^
eonde série se compose des volumes dont les
titres sont : <— lo Patrocinium musices. Miss»
aliquot quinque vocum Orlandi de Lasso
sereniss, ducis Bavariss chori magistri. Mo-
nachii» excud. Adamus Boez,^ 1589. Ces messes
sont différentes de celles du volume de la pre-
mière série et sont au nombre de sii. — 2» Patro-
cinium musices. Missarum solemniorum tum
Sanctorum quam festorum officia labentis
anni , in catholicss Bcclesiss usum harmonice
contrapunctum ac suavissime concinnata,
sicqueantea in lucem édita. Sereniss. Regin»
23
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352
BËRCHEM «- fiÉRËSOVSKY
teta délia Simia a cinque voci, Ferrari^, expen-
si* et labore Johannis de Bulgat^ 1540, in^"^.
Dans ce recueil le nom est écrit Jachet de Ber»
chem; peul-61re est-il permis d*en conclure que
le nom de famille était Jachet, ou plutdt Jacquet,
que ce nom n'était pas le diminatif de Jacques^
et que Berchem indiquait le lieu de naissance,
eomiDe le dit au reste Guicliardin (Giachetto di
Berchem vicino di Anversa),^ 6® Tertius liber
Moti^ciorum cum qualuor tocibns, Impri^^nm
Logduîiî per Jacttbum Modemum lie PingueatO|
1S39| în*4fl* — 7** Secundua tther MoftTtorufa
cum qianq ue voci bu^ ,- ibi 'L p 1 532 , i n-^ " . — tt" Ter-
UUM iibtr Moltciorvm adqutinqneef Sf'x vocii;
ibid , I h'Mt iu-4\^ B* Quarhaiibfr Mofccforum
fifi qutnqiif f/ sex VficU ; Mà.^ \bMt,w^^, —
iO* Quinius liber ^ etc., ibid. î Jbi3, in-4^. — il'
Sêleclistitfwrum canlionum iquas vttlgo Mo-
iêta iJocant ) Fhres , trinm vocum^ e:£ uph- j
mii {U^ prcxianiissimis quibtuque divine Mu-
âicet autfwrkbus ejrcerp/oram. Lovomi pjT
i^pograpk. Peiri Pfiafesii, 1569, in-^i" ohL
BERCIC (Hehri}, compoKiU'ur, n^ ii &rém«^
tert igO^t » vécu qoplfiue îeinps » Parifi, Il pré-
teadail Être é^ève de Ro^ml, quoique ce maUre
nVn ait jamai^t eu aucun. En i%7.^ il fit repré-
tenliT dân^ $a ville nalale un opéra inlittU^ Ifé-
mft<f H Bomulus , el danB L^unut^ suivante il j
doiiTià Baiidanàrt, comie de Spolète.
BËKCHZAilltEA(WtiLrG;sNâ^rompo^Ueur
allemand, vivait vers le milieu du Keiïfèmé ^tèch^
el -a publié '. Sacrûrum hifiUTtorum moduia-
iwnrs qiiinque et UJC vûCibm i Muaieb, i5&4,
BERCY Voye^ Brest.
BÉnEi\GER (LAUREt^T'PmRUF.), liliéra-
teur , né à Rie* (Basses -Alpes) It^ î& novembre
I749| entra dans la congrégation de TOratoire,
après avoir termmé yt^ étuiJt^s^ et fut professeur
au cotlége d'Orléanii. Après là révolution il pss^
à Lyon, en qualité de professeur dtt récot« c«4i'
traie, pui^ fut in^pei teur de TAcadï^mié univerw^
tà\t*' df; cette ville, tt mourut en X^^XI^ à Tftge de
sc>i\ a nie-treize ans. Auteur de /a Morale en ac-
tion^ livre qui eut de U cèli^rité en Franc*? et fut
*oiivetit ri*imprirtté, Bérengt^r fui mcmbi« tJi
rAcailt^mie des sciences, lettre* ©t l>ivui\-arU an
Lyon, Dans une s^ênce de cette nU\
îl I u l un m éiuoire su r In nèces^i t ^ i . ) an
lifte ticok spociâk de muslqu»^ wMm*
lutmliiWt drtnn IsqitMlA on m -il*
ct>ii> position, tic M*»nuiîrk^
tiiaUU ttc rit* » fnA *^m uyt^
B(^!M S
à ItcM
la flûte, des airs rariés ponr le tioIoii
nates pour le piano, des pots-pourns 1
instruments, et des contredanses poar
et pour le piano. Toutes ces produt
imprimées i Hambourg.
BERENS (HBfRi), fils do préc<
vloloncelli^^te et compositear, à 1
Tait connaître par les composil
1 ** Der musikaUsch Europa ( V\
rt^D tenant dooze fantaisies p
Hambourg , ScliubariU et eon
rondos idem^ up. 4; Haml
3' 1^*^ Trio brillant pour pi;.
celle, op. 6;HamlKMirg,Sc'
— ^^ Romances sans paro
h"* D^ie polkas et des oon*
BERENSCHeriau
teur de musique i Stor
fioquo actuelle ( milieu
tout autre renseignei
sonnf^; son nom ne ^
catalogue de musiqi
lalîf h cet art pnbl
ne tonnais cet artis'
f^^rque (en ut min
pubîiéeàErfart,("
bailleur, rompan
écoles d'organist
caractère grave
h cet în^trumer
A C4^ point d«
de m^te : Pi
teuf fait voir
raison du ca
les «riels I
que cette
mi^iqti^i
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: Mtiual»
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na — BERGER zs$
' 7o SlbquenCiapublka; Leipsick, 1750, in-4«,
"pil de discours, dont quelqaes-oiis contten-
. détails relatifs à l'histoire du cliant de
■. la réforme que Luther j apporta.
'•' : /)e Martini Lutheri fnerilo
liionem* haud postremo
•i rmendatur ;\e iS^ :
f^jca hymnodia
hymnis ad
*ilibus;
icris ab
is olym-
., p. 8C7.
ca8( Paris,
£. L. Ger-
rt de Berger
organiste de la
J, mort en 1777 ,
le secret de pro-
vecin les effets du
mécanique que l'on
a du genou. En 17G2
iiettre sa découTerte à
,iii Papprouva et lui en
.1 fit annoncer par soos-
aux f mais comme on se
ne jugea pas à propos de
titôme en avoir détruit jus-
aces, car son fils ne trouva
'{iii eût rapporta cette inven-
crticale du père Mersenne lui
• e d'ajouter un clavier à la harpe
> Frick, ouvrier allemand qui
r lui , lui enleva sa mécanique et
oietz a reproduit de nos jours cette
ins le Clapi'harpe; mais eHe n'a
succès.
■ ER (Joseph). Voyez Mcntz -Berger.
GEB (Lotfis)y pianiste et compositeur,
a Berlin, le 18 avril 1777. Son père, ar-
te employé par le gouvernement prussien,
I perdu son emploi, dut quitter Berlin^ et
I ndre dans la petite ville de Tempiin , où Ber-
passa son enfance. Plus tard il fut envoyé
>M ancfort-sur-roder. Après avoir fait dans ceile
^ille des études musicales, il alla à Berlin, oii
il apprit la théorie de la composition sous la di-
rection de Gerrlich , dont les lumières devinrent
bientôt insuffisantes, ses progrès ayant été rapi-
(1 des. En 1801 , il se rendit à Dresde, il où espé-
r- rait terminer ses études sous Naumaou; mais
^ est il n*arriva près de cet artiste qu*au moment où
les- il rendait le dernier soupir. 11 exprima le chagrin
'^icien que lui faisait éprouver cet événement inattendu
rg ; — I dans une cantate Itanèbre dont le mérite fut vi<
23.
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354
BERG
MagdeUnx chari Balx ad Arnum magistro
FramcUco Sale authore prhnui tomm^ ibid.,
1589. — 3« Patroeinïum miuïces. Mis$x atm
brèves tum quatuor vocum laudaiiuinuB
toncinnaim. Authore Blasio Amon TyrolenHi
soU oriuHdo: ilMd., lft9U ^4* Patrœinium
muMices. Intonaiionee vespertinarum precum
«M cum sinçuhrum tonomm psalmodiit { quée
vulgo/aUi bordoni dieuniur) quatuor voetim.
Prœterea hymni quinquê vocum per totum
annum. Authore Cœsare de ZaehariU Cre-
moiitffMi, prtoiiM tomtu; ibid., 1&M. Le
second Tolime, qui devait ooDtenir le reste des
hymnes jMqo'à TATent et les hymmes des saints
pour toute Tannée à 5 Toix, arec quelques Ma-
gnificat, n'a point paru^qoe je sache. — h**Patroc^
ffhcm mùsicee. In Natalem Domini Jesu-
ChrisU Salvatoris nottri motetttm S vocum,
etmissa, ad efue imitationem composita. Au-
thore Francisco Sale, musico Cxsareo; ibid.,
1598.
BERG( Jbui db), imprimeur de musique,
né à Gand au commencement do seixièroe siècle,
se fiia à Nuremberg et établit une imprimerie
en société avec Ulrich Neuber. Ses éditions
d'œuTres musicales portent le nom de Montanus,
parce que son nom flamand, deBerg^ signifie de
la Montagne. Il était mort Traisemblablement
avant 1566, car, dans cette année, Neuber s^asso-
da arec Geriach (voy. ce nom ).
BERG (....). Ce musicien n*est connu que
parle catalogue de Preston (Londres, 1797),
qui indique ses ouvrages. Il paraît avoir été
Allemand de naissance, et organiste dans une
des églises de Londres. Il a publié : — 1* Deux
livres de duos de flûte. ^ 3*Dii lantalsies pour
Forgue,op. 2. — S* Sonates pour le piano, op. 3.
— 4® Idem^ op. 4. — 50 Idem, op. 5* — 6« Idem,
op. 6. — 7« Duos pour deux cors, Uv. i et 2 ; le pre-
mier livre aété publié en 1770. -^ S» Huit livrée
de chanêons anglaises, — 9» Caprices pour
l'or^pe, oBuvre 8*.
BERG ( CoNBAD-MatBiAfl ), proieaseur de
piano, compositeur et écrivain sur la musique,
naquit à Colmar ( Haut-Rhin ) , Je 27 avril 1785.
Après avoir appris la musique et le violon dans
sa ville naUle, il passa les années 1804 et 1805
à Mannheim , où il reçut des leçons de Fraenii
pour cet instrunaent Cependant, quoique son
père l'eût desUné à être violonisle , Berg avait
toujours préféré le piano. Résolu enfin à s'y
adonner exclusivement , il se rendit à Paris et
entra an Conservatoire où il passa les années
1806 et 1807. En 1808» il se fixa k Strasbourg, et
s'y livraexclusivement à l'enseignement du piano.
11 y passa le reste de ses jours , aimé et estimé,
autant à cause de ses talents comme artiste et
comme professeur, que pour son caractère ho-
norableet bienveillant. Dans les années 1810,1818,
1836 et 1851 , il visita Paris et y fit de ooorts
s^urs. En 1817 fl fit un voyagje à Vienne et y
fit la connaissance de Beettioven , de Hummel ,
de Ciemy et de plusieurs autres artistes eâèbres.
En 1825, U alla à Darmstadt et s'y lia d'amilié
avec Godefroid Weber et Rinck, qui restèrent
en relation avec lui jusqu'à leur mort. Conrad
Berg a cessé de vivre k Strasbourg , dans la nuit
du 13 au 14 décembre 1852, nn peu après mi-
nuit, à PAge de soixante-sept ans et sept moîs^
après une longue maladie. C'est donc à tort que
Gassner dit, dans son Lexique universel de musi-
que, que Berg mourut en 1840.
Berg s*est fait connaître par desoompositioiis
pour le piano , parmi lesquelles on remarque :
— 1<* Premier concerto pour piano et orches-
tre; Paria, Scbônenberger. <— 2o Deuxième idem,
œuvre 21** ; Oftaibach, André. — 3* 8"^ concerto
pour piano et orchestre, op. 32; Strasbourg ,
Pitois et Froat. ~ 4* Grandes variations sur la
marche d'AJine, avec orchestre; Augsbonrg,
GombaiU — 50 Rondeau favori pour piano et
orchestre, cenvre 24; Oflenbnch, André. ^^
6* Sonates pour violon et piano, fenvres 9, 23 et 25;
Paris , Padni , Janet , Richault -^ T Duo avec
variations pour denx pianos , ceuvre 12 ; Vienne,
Hasslinger ; •— 8« Trois grands trios pour piano,
violon et violoncelle, oeuvre 1 1 ; th., — 9*2 trioe,
idem, op. 15; Paris, Janet. — 10* Deux trioa
idem, op. 16 ; OfTenbacli, André. — 1 1* Trois trios
op. idem^op. 20; Bonn, Simrock. — 120 Trois
quatuors pour denx violons, viole et basée,
op. 26; Paris, Padni. ^ 13» Qnatuor pour
piano, violon, alto et violoncelle, op. 33 ; Vienne,
Haslinger. — 14» Sonates pour piano seul, op. 5
et 80; Paris, Paeini, et Mayenee, Schott ; -- 15« Des
fantaUes et des rondeaux pour le même instru-
ment — 10» Des variations pour piano et violon ,
on ponr piano seul , et quelques autres oorapoei-
lions moins importantes. — 170 ExerciMs joumn-*
lierademécanismeponrlepiano, op . 34 ; Paris, Ri-
ctaMilt— 1 8* Dlyertissementà4 mains pour pianot
op. 27;ibid. — 19» Dée NiM des Mumsneises
(La léeduMummelsée(i});bslladepouraopinno(
Angsbonrgy Gombert. Berg a publié dans récrit
périodique hititulé Ccedlia (t. v, p. 89 et snir.),
un projet de méthode rationnelle de musique
appliquée au piano, sous ce titre : Ideen %u etmer
rationeUen Lehre der Méthode dmr MutUt
(ij Lac de U Por«t*llolr«, ittué iv le teat d'oas 1
goe, dansle gnml-daebé de Bade. Ses caox loat 1
DeoKt rt paralMcat eonplétciBCDt DOlfw.
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BERG — BERGER
S55
mit Anwendung avj Clavier spiel. Après quel-
•qoes considérations préliminaires aur la position
respective de l'élèTe et dn mattre, il y traite des
causes qui retardent, en général, les progrès de la
mesure , de Pécartement des iotervaUes sur le
«iavier, &a doigté, etc. Dans la seconde sec-
tion de son travail , il examine la marclie de
l'enseignement en général , les procédés appli-
cables à llnstraction particulière de chaque
élère y la disposition des objets dans la kçon ,
les exercices de relève, etc. Ce petit ouvrage
de Berg a été Imprimé à part, et publié chez
Scbott, à Mayence^ in-S*", en 1827 , avec une
préfaça de Godefroi Weber. Berg a développé
ses Idées sur. ce sujet dans une Méthode pro-
gressive pour le piano, avec on Manuel à
Vusage des maîtres , dont le manuscrit a été
iivré à réditeur Richault, k Paris, mais qui n*a
point para jusqu'au moment où cette notice est
écrite. On a aussi du même artiste un écrit inti-
tulé : Aperçu historique sur Vétat de la mu-
sique à Strasbourg pendant les 50 dernières
années ; Strasbourg, 1840, iu-8o de 86 pages.
BKRGAMASCO ( archancelo ) , contra-
funtiste italien du 16« siècle, fut rraisembla-
blement ainsi nommé dn lieu de sa naissance,
Dergame. On ne connaît de ce maître que des
madrigaux qui ont été insérés dans la collection
intitulée : Dolci affeUi^ tnadrigali a cinque
voci di diversi eccellenti musici di Roma ; Rome
et Venise, 1568. Ce titre fait voir que Bergamasco
devait être employé comme chanteur on comme
<ompositeur dans quelque église de Rome.
BERGER (André), musicien aulique du
prince de Wurtemberg, naquit à Dolsen en Mis-
itie Tera 1580. On a de lui : Harmonise saerx
4, 6» 6, 7 e^ 8 vodbus eoncinendœ, etc, ; Augs-
bourg, 1606, in-4«. — 2» Teutscht weltliche
TrauerundKlageLiedermUi Stimmen (Chants
mondains et lamentables à quatre toîx); AugB-
bonrg, 1609. — S» ThrenodlsB amatorise, das
ist newe Teutsche tpeltche trawerund klag'
lAeder nach art der weltlichen Villanellen
snit 4 Stimmen; Augsbourg, 1609, in-4''. Trois
motets de cet auteur, à six et à huit voix , ont
été insérés dans les Florilegii musici portensis
«le Bodenschats.
BERGER (Jbah-Gdillavib de), professeur
d^éloquence à Wittenberg, et conseiller aulique
de rélecteur de Saxe Auguste II, roi de Pologne,
naquit à Géra, et mourat le 28 avril 1751. On
a de lui : 1* Dissertationes academieœ varii ar-
gumentit etc.; Gaelferbyti, 1720, in-4". C'est
on recueil de trente-deux discours , pcrmi les-
quels le 22* contient Péloge d'un musicien
Jean Ulicb, cantor à Wittenberg; ^
2o Sloquentiapubliea; Leipsick, 1750, in-4",
recueil de discours , dont quelques-uns contien-
nent des détails relatifs à Thlstoipe du chant de
rÉglise, et à la réforme que Luther y apporta.
Le 17* est intitulé : De Martini Lutheri merilo
evangelicam instaurationem* haud postremo
qua disciplina saeri cantus emendatur; le 18* :
De Martini Lutheri cura musica hpnnodia
sacra le 19* : />e Martini Lutheri hymnis ad
propagationem religionis emendaisf utilitnis;
le 20e : i>e Martini Lutheri hymnis sacris ab
iniqua censura vindicatis, 3» De Ludis olym*
piis programma^ in Stromat. acad,, p. 8C7.
Les auteurs du Dictionnaire des Musiciens( Paris,
1810) ont été induits en erreur par £. L. Ger-
ber, en plaçant Pépoque de la mort de Berger
en 1706.
BERGER ( Jean-Antoine ), organiste de la
cathédrale de Grenoble, né en 1 7 1 9, mort en 1777 ,
trouva, par ses méditations, le secret de pro-
duire sur r<^inette et le clavecin les effets du
crescendo^ au moyen d'une mécanique que Ton
mettait en jeu par la pression du genou. £n 1762
il vint à Paris pour soumettre sa découverte à
l'Académie des siences, qui Tapprouva et lui en
donna des certificats; il la fit annoncer par sous-
cription dans les journaux , mais comme on se
bornait à l'admirer, il ne jugea pas à propos de
la publier. Il parait même en avoir détruit jus-
qu'aux moindres traces, car son fils ne trouva
rien après sa mort qui eût rapporta cette inven-
tion. L'épinette verticale du père Mersenne lui
avait suggéré ridée d'ajouter un clavier à la harpe
ordinaire; ntais Frick, ouvrier allemand qui
travaillait pour lui , lui enleva sa mécanique et
ses plans. M.Dietz a reproduit de nos jours cette
invention dans le Clavi-harpe; mais eHe n'a
point eu de succès.
BERGER (Joseph). Voyez Mcirrz -Berger.
BERGER (Loc/is), pianiste et compositeur,
est né à Berlin, le 18 avril 1777. Son père, ar-
chitecte employé par le gouvernement prussien,
ayant perdu son emploi, dut quitter Berlin^ et
se rendre dans la petite Tîlle de Templin , où Ber-
I ger passa son enfance. Plus tard il fut envoyé
è Prancfort-snr-roder. Après avoir fait dans celte
j ville des études musicales, il alla è Berlin, oh
' il apprit la théorie de la composition sous la di-
I rection de Gerrlich , dont les lumières devinrent
bientôt insuffisantes, ses progrès ayant été rapi-
I des. En 1801 , il se rendit à Dresde, il où espé-
rait terminer ses études sous Naumaon ; mais
il n'arriva près de cet artiste qu'au moment où
il rendait le dernier soupir. 11 exprima le chagrin
que lui faisait éprouver cet événement inattendu
I dans une cantate ftmèbre dont le mérite fut vi-
23.
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356
fiEHGER — BERGERIŒ
Tement senti par les artistes. Il sTait alors le
dessein d'obtenir une place de maître de chapelle ;
mais son espoir ayant été déçu , il se retira à
BerUoi où il Técut en donnant des leçons de
piano, démenti l'entendit en l804, époque de
son voyage à, Berlin, et, frappé de la beauté de
ses compositions et du talent qu^il possédait comme
planiste , il rengagea à l'accompagner en Russie
arec Klengel , qui était aussi devenu l'élève du
grand artiste. Berger accepta cette proposition
avec reconnaissance» et partit pour Saint-Pé-
tersbourg. Partout il se fit entendre sous le pa-
tronage de son illustre maître, et partout il excita
l'admiration des connaisseurs. A Saint-Pétersbourg
il se lia avec Field et Steibelt Le jeu sage et pur
dn premier exerça sur son talent une influence
heureuse, sous le rapport du mécanisme. Son
séjour en Russie fut de six années. Dans cet in-
tervalle , il se maria à une jeune fille qui était
sa fiancée depuis l'enfance ; mais il eut le maBieur
de perdre et sa femme et l'enfant qu^elle lui avait
donné , et sa disposition à la mélancolie et à
l'humeur noire s'en augmenta. Enl8l2, il quitta
Saint-Pétersbourg, où l'on dit que ses jours
étaient menacés par des ennemis parliculiers,
et il se rendit à Stockholm, où il se lia d'amitié
avec M*"* de Staël. Il s'y fit entendre avec suc-
cès ; mais l'humeur chagrine qui le tourmentait
ne lui permit pas de s'y fixer : il ne tarda point
à s'embarquer pour Londres où il retrouva son
ancien maître , Clementi. Les concerts qu'il y
donna le firent connaître avantageusement, et
ses amis lui procurèrent des élèves dans les meil-
leures maisons. Berger demeura dans cette si-
tuation jusqu'en 1815 , époque où il retourna à
Berlin , après une absence de douze années. De-
puis ce temps il s'était fixé dans cette ville, et
s'y livrait sans relâche à l'enseignement. Une pa-
ralysie nerveuse du bras droit ne lui permit plus
de se faire entendre en public. Il mourut à Ber-
lin, le 16 février 1839.
Les connaisseurs considèrent depuis long-
temps Berger comme on artiste d'un talent très-
élevé, soit comme virtuose, soit comme com-
positeur. Son talent d'exécution était moins re-
marquable sous le rapport du brillant que sons
celui de la pureté et de l'expression. Sa manière
était large , grandiose et pleine d'inspiration. Ses
élèves les plus remarquables sont Félix Mcndel-
sohn et Wilhelm Taubert. On remarque dans
ses compositions le caractère de grandeur et de
large harmonie qui se produisait dans ses impro*
visations, lorsqu'il possédait toute la pui.ssance
de son exécution. Ses principaux ouvrages sont :
10 Une sonate pathétique en ut mineur pour
piano , œuvre l'*" -, Leipsiok , Péters j — 2» D'au-
tres sonates, œnvres 9, 10 et 18; Berlin. — 3«>UBe
sonate pour piano à quatre mains, csuvre 15 ; Ber-
lin, Lane 4» Préludes et fugues, op. 5^; Berlin,
Scblesinger. — 5o Préludes à la turque, op. 8; ib.
— 60 Douze études, op. il; Hambourg, Chris-
tiani. — 7® Rondeau pastoral, ibid. — 8o Toeeate
en forme de rondeau; Ldpsick, Breithopf et
Haertel. — 9** Desairs russes et norvégiens variés.
IQo Diven recueils de chants à plusieurs voix ;
Berlin , Hambourg etOffenbacti ; — lio Huit tt-
coeils de chants à voix seule, avec accompagne-
ment de piano, publiés à Offenbacli. chez André.
— 120 Trois marches militaifes, op. 16, enhar-
monie, publiées en partition à Berlin» chez Lane.
— 130 Trois marches d'infanterie, pour mosiciiie
militaire; ibid. Berger avait écrit l'opéra sérieox
Oreste pour le théâtre de Berlin, mais il ne fut
pas représenté. M. LouIa ReUstab a putilié une
notice biographique de cet artiste recommandable,
ornée de son portrait, sous ce titre: Ludwiç
Berger^ ein Denkmal; Berlin, 1846, in-8* de
165 pages.
BERGER (CharlesGoitueb), violooiatede
concert qui a eu de la réputation en Allemagne
dans la seconde moitié du 18""* siècle, naquit à
Olinarsdorf , près de Pima , en 1736 , et mourut
à| Leipsick , le 21 janvier 1812. Son talent con-
sistait dans la grâce et l'expression : il était re-
nommé surtout â cause de l'imagination qu'il
déployait dans le prélude et l'improvisation. Oo
ne cite de sa composition que six caprices pour
violon seuly indiqués dans les anciens catalogues
de Breitkopf.
RERGEREL (L ). On a publié sons œ
nom une brochure qui a pour titre : Exposé des
principes historiques de la musique, ouvrage
adopté par la Société royale pour Vinstruction
élémentaire de Paris. Paris, 1844, in-8*.
BERGERRE (ALBXANnRs-Bàsiu:), né le
26 septembre 1803, à Seignelay (Ymme), s'est
livré à l'étude de la musique dès ses première»
années , d'abord sous la direction de son frère
aîné, puis à Auxerre, chez un bon profesaeor
nommé Féraglio. Plus tard il devint élève de
Clavel, professeur adjoint de violon au Ckmaer-
vatoire de Pari«, et reçut des leçons d'harmonie
de Barbereau. Droling fut son maître de piano. A.
l'âge de vingt ans, M. Bergerre accepta la place de
professeur de musique au pensionnat d'Aubigny
(Cher) : il y resta pendant huit ans. En 1828»
un ancien hautboïste de Paris, nommé Guy, de-
venu receveur de finances à Gien, le fit nonnner
professeur au collège de celte petite ville du dé*
parlement du Loiret. On n'y comptait pas alors
quatre amateurs de musique: en peu d'années»
Bergerre, homme intelligeut et actif, passionné
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BERGERRE — BERGONZI
357
|M)ur 80D art, en conimaDiqaa le goût de proche
«n proche, et inoios de YÎogt aos plas tard, des
Mciétéft de musique s'y étaient formées sous sa
direction, des écoles élémentaires de cet art
avaient été fondées, et plus de deux cents per-
sonnes cultivaient avec succès le chant, le piano
et la musique d'ensemble. On a de cet artiste es-
timable des romances avec piano publiées à Paris
chez Janet et chez Marescot; des airs variés pour
violon avec quatuor ou piano, ibid.; d'autres airs
variés pour violon seul, des recueils de danses
|H)ar deux violons, etc. ; mais c^est surtout comme
auteur didactique quMl s^est rendu recomman-
dable. Il a publié : !<> Exposé raisonné de prin-
cipes de musique; Paris, Frey, ift35, în-8*, et
Jaoet, 1837, un vol. in-8o. Le même ou-
vrage, entièrement refondu et fort augmenté, a
été réimprimé chez Périsse frères^ à Paris, 1844,
1 vol. in-8*. — l'* Nouvelle classification des
demi'tons, ou véritables qualifications de ces
intervalles ; Paris, 1833, in-8* de quarante-six
pages. — 3* Méthode de violon adoptée par le
Conservatoire de Parts; Paris, Janet, 1837,
1 vol. in-4''. — 4» Rudiment du violon, ou Fart
d'apprendre à lire pour cet instrument; Pa-
ris, Richault, 1846, 1 vol. gr. in-4o de cent
soixante-quatre pages. M. Bergerre avait, en 1846,
environ cent œuvres en manuscrit de fanfares et
pas-redoublés |)onr musique militaire , ouvertu-
res pour orchestre, quatuors pour instruments
il cordes, pièces d*orgue, chœurs avec ordiestre,
trois airs variés pour violon avec orchestre, fan-
taisies, etc.
BERGGREEN (P. C), compositeur et lit-
térateur danois,^ fait représenter à Copenhague,
en 1832, un opéra comique en trois actes inti-
tulé/e Portrait et le Buste (en danois), dont II
avait écrit la musique. Cet ouvrage ne réussit
pas. Au commencement de 1836, M. fierggreenfit
paraître un journal concernant la musique , en
langue danoise; mais le nombre des abonnés ne
fut pas sufbsant pour couvrir les dépenses de
cette publication, qui n*eut qu'une année d'exis-
tence.
BERGIER (Nicolas), naquit à Reims, le
i«<^ mars 1&67, selon la Biographie universelle,
et en 1557 suivant fiayle, Moréri etNicérdh. Il
fit ses études à Tuniversité de cette ville, et fut
ensuite précepteur des enfants du comte de Saînt-
Souplet, grand-bailli de Vermandois. Ayant été
reçu avocat, il fut nommé professeur de droit,
puis syndic de sa ville natale; cette dernière
charge l'ayant obligé à faire quelques voyages à
Paris, ponr les intérêts de ses concitoyens, il s'y
lia d'amitié avec Dupuy, Pereisc, le père Mer-
«enne et le président de Bellièvre. 11 mourut
k Grignon, maison de campagne de cet illustre
magistrat, le 18 août 1623. Le nom de Bergier
est connu principalement par son Histoire des
grands chemins de V empire romain. Le père
Mersenne cite de lui (Commentar. in Geoes. c.4,
V. 21 ), une dissertation Intitulée de âtodis mu-
sids, de vocis humanss atque soni prœstaH-
tia, qui n'a point été imprimée. On trouve parmi
lesmanuscrit^ de la Bibliothèque impériale de Pa-
ris, sous le n" 7489, petit in-fol. (ancien fonds),
un ouvrage de ce savant, sous ce titre : La musique
spéculative» Cet ouvrage traite particulièrement
du rhylhme, dans ses rapports avec la poésie :
il n'est pas sans intérêt.
B£;RGMANN (HBNBi-CHKéTiEN), amateur
guitariste, vivait au commencement du dix-neu-
vième siècle, dans un village de la Saxe. Il est
auteur d^une petite méthode de guitare intitulée;
Kurze Anweisung zum Guitarenspiele ; Halle,
Hœndel, 1802, {0-4*^ obi. de soixante pages.
BERGOBZOOMER (Catherinb), née
Leidner^ à Vienne, en 1753, était, en l770, au
service de l'impératrice Marie-Thérèse, sous le
nom de Schindler, et chantait comme prima
donna dans Topera séria et buffa. Elle avait
pris le nom de Schindler de son beau-frère, di-
recteur de l'École de peinture^ qui Tavait élevée
et placée au thé&trede la cour. £n 1777, elle se
maria, et prit le nom sous lequel elle figure ici.
Engage au théfttre italien de Brunswick, elle y
chanta depuis 178O jusqu'en 1783, époque ou
elle passa au théi&tre National de Prague, que le
comte de Nostiz venait d^établir. Elle y est morte
au mois de juin 1788, Agée seulement de trente-
chiq ans. Cette cantatrice a joui d'une grande ré-
putation.
BERGONZI (Charles), né à Crémone, fut
le plus distingué des élèves d* Antoine Stradivari,
dont il imita exactement les formes et les pro-
portions. 11 travailla depuis l7 16 jusqu'en 1755.
Ses violons et ses violes sont estimés; mais
Bergonzi se distingua surtout dans la construc-
tion de^ violoncelles. Il en existait un daté de
1746 dans la eollecUon Salabue, à Milan, au
commencement de ce siècle. Cet instrument était
considéré comme un des meilleurs de son es*
pèce.
Charles Bergonzi eut un fils nommé Michel -
Angelo, lequel fut père d*un autre Charles et de
Nicolas, de qui il existait une viole datée de 1781
dans la collection Salabue. Ces trois luthiers ne
s'élevèrent point au-dessus du médiocre. Leurs
instruments ne sont recherchés que par les cu-
rieux qui veulent former une collection complète
des échantillons de la lutherie crémonaise.
BERGONZI (Benoit), de la même famille
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358
BERGONZI — BERGT
que le précédeat, naquit à Crémone en 1790, fut
lin cornUte distingué et se fit connaître comme
compositeur par un opéra intitulé MtUek Adely
qui fiit représenté à Crémone en 1835. il a pn-
blié pour son instrument : 1* Thème varié d'E-
duardo e CrUtinût avec accompagnement de
piano ; Milan, Ricordi. — 3* Tlième varié de
Cenerenlola; idem, ibid. — 3» Thème varié
(O cara memoria) ; idem, ibid. -- 4o Thème va-
riéde/a Donna del Lago; irlem, ibid — S» Thème
varié à^ Elisabeth; idem, ibid. — Thème varié
deI7^a/tona in Algeri ;idem, ibid. — 7» Thème
varié et polonaise; idem, ibid. L'Institut des
sciences et arts de Mi ian a décerné à Bergonzi
une médaille d'argent, le 7 octobre 1824, pour
un cor à clersde son invention, quMI avait sou-
mis à l*examen de cette socli^té savante. Il mou-
rot à Crémone, au mois d'octobre 1840, k Tâge
de cinquante ans.
BEKUROT (Olaus), savant suédois, né à
Uelsinge, vers la fin du dix-septième siècle, fat
aussi bon hiUiiste et professeur de musique à
Upsal, vers 1717. Il a fait imprimer une disser-
tation intitiitée : Bxercitium academicum ins-
trumenta musica leviter delineans, quod con-
sentiente ampliis, Facult. Philos, in Reg,
Acad. Upsaliensi, sub prœsidio ampliss. et
eeleberr. viri Mag, Johannis Valleriit Math.
Prof. Beg, et Ordin. pro honoribus philoso-
phiHs piiblico bùnorutn examini modeste sub-
mittitS. R. M. alumnus Olavus 0. Bergrot,
Beliingus^ in Aud, Gust. Ma}, ad d. 7 die
anni 1717; Upsal, 1717, trente-quatre pages
in- 12. J'ignore quelle est la nature de cet ou-
vrage. ,
BERGSO^î(Micbkl), compositeur et pia-
niste, est né à Varsovie, au mois de mai 1820,
de parents qui étaient dans le commerce. Il a fait
ses études musicales à Dessau, dans le duché
d'Anlialt, sous la direction deFréd<^ric Schneider.
En 1842, il se rendit en Italie, où il publia ses
premiers ouvrages pour son instrument et se fit
connaître comme virtuose. Vers la fin de i84A il
écrivit pour le théâtre de la Pergola, à Florence,
un grand opéra intitulé Luisa di Montfort^ qui
fut représenté dans celte ville, puis à Livoume,
en 1S47. Ce même ouvrage, traduit en allemand
par Baermann, a été représenté à Hambourg, en
1849.De retour en Allemagne, M.Bergson a vécu
quelque temps à Berlin, puis à Leipsick. Depuis
plusieurs années il s*est fixé à Paris. On connaît
de hil environ cinquante œuvres de piano et de
chant, parmi lesquels on compte un grand trio
pour piano, violon et violoncelle, on grand duo
dramatique pour piano et violoncelle, dédié au
prince royal de Suède, trois duos pour piano et
violon , pour piano et clarinette (avec Vu au
Maller ), des fantaisies, des masoiirkes, des pièces
de salon, des Ueder allemands, des ballades, et
des solfèges à trois et à quatre voix.
BERGT ( CatiriBif • Dieuoor ifi - Augure ),
organiste de l'église Saint- Pierre, à Bautzeo, né
à Oeberan, près de Freyberg , le 17 juin 1771, fit
de si rapides progrès dans ses études, et particuliè-
rement dans les langues anciennes, que son père
conçut le projet de le faire entrer dans l'état ec-
clésiastique , et qu'il le mit fort jeune encore
dans récole de la Croix {Kreulz-Sehulê)^ à
Dresde. Après y avoir aciievé ses humanités, il
alla à Leipsick, en 1790« pour y étudier la tliéoio-
gie, suivant le désir de ses parents. Jusque-là,,
la musique n'avait été pour lui qu'un délassement;
il jouait du piano et un peu de violoo , mais seu-
lement comme peut le faire un amateur qui ne
donne que peu de temps à l'étude de Tari. Ce-
pendant ses connaissances dans la tliéologiecom-
mençaient à être asseï étendues pour qull eût
le temps d'assi&ter à des concerts publics qui dé-
veloppèrent son goût pour la musique. Son pen-
chant pour cet art devint si vif, qu'il résolut
d*abandonner la théologie pour s'y livrer sans
réserve. L'orgue était l'instrument qu'il prérérait;
il en étudia le mécanisme avec persévérance et se
procura des livres de tliéorie pour apprendre les
règles de rharmonie et de la composition. Mal-
heureusement il avait perdu beaucoup de temps ;
l'âge de la facilité était passé, et ce ne fut pas
sans peine qu'il parvint è produire ses premier»
ouvrages. Ce fut en 1801, c'est-à-dire à Tàge de
vingt^neuf ans, qu'il fit paraître quelques chan-
sons allemandes, trois sonates pour le piano, et
un petit intermède intitulé List gegen List ( Ruse
contre ruse), qui fut publié en partition de piano
chez Breitkopf et Haertd. Comme organiste, il s'é-
tait fait remarquer en Jouant avec un talent distin-
gué sur plusieurs orgues de Leipsick ; sa réputation
ne tarda pas k s'étendre, et l'orgue de l'église
principale de Baulzen lui fut confié en 1802. Peu
de temps après, il obtint les places de professeur
du séminaire et de directeur de la société de
chant. Depuis lors il a en de grands succès dans
l'enseignement, ayant formé beaucoup d'élèves
dlsHugués. Le^» ouvrages que l'on connaît de lui
sont : Pour l'élise : l« L'oratorio de la Passicn^
en trois parties (texte d'Anger); cet ouvrage a
été publié sous le titre .de Christtu durch Lei-
den verhetrlichtt en partition, clies Hofmeister,
à Leipsick. Il est écrit pour quatre voix princi-
pales, chœur et orchestre. C*est l'œuvre 10"'^ de
l'auteur. — 2* H^mne : So toeit der Sonne
strahlen, k quatre voix et orchestre, op. 17, ibid .
— 3"* Hymne de P&ques : Christus ist ersian-
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BERGT — BÊRIOT
350
ifen, à quatre toix et orcbeetre» œuTre 18, ibid.;
— 4* 7e Deum^ à quatre voix et orchestre, eo
latin et en ailemand, o|i. 19, ibid.; — 6* Coilec-
tioii dé chants religieux pour soprano, alto, té-
nor et basse, sans accompagnement, première
Buite; ibid. — 6* L'ancienne mélodie du canti-
que : herr Goit dich loben loir, aTec un antre
texte, arrang<^e pour quatre Tdx, quatre trom-
bones, trompettes, timbales et orgue; partition,
ib. La plupart de ces compositions ont été exécu-
tées dans les églises d'Allemagne, et y ont pro-
duit beaucoup d'effet. Pom le TnéATRC : —
7^ Laura et Fernando, opéra en trois actes. —
8* Die Wunderkur ( La Cure menreilleuse), en
trois actes. — 9** IMtgegen £t5^(Ruse contre
ruse), intermède en un acte. — 10* ErtiDin et
Blmlkre (de Gosthe), opérette en un acte. —
11* Dos Stxndeken (la Sérénade), intermède.
•^ 12* 1^ Fête anniversaire de la naissance
du poêle, vaudeville avec des airs nouveaux.
^ 13» Mitgefûhl ( la Sympathie ) , raudeville
aTec des airè nouveaux. — Pour l'obchestrb :
14* Symphonie, œuvre 13; Leipsick Hofmeis-
ter. — 15* Symphonie concertante pour clari-
nette et iMsson, œuvre 6"^; — Poon lachahbbb :
\f Trois sonates pour piano, Tiolon et vio-
loDcelle, œuvre tre^Leipâck, Br>et Haertel. —
17^ Six danses allemandes pour le piano, op. 1 1 ;
Leipsick, Hoftneister; — 18* Variations sur God
save the King, pour le piano ; Leipsick, Peters.
— 190 Deux recueils de chansons allemandes
pour plusieurs voix, avec accompagnement de
piano, ceuvres 7 et 15, iiNd.; — 30* Air pour
voix de soprano, avec chœur et accompagnement
de piano; Leipsick, HoftneistBr. — 21* Cantate
de noces pour quatre voix , aTec accompagne-
ment de piano, op. 20. — 22» Huit suites de
trios pour soprano, ténor et basse, avec accom-
pagnement de piano; Leipsick, Peters. — 23* Le
Congé, chanson k voix seule, avec accompagne-
ment de piano. Ce morceau , qui a obtenu un
succès populaire, a été publié dans toutes les gran-
des villM de r Allemagne. Les derniers ouvrages de
Bergt sont un petit i^crit qui a pour titre: Biwas
zum Choral und dessen i?«freAdr (Quelques
mots sur le chant choral et sur ce qui s'y ratta-
che), pour l'usage des séminaires; Leipsick,
Kumroer, in- 8*, 1832, et un autre écrit intitolé :
Briefwechsel eines alten und jnngen Sc/iul'
meisters ûher allerhand Musikalischês (Cor-
respondance de deux maîtres, d*écoles, l'on vieux,
et Pautre jeune, concernant tontes les choses
musicales); Zittau et Leipsick, 1838, in-fol. obi.
L'ouTrage a été publié après la mort de Bergt par
C. G. Hér{ng(voy. ce nom), qui y a ajouté la bio-
graphie de l'auteur et le catalogue de ses œuTres.
I Ces lettres ont pour objet principal l'art de l'ins-
trumentation, particulièrement pour les petits
orchestres. Bergt mourut à Bautien le 10 féTriff
1837, à l'âge de soixanto-cinq ans. C. Geissier
a publié la collection de ses pièces d*orgne , à
Leipsick, cliex Peters.
BERINGER (Matuuw), eanior k Weis-
sembourg en Nortgaw, au commencement ^du
dix-septième siècle, a publié un Traité élémen-
talre de Part du chant, sous ce titre : Musica,
das M die Singkunst der Heben Jugend,
tum Besfen in Frag und Anlwort ver/asst;
Nuremberg, 1605, in-8*. Une deuxième édition
am<^liorée de cet ouTrage a paru dans la même
ville, en 1610, deux parties in-4o.
BÉRIOT (Charles ÂoGcsTE ns), Tioloniste
célèbre, issu d'une famille ancienne et consi-
dérée, est né à Louvstn le 20 février 1802.
Orphelin dès l'Age de neuf ans, il trouva dans
M. Tiby, professeur de musique en cette Tille,
un tuteur, un second père et un maître qui s'oc-
cupa avec zèle de déTelopper ses heureuses dis-
positions pour la musique. Déjà il était parvenu
à un certain degré d'habileté sur le Tiolon et
ses progrès avalent été si rapides, qui! put se
faire entendre dans le concerto de Viotti en la
mineur (lettre H ), avant d'aToir atteint sa neo-
Tième année, et qu'il y excita l'admiration de ses
compatriotes. La nature a donné à De Bériot le
sentiment d'une exquise justesse d'intonation qui
s'est unie, dans son jeu, à un goOt naturel plein
d'élégance. Doué d'ailleurs d'un esprit méditatif,
et n'ayant aucun modèle qu'il pût imiter dans
ce qui l'entourait, il cherchait en lui-même le
principe du beau, dont il ne pouTait avoir de no-
tiens que par l'action spontanée de son indîTidoa-
lité. C'est peut-être ici le lieu d'examiner ce qui
a pu donner lieu au bruit qui s'était répandu,
qu'il avait été l'élève de Jacotot. Ce fait, accré-
dité par l'auteur de l'Enseignement universel,
et par les déclarations de De Bériot lui-même,
exige quelques explications. L'attention générale
des habitants de la Belgique était fixée, depuis
plusieurs années, sur les résultats qui paraissaient
SToir été obtenus par la méthode de Jacotot ; les
progrès en toute chose tenaient, disaitKMi, du pro*
dige. De Bériot Toulut savoir quels STantages il
pourrait retirer pour lui-même des procédés de
cette' méthode; il eut des entretiens aTec son
toventenr, et n'en apprit guère que deux choses,
à savoir, que la persévérance triomphe de tous
les obstacles, et qu'en général on ne veut pas
sincèrement tout ce qu'on peut. Le jeune ar*
liste comprit ce qu'il y avait de Trai dans ces
propositions, et son intelligence sut les mettre à
profit. Voilà comment De Bériot fut l'élève de
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860
BÊRIOT
Jacotot; il ne pouvait pas Pètre autrement, car
il D*e8t pas certain que oelui-d fût capable de
juger si le violoniste jouait joste ou foux. Quoi
qu'il en soit, une heureuse organisation morale
et physique, une éducation bien commencée, et
le trayail le mieux réglé, ne tardèrent point à con-
duire De Bériot jusqu'à la possession d'un talent
très-remarquable » auquel il ne manquait plus
que le contact de beaux talents d'autres genres,
pour acquérir du fini, se coordonner dans toutes
ses parties, «t prendre un caractère original.
De Bériot avait dix-neuf ans lorsqu'il quitta
sa ville natale pour se rendre à Paris ; il y ar-
riva vers le commencement de Tannée 1821 , et
son premier soin ftit de jouer devant Viotti,
alors directeur de TOpéra. Après l'avoir écouté
avec attention, ce célèbre artiste {ui dit : « Vous
« avex un beau style; atiachex-vous à le per-
« fectionner ; entendez tous les hommes détalent;
« profita de tout, et uMmilez rien. » Cet avis
semblait impliquer celui de ne point avoir de
maître; cependant De Bériot crut devoir prendre
des leçons de Baillot et il entra au, Conserva-
toire dans ce dessein ; mais il ne larda pas à s'apei^
cevotr que déjà son talent avait un caractère
propre quMl serait difficile de modifier sans que
son originalité en souffrit. Il ne resta donc que
peu de mois dans les classes du Conservatoire ,
rentra sons sa direction personnelle, et bientôt
il se fit entendre avec un succès brillant dans
quelques concerts. Ses premiers airs variés, com-
positions pleines de grâce et de nouveauté,
parurent et augmentèrent sa réputation naissante.
Sa manière de les exécuter y ajoutait un charme
inexprimable. Tous ceux qu^l a publiés ont été
longtemps le répertoire habituel d^un grand
nombre de violonistes.
Après avoir brillé à Paris, De Bériot partit
pour rAnglelerre où il ne fut pas moins bien ac-
cueilli, surtout dans les voyages subséquents
qu'il y fit A Londres et dans quelques autres villes
de la Grande-Bretagne, il donna des concerts où
son beau talent se fit applaudir avec transport.
Engagé à diverses reprises, pour le concert
philharmonique, il le ta! aossi pour quelques-
unes des fNes musicales qui se donnent an*
nueilement dans les principales villes de l'An-
gleterre. De retour dans sa patrie , riche d'une
renommée déjà brillante, il y fut présenté au
roi Guillaume l*', qui, bien quMI aimât peu
la musique, oomprft la néceaaité d*assurer Tin-
dépendance d'un Jeune artiste qui promettait
d'honorer son pays, et lui accorda une pension
de 2,000 florins, avee le titre de premier violon
solo de sa musique paiiicolière. La révolution
de 1830 priva De Bériot de ces avantages.
Depuis que le talent de cet artiste a com-
mencé à se laire connaître, il s'est développé par
degrés; parvenu à sa maturité, ce talent oflrait
la réunion des qualités les plus précieuses, à
savoir, le plus beau son , une justesse invariable
dans laquelle il n'a eu de rival que Lafont, on
goAt d'une rare élégance, un style perMwnel ,
enfin, le charme, dans lequel il n'a été surpassé,
peut-être même égalé, par aucun autre. La criti-
que, qui ne perd jamais ses droits, a reproché
autrefois à De Bériot de joindre nn peu de froi-
deur à sa pureté; cette critique lui a été utile, car
la chaleur et la vigueur d'archet ne devinrent pas
moins remarquables dans son jeu que la justesse
et le goût. On se plaignait aussi que, bornant
Tessor de son talent à composer et à jouer des
airs variés, il se renfermât dans hn cadre trop
petit : il s*est encore justifié de ce reprodie en
composant des concertos qu'il a fait entendre
dans plusieurs concerts , et dans lesquels il a
déployé des proportions plus grandes de cooce|>-
tion et d'exécution. Ayant été nommé professeur de
violon au Conservatoire de Bruxelles, en 1843, il
a écrit ses derniers concertos pour ses élèves,
et a jeté dans tous des idées charmantes et des
traits aussi remarquables parieur élégance que par
leur brillant. On a dit que cette musique, si favo-
rable an talent de ceux qui Texécutent, est beau-
coup moins difficile qu'elle ne le parait : je ne sais si
cette observation doit être considérés comme une
critique, et si ce n'estpas plutôt un éloge. Devenu
Tami de la célèbre M"* Malibran, De Bériot a
voyagé avec elle en Italie, en Angleterre et dans
la Belgique. En 1835, il devint son époux. Les
fi-équentes occasions qu'il eut d'entendre cette
femme inspirée paraissent avoir exercé la plus
heureuse influence sur son talent. A Raples, où
Il s'est fait entendre dans un concert donné an
théâtre Saint-Charles, il a obtenu un succès d'a-
thousiasme fort rare ches les Italiens, car cette
nation, passionnée pour le chant, n'accordait
alors que peu d'attention aux instruments.
Fixé à Bruxelles après la mort de M"** Malî-
bran-De-Bériot, il ne se fit point entendre pen-
dant plusieurs années; mais, en 1840, il fit un
voyage en Allemagne et s'arrâta quelque temps
à Vienne où il donna des concerts. Des altéra-
tions de sa santé, qui se sont reproduites à di-
verses époques, finirent par lui fiure prendre la
résolution de ne plus jouer en public, quoique
son talent eût conservé toutes ses qualités. Il ne
se faisait plus entendre qu'à ses élèves et à quel-
ques amis privilégiés qui admiraient tonjonre
Tami^eur et le charme de son jeu. Malheoreu-
sement des atteintes plus graves survenues à sa
constitution, dans un âge qui n'est pas celui des
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BÉRIOT — BERLIN
infirmités, l'ont obligé adonner sa démission
de ses fonctions de profesieor, en 1852. Une pa-
ralysie du nerf optique l^a pritéde la vue tout à
conp, et Pespoir qu'il STait d'abord de sa gué-
rison ne s'est pas réalisé. Lesoorrages principaux
de DeBériot sont : 1. Congbrtos. 1*' concerto
(en re) avec orchestre, op. 26; Paris, Bran-
dus.^ 2»* idem(en«i), op.32; ibid.— a"*idcm
(&imi)f op. 44 ; ibid.— 4"** idem (en-rtf mineur),
op. 46; ibid. ^ 5n« idem (en rfi , op. 55 ; ibid.
— 6»«idem(en la), op. 70; ibid.— T^e idem (en
sol), op. 75 ; ibid. II. Aus taries : 1*' air varié
(en ré mineur), avec quatuor ou piano, op. 1 ;
ibid. — 2»® idem (en ré majeur) , avec quatuor
ou piano, op. 2 ; ibid. — 3"»« idem (en mi), avec
orchestre ou piano, op. 8, ibid. — 4ne jdem (air
montagnard, en si bémol), avec orchestre ou
piano, op. 5.— &"^ idem (en mi), avec orchestre
ou piano, op. 7 ; ibid. — 6^^* idem (en la), op.
12; ibid. — 7"^ idem (en mi); op. 15; ibid.
— S»' idem (en ré), op. 42; ibid.— O^'idem
( en ré) op. 52 ; ibid. — lO"» idem ( Souvenir
d'amitié, en ré), op. 69; ibid. — li<"« idem
(en to) op. 76; ibid. UI. Études: i» Dix étu-
des ou caprices, pour violon seul, op. 9; ibid.
— 2* Sis études brillantes, avec ace. de piano,
op. 27 , ibid. — 3* Trois étude* caractéristiques
idem, op 37 ; ibid. — 4* Trois grandes études
pour deux violons, op. 43; ibid. — 5» Premier
G%tide de» violonistes, vingt études élémen-
taires en 2 suites, op. 75; ibid. — 6° Le Trémolo,
caprice, avec orchestre ou piano, op. 30 ; ibid. —
IV. Sonates et Duos : 1** Trois duos ooncertanls
pour 2 violons, op. 67 ; ibid. — 2<^ Première sonate
concertante pour piano et violon, op. 67 ; ibid.
— 3*^ Fantaisie sur le Siège de Corinthe poor
piano et violon, avec Labarre, op. 6; ibid. —
40 idem sur des motifs de Moxse, avec Labarre,
op. 8; ibid. — 5» Souvenir de la Muette de Por^
tici, idem, avec Labarre, op. .10; ibid. —
6** Fantaisie sur les motifs du Comte Ory, idem,
avec Osbome, op. 13; ibid. Op. 11, ibid.
—7'' Variations brillantes (en ré), idem, avec Os-
bome, op. 13 ; ibid.— 8» Grandes variations sur
un thème original (en la mineur), avec Osbome ,
op. 14 ; ibid. '— 9* Fantaisie sur des motifs de
Guillaume TeU, avec Osborne, op. 16 ; ibid.
— 10° Variations sur la tyrolienne de la Fiancée,
avec H. Herz, op. 17 ; ihid.--< 1 lo Avec Bénédict,
duo brillant sur la Sonnamlmla, op. 18; ibid.
—12* Duo brillant (en mi bémol),op. 19;a>id.—
l3*Fantaisie sur la Norma, op. 28 ; ibid.— 14* Le
Fruit de Cétude, six duos faciles, op. 35; ibid. —
l&*L0Progrès,sixduos,op.4i;ibid.— 16* Avec
Thalberg, grand duo sur âemiramicfe , op. 47;
ibid.— 17* Grand duo sur les Huguenots^ op. 82 ;
36t
ibid. — 18* avec Osborne, Fantaisie brillante sur
le Préaux Clercs, op. 20; ibid.— 19* Duo bril-
lant sur / PwHtani, op. 22 ; ibid. -- 20* Noc-
turnes sur les Soirées de Rossini, op. 33 ; ibid.
—21* Duo sur les motifs de VAmbassadrice, op.
24 ; ibid.— 22* Duo sur un thème original (en si
bémol), op. 25 ; ibid. — 23* Duo sur le Domino
noir, op. 3 1 ; ibid.— 24* Souvenirs d'Àubery^ànd
duo, op. 39 ; ibid. — 25* Deuxième fantaiste sur
Guillaume Tell, op. 53 ; ibid.— 26* grand duo sur
le Barbier de Séville, op. 56 ; ibid.— 27* Valses,
op. 59 ; ibid. — 28*6rand duo sur la Gazza la»
dra, op. 60 ; ibid.— 29* Duo brillant sur la Favo*
rite, op. 68;{bid.— 80* Duo brillant sur le Pirate,
op. 72; ibid.— 31* Duo sur IriraMa, op. 74 ; ibid.
—32* Duo brillant sur VEr^fant prodigue, op. 77 ;
ibid. — 33* Grand duo brillant sur la Reine de
Chypre, op. 79; ibid. -— 34* Grand duo sur des
airs hongrois et sty riens, op. 81 ; ibid. — 35* avec
Wolff^ duo brillant sur Zanet ta, op. 33 ; ibid.—
36* Grand duo sur les, Diamants de la couronne,
op. 38; ibid.— 37* Six morceaux de salon sur des
thèmes originaux, op. 45 ; ibid.— 38* Souvenirs
de Boulogne, deux duos, op. 48 ; ibid.— 39° Les
Intimes, deux duos, op. 49; ibid.— 40* La
Soirée, deux duos, op. 50 ; ibid. — 41* Duo con-
certant sur la Part du Diable, op. 51 ; ibid.
— 42* Duo brillant sur le Sirène, op. 54 ; ibid.
— 43* Grand duo sur la Muette de Portici , op.
61 ; ibid. — 44* Duo brillant sur le Val d*AU'
dorre, op. 62; ibid.— 45* Grand duo brillant sur
la Donna del Lago, op. 63 ; Ibid.— 46* Duo bril-
lant sur Haydée, op^ 64 ; ibid.— 47* Duo brillant
sur le Prophète, op. 65'; ibid.— 48* Grand duo sur
la Cenerentola, op. 66 ; ilild.— 49* Grand duo sur
Robert leDiable, ibid.— IV. Taios : l*Trio8pour
piano, violon et violoncelle sur Robin des Bois,
op. 4 ; ibid.— 2* Premier trio pour piano, violon
et violoncelle, op. 58 ; ibid.— 4* 2»«trio idem, op.
71 ; ibid. Le dernier ouvrage de De Bériot, et le
plus important parmi les productions de son
Age mûr, est sa Méthode de violon en trois
parties; Paris, chez Tauteur, sans date (I8ô8),
un volume grand in-4*. La première partie ren-
ferme les éléments et traite des positions ; la
deuxième contient la théorie de l'archet et ses
diverses applications t on y trouve aussi une
instruction sur les sons harmoniques. La der-
nière traite du style. Toutes les parties de cet
ouvrage renferment une ample collection d'études
pour la mise en pratique de tous les préceptes.
BERLIÂi (Jean-Dakiel), organiste distingué
de la catliédrale de Drontheim , en Norwége,
naquit àMemel,en Prusse, en 1710- Après avoir
acquis, sous la direction de son père, une
grande habileté dans son art, il alla s'établir à
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362
BERLIN — BERLIOZ
Coiienhague» en 1730, et y demeura jusqu'en
1737 , où il fut appelé à Droniheim comme 6r-
ganîBte, cbarge qu'il occupa jusqu*à sa mort,
arrivée en 1775. Ou a de lut des éléments de
musique en danois ; sous ce titre : MtaikalUke
êlementer, eller anleiding til Forstand paa
dé Fœrslefinge i Musiken; Drontlieim, 1742,
in -4*. Une traduction allemande, intitulée :
Anfdngsgrund der Musià zum Gebrauch der
Anfdnger, a paru en 1744. Berlin a aussi pu-
blié une Instruction sur la tonométrie, sous ce
titre : AnleUung zur TonometrU, oder wie
man durch Uûlje der logarithmiscken Pro-
gressionsrechnung die sogenannte gleich-
schwebende musikalische Témperatur leicht
und bald ausreehnen kann; nebst einem Un-
terrichte von dem 1752 er/undenen und ein*
gerichteten Monochordum ; Copenhague et
Leipsick, 17G7 , in*8'', de 48 pages. Ses compo-
sitions consistent en un œuvre de sonates pour
le clavecin, Augstiourg, 1751, et une sonate pour
le mftme instrument, restée inédite.
BERLIN, ou BERLYN (Antoike), com-
positeur à Amsterdam, et chef d'orchestre du
théAlre de cette ville, né en Hollande d'une fa-
mille Israélite, vers 1815, a fait preuve d'une
grande fécondité dans ses travaux ; car ayant à
peine atteint Page de quarante ans au moment
où cette notic« est écrite (1854), il a déjà pro-
duit plus de deux cents couvres , parmi les-
quels on remarque des opéras, des oratorios,
des symphonies, cantates, ouvertures, psaumes,
quatuors pour deux violons,^ alto et hasse, mu-
sique instrumentale de tout genre, mélodies à
4 voix et il voix seule avec piano, etc. Ses
opéras représentés au théfttre national d'Ams-
terdam sont : r Der Schatzgràber ( l'Ingé-
nieur), juué à Amsterdam en 1841 ; 2* la Dé'
route de Cultoden, en 3 actes, en 1846 ; 3* Die
Bergknappen (les Mineurs), en 3 actes; 4o MU"
nalfOa l'Eftprit du feu, opéra féerique, repré-
senté en ISU. Son oratoire MoUe sur le Nébo
a été exécutée à Magdebourg en 1844. Dans la
même année Berlin vint à Bruxelles , et présenta
au Ck>nservatoire de musique une ouverture triom-
phale qui fut exécutée par l'orchestre de cette ins-
titution dans un de ses concerts. £n 1846, il
se rendit à Paris et y fit entendre aussi diverses
compositions. Postérieurement (1848) on a exé-
cuté de sa composition à Amsterdam sa grande
symplionie-canlate intitulée : Die Matrosen am
Ufer (les Matelots au rivage), imitation du genre
imagiué par Félicien David. L'ouverture triom-
phale de Berlin a été gravée à grand orchestre,
oommei cpuwe 66. On connaît aussi de lui un
grand quatuor pour deux violons«altoetbasse,))p.
39; Amsterdam, Steup. Cet artiste est ehevalisr
de l'ordre de la Couronne de chêne, menbi» de
la société de Saînte-Cédle de Rome, et a ttça
de l'Empereur d'Autriche, du roi de Suéde, et
de plusieurs autres princes, de grandes mé-
dailles d'or pour des dédicaces qull lemr a frites
de ses ouvrages.
BERUOZ (HECion), compositeur, est né à In.
Cdte-Saint- André (Isère), le 11 décembre 1803.
Fils d'un médecin de quelque réputation, Ber-
lioz fut envoyé à Paris, après avoir achevé ses
études de collège, pour y suivre les cours de
l'école de médecine. Il savait alors peu de ehoae
de la musique, mais il avait un goût paasIonB^
pour cet art. Plusieurs fois il avait supplié ses
parents de permettre quil se Kvrit exchisive-
ment à sa culture : mais ce fut tooioura cis
vain. Au sein de la ville qu'on appelle encore
la capitale des arts, et qui est digne de ee
titre à certains égards, il était difficile que In
passion de Beriioz ne s'accrût pas au lieu de
s'éteindre. Elle exerça bientôt sur lui tant d'em-
pire , qu'il abandonna les bancs de la FaenHé
pour ceux du Conservatoire. Irrité de voir mm
autorité méconnue, son père le priva des moyens
d'existence qu'il lui avait fournis jusqu'alors, et
Berliot n'eut d'autre resMNirce que de se faire
admettre comme ciioriste au théfttre du Gpmnoâe
dramatique. Sa vocation était décidée, et In
fermeté de son caractère lui faisait dédaigner les
misères de la vie. Il suivait le cours de oooipo-
sition de Reicha ; mais les formes condilionneUes
de Tart que ce maître lui faisait étudier ne lui
inspiraient que du dégoût, parce qu'il n'en com-
prenait pas le but. Bientôt frtigué du jong qu'elles
imposaient, il sortit de l'école où il avait à peine
entrevu quelque chose des procédés de l'art
d'écrire; libre enfin de tonte gène, il résolut de
n'avoir plus d'autre maître que sa propre expé-
rience.
L'époque où Berlioz fit les premiers pas dans
sa carrière était celle des ardentes luttes de l'é-
cole romantique contre les œuvres d'un antre
temps devenues célèbres et désignées par le nooa
de classiques. Ce mouvement, commencé par
la littérature, s'était étendu jusqu'aux arts du
dessin. Berlioz s'y jeta avec enthousiasme et
voulut y faire entrer la musique, se considérant
comme l'artiste prédestiné qui devait y accom-
plir une révolution. Plein de résolution, mais
n'ayant encore que de vagues aperças sar ce
qu'il se proposait de faire, il s'essaya d*abord
dans une messe avec orchestre qui fut exéentée
dans l'église de Saint-Roch , pais dans odle de
Saint-Eustaclie. Elle parut inintelligible anx
musiciens qui rexéciitèrcnt comme à ceux f|uâ
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BERLIOZ
36$
rentendirenl. Convainctt tontefoiis de la réalité
de sa mission mnsicale, Berlioz ne se laissa
point ébranler par les plaisanteries que fit naître
sa production , et sa persévérante vocation se
remit à l'œuvre avec ardeur. Dès ce moment,
une idée, ou plutôt une opinion, présida à ses
traTaux : il se persuada que la musique doit
avoir un sujet, un programme, et que le triomphe
de i^art est d'exprimer ce programme par des
eiîets pittoreiiques, soit avec le secours des voix
et de la parole, soit par les instruments seuls.
Tout Toauvre de Berlioz est le produit de sa to-
lonté pour la réalisation de cette idée. Dans la
direction qu\in artiste imprime à ses travaux, il
y a toujours une impulsion secrète qui résulte de
son organisation : or chez celui dont II s'agit le
Téhicuie était i^nstinct des combinaisons de so-
norités diverses, instinct qui se manifesta par
de« éclairs dès ses premiers essais, et qui finit
par devenir le caraclère difttinctif de son talent.
Sous l^empire de l'idée d^un programme comme
règle et de la faculté de production d'effets
sonores comme moyen, furent imaginées : une
ourerture de WaverUy^ une autre intitulée
les Francs-Juges, et une symphonie fantasti-
que divisée en cinq parties, qui a pour sujet un
SpUode de la vie d'un artiste. Les deux ouver-
tures furent exécutées d'abord dans des concerts
d'amateurs qui se donnaient à l'ancienne salle
du Waox-Hall ; puis dans un concert donné par
Berlios, le 26 mai 1828, à la salie du Conservatoire.
Il y lit entendre aussi le Credo de sa première
messe, et une marrbe des Mages allant à la
crèche. Le 1^ novembre 1829 les mêmes com-
positions furent entendues de nouveau dans un
concert ob l'auteur fit exécuter on nouyel ou-
Trage qui avait pour titre : Concerts des Syh
phes. Le sujet du morceau était celui-d : « Mé-
« phistopbélès, pour exciter dans l'âme de Faust
« l'amour du plaisir, assemble les esprits de l'air,
« et leur ordonne de chanter. Après avoir préludé
«I sur leurs instruments magiques, ils décrivent
« un pays enchanté, dont les heureux habitants
« s'enivrent de voluptés sans cesse renaissantes;
« peu à peu le charme opère, la voix des syl-
m phes s'éteint, et Faust endormi demeure plongé
« dans des réyes délicieux. » Cest donc encore
un programme qui est la base de cette com-
position, et ce synt encore des effets de sonorité
que le compositeur recherche. H en était de
même dans V Épisode de la vie d*un artiste,
symphonie fantastique en cinq parties, qui fut
exécutée quelques roots après. Chacune des par-
ties de l'ouvrage a un objet différent. Pour le
premier morceau , ce sont des rêveries et des
passions ; pour le second, une Scène aux champs;
pour le quatrième, un Bomme qui rêve qu'on
le mène au supplice, et enfin, pour le dernier^ le
Songe d^une nuil de sabbat.
Depuis 182a, Berlioz était rentré au nombre
des élèves du Conaervatoire, qu'on appelait alora
l'École royale de musique , et suivait les leçons
de Lesueur pour le style libre, parce qu'il avait
Itesoin d'un protecteur dans la section de musi-
que de l'Académie des beaux -arts pour les
grands concours de composition. Ce protecteur
lui était d'autant plus nécessaire, que Chérubini
était mal disposé pour lui et montrait une véritable
antipathie pour sa musique, plusieurs fois Berlioz
avait subi Pexamen préparatoire de ces con-
cours sans y être admis : enfin, sa persévérance
triompha des obstacles , et dans le concours de
1830, le premier prix lui fut décerné pour la
composition d'une cantate dont Sardanapale
était lé sujet. Devenu pensionuaire de TEtat,
comme lauréat du concours, il se rendit en Italie
pour obéir aux règlements, bien que sa direc-
tion dans l'art et ses opinions esthétiques lui
eussent fait prendre la musique italienne en dé-
goût, il abrégea son séjour à Rome et à Naplee
autant qu'il le put , et dix-huit mois après son
départ il revint à Paris , rapportant une ouvei^
ture du Roi Lear , et une sorte de symphonie
qu'on pouvait considérer comme une suite de
V Épisode delà vie d'un artiste, et qui avait
pour titre le Retour à la vie. Cette composition
était un mélange de musique instnimenlale, de
discours, de chants et de chœunu Elle fut exé-
cutée dans un concert donné par le compositeur
peu de temps api^ son retour.
Berlioz avait bien jugé sa position : il se
croyait réformateur de l'art, et se disait avec
raison que toute réforme rencontre le présent,'
voire le passé, pour adversaires. Il prévoyait
donc de rudes combats; mais, pour com-
battre, il faut des armes : Berlioz les chercha
dans la presse. Homme d'esprit et de résolution,,
il sut s'y faire en peu de temps une belle et re-
doutable position. Dès 1828 11 avait débuté dana
on journal de ce temps, appelé le Correspondant
et y avait fiiit insérer des articles sur les sym-
plionies de Beethoven , que les artistes et lea
amateurs de Paris venaient d'entendre pour la
première fois, grftceà l'organisation de la So-
ciété des concerts : ces articles furent remar-
qués. Tour à tour Beriioz écrivit dans la Revue
européenne et dans le Courrier de V Europe,
jusqu'à ce que la Ga%elte musicale de Paris,
fondée en 1834, lui eût ouvert ses colonnes et se
fût dévouée à ses succès. Bientôt, à cette puis-
sance, il ajouta celle du Journal des Débats, dont
les propriétaires devinrent ses protecteurs en
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364
BERLIOZ
toute circoDsUiiee. De là des liaitons avee la
plupart des rédacteurs de journaux, à quelque
parti qu'ils appartinssent, et le oonoert d'éloges
qui retentit à chaque production nourelle de sa
plume. La symphonie d'Haroid en Italie , en^
tendue pour la première fois en 1834 ; la Messe
des morts, écrite pour les obsèques du général
Damrémont, et qui fut exécutée dans l'église de
l'Hôtel des Invalides, le 5 décembre 1»37; la
symphonie dramatique de Roméo et Juliette,
avec chœur et solos de chant, que l'auteur fit
entendre , sous sa direction , dans la salle du
Conserratoire, le 24 novembre 1839; la sympho-
nie funèbre et triomphale pour harmonie mili-
taire exécutée pour ^inauguration de la colonne
de Juillet à la place de la Bastille; et, enfin, l'ou-
verture du Carnaval romain, furent tour à tour
exaltées par les journaux de toutes les opiAions.
Une seule épreuve fut nn échec pour Berlioz.
Ce fut celle où, abordant la scène, il écrivit pour
l'Opéra Benvenuto Cellini, drame en deux
actes, représenté le 3 septembre 1838. Là se
trouvait le public ordinaire des théâtres ; public
qui ne veut pas être obligé de faire des efforts
d'intelligence ou le sacrifice de ses penchante ,
alors qu'il cherche le plaisir et le délassement;
public qui, selon Richard Wagner lui-même, est
le seul vrai, parce qull a des goôto et non des
opinions. Devant ce public Benvenuto Cellini
essuya une chute complète. En vain les amis de
Berliox s'épuisèrent-ils en efforte pour démontrer
l'excellence de l'ouvrage : une salle déserte fut
une réponse sans réplique. Quinze ans plus terd
le même effet s'est reproduit à Londres pour le
même opéra, mais l'ouvrage a éte plus heureux à
Weimar.
Après avoir donné beaucoup de concerts à
Paris, lesquels étaient spécialement destinés à
l'audition de ses œuyres, Berlioz conçut le des-
sein de parcourir l'Europe, afin de faire sortir
sa musique du cercle très-limite de ses admira-
teurs et de lui procurer, s'il éteit possible, les
avanteges de la popularite. Sa première excur-
sion fut à Bruxelles : il y donna deux con-
certs; pois il parcourut l'Allemagne du Nord
en 1843, et donna des concerts à Berlin, à Ham-
bourg, à Ldpsick, à Weimar et à Stattgart. Deux
ans après il visita Vienne, -la Hongrie, Prague et
la Silésie. En 1847 il se rendit en Russie, et fit
exécuter ses principaux ouvrages à Riga, à Saint-
Pi^tersbourg et à Moscou. Partout il excita un
vif ioterét : s'il rencontra des adversaires ar-
dente, il eut aussi des admirateurs passionnés,
et la popularite qu'il cherchait ne loi fit pas
défaut. De retour à Paris, il fut bientât après
appelé à Londres pour diriger l'orchestre de
Dory-Lane pendant la saison de 1848, et ôsm la
même année il fit un second voyage en Bohême.
En 1851 il fut membre da jory de l'Expositien
universelle de Londres ponr les instraoïente de
musique, et la nouvelle société philharaMNiiqDe
de cette ville l'engagea, ponr diriger se^ooneerts,
où il, fit exécuter quelques-unes de ses sym-
phonies et de ses ouvertures. L'orchestre dei
concerto de Leipsicl[ a fait entendre aussi à di-
• verses époques phisieors œuvres de sa compo-
sition, et sa symphonie dramatique de Roméo
et Juliette a été jonée à Vienne avec an grand
succès, sous la direction de M. Eckert, en 1856.
Vers la fin de 1846, Berlioz avait fait entendre
à Paris une nouvelle production, sorte d'ora-
. torio fantastique intitulé la Damnation de Faust,
C'étoit une conception bizarre qui s'éloîgnàkt
complètement de la tradition de Goethe; car
le grand poète, non-seulement ne damne pas le
personnage principal de sa grande œuvre , mais
il lui fait une apothéose dans la seconde partie.
L'ouvrage de Berlioz trouva moins de sympathie
que les précédente parmi les partisans des tendances
romantiques. L'auteur parait ne pas avoir élésatis-
fait de son effet, car, si je sois bien informé, il ne
l'a pas reproduit dans ses concerte depuis cette
époque. Une transformation s'est même opérée
depuis lors dans ses idées; car il est entré évi-
demment dans des voies plus simples lorsqu'il a
conçu le plan de C Enfance du Christ^ oratorio
intitulé Mystère, dont il a composé le poème et
la nmsique, et qui fut exécuté avec succès à
Paris, et à Bruxelles en 1854. 11 y a des choses
touchantes et naïves dans cette œuvre, particu-
lièrement dans la seconde partie. Deux ans après,
Berlioz a fait entendre, dans une des égliâes de
Paris, un grand Te Deum à deux chœurs. EVayant
point assiste à cette exécutioQ, et n'ayant pas vo
la partition, je ne puis en parler.
La révolution de 1848 et ses conséquences de
toute natore, ayant absorbé l'attention des po-
pulations par des idées nouvelles et par U lotte
des intérêts, a porté un coup funeste aux tra-
vaux de l'intelligence, à la philosophie, aux let-
tres, aux arte, et a jeté les esprite dans llndif-
férence à l'égard de la querelle, auparavant »
animée, du romantisme et da classisme, Berlioz,
plus qu'un autre, peut-être, en ressent aujourd'hui
les effeto. Soit découragensent, soit que sa sanlé,
moins robuste qu'autrefois, aitdimlnue son énergie
organique, il semble s'être condanmé au silence
et avoir abandonné l'arène du combat. Serait-ce
que, persévérant dans la réforme de ses premières
tendances, signalée par la composition de VEn-
fance du Christ , il voudrait entrer dans une
phase nouvelle de son talent, et s'y préparer par
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BERLIOZ — BERLOT
865
la méditation? l'aTeoir nous rapprendra. Berlioz
est trop jeune encore poar avoir dit aon dernier
CkHmne critii|ae et comme écriTain^ Berlioz
s'est fieiit une réputation justement méritée. Il a
de la hardiesse dans les idées et de roriginalité
dans la forme. Pendant un certain nombre
d'années, il a fidt preuve d'une grande facilité en
ce genre par la raoltiplieité de ses travaux et
par Tactivité de sa coilaboratîon à iàGaiettemu-
sieale de Pétris et au Journal des Débats, An
nombre considérable d'articles qu'il y a iSiit in-
sérer, il faut ajouter: 1^ Voyage musical en Al-
lemagne et en ItaUe, auquel il a réuni ses
Éiud€s sur Beethoven, Gluek et Weber, des
Mélanges et Nouvelles; Paris, Labille, 1844,
2 vol. in«8». -— ^ Les Soirées de Vorchestre;
Paris, Michel Lévy frères, 1853, 1 vol. in-i2:
fantaisie humoristique très-piquante.~3® Traité
d^instmmentation et d'orchestration moder-
neSy avec des exemples en partition ^ tirés des
ceuvres de presque tous les grands maîtres
et de quelques ouvrages de Vauteur ; Paris,
Schonenberg, l vol. grand in-4'' : bon guide
pour la connaissance et l'emploi des ressources
de Torchestre.
Les compositions de Berlioz qui ont été pu-
bliées sont : I* Ouverture de Waverley, partition
et parties séparées, et arrangée pour le ptanoi
Paris, Richauit. — 2" Irlande, recueil de
neuf mélodies à une et deux voix, et chceur,
avec accompagnement de piano, op. 2 ; ibid. —
3"* Ouverture des Francs-Juges, partition et
parties séparées , arrangée pour piano à quatre
mains, op. 3; ibid. ^ 4** Ouverture du Roi
Lear, tragédie de Shakspeare, partition et par-
ties séparées , et pour le piano à quatre mains ,
op. 4 ; ibid. — 5* Messe des morts ( Requiem ),
partition et parties du chœur, op. 5 ; Paris,
Brandus.— fi» Le Cinq mai, ciiant.snrlamort de
l'empereur Napoléon, pour voix de basse avec
chœur, partition et parties séparées, op. 6;
Paris, RIcliault. — 7o les Nuits d'été, six
mélodies à Toix seule avec piano, op. 7 ; ibid.
— 8® Rêverie et caprice, romance pour violon
et orchestre, partition et parties, op. 7; ibid.
— 9» Ouverture du Carnaval romain (2* ou-
verture de Benvenuto Cellini), partition et
parties; arrangement pour le piano à qua-
tre mains, op. 9; Paris, Brandus. — to^ Sara
la baigneuse, ballade pour trois cliœurs et
orchestre, partition et parties de chœur, op.
il; Paris, Ricliaull. — 11® £a Captive, rêverie
pour col^traltoou mezzo soprano et orchestre, ou
piano; op. 12, ibid. — 12«> Fleurs des Landes ^
cinq mélodies pour une et deux voix et chcsur
avec piano, op. 13 ; ibid. — 13® Épisode de
la vie d'un artiste, symphonie fantastique en
dnq parties, partition et parties séparées, parti-
tion de piano par Liszt, op. 14 ; Paris, Brandus»
— 14® Le Retour à la vie, mélologue (Mélange
de musique et dediscoiys), avecsolos de chant,
choBur et orchestre, suite de la symphonie
fantastique, op. 14 bis; Paris, Richauit. —
15® Symphonie funèbre et triomphale en trois
parties, pour grande harmonie avec un second
orchestre d'instruments à cordes et un chœur
(ad libitum), partition et parties séparées, op. 18 ;
Paris, Brandus.— 16® jETaro/d en Italie, sympho-
nie en quatre parties, partition et parties séparées,
op. 16; Paris, Brandus.— 17® Roméo et Juliette,
grande symphonie dramatique avec cliœurs, solo»
de chant et prologue chorsl , partition et parties
séparées, op. 17; ibid. — 18» Tristia, trois
chœurs avec orchestre , partition et parties sé-
parées, op. 18; Paris, Richauit — 19® Feuillets
d'album, six mélodies pour une et deux voix et
chœur avec accomp. de piano, op. 19.— 20® Vox
popu/i, deux grands chœurs avec orchestre,
partition ^ accomp. de piano, op. 20 ; Paris, Ri-
hault. ^2^® Ouverture du Corsaire, partition
et parties séparées; arrangement de piano à 4
nuitns, op. 21 ; ibid. — 22» Te Deum k deux
chœurs, orchestre et orgue obligé , op. 22.
—là* Benvenuto Cellini, opéra en deux actes :
neuf morceaux de chant détachés avec ac-
comp. de piano, ont été publiés chez Brandus.
— 24^ La Damnation de Faust, légende en
quatre actes. La marche hongroise de cet
ouvrage a été publiée seule, à Paris, chez.
Brandus. —2&» La Fuite en Egypte ^ oratorio
en trois parties intitulé Mystère, partition el
parties séparées; Paris , Richauit. — 26^ V In-
vitation à la valse de Weber, instrumen-
tée pour orchestre par Beriioz; Paris, Bran«
dus. — 27® £a Marseillaise de Rouget de
l'Isle, idem ; ibid. — 28® Marche marocaine de
Léopold de Mayer, idem; JParis, Esciidter. Ber*
liez est membre de l'Institut (classe des beaux-
arts), bibliothécaire du Conservatoire impérial
de musique, ofRcier de la Légion d'honneur, et
décoré de plusieurs ordres étrangers.
BERLOT ( M"® Elisa ), professeur de piano
à Paris, est née dans cette ville en 1802. Fille
d'un peintre qui était attaché comme violoniste à
l'Opéra-Comique, elle fut destinée à la musique
dès son enfance, et placée au Conservatoire comme
élève. Elle y reçut des leçons de piano de Pra-
dher, et y obtint au concours un premier prix
pour cet instrument. Elle a publié environ quinze
œuvres qui consistent principalenient en airs
variés et fantaisies sur des tlièmes anglais , aile*
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366
BERLOT — BERNA6EI
mands, sor b tyrolienne de M">« Gaii, la ronde
d'Emma 9 de M. Anber, les airs de la Dame
blanche, «ic. Tout ces moreeanx ont été grattés
àParifi.
BERU (JiAif-BoDOLraB) , organiste et oom-
positeiir, naquit h Alach , prèsd'Erflkrt, les mai
1758. A lige de huit ans il prft des leçons de
piano et de violon de Kreozmniler, et Wechmar
iai donna des leçons de chant En 1771 , il entra
^u gymnase d'Erl&rt, et se lia d*amttié aTee quel-
qaes étètes de Klttd qui lui enseignèrent à jouer
^le l'orgue. Relchardt, recteur du gymnase et or-
ganiste de l'église du Commerce, loi donna en-
suite des leçons d'harmonie et de composition.
JNommé, en 1780, organiste à ^oeda, dans la
TiiuriDge , il y a passé le reste de ses jours. Il
^ composé des morceaux de musique d'église
pour toutes les fôtes de Tannée , des oratorios,
-des cantiques, des symphonies, des sonates à
quatre mains pour le piano, et qnatre-vingt-seiie
▼ariations sur un air allemand. Tons ces ouvrages
sont restes en manuscrit. Il a publié à LeipsiciK,
en 1797, Trente mélodies nationales pour le
piano. Un second recueil devait suivre le pre-
mier, mais il n'a pas paru.
BERM ANI (...), amateur de musique et
littérateur à Milan , a publié un petit écrit m-
titulé : Schitti suUa vita esulle opère del maes-
tro Giweppe Verdi (Esquisses sur la vie et
les œuvres du maître Joseph Verdi ). Milan ,
Ricordi , in- 8**.
BERMEJO ( PBnno ) , mattre de chapelle de
la cathédrale de Salamanque vers la fin do XYl*
«iècle, a laissé en manuscrit de très*bonnes com-
positions qui se trouvent dans les archives de
plusieurs éf^Wsei d'Espagne.
BERMUDO (Jkah), mobie frandscahi à
Eioja en Andalousie, né à Assigi en Bœtique»
vers 1510, a écrit im traité de musique., dont
le premier livre a paru sous ce titre : Comiença
el libre primero de la declaracion de instru*
mentos ; dirigido al clemenfissimo y mtiy pa^
droso Don Joan tercero desie nombre Rey de
Portugal, A la fin de ce premier livre, on
trouve cette souscription : Fu impretsa la pre»
sente obra en la viUa de ùssuna por el ho*
norado Varon Juan de Léon, impressor delà
Universidad del illustrissitno Senor don Juan
Tellez Giron , eonde de Ureha , etc : Acabo se
a die% y siete dias del mes de seltembre afio
del Senor de mil y quineientos y quaranta
y nueva(\e 17 septembre 1549 ) , yfue la pri-
mera impression esta, in-4®. Ce volume (très-
rare) est composé de 145 feuillets chilTrés au
recto. A la fin du l44e feuillet on trouve ces mots :
Fin del libre primero. Il est évident que d'au-
tres livres devaient suivre le premier ; car Pau-
tenr ne traite dans cehil-ci que des principes de
la musique, du chant , et non des instromenta,
comme le titre de l'ouvrage l'annonce. Or on
Kt au feuillet iiii (verso) : « Il y a trois sortes
« d'instruments dans la musique; les uns sont
« appelés naturels : ce sont les hommes , dont le
« chant est dit harmonie muskale. D'antres
« sont artificiels et se jouent par le toucher, teU
« que la viole, la harpe et leurs analogœs : la
c musique de ceux-ci est appelée artijieielle ou
« rhythsnique. La troisième espèce d'instru-
K mentB est pneumatique, comme la llftte, la
« douçaine et les orgues (t). » On voit que
la suite de l'ouvrage devait traiter des instm-
ments à cordes et à vent M. Mariano Soriano
Puértes nous apprend, en effet ( Historia de la
musiea espagHola, iom» II, pag. iM, n. 2), que *
la Bibliothèque nationale de Madrid possède l'ori-
ginal des quatre livres de Touvrage de Bennudo ,
dans la section des manuscrite. Si l'éditioQ de i&99
indiquée par le catalogue de la Bibliothèque mua-
cale du roi de Portugal dressé par Craesbecli n*est
pas une fante d'impression, elle doit être la
troisième, car Nicolas Antonio en ctte une autre
I {Biblioi, hisp.) sous ce titre : Ubro de la
declaracion de instrumentai ; Grenade , 1555 ,
in-4o. Walther ( Musical. Lexiàon ) s*est trempé
d'un siècle, en portent l'édition de 1549 à 1649.
BERNABEI ( JosBra-Hnacou ), savant
compositeur de l'École romaine , naquit vers
1620 à Caprarola, bouf^g des Étato de PÉglise.
Il eut pour mattre dans Part d'écrire Horace
BenevoH. Ses études étant terminéea , il rem-
plit d'abord les fonctions de mattre de chapelle
à Saint Jean de Latran , depuis le mob de dé-
cembre 1662 jusqu'à la On du mola de mars
1667. De là il passa au service de l'église Saint-
Lonls des Français. A la mort d'Horace Bene-
voli, son maître, le chapitre do Vatican le
nomma son successeur, comme maître de la cha-
pelle Giulia, le 20 juin 1672; mais il n'occupa
cette place que peu de temps , car Jean Ga-
pard de Kerl ayant quitté le service de la cour
de Munich en 1673, le prince éleclonl^de Ba-
vière appela Barnabei pour lui succéder (2}.
(l)Tret ioslrumentos ay para Mnstca; iiBoa ae lUiniaa
naturalca, 7 eatos son loa hombrea : el canto de loa qnelea
ea dlehe barmonia nbiuteal. Otroa awi «rtlletelca 4e to>
que, 7 aon fihuela. barpa y suos aeneyaotn ; la nuslea de
loaqualtfses dicha artiflcial, o rbjthnlca. Loa terceroa
hutrumentos aon de a7ra,ooBo es le flaata, doçaynay
(D Buroey, qui a été copié par tea autean du Dtetiim'
nain des mmieiau ( Paria, 1810). et par Abbé Bertiol
{DiiiUm. degii tcrtttori di mvsUm) , eat tonbd Sém»
une aiDguUèrc InadverUnce aur la date de te nooiteaUen
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BERNABEI — BERNAGCHI
367
Arrivé dans celte oour, il y écrifit Topera intitolé,
4a Conquista del vello d*oro in Colco, qai
fut représenté en 1674 , et la même année la
Fabrïca di carone. En 1680, il donna aussi :
H lÀiigio del eielo € délia terra, conciliato
dallà/elidlà di Baviera. Il mourut à Munich
en 1690, à PAge d'enTiron 70 ans. Ses meilleurs
•élèves sont Augustin Steiïani et Joseph-Antoine
Bernabei, son fils. On conserve, dans les archives
de la basilique dn Vatican , des messes, des
psaumes et des oflertoires à quatre, huit, douie
et seize voix composés par ce maître : ces com-
positions sont inédites. On trouve dans la col-
lection de Tabbé Santini, à Rome, des Magn^icat,
Improperi à 2 chœurs , un Ave Regina , canon
à 7 Toix et on Te Dewn à 8 voix, d^ Hercule Ber-
nabei. Peu d^ouvrages de sa composition ' ont
•^ publiés. Je ne connais que ceux dont les ti-
tres suivent : — lo Concerto madrigaUeeo a
tre voci, Rome, 1669; — 2^ Madrigali a cinque
e sei voci, Venise, 1669; — S» Opus tnotetio-
niiit , Munich, 1690. Cet ouvrage n*aété publié
qu^après la mort de Fauteur. Un autre recueil
de motets de Bernabei , à trois et à quatre voix ,
avec ou sans instruments, a paru aussi à Ams-
terdam, en 1720 9 in-tol. La musique d^égiise de
ee eompositeor appartient à Técole du style con-
certé , qui, parmi les maîtres romains, succéda
an style pur et sévère de Palestrina. La facilité
de B«mabei à traiter dans ce style les composi-
tions à grand nombre de parties, égale presque
celle de Benevoli. Je possède un Dixildect
grand mettre pour huit voix réelles avec instru«
ments,- composé à Munich en 1678; ce morceau
peut être considéré comme un chef-d'œuvre en
son genre.
BERNABEI ( Josbph-Antouib ) , fils du
fM-éoédent , naquit h Rome , en 16S9, et fut élève
de son père avec lequel il alla à Munich. Il com-
posa pour cette cour les opéras suivants : Al-
vida in Abo, en 1678; Bnea in Italia, 1679;
Ermiiano, \ I juillet 1680 ; Niobe regina di Tebe,
1688 ; la Gloria fateggiante , 17 ianvier 1688.
Après la mort de son père (en 1690), il fut
oemmé directeur de la chapelle du prince électo-
ral et ensuite conseiller de ce prince. On a impri-
mé les ouvrages suivants de sa composition :
ioOrphetu ecclesiasticuSf consistant en plusieurs
messes; Augsboarg, 1698; — Mitsa VII cum
quatuor vocibus rip.; Vienne, 1710, in-fol. Le
père Martini a inséré dans son Essai fondamen-
talpralique de contre^nt fugué (t. Il, p. 127),
<le Bemabel à la plaee de maître de chapelle 4 Monieh}
il la place es IMO : cependant |i aTone qa'U succéda à
Bene?oU dans la place de maître de chapelle do Vatican ;
or edot-cl ne moornt qa'en lOTS.
un Agnus Dei k quatre voix de cet auteur, et,
p. 221, un Ave Regina caelorum, à sept, remar-
quable par un triple canon fort bien fait; mais
ce morceau appartient à Hercule Bemal>ei. Je
possède un volume in-fol. manuscrit qui con-
tient vingt-quatre hymnes à 4 voix et basse
continue pour l'orgue» composée» par Joseph
Antoine. Cet artiste mourut à Munich, le 9
mars 1732, à Tftge de 73 ans.
BERNABEI ( Vincbut ), second fils d Ei^
cole, naquit à Rome, en 1666, et fut élève de
son père. On connaît plusieurs opéras de sa
composition , parmi lesquels on remarque celui
d'Braclio, représenté à Munich, en 1690. Il
a fait représenter aussi à Vienne gli Aceidenti
d'amore, vers 1689.
BERNACCHI (Artoihv), célèbre sopra-
niste, né à Bologne, vers 1700, s'est fait une
grande réputation comme chanteur et comme
professeur. Élève de Plstocchi, il passa plusieurs
années ches cet habile maître , qui rasauJeCtit à
de longs exercices pour assurer la pose de la
voix, l'émission du son et le phrasé. Ses progrès
justifièrent les soins dn professeur, et son ap-
parition sur le théâtre produisit un effet si
extraordinaire, qu'il fut appelé le roi des chan-
teurs. Son premier début: eut lieu en 1722; peu
de temps après il entra au service de l'électeur
de Bavière et ensuite à celui de l'empereur. En
1730, il fut engagé par Hœndel pour le théâtre
qu'il dirigeait à Londres. Ce fût vers cette
époque que ce grand chanteur changea sa ma-
nière, et qu'il fit entendre pour la première fois
les traits de diant auxquels les Français donnent
le nom de rouladei. Ce nouveau st)ile eut un
succès prodigieux et entraîna tous les chanteurs
dans une route nouvelle, malgré les cris des
partisans de l'ancienne méthode, qui accusaient
Bemacchi de perdre l'art du chant.. Martinelli,
dans son Dictionnaire d'anecdotes, dit de lui
qu'il avait sacrifié l'expression au désir de
montrer son habileté dans l'exécution des pas-
sages les plus difficiles. Algarotti semble con-
firmer ce jugement, dans son Essai sur l'opéra,
en disant qu'il était l'auteurdes abus qui se glis-
sèrent alors dans le chant.. J.-J. Rousseau assure
même (Dictionnaire de Musique) que Pistocclii,
ayant entendu son ancien élève, s'écria : Ah^
malheureux que je suisl je t*ai appris à
chanteTt et tu veux Jouer, Quoi 2)u'il en soit,
le désir de propager sa nouvelle manière enga-
gea Bemacchi à retourner en IUlie, Ters 1736,
pour y fonder une école de chant d'où sont
sortis Rafi, Amadori, ManfJni, Guarducci et une
foule d'autres virtuoses. S n'est pas mutile de
faire observer que, nonobstant l'opinion des
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868
BERI9ACCHI — BERNARD
écrifains qui oot attribué à Beroaccbi ilnven-
tion àesgorgheggi ou roulades, il ne fit que
remettre en usage des traits qui araient été
employés dès le seizième siècle » avant que la mu-
squé de tbé&tre eût pris on caractère purement
expressif, et qu'il leur donna seulement une
forme plos «développée et plus analogue au
caractère de la musique instrumentale. Bemac-
chi lot aussi habile compositeur : ses maîtres
de contre-point avaient été Josepli-Antoine Ber-
naie et Jean- Antoine Riccieiri. La Bibliothèque
du Conservatoire de Paris possède des airs et
des duos avec basse continue de sa composition.
Admis dans TAcadémie des philharmoniques
de Bologne en 1722, il en fut prince dans les
années 174S et 1749. On ignore la date de sa
mort.
BEHN AL (Don José) , chantre de la cha-
pelle de Charles-Quint, en Espagne, vécut dans
Ja première moitié du seizième siècle. Il a laissé
en manuscrit quelques compositions pour l'égUse,
qui se trouvent à la bibliothèque de l'Ëscurial.
BERNARD (SAUfT),naquiten 1091, au village
de Fontaine eu Bourgogne. Après avoir fait de bril-
lantes études dans PUniversité de Paris, il pro-
nonça ses vœux dans le cloître de Clteaux, et
peu de temps après il fut nommé abbé de Clair-
vaux. En 1140, il assista au concile de Sens, et
plein d*un zèle ardent il y provoqua la con-
damnation d'Abélard. Qiargé par Eugène III de
prèdier une croisade, il s^en acquitta avec dé-
vouement et sut déterminer Louis VU à partir
pour la Palestine, malgré les avis de Siiger, abbé
de Saint-Denis. Bernard mourut le 20 avril
11&3, après avoir fondé, tant en France qu^en
Alleinagne et en Italie, cent soixante maisons de
Tordre qu*il avait institué. Un volume publié
à Leipsick, en 1&17, par le P. Michel, prieur du
couvent des- Bernardins de Celle, dans le Hano-
vre, renferme divers opuscules concernant leplain»
chant, attribués à saint Bernard, ainsi que quel-
ques autres qui sont relatifs à la liturgie de Tordre
fondé par cet homme illustre. Ce volume a pour
titre : Contentorum in hoc volumine index. —
Itagoge in musicam meUiJlui doctoris eancti
Bemhardi, — Opus musieum divi ac dulcis-
simi Bemhardi, — Àppendix de if^fieciioni-
bus octo tonorum, — Modvlus psallendi
metri primi, — Institutio divi ac doetissimi
Bemhardi^ quomodo psalUndum. -^ fonnti-
lus pronundandi lectiones et collectas in dl-
vinis ofJleiis.k la dernière page, on lit : lÀpsixex
o/jtdna Melehioris {sic) Lottheri, Anno Jkh'
minico millesimo quingentesimo decimo septi-
mo; in-4* de 55 feuillets. Un exemplaire de ce vo-
lume rarissime se trouve dans la bibliotlièque des
amis de la musique de Tempire autridiien, à
Vienne. Kiesewetter, qui en donne la descrip-
tion {!)» ^ qu'il A été mcunnu à tous les bi-
biiograplies; mais il est mal informé, car il est
indiqué dans le Neues Hepertorium von .selte-'
nen Bûchem; Nuremberg, 1797, suppl., p. 22.
Les pièces attribuées par l'éditeur du repoeO
k saint Bernard sont : 1** une lettre dans laquelle
ce saint personnage rend compte de la mission
qui lui a été donnée par les abbés de Tordre de
Clteauxde corriger l'Antipbonaire pour Tiisage des
bernardins,' du soin qu'il a pris de s'adjoindre
quelques hommes Instruits dans cette matière,
et de» travaux de ceux-ci pour s'acquitter de
leur tflcbe; — 2® un petit traité du plain -chant,
improprement appelé Préface de TAntipbooaire
cistêrden; —3** et enfin, le Tonatreou Tonale,
autre traité, en forme de dialogue, sur la oonsti-'
tution des huit tons. Mabillon a inséré tes deux
premières pièces dans le deuxième volume de
son édition des Œuvres de sahit Bernard, pn-
bliéeen 1719; mais il a eu des dontessnr l'au-
thenticité du Tonale et s'est abstenu de le pu-
blier. On peut voir ses observations à ce sujet dans
le volume cité précédemment (p. 691). On peut
consulter aussi VBistoire littéraire de saint Ber^
nard , par D. Clémencet (Paris, 1773 , in-4*)»
qui forme le treizième volume de THistoire lit-
téraire de la France par les bénédictins. Le
P. Hommeyn'a pas eu les scrupules de Mabillon,
car il a admis le Tonale comme un ouvrage de
saint Bernard dans ses Suppléments des Pères (2).
Mais le P. Maurice, relij^ux de Tordre de Cl-
teaux dans un couvent de la Bohême, qui avait
examiné lerecueU du P. Blichel de Celle, n'béaite
pasà rejeter le Tonale, comme indigne de ce grand
homme, à cause de son style barbare. « H faut
« qu'on sache, dit-il, que saint Bernard n'a pas écrit
« Vlntonaire ou Traité de la musique chorale,
« mais que celui-ci a été publié soos ses auspi-
« ces ; car Je pense, lûoote-t-il, que le saint doo-
« teur avait trop d'élégance en latinité pour
• s'être servi , sans nécessité, d'expressions bar-
« bares, et qu'enfin il n'a pu écrire ni une
« préface aussi longue, ni même les dialogues
« entre le maître et Télève, etc. (3). » Le prince-
abbé Gerbert , qui ne se prononce pas sur la
question si le 7\)Ra/e est l'œuvre de saint Bernant
ou s'il a été écrit sous sa direction, Ta inséré dans
sa Collection des écrivains, ecclésiastiques sur
la musique (tome II, p. 21&-277). Le P. Lambil-
(I) Dans la «ipplémeot de la dliacrUth» anr la Tle et
les trsTaox da Gaido d'Af etzo, p. 48.
(i)5irffpliaMiitiM» i>atr«M, Paris, iWk, i toL In-a*.
{8) ConcUi99 tkuaurimagnm artit wuutem, PrafK,
1119, In-fol. , p. 88.
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BËRNARDI
lote (Fojf. ce nom) a donné la traduction française
de la Letirede saint Bernard, de la plus grande
partie du traité du chant intitulé : Préface de
VAntiphonaire dsiercien, et en6n de tout le
Tonale, dans le livre auquel il a donné le titre
à* Esthétique^ théorie et pratique du chant
qrégorien (p. 219-26S).
BERNARD , surnommé de VENTADOUR,
troubadour du douzième siècle , était ûls d*nn
aenriteur de la noble famille de Yentadour, d'où
lui est venue la qualification jointe à son nom.
Admis dans la société des grands , à cause de
ses talents pour la poésie et pour la musique ;
aimé des plus nobles dames pour sa beauté et
la distinction de sa iiersonne, il consacra ses
chants à l^amour, et osa adresi^er ses homma-
ges & la belle Agnès de Montluçon, vicomtesse
de Yentadour, qui les accueillit avec faveur. Les
«hansons amoiireunes de Bernard présentent
l'histoire des progrès de sa passion , qui eut le
sort ordinaire des aventures de ce genre , fort
communes alors entre les troubadours et les
nobles chMelaines. Le vicomte de Yentadour
eut des soupçons, qui ne tardèrent pas à se
clianger en certitude. Il enferma sa femme et
chassa son Tassai de ses domaines. Les chansons
composées par Bernard après cette époque nous
apprennent que son d<^sespoir fit place à d'au-
tres amours. Éléonore de Guyenne, devenue en
1 1 b2 duchesse de Normandie, après avoir été
reine de France et répudiée par Louis YII, re-
çut Bernard à sa cour, et eut avec lui un com-
merce de galanterie qui ajouta i sa célébrité.
Lorsqu'elle accompagna son époux en Angle-
terre, en 1154, Bernard n'obtint pas la permis-
«ion de la suivre. Il se retira alors près de
Raymond Y, comte de Toulouse , et, guéri de sa
'passion pour les aventures galantes , il passa
près de ce prince de longues années, uniquement
occupé des plaisirs de la table , de chant et de
poésie. Après la mort de Raymond , en 1194,
Bernard, devenu vieux, se retira à i*abbaye de
Dokm, dans le Limousin, et y mourut Traisem-
blablement avant la fin du deuxième siècle.
On a environ cinquante chansons de ce trouba-
dour en^ manuscrit; seize ont leurs mélodies
notées.
BERNARD (Éhbbt), né à Orléans, dans le
seizième siècle» a écrit : Brieve et facile méthode
pour apprendre ù chanter en musique ; Paris,
Jehan Petit, 1641, in-8o. 11 y a en deux autres
éditions de ce livre ; Pune publiée à Orléans , en
1561, in4%et l'autre à Genève, en 1570,
in-8*.
BËRNARDI (ÉTiENHB), maître de chapelle
de la catliédrale de Yérone, et maître de la mu-
BIOCR. UNIT. UES MUSIClEIfS. — T. 1.
sique des académiciens pliilharmoniqnes de la
même ville, naquit vers la fin du seizième siècle.
Il semblerait, d'après le titre d'un livre de ses
motets, imprimé à Salzbonrg en 1634, qull
était alors chanoine et maître de chapelle de
cette dernière ville, car on y lit, après son nom :
Canonicus zu St. Màrix ad Pîives und Me^
tropoUtanx ecclesiae zu Salzlnirg, Cependant
Mazzochelli {Gli Scrittori d*Italia) et Qnadrio
(Stor. e rag. d^ogni pœsia, c. 170 et 17 8
agg. e correz, t. YII) n'en disent rien. On a
de Bemardi un petit traité élémentaire de com-
position intitulé : Porta musicale per la quale
il prineipiante, con facile brevità, alVacquista
délie perfette regole del contrapunto vien
introdotto. Yérone, 1615, in-4° de 20 pages. La
seconde édition a paru à Yenise , chez Alexandre
Yincenti, en 1639, in*4<». Cet ouvrage a le
mérite de la clarté et de la concision. Bemardi
promettait, dans sa préface, de donner une ee-
conde partie, qui aurait contenu les règles des
divers contrepoints doubles , celles des modes ,
des temps et des prolations , etc.; mais il ne
parait pas qu'il ait tenu sa promesse. Les corn*
positions de ce maître sont : 1<» Madrigali a
quattro, t611. — 3« Madrigali a lel, lib. 1.
— 3* Idem, a tre, lib. l op. 3.— 4* Salmi a
quattro, op. 4; Yenise, Alexandre Yincenti ,
1621. Une deuxième édition a été publiée par le
même, à Yenise, en 1628, in -4*. — 5® // secondo
librode Madrigali a cinque ; Vealse , 1616,
in-4*. — 6» Misse a quattro e einqite toci ,
op. 6. — T* Salmi acinque voci,op. 7 ; Yenise,
Alexandre Yincenti, 1626, in-4*. — S» Concerii
accademici, lib. 1, op. 8. -^ 9"^ Madrigali a
cinque voci, lib. 2, op. 9. — 10** Il terzo libro
di Madrigali a cinque voci , concertati con
un basso continuoper sonare, op- 10 ; Yenise,
1619, tn-4*. — 1 1"* Madrigali a sH , lib. 2 , op.
11.— iTt'' Madrigali a duee tre,\ib. 2, op. 12;
Yenise, Al. Yincenti, 1627, in-4».— 13* Madri-
gali a sei, lib. 3. op. 13. — 14» Salmi a otto
voci. op. 14. — 15* Misse a otto voci, lib. l.
— l«*irfe>», lib. 2; — l7o Salmi a quat-
tro vod, lib. 2; Yenise, Alexandre Yincenti,
1632, in-4«. — 18'» Motetti, Salzbourg, 1634,
in-8«.-- 19® Salmi concertati a cinque vod raC"
coltati da Aless. Fince/i^i ; Yenise, Yincenti,
1637 , in-4''. — 20* Steph Bemardi et aliorum
missa quinquevoe. cum b. c; Anvers, 1619.
Le style de ce compositeur est lourd et manque
d*élégance'.
BËRNARDI (François), surnommé Sene-
sino, sopraniste excellent, naquit à Sienlie vers
1680, et fit ses études musicales à Bologne,
sous la direction de Bemacchi. Le nom de Se*
24
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870
fiERNARDl — BERNASCONi
nesino , sons lequel H est connu généralement,
loi fat donné à cause du lieu de sa naissance.
Doué d*uiie voix pénétrante, égale et fleiible,
d'une Intonation pore et d'un trille parfait, il
commença à fonder sa réputation Tera 1715 ;
quatre ans aprèR, il était au serTîœ de la cour
de Dresde. Hœndel -vint l'y cbeniher Tannée
SQiTante, et rengagea pour son tbé&tre avec
des appointemenU de quinze cents livres ster-
ling , qui furent portés ensuite jusqu'à trois
mUle gainées. 11 y débuU en 1721, dans l'o-
péra de Mueku Scavokif avec un succès qui
ne se démentit point pendant les neuf années
qaUl y resta; maiss'éUnt brouillé avec Haandel
en 1730, celui-ci Téloigoa de POpéra, à son
propre désavantage, et malgré les instances des
grands, qui voulaient conserver ce grand chan-
teor. Un autre tbé&tre d'opéra fut étoblî par les
ennemis de Hsndel, et l'artiste y fut engagé.. Se-
nesino demeurait À Florence en 1739, et y chanta,
quoique déjà vieux, un duo avec l'impératrice
Marie-Thérèse , alors archiduchesse d'Autriche.
On ignore l'époque de sa mort. La manière de
Senesino était basée sor la simplicité et l'expres-
sion.
BERNARDl (Barthowmé), matlre de
chapelle du roi de Danentark et académicien
philharmonique de Copenhague , florissait vers
1720. 11 était né en Italie, et s'y trouvait encore
en 1696, comme on le voit par le titre d'un
de ses ouvrages. On connaît de lui : 1' Dodici
Sonate a violino solo e conHnyo. — 2"" Sonate
a tre, due violinie violoncelloeon il basso per
Vorgano^ op. 2^ Bologne, 1696, in-fol. On trouve
dans la bibliothèque royale, à Copenhague, des
caprices et des concertos de sa composition.
BERNARDl (François), flûtiste, né en 1767,
dans la basse Autriche, fut atUché comme pre-
mière flOle an théâtre impérial de Vienne pen-
dant plusieurs années. 11 a publié environ vingt
CMivres pour son instrument, parmi lesquels on
remarque : 1* Concerto pour flûte et orchestre,
op. 1 ; — 2* Quatuor en ré; — 3* Sept œuvres
de variations sur différents thèmes.
DERNARDINI ( M abcello)» compositeur
dramatique qui a obtenu des succès en Italie,
principalement dans le genre bouffe, naquit àCa-
poue, vers 1762, et fut connu généralement
sons le nom de Marcello di Capua. Ses opé-
ras, an nombre de dix-neuf, sont les suivants :
!• VIsota incantata; 178t, à Pérouse, —
2* La Finta Sposa olandete; 1784, à Rimini.
— 3» Itre Or/ei, intermezto; 1784, à Rome,
i— 4<' Le Donne bisbetiche, os»ia VAntiquario
fanatico. — 5» Jl Conte di Belfumore ; 1786.
— 6». il Barone a jforza; l785 à Rome. —
V Le Quattro Stagioni; 1788 , à Albano. --
8* Il Fonte d^aequa gialla^ ossia il Trkmfo
dellq Pazzia; à Rome, 1787. ^ 9*' // Bruio
fortùnato; 1788, à Civita-Vecchia. — 10» Gli
Amanti con/usi, I788. — 11* £.a Donna di
spirito; 1788, à Rome. — 12« La Finta Ga-
latea; 1789, à Naples. ^ IS^" La Fiera di
ForlipopoU; en t789, à Rome. — H*" Vul-
tima che H perde è la Speranza; 1790, à
Naples. — 15* // Pizzarro in Peru; 1791, à
Naples.— 16" VAmiore permagia; 1791. —
17* La Donna bizzarra; 1798, à Vienne.—
18° VAllegriain campagnia; 1794, à Venise.
— 19» La Statua per puntiglio. Les ouvrages
de Bemardini ont eu do succès dans leur noa-
Teauté, particulièrement dans le style bouffe, où
il réussissait mieux, que dans le sérieux; cepen-
dant on ne peut le considérer comme on artiste
de génie, car il n'a rien inventé, soit dans les
formes de la mélodie, soit dans le rhythme* soit
dans l'harmonie.
RERNAROUIO (Mistbo ou MAEsno), or-
ganiste vénitien du quinzième siècle, futnomnoé
organiste du premier orgue de Saint-Marc, à
Venise, le 3 avril 1419, et ^ remplit les fonc-
tions jusqu'à la fin de mars 1445, époque vrai-
semblable de sa mort. On ne connaît jo8(|a'à ce
jour aucune composition de ce maître.
RERNARDY DE VALERNES ( Le vi-
comte ÉDODARO-JosEPD ), membre de plusieurs
sociétés savantes, né à Bonnieu, près d'Apt, le
15 octobre 1763 , s'e»t livré avec ardeur à la
musique , dès sa Jeunesse. Il jouait dn violon
et a composé des duos, des trios concertante
pour cet instrument, des ouvertures, des sym-
phonies et un opéra en un acte ( Antoine et Ca-
mille), le tout au nombre de vmgl-huit OMvres,
dont le premier a été gravé à Marseille, et la
plupart des autres à Paris. Tout cela est an-des>
sous de la critique, sous le double rapport de
l'invention ^ de la facture.
RERNASGONl (Ardh^), âls d^un ofTicier
français, naquit à Marseille (1) en 17 12, dans
un voyage que ses parents firent en cette ville.
A cette époque les officiers retirés du service milK
taire ne pouvaient eieroer le commerce en France,
sans perdre leurs droits à la pension ; le père
de Bemasconi désirant suivre cette carrière,
alla se fixer à Parme. Bemasconi montra dèf^
son enfance du talent naturel pour la musique;
(I) Et Doa à verone oomme le dlteot qvclQoes blogn-
ph». Oo a dit auMi que Bemasconi «tf It Dé i Panse ,
parce que lea llTreta de tes opéra» portent tous après son
nom ces moU ; <U Parma, Ayant été éleré dans eatte
tille et y ayant paasé toute u|eaDcue,Uétoiti
eommt parmesan dans tonte l'Italie.
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BERNASCOKI -- BERNER
371
on la loi fit apprendre , et ses prcigrèt forent
npides. Il dut bientôt chercher deé moyens
d'existence dans un talent qoi ne loi avait
été donné que comme on délassement. Son père,
ayant essuyé des revers dans son commerce,
en rooorul de chagrin , et il fot obligé de don-
ner des leçons de mosiqae pour vivre. II se li-
vra avec ardeur À l'étude de la composition et
donna, en 174! , son premier opéra, à Venise,
sons le titre d'Àieêsandro Severo. Il alla ensuite
à Rome et dans pinsieurs autres villes d'Italie ,
poor y écrire des opéras, et partout il vit s*ac-
crottre sa réputation. Lorsqu'il revint à Parme ,
en 1747, il y époasa la fille d'un capitaine au-
trichien , veuve d*un valet de chambre du prince
de Wurtemberg. Elle avait une fille de son pre-
mier mariage nommée Antonia; Bemasconi lui
donna des leçons de chant , et lai fit acquérir on
beau talent en quelques années. Il avait fait pré-
cédemment un voyage à Vienne, où il avait écrit,
en 1743, Topera intitulé £a Nii\fa ApoUo; l'an-
née suivante Temisioeley eteosnite Anti(fone,
qai eurent beaucoup de succès. En 1754, il se
rendit à Munich , et y donna Bajazet et VOiio
fugaio daila Gloria, L'année suivante, Pélec-
teur Maiimilien III le nomma maître de chapelle.
Sa femme étant morte en 1756 , il se remaria
l'année suivante avec Catherine de LoeWt qui
vivait encore k Mnnich en 1811. Il en eut une
fille nomme Josepha , à laquelle il n'enseigna
pas la musique, dans la crainte qu'elle ne se
Uviit à la carrière dn tbéAtre comme sa soeur.
Bernasconi mourut à Munich, le 24 janvier
1784, à Page de 71 ans. Les opéras qu'il a
composés pour la cour de Bavière sont: BajoMt^
le 12 octobre 1754; Adriano, 1755 ; AUssandro,
1 755; IHdone abbandonata , 1 756 ; Agelmondo,
1760; Artasene, 1763; VOlimpiade, 1764;
Demo/onte, I765; Endimione, 1766; la Cle-
menui di TUo, 1768; Demelrio, 1772. Il y
écrivit aussi, en 1754, la Beiulia liberata,
oratorio qui eut beaucoup de succès. On a de
lui beaucoup de messes, de vêpres et de lita-
nies «n manuscrit. Ce compositeur est recom-
mandable par la pureté de son style et la sa-
gesse de ses dispositions; mais il est froid et
manqné d'invention.
BERNASGONt (AmomA), belle-fille do
précédent, débuta à Vienne, en 1764, parle
idie d^Aleeste, que Gluck avait composé poor
elle. Depuis lors, elle s*est fait entendre sur
plusieurs grands théfttres d'Italie et à l'Opéra de
Londres; partout elle a recueilli des applaudis-
sements.
BERNELIN (La Jeune ), écrivain du dixième
siècle dont l'abbé Gerbert a inséré on opus-
cule dans sa collection des auteurs eceMsiastSqaes
sur la musique {Seriptares eceiuiaâtiei de
Musiea, 1. 1, p. 312 — 330), d'apits on ma-
nuscrit du ft>ods àtf la rehver de Suède qui est
à la bibliothèque du Vattem, sous le n» 1661.
Ce manoserit renferme des morceaux de
divers auteurs, dont plusieurs anonymes, sur
les proportions de VAbûgw (en architecture) ,
de la musique, de l'arithmétique et de la géo-
métrie. Bernelin le Jeune était de Paris, car oi^
liten tète du traité de Y Abaque : PresfaVto Abaei
quem Junior Bemelinus edidit Parisiis, Son
onvrage est dédié à un de ses parents , Ame-
lius Bemelinus t qu'il appelle vénérable prêtre et
moine (venerabUis saeerdos et monaehtu)^
dans sa préface. Bernelin écrivit avant la fin du
diviènie siècle, car il est dlé par Gerbert (qui
fut pape sons le nom de Sylvestre II , et mourut
le 1 i mai lOOS ) , dans son opuscule de V Abaque^
folio 34 do même manuscrit. L'Opuscole de Ber-
nelfn qui concerne la musique a pour titre :
Cita et vera diviMo monoeordi in diatonieo
génère. Les pro|H)rtions des intervalles qu'il ex poee
sont celles des pythagoriciens puisées dans le
traité de mnsique de Boèce et dans les idées de
ces philosophes sur l'harmonie oniverselle,
d'après Censorin et Macrobe. Qgkte doctrine des
musiciens grecs antérieurs à Ptolémée , qu'on
retrouve chez tons les auteurs de traités de mu-
siqoe écrits avant le onzième siècle, disparaît
dans les écrits de Goido d'Arezzo et dans ceux
de ses successeurs.
BERNER (Aimnifi), violoniste et composi-
teur attaché à la cliapdle électorale Je Bonn ,
naquft en Bohème, en i766. Neefe disait de
lui qnll possédait un talent remarquable, qu'i*
avait un bon maniement d'archet et qu'il exécutait
avec aisance les pins grandes difficultés. Cet
artiste est mort h Bonn , le 5 août 1791 . Il a écrit
des symphonies pour Porchestre, des concertos
de violon , et d'autres ouvrages qui sont restés en
manuscrit. Le catalogoe de Westphal ( de Ham-
bourg), daté de 1774, indique une symplionie
concertante ponr deux cors , en nU majeur, de
la composition de Berner.
BERNER (ÊUBÂ),fiUedeFélix Berner, direc-
teur du théâtre de Bruck sur la Murr, dans la Styrie,
naquit le 7 mars 1766 à Mondeau, en Soiiwe, et
fut destinée à la scène allemande dès l'âge de
cinq ans. Elle eut pour maître de chant Geapaen,
Lorsqu'elle joua à Wflrtbom^ aveo ses parent»,
sa voix extraordinaire plut tant au prince, quH
résohit de l'envoyer en Italie poor loi Mre étu-
dier avec soin l'art du chant , dans le dessein de
la placer ensuite auprès de lui comme première
1 chanteuse; mtois la mort do prince dérangea
24.
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372
BERIŒR
tous CM projets. Elisa Berner se rendit ayeo ses
perentsà Rstisbonne, où elle épousa , ao 119% , le
chanteor Jean Népomacèoe Peierl^ âTOC qui
elle se raodit à la coar de Munich, en 1787. Sa
Toix pore et pénétrante, sa bonne Tocalisation
tt son chant plein d'expression, loi procorèrent
l'avantage d^ètre nommée première cantatrice de
cette cour en 1796. Ayant perdu son mari, elle se
lemarla, au mois de nofembre 1801, avec Fran-
çois Lang, professeur' de musique à Munich.
Elle chantait encore en 1811 an théâtre de cette
Tille.
BERNER (FRfofoioGuiLLàinn), né à Bres-
lao, le 16 mars 1780, était fils de Joan-Georges
Berner, premier organiste de Téglise Sainte -Elisa-
beth, homme d*un caractère violent et sévère,
qui ne rendit point heureuse Tenfanoe de son
fils. 0ès râgede cinq ans, celui-ci commença Vé-
tude de la musique dans la maison paternelle.
Ses progrès forent rapides; car, avant d'avoir at-
teint sa septième année, il était en état de chan*
ter à Téglise le premier dessus dans les compo-
sitions de Hasse, de Graun et de Hiller. A neuf
ans il exécuta dans un concert public un con*
certo de piano qui fut applaudi ; à treixe ans, on
le nomma organiste adjoint de son père. On ne
le destinait pas è n'être que musicien , et ses
parents songeaient à en faire un prédicateur ;
mais il ne montra jamais de goût décidé que
pour son art. Cependant sa facilité d'apprendre
lui fit acquérir sans peine quelques connaissances
dans les lettres et dans les sciences. Vers l'année
1794, il fut placé sons U dIrecUon de Gehime,
mettre de musique du chœur de Saint- Matliieu,
considéré à cette époque comme le musicien
le plus instruit qui fût à Breslan, dans la
science du contrepoint et de l'harmonie. Ce
digne artiste voua à son élève un sentiment
d'affection paternelle qui ne se démentit jamais.
Vers la fin de sa vie. Berner se rappelait encore
avec attendrissement les heureuses années qu'il
avait passées près de son mettre. Pendaut le
temps ou il était occupé de ces études théoriques,
Reichardt, bon instrumentiste de Breslau , lui
enseignait à joner du violoncelle, du cor, du
iMsson et de la clarinette. Comme pianiste il
acquit une sorte de célébrité, et fut considéré
par Charles- Ma rie do Welier comme un des
plus habiles artistes en ce genre qu'il y eût dans
la Silésie. A seize ans il obtint une place de
clarinettiste au théâtre, et la conserva pendant
hnit années. Il employait la pins grande partie
de l'argent qu'il gagnait dans l'exercice de sa
profession i l'acquisition de livres, pour aug-
menter ses connaissances musicales. Le style de
l'orgue qu'il avait appris de son père était petit.
mesquin et fleuri ; mais, après avoir entendu le
célèbre organiste Nicolay, de Gœrlitz, et Vabbé
Vogler (en 1801), il changea sa manière et
entra avec enthousiasme dans l'école de Bach et
de Kimberger. Vers le même temps Wcnlfl, ayant
visité Breslau, et s'y étant fait entendre dans
plusieurs concerts, devint le modèle qne Berner
se proposa d'imiter sur le piano.
En 1804, Charles-Marie de Weber fut nommé
directeur de musique du théâtre de Breslan ;
vers le même temps les frères Pixis arrivèrent
dans cette ville, y donnèrent des concerts et y
séjournèrent. L'intimité de ces artistes avec
Berner excita dans Tâme de celui-ci un en-
thousiasme nouveau et hâta le développeaient
de ses fscultés musicales. Chaque jour marquait
ses progrès dans quelque partie de son art.
Dans les années suivantes il contribua à réta-
blissement de plusieurs sociétés dont l'objet
était de rendre la musique florissante dans In
Silésie; et.se8 efforts pour atteindre à ce but ne
furent pas infructueux.
Vers 181 1, le célèbre professeur Zelter, de
Berlin, fht chargé d'aller à Breslau pour dresser
un catalogue de tous les ouvrages de raosique
qui avaient été trouvés dans les bibliothèque^
des couvents supprimés, et foire un rapport sor
l'état de la musique en Silésie. Les deux ar-
tistes qu'il distingua d'abord furent Berner et
Schnabel. Sur son rapport, ils furent appelés à
Berlin pour y prendre connaisssance de la mé-
thode d'enseignement des masses vocales, mise
en pratique par Zeller, afin qu'ils pussent fonder
â Breslau une école du même genre qne la
sienne. Celte circonstance fut fayorable à la ré-
putation de Berner, en lui fournissant l'oocasioa
de se faire entendre comme organiste devant
une assemblée d'artistes et d'amateurs distin-
gués, dans l'église de la garnison. La Gazette
Musicale de 1812 (n* 23) a rendu témoignage
du talent qu'il déploya dans cette circonstance.
Berner, qui avait retrouvé à Berlin son anden
ami Weber, fut présenté par lui à Meyerbeer et
à la famille Mendelshon, qui l'accueillirent avec
une vive et sincère bienveillance.
De retour à Breslau, il y reprit possession de
sa place d'organiste de Sainte -Elisabeth , et se
mit avec Schnabel au travsil pour l'exécution
des pians relatifs aux grandes institutions de
musique. Le séminaire des instituteurs proies*
tants fut établi, et Berner en fut nommé le di-
recteur de musique. Cette place l'obligeait à en-
seigner le chant choral, l'orgue et l'harmonie à
cent élèves environ. De plus, comme directeur
de musique, il devait aussi enseigner le chant
d'ensemble à un grand nombre d'élèves; ces
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BËRI9ER
878
travaui étaient an-dessus de ses forces pliysi-
qoesy et souvent ils lui causaient de graves in-
dispoaitions. Dans ses moinents de loisir, il
s'oecopait à rédiger le catalogue de la mnsiqoe
des couvents. Ce travail, où il alla au delà de
mille articles, a mérité les éloges des connais-
seora. Le reste de sa Tie se passa dans ces
travaux et dans ceux de la composition. Il y
avait pen de mois où il ne produisit quelque
ouvrage pour l'orgue, le piano ou le chant.
Dans les dernières années de sa vie, sa santé se
dérangea de manière à donner de sérieuses in--
quiétudes à ses amis, et le principe d^une mala-
die de poitrine se manifesta. Elle le conduisit au
tomt>eau le 9 mai 1827, à Tâge de 47 ans. Ainsi
qn'il arrive souvent dans les maladies de cette
espèce, une mélancolie habituelle Téloigna de la
société où il avait toujours été 'bien accueilli, et
même de ses amis les plus intimes. Il ne voyait
qu'intrigues et conspirations contre sa réputation,
contre ses ouvrage^ et se persuadait qu'il n'était
entouré que d'ennemis dévoués à sa perte. Au
commencement de l'année même de sa mort,
il ouvrit son corar snr tous ses chagrins au
poète Schneiderreit, et celui-ci fat si touché de
la triste situation de son esprit, qu'il en fit le
sujet d'une élégie publiée dans le n* 17 du recueil
intitulé Der Uaus/reund (L'Ami de la maison)
sous le litre de Vie et art de Berner. Des ob-
sèques magnifiques furent faites à cet ariiste.
Schnabel, l'organiste Kœhier, tous les musiciens
et les élèves du séminaire et de l'université se
réunirent pour lui rendre les derniers honneurs,
et pour exécuter des morceaux de musique à
son convoi funèbre. Les corps de musique de
cinq régiments faisaient aussi partie du cor-
tège.
Berner est une des gloires de la musique mo-
derne en Silésie; non qu'on puisse le con&idérer
comme un de ces hommes de génie qui im-
priment un mouvement de transformation ou de
progrès à leur art ; mais il avait des connais-
sances étendues , son instinct du beau était pur,
et, s'il ne se rencontrait pas de qualités trans-
cendantes dans ses productions, on ne peut
nier qu'elles ne fassent marquées du cachet
dn goût et du savoir. A l'orgue, il impro-
▼isait toujours , ne se préparait même pas et
aimait qu'on lui donnât des thèmes, pour mon-
trer son habileté à les développer. Parmi ses
élèves les pins distingués on compte Kœbler, son
successeur comme organiste, Zollner, et surtout
Adolphe Hesse, considéréaujourd'hui comme un
des premiers organintes de l'Allemagne. Ses com-
positions sont nombreuses. En voici l'aperçu.
Ses premières productions, qui consistent en
cantiques latins, suites de danses, marches et
divertissements, écrits depuis 1792 jusqu'en 1796,
ne peuvent être considérés que comme de fai-
bles essais de sa jeunesse. En 1799, il écrivit une
pièce d'harmonie en ml mineur et une élégie de
Jules de Tarent. En 1801, ses compositions com-
mencèrent à prendre des formes dignes d'être
considérées cbmme des productions d'art. Beau-
conp de ses ouvrages sont restés en manuscrit :
ceux qui ont été publiés sont : i« DiTertisse-
ment pour violon et orchestre, œuvne 13 ; Breslan,
Fœrster. ^ 2* Ck>ncerto pour la flûte, op. 17 ;
ibid. — 3^ Deux rondos pour piano et or-
chestre, œuvres 21 et 23; iliid. — 4o Des ya-
riations pour piano seul, sur difTérents thèmes,
œnvres9, 12, 14, 16, 18, 20, 22, et 24; ibid.
— 5** Treis cahiers de polonaises et de ralses len-
tes et viTes ; ibid. ;— 6^ Des préludes faciles pour
l'orgue ; ibid. — V Cantate sur des paroles al-
lemandes de S. G. Bflrde, à quatre voix et or-
chestre ; ibid. ; — 8** Petite cantate religieuse
ponr quatre voix d'homme et orchestre; ibid.;
— 9» Le cent cinquantième psaume, pour quatre
voix, avec ou sans orchestre; Breslau, Leuckart.
C'est le meilleur ouvrage de Berner. — 10*
Hymne des Allemands, avec orchestre ; Breslau,
Fœrster. — 11» Offrande sur Vautel de la
patrie, de Kapf, pour deux soprani, ténor et
basse avec accompagnement de pisno; ibid.
— 12» Six chants et trois canons faciles pour
trois voix d'homme , avec accompagnement de
piano, op. 19 ; ibid. — 13* Trois chants pour
deux soprani, ténor et liasse, avec piano obligé,
op. 20 ; ibid. — 14* Quatre chants à quatre
voix d'homme pour*l'Almanach des Muses de
la Silésie; 1827. ~ 15» Six recueils de chansons
allemandes à voix seule, avec accompagnement
de piano. — 10* Hymne allemand (Der Herr
ist Gott\ pour quatre voix d'homme, avec ac-
compagnement d'instruments à Tent, œuvre
posthume; Bre^lao, Cranz. Parmi les œuvres
inédites de Berner, on remarque un intermède
comique intitulé Le Maître de chapelle; des
vsriatious pour flûte avec orchestre, des varia-
tions et des divertissemenu pour clarinette et
orchestre; plusieurs ouvertures pour i'ornliestre,
dont une pour l'inauguration de la Société Mu-
sicale de l'Université ; le vingt-deuxième psaume
pour deux ténors et deux basses ; des chants à
huit voix réelles; des Variations pour l'orgue;
une théorie de la combinaison des jeux de cet
instrument; un Te, Deum avec orchestre; un
Offerteirt ; un Alléluia; des chants' maçoni-
ques en chonir ; trois ctueurs pour une tragédie
d'IfSand; une ouverture à grand orchestre pour
le drame de Benno; et beaucoup de pièces déta-
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374
BERNER ^ BËRNHARD
«héet ; Un Domine ad adjwmndum me ftstina^
pourchœoret oroliestre, composé en 1&06 ; Offer*
tolie de la F6te de Sainte Edwige, en 1828 ; Al-
léluia, en 1805 ; des clMMin poar les Francs*
Bfaçons; deux ctiœurs funèbres avec accompa*
gnement dlnstruroenU à vent, etc. Berner s'est
aussi fait oonnattre oomoie écritain didactique
par les onvrtges dont Toiei les titres : 1» Grand-
regeln des Qesangeê, nach HHler entwar/en
(Principes du cbant, traités diaprés HUIer);
Breslau, 1816. —2*» Théorie der ChoralitviS'
ehenspUle (Ttiéorie des conclusions d*orgue
pour les chorals, en 4 suites; ibid. 1819. —
30 Die Lehre der mmihaHscfien Interjmnklion
(La Science de la ponctuation musicale); ibid,
1821. Une notice biograpliique de Bernera été
publiée sous ce titre t #We<f. Wilh, Berner,
Oàer'organisl %u Breelau, nacfi seinem Leben
tmd Wirken in der Musih dargetteUt; Bres-
lan, 1829, in-8*.
DERNEVILLE (GiLLanaaT de) , Uouvère
do treizième siècle, naquit à Goortrai, selon Topi-
nion commune; cependant il est plus Traisem-
blable qu^il vit le jour nu petit village de Ber*
neville, près d'Arras. 11 Oorissait ayant l'an
1260 , car il fut attaché au service de Henri III,
duc de Brabant, qui mourut dans cette année. Ce
prince lui a adressé une cthanson qui commence
par ces mots : Biau GilUberl sHl voi agrée^
eie. Gillebert nous apprend dans une de ses
cbansons qu'il aima Béatrix d*Audenarde, quoi-
qu'il avoue quMl fât marié. Le manuscrit de la
Bibliothèque impériale coté 7222 contient quinze
chansons notées de la composition de ce troup
Tère ; deux manuscrits de If même bibliothèque
(ed et 66, fonds deCangé) nous en ont conservé
m antres.
DERNHARO surnommé l'iUemand; ou
le reu/oni^iie, par beaucoup d'sutenrs anciens*
est considéré en général cooMie ayant inventé
les pédales de l*orgne à Yenise, vers 1470. Les
mêmes auteurs qui parlent de Bembard, disent
aus^i qu'il fut organiste de Saint-Marc de cette
ville. Or, les listes des organistes des deux or-
gues de cette église, qui existent dans ses re>
gistres, et qui ont été publiées en dernier Ueu
par M. do Winterféld, dans «on livre sur Tépo*
que artistique de Jean Gabriel!, et surtout dans la
Sioria delta Mtuica sacra nella già cappella
ducale di San Marco in VenezUa dal 1318 al
1797 , par M. Françob Cafâ , nous indiquent
deux artistes du nom de Bernard qui ont été at-
tachés à l'église de Safat-Marc, en qualité d'or.
ganiMes. Le preoiier , appelé Miitro Bernar-
dino, fntnonaméà cette place les avril 1419 : Ueut
poar successeur Bernardo di Slrfanino Murer
le 15 avril 1446. Ce nom de Murer est proba-
blement altéré; mais il est vraisemblable qu'il
cache le véritable nom de l'artiste dont il s'agit
dans cet article, et que celui de Bemkard^
n'était qu'un prénom. Quoi qn*il en soit, il pa-
rait, par les éloges que ses oontemponiBB ont
donnés è celui qui portait ce nom, que son mé-
rite fut distingué, et qu'il doit être compté parmi
les meilleurs organistes de son temps. A l'égard
de l'invention des pédales de Torgoe, qu'on loi
attribue, aucune réclamation ne s'eat éierée
jusqu'à ce jonr sur sa réalité. Mon inleotioB
n'est pas de la mettre en doute : cependant je
crois devoir fixer l'attention des historiens fu-
turs de la musique, et particulièrement de l'oi^ie ,
sur un fait qui pourrait faire présumer que la
première idée de ces pédales remonte à une
époque beaucoup 4»Uis reculée que celle où Bem-
bard vécut. Il existe une chronique flamande,
écrite de 1318 à 1860 par Nicolas DeClerck, dans
laquelle on trouve un passage en vers sur un
facteur de vieZ/ef et rtcte^^ei (violes de ce temps),
nommé Louas Van Fa/teitequi,àcanse de sa pro-
fession , est désigné dans les vers sous le nom de
Vedelaere (I). Ce Louis Van Valbeke, né an
bourg de Valbeke en Brabant, vécut sons le duc
Jean 11, de 1294 à 1312. Des Roches me parait
avoir été le premier qui a eu connaissanee du
passage en vers qui y est relatif; il en a fait te
sujet d'une dissertation qui est insérée parmi
les mémoires de l'Académie de Braxélles (t. 5,
p. Ô25). Voici ces vers :
In deser Xy% sterf menschelye
Die goede Vedelaere Lodewye
Die de beste was die voor dien
In de wereit ye was gbcsien
Van makene eude métier hand
Van Vaelbéke lo Brabant
Alsoe was by ghenanl
H y was d'eerste die waot
YanMampien die manieren
Die men noch hœrt aoUeren.
Dans le mot stampien qui se trouTe à Tavant-
demier vers de ce passage, et qui indique une
invention particulière à Louis de Vaelbeke,
Des Roches a cru voir la preuve que la pre-
mière idée de l'ûiTention de l'imprimerie lui
appartenait, rapportant ce mot à l'italien sfom-
pare (imprimer); en sorte que l'invention de
cet art, qui a changé la condition des liommes,
remonterait à une époque antérieure à l'année
(1) M. de Reirrmberff m trompe lorMiuH dit fiaas le
Recueil Bnqfclopédique belges 1. 1, p. il), qae LooU
Van Valbeke était Joueur ou ftbrleanl de rebecs. Le
reàec était un lattniment rustique et srMsler, fort du-
rèrent de U Tlole, qu'on appeUU weiel en flanand.
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BËRI9HARD
376
1312, et aonit en son berceau dans le Brabant.
Dea Roche» a tradoit ainsi le passage de la
chronique flamande : « en ces temps mourut,
« de la mort commune à tous les hommes,
« Louis, cet excellent faiseur dMnstroments, le
« meilleur artiste qu'on eftl tu jusque-là dans
« l'univers en fait d'ouvraffes mécaniques. Il
« éUit de Yaelbeke en Brabant, et il en porU
« le nom. Il invenU la manière d'imprimer
« (stampien) qui est présentement en usage. »
Plusieurs auteurs ont altaqué cette interpréta-
tion de Des Roches; mais Breitkopr, qui s'est
rangé parmi ses adversaires, a donné une expli-
cation fort ridicule de ce passage- (dans son
Btsai sur Vorigine de Vimprimerie), lorsqu'U
a cru y voir que Van Yaelbeke avait inventé
Part de frapper la mesure avec le pied. Qui ne
sait que Tusage de marquer ainsi la mesure
existait dans Tanliquité, et qu'il y avait même
ciies les Grecs et les Romains des chaussures
de bois et de métal dont se servaient les chefs
des chœurs pour rendre le mouvement plus
sensible.
Qu'on réfléchisse à la profession de l'inven-
teur, dont il est parlé dans la chronique de
Nicolas de Cterck, et à l'analogie du mot stam-
pien avec le verbe stampen (presser avec le
pied), et Ton verra que rexpKcation la plus pro-
bable est que Louis Van Vaelbeke avait inventé
l'art de jouer d'un instrument avec les pieds.
Or, il n*e6t pas d^instrument de son temps au-
quel cet art ait pu s'appliquer , si ce n'est à
l'orgne. Peut-être est-il donc permis de penser
que le facteur d'instruments brabançon avait
trouvé, dès la fin du treizième siècle on au
commencement du quatorzième, le principe du
mécanisme de? pédales,- qui a complété le sys-
tème de l'orgue, et en a fait un instrument de si
grande ressource. Ceci d'ailleurs n'ôterait rien
A la gloire de Bernhard, car l'orpnisle de Saint-
Marc pouvait n'avoir point eu connaissance de
l'invention du luthier flamand. Bemhard Mu-
rer a eu pour successeur Baptiste Bartolomio,
le 22 septembre 1459.
BERNBARD (Christophe), maître de
cliapelle à Dresde, naquit à Dantzick, en 1612.
Son père, qui était marin, perdit toute sa for-
tune dans un naufrage, et ne lui laissa d'autre
ressource que d'aller cliercher de l'instruction
4lans l'école gratuite de chant de sa ville natale.
Cn jour il chantait, suivant im ancien usage du
nord, avec un de ses camarades à la porte du
docteur SIrauch, qui lui demanda quelle était
sa famille, et quels étaient ses projets pour
l'avenir. Sur sa réponse qu'il était pauvre et
qu'il avait un vif désir de faire des études, le
docteur lui promit son assistance, l'envoya au
collège, et lui fit donner des leçons de musique
et de chant par le maître de chapelle Balthasar
Erben. Les progrès de Berohard furent rapides,
et en peu de temps il fut en état d'être admis à
la chapelle avec des appmntements. Son pro-
tecteur le confia ensuite aux soins de Paul
Syfert, organiste de Dantzick, qui lui enseigna
les principes de l'harmonie. Dans le même temps
il continuait ses études dans la théologie et le
droit; noais toutes ses pensées étaient tournées
vers la musique, et son désir le plus vif était
de pouvoir aller achever ses études dans cet
art à Dresde. Le docteur Straucfa souscrivit enfin
à ses voHix, et lui donna des lettres de recom-
mandation. Erben l'adressa aussi au maître de
chapelle Schlitz, qui le fit entrer à la chapelle
du roi comme contralto. Schûlz lui enseigna les
règles du contrepoint, et lui apprit à écrire dans
le style de Palestrina. Sa voix d'alto ayant été
transformée en ténor, l'électeur l'envoya en Italie
pour s'y perfectionner dans l'art du chant, et
' pour y recruter des clianteun. A Rome, Bem<
hard se lia d'amitié avec CarissioDl et tous les
grands artistes de cette époque. Il écrivit dans
cette ville deux messes à dix voix et autant
d'instruments, dont la pureté de style excita,
dit-on, l'étonnemenl des Italiens. Obligé de re-
tourner à Dresde, il emmena avec Ini deux des
meilleurs sopranistes de l'Italie et quelques autres
bons chanteurs. L'électeur fut si satisfait de ce
premier voyage , qu'il en fit faire un autre im-
médiatement par Bemhard 9 pour chercher à
compléter le chasur italien, et pour avoir un
maître de chapelle. Ces mêmes artistes qui
avaient recherché sa faveur en Italie pour qu'il
les ftl entrer dans la chapelle électorale , cons-
pirèrent contre son repos, dèsqu'ils y furent, et
lui causèrent tant de chagrins, qu'il fut obligé
de s'éloigner de Dresde, et d'accepter une place
de chantre à Hambourg. Cependant l'électeur ne
le vit s'éloigner qu'à regret, et ne lui accorda sa
démission, que sur la promesse qu'il reviendrait
près de lui à sa demande. Après avoir dirigé
la musique pendant dix ans à Hambourg, Bem-
hard fut rappelé par l'électeur Jean Georges III,
à la cour de Dresde, pour y enseigner la mu-
sique aux deux princes Jean Georges IV et
Frédéric-Auguste. L'artiste avait peu de pen-
chant à accepter les ortres qui lui étaient faites,
mais l'électeur y joignit la place de maître de
chapelle, et cette faveur le décida à retourner
daua ta capitale de la Saxe, Les avantages qu'on
lui avait assurés étaient un traitement de
1100 thalers (4,125 fr.); ses deux fils furent
1 placés à l'université aux frais de l'électeur. Sea
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S76
BERKHAED — BEELIOER
grands traTaux Pavaient fait connaître de tonte
rAllemagne, et hit avaient fait one brillante r^
putation; il vécnt encore dix-liuit ana à Dreade.
Le 14 novemtwe 1692, il moiinit dan« eette ville,
à l'ftge de quatre-vingta ans. Outre les deux messes
qui ont été mentionnées précédemment , et qui
sont restées en manuscrit, on a de Bernbard : —
1* GeUtliehtr Harmonien ente Theil^ beste-
hendin 30 deuUchen Kontertenfur 2, 3, 4 and 5
Stimmen (Première partie de THarmonie sacrée
consistant en vingt cantates allemandes pour
deux, trois, quatre et cinq voix) ; Dresde, 1666,
in-4o. — 7^ Prudentia Frudentianai Ham-
bourg, 1669» in-fol. Cest une bymne en langue
latine, traitée dans les trois oontrepoints dou-
bles àl*octave, à la dixième et à la douzième, avec
de grands développements. Gomme écrivain
sur la didactique de l'art, Bernbard mérite aussi
dTétre mentionné. Le maître de cbapelle Stœizel,
de Gotba, a possédé un traité de composition,
divisé en 8oixanle4rois cbapitres, dont il était
auteur, et qui était intitulé : Tractatus compo-
Htionu augmentaitu. Forkel en possédait une
copie, et avait en outre un autre ouvrage de
Bernbard, divisé en vingt-neuf cbapitres, et qui
avait pour titre : Aus/uhrlicher Bericfit von
dem Gebrauch der Consonanaen^ nebU einem
Anhang von dêm doppeUen und vierfachen
Conirapunct (Eipllcation détaillée de l'usage
des consonnances et des dissonances, avec un
supplément concenant le contrepoint double
et quadruple).
DERNHARD ( GuiLLAuns-CHRisTorae ) ,
excellent organiste et claveciniste, né à Saaifeld
vers 1760, se trouvait à GiKttingue en 1763, et
y publia Tannée suivante trois sonates et un
prélude pour ie clavecin. Il partit ensuite pour
Moscou, ok il est mort en 1787,à Tàge de
vingt-sept ans. Il se faisait surtout remarquer
par la perfection de son jeu dans Texécvlion des
ouvrages de Jean-Sébastien Bacb.
BERNHAAD ( B. ), ancien éMve de Técole
des cbartes de Paris, est né à Strasbourg, vers
1812. Il est autour de curieuses recherebes sur
les corporations d'instrumentistes du moyen âge.
Il a publié des extraits de son intéressant Mémoire
sur la confrérie des roénétriere de Paris dans la
Biblioihèque de FécoU des chartes (t III,
IV, V. ). On a aussi dn même littérateur une
Notice sur la confrérie des joueurs d^instru-
ments d'Alsace relevant de la juridiction des
anciens ieigneurs de Ribaupierre, et plus tard
de celle des Palatins des Birkenfeld^ au-
jourd'hui maison royale de Saxe y insérée dans
le tome troisième de la Revue histonque de la
jMbUsse ilbl* livraison. Parié, 1844, pages
f 169-190) , publiée sous la direction de M. André
I Bor«l d'Hanterive. Le sujet de eette nottce
I avait d^à été traité par Jean-Fréderic Scheid
i ( V. ce nom ), dans une thèse intitulée : Disser-
tatio inauguralis de Jure in musieos singfu-
lari^ Germ. Dienste und Obrigkeit der Spiel*
leuth, RappoUsteinensi conUtatui annesEo,
etc; mais le travail de M. Beinliard, puisé dans
une multitude de titres originaux des archives
de Strasbourg et de Colmar, ainsi que des ar-
chives générales de France et des manuscrits
de la Bibliotlièque impériale de Paris , a, par in
solide érudition et l'esprit de critique de l'auteur,
bien plus d'intérêt que la faible disaerUtion de
Scheid.
BEBNHOLD (JEiiM-BALTnASAE), proies-
seur de théologie au commencement du dix-hui-
tième siècle, a écrit un petit traité de la mnsique
d'église , que Mitzier a inséré dans sa Biblio-
thèque de musique, t. 3, p. 23S-371.
BERNIA (VracEirr), luthiste et composi-
teur, né à Bologne, vivait vere 1600. Besard
'nous a conservé dans son Novus Par tus ( Part,
m. p. 32 et 47 ), une Toccata cromatica, on Ri-
cercaresopra ut, ré, mi, fa, sol^ la, et une pièce
intitulée Le Coq et la Poule ( Gallus et Gallina ),
de la composition de Bemia.
BERNIER ( NicloLAs) , né à Mantes , le 38
juin 1664, mourut à Paris, le 5 septembre 1734.
Il fut d*abord maître de musique de Saint-Ger-
main l'Auxerrois, puis maître de musique du roi
dans la Sainte-Chapelle du palais. Étant ailé à
Rome, pour y étudier son art avec plus de fruit
qu'il ne pouvait le faire en France, il désira se
lier avec Caldera, qui jouissait alors d'une
grande réputation. On raconte à ce sujet une
anecdote qui semble n'être que la copie d'oae
autre, Gonminne à deuv peintres de l'antiquité,
et à Micbel-lnge. On dit que ne trouvant d'autre
moyen de s'introduire chez Caldera , il se pré-
senta à lui comme domestique, et fut admis en
cette qualité. Un jour, ayant trouvé sur le bureau
de son maître un morceau que ce oompositeor
n'avait point terminé, Bernier prit la plume et
l'acheva. Cette aventure, dit-on , les lia de l'ami-
tié la plus intime. Beraier passait pour le plue
habile compositeur de son temps. Cqtendant son
style est froid et lourd, et sa manière est incorrecte
comme celle de tous les compositeurs fraBçaia
de cette époque. On a de cet auteur : — i" Mo-
tets à une, deux et trois voix, avec lym-
phonie et sans symphonie, au nombre de
vingt-six ,-1^ œuvre, gravée par B, de Bous-
sen; Paris, cbes l'auteur, 1703. gr, in-fol. —
I 2o. Motets à une, deux et trois voix avec sym-
' phonie et sans symphonie; 2"'* anivre; Paris,
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BERISIER — BERNON
877
cites Tauteor , 1713, gr. in-fol. l^'et 2* livre, —
3* Motels , IWre posthume, mis au jour par La-
croix; Paris, 1736 'm'h\.'-3'*CanUUes françai-
ses, lÎTres 1 à 7, in-folio. -^ k'^ Deux Motets ti
un Salve regina, manuscrits, à la Bibliothèque
du Roi. Bemier avait compris la supériorité
des musictens italiens , et il avait pour habitude
de dire i tous les jeunes compositeurs : Allez
en Italie; ce n*est que là que wms pourrez
apprendre votre métier,
BERNON , moine bénédicUn , vécut à la fin
du dixième siècle et dans la première moitié du
onxième. Il mourut le 7 janvier 1045. Suivant
le P. Bernard Pe£ ( Thesaur. Anecdotorum
nor., t. 1, part. 111, )Guill. Cave { hist. rer.
Ht ter. ad an, 1014 ), et Casimir Oudin (Com^
ment, de Seriplor. £cclesiasticis , t. II, col.
598-600), Bernon était allemancf de naissance,
et fut d'abord moine de Saint-Gall, en Suisse,
où il s'occupa de musique et d'Histoire ecclé-
siastique. En 1014 il fut élu abbé de Reicbenau
( en latin Augix ) , à l'extrémité de la Souabe,
sur le Lac de Zell , près de celui de Constance.
CTest de là que Bernon est appelé augiensis
par les écrivains du moyen Age. D'après l'iTiftotre
littéraire de la France, par les bénédictins
( t. VII, p. 576) , Bernon n'était pas Allemand,
mais Français, et il ne fut pas moine de Saint-
Gall , mais de l'abbaye de Fleuri sur la Loire ,
ot il se trouvait encore en 999, ayant été un
des religieux de ce monastère députés à rassem-
blée d'Orléans dans cette même année, pour
fixer la durée de FAvent qui précède la fête de
Noél. De Fleuri, Bernon passaà l'abbaye de Prum,
an diocèse de Trêves, et l'empereur S. Henri ,
ou Henri le Pieux, le fit nommer en 1008 abbé
de Reicbenau , et non en 1014 , comme le veut
Guillaume Cave. En 1013 il accompagna ce prince
en Italie, et se trouva à Rome & son couron-
nement comme empereur, au mois de février
de l'année suivante. Cette dernière circonstance
l>araU avoir été la cause de l'erreur de Cave.
Outre divers ouvrages concernant la liturgie et
l'histoire, on a de Bernon plusieurs écrits sur la
musique, ou plutôt sur le chant ecclésiastique.
Le premier a pour titre Tonarius , c'est-à-dire
règle des tons, 11 est précédé d'une préface
(Prologus ad fonorHcm) très-développée , qui
contient l'exposé de la forme des tons, de leur
nombre, de leurs caiactères distinctifs, et des
intervalles qui y sont contenus. On y voit qu'au
lieu de huit tons, Bernon en compte neuf, parce
que le neuvième ( la , Ji, ut^ré , mi, fa y sol,
la ) n'est pas de la même espèce d*octave que
le deuxième ton, bien que la gamme soit sem-
blable dans tous les deux, parce que la finale et la
dominante sont différentes. Ce sont les chants
de ce neuvième ton qui , transposés une quinte
plus bas , à cause de leur trop grande élévation
pour les voix de basse, ont fait confondre ce ton
avec le premier, et ont introduit dans celui-ci
le bémol à la sixième note, par altération. Le
type du premier ton se voit dans l'hymne Ave,
maris Stella ;iaa& les clients qui ne sont pas
conformes à ce type sont du neuvième ton trans-
posé. Les récapitulations ou neumes des tons
dont Bernon donne l'explication dans son Tona-
rius sont empruntées au chant de l'Église grec-
que. Ces neumes avaient des avantages que n'ont
pas celles du chant romain, à savoir, que non-
seulement leurs formes de chant, mais leurs
noms faisaient connaître immédiatement la nature
authentique on plagale du ton par leurs ter-
minaisons barbares, en œane pour les authen-
tiques, et ceanis ou œagis pour les plagaux ; et de
plus elles indiquaient l'ordre numérique du ton,
ou authentique on plagal, par la forme du mol
entier; avantage que n'a pas dans le chant ro-
main la contraction du seculorum amen dans
V£uouae. Le second ouvrage de Bernon est un
traité des différences des psaumes et des modu-
lations de leur chant ( De varia Psalmorum
cUque cantuum modulatione). Il renferme des
recherches philologiques très-curieuses , et l'au-
teur y fait preuve d'une érudition solide et de plus
de critique que l'on n'en trouve chez les écri-
vains de son temps. Le petit traité De Consona
ionomm diversitate est le troisième ouvrage
connu de Bernon. L'auteur a pour objet de don-
ner quelques instructions sur Tusage des chants
d'espèces différentes dans l'office divin, tels que
les répons, antiennes, invitatoires , graduels,
offertoires, etc. L'abbé Gerbert a inséré les trois
opuscules de Bernon dont on voit ci-dessus le
contenu dans sa collection intitulée Scripiores ee-
clesiastici de Musieasacra potissimum, tome
2*, p. 61-124, d'après un manuscrit du 12* siècle
qui existait à l'abbaye de Saint- Biaise, et qu'il
a coilationné avec d'autres de Leipsick , des ab-
bayes deSaint-Emeran, d'Aimont etd'Ottoheuem.
Malheureusement il en a supprimé tous les
I exemples en notation neumatique qui se trouvent
dans un beau manuscrit de la Bibliothèque Val-
\ licellanay k Rome. Précédemment, le béné-
I diclin Bernard Pez avait publié la préface du
/ Tonarius dans son Thesaurw Anecdotorum,
I t. IV, p 69-72 , et ii avait donné l^ntroduction
' du petit traité De Consona tonorum diversitate,
j t. V, p. 199-201 du même ouvrage. Trithème
; a signalé l'existence d'un autre ouvrage de Ber-
non {Chron. Birs., 1. 1, p. 160), lequel avait
pour titre : De instrumentis musicalibus, et
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878
qui GomiDeo^it par ees mots : àhtsieam non
esse cantum, Vossius ( De Scient. Malhem,,C.
60 , D* 7 ) dit qiie ce litre est àéà\é à Arlbon , ar-
«berèque de Mayence. Il paratt, d'après ce ren-
seigoemeat , que le savant liollandais Tavait yu ;
mais il D'iodique pas le lieu où se trouvait le
manotcrit, et Tod n'en connaît pas de copie au-
jourdliui. Dans tin manuscrit de la bibliothèque
Pauline de Leipsicli , côté n« SI ( V. Cataiogue
des manusc. de ta Biblioth. Pauline, p. 308,
Leipsirk , 1686, in-ia) lequel contenait divers
ouvrages de Bemon, on trouvait un petit traité
De Mensura Monochordis , qm lui est attribué.
L'auteur de rarlicle qui concerne Bemon, dans
la Nouvelle Biographie générale publiée par
MM. Didot frères, dit, au sujet de ce traité : «dans
« la mesure du monocliorde il (Deroon) parait
« s'are écarté de ta règle de Boèce, d'accord en
« cela avec Gui d'Aresio, son contemporain, çui
« supposait u n seul ton dans le tétracorde l »
On ne sait ce que cela signifie; car il est impos-
sible de concevoir un tétracorde dans lequel il
n'y aurait gu'un seul ton. L'auteur de l'article
a-til voulu dire un seul demi-ton? En quoi
Gui d'Areuo et Bernon se seraiènt-ils écartés,
de Boèce sur ce point? Boèce, comme tous les
musiciens de tous les temps et de tous les lieux,
n'a jamais songé à mettre plus d'un demi-ton dans
4in tétracorde quelconque, puisque cela ue se
peut. L'auteur de l'article a fait un non sens.
BERNOUILLI (Jb^n), professeur de ma-
thématiques et de physique à Bàle, et l'un dei
plus grands géomètres de son tem|M, naquit è
Bâle, le 27 juillet 1667 , et mourut dans la même
Tille le 2 janvier 1747. 11 fut de toutes les sociétés
savantes de l'Europe. On trouve dans la 3* par-
tie des M<^moires de l'Académie des Sciences de
Pétersbourg ( 1732 ) une dissertation dont il est
auteur, et qui est intitulée : Brfindungen von
4em Schwinge der ausgeslreekten Chorden,
wenn dieselben mit Gewichten von vérscMe'
dener Schwere, aber in gleicher Bnt/ernung
beschweret sind (Découverte des vibrations
des cordes flexibles , etc. )
BERNOUILLI ( Daniel ), célèbre géomètre,
né à Groningue, le 19 février 1700. Ses études
se tournèrent d'abord vers la médecine, dans
laquelle il prit le grade de docteur; mais son
génie l'entraînait vers les mathématiques , dont
son père, Jean Bemouilii, lui avait donné des
leçons. 11 fut appelé à Pétersbourg pour y en-
seigner celte science; mais en 1733 il revint
dans sa patrie, où il obtint d'abord une chaire
d'anatumie et de botanique, puis une de physique,
k hiquelle on rrânit une chaire de philosophie spé-
culative. H fut membre des Académies de Berlin ,
BERNON — BERNSDORF
de Saint-Pétersbourg, de la Société Royale-.de
Londres, et associé étranger de l'Académie Royale
des Sciences de Paris. Il est mort à B&ie, le
17 mars 1782. On lui doit plusieurs dissertation
relatives à Va<^nutiquet savoir : !• Beeker^
ches physiques, mécaniques et analfftiques sur
le son et les tons des tupaux d'orgue difH^
remment construits {Méaa. del'Acad. Roy.dea
Sctences, 1762, p. 431-4ê&).— 2» Reeherehessur
la coexistence de plusieurs espèces de vibra-
tions dans le même corps sonore ( Fogr. Mém.
de l'Acad. de Berlin, 17b3 et 1765, et Nov. coni-
ment. Acad. Petrop,,Uim. XV et XIX). U a pro-
posé une explication ingénieuse de la producUon
des sons harmoniques ; mais Lagrange a démontré
qu'elle n'est pas fondée.
BERNOUILLI (JàG0OEs),nevea dn pré-
cédent, géomètre et membre de l'Académie des
Sciences de Saint-Pétersbourg, naquit à fillette 17
octobre 1759 , et se noya en se baignant dans te
Neva, le 3 juillet 1789. 11 a fait insérer dans tea Mé-
moires de l'Académie de Saint-Pétersbourg ( 1787)
un Essai théorique sur les vibrations des pla-
ques élastiques rectangulaires et libres. Ce
snjet a fixé plus tard l'attention de Chiadoi, qm
y a fait de- bdles découvertes, et a été posté-
rieurement l'obiet des travaux de plusieurs sa-
vants géomètres. Voy, Germain (M***).
BERNSDORF (ÉnouAan), né à Dessau, fe
20 mars 1825, a étudié la composition aTeo
Frédéric Schneider, pais avec Marx , à Berlin.
Il s'est fixé à Lelp8icl[ comme professeur de nm-
siqne, compositeur et écrivain sur son art. Ses
compositions consistent en pièces pour le piano
et en Lieder. Il s'est chargé de la rédaction de
VUnioersal Lexicon der Tonkunst, entreprise
par le docteur Jules Schladebadi , avec la coo-
pération supposée, mais non réelle, de Lisxt,
Marschner, Reissiger et Spohr, pois abandonnée
par le fondateur après la publication de la troi-
sième livraison, formant les 240 premières pages
du premier volume. Après une longue inteiTup-
tion, l'éditeur, M. Robert Schaefer, de Dresde,
annonça par une note publiée le 24 juin 1856,
le changement de rédaction de l'ouvrage , con«
fiée désormais à M. Bernsdorf. Depuis lors les
livraisons se sont succédé avec régularité.
Le nouveau rédacteur de ce Déctionnaireuniver-
sel de musique a fait preuve de xèle et d'intel-
ligence dans son travail. Moins étendu que le
Lexique de Schilling, plus développé que celui
que Gassner a publié sous le même titre, en 1849
{V. Gassner), le livre de M. Bernsdorf pent avoir
de l'utilité pour un grand nombre de lecteurs.
En 1858, une nouvelle interruption dans la pu-
blication du Lexique de M. Bernsdorf fit croire
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BERNSDORF — BERR
87»
que Po«Trage ne serait poiot aoheyé; mais la
TioKtièfne liTraison Tient de paraître (jaoTier
1859 ) à OfTentiach, chez M. J. André : il y a donc
lieu de croire que le lir re sert terminé.
BEEOALDO (Puilipte), d'wieraroille noble
de Bologne, naquit en cette Tille, le 7 décembre
1453 A Tâge de dh-neuf ans II établit une école
de bellea- lettres à Bologne, pvis à Parme et à
MDan. Il Ait rappelé dans sa patrie poar y oc-
cuper une chaire de belles-lMtres à runiversité;
il consenra cette place toute sa Tie, et mourut
le 15 juillet 1505. On a de lui nn discours in-
titulé : De laude musieei; Bàle, 1509.
BERR ( Michkl), seyant Israélite, membre de
la société des antiqaaires de France et de beau-
€oap d'autres sociétés savantes, est né à Nancy
en 1780. Il exerça à Paris la profession d*avocat,
qu'il abandonna pour se livrer à la carrière des
lettres. Parmi ses nombreux écrits, on remarque
une DUterUUion sur la musique et sur Vélégie
des Hébreux^ inséréedans le Magasin encyrlepé'
dique^ tome XVI.
BERR (FEfoÉRic), Tirtuose sur la clarinette
«t sur le basson, naquit à Mannheîm, dans le
grand-duché de Bade, le 17 avril 1794. Après
«voir servi en France, son père, Jacob Berr,
«xcellent musicien , alla s'établir à Frankenthal
sur le Rlitn, i deux lieues de Worms, et y ensei-
gna la musique. Il donna à son fils, alors Agé de
six ans , des leçons de violon ; plus tard il le
•contraignît à jouer de la flAte, que le jeune mu-
sicien n'aimait pas , mais qui lui facilita dans la
euite Pétude du basson , son instrument de pré-
dilection. Il étudiait celui-ci avec tant d'ardeur
«t de persévérance, que souvent la fatigue lui
causait des déralllances. La sévérité de son père
obligea le jeune Berr, âgé de seiie ans, à le
quitter, pour prendre du service dans le 39^
régiment d'infanterie française, qui était à Landau.
Six mois après, il remplaça le maître de musi-
4]ue, qui s'était retiré et qui le désignafcomme son
succesHCur. Se trouvant dans la nécessité de
faire une étude particulière de la clarinette, parce
que c'est sur cet instrument que se règlent les
corps de musique militaire, Berr y appliqua ce
qu'il savait sur le violon , Jouant sur celui-ci
avec expression les passages qu'il ne rendait
que d'une manière imparfaite sur la clarinette,
et se proposant toujours pour modèles la justesse,
Pégalité de son et les nuances qu'il obtenait avec
l'archet. (Test par celle comparaison continuelle
du Tîolon et de la clarinette que Berr est par-
Tenu , avec le temps , à la délicatesse et au fini
qu'on admirait dans son jeu. Son régiment ayant
été envoyé en Espagne, dans le conrsde Tannée
1810, il fit toutes les campagnes de la guerre
de la Péninsule , et ne rentra' en France qu'en
1814. H alla alors en garnison à Amiens, puis,
après la bataille de Waterloo, il fut envoyé à
Donai, eo I8l4i. L'auteur de cette Biographie
était alors organiste dans cette ville. Berr, qui
jusque-là avait écrit d'instinct la musique qull
arrangeait ou qu'il composait, prit de lui queU
qnes leçons d'iiarmonie. A celte époque, le bas»
son était llnstrument qu'il jouait de préférence,
et tel était son talent sur cet instrument, qu'à
Teiception de Mann , autrefois premier basses
des orclieslres d'Amsterdam, celui qui écrit
cette Dotioe n'avait jamais entendu d'artiste qu'on
pot mettre en parallèle avec lui. Au commence-
ment de l'année 1817, le régiment dont Berr diri-
geait la musique s'éloigna de Douai; il profita
de cette circonstance pour aller à Paris, où il
obtint , en 1819, ua engagement comme chef ('e
musique du 2* régiment suisse de la garde. Met-
tant à profit son séjour dans la capitale de la
France, il reçut des leçons de composition de
Reicha. Cest vers oe tempe que Berr commença
à négliger le basson pour la clarinette. Une qua-
lité de son douce et moèllense, une oreille déli-
cate et une intelligence parfaite qui lui faisaient
corriger les défauts de cet instrument , un goM
eiquis et un talent naturel d'expression, tels
étaient les avantages de l'organisation de Berr,
pour devenir un clarinettiste de premier ordre :
le travail fit le reste.
En 1813 , une partie de la garde royale ayant
reçu Tordre de se rendre en Espagne , l'artiste
ne voulut plus retourner dans ce pays, et donna
sa démission. A cette éjioque la santé de Gam-
baro, première clarinette du théâtre italien de
Paris, commençait à se déranger; le mal derint
chaque jour plus grave ; enfin Tartiste fut obligé
de ceseer son service, et Berr lui succéda comme
première clarinette solo. Cest depuis ce temps
que sa réputation a toujours été grandissant , bien
qu'il ne se soit fait entendre que fort rarement
dans les concerts. Il ne lui a fallu, pour être con-
sidéré comme le premier clarinettiste de France,
que la perfection qull a mise dans les ritournelles
et dans les traits de clarinette répandus dans les
opéras du répertoire du théâtre italien.
Non moins recommandable comme compo-
siteur de musique pour les instruments à vent ,
Berr s'est fait en ce genre une brillante répu-
tation. On sait qu'en général cette espèce de mu-
sique est également faible de conception et de
facture; le goût a presque toujours manqué à
ceux qui l'ont traitée. Mieux inspiré , Berr a
composé des solos de clarinette et de basson
dignes d'entrer en parallèle avec ceux des mdl-
lenrs artistes pour les instruments à cordes; ses
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380
BERR — fiERTALI
morceaux de musique militaire peuvent soutenir
la comparaison de ce qu^on avait fait alors de
meilleur en Allemagne. Parmi ses nombreuses
productions, on compte 500 morceaux de mu-
sique militaire , 40 suites d*harmonie , tirées de
divers opéras , deux concertinos pour le basson ,
quatre airs yariés pour cet instrument, sept airs
Taries pour la clarinette avec accompagnement
dVcliestre, dMiarmonie, de quatuor ou de
piano, un divertissement, deux concertos, dix-
aept fantaisies pour piano et clarinette, des duos
pour deux clarinettes, une petite méthode pour
cet instrument. La plupart de ces ouvrages ont été
publiés à Paris, à Mayence, à Leipsick, etc. De-
puis longtemps il s'occupait de la rédaction d'une
méthode complète pour Tétude de la clarinette ;
il publia cet ouvrage sous ce titre : Traité com-
plet de la clarinette à 14 clefs. Manuel indis-
pensable aux personnes qui professent cet ins-
trument et à celles qui V étudient. Paris,
Duverger, 1836, in-4° de 104 pages. Ce livre a
été traduit en allemand par Lobe.
Depuis longtemps on regrettait qu'un artiste
ai distingué ne fût point appelé à perfectionner
en France Fécole de la clarinette, en général
défectueuse en ce pays ; à l'époque de la mort de
Lefebvre le jeune ( 1831 ), les voeux des amis de
l'art ont enfin été entendus, et Berr a été nommé
professeur de clarinette au Conservatoire de Paris.
Jl y a fait adopter l'usage allemand de l'anche en
dessous, qui offre les moyens de bien nuancer.
£n 1832, il a été choisi comme première cla-
rinelte et solo de la musique du roi ; et en t835,
il a été fait chevalier de la Légion d'honneur. £n
1836, il fut chargé par le gouvernement fran-
çais de l'organisation d'un gymmase de musique
militaire^ destiné à former des musiciens pour les
réj^iments. lien fut directeur jusqu'il sa mort, arri-
-vée le 24 septembre 1838. Ses Tues pour la bonne
éducation des artistes dans cette école avaient
été contrariées par rinfluence des bureaux du
ministère de la guerre : Berr cnit devoir fixer
l'attention publique sur cet objet, et il aborda cou-
rageusement les obstacles dans une brochure in-
titulée : De la nécessité de reconstituer sur de
nouvelles bases le gymnase de musique mili-
taire, pour améliorer les musiques de régi"
ments; Paris, 1838, in-S*" de 32 pages, il n'eut
pas la consolation de voir réaliser ses vues utiles,
car il mourut peu de mois après la publication
de cet écrit.
Deux frères de Berr se sont fait remarquer
comme des artistes distingués. Le premier, Henri
Berr, né en 1798, a été un tromboniste de la
première force; il était chef de musique du 36*
régiment; le plus jeune, Philippe, né en 1804,
élève de Frédéric pour la elarinette, et très-bon mu-
aideo, était ebef de musique du 14* r^menl
léger.
BERR ( J. EuHÈs). On a publié sous ce nom une
Métlu}de nouvelle de clarinette àùet à 13 cle/s^
d'après celle de Vanderhagen, augmentée de
toutes les nouvelles tablatures , des principes
raisonnes de Vinstrumenty de trois nouveaux
duos et de 25 études mélodiques. Édition est-
tièrement refondue .et arrangée d'après les
principes des écoles française et allemande.
Paris, Aulagnier, 1835, in-4o gravé. Une autre
édition a paru sous ce titre : Nouvelle méthode
de clarinette àtet à i3 clefs, par L-Eunèi
Berr, augmentée de 45 pièces faciles, études
et duos progressifs. Paris , Meissonnier et Hei-
gel, 1839, in-4*. Ces titres sont des supercheries
de commerce, et J.-Eunès Berr est un pseudo-
nyme choisi pour faire croire au public que l'au-
teur de l'ouvrage était Frédéric Berr ( Foy.
Tarticle précédent. ) Le livre dont il s'agit n'est
que l'ancienne méthode de Vanderhagen {Voy. ce
nom), avec des additions de peu de valeur, prises
partout et n^ustées par un musicien obscur.
BERRETTA (François), né à Rome dans U
première moitié du dix-septième siècle , fut cha-
noine de réglise S. Spirtto in Sassia. An mms de
septembre 1678, il succéda à Antoine Masini dans
la place de maître de chapelle de la basilique du
Vatican, et en remplit les fonctions jusqu'à sa
mort, qui eut lien le 6 juillet 1694. Les compo*
sitions inédites de Berretta se conservent dans
les archives de cette basilique; elles con»stent en
Messes, Psaumes et MoteU à seize et vingt-qua-
tre voix réelles , divisées en quatre et six cliosurs.
On trouve en manuscrit dans la collection de
l'abbé Santinf , k Rome, un In exitu Israël à s
voix avec chœur de ripieno, un Te I>eum à
8 et les psaumes Nisi Dominus, Domine
probasti. In exitu Israël, Jubilate deo, et
Mémento domine, également à 8 voix, de la
composition de Berretta. Caifabri a inséré des
psaumes de ce compositeur dans la collection
qu'il a publiée en 1683.
BERRETTARl (Aur^uen), surnommé
Fiesoli, parce qu'il était né dans la petite ville de
Fièsole, près de Florence, fut un compositeur du
dix-septième siècle, moine de l'ordre des Hiéron>-
mites. On a imprimé de sa composition : l« Misse
e Salmi ; Venise, 1656. •<- 2* Compléta a 8 vod,
e Letanie a 8 voci correnti, con stromenti e
ripieni. op. 3; Vene%ia,op. Franc. Magni,
1656, in-4*. — 3° Mottetti a voce sola; in Ve-
nezia, ap. Vincenti, 1646, in4''.
BERTALI (Artoinb) , maître de chapelle
de l'empereur d'Autriche, né à Vérone en 1605,
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BERTALI — BERTEAU
381
occupa ce poite pendant qaarante ans. On a la date
précise de «a naissance par cette inscription
placée au bas de son portrait : jEtatis suœ 59
ann. et 7 tnens, in octobr 1«54. On croit qu'il
▼ivait encore en 1680. U a fait représenter à
Vienne plusieurs opéras, parmi lesquels on re-
marque : !• Il re Gilidoro, favola dramma-
tica; IC59. — 2* en amori (PApollo con Cli-
sta; 1660. Ses autres compositions sont : 1*
Thésaurus musieus trium inatrumentorum;
Dillingue, 1671, in-folio. —O» Sonates à deux
violons et basse ;— 3* Missa, Kyrie a due so-
jn'oni, alto, tenore e basio, due violini, due
viole eS organo; — 4® Suonata a nove, due
ffiolini, viola di gamba, due eornettijagotto,
e tre tramb. — 5* Magnificat a quattro voci.
On trouve à la bibliothèque royale de Berlin
riiymne de cemallre Jesu redeinptor, à 6 voix
et instruments, en mannscrit.
BERTALOTTI (A«gb-Michel), néà Bologne
vers 1665, apprit l'art du chant sous les meilleurs
maîtres de cette ville, puis à Rome. II séjourna
dans la capitale du monde chrétien pendant les
années 1687 à 1689, puis retouma.à Bologne,
où il forma de bons élèves pour le chant, et fut
maître dans plusieurs églises, particulièrement
pour l'enseignement du plaint-chant L'Académie
des philharmoniques l'admit au nombre de ses
membres en 1703. Bertalotti est anteur de deni
traités dont un concerne le plain-chant et l'autre
le chant moderne ou figuré; ces ouvrages ont
pour titres : !• Regole utilissimeperappendere
il canto ferma ; Bologne 1706, in-i». Il y a plu-
sieurs éditions de ce livre faites à Bologne : la
quatrième a été imprimée par Lelio délia Volpe,
en 1744, in-4ode 44 pages. Il a été publié une
nouvelle édition de cet ouvrage à Bologne, en
1720, in-4», sous ce titre : MegoU per il canto
ferma con un dialogo cheâerve tanto per etor
minore, ehe per esser esaminato, con una spie-
çazione de' tuoni, etc. — 2* Regole utUissime
per il canto flgurato; Bologne, 1716, in-4\ On
a aussi de BerUlotU des solfèges à deux voix
intitulés : Solfeggi a canto e alto-, Bologne,
l''44, in-4* obi. Ils ont été réimprimés dans la
indroe ville, avec l'addition de plusieurs solfèges
k trois voix, sous ee titre : Solfeggi a canto et
alto dati già aUe ttampe per commode délie
scuole pie di Bolagna, Nuova editione con
cççiunta degli elementi del sol/eggio e di
terzelti; in Bologna nella stamperia di Lelio
délia Volpe^ 1764 in-4? obi.
BERTANI (Uuo), né à Bresda, dans la
première moitié du aeixième siècle, fut maître de
chapelle de la cathédrale de cette ville ; mais ayant
^roavé quelques dégoûts dans aa |>atrie, il se
rendit à la cour du duc Alphonse de Ferrare.
Ce prince l'accueillit et fut si satisfait de ses ta-
lento, qu*ll lui fit présent d'un collier de cinq
cents écus. L'emperenr Rodolphe l'appela en-
suite auprès de lui ; mais Bertani préféra entrer
au service de Pévèque de Padoue. Il termina ses
jours à Biescia, en 1600, dans un fige avancé.
Bertani a beaucoup écrit, mais on n'a imprimé
de sa composition que des Madrigali a cinque
voci, libro pHma , Bresda appresso Pietro
Maria Marchetti, 1584, in-4»;des sonneteà
cinq voix, Venise 1586et 1609, et des madrigaux
à six voix, livre premier, Venise, presto Bar-
tolomeo Magni, in-4*'. Un de ces madrigaux a
été inséré par Hubert Waeirant dans le recueil
qu'il a publié sous le titre de Symphonia ange-
lica; Louvain, Pierre Phalèse, 1554 in4o obi.
Les collections intitulées: Il Lauro verde (Ve-
nise, Gardanc, et Anvers, Pierre Phalèse, 1591)
et II Trionfo di Dori (Venise, Gardane, 1596, et
Anvers, Pierre Phalèse, 160i), renferment quel-
ques autres madrigaux de Bertani. On trouve
aussi un sonnet è cinq voix de sa composition
dans ta collection qui a pour titre : Corona di
dodici sonelti di Gio, Battista Zuccarini alla
gran duchessa di Toseana, posta in musica
da dodici eccellentissimi autari a cinque
voci; Venise, Gardane, 1586.
BERTEAU, et non BERTAUT, BER-
THAUT,oo BERTAULT(....),rondatcurde
l'école de violoncelle de France, naquit à Vaten-
ctennés, dans les premières années du dix-huitième
siècle(i), voyagea en Allemagne dans sa Jeunesse,
et reçut des leçons de basse de viole d'un Bohé-
mien nommé Kozecz. Il devint d'une grande ha-
bileté sur cet instrument; mais 11 y renonça dans
la suite pour le violoncelle, qui l'avait séduit par
la puissance deses sons et par son large caractère
dans le chant. La vue d'un solo de Franciscello
décida de sa nouvelle vocation. Son talent effaça
bientôt celui de tons ses rivaux, et lorsqu'il ar-
11) H. Hédonln (voy. ce nom), dootTobUgeance est bien
eonnne des arttotes, a bien touIu, à ma prière, faire det
redierebes dans les registres de Tétat civil A Valenciennes,
pour découvrir les prénoms 4e Bertean , ainsi que la date
de sa naissance. Après avoir feuilleté une muHltode de
registres et de lUitses de papiers . on a trouvé un Cor-
neitU BertruM, musicien, né i Yalendenneft en 1786, flls
de Martin BerUau, moalelen aussL Ce Corneille Oerteau,
né en I7>e, ne peut être le célèbre TlolonceUiste, puisque
celul-d débuta au concert spirituel en I7M, solvant «le
P. Cafllaux, qui fut son contemporain et le connut II y
a quelque TnleemUanoe que Martin Betteau. père de Cor-
nelUe, fut un frère du virtuose. I^es recherches de M Bé-
douin ont en du moins pour résnlut de rectifier l'ortho-
graphe du nom de eeluUcl ; car on ne trouve ni Bertàut
ni Berthautf ni enfin Bertault, dans les regUtres de l'eut
clvUàValeodennes.
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SS3
BERTEAU — BERTEZEN
lirs à Paris, on le considéra comme on pro-
dige. Ce fat en 1739 quil pamt pour la pre-
mière fois an conoert spirituel, et qu^il y excila
l'admiration dans on concerto de sa composi-
tion. Il ne se passait pas d'année où on ne le
pressât de se Ciire entendra dans cette institu-
tion. CaiAanx , qui était son oontemporaîn, dit
dans son liistoére de U Musique (Mss. de U Bi-
bUotiièqae royale de Paris) : « Avec un talent
« extraordinaire, il n*a pas celui de /aire sa for-
« tone; c'est assex le propre des bornâtes à ta-
« lent Une anecdote qn*il a souvent racontée
• loi-mémey va faire connaître son génie. Tandis
« qu'il Jouissait à Paris de la gloire de n'avoir
« aucun égal, un amliassadeur, ami de la mnsi-
« que, l'engagea à venir faire les délices d'une
« nombreuse compagnie qu'il avait assemblée.
« Le musicien complaisant obéit. 11 se présente,
« il joue, il encliante. L'ambassadeur satisfait
« lui fait donner huit louis, et donne ordre de le
« conduire à son logis dans son propre eairosse.
« Berlcao, sensible k cette politesse, mais ne
« croyant passes talents asses bien récompensés
« par un présent si modique, remet les huit
<« louis au cocher en arrivant chei lui, pour la
« peine que celui-ci avait eue de le reconduire.
« L'ambassadeur le fit venir un autre fois, et
« sachant la générosité qu'il avait faite k) son
« cocher, il lui fit compter seixe louis , et or-
« donna qu'on le reconduisit encore dans sa
« voiture. Le cocher, qui s'attendait à de non-
« velles largesses, avançait d^à la main ; mais
« Berieâu lui dit : Mon ami, je t'ai payé pour
n deux fois. » L'opinion est unanime sur cet
artiste, et Ton ne peut douter qu'il n'ait possédé
un talent de premier ordre pour son temps;
malheureusement, son mérite était terni par un
penchant immodéré pour le vin, défaut asses
commun aux peintres, aux poètes et aortoot aux
^ musiciens de cette époque.
Berteau est considéré à juste titre comme le
fondateur de réeole du violoncelle en Frauce;
car il a eu pour élèves Cupis, les deux Janson,
et Duport l'atné, qui ont propagé sa belle ma-
nière de clianter et la belle qualité de sou qu'il
tirait de l'instrument. On lit dans le Diction-
naire des Musiciens de Choron et Fayolle, que
Duport le jeune fut aussi son élève : c'est une
erreur ; car Louis Duport était né à la fin de
l'année 1749, et Berteau mourut en 1756. Duport
ent son frère pour maître.
On trouve, dans les anciens catalogues des
éditmirs de musique de Paris, l'indication de
quatre concertos de violoncelle composés par
Beiteao et qui furent exécutés par lui au con-
cert spirituel. Vers 1820 un concerto pour cet
instrument a été pnUié à Paris, cbes Hena Jouve ;.
j'ignore si c'est une nouvelle édition d'tan de ses
anciens concertos. Berteau avait aussi composé
trois livres 4e sonates pour violoncelle et bosse
qui ont été gravés à Parist
BERTELMAN (J.-G.)> professeur à l'école
royale de musique d'Amsterdam, membre de In
Société hollandaise pour les progrès de la mu-
sique, et de rAcndémie de Sainte-Cédie de
Rome, est né en 17S5. En 1845 il a dirigé la
grande fête de chant à Clèves. La aociélé de
Hollande pour les progrès db la musique a cou-
ronné, en 1835, une messe solennelle de U
composition de cet artiste et l'a puBliéé en
partition, sons ce titre : BÊiMa auciorej, G.
Bertelman édita a Soeietaiê hoUendica mu-
sica promovendx; Hagm comt^, Ofud Fr.
Benster, in-fol. Bertehnan a fait exécuter à
Amsterdam, en 1 836, une grande cantate avec
orchestre. On connaît de lui plusieurs recueils
de chants à plualeurs voix, entre lesquels on
remarque douze chants à quatre voix d'hommes.
BEETELSMANN (CnARLBs-AoGusTB), pro-
fesseur de musique à Amsterdam, est né le 3
août 1811 à GAterslohy ville de la Westphalie.
Après avoir reçu la première instruction dans
l'école élémentaire de ce lieu, il fot envoyé par
sa mère au séminaire de Sœst ou Sost, dans la
méiue province. H y continua ses études et y ap-
prit la musique. A Tége de dix-huit ans, û se
rendit à Darmstadt, auprès de Rink, qui lui donna
des leçons d'oigne et de composiUon. A cette
époque, ses premiers essais dana la musique
furent publiés dans le journal d'orgue qui
paraissait à Mannheim. La loi sur le recru-
tement militaire en Prusse l'obligea de servir
pendant un an dans un régiment ; mais il reçnt
ensuite un congé illimilé, et è l'ége de vingt et un
ans, il obtint une place de professeur de musi-
que au séminaire de Sœst. U en remplit les
fonctions pendant plusieurs années; puis, à
l'automne de l'année 1838, il accepta la position
de professeur de musique au séminaire d'Ams-
terdam, lia publié de sa composition : Quelques
pièces d'orgue dans le recueil de Mannheim. —
douie chants à 4 voix (soprano, contralto, ténor
et basse) , op. p ; Essen , Baedeker. — Six Lieder
à voix seule, avec piano ; Mannheim, Heckel. «^
Chants en chœur pour des voix d'hommes^
Mayence , Schott. — Hymne pour des voii
d'hommes; Cologne, Eck.— l9^eiii-Cofisii#iiAon,
solo pour voi^ de basse, avec un chœur d'Iiom-
mes ; Mayenee, Schott.— Quatre Lîeder pourvoit
decontralto (ou baryton), avec piano; Cologne,
Eck.
BERTËZEN (SALVADoa), profeaseor de
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BëRTëZEN — BERTIN
883
chant, né en Italie de parents belges, a publié k
Borne, en 1780, un livre iotitulé : Principi delta
mttiieay in- 12. Dans la même année il se rendit
à Londres, où il publia une nouTetle édition de
son lîTre en 1781, un volume in-8* de cent
quatre-vingt-trois pages avec dix-huit planches.
Bertezen avait destiné son livre aui jeunes gens
qui commencent l'élude de la musique; mais la
méthode élémentaire y manque. (Test plutôt un
recueil assez estimable de bonnes observations
critiques et historiques , sur les points les plus
importants de ta théorie musicale, qu*un traité
de musique. On y trouve du savoir et de Téru-
dition. ftertezen parait avoir aperçu les défauts
de son ouvrage, considéré comme livre élémen-
taire, car il en lit un abrégé réduit aux princi-
pes les plus utiles, qu'il publia en italien et en an-
glais, sous ce titre : Bxtract 0/ ihe work enti-
iled Principles 0/ Music by Salvador Ber-
teien; Londres', 1782, in-8* de quarante-six
pages à deux colonnes avec quatre planches.
BERTIIAUHE (Ismons), violoniste distin-
gué, né à Paris, en 1752, eut un tkleot pré-
coce sur le violon, et joua avec succès au
concert spirituel à TAge de neuf ans, en 1761. Il
dirigeait Torchestre de ce même concert vers
1783. En 1788 il entra au théâtre de rOpéra-Coroi-
que en qualité de premier violon. Cet artiste avait
dit une étude sérieuse et suivie des oMivres classi-
ques des anciens violonistes italiens et français.
Sa manière n'était pas grande ; mais son jeu était
pur, et il se fa[8ait particulièrement remarquer
par une rare justesse d'intonation. 11 a formé
quelques bons élèves, parmi lesquels on remar-
quait Grasset, ancien chef d'orchestre de PO-
péra italien. Il a publié à Paris : l*' Sonates de
violoriy dans le style de Lotti; — 2* Six solos
pour te violon, op. 2*. — 3* Six duos de vio-
lon, mêlés de petits airs, œuvre 3*. — 4' So-
nates de violon, op. 4*. — &• Concerto de
violon, op. 5*. — 6* Symphonie concertante
pour deux violons, op. 6*. -— ?• Sonates de
piano , avec accompagnement de violon , op.
7*. — 8« Six petites sonates pour le clavecin,
op. 8*. En 1791, Berttiaume sortit de France
avec beaucoup d*émigrés, et se rendit d'abord
à Eotin,dans le grand-duché d*Oldenbonrg, où
il devint maître des concerts ; quelques années
apite il se fixa à Saint-Pétersbourg, où il fut
premitr violon de la musique particulière de
l'empereur. Il mourut en cette ville le 20 mars
1802.
BERTHÉ (François-Louis), littérateur et
amateur de musique, k Paris, né dans les der-
nières années du dix-huitième siècle, a publié en
1834 douie lilnretti poor les opéras français, avec
une préface sur ce genre de f^pectade, et a fait
suivre cette publication de Beethoven, drame
lyrique, précédé de quelques mots sur Vex-
pression en musique; et sur la véritable
poésie dans le drame lyrique; Paris, Denain,
1836, 1 vol. in-8'' de 230 pages. La dissertation
sur (^expression musicale et sur la poésie lyrique
n'est pas en quelques mots, comme le dit l'au-
teur, car elle forme 146 pages : on y trouve de
bonnes vues et un bon sentiment de musique.
BERTHET (Pibrbb), musicien français do
dix-septième siècle et professeur de chant à Paris,
ar publié : Leçons de musique, ou Exposition
des choses les plus nécessaires pour apprendre
à chanter sa partie à livre oiMierl; Paris, Bal-
lard, 1695, in-8« obloag. Cette édition est la
deuxième. J'ignore quelle est la data de la pre-
mière. Cet ouvrage n'a que quelques lignes de
1 texte; le reste, renfermé dans 47 pages, con-
I siste en exemples notés.
I BERTHOLDO. Voyez BERTOU)0 (iSper-
I iH'Dio),
I BERTHOLUSIUS (Vincbut), organiste
an service des rois de Pologne et de Suède, au
commencement du dix-septième siècle, a fait im-
primer de sa composition : Cantiones sacra
6,7, 8 et 10 voc. lib. 1*; Venise, 1601, in 4*.
BERTl (CHAaLcs),maltre de chapelle de l'é-
glise délia Iiun%iata, à Florence, vers la fin
dn 16* siècle, a fait imprimer de sa composi-
tion : Magnî/leat octavi toni quinque voc.,
Florence, 1598.
BERTI(...), hautboïste dn tliéfttre de la
Seala, à Milan, né dans celte ville, et actuelle-
ment vivant (1854), a publié 18 caprices pour le
hautbois; Milan, Ricordi.
BERTIN (T. DB Là DooÉ), né à Paris vers
1680, fut maître de elavedndela maison d'Or-
léans, et organiste de l'église des Théatins.
Vers 1714 , il entra à l'orchestre de l'Opéra
comme violoniste et pour y jouer du clavecin.
En 1734, il prit sa retraite et fut pensionné. Il
a donné au tliéâtre de l'Opéra : 1' Airs ajoutés
à dopera fPAtys, de LoUi. — 2'' Cassandre,
en société avec Bouvart, en 1706. — 3* Dio-
mède, en 1710. —4*» Ajax, en 1716. — 5° Le
jugement de Paris , en 1718.— 6" les plaisirs
de la campagne. On a aussi deux livres de
cantatilles de sa composition ; Paris, Ballard,
sans date. Berlin est mort à Paris en 1745.
BERTIN (ExopàRE-JosEPH), célèbre anato-
miste, naquit à Tremblay, près de Bennes, le 21
septembre 1712, et mourut à Gahard , près de la
même ville, le 25 février 1781. Il était membre
de l'Académie des Sciences de Paris. Berlin fut
un ardent antagoniste du système de Ferreia sur
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884
BERTIN
la ?oix humaine. Au nombre de ses ouvrages
on remarque : 1** Lettre au docteur ,„ sur U
nouveau système de la voix, de Ferrein. La
Haye (Paris), 1745, in-8«. — 2* Uttre sur te
nouveau système de la vois et sur les artè-
res lymphatiques; Paris, 1748, in-12. Ces
Bouvelies lettres oontienneot une réponse à
Montagnat {Voy. ce nom), qui avait pris la
défeUM de Ferrein. (Voy. Ferrei!!.)
BERTIN (JEAN-HoifORé), acteur de TOpéra,
connu sous le nom de Berlin Dilloy^ fut d'a-
bord enfant de chœur, et débuta dans les rôles
de basse-taille, te 25 novembre 1792, dans
Castor et Pollux, On l'admit comme premier
double peu de temps après, et il continua son ser-
vice en cette qualité jusqu'au 1*' janvier 1817,
époque de sa retraite. Il a composé des messes,
des motets, et a arrangé en deux actes la mu-
sique d'iltrire et Évelina, pour la reprise de
cet ouvrage, en 1880. Berlin est mort à Ver-
sailles, en 1843.
BERTIN {M}^ LouiSB-AiiGiuQVB), née le
15 février 1805, aux Roches, près de Bièvre, à
quatre lieues de Paris, puisa de bonne heure le
goût des arts dans sa famille, où les peintres,
les musiciens et les gens de lettres les plus
célèbres venaient avec plaisir, parce qu'ils y
étaient accueillis avec cordialité. La peinture
fixa d^abord son attention', mais, ne considérant
l'art que dans ses résultats, elle ne voulut com-
m««icer à l'apprendre qu'en faisant un tableau,
et pour la première leçon, on fut obligé de lui
donner une toile et des pinceaux. Cette mé-
ttiode lui réussit. Mais bientôt son penchant
pour la peinture fut effacé par un goût passionné
pour la musique. Elle jouait du piano et possé-
dait une voix de contralto pleine d'énergie. L'au-
teur de cette Biographie fut appelé pour lui
donner des leçons de chant. Les progrès de
rélève furent ra()ides et développèrent de plus
en plus son goût pour la musique dramatique.
Elle brûlait du désir d'écrire un opéra; mais
il n'entrait pas dans sa tournure d'esprit de
commencer pour cela par apprendre l'harmonie
ni le contrepoint; il fallut lui enseigner à
écrire des airs, des morceaux d'ensemble et
des ouvertures comme on luf avait montré à
faire des tableaux; méthode originale que le
professeur lui-même n'était pas fâché d'essayer.
M*^" Bertin écrivait ses idées, qui, insensible-
ment, prenaient ta forme du morceau qu'elle
voulait faire ; l'harmonie se régularisait de la
même manière, et rinslmmentatién , d*abord
essayée d'instinct et remplie de formes insolites,
finissait par rendre la pensée du jeune compo-
siteur. En procédant ainsi, il se trouva qu'un I
jour un opéra en trois actes, dont le snjet
était Gui Mannering, était achevé. Qudques
amis se réunirent autour du piano et essayèrent
cette production née d'une manière si singulière;
ils y trouvèrent ce qui y était en effet, de Vo-
righialité qui dégénérait quelquefois en bixarrerie,
mais surtout un sentiment énergique des situa-
tions dramatiques, qu'il était surprenant de
trouver dans une femme. A mesure qu'on sa-
vait mieux cette musique, dont rexécution était
dilTicite, on y découvrait des elfeU qu'on n'avait
pas aperçus d'abord. On voulut l'entendre avec
tous les accessoires qui pouvaient en donner
une idée complète : un petit théâtre fut élevé
dans une serre, â la campagne, un orchestre
fut rassemblé , et ce qu'on entendit fut de na-
ture à étonner, malgré les irrégularités de
formes et d'harmonie qui auraient pu olfrir une
large part à la critique. Ce succès, car c'en était
un, décida de la vocation de M^^ Bertin. Elle
écrivit avec plus de promptitude et de liberté un
opéra-comique de M. Scribe, qui avait pour titre
Le Loup garou, et qui fut représenté au théâtre
Feydeau, le 10 mars 1827. Cet ouvrage, dont la
partition a été gravée à Paris, chez Schlesinger, fbt
joué plusieurs fois de suite et fut ensuite monté
dans plusieurs villes des départements. Quoiqu'il
y eût plus d'habitude de faire dans Le Loup
garou que dans Gui Mannering , il y avait
moins d'effet dans la musique, parce que le
genre de la pièce n'avait aucune analogie avec
la manière de sentir du compositeur. M"* Ber-
tin se retrouva bien plus dans le cercle de ses
idées, quand elle entreprit d'écrire pour le théâ-
tre Italien qn opéra de Faust, où toute l'é-
nergie de son âme put s'exhaler à l'aise. Cet
ouvrage fût représenté an théâtre Favart le
8 mars 1831. Bien que son exécution ait été
médiocre , on a pu juger qu'il renfermait des
choses profondément senties et souvent expri-
mées d'une manière originale. La partition de
Faust, réduite pour le piano, a été gravée, à
Paris, cheiSchlesinger. M"* Bertin n'a pas re-
culé devant une entreprise plus grande et plus
difficile encore, car elle a écrit un opéra en cinq
actes sous le titre de Notre'Dame de Paris;
Victor Hugo a extrait lui-même le livret de cet
œuvre de son roman connu sous le même titre.
L'ouvrage a été représenté à l'Opéra le 18 no-
vembre 1836: il n'a pas réussi.
BERTIN ( JBioi-BAPTisTE), ancien veneur du
roi Cliarles X et professeur de trompe de chasse
à Paris, est auteur d'une Nouvelle méthode de
trompe, ou Manuel raisonné, à l'usage des
veneurs et amateurs de chasse , etc. Paris,
chet l'auteur, 1840, ln-4o.obl. de 24 pages, avec
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BËRXm — BËRXmi
384
40 pages gravées d'airs et de signaux de chasM
pour une et deux trompes.
BERTlNi (Saltator), né à Palerme,eD
1721, eut pour premier maître de musique
P. Pozzaoto, père du célèbre professeur de mé-
decine de ce nom. Après avoir fait ses études jn»-
qu*à la logique, il fut envoyé au Conservatoire
de la Pietà, è Naples, où il apprit raccompagne-
ment et le contrepoint sous ta direction de Léo.
Il resta huit années dans cette école. En 1746,
Léo mourut; Bertini était alors Agé de vingt-
cinq ans, et venait d^achever ses études musi-
cales. La place de maître de chapelle de la
cour de Saint-Pétersbourg lui fut offerte ; mais
la crainte de porter atteinte à son salut, en al-
lant dans on pays hérétique, lui fit refuser les
avantages qu'il aurait pu en tirer. La place fut
donnée à Manfredini. De retour à Palerme, Ber-
tini écrivit pour le théâtre de cette ville quelques
opéras qui furent bien accueillis par le public.
Ses succès lui valurent la place de maître de la
chapelle royale, en remplacement de David
Ferez, qui, dans ce temps fut appelée Lisbonne.
Après avoir fait un voyage à Rome et à Naples
pour y présider à la représentation de quelques-
uns de ses ouvrages, il revint à Palerme, et ne
s^occupa plus qn'à écrire des messes, des psau-
mes, des oratorios et d*autres compositions
pour l'église, parmi lesquels on distingue parti-
culièrement sa messe de Requiem composée
pour les obsèq'ies du roi Charles 111 , en 1790,
un BRserere à deux chœurs, pour le service de
la chapelle royale pendant la semaine sainte, et
•un autre Miierere à quatre voix pour les ven-
dredis du carême. Bertini est mort à Tftge de
soixante- treize ans, le 16 décembre 1794. On a
gravé à Londres SoncUe per il cembalo e
violino, op. 1', sous le nom de ce compositeur.
BERTINi (L'abbé Josepb), fils du précé-
dent, naquit à Palerme, vers 1756. Devenu maî-
tre de la chapelle royale de Sicile, il s'adonna k
la composition dans le style d'église, et écrivit un
grand nombre de messes et de vêpres. Il s'est fait
connaître aussi par la publication d'un livre in-
titulé : DUionario Storico critico degli serit-
tori di miMica, Palerme, 1814, petit in -4", 4 vo-
lumes. La plus grande partie de cet ouvrage est
puisée dans le IHctionnaire des Mwiciens de
Choron et Fayolle; cependant on y trouve quel-
ques articles originaux siir les musiciens italiens,
qui ne sont pas dépourvus d'intérêt. Bertini vi-
vait encore à Palerme au mois d'août 1847, lors-
que M. Dation visita la Sicile : il était alors
âgé de quatre-vingt-onze ans.
BERTINI (...)t Dé atours vers 1750, reçut
son éducation musicale à la catliédrale de celte i
BIOGR. UNIV. DES IIU8ICIRN8. — T. I.
ville, et obtint, peu de temps après sa sortie de la
maîtrise, la place de maître de musique de la col-
légiale du Mans. Pendant le temps où il occupa
cette place, il écrivit plusieurs messes et beau-
coup de motets, qui sont restés en manuscrit.
En 1780, Il se rendit à Lyon, essaya de se fixer
dans quelques villes du Midi, puis se rendit à
Paris pendant la révolution, et y donna des leçons
de piano et de musique vocale. Vers 1811, il
Yoyagea dans la Belgique, en Hollande et dans
l'Allemagne du Rhin pour y faire entendre son
jeune fils, Henri Bertini, déjè remarquable par
son talent d'exécution, quoique bien jeune encore.
Bertini a cessé de vivre peu de temps après.
BERTINI (BenoIt-Adgustb); fils aîné du
précédent, pianiste habile, naquit à Lyon, le 5 juin
1780. Les premières leçons demusique lui furent
données parson père. En 1793, il quitta Paris pour
aller à Londres, où il reçut des leçons de piano
et de composition de ClementI, pendant six ans.
De retour à Paris, en 1806, il s'est foit entendre
dans les concerts du théâtre Louvois, en 1807,
et a publié Jusqu'en 1818 plusieurs œuvres de
sonates pour piano, des fantaisies, des ron-
deaux, etc. En 1817 il fit graver la musique d'un
opéra intitulée Prince d'occasion, qui avait été
refusé parles comédiens du théàtre^eydeau. Cet
ouvrage fut confié à Garcia pour quMI en lit la
musique, et cette circonstance, arQig.eante pour
Tamour-propre de Bertini, le détermina à s'é-
loigner de Paris, et à se rendre en Italie. Pendant
plusieurs années il a vécu à Naples, où il donnait
des leçons de piano;; puis il est retourné à Londres,
et s'y livra à renseignement. On a publié à
Londres, vers 1830, sous le nom d'Auguste Ber-
tini, un ouvrage qui a pour titre : Phonological
System for acquiring eatraordinary facilUy
on ail musical instruments as well as in
singing (Système phonologique pour acquérir la
plus grande facilité sur tous les instruments, aussi
bien que dans le chant (1) : J'ignore s'il y a
identité entre cet auteur et Benoit- Auguste Ber-
tini. Peut-être cet ouvrage n'est-il que le déve-
loppement d'un autre qui a été publié à Paris,
en 1812, souèceiÀiniStigmatograpMefOuPœrl
d^écrire avec des points; suivie de lamélogra-
phie, nouvelle manière de noter la musique,
par A. Bertini^in'^"* de il pages* Cette mékigra-
pliie est une application de la sténographie à la
musique.
BERTINI (Henri), frère du précédent, né
le 28 octobre 1798, à Londres, où son père s'était
établi depuis quelque temps, quitta cette ville à
(1) Voyez le CataloQue nf thê untoentU ctrmOating tmtm
tUat iAbrarg, de Graae et C«. Londres, 18SS, p. as4.
. 25
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986
BERTINI — BERTINOrri
Page de six mois, et Tiut à Paris. C*e$t dans cette
▼ille qu*il reçut les premières leçons de musique.
11 eut ensuite pour maître de piano son frère,
qui lui communiqua les excellents principes du
doigté de Clementi. Doué des plus heureuses
dispositîoas naturelles, il lit de rapides progrès,
«t acquit un talent distingué à un Age où la plupart
des artistes sont encore aux éléments de leur édu-
cation. A douie ans, il fit un voyage dans les
Pays-Bas, en Hollande et en Allemagne, pour y
donner des concerts. L'auteur de cette Biogra-
phie le rencontra à Bruxelles, en 1811. Déjà le
brillant de son exécution excitait l'admiration
des connaisseurs. Pendant ce voyage d*art, il
continuait de travailler avec soin sous la direc-
tion de son père. De retour à Paris, il y suivit un
cours de composition, puis il se rendit en Angle-
terre et en Ecosse, où il séjourna quelque temps.
En 1821, M. Bertiui s'est fixé à Paris et ne s'en
est éloigné momentanément que pour donner des
concerts dans les départements. Également re-
marquable comme compositeur et comme vir-
tttoiie, il s'est placé au rang des premiers ar-
tistes en son geure. Son talent d'exécution appar-
tient plutôt à récoie mixte dont Humrael est le
type» qu'à récoie actuelle. 11 joue avec sagesse et
phrase avec jargaur, sans renoncer toutefois au
brillant qui est dans la nature de l'instrument.
Comme compositeur il mérite une mention par-
ticulière, pour avoir su résister à rentraloement de
la mode, et s'être fait un style grave qui s'allie
fort bien avec des formes mélodiques et harmo-
niques d^un goût fin et délicat. Il a fallu beau-
eoap de temps à M. Bertinl pour être connu et
apprécié à sa juste valenr ; son courage à persé-
vérer dans la route de la belle et bonne musique
a reçu sa récompense par Pealime que les con-
naisseurs et le public même accordent à ses
ouvrages. See productions, sont au nombre d'en-
viron deox cents oeuvres. On y remarque :
10 Trfœ pour piano, violon et violoncelle ; — .
3* Cinq sérénades en quatuor. — 3® Cinq sextuors
pour piano, 1 violons, alto^ violoncelle et con-
tra-basse. — 4" Un noneito pour piano et instru-
ments à Tcvl. « 6» Environ douxe suites d'étu-
des pour tous les degrés de force et formant un
nombre très-oonsidérable de morceaux. — go Des
préludes. — 7o Des nocturnes. — 8» On grand
nombre de rondeaux, fantaisies, caprices etdiyer-
lissements pour piano seul. — 9» des variations
sur des thèmes originaux ou sur des airs connus.
— lOo Une méthode de piano, etc. Tous ces ou-
vrages ont été imprimés et réimprimés à Paris,
dans la plupart des grandes villes d'Allemagne,
en Italie, en Espagne, en Angleterre et en Amé-
rique. En 1833, Bertinl s'est associé à M. Ledhuy
pour la publication d'un ouvrage périodique in-
titulé Encyclopédie pittoresque de la musique,
dont les feuilles réunies ont formé un volume
in-4<'. La partie littéraire et liistorique de cette
compilation était fort mal faite; mais Bertini
n'y a pris part que par quelques jolis morceaux
de piano qu'il y a fait insérer. Cette entreprise
n'a pas été continuée. M. Bertini est maintenant
retiré à la campagne près de Grenoble (1859).
BERTINOTTI (TuiHàaB), cantatrice dis-
tinguée, est née à Savigiiano, dans le Piémont,
en 1780. Elle n'avait que deux ans lorsque ses
parents, appelés à Naples par des affaires de fa-
mille, allèrent s'y établir. Dès l'âge de quatre
ans elle commença l'étude de la musique sous la
direction de Za Barbiera, artiste original et
type qui s'eflace aujourd'hui du musicien napo-
litain. A douze ans, Thérèse Bertinotti dé-
buta dans une troupe d'enfants, au petit théâtre
San*Carlino, et y obtint un succès de vogue. Cod-
tinuant ensuite ses études de chant, elle déve-
loppa les qualitésde son organe vocal, auxquelles
s'unissaient les avantages d'une rare beauté. Ré-
cherchée par tous les entrepreneurs d'Opéras, elle
chanta à Florence, Venise, Milan et Turin, aux
applaudissements frénétiques des dilettantes. Ce
fut dans cette dernière ville qu'elle éponsa son
compatriote Félix Radicati, violoniste et compo-
siteur distingué de musique instrumentale : ce-
pendant elle conserva toujours son nom de Ber-
tinotU au théâtre. Appelée à Vienne en 1805,
elle y eut de briUants succès pendant un s^our
de six mois ; mais l'invasion de TAutriche par
l'armée française, et le départ précipité de pres-
que tonte la noblesse, la décidèrent à retourner en
Italie. £n 1807, elle fit une excursion à Munich,
y chanta à la cour, puis visita Vienne poor la
deuxième fois, et y retrouva le même accueil
qu'à sa première apparition. Ce fut alors qu'elle
reçut un engagement de Louis Bonaparte, roi
de Hollande; elle l'accepta, et se rendit à La
Haye. Plus tard des propositions lui furent
faites pour le théâtre italien de Paris; mais elle
les refusa, préférant aller à Londres, où elle de-
meura jusqu'en 1812, sauf quelques exconions
qu'elle fit eà Irlande et en Ecosse, pour y don-
ner des concerts. A cette époque elle chantait au
tliéâtre de hay-Marketa^en M"^ Catalan!, dans
Cosifan tutte, et dans la Flûte enchantée , de
Mozart. De retour en Italie, elle s'arrêta à Gênes,
ob elle trouva Federici (Frédéric), qui lui en-
seigna les règles et l'harmonie, ^ qui écriTit
poar elle les rôles de Zaira et de Virginia. Sa
grande réputation là fit engager pour le théâtre
de Lisbonne à la fia de Tannée 1813. Elle y
trouva la même faveur publique que dans
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BERTINOTTI — BERTON
387
toQtes les autres grandes Yitles où elle s'était fait
«ntendre. Des affaires de famille Tayaot appelée
à Bologne en 1 81 4, elle s'y rendit; mais à peine
y était-elle arrivée, qu'un nouvel engagement loi
Alt offert pour le théâtre italien de Paris : cette
fois die l'accepta; mais au moment où elle se
disposait à partir de Turin pour Paris, on apprit
le retour de l'Empereur de l'Ile d'Elbe et le dé-
part de la famille royale de la France. Cet évé-
nement fit prendre à M"*' Bertinotti la résolution
de retourner à Bologne, où elle avait placé ses
économies. Son mari y obtint la direction de
Porchestre du théâtre, la place de premier vio-
lon à réglise Saint- Petronio et celle de profes-
•eor au Lycée communal de muslquci Un évé-
nement funeste la priva de son époux, en 1833:
«es chevaux ayant pris le mors aux dents,
ils s'emportèrent et jetèrent la voiture dans
un précipice. Radicati fut tué sur le coup et
Pébranlement nerveux que sa femme ressen-
tit de cette catastrophe mit ses jours en danger.
Après sa guérison, elle prit la résolution de se
retirer du théâtre; mais elle continua de résider
k Bologne, et forma quelques bons élèves pour
le théâtre, au nombre desquels on compte Rita
Gabussi et Louis Zamboni. M*"* Bertinotti vivait
encore à Bologne en 1849. Les journaux qui ont
annoncé sa mort en 1806 étaient mal informés.
Cette erreur a été reproduite dans les lexiques
de Schilling et de Gassner.
BERTOLA. (Jbam- Antoine), compositeur
italien qui viv:;a au commencement du dix-sep-
tième siècle, il a publié : Salmi intieri a cin-
que voci; Venise, 1639, et 5onato per il fa-
4foUo e biuso continua; ibid.
BËRTOLAZZi ( MABGDERrrE ) , cantatrice
italienne, faisait partie de la troupe decomédiens
italiens que le cardinal Mazarin fit venir à Paris
en 1645, et qui joua jusqu'en 1652 à l'hôtel du
Petit-Bourbon. Ce fut dans le chant du pro-
logue d'une pièce intitulée La Folle supposée^
de Strozzi, que Marguerite Bertolazzi se fit sur-
tout remarquer. On manque de renseignements
sur l'époque où elle quitta le tliéâtre et surxïelle
de sa mort.
BERTOLDO ou BERTOLDI (Spe-
BANDio}, organiste de la cathédrale de Padoue,
naquit à Modène en 1530. Il eut uv talent distin-
gué comme organiste et comme compositeur; les
preuves de son mérite se trouvent dans les ou-
vrages suivants de sa composition : // primo
libro di Madrigali a 5 vcci, eon un Eco a 6
voded un dialogo a alto; Venise. Ant. Gar-
dane, 1561, in-4% obi. — 0? Il seconda libro
de Madrigali a 5 rod; ibid., 1562, in-4« obi.
— V* ToeeaUf ricercari e canzoni francese in
tavolatura per POrgano ; ibid. i 561 , in-fol. Il ne
faut pas confondre Bertoldi (Sperandio) avec
le P. Bertholdo Spiridione, carme du couvent
de Saint-Théodore, à Baniiberg, et organiste cé-
lèbre, qui vécut dans la seconde moitié du dix-
septième siècle ( Voy. Spoidionb). Bertoldi n'é-
tait pas ecclésiastique : il se maria à Padoue ,
n'eut point d'enfants de sa femme Cassandra
Castagnola, et mourut le 13 août t570, à Page de
quarante ans. Sa veuve fit placer sur son tom-
beau répitaplie suivante, qui a fourni les éléments
de cette notice, et qui est rapportée par Salomoni
(InscripL Paiav,, p. 209) : Spera-in-deo Ber'
toldo Mutinensis Musico Excellent, ac ùrgor
nistx Catkedr. Patavina Prob, Cassandra
Castagnola (sic) conjux opt. idmonumenttob^
incredibilem erga eum amorem faciendum
curaviL Vixitann. XL. Quievit Jdilna Àug.
MDLXX.
BERTOLOTn ( Louise ), née à Bologne
en 1740, y apprit le clavecin et Tart du chant.
Après avoir chanté sur plusieurs théâtres d'Italie,
elle passa, en 1760, au service du duc Clément
de Bavière. Quelques années après, elle fit un
voyage et visita les principales cours de l'Alie-
magne. Elle chanta avec un succès extraordinaire
à Berlin, à La Haye , etc. Après la mort du duc
Clément, arrivée en 1770, elle fut mise à la pen-
sion. Cette cantatrice est morte à Munich, en
1798.
BERTOLUSl (ViNGEifT), compositeur, né à
Mautoue, vers la fin du seizième siècle, a publié :
Sacrarum cantionum 6, 7, 8 et 10 vocUnts^
lib. 1 . Bodenctiatz a placé deux de ces motets
dans sa collection intitulée : FlorilegU musici
Portensis.
BERTON (PiBRRB-MoMTAN), ué à Paris en
1727, est mort dans la même ville en 1780. A
Page de six ans, il lisait la musique à première
vue ; à douze, il avait déjà composé des motets
qu'on exécutait à la cathédrale de Senlis. Quel-
ques années après il entra à Téglise Notre-Dame
de Paris, pour y chanter la basse-taille. Eu 1744,
il débuta à l^Opéra, où il resta deux ans. N'ayant
pu vaincre sa timidité , il partit ponr Marseille,
et y joua les rôles de secondes basses pendant
denx autres années ; mais ayant ensuite renoncé
au théâtre , il alla à Bordeaux en qualité de chef
d*orcbestre. A cette époque, il commença à écrire
des airs de ballets qui eurent beaucoup de succès,
ce qui le détermina à se fixer à Bordeaux, où il
remplit les fonctions d'organiste de deux églises et
de directeur du concert, sans renoncer à sa place
de chef dVchestre du théâtre. La place de
chef d'orchestre de POpéra de Paris éteut de-
venue vacante par la mort de Boyer (en 1755),
25.
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888
BERTON
Berton se préseota au concours, et l'emporta sur
ses liTaux. Rebel et Franrceur ayant demandé
leur retraite en 1767, Triai et Berton obtinrent
l'entreprise de l'Opéra ; mais deux ans après ils
deoMuidèrent la résiliation du bail qnUU avaient
faft à leurs risques et périls, ce qui leur fut ac-
cordé. Ils restèrent cependant directeurs da
spectacle a?ec Dauvergne et Joliveau Jusqu'en
1774. Alors Berton fut nommé administrateur
général, en survivance et coi^ointement avec
Rebel. En i776 les commissaires des Menus-
Plaisirs s'étant chaînés de l'Opéra pour le
compte du roi, Berton obtint encore le titre de
directeur-général de ce spectacle. Ce fut alors
qall parvint à faire rendre on arrêt du consôl
qui fixait sa pension pour Pavenir, à tout évé-
nement Celte circonstance fut heureuse pour
lui ; car Devismes ayant obtenu l'entreprise de
ropéra pour son compte, en 1778 , Berton prit
sa retraite avec la jonissauce d'une pension de
8,000 fr. Déjà, en 1767, il en avait eu une de
1,000 francs, comme ancien maître de musique,
et une autre, en 1772, comme compositeur. A
la retraite de Devismes, il redevint encore
directeur de l'Opéra, en 1780; cette rentrée
lui fut fatale. A la reprise de Castor et Polltuc,
qui eut lieu le 7 mai de cette année, il voulut di-
riger lui-même l'exécution musicale; mais la
fstigue qu'il en ressentit lui causa une .maladie
inflammatoire dont il mourut sept jours après.
£n 1768, il avait obtenu la surrivfnce de De
Bury comme cbef d'orchestre de la chapelle du
roi ; il devint titulaire de cette place en 1775.
Précédemment il avait été admis comme violon-
celle de la chambre, en dédommagement de ce
qu'il avait battu la mesure à tous les grands
spéciales de Versailles, sans recevoir de gralifi-
cafion. Berton possédait à un haut degré l'art
de diriger un orchestre, et ce n'était pas un petit
mérite à l'époque où la plupart des symphonis-
tes étaient dépourvus de talent. Il fut le premier
qui, sous ce rapport, donna l'impulsion vers un
meilleur système d'exécution, et son talent fut
d'un grand secours an génie de Gluck, pour intro-
duire dans l'orchestre de l'Opéra des réformes
devenues indispensables. Ce fut sous son admi-
nistration que cet artiste et Piccinni furent ap-
pelés à Paris, et que s'accomplit la grande ré-
volution de la musique dramatique en France.
Comme compositeur, Berton a donné : 1^
Deucalion et Pyrrha^ opéra en cinq actes, en
société avec Giraud (i7&â). — 2* Quelques
morceaux dans Les Fêles vénitiennes, en 1759.
— 3*» Chœurs et airs de danse ajoutés à l'opéra
de Camille^ musique de Campra, en 1761. —
4** Êrosine, paroles de Monlcrif, en 1768. —
50 Choeurs et airs de danse pour VIphigénie
en Tauride^ de Desmarets, en 1766. — 6* Sylvie^
en société avec Trial, au mois de novembre
1766. ^T' ThéonU, en société avec Trial et
Granier, au mois d'octobre 1767. — Amadis des
Gaules, de Lulli, refait en collaboration avec La
Borde, 1772 — iT ÀdèU de Pon tAieit , avec
le même, 1773. — 10« Belléropkon^ de LuUi^
arrangé pour la cour, en société avec Granier,
1773. — 1 10 issé, du même , arrangé pour la
cour, dans la même année. — IV» Les diver-
tissements de Cythère assiégée, de Gluck, en
1775. Enfin, Berton a lyouté plusieurs morceaux
aux opéras de Castor et de Dardanus, de Ra-
meau, entre autres, la Chacone, qui a eu quel-
que célébrité sous le nom de Chacone de Ber^
ton. Ce musicien a partagé avec quelques autres
artistes le soupçon de .n'être pas l'auteur des
ouvrages donn^ sous son nom , malgré le té-
moignage de Francœur, qui l'avait suivi dans
tous ses travaux. La veuve de Berton obtint
une pension de 3,000 francs, et son fils en eut
uneputre de 1,500 francs, par brevet du bureau
de la ville, en date du 12 juillet 1780.
BERTON (Hemri-Mortan), fils du précé-
dent, né à Paris le 17 septembre 1767, est mort
dans cette ville le 22 avril IS44. D^s l'âge de six
ans il apprit la musique ; à quinze. Il entra comme
violon à l'orchestre de l'Opéra. La première an-
née (1782) il ne fut que surnuméraire ; mais un
an après on l'admit comme titulaire. Son pre-
mier maître de composition fût Rey, chef d'or-
chestre dei'Opéra, qui ne parut pas apercevoir les
heureuses dispositions de son élève. Saccliini
fut le deuxième; non qu'il ait ensfigné à Berton
le mécanisme du contrepoint ou de l'harmonie ;
mais il lui donna des conseils sur la disposition
des idées mélodiques, sur la modulation et la
conduite des morceaux de musique dramatique.
Ce genre d'éducation dans l'art d'écrire, peut-
être un peu superficiel, était le seul que le jeune
compositeur pût recevoir ; car je ne crois pa^
qu'il y eût alors en France nn seul homme, à
l'exception de Gos8ec,qui eût des connaissances
réelles dans la théorie du style scolastique , et
même il n'est pas certain que Gossec eût des
idées nettes à cel égard. Quoi qull en soit, en-
traîné comme.il l'était par nn penchant irrésisti-
ble vers la musique du ttié&tre, Berton ne pou-
vait avoir de meilleur guide que Sacchini. Une
partition, alors nouvelle, fixa son attention
et devint son modèle dans l*art d'écrire : cMiait
la Frascatana de Paisidlo ; il y puisa le pen-
chant à la simplicité qui est considéré comme
un des caractères distinctifs de son talent.
Animé du désir de se faire connaître, il parvint
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BËRTON
389
à se procarer un livret (Topera dont le titre
était La Dame invisïblet et il eo composa la
musique. Mais à peine cet ouvrage fui-ii achevé»
qa*il éprouva l'inquiétude la plus vive sur le
jugement qu'on en porterait. Une dame, qui con-
naissait Sacchini, se chai|(ea de lui mettre sous
les yeux la partition du Jeune musicien. L'artiste
céUère y ayant trouvé le germe du talent, de-
manda à Toir Tauteur, le rassura contre ses
craintes, et l'inigagea à venir travaiUer chez lui
tous les Jours. £n 1786, Berton, Agé de dix-neul
ans, fit entendre ses premiers ouvrages au con-
cert spirituel ; Ils consistaient en oratorios ou
cantates. L'année suivante il donna son premier
opéra à la Comédie italienne, sous le titre des
Promesses de mariage : cette légère produc-
tion fift fovorablement accueillie. Plusieurs ou-
vrages succédèrent rapidement à ce premier essai,
et confirmèrent les espérances qu'avait fait naître
ie talent de leur auteur ; mais le premier opéra
où sa manière individuelle commença è se des-
siner fut celui dont Fiévée lui fournit le livret,
et qui avait pour titre Les Rigueurs du cloître.
On y remarqua particulièrement un cbœur de
nonnes, de Peffet le plus comique et le mieux
senti. A répoque on parut cet ouvrage, l'efler-
Tescence révolutionnaire imprimait aux arts une
direction analogue aux idées énergiques du
temps. Méhul, Cbérubini venaient de faire en-
tendre un genre de musique empreint de cette
énergie, à laquelle la grftce était peut-être un peu
trop sacrifiée. Il était difficile que Berton ne
cbercbAt pas à satisfaire les besoins du moment
dans ses compositions!; mais en suivant la route
nouvelle, il ne se fit pas le copiste de ceux qui
Pavaient tracée, et le développement de son in-
dividualité resta le constant objet de ses tra-
vaux. Ponce de Léon, dont il avait fait le
livret et la musique, Moniano et Stéphanie, et
Le Délire furent les œuvres principales de cette
période de sa vie.
Le Conservatoire de musique de Paris ayant
été oiiganisé ep 1795, Berton y ftat appelé comme
professeur d'harmonie. Nomméen 1807 directeur
de la musique de l'Opéra italien, qu'on appelait
alors V Opéra buf/a, il en remplit les (onctions
jusqu'en 1809. Ce fut pendant sa direction
qu'en entendit à Paris, pour la première fois, les
Nosxedi Figaro, que Mozart avait écrites vingt
ans auparavant. Ce chef-d'œuvre commença la
referme du goût de la musique en France, et fit
comprendre à une population ignorante de l'art
le charme que les richesses d'harmonie et d'ins-
trumentation peuvent ajouter à de belles mélo-
dies. A sa sortie du Théâtre iUIien, Berton ob-
tint sa nomination de chef du chant de l'Opéra; >
il garda cette place iiendant que Picard dirigea
l'Opéra, c'est-à-dire jusqu'à la (in de 1815. An
mois de juin de cette année, le nombre des
membres delà section de musique de l'Institut
ayant été porté i six, au lieu de trois, Berton
fut désigné, avec Catel et Cbérubini, pour com-
pléter ce nombre. Peu de temps après, le roi le
fit chevalier de la Légion d'honneur. La désor-
ganisation du Conservatoire avait été la suite
des revers de la France, en 1815; l'année sui-
vante, l'intendance des Menus-Plaisirs du roi
le rétablit sur de nouvelles bases, et BerUm y
fut appelé comme professeur de composition et
comme membre du jury d'examen. En 1834 il
fut fait officier de la L^on d'honneur. Il était
aussi décoré de plusieurs ordres étrangers.
L'instinct de la scène se fait remarquer dans
toutes les bonnes productions de Berton; cet
instinct est un des traits distinctifs de son talent,
complété par une certaine originalité de mélo-
die, d'harmonie, de modulation et d'instrumen-
tation. La musique de cet artiste a un caractère
d'Individualité si prononcé, qu'elle ne laisse
jamais de doute sur le nom de son auteur. Ce
n'est pas cependant qu'elle n'offre qu'un type
unique; Montana et Stéphanie, Le Délire^ et
Aline, présentent des variétés de systèmes très-
sensibles. Dans ces ouvrages, Berton a su co-
lorer sa pensée de la manière la plus convenable
aux situations. On volt un exemple fort remar-
quable de son heureuse facilité à cet égard
dans l'opposition du style oriental dont le premier
et le dernier acte d'Aline sont empreints, et de
la fraîcheur provençale du second acte du
même ouvrage. Malheureusement l'artiste à qui
l'on doit ces estimables productions n'a pas
toujours mis le même soin aux œuvres qui suc-
cédèrent aux opéras qui viennent d'être nommés ;
lan^igence se fait apercevoir dans un grand
no^lbre de ses ouvrages. D'ailleurs, lorsque
vmt le temps où* l'imaginatiott avait perdu son
activité, Berton ne sut pas s'arrêter ; il continua
d'écrire, accordant trop de confiance aux pro-
cédés de l'art et à l'expérience. C'est ainsi que
ses derniers ouvrages n'offrent guèr& que des
réminiscences affaiblies de ses anciennes pro-
ductions. Montana et Stéphanie est signalé de-
puis long-temps comme le chef-d'œuvre de cet
artiste; je crois qu'il n'y a pas moins de mérite
dans Le DéUre et dans Aline, ouvrages écrits
dans des genres différente.
La liste de toutes les productions de Berton
est fort étendue ; celle qu'on va lire renferme tout
ce qui est de quelque importance : l^Ahsalon,
oratorio, au concert spirituel, en 1786. —
lo Jephté, idem. -. 3» David dans le temple^
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990
BERTON
id«fii. — 4» Les Bergers de Bethléem, id. —
6» La Gloire de Syon, M. — fl» Marie de Sep^
fHours, cantate. — 7*" Orphée dans les bois, id.
Tous ces ouvrages ont été exéculés au coneert
spirituel jDsqu'co 1790. — ê» Le Premier Navi-
gateur, en 1786, opéra en un acte, inédit. —
90 Les Promesses de mariage, opéra comique ;
en 1787. Je posfiède la partition originale de cet
ounage.— loo La Dame invisible, ou V Amant à
Pépreuve, en 1787. — 11*> Cor a, opéra en troi»
actes, répété généralement k PAcadémie royale de
masiqjje en Juillet 1789, et dont la représenta-
tion fnt empêchée par les troubles réTolution-
naires. l2o Les Brouilleries, opéra oomique, à
la Comédie Italienne, en 1789;— 13o Les deux
Sentinelles, en un acte, au même théâtre, en
1790. — 140 £es Rigueurs du cloitre, en deux
actes, 1790. ^ 15» £e nouveau d^Assas, en
anaete, 1791. ^ido Les deux Sous- lieutenants^
en nn acte, 1791. — l7o Eugène, en trois ac-
tes, au théâtre Feydeaii^en 1792. — 18» Ftato,
en an acte, 1792. — 19** Tyrtée, en deux
actes, paroles de Legouvé; ouvrage qui fut
réfiélé g<^néralement à TOpéra, mais qui n*a
point été joi>é. — 20O Ponce de Léon, en trois
actes, paroles et musique de Berton, au th<*âtre
Favart, en 1794. — 21» l> Souper de famille,
en deux actes, en 1796. — 22» Le Dénouement
inattendu, en un acte, 1798. — 23o Montano et
Stéphanie, en trois actes, 1799. -— 24<> LU-
mour bisarre, en un acte, 1799. — 260 le Dé-
lire, en un acte, 1799. — 26" La Nouvelle au
camp (à ropéra) en un acte, 1799. — 27o Le
grand Deuil, en un acte, 1801, — 28o Le Can-
cer tinter rompu, en un acte, 1602. —29» i4/ine,
reine de Oolconde, en trois actes, luo3. — 30*
La Romance, en un acte. 1804. — 31» Délia et
Verdihan, en un acte, tSOI>.^ 32o Le Vaisseau
amiral, 1805. — 33° Les /^aris^garçons, en un
acte, 1806. -* 340 £e chevalier de Sénanges^
en trois actes, 1807. — 36© Ninon chez madame
deSévigné, en un acte, 1807. — 36o Franpotje
deFoiœ, en trois actes, 1809. —37» Le Charme
de la voix, en un acte, 18U. — 38o VEn^
lèuement des Sabines, ballet en trois actes,
1811. —890 la Victime des arts (en colla-
boration avec Nicolo fsouard et Solié), en deuii
actes, iSii. ^^Qo L'Enfant prodigue, ballet
en trois actes, 1812. -*- 4lo ValenHn^ ou
le Paysan romanesque, en, deux actes, 1814.
~- 420 VOriflamme (à l'Opéra), en deux actes
(en collaboration avec Méliul, Paër et Kreutzer),
1814 ; ^ 4S0 L* heureux Retour, ballet en un
acte (arec Persuis et Kreutaer), 181». — 44o£ef
Dieux rivaux (à l*Opéra), en un acte (avec Spon-
tini, Persols et Kreutier). ^45'' Féodor^ ou le Ba-
telier du Don, en un acte, 1616. — 46o Roger
de Sicile, en trois actes (à l'Opéra), 1817. --
470 Corisandre, eo trois actes, au théâtre Fey-
deau, en 1820. — 48o Virginie, en trois actes
(à rOpéra),eniR23. •- 49oZi«s Mousquetaires,
en un acte, à Feydeau, en 1824. — 50o Xa Mère
et la Fille, en trois actes, paroles de Dupaty»
non représente. — 5lo Zes Petits Apparte-
ments, en un acte, 1827. — 52o Ahne, reine
de Golconde, ballet en trois actes {hvec Dogazon),
1825. — 530 Blanche de Provence (à TOpéra),
an mois de mai 1821 (avec Boieldieu, Cbem»
bini et Paêr). -« 54o Pharamond, juin 162^
( avec Boieldieu et Kreulxer). On connaît ausai
de Berton : — 55o Airs et rédtotifs dans le La-
boureur chinois {kVQjpéTA), en 1818.- 560 TVn.
sibule, canUte exécutée au théâtre Olympique»
en 1804. — 57o Thésée, grande cantete exé-
cutée â Bruxelles, en inéfience de Napoléon.
— 580 le Chant du retour, après la campagpM de
1805. — 590 Plusieurs recueils de canons à
trois et tk quatre voix. — 6O0 Une grande quan-
tité de romances — 6I0 Un système généraldliar-
monie, composé d'un Arbre généalogique des
accords, d'un Traité d^harmonie basé sur
V Arbre généalogique, et d'un Dictionnaire des
accords, Paris, 1815, 4 vol. in-4o. Dansce sys-
teme, Berton écarte la loi de Panalogie des ao>
cordspar la similitude de leurs fonctions, et, n'ad-
mettent que la considération du renversement,
fait autent d'accords fondamentaux quMt y a d'ac-
cords directs; théorie dont le moindre dt'faut est
de multiplier sans nécessite les termes techniques
d'une nomenclature embarrassante. Qu'on ima-
gine ce que c'est qu'un dictionnaire d'accords ren-
fermé dans plusieurs centeines de pages in-40.
Berton s'est fait connaître aussi comme écrivain
par la rédaction des articles de musique du jour*
nal littéraire intitulé VAbeille,eiàe plusieursau-
très journaux. Il a publié aussi '{Uflques brochures
panni lesquelles on a remarqué : De la mmique
mécanique et de la musique philosophique, Pa-
ris; 1822, 24 pages in 80; écrit dirigé contre la vo-
gue des opéras de Rossini ; et Épitre à un eé-
lèhre compositeur français (Boieldieu), précé-
dée dé quelque^ observations sur la musique
mécanique et sur la musique philosophique,
Paris, Alexis Eyroery, 1829, 48 pages in-8o. Las
articles de musique de l'Encyclopédie publiée
par Courlin ont éte rédigés par Berton, à qui Tua
doit aussi beaucoup de rapporte sur divers
objeto relatifs à cet art, lus à l'Académie dea
beaux-Arto de l'InsUtut ; enfin, il a été chargé
de revoir les définitions des termes de musique
de la dernière édition du Dictionnaire de l'Aca-
demie Française. Raoul • Rochette, secréteire per*
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BËllTON
Sdl
pétuel de rAcadémie des Beaux-Art^ de Pln^titut
de France, a publié : Notice historique $ur la
vie et les ouvrages de M. Berton, Paris, 1844
in«4o. Henri Blanchard a donné aussi, dans ses
Biographies de compositeurs, Uenri-Montan
Berton, Paris, 1839, in-8o.
BEATON (François), fils natnrel du pré-
cédent et de M"** Maillard, actrice de l'Opéra,
est né à Paris, le S mai 1784. Admis auConserra-
toire comme élève, en 1790, il en sortit après
boit années d'études, et se livra à renseignement
du cliant. Les premières compositions qui le
tirent connaître étalent des romances et des
morceaux détacliés pour le chant et le piano.
En 1810, il donna au théAtre Feydeau : \^ Mon-
sieur Desbosquets, opéra comique en un acte,
qui eut peu de succès. — 2o Jeune et Vieille,*
avec Pradher, fut représenté en 1811. Dans la
mtoie année, Berton donna è TOpéra Ninette à
la Cour, en d«ux actes, dont il avait refait la
musique. En i820, il Ht représenter au théâtre
Feydeau Les Caquets, petite pièce en un acte qui
méritait d*avoir plus de succèii qu'elle n'en a ob-
tenu. Nommé professeur de vocalisation au Con-
servatoire, en 1821, Berton remplissait ses fonc-
tions avec zèle et iàtelligence, lorsqu'il fut pri?é
de son emploi avec plusieurs autres professeurs, à
la fin de 1827. Dans la même année, il fit re-
présenter au théAtre de l'Opéra comique un petit
opéra intitulé Une Heure <Cabsence : cet ou-
vrage n'a pas réussi. Atteint du choléra en juil-
let 1882, il mourut le 15 du même mois. Peu de
tempe après sa mort, on a représenté à l'Opéra-
Comiqne on ouvrai^e en un acte qu'il avait en por-
tefeuille, sous le titre du Château d*Iturbide,l\
existe une Notice sur la pie et les ouvrages de
François Berton, par M. Désiré Raoul- Rochelle;
Paris 1832, in-80.
Adolphe Berton, fils de cet artiste, né à Paris,
en 1817, fitses études musicales au Conservatoire,
puis débuta au théâtre de l'Opéra-Comique sans
s'y faire remarquer. N'ayant pas été plus heu-
reux à celui de la Renaissance, il se décida à
chanter sur les théâtres de provhice. En 1843
il était â Nice avec sa femme, attachée comme lui
au théâtre de cette tille. Dans la même année
ils furent engagés tous denx pour le théâtre d'Al-
ger. Berton y fut bien acueilli et ne s'en éloigna
plus jusqu'à sa mort, qui arriva le 28 février 1857.
11 était parvenu à l'âge de quarante ans. En lui
s*est éteinte la quatrième génération d'une fa-
mille qui s'était illustrée dans la musique.
BEHTONI (FERniNANn-JosEPB), composi-
teur et maître de la chapelle ducale de Saint-
Marc, à Venise, naquit dans la petite tle de Salo,
le 15 août 1725, suivant le registre de l'église
paroissiale de ce lieu , eité par M. Caffi (1). 11
reçut une bonne éducation littéraire dans sa ville
natale. Son premier maître de musique fut nn
cert&in Tomeoni. Son heureuse organisation pour
cet art détermina ses parents à l'envoyer à Bo-
logne, afin qu'il pût fréquenter les leçons du
savant P. Martini, qui, reconnaissant en lui des
facultés peu ordinaires, l'admit au nombre de lea
élèves. A l'âge de vingt ans, il se rendit à Venise,
et s'y fit bientôt connaître comqie un artista
de la plus haute distinction. Xié d'amitié avec
Saratelli et Galuppi, il était aussi bien accueilli
dans les plus nobles familles, où il donnait des
leçons de clavecin et de chant. Ses premiers ou-
vrages fixèrent immédiatement sur lui l'atten-
tion publique, et firent pressentir ses succès
futurs. Sous le titre de Cajetto, il écrivit, en
1747, pour une association d'enfants, un drame
musical dont la partition a été conservée et
dans lequel on trouve déjà des beautés renuur-
quables. Le 27 août 1752, Bertoiii obtint an
concours la place d'organiste du premier orgue
d« l'église de Saint-Marc, et cinq ans après il
fut appelé aux fonctions de maître dé cliœur
du conservatoire des Mendicanti, dans lequel
il n'y avait que des jeunes filles, tant pour le
chant que pour les instruments. Cette époque
de sa vie est celle où il produisit ses plus belles
compositions de musique d'église et plusieurs
oratorios considérés comme des œuvres de
grand mérite. Il Figliuol prodigo fut écrit par
lui en 1747 pour l'église de Filippini appelée
S. Maria delta Fava, et cet ouvrage y produi-
sit un si bel efTet, qu^il y fht répété dans plusieurs
années consécutives. En 1753, il donna aussi au
conservatoire des Mendicanti l'oratorio latin
intitulé Perigrinatio ad sanctum Domini se-
pulchrum, lequel était écrit pour des voix de
femmes seules. Au nombre de ses productions
les plus importantes pour l'église, on remarque
son Miserere (en ut mineur), et sa messe de
Requiem, qui fut exécutée en 1792 dans l'église
des frères servites. Son oratorio David peni-
tens e^t resté célèbre dans la mémoire des Vé-
nitiens par l'anecdote suivante. Il avait été
composé pour les élèves du conservatoire des
Mendicati. Le 28 mars 1775, le chœur des
cent jeunes filles de cette Institution, au nombre
desquelles se faisaient remarquer Thérèse Al-
merigo, Antoinette Lucovic, Laurette Mise*
gari, Françoise Tomii, et Bianca Smchetti,
artistes de grand talent, exécutaient cet ouvrage
sons la direction du compositeur, lorsque l'em-
pereur Joseph II, accompagné de son frère Léo-
(1) Storia dstia musiea sacra neUa già Céppetla
ducale tfl San Marco in f^ennia, 1. 1, p. 4lo.
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392
BERTONI
pold, alora grand-duc de Toscane, et des ar<-
ehidacs ses fils , arrivèrent à IMmproviste dans
l'établissement. Les règlements interdisaient Tin-
troduction des étrangers dans Penceinte Toilée
du lieu oà les orphelines exécutaient la musique;
l'entrée fut donc refusée aux nobles person-
nages qui accompagnaient l'empereur; mais
nne exception fut faite pour lui. Josepb U salua
le maître, et, entrant dans Tenceinte, s'approcha
de son pupitre et suint Texécution sur la parti-
tion. ArrÎTé au ciMBur fioal, il se sentit en-
traîné et 8*unit à l'ensemble en chantant une
partie. Sa voix fut ia seule masculine qui re-
tentit jamais dans ce lieu. Après ayoir félicité
Bertoni, Tempereur s'entretint a? ec les jeunes
filles, émues de tant d'honoeor, et mit le comble
à leur enchantement par le don de cent sequins
qu'il leur fit en se retirant. Au nombre des pliis
beaux ouvrages de musique dVglise de Bertonî,
on compte les psaumes Beatus vir, Lmtatus
«Vf», et les Improperia qu'il écrivit pour la
chapelle ducale de Saint-Marc.
Dès 1746, Bertonl avait abordé la scène et
avait écrit pour plu^eurs théâtres : ses travaux
en ce genre lui avaient procuré une honorable
réputation, lorsque son Orfeo^ représenté à
Yenise en 1776, fit naître le plus vif enthou-
siasme et consolida la renomma du maître. On
fit pour cet opéra des dépenses considérables de
mise en scène dont il n'y avait point eu d'exem-
ple jusqu'alors. Le poème était celui de Calza-
bigi, sur lequel Gluck avait écrit sa sublime
partition quelques années auparavant. Gaeano
Guadagni, qui avait chanté dans cet ouvrage le
rôle d'Orphée, à Tienne, fut aussi chargé de re«
présenter le même personnage dans l'ouvrage de
BertonL Toutefois, si la nouveauté du spectacle
fit obtenir à cette production un succès extra-
ordinaire, M. Gain avoue, dans la notice de Ber-
tonl , que ce compositeur avait tiré les Idées
principales qui brillaient dans son œuvre de la'
partition de Gluck. L'ifsto, qui succéda à l'Or-
feo , et qui fut aussi chanté par Guadagni, fut
composé à l'occasion de l'arrivée du duc de
Wurtemberg à Venise. VArmiday considérée à
juste titre comme le plus bel ouvrage dramati-
que de Berioni, fut jouée au théâtre San-Bene-
detto, dans la même ville. U était dans la
destinée de ce maître d'obtenir ses plus beaux
succès avec les sujets traités auparavant par Gluck
et en s'inspirant de ses idées. Après Vùr/eo et
VArmida, les partitions les plus estimées de
Bertonl sont le Quinto Fabio, joué à Padoue,
en 1778 , et le Tancredi, Venise et Turin fu-
• rent les villes où ses productions dramatiques
eurent la vogue la plus décidée. Sept fois il fut
appelé dans cette dernière pour écrire l'opéra
de la saison.
Ayant obtenu un congé de deux ans, au mob
de septembre 1778,- pour se rendre à Londres
où il était appelé, Bertoni partit pour l'Angle-
terre, où de nouveaux succès l'attendaient. Son
Orfeo y produisit une si vive impression, que la
partition fut gravée à Londres avec un grand
luxe , honneur dont aucim compositeur étranger
n'avait joui après Hasndel. Ce fut de Londres
que Bertoni écrivit une lettre, datée du 9 sep-
tembre 1779, qui fut insérée dans la SvUe da
entretiens sur Vétat actuel de VOpéra de
Paris, et dans laquelle il déclare que la sublime
inspiration de Viphigénie en Tawride^ de
Gluek, Le calme rentre dans mon cœur, lui
appartient, et qu'il Ta écrite à Turin pour la Gi-
relii, dans son Tancredi, Je n'ai pu vérifier le
fait, n'ayant pas vu la pariition de cet opéra j
mais Je vois dans V Indice de* teatri, de 1780, que
le Tancredi fut joué k Turin le 26 décembre
1778 ; et à cette époque Gluck avait terminé k
Vienne son Iphigénie en Tauride, qui fut joué
à Paris le 18 mai 1779. D'ailleurs le génie de
Gluck tout entier se trouve dans cette admira-
ble scène qui n'a rien du style italien. Au sur-
plus, Gluck dédaigna de répondre à cette ré-
clamation, et l'on n'en parla pins.
De retour à Venise à la fin de 1780, Bertoni
écrivit son Armide^ dont la représentation ent
lieu dans les premiers mois de Tannée suivante;
et immédiatement après 11 ' obtint un nouvean
congé de deux ans pour retourner à Londres.
Le 21 janvier 1784, il succéda à Galuppl dans la
place de premier maître delà chapelle ducale de
Saint* Marc. Après l'extinction delà république de
Venise, ilconserva son titre, sa place et ses émo-
luments; mais il cessa de diriger le chœur du
conservatoire des Mendicanti, parce que les
quatre institutions ide ce genre qui existaient k
Venise furent supprimées. Vers 1795 il avait
cessé d'écrire. La perte de sa femme dans la même
année, celle de quelques amis dans les suivantes,
la destruction.des conservatoires, tout contribua
à jeter de la tristesse sur la fin de sa carrière.
Enfin, après soixante ans d'exercice de son art dans
sa ville chérie, il se résolut k accepter l'invita-
tioo, que lui avait faite un de ses neveux, de se
retirer chez lui a Desenzano, petite ville située à
peu de distance de Brescia, sur le lac de Garde.
11 s'y retira en 1810, et y mourut le l""" décem-
bre 1 8 1 3, presque nonagénaire.
Les principaux ouvrages de Bertoni consis-
tent en une grande quantité de musique d'église,
dontlesœuvres les plus importantes entêté citées
précédemment, beaucoup de cantates, les ora-
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BERTONI -. BERTUCH
39S
torios Joasy Sutanna, il Figliuol prodigo, Pe-
regrinatio ad sanclum DouUnici sepulchrum^
David penitens, et les opéras dont yoici les
titres : i^ùriazioeCuriazio^ en 1746.-^ 2»£a
Vedova aeeoria, 1746. —S» Cajttto^ drame
joaé et chanté par des enfants dans le palais
LabUit à Venise, 1747. » 4» Ipermesira^
I74S. — 5<> lePescaMci, 1752. — 1» Ginemra^
1753. — 7» Xa Moda^ 1754. — 8<^ X0 Vicende
amorase^ 1760. ^ 9» la beUa. Girometta^
1761. — 10* Amore in fntuica^ 1763. —
11* AemU in Sciro, 1764. ~ 12* Vlnganna-
tore ingannato^ 1764. — id» VOlimpiade,
1765. — 14* r/soto <<i Calipso, cantate drama-
tiqoe exécutée à Venise, devant Tenipereur
Joseph II, pendant son premier séjour dans
cette Tille, au palais Rezzonico, par cent jeunes
filles tirées des quatre conservatoires. —
lôo Àiessandro nelU Indie, 1770.— 16* LU-
nello ineantato, 1771. <— 17* Androtnacca,
1772.— 18» ArUio e Ternira, 1774.— W
Or/eo, 1776. — 20* Esio, il 11. — 21o Te/e-
macco, 1777, — 22* Q^into Fabio, 1778. —
23" Taneredi, 1778. -^ 24<* Artaserse, à Lon-
dres, 1780. — 25^ Armida, à Venise, 1781. —
26* Eumene, 1784. — 27« Un autre Artaserse,
1786. — 28* La NitUti, 1789. — 29^ IJigenia
in Aulidê, à Trieste, 1790. La plupart de
ces ouvrages ont été représentés à Venise ou
à Turin. — 30* Cq/o Mario ; — 31* Narbale. Je
n'ai pas les dates de ces deux ouvrages, qui
sont comptés parmi les meilleures partitions de
Bertoni. Ce maître s*est aussi exercé dans la
musique Instrumentale, et l'on a gravé de sa
composition : 1* Sei sonate per U cembtUo con
vioUno, op. 1 ; Berlùi, 1789. — 2« 5ei quarUtti
a due violini, viola evioloncello; Venise,
1793. — »3o5ei sonate a eembalo solo, Parigi,
1780. On a aussi de lui deux scènes détachées,
la première commençant par ces mots : Super-
bo, di me stesso, pour ténor, avec deux vio-
lons, alto, basse, 2 hautbois et 2 cors; Tautre,
rondo avec récitatif, sous le titre : La vergi'
nella^
Compositeur élégant, homme de goût, et au-
teur de mélodies gracieuses, expressives et tou-
jours bien adaptées aux paroles, tant dans la
musique d'église que dans les opéras, Bertoni
fut un de ces compositeurs dont les œuvres sont
irréprochables et jouissent d'une estime générale;
mais roriginalité des idées loi manquait De là
vient qn^après avoir en de brillants succès , il est
aujourd'hui complètement oublié, et que ses pro-
ductions ne jouissent pas de l'avantage réservé aux
OBuvres de génie, qui ne sont plus exécutées, de
conserver toujours leur valeur monumentale et
de devenir des modèles pour les artistes d'un
antre temps.
BERTRAND (PRUDBRCfr), moine de l'abbaye
deCbaroux, dans le Poitou , vivait vers la fin du
neuvième siècle. Il a laissé un poèmç latin sur la
musique, qu'on trooveè la Bibliothèque impériale
sous le n* 3976, et dont l'abbé Lebenf a pairie
le premier {ReeueU de divers écrits pour
servir d'éclaircissement à P histoire de France,
tom. 2, p. 99). Ce poème est un éloge de l'art;
l'aoteur.regrette seulement qu'il soit trop diffi-
cile è apprendre, et dit que : ^ Us sons ne
sont appris de mémoire, ils périssent, parce
çu^on ne peut les écrire. Ce passage a pour
objet la notation neumatique , qui était alors
d'un usage à peu près général, mais dont les
obscurités avaient souvent besoin d'être expli-
quées, soit par l'ancienne notation latine des
quinzes lettres, soit par des signes particuliers,
tels que la notation de Hucbald , bien que ces
lettres et ces signes ne représentassent pas les
inflexions rapides de la voix exprimées par les
"neumes, ainsi qu'on peut le voir dans le manus-
crit de Montpellier découvert par M. Danjou.
(Voff. ce nom).
BERTRAND (AirroiME de), musicien très-
renommé de son temps, naquit à Fonlanges, en
Auvergne, dans la première moitié du seizième
siècle. On a de loi Les Sonnets ou Amours de
Ronsard, à quatre voix, Paris, 1576 et 1578,
l** et 2« Uvres.
BERTRAND (Aura), viriuose sur la harpe,
naquit è Paris en 1798. Admise au Conservatoire
de cette ville à Page de onze ans, elle y apprit
les éléments de la musique, puis elle se livra à
l'étude de la barpe sous la direction de Nader-
man. En 1815, elle reçut des leçons de Bochsa
pour cet instrument et, vers 1820, elle com-
mença à se faire entendre dans les concerts. La
hardiesse, l'énergie de son jeu , remarquables
dans une femme, étonnèrent les connaisseurs.
Peu de temps après, elle entreprit de longs
voyages en Hollande, en Allemagne, en Italie,
et partout elle obtint des succès. Elle s'arrêta
pendant quelques années à Milan. En 1833 elle
visita la Belgique; pois elle retourna è Paris,
où elle arriva dans les premiers Jours de 1835.
On a gravé de sa composition : 1* Variations
pour la harpe sur le thème J^el cor plu non mi
sento, op. 1 ; Milan , Ricordl. — 2o Fantaisie
sur la polonaise du comte Oginski, op. ^ ; ibld.
— 3* Fantaisie sur la romance de Joseph,
op. 3 ; ibid. Aline Bertrand est morte le 13 mars
1835, d'une fièvre nerveuse.
BERTUCH (Jean-Georges), docteur en
droit àKiel, naquit le 19 juin 1668, à Helmers-
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804
BERTUCH — BERWALD
liausen, en Franconie, et fut d^abord con-
seiller à Ziltau. Lors de son installation à Ta-
Diversité de Kiel, en 1693, il soutint one thèse
sur ropéra, qui Tat ensuite imprimée sous ce
titre : Disputath inaug, de eo guod jusium
e$i circa ludas scenicos, operasque moder-
nos, dielas vulgo Opéra \ Kiel, 1693, in-4o.
Waltber assure qu'on a donné one>econde édition
de cette dissertation à Nuremberg, 1696, in-4* ;
Texistencede cette édition est au moins douteuse.
Vers la fin de 1603, Bertuch prit du service
comme auditeur et quartier-maître dans l'armée
danoise, et après quaraote-dnq ans de service
ious trois rois de Danemarli, il obtint le grade de
général major de cavalerie. Il vivait encore en
1739, et écrivait, le 19 juin de cette année, une
lettre à Mattlievon, que celui-ci a citée dans son
Bhrenpjorte (p. 29). Bertuch jouait du violon
et composait.
BERTUCH (Cbarles-Yoluiar), organiste
de Téglise de Saint-Pierre à Berlin, née Erfurt, vers
1730, est compté parmi les plus habiles de PAlle-
magne. Élève d'Adiuog, il reçut de ce maître la tra-
dition delà manière de Jean-Sébastien Bach, dont
il Jouait admirablement les comportions sur l'or-
gue. Vers 1 777 , il visita pour la dernière fois sa ville
natale, et retouma ensuite à Berlin, oîi il mourut
en 1790. Le docteur Burney, qui entendit Ber-
tuch, en 1776, dit qu'il était le plus babile or-
ganiste de Berlin , et qu'il improvisait fort bien.
BERTUZZI (...), élève du conservatoire de
Milan, et violoniste dans cette ville, vers 1840,
s'est fait connaître par quelques compositions pour
ion instrument, parmi lesquelles on remarque :
1* Dix caprices pour violon seul ; Milan, Ri-
cordi. — 2** Trois duos pour 2 violons, op. 7 ;
ibid. — 3<> Thèmes avec des variations pour
deux violons et violoncelle ; ibid. L« même ar-
tiste a fait représenter à Pavie, en 1841, dans la
saison du carnaval, on opéra intitulé : llFinto
Sardo ; l'ouvrage n'a pas réussi.
BERWALD (JEAN-FRÉnéaic), né à
Stockholm, en 1788, est fils d*un musicien de la
chambre do roi de Suède. A peine &gé de trois
ans, il montra les plus heureuses dispositions
pour la musique. Son père lui fit présent d'un-
petit violon et commença à lui donner des leçons
de cet instrument. Après treiie mois d'une a|)-
ptication soutenue, cet enfiuit extraordinaire fut
en étaU de paraître en public et d'exécuter un
adagio avec un sentiment naïf et simple qui ex-
cita l'admiration. Peu de temps après, le jeune vir-
tuose fit un vovage en Suède etenMorwége; par-
tout il recueillit des applaudissemeos. A son re-
tour à Stockholm, il commença à s'essayer dans
la composition, et se livra à l'étude du piano.
L'année suivante il entreprit un nonvetn voyage
en Danemarck, et se fit entendre à Copenha-
gue devant le roi. Une maladie dangereuse fit
craindre quelque temps pour ses Jours, et sem-
bla devoir mettre un terme à ses succès; WÊtâ&
à peine rétabli, il essaya ses forces dans la œm-
position d'une symphonie où les trompettes et
les timbales jouaient un rôle considérable. L'abbé
Vogler, qui s'intéressait au jeune composileiir,
lui fit apercevoir les fautes principales de' son
ouvrage, et les corrections qui furent le résultat
de ses conseils rendirent la symplionie assez
bonne pour qu'elle pfit être exécutée publique-
ment, en 1797. L'auteur de cette production
précoce était àgéde neuf ans. L'Académie Royale
I de musique de Stockholm, pour encourager Ber-
wald, lui fit don d'une médaille d'or. Le 14 oc-
tobre de la même année, le jeune mnsieien donna
, un concert, et fit voir dans l'exécution de deas
concertos une habileté qui tenait du prodige. On
admira la pureté de son maniement d*arcliet et
son expression dans l'adagio; sa symphonie
fut exécutée de nouveau dans ce concert, à la
suite duquel il fit un grand voyage avec son
père. Au mois de mars 1798, ils se trouvaioit à
Saint- Pétersboufg; Moscou, Riga, et quelques
autres villes considérables de la Russie et de la
Pologne furent visitées par eux. Berwald se fit
entendre ensuite kKflsnigsl^rg, Dantzick, Berlin,
Dresde, Tœplîts, et se rendit à Leipsick vers la
fin de l'année 1798; 1^ il mit la dernière maîB
à une deuxième symphonie quil voulait dédier I
la reine de Suède. En 1799, il prit la route de
Stockholm par Hambourg. De retour dans st
patrie, il reçut encore des leçons de Faillie Yo-
gler pendant quelques années. En 1806, on lui
donna le titre de musicien delà chambre dn roi
Les grands événements de la guerre qui agitè-
rent l'Europe vers cette époque ne lui permirent
pas de réaliser le projet qu'il aTait de vinter
les pays méridionaux ; ce ne fut qu*en 1817 qu'il
put faire ce voyage. Après avoir parcouru l'Al-
lemagne, il se rendit en Italie, puis revint en
Suède par la France, la Hollande et le Dane-
marck. Depuis 1819, il ne s'est plus éloigné de
Stockholm. tiCS joumeaux de l'Allemagne, par-
ticulièrement la Gase^/emtalco/ede Leipsick, ont
accordé des éloges à Berwald comme violoniste et
comme compositeur. Toutefois, Il ne paraît pat
qu'il ait réalisé les hautes espérances que ses
débuts précoces avaient données. Les prodig»
de rentknoe se résolvent rarement en gnads
hommes. Berwald a reçu sa nomination de loah
tre de diapelle de la cour deStockliolm en 1834;
il en remplissait encore les fonctions en 1848» et
célébra alors la vingt-cinquième année de son en-
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B£RWALD — BESLER
39S
trée dans la chapelle royale. 11 a trois filleg, toa-
h» trois cantatrices, qui se sont fait entendre à
Stockholm, à Berlin, à Dresde et à Hambourg.
Son frère, A. Berwald, tioloniste comme loi, est
mattre de concert de la cour de Saède. On a pu-
Mié de la composition de cft artiste : io Quatuor
pour deux violons, alto et lusse, n» I ; Copenlia-
gne, Lose. — 79 Trois polonaises ponr piano et
▼iolon, op. 1 ; Berlin, 1798. — 3o Symphonie
pour l'orchestre; Berlin, Hummel, 1799. -^ 4»
Trois quatuors pour deux violons, alto et basse ;
Berlin, 1800. — &* Grande sonate pour piano et
Tiolon, op. 6 ; Leipsick, Breîtkopr et Haertel.—
6* Introduction et rondo pour piano ; Copenha-
gue, Lose. — 7° Quatre chansons françaises avec
accompagnement de piano; ibid.
BESANZO!lil (Feruimaiio), compositeur dra-
matique italien, né à Plaisance, a fait représen-
senter en 1843, dans cette ville, Rup Blas, opéra
en trois actes dans lequel M"*Lagrange (voy. ce
nom) a fait son début au théâtre. Il ne parait
pas que cet ouvrage ait été suivi p^r d'autres
compositions. M. Besanzoni était chef d'orches-
tre de lY>péra italien de Berlin en 1845.
BESARO, en latin BESARDUS (Jcan-
Baptiste), né à Besançon, dans la seconde moi-
tié du seizième siècle, étudia dans sa Jeunesse
la médecine et la jurisprudence, mais sans né-
gliger la musique, dans laquelle il se distingua
par son talent sur le lui h. Épris de la passion
des Toyages, i| abandonna i*étude du droit, et se
rendit en Allemagne. Arrivé à Cologne dans les
premières années du dix-septième siècle, il s'y ar-
rêta, et y eierça la médecine ; mais il parait qu*il
allaseflxer ensuite|àAugsbourg,o(i il publia plu-
sieurs ouvrages. Ses amis lui avaient reproché son
inconstance et la dissipation qui lui faisait per-
dre un temns précieux : il leur répondit, dans la
préfaoede son livre intitulé : Antrumphiioaophi'
cum, in quo pleraque physica qtut ad initga-
riores humani corporis affectus atiinent, etc.
(Augsbourg, 1617, in.4«), qu'il avait déjà prouvé,
par la publication d'un Thésaurus Harmani-
eus, qu'il ne se livrait pas k Toisivelé, comme on
Ten accusait. Après Tannée tel? on perd la trace
de Besard, et Ton ignore le lieu et Tannée où il
cessa de vivre. On a de lui :• r Thésaurus
Harmonicut; Cologne, 1603,in-fol. de 359 pages.
Cet ouvrage est un recueil des meilleures compo-
sitions du temps de Besard, arrangées par lui
pour le luth. On trouve à la fin un petit traité
de la manière de jouer de cet instrument.
Quelques bibliographes ont cité une édition du
Thesaurtu Barmonicus publiée à Cologne*
en 1615 : je la crois supposée. — 2* Isagoge in
arlem iestudinarnmf das isl : Unterricht
têeber das KûnsiWihe Sailenspiel der Lauten ;
Augsbourg, David Franck, 16l7>in-iol. Cet ou-
vrage est une deuxième édition augmentée du •
Traité du Luth de Besard, avec son (jortrait — 3^
NovuspartuSy sive Concerta tiones musicse, Au-
guste Vindêlicorum, per Davidem Francum,
1617, in-fol ; collection de vingt-quatre morceaux,
dont douze pour un luth seul et douze pour deux
Instruments de cette espèce.
BESLER (Sauokl), fils du recteur de Pécole
érangéliqve de Brieg, en Sitésie, naquit danscette
ville le 15 décembre 1574. Après avoir terminé
ses études, il fut nommé cantor du séminaire,
en 1599; puis, en 1605, recteur du collège du
Saint-Esprit, à Breslau. Il mourut d'une mala-
die épidémiq ne, le 19 juillet 1625. Ses composi-
tions pour Téglise se conservent encore dans
la bibKotlièque Saint-Bernardin, à Breslau. En
Toid les titres : — i* Concentus ecclesiastico-
domesticus (Chansons religieuses pour Téglise et
la maison), en forme de chorals à quatre voix, t'*
et 2<"« parties; 1658, in-4* de vingt-huit feuilles.
— 2* CUharae Ûavidkœ psalmorum selectio-
rum prodromus, pro Àugusto auspicatoque
Àugustissimi Bojemorum régis Frederici I,
Wratisiaviam Silesiœ meiropolin ingressu
adorn, et humil. dedïcatus a S* B., 1620, in-
fol. — 30 Ant. Scandanelli Seren. Electoris
Saxon, Augusti quondam capeiUe-magistri
musici prssstantissimi Passio (La Passion de
Notre-Seigneu r suivant révangile de saint Jean),
Breslau, Baumann, 1621.— 4* Uymnorum et
Threnodiarum Sanctx Crucis in devotam
Passionis J.'C. Dei et Hominis commémora-'
Uonem/asciculus, ad hebdom. magn. suacui-
quemelodiaa/ficta; 1611 et 15l3,in-fol. (leseul
ouvrage que cite Gerber). — 50 S. B. Gaudii
Paschalis J,»C. rediviviin gloriosiss, resur-
ftct. ^fuâ Ustam cêUbrationem relatio hlst.
aquat. Bvang^eonsignata et met. harm. ador-
nata\ Breslau, 1612.—6* Threnodiarum Sanctte
Crucis in saluti/eram passionem Dom, noslri
J.'Ch. recordationem continuaiio beat., 1612.
— 7*^ Hymnorumet Thren, S. Crucis in sacra-
tissimamPassiùnisae mort. D.N. J^-Crecor-
dationem melodia t^/Jicta; Breslau, Baumann,
1614, in-S** 8» Deliliarum mensalium ap-
paratus harnumieus/erculis selectioribus de-
nêdietionem et grat. act. refertus (Vingt- un
bénédidtéset grâces de table), à quatre voix; ibid,
1615. — 9° Petites chansons pour la fête de Noél,
à quatre voix, ibid. 1615.
Thunrodus composa en l'honneur de ce labo-
rieux auteur le distique suivant i
• Qttot Tetut tocteult. qoM Dostra Eeeleila c«ntu
« Hiaor, et harnoDU* lageo et oruo meta. »
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396
BESLER — BESSEMS
Le frère cadet de S. Beiler, Simon BeHier, fat
eantor à StrehleD ; c'était un masiden eatimabla.
'En 1620, il fût eantor à Liegnttx, où il mourat
en 1636.
BESNEGKISR (Jean- Adam), docteur en
droit et professeur à Prague, an commencement
do dix-septième siècle, passait pour Tun des plus
grands organistes de son temps. Il touchait l'or-
gue de l'église de la Sainte-Croix à Prague, où
l'on trouye encore aujoard'hui beaucoup de ses
compositions pour l'église, en manuscrit Son
style est dans la manière de Palestrina.
BESOZZI (ALBXANDKB), fils atué de Joseph
Besozzi, musicien, naquit à Parme, en 1700. 11
se livra de bonne heure à Pétude du hautbois, et
acquit une grande habileté sur cet instrument.
Vers 1730, il passa au senrfce du roi de Sardai-
gne, et'devint premier hautboïstçde sa chambre
et de sa chapelle* Lorsque le docteur Borney le
Yit , en 1772, il avait plus de soixante-onze ans,
et néanmoins il Jouait encore du hautbois avec
une perfection rare. Il ne s^était jamais marié,
et vivait daps une douce intimité, depuis plus de
quarante ans, avec son frère, Jérôme, célibataire
comme lui. La conformité de leurs goftts était
telle, qu'ils se vêtaient exactement de la même
manière. Depuis leur entrée au service du roi
deSardaigne, ils n'avaient quitté Turin que deux
fois ; Pune, pour un voyage fort court à Paris ;
l'autre pour revoir le lieu de leur naissance. Leur
position était fort aisée : ils avaient maisons de
ville et de campagne, et toutes deux étaient or-
nées de fort bons tableaux. Alexandre est mort à
Turin, en 1775. On a grayéde lui, tant à Paris
qu'à Londres, six œuvres de trios et de soloe
pour violon et pour hautbois.
BESOZZI (AHTom), frère pnlné d'Alexan-
dre, naquit à Parme en 1707. Il devint premier
hautboïste de la cour de IXresde en 1740, et se
trouvait encore dans cette ville en 1772, lorsque
le docteur Burney y arriva. Après la mort de son
frère Alexandre, il se rendit auprès de Jérôme à
Turin et y mourut en 1781. Ses compositions
pour son instrument sont restées inédites.
BESOZZI (JÉaOuE), né à Parme, en 1713,
s'adonna à l'étude du basson, sur lequel il acquit
un degré d'habileté égal à celui de ses frères sur
le hautbois. Sa longue habitation avec Alexandre
(Voff, ci-dessus), et les études qu'ils firent en-
semble, leur donnèrent à tous deux un fini d'exé-
ention qu'ils n'auraient peut-être pas eu s'ils
eussent travaillé séparément Us avaient com-
posé ensemble de la musique pour hautbois et
basson, uniquement consacrée à leur usage, et
qui n'a point été publiée après eux. Jérôme est
mort peu de temps après son frère Antoine. i
BESOZZI (Gaétan), le plus jeune des qua-
tre frères, naquit à Parme, en 1727. H entra d'a-
bord au service delà courdeNapKes comme haut-
boïste ; delà il passa è celui delà cour de Frauee,
et enfin se rendit à Londres, où il se trouvait encore
en 1793. Quoiqu'il eût alors 6» ans, il étounaitpar
la précision de son jeu et le fini de son exécution.
Il ne parait pas qu'il ait fait hnprimer ses cou-
eertoe*
BESOZZI (Chablbs), fils d'Auiohie, naquit
à Dresde, en 174&. Élève de son père pour ie
hautbois, il le surpassa en habileté, et devint le
rival de Fischer. Le docteur Bumey, qui Ten-
tendit en 1770, fut charmé de la beauté du son
qu*il tirait de son instrument. On ignore Pé-
poque de sa mort. Je possède deux concertos de
hautbois de cet artiste : ils sont inédits.
BESOZZI (JéRôvE), fils deGaâan, et comme
lui hautboïste, entra au serrice du roi de Fk-ance
vers 1770. Le docteur Borney, qui l'entendit, en
1772, au concert spirituel, vante son style et sa
qualité de son. Il est mort à Paris en 1785, lais-
sant un fils, qui a été flûtiste à POpéra-Comique
et qui s'est retiré plps tard à Versailles. Ce-
lui-ci eut un fils, qui est l'objet de i'artide sui-
vant
BESOZZI (Louis-Désntf), né à TersaUles,
le 3 avril 1814, reçut de son père les premières
leçons de musique, puis il entra au Conserva-
toire de Paris, le 18 juillet 1825. Confié aux sotns
d'un professeur de solfège, il obtint un second
prix au concours de 1829. Deux ans auparavant i!
avait été admis dans le cours de piano de Zim-
merman. En 1830 le deuxième prix de cet ins-
trument lui fut décerné au concours» et il par-
tagea le premier prix avec Louis Lacooibe et Po-
tier, en 1831< Dourlen lui enseigna l'harmonie
et Lesuear la composition. En l8Sf}, il se pré^
senta au grand concours de l'Acadëmie des
Beaux-Arts de PJnstitut , et y obtint le second
prix t le premier lui fut décerné l'année sui-
vante^ et, devenu pensionnaire de l'État comme
lauréat de ce concours, il partit pour lltalle an
mois d'octobre 1837. Diverses compositioiis de
cet artiste pour le piano ont été gravées à Paris.
BBSSEGUI (Angb-Michbl). Foyes Bc-
niGui.
BESSEL (A.-M.-S.-E. de), amateur de musi-
que à Liogen, à la fin du dix-huitième siècle, a
publié dans cette ville : 1*^ Concerto pour le cla-
vecin, avec orchestre; 1790, infolio.— T^ Doute
menuets et trios pour clavecin; 1791, in-4*.— 3**
Nouveaux menuets et trios pour clavccûi, avec
accompagnement de deux violons, deux flûtes,
deux cors et basse; 1793, in-4o.
BESSEMS (Amtdinb), violoniste et eompo-
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BESSEMS — BETHISY
897
siteur, eft né à ÂOTers, le 4 avril 1806, suivant
les registres da conserratoire, on le 6* avril
1809, d'après la note que luî-in6me m*a fournie.
Dans son enfance il fut enfant de chœur à l'é-
glise des Jésuites, puis à Notre-Dame. Déjà il
écrivait d'instinct de petits motets qu'il chan-
tait lui-mdme, et qui intéressèrent en sa faveur
son vieux maître de chapelle, dont il reçut des
leçons de violon, à l'âge de quinze ans. Trois ans
après il partit pour Paris, léger d'argent, mais
plein d'espoir dans l'avenir, comme on t'est
d'ordinaire dans la jeunesse. Le 24 octobre 1826
il fut admis comme élève de Baillot au conserva-
toire de musique. Après avoir reçu des leçons
de ce maître célèbre pendant trois ans, il se
retira de l'école en 1829. La place de premier
violon du théâtre Italien étant devenue yacante
et mise an concours, M. Bessems fut vainqueur
de quatorze asinrants à la même place, et obtintsa
nomination. Quelque temps après, il abandonna
cette situation pour voyager en Belgique, en
Allemagne, en Italie et en Angleterre, et y don-
ner des concerts. De retour à Paris, il y organisa
des séances de musique instrumentale et clas-
siqae, dans lesquelles il interprétait avec intelli-
gence et sentiment les trios, quatuors et quin-
tettes des grands maîtres. En 1847# M. Bessems
fut rappelé à Anvers pour y diriger l'orchestre
de la Société royale d'Harmonie. Il remplit ces
fonctions pendant quatre ans. Il est retoamé
de nouveau à Paris en 1852, et s'y livre à l'en-
seignement de son art. I«es œuvres de cet ar-
tiste, tant publiées qu'inédites, forment la liste
suivante :, 1* Trois messes à quatre w(Àx et or-
chestre; la 2"** a été publiée chez Scliott, à
Mayence ; les antres sont inédites. — 2* Deux
grands psaumes à quatre voix et orchestre S*
Plusieurs motets avec orchestre ou orgue. — 4*
Cantiques, offertoires, élévations, gradneb, avec
orchestre, orgue on quatuor. — 5** 24 mélodies
pour une, deux, trois et quatre voix, avec ac-
compagnement de piano ; publiées à Paris. —
6o Romances, cantilènes, eanzonettes, idem;
ibid. — 7© Hymne avec chœor et deux orches-
tres, composée pour rinauguration de la statue
de Rubens, et exécutée à Anvers, au mois de
septembre 1840. — 8o Quatre livres de duos
pour deux violons, publiés à Paris. — 9» Dix
fantaisies pour violon , avec ace. d'orchestre ,
de quatuor, ou de piano, ibid.—- 10* Deux livres
de duos pour violon «et violoncelle, ibid. — ii<*
Douze grands duos de concert pour piano et
violon, en collaboration avec Jules Dejazet, ibid.
— 12* Dix mélodies pour piano seul, ibid. —
13* Douze mélodies pour violon, avec aoc. de
piano, ibid. — • 14° Six chants dralnatiqnes dé-
diés ù S. M. la reine de^ Belges, ibid. — 15*
Deux quatuors podr 2 violons, alto et basse
(inédits). — :i6* Trio pour violon , alto et violon-
celle (idem). — - 17o Douze grandes études avee
piano (idem). -^ 18* Concerto pour violon, avee
orchestre (idem). — 19* Douze mélodies ponr le
violoncelle, avec piano (Idem).
BESSER (T.-G.), organiste à la collégiale de
Notre-Dame, et à Saint- Paul d'Halberstadt, yen
la fin du dix-huitième siècle. On a de lui : 1*
Oden mit Melodien (Odes en musique) ; 1779. —
2* Die Frûhlings FHer (Laftte du printemps);
1783. — 3» Klatierstûcke fur Àr^xnger
(Pièces pour le clavecin h l'usage des commen-
çans), premier cahier ; 1784. On connaît aussi
un oratorio de sa composition intitulé Adams
Srwaehen (Le réveil d'Adam) ; 1795, Mss.
BESSON (Jacques), né à Grenoble, dans la
première moitié du seizième siècle , Ait d'abord
professeur de mathématiques à Orléans, puis à
Lyon, où il vivait encore en 1581. Au nombre de
ses ouvrages est un Theatrum instrumento-
rum et maehinantm; Lyon, 1578, in-fol., dont
Julien Paschails a donné une édition augmentée,
et dont il y a des traductions en français, en
Italien et en allemand. Besi^on y traite des
imtrumênis de percussion et en particulier
des cloches. Delandine, dans son livre sur les
Manuscrits de la bibliothègue de lAfon, indi-
que sous le no 877 du catalogue un mémoire in-
folio sur le môme sujet et sous le nom de Besson :
ce n'est vraisemblablemement qu'un extrait de
Pouvra^e cité plus haut.
BESSON (Gabribl-Dias), maître de chapelle
du couvent des Carmes déchaussés de Madrid,
vers le milieu du dix-septièmesiècle. Le catalogue
de la Bibliothèque du roi de Port ogal Jean fV, indi-
que un traité de composition par cet auteur, in-
titulé: Compendio de musica ; mais il ne fait
pas connaître s'il est imprimé ou manuscrit.
BESSON (GàBRiEL), violoniste et composi-
teur, vivait à Paris au commencement du
dix-huitième siècle. 11 y a publié : Douze sonates
à violon seul, 1*' livre, in fol.
BESTES (Godefrov-Erhest), l'un des meil-
leurs organistes de l'Allemagner naquit h Berfca
près de Weida, le 7 février 1B54. Jean Winten,
organiste de la cour à Altenbourg, lui donna les
premières leçons de clavecin. En t69e. Restes
succéda à son maître dans son emploi ; il mou-
rut en 1732, après avoir occupé cette place pen-
dant quarante^eux ans. L'on n'a rien imprimé
de ses compositions.
BETHISY (Jban-Laurbnt db), né à Dijon,
le ICI*' novembre 1702, fut professeur de musique
à Paris «t se fit connaître par an ouvrage in-
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398
BETHISY — BETTONI
tHu!é : Exposition de la théorie et de la pra-
tiqwe de la musique^ suivant les nouvelles dé-
couvertes; Piris, 1764, in-A». Il y a une seconde
édiliou de cet ouvrage ; Parie, 17ft4t fn-ëo. L'ae-
tear y expoM la théorie de rbarmonie selon les
prinripet de Ramean ; mais il fait voir que ess
principes sont soiivaoleo contradiction arec la
pratique. ToutefoiSy ses exemples sent nui écrits
et ne s*élèvent pas an-dessus de Técole fran-
çaise de son temps. Mattlieson a Ait one criti-
que de cet ouvrage dans son Plus ultra, p.
465-471. Dans la Biographie Universelle de Mi-
«baud on attribue à fieUiisy la musiqued'un opéra
intitulé : L'enlèvement d* Europe, On a aussi de
sa composition Le transport amoureux et Le
volage fixé^ caotatlUes; Paris, in-rol. sans
date. Béthtoy est mort à Paris, le 19 octobre
1781.
BETHMANN (Cnnim Ait), excellent facteur
d'orgues à Hanovre, né en 17i3, est mort dans
cette ville, le 7 Juillet 18SS, à l*àge de cinquante
ans. Au nombre de ses ouvrages se trouve un
nouveau Clavioflindre^ dont Cbladni a rendu
compte dans la Gaiette générale de musique de
Leipsiek (1824, n« 61» pages 826-S27). En 1835,
fiethmaan a pnbUé dans le même journal (no de,
p. 607 et saiv.) nne réfutation d'un article que
Wilke , oi^aniste et directeur de musiqve i Nen-
Rnppin, avait publié dans le numéro 43 de la
même gaiette (page 690) , concernant la facture
des orgues. Wilke répondit à cette eritiqne dans
le volume aaivant; mab les obaervations de
Betbmano n'en subslitèrant pas moins.
BÉTHUNE (Le comte ne), po6te et musi-
cien français du domième siècle. Une chanson
de Httgoes d'Oisy, qui lui est adriessée, semble
prouver qu'il avait accompagné PbHippe-Angnste
en France, à son retour de la Terre sainte. On
oonnalt douie chansons notées de sa composi-
tion : le Mss. 7222 de la Bibliothèque du Roi
en contient neut
BETTELLA (Pavl), chapelain de lacathé»
drale de Padooe, dans la seconde moitié du
dix-septième siècle, eot pour maître de com-
position Simon Vesi, maître de Chapelle à Forli.
Il a fait imprimer un œuvre qui a pour titre :
Messa e Salmi a i, 2, S, voci eoncertali, eon
vioiini^ op. !•; Venise, 1677, In^*
BETTIGNIES (JBair os), maître des primi-
ders de l'église Notre-Dame de Tonmay, dans
la première partie du dii-septième siècle, est
connu par deux rondeaux mis en musique à
quatre parties, lesquels sont insérés dans un re-
cueil qui a pour titre : La pieuse alouette avec
ion <tre-/ire; Valenciennes, 1516 et 1621. 2 vol.
in-8«. Les rondeaux de Bettigniesse trouvent dans
le premier volume ; on trouve dans le detixiènie
Le pieux chant de Valouette , à quatre parties,
par J. J., maître des primiciers de l'église nôtre-
Dame de Tonmay; ee qui a fait croire à M . de Cous-
semadier (Notices sur Us collections mueicaUt
de la bibL de Camhrai^ etc., p. 1 1 8), avec beau-
coup de vraisemblance, que Bettignies était mort
avant que le deuxième volume fttt publié, en 1621.
BETTINI (ÉnBmcB) surnommé il Foma-
rino, parce qu'il avait été boulanger, fut nn con-
trapuntiste distingué du seisième siècle. Il ent
pour maître Goudimel, et fut condisciple de
Jean Animucda , de Palestrina , d'Alexandre
Merio, et de Jean-Marie Nanini. En 1562 fil fut
nomnié ch^^pelain chantre de la chapdie pon-
tificale, à Rome. Ses compositions sont restées
en manuscrit. L'abbé Santini possède de ce mu-
sicien un Salvum mie fae, et un Traneeuntè
Domino, motets à cinq voix.
BETTINI (GiROLàUO), compositeur italien,
vivait dans la première moitié do dix-septième
I siède. Il a publié des messes è dnq voix; Ye-
Bîse, 1647.
BETTINI (Mario), savant jésuite lUfien,
né à Bologne, le 6 février 1584, fut profeaaenr de
morale, de philosophie et de mathématiques an
collège de Parme. H mourut à Bologne le 7 no-
vembre 1657. On trouve besnooup de choses
relatives à l'acoustique et à U partie matbénatique
de la musique dansées livres intitnlés 1 1* Apia-
ria universm phUosophiM, mathematiCM, in
guilms paradoxa et nova pleraque machina-
menta ad usus eximios tradueta et facUtimis
demonstrationibus confimuUa exhiàentur, Bo-
logne, 1641-1645, 3 vol. in-fol. —2* BucUdes
expléeatus, 1642 et 1645 ; ouvrage qui fait aussi
partie du précédent -^jErarium philosopkir^
mathemathicm; Bologne, 1648, tn-8*
BETTONI (L'abbé Basthou»*), savant
italien, a publié nn recueil de dissertations sous
ce titre : Osservaxionni sopra i salmi ; Ber-
game, LocatelU, 1786, 2 vol. ln-8*. U sixième
dissertation do premier volume traite de la mu-
sique des ancieiiSy et particulièrement des Hé-
brenx an temps de David et de Saloiiion. La
septième dissertaiion est aussi relative è des
objebi de musique et aux faisfmmenti des Hé-
breux.
BETTONI (NiooLAs), typographe italien, né
à Porto-Goaro, petite vilfe du royaume Lora-
bardo-Vénitien. Après avoir rempli divers em-
plois publies à Vérone, à Udlne et à Brescia, H
quitta la carrière administrative, et fonda diverses
imprimeries à Brescis, à Padoue, à Milan, et à
Porto-Guaro ; mais ces entreprises ne furent point
heureuses, eTBetloni fut obbligé de ciierclier un
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BETTONI — BEUTLER
«efnge à Paris, où il établit une nouvelle imprime- )
rie. Il coltivait les lettres. Au nombre des opus-
cules qu'il a publiés, on remarque celui-ci : Rossini
€t sa musique; Paris, Bettoni, 1836, 16 p. in-8*.
BETTS (JOBN), luthier anglais, a Joui de
beaucoup de réputation danii son pays à la fin
da dix-huitième siècle et au commencement du
dix-nenvième. Il travailla à Londres depuis 1787
jusqu'en 1823, époque de sa mort. Les instru-
menU qu*il fabriqua, et surtout le commerce
qo'il fit des anciens violons, altos et basses de
Crémone, lui firent acquérir une fortune consi-
dérable, dont ses neveux, John et Artlmr Belts,
ont hérité. Ceux-ci continuent sa lutherie et
ont obtenu une médaille à l'exposition de 1851,
pour des imitations de violons d*Amati.
BETTS (Abtbur), neveu du précédent, vio-
loniste anglais, naquit dans le comté de Lincoln,
vers 1 780. Son frère, fobricant de violons k Lon-
dres, rappela près de lui, et lui fil donner les
premières leçons par Hindmarsh, violoniste mé-
4liocre;mais, après quelques mois, il eut lebon-
tienr de passer sous la direction de Viotti. Il re-
^ut aussi des leçons d'Eley et de Rossel poor
lliarmonie, et il fut un des plus habiles profes-
seurs de l'Angleterre. On a de lui plusieurs ou-
vrages pour le piano et pour le violon.
BETZ ( SuiAffinB-JAOOBmi), connue sous le
nom de M"» Juogert, née è Augsbourg, en 1745,
y prit des leçons de musique de J. G. Seyfert,
et devint une cantatrice excellente. Vers 1768,
elle passa an service de la cour de Munich, en
qmlité de première chanteuse des concerts, et
y réunit tons les suftrages. Elle vivait encore à
MttttiehverslSIh
Une autre cantatrice de ce nom. M^* Émilia
Bets, née à Coboorg, s'est fait remarquer comme
cantatrice douée d*nn beau talent, à son début
en 1846, dans la FUle du régknent. Jouée au
théâtre de la oour de Saxe-Cobonrg. L'éduca-
tion vocale de M"' Betz avait été faite à Tienne
et à Paris.
BEUF ( Jnaii ut). Voy. Lmuv.
BEUBHUSlIJS(FEto«Ric), philosophe al-
lemand, né à Menertxhagen, était corecteur à
Dortmand, en 1573. On a de lui : JBrotematum
musiem libri duo^ ex optimis kujuê arlis
seripiaribus vera penpiçuaque meihodo des»
cripti ; Nuremberg, 1 551 , in- 8o. Forkel n'a pas
en connaissance de cette édition, qui esta la Bi*
bUotbèqoe Maiarine. Il y a des éditions de cet
oavrage datées de Nuremberg 1673, 1580, 1585
et I591« toutes In-go. Celle de 1585 est acoom-
fMfnée d*nBe préface de Jean-Thomas Freig,
recteur à Altorf. Toutes ces éditions sont éga-
nt rares. L'ouvrage de Bearlinsias n*eft
pas sans intérêt pour riiistoire de la musique.
BEURSE ( Pi£RBB ou PiBRQum), organiste
de la chapelle de Chartes le Téméraire, duc de
Bouiigogne, paraît pour la première fois dans
l'état de cette chapelle, dressé au mois de novem-
ble 1474. Son nom est inscrit dans les registres
sous ces formes Beurse, Beurst, Bursin et
Veurse (1). Benrse se trouve encore dans les
étals de la chapelle ducale de Bourgogne en 1480
et 1481 ; mais il n'est plus dans celui de novem-
bre 1492, et Gomart, surnommé Nepoiis, y est
inscrit comme son succe^senr dans la place d'or-
ganiste. Une chanson à trois voix, sous le nom
de Beurt se trouve dans un manuscrit qui a ap-
partenu à Pixérécourt (ooff. ce nom) et qui est
passé en Angleterre : il est vraisemblable qu'elle
appartient à l'artiste dont il s'agit ici.
BEUTLER (jBAR-GBOBGBs-BBRRABn), co-
recteur à l'école de Millhauaen, a publié en
1788, chei Breitkopf et Hœrtel, à Leipsick, des
Conversations musicales pour le piano , en
deux parties. 11 arrangea eosnile à quatre parties
d'anciennes mélodies ctiorales du dix-septième
siècle, sur lesquels Demme avait mis de nouvelles
paroles. Apr^ avoir soumis ce travail au savant
organiste Umbreit, il- le publia sons ce titre :
Nouveaux cantiques de Demme sur d'exceh
lentes mélodies anciennes^ arrangées avec aC'
compagnement de piano ou, orgue; Gotha,
Becker 1799, in-4o. On a aussi sou& le nom de
Beutler des Menuets brillants pour le piano-,
Leipsick, 1800.
BEUTLER (BBUÀiiiM),né à MQhlIiauaen le
2 décembre 1792, est mort le 2 janvier 1837
dans la même ville, où il remplissait les places
de directeur de musique et de secrétaire dn
gymnase. Après avoir terminé «es premières
études dans ce collège, il alla suivre les cours de
Puniversité de Gottingue, où il s'adonna parti-
culièrement à la tliéologie. L'amour de la mu-
sique le lia avec Forkel. De retour àM&hlhausen,
il succéda à son oncle en 1814 dans la place
d'organiste è la MarienHrche ( l'Église de
Sainte-Marie). Quelques années après, le osa-
gistrat de la ville le nomma directeur de musi-
que et sous-recteur du gymnase. Il devint en
quelques années l'Ame du mouvement musical
à Mfthlhausen, établit des choeurs de garçons et
de filles dans les écoles, et fut le fondateur d'une
société de chœurs d'hommes, en 1830, Enfin il
organisée Mtthlhausen de grandes lêtes musicales,
dont il fut le directeur. Homme religieux et
d'une moralité sévère, il jouissait de Testime
générale. Il a été l'éditeur, conjointement avec
(1) CoUecUon des lettres pateates de !' Audience, aux ar-
cMves du royaaiiie de Belgique.
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400
BEUTLER — BEVIN
Hildebrand, des mélodies chorales pour le lirre
de chant de MUhHiauten, sous ce titre : Choral'
Melodieen fur dos Mùhlhauser Gesangbuch
%um Gebrafich in Sehuten, in Kirchen und
der hausliehen Andacht ; Mûblhausea , Fried,
Heinridis Hofen, 1S34, in-So.
BEUTLER (F-)» musicien de la chambre
de la cour de Bavière, violoniste et virtuose sur
le piano, né à tMunich,Ters 1798» a vécu à Berlin
▼ers 1819, puis à Zurich , ets^esl fixé à Lausanne,
où il a été nommé directeur de masiqne en
1826. Il s'y trouvait encore en 1883. Il s'est fait
eonoattre par quelques compositions parmi les-
quelles on remarque: 1** Allegretto pour le piano;
Beriitt, Grobencliiktz. — 2* Pot-Pourri, op. 2; Mu-
nich, Faller. — 3o Six variations et coda. op. 4 ;
ibid. ; -^ h^ Six variations et rondo sur an thème
original, op. 6; ibid. — ô* Neuf chansons al-
lemandes; ibid. — 6^ Pot-Poarri pour le violon,
sur mi thème de la Dame Blanche, avec or-
chestre, op. 15;Leipf(ick, Breilkopf et Hsrtel.
^T3 chants de société pour 4 voix d'hommes,
op. 13; ibid. — 8» Allegro poeo andanlino,
pour piano, Hambourg, Schubert. En 1829,
Beutler a fait exécuter une ouverture à grand
orcliestre de sa composition, et une autre ou-
verture sur l'air français : ô ma Patrie.
BEUZIN (J. 6.), écrivain allemand. Incon-
nu à tous les bibliographes, de qui l'on a un
opuscule intitulé : Beurleilung der pantomi-
nûsehen Oper des hem Hiccolini (Critique de
l'opéra pantomimique de M. MiccoUni); Eriftrt,
1751, tO'io de 4 feuilles.
BEVERINI (Frauçois), musicien, né vrai-
semblablement à Rome, vers le pailien du
quiniième siècle, est cité comme auteur de la
musique d'une espèce d'opéra , ou plutôt d'an
Mystère, dùoi le sujet était la Conversion de
Saint- Paul. Ce mystère fut représenté à Rome
en 1480, par ordre du cardinal Raphaël Riari.
Bonnet {Histoire de la musique, iom. l, p. 256)
et Blankenburg, dans le supplément à la théorie
des beaux-arts de Sulter (t. 2, p. 487), disent
que celte pièce a été chantée d'un bout à l'autre,
et se fondent sur un passage de l'épltre dédica-
toiredeJean Sulpicius, auteur de la pièce, au
cardinal Riari, où il est dit que jusqu'alors on
n'avait jamais entendu à Rome une semblable
exécution en forme de chant. La question reste
néanmoins indécise; mais quoi qu'il en soit, il
est certain que la musique de Beverini a dtt être
dans le style du contrepoint d'église de son
temps.
BEVILAQUA(M.), flûUsteet virtuose sur
la guitare, est né en Italie, et a vécu longtemps
à Vienne. Plus de soixante œuvres de musique
portent son nom. Parmi ses productions , on re-
marque : !• Trois duos eoncerlants pour deux
flûtes; — 20 Trois trios pour deux clarinettes
et basson, — 3« Quatuor pour guitare , violon,
flûte et violoncelle, op. 18: — 4^ Neuf varia-
tions pour guitare et flûte sur Tair : La Bion-
dina, — 8* Variations sur un air allemand,
pour guitare et flûte ou violon, op. 62. — e» So-
nate pour piano et flûte (en sol), op 63. Tons
les autres ouvrages de BevilaquA consistent
en duos pour guitare et flûte, piano et violon :
ils ont été gravés à Vienne et à Rome. Les au-
teurs de la nouvelle Encyclopédie musicale, pu-
bliée à Stuttgardy disent que les productions de
cet artiste portent le cachet de connaissances
solides en musique. L'on de ses derniers ouvrages
est une Méthode de guitare. On n*a plus rien
imprimé de Belivaqua depuis 1827.
BEVIN (Elwat), habile compositeur anglais,
vivait vers la fin du règne d'Elisabeth. Il éUit
du pays de Galles; mais on ignore le lieu et la
date de sa naissance, ainsi que celle de sa mort.
Tallis fut*son maître de composition et l'eut
pour successeur dans sa place à la diapelle
royale, en 1589. Peu de temps après, il fut aussi
nommé organiste de la cathédrale de Bristol ;
mais il perdit ces deux emplois en 1637, par»
qu'on découvrit qu*il était de la communion ro-
maine. On trouve dans la collection de Bar-
nard intitulée .* First Book oj seleeted Churh
Musick (1641), un service de musique d'église
qui y a pour titre : M. Blway Bevin^s ftrsi ser-
vice ofk und 5 paris. Cette composition, la seule
qu'on connaisse aujourd'hui de Devin, a été re-
produite dans la grande collection de Boyce inti-
tulée Cathedral Music, Mais l'ouvrage qui a
fondé la réputation de ce musicien est un mité
de composition intitulé : A hriitf and short
Introduction to the art of Muskke, to teaek
how to make diseant qf ail proportions thai
are in use : very necessary for ail sueh as
are desirous to attaine to Knowledge in the
art, and may by practice, \f they can sing,
soçn be able to compose three,four, andfiot
parts, and also to compose ail sorts qfeanmu
thai are usual, by thèse directions, ^ two
or three parts in one, upon a plain song
(Courte introduction à Part de la muftiqui«,etc) ;
Londres, 1681, in-4* de 182 pages. Ce livre est
devenu très-rare. On y trouve das règles
pour la construction de toutes les espèces de
canons, avec des exemples jusqu'à six parties.
Kollmann a rapporté et expliqué cinq canons
extraits de l'ouvrage de Bevin dans son Sssay
onpractical musical composilion, chapitre fX,
et planches 40 et 41. Bevin (lit le maître du
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BEVIN — BEYLE
401
Dr. William Child. Burney a dit de lui (HU-
tory o/Music., vol. lil, p. 327) : « Bevln fut
« réellement nn homme de génie : il est regret-
« table qu'un plus grand nombre de ses compo-
<i sitions n'ait pas été conservé. »
BEYëR (Jeàn-Samdbl), né à Gotha, vers
1660, fut d'abord cantor k l'école de Weis-
aenfels, et ensuite directeur de musique à
Freyberg, où il demeura depuis 1703 jusqu'à sa
mort, arrivée en 1744. Il s'est fait connaître
également comme compositeur et comme écri-
vain didactique. Ses principaux ouvrages sont :
i*" Primx Une» mtuiicx vœalis, dass ist
hurs^, leichte, grundlicbe und richtige An-
weisung, wU die Jugend, sowohl in den
œffentlichen Schulen^ als auch in der ^Privai'
information^ ein musikalisches Vokalstûck
wohl und richtig singen zu lernen^ aufs
Aûrtz te kann unterrichlet werden, mit un-
terschiedlichen Canonilms, Fugen, Soliciniis,
Bieiniis, Arien und einein Appendice, wo-
rinnen allerhand lateinische, franzoBsïsche
find italixnische Termini musiei zu finden,
' etc, (Introduction courte, facile, fondamentale et
«xaete à la musique vocale, etc.); Freyberg, 1703,
14 feuilles in-4® obi. Une seconde édition a été
publiée dans le mente format à Dresde, en 1730,
mais réduite à la moitié, par la suppression des
exemples de canons, de fugues, etc. — 2** Mu-
sikalischer Vorrath neu variirter Festchoral"
Gesœngey au/ dem Clavier, in Canto undBasso,
zum Gebrauch sowohl beym œjfentlichen Got'
tesdienstf als beliebiger ffatu-Andacht {Mn'
gasin musical de nouveaux chants ^impies variés,
pour clavecin avec soprano et basse, etc.), pre-
mière partie; Freyberg, 1716, in-4®; deuxième
partie, 1716; troisième, idem, 1719. — 3<>6et«-
tUch-musikaliscke Seelen^Freude, bestehend
ous Ti Concert' Arien von 2 vocal und 5 un-
terschiedlichen* InslrumentalStimmen , au/
aile Sonn-und Fest-Tage zu gebrauehen.
(L'&roe joyeuse, spirituelle et musicale, consistant
en soixante-douze airs concertants pour deux
voix et cinq instruments, etc.); Freyberg, 1724.
iû-4»
BEYER (..*.), physicien. Allemand de nais-
sance, domicilié à Paris, y inventa un instrument
^ composé de lames de verre frappées par des
marteaux, dans la forme d'un piano, et qui
fut appelé Glass-chord par Franklin. Un pia-
niste, nommé Schunch, le joua en public pen-
dant quinze jours, au mois de novembre 1785.
Cet instrument a été employé avec succès à
ropéra, dans les Mystères d^Isis^ pour rem-
placer la flûte enchantée. C'est ce même instru-
ment, dépouillé de son clavier, et frappé par nn
BlOCa. UMIV. SES MDSICIENS. ^ T. I.
simple marteau de llége, qui a été rendu popu-
laire à Paris.
BEYER (Febdinànd), l'un des fabricants
les plus actifs de* cette musique de piano sans
idées et sans valeur, sur des danses ou des airs
d'opérasy que l'époque actuelle voit éclore chaque
jour. Les renseignements me manquent sur sa
personne. Il a commencé à se faire connaître
vers 1840, et déjà on a imprimé sous son nom
quelques centaines de morceaux (en 1859) ; ce
pendant Gassner n'en parle pas dans son lexique,
qui a paru en 1849. La plupart des productions
de M. Beyer ayant été publiées chez Sciiott,
à Mayence, et chez Simrock, à Bonn, il est vrai-
semblable qu'il habite dans quelque ville des
bords du Rhin.
BEYLE (M4RIE- Henri) (1), littérateur
français qui s'est caché sous plusieurs pseudo-
nymes, notamment sous celui de Stendhal^ naquit
à Grenoble, le 23 janvier 1783, et mourut à Paris
le 23 mars 1842. Fils d'un avocat au parlement
de Grenoble, il eut d'abord pour précepteurs des
prêtres, qui lui firent prendre en aversion leur en-
seignement sévère ; puis il entra à l'école centrale
de sa ville natale en 1795, en suivit les cours
pendant quatre ans, et y obtint des succès.
En 1799 il se rendit à Paris, et y trouva un lo-
gement dans la maison de M. Daru, allié de sa
famille. Il se destinait à entrer à l'École poly-
technique ; mais ennemi du travail, il ne put se
mettre en état d'y être ad mis. M. Daru essaya alors
de le placer dans l'administration : il y montra
I la même incapacité, et en sortit pour aller étudier,
I dans l'atelier de Regnault, la peinture, qui ne lui
> réussit pas mieux. En 1800, il suivit M. Martia
I Daru en Italie. Arrivé à Milan , il essaya de
nouveau de l'administration dans les bureaux
du gouverneur de la Lombardie, s'en dégoûta
bientôt, et entra comme maréchal des logis
dans le sixième régiment de dragons : six mois
, après il obtenait par ses protecteurs l'épaulette
de sous- lieutenant, et en cette qualité il prit part
aux combats que l'armée française livra en Ita-
lie. La carrière militaire n'ayant pas pour lui
i plus d'attrait que toutes celles qu'il avait essayées,
; il donna sa démission à la paix d'Amiens, en 1802,
i ( 1 } Dani la première édition de la BïographU univenell»
! des JUuHciens , ykl donné à Beyle les prénoms de l/nUt-
Alexandre CéêeWt d'après la France Littéraire de M. Que-
I rard (t 1*'J>. SIS). M. P. Colomb-des-Batrus J'appelle ^r-
thur^Louisjilexandre-Cétart dans son Cataloçuc des
DaupMnaU dignes de Mémoire (1S40, In s») : mah M. Que-
j rard assure (dans La Uttérature eonUmporaine, xix* slè*
cle, 1. 1, p. 44t, note) qae le Térltable prénom de Beyle
! est Henri, et la Nouvelle Biographie universelle de VIM.
Mlcbsud, à laquelle J'emprunte les détails Biographi-
ques de eette notice, le nomme Marie- Uenri,(T, V»
col. 889.)
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402
BEYLE
et retourna à Grenoble teprendre PexisteDoe oi-
tire pour laquelle il avait un penchant décidé. Ce-
pendant, sans fortune, il avait besoin d*nû état :
• on essaya de lui en donner un en le faisant en-
trer dans une maison de commerce à Marseille,
en 1805; ii n*y pat rester une année entière. De
retour à Paris, il partit pour rAilemagne, avec
M. Dam, en 1 806, et, grftce à son protecteur, il
Ibt nommé intendant des domaines de l^empereur,
à Brunswick, puis, en 1807, adjointd'un commis-
saire des guerres. En 1810, ii entra au conseil d'É*
tat comme auditeur, et fut peu après cliargé des
fonctions d'inspecteur de la comptabilité du mo-
bilier et des bâtiments de la couronne, fonctions
qu^il abandonna en 1812, pour accompagner M.
Dam, en amateur, dans la campagne de Russie.
En 1814, il retourna à Grenoble avecle titre d'ad-
joint au commissaire extraordinaire; mais immé-
diatement après la première invasion de la France,
il alla se fixer à Milan, où il passa sept années,
trouvant ses moyens d*ex îstence dans les nombreux
articles qu*il fournissait aux revues françaises et
anglaises. Il s'y trouvait parfois des révélations
sur la situation de laLombardie qui Allèrent l'at-
tention de la police autrichienne : elle l'obligea
à retourner à Paris en 1821. Il y resta Jus-
qu'en 1830, uniquement occupé de travaux litté-
raires. La révolution de juillet lui fut favorable en
lui procurant, le 25 septembre 1830, le brevet
de consul de France à Trieste. M. de Mettemicb
lui ayant refusé Vexequatur, il alla à Civita-
Veccliia remplir les mêmes fonctions, qu'il exerça
jusqu'à sa mort. J'ai connu Beyie en 1830, dans
les bureaux delà rédaction du journal Le Temps :
c'était un gros homme, fort insouciant, fort som-
meillant, et dont la conversation n'indiquait pas
l'esprit qu'il a mis dans ses livres. Il ne savait
causer quels plume à la main.
Be> le débuta mal dans la littérature ; car ce fat
par un plagiat. Un livre intéressant de Carpani
avait été publié sous ce titre : Le ffaydine, ov-
vero lettere su la vUa e le opère del maestro
Giuseppe Haydn {Voyez Carpari) : il tomba
enfre les mains de Beyle, qui le traduisit en
français, et le publia sous le pseudonyme de
Bombety et sous ce titre : Lettres écrites de
Vœnne en Autriche sur le célèbre compositeur
Joseph Haydn t suivies d'une vie de Mozart^
et de considérations sur Métastase et Vétat
présent de la musique en France et en Italie;
Paris, Didot, 1814, in-S"* de 460 pages. Cette
traduction, achevée à Londres, fat elle-même
traduiteen anglais quelques années après. Le titre
de la version anglaise est : Lives of Haydn
aud Mozart, in a séries of lelters, translated
from the french; Londoo, Murray, 1817, in-8*
' de 493 pages. La snpercherie était trop évidente
' pour que Carpani gardAt le silence. Il attaqua
, le plagiaire pseudonyme avec autant de force que
I de vivacité dans deux lettres écrites de Vienne,
les 15 et 20 aoôt 1817, qui parurent dans XhNuo-
vaseriedelGiornaledelÛ Italianaletteratura,
t. X, Paduva, 18i7, p 124-140, avec ce titre :
Lettere due dell'aufore délie Haydine, Gttc-
seppe Carpanif milanese, al sig. Alessandro
Cesare Bombet^ francese, sedicente autore
dette medesïme, A ces lettres éUient jointes
des déclarations de Salieri, Weigl, Frieberth,
du conseiller de légation saxooe Griesinger, et
de Mlle Kurzbeck, lesquelles disaient que Car-
pani éUlt le TériUble auteur des Haydines, el
que le livre de Bombet n'en était quuiie simple
traduction. Quelques journaux littéraires de
rAUemagne reproduisirent la réclamation de
Carpani, et le Journal de Paris en donna
un extrait au mois d'octobre 1817, avec des ré-
flexions désagréables pour Beyle , qui n'essaya
pas de répondre i ces attaques, mais qui ne re-
produisit pas moins son livre avecle titre de Fies
de Haydn, Mozart et Métastase. Paris, De-
launay, 1817, in-8*'. Cette fois il avait changé le
pseudonyme de Bombet en celui de Stendhal.
M. Quérard s'est trompé (dans la France Litté-
raire, t 1"., p. 325) lorsqu'il a considéré les
Lettres écrites de Vienne et les Vies de Haydn
et de Mozart comme des ouvrages difEérents. H
n'a pas connu non plus le titre exact de la pre-
mière édition. Carpani semble avofar été destiné
à être pillé ou imité par Beyle. Il avait fait in-
Bérer dans les journaux d'Allemagne et d'Italie
depuis 1818 jusqu'en 1822, diverses lettres sur
Rossini et sur plusieurs autres compositeurs du
même temps, particulièrement sur roncrediet
sur Freyrchûtz ; ses lettres ont été réunies de-
puis lors avec quelques autres morceaux du même
auteur, sous ce titre : Le Rossi^iane ossia tol-
teremusicO'teatrali. Or, Beyle publia, en l82S,
une Vie de Rossini (Paris, Bouland, deux parties
in-8"), qu'il reproduisit l'année suivante, comme
une édition nouvelle, au moyen d'un nouveau fron-
tispioe. Ce livre, mis au jour sous le nom de Sten-
dhal, renferme une grande partie des opinions
exprimées par Carpani sur Tancrède de Ros-
sini, sur FreychûtZf de Weber, sur Otello, et
sur beaucoup d'autres productions de l'école mo-
derne. Le reste, particulièrement la partie bio-
graphique, a pour base des anecdotes recueillies
à la légère par l'auteur, et quelques faits em-
prontés auxalmanachs de spectacles publiés à Ve-
nise et à Milan. Tout cela est rempli d'inexactitu»
des. Quanta la forme de l'ouvrage, on y remarque
le même désordre que dans touti^ les autres pro-
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BEYLE — BIANCHI
408
ducliODS de Beyie. Quelques pages ont te cachet i
dotaient qu'on ne peut refuser à l'écriTalQ, et qui
a fcit le snccès de ses romans, de ses peintures
de OMBors et de ses brochures ; mais les contra-
dictions y fourmillent; les jugements et les cri-
tiques accusent une ignorance complète de Tart
et nn esprit tout rempli de préjugés ; enfin, en dé-
pit de son goût apparent pour la nouveauté, on
y Toit que Beyle a des habitudes et des affec-
tions pour les souvenirs de sa jeunesse. Le pro-
fesseur Wendt, qui a publié à Lelpsick, en 1824,
une traduction allemande du livre de Beyie, en a
corrigé les inexactitudes dans des notes. Il en a
été fait une traduction anglaise, publiée à liOn-
dm, en 1826, 1 vol. itt-i2. Des éditions en ont
été faites en Belgique; et il en a été publié une
nouvelle à Paris, en 1854, un vol. in- 12, avec
quelques additions. Les ouvrages de Bèyle,
étrangers à la musique, sont : l» Une Histoire
delà Peintureen llaUe; Paria, 1877,2 vol. in-8o,
reproduite plusieurs fois avec des ciiangements
de titres comme des éditions nouvelles. — 2*
Rome, Napleê et Florence en 1817; Paris, 18i7,
in-8*. — 3* De V Amour; Paris, i722, 2 vol.
in-12; production audacieuse et immorale. — 4»
Armance^ roman; Paris, 1827, 3 vol. in-12 —
5* Promenades dans Rome; Paris , 1829, 2 voL
in-8'. — 6* Rouge et Noir^ chronique du dix^
neuvième siècle; Paris, 1831, 2 vol. in-8*. —
7" Mémoires d'un Touriste ; Pàti^t 1838, 2 vol.
in-ao. — go. la Chartreuse de Parme; Paris,
1839, 2 vol. in-80. C'est la meilleure production
de Pauteur. — 9° Quelques brochures de cir-
constance, etc.
B£YSSELICS (Jodocus), conseiller impé-
rial, philosophe, orateur et poète, né à Aix-la-
CAiapelie, vécut de 1454 à 1494. Au nombre de
ses écrits, Trithême(/)e Script. Fccles,^ p. 395),
place un dialogue De optimo génère musicorum,
lib.I,
BEZEGUI (Argb-Micbbl), compositeur et
bon violoniste, né à Bologne en 1670, ^int à
Paris vers 1684, etdevintchef de la musique de
Fagon, surintendant des finances. 11 eut le mal-
heur de se casser le bras, et son protecteur lui
assura une existence aisée, mais qui ne le con-
sola jamais de son accident II mourut en 1744.
On connaît de lui : Sonate a violino solo e
violoncello o basso continuo, op. 1*, Amstep-
dam, Roger, in-fol. obi. , et un livre de pièces
de clavecin.
BIAGGI (AuLHàifNo) , compositeur italien,
né en Lombardie, a fait ses études musicales au
Conservatoire de Milan. Fixé à Florence vers
1838, il y occupe les positions de mettre de
chapelle de Tinstitat musical de cette ville, et
de premier violon de la cour de Toscane. Son
début dans la composition dramatique eut lieu
au tbéfttre de la Pergola, à Florence, le 15 sep-
tembre 1840, par Topera intitulé / Petromiani
ed i Geminianit dont le libretto n'était autre
que celui de la Seechia rapiia, mis précédem-
ment en musique par ZingarelU et plusieurs
autres compositeurs. Biaggi arait écrit une ou-
verture à grand orchestre, pour un concert du
Conservatoire de Milan, qu'il a ensuite arrangée
pour le piano à quatre mains, et qui a été pu-
bliée ches Ricordl. On connaît aussi de lui une
messe de requiem à quatre voix et orchestre, en
partition ; Florence, Ferdinand L.orenzi, in-fol. Les
journaux italiens ont annoncé, en 1855, la re-
présentation, au théâtre Léopold de Florence, de
Popéra Gonzàlvo di Cordova, musique com-
pasée par Alessandro Biagi : il est vraisem-
blable qu'il y a là une erreur typographique, et
qu^il fhut lire Alamanno Biaggi.
BIAGIOLI (Nicolas-Josaphàt), grammai-
rien et litiéraleur, né en 1761, à Vixzano, dans
l'état de Gènes, fit ses études à Rome, et fut pro-
fesseur à l'université d'Urbino dès Tflge de dix-
sept ans. Après avoir été préfet de Rome pen-
dant l'occupation de PItalie méridionale par les
armées de la République française, il fut obligé
de se réfugier à Paris, en 1798, et d'y ouvrir des
cours de langue et de littérature italienne pour
vivre. Il y mourut des suites d'une fluxion de
poitrine, le 13 décembre 1830. On a de Bia-
gioli des <^itlons estimées du Dante et de Pé-
trarque, une grammaire italienne qui a eu beau-
coup d'éditions, des poésies latines et italiennes,
ainsi que plusieurs autres ouvrages sur lesquels
on peut consulter le supplément de la Biogra-
phie universelle de MM. Michaud. Biagioli n'est
cité ici que pour un poème intitulé : La nascità
del gran Rossini ; Paris 1823, 1 feulHe in-4*.
BIAGIOLI (...) une petite sonate pour le
piano, intitulée La Caccia, a été publiée sous ce
nom, chez Ricordl, à Milan.
Bl ANCA (...), maître de chapelle à Naples,
naquit dans cette ville en 1788. Ariisiesans gi^ie,
il a donné plusieurs opéras qui sont déjà ou-
bliés ; on n'a le nom que d'un seul, Zoraide e
Corradino. De isi5à 1825, il a fait, comme
chanteur, un long voyage en Allemagne, en An-
gleterre ft en France; mais il n'a pu réussir à
se faire remarquer.
BIANCBI (PiEBBB-ANTomB), compositeur,
né à Venise, vers 1530, fut d'abord chanoine
régulier de Saint*Sauveur dans cette ville, et
ensuite chapelain de l'archiduc Ferdinand d'Au-
triche. On a de lui : l** H primo libro délie
canzoni Napoletane a tre voci; Venise, 1572,
26.
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404
BIANCHI
in-S"». G. Alberid dit (Catal. brève degl illust.
ScritL Veneziani, p. 77) qu'un autre oïlvrage
de Biancht a été publié à Venise, yen iSOb,
mais il n*en indique ni la nature, ni le titre. Enfin
on a de lui :— 2"* Socri concentus, octovocUmSf
tum viws vocis^ tum omnium insirumeniO'
rum generi deeantandi; Veniie, 1609, in^*.
Abraham Schad a inséré des motets de ce com-
positeur dans son Promptuarium musieum.
(Voy, Schad,)
BIANCHI (Jagqobs), compositeur italien,
vécut dans la seconde moitié du seizième siècle,
et paratt avoir été attaché an service des ducs
de Bavière. Un recueil de motets de cette-
époque qui se trouve en manuscrit à la biblio-
thèque Royale de Munich, sous le numéro 41,
renferme, sous le nom de ce musicien, le motet
à huit voix Verbum iniquum et dolosum.
BIANCHI (ARnnÉ), né à Sarzana, dans le
pays de Gènes, vers i&80, fut d^abord musicien
au service d'un noble Génois nommé Carlo
CibOf et ensuite organiste de la collégiale de
Chiavari. Il a fait imprimer divers ouvrages de
sa composition : 1» Motet tie Messe a otto voci;
Venise, 1611, fn-4''. — 2o Motetti a due, ire e
quattro voci ; Anvers, 1626, ln-4*. Ce dernier
ouvrage doit être une deuxième édition. On
trouve des motets d'André Biancht dans le
Promptuarium musieum d'Abraham Schad.
(Foyescenom.)
BIANCHI (JuLis-CisAE), compositeur ita-
lien du dix-septième siècle, a publié Motetti de
Beata Virgine a i-5 voci, e Missa a quattro
voci; Venise, 1620. Une seconde édition a paru
à Anvers, 1637, in-4*. On lit au titre de celle-ci:
1637 ; mais c'est évidemment une faute d'impres-
sion, car on trouve, à la suite des motets de
Blanchi, des litanies k six voix de Cl. Monteverde.
BIANCHI (CHBjnopn), compositeur, né à
Home an commencement du dix<«eptième siècle,
a fait imprimer dans cette ville, vers 1650 , une
sorte de traité de composition sous ce titre : Ta^
vola d'imparare a formate passagi e fughe
ed intavolarli per il Uuto, gravicembalo, vio-
lone e viola da gamba (wià, Mersen, lib. i.
De Instrum, harm. Frop. 7)*
BIANCHI ( Lb p. JeanBaptibtb), moine de
Tordre de Saint-Augustin, naquit à Gènes, vers
le milieu du dix-septième siècle, et fit ses vœux
au couvent de Bologne. Il était organiste, et
compositeur. On a imprimé de sa composition :
Madrigali a due être voci, op. 1*, Bologne,
Jacques Monti , 167b, in-4««
BIANCHI (EustoB), en latin Blaneus, cor-
delier, entra fort jeune dans son ordre, au cou-
vent de Modène. Il était né à Milan, vers le mi-
lieu du dix-septième siècle. Argelati et Picdnélfi
vantent son savoir dans les langues hébraïque,
grecque, allemande, française et espagnole, ainâ
que dans les. mathématiques, rarcbitectnre et
Tastronomie. On croit qu'il est mort vers 172S.
An nombre de ses ouvrages se trouve le suivant :
Regoleper fabricar wn organetto, che ancoè
gravicembalOf quale a fona di ruote da per
se suona due o tre ariette, Argelati, qui indique
cet écrit {Bibl, Script. Mediolan., t. 2, 2* part.,
col 180. B.}, ne fait pas connaître sll est im-
primé.
BIANCHI (Jeàh), compositeur de musique
instrumentale, né à Ferrare, vers 1660, vivait
encore à Milan en 1710. Le catalogue de Roger,
d'Amsterdam , indique les ouvrages suivants de
sa composition : 1» Dodici sonate a tre^ op. 1,
in-folio. — ,2* Sei concerti da chiesa a quat-
tro stromenti , op. 2. — 3^ Sei sonate a tre
op. 3.
BIANCHI (François), compositeur drama-
tique et mattre de chapelle à Crémone, naquit
dans cette ville en 1762. Il vint à Paris en 1775,
et y fut attaché comme claveciniste au Théâtn-
italien, où il donna, dans la même année, La Ré-
duction de Paris, en un acte, et Le Mort marié,
en 1777. Trois ans après, il quitta son emploi
pour aller composera Florence Popéra de Castor
e Polluce, qui réussit. Cet ouvrage fut suivi de
// TVtofi/b délia Pace, à Venise, en 1762. —
S* Demo/oonte, 1783. — 4* Arbace, 1783. —
S* Cajo Mario, k Naples , 1784. >- 6* Briseide,
à Turin, 1784. —7* La Caccia d'Enrico IV,
à Venise, 1784. — ^* Asparde principe Bat-
triano, 1784, à Rome. -- 9* // Medonte, kHeg-
gio, en 1785. C'est dans cette même année, 1786,
que Bianclii obtint la place d'organiste du second
orgue de la ehapelle ducale de Saint-Marc à Ve-
nise. Il n'avait aucune pratique de l'orgue, dit
M. Caffl , et était complètement inhabile à rem-
plir cet emploi ; de pins il avait pour concurrents
desho|nme8 de talent tels que Gazxaniga, Salva-
tor Perillo, le savant compositeur Furlaanelto
et d'autres; mais la protection prévalut en foveor
de Blanchi, et il obtint ta place, sans concours
par un décret des procnrateurs de la chapelle^
en date du 21 janvier 1785. Bien qu'il en touchât
le traitement , il n'en remplit jamais les fonctioos.
Le scandale de son incurie à cet égard devint
tel , que , dans leur ressentiment, les procnrateurs
rendirent un décret, le 20 novembre 1791, par
lequel ta démission de sa place lui était donnée
pour avoir méconnu les devoirs de son emploi,
et qui ordonnait qu'il cessAtde recevoir les émolu-
ments attachés à cette place. Mais cette fois encore
la protection l'emporta sur la justice, et le 29 fé-
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BIANCHI
405
▼rîer 1793 son emploi loi fut rendu. Cène fut qne
pour on petit nombre d'années; car la république
de Venise cessa bientôt d'exister. Bianchi fat anssi
attaché comme maître an oonserratoire des Men-
dicantj, et éponf a Bianea Sachetti^ une de ses
élèves les plus distinguées dans Part du chant,
sur le piano et sur la harpe. — 10<* /j IHisertore ,
h Venise y en 1785. Cet ouvrage avait été écrit
pour Paechiarotti , qui parut sur la* scène avec
l'habit de soldat IVançais, ce qui déplut tant aux
Vénitiens, qu'ils refusèrent d'entendre l'ouvrage
jusqu'au bout ; mais, peu de temps après, la du-
chesse de Courlande, passant par Venise, désira
d'entendre cet opéra, qu'on joua par condescen-
dance pour elle, et dont la musique excita de tels
transports d'admiration , que l'ouvrage devint le
favori do même public qui l'avait d'abord rejeté.
^tria Villanella rapita, en 1785. — 12* Pi-
ramoet Tisbe, en 1786. — 13<* La Verginedel
Sole, en 1786, à Venise. — 14* Sdpione A/ri-
cano, à Naples, 1787. — 15* La Secchia rapita,
tm, — l6o VOrfano délia China , à Venise,
1787. — 17* Piaarro, à Venise, 1788. — 18** Ife-
senzio, à Naples, 1788« — 19* Alessandro nelV
Jndie, à Brescia, 1788. — 20» Tarara, un de
ses plus beaux ouvrages. — 21o // RitraUo, à
Naples, 1788. — 22* L'Inglese stravagante,
1789, à Bologne.— 23'' Il Gatto, 1789, à Bresda.
— 24" La Morte di Giulio Cesare, 1789, à Ve-
nise. — 25" VArtninio, 1790, à Florence. -—
26" La Dama bizzarra, à Rome, 1790. —
27" Cajo Ostilio, à Rome, 1791. — 28" Agar,
oratorio, à Venise, 1791. — 29"/o(M, oratorio,
1791. —30" llfinto Astrologo, 1792. — 31" Za
CaprUxiosa ravveduta^ i793. — 32" VOlan-
dese in Venezia^ en 1784. — 33" jLo Strava-
gante ^ 1795. Vers 1796, Bianchi se rendit à
Londres, où il écrivit, en 1797, Zenobia; dans
la même année il donna Inezde Castro, pour
M* Billington, et ensuite Aci e Galatea, La Se»
nUramide fut écrite, en 1798, pour la signora
Banti, et, l'année suivante, Bianchi donna Mérope,
le meilleur de ses ouvrages. Le style de ce com-
positeur est gracieux, mais n'a rien d'original.
Ce n'est qu'une imitation de la manière de Pai-
siello et de celle de Cimarosa. De tous ses opéras,
le seul qui ait été représenté à Paris est La Vil-
lanella rapita, joué d'abord, en 1790, au théâtre
de Monsieur, et repris en 1804 et en 1807. Bianchi
avait écrit un traité théorique sur la musique,
qu'il envoya à Paris pour être soumis à l'examen
de Lacépède , de Ginguené et fie M, de Prony,
lorsque la paix d'Amiens eut ouvert les commu-
nications entre la France et l'Angleterre ; mais la
guerre étant sur le point d'être déclarée de nou-
veau, le manuscrit, fut renvoyé à son auteur. Cet
ouvrage a été confié par sa veuve (plus tard
MmêLacy) à l'éditeur du Quarterly musical
Beview, avec la permission d'en publier des
extraits, qui ont paru, en effet, dans ce journal, en
commençant au vol. II, pag. 22. Bianchi est mort
à Bologne, le 24 septembre. 1811. M. Cafii croit
que ce fut à Londres qu'il cessa de vivre dans '
une situation peu fortunée; mais il a été mal in-
formé.
Un autre compositeur plus ancien, noouné
Francis Bianchi, et qui vécut vraisemblable-
ment dans le dix-septieme siècle, a écrit un ora-
torio latin qui a pour titre : Sacrificium Abrahœ^
actio sacra cum quatuor vocibus, et instru-
mentis. Une copie de cet ouvrage est dans la
bibliothèque du Conservatoire de Naples, et une
autre dans la collection de l'abbé Santiui à Rome.
BIAMGHI (Adamo), né en 1764, à Bergame,
premier ténor de la basilique de Sainte-Marie-
Mijeure de cette ville, était âgé de vingt et un ans
lorsqu'il fut attachée cette chapelle en 1785. Ce
chanteur fut estimé pour la pureté de son intona-
tion et l'expression qu'il mettait dans son chant.
11 a chanté avec succès sur les principaux théâtres
de l'Italie et de Tétranger. En 1791, Use fit enten-
dre avec beaucoup de succès, à Vienne, dans Topera
La Morte di Cleopatra, en concurrence avec
Rubinelli, et deux ans après à Bologne, dans La
Morte di Semiramide, avecCrescentini. En 1804,
il fut appelé à Paris pour chanter au théâtre de
la cour à l'occasion du couronnement de Napo-
léon. Peu de temps après il se retira dans sa ville
n^ale, et continua d'être attaché à l'église Sainte-
Marie-Migeure, en qualité de premier ténor. Une
étroite amitié l'unissait au maître de chapelle
de cette église, Simon Mayer. Le 1"' août 1835,
l'anniversaire de cinquantjB ans de services de
Bianchi dans cette chapelle fut célébré par une
messe daus laquelle il chanta encore , à l'âge de
soixante-onze ans.
BIANCHI (Artoimb), chanteur et composi-
teur, naquit à Milan, en 1758, et y fit des études
de chant, d'harmonie et de. contrepoint. Après
avoir chanté à Gênes, à Hanovre et à Paris, avec
les boufTons du théâtre de Monsieur, il entra au
service du prince de Nassau, en 1792, et l'année
suivante il alla à Berlin , où il fut engagé an
théâtre national. Ne connaissant la langue alle-
mande que d'une manière imparfaite, Bianchi
ne joua que dans de petits intermèdes italiens tels
que l*Avaro, Il Maestro di cappella, de Haf du,
// Calzolaro de Cimarosa, et quelques autres
ouvrages semblables ; mais ces pièces, écrites
dans le style simple de la musique italienne de
cette époque, eurent peu de succès dans une ville
où l'on était accoutumé à la manière vigoureuse
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^406
BIANCHI -. BIANCniNI
de l^Éeole ailamaodey et Blanchi rompit son enga-
gement, après avoir fkit représenter son opéra
d'Àlciney le le féTrier 1794. 11 fut plus heureux
à Hambourg, en 1797, et peu de temps après il
aUa à Breslau , 6à il chanta tes mêmes intermèdes
. qu^à Berlin et à Hambourg. Il y fit jouer un petit
opéra de sa composition intitulé : Fileno e Clo-
rinda; puis f en 1798, il visita Dresde, Leipsiclc
et Brunswick. Au commencement de Tannée 1800
il retourna en Italie; depuis lors on ignore ce
qu'il est devenu. Outre les deux opéras qui
ont été cités précédemment, on connaît de sa
composition : \o Douze chansons françaises; Ber*
lin, 1795; — 2» Douze ctiansons françaises avec
piano; Hambourg, 1796. — 3' Etrennes pour les
dames, douze chansons italiennes, avec piano et
guitare; Hambourg, 1798.
BIANGHI (Jacques), clianteur italien et pro-
fesseur de chant à Londres, vers 18uo, était né
à Arezzo, en 1768. Il a*est fait connaître comme
compositeur par les ouvrages suivants : lo Sei
duetti a soprano e contralto con ace. di cemb,
op, 1; Londres, 1799. — ifiSei canzonette con ace,
di arpa o cembalo, op. 2 ; ibid. — Z^ The cete"
brated fughe in II Consiglio imprudente ; ibid.
— 4* Ode upon the King's providential protec-
tion Jrom assassination; Londres, 1800. »
5* Ariette italienne, op. 4; Vienne, 1803.
BIANCUI ( EuoDORo), ténor de quelque mé>
rite, naquit le 6 mai 1773 à Gividate, dan$i la pro-
vince de Bergame. 11 était encore enfant lorsque
ses parents allèrent s'établir k Palazzolo, près de
Brescia. Doué d^beureuses dispositions pour' la
musique, il en apprit les éléments, y compris ceux
de l'harmonie, sous la direction de son père, assez
bon organiste. Plus fard il se rendit à Naples et
reçut de Tritto des leçons de contrepoint. Ce fut
aossi dans' cette Tille qu'il apprit l'art du chant
et qu'il fit ses débuts au théâtre. Il s'y trouvait
encore, lorsque Tarmée française fut ol>ligée d'é-
vacuer le midi de lltalie, en 1799, et il écrivit
une cantate à cette occasion, pour célébrer le re-
tour du roi Ferdinand IV dans la capitale de ses
États. C'est dans cette même année que Blanchi
commença à se faire entendre sur les tiiéàtres
principaux de lltalie. En 1 803, il chanta au tlié&tre
de la Seala, k Milan, pendant toute la saison.
Engagé à l'Opéra Italien de Paris, il épousa dans
cette ville W^ Crespi, prima donna ^ d'une
beauté supérieure à son talent. De retour en Italie,
il fut engagé pour le printemps et l'automne de
1809à toScato de Milan. En 1812, il était à Fer^
rare, où Rosaini écrivit pour lui un rôle dans son
Ciro in Babilonla. Au carnaval de 1814, ce
compositeur écrivit encore pour lui dans son
Awretiano in Palmira, et, en 1819, dans
Eduardo e CrisHna, è Venise. Quelques années
après cette deroière époque , Blanchi a quitté le
tliéfttre, et s'est éUbli à Milan, où il a fondé une
école decbant. Au nombre des élèves qui s'y sont
formé?, on remarque le ténor russe IwanofT. Dans
l'été de 1836, Bianchi s'est retiré à Palazznolo,où
s'était passé le temps de sa jeunesse, et y a vécu
dans le repos. Sa femme, Caroline Crespi (fille
de la prima donna Louise Crespi , qui mourut
k Milan an mois de mars 1824, à l'âge de dn-
quante-qnatreans), lui a donné une fille, José-
phine, et un fils, AngelOf qui tous deux ont col-
tivé l'art du chant. On a de cet Angelo Bianchi,
troisairs pour soprano^ avecacc. de piano ; Milan,
Ricordi.
BIANCHI (Josbph), compositeur et chef
d'orchestre* né à Florence, a fait jouer au tliéfttre
de Spoiette, dans l'été de 1842, RomUda ed
Ezelinda, opéra en deux actes dont il avait écrit
la musique, et qui fit une lourde chute.
Un autre artiste , nommé Joseph Bianchi , a
chanté comme ténor sur les théâtres de la Lom-
bardie, à Gênes, à Florence, et à Berlin, pen-
dant les années 1842 à 1846. Il existe aussi une
basse-chantante du nom de Bianchi, qui s'est
fait connaître dans le même temps sur les théâtres
de la Haute-Italie.
BIANGHINI (DoaiRiQiJB), célèbre luthiste
du seizième siècle, fut appelé communément
Il Rossetlo, parce quil était roux. Ses compo-
sitions pour lé luth ont été publiées sous les titres
de Intabolatura di lauto t Venise, in-4* obL;
et Madrigali e canzon.francese^ napolitane et
àalli. Ub. 1. Venise, Ant Gardane, 1&46, ^1-4"
obi.
Un autre luthiste du seizième siècle, appelé
Bianchini (François), a fait imprimer une 7*a-
bulature de lutz en diverses formes de fan-
taisies, chansons, psalmes , basses- danses ,
pavannes et gaillardes; Lyon, par Jacques
Moderne (s. d.),in-4* obi.
BIANCHINI ( JeanBaptistc), compositeur
de musique d'église, né à Rome vers le milieu du
dix-septième siècle, fut nommé maître de chapelle
de Saint- Jean de Latran, au mois d'avril 1684,
et en remplit les fonctions jusqu'à sa mort, qui
eut lieu au mois de septembre 1708. Ses ouvrages,
qui consistent en messes et motets à quatre,
cinq, six et huit voix, sont en manuscrit
BIANCHINI (Frakçois), savant iUlieo,
naquit à Vérone le 13 décembre 1062. H fit ses
études dans sa patrie et k Bologne, et fut reça
docteur en théologie à l'université de Padooe;
puis il se fixa à Rome, en 1688, et fut pourvu
de plusieurs canonicats et bénéfices par les papes
Alexandre VtU et Clément XI : ce dernier le fit
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BlANCHINl — BIBL
407
«OD camérier. bmocentXIlI, qui succéda à Clé-
ment XI, nomma Biancliini référendaire dm si-
gnatures pontificales et prélat intime ou domesti-
que. 11 partagea presque toute sa tie entre ses
travaux sur Tastronomie et Pétode de Tantiquité.
Une hydropisie causa sa mort, ie2 mars 1729.
On a de ce savant une dissertation {MStliume,
imprimée par les soins de Joseph Biancbini , son
neveu, et intitulée : De tribus generibus instru-
menlorum musicx veterum or^anica?; Rome,
1742, in-4*. On y trouve quelques recherches
curieuses, mais où Térudition brille plus que le
savoir en musique. On a sous le ndm d^Alessan-
dro Mazzolini, VUa di Francesco Bianchini,
Veronese; Vérone, t73ô, in>8*.
BIANClAftDl (PR4tiçois), né à Casola,
cliAteaii de Sienne, dans la seconde iboitié du
seisième siècle, fut académicien inironatOr et
maître de chapelle de la cathédrale de Sienne.
Le Père Ugurgieri Azzolini {Pompe Sanesi^
part. 2, (it. 22, n» 7) assure que ce musicien
mourut à TAge de trente-cinq ans. Ses princi-
paux ouvrages sont : !<> Trois livres de motets k
quatre, cinq, six et huit voix; Venise, Gardane,
1696-1607.^2*^ Quatre livres de motets à deux;
trois et quatre voix, avec orgue; 1599-1608. —
3® Trois livres de motets sans orgue; Venise,
Oardane, 1600. — 4<» Deux livres de messes
k quatre el huit voix, sans orgue; Venise, Gar-
dane, 1604-1605. — b'* Salmi a quatlro vodi
Venise, 1604. Piltoni, dans ses notices manus-
crites sur les contrapuntist&% , dit que Bien-
ciardi ftit un organiste très-habili'. Banchieri
{Jdoderna pratica mu5fca/e, Venise, 1613) cite
aussi ce maître comme uu des preuiiers auteurs
qui ont écrit sur la basse continue, et le nomme
à cet égard conjointement avec Louis Viadana et
Agazzari. Voici comment il s'exprime: Ludovico
Viadana f Francesco Bianciardi, e Agostino
Agazzari soavissinU compositori d^ nostri
tempi : hanno questi doUamente scriUo il
modo che deve tenere Vorganista in sonore
reitamente sopra il basso continua, segMente,
<f baritono, che dire lo vogliamo. On ignore
<|iiel fat le titre de Touviage de Bianciardi dont
Banchieri parle dans ce passage.
BIANCONI (JEàR- Louis), philosophe et
ov^ecin, naquit k Bologne, le 30 septembre
1717. Ayant été reçu docteur en médecine en
1742, et membre de Pinstitut de Bologne Tannée
suivante, le landgrave de Hesse-Darmstadt ,
prince et évèque d^Augsbourg, l'appela auprès
de lui en qualité de médecin. Bianconi resta
six ans dans cette cour, el se rendit, en 17^,
à celte de Dresde, où Auguste III, roi de
Pologne, le nomma conseiller antique , Tadmit
dans son intimité, et remploya dans diverses
missions importante». En 1764, ce prince ren-
voya à Rome en qualité de ministre résident 11
mourut subitement à Péronse, le f janvier
1781. Bianconi adressa à son ami, le célèbre
marquis Maffei, Due lettere di Fisica, Ve*
nise, 1746, in -4», dans lesquelles il traite:
délia diversa velocila del suono. Un extrait
en allemand de cet opuscule a paru dans le
Magasin d* Hambourg, tom. 16, p. 476*485 .
BIASI (...). Un compositeur de ce nom, né
vraisemblablement en Sicile et élève de Rai-
mondi, a fait représenter au thé&tre de Messine ,
pendant le carnaval de 1H42, un opéra bouffe
intitulé s Martino primo délia scala.
BIBEK (François- Henri de), écuyer tran-
chant et maître de chapelle de l'archevêque de
Salzbourg, naquit vers 1638 à Warlenberg, sur
les frontières de U BohAme. Virtuose sur le vio-
lon, il charma par son talent Pempereur Léo-
pold 1*% qui l'anoblit et lui donna une chaîne
d'or. Les princes Ferdinand-Marie et Maxim!-
lien-Emmanuel de Bavière ne le traitèrent pas
moins bien, et rattachèrent k leur cour Cet ar-^
liste mourut à Salzbourg, en 1698, à Tftge de
soixante ans. On a publié les ouvrages suivants
de sa composition : 1** Six sonates pour le violon
avec basse continue ; Salzbourg, 1681, in-fol.
gravé. — 2* Fidicinium sacro-pro/anum, con-
sistant en doioEe sonates à quatre et cinq parties,
in-fol. — 3« Harmonica artificioso-ariosa in
septem partes vel partilas distributa, pour
trois instruments, Nuremberg , in-fol. ; gravé.
~ 4° SonatSB dux tam aris quam aiilis ser-
vientes partit. 9; Salzbourg 1676, in-fol. — 5*
Vesperx longiores ac breviores, una cum
litaniis Laurelanis a quatuor vocibm^duobus
violin. et duabus violis in concerto. Additis
quatuor vocibus ineapelld atque tribus trom»
bonis ex ripienis desumendis ad libitum;
Salzbourg, 1693, In-fol. Le portrait de Biber a
été gravé en Allemagne, lorsqu'il était dans sa
trente-sixième année.
BIBERG (...), Suédois, éUit étudiant à
Tuniversilé d'Upsal, lorsqu'il y soutint une
thèse sur la nature dn son, sous la pr<^sidence du
recteur Samuel Klingenstjerna. Cette thèse a été
publiée sous ce titre : Disputatio de sono; Up-
sal, 1742, in.4*.
BIBL (Anomé), organiste de l'église métropo-
litaine de Saint-Étienne, à Vienne, est né dans
cette ville, le 8 avril 1807. Élève d'Emmanuel
Aloys Fcerster, il a appris de ce maître le
piano, l'harmonie et le contrepoint. Bibl est
considéré comme un des meilleurs organistes
de TAllemagne méridionale. Laborieux artiste, il
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406
BIBL -^ BIECHTELER
a pablié en peu d^années beaucoup d'œuTres de
musique d'égiiae et d*orgue, parmi lesquelles
on remarque : I. Mobiqob d^Orgub : i* 12 Préludes
pour Tusage des messes solennelles 'allemandes,
op. 3; Vienne, Diabelli. — 2* 32 Versets pour
l'orgue, op. 7 ; ibid. — 3* 32 Cadences pour
Torgue ou le piano, op. 10; ibid. — 4* 3 Prélu-
des faciles pour Porgue, op. 11 ;ibid. — 5* Pré-
ludes à Tusage des fêles du culte catholique, op.
12, en 2 parties; ibid. -^ 6* 3 Préludes pour
orgue ou piano, op. 13; ibid. — 7* 3 Préludes
pour l'orgue, op. 15; Vienne, Haslinger. —
8* 20 Préludes pour les messes de Bequiem,op.
16 ; Vienne , Diabelli. — 9° Fuguo (en ut) , op.
17; ibid. Cette fugue a été reproduite par Kœr-
ner dans la troisième partie de son PosUudien-
Buch. — 10* Prélude et fugue sur le thème :
Tidi aquam, op. 23; ibid. — 11* Deux fugues
tirées des compositions d'église d^Albrechtsberger;
Vienne, Diabelli. — 12* Deux fugues sur des
thèmes des compositions religieuses de Pretndl ;
ibid. — II. Musique d'Églisb : 13o Salve Regina
à 4 Toix et orgue, op. 5; Vienne, Mechettl. —
14** 3 Ave Maria idem, op. 6 ; ibid. — 15*
Deux Tantum ergo à 4 Yoix et orgue, op. 8 ;
Vienne, Diabelli. — 16* Graduel : in te Domine
speravi , à 4 voix , 2 violons, alto , Tiolonoelle,
contrebasse et orgue, op. 9 ; ibid.— 17* Offertoire
{Lmtamini in Domino) pour ténor solo, choeur,
2 Violons, alto, violoncelle, contrebasse, orgue,
2 hautbois, 2 trompettes, trombones et timbaU
les, op. 18; ibid. — 18* Graduel (Ave Maria),
à 4 Toix, 2 violons, alto, Tiolonoelle, contre-
basse, orgue obligé, 2 clarinettes et 2 bassons,
op. 19; ibid. — 19* Messe à 4 voix, 2 violons,
alto, basse, 2 clarinettes, 2 cors, 2 trompettes,
timbaUes et orgue, op. 20; Vienne, Haslinger.
— 210 Tantum ergo pouf soprano , chœur et
orchestre, op. 21. ibid. — 22» Tantum ergo
(en mi bémol) pour contralto solo, chœur et or-
chestre, op. 22 ; ibid.
A BICIIE- LATOUR ( Acbille-Laureiit ) ,
compositeur et littérateur-musicien , est né à
Bordeaux, le 8 novembre 1816. Admis au Con-
aervatoirode Paris, ie 18 octobre 1838, il y soi-
vit les cours préparatoires de contrepoint pro-
fessés par MM. Millaut et Elwart ; puis il devint
élève de Haievy pour la composition. Après six
années employées à ces études, il sortit du Con-
servatoire le 6 novembre 1844. En 1841, l'Ins-
titut historique de Paris lui a décerné une mé-
daille d'or, pour son mémoire sur celte ques-
tion : Déterminer Vordre de succession d'après
lequel les divers éléments qui constituent la
musique moderne ont été introduits dans la
composition ; signaler Icscauses quiont donné
lieu à cette introduction. Ce mémoire a été
mséré dans le recueil de rinslitot Hiatorkpie, et
publié séparément, Paris, 1847, ni-8* de 32
pages. On trouve une analyse de ce mémoire
dans la Revue et Gazette musicale de Paris,
9"e année, n* 18, p. 192-193» par M. Maorice
El DE AU (Dominique), violoncelliste an théâ-
tre Italien de Paris, fut élève de Triklir, pre-
mier violoncelliste de la cour électorale de
Dresde* auquel il a dédié, en 1809, des airs va-
riés et dialogues. Ses autres ouvrages consistent
en six duos pour violon et violoncelle, op. 1 et
2, Paris, 1796; une symphonie à grand orches-
tre, n* 1, Ibid.; trois grands divertissements
concertants pour violon et violoncelle; une
grande et nouvelle méthode raisonnée pour
le violoncelle, Paris, 1802; un thème varié pour
violoncelle avec orchestre ; un air écossais varié
avec quatuor; des duos fadies pour deux violon-
celles, et quelques autres productions .du même
genre.
BIDERMANN (Jbah-Gottueb ou Théo-
PB ILE), était étudiant à runiversité de Frieberg;
lorsqu'il publia le programme d'une thèse intitulé :
De Fora^éomu^o. Frieberg,sans date (1768),
in-4* de 8 pages.
BIDON (....), compositeur français, vivait
vers la fin du quinzième siècle ou au commen-
cement du seizième. U fut chantre de la cha-
pelle pontificale, sous Léon X, comme on voit par
ces vers macaroniques de Théophile Folengo,
connu sous le nom de Merlin Coccaie (Maca-
ron., lib 25. Prophetia),
O Félix Bldo, Carpentras, Silvaque Broier,
Vosqne Léonin» caotorom squadra capellx,
Josquiol quoDiam cantus frisolabitis tUos,
Qnos Deus ausoultans cœlum monstrabi t apertum.
Etc., etc.
Les ouvrages de ce musicien sont restés en
manuscrit.
BIECHTELER (BbnoIt), fut, au commen-
cement du dix-huitième siècle, professeur au con-
vent de Wiblhigen, prèsd'Ulm, et passa ensuite»
en qualité de maître des enfants de cliceur, dans la
collégiale de Kempten. Parmi les ouvrages qult a
publiés, on connaît les suivants : 1* Six messes
brèves, dont une pour les morts, in-fol. — 2« Vax
suprema Oloris Parthenii, quater vigeties
Mariam salutantis in voce, chordis et organo
per consuetas eccUsiaB antiphonas, videlieet
sex Aima redemptoris, sex Ave regina cœlo-
rum, sex Salve Regina; altematim voce sola
a canto vel alto decantandas, vel cum organo
concertante solum, vel cum violino et basso
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BIECHTELER — BIEL
409
gêner ali ordinario; Augsbourg, 1731, in- fol.
BIEDENFELD (Le baron de), est auteur
d*oii livre qui a pour titre : Die Kœmische Oper
der Italieneft der Frantasen und der Deuts-
cken. Ein fiiie/Uiger Blick in die Welt, wie He
vforund isi (ropéra comique des Italiens, des
Français et des Allemands, elc.); Leipsick,
Wei(^, 1842, iii-8o. On n'a point de rensdgne-
nents sur Pécrivain auquel on doit cet ouvrage.
BIEDERMANN (Jacques>, jésuite, né
à Ehingen en Suède, enseigna d'abord la philoso-
phie à Dillingen, et ensuite la théologie k Rome.
Il est mort dans cette dernière ville, le 20 août
1039. On a imprimé sous son nom, après sa mort,
un livre intitulé : UtoptOySeu Sales musiei, gtit-
hus Itidicra mixtim et séria denarrantur ; Dil-
lingen, 1640 Jn- 12. J'ignore quelle est la nature
de cet ouvrage.
BIEDERMANN (jEAif-TnéopaiLB), recteur
à FHeberg en Misnie, naquit à Naumbourg, le
5 avril 1705. Après avoir fait ses études dans
l'Université de Wittemberg, il obtint, en 1717, la
place de bibliothécaire de la ville. Il retourna à
Naumbourg» en 1732, pour y diriger Técole pu-
blique, et, en 1747, il passa à Frieberg, en qualité
de recteur. Ce savant mourut le 3 août 1772. Au
nombre de ses *ouvrages on trouve celui-ci :
De Vita musica ad Plauti Mostellariam, act.
m, Se. Il, V. 49; Frieberg, 1749, in-4° d'une
feuille. Biedermann a rassemblé dans cette dis-
sertation tout ce qui a été dit de plus dur contre
la musique et les musiciens. Il en résulta pour
lui une polémique qui lui causa beaucoup de
chagrins. Le premier écrit dans lequel on Patta-
qua fut un petit ouvrage anonyme intitulé :
Aufrichtige Gedanken ûàer Johann Gottlieb
Biedermann*s Programma De Vita mitsica
undder darûber gefqllten Urtheile (Réfleiions
sincères sur le programme De Vita mtuica de
J. 6. Biedermann, etc.); St.-Gall, 1749, in•4^
Biedermann répondit à son antagoniste dans un
écrit de deux feuilles, sous ce titre: Abgenœtkigte j
Ehrenrettung wider die unverchàmten Lxs- \
terungen ûber eine Einladungsschryt : De '.
Vita musica ( Apologie contre les médisances |
effinontées d'un ennemi, sur un écrit intitulé : De i
Fitomustca, etc.) ;Leip>^ick, 1750, in-4o. Mat- ,
theson Tattaqua de nouveau dans une brochure
qui a pour titre : Bewœhrte Panaeea, als eine \
Zugahe zu seinem musihalischen Mithridat '
Uberaus heilsam wider die leidige Kachexie |
irriger lehrer, schwermûthiger Verœchterund ,
' gottloser Schœnder der Tonkunst. Erste
Dosis; Hambourg, 1750, in-S"* (Panacée, etc., |
etc., pour guérir les détracteurs de la musique, !
première dose). Biedermann fit une seconde ré- !
pense intitulée : Naehgedanken ûber sein Pro-
gramma De Vita musica, etc., etc. Frieberg,
1750, in4«. (Nouvelles réflexions sur le pro-
gramme De Vita musica). Peu de temps après
parut un autre pamphlet sous ce titre : Verthei-
digung rechtmâssige, wider die gruben Lâs-
terungen welche fferr M, Joh, Gotll, Bie-
dermann, in seinem Programma De Vita mu-
sica unverschûmter augetham (Défense légi-
time contre les grossières injures que M. Jean-
Théophile Biedermann a publiées impudemment
dans son programme De Vita musica); in
Deutsehand (en Allemagne), 1750, in«4o. Le plus
violent de tous les éerits publiés contre Bieder-
mann, à cette occasion, a paru sous le psei^donyme
Stef/en Fidetbogen (1), et a pour titre : Sends-
chreiben an N. J, G. Biedermann, rector zu
Frieberg, sein Programma beireffend De Vita
musica (Lettre à M. J. G. Biedermann , recteur
à Friel)erg, concernant son programme De Vita
musica); Prague (s. d.),in-4o de 15 pages. L'au-
teur de cette diatribe prend le \Mreà' Étudiant de
V Université de Prague. Enfin, Frédéric Gotthilf
Freitag, bourgmestre de Naumbourg, a dirigé
contre le programme de Biedermann un pamphlet
intitulé: (^idsitmusice viverellésih, 1750,
in-4*. Les journaux du temps furent remplis de
cette querelle, donton peut voir les détails dans le
premier chapitre de V Anleitung zur musika»
Uschen Gelahrtheit (Introduction à la science
musicale), d*Adlung. On'trouve la vie et le ca-
talogue exact des ouvrages de Biedermann dans
les VitœpMlologorumde Haries, ainsi quedana
Péloge intitulé Memorid Joan, Gottt. Bteder-
manni, par D. Gotthielf-Jean Hûblék-. Frieberg,
1772, ui-4».
BIEDERMANN (...)> receveur de bailliage,
au château de Beichlingen, en Thurioge, vers
1786, s'est fait connaître par la grahde habileté
qu'il avait acquise sur un instrument commune!
méprisé, la vielle. Il était parvenu à en jouer
avec une perfection inconnue jusqu'à lui, et que
personne n'a été tenté d'imiter. Il possédait plu-
sieurs vielles perfectionnées qui avaient été cons-
truites sur ses plans,
BIEGO (Paul), compositeur dramatique, né
à Venise, vers le milieu du dix-septième siècle,
est connu par les opéras suivants de sa composi-
tion : Ottone il Grande, représenté en 1688 ;
Fortuna Ira le disgrazie; Pertinace, en 1689.
BIEL (JBAHCHRisTOPnB), pasteur à l'église
Saint-Uldaric et Saint-Jean de Brunswick, a fait
insérerdans le troisième volume ûe&Miscell. Lip-
siens, nov. un écrit intitulé : Diatribe phUoto-
(1) Ftdetbogên slRnifle à la lettre archet de eordet, oo
arcbet de violon.
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4tO
BIEL — BIEREIGE
gica de voce Selah, Il est question dans cette
dissertation d'une inscription de psaume qu*on
croit relatîTe à la mosique lies Hébreux.
BIEL (Charles). Un musicien de ce nom,
Allemand de naissance, s*est fait connaître Ters
1820 par quelques œutres de musique instru-
mentale qui consistent principalement en varia-
tions et danses pour le piano. Ces légères pro-
duction5t ont été publiées à Leipsick et à Dresde.
BIELATI (Alexandre), compositeur dra-
matique, né à Gènes, a fait représenter, en t84i,
dans la petite ville de • Saint-Pierre d'Arena
(Piémont), Il ConscrUto , opéra bouffe de sa
composition qui a obtenu un brillant succès. Le
même artiste avait alors en portefeuille, un autre
opéra intitulé Ett&re Pleranuuca, qui ne paraît
pas avoir été représenté. On a publié de lui des
variations pour piano sur un thème de l'opéra
Scaramucda; Milan, RioordI; et des varia-
tions pour piano et violon sur la ballade de
Lueresia Borgia, ibid.
BIELING (François-Ignacb), néà Yiel, fut
nommé organiste du chapitre de Kemplen , en
1710. 11 composa beaucoup de musique d'église,
qui fut estimée en Allemagne, de son temps. On
place l'époque de sa mort, en 1757. On n*a im-
primé de lui que les ouvrages suivants : 1* Six
ariettes dans le style moderne à Vusage de
tous les twips, op. 1; Augsbourg 1720, in-fo-
lio. — 2« Six litanies de la F. M, et deux Té
Deum a quatre voix, avec accompagnement
d'instruments à cordes et à vent, ibid. 1731,
in-folio.
BIELING (JosBPfl), flisetélèvedu précédent,
naquit à Kempten, en 1734. Après avoir commencé
ses études musicales sous la direction de son père,
il fut envoyé à Salzbourg, pour se perfeelionner
dans l'école de Léopold Mouri, et ses progrès
furent si rapides, qu'en 1755 il fut appelé à
Kempten pour y succéder à son père dans ses
fonctions d'organiste. Dans ta suite, il fut nommé
directeur de la chapelle du chapitre. Il vivait en-
core en 181 1 , et quoique l'âge eAt diminué la
légèreté de ses doigts, il avait un talents! solide,
que les amateurs se rendaient en foule à l'église
|)our l'entendre, lorsqu'il toochait l'orgue. Il a
beaucoup écrit pour l'église et pour son instru-
ment, mais aucun de ses ouvrages n'a été pu-
blié.
BIEN^IHÉ (...), horloger mécanicien à
Amiens, naquit dans cette ville d'une famille
honorable dont le chef était entrepreneur de bâ-
timents. 11 inventa, en 1824, un nouveau mé-
tronome basé sur les mêmes principes que ceux
du métronome de Maélzel, mais dont les modifi-
cations de mouvement se réglaient par une ai-
guille mobile qui se plaçait aux divers degrés de
vitesse marqués sur un cadran. Ce ooétronoroe
avait un mécanisme particulier qui faisait enten-
dre les temps forts des mesures à deux, à troi^,
à quatre temps, à six-huit, etc., à volonté. Une
description de cet instrument, avec l'approbation
du Conservatoire de musique et les appréciations
des journaux, a été publiée sous ce titre : Notice
du métronome perfectionné de Bienaimé;
Amiens, Ledieu-Canda, 182S, in-8*.de le pages.
Le prix élevé doucette machine a nui à son succès.
BIENAIME (PAUL-ÉniLE), de la même fa-
mille que le précédent, et professeur d'harmonie
et d'accompagpement pratique au Conservatoire
de musique, né à Paris le 7 juillet 1802, apprit les
éléments de la musique à la maîtrise de laeailié-
drele, puis fut admis comme élève au Conserva-
toire, et suivit un cours d'harmonie, sous la direc-
tion de Dourlen. Devenu élève de raulenr de cette
notice pour le contrepoint, il se distingua dans
ses études par son aptitude pour cette science, et
obtint le premier prix au concours par la compo-
sition d'une très-bonne fugue à quatre parties, en
1825. Une des places de professeurs d'Iiannonie
et d'accomfwignement étant devenue vacante aa
Conservatoire, en 1828, M. Bienaimé fut appelé à
la remplir, et depuis lors il afofmé beaucoup de
bons élèves. Pendant plusieurs années, M. Bien-
aimé a été maître de chapelle de l'église métro-
politaine de Paris. En 1844, il a publié un bon
ouvrage d'un genre, neuf, sous le titre de On-
yuanle études d'harmonie pratique; Paris,
Troupenas, 1 vol. grand in-4". Ce livre, adopté
pour l'enseignement dans les conservatoires de
Paris, de Bruxelles et de Liège, est un recueil
de basses dnffrées tel que ceux de Fenaroli et
du P. Mattel ; mais son objet est plus étendu,
en ce que les basses d'un certain nombre d'exer
cices sont conçues dans le système de Phar-
monie moderne, avec toutes ses altérations et
combinaisons de tout genre. Il en résulte que
M. Bienaimé, ayant voulu représenter toutes
les circonstances harmoniques par des chiffres
et des signes accessonw, a dû multiplier ceux-ci.
BIERBAUM (Chaétiem-Jbah), professeur
de musique à Bonn, a fait imprimer un petit
traité des éléments de cet art sous ce titre :
Kurzer Leitfaden zum Vnterricht im Gesâage
fur Elementarsehulen (Guide abrégé ponr IMns-
truclion dans le chant, à l'usage des écoles pri-
maires). Bonn (s. d.), 1846, in-12.
BIEREIGE (Jban), organiste à Yollaberg,
bourg près d'Eisenacli, dans la Tluiringe, occu-
pait ce poste vers 1620. En 1622, il fut nommé
organiste et second professeur au collège de Moi-
hausen. On a de lui : l» Motetta, etc., à huit voix.
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BIEREIGE — BIEREY
411
Krfôrt, 1620. — V Mmlkaliicken Kirchen-
freude^ consistant en Tingt-cinq pièces à cinq ,
fiix et liiiit Toix, lr« partie; ErfQrt, 1622.
BIEREY (Gottlob-BenoIt), diredenr de
musique au th^^Atre national de Breslau , naquit
à Dresde 16 25 juillet 1772. Son père, professeur
«Je musique dans cette Tille , lui donna les pre-
mières leçons de chant, lui fit apprendre le tioIod
et le hautbois, et lui fil donner des leçons d'har-
monie et de composition par le directeur de mu-
sique Yeinling. Toutes ses études occupèrent le
jeune musicien jusqu^à Page de dix-sept ans.
Après avoir dirigé la musique de plusieurs troupes
d'opéras ambulants, Bierey se rendit à Vienne au
mois de juillet 1807 ; il y fut chargé d'écrire la
musique de Topera intitulé Wladimir, joué le 1
25 novembre de cette année. Précédemment il
avait composé deux autres opéras sur des livrets
de Breszner; Der Schloftrank (le soninirère),
et Rosette, L'ouvrage donné à Vienne par Bierey
fut l^objet de grands éloges et de critiques assez
vive<(; len^nltat en fut toutefois avantageux pour
l'artiste, en ce qu'il lui procura son engagement à
Breslau, comme directenr de musique et maître
de chapelle. Il alla occuper sa nouvelle position
au mois de décembre 1807. Pendant vingt ans il
remplit ces emplois, et s'y montra compositeur
laborieux , artiste zélé et directeur de musique
«xcetlent. En 1824, il prit la direction du théAtre
de Breslau ; mais fatigué par^iies travaux mul- i
tipliés, il y renonça au commencement de l'année
1828, et se démit aussi de ses fonctions de di-
recteur de musique. 11 mourut à Asthma, près de
Breslau, le 6 mai 1840, à l'âge de soixante-huit
ans. Outre les opéras cités précédemment, Bierey
a écrit tous ceux dont les titres suivent : t* le
chasseur de Chamois. La musique de cetou vrage
«st facile et légère; le sujet est bien rendu, la
mélodie est gracieuse et l'instrumentation élé-
gante. Le sextuor final est rempli d'expression .
— 2o La Fille invisible , en un acte. — ^ Le
Règne de la Force. — 4* V Amour dans le
camp, en un acte. — 5" Phatdon etNaïde. —
^o le Voleur de pommes, de Breszner. — 7o />
Marché de femmes , un acte, de Herklots. — -
8* Rira Ifien gui rira le dernier, de Grosmaon.
^ 9« Jery et Bàtely, de Gœthe. — lO* La Mé-
chante femme, de Herklots. .— Il** J^s Candi-
dais de KaSfka, en un acte, eu 1798. -- \V^ Le
Pays de V Amour ^ en 1798. ^ 13* la FilU des
Fleurs, texte de Bochlitz, en 1802. La par-
tition pour piano de ee joli ouvrage a été publiée
à Leipsick, chez Breitkopf et Httrtel. — -
14* Clara, duchesse de Bretagne, en trois actes,
texte de Breszner, représenté en 1803, à Leipsick.
— 15* La Surprise, opéra en un acte, représenté
au théâtre de Breslau, le 12 octobre 1809. —
160 Elias Rips Raps, en un acte, texte de
Haeser. Cet ouvrage, joué à Breslau en 1810,
décèle une verve comique peu commune. —
17* Les PanUn^fles, en un acte, joué à Vienne
en 1810. — 18» Pyrame et Thisbé, — 19» La
Forêt enchantée. — 20«» £« Trompeur trompé.
— 210 La Querelle. — 32« Almazinde, opéra
en trois actes, représenté à Breslau en 1816. —
23» Les R^ouissances patriotiques, en deux
actes. — 24« Profit et gain, prologue*. — 25® Le
Sacrifice, en un acte. — 26^ Us Saxons au
camp, cantate. — 27* Le Sacrifice de Inhuma-
nité, idem. — 28* La Fêle du printemps, idem.
— 290 Le triomphe de Vomour, idem. —
30° Cantate sur la mort de Ferdinand de Bruns-
wick. — 31' la Fête des moissons^ cantate. —
32° VInverno ovvero la provida pastoretla,
cantate de Métastase. — 33** Le Marquis dans
Vembarras, ballet. — 34* Chosiirs pour Marie
de Montalban. — SS» Cliœurs pour le drame des
Bohémiens. — 36* La Bergère suisse, opéra de
Breszner. —37» Le Hasard, opéra en trois actes.
Les opéras de Bierey qui ont été publiés en par-
titions réduites pour le piano sont : La Fille
des Fleurs, Wlodimir, Le Trompeur trompé ,
La Bergère suisse. Le Bâtard, Elle Rips
Raps, Les Pantoufles, et La Querelle. Parmi les
autres compositions de cet artiste, on remarque:
— 1** Messe composée pour le prince Nicolas
Ksterhazy, a Vienne. — 2* Psaume latin. -^
3* Ostercantate , partition publiée à Leipsick ^
chez Br. et Hœrlel. — 4o Kyrie et Gloria
à 2 clKBurs avec orchestre ; ibid. — S» Des
marches pour orchestre et pour harmonie ; Bres-
lau , Fœrster. ^ 6« Deux oeuvres de sonates
faciles pour le piano ; Leipsick et Breslau. —
7» Introduction et variations sur la polonaise
d'Oginski; Bonn, Simrock. — 8* Plusieurs
marches pour le piano; Leipsick et Breslau. ~
— 90 Plusieurs recueils de chants avec accom-
pagnement de piano; Berlin, Leipsick et Breslau.
— 10» Grande symphonie arrangée pour piano et
violon; Brunswick, 1801. — H» Six ebanU de
francs-maçons en chœur; Leipsick, 1802. •—
12» Cantate funèbre pour la mort de Weiss;
Leipsick, 1805. On a publié un grand nombre
d'ouvertures, de marches, d'airs de danse et
d'autres morceaux tirés des opéras de Bierey,
pour l'orchestre, en harmonie, et arrangés |>our
le piano ou divers autres instruments. On a aussi
de lui une ouverture à grand orebestre pour le
drame Stanislas, une autre, pour celui de
Henri IV devant Paris, et uneonveHure mili-
taire dont U première partie exprime le calme
nocturne d'une ville, la seconde, une attaque ,
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412
BIEREY — BIGÀTTI
et la troisième, une marche funèbre. Cette der-
nière a été publiée à Leipsick, chez Br. et Hsr-
teL Bierey a laissé en manuscrit une instruction
fort étendue sur la basse chiffrée et l'harmonie.
L'estime dont il avait Joui pendant sa vie lui fit
rendre de grands honneurs à ses obsèques.
BIERMANN (Jean Hermann), fut orga-
niste à Niechemberg* vers 1720, et ensuite à Hil-
desbeim. Il a pnblié des cantiques sous ce titre :
Organographia specialU Hildesiensis , Hildes-
beim, 1738, in-i", quatre feuilles. Cet ouvrage
est de la bonne école.
BIFERI (François), ou BIFFERI, né à Na-
pies, en 1739; vint à Paris en 1767, et y publia:
Traité de la musique , dans lequel on traite
du chant, de V accompagnement , de la compo-
sition et de la fugue, Paris; 1770, in-fol. Il n'y
a point de plan dans cet ouvrage, et les exemples
en iiont mal écrits.
BIFFl (JosEPo), compositeur né à Cesano
dans le Milanais, vers le milieu du seizième siècle,
fnt d*abord maître de chapelle du cardinal André
Battori, et ensuite compositeur de la cour du dnc
de Wurtemberg. \f a fait imprimer : 1** Libro di
madrigali da cantarsia quaitro voci; Bres-
cia, i582,in-4o. — 2° Cantiones sexvocum;
Nuremberg, 1596. ^ 3"* lÀhro di madrigali da
cantarsi a cinquevoci, con duesoprani ; Venise,
1599. — 4** Lilfro di madrigali da cantarsi a
sei voci ; Nuremberg. — 5** Libro di madigrali
da cantarsi a cinque voci; Milan. -^ 6» Madri-
gali a sei voci, libro terzo; Noribergœ, Kauff-
mann, 1600, tn-4**. On ne trouve pas dans les
compositions de Bîffi la pureté d^harmonie qui
brille dans les ouvrages des maîtres de Técole
romaine qui vécurent de son temps, ni l'imagi-
nation qui distinguait alors les productions de
quelques compositeurs de l'école de Venise. Son
style est froid sans être correct.
BlFFI (Don Antonio), Vénitien, maître de
chapelle à l'église de Saint-Marc, fut élève de Le-
grenzi, succéda dans cette place à Dominique Par-
tenio, le 5 février 1701, et fut aussi maître au Con-
servatoire d^ Hendicanti. 11 mourut au mois de
mars 1736. Biffi, d'abord chantre de Saint-Marc
en voix de contralto, fut élevé, le 6 juillet 1692,
aux appointements de 100 ducats. Sept jours après,
un décret des procurateurs lui conféra le titre de
maître de chapelle adjoint, avec un aoppiément
de 30 ducats. Il a donné, sur le théâtre de Venise,
un opéra sous le titre de : !l Figliuolo prodigo,
en 1704. Ses autres compositions sont moins con-
nues. La bibliothèque royale de Berlin possède
de ce mattre, en manuscrit, sept psaumes à 2
et à 3 voix, avec basse continue. La collection de
Vabbé Santini, à Rome, en renferme an plus
grand nombre, ainsi que des motets à 3 roix.
BlFFl ( Le Père Égide-Marie), grand corde-
lier, a laissé en manuscrit un traité de composi-
tion intitulé : Regole per il eontrapunto^ dté
par le père Martini ( Sioria délia Mus., t. 1,
p. 450. ) C'est tout ce qu'on sait de ce musi-
cien.
BIFFIDA ( Jean ), compositeur né à Sienne,
vivait vers la fin du seizième siècle. On connaît de
lui : Canzonette a tre; Nuremberg, 1596, in-4*.
BIG4GLIA (Le Père Diogenio), composi-
teur et religieux bénédictin au monastère de
Saint-Georges -Majeur, naquit à Venise vers U
fin du dix-septième siècle. Un grand nombre de
ses ouvrages se trouve dans son couvent. On a
pnblié de sa composition Dodici sonate a viotitto
solo ossia fiauto ; Amsterdam, in-fol., 1725. Il a
composé un opéra intitulé : Giaele, qui fut re-
présenté en 1731. Le catalogue de Breitkopf in-
dique aussi une cantate : Siam soli Erminia,
pour soprano, et le motet : In serena cœli scena,
pour alto solo , deux violons , viola , TiolonceUe
et orgue, tous deux en Mss.
BIGANT (N.), amateur de musique et li-
braire, à Paris, vers la fin du dix-huitième siècle,
a publié , sous le voile de l'anonyme : Domino
musical, ou VArt du musicien mis en Jeu;
Paris, Bigant, 1779, in-S'.
BIGATTI (Charles)^ maître de chapelle du
sanctuaire de Sqîpte-Marie, à Milan, né en cette
Yille, le 12 février 1779, mort au mois de no-
vembre 1854. Il était fils d'Aquiiini Bigatti,
peintre d'bistoire renommé. A l'Age de sept ans,
il reçut les premières leçons de piano de Vincenso
Canobbio, Milanais; quelques années après, il
fut envoyé par son père à Bologne, dans l'école
du P. Mattei, pour y apprendre le contrepoint
11 alla ensuite à Lorette, où il reçut des leçons
de Zingarelli^ En 1801 il passa en France, et se
fixa pendant quelques années à Marsdile , où il
donna, en 1804, un opéra lx»uffe intitulé : Il
Fanatico. Au mois d'août 1808, il fit pour te
grand théâtre de cette ville la musique d'oo
opéra français intitulé : Théodore et Jennff, De
retour à Milan, il composa pour le théâtre de la
Scala, en 1809, V Amante prigioniero, et dâos
le carnaval de 1811, VAlbergo magico, qui fut re-
présenté au théâtre de Sainte-Radegonde. Depuis
lors il a donné La Sçoperta inaspetlala, et
Astuzie contra astuzie. En 1819 il a fait re-
présentera Venise l'opéra boulTe intitulé : IFurbi
al eimento. On a de lui plusieurs symphonies
à grand orchestre, des morceaux de musique vo-
cale et instrumentale, de messes et des vêpres.
On a gravé de cet auteur : l^ un Thème avec
huit variations pour le piano; àorfeubacb,
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BIGATTI — BILBERG
413
chez André. — V Une Symphonie concertante
pour deux eorSf avec orchestre; ibid., -— 3* 0
sacrum Convivium, à trois voix, sans accompa-
gnement ; ibid. — 4° Une cavatine de l^Amante
prigioniero, à Milan, chez RIcordi.
BIGOT (Maris), née Kiéné^ Tît le jour à
Colmar, le S mars 1786. Douée de Torganisation |
la plas heureose pour la musique, elle se livra |
de bonne heure à Pétude du piano, et parvint à
un degré d'habileté très-remarquable sur cet ins-
tniment. Mais c'était sortout par le sentiment
du beau dans Tart, qu'elle était destinée à se placer
au premier rang des virtuoses. Une exquise sen-
sibilité la faisait entrer avec un rare bonheur dans
l'esprit de toute belle composition, lui fournissait
des accents pour tous les genres d'expression, et,
se communiquant à l'enveloppe nerveuse de ses
doigts, donnait à sa manière d'attaquer le clavier
un charme indéfinissable dont elle seule a eu le
secret à cette époque. En 1804, elle épousa
M. Bigot, qui la conduisit à Vienne. Là, elle vit
Haydn, et se lia avec Beethoven et Salieri. Le
commerce de ces grands artistes électrisa son
ame de feu, et donna du développement à ses
idées. Un mot, indifférent en apparence, était
poar elle une source de réflexions et l'occasion
de nouveaux progrès. Elle était à peine dans sa
vingtième année , et déjà son talent original s*é-
tait développé dans toute la beauté du caractère
qui lui était propre. La première fois qu'elle joua
devant Haydn, Témotion du vénérable vieillard
fut si vive, que, se jetant dans les bras de celle
qui venait de la faire naître :0h! ma chère fille,
s'écria-t-il, ce n'est pas moi qui aï fait cette
musique, c'est vous qui la composai Puis, sur
Tœnvre même qu'elle venait d'exécuter , il écri-
vit : Le 20 février 1805, Joseph Haydn a été
heureux. Le génie mélancolique et protbnd de
Beethoven trouvait en M"** Bigot une interprète
dont l'enthousiasme et la sensibilité ajoutaient
de nouvelles beautés à celles qu'il avait imaginées.
Un jour, elle jouait devant lui une sonate qu'il
venait d'écrire : « Ce n'est pas là précisément,
« loi dit- il, le caractère que j'ai voulu donner
«c à ce morceau, mais allez toujours : si ce n'est pas
« tout à fait moi, c'est mieux que moi. »
Les événements de la guerre de 1809 conduisi-
rent M. Bigot à Paris et l'y fixèrent. Il n'était pas
possible que le talent de sa compagne n'y prodoi*
ait point une vive impression ; tout ce qu'il y avait
d'artistes distingués dans la capitale de la France
rendit hommage à ce talent admirable. Baillot,
Lamarre, Chérubini, Auber, devinrent ses
amis et formèrent avec elle le centre de l'acti-
vité musicale de cette époque. Qui n'a en-
tendu les belles compositions de Bach, de
Haydn, de Mozart et de Beethoven exécutée
par M*"* Bigot, Lamarre et Baillot, ne sait jus-
qu'où peut aller la perfection de la musique ins-
trpmentale. démenti , Dussek et Cramer appré-
cièrent le talent de M*** Bigot et le considérè-
rent comme un modèle de perfection. Après
avoir exécuté avec elle les sonates à quatre
mains de Mozart, Cramer lu! dit, dans l'exalta-
tion du plaisir qu'il venait d'éprouver : « Ma-
« dame, je n'ai jamais rien entendu de pareil!
« Disposez de moi à toute heure; faire de la
« musique avec vous sera toujours pour mol
« une bonne fortune sans prix. »
Jusqu'en 1812, la musique n'avait été poar
M™* Bigot qu'une source des plus pures jouis-
sances; après la malheureuse campagne de
Russie, qui ta priva de la protection de son mari,
retenu prisonnier à Wilna et dépouillé de ses
emplois , cet art devint la ressource de sa fa-
mille. Elle donna dès leçons de piano, et sea
succès dans l'enseignement furent tels, que
bientôt elle ne put suffire à l'aflluence de ses
élèves. Le désir d'assurer Taisance de sa famille
lui faisait oublier les ménagements qu'elle de-
vait à sa santé. Son courage lui faisait illusion
sur ses forces; et, quand les premiers symptômes
d'une maladie de . poitrine se déclarèrent, elle
ne mesura pas le danger qui la menaçait Son
père, sa mère et sa sœur, établisdepuis longtemps
en Suisse, venaient d'être appelés près d'elle;
ils n'arrivèrent à Paris que pour recevoir ses
derniers embrassementa : elle expira le 16 sep-
tembre 1820, à peine Agée de trente-quatre
ans. Sa perte plongea dans la douleur tous ceux
que son talent et les qualités de son cceur avaient
faits ses admirateurs et ses amis.
M"" Bigot, qui avait fait ses études d'har-
monie et de composition avec Chérubini et Au-
ber, a écrit quelques œuvres poar le piano. Elle
a publié à Paris : 1* Études pour le piano, liv.
l***. — 2** Rondeau pour piano seul. Douze valses
pour le même instrument ont paru sous son
nom, mais je doute qu'elle en soit l'auteur.
BIHLER (François). Voyez Bohler.
BIHLER (GRécoïKE), moine bénédictin, à
l'abbaye de Sainte-Croix , et compositeur à Do-
nawert, vers U fin du dix- huitième siècle, a ùâi
imprimer de sa composition : 10 Kleine und
leichte Klavierstûchke mit untermischen Lie-
dem (Dix petites pièces faciles pour le clavecin,
etc.), Landfthut, en Bavière, 1796.
BILBERG ou BILLBERG (Jeah), né à
Marienstadt, vers 1640, fbt professeur de ma-
thématiques à Upsal, depuis 1679 jusqu'en 1689,
et ensuite docteur en théologie. En 1601, il fut
nommé évêque de Strœgoœs, en Suède, où il est
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414
BILBERG — BILLET
mort en 1717. Il a ftiit imprimer no traité de b
dinse des anciens et de la musique qui y serTait,
sous le titre de : Orchrttra, seu desaliationibus
vêimrum, Upsal, 1685, in-S''. C'est un fort bon
ouTraf^eoft la matière est traitée afee beaucoup
d^éruditioih ,
BILD (ViTos), moine bénédictin, né en 1481,
à Hochstadt on Hochstett, en BaTière,fit ses
études sous la direction de sarants hommes tels
que Jacques Loncher, appelé VAmi des Mtues,
Nicolas Poil, Jean Slab et quelques antres. En
IMS, il entra dans l'ordre de Saint-Benott, au
eoofent d*Aiig»bonrg; il reçut les ordres Tan-
née suiTante. En i&ll, lient l'autorisation d'aller
passer quelque temps au couTcnt de Tegemsée
dans la haute Bavière ; mais quelques différends
qu'il eut avec le supérieur de ce monastère l'o-
bligèrent à en sortir. II se retira dans une soli-
tude de l'Autriche, puis il retourna è Hochstadt
en 1512, et s*7 livra, pendant tout le reste de sa
vie, à des travaux sur les sdences, particulière-
ment sur les mathématiques. Tourmenté de la
goutte, il souffrit presque sans relAche de ses
atteintes, et mourut le premier août 1529. Bild
était un savant homme qui parlait plusieurs lan-
gues modernes et possédait bien les littératures
latine, grecque et hébraïque. Il a laissé, à sa
mort, trois volumes in-fol. d'ouvrages manus-
crits de sa composition, où Ton trouYC des
traités <1e morale, d'histoire, de mathématiques,
des poésies, des ouvrages ascétique:}, àea lettres,
des Observations sur divers sujets de musique
(Musica quflpdam) , en réponse à des demandes
de Conrad^ sous-prieur du couvent de bénédic-
tins d'IuAprûck, et de Grégoire de Melk; enfin,
un autre traité de musique qni a été imprimé
sous ce titre ; Stella musiem Juvenibus artis-
que ejusdem Novellis. Vera propter prineipia
inde nanciscenda^ édita. Après ces mots on
trouve douze yen saphiques suivis de la sous-
cription f. V. Bildf et à la fin du livre on lit :
Completus feliciterqu» finitus est liber hic
ingenUmu per caleographos Erhardum Oglin
ieoriumque Nadter cives Âugustenses, 1508,
29 die Martii.
Distichon ad Uelorem.
Fœlioem ledor fioem nunc conspice Ubri ;
Et su péris gratus sis memor atque mel.
p. T. BiUL
Ce livre, imprimé, comme on voit, à Augsbourg,
en 1508, en un volume petit in-4* de vingt-qua-
tre feuillets sans pagination, mais avec des si-
gnatures, est de la plus grande rareté comme
tous les produits des presses d'Erhard Oglin.
J'en ai trouvé un exemplaire à Mtiremberg en
1849, et j'ai pu eu faire i'aequisition. Il a été in-
connu à Waltiier, à Forkel, à Lipowsky, qui n'a
point parlé de Bild dans son lexique des musi-
ciens de la Bavière, et à tous les historiens de ia
musique. Il contient un traité des élénient<t de
cet art et des huit tons du chant eoclésia^iqoe;
les exemples notés sont grevés eo bois, d'une
manière assez grossière. Le libraire Fr. Aat.
Veiht a donné une notice très-détaillée aor la vie
et les ouvrages de Bild, dans sa Bibliotheea Au-
gustana (p. 10-33).
BILDSTËIN (JénOns), compositeur alle-
mand du dix-septième siècle, né à Bregeni, nr
le lac de Constance, a publié des motets è cin<{
et à six voix, sous ce titre : Orpheus Christia-
nuSfSeusymphoniarumsaerarum Prodromu^,
Augsbourg, 1624, in-4''.
BILHON (jBiOf De),ou deBILLON, compo-
siteur français, vivait vera la fin du quinzième
siècle, et au commencement, du seizième. 11 Ait
chantre de la chapelle pontificale. Dans les ar-
chives de cette chapelle se trouvent des messes
de la composition de Billion , sur des tliémes
d'anciennes chansons françaises. Ces messes
sont inédites. On trouve des ouvrages de ce mu-
sicien dans les recueils intitulés : P Missarum
dominicalium quatuor vocum lib. 1 , /i, ///;
ParrMsiis, 1544, Petr, Àttaingnant, petit
in-4* olrt. — 2* Liber sextus. XI II quinque
ultimorum tonorum Magnificat continent;
ibid. 1534, in-4* obi. — 3" Tertius liber Mo-
tectorum cum quatuor vocibus; impressum
Lugduni per Jacobum Modemum de Pin-
guento, 1539, in 4'' obi. — 4"* Quintus liber
Mottetorum quinque et sex vocum opéra et
solertia Jacobi Modemi ( aUas dieti grand
Jacques) in unum coactorum et Lugduni pro-
pe phanum divm Yirginis de Confort^ ab eo-
demimpressorum, 1543, ûi-4" obi.
BILLET (ALnAMDRB-PniuPPB), pianiste ti
compositeur, est né à Saint-Pétersbourg, d une
famille française, le 14 mare 18 1 7. Arrivé en
France à l'Age de seize ans, il fut admis comme
élève au Conservatoire de Paris, le 17 décembre
1833. A cette époque son instrument était le
violon ; mais après une année, il l'abandonna pour
se livrer exclusivement à l'étude du piano, sous
la direction de Zimmerman. Le second prix loi
fut décerné an concours de cet instrument,
en 1835. Au mois de juin de l'année suivante, il
sortit de l'école avec son IVère, qui y fréquen-
tait le coure de violoncelle, pour aller s'établir
à Genève. Il y passa plusieurs années, pendant
lesquelles il perfectionna son talent, et commença
à écrire ses premières compositions pour le piano.
En 1841, il visita rilalie, et publia quelques-uns
de ses ouvrages, à Milan, chez Ricordi. Pos-
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BILLET — BILLINGTON
415
térieorement U s'est fixé à Londres, où il se
lÎYre à Tenseignemeol du piano et donne cha-
que année des concerts et des matinées musicales.
Billet a publié enTÎron 80 œuvres pour le piano,
lesquels consistent en études, op. 22, 24, 34, 57 ;
Fantaisies, op. 25, 27, 32, 35, 36, 37, 38, 48;
Nocturnes,, op. 29, 55, 64 ; caprices, op. 26, 40,
▼ariations, divertissements et rondos.
BILLI (Lucto), moine camaldule, né à Ra-
Tenne, vers 1575, a publiéde sa composition. ^
1* Missx et motetti oeto vocihus, lia. l ; Venise
sans date. Il y en a une deuxième édition de
Venise, 1601, in-4«. — 2« Idem, lia. 2 ; Venise,
1623. — 3* CanzonneUe con stromenti, llb. 1.
— 4* CanzonneUe a tre con stromenti, lia, 2.
— 5* Jl primo libro de madrigali a cinque
voei con undialogoa otto; Venise, Ricciardo
Amadino, 1602, in-4'*. On a aussi de lui one
collection de chansons italiennes, sous ce titre :
Gli amorosi affetii; Venise, Ricciardo Ama-
dino.
BILLINGTON (Elisabeth), cantatrice cé-
lèbre, était iillede Weichsell, musicien allemand,
né à Freyberg, en Saxe. Elle naquit à Londres ,
en 1765. Sa mère, qui éUit une cantatrice de
quelque mérite, mourut jeune laissant sa fille et
un (ils, C. Weichsell, bon vioiiniste, dans un âge
fort tendre. Destinés, dès leur naissance, à la
carrière musicale, ces deux enfants firent des
progrès si rapides, qu'à l'âge de six ans ils pu-
rent se faire entendre en public, sur le piano et
sur le violon , dans un concert donné au bé-
néfice de Mi>« Weichsell, au tliéAtre de Haymar-
kel. Le premier maître de M>b« Billington fut
Schrœter, excellent pianiste allemand. Son père
surveilla son éducation musicale avec une sévé-
rité que les progrès de l'élève ne justifiaient pas.
A peine Agée de sept ans, elle exécuta des concer-
tos de piano au théâtre de Haymarket, et peu
de temps après elle fit quelques essais de com-
position qui indiquaient d'heiireu>ies dispositions
pour Tavenir. Mais bientôt elle négligea ses ta •
lents d'instrumentiste et de compositeur pour s'oe-
cui)er de Tétude du chant et du développement
de la belle voix quelle avait reçue de la nature.
Ce fut le compositeur Jean-Chrétien Bach qui
développa son talent par ses leçons. A qua-
torze ans elle chanta en public à Oxford, et à
seize elle épousa Billington, contrebassiste, qui
avait été sou maître de vocalisation, et qui
remmena à Dublin peu de temps après. Son
premier début eut lieu dans l'opéra d^OrpAée;
mais quelle que lût la beauté de sa vuix, elle
éprouva, dès les premiers pas dans la carrière
du théâtre, que le succès dépend quelquefois
plutôt d'un caprice du public que d'un jugement
éclairé : une cantatrice (Miss Wheeler) bien In-
férieure à M"** Billington, excitait alors l'en-
tliousiasme des liabitants de Dublin, et celle-ci
fut à peine remarquée. Sensible et fière. M"** Bil-
lington ne pouvait manquer d'être blessée de
cette injustice : peu s'en fallut même qu'elle ne
renonçât pour toujours au théâtre. La réputa-
tion de Miss Wheeler lui ayant procuré un en-
gagement de trois ans au thé&tre de Covent-
Garden, M"< Billington la suivit à Londres, dé-
cidée à ne rien négliger pour éclipser sa rivale.
Mais de nouveanx cliagrins lui étaient réservés.
Les entrepreneurs du tiiéâtre ne voulurent l'en-
giger qu'à l'essai : ioi^^u'il fallut régler ses ap<
pointements , on lui fit entendre qu'elle ne pou-
vait prétendre à d'aussi grands avantages que
Miss Wheeler, dont la réputation était faite. Cette
mallieureuse comparaison ébranla de nouveau
le courage de M^e Billington ; mais, enfin, le
triomphe du succès devait effacer la honte des
humiliations : elle le sentit, accepta toutes les
conditions, et débuta par le rôle de Rosette dans
l'opéra Love in a village (l'Amour dans un vil-
lage), du docteur A rue. Jamais voix plus pure,
plus sonore, plus étendue ne s'était fait enten-
dre; jamais vocalisation plus brillante n'avait
frappé les oreilles anglaises; jamais aussi i'en-
tboosiasme ne fut porté plus loin. Le nom de
Mme Billington était dans toutes' les bouches :
celle qui lui avait causé tant de tourments fut
pour jamais oubliée. Les entrepreneurs du théâ-
tre n'attendirent point que les douzes représen*
talions d'essai fussent achevées pour contracter
un nouvel engagement avec la virtuose : elle exi-
geait mille livres sterling et une représentation
à son bénéfice pour te reste de la saison : tout
lui fut accordé; on ajouta même une représen-
tation à celle qu'elle avait demandée, par recon-
naissance pour le gain considérable qu'elle avait
procuré à l'administration. Toutefois, M^e Bil-
lington, sans se laisser éblouir par tant de suc-
cès, travaillait avec ardeur, et prenait assidûment
des leçons de Morelli, habile professeur de chant,
qui demeurait à Londres. Dès que le théâtre fut
fermé, elle profita de cette vacance pour se ren-
dre à Paris, où elle reçut des conseils de Sac-
chini. De retour en Angleterre, en 1785, elle
chanta au concert de l'ancienne musique. M^m
Mara venait d^arriverà Londres : on dit qu'elle
n'entendit point sans dépit celle qu'on lui oppo-
sait comme rivale. Dès lors il s'éleva entre elles
des disputes indignes de deux grands talents,
quoique cela ne soit que trop commun* en pa-
reille circonstance. La réputation de M'mc Bil-
lington continuait ^ s'étendre : elle était de tous
les concerts, attirait la foule à Covent-Garden,
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416
BILLINGTON
et chantait aux méiDoraMes réunions àt Tab-
i)aye de Wetiuninster, pour la commémoration de
Haendel. Malgré tant de saccès, elle prit en 1793
la résolution d'atNmdonner la scène et Yoalut
voyager sur le continent, dans le dessein de
dissiper la mélancolie qui lui était habituelle. Ses
dépenses eicessives avaient promptement dis-
sipé les gains considérables qu'elle avait faits;
le scandale de sa conduite avec ses amants lui
avait en quelque sorte imposé Tobligation de se
faire oublier. En Italie, elle réussit pendant quel-
que temps à garder Tincognito ; mais arrivée à
Naples, Tambassadenr anglais, W. Hamilton, la
reconnut, et parvint à la déterminer à chanter,
d'abord à Caserta, devant la famille royale, et
ensuite au tbéAtre de Saint-Charles. Elle y dé-
buta, au mois de mai 1794, dans Inez de Castro^
que Bianclil avait composé pour elle. Son succès
fut complet; mais un événement malheureui
arrêta le cours de ses représentations : Billing-
ton fut frappé d*une apoplexie foudroyante au
moment où il allait accompagner sa femme au
théâtre. Il courut des bruits singuliers sur
cette mort, et les journaux anglais laissèrent
soupçonner un assassinat exécuté par le poi-
son ou par le stylet. On supposait qu'un nou-
vel amant de la belle anglaise avait voulu la
venger des ac<^ de jalousie quelque peu brutale
de son mari ; mais il est certain que Billington
expira après un dîner copieux en descendant
Pescalier de son hôtel pour se rendre au théâtre.
Dans le même temps, une violente éruption du
Vésuve éclata, et les supersttieux Napolitains
attribuèrent cette calamité à ce qu'une hérétique
avait chanté à Saint-Cbaries. Les amis de M««
Billington conçurent même des craintes sérieuses
sur les suites que pooVtiit avoir cette opinion
chex un peuple fanatique; heureusement l'érup-
tion cessa, le calme reparut et le talent de Mm«
Billington acheva de triompher des préventions
des Napolitains. En 1796, cette grande canta-
trice se rendit à Venise : après sa première re-
présentation, elle tomba sérieusement malade et
ne put chanter pendant le reste de la saison.
L'air de cette ville -étant nuisible à sa santé» elle
partit pour Rome, et visita ensuite les principaux
théâtres de Tltalie. Arrivée â Milan, en 1798,
elle y épousa M. Felitoent, fournisseur de l'ar-
mée française;mai8 elle conserva toujours son
nom 4e Billington lorsqu'elle parut en public. A
son retour en Angleterre, les directeurs de Drury.
Lane et de Covent-Garden mirent tant d'empres-
sement et de ténacité à contracter un engagement
avec Ma>« Bîllington , qu'on fut obligé de s'en
rapporter à on arbitre, qui décida qu'elle chan-
terait alternativement sur les deux théâtres. Son
séjour en Italie avait perfectionné son talent;
aussi excita-t-eUe la plus grande admiration dans
VArtaxerce de Arne, où elle introduisit un air
d'/nes de Castro, qui lui fournit l'occa&ion de dé-
ployer toute rétendue desa belle voix. A cette épo-
que, la fameuse cantatrice Banti arriva à Londres;
son début eut lieu dans le rôle de Polyphonie
de la Mérope de Nazzolini : Mn>« Billington jouait
celui de Mérope. La réunion de ces deux beaux
talents produisit un tel effet, que la salle ne pou-
vait contenhr les spectateurs, et que la scène
même en était remplie. Un efTet semblable eut
lieu le 3 juin t802, jour où l'on entendît pour
la première fois Miucs Billington et Mara chanter
ensemble dans un duo composé expressément
pour elles par Blanchi. Ce qui ijoutaît encore
à l'empressement du public, c'est qu'on savait
que cette soirée était la dernière où Ton en-
tendrait Mne Mara. Rien ne peut donner une
idée du fini de l'exécution de ces deux grandes
cantatrices, de leor verve, et de l'efTet qu'elles
produisirent sur les spectateurs. La réputation de
MiBe Billington allait toujours croissant. Cha-
que entreprise de théâtre cherchait à l'engager,
et pendant six années consécutives, elle chanta
à rOpéra Italien, au Concert du Roi »â celui d^Ha-
nover-Square, et dans une foule de concerts par-
ticuliers. Enfin, ayant amassé une fortune con-
sidérable ( 1 ), et s'apercevant que sa santé s'altérait,
elle se retira définitivement en 1809, etne chanta
plus en public qu'une seule fois, dans on con-
cert donné au profit des pauvres, à Whitehall.
En 1817, elle quitta l'Angleterre et se rendit â
une terre qu'elle venait d'acquérir près de Ve-
nise; mais elle jouit peu de temps des avantages
desa nouvelle position, car, le 25 août 1818, elle
mourut d'une maladie aiguë, laissant un nom
illustre dans les fastes du théâtre lyrique. 11 cxiate
un beau portrait de Mme Billington, gravé par
Ward d'après une peinture de Reynols. On a
publié la vie de la célèbre cantatrice sous le titre
de Memotrs ofMistress Élizabeth Billington,
Londres, 1812, in-8o. Ces mémoires, dont on at-
tribue la rédaction à Mme Billington elle-même ,
ont été traduits en français par M. Adolphe Thiera.
Paris, 1822, in S*".
BILLINGTON (Tbomas), mari de h célè-
bre cantatrice de ce nom, fut d'abord contrebas-
siste attaché à divers théâtres de Londres et de
Dublin, et se livra ensuite à la composition. 11
mourut d'apoplexie à Naples, au mois de mai
1794. Les catalogues de Preston (Londres 1793}
et de Clômentl (ibid., 1790) font connaître de
lui les ouvrages dont les titres suivent : 1* il
(l)BoTtron un mlUion ils cent mille Uttcs.
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BILLlNGTOn — 6INCH01S
417
canxcneiie for 2 voUes. — 2o 6 songs. — 3*
Céladon and ÀmeUa , tiré des Saisons de
Thotepson. — 4* 6 soncUas for the piano for Ce,
with accompaniment. — 5» Sonate à quatre
mains. — 6** Sonate pour le clavecin avec
violon, arrangée par Mozin, Paris, 1796. —
7<* Gray*s élégies, — 8* Maria' s evenings ser^
vice. — 9** Eloisa to Abelard, -— IQo Pop^s
Elegy. — 1 1» Piior'i Garland. — i r* Children
in the Wood. — 'ta» Young*s IHght Tfumghts.
— 140 Glees.
BILLY (Jacqub&dc). jésuite, néàCoropiègoe,
le 18 mars 1602, entra dans son ordre eu 1619.
Il enseigna la philosophie pendant trois ans, les
mathématiques pendant sept autres années, et
fut successivement recteur des collèges de Sé-
nones et de Dijon. Il mourut dans cette dernière
Tille le 14 janvier 1679. On a de lui : De propor-r
tione harmonica, Paris, 1658, in*4**.
BILLROTH (GvsTAVB), professeur de phi-
losophie à Hall, né à Lubeck, le U février 1808,
mor( à Halle, le 28 mars 1836, fut amateur dis-
tingué de musique. Il a donné, avec Charles-Fer-
dinand Becker, une édition de chants chorals des
seizième et diX'Septième siècles, qui a été publiée
àLeipsicken 1831. On a aussi de Biltroth une>
dissertation sur l'emploi des imitations et du
contrepoint dans les chants à plusieurs voix. Ce
morceau a paru dans Técrit périodique intitulé
CsBcilia{i. 10, p. 159-141).
BINCHOIS (Gilles ou ÉcmB), contrapun-
liste dû quinzième siècle , fut contemporam de
Guillaume Dufay et de Dunstaple. Il partage avec
ces artistes la gloire d'avoir perfectionné Tart d*é-
crire, l'harmonie, et la notation de la musique.
Les renseignements ont manqué jusqu'à ce jour
sur lé pays où fiincbois a vu le jour, sur Pépoque
précise oir il a véca, sur les fonctions qu'il a rem-
plies et sur ses ouvrages. Les anciens auteurs de
traités de musique, tels que Tinctor, Gefori et
Hermann Finck, qui en ont parlé, ne nous ont
conservé que son nom. Tinctor le cite avec Dulay
et Dunstaple commeayanteu pour élèves quelques*
uns des plus grands musiciens du quinzième
siècle, tels que Jean Ockeghem, J. Régis, Ant
Busnois, Firmin Caron et Guillaume Faugnes :
ut Joannes Ockeghem (dit-il, dans le prologue
de son traité du contrepoint), Joannes Regis^
Anthonius Busnois, FlmUnus Caron^ Guillel'
mus Faugiies, qui novissimis temporibus vHa
functos Joannem Dunstaple, Egidium Bîn-
chois, Guillermum Dvtfàg, se prœctptores ha-
.Imissein hoc arte divina gloriantur. Her-
mann Finck est moins satisfaisant encore lors-
qu'il cite Bincbois parmi les noms de plusieurs
musiciens qui sont venus longtemps après lui : I
BIOCR. URIY. DBS MOSiaE^ia. T. I.
Postea [Pratica Musica, cl.) alii quasi novi
inventores secuti sunl, qui proplus ad noiira
tempera aceedunt, ui i Joh. GriesUng, Fran-
chinus, Joh. Tinctoris^ Jh^fay, Busnœ^ Bu-
choi [sic] Caronte, et alii multi,etc. (Ensuite
sont venus de nouveaux inventeurs, qui appro-
chent davantage de nos jours, tels que J. Greis-
ling , Franch. Gafori, Jean Tinctoris, Dufay , Bos-
nois, Binchois, Caron, et beaucoup d'autres, etc.)
Gafori ne parle de Bincliois que pour invoquer
son autorité conjointement avec Dufay et Duns-
taple {Musicautriusque cantus practica, lib.
3, c. 4.), sur remploi d'un mtervalle dissonant.
Martin le Franc, poète français qui écrivit, de 1436
à 1439, un poème intitulé : Le Champion des
Darnes (i), nous fournit dans cet artiste un
renseignement important ( troisième livre, hui-
tième paragraphe, strophe sixième), à cause delà
date où furent écrits les vers, et parce que le
poète vécut au temps de Dufay et de Binchois ;
enfin, parcequ'il nous fait connaître les noms des
musiciens français les plus renommés qui précé-
dèrent ces deux maîtres. L'argument du paragra-
phe, ou du chapitre, où se trouve ce passage est
conçu en ces termes : LeChampion euvre et dé-
claire que la légiereté des engins de mainte-
nant argue la fin du monde, et sur ce parle de
la perfection des arts présente. Puis viennent
cinq strophes sur la musique et les musiciens
français de ce temps. On y trouve ce passage :
Tapissier, Carmen, Cesaris (S).
N*a pas loDg-temps si bien chantèrent
QuMIi esbabirent tout Paris
Et tous oeulx qui les fréquentèrent;
Mais onquesjour ne descbaotèrent ,
En mélodie de t^ls chois,
(Ce m*ont dit ceulx qui les hantèrent)
Que Guillaume Dufay et Binchoiê,
Car ilz ont nouvelle pratique
De faire frisque concordance
En haulteeten basse musique.
En fainte, en pause et en muauce,
Et ont prtos de la contenance
Aogloise et eosuy DunstabU : .
Pour quoy merveilleuse playsanœ
Rend leur chant joyeux et stable.
Des découvertes nouvelles sont enfin venues
dissiper nos doutes concernant la patrie de Bin-
chois, fixer le temps précis où il véeut, et nous
faire connaître quelle fut sa position, fiilles de
(1) La première édltbin de eet .ouvrage lant date (in
foL, Gotbo» eat tortle (culTaat l'optnloa de Bmnet dana
toa Manwl du tibraên, 1. 1, p. 80) des preaiea de Vé-
rard, de Parla, de 14S0 ft IMO.
(1) Noma de trois mualdena compoaltearada qoatonlèaie
alècle qui n'oat été oonaua d'eacua tiiatorlcn de la noal'
q«e.
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418
BUNCHOIS
Bins (Binche» petite ville du Hainaut), dit Bin-
chois, est le second chapelain de la chapelle de
Philippe le Bon, duc de Bourgogne , d'après un
état de cette chapelle dressé en 1452 (Registre
n"" 1921 , fol. fii^^ ij (142) de la chambre des
comptes, aui archives du royaume de Belgique,
à Bruxelles). Tai exposé dans la première édi-
lion de cette biographie les rootirs qui me (à-
saient considérer ce musicien comme Français,
et même comme Picard de naissance ; mais toutes
les conjectures disparaissent en présence des faits
authentiques. Binchois était Belge; il était né dans
ijDe ville de Pancienne Belgique proprement dite,
dont le nom sous lequel il est connu est l'indi-
cation, çt conséquemment il était compatriote de
Dufay. De plus, il fut cliapelain-chantre au ser-
vice du prince souverain de sa patrie. Tels sont
les premiers faits établis.
On Tient de voir que la position de Binchois
était celle de second chantre de la chapelle de Phi-
lippe le Bon, en 1452. Dans Tétat de cette cluipelle
dressé en la même année, le premier chapelain
est Messire Nicolas Dupuis, etl'on voit figurer en
quatrième, dans la liste de ces chapelains-chantres,
Jehan de la Tour, qui était maître des enfants
de chœur de la même chapelle dès 1427. Or,
Bincliois l'avait certainement précédé; car, dans
tous les états de chapelles souveraines que j'ai vus
en Belgique, en France et en Allemagne, la po-
sition des chapelains-chantres est établie par ordre
d'ancienneté. On peut donc affirmer que Binchois
était au service de la chapelle des ducs de
Bourgogne dès 1426. D'ailleurs, il existe un do-
cument qui prouve sa présence dans cette cha-
pelle longtemps avant 1452. Ce document est une
pièce signée par Philippe le Bon, par laquelle ce
prince accorde à Binchois une prébende à l'é*
gKse Sainte- Waud ru, de Mous , et le dispense
d'acquitter les droits du sceau. M. Pincbart, em>
ployé des archives du royaume de Belgique, qui
a fait la découverte de cette pièce, en fixa la date
entre 1438 et 1440, par des motifs qu'il serait
trop long de détailler ici (1).
BinchoU, contemporain de Dufay, mais qui
était plus jeune que lui, ne vivait plus en 1465,
car il ne figure plus dans un état de la chapelle
de PlUlippe le Bon, dressé dans cette année
(Registre n* 1922, fol. CXXX recto de U cham-
bre des comptes, aux archives du royaume).
Il mourut donc entre 1452 et 1464.
•
(1) cette pièee est alait eonçoe : « Mabtre Jehin Bibert oa
• Boa clerc, déltrrea à Blnehole, noetre ebappeiaUa, une
« reieoue de seeréUlre «uk honnean et une lettre de la
« prébende de Sitnete- Wauldrat de Mont, que loi avons
« DOUTellement donné, Mnz de tout ce prendre droit de
« féel (CoUectlon de* actiatlt des droits du grand sceau,
« aux archives du royaume de Belgique). »
Un document intéressant découvert par le
savant archéologue M. Stephen Morelot, dans
un manuscrit de la bibliothèque de Dijon (1)
nous fournit des renseignements sur la vie de
Binchois qu'on a ignorés jusqo*à ce jour. Ce do-
cument est une déplorât ion sur la mort de ce
musicien, mise en musique à trois voix. Une
des voix chante des paroles latines qui se ter-
minent par ces mots :
Pie Jesu DoBoioe,
Dooa el requiem.
Une autre voix fait entendre des paroles fran-
çaises, dont les plus remarquables sont cella-ci :
Mort, tu as navré de ton dart
Le père de Joyeoseté
En déployant ton éteodart
Sur Binchois, patron de bonté
En sa jeunesse il fut soudart
D'honorable mondanité, '
Puis a eslu la meilleur part.
Servant Dieu en humilité.
Il est donc avéré 'que Bincliois fut d'abord
soldat, et qu'il embrassa plus tard l'état ecclé-
siastique. Tout chantre d'église était prêtre au
temps où il vécut, et tout compositeur ét«t
chantre. L'épithète Père dtjo^euseté indique
qik'il était le plus habile compositeur de chan-
sons de son époque; et patron de bonté ne
laisse pas de doute sur l'excellence de son ca-
ractère.
Les citations honorables des noms de Bin-
chois, de Dufay et de Dunstaple, par les masl-
ciena savants des quinzième et seiiième siècles,
ne sont pas les seuls témoignages que nous
ayons de la grande réputation dont ils ont Jooi
parmi lenrs contemporains ; car plusieurs lit-
térateurs et poètes les ont cités en des tenues
qui.proavent la popularité de leur nooo.
Jusqu'à répoque présente, on n'avait pas
trouvé dans les manuscrits de compositions de
Binchois. Un seul fragnoent très-court, à deux
parties, rapporté par Tinctoris, était tout ce qu'on
connaissait de lui; mais au mois de novembre
1884, un manuscrit précieux a été vendu avec
la bibliothèque de M. Reina, de Milan, eiiei
M. âilvestre, libraire de Paris, et ce fnanuscrit,
indiqué au numéro 1360 du catalogue sous oe
titre : Chantons itcUiennes, provençales et
(I) Ifoyes sa NoUcê «nr un mmmterU dé Im BIèm-
tMéqUÊ éB Diion^ contenant deux cenU ehantom fnm"
fuiSM dm t^imième iiieU. DUon . ISU, in-4«.
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BINCHOIS — BINDERjSAGEL
419
françaises^ mises en musique (petit in-folio
cartonné, de 119 feuillels, Mss. du quinzième
siècle), renferine, dit-on, des chansons h trots
.voix, de BIncbois. Un autre manuscrit, vu et
•collationné par MM. Danjou et Morelot à la
bibliotlièque du Vatican, à Rome, en 1847, ren-
ferme un bon nombre de chansons et de motets
k trois Toix, lesquels portent les noms de Duns-
taple et de Binchois..Kiesewetler a publié, dans
son livre sur la destinée et la nature de la musi-
que mondaine dans le moyen âge (1), la tra-
duction en notation moderne d^une chanson à
trois voix de Bincliois, qui commence par ces
mots : Ce mois de mai. Bien que je ne Con-
naisse pas Toriginal, je n*hésite pas à déclarer
cette traduction mai faite et remplie do fautes, car
les horreurs inliarmoniques qui s'y trouvent n'ap-
partiennent plus au temps de Dufay et de
Binchois. Kiesewetter p'enteudait rien à Ja no-
tation noire du quatorzième siècle et du com-
mencement du quinzième. Il a pris pour des
notes réelles les ornements du chant appelés
appogiatures et groupes {grupetU) , et les a
fait entrer dans l'harmonie, où ils produisent
des effets affreux. J'ai découvert depuis peu,
dans un manuscrit de la bibliothèque royale de
Bruxelles, une messe entière à trois voix de Bin-
chois, avec un Kyrie farci. Ce monument inté-
ressant sera publié.
BINDER (CuRÉTiEif-SiGisiiOND ), organiste de
la cour à Dresde, naquit dans un village de la Saxe
inférieure au commencement du dix-huitième
siècle. Il fut d'abord élève de Hebenstreit, et se
livra à Pétude do pantalon, instrument fort dif-
ficile, inventé par son maître. Plus tard , il l'a-
bandonna pour l'orgue et le clavecin, où il ac-
quit beaucoup d'habileté. En 1759, il publia six
sonates pour le clavecin, et quatre ans après,
six trios pour le même instrument, avec accom-
pagnement de violon : ce sont les seuls ouvrages
de sa composition qui ont été imprimés; mais
on connaît en manuscrit vingt -quatre sona-
tes, quelques fugues et dix-huit concertos pour
clavecin, avec accompagnement d'orchestre. Ce
musicien est mort en 1788.
BINDER (ÂUGDSTE-SicisiioiiD), (ils du pré-
cédent, né à Dresde, en 1761, fut élève de son
père pour l'orgue et la composition. En 1783, il
fut nommé organiste à Neu8tadt,et, six ans
après, il succéda à son père dans la place d'orga-
niste de la cour à Dresde. Il a écrit des sonates
pour le clavecin, des cantates et de la musique
religieuse; mais il n'a rien fait imprimer.
(1) SdUdualê und Suclu^tnhéU der wttUehén resan-
9— vom Prûlkên MUUUOUr^ etc., n* se des exemples de
musique.
Un antre (ils de Chrétien-Sîgismond Binder,
nommé Charles- Wilhelm, naquit à Dresde en
1 764, et fut fabricant d'instruments de musique
à Weimar. Il s'était fait de la réputation dans
la facture des -harpes.
BINDER (Jean-Frédéric), baron de Krie-
GELSTEiN, mort à Vienne le 4 juin 1790, est
connu par des écrits philosophiques, qui ont été
réunis et publiés à Prague en 1783, 2 vol in-8''.
On a aussi de lui un petit ouvrage très -ori-
ginal, inconnu à Forliel et à tous les bibliogra-
plies musicaux , lequel a pour titre : Die wau ■
derungen Génies^ oderwûnderbare Fata e\nes
Schauspielers , Dichlers, und Componisten
(Les génies voyageurs, pu destinées singulières
d'un comédien, d'un poète et d'un compositeur).
Vienne, 1782, in-S» de 128 pages.
BINDER (Charles), compositeur, fut d'a-
bord directeur de musique, puis devint chef
d'orchestre du théAtredeJosephstadl à Vienne,
en 1839. Après avoir rempli ces fonctions pen-
dant huit ans, il renonça à sa place et se rendit à
Hambourg, oi) il, ne resta que six mois, ayant
été choisi pour diriger l'orchestre du théâtre de
Presbourg à la fin de 1847. Il a écrit la musique
de plusieurs mélodrames pour le théâtre de Jo-
sephstadt, une scène caractéristique intitulée : Der
Wiener Schusterhut, le petit opéra Die drei
Wittfrauen (Les trois veuves) , un opéra-vau-
deville qui avait pour titre Purzel, ainsi que
l'ouverture et les chœurs du drame intitulé
Elmar. Les journaux de l'époque ont accordé des
éloges au talent déployé par le compositeur dans
ces ouvrages. On connaît aussi de Binder des psau-
mes à grand orchestre, et des chants à voix
seule avec piano, pabliés à Vienne, chez Has-
linger.
BINDER (Joseph -SÉBASTIEN), né à Prague
en 1792, eut en Allemagne la réputation d'an té-
nor distingué. Il débuta au thé&tre de sa ville
natale en 1818, et y chanta avec succès pendant
dix années. Engagé au théâtre de Berlin, en
1829 , il n'y resta qu'un an; puis il se'fit enten-
dre à Weimar, à Mannheim, et entra au théâ-
tre impérial de l'Opéra allemand de Vienne , à ■
la fin de 1830. L'affaiblissement de sa voix l'o-
bligea à quitter la scène en 1842, et à accepter
les places de professeur de Passociation de chant
à Pesth et de l'école du théâtre de cette yille. Il
mourut, jeune encore, le 5 juin 1845y suivant les
Galettes de musique de l'Allemagne, ou le 15 du
même mois, selon Gassner (Universal Lejcikon
der Tonkunst), La femme et la fille de Binder
(Élise) furent attachées au théâtre de Prague
comme cantatrices.
BINDERNAGEL (Joseph), musicien al-
27.
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420
BINDERNAGEL — BIJSl
leinand et proresseur de mimique à PariA , vers
la- fin du dix-huitième siècle, a publié dans
cette Tîlle : — 1^ Grande sonate pour le vio-
lon avec accompagnement de basse, op. 2, 1799 ;
— 2° Trois duos concertants pourçleux violons,
op. A, 1800;— 3o Trois sonatei avec accompa-
gnement de basse^ op. 5. Il ne faut pas confondre
ce musicien avec un autre du même nom, qui
fut élève de Georges Benda ; celui-là fut canior
dans un village de la Thuringe, et a composé une
année entière de musique d^église sans accompa-
gnement, et un oratorio intitulé : Die Auferste-
hung Jesu (La résurrection de Jésus). Il est
mort vers 1903. 11 y eut aussi, tots lBOO,àGotha,
un facteor de liarpes et de guitares du même
nom. Tons oes artistes paraissent avoir été de la
même famille et être nés à Gotha ou dans les
environs.
BING (Jacques), compositeur, aveugle de
naissance» naquit à Eschenbach, dans le royaume
de Wurtemberg, le 16 juillet 1821. A T&ge de
sept ans il entra à Tinstitat des aveugles à Fri-
bourg en Brisgau , où Ton prit soin de son édu-
cation. Ses rares dispositions pour la musique
l'étant bientôt manifestées, on lui fit commencer
Tétnde de cet art, et quelques années de travail
suffirent pour lui faire acquérir de Thabileté sur
le piano et sur le Tiolon. A l'âge de douie ans,
il avait déjà produit de petites compositions qui
annonçaient du génie. Trois ans après il écrivit
une ouTertnre à grand orchestre, et une messe'
solennelle qui fut exécutée dans Téglise de la
cour, le 29 août 1836, à Toccaiion du ionr de
naissance du grand duc de Bade. Dans un cour^
espace de temps il produisit deux trios et qua-
tre qaalnori pour des instmments à cordes, trois
trios pour piano, Tiolon et violoncelle, deux noc-
turnes et deux caprices pour le piano, neuf lie-
der à voix seule avec piano, et huit chants reli-
gieux à quatre voix. Un caractère d'originalité
règne dans ces productions, dont on n^a imprimé
que quatre lleder avec piano, chez Heckel, à
Maunheim, et deux nocturnes pour piano, chez
Schott» à Mayence. Cette heureuse organisation
s'est éteinte avant le temps; caria mèredeBing
ayant cessé de vivre en 1840, il en eut un chagrin
si profond, que sa santé s'altéra rapidement; une
maladie de poitrine se déclara, et le 17 avril 1841, il
expira, n'ayant pas encore atteint Fàge de vingt ans.
BINGHAM ( JosBPfl), né en 1667, à Wake-
fleld, dans le YorkBhire, fit ses études à Oxford,
et fut pasteur à Headburn-Worty, près de Win-
chester. 11 mourut en 1723, par suite d*un excès
de travail. Dans ses Origines ecclésiastiques,
publiées en anglais , et dont la seconde édition
a paru à Londres efi 1726 (2 vol. in-folio), tra- i
duites ensuite en latin par J. H. Grichow, avec
les notes de J. François Budée; Halle, 1724-38»
11 vol. in-4%il a traité (livre Ili, ch. VH)
de Psalmistis seu Cantoribus. Il y démontre
par une foule de passages des Pères de TÉglise,
que Torgue n'était point en usage dans les a^sem-
blées religieuses des premiers chrétiens, et que
le mot organa signifie, non des orgues, mais en
général les instruments de musique des Hébreux.
BINGLET (Le Révérend Wiluam), nu-
nistre anglican , né dans la seconde moitié du
dix-huitième siède, vivait à Londres vers 1802.
Il a publié sous le voile de l'anonyme on livra
qui «a pour titre : Musical Biographg, or Ha-
moirs qf the lives and writings of the most
eminent musical composers and writters wko
haveflourished in the différent countries of
Europa during the last three centuries (Bio-
graphie musicale, ou Mémoires de la vie et dea
œuvres des compositeurs et écrivains les plus
éminents qui ont vécu dans les diverses contrées
de l'Europe pendant les trois derniers siècles).
Londres, Henri Colbum, 1814, 2 vol. in-8o. L'an-
tenr de ce livre dit dans la préface qu'il l'a
commencé pour son propre amusement, et qufl
a employé douze années à sa rédaction. La pins
grande partie de cet ouvrage est empruntée au
histoires de la musique de Hawkins et dé Bumey ;
cependant il s'y trouve des notices qui ont été
faites diaprés des mémoires originaux. Bingtey
n'a point adopté l'ordre alphabétique pour sm-
ouvrage, mais l'ordre chronologique.
BINI (Pasqdaumo), né à Pesaro, vers 1720»
un des meilleurs élèves de Tartini pour le violon,
entra dans Técole de ce virtuose à l'âge de qnime
ans, sous la protection du cardinal Olivieri. 11 y
travailla avec tant d'ardeur, qu*an bout de trois
ou quatre ans il parvint à se familiariser avec
toutes les difficultés que présentent les
positions de Tartini. Lorsque ses études
cales furent termhkées, le cardinal Olivieri le fit
venir à Rome, où il étonna tous les professeur»
par la hardiesse et ki pureté de son jeu. On dit
que Montanari fut si affecté de la supériorité de
Bini, qu'il en mourut de cliagrin. Tartini avait
beaucoup d'estime pour son élève: Bnmey
rapporteà ce sujet. ( A. Gen, hist. o/music, t. 3»
p. 562 ) qu'un anglais, nommé M. Wiseman, ayant
voulu prendre des leçons de violon, s'adressa à
Tartini, qui lui indiqua Bini, en hii disant : fo la
mando ad un mio scolaro che suonapiù di use^
emene glorio per essere un angelo di costumé
e religione. Vers 1757, Bini passa à Stiittgard,
comme maître de chapelle du duc de Wnrtembergi
on ignore l'époque de sa mort.
BINI (David), néà Pise vers 18t2, s'est bit
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BINI — BïORDI
42f
coonattre comme compositeur par Popéra intitulé
Ildeganda, représenté sur le tliéAtre de sa Tille
natale, au mois de février 1836. L'ouvrage fut
accueiUi aYee enthousiasme par les condtoyeDs
de l'auteur; néanmoins ce premier essai de son
talent ne paraît pas avoir été suivi d'autres com-
positions.
BlONy surnommé Bory$theniU^ philosophe
et sophiste grec» naquit à Borysthène, sur les
èords du fleuve de ce nom. Il alla s^ fixer à
Athènes, s*attacha d'abord à Cratès, et adopta la
philosophie cynique, puis reçut des leçons de
Théodore Tathée et de Théophraste : il finit par
se faire des principes qui notaient ceux d'aucun
antre philosophe. Il mourut à Chalcis. Possevin
le place parmi les écrivains sur la musique
<liv. XY de sa Bibliothèque choisie, t. 2, p. 223),
et Gesner {smioth.,^, 121 ) cite un traité de
sa composition intitulé Musiea, qui existerait
dans la Bibliothèque impériale de Vienne, et qui
serait relié avec les Harmoniques de Ptolémée. Je
donte de Texistence de cet ouvrage.
BIONDINI (Loois), bon chanteur basse, né
en Toscane, commença sa carrière sur le théâtre
de Lucques, en 1821. En 1823, il était à Flo-
rence, où il resta pendant trois ans. Puis il chanta
k Milan, dans les années 1826, 27, 28, et 29.
Appelé à Lisbonne dans cette dernière année, il
y chanta pendant trois ans, et reparut à Milan en
1833. L'année suivante il était à Modène et à
Borne. Il resta dans cette dernière ville pendant
les années 1834, 35 et 36. La direction du tlié&lre
italien de Madrid rengagea au commencement
de 1837, et le conserva jusqu'au printemps de
1840. Alors Biondini se rendit à Vérone et de là
è Naples, où il chanta pendant toute Tannée
1841. Peu de temps après, il s'est retiré de la
scène.
BIONI ( AirroiRB ), compositeur dramatique , I
né à Venise, en 1698, y étudia le contrepoint et
l'harmonie sous la direction de Jean Porta. Ses
premières productions furent l'opéra de Climène^
en 1721, et XJdine^ en 1722. Appelé à Ferrare au
printemps de 1722, il y fit représenter un opéra
intitulé Cajo Mario, qui fht applaudi. Dans la*
même année, il écrivit Mitridate. En 1723, il
composa L'Orlandofurioso, qui fut représenté
h Bade en 1724, et à Breslau en 1725. Une troupe
de chanteurs italiens ayant été formée en 1726
pour cette dernière ville, Bioni l'accompagna en
qualité de directeur de musique et de composi-
teur. Il y déploya tant d'aetivité que, dans Pespaee
de neuf années, il écrivit vingt st un opéras, dont
quelques-uns, particulièrement celui d'Bndi-
mione eurent beaucoup de succès. Bioni tenait
le premier clavecin aux représentations ; le second i
futoccnpé successivement par D. Th. Treu,Geor
ges^Jean HofTman, et Gebel. En t730 Bioni prit
la direction générale dn théâtre italien de Brieslau,
mais sans cesser de composer. Sa réputation s'é-
tait étendue en Allemagne; en 1731 l'électeur dé
Mayence lui donna le titre de compositeur de sa
chapelle. Etaux ans après , la troupe de chanteurs
italiens fut dissoute, et Bioni quitta Breslau. Il
parait qu'il retourna en Italie ; cependant il y a
lieu de croire qu'en 1738 il était à Vienne, où fut
représenté son opéra de Girita. Les ouvrages
écrits par lui pour le théâtre de Breslau sont : —
i^ Àrmida'abandonataj en 1726. '-^TPArmida
al campo (1726). — so BndimUme, pastorale
( 1727). — 4« Lueio Veto (1727). — 6« ^rio-
dante ( 1727 ). ~ 6*» Attale ed Arsinoe ( 1727 ).
— 7» Artabano (1728). — 8o FUindo, pasto-
rateeroica (1728). -*9oMj5aed i?/ptno( 1728).
— 10« Merope. Bioni ne fit que les récitatifs et
quelques airs de cet opéra ; le reste était un pas-
tiche extrait des œuvres d'Alberti, Caldera, Treu,
Finazzi, Lotti, Menaghetti, Porta, Vinci, et Vi-
valdi. — 1 10 La fede tradita evendicata (1729).
— 120 Engelberta ( 1729 ). — 13» Andromacea
( 1729). — 140 Ercole sul Termodonte (1730).
— 150 lucio Papirio ( 1731 ). — 16» 54ro«, re
di Persia (I73l). — irsilvia (1731). — 18« la
verità sconosciuta (1732) — l9o Atetsandro
Severo (1733). —20» VOdio placato (1783). —
^1« Alessandro nelV Indie { 1733). — 22* Une
sérénade composée pour l'électeur de Mayence,
exécutée à Breslau en 1732.
BÏORDI (Jean), compositeur, né à Rome
dans la seconde moitié du dix-septième siècle,
fut élu chapelain-chantre de la chapelle pontifi-
cale en 1717, et se distingua par ses œuvres de
musique sacrée, soit dans le style alla Palettrina,
soit dans le style accompagné. En 1 722 il obtint au
concours la place de maître de chapelle à l'église
Saint-Jacques des Espagnols, et l'emporta sur
Porpora. Voici comment l'aneodote de ce concours
est rapportée dans un manuscrit qui se trouve
dans la bibliothèque de la maison Corsini alla
Lungara : La place de maître de chapelle étant
devenue vacante, les administrateurs résolurent
d'ouvrir un concours public le 8 janvier 1721, et
ravis en fut donné par les journaux du. titmps.
Les conditions étaient d'écrire une fugue à huit
voix improvisée sur un sujet prfs au hasard dans
un livre de chant grégorien. Six concurents se
présentèrent r ce furent Nicolas Porpora, Rolll,
Jérôme Chiti, Monza, Califfi et Biordi. Les six
pièces du concours ftarent envoyés successivement
h Benoit Marcello, au P. Ferdinand Luzari, maître
de chapelle à S.-François de Bologne, à Jacques
Antoine Perti, maître de S.*Pétrone, dans la mémo
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422
BIORDI — BIRCHENSHA
ville, et h Charles Baliani, maître de la cathédrale
de Milaa : d'après Ta vis de ces quatres maîtres,
la place vacante fut donnée à Biordi. Sa fugue
se trouve dans la hibliotUèquc de la maison Cor-
sini. Les archives de la p'upart des églises de Rome
contiennent des ouvrages de ce comi>ositeur, et
Ton en exécute encore à la chapelle pontificale.
On trouve dans la collection de Tabbé Santini, à
Borne, les compositions de Biordi dont voici Tin-
dication : — l" Moitetx t salmi^à 4 t'oci. —
2° Miserere à deux chœurs. — 3° Lauda Sion k
deux chœurs. — 4^ Litanies à 4 voix. —
50 Lœtattu sum à *6, composé pour la chapelle
papale. -> 6» CàrUtus factus est à 6, avec un
chcenr de ripieno.
B10T( Jean -Baptiste )« de l'Académie des
Sciences, professeur de physique mathématique
an collège de France, de la Société Royale de
Londres et de beaucoup d^autres sociétés savantes,
est né à Paris en i774, et a fait ses études au
collège de Louis le Grand. Au commencement
de la révolution , il servit dans rartillerie, mais
il entra ensuite comme élève à l'école polytechni-
que. Nommé professeur de mathématiques à
Beau vais, il occupa cette chaire pendant quelques
années et revint à Paris en 18U0. En 1816 il a
publié à Paris un Traité de Physique en 4 vol.
in-8». Le livre 3*, tom. II, p. 1—190, traite de
Pacoustique. Depuis lors il a donné un abrégé
de ce traité sous le titre de Précis élémentaire
de Physique expérimentale, Paris, 1820, in-8»,
dont la troisième édition a paru en 1823, en
2 vol. in-80. 11 y traite aussi de l'acoustique,
liv. 3', tom. 1, p. 350—468. Ce livre est divisé
en 10 chapitres qui sont intitulés : — \'> De la
production et de la propagation du son. —
2** De la perception et de la comparaison des
sons continus. — 3** Vibrations des cordes élas-
tiques.— 4** Approximations usitées en musique
pour exprimer les intervalles des sons: néces-
sité d^altérer la justesse de ces intervalles dans
les instruments à sons fixes ; règles de ce tempé-
rament. — s^" Exposition des divers procédés
qu'on peut employer pour mettre les corps so-
lides dans Vétat de vibration sonore , et pour
constater la nature des mouvements quHls exé-
cutent lorsqu'ils se Crouvent dans cet état. —
6** Vibrations des verges solides^ droites ou
courbes, — 7° Vibrations des corps rigides oà
flexibles agités dans toutes leurs dimensions.
— 8° Des instruments à vent. — 9» Sur la
communication des mouvements vibratoires.
— 10» Organes de Toute et de la voix. Ce livre
est un 'bon résumé des connaissances acquises
sur ces divers objets ; mais il n'a pas fait faire un
«eul pas àlaBcience, et bien des diosea y reposent,
quant à la musique, sur les bases d'une fausse
tliéorie, comme je le ferai voir ailleurs. On tloit
aussi à M. Biot : — 10 Théorie mathématique
de la propagation du son : dans le Bulletin des
Sciences, prairial an x (mai 1802). '— 2» Expé-
riences sur la vitesse du son ; elles sont consi-
gnées dans les Mémoires de la Société d'Arcueil,
.1.2, p. 403. — 3<* Expériences sur la propaga-
tion du son à travers les corps solides^ dans
l'air, et dans les tuyaux cylindriques tris-
allongés (Journal des Mines, t. xxiv, I8O8;. —
4° Sur le jeu des anches (Nouveau bulletin des
Sdences, juillet 1816 ). — 5* Remarques sur le&
sons que rend un même tuyau d*ergue rempli
successivement par dijférents gaz. (Idem, no-
vembre 1816). — 6' Expériences sur les sons
des tuyaux cylindriques qui contiennent detix
gaz superposés (Annales de physique et de
chimie, t. vu, 1817).
BlOW (Henri), amateur de musique, né à
Christiana, en Norwège, est auteur d'une Es-
quisse biographique du violoniste Ole-Bull, qu*il
a publié sous ce titre : Ole Bull. Eine biogra-
phische Skisse von H. Biow; Hambourg, J. G.
S. Wilt, t838, in 80 de 28 pages.
BIRCHENSHA (Jean), musicien né ei»
Irlande, résida d'abord à Dublin, dans la mai-
son du conlte de Kilnare ; mais après la rébellio»
d& 1641, il se rendit à Londres, où il enseigna
à jouer de la viole. Burney le représente comme
un charlatan qui était bien loin de posséder la
science musicale dont il se vantait {voy. General
history of music, t. 3, p. 472). Il fit paraître,,
dans les Transactions Philosophiques de 1672
une pompeuse annonce d'un livre qu*il intitulait :
Syntagma Musicx , treating of music philo-
sophically, mathematically and practtcally,
et qui, selon lui, était supérieur à tout ce qui
existait dans la littérature musicale ; mais cet
ouvrage n'a point paru. En 1664, il publia à
Londres une traduction anglaise de VElementale
Musicum d'Alst^ed, sous ce litre Templum mu-
sicum, or the musical synopsis o/the learned
and/amousJ. H. Âlstedius, Ilavfkins lui attri-
bue aussi un petit traité de composition en une
feuille d'impression, intitulé : Rules and direc-
tions for composing in parts; mais, sans indi-
quer le lieu ni la date de l'impfession. J^ignore &r
ce petit écrit était le prospectus d'un autre ou-
vrage de Birchensha, dont le manuscrit original
a pour titre Rules of composition (Règles de U
composition). Ce volume appartenait en 169»
au violoniste Corbett, dont il porte la signature ;
puis il passa en la possession du comte de I>o-
négall, dont les armes sont sur le volume. Plu»
tard, il fut acquis par MM. Calkin rt Ru<Id, |i-
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BIKCHENSHA — BIRNBACH
425
braires et marchands de musique ancienne à
Londres, de qoi je Pai acheté en 1851. La valeur
scientifique de ces règles de composition est nnlle.
Birchenslia a placé aussi une préface en tête de
VEssay ioadvancement of music, de Salmon,
Londres, 1672.
BIRCHERODA (Jkan), professenr de théo-
logie, naquit à Bircherod en Z^tande, en 1623,
et en prit son nom : il mourut à Ck)penliagu(! en
1686. 11 a donné quelques renseignements sur la
musique des anciens dans son ouvrage intitulé :
Sxereitatio de ludis gymnicis , prsecipue de
certaminibus olymplcis, Copenhague, 1655, et
1664 in-4*.
BIRD (William) : Voyez BYRD.
BIRKENSTOGK (Jean-Adam), maître de
chapelle à Eisenach, naquit à Alsfeld, le 19 fé-
▼rier 1687. En 1700, il suivit son père à Cassel,
et y étudia la musique pendant cinq ans sous la
direction du maître de chapelle Rngieri Fedeli.
Ensuite le Landgrfive Tenvoya à Berlin, où il prit
pendant un an des leçons de Yolumier; puis il
alla h Bayreuth pour y perfectionner son talent
sur le violon auprès de Fiorelli, etenfln,en 1708,
'à Paris, pour y terminer son éducation musicale.
De retour h Cassel, en 1709, il fut nommé mu-
sicien de la cour;; en 1721, on lui donna le titre
de premier violon solo, et en 1725, celui de
maître des concerts. Quelques années aupara-
vant cette dernière date, il avait fait- un voyage
il Amsterdam, y était resté sept mois, et y avait
publié son premier œuvre de sonates. Pendant la
vie du duc de Hesse-Cassel Birkenstock jouit de
sa faveur; mais ce prince étant mort en 1730,
on n^èut plus pour lui les mêmes égards, ce
qui le détermina h entrer au service de la cha-
pelle d'Eisenach. Il mourut dans cette ville le
26 février 1733. On a de ce musicien : i** douze
sonates pour violon seul et hasse continue ; Ams-
terdam, 1722. — 2* Douze idem ; ibid., I73d.
— 3** Douze concertos à quatre violons obligés,
alto, violoncelle, et basse continue ; ibid., 1730.
BIRNBACH (Charlbs-Joskph) , naquit en
1751, au village de Kœpemick, près de Neisse.
Ses parents renvoyèrent à Técole du village ; les
progrès de Birnbach dans la musique furent ra-
pides, et à Pftge de dix ans il fut en état d^aller faire
des études plus fortes au gymnase de Neisse. Il
donnait déjà des leçons de musique; par sou lèie
et par son éconohiie il amassa une somme assez
considérable pour pouvoir faire reconstruire, à
l'âge de quinze ans, la petite maison de ses pa-
rents, qui avait été détruite par on incendie. Tou-
ché de ce trait de piété filiale, le maître de cha-
pelle Dittei-sdorf se cliargea de perfectionner le
talent du jeune artiste sur le violon et dans la
composition. Après avoir quitté le gymnase, Bii n-
bach serendità Bieslau, et entra dans la musique
du comte de Hoym, où il eut de fréquentes occa-
sions d'augmenter ses connaissances en musique.
Quelques années après, il entra à la cour de l'ar-
chevêque, ob on lui confia un emploi pour tonlesa
vie. Ce fut vers cette époque qu'il se maria avec
Caroline Guilleimine Rœhn, dont il eut quinze en-
fants. A '«a mort de l'archevêque , le 5 janvier '
1795, la place de Birnbach fut supprimée comnne
Inutile : il intenta un pi-ocès au prince de Hohen-
lohe Barteostein, héritier de l'archevêque, pour
Texécution du contrat qu'on avait fait avec lui;
mais, bien qu'il eût gagné sa cause à une première
juridiction, ce procès ne fut jamais jugé défini-
tivement, et Birnbach perdit une somme de
5500 tlialers (environ 20,000 francs) qoi lui était
due légitimement. Pendant plusieurs années, il
n'eut d'autre ressource, pour. nourrir sa nom
breuse famille, que de donner des leçons de
înosique à Berlin. Son talent distingué sur le
violon le fit admettre à la chapelle royale ; mais
en 1803, il quitta Berlin pour aller avec son fils
Henri à Varsovie, où il s'établit, après avoir
obtenu une pension de 300 thalers. Bientôt mé-
content de sa nouvel le situation, il la quitta encore
pour être directeur de musique au théâtre alle-
mand de Breslau. Il ne jouit pas longtemps des
avantages de celte place, car il mourut le 2^
mai 1805.
Birnbach a écrit beaucoup de musique. On
connaît de lui vingt quatuors pour le violon,
plusieurs quintettes pour des instruments à cordes,
dix concertos pour le violon, quinze solos pour
«le même instrument, dix symphonies pour Tor-
chestre, seize concertos pour ie piano, vingt-
cinq sonates pour le même instrument, avec et
sans accompagnement, plusieurs cantates et éra-
torios, plusieurs messes, et deux opéras, SapMra
et La Femme du pécheur, composés pour le
tliéêtre de Breslau. De tout cela, on n'a gravé que
trois quintettes, cinq concertos pour le piano,
quelques sonates, et douze airs avec accompa-
gnement de piano. Le premier ouvrage de Birn-
bach qui fut imprimé est un concerto pour le
piauo, avec orchestre : il parut à Breslau en 1783.
BIRNBACH (HeiiRi-AoGOSTB), fiU du- pré-
cédent, est né à Breslau en 1788. Quoiqu'il
fût catholique, il conuuença son éducatioki à
l'école réformée. En 1792, il partit pour Berlin
et y commença l'étude du piano et du violon-
celle. Dix ans après, il se rendit à Vienne, oà il
fut placé au théâtre de l'Opéra , comme vio-
loncellibte. Là, il perfectionna son talent sous la
direction d'Antoine Kraft. En 1804, il entra
dans la cha|ielle du prince Lubomirsky, à Land-
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434
BIRNBACH — BIRNBAUM
shut, en Gallicie; mais TeDiiiri qu'il éprouvait
dans cette situation le ramena à Vienne en 1806.
Il y fat Boouné TiolonoetHste du théfttre royal,
et ce ftit Ters cette époque qu*il publia neuf
marches et six àin variés pour la guitare. En
1812 , il foninl foire on voyage en Russie ; mais
la guerre ayant éclaté pendant quil traversait
la Hongrie, on lui refusa le passeport qu'il de-
mandait, et il ^t obHgé d'accepter la place de
premier violoncelle du théâtre de Pesth. Il pu-
blia, à cette époque deux pots-pourriit et des va-
riations pour la guitare, six écossaises pour le
piano, et deux concertos pour le viokmoelle,
avec accompagnement d'orchestre. Il se maria
à Pestb, retourna à Vienne en 1822, et y resta
jusqu'en 1824^. Pendant ces deux années, il se
livra à Pétude d'un nouvel instrument appelé
CkUarra eolP areo par son inventeur, Georges
StaufTer. En peu de temps il acquit une ha-
bileté remarquable sur cet ioi»trument, et
composa pour lui un concerto avec orchestre,
quil fit entendre avec succès. En 1825, il partit
pour Berlin, où il était appelé comme membre
de la chapelle royale; il y joua de sa nouvelle
guitare dans quelques concerts, et se fit applau-
dir. Depuis cfi temps . Bimbacti a vécu tranquil-
lement À Berlin. Son fils. Agé de huit ans, y a joué
avec beaucoup de succès un concerto âe violon
composé par Kreutzer, dans un concert qui a
été donné le 5 mars 1827.
BIRNBACH (Josbpb-Bbmjàmir-Hbnbi), le
^ plus jeune des fils de Cbarles^osepli, est né à
Breslau en 1793. Il est connu généralement
sous le nom de ffenri-Bimbach. Lorsqull eut
atteint Tâge de sept ans, son père lui donna les
premières leçons de musique, et ses progrès fu-
rent si rapides, que deux ans après il put jouer
des concertos de Moaartsorle piano. En 1803,
il se fit entendre avec son père dans nn concert
à Beriin ; il partit ensuite pour Breslau , et y exé-
cuta plusieurs morceaux avec succès dans des
concerts publics, voyagea, et enfin arriva à
Varsovie, au mois de janvier 1804. Ayant perdu
son père l'année suivante, il résolut de retoumer
dans sa ville natale, et dé s'y livrer à l'enseigne-
ment. Il y vécut jusqu^en 1818, époque où il
alla rijoindre son frère'en Hongrie. A Pesth, il
joua pour la première fols un concerto de sa
composition qui lui valut sa nomination de di-
recteur de musique de l'Opéra. En 1815, Bim-
bach retourna avec sa mère à Breslau ; il y
resta jusqu'en 1821. Dans cet intervalle il écrivit
un grand nombre d'ouvrages ; entre autres quatre
concertos pour le piano, sept concertos poar la
clarinette, nn concerto de violon, un concerto de
cor, nn concerto de guitare, une symphonie con-
certante pour deux pianos, une symphonie pour
Torchestre, plusieursonvertnrea, six marches pour
la musique des Janiss^res, deux quintettes pour
piano et instrumeata à cordes, trois sonatee
pour piano avec violon obligé, trois petites so-
nates pour le piano, phisieurs variations po«r
différenU instruments. En 1821, Bimbach.se ren-
dit è Berlin : U s'y maria en 1824. Plusieurs
maladies graves dont il futattaqué dans cette ville
ne lui ont pas permis de travailler autant qui!
l'avait fait auparavant; cependant il y a écrit on
grand qumtette pour piano, plusieurs airs et
une cantate pour quatre voix d'hommes, on
concerto de piano avec orchestre , on hymne
pour l'académie de chant deZelter, et, enfin, un
traité sur la théorie de la musique, il a été pen-
dant plusieurs années attaché à la rédaction de
la Gazette musicale de Berlin. Les ouvrages de
Bimbachqui ont été publiés sont : 1" Trois s<k
nates pour le piano ; Breslau, Fœrster, et Leip-
sick , Breitkopf et HarteL — 2» Six allemandes
h quatre mains; ibid. — 3« Quintette pour
piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse,
Leipsiclc , Breitkopf et Haertel. — Â"" Sonate
pour piano avec liautbois ou violon obligé ; itwL— -
60 Variations pour le piano ; ibid.^7* Troisième
sonate avec violon obligé.— 8* Theoretisck praà-
tUehê ClacUr-sefèulêfar Anfànger (Méthode
théorique et pratique de piano pour les com-
mençants) rBerlio, s. d.,in-fol. obi. — 9** Der
VoUkommene eomponUt (Le parfait composi-
teur) ; Berlin, 1882, Oosmar et Krause, 2 voL
in-8*. Cet ouvrage est un traité d'harmonie em-
prunté à plusieurs anteun, avec quelques no-
tions de la forme des pièces de musique.
BIRNBAUM ( Jban- Abrahah ) , magister à
Leipslck, vers le milieu du dix-huitième siècle
a publié des observations sur un passage dn
Mutieien-crUique de Scbeibe, dirigé contre ke
compositions et le jeu de J. S. Bach : Cet opoa-
cule, de vingt-deux pages, est intitulé : Un-
partMisehê Anmerkungen ûber eine Ae-
denUiehe Stelle des kristisehen Mmieus
(Observations impartiales sur un passage di-
gne d'attention du Mutieien-critique), 1788,
in-8*. M itxler a inséré cet écrit dans sa Bi-
bliothèque musicale (t. l, part. 4, p. 62); on
le trouve aussi dans l'nn des numéros du Jtfti-
sieiên-^ritique avec des remarques, (p. 833).
Ces remarques (brent publiées d'abord séparé-
ment par Sehdbe, à Hambourg, 1738, in-8^
Birohéum y répondit dans un écrit de six feofl-
les d'hnpression, intitulé : Vertheidiçung seimgr
unpartheHschen Anmerkungen ûbereine 8»-
denkliche, etc. (Défisnse des observations impar-
tiales, etc.) ; Leipslck, 1739, in-8».
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BIROLDI — BISCHOFF
43S
BlROLDIXEiM^^i*B)f babile constructeur d^or*
gués, niqiriC sut le territoire de Varèse, dans la
Lombardie, le 16 novembre 1756. Il 8*est égale-
ment distingué par l'iraportaDee de ses instru-
ments , leur qualité de son, et la yariété de leurs
jeni. Lavillede Milan en renferme cinq, savoir :
celui de Sainte*Marie , près de Saint-Celse ; celui
de Sainte>Marie-Secrète; celui de Saint-Laurent-
Majeur ^ ceini del Carminé^ et celui de la basi-
lique de Sain^Ambroise.
BISAGGI A (...), un des compositeurs napo-
litains sortis du collège royal de musique depuis
'1850, et qui ont essayé de se faire connaître du
monde musical par des opéras Qui, malbeureu-
sement , disparaissent de la scène presque im-
médiatement après s*y être produits. On connaît
de M. Bisaccia les titres des opéras : TrenC anni
di mistero, et Lo Solaehianello di Coioria.
BISGARGUI(6onz4lez-Martinezdk). Voy.
VlâCARGUI.
BISGH (Jbar), né en 1757, dans un village
près de Cologne, apprit la musique à la maîtrise
de la cathédrale de cette ville, se rendit à Paris
dans sa jeunesse, s'y flxa« et y donna des leçons
de solfège et de violon. Plus tard, il s*étabiità
La Rochelle, comme professeur de musique. En
1803 , il y publia un livre sous ce titre : ExpUca-
Uon des principes élémentaires de la musi--
que , 1 vol. in-4«. Il y a une deuxième édition
de cet ouvrage imprimée à Paris,.avec les ca-
ractères déGodefroi. On connaît aussi de Bisch
deux suites de marches et Se pas redoublés à six
et dix parties ; Paris, Irobault.
BISCHOFF (MELCHioa),filsd'un cordonnier ,
né à Possneck, le 20 mai 1547, fbt d'abord maître
d'école à Rodolstodt, en 1565. 11 devint ensuite
cantork Altenbourg, puis diacre dans le lieu de sa
naissance; pasteur à GcBckenheiro en 1574; cinq
ans après, il s'établit à Thundorff, puisa Possneck
pendant six ans; ensuite 11 fut prédicateur de la
cour à Cobonrg ; surintendant spécial à Eisfeld, en
1597, et eu An surintendant général à Gobourg,
«n 1599. Il mourut dans ce lieu, le 19 décembre
1614. BIschoff est compté parmi les bons composi-
teurs de l'Allemagne pendant le seizième siècle.
Bodenchatz a inséré un motet à huit voix de sa
composition, dans ses FlorilegH Musicî. C'est
un morceau fort bien fait.
BISCHOFF (Jban-Georgcs), Falné, trom-
pette du. magistrat d'Anspach, naqm't à Nurem-
berg, en 1733. Il fut considéré comme un des plus
habiles violonistes de son temps. Outre le violon
et le talent de trompettiste, il était aussi très-fort
sur la timbale, dont il jouait souvent quatre à la
fois. 11 fut élève d'Anderie pour le violon. En
1760, il quitta sa place d'Anspach pour retour-
ner à Nuremberg. On croit quil est auteur d'un
concerto de viokm qu'on trouvait autrefois ma«
nuscrit dans les magasins de musique d'Alle-
magne.
BISCHOFF (JBAiK6Bon«M), frère cadM da
précédent, né à Nuremberg, en 1735, jouait du
violoncelle et de la trompette. On, lui attribue
six solos pour violoncelle, op. 1, et on air varié
pour le même instrument, qid ont pam à Amster-
dam, en 1780.
BISCHOFF (JBAN-FEioÉaic), habile timba-
lier, cinquième frère des précédents, naquit à Nu-
remberg, en 1748. En 1790, il était à Anspach
timbalier delà cour, delà garde, et dnrégimeni du
cercle de Franconie. Meusel assure, dans son IHC'
tionnaire des artistes qn'il jouait des concertos
sur dix-septtlmlwles accordées.
BISCHOFF (GaoRGEs-Fatoéaic)» est né le
21 septembre 1780, à Ellricb, petite ville du
comté de Hobenstein. Son père ftat son premier
mettre de musique, puis il reçut des leçons de
Welling, maître des concerts A Nordhausen, où
il acheva ses humanités en 1800. Après avoir
passé deux ans à étudier la théologie à l'uni-
versité de Ldpsick, il tai appelé en 1802 à Fran-
kenhausen en qualité de chantre. Actif, ardent ei
passionné pour la musique, il conçut le projet
d'instituer de grandes fêtes musicale en Allemagne,
à l'imitation de celles qu'on donnait en Angle-
terre. Aucune difKculté ne l'arrêta, et le premier
essai de son projet fut réalisé à Frankenhausen
en 1804, par la réunion de beaucoup d'amateurs
et de professeurs de musique des villes voisines.
Mais ce fut surtout en 1810 qu'il atteignit le but
quil s'était proposé par l'exécution de la Créa-
tion du monde, de Haydn, et de plusieurs autres
belles compositions, sous la direction du maître
de concerts Fischer, d'Erfurt. BischofT ne recula
pas même devant le sacrifice de sa fortune pour
fonder cette institution; celle qu'il avait reçue de
sa femme, bien que considérable, fut dissipée à la
réalisation de cette noble pensée. Successive-
ment, par les soins de cet artiste lélé, Hanovre,
Quedlinbourg, Hildesheim, Helmstadt, Bftcke-
bourg et Pyrroont eurent leurs fêtes musicales, et
la Société des bords de VElbe fut constituée.
En 1816, BIschoff fut nommé directeur de mu-
sique, cantor et instituteur à Hildesheim : de-
puis lors, il n*a plus quitte cette situation. Comme
compositeur et- comme pianiste, il mérite des
éloges. On connaît de loi : 1** Grande polonaise
(en r^, pour le piano ; Bciriin, Schlesinger. — 2*
Variations sur des airs allemands ; Hanovre et
Brunswick. — 3» Trois marches pour le piano ;
Leipsick, Hoffmeister. ^ 4* Deux recueils de
soixante clients à plusieurs voix» pour rinstruo'
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426
BISCHOFF — BISHOP
lîoD des élèves des écoles publiques ; Hanovre,
Biiclimann. — ô" Trois recueils de cliants à voix
seule, avec accompagnement de piano; Hano-
vre, Bachmann, et Wolfenbùltel.Hermanii. Sur
ta demande de Bischoff, le consistoire de Hano-
vre a décidé que too:* les élèves qui se destinent
à rétude de la théologie seraient obligés d'ap-
prendre la musique et le cliant. BiscliofT est
mort à HilHcfilieim, le 7 septembre 1841.
BISCHOFF (Le Docteur L.-Fbéoéric-Ghré-
TiEif), fils de J.-C. Bisclioff (musicien de la
chambre du duc d*Anlialt-Dessau et violoncelliste
estimé), est né à Dessau, le 27 novembre 1794.
Dès sa jeune<tse , il s*adonna avec ardeur à Té-
tude des langues anciennes. En 1812, il se ren*
dit à Tuniversité de Berlin : mais, dans Tannée
suivante, le soulèvement de toute rAllemagoe
contre la domination française Tenleva à ses étu-
des ; il entra, comme volontaire, dans le régiment
de cavalerie légère de la garde prussienne et Ot les
campagnes de 1813 et de 1814. Ayant été fait pri-
sonnier à Laon, son extrême jeunesse et l'éten-
due de ses connaissances le firent bien traiter
par rétat -major de l'empereur. Napoléon Tinter-
rogea lui-même sur la position du corps d'armée
auquel il appartenait ; mais, sans trahir les inté-
rêts de sa patrie, Biscliofr se tira habillement de
ce pas difficile. Après que la paix eut été conclue,
il mit à proût son séjour à Paris pour continuer
ses études philologiques , qu'il alla terminer à
Beriin. Ayant cultivé la musique avec succès
depuis son enfance, il en donna des leçons dans
cette ville, et forma parmi ses condisciples de
Toniversité une société de concerts dont il fut
le directeur. En 1818, il fut nommé professeur
de l'école cantonale d' Aarau , en Suisse ; mais
il n*y resta que peu de temps, ayant été appelé,
dans l'année suivante, au célèbre institut de
Fellenberg, à Hofwyl, près de Berne, en qua-
lité d'inspecteur des études. Rappelé à, Berlin, en
1821, comme professeur du gymnase (collège)
Friedricbswerder, il en remplit les fonctions
jusqu'en 1823, et ne quitta cette position - que
|)our aller prendre la direction du collège de
Wesel. Après vingt-cinq ans d^exercicé de cet
emploi supérieur, M. Bischoff demanda sa re-
traite, fut pensionné, et s'établit à iionn, en 1849.
Ce fut alors qu'il conçut le projet de fonder un
Journal de musique destiné à la mission qu'avait
remplie avec tant d'honneur la Gazette générale
de musique de Leipsick , pendant un demi-
siècle, c'est-à-dire au maintien des traditions de
l'art classique, pur et grand, en opposition aux
tendances novatrices; aussi audacieuses qu'im-
puissantes, d'une coterfe dont le iVeue ZeiUchrift
/tir i/t<>-fÂ, fondéeu 1834 par Schuman», s'é-
. tait fait l'organe. MasideD iostniit, bomme de
grand mérite comme littérateur, aimaot Part
I avec passion, et doué d^une grande vigueur de
caractère, M. Bischoff avait les qualités oéces-
< saires pour l'œuvre qu'il voulait entreprendre :
: il la réalisa en 1850 et fonda la Rheinuehe Mu-
I sikseitung (Gazette musicale du Rhin), qui parut
' pendant trois ans h Cologne cliec l'éditeur de
; musique Schloss. En 1853, la librairie Dumont,
! ayant attaché M. Bisdioff à la rédaction do
, Journal de Cologne, entreprit aussi la conti-
nuation de sa Gazette musicale, qui prit dès
' lors le titre de Niderrheinisehe MusiiueUung'
I (Gazette musicale du Rhin inférieur). Ce jour-
I nal jouit à juste titre de beaucoup d'estime en
I Allemagne ; l'art y est traité d'une manière sé-
, rieuse, avec dignité, et selon les meiUeuies doc-
trines. Depuis 1853, M. Bischoff s'est fixé à
Cologne.
BISEGHINO (JEAd), compositeur, né à
Mantooe, au commencement du dix-septième
siècle, a fait imprimer des madrigaux à cinq
voix, sous ce titre : Amarissime doleezie, ma-
drigali a cinque, Kb. 1 ; Venise.
BISHOP (Jean), musicien anglais, vivait
vers le milieu du dix-huitième siède. Rosin-
grave lui enseigna la composition. En 1750, il
était organiste de la cathédrale de Winchester;
il devint ensuite chantre du Collège royal de
Cambridge, et occupa celte place jusqu'à sa
mort. On a de sa composition : 1* Bar monta
Unis, airs pour deux flûtes. -— 2"* Psalmes, lib.
I et II ; Londres (sans date).
BISHOP (HcKRY ROWLEY), naquit à Lon-
dres en 1782, et fut placé de bonne heure sous
la direction de François Blanchi , pour apprendre
la composition. Il débuta, en 1806, parla musi-
que d'une partie du ballet qui fui représenté an
Théâtre du Roi, sous le titre de Tamerlan et Ba-
jazet. Il écrivit ensuite la musique d'un autre bal-
let intitulé : /farcisse et les Grdces. Après un in-
tervalle de deux saisons, il donna à Drury-Lane
un grand ballet d'action appelé Caractacus;
mais son premier ouvrage de quelque importanee
fut un opéra qui avait pour titre : Circassian
Bride (La Fiancée circasslenne), et qui fui repré-
senté à Drury-Lane, le 22 février 1809. Mallieo-
reusement le théâtre fut brûlé la nuit suivante, et
la partition du nouvel opéra devint la proie de<
flammes. Toutefois cet événement ne noisit point
à hi fortune de Bishop, car les propriétaires de
Covent-Garden, qui connaissaient son mérite, loi
firent on engagement de cinq ans pour compo-
ser et diriger toute la musique de leur tliéAIre. Il
entra en fonctions dans la saison de 18 10 à 1811.
Le [ireinier ouvrage quMI composa, par suite de
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BISHOP
427
cet arrangement, fut un drame intitulé : Knight
o/Snowdawn (Le Chevalier de Snowdown), tiré
de la Dame du Lac, de Waller-Scott. Les Anglais
le considèrent comme un ciiel-d*œuvre. Un nouvel
engagement de cinq ans succéda au premier, en
1818, entre M. Bisliop et la direction de Covent-
Gardett. Devenu propriétaire des Oratorios Tannée
suivante, il partagea cette entreprise avec M. Har-
ris; mais, en 'laao, il resta seul cliargé de cet
établissement Lors de Tinstitution de la Société
Philharmonique, M. Bisiiop en fut nommé l'un
des directeurs : il faisait aussi partie de l'Acailé-
mie royale de musique, comme professeur d'har-
monie. Pendant plusieurs ann^, il a été con-
ducteur ou chef d'orcbestio des coucerts de
la musique ancienne ; puis il a été nommé di-
recteur de la musique de la reine Victoria. Le
titre de baronet loi a été conféré par cette
princesse en 1842. Nommé professeur de mu-
sique de l'université d'Edimbourg dans Tannée
suivante, il ne conserva pas cette position. En
1839 il avait obtenu le grade de bachelier en
musique à Tnniversilé d'Oxford ; par le cré-
dit du prince Albert, chancelier de cette univer-
sité, il y fut nomm4^ professeur de musique, en
1848, et dans le même moment le grade de doc-
teur lui fut conréré. Il est mort k Londres le 30
avril 1865. Les ouvrages dramatiques auxquels
Bishop a travaillé sont au nombre de plus de
soixante-dix ; et dans ce nombre, plus de la moi-
tié est entièrement de sa composition. Outre
cela, il a écrit les chœurs et les ouvertures de
trois tragf^dies : l" The Apostate (L'Apostat).—
— 2» The Rétribution. — S"» Mirandola. On
a aussi de lui uue grande quantité de duos, d'airs
et de gîtes. Il a arrangé le premier volume des
Mélodies de diverses nations, ainsi que les ri-
tournelles et les accompagnements de trois vo-
lumes de Mélodies nationales. Voici la liste de
ses compositions dramatiques : t* Tamerlan et
Baja^et, ballet, 1806. — V* Narcisse et les
Grdces, juin 1806. — 3** Caractacus, ballet
d'action, 1806. — 4° ùove in a lub (L'Amour
dans un tonneau), 1806. — ô** The Mysterious
Bride (La Fiancée mystérieuse), juin 1808- —
bo The Circaisian fitide (La Fiancée circas-
sienne), 1809. — 7" The Vintagers (Les Ven-
dangeurs), 1 809. — 8o The Manioc (Le Ma-
niaque), 1810. — 90 Knight o/ Snowdown (Le
Ciievalier de Snowdovva), 1811. — 10" Virgin
ofthe Sun (La vierge du Soleil , 1812.— 1 1° The
Œtiopg, 1812. — 12" The Renégate (Le René-
gat), 1812. — 130 Haroun Al Raschid, 1813.
— 14" The brazen Bust (La Têle de bronxe),
1813. — 15* //arry/efloi, 1813— lôTAc Mil-
ler and his men (Le Meunier et ses garçons), 181 S.
— 17* -For Englandho! 1813. — 18» TheFar-
mer wife (La fermière), 1814.— 19* Thewan-
dering Boys (Les Garçons errants), 1814. —
20*/a^oA and Kalasrode(\e i''9cie), 1814.
— 21* The Grand Alliance^ 1814. - 22" Doc-
tor Sangrado (Le docteur Sangrado), ballet,
1814. — 23» The FiTMt Bondy (La Forêt' de
Boody), mélodrame, 1816. — 24* The Maidof
the mill (La Fille do moulin), opéra, I8i4.
— 25" John 0/ Paris (Jean de Paris), composé
en partie avec la musique de Boieldieu, 1814. —
26o Brother and Sister (Le Frère et la Seeur)
en société avec M. Reeve, 18 Ij. — 27o 7Ae
noble Outlaw (Le noble Prosent), 1815. —
Telemachus, 18 15. — 29* L'ouverture et quel-
ques morceaux de Cymon, 1815. — 30* Quel-
ques morceaux de Cornus, I815. — 3lo Mid^
summer nighVs Dream ( I^ Songe d'une nuit
(Télé), opéra, 1SI6. — 32" Guy Mannering, mé-
lodrame, 1816. — 33* Who wants a wifeè (Qui
veut une femme?), mélodrame, 1814. — 34*
Royal nuptiats (Les Noces royales ), intermède,
1816. —35" The 5tot7e (L'Esclave), opéra, 1816.
— 36* Beir 0/ Verona (L'Héritier de Vérone),
en société avec Wittaker, 1817. — 37* Humo*
rous lÀeutenant (Le Lieutenant joyeux), 1817.
— 380 The Libertine (Le Libertin), arrangé
avec la musique de Don Juan de Mozart, I8i7*
— 39» Jhike of Savoy e (Le duc de Savoie),
opéra, 1817. — 40» The Father and his chil-
dren (Le Père et ses enfants), mélodrame, 18i7.
-> 410 Zuma, en société avec Brahain, 1818. —
420 The illustrious Traveller ( L'illi/stre Voya-
geur), mélodrame, 1818. — 43* December and
May (Décembre et Mai ), opérette, 1818. —
44* L'ouverture et quelques airs du Barbier de
Séville, 1818. — 45* l^e Mariage de Figaro ,
composé en partie, et arrangé avec la mu-
sique de Mozart, 1819. — 46* Fortunatus,
mélodrame, 18i9. — 47* The heart of Mid-
Lothian, opéra, 18 19. —48*' A Rowland for
an Oliver {Un ruban pour un olivier), 18I9. —
48* Swedisch Patriotism ( Le Patriotisme sué-
dois), mélodrame, 1819. — 50* The Gnome King
(Le Roi des Gnomes)» opérette, 1819. — 51* The
Comedy of Errors (La Comédie des Erreurs),
opéra, 1819. — 52* The Antiquary (L'Anti-
quaire), 1820. — 53* The Baille of BolhwePs
bridge (U bataille du pont de Bothwell), 1820.—
54" Henri /F, opéra, 1820. — 50* The Twelflh
yight (La Douzième nuit), idem, 1820. -*
56* Two Gentlemen of Verona (Deux Gentils-
hommes de Vérone), 1851.— 57* Monlrose 1822.
— 58* The Law of Java (La Loi de Java) 1 822. —
59* Maid Marian ( U lllle Marianne) 1822. —
60* Clari, 1823.— 61* Thebeacon ofliberty (Le
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BISHOP
ligDilde la liberté), 181S. ^ 62« Cortez, 1823. —
M« Native Land (Le Pays naUl), 1824. — «4»
Ckarltt II, 1824.— 65** i45yottZiAei<(GomiDeat
raimei-Toua ?) eo déeembre de la même année.
—66* TheFallo/Àlgiers, 1825, à Drary-Lane.
— «?• Faustus, 1825. — 68* mUiam Tell,
1825. —69*' Masaniello, 1825.^70* Coronation
q/ Charlet X (Le Couronnement de Gliaries X),
1825.— ?!• A«fl<i*n, 1826.— 72' Knightsofihe
Cross (Les Chevaliers de la Croix), 1826.—
78** The Bnglishman in India (L'Anglais dans
llnde), 1827. —74» Edward the Black Prince
(Edouard ou le Prince Noir), 1828. —75** Don
Pedro, 1828. — 76** Yelva, or the Orphan of
Russia (Telva, ou l'Orpheline de Russie), 1829.
— 77® Home, sweet Home (Patrie, douce Pa-
trie), 1829. — 78' The Night be/ore the Wed-
ding (La Nuit avant la Noce), 1829. — 79* Ni-
netta, 1830. — 80» Bofer, 1830. — 8i« The Ro-
mance o/ a Day (Le Roman d*on Jour), 1831.
— 82'' Under the OaA (Sous le Chêne), an Waux-
hall, 1831 . — 83'' William and Adélaïde, ibid.,
1831. —84*' The magie Fan (L'Evenlail ma-
gique), ibid., 1832. — 85'' The Sedan Chair (La
Chaise à porteurs), ibid., 183?. — 86*' The
Bottle of Champagne {Lh bouteiilede Champa-
gne), ibid., 1832. — 87<>^au/red,à Covent-Gar-
den, 1834. — 88'* The Fortunate IsUs (Les lies
Fortunées), Ibid., 1840. M. Bishop a arrangé pour
la scène anglaise Faust, de Spohr; Don Juan,
de Mozart ; la Sonnanbula, de Bellini ; La Oaz%a
Ladra et Guillaume Tell, de Rossini ; Le Phil
tre, et Le Dieu et la Bayadère, d'Auber; Robert-
U' Diable, de Meyerbeer. M. Bishop jouit d'une
grande renommée en Angleterre ; toutefois, on
n^aperçoit point dans ses ouvrages de qualités
assez remarquables pour la justifier. La plupart
de ses ouvrages ne sont guère que des vaude-
villes ou des mélodrammes dans lesquels il a
introduit beaucoup d'airs anglais, irlandais ou
écossais. Le genre ob il réussit le mieux est ce-
lui des petits airs et des glees. Dans les opéras,
il a plus souvent arrangé les morceaux de quel-
que importance, d'après des partitions italiennes,
allemandes ou françaises, qu'il ne les a com-
posés.
BISHOP (John), organiste et littérateur mu-
sicien, est né le 31 juillet 1817 , à Chellenham,
dans le comté de Gloucester. Dès ses premières
années, on lut fit apprendre les éléments de la
musique et du chant. Dans Tété de 1824, il fut
placé dans un pensionnat à Oxford, où il reçut
les premières leçons de piano de l'organiste de
St. Peter s in the east, de cette ville, nommé
Daniel Fetdow. M. Bishop resta sous sa direc-
tion pendant deux ans et demi. Son second maî-
tre fut M. Arnold Merrick, oi^aniste de Téglise
paroissiale de areneester, et tmductenr des oeu-
vres théoriques d'Albrecbtsheiger en tanfoe
anglaise. En dernier lieu, ii deviat éleva de
M. Thomas Woodward, organisla de l'égHee pa-
roissiale de Chellenham, et reçut de lui pendant
cinq ou six ans des leçons de piano, d'orgoe et
d'harmonie. Lorsque la nouvelle église de Saint-
Paul fut ouverte, en 1831, M. BiAiop, âgé seule*
ment de quatorze ans, en fut nommé orgniste :
il occupa cette position jusqu'à la fin de 1838,
et ne la quitta que pour aller à Blackbuni, dans
le comté de Lancastre, en qualité d'organiste
de l'église paroissiale; mais le séjour de cette
ville ne lui ayant pas été agréable, il relonnia
dans l'été de 1839, à Cheltenham, où, depuis lors,
il a fixé sa résidence, à l'exception de quelques
séjours momentanés à Londres. Avant aon dé-
part pour Blackbum, il avait complété aon ins-
truction musicale sons la direction de Miglio-
rucci, élève de Zingarelli, qui avait passé plu-
sieurs années au service du roi de Portugal. A
la même époque, Pedrotti lui avait enadgné la
langue italienne, et l'avait aidé dans m» étude
delà langue firançaise. Plus tard, Bishop apprit
également la langue allemande, dans le but de«a-
tisfaire son goAt pour la littérature musicale. La
tliéorie de l'harmonie et de la composition,
l'histoire de W musique et la critique des pro-
ductions de cet art, lui oflîraient un attrait irré-
sistible. Dès ce moment, ii s'attacha è réunir une
collection nombreuse d'ouvrages anglais et étran-
gers relatifs à celte littérature, qui est devenue
l'objet principal de ses travaux, dans les inter-
valles de liberté que lui laissaient les fonc-
tions d'organiste de l'église deSaint^ames (Saint-
Jacques), de la chapelle catholique et de l'église
de Saint-John (Saint-Jean), quil a remplies jus-
qu'à la fin de Tannée 1852. Parmi ses publica-
tions principales, on remarque : to An Btemen-
tary and abridged Method of Bfarmony and
accompaniment , from the French of F.
/. F^tis; Londres, Rob. Cooks. ^^ A School
qf praetical composition , from the original
Mss. of Cari Czemy; ibid. 3 vol. in-fol. —
V Les traductions anglaises des méthodes de
violon de Spohr et de Campagnoli ; thid. —
4^ La traduction de la méthode de violonoeUe
de Duport ; ibid. — 5'' Otto's treaiise on the
structure ofthe violin, etc. ; ibid. — Go Tretp-
tise on Harmony, by Reicha, traduction lais-
sée en manuscrit par feu M. Merrick, terminée
et publiée par M. Bishop; ibid., 1853. — 7* La
belle édition de la traduction anglais de la tbéo
rie de la composition de Gottfried Weber, par
M. Warner, de Boston, avec les additions tiréer
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BISHOP — BITTONI
429
de U dernière édition allemande, sous ce titre :
2%e Theory of musical Composition^ Jreaied
with a View to a naturaUy consécutive arran'
gements of tapies; Londres, MM. Rob. Cocks
andoomp. 1851, 2 voUgr. in-8^— S"* De nouvelles
éditions augmentées et améliorées des catéchis-
mes musicaux de Hamilton (voy. ce nom). —
9" Une édition nouvelle du livre de TliomasTalIis
intitulé : The Order ofthe daily Service of the
united Church of England and Ireland^ etc. ;
Londres, Robert Cocksand corop.; volume dont
l'éditeur a fait une élégante reproduction de Tou-
vrage original. ~ 10* La méthode de violon de
Baillot, traduite sur l'édition française. — 11» La
traduction du traité de Duport sur le doigter
du violonceile. Outre ces travaux, on a aussi de
M. Bishop des éditions revues avec soin de l>eau<
coup d^œuvres de grands maîtres, telles que les
oratorios, messes et autres ouvrages de Haendel,
Haydn, Mozart, Beethoven, trios de Corelli,
ainsi que des ouvrages pour Torgue de J. S.
Bach, Rmck, etc. Depuis 1839, MM. Rob. Cocks
et Ci« ont confié à M. Bisobp la révision de tou-
tes les éditions d^œuvres classiques qu'ils pu-
blient. Cet estimable littérateur-musicien a mis
beaucoup d'exactitude dans ses traductions, et
les a souvent accompagnées de notes intéres-
santes.
BISONI (Antoine), maître de chapelle à Lugo,
s'est fait connaître, en 1789, par ime messe à
quatre voix, dont 17ndice de* SpettacoH Tea-
trali (1788) a rendu compte.
BISOZZl (Jacqoes), médecin italien, fixé en
Allemagne, est, auteur d'un petit ouvrage inti-
tulé : Die menscMiehe Stimme und ihr Ge-
braueh fur Sûnger und Sàngerinnen (La voix
humaine et son usage pour les chanteurs et le ;
cantatrices) ; Leipsick, W- Engelmann, 1838, pe-
tit in -8* de 1 1 2 pages avec une planche. Ce petit
livre, écrit sous la forme de lettres, est on des
meilleurs qu'on possède sur le sujet qui y est
traité.
BISSE (Tbomas), docteur en théologie, chan-
celier du collège de Hereford, mort en 1732, a
lait imprimer on discours académique , sur la
musique, sous ce titre : On Musick sermon ,
Londres, 1729, In-g^".
BISSON (Louis), musicien à Paris, adonné :
]o Chantons réduites. de quatre parties en
duo, sans rien changer à la musique des «u-
périeures^ excepté quelques pauses ^ Paris,
Nicolas du Chemin, 1567. '—2^ Trente chansons
à deux parties, par K. Gardane, A. de VillerSy
et L. Bisson; Paris, Nicolas du Chemin, 1567,
in-80.
BISSONE (JeAN-AniuioisE), maître de cha-
pelle de la cathédrale de Verceil, en Piémont,
vécut dans la première moitié du dix- huitième
siècle. Il s'est fait connaître par quelques com-
positions pour l'église, dont les plus importantes
sont celles-ci : ^~ 1« Missx brèves octo vo-
cilnu concinnatâs, op. 2; Bologne, Silvani,
1722 ^ 2* Salmi l>revi per tutto Vanno a
Otto voci piene, con ttno a due organi, op.
8 ; ibid. 1724. — S* Missse brèves octo vocibus,
lib.U.op ÏV; ibid., 1726.
BISSONI (Antoine), compositeur de l'école
bolonaise, vécut au commencement du dix -hui-
tième siècle, et fut attaché à une des églises de
Rome. 11 a laissé en manuscrit des motets à trois
et quatre voix. On trouve dans la collection de
l'abbé SantinI, à Rome, les motets de ce maître :
Dominus Jésus ; Sepulto Domino; et O vos om»
nés, à 4 voix ; Àdoramm te Christs, à 4 ; Libéra
me Domine, pour 2 ténors et basse.
BITTHEDSER (F.-R.), moine de l'abbaye
de TrienfensteIn, près de Wilrtxboorg, dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle, a publié :
6 Sonatœpro clavichordU), Wfirtzhourg, In-fol.
max.
BITTI (Mabtinbllo), violoniste et composi-
teur au service du grand-duc de Toscane, vi-
vait à Florence, en 1714, lorsque le mettre de
chapelle Stœlzel passa dans cette ville. On a
de lui un livre de sonates pour hautbois et basse
continue, et douze sonates pour deox viokms et
BITTONI (Bernard), compositeur italien,
naquit à Fabriano, dans l'Eut de TËgUsè, en
1765. Son père, Mario Bittoni, Bolonais, était
établi en cette ville comme maître de chapelle
de Saint- Venanzio. Ce fut par ses soins et par
les leçons d'un mettre nommé Lombard! , que
Bernard Bittoni développa ses heureuses facul-
tés pour la musique. Ses progrès* furent si rapi-
des, qu'àrftgede dix-huit ans il fut désigné comme
maître , à Rieti. Après y avoir passé une longue
suite d'années dans ses fonctions magistrales , il
fut rappelée Fabriano pour y occuper la même
position. Il hésita d'abord entre sa ville natale,
où U était désiré, et Rieti, où il laissait de.nom-
breux amis ; mais enfin il se décida pour Fa-
briano, où il passa le reste de sa vie. 11 mourut
d'apoplexie à l'âge de près de soixante quatorze
ans, le 18 mai 1829. Doué de l'instinct de l'art,
Bittoni aurait pu se faire une brillante réputation,
s'il fût sorti du cercle étroit de deux petites vil-
les, où toutes les ressources lui manquant , il n'en
pouvait trouver qu'en lui-même. 11 avait acquis
une habileté remarquable sur le violon, et ne
connaissait pas de difficulté qu'il ne pût exécuter
immédiatement. Ses improvisations dans le goût
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430
BITTONI — BLAES
toiir-à-toui italien, français et allemand, exci-
taient l'admiration des étrangei-s qui Tenten-
daient. Il était également habile organiste et
jouait, dit-on, dHin bon style; ce qui est mainte-
nant inconnu dans toute l'Italie. Les églises de
Rieti et de Fabriano possèdent de cet artiste : i*
Une antienne et une hymne à 4 voix, pour la
neuvainede Saint-Joseph. — 2oUne litanie à
4 avec les réponses du peuple. — 3^ Plusieurs
Tantum ergo à Yoix seule et à 4 voix. —
4o Salve Hegina à 4 voix avec instruments. —
&«Le psaume LcnidaJervsalenif composé à Rieti
en 1781, à 4 voix et instruments. — 6^ Un
Magnificat, idem, où se trouve une Tugue ma-
gistrale sur les paroles In sxcula sxculorum.
Amen, — 7o Un Credo à 4 voix et orcliestre,
composé à Rieti, en 1796. — 8** Christus foetus
est, en %ol mineur, à 4. -- 9** Un Miserere, éga-
lement en sol mineur, ouvrage très-distingué.
— lO» Messe de Reqftiem à 4 voix avec instru-
ments, termméele 16 mars 1811. — 11* Beatus
vir à 4, avec instruments. — 13** Messe solen-
nelle X 8 voix avec orchestre, composée au mois
de mars 1820. • 12* Enfin, beaucoup de mo-
tets, d'offertoires et de répons pour la se-
maine sainte, ainsi que des sonates pour Tor-
gue.
BIUMI (Jacques-Philippe), compositeur, né
à Milan, fut d'abord organiste à l'église de la
Passion, et ensuite de Saint- Ambroise. Il occupa
cette dernière place jusqu'à sa mort, arrivée en
1652. Ses compositions consistent en un livre de
Magnificat à quatre, cinq, six, sept et huit voix ;
un livre de Fantaisies à quatre parties; un
livre de Motets à deux, trois et quatre voix;
Canzoni da suonar alla francese a quattro
e Otto vœi ; Milan, 1647. Biumi était encore très-
jeune, lorsqne Bonometti {voy. ce nom) inséra des
motets de sa composition dans la collection in-
titulée : Parnassus musicus Ferdinandœus ;
Venise, 1615.
BIZARRO (....), compositeur, vivait à
Rome an commencement du dix-septième siècle;
il Tut membre de l'Académie des Capricciosi.
On connaît de lui : — lo Trastulli estivi a due,
ire e quattro voci concertali, op. i; tu Vene-
%ia, ap. Aless. Vincenti, 1620. ^ 2* // secondo
Ulfro de Trastulli estivi concertali à 2, S, e
4^od; ibid. 1621, in 4«. ^3"* Madrigali a due,
tree quattro voci, Venise, AlesS. Vincenti, 1621 .
— 4" Motet ii a cinque, lib. 1, op. 3 ; Venise,
Vincenti, 1623, in-4°.
BLAGKWELL(l8Aitc), musicien anglais,
vécut dans la seconde moitié du dix -septième
siècle. On conserve quelques pièces de musique
sacrée de sa composition à la chapelle royale et
à l'abbaye de Westminster; plusieurs noorceaux
de lui se trouvent aussi dans la collection intitulée :
Choîce Ayres, Songs and Dialogues ta the
theorbo. Iule and bass-viol; Londres, 167â,
in-fol.
BLAES (Arkold- Joseph), virtuose sur la
clarinette, professeur de cet instrument an Con-
servatoire royal de Bruxelles, est né dans c^te
ville, le 1" décembre 1814. Destiné d'abord au
commerce, il n'apprit la musique dans sa jeu-
nesse que comme un délassement de ses antres
occupations. Après avoir été commis négociant,
il entra comme employé an ministère des finances,
et y remplit les Tonctions d'expéditionnaire pen-
dant neuf années. Cependant la carrière admi-
nistrative lui était antipathique, et ses penchants
le portaient vers la culture de la musique; mais
bien que son père eût été bon amateur de mu-
Rique, il ne consentit pas à ce qu'il se livrlt à la
profession de cet art. Blaes avait commencé l'é-
tude de la clarinette, mais n'avait pu y consacrer
assez de temps pour que ses progrès fussent ra-
pides. Parvenu à l'âge de ireize ans, il écarta
tous les obstacles qui s'opposaient à sa voralion
et entra au Conservatoire en 1827, sous la di-
rection de Bacliroann, clarinettiste solo an grand
théâtre, et professeur dans cette école. Les progrès
de Blaes furent rapides, elle second prix de son
instrument lui fut décerné en 1829; mais la ré-
volution de 1830 ayant fait fermer le Conserva-
toire, cette école ne fut rouverte qu'au mois
d'avril 1832. Cependant les études de Blaes nV
vaient point été interrompues ; son talent avait
grandi , et lorsqu'il se présenta au concours en
1834, il y obtint le premier pnx. A cette époque
il jouait la petite clarinette solo dans les concerts
de la société nommée la Grande harmonie;
mais il reconnut bienlôt que cet instrument exer-
çait une fâcheuse influence sur sa qualité de son
lorsqu'il jouait la grande clarinette, et il cessa
d'en jouer. Après s'être fait entendre dans quel-
ques concerts à Bruxelles et dans les autres
villes de la Belgique, il partit pour Paris, et y fit
la connaissance de Béer, dont les conseils furent
très-utiles à son talent. Les succès qu'il obtint
alors dans quelques salons, parle charme des sons
qu'il tirait de son instrument, furent les pré
curseurs du succès plus éclatant- qui Tattendait
dans cette grande ville. De retour à Bruxelles,
il y donna un brillant concert i la saite duquel
les titres de professeur honoraire au Conserva-
toire et de clarinettiste solo de U mosiqoe du roi
lui ftarent accordés.
En 1839, Blaes retourna à Paris, et cette fois
il fut admis à s'y faire entendre dans un ooneeri
donné dans la salle du Conservatoire par l'asso-
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BLAES — BLAHETRA
43 1
«îation des artistes de cet établisseipeiit, connue
sous le nom de Société des Concerts. Soa ta-
4eot y fit une vive impression, et les journaux de
musique, organes de l'opinion publique, s'expri-
mèrent h cette époque en termes admiralifs sur
l^eiïet qu'il avait produit. Quelques jours après,
ia Société des Concerts lui en donna un nouveau
témoignage, en lui offrant une médaille d'bon-
neur. En 1840, Blaes imrcounitla Hollande, pour
y donner des concerta, qui furent aussi fructueux
pour son talent que pour sa bourse; puis il partit
pour la Russie, oii l'attendaient de nouveaux et
brillants succès. Il y passa près d'une année ;
mais il fut rappelé à Bruxelles , vers la fin de
1842, après la mort de Bachmann, pour lui suc-
céder dans la place de professeur de clarinette an
Conservatoire. Depuis lors , Blaes a fait plusieurs
voyages en Hollande, en Allemagne, et en Suisse
pour y donner des concerbi, et s'est fait partout
applaudir comme un artiste de premier ordre.
BLAES (M»' Elisa), cantatrice distinguée,
connue d'abord sous le nom de M'^ Meerti^ qui
est celui de to famille, est née à Anvers, vers 1820.
Douée d'une voix sympatbiqueet expressive^ elle
s'adonna fort jeune à l'art du chant, et débuta
avec succès dans les concerts à Anvers, à Bruxel-
les, et dans d'autres villes de la Belgique. En
1840, Mlle Meerti fit un voyage en Allemagne, où
l'attendaient de nouveaux snccès. A Leipsick,
Meodelsobn, charmé par son talent, la fit chanter
dans plusieurs concerts de la Gewandbaus, qu'il
dirigeait alors, et elle y produisit une vive sensa-
tion. Dans l'année suivante, elle se rendit à S.-)intn
Pétersbourg , oii elle chanta pendant toute une
saison. Ayant épousé son compatriote M. Blaes,
elle a fait avec lui depuis lors plusieurs voyages
en Hollande, dans les provinces rhénanes, en Al-
lemagne et en Pologne : partout elle s'est fait
applaudir. Fixée à Bruxelles depuis plusieurs
années, «MiB* Blaes-Meerti s'y livre à l'enseigne-
ment de son art.
BLA.ESING (David), professeur de mathé-
matiques à Kœnigsberg, et membre de la Société
royaledes Scienoesde Berlin, naquit à Kœnigsberg,
le 29 décembre 1660. lia publié iroe dissertation
intitulée : De Sphararum Cœlestium sympho-
nia; Komigsberg. Jn-4<*; 1705. Lesujet de ce mor-
ceau est puisé dans le commentaire de Macrobe
sur le Songe de Scipion. Blaesing est mort le 9 oc-
tobre 1719.
BLAGRAVE (Tbomas), musicien de la clia-
pelle de Charles IL, roi d'Angleterre, a composé
quelques morceaux pour léchant; on les trouve
dans les Select ayres and dialogues ; Londres ,
1669, in-folio. Son portrait.se conserve dans
l'école de musique à Oxford.
BLAHA (YiRCEiiT os), docteur en philoso-
phie, médecin et professeur de technologie, d'his-
toire naturelle et de géographie à Prague, naquit
dans cette ville en 1764. Dans sa jeunesse, il |ias-
sait pour un des musiciens les plus instruits de
la Bohème ; mais les auteurs de la nouvelle En-
cyclopédie musicale l'accusent de n'avoir été
qu'un cliarlatan dont Tinfluence fut plus nuisible
qu'utile h Part. En 1795, il construisit un piano
en forme de clavecin, auquel il appliqua : —
1° Une musique turque complète^ cachée derrière
des rideaux de soie, et composée de cymbales,
triangle, sonnettes, grosse caisse, etc. — 2° Un
registre de jeu de flûte avec un clavier particulier.
— 3*» Un tambour avec un fifre 4' Une ma-
chine qui , mise en mouvement par une pédale,
imitait parfaitement le bruit de l'ouragan , de la
grêle, du tonnerre. — 5» Une autre machine pour
imiter la cornemuse et les castagnettes espagnoles.
— 6" Un cylindre creux rempli de dragées dont
le mouvement de rotation imitait le bruit d'une
forte pluie d'orage. ~~ V Enfin , une trompette
mise en vibration par un soufflet. Cette curiosité
excita pendant quelque temps un intérêt assez vif;
mais on finit par l'oublier si bien , qu'on ne sait
plus même aujourd'hui si le piano deBlaha existe
encore.
BLAHA€K ou BLAHAK (Joseph), com-
positeur et maître de chapelle de l'église Saint-
Pierre, à Vienne, né en 1780» à Baggendorf, ec
Hongrie, est mort à Vienne, le 15 décembre
1846. Ses compositions pour l'Église sont: i° Of-
fertoire {Domine in auxilium), pour soprano
solo, avec 2 violons, alto, violoncelle et C. B.,
op. 1 ; Vienne, Diabelli. — 2° Quatre Tantum
ergOf pour 4 voix et orgue, op. 2 ; ibid. — 3" Of-
fertoire ( Confitebor tibi, Domine), pour ténor,
8 violons, alto, violoncelle, C. B. et xorgue, op.
ibid. — 4'' Offertoire (Salw maria), pour so-
prano, idem, op. 4; ibid. — 5^ Offertoire (Salve
/esu pie), pour soprano et violon solo, avec 2
violons, alto, violoncelle, C. B. et oi^e, op. 5 ;
ihid ^ 6" Offertoire {Jtuttts et Palma fiorebit)^
pour basse et orchestre, op. 6 ; ibid. — 7** Of-
fertoire {Beatus vir), pour ténor avec quatuor
d'instruments à cordes, op. 7; ihid. — 8** Pater
noster, pour 4 voix et orchestre , op. 8; ibid. —
9° Offertoire {Clamavi ad te) , pour soprano et
clarinette solo avec quatuor d'instruments à cor-
desyop. 9 ; ibid.— 10® Offertoire {Domine exaudi
me) , pour basse solo , avec quatuor d'instru-
ments à cordes, op. 10; Vienne, Hasiinger.
BLAHETKA (Léopoloinb), pianiste d'un
talent remarquable, fille de Joseph Blalietka,
professeur de miHiématiques, est née à Gun-
tramsdorf, près de Vienne, le 15 novembre 1809.
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432
BLAHÉTKA — BLAIJN VILLE
Les premières leçons de musique lui furent don-
nées par M"''' Traeg ; puis elle fut conGée aux
soins de M*"* de Cibbini, née Koieluch, pour te
piano. La sage direction de cette dame développa
rapidement les rares dispositions de son élève.
Joseph Czerny acheva l'édifice de son talent.
Mil' Blahetka n'était âgée que de huit ans quand
elle joua pour la première fois en public; son
habileté précoce excita l'étonnement de tous
eeux qui l'entendirent ; et , ce qui est plus rare,
cette fleur hâtive se transforma plus tard en
un beau fruit artistique. Au talent de pianiste
que possédait la jeune virtuose , Payer ajouta
par ses leçons celui de jouer du pliysharmo-
nica avec beaucoup de goAt , de délicatesse et
d'expression ; et Simon Sechter compléta cette
brillante éducation musicale par un cours d'har-
monie et de composition. Dans son en£ance.
Mil' Blahetka faisait de petits voyages aux envi-
rons de Vienne, pour s*y faire entendre; plus
tard elle a voyagé dans toute rAllemagne, en
Hollande, en France, en Angleterre, et partout
elle a été considérée comme un des beaux ta-
lents de Tépoque actuelle. Kalkbrenner et Mos-
chelès se sont plu à lui donner des conseils pour
conduire à la perfection ce talent déjà si remar-
quable. En 1840, elle s'est fixée à Boulogne, et s*y
est livrée à renseignement jusqu'à ce jour.
MU*" Blahetka a beaucoup écrit pour le piano : ses
œuvres publiées sont au nombre d'environ 70.
Parmi ses compositions on remarque : 1^ Va-
riations concertantes pour piano et yiolon. .-
2» Variations brillantes pour piano et orchestre,
op. 4 et 14. — 80 Variations et rondeaux, avec
quatuor, sur des thèmes d'opéras. — 4** Un trio
pour piano, violon et violoncelle, op. 5. — 5"* So-
nates avec violon obligé, op. 15. — 6® Beau-
coup de variations pour piano seul, sur des thè-
mes connus. .- V Six chansons allemandes,
avec piano. -~ 8^ Une pièce de concert, avec ac-
compagnement de quatuor; un duo pour piano
àquatre mains. — 9** Des polonaises pour piano
et violon et pour piano seul, etc. Tous ces ou-
vrages ont été gravés à Vienne. Leipsick, Bonn
et Hambourg. En 1830, M"' Blaheika a fait jouer
au théâtre de la Porte de Carinthie, à Vienne,
un opéra de sa composition intitulé Les Brigands
et le Chanteur f dont quelques morceaux ont été
applaudis.
BLAIN (...), né à Lyon, dans la première
moitié du dix-huitième siècle , a soumis à l'exa-
men de l'Académie de cette ville une Méthode
typographiqite du Bureau musical , dont le
manuscrit est à la biblioUièque de la ville de
Lyou, sous le n"" 965 , in-folio. Cette méthode,
ïmi\ée du Bureau typographique de Dumas |
[ (Antoine-Joseph), pour renseignement de la
musique, est un véritable plagtat;car le livre
de celui-ci , publié en 1753 , est antérieur de
plusieurs années à la rédaction de l'ouvrage de
Blain. (Voy. Dcmas.)
BLAINVILLE (Cbarlbs-Hbnbi), violon-
celliste et mattre de musique à Paris, naquit
dans un village près de Tours, en 17il, et moa-
rut à Paris en 1769. Les circonstances de sa vie
sont ignorées : on sait seulement qu'il fut pro-
tégé par la marquise de Villeroy, à qui il en-
seignait la musique. Les compositions publiées
par cet auteur sont : 1° Bouquet à la mar-
quise de Villeroy. ^2^Les Plaintes intaUes,
cantatille. — 3o Symphonies à grand orches-
tre, op. letî, — 4" Les grandes sonates de
Tartini arrangées en concerti grossi, à sept
parties. Ses ouvrages tiiéoriques sont : l** VEar-
monie Ihéorico-pralique ; Pam, 1751, in-4^,
oblong. — 2" Vesprit de Vart musical ; Ge-
nève, 1754, in-8°. Une traduction allemande de
ce petit ouvrage a été insérée dans les notices
(Pfachrichten), de Hiller, p. 308-473, sous ce
titre : Das Wesentliche der musikalischen
Kunst, oder Betrachtungen ûber die Musick.
— 3° ffistoire générale, critique et philologi-
que de la musique; Paris, 1767, in 4*. Quelques
biographes, notamment M. Qnérard (La France
littéraire, t. 1, p. 346), indiquent soos la date
de 1761 cet ouvrage, et donnent le titre d'un
autre livre de Blainville de cet manière : His-
toire générale et particulière de la âfusique
ancienne et moderne ; Paris, 1767, ln-4*. Cest
une double erreur ; car il n'y a pas d'exemplaires
du premier de ces ouvrages avec la date de
1761 , et le second n'existe pas. Tous ces écrits
sont au-dessous du médiocre. En 1751, Blainville
annonça dans une brochure intitulée : Bssai
sur un troisième mode, la découverte d'un
mode nouveau, qu'il appelait mode mixte oo
mode hellénique, pdxce qnil tenait le milieu
entre le majeur et le mineur. Ce prétendu mode
mixte n'était que le plagal du troisième ton du
plain-chant, ou, si l'on veut, le mode mineur de
la, dont il avait banni la note sensible, et qu'il
faisait procéder delà dominante à la tonique. Il
fit l'essai de son mode tians une symphonie qui
fut exécutée au concert spirituel, le 30 mai 1751.
J. J. Bousseau écrivit à l'abbé Raynal, alors ré-
dacteur du Mercure, en sortant du concert, une
lettre qui parut dans ce journal au mois de juin
suivant, et dans laquelle il exaltait la découverte
de Blainville. Serre, de Genève, écrivit ansai k
l'abbé Raynal une lettre où il prouvait que le
nouveau mode est illusoire. Gette lettre parut
dans le Merc*ire de septembre de la
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BLAINVILLE — BLANC
438
année. Blaiof ille y répondit par des Observations^
insérées au i#«rcur0 de novembre 1751. Serre
démontra la futililé de ces observations dans une
autre lettre à laquelle Blainville répondit encore
par une Dissertation sur les droits de Vhar^
monte et de la mélodie. Cette dispute, où tout
l'avantage fut du cdté de Serre, se termina par les
£ss<Us sur les principes de Vharmonie que ce
dernier publia en 1753. iVoi^ez Serre.) Blainville
a composé la musique ûe David et Jonathan
et de Midas , ballets non représentés k TOpéra.
BLAISE (...)> basson de la Comédie ita-
lienne, entra à Torchestre de ce théâtre en 1737,
et fut chargé Tannée suivante de la composition
•des divertissements qu^on y mêlait aux comé-
^lies. En 1738, il écrivit les ballets d'Orphée et
<]es Filets de Vukain. Ces pièces Turent sui-
vies du Pédant f dis Amours de Cupidon^ de
Psyché, et de quelques autres ballets. Dans les
intervalles de ces ouvrages. Biaise écrivait des
marches , pas de danse, symphonies et entr*actes
pour des comédies. En 1769, il composa la
musique d'Isabelle et Gertrude, opéra de Fa-
vart, qui obtint un brillant succès, puis Annette
et Lubin, ouvrage du même auteur qui ne fut
pas moins bien accueilli. On connaît aussi de lui
Le Trompeur trompé , opéra en un acte. En
1754, Biaise a publié trois recueils d*airs qu'il
avait écrits pour la Comédie Italienne. Grimm
s'exprime avec beaucoup de mépris sur la mu-
sique de cet auteur dans sa correspondance lit-
ti^raire; cependant on trouve des éloges de ses
«livertissements dans le Mercure de France, du
4nois de décembre 1758 (p. 2887), et Caffiaux
f)arle de cet artiste comme d^m homme de mé-
rite, dans son histoire manuscrite de la musi-
(|ue. Biaise est mort à Paris en 1 772.
BLAKË (Benjamin), né en 1751 à Kingsland,
«ommença l'élude du violon en i760. En 1768, il
»e rendit à Londres où il reçut des leçons d^ Antoine
Tbanmell , violoniste bohème d'un grand talent.
Il s'adonna aussi plus tard à l'étude du piano, et
ceçut des conseils de démenti. Entré à l'orches-
tre du Thé&tre-Italien, il en fit partie pendant
dix-huit ans. En 1789, il quitta cette place pour
entrer, en qualité de professeur, dans une école
publique à Kensington ; mais en 1810, une ma-
ladie l'obligea à se retirer. Il a publié : r Trois
oeuvres de six duos pour violon et alto. — 2o Six
sonates aisées pour le piano, avec accompagne-
ment de violon. — 3** Neuf divertissements
|iour piano, avec accompagnement de violon. —
4*^ Collection de musique sacrée avec accompa-
l^noment d^orgue. — 5» Duo pour violon et alto.
— 6» Trois solos pour Talto avec accompagne-
ment de basse.
BIOGR. UNIV. DES UUSICIKNS. — T. 1.
BLAMONT (FrançoisGOLIN DE), surin-
tendant de la musique du roi, naquit à Ver-
sailles, le 22 novembre 1C90. Son père, qui
était musicien du roi , lui donna les premières
leçons. A l'Age de dix-sept ans, Blamont fut
admis dans la musique de la duche.^se du Maine,
qui lui continua toujours sa protection. Son dé-
but dans la composition fut la cantate de Circé
dont Lalande fut si satisfait, qu'il se chargea sur-
le-champ de donner à l'auteur des leçons d'har-
monie et de contre-point. Fagon, intendant des
finances, lui fournit en 1719 les moyens de
traiter avec Lnlli fils de la charge de surinten-
dant de la musique du roi. Quatre ans après il
donna à l'Opéra Les Fêtes grecques et romain
nés, qui établirent sa réputation, et qui lui va-
lurent le cordon de Saint-Michel. Blamont passa .
jusqu*à Page de soixante-dix ans une vie tran-
quille et honorée, et mourut d'une hydropisie de
poitrine, le 14 février 1700. Ses principaux ou-
vrages sont : ï** Les Fêtes grecques et romai»
nés, n2i.—2'' Les fêtes de Thétis, ballet en
trois actes. -^ 3"* Diane et Endymion, 1731. —
4* Les Caractères de l' Amour, 1738. -- b'* Ju-
piter vainqueur des Titans, pour le mariage
du Dauphin, eu 1745. — 6*" Les Amours du
printemps. ^ 70 1^ Kefour des dieux sur la
terre, 1725. — 8^ Cantates françaises, premier,
deuxième et troisième livres. — 9* Cinq recueils
d'airs sérieux et à boire, à une et deux voix.
— 10° Deux livres de motets , gravés à Paris.
Blamont avait ébrit aussi la musique de plu-
sieurs ballets pour le service de la cour : ils
n'ont point été joués à l'Opéra. En voici la liste :
1° Fêtes ou divertissements, 1721. — 2© Les
Présents des dieux, \1V1. — 3° Les Fêtes du
Labyrinthe, 1728. — 4« La Nymphe de la
Seine, 1739. -- 5 Ze Jardin des Hespérides,
1739. — 6°. Zéphire et Flore, novembre 1739.
— 70 L* Heureux Retour de la reine, 1744. —
8» Les Regrets des beaux-arts. — 9<> // Postor
fido. L'Iuirmonie de Blamont est assez correcte
pour le temps où il écrivait, mais son chant est
faible et dépourvu de verve. Outre ses composi-
tions, on connaît aussi de lui un petit écrit in-
titulé : Essai sur les goûts anciens et moder-
nes de la musique française; Paris, 1754, in-
80. Blamont, devenu vieux , plaidait dans cet
écrit la cause delà mnsique surannée à laquelle
ses ouvrages appartenaient, contre les partisans
de la musique italienne, et en particalier contre
les attaques de J.-J. Rousseau.
BLANC (DmiER Le), musicien français du
seizième siècle, • donné : Airs des plus excel-
lents musiciens de notre temps , sur aucunes
poésies de Bayf, Belleau, du Bellay, Jamin^
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BIANC — BLANCHARD
484
Desportes, mis à quatre par iies,Phm; Adrien
Le Roy, 1579.
BLANC (Hubert Le). Voyez Leblarc.
BLANC (Adolphe), ▼iolonisteel composi-
teur, né à Manosque (Basses- Alpes), le 24 juin
1828, fut envoyé à Paris à l'ékge de treize ans, en-
tra au CtonserTatoire en 1841 dans une classe de
violon, el y obtint au concours un prix de cet
instrument. Il y fit ensuite des études de com-
podUon sous la direcUon d'Halévy. Ce jeune ar-
tiste se distingue par le genre sérieux de ses
compositions, exception fort rare en France dans
ce temps de musique fulile. Ses ouvrages les
plus iraportanUi sont: - io Trio pour piano,
violon el violoncelle. — 2« Trio pour piano,
flûte et violoncelle. — 3o Trio pour piano,
clarineUe el violoncelle. — 4° Trio pour violon,
alto et violoncelle. — 5" Trois quatuors pour
instrumenU à cordes. — 6© Quatuor pour piano,
violon , allo et violoncelle dédié à Rossini , el
publié avec une leltre de cet bomroe célèbre,
à Paris, chez Richaolt. — 7» 3 quintettes pour
9. violons, 2 altos el violoncelle. — 8» 3 quin-
tettes pour 2 violons, alto, violoncelle et con-
trebasse. — 90 Deux sonates pour piano seul.
— 10* Trois sonates pour piano et violon. —
1 !• Quintette de concert pour piano, violon, alto,
violoncelle et contrebasse. — 12o Quintette pour
l»te, clarinette, cor et basson. On a aussi de
M. Blanc une sérénade pour piano et violon ; élude
pour violon seul ; deux romancée pour violon-
celle ; ta Farfalla, petit scherzo pour l'allo avec
accompagnement de piano obligé j des choeurs sans
accompagnement; 6 pensées fugitives pour piano;
air varié pour le môme instrument avec un pe-
tit rondo. Quelques-unes de ces conrpoaitions ont
été exécutées avec succès à Paris dans les séan-
ces de quatuors et de quintettes. Toutefois il est
à craindre qu'il n'y ait un peu trop de hâte dans
le travail de M. Blanc : avoir fait tant de choses,
dans un genre difficile, à trente et un ans I C'est
beaucoup. A trente ans, Beethoven avait publié
trois trios de piano, et avait condamné à l'oubli
les autres productions de sa jeunesse.
BLANCANl (Joseph), en latin Btancanus,
jésuite, né à Bologne en 1676, fut professeur de
mathématiques à Parme, et mourut dans cette
ville, te 7 juin 1624. Il a expliqué les problèmes
harmoniques tf Aristote dans un livre qui a pour
titre : AristoUtis Loca mathematica ex uni-
versis ejus operibus collecta et explicata. Bo-
logne, 1615, in-4*'. Les explications de Blancani
ne sont guère moins obscures que les problèmes
du philosophe de Slagyre. On a publié après sa
mort un ouvrage de sa composition, intitulé :
Schometria, tive tractatus de Bcho ; Modène^
1653, in-folio.
BLANCHARD (EspRiT-JosEPa-AirroncB) ,
abbé, l'un des maîtres de la chapelle du roi, dut
le jour à un médecin de Pemes, dans le €k>mtet,
et naquit le 29 février 1696. Après avoir été en-
fant de chœur à la métropole d'Aix, sous la di-
rection de Guillaume Poitevin, il fut nommé
maître de musique du chapitre de Saint- Victor, à
Marseille, à Tàge de vingt et un ans. De là il passa
à Toulon, puis à Besançon et à Amiens. En 1737
il ût chanter devant le roi le motet Laudate
Dominunit de sa composition, dont on fut si con-
tent qu'on lui donna une des quatre chai^ges de
maîtres de la chapelle du roi, vacante par la
mort de Bernier. Il obtint aussi un prieuré en
1742, avec une pension sur une abbaye, et en
1748, on le ût directeur des pages de la musique.
Le roi lui accorda en 1764 le cordon de Saint-
Michel, vacant par la mort de Rameau. Blan-
chard est mort à Versailles, des suites d'une
fluxion de poitrine; te tO avril 1770. La Biblio-
thèque impériale de Paris possède un recueil ma-
nuscrit de motets de cet auteur. Caffiaux rap-
porte dans son histoire de la musique (Mss. de la
même Bibliotiièque), l'anecdote suivante : « Un
m musicien de la chapelle de Versaill» m'a ra-
« conte qu'un des plus grands maîtres d'Itelié
« étent venu rendre visite à l'abbé Blanchard, et
a ayant examiné quelques-unes de ses parti-
« tions , fut si surpris , que n'ayant point de
« termes asseï forts pour marquer son admira-
« tion, il se prosterna aux pieds du musicien en
« posture d'admiration, avouant qu'il n'avait ja-
a mais rien vu de si beau . » Je ne sais quel pou*
vait être ce grand maître d'itelie, mais j'ai exa-
miné la musique de l'abbé Blandiard, et je l'ai
trouvée assez plate et mal écrite.
BLANCHARD (Henri-Loois), violoniste,
compositeur, littérateur et critique, né à Bor-
deaux (Gironde), le 7 f^^vrier 1778, mort à Paris
le 18 décembre 1858. Son père lui donna les
premières leçons de violon, et Beck dirigea ees
premières études d'harmonie. Plus terd il reçut
des conseils ae Rodolphe Kreutser pour son ta-
lent de violoniste. Arrivé jeune à Paris, il étudia
le contre-point et la fugue sous la diredioii
de Walter,qui se disait élève de Haydn, pm
de Méhul et deRelcha. Devenu chef d'orchestre
du Théâtre des Variétés en 1818, Blancliard con-
serva cet emploi jusqu'en 1829 , el dans ce^
partie de sa carrière il composa une multitude
d'airs de vaudeville pour les pièces nouvelles,
où l'on remarquait des mélodies faciles que rele-
vait un certain cachet d'élégance et de dis-
tinction. La plupart de ces airs sont dcve-
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BLAIVCXLLRD — BLAIHCHET
43lr
nos populaires. Le talent de Blanchard poor la
composition ne se bornait pas à ces légères pro-
ductions, car ses études ravalent eondail à écrire
aTCc correction, et à la connaissance des formes
scientifiques de la musique. H a écrit des duos
de Tiolon, des quatuors pour alto principal, des
coneertini pour violon, des airs fanés pour cet
instrument, une fontaisie poor violon et harpe,
des quatuors pour quatre violons, dont un est
terminé par une fugue k quatre sujets. Malheu-
reusement pour cet artiste, né avec une heu-
reuse organisation, il éprouva longtemps la fu -
neste influence de la vie de coulisses des petits
tliéAtres; influence presque irrésistible et qui
conduit & llnsonciance et à la dissipation d'un
temps précieux. Blanchard eut on autre mal-
henr, ce fut de disperser Taction de ses facul-
tés sur des objets difTérents, an lieu de la concen-
trer uniquement sur la musique. Homme d'esprit
et dMnstraction, il avait du penchant pour la
littérature dramatique , et n*y portait pas moins
de facilité que dans ses œuvres musicales. Il
avait beaucoup écrit avant de rien publier; mais
ayant obtenu la direction du Théâtre Molière,
après la révolution de Juillet 1jft30, il profita de
cette circonstance poor vider son portefeuille.
Don Pedre, et L* Somme libre, drames en 5 ac-
tes, furent représentés au théâtre dont leur au-
teur avait la direction et obtinrent environ
cinquante représentations chacun. Un autre
drame intitulé Les Milanais, ou les Carbonari,
était en repétition lorsqu'il tat dénoncé comme
un ouvrage dangereul au ministre qui avait la
police des théâtres dans ses attributions : le ré-
sultat de cette dénonciation fut la clôture forcée
do théâtre dirigé par Blanchard. Dans le même
temps (1831), celui-ci faisait représenter au Thé-
âtre Français un autre drame dont le sujet était
Camille Desmoulins, ou les partis en 1794.
L'ouvrage était parvenu à sa quarantième repré-
sentation, quand Tautorité retira Taotorisation
de le jouer. D'autres grandes pièces dramatiques
composées par Blanchard n'ont pu être repré-
sentées à CAuse de leurs allusions politiques. Il
se consolait de ces contrariétés en écrivant la
musique de quelques opéras. Un de ces ouvrages
intitulé Diane de Femon, en un acte, fut re-
présenté au théâtre des Nouveautés , le 4 avril
1931. L*Arioste, en 2 actes, et un autre opéra
comique du même artiste, tiré de la comédie
âes Précieuses ridicules, de MoKère, n'ont point
été joués jusqu'à ce jour et ne le seront vraisem-
blat)lement jamais ; mais un trio comique de ce
dernier ouvrage a été chanté an Conservatoire par
l'auteur, M"** Damoreau et M**' Mancel, avec un
brillant succès. C'est dans la critique musicale que
Blanchard laissera les preuves les plus solides de
son mérite, parce que c'est là qu'il a porté le plus
de persévérance et d'activité. Ses prenuers essais
dans eette partie de Tart panirent dans la Pan-
dore» en 1838; puis il fut collaborateur de l'iftiropf
littéraire et musiceUe de Paris en 1833, du jour-
nal des tliéâtres Le Foyer, quMI fit presque seul ,
du Monde dramatique, en 1835, et enfin de La
Mevue et la Gazette de Paris, à laquelle il tra-
vailla depuis son origine, et qui renferme une im-
mense quantité d'articles de tout genre dus à sa
plume féconde et spiritoelle. La critique de Blan-
chard est celle d'un muftiden butmft : eHe se fait
remarquer d'ailleurs par sa politesse et sa bien-
veillance, bien que parfois malicieuse et rail-
leuse jusqu'à l'épigramme. On lui doit quelques
bonnes biographies imprimées dans les recueils
précédemment nommés, particulièrement sur
Fr. Beck, Berton, Chérubini, Garât et d'autres.
Ces notices ont été tirées à part. Vers la fin de
sa vie, son talent de critique s'était beaucbup
afîTaibli.
BLANGHET (L'abbé Joseph), né àToumon,
le 10 septembre 1724, est mort à Paris en 1778.
il n'était pas musicien ; mais ayant fait des re-
cherches sur l'organe de la voix et sur son mé-
canisme, il publia un livre intitulé : VArt ou les
Principes philosophiques du chant ; Paris, 1756,
in-12, 2'' édition, 1762, in-12. Il y prétend que
Bérard ( Voyez ce nom) lui a volé une partie de
son manuscrit pour en composer son Art du
chant. On aperçoit, en effet, quelque analogie
dans la méthode de ces deux écrivains , et beau^
conp dans le style ; mais Bérard se montre pins
véritablement musicien que son antagoniste. Au
reste les deux ouvrages sont également oubliés
maintenant.
BLANGHET (FRANçois-ÉTiEravs), habile
facteur de clavecins, vivait à Paris vers 1650. Il
était surtout renommé pour l'égalité de ses cla-
viers. Sa fille épousa Armand-Louis Couperin, '
organiste de la chapelle du roi et de Notre-Dame.
— Blanchet (Armand-François-Nicolas), petit-
fils du prêchent, et élève de Pascal Taskin
{Voyez ce nom), naquit à Parts en 1763, et
modrut dans cette ville le 18 avril 1818. 11 ftit
aussi facteur et accordeur de clavecins et de
pianos, et attaché en cette qualité à la musique
du roi et au Conservatoire de musique, pendant
trente-cinq ans. Il a publié une petite brodiure
sous ce titre : Méthode abrégée pour accorder
le clavecin et le piano; Paris, an IX (1801),
in-8''. Son fils (Nicolas) lui a succédé dans ses
divers emplois. Il s'était associé à Roller pour la
fabrication des pianos obliques. Plus tard, ayant
réalisé sa fortune, il s'est fixé en Italie.
28.
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436
BLANCHIN — BLANGINI
BLANCIIIN(Fr4i«çoi8), musicien françaî»
dtt seizième siècle, né à Lyon, a publié : Tabu-
lature de Luth en diversa formes de fantai-
sies ^ chansons, basses-danses ^ pavanes^ et
gaillardes. Lyon, Jacques Moderne (sans date).
BLANCRENMÛLLER (Geobcbs), com-
positeur aUemand qui florissait dans la première
moitié du seizième siècle, parait avoir vécu à
Aogsbourg. On trouve des pièoes de sa compo-
sition dans les recueils intitulés : l** Selectis-
simx nec nonfamiliarissinue Cantiones ultra
centum, vario idU>mate vocum, tam multipH-
cium quam'etiam panearum. Fugx guoque
ut vocantWTt a sex usque ad duas voces : Sin-
gulêP tum artifidose^ tum etiam mire jucon-
ditatu. Augustm Vindelicorum, Melchior
Kriesstein excudebat, 1540, petit In-S"* obi. ^
2® Concentus novi, trium vocum, Ecclesiarum
usui in Prussia prxcipue accomodati, Joanne
Kugelmanno, Tubicinae Symphoniarum aU"
thore, ibid. 1540. Outre les pièces de Kugel-
Inann, on en troufe dans ce recueil sous les noms
de Jean Henzel, Thomas Stôllzer, Jôrg (sic)
Blanckenmiiller, et Yalentin Schnellinger. ^
3* Concentus oeto, sex^ quinque et quatuor vo-
cum, omnium jucundissiMf nuspiam antea
sic editi. Àugustas Vindelicorum ^ Philippus
Vhlardus excudebat, 1545, petit in-4*' obi.
Gerber, qui a fait deux articles de Blanken-
mûller et de Blanckmûller (J...L...), cite un
recueil de chansons mondaines « imprimé vers
1548, dont il existe un exemplaire dans la bi-
bliotlièqae de Zwickau , et qui a pour titre :
Sammlung weltlicher Ueder fàr 4 Stimmen,
in-4** ; mais il ne Tait pas connaître le lieu de
Timpression. On trouve dans cet ouvrage des
pièces de Blanckmûller, nom mal orthographié
par Pimprimeur.
BLANGCS ( J/ICQCBS). Voy. BIANCHI( Jac-
ques).
• BLAJVCUS (Christophe). Voy. BIANCHI
(Christophe).
BLANDRATI (Jean -Pierre), compositeur
de l'École romaine, vers la fin du seizième siècle,
fut maître de chapelle de la cathédrale de Gio-
venazzo, dans le royaume de Naples, et membre
de l'Académie des Zelanti, Il 8*est fait connaître
par an ouvrage qui a pour titre : Sacrx can-
tiones 2, 3 6^ 4 vocum, op. IIL Ronr>a, Robletti,
1625, et Venise, Bart. Magni, 1627, in-4^
BLANGINI (Josbph-Marie-Féux), né à
Turin, le 18 novembre 1781, a fait ses étades mu-
sicales comme enfant de chœur à la cathédrale
de Tarin , sous la direction de l'abbé Oltani ,
maître de cliapelle de cette église. Doué de dis-
ponlioos précoces, Blangini fit de rapides progrès
dans la connaissance de la musique et de rhar*
monie. A TAge de douze ans il fit exécuter dans
Téglise de la Trinité un motet et un Kyrie de sa
composition. Il avait atteint sa seizième année,
lorsque le Piémont fut envahi par les armées fran-
çaises en 1797. La cour de Turin se réfugia en
Sardaigne, et la famille de Blangini, demeurée
sans appui, prit la résolution d'aller chercher des
ressources en France. Arrivée à Nice, elle s'em-
barqua et se rendit à Marseille. Là , Blangini
donna des concerts dont le succès le détermina à
parcourir le midi de la France, Lyon, le Daa-
phinéet la Suisse. Arrivé à Paris en 1799, il s'y
fit connaître par la publication d'un grand nombre
de romances et de nocturnes qui eurent beau-
coup de succès, et s'adonna à l'enseignement du
chant et à la composition dramatique. Son premier
essai au théâtre fut la Fausse Duègne , que
Della-Maria avait laissé imparfait, et quîl acheva.
Cet ouvrage fut représenté en 1802 au théâtre Fey-
deau. Son second opéra fut joué au même tliéAtre
en 1803, sous le titre de Chimère et Réalité. Les
rôles principaux de ce petit ouvrage étaient joués
par Elleviou, M«eSaint-AublnetM>ne Gavaudan,
avec une perfection qui en fit la fortime. Peu de
temps après, il donna seul Zëlie et Terville, qui
eut peu de succès, et plusieurs autres ouvrages,
tant à l'Opéra-Coniique , qu'à l'Académie royale
de musique. La vogue qu'avaient obtenue quel-
ques-unes des romances de Blangini lui fit bientôt
une brillante réputation dans la haute société de
cette époque. Toutes les femmes à la mode vou-
laient l'avoir pour maître de chant ; car alors l'art
du chant consistait, pour le monde parisien , à
bien dire des romances. Blangini avait organisé
des matinées musicales dans sa maison de la rue
Basse- du-Rempart, où se réunisMiit l'élite de la
société. Il y faisait entendre de bonne mnslqne
italienne chantée d'une manière agréable , et ses
romances nouvelles, dont il faisait ainsi la répu-
tation. Appelé à Munich en 1805, il y fit repré-
senter un opéra intitulé ^nooreiiR lourde Calife,
qui lui valut le titre de maître de chapelle du roi
de Bavière. L'année suivante, la princesse Bor-
ghèse, scear de Napoléon, le nomma directeoc
de sa musique et de ses wnceits; en 1809, le
roi de Westphalie hii conféra le titre de maître
de sa chapelle et de directeur de sa musique.
Rentré en France en 1814, Blangini y a succes-
sivement obtenu les titres de surintendant hono-
raire de la musique du roi , de compositeur de la
musique particulière de S. M. , et de professeur de
chant à l'École royale de musique et de déclama-
tion ; mais il fut privé de ce dernier emploi par
un arrêté du vicomte de La Rocliefoncault, qui
avait alors la direction des beaux -arts au minis-
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BLAI9Gmi — BLANKENBURC
437
tère de la maison do roi. La lUte des ouvrages de
Blangini se compose de cent soixante-quatorze
romances en trente-quatre recueils; de cent
soixante-dix nocturnes à deux Yoix; de dix-sept
recueils de Cantonettif pour une et deux voix ;
de six motets ; de quatre messes à quatre voix et
orchestre, et des opéras suivants : La Fausse
Duègne (ayec Della-Maria), en trois actes, en
1802 ; Zélie et Terville, eni8d3; Chimère et
Réalité t en un acte, 1803; Encore un tour de
Calife^ en un acte, à Municli, 1805; Nephtali, ou
les Ammonites, en 3 actes, à TOpéra de Paris,
1806; Inès de Castro, en 3 actes (non repré-
senté) ; les Fêtes lacédémoniennes , en 3 actes
(non représenté); te âacri/{c« d'Abraham, en
3 actes, à Gassel, 181 1 ; /e5 Femmes vengées, en
un acte, au IbéAtre Feydean, 1811; l* Amour
philosophe, en 2 actes, à Cassel, 1811 ;/« Nau'
/rage comique, en 2 actes, ibid., 1812; to Fée
Urgèle, en 3 actes, ibid., 1812; la Princesse de
Cachemire, en 3 actes, ibid., 1812; Ttajanoin
Dada, en 2 actes, à Munich, 1814; la Sourde-
Muette, en 3 actes, au théAtre Feydeau, 1315 ;
la Comtesse de Lamarh, en 3 actes, au même
théâtre, 1817; le Jeune Oncle, en un acte, au
môme théâtre, 1820 ; Marie-Thérèse, en 4 actes,
répété à l'Opéra, en 1820, mais non représenté;
le Duc d* Aquitaine, en un acte, au ihéfttre Fey-
deau, 1823 ; le Projet de pièce, en un. acte, au .
même théâtre, 1825; ^aSai7i^£renri,enunacte,
joué au théâtre de la cour, 1825; V Intendant,
en un acte, idem, 1826; le Coureur de veuves,
en 3 actes, au théâtre des Nouveautés, 1827;
le Jeu de Cache-Cache , en 2 actes , au même
théâtre, 1877; le Morceau d^ensemble, en un
acte, idem, 1825; V Anneau de la Fiancée, eu
3 actes, ibid., 1827; le Chanteur de Société,
en 2 actes, au théâtre des Variétés, 1830. Une
partie delà musique de la Marquise de Brinvil-
tiers, en 3 actes, à l'Opéra Comique, I83l ; Un
premier pas , en un acte , idem , 1832 ; les Gon-
doliers , en 2 actes, ibid., 1833; le Vieux de la
Montagne, en 4 actes, écrit pour TOpéra, mais
non représenté. Peut-être trop tOt oublié, Blan-
gini méritait qu'on gardât le souvenir de quelques
unes de ses compositions. Il y a de )a grâce, de
l'élégance et de l'expression dans ses nocturnes
et dans ses romances. Quelques-unes de ces petites
pièces, entre autres : Il est trop tard, les Sou-
venirs, M* aimeras-tu? Il faut partir, ont un
charme irrésistible. Il y a aussi du mérite dans
quelques morceaux de son opéra de tiephlali ,
dont un air a été chanté avec beaucoup de succès
dans les concerts.
La fortune fut longtemps souriante pour Blan-
gini. Sa taille était petite; mais, élégant et gra-
cieux, il plaisait aux femmes qui le protégeaient.
Il eat pour élèves de chant la reine de Bavière,
la reine de Westphalie, le roi de Hollande ( Louis^
Bonaparte), la reine Hortense, la princesse Pau*
line Borghèse, pour qui, suivant ses indiscrétions,
il fut quelque chose de plus qu'un maître de
chapelle; la duchesse de Berry, enfin, un nombre
immense de dames de la pins haute noblesse de
toute l'Europe. Ces relations lui procurèrent des
avantages de tout genre. Le temps dii Consulat
et de l'Empire fut surtout pour lui une source
de prospérité. Sous la Restauration, il trouva en-
core de la protection 'par l'appui de W^^ la du-
chesse de Berry; mais après 1830, il n'y eut plus
que malheur pour le pauvre Blangini. Il perdit
alors toutes ses places à la cour ; des faillites dené-
gociants lui enlevèrent des sommes considérables,
fruit de ses économies ; il voulut réparer ses pertes
en travaillant activement pour le théâtre ; mais
le succès ne couronna pas ses travaux. La plu-
part de ses opéras tombèrent ou n'eurent qu'une
courte existence. Dans ses dernières années, sa
tristesse était habituelle. 11 mourut à Paris , le
18 décembre 1841, à l'âge de soixante ans. Plu-
sieurs années auparavant, M. Maxime de Ville- ^
marest, son ami , et littérateur connu par divers
ouvrages , avait rédigé sur ses notes un volume
qui a paru sous le titre de : Souvenirs de F. Blan-
gini, maître de chapelle du roi de Bavière,
membre de la Légion d'honneur et de l'Insti-
tut historique de France (1797-1834). Paris,
Allardin, 1834, 1 vol. in-8'' de 394 pages. Il y a
beaucoup de vauité dans ces souvenirs ; mais on
doit la pardonner à un artiste que tant de succès
et de faveurs avaient caressé dans ses beaux
jours. D'ailleurs la plupart des personnages dont
parle Blangini intéressent ou par leur mérite, ou
par les événements auxquels leur nom est attaché.
BLANKENBURG (Quiiun Van), licencié
en philosophie et en médecine, né en 1654, à
Gouda, en Hollande, fut organiste de la nou-
velle église rerormée à la Haye, et mourut en
1739. 11 est auteur des ouvrages suivants : 1**
Elementa musica, of niew licht tôt het wel-
verstaan van de Musiec en de Bas-continuo
(Éléments de mosique, ou nouvelle lumière sur
la musique et la basse continue), La Haye, 1739,
in-4** de deux cents pages. — 2* Clavicimbcl
en Orgelboek der Psatmen en herkgetangen ,
met dezel/de noten die de gemeinte zingt,
tôt vloegende maatzangen gemakt, in styl
en hoogte bepaald , met cieraden voorzien en
met hunst verrykt, tweede druk, vermeer-
dert med een inslruclie of onderwyzinge tôt
de Psatmen^ regelen composilie van de Bass,
alphabet voor de blinden, en volkomen
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498
BLAJNKENBURG — BLASIUS
4wn drukfouien gezuivert (Livre d*oiigoe ou
de clavecin ponr accompagner le chant des
psaoïnes dans les églises réformées, etc.). La
Haye, 1732, gr. in-i*'. La troisième édition a
paru dans la même ville en 1772, in-é**. On a
aussi de cet anteor des pièces de clavecin qui
peuvent se jouer en retournant le livre, sous
ce titre : La double harmonie d^une musique
^ui en fait deux en tournant le papier et
prouve comment deux font un et un fait deux,
à Voeeasion du mariage de S, A, R. Monsei'
çneur le prince d*Orange avec la princesse
royale d'Angleterre. Augmentée de plusieurs
fugues f allemandes, courantes, sarabandes ^
bourrées, gavottes, menuets et autres pièces
de clavecin. La Haye, Laurent Berkoske (s. d.)
in-4^ Blankenburg fut un musicien instruit dont
les ouvrages peuvept être consultés avec fruit.
Son portrait, gravé par Creite, se trouve en tète
<le ses Blementa musica.
BLANKENBURG ( Cbrétibn - Frédérig
ob;, naquit à Golbert, en Poméranie» le 24 jan-
vier 1744. Après avoir servi en Prusse pendant
vingt et un ans, il demanda sa retraite et l'obtint
avec le grade de capitaine. Il se retira k Leip-
sick, où il se livra à la littérature. En 1786, il
publia un Supplément à la théorie universelle
des beaux-arts de Sulzer, Leipsick, quatre par-
lies in^*", dont il a donné une nouvelle édition à
Leipsick, en 1792-94. On a refondu depuis lors ce
supplément dans Touvrage de Sulser. Toutes
les notes relatives à la lif|érature musicale qui
sont Jointes aux prmclpaux articles de Sulier sont
de Blankenburg. Celni-d est mort le 4 mai
1796. Toute la partie de la musique est traitée
d'une manière fort remarquable dans le supplé-
ment de Blankenburg à la Théorie générale des
beani-arts dé Sulser, et Ton peut affirmer que
tous les lexicographes de cet art sont restés in-
férienrsà l'auteur de ce supplément. Blankenburg
connaissait également bien et l'histoire de la mu-
sique et sa litt^'rature.
BLASl (Luc), célèbre constructeur d'orgues,
né à Pérouse, florissait vers la fin do seiiième
siècle. Il a construit à Rome, vers 1600 un or-
gue de seiie jeux dans la Basilique de Constan-
tin. Plusieurs anciennes orgues ont été aussi ré-
parées par lui.
BLASIS (ViacimB), fille de François Bia-
siSy professeur de chant et compositeur, connu
par la musique de quelques ballets, naquit à
Marseille, en 1 804. Élève de son père pour le chant,
et possédant une très-belle voix de soprano, elle
chantait avec correction, mais sans chaleur et
aans génie. Engagée au tliéAtre Italien de Paris,
après la retraite de M^e Pasta, elle y tint l'em-
' ploi de prima donna pendant quelque temps, et
chanta aussi au tliéfttre du roi à Londits. En 1830,
elle retourna en Italie, et chanta sur les tbéttres
de Turin, de Crémone, de Plaisance, de Tréviae,
de Florence avec de brillants succès, particuliè-
rement dans la Béatrice di Tenda. Une maladie
aiguë l'enleva, dans cette dernière ville, pendant
la nuit du 11 au 12 mai 1838, à l'âge de treoÉe-
qnatre ans. Un monument lui a été élevé dans
l'église de Santa-Croce : on y voit son tombeau
sur lequel le sculpteur Pampaloni l'a représentée
; agenouillée.
BLASIUS (MATaiED-FnÉnénic), exceHent
chef d'orchestre du théâtre de l'Opéra-Comique.
naquit le 23 avril 17S8 à-Lauterbourg, départn-
; ment du Bas-Rhin. Son père, Midiel BlasioB,
lui enseigna les premiers principes de la musi-
que et les éléments de l'harmonie. Venu jeune
à Paris, Biasius s'y fit connaître perses compoai-
I lions pour les histroments à vent, et notanameat
par des suites dtiarmonie qui eurent un très-
grand succès. Admis au nombre des professeurs
du Conservatoire lors de la formation de œt
établissement, il fut compris dans la réforme de
l'an X (1802). Ce fut aussi vers le même temps
qu'il quitta le corps de musique de la garde des
consuls, dont il avait été le chef pendant plusieurs
années. Il se borna dès k>rsà diriger l'orchestre de
rOpéra-Comique, ce qu'il fit de la manière la plus
remarquable pendantvingt-cinqans.TousIescom-
; poslteurs se sont rappelé longtemps avec plaisir
I le soin qu'il apportait dans l'exécution des onvra-
j ges qui lui étaient confiés; son aplomb, son sang-
i froid, et la délicatesse de son oreille, qui lui
I faisait discerner à l'instant la partie oh une faute
avait été commise. Il a été admis à la pension
en 1816 et s'est retiré â Versailles. Biasius était
également distingué par son talent d'exécution sur
le violon, sur la clarinette, sur la flûte, et sur lebaa-
son. Il a composé pour tous ces instrumenta. Ses
principaux ouvrages sont: l"* Nouvelle Méthode
pour clarinette, Paris, 1796. — 2"* Symphonie
concertante pour deux cors, Paris, Oxi. — 3*
Harmonie k ux parties, Paris, Pleyel. — 4* Har-
monie tirée des opéras nouveaux, première,
deuxième et troisième suites, Paris, Janet. -^ W"
Journal d'harmonie à l'usage des musiques mi-
litaires, dixième et onilème livraisons, Paris, Le-
duc — 6* Divers recueils de marcbefe et pas re-
doublés. — - 1^ Premier concerto de violon, en
sol, Paris, Leduc. — 8* Deuxième idem, en la,
ibid., Pleyel. — 9* Troisième idem, en ui, ibid.,
Érard. — lo® Trois quatnors pour deux violons,
alto et basse, op. 1, Paris, Sieber. — 11® Trois
idem, op. 3, ibid., Louis. — 12° Trois idem, op.
12, ibid., Sieber. — I3<* Trois idem, op. 19, ibid..
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BLASIUS — BLAVET
439
On. — 14* Trois trios poar deux violons et iNUse^
op. 48, livre 1 et 2. — 15* Dix œuvres de daos
pour deux Tiolons, op. 8, 28, 29, 30, 32, 33, 39,
43, 53, lîf. 1 et 2. — 16* Quatre œuvres de
sonates pour yîoIod et basse. — 17* Trios pour
flûte, clarinette et basson, op. 31. — 18* Quatre
concertos pour clarinette. -^ 19* Trios pour le
même instrument^liv. 1 et 2. — 20° Sept œuvres
àe duos, idem, op. 18, 20, 21, 38, 40, et 46. —
21* Concerto pour basson. ^ 22* Six quatuors,
idem. Blasius a fait représenter à TOpéra-Comi-
que : Pelletier de Saint- Fargeau, ou le premier
martyr de la république française^ en deux
acteï>, 1793, et VAmour Ermite^ en un acte,
1793. On lui doit enfin Tarrangement en quatuors
pour deux violons, alto et basse, des sonates de
Haydn pour le piano. Il a composé la musique
d'un ballet, en 1791, mais cet ouvrage n'a. pas
^té représenté. Blaaias s*est retiré de l'Opéra Co-
mique au mois de mars 1810, après vingt -cinq
ans de service, et a cessé de vivre en 1829. Une
erreur introduite dans |e Manuel de la Littéra-
ture musicale de Whistlinga été répétée dans TEn-
«yclopédie de la musique de Schilling. On y dit
<]ue l'artiste dont il est question dans cet article
«'appelait Blasius, en français Blaze, Jamais le
floin de Blase n'a été donné en France à Bla-
slus. Il est dit aussi dans ce même ouvrage que
Blaslns se rendit en France avec son frère qui
jouait fort bien du basson ; mais le bassoniste,
le clarinettiste, le violoniste et le compositeur du
nom de Blasius ne sont qu'une seule et même
4)er5onne.
BLATT (FRANÇois-THADis), directeur ad-
joint et professeur au Conservatoire de Prague,
est le plus célèbre clarinettiste existant en Alle-
magne à l'époque actuelle. Né à Prague, en 1793,
a se livra d'abord à l'étude de la peinture^ d'après
le désir de ses parents, et suivit les cour» de
l'Académie impériale de Vienne, où son père
avait été placé comme employé, en 1790. On loi
fit étudier aussi la musique pour laquelle il
avait d'heureuses dispositions. Son père ayant
cessé de vivre, en 1807, Blatt retooma à Pra-
gue avec sa mère ; et peu de temps après il
abandonna la peinture pour se livrer en lil^rté à
son penchant pour la musique. Admis comme
^lève au Conserratoire de musique de sa ville
natale, il reçut des leçons de l'habile clarinettiste
Farnick, et le directeur de cette institution,
F. D. Weber, lui enseigna les éléments de l'har-
monie et de la composition. Parvenu à l'Age de
vingt et un ans, en 1814, il entreprit de longs
voyages en Allemagne et dans le nord de l'Eu-
rope, dans le dessein do se (aire connaître et d'ac-
croître son habileté et ses connaissances dans
son art. A son retour à Prague, il entra comme
première clarinette solo à l'Opéra de cette ville,
et en 1820, il devint professeur au Conservatoire.
Depuis lors il a réuni à ce titre celui de directeor
adjoint. Comme instrumentiste, Blatt jouit dans
sa patrie d'ane haute renommée. On s'accorde à
donner des éloges au brillant extraordinaire de
son jeu, à la beauté du son qu'il tire de la clari-
nette, et à sa manière expressive de chanter sur
cet instrument. Ses compositions sont aussi con-
sidérées comme fort bonnes en leur genre. On re-
marque particulièrement celles dont les titres sui-
vent : 1** Douze caprices en forme d'études pour
la clarinette, livres 1 et 2; Leipsick, Breilkopf et
Haertel. — 2o Trios pour trois clarinettes, op. 3 ;
Prague, Berra. — 3*" Variations brillantes pour
clarinette et quatuor (en uù mineur et en sol mi-
neur); Bonn, Simrock. — 4» Introduction et
variations pour clarinette et orchestre, ibid. —
5* Introduction et variations brillantes sur un
thème du Barbier de Séville , avec orchestre,
op. 28 ; Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. — 6o Trois
duos concertants pour deux clarinettes^ op. 29 ;
ibid. — 70 Caprices amusants pour une clarinette
seule, op. 26, ibid. — 8^ Études, op. 33; ibid.
_ 90 Méthode complète pour la clarinette;
Mayence, Schott. Ouvrage bien conçu et bien
exécuté. «» 10* Vingt-quatre exercices , premier
et deuxième supplément à la Méthode; ibid. —
11« Méthode abrégée, théorique et pratique de
chant; Prague, Rudl. Blatt a écrit aussi quel-
ques morceaux pour le hautbois et pour le cor
anglais.
BLAU (Hbrri de), ténor à la conr du doc de
Bavière, en 1593, sons le fameux maître de cha-
pelle Roland de Lasstts. Il était vraisemblable-
ment Français.
BLAVET ( Michel), flûtiste et compositeur
de musique, naquit à Besançon, le 13 mars 1700.
Fils d'un tourneur, il suivait la profession de son
père, lorsqu'une flûte, tombée par hasard dans ses
mahis , lui révéla le secret de son talent. Sans
autre maître que lui-même, il apprit à jouer de
cet instrument, et ses progrès furent si rapides
quil n'eut bientôt plus de rival en France. Le
duc de Lewis, Payant entendu, l'engagea à se
rendre à Paris, où ilfot bien accueilli par tous les
amateurs. Admis à l'orchestre de l'Opéra, il tra-
vailla continuellement à perfectionner son talent,
et publia plusieurs œuvres qui augmentèrent sa
réputation. Quelques années après, il fit un voyage
en Prusse; Frédéric II, alors prince royal, qui
jouait aussi de la flûte, voulut entendre Blayet, et
en fut si content, qu'il l'engagea à rester près de
lui, promettant d'avoir soin de sa fortune : Quant:^
n^était point encore au service de ce prince*
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440
BLAVET — BLAZE
Blayet préféra reTenir k Paris , où ie prince de
Carignan lui accorda un logement dans son hôtel
et une pension. 11 devint ensuite surintendant de
la muMque du comte de Clermont, pour qui il
mit en musique Églé , pastorale de Laujon ; les
Jeux Olympiques, 1753, ballet du comte de Sen-
neterre; la Fêle de Cythère, opéra du chevalier
de Laurès; le Jaloux corrigé, de Collé et Flo-
rian,.17à2. Blavet était aussi très- habile sur ie
basson. Il est mort à Paris, le 28 octobre 1768.
On trouve son éloge par M. François, dans le
Nécrologe de 1770.
BLAVIER ( AsDRÉ-JosEPH ), né à Liège, dans
les premières années du dix -huitième siècle , y
fit ses études musicales, et fut maître de musique
à Saint-Pierre de cette ville. En 1727 il obtint au
concours la place de maître de chapelle de Tégtise
Notre-Dame d^Anvers, et en prit immédiatement
possession. En 1741, il composa une messe à
4 voix, 2 violons, alto et basse continue, dont le
manuscrit existe dans les archives de cette église.
Blavier a été le maître de Gossec, lorsque ce-
lui-ci était enfant de chœur de la collégiale.
(F. Gossec.)
BLAZE (HENRi-SéBASTiEN), né à Cavaillon ,
petite ville du département de Vaucluse, en 1763,
apprit les premiers principes de l'art musical d*un
organiste de sa ville natale, nommé Lapierre,
Conduit à Paris pour y finir son éducation, il y
arriva pendant la guerre des Gluckistes et des
Piccinistes , ce qui contribua encore à augmenter
le goût qu'il avait pour la musique. Aidé des
conseils de plusieurs maîtres et des leçons de
Séjan, organiste de Saint-Sulpice, il acquit des
connaissances dans la composition ; mais, obligé
d^embrasser la profession de notaire, il ne put
se livrer à son penchant pour cet art que dans
des moments de loisir. Blaze a néanmoins écrit
plusieurs messes è grand orchestre, d'autres
avec accompagnement d^orgue seulement; un
opéra intitulé V Héritage, qui fut mis à Tétude au
tbéàlre Favart; une Sémiramis, dont il avait ar-
rangé le livret d'après ie plan de Voltaire, et qui
n'a pas été représentée, à cause de sa ressemblance
avec l'opéra du même nom dont Catel avait fait
la musique , ouvrage reçu par l'administration de
l'Opéra avant que Blaze présentât le sien. De
retour dans sa province, Blaze alla s'établir à
Avignon, et partagea son temps entre Texercice
de sa profession et ses travaux de musicien. Bien*
tôt troublé dans son état et dans ses plaisirs par
le régime de terreur qui pesa sur la France dans
les années 1793 et 94, il fut obligé de se sous- ,
traire par la fuite aux poursuites dont il était :
l'objet. Après la réaction du 9 thermidor, il fut j
nommé administrateur de son département. En |
1799, il fit un second voyage à Paris, et profita
de son séjour en cette ville pour y publier quel-
ques-uns de ses ouvrages. Il s'y lia d'amitié avec
Méliul et Grétry ; l'Institut le nomma son corres-
pondant, en remplacement de Tabhé Giroust.
Les compositions de Blaze qui ont été gravée»
sont : 1"* Deux œuvres de sonates pour le piano.
— 2" Un œuvre de duos pour harpe et piano.
— 3® Plusieurs messes en plain -chant. —
4** Quelques pièces fugitives. Blaze s'est fait
connaître par un roman intitulé : Julien, ou le
Prêtre; Paris, 1805, 2 vol. in-12. Il a cessé de
vivre à Cavaillon, le 11 mai 1833.
BLAZE (François-Henri-Josepo, dit CAS-
TIL BLAZE), fils du précédent, est né à Cavail-
lon, le 1*"* décembre 1734. Destiné au barreau, il fit
dans sa jeunesse les études nécessaires pour la pro-
fession d'avocat, ce qui ne l'empêcha pas de cul-
tiver la musique , dont les premières leçons lui
furent données par son père. Arrivé à Paris eu
1799, pour y suivre les cours de Pécule de droit,
il les négligea quelquefois pour ceux du Conser-
vatoire. Après y avoir achevé l'étude du solfège,
U reçut de Peme des leçons dliarmonie, et il st
préparait à compléter son éducation musicale,
lorsqu'il lui fallut renoncer à ses penchants pour
s'occuper exclusivement de son état. Devenu
successivement avocat, sous-préfet dans le dé-
partement de Yaucluse , inspecteur de la librai-
rie, etc., il lui restait peu de temps à donner À
la culture de l'art qu'il aimait avec passion. Ce-
pendant il jouait de plusieurs instruments et avait
composé beaucoup de romances et d'autres piè4:es
fugitives qui avaient été publiées , lorsqu'il prit
tout à coup la résolution de renoncer au barreau,
à la carrière administrative, à tout ce qui pou-
vait enfin mettre obstacle à ses penchants ; con-
fiant dans l'avenir, il prit la route de Paris^ avec
sa femnft et ses enfants , plus soigneux de son
bagage de partitions et de manuscrits que du reste
de son mobilier. Deux projets l'amenaient dans
la ville des arts : il voulait y faire représenter le
Don Juan de Mozart et quelques autres opéras
qu'il avait traduits et arrangés pour la scène fran-
çaise, et y publier un livre, espoir de sa future
renommée. Ce livre parut sous le titre de l* Opéra
en France (Paris, 1820, 2 vol. iii-8°}. Homme
d'esprit, écrivain plein de verve, Castil-Blaze at-
taquait avec force dans cet ouvrage certains pré-
jugés qui s'opposaient en France aux progrès de
la musique dramatique. 11 y signalait les défauts
des livrets d'opéras, les vices de l'administration
intérieure des théâtres , la mauvaise distribution
des rôles , la classification fausse et arbitraire ^des
voix , toutes les causes enfin qui mettaient alors
obstacle à la bonne exécution de la musique. Il
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BLAZE
441
faisait aussi la guerre au goût passionné des
ïrançaift pour les chansons , le considérant avec
raison comme un obstacle aux progrès de Fart.
Enfin , il ne ménageait pas les productions qui
lui paraissaient appartenir pliilôt au genre du
TaudeviUe qu*à celui du véritable opéra. Ajoutons
que la ferveur de son zèle l'avait entraîné jusqu^à
^injustice envers des compositeurs français qui,
bien que faibles harmonistes, avaient pourtant
fait preuve de mérite par le naturel des mélodies
et la Térité dramatique de leurs ouvrages.
On ne lisait guère en France de livres sur la
musique à IVpoque où Castil-Blaze publia le
sien; il n'eut donc pas alors le retentissement
qu'il aurait eu s'il eût paru quelques années plus
tard; néanmoins l'auteur en recueillit le fruit,
parce que le mérite de cette production le fit
choisir comme rédacteur de la jclironique musi-
cale du Journal des Débats. Jusqu'au moment
où. Castil-Blaze commença cette suite d'articles
piquants signés de XXX qui fondèrent sa répu-
tation, des littérateurs, ignorants des premiers
éléments de la musique, s'étaient arrogé le droit
d'émettre seuls dans les journauiL des opinions
fausses, qu'ils prenaient pour des doctrines, sur
un art dont ils ne comprenaient pas même le
but : c'est à cette cause qu'on doit attribuer les
préjugés qui régnaient dans la plus grande partie
de la population contre l'harmonie, le luxe d'in-
strumentation et ce qu'on appelait la musique
savante. L'auteur de la clu-onique musicale sut
bientôt se faire remarquer par la spécialité de ses
connaissances ; il imposa silence au bavardage des
gens de lettres, et parvint à initier le public au
langage technique dont il se servait, par l'entrain
de sa verve méridionale. Quels que soient les
progrès que puisse faire en France Tait d'écrire
sur la musique dans les journaux, on n'oubliera
pas que c'est Castil-Blaze qui, le premier, l'a na-
turalisé dans ce pays.
En 1821, ce littérateur musicien publia un
Dictionnaire de musique moderne (Paris, 2 vol.
iji-8''). Cet' ouvrage, formé par la réunion des
matériaux que Tauteur avait rassemblés pour son
livre de VOpéra en France, offre des notions
justes des diverses parties de l'art; cependant, la
rapidité qui avait présidé à sa rédaction y avait
laissé glisser quelques négligences dans plusieurs
articles importants -.-elles ont été corrigées dans
des cartons qui ont fait reproduire l'ouvrage avec
QD nouveau frontispice, comme une deuxième
édition (Parts, 1825, 2 vol. in-S*'). Depuis lors
Mées, professeur de musique à Bruxelles, a donné
une réimpression du Dictionnaire de musique
de Castil-Blaze, précédé d'un Abrégé historique
sur ta musique moderne, et d'une Biographie
des théoriciens, compositeurs^ chanteurs et
musiciens célèbres qui ont illwtré P École fla-
mande et qui sont nés dans les Pays-Bas;
par ordre alphabétique (Bruxelles, i vol. in-S"»,
1828). On a reproché à l'auteur de ce diction-
naire d'avoir reproduit textuellement un grand
nombre d'articles du Dictionnaire de J.-J. Rous-
seau, après avoir montré beaucoup de mépris
pour ses connaissances en musique ( Foy. d'Ou-
TREPOFfT) : l'accusation est malheureusement fon-
dée ; mais on a eu tort de dire que sa nomenclature
est incomplète en ce qu^elie ne contient pas cer-
tains articles sur la musique ancienne ; car il ne
follait pas oublier que le titre du livre est ;
Dictionnaire de musique moderne. Le traité de
VOpéra en France, augmenté d'un Essai sur le
drame lyrique et les vers rhythmiques, a été
remis en vente en 1826, comme une deuxième
édition. Après avoir rédigé pendant plus de dix ans
la Chronique musicale du Journal des Débals,
Cast 1-Blaze a quitté ce journal, en 1832, pour
travailler au Constitutionnel; mais il n'a pas fait
longtemps les articles de musique de celui-ci.
Pendant plusieurs années il a rédigé la partie mu-
sicale de la Revue de Paris.M a fourni aussi
quelques articles au Ménestrel, journal de mu-
sique, à la Revue et Qazelte musicale de Paris,
à la France musicale, et au Magasin pittores-
que, £n 1832, il a fait imprimer deux ouvrages
dont l'un a pour titre : Chapelle musique des
Rois de France (Paris. Paulin, un vol. in- 12),
et l'autre: La Danse et les Ballets depuis Bac-
chus jusqu'à mademoiselle Tagliom (Paris,
Paulin , un vok in-12). Ces deux volumes sont
formés d'une réunion d'articles que l'auteur avait
publiés en 1829 et 1830, dans les tomes IV et VU
de la Revue de Paris. Le premier est une sorte
d'histoire ab^^éf^ée d'une part, et mêlée de digres-
sions de Tautre, de ce qui concerne la cliapelle
des rois de France. Les documents authentiques
ont manqué à Castil-Blaze pour donner à son livre
l'intérêt dont il était susceptible. On trouve beau-
coup de choses relatives à la musique dans l'ou-
vrage sur la danse et les ballets. En 1831, il a
annoncé le projet qu'il avait de réunir un choix
de ses Chroniques musicales pour en Tormer un
livre : la première livraison de cette collection a
été publiée en 1831 , en six reuilles in-8^ ; mais
Tentreprise n'a pas eu de suite.
Des traductions des Noces de Figaro, de Don
Juan , de la Flûte enchantée et du Mariage
secret avaient été faites par Castil-Blaze avant
qu'il vint se fixer à Paris; il les publia dans cette
ville en 1820 et dans les années suivantes. Les
succès de la musique de Rossini à cette époque le
déterminèrent à continuer ses travaux de tra-
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442
BLAZE
duction, afin de faire jouir les filles de province
du plaisir d'entendre les principaux ouvrages da
maître de Pesaru, et successivement il fit paraître
le Barbier deSéville, la Pie voleuse (Gazza
ladra), Otello^ ifofse,et V Italienne à Alger. 11
a aussi arrangé Anne de BcnUen pour la scène
française» d'après le libretto de Romani et la par-
tition de DonizetU. Quelques pastiches furent
aussi essayés par lui et formés d'une réunion de
morceaux puisés dans des partitions de Rossini,
de Mozart, de Paér et de quelques autres maîtres.
Le théâtre de POdéon de Paris ayant été spécia-
lement destiné, en 1822, à la représentation des
opéras allemands et italiens traduits, tous les
ouvrages qui viennent d*être cités y furent joués
et obtinrent de brillants succès; mais celui que
le public accueillit avec le plus d'enthousiasme
fut le Freyschûtz, de Weber, traduit sous le
titre de Robin des Bois, La vogue de cet opéra
oe fat pas moindre en France qu'en Allemagne;
lorsqu'il a été repris à l'Opéra-Comiqiie, en 183{>,
le public a montré le même empressement à l'en-
tendre. La traduction d'Eurianthe, faiteaussi par
Castil-Blaze, a été moins heureuse lorsqu'elle fut
représentée À l'Opéra, en 1831. 11 a fait jouer en
province une traduction de VObéron du même
compositeur sous le titre de Htion de Bordeaux,
ainsi qu'un arrangement de Fidelio, de Beethoven,
auquel il a rendu aon titre primitif de Léonore.
La traduction de Don Juan, retouchée par lui et
par son fils , obtint du succès , nonobstant les
altérations faites à l'immortel ouvrage de Mozart.
Castil-Blaze s^est fait connaître comme composi-
teur par quelques morceaux de musique reli-
gieuse, des quatuors de violon, gravés à Paris,
des trios pour le basson, dont il avait joué autre-
fois, et un recueil de douze romances dans lequel
on remarqua le Chant des Thermopyles , et la
jolie romance du Boi René. Il ne s'est pas borné
à ces essais, car il a abordé le thé&tre poar
son propre compte, et a fait représenter à l'O-
péra-Comique Pigeon vole, dont il avait com-
posé les paroles et la musique, et qui ne réussit
pas. C'est le même ouvrage dont il a fait graver
la partition sous le titre de la Colombe, Posté-
rieurement il a fait jouer sur les tliéfttres des dé-
partements Belzébuth, ou les Jeux du roi René,
grand opéra en quatre actes, et un opéra bouffon
en trois actes intitulé : Choriste et Liquoriste.
Les partitions de ces ouvrages ont été publiées par
lui. On loi doit aussi les Chants de la Provence,
i-ecueillis et arrangés avec accompagnement de
piano; Paris, chez Tauteor. Castil-Blaze se ha-
sardait quelquefois à écrire des airs, duos on
chœurs pour ses traductions d'opéras italiens et
allemands, ou pour les pastiches formés de mor-
ceaux pris dans les partitions de grands maîtres;
pastiches dont les plus comus sont : Lee Folies
amoureuses, la Forêt de Senari, la Fanuse
Agnès, d'après la pièce de Destouclies, et Mom-
sieur de Pourceaugnac, d'après la comédie de
Molière. Se frottant les mains , il disait en secret
à ses amis que ses propres morceaux avaient tou-
jours fait plus d'effet que les autres. Une de ses ja-
bi iations était qn'un choeur de la Forêt de Senart,
donné par lui comme étant tiré d*un opéra de
Weber, quoiqu'il en fût l'auteur, avait été ebaoté
dans les concerts du Conservatoire de Paris, rede-
mandé souvent, et toujours applaudi avec enthou-
siasme, comme une production originaie de l'an-
teur du FreyschUtz.
Dans ses dernières productions littéraires^ le
talent de Castil-Blaze s'est affaibli. Souvent il s'y
abandonne à de» saillies de mauvais goût; ton
style prend une teinte vulgaire; le sérieux de la
musique n'est plus ce qui l'occupe; à chaque
instant il se perd dans de longues excursions ea
dehors de son sujet, et les anecdotes où il se oon-
platt ne sont pas toujours contenues dans les
bornes delà décence. L'objet principal de ses tra-
vaux est encore l'opéra, comme au début de sa
carrière; mats au lieu didées puisées dans le do-
maine de l'esthétique, il s'amuse à prendre dans
les recueils inédits de Beffara ( Voyez ce nom)
des faits, des dates, des aventures graveleuses,
et à en faire des travaux de spéculation. C'est dans
cette catégorie qu'il faut ranger les ouvrages sol-
vants : 1* V Académie royale de musiqtte de-
puis Cambert , en 1669, jusques et y compris
l'époque de la Restauration. Ce travail, publié
en onze articles dans la Revue de Paris, depuis
1834 jusqu'en 1838, est rédigé d'après les ma-
nuscrits de Beffara. Il en a été tiré quelques
exemplaires sous ce titre : Mémorial du grand
Opéra, 1 vol. in-8». — 2' ic Piano, histoire de
son invention, de ses améliorations succes-
sives, et des maîtres qui se sont fait un non
sur cet instrument, in-S". Ce travail a paru
dans la Revue de Paris , en 1839 et '1840. Il est
emprunté, en grande partie, à une suite d'articles
publiés par l'auteur de cette notice, dans sa Revue
musicale, en 1830. — 3^ Molière musicien,
notes sur les oeuvres de cet illustre maUre,
et sur les drames de Corneille, Racine, Qui-
nault, etc. ; Paris, 1852, 2 vol. in-8o. Le titre de
cet ouvrage n'a presque aucun rapport avec son
contenu, composé de toutes sortes de sujets, et
toujours puisé dans les sources de Beffara, comme
les suivants : ^ 4* Théâtres lyriques de Paris.
V Académie impériale de musique, histoire
littéraire, musicale, chorégraphique, pitto-
resque, morale, critique, politique et gâtante
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BLAZE — BLEIIf
443
de ce théâtre; Paris, 1855, 2 yoI. io-S'*, et un
<^ros Tolume m-4* dé mosique. — 5® Théâtres
iyriqtiesde Paris, L'Opéra italien, de 1548 à
1856 ; Paris, 1850, 1 vol. in-8*. L*aoteur avait le
dessein de poblier ensuite l'histoire de TOpéra-
Comique, à laquelle il travaillait.
A cet aperçu de la vie prodigieusement active
de Castil-Blaze, il faut ajouter le travail d'éditeur
de ses propres ouvrages ainsi que de ceux des
compositeurs dont il avait arrangé les partitions;
car il faisait tout lui-même, arrangements pour le
piano et pour tous les instruments , dispositions
des planches pour les graveurs, choix du papier,
soins de l'impression, corrections des épreuves,
tenue des livres de commerce , correspondance
universelle, et cela sans un seul commis. Parvenu
par ses travaux à une aisance qu'on pouvait
appeler du nom de fortune, avant que des re-
vers hissent venus le frapper, il allait volontiers
faire de longs séjours dans le midi de la France,
dont le climat était favorable à sa santé, et dont
les habitudes lui étaient sympathiques. Plus tard,
il crut h la nécessité de se remettre an travail pour
réparer des pertes, et il Tint se conûner à Paris
<lans la petite pièce étroite et basse dont il avait
fait son cabinet, et qu'il ne quittait presque ja-
mais. Sa santés qui avait reçu de rudes atteintes
•depuis quelques années , lui rendait nécessaires
Tair et l'exercice; néanmoins il s'obstinait à ne
respirer que dans un espace de quelques pieds
4sarré8 et à ne se donner de mouvement que
celui de sa plume entre ses doigts. Una maladie
de quelques jours le mit au tombeau, le 11 dé*
cembre 1857.
BLAZE (Hbnbi) , baron de BURT, fils du
précédent, n'est pas né à Cavailton, comme le
ditQoérard (voy. La Littérature française con-
temporaine, t. I, p. 616), mais à Avignon, en
1813. Après avoir terminé ses études à Paris,
il s'est ftXt connaître par des poésies et par des
morceaux de littérature et de critique qui ont été
insérés dans la Retue des I>euX'Mondes, dans
la Revue de Paris, et dans d'autres recueils.
Ses premiers essais parurent en 1833 et 1834.
Plus tard il fut attaché à mie ambassade près
d'une des cours dn nord de l'Europe : ce poste
lui fit obtenir des décorations de plusieurs ordres
et le titre de luxron. De retour à Paris, il y a re-
pris ses travaux littéraires. Au nominre de ses
ouvrages on remarque les productions dont void
les titres : 1* Etudes littéraires sur Bee»
thoven (dans làRevuedes Deux-Màndes ; 2* sé-
rie, t. Il, 1833).— 2* Musique des drames de
Shakspeare ( ibid. 4* série, t. 1^ , 1835). —
3° Revue musicale, suite d'articles (ibid., 1 1
a XXX, 1835 à 1843). Tous ces morceaux ont
t été publiés sous le pseudonyme de Mans Wer-
ner, — 4*" Poètes et Musiciens de VAllC'
magne : Uhland et M, Dessauer (ibid., t. lY,
1835). — M. Meyerheer (ibid., t. V). 11 est as-
sez remarquable que l'illustre compositeur a été
déchiré par M. Blaze père dans ses écrits, tan-
dis que le fils exalte son mérite. — 5** Delamu-
sique des femmes. La Esmeralda (de M»«
Louise Bertin), ibid, 4* série, t. VUI, 1836.
— 6o Lettres sur les musiciens français :
M. Halévy (Guido et Ginevra), ibid., t. XIII;
— De V École fantastique et de M. Berlioz,
ibid., t. XVI, 1838. — V Adolphe NourHt,
ibid., t. XVII, 1839. — 8*> W"« Sophie Loewe,
ibid., t. XXV, février 1841. - 9» La Reine de
Chypre, musique de M. Halévy, ibid , t. XXIX,
janvier 1842. — 10*' La Vestale, de Mercadante.
— Le Stabat de Rossini, ibid., t. XXIX, février
1842. - 11*' Vie de Rossini;Pàn&, 1854, 1 vol.
in- 12. Cette biographie a paru d'abord en une
suite d'articles dans la Revue des Deux-Mondes.
On a aussi publié sous le nom de M. Blaze de
Bury un volume intitulé : Musiciens contempo-
rains; Paris, Michel Lévy frères, 1856, in- 12 de
285 p. Ce volume est formé de morceaux donnés
par M. Blaze à divers recueils littéraires. Les
artistes dont il y est parlé sont Weber, Men-
delsobn, Spobr, Meyerbeer, Niels-Gade, Cho-
pin, Jenny Lind, Paer, Spontini, Cherubini,
Rossini, Bellini, Donizetti, Mercadante, Verdi ,
Auber, Hérold , Halévy, Félicien David , Adol-
phe Nourrit, La Pasta. La Malibran, La Sontag.
BLAZON (TnraAUT de), trouvère du treizième
siècle, était gentilhomme attaclié à Thibaut,
roi de Navarre et comte de Champagne. Il se
pourrait qu'il fAt parent de Thomas de Biazon,
qui était sénéchal de la Rochelle en 1227 (Voy.
Usage des fief s, par Brosset, t. P', p. 490). Il
nous reste de lui neuf chansons notées : les ma-
nuscrits delà Bibliothèque impériale en ont con-
servé huit.
BLEIN (M. le Baron François - Ange-
Alexandrb), ancien officier générai du génio, né
à Bourg-lès-Valence (Drôme), le 25 novembre
1767, apprit la musique dans sa Jeunesse, et
entra comme élève à Pécole des Ponts et Chaus-
sées , dont l'institution précéda celle de l'école
Polytechnique. Ses études terminées, il fut admis
comnne officier dans le corps des mineurs, et, de
grade en grade, parvint à ceux de maréchal de
camp et d'inspecteur général du génie, après avoir
servi dans toutes les guerres de la Réiiubliqne, dn
Consulat et de PEmpire. Admis à la retraite en
1815, M. le baron Blein se fixa d*abord à Paris,
puis à Gboisy-le-Roi,oàil vécut, réunissant à la
fois dans ses travaux et ses études la musique.
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444
BLEIN — BLÊRNACK
les inatliéinatiqu€s et réconomie politique. Après
aTOtr la quelques traités de composittoo et d'har-
monie, il Alt conduit à se demander quels sont
les fondements naturels des règles du contre-
imint, et ses recberches eurent pour objet de
résoudre ^ problème. Après beaucoup d'expé-
riences et de calculs, il crut avoir trouvé les
lois dont il pressentait Texistence dans les phé-
nomènes de vibration de corps sonores de di-
verses formes et dimensions. Cinq à six mé-
moires sur cet objet furent présentés et lus en
partie dans les séances de TAcadémie des sciences
de l'Institut, en 182S, 1824 et 1825, et des com-
missaires, au nombre desquels étaient Lacépède,
MM. de Prony et Dulong , furent nommés. Plu-
sieurs circonstances s'opposèrent à ce que le
rapport sollicité par M. Blein fût fait. En 1827,
il crut ne devoir plus l'attendre, çl il fit pa-
raître un extrait de ses mémoires sous ce titre :
Exposé de quelques principes nouveaux sur
Facoustigue et la théorie des vibrations, et
leur application à plusieurs phénomènes de
la physique (Paris, 1827, in-4*de six feuilles
avec une planche). Une deuxième édition de ce
résumé , corrigé et augmenté, a été publiée cliez
Bachelier, à Paris, en 1832, sous le titre de : Théo-
rie des vibrations, et son application à divers
phénomènes de physique. Les principes expo-
sés par M. Blein dans cet ouvrage sont basés
d^une part sur le plu^nomène du troisième son,
déjà présenté comme fondement d'une théorie de
l'harmonie parTartini; de l'autre, sur deux phé-
nomènes de résonuance d'un cylindre et d'un
plateau métallique carré, qui, selon M. Blein, font
entendre l'un, ia sixte dérivée de l'accord par-
fait mineur ; l'autre, le triton ou quarte majeure,
intervalle constitutif de l'harmonie dissonante de
la dominante, et principe de la tonalité moderne.
L'auteur de cette biographie, analysant le travail
de M. Blein, dans le deuxième volume de la Re-
vue musicale (p. 49 à 56), a fait remarquer que
les phénomènes observés par ce ph)sicien, fus-
sent-ils démontrés, on ne pourrait en conclure,
comme le fait l'auteur du mémoire, que sur eux
repose la théorie de l'harmonie et de la composi-
tion ; car la science de l'harmonie et l'art d'écrire
ont moins pour base des accords ou groupes iso-
lés de sons que des lois de succession établiessur
des rapports d'af&nilé ou de répulsion. M. Blein
crut devoir adresser au rédacteur de la Revue
musicale quelques kttres en réponse aux objec-
tions qui lui avaient été faites ; elles parurent
dans le même volume (p. 135, 224 et 365). Leur
objet principal était de déduire les conséquences
des principes émis par l'auteur dans son premier
mémoire. M. Troupenas, amateur de roosiquc
et mathématicien Instruit, attaqua, dans nne
lettre insérée an même recueil (p. 5I0-&I6) et
les expériences de M. le géoéral Blein, et ses
calculs, et les résultats qu'il en déduisait. A l'é-
gard des phénomènes produits par larésonnance
du cylindre et d'un plateau carré, il faisait voir
qu'on n'en peut rien conclure quant ao mode
mineur et à l'harmonie du triton, puisque des pla-
teaux hexagones, pentagones et -ortogooes four-
niraient d'autres harmonies de sixte, un peu pins
fortes que la sixte mineure, et même In sixte ma-
jeure, etc. Les calculs de proportions d'inlervnlles.
et la construction de la gamme chromatique do
M . Blein n'étaient pas plus ménagés dans b
lettre de M. Troupenas, à laquelle le général re-
pondit par une autre lettre ( Revue ««sscoie ,
p. 562-564). Plus tard, poursuivant l'objet de
ses recherches, qui n'était autre que la construc-
tion d'une théorie rationnelle de la musique coa-
sidérée sous le triple rapport de la tonalité, de
la mélodie et de l'harmonie, M. le général ttein
travailla à la réforme de la gamme diatonique,
et proposa de nouvelles dénominations pour ses
divers degrés et une nouvelle manière de l'écrire,
dans une lettre insérée en 1828 an quatrlèoie vo-
lume de la Revue musicale (p. 537). Enfin, ré-
sumant tous les faits qu'il considérait comme les
principes fondamentaux de l'art et de la science,
il rédigea un corps complet de doctrine dont les
pubUcations antérieures n'étaient que les prolé-
gomènes, et le fit paraître sous^ ce titre : Prin-
cipes d^ mélodie et d'harmonie déduits de
la théorie des vibrations ( Paris, Bachelier,
1832, in-8o de cent pages, avec plusieurs plan-
ches et tableaux). La lecture de cet ouvrage met
à nu le néant de la théorie de Blein sous le dou-
ble aspect de la mélodie et de l'harmonie. Trou-
penas a fait en 1832, dans la Revue musicale
(p. 121 et suiv.), une analyse un peu dure, mab
juste, des erreurs fondamentales échappées à l'au-
teur de cette théorie. Le général Blein est mort a
Paris, le 10 iuiilet 1845.
BLERNÀCK (Joseph), maître de cha-
pelle de l'église paroissiale de Saint-Pierre, à
Vienne, est né en 1780, àRaggendorf, sur laTroo-
tière de la Hongrie. Son père , instituteur en
cet endroit, le destinait à la carrière de l'ensei-
gnement, et lui donna des leçons de musique et
de littérature. En 1798, Blernack suivit à Vienne
les cours de l'École Normale; mais le penchant
pour l'art musical l'emportant dans son esprit
sur tout autre, il renonça à la profession d'ins-
tituteur, pour prendre celle d'artiste dramatique.
En 1802, il entra au théâtre Léopoldstadt oomme
premier ténor. Sa belle voix et son exécution
pleine de goût et d'expression lui assurèrent ia
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BLERJHACK — BLIESENER
445
faTenr coiuUnte du public. Pendant dix-sept
ans il remplit aussi les fonctions de ténor solo à
l*église Saint-Pierre, sous 4a direction du maître
(le chapelle Preindl, dont il fut le successeur
en 1824. A dater de ce moment, Blernack se li-
vra exclusivement à la composition de la mu-
sique d'église, pour laquelle il avait montré de
tout temps un goût prédominant. Les ouvrage»
quMl a produits» en ce genre, dans l'espace de dix
ans, consistent en quatorze messes, dont dix brè-
ves et quatre solennelles, vingt-cinq graduels,
vingt-neuf offertoires, dix Tantumergo, et deux
Te Deum. Quelques-unes de ces compositions
ont été publiées.
BLEWITT (JoNAs), organiste à Londres,
vers la fin du dix-buitième siècle, est mort en 1805.
Il est auteur du premier traité de Torgue qui, ait
iiié publié en Angleterre, sons ce titre : Treatise
on the organ with explanatory voluntaries,
op. 4 . Londres, Broderip. On a aussi de lui : Ten
Voluntaries, or pièces for the Organ, in easy
and /amiliar style ; equally adapled/or the
€ hure h or chamber with Organ^ proper direc-
tions for the use ojthe Stops (Dix fantaisies,
ou pièces pour l'orgue, dans un style aisé et fa-
milier ; adaptées à Torgue d^église ou de cham-
bre, avec des instructions pour l'usage des jeux),
op. 5, et Ttvelve easy and /amiliar move-
mentsfor the Organ ^ vbhichmay be used ei-
ther seperately or in continuation j so as io
form one complète Voluntary (Douze mor-
ceaux aisés et agréables pour Torgue, lesquels
peuvent être joués séparément, ou se lier dans
ia forme d'une fantaisie complète), op. 6.
BLEWITT (Jonathan), fils du précédent,
«st né à Londres en 1782. 11 commença son édu-
cation sous la direction de son père, et fut en-
suite placé dans l'école de Jonathan Battishili,
son parrain. Ses progrès furent rapides, etàPAge
de onze ans il se trouva en état d'être nommé
remplaçant de son père. Il devint ensuite orga-
niste de Black-Heath, d'où il passa à Haverhill,
dans le comté de Snffolk. Vers ,1802, il quitta ce
lieu pour aller à Brecon , où il succéda à Cam-
pion. Il y demeura trois ans, et ne quitta cette
place que pour se rendre à Londres, où il es-
pérait succéder à son père qui venait de mou-
rir. Il voulait aussi faire représenter à Drury-
4.ane un opéra qu'il venait d'achever; mais ce
llié&lre fut bràlé précisément dans le même temps,
et quelques circonstances Tempéchèrent d'ob-
tenir la place qnMI sollicitait. Ces contrariétés
l'obligèrent à quitter Londres pour prendre
tH>s<;es8ion de la place d'organiste de Sbetfield,
qu'il avait obtenue au concours. En 181 1» il
visita l'Irlande, et devint directeur et compoei-
] teur du théâtre royal de Dublin. Il fut ensuite
organiste de l'église de Saint- And ré dans la même
ville. Ou vantait ses improvisations sur Porgue,
principalement dans le style fugué. Parmi ses
nombreuses compositions, on distingue les sui-
vantes : lo The Corsaire (le Corsaire), opéra.
— 79 The Magician (le Magicien). —-3» The
Island of Saints (l'Ile des Saints), opéra. —
4** Concerto pour le piano. — 5» Grande sonate
pour le piano. — 6" Divertissement royal écos-
sais. — V Duos pour piano. — 8° The vocal
Assistant — 9c Simplification de modulation et
d'accompagnement. — 10<> Caprice pour Por-
gue, etc., etc.
BLEYEB (Nicolas), fut musicien de ville
à Lubeck, pendant trente-sept ans , et mourut
dans cette ville le 3 mai 1658, Agé de soixante-
huit ans. II a publié : Pfeue Paduanen, Gagliar-
den, Canzonen und Sinfonien (Nouvelles pa-
vannes , gaillardes , chansons et symphonies) ;
Leipsîck, 1624, in-4<». Ce sont des pièces de
musique instrumentale à quatre parties, d'un as-
sez bon style.
BLEYEB (Geobgcs), musicien et secrétaire
du comte de Schwartzbonrg-Riidoistadt, vers
lf)60, naquit, selon Walther, à Saalfedt, et selon
Wolfram, à Lubeck. 11 a fait imprimer lesouvra-
ges suivants de sa composition : t** Ltut-MUslk
in vierstimmigen verschiedenen SCilcken bes-
tehend (Mnsiqne joyeuse à quatre parties, con-
sistant en pièces de différents genres), première
et deuxième partie , Leipsick, 1670, ln-4o.— ' 2*
Musicalische Andachten ûber die 'Sonn-und
Festtags-Evangelien, bestehend in 4, 5, 6 und
8 Stimmen (Dévotions musicales sur les l^van-
giles des dimanches et fêtes, à 4, 5, 6 et 8 voix)
Jena,in-4o.
BLIESENEB (Jean), violoniste, né en
Prusse, vers 1765, fut élève de Jarnowick. Admis
dans la musique particulière de la reine de Prusse,
en 1791 , il resta attaché au service de cette prin-
cesse jusqu'après la bataille de Jena, en 1805;
époque où la musique de la cour fut dispersée.
J'ignore quel a été l'emploi de Bliesener depuis ce
temps. En 1601, il annonça qu'il avait inventé
un alphabet musical composé de cinq figures, an
n»oyen de quoi on pouvait, en quelques heures,
apprendre à communiquer ses idées par le jeu
mécanique d'un instrument quelconque. Il n'a
point révélé son secret; mais il y a lieu de croire
qu'il y avait quelque analogie entre sou inven-
tion et un système d'écriture mélodique publié
précédemment par Woldemar (t;o j^. ce nom), et
plus encore peut-être avec la langue musicale
inventée plus tard par M. Sudre {voy, ce nom).
Les compositions publiées par Bliesenei^ sont :
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446
BUESENER — B£X)ND£AU
10 Trois duos pour deai violons; Berlin, i7S9.
— 20 Trois quatuors concertants pour deux
Tiolons, alto et TiotoDeeUe, op. 2; BerUn,
Hummdt 1791. ^ a> Trois idem, op. 3 ; ibid.,
1792. — 4» Trois duos pour deux violons,
op. 4 ; ibid. 1795. — 5* Trois quatuors concer-
tants pour deux Tiolons, alto et Tîoloncelle,
op. 5; ibid., 1707. — 6» Trois idem, op. 6; ibid.
1799. . 7" Trois duos pour violon et alto, op.
7 ; ibid., ISOO. — S» Concerto pour violon prin-
cipal, avec ac^mpagnenient d'orChestre, op. 8 ;
ibid., isoi. Gemnsiden a écrit aussi quelques
ouvrages pour la flûte, et trois duos pour deux
violons, oeuvre 15 ;Leips]ck,Breitkopf et H«rtel.
11 est mort à Berlin au mois de février 1842, à
l'âge de 8oixante-dix-sept ans.
BLIESfiNER (Uois), flls du précédent,
clarinettiste distingué, vit à Berlin. 11 n'a rien
publié de sa composition.
BLIN (M. S.), organiste de la catbédrale de
Paris, naquit à Beaune, le 19 juin i7&7. Son
nom de famille était Lacodre; mais orphelin
dès Page de quatre ans, il fut con6é aux soins
d'un parent nommé B/m, organiste de l'église
des Dominicains deD^on, qui Télé va et loi donna
son nom. A l'ftge de onxe ans, il remplissait
déjà les fonctions d'organiste d'une commande-
rie dite du Saint-BsprU, près de Dijon. Legros,
chanteur de TOpéra, ayant entendu le jeune or-
ganiste, en 1771, l'engagea à se rendre à Paris.
Blin suivit ce conseil et Ait accueilli favorable-
ment par Balbastre, qui le confia aux soins de
l'abbé Roze» alors mettre de musique des In-
nocents, pour qu'il lui enseign&t la composition,
et le plaça chez M. Godefroi de Villetaneose, où
il eot souvent occasion de faire de la musique
avec J.-J. Rousseau. Les connaissances de l'ar-
tiste dans l'art de jouer de l'orgue forent com-
plétées par les conseils quNl reçut du célèbre or-
ganiste Séjan. En 1779, Blin fut nommé or-
ganiste des Dominicains de la rue SaintHonoré;
en 1791, il obtint Torgue de Saint-Germain-
l'Auxerrois. Enfin, en 1806, il succéda à Desprez
comme organiste de la métropole. La manière
dont il remplit ses fonctions loi mérita Testime
de tous les artistes instruits. Possédant une con-
naissance profonde de la nature et des ressour^
ces de l'orgue, il savait eîi varier les effets. Ses
compositions étaient correctes, d'un style élégant
et pur. Il a publié quelques morceaux dans le
Journal de Leduc, entre autres des variations
pour le piano sur Tair : Àh! vous dirai-je^ ma'
mani Beaucoup de pièces d'orgue, compo-
sées et exécutées par loi, sont restées en
manuscrit Blin est mort à Paris, le 9 février
1834.
BLOCKLAND ( Gomibillb db ). Vopez
BLONDEAU (PnEiB- AufiosTELouis), com-
positeur, écrivain sur la musique, et professeur
de composition, né à Paris, le 15 août 1784, entra
an Conservatoire de musique au mois de frimaire
anviu tianvier 1800) dans la classe de BaiUot,ou
il 4e livra à l'étude du violon. Après avoir étudié
le contre-point sous la direction de Gossec, il de-
vint élève de Mébul pour la composition, et reoi-
porta, eu 1808 , le premier grand prix au concours
de rinstitot; ce qui lui procura la penskui d»
gouvernement pour aller à Rome et à Naple^.
Le sujet de la cantate proposé pour le prix éta^t
Marie Stuart. De retour à Paris, Bloodeau et
entré à rorcbestre de l'Opéra, comme alto, il
s'est retiré en 1842. Cet artiste a publié de ba
composition sept oeuvres de quatuors pour violon,
de trois quatuors chacun ; trois livres de trios
pour 2 violons et basse, on violon, alto et basse ;
douze livres de duos pour divers instruments;
deux livres de sonates pour violon avec ace. de
basse; trois livres de nocturnes pour piano et
violon; trois airs variés pour violon; un con-
certo pour clarinette (en fa) avec orchestre; un
concerto pour basson (en ut) avec orchestre; des
morceaux détacliés pour piano; trois livres de
sonates de Beethoven pour piano arrangées en
quatuors pour 2 violons, alto et basse; trois li-
vres de basses chiffrées pour raccompagnemenl ;
des romances et des chansonnettes avec accom-
pagnement de piano. Tous ces ouvrages ont été
gravés à Paris. Sa cantate de Marie Stuart a paru
en 1809 dans le Journal hebdomadaire de Le-
duc, n*^' 4S-48. Comme écrivain sur la musique,
Blondeau a fait imprimer : \o Revue musicale^
ou noutfelle méthode de chant, Paris, Eberardt,
1 vol. in-8o. — 20 Traité des principes élémen-
taires et constitutifs de la musique; Paris,
Bichault. — 3» Traité d'harmonie; ibid. —
4o Traité du contre^point, de limitation et de
la fugue ; ibid. — 5» Histoire de la musique
moderne, depuis le premier siècle de Père dire-
tienne jusqu'à nos jours; Paris , Tantenstein et
Cordel, 1847 , 2 vol. iB-8°. Blondeau a fait repré-
senter ou exécuter de grandes compositions qui
n'ont pas été imprimées, entre autres : 1* Te
Deum, à quatre voix et orchestre, exécuté
è l'église du Panthéon, à Rome, en 18I0, à l'oc-
casion de la (ète de l'empereur Napoléon. — 2*
Te Deum, à 4 voix et orchestre, exécuté aux Ba-
tignoUes près de Paris, le 81 décembre 1846, à
l'occasion du mariage du duc de Montpensier
avec rinfante d'Espagne. ^ 8o Messe à 8 voix
en 2 chœurs avec orgue, exécutée k l'église
Saint* Thomas d'Aquin, à Paris, en 1814.
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BLONDEAU — BLOW
447
— 4^ Cosisifà a* Gelosi, opéra bouffe en deux
actes, représenté à Perugia, eo 1812. -^ &« Al-
nutnzor, ballet pantomime ea trois acte» , repré-
senté sur le théâtre de Lisbonne, en 1814. —
60 Trois ouTertures à grand orchestre, exécutées
aux concerts de M"' Catalani , en 1815, à Paris.
Blondeau a laissé en manuscrit une messe à six
▼oix avec orchestre; une messe à sept Yoix avec
orchestre; un TeDeumk cinq Toix avec orclies-
tre;qninie offertoires à cinq voix avec orchestre;
des duos de violon ; des cantates ; des romances;
une traduction française du Prince de Machiavel ;
une traduction de l'histoire des Pays-Bas, de
Guicdardini ; des poésies; environ quinze volu-
mes d'observations philosopliiqoes, politiques, es-
thétiques, etc.
BLOiNDEL ou BLONDI AUX DE NES-
LESf trouvère dont il nous reste seize chansons
notées dans les divers manuscrits de la Bibliothè-
que impériale de Paris, notamment dans ceux qui
sont cotés 65 et 66 (fonds de Cangé). Ginguené ,
qni a donné une notice sur ce musicien poète,
dans la continuation de V Histoire liUéraire de
la France dos Bénédictins (tome XV, p. 127),
pense que c'est le même qui tira de sa prison Ri-
chard Cœur-de<Lién. Tout ce qu'on sait de sa
personne, c'est qu'il était né dans la petite
ville de Mesle, en Picardie. L'époque où il vit le
jour doit être vraisemblablement fixée vers 1160,
car il était encore jeune quand il passa en An-
gleterre pour s'attacher à Richard, qui ihonta sur
le trône vers 1189. Tout le monde connaît le
dévouement du trouvère pour son maître. Se-
daine, qui a fait de ce personnage le sujet d'un
opéra devenu célèbre par la musique de Grélry,
a suivi le récit d'une ancienne chronique rap-
portée par Fauchet dans son livre des Poètes
français^ liv. i. Je ne puis résister au désir
d*en rapporter un fragment intéressant par sa
naivete : « Quand le Roi Ridiard eust esté fatct
« prisonnier, Blondel pensa que ne voyant son
» seigneur il lui en estoit pis, et en avoit sa vie
« à plus grantmésaise ; et sy estoit bien nouvelles
« que il estoit party d'outremer , mais nus ne
« savoit en qnel pays il estoit arrivé, et pour ce
A Blondel chercha maintes contrées, sçavoir se
a il en pourroit ouyr nouvelles. Sy advint aprez
« pluKieurs jours passez, il arriva d'aventure en
« une vile assez prezdu diastel ; et l'hoste lui dit
« qu'il estoit au duc d'Autridie. Puis demanda
'( se il y avoit nus prisonniers, car tousiours en
« enqueroit. secrètement où qu'il allârt: mais il ne
« savoit qui il estoit, fors que il avoit esté bien
« plus d'un an. Quant Blondel entendis! cecy, il
« fist tant que il s'accointa d'aucuns de ceux 'du
« cliastei, comme meuestrels s'accointent légiè-
« rement; mais il ne pustvoir le roy, ne savoir
< sy c*estoit il.Sy vint on iour en droit d'une fê-
te nestre où estoit le roy Richard prisonnier, et
« commença à chanter une chanson en françois,
a que le roy Richard et Blondel avoient une fois
« faicte ensemble. Quand le roy Richard enten-
A dist la chanson, il cogneutque c'estoit Blondel;
t et quand Blondel ot dicte la moitié de la
« chanson, le roy Richard se prist à dire l'autre
« moitié et l'acheva. Et ainsy sceut Blondel que
« c'estoit le roy son maître. Sy s'en retourna en
■ Angleterre, et aux barons du pays conta l'ad-
« venture. » Blondel fut contemporain du châ-
telain de Coucy, et l'on peut ranger ses chansons
parmi les plus anciennes de la langue française.
Lalwrde en compte vingt- six ; mais dans pe
nombre il y en a plosieurs dont l'authenticité
n'est pas démontrée. A l'égard des mélodies de
ces chansons, leur caractère ne diffère en rien
de celui des chansons du châtelain de Coucy.
BLONDEL (Locis-NicoLAs), musicien de la
chapelle de Louis XIV, a publié des Motets à
deux, trois et quatre parties avec la basse con-
tinue, propres pour les concerts et pour
toutes les dames religieuses, Paris, 1671, in-
4o oblong.
BLONDET (Abraham), chanoine et maître
de musique de Notre-Dame à Paris, naquit dans
cette ville, vers 1570. On connaît de lui un re-
cueil intitulé : 0/ficium 2>. Cxciliœ virginis
etmartyris musicorum patronœ concentibus
expressum ; Paris, 1611, in-4o. On y trouve les vê-
pres de Sainte-Cécile à quatre voix, des psaumes
à cinq et des messes à dix. Blondeta composé, en
1606, pour l'Académie royale, la musique d'un
ballet intitulé : Céciliade, qui ne (ht représenté
qu'à la cour.
BLOW (Jean), docteur en musique, né à
North-Collingham, vers 1648, fut placé comme
enfant de chœur à la Chapelle royale, après la
restauration. Son premier maître de musique fut
Capiteine Cook. Il prit ensuite des leçons de
Hingeston, et en dernier lieu de Christophe Gib-
bons. A la mort de Humphrey, arrivée en 1674,
Blow reçut le titre de maître des enfants de la
Chapelle royale. Il y joignit celui de compositeur
de la chambre du roi en 168ô; il parait qu'a-
lors ce titre était purement honorifique. On
ignore à quelle époque il devînt aumônier et
maître des choristes de Saint- Paul; mais on sait
qu'il se démit de cette place en 1693, en faveur
de son élève Jérémie Clark. Blow n'éUit gradué
d'aucune université, mais le docteur Sancroft,
en vertu de son pouvoir comme archevêque de
Canterbury, lui conféra les degrés de docteur en
musique à Lambeth. La place d'organiste de
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448
BLOW — BLUM
l'abbaye de Westminster étant devenue vacante
en I69d, par le décès de Purceli, Blow en fut
pourvu, et la conserva jusqu'à sa mort,, arrivée
le l'' octobre 1708. On a du docteur Blow beau-
coup de musique d^égiise répandue dans la
Cathedral Music de Boyce, dans la Sacred
music de Stevens , dans la Musica antiqua de
Smith, dans la collection de CliRbrd, et dans
VMarmonia sacra. Le succès de VOrpfueus
JSritannicus de Purcell détermina Blow à pu-
blier un ouvrage du même genre, sous ce titre :
Amphion Anglictu , containing Compositions
/or one, itoo, three and . four voices , w«A
accompanyments 0/ instrumental Music, and
a Thourough bass, figùred for the Organ,
harpsichord, or TheorMute .(Amphion an-
glais, contenant des compositions pour une,
deux, trois, quatre voix avec accompagnement de
musique instrumentale, etc.) ; Londres, 1700. il a
aussi fait imprimer une collection de pièces de
clavecin sous le titre de : À sel 0/ Lessons/or
the Harpsichord or Spinett, et a mis en mu-
sique une ode à sainte Cécile, par Oldham, qui
fut exécutée en 1684, ainsi qu*ULe autre sur la
mort de Purcell, par Dryden. Le docteur Bur*
ney dit que le style de Blow est élevé et hardi,
mais qu'il est inégal, et souvent malheureux
dans les essais d'une harmonie et d'une modula-
tion nouvelle. Le portrait de ce compositeur se
trouve en tôte de V Amphion a ng liens, dans
VVniversal Magazine, et dans le quatrième vo-
lume de l'histoire de la musique de Hawkins. |
BLÛHER (CuRériEN - Gottueb - Auguste) , '
compositeur et cantorà Goriitz, naquit dans cette
ville, et y mourut le 25 mai 1839, dans un âge
peu avancé. Il avait dirigé la fête musicale de la
société de chant de la Lusace supérieure , le 7 |
octobre 1835, et avait été nommé directeur de
musique à Goriitz en 1838. On connaît de lui
un Sanctus et un Aîsrrie pour un chœur de voix
seules qui furent exécutés à la fête musicale de
Goriitz en 1835, et six chants faciles pour so-
prano, alto, ténor et basse ; Leipsick, Breitkopf
et Hœrtel. On a aussi de ce musicien un traité
élémentaire de musique intitulé : Kurzer Ele-
mentarUnterricht in Gesànge; ibid., 1833,
in-4°.
BLUHME (Jean), musicien de la chapelle
du roi de Pojogne, (lorissait en 1729. Le cata-
logue de Breitkopf indique un recueil manus-
crit de la composition de ce musicien, sous ce
titre : JV Concerti a liuto concertante, due
violini, viola e basso . Raccolla l*.
BLUM (Charles* Blu me, dit), poète et mu-
sicien, compositeur titulaire de la cour du roi
de Prusse, est né h Berlin en 1788, suivant
M. Ch. Ferd. Becker (Die Tonkûnsller des
19" Jarhh., p. 78), en i790, d'après le même
{System. Chronol. Darstellung der musical.
Literatur, p. 346), le lexique universel de
Sclûlling et celui de Gassner, et enfin, en 1786,
si l'on s'en rapporte au Conversations- Lexiion ,
édit. de 1832. Cette dernière date est la plus vrai-
semblable. En 1805, il entra dans une troupe de
comédiens dirigée par Quandt, et s'y fit remar-
quer comme chanteur ; ensuite il alla à KcBoigs-
berg, et y étudia la composition sous le directeur
de musique Hiller (fils de Hiller de Leipsick).
Plus tard il retourna à Berlin, et y fit représenter,
en 1810, son premier opéra, Claudine de Villa-
Bella. Cet ouvrage fut accueilli avec beaucoup
de faveur par les Beriinois. Dès ce moment
Blum écrivit beaucoup de musique instnimen-
tale et de chant. En 1817 il alla à Vienne, où il
trouva un ami et un professeur éclairé en Salieri.
Cest en quelque sorte sous la direction de cet
artiste qu'il écrivit son opéra Das Bosen Hùtchen
(Le petit chapeau de. roses). Cet ouvrage, qui eut
trente -neuf représentations consécutives, fut suivi
du ballet d^ Aline, représenté au théâtre de la
cour. En 1820, le roi de Prusse nomma Blum
compositeur de la chambre. Vers le même temps
cet artiste se rendit à Paris pour y étudier les
styles de Boieldieu, de Cherubini et d'Auber. En
1822, il retourna à Berlin, où radministratîon do
théâtre royal de l'Opéra lui fut confiée pendant
quatre ans. Il prit ensuite celle du théâtre de
Kœnigstadt ; mjiis il la quitta après la deuxième
année de sa gestion. Depuis lors, il a fait plu-
sieurs voyages en Allemagne, en France el en
Italie. Vers le mois de février 1830, il était à
Paris. De retour à Berlin, 11 n*a plus accepté
d'emploi ûxe ; son occupation principale est deve-
nue la traduction de beaucoup d'ouvrages dra-
matiques qu'il a arrangés peur la scène allemande.
Il a f3urni aussi des articles relatifs i la musi-
que à plusieurs journaux. Ses traductions d'o-
péras et de Taudevilles sofll considérées comme
préférables à toutes les autres, et les Alle-
mands y reconnaissent un mérite de style
fort rare. En 1830, il a publié à Beriin, chez
Schlesinger, une traduction allemande*de la pre-
mière édition <lu livre de l'auteur de cette bio-
graphie, intitulé : La musique mise à la portée
de tout le monde, sous ce titre .* Die Musik^
Handbuch fur Freunde und Liebhaber dieser
Kunst (un vol. in- 12). Cet ouvrage est écrit en
général d'une manière élégante.
Les principaux opéras de Blum sont : 1** Zo-
raïde, ou la Paix de Grenade, dont la partition
a été gravée à Mayence, chez Schott. — 2* Les
Pages du duc de Vendôme. — 3° Canonicus
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BLUM — BLUMENTUAL
449
SchusUr Oe Chanoine cordonnier). ^^^ Die
Ifachiwandlerinn (la Sonmambole). Il a ar-
rangé aussi la musique de plasieurs petits opé-
ras 00 vaudevilles, par exemple, VOurs et le
Pacha, Le Mariage de douze ans, etc. Le style
de Blum est gracieux, léger, bien adapté à la
scène, mais dépourvu de force et d'originalité.
On a de lui une grande quantité de chansons
allemandes, de romances et d'autres pièces fu-
gitives pour une voix seule, avec accompagne-
ment de piano, et des recueils de chants à plu-
sieurs voix d'hommes et de femmes, qui ont été
publiés à Vienne, Berlin, Hambourg, Leipsick et
Mayence. Parmi ses compositions instrumentales
on remarque : lo Trois sérénades pour flûte,
clarinette, cor, deux violons, alto et basse,
œuvres 49, 50 et 51; Mayence, Schott — 2**
Beaucoup de morceaux en quatuors, trios, duos
et solos pour la guitare, instrument dont Blum
jouait avec habileté. — 3o Quelques ballets à
grand orchestre, particulièrement Achille et
ARne. — 4* Quelques morceaux pour piano,
entre autres un Rondeau à la turque pour piano
et flQle, op. 35. On a aussi de lui une grande
méthode complète pour la guitare , divisée en
deux parties, dont la première est didactique
«*t la deuxième pratique; Berlin, Schlesinger.
Blum est mort subitement à Berlin, le 2 juillet
1844.
BLUM (Robert), chantre de l'église catho-
lique à Naumbourg (Prusse), s*est fait connaître
par l'ouvrage intitulé : Gehet-und Gesangbuch
fur deutsch'Katholische^Christen und Choral-
melodien (Livre de prières et de chant avec les
mélodies chorales pour les chrétiens catholiques
allemands) ; Naumbourg, 1845.
BLUM BERGEN (Barbe), cantatrice cé-
lèbre par son talent et sa beauté, naquit è Ratis-
bonne. Charles-Quint, qui la vit en 1 546, pen-
dant la diète de l'empire, en devint amoureux
et eut d'elle Don Juan d'Autriche. Dans la suite
il la maria à De Requel; mais celui-ci étant mort,
en 1578, elle se retira au couvent de Saint-Cy-
prien, à Mazotta, en Espagne. Elle n'y resta que
quatre ans, et elle fit un voyage à Lorette, où
elle mourut en 1589.
BLUME (Joseph), né en 1708 à Munich,
où son père était violoniste à la «chapelle de la
cour, fut d*abord au service de l'électeur de Ba-
vière, et ensuite à celui du prince Lubomirski,
en Pologne, d'où il passa à la chapelle du prince
royal de Prusse en 1743. Il est mort à Berlin
en 1782. Ses caprices pour le violon lui ont fait
unegrande réputation en Allemagne.
BLUME (Henri), frère de Charles Blum, né
k Berlin en 1788, fut chanteur dramatique es-
BIOGR. ONIV. DES HBStClENS. T. — I.
timé en Allemagne. Sa voix était un baryton
étendu. Après avoir fait ses études de ehantjBOua
la direction de Gem, il débuta au théfttre royal
deBeriin en 1808, dans le Sacrifice interrompu^
de Winter. Son rôle de prédilection fut celui de
Don Juan : il le joua pour la première fois le 2
juillet 1812, et y produisit beaucouf^d'efTet. Re-
tiré du théâtre en 1848 avec une pension, après
quarante années de service, il a chanté poor
la dernière fois dans la représentation à son bé-
néfice, le 7 octobre de le même année.
BLUMEiVRWÏDER (Charles), composi-
teur et directeur de musique à Nuremberg, est
né dans cette ville, vers 1789. Il était Agé d'en-
viron vingt et un ans, lorsqu'il fit représenter au
théâtre royal de Munich, en 1810, l'opéra de Tu-
randot, avec une musique nouvelle : l'ouvrage
eut peu de succès. Dans la même année, il donna
au même théâtre, pour la fête du roi de Bavière,
La Chasse, opéra-comique, qui fut mieux ac-
cueilli. Ayant été nommé directeur de musique
dans sa ville natale en 1816, il imprima à la cul-
ture de l'art plus d'activité qu'elle n*en avait
auparavant chez les babltants.de Nuremberg, et
organisa des concerts qui oblinroat les applaudis-
sements detousles amateurs. En 1824 il fit repré-
senter un nouvel opéra de sa composition inti-
tulé : Die Biirgschaft (La Bourgeoisie), qui eut
beaucoup de succès. Blumenrœder a dirigé les fê-
tes miisicalHs de la Bavière à Nuremberg, en 1884
et 1835. On a imprimé de cet artiste : Douze
chants funèbres à quatre voix, à Nuremberg, en
1834, chez Riegel«t Wiesmer.
BLUMENTHAL (Joseph de), est né è
Bruxelles le 1" novembre 1782. Son père, qui
avait un emploi du gouvernement autrichien, se
rendit à Prague, à l'époque de la révolution bra-
bançonne. Le jeune Blumenthal apprit à jouer du
violon, ainsi que ses deux frères Casimir et Léo-
pold. Ils eurent tous trois Tabbé Vogler pour
maître de composition. Lorsque ce compositeur
alla à Vienne écrire son opéra de SamoH (en
1803), il recommanda ses élèves an directeur du
théâtre, et sur son témoignage, ils furent admis
dans Toi'chestre, Joseph comme alto, les deux
autres comme violonistes. Pendant vingt ans
environ , Joseph écrivit beaucoup de musique
dramatique dont une partie a été attribuée è ses
frères. Ses principaux ouvrages sont : !• Don
Sylvio de Hosalba, opéra romantique. — 2« Le
deuxième acte de l'opéra féerie Der hune
Mantel (Le Manteau court). — 3^ Des entr*actes et
chœurs pour un grand nombre de drames, tels
que Colomb f Le Roi Lear, Turandot, Kàlh-
chen van Heilbronn ( La petite Catherine de
Heilbronn), Fernand Cariez, etc. » Les mé-
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450
BLUMENTHAL — BOCCABADATI
lodramea Camnui, et Menasko et Blwina, —
&o Un l>ànel pantomime. — 6» Plusieurs sym-
phonies à grand orchestre. — 7^ Des quatuors
faciles pour deux violons , alto et basse, op. 38.
^ 8« Des yariations sur différents thèmes, entre
cotres snr un air de la Cenerentola de Ros-
sini, op. 31 ; Vienne, Mecbetti. ^ 9^ Des trios
pour deux violons et violonoelle, op. 34; Vienne;
Haslinger. — 10<» Daos fliciles pour deux vio-
lons, œuvres 18, 19 et 20; ibid. — it° D'autres
dnos concertants, et des variations sur diffé-
rents thèmes, pour deux violons. ^ 12» Une mé-
thode théorique et pratique de violon; ibid. —
13* Quatuors brillants pour flûte op. 31 ; Vienne,
Artaria. — 14° Des messes et autres composi-
tions religieuses ibp Des cantates de circons-
tance. — 16* Des cliants à plusieurs voix et à
Toix seule, et beaucoup d^aulres compositions.
Joseph Blumenthal était directeur du chœur à
l'église des Piaristés lorsqu'il mourut à Vienne,
le 9 mai 1850, à Tâge de soixante-dix ans et
quelques mois. Son frère Casimir a été direc-
teur de musique à Zurich ; il est mort à Lau-
sanne en 1849, et Léopold fat attaché à la mu-
sique d*un grand seigneur en Hongrie. Tous deux
ont publié des solos de violon, des airs variés
pour le même instrument, et divers autres ou-
vrages.
BLUMENTHAL (Jacques), pianiste et
compositeur pour son instrument, est né è Ham-
bourg, le 4 octobre 1829. Avant i^àge de dix ans
il commença l'étude dn piano sous la direction
du professeur Grand, et dans sa quatorxième
année 11 se rendit à Vienne, où il eut pour maître
de piano Bocklet, et pour professeur de com-
position Simon Sechter. Arrivé k Paris en 1846
il y continua ses étudoB de composition dans le
cours de Halévy, au Conservatoire. Il était alors
figé de 17 ans; c'est à cette époque quMl com-
mença à se faire connaître par quelques Itères
productions pour le piano, au nombre desquelles
on remarque La Source^ petite pièce él^ante
qui obtint un soccès de salons. Les événemenu
politiques de 1848 obligèrent Blumenthal à s'é-
loigner de Paris pour aller s'établir k Londres,
ainsi que beaucoup d'autres artistes. Ce chan-
gement de position, qu'il^onsidérait alors comme
un matheor, devint Ui source de sa fortune. Dis-
tingué par la reine d'Angleterre et par le prince
Albert, il eut bientét le patronage de toute la
haute société anglaise» et devint le pianiste en
vogue Depuis lors ii ne s'est plus éloigné de
Londres, que pour- taire des voyages sur le con-
tinent On a publié à Paris , cliex Brandus, à
Milan et en Allemagne, des fantaisies, des noc-
turnes, des mélodies et des marches pour le
I piano, de la composition de Biomenthal. Son.
trio pour piano, violon et violoncelle, op. 26,*
I est considéré cooune son meilleur ouvrage.
BLYMA (François-Xavier), bon violoniste,
était chef d'orcliestre du théâtre de Moscou n
1796. Il parait avoir quitté cette place eo 1801.
IlnKMirutè Kiew, au mois de mai 1823; dans la po-
sition de chef d'orchestre du comte de Combor-
ley, amateur passionné de musique. Blyma était
artiste distingué comme violoniste, comme chef
d'orchestre, et comme compositeur de musique
instrumentale. Sa symphonie en ré, œuvre
deuxième, pourrait être encore entendue avec
plaisir, nonobstant les dévebppements que ce
genre de musique a reçus depuis l'époque où
elle fut écrite. Le catalogue de Traeg (Vienne,
1799) indique un Concerto de violon avec accom-
pagnement d*orchestre, en manuscrit, de sa
composition. Il a publié : 1» Grande symphonie,
op. 1; Moscou, Lieschold. — 2» Symphonie en ré,
op. 2^; Bfinn, Simrock. — 3» Plusieurs œuvres
de solos et de pots-pourris pour le violon avec or-
chestre. — 40 Trois airs variés pour violon, avec
accompagnement de violon et basse ; Leipsicic,
Breitkopf et Hœrtel.
BQBROWICZ (JEAN-NéPonucèifE m),
guitariste polonais et compositeur pour son ins-
trument, est né sur les frontières de l'Ukraine,
au. commencement du dix -neuvième siècle. Après
les événements qui ont désolé la Pologne en
1831, il s'est réfugié à Leipsick, s'est fait enten-
dre dans les concerts comme virtuose, et s'y est
livré à l'enseignement de la guitare. Il y vivait
encore en 1842, et y avait publié environ 40
œuvrer de pièces de tout genre parmi lesquelles on
remarque : Thèmes divers variés, op. 6, 7, 10,
12, 13, 16, 18, 20, 28, 30; Leipsick, Breitkopf
et Dsertel. —Souvenir de la Pologne, pot-pourri
pour guitare et violoncelle; ibid. — MardieSy
op. 19 et 25; ibid. — Rondeau . brillant, op. 17 ;
ibid. — Valses et Polonaises, op. n, 24; ibid.
BOCAN. Voy. GORDIER (Jacques).
BOCCABADATI (Louise), cantatrice, née
à Parme où elle fit son éducation vocale dans
un couvent, débuta en 1817 au théâtre de cette
ville avec un brillant succès. Après avoir chanté
sur pbisieurs théâtres de l'Italie, elle fut appelée
à Munich, où sa belle voix et son excellente mé-
tliode firent une impression très-favorable sur le
public. De retour en Italie, elle chanta à Venise,
en 182S,k Rome dans l'année suivante, à Milan
en 1826 , et retourna à Rome en 1827. Partout
elle était accueillie aux applaudissements des
Diletianti. Son talent était remarquable parti-
culièrement dans l'opéra boulTe, qui alors avait
encore de chauds partisans. Les entrepreneurs de
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BOGCABADATI -- BOGCHERINl
451
toas les grands théAtres recherchaient M"*' Boc-
•cabadati, à caose de sa verre dans les ouTiages
de ce genre. Naples Toalnt laconserrer pendant
les années 1829, 30 et 3t. Le compositeur Des-
préaux écrivait de Naples , le 17 féTrier 1830, une
lettre dans laquelle on Ut ce passage : a La Boo-
« cabadati fait ibrenr. C^est une petite femme
« sèche et noire, qui, sans Hre Tieille, n'est
« pas non plus dans son printemps. Elle exécute
« bien les difficnllés; mais elle manque d'élé-
« gaoce, de grâce, et ne charme pas. Sa voix,
« qui a de l'étendue, est un peu criarde dans le
m haut, mais do reste fort juste (voy. la Rewê
« musicale f t. YII, p. 172). » Beriiox, qu^on ne
pent accuser de partialité en faTetir des ma-
sicienade Tltalie, était plus fiiTorableâM"'« Bo&-
«abadati,en 1832, lorsqu'il écrivait {Lettres d'un
enthousiaste, dans la Revue musicale, t. XII,
p. 75) : K M"*« fioccabadati est un fort beau ta-
it lent qui mérite peut-être plus que sa réputa-
« tk». > En 1836, elle chantait à Londres, puis
à Turin, oii elle fut rappelée pour trois saisons.
A Lisbonne elle excita l'entliousiasme pendant
les années 1840, 41 et 42. Rentrée dans sa patrie,
«Ile chanU à Turin en 1843, à Gènes en 1844,
et à Pulerme dans Tannée suivante. Après cette
époque, elle disparaît de la scène, et les rensei-
gnements manquent sur sa personne et la suite
<le sa carrière. M"* Boccabadati avait épousé un
M. Gazzooli, dont elle a eu un fils et une fille
(Angustine Boccabadati-Gaziuoli)^ qui chanta
à Parme, en 1844, à Gènes en 1845, et à Rome
«n 1846. Louise Boccabadati est morte à Turin,
le 12 octobre 1860.
BOCGACINI (JosBPH), compositeur, né à
Ancone, en 1797, y a lait représenter en t829
l'opéra bouffe/ Prêtendentiridieoli, qui n'eut
pas de succès. U a composé beaucoup de mn-
«ique d'église, qui est restée en manuscrit. Au
oMis de mars i832 II éUit à Bologne et y obtint
le titne de membre de l'académie philharmo-
nique de cette ville.
Il y a eu un bon ténor de ce nom {François
Boeeaeini), qui commença à briller vers 1«20.
£u 1823, après avoir chanté à Parme, Il entra au
aervice de la cour de Dresde, et y fut attadié
jusqu'en 1825. Le climat de la Saxe ayant été
défavorable à sa voix, il demanda sa démission,
et dans la même année il chanta à Turin. En
1826 il était à RooM ; pnis il retourna à Turin.
En 1830 on le retrouve à Palerme ; pais il chanta
nu théâtre de Messine pendant la saison du
«vnaval, en 18M. Après cette époque, les ren-
seignements manqoent sur cet artiste.
BOCGHERINI (Louis), composUenr d'un
génie fécond et original, naquit à Lucques, le 14
janvier 1740. Admis au nombre des élèves du
séminaire de sa ville natale, il reçut les premières
leçons de musique de Tabbé Yannocci, maître de
chapelle de l'archevêché. Un goût invincible le
poussait à l'élude du violoncelle, il s'y livra sans
réserve, et ses progrès sur cet iniitrument furent
rapides. C'est an penchant que Boccherini avait
pour ce même instrument, et à lliabileté qu'il
y avait acquise, qu'il faut attribuer le choix qu'il
en a feit pour ses quintetti, et les difficultés qu'il
a mises dans sa partie, nonobstant le désavantage
qui devait en résulter pour la popularité de sa
musique. Assez instruit dans Tart pour apprécier
les heureuses dispositions du jeune musiden, le
père de Boccherini, contrebassiste à la métropole
de Lucques, ne voulant pas quedes qualités si pré-
cieuses ne portassent point leurs fhiils, envoya son
fils à Rome pour y apprendre l'art d'écrire, et
pour perfectionner son talent sur l'instrument
qu'il avait choisi. La nature avait été si libérale
envers lui, qu'elle avait laissé peu de chose à
faire k ses maîtres. Toutefois, c'est peut-être à
son séjour à Rome qu'il fut redevable de la déli-
cieuse naïveté qui se fait remarquer dans toutes
ses compositions. De son temps on faisait de la
musique dans tontes les églises de Rome; dans
quelques-unes, il y avait des instruments mêlés
aux voix, et les œuvres qu'on exécutait étaient
dans le style concerté; mais dans plusieurs au-
tres, et particulièrement à la chapelle Sixtine,
on entendait habituellement la musique de l'an-
cien style, appelé osservato, où Palestrina a mis
un charme, une douceur, dont l'effet était encore
augmenté à celte époque par la réunion des plus
belles voix y et par une exécution parfaite. Boc-
cherini a souvent exprimé eh termes pleins d'en-
thousiasme le plaisir qu'il avait éprouvé à l'au-
dition de cette musique; vers la fin de sa vie,
l'impression qu'il en avait reçue ne s'était point
encore affaiblie. Il est remarquable que le cer-
tain vague qui plaît tant dans la musique de Pa-
lestrina n'est pas sans analogie avec celui qui
caractérise les compositions de Boccherini.
De retour à Lucques, après quelques années
d'absence, le jeune artiste y trouva Manfredi,
élève de Nardini pour le violon , et son compa-
triote. Il se lièrent de l'amitié la plus étroite,
et partirent ensemble pour l'Espagne, alors le
pays de TEurope où l'on trouvait les plus grands
artistes réunis. D'abord ils se rendirent à Turin,
où leur talent comme compositeurs et leur habi-
leté comme instrumentistes excitèrent la plus
vive admiration.
Boccherini venait de produire ses premiers
trios pour denx violons et basse : Ils étaieiit en-
core en manuscrit, et les amateurs considé-
29.
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BOCCHERINl
raient comme une faTeur précieuse la permis-
sion d'en ol)tenir des copies. Dans une notice
très-bien faite sur Bocclierini, M. L. Picquot re-
marque que ces trios sont le seul œuvre produit
par cet artiste dans l'intervalle de 1762 à 1767;
ce qui indique que Texcursion de Bocclierini et de
Manfredi se prolongea pendant plusieurs an-
nées. Après avoir visité quelques villes de la
Lombardie, dn Piémont et du midi de la France,
les jeunes artistes arrivèrent à Paris vers 1768 (1).
L'éditeur La Chevardière, quMls eurent occasion
de connaître dès leur arrivée, les présenta an
baron de Bagge, chez qui ils trouvèrent' l'élite,
dea artistes français de cette époque. Le charme
des compositions de Boccherini, qu'ils y firent
entendre, leur procura un succès qu'ils n'au-
raient pas obtenu par le seul mérite de leur
exécution. Il en fut de même au Concert spiri-
tuel, où ils jouèrent les mêmes compositions, aux
• grands applaudissements de l'assemblée. Le len-
demain, l'éditeur Yenier vint trouver Boccherini,
lui fit beaucoup d'offres de services, et. demanda
la faveur de graver ses ouvrages. Les éditeurs
sont les mêmes dans tous les temps : le succès
de l'œuvre décide de leur intérêt pour fauteur.
Quoi qu'il en soit, Boccherini saisit avec em-
pressement l'occasion qui se présentait de révé-
ler au monde musical les trésors de son génie :
il dédia son premier œuvre de quatuors à Ye-
nier, qui le publia, et acquitta la dette de sa re-
connaissance envers La Chevardière, en lui dé-
diant aussi ses premiers trios, qui panirent, chez
cet éditeur (2). Bientôt recherché avec empres-
sement par les amateurs d'élite , que charmaient
ses inspirations originales, Boccherini satisfit à
leur empressement par l'abondance de sa verve.
Au nombre de ses productions qui appartiennent
à la même époque, il faut signaler les six sona-
tes pour clavecin et violon dédiées à M°*® Brillon
de Jouy, claveciniste distinguée (voy. ce nom),
qui était alors au premier rang des amateurs
français.
Séduit par les espérances de faveur et de fortune
que leur donnait l'ambassadeur d'Espagne àParis,
(1} J'ai dit dans la première édition de cette BIograpMe
qveeerut en l'ni;mabM. Pieqaot a ddmontré par
Tauf re cinquième de Boccherini, qa'U était à Paria an
ITSB, car 11 porte préciaément cette date.
l» Pour n'iBYolr pas A me répéter, Je déclare id que Je
sois redevable drs rectUlcaUons de la Biographie de Boc-
cherini à l'exeellente notice de M. PIcqoot. Cet amatear
dUtlngné a eo à sa dUposItlon pour U faire le» éditions
origlnalrs des œuvres de ce grand artiste, et. ce qui est
pins précieux encore, le manuscrit autographe du caUlo*
gne chronologique fait par Boccherini lui-même avec nn
aoln minutieux. M. Pinqnot a telt naag« de ces docn-
menu avec beaucoup d'tnteUlge&ee et de discerne-
nent.
Boccherini et Manfredi se dirigèrent Yers Madrid
à la fin de l'année 1766 on an commenoement de
1769. Ce qui est certain, c'est ^oe Boccherini
y était dans cette même année, car nn concerta
a piu stromenti été, covàpo$to per la ooHe dé
Madridf gravé h Paris chez Yenier, porte ao
frontispice : compotéen 1769, œuvre 8 de Va»"
ieur. Manfredi n'était allé à Madrid que dans le
dessein d'y amasser des richesses; il ne négligen
rien de ce qui pouvait lui en faire acquérir; mais
Boccherini, préoccnpé de Tamoar de son art, et
doué d'ailleurs de cette insouciance qui était u-
trefois im des traits caractéristiques des hommeft
de génie ; Boccherini, dis-je, plus ému à la pen*
flée de sa gloire qu'à celle de sa fortnne, ae
songea guère à ce qui ponvaK assurer celle-ci.
Conformément à la tradition, j'ai dit, dans le
première édition, que Boccherini lut attaché ma
service du roi et à celui dn prince des Astories;
mais, comme tous les biographes. J'ai été indofit en
erreur. « Boccherini (dit M. Picquot) apporta avee
« lui en Espagne son troisième livre de trioe
« (gravé, op. 9), qu'il s'empressa de dédier an
« prince des Asturiea (phu tard Charles IV)*
« Immédiatement après il composa, per la carte
m di Madrid^ nn concerto a piu stromenti obli-
« gati (gravé, op. 8). Quel effet produisirent ces
« deux ouvrages sur l'esprit du roi et de son fils
« aîné en faveur de Boccherini ? On ne saurait le
« dire exactement; mais il est hors de doute que
« le grand compositeur n'obtint pas ladistinctioii
« due à son mérite, puisque ni le roi, ni l'héritier
« présomptif ne songèrent à se Tattactier. Ce fut
« l'infant Don Louis, frère de Charles III, qui
« répara cette injustice. En effet, on remarqneqne,.
« dès cette même année 1769, Boccherini écri-
« vit pour son protecteur six qiiartetti (gravés,
« op. 6) qu'il lui dédia en prenant le titre de
« compotitore a virtuoso di caméra di S. .4.
m B, Don iMêgi infante d^Ispagnia. Tous les
« manuscrits de l'aulenr reproduisent invaria-
« blement, sur leur feuille de tète, cette quallfi-
« cation unique, sans quil y soit fait jamais
« mention d'autres titres jusqu'à la mort de l'in-
« fant , arrivée le 7 août 1786. A partir de oetfe
« époque, an contraire, on voit Boccherini étaler
« avec une sorte de complaisance les dinèrents-
« titres dontU était revêtu. Ainsi, par exemple,
« on lit assez fréquemment : Compoeti da
« tMigi Boccherini, profesiore di musiea aW
« attual sertiisto di S. M, C, ; Compoeitore dk
« eameradiS,M,PruuiamafDirettoredeleo»'
« eerto delP eccdlentissima seUorafCantetêa
« diBeneventejduehe$$adiùssuna^ GrandiOt
« etc.,etc. Mais souvent aussi il néglige la pln-
« part de ces titres pour ne conserver que ceki>
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BOGCHERINI
459
« de compositeur de la ehambre da roi Frédé-
« rifi-Guillaame II, doot il était pensionné , et
« pour lequel il écrivit, de 1787 à 1797, tous les
« ouvrages que son génie fit éciore pendant cette
4t période. » Les faits exposés dans ce* paragra-
phe par M. Picquot prouvent bien que le roi
«TEspagne n'employa pas Boccberini comme
compositeur, mais non qu'il ne l'attacha pas à
sa maison : car la qualité que Tartlste pre-
nait sur ses ouvrags après la mort de don
Louis démontre précisément le contraire. AlV
ntHial servizio ne peut signifier pensionné;
car ces mots indiquent précisément nn service
actif. Ce service, dit M. Picquot,' n'était qu'un
vain titre d'organiste in partibua ; mais il ne
rapporte aucune preuve de ce fait et ne Pappuie
par aucun document Ce qui ressort de tout cela,
c'est que Boccherini fut attaché à la cour du roi
d'Espagne dès 1785, et qu'il resta dans la même
position après que Charles IV eut succédé à son
pève, le 14 décembre 1788. Ce n'était donc point
une pension qu'il recevait : c'était un traitement.
Plus tard, vraisemblablement , le traitement fut
converti en pension.
Lorsqu'il arriva en Espagne, le prince hérédi-
taire, avait à son service Gaetano Brunetti, vio-
loniste habile et compositeur agréable. Cet ar-
tiste n'avait publié que des ouvrages médiocres
jusqu'à l'époque où il arriva à Madrid; plus
tard son style se transforma, et tout porte à croire
que l'effet produit sur lui par les compositions de
Bocclierini et les conseils de ce grand musicien
exercèrent la plus heureuse influence sur ses
inspirations. Ceiicndant la jalousie et la crainte
de se voir supplanter dans sa position par un
homme dont la supériorité n'était pas contes-
table, loi firent payer de la plus noire ingra*
titude les services qu'il en avait reçus. Bocche-
rmi avait sur Brunetti l'avantage du génie;
mais celui-d, doué de l'esprit le plus fin et le
plus adroit, prenait sa revanche dans Tlntri-
gue. Le digne artiste voyait bien que son
élève employait toute son adresse à lui nuire
;dans l'esprit du prince des Asturies; mais il
n'avait pas l'habileté nécessaire pour déjouer ses
manœuvres. Une anecdote rapportée par le vio-
loniste Alexandre Boucher, qui fut longtemps au
service de la cour d'Espagne, prouve Jusqu'où
allaient les préventions qu'avait fait naître
Brunetti dans l'esprit du prince contre Boc-
cherini et contre sa musique. Suivant cette
anecdote, reproduite par Castfl-Blaze à sa ma-
nière dans la Biographie de Boucher (Hevue de
Paris, mai 1845, page 10), don Louis, oncle de
Charles IV, alors prince des Asturies, conduisit
un jour Boccherini chez son neveu pour lui faire
entendre de nouveaux quintettes de son maître
favori. Dans l'exécution d'un de ces morceaux*
le prince jouait le premier violon ; un passage de
sa partie , où la même forme se répétait long-
temps avec monotonie, lui déplut; il le joua en
ricanant, et finit par se lever, en déclarant la
musique détestable. Boccherini se défendait de
son mieux : il finit par faire entendre ^u prince,
avec beaucoup d'inconvenance, que pour juger
du mérite d'une œuvre de musique, il est néces-
saire de s'y connaître. A peine ces mots sont pro-
noncés, que le prinoe, doué d'une force hercu»
léenne, saisit Boccberini par ses habits, et, le
passant en dehors d'une fenêtre, le suspendit aur
dessus de l'abtme. Un cri de la princesse des
Asturies le rappela à lui-même, et il rejeta vio-
lemment l'artiste à l'extrémité de l'appartement.
Un pareil acte de brutalité n'a rien qui étonne
de la part d'un prince qui poursuivait un ministre
du roi son père l'épée à la main, qui donnait
des soulDets a un autre et des coups de bâton à
un troisième; qui, enfin, se mesurait souvent
avec des palefreniers et des portefaix ; mais on a
peine à comprendre qu'un homme doux et poli,
comme l'était Boccherini, y ait donné lieu par
une réponse dont l'inconvenance prenait un ca-
ractère très-grave par le rang de celui à qui elle
s'adressait. Quoi qu'il en soit de l'exactitude de
l'anecdote, il est oertam que l'mfluence mauvaise
de Brunetti sur l'esprit de son maître ne cessa
pas après que celui-ci fut monté sur le trOne, et
qu'elle se fait reconnaître dans l'abandon et dans
la misère où vécut Boccherini jusqu'à la fin de
ses jours. A l'abri du besoin tant que vécût son
protecteur, l'infant don Louis, il connut les
soucis d'une existence précaire après la mort
de ce prince. En 1787 il dédia un de ses ouvrages
au roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, grand
amateur de musique et protecteur des artistes.
Une lettre gracieuse, le diplôme de compositeur
de la chambre du roi et > une tabatière de prix
remplie de frédéries d'or furent la récompense
de cette dédicace. Dès ce moment , Boccherini
n'écrivit plus que pour le roi de Prusse, comme
le prouvent ses manuscrits depuis 1787, ainsi que
cette note de son catalogue thématique auto-
graphe, sous la même année : Tuiti le seguenti
opère temo state seritte espressamente per
S. M. il Re di Prussia. Les dix années qui
sui vtrents'éooulèrent sansapporter de changement
dans la fortune du compositeur; mais Frédéric-
Guillaume Il mourut le 18 novembre 1797,
et de nouveaux embarras assaillhreni Boccberini
C'est dans ces circonstances que Lucien Bona-
parte fut envoyé comme ambassadeur de la Bé-
publlque française à Madrid. Homme d'une haute
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46^
BOGGHERINI
iRtalligence, amateur éclairé des arts, et plein de
gteérosité, il récompensa magnifiquement l*hom-
mage de six quintettes pour le piano dédiés à
la nation Trançaise que Boccherini mit sous son
patronage, et doute autres quintettes pour deux
violons, deux altos et Tioloncelle, belles corn-
positions^ les seules qu'il a écrites en ce «enre,
et qu'il dédia à son nouveau protecteur. La
manYaise fortune qui avait poursuivi l'illustre
artiste pendant la plus grande partie de sa vie
vint encore le visiter alors ; car Lucien Bona-
parte Tut bientôt rappelé à Paris, et avec lui
disparurent les ressources momentanées dont
Boccberini avait joui peu de temps. Une seule
loi restait dans le marquis de Benavente, dont il
avait fait la connaissance vers i796, et qui,
amateor passionné de guitare, lui avait demandé
des compositions avec une partie obligée pour cet
instrument. Satisfaisant h cette demande, Boc-
clierinj avait arrangé de cette manière un assez
grand nombre de ses anciens ouvrages; mais tout
cela avait un terme, et les besoins d'une famille
n'en ont pas. Parvenu à la ▼ieillesse, et envisa-
geant avec errroi le sort qui lui était réservé pour
ses dernières années, Boccherini avait songé à
quitter l'Espagne pour la France, certain qu'il
était de trouver à Paris de la sympatliie et des
ressources pour son. talent : mais pour faire
ane longue route avec une famille, il fallait de
l'argent qu'il n'avait pas. M*"* Gail le vit à Ma-
drid, dans un voyage qu'elle y fil en 1803. N*ayant
alors qu'une seule chambre pour son logement
et celui de toute sa famille, troublé dans ses tra-
vaux par le bruit que faisaient incessamment ses
enfants, il avait imaginé de faire construire une
espèce d'appentis en bois, où il se retirait an
moyen d*une échelle, lorsqu'il voulait travailler
en repos. Néanmoins sa galté ne l'avait point
abandonné. Heureux par l'art qu'il aimait avec
passion, quoiqu'il ne lui procurât pas même
en Espagne les jouissances de l'artiste, c'est-à-
dire celles de Tamonr-propre; travaillant pour
Ini-mème, sans autre but que celui de se plaire
à ce qu'il faisait, et de procurer un morceau de
pain k sa famille, il avait conservé l'active ima-
gination de la jennesse, et tous ses maox étaient
oubliés dès qull pouvait se livrer en liberté à ses
inspiration^. Doué d'une douceur inaltérable,
jamais il ne montrait le moindre mouvement
d'impatience contre la mauvaise fortune. Telle
était d'aillenrs sa probité délicate, que, dans cette
triste position, il refusa cent louis que M"^ Gaii
était diargée de lui offrir pour sonSto6a/| parce
que ce morceau lui avait été demandé par une
autre personne qui ne le lui payait qoe êoixante
piastres (environ 380 fVancs). Cependant les
dernières années de sa vie furent remplies par
un travail sans relâche, devenu pénible pour un
vieillard, et si mal payé, que l'indigence de l'ar-
tiste était extrême lorsqu'il expira, le 28 mat
1805, à l'âge de plus de soixante-cinq ans, sui-
vant l'acte de décès inscrit dans les registres de
la paroisse Saint- Juste, à Madrid. On a dit que
la cour et les grands honorèrent ses funérailles;
mais, d'après les renseignements que s'est pro-
curés M. Picquot, son convoi se fit an contraire
sans pompe, et ne fut accompagné que d'un petit
nombre d'amis dévoués.
Boccherini avait été marié deux fois. H ne fut
pas plus lieureux comme père et comme époux
qu'il ne l'était comme artiste ; car il eut le mal-
heur de perdre deux filles déjà grandes, et s»
seconde femme mourut à ses côtés, frappée
d'apoplexie foudroyante. Tons ses autres enfanta
l'ont suivi dans la^ tomb<>. Le dernier, don José»
archiviste du marquis Séraibo, est décédé en
1847, laissant nn fils, don Ferdinandp Bocche-
rini, professeur à l'académie des arts de Ma-
drid, qui a fourni à M. Picquot quelques ren-
seignements sur son illustre aïeul.
Jamais compositeur n'eut plus que Boccherini
le mérite de l'originalité : ses idées sont tout
individuelles, et ses ouvrages sont si remarqua-
bles sous ce rapport, qu'on serait tenté de croire
qu'il ne connaissait point d'autre musique que
la sienne. La conduite, le plan de ses composi-
tions, leur système de modulation, lui appar-
tiennent en propre comme les idées mélodiques.
Admirable par la manière dont il sait suspendre
l'intérêt par des épisodes inattendus, c'est tou-
jours par des phrases du caractère le plus simple
qu'il produit l'eflet le plus vif. Ses pensées,
toujours gracieuses, souvent mélancoliques, ont
un charme inexprimable par leur baiveté. On a •
souvent reproché à BobcUerim' de manquer de
force, d'énergie : c'est ce qui a fait dire au vio-
loniste Puppo que ce compositeur était la femme
de Haydn; cependant plusieurs de ses quintetti
sont empreints d'un caractère de passion véhé-
mente. Son harmonie, quelquefois încorrectCr
est féconde en effets piquants et inattendus. Il
fait souvent usage de l'unisson, ce qui réduit par-
fois son quinte! te à un simple duo; mais, dans
ce cas, il tire parti de la différence des timbre.*^
avec une adresse merveilleuse, et ce qui serait
un défaut chez un autre, devient chez lui la
source de beautés qui lui sont propres. Se^^
adagios et ses menuets sont presque tous déli-
cieux ; ses finales seules ont vieilli. Chose singu-
lière! avec un mérite si remarquable, Boccbe-
rini n'est coimu maintenant qu'en France. L'Al-
lemague dédaigne .«a simplicité naïve, et Popi-
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BOCCHERINl
4â&
nioD qa*en ont les artistes de ce pays se résume
dans un mot prononcé par Spohr à Paris, dans
une réunion musicale où Ton venait d'exécuter
quelques-uns des quintetti du maître italien. On
demandait au célèbre violomste et coidpositeur
allemand ce qu*il en pensait : /e pense, ré-
pondit-il, que cela ne mérite pas U nom de
musique! l\ est fÂcheux que la manière de
sentir se formule comme les idées chez les
artistes, et qu'un homme de mérite, passionné
pour les transitions fréquentes, soit arrivé au
point de ne plus trouver .de charme aux choses
simples et naturelles; et, ce qui est bien plus
triste encore, à devenir insensible au mérite de
créations toutes originales et individuelles. Heu-
reux Tartiste qui sait certaines^ choses qu^on
ignorait un siècle avant lui ; mais malheureux
cent fois celui dont le savoir se transforme en ha-
bitudes, et qui ne comprend que ce qu'on fait
de son temps. L'art est immense; gardons-nous
de le circonscrire dans une forme et dans une
époque.
fiaillot , interprète admirable des œuvres de
tous les grands maîtres, avait sU conserver à
celles de Boccherini tout le charmede la jeunesse.
Après lui, cette musique ravissante a été négli-
gée par les jeunes artistes. Bientôt elle sera
tombée dans un profond oubli ; car le nombre
d'amateurs intelligents qui la connaissent et en
sentent les beautés diminue chaque jour. Je fais
ce qui est en mon pouvoir pour en perpétuer
le souvenir, en la faisant exécuter par les jeunes
artistes du Conservatoire de Bruxelles; mais
bientôt je ne serai plus : Dieu sait ce qui en
adviendra quand j'aurai fermé les yeux.
Doué d'autant de fécondité que d'originalité,
Boccherini a produit trois cent soixante-six com-
positions instrumentales, dont les formes pri-
mitives sont classées de cette manière : 6 so-
nates pour piano et violon ; 6 Idem pour vio-
lon et basse ; 6 duos pour 2 violons ; 42 trios
pour 2 violons et violoncelle, dont 2 sont iné-
dits; 1 2 idem pour violon, alto et violoncelle; 91
quatuors pour 2 violqns, alto et violoncelle; dont
24 inédits; IS qnrntettes pour flûte ou hautbois,
2 violons, alto et violoncelle; 12 idem pour
flûte, 2 violons, alto et violoncelle; 12 Idem
pour piano, 2 violons, alto et violoncelle;
113 idem pour 2 violons, alto et 2 violoncelles,
dont 20 Inédits; 12 idem pour 2 violons, 2 al-
tos et violoncelle, tous inédits; 16 sextuors pour
divers instrnmenU,dont 2inédits; 2 octuors idem
inédits ; 20 symphonies, dont 1 1 inédites ; 6 sym-
phonies concertantes ; i concerto de violoncelle.
Ces compositions, disposées en œuvres, n'ont pas
été faites dans l'ordre des numéros qu'on leur
a donnés en les pablianl. Les divers arrange-
ments qui en ont été faits et auxquels on a donné
des numéros, comme s'ils étaient des oeuvres
originales , contribuent aussi à jeter du dé«
sordfie dans leur suite chronologique; enfin,
des supercheries commerciales ont fait figurer
parmi les produetions de Bocdierini quelques
œuvres apocrypiies. M. Picquot, qui a réuni Ja
plupart des éditions primitives, toutes peut-être,
et qui a eu eonnaissance des autres, les range
dans l'ordre suivant : Op. 1 : Sei tinjbnie o sia
quarteta per due vioHni^ alto e viohnceilo^
dedicaii a veri diUttanti e oanoscitori di
musica; Paris, Venier; Amst., Hummel. -^
Op. 2 : Six trios à 2 violonset violoncelle; Paris,
La Chevardière. ^ Op. 3 : Six idem, 2* livre;
ibid. M. Picquot considère cet œuvre comme
apocryphe.— Op. 4 : Sei sinfonie a tre, per due
violinie vtotonce^/o ; Paris, Yenier, 3' livre. —
Op. & : Six duos pour 2 violons; Paris, La Chevar-
dière. — Op. 6 : Sei sonate di cembalo e vio-
lino obUgato dedicate a Madama Brillon de
Jouy; Paria, Venier ; composés en 1768, op. 5 de
l'auteur. — Op. 6 :(bi8)Sei quartetti per due vio-
Uni, alto e violoneello; Paris, Venier ; Amster-
dam , Hummel , avec indication d'op. 2 ; com-
posées en 1769, op. 8 de l'auteur. — Op. 7 : Sei
conversazUmi a ire, per due violini e vUdon--
ctllOy dedicate a $li amaiori délia musica,
Paris, Mtroglio» au bureau d'abonnement musical»
4* livre de trios. Ces tnos ne figurent pas dans
le catalogue thématique des œuvres de Bocche-
rini dressé par lui-même; cependant, quoique
des doutes se soient élevés sur leur authenticité
et qu'on les ait attribués à Marescalchi, mar-
chand de musique à Naples, M. Picquot n'hésite
pas à les reconnaître pour appartenir à l'illustre
compositeur.— Op. 8 iConcerto a piu stromenti
concertanti, due violini^obœ, violoneello, alla
ebasso obligati, due violini, fagotti eçomidi
ripieno, composta per la corte di Madrid; Pa-
ris , Venier ; composé en 1769, œuvre 7 de l'au-
teur. — Op. 9 : Set terxetti per due violini e
uio/once/to, dédiés au prince des Astu ries; Paris,
Venier; composé en 1676, op. 6 de l'auteur.
•^ Op. 10 : Sei quartetti per due violini, alio
e violoneello, dedicati alU Signori dilettante
di Madrid; Paris, Venier ; Amsterdam, Hummel,
avec indication d'op. 7 ; composé en 1770, op. 9
de l'auteur.— Op. Il : Seidivertimenti per due
violini, alto e violoneello ; Paris, Venier; Ams^
terdam, Hnmmel, avecindîcation d'op. 8; com-
posé en 1772, op. ISpiccoladel'auteur.— Op. 12:
Sei quintetti per due violini, viola e due vto-
loneelli ; Paris, Venier ; composé en 1 77 1 , op. 10
de l'auteur.— Op. 13*: Seiquinteltipcrdue vio-
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456
BocxiHEiain
iinif vMa ê due violoneeUi; ibid. ; composé 6B
1771, op. 11 de rauteur. ^ Op. 14 : Sei terzetti
pervioUno, viola « tioloneello; Paris, U Cbo-
vardière; composé en 1772, op. 14 de Paateur.-i.
Op. 1» : SêidUteH^migHH perduêviolini,Jlauto
cbligaiù, vioia^ due tiioUmcelU, e hasso di H-
pteno, espreuamente compatU per S. À. M.
don Luigif Ii\fanie di Spagnia; Paris, La Che-
vardière. Composé en 177S, op. 16de l'auteur. —
Op. te-. Six symphonies à plusieun instruments
récitants, composées pour S. À, R. l* Triant Don
louis d'Sspagne;\ïAiï., 177 \,op, 12 de l'auteor.
^ Op. 17 : Seiguintetti per due viotini, viola
eduevioloncelli:ïblkâ., l774,op. iSde rauteor.—
Op. 18 et 19 : iaconnos. — Op. 20 : 0 idem; Paris,
Venier, 1772 ; op. 13 del'aateur. ^ Op. 21 : Six
quintetti pourJlûte,2 violons , alto et violon-
celle; Paris, La CheTardière, 1773, op. 17 piecola
de l'aoteur. — Op. 22 : Sei sinfonie per due vio-
Uni, viola e àasso, oboi ojlauti eeorni; Paris,
Sieber, 1 775, op. 21 de Tauteur.— Op. 23 : Sei
quintetti per due violini, viola e due violon-
celli: Paris, Veoier, 1775, op. 20de l'aoteor. —
Op. 24 : Sei sestetti eoneertanti per due violini,
due violée due violoneelli; Paris, Sieber, 1776,
op. 23 de l'auteur. ^ Op. 25 : Sei qtdntetti
pour flûte , deux violons, alto et violon^
ce//<; Paris, La Cherardière, 1774, op. 19 de
l'auteur. — Op. 26 : Sei quartetti perduevioUni,
alto e basso, libro quinto di qttartetti ; ibid.,
1775, op. 22 de i'auteur. —Op. 27 : Sei quartetti
eoneertanti per duo violini, alto e violoncelle;
Paris, Sieber; Amsterdam, Haromel , avecindica-
tioD d'op. II; 1777, op. 24 de l'auteur.— Op. 27<bis :
Concerto pour flûte; Paris, Frère; ouvrage apo-
cryphe et sans mérite. — Op. 28. Six trios dialo-
gues pour deux violons et violoncelle ; Paris,
Bailleox. Supereberie mercantile. — Op. 29, so,
31 , Inconnus.— Op. 32 : Six quatuors àdeux vkh
Ions, viole et basse obligés, production peu digne
de Boccherinl, écrite en 1778, op. 26 de Tan-
teur. —Op. 33 : Six idem à deox Tiolons, alto et
violoncelle; Paris, Sieber, 1780, op. 32 de len-
teur. — Op. 34 s Concerta per il violonceUaobU-
gato; Amsterdam, Henning ; Tienne, Cappi.--Op.
35 : Six trios pour deux violons et violoncelle;
Paris, Boyer, 1781 , op. 84 de Tauteor. — Op. 36 :
Trois quintetti pour deux violons^ altoetdeux
vio/once/^; Paris, Imbault, 1778, op. 25 de
Tauteor. Cet ouvrage était composé de six quin-
tettes; les autres ont été reportés dans des pobli-
catloDs postérieures.- Op. 37 : Six duos concer-
tants pour deux violons; Paris, Barbieri. Super-
cherie de commeroe : Agus (voff, ce nom)estl*ao-
teurdeoen duos.— Op. 37 bis : Vingt-quatre nou-
veaux quintetti à deux violons, alto et deux
violoncelles; Paria, PleyeL Cottçctioa lbraiéed*iHi
choii tut dans les muvres eompoaés par Boc-
cfaerini depuis 1778 Jusqu'en 1795. Il faut lire U
note de M. Picqoot sur cette collectiott : àl'aide
du catalogue thématique original de l'autear, il
y indique les oMivres auxquels appartient chaque
numéro, avec la date de la composition. Une
erreur singulière est échappée à cet amateur dis-
tingué, lorsqu'il dit que le numéro 42, écrit en
1793, est un développement d'un motif du duo
Cara, cara, du Matrimonio segreto^ et frit à
ce sujet un rappnvïbement et un éloge chaleu-
reux du génie des deux compositeurs : il a ou-
blié que le Matrimonio seffreto ne fût composé
à Vienne que dans cette même année 1793, et
qu'à cette époque aucune communication n'était
possible entre l'Allemagne et Madrid. Nul doute
que ia ressemblance des deux moUfii n'ait élé
fortuite. — Op. 38 : Six trios pour vioUrn^ alto et
violoncelle; Paris. Pleyel, huitième livre, 1793,
op. piecola 47 de l'auteur. — Op. 39 : Douie qua-
tuors pour deux violons, alto et viotoncelie^
première, deuxième, troisième et q uatrième lîvni-
sons; Paris, Pleyel. Collection formée de composi-
tions prises dans diverses couvres de l'auteur. —
Op. AOi Six quartettini pour deux violons, alto
et violoncelle: Paris, Pleyel. 1796, op. piecola
53de l'auteur Op. 41 : Symphonie concertante
à huit instruments obligés, deux violons,
deux violoncelles, alto, hautbois ou flûte, cor
et basson; Paris, Pleyel, 1797, op. piecola 38 de
rauteur. — Op. 42 : Premier sextuor pour deux
violons, alto , cor et deux violoncelles; Second
sextuor pour violon, viole, basson, hautboirou
flûte, contrebasse et cor; Paris, Pleyel, 1797»
op. 38 piecola de Tauteur.— Op. 43 : Ouverture
à grand orchestre pour deux violons, deux
altos, violoncelle, contrebasse , deux hautbois^
deux cors et basson ; ibid., 1790, op. 43 <le
l'auteur. —Op. 44 : Six trios pour deux violons
et violoncelle ; Paris, Pleyel, neuvième livre,
1798, op. 54 de i'auteur. 0enx trios de cet obu-
Tre original ont été supprimés par l'éditeur et
remplacés par deux autres trios tirés de IVenvre
35 ; pais les deux trios supprimés ont été arrangés
en duos et publléscomme tels par le même éili-
tenr. — Op. 45 : Six nouveaux quintetti pour
flûte ou hautbois, deux violons, alto et violon'
celio; Paris, Pleyel, i797, op. pieoola 55 de
l'auteur, composé pour Barli , exceflent fuiut-
boiste italien attaché à la musique du roi d'Es-
pagne Charles IV. —Op. 46 (t) : Six éuoe pour
doux violons ; ibid. — Op. 46 bis : Six quintet»
pour piano, doux violons, aUo et violoneelle;
(l) Voir pour cet œavre U remarque tor reawe u.
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BOGGHERmi
467
ibid., 1797» op. 56 de Fauteur.^ Op. 47 : D<nt%e
nouveaux quintette pour deux violons^ viole
et deux vioioncelleiy en 4UTrai80ii8; ibid. Col-
lectioD fonaée de qninlettes choisis dans difers
oufres. — Op. 48 : Six quintetti idem; ibîd.
Même obserTatkm que pour les précédents. —
Op. 49 : Six quintettini pour deux violom,
alto et 2 vloionceUes ; ibid.^ 1779, op. 27
de ranteor. — Op. 50 : Six quartetti, idem, n*^
32 k S7 de la collection pubfiée par Janet et
Cotelle, 1768, op. 40 de rauteor.— Op. 61 : Six
idem, seiiième livre, n^* 88 à 93 de la même
collection, 1779-1795, op. 50 de l'autettr. Il n'y
a point d'cBuvres connus sous les n**" 52 h 57.
— Op. 58 : Six guartetti à deux violons, alto et
violoncelle \ Paris, Sieber; 1799, op. 58 de fao-
teur. — Ouvrages pobliés sans numéro d'oeuvre :
1** Première symphonie à quatre parties obli"
gées, cors de chasse ad libitum, del signer
Bauqueriny (sic), imprimée avec les nouveaux
caractères, par Grange; Paris, 1767, in-fol. Su-
percherie commerciale. — 2» Six sonates à
violon seul et basse ; Paris, La Cbevardière. —
Z^ — Quatre concertos pour violoncelle , n^ i
à4 ; Paris, Miroglio^ Bojer. M6me observation.—
4" Sérénade à deux violons , deux 'hautbois,
deux cors et basse, composée à Toccasion du
mariage de Tinfant don Louis d'Espagne (le 25
juin 1776), petit format obi; Lyon, Guerre. Même
observation. — 5* Six sonates en trios pour le
clavecin ou piano-forte, avec ace. de violon
et basse; Paris, La Cbevardière; Boyer. Môme
observation. -^ t'^ Trois trios pour flûte, violon
et basse; Paris, Boyer. — 7^ Trois trios pour
fiûte, violon et basse. Livre deuxième; ibid.
" 8^ TV-oit quatuors pour flûte, violon, alto
et basse,Urrt premier; ilHd. *- 9? Trois quch
iuors,idem; ibid. Ces quatre ouvrages ont
été Csbriqoés avec des fragments des pre-
mières compositions de Boccherini. —10° Six
sonates pour piano et violon ; Paris. Ouvrage
arrangé d'après des qoatnors et quintettes. —
11*' Trois idem, op. 2 ; Offenbach, André. Ces
sonates sont extraites et arrangées des premiers
trioR pour violon, alto et violoncelle, op. 14. —
1 2'' Trois idem, livres ; Paris, Sieber.— la*" Trois
idem , liv. 4 ; ibid. — 14'' Six sonates idem, livre
cinquième; Amsterdam, Hnmmel. — ib^ Six
idem. Vienne, Artaria. U n'est pas douteux que
tout cela est supposé ou arrangé. — 16*. Trois
quatuors pourjtûte, violon, alto et violoncelle,
«Mvre cinquième pour la flûte; Paris, Pieyel.
Arrangés d'après lea quintetti n** 44, 45 et 60
de la collection Janet a Gotelle. — 17* Première
symphonie périodique à grand orchestre; Paris,
Pieyel. Ouvrage original, 1792 , op. 45 de Tao-
tear. — 18" Deuxième symphonie périodique,
idem; ibid., 1792, op. 47 de l'auteur. — ï%*Six
quintetti spécialement composés pour le piano
forte avec ace. obligés de deux violons, deux al*
tos et violoncelle ; osnvre posthume, dédié à M"*^
la duchesse de Berry; Paris, Nauzon. Ce sont les
quintettes dédiés à ia nation française et mis
sous le patronage de Lucien Bonaparte. — 20**
Douze nouveaux quintetti pour, deux violons,
deux altos et violoncelle, composés à Madrid
pour le marquis de Benavente, Œuvre pos»
thume. Première livraison; Bordeaux, Leduc
père ; Paris, Auguste Leduc. Supercherie mercan-
tile. Ces quintetti sont des arrangements dans les-
quels la partie de guitare a été transformée
en partie d'alto.- 2r Stabai Mater à trois
voix (deux soprani et ténor), avec deux violons,
alto, violoncelle' et contrelMUse; Paris, Sieber,
1804, op. 61 de l'auteur. — Indépendamment
des arrangements ind^iqués précédenunent , on
connaît encore : Trois sonates pour piano,
violon et violoncelle, tirées des nouveaux quin-
tetti de Boccherini, par Ignace Pieyel; Paris,
Pieyel. Ces sonates sont les quintettes n»* 45,
56 et 64 de la collection publiée par Janet et
Cotelle. Une seconde suite, qui n'a pas été com-
plétée, ne contient que le n* 65 de la même col-
lection. — Trois sonates pour piano, violon et
alto, tirées des nouveaux manuscrits de Bocche-
rini, par Hérold père, op. 1 1 ; ibid. Ces sonates sont
arrangées d'après les n"* 44, 50 et 63 de la même
collection. — Quintetto de Boccherini en ré
mineur, arrangé en trio pour piano, violon ei
basse, par le marquis de Louvois; Paris, Schlesin-
ger.— icifem,en sol mineur, arrangé pour les mèmea
instruments, pour le même; iiMd. (1) UneooUec-
(i) Il teQt lire let notM Intéwiiintw de M. Ptequottur
toutes ee> publlcaUonf. Cet eiMteiir dUtlngoé a fait ea
quelque iorte l'occupallon de ta vie du soin de rainembler
les œuvres de Boccherini , de les étudier et d'en suivre la
flUatloa. On loi Tottpounoivre pendant dls-bnlt ans la re-
cherche d*un ouvrage qol loi manquait, et écrire àee smet
une multitude de lettres. D'auteurs TavanUge qu'il a ea
de posséder le catalogue thématique dressé par Bocche-
rini de toutes ses composltiofts lui a fourni le moyen de
reettfler on grand nombre d'oeoTres échappées anx bio-
graphes, et i moi-même dans la première édlUon de cette
Biographie universelle des HuslcUnt. U est un point ce-
pendant sur lequel Je ne >ols lui céder, parce que ma
oeititude eat inébranlable : U a'aglt d'nn paaaage où j*kl dit
que CamMnl a écrit pour Pleyd, éditeur, des Imitations
de compositions de Boccherini qu'on a publiées parmi les
œuvres originales de oe grand artiste. Outre l'opinion
générale & ce sqjet, lorsque J'étais élève au Conservatoire de
Paris, J'U pour preuve te témoignât» de Cambial lui-même.
Je dlnab avec lui ches l'édltenr Auguste Leduc, et avee
Choron, alors associé de oelul-d. Cétalt , si J'ai bonne
mémoire, en isonr. Dans la conversation, Choron dit toot
à'Conp : « Bst-tl vrai, père Camblol* que vous aves Ci-
« briqué du Doccberiol pour tes marchands, noUmmeot
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458
BOCCHERINI — BOCHSA
tiondeqaatre-TîngtHiuiiizeqiiinteltide Boccberini
a été publiée par Janet et Cotelle, à Paris. Elle
est fbrt belle, mais malbeureoflement incorrecte.
Les mêmes éditeurs oot poblié âne autre coltec-
tfion de oioqaanle-troit trios da même oomposi-
tmr.
La notice de Boccherini par M. Pioquot ren-
fenne un calalogae thématique des ooTrages
inédits de ee maître, rangés par ordre chrono-
logique. On y trouve IHndication de trente-cinq
qnittletti, dont douce pour deux violons, deux
altos et Tioloncelle; de vingt-trois quatuors grands
et petits; de deux trios; de onze symphonies
pour l'orchestre; de deux sextuors; de deux
octuors, de douze airs de concert pour voix et
instruments; d'une cantate sur le sujet d'fnds de
Castro; d'une messe à quatre voix et instru-
ments ; d'une cantate pour la Nativité, à quatre
▼oix, chœur et orchestre, dédiée à l'empereur de
Russie ; de VUHancicos (motets pour la fête de
Noël) à quatre voix et orchestre , composés en
1783, et d'un opéra ou mélodrame {la Cie-
menfinà).
BOCCHI (François), né k Florence en 1548,
i^t un des écrivains les plus féconds de cette
ville. Il mourut dans sa patrie en 1618, et fut
inhumé dans l'église de Saint-Pierre le Majeur.
Au nombre de ses ouvrages on compte : Discorso
sopra la musica, non secondo Parte di quella,
ma secondo la ragione altapolUieapertinente;
Florence, 168t, petit in-8«. Ce titre indique suf-
fisamment la nature de l'ouvrage. Il n'est point
question, en effet, de l'art en lui-même dans ce
discours sur la musique : c'est un morceau dans
le goût de Platon, oà régnent quelques idées
de mysticisme. ^
BOGCOMINI (...), guitariste italien, né à
Florence, a publié une méthode pour son instru-
ment, sous ce titre: Grammatica per ehitarra
francese, ridotta ed accresduta ; Roma, presse
Platti, 1813. On connaît aussi de lui quelques
morceaux pour la guitare, entre autres : !• Aria
di Rossini {Tu che accendi) ridotta a sonata;
Milan, Ricordi. — 2* Six valses, Leipsick,
Peters.
IMGGUCKJosEPn). Foy. Bocoos.
BOCHABT (Samuel), ministre protestant
et savant orientaliste, naquit à Rouen, en 1599.
Après avoir fini ses humanités et sa rhétorique ,
il étudia la philosophie et la théologie à Sedan ;
• poar Pleyel? — Très-Trat; et J*al eo tort; car on me
« payait blra peu pour cela. — Si l'on nraît voulu payer
« plus dier, dit Leduc, on ce serait adressé à Bocdie-
« rtni. — Qui n'aurait peut être pas si bien réussi , dit le
• bonhomme , avec sa sufBsanee habituelle. » VollA la
Yérlté : rien ne peut l'ébranler pour mol.
de là il se rendit k Londres, puis à Leyde , et re-
vint enfin en France, où il fut npmmé pastemr k
Caen, en 1628. Ses ouvrages lui ayant fait ooe
grande réputation, Christine, reine de Suède, loi
écrivit pour l'engager À venir à Stockholm; Bo-
chart s'y rendit en 1652. De retour à Caen, il s'y
maria* et n'eut de son mariage qu'une fille, dont
la mor^ prématurée causa celle de Bocliart^ le
16 mai 1667. Parmi les dissertations réunies dans
ses Opéra omnia^ Leyde, 1712, 3 vol. tn-fol., on
en trouve une intitulée De Sistro, Elle est de peo
de resitource pour l'histoire de cet instrument.
BOCHSA (Cbarles), d'abord miisicisD
de régiment, puis hautboïste du grand thé&tre
! de Lyon et ensuite de celui de Bordeaux, s'e$i
I fixé k Paris, Ters 1800, et y a embrassé la pro-
I fession de marchand de musique. Il est mort
dans cette ville en 1831. On a de lui : 1* Trois
quatuors pour clarinette, violon, alto et haase,
livre 1 ; Parts, Janet. — 2* Trois idem., livre 2 ;
Paris Momigny. — 3** Trois idem, op. 3; Paris,
Siel>er. ^ 4^ Trois nocturnes en quatuors, liv. i
et 2. — &* Trois quatuors pour hautbois , li> . i . —
6° Deux idem ,liv. 2. — 7*^ Trois id«*m, liv. 3« —
8^ Six di^ concertants pour deux hautbois,
op. 5, liv. f et 2 ; Paris, Pleyel. — 9* Méthode
de flûte avec des airs; Paris, Omont — 10* Mé-
thode de clarinette^ ibid.
BOCHSA (ROBERT-NiGOLAS'CB ARLES), fils.
dn précédent, est né le 9 août 1789, à Montna^,
département de la Meuse. Il reçut de son père
les premières notions de musique, et ses progrès
furent si rapides, qu'à l'Age de sept ans il pot
exécuter en public un concerto de piano. Bientôt
son goût pour la composition se développa : à l'Age
de neuf ans il avait fait une symplionie; à onze,
il Joua un concerto de flûte de sa composition;
à douze, il avait écrit plusieurs ouvertures ponr
des ballets, et des quatuors, sans autre connais-
sance de l'harmonie que ce que lui indiquait son
instinct; à seize ans, il mit en musique un opéra
de Trajan^ pour la ville de Lyon, lors du passage
de Napoléon. Vers le même temps, il s'appliqua
à l'étudo de la harpe, et cet instrument lui était
déjà devenu familier quand il suivit sa famille à
Bordeaux , où il reçut des conseils de François
Beck pour la composition. Il travailla sous cet
habile maître pendant nn Ai , et écrivit sooa ses
yeux le ballet de la DaiMomanle, et un oratorio
hititulé Le Déluge universel. Enfin, en 1806» il
vint à Paris, etentraanConservatoire demasiqoe
pour y étudier l'harmonie sons la direction âet
Catel : les leçons de ce maître le mirent eo état
d'obtenir dans la mtene ann^ le premier prix au
concours. Il continua de travailler la harpe sons
la direction de Naderman et de M. de Marin ; et ,
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BOGHSA — fiOCKEM£lER
4(»
quoiqu'il n^aît pn aeqvérir sor cet instrument un
jeu bien correct, Il s'y est fait néanmoins beau-
coup, de réputation par la verve de son exécu*
tion. Ce qui d^aiHeurs a contribué à sa renommée,
c'est la musique brillante qu'il a composée
pour son instrument, dont le répertoire avait
été jusqu'à lui fort borné. Sa fécondité en ce
genre était si prodigieuse, que la liste exacte et
complète de ses ouvrages, tels que concertos, so*
nates, duos, nocturnes, fantaisies, etc., etc.,
occuperait plusieurs pages de ce dictionnaire.
On y compte cinq concertos, deux symphonies
concertantes ; plusieurs trios et quatuors pour
barpe, piano, violon et violoncelle; quatorze
duos et fantaisies pour harpe et piano; vingt
sonates avec accompagnement de violon,' de fldte
on de clarinette ; douxe nocturnes pour harpe
et violoncelle, en collaboration avec Dnport;
ouvrages qui ont en le plus grand succès; plus de
vingt sonates pour harpe sAile ; enfin une quantité
presque innombrable de leçons progressives, de
caprices, d'airs variés, de fantaisies et de pots-
pourris. On a aussi de lui une Méthode pour la
harpe. Outre cela il a Tait représenter au théâtre
de rOpéra-Cômique : 1* Les Héritière de Patm-
pol, opéra comique en trois actes, 1813. ^ 2"* il f-
phonsed* Aragon, trois actes, 1814.— 3* Les Hé-
ritiers Miehau, un acte, 1814.— 4** Les Noces de
Gamache , trois actes, 1815. — 5^ le ^ol e/ /a
Ligue, deux actes, 1815.— &" La Lettre de
change, un acte, 1815.— 7^ La Batailte de De*
nain, trois actes, 1816. — * 8** Un Mari po/ur
étrenns, un acte, 1816. En 1816, Bochsa, com-
promis par des fautes qui ont été l'objet des ri-
gueurs de la justice, est passé en Angleterre,
et s'est fixé à Londres. En 1829, il y dirigeait
la musique du théâtre du roi. Ayant enlevé
Mme Bishop, en 1839, il a parcouru l'Europe
avec elle, a vécu en Italie pendant plusieurs
années, et y a publié un assez grand nombre de
morceaux pour la harpe sur des thèmes d'o-
péra& (Milan, Ricordi). En 1848, il est passé en
Amérique, s'y est livré à tous les genres d'exploi-
tation de son talent fort déchu, et enfin est mort
à Melbourne, en Australie, le? janvier 1856, dans
sa soixante-septième année, ou selon d'autres
renaeigneroents fournis par The musical World,
à Sidney, le 6 du même mois. On lit dans une
correspondance de ce journal : « Le pauvre Bochsa
« est mort ici (Sidney), dimanche 6 janvier (1856) ;
« ity avait un mois environ qu'il était arrivé de
« la Californie avec M»»» Anna Bishop. Quand
« je le vis alors, j'acquis la certitude qu'il laisse-
« rait ses os parmi nous. Son mal était une
n. hydropisie mêlée d'asthme : il doit avoir beau-
« coup souffert. Deux jours avant sa fin, il corn-
« posa un RequienCf\VL\ a étéexéeutéà ses funé*
« railles,et qui a prodoit une grande impression»
« Le jour même de sa mort, il me fit appeler^
« et sur ses instantes prières je mis en ordre loua
« ses manuscrits, tous ses morceaux de musique,
« dont il avait des malles pleines. Jamais je n'avaia
<c vu un homme aussi changé par la maladie que
« ce pauvreT Boclisa, que j'avais connu jadis ni
« des plus beaux hommes de son temps, et aussi
« un des meilleurs musiciens. Son esprit seul
« n'avait rien perdu de son activité et de son
« énergie. Par quelles tristes drconstanees un
« aussi grand artiste est-il venu mourir dans
« cette partie reculée du monde?» Une vie agitée
n'a pas permis à Bochsa de développer les avan-
tages de son organisation musicale, qui était aB«>
surénnent fort l)elle. Il a fait trop et trop vite;
car dans ses productions les mieux inspiriées, la
précipitation et la négligence se font apercevoir
partout : on y voit le patrimoine d'un artiste dis-
tingué dissipé en. pure perte.
BOCKEMEIER (Herbi), compositeur es-
timé, et savant écrivain sur la musique, naqnit à
Immensen, près de Celle, au mois de mars 1679. Il
fréquenta d'abord l'école de ce lieu, puis celle de
Burgdorf. Depuis 1693 jusqu'en 1699, il continua
ses études dans les collèges de Brunswick, et en
1702, il se rendit à l'université de Helmstadtpoor
y étudier la théologie. Admis comme cantor à
i'église Saint-Martin de Brunswick, en 1794, il
crut devoir s'occuper de la musique plus sérieu-
sement qu'il ne l'avait fait jusque-lk, et il prit dea
leçons de composition chez le directeur de mu*-
siqueG. Œsterreicht. En 1713, il fut appelé en
qualité de cantor à Husum, dans le comté de
Scblesvrig. Dans cette position , il se lia d'amitié
avec le maître de chapelle Barth. Bemhardi, qui
le décida à se détacher de plus en plus de la
théologie, et à se livrer entièrement à la musique»
En 1716, il donna sa démission de cantor è
Husum ; l'année d'après il se rendit à Brunswick,^
et de là k Wolfenbattel, où il prit possession de
la place de cantor, qu'il garda jusqu'à la fin de ses
jours. Les ouvrages de )iattbeson lui fournirent
la première occasion de se faire connaître comme
écrivain sur la musique. Mattheson s'était pro>
nonce contre Pusage des canons dans la compo-
sition, et les avait considérés comme inutiles dans
son Nouvel Orchestre (IA\, p. 139). Bockemeier
se fit le défenseur des canons, dont il faut pour-
tant bien avouer que les anciens maîtres ont
quelquefois abusé. Les lettres qu'il écrivit sur ce
sujet à Mattheson, et les réponses de celui-ci se
trouvent dans la Critiea musica de ce dernier
(p. 240 et sniv., et 257 et suiv.). Chose rare, le
résultat de la discussion fut une amitié constante
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4eo
BOCEZMEIER — BOCKSHORN
entre les aitagonislM. Bodiemeier reelifta set
idées d*après celles de MaltliesoD, et fitenqœlqiie
aorte ane rftractatioii de ses premières opioioiis
dans VBstai sur la Mélodie^ qo*il §t insérer au
deuxième volume delà Critica mtuica (p. 254).
Ce ftirent aossi ses notfreUes doctrines qui lui dic-
tèrentson écrit intitulé : Kem meiodiseher ITis-
tetuehitft (Noeud de la science mélodique), qu*il
pi^seota en 1736 au consistoire de Wolfenbttttel,
et qui ftit inséré paraîtrait dans le deuxième vo-
lumede la Bibliothèque musicale de Mitiler. Les
premières compositions de Bockemeier pour l'é-
glise avaient été dans le style ancien; mais après
sa dispute sur les canons il changea aussi son
stjle, et en adopta on pins léger. Bockemeier avait
conçu, en 172b, le plan d'une association musicale
qui fut réalisé en 1738, par Mitzler : celui-ci pré-
•enta cette idée comme la sienne, ce qui n'em«
pêdia pas Bockemeier de devenir membre de cette
•assodalton en 1739. Il mourut le 7décembrei75l.
Le pasteur Dommrich, de WoUenbâttel, écrivit
son étoge, et le fit imprimer l'année suivante, sous
ce titra: âiem&na Benr. Boekemeieri posteri-
taie tradita ; Wolfenbûttel, 1763, in-4«. On a de
Bockemeier un traité de cbant divisé en quatre
parties, daté de 1 724, mais qui n'a pas été publié.
Les compositions de ce musicien sont restées en
manuscrit et se trou vent aujourd'hui difllciiement,
même en Allemagne.
BOGKHOLTZ-FALGONl (Aima), caar
tatrice, née k Francfort vers 1820, a commencé
à se faire connsltre en chantant au concert du
Conservatoire de Bruxelles en 1844 ; puis elle s'est
fixée à Paris comme professeur de chant. Elle s'y
est Csit entendre dans les concerts de musique
ancienne organisés par le prince de la Moskowa,
en 184S, et en diverses autres circonstances. Les
événements de 1848 lui ont fait quitter cette ville
et passer en Angleterre. Elle a chanté ensuite en
Italie, puis elle fut attachée au théâtre de Cobonrg
pendant quelques années, et enfin elle est re-
tournée è Paris en I8ô6 et s'y e^t fixée. W^ Bo-
ckholtz a publié des chants détachés de sa com-
position avec accompagnement de piano, è
Leipsick, cheiBreltkopfet li«rtel,etàMayence,
chez Scliott. Parmi ces chants, on remarque deux
IMder gracieux intitulés AbendlUd (Clianidu
soir), QHsttrttimmen (les Von surnaturelles).
roCRLËT (CnàBLBS-MàaiB db), pianiste,
violoniste et compositeur, né à Prague, en 1801,
étudia le piano sous un mettre de cette ville
nommé Zawora, eut pour professeur de violon
Frédéric-Guillaume Pixis, et reçut des leçons
d'harmonie de Dionys Weber. En 1821, il se
rendit à Vienne, et y obtint la place de premier
violon au Théàtre-sur-la- Vienne. Il a brillé aussi
les concerU comme pianiste distiacné. On
a publié de sa composition dea variatiflos pour le
piano, op. 1, Vienne, Artaria.
BO€RMCliL(RonBT-ÉuiLB), proiesaeur de
violoncelle è Francfort, est né dans cette ville es
1 820. Laborieux artiste. Il a publié pour son inetra-
neat avec aoooropagnemeot d'orchestre, de que-
tnoroude piano, environ soixante-dix ceuvrea
de fantaisies, variations, divertIssenDenta et ron-
deaux sur des thèmes d'opéras ou d'airs nationaux,
à OfTenbach chei André, è Francfort, è Leipsick
et à Mayence. Son ouvrage le plus important est
celui qui a pour titre : Études pour le développ&'
ment du mécanisme du violoncelle; adoptées
pour Pétude élémentaire de cet instrument au
Conservatoire ropal demutique de Bruxelles,
et au Conservatoire de musique de Bavière, à
Hunich, œuvre 17,livres 1,2,3,4, &;Ofrenbacb,
André. Ces études sont une application du lu-
mineux système de tnécanisme d'archet in-
venté pour le violon par IL Meerts, excel-
lent professeur du ConservaU^ de Bruxelles
(Foy.MExaTs).
BOCKSHORN (Saoth. ), dont le nom lati-
nisé mis en tête de la plupart de ses ouvrages
est Caprieomus (Bélier), naquit en 1629, fut
d'abord directeur de musique d'une église de Pres-
bourg, et passa, en 1659, à Stuttgard, en qualité
de maltredechapeUede l'électeur de Wurtemberg.
Il oaourut avant 1670 ; car son Opus aureum Afii-
sarum, publié dans cetteannée, estindiqoé comme
un œuvre posthume. On connaît de lui les ou-
vrages suivants : 1^ Opus Bfusicum 4-8 voeilnu
coneertantihus et instrumentis varHs, ad-
functo choroplenioris in ripieno; Nuremberg,
1686, in-foL — 2* GeistUche Barmonien von
3 Stimmen , und beygefAgten instrumenten
(Harmonie spirituelle è trois voix), Stuttgard,
1'* partie, 1669; 2* éd., 1660, 3* 1664, in-4*;
cet ouvrage est composé de motets allemands
pour soprano, ténor et basse, avec accompagne-
ment de deux violons et basse continue pour
l'orgue. — . 3* Opus aureum Missarum 2, 3, 4, et
6 vocum; Francfort, 1670, in-fol. — 4* Opus
aureum Missarum à 6, 8 e/ 12 ih>c; ibid.
1670, in-fol. — &o Scella musicale , o la prima
opéra d^eccellenti moletli. WaJtber qui cite
cet ouvrage {Lexic. oder musikal. BibL, p. 141),
ignorait le lieu et la date de son impression. —
6* SonatCf CapricêSp Allemandes , Courantes^
Sarabandes, etc.; Vienne, 1708, in-fol. —
7® Theatri musici pars I auctior et correc"
<torf WArxboorg, 1670,tn-fol. •:- 8** Neu an-
gestisnmie und er/reuliche T€^felmusik mit 2,
3 und 6 vocal Stimmen und Basse continue
(Musique de table nouTclle et gaie, è 2, 3, 4
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BOCRSHORN — BOCQUILLON-WILHEM
461
et 5 Toii et basse continue); Francfort, 1670»
in - folio; — 9* Continuité ne» ange»
sHmmie, etc.; DRIingen, I671,in-fol. — to* Deox
chants de la Passion et de la mort de Jésw,
distribués en dz morceaux pour deux Toix et
qnatre tîoIods; Naremberg. — > 11** Jvbïlee
Bemhardi in 24 partes dittriàutas, k 5 roix
coneerlaDles et 4 violons ; Nuremberg, 1660, in-4*.
— 17^ naptus Proierpinm; Stuttgard, 1662,
in-4*. On croit que cet ouvrage était un opéra;
cependant il est plus vraisemblable que c*éUit
nne cantate. On troave dans le catalogue- de
Braitkopf on motet manuscrit de Capricorne :
O çwtnti toftoret, etc. Le portrait de ce com-
positeur a été gravé à lige de trente ans, en I6M^,
par Philippe Kilian. La bibliothèque royale de
Berlin renferme (fonds de Podchau) les partitions
manuscrites des quatre morceaux suivants de
Bockshom : f Miserere k 6 voix et instruments.
— 2* Miserere k 8 voix , quatre violons et basse
coBtinne. -— 3» Bcee gaam bonus, motet à &
vcnx et instrumente. ^ 4* 0 bone Jesu, à & voix
et 5 violes.
BO«OUS ou BOGGUGI ( Josbpu ), Uttén-
tenr, né à Barcelone, le 30 octobre 1772» a voyagé
en Italie dans sa jeunesse et se trouvait à Milan,
en 1792 ; puis il alU à Madrid, où U vécut pen-
dant quelques années, écrivant des comédies,
depuis 1797 Jusqu'en 1799; puis il fit un second
Yoyageen Italie, et s'établit à Florence. Arrêté
dans cette ville en sa qualité d'Espagnol, lorsque
l'empereur Napoléon porte la guerre dans sa patrie,
il lut envoyé à Dijon en surveUlance ; mais il
obtint en I813 l'autorisation de se rendre à Paris.
Arrivé dans cette ville, il y publia des romans, des
pamphlete politiques, et des mémoires historiques.
Boeous a fourni aux premien volumes de te BUh
graphie universelle, publiéepar les frères Mi-
chaud, des notices sur quelques musiciens, les-
quelles sont extraitesou abrégées du Dictionnaire
des JfifricfoiudeChoron etPayolle, etqnirenfer-
mentbeaucoup d'erreurs. Gelitterateur a annoncé,
par un prospectus, en 1823 , un ouvrage qui au-
rait eu pour Utre: Le Thédire Italien sous
les rapports gui le concernent, ou Mémoires
et voyages d'une virtuose, enrichis d'anecdotes
Mstorigues , écrits par eUe-méme, quatre vd.
In-I2. Ce livre n'a point paru. Les mémoires
dont il s'agit devaient être ceux de madame Ca-
talani. Détenu vieux et infirme, Boeous ftat ré-
duit à accepter les secours de sa vertueuse ser-
vante. Quand elle eut épuisé ses ressources, cette
boniie iiUe emmena son maître en Suisse, sa
patrie; mate k te vue de cet étranger, sa famiUe
lui fit manvate accueil. Altéré par cette dernière
•dversité, Boeous gagna péniblement l'Itelte, et
aUa mourir, vers 1835, cbei une sœur qu'il avait
à Florence.
BOCQCAY(JAOQun), luthtor français, né à
Lyon, vécnt à Paris sons les règnes de Henri IV
et de Loms XIU. U a laissé quelques bons vio-
lons qui sont cependant, inférieurs ^ ceux de
Pierrot, compatriote et contemporain de Bocqoay.
Celui-ci produisit trop dinstrumente pour avoir
te temps de tes finir avec soin. Les autres luthiers
français qui vivaient du temps de Bocquay et de
Pierrot étaient Desponset Véron. Les violons de
ce dernier sont encore estimés.
BOGQUILLON-WILHEM (GtiLLAunE-
Louis ), fils de Franco» BocquiUon, commandant
de la citadelle de Perpignan, naquit à Paris, le
18 décembre 1781. A l'âge de dix ans il suivit
son père è rarmée du Nord, et dans Tinvasion
de te Hollande, en 1793. Enrégimenté, quoiqu'à
un âge si tendre, et supportent avec courage la
fatigue et les privations, il contmua de suivre te
carrière militaire jusqu'au mote de juillet 1795,
époque où il entra k l'école de Liancoort, fondée
par le doc de Larochéfoucauld. Il y étudia te
grammaire, les mathématiques et la musique.
Cet art devmt bientôt en lui l'objet d'un goût pas-
sionné; les progrès qu'il y fit lui ouvrirent les
portes du Conservatoire de Paris, où il entra le
19 février 1801 . 11 en suivait les coun avec succès
depuis près de deux ans lorsqu'il fut appelé k
l'école militaire de Saint-Cyr, près de Versailles,
en qualité de répétiteur de matliématiques, pute
de professeur de musique. Après cinq années
passées dans cette situation, il sentit de jour en
jour nn désir plus vif de se livrer en liberté, à
Paris, à te culture de la musique et de te oompo*
siticm ; mate les moyens d'existence lui manquaient
pour réaliser ses projete; enfin, M. Jomard, qui
plus terd fut membre de l'Institut de France,
lui procura, en 1806, un emploi dépendant du
mteistère de l'intérieur, dans les bureaux formés
pour la publicatfon de la grande Description de
FÉggpte , aux frais de l'Étet. Ce fut dans cette
place que BocquiUon- Wilhem eut occasion de se
lier d'une amitié intime avec l'illustre poète Bé
ranger, dont il mit les premières chansons en
musique. Quelques^mes deces pièces, entre autres
la Vivandière, et to Bonne-Vieille, eurent alorsw
un succès de vogue. C'est aussi dans le même
temps qu'il commença k se livrer k l'enseigne-
ment. l£n 1810, il eut le titre de professeur de
musique du lycée Napoléon, devenu plus tard le
collège de Henri IV, et il conserva cette place
jusqu'à te fin de ses joun.
L'hitrodoetion de l'enseignement mutuel en
France, dans tes écoles poputeires, vint préoc-
cuper, eni4»l&,Bocquilten-Williem de l'idée 91e
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BOCQUILLON-WILHEM
«e mode «TenseigDenient fioavai^ être appliqué à
la musique. Ses premiers essais furent faita dans
dea écoles particulières fond^ par lui et d«Mdea
peusionnats déjeunes gêna des deux sexes. Ses
succès dans sa nouvelle carrière fixèrent Inentôt
l'attention du conseil d'instruction primaire du
département de la Seine; une proposition lui ftit
feite, le 23 juin 1819, par le baron de Géraiido,
pour que l'étude de la musique ftkt introduite
dans renseignement primaire à Paris, et Bçquit-
lon-Wilhem fut désigné pour en organiser le sys-
tème. L'école de Saint- Jean de Beauvais, où plus
de trois cents enfants étaient réunis, devint alors
le centre de son enseignement. Incessamment
occupé dn soin d'en perfectionner les détails. Il
porta dans sa mission an aèle égal à son intelli-
gence et à sa patience dans la recherche des
procédés les plus utiles, nonobstant les difficultés
qu'il rencontrait à chaque pas. Il comprit que la
division des étémenU d'espèces différentes devait
être son point de départ : de proche en proche
ces divisions se multiplièrent dans sa méthode.
Les beaux résultats qu'il obtenait à l'école modèle
de la ville le firent choisir, au commencement de
l&20y pour enseigner le chant aux élèves de l'école
PolytOfthnique. La confiance qu'il inspirait à
Juste titre h l'autorité le fit charger en 1820 de
l'organisation et de la direction d'une école nor-
male de musique, par le ministre de Tintérienr.
Chaque année aacrtit le nombre des écoles élé-
mentaires placées sous sa direction : en 1 8dO, ces
écoles étaient déjà au nombre de dix à Paris , et
des dispositions étaient laites pour en organiser
douze autres. La sodélé pour l'enseignement
élémentaire récompensa les travaux et le xèle
dn professeur par une grande médaille d'or
qu'elle fit frapper en son honneur.
Dès 1821 Boeqnilion-Wiiliem avait publié l'ex-
posé de sa méthode, avec des tableaux d'exer-
«ices pour les élèves. Les éditions multipliées de
ces ouvrages prouvent le succès qu'ito ont obtenu.
Mais une idée heureuse de cet homme distingué
vint donner un nouvel éclat à sa renommée
lorvqn'il imagina des réunions périodiques des élè-
ves de toutes les écoles en un seul cteur, qu'il
désigna sous le nom û*Orphéon, Le premier es-
sai de cette institution foi fait au mois d'octo-
bre 1833 ; les prodiges d'ensemble et de fini
dans Texécution par un id grand nombre de
chanteurs excitèrent le plus vif enthousiasme
parmi les artistes et les amateurs. Des écoles d'a-
dultes furent également instituées, pour fournir
à l'ensemble la réunion de tous les genres de
voix, et les progrès des ouvriers rassemblés dans
ces écoles furent si rapides , qu'on les vit , en
moins de deux ans, lire toute espèce de musique
è première vue, et l'exécuter avec antMt d%h
telligence que de sentiment. Tant de penéfé-
raace dans la création d'une grande anéliontioa
sociale, tant d'idées ingénieuses ffliseiaP pra-
tique pour laréaliaer, et tant de sMedanil^ur-
Gîce de fonctions pteiUes, trouvèrent leur lé-
compenae dans la nomination de Bocqiilloa à
la place de direclear général de renadgnsBeat
dans toutes les écoles primaires de Parti, aree
un traitement annuel de 6,000 francs (^le 6 man
1836) , et dans sa promotion k la dignité de cIm-
valier de la Légion d'honneur (SO avril snifait).
En 1839, il fut désigné par le gouvernsmtnt psar
l'inspection de l'enseignenient unlversilaiit do
chant, et dans l'année suivante, on loi confia lei
mêmes fonctions près de l'école normale de ye^
sailles. De jour en jour l'emploi de set prooi*
dés d'enseignement devenait plus générai ;ils
avalent été introduits dans les écoles de la doe-
trine chrétienne en 1840 cl 1841 ; des Anglais,
qui étaient venus à Paris étudier sa néttiode, la
naturalisèrent dans de grands établisaemeili po*
polaires à Liverpool et à Londres. Usé de borne
'heure par la fatigue et le travail, BocqalllM^Wil-
hem sentit ses forces diminuer vers la (Id de
1841. Au mois d'avril 1842, uoe floxion de poi-
trine vint le surprendre dans cet état de d^
rissement, et le 26 du même mois, il «ssa de
vivre, à l'Age de soixante ans et qoekpies nois.
Le nombre des élèves instruits par la méthode
de cet homme distingué qui se trouvaient daas
les écoles de Paris au moment de sa mortétait
d'environ dooie mille, et cdui des aduMes, pm-
que tous ouvriers, s'élevait à qoio» eests.
C'est parmi les plus habiles de ses élèves qa'il
choisissait les chanteurs des séances de TOr-
phéOHt où il les réunissait quelquefois jmqn'ao
nombre de dooxe ou quinie cents; l'eiéention
atteignait le dernier degré de perfeofioa daas
ces concerta du peuple. Honneur à lIiomiBe de
bien dont la vie entière a été consacrée anx tra-
vaux qui ont prodoit de tels résultats.
Voici la liste des ouvrages de Bocqoillon-Wil-
'iii'm et de leurs diverses éditions, l. GoaroeRioia:
!• Romances, paroles de Paroy {Dina; Balla]
U plaisir du roU; Angéline) ; Paris, Le Doc.
— 2* Idem, paroles de Béranger (MarU Siwrt;
Adieu de Charles VII; Brennw;lA Vlvan-
ditre; La Bonne Vieille; Beaucoup d'amevr;
Si f étais petit Oiseau; Pamp n'af/p^w)»*
ibid. ~3* idem, paroles de B. Antkr{VÀdieu
de ma bien-aifnée ; Amour ; Silence ; U Jfefoic
de Barcelone); ibid. — 4» Choix deméMi»
des psaumes rhythmées et disposées à trois
parties pour vois égales ou inégales; P^ris,
1836, in-lî de 48 pagres..- 5« IfouveauchQixde
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BOGQUILLON — DODE
468
$iMfdlê$ des psaumes, rhythmées et disposées à
trois parties, potif le consistoire de VÉgUse ré-
formée de Paris ;PSiri&, 1836,in«13 de 168 ptRM.
UD^quatriènie édition de ces chants, contenant
tous lea fMamnes à 3 voii, a paru à Paris, chez
Risler, en 1«38, 1 toI. m-13 de 600 pages. ^ 6*
Les psaumes de David à voix seuie, suivis de
cantiques sacrés; Paris, 18S9. — 7« Orphéon,
Répertoire de mosiqve Tocale en chcear sans
noGompaisnement d'instruments, à Tusage des
jennes été? es et des adultes, composé de pièces
inédites et de morceanx clioisis dans les meil-
* leurs auteurs; Paris, Perrotin et Hachette, I8â7-
1840, 5 TOI. in-80. La dernière édition de l'Or-
phéon, publiée à Paris, en 1847, chez les mêmes,
f4Mme dix volnmes.~l I. Oum âges ^LinBNTAi a bs :
S" Guide de la méthode élémentaire et ana-
lytique de musique et de chant, divisé en
deux parties, etc.; Paris, 1821-1824, un vol.
in-8* de 284 pages. Cet oufrage est divisé en
plusieurs oours gradués; la première partie
renfierme le texte; la deuxième les exercices de
«nusique. On trouve des exemplaires de cette
première édition aTec le titre suivant : Méthode
élémentaire analytique demusique et de chant
4xmJorme aux principes et aux procédés de
renseignement mutuel, adoptée par la so»
^Uté d'instruction élémentaire. Les tableaux
fn-folio qui accompagnent cette première édition
sont au nombre d'environ 180. La deuxième édi-
tion du guide parut en 1827, è Paris, l toI. in*8^
avec des tableaux d'eierdcesin-fol. On trouve des
exemplaires de la même édition avec la date de
1832. Le frontispice des tableaux a iété aussi
changé. La troisième édition a pour titre : Mé^
éhode, ou instructions sur Remploi simultané
des tableaux de lecture musicale et de chant
élémentaire ; Paris, L. Hachette, 183&, in-8«
de •f4 pages, avec deux suites de tableaux
in-fol, In première, pour le premier ooars, en ôo
feuilles, et la deuxième, pour le second cours,
en 2S feuilles. Enfin, une quatrième édition
a paru sous le titre de Guide complet de la
Méthode B.'WUhem, ou instructions, eKn,',
Paris, L. Hachette, 1839, un vol. in-8*, réuni
aux tableaux de l'édition de 1835. La sixième
édition du Guide complet a été publiée en
1845, chez Pemlin et Hachette, un yolume
in-8o de 158 pages. — 9* Tableaux de lec*
ture musicale et d'exécution vocale, con-
formes aux principes et aux procédés de Pen-
eeiqnement simultané; etc. Paris, 1827*1832,
in-fol. composé de 74 tableaux eu 137 feuilles.
— 10* Nouveaux tableaux de lecture musi-
cale ef de chant élémentaire, ou méthode
ifraduée en deux cours, etc. ; Paris, Hachette^
1835, in-fol. On trouve des exemplaires de cette
édition avec un nouveau frontispice daté de 1838,
et avec ilndication de quatrième édition. — 11*
Manuel musical à Vusagedes collèges, des
institutions, des écoles et des cours de chant,
contenant, pour tous, les modes d'enseigne-
ment, le texte et la musique en partition des
tableaux de la méthode de lecture musicale
et de chant élémentaire, premier et deuxième
cours; Paris, Perrotin et Hachette, 1836, 2 toI.
in-8". Une deuxième édition a paru chez les mêmes
libraires en 1839, une troisième en 1840; la cin-
quième est de 1845, la sixième de 1847, et la sep-
tième de 1849. A l'époque oà parut cette dernière
édition, quarante-trois mille exemplaires de
l'ouvrage avaient été vendus. Bocquilloo-Wilhem
a publié dans le Dictionnaire des Découvertes,
unenoticesurles travaux de Perne, et une Notice
nécrologique sur M, J.'B, Morel (voy. ce nom);
Paris, sans date, in- 8*".
M. Jomard, un des présidents honoraires de la
société pour l'enseignement élémentaire, a pu-
blié un Discours sur la vie et sur les travaux
deG.-L. B.'Wilhem, prononcé à VassembUt
générale de la société pour Vinstruction élé-
mentaire, le 5 juin 1842, avec un appendice,
un chant funèbre à deux chœurs, musique de
M, J. Hubert, un portrait de B.-Wilhem, un
fac-similé de son écriture, et une note historié
que sur Vintroduction du chant dans les écoles
de France ; PsiTis, Perrotin et Hachette, 1842,
in-8<* 'de 126 pages. On a aussi sur rinventeor
de la méthode d'enseignement mutuel et simul-
tané de la musique : Notice historique sur la
vie et sur les ouvrages de Guillaume-Louis
BocquUlon-Wilhem, par Mn« Eugénie Ni-
boyet; Paris, 1843, in-12. — Notice sur Guil-
laume-Louis BocqtUlUm- WUhem, par J. Adrien
de Lafage. Paris, 1844, in-8*.
BOGRISIUS (JzAN-HBfiRi), professeur de
philosoptliQ à Schireinfûrt, né à Eberbacli le 19
novembre 1887, fit ses études à léna, fut nomnné
correcteur en 1709, professeur à Schweinfûrt en
1715, et mourut dans ce lien le 17 octobre 1716,
âgé de trente ans. On trouve de lui dans les Mis-
oeil, de LeipsiciL, tom. IV, p. 56*68 , et dans le
Thesaur.'antiquit. sacrar. d'Ugolini,t.XXXU,
p. 659, une dissertation Intitulée Observatio de
musica prm exercitamento Hebrœorum, etc.
BODE (Jban-Jo40iui-Chrutophb), littéra-
teur, compositeur, et l'un. des chefs de la secte
des illuminés, naquit à Brunswick, le 16 janvier
1730. Ancien soldat retiré dans on village, son
père s'était fait ouvrier dans une fabrique de
tuiles. Le Jeune Bode ne put le soulager dans
ses travaux, à cause de sa faible santé. Après
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BODE
afoir appris è lire et à écrire dans l'école
dD Tillage , il fut envoyé chez son grand-père
qui le chargea du soin de garder les trou-
peaux ; mais il se montra si inhabile aux oc-
cupations qui lui étaient confiées, qu*on ne
rappelait dans sa famille que Christophe Vim-
béeile. Bode avait pourtant une vocation,
c'était celle de la musique pour laquelle il se
sentait un goût passionné. A l*âge de quinze ans,
il obtint qu'on renvoyât étudier cet art chez le
musicien Kroll, ^ Brunswick, aux frais d'un onde
maternel. L'ardeur dont il était animé lui fit
surmonter les dégoûts de la condition presque
servile oii il était placé chez son maître. Après
sept années d'études, il jouait de presque tous
les instruments è vent et à cordes. Une place de
hautbois lui fut accordée dans i'orcliestre de
Brunswicit. Alors il se maria ; mais cette union ,
loin de le rendre heureux, comme il l'avait es-
péré, le Jeta dans des embarras de fortune qui
le déterminèrent à s'éloigner de Brunsvrick et à
se rendre à Helmstadt auprès de Stolze, pour y
perfectionner son talent sur le basson, son ins-
trument favori. LÀ, un de ses amis, Schiabeek,
lui enseigna les langues française, italienne et
latine, et le professeur Stockhausen l'initia à la
théorie des beaux-arts, et à la connaissance de la
langue anglaise. Plus tard, Bode appelait l'aca-
démie de Helmfttadt la nourrice de son esprit ,
et c'était toujoui^ avec émotion qu'il se rappe-
lait les heureux instants qu'il y avait passés.
Trompé dans son espoir d'être adoûs à la cha-
pelle de la cour de Brunswick, il alla se fixer à
Celle, en qualité de premier hautbois. C'est dans
cette ville qu'il écrivit des solos et des concertos
pour le basson, des symphonies pour l'orcliestre,
et de la musique vocale. En 1754, il publia le
premier cahier de ses Odes et chansons sérieU'
ses et badines (Scherz und emsthafle Oden und
Lieder) ; le second parut en 1756. La mort pres-
que subite de sa femme et de ses ehfants lui
ayant rendu pénible le séjour de Celle, il forma
le projet d'aller k Hambourg, et partit pour cette
Tille avec des lettres de recommandation de
Stockhausen. Il s'y lia particulièrement avec le
docteur Olde et le prédicateur Albert! , qui lui
procurèrent l'entrée des meilleures maisons pour y
donner des leçons de langues et de musique. Ce fut
vers ce temps qu'il fit paraître ses premières tra-
ductions de romans français et anglais. En 1762,
il fonda le journal appelé Le Correspondant de
Hambourg, traduisit quelques oratorios de Mé-
tastase, et arrangea plusieurs opéras de PIcctBni
et d'autres compositeurs italiens pour la scène
allemande. Au milieu de tous ses travaux, il
donnait beaucoup de leçons, dirigeait des con-
certs, et s'oceapaît avec activité de tout ee
qui hii paraissait de natnre*à oontriboer aui
progrès de la musique. Vers le même tempe il
fut reçu franc-maçon, et son ardente imagin*-
tion lui fit consacrer une partie de sa vie k crtte
institatioD. Dans les visites qnfi rendait aux
diCférentes logea de l'Allemagne, il eut oocuioD
de connaître Weishaopt, chef de la secte de» ilfai-
minés, s'attacha k lui, et adopta ses principes.
Devenu l'objet de powsnitea sérieuses, Weishaupt
prit la fuite, et Bode le remplaça josqo'k l'extinc-
tkm d'une sodélé secrète qui avait excUé la sé-
vérité des gouvernements de l'Allemagne, Uoe de
ses anciennes élèves, jeune, belle et rirliey TOiilot
l'épouser, et lui donna sa fortune; mata, apcès la
mort prématurée de cette jeune femoie» Bode
fit preuve de beaucoup de générosité et de dé-
licatesse, car il rendit k ses parents la plos grande
partie de ce qu'elle lui avait laissé. NéanoDoins
ce qui lui restait de bien pouvait lui assurer une
existeuce agréable et indépendante; il aima
mieux l'employer k des entreprises de libntrie
qui ne réussirent pas. Il s'était associé avec Lea-
sing, son ami ; mais ni l'un ni l'autre n'avaient
les qualités nécessaires aux négociants, qualités
presque toujours incompatibles avec celles de
l'artiste et de llumime de lettres.
En 1773, Bode tradoisit en allemand le Toyage
musical de Burney en Allemagne et dans les
Pays-Bas, y ajouta beaucoup dénotes ot le pu-
blia en deux volumes in-8*, k sa ttbrairie de
Hambouiig. Le voyage musical en Italie du même
auteur avait été traduit et publié l'année pré-
cédente par ÉbeUng. Partageant son temps entre
la littérature et la musiqœ, il fit paraître beau-
coup d'autres traductions d'ouvrages célèbres et
de livres originaux. Son œuvre deuxième, com-
posé de six symphonies k dix parties, fat publié
k Hambourg, en 1780. Il paraît que c'est â cette
époque de sa vie quil faut rapporter aoaai la
composition d'un concerto pour violon, de six
trios pour le même Instrument, et de plusieurs
autres productions de musique instromenlalequi
sont restées en manuscrit. Dans les dernières an-
nées de sa vie. Il écrivit encore un concerto pour
le violoncelle et quelques solos poor la viole
d'amour. .
En 1778, la comteose de Bemstorf, yenve dn
célèbre ministre danois, quil avait connue k
Hambourg, le choisit pour son homme d'affaires^
et l'emmena k Weimar. Succeasivement lionoré
des titres de conseiller de la conr de Saxe-Mei-
nubgen, de conseiller de légMion du duc de
Saxe* Gotha, et de conseiller privé du margrave
de Hesse-Darmstadt, il fit un voyage k Paris, en
1787, comme député des loge» maçonniqaes de
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BODE — BODENSCHATZ
465
i* Allemagne. De retour dans ce pays, il publia
encore quelques brochures, dont une, intitulée
Mehr Noten al$ Text (pins de notes que de
teste), eut un brillant succès. Il survécut peu de
tempeàcettè pub|ication,etle 13 décembre 1793,
il mourut à Wa'niar.
BODE (LoDu), compositeur à Munich, n'est
connu que par un Requiem à quatre Toii et or-
chestre, op. 10, publié dans cette Tille chec Falter,
et quelques cahiers de chants.
BODE (F.), chanteur allemand, a été attaché
authéfttre de Leipstck dans les années 1631-
1835, puis à Altenbourg et à Gotha. Ona pu-
blié de sa composition quatre IMder pour Eiexso
soprano ou baryton, avec piano, Leipsick, Schu-
bert
BODEL (Jban), poète et musicien, naquit à
Arras, dans le treizième siècle, et fut contempo-
rain d'Adam de La Halle, auquel il survécut,
«Foù il suit qu'il mourut postérieurement \ Tan-
née 1987. Après avoir suivi saint Louis dans sa
première croisade , il albit l'accompagner dans
sa seconde expédition, lorsqu'il fut atteint de la
lèpre, en 1369, et se vit réduit à.s'ensevelirdans
une retraite profonde, loin de ses semblables. Il
a composé sur le malheur dont il était frappé,
une pièce touchante dans laquelle il fait ses adieux
à ses concitoyens, et qui a pour titre U Congiés
Jehan Bodel. On la trouve dans les Fabliaux
et Contes, édition de Méon (t. I, p. 136^). il nous
reste cinq chansons notées de sa composition ,
que le manuscrit 7222 delaBibliotlièque impériale
nous a conservées. Jean Bodel est aussi l'auteur
d*une sorte de drame entremêlé de chant qui
est intitulé ilÀGieus du Pèlerin, On le trouve
dans un manuscrit de la même bibliothèque,
coté 2736 (fonds de la Vallière). MM. Francis-
que Michel et Monmerqué, qui ont publié cette
petite pièce dans leur Thédlre français au
moyen âge (p. 97 et suiv.), ne lui ont point
denné de nom d'auteur, et semblaient même l'at-
tribuer à Adam de La, Halle; mais ils ont publié
une antre pièce de Jean Bodel intitulée : Le Jeu
de Saint'Nieolaê (Ll jus de Saint-Nicholai, p.
162 et suiv.) Cette pièce n'a point de chants.
BODENBURG (JoAcaiH-CnBuvoraE), rec-
teur du collège du Cloître, à Berlin, né en 1691,
est mort le 6 février 17&9, à l'Age de soixante-huit
ans. Il a fait imprimer deux opuscules sous les
titres soivanU : lo Van dèrjè^kfé^' Allen,
sonderlieh derBàreser und def heruhmteslen
TonkUnstlern des Àlleribums (De la musique
des anciens, prindpaiementdes Hébreux , et des
pUis célèbres musiciens de l'antiqvité) ; Beriin,
174d, in-4« de 16 pages. Foy. Mittag, Hitl.
àbbandl. v, den Orçeln, p. 5. — 2» Von der
moGB. vmr. nss niiaciBns. t. i.
Musik der fniUlem und neuem Zeilen (De
la musique du moyen Age et des temps moder-
nes) ; Beriin, 1746, in-4* de 14 pages.
BODENISCHATZ (Màg. Erhabot), né vei«
1 570 & Uchtenstein, petite ville près de Zwickau,
dans la Misnie, fut d'abord chantre à Técole
de Pforte. En 1606, il se trouvait à^Rehausen en
qualité de pasteur, et enfin, vers 1618> il passa à
Osterhausen^ pour y remplir les mêmes fonctions.
II est mort dans ce lieu, en 1636. On connaît de lui
un Magnificat allemand è quatre voix, publié en
1699; mais l'ouvrage par lequel 11 a rendu un
service signalé à Part musical est une collec-
tion de motets, en deux parties, qu'il a publiée
sous ce titre : Florilegium Porlense , Pars
prima eontinens CXV eantiones selectissimas
4, 5, 6, 7, 8 vocum, prxstantissimorum œla-
lis nostr» auetorum, in Uluslrissimo Gym^
nasio Porlensi anteet post cUmm sumptum
nune temporis usilatas, adjunela bassi ge-
nerali ad organum aecomodata; Leipsick,
1603, in-40. -~ Pars 2* qux exhibet concentus
seleclissimos eentum el quknquaginta 5, 6,
7, 8 etiOpariibusi Leipsick, 1606, in-4*. En
1618, Bodenschati donna une seconde édition
de la première partie, et la deuxième parut en
1621 ; toutes deux furent publiées à Leipsick.
Cette précieuse collection contient deux cent
soixante-cinq pièces, et fait connaître les noms
et les ouvrages de quatre-yingt-treiie composi-
teurs de la fin du seizième siècle et du commen-
cement du dix-septième, parmi lesquels on re-
marque ceuxd'i4<<am Gumpelzhaimer, Michel
et Jér&me Prœtorius, Chrétien Erbach, 5e-
thus Calwilz, Léon Hasler, Marlin Rothe, Mel-
chiorFtanck,^,, etc. On y trouve aussi plu-
sieurs motets ^ six et huit voix de la composi-
tion de Bodenscbatx même. C'est au moyen de
cette collection, jointe à celles d'Abrciham
Schad et de Doi^frid (voyei ces noms) qu'on
peut foire l'histoire critique de la musique
des seizième et dix-septième siècles en Alle-
magne. On a aussi de Bodenschatz : 1* Psalte-
rium Davidis, Juxta translalionem veterem
una cum eantieis, hymnis et orationibus ec-
clesiasliciSf 4 voeibus composit.; Leipsick,
1665, in-8*. — 2'' Harmonia angelica eantio*
num ecclesiasticarum , oder evangelische
Freudenlieder und geislliehe Kirchen-Psal"
men D, Lutheri und anderer mit 4 Slimmen
componirti Leipsick, 1608, in-S^". — 3» Bicinia
XC SelectissHna, aecomodata insignioribus
dietis Bvangeliorum daminicalium et presei"
puorum festorum totius anni, eomposita in
usum Seholastie» Juventutis ; Leipsick, 1615,
in-8». — 4« Florilegium seketissimorum
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466
BODENSCHATZ — BOECE
hymnorum 4 voc, qui in Gymnasio Portensi
decantantur; Leipsick, 1624, in-S*', 1687, in-S* ;
Naumbourg, 1713, in-8*. 11 y a aussi d'autres édi-
tiODs de cette collection.
BODENSGDATZ (Ch4BLbs- Henri), pro-
fesseur de musique au séminaire deScliwabach, en
Bavière, est né le 4 janvier 1807, à Markt-Selbitz,
près de Hof, dans leVoigtland. Il a fait ses études
musicales sous la direction de Stunz , maître de
ctiapelle à Munich. L'éditeur Kœmer a publié quel-
ques préludes et une fugue pour Torgoe, de 4a
composition de cet artiste, dans le nouveau
journal d'orgue, et dans le recueil de pièces fina-
les intitulé: PotUudien-Buehi ErfOrt (s. d.},
in^*", obi.
BODIN (FKANçois-ÉriENifB), né à Paris le 16
mars 1795, fut admis, comme élève, au Conserva-
toire, le 30 octobre 1 806, et entra dans une classe
de solfège. Devenu élève de Pradlierpour le piano,
28 juillet 1807, il ne se fit pas remarquer par le
brillant de son exécution dans les concours
annuels pour cet instrument; mais, bon musi-
cien et esprit méthodique, il fut choisi pour
remplir les fonctions de répétiteur dans Técole.
Devenu professeur de piano et d'harmonie à
Paris, M. Bodin a médité longtemps sur les
moyens de perfectionner l'enseignement, et après
avoir mûri ses idées sur ce sujet pendant qua-
rante ans, les a exposées dans l'ouvrage qui a
pour titre : Traité complet et rationnel des
principes élémentaires de la musique, ou in-
troduction à toutes les méthodes vocales,
instrumentales, et à tous Us traités ^harmo-
nie; Paris, imprimerie d'E. Du verger, 1850,
1 vol. in-A"*. Il y a de fort bonnes choses dans cet
ODvrage, qooiqull y règne peut-être uA esprit
on peu trop systématique. M. Bodin s*y montre
penseur exercé et exprime ses idées en fort bons
termes. Rien ne peut mieux faire connaître' le
but qu*il se propose, que ce début de la préface
de son livre : « Tontes les métliodes de muai-
« que, vocale et instrumentale , sont précédées
•« d'un exposé des principes élémentaires. Mais
« ces opuscules sont rédigés en général avec
« une telle négligence et one si complète ab-
« sence de logique, qu'ils sont souvent plus dan-
<f gereux qu'utiles , et plus capables de fausser
n le jugement que d^éclairer sur le sujet qu'ils
« se proposent d'enseigner. On a, avec juste
« raison , reproché aux artistes de ne voir de
« beautés que dans leur art, et de n'éprouver
« qoe de l'indifférence pour les autres connaia-
« aances' humaines. Ils ont en partage le sentiment
« etllmagination ; et ils pensent que ces facultés
« leur suffisent, puisque par elles seules ils peu-
« vent produire des chefs-*d'(]p.uvre. Cette atser-
« tion est fort contestable; mais en Tadmettant
« comme vraie pour l'artiste compositear, elle
«< cesse certainement de l'être pour le profeaseor.
« Le professeur tient plus du savant que de
« l'artiste : ce n'est pas l'inspiration qui le di-
« rige, c'est la raison et la réflexion. Le pro-
« fessenr est essentiellement olMervatear; plus il
« est éclairé, plus il est capable. Les connais-
« sances qu'il doit posséder dans les sdeoees
« étrangères à son art lui apportent de nouvelles
« lumières et le mettent dans des conditions
« meilleares pour enseigner : s'il a beaiiooop
M appris, il sait mieux se faire comprendre. •
BODINI (Sébastien), maître des concerts do
margrave de Bade Dourlacli, vers 1756, était au-
paravant musicien de la chambre et de la cha-
pelle du dnc de Wurtemberg. 11 a fait imprimer
à Augstiourg six œuvres de six quatuors et trios
pour divers instrumenta, sous ce titre : Musi-
haUsehes Divertissement oder in das Gehar-
gerichlei Trio, etc.
BOÈGE (ARiaUS-MANUDS-TOBQCATCS-SÉVÉ-
BiNOs BOETIUS, ou), issu d'une des plus illustres
familles consulaires de Rome , et célèbre par ses
vertus, ses talents et ses malheurs, naquit dans
cette ville vers 470. Il commença dans sa patrie
de brillantes études, qu'il termina à Athènes. De re-
tour à RonM, il y fut créé patrice ; et Tliéodoric, roi
des Goths,s'étant emparé de l'empire peu de temps
après, le fit maître du parais, et l'éleva au ood-
sulat ; il posséda cette dignité trois fois, et la der-
nière , en 510, par une distinction unique, ce fut
sans collègue. Boéce ne se servit de son crédit
qne pour le bonheur des peuples soumis à la do-
mination des Gotbs. Théodoric régna longtemps
par ses conseils; mais des courtisans envieux
étant parvenus à le rendre suspect à ce prince,
il fut arrêté, et enfermé dans un château écarté,
où il fut mis à mort. Il composa dans sa prison le
livre De la Consolation philosophique, qui est
le plus célèbre de ses ouvrages. On loi doit ansai
un traité de musique divisé en cinq livres, qui
est one sorte de répertoire des connaissances des
anciens dans cet art. Bodce est le ploa ancien
auteur qui nous ait fait connaître la notation par
les lettres romaines. Le premier livre de son traité
de mnaîque, divisé en trente-quatre chapitres,
contient l'ezpoaitimi du système générai de l'ait
chez les anciens , de la constitution des modes ,
des proportions des intervalles d'après Py thagore,
et de l'ordre des cordes de l'échelle. Le second
livre, divi^ en vingt-neuf chapitres, est un déve-
loppement de la matière du premier, particuliè-
rement en ce qui concerne les intervaHes. Dans
le, troisième,. qui renferme seize chapitres, Doêce
a donné l'analyse des systèmes de musique de
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BOECE — BOECK
467
qnelqms écriTains grecs , dont la doctrine est op*
posée % celle dé Pythagore, tels qne ceux d'Aiis-
toxène, d*Arehîta8 et de PhîiolaOs. Le quatrième
KTre, divisé en Bix-buit chapitres, est relatif à la
doaUe notation grecque et latine de la musique,
à la nature de quelques cordes principales des
modes grecs, et à la division du monocorde. Le
chapitre XII, où il est traité des cordes stables
et des cordes mobiles, est de grande importance
pour llntelligence de la musique des anciens.
Le cinquième livre, qui renferme dix-huit cha-
pitres, est particulièrement consacré à l'analyse
dn système de Ptolémée, comparé à ceux de Py-
thagore, d*Architaset d*Aristoxène. La doctrine
de Boëce est purement pythagoricienne : elle fut
suivie par tous les théoriciens de la musique jus-
qu'à la réforme attribuée à Guidod'Arexxo. Plus
tard elle conserva encore toute son autorité pour
les proportions des intervalles jusqu'au seizième
siècle, oh Foglianl de Modèneet Zartino y substi-
tuèrent les proportions fausses de Didyme et de
Ptolémée. La grande inflaence du traité de mu-
sique de Boèee, jusqu'au douzième siècle, eiplique
l'abondance des manuscrits de cet ouvrage qui
sont répandus dans toutes les grandes bibllotbè-
ques. La première édition da Traité de musique de
Boéce, réuni à son Arithmétique et à sa Géométrie
t été publiée sous ce titre : Àrithmeticaf Geome-
tria et Musica Boethii; Veneiiis, Gregorii,
1492, in fol. gotlnque. Cette édition, inconnue à
Forkel, à Lichtenthat, et à la plupart des biblio-
graphes, est à la Bibliothèque impériale de Paris
(in-fol. V. 612 ). Quant aux diverses éditions de
ce traité indiquées par Forkel et Lichtenthal sons
les dates de Venise 1491-1499, il y a confusion
dans ce qu'ils en disent. Les frères Grégori ont
publié en 1491 le livre Delà Consolation philoso'
phiqne arec celui de la Dkeipline scolaire et les
Commentaires de saint Thomas; en 1492 ils ont
donné divers opuscules de Boéce au nombre de
dix'neuf^ dont ceux que j'ai cités précédemment
font partie. Ils ont réuni plus tard tous ces ou-
vrages pour en former la première édition com-
plète des CBuvres de Boëce. En 1499, les mêmes
imprimeurs ont donné une autre édition complète
des mêmes œuvres, en deux parties, et le traité
de musique se trouve dans la seconde. La troi-
sième édition, publiée à Bâie, en 1546, est [teu
estimée ; on y trouve des multitudes de fautes
d'impression. La meilleure édition est celle qui a
été donnée par Glaréan, à BAle, en 1570, in-fol.,
chez H. Petrina. Le sarant éditeur s'est servi
de bons manuscrits, particulièrement de ceux de
l'abbaye de Saint-Biaise, et y a joint des commen-
taires, néanmoins bien des fautes s*y trouvent
encore : J'en ai corrigé un grand nombre d'après
un excellent manuscrit de la Bibliotlièque
royale de Bruxelles (Fonds des ducs de Bour-
gogne), et un antre bon manuscrit du quin-
zième slècle>de ma bibliothèque. J'ai fiiit aussi
une traduction française des cinq livres de la
Musiqi^e, d'après ce manuscrit et d'autres de
la même bibliothèque et de la mienne, avec des
notes critiques et des commentaires. Si le temps
ne me manque pas, j'achèverai ce travail et
je le publierai. Charies*Frédéric Borgstedt,
savant suédois, a publié une bonne notice bio-
graphique et critique hititalée : De vita et
scriptîs À. Manlii TorquaH SeveHni Boethià
lHi5er/a/to; Upsal, 1842, in-8*.
BQEGK (JBAN-ÉBBBHAun), né à Passaw, vers
1 745, fut d'abord violon so2o au service du prince
évéque, et ensuite directeur de ses concerts ; il
était d'une habileté extraordinaire sur son Ins-
trument, et Ttvalisait avec Lolli. Il a composé
beaucoup de musique vocale et instrumentale;
mais rien n'en a été publié.
BCGGR (IGNAGB ET AmoN), ffères, nés à
Hof , le premier en 1754, et le second en 1757.
Dès Tàge de dix ans ils apprirent k jouer du cor,
et reçurent des leçons de Joseph Vogel, musicien
de la cour du prince de La Tour et Taxis, àRa-
tisbonne, et l'un des premiers cornistes de son
temps. Ayant acquis sur cet instrument une belle
qualité de son et une grande habileté dans l'exé-
cution, les deux frères firent, en 1775, un voyage
à Vienne, où ils furent engagés au service du
prince de Bathiany, primat de Hongrie, auprès
duquel ils demeuràrent trois ans et trois mois.
En sortant de chei ce prince, ils commencè-
rent è voyager et visitèrent toute l'Allemagne,
la Suède, le Danemarck, la Prusse, les villes
anséatiques, Venise et toute i'Italie, la France,
l'Angleterre, la Russie; puis ils retournèrent en
Italie et revinrent enfin à Munkb,où ils fo-
rent placés au service de la cour, en 1790. Par*
tout leur exécution parfaite et leur ensemble
admirable leur procurèrent des applaudissements
et des récompenses. La république de Venise les
honora d*une médaille d'or. A Naplês, ils eurent
le plus grand succès dans un air accompagné de
deux cors concertants, quils exécutèrent avec la
Cimeuse Banti. Ils étaient encore, en 1812, au
service de la cour de Municli. On a gravé de
leur composition : 1* Concertante ponrdeux cors.
«* 2** Duos pour deux cors. — S*' Cantate alle-
mande pour quatre voix d'hommes et deux cors;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel. —4* Dix pièces
pour deux cors et basse^ esovre 6, Leipsick, 1803.
— tf Sextuor pour deux violons, alto,. deux cors
et violoncelle, œuvre 7; ibid., 1804. —6" idem,
œuvre 8; ibid., 1804.
30.
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468
BOECKEL — BOECLER
BŒGK EL ~ ( Ernut-Gottfried- Adolphe ),
docteur en théolo^e et pastear de Téglise Saint-
Jacques à GreilÎBwalde, ao commencement du dix*
neoTième siècle, a fait imprimer un sermon sur
l'érection de Porgue, qu'il avait prononcé ie
12 septembre 1823. Ce morceau remarquable a
para sous ce titre: Orgelweihpredigt am 16.
Sonntag nach TriniL in der Jaoobikirche %u
Greifswalde gehalten, Greilswalde» Kulmike,
1822, in-8* de 32 pages.
BOECKH ( AuGiWTB), safânt bellëniste et
antiquaire, professeur d'éloqqence et de poésie à
runiversité de Berlin, est né à Carlsruhe, en 1783,
et a fait ses études à Halle. Il n'était ftgé qne de
▼ingt-deuE ans lorsqu'il obtint la chaire de phi-
lologie à Heidelberg, en 1811; il ftat ensuite ap-
pelé à Berlin. Après la mort de Solger, on lui a
confié la direction du séminaire des Instifaiteurs.
Vers le même temps, TAcadémie des sciences de
Berlin l'a admis au nombre de ses membres.
Bœckh est considéré ajuste titre comme un des
plus savants hommes de l'Allemagne, et ses tra-
vaux jouissent de la plas haute estime. Son
excellente édition grecque et latine de Pindare
{Pindari Opéra qtm iupersunt, 1. 1, in^**, Leip-
sick, 181 1 ; t. II, part, l, ibid., 1819 ; part 2, ibid.,
1821), contient un beau travail sur le rhythme
musical des poésies grecques, et sur la musique
des anciens en général , sous le titre : De Metris
Pindari (t. I, op. 2% p. 1-340). Les chapitres
6-12 du 3« livre de ce travail (p. 199-269) trai-
tent particulièrement de la musique des Grecs,
et sont ce qu'on a écrit de meilleur sur cette
matière, sauf quelques erreurs en ce qui con-
cerne l'usage de l'harmonie chez les anciens.
Les chapitres les plus intéressants du travail
de Bœckh sont ceax qui ont pour titres :
1^ Dehcarmonia Grmeorum. Brevis introductio
in harmoniam vetemm. L'auteur, dans cette
partie de son ouvrage, att^lie au mot har-
monie le même sens que les anciens auteurs
grecs. — 2* De progressu modorum harmoni»
apud Grxeoi ac de vera indole modorum
veierum, C'ompareUio modorum quindecim.
Cette discussion des modes de Tanclenne mu-
sique grecqqe, et l'examen de l'analogie de ces
modes avec les tons de la musique de l'église
grecque moderne, sont remplis d'intérêt. -~
3' De Siglis veterum (p. 244-260). —4« Va-
rietate mtlopoHm ae de symphonia. Ce sujet
est traité par M. Bœekh en érudit phitôt qu'en
musicien. Il est facile de voir qu*il y était i la
gèoe, car il s'y est livré à beaucoup moins de
développements que dans les autres chapitres. Sa
conclusion est que, si les anciens ne faisaient pas
un usage constant de l'Iiarmonie, cette harmonie
n'était pourtant pas absolument bannie de leur
musique, et qu'en plusieurs cas eHe y était em-
ployée. Il croit trouver h preuve dans le 17* ven»
de la première olympique de Pindare, que l'acoord
de la tierce mineure était particulièrement connu
des Grecs. — &* Quxdam de iMtrumentis vête-
mm, inprimii de magadide. Excellent travail
où se trouve éclairde d'une manière très-satisral-
sante une question épineuse qui a donné la tor-
ture à bien des savants. — €* Examen melodix
veteris Pythii carminie primi. Ce chapitre con-
tient quelques vues ingénieuses, mais il est regret-
table que lauteur ne lui ait pas donné plus de dé-
veloppement. Au nombredes ouvrages de BfBckh
se trouve une savante dissertation intitulée : Die
Sntwickelung der Lekren des pythagorâr PhU
lolaus (Développements des doctrines du pytha-
goricien Philolaûs) ; Berlin, 18 19, in-8*. Oot ou-
vrage renferme des recherches sur les proportîoiBs
musicales de PhilolaOs conservées dans le traité
de musique de Boèce. Bosckb est mort à Berim
en 1854.
BCGGRLIN DE BOBCRLINSAUCnux-
çois-FHfoÉRic-SiGisnoim-AcGusTB, baron), doc-
teur eo philosophie et conseiller du grand-doc de
Bade, naquit à Strasbourg, en 1748, et moumt è
Fribouiig en Brisgau, Ie2juin 18iS. Amateur des
arts, particulièrement de la musique, il avait vi-
fiité l'Italie dans sa jeunesse, et avait été nommé
membre de l'académie des Arcades de Rome,
ainsi que de plusieurs autres sociétés saTantes.
On a du baron de Bœcklin un asses grand nombre
d'écrits sur diverses matières : Il n'est cité wi que
pour ceux qui concernent la musique. Le premier
a pour titre . BHlràge zur GeschicAie der Mu-
siky besonders in Deutschland,.istc. (Essai pour
l'histoire de la musique, particunèrement es Al-
lemagne, etc.); Fribourg en Brisgau, 1790, i»8^
de 150 pages. Cet ouvrageconsiste en vingt lettres
sur la situation de la musique dans les villes prin-
cipales de l'Allemagne, à l'époque où ellss fureot
écrites. Le second opuscule du baron de BœellîD
est intitulé : Fragmente zur hdhem Musik,
undfâr dsthetische Tonliebhal^er (Pragmelila
concernant la musique transcendante ^ pour les
amateurs d'esthétique musicale); Fribouiig et
Constance, I8lt, in-8<* de 83 pages. BcMfclin
reproche avec laison à Forke! , dans ee petit
ouvrage, d'avoir manqué de philosophie dans la
conception de son Histoire générale de la uhi-
sique. Malheureusement ce morceau de critique,
où l'on trouve des vues élevées, est défiguré par
une multitude de fautes d'impreésion.
BOGGLER (Jbàii), docteur en médecine à
Strasbourg, naquit à Ulm,le 20 octobre lASl, ol
moumt à Strasbourg, le 19 avril 1701. Il a publié
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BACLER — BOEHM
dans cette Tille une disBertation 2>e Sono, 1693.
BOEOEGKER (Phiuppe-Fb^dûiic), com-
poeiteor et oiiganiste de la cour à Stnttgaid , flo-
lissait Ters le milieu du dix-septième siècle. II a
fait imprimer un recueil de motets pour soprano
avec la basse continue sous ce titre : Partitura
iocra; Strasbourg, 1651 » in-fol. On y trouve trois
motets de Casati et un de Monteverde, ontre
ceut de BoBdecker. Ce recueil contient aussi une
sonate à violon seul avec basse continue et So-
nata sopra la Monka^ a fagotto moIo oon
basso eontinuo. Bcddecker a laissé en manuscrit
nn Manuductio nova mothodico-practica^ qui
a été publié après sa mort (Stottgard, I711,in-
fol.) par son fils, Pbilippe-Jacques, qui lui avait
succédé dans la place d'organiste de la cour. Ce
recueil contient des pièces d*orgue à trois parties.
BQEHM (Gbobgbb), né à Prague, entra cbex
les jésuites en 1636, à TAge de quinze ans. Il y
enseigna les humanités pendant quatre ans , la
philosophie pendant trois , les mathématiques,
neuf, et la théologie, cinq. Il mourut à Znaym le
7 novembre 1666. Au nombre des ouvrages de'
ce savant, on en trouve un qui a pour titre :
ProposUionei maihematiohmuiurgicas ; Pra-
gue, 1650, in-4''.
BCEHM (Georges), compositeur et organisée
à Téglise de Saint-Jean à Lunebourg, vivait en-
core en 1728, selon ^alther ( Musik. LexJ),
11 était né Goldbach, dans la Tfauringe. Wal-
ther et Adiung {MusikaL Gelahrtheit) disent
qne ses préludes d*orgue pour des cliants cho-
rals étaient comptés parmi les meilleurs de son
temps. Il ne parait pas qu'on les ait publiés.
BQEHM (GoDBFROi), cantor à Tragheim près
de Kœnigsberg, vers le milieu du dix-huitième
siècle, est connu par une ouverture pour le
clavecin publiée à Nuremberg en «1744, et par
trois solos pour flûte, ibid., 1760. On a gravé
aussi une ftigue pour clavecin de sa composi-
tion, à Amsterdam ; enfin, il a laissé en manus-
crit deux concertos pour clavecin seul.
BOEHIi (IwAN), violoniste de la chapelle du
roi de Prusse, né à Moscou, en 1713, Ût ses pre-
mières études musicales sous la direction de Pian-
taoida, et reçut ensuite des leçons de Graun Talné.
On croit quMI est mort vers 1760. li a composé
plusieurs solos et trios pour le violon qui n'ont
pas été publiés, mais qu'on trouvait dans le ma-
gasin d'Emmanuel Breitkopf, en 1766.
BCEHM (Elisabeth) , habile cantatrice qui
devint la femme de Joseph Gartellieri, naquit
à Riga, en 1756, et parut pour la première fois
sur le tliéAlre, en 1783. En 1788, elle chanta an
tliéâtre National de Berlin, mais elle n'y parut
que sous le nom de Boehn\»
BQEHM (Jbav), virtuose sur le violon, fut
directeur de musique de plusieurs troupes dV
péra allemand, vers la fin du dix-lmitlème siècle
et au commencement du dix-neuvième. Cest
tout ce qu'on sait de la vie de cet artiste, l'ins-
tabilité de son séjour n'ayant pas permis d'avoir
de plus amples renseignements. Il jouissait de
beaucoup d'estime comme directeur de musi-
que et comme violoniste. Il s'est Tait aussi quel-
que réputation par la composition de plusieurs
opéras, parmi lesquels on remarque : 1' Dm
Meester der.Liebe (le Modèle d'amour). —
2* Die Braut im Schleier (la Nonne fiancée).
— 9? Philander. — 4o Philémon et BaucU.
La plupart de ces ouvrages sont écrits pour de;
petits orchestres.
BQEHM (Joseph) , . membre de la chapelle
impériale de Vienne, et premier professeur de
Tiolon au Conservatoire de cette ville, est né en
1768 à Pesth, en Hongrie. Son père (ut son
premier maître pour le chant et pour le violon.
A rage de huit ans, il partit avec sa famille pour
la Pologne, où il avait déjà passé quatre années
lorsque Rode y arriva, quittant la Russie pour
retourner en France. Le célèbre violoniste, charmé
des heureuses dispositions du Jeune Bcehm,
Touint bien lui donner des leçons, et le mit sur
la voie de cette belle école du violon qne lui-
même tenait de Viottt. En 1815, Bœhm se ren-
dit à Vienne, et se fit entendre au théâtre de
la cour, en présence de l'empereur. Trois ans
apràs, il visita les villes principales de l'Italie,
et se fit entendre au théâtre de la Scala à Mi-
lan. A son retour dans la capitale de l'Aul riche,
il obtint la place de professeur au Conservatoire,
et deux ans après le brevet de violoniste de la
ciiapelle de la cour. En 1823, il entreprit une
grande excorsion en Allemagne et en France, et
se fit entendre dans des concerts à Prague, Mu-
nich, Stultgard , etc. Après avoir employé près
de deux années à ce voyage d'art, il est re-
tourné à Vienne. Bœhm a publié environ vingt
œuvres de musique pour son instrument. Parmi
ces ouvrages on remarque : 1« Polonaise pour le
violon, avec quatuor : œuvre f; Vienne, Has-
linger. ^ 2'' Variations brillantes, Idem., op. 2 ;
Vienne, Mechetti. — 3« Clément, Helmiber-
ger^ S.-lubin, Mayseder, Schuppanzigh^ va-
riations sur un Uième de Beetlioven, pour vio-
lon et piano; ibid. — 4« Deuxième polonaise
pour violon principal, avec deux violdns, alto et
basse, op. 4 ; Vienne, Haslinger. » 5"* Cinq va-
riations pour violon et orchestre, op. 8 ; Vienne,
Artaria. — 9* Quatre variations sur un thème
de Rossini, pour violon et orchestre, op. 9; ibid.
— 7° Concertino pour \iolon, op. 10; ibid. —
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470
BOEHM
8* Qiiatiion pour 2 tIoIoiis, atU> et basse, Ibid.
Plusieurs bons élères ont été Torniés par Boehni
dans le Conservatoire devienne. En 1837, il s'est
établi à Saint-Pétersbourg comme professeur
et premier violon du théâtre allemand. Il y vit
encore (I8S8). Ses meilleurs élèves ^ont Emst
et Joachim. Son fils (Louis), violoniste comme
loi, et son élève, s*est fait entendre à Pétersbourg
dans un concert, en 1840. Il donnait alors des
espérances comme artiste futur.
BOEim (THéoBALD), célèbre flûtiste alle-
mand, né en Bavière, vers 1802, est membre de
la chapelle et delà musique particulière du roi à
Munich. ÂuCun autre renseignement ne m^est
iwrvenu sur cet artiste, considéré comme un des
plus habiles flûtistes de Tépoque actuelle en
Allemagne; je sais seulement qu'il s^t rendu è
Londres, ((ans l'automoe de Tannée i834, etqu^il
s'y trouTait encore dans les premiers mois de
i83&. D'après les éloges qui lui sont accordés
par les artistes qui l'ont entendu, il parait que
Bœbmse distingue également et par sa belle ma-
nière de chanter Vadagio, et par le brillant de
son exécution dans lesdifRcultés. En 1849, je le
Tis à Munich; il y était plus occupé de la fa-
brication des flûtes d'après le nouveau système
auquel il a donné son nom, que de son talent
d'exécution. Théobald Bœhm était depuis long-
temps à la recherche des moyens de perfection-
ner la note sous les rapports de la justesse et
du doigter pour l'exécution de certaines diffi-
cultés et de certains trilles qui étaient inexécu-
tables sur l'ancienue flûte. Dans le même temps,
un Anglais, M. Gordon ( vo^. ce nom) s'occupait
dee mêmes reclierches et avait commencé la ré-
solution du problème par nn sys^me d'anneaux
réunis par une tige rooliile, dont les combinai-
sons atteignaient à peu près le bul. Bœlim, ayant
eu des relations avec Gordon, comprit le mérite
de cette invention, la perfectionna, et en fit des
applications à la musqué destinée à la flûte.
Les instruments fabriqués par lai dans ce sys-
tème sont devenus les modèles suivis par la
plupart des facteurs, et leur osage s'est étendu
de prodie en proche. Cependant quelques flû-
tistes distingués de l'ancienne école se sont posés
en adversaires de l'innovation de Bcehm : à leur
tète s'est placé Tulou ; mais les STantages de la
nouvelle flûte sont tels, que rien ne pourra em-
pêcher son adoption universelle dans une épo-
que rapprochée. Déjà il ne reste plus qu'un très>
petit nombre d'opposants. En 1849, Bœlim en-
treprit une DouveUe réforme du tube de la flûte,
en renversant sa construction de telle sorte, que
la tête devint conique de cylindrique qu'elle était,
et que, dans la grande 4>ièce du milieu, le cône a
fait place au cylindre (Yoyei mon Rapport
sur la fabrication des instruments de miat-
que mis à Cexposition de Paris, en I8S&, Pa-
ris, imprimeite impériale, 1856, tome II, pages
658-660 des Rapports du jury mixte interna-
tional, et dans le tiré è-part , pages 5 et 6).
Bœhm a fait aussi de grands travaux pour le per-
fectionnement du hautbois et du Ikasson; il ea a
beaucoup amélioré la justesse, la doigter et Fé-
galité (voyez le rapport ci-dessus) ; mais la qua-
lité du son du hautbois s'en est modifiée;
On a de la composition de Bœhni : Des concer-
tos pour flûte publiés chez AiU à Munich. ^ Des
variations sur l'air de la Sentinelle. — D'autres
variations sur le thème Nelcorpiii non nUsento,
— Un andantê et polonaise pour flûte et or-
chestre, op. 3; Vienne, Artaria» — > Un divertis-
sement sur un tlième de Carafa, op. 6; Munich,
Falter. ^ Une polonaise pour flûte et orchestre .
op. 9; Paris, SchotL — Une autre grande polo-
naise, op. 16.— Une fantaisie concertante pour flftte
et piano sur une polonaise de Carafa, couvre 8 :
Munich, Falter. — Des variations sur un thème de
Freffsckùtz ; ibid. — Un divertissement sur un air
de Poissl, op. 13; ibId. — Un Rondo brillant»
op. 12; ibid. — 32 Études; ibid. Première Fan-
taisie pour flûte et orchestre sur des tlièmes suis-
ses, op. 23 ; Mayence, Schott. Deuxième idem,
op. 24; ibid. — Grande polonaise pour flûte et
orchestre, op. 16 ; Munich, Falter. — Variatioas
idem sur la marche de Moïse^ op. 17 ; ibid. —
Idem sur un air tyrolien, op. 20; ibid. — idem
sur un air allemand, op. 22; ibid. — Fantaisie
sur rinTftation è la valse, idem, op. 21; ibid.
> Boehm est aussi auteur d*nn petit écrit intitulé :
Ueber den Flôtenbau und die neuesten Ver-
besserungen desselben (Sur la constniction de
la flûte et %es nouveaux perfectionnements);
Mayence, Schott, 1847, in -8® de 57 pages.
BOEIIM (CHARLES-LéoMLD), violoncelUste
distingué, né à Vienne, le 4 novembre 1806, fut
admis comme élève au Conservatoire de cette
ville, et y fut élève de Joseph Merk, pour son
instrument. Atlaclié d'abord à Torehestre da
tliéatre de Josephstadt , puis du TliéAtre ilii-
der Wien (Sur-la-Vlenne), il quitta ee der-
nier, le 3 septembre 1828, lorsqu'il fut appelé à
Donauschingen pour taire partie de la cha-
pelle du prince de FQrstenberg, dirigée par Kal-
livfoda (voy. ce nom). Profitant de quelques con-
gés qui lui Airent accordés, Il fit des voyages pour
se faire connaître, et joua avec sueeès à Bftie.
Zuridi, Genève, ainsi que dans no grani nom-
bre de villes d'Allemagne. Plusieiin sociétés mu-
sicales de la Suisse, de r Allemagne et de la Hon-
grie lui décernèrent le titre de membre bono-
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BCŒHM — BœUMER
471
raire, en considération de son talent. La cha-
pelle du prince de Fûrstenberg ayant été dissouie
au mois d'août 1849, par suite de la révolution
du grand -duché de Bade, Bœhm alla s^établir À
Strasbourg, y entra à Forchestre du ttié&tre, et y
donna des concerts ; puis il passa l*été aux eaux
de Vichy, et y obtint de brillants succès, pe re-
tour à Strasbourg, vers la fin de185Q, il reprit sa
place dans l'orchestre du théâtre. Bientôt après,
une décision du prince de Fûrstenberg ayant
rappelé neuf membres de Tancienne chapelle pour
former une musique de chambre, sous la direction
de Ealliwoda, Bœhm, compris dans ce nombre,
retourna à Donauschingen, le 30 avril 1851..
Bœhm est considéré à juste titre comme un des
violoncellistes les plus remarquables de TAlle-
magne. Les premières compositions de cet ar-
tiste, lesquelles consistent en variations, polo;
naises, Tantaisies, etc., ont été publiées à Vienne
«hes Artaria et chez Mechetti ; ses ouvrages d'une
date postérieure, plus importants, tels qu'un
concerto en ré mineur pour violoncelle et or-
chestre, des fantaisies également avec orchestre,
et des duos pour deux violoncelles, ont paru à
Leipsick, chez Péters.
BQEHM (jBAN-WiLnELM), écrivain sur qui
Ton n'a pas de renseignements biographiques :
on sait seulement qu*il était à Prague au com-
mencement de 1830, et qu'an mois de septem-
bre de la même année il était à Vienne. On a de
cet auteur un livre intéressant intitulé : Analyse
de$ Schônen der Musik und des Tanzes (Ana-
lyse du beau dans la musique et dans la danse);
Vienne, Schramel, 1830, in-S** de 207 pages, avec
deux planches. Le critérium de la théorie du beau
musical, suivant M. Bœhm, est celui de la sim-
plicité des rapports numériques ; prmctpe déjà
traité par Euler, dans son Tentamen Theorix
fntuietf, mais qui a conduit M. Bœhm à de nou-
Teanx résultats. On trouve dans son livre une
curieaie formule mathématique sur les opé-
rations de l'entendement dans le jugement des
rapports harmoniques des sons. Cet ouvrage
4ie me parait pas avoir été remarqué comme il
méritait de l'être.
BCEHH (F.-A.), musicien à Vienne, vers
1830, y a publié des Danses en harmonie à six
parties f Haslinger; des duos pour deux flûtes,
ibid. ; des danses pour le même instrument, ibid. ;
des duos pour deux clarinettes, op. 2 et 5, ibid. ;
la Clémence, andantino pour piano à quatre
mains, op. 6 , Vienne, Diabeili; une grande po-
lonaise pour piano seul, op. 23 , Leipsick, Peters,
«1 quelques antres ouvrai^es.
OCEIIME (JBANCHaéTiEii), né à Dresde
▼ers 16M> , fut d'abord second organiste de la
chapelle de l'électeur de Saxe, vers 1682 , puis
organiste en litre. U occupa cette place jusqu'en
1699, époque de sa mort. Il a laissé plusieurs
I pièces de musique d'église qui n'ont pas été im-
primées.
BQEHMECGbarlbs-Gottlob-Hbnbi), direc-
teur du séminaire des instituteurs des écoles po-
pulaires à Berlin, est né dans cette ville, le 10 oc-
tobre 1783. Il a publié un guide pour l'enseigne-
ment du chant dans les écoles populaires, sous ce
litre : Leitfaden beim Gesangsunterricht in
Yolksschulen^ gr. m-4'' \ Berlin, Euslin ,1819.
BCKHME (A.) , pianiste de Vienne, a publié
quelques ouvrages pour son instrument, entre
autres six variations sur un thème original, op.
5 , Vienne, Haslinger, et huit variations brillantes
sur la Marche de Fidelio^ op. 6 , Vienne, Cappi.
BC^HMER (DAT-n-ABRADAM), virtuose sur
le bacfion, au service du duc de Saxe-GOtha, na-
quit à Muskau, dans la haute Lusace, le 9 mai
1709, et commença à l'Age de cinq ans l'étude
du violon chez son père; mais à douze ans il
quitta cet instrument pour le basson, sur lequel
il acquit une grande habileté. En 1726 , il entra
avec son père (Samuel Bœhmer, né à Schlicli-
tingsheim , ville de la grande Pologne, le 3 oc -
tobre 1678), au service du comte de Schaenaich
Carolath. Celui-ci prit tant d'intérêt à ce jeune
virtuose, qu'il l'envoya à Berlin pour y prendre
des leçons du célèbre bassoniste Gnttorsiky afin
de se perrectionner. Après le décès de son père,
il alla à Gotha et s'y établit. Il y est mort en
1786. Sa sœur, Esther- Hélène, née le 18 août
1724, fut ;très-habile violoncelliste. Bœhmer a
laissé en manuscrit quelques solos pour son ins-
trument.
Un autre musicien nommé Bœhmer (Jean-
SÉRAsnriEii), musicien de* la chambre du roi de
Saxe, mort à Dresde le 23 mai 1819, a publié
des polonaises pour le piano, à Hanovre, chex
Kruschwit?.
BOEilMER (Charles), ûW de Jean-Sébas-
tien, est né à Dresde en 1802. Il n'était âgé que de
treize ans, lorsqu'il donna, au mois de janvier 18 15,
des concerts à Berlin, dans lesquels il fit ad-
mirer son-habileté éw le violon. Fixé dans cette
ville depuis celte époque, il y a été employé à
l'orchestre du thé&tare royal; mais il s'est attaché
postérieurement à Talto, dont il joue avec un
talent remarquable. Bœhmer s'est fait connaître
comme compositeur par la musique de quelques
petits opéras, entre autres die Zauberruthe
(U Baguette enchantée), et der Meerhônig
und sein Uebchen (le Roi de la mer et sa mat-
tresse), dont les ouvertures à grand orchestre
ont été publiées à Berlin, chez Bote et Boke. On
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47S
B(£HM£R — BOEHNER
a aussi de lui quelques thèmes variés et des
fantaisie^ pour violon et orcliestre ou qua-
tuor, op. 19, 31 et 30, Ibid., des duos coDcer-
taots pour deux violoos, op. a, 12, 16, 22, 39, et
40, ibid.,de8 duos pour piano et violon, op. 6,
7, ibid., etc. ; des ouvertures et entr'actes pour
orchestre , op. 43 et 55 ; Berlin, Hœcker.
BOEHMER (Jean-Georges) , cantor et di-
recteur de musique à Lauban , dans la première
moitié du dix-neuvième siècle, a Tait insérer dans
récrit périodique publié à Breslau , sous le titre
Eutonia, une dissertation sur la musique d'é-
glise considérée comme moyen de sanctification
du culte évangélique (t. V, p. 25-43). Dans le
même recueil il a donné une autre dissertation
sur l'usage du chant dans les funérailles {Eulo-
nta, 1832, t. VU, p. 1-15), et one troii»ième sur
les collections de musique à l'usage du culte
évangélique (ibid., p. 97-118).
BOEHNER (Jeah-Louis), planiste, orga-
niste distingué, et compositeur, €si né le 8 jan-
vier 1787, à Toesselstsedt, dans le duché de
Gotha. Son père^ né à Dietliarz, dans la forêt de
Thuringe, et qui fut pendant plus de quarante
ans organiste k Toesselstœdt, lui donna les pre-
mières leçons de musique. Le talent qu*il avait
reçu de la nature .se développa avec tant' de ra-
pidité, qu'à rftge de dix ans il jouait avec ha-
bileté de Torgue, du clavecin et du violon , et
que, sans avoir reçu aucune leçon d'harmonie
on de contre-point, il écrivait de la musique dans
le style d'église. Ayant été envoyé à Erfurt pour
y faire des études au gymnase » il négligea les
lettres et les sciences pour la musique, qui était
pour lui l'objet d'une véritable passion. Kluge lui
donna des leçons d'orgue, et il apprit la compo-
sition sous la direction du maître de concert
Fischer. Les fréquentes occasions quil eut d'en-
tendre Kittel , un des meilleurs élèves de J.-S.
Bach, exercèrent sur son talent la plus heureuse
influence. Déjà il avait acquis de profondes con-
naissances dans son art, lorsque Spolir fut en-
gagé au service de la cour de Gotlia ; cette cir-
constance détermina Bœhner à aller fixer son
séjour dans cette ville. En 1808, il alla à léna,
où son talent le fit rechercher par tous les ama-
teurs de musique : il y fit la connaissance de
Gœthe et de Falk, et ces deux hommes célèbres
goûtèrent la tournure de son esprit. C'est à cette
époque que l'originalité de Bœhner, sa sauva-
gerie, sa naïveté, commencèrent à être remar-
quées ; toute sa personne,et même la gaucherie
de ses manièi'es, contribuaient à faire de lui un
être extraordinaire dont l'esprit observateur *
de Hoffmann fut frappé. Cet écrivain de génie
eut bieutêt aperçu le parti quMl pouvait tirer
d'un tel modèle : il en fit le type- de son excel-
lente création du maître de chapelle Kreissler,
L'originalité de leur esprit et le goOt du via,
qu'ils avaient tous deux, eurent bientM rappro-
ché ces deux hommes singuliers : ce fut, dit-on,
dans leurs fréquentes libations que le célèbre
romancier fit des éludes sur Bœlmer pour son
bizarre maître de chapelle.
Décidé à ne pas se mettre dans la dépendanoe
d'une cour, d'une école publique ou d'une
église, Bœhner voulut cherclier dana le li-
bre exercice de son talent des ressources pour
son existence, et les voyages et les concerts
lui parurent le moyen qui pouvait le mieox réa-
liser ses vues. Il écrivit alors plusieurs mor-
ceaux, notamment son concerto de piano en ut
majeur (œuvre dixième) pour l'usage de ces con-
eerts, et, après les avoir terminés, il visita Erfuit ,
Meinungen, Hildburghausen, Cobourg, Nurem-
berg, Erlangen, Wûrzbourg, etc., recueillant par-
tout des applaudissements et quelque argent que
le cabaret ne tardait point à lui enlever. Quelque-
fois il s'arrêtait, séjournait dans l'endroit qui lai
plaisait, et vivait du produit des leçons quîl
donnait aux amateurs. De retour à Gotlia, il y
resta peu de temps, et entreprit un second voyage
plus étendu qui le conduisit à Stuttgard, Stras-
bourg, Colmar, puis à fiàle, Zurich et dans pres-
que toutes les villes de la Suisse. f<es troubles
politiques et le mouvement des armées l'oUigè-
rent à s'arrêter et à suspendre l'exécation du
projet qu'il avait conçu d'un long voyage en Ita-
lie. Il retourna à Nuremberg, y fut accueilli avec
empressement, et y vécut pendant cinq ans, par-
tageant son temps entre la composition et les
leçons qu'on lui demandait de toutes i^arts. Il j
: écrivit trois concertos de piano, et un opéra
Der Dretfherrensteinf qui n'a jamais été repré-
senté ni imprimé, et dont on n'a publié que l'ou-
verture. Pendant son séjour en cette ville, il fit
un voyage sur le Rhin, visita Manhetm, Heidd-
berg , Darmstadt et Francfort , donnant partout
des concerts d'orgue, et faisant admirer son ha-
bileté sur cet instrument. Puis llnconstanoe de
ses goûts le ramena à Gotha, et en 1819 il re-
commença ses voyages, se rendit à Hambourg,
et de là passa en Danemark. L'année suivante il
se retira dans le lieu de sa naissance, et depuis
iors, il y a vécu seul, éloigné de toute société,
n'ayant pour exister que le faible produit de ses
ouvrages, et faisant consister tout son bonbeor
dans l'exercice de son art, et dans ses prome-
nades solitaires au sommet des montagnes ou
dans les bois. Toute contrainte, toute obligalion
ordinaire de la vie lui est insupportable. On
assure qu'il occupe une partie de son tempe à
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BOEHNER— BOELY
473
écrire sa propre biographie soaa le point de vue
original où il se considère lui-même ; si cet ou-
yrage paraît un jour» il ne manquera pas d'exci-
ter la curiosité, quel que puisse être d'ailleurs le
talent de Técrivain. En 1840,Boehner a reparu
sur la scène du monde musical, par les concerts
d*orgue qu'il a donnés à Francfort-sur-le-Mein.
Gomme instrumentiste, les éloges accordés par
las Allemands à Bœbner ne laissent point de
doute sur son habileté : comme compositeur, il ne
se recommande guère que par une bonne facture,
et Tart de développer des idées peu remarquables.
L'originalité numque à sa pensée, et ce n'est pas
un médiocre sujet d'étonnement que de ne tron-
ter que des idées ordinaires dans les productions
d'un homme si peu semblable aux autres. La fé-
condité est, dit-on, on des signes caractéristiques
du génie; chez Bœhner, elle n'a été que le résultat
des travaux. Singularité assez remarquable, loin
de prendre la teinte de l'état morose de l'âme de
l'artiste, sa musique est empreinte d'un carac*
tère de gaieté. Parmi ses nombreux ouvrages,
on remarque : 1^ Sérénade pour deux violons,
alto,0ûte obligée, deux cors, basson, violon-
celle et contrebasse, op. 9; Leipsick, Breltkopf
et Hœrtel. -^ ifi Trois marches en harmonie
militaire; Augsbourg, Gombart. — 3<> Deux re-
cueils de danses à grand orchestre ; ibid. — V*
Des quatuors pour deux violons, alto et basse.
— 50 Une fantaisie avec variation pour clarinette
et orchestre, op. 21 ; Leipsick, Breitkopf et
Mœrtel. — 6» Variations pour cor, avec qoA-
tuor, op. 24 ; Mayence, Schott. — V Concertos
pour le piano avec orchestre, œuvres?, 8, 11;
Leipsick, Breitkopf et Haertel. — 8^ Concerto en
fantaisie, op. 13; Leipsick, Hofmeister. — ^
idem ,op. 14; ibid. — loo Quatuor pour piano,
violon^ alto et basse, op. 4; Leipsick, Breitkopf
et Hœrtel — 90 Sonate pour piano et violon, op.
37 ; Copenhague, Lose. — 12° Walses à' quatre
mains; Leipsick, Hoftneister. — 130 Sonates
pour piano seul, op. 15 ; ibid. ~ 14» Fantaisies,
caprices, bagatelles, etc., pour piano, op. 19,
23, 31, 91, 92; Leipsick, Hambourg, Francfort
et Augsbourg. — 15* Variations pour le même
instrument, op. 3, 6, 12, 20, 51, 53, 55; Leipsick,
Cobourg, Offenbacb, Bonn et Nuremberg. -^
16** Recueils de danses et de walses pour le piano,
op. 4, 36,43, 44, etc.; Leipsick, Bonn, Offenbacb,
Hambourg, Erfurt et Augsbourg.— 17» Plusieurs
recueils de chansons allemandes, avec accompa-
gnement de piano. — 18'' Des pièces d'orgue. —
19» Des ouvertures k grand orchestre. — 20* Un
opéra intitulé : Der Dreyheirenstein. — 21» Des
motets. Son dernier ouvrage, qui porte le nu-
méro d'oKivre 120, consiste en variations pour
le piano avec orchestre, sur une valse suisse.
BOELSCHË (JAGQCE8), bon organiste et
compositeur, né à Muhen près de Celle, dans le
Hanovre, fut d'abord organiste au bourg d'Hoya,
près de BurgdorfT, ensuite à Brunswick, vers
1669. Il mourut dans cette ville en 1684. Wal-
ther dit qu'il avait écrit des pièces de clavecin
fort bonnes.
BOÉLY (Jear-Frauçou), est né en 1739 à
Pecquigny, en Picardie, et a fait ses études mu-
sicales et littéraires, comme enfant dé choeur, à
la cathédrale d'Amiens. Lorsqu'il eut atteint l'Age
de vingt ans 11 se rendit à Paris et entra à la
sainte chapelle du palais, en qualité de haute-con-
tre. Il y resta jusqu'à l'âge de trente- six ans, et dut
prendre la tonsure , le titre et le costume d'abbé;
mais, une place de chanteur delà chapelle du roi,
à Versailles, lui ayant été donnée, il alla se fixer
dans cette ville, et reprit f habit séculier. Devenu
libre de se marier par son changement de posi-
tion, il épousa la fille de Levesque, musicien or-
dinaire de la chapelle du roi, gouTemeor des
pages de la musique, et l'un des éditeurs du '
solfège dltalie. Après avoir perdu sa ieuune, il
se retira Àla maison de Sainte-Perrine de Chail-
lot, en 1809, et y mourut au commencement de
l'année 1814. Boëly, auteur de motets et de di-
vers morceaux de musique d'église, avait appris
les règles de l'harmonie d'après les principes de
Rameau, et son admiration pour le système de
la basse fondamentale allait jusqu'au fanatisme.
Choqué de voir écarter ce système de l'ensei-
gnement de l'harmonie, dans le traité que Catel
avait composé pour l'usage du Conservatoire et
qui avait paru en 1 802, il écrivit une longue
critique de cette nouvelle théorie, et lui donna le
tilresuivant : Le ParUsanzélé du célèbre fonda-
teur de V harmonie atuc antagonistes réforma-
teurs de son système fondamental, ou Obser-
vations rigoureuses sur les principaux articles
d?un nouveau traité^ soi-disant d'harmonie^
substitué par le Conservatoire de Paris à
Vunique chtf-^ceuvre de Fart musical. Boèly
démontrait assez bien dans cet écrit, quoiqu'on
fort mauvais style, que les bases du système de'
Catel, prises dans les divisions arbitraires du
monocorde qui donnent l'accord de neuvième
majeure de la dominante, sont îIIusoItcs en fait,
et insuffisantes dans leur application. Il envoya
son manuscrit & Gossec, qu'il considérait comme
le chef du Conservatoire, l'invitant à lui en donner
son avis. Assez irritable dans son amour-propre,
Gossec répondit, le 24 octobre 1806, une lettre
courte, sèche , injurieuse et peu sensée, au parti-
san dé la basse fondamentale, qui de son c6|é
accabla de son indignation son antagoniste mal-
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474
BOELY — BOESSET
avisée et fitimprimer toute la correspondaDce aYe&
l*oa?rage qui Tavait fait naître. Son liTre parut
aotts ce titre «ingnlier : Us véritables causes
dévouées de Vétat d'ignorance des siècles
reculés f dans lequel rentre vUiblement au-
jourd'hui la théorie pratique de Vharmonie,
notamment la profession de cette science.
Offres généreuses de Ven faire sortir prompte-
ment, faites à M. Gossec^-chrfdes professeurs
en cette partie, au Conservatoire impérial de
musique, qui n'a point eu la modestie de les
nccepter. Réponses indécentes de ce chifaux
lettres suivantes sur ces différents obJeU, par
M. Boëly, ancien artiste musicien, retiré à
la maison de Sainte- Perrlne, àChailloi ; Paris,
IS06, un Tol. in-8<* de xix et 157 pages. Cette
pubiîcatioQ n*eiit pas Teffet que Tauteur a*en
était promis. Le style du liTre était inintelligible,
et personne ne le lat.
BOÊLY (ALBXANDRB-PunRB-FBARÇOIS), filS
du précédent, est considéré par tons les artistes
qui ont connu son talent comme un pianiste
très-distingué, et comme un bon organiste dans
la manière classique. Il est né à Versailles, le
19 avril 1785. Dès Tâge de cinq ans, il apprit la
musique sous la direction de son père et de sa
mère; puis il continua Tétndedu solfège con-
jointement avec les pages de la musique du roi.
Admis plus terd comme élève au Conserratoiie
de musique, il se livra à Tétude du violon, et
reçut des leçons de piano de Ladumer. A Page
de quinze ans il dut sortir du Conservatoire
pour suivre son père, qne des circonstences dif-
èdles obligeaient à aller vivre en province. Il y
passa denx années privé de tout secours de bons
professeurs. De retour à Paris, il espérait ren-
trer au Conservatoire; mais il n'y put parvenir,
à cause de la rancune qu'on y avait contre son
père. Il s'en consola en se livrant seul à des
études persévérantes sur un art qui avait éte
toujours pour lui Pobjet d'une ardente passion.
Son père lui avait donné quelques leçoivi d'har-
monie d'après le systeme de Rameau ; il dut
«réformer par la lecture des bons ouvrages clas-
siques les faux principes qu'il y avait puisés.
L'exécution des belles œuvres de Bacb, de Iten-
del, de Haydn et de Mozart lui en apprit pour
la pratique plus que tout ce qu'il avait lu dans
les livres. Cette étude a donné à son tolent un
caractere particulier presque entièrement ignoré
de nos Jours et très-différent de la manière des
autres pianistes. Comme compositeur, M. Boèly
n'a pas recherché les succès populaires; mais il ,
a conquis l'estime de tous ies connaisseurs. Sa
musique est grave, en général correcte, profon-
dément pensée, et l'on y trouve partout le sen-
timent conseiendeux de l'artiste qui obéit à son
instinct an lieu de suivre les formes à la mode.
Vers 1830, il s'est livré spédalement à l'étude
de l'orgue, et a acquis sur cet insfaniroent un U-
lent distingué, mal apprécié à Paris, où le style de
l'orgue est soumis comme toute autre musique
aux futilités de la mode. M. Boély a été pendant
plusieurs années organiste de l'église Saint-Ger-
main l'Auxerrois. Ses ouvrages publiés sont :
Op. 1 , Deux sonates pour piano seul, dédiées à
Ladumer; Paris, cbezl'autenr.' — Op. 2, Trente
caprices, on Pièces d'étade, dédiés à M»e Bigot ;
Paris, Janet et Cotolle. —Op. 3, Air de Richard,
varié pour piano et violon ; Paris, Pleyd. —
Op. 4, Duo pour piano à 4 mains; Paris, Ri-
chault — Op. 5, Trois Trios pour violon, alto et
violoncelle ;ibid. ^Op. 6, Trente études, dédiées
à Kalkbrenner ; ibid. ^Op. 7, Deux caprices
à 4 mains et un à 3 mains ; Paris, Prilip. ^ Op. 8,
Caprice pour piano seol ; Paris, v« Lanner. —
Op. 9, Quatre offertoires pour l'orgue; Paris, v*
Canaux. — Op. 10 , Messe de Ifoél pour orgue;
UMd. —Op. 11, Qnatone pièces d'oiigue; ibid.
— Op. 12, Vingt-quatre pièces d'orgue; ibid. _
Op. 13 , Troisième suite d'études pour piano,, dé-
diée à Cramer, Paris; Bichault. — Op. 14, Dooae
petites pièces pour l'orgue expressif; Paris, v* Ca-
naux. — Op. 1&, Quatorze cantiques dts Druizet
pour l'orgue avec pédale obligée; ibid. Boêly
est mort à Paris le 27 décembre 1858, à l'âge de
soixante-treize ans.
BQEN ( Jbaji), écrivain du moyen âge svr
la musique, est auteur d'un traité sur cet art que
M. Danjou (voy. ce nom) a trouvé parmi les ma-
nuscrits de la Bibliothèque du Vatican, à Rome ;
mais jusquîà ce jour il n'en a pas fait connaître
le contenu.
BQENIGRE (HEUiAinf), professeur de mu-
sique et organiste de l'église Saint-Benoit à
Quedlinbourg, est né à Endorf, le 26 novembre
1821. Kœmer a publié des pièces de la compo-
sition de cet artiste dans son Journal d'orgoe
(EHurt, sans date, in-4'' obi.).
BOERICS (Nicolas). On a sous ce nom on
poème latin et allemand sur léchant des oiseaux
et sur ses rapports avec la musique, sous ce ti-
tre : Omiihofbnia, sive Barmonia meUcarmm
avium, juxta naturas, vir tûtes et proprie-
tates suas; Brème, 1605* in-4".
BOESSET (Aifioimi) , sieur de Villedieu,
écayer, intendant delà musique du roi Louis XDl,
parait être né vers 1585. En 1615, il fut nommé
intendant de la musique de la reine, puis maî-
tre de la musique du roi en 1617, intendant de
sa musique en 1627, surintendant de la musique
du roi et de la reine en 1632-1643, conseiller
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BOESSET
475
du roi en ses conseils, et son maître d*h6teL
La Borde dit {Essai sur la Musique) qu'An-
toine Boesset mourut en 1686 ; mats c'est éTi-
demment une erreur, car il aurait eu alors
«nviron cent ans, étant déjà intendant de la mu-
sique de la reine soixante-onze ans auparavant.
D^ailleurs un acte porté sur le registre de décès
de Saint-Eustache, le jeudi 10 décembre 1643,
et découvert par M. Beffara, contient ce qui
suit : « Convoi et service complet de 50 s.
« peur défont M. Boesset, vivant conseiller du
« roi, surintendant de la musique des chambres
« du i«i et de la reine , demeurant rue Vivien
« (Yivienne), et son corps en l'église de Mont*
• martre, 45 livres. » Boesset avait épousé la fille
deGuedron, qui fut aussi surintendant de la mu-
«que de Louis XJII. Cet artiste a joui d'une
ipraflde célébrité en France, à cause de ses airs
à plusieurs parties : l^' Le premier recueil de ses
compositions a paru sous ce titre : Ain de cimr
^ quatre et cinq parties ; Paris, Ballard, 1617,
in-8* obi. — 2** Deuxième livre d'airs de cour à
•quatre et cinq parties, ibid., 1620. — 3" Troi-
sième livre d'airs de Boesset à quatre et cinq
parties; ibid., 1621, in-S" obi. .— 4* Quatrième
livre d'airs de cour à quatre et cinq parties par
Antoine Boesset, intendant de la musique du roi
«tde la reine; ibid., 1624.— 5» Cinquième livre
idem; ibid., 1626, in-8'' obi. — 6<* Sixième livre
idem; ibid., 1629, in-S» obi. — 7* Septième li-
▼re idem ; ibid., 1630, in>8<* obi. - 8* Huitième
livre idem/ Ibid., 1632, in-S*" obi. — 9* Neu-
vième livre idem; ibid., 1642. Ces neuf livres ont
été réimprimés chez Ballard en 1689, in-8* obi.
Le dixième livre a pour titre : Airs de cour
en tablature de luth; il n'a été publié qu'a-
près la mort de Boesset. Une traduction an-
glaise du premier livre de ces cliansons a été
publiée sous ce titre : Court-Ayres, with their
duties englished; Londres, 1629. La Biblio-
tlièque impériale, à Paris, possède un recueil de
motets manuscrits de eet auteur. Boesset a écrit
aussi la musique de beaucoup de ballets pour la
cour, dauft Texercice de ses fonctions auprès du
roi et de la reine. Voici ceox dont on a recueilli les
titres : 1"* Ballet (sans nom), en 1613 on 1614.
— 2* Ballet des Dix Verds, en 1614, en collabo-
ration avec Gabriel Bataille. — • 3** Ballet (sans
nom), en 1615. —4" Ballet (sans nom), en 1616
ou au commencement de 1617. Ce ballet a été
dansé par Louis XllI, le 29 janvier 1617. Boes-
set en avait oompofté la musique avec Guedron
«t MaudnIL — 5* Ballet (sans nom), en 1618. —
6"* Ballet de la reine, en 1620. — 7° Apollon,
ballet, en 1621. — 8* Ballet du Soleil, en 1621.
. 9" Le rédt de la rsrtu à la reine, dans le
Ballet sans tilre, 1621. ^10"* Ballet du roi^ en
1622. — 1 1* Ballet de MonsHyneur le Prince^
1622.— 12* Ballet de la reine, 1622. — 13<* Les
Villageois tireurs de bottes, 1622. — 1 4° Les
airs du ballet des Bacchanales, 1623. — ib** Les
Fêtes de Junon^ 1623.— 16<* Le Ballet des vo-
leurs, 1624. — 17» Les Fêtes des forêts de
Saint-Germain, 1625. — 18* BMt du grand
ballet de la douairière Billebahault, 1626. —
19" Ballet de Monsieur, 1627. — 20* Les Nym^
phes bocagères, 1627. — 21» Le Sérieux et le
Grotesque, 1627. —22* Ballet des Triomphes,
1635. — 23* Petite pastorale. — 24<' Récit
d'Orphée.
BOESSET (Jbaii ou Jeati-Baptistb), fils
d'Antoine, né en 1612, chevalier, seigneur de
Hault, gentilhomme ordinaire du roi, conseiller,
maître d'hOtel du roi et de la reine, maître et
surintendant de la chambre, en survivance de
son père. En 1635 il fut titulaire de cette place,
aux faibles appointements de 450 livres. Il joif^nit
à cette charge, en 1665, celle de maître de la mu-
sique de la reine mère. Il mourut le 25 décembre
1685, et non en 1686, comme le dit La Borde,
qui n^a pas connu Texistence de J pan-Baptiste •
Boesset , et qui l'a confondu avec Antoine. Un pre-
mier livre d^airs à trois et à quatre parties, com-
posé par Jean-Baptiste, a été publié chez Ballard
en 1669; le deuxième a paru en 1671, chez le
même imprimeur. Ce musicien a aussi composé
la mu.sique des ballets dont les titres suivent :
V* Ballet du /emp^c 1654), en collaboration avec
Molière, musicien de la chambre. — 2* Alcidione
(1658), avec le même. —3* la Mort d* Adonis.
— 4" Zc Triomphe de Bacchus dans les Indes
( 1666 ), avec d'autres compositeurs. — 50 Con-
certs de là musique de la chambre de la reine,
1667. Antoine Boesset et Jean-Baptiste, son fils,
ont eu auasi la charge de maître des enfants de
chœur, avec 720 livres de gages.
BOESSET (Claudb-Jban-B\ptibte), fils de
Jean-Baptiste et de Marguerite Loret , né vers
1636, écoyer, seigneur de Launay, fut nommé
surintendant de la musique de la chambre du
roi en survivance de son père, le 10 septembre
1667. En 1674, Uuis XIV donna à Boesset fils
la survivance de la charge de maître de la musi-
que de la reine mère ; Boesset la vendit à Lo-
renzani , compo.<;tteur romain, qui avait été pré-
cédemment maître de chapelle à Messine (voy,
le Journal et Dictionnaire des bienfaits du roi ,
Mss. de la BiblioUièque impériale de Paris) Claude
Boesset a écrit |>our le service de la cours
i'^'Alphée et Aréthuse, ballet, au mois d'octobre
1686. — 2* Divertissement pour le retour du roi
à Versailles, en 1687. On a de lui an recueil
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BOESSET — BOHDâNOWICZ
d'airs à deux toîy, dans la manière de Lambert,
soas le titre de Fruits d'automne; Paris, Bal-
lard, 1684, in-S** obi.
BOETTICHER (....)t boone basse chan-
tante, né à Mùlilhausen, dans la Tburinge, se lit
d'abord connaître dans sa ville natale, où il était
encore en 1835; mais dans Tannée suivante il (ut
attaché au théâtre royal de Berlin, et y brilla
jusqu'en 1847. Il chanta aussi avec succès dans
les voyages qu'il fit i Prague en 1838, à Vienne
en 1841, età Hamboorg en 1842. Retiré du théâtre
de Berlin en 1 848, il parait avoir disparu dumonde
musical depuis cette époque.
BOETTIGER(CHaRua-ADGU8TB),conseiller
de cour à Dresde, né à Reichenbacb le 8 juin
1762, mort à Dresde le 17 novembre 1835, s'est
fait connaître par divers écrits an nombre des-
quels on remarque une dissertation sur Tinvention
de la flûte (en allemand), qui a été insérée dans
Je Muséum attiqueâe WieUnd, tome l***, n" 2.
Cette dissertation a pour titre : Abhandlung
ûberdie Erfindung der Flôte.
BOETTNER f JBAN-CBHériEN ), organiste à
Hanovre et professeur de musique au séminaire
' royal de cette ville, a publié, en 1787, des pré-
ludes d'orgue pour des chants chorals, sous ce
titre : Choralvorspiele fur die Orgel. Un recueil
manuscrit d'autres préludes, daté de 1794, est in-
diqué dans le catalogue de Westphal. Cet artiste
est mort à Hanovre en 1795.
BOEUF ( LE), organiste d'Argenleuil, des
dames de Saint-Thomas, des récollets de la rue du
Bac, et de l'église de Sainte-Geneviève de Paris,
succéda à Dornel dans cette dernière place. 11
était né vers 1730. On a de lui un recueil de canta-
tilles françaises ; Paris, sans date. Il a publié aussi :
Traité d*harmon te et règles d*accon\pagnement
servant à la composition , suivant le système
de M. Rameau; Paris, 1768, in -4* obi. M.Quérard
indique une édition de cet ouvrage sous la date de
1774, in-8*' ; je la crois imaginaire. Le Bœuf vivait
encore en 1782.
BOGEIVHARDT (Gcstavb-Fbarçois), né
à Bûcha, près de Memmieben en Saxe, le 3 no-
vembre 1809, fut d'abord cantor et directeur
d'un chœur d'hommes à Lodersieben, près de
Querfurt. Il occupait cette place en 1833. Trois
ans plus tard 11 fut appelé à Hildburghausen ,
comme professeur de musique du séminaire. On
ignore les motifs qui lui firent abandonner cette
position pour aller s'établir à Erfurt comme pro-
fes.seur de chant, en 1842; mais il retourna bien-
tôt après à Hildburghausen, et y mourut le
31 juillet 1845. On a imprimé de ce professeur
un recueil de chants pour une ou plusieurs voix,
i l'usage des écoles, sous ce titre : 120 ein-und
mehrstimwiiife UederJÛr Sehulen. flilbargbau-
ten, Kesseiring, s. d. (1842).
BOGENTAAITZ (Bernabdin), né à Liegnitz,
en 1494, fut professeur de musique i Cologne.
Il s'est fait eonnaltre par un traité élérooitaiia
de musique et de cbant, dont la première édition a
pour titre : Collectanea utriusgue çantus Ber-
nardini BogentanH UgnUii Musicam discere
eupientUfus oppido necessaria. Petit in-4'' de
16 feuillets non chiffrés, imprimé en caractères
gothiques, sans nom de lieu et sans date. L'épltre
dédicatoire est datée de Cologne, le 10 des ca-
lendes d'octobre 1615. Ladeuxième édition est ia-
titulée : Budimenta utriusque cantus ; Cologo %
I&28, petit in-4*.
BOHAK (JBAM-BAFTiffiB), très-bon facteur
d'orgues et de pianos, à Vienne, vit le jour à
Necbaniei, en Bohême, le S juin 1765. Dans sa
jeunesse, il fut mis en apprentissage à Keckno,
près de Jaranowicx, chez le facteur d'oigues
Scbreier, qufl quitta quelque temps après pour
se rendre cbes le fameux facteur Joseph Stnis-
sel , de KruUch, dans la Transylvanie. Devenu
babile ouvrier, il retourna à Vienne, puis se
rendit à Raab, où il avait constniit un orgu^
neuf avec son maître en 1777 et 1778. Plus tard
il s'éUblit à Vienne ; vers 1795, il y jouissait de
la réputation d'un babile constructeur d'instru-
ments. On connaît de lui de belles orgues en
Moravie et en Autriche, et ses pianos sonl ré-
pandus en Hongrie, dans la Croatie, la Dalma-
tie, et à Venise. Boliak mourut à Vienne en 1805.
BOIIDANOWIGZ(Blaisbde), violoniste
et compositeur, naquit en Pologne en 1754. Père
de huit enfants, il cultiva avec soin leurs dispo-
sitions pour la musique. Depuis plusieurs aiinées
il était fixé à Vienne, lorsqu'il imagina de tirer
parti du talent de ses enfants dans un concert
extraordinaire qu'il annonça par une affiche ou
toutes les ressources du charlatanisme avait-nt
été réunies. On y disait d'abord que rien de com-
parable n'avait été entendu dans le monde; puis
venait Ténumération pompeuse de toutes les cu-
riosités de ce concert d'espèce nouvelle. Le pre-
mier morceau était une sonate pour violon seul
exécutée par trois personnes sur un seul instm-
ment, avec douxe doigts et trois arcliets. Cette so-
nate avait pour titre : Les Prémices du monde.
Elle était suivie d'un aiufanflno avec des varia-
tions exécutées par les quatre sœurs Bobdano-
wicz sur un seul piano avec huit mains ou qua-
rante doigta , et d'une aymphonie vocale sans
paroles pour neuf voix. Le troisième noorcei»
était un trio pour deux voix et un siffieur, arec
accompagnement d'orchestre, de trompette
obligée et de cymbales. Puis venaient des mor-
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BOHDANOWICZ — BOHRER
47T
ceaax aTee des imitatioiis de chants d'oiseaux
et de cris de différents animaux. Tous les mor-
ceaux de ce concert avaient été composés par
Bohdanowicz. En 1798, il avait déjà publié à
Tienne un duo pour piano i quatre mains inti-
tulé : Daphnis et PMlis ; pins tard ii^t paraître
un recueil de polonaises , trois duos pour deux
violons, et plusieurs morceaux détachés. On cite
aussi de lui une symphonie intitulée : DU Ber-
mannsschlacht (la Balîaiile deHermann) pour
• trois orchestres sans violons , et une ouverture
militaire avec coups de pistolets, décharges de
moosquelerie et coups de canons. Cet artiste est
mort à Vienne en 1819, oo, suivant d'autres ren-
seignements, en 1814.
BOHLEN (AnuBR), compositeur, naquit le
19 octobre 1679, à Aurich en Ostfrise, où son
père était chantre. Les premiers principes de la
musique lui furent enseignés dans la maison pa-
ternelle; DruckmOller, organiste k Norden, lui
donna ensuite des leçons de clavecin. En 1697,
il se rendit à Wittemberg pour y étudier la
théologie, et trois ans après il obtint te cantorat
tlesa ville natale. En 1702, il passa à Hambooig,
où il fut nommé directeur de musique; enfin,
en 1705, il fut appelé à Jever en qualité de
cantor. Il est mort dans ce lieu le 17 mars 1737.
Bohlen a laissé en manuscrit plusieurs années
complètes de musique d'église.
BOHRER (Gaspabd), chef d'nne famille
d'artistes qui s*est rendue célèbre, naquit à
Manheim en 1744. Il fut attaché à rorchestre de
la cour en qualité de trompette; mais Aloîsio
Marioni loi ayant enseigné la contrebasse, il
acquit un si beau talent sur cet instrument, qu'il
laissa loin de lui tous ses prédécesseurs et ses
contemporains. Il fut appelé à Munich pour y
remplir les fonctions de première contrebasse à
rorchestre de la cour, vers 1778, et mourut dans
cette ville, le 14 novembre 1809.
BOHRER ( ANTOiifB ), troisième fils de Gas-
pard,-naquit à Munich, en 1783 (1). Il reçut de
son père les premières leçons dç musique, et
étudia la composition sous le maître de chapelle
François Danxi. Ayant fait un voyagea Paris avec
Cannabicb, il rêçiA des leçons de viol<m de
(1) On Itt daM eenepOopédie muricaU, vubUée par
M. SehUliig, qM Un Bobrer naquit en 17M et Antoine en
17S1; c'est vne donbie errenr; eir Antoloe est rilné dee
<leiiz frèret. Quant aux datée de levrs naissances , Je les ai
firiaeadans le Uxlqae des nnsideDsbaTarols de Ltpowsky.
Cet aoteor éerlTait A Mnnleli en ISIO; U était i la aourae
«les renaeicnettents, et a dA être mteax infomié. D'aUleors.
les dates qu'il iQdlqae Coïncident mieux avec la réputation
qu'avalent d^a acquise les frères Bobrer en itoi.
Gaaaner fait naître Antoine Bohrer en I7»l, et Max en
I7SS. ( Voj. Dniversal'UxUcon der TanJhautj p. ikê4
R. Kreutzer. De retour dans sa patrie, il y Ait
nommé violon de Torchestre de la cour, et peu
de temps après il fit avec son père; on voyage
en Autriche et en Bohême. L'année suivante il
partit avec son frère Maximilien, et visita la
Suisse, une partie de la France, les villes de la
confédération do Rhin, la Saie, la Prusse, etc.
Les deux frères donnèrent des concerts dans
toutes les grandes villes de ces divers pays, et
partout ils obtinrent des applaudissements. De
retour à Munich, ils se préparèrent à des excor-
sions lointaines par. des études d'ensemble qui
ont été l'origine des succès quMIs obtinrent en-
suite. En 1810 ils entreprirent le grand voyage
qu'ils méditaient depuis plusieurs années. Après
avoir visité les grandes villes de rAlleroagne,
ils se rendirent en Hollande , retournèrent en-
SDile en Allemagne, parcoururent la Hongrie,
la Bohême, la Pologne et la Russie. Une maladie
dont Antoine Ait attemt à Kiew retint les deux
frères dans cette ville pendant quatre mois. Ils .
visitèrent ensuite Moscou , d'où ils s'enfuirent à
l'approche des Français; mais ils furent arrêtés
par un parti de Cosaques qui les conduisit chec
le général Seblovrsky. Ce général avait ordre de
faire conduire en Sibérie tous les prisonniers
allemands, et surtout les sujets du roi de Ba-
vière, contre qui l'Empereur conservait beaucoup
de ressentiment. Les denx artistes furent sauvés
par leur talent. Amateur passionné de musique,
le général Seblowsky ne put résister au plaisir
que lui faisaient éprouver les frères Bohrer; il
leuraccorda la liberté dese rendre à Pétersbourg ;
et, pour les soustraire au danger du voyage, il
les y envoya en qualité de courriers du gouver-
nement. Après une année de séjour dans cette
ville, ils parcoururent la Finlande, la Suède, ie
Danemarck, et se rendirent à Hambourg , où ils
' s'embarquèrent pour Londres. Vers la fin de
l'année 1814, ils retournèrent à Munich pour y
visiter leur famille. L'année suivante, fis firent un
nouveau voyage en France, et vinrent à Paris,
où ils donnèrent des concerts dans lesquels ils
firent entendre des fantaisies pour violon et vio-
loncelle sans accompagnement, qui obtinrent le
plus brillant succès, tant à cause de l'originalité
des thèmes, que par l'ensemble parfait qui régnait
dans l'exécution. A la vérité, ce succès Ait dû
principalement au talent de Maximilien Bohrer:
le jeu d'Antoine, quoique agréablement fini, ne
pouvait produire de vive sensation dans une vHle
où l'on a l'habitude d'entendre des violonistes
du talent le plus remarquable. Antoine Bobrer
tirait peu de son de son instrument, et son style,
bienqu'élégantet gracieux, manquait d'élévation ;
mais il secondait bien son frère dans les mor*
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47S
BOHRER
eeaux coneertaaU qu'ils jooaicDt ensemble. Ces
Biorceaox sont tons composé^por Antoine. Il a
pablié plosiears oeuvres de qnatuon, de trios,
de concertos etc., ponr le violon. Après avoir fait
un deuiième voyage en Angleterre, les frères
Bobrer revinrent à Paiis et s'y firent entendre
de nouveau aa« concerts spirituels de la semaine
sainte. Au mois de mai de l%.m6me année, ils
se rendirent à B«*rlin , où Antoine obtint le titre
de maître des ooneerts et Mai celui de premier
violoncelliste de la chambre. Un nouveau voyage
fat entrepris par les deux frères en 1820 ; ils par-
coururent toute lltalle, donnèrent des concerts
à Milan, Vérone, Rome, Naples, etc., et retour-
nèrent à Berlin, en 1824. Des discussions s'étant
élevées entre eux et Spontini , ils quittèrent le
service do roi de Prusse dans Tannée suivante.
Antoine détermina son frère k raccompagner à
Mnnicli par Hambourg. Arrivés dans la capitale
de la Bavière, les deux frères y épousèrent deux
pianistes distinguées, filles de Dflllien, facteur
^^nstmment de la cour : Max devint le mari de
l'atnée (Louise, née è Munich en 1805), et Fanny
(née dans la même ville en 1807), devint l'épouse
d'Antoine. Ces liens formèrent entre tous ces
virtuoses une nouYelle association artistique dont
on a depuis lors admiré les résultats à Paris. De
retour dans cette ville en 1827, les frères Bolirer
s'y firent entendre avec de nouveaux succès; et,
après avoir (ait quelques voyages de peu dimpor-
tance, ils donnèrent dans l'hiver des séances de
quatuors et de quintettes dans les salons de Pape,
où ils firent entendre, avec MM. Tilmant et
Urhan, les derniers quatuors de Beethoven. Ces
séances furent remarquables par la perfection de
Tensemble et la délicatesse des nuances. La ré-
volution de 1830, funeste aux artistes, détermina
les frères Bolirer à quitter Paris, et, pour la pre-
mière fois, ils se séparèrent. Après avoir fait
quelques voyages, Antoine a obtenu en 1894 le
titre démettre de concert de la cour de Hanovre.
Il est mort dans cette position en 1852. Sa fille
Sophie, né è Munich, en 1828, eut un talent de
pianiste très -remarquable, et brilla, avant même
d'être sortie de l'enfance, à Paris, Tienne, Beriin
et Pétersbourg. Elle se trouvait dans cette der-
nière ville en 1848, avec son père. Une mort
prématurée est Tenue frapper cette |eime fille
qui aurait pris un rang distingué parmi les ar-
tistes les pins célèbres, si elle eût vécu.
Les compositions de Bohrer sont très -nom-
breuses; elles se font remarquer en général par
le goût et la pureté de style. Parmi ses ou-
vrages, on compte des symphonies concertantes
pour violon et violoBeelle, Parts, Pley«l; quatre
concertos pour violoD et orchestre, œuvres 9,
12, 17, et 37, Oftaibadi et Paris; des quatuors
pour deux violons, alto et basse, op. 23; des trioa
brillants pour deux violons et violoncelle, op. i3;
six grands duos briUants pour violon et Ttelon-
celle; un très-grand nombre d'airs Taries pour
violon^ avec accompagnement d'ordi'eatre, de
quataor ou de piano; des caprices ou étodes pour
le violon ; des trios pour violoncelle, violon et
alto, op. 14 et 16; el beaucoup d'autres oeuvres
de musique instrumentole. Antoine BoLrer a eu
une grande part dans la composition des ou-
vrages pour le violoncelle qui portant le nom de
son frère.
BOHRER (Maximiubr), le plus jeune des fils
de Gaspard , naquit à Munidi , en 1785, et y prit
des leçons de violoncelle du professeur Antoine
Schwartx. Il fit des progrès si rapides sur cet
instrument, qu'à Tâge de quatone ans, en 1799,
il fut admis h l'orchestre de la cour. Il a fait avec
son frère tous les voyages dont nous avons parlé
dans l'article précédent. A prèsavoir entendu Rom-
berg à Viéhne , il prit la résolution de choisir
ce grand artiste pour son modèle; mais en étudiant
les parties les pins importantes do talent de ee
virtuose, il les modifia par ses qualités person-
nelles. Lorsqu'on l'entendit pour la première fois
à Paris, son jeu causa autent d'étonnement que
de plaisir. Les qualités essenliéUes de son talent
étalent une justesse parfaite, un son pur, et une
facilité extraordinaire à exécuter les passages les
plus difficiles ; mais sa manière manquait de gran-
diose. Après avoir quHte Paris, en 1830, Maxi-
milien Bohrer a fait quelques voyages en Alle-
magne; en 1832 il a obtenu le titre de premier
violoncelliste et de maître des concerto de la cour
de Stottgard ; et sa femme a été nommée pianiste
de la même cour et maîtresse de piano des prin-
cesses. En 1888, il fit un second Toyage à Péters-
bourg; deux ans ans plus tard il Tisita toute l'I-
talie, et alla jusqu'en Sicile donner des concerts à
Messine et à Palerme. Dans les années 1842-1843
il parcourut l'Amérique. En 1847 il entreprit un
dernier Toyage dans le Nord, puis se rendit en
Hollande , en Belgique et parcourut l'Angleterre.
Il n'était plus alors que l'ombre de lui-même. On
a sous le nom de Maximilien Bohrer trois con-
certos pour le violoncelle , publiés à Paris cA è
Berlin , des airs variés pour cet instrument, une
fanlaisie avec ordiestre sur des airs natioiiaux
russes, op. 21, Leipsick, HofUfoister, un Eondfh
letto avec quatuor, op. 22, ibid., et des duos
pour violoncelle et violon.
FOI nu TOME PRBniBK.
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A FINE IS INCURRED IF THIS BOOK IS
NOT RBTURNED TO THE LÏBRARY ON
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